LA Le” Res R52198 a L 4 ais CE à LA . ae #“ + re : A . « é 7 ra L < à * « a } = ; * ° a »- 7 = 4 > Pt Le. ‘+ Oe - F TRAITÉ GÉNÉRAL D'ANATOMIE COMPARE. _ IMPRIMERITE D’HIPPOLYTE TILLIARD, RUE SAINT-HTACINTE-SAINT-MICHEL, N, 30. - : DRE | 4 . TRAITE GENERAL -_ DANATOMIE COMPAREE, PAR J. F. MECKEL; TRADUIT DE L’ALLEMAND ET AUGMENTE DE NOTES PAR MM. RIESTER ET ALP. SANSON , DOCTEURS EN CHIRURGIE DE LA FACULTE DE PARIS. PRECEDE DUNE LETTRE DE L'AUTEUR. TOME SEPTIEME. PARIS, CHARLES HINGRAY, LIBRAIRE-EDITEUR, RUE DES BEAUX-ARTS, N° 3. 1336. pe, a sul TABLE DES MATIÈRES Pr is GONTENUES eh ~ ee mg DANS LE SEPTIÈME VOLUME. SECONDE PARTIE. ANATOMIE SPÉCIALE. Pages. Livre seconp. Organes de la locomotion. CHAPITRE DEUXIÈME. ORGANES DE LAFORMATION SERVANT SPÉCIALEMENT A LA CONSERVATION DE L’IN- _ DIVIDU. _ PREMIER GROUPE. APPAREIL DIGESTIF. Section première. Description GENERALE. I. Membranes du canal alimentaire. 1. Membrane muqucuse. 2. Membrane cellulcuse. 3. Membrane musculeuse. 4. Membrane séreuse., Il. Divisions du canal alimentaire. HI. Organes accessoires du canal alimentaire. | IV. Différences du développement. Section deuxième. Description SPÉCIALE DES or- GANES DE L’ APPAREIL DIGESTIF. I. Appareil digestif des zoophytes. 1. Forme !a plus simple. 2. Hydres. I oe v) “à TABLE 3. Actinies. 4. Polypes composés. 5. Physalieset vélelles. 6. Trématodes et cestoïdes. 7. Méduses. . II. Organes digestifs des échinodermes. 1. Astérides. 2. Echinides. 3. Holothuries. 4. Siponcles. Ill. Organes digestifs des vers. IV. Organes digestifs des insectes. À. Insectes à metamorphoses. . Aptères. . Diptères. . Lépidopteres. Hémiptères. Hyménoptères. . Névropteres. + Orthoptères. HI OO GE w D, mn . Coléoptères. a. Coléoptères herbivores. b. Coléoptères carnivores. B. Insectes sans métamorphoses. V. Organes digestifs des arachnides. VI. Organes digestifs des crustacés. 1. Entomostracés. 2. Isopodes. 3. Stomapodes et décapodes. Vil. Organes digestifs des cirrhipèdes. Vil. Appareil digestif des mollusques. wr 7 + DES MATIÈRES, 1. Brachiopodes. 7 2. Acéphales. . Céphalophores. a. Gastéropodes. b. Ptéropodes. IX. Organes digestifs des céphalopodes. LL F Os X. Appareil digestif des poissons osseux. 1. Poissons osseux. Il. Poissons cartilagineux. FIN DE LA TABLE DES MATIÈRFS. vi) Pages. 264 id. 277 284. 304 306 371: 373 559 EEUU LLY 257) iqoleadgao Bon cg vaseee, 8: y Maa: | Be i | oak wth gab ain: i) 23640 | ANNE lionnqega % étieniot, | A | Lu Ta Aa Boley J a Mohan J is) TRAITÉE GÉNÉRAL. * D'ANATOMIE COMPARÉE. RAA IAE RAA AAA AA UV MUR ABS IIA ATUVUDVAAAVATANIUANATAAAIAIALAIUAY wus SECONDE PARTIE. ANATOMIE SPÉCIALE. fr =— a LIVRE SECOND. DES ORGANES DE LA FORMATION, §. ie Les organes de la formation , c’est-à-dire qui fabriquent les matériaux nécessaires à Ja conservation de l'individu et del’ espèce, ne sont, au fond, que des développements de deux sys- temes principaux, dont l’un esi le cutané et l’autre leglandulaire. Le système glandulaire lui-même pent être ramené au système cutané. Ce dernier système dont il a déjà élé question, surtout sous _le rapport desa position et sa fonction (1),enve- _ loppe les autres organes; il constitue ainsi la (1) Vol. 1, pag. 62. Vil. Si 1 ~ 25 2 TRAITÉ GÉNÉRAL surface extérieure du corps. On lui #econnaît une face libre et une face adhérente. La pre- mière est en rapport avec le monde extérieur ; la seconde ‘est unie, d’une manière plus. ou moins intime, par du tissu cellulaire aux parties sous-jacentes. Le système cutané est en général résistant, extensible, mou, ou du moins pas très dur, mince proportionnellement à son éten- due, lisse à sa face libre, rugueux à la face op- posée , très riche en vaisseaux et en nerfs, lors- que l’animal en est pourvu. Dans ce cas, les _nerfs et les vaisseaux se ramifient grossièrement dans le tissu cellulaire sous-dermique, et forment souvent, à la surface extérieure du système cu- tané, des saillies plus ou moins prononcées ; ces saillies ont le nom de papilles. Le tissu cu- tané est tres souvent formé de deux couches , la peau proprement dite, ou le derme , et la cu- ticule ou épiderme. L’épiderme est exactement modelé sur le derme , auquel il forme une en- veloppe privée de vaisseaux et de nerfs. Nous avons déjà fait remarquer (1) que le système cutané se divise en système cutané extérieur et en intérieur. Nous ne considérerons pas en ce moment le premier ; il sera temps d’en traiter lorsqu'il sera question des organes des sens. Le derme, quoique faisant partie des organes formateurs, (1) Vol. I, pag. 62 et 63. A A D’ANATOMIE COMPARÉE. | 3 constitue en effet plus spécialement l’appareil de la taction, et donne naissance à tous les autres organes des sens. Nous ne nous occupe- rons donc ici que du systé”l@ cutané interne , quiest, en d’autres termes, le système des mem- branes muqueuses. À Les caractères les plus généraux de ce sys- tème sont : une forme tubulée, une consistance molle , une proportion abondante de vaisseaux sanguins ou aériens , l’existence fréquente de prolongements conformés en doigts de gant, la présence de follicules, qui sont situés à sa face externe, et qui s'ouvrent dans sa cavité ; ‘enfin, une subdivision en deux couches , dont l’une externe, et l’autre interne, ou épithé- loïde.Souvent il subit des divisions nombreuses, el ses vaisseaux prennent un développement beaucoup plus considérable ; c’est lorsqu'il se transforme en glandes ou organes de sécré- tions spéciales. Les glandes sont les portions les plus essentielles des divers appareils dont la membrane muqueuse est l'élément principal. Ces appareils essentiellement composés de par- ties du système des membranes muqueuses se divisent : 1° en ceux dont l’action a pour effet la conservation de l'individu ; 2° en ceux qui concourent à continuer l’espèce. La principale fonction des premiers consiste à fabriquer le fluide nutritif général, et à le conserver dans l'état le plus parfait possible. Ce but est rem- Le 4 TRAITE GÉNÉRAL pli immédiatement par les appareils digesti Ge et respiratoire , et médiatement par des organes secréteurs , principalement par l'appareil uri- naire. À ces orSanes il s’en ajoute d’autres qui, sous la to de glandes parfaites ou de glandes imparfaites, préparent des fluides des- tinés. soit à être rejetés au-dehors par des con- duits excréteurs, soit à être mêlés au liquide nutritif général par des vaisseaux de retour. La plupart desorganes, dontles produits doivent être rejetés au dehors, sont dans un rapport plus ou moins intime avec les parties de la génération. Leur étude nous parait devoir être faite naturellement au moment où nous nous occuperons de celles-ci. Ceux qui fournissent des sécrétions, destinées à être rhôlées au fluide nu- tritif général, se rattachent au contraire à la Matos et à la respiration ; leurs appareils doivent donc être décrits avec ceux de ces der- nieres fonctions. Nous admettrons toutefois une exceplion pour les capsules surrénales; quoi-. qu’elles appartiennent aux organes dela dernière cathégorie , l’histoire en sera renvoyée à celle de J’ appareil urinaire. Les voies par lesquelles le fluide nutritif est apporté aux organes, et celles qui Ven ramè- nent, constituent le système vasculaire. Mais ces voies ne sont pas une condition d’ organisa- tion nécessaire ; 1l convient conséquemigent de n’en traiter qu’apres les organes de la formation. ET D'ANATOMIE COMPAREL. ~ M Ol gy CHAPITRE PREMIER. ORGANES DE LA FORMATION SERVANT SPÉCIALEMENT A LA CONSERVATION DE L’INDIVIDU. J . ‘= Se Ss Lesinstruments organiques de laformation qui servent à conserver l’individu peuvent être ran- gés entrois groupes principaux, qui constituent les appareils digestif, respiratoire et urinaire. De ces trois appareils, le digestif doit être étudié d’abord. Il est le premier, en effet, à se manifester dans la série animale et chez l’em- bryon. Il est, en outre, le premier qui entre en rapport avec les aliments quisontintroduits dans le corps; l’on peut donc dire que c’est dans cet appareil que commence l'élaboration du fluide -nutritif général. PREMIER GROUPE. APPAREIL DIGESTIF. PREMIÈRE SECTION. 2 « > DESCRIPTION GENERALE. CES L'appareil digestif existe si généralement qu'il ne manque qu’à un petit nombre d’ani- 6 TRAITÉ GÉNÉRAL maux du bas de l'échelle; les infusoires les plus inférieurs , et, parmi les entozoaires, les genres ligule et tricuspidaire (1), offrent par- ticulièrement cette exception à la loi générale. §. 4. Dans les animaux où le système digestif existe comme organe isolé, il représente ordinaire- ment un tube ; c'est le tube digestif. Ce tube est communément ouvert à ses deux extrémités, dont l’une est la bouche et l’autre l'anus. En général,ces deux orifices sont opposés; plusieurs animaux inférieurs n’ont qu’une seule ouverture. Le canal digestif ou intestinal, d’abord formé uniquement par la paroi interne de l’animal, comme dans les hydres, acquiert insensiblement divers perfectionnements, qui sont surtout rela- tifs asa structure intime et à sa conformation ex- térieure. Sous le premier rapport, ses paroissont . composées de différentes couches, tuniques ou membranes, dontla plus essentielle est la couche interneou membrane muqueuse. Lamoins essen- tielle, quoique fort importante aussi,estla couche externe Ou membrane musculeuse. Ces deux tuniques sont unies entre elles par la membrane celluleuse ,autrement dite tunique vasculeuse ou (1) Rudolphi, Entozoorum Hist. nat., 1, p.263. D'ANATOMIE COMPARÉE, 7 nerveuse, qui détermine souvent la forme de l'intestin. Beaucoup d'animaux ont l'intestin et l'appareil digestif en général enveloppé et fixé par une membrane séreuse, qui le revet dans presque toute son élendue, excepté en avant. Ces couches 4:frentes ne se rencontrent pas nécessairement chez tous les animaux où l’in- testin a des parois distinctes du reste de la sub- stance du corps. os | Le canal aliméntaire considéré en lui-même se partage en plusieurs régions distinctes entre elles par leur forme , leur diamètre, et même par la disposition des membranes qui entrent dans leur composition. Il offre, sous le premier rapport, des dilatations etdes rétrécissements al- ternatifs, tels que la cavité buccale, V cesophage, Vestomacet le canal intestinal.Le canal intestinal se subdivise à son tour, le plus souvent, en une portion antérieure , plus étroite, et en une pos- térieure, plus large. 6. 6. Enfin la disposition des organes digestifs se complique encore davantage par la formation d'organes glanduleux propres, qui commu- niquent en général avec sa cavité, et y versent les fluides qu’ils sécrétent. Ce sont surtout des glandes salivaires et des glandes biliaires, ou le 8 | TRAITE GÉNÉRAL foie; ces organes sont des glandes parfaites. Comme toutes les glandes, elles constituent pri- mitivement des appendices aveugles. Les glandes salivaires se partagent en glandes salivaires de la bouche et en glandes salaires du bas-ventre ou pancréas. Les premières sont, pour la plu- part, doubles et symétriques, et se subdivisent en deuxsupérieures et en une inférieure. Le pan- créas, lorsqu'il existe comme organe propre, est le plus souvent impair et disposé sans symé- trie. Les organes biliairesremplissent peut-être, dans le principe, aussi la fonction d’organes uri- naires. Toutefois mes dernières recherches ren- dent cette opinion peu vraisemblable (1). Les organes biliaires s'ouvrent constamment, soit dans l’estomac , soit dans le canal intesti- nal , immédiatement en arrière de l’estomac, non loin du pancréas ou des pancréas , lorsqu'il en existe plusieurs, Dans les êtres inférieurs, les organes biliaires sont disposés plus symétrique- ment que dans les animaux supérieurs, où ils (1) F. Mecxxt über die Gallen-und Harnorgane der Insecten ( sur les organes biliaires et urinaires des in- sectes ). Dans son journal intitulé : Archiv für Anatomie und Physiologie, 1826. Bd., [, St., 1, N., IF. Supplé- ment à ce mémoire, par le même, dans le Bd., J, St., a, N., 11. * Ce volume commence la seconde série du journal de M: Meckel; la première qui se compose de 8 volumes a pour titre : Deutsches Archiv fur die Physiologie. (NPA ET) Le : D'ANATOMIE COMPARÉE. 9 sont situés plus ou moins sur le côté droit du corps. Il est tres di igne de remarque , que le foie des vertébrés ne recoit pas son sang unique- ment par une artère , mais que la plas orande quantité de ce liquide lui est amenée par la veine-porte , qui recueille le sang veineux du canal intestinal, de l’estomac et de la rate. Le foie de beaucoup de vertébrés présente , en outre, une dilatation sur le trajet de son canal -excréteur : on appelle cette dilatation la vésicule du fiel. Le caractère général de ce réservoir est d’être privé de la tunique musculeuse , et d'être situé à la face inférieure du foie. Aux organes biliaires se joint très généralement, chez les animaux à vertèbres, la rate, organe glanduleux, tres riche en vaisseaux , mais dé- pourvu de canal excréteur. Elle n’est en rap- port avec les organes digestifs, notamment avec l'estomac et le foie , que parce qu'elle reçoit son sang artériel d’un tronc qui leur est com- mun, Vartere ceeliaque, et que le sang veineux qui en revient, se rend par la veine- -porte dans le foie. La rate est toujours située à gauche de l'estomac ; son tissu est très lâche, spongieux ; elle est enveloppée d’une membrane propre , _ et possède outre les vaisseaux sanguins, un tres rad nombre de vaisseaux Lynphatiques, §. 8. sai Conformément a notre ordre habituel , nous 10 TRAITÉ GÉNÉRAL passons à l’histoire générale des principales variétés que l’on observe dans les organes et appareils d'organes dont il vient d’être ques- tion. Nous traiterons après de leur descrip- tion spéciale dans les différentes classes et les divers ordres et genres du règne animal. Commencons. donc par les propriétés des diverses couches , tuniques où membranes, qui entrent dans la composition du canal alimen- taire. I, MEMBRANES DU CANAL ALIMENTAIRE. 1. Membrane muqueuse. . §. 8. La membrane muqueuse est formée, ou d’une couche unique , ou de deux que l’on peut sé- parer distinctement. L’externe de ces deux cou- ches , qui est molle et vasculeuse , correspond au derme et au corps papillaire de la peau. La couche interne, qui est habituellement plus dure et constamment dénuée de vaisseaux, correspond à l’épiderme ; on l’appelle aussi épithélium. Il est assez facile de démontrer ces deux couches dans la bonche et l’œsophage. Cela n’est guère possible dans l'estomac , surtout dans sa moitié droite et dans le canal intestinal en général, du moins chez: l’animal adulte. La couche épider- moïde manque donc dans ces parties, ou D ANATOMIE COMPARÉE. 11 elley est tellement mince et délicate, qu’elle est absolument confondue avec la couche externe, La première manière de voir s’ appuie sur une particularité offerte par ceux des animaux, où cette couche est tres distincte dans la moitié gau- che de l’estomac. Chez ces êtres , l’épithélium s'arrête subitement , et sans trace de déchi- rure, à l’extrémité ete rianee de l’œsophage, ou sur les limites des deux moitiés de l’es- tomac. Il n’y a d’analogueà l’épiderme quela couche interne, ca etla séparable, de la membrane mu- queuse , que l’on a nommée épithélium. Quant à la couche externe de la membrane muqueuse elle ne représente en général que le derme et le corps papillaire de l’appareil tégumentaire. Les auteurs anciens et modernes qui ont avancé que l’on peut démontrer un épithélium, analogue à l’épiderme, danstout le trajet du canal intesti- nal, sont dans l’erreur. La disposition calleuse de l’épithélium dans l'estomac de plusieurs ani- maux, par exemple des. oiseaux, prouve seu- lement que chez ces êtres, la couche épidermique est descendue plus bas que chez d’autres. En effet, chez les oiseaux, l’épithélium de l’œsophage se prolonge jusque dans l’estomac, tandis que dans les autres animaux, il ne franchit pas l’o- rifice de ce viscere. Il existe, en outre, sous l'épithélium des oiseaux, une couche qui se 12 | TRAITÉ GÉNÉRAL à continue avec la couche externe de la mem- brane muqueuse de l’cesophage, et avec toute la membrane villeuse de l'intestin. . L’ épithélium se presente surtout comme une couche tres dure et fortement cornée , dans les dents et les parties dentiformes de la bouche, principalement aux mâchoires et a la langue. Ces développements cornés se rencontrent moins généralement dans l’estomac; on en rencontre toutefois des exemples chez plusieurs vers, in= secles, crustacés , mollusques , dans les oiseaux et dans quelques mammiferes. L’cesophage est le siége le moins ordinaire des dents ; il en pré- sente dans quelques poissons cartilagineux et chezles chéloniens.Dans la bouche etl’œæsophage, maisnon dans l’estomac,ce développementextra= ordinaire de l’épithélium est accompagné ‘d’un développement également très fort de la couche externe de la membrane muqueuse. Dans l’es- tomac, au contraire, la tunique musculeuse est plus prononcée que dans la bouche et l’œsophage. . 9. 7 | 118 , La membrane muqueuse offre encore d’autres différences dans les diverses régions du canal alimentaire ; ces différences se rapportent prin- cipalement à l’étendue de sa surface interne, et au développement. des cryptes mucipares situés à sa face externe. 2 CES | a 7 ag D "ANAT OMIE COMPARÉE. 18 a La membrane muqueuse est unie et lisse 7. bs animaux inférieurs, et dans les jeunes em- bryons des animaux supérieurs. Les animaux supérieurs, adultes, au con- traire, ne la présentent lisse et unie qu’à son . commencement et à son extrémité terminale ; dans sa partie moyenne , et surtout dans la première portion du canal intestinal, elle pré- sente des saillies et prolongemens qui, souvent, ajoutent considérablement a _l’étendue de sa surface. | | Chez les vertébrésinférieurs, tels que les pors- sons et les reptiles , cessaillies constituent le plus généralement des plis longitudinaux , quis unis- sent ordinairement entre eux un grand nombre de fois. Leur entrelacement dessine un réseau, formé de grandset de petitsplis. Dans lesorseaux elles mammiferes, les saillies consistent plus sou- venten villosités. Ces deux dispositions se ren- contrent dans toutes lesclasses d’animaux à ver- tebres. Chez les porssons, la transition s’opere par des plis longitudinaux, qui offrent des in- cisures plus ou nioins profondes. On voit sou- ‘vent aussi le même animal , ; surtout parmi les “oiseaux, offrira la fois , sur les différents points de Pintestin ” des Wllosités et dés plis longitu- aux ; les FF occupent alors la ‘partie l'anférieure du canal, les seconds la partie posté- rieure, Les villosités ont constamment pour Base Ba +f de peu d’étendue. wishes ” ap y 14 TRAITÉ GÉNÉRAL Il est plus rare de rencontrer des plis trans- verses où valvules conniventes. Ces plis trans- verses sont proportionnellement plus grands, plus épais et moins nombreux que les longitu- dinaux. On les trouve principalement dans les poissons » mais aussi dans quelques reptiles , et, parmi les mammifères, chez V miss | où ils co- existent avec des villosités. Ces prolongements de la membrane interne ont évidemment pour but d’agrandir la surface de cette membrane, et, en outre, de ralentir le passage des matières alimentaires à travers — le canal intestinal; les plis transverses rem- plissent surtout cette dernière fonction. Les substances alimentaires étant plus long-temps arrêtées, sont nécessairement absorbées en plus grande abondance. Aussi est-ce particuliè- rement au commencement de l'intestin que l’on rencontre les villosités et les plis longitudinaux. Les valvules conniventes occupent les mêmes régions chez l’homme. Toutes ces saillies di- minuent de longueur d’avant en arrière. Chez les poissons, au contraire, les plis occupent surtout la partie postérieure; cette dispo- sition tient, sans doute, au peu de longueur de tout l'intestin. igh Tous ces prolongements. sont formés’ au moins par la membrane interne; les plis trans- verses le sont distinctement, en outre, par le tissu cellulaire qui s’y est plus développé, et PF + D'ANATOMIE COMPARÉE. 15 qui représente la tunique celluleuse, interposée entre les deux feuillets muqueux. En général, les willosités sont simples et sans divisions ; mais il y en a souvent plusieurs placées sur une base commune. Elles ont, sur tous les points de l’intestin du même animal, à peu pres la même forme, et, à peu de chose pres, aussi le méme volume; mais on y trouve pourtant de petites varietés. Elles sont insen- siblement apointies de leur base a leur bout libre, etnon claviformes ou en forme de massue. Cette conformation, si elle n’est sans exception, est du moins trés générale. Quant à la forme en massue, que l’on a cru leur trouver, elle était sans doute produite quelquefois par une cir- convolution accidentelle de ces villosités (1). Leur structure a été l’objet d’une foule de recherches, et a donné lieu aux opinions les plus divergentes. On s’est surtout disputé sur les questions suivantes : Les villosités possèdent- elles des vaisseaux? Ont-elles une cavité dis- tincte de ces vaisseaux ? Cette cavité a-t-elleun ou plusieurs orifices ? Les recherches que j’ai faites sur un très grand nombre d'animaux ne m’ont pas démontré l’exis- tence decavités et d’orifices visibles dansles vil- losités. On est donc obligé d'admettre que les (1) Ax, Msoxar über dieV illosa des Menschen und et- niger Thiere dans F. Meckel’s deutches Archiv, V 168,164. Ce mémoire contient beaucoup de choses importantes. al AF. TRA ITE GENERAL fluides, qui entrent dans ces organes et qui en sortent, se frayent continuellement de nou velles routes dans lasubstance molle des. villosités. Quant à leurs vaisseaux, une foule de prépara- tions injectées, que] ‘ai devant les yeux, met hors de doute leur richesse vasculaire. On voit que l'injection a rougi les villosités elles-mêmes et non pas seulement la substance sous - jacente. La pathologie nous offre le même phénomène dans l’inflammation intense et les fortes conges- tions sanguines Ge l'intestin. Il est tout-a- Fate vraisemblable que les conduits décrits dans les villosités par plusieurs auteurs ne sont que des vaisseaux, dontil est toutefois im possible de dé- ™ terminer la nature d’une manière certaine. _ D’autres plis ouvalvules se rencontrentsur cer- tains points seulement et servent ainsi ide démar- cation mécanique, du moins temporairement, entre plusieurs portions du tube alimentaire, qui se distinguent d’ailleurs déja par leur struc- ture etleurs tete Ces valvules existent aussi principalement dans les animaux supérieurs ’ quoique pas chez tous. Elles sont situées particu- lièrement à l'extrémité intestinale de l'estomac, autrement dite pylore , et à l'endroit de- jonc- tion du premier intestin, ou intestin gréle, avec le second intestin , où gros intestin , en un mot , au commencement et à la fin de l'intestin grêle, et à l'extrémité de l’estomac (parties ! dans lesquelles s’opére l’acte le plus important de la digestion. hick À Au n .: : D'ANATOMIE COMPARÉE. i¥ Ces valvules se distinguent des précédentes par la présence des fibres circulaires de a tunique musculeuse , qui ont pris dans ce point un développement plus prononcé. Les val- vules en sont, par conséquent, plus compli- quées et peuvent rétrécir la cavité du canal alimentaire par leurs propres contractions. Les glandes muqueuses ou follicules mucipa- res grossissent tres généralement dans le trajet de l'intestin. Vers le milieu de ce canal elles s'accumulent et constituent des plaques alon- gees , plus ou moins saillantes, qui peu a peu augmentent en étendue, se confondent et se répandent uniformement sur toute la surface de Vintestin, par la dissémination des follicules individuels qui s’éloignent les uns des autres. Cette disposition distingue communément le gros inteslin de l'intestin grêle. Les villosités et les follicules mucipares se développent donc d’une manière tout-a-faitinverse; remarque qui s applique aux glandes muqueuses simples, tant grandes que petites. Ces glandes se montrent alors sous la forme de petits orifices. Les espaces intermédiaires à ces orifices, et qui n’ont pas l’ap- parence de pores, correspondent alors aux villo- sités de la partie antérieure de l'intestin, avec lesquelles ils se confondent insensiblement (1). (1) A. Meckel , Observationes circa superficiem ani- ‘malium internam. Berne , 1822, p. 13. Vil. 2 18 TRAITÉ GÉNÉRAL 2, Membrane celluleuse. §. 10. Cette membrane située enire la tunique mus- culeuse et la muqueuse, est formée , comme l'indique son nom, de tissu cellulaire condensé. C’est dans son intérieur que se ramifient les vaisseaux et les nerfs avant d’entrer dans la membrane muqueuse. La tunique celluleuse elle-même, comme la remarque en a été faite, pénètre dans les grands plis ou prolongements de la membrane muqueuse ; elle est unie en général d’une manière intime à la membrane interne et offre peu de variétés dans les diffé- rentes régions du canal alimentaire. 3. Membrane musculeuse. | 4 §. I 7 ° La membrane musculeuse existe très géné- ralement , quoique moins généralement que la membrane muqueuse. Elle. se trouve posi- tivement chez tous les animaux à vertebres. On la rencontre également , sur tout l'intestin ou du moins par places, chez presque tous les mollusques , les crustacés , les arachnides , les insectes , les vers et dans plusieurs genres d É— chinodermes. La tunique musculeuse est formée très or- D ANATOMIE COMPAREE. 19 dinairement de plusieurs couches superposées et unies étroitement. L’externe est commu- nément formée de fibres longitudinales, tan- dis que Vinterne l’est de fibres transversales ou circulaires. La tunique musculeuse présente sa plus grande épaisseur au commencement et à la fin du ca- nal alimentaire. De plus, les extrémités ter- minales de ses faisceaux sont attachées aux parties dures qui existent souvent sur ces points, et sont ainsi soumises à la volonté. A l'estomac, la tunique musculeuse est développée bien plus fortement que sur aucun autre point du tube alimentaire. Cette disposition se remarque dans beaucoup d'animaux de différentes classes , particulièrement chez les oiseaux, les poissons, les mollusques , les vers , les crustacés , les in- sectes; elle est plus générale chez les oiseaux, quechezles autres animaux. Dansles cas où cette concentration des fibres musculaires de l’es- tomac n’a pas lieu, on trouve souvent à la tunique musculaire de ce viscère un plus grand nombre de couches que sur le reste du canal alimentaire, 4. Membrane séreuse. §. ras 5 Une tunique moins essentielle , et pas aussi gé- néralement répandue que les autres, méme dans 2 20 TRAITÉ GCENBRAL un seul et même animal, est la membrane séreusé, qui, parce qu’ellen’enveloppe queles portionsdu canal alimentaire, situées dans la cavité abdomi- nale, a reçu aussi le nom de tunique abdominale, ou péritonéale (1). Cette membrane est la partie interne et réfléchie du péritoine, qui tapisse les parois abdominales à leur face interne. Elle s’applique étroitement autour du canal alimen- taire, et donne passage, entre ses feuillets, aux vaisseaux et aux nerfs quise rendent à ce canal et qui en reviennent. Elle tapisse en outre les organes accessoires, contenus dans la cavité abdominale, particulièrement le foie et la rate. Les prolongernents du péritoinequise rendert au canal intestinal proviennent principalement de la paroi dorsale de la cavité du bas-ventre , et sont désignés par le nom de mésentéres. En cor de la forme et de la position de l'intestin, les mésenteres sont grands, alonvés, et affectent principalement une direction lon- giludinale de haut en bas. Les prolongements plus courts, qui partent de plusieurs points , sont des ligaments. D’autres prolongements se détachent de différentes parties des organes. digeslifs ; on les nomme épiploons et appendices épiploides. Les derniers qui sont plus petits et plus simples que les véritables épiploôns, se rencontrent surtout à la partie postérieure de (1) Tepe roses , ce qui est tendu autour, ( N. 4. Eye D'ANATOMIE COMPARÉE, et l'intestin. Les épiploons qui sont plus déve- loppés sont connus sous le nom de grand et de petit épiploons. Le petit épiploon est situé entre l'estomac et la face inférieure du foie. Le grand épiploon se détache du bord inférieur de l’esto- mac, de la rate, et souvent de la partie du:colon située sous l’estomac ; il flotte librement dans la cavité abdominale. Le grand épiploon et les appendices épiploïdes sont destinés à faciliter la digestion et partant la nutrition , soit en servant de réceptacle à la graisse, soit en concentrant la chaleur sur le tube digestif. Cette disposition est surtout le partage des animaux supérieurs. Dans la plupart des ani- maux inférieurs, le périloine et ses prolonge- ments sont remplacés par un tissu cellulaire, ou muqueux, lâche, qui enveloppe les organes de la digestion. I]. pivistons DU CANAL ALIMENTAIRE. §. 33." Le commencement du canal alimentaire , la cavité buccale, est tres énéralement la pr emiere dilatation de ce canal. Elle commence à la bou- che, qui est simple le plus souvent, et qui est siluée à l’extrémilé antérieure du corps, ou sur un point de sa face inférieure qui correspond à cette extrémité. Il existe tres généralement, au pourtour de 22 TRAITE GÉNÉRAL Vorifice de la bouche, des organes qui jouissent d’une sensibilité exquise, peut-être souvent spé- cifique. Ces parties sont pourvues de muscles et de parties dures, mues par ces muscles. Elles forment alors des organes servant à la action et à la préhension, ou du moins à l’une ou l’autre de ces fonctions. Les organes dont je veux parler sont des levres et des tentacules. Lorsque ces organes manquent , l'ouverture de la bouche est vraisemblablement le siége d’une sensibilité particulière. En arrière de ces or- ganes, on rencontre le plus souvent les parties dentiformes déjà mentionnées. Ces parties dures sont destinées, soit uniquement à saisir et àrete- nir les alimens , soit aussi à les triturer, afin d’en rendre la digestion plus facile. La surface extérieure de ces parties est formée par l’épi- derme, qui est plus ou moins durcï, et contient divers sels calcaires. Cette portion d’épiderme est creuse dans une étendue variable, et en- veloppe étroitement un développement riche en vaisseaux et en nerfs, appartenant à la couche externe sous- jacente ; - développement dont Ja forme détermine celle de la portion épidermique disposée en dent. Ces parties for- ment des éminences, ouvertesa leur base, et ad- mettant par ces ouvertures des vaisseaux et des nerfs. Les parties dentiformes des animaux vertébrés sont souvent unies d’une manière intime aux parties dures sous jacentes , aux os D'ANATOMIE COMPAREE, 23 de la bouche. Elles embrassent ces os étroite- ment, ou sont embrassées par eux dans des ca- vilés que l’on nomme alvéoles. Cela n’empéche pas qu’elles ne doivent étre considérées comme des parties épidermiques; en effet , chez la plu- part des animaux, elles sont uniquement en rapport avec la peau , et ne tiennent que d’une manière lache à la partie dure, sous jacente, et même chez ceux des animaux , où leur union avec les parties dures est fort intime , on les voit , dans le principe, sortir distinctemggnt de la membrane muqueuse de la bouche, et ne présenter qu’une connexion très lâche avec les os. La forme de ces parties est sujette à un nom- bre infiui de variétés ; mais elles sont en géné- ral plus ou moins pointues et tranchantes , ou offrent une surface de mastication large, sim- ple ou composée. Les premieres qui sont desti- nées à saisir, retenir et déchirer la proie sont toujours situées au-devant des secondes, quisont chargées de la triturer et de la macher. Elles offrent des différences dignes de re- marque dans leur développement. On peut éta- blir en thèse générale qu’elles sont d’abord plus molles que par la suite , et que leur partie anté- _rieure et libre est plus dure quele reste de leur étendue qui est enfoncé dans d’autres parties buccales.Elles changenttrès généralement dans le cours de la vie , soit en tombant seules , soit en tombant avec tout l’épiderme , et sont alors \(\ a. TRAITE GENERAL remplacées par de nouvelles, qui l'emportent fréquemment sur les anciennes en nombre, en volume, en solidité et en composition. Les dents proprement dites, que l’on ne rencontre que chez des animaux à vertèbres, se distinguent des parties analogues. D’abord elles ont une cavité intérieure déjà mention- née ; mais elles se distinguent surtout, parce qu’elles sont composées au moins de deux substances ,l’une interne et l’autre externe. La e, dite substance osseuse ou éburnée, Me Fis majeure partie de la dent, tandis que a seconde, l’émail , ne revêt que la partie libre de la dent et Ap sa plus grande épais- seur à la surface de mastication. Ces deux sub- stances sont tout-à-fait compactes, tres dures, et contiennent une grande proportion de sels calcaires, principalement du phosphate de chaux. , L’émail est bien plus dur, mais aussi bien plus cassant que la substance éburnée ; il ne conhent que peu ou point de substance ani- male molle. Celle-ci existe constamment au _ contraire dansla substance osseuse , mais en des proportions variables. Chez plusieurs mammi- {eres , on trouve jointe a ces deux substances , une troisième que l’on a appelée le ciment. Les dents se développent dans de petites po- ches, riches en vaisseaux et formées aux dé- pens des gencives. Ces peliles poches sont D'ANATOMIE COMPARÉE. © 22 d’abord remplies d’une humeur saturée de phosphate de chaux, et c’est de leur fond que se développe le germe dentaire , mou et vas- culeux. C’est sur ce germe que se forme la dent , de la face de mastication vers la racine, non seulement en s’alongeant petit à petit, mais en outre en s épaississant; en sorte que sa cavilé , d’abord spacieuse, se rétrécit dans la méme proportion. Les dents antérieures, ponrvues d’une face de mastication large , mais tranchante , les dents incisives , et les dents pointues, ou les angu- laires, autrement dit les carnassières ou canines, n'ont pour la plupart qu’une seule racine et se développent tout d’une pièce. Les dents posté- rieures ou larges, les molaires, ont, à l'exception de la plus reculée d’entreelles, plusieurs racines souvent divergentes; elles se développent pri- milivement de plusieurs pieces , dont l’une, qui se manifeste la premiere, l'emporte d'ordinaire considérablement en volume sur les autres. La cavité buccale est , en outre, lesiése du gout; elle doit surtout cette attribution à la langue qui est située à son fond. La membrane muqueuse qui peut, sur cet organe , également être séparée en ses deux lames distinctes, développe , à cet effet, tres souvent des pa- pilles plus longues ou plus courtes, de lorme variable, qui au fond coïncideut avec les villosités intestinales et qui sont surtout 26 TRAITÉ GÉNÉRAL très prononcées au bout de la langue. Quelque- fois la langue supporte aussi des éminencesden- taires, formées surtout par un épiderme corné, tres dur , qui en font un organe de préhension, sujet à varier dans ses moyens. Mais dansle plus grand nombre d'animaux, elle est surtout mo- difiée pour cet usage » par Je développement considérable de mille qui s’élevant du pour- tour de la cavité buccale , entrent dans la com- position de l’organe du gout, et qui, dans les animaux vertébrés , s’attachent à un ou à plu- sieurs 0s, situés dans sa partie inférieureet posté- rieure , l’os hyoide , ou les os hyoïdes. §- 14. A la cavité buccale succède très générale- ment une capacité ordinairement rétrécie.Celle- ciest l’œsophage, quise dirige en arrière, tout- à-fait ou presque tout-à-fait dans la ligne mé- diane et qui, surtout chez les insectes et les animaux vertébrés, s'ouvre dans l'estomac, au commencement de la cavité abdominale. Il a ordinairement à peu près le même dia- mètre dans tout son trajet. Dans des cas plus rares il se dilate insensiblement de son extré- mité antérieure à la postérieure, ou plus ra- rement encore, de la postérieure à l’antérieure. Des classes très différentes présentent ce conduit dilaté d’une manière presque exceptionnelle. D'ANATOMIE COMPAREE, 27 On donne à cette dilatation , qui est insensible ou subite , lenom de jabot ou estomac antérieur (ingluvies) ; les aliments avalés y sont ra- mollis. | La tunique musculeuse de l’œsophage est forte. Sa membrane interne est également épaisse; le plus souvent on peut la séparer en ses deux couches, mais moins facilement que dans la bouche. Elleest lisse à sa face interne; sa face externe et libre est, au contraire, garnie de follicules muqueux, nombreux et volumineux. §. 15. L’estomac , qui, est tres généralement, à tout égard, le renflementle plus considérable du ca- nalalimentaire, succède immédiatement à l’œso- phage, presque toujours sans en être séparé par un rétrécissement en forme de valvule. IL est, au contraire, tres ordinairement séparé de l'in- testinpar une véritable valvule, ou du moins pat un rétrécissement. I] est situé symétriquement dans la ligne médiane, chez la plupart des animaux sans vertèbres. Dans les vertébrés, au contraire , 1l est disposé sans symétrie , dans la moitié gauche du corps. L’estomac offre deux situations: ou il s’é- tend uniformément de tous côtés, ou il forme, au-dessous de l’cesophage, un cul-de-sac dirigé à gauche ; disposition qui est offerte le plus ordinairement par les animaux à vertebres. Le 28 TRAITÉ GÉNÉRAL développement plus prononcé de cette partie de l'organe et son isolement d’avec la moitié droite donnent surtout lieu à une série de formes, sou- vent tres compliquées. Cette chaîne de diffé- rences successives commence par la diversité de structure de la membrane interne dans la moi- té gauche et dans la droite, et elle se termine par la division de la cavité , laquelle est d’abord simple,en un grand nombre de loges , grandes et pelites , qui sont séparées par des étrangle- ments et qui different considérablement par leur organisation. Les conditions les plus gé- nérales de cette conformation divisée de l’esto- mac, sont : 1° le développement considérable de l’épithélium, le manque de vaisseaux, et parlant la sécheresse , la dureté et la couleur blanchatre de la membrane muqueuse dans la moitié gauche ; l'abondance de vaisseaux, la disparition de l’épithélium , la mollesse, la rougeur , l’état de lubréfaction de la moitié droite ; 2° le développement de l'estomac vers le côté gauche, qui consiste d’aborddans l’am- pliation du cul-de-sac vers ce côté, puis dans sa division. Ce mode de multiplication de l’es- tomac est le plus ordinaire. Un autre mode plus rare dans la série animale , Mais qui est commun aux oiseaux, consiste dans la sépa- ration de l’estomac en un estomac supérieur et glanduleux, le jabot, et en un inférieur, a pa- rois charnues, épaisses, revêtu intérieurement D'ANATOMIE COMPARÉE. 2g d’un épithélium plus ou moins dur, sec et épais, le gésier ou estomac musculeux. On rencontre desexemples de la forme la plus simple de l'estomac dans toutesles classes; quant aux formes les plus compliquées, elles sont offer- tes par les mammiferes. La division de l’estomac en un estomac glanduleux et un musculeux se trouve particulierement chez les oiseaux. Les estomacs les plus simples et les plus pe- tils sont ceux des animaux carnivores; les plus compliqués existent chez les herbivores et principalement chez les ruminants. §. 16. j Le canal intestinal se distingue tres généra- lement de l’estomac par une ampleur moindre, et souvent par une longueur bien plus consi- dérable. Communément la longueur du tube digestif est supérieure à celle du corps, ou à la dis- tance qui sépare la bouche de l'anus. Cepen- dent il n’a souvent, surtout chez les animaux inférieurs , que la longueur du corps. * Ordinairement il est plus large à son origine que dans la portion qui suit immédiatement et qui en est fréquemment la plus longue. Toute cette portion antérieure est /’intestin grêle. | Il en est de même de sa dernière portion, qui est plus courte, et, qu’on-nomme. le gros 30 TRAITÉ GÉNÉRAL intestin ; dans les cas ordinaires, elle présente, à son origine, une largeur subite, plus considé- rable que celle dela portion antérieure. Très souvent le commencement du gros in- testin s’éleve au-dessus du bout postérieur de l'intestin grêle, et constitue le cæcum. L’ex- trémité du cecum, alongée sous forme d’un appendice étroit, a recu le nom d’appendice cecal ou vermiforme. Tres généralement la surface interne de l’in- testin grêle estaugmentée, principalement dans sa partie antérieure , par le développement de valvules et de villosités qui s’élèvent de la mem- brane muqueuse(1). Quant à la tunique interne, unie et lisse du gros intestin,elle n’a pas plus d’é- tendue que les tuniques qui l’enveloppent. Il est rare de trouver des saillies villeuses, également ou seulement à la face interne du gros intestin ; on y rencontre plus fréquemment des valvules en grand/nombre. En revanche, la tunique musculeuse du gros intestin est plus forte que celle de Vintestin grêle. Gelte disposition est assurément en rap- portavec la fonction du premier, qui est chargé de rejeter au dehors les détritus de l’acte de 3 digestion qui ne peuvent pas servir. Le canal intestinal est,en général, d'autant plus long que l'animal est plus herbivore; cette (1) Voyez ci-dessus, p. 13. D ANATOMIE COMPARÉE, Sa condition coïncide avec la complication plus grande de l'estomac. Dans les animaux carnivores, il est non-seu- lement court, mais aussi il est trèslarge. En re- vanche, il y a, dans ces animaux, très générale- ment, des plis ou des valvules qui suppléent au peu de longueur et à l’étroitesse de l'intestin. Le cœcum est communément simple; il est très rare qu'il y en ait deux,un de chaque côté. Cette particularité se voit surtout dans les oi- seaux, où les deux cœcums ne sont pourtant pas toujours disposés avec une entière symétrie. Il est encore plus rare que l’appendice ver- miforme se distingue du cœcum, comme un appendice propre. ; La disposition la plus rare est celle où il se développe au commencement du colon, outre le cœcum simple, encore deux cœcums la- téraux qui sont à quelque distance du premier, et qui peuvent être comparés à ceux des oi- seaux. Le daman est jusqu'ici l’unique animal qui présente un exemple de cette disposition. La présence et le développement du caecum sont, comme le volume et la disposition de l'estomac et de l'intestin, surtout de l'intestin grêle > en rapport avec la nature des alimens. Il s'ensuit que , toutes les autres circonstances étant égales d’ailleurs, le coecum est d’autant plus grand que l'animal se nourrit davantage de plantes, 32 TRAITÉ GÉNÉRAL Son état de complication est souvent à ce- lui de l’estomac dans un antagonisme subor- donné ; ainsi la nourrilure étant la même, les animaux à estomac fort compliqué ont un cæcum proportionnellement simple ; d’autres qui sont pourvus d’un estomac simple ont, au contraire, un Cœcum très volumineux et même multiple. Cette opposition ressort de la compa- raison établie entre les ruminants etles solipèdes, et davantage encore de celle des rongeurs et du daman. | La division du canal intestinal en un intestin grêle et un gros inteslin se rencontre moins généralement chez les animaux inférieurs que dans les supérieurs; l'intestin postérieur y est d'ordinaire proportionnellement plus petit que l’antérieur. La même remarque s'applique à la présence et au volume du cœcum. 11]. ORGANES ACCESSOIRES DU CANAL ALIMENTAIRE. ; §. 17. Le mode de développement: insensible des organes accessoires:du canal alimentaire a déjà été indiqué d’une manière générale (1). On peut ajouter à ce qui a été dit plus haut, que les or- ganes biliaires, ou hépatiques , se montrent les (1) Voyez pages7, 8,95. F sige Où D’ANATOMIE COMPARÉE, 33 premiers, qu'après eux se manifestent les or- ganes salivaires ( pancréas et glandes salivai- res proprement dites), et qu’enfin l'organe bi- liaire se perfectionne par le développement de la rate. Il est extrêmement vraisemblable que les organes salivaires et biliaires ne con- stiluent d'abord qu'un seul et même tout; il en est ainsi du moins pour le pancréas. En effet, il n'existe, dans le principe , qu’une seule espèce d'organes accessoires, et, dans le cas où ces deux sortes d’organes int sé- pares, ils s’ouvrent dans le ey intestinal à peu de distance et souvent tout auprès l’un de l’autre. Abstraction faite de cette considération même, nous voyons, en général, l'organe biliaire di- minuer de volume, à mesure qu ‘on l’examine plus haut dans l'échelle des animaux. Le vo- lume de la rate est aussi tres généralement dans un antagonisme direct avec celui du foie. De leur côté , les organes salivaires sont habi- tuellement d'autant plus développés , que la nourriture de l'être est moins animale. LV. DIFFÉRENCES DU DÉVELOPPEMENT. §. 18. L'appareil digestif offre , dans le cours de la vie, plusieurs différences , parmi lesquelles il en est de fort importantes. had ves 3 3h TRAITE GENERAL Dans le principe, il est, a tous égards, bien plus simple que par la suite. Il n’existe d’abord que le canal alimentaire, sous la forme d'un tube simple et sans division, étendu en droite ligne de la bouche à l’anus, et oblitéré a ses deux extrémités. Il est primitivement fermé a sesex- trémités, même chez les animaux ou plus tard il s’ouvre par la formation d’ une bouche et d’un anus ; et alors même que la bouche existe déjà, Vanus reste imperforé pendant quelque temps. Peu à peu les différentes divisions se dessinent, et en même temps l'intestin se prolonge de telle sorte qu’il survient souvent une période, bien que très courte, pendant laquelle il est, toute proportion gardée, beaucoup plus long qu’à l’état adulte. Quoique primitivement l'intestin ne fasse qu’un avec le vitellus, comme nous verrons par la suite, néanmoins le cæcum ne doit pas être considéet comme le dernier ves- tige de cette ancienne liaison (1). Nous ‘aurons l’occasion de prouver cette assertion, lorsque nous ferons l’histoire du développement de tout le corps; étude ‘par laquelle nous terminerons notre Traité .d’A- natomie comparée, Les développementsde la face ee de l’in- testin , tels que les villosités, les plis, les val- (1) Voy.le Manuel d’ Anatomie humaine de l’auteur, traduit par MM. Jourdan et Breschet. Vol. UE. D’ANATOMIE COMPARÉE. 35 vules , les dents, manquent d’abord également. Les villosités se montrent les premières; ‘elles occupent alors , chez les animaux qui plus tard les présentent seulement dans la portion anté- rieure de l'intestin, une étendue plus considé- rable sur tout le gros intestin et même l’esto- mac, quoiqu’elles soient moins distinctes dans ce dernier. Elles sont alors aussi proportion- nellement plus grandes que par la suite. Les plis transverses ou valvules conniventes , qui ne se rencontrent que chez un petit nombre d'animaux, se développent plus tardivement ; ainsi chez l’homme , elles n’existent pas encore à la naissance. Les dents se forment plus tôt; celles mêmes qui ne doivent sortir des gencives qu’au bout de plusieurs années, commencent déjà à se développer pendant la gestation. La rate apparaît chez l'individu,comme dans la série animale, après le foie; eile est aussi d’abord proportionnellement plus petite que par la suite. Le foie , au contraire, quoiqu'il ne semble être qu’un organe excréteur , est d'autant plus volu- mineux que l’embryon est plus jeune. Cette par- ticularilé s'observe des qu'il s’est isolé comme organe propre; ce qui arrive de bonne heure, On peut dire Ja même chose des organes sa- livaires. Il est encore d’autres changements particu- liers qui se rattachent à de certaines périodes, et qui s’observent principalement chez les ani- 3. 36 TRAITÉ GÉNÉRAL maux, dont toute la structure offre une méta- morphose très frappante et fort prolongée. Ils seront indiqués dans les classes et ordres aux- quels appartiennent les animaux qui offrent ces changements. | SECTION DEUXIÈME. DESCRIPTION SPÉCIALE DES ORGANES DE L'APPAREIL DIGESTIF. ÏJ. APPAREIL DIGESTIF DES ZOOPHYTES. a §. 19° Les organes digestifs des zoophytes sont , sous tous les rapports, les plus simples du règne ani- mal, comme peut le faire présumer l’organisa- tion de ces êtres. Plusieurs d’entre eux , notam- ment les znfusoires, les lisules, les triænophores ou tricuspidaires , n’ont pas la moindre trace de cesorganes. Leur corps n’est qu'un parenchyme spongieux , et toute leur surface externe est à la fois organe d’ingestion et d’excrétion. Gelte disposition est encore indiquée chez ceux-là même qui possèdent des organes. digestifs ex- ternes et internes. Elle est telle, du moins dans les rhizostomes. En effet, la nourriture est in- troduite dans le corps de ces animaux, à tra- vers une foule d'ouvertures fines, et les excré- tions y ont lieu par des voies semblables. Après les rhizostomes , vient le degré d'organisation où D'ANATOMIE COMPARÉE. 37 la bouche et l’anus ne font qu’un, le canal in- testinal consistant uoiquement en une cavité simple, courte, droite, aussi longue que le corps, le plus souvent aveugle et creusée dans la substance de l’animal. Dans les espèces les plus inférieures, les parois de cette cavité ne se dis- tinguent que peu ou point du reste du corps, et ne peuvent pas être diviséesen plusieurs cou- ches. Il n’y a point d'organes accessoires , ou du moins il n’est pas certain qu'il y en ait: on doit en excepter toutefois les organes de préhension simples ou composés , situés au pourtour de l'ouverture buccale. Celle-ci est ou multiple, ce qui est un Caractère d’infériorité d'organisation, ou elle est simple. Il existe souvent, chez ces animaux, une communication large et immé- diate entre l’extrémité borgne du sac intestical et le système vasculaire. Ainsi dans les méduses et les genres qui en ont été séparés, le sac in- testinal se divise en un réseau très composé , qui transmet le fluide nutritif immédiatement à la substance du corps. Dans les zoophytes qui vivent en commun, les tubes intestinaux particuliers sont unis entre eux, d’une manière analogue, par les voies vasculaires qui s'étendent à travers tout le zoo- phyte, sous forme de canaux simples et lon- gitudinaux. Mais leur communication paraît être moins directe. 358 TRAITÉE GENERAL §. 20. Il est difficile de déterminer l’ordre suivant lequel doivent être étudiées les formes que nous venons d'indiquer d’une manière générale. Évidemment , les animaux dont les organes digestifs commencent par plusieurs ouvertures buccales et qui n’ont point d’anus, sont ceux qui s’éloignent le plus de la disposition of- _ferte communément par les animaux supé- rieurs. Les êtres, au contraire, qui ont une bouche unique , sur-tout lorsqu'ils sont encore pourvus d’un anus, se rapprochent davantage des animaux élevés. Mais d’un autre côté, tout _ l'appareil digestif et formateur des derniers est beaucoup plus simple que celui des premiers. En effet , chez ceux qui ont plusieurs bouches, l'appareil digestif produit, à Ja manière d’un système vasculaire, un grand nombre de ra- -mifications dans la FRA. du corps ; tandis que chez ceux qui n’ont qu’une bouche, il constitue un simple cul de sac, ou tout au plus un tube, à travers les parois duquel le fluide nutrilif passe , sans vaisseaux , en se répandant immédiatement dans la de pe de l’animal. Or , comme ce mode de ramification est un indice du système vasculaire qui existe comme système propre , chez presque tous les ani- maux supérieurs , je crois devoir considérer la forme la plus simple comme la plus inférieure; D'ANATOMIE COMPARÉE. 39 d'autant plus que dans la forme plus composée, les ouvertures buccales, d’abord multiples , finissent par se confondre en une seule. :. Forme la plus simple. §. ar. À l'absence complete des organes digestifs, qui sont indiqués tout au plus par de faibles enfoncements situés à l’exirémité antérieure du corps , comme chez les Zoules, succède la presence d’un sac aveugle qui n'estautre chose qu'une augmentation de la fosse buccale des ligules. Cette disposition est offerte dans son état le plus imparfait par un animal, qui était peut-être déjà connu de Cavolini (1), qui a été décrit ensuite par moi, et regardé, à tort, comme une partie qui se détache souvent des téthys (2). Cet animal a été nommé plus tard hydatula varia par M, Rayneri (3), phoenicu- rus varius par M. Rudolphi (4), et vertumnus tethydicola par M. Otto (5). Il existe ordinai- rement en si grande quantité à la surface ex- térieure des téthys , que les pêcheurs de Naples le regardent comme la progéniture de ces mollusques. (1) Storia dei polipi marini. Napoli, 1785, p. 190. (2) Aligemeine Literatur-Zeïtung. 1813, p.837. (3) Rudolphi, Entozoor. synopsis. Berol.,1819, p.573. (4) fbid. (5) Nova acta phys, med. X\, 2, 1823, p. 204. 4o TRAITE GÉNÉRAL Les recherches que j'ai faites sur cet animal , _ postérieurement à l’époque où j'en ai annoncé | l'existence , m’ont fait voir qu’ila, à partir de la bouche, un canal simple, étroit, long et dirigé en droite ligne en arrière. La cavité de ce canal communique, parsune foule d’orifi- ces, avec la substance de l’animal , dans la- quelle on n'apercoit point de réseau vascu- Jaire parlant de ces ouvertures. À côté de ce canal se dirigent des faisceaux musculaires qui s'étendent, en partie, jusqu’à la peau, et qui ont la faculté de rétrécir et de dijater ce con- duit. La description donnée par M. Otto, s'ac- corde avec ce que j al vu. 2. Hydress . *-§. 92; La conformation de l'appareil digestif des hydres est plus compliquée. Le tube , jusqu’a- lors ouvert par un seul orifice, s'étend, en forme de canal droit, dans toutela longueur du corps, et s'ouvre à son extrémité postérie ure par un anus. Mais les parois de ce canal ne sont que peu ou point distinctes du reste de la substance de animal. La bouche est entourée de tentacules simples , susceptibles de se dila- ter et se contracter à un haut degré. Plusieurs espèces en offrent à l'anus. Ceux de la bouche, D'ANATOMIE COMPARÉE. Al qui sont toujours les plus longs, servent @ orga- nes de préhension. Péron (1) avait avancé que le tube digestif du genre pyrosoma était formé d’après le: type de Vhydie. Cette assertion a été rectifiée par les recherches de MM. Lesueur (2) et Savigny (3), avec lesquelles s’accordent également les miennes. 3. Actinies: §. 23. Après cette conformation vient celle où le sac digestif, commengant par une ouverture buccale simple, mais encore dénué d’anus, se di- late et s’isole de la substance du reste du corps. On la trouve chez les actinies, où l'estomac, qui est court et ample, à parois minces , com- mence par une ouverture buccale, ronde et large, située au milieu d’une couronne fort composée de tentacules divers. Cet estomac, que l’on peut facilement retourner en dehors, est distinct du reste de la substance du corps. Il se termine à toule sa périphérie par une multitude de prolongements en doigt de gant, (1) Cuvier, Lecons d’ Anatomie comparée, vol. IV, p- 146. (2) Nouveau Bullet. de la Soc. philom. 1815. (3) Mém, sur les Anim. sans vertèbres. Paris, 1816, If, p. 52, 42 TRAITÉ GÉNÉRAL alongés , formés d’une membrane plus épaisse, serrés les uns contre les autres et plissés trans- versalement, qui s'étendent à travers tout le corps de l'animäl. La même disposition se rencontre chez un tres bel animal actinoide , non sessile et beaucoup plus alongé, que j'ai observé plu- sieurs fois à Naples dans l'été de 1824 , et que je regarde comme une espèce nouvelle. Il y a cependant cette différence que, dans cet ani- mal, il existe, entre les deux appendices de l'estomac et l'extrémité postérieure du corps, un espace beaucoup plus grand , qui est rempli d'une humeur aqueuse, 4. Polypes composés. §. 24. La conformation de l'intestin chez les poly- pes composés qui ont huit tentacules, est fort semblable à celle qui vient d’être décrite. Cette disposition est très distincte dans le veretillum cynomorium, dont le corps estgrand et mou. Les polypes très transparents favorisent ces sortes de recherches, comme M. Cuvier en a déjà fait la remarque (1). L'ouverture buccale de chaque polype est simple, entourée d’une (1) Leçons, LV, 146. D'ANATOMIE COMPARÉE. 43 couronne de tentacules ciliés. Il s’en détache un estomac alongé , droit , à parois minces et jaunatres, qui occupe un tiers environ de la longueur du polype. On trouve ensuite cons- tamment six appendiccs celluleux , aveugles , qui sont un peu plus longs, tue plus minces et un peu renflés à leur extrémité. bor- gne. M. Cuvier les a présentés comme cinq tuyaux ; Ce qui n’est pas exact. D’après ce na- turaliste, ces appendices deviennent droits dans le tiers postérieur du corps, et pénètrent dans le corps général ou la tige qui porte tous les polypes ; ils s’y écartent Ps uns des autres, pour rejoindre les vaisseaux pareils qui viennent des polypes voisins , et forment avec eux un lacis qui occupe toute la masse de cette tige. Je n’ai jamais pu voir cette disposition d’une ma- nière distincte ; j'ai toujours trouvé le long de tout le corps du polype, des saillies membra- neuses , quise rendent dans la tige commune, sans que j aie pu faire parvenir , dans ces saillies et dans la tige, des liquides injectés par la bou- che; ce qui me réussissait parfaitement pour l’estomac et ses deux appendices. Il existe, en revanche, dans toute la longueur du tronc du veretillum cynomorium , quatre ca- naux communs, d’un diamètre considérable, séparés du resle de la substance de animal par une membrane ferme et dense, quien constitue les parois , et dans laquelle on voit des stries Ad TRAITÉ GENERAL transversales. A l’extrémité inférieure, et dans Ja plus grande partie de la tige , il y a quatre conduits, ayant à peu pres la même largeur ; ils sont tout-a-fait séparés les uns des autres. Deux de ces conduits, qui sont situés l’un en face de l’autre , se rétrécissent insensiblement et recoivent entre eux le rudiment du squelette du vérétille (1). Les deux autres se rétrécissent plus loin vers la pointe, restant toujours sé- parés comme les deux premiers, qui finissent eux-mêmes par se placer tout-à-fait entre eux. Enfin tous ces conduits se terminent, sans commupiquer entre eux et sans se ramifier , tres pres de l'extrémité supérieure de la tige commune. À ces canaux aboutissent les sail- lies membraneuses des corps des polypes , qui sont tres vraisemblablement des vaisseaux ; cependant il est impossible de faire arriver le mercure et d’autres liquides de l’estomac dans ces vaisseaux, et réciproquement (2). (1) Foyez le vol. If, pag. 14. (2) Les Polypes sont loin d’avoir tous le même mode d'organisation ; chez les uns on n’aperçoit qu’un simple canal creusé dans le parenchyme de l’animal, et com- muniquant au-dehors par une seule ouverture: les ser- tulaires, et beaucoup de polypes nus sont dans ce cas. Mais chez les lobulaires ou alcyons à polypes (qu’il ne faut pas confondre avec les alcyons spongiformes ) , les cornulaires ,ies gennanules , les gorgones, etc., la strac- ture se colaphiane davantage et devient semblable a ce ' D’ANATOMIE COMPARÉE. | 45 M. Cuvier ne parle pas de ces vaisseaux, M. Schweigger (1), au contraire, décrit une disposition habile chez les pennatules et les reniles. Mes recherches m'ont fait trouver éga- lement un canal quadruple dans les pennatules. Entre les parois de ce canal et la peau exié- rieure , il existe un tissu à mailles laches , dont les wathales sont plus grandes et formées de pa- rois plus solides que ns les vérétilles. Chez les alcyons, les canaux communs, qui sont moins nombreux, se subdivisent en un bien plus grand nombre d’autres, qui s’éten- dent en ligne droite, dans toute la longueur du polypier , et qui se terminent en doigt de gant à son extrémité inférieure. Ces conduits secondaires ne s’anastomosent pas, mais ils se réunissent insensiblement , à partir des bouts des rameaux, de maniere à constituer des bran- ches et des troncs. Leurs parois jaunâtres sont encore plus distinctement séparées que dans les qui vient d’être décrit chez les veretilles. Enfin, chez les flustres et chez quelques autres polypes, fe. canal intestinal se recourbe sur lui-même et présente un anus distinct de la bouche, mais situé près d’elle ; dispo- Sition qui établit le passage entre l’organisation des animaux dont il vient d’être question, et celle des asci- dies composées. ( Voyez le résumé des recherches sur les animaux sans vertèbres, faites aux îles Chausay, par MM. Audouin et Milne Edwards. Annales des Sc. nat., 1828, t. 15, p. 5.)( Note des traducteurs.) (1) Beobachtungen auf naturh. Reisen. 1819, pag. 25. “«} 46 TRAITÉ GÉNÉRAL vérétilles du reste de la substance qui est plus solide. Ils augmentent en nombre et dimi- nuent en largeur , des branches vers la racine de la tige ; aussi n’en rencontre-t-on que qua- tre ou cing aux origines des branches , tandis qu’a Ja racine de la tige on en compte jusqu’a quatre-vingts. Au commencement de la tige ils sont encore bien plus larges qu’a sa base, où la substance solide est plus dure et l’em- porte considérablement en volume sur l’espace occupé par les canaux. Les larges canaux sont situés pour la plupart au milieu, sur-tout dans la tige. | Suivant les recherches de Cavolini, les voies digeslives du polypier des lithophytes et céra- tophytes se comportent absolument de la mème maniere. | 5. Physalies et vélelles. §. 25. Apres les animaux qui viennent d’être étu- diés, on peut faire suivre ceux qui sont pour- vus de plusieurs ouvertures buecales , et d’un tube intestinal aveugle qui n’envoie pas de ra- mifications dans le corps. Les physalies, parmi ces animaux, offrent une disposition qui n’a pas permis de bien déter- miner l’existence d’un tube digestif. M. Cuvier regardecomme tel une petite vessie, LV D'ANATOMIE COMPARÉE, 47 qui envoie des appendices aveugles dans la créte d’une poche plus grande, qui la resferme (1). Nul doute qu’elle n'existe; mais cette cavité con- tenue me paraît ne pas appartenir au système digestif, parce qu'elle est constamment remplie d’air;je la considère comme la couche intérieure de la grande vessie. Mes recherches qui s’accor- dent avec celles de MM. Cuvier et Eysenhardt, (2) ne m'ont point fait apercevoir. d'ouverture buccale, bien que Bosc (3), Lamarck (4) et M. Oken (5), leur en attribuent une. Je pense que les petits tentacules creux , disposés en très grand nombre à la face inférieure de la vessie, où plusieurs d’entre eux sont fixés sur un pédi- cule court et commun, sont à la fois des organes dingestion et d’excrétion. Je me fonde sur ce qu'on les voit se dilater et se contracter, s’emplir etse vider alternativement , et que l’on y trouve déssubstances alimentaires. Leur cavité disparaît vers leur base ; et on netrouve vers ce point, du moins d'après mes recherches, qu’une masse spongieuse, lâche , qui ne communique nulle- ment avec la cavité que renferme la vessie. Il est évident que ces animaux présentent, au fond, la disposition des polypes composés. Je ne vois au- (1) Règne animal, IV , 63. (2) Nova acta phys. med., X, 413. (3) Histoire naturelle des vers, M, 161. (4) Histoire des animaux sans vertèbres > il, 478. (5) Thiergeschichte. 1, 129. | 48 _ TRAITÉ GÉNÉRAL cune raison de croire que les tentacules soient uniquenient des organes d’ingestion, La disposition offerte par les vélelles, quoique encore bien simple, est cependant déjà plus parfaite. I] existe, à toute la face inférieure de leur corps, une quantité extraordinaire de pro- longements alongés, fortserrés, discoides et ou- verts à leur extrémité libre. On trouve en outre, au milieu de la face inférieure , une ouverture susceptible de divers degrés de dilatation. Tantôt celte ouverture, située au sommet d'un pro- Jongement aigu, s'élève au-dessus du niveau du reste de la surface ; tantôt elle ne fait point de saillie ; elle conduit à une cavité simple et borgne , occupant la partie moyenne de. l’a- nimal. On voit en arrière de cette cavite et dans tout son pourtour une couche mince de substance spongieuse et lâche. Les. ‘porpites | offrent une, Mob + extrêmement sem- blable._ L'ouverture moyenne. pie vélelles,; que Le. mark et M. Cuvier représentent toujours comme étant en forme de-trompe , ou en relief, tandis que souvent elle ne. s'élève nullement au-dessus du reste de la surface environnante, doit être considérée comme une bouche. Tel est Vavis de M. Bosc (1), de M. Oken(2), de La- (1) Hist. nat. des vers, te Al, 159. (2) Lehrbuch der Naturgeschichte , 1, 1815, pe Att. ee a ES 5 D ANATOMIE COMPAREE. 49 mark (1) et de M. Cuvier (2). Cette propo- sition est rendue vraisemblable par la position centrale de cette ouverture, et par l’analogie quelle offre avec la conformation des mé- duses, etc. Toutefois il existe à la face infé- rieure de l’animal, une multitude de bras qui rappellent les tentacules des physalies, et qui pourraient bien étre également des organes d’ingestion. Si l’on n’était conduit par l’analo- gie des méduses, etc. , on serait presque tenté de prendre pour l’anus l’ouverture que l’on regarde comme la bouche. Rien ne prouve , au reste , quelle ne soit l’un et l’autre à la fois. 6. Trématodes et cestoides. §. 26. Dans les autres animaux de cette classe , le sys- tème digestif consiste en un tube à terminaison borgne , partant d’une ou de plusieurs ouvertu- res buccales , et se ramifiant dans tout le corps. La conformation la plus imparfaite consiste sans doute dansla présence de vaisseaux étroits, ayant partout à peu pres le même diamètre, ou qui, du moins, n’offrent nulle part de dila- tation considérable, bien que leur cavité se ré- trécisse insensiblement, en se ramifiant. Cette disposition se rencontre principalement dans (1) Hist. nat. des animaux sans vertèbres, , 481. (2) Règne animal, IN, 62. VII. 4 5o TRAITÉ GÉNÉRAL les trémalodes, dans quelques acantocéphales et dans plusieurs cestoides , parmi les cniesti- naux parenchymateux. Les trématodes ont un ou plusieurs SUCOITS ; le nombre s’en élève souvent jusqu’à six , qui sont situés en général à l’extrémité antérieure du corps, ou à son voisinage. Ils peuvent être aplatis et distendus par des fibres longitudi- nales qui vont de leur base à leur bord ; ils sont, au contraire, excavés, contraclés et appli- qués conire les objets, par des fibres circulaires. On voit se détacher du sucoir antérieur , ou des sucoirs antérieurs , un ou plusieurs vais- seaux proportionnellement étroits, qui se di- rigent en arrière, sanastomosent un grand nombre de fois entre eux et se ramifient le long des bords de l’animal. Dans le polystoma integerrimum , les deux vaisseaux latéraux non seulement se réunissent postérieurement de ma- niere à faire une couronne, mais ils s’anasto- mosent même entre les extrémités antérieure et postérieure du corps par plusieurs branches transversales (1). Le diametre de ces vaisseaux varie dans les différents genres: ainsi chez les monostomes , ils sont tres étroits; chez le distoma hepaticum, ils sont, au contraire, fort larges (2). Les pen- (1) Rudolphi, Entoz. 1, 258, 259. (2) Id., Synopsis, 583. D'ANATOMIE COMPARÉE. 5L tastomes auraient, d’après M. Cuvier, un canal intestinal simple et droit (1); cependant M. Ru- dolphi (2) a vu chez eux, en avant, deux con- duits aveugles composés, et, en arrière, un canal simple. Mais il faut dire que M. Cuvier parle aussi de deux conduits aveugles'antérieurs. Les ténias et les bothriocéphales , parmi les cestoides, ont une structure fort semblable. Le ténia présente quatre ouvertures, ordinai- rement rondes et excavées, le plus souvent situées à quelque distance les unes des autres, qui ont beaucoup de rapport avec les sucoirs des trématodes. Chacune de ces ouvertures donne naissance à un canal longitudinal qui se di- rige le long du bord du corps de son côté, et qui ordinairement s’unit au canal du même côté qui est situé au-dessous; il n’y en a plus alors qu’un de chaque côté du corps. Quelque- fois, comme par exemple dans le tenia dispar, tous ces canaux se confondent en un seul (5). Souvent, les vaisseaux latéraux, longitudinaux, s'unissent entre eux par des branches trans- versales, qui, chez plusieurs espèces, (4) exis- tent daus chaque anneau du corps (5). (1) Kégne animal, IN, 34. (2) Rudolphi, Synopsis, 584. (3) Gœtze, Naturgeschichte der Eingeweidewiirmer, 899, € 39. (4) Rudolphi , ÆEntozoor., 1, 264. (5) Le Tenia armata a particulièrement été étudié par M. Srerano Dette Cia. Suivant cet auteur, on 52 . TRAITÉE GÉNÉRAL Cette anastomose transversale n’existe pas dans toutes les espèces. Les Lothriocéphales n'ont, le plus souvent, que deux sucoirs plats ; a tort de considérer les sucoirs de la tête de cet animal comme les seuls organes d’ingestion ; il regarde comme ayant une fonction analogue, les ouvertures latérales que l’on remarque à chaquearticulation. Celles-ci con- duisent au système des canaux iatéraux, longitudinaux et transverses, qui forment un carré, sur chacunedes fractions de l’animal.Du centre des ouvertures latérales, on voit saillir une sorte de trompe dans les moments où l’animal prend sa nourriture. Déja Koente avait fait cette observation sur un tenia frais et vivant, comme ceux que M. Dezze Cmiase a eu l’occasion d'étudier. Ce n’est donc pas seulement par sa tête, mais par ses parties latérales que l’animal prend sa nourri- ture; il peut, par conséquent , adhérer à la mu- queuse intestinale de l’être dans lequel il vit. Les canaux longitudinaux éprouvent un étranglement con- sidérable à la jonction de chaque anneau; peut-être leur calibre est-il même entierement interrompu. Si on injecte du mercure dans ces canaux, où voit qu’il ne parvient dans les canaux antérieurs qu'après avoir pénétré le canal transverse postérieur. La marche du chyle s’y fait donc dans un sens rétrograde. Quand on cherche à suivre les canaux des quatre tentacules de la bouche; on ne saurait aller plus loin que le cou. Peut-être, mais cela est fort douteux, ya-t-il au cou seulement un canal central? Les tentacules dimi- nuent de saillie à mesure que l’on regarde l’animal plus postérieurement, et que les anneaux s’élargissent. Ces tentacules antérieurs ne prenneut que la plus petite partie de la substance totale dont se nourrit le ver; le reste, c'est-à-dire la presque totalité, est absorbé par les D ANATOMIE COMPARÉE. 55 il est plus rare qu'ils en aient quatre. Dans le premier cas ils donnent naissance à deux vais- eaux longitudinaux ; dans le second a qua tre (1). Dans les échinorhynques , parmi les acantho- céphales, on voit deux bandelettes s’étendre de l’extrémité antérieure du corps en arrière ; ces bandelettes sont unies par un grand nom- bre de filaments à la face interne de la peau. Dans leur milieu chemine un canal longitudinal qui ne tarde pas à se bifurquer et puis se rami- fie. On trouve sous la peau , des vaisseaux anas- tomosés et ramifiés un grand nombre de fois. Leur rapport avec les parties mentionnées n’est pas encore bien connu. Sur les points où ils s'anastomosent entre eux, ils offrent partout pores latéraux. M. Dette Curase les a, ainsi que les ca- naux, trouvés entièrement remplis de chyle. Des injec- tions lui ont prouvé que des valvules s’opposaient au passage du liquide d’un anneau à l’autre. Il n’admet à cet animal que deux canaux longitudinaux, ct com- bat l’opinion de ceux qui en reconnaissent quatre et même cing. Les parois de ces canaux et de leur vuver- ture sont douces de contractilité. Les ouvertures laté- rales ne sont donc pas des stigmates. Réflexioni sulla tenia armata; memoria del socio ordinario STEFANO Derze Cuiase , Jetta nella reunione academia dé 7 no- vembre 1824. Capitolo primo, vol.1, p. 141. (N.d. T.) (1) Rudolphi, Synopsis, p. 482. 54 TRAITÉ GÉNÉRAL des dilatations distinctes, qui indiquent peut- être un rudiment d’estomac. (1) Les méduses , si les observations de Péron et Lesueur (2) sont bien exactes, présentent plu- sieurs gradations extrêmement remarquables dans la disposition de leurs organes digestifs. Dans la condition la plus générale offerte par ces animaux, On trouve des canaux qui, à partir du centre de leur corps discoïde, se ramifient d'une manière régulière vers la cir- conférence. Dans les eudores , ces canaux réunis à d’autres concentriques et situés à la face su- périeure du disque , paraissent exister seuls. Les bérénices offrent , de plus, des ventouses _ à leur partie externe et ramifiée. Les troncs vas- culaires se dilatent davantage à leur origine, et au centre du corps ils se réunissent et for- ment une cavité, qui estévidemment l'estomac; bien que Péron range ce genre parmi les ani- maux privés de cet organe. (1) Rudolphi, Synopsis , 582. (2) Hist. générale et particulière de tous les animaux qui composent la famille des méduses ; Annal. du Mus. d’hist. nat., XIV, p. 218; Tableau des caractères ge- néraux et spécifiques de toutes les espèces de méduses connues jusqu’à ce jour, ib., p. 325. D'ANATOMIE COMPARÉE. 55 Un degré de complication plus avancé consiste dans l'existence d’un prolongement creuxquise détache du disque. Cest le pédicule qui manque encore de bras chez les orythies;il en est muni à son extrémité inférieure et libre dans les pavo- * nies. L’estomac manque-t-il réellement à ces genres, qui avêe quelques autres genres moins importants, forment la division des méduses sans estomac? Cela n’est pas vraisemblable, si l’on tient compte de la remarque que nous avons faite sur le genre bérénice. Ajoutons que les erreurs sont aisées, parce que les parois déli- cates de l’estomac des rhizostomes, qui doivent suivre immédiatement les genres précités, se dé- chirent très facilement ou se décomposent avec une promplitude extrême, tandis quele reste de la substance du corps conserve au contraire son intégrité. Les différences relatives à la présence et au nombre des sucoirs, des bras et des ten- tacules peuvent reconnaître la même cause. Bien souvent, dans mes recherches sur ces animaux, J'ai pu me convaincre de ces faits, en voyant les divers genres, établis sur la présence ou Vabsence de ces parties, naître insensiblement sous mes yeux. D'autres bons observateurs, tels que MM. Lysenhardt et Ber, disent la même chose. On doit donc n’admettre qu'avec la plus grande réserve cette perfection insensible , quelque intéressante qu'elle soit. Si l’on en croit Péron et Lesueur, 56 TRAITÉ GÉNÉRAL les méduses sans estomac n'ont pas même une apparence d’ouverture buccale, ni simple, ni autre. Mais l’analogie qu’offrent ces ani- maux avec des êtres dont il a été question, et qui sont moins élevés, conduit à penser le con- traire. L’existence de ces ouvertures est établie d’ailleurs par des observations amtérieures et pos- térieures, surtout par celle de MM. Quoy et Gai- mard (1). En examinantle dyanea, dont la struc- ture est du reste parfaitement semblable a celle des autres méduses, ils y ont trouvé une trace d’ouverture pouvant donner passage 4 des sub- stances solides. Dans les genres qui sont pri- vés de sucoirs et de bras, on ne sait pas par quels points du corps DUR entrer les ma- tières nutritives. On peut admettre, par analo- gie , que ce passage a lieu à la face inférieure du corps, peut-être principalement vers son centre. | La science doit beaucoup à M. Cuvier pour ses recherches sur la structure intérieure de ces animaux. On doit citer en outre surtout MM. Gæde (2), Eysenhardt (3), Bær (4), et (1) Quelques considérations sur les Méduses. Annales des sc. nat. , 1, 1824, p. 243. (2) Bettroege zur Anat. und Pnysiol. der Medusen. Berlin , 1816. (3) Zur Anat. und Naturgesch. der Quallen. Nov. acta nat. cur., X, 2, p. 377. ’ (4) Ueber Medusa aurita in Meckel’s Archiv., VI, 369. D'ANATOMIE COMPARÉE. 57 Rosenthal (1) On trouve aussi quelques don- nées relatives à: cet objet dans Baster (2), O. E. Müller (3) et Forskaol (4). Les rhizostomes ont une cavité centrale et arrondie , distincte, qui parcourt le pédicule et s’étend jusque dans le milieu du disque, où elle se dilate. Ces animaux ne m’ont pas offert d'ouverture buccale ; je puis donc tout au plus me ranger de l’avis de M. Eysenhardt (5), qui leur attribue une bouche intérieure. Je dois dire, au reste, que les recherches que j'ai faites, sans connaitre celles de ce naturaliste, m'ont conduit à des résultats semblables dans les points essentiels. a Chez ces méduses et vraisemblablement chez toutes, même chez celles qui ont une bouche centrale, les bras sont les voies par lesquelles les substances nutritives arrivent dans l’esto- mac. Dans le premier cas, ce sont les seuls organes d’ingestion ; dans le second , ce sont des organes d’ingeslion accessoires. Les bras des premières sont par conséquent, (1) Beitrag zur Anatomie der Quallen, in Untersu- chungen über die Naturdes M enschen , der Thiere und der Pflanzen , 1, 318. (2) Opusc. Bi déit Abo, noir. (3) Zoologia danica, vol. il, p. 50, tab. 96-77. (4) Descriptio animalium , etc., quæ in itinere orien- tali observ. P. Forskaol. Haynie, 1775, p. 106, icon. 23-33. | | (5) Loc. cit., p. 392. 58 TRAITÉ GÉNÉRAL plus grands, communément plus nombreux, et offrent une organisation plus compliquée et plus parfaite que ceux des secondes. Chez le rhizostome bleu (rhizostoma cyaneum), il y en a huit qui sont unis inférieurement par une membrane délicate. Ils sont fort longs, d’une forme alongée et supportent au côté in- terne de leur petite moitié supérieure un pro- longement , qui se dilatant d’abord insensible- ment, se rétrécit ensuite et s’étend jusqu’à l'extrémité du bras. Un peu en avant du milieu de leur longueur, on voit s’y joindre deux au- tres prolongements , situés au côté externe, qui s'étendent également jusqu’au bout. A ceux-Ci correspondent deux autres prolonge- ments plus petits, placés à la racine de chaque grand bras, qui partent exactement de la même partie de sa périphérie, et qui sont dirigés en. dehors ; ce sont comme les moitiés inférieu- res des deux prolongements précédents, dont ils ont l’air de s’être détachés en haut. Tous ces appendices offrent des ramifications fines et nom- breuses, sur leurs bords libres. Il faut en excep- ter Ja sixième partie la plus externe de chacun. des longs bras, laquelle est tout-à-fait simple. Cette sixième partie se dilate et se termine sans se diviser en trois prolongements latéraux. Dans ces bras cheminent des canaux con- sidérables. Le tronc principal commence au sommet, par des vaisseaux anastomotiques, D'ANATOMIE COMPARÉE. 59 et parcourt, en continuant d'être unique, toute la longueur du bras parallèlement à celui-ci. On trouve en ouire , le long du bord libre de chaque prolongement, un tronc accessoire, formé par une infinité de ramuscules ou radi- cules , naissant sur le bord, et se réunissant insensiblement en deux branches transversales, qui s'ouvrent dans le tronc accessoire. Celui-ci s inseredansle tronc principal au commencement des prolongements ; plus loin, un peu en dehors de leur milieu, il s’y ouvre de nouveau. Cette dernière voie peut être considérée comme une anastomose entre les deux troncs. Le prolongement du côté interne ne con- tient pas de canal accessoire; mais les bran- ches, formées de la réunion des petitsrameaux, se prolongent sur enyiron cinq ou six points dans le tronc principal. Chacun des deux ap- pendices latéraux, inférieurs et externes, est parcouru par un vaisseau formé de la même manière et qui , à la racine du tronc principal, sinsere dans le confluent le plus large de ce tronc. Les confluents des deux troncs voisins se réunissent , dans le pédicule, en un seul vais- seau. Il y a, par conséquent, quatre de ces vaisseaux , qui, apres un Court trajet, se con- fondent en un large canal, parcourant le pédicule en droite ligne, et que l’on peut nom- mer æsophage. Au point de jonction des deux vaisseaux principaux, Un voit s’ouvrir encore 60 TRAITÉ GÉNÉRAL un vaisseau plus petit, né par deux racines de la partie inférieure du prolongement in- terne de chaque bras. Les injections les plus heureuses ne m'ont fait voir aucune autre anastomose, soit entre les grands, soit entre les petits vaisseaux des bras. Plusieurs de ces préparations sont d’ail- leurs conservées et déposent en faveur de cette assertion. Je suis convaincu que les origines de ces vaisseaux sont ouvertes, comme |’ adinét M. Cu- vier. M. Eysenhardt (1) est incertain sur ce fait. Il allègue la structure delicate de ces parties, pour repousser les preuves tirées de la sortie des malières injectées dans ces vaisseaux (2). Je dois dire cependant qu’en employant les liquides les plus ténus, et avec le moindre effort, j'ai toujours vu les injections sortir de la manière la plus régulière ; que l'injection fut faite sur l'animal frais vu sur des bras cou- pés et conservés dans l’alcooLle plus fort, n'im= porte qu’ils fussent nouvellement ou ancienne- (1) Loc, cit., p. 39r. (2) En examinant sous le microscope l'extrémité des bras du rhizostome d’Aldrovande , espèce qui est assez commune dans la méditerranée, M. Milne Edwards a constaté l’existence de ces ouyertures qui sont toujours béantes, et dont le nombre varie de trois à six sur chacun des trois bords de ces prolongements. ( N. des Trad. ) eee D ANATOMIE COMPAREE. | 61 ment plongés dans ce liquide. Je me crois donc fondé à adopter l’opinion de M. Cuvier. Il n’est pas plus: douteux que ces vaisseaux et leurs orifices ne soient des dépendances du ca- nal intestinal et qu'ils ne constituent des voies destinées à admettre les matières nutritives. Leur abouchement à l’estomac en est la preuve. Dans aucun cas, on ne peut y voir des canaux ayant pour usage unique de donner issue aux œufs de ces animaux (1). L’estomac et les vaisseaux sont partout en- veloppés d’une membrane propre, délicate, mais intimement unie au reste de la substance de l’animal. | La disposition des rhizostomes , où un canal complètement fermé parcourt les bras, n’est pas générale. D’autres genres présentent un simple demi-canal , formé par l’adossement des deux moitiés latérales des bras. Ce demi-canal qui offre sa plus grande largeur et sa plus grande profondeur à sa base, peut s’effacer tout- à-fait , lorsque les moitiés latérales se déploient. La conformation dont il s’agit se remarque sur-tout dans les genres qui ont une bouche béante , située au milieu des bras. Il est vraisemblable que l'ouverture buc- cale de toutes les méduses , pourvues de bou- che, est simple. A l’état de contraction, elle (1) Eysenhardt , loc. cit. , p. 40. 62 . TRAITE GÉNÉRAL se présente sous la forme d’une croix, parce que les racines des bras se joignent entre elles et se raccourcissent en dedans ; à l’état de re- lachement, elle est, au contraire, arrondie, Si dans cet état la partie supérieure de l’esto- mac se recourbe en bas, il en peut résulter que l'animal paraisse avoir quatre ouvertures buccales. L’estomac est simple, ordinairement pro- longé en quatre appendices , auxquels il s’en ajoute même encore plusieurs autres, silués plus en dehors. | Il se détache de ce viscère et, en outre, aussi immédiatement de la racine des bras, un second ordre de canaux, qui se ramifient en rayonnant a travers tout le disque jusqu’a son bord et qui lui apportent le fluide nutritif. - On trouve très généralement seize de ces vaisseaux, distribués au nombre de quatre pour chaque quart du corps. [ls n’offrent ni ramifi- cations, ni anastomoses dans leur premier tiers; vers le bord, ils se divisent peu à peu de plus en plus finement, s’anastomosent et ne for- ment qu’une couche. Trois de ces vaisseaux sortent de la périphérie de chaque appendice stomacal ; le quatrième est fourni par l’échan- crure qui sépare chaque paire de ces appen- dices. Les quatre vaisseaux des échancrures sont plus longs que les autres; mais ils naissent - D’ANATOMIE COMPAREE. . 6S tous à peu près à la même distance les uns des autres. Les bras ne m’ont pas offert de vaisseaux , pas plus qu’a M. Beer (1) ; les autres observateurs, du moins MM. Gæde et Rosenthal , n’en font également pas mention. La disposition des vaisseaux qui viennent d’être décrits présente, dans les divers genres, quelques différences graduelles, qui sont in- téressantes. Cette disposition est bien plus simple dans les méduses que dans les rhizostomes. Chez les premières , les deux vaisseaux pro- venant de la partie latérale des appendices de l’estomac ne se ramifient pas; us vont en droite ligne jusqu’au bord du manteau, sans s’anas- tomoser avec les autres. Les huit autres, au contraire, se divisent au point mentionné, en trois branches, dont deux latérales et une mitoyenne, qui à leur tour se dichotomisent, mais ordinairement avec peu de régularité. Ainsi une branche ne se ramifie pas dans une grande étendue, tandis que l’autre se divise en deux autres plus petites, après un très court tra- jet. Le maximum des divisions de chaque vais- seau s'élève en général tout au plusau nombre de quatre. Ce n’est que dans le quart le plus externe du disque, qu'ils s’unissent entre eux par des (1) Meckel’s Archiv. für die Physiologie. YIM, 375. 64 TRAITÉ GÉNÉRAL branches anastomostiques, quelquefois transver- sales , le plus souvent obliques. Ils sont en pelit nombre relalivement au reste de la substance dans laquelle ils cheminent; ils y forment un réseau a larges mailles, qui est fermé par un vaisseau circulaire , se dirigeant sur le bord. Ce réseau n'offre, en effet, que des mailles tres lar- ges. Cette disposition estincontestablement celle des méduses ordinaires, quoique M. Cuvier en ait parlé autrement. Toutefois il y a bien plus d’anastomoses que n’en sisualent MM. Gæde, Ber et Rosenthal. C’est Müller (1), qui a le mieux représenté celle circonstance , quoiqu’il indique bien moins exactement la disposition des vaisseaux. La branche moyenne de chacun des huit vaisseaux divisés, sans fournir d’autre rameau, se rend directement au vaisseau du bord , à la manière des huit branches déjà in- diquées, et c’est là seulement qu’elle se divise en trois rameaux. De ces trois rameaux, les deuxlatéraux pénètrent dans le vaisseau du bord. Le rameau moyen qui est plus petit, se rendaun petit cylindre , dur, situé au bord, qui est en- touré de trois prolongements cutanés , lami- niformes et alongés, dont un supérieur et mitoyen , et deux latéraux; il les déborde tous les trois. Sa partie qui les dépasse est garnie de corpuscules jaunatres, brillants, qui paraissent (1) Zoologia danica, tab. Lxxvi. D ANATOMIE COMPARÉE. 965 être du sable; elle contient, en outre, une > »substance muqueuse qui ne se distingue pas de celle qui enduit la surface de l’animal.. IL est vraisemblable que cette partie est un organe d’excrétion, une sorte d’anus (1). Les huit vaisseaux qui restent indivis ne vont pas à des organes semblables, Ces organes ne sont donc qu’au nombre de huit. Le vaisseau circulaire s'ouvre en outre dans les filaments creux, disposés autour du disque (2). (1) Rosenthal, loc. cit.;, p. 326. (2) L’ouverture de la bouche est fortifiée par un fort muscle orbiculaire, forméde fibres concentriques, et qui recouvre une couche de fibres rayonnantes. On y ren- contre en outre deux canaux comme cartilagineux , adaptés l’un à l’autre, et dans lesquels jes matières destinées à nourrir la médusc, telles que des ascidies et de petits testacés, éprouvent, avant dé parvenir à l’es- tomac,un travail préparatoire très favorable à la diges- tion. Ils se rendent à l’estomac qui cousiste en une capacité beaucoup plus grande, même dans l’état de contraction, et qui est formé de deux couches, l’une fibreuse, et l’autre muqueuse; celle-ci est la con- tinuation de l'enveloppe extérieure du corps. L’une et l’autre sont divisées en dix cercles concentriques, qui occupent l’intérieur de l’organe, à partir de son origine jusqu'au fond. La surface intérieure de la cavité est * traversée par une infinité de rugosités correspondantes à ces cercles. L'union de l’estomac avec les plans mus- culaires , et avec une membrane particulière augmen- tent sa force , aussi se rompt-il sous l’influence de con- tractions mortelles, Mais ces conditions manquent a son fonds ; l’issue des œufs provoquée par cet accident a fait dire a tort par quelques auteurs que Jes ovaires VII. 66 TRAITÉ GÉNÉRAL La disposition des rhizostomes est bien plus compliquée. Ils n’offrent pas de différence entre les vaisseaux divisés et ceux qui ne le sont pas ; tous indistinctement s’anastomosent entre eux par des branches transversales. Cette union s’o- père bien plus près du centre que chez les mé- duses , et le nombre des divisions et des anasto- moses est incomparablement plus grand. Il en résulte un réseau beaucoup plus compliqué, formé de mailles très rapprochées , unies pour la plupart à angles droits , et devenant de plus en plus libres (1). Suivant M. Eysenbardt (2), ce réseau ne s’é- tendrait pas jusqu’aux lobes disposés surlebord, “mais se terminerait brusquement avant de les atteindre. Toutefois je puis dire avoir poussé plu- sieurs fois des injections dans ces lobes, sans y avoir produit d’ épanchement ; el je pusébile en- core des préparations qui le démontrent. Il existe également entre leslobes, de petits Corps conformés de la même manière , mais propor-_ s’ouvraient dans la cavité centrale du tube digestif. Cet estomac est susceptible de grandes dilatations et : de grands resserrements selon les besoinsde ladigestion. Existe-t-il des vaisseaux qui conduisentles sucs nutritifs desplis dela muqueuse aux canaux lactés? L'observation: ne permet de reconnaîtrequ’un enduit muqueux à la sur- face de la membrane, et ne laisse pasaller plus loin.Delle ! Chiaje. Ouv. eit., vol. 11, p. 231, 1824. (N. des trad.) (1) O.F. Müller » Zool. danica, vol. I, p. 51. (2). Loc. cit. p. for. D’ANATOMIE COMPARÉE. 6y tionnellement plus petits que ceux dans lesquels s'ouvrent les branches moyennes chez les mé- duses. Mais de même que tous les seize vais- seaux principaux des rhizostomes seressemblent par leur disposition, de méme ils ont seize de ces corps, dans lesquels se termine la partie moyenne de chaque vaisseau principal (1) (*). (1) Eysenhardt , loc. cit., p. 400. (*) D’après les observations de MM..Audouin et Mil- ne Edwards, on voit que chez d’autres médusaires, les béroés, par exemple, la structure de l’appareil digestif est plus compliquée. Ils ont trouvé dans l’axe du béroë globuleux une cavité qui va d’un pôle à l’autre, et qui communique au-dehors par une ouverture inférieure qu’on peut considérer comme l’analogue de la bouche, Dans le tiers supérieur de cette cavité est contenu et comme suspendu une sorte de tube intestinal droit et cylindrique, qui a son ouverture extérieure immédia- tement au pôle supérieur. De chaque côté de cette même cavité centrale, et dans sa partie moyenne, naît un canal qui se porte directement en dehorset se divise en quatre branches, lesquelles parvenues à Ja surface du corps, s’ouvrent dans des canaux longitudinaux qu’on voit au-dessous des huit côtes ciliées dont ces _petits animaux sont ornés. Enfin , ces vaisseaux longi- tudinaux fournissent a leur tour une multitude de branches latérales ; de façon que Fappareil digestif res- semble à celui des méduses les plus compliquées, dans la cavité stomacale duquel serait suspendu un tube in- testinal s’ouvrant en dehors par le point opposé à la bouche. Voyez Résumé des recherches sur les animaux sans vertèbres faites aux îles Chausay. Ann. des Scien. nat., t. 15, p. 17, et le 3° vol. de la seconde édit. du Règne animal de M. Cuvier, p. 281. SAR trad. ) ve 68 TRAITE GENERAL IT. oRGANES DIGESTIFS DES ÉCHINODERMES. §. 28. Le canal alimentaire des échinodermes con- siste dans une cavité soit borgne, soit ouverte sur deux points, à la bouche et à l’anus. Sous le premier rapport, on voit qu’il concorde beaucoup avec la disposition des actinies ; mais il est, dans toute son étendue, distinctement séparé du reste du corps: circonstance qui indi- que une organisation supérieure, el que nous trouverons dorénavant constante en remontant la série animale. Il ne tient au reste du corps que d’une manière lâche , par un mésentere, c’est-à-dire par une membrane, le plus sou- vent délicate, qui, des parois du corps, s’étend au canal intestinal qu’elle sert à fixer; cette membrane contient en outre des vaisseaux. Les échinodermes ont constamment une ou- verture buccale simple, située à la face infé- rieure ou à l'extrémité antérieure du corps. Cet orifice est, dansla plupart de cesanimaux , en- touré de tentacules plusou moins ramifiés , ordi- nairement courts; chez quelques-uns, ilest garni — d’un appareil de mastication composé. Les an- nexes glanduleuses du canal alimentaire man- quent à tous , ou du moins, si elles existent, ne sont pas bien distinctes de ce canal. | D’ANATOMIE COMPAREE. 69 La composition de l'intestin est fort simple ; ses parois ne peuvent pas être divisées en plusieurs couches ou du moins cette division est difficile. Quant à sa paroi interne, elle n'offre habituel- Jement pas de prolongements, ni grands ni petits. 1. Astérides. §. 29. Les étoiles de mer sont parmi les échinodermes les animaux qui ont le canal intestinal le plus simple. Dans quelques-uns , notamment les ophiures , les euryales ou gorgonocéphales, les comatules, et très vraisemblablement dans tous ceux qui sont pourvus de rayons tres gréles et longs, le canal intestinal ne pénètre pas dans ces rayons ; mais il remplit seulement la cavité moyenne du disque. C’est là, sans contredit, la disposi- tion la plus simple ; nous devons, par consé- quent, la décrire d’abord. _ Cheztous ces animaux, lé canal intestinal est, dans toute son étendue, étroitement appliqué à la peau; en dessus ter. il Jui adhère intime- ment, de sorte qu'ilest même difficile de ne pas l’intéresser quand on cherche à les séparer. Sa face supénieure esttout-à-fait plane et unie, les faces Jatérales.et inférieures en sont plus inéga- les; il en naît en effet, près la racine des pieds et entre chaque paire de ces organes, une petite 70 TRAITÉ GÉNÉRAL poche aveugle, qui, comme il a été dit, ne s’é- tend pas au -delà du disque. La conformation des ophiures est plus sim- ple : les cloisons entre les poches sont très peu hautes. I] n’y en a que dix, dont celles si- tuées entre les pieds sont les plus grosses. Chez les gor gonocéphales , Ou tétes de mé- duse, dont j’ai examiné à Naples trois sujets vivants, tout l’estomac a des parois un peu plus épaisses. Les cloisons des deux poches aveugles pénètrent plus profondément en dedans et for- ment, aux deux faces, plusieurs plis juxtaposés, d’où résulie une multitude de poches accessoi- res beaucoup plus petites. Cette anatomie con- firme la proposition avancée par M. Cuvier sur l’analogie de structure des gorgonocéphales avec celle des ophiures (1). | Nous décrirons la conformation des comatu- les apres celle des autres astéries, parce que la disposition de leurs ouvertures intestinales fait le passage aux échinides. À La conformation des tétes de méduse conduit manifestement à celle des astéries proprement dites. §. 30. Dans les astéries proprement dites, qui sont pourvues de rayons proportionnellement plus larges et plus courts, le canal intestinal s’avance (1) Leçons, IV, p- 144. - D'ANATOMIE COMPAREE. 71 à une distance variable dans ces rayons. Le sac simple et moyen, qui recoit le court cesophage, détache, vers la circonférence de sa face supérieure, pour chaque rayon, un conduit d’une largeurmédiocre. Celui-ci, après un très court espace , se divise en deux moitiés d’égale longueur , beaucoup plus larges que lui, qui sont situées dans les moitiés latérales de chaque rayon, où elles se terminent oblitérées, en se rétrécissant insensiblement. Ces canaux ne sont pas simples ; ils en- voient, des deux côtés, un grand nombre de prolongements aveugles et plissés , qui leur sont unis par des conduits courts et étroits. Chaque moitié du tronc principal est atta- chée , dans toute sa longueur , à la face supé- rieure du rayon , par une membrane mince , délicate et transparente, qui la déborde en de- hors, vers l’extrémité du rayon. L’axe de la face dorsale du sac stoma- cal donne naissance, en outre, à plusieurs autres prolongements aveugles, de grandeur inégale, non plissés, en général plus simples et plus petits, mais formés de parois plus épaisses, qui communiquent avec le sac par une ou- verlure étroite. Il y a également chez ces animaux, plu- sieurs différences graduelles qui méritent d’être signalées. Ainsi dans l’asterias membranacea , les ce- 72 TRAITE GÉNÉRAL Pa cums sont extraordinairement courts et étroits; ils occupent à peine un cinquième de la lon- gueur de tout le rayon. Les appendices, au. contraire , qui naissent du milieu de la face dorsale du sac, sont très volumineux. Il y en a quatre, de longueur pas tout-à-fait égale, qui se divisent bientôt en deux parties fré- quemment inégales , et qui détachent souvent du point de leur origine un prolongement beaucoup plus petit. Ces appendices ne sont pas plissés; plus étroits que les sacs aveugles, mais souvent aussi grands que ceux-ci, ils sont situés dans les intervalles des rayons. À cette conformation se rattache celle de l’as- terias minuta , où les sacs aveugles occupent à peu près la moitié antérieure des rayons. Après cette espèce viennent Jes asterias aurantiaca , rubens, equestris, glacialis, où les sacs s’étendent tout-à-fait ou presque tout-à-fait à l'extrémité des rayons. L’asterias glacialis m’a, en général, offert les plus longs de ces canaux fermés à un bout. Les appendices aveugles sont , dans toutes les espèces précitées , plus courts et plus im- parfaits que dans l’usterias membranacea; de telle sorte qu'il semble y avoir un antagonisme entre ces appendices et les prolongements la- téraux. | Les opinions sont partagées sur la détermi- nation de ces divers prolongements. La délicatesse des grands appendices lalé- DANATOMIE COMPARÉE, 73 raux détermina Linck (1) à douter qu'ils fis- sent partie du canal intestinal , comme l'avait énoncé Kade, qui le premier , les décrivit sans cependant parler de leurs rapports avec l’es- tomac et de leur terminaison borgne. M. Cu- vier les désigne seulement , d'aprèsleur forme, sous le nom de ccecums ou appendices, sans se déclarer sur leur signification (2). Spix (3) au contraire, les a pris pour des foies ; M. ‘Tiedemann (4) pour des parties de l’intes- lin; ce qui est aussi l’opinion de M. Cuvier. Les petits appendices supérieurs paraissent être à M. Tiedemann des organes sécréteurs (5). Dans une autre occasion (6), j’ai déjà fait remar- quer relalivement aux premiers de ces appendi- ces, que : 1° leur ressemblance avec les appendi- ces borgnes de plusieurs vers, sur-tout de la- phrodite , 2° la concordance de la substance quils renferment avec la substance hépatique de plusieurs mollusques, et 5° enfin leur com- munication avec l'estomac par un canal étroit, les rapprochaient des organes biliaires. M. Tie- (1) Linck, de stellis marinis , p. 101 **. (2) Lecons, vol. IV, 144. (3) Mém. pour servir à l’histoire de l’astérie rouge, Ann. du Muséum , Xi, 440. (4) Loc. cit., p. 47. (5) Ibid. . (6) Konrad, De asteriar. fabrica, Hale, 1814, p. 7. 74 TRAITÉ GÉNÉRAL demann se déclare contre l'opinion de Spix , mais sans la combatire par quelque bon ar- gument. Rien ne prouve, du reste, que les. parois de ces appendices ne sécrètent pas un fluide analogue à la bile, bien qu'il y entre des substances venant de l’estomac, où elles ont déjà subi une transformation. L’analogie avec plusieurs insectes et princi- palement avecles mollusques acéphales à test, est un nouvel argument en faveur de notre manière de voir, Joignez a cela l’antagonisme qui se remarque entre les appendices latéraux et les supérieurs dans les différentes étoiles de mer, Les ophiures, les gorgonocéphales et les astéries n’ont , indépendamment de l’ouverture buccale décrite, aucune autre ouverture à l’in- testin. | La cavité que plusieurs auteurs, tels que Bianchi (1), Baster (2) et Bosc (3), ont prise pour Je canal intestinal, mais qui n’est nulle- ment en rapport avec l’anus, doit être déter- minée d’une tout autre manière (4) (”). (1) Comment. Bonon., V, 1, p. 245. (2) Opusc. subsec. ; 1, 116. (3) Hist. nat. des vers, IL, 98. . (4) Foyez vol. II, pag. 22, 23, 24. (*) Les astéries sont pourvues d'organes de mastica- tion analogues sur-tout à ceux des holothuries; il faut y ajouter les épines de l’intérieur de leur bouche, qui,au rs D’ANATOMIE COMPARÉE. 79 §. 31. Les comatules se comportent autrement, Il y a réellement à la face inférieure de leur dis- que deux ouvertures , dont l’une est la bouche, L4 dire de tous les anatomistes, ont pour fonction de re- teuir ct de tuer la proie. Ces épines sont disposées en peignes dans l’astérie orangée ( A. auriantiaca ); elles sont comme palmées dans l’astérie rougeâtre (A. rubens), constituées comme un éventail dans l’asterias exigua. L’asterias ophiura (L.) et l’echinus cordifera sont pour- vus de mâchoires triangulaires, d’un nombre toujours correspondant aux rayons des différents groupes d’é- toiles, et offrant le périmètre de très petites dents. Plus bas que la capacité buccale qui , à la volonté de animal, passe de Ja dilatation la plus ample à la cons- triction la plus extrême, on pénètre dans un tube court; celui-ci est l’æsophage : il s’élargit bientôt en un sac di- latable qui constitue l’estomac. L’estomac est formé d’une tunique externe, de nature fibreuse, et d’une interne qui est muqueuse. L’@il nu remarque à la sur- face de cette dernière, un réseau vasculaire ; armé d’un microscope , on voit que ce réseau se divise en une in- finité de petits vaisseaux ; la muqueuse est mouiilée d’un suc gastrique abondant. Les deux membranes sont extraordinairement ridées; on ‘v observe spécia- lement de légers plis qui, de l’æœsophage jusque presque vers le fond, affectent une disposition droite. Dans l’astérie orangée il existe une poche ramifiée, qui, à l'aspect d’une grappe jaunatre, dans l’astérias echinophora , dans l’asterias exigua et dans l’asterias rubens ; elle est d’une couleur d’un vert noirâtre dans d’autres stellérides. L’asterias savaresi eu offre deux 76 TRAITE GÉNÉRAL l’autre l’anus (1). Elles ne sont pas situées au milieu , mais l’une en face de l’autre , à quel- que distance de la circonférence du disque. La bouche est plus large que l’anus. Celui-ci placées à quelque distance l’une de l’autre; on a re- marqué quelquefois un réservoir biliaire qui contient une humeur d’un vert jaunâtre et d’un goût amer, identique à la saveur de la bile. Ce réservoir s’ouvre librement dans l’estomac par un orifice; le fond en est garni d’un ligament disposé avec une symétrie telle, que du centre de JA poche indiquée, il se partage en différentes ramifications dont chacune se divise ou se bifurque, pour se terminer à des tendons pennés qui embrassent Je fonds de l’estomac. Dans l'asterias echi- nophora, de chaque côté de l’origine de tousles cercles vertébraux, on trouve les attaches de deux longs ten- ’ dons qui vont se réunir, en se ramifiant sur l’estomac sans atteindre la partie la plus profonde de son fond ; ils forment une sorte de couronne tendineuse à la cir-, conférence de l’estomac de diverses astéries. On peut, à l'intérieur, remarquer des intervalles correspondants, qui ont pour usage de permettre à cet organe une dilata- tion excessive, nécessaire pour la digestion: On:trouve un autre groupe de fibres ayant origine au sac biliaire ji et qui vont se fixer à la face profonde de l’enve- loppe commune de l'animal; elles y occupent la par tie la plus éleyée du corps, présentent l’aspect d’une (1) J. F. Meckel über die Ocfnungen des Speiseca- nals bei den Comatulen (sur les ouvertures du canal ali- mentaire des comatules), dans Archip Str Physiol. , Vill , 470.— Leuckara dans Schlotheim’s Nachtr. zur Petrefactenkunde. I, 49. —Description de l'Egypte; Hist. naturelle ; Échinodermes, PLI, fig. I, 9,1. D'ANAFOMIE COMPARÉE. 77 est souvent placé sur une petite élévation , un peu apointie. Comme cette dernière ouverture fut jusqu'alors l'unique connue, de Lamark (1) cupule qui se transforme en une surface aplatie, toutes les fois que pendant la vie, l’eau est chassée au dehors. C’est au moyen de cet artifice exercé par de petitstendons fixés d’une part au squelette, d’autre parta l’estomac,que sont opérées la digestion et l’élaboration des matières alimentaires, même le plus consistantes.Immédiatemeut à leur origine, ces tendons, chez l’asterias savaresi, se placent dansle rayon sur lefond de l’estomac; on les dis- tingue à peine dans les ophiures où ils sont simples et fort courts. Sous chaque rayon de l’étoile de mer, existent des ca- naux avec de petits conduits qui se rendent dans au- tant de bourses rugueuses. Ces canaux commencent à moitié de l’estomac et finissent à l'extrémité du rayon où les fixe un ligament. De semblables canaux quoiqu’on les ait appelés des coecums, existent dans toutes les véritables astéries; ils forment une double ra- mification dans Vasterias savaresi, manquent seulement dans les ophiures où ils paraissent avoir leurs ana- logues -dans des plis nombreux qui s'élèvent du fonds de leur estomac et qui forment des feuillets latéraux. Dans Vophiura cordifera, la structure de ces cœcums et des bourses auxquelles ils correspondent, est fort ana- logue a celle de l'estomac ; elle offre seulement plus de délicatesse. Ce qui ne paraît pas peu extraordinaire, c'est qu'on ait rencontré un grand individu vivant, de l'espèce chama antiquata , dans l’estomac de l’astérie orangée. On a retrouvé dans l’estomac de ces animaux, des coquilles, de petits crustacés et même une dent hu- maine. DelleChiaje. Ouv. cit., vol.2, p.295.(N.d. T.) (1) Hist. naturelle des animaux sans vertèbres. Mi, 528. 79 TRAITE GENERAL l’avait prise pour l’anus, tandis que M. Gold- fuss (1) ne l’a pas apercue et a placé la bouche dans la couronne de rayons , située au dos. Je puis ajouter à la description que j'ai don- née autrefois du canal intestinal des comatules, qu'il offre de la bouche à l’anus deux circon- volutions , dont lexterne succède à Vinterne, et qu'il a presque le même diamètre dans toute son étendue. 9. Echinides. 6. 32. c La conformation des organes digestifs chez les comatules conduit immédiatement à celle des échinides , qui ont toujours une bouche et un anus séparés. La bouche est située constamment a la face inférieure du corps. Dans quelques-uns, par- ticulièrement les genres scutelle , clypeastre , fibulaire , cohinohé galérite 4 anwhakale à spa- tangue , V'anus se trouve à la même fie Chez les cassidules et les nucléolites , 11 est , au con- traire , placé à la face supérieure. Dans les oursins proprement dits , c’est-à-dire arrondis et réguliers, les deux orifices sont situés l’un à l’opposite de l’autre , exactement dans la ligne médiane : la bouche à la face infe- rieure du corps, et l’anus à la supérieure. (1) Handbuch der Zoologie, 1, 1792. D'ANATOMIE COMPAREE, 79 Dans tous, l'intestin s'étend en décrivant des flexuosités de la bouche à l'anus ; il est assez simple, et presque également large dans toute son étendue. . Ce sont les premiers genres, qui, a cause de la ressemblance plus grande qu'offre la position des orifices de leur intestin avec la disposition présentée par les comatules, doivent être étudiés | immédiatement après celles-ci. Quelques-uns d’entre eux, nolamment les spatangues et les cässidules , se distinguent d’autres qui leur ressemblent par la forme extérieure, et des genres arrondis, sur-tout par l'absence d’un ap- pareil de mastication composé. Mais en revan- che, on y trouve, du moins dans les spatangues, une disposition qui y supplée en quelque sorte; c'est un appendice aveugle , fort considérable, qui n'existe pas loin de l’origine de l'intestin. Le canal alimentaire, à partir de la bouche, se dirige d’abord en haut,.en s’élargissant insensiblement ; puis ilse porte vers le test, fait le long de la ligne médiane de sa hau- teur une circonvolution presque complète, se recourbe ensuite promptement en haut, pour former une seconde circonvolution également presque complete , qui, au voisinage de l’anus , se réfiéchit de nouveau subitement en haut et en arriere. Le canal intestinal a des parois bien minces et noirâtres dans sa premiere moitié jusqu'au commencement de la seconde circon- 80 ' TRAITÉ GÉNÉRAL volution ; dans la seconde moitié il est tont a coup plus épais, plus large et de couleur orange. Apres un œsophage étroit, vient, dans la premiere moitié, une dilatation alongée, plissée transversalement, sur-tout en arrière. C’est au fond de cette dilatation que s'ouvre, par un orifice d’une largeur médiocre, l’appendice en doigt de gant, alonge et à pointe mousse , qui, de l’extrémité antérieure du test, se di- rige jusqu’à l'anus, dans l’axe de l’éminence moyenne qui supporte la principale rangée des pieds. Il est extrémement snsliéé tami que cet ap- pendice aveugle qui est simple elt que ] ’ai trouve absolument confurmé de même dans deux in- dividus de l’espèce spatangus atropos , est ana- logue aux appendices plus nombreux, situés au fond de l’estomac de la plupart des astérides. Les autres genres, parliculierement les our- sins proprement dits, se distinguent non-seu- lement des autres échinodermes, mais méme de la plupart des au tres animaux, par la disposition particulière et Ta composition de leurs orga- nes masticateurs. ils ont, au devant de bn cavité buccale, dans l’enveloppe testacée et dure qui forme leur squelette extérieur, une ouverture ronde considérable , remplie par D ANATOMIE COMPARÉE, 81 une peau molle , contractile , que perce à son centre une ouverture de méme forme, mais bien plus petite. A cette membrane succède la masse considé- rable dela bouche, qui ala forme d’une pyra- - mide pentagone , courte, ayant le sommet dirigé vers l’ouverture buccale, et la base tournée en dedans ; elle l’emporte de beaucoup en volume sur le canal alimentaire. Des pièces calcaires et des muscles la consti- tuent principalement. Les derniers remplissent deux usages , dont l’un est d’unir la bouche au pourtour de la grande ouverture du test et de mouvoir la masse buccale en totalité; l’autre, qui se conclut de leur position entre les pièces calcaires, est de changer la situation et la direc- tion de ces pièces. Ces animaux ont, conformément au type des échinodermes en général, cing divisions de pieces calcaires qui se repetent exactement les unes les autres , et des muscles ou paires de mus- cles qui leur correspondent ; ces parties con- stituent les parois de la pyramide. La pièce principale de chaque division est en forme de pyramide, convexe en dehors, concave en dedans, et présente deux faces latérales et une face externe. Les faces latérales qui sup- portent une foule d’éminences fines, transver- sales, serrées et séparées par des enfoncements, se dirigent vers ‘les faces congénères des di- VII. 6 82 TRAITÉ GENERAL visions voisines ; la face externe tournée vers le test, est solide en haut, interrompue en bas par une grande lacune triangulaire. Toute la pyramide est creuse, parce que les faces laté- rales sont seulement tournées l’une vers l’autre, de dehors en dedans, et que leurs bords internes ne se touchent qu'inférieurement ; tandis qu’à partir de ce point, ils s’écartent les uns des autres jusqu'au sommet. La paroi ex- ‘terne de la pyramide est creusée à sa face in- terne, par un demi-canal qui se continue dans l’ouverture précitée. Chacune de ces pyramides supporte une dent courbe, qui est mobile dans la gouttière de la paroiexterne, ets’y adapte exactement. Ces dents sont ires longues, plus longues que les pyrami- des ; elles deviennent plus molles et plus minces en arrière, et présentent, dans toute la longueur de leur face interne , une très forte saillie. Leur extrémité externe, par laquelle elles dépassent les pyramides qui les contiennent, se termine par une pointe aiguë, les deux parois latérales et la saillie indiquée étant ici taillées en biseau. En arrière, elles pénètrent au-dessous de la lacune de la paroi externe, dans un enfonce- ment que présente un pont transversal, par lequel est terminée cette paroi. _ À ces cinq pièces principales » que ee peut appeler machoires, puisqu’elles sont armées — de dents, s’ajoutent deux ordres de pièces. D’ANATOMIE COMPARÉE. 83 plus.petites , chacun formé de cinq fragments, et qui se trouvent tous les deux a la base de Ja masse buccale. Les pieces du premier ordre, plus volu- mineuses que celles du second ordre, ont la forme d’un carré long, sont plates, et sont si-. tuées de dehors en dedans, dans le sens de leur longueur ; elles convergent fortement entre les parois latérales de chaque couple de pyramides, et remplissent ainsi exactement les lacunes subsistant entre elles, Immédiatement au-dessus de ces pièces, vers l'intérieur du test, on trouve le second ordre de pièces. Ce sont des arcs gréles, un peu plus longs , mais beaucoup plus minces que les arcs représentés par les parties précédentes. Isse ter- minent par deux prolongements à leur portion externe , se rétrécissent de dehors en dedans, et ont leur convexité tournée en haut. ‘ ‘Voutes ces pièces s’articulent entre elles d’une manière mubile. La disposition des parties qui opèrent le mouvement , a été décrite et figurée par Monro (1), mais plus exactement par * MM. Cuvier (2) et Tiedemann (3). On peut toutefois encore ajouter à leur travail quelques observations nouvelles, ou apporter quelques (1) Comparaison de la structure et de la phys.des poissons , p. 78. (2) Leçons, vol. IV. (3) Loc. cit. , p. 74. 6. 4 84 . TRAITÉ GÉNÉRAL rectifications aux descriptions données par ces anatomistes. A la partie la plus externe, sont situées dix bandelettes tres minces, qui naissent par paire , et tres près l’une de l’autre, de la petite saillie que présente la large division du test (1). Elles se rendent, en divergeant, aux pieces calcaires, arquées et décrites en dernier lieu, et s’atta- chent aux prolongements postérieurs de celles- ci; de manière à ce que chacune d’elles cor- responde à une pièce calcaire différente. M. Tiedemann (2) prend ces bandelettes pour des muscles; mais je dois dire qu’elles sont purement tendineuses dans toutes les espèces que j'ai examinées. Elles ne servent donc qu'à consolider tout l’appareil de la mastication, eta | permettre les mouvements de certaines de tes parties. H existe, à la base de l’appareil masticateur , entre eta ner paire d’arcs, un muscle trans- verse ; il yen a, par conséquent, cing en tout. Ces muscles ont été figurés par Monro (3) et M. Tiedemann (4); il est donc étonnant qu'ils manquent dans les descriptions et les figures données par M. Cuvier. Quand ils agissent individuellement ou simultanément, ils rap- (1) Vol. IT, p. 44. (2) Loc. cit., p. 75. (3) Loc. cit., pl. 33, f. 13, B. (4) Loc. cit, pl.1o.f. 1, p.2,E. D’ANATOMIE COMPAREE. 85 . prochent les arcs les uns des autres, et éloi- gnent, par là, les pointes des dents ; consé- quemment ils facilitent l’ingestion des aliments. Les autres muscles les plus importants ont élé exactement indiqués par M. Cuvier. Dix de ces muscles naissent également par paires , et tout près l’un de l’autre , de la face interne des petites saillies du test, en succé- dant “immédiatement en dedans aux bande- lettes tendineuses, dont il a été question en premier lieu, et sur lesquelles ils l’emportent beaucoup en largeur. Leur direction est peu divergente en haut, où ils sattachent a la partie supérieure de la paroi externe, et à l’ex- trémité externe de la pièce transversale de la mâchoire. Quand ils agissent individuellement, ils tirent de leur côté la mâchoire et toute la masse buccale; en agissant ensemble, ils rap- prochent l'extrémité libre des hide. etpar conséquent aussi Celle des dents; ils ferment ainsi l’ouverture de la bouche. Dix autres muscles, également disposés deux à deux, robustes, mais beaucoup plus courts, naissent des grandes saillies du test (1); ilss’in- serent à la paroi externe des machoires, près de leur extrémité buccale. Leur direction est oppo- sée à celle des muscles précédents, puisqu'elle (1) Vol. Hi, p. 44. 86 TRAITÉ GÉNÉRAL est horizontale de dehors en dedans; ils tirent les mâchoires fortement en dehors, et dilatent par conséquent l'ouverture buccale. De ces muscles, une paire correspondant à chaque saillie , appartient à detx mâchoires ; en effet, les deux muscles de chaque couples’at- tachent aux branches voisines des deux ma- choires. | | Enfin il y a encore cing muscles, formés de : fibres transversales, qui remplissent l’espace compris entre les deux paro:s latérales des deux mâchoires. Lorsqu'ils entrent en action en- semble , ils rapprochent les mâchoires les unes des autres , et représentent un sphincter com- mun; en agissant individuellement ils rappro- chent les mâchoires voisines l’une de l’autre, les éloignent des autres, et déterminent par là, des dilatations et des changements de direction partiels dans la masse buccale. D’après ce qui précède, l’appareiïl de mas- tication des oursins compte trente muscles dis- üncts, qui peuvent être ramenés à quatre or- dres. Deux de ces ordres;sont formés chacun: de cinq muscles simples; chacun des deux autres ordres contient cinq paires de mus- cles. Toute cette masse est enveloppée par une membrane tres solide, ayant pour point de départ la circonférence de la ceinture ; formée —— D'ANÂTOMIE COMPARÉE. 87 par les éminences et les enfoncements précé- demment décrits (1). Cette membrane est fixée aux ligaments longitudinaux , et s'étend par- dessus les muscles transverses jusqu’au point ou le canal alimentaire se détache de la masse buc- cale. Elle sert à consolider cette masse et à la restreindre dans ses mouvements. _ L'intérieur de la masse buccale loge l’ori- gine du canal alimentaire, qui est en rapport avec elle seulement aux pointes des mâchoi- res; de sorte que les dents proéminent en dehors. On voit s'attacher à la surface externe de ce canal, des tendons bifurqués, minces, qui viennent de l'extrémité interne des pieces inférieures et convergentes; ils servent à lui donner un appui fixe. L’cesophage qui est court, un peu plus étroit, peu flexueux, forme des cellules qui se succe- dent de près ; il monte directement dans la ligne médiane, jusque dans la région de l’anus, où ilse continue avec l'intestin qui est plus large. Celui-ci forme, entre les ovaires et les am- bulacres, et de haut en bas, cinq paires de circonvolutions étroites , qui se succèdent im- médiatement les unes aux autres dans les cidaris, et qui, dans les oursins ordinaires, moins sphé- riques, sont plus larges, et se continuent plus insensiblement les unes dans les autres. Ces cir- (1) Vol-Il, p. 44 et 45. 88 TRAITÉ GÉNÉRAL convolutions sont fixées par un étroit mésentère à la paroi du test. Enfin, l'intestin se rétrécissant un peu, se termine à l'anus. Le mésentere est une membrane mince dans les echinus ; dans les cidaris , il est dur et calculeux (1). (1) Une tunique particulière unit le commencement de l’cesophage ala concavité de chaque dent. Il prend, à partir de ce point, une forme tubuleuse, et des- cend en droite ligne dans la cavité abdominale, en formant des plis transversaux , et en décrivant deux cir- convolutions dans V’echinus neapolitanus ; dans l’echi- nus edulis et dans le cidaris, au contraire, il va se fixer en droite ligne, et soutenu par le mésentère, pres l’ouverture osseuse interne de l’anus; letanal intestinal devient ensuite beaucoup plus plissé en travers. Dans l’echinus cidaris, ces plis deviennent très amples, et éta- blissent cinq ordres d’estomacs , formant à la première courbure cinq angles rentrants , correspondants à au- tant de saillies, et attachés en dehors au mésentère qui est de nature tendineuse, et dont le bord est comme dentelé. Du côté opposé , au point où s’insère l’intes- tin, le mésentère contient, dans son épaisseur, des glan- des conglomérées , des follicules, et enfin la veine mé- saraique. La portion de l'intestin qui, par sa structure, reproduit le duodénum , est moins large dans l’echi- nus neapolitanus ; il décrit cinq courbes semblables , et qui sont seulement moins prononcées. On voit dans l’echinus edulis une demi - cloison parallèle sur laquelle des plis circonscrivent de petites cellules, et dont le bord externe est attaché au squelette , par le moyen d’un ligament tendineux,qui sefixeau mésentère. Son bord interne, au contraire, qui est libre, est cô- toyé par un canal arrondi , que parcourent de petites rides Jongitudinales peu profondes. Ce canal com- D’ANATOMIE COMPARÉE. 89 Holothuries. §. 34. = Lintestin des holothuries est étroit et formé de parois minces. Il présente, dans toute son étendue , à peu près la même largeur et la même structure. Se portant d’abord de l’extre- . mité antérieure du corps jusqu’aupres de son extrémité postérieure , il regagne l'extré- mité antérieure, et revient à la postérieure, où il se termine enfin, avec les organes respi- mence à la fin de l’cesophage,et finit au commence- ment du petit intestin ; il établit une communication directe entre ces intestins et l’œsophage. Le canal in- testinal de ces mêmes animaux devient plus loin, sans, | plis , arrondi ; ildécrit cing nouvelles circonvolutions, parallèles aux premières, et d’une moindre étendue, disposées en spirales dans l’echinus cidaris. Sa née externe est attachée par le moyen du mésentère au squelette ; il se termine au dehors par l’ouverture anale beaucoup plus petite, et située centralement dans l’e- chinus cidaris et Vechinus edulis. Cette ouverture est pouryue d’une sorte de sphincter que ferment quatre valvules dans l’echinus neapolitanus. L’ ‘anus est latéral dans l’echinus saxatilis. La couleur de l’cesophage est en général jaunatre, va- riablement tachetée. Examinées à la loupe, les taches présentent des éminences rhomboïdales, redressées, marquées alors souvent d’un point rouge lie de vin. Les taches dont il est question , s’aperçoivent dépri- mées, et ponctuées dans le reste da tube intestinal. Les 90 TRAITÉ GENERAL ratoires, dans une cavité commune et spa- cieuse , qui, non loin de là, s'ouvre en dehors ‘par l’anus, situé exactement à l'extrémité pos- térieure du corps. L'ouverture buccale est ronde, et entourée d’une couronne de tenta- cules branchus, qui sont fixés aux pièces cal- caires décrites (1), et qui peuvent rentrer plus ou moins en dedans avec l’ouverture buccale. Ce mouvement est opéré par les muscles lon- gitudinaux qui ont également été décrits dans replis du duodénum offrent une veine mésaraique. Il en part des vaisseaux parallèles; on en voit de sem- blables se séparer de petites lamelles glanduleuses destinées à sécréter une humeur jaune foncée, néces- saire à la digestion. Deux tuniques assez grêles com- posent le canal intestinal. Leur union est telle qu’on les a considérées comme n’en faisant qu’une seule. L’externe dérive du péritoine; Vinterne est la mu- queuse ordinaire. Cette dernière semble fibreuse au duodénum. Ces fibres naissent de beaucoup de plis et de vaisseaux. La spatangue qui est dépourvue de dents, présente un cesophage large au commencement; et plus étroit au-delà; il en nait le duodénum qui passeau- dessus, puis un canal assez étroit qui se porte direc- tement au commencement du jéjunum; où il s’ouvre. Le duodénum d’une couleur jaune pale, est traversé par beaucoup de plis, se porte en bas et décrit une se- conde circonvolution. Ilcommunique avec un sac larga et en forme de cœcum, suivi du jéjunum qui décrit une courbe ovale; il est plus grand et plus large que les autres. De son extrémité nait le rectum qui est assez étroit et spiral. D. Chiaje, vol. IL, p.330. (N. d.T.) (1) Vol. If, p. 53, 54. D'ANATOMIE COMPARÉE. gl la myologie, et qui, par leurs extrémités anté- rieures, s’attachent à la face externe des pièces calcaires, soit d’une manière immédiate, soit par le moyen d’un faisceau musculaire. Les diverses espèces d’holothuries offrent quelques différences assez dignes de remarque. Je n’ai pu examiner exactement que le ho- lothuria tubulosa et le h. pentactes. Dans la première espèce, le canal alimen- taire est proportionnellement plus large, plus uniforme, et présente des parois bien pius minces. Les tentacules sont très petits, et ne peuvent pas être rentrés profundement. Les muscles longitudinaux se fixent isolément aux pièces calcaires , qui sont tirées en dehors par de petites fibres dirigées de dehors en dedans, lesquelles se détachent du pourtour de l’ouver- ture antérieure du corps. Dansle holothuria pentactes la structureest un peu plus compliquée. Les tentacules sont beau- coup plus grands, plus solides, et contiennent de la chaux; ce qui s’accorde avec la dureté cousi- dérable de la peau. Ils peuvent être rentréstout- a-fait ; ils forment alors dans la cavité du corps une masse buccale bien plus considérable que dans l’espèce précédente. Les pièces calcaires sont également beaucoup plus grandes. Ces pièces sont rentrées en dedans par des faisceaux musculaires très forts qui, dans le milieu du corps , se détachent, en dedans et en avant, de 92 __… TRAITÉ GENERAL chaque muscle longitudinal. Ces faisceaux sont aussi épais que ces muscles, ets’attachent en de- hors aux pièces calcaires.Les muscles longitudi- naux eux-mêmes vont,en serétrécissant insensi- blement, jusqu’à l’extrémité antérieure, et s im- plantent à la base des tentacules. Les premiers faisceaux ne sont que de simples rétracteurs des tentacules et de toute la masse buccale. Les derniers faisceaux font la même chose , lorsque la masse buccale est avancée. Mais lorsqu'elle est retiree en arrière, ces faisceaux sont eux- mêmes reployés en dedans à leur partie anté- rieure. C’est donc cette partie, quand elle agit seule , qui fait sortir les tentacules. Il est vrai- semblable cependant que cette action s'opère encore d’une autre facon. En effet, les tentacules de cette espèce et de Vholothurie tubuleuse sont creux; leur cavité renferme un sac mince, facile à séparer de la substance extérieure, et rempli d’une humeur. Ce sac est en communication avec le système vasculaire, et lorsque le liquide y pénètre en plus grande quantité, il opère, ou du moins il favorise la sortie des tenta- cules. Quant aux tentacules, je serais tenté de les considérer comme l’analogue des organes mas- ticateurs des oursins. Peut-être serait-il plus exact de prendre l’anneau caleaire pour les machoires, que pour l’analogue des pièces re- D’ANATOMIE COMPAREE, 95 courbtes dutest de ces animaux (1) ; dans ce cas, les tentacules ne seraient que des dents.On pour- rait citer, à l'appui de cette manière de voir, la disposition des muscles qui meuvent toute la masse , et la grande ressemblance qu offre, avec celle des oursins, la masse buccale de lV’ holothuria pentactes, lorsqu’elle fait saillie en dehors. Cela ne serail pas une chose impossible, car on voit les dents offrir des anomaliesbien plus grandes dans les divers ordres d’une méme che! parti culièrement de celle des mammiferes. Le canal alimentaire de l’hotothuria pentactes est également plus composé que dans Vholothurie ribisléiése: La masse buccale est, à cause du vo- lume des tentacules , bien plus be et formée d’une peau dure et noirâtre. L’cesophage qui est court se distingue également du reste de l’in- testin par son épaisseur, sa dureté et ses ban- delettes longitudinales. La partie suivante , qui ne correspond pas exactement à la première circonvolution , est un peu celluleuse, à parois plus minces, et plus large que le reste de l’in- testin. On peut donc , avec raison, la regarder comme l'estomac. La particularité digne de remarque qu offrent plusieurs holothuries, qui, lorsqu'elles sont retirées de la mer, et plongées dans un vase même rempli d’eau de mer, vomissent leur (1) Vol. IE, pag. 55, 56. 94 TRAITÉ GÉNÉRAL canal intestinal par la bouche, sous l'influence de contractions répétées, et en apparence vo- lontaires, a été observée, je crois, pour la pre- mière fois par Redi (1). Ce phénomène a été vu apres lui, avec une surprise non moins grande, et avec un égal dé- sappointement, par les invesugateurs quisont venus apres Redi, notamment par Bohadsch (2), O. F. Müller (3), M. Tiedemann (4), et par moi-méme. Telle est la constance de cette habi- tude chez ces animaux, que sur une trés grande quantité de sujets, je n’ai pu réussir à en conser- ver parfaitement qu’un nombre très petit.La vie de ces animaux est d’ailleurs si peu résistante, qu'il ne sert à rien de les plonger aussitôt dans de l'alcool ; il arrive même fort ordinairement que l’effet immédiat de ceite liqueur occasione le vomissement subit des parties intestinales. © Cependant, parmi les espèces que J'ai exa- minées, il n’y a que Vholothurie tubuleuse , et Ph. tremula, qui m’aient présenté ce phéno- mene. I] ne m’a jamais été uffert, au contraire, par VA. pentactes, que j'ai toujours reçue et pu conserver dans toute son intégrité (5). (1) Collection acad. de la partie étrangère, IV, 587. (2) Beschreib. einiger minder bekannten Seethiere, Dresden 1776. (3) Zool. danica, vol. 1, 1799, p: 5. (4) Loc. cit., p. 6. (5) Le contour externe et mieux l’intérieur de la - D'ANATOMIE.COMPARÉE. 9d 4. Siponcles. §.° 35. Le siponcle a, contre l’idée qu'on devait en prendre d’après les descriptions qui en ont été données autrefois, une conformation plus com- pliquée. - L'ouverture buccale qui est dénuée de parties dures, ainsi que tout lintestin, s’épanouit en bouchedesholothuries forme un cercle relevé quis’ouvre et se ferme à la volonté de l’animal. Il embrasse un orifice circulaire dont la largeur est celle d’une plume d’oie , et qui est placé au centre. En dedans sont atta- chés les tentacules. La circonférence de l’tesophage, à son origine , est armée d’un cercle de petits filaments cartilagineux, rem- plissant les fonctions de dents, et servant à triturer le mieux possible, les substances alimentaires. Outre les cinq dents indiquées par MM. Bohadsch , Cuvier et La- marck, ilen existe dans cet animal, cinq autres, dispo- sées de ja manière suivante : entre deux dents, des plus grandes, on en trouve une troisième plus petite, articu- Iée avec les précédentes, au moyen de facettes latérales. Elles sont, à partir de ce point, couvertes d’une mem- brane qui provient du péritoine. Les dents les plus déve- loppées sont triangulaires, convexes à leur face externe, concaves à l’interne;la base en est semi-lunaire, le bord arrondi. Elles offrent , en outre , deux angles en bas, deux facettes articulaires sur le côté, et autant d’a- pophyses arrondies sur le sommet. Les petites dents présentent en tout , excepté à la pointe qui est aiguë et unique, une conformation très semblable aux précé- dentes. La surface en est souvent parcourue par des sillons, La consistance de la substance dentaire est celle 96 TRAITÉ GÉNÉRAL ‘un entonnoir étendu, qui est plissé longitu- dinalement et qui, sur son bord est divisé par des incisions, en une foule de lobes arrondis. L’cesophage étroit et droit, se dilate insensi- blement, et se continue , à partir du deuxième quart du corps, avec le canal intestinal, qui est un peu plus large, et formé de parois tres minces. I] naît de la face interne du corps, et principalement des muscles longitudinaux, vers l’origine de leur premier tiers, des muscles plais, alongés , proportionnellement très forts, qui embrassent l’cesophage et s’y atta- chent vers son extrémilé antérieure, Ces muscles . d’une pâte farineuse. L’union des dents forme une couronne. Au point de l'articulation qui sépare les dents les plus grandes des plus petites, on voit au- tant de ligaments qui adhèrent à la tunique interne de l’œsophage. Au côté interne des deux apophyses des dents les plus développées, s’attachent deux fais- sceaux de cing muscles longitudinaux , qui par leur extrémité, se terminent à Vorifice externe du cloacue. Ces muscles sont unis aux trois tuniques internes du corps, au moyen de petits filets charnus. Le canal ali- mentaire est soutenu par un mésentère, composé de trois membranes. Il y a, en outre, à l’œsophage une forte membrane qui entoure la couronne des dents, et qui s'attache à chacune d’entre elles. D’autre part, elle est fixée aux tégumens communs. DEzLe Caras. Ouv. cit. , vol. 1°, p. 88. Descrizione zoologica ed anatomica di alcuni specie di oloturie, memoria letta nella seduta academica de, 4 genuajo 1823. | (N. d. T. ). D'ANATOMIE COMPARÉE, 97 tirent l’ouverture buccale avec force, et la font rentrer profondément dans l’intérieur du corps. Ce phénomène tient à ce qu’une partie de l’extrémité antérieure, équivalente au septième environ de la longueur du corps et tout-à-fait distincte du reste dela peau par une très grande quantilé de petils mamelons, se reploie en de- dans: l'excès de largeur qu’elle a sur lœso- phage avec ses muscles, permet ce mouve- ment. Cette partie de la peau et l’œsophage sont, au Contraure, tirés en avant et renversés en dehors par deux forts muscles longitudinaux juxtaposés, qui naissent en bas de l’extrémité antérieure du corps, et qui prennent leur in- sertion en avant, à l’cesophage, et, en outre, par une multitude de tendons délicats , à la face interne de la peau qui lui correspond. L’iniestin est dans tout son trajet également large et formé de parois membraneuses. D'après M. Cuvier (1), il s’étendrait d’abord en droite ligne d’une extrémité du corps à l’autre, puis reviendrail entourer en spirale la première -partie droite, pour se terminer à un anus la- téral, tres pres de la bouche; enfin il serait de six à huit fois long comme le corps. Je ne lui ai toujours trouvé tout au plus que quatre fois plus de longueur , et une disposition plus (1) Leçons, vol. IV, p. 143. » VII. 7 98 ‘TRAITE GENERAL compliquée. En effet, déjà à partir de l’œso- phage, l’intestin se contourne en spirale jusque vers le milieu du corps; puis il revient sur lui- même jusqu’à l’extrémité antérieure de l’æœso- phage; ensuite il se dirige de nouveau en ar- rière, toujours en formant des flexuosités ; arrivé à l'extrémité postérieure du corps, ilse reporte encore en avant et se termine à l’anus, qui est situé en face de la base des muscles ré- tracteurs de l’cesophage. De la sorte, l'intestin dans ses parties initiale et terminale qui cor- respondent à peu près au tiers moyen du corps, forme quatre circonvolutions disposées en spi- rales; sa partie moyenne, qui occupe le tiers postérieur du corps, ne consiste qu’en deux cir- convolutions étroites. Je n’ai pas pu trouver les trois corps dont parle M. Delle Chiaje (1), et qui doivent être les analogues du foie par leur structure et leur saveur. Cet auteur a d’ailleurs omis d’in- diquer le volume, la forme, la position et les rapports de ces corps avec l'intestin. | §. 36. On doit placer, sans doute, entre les échi- nodermes et les vers, deux espèces d'animaux (1) Sunto del fase. lil, IV, delle Mem. delle st. nat. del regno di Napoli, 1824. D'ANATOMIE COMPARÉE. . 99 décrites par M. Otto (1), et dont les organes digestifs offrent plusieurs particularités dignes de remarque. L’un de ces animaux, le siphos- toma diplochaitos , a deux ouvertures buccales , qui sembleraient devoir le placer plus bas en- core, entre les échinodermes et les zoophytes, si la complication de ses organes digestifs ne s’y opposait. Les ouvertures buccales, dont la plus petite est située au-dessus de l’autre, don- nent naissance à deux œsophages qui se réu- nissent, après avoir parcouru à peu près le tiers antérieur du corps. À leur point de réunion, ils sont en rapport avec une grosse vessie trans- parente, le plus souvent vide , quelquefois remplie d’un liquide jaunatre, et avec le canal intestinal simple, qui commence la. Cette dis- position est telle , que la vessie est sur-tout une continuation de l’æsophage supérieur, tandis que le canal intestinal est une continuation de l’œsophage inférieur. L’intestin fait d’abord plusieurs circonvolutions, puis se porte direc- tement à l'anus situé à l’extrémité postérieure du corps, en s élargissant et en acquérant une surface inégale. Il existe de chaque côté de l'ouverture buc- cale supérieure, un long vaisseau, étroit et aveugle, qui est vraisemblablement un organe salivaire. M. Otto regarde la vessie comme un (1) De sternaspide thalassemoideo et siphostomate * diplochaito. Vratislaviæ , 1820. 7° 100 TRAITÉ GÉNÉRAL organe de succion : mais je serais tenté de la prendre plutôt pour un organe biliaire, parce qu’elle contient quelquefois une humeur jaunà- tre et que la partie postérieure du siphon est entourée , comme il en fait la remarque lui- même, d’unesubstance épaisse et jaune, et rap- pelle les appendices analogues de plusieurs échinodermes , sur-tout des astérides et des échi- nides ; d'autant plus que ces appendices ont eux- mêmes une ressemblance incontestable avec les canaux fermés , bien plus généralement répan- dus parmi les vers. Cette substance jaune enve- loppe aussi le commencement de l’intestin. Chez le sternaspis thalassemoideus , le canal alimentaire commence par une trompe $ qui se renverse en dehors ; il se rétrécit à partir de la bouche, sans offrir de dilatation stoma- cale, et forme plusieurs circonvolutions. Pres de son extrémité postérieure, où il est déjà considérablement rétréci, il recoit, par le moyen de canaux très fins, de sept à hile corps pédiculés, brunâtres et foi arrondis, que je re- garderais, avec M. Otto, comme des organes bi- liaires, s ils n’étaient pas situés si forten arrière. Ill. ORGANES DIGBSTIFS DES VERS. §. 37. Les différentes classes de l’embranchement des articulés, comprenant les annelides, les in- . D ANATOMIE COMPARÉE. 101 secies, les arachnides et les crustacés , se distin- guent tellement par la dispositionde leur ap- pareil digestif et sur-tout par la présence d’un système vasculaire dans la première et les deux dernières classes, qu’il convient de les étudier à part. On peut seulement dire des articulés , d’une manière générale : 10 Que le canal alimentaire s'étend dans toute la longueur du corps et qu'il est toujours pourvu d’une bouche et d’un anus distincts, dont la première est située à l’extrémité an- térieure du corps, et dont le second occupe son extrémité postérieure ; 2° Que les organes masticateurs consistent très ordinairement en plusieurs paires de par- ties dures , mächotres et dents , qui se meuvent latéralement les unes vers et sur les autres; — 3° Qu'ils ont fréquemment des organes bi- liaires, s’ouvrant dans le canal alimentaire, sou- vent immédiatement en arrière d’une portion plus fortement musculeuse, que l’on peut consi- dérer comme l'estomac, et que, dans les espèces où ces parties manquent comme organes pro- pres, la structure de l'intestin fait présumer qu'il s’y opère une sécrétion analogue à la sé- crétion biliaire. §. 38. Le canal alimentaire des vers est fort gé- néralement droit, par conséquent d’une lon- 102 TRAITÉ GÉNÉRAL gueur qui ne dépasse pas celle du corps; ordi- nairement ses parois sont minces et offrent fréquemment la méme structure dans toute la longueur du canal. Beaucoup de ces animaux sont dépourvus d'organes masticateurs ; d’au- tres, au contraire , en ont une quantité con- sidérable , qui sont cartilagineux, cornés ou calcaires. Il est digne de remarque que, dans plusieurs d’entre eux, tels sont les nérér- dées , on trouve, disposées sans symétrie, les sept à neuf mâchoires, qui se succèdent et augmentent de volume d'avant en arrière; ainsi il y en a trois ou quatre à droite , et qua- tre ou cing à gauche (1). Les vaisseaux salivai- res manquent , au contraire, dans plusieurs ; et si je ne me trompe, il existe plus souvent qu'on ne pense des organes hépatiques : ceux- cise présentent sous forme d’appendices etsont formés d’un tissu distinct de celui du reste du canal alimentaire. Dans les intestinaux, ce canal est en général simple et court ; il y a au reste sous ce rapport, des différences considérables, même entre di- verses espèces du même genre. L’ascaride lom- brical, par exemple, possède un œsophage court, ‘imepiablediet élargi, qui est séparé dé la partie suivante par un étrabglement. A celui-ci (1) Rapport sur deux ouvrages de M. Savigny , eles ; Mém. du Muséum, Vi, 100, À D’'ANATOMIE COMPARÉE, 109 en succède souvent un second ; l’on pourrait qualifier d'estomac, cette partie comprise entre les deux étranglements. La face interne est garnie d’un grand nombre de plis longitudi- naux, qui s'unissent entre eux. Chez d’autres , par exemple, les ascaris gulosa et dactyluris , la conformation est plus compliquée ; ils ont un pharynx, un cesophage et deux estomacs quise succèdent (1). Le strongyle g géant (strongylus gigas) posséde peut-être un appareil biliaire. Du moins on peut regarder comme tel, avec M. Rudol- phi (2), une foule de corpuscules bruns, iné- gaux, situés le long du: canal intestinal, ex- ceplé à son commencement et à sa fin, et qui sont unis lachement à la peau. Les deux paires de paquels floconneux ‘et diversement colorés qui existent dans l’asca-. ride. lombrical, à côté de la partie antérieure du canal alimentaire, doivent peut-êlre rece- voir la même détermination (3). Dans les annelides à sang rouge , le canal ali- mentaire est ordinairement disposé de la même manière. Il a leplus souvent une largeur et une structure assez uniformes, excepté en avant et en arrière, où il est nn peu rétréci et partagé en cellales par un grand nombre de petits étran- (1) Rudolphi, Synopsis, p. 271 272. (2) Ibid, p. 580. (3) Bojanus et Rudolphi, ibid. p. 587. 104 TRAITÉ GÉNÉRAL glements. Telle est la disposition des néréïdes, des serpules , des amphitrites et des terébelles. Les sabelles, du moins le sabella penicillus ( amphitrite ventulabrum) , se distinguent dela plupart des autres, par les circonvolutions de l'intestin ; cet organe n’y est plus droit, il revient un grand nombre de fois sur lui-même. Les replis en sont transversaux, se succèdent promptement à angles aigus, et par consé- quent se touchent. Il n’y a que l’œsophage court et insensiblement élargi , qui soit droit et seulement celluleux. Vers l’extrémité pos- térieure du corps , l'intestin se rétrécit d’abord insensiblement , puis redevient considérable à la fin. Parsuite de cette disposition, le canal ali- mentaire est pour le moins _— fois plus long que le corps. Une conformation va complexe que celles décrites jusqu’ici est offerte par les Jombries (1), les thalassémes , les arénicoles , les sangsues et les aphrodites. (1) La bouche du Zombric fragile est armée de machoi- res qui ressemblent un peu à celles des néréides. Dans un petit individu à peine long d’une ligne, M. Delle Chiaje les a vus saillir hors de la bouche etseretirer dans un bulbe charnu continu à l’œæsophage.Un grand nombre de petits faisceaux musculaires opèrent cette rétraction. La mâchoire inférieure ést constituée d’une seule pièce en formede fer à cheval ; les deux latérales résultent de la réunion de beaucoup de pièces comprimées et dispo- D'ANATOMIE COMPARÉE. 10 Dans les lombrics, Vcesophage qui occupe à peu près un septième de la longueur de tout le corps, est d'abord étroit , puis se dilate promp- tement en un estomac membraneux , Court et arrondi. À celui-ci en succède un autre , éga- lement arrondi , mais plus grand, fortement charnu, garni d’un épithélium dur, épais, facile à séparer ; il se continue avec l'intestin. Cet organe, d’abord très large, se rétrécit in- sensiblement , et se partage, par de petites saillies, en une grande quantité de cellules transversales. Dans les thalassemes (1), l’œso- phage se dilate au point de constituer un pre- nier estomac à parois minces, auquel en suc- cède un autre, plus alongé et plus charnu, qui forme une courbure semi-lunaire. L’intestin est plus étroit dans ses parties initiale et ter- minale que dans sa partie moyenne ; celle-ci est bien plus grande et contournée un grand nombre de fois. IL est pour le moins six fois sées en crochet dont quelques-unes sont dentées, et mues par autant de faisceaux musculaires. Toutes ces parties sont fort acérées, et leur ensemble a l’aspect d’une lame de couteau ; elles sont articulées entre elles. Le centre du bulbe charnu d’où naît l’æsophage don- ne naissance à quelques prolongements très fins qui soutiennent une bonne partie du canal intestinal, et qui, d’autre part, sont fixés à la peau du corps par de petits muscles. Delle Chiaje , vol. I, p. 411. (N. d. T.) fi) Pallas, Miscellan. zool. Lumbricus echiurus, p- 0. 106 TRAITÉ GÉNÉRAL plus long que le corps ; ce qui est rare dans cette classe. Chez les arenicoles , le commencement du canal alimentaire est fort charnu , insensible- ment un peu élargi, puis de nouveau contracté et, en arrière, revêtu d’un épithélium pro- noncé. Cette partie occupe environ le premier huitième du corps et représente l’estomac , du moins dans sa moitié postérieure. On irouye plus loin une capacité arrondie , à parois min- ces, dans laquelle s’ouvrent , des deux côtés, et par un orifice étroit, deux cœcums alon- gés, assez larges, terminés par des pointes mousses et formés de parois épaisses et jaunâ- tres. Le reste du canal alimentaire est plus large , à parois beaucoup plus minces, divisées en cellules à l’état vide , par une foule d’étran- glements transverses; danssa partie postérieure, ses parois deviennent insensiblement plus unies. La moitié antérieure du canal intestinal que M. Cuvier considère comme étant l'estomac, est. jaune, Toute cette disposition est plus compliquée que ne l’a indiqué M. Cuvier. IL n’a pas assez remarqué ces deux cœcums, qui représen- tent , sans doute , le foie (1). Les sangsues ont, au fond de la cavité buc- cale, trois petites mâchoires circulaires, der- (1) Leçons , IV, p. 141. D’ANATOMIE COMPARÉE. 107 tées, non irès dures. Au delà existe un ceso- phage étroit qui prend insensiblement plus de largeur. La portion suigante de l'intestin, qui est Ja plus longue et la plus large, occupe a peu pres deux tiers de la longueur de tout le corps ; il se dilate insensiblement d'avant en arrière et est parlagé par de fortes saillies en huit segmens dans lesquels s’ouvrent, de cha- que côté, tout auprès des saillies, une paire d'appendices alongés , terminés par des pointes mousses. On en trouve én tout neuf paires, parce que cette portion commence par deux dilatations. Ils augmentent insensiblement en volume du premier au huitieme. Le neuvieme, au contraire, prend tout-a-coup une largeur et une longueur beaucoup plus considérables que les autres; situé à côté de la partie posté- rieure de l'intestin, il s’étend en arrière jusqu’à l'extrémité. Cette dernière partie de l’intes- tin est beaucoup plus étroite que celles qui la précèdent; elle s'ouvre en dehors par un anus étroit, quia élé nié , à tort, par plusieurs auteurs. Les parois du canal intestinal sont minces dans toute son étendue ; il est très ex- tensible et étroitement uni à la peau. La conformation de la sangsue verruqueuse ( hirudo muricata) est plus simple. Le canal alimentaire s’y dilate insensiblement , de la bouche a l’anus, et présente environ trente celliles, tres serrées , plus arrondies et plus 108 TRAITÉ GÉNÉRAL courtes que celles de la sangsue des chevaux (hirudo sanguisuga ) et de la sone offici- nale (hirudo medicinalis). Dans les amphinomes, il ya une trompe fort charnue , pas très hans , à laquelle succède un petit œsophage étroit, puis un estomac celluleux, très large , qui occupe deux tiers de la longueur du corps ; enfin vient un intes- tin court, mais large (1). Les organes digestifs des aphrodites sont les plus complexes, sur-tout àcausedu dévelop- pement considérable de leurs appendices laté- raux. Apres la bouche, qui est petite, arrondie et entourée de quelques tentacules peu longs, vient d’abord un cesophage court, à paroïs min- , qui peut être déroulé en dehors; puis une parlie très musculeuse, revêtue d’un épithé- lium dur, plus large et plus alongée, qui occupe le tiers antérieur du corps et qui est comprimée latéralement. Cette partie se rétré- cit un peu d’avant en arrière, et présente , à son origine, quatre dents comme cartilagi- neuses, peu hautes, triangulaires , dont les pointes se regardent et qui rétrécissent consi- dérablement son calibre. Pallas (2) prend cette partie pour l'estomac , M. Cuvier (3) pour l'œ- (1) Cuvier , Lecons, IV. (2) Miscellan. z00l., p. 85. (3) Lecons, 1V. D ANATOMIE COMPARÉE. 109 sophage. La premiere opinion me parait plus exacte , parce que la disposition qui vient d’étre décrite concorde beaucoup avec celle de l’es- tomac musculeux de la plupart des insectes, et qu’il existe en outre , comme dans ceux-ci, un cesophage distinct. Le reste de l’intestin qui va tout droit à l’anus est plus étroit, a des parois plus minces , se rétracte d’une manière insensi- ble, et recoit, dans toute sa longueur, de chaque côté de la face dorsale , et non loin de la ligne médiane , une vingtaine d’appendices aveugles, très serrés, et également à parois minces. Ces appendices sont d’abord fort étroits , puis se dilatent insensiblement de dedans en dehors et se divisent en plusieurs branches. Ils dimi- nuent de volume et de composition, d’avant en arrière. Les plus antérieurs se divisent en cing Ou six ccecums, unis entre eux par des conduits longs et étroits; les postérieurs n’of- frent que quelques renflements , qui s’ouvrent dans l'intestin par un conduit court et étroit. Comme ils contiennent une substance grise jaunatre , il est à croire que ce sont des parties hépatiques , qui admettent aussi des substances nutritives. Ils ressemblent à ceux que nous avons décrits chez les sangsues et les arénicoles , dont ils different seulement par plus de com- position et d’individualisation. 110 TRAITÉ GÉNÉRAL IV. ORGANES DIGESTIFS DES INSECTES. §. 39. Lesorganes digestifs des #nsectesont donné lieu à des monographies; ce qui n’a pas eu lieu pour les animaux considérés jusqu'ici. Les principales de ces monographies sont celles de M. Ram- dohr (1) et de M. Marcel de Serres (2), dont la premiere , quoique plus antérieure , l'emporte incontestablement sur la seconde en exac- titude. En outre, il a été traité de ces orga- nes, soit dans des descriptions d’un ou de plu- sieurs genres, soit dans des ouvrages de longue haleine, par Swammerdam (3), R éaumur (4), (1) Abhandlung über die Verdauungswerkzeuge der Insecten , Halle, 1811, avec 30 planches. (2) Observ. sur les diverses parties du canal int. des insectes. Ann. du Muséum , t. XX, p. 48, 88, 89, 115, ~ 213, 253, 339, 360. ; | * Des recherches anatomiques importantes ont été faites, à partir de 1824, par M. Léon Dufour sur divers insectes et par M. Straus. M. Meckel n’a pas pu tirer de l'ouvrage du premier le parti qu’il aurait voulu , parce qu’il lui est parvenu trop tard; il n’a pas connu le second. Suivant les recher- ches de M. Léon Dufour les vaisseaux salivaires existent plus généralement dans les coléoptères, que M. Meckel n’a pu l’admettre d’après les recherches alors connues. On verraplusloin le détail de ces recherches. (N. d. T.) (3) Biblia naturæ s. hist.insectorum, etc. Leydæ, 1738. (4) Mem. pour servir à l’histoire des insectes. Paris ‘ 1734 , six volumes, D ANATOMIE COMPARÉE. 111 Lyonnet (1), Posselt (2), Cuvier (3), Goede (4), Herold (5), et par moi-méme (6). g. fob Les insectes se distinguent tres géneralement des vers et de la plupart des animaux consi- dérés jusqu'ici, par une complication plus grande dans leur appareil de mastication. Ordinairement , il est formé plus ou moins distinctement de plusieurs pièces, articulées d’une manière mobile avec la partie posté- rieure de la tête ou le crâne. Ces pièces sont impaires : | 10 et 2° une pièce supérieure et une infé- rieure, la devre supérieure ou labre, et la levre inférieure ; 3° et 4° de deux pièces paires, le plus sou- vent solides , situées l’une au-dessus de l’autre, entre les deux premières. Les pièces supérieures ont recu le nom de mdchoires supérieures ou (1) Traité anat. de la chenille qui ronge le bois de saule, La Haye, 1762. (2) Beitræge zur Anatomie der Insecten. Tubingen , 1804. (3) Lecons d'anatomie comparée , vol. AV. (4) Beitrag zur Anat. der Insecten. Altona , 1815. Beitr. zur Anat. der Insecten in Nov. act. ph. med., XL, 325 ( mém. distinct du premier ). (5)Entwickelungs geschichte des Schmetterlings.1815. (6) Beitr. zur vergleichenden Anatomie ,1, 2, 1809. 112 TRAITÉ GÉNÉRAL mandibules ; les inférieures, celui de mâchotres | inférieures ou mächoires proprement dites. Les deux moitiés de chaque paire se meuvent ho- rizontalement dans le mème plan. Les machoures inférieures et la lèvre inférieure supportent ordinairement de chaque côté, un filet articulé, très mobile, les palpes ou les an- tennules. Quelquefois la mâchoire inférieure est, en outre, divisée antérieurement en une moitié externe et une interne, d’où résultent deux antennules. La levre inférieure elle-même se compose habituellement d’une partie posté- rieure, plus solide, le menton; et d’une anté- rieure plus molle, qui est articulée raobilement avec la première, et qui supporte latéralement les palpes, et souvent en haut, une éminence molle, que l’on nomme la languette. Ces organes masticateurs offrent des diffé- rences si fortes, sous le rapport de la forme, dela consistance et du volume, que l’analogie des mêmes parties a souvent été méconnue dans les divers ordres, et que l’on a nié la présence de parties qui existaient réellement, quoique seule- ment à l’état rudimentaire.C’est sur-tout M.Savi- gny (1), qui ale mérite d’avoir appelé l’atten- (1) Mém. sur les animaux sans vertèbres, fase. 1, M. 1, 2.-T'hcorie de la bouche des animaux sans vertèbres , Paris,1816.—Voyez plus loin lesnotes extraites de l’ou- vrage de M. Siraus-Durkheim. NAT.) D'ANATOMIE COMPARÉE, Tio tion sur la constance et l’analogie de ces organes. Nous avons déjà indiqué Ja division des in- sectes à métamorphoses, en deux ordres, les in- sectes suceurs et les broyeurs , d’après les deux modifications essentielles de leur type fonda- mental (1). Dans la première modification, plu- sieurs ou toutes les parties buccales se sont pro- longées en un sucoir considérable, dans lequel montent les liquides. Dans la seconde modifi- cation, elles sont plus courtes et plus larges, plus mobiles d’un côté à l’autre, Quant à la description spéciale des organes de manducation des insectes, je renvoie à la zoo- logie , qui s’est servie surtout dela disposition de ces parties, pour déterminer les sous-divi- sions de cette classe d'animaux. Les parties que nous venons de décrire d’une manière générale, sont mues par des muscles, qui, en parlie, viennent du crane, en partie s'étendent de l’une d’elles à une autre, et qui vont des régions postérieures aux régions anté- rieures d’une même partie. Les premiers rem- plissent toute la cavité du crane. — Le labre ou levre supérieure , lorsqu’eile est mobile, est relevée principalement par de fortes fibres, qui sont dirigées d’avant en arrière, et se rencontrent sur la ligne médiane; il en résulte une dilatation de la bouche. (1) Vol. I, page 154. VII. | | 8 : = LT MA TRAITÉ GÉNÉRAL A côté de ces fibres, se trouvent l’adducteur et l’abducteur des mâchoires supérieures : le dernier est bien plus faible que le premier ; il est situé en dehors. Dans les grands insectes pourvus de machoires, l’adducteur s’insère de la même manière que’ les grands mus- cles des insectes et animaux voisins, qui se rendent, de toutes parts, à des parties dures. Conformément à cette disposition , ilse termine sur une lame large, triangulaire et transversale, qui se continue avec la partie interne de la base de la mandibule. Les mâchoires inférieures et leurs anten- nules sont relevées par un fort muscle; elles possèdent, en outre , un adducteur et un ab- ducteur, un protracteur et unrétracteur. De ces muscles, le releveur est le plus considérable. La lèvre inférieure est mue par des muscles semblables. a C’est dans les orthoptéres etlescoléopteres que les” muscles des organes de la manducation peuvent être représentés de la manière la plus distincte. Ce qui, en outre, distingue les insectes des animaux qui précèdent, c'est la présence de: vaisseaux salivaires.\s consistent communément. en une paire d’appendices en doigt de gant le plus souvent alongés, qui s'ouvrent dans le commencement du canal alimentaire, et dont le produit a incontestablement pour fonction de ramollir les aliments, puisqu'ils sont surtout fort “ip D'ANATOMIE COMPARÉE. 115 développés dans les genres et les espèces qui se nourrissent de substances dures, tels que les cr- gales, et la larve du cossus ronge-bois (cossus lig- niperda ). Dans plusieurs insectes , les vaisseaux salivaires se développent aussi en organes véni- meux; OU Ceux-ci s'ajoutent aux premiers, sur- tout dans les insectes de proie faibles, par exemple, les zèpes,. les notonectes, etc. Les insectes possèdent en outre, très ordi- nairement, des vaisseaux biliaires, comme nous l'avons fait remarquer pour les animauxarticulés en général. Mais jeneregarde pascomme tels, les parties qui, sice n’est dans ces dernières années, ont élé tres généralement désignées ainsi, d'après M. Cuvier. | On prend ordinairement pour organes bi- liaires, les vaisseaux aveugles et étroits, qui s'ouvrent dans la région postérieure de l’in- lestin , en arrière de l’estomac ou des estomacs, souvent a fort peu de distance de. l'anus. Mal- pighi a décrit le premier ces vaisseaux ; on peut les désigner par conséquent, par le nom de vaisseaux de Malpighi. Dansles cas les plus or- dinaires, il n’y a qu’un seul de ces vaisseaux; en sorte que leur insertion n’a lieu que sur le point indiqué. D’après M.Marcel de Serres(1), plusieurs insectes ont deux ordres de vaisseaux ; tels sont (1) Observations sur les usages des différentes parties du canal intestinal des insectes. Annal. du Muséum, XX, 48. Gee. 116 TRAITE GENERAL la plupart des orthoptères et plusieurs coléopteres. Dans ce nombre on compte le geotrupes na- sicornis , le cetonia metallica , Vakis glabra, le blaps , le pimelio , le curculio, le cerambyx, le callidium, le scarites, le carabus, \e tettigonia plebeja. J'ai faitla même remarque précédem- ment pour les acheta , les locustes et le buprestis lurida , en disant que leurs vaisseaux antérieurs s’ouvrent dans l’estomac , et les postérieurs dans l'intestin (1). M. Marcel de Serres ajoute qu'il existe quelquefois des anastomoses entre les vaisseaux antérieurs et les postérieurs; par ex. dans le cerambyx heros. Quoique Vintestin de certains mollusques mêmes recoive l'insertion de plusieurs foies, sur des points entierement différents, et que l’on puisse s’étayer de l’ana- logie des glandes salivaires ; je crois néanmoins que l’on n’est point, quant à présent, fondé à admettre l’ordre des vaisseaux supérieurs, dans la plupart des exemples cités par M. de Serres. L'erreur a été causée par l’extrême longueur de ces vaisseaux , qui s’enlacent un grand nombre de fois, et ne sont attachés qu'à la face externe de Vintestin, comme M. Ramdohr (2) déjà l’a fait remarquer pour les buprestes. Ce qui me confirme dans cette opinion, c’est que , (1) Voy. ma traduction allemande des Lecons d’Ana- | tomie comparée de M. Cuvier, vol. Ill, p: 723, note: (2) Verdauungswerkzeuge der Insecten, 131. D ANATOMIE COMPAREE. 117 M. deSerrés ne décrit ces vaisseaux que dans les orthopteres et que dans leginsectes , où ils sont - fort longs et tres flexueux. Je n’ai trouvé du moins qu’un seul ordrede vaisseaux dans la plu- part des insectes cités par cet auteur. Depuis mes premieres recherches, je n’ai pas pu me procurer de buprestes ; mais il semble que M. Gæde (1) n’y a trouvé non plus que les vaisseaux inférieurs. Quant aux orthoptères , ils ont verse des vaisseaux supérieurs ; mais il est extrémement vraisemblable que ceux-ci ont une fonction ab- solument distincte de celle des vaisseaux infé- rieurs,comme on va le voir plus loin. Du reste, les wasseaux de Malpighi pré- sentent, sous lerapport du nombre, du volume, de la forme, de la connexion avec l'intestin ; et de Ja nature de leur contenu, les conditions genérales et particulières suivantes, 10 Leur nombre est toujours en raison inverse de leur volume. Les névroptères, les ‘orthop- teres et les hymenoptéres en ont ordinairement beaucoup, quelquefois plus de cent, mais’ils sont courts, étroits et simples. Ceux des coléop- teres, des lépidopières, des dipteres, des hémip- teres et des insectes sans métumorphose’y sont longs, mais seulement au nombre de quatre ou six, de chaque côté. Dans les /épidoptères ; ils se réunissent de chaque côté, et forment un tronc | (1) N.a. phys. med., IM, 331, pl. 44, fig. a. 118 | -TRAITÉ GÉNÉRAL communet court. Dans plusieurs orthopteres, les vaisseaux qui, commeila étédit, sontnombreux, courts et étroits, s’insérent également dans le canal intestinal, par untronc comman et unique, Ce sont ordinairement des tubes aveugles et simples. . Toutefois, dans les pbiieèses et plus usieurs CO leopteres, par exemple , les mélolonthes , ils sont garnis, principalement vers leur extrémité fer- mée, de petits cæœcums latéraux, courts et ser- rés. Quelquefois ils sont fortement :renfles à leur extrémité , par exemple, dans /’hémérobe perle. Les vaisseaux, plus longs et moins nom- breux, présentent également ici unesorted’an- tagonisme avec les vaisseaux plus courts et plus norbroist CE offrent, en effet, que la première disposition. ro Quant à la structure intime de ces vaisseaux, on n’y observe jamais de fibres musculaires distinctes, mais seulement deux membranes délicates, une externe et une interne. Ils s’ouvrent toujours pres de. l’origine de l'intestin, soit dans celui-ci, soit FPE le py- lore. Il ast plus rare de,les sil sinsérer dans la région postérieure de l’estomac ; peut-être même cela n’arrive-t-il jamais. Leur distance de l’anus dépend , par conséquent ; de La lon+ geur de l'estomac et du canal intestinal, , : » Suivant M. Ramdohr (1), Ja membrane ine (1) Verdauungswerkzeuge der Insecten, pot, | D’ANATOMIE COMPAREE. 119 terne de Vintestin reste imperforée à leur point d’insertion; mais j'en doute , car souvent, en pressant ces vaisseaux, particulièrement chez de grandes chenilles, j'ai vu les matières qui y étaient contenues penetrer facilement dans la cavité inteslinale. Le Le liquide qu’ils contiennent est, le plus or- dinairement, blanchâtre ou jaunâtre; souvent sa couleur varie sur différents points. Tl est plus ra- rement brunatre , parexemple, dansles ditisques. On a, de tout temps, élé incertain sur Fa na- ture de ces vaisseaux. On les a pris pour des organes absorbants (organes de réceplion) ; ; par exemple, Malpighi, Swammerdam, qui leur donna le nom de cœcums, Lyonnet, qui les compara à l'intestin grêle, M. Gæde, et peut- être aussi M. Schweigger (1), à moins que célui- ci n’ait eu en vue d’autres appendices aveugles que je considère comme de véritables vaisseaux biliaires. La plupart des autres auteurs, au contraire , les ont regardés comme des organes sécréleurs. La première opinion ne peut 'étayer a pastel argument solide. Aussi M. Gade ‘ne présente que comme une simple apparence, une expé- ‘rience , où ces vaisseaux semblaient admettre des liduidcs colorés, avec lesquels if nourris- sait des chenilles. Cependant comme les organes a | > SA der skelettlosen Dre Thiere.p. ag) 120 TRAITÉ GÉNÉRAL sécréteurs des animaux supérieurs , et particu- lièrement ceux qui excretent immédiatement leurs produits, offrent également ce phéno- mene d’une manière tres distincte , ime sem. ble que ce fait ne prouve rien en faveur de l'o- pinion pour laquelle on l'invoque. On peut, en revanche , alléguer beaucoup d'arguments à l'appui de la cecpade opinion. 1°, Les vaisseaux dont il s’agit s’accordent,, par leur structure, avec les autres organes sécréteurs, des insectes, puisqu'ils constituent des conduits étroits et aveugles ; 2°. Leur position et leur insertion dans se canal intestinal les rapproche des organes. sé- créteurs d’autres animaux, qui s'ouvrent, éga- lement pour la plupart dane ce canal; | 5°. Ils offrent souvent, à peu de distance de leur insertion dansle Ms intestinal, une dila- tation, un réceptacle, qui se rencontre ordinai- rementaussi dans les autres organes sécréleurs; 4°. On voit le liquide fluer de ce réservoir dans l'intestin ; ce réceptacle être rempli.par les vaisseaux, sans l’em ploi d’une ligature ;.et se gonfler, conjointement avecles vaisseaux, quand une,ligature est appliquée entre lui et l'intestin; 5°, Où y rencontre quelquefois une substance solide, NUE aux Calculs que l’on browse dans de pareils réservoirs. On sait que , pendant l'état de Giri Vhumeur, qui, durant les autres époques; existe D’ANATOMIE COMPARÉE. 121 dans les vaisseaux en question , se trouve dans l'intestin pendant que ces vaisseaux se racornis- sent, et qu'elle est même rejetée au. dehors. Considérée en elle-même cette circonstance ne prouverait pas beaucoup, ce phénomène pouvant être expliquéégalement parce queces vaisseaux cessent derecevoir le liquide du canal intestinal; mais , réunie aux’ arguments précédents, elle a plus de force. Tousces faits ne permettent guere de douter de l’action sécrétoire de ces organes. I] s’agit de savoir seulement à quel organe des animaux supérieurs on doit les comparer. Comme la remarque en a été faite, ils ont été considérés comme des organes biliaires Jusque dans ces dernières années. MM. Cuvier, Posselt, Ramdohr, Treviranus et Carus. ont sur: tout exprimeé cette opinion. Moi-méme je l'ai partagée autrefois, comme on peut le cons- tater dans les notes que j’ai ajoutées à l’anato- mie comparée de M. Cuvier , et dans mes mé- moires pour servir à l’anatom'e des insectes. Outre les arguments que l’on allègue d’une manière générale à l’appui del’actionsécrétoire de ces organes, on cite encore en particulier. ; 1°. Leur insertion en arrière de l'estomac ;: 2°. Leur ressemblance avec le foie d’ animaux voisins , tels: que les crustacés ; ÿ 5. Leur origine du corps graisseux By in- sectes, corps qui est analogue de l’épiploon, 2 “ 7 ” - » - . * en 122 TRAITÉ GENERAL | | d'où ja veine- -porte qui se rend au foie tire “également son origine (1). Gependant tous ces faits prouvent peu en fa- veur de l’action sécrétoire des vaisseaux qui nous occupent. | On voit par-tout s'ouvrir, en arrière de l’es- tomac une multitude d’autres organes sécré- teurs. [1 n’y a de commun entre les vaisseaux de Malpighi et le foie , que Ja propriété d’exé- cuter une sécrétion, En outre, le corpsg oraisseux des insectes donne naissance a tous leurs organes sécréteurs; enfin la veine-porte n’a dans l’épi- ploon, comme on sait , que sa plus petite. racine, puisqu'elle provient presque en entier de la rate, de l'estomac et de l'intestin. Les arguments cités à l'appui de cette opi- nion, perdent encore plus de leur poids , sion peut attribuer avec quelque vraisemblance , une autre fonction sécrétoire à ces organes. Or, cette autrefonction a été démontrée dans les rare tems surtout par MM. Herold, Reng gger et Wurzer.Déjà Malpighi leuravait reconnu une fonction d’excrétion ; il se fondait sur ce qu'ils sont vides, et que la matière qu'ils renfer- maient avant cela; se trouve dans le canal intes- tinal pendant Vétat de chrysalide. | «Les deux premiers auteurs:furent par deux. raisons, portés à révoquer en doute l’exacti- . (1) Treviranus, Biologie, \V,417: D'ANATOMIE COMPARÉE. 123 ‘tude de l’assertion le plus généralement adop- iée. Lavpremiere est le peu de ressemblance de la substance contenue dans ces vaisseaux avec la bile. La seconde est la situation du point où ils s'ouvrent au-dessous de Ja région qui est le siége de la formation du chyle ;'cir- constance opposée avec la posiljon constante du lieu d'insertion des'vaisseaux biliaires qui se rendent dans l'organe’ où se confectionne le chyle, à élaboration duquel ils concourent. M. Wurzer enfin démontra d’une manière po- sitive, que l'humeurcontenue dans les vaisseaux de Malpighi, se compose d’urate d’ammoniaque, de phosphate et decarbonate de chaux; sels qui, d’après les analyses de Brugnatelli'et de John, existent:dans les excréments des papillons. — il est certain, d’après cela , que ces vaisseaux ne sont pas uniquement des organes biliaires. Mais ce dont on ne saurait douter, c’est qu'ils ne soient des vaisseaux excréteurs , exercant même-une excrétion importante et qui offre surtout des rapports tres remarquables avec la depuration urinaire. | » On pourrait alléguer plus d’un argument i: établie que les vaisseaux de Malpighi sont à la fois desorganes biliaires et urinaires; moi-même J'ai eu cette opinion pendant quelque ‘temps. Mais aujourd’hui je"suis porté à-croire qu'ils sont uniquement des organes urinaires. D’a- bord une loi bien générale établit le concours 124 TRAITÉ GÉNÉRAL nécessaire de la bile pour l'élaboration du chyle ; d’autre part, les insectes sont fré- quemment pourvus, en outre des vaisseaux uri- naires, d’autres parties ‘qu’il est sans doute plus exact de prendre pour des: vaisséaux bi- liaires. L'existence de ces deux ordres ‘d’or- ganes se rencontre dans tous les arachnides. L’appareil biliaire est constitué par des cce- cums d’une longueur variable, qui s’ouvrent tanlôt sur un point, tantot in plusieurs, du tube digestif. Tres généralement: le lieu .de cette insertion est situé en-arrière d’un::es- tomac musculeux qui triture les aliments in- gérés, el toujours à une grande distance-dés vaisseaux urinaires. Le volume et» le ‘nombre des vaisseaux biliaires sont: communément::en raison inverse ; -enfin leur ,configuration et leur. insertion les font ressembler au foie bien plus que les autres. | Hl est tres vraisemblable que, dans les in- sectes où manquent ces appendices , les parois de l’estomac sécrètent un hquide sens au leur. yar be C'est peut-être de ces ratée que M. Schweigger (1) veut parler, quand il dit que les canaux qui forment une espèce de to- mentum à Ja face externe de l'intestin de: cer- tains, insectes, peuvent être comparés aux \ vais- CAE] (1) Voy. ci-dessus pag. 1194: : ‘oD BiG D ANATOMIE COMPARÉE, 125 seaux des méduses, qui apportent au corps Jes matières nutritives. Cependant j'ai déjà fait remarquer (1) que cette manière de voir, qui ne fut due sans doute qu’au désir de trouver une ressemblance entre des classes d'animaux différentes, ne me semble pas admissible. En effet, il n’y a pas plus de faits qui militent pour cette opinion , que pour celle qui attribue la même fonction aux vaisseaux urinaires. Quoique je regarde les vaisseaux de Malpi- ghi comme des organes urinaires, je les dé- Crirai néanmoins avec le canal intestinal des insectes; soit parce qu'ils s’y inserent souvent fort haut, soit, parce que Vopinion qui les considère uniquement ou en général comme des vaisseaux urinaires, n’est pas encore ad- mise d’une manière générale. Je me suis étendu plus longuement sur cet objet dans un autre ouvrage (2). - Du reste, le canal alimentaire des insectes offre , sous lé rapport de la position, du volume, de la forme et de la composition, les plus (1) Vol. I, pag. 145. (2) Ueber die Gallen-und Harnorgane der Insecten (sur les organes biliaires et urinaires des insectes). 4r- chiy für die Anatomie und Physiologie ( Archives d’A- natomie et de Physiologie), vol. I, cah. 1. —C’est une nouvelle série du journal de M. Meckel : la première avait pour titre : Deutsches Archiv für die Physiologie (Archives allemandes de Physiologie). ( Notedes Trad.) 126, _TRAITÉ GENERAL grandes différences et variétés. À cet égard , Fe ne peuvent être comparés qu’aux mollusques, aux olseaux et aux mammiferes. En effet, leur canal intestinal offre à lui seul , depuis sa forme de simple tube jusqu’à son plus haut de- gré de complication , qui est dû à l’existence, de dilatations et d’appendices disposés de la manière la plus variée, toutes les conforma- tions intermédiaires qui existent seules chez d’autres animaux. Leur œsophage, dont la longueur est acci-. dentelle, mais dont la largeur est, en général, en rapport direct avec la voracité de l'animal, est suivi par un estomac, pour le moinsalongé, souvent très ample. Il existe entre cet estomac et l’cesophage, un premier estomac plissé et musculeux , composé d’une couche externe charnue , plus épaisse, et d’une couche interne dure, garnie de callosités longitudinales, et de rangées de dents cornées, souvent très com- posées. Cet estomac, doat nous avons déjà vu un exemple dans l'estomac musculeux de plu- sieurs vers, ne se montre fréquemment que comme un espace dilaté et épaissi entre l’œso- phage et le second estomac, desquels il est sé- paré par un léger étranglement. Il existe plus souvent qu'il ne manque. Quant à l’estomac proprement dit, qui est répandu plus généra- lement et qui a ee parois membraneuses, il est, plus grand , plus long et # plus souvent lisse ; 4 # D ANATOMIE COMPARÉE. 127 quelquefois cependant il offre sur quelques points de sa surface, ou à toute sa périphérie, les prolongements creux, aveugles, plus longs ou plus courts, dont nous avons parlé. Suivant M. Ramdohr (1), la dernière disposition ne se rencontre que dans les coléopteres , c’est-à-dire dans tous ceux qui ont un estomac a plis. Ces insectes m'ont offert , ilest vrai, les plus longs appendices ; mais j'ai trouvé, du reste, abso- lument les mêmes organes, qui étaient seule- ment moins développés, dans le nepa cinerea et le n. Kinearis , enfin , parmi les lépidoptères, chez le sphinx téte de mort. | Le canal intestinal est partagé habituelle- ment en une moitié antérieure , étroite, et une postérieure, plus large. Il existe quelquefois, un intestin coecum au point de transition de ces deux portions. Cette disposition est rare, mais plus fréquente que ne le veut Ramdohr (2), “qui prétend ne l’avoir trouvée que dans le sylpha obscura, le necrophorus vespillo, et le nepa cr P P nerea. En effet, la membrane se détachant libre- ment du rectum, que cet auteur décrit et figure dans plusieurs insectes, par exemple, dans le ditisque (3), n’est réellement autre chose qu’un cœcum souvent fort dilaté, qui existe aussi très généralement chez les papillons. (1) L. c., p. ar. | (2) L. C., p. 40. (3) Lec, Pp: 79: ae 128 | TRAITÉ GÉNÉRAL Le canal alimentaire a communément une tunique externe musculaire, et une inlerne, dépourvue de villosités et de plis, qui lout au plus est plissée longitudinalement. Les diverses portions du canal alimentaire sont ordinairement séparées les unes des autres par des valvules, quien général sont plus dé- veloppées dans l’insecte parfait que dans l’im- parfait. Tout ce que l’on peut dire de général sur les différences dont il est question entre l’insecte parfait et l’imparfait, se réduit à ce qu’elles sont extraordinairemen\ prononcées, suivant le mode de nutrition, comme par exemple, dans les lépidopteres et chez plusieurs coléopteres , surtout les coléopteres phytophages ; qu’elles sont peu marquées, dans le cas contraire, chez les insectes à métamorphoses imparlaites ; où qu'elles y manquent tout-a-fait, surtout dans les derniers. L’étude particulière des or- ganes digestifs nous fera voir qu’à l'etat im- parfait de l’insecte , le canal intestinal est loin d’être généralement moins composé qu à l’état parfait, comme on pourrait le présumer par l’analogie des animaux supérieurs. En effet, souvent le contraire a lieu. §. 41. FF BD Be Après avoir ainsi exposé d’une manière gé- . D ANATOMIE COMPAREE. 129 nérale les caractères qui distinguent [es orga- nes digestifs des insectes , nous allons passer à leur description spéciale. A. Insectes a metamorphoses. 1. Aptères. §. 42. Les parties buccales des puces ont une forme fort alongée, et se composent: d’une lame moyenne et simple; de deux pièces qui embras- sent la premiere lame ; et d’une paire de pièces postérieures, bien plus courtes. La dernière paire est la lèvre ou son palpe ; les deux lames externes sont les mâchoires; la lame moyenne est la langue. A la bouche succède un œsophage étroit , as- sez long, se terminant par un renflement, quiest peut-être un gésier, ou estomac musculeux. On voit s'ouvrir dans la partie antérieure de l’œso- phage deux conduits salivaires, longs et étroits, naissant, de chaque côté, d’un corps sphéroïde considérable; ils sécrètent indubitablement une humeur venimeuse. L’estomac est long et vo- Jumineux; au-dela l’on rencontre Vintestin grêle , qui est court et étroit , et dans le com- mencement duquel s’ouvrent deux .vaisseaux urinaires, longs et larges. Le gros intestin est VII. 9 130 TRAITÉ GÉNÉRAL court. Dans les larves, l’estomac est plus long et plus étroit que dans l’animal parfait (1). 2. Dipteres. §. 43. La bouche des dipteres est une trompe, for- mée des mâchoires et des lèvres, qui sont fort prolongées. Les lèvres et les machoires infé- rieures existent le plus généralement. Le labre est une large plaque , qui recouvre d’en haut les autres parties. La lèvre est un demi-canal qui peut affecter deux sortes de formes : ou il est terminé inférieurement par deux protu- bérances molles, et contient dans sa gouttière,” qui est dirigée en avant, les autres parties de la bouche ; ou bien il forme deux plaques plus dures. Cette dernière particularité se ren= contre dans les espèces qui percent les parois: tendres des vaisseaux des plantes, afin d’y pom- per le fluide qui s’y trouve contenu. La lèvre ne semble jamais supporter d’antennules. Les mächoires inférieures , au contraire, que l’on trouve le plus souvent séparées ou confondues avec la lèvre inférieure, sont pourvues d’an- tennules. Les andibrles manquent quelque- fois ; dans les taons, elles ont la forme de pla- (1) Aamdohr, |. c., p. 204, pl. 23, à. D’'ANATOMIE COMPAREE. 131 ques aiguës et tranchantes. Dans la conforma- tion la plus compliquée, il existe, en outre de ces organes, une ou deux soies situées a la partie la plus interne. Celles-ci sont des pro- longements du pharynx, mais que l’on re- trouve aussi dans les hyménopteres, où elles sont plus petites. La supérieure peut être dé- signée par le nom d'épipharynx ; l’infé- rieure ou la langue, par celui d’hypopha- rynx (1). Les parties buccales des darves de cet ordre sont bien plus simples ; elles consistent en deux crochets latéraux, pointus et un peu recourbés en arrière, et en un aiguillon mitoyen, beau- coup plus court. Toutes ces parties sont de nature cornée, tres rétractiles et situées au- dessus de la bouche, qui contient une petite éminence en forme de mamelon. Les pre- mières pièces sont, sans doute , les mandibules et l’épypharynx ; le mamelon représente la lèvre inférieure. Il existe tres généralement dans cet ordre une paire de vaisseaux salivaires, souvent fort développés , qui communément sont étroits, longs et simples, et qui, peu avant leur en- trée dans la cavité de la bouche, se réunissent et forment un canal plus étroit et plus court. {ls manquent à l’hippobosca ovina, d’après (1) M. Savigny, Mémoires, 1. c., p. 13. , 9° 152 TRAITÉ GENERAL M. Ramdohr(1), qui, du moins ne les figure pas et n’en dit mot dans la description qu'il donne de cette espèce. Ils sont, pour la plupart, plus larges dans les larves que dans l’insecte parfait. On les voit très longs, étroits, et renflés un peu à leur extrémité postérieure, dans la mouche a viande et la m. domestique; ils sont semblables, mais un peu plus courts, dans le tabanus tro- picus. Chez la mouche vivipare, ils se gonflent , avant leur réunion, et forment un sac large et | arrondi. Dans les rhagio et les tipules , ils sont | courts , mais plus larges que dans les précédents | insectes. Ils sont également courts dans les syrphes et les bombilles, mais au maximum de leur complication. Toute leur face externe est garnie de petits prolongements aveugles, qui, dans le dernier genre, sont plus alongés et plus étroits, tandis qu'ils sont arrondis et plus larges dans le premier. Le canal commun des taons recoit un vaisseau propre, plus étroit, dont M. Ramdobr n’a pas pu trouver l'extrémité (2). L’cesophage est étroit et court. Il s’y ouvre très généralement le canal ex- créteur , ordinairement fort long , mais étroit, | d’un sac considérable, arrondi, communément | (1) Verdauungswerkzeuge der Insecten, p. 185, pl. ar 21 fig. 6. | (2) Ibid, pl. 21, fig. 1. D’ANATOMIE COMPARÉE. 133 pourvu d'une tunique musculeuse , mais à pa- rois minces, qui forme la partie la plus large du canal alimentaire. Ce sac contient ordinai- rement des liauides de couleur variée, et en outre sert à absorber les fluides nutritifs, comme le sac semblable qui sera décrit dans les /épidopieres. Il est beaucoup plus volumi- neux dans les larves, du moins dans celles du genre musca , que dans l’insecte parfait ; mais son canal excréteur est bien plus court. Dans les insectes parfaits, il offre des différences sui- vant les genres. Ainsi il est étroit, alongé et petit en proportion , dans les rhagio et les u- pules ; grand , arrondi et souvent plissé, dans les mouches, les taons, les bombilles et les syrphes. Sa forme varie suivant le degré de réplélion. Cet appendice manque aux hippobosques. L’estomac se distingue tout-à-coup du canal alimentaire par une largeur plus considérable, quoiqu'il soit en général proportionnellement assez étroit ; il est long , le plus souvent sim- ple, quelquefois celluleux à son origine, comme dans les mouches. Chez les taons, il se termine, à sa partie supérieure, par deux cœcums courts; d’abôrd renflé, il se resserre ensuite dans la majeure partie de sa longueur , se dilate de nouveau inférieurement , et se montre sillonné transversalement vers son extrémité. Il offre, peu ayant sa terminaison , quelques appendices *… a 134 TRAITÉ GÉNÉRAL aveugles et courts, plus développés dans d’au- tres ordres, qui sont vraisemblablement des organes hépatiques, comme il a été dit ci- dessus (1). L’estomac le plus court et le plus large est celui des bombilles et des rhagio. Dans le premier genre, il se distingue brus- quement du reste du canal alimentaire, par sa couleur jaunatre. Le canal intestinal est étroit ; dans les Jom- billes il est presque aussi long que l’estomac ; dans les autres il est habituellement plus court, plus étroit dans sa partie antérieure que dans la postérieure qui est la plus petite, et se ter- maine tout-a-coup par une dilatation considéra- ble , mais courte. Dans le rhagio scolopaceus , une vésicule oblongue s’insère dans l'extrémité terminale dutube intestinal, par un canal ex- créteur , long et étroit ; cette vésicule est peut- être un analogue de l'intestin cœcum. Il existe ordinairement, de chaque côté, quatre vaisseaux urinaires , longs et étroits; ils se plongent dans l’origine de l'intestin , isolé- ment chez les mouches , mais unis , de chaque côté , par un canal excréteur , court. Dre Jes larves, le canal aliiveniaive entier est en général plus long , mais plus simple et offre partout une largeur plus uniforme que dans les individus re (1) Page 124. D’ANATOMIE COMPARÉE. 135 3. Lépidopteres, §. 44. Les organes digestifs des Jépidopieres sont simples, tant a l’état parfait qu’à l’état impar- fait. Mais, a la premiere vue, on les croit telle- ment dissemblables, que l’on admet ordinaire- ment que les parties buccales des larves et des individus parfaits ne peuvent pas être ramenées les unes aux autres. En effet, la bouche de cel- les des larves qui vivent de substances solides est conformée d’après le type des insectes broyeurs. Elles ont : 1° un labre , formé d’une moitié antérieure et d’une postérieure, le- quel est généralement plus large que long, et qui se termine, en avant, par un bord un peu convexe; 2° deux fortes mandibules, articulées avec le crane par une éminence condyloïde qui est située à la partie externe et inférieure de leur base; elles donnent in- sertion, en haut, au muscle adducteur, et offrent quatre ou cinq dentelures, de haut en bas; 3° une plaque inférieure, formée de deux pièces latérales, et d’une moyenne. La dernière pièce supporte la lèvre qui est petite ; au milieu de cette lèvre est une soie creuse, fort saillante, le canal excréteur de l'organe fileur ; et à sa face inférieure, se 136 TRAITÉ GÉNÉRAL trouvent les palpes labiaux, qui sont bien plus petits. Les deux pièces latérales préci- tées , supportent deux cônes plus longset plus gréles, formés de plusieurs articles qui s’em- boîtent ; ces cônes se terminent par une apo- physe externe et une interne, alongée : la mà- choire et son antennule. Toutes ces parties existent, à la vérité, chez )’animal parfait; mais leur forme et leur volume sont extraordinairement changés. La partie la plus considérable, souvent très longue , roulée en spirale à l'état de repos , la trompe ou la langue , est formée de deux demi- canaux étroits, soudés à leur base, du reste entièrement séparés , ressemblant le plus sou- vent à de la corne. Une partie de leur face in- terne est garnie de soies ; extérieurement , ils sont formés d’anneaux comme cornés ; inte- rieurement, ils le sont de fibres musculaires. Ils s’unissent dans la ligne médiane, de manière a laisser entre eux .un canal moyen, qui peut- être reçoit la salive ; tandis que les deux canaux latéraux servent au passage des substances ali- mentaires. Cette partie correspond aux mâchoi-: res inférieures; elle supporte une antennule à sa région supérieure. Les lèvres et les mandibules existent, maistres petites; Ja lèvre inférieure est aussi pourvue d’antennules (1), (1) M, Savigny, l. cy, p. 3-8, D ANATOMIE COMPARÉE. 137 Outre les organes de mastication et de suc- cion, il y a, de chaque côté, un vaisseau sali- vaire, simple et aveugle, rempli d’une humeur blanchatre ; ce vaisseau , communément étroit, se resserre peu à peu vers son extrémité posté- rieure. Chez les larves il n’a, en général, quele cinquième ou le quart de toute la longueur du corps. Ils’ouvre dans la bouche. Dans le cossus ronge-bois, ce vaisseau est bien plus développé que dans les autres. Il se renfle dans cette espéce, a peu de distance de son extrémité antérieure, et forme un réservoir cylindrique, très large et long , qui occupe pres d’un quart de la longueur de tout l'animal ; enfin , il se continue en un canal aveugle , tres étroit. Ce canal fait un très grand nombre d’inflexions et est souvent quatre à cing fois plus long que la chenille ; en outre, il se di- vise quelquefois en deux branches qui le plus souvent different de longueur. Comme le vaisseau salivaire des autres che- nilles est beaucoup plus petit, M. Treviranus(1) l'a refusé à toutes, le cossus ronge-bois excepté; bien que M. Cuvier eût déjà dit, avant lui, qu'il manque aux autres chenilles, ou y est très petit (2). J’ai trouvé ce vaisseau dans toutes les che- nilles que j'ai eu occasion d'examiner, L’asser- (1) Biologie , IV, 1814, p. 324. (2) Anatomie comparee, IN, p. 339. 138 | | TRAITÉ GENERAL tion d’un observateur aussi exact que l’est M. Treviranus doit, par conséquent, surprendre ; d'autant plus qu "il attribue les vaisseaux sali- vaires mêmes à tous les papillons (1). Le canal alimentaire des larves s’étend en droite ligne de la bouche à l’anus. L’cesophage qui est à peu près huit ou dix fois plus étroit que l'estomac, a environ un sixième de la longueur du tout. L’estomac est énorme ; il fait presque les deux tiers du tout, et pré- sente la même ampleur dans toute son étendue; on ne voit pas d’étranglement au point où il s’u- nitavec l'intestin; enfin lorsqu'il n’est pas tout-à- fait rempli, il présente plusieurs rétrécissements transverses, peu profonds. Ila, en outre, dans la ligne médiane de ses faces supérieure et in- férieure une bande longitudinale, qui passe par-dessus les étranglements et qui peut limiter la distension trop considérable que cet organe \ pourrait prendre. Son extrémilé supérieure se » distingue de l’œsophage par sa dilatation su- bite, et en outre par une couronne de six petits ccecums courts ; ceux-ci constituent les extrémités de six divisions également larges, en lesquelles se partage sa paroi dans le sens de la longueur ; on peut sur-tout remarquer cette disposilion quand on ouvre l’éstomac longitudi- nalement. De plus, sa surface interne est par- (1) L. c., p. 323: D'ANATOMIE COMPARÉE. 139 courue par des rides transversales, très serrées. A l’estomac succède l'intestin qui est bien plus court. Celui-ci se rétrécit tout-à-coup, mais dans une petite étendue. Plus loin vient une di- latation formée par six cœcums transverses, courts, mais larges à proportion , qui s'ouvrent par degrands orifices dans la cavité intestinale. La capacité de l’intestin n’est pas plus large en ce point qu’en avant. Au-dessous de ce point, l’in- testin se dilate de nouveau un peu dans une étendue ayant à peu près la même longueur, et se termine enfin par une dilatation considérable el courte, mais subite, qui a presque l’ampleur de l'estomac. La partie étroite de l'intestin est sillonnée dans le sens de la longueur. De chaque côté, un vaisseau urinaire s’ouvre dans l'intestin , immédiatement au-dessous de la terminaison de l’estomac. Ce vaisseau qui est court et extraordinairement étroit près de son insertion, prend plus loin une dilatation proportionnellement considérable, et constitue une vésicule remplie d’un liquide jaunâtre. J’ai trouvé cet organe dans le sphinx téte de mort, les sphinx du troëne, du tithymale et chez le bombyx quercifolia. Dans ce dernier , elle était plus alongée que dans les trois autres (1). Après (1) Cette vésicule a été aussi observée chez le sphinx esulæ par Rengger ( Physiol. Untersuch. über Insecten, 22); chez le phalena fagi par Treviranus (Biol., IV, 417). 140 © TRAITÉ GÉNÉRAL cette dilatation, le vaisseau se partage en deux branches, dont la supérieure ne tarde pas à se bifurquer à son tour. Il existe, par consé- quent, de chaque côté, trois branches très longues et étroites, un peu plus longues que le corps, et dont la supérieure et la latérale naissent par une racine commune. Celles-ci se dirigent, avec beaucoup de symétrie , le long des faces supérieure, latérale et inférieure de l'estomac, jusque vers la fin de son tiers anté- rieur ; puis elles se réfléchissent en arrière sous un angle aigu, et se terminent par un grand nombre de circonvolulions courtes ; qui com- mencent en arrière de l’estomac, à peu de dis- tance de l'extrémité postérieure du corps. Leur diamètre est presque partout le même , bien qu'il diminue très insensiblement. Excenté leur origine, toute leur surface est traversée de saillies, qui acquièrent peu à peu une longueur considérable. _ Les deux tuniques du canal intestinal sont sur-tout tres distinctes à l’estomac; elles se séparent facilement. La tunique muscüleuse consiste sur-tout en fibres transverses et serrées.. Vers le temps ot s’opere la métamorphose de © Ja chenille en chrysalide, le canal intestinal , les vaisseaux salivaires et urinaires se rétrécissent considérablement. Dans les premiers jours après cette métamorphose, le quart antérieur de l’es- tomac est fortement dilate; cette partie di- D'ANATOMIE COMPAREE. 141 latée constitue une vessie arrondie , qu’un étranglement très prononcé sépare de la par- tie postérieure qui est beaucoup plus étroite. Cette disposition est à peu de distance effacée ; l’estomac serétrécit uniformément ,eten même temps ilse raccourcit considérablement. L’in- testin , au contraire , s’alonge beaucoup en se rétrécissant ; 1l est, par exemple, dans le pa- pillon , au moins deux fois long comme l’esto- mac, qui est alongé et tres petit, puisque sa longueur égale a peine un huitieme de celle du corps. L’cesophage rétréci , se prolonge égale- ment. Il est aussi bien plus long que l’estomac. Ii se divise , à son extrémité antérieure , en deux. canaux latéraux , dont chacun se continue avec une moitié de la trompe qu'ils concourent à former. Le papillon parfait présente , en avant de l'estomac qui est bien moins développé qu'il ne l'était dans sa chenille, un appendice aveu- gle, espèce de préventricule, à parois très minces, qui s'ouvre également dans l’œso- phage. Il est souvent rempli d’air ; cette dila- tation d’après les belles recherches de M. Tre- viranus, favorise l’ascension de la nourriture fluide dans la trompe(1). Il s’accorde, sans con- tredit, avec le. préventricule que nous avons. (1) Ueber die Saugwerkzeuge der Insecten (sur les organes de succion des insectes), dans ses V ermischte Schriften , vol. Il, n° 3, p. 95. ? Es hp 142 TRAITÉ GÉNRRAL décrit dans les dipteres. La portion terminale de l'intestin reste, au contraire, très large ; elle déborde l'intestin grêle qui s’y ouvre, en produi- sant un cœcum qui s’élargissant d’une manière insensible , se termine par une pointe mousse, et présente une multitude de follicules ; on en rencontre également dans le commencement du rectum (1). Les inégalités qu’offrait l’intestin des chenilles ont tout-a-fait disparu dans le papillon. Les vaisseaux salivaires et urinaires, dont les derniers s’insèrent, comme nous l’avons précédemment observé , immédiatement au- dessous de l'estomac , se dilatent et s’alongent vers la fin de l’état de chrysalide et chez le papillon. D’après Rengger (2), l’étranglement anté- rieur de l’estomac de la chrysalide serait le premier indice du préventricule. Deux circon- stances s opposent à ce que cette manière de voir soit admise, savoir: 1° la disparition complète de cette parlie qui ne tarde pas d’arriver et que J'ai observée chez plusieurs larves, pendant Jeur état de chrysalide, telles que celles des sphinx du tithymale, du troéne et tête de mort, de la séricaire disparate (bombyx dispar) ; et 2°le développement insensible de ce ventricule qui se forme de l’extrémité inférieure de lceso- (1) Treviranus, 1. c., p. 106. (2) L. c., p. 63. D ANATOMIE COMPARÉE. 143 phage, tel que je l’ai vu dans les sph. du tithy- male et du troéne, et M. Herold (1), dans le papillon du chou. Les chenilles n’offrent , d’après mes recher- ches, que peu ou point de différences, à l’ex- ception de celle des vaisseaux salivaires pré- sentée par le cossus ronge-bois , dont ila déjà été question. Les individus parfaits se comportent autre- ment. On rencontre chez eux sur-tout des va- rialions dans la longueur de la trompe ou de la langue. La trompe est communément très grande et roulée en spirale , à l’état du repos ; d’autres fois elle est petite et charnue, comme parexemple , chez le Lombyx caja et les cossus ; ou bienelle manque entièrement. Les lépidopteres diurnes ont généralement la trompe la plus longue ; elle offre jusqu’à dix tours de spire, comme dans les smérinthes, Larr., et en outre, chez quelques autres, comme les bombyx. Dans plusieurs papillons nocturnes , elle offre le même nombre de spi- res. Des espèces très voisines d’ailleurs different quelquefois considérablement sous ce rapport. Ainsi, par exemple, dans le sphinx du troëne, la Jangue est tres longue, jusqu’a former dix tours de spire; tandis que dans le sphinx téte de mort, elle est tres courte, mais épaisse , dure , (1) Entwickel. des Schmetterlings. VI, pl. ur. 144 TRAITÉ GÉNÉRAL | recourbée , apointie en bas; elle y est même ar- mée d’un sommet qui pique. Les palpes maxillaires et labiaux se com- posent ordinairement de deux articles ; on en trouve trois dans quelques genres. Chez les crambites, Latr., les premiers sont sur-tout longs et formés de trois articles. Lorsqu’ils sont courts et a deux articles, la trompe est nue, ougarnie de peu de poils; dans les autres , elle est couverte d’écailles (1). _ Les vaisseaux salivaires des papillons diurnes me paraissent en général être plus longs et plus grands que chez les autres. Habituellement l’œsophage ne se bifurque, pour se continuer avec les deux canaux de la trompe , que dans la tête, au voisinage de la bouche; quelquefois sa division en deux bran- ches s’opère déjà dans le thorax, comme chez le papilio machaon (2). | Le préventricule servant à la succion offre quel- ques différences dignes de remarque. Il manque, suivant M. Treviranus, au phalena pini et au. cossus ronge-bois. Cet auteur ne l’a pas trouvé non plus dans le phalæna caja (3) ; mais il pense qu'il y existe néanmoins. J’ai cherché en vain cet organe chez deux individus. Il s'ouvre dans (1) M. Savigny, I. c., p. 7. (2) Treviranus, 1. c., p. 100. (3) L. c., p. 109. D ANATOMIE COMPAREE. 145 l'extrémité inférieure de l’œsophage par un ca- nal très généralement court chez les papillons nocturnes. Ce canal est un peu plus long danses : diurnes ; la vésicule de succion est aussi généra- lement plus grande dans les derniers que dans les premiers. Mais je l’ai trouvée fort considé- rable dans le sphinx téte de mort. L’estomac des papillons diurnes est plus alongé; celui des nocturnes est plus arrondi. Les premiers ont , d’après mes recherches, un canal intestinal proportionnellement plus long. 4. Hémiptères. §. 45. Les organes de manducation, cornés, très durs et alongés, des hémipteres, consistent, pour la plupart, en deux paires de soies, les ma- choires, et dans les lèvres supérieure et infé- rieure , un peu plus larges, qui recouvrent les D boires d’en haut et d’en bas. La levre infé- rieure a souvent une antennule; les mâchoires des espèces carnassières sont garnies de dents aiguës. | Le canalalimentaire de quelques-uns est sim- ple; chez d’autres il est plus composé. On y rencontre très généralement des glandes sali- vaires fort développées , dont quelques-unes semblent sécréter une humeur venimeuse dans VI | 10 wee 146 TRAITE GENERAL les hémiptères qui vivent de proie, par exem- ple, chez les népes et les notonectes. D'après M, Treviranus (1), Ramdohr refuserait ces or= ganes à quelques espèces , nolamment au ger- ris locustris, au notonecta glauca, à la psylle de L’aune (chermes alni), au cercope du fumier(c. spu- maria). Cependant on neretrouve pas ce passage dans l’ouvrage de M. Ramdohr,( Verdaungs- Werkzeuge der Insecten), qui dit au contraire! expressément que parmi les hésnipteres, les vais- seaux salivaires ne semblent manquer à aucune espèce (p. 133 ). Enfin, j'ai trouvé cons- tamment , du moins dia le notonecta glauca, une paire de vaisseaux salivaires, épais, courts” et arrondis. Du reste , l’analogie est contraire à cette assertion, sur-lout relativementau cercope, (2) qui est tres voisin des cigales, où ces vaisseaux sont extraordinairement développés. Dans le notonecte glauque; et le lygée demi- ailé (lygceus apterus) , in y a que deux vais- seaux salivaires arrondis, qui, chez le dernier, s'ouvrent dans la cavité buccale par un canal long et étroit. Ordinairement il y en a plus; @ (1) Biologie , IV, 825; | (2) La Émastiel du cercopis spumaria a prouvé à M. Léon Dufour l’existence des organes salivaires. Il les. a également constatés dans le membracis cornuta et dans le ledra aurita. É Il les rapproche de ceux des cigales, chez lesquelles il a décrit l’appareil digestif avec détail. (Nia Ty) | \ | | D'ANATOMIE COMPARÉE. 147 ainsi dans les cigales, on compte jusqu’à cin- quante faisceaux courts et étroits, quisemblent avoir la même fonction (1). Dans les genres punaise , nepe et redivivus , il y en a deux paires que la diversité de leur forme ne permet pas de regarder autrement que comme de nature différente. Une paire se compose de vaisseaux oblongs, également larges, et pourvus d’un ca- nal excréleur plus court; les deux autres vaisseaux sont plus petits, arrondis, plus lar- ges, et s'ouvrent dans la bouche par deux conduits longs et étroits. Dans les nepes , la première paire présente, en avant, une forte dilatation ; la seconde se continue, en arriére, avec un canal long et étroit. Il existe ordinai- rement, de chaque côté , deux longs vaisseaux (1) Dans la cigale, M. Léon Dufour trouve, de chaque côté del’origine du canal digestif, deux agglomérations ou grappes d’utricules ovoïdes, blanches, con vergentes, plus ou moins remplies d’un liquide incolore , au nom- bre d’une vingtaine. A leur partie postérieure aboutit un tube filiforme, flexueux, flottant par un bout, qui doit être le réservoir. Elles communiquent par un conduit excréteur qui péuètre dans leur centre. Le con- duit, fort court pour la grappe antérieure, s’unit à ce- lui du côté opposé pour la formation du canal commun, qui est d’une extrême briéveté et qui s’ouvre dans le suçoir, (Léon Durour, Ann. des Sc. nat., 1. V, p.158.) Les recherches de M. Léon Dufour ont été faites sur Jes deux espèces : Ja cigale de l’orne et la cigale ordinaire. ( Note des Traducteurs. ) 10, 148 TRAITÉ GÉNÉRAL urinaires , qui ib leur insertion fort en arriere. L’cesophage est étroit; l'estomac ample , alongé ; le canal intestinal étroit, simple , court. Tout le canal alimentaire est près de deux fois aussi long que le corps. L’estomac de la plupart des hémipteres est lisse extéreurement; dans les népes , du moins dans les espèces cinerea et linearis, la face externe est , aucontraire, garnie d’une grande quan-— tité QE petits prolongemens creux, aveugles et tres serrés , qui tres vraisemblablement repré- sentent le foie. L’intestin gréle se continue dans un gros intestin large et court, qui se prolonge en un cœcum considérable , terminé par une pointe mousse. Le nepa linearis présente la même disposition ; seulement toutes les parties, et particulièrement le ceecum , sont plus alon- gées ; ce qui s'accorde avec Ja forme de tout le corps. Les prolongements de l’estomac sont, en outre proportionnellement beaucoup plus petits; on les distingue a peine a Voeil nu. Dans les notonectes, on remarque une forte di- latation, immédiatement en arrière de la tête, aucomméncement de l’œsophage. Elle est peut- être destinée à favoriser Ja succion, et corres-— pond au premier estomac des diptères, des lépidopteres et des hy ménoptères- | Dans la punaise ( cimex) , Voesophage long et élroit est suivi d’un estomac oblong ; on trouve D'ANATOMIE COMPAREE. 149 plus loin un intestin grêle qui est étroit ; ensuite une dilatation arrondie, plus courte ; enfin, après un rétrécissement peu considérable , on rencontre une portion plus longue, qui est formée, d'après M. Treviranus (1), de qua- tre cordonssolides entièrement séparés et juxta- posés. L’intestin, selon ses observations, se diviserait en ces quatre cordons : suivant Ram- dohr(2),ce sont quatre demi-canaux qui sont unis par des bandelettes intermédiaires, min- ces. Je crois devoir admettre l'opinion de Ramdobr , mes propres recherches ne m’ayant pas permis de me convaincre suffisamment de la solidité de cette partie. Treviranus , du reste, dit seulement que ces cordons ne sont pas creux, en ce qu'ils sont remplis par un tissu mu- queux (5), mais rien ne prouve que cette ma- tière contenue ne soit pas précisément la sub- stance que renferme l'intestin dans sa cavité. Je ne puis pas davantage admettre qu’au- cune espece d'animal n’ait la structure des organes nutritifs aussi compliquée que la pu- naise à pattes rouges (4). En effet, il y a (1) Resultate einiger Untersuchungen über den intern Bau der Insecten (Résultats de quelques recherches faites sur la structure intime des insectes), dans les Annalen der VV etterauischen Gesellschaft. À, 169. (2) Verdanungs W. der Insecten, p. 189. (3) L. c., p. 175. (4) Ibid. , p. 176. ‘ > 150 TRAITE GENERAL A beaucoup d’autres insectes qui offrent une structure aussi complexe. J'ai découvert chez la cigale ordinaire (tetti- gonia plebeja) une des dispositions les plus re- marquables des organes digestifs (1). Un cesophage court et étroit , qui se dilate insensi- blement vers l'extrémité du thorax, se continue dans deux canaux, dont l’un, plus iarge, conduit immédiatement dans l’estomac; lequel est alongé, large et garni d’un grand nombre de plis transverses. En arrière, 1l ne se continue pas avec l'intestin, mais débouche dans un autre canal , bien plus long, qui se reploie en avant, forme beaucoup de circonvolutions et retourne à son origine. Le second canal est l'intestin grêle, qui est plus court el plus étroit ; il s'ouvre dans un gros intestin, large, court et plissé en travers. La partie moyenne du canal qui, ne de l'estomac, y rentre après un certain nombre, de circonvolulions, contient une humeur blan- châtre ; les extrémités de ce canal et l'estomac | renferment, au contraire, un liquide rougeâtre. Il s'ensuit que la première partie semble sé- créter un liquide, qui se met en rapport avec les alimens. Les conditions les plus essentielies de cette disposition se rencontrent dans le cercope du (1) Anatomie der Cigale. Voyezmes. Beitr. zur vergl. | Anat. 1808,1, 1, p. 1. M 4 * D ANATOMIE COMPARÉE. © 151 fumier (1 ); seulement l'estomac de ce der- nier est plus grand à proportion et le canal intermédiaire plus court. De prime abord, cette conformation parait sans exemple ; je crois cependant qu’elle peut- être ramenée à celle que présentent les autres insectes suceurs. Concevez par la pensée le premier ventricule de ces derniers, prolongé et s’ouvrant à son extrémilé postérieure dans l'estomac proprement dit, et vous aurezl a dis- position qui vient d'être d'asile Cette remarque conduirait a.retrouver dans les hémipteres , ou appareil dans quelques-uns d’entre eux, un du moins favorisant la succion. Il est singulier que cette disposition remar- quable, qui existe chez la cigale ordinaire, aussi bien que chez la cigale de l’orne, ait échappé à M. Marcel de Serres (2), qui a sans doute pris le canal stomacal récurrent pour des vais- (1) Ramdohr, Verdauungs werkzeuge der Insecten. 1811, P. 199- (2) Observations sur les usages des diverses parties du tube intestinal des insectes, Annal. du Muséum, XX, p- 235. *M. Marcel de Serres n’en fait, il est vrai, pas mention; mais M. Léon Dufour parait avoir été plus heureux. « La longueur du canal intestinal de la cigale est de dix fois celle du corps. L’cesophage est d’une ténuité capil- Jaire dans la plus grande partie de son étendue. Il est logé dans un sillon que limitent les muscles dans l’ar- 109 1%; TRAITÉ GÉNÉRAL seaux biliaires. Depuis ma première décou-— verte, J'ai plusieurs fois répété mes recher- ches, et j’ai toujours trouvé la conformation rière-poitrine. Au-dessous du thorax, il présente une dilatation plus ou moins sensible, appelée le jabot ; au- « delà est le ventricule chylifique, qui présente, 1° une _anse duodénale à parois lisses et minces, dilatée à droite | en un cul-de-sac latéral, qui s’ouvre par un col dans l'intestin, s’abouchant du côté opposé dans une poche — plus ou moins boursoufflée que termine, en avant, un bout arrondi où se fixe un ligament suspenseur; 2° une autre portion , d’une organisation semblable à celle de l’anse duodéuale , tantôt ratatinée et plissée , affectant parfois une disposition spiroïde, d’autres fois simple! ment lobée et lisse , unie avec le reste de son étendue, dégénérant, en arrière, en un tube filiforme fort replié sur lui-même, d’une longueur égale à la moitié du canal alimentaire tout entier, et que l’on prendrait volontiers pour un intestin ; les circonvolutions sont laches, et se © démêlent facilement, a cause dela rareté des ramuscules trachéens; les parois sont transparentes; la partie du tube qui avoisine la poche est pointillée, d’un jaune orangé, tandis que des points bleus s’observent sur d’au- tres parties de ce tube. Celui-ci, toujours filiforme, remonte vers la poche ventriculaire, et vient s’y dé- gorger par une implantation brusque tout à côté du point où s’inserent les vaisseaux hépatiques. » | L'intestin débute par un bourrelet au col du sac la- téral de l’estomac. Ce bourrelet paraît être une valvule. Il a trois fois la longueur du corps, est filiforme, replié plusieurs fois, enchaîné, en quelque sorte, par les vaisseaux hépatiques; il se dilate en un cœcum oblong, « puis se termine par un rectum court; la texture en est” D ANATOMIE COMPAREE. 155 décrite, dont l’exactitude est , du reste , con- firmée par les observations de M. Ramdohr. 5, Hyménoptères. §. 46. * Les hyménopteres ont un appareil de mas- tication fort compliué ; ils ont, en outre des fort délicate; il est diaphane; le pannicule charnu est plus marqué au ventricule qu’ailleurs; on en aperçoit, par le moyen du microscope, quelques traces sous forme de granulations. Le ligament suspenseur se fixe, d’une part, à l’œsophage, de l’autre, au bout antérieur de la poche ventriculaire : c’est un prolongement plein de la tunique musculaire de l’æsophage ct de l'intestin. Il est propre anx cicadaires , et paraît destiné à suppléer à l’absence de tissu adipeux, qui paraît elle-même fa- vorable à la production du chant de l’animal. Les vais- seaux hépatiques sont souvent inextricables, à cause de leur fragilité et de leurs nombreux entortillements ; ils flottent parun bout, etpar l’autre ils s’insérent isolément, quoique fort rapprochés, dans la poche ventriculaire, à un point intermédiaire à ceux où aboutissent, d’une part , l’anse intestinale, d’autre part , le prolongement intestiniforme du ventricule chylifique. Dans la cigale, ils sont très valvuleux ou variqueux, excepté dans une certaine étendue de la partie qui avoisine leur insertion. Ces varicosités , vues au microscope, paraissent profon- dément pectinées sur leurs bords : on y aperçoit quel- quefois des atômes biliaires , qui en imposent pour des cryptes. Recueil cité, vol. V, p. 163. Juin, 1825. ( Note des Traducteurs.) 154 TRAITÉ GÉNÉRAL parties ordinaires de la bouche, encore d’au- tres particulières, Leur levre supérieure est , en général , petite , peu mobile, et ne recouvre que peu ou point les autres parties de la bouche, sur-tout dans les espèces munies de fortes mandibules , telles que les guépes et les genres voisins. Au-dessus du labre est une partie, peu grande, formée de quelques plaques cornées et minces; sa forme générale est triangulaire, apointie en avant, où elle se termine, du moins dans les guepes , par une pointe velue. Cette partie qui recouvre l'entrée de la cavité buccale peut être élevée par des muscles venant du crâne ; c’est Vépiphary nx de M. Savigny (1), que M. Tre- viranus désigne par le num de langue , sans être fidele en cela à Vanalogie des autres 1n- secles. Au-dessous et au-devant de l’ouverture buc- cale, on trouve, du moins dans les guépiaires, une petite saillie molle, Vhypopharynx de M. Savigny , et que M. Treviranus appelle: langue antérieure; nom qu’elle mérite certai- nement par analogie avec les autres insectes. Les mandibules sont alongées, plus étroites de haut en bas que d’un côté à l’autre ; elles s’élargissent communément de dehors en de- dans. Dans les guépes et genres voisins, elles (1) L. c., p. 12-13. D'ANATOMIE COMPARÉE, phd * sont beaucoup plus larges que dans les abeilles. Dans les premières , elles sont armées de dents fortes et aiguës ; dans les secondes , leurs bords sont unis et lisses. Les mdchoires et la lèvre inférieure sont tou- jours plus ou moins protractiles et rétractiles. Postérieurement, une membrane mince les unit ; elles forment ainsi une masse commune , qui s’articule, par l’extrémité postérieure des mâchoires , avec l’extrémité antérieure de deux plaques cornées, plus solides et de forme alon- gée, qui peuvent se fléchir et s'étendre sur elles. La mâchoire elle-même est formée de deux articles; Particle postérieur supporte, en avant , du moins dans les guepes, l’antennule articulée. La lèvre inférieure est toujours for- mée de deux parties distinctement séparées et unies mobilement. Une de ces parties est pos- térieure , plus dure, cornée, et supporte en avant Vantennule; l’autre est antérieure, plus molle; à côté d’elle est située l’antennule du même côté. Tout cet appareil est mu par une petite pla- que mince, qui supporte les mâchoires et qui doit être considerée peut-être comme leur premier article. L'appareil est tiré en arrière, lorsque des muscles rétracteurs rapprochent la petite plaque horizontalement de la face in- férieure du crane; ilest tiré en ayant, lorsque des antagonistes éloignent cette plaque de 156 TRAITÉ GENERAL cette face, et lui impriment une directionop- posée. Ces parties offrent deux modifications prin- cipales. Dans les aberlles et genres voisins, qui vivent du nectar des fleurs , elles ont revêtu la forme d’une trompe alongée. Dans les gue- piatres au contraire, elles sont plus courtes et ressemblent davantage à celles des ortho- pteres et des coléopteres, bien qu’elles aient . aussi de la ressemblance avec la conformation des genres de la famille des apiaires. Toutes les parties des premières, particulie- rement les mâchoires, la lèvre inférieure et leurs antennules sont des lamelles minces, fort alongées, apointies en avant, plus ou moins ve- lues , qui sont juxtaposées à la lèvre, laquelle est la partie la plus mince et la plus interne ; apres elles viennent les antennules, et enfin les machoires qui constituent les lames les plus larges, et d’égale longueur. À l’état de repos, la portion antérieure de la lèvre inférieure avec les palpes, et l’article le plus antérieur de la mâchoire, avec toute la trompe proprement dite, se reploient en ar- rière etse placent sous la partie postérieure, en s'appliquant étroitement à sa face inférieure, en. dessous de la tête. Dans les guépiaires , ces parlies sont beau- coup plus courtes, plus larges, plus impar- faites et plus molles; les antennules des ma- D ANATOMIE COMPAREE. 157 choires et la partie antérieure de la levre inférieure peuvent étre retirées un peu en ar- riere par des muscles, mais elles ne sauraient étre reployées. La levre inférieure proprement dite est concave en dessus dans le sens de la longueur ; elle est sur-tout tres large en avant ; elle se termine par un bord fortement échancré et de chaque côté, par deux dents arrondies , dirigées en avant et placées l’une immédiate- ment en arrière de l’autre. La structure intime des parties que nous ve- nons de décrire n’est pas encore déterminée d’une manière exacte, quoiqu’un grand nom- bre de naturalistes, entre autres Swammer- dam (1), Réaumur (2), Ramdohr (3), M. Cu- vier (4) et M. Treviranus (5), l’aient étudiée avec soin. Tandis que Réaumur segandgitlar? Tevre infe- rieure comme solide, Swammerdam, Ram- dohr et Treviranus admettent qu'elle est creuse, du moins en ce qui regarde la trompe des hyménoptères apiaires. Swammerdam n’a (1) Biblia nature , P 44g. (2) Mém. pour servir à l Hist. des insectes. - (3) Kleine Abhandl. aus der Anat. und Physiol. dek sasictee , dans le Magazin der Berlin. Gesellschaft na- turf. Freunde. Jahrg., V , p. 386. : (4) Lecons , IV, 314, 348. (5) Vermischte Schriften, 1, 2. Ueber die Saug- werkzeuge, étc. der Insecten, p. 93. 158 TRAITÉE GENERAL pas pu suivre exactement l'extrémité interne de cette cavité jusqu’à la partie postérieure de la lèvre. D'après Kamdohr et Treviranus, au con- : traire , ilsort de sa partie postérieure un canal étroit qu’ils ont suivi jusqu’à l’encéphale. On peut admettre, par conséquent , qu'il s’unit ici à l’œsophage qui desiring te avec l’ouver- ture buccale précédemment décrite. Si cette observation est vraie, le canal alimentaire com- mence par un canal supérieur et un inférieur. M. Cuvier regarde également la lèvre des abeilles comme creuse, mais s’ouvrant d’en bas dans la cavité buccale. Il considere même l’ou- verture à la face inférieure de la cavité buccale comme le caractère général des hyménopières, puisqu'il existe même dans les genres dont la lèvre n’est pas en forme de trompe (1). Suivant M. Savigny (2) au contraire, cette confor- mation ne serait pas” difésémte de celle des autres insectes ; seulement le commencement de l’cesophage serait masqué 65 l Re dr" 4 et la langue. (5) ec ) ’ _ Je crois en effet aussi que dans les hyménop- teres guépiaires , les substances. alimentaires arrivent à l'ouverture buccale seulement par Ja face supérieure € et concave dé ‘la lèvre ; il (1) L.c., p. 314. (2), L. C., P+ 12. "Ru (3) Voyez plus loin une des notes des cette ne LA } 4 * D'ANATOMIE COMPARÉE. 159 est irés vraisemblable que la méme chose a lieu pour les apiaires. Les hyménopteres possèdent tres générale- ment des vaisseaux salivaires, que M. Ramdohr (1) ale premier décrits dans les abeilles, eu les re- présentant comme des organes olfacteurs. Plus tard il areconnu leur véritable nature (2), qui a également été confirmée par M. Treviranus (5).Ce sont, suivant M. Ramdohr, une multitude de petites poches qui, de chaque côté, s’inserent dans quatre branches, lesquelles s’ouvrent dans la bouche par une paire de canaux longs et étroits. Ils sont alongés, d’après M. Treviranus, el consistent en une paire antérieure, plus grande , et une postérieure, plus petite. L’cesophage irès étroit se dilate subitement à l’origine de l’abdomen , et constitue le pre- mier estomac, à parois minces, le réceptacle du miel. Plus loin, on trouve un deuxième es- tomac alongé , très musculeux, beaucoup plus long , un peu moins large , plus épais et plissé en travers. Îlest, dans la plupart des espèces, sé- paré du précédent par un étranglement tubu- leux qui s’avance de bas en haut dans le premier comme une valvule. En arrière de ce second (1) Kleine Abhandlungen aus der Anat.und Physiol. “der Insecten, dans le Magazin der Gesellschaft natur- Jorschender Freunde in Berlin. V, 4, p. 386. (2) Germar’s Magazin für Entomologie,\, 135. (3) Vermischte Schriften, M, 123, pl. XIE, 7. 160 TRAITÉ GÉNÉRAL estomac s’insèrent les nombreux et courts vais- seaux urinaires. Puis vient l'intestin grêle a peu près aussi long que cet estomac , mais plus | étroit que lui; il se continue subitement avec. l'intestin terminal qui est très large et court. Celui-ci offre cinq bandelettes glanduleuses , saillantes et alongees. Les organes de radiée Ra offrent les ale grandes difircuiss dans les divers genres des hyménoptères parfaits, sans que des différen- ces analogues leur correspondent dans le reste des organes digestifs. C’est dans les ichneumons que le premier esto- mac se montre le moins développé ; il est fort alongé et peu large ; sa longueur et sa largeur sont à peu pres celles du deuxième estomac(r). Les scolies (2) présentent la même confor- mation. Viennent ensuile les sphex, où le pre- mier estomac est plus court et plus large, et où le second est également court et large (3) ; puis les tenthredes. Dans les guépes et les abeilles, le premier esiomac est plus court et plus ar- rondi; dans les dernières il se divise postérieu- rement en deux lobes, qui sont sur-tout longs. dans les chrysis (4). Dans tous ces insectes, le (1) Ramdohr, I. c., pi. xiv, 2. (2) Meckel, note à satraductionallemandedes Lecons d’ Anatomie comparée de M. Cuvier , vol. lll, p. 692. (3) Ramdohr, |. c., XIV, 1. « (4) Meckel, I. c. D ANATOMIE COMPARER. 161 second estomac et le canal intestinal sont beau- coup plus étroits et plus longs que dans les pre- miers. Dans toutes les fourmis, les diverses parties de l’appareil digestif, l’œsophage, le premier et le second estomac, le petit et le grand inteslin ont à peu près lamême longueur. Les deux estomacs sont arrondis, fort amples , etréunis parune portion longue et extrémement étroite. Ce genre et celui des zchneumons offrent, à l'extrémité inférieure du premier estomac, une protubérance charnue qui correspond peut- être à la saillie valvuliforme mentionnée, et qui est l’estomac musculeux. Les larves de ces insectes présentent à peine une trace de cêtte complication considérable de l'appareil digestif. Leur bouche est suivie immédiatement de l'estomac qui est droit, large, et qui occupe toute la longueur du corps; sa terminaison postérieure est mousse , oblitérée et supporte les vaisseaux urinaires, longs et larges, mais peu nombreux, qui sont gorgés de liquide. L’es- tomac se compose de quatre tuniques , dont Vexterne est fort charnue; les trois internes étant bien plus minces. Vers le temps de la métamorphose , l’esto- mac se rétrécit et acquiert des incisions trans- versales ; en mème temps il se forme , entre les vaisseaux urinaires encore existanis , de nou- veaux vaisseaux de cetle nature, qui sont courts VII. 11 162 TRAITÉ GENERAL et plus nombreux, et en outre un intestin grêle, court. Ce n’est que pendant l'état de Ch'rysalide que se développe l’cesophage qui reste étroit et ne présente pas l’estomac à miel jusqu’à la dernière transformation ; on voit. aussi l'estomac et l'intestin se prolonger, dès que ce dernier se divise en une portion grêle . et une portion plus grosse. 6. Névroptères. $- 47: Les névropieres possèdent les parties géné- rales de la bouche des insectes ; ils se distin- guent de Ceux que nous avons passés en revue jusqu'ici, par un caractère essentiel : leurs machoires inférieures et la lèvre inférieure ne sont jamais prolongées en forme de tube. Les organes salivaires manquent aux névrop- : teres en général; toutefois l’hémeérobe perle fait une exceplion à celte règle. | | Le canal alimentaire y est ordinairement ‘court, de la longueur du corps, ou un peu plus long; il n’est pas tres large, et, abstraction faite des vaisseaux urinaires, on n'y rencontre pas d’appendices aveugles, imitant les villosités. Dans les libellules et genres voisins, il est ! (1) Ramdohr, L c., p. 132, pl. 12. (2) Ibid. p. 152, pl. 17, fig: 6. | | | -D’ANATOMIE COMPARÉE. 163 plus simple et plus court que dans lesautres, chez lesquels il est assez généralement conformé d’a- pres le type des diptères, des hyménopteres et des lépidopteres. On peut, sous ce rapport, diviser cet ordre en deux sous-ordres; l’un comprenant les névroptères libelluliformes, le second se composant des autres genres de l’ordre. Les organes de mastication des premiers sont beaucoup plus fortsque ceux des derniers, chez lesquels ils sont fréquemment réduits à une pe- tilesseextréme; par exemple, dans les éphémeres. Ceux des premiers sont sur-lout intéressants, soit par leur disposition générale, soit par les différences de leur développement. On trouve dans l’insecte parfait aussi bien que dans la larve : 1° des mandibules forte- ment dentées, dont les dentelures postérieures, disposées sur une surface large, sont droites et plus courtes que les antérieures ; 2° des machoires inférieures plus petites , également dentées en avani et supportant des antennules articulées ; 3° au-dessous des mâchoires infé- rieures une grande langue, consistant en une menibrane molle ; 4° la lèvre inférieure. Celle- ci présente les principales différences ; elle est très considérable chez Vinsecte parfait et offre la forme d’une plaque convexe et large, di- visée en trois ou quatre lobes, qui recouvre les autres parties de la bouche. Chaque lobe latéral supporte , en avant, plusieurs crochets 11. 164 : TRAITÉ GÉNÉRAL en forme de dents, qui vraisemblablement sont les palpes. La lèvre inférieure des larves est beaucoup plus longue; elle représente un carré long, un peu plus large en avant qu'en arrière: Le menton qui constitue sa parlie postérieure plus petite, s'articule en arrière avec la face inférieure de la tête, en avant avec la partie antérieure de la lèvre qui est bien plus grande: Ce sont des articulations ginglymoïdales. A l’état de repos, la première est placée en arrière sous la têle et la poitrine, et la seconde se dirige en avant sous la premiere’; à l’état actif, elles peuvent s'étendre ioutes deux en droite ligne et fort en avant. Lés crochets qui gar- nissent la partie antérieure sur le devant, sont plus développés que dans l’insecte parfait. Les mouvements indiqués de la lèvre infé- rieure sont exécutés par deux paires de mus- cles fléchisseurs et extenseurs. Les muscles du menton viennent de la base du crane, et sont plus courts que ceux de la levre , qui viennent du menton , dont ils oceupent toute la longueur, Les fléchisseurs du menton sont situés à sa face postérieure, les extenseurs à l’antérieure; les fléchisseurs de la pièce antérieure sont, .au cons traire , à la face de devant, et les extenseurs à la face postérieure du menton. La pièce anté rieure est presque entièrement remplie par les | adducteurs épais des crochets; aussi les crochets D’ANATOMIE COMPAREE. 165 sont-ils tres fortement dirigés en dedans, et ce n'est qu’avec peine que l’on les peut tirer en dehors. Le canal alimentaire des larves des libellules est court ; presque droit, simple et d’une am- pleur moyenne. L’cesophage se dilate insensi- blement jusqu’à l’origine de l'abdomen: La , un étranglement indique le point par lequel il s’unit avec un estomac musculeux, épais et garni de six saillies cornées, triangulaires et dentiformes. En arrière de cet estomac est un fort étran- glement valvuliforme , qui pénètre profondé- ment dans la portion suivante. Celle-ci, qui constitue le second estomac, est considérable- ment plus large, plus alongée, à paroi plus mince ; elle prend une couleur jaune qui n’est amenée par aucune gradation; elle occupe à peu pres la moitié antérieure de l’abdomen. Les deux tuniques entre lesquelles est située la substance jaune, se détachent facilement l’une de l’autre. En arrière, un fori étranglement dans lequel s'insèrent les vaisseaux urinaires, qui sont nombreux, courts et étroits, sépare cet estomac d’une ide portion beaucoup plus petite , arrondie , et à paroi mince. Cette dernière est le canal intestinal contracté con- sidérablement dans sa partie postérieure ; il s'ouvre plus loin dans une cavité qui forme la portion la plus large du canal alimentaire. 166 TRAITÉ GÉNÉRAL Cinq doubles rangées de lames triangulaires et transversales garnissent cette cavité dans toute sa longueur. Les lames dont il s’agit ap- partiennent au système respiratoire ; quant à la cavité digestive, elle se contracte à sa partie postérieure, et se termine avec l’anus. Les mêmes divisions se retrouvent dans l’in- secte parfait; mais toutes sont plus alongées , comme l’est tout leur corps. On remarque cette différence principalement dans le second esto- mac. La dernière division, située entre l’es- tomac et l’anus, est beaucoup plus courte et plus étroite, mais la paroi en est plus épaisse que dans la larve. Celle qui correspond au pre- mier Intestin a une paroi plus épaisse, sillon- née dans le sens de la longueur , et séparée du rectum par un étranglement. Le rectum est sur-tout plus petit, et n'offre aucune trace de Vappareil des lames qui est tres développé dans la larve. Les fibres musculaires et les saillies cornées sont plus faibles que dans la larve. Parmi les autres révropieres , les éphémeres ont le canal alimentaire également court ; il consiste en un cesophage étroit, un estomac volumineux et alongé, et un intestin plus court, divisé en deux portions; l’une est l'intestin grêle, la seconde est le gros intestin. Dans les panorpes , on voit succéder à l'œso- phage, quiestcourtet étroit, un estomac charnu, peu long et arrondi , ayant une surface dure et D ANATOMIE COMPAREE. 167 velue. Ce premier estomac est suivi d’un se- cond , dont la longueur est considérable et à paroi mince ; on trouve ensuite un intestin grêle qui est court; enfin vient le gros intestin qui se rétrécit considérablement dans la queue, Le fourmi-lion ( myrmeleon formicarium ) à l'état parfait, est pourvu d’un cesophage très long, insensiblement dilaté en arrière , dans l'extrémité duquel s'ouvre un cecum étroit, assez long et plein d’air. Au-delà vient un es- tomac musculeux, rond , tres pelit; puis un deuxieme estomac celluleux, plus large et plus long ; enfin un intestin très court, ayant à peine le neuvième de la longueur de tout Je canal ali- mentaire. L'œsophage de la larve est beaucoup plus court, mais plus large, sur-tout en arriere. L’estomac , qui est long et membraneux , en est séparé par un fort étranglement ; l’intestin est extrêmement étroit, vide, et se termine pos- lérieurement par une prolubérance arrondie et fermée , au moyen de laquelle il s’attache à la filière, qui est le rectum de l'animal parfait. Dans l’hémérobe perle, la disposition de la larve est assez semblable à l’état parfait; mais le coecum quis’ouvre dans le long canal alimen- taire, est plus. grand et garni d’un grand nom- bre de plis transversaux. Il existe, en outre, des vaisseaux salivaires longs, étroits, renflés en ar- 168 | TRAITE GENERAL rière , et recevant à leur extrémité postérieure une multitude de petits ccecums. Le genre psoque se distingue, d'après Nitzsch (1), des genres voisins, par l’absence d’un appendice en forme de jabot à l’œsophage. L’estomac musculeux y semble manquer aussi ; Je membraneux est alongé ; l'intestin est divisé en une portion grêle et une portion qui repré- sente le gros intestin. Dans les friganes , Poesophage est long et tres étroit; l’appendice aveugle , situé à son extrémilé postérieure , est plus arrondi et plus large ; l'estomac plus court ; l'intestin, sur-tout le grêle , plus long. Enfin la larve se distin- gue de l’animal parfait par la briéveté de l’œso- phage, la longueur plus considérable et la simplicité de l'estomac, l'absence de dilatation à l'extrémité postérieure de l’œsophage, et par le peu de longueur de l'intestin. 7. Orthoptères. 5. 48. L'appareil digestif des orthopteres est en gé- néral fort compliqué. Les instruments de mastication sont commu- (1) Ueber die Eingeweide der Bücherlaus (sur les viscères du psocus pulsatorius), etc., dans Germar’s Magazin der Entomol., \V, 276, a. 1821, \ D’ANATOMIE COMPARÉE. 169 nément très forts , ‘et se composent des parties ordinaires. La lèvre supérieure est très grande, membraneuse, tres mobile , terminée par un bord libre, soit simplement convexe , soit plus ou moins fendu au milieu. Les mandibuies, plates en arrière, tranchantes en avant, et fortement dentées , sont sur-tout considérables et fortes. Les machoires sont plus petites , mais plus composées. Elles possèdent non-seulement une antennule longue et articulée, mais elles sonten outre divisées elles-mêmes en deux moi- tiés dont l’une est interne, dentée, plus forte, plus courte et plus dure; l’autre étant externe , plus longue, plus mince et plate, la galette. La lèvre inférieure est plus petite , mais plus profondément fendue que la supérieure ; elle supporte également deux antennules articulées, et, en outre, à sa face supérieure une grande Jangue oblongue et molle. Dans les espèces où elle est bifurquée dans toute sa longueur et de chaque côté en deux lobes minces, comme par exemple dans l'espèce dite courtiliere (acheta gryllo-talpa ) , elle se rapproche d’autant plus de Ja disposition des machoires inférieures, que son lobe interne se termine aussi par une pointe cornée , et que la galette est également mince et étroite, Les plus forts organes de mastication se ren- contrent dans les achètes , les locustes, les gril- fons ; ceux des spectres, des mantes sont plus 170 TRAITÉ GÉNÉRAL faibles ; enfin les plus faibles existent dans les blattes. Ce sont sur-tout les mandibules qui sont bien plus fortes dans les premiers que dans les seconds. Le plus souvent les mandibules sont tranchantes ou pointues à leur parlieantérieure, sans que cela dépende de leur volume. Cette partie manque ou est du moins tres petite‘dans . Jes spectres ; les mandibules n’y offrent qu’une surface large, inégale, semblable à celle des dents molaires. Les mantes , les empuses , les mantispa et les raphidia w offrent , au contraire , que la pointe tranchante, analogue a une dent incisive, sans la large face postérieure qui sert à la mastication. Ces différences concor- - dent tres exactement avec legenre de vie de ces insectes. M. Marcel de Serres (1) a faitdes re- cherches intéressantes sur cet objet, qui s’accor- dent en général aveccelles qui mesont propres. Toutefois je ne trouve pas chez ces insectes , ni chez d’autres, que les éminences dentiformes soient séparées du reste de la piece cornée par une lame transversale. Je ne vois qu’une cavité commune dans celle pièce cornée. Dans plusieurs genres les saillies dentaires ne se ressemblent pas des deux côtés; elles sont sur-tout plus fortes et plus nombreuses à ganche. (1) Compar. des organes de la mastication des or- thoptéres avec ceux des autres animaux. Annal. du Mus., XIV, 56. L4 D'ANATOMIE COMPARÉE. — 171 D’après M. Treviranus (1), les organes sali- vaires n’appartiendraient qu’au genre Oblate, et manqueraient aux genres grillon et forficule de Linnée. Je les ai trouvés positivement dans le Zo- custa viridissima, Vacheta gryllo-talpa, V'a.cam- pestris, les mantes et les spectres, sous la forme de cœcums alongés ; maisils élaient plus petits que dans les d/attes.Les plus petits se rencontrent dans la courtiliere; les plus gros dans les blattes. Le canal alimentaire lui-même est composé tres généralement, 1° d’un cesophage long, se dilatant insensiblement ; 2° d’un petit estomac musculeux , arrondi, garni a sa face interne de plusieurs saillies longitudinales , cornées , dis- posées de différentes manières. Ces saillies for- ment très généralement deux ordres, composés chacun de six bandes élevées et larges, et d’autantde bandes moins hautes et plus étroites, qui alternent ensemble. Ces bandes sont plus molles a leurs extrémités antérieure et posté- rieure qu'à leur milieu, et n’occupent pas toute la longueur de l'estomac musculeux. Il s’ensuit que celui-c1 peut se rétrécir plus fortement en avant et en arrière que dans sa partie moyenne. Les larges bandes sont disposées sur des émi- nences ou callosités longitudinales de la mem- brane interne de l'estomac musculeux ; tout à côté d'elles sont les bandes plus étroites dans des enfoncements longitudinaux. Non loin de là (1) Biologie, IV, p, 323-324. 172 TRAITE GÉNÉRAL viennent, en troisième lieu, plusieurs appendices aveugles, variables sous le rappori de la forme, du nombre et du volume, mais toujours considé: rables; on n’en rencontre jamais moins de deux, ni plus de huit.On trouve plus loin, enquatrieme ordre, un estomac alongé , au-dessous duquel s'insérent les vaisseaux urinaires qui sont courts et nombreux ; et enfin, cinquiemement, un intestin d’une largeur moyenne, pas très long, et par conséquent peu contourné sur lui-même, qu'un éiranglement divise en une partie anté- rieure plus longue, et une postérieure plus courte: l’une et l’autre de ces portions sont à: peu pres de la même largeur. Les appendices aveugles situés au-dessous de l'estomac musculeux ont été pris pour des es- tomacs par plusieurs auteurs, notamment par Velsch (1), Swammerdanm (2) , Oliger, Jaco- bæus (3), Muralto (4), et M. Cuvier (5). L’ons’est même fondé sur cette circonstance pour admet- tre que les orthopteres ruminent. D’autres, par exemple, Peyer (6) , Ramdohr (7), Gæde (8), (1) Hecatost., 1, Abh., 26. (2) Biblia nature ,\, 214. (3) Act. Hafn., \V, p. 5. (4) Ep. n. c. dec. ll,a,1, 0, 58, p. 142; dec, Il, a,2, 0, 16-17. (5) Lecons, lV. (6) Merycol., 8. (7) Verdauunngswerkzeuge d. Ins. p. 71. (8) Bevtr. zur Anat. der Insecten , 1815, p: 29. D'ANATOMIE COMPARÉE. 173 ne s'expliquent pas sur la nature de ces vais- seaux , et les nomment appendices ou cham- bres (Kammern) aveugles. Ce sont vraisemblablement des organes Sécréteurs, et principalement «les vaisseaux bi- liaires (1). Plusieurs circonstances militent en faveur de cette manière de voir : 1° leur nombre considérable dans plusieurs genres , où ils sont à la fois fort, étroits ; 2° l'insertion dans leur exlrémilé aveugle de petils vaisseaux déliés, ordinaires , représentant les glandes des insec- les; insertion qui a lieu précisément dans les espèces où le nombre de ces vaisseaux est dimi- nué et leur largeur augmentée ; 3° l’analogie que cette disposition offre avec celle d’autres insectes, particulièrement de beaucoup de co- léopieres , chez lesquels on voit, soit une mul- titude de vaisseaux plus courts s'ouvrir dans tout l’estomac , soit des couronnes de vaisseaux plus longs se plonger dans différentes régions de son étendue , soit enfin deux gros vaisseaux s'insérer dans son commencement. À ces mouls tirés de la structure de ces par- lies, il s'en joint. d’autres, ll est impossible de pousser les aliments de l'estomac musculeux (1) M: Marcel de Serres, sur les Usages des diverses parties du tube intestinal des insectes. Annal. du Mus., XX. 174, TRAITE GÉNÉRAL dans ces vaisseaux ; à peine les aliments y ar- rivent-ils de l'estomac proprement dit. Ordi- nairement on n’y trouve point de substance alimentaire; lorsque cela arrive , ‘ce ne sont que des morceaux isolés qui offrent habi- tuellement encore la forme de cet estomac. Ils contiennent, au contraire, une. humeur bru- nâtre , acerbe, semblable à de la bile, laquelle est toujours beaucoup plus ténue que les autres substances contenues dans l'intestin. Pen- dant la digestion, ils sont plus vides que lors- que celte fonction repose; dans les individus affamés, ils sont, au contraire, pleins, tandis que le reste du canal intestinal est vide; et dans ce cas, le liquide est plus épais et plus âcre qu’à l’ordinaire. Enfin, lorsqu’ on laisse périr de faim ces insectes, ceux à qui on a fait ren- dre préalablement ce liquide, meurent plus tard que les autres. | D’après M. Gade (1) , ces parties ne sont pas destinées à sécréter des liquides , mais à servirde réceptacle aux aliments ; cela serail prouvé par l’état des substances que l’on trouve dans ces appendices et par leur libre communication avec le canal intestinal, que démontrela facilité avec laquelle on fait passer les aliments du canal intestinal dans leur cavité, et de cette ca- vité dans la capacité du tube digestif. Ces faits ~ (1) Loc. cit., p, 29. D’ANATOMIE COMPARÉE. 195 et ceux qui ont été mentionnés ne mesemblent nullement autoriser à admettre cette manière de voir ; il est évident que s’il entre des aliments dans ces vaisseaux, C’est pour y être soumis à l’ac- tion de l’humeur particulière qu’ils sécrèlent. On regarde. ordinairement comme intestin Ja partie du canal alimentaire qui succède im- médiatement aux appendices qui viennent d’é- tre décrits ; mais , par analogie avec les autres insectes , on doit la considérer comme l’esto- mac proprement dit. | Les différents genres offrent, sous le rap- port de la disposition du jabot, de Vesto- mac musculeux et du nombre des cœcums ou organes hépatiques , les différences sui- vantes : Dans la plupart des genres , l’œsophage a des parois minces , est tres large, sur-tout dans les mantes et les blattes ; il se dilate uniformément d'avant en arrière. Dans la courtilière il est, au contraire, étroit ; mais dans la partie anté- rieure de l'abdomen, il forme tout-à-coup un jabot oblong, très gros, membraneux, situé surl’cesophage, de telle maniere que celui-ci se dirige, sous forme d’un demi-canal, à la base rétrécie du jabot. En arrière de ce jabot l’æso-. phage se resserre de nouveau considérablement Jusqu'à estomac musculeux , mais pas à beau- coup pres autant que dans sa partie antérieure, L'acheta campestris | et aussi le domestica , sui- op 176 TRAITE GENERAL vantla description et les figures de Gede(r), font d’une manière remarquable le passage dela cour- tuliere aux autres orthoptères. Leur cesophage est plus large; leur jabot plus petit est pourvu d’une base plus grande et se distingue, par con- séquent, moins du premier que dans la courti- liere, bien quel’ cesophage soit rétréci en arriere du jabot. D’après M. Ramdobr (2), le dlatta orientalis offrirait une conformation encore plus com- pliquée . Il attribue a l'æsophage de cette blatte deux dilatations successives, une supé- rieure et une inférieure, dont la dernière serait séparée de l'estomac musculeux par un rétré- cissement. L'œsophage de celte espèce s’est toujours offert à moi sous l'aspect d'un tube uniformément dilaté d’arrière en avant. Je pense donc que la forme décrite par M. Gæde est une disposition accidentelle ou passagere. L’estomac musculeux a tres généralement à peu près la même forme et le même volume proportionnel ; ; quant à ses saillies cornées, elles varient considérablement. Les plus sim- ples sont offertes par les lattes ; si on exceple Jes spectres ct les forficules , dont le canal ali- mentaire bien moins composé sera décrit à part. Chez les blaties , les grandes bandes cornées ne sont que des dents simples, fortement aie 9'(a) Beltre zur Anat. der Insecten, p: 28. [110 (2) Ferdauungswerkzeuge der Insectens ps né D'ANATOMIÉ COMPARÉE. 175 d'avant en arrière; les petites ne sont également que des crêtes sans division. Les premières sont un peu plus larges dans les mantes. Chez les achètes , ce sont trois rangées de dents cré-.. nelées plus fortes et tournées en arrière ; il y en a dix à onze dans chaque rangée , qui se suc- cèdent d’avant en arrière ; les stries intermé- diaires sont de simples crêtes. Les locustes enfin paraissent offrir la disposition la plus com- plexe ; les bandes intermédiaires y Sont évale- ment doubles et constituées par de petites dents séparées. Les stries principales forment à peu près douze plaques cornées , se succédant d’a- vant en arrière , et composées de deux racines qui se réunissent sous un angle obtus. Ce sont les appendices fermés à un bout et continus à l’estomac musculeux , qui offrent le plus de différences. Dans les achetes et les Jo- eustes, il n’y ena que deux, volumineux , de forme oblongue , plissés longitudinalement , qui s’unissent latéralement et immédiatement en arrière de l'estomac musculeux. Dans les grillons et les truxales, il y en a six; sept à huit dans les mantes; dans les blattes huit, dont quatre sont plus gros que les autres, avec les. quels ils alternent dans une même rangée. Cuvier en attribue aux lattes de huit à dix (1); : mais J'ai toujours trouvé la disposition que (1) Lecons, vol. IV, p. 135. VII. - 198 TRAITE GÉNÉRAL je viens d'indiquer , d’accord en cela avee MM. Ramdohr (1), Gæde (2), et Marcel de Serres (3). Toutefois, ce dernier auteur repré= sente comme variable la longueur proportion nelle de ces cœcums. Chez les achètes et les locustes , on vait s'ous vrir dans le sommet de ces appendices, une multitude de conduits fins et fermés également à une extrémité ; ils sant encore plus délais et plus courts que les vaisseaux urinaires, Cuvier (4) et M. de Serres (3), les ont exacte ment décrits. Le canal intestinal des mantes est tres court, mais plus large que celui des autres genres: Dans les locustes , les achètes et les blattes , il est beaucoup plus long, ordinairement dilaté à son extrémité. Lés vaisseaux urinaires consis- tent en une quantité innombrable de conduits fermés à un bout, courts et très fins, qui s’in- serent dans l'intestin grêle à plus ou moins de distance de l’anus.Cette insertion a lieu, soit par un canal unique, comme dans les achètes, soit isolément, à côté et en arrière les uns des au= tres, comme chez les grillons, les locustes , les mantes, les criquets , les truxales et les blattes. (1) L. c. (2) Beitr., zur Anat. der Insecten, P- 19. (3) Annal. du Museum , XX, p. 231. 14) L. c., vol, IV. (5) L. ce _ D'ANATOMIE COMPARE, 179 _Le canal alimentaire des spectres, arrangé tout autrement, est beaucoup plus simple. L’œ- sophage » qui occupe le tiers antérieur de tout le corps, est très ample et à parois minces. On trouve au-delà, sañs limites tranchées, une portion du tube digestif ayant lamé me largeur, mais à parois plus charnues et plus épaisses; elle égale à peu près un neuvième de la longueur de tout le corps, et correspond peut-être à l’es- iomac musculeux des autres orthoptères. Vient ensuite une portion séparée de la précédente par un étranglement ; elle est un peu plus lar- ge et plus longue , à parois plus minces, plissée en travers un grand nombre de fois à sa face interne; elle est peut-être l’analogue des ap- pendices cœciformes. Enfin on arrive à l'intestin qui est étroit et rectiligne, occupant le tiers postérieur de la longueur du corps ; il recoit, vers le commencement de son denxième tiers, de nombreux vaisseaux biliaires , qui sont sim- ples, courts et déliés. Une conformation semblable se rencontre chezles forficules ; on y remarque seulement une différence : l'extrémité postérieure de l’œso- phage et le commencement de l’estomac con- tiennent six stries cornées , simples, dirigées en avant.Les longs vaisseaux urinaires sont moins nombreux et beaucoup plus étendus que dans les autres genres. Suivant M. Marcel de Serres 12. 189 FRATTÉ GÉNÉRAL {1), leur insertion se fait plus haut chez le mâle que chez la femelle de l’espèce forficula gigantea. 8. Coléoptètes. $ 49: 4 Dans aucun ordre des insectes , le canal ali-” mentaire ne présente autant de variétés que! dans celui des coléoptères. Ces variétés sont en rapport avec le genre de vie de l'animal. Les’ organes de la mastication dans les coléoptères(2}" (1) L.c., p. 229. (2) Les organes de la mastication ont été étudiés en détail par M. Straus dans les coléoptères, et en parti- culier chez le hanneton. | a Le labre ou lèvre supérieure ( L/diger) est, dans cette dernière espèce, une petite plaque d’une seule piéce, alongée transversalement, suspendue au bord antérieur du chaperon, et divisée profondément en deux lobes couverts de longs poils. A l’intérieur de la bouche, le labre est membraneux, garni de petits poils raides, en forme de papilles. De son bord supérieur, le labre pro: duit une apophyse large, qui se prolonge sur le cha: peron, où elle est contenue dans la membrane du palais, et qui porte le rom d’apophyse labro-palatine. Le labre, dans d'autres coléoptères, est plus ou moins profondément échancré; l’apophyse palatine est quel- quefois double. Dans quelques genres, il est recouvert par le chaperon; dans les trichies, par exemple. Il n’existe pas chez les /ucanes. Les mandibules sont les seuls organes incisifs de la D'ANATOMIE COMPARÉE. 181 offrent , en général, une grande similitude avec ceux des orthopteres; mais l’on y trouve bouche. Ce sont deux corps très durs, d’une seule pièce, à peu près en forme de pyramides triangulaires, placés à côté l’un de l’autre horizontalement , sous le chaperon. Fixées dans l’ouverture antérieure du crâne, avec lequel lesmandibules sont articulées en charnière, elles sameuvent sur un axe vertical, pour aller latérale- ment à la rencontre l’une de l’autre, commeles branches d’une pince. Leurs deux condyles, dont l’un est supé- rieur et l’autre inférieur , sont placés fortement en de- hors, de manière que l’adducteur , qui se fixe au bord interne de la base de cet organe, agit sur un levier fort long, tandis que l’abducteur, qui s'attache en de- hors de l’axe du mouvement, n’agit que sur un levier beaucoup plus court ; le premier de ces muscles devant seul produire un effort considérable. Le condyle supérieur est fixé par un ligament spé- cial, et logé dans une cavité de l’épicrâne; il reçoit aussi une apophyse de cette pièce. L’inférieur plus sail- lant est placé dans une cavité cotyloïde de la pièce basilaire ; le bord incisif est tranchant dans sa moitié antérieure : il est divisé en deux dents ; dans la moitié postérieure , il offre ‘une facette opposée à celle de l’autre côté, et traversée par des côtes saillantes. Cette facette molaire est entourée de poils nommés brosse, qui renferme peut-être une partie du sens du goût inconnu chez les insectes. L'intérieur des mandibules ne renferme que de la pulpe graisseuse, des nerfs, des trachées, et communique largement avec le crâne. Mâchoires. Placées immédiatement au-dessous des mandibules, plus petites qu’elles, se mouvant prin- cipalement de droite à gauche, et aussi dans d’autres sens qui dépendent de la mobilité de leurs pièces de détail. init 182 TRAITÉ GENERAL rarement ure seconde antennule maxillaire analogue a la galette. Elle manque du moins Elles sont formées de trois principales parties: LE corps, ‘à palpe, 3° galea. 1° Corps.Constitué par quatre pièces macbies les unes, sur. les fautres. l’une d’elles, trapézoide, fixe la ma- éhoire sur la pièce basilaire, en s’enfongant par un condyle dans la cavité cotyloïde interne de l’apophyse antérieure de la basilaire ; de là, elle se porte en de- hors vers les autres pièces Fe la papa EDS, Eile a reçu le nom de br anche transverse. Elle donne insertion par trois apophyses de son bord interne, à ses muscles ad- ducteur , protracteur et abdueteur, qui. agissent sur elle. comme sur un levier du premier genre. De son ord grand et parallèle ou externe, qui est droit chez tous les coléoptères ; ; elle s’unit à la seconde pièce de la mâchoire ou à la dorsale, par une articulation lie 9 néaire. ‘Les bords latéraux de. la branche transverse se relèvent et, se continuent avec la membrane du pha- rynx. Cette piece, est, dans certains genres, longue et grêle; dans d’ autres, elle est courte, large, Pa 8 ou moins bombée.. , fits : La dorsale,.placée eu “triangle isocèle, unie par. son petit côté à la branche transverse ,,se porte en avant, détermine la, direction de Ja partie principale « du corps de la mâchoire, dont elle occupe la face externe, s ‘arti culespar son côté interne ayec une pièce inférieure qui est L'intermaxillaire,e et, par, l’externe,. ayecla palpifere. L ’ingermagcillaire yp acée a la région inférieure de la machgire, dont € me: le, bord interne ,.se prolonge au;dela, de, la. piece doxsale , et forme en dessous une pad alo ngée,qui.s'étend vers le milieu de, son. bord interne, en une longue, apophyse dentiforme , oblique en pew À elle est articulée, en dehors, avec la dorsale, à côté de son apophyse, avec l’angle interne de la pièce D'ANATOMIE COMPARÉE. 183 dans les méloës, les hydrophiles et plusieurs autres genres. Du reste, leurs autres diffé- palpiféte, liéé par son bord interne, au moyen d’uñe productioh membranéust, avec le galéa, ét par son bord postérieur aveë le pharynx, Dabs certains genres, cétte piècé 86 prolonge très au-delà dé la dorsalé, quel: quéfois elle est munie d’une brosse. Che? le cvicin della, elle se terminé par Whe pièce mobile tn forme donglet, qui existé dans tous les orthoptèrés, et a reçu le nom de prémaxillaire, | La patpifère occupe la fate supérieure de la ma- choite contigué à là niandibule : c’est une grande plaque triangulaire, articulée par son bord efterne avec là pièce dérsalé, par l’antéfiéur avec le galéa, par le bord postérieur éonitinuë au pharynx. Elle forme, avec la dorsale et l’intérmäxilläiré, wtie chambre ouverte, d’uiie pait; du côté dé Ju brañiche | transverse, où elle commuüuhique avec la cavité dé la tête ; et d'autre part avec le paléd. Sur l’añiglé antéro- externe est articulé le palpe. 2° Palpe maxillaire 6ù antennulle. | sort de la bou- che, en déhôrs et en avant. Il est, dans le melolon- ha, formé de quatre atticles, dont lés premiers sont enflés au bout, et arründis ; lé défiiiet est ellipsoide. Les articulations des palpes soft à têtes perforées chez les coléoptéres, à têtes disjointes dans d’autres ordres. ‘Son dernier article est tantôt filiforme ; tantôt en hache, en madssue, en croissant. _ 3° Le galéa se retrouve dans les coléoptères; comme dans les orthoptères ; il est seulement plus petit chez les premiers. C’est une grosse pièce mobile qui termine la ma- choire, qui est unie en dessus par un larpe espace membraneux à la pièce palpifère, et en dessous à l’in- 184 TRAITE GÉNÉRAL rences qui sont très notables et en partie rela- tives au sexe, appartiennent à la zoologie. Lermaxilliaire, se terminant à son extrémité par quatre dents aiguës très vigoureuses, dirigées en dedans. : Il prend quelquefois la forme des palpes; ce qui a fait dire que certains coléoptères, tels que les cicin- della, avaient six palpes à la bouche. Dans ce même genre, il est formé de deux articles arrondis et fort - alongés; dans d’autres, il n’en a qu’un seul : il est sou- vent terminé par une grosse masse membraneuse cou- verte de poils touffus, et quelquefois il est entiérement nu. Enfin, les cétoines en sont entièrement dépourvus. Livre. Grande plaque, continuant la pièce prébasi- laire, dirigée horizontalement en avant, s’appliquant sun lee mâchoires pour fermer la bouche en dessous i elle est formée de : 1° La ganache ou mieux le menton ; grande pièce plane, à pen près carrée, étendue de la pièce prébasi- laire sur laquelle elle est très peu mobile, à l’extré- i mité des machoires , recouvrant les parties internes de ces dernières, jusqu’aux pièces dorsales qui restent” libres sur les côtés, à bords latéraux repliés en dessus eten dedans, membraneux, et se continuant avec la langue, à concavité légère, où se trouvent logés les muscles de la langue et des palpes. 2° De la languette ou corps de la lèvre, pièce plane, prolongement du menton en devant, avec lequel elle est articulée par symphyse; elle est tres courte dans le sens antéro-postérieur, peu mobile, a bord antérieur ‘Jégèrement échancré en devant, repliée vers l’intérieur de la bouche, pour se continuer avec les ligaments de la langue, portant à son extrémité les palpes, large dans certains genres, comme un filet dans d’autres, tantôt membraneuse, tantôt cornée , bilobée chez les D'ANATOMIE COMPARÉE. 185 Très ordinairement les organes salivaires n'existent pas, ou il faut qu'ils soient bien uns, d’une seule pièce chez d’autres, formée de deux pièces ovales chez les byrrhus, entièrement soudée au menton chez les trichius. 3° De la langue , petite masse charnue , mobile , pla- cée dans l’intérieur de la bouche, sur le menton,’ divi- sée en quatre lobes qui sont placés par paire , les uns au-devant des autres, dont les deux antérieurs sont carrés , les postérieurs arrondis ; recouverte d’un épi- derme légèrement corné et hérissé de papilles serrées, ressemblant aux poils qui forment les brosses des mandibules et des machoires; quelquefois elle est repro- duite par un lobule arrondi, quelquefois elle est fort peu saillante. 4° Des palpes labiaux , plus petits que ceux des ma- choires, insérés sur la languette a l’extrémité de son articulation avec le menton, composés de trois arti- cles, dans le plus grand nombre des genres, de quatre, qui sont tous libres, dans les cicindella , et, en général, fort variables dans leur forme. La lèvre varie dans les différents coléoptères, sous les rapports de l’étendue et de Ja forme, quoiqu’elle offre constamment les mêmes caractères dans le même genre : tantôt elle est en trapeze, tantôt en cœur, tantôt fort large, tantôt petite et alongée. La lèvre des cicindella est repliée dans l’intérieur de la bouche , de manière qu’elle ne semble pas exister du tout. Chez les anthribus, le menton présente une forme toute particulière. Le dessous de la tête se prolonge en avant en une lame horizontale, en forme de cœur, occupant la place de la pièce prébasilaire et du men- ton. Sur le milieu de la face supérieure de ce prolon- gement, s'élève une lame verticale, dirigée d’arrière en avant, et placée entre les deux mâchoires : cette lame 186 TRAITE GÉNÉRAL petits; car, malgré les recherches les plus at- lentives , je n’en ai pu trouver de traces dans supporte une grande plaque borttoktale” à peu près carrée, à bords libres; c’est entre cette geen à de tablé etle menton, que se trouvent lacées les deux machoires qui s’articulent sous le bard postérieur de la plaque supérieure. La languette est trés petite, et placée dans l’échancrure du menton. Des muscles nombreux mettent en mouvement les divers organes de la mastication. Les muscles du Lasre ne forment qu’une seule paire chez le hanneton. C’est : L’élévateur : de l’épicrâne en dehors du fléchisseur de l'antenne, il se porte en avant et se termine en pointe à l’angie externe de la base du labre; il porte ce dernier en avant. Les mandibules de tous les insectes broyeurs ne reçoivent que deux muscles : un adducteur et un ab- ducteur. L’adducteur est énorme : de la face supérieure , pos- térieure et latérale du crâne, dont elles RÉAL AS la majeure partie de la cavité, ses fibres convergent vers un tendon triangulaire et horizon tal qu va s’in- sérer au milieu du bord interne de la mandibule. L’abducteur, beaucoup plus faibie, est, chez la lu- part des insectes broyeurs , RUE ARE à aplati if est placé latéralement contre la face inférieure de la t tête, | séparé de l’adducteur par le fléchisseur de la mâchoire. Ses fibres se portent sur un tendon qui se termine au bord externe de la mandibule. Lesmäâchoires ont des muscles nombreux en rapport avecle grand nombre de piècesdontelles sont coinposées* La branche transverse en reçoit trois : 1° L’abducteur , petit, de ‘la partie latérale de Pépi- crâne , sous Vaddacteurde be mandibule, en avant e! D'ANATOMIE COMPAKEE. 187 aucun genre. Il est vraisem blable que dans plusieurs ils sont remplacés par des appendices : : \ en dedans, à ’apophyse externe de la branche transverse. 2° Le prétracteur, plus fort, de touté la corne de la pièce basilaire , en avant et un péü dehors, à l’apo- physe moyenne de ja branche transverse. 3° L’adducteur , sous le précédent, de la face interne de la lame latérale de la piece basilaire, en avant, à l'apophyse interne. ‘ a pièce intermaxillaire xeçoit deux muscles : le fléchisseur de la mâchoire, muscle très long, aplati, pseudo-penniforme ; de là partie postérieure de la tête entreles deux musclés dé 1A mandibule, ses fibres se portent sur ja moitié postérieure des deux côtés d’un tendon long et grêle, qui se dirige tn avant, passe sur la branche transverse et va se fixer à la partie interne du bord postérieur de la pièce inteYmaxillaire. Il élève le corps dé la mâchoire en le portañt en dedans ; Vadducteur de la mdchoire , musclé fort long formé de deux chefs: l’un vient de l’extrémité de la corne basilaire , Vautre , inférieur, naît du fond de la méme Pièce. Ils se rétinissent en dedans de la branche trans- verse et se fixent à la base de l’intermaxillaire. Le galéa est mu par: 1° Un abducteur, placé dans Vintérieur de la md- choire : de la partie postérieuré dé Vintermaxillaire et de la pièce dorsale oblique sur Ja pièce palpifere, il dbaisse le galéa ét étéhd la piéce palpifère. 6° Uh addncteur, dé la moitié externe de la pièce dorsale en avant sur le bord interne du galéa qu’il fléchit en dedans. Palpe mazillaire. Deux muscles à sa base ; adduc- teur très petit de la pièce palpifère près son angle ex- terne, au bord supérieur du palpe. LE 188 TRAIYE GENERAL fermés de l’estomac qui, comme il a été dit, semblent aussi être chargés de la fonc- L’abducteur du palpe plus grand ; de la pointe an- térieure de la pièce dorsale au palpe en dessous. Peut-être y a-t-il un troisième muscle? ai. _Les trois premiers articles renferment chacun deux muscles fort petits , placés à côté l’un de l’autre. L'un est externe et abducteur; l’autre interne et adducteur de l’article suivant. i La lèvre reçoit un élévateur de la lèvre, triangulaire de la partie moyenne de la pièce basilaire à l'extrémité d’une apophyse du menton, entre la langue et le palpe; un abaisseur de la langue , muscle conique dt milieu du menton, directement en haut au lobe pos- térieur de la langue. : 1 | Un élévateur du palpe, de la lame supérieure laté- rale du menton au bord supérieur du palpe. "| L’abducteur du palpe plus petit, en dehors du prés cédent, se fixe au bord externe du pal pe. 4 | L’abaisseur du palpe sous les précédents , dela lame | inférieure du menton au palpe en dessous. É Les articles des palpes labiaux paraissent ne pas renfermer de muscles. «y Le pharynx, outre un muscle constricteur, recoit : Le prétracteur qui est grêle, du milieu à peu près du chaperon, en arrière, sous le constricteur, à lapartie supérieure du pharynx. ri L’élevateur de l’épicrâne , au dedans de élévateur du lobe, droit en dessous, à l’extrémité de l’apophyse glosso-pharyngienne. b ‘Le constricteur est formé par un plan de fibres | transversales qui entourent le pharynx et occupent | l’espace compris entre les mandibules et le cerveau. | (Lisez : Considerations générales sur l Anatomie com- D'ANATOMIE COMPARÉE. 189 lion des organes biliaires. Toutefois M. Ram- dohr trouva , dans le thorax du charancon de la patience ( curculio lapathi), un vaisseau très fin, entouré d’une substance gélatineuse , transparente , qu’il regarde comme un vaisseau salivaire (1). Par le motif énoncé ci-dessus , l’on ne peut rien dire de général sur la disposition de l’es- tomac, du canal intestinal et des vaisseaux urinaires des insectes de cet ordre. Le genre de vie de la larve et de l’insecte parfait étant souvent tout-à-fait différent , les organes digestifs du même animal varient sou- vent autant dans les diverses phases de la vie, que dans desespèces entièrement diverses. Si l’on fait abstraction des différences peu considérables que présente extérieurement la configuration générale, on peut , sous le rapport de la forme de leurs organes digestifs, diviser les coléoptéres en deux grands groupes prin- cipaux : les herbivores et les carnivores. parée des Animaux articulés , auxquelles on a joint l’Anatomie| descriptive du hanneton ( melolontha vul- garis), par Straus - Durckheim , ouvr. couronné en 1824 , publié et imprimé avec planches gravées aux frais de l’Académie des Sciences, en 1828; pag. 64, etc., et 153, etc.) (Note des PRE NRA ) (1) L. c. p. gg. 190 TRAITÉ GÉNÉRAL a. Coléoptères herbivores (1). ( § 50. \ | ‘ | L'étude des lamellicornes fournit la meilleure preuve de ce qui a été dit ci-dessus sur la dif- férence que présentent les organes digestifs 1 dans les diverses périodes de la'vie de ces Wi sectes. ¥ Les larves, qui sont tres voraces, ont des or— (1) Les mandibules de plusieurs genres de la famille des longicornes sont entièrement dépourvues de dents. La brosse y manque tout-à-foit. Les mandibules sont fréquemment courtes et fortes chez les herbivores. Le cerf-volant (lucanus cervus ) les présente d’une extrême longaeur. Leur consistance varie. Chez le cétoine ( cetonia ), elles sont presque membraneuses dans leur partie terminale, tandis que leurs facettes molaires conservent leur solidité ordinaire. C’est du pollen des fleurs que se nourrissent ces animaux ; aussi les man- dibules sont-elles fort courtes, entièrement cachées par le chaperon. Dans les genres où cette espèce de nourriture est en usage, les machoires sont grandes; les brosses sont longues, touffues , sur-tout lorsque le galéa n'existe pas, comme dans ke mêmes cétoines. Dans le genre trichie ( trichius) , qui a un galéa, les mâchoires sont également fort chargées de poils: La lèvre est fixe et la languette est cornée et soudée avec le menton. Les callidies vivent aussi de pollen ; cependant leurs * D ANATOMIE COMPAREE. 191 ganes de mastication très forts. Les mandibules sur-tout sont robustes; elles sont munies, en ar- rière, de plusieurs éminences qui ressemblent à des dents incisives. Les lèvres supérieure et inférieure supportent aussi, à leur partie anté- rieure, une petite dent mobile, qui sur la pre- miere est dirigée en bas, et qui regarde en haut sur la seconde. Les machoires sont dentées en ayant et supportent une antennule articulée; il en existe également une à la levre inférieure, mais qui est très petite. Le canal alimentaire est très compliqué, organes de mastication se rapprochent beaucoup de ceux des autres longicornes, Ils ont des mandibules qui dépassent d’un tiers le labre, une seule dent ter- minale, point de facette molaire, des mâchoires courtes et garnies de poils , ainsi que le galéa, la lèvre petite, fort mobile, et comme celle des clairons (clerus ). En général, les mandibules des coléoptères phytophages sont courtes, mais fortes et souvent cachées par le labre et le chaperop. Leur pointe terminale est nulle ou fort obtuse, Jeur bord interne tranchant, soit entier, soit divisé en plusieurs dents courtes, et les bords incisifs serencontrent commeles tranchants d’une tenaille. A la base de ces mandibules, se trouve d’or- dinaire une facette molaire, unie chez les uns, comme chez les chnysoméles, ou garnie de côtes verticales, comme chez les hannétons ; les machoires sont égale- ment courtes , la lèvre ordinairement grande et peu mobile. ( Lisez Staavs-DurckuEim , ouvrage déjà cité.) ( Note des traducteurs. 192 TRAÎTÉ GÉNÉRAL - large et à parois épaisses; il a tout au plus le double de la longueur du corps (1). (1) Lesorganes du melolontha vulgaris offrent les \ particularités suivantes : Le labre se continue, par sa lame inférieure , avec le. palais formé par la membrane buccale du chaperon. — Cette membrane contient, dans son épaisseur, l’apo- physe labro-palatine , et se continue avec la partie su- périeure du pharynx, sans former le moindre repli. La cavité de la tête est fermée latéralement par une lame dermoide , membraneuse, qui s’étend de la partie du bord postérieur des mandibules, placée en dehors des deux condyles; en dedans des condyles, le bord de l’ouverture des mandibules se continue avec la partie latérale et supérieure du pharynx, en s’unissant à la portion de ce dernier, qui vient du labre. La lèvre ferme la bouche en dessous. La partie postérieure de | la langue, qui est fort mobile, se continue avec la, partie inférieure du pharynx; ce prolongement con- tient, dans son épaisseur , les deux apophyses glosso- | pharyngiennes. Sur les côtés, elle se continue avec la | Jame qui vient du bord inférieur de la branche trans: | verse. Le pharynx forme plusieurs plis à son origine, : en suivant les diverses courbures*des organes de la bouche; puis, il devient cylindrique, se rétrécit, et se | porte directement en arrière vers le trou occipital, | par où le canal alimentaire entre dans je corselet , en | passant sous le cerveau et la première paire de game | glions de la moelle, placée dans la piece basilaire. | © Immédiatement derrière les organes dela bouche, le pharyox est entouré d’un large anneau musculeux | qui forme son constricteur , et il offre ses autres mus- | cles. | . LA . , . La membrane interne est épaisse, cornée [uisante, | D'ANATOMIE COMPARÉE, 195 A un œsophage (1)quiest assez ample, succède unestomac alongé qui prend subitement unelar- geuret ungvolume beaucoup plus considérables; il égale presque la moitié de la longueur de tout l'animal. A l’état de vacuité , on y remarque beaucoup de rides transversales etilse partageen fortement ridée suivant la longueur ; la membrane propre est molle , spongieuse, non musculeuse. Etroit au sortir de la tête, le canal prend subitement un diamètre deux fois plus grand; il ‘s’étrangle de nouveau au milieu du prothorax, puis il se continue avec le jabot succenturié. Le point rétréci est spéciale- ment l’cesophage; il est très court et se distingue du pharynx par sa largeur et l’épaisseur de sa tunique propre, qui est blanche , comme graisseuse , et qui pa- rait au microscope formée de grains probablement salivaires , et sans trace de fibres musculeuses. La mu- queuse est moins épaisse que dans le pharynx; elle est encore sensiblement cornée , luisante , fortement ridée en longueur. Il existe, à l'extrémité postérieure de |’ce- sophage, un fort rebord saillant qui porteen dessus, en dessous et sur les côtés un mamelon, duquel part un filet qui se rend sur le jabot succenturié, et qui est probablement un conduit excréteur salivaire. . Au point d’union de l’œsophage avec le jabot succen- turié, la membrane propre est très menue et grisâtre ainsi que la muqueuse; elle n’a plus l’apparence cor- née. (Srraus, ouv. cit.) (Note des traducteurs.) (1) Les granulations de la membrane œsophagienne du mélolontha , ont été regardées par M. Srravs comme des grains salivaires; il a suivi quatre filets a la partie irférieure du canal, et les considère comme les conduits excréteurs de ces glandules. ( Pag. 268. ) (Note des traducteurs.) vi. 13 194 TRAITË GENERAL À deux portions, dont l’antérieure est un peu plus ! étroite et beaucoup plus petite ; la postérieure | ‘étant plus grande et plus large. Trois couron- — nes d’appendices nombreux, alongés, très serrés, et dont la plupart sont sans divisions, prennent leur insertion au commencement de l’estomac , ainsi que sur les limites qui séparent les portions antérieure et postérieure et un peu en avaut.de son extrémité terminale. Ces appendices , dis- posés tout autour de l’estomae, sont plus grands que dans tous les autres insectes, excepté les orthopteres. ae ‘2 La couronne antérieure est formée, du moins dans la larve du nasicorne ( geotrupes nasicornis ), de deux rangées , très rapprochées l’une de l’autre , mais distinctement séparées. La rangée antérieure est beaucoup plus courte que la postérieure. Les deux couronnes de derrière sont simples. La couronne antérieure et surtoutsa rangée postérieure est formée d’ap* pendices fermés à un bout, plus longs, mais bien lusétroits que ceux des couronnes postérieures; elle se distingue, en outre, par le peu d’étendue de ses cœcums inférieurs qui sont beaucoup plus courts, dispositioninverse à celle des deux | couronnes postérieures. (1) } | | | | | « 4 (1) Cette partie correspond au jabot succenturié et , au jabot proprement dit. Dans le hanneton, le jabot | succenturié comprend à lui seul les deux tiers de la | longueur du canal intestinal; il a partout un diamè- | D'ANATOMIE COMPAREE. 195 Après l’estomac vient un intestin grêle de tre de 0,001"; son extrémité diminue cependant sensiblement de grosseur , avant de s’ouvzir dans Pie qui lui succède et qui est le gésier ; il passe sans faire de plis dans le thorax et horizontalement sur les ganglions de la moelle épinière, en se conti- nuant plus loin dans la gouttière de lapophyse épi- sternale postérieure, où il repose sur le paquet des nerfs abdominaux , contigu en dessus à l’artère moyenne du cœur ainsi qu’aux deux muscles abaisseurs des ailes. Le jabot succenturié est tronqué carrément dans sa partie antérieure qui correspond au prothorax. La partie rétrécie de Fæsophage plonge un peu dans son inté- rieur, en formant un repli circulaire irrégulier, remplissant les fonctions de valvules. Ce bord est entouré d’un cercle blanc, qui est ou glanduleux ou musculeux. De nombreux plis circulaires don- nent à son tiers antérieur l'aspect articulé ; il est cylindrique dans le reste de son étendue. La muqueuse est molle ou faible, apparente seulement aux extré- mités où elle est peu ridée. La tunique propre est peu consistante, irrégulièrement fibreuse, parsemée de granulations très petites et disposées par stries circu- laires. Ces granulations sont probablement des glandes gastriques. À l'extrémité antérieure on aperçoit quel- ques fibres musculaires. AR _ Au quart postérieur de sa longueur, le jabot suc- centurié présente quelques fibres éparses et irréguliére- ment circulaires, placées en dehors de la tunique pro- pre, qui se serrent davantage en approchant du gésier et qui, 20,03" de ce dernier, forment un réseau à ailes irrégulières, alongées transversalement ; immé- diatement au cardia, elles forment une couche très serrée. Ayant d'arriver au gésier , le jabot succenturié présente une petite poche latérale dirigée en ayant 19. ig6 PRAMTE GÉNÉRAL plus de la moitié plas court, tout-a:conp forte- qui est le jabot. La rauduease. y forme une valvule. Au sommet du jabot , 78 ’insère une extrémité des vais- seaux hépatiques, qui, d'autre part, s ouvrent dans le jabot succenturié lui-même, vis-à-vis du jabot. - ia Les déterminations et les hinitad imposées aux di- vers renflements du canal intestinal, ne sont pas les mêmes dans M. Mecxet, M. Baup et M. Léon Du- rour. Ce que M. Meckel comprend ici sous le nom d'estomac, et que M. Straus considère comme le jabot cr et et le jabot proprement dit, est divisé par . Léon Dufour en jabot et gésier, aie sont tantôt pere et tantôt confondus, et en var nine chy- lifique. | on at L’insertion des vaisseaux hépatiques a constam: ment lieu dans toutes les espèces représentées et dé: crites par MM. Srnaus et Léon Durour, non pas à l’union d’une partie antérieure de l'estomac qui serait plusétroite, avec une postérieure qui serait plus con- sidérable, mais à la partie postérieure du ventricule chylifique de M. Léon Durour, ou jabot succenturié , dilaté sur le côté en jabot proprement dit, coll M. Sraaus. Quant au pésier, M. Srraus le renvoie après le jabot succenturié, c’est-à-dire après la portion diges- tive qui reçoit les vaisseaux biliaires, que: M. Lion Durour regarde comme le ventricule chylifique et que d’autres anatomistes ont appelé duodénum. Le pylore ne vient qu'après ce gésier suivant M. Srraus. Selon les autres, il suit la partie du tube intestinal quire çoit les vaisseaux biliaires. Le reste du canal est come. que sous lenom d’intestin et de cloaque par M. Straus: | c’est le gros intestin des autres, qui nomment intestin gréle le gésier de cet anatomiste. 7 : este] Dans la famille des coprophages , qui font partie des carabéides, division des lamellicornes , Je canal ine | D'ANATOMIE COMPARÉE. 197 | ment contracté, qui se dirige également sui- testinal est fort grêle, replié sur lui-même, sans dila- tations bien constantes. Chez le bousier lunaire ( copris lunaris ), le canal alimentaire offre une longueur dix | à douze fois plus considérable que celle de tout le Corps; un peu moins long chez les géotrupes , il n’offre que la moitié de cette étendue dans l’ontophagus. Chez ces derniers: æsophage court; jabot oblong, conoïde, qui ne dépasse que peu le bord occipital de la tête ; étran- glement valvulaire à l'union du jabot et du ventricule chylifique, ventricule chylifique , papilles conoïdes ou claviformes , manquant aux géotrupes; quelquefois çà et là dans son origine on rencontre des plissures trans- versales. Ii forme les cinq dixièmes de la longueur de tout le canal; se replie en 7,8 ou 9 circonvolutions re- tenues en un paquet par des brides trachéennes ; inser- tion des canaux hépatiques près de sa partie postérieure. Phytophages ou hannetons ( melolontha vulgaris ). Dejà décrits au commencement de cette note, comme type de tous les damellicornes , on peut y rapporter le melolontha vitis qui n'offre aucune différence, L’hoplie (hoplia) a un canal intestinal beaucoup moins loug en général , seulement deux fois plus que le corps; ven- tricule chylifique lisse et flexueux. Cétoine dorée (cetonia aurata) ; cétoine drap-mortuaire (c. stictica ) : jabot quelquefois non distinct ( le jabot n’est ici qu’un renflement de l’œsophage, et non ce que M. Srraus désigne parle même nom ); il est conoïde dans la ce- toine drap-mortuaire; ventricule à papilles en forme de pointe. Il en est de même pour la trichie rayée ( tri- chius fasciatus), suivant Ramdohr; dans la trichie ermite (érichius eremita), le canal est à peu près droit, moins long que dans le précédent. ll n’y a pas de points papillaires. aun Chez les /ucanides, cerf-volant (lucanus cervus), lecanal 198 TRAITÉ GENERAL vant une ligne droite dans le sens postérieur. (1} a une fois et demie la longueur du corps ; esophage | fort long, filiforme; jabot esophagien tantôt ovoïde ; | tantôt non distinct} ventricule chylifique tylindroide | plus ou moins dilaté, formant plusieurs replis sur lui- même, lisse; glabre extérieurement ; il y existe, lorsqu’on l’examine à la loupe, des papilles rudi- mentaires nichées au-dessous de la tunique externe. (Lisez tome 2 et 3 des Annales des sciences naturel: les, pag. 232 et suivantes : Recherches anatomiques sur les carabiques et autres troc par M. Léow Dürour; 1824.) : (1) La partie de l’intéstin que M. Sraaus appelle le gésier , occupe cette région. y Dans le hanneton, le gésier semble n’êtré qu "att simple élsrplssément du canal alimentaire, dont la longueur égale à peine le douzième de l’étendue de celui-ci; il est oblong, légèrement arqué, fétréci à ses deux extrémités, et forme avec l’intestin la dernitre circonvolution du tube alimentaire. Il est placé dans larégion dorsale des quatre derniers segments, & droite de l’intestin. Son côté concave retourne en arrière; son cardia est appliqué contre l’anus. Il renferme ur spa reil de rumination très simple dans ce genre d’insectes, et formé de six séries longitudinales de plis triangu- laires , très saillants, arrondis à leur sommet, apl par 168 faces de contact ; décroissant du miliett dela série vers chaque extrémité; la membrane muqueuse est très distincte et épbteent cornée à l’entréé du gé* — sier où elle forme un pli circulaire qui constitue une | valvule, païticulitrement épaisse au sommet des plis mamelonnés dont il a été question. La tunique propre est faible et d’un vert sale entre les plis ; ellé ést brunë partout ailleurs. La tunique musculeuse est formée de deux couches : | D'ANATOMIE COMPARER, 199 Pres de l’extrémité postérieure du corps, il se continue subitementen un grosintestin, a gran- - = dans la profonde, sont les fibres transversales; dans là superficielle, celles qui sont dirigées topotuaiare: ment. Ces dérnièrés passent sur les intervalles des ma- melotis. (Stratis.) La portion d’lntestifi, platée au-dessous de (tinder tion des vaiss@aux hépatiques qué M. Léon Durour dé- crit sous 1e not d’intestin gréle , est fort courte. Sui- vant cet anatomiste, elle est imimédiateinent suivie d’une portion dilatéé qu’il compare à un colon, et qui correspond sang doute au gésiér de M. Siraus. Cette portion ést filiforme dans lés quatre espèces de coprophages ci-déssus désignées , très étroite, courbée éti afise} avant dé se tériiner, elle présente un renfle- merit ceeeal. (AANA. Rat., p. 534.) L’intestin dans le hanneton (Sraavs, oùv. cit. , page 265 ) commencé après que le gésier est fortement rétréci vets le pylore. A son orifice, il a un calibre plus considérable que Je jabot succenturié, prés du cardia; il se dilate ensuite insensiblement jusqu’à l’a- nus ; il comprend a peu près le quart de la longueur du canal alimentaire tout entier: Il se place à gauche du gésiér. Arrivé au septième segment, il forme une der- nière dilatation ovale, qu’on pourrait nommer le rec- tum, apres quoi il s’ouvre dans la partie supérieure du cloaque. Près du pylore s’ouvrent les vaisseaux uri- paires. Muqueuse, distincte, ridée, d’autant plus cornée qu’elle approche davantage de l’anus. Membrane pro- pre; la même que dans les autres parties; musculeuse très épaisse, formée de fibres transversales, fixée à l'intestin suivant six lignes longitudinales. Clouques Poche arrondie, qui remplit plus de la Pa, 200 _ TRAITE GÉNÉRAL des cellules. Celui-ci est d’une largeur énorme, et chemine sous l’autre intestin, directement en ayant, jusqu’à l’extrémité postérieure de l’esto- mac, dont il égale la moitié de la longueur , h moitié inférieure du dernier segment. On n’y rencontre que la muqueuse : celle-ci naît des deux arceaux du huitième segment, où cette membrane se continue avec les téguments extérieurs. Les organes générateurs s’y ouvrent. Sous la membrane du cloaque, existent en dessous les deux pièces anales inférieures, en dessus de chacune d’elles ; une pièce anale supérieure ; cette der- nière donneattache, au dilatateur de l'anus, qui se ter- mine d’autre partausphincter ; on trouve sur les côtés le transverse quifixe l’anale supérieure à l’anale inférieures enfin, l’anus est porté en dessous, vers l’orifice du cloaque, par des abaisseurs et par des fléchisseurs la- téraux du rectum. (Straus. ) L’intestin gréle de l’hoplia est moins court que dans le hanneton ; souvent il présente à son origine un ren- lement ovoïde'; il est suivi d’un gros intestin alongé, dépourvu d’anfractuosités valvuleuses. Le rectum en est distinct par un bourrelet, et est bien marqué. L’intestin grêle de la cétoine dorée, de la cétoine- drap-mortuaire (c. stictica), des trichies rayée et er- mite est fort court; il est suivi d’un renflement qui n’est pas caverneux comme celui du melolontha, et qui a tous les caractères du cœcum des autres insectes.) Il y a un rectum distinct. Dans les lucanides ( lucanus cervus et parallelipipe- dus ), intestin grêle bien distinct, simplement alongé, et comme plissé quand il est vide; ou bien il offre soit un renflement ovoide, soit quelques étranglements: inconstants. (Léon Durour, Ann. Sc. nat., t. Ill, p. 236.) (Note des traducteurs.) D'ANATOMIE COMPARÉE. 201 mais dont il surpasse de beaucoup l’ampleur. Arrivé près de l'estomac il se réfléchit brusque- ment en baset en arrière , se continuant avec un intestin beaucoup plus étroit, également si- tué dans la ligne médiane, c’est-à-dire sous le gros intestin. Cet intestin terminal n’est pas beaucoup plus large que l'intestin grêle ; il se porte directement en arrière et se renfle un peu au voisinage de l'anus, mais pas à beau- coup près autant que la portion qui précède. La tunique musculeuse offre le maximum de son épaisseur dans l’œsophage et le gros intes- tin, le minimum au commencement du canal intestinal. | | D'après M. Treviranus (1) , la membrane in- terne serait extrémement délicate, et beau- coup plus mince que la membrane externe. Il n’en est pas ainsi; car elle est assez épaisse, et est :adossée immédiatement à la membrane externe. L'erreur provient peut-être du mucus tenace et clair qui enveloppe le bol alimen- taire à l'extérieur, surtout dans l’estomac. La membrane interne forme des plis longitudinaux, prolongés dans l’æsophage ; elle est très dure, surtout. en arrière où elle est presque cornée. C’est dans l'estomac qu’on la rencontre au plus grand état de mollesse; elle y est veloutée.On re- marque à la faceinterne de sa paroiinf érieure une (1) Biologie, IV, p. 335. 202 TRAITÉ GÉNÉRAL forte saillie alongée, divisée par un enfoncement étroit en deux moitiés égales , et sitüéé stir les côtés ; cette saillie règne dans nlus de là müitié postérieure de l’estomac. : La meribrane en question est plus unie ét plus mince dans l'intestin gréle: Le gros intestin se distingue de toutes les autres parties du canal alimentaire par la dis- position de sa membrane interne : elle est hérissée d’une multitude de villosités arrondies épaisses, serrées, dures à proportion. Nous avons déjà parlé ailleurs (1) de cette conformation ; elle se trouve aussi chez des insectes autres que le taon du bœuf (tabanus bovinus), qui offre une disposition analogue (2). Le rectum est uni; il n’est plissé un peu que dans la moitié postérieure de sa longueur, Tous les lamellicornes offrent les conditions es- sentielles de cette conformation. D’après Cu- vier (3), les cœcums moyens des géotrupes , les antérieurs des mélolonthes seraient branchus. Je n'ai pas trouvé qu’il en fût ainsi, du moins dans le géotrupé nasicorne. Quant aux mélolonthes(4), (1) Note à ma trad. allem: dés Levois danat. Comp. de Cuvier.1810. Vol. 3, p. 681. J (2) Treviranus, Vermisehte Schriften. 1818. I, pag. 144. | (3) Leçons, vol. IV, p. 130. (4) Vaisseaux biliaires du hanneton. Ce sont deux vaisseaux gréles insérés par uh de leur D’ANATOMIE COMPARÉE. | 203 M. Ramdohr (1) ne leur attribue qu’une cou- ronne antérieure , simple , et quatre cœcums , fixés sur une petite étendue de la périphérie du pylore ; mais dans le fait on y trouve éga- lement les trois couronnes ordinäirés (2). bout sur le jabot'succenturié, et par l’autre sur le jabot proprement dit. Ils représentent deux anses extréme- ment repliées sur elles-mêmes. D’abord simples, ils ‘prennent bientôt de petites branches latérales très nombreuses et fort courtes ; quelques-unes sont elles- mêmes bifurquées de nouveau. Vaisseaux rénaux. Au nombre de deux , ils ont paru à M. Srnaus s’ou- vrir par les deux bouts dans le canal alimentaire, probablement près l’extrémité pylorique du gésier de cet anatomiste. [ls offrent , dans une grande partie de leur longueur , un diamètre beaucoup plus considéra- ble que celui des vaisseaux hépatiques ; ils deviennent ensuite si grêles, qu’on n’est pas sûr de leur insertion. Ils restent appliqués sur les parties que M. Straus ap- pelle le gésier et sur le reste du canal. Vers leur. extrémité, ils deviennent simples. Ils font des circon- volutions nombreuses, mais constamment autour de la partie du canal intestinal postérieur au jabot suc- centurié, p. 268. (*) (1) Loc. cit. , p. 123, pl. vin, 3. (2) De Serres, 1. c., p. 97. *M. Léon Dufour a porté également ses études sur jes organes biliaires. Leur implantation est très semblable dans les diffé- rentes familles de coléoptères. Dans les lamellicornes , comme dars les insectes carnassiers , ils sont au nom- bre de deux, diversement repliés; un grand nombre de fois plus longs que le corps de l’insecte , ils em- 204 TRAITÉ GÉNÉRAL Les organes de la mastication sont, en général, beaucoup plus petits dans l’insecte parfait. Les brassent de leurs fragiles entortillements le canal di- gestif, et particulièrement le ventricule chylifique. Ils s’implantent par quatre insertions autour de l’orifice pylorique de ce ventricule. Nulle part ils ne sont plus déliés que dans le melolontha vulgaris. Les prolouge- ments latéraux du melolontha vitis sont moins éten- dus que ceux du premier. Ils sont simples, fort repliés dans les coprophages ci- dessus indiqués. Parmi les coléoptères hétéromérél! ces conduits sont au nombre de six; leur insertion se fait par six bouts isolés autour du bourrelet qui termine le ventricule chylifique ; d'autre part , ils vont s’ouvrir à l’origine du ceecum par des troncs dontle nombre varie suivant les famillés et les geures. Chez les melosomes , l'insertion a lieu au coecum par un seul tronc qui provient de deux branches, chacune formée de trois racines. Taxicornes : dans Vhypophleus et Veledona, quatre vaisseaux biliaires. Dans le diaperis , un seul orifice coecal. Sténélytres, comme les mélasomes; dans les ædémères, il y 2 trois conduits insérés au'coecum, dont l’un est simple, l’autre bifide, le troisième a trois branches. Trachélides mordellones, pas d’insertions coeciformes; six appendices insérés au ventricule par un bout, flottant par l’autre, plus courts que ceux des autres insecteset coudés. Sitaris : quatre. Coléoptères tétraméres: six ter- minés d’une part au ventricule , de l’autre au coecum; la donacie fait seule exception. Rhincophores : Six conduits, dont deux plus courts, qui ont leur insertion isolée sur le ventricule. Les quatre autres sont groupés —— EEE bp ANATOMIE COMPARÉE. 405 iändibules seules sont un peu considérables, mais néanmoins elles sont généralement plus pe- tites que dans les larves; il faut en excepter quel- ques cas rares, par exemple dans les /ucanes, où sur la face inférieure de l’organe. Xï/ophages, Platy- somes , comme dans les rhincophores longicornes, et res- ben lant aux melasomes. Eupodes. Dans les donacies: implantation au seul ventricule ; deux espèces de vaisseaux ; les uns capil- laires d’un vert jaunâtre et disposés en deux anses fort reployées, s’insèrent par quatre bouts sur une courte vésicule obronde placée à la face inférieure et un peu latérale du ventricule ; les autres, bien plus courts, sont flottants à la région dorsale de cet organe. Crioceris merdigera. Six insertions : deux conduitsse rendent dans une vésicule ovalaire ; deux au cœcum; deux beaucoup plus petits s np ich isolément soit au cœcum , soit au ventricule. Opthos, comme les longicornes. Six vaisseaux dont deux gréles. Ils sont égaux dans le casside; quatre sont groupés sur un point de l’organe ventriculaire. Les insertions cœcales se font par deux longs canaux bi- ides. Dans le timarcha , une paire s’insère au-dessus ; une paire en dessous du ventricule. Les deux plus courts s’implantent isolément un peu antérieurement sur le milieu et en avant des précédents. _ Galeruca : les quatre principaux ont leur insertion sur un même point de la face inférieure du ventricule chylifique ; mais dans le galeruca tenaceti >ilyaàce point un tronccommun fort court, quoiqu’il n’y ait pas une vésicule marquée comme dans le crioceris ; elle n'existe pas dans le galeruca lusitana. Coléoptères trimérés. Les vaisseaux biliaires des coc- 206 TRAÎTÉ GÉNÉRAL l’énormité deleur volume chez les mâles a fixé l’attention de tous les observateurs. Le canal ali- mentaire, qui est long et étroit offre à peine quel. ques traces des différences extraordinaires que nous avonsremarquées entre ses diverses régions | dans la larve. Les cœcums de l'estomac man-. quent totalement.L’estomac est alongé, et, ainsi que le gros intestin, un peu plus large que l'intestin grêle. Mais il y à néanmoins des dif- férences plus grandes que celles notées par Cuyier,.quiattribue aux genres lucane, scarabée, stercoraire , mélolonthe et cétoine, sans excep- tion, un intestin étroit, quatre ou cinq fois plus long que le corps , intestin qui serait plissé en. travers, et dont la partie antérieure seule serait quelquefois un peu plus large que le reste (1). En effet , il est extrêmement long dans les mélolonthes , plus encore dans les stercoraires , tandis que dans d’autres, par exemple les /u- canes , les trichies, les géotrupes, il est tres court , pas même aussi long que le corps. . Lou le hanneton (melolontha vulgaris) , on | remarque, comme je l'ai déjà dit autrefois (2), cineiles sont au nombre de six , assez gros, | d’un aspect variqueux ayant une double RE par six bouts isolés tant au ventricule qu’au cœcum. (Ann. des Se. nat. , Léon Duroun, t. v, p. 283.) ( Note Hes traducteurs ). (1) Lecons , oi IV, p. 131. (2) Loc. cit.dema irs uction des Zecons de Cuvier. ee e D'ANATOMIR COMPARÉE. 207 une dilatation charnue, considérable, alongée, celluleuse à l'extérieur , garnie au milieu de six ou sept sillons longitudinaux , armés de dents fortes. _ Cette structure n’est indiquée ni par M. Ram- dohr (x) pour le hanneton (melolontha vulgaris), ni par M. Marcel de Serres pour le melo- lontha villosa (2). Je l'ai pourtant trouvée cons- tamment dans la première espèce. Ordinairement le canal alimentaire est tout- à-fait uni à son extérieur ; mais l’estomac de la cétoine dorée a offert à M. Ramdohr des cce- cums arrondis , très petits. | La plupart des coléoptères ayant moins de cinq articles au tarse d’une paire ou de toutes les paires de pattes, sont, comme on sait, her- bivores. Ils offrent toutefois des différences qui les distinguententre euxet des/amellicornes, dont le canal intestinal est, à l’état parfait, commu- nément pluslong, mais plus simple quele leur. Dans les genres coccinelle, galéruque , crio- cere, chrysomèle, lumie, attelabe, cantharide et ténébrion , Vcesophage court et étroit est fré- quemment suivi d’un estomac alongé et peu large, après lequel vient un intestin court, étroit, qui se dilate postérieurement et n’est muni d'aucun appendice cceciforme. (1) Verdauungs organe der Insecten, p- 122. (2) Annales du Muséum , XX, p. 92. | 208 TRAITÉ : GÉNÉRAL À ‘ L’estomac des coccinelles, des criocéres, des galéruques, des blaps., est, d’apres Ramdohr, ainsi que celui des lamies tisserand et charpentier, uni extérieurement. Dansles chrysomèles, le té-' nébrion de la farine et les attelabes, il est, au’ contraire, garni d’une multitude de grandes villosités. ue villosilés manquent à la larve du ténébrion de la farine, comine M. Posselt (1) l'indique exactement; l’estomac de la larve est également plus long que celui de linsecte parfait, Le lamia tristis in’a présenté une disposition — plus complexe (2). À un cesophage court suc- cède un estomac alongé , garni de villosités ; après lequel vient une portion plus longue, contractée, puis une dilatation musculeuse aussi longue; ensuite un intestin grêle, long , et enfin un gros intestin qui est un peu plus court. Dans d’autres familles la disposition est plus compliquée encore, surtout par la présence d’un estomac mue Léon » garni à sa face in- terne d’un épithélium dur perk stries cornées et saillantes ; cet estomac est ordinairement plus petit que dans les orthopteres et les coléopteres carnivores. De ce nombre sont, par exemple, les méloés , les lytta, les charancons. Les genres méloë et lytta ont un estomac fort (1) Beitræge , etc., p. 25. (a) Beitræge zurvergl. Anatomie. À, 2, p. 126. D'ANATOMIE COMPARÉE. 209 ‘charnu » d'un volume: et d’une ampleur con- sidérables ; aux parties antérieure et postérieure de cet organe, entre l’œsophage et le commen- cement de l'intestin grêle, on trouve six saillies poudres d’une résistance et d’un dévelop- pement cousidérable. L’intestinest moins long, ‘mais beaucoup plus étroit que l’estomac. - Chez le curculio lapathi, Vestomac musculeux est plus grand; Vestomac qui lui succède est fortement dilaté en avant et lisse ; en arriere il est beaucoup plus étroit et garni de longues villosités. (1) L’cesophage de la larve du curculio palma- rum , court et étroit, est suivi tout-à-coup d’un canal intestinal large, à parois minces, terminé en avant par quatre appendices cceciformes courts; il se dirige en droite ligne d’avant en arrière el se rétrécit insensiblement. Près de l'extrémité postérieure du corps, un retour su- bit le ramène en avant jusque vers le milieu du corps , d’oùil se réfléchit presque aussi brusque- ment en arrière, pour se retourner encore une fois en avant jusque vers le milieu , et de là se endre directement à l'anus. Al’exception de la >remière portion, qui est divisée, par des enfon- cements peu profonds , en plusieurs cellules se succèdant d’avant en arrière , ainsi que de son avant-dernier dixième , qui présente tout- (1) Ramdobr, X. ho À : yi. 14 210 TRAITÉ GÉNÉRAL _à-coup uh rétrécissement considérable, tout le reste de l'intestin ala même largeur; il est par- conséquent difficile d'indiquer les limites de l’es- tomac, etc. Les vaisseaux urinaires s’iñsèrent au commencement du dernier onzième. | Le prionus coriarius a deux estomacs; l’un membraneux, rond, et l’autre ovale, qui se rétrécit considérablement en arrière et se continue en un intestin encore plus étroit. Chez la larve, l'estomac n’est pas divisé en deux ; il est unique, mais considérable. Le canal ali- mentaire de la même larve est à peu près quatre fois plus long que le corps; chez Vinsecte il n’a que deux fois la longueur de l’animal. (1) _ b. Colcoptères carnivores. (2) § 51. Dans la famille des clavicornes, la longueur du (1) Cuvier. Legons , vol. IV, pag. 135. (2) Le bord incisif des mandibules est armé de dents nombreuses, ordinairement longues, coniques, termi- nées en pointe vers l’extrémité de la mandibule, plus. courtes vers la base. Le sommet de ces dents, en gé-. néral, ne se termine pas par des facettes molaires. — Celles de ces espèces qui se servent de leurs mandibules pour saisir leur proie, les portent beaucoup plus lon- _gues que les espèces qui vivent de proie morte , et sur- tout que les herbivores en général. Les mâchoires sont ! aussi fort longues, mais moins que les mandibules; — leurs brosses sont longues, sans être fournies. La lèvre est assez petite et fort mobile. Ces caractères se rencon- | | | | | . | : 4 | | | . 1 : | ( | | D'ANATOMIE COMPARÉE, Qik canal intestinal de l’hydropbhile (1), l'emporte un peu plus de quatre fois sur celle du corps. trent dans les cicindéles ( cicindela), les carabes, les staphylins , les clairons (clerus ). Les hydrophiles diffe- rent considérablement des vrais rapaces. Leurs man- dibules sont fort vigoureuses, ne dépassent pas le labre, et portent à leur base une large facette molaire ; que l’on ne trouve dans aucune autre espèce carnas- sière ; elles sont d’ailleurs armées de dents plus nom- breuses et plus longues que dans aucun autre coléop- tère. La lèvre est large et peu mobile. Chez les dytiques, les mandibulés, également courtes et grosses , sont ter- minées par deux dents fort grosses, comme chez les coléoptéres omnivores; pas de facette molaire. Lèvre comme celle des hydrophiles, mais mâchoires ressem- blanta celles des carabes. Les boucliers ( sy/pha) et autres genres qui se nour- rissent de viandes corrompues, ont les mandibules tres Saillantes, mais moins que les espèces rapaces. Ils ont peu de dents, qui ne se touchent pas entre elles, et n'ont pas de facettes molaires. Les mâchoires sont plus obtuses que chez les rapaces. Lévre peu large et peu mobile. | ” Les dermestes, qui sont les seuls coléoptères connus ur se nourrir de substances animales desséchées, résentent des caractères intermédiaires. Les mandibules et tes mAchoires dépassent peu le . Les premières sont larges, fortes et terminées me pointe aiguë, fort courte, en arrière de la- Île est une dent unique peu sensible, mais tran- chante ‘il ya une brosse alongée; pas de facettes mo- ah | of (1) Why drophile est rangé dans la famille des palpi cornes. € Règne animal.) (Note des traducteurs.) | 1/4. - 212 TRAITE GENERAL Il est très simple, uni, étroit et à parois minces: L’cesophage , quiest court et étroit , n’occupe \ laires. Les mâchoires sont terminées par un stylet courbé en dedans, et portant une brosse assez forte. Le galéa est court, large et garni d’une grosse touffe — de poils. Le menton de la lèvre s’avance jusque vers l'extrémité des mâchoires. La languette est saillante, et en forme de feuille membraneuse. Les matières excrémenteuses n’ayant pas besoin d’être saisies au loin ni coupées , mais simplement broyées , les coléoptères stercoraires, ont, en conséquence, des mandibules faibles, garnies en dedans, soit d’une forte brosse, soit d’une partie membraneuse , à laquelle se trouve une large facette molaire , unie et quelquefois membraneuse. . Aux mâchoires, une forte brosse, ou bien un galéa qui est considérable , plus ou moins membraneux , et une touffe de poils ; lèvre grande; languette ou langue large et membraneuse. | Les caractères qui se montrent dans toute leur com- plication chez les coléoptères, soit herbivores, soit om- nivores, soit carnassiers, se retracent d’une manière diverse dans les autres ordres. Il n’est pas sans intérêt | de suivre cette simplification successive qu’il faudra | rapporter aux dénominations données plus haut dans | le texte. Ainsi, les orthoptères ont les mandibules très | grandes; leur bord interne denté et tranchant se | croise avec celui de la mandibule opposée. (Lisez, pages 169 et 170 du texte de cette traduction.) _ °C À peu près comme aux dents des mammifères car- nassiers, à leur base existe une petite facette molaire | qui est peut-être l'assemblage de plusieurs petites den Dans les mächoires et les lèvres, on ne remar rien qui distingue les espèces rapaces des espèces | D'ANATOMIE COMPARÉE. 913 que la tête et se continue, en s’élargissant insensiblement , avec le reste de l’intestin, qui bivores. La plupart sont omnivores. ( Lisez plus haut le texte de Meckel et les notes de cette traduction, pages 180 et suivantes. ) Parmi les névroptères, les demoiselles (Jlibellula), espèce carnassière, ont des mandibules semblables à celles des orthoptères ; mais les dents sont plus fortes et plus aigués: il y a un grand nombre de dents sur les mâchoires. ( Voyez plus haut le texte, page 162.) Si on passe des insectes odioanx insectes suceurs, "on voit la dégradation commencer par les paires infé. rieures, la lèvreetles mâchoires, puisatteindre plus tard les mandibules; le labre reste seul, et disparait enfin dans les lépidoptères, qui n’ont plus que des mâchoires; elles forment seules la longue trompe de ces insectes. Les hyménoptères présentent les nuances les plus rapprochées. Les machoires et la lèvre sont articulées les unes sur les autres à leur base, de manière que la lèvre peut se porter fortement en avant , avec les mà- choires qui se meuvent sur leur branche transverse. Les fourmis (formica) offrent à peine plus de lon- gueur et de largeur dans leurs organes que les coléop- teres. Chez les guêpes (vespa), languette prolongée sensiblement hors de la bouche, en forme de labre membraneux, découpée en cœur. Galea, également très aplati et alongé , appliqué latéralement sur la languette. Parmi les mellifères, chez le xylocope, languette alon- gée en un tube grêle, ouvert le long de sa face infé- rieure, par lequel l'animal suce le suc des fleurs; palpes labiaux , également très alongés, appliqués la- téralement sur la languette; galea formant deux écailles lancéolées, concaves en dedans, et servant d’é- tui à la langue et aux palpes labiaux qui les emboîtent par les côtés. 2:4 TRAITS GENERAL d’abord s’étend en ligne droite jusque vers l'extrémité postérieure du corps , et forme en- Abeille. ( Apis.) Les deux premiers articles des palpes labiaux sont concaves en dedans, et embois tent, en outre, immédiatement la languette. Hyevitenptares | ; les plus carnassiers ( crabo, cintbex), par exemple : mandibules alongées, grêles » dentées P ne se reacontrant qu’a l’extrémité, et s’avançant hors de la bouche, plus que dans > Rely des coléoptères les plus carnassiers. Chez les guépes (vespa) :, mandibules moins. alon- gées que dans les crabo; mais elles sont plus fortes, dentées à leur base interne et sans facette molaire. Les: guépes sont omnivores : il n’y a pas de dentelures aux mardibules des abeilles. \ Le labre est en général, chez les lyménoptères tantôt large et tantôt étroit. | Guépes. Labre formé de deux lames super posées : mais dont l’inférieure n’est qu’un repli de la mem- brane palatine, Hémiptères. Dégradation plus marquée de la lèvre et des mâchoires; transformation desmandibules elles-mé- mes. Labre conservant sa forme ordinaire, chez plu- sieurs genres, et restant appliqué en dehors des autres parties de la bouche. Lèvre en forme de gaine, soit, membraneuse , soit coruée, enyeloppant les autres organes de la bouche, ouverte par une fente le long de sa face supérieure, fente où se placent les autres organes de la bouche, les quels preunent la forme de filets ou de lancettes. (Lise le texte de MEcxEL, page 143 de cette traduction.) Notonectes. lubie triangulaire, oa ; appliqué sur la base de la gaine (lèvre) : celle-ci forme un bec coni- que et membraueux, divisé eu quatre articles i inégaux, D ANATOMIE COMPAREE. 915 suite dans l’abdomen six grandes circonvolu- tions, superposées, qui vont de droite à gau- e. | mandibules et mâchoires converties en filets très grêles, cornés , creusés en gouttières, concourant à former un tube. Nepa. Gaine composée de trois articles; deux des quatre filets qu’elle renferme sont impairs : ce sont les deux parties du labre. Les autres paires emboitent les premiers : ce sont les rudiments des machoires. Les mandibules ont disparu. Cigale. Filets mandibulaires au nombre de aie Creusés en demi-cylindre pour former le sugoir. Labre a plusieurs lames; pas de caractère indiquant le genre de nourriture. Plusieurs diptéres présentent une dis- position fort semblablea celle des hyménoptères. Taon du bœuf ( tabanus bovinus.) Labre de deux lames droites, fort alongées, appliquées l’une à. l’autre ; mandibules insérées comme dans les insectes broyeurs , et en forme de lames de couteau. Mi- choires plus grêles , et s’articulant sur les côtés de la gaine; les lèvres qui se contournent à sa base, en se recourbapt en dessus, portent un. grand palpe; lèvre membraneuse à sa base , écailleuse dans le milieu, sans palpes feodus, comme chez les hémiptèr2s et dip- tères et contenant six filets. Cousin { culex ) : suçoir droit, grêle, gaine membra- neuse dirigée en avant, terminée par un lobule renfer- mant cinq filets, dont le cinquième centralest le labre. Bombille, qui vit de miel: suçoir fornis d’une gaine cornée, membraneuse, sang lèvre terminale ; deux fi- lets nulles , très gréles, portant chacun un palpe; deux lames centrales qui sont le labre. Peu de mer (asilus craboniformis) qui vit sur les, 216 TRAITE GENERAL Le canal alimentaire de la larve est, au contraire , beaucoup plus large, mais bien plus court ; il est à peine plus long que le corps. A un cesophage court et médiocrement large, suc- cède un estomac alongé , partout garni de vil- losités courtes, et qui a la moitié de la longueur autres insectes : gaine cornée et terminée en pointe sans lèvre; filets maxillaires, longs et droits, emboi- tant latéral ont le filet inférieur du labre, qui est fort. dur , et en forme de canif. Manche : gaine comme celle du taon. Filets maxil- laires confondus avec la gaîne; filets mandibulaires dis- | parus ; labre formé de deux lames condyles, formant — un tube ou passe la nourriture. (Lisez, page 131 de cette traduction. ) Stomose (stomoxys): ressemblance parfaite avec la mouche, si ce n’est a l’extrémité du suçoir, qui est con- , vexe et pou On veit qu’aucune différence ne permet de distin- guer, dans ces derniers ordres, les espèces qui se nour- rissent de chair, de celles qui se nourrissent de végé- taux. Puce (pulex) : le dard central en forme d’alène qu’on y remarque, représente le labre. Deux filets mandibu- laires, deux grandes écailles maxillaires, ovales et latérales, terminées par un petit palpe; lèvre écailleuse,. très courte, terminée par des palpes fort grands, em- boitant les filets mandibulaires, placés eux- ee entre les écailles maxillaires. Lépidopteres : sucoir seulement composé de deux piéces qui forment un tube multi-articulé, etc. Dans les bombyx et les cossus, l’atrophie s’étend même à la trompe qui est ‘lib taire. ( STRAUS Durokastt} Ouvr. cité, page 226 ) D'ANATOMIE COMPAREE. = 217 tout le canal alimentaire. A partir de l’ex- trémité inférieure de l’estomac, l'intestin fait une circonyolution tres courte en avant, se réfléchit en arrière sur lui-même et va directe- ment à l’anus, en se dilatant insensiblement. Je n’aipas pu remarquer dans l'intestin l’étran- glement indiqué par Cuvier. (1) Le clairon (clerus) (2) a un canal alimentaire court, composé d’un estomac très long et que garnissent des villosités, d’une portion rétré- cie , d’un second estomac oblong , plus court, et d’un intestin qui est large et peu long (3). (1) Lecons, vol. IV, pag. 132. (2) Famille des clavicornes. (Note des traducteurs. ) (3) Leclerus alvearius et le clerus apiarius, ont, d’après M. Léon Durour, qui a représenté une figure du premier, 4° un jabot si court qu’il est presque entièrement caché dans le crâne, conoide ou turbine, suivant son degré de plénitude et séparé du ventricule chylifique par une contracture annulaire ; 2° le ventricule chylifique alongé cylindroïde, flexueux, dépourvu de papilles, mais à la surface duquel on aperçoit , lorsqu’on s’aide de la loupe , des cryptes glanduleux , logés en dessous de la tunique externe; 3ounintestin grêle qui est fort court; 4° un cœcum oblong, dilatable, un rectum bien mar- qué. (Léon Durour, Ann. Sc. nat. , t. Ill, pag. 227, planch.13, fig. 3.) Bouclier obscur , sylpha obscura, s. sinuata et littora- lis. Canal Mewesif. , long trois fois autant que lani- mal. OEsophage si court qu’il ne déborde pas la tête ; gésier oblong, lisse à l’extérieur et un peu roussâtre, tapissé d’une membrane interne un peu scarieuse, la- 218 TRAITÉ GÉNÉRAL :. Chez les Jampyres et les taupins (elater). (195 V’estomac est alongé, dilaté en forme de cel~ quelle est hérissée de soies pointues, dirigées en divers : sens, mais disposées en trois bandes longitudinales,» que sdpiethi des intervalles lisses. Ventricule chylifi- que, assez long pour faire sur lui-même une circonvo+ lution, hérissé de papilles grêles et pointues, recou- vert dans sa position naturelle par le canal intestinal. Tube intestinal fort long, filiforme , replié sur lui-. même, formant un intestin grêle dans son cinquième! antérieur, présentant à son origine une courte portion | marquée par un étranglement qui s’efface quelquefois, et plus loin une portion plus étendue d’un même dia- mèêtre, mais toute couverte de points saillants grain nuleux, bien sensibles a la loupe, s’ouvrant latérale- ment pour le bouclier obscur, directement pour les sylpha litteralis et sinuata, dans un renflement lisse qu’on peut comparer au ceecum. Avant de se terminer par le rectum, il reçoit. le canal d’une bourse acces- soire, appartenant aux extrétions. (Ouv. cit., pag 229.) ÆEscarbot ( hister sinuatus ) : canal digestif, long de, quatre à cinq fois autant que le corps. OEsophage tres) court auquel succède un renflement oblong , qui laisse. . apercevoir, à travers ses parois, quelques taches bru-. nâtres qui sembleraient annoncer des pieces propres | à la trituration. Yentricule chylifique , hérissé de pas — pilles acuminées, très saillantes, très longues ; replié | sur lui-même. Jntestin gréle, flexueux, filiforme. Cæ+ | cumdistinct du précédent par une contracture, etoffrant | des plis. (Ouv. cit., pag. 228.) é | Nitidulaire (Thymalus limbatus ) : canal digestif un peu moins que trois fois aussi long que le corps. (#) Famille des serricornes. (Règne animal.) (Notedes | traducteurs. ) ve: at DANATOMIE COMPARÉE. 219 lules en avant, et dilaté des deux côtés, surtout chez les seconds: l’intestin est court et sim- ple (1). OEsophage , jabot, confondus en un tube fort court. Fentricule chylifique oblong, droit , simple, à granu- lations imperceptibles. Intestin ile, lisse, flexueux. Caecum sente bien distinct, court. (Ouy. cit., Pe 223.) * (1) EUR - ui rufipennis, splendula et thelo- Phorus fuscus et lividus. Tube digestif des lyques : à peine une fois et demie long autant que le corps. Tuniques minces et diapha- nes, OF sophage , renflé en un jabot oblong , où le mi- croscope découvre des fibres longitudinales, et qui est séparé du ventricule chylifique, par une contraction annulaire. Ventricule chylifique alongé, kee, simplement mem- braveux; intestin gréle filiforme, flexueux, présen- . tant quelques boursoufflements, près du cecum. Cæ- cum alongé, renfermant un palpe excrémentitiel blanc. Rectum peu marqué, Femelle du dampyris, ou ver luisant : Canal alim taire, Jong deux fois comme le corps. OEsophage d’une briéveté qui le rend imperceptible, dilaté en un jabot court. Etranglement annulaire & son union avec la partie qui suit. Ventricule chylifique , fort long, lisse, dépourvu de papilles, mais boursoufflé dans ses deux tiers antérieurs etcylindroide, intestin informedans le reste de son. étendue. Intestin gréle fort court. Il est suivi d’un intestin qui en est brusquement distinct, flexueux , et qui offre un renflement peut-être incons- tant, représentant le cecum, et qui dégénère en un rectum alongé. Canal digestif du thelophorus, absolument, droit ; 320 TRAITE GENERAL La conformation des taupins (clater) est un acheminement vers l’organisation extreémement | curieuse, offerte par les buprestes(1), et qui. | | | OE sophage, à son issue dela tête, renflé en un petitjabot | conoide. Ventricule chyl. alongé, dépourvu de papil- les , mais ridé en travers dans le ¢. Juscus, et uni dans, le t. lividus. Intest. gréle bien marqué et filifarme dans | le t. fuscus, plus renflé dans le 4. lividus. Caecum peu distinct. ( Ouv. cit., pag. 224. ) Elatérides. (Elat. marinus, elat. sanguineus , lat. gulvellus.) Tube digestif, longueur, une fois celle du | corps. OF soph. court, renfermé dans la tête, renflé en- | suite en un jabot conoide, très petit. Vertricule chyl. alongé, à peu près droit, présentant à son origine, du moins le marinus et le gilvellus , deux courtes di: latations latérales, arrondies , séparées par une échan- crure qui reçoit le jabot, recouvert, dans la première “espèce, de papilles granuleuses, arrondies, serrées entre elles ; dans la seconde, parfaitement lisse, ordi: nairement renflée dans l’abdomen, et se terminant brus- quement par un bourrelet autour duquel s’implan-. tentles vaisseaux biliaires. Int. gréle filiforme, flexueux, | renflé en un cæcum oblong, et qui dégénère en un rectum filiforme, du moins dans la femelle. (Ouv. cit., | tom. Ill, pag. 223. ) (1) Buprestides ( Buprestis novem maculata et vi- ridis. ) | Tube alimentaire, deux à trois fois aussi long que le corps. OEsophage grêle, renflé dans le viridis en un jabot conoide. Ventricule chylifique, brusquement dis tinct du jabot, alongé, tubuleux, parfaitement glabre, — fourchu dans le novem maculata , dès son origine , en forme d’Y , comme s’il résultait du confluent de deux | boyaux borgnes, alongés et divergens; dans l'angle D ANATOMIE COMPARÉE. 221 aété décrite et figurée par moi chez le bupres- tis lurida , et par M. Gæde chez le à. ma- mana ; en sorte que l’on peut la considérer comme régulière et constante. L’cesophage est court et large , mais il se dilate sur-tout en ar- mère. A cette dilatation succède une portion plus longue , mais plus étroite, partout garnie @appendices aveugles, assez considérables; elle donne insertion , à son extrémité antérieure , à deux cœcums, presque également larges, ayant à peu près moitié de la longueur de tout l’in- testin. Ces cœcums se rétrécissent insensible- ment, sont aussi garnis d’appendices aveugles de la fourche, est reçu l’cesophage. Intestin gr. court, presque droit. Cœcum, distinct du précédent, par une contraction alongée, cylindroïde. Rectum court et droit. (Ouv. cité, tom. Ill, pag. 222.) Melyrides (Malachius œneus, Drilus flavescens) : longueur du tube alimentaire , trois fois celle du corps. OEsoph., immédiatement après la sortie de la tête ‘ renflé en un jabot alongé, séparé par une contrac- ture du ventric. chyl. oblong, cylindroide, parfait- ement lisse et glabre. Intest. gr. assez long, fili- forme, flexuéux. Cecum gros et court, comme tron- qué en arrière. Rectum alongé et filiforme ; longueur moindre dans le drilus. Jabot et æsoph. courts. Ptiniores. Anobium fasciatum. Tube digestif ; lon- gueur trois fois supérieure à celle du corps. Jabot peu marqué. Vent. ch. alongé , glabre, terminé par un bourrelet saillant. Zntest. gr. filiforme. Caecum gros et ovoide. Rectum alongé, grêle. (Ouy. cit,, tom, If à pag. 226.) oo EO EOEOEOEOEOE_O_OOEO OEE ———— a 222 TRAITÉ GÉNÉRAL dans leurs deux tiers antérieurs , et se conti= nuent avec un deuxième estomac umi et de forme alongée. L’intestin grêle est beaucoup plus court que le gros intestin. | Dans les coléopteres, qui vivent de proie et de corps morts, la forme du canal alimentaire est tres composée ; chez plusieurs elle s’éléve au plus haut degré de complication. Parmi les coléoptères de proie, on voit dans les genres dy: tique, gyrinus , cicindele, carabe (1) , staphylin , (1) La première dilatation est une dépendance de Vcesophage ; c’est le jabot. Dans le carabus auratus, il ue forme qu’une courte dilatation à la partie posté- rieure de l’œsophage. Resserré sur lui-même, il forme huit colonnes charnues, longitudinales, correspondant aux bandelettes externes, qui constituent les côtes qu’on y remarque. Le clivina omophror ne présente aucune trace de ces bandelettes. Le scarites gigas n’a pas le jabot d’une manière constante, du moins il latéralemente (Ann. Sc. nat., L. Dur., pag. 470.) Le géster, ordinair a sphéroïde dans les grandes espèces du genre carabus, est plus rapproché de la. forme oblongue dans le carabe des Pyrénées, dans les harpales, et autres petits carnassiers de la famille; 2” quelquefois rétréci en une sorte de col, ainsi qu’on le voit dans le cymindis, quelques Ch des zabrus , Vomophron. Il est parfaitement distinct de la portion du tube qu’il suit. Glabres au dehors, les pièces cor- nées qui le garnissent sont, dans lec. auratus, oblon- gues , brunatres, mobiles sur leur base qui est mus= culeuse , séparées par autant de gouttières profondes. La ML de celles-ci se relève dans le milieu, en une > 4 D'ANATOMIE COMPARÉE. 925 d'abord un cesophage long et assez large, auquel succède, à l’origine de l'abdomen, une dilatation alongée , plus charnue , sillonnée longitudina- lement. Après. cela vient un rétrécissement ar- Re encore plus fortement charnu, garni à sa | nterne de quatre éminences cornées , trian- gulaires, plus fortes, dentées en travers, ayant ur poin te tournée en arrière, et de quatre autres éminences plus pelites , Situées entre les gran- des. Ces éminences forment une forte saillie ‘en dedans, et rétrécissent considérablement la 0 arête pareillement cornée, où aboutissent les soies pointues qui en forment une sorte de brosse. Les es principales sont échancrées À leur extrémité an- ieure, et forment, par leur connivence, une valvule t Pouversurs en croix correspond au jabot. En ar- , elles sont, comme les arétes intercalaires, plus cées , plus cornées, et garnies de dents acérées, iquées et mobiles. Les pointes postérieures for- ment un godet ou valvule conique, dont le sommet che dans le ventricule chylifique. Dans le nebria arenaria, ces lames internes sont formées de dix triangles confluents par leur sommet, et elles se terminent avec un enfilage de dents à pointes de lan- tes. Beitr. sur Vergl. Anatomie, 1,2, p. 120. va Acta nature curiosorum. X1, 2,pag. 320.) _Fentricule chylifique. Dans les carabiques : texture molle, délicate, expansible ; facile à déchirer : forme et capacité variant suivant la plénitude; renflé à à son origine, et insensiblement retréci en arrière en un conduit tubuleux dans les véritables carabées, le cy- 2 r + La 224 _ TRAITÉ GÉNÉRAL | cavité : en arrière de cette portion , vient t autre portion rétrécie , petite et à paroi mine [no mindis , la clivina, et un petit nombre d’autres g nre Ce Ent est sphéroïdal et bien circonscrit dans ' nebria arenaria et l’elaphrus. Il fait une circonvolutio sur lui-même , dans le scarites , le zabrus obesus , Vhar. palus Dies. ou une pe courbure, une anse serine dips los carabus, Vagonum, Vargutor , V’abe a le steropus , la nebria armata. \l est presque droit bien moins long dans le brachinus, Vaptinus, le cy mindis , la clivina, les chlænius , le platynus, les spho dvus, Velaphrus , la nebria bhevicdilaa, et sur-tout l'O mophron. Les papilles sont, dang les carabus auratus cancellatus , catenulatus et pyreneus ; alongées à la poi tion antérieure du ventricule, granulées dans le reste: La clivina, Vagonum, V elaphrus , le nebria , Yomophror offrentles plus remarquables par leur grosseur et leur formesturbinées.Elles sont courtes et serrées entre ll dans les scarites , aussi courtes et moins pressées d les zabrus, été dans toutes les espèces où ce dernid organe ne présente pas de renflement bien marqu comme le brachinus , \’aptinus , le licinus , le chloenius , platinus, LRU ME les sphodrus, ouidlaphais ; aba: steropus , ophonus , harpalus. | Au microscope, elles semblent être des bourées noïdes, en doigt de gant, s’abouchant dans la cavi ventriculaire, le plus souvent renflées à leur base; … flexueuses ou droites à leur extrémité : à travers lew parois pellucides, on aperçoit des atomes brunâtres Intestin. 1 prend br usquement origine après — bourrelet où s’implantent les vaisseaux biliaires. F portionnellement plus long dans les véritables carabe le brachinus , le licinus. Sa portion grêle est filiforme; courte, labre à à Vextérieur. Un renflement ovoide oi > D'ANATOMIE COMPAREE, 295 puis une partie considérable alongée et un pev large, qui se distingue d'une manière frap- oblong, fait suite à la portion grêle, et forme le gros Intestin: c’est cette portion que M. Léon Durour ap- pelle le cæcum, parcouru longitudinalement par huit ban delettes, et à l’intérieur coupé par des plis, des sillons, des aufractuosités , des valvules. Dans les zq- s, il offre, à son origine, six espaces oblongs, acés sur une même ligne circulaire, et circonscrits cl à un par un filet brun, sétacé, corné : rectum fort court. Les staphylins n’ont pas de jabot. Le canal intestinal a tout au plus deux fois la longueur du corps. Les arêtes du gésier sont moins cornées; leur extrémité se divise en plusieurs lanières. Chez les pédères, le gé- sier est à peine indiqué , la longueur du tube digestif des cicindelles , dépasse à peine celle du corps : le reste est entièrement semblable aux carabes. Chez les hydrocanthares ou dytiques et gyrins, le sier est orné a l’extérieur de trachées rameuses . jui forment une élégante broderie ; il est, ainsi que le ventricule, semblable à celui des carabiques. M. Léon Durour n’a pas trouvé dans le‘dytiscus sulcatus, ni dans le D. marginalis, D. Roeslii, la partie lisse de ce ventri- cule, figurée ct mentionnée par Rampuor. Cette poche est plus courte dans le D. sulcatus, que dans le D. marginalis. L’intestin est plus long, que dans les carabiques. A est filiforme, replié sur lui-même, et dé- bouche latéralement sur la face latérale d’un cacum expansible. Celui-ci , quand il est dilaté , est ordinaire- ment conoide, un peu pyriforme, et sa grosse extrémité qui est antérieure, se termine par un appendice ver- miculaire, flottant, plus ou moins contourné en spi. tale. Il dégéuère postérieurement en un rectum. Le vu. 15 | 226 TRAITÉ GÉNÉRAL pante du reste du canal intestinal , ar une quantité énurme de rolongements extérieurs, longs, déliés, très serrés et semblables à des Le losités. La portion suivante , longue et presque également large, est dépourvue de villosités, ‘et se termine par un petit renflement , dans lequel s’inserent , de chaque côté , deu Vais+ seaux urinaires, bruns » qui sont très longsa L'intestin , qui vient apres , est deux fois a long que les portions décrites jusqu "1CI ; il : plonge dans l'intestin anal qui est court, qui prend brusquement une dilatation très coul sidérable. Chez les dytiques , l'intestin anal en“ voie, par en haut, un cœcum d’une Jongueur et d’une largeur TNT , qui se termine en pointe. Tout le canal alimentaire est à peu près deux fois aussi long que l'animal. | Dans les larves des dytiques ; les rates | grandes et prolongées en une pointe unique 5 fe ch cecum des dy tiques , est une véritable vessie nat toire. Dans les gyrins ou tourniquets, le fe digestif a trois fois la longueur du corps. OF sop age gros, jabot lisse, simplement membraneux. Gésier ovalem : oblong, rénitent, élastique , garni dun. ‘appareil de trituration. / entricule chylifique court , hérissé dq | sYOSSES papilles conoïdes. Intestin grêle; fliforme, rer marquable par sa longueur qui égale la moitié de tout le canal. Cecum, uni-latéral comme dans le dytique; : il est un peu renfé, un peu plissé, membraneux, | susceptible d’être distendu par l'air. ( dun, Se. R4frg tom. M, Bas: 319, L¥on Durour, ) OTE | Gi D'ANATOMIE COMPARKE. 227 sont creuses et ouvertes en avant. Lorsqu’ elles saisissent une proie, il sort une humeur de ces ouvertures: on en peut conclure qu’elles ne Servent pas uniquement à la succion (1). ~ Le canal alimentaire des larves, du moins de celles des dytiques, est beaucoup plus sim- le : l’estomac musculeux » garni de saillies éntiformes, et les villosités extérieures y man- quent totalement ; l’œsophage plus étroit se. dilate insensiblément en un estomac mus- culeux , jaunâtre , droit , long et plus large , ét à paroi plus épaisse, qui a presque la moitié dela longueur du corps. Get estomac se rétré- cit d’une manière insensible, et, après avoir recu les vaisseaux urinaires qui, dans ces ani- maux , sont blancs; il se retourne brusquement un peu en avant, pour se continuer avec l’in- testin. Celui-ci, qui est plus court que chez l'insecte parfait, et pas, plus long que la partie antérieure , forme quelques circonvolutions s et se continue ensuite en l'intestin anal > qui est proportionnellement plus long, mais un peu plus étroit. Le cœcum existe également, mais il est plus alongé et plus étroit que chez l’ani- mai parlait. | (1) Cuvier, Lecons, vol. Ml, p. 323, () ZLecons, vol, IV, p. 152, 228 PRAITE GÉNÉRAL et que leur iutestin a la même largeur de la bouche à l'anus. Dans la plupart des coléoptères , qui se nour- rissent de charogne , tels que les nécrophores et les sylphes , V BLEW tl est plus étroit et plus court; l'estomac villeux est plus alongé ; le canal intestinal est plus long , contourne ua grand nombre de fois et plissé en travers , sur- tout chez les nécrophores ; dans l’un et antes genre, il est pourvu d’un coecum arrondi el codé able. à L’estomac pourvu de villosités a surtout une longueur considérable dans les hister « et les star phylins , dont Vintestin est, au contraire, très court (1). B. Insectes sans metamorphose. — 6: 52. Le pou, parini les insectes parasites a un petit sucoir qui, à l’état de repos, est contenu | (1) M. Sreaus reconnaît cing espèces de glandes chez les articulés : : | 1° Les salivaires : on en voit un exemple remar” quable dans la cigale ordinaire. à 2° Les biliaires : insérées à des points détermin é canal intestinal. (Lisez plus haut la note de la page 1 8°..Les gastriques : ce sont les vaisseaux courts “a | aveugles , qui recouvrent tantôt le jabot succent ui tantôt le duodénum. 4° Les intestinales : exemple, les granulations de D'ANATOMIE COMPARÉE, 229 dans un petit mamelon. Le ricin a deux lèvres et des mandibules en forme de crochets. Le canal intestinal du pou consiste en un cesophage court, en un estomac tres long et large, terminé en avant par deux appendices aveugles , également dirigés en devant, et en un intestin court et étroit . pas beaticoup plus long , dans lequel s inserent, vers son extre- mité, quatre vaisseaux urinaires courts (1). Avec cette disposition, concorde celle des orthoptères é épizoiques, NiTzsn (2), etsuivant sur- tout par les deux prolongements latéraux , si- tues à l'extrémité antérieure de l’estomac : mais elle en diffère par la présence d’une tête , tantôt symétrique, tantôt latérale. Parmi les thysanoures, les organes de la manducation des depisma consistent, 1° en deux mandibules et deux machoires , petites et fai- bles; 2° en une lèvre supérieure et une inférieure. L’cesophage , étroit , est suivi, comme dans le la partie postérieure de l’intestin , et que l’on peut re- garder comme des follicules sécrétoires. 5° Les urinaires , qui s’ouvrent près de Vanus,.et qui ont souvent un réservoir comparable à a la Mie des animaux élevés. (Straus, p+ 251.) (Note des traducteurs.’ (1) Swammerdam, Biblia nature Tab. 1. Uf. HS. (2) Die Familien ine Gattungen der Thierinsecten ( les familles et les genres des insectes parasites ) dans Germars, Magazin der Entomolo;ie, NE, 280. 250 TRAÎTÉ GÉNÉRAL pou, d’un estomac long , droit, large et mem: braneux, garni à son extrémité postérieure dé six saillies dentiformes , cornées , de structure différente; à la suite de cet estomac on trouve un iiteslin rectiligne, court et étroit, qui recoit}! vers le milieu de sa longueur , quatre vaisseaux! urinaires, étroits(1), et d’une longueur moyenne. Les myriapodes ont les organes de manduca + tion ordinaires des insectes pourvus de. mâ+ choires : mais la plupart de leurs parties sont très petites, sur tout dans les zules; et les anten=) nules y manquent. Leur lèvre supérieure et leurs mandibules ont été tout-à-fait Inapercues: jusqu'a MM. Savigny (2) et Treviranus (3) On trouve chez les scolopendres (4) , à la par- (1) Treviranus , Vermistchte Schriften, i, 1, p. 13, pl, 243 (2) Mem. sur les animaux sans vertèbres > 11, Ps 49: (3) Verm. Schriften, il, 41. (4) Au-devant des aitebties des scolopendres, on’ trouve deux pièces consécutives impaires, repliées en dessous , dont l’une représente le chaperon et l’autre, le Zabre des insectes. Le dessus de la tête est occupé, à sa partie intérieure , par une grande plaque analogue à l’épicräne et qui porte, comme chez les insectes, les antennes et les mandibules. Cette pièce est suivie d'u segment complet, fort large appartenant à la tête, por- tant en dessous deux énormes crochets. Ces parties improprement appelées lèvres , représentent les pièces basilaires et les mâchoires des insectes , à cause de leurs connexions, {Srnaus D. ouv. cit., p. 43.) (Note des traducteirt,) | D'ANATOMIE COMPAREE. 251 tie la plus supérieur re, unesaillie membraneuse, à peine visible , qui semble représenter la lèvre supérieure. En ax snif il y a deux mandibules qui sont soudées avec la saillie précédente 3 ensuite vient , en bas, de chaque cote , une pare d’ organes merabraneux., mous, qui sem- blent. représenter la mâchoire avec la lèvre inférieure. La ] premiere consiste en de petites lames minces et étroites , qui sont de beaucoup surpassées en longueur et en largeur par celles de la lèvre. Au-dessous et plus en dehors, on voit une paire, d'organes articulés et mobiles , minces et plus longs; en bas de ceux-ci, une lame quadrilatere tres grande, qui supporte, à son bord antérieur, deux petites saillies den- tées et juxtaposées.A sa partie externe cette lame offre un crochet articulé, fort et très épais, convexe en dehors , concave en dedans, qui est fort apointi, et percé d’une ouverture vers son extrémité terminale. De ces parties, M. Savigny (1) considère les dernières comme les deux premières paires de pattes qui, déjà dans les wles , sont situées immédiatement sous la bouche, et qui, dans les scolopendres , seraient converties en organes de manducation (2). (1), Loc. c., p. 45. (2) Les analogues des organes masticateurs de la scolopendre et conséquemment des insectes, sont les pattes antérieures que les myriapodes portent sur la “ 232 TRAITÉ GÉNÉRAL Il est vraisemblable que tous les myriapodés~ ont des vaisseaux salivaires, sous forme “de, conduits aveugles, d’une bien modérée , un peu réviflest en arriere. Raindohel (i (1) les a. ie présentés dans l’zwle. Treviranus (2) dans le, scolopendra flava. Je trouve chez le seb lbpendia gigantea, de chaque côté , deux vaisseaux aveu- _ gles plus pelits , et un autre un peu plus long | au milieu, au-dessus de l’œsophage. Il existe | en outre chez le scolopendra gigantea , dans. toute la mâchoire inférieure, du moins vers” son pourlour externe, un organe granuleux , « lobe , blanchatre , tres considérable et alongeé, sottant en dore par l'ouverture précitée , et. qui est incontestablement un organe venimeux. Treviranus, il est vrai , en étudiant la scolopen- dra fornicata, ne trouva pas d’autres organes sé- tête, dégradées en organes de mastication. Dans d’autres . invertébrés les pièces qui arment la bouche semblent. s'être portées du dedans en dehors ; ainsi les organes — masticateurs des annélides , par exemple, les hirudo et surtout les eunices , semblent étre les dents gastriques des crustacés et des insectes. On suit la marche de ces parties vers l’intérieur en étudiant les nephtys (aphrodita squammata ). Les machoires y sont placées dans le fond de l’œsophage de l’animal, qui se renverse en forme de tube pour les produire au dehors. Leur forme et leur. disposition appuient cetteanalogie.(Srraus, D., p. 221. yi ( Note des traducteurs. ) (1) Verdauungswerkzeuge der ‘insecten, p. 149, pl. 15, F 1. (2) Vermischte Schri iften, I, 1, p. 37, pl. 7, f. ft. D'ANATOMIE COMPAREE. 1983 créteurs que les vaisseaux salivaires indiqués, (1) qui fussent, avec la mâchoire , dans le rapport ordinaire d’une vésicule à venin. Cependant je ne doute pas que ces espèces ne possèdent aussi les crganes qui viennent d’être décrits , leurs machoires les plus inférieures étant également perforées. La seconde paire de pattes, si la manière de voir de M. Savigny est exacte, serait donc un este a venin; ce qui n’est nullement contraire à l’opinion de M. Trevi- ranus. En effet, sans parler de l’analogie qui existe entre lesmachoires etlesmembres, on voit précisément les membres de plusieurs animaux, (1) L. c., p. 23.— Les organes salivaires ont été l’objet de recherches faites avec un extrême soin de la part de M. Léon Dufour, sur le lithobie fourchu (lithobius forficatus ) et lescutigera lineata. Dans le pre- mier, elles s’observenta l’issue de Ja tête, sous la forme de deux grappes assez graudes , peu distinctes l’une de l’autre, plus ou moins contigués et adhérentes entre elles, déprimées, le plus souvent concaves, parce qu’elles enveloppent l’origine du tube alimentaire; elles ont l’aspect d’une masse gélatineuse sans organi- sation intérieure, colorée d’un bleu améthisie qui n’est pas propre à ces glandes. Avec le secours du micro- scope on y reconnaît de: granulations ovalaires ouar- rondies et disposées par grappes. Ce sont dans la scuti- gère des grappes moins grandes, blanchatres , compo- sées d’utricules ovales . cblongues, traversées par une rainure. Le conduit excréteur n’a pas été trouvé. (Ann. d. Sc. nat.t.11, p. 95., (Note des traducteurs.) . LUS sf ee a 20h TRAITE GENERAL par exemple, des geckos et de Vornithorynque, | remplir une fonction entierement analogue. Le canal alimentaire du scolopendra gigantea est sans division, étroit, rectiligne, long comme tout lecorps, à parois minces, et cependant for- mé de plusieurs portions. L’cesophage se ré trécit d’abord un peu en arrière de l’encéphale, puis il s élargit insensiblement et forme un tuyau alongé. Cette partie correspond à la moitié an-_ térieure du corps qui est plus petite que la pos- térieure. Au-delà de celle-ci on trouve une par-_ tie qui se rétrécit brusquement ; elle est un peu courbée, mais plus charnue , plus épaisse. Je l’ai observée s’avancant considérablement dans la premiere. Elle a suivie d’une portion, de nouveau plus large , qui. se rétrécit peu à peu en arrière, où elle se termine par une petité saillié fermée ; enfin vient une partie plüs étroite , peu longue , et renflée au milieu. Une paire de vaisseaux larges et assez longs s’insère dans le commencement de cette derniére partie. (1) | (1) Le description et les figures que M. Léon Dufour a données’sur l’anatomie des lithobies et du scutigera , | ne peuvent faire reconnaître qu’une seule dilatation, a partir de l’œsophage, qui constitue lui-même, un tube fort étroit et assez court , jusqu’au rétrécissement | très marqué et annulaire qui suit immédiatement lin: sertion des longs canaux hépatiques ; dans le lithobia, ce premier renflement, qui est le ventricule chylifique D'ANATOMIE COMPAREE. 255 Le scolopendra Jorficata a une conformation LE semblable (1). Dans le scolopendra flava (2), Ycesophage est tres long, étroit et contourné. Le canal alimentaire de l’iule est également court et droit; il consiste en un cesophage court, un estomac long et large, un intestin gréle qui est court, et un gros intestin plus long, et plissé en travers. Les vaisseaux urinai- rés, qui sont longs , s'ouvrent dans le commen- cement de l’intestin. (3) de cet auteur , est immédiatement suivi d’un intestin gréle dont le calibre est égal et qui s’ouvre dans une dernière dilatation (le cœcum ), après lequel vient un rectum plus rétréci. Dans le scutigera , l’intestin grêle lui-même forme une dilatation ovalaire. Des rubans de fibres musculaires longitudinales coupent les fibres transversales de même nature. Il est probable qu’il est à ce, sujet beaucoup de variétés peut-être indivi- duelles et même accidentelles. Vaisseaux hépatiques. Il n’y en a qu’une seule paire; dans le Zthobia et le scolopendra, ils s’insèrent, un de chaque côté, dans le lithobia, par un bout renflé , au bourrelet vaivuleux, qui est en arrière du ventricule chylifique; ils sont bien distincts, flexueux , diaphanes et constamment dirigés vers la tête où leurs extrémités sont maintenues par un ligament d’une ténuité presque imperceptible. (Ann, des Sc. nat.,t. 11, pag. 85 et 86. ) (Note des traducteurs.) (1) Treviranus , |. c. ,p. 23, pl. 5, f. 4. (2) Ibid. , p. 37, pl. 7, f. 3. (3) Ibid. , p. 43. 236 LRAITÉ GÉNÉRAL V. ORGANES DIGESTIFS DES ARACHNIDES. § 53. Les arachnides ressemblent beaucoup aux insectes par la disposition de leurs organes de mastication. Mais il est vraisemblable, d’ apresiibe recher- ches de M. Savigny ( dont je n ‘admets | pas en- core complétement les conséquences ni pour les arachnides ni pour les m yriapodes ) que ces or- ganes ne sont pas les mémes parties que chez les insectes , et qu'ils sont les premières paires de pattes , tandis que les parties des insectes ont ici disparues (1). On trouve, principalement d dans les araignées et les scorpions , sous la partie antérieure du thorax, deux mandibules articulées, fortes , en général courtes à proportion , tres rétractiles dans les scorpions , plus grandes et situées li- brement chez les araignées, qui se terminent en avant par deux crochets cornés et durs, dans les premiers, par un seul, dans les seconds. ‘Le crochet externe, plus iong que l’autre, est (1) La transformation des premières paires de pattes en organes masticateurs, se montre d’une manière évi- dente chez les LD : ; mais seulement à l’égard des mâchoires. Les mandibules et la lèvre inférieure existent déja chez ces animaux à peu près dans le même état que chez les insectes. (Straus, ouv. cit., p- 221.) (Note des traducteurs.) 7 D'ANATOMIE COMPARÉE. 257 remplacé chez les araignées, où le crochet in terneest situé en haut, par une surface de masti- cation dentée présentée par l’article de la mandi- bule qui supporte ce crochet. Dansles scorpions, - le crochet externe offre , le plus souvent, plu- siéurs dentelures ; dans les araignées , au con- traire , il se termine par une pointe simple. Il est solide dans les premiers, percé d’un trou vers son extrémité antérieure chez les seconds. Au-dessous de ces mandibules se trouve l’ouverture buccale qui est étroite(1), et plus bas la langue qui est charnue et alongée. Plus bas et sur les côtés viennent les parties que l’on prend communément pour les mé- choires avec les palpes , en considérant le pre- mier petit article sur-tout comme la mâchoire , et les autres comme l'antennule. Ces parties ressemblent parfaitement à des pattes ; leur po- sition au-dessous de l’ouverture buccale rend d’ailleurs cette détermination extrêmement vraisemblable. On sait qu’elles sont très lon- gues dans les scorpions , et que leur article ter- minal, qui est le plus grand , forme une pince dont la lame la plus externe est immobile. Dans les araignées où elles ont encore plus de res- (1) Cette bouche est beaucoup plus large chez les scor- pions que chez les aranea. Aussi les araignées sucent- elles , et les scorpions peuvent-ils avaler. (Note des traducteurs.) 258 TRAITE GÉNÉRAL. semblance avec les autres pattes , , elles sont plus courtes et sans pinces ; mais leur dernier article se termine par un fort crochet. alia Leur position inférieure s'oppose évidemment à ce qu’on les regarde , avec M. Treviranus, comme des antennes dans les araignées et les phalangiens. Quant à la partie située encore plus bas, que l’on considère communément comme la lèvre inférieure, fendue en deux:, je crois devoir la prendre pour une partie du-thorax , parce qu'elle supporte la paire de pattes la plus antérieure d’après la manière de voir ordinaire. Elle manque entièrement à plusieurs araignées, notamment à la mygale (1). 103 Les animaux decette classe ont, en général, un canal intestinal tres simple, ne surpassant, que peu ou point la longueur du corps, c’est- (1) Dans plusieurs genres de la famille des acarides, tels que les uropodes , vivant en parasites sur les cc- iéoptéres, on trouve à la bouche deux palpes en forme de pattes, mais non de pinces, entre lesquels sont placés deux appendices angulaires qui sont probable- ment les corps des machoires , et enfin entre ces der- nières est un long dard fort dix et denté sur ses bords, par le moyen duquel ces arachnides percent la peau de l’animal sur lequel ils vivent. Même conformation chez les Ixodes, qui vivent sur des mammifères. | Chez les leptus ,il y a plus de rep btb ide sat avec la bouche des insectes. (Srraus D., p:1225.) " (Note des traducteurs.) D'ANATOMIE COMPARÉE. 239 à-dire, droit. D’après ma manière de voir (1) qui a été adoptée. par Cuvier (2) et M. Oker (3), es arachnides se distinguent des insectes par la présence d’ un gros foie glanduleux , brunâtre , qui occupe presque tout l'abdomen ; opinion pour laquelle milite l'existence Ain système vasculaire ramifié. M. Treviranus (4) la croit inexacte. Suivant lui, le prétendu foie serait le "corps graisseux. Il allègue pour son opinion et contre la mienne les motifs suivants: 1° existence indépendamment de cette masse , des vaisseaux biliaires simples et déliés, semblables à ceux des insectes, qui s’insèrent dans l'intestin , or- dinairement au nombre de quatre ; 2° l'absence du foie chez les insectes, si on capes prendre les vaisseaux des araignées pour autre chose que des vaisseaux biliaires ; 3° la grande quantité d’albumine contenue dans l’humeur que recèle ladite masse ; 4° sa diminution pendant le dé- Félogpement des œufs. A cela je répondrai , 10 qu'il est plus vraisemblable que ce sont des vaisseaux , comme on l’a vu dans l’histoire de ces canaux chez les insectes ; 2°, les insectes , d’après ce qui précède , ont aussi d’autres par- | (1) Beïtræge vergleichenden Anatomie, 1809, 1, 2, p- 180. (2) Treviranus, Vermischte a re fe, _ (3) Lehrbuch der Naturgeschichte, X, 407. (4) Ueber den Bau der Arachniden , ea ermischte Schriften ,\, 7. 2/40 | TRAITÉ GÉNÉRAL ties qui Ada être considerées , sans doute exactement , comme des organes biliaires ; + l organe en question a une grande ressemblance avec l’organe considéré comme le foie chez d’autres animaux , principalement chez les crustacés , Si voisins des arachnides ; Ad a l'éx- ‘ception des méduses, il n’y a pas d'éii pit d’un passage aussi libre de l'estomac dans la substance du corps ; 5° on sait que le foie aussi bien que la bile contiennent beaucoup d’albu- mine; et 6° enfin le développement d’un or- gane , principalement des organes générateurs et de leurs produits, est tres souvent accom- pagné d’une diminution de la masse d’autres parties #7 < | La derniere considération pourrait tout au plus engager a admettre quel organe en ques- tion est en partie le corps graisseux , en partie le foie , qui seraient intimement conbemdal! ) Dans la premiere famille des arachnides , qui respirent par des trachées , et qui ne sont pas généralement pourvues d’un système vascu- laire distinct, on remarque surtout chez le phalangium, une disposilion curieuse, qui a été. décrite d’abord par Ramdohr (1), ensuite par Treviranus (2). (1) Verdauungswerkzeuge der Insecten, p. 204, pl. 29. | (a) Vermischte Schriften , 1, 29, pl. 3. wae #2 D'ANATOMIE COMPARE. 241 Déjà la présence de deux petites bouches latérales , admises du moins par MM, de Savi- gny (1) et Latreille(z), est extrémement in- téressante, quoiqu’elle ne soit pas propre à ces arachnides seuls, comme le veut M. de Savigny, puisqu'on trouve ces deux ouvertures aussi is les glossatæ. lim médiatement après la bouche , vient une dilatation oblongue , considérable, dirigée en droite ligne d'avant en arrière, et s *élavoiséalt dans la même direction : c’est l’estomac qui a un peu plus de la moitié de la longueur du corps. Au-delà on trouve 1’ intestia, ple us étroit, lement rectiligne , qui s'ouvre à [’ extrémité postérieure du corps. Il s’en suit quela longueur du canal alimentaire ne surpasse pas la distance de la bouche à l’auus. | Le trait caractéristique de la disposition que nous étudions ici, consiste dans la présence d’une grande quantité d’appendices aveugles, volumi- neux.et très larges ; il y en a plus de trente, qui entourent de toutes parts l'estomac et l'intestin. Ils s’y ouvrent, sont simples pour la plupart ; mais quelques-uns sont divisés en plusieurs autres. Le canal alimentaire est très mou et formé de deux membranes minces et délicates. (1) Mémoire sur les animaux sans vertèbres, if, Sn. (2) Cuyier , Régne animal, Ml, 114. vil. | 16 242 | LRAITÉ GÉNÉRAL D'après Ramdohr(à), les vaisseaux biliaires ou urinaires manqueraient tout-a-fait à ce genre; il. ne parle pas non plus de vaisseaux salivaires.. Treviranus (2), au contraire , a démontré qu'il existe; ‘de chaque cote, dis conduits aveu-! gles et étroits. F dont l’ un se perd en arrière entré les appendices cceciformes , tandis que l’autre. abontit aux organes de la Ep ACTE Ibest extrémement idiaisehihloble quele dernier, qui est plus long , est l’organe salivaire , et le pre- inier ui vaisseau urinaire. -Ramdobhr ne fait également aucune mention du corps dit graisseux, bien qu'il parlé d’une masse floconneuse, verte, a petits grains, située a la face interne de en de ses; appendices. Treviranus, au contraire era. à la face inférieure de l’estomac, une sie rat formée de plusieurs rangées longitudinales de globules , qui représente sans doute ce: woe el. conséquemment Je foie: 114605 ieee «Parmi les genres voisins, le ssprnbidicts offen un eanal alimentaire simple et droit, ét, 4 côté. de son, extrémuté antérieure, plusieurs oc ini qui sont sans doute-des organes salivaires (33.04 Chez les scorpions , qui n’ont ni organes salix vaires , ni autres organes à venin; comme je 4x) L. c., p. 200, Na int (2) L, c., p. 31. 2 (3) Treyiranus, loc. c.y p. 48, pl. vis D'ANATOMIE COMPAREE, 244 m'en suis convaincu par l'examen attentif de leurs mandibules , le canal alimentaire présente à peu pres la même largeur , jusques vers le commencement de la queue. Mais ici il se con- tracte subitement, recoit de longs faisceaux aveugles qui ne sé subdivisent pas ; il se ré- fléchit un peu , én avant , se dilate communé- inent de nouveau , et conservant alors presque partout le méme diamètre , passe dans la queue. où il s'ouvre entre le dernier et l’avant dernier anneau , à la face inférieure de cette partie. Le foie qui est brunatre, long et lobé, envoie quatre ou cing paires de conduits larges et courts, dans la partie du canal alimentaire qui est con- tenue dans l’abdomen. » Les aranéides se distinguent des scorpionides, ar la présence de deux sacs aveugles, alongés, remplis d’un liquide, et s’ouvrant , par un canal étroit, dans l’article externe des mandibules. Ce sont évidemment des organessalivaires etsécré- tant une humeur venimeuse, qui donne la mort presque instantanément. Elle est épanchée par Yorifice antérieur de la partie mentionnée. Ges organes ont été figurés d’abord par Ram- dohr (1), ensuite par’ Treviranus (2). Rendu attentif par la disposition des mandibules et par Vinstantaneité de ta mort des insectes tom- 7 () V erdauungswerkzeuge der Insecten., pi. 30, f. 3, ~ (2) Tréviranus, Arachniden, t, I], f. or. 16, 244 PRAITE GÉNÉRAL bes au pouvoir des araignées, je cherchai ces organes déjà en 1805 chez l'aranea diadema; je les ai trouvés et dessinés avec l'anatomie du scorpion ; mais je n’ai pas publié les dessins. L’cesophage , qui est court, recoit , à son ex+ trémité , ordinairement deux paires de conduits aveugles, considérables , qui rappellent les ap- pendices du phalangium. La paire antérieure est bien plus grande que la postérieure. Après avoir recu ces vaisseaux, l’œsophage se con= tracte encore davantage. En arriere du milieu de toute la longueur du canal alimentaire, on trouve une autre dilatation ; là il s’amincit con- sidérablement et s’unit au foie. A cette dilata- tion succède une autre portion rétrécie, puis une nouvelle dilatation, qui se prolonge en cœcum, lequel recoit les vaisseaux urinaires. Cette disposition offre quelques variétés qui se rapportent à la forme et au volume des par- ties. Les glandes à salive vénimeuse sont en: général tres grandes; elles s’avancent loin dans le thorax ; il est par conséquent tres facile de lesapercevoir, en les examinant avec attention, surtout dans les espèces où elles sont libres. Je les ai surtout trouvées volumineuses dans le genre /ycosa; elles avaient quatre lignes de long sur une demi-ligne d’épaisseur, dans un indi= vidu long d’un pouce et un quart. Dans la my2 -gale aviculaire, elles sont, au contraire; très : petites; cachées dans les palpes, elles. n’en D'ANATOMIE COMPAKEE. - 248 occupent que la moitié antérieure ; elles sont, “en ouire, très étroites. Ces différences sont in- téressantes, parce que toutes les autres cir- _ constances étant les mêmes, elles sont en rapport direct avec l’effet délétère de la mor- sure de ces animaux. - Le canal alimentaire des mygales se distin- gue, d'après mes recherches, par plusieurs _paruculanites. Au milieu du thorax il se dilate, ‘et forme un eslomac oblong, un peu charnu, garni d” un épithelium rugueux , comme corné. En arriere de cet estomac, il se contracte, mais constilue, au commencement de l’abdomen, un nouveau renflement , auquel succède un ré- trécissement , puis encore une dilatation, d’où * partent, tout près l’une de l’autre , deux paires de conduits constants , courts, mais distincts, une antérieure et une postérieure, qui commu- niquent immédiatement avec la masse hépati- que qui les entoure. Il n’y a point de cœcum, mais des vaisseaux urinaires, qui s’insérent dans les intestins sur le point accoutumé. VI. ORGANES DIGESTIFS DES CRUSTACÉS. § 54. Lesorganes de mastication des crustacés sont, en général, tres composés et consistent en plusieurs paires de parties maxilliformes. On 246 TRAITE GENERAL en compte Jusqu'à six paires qui se recouvrent de dehors en dedans et de bas en haut, et se meuvent dans le méme plan horizontal , comme dans les insectes et les arachnides. La paire la plus externe peut aussi être considérée comme une levre inférieure. La division des deux moi- tiés (1) ne milite pas du moins contre cette opinion; parce que, d’un côté, cette division | est peu essentielle , et que, de l’autre côté , on rencontre un rapprochement vers cette confor- mation dans d’autres animaux, tels que dés insectes et des arachnides; enfin parce que les deux moitiés de cette paire se fondent réelle_ ment dans la ligne médiane ; même parmi les crustacés , chez les décapodes à courte queue. Ces organes, situés à la face inférieure du thorax, sont tonjours placés en avant des pattes, auxquelles ils succèdent inimédiate- ment, et avec lesquelles ils ont la plus grande — ressemblance. Dans les crustacés proprement dits, ils sont, à lexception de la paire ou des paires les plus internes , formés de deux pièces. L’interne de ces pièces qui, dans les paires externes se termine par une soie , constitue la mâchoire proprement dite , dont la surface de mastication présente diverses formes. La pièce externe qui est prolongée en un filet articulé forme Vantenne sete ges mandibules 1 11: ê (1) Cuvier, Lecons, vol. Ul, cade 303 et 3640 math D'ANATOMIE COMPARÉE, 247 sont sitaées au-dessus des mâchoires, sont très fortes , et pourvues d’une surface de mastica- dun dont Tx forme est variable. ” Les différences considérables que présentent _nôn-seulement les divers ordres, mais même les divers genres de cette classe , sont du res- sort de la zoologie. Je renvoie par conséquent aux’ trailés de cette science, bien que Cu- vier , dans son Anatomie comparée, les ait expo- sées en détail (1). De bonsmémoires pour servir à la connaissance des organes de mastication rt entromostracés , ont été publiés par O. F. Müller (2), plus tard par M. Ramdohr (3), que j'ai cité dans ma traduction des Leçons d’ana- lomie comparée de Cuvier (4), Jurine (5) et Straus (6). En outre , les recherches de M. de Savigny(*) sur la cao des organes de manducation (1) L. c., p. 303 à 308. (2) Entromostraca. Lipsiæ et Havniæ , 1765. » (8) Mikrographische Beitrege zur Entomologie und Henminthologie. Halle, 1805. (4) Vol. Hl, p. 318. (5) Mémoire sur l'argule foliacée. Annal. du Maséum : on . ” (6) Mémoire sur les Daphnia. Mém. du Muséum , V, VI. — Mémoires sur les Cypris. Ibid , VI. (7) Mémoires sur les Animaux sans vertèbres. Pre- mière partie, second mémoire. Observations sur la bou- che des arachnides , des crustacés et des entomostraces. IV, 40. Paris, 1816. 248 ~ TRAITÉ GÉNÉRAL des crustacés à des pattes, sont sur-tout inté- ressantes (1). “ad! Les muscles qui meuvent les parties darts que nous venons de décrire, s’accordent avec ceux des insectes; ce sont principalement des adducteurs et des abducteurs. Les abduc- teurs, qui sont à la fois élévateurs , Sont plus forts que les adducteurs. Les muscles des man- dibules sont plus vigoureux que ceux des mâ- choires. On FH he sur-lout leur adducteur, fort muscle triangulaire, qui nait du haut (1) D'après les recherches présentées dernièrement a l’Académie des Sciences par M. Milne-Edwards, on voit que, chez les crustacés de la famille des siphonos- tomes, l’appareil buccal présente des modifications tres remarquables, et analogues a celles que les mêmes parties présentent chez les insectes suceurs. Le labre et la languette s’alongent beaucoup, se soudent entre elles, et constituent un long bec tubulaire ou siphon, dans Vintérieur duquel se trouvent deux longues tiges cornées et acérées, qui représentent les mandibules et servent à perforer les téguments des poissons sur les- quels ces crustacés vivent en parasites. Les membres qui, dans les crustacés supérieurs, constituent les deux paires de machoires proprement dites, ne servent plus ici aux mêmes usages , et sont réd wits a un état rudi- mentaire. Enfin les analogues des pattes-mächoires, où machoires auxiliaires ont la forme de crochets à l’aide desquels ces crustacés suceurs se fixent sur leur proie. Le travail de M. Edwards sur ce sujet, a paru dans l'ouvrage qu’il a publié, en commun avec M. Audouin, sur l’histoire naturelle du littoral de la France. {Note des bra deeneperss J D'ANATOMIE COMPAREE. 249 de la partie antérieure du thorax , pres de la ligne médiane, qui y est pourvu d’un tendon fort et long, tres dur, comme corné, et qui sinsere au moyen d’une membrane courle, au bord interne de la base de la mandibule. L’ab- ducteur vient de la face latérale du thorax, est plus court de haut en bas, plus étroit d’un côté à l’autre, et s’insère plus haut au côté externe de la ras de la mandibule. Les muscles des mâchoires sont plus petits ; ils naissent-en général de la face inférieure de la cavité thoracique. Les autres articles et ceux des palpes, ont un extenseur et un fléchisseur, qui sont disposes de la même manière que leurs analogues des pattes, el qui occupent l’espace de l’article qui précéde immédiatement. Les fléchisseurs sont encore ici en général les plus forts. Les glandes salivaires manquent à la plupart des crustacés ; elles semblent exister dans quel- ques-genres voisins des insectes. L'absence , très générale de ces glandes, semble se lier au séjour qu'ils font dans l’eau, et à la nourriture liquide qu'ils prennent, et qui est fort souvent le sang d’autres animaux, sur lesquelsils vivent en parasites. Leur canal alimertaire est en général droit, pas plus long que le corps, et sans appendices aveugles. Dans beaucoup d'espèces, il n’y a aucune trace d'estomac ; dans d’autres, il est CREER i Se = 250 TRAITE GENERAL tres fort et disposé d’une manière particuliere. Oh rencontre aussi dans quelques espèces | appendices ccecaux , de formes diverses. À Les crustacés ont très généralement un fore , dont Ja structure glanduleuse est plus parfaite qtte chez les insectes , et qui ést mieux séparé dés autres parties qée dañs les arathnides. Ce foie s’insèré des deux côtés du canal intestinal ; sa structure varie au reste dans : #8 différens ordres, | 1. Entomostracés. —~ $ 55. ' Les genres apus (1), caligus (2), vai i dedi des entomostracés , ont le canal intestinal sim ple, droit, à paroi mince, se dilatant un pen Wavant et d’arriere vers sa partié moyenne. fans les cypris, lé canal alimentaire consiste en un cesophage étroit, un estomac grand et large; et un intestin plus court et plus étroit, séparé de l'estomac par un étranglement pro- nôncé (3). La conformation dés cyclops est seniblable ; Vestomae y est pci: 7 laire (4). | (1) Schoeffers krebsartiger Kieferfress, p. 78. (2) Muller, Æniomostraca, p. 132. (3) BE. Mémoire sur les Cypris. Mem. du Mu- séum, VIH, 50. (4) RatdôE, Mikrograplusche Beitrage, p. 3. D'ANATONIE COMPAREE. 251 - Dans les daphnias,V estomac, qui suit un ceso- phage étroit, présente une paroi fort épaisse ; l'intestin est pourvu d’une paroi, mais son ca- libre est partout le même. En avant, il se dé- tache de l’estomac deux grands appendices aveugles , , latéraux et dentés, à orifice large, qui se rendent à la tête. D’après M. Ram- dohr (1), ces appendices sont de la même cou- leur que lestomac, exécutent des mouvements vermiformes , mais fe recoivent jamiais le bol alimentaire. Suivant M. Straus (2); ils con- tiennent toutefois une humeur qui, quoique plus ténue que la mätière contenue dans l'estomac, offre cependant la même couleur. L’argule foliacée présente un estomac ovale, qui donne naissance, des deux côtés de la par- lie antérieure, à des appendices ramifiés un gran. nombre de fois et dans une grande éten- ue (3). La partie postérieure de l'intestin est d’abord un peu plus large que l’antérieure , et commence par deux cœcums latéraux qui sont dirigés en arrieré. L’intestin se rétrécit considé- nent dans sa partie postérieure (4). (i) EL. c:, p: 22. * (2) Mémoire sur tes Daphnia, Mém. du Mus., V, 409. (3) M. Milne-Edwards nous a dit avoir “Shivers une disposition avyee dans les phyllosomes. æ (Note des Traducieurs. ) (4) Jurine, Mémoire sur VArgule foliacée. Ann. au Mus. , VII, 4402 252 TRAITÉ GENERAL Il est vraisemblable que ces appendices de l'estomac sont des organes hépatiques. On doit peut-étre donner la méme qualification, ou bien celle d'organes salivaires à plusieurs glandes simples et paires, quisont situées dans le thorax des caliges (1), à côté du canal alimentaire (2). Les limules ont une conformation plus com- pliquée que les genres considérés jusqu'ici. Leur cesophage est plissé et suivi d’un fort es- tomac musculeux, dont Ja membrane interne est. cartilagineuse et garnie de nombreuses éminences; à l'estomac succède un intestin droit et large, dans lequel le foie s’insere de chaque côlé par deux canaux (3). 2. Isopodes. ; §. 56. Les isopodes n’offrent pas tous la même dis- position. (1) Müller. Entomostraca, 132, 133. (2) Dans un genre voisin des caliges , le septal le tube digestif présente une modification remarquable : il s’en détache, de chaque cété, une grande poche, dans laquelle séjournent les liquides dont l’animal se nour- rit. Ure disposition analogue se rencontre chez la plu- part des hirudinées , qui se nourrissent également de sang, et est probablement liée à ce mode d’alimentation. Voyez Mémoire sur le nicothoe, animal singulierqui suce le sang du homard, pag MM. Audouin et Milne- Edwards, Annales des Laisse naturelles, t. IX, p. 345. (3) Cuvier, Règne animal, WE, 62, première éditions D'ANATOMIE COMPAREE, 253 Dans les cymothoëés , je ne trouve en arrière de l’œsophage, qui est court, qu’un tube faible- mentcharnu, très long, d’une largeur médiocre, qui, après avoir parcouru presque toute la lon- gueur du corps, se contracte à sa partie posté- rieure ; et recoit dans celte partie contractée , deux gros ccecums , larges et arrondis. Il existe.en outre, de chaque côté de l’intes- tin, dans le tiers antérieur du corps, trois cce- cums très longs, à lobes courts , qui s'ouvrent dans l’origine du canal intestinal , à peu de distance de la bouche, par un canal court, mais assez large. Le canal intestinal des genres oniscus et ido- tea , est plus simple; il constitue seulement un tube sans appendices, assez large ,’ et se rétrécissant de la bouche à l’anus. | Ces genres présentent les six organes acces- soires antérieurs des cymothoés , mais plus pe- tits 4 proportion. Ils ont en outre, en dessous et à côté de l'intestin, quatre cordons flexueux , alongés , occupant presque tout le corps, et formés d’une série simple de petits renflements arrondis, qui sont peut-être en rapport avec l'intestin. # La conformation la plus simple est offerte par les cyames ; ils n'ont qu’un canal alimen- taire recliligne , sans traces d’appendices > Di d'organes accessoires. Bien que les vaisseaux , décrits dans les genres 254 | FRAÎTÉ GÉNÉRAD cymothoé , aselle et idotée , aient leur inser- tion fort en avant, je les considère avee Cu- vier (1), qui les a observés chez les aselles, comme des vaisseaux biliaires, parce que d’au- tres crustacés encore offrent la méme disposition dans les vaisseaux de méme ordre. Je ne partage pas l'opinion de MM. Ramdohr (2) et Trevira~ nus (3), qui les ont décrits également dans les asellésetles idotées, et qui en font des vaisseaux salivaires. La substance située en dessous et à côté du canal intestinal, dans les ontsques , fait vraisemblablement partie de ces vaisseaux mis 3. Stomapodes et Décapodes. ° § 57: mt à L ‘cesophage court, mais large, et ascendant partir de l’ouverture buccale,est suivisans doute constamment, d’une dilatation tres considérable dans la pluiiiant de ces espèces, l'estomac > qui (1) peers val. IV, p. 152. 3 . ae DTA uungswerkzeuge der insecten, p. 203. (3) F7 RARE Schriften , À, p. 13. — (4) D'après des notes manuscrites qui nous Otil été communiquées par M. Milne-Edward, on voit que. dans les crevettines, la structure du canal digestif es plus compliquée, et que les parois de l’estomac présen- tent déjà les vestiges de la charpente solide, dont ré disposition est si remarquable chez les LE RUES ” | (Note des traducteurs.) D ANATOMIE COMPARÉE. 255 porte a sa face interne un appareil dentaire plus ou moins composé. Cet appareil est sur-tout mis en mouvement , par des muscles extérieurs , qui viennent du test. | * La paroi de hëtie dilatation est minceet trans- parente, mais très constante, d’une dureté ue cartilagineuse. Elle déborde l’œso- en avant, dans une étendue plus ou moins considérable. Les parties dentaires se trouvent dans sa portion postérieure ; la por- tion antérieure, plus large, est purement membraneuse. On remarque toujours à la face inférieure de la cavité, une paire de saillies longitudinales, latérales, tandis qu’il n’y en a su- périeurement que dans les genres plus parfaits. _ Les premières traces de cette disposition sont offertes par les palémons. Les saillies longitu- inférieures sont tout-à-fait simples, lisses, à peine plus dures que le reste de Pestomac. . La conformation des squilla mantis est déjà plus compliquée. Le fond de estomac est plus dur et plus consistant en arrière ; il existe des deux cdtés de cette partie postérieure une strie cornée, dure, étroite et alongée, qui, supporte, , une plaque étroite , plus molle , mais encore consistante. Cette mines ddwoke de tout son bord interne , une infinité de soies dures, extrêmement serrées et dirigées en 256 TRAITE GÉNÉRAL _ La conformatien de la plupart des decapodes. se complique sur-tout par l'apparition d’une plaque antérieure , impaire, plus grande, quia son siége dans la paroi supérieure ; elle est plus, large en avant, mais beaucoup plus molle ;. sa moitié supérieure est striée transversalement ” en dessous ; elle se termine par une saillie de tiforme , dure, pointue et dirigée en devant. Cette callie envoie en haut, dais la membrane de l'estomac, un prolongement bifurqué, étroit, mais consistant , dont la branche antérieure et transversale supporte, à son extrémité, une lame mince, dirigée en dehors et en arrière : cette lame est. contenue dans la membrane de l'estomac , et s'applique à peu près au inilieu, de la paire de plaques inférieures et latérales $5 que nous avons décrite dans les squilles. Cell est appliquée, en outre, par son bout antérieur, sur les extrémités -latérales de la pièce du de~ vant de la plaque supérieure, avec lesquelles! elle s’articule mobilement. Elle estpluscourte, mais beaucoup plus consistante et plus élevée, que dans les squilles. He se prolonge , un peu en arrière du milieu de sa longueur , où ellé présente la hauteur la plus grande, en une forte, saillie , qui se trouve exactement en regard. de l'extrémité postérieure de la premiere plaques en sorte qu’elle rétrécit ici fortement la cavité, conjointement avec la dent moyenne, et sert à écraser vigoureusement les aliments ingérése | D'ANATOMIE COMPARÉE, 257 Au-dessous de cette paire, on rencontre en- core deux plaques alongées, descendantes, plus minces et beaucoup plus faibles , qui con- vergent en bas, et dont le bord postérieur est garni de soies nombreuses, dirigées en dedans. fl existe entre ces deux plaques, à leur face inférieure, une seconde lame, dirigée d’avant en arrière, également garnie de poils à son bord interne ; cette lame sert de base à une pla- que charnue, triangulaire et verticale , qui sé- pare la partie postérieure ry l'estomac de sa partie antérieure. La partie postérieure , bien plus étroite, pré- sente trois lames cornées, dont deux, une su- périeure bien plus grande, et une inférieure plus petite, situées sur les côtés. La troisième qui occupe le milieu du fond ‘est triangulaire, verticale, et s’avance fortement dans la cavité de l’estomac. Il résulte de mes recherches qu ‘a y a, sous ce rapport, des différences graduelles entre les divers genres de décapodes. C'est dans les scyt- lares que j'ai trouvé les pièces décrites à leur minimum de développement. Après eux vien- nent les palinoures » puis les decapodes bra- chyures, et ensuite les astacus. Les plus gros- ses et les plus fortes en proportion , me semblent être celles du bernard l'hermite. Dans la plupart de ces genres, les grosses pièces cornées , latérales, sont munies de fortes VII. 17 258 TRAÎTÉ GENERAL saillies dentaires, peu nombreuses, qui se Suc- cèdent d’avant en arrière. Les palinoures, aw contraire , forment , d’une manière curieuse , la transition aux squilles ; ils ont un nombre bien | moins considérable de soies, mais elles sont plus dures, plus grandes et beaucoup plus espa= cées dans les squilles. à À ‘La forme de l’estomac n’est pas non plus la méme partout. Dans les penceus et les squilles ilest prolongé en avant, par une saillie tria gulaire, pointue @fort alongée. Ce prolonges ment manque tout à fait dans les scyllares, dont l'estomac est , en revanche , très haut, vertical, son point le plus élevé étant occupé par les pla ques cornées. Dans les antres décapodes que j'ai anatomisés, particulierement les palinoures les astacus , l'estomac a une forme arrondie, qui est celle du prolongement antérieur, equal est volumineux. | > Toutes ces pièces cornées sont mues Bat dae muscles dont plusieurs , particulièrement les plus vigoureux , viennent, du bouclier thor cique. On trouve dans l’écrevisse , deux paires de muscles forts, quadrilatères,, presque droits, s@ dirigeant d’avant en arrière, tout a côté del ligne médiane ; elles naissent toutes deux de la | face inférieure du bouclier thoracique, se reñ= | dent aux pièces cornées de l’estomac et dilatent ce viscere. La paire antérieure, un peu pl D'ANATOMIE COMPARÉE. 259 grande que l’autre , naît immédiatement en ar- rière des yeux , se porte un peu en arrière et en dedans, et s’insère à toute la largeur de la pla- que transversale antérieure, qu’elle tire en avant avec force. : La paire postérieure prend naissance au mi- lieu du bouclier thoracique et s’insère, en arrière et en dedans, à la lame supérieure et postérieure qu’elle porte en arrière. Les muscles qui ne viennent pas de l’exté- rieur sont des faisceaux minces, situés princi- palement aux côtés de Vestomac. Ce sont les antagonistes des muscles qui viennent d’étre décrits; ils rétrécissent la cavité du viscere. Cuvier dit (1) que les muscles extérieurs vien- nent principalement de la partie inférieure du bouclier thoracique ; celte assertion ne peut être qu'une faute typographique, puisqu'il n’existe point de muscles en cette partie. . La musculosité de l’estomac semble, quelque- fois du moins, être en rapport inverse avec le degré de complication de son appareil de masti- cation cornée. Dans le squilla mantis, où cet appareil est exirêmement peu développé, je trouve tout le bouclier thoracique rempli par une masse musculaire, extraordinairement épaisse , attachée à ses parois, et qui est formée de fibres transversales et longitudinales. (1) Leçons, IV, p. 128. 260 TRAITE GENERAL Dans les décapodes , au contraire, qui ont l’appareil de mastication fort développé, cette masse musculaire est considérablement dimi- nuée, en sorte que la majeure partie de Ja mem- brane interne de l’estomac se trouve à nu. Toutefois cet antagonisme n’a pas toujours lieu. Ainsi je trouve les muscles des palinoures et des scyllares bien plus faibles; dans les pagou- res, ilssont plus forts que dans les astacus. Ces considérations prouvent, qu’il y a des genres, où le développement de l'appareil de mastica- tion intérieure de l’estomac et celui de ses mus- cles extérieurs est au même degré. Le canalintestinal lui-même est simple, étroit et rectiligne; il se montre surtout étroit dans les squilles. Le cœcum , que plusieurs auteurs attribuent . aux crustacées en général (1), manque à la plu- part des genres de cette classe’, comme nous” Vavons vu précédemment. On ne le rencontre pas méme dans tous les décapodes et stomapo- des ; ainsi les crabes, et parmi les décapodes à longue queue, les astacus, les/scyllares et les A ilies ne m'ont offert absolument aucune trace de cecum. M. Suckow (2), dans sa descrip- tion de V’écrevisse,, indique bien un chiffre pour _ (1) P. ex. Cuvier, Lecons, IV, p. 222. —-Suckow’s Anat. physiol. Untersuchungen dap Insecten und Krus- tenthiere. Heidelbeg, 1818, p. 53. (a) L. c. D'ANATOMIE COMPARÉE- 261 le cœcum ; mais ce chiffre et la portion d'intesg tin elle-même ne se trouvent pas sur la figure qu'il en donne. D’ailleurs la différence dans les données sur la position de cet appendice doit déjà faire douter de leur exactitude; Cuvier lace le ccecum au milieu de l'intestin, tandis que M. Suckow le place au commencement. En revanche, les pagoures, les penceus et les palemons ont un coecum. La longueur et la forme de cette portion de l'intestin n’est pas la même dans ces trois gen- res. IL se trouve toujours dans la région posté- rieure du canal intestinal, et n ‘offre point de valvules. Dans les pagoures, il est tres long quoique plus étroit ; il égale presque la moitié et la longueur de tout l'intestin, et s’insère à l’origine de son dernier tiers. Dans les penœus et les palémons, ilest, au contraire, tres pe- lit , arrondi et s’insère bien plus en arrière. Dans l’un et l’autre genre, l'intestin se dilate beaucoup dans la région du cœcum, mais su- bit plus loin un nouveau rétrécissement qui est considérable. Le foie, est volumineux, composé dans le plus grand nombre des décapodes et dans les stomapodes, de deux lobes séparés, qui s’insè- rent latéralement dans l'intestin, immédiate- ment en arrière de l'estomac. Dans la plupart des décapodes , notamment les crabes , ainsi que dans les écrevisses et les espèces voisines, l’appa- 262 TRAITÉ GÉNÉPAL Veil biliaire consiste dans une immense quantité d’appendices cœcaux , creux, larges , ramifiés un grand nombre de fois et unis entre eux d’une manière lâche par du tissu cellulaire. Il présente ici, par conséquent, encore beaucoup de res- semblance avec eles organes biliaires, et les organes sécréteurs en général, des animaux que nous avons considérés jusqu’ici. Dans qtel- ques décapodes, notamment les penœus, les pa- lémons, et les squilles, le foie est, au contraire, beaucoup plus consistant, plus solide! les petits ceecums sont plus courts; en un mot, il offre beaucoup plus de la structure glanduleuse pro- pre a cet organe dans les animaux supérieurs. Quant à sa forme extérieure, il est, chez le plus grand nombre des décapodes, plus épais , oblong et plus court; dans les penœus , les pa- lémons et les stomapodes, an contraire , il est très alongé, à tel point qu’il occupe presque toute la Raul du corps. Les pagoures établissent , sous ce rapport, le passage d’une forme à l’autre ; leur foie s ’étend également presqu’a travers toute la queue, mais il est composé de petits cœcums. VII. ORGANES DES CIRRIPÈDES. § 58. 4 ; Les organes digestifs des cirripedes sont sim= ples, et consistent en instruments de mastica= D ANATOMIE COMPAREE. 263 tion, glandes salivaires, canal alimentaire et foie. La bouche est située au-dessus de la paire la plus supérieure des tentacules. Elle est entourée, en haut, d’une lévre cornée, latéralement et de haut en bas, d’une antennule peu distinctement articulée et de trois paires de machoires , dont les deux supérieures sont armées et dentées, Vinferieure étant membraneuse, A la bouche, succèdent deux grosses glandes salivaires ,allon- gées; vient ensuite l'estomac, que l’on trouve arrondi, large, celluleux, et qui se termine en bas, des deux côtés , par deux appendices aveu- gles. À l’extérieur , il est entouré d’une masse glanduleuse, jaunatre, granuleuse. Cette masse constitue sans contredit le foie, qui est formé de petits cœcums distinctement ramifiés , c’est- à-dire semblable au foie des crustacées. Ce foie est inlimement enlacé avec les glandes salivai- res ; ce qui fait que celles-ci n’ont pas été aper- cues par Poli. : l'intestin immédiatement rétréci est d’abord dirigé en haut, et en arrière , puis en bas; il s'ouvre enfin à la base d’un prolongement , en forme de boutoir. Ce prolongenent s'appelle le pied des mollusques acéphales. VIII. APPAREIL DIGESTIF DES MOLLUSQUES. od § 54. La disposition de l’appareil digestif. offre «et 264 TRAITE GENERAL chez les mollusques autant de variétés que le reste de I’ organisation. Le tube alimentaire s’y présente néanmoins divisé en un cesophage , un estomac et un intestin. La distinction entre ces organes n’est pas chez tous également tran- chée. Le tube digestif est accompagné d’un foie eranuleux et lobé ; onrencontre souvent aussi er) deux glandes salivaires. 1. Brachiopodes. § 60. Des mollusques brachiopodes lé lingula anatina est le seul dont l’anatomie soit connue. La bouche dépourvue de dents, est située entre les longs bras de l’animal. Elle conduit à _ un intestin simple , qui, après avoir formé deux circonvolutions, s'ouvre latéralement au de- hors, au travers d’une petite saillie. Cet intestin estentouréde deux corps glanduleux. L’un d’eux d’un blanc grisâtre, est situé en avantde l’autre; il paraît être la glande salivaire. Le postérieur, plus grand et de couleur jaune , représente , sans doute le foie. 2. Acephales. § 61 ® La simplicité est un caractère ordinaire de Vappareil digestif des mollusques acéphales; ! 7 D ANATOMIE COMPAREE. 265 surtout , en général , de ceux qui sontdépourvus de coquilles. Tout cet ordre ne posséde , ni or- ne masticaleur, ni glandes salivaires. Poh attribue bien une glande salivaire aux jambon- neaux (pinna),etregarde comme telle uneglande brune, arrondie, presque bilobée , située au- dessous , ou pour parler plus exactement , au- dessus de la bouche (1). J’ai moi-même trouvé constamment cette glande , mais je suis tenté de la prendre pour l’ovaire, parce que nonobs- tant la cavité multiple qu’elle renferme , elle n’a pas de canal excréteur, et de même que le foie elle se dirige postérieurement entre les viscères. . La bouche est une ouverture simple; il est remarquable qu’elle n’est pas isolée , comme dans la plupart des autres animaux. Elle est si- tuée à une distance variable de la surface du corps , en dedans des organes de la respiration et du manteau ; aussi, dans la pluspart des cas, son origine réelle se cache-t-elle dans la pro- fondeurd e orga nes respiratoires. A cette ouverture succède immédiatement le petit renflement stomacal , dans.lequel s'ouvrent les larges et nombreux orifices qui dégorgent le foie. Cette glande est d’un volume moyen, d’une forme , le plus souvent arrondie, et partagée en lobes distincts. "(:) Testacea utriusque Siciliæ , Il, p. 240. 266 TRAITÉ GÉNÉRAL Les acéphales sans coquilles présentent une disposition plus simple encore que les acéphales lestacés ; cependant ils offrent des différences qui les distinguent entre eux. Un simple trou , ou une fente en constitue toujours, la tits Les salpes sont moins pin so que les” ascidies. À | | La bouche des sa/pes est située à peu de dis- tance , en arrière de l’extrémité antérieure de l'animal ; non loin de l'extrémité supérieure de la branchie. Elle conduit immédiatement en devant à l’estomac. Ce dernier organe est petit , alongé , mince; il se dirige en avant, etils’y ters mine sans s'ouvrir. La bouche conduit en arrière à Vintestin ; celui-ci, court , droit , d’une am- pleur moyenne, s’ouyreal’extremité postérieure! du corps. Existe-t-il un foie ? Cuvier décrit pour tel , un corps volumineux , alonge , cotoyant pres: que toute la longueur de l'intestin , et se termi- nant postérieurement en pointe ;,mais cet ana- tomiste remarque que la couleur blanche de cetorgane et sacomposition de fibres grossieres et parallèles le distinguent du foie des autres mollusques(1). Ajoutons que cet auteur n'indique pas de communications entre ce corps et le canal alimentaire. L’opinion de Cuvier s’appuie sur la (1) Mémoire sur les Phalides. p. 11. . D'ANATOMIE COMPAREE. 267 position et les rapports extérieurs de l'organe dont il s’agit , avecle canal digestif. Elle est d’autant plus vraisemblable , que la couleur et la composition du foie offrent un très grand nombre de différences dans les divers animaux. Cette partie semble en outre , par sa structure , prendre rang apres le foie des crus- lacés , en admettant dans les salpes, un rappro- chement plus étroit des faisceaux de cet organe. Chez les ascidies , soit composées soit sim- ples (1), l’origine réelle du canal alimentaire est située plus en arrière , et tout-à-fait au fond de la cavité respiratoire , c’est-à-dire , tres loin de l'extrémité antérieure ou supérieure du corps. Les espèces, dans lesquelles la cavité respira- toire se termine postérieurement sans se diviser, présentent cet origine près de l'extrémité in- férieure ou postérieure ; dans celles où cette cavité se replie en avant, cet orifice est situé vers le milieu du corps, l’cesophage très court , conduit toujours à un estomac membraneux , simple ; d’une ampleur , dans la plupart , des cas peu consid rable. Le canal intestinal également unique , et que couvre souvent, au moins dans sa première moitié, une couche épaisse de substance glanduleuse , décrit plu- (1) Savigny. mém. sur les animaux sans vertèbres. t. IL. Fasc. 1. — Recherches anatomiques sur les ascidies composées et les ascidies simples. Paris 1816. 268 TRAITÉ GÉNÉRAL sieurs circonvolutions ; du bas de la cavité respiratoire , il se dirige en avant , et se ter- mine à quelque distance en arrière de l’ou- verture inférieure ou postérieure du corps. Le foie lobé , brunâtre , et qui existe souvent comme un organe propre , entoure l'estomac et sy dégorge immédiatement par plusieurs orifices. Cette disposition offre plusieurs variétés assez intéressantes. La connaissance en est surtout due aux excellentes recherches de M. de Savigny. L'entrée immédiate de la cavité branchiale qui peut être considérée comme la bouche, est tou- jours séparée par quelque distance de l’ouverture supérieure de la peau. Elle est dans la pluspart des espèces entourée d’une quantité variable de tentacules très différents entre eux, et qui sont diversement ramifiés dans quelques genres, par exemple , dans les boténies , dans différentes espèces de cynthies , tandis qu’ils sont simples chez les phallusies et les clavelines. Des prolon- gements semblables, mais plus petits et plus — simples , entourent souvent l’ouverture de l’a- nus. Ces dispositions se remarquent également chez Ja plupart des ascidies composées. Les ten- tacules manquent à d’autres, par exemple, aux pyrosomes et aux botrylles. Dans plusieurs genres et espèces, notamment les bolténies , le cynthia canopus , les phallusies, et les clavelines , on ne trouve pas un foie dis- D'ANATOMIE COMPARE. 269 tinct; il semble remplacé chez quelques-uns par une couche de substance glanduleuse , en- tourant l’estomac ou le commencement de l'in- testin ; d’autres cyntlues, savoir : le cynthia momus , le c. microcosmus , le c. pantex, etc, présentent un foie beaucoup plus tranche ; Pabsence de cet organe , est générale dans les ascidies composées. Le genre pyrosome offre sous ce rapport un passage intéressant entre les deux dispositions précitées ; le foie s’y remarque sous la condition d’un organe arrondi, très mou, divisé en plusieurs lobes par des sillons longi- tudinaux ; on peut le partager en vésicules grandes et petites, il est attaché à l'intestin, au moyen decanaux. Ce corps présente des varié- tés extrêmes de volume et de couleur ; le volume est égal quelquefois à celui de l’estomac ; il le surpasse même dans d’autres espèces , jusqu’à six fois ; tantôt il est incolore et translucide, tantôt opaque , rosé , jaune ou brun. On peut toutefois rapporter la majeure partie de ces variétés aux substances étrangères qui ont été ingérées. Peut-être est-ce l'intestin et le foie ensemble, comme des caractères aussi variables semble- raient l’établir. Le foie est communément simple , cependant dans plusieurs cynthies , par exemple, les cyn- (1) M. de Savigny, |. c., p. 56. 270 TRAITE GÉNÉRAL thia momus, microcosmus , pantex , gangelia , il est partagé en deux masses ; l’une d’elle est située à gauche à côté de la cavité respiratoire, comme en dehors de l’abdomen. | Le canal intestinal des ascidies simples est placé ordinairement à côté de la cavité respiras toire et surtout à droite. Chez les genres à pédis cule, par exemple ; les doltenies et les clavelines, il ne pénètre pas dans cet organe. Chez les ascidies composées,aucontraire, il estsitué ordinairement au dessous. Toutefois le phallusia intestinalis, et le genre clavelina offrent un passage très distinct entre ces deux conformations opposées! L’estomac est quelquefois garni de plis lon- gitudinaux , notamment chez le cynthia papil- losa , le phallusia monachus , le ph. mammillata et dans plusieurs genres d’ascidies composéess Chez la plupart, il est membraneux ; plus rarement glanduleux, par exemple , dans les phallusies. 7 Le canal intestinal semble , en général, plus long , dans les ascidies composées, que dans les ascidies simples, qui offrent néanmoins aussi des différences. Ainsi dans le cynthia mytiligera, le c. solearis et le c. cinerea, il est beaucoup plus petit que dans les autres. i? On trouve à plusieurs espèces , un pli saillant régnant dans toute la longueur du tube digestif, Ces espèces sont le cynthia canopus, le c. pos lycarpa , le c. pomaria. L’intestin des deux der- ’ D'ANATOMIE COMPARÉE. 271 nières espèces présente en outre , au devant du pylore , un petit prolongement cecal. Dans plusieurs acéphales testacés , la dispo- sition des organes digestifs est plus compli- quée (1) ; il y a de plus une partie solide , qui à cause de sa transparence a été nommée style crystallin, par Poli (2), qui l’a découverte ; il s'ajoute fort souvent à cette disposition une longueur plus considérable de l'intestin. L’ori- fice buccal est simple , situé vers l’extrémité antérieure du corps , et entouré de tentacules. L’estomae fait presque immédiatement suite à la bouche ; il est toujours distinct de l’intestin, petit et arrondi ; la bile s’y répand par un grand nombre d'ouvertures, comme dans les asci- dies , le foie enveloppe l’estomac ; ce dernier organeest volumineux, formé de lobes distincts et le plus souvent coloré en vert. (1) Les tentacules buccaux, au nombre de deux, sont très développés et courbés en lame de sabre dans le genre glycinière. Is offrent sur les faces qui se cor- respondent, des petits sillons obliques très marqués. Ces tentacules sont fixés à l’angle externe de deux pro- longements labiaux très étendus , appliqués l’un sur l'autre, dont l’inférieur qui offre des sillons profonds “se trouve dépassé par le supérieur, qui a les surfaces cor- respondantes libres. Entre ces deux espèces de lèvres , existe la fente buccale. V. Audouin, Ann. Sc. nat., t. 26, p. 338. , | (Note des traducteurs). ” (2) Testacea uiriusque Siciliæ. 1, 41. 272 TRAITE GENERAL Le canal intestinal , qui décrit plusieurs cire, convolutions est situé dans Ja substance mus~ culaire du pied , à laquelle il est uni d’une ma- nière assez intime. Le rectum , libre dans une petite étendue , situé au dessus du muscle attracteur postérieur de la coquille , ou bien. au-dessus de l'extrémité postérieure du simple - attracteur , s’ouvre au voisinage de la région postérieure du corps , après avoirtraversé, dans pig : genres le ventricule du cœur. Les différences principales , Se rapportent à la présence du‘ style crystallin , au nombre et à la configuration de l'estomac , à la longueur du canal intestinal et à la disposition du rectum par rapport au cœur. Le style crystallin est un cylindre ASSEZ étroit, à formé de plusieurs lames, comme cartilagi=« neuses , emboitées les unes dans les autres ; iy est logé dans une enveloppe de même nature , — cartilagineuse selon Poli, et d'après mes re-. cherches , toujours membraneuse ; elle est fermée inférieurement , descend à côté du” commencement de l'intestin, et s'ouvre dans l'estomac. À son extrémité libre, qui s’avance dans l’es- tomac , le style se dilate sous la forme d’un. appendice à trois pointes , appelé /léche a trois pointes par Poli. Suivant cet auteur, ce pro- longement est destiné à fermer em pots cr | quelques orifices du foie , à restreindre ainsile _ D'ANATOMIF COMPARE. 275 passage de la bile dans l’estoinac. Je a'adopte pas celle manière de voir. Comme j’en ai deja fait la remarque (1), ce corps représente plus vraisemblablement un indice de la langue des céphaïophores , et par conséquent un oreane de mastication. La langue des céphalophores con- siste , en effet, en une masse semblable , qui est seulement plus dure ; souvent aussi la i ig en est plus alongée, et l'extrémité postérieure également Or OE dans une gaîue. La pro- longation du style dans l éstomac ne prouve rien entre celle assertion, altendu que les alimens passent sans autre travail préparatoire dans celle cavité el que la bile s’y épanche aussi d’une manière immédiate. Un autre lait concorde encore avec cette dé- Signation : ces organes de la mastication, man- quent précisément, en lout ou en partie, à quel- ques gastéropodes; d'autres de ces animaux pré- sentent au contraire ces parties extrêmement développées , sois tous les rapports. _ Cet organe existe , d’ après les recherches de Poli , nées par les miennes, dans les genres {ellina, cardium , mactra , n'a ve- nus, arca. Ml se trouve aussi , suivant Poli, chez le solen st igilatus ; cet auteur ne l’attri- bue pas aux autres solens (2). ~ (1) Vol. Rs p- 195. (2) L. Ces il, 14. Vil. 18 274 TRAITÉ GÉNÉRAR L'absence du style serait curieuse , parce le solen st tgillatus est plus rap précis du télline: Cependant , je Pai trouvé très distinct dans lé s. siliqua. Il a plus de largeur et une forme plus io sée chezle s. stripilacus que chez les autres: Poli atvribue à la plupart des bivalves deux estomacs (1); mais, éommeilen fait la rernats que lui-même (2) , on doit voir dans le premier estomac un cesophage, parce qué cette partié, située entre la bouche et le premier renflemen offre un rétrécissement unifornie. | Cuvier donne aux solens deux estomacs ; le second est long et mincé , et occupe la moitié de la largeur du pied dans lequel il s’enclavé. Le commencement de l'intestin part à côté de son origine et lui marche parallele (3). Cette description suffit déjà pour me faire pré- stimer que éé second estornac n’est autre those que la gaine du style cristallin, qui n’en diffère én rien. En effet, examinant des solens frais où parfaitement conservés , je trouvai ConStare ment lé style crystallin dans cette gaine, tandis que dans des échantillons plus anciens de ce génre et d’autres, téls que les cardiim, venus, arca, où il existe réellement Je trouvai la gaine vide: cetle circonstance tient à sa facile soltbi (1) L. c. I, 35. (2) Ibid, ho. | (3) Anat. comparée, vol. lV, p. 153. D'ANATOMIE COMPARÉE. 295 lité dans l’eau » comme Poli le dit aussi. Cet or- ane existe peut-être chez un plus grand nombre le bivalves , que ne Vindiquent Poli et après lui Cuvier. L’erreur est d’autant plus facile à com- mettre, que la gaine qui est mince , peut échap- per aisément à l'œil , quand elle est vide, et peut être prise pour un second estomac. | L’estomac est au reste plus allongé dans les genres pholade , muléte , chama , mactre >i plo- nace, venus ; huitre ; il est plus arrondi dans les solens ,les tellines, les cardium » les arches, les spondyles , les peignes , les moules (1) , les jambonneaux. _ Sous les rapports des différences que l'intestin Présente, Poli présumé que les genres qui se meuvent peu , ont Je canal intestinal court et peu contourné, et qu’on doit attribuer leur im- mobilité à l'absence du pied, à l'existence de Yalves ou de barbes , qui les attachent à des Corps, ou enfin, a un état de paresse ; tandis que les genres libres et très actifs ont un canal (1) L’œsophage de la glycimère est plissé longitudi- nalement , surtout à la face inférieure, large et assez court : il s'ouvre dans un estomac ovalaire, dont les pa- rois ne paraissent devoir jamais s’affaisser à cause du tissu charnu qui les soutient en dehors. La membrane lisse qui tapisse l'estomac, présente inférieurement trois ouvertures, les antérieures sont les orifices des canaux biliaires : sa postérieure est celle de l'intestin, Voy. Au- DOUIN, Ann, des Sciences naturelles, t. 28. (N. d.T.) , 18. 276 TRAITE GENERAL intestinal long, et offrant beaucoup de circon- volations (1). Il cite à Pappui de son opinion, le peu de longueur du tube digestif des huitres, des jambonneaux , des mul tes ; et des moules auxquels on peut ajouter les arches, les spondy= les et les peignes. Les bucardes, \es tellines, et genres voisins, offrent des exemples d’une lon- gueur relativement considérable du canal (2). Il est vrai que Cuvier objecte le peu de lon- gueur que ce canal offre dans les mulètes et les moules (3), mais cette méprise Près de ce que (1) L’intestin de la glycimère, d'abord très Load tres dilaté et à parois minces, se recourbe immédiatement pour se porter eu avant, jusqu’a ce qu'il ait atteint le bord antérieur de l’abdomen. Arrivé à la base du pied, il change de direction , se relève brusquement et gagne la partie de l’abdomen qui correspond au muscle d’at- tache antérieur. Des lors, il diminue sensiblement de grosseur. Ses parois présentent plus de consistance et il s’enroule plusieurs fois sur lui-même, en peloton, dont on voit bientôt sortir un long intestin qui, se dirigeant à droite et traversant les muscles de la partie postérieur del’abdomen, forment une anse tres étendue, pour se re* dresser pour aller gaguer le cœur qu’il enveloppe exac- tement. Devenu libre, l'intestin passe sur le muscle d'attache postérieur, et se recourbe de manière à se terminer par une ouverture anale, dans le tube qui lut est propre. Le foie lui sert d’une sorte d’enveloppe, les Jobules en sont distincts , et colorés en vert. Il est for- mé d’une portion droite et gauche (1. c.). (N. d. T) (2) L.c., I. 41, 42. (3) Lecons d'anat, comparée, vol. L. p. 124. + D'ANATOMIE COMPARES. 297 Poli ne parle pas seulement de bivalves toujours fixés, comme le pense Cuvier, mais en général de bivalves paresseux. II cite, en effet, les deux genres en question parmi ceux qui ont le canal intestinal court Cette loi, inapplicable aux acéphaies, semble du reste être assez générale. La disposition très générale du cœur traversé par le rectum, n’a pas lieu dans I’huitre. 3. Les Céphalophores. $ 62. Les c2phalophores, soit ptéropodes soil gastéro- podes, sont tres géneralement pourvus d’organes masticateurs , et , indépendamment du foie, ils possedent une paire de glandes pancreatiques , volumineuses et lobées; la couleur en est le plus souvent blanchâtre ou jaunatre. Ces giandes sont situées sur l'œsophage et à côtéde lui elles s’on- vrent dans la cavité buccale, par un canal spécial plus ou moins long; ce canal se dirige entre l'æso- phage et l'anneau médullaire qui entoure l’æso- phage. Dans quelques genres , notamment les doris , pleuro-branchus et pleuro-branchæa , on rencontre de plus un deuxieme pancréas, im- pair, dont le conduit exeréteur, cheminant sur la face dorsale de l’œsophage, s’ouvre plus en devant dans la cavité buccale , entre les canaux des deux pancréas décrits. D’aprèsles recherches 278 TRAITÉ GENERAL de Cuvier, et celles que j’ai pu faire, il ne me reste pas de doute sur la présence de ces or: ganes dans toutes les espèces de éet ordre: M. Tréviranus(1) a cru que jene les avais pas trouvés dans les thethys, et non seulement j'en ai fait mention dans l'anatomie que j’ai publiée de cet animal et qui est citée par ce naturaliste, mais j’en ai même donné une figure (2), et plus tard j’en ai décrit la forme (3). ni La cavité buccale est formée trés généralement par une masse charnue, considérable , qui, dans” Ja plupart des genres , est munie à son extré- mité antérieure et à sa base , de lames cornées. Les lames de l’extrémité antérieure sont les madchoires , elles sont ordinairement au nombre de deux, placées verticalement en face l’une de Pautre; la lame de Ja base est la langue, qui est simple, alongée , et située sur une pe- tite éminence charnue , qui repose sur le plan= cher de la masse buctale. Les mâchoires sont, dans la plupart de ces organes , aplaties , non dentées ; la langue, qui est habituellement plus erande qu ‘elle, forme une ame allongée , plus ble À son detrémifié postérieure qu’en devant, garnie à sa face supérieure de pointes nom breuses , qui sont serrées et dirigées en arrière (1) Biologie, IN. , 322. | (2) Beitr. zur rer anat.\., 1. tab. IE, fig. 1,1. (3) Voyez . ma Trad. allem. ace Leçôns Banat, comp. de Cuvier, Ill. , 346, note * % D'ANATOMIE COMPARÉE. 279 . On ne reñconire pas ces parties dures parmi les ptéronodes, dans les genres clio et hyale; et, parmi les gastéropodes, dans le thethys et le doridium; elles manquent aussi dans les chitons, les doris, les scyllée. Leur absence est indiquée par Cuvier, dans une partie des gastéropodes, pourvus d’une trompe (1), qui n’ont point de mâchoires ; mais cela n’est pas général pour le groupe. La masse buccaie est alongée, variable sous le rapport. de la forme et de la composition; accidents qui ne sont pas toujours en rapport direct. Ainsi, les doridium ont une masse buc- caleénorme, égalant presque la moitié du corps et uniquement formée de fibres circulaires; chez les pieuro-phyllidies elle est petite, mais d’une composition très compliquée. Les pleuro-bran- chæa, ai contraire ;m’ont offert la masse buccale la plus volumineuse et la plus composée, Quand elle n'a pas Ja conformation tout-à-fait simple, mentionnée chez Île doridium ; elle est formée de fibres circulaires et longitudinales distinctement séparées, qui constituent plusieurs couches, s'entrelaçant en partie. Les fibres longitudi- nalesisé dirigent; de Vexirémiié postérieure de la masse buccale, en bas et en avant, pour former .l'éminence charnue qui supporte la Jangue;celle-ci est par conséquent tirée en (r) Leçons @anat, comparée, Ml, p. 541. lorsqu'ils existent en grand nombre ; toutefois je les trouve très nombreux et très courts chez le zeus faber; tandis que dans le brama raji il ÿ en a peu , mais de très longs. Mes recherches me conduiraient plutôt à admet- tre en général un antagonisme entre leur nom- bre , leur longueur et leur largeur. Ainsi , le canal intestinal est ordinairement très court et simple , lorsque les appendices pyloriques sont tres longs. Mais le canal intestinal est quelque- fois aussi très court, sans ces appendices ; ceux- ci sont alors suppléés souvent par de forts plis dans l’intérieur de l'intestin. Leur nombre varie dans les différents individus de la même espèce , alors même qu’ils y sont peu nombreux (1). Quand ils sont en petit nom- bre , ils ont très généralement une conforma- tion simple ; lorsqu'ils sont , au contraire, en grand nombre, ils se montrent divisés vers leur extrémité libre et aveugle. Néanmoins on trouve chez le cyclopterus lumpus et la lotte que les appendices pyloriques, bien qu'en petit nom- bre , sont divisés un grand nombre de fois. Ils s’ouvrent dans l’intestin, soit dans une ran- gée unique , ou les uns après les autres par plu- sieurs rangées qui occupent une partie de la circonférence de l'intestin, ou enfin ces deux (1) Rathke, rbid. D’ANATOMIE COMPARÉE. 565 conditions se trouvent réunies, surtout lorsque les appendices sont en grand nombre. Lorsqu’ils se sont développés en une glande propre, ils ne s’ouvrent communément dans l'intestin que par un orifice étroit. Les appendices pyloriques ou le pancréas , quelle que soit d’ailleurs leur forme, sont géné- ralement séparés d’une manière complete des autres organes , notamment du foie. Il arrive cependant aussi, d’après les recherches de M. Weber (1), qu’ils sont confondus avec le foie , principalement dans les carpes; ces deux organes s'ouvrent même dans le canal intestinal par un canal excréteur commun. Il trouva dans le foie de la carpe deux sortes de canaux excréteurs, dont les uns contiennent distinctement de la bile et s’ouvrent, réunis au nombre de six, au col de la vésicule du fiel dans le canal cystique. Les autres, qui ont des parois très minces, ne renferment point de bile et s’in- sèrent dans un large tronc, également à parois très minces, qui est attaché d’une manière extré- mement intime au canal cholédoque ets’ouvre , tout à côté de lui, dans le canal alimentaire. (1) Ueber die Leber von Cyprinus carpis, die zu gleich die Stelle des Pancreas zu vertreten scheint (sur le foie de la carpe qui semble aussi tenir lieu de pancréas). Voy. Meckel’s Arch. fiir. Anat. und. Phys. , vol. Il, p- 294, et Journal des Progrès des Sciences et Institu- tions médicales., t. IX, p. 114. #/ 866 TRAITÉ GÉNÉRAL Le brochet lui offrit aussi des traces, mais moins distinctes , de conduits excréteurs pan- créatiques. M. Weber appuie ses présomptions de la remarque que le foie des carpes , par sa couleur , sa forme et son attache au canal intes- tinal, ressemble plus à un pancréas qu’à un foie, et qu’il se distingue , en outre , par sa saveur, du foie d’autres poissons. Ces arguments ne sont pas parfaitement probants ; car on trouve très souvent des différences de coloration de la bile, chez divers poissons de la même espèce. J’ai vu cela plusieurs fois chez des poissons , surtout dans la perche de rivière , dont un individu m’a offert la bile d’un vert tout-à-fait foncé , tandis qu’ elle était presque incolore chez un autre. De même, j’ai presque toujours rencontré incolore la bile du tetrodon mola, quoi qu’elle fut bien amère. J’avoue aussi n’avoir apereu aucune trace de la différence indiquée par les canaux qui sortent du foie , ni dans le brochet , mi dans plusieurs espèces de cyprins, tels que le barbeau et le cyprinus idus , quoique je les ai examinés avec soin et dans des circonstances favorables. § 78. La détermination que nous avons donnée des appendices pyloriques (1) des poissons est au- (1) C'est justement dans les poissons dépourves de ces appendices pyloriques que M. Rathke a trouvé la D ANATOMIE COMPARÉE. 367 jourd’hui très généralement admise par les ana- tomistes; la plupart des anciens partagent égale- ment celte opinion. Parmi les modernes, M. Oken professe une opinion toute particulière sur l’origine et la dé- ‘termination de ces organes chez les poissons. Personne , que je sache , ne partage sa manière de voir. Il considère la réunion de ces appen- dices , non pas comme l’analogue du pancréas, mais du coecum , ce sont pour lui des voies de communication entre le vitellus et le canal intes- tinal. Une allégation unique appuie sa manière de voir : elle est tirée de la conformation des poissons cartilagineux ; voicile raisonnement de M. Oken : « Dans les raies et divers autres pois- » sons de cetordre, il n’existe qu’un seul de ces » appendices , qui occupe à peu près le même « point , et qui contient incontestablement le _» vitellus (1). » Cet argument est absolument sans poids ; car I’ appendice précite n’est nulle- mentsitué sur le méme point, mais à l’extrémité opposée de l'intestin, non loin de l’anus ; et zn- contestablement 1l ne contient pas le vitellus. Le sa evitellins’ouvre , il est vrai, dans le commen- cement de l’intestin , par un canal simple ; mais _ce canal disparaît aussi bien que le sac, peu de substance spongieuse située au palais, qu’il a considérée comme une glande salivaire. Cuvier et M. Valenciennes, ouy. cit., t. I, p. 502. (N. d.T.). (x) Lehrbuch der Naturgeschichle, WE, 2° part., p. 7. 568 TRAITÉ GENERAL temps après la naissance. En outre, les rares et les squales possèdent en même temps, et plus tard pendant toute la durée de la vie, un véri- table pancréas; ce dont je me suis convaincu par des investigations répétées. Enfin dans ceux des poissons osseux où les appendices pyloriques ne se sont pas encore réunis de manière à former une glande, le vitellus a des rapports de con- nexion tout autres avec le canal intestinal; rapports qui disparaissent aussi sans laisser de traces. D’autres considérations s’élévent encore contre cette opinion de M. Oken, qui n'est d’ailleurs fondée sur aucun fait ; ainsi la diver- sité de la forme de ces appendices , leur perfec- tionnement insensible , et la multiplicité de leurs ouvertures dans Vintestin. Disposition qui n'a jamais été remarquée pour l’organe des vitellus. D’autres auteurs , tels que Schellhammer(1), Collins (2), les considéraient comme une am- pliation de l’intestin, consacrée à la préparation du chyle qui, d’après Schellhammer, y serait puisé et porté dans le torrent de la circulation. Steller (3) les regardait comme des réceptacles où le chyle était conservé pour servir de nourri- ture au moment où la faim se ferait sentir. Les (1) Anat. xiphæ, etc. Hamburg, 1707; Pp. 22. (2) System of. anatomy, 1, 358. (3) Observationes needle universam hitiorking pis- cium concernentes. in Nov. Comment. Petrop., WE, 414. 7. + D'ANATOMIE COMPAREE. | 369 arguments dont s’appuyait cet auteur, savoir : qu'ils existent simultanément avec le pancréas dans plusieurs poissons , et qu’ils sont le plus volumineux et le plus nombreux dansles grands poissons, dans ceux qui croissent vite et qui peuvent supporter la faim pendant longtemps, sont de peu de valeur. Le premier est positive- ment contraire à l'expérience, et le second est renversé par la brièveté de l'intestin et l’ab- sence de ces appendices dans beaucoup de pois- sons de grande taille. Ce qu'il y a d’exact dans ces différentes opi- nions, et ce qui ne peut être constesté, c’est que la digestion s’opere dans ces appendices eux- mêmes, que les matières contenues dans l’in- testin y pénètrent et qu'ils ne se bornent pas à sécréter et à verser, dans le canal intestinal un liquide qui facilite la chylification. Leur grand volume, leur largeur, le grand diamètre de leurs orifices , la concordance de leur structure avec celle de l'intestin, et l'identité de la ma- tière qu'ils contiennent sont autant de preuves qui metlent cet usage hors, de doute. On voit, d’après ces considérations , qu’ils se comportent absolument comme le foie dans son état le plus simple d'organisation (1). (1) Le nombre de ces appendices est fort variable. Les scombres en ont le plus; les gades encore beaucoup; et les dabres, les cyprins, les silures, les brochets en sont entièrement dépourvus. Ils sont courts et en petit vil. 24 370 TRAITÉ GENERAL $ 79: Le foie existe généralement dans la classe des poissons ; 1l est ordinairement fort volumi- neux , allongé, le plus souvent partagé en plu- sieurs gros lobes(1). La couleur en est brunatre ou blanchatre; il contient fréquemment beau- coup de graisse. Le canal cholédoque, dans lequel s’insèrent ordinairement plusieurs canaux hépatiques les uns après les autres, s’ouvre dans l'intestin à peu de distance en arrière du pylore. Il est pourvu d’une vésicule de fiel arrondie , qui recoit quel- quelois la bile par plusieurs conduits ; elle est lisse à sa face interne et jamais plis Dans des cas rares , le canal cholédoque offre un second renflement vers son extrémité infé= rieure, par exemple, dans I turbot. Ta M. Rathkea publié surtout des remarques très intéressantes sur les différences de forme et de position du foie, comme nous l'avons déjà dit plus haut. nombre dans les perches, et les pleuronectes ; la perche de rivière n’en a que trois, les pleuronectes deux ; l’es- turgeon les a courts et réunis par des vaisseaux et ‘de la cellulosité en une masse qui fait la nuance entre leur état ordinaire de liberté et le pancréas compact des raies et des squales. Cuvier et M. Valenciennes. Ouv. cit., t. I, p. 503. al {No Te} (À (1) Le nombre des lobes est quelquefois excessif, (N.d. T.). Bb ANATOMIE COMPARÉE, 871 il résulte de ses données , relativement à la position du foie, qu'il n’occupe pas de préfé- rence le côté droit, comme dans les autres ani- maux à vertébres, mais qu’il occupe davantage le côté gauche; au point que dans les clupées et les gades son plus grand lobe, et dans les cycloptéres, les pleuronectes , les perches , les saumons , les cottes , presque toute sa masse se trouve à gauche. Il est situé communément sous le canal intestinal. La consistance et la fermeté de cet organe sont très généralement en opposition ; néan- moins Je l'ai trouvé dur, ferme et volumineux dans les raies et les squales. | Le foie est simple dans les cycloptéres, les chabots ( cottus), les saumons , les murènes , les ésoces, les gobies , les lamproies ; il est, au con- traire, plus court et formé de deux lobes laté- raux dans les pleuronectes ,‘les ammodites, les silures, les blennies et les loches. Dans les genres cyprin, clupée, gade et gas- térostée , il est formé de trois lobes, parce qu’un lobe moyen se joint aux deux latéraux. Dans les cyprins , il offre , en outre, un grand nombre d’incisures sur les bords. § 80. La rate qui existe.très généralement manque aux /amproies ; jusqu'ici je n’ai pas pu trouver d’organe ou de disposition qui y suppléät. 2h. 372 TRAITE GÉNÉRAL Elle est ordinairement petite en proportion du foie et du reste du corps, plus petite que dans les autres vertébrés ; quelquefois cepen- dant elle est considérable, surtout par rapport au foie, lorsque celui-ci est peu volumineux relativement au corps (1). Elle est molle et de forme très variée; en op- position avec la rate des autres animaux à ver- tebres, elle est située dans la ligne médiane, au-dessus et à côté de l’estomac , ou même tout à fait au côté droit de ce viscère , comme dans l’ammodites tobianus (2). La disposition la plus rare est sa division en plusieurs lobes ; comme cela se voit dans quelques squales , notamment le squalus glaucus 2. Après avoir décrit de une maniére générale les organes digestifs des poissons, nous allons étudier les différences qu’offrent entre eux les divers ordres de cette classe. Dans cette étude nous suivrons la classification d’Artedi, telle qu’elle a été modifiée par Cuvier, bien que nous (1) Hensinger, über Bau und Verrichtung der Milz (sur la structure et la fonction de la rate), 1817, p- 19, 20. (2) Rathke, dans Meckel’s Archiv. für Anat. u. Physiol., 1, p. 134. (3) A. Retzius obs. in anatomiam chondropierygio- rum, etc. Lunde , 1819, p. 7 D'ANATOMIE COMPARÉE. 973 aurons souvent occasion de faire la remarque, que des genres, et quelquefois même des es- pèces très voisines par leur conformation exté- rieure ont une structure intérieure très diffé- rente. Nous ne nous occuperons pas ici des arcs branchiaux qui appartiennent à l’organe respi- ratoire ni de leurs muscles; mais nous considé- rerons surtout, autant que le comportent nos pro- pres recherches, outre le canal alimentaireetses annexes, les organes locomoteurs qui font par- tie de cet appareil. Comme le foie s’isole dans cette classe plus que dans les précédentes et que la rate qui se montre ici pour la première fois n’est unie que par des vaisseaux au reste du canal alimentaire, on pourrait étudier ces deux organes pour eux-mêmes ; cependant, soit pour rester fidèles à l’ordre que nous avons choisi, soit parce que cette manière de procéder est bien propre à donner une idée complète de tout l'appareil digestif d’un animal, nous trai- terons de ces organes et du pancréas, qui est bien moins isolé, conjointement avec le canal alimentaire, § 82. I. Poissons osseux. Parmi les poissons osseux , les différentes di- visions des acanthoptérygiens offrent les parti- cularités suivantes : L’inter-maxillaire et le sous-maxillaire du 374 TRAITÉ GÉNÉRAL petit sous-ordre des aulostomes sont armés de petites dents. Dans les bécasses de mer (cen- triscus), le canal alimentaire forme trois 2. quatre circonvolutions et n’a point d’appen- dices pyloriques (1). Il y a deux de ces appen- dices dans les fistulaires , dont le canal intes- testinal est droit, et lestomac un cylindre charnu(2). § 83. Parmi les sguammipennes qui viennent après, Le fiatola mediterranea (stromateus fiatola) a des dents extrémement petites , étroites, pointues , qui arment seulement l’inter- maxillaire et le sous-maxillaire. | Le commencement du pharynx est fort digne de remarque. Il est tres dilaté, arrondi et formé d’une paroi charnue, épaisse; if est garni des deux côtés , à l'exception des régions moyennes, supérieure et inférieure , ainsi que de son ex- trémité postérieure , de quelques centaines d’é- minences dentaires , cunéiformes , grandes et. petites , allongées , plates, tres dures, serrées,, dirigées des deux côtés les unes contre les autres , et hérissées partout de petites pointes. Cet appareil est très considérable , car j'ai trouvé le renflement long de près d’un pouce dans des individus qui n’avaient que sept pouces; (1) Cuvier, Règne animal, t. Il, 350. (2) Ibid. pag. 349. D'ANATOMIE COMPARÉE. 575 il avait plus d’un demi-pouce de diamètre et les dents étaient longues depuis une demi- ligne jusqu’à quatre lignes; les dernières of- fraient plus d’une ligne de largeur à leur extré- mité libre. | Au-delà vient une portion à paroi mince, un peu plus étroite et constituant le quart de la partie précédente ; elle passe immédiatement dans l’estomac. Celui-ci est grand et large, à parois très minces , occupe toute la longueur de la cavité abdominale et se resserre fortement et d’une manière subite vers le pylore. L’intestin est ex- traordinairement ample à son origine; il recoit les appendices pyloriques par environ douze orifices très larges qui se succèdent en général deux à deux. Ces appendices également très larges à leur commencement ne tardent pas à se ramifier en un très grand nombre de prolon- gements plus petits et plus étroits, qui consii- tuent une masse étroitement unie par du tissu cellulaire. Cette masse recouvre la majeure partie de l’intestin. Les appendices qui la com- posent sont , à-leur origine , presqu’aussi larges que l'intestin ; ils présentent absolument la disposition et le rapport qu’offrent l’estomac et le foie dans les mollusques acéphales a coquille. L'intestin qui est long , à parois très minces et pourvu de plis longitudinaux et flexueux à sa face interne, forme à gauche et à côté de l’es- 376, TRAITÉ GÉNÉRAL tomac une pelote composée d'environ vingt circonvolutions , et présente partout à peu près la même longueur. La conformation de la castagnole (brama rait) est toute différente. , | » Les dents qui arment l’inter-maxillaire et le sous-maxillaire sont principalement disposées sur un rang; vers la ligne médiane elles en forment plusieurs; elles sont beaucoup plus longues que dans les stromatées, sont plus écar- tées les unes des autres, arquées et terminées en pointe. Les dents médianes de la mâchoire inférieure sont de beaucoup les plus grosses (1). L’estomac est court, arrondi, épais et charnu ; l'intestin bien plus étroit et également assez épais ne forme que trois circonvolutions , ayant à peu près la même longueur que la cavité ab- dominale. Le dernier quart en est subitement bien plus large que les trois quarts qui pré- cèdent. Le commencement de l’intestin reçoit quatre , tout au plus cinq appendices pylo- (1) En arrière des dents grêles et pointues qui se pré- sentent à l’extérieur de la mâchoire supérieure , il y a plus en arrière, une bandeétroite en velours ou un peu en cardes.La mâchoire inférieure a deux rangs de dents pareilles ; celles du rang intérieur sont recourbées en dedans; il y en a quatre au-devant qui peuvent passer pour de véritables canines; chaque palatin en a une petite bande étroite, en cardes; il n’y en a ni à la langue ni au vomer. Hist. nat. des poiss., t.VIl, p. 287- ' (N. d.T.) D'ANATOMIE COMPARÉE, 377 riques , simples et allongés, que j'ai toujours trouvés de forme tres variable (1). Ainsi deux de ces appendices avaient presque toute la lon- gueur de la cavité abdominale, tandis que les autres étaient à la fois bien plus étroits et beau- coup plus courts. Ils se dilatent considérable- ment à quelque distance de leur extrémité, se contractent ensuite de nouveau (2) et sans tran- sition pour se terminer par des pointes aigués. La face interne de l’estomac forme un grand nombre de rides allongées , qui sont entre- coupées et rendues inégales par des rides trans- versales. Sa cavité est séparée de celle du canal intestinal par une saillie membraneuse, qui est au pylore. La face interne de l'intestin gréle est d’abord garnie, dans une petite éten- due, de forts plis longitudinaux , qui se réu- nissent sous des angles aigus, pour constituer de grandes cellules rhomboidales. Plus loin on trouve une partie bien plus grande qui est tout- à-fait lisse. La portion terminale, qui est large, est séparée des portions précédentes par une valvule, et contient des villosités serrées, qui sont beaucoup plus longues que les plis longi- gitudinaux au commencement de l'intestin grêle (3). (1) Le pylore est près du cardia. Ouv. cit. (N. d.T.) (2) Trois sont de moitié plus courts que l’estomac et deux du double plus longs. Ouv. cit. (N. d. T.) (3) La castagnole a le foie divisé en deux lobes allon- 378 TRAITÉ GÉNÉRAL Les chœtodons (1) et les gentes qui en ont été séparés ont des dents tres fines, capillaires, longues et tres serrées représentant une brosse. L’estomac (2), beaucoup plus grand que gés ; la vésicule du fiel adhère à celui du côté droit, qu'elle surpasse en longueur. Cuvier et M. Valencien- nes. Ouvs cité. (N. d. T.) (1) (De yarn, et d’oëxs, dent). La famille des squam- mipennes comprend des genres dont la plupart sont caractérisés par des dents en forme de soie et de bros- s ; quelques petits genres diffèrent seulement par la dentition , et,se rapprochent par les écailles. Elle est subdivisée en genres qui n’ont pasde dents au palais, etdes DENTS EN BROSSES AUX DEUX MACHOIRES. Ces genres sont les chœtodons proprement dits, chelmons, henio- ches, zancles, ephippus, drépanes , holacanthes, po- macanthes. D’autres genres ont la RANGÉE EXTÉRIEURE FORMEE DE DENTS TRANCHANTES , DIVISÉES EN TROIS DENTE- LURES , LES AUTRES DENTS ÉTANT PISIFORMES : ce sont les platax. Une autre division est fondée sur les DENTS EN VELOURS RAS AUX DEUX MACHOIRES. Ce sont les psettusqui sont ainsi caractérisés. Une division plus généralecom- prend des genres qui ont des dents au palais , et eiles sont encore partagées en genres à DENTS TRANCHANTES AUX DEUX MACHOIRES : piméloptères , diptérodons; à DENTS EN CARDES AUX DEUX MACHOIRES : Castagnoles; A DENTS EN VELOURS : pemphérides , archers. Cuvier et M. Valenciennes; ouv. cit.,t. IX, p.2. (N. d. T.) (2) GHozropon BARRE. OF sophage court, étroit, descen- dant obliquement dans abdomen. Estomac ovoide , comprimé de droite à gauche, a parois minces, sillonnées par de nombreuses et grosses rides irrégulières. Pylore ouvert près la face dorsale de l’estomac au-dessus du cardia. Duodénum appuyé sur les deux tiers de la face supérieure de l’estomac , qu’il entoure, d’un diamètre D ANATOMIE COMPARES. 379 h dans les castagnoles, (drama), est allongé, mais sans cul-de-sac. Dans quelques-uns, par plus que du double de celui du reste de l’intestin. Jn- testin roulé huit fois en spirale et se dilatant un peu près de l’anus. À : Hemiocue commun ( chetoden macrolepidotus ). OEsophage assez long, à parois s’épaississant sur le cardia. Estomac en sac pointu , assez grand, à parois minces. Pylore ouvert sous le cardia. Tranchoir cornu ( zanglus ou chæœtodon cornutus ). OEsophage en gros tube cylindrique, à parois épaisses et chargées en dedans de grosses rides longitudinales, étendu jusqu’à la moitié de la longueur de la cavité abdominale , infléchi vers le bas et se dilatant en une poche qui forme l’estomac, placé ainsi dans une posi- tion oblique, de haut en bas et d’arriére en avant dans Vabdomen, d’une capacité médiocre, à parois épaisses, et dont la veloutée est chargée en dedans de grosses rides qui sont les prolongements de celles de l’ceso- phage. Pylore placé à l’extrémité du presque sous le diaphragme, s’ouvrant par un tro@ssez large. /n- testin remontant sous le diaphragme entre les lobes du foie, passant sur l’œsophage, se courbant en même temps que lui, et révenant auprès du duodénum , se courbant de nouveau, se portant en arrière en suivant la face inférieure de l’estomac, de manière à remonter jusqu’auprès de l’épine, derrière l’&sophage, se cour- bant encore en descendant sous l’autre pli et se portant vers le diaphragme jusques et entre les lobes du foie en avant du duodénum, enfin remontant dans l’hy- pocondre gauche et le traversant obliquement sans faire aucun pli, puis débouchant à l’anus. Drépane ponctuée (chætodon punctatus ). OEsophage court, débouchant dans un estomac assez grand, globu- leux, un peu comprimé de droite à gauche, à parois 380 TRAITÉ GÉNÉRAL exemple, le chætodon ciliaris , la portion pylo- rique est très épaisse et charnue. Le canal in- testinal est étroit, long et fait environ douze , 4 minces et sans plis, si ce n’est à la face supérieure; a branche montante courte et épaisse. Intestin très grêle. Scatophage argus (chætodon argus). Canal intestinal très long, roulé cinq à six fois sur lui-même, enveloppé par un tissu cellulaire graisseux très épais. Estomac, simple tube d’un diamètre triple de celui de l'intestin, se pliant subitement aux trois quarts de la longueur de la cavité abdominale et remontant presque jusqu’au diaphragme. Pylore indiqué par un léger rétrécisse- ment.Duodénum longeant la branche de l’estomac sans se recourber et diminuant successivement de diamètre. Holacanthe tricolor ou veuve coquette ( chætodon tricolor): OEsophage de longueur médiocre, faisant un pli à angle droit, puis descendant dans la cavité abdominale, se portant bientôt en avant, et se dilatant pour former l’estomac, dont la capacité n’est pas très considérable; ouverture du pylore large. Duodénum large porté | | le diaphragme et se pliant pour se contourner suivant les nombreuses ondulations de l’in- testin , diminuant de moitié de largeur. ones noir (chætodon paru). OEsophagè, orifice fortlar ge a son origine, se rétrécissant ensuite un peu et ne commençant à se dilater qu’aprés avoir parcouru les trois quartsdela longueur del’abdomen. Æstomac placé, a cause d’un repli du canal alimentaire, derrière l’œso- phage, à parois fortes et charnues, lisses à l’intérieur. Pylore très étranglé. Duodénum d’un diamètre un peu pluspetit que celui de l’œsophage, à l’endroit owil est le plus étroit. Intestin dirigé vers le diaphragme et se re- pliant dans la bifurcation du foie en se portant vers Vhypocondre droit, où il fait un assez grand nombre de replis , ce qui rend sa longueur considérable , reve- 9 0 » D ANATOMIE COMPAREE. 581 circonvolutions circulaires. Le douzième pos- térieur environ en est beaucoup plus large que le reste , dont le sépare une forte valvule circu- laire. La face interne a de grands plis longitu- dinaux flexueux, qui sont en partie réunis en forme de réseau. Les appendices pyloriques sont simples, assez longs, presqu’aussi longs que Vintestin , dont ils entourent le commence- ment sur un seul rang; leur nombre varie considérablement (1). Ainsi Cuvier (2) n’en trouva que cing dans le zèbre forgeron (chæto- don zebra (3); le -chelmon à bec médiocre (chætodon rostratus) m’en a offert huit (4) à neuf (5). Ils sont bien plus nombreux dans l’holacanthe ciliaire ( le chætodon ciliaris ) , nant sous le duodénum , rentrant dans le côté gauche sous l’estomac, et allant déboucher à l’anus après s’être un peu dilaté. Cuvier et M. Valenciennes, Ouv. cit., t. VII. (N.d. T.) (1) On n’enindique que deux dans la drépane pegne, (chætodon longimanus). Ouv. cit., t. VII, p. 135.(N.d.T.) (2) Leçon, t. III, 537. . (3) Il en a six, courts, dont trois du côté droit de Yestomac dans le henioche commun (heniochus ma- crolepidotus ). Ouv. cit., t. VII. (N.d. T.) (4) On en compte huit dans le cheetodon barré ( cha- tondon striatus). L’un d’entre eux est beaucoup plus court et se porte sur la face gauche de l’estomac, la pointe dirigée vers le dos du poisson. Ouv. cit., t. VII. | (N. d.T.) (5) Le tranchoir cornu (chætodon cornutus), a qua- torze appendices cœciformes. Le pomacanthe noir 382 TRAITÉ GÉNÉRAL : qui.en a plus de trente. Cuvier (1) en trouva également une trentaine chez la bandouillére en arc (chætodon arcuatus). Leur volume pa- rait, du reste, être en rapport inverse de leur Ripe oy car je les ai vus, dans le chætodon : . rostratus de trois à quatre fois plus grands que dans le chætodon ciliaris. Us sont simples, ou se ramifient non loin de leur origine en un petit nombre de branches. Le foie (2) formé de deux ou trois lobes esten général, pourvu d’une vésicule du fiel. (chaetodon paru) quinze; dans le pomacanthe arqué (chæ- todon arcuatus) , il y en a dix-sept; dans le cheetodon argus, vingt; l’holacanthe tricolor ( chœtodon trico- lor)en a vingt- -trois. Cuvier et M. Valenciennes, Hist. nat. des poissons, 1. Vil. UN. d. T.) (1) Lecons, t. WE, 1. c. (2) Le foie du ehtetdon barré (chætodon striatus), se compose de deux lobes inégaux, triangulaires et poin- tus, placés de chaque côté de l’cesophage. Le lobe droit est le plus petit; vésicule du fiel grande ; canal cholé- doque, gros , court, débouchant à la crosse du duodé- num, en arriere des appeudicesl et petit, noiratre, entre le duodénum et l’estomac. Dans l’henioche commun (heniochus macrolepido- tus), le foie remplit l’hypocondre droit. Le foie du tranchoir commun ( zanclus ou chætodon cornutus) est grand , placé sous l’œsophage, qu’il em- brasse à peine dans ses lobes. Lelobe gauche est le plus petit; il est d’une forme allongée et un peu renflée à sa réunion avec le droit. Celui-ci est grand et divisé en cing lobules,dont deux internes sontminceset pénètrent entre les bols du canal intestinal. La vésicule du fiel D'ANATOMIE COMPARE. 3835 § 84. L’appareil digestif des poissons scombéroïdes, offre des formes très diverses ; sous plus d’un est grosse, arrondie, un peu allongée; elle est suspen- due a un canal cholédoque très gros, tres long, qui re- çoit plusieurs vaisseaux hépato-cystiques, et qui débou- che ensuite un point d’insertion de l’un des cæœcums. La rate est petite , allongée , repose sur l’estomac. Cuvier et M. Valenciennes, ouv. cit., t. VIL. Dans la drépane ponctuée (chætodon punctatus), le lobe gauche du foie se prolonge dans l’hypocondre en ‘une pointe assez aiguë. Il est moins épais que le droit, qui est tronqué et plus court. La vésicule du fiel est glo- buleuse, argentée et suspendue a un canal cholédoque assez long, qui débouche sous le cœcum droit. La rate est assez grosse , ovoide et placée dans l’hypocondre droit derrière la pointe du foie. Le pomacanthe noir (chætodon, paru), a le foie épais embrassant l’sophage inférieurement et se prolongeant en deux pointes peu allongées qui recouvrent la crosse du duodénum. La vésicule du fiel est grandeetallongée; ses parois sont épaisses et très solides; elle est suspendue un long canal cholédoque qui reçoit un grand nombre : vaisseaux hépato-cystiques tant que le canal court entre les lobes du foie. If descend ensuite lelong du ‘duodénum et vient déboucher derrière le pylore, en arrière de l'insertion des appendices cœciformes; la rate est triangulaire, elle est placée entre l’œsophage et l’es- tomac. fist. nat. des poissons, t. VII. Aux cheetonoides est rattachée une famille désignée sous le nom de famille des PHARYNGIENS LABYRINTHIFOR- MES, parmilesquels quelques espècesontétéanatomisées, Voici le résultat de ces recherches. 584 TRAITÉ GÉNÉRAL rapport les plus compliquées se trouvent à côté des plus simples. Il existe cependant une dispo- Dans l’anabas sennal (anabas ou perca scandens), le foie est petit, réduit en un seul lobe dans le côté gauche de Vabdomen. La vésicule du foie est assez grande, placée a droite de l’cesophage. Ce canal est court, et il se dilate en un estomac médiocre et arrondi. La branche montante naît auprès du cardia; elle est courte. On voit® au pylore trois appendices coeciformes: deux sont au- dessous de l’estomac, le plus éloigné du pylore est long et gros; l’autre au contraire est petit : en dessus on voit le troisième grêle et long, mais moins que le premier. Le duodénum est large, et l’intestin continue ensuite à se rétrécir insensiblement jusqu’à l’anus, en faisant plusieurs replis sur lui-même; à tout l'intestin est at- : taché un épiploon très fortement chargé de graisse. La rate est assez grosse; elle est cachée entre les replis de l'intestin. Cuvieret M.Valenciennes, t. VII p. 338, 183r. Chez l’hélostome de Temminck; foie de grandeur moyenne rejeté tout-à-fait à gauche ; à droite simple saillie du lobe gauche à laquelle est attachée la vésicule du fiel, tres grande et remplie de bile verte très foncée; lobe gauche recouvrant l’estomac et divisé en deux. lobules placés l’un sur l’autre et tous deux triangu- laires. OEsophage , d’une longueur médiocre, rond, peu large, tres charnu. Estomac petit, situé vertic lement ou de haut en bas quand la position est h rizontale , à cavité beaucoup plus petite qu’elle ne le paraît, surtout vers le pylore à cause de la grande épaisseur et de la substance charnue de ses parois, prolongé en une branche assez petite qui remonte vers le diaphragme et forme une anse avec l’cesophage, dans laquelle est placé la vésicule du fiel. Pylore peu distinct et désigné par deux appendices volumineux et courts dont le plus grand est situé sous la vésicule du D ANATOMIE COMPARÉE. 585 sition plus générale que les autres , telle est la présence d’un estomac développé encul-de-sac, fiel, le long de l’estomac; l’autre, plus court, longeant la face postérieure de cet organe. Intestin très grêle, se portant de haut en bas, derrièrela même partie, et for- mant sur la droite de celle-ci un paquet spiral et enve- loppé d’épiploons graisseux, augmentant de diamètre à l’avantdernier tour, de manière àceque le colon acquière “un diamètre presqu’égal à celui de l’estomac. Rectum plus étroit, Idescendant lelong de cette cavité et dela pre- miérejportion du duodénum droit à l’anus, qui se trouve ainsi placé à la hauteur de l'estomac. Parmi les polyacanthes, le polyacanthe de Hasselt (polyacanthus Hasselii) présente un foie petit, réduit presque à un seul lobe, et situé à gauche de l’estomac qu'il recouvre presque en entier, de forme quadrilatère, de couleur brune mêlée de gris; unevésiculedu fiel très petite et cachée entre le foie et le même organe; un æso- phage médiocre et peu plissé, qui se dilate pour former l'estomac qui est petit, situé en travers et de haut en bas dans l'abdomen, a partie supérieure large et tronquée, se terminant par un canal étroit, remontant vers le dia-. phragme, à parois minces, mais solides, ainsi que celles de l’œsophage ; un pylore étroit , muni de deux appen- s coeciformes étroits , situés sur les côtés de l’es- mac ; un duodénum très large , beaucoup plus que le tum et que le reste de l’inestin qui est très grêle, e portant en haut et à droite de l’estomac, se pliant, à la hauteur du cardia , descendant vers l’anus et s’en- roulant ensuite plusieurs fois sur lui-même, alors se pliant de nouveau et se roulant en plusieurs tours con- traires au précédent , allant rejoindre le premier pli du duodénum et descendant droit à l’anus en se dila- tant un peu pour marquer le rectum , à tuniques min- ces et peu solides. vu. 25 386 TRAITÉ GENÉRAL celles d’un canal intestinal long, dans lequel s'ouvrent beaucoup d’appendices pyloriques., ordinairement très compliqués; enfin un foie Colisa vulgaire (colisa vulgaris ou tricopodus colisa ). Viscères très ressemblants à ceux du polyacanthe. Foie lacé à droite et à gauche de l’estomac ; vésicule du fiel très grande. Éstomac petit. Canal intestinal roulé en spirale; deux appendices pyloriques ; péritoine blanc d'argent mat. | Macropode vert-doré ( macropodus viridiauratus ). Foie petit, jaune , situé en travers sous un œsophage large , assez long, plissé intérieurement, qui s’élargit encore pour former l'estomac. Estomac en forme, de cornue, situé verticalement dans l’abdomen, à parois plus épaisses dans Ja portion retrécie ; pylore à deux appendices longs et gros. Intestin à plusieurs replis sur lui-même, dilaté un peu vers le ccecum , à parois très minces. CE Osphronème gourami (osphronemus olfax le Foie de grandeur médiocre, divisé en deux lobes, adhé- rant à une très longue et très grande yésicule du fiel. Estomac en forme de cornue , dont la membrane est opaque , mais non très épaisse. Pylore à deux appen- dices. Canal intestinal fort long , mince , plusieurs fois, roulé sur lui-même en spirale, dilaté dans le dernier. uart de sa longueur. | | ES Ophicéphale strié ( ophicephalus striatus ). Foie petit, composé de deux lobes à peu près égaux; ce lui de gauche est le plus gros et divisé en deux lo- bules pointus. OEsophage court, large et retréci en un petit estomac conique et pointu, dont l’extrémité n’atteint pas au tiers de la longueur de la cavité abdominale, Intestin grêle , long, droit, replié deux - fois sur lui-même ; à deux appendices grêles, le droit Er D'ANATOMIE COMPARÉE. 587 considérable, à deux ou quatre lobes, et pourvu d’une vésicule biliaire. Dans les acanthures , l'estomac n’est forte- ment charnu qu’immédiatement en avant du pylore. Leur canal intestinal se comporte comme dans les chétodons. D’après Cuvier(1), ils ont quatre petits coecums; cependant je leur en trouve szx de différente grandeur, du moins dans Vacanthurus nigricans. Les coryphènes ont un très grand nombre de petites dents, non très pointues, qui forment plusieurs rangs sur les machoires, le palais et la langue (2). A double del’autre. Cuvier et M. Valenciennes, ouv. cit., t. VIT, 1831. (1) Règne animal, vol. IT, p. 330. _ (2) Grande coryplititie dé Méditerranée (coryphaena hip rus). Foie situé en travers , sous Poesophage ; tds être épais , ilest assez large, s’étendant en pointe ‘dans l'hypocondre gauche ; lobe droit arrondi , des- ceudant peu sur les appendices; vésicule petite. OF so- phage très large , se continuant avec un long estomac i a la forme d’un boyau, occupant toute la longueur -Pabdomen ; du tiers antérieur sort la branche mon- ire peu grosse et qui se porte vers le diaphragme assez haut sous le foie; pylore entouré d’une innom- brable quantité d'appendices capillaires, réunis en grappes et formant ainsi une masse amygdaloïde. Intes- tin médiocrement long et gros, se rendant à l’anus après deux replis à des distances inégales. Rate noire, ovale , de la grosseur d’une noisette , et attachée sur le bord du rectum, plus bas que les DRASS: elle n’est | pas cachée et se voit tout d’abord dans l’abdomen, 25 388 TRAITE GENERAL L’Espadon (acphias) au lieu de dents n’a qe de fortes rugosités (1). Lampuge pélagique (lampugus pelagicus)a des viscères semblables. L’œsophage est long etétroit; il se continue en un'vaste cud-de-sac qui occupe le restede la longueur de l’abdomen jusqu’à l’anus. Les appendices forment une masse glanduliforme, jaune, difficile à séparer par petites houppes. Zntestin court, à deux replis avant de se terminer à l’anus qui ne s’ouvre pas à l’extrémité de la cavité abdominale, Foie petit, d’un jaune plus foncé que la magse des cœcums, à lobe gauche étroit et à lobe droit un peu plus large , mais aussi long. Rate petite, noiratre , ovale, fixée sur un repli de l'intestin. Centrolophe nègre (coryphena pompylus, L.). Foie, un seul lobetriangulaire, aplati, dont la pointe n’atteint que le tiers de la longueur de l'hypocondre gauche ; vésicule, à un seul lobe étroit, placé à droite de l’esto- mac, qui dépasse un peu la pointe postérieure du foie; canal cholédoque court et donnant dans le haut de l'intestin, près du premier cœcum. OK sophage très court , et prolongé en un estomac peu large , occupant toute Ja longueur de l’abdomen , à parois minces et lisses en dedans et dont la branche montante est tres” courte ; neuf appendices , dont le premier à gauche re-* monte que le diaphragme , les autres s ae qu’au sixième qui est presqu’aussi long que l’estomac pals diminuant rapidement, de façon que le neuvidel n’a que le tiers de la longueur du plus long. Intestin allongé, remontant d’abord vers le diaphragme et fai- sant ensuite deux replis, chacun de la longueur de l'abdomen. Le pharynx du centrolophe présente une partion (1) OE'sophage fort court. Guy. et Val., ouv. cite, t. VIII. | (N. d. T.) D'ANATOMIE COMPAREE. 389 L’estomac de cette espèce a un sac charnu, oblong, assez épais, fortement ridé en divers rité qui lui est propre : entre les os pharyngiens supé- rieurs et les inférieurs, garnis de fines dents en cardes, Vos supérieur du quatrième arceau porte plusieurs pro- longements allongés et garnis de dents semblables; il en résulte de profondes cannelures osseuses et dentées sur chaque partie latérale du pharynx, présentant quelques rapports avec les épines des stromates. Le reste des ar- ceaux a, comme il arrive souvent , des doubles rangs de tubercules âpres ; le premier seul a ceux des rangs antérieurs longs, pointus , comprimés , et hérissés seulement à leur bord interne. Centrolophe épais ( centrolophus crassus ). Canal in- testinal gros , plié quatre fois sur lui-même et terminé par un rectum fort allongé. L’estomac est un sac étroit dont la pointe est aussi recourbée en dessous. La ve- loutée a des rides nombreuses; six gros ét longs cæcums entourent le pylore. Foie divisé en deux lobes réunis sous l’œsophage par une lame très étroite et mince; lobe gauche du foie volumineux et fortement échaneré vers le bas; le droit triangulaire, épais et court; vesicule du fiel longue et étroite. Rate grosse et tendue. _ Ptéraclis de la Caroline (pteraclis Carelinus). Caviie abdominale prolengée au-dessus de la nageoire anale , à peu près jusqu’à la moitié de la longueur du corps. Foie petit et composé d’un seul lobe placé dans l’hypo- condre gauche. OF sophage court , continué’ en un sac oblong et étroit qui est l'estomac, dont les parois sont minces et lisses à l’intérieur ; branche montante, nais- sant près du cardia, courte et à parois beaucoup plus épaisses que celles de l’estomac. Six appendices cœcifor- mes au pylore , dont le premier à gauche est beaucoup plus long que l’estomac, le second de la même lon- g ueur que ce viscère , les autres diminuant successi 390 TRAITÉ GÉNÉRAL sens à sa face interne (1); il n’a presque point de partie pylorique (2), en sorte que l’ouverture de l'intestin se trouve immédiatement en ar- rière de l'ouverture buccale. Schellhammer (3) déjà à rendu attentif sur cette disposition. L’intestin , médiocrement long et large, fait en serpentant beaucoup de circonvolutions étroites et courtes (4); il se rétrécit insensible- ment en arrière , jusqu’à ce qu'il se dilate tout- à-coup tres fortement dans une petite étendue. En cet endroit est située une forte valvule cir- | circulaire , et au même point le cœcum fait une légère siens à gauche. La face interne est iné- gale dans toute son étendue ; elle est sillonnée de plis transverses, minces et serrés, qui de la partie antérieure, où ils sont très prononcés, diminuent considérablement de volume en ar- * riére. Partout ces plis se divisent en’ une vement jusqu’au dernier de droite qui n’a que le sd ' de la longueur du premier. Intestin étroit , assez long, « descendant jusqu’a la pointe de éstdinde , de 1a re- montant jusque sous le pylore , se repliant de ouveau à : vers l'arrière de Vabdomen , mais se contournant tou aussitôt et remontant sous la gorge pour débouchèr à | l’anus, partie de l’intestin qui fait quelques sinuosités. -Cuv. et M. Valenciennes, ouv. cit., t. IX. (N. d. T.) (1 1) L’estomac est un sac ébatate qui descend jus- qu’aux trois quarts de la hauteur de l’abdomen et a une branche montante courte. Ouv. cit. (NaS TL ) (2) Partie pylorique fort étroite. Ouv. cit. (N. d. T°} 5) Anat. xiphice piscis ; Hamburgi, 1707, p: 12. ) Il fait deux replis généraux. Ouv. cit. (N. d. T.) D ANATOMIE COMPAREE. 591 multitude de lamelles étroites, pointues et serrées. L’étroitesse et la forme pointue de ces lamelles, jointes au peu de hauteur des plis transverses , font ressembler ces lamelles ab- solument a des villosités, surtout dans la partie postérieure. D’apres M. Rosenthal (1), il y a, sous la tunique musculeuse de Vintestin grêle, vers son extrémité postérieure , deux larges pièces osseuses recourbées, qui soutiennent les circonvolutions. Cependant ce n’est pas une disposition constante, puisque Je ne lai pas trouvée dans un individu qne jai anatomisé à l’état frais. Ce n’est sans doute pas ici que doivent être rangés les deux cœcums décrits par M. Rosen- thal , qui, d’après ce naturaliste, sont garnis de villosités graisseuses à leur face intéfipe , et qui s'ouvrent en bas dans le rectum (2). Il convient _sans doute de les comprendre parmi les organes générateurs Ou urinaires. Je n’en ai pas trouvé dé traces dans un individu mâle, dont la vessie urindire était simple , sans rapport de’ con- nexion avec le recttim; les deux conduits défé- rents du sperme s’ouvraient tres haut dans cette portion intestinale , immédiatement au-dessous de Vextrémité de l'intestin grêle, à peu près sur. pow ou baa, des.¢ cœcums ge k communi- sq'évlavo ed oy Abhein niet aus’ hind Gebiete der OIE ‘ Physiblogie und ae mé ‘ete. , 1824, p. een (2) Ibid. 392 TRAITÉ GÉNÉRAL quer, suivant M. Rosenthal (1), par un canal propre avec l'intestin rectum. M. Rosenthal ne parle, au reste, nulle part d'organes urinaires ou génitaux. On voit ici pour la première fois les appen- dices pyloriques prendre la nature de glandes, qui était toutefois déjà indiquée par la dispo- sition des fiatoles. Il existe à gauche, en avant de V’intestin , à la place que ces appendices oc- cupent communément, une masse considérable, oblongue, molle, lâche, enveloppée d’une mem- brane mince , et découpée par. plusieurs echan- crures. Dons un individu long de trois pieds 4 celte masse avait cinq pouces de long, trois pouces de large , et un pouce d’épaisseur. Elle s'ouvre dans l'intestin par deux canaux très larges, sitwgs l’un à côté de l’autre, qui se bi- furquent après un court trajet. Ces conduits, qui sont larges dans toute leur étendue , peuvent être suivis bien loin à travers la substance lâche qui les unit; ils recoivent une foule de branches étroites , relativement à leur diamètre, et larges par rapport à l’épaisseur de la substance so- lide. Cette disposition explique la laxité de cette glande (2). (1) Jbid., pl. 5, f. 1., b. p. 162. (2) Le pylore est muni d’un grand nombre d’appen- dices cœcaux , courts , réunis en petits corps ovales par un tissu cel ui serré , et constituant une masse en forme de grappe. Hist. nat. des poiss., Cuvier et M. Va- lenciennes, t. Vill, 1831, p. 26a. (N. d. T.) D'ANATOMIE COMPARÉE. 399 Cette partie est connue depuis long-temps; elle a été observée notamment par Bartholin (1), Hartmann (2), Schellhammer (3), Artedi (4) et Kelpin (5). On doit s’étonner par conséquent de ce que Cuvier n’en fait pas mention dans la description qu’il donne des organes digestifs des poissons. J’ai moi-même, à Naples, dans l’été de 1824, trouvé cette masse glanduleuse telle que je viens de la décrire, et M. Rosenthal la dé- crivit à cette époque plus exactement que ses prédecesseurs (6). C’est , sans contredit , le pancréas , comme Redi (7) déjà l’avait admis. Artedi (8) a très exactement comparé celte partie à des appen- dices pyloriques, dont il a, par conséquent; attribuéjun grand nombre a P espadon xiphias ‘ bien qu’il n’ait pas reconnu I’ analogie qui existe entre ces appendices et le pancréas. Des obser- (1) Anat. xiphiæ cent. O. 16. 199. (2) Descr. an. ph. de xiphia. Append. ad E phem. nat. curiosorum d. 2., cent. 3. Obs. Ul. (3) L. c., p. 13. (4) Ichthyologie , 1738. Philos. Ichthyol. 3. 28. Gen. Pisc. 3. (5) Bemerknngeu über die Naiur und Zergliederung des Schwertfisches (Remarques sur la nature et l’anato- mie du xiphias) dans Schwedische Abhandl., y. XXXIl, p- 14. (6) L,c., p. 79. (7) Malpighi, de structuré glandular. conglobatarum, p- It (8) Philos. Ichthyologica. 30. 394 TRAITÉ GENERAL vateurs plus anciens, tels que Bartholin et Schell- hammer, la prenaient au contraire, pour le foie. Cette opinion s explique facilement dela part de Bartholin qui n’avait pas vu le foie; mais elle a lieu de surpendre de la part de Schelthantmer qui a connu cet organe et qui indique méme Vabsence du pancréas. D’après lui, Vintestin s'ouvre dans cet organe , comme la veine porte dans le foie, par un canal large et très ramifié. Hartmann le compare à Pestomac glanduleux des oiseaux , et l'appelle, comme Keelpin après lui, dilomhe accessoire. 1] est incontestable que cet orgañe se comporte comme les appendices pyloriques, c’est-à-dire que non-seulement il sécrete une humeur, mais que fes matières contenues dans l'intestin entrent au moins dans. les troncs de ses canaux excréteurs (1). , (1) Le foie de l’espadon épée (xiphias gladius) est très : peu volumineux, et traverse sous l’œsophage ; sa plus grande portion ést dans le côté droit. La rate est petite et presqu’au milieu de l’abdomen , entre les replis de l'intestin ; elle est brune. : La longueur de la cavité abdominale de l’espadon fait à peu près la moitié de celle du corps, non compris Ja tête : elle est plus haute que large ; le péritoine est d’un blanc mat. Ouv. cit. ,t. VII, p. 26%, 263, 183r. Voilier des Indes Chishiophorus Thin % Tnteseins semblables à ceux de l’espadon ordinaire. Le foie a deux lobes séparés par une large échancrure; le droit , qui est le plus long , oceupe le tiers de Ja lonpuedi de Vabdomen ; l’autre est un peu plus court. La vésicule du fiel s ‘attache au premier et le double dans sa lon- { PS Se PE ns ns er den De F é a + # ? D ANATOMIE COMPAREE 399 La dorée (zeus faber) n’a que des dents très petiles , pointues , légèrement recourbees, et | gueur. À l'ouverture du corps, tout l’intervalle des lobes est rempli par d’innombrabies coecums répartis en grap- pes et réunis par des vaisseaux et de la cellulosité , de manière à présenter l’aspect d’un pancréas. Ils s’inserent dans l’intestin par deux conduits seulement , dont le premier est un peu au-dessous de l'intestin du conduit cholédoque. L’estomac est un grand sac large et aussi long quel’abdomen.Le canal intestinal ne fait que deux replis avant de prendre sa direction vers l’anus. Il garde à peu près la même direction. | Pilote , espèce commune ( scomber ductor). Foie médiocre ; vesicule du fiel grande et allongée; canal cholédoque long et gros , remontant sous le foie jus- qu’au sommet de l’angle que forment les deux lobes et descendant ensuite le long de l’æsophage pour débou- cher près du pylore, au-dessus de la première paire dés appendices. OF sophage large, à parois épaisses, plis- sées longitudinalement , se continuant sans étrangle- ment en un sac allongé, obtus à sa pointe; c’est l’esto- mac dont les parois sont un peu plus minces ; branche montante allongée, à parois épaisses ; pylore muni de douze appendices placés symétriquement de chaque côté de la branche montante et la recouvrant tout-a-fait. Chaque cœcum est profond, divisé en deux , de façon qu’au premier aperçu on en pourrait compter vingt- quatre. Canal intestinal replié deux fois sans étrangle- ment , sans dilatation , assez large. Rate noire , médio- cre et cachée entre les appendices. Elacate à deux raies ( elacate bivittata ). Foie à un seul lobe, presqu’entierement placé dans l’hypocon- dre gauche, un peu échancré vers sa pointe postérieure, il s’avance sous l’æsophage et donne attache, dans cette. portion , à la vésicule du fiel, simple tube très étroit 396 TRAITÉ GÉNÉRAL serrées sur plusieurs rangs , elles sont unique- ment implantées sur l’intermaxillaire et la ma- choire inférieure ; les dernières sont plus grosses que les premières. L’cesophage est d’une lon- gueur extrordinaire et se montre fortement ridé dans le sens longitudinal. L’estomac est, court, arrondi, fort charnu, garni de larges rides longitudinales, qui se continuent dans l’œsophage. L’intestin est court.'Son commen- cement est entouré d’une couronne d'environ quatre-vingts appendices courts, disposés sur plusieurs rangs, qui se réunissent en un petit nombre de troncs courts , souvrant dans l’in- testin par huit orifices largess Les sept orifices antérieurs, les plus grands , sont disposés en cercle ; le huitième, plus petit , est un peu plus en arrière. Le dernier quart de l'intestin prend tout-à-coup deux fois une largeur égale au reste de l'intestin. Toute la face interne est garnie de cellules , dans lesquelles les plis longitudinaux forment 1s grandes sous-divisions. Dans le gros intestin, elles sont tout-à-coup qui descend en arrière à un peu plus des deux tiers de la cavité abdominale. OF sophage assez large etcontinué, sans aucun indice de séparation , en un estomac dont la forme est oblongue, arrondie en arrière: La branche montante est très étroite et courte ;pylore caché par un amas glanduliforme de coecums serrés et subdivisés. Intestin replié deux fois, très court ; il est étroit. Rate petite, ovale, brune et placée dans la crosse du second repli de l'intestin. Ouv. cit. , t. VII. (N. d.T.) D ANATOMIE COMPAREE. 397 d’une grandeur incomparablement supérieure à celles quelles présentent dans l'intestin grêle ; je n’ai jamais trouvé qu'elles devenaient insen- siblement plus faibles vers le commencement du premier (1). L’argyréiose abacatina (seus vomer) a les dents bien plus petites encore, un cesophage bien plus court ; son estomacest, au contraire, beaucoup plus long et bien plus allongé que dans le zeus faber. Mais le pylore ne dépasse que peu le cul-de-sac , en sorte que presque toute la partie Ha SR est placée en avant de la partie pylorique (2). | (1) Cuvier, Leçon Ill. p. 572. (2) Vomer de Brown (vomer Browni). Foie teil, sans beaucoup d’épaisseur , à lobe gauche très petit et ressemblant plutôt à une simpie dilatation du lobe droit, qu’à un véritable lobe; le lobe droit divisé en plusieurs lobules qui s tétenidènt sur l’estomac , sur le pylore et sur une portion des appendices cœcifor- mes; vésicule du fiel oblongue, cachée entre le foie et l'éstamants canal cholédoque se repliant sur le foie et déhoméhetit derrière le pylore entre les coecums. OF so- phage et estomac formant un canal cylindrique égale- ment large terminé en un cul-de-sac obtus, de la par- tie inférieure duquel descend une branche étroite, à l'extrémité de laquelle s’ouvre le pylore. Appendices cæciformes en très grand nombre et plus nombféux dans l’hypocondre gauche, accompagnant l'intestin , qui remonte entre les lobes inférieurs du foie, FAURE ensuite vers l’anus en décrivant un cercle, remonte sous le pylore, s’y replie brusquement et descend à l’a- a 398 TRAITE GÉNÉRAL Les appendices pyloriques offrent à peu pres nus sous la forme d’un tube droit. Rate aplatie , trian- gulaire , en partie cachée sous les appendices. Hynnis de Gorée (hynnis goreensis). Foie étendu en une grande lame mince , festonnée , dont la plus grande portion recouvre le côté gauche de l'estomac. OF 'so- phage dilaté promptement en un vaste sac comprimé, triangulaire. L’estomac ; de la pointe inférieure duquel. descend verticalement la branche pylorique , a son ex- trémité masquée par le retrécissement du pylore, On compte vingt- cing àtrente appendices courts, simples et réunis par un tissu cellulaire dense. Intestin replié sur lui-même , situé dans l’hypocondre droit ; rectum re- montant sous l’estomac et débouchant shah sa bronche. Scyris de l’Inde (seyris Indica). Foie large et épais; lobe gauche triangulaire et reposant sur l’esophage ; lobe droit s’étendant jusque sur l’estomac et sur le py- lore, et divisé en plusieurs lobules. OF sophage large, culties parcouru à sa surface interne par de gros plis longitudinaux. Æ'stomac triangulaire et comprimé, dont la veloutée est irrégulièrement plissée , donnant de l’angle inférieur une branche charnue d’un petit diamètre , qui se termine au pylore entouré lui-même d’un grand nombre d’appendices cceciformes, gréles , assez longs, réunis en groupes sur des pédicules, au- quel succède le duodénum qui remonte sous le foie jusqu’aupres du cardia, se retourne ensuite: suivant la courbure de l'sbdémén » descend ag 2-2 à de l’anus, se replie brusquement et remonte en s’appuyant suêle premier repli jusque sur le côté droit de l’esto- mac; de là il descend près du pylore en s’élargissant un peu et se termine à l’anus. Rate placée derrière lesto- mac entre les deux plis de l'intestin. ! Blépharis des Indes ( blepharis Indicus). Foie gros, . . # D'ANATOMIE COMPARÉE. 599 la même disposition ; 1ls sont bien moins nom- d’un seul lobe, ddscéndant du alainta ting jusqu’ auprès de l’anus, plié en gouttière sur sa face supérieure au- devant du pylore , et recevant dans cette gouttière la vésicule du fiel et l’æsophage , arrondi au-dessous du pylore. OEsophage gros et large et se continuant en un estomac , sac cylindrique, formé en cul-de-sac, arrondi à l'extréiiué de la cavité abdominale, à parois assez charnues et chargées au-dedns de gros replis paral- lèles et longitudinaux, donnant de la moitié de sa lon- gueur, et en dessous, une branche courte qui descend verticalement vers les parois inférieures de l’abdomen , s’ouvrant à sen extrémité dans le pylore , qui est lui- même muni d’un très grand nombre d’appendices courts _etdisposés de chaque côté en rayons qui se portent vers le haut de l’abdomen. Canal intestinal court et caché entre les deux masses de cœcums qui cachent aussi la rate. À Grand gal des Indes (gallichtys major). Foie petit et composé de deux lobes aplatis , réunis sous l’œsophage et appuyé sur chaque côté de ce canal. OF sophage court , large , se dilatant en un estomac en forme de sac aient dont les parois sont tres minces, etau milieu de la face inférieur } naît une baie courte à parois épaisses , q scend verticalement entre les parois de l’abdomen et à l'extrémité de Bees est 7 pylore: Sériole de Duméril ( seriola} Dumerili ). Foie mé- diocre , dont la plus grande partie est placée à gauche de Pl a lobe droit assez pointu, se portant plus en arriére dans l'hyposondre droit, versant la bile dans une vésicule du fiel jusqu'aux trois quarts posté- rieurs de Vabdomen. OEsophage terminé en un long cul-de-sac pour former l’estomac dans la partie posté- rieure atteint aux deux tiers de l’abdomen , et du tiers 400 TRAITE GENERAL \ breux et plus étroits, mais plus longs que dans antérieur duquel nait la branche pylorique tres courte et arrondie. Intestin de longueur et de grosseuy médio- cres, ne faisant que deux plis ; pydore muni d’aumoins cinquante appendices cœciformes , portés sur cinq troncs principaux et réunis en une masse épaisse par un tissu cellulaire très dense. Rate très grosse, trièdre, placée dans la crosse du second pli de l'intestin. Sériole cosmopolite ( sgriola cosmopolita ou scomber chloris). Foie formant une seule masse, creusée en gouttière pour le passage de l’œsophage ; partie moyenne trièdre qui avance dans le bas de l’abdomen jusque près du rectum ;vesicule du fiel , petite et argentée. OEsophage plié et ne se rétrécissant que sur le bord du, foie. Autour du pylore dix ccecums , deux dans le côté droit et huit du côté gauche, Fe. quatre premiers sont longs, grêles , les quatre autres repliés sur eux- mêmes en cercle, et ayant à lo ture de l’abdomen l’apparence d’ascarides, à. Temnodon sauteur ( temnodon saltator ou nue saltatrix, ou cheiloptére heptacanthe). Appendices py- loriques divisésen un grand nombre de branches réunies par un tissu cellulaire dense et serré. Estomac simple ; sac cylindrique allongé. Foie à lobe gauche mince, di- visé en deux lobules , dont le supérieur est prolongé en une longue ladbhioites ; Pinfeseur étant plié et sup- portant dans l’angle de ce pli la plus grande partie de la masse des cœcums, a lobe droit , plus peut , moins divisé, portant une vésicule du fiel très longue et re- pliée sur elle même , de manière à remonter plus haut que le dernier tiers de sa partie droite. Rate épaisse, trièdre et grosse. | Lactaire délicat (/actarius delicatulus ). Foie divisé en deux lobes inégaux, formantune masse considérable, surtout dans le côté droit ; lobe gauche pointu , lobe D’ANATOMIE COMPARÉE. ot la dorée (zeus faber). L'intestin qui ne m’a pas droit arrondi; vésicule du fiel tres longue et très étroite, accolée le long de l'intestin qu’elle suit jusque dans son pli, en se recourbant avec lui. Estomac, grand sac cylindrique; branche montante fort courte 3 SIX coecums longset gréles, deuxa gauche, quatreadroite. Rate noire et cachée sous l’estomac, au-dessus du lobe droit du foie, dont elle est séparée par le repli du duodénum. Nauclère comprimé ( nauclerus compressus ). Foie petit; cœcums fort courts. Porthmée argenté (porthmeus argenteus) semblable au nauclere. Jntestin court et replié. Rhombe à queue jaune ( rhumbus xanthurus). OEso- phage charnu, armé intérieurement de dents osseuses , coniques , les unes plus grosses, les autres plus petites, disposées sur quatre grands espaces ovales qui se conti- nuentavec les pharyngiens, mais qui lessurpassent beau- coup en étendue ains pour la force de leurs dents. stomac en forme de long boyau, dont la face in- terne est plissée longitudinalement , se portant en ar- riére de l’abdomen, faisant coude et revenant en avant ; ecums en nombre trés considérable, distribués en usieurs groupes, ie pls a différents points de Vintestin qui se repli usieurs fois sur lui-méme, presque en spirale, avant d’aboutir à l’anus. Saurel ou maquereau bâtard de laManche (caranx ou scomber trachurus), Foie médiocre, à deux lobes, dont le droit est très petit ; lobe gauche descendant jusqu’à la pointe de l’estomac qu’il couvre presqu’en entier ; bord inférieur de ce lobe digité ; substance jaunatre , de consistance molle. OE sophage assez long , à parois épaisses et plissées , se terminant promptement par un cul-de-sac pointu; l’estomac formé surtout par sa inche montante , qui descend d’abord obliquement fers les parties inférieures de abdomen > serefléchit un VII, | hs 26 402 TRAITÉ GÉNÉRAL offert de division.en portion grêle et grosse, fait trois circonvolutions courtes. Chez les dichia (1) (scomber amia ; Buoan) et peuet se porte vers le diaphragme entre les bifurcations des lobes du foie, dont les parois sont épaisses, celles du duodénum étant très minces, et différant par ce seul in- dice du pylore; en dedans, bourrelet charnu, rétrécissant le canal ; douze appendices longs, gros, à parois telle- ment fines qu’ilest presque impossible de ne les pas dé- chirer;tuniques du canal intestinal à peine plus épaisses. Intestin se courbant entre les lobes du foie, descendant — vers l’arrière de l’abdomen où il fait un second repli; et remonte vers le diaphragme , se courbant de nou- veau pour aller à l'anus. Hist. Nat.; Guvier et M. Va: lenciennes , t. IX., 1833. (N. d. T. ).. (1) Liche amie ( lichia amia }. Foie à deux lobes aplatis et arrondis à leur extrémité; gauche plus long que le droit ; sdsicuitilla fie! e, ai AE 4 un long canal cholédoque, qui remonte jusques dai À le plis des deux lobes du foie et y reçoit un grand nombre de vaisseaux hépato-cystiques qui viennent du lobe gauche et descendent ensuite le long de l'œs 0- phage pour se rendre au pylore sous les appendice OEsophage long et large et se di | assez large, et qui a un étranglet ment très marqué vers! la pointe, à parois plus épaisses en cet endroit ; bran- che montante, allant au pylore ; assez épaisse et tres courte, formant avec l'œæsophage un angle très ouvert; appendices en nombre tres considérable, mais tous réu= nis en une masse d’apparence glanduleuse qui entoure le duodénum et qui remplit, vers le diaphragme; l’es* pace compris entre l’œsophage et la branche pylorique. Intestin étroit, ne faisant que deux replis assez cour il se dilate un peu vers le rectum; et à l’endroi ‘commence sa dilatation, il ya une valval D'ANATOMIE COMPAREE. 405 les centronotes, les dents sont extraordinaire- ment petites, à peine sensibles. _ L’estomac y est fort charnu, le, cul-de-sac allongé et très pointu; le pylore est entouré place est Fe a l’extérieur par un épaississement et un léger étranglement de l’intestin. Rate médiocre, a+ lo? lacée sous les appendices. Chorimène danseur ( chorimenus saltans et gasteros- teus occidentalis ). OEsophage plus court que dans la liche , se dilatant en un grand estomac sous forme de sac FRERE en arrière ; pylore ouvert près du cardia , a Vextrémité d’une branche montante courte, mais amu. se, muni d’une grande quantité d’appendices CŒCt- br très courts, réunis en trois $ pa quets, moins adhé- vents que dans la liche; plusieurs sont dichotomes. Tntes- tin étroit, re! lié deux f ois y mais a à des distances inégalés, avant dedebc yucher : "anus ; rectum peu, dilaté ( el mar- ud’ ar une forte e, AE noire, arrondie, et rejetée sus Foie très petit, composé de deux lobes.tri jan- = 4e à peu près | égaux ; A vésicule petite et allongée. orimène quièbre (ch. quiébra ). Foie plus petit Se ol à précédent. Biiomae moins prolongé en ar- ‘Tiere , RÉ ME te ; ; appendices un peu moins ‘nombréax, faciles à à. arer , ples longs, a Forman: “que trois groupes distincts. | "’Frachinote glauque ( trachinotus glaucus), Foie. ‘mé. ‘diocre ; lobe gauche divisé en deux parties à peu. près gales, le droit plus petit ; vesicule du ficl, Jong sac roit qui atteint jusqu’à l'anus, : à parois : _argentées. ‘OE sophage large, resserré un peu à l’entrée du cardia. Estomac consistant en un sac assez large, obtus en ar- _xière, à branche montante, grosse , mais peu allongée; ize appendic “simples: et peu allongés ; au pylore. intestina à deux replis sinueux ; il 5 “élargit un 26. ; 404 THAITE GENERAL d'environ vingt cæcums simples, grands et longs. L’intestin offre une largeur assez cen- sidérable , décrit trois circonvolutions et forme dans sa partie postérieure un gros intestin, qui n’est pas trés prononcé. peu à près la valvule ‘qui marque le commencement du rectum. Rate petite, arrondie, noirâtre et cachée entre la branche montante de ieee et le duodénum. . Rhynchobdelle œillé ( rhynchobdella ocellata ). Ca- vité abdominale fort étroite, mais allongée. Foie à lobe unique, arrondi en dessous , creusé en dessus par un sillon peu profond, qui recoit l’œsophage et le commencement du tube intestinal ; vésicule du fiel fort petite , arrondie , placée vers Perrine du foie, donnant naissance à un long canal cholédoque , qui se porte en arrière pour déboucher dans le duodé. num, un peu au-dessus du pylore. OEsophage et esto- mac PAT RES en un seul tube cylindrique dont longueur fait la moitié de celle de la cavité abdomina 8 extrémité du sac arrondi et obtuse, ni plis ni rides à l’intérieur ; veloutée très fine ; bricha montante | fort courte, un peu renflée en un petit bouton ; pylore étranglé; deux appendices fort courts, Intestin , après être remonté sous la pointe du foie, se repliant et se portant à l'anus, sans faire aucun pli. Rug trois quartsde sa longueur, valyule marquant l’entrée du rectum, dont le diamètre est plus grand que celui de l'intestin. Rate petite, cylindrique et cachée sous l’estomac, à sa droite. ~ Mastacemble armé (mastacembelus armatus). Grande similitude avec les viscères du précédent. Foie à lobe unique ; deux cœcums courts au pylore. Estomac et æsophage formant un long sac, ayant quelques grosses rides intérieures. Intestin Beancoup. gs grêle que duodénum, qui remonte le long de Vestomac is la pointe aa foie, Ouy. cit., t. VI. (N.d D'ANATOMIE COMPARER. 405 Dans les gastrés ( spinachia), les machoires sont garnies de petites dents simples et pointues. La longueur du canal alimentaire n’est guère plus considérable que la distance de la bouche à l’anus. L’estomac est allongé , pyriforme , un peu élargi d'avant en arrière, droit, absolument sans cul-de-sac. La partie antérieure et la plus grande de l'intestin présente un diamètre égal, et est séparé de l'intestin par une saillie en forme de pylore. Droit d’abord , il se rétrécit ensuite d’une manière insensible et se contourne un peu, pour se terminer enfin par une dilata- tion nouvelle. La conformation des épinoches ( gasterosteus) est semblable ; le canal intestinal , qui y est un peu plus large , présente un diamètre uniforme. Les dents desscombres (1) présentent plusieurs (1) Les dents des Scamséroïnes en général offrent de grandes variétés. | Maquereau (scomber scombrus). Dents semblables aux deux mâchoires , situées l’une auprès de l’autre sur un même rang, et en forme de petits cônes poin- tus, un peu courbés en dedans ; dans les adultes , trente-huit à quarante à chaque mire: dans Lad jeunes, moins ; dans les petits, vingt-huit.... Au bord externe de chaque palatin, rangée de petites dents pa- reilles , trois ou quatre a chaque angle du vomer. Maquereau pneumatophore ( scomber pneumatopho- rus ). Dents plus fines, plus serrées , plus nombreuses; cinquante-deux de chaque côté, a chaque machoire. Maquereau de la ousdliedillande ( scomber austra- lasicus ). Dents proportionnément plus fortes que dans 406 TRAITÉ GÉNÉRAL différences. Ainsi, elles sont assez longues et poin- iues dansle maqueveau (scomber scombrus), tres le maquereau pneumatophore, mais aussi ated nom. breuses et disposées de même. Maquereau kanagurta ( scomber Jeesigudl }e Denis à a peu près imperceptibles. slo wey Thon (scomber thynnus).Dents petites, aiguës, comme des pointes d’épingles, légèrement arquées en dehors et en atritre; quarante de chaque côté au bord trau- chant de éhadaë mâchoire; celles d’en bas un peu plus fortes ; quelques-unes en velouré au bord externe des nolan sur le devant et quelques-unes au milieu de la partie antérieure du vomer. | Germon ( scomber ou thynnus alalonga). Dents dussi fines que celles du thon. Auxide commune ou bonitou (scomber bisus, perks Dents presque imperceptibles à l’œil nu. Pélamide commune ou bonite à dos rayé ( pelamys ou scomber sarda ). A chaque mâchoire une rangée de dents coniques, gréles , un peu comprimées , un peu arquées vers le dedans de la bouche , très pointues, et bien séparées les unes des autres. Tassard Commersonien (cybium ou scomber Consors sonii ). Vingt-cing dents à peu près le long de chaque bord de l’intermaxillaire , et une vingtaine de chaque M côté à la mâchoire inférieure , toutes en triangle isO-. cele, pointues, tranchantes , un peu plus épaisses dans leur milieu. Une plaque en croissant demi-ovalea la partieantérieure du vomeret une bande de largeur mé- diocre au dehors à chaque palatin et à presque toute la surface du ptérygoïdien présentent des rem La laigue elle-même âpre à son milieu. Ss Tassard linéolé ( cybium lineolatum ). Dix-sept ou dix-huit dents à la mâchoire supérieure , autant à lin- férieure , toutes comprimées, tranchantes et pointues. Tassavd à bandes interrompues (cybium interruptum). # D'ANATOMIE COMPARÉE. 407 petites,au contraire, et à peine sensibles dans le thon (scomber thynnus). L’estomac est tres grand Dents plus petites » plus gréles, un peu moins compri- mées , et très pointues ; environ dix-huit a la mâchoire supérieure et seize à l’inférieure. Tassard à goutelettes ( cybium ou scomber guttatum). Douze ou treize denis de chaque côté à chaque ma- choire , toutes comprimées et pointues. Tassard hareng ( cybium ou scomber elupeoideum ). Quatorze ou quinze dents de chaque côté en haut , et douze à treize en bas. Tassard tacheté ( eybium maculatum ou scomber ma- cul.). Dents comme dans l’interruptum. Tassard royal ( cybium regale ). Dents compriméeset tranchantes. Tassard sierra ( cybium acervum). Dents tranchantes, comme daus le régale; en nombre seulement de neuf a la mâchoire supérieure , sept a huit à l’inférieure. Tassard guarapucu ( cybium caballa ). Dents compri- mées avec des bords tranchants. Thyrsite atun (thyrsites ou scomber atun). Vingt-cinq dents environ, coniques, comprimées et fort médiocres, implantées de chaque côté le long du bord externe de l’intermaxillaire , les premieres assez petites et n’allant pas au bout antérieur; sur un rang plus interne sous la pointe du museau , de chaque côté , deux ou trois grandes dents comprimées , crochues et très pointues ; à la mâchoire inférieure , de chaque côté, seize ou dix- huit dents comprimées, tranchantes aiguës, plus gran- des que celles du bord de la mâchoire supérieure ; au vomer deux ou trois à peine sensibles ; au bord externe du palatin, rangée de quinze ou vingt, petites, poin- tues, dirigées un peu en arrière; à la langue, simple pla- que âpre. yrs | Thyrsite du Chili (thyrsites Chilensis). Dents latérales 408 LRALTÉ GENERAL et un peu charnu ; son cul-de-sac, qui est trian- gulaire et tres large , occupe presque toute la ai, plus grandes à proportion que dans l'espèce précé- dente. Thyrsite jarretière ( thyrsites lepidopoides). Dents du bord des machoires médiocres; celles du devant de la supérieure extrémement longues et pointues; une ran- géeen travers du vomer et une le long de chaque pala- tin', de dents fines, courtes et pointues. Gempyle serpent (gempylus ou sc. serpens ). A cha- que mâchoire rangée de dents comprimées, tranchantes et pointues ; et à la supérieure, les trois premières de chaque côté quatre ou cinq fois plus grandes que les autres, armées d’un petit crochet à leur pointe qui les termine en demi-flèches; de chaque côté une vingtaine, d’abord très petites, qui grandissent par degrés vers le milieuetrediminuent ensuite; à la mâchoire inférieure, quelques-unes en plus disposées à peu près de même ; seulement les deux premières, sans approcher de la taille des six premières d’en haut, plus grandes que les deux qui les suivent et qui sont fort petites ; point au vomer ni aux palatins. Gempyle couleuvre (gem. coluber). Dents latérales proportionnellement plus petites que dans le gempyle serpent. Gempyle prométhée (gem. prometheus). A chaque in- termaxillaire de dents pointues et tranchantes, en avant un groupe de quatre beaucoup plus longues et plus fortes que les autres ; dix à douze de chaque côté de la mâchoire inférieure; les deux antérieures beau- coup plus grandes; à chaque palatin, rangée de dents fines, serrées , faisant la scie; point au vomer. Gempyle de Solander (g.Solandri, ou sc. macroph- talmus). Mémes machoires et dents semblables, dont six antérieures très grandes. " # D'ANATOMIE COMPARÉE. 409 cavilé abdominale. On y trouve constamment des appendices pyloriques , mais dont la dispo- sition varie considérablement. Lépidope argenté (Zepidopus argyreus). Dents poin- tues et tranchantes. Trichiure de l’Atlantique (trichiurus lepturus). A cha- que intermaxillaire le long de son bord, quinze dents comprimées, tranchantes, pointues, dont lesantérieures sont les pluspetites ; sur le devant deux de chaque côté, longues, crochues, terminées en fer de flèche ; à la ma- choire inférieure quinze ou seize à peu près pareilles à celles d’en haut, excepté les trois ou quatre du milieu de chaque côté, qui sont un peu plus longues et ont leur pointe taillée en demi-fer de flèche; deux semblables existent à l’extrémité antérieure de cette mâchoire ; point au vomer ; au bord de chaque palatin un rang d’excessivement fines. Espadon (xiphias). Pas de dents ; seulement une épreté à la face supérieure de la mâchoire. Tétrapture aguïa (tetrapturus belone). Bord des deux machoires garni d’une large bande de dents en fort velours, serrées comme une râpe; rapprochement de la bande de chaque côté en avant, à la mâchoire supé- rieure et marchant ainsi côte à côte sous la partie pos- térieure du museau ; à chaque palatin, bandes courtes de dents semblables; absence de dents au vomer ; aux pharyngiens dents en velours. Voilier des Indes (histiophorus Indicus). Bec un peu aplati en-dessus, rond a son extrémité, chargé en-des- sous et latéralement de granulations Snatch pointues et se changeant presqu’en vraies dents dans la partie du bord qui répond à celles de ia mâchoire inférieure, qui elle-même aaussi de petites dents pointues. Voilier ou histiophore joli (histiophorus pulchellus). À la face inférieure de l'épée, ainsi qu’aux deux ma- 8, ALO TRAITÉ GENERAL Le scomber Mediterraneus possede les appen- dices pyloriques les plus nombreux et la dispo- er | choires, dents en velours , inégales, assez fortes pour l'étendue du poisson. Pilote de l’espèce commune (naucrates ou sc. ductor). Dents en velours ras, occupant chaque mâchoire et cha- que palatin sur une bande étroite; et sur ume bande plus large, mais plus courte, le long du devant du vo- mer et sur le milieu de la langue. | Elacate de Pondichéry (elacate Pondiceriana). A chaque mâchoire une large bande de dents en fort ve- lours et en cardes ; en travers du devant du vomer, une bande rhomboïdale en velours ras; sur chaque palatin en arrière, une bande longitudinale plus étroite, et sur 1 milieu de la langue, une plaque ovale. Liche amie (Zchia amia). À chaque mâchoire une bande de fort velours; à chaque palatin un bande étroite; au-devant du vomer une petite plaque triangulaire ; sur la langue plaque petite, ovale, chargée de dents en velours ras. Liche glaycos (lichia glaucus on scomb. glaucus). Aux bandes de velours, plus étroites qu’à ta précédente es- pèce, dents plus fines et plus courtes. Liche vadigo (Zichiæ ou centronotus vadigo). Au lieu ~ d’une bande de dents en velours , aux machoires , une rangée de dents coniques, pin tees > unm peu cro- chues, séparées les unes des autres; ; au vomer, pla- que en losange ; à chaque palatin et à la langue plaque carrée, plus grande à celle-ci, de dents en velours ras, Chorimene Commersonien (chorimenusComiersonii)» Intermaxillaire étroit, et mâchoire inférieure, garnis de deux rangées de Monts coniques et serrées, entre les- quelles sont des velours; plaque ovale au-devant du vomer; une plus srande sur chaque palatin; une encore D ANATOMIE COMPAREE. Art sition la plus conpliquée. Ils y forment une masse aplatie , très grande, ayant la forme d’un plus: grande sur chaque ptérygoidien , et une sur la langue garnie de velours ras et serré. Chorimene tala (chor. tala). Dents plus fortes a pro- portion. Choriméne tolou (chorim. toloo). Même disposition. Trachinote glauque (trachinotus glaucus). À chaque mâchoire , bande étroite de dents en velours fin; au vomer, à chaque palatin, à la base de la langue, une pe- tite plaque d’aspérites. Trachinote bordé (trachinotus marginatus). Dents en velours sur des bandes assez marquées et étroites. Frachinote argenté (trachinotus argenteus). Dents en velours très sensible. Trachinote teraia (trach. teraia). Denis en velours peu sensible. ; Trachinote de Gorée (trach. Goreeus). Dents en ve- lours plus marquées. Trachinote à maxillaire enflé (track. maxillosus). Pas de dents. Trachinote mvyriade (trach. myrias). Dents en velours ras sur des bandes étroites. ‘Trachinote mokalée(trach. mokalee, a ova- ius, centronote ovale). A chaque machoire une bande de dents en velours , faciles à sentir. Trächitiote Bloch (trach. Blochii). Pas de dents ni à l’une ni à l’autre de ses mâchoires. Trachinotefaucheur (trachinotusou scomber PR Machoire supérieure lisse ; inférieure âpre, sans dents. Trachinotebaillon (rach. baillonis). Petites dents ap- parentes aux deux machoires. Trachinote allongé ({rachinotus oblongus ). Dents en fin velours sur une bande étroite. Apolecte stromatoide (apolectus stromateus), Aux ma- 412 TRALTE GÉNÉRAL triangle allongé, qui s'ouvre dans l'intestin par six orifices larges , placés immédiatement les choires uniquement une rangée de petites dents poin- tues, disposées comme des cils. Rhynchobdelle œillé(rhynchobdella oce llata).Aux in- termaxillaires , aux deux branches de la mâchoire infé- rieure, et au bord de l'extrémité antérieure du vomer, dents en velours très ras ou plutôt simples scabrosités. Mastacemble armé (mastacembelus ou macrognatus armatus). Bande assez large de dents en velours aux deux mâchoires, aucunes au palais. Notacanthe nez (notacanthus nasus). À lamachoire su- périeure, sur une seule rangée, dents serrées, cylindri- que, un peu aplaties, au nombre d’environ trente de chaque côté ; à la mâchoire inférieure dents plus grêles, pointues, un peu crochues au bout, sur trois ou quatre rangées en avant, sur une seule en arriére; dents pala- tines semblables à celles de la mâchoire inférieure.Ouv. cit, VER. y (N. d. T.) Saurel ou maquereau bâtard de la Manche(caranx ou scomber trachurus).A chaque mâchoire ligne très étroite de dents, à peine visibles, que l’on pourrait nommer une simple âpreté, celles d’en haut plus fortes queles su- périeures; âpreté analogue, mais moins marquée au-de- vant du vomer, le long dela crête moyenne; etau bord du palatin, mais sur des lignes presque sans largeur. Caranx ronfleur {car. rhonchus, car. Alexandrinus). Dents en velours ras et sur des bandes étroites. Caranx de Sainte-Hélène ( caranx ee Dents presqu’insensibles. Caranx ponctué (caranx punctatus). Dents qui ne se sentent qu’au doigt. Caranx de San-Jago (caranx Jacobeus). Dents insen- sibles même au tact. Cayaux gros œil (caranx boops). A chaque mâchoire D ANATOMIE COMPARÉE. 415 üns après les autres. Les troncs sont, pour la plupart, courts et se divisent presque immédia- une rangée de dents très fines et très serrées ; à l’extré- mité antérieure du vomer, deux petits groupes; à cha- que palatin et sur la langue , une bande en velours ras. Caranx fuseau (caranx fusus). Dents en velours avec un rang extérieur d’un peu plus fortes et très pointues. Caranx para (id.). Dents à peine apparentes. Caraux de Plumier (caranx Plumieri). Dents très fines et sur une ligne fort étroite. Caranx a goutte d’or (caranx auro guttatus). Dents en très fiu velours ras. Caranx à poitrine nue (caranx gymno stethus). Dents en velours très ras sur des bandes fort étroites. +. Caranx lune (caranx luna). À chaque mâchoire, une rangée d’environ quarante dents, petites, cylindriques, à pointe mousse, bien alignées ; et derrière elles, il y en a sixou huit plus petites à la mâchoire PEUR et quatre à l’inférieure, très petites qui se cachent dans la gencive. Caranx plie (caranx platessa). Dents très petites, mais sur une rangée , excepté au devant de la mé- choire où la rangée est double. Caranx sole (caranx solea). Dents coniques et dis- tinctes , mousses à l’extrémité, au nombre de: vingt- cing de chaque côté ; au milieu , quelques-unes en ar- rière des premières , et point de bandes en velours Caranx denté (caranx ou scomber dentex). Dents bien plus grosses, en cylindres courts et arrondis au bout, sur une rangée, au nombre de treize ou quatorze de cliaqhe côté; les deux du milieu à la mâchoire inférieure sont plus fortes, un peu isolées des autres et écartées entre elles. Caranx à anale jaune (caranx analis). Dents un peu moindre et au nombre de dix-huit de chaque côté. _ Carangue proprement dite ( caranx ou scomber ca- hike TRAITS GENERAL tement en un paquet de petits coecums, étroits et allongés. Le deuxième seul fait exception ; i rangus). A la mâchoire supérieure, dans sa partie moyenne, une bande de dents en gros velours età Vex- térieure un rang de dents coniques , espacées, de gran- deur médiocre ; à lamâchoire inférieure , un seul ‘rang de dents coniques aussi, mais plus nombreuses et plus serrées qu’à la supérieure; au milieu, deux canines du double plus fortes que les autres. Carangue pisquet (caranx pisquetus). Pas de canines. Caranx à museau obtus (caranx amblyrhyncus). Dents toutes petites et fines. Carangue de Bélenger (caranx Belengerii). Dents plus fortes qu’ à aucune autre. Carangue à à anale noire (caranx melam Eu). Dents moins fortes et presque en velours dans es jeunes. _ Carangue ekala (caranx ekala ). Dents fortes. Carangue a nageoires bleues ( caranx cœruleopinna- tus). Dents semblables. Carangue de Malabar (caranx Malabaricus). Denis toutes en fin veluurs aux deux machoires , ‘sans rangée extérieure plus forte. Carangue à ventrales noires ( caranx nigripes "Ya Dents en fin velours. Carangue a longs fils (caranx citula « ou cirrhosus ). Aux mâchoires,au devant du vomer, à € chaque palatin et à la langue sur une ‘bande étroite, dents en velours. # Carangue a dents ‘fines (caranx ciliaris). Dents très fines et très serrées, et sur une bande si étroite qu’ on les _groirait) voloniiers sur uneseule rangée comme des cils: _ Oliste du Malabar (olistus Malabaricus ). A chaque mâchoire , à chaque palatin, sur le milieu de la langue, bande étroite ; sur le RRS plaque. ronde , couverte de dents en Sous. me Scyris des Indes ou autel-paré (seyris Indica). ‘Au D ANATOMIE COMPARÉE. 4rd est tres long et recoit, en traversant la masse dans toute sa longueur, successivement de dix a { bord de chaque mâchoire, bande fort étroite de dents en velours ; au vomer, une âpreté légère ; sur Ja lan- gue, Anrétées Blépharis ces Indes (blepharis Indica). A shalt ma- choire, une bande étroite de denis en velours ras, au diets du vomer, un groupe, et à chaque palatin , une bande ; à la langue, âpretés. | Grand gal des Indes (gallichtys major). Aux mâchoi- res et au vomer en travers, une bande fort étroite de dents en velours. | Vomer de Brown (vomer Brownii). A chaque | oe choire, une bande trés étroite, ou plutôt une rang dents en velours très ras qui se sentent mieux qu ‘elles ne se voient. Hynnis de G orée ( hynnis Goreensis). Aux deux ma- choires, au vomer et aux palatins , dents en fin velours; aux pharyngiens , en pavés arrondis. Sériole de Duméril (seriola Dumerilii ). Aux machoi- res, dents en velours sur une large bande, sur le de- yant du yomer, au palatin, sur le milieu de la langue; et sur une ligne, a chacun de ses bords. Sériole de Rivoli(seriola Rivoliana). Bandes palatines plus étroites, et bande vomérienne un peu ge longue gue dans l’espèce précédente. Sériole cosmopolite (seriola cosmopolita ou scomber chloris). A chaque mâchoire,aux palatins et au chevron du vomer , ligne étroite de dents en velours me ala langue , plaque äâpre.. Temnodon sauteur ( temmnodon saltator). A ge mâchoire une rangée de dents étroites, comprimées, en forme de lancettes tranchantes et pointues , au nombre d’environ douze de chaque côté; en arrière du milieu de la rangée supérieure, autre rangée de très petite dents 416 TRAITÉ GENERAL douze conduits, disposés par paires. Le nombre des petits cœcums , qui ont tous à peu près le serrées les unes pres les autres, et à peu près en même nombre ; au palais trois plaques en velours ras, une triangulaire en avant du vomer, et une oblongue plus grande à chaque palatin; à la base de la langue, deux plaques parallèles de dents en velours ras. Lactaire délicat ( dactarius delicatulus ou scomber lactarius ). A la mâchoire inférieure, dents petites , très fines , aiguës, un peu crochues , serrées, sur une seule rangée , dont celles du milieu , au nombre de deux ou d’une , sont plus longues et plus grosses , et forment des crochets assez forts ; à la mâchoire infé- rieure , dents en velours ras, excepté celles du milieu , au nombre de quatre ou de deux, conformées en cro- chets , comme à la mâchoire inférieure. Pasteur deMaurice (zomeus Mauritii). Dents tres fines, crochues, placées ala suite lune de l’autre, sur les deux mâchoires ; quelques-unes aux palatins et au vomer, semblables à celles des machoires, et sur un seul rang. Nauclère comprimé (nauclerus compressus): Sur cha- que mâchoire, quelques petites dents crochues ; sur le bord antérieur une bande de dents en velours ras; au chevron du vomer et aux palatins , petites dents aussi. Porthmée argenté (porthmeus argenteus). Dents fines, pointues, séparées, sur une bande, à chaque mâchoire, aux palatins et à tout levomer. Psène aux sourcils bleus (psenes cyanophrys ), Aux deux mâchoires , une seule rangée de dents petites et pointues, peu serrées l’une contre l’autre. Grande coryphène de la Méditerranée { coryphæna hippurus). Aux deux mâchoires, dents en crochets, rangées extérieurement, sur une même ligne et accom - pagnées par derrière d’une large bande de dents en cardes, qui, à la mâchoire supérieure, n’occupe que le D'ANATOMIÉ COMPARÉE, 413 méme volume, s’éléve pour le moins à quatre ou cing cents. Îls sont unis entre eux par du tissu tiers autérieur, et qui, à l’inférieure , 8 étend, mais en se rétrécissant, jusqu’à la commissure ; au vomer sur l’espace rhomboïdal de l’avant, sur les palatins dans une bande longitudinale , dents en cardes. : Lampuge pélagique ( dampugus pelagicus ). Dents en cardes sur les deux mâchoires; le rang externe plus fort , en velours sur le devant du vomer ; Sur Jes pala- Uns et sur le milieu de la langue. | Centrolophe pompile ( centrolophus ou corypheena pompilus). A chaque mâchoire, une rangée de petites dents fines et pointues, disposées comme des cils ; vulles à Ja langue et au palais. M Centrolophe épais ( centrolophus crassus ). A la bou- che, une rangée de dents très fines en cils fort courts. Astroderme élégant ( astrodermus coryphenoïides ou coryphæna elegans). Dents des mâchoires fines comme des cheveux , courtes , séparées et sur un seul rang , tombant facilement sous le doigt ; sur les palatins et sur une plaque oblongue de la base de la langue, dents en velours, | Piéraclis ocellé ( pteraclis ocellatus). Dents grèles et pointues, sur une rangée à chaque mâchoire ; avec quelques autres dents en velours par derrière ; sem- blables aux palatins et au vomer. eile Stromatée fiatole, ou fiatole de la Méditerranée (stro- mateus fiatola). Dents sur une seule rangée , si fines et si courtes qu’il faut une loupe pour'les apercevoir. Rhombe à longues nageoires ( rhombus longipinnis ). Achaque mâchoire , une rangée de petites dents gréles , serrées et pointues. Rhombe à fossettes (rhombus stromateus o u'cryptosus). Dents très fines, très serrées à chaque mâchoire, Kurte Blochien (kurtus Blochii ). Aux bords de Ja 418 TRAITÉ GÉNÉRAL 4 cellulaire court, de manière à présenter une structure glandulaire distincte. Le maquereau ordinaire (1)(scomber scombrus) mâchoire , au chevron du vomer et aux palatins, dents — en velours et sur des bandes étroites. Hist. nat. desPois- sons. Cuvier et M. Valenciennes, t. VIE, 1831, et t. IX, 1033. . (N. d. T.) (1) Maquereau commun (scomber scambrus ). Foie d’un rouge pale et situé presqu’entièrement dans le « côté gauche dont il occupe la moitié antérieure, et où il est légèrement incisé à son bord interne ; réduit, dans le côté droit , à une légère proéminence entre le dia- phragme et l'intestin, qui ne descend pas même vers … la droite ; vesicule du fiel , long boyau étroit, suspendu à la partie droite par le seul canal hépatocystique et se portant en arrière le long du côté droit de l'intestin jus- qu’au tiers de la longueur de l’abdomen ; canal cholé- doque se portant en arrière du foie et allant s'ouvrir dans l'intestin, tout près du pylore. Rate petite, ovale, et cachée derrière l’intestin , un peu en arrière de cette petite partie droite du foie , d’une couleur brune-noire. OEsophage et estomac occupant en ligne droite les deux tiers de la longueur de l’abdomen , d’une grosseur mé- diocre ; seconde branche de l’estomac partant du tiers à peu près de leur longueur commune; parois internes parcourues par de gros sillons longitudinaux, joints par de peiites rides transversales. Æstomac proprement dit terminé en pointe, garni à sa face antérieure d’une, multitude de petits épiploons flottauts ; seconde bran-— che un peu plus grosse , à parois un peu plus épaisses, se reportant en avant vers le diaphragme etse terminant par une valvule ou un sphincterétroit ; là commencent les appendices pyloriques excessivement nombreux; à partir du pylore., parois intestinales minces , parcou- rues à l’intérieur , entre les appendices, par des D ANATOMIE COMPARÉE, 419 a environ douze de ces troncs, qui se divisent mailles irrégulières et peu saillantes et d’un velouté ras dans le reste de leur étendue. Intestin se portant d’abord en arrIèRe 5 se retourpant parallèlement : à lui- mime jusqu’ au pylore vers les quatre cinquièmes ‘de la longueur de l’abdomen , et revenant ensuite directement à J’anus en diminuant graduellement de diamètre. M à ® Maquereau colias (scomber colias). Méme disposition anatomique. _Maquereau kanagurta ( scomber kanagurta). Canal intestinal décrivant six plis avant de se rendre à l’anus, Estomac petit ; au pylore un grand nombre de cœcums très gréles et très courts. Thon commun (thynnus vulgaris ou scomber thyn- nus ). OEsophage court , large, à parois charnues et for- ement plissées en dedans ; dilaté plus en arrière en un vaste estomac conique dont la pointe atteint au. delà des quatre cinquièmes de la distance du diaphragme à I’a- nus; parois fortépaisses, dont la surface externe présente deno AA PIANE faisceaux de fibres charnues disposées lon- gitndi ualement; très près du cardia, à la face antérieure de l'estomac, ouverture du pylore; pas de branche montante. Dada se portant sous le diaphragme et faisant, sous le foie, une courbure fort ouverte, Intes. tin descendant vers Je ve jusqu’auprès de la pointe de l'estomac ; xemoutant vers le diaphragme, se repliant avant d'atteindre au premier pli et allant droit dé- boucher à l'an sstinn diamètre égal dans toute sa lon- gueur; cing cœcums S’ouvrant dans le duodéuur, sub- divisés en plusieurs troncs principaux qui se ramifieut eux-mêmes en plusieurs branches que l’on voit encore se partager et finir par ne plus former que des faisceaux de huit à dix cœcums capillaires, longs d’un pouce, réunis par un tissu cellulaire dense qui leur donne l’ap- . 27. 420 : PRAITE GENERAL chacun ev cing ou six branches. D’apres Guviet & parence d’une glande. Foie volumineux, composé de trois lobes: un mitoyen immédiatement plié sous Ja masse des appendices, dont il ne differe au premier as- pect que par sa couleur brune; bord libre, mince et ar- rondi ; les deux autres HSE et terminés en pointe ; celui de, gauche plus en arrière que celui de droite ; vésicule très longue et étroite, appliquée le long du canal intestinal. Rate Boot étroite, mince, noira- tre, placée sous lPintestin. Thon de la Méditerranée à pectorales courtes (thyn- nus brachypterus ). Foie composé de deux lobes trian- gulaires placés à droite et à gauche de l’æsophage , qu est court et se dilate en uu estomac fort long , ass large et plissé : à l’intérieur par de grosses rides boot tudinales sinueuses. Entre les deux lobes du foie , branche montante de l'estomac, courte, grosse et se re: courbant pour donner naissance au duodénum qui re- monte sous le lobe droit du foie. A l'endroit du repli de cette partie de l'intestin , étranglement très fort in- diquant la place du pylore ; Ne long du duodénum cing appendices ou plutôt cinq paquets d’appendices très courts et se ramifiant en une infinité de petits arbus- cules qui forment ainsi des houppes assez grosses. In- testin retréci apres s’être _courbé sous le diaphragme À pour se porter jusqu? auprès de l’anus, d’où il remonte jusque vers la moitié de la longueur de l’abdomen , de: fait un nouveau pli et se rend droit à l” anus ; à peu près au milieu de cette portion, étrangler t. ‘Germon (thynnus ou sc. alalonga). Foie non étendu dans la cavité abdominale; lobe gauche déprimé, aplati, en forme de cœur de carte, à bord gauche prolongé un peu dans le haut de Phypocondre en une sorte de petit lobule qui secontournesar l’œsophage; lobe droit trian- gulaire, peu épais, et donnant attache à ‘une vésicule D'ANATOMIE COMPARÉE. 421 le pilote (sc. ductor) en à vingt-cinq, le sc. irachu- trèsétroite et très longue , adhérante au dernier repli delintestin. OE sophage courtet donnant dans un grand estomac plissé à l’intérieur ; branche pylorique nais- saut sous le foie, se portant ds arrière sous les lobes de cet orpane et se retrécissant par un étranglement assez fort qui marque lepylore, munie d’un cœcum assez gros. Celui-ci se ramifie en un grand nombre debranches ter- minées chacune par une houppe de ramuscules très fins qui s’enfoncent dans une sorte de parenchyme propre à chaque branche et forment une masse qui a l’appa- rence d’une glande amygdaloide et qui disséquée res- semble à une grappe de raisin. Intestin remoutant sur le lobe droit du foie, puis faisant un double repli avant de serendre à l’anus. Rateassez grosse, allongée, noira- tre, attachée auprès du premier repli de l'intestin dans la partie postérieure de l’abdomen. Auxide commune ou Bonitou (auxis vulgaris, ou scomb. bisus). Foie situé en travers sous l’œsophage et l'entourant, ainsi que le repli de l'intestin; lobe gauche petit, court, coupé carrément à beaxtremits et relevé en angle vers sa face externe , parce qu’il se porte ainsi au- tour de l’cesophage, d’un cété, et autour de l’intestin , de l’autre ; lobe droit étroit, prolongé sur l'intestin jusqu’auprès de l’anus; à la moitié de la longueur de ce lobe on voit la vesicule du fiel qui a la forme d’un long boyau fort étroit ; canal cholédoque recevant dans sa longueur un grand nombre de vaisseaux hépato-cys- tiques, et très peu libre lui-même avant de débou- cher dans l’intestin. OF sophage long d’un cinquième ] ‘abdomen , large et plissé longitudinalement a Vin- térieur , se proton gearit en un sac conique, très long, étroit , dont les parois sont minces , lisses, sans aucun plis, ‘quia Vestomac ; cardia bie dttvaue par une plus grande épaisseur des parois de l’esophage à son /22 TRAITÉ GÉNÉRAL rus treize, le sc. thynnus deux, qui se divisent en trois ; la carangue de Péron ( se SC. sansun j en a peu (1). entrée dans l’estomac. Auprès du cardia , une branche courte, très épaisse, se portant latéralertent et oblique- ment vers l'arrière de |’ abdomert , au lieu de remonter vers le diaphragme, ainsique fala a généralement lien; étranglement indiquant la place du pylore ; ; au lieu de cœcums, long canal, terminé en pointe, à parois blan- ches et transparentes, recevant un grand nombre de : petits canaux courts, tres ramifiés a l'extrémité , rete- nus par une sorte fis parenchyme assez fort abot la couleur ressemble à celle d’un lobe du foie, et unis au bord de ce viscère. Duodénum remontant d’abord vers le diaphragme sur le lobe droit du foie , gros; large , plissé longitudinalement » ressemblant a l’œsophage. Intestin très rétréci après s’étre replié et allant directe- ment à l’anus. Pélamide commune ou Bonite à dos rayé ( pe- lamys ou scomber sarda). Foie très grand , profondé- ment divisé en deux Jobes dont le gauche est large et occupe plus du tiers de la longueur de abdomen ; le droit un peu plus mince, atteignant à la moitié ; vési- cule du fiel de la forme d’un long et gros cecum dont la pointe se porte vers l’anus a peu pres aux quatre cinquièmes de l’abdomen; canal cholédoque recevant. un grand nombre de vaisseaux hépato- ystiques et ver- sant la bile pres du pylore en se renflant. OB sophaue court, mais très large , continu en un long sac, l’esto- mac , étroit, a parois épaisses et plisséésiongitudinales ment à |’ La Dr D Du haut de l’estomac , sud 4 courte, étroite, repliée et donnant insertion , au cout de ce repli, à un cæœcum ramifié et devenantune glande énorme, égale au lobe gauche du foie. Casa? intestinal (1) Leçons, ME, p. 550. ro # d | D'ANATOMIE COMPARÉE. 423 L’intestin fait le plus souvent trois circonvo + pee allant droit al’anus, sans pli ni étranglement. Rate tres grande. | Thyrsite atun (thyrsites atun où scomber atun ). Esto- mac très étroit et prolongé en un long sac qui atteint au huitième de la longueur de l’abdomen; branche montante très en avant sous le foie. Intestin remontant sur le diaphragme, s’y pliant et se rendant droit à l’a- nus; au pylore, sept à huit appendices. Foie mé- diocre; vésicule fort allongée. Rate grande, triangulaire, pointue à ses deux extrémités , d’une longueur égale quart de l’abdomen. _ Gempyle couleuvre (gempylus coluber ). Estomac, long sac cylindrique , terminé en pointe, qui se conti- nue avec l’æsophage, occupant les trois quarts de la longueur de l’abdomen ; pylore au sixième antérieur, par conséquent près du cardia. Neuf ou dix cœcums au commencement de l’intestin qui se rend en droite ligne à ’anus, en conservant un assez petit diamètre. Foie pas très volumineux ; wesicule grêle et longue , et à peu près du sixième de la longueur de l’estomac. Lépidope argenté ( lepidopus argenteus). Foie d’une grandeur médiocre ; wésicule du fiel attachée au lobe droit, très longue et très large, s’étendant à peu près au tiers de la longueur de l'intestin. Estomac long qui oc- cupe pres des deux tiers, se continuant avec l’æsophage et se terminant en pointe; parois épaisses et pourvues intérieurement de longues rides longitudinales; pylore a peu près à la moitié de la longueur, d’où part une branche d’intestin, aux deux côtés de laquelle sont ran- ges Vingt-trois cœcums très distincts, et dont chacun communique isolément avec le canal, lui-même re- courbé en arrière et se rendant à l’anus sans inflexio®. Rate longue et grêle, suspendue le long de la moitié antérieure de l’estomac. Dorée commune (zeus faber). Estomac constituant un A ae à a à 424 TRAITE GÉNÉRAL bs lutions, est charnu, pas très large, et uni ou plissé sac assez grand à parois épaisses, ridé à l’intérieur à gros plis. OEsophage d'épaisseur médiocre ; branche du py-. lore près du cardia ; appendices cœciformes tres nom- breux , de longueur médiocre, attachés sur un espace court à l'intestin , ramifiés, groupés en plusieurs pa: quets et s’ouvrant par quinze à seize orifices. Intesti de longueur médiocre et ne formant que deux replis, également large dans toute sa longueur, à parois peu épaisses, resserré vers lerectum où il est rétréci par une valvuie charnue. Rate petite, tétraèdre, ovale et sus- pendue à côté de l’estomac. Foie à deux lobes bien dis tincts, à peu près d’égale longueur, mais dont le dro est plus étroit et plus pointu, et le gauche plus large et plus obtus ; vésicule du fiel suspendue entre eux, ovale et fort grande; canal hépato-cystique assez gros, se por: tant vers le diaphragme le long du foie. Sanglier (zeus aper, capros). Foie placé dans l’hypo- condre droit, de forme carrée, et s'appuyant par sa face interne sur l’estomac qu’il recouvre en entier. OÆ5so- phage assez large et se dilatant en une sorte de corne- muse à parois minces et membraneuses, c’est l'estomac; qui est situé verticalement dans l’abdomen; à sa partie postérieure et inférieure du côté gauche, s’ouvre le py- lore muni de deux appendices; duodénum remontant vers le diaphragme. /ntestin enrouié deux fois sur lüi- même dans le même hypocondre; dilaté dans la région rectale. Rate petite, trièdre, cachée entre le foie et la partie antérieure de l’estomac. Lampris tacheté , chrysotose, nommé aussi poisson lune (lampris guttatus). Foie divisé en deux lobesétroits, longs de dix pouces, embrassant la masse glanduliforme des appendices qui sont très nombreux et ressemblant 4 ceux du thon; substance du foie peu consistante et d’une couleur jaunâtre ; vesicule comme à |’ordinaire Fr _ dans le sens de la longueur. Les plis y sont plus D ANATOMIE COMPAREE. 429 sous le lobe droit, près de son bord, ovoïde, longue de deux pouces et demi dans son plus grand diamètre qui est le double du plus petit; caual cholédoque sortant de sa partie antérieure, long de plus de quatre pouces. Long |æsophage sur le foie, se continuant en un estomac ter- miné en un cul-de-sac conique, velouté, poli, tant ses papilles sont lisses et serrées. Cette portion du tube di- gestif a douze à treize pouces. A la face inférieure et à deux ou trois pouces du fond de l’estomac, insertion . d’une branche plus étroite que l’œsophage et longue “environ deux pouces, rétrécie par des rides longitudi- uales et grosses, marquant l’orifice du pylore, sans val- vule. Duodénum décrivant une ause de sept poucés qui remonte vers le diaphragme et se cache sous le foie, puis se dirige droit à l’anus dans une étendue de quinze pouces, après avoir fourniunrectum desix pouces, dont l’origine antérieure est marquée par une large valvule à bords frangés et dont la veloutée est couverte d’un réseau irrégulier, hexagonal, et de papilles molles et fort notables; veloutée de l'intestin à papilles très fines; ap- pendices cæcaux enveloppant les deux premiers tiers de l'intestin, dichotomes, réunis par un tissu cellulaire dense, se Ea par petites masses dans un tronc uni- que. L’individu quia servi acette description était long de trois pieds. Equula porte-sabre (equula ensifera). Intestin long et replié plusieurs f r lui-même; deux et peut étre trois appendices au pylore. Estomac, simple sac conique, as- sez long. Mené Anne-Caroline (mene maculata). Foie a deux lobes dont le gauche est mince et étendu sur toute la longueur de l’œsophage; lobe droit plus épais, mais plus court que le gauche ; vesicule attachée tout près de lui, ronde, à parois minces et transparentes; canal cholé- 426 TRAITÉ GÉNÉRAL prononcés au commencement et à la. fin qu’au re dog ue très long et allant déboucher dans un des groupes de coecums quientourent le pylore. OE sophage long, ho- rizontal , s’abaissant très peu vers l’arrière dela bouche, d’une tee fort large, se retrécissant bientôt, se con- PAR sans changer de diamètre jusqu’à PE dimag, si l’on prend pour celui-ci le tube qui descend verticale- ment de l’æœsophage vers la paroi inférieure de l’ab- domen; ce tube se coude et descend jusqu’au pylore; dans cette région le tube digestif est formé de tuniques épaisses et charnues, sillonnées en dedans de larges plis longitudinaux et parallèles ; ; pylore entouré de ving cing a trente appendices , grêles, disposés en houppe, se réunissant à un pédicule commun. Duodénum re- montant vers le diaphragme; 1° repli du canal près du foie, 2° repli sur le pylore. L’intestin remonte ensuite à la hauteur de son origine où une valvule et un étran- glement assez fort marquent le commencement du rec- tum, canal court, plus large que l'intestin grêle. Rate petite et placée sur le coude que fait l’estomac avec l’æœsophage. Amphacanthe a chainettes (amphacanthus concate- natus). Foie tres brun ; lobe gauche quadrilatére, sans dentelures sur le bord postérieur ; vésicule du fiel très petite, placée de même que dans les autres espèces. Ca- nal intestinal de même forme, avec cing OU Six CŒCUMS au pylore, dont un est dirigé vers le diaphragme. Rate petite et pointue. Amphacanthe cerclé (amphacanthus doliatus). Pour le reste de même que le précédent ; six cœcums ; digi- tations peu protease au bord inférieur du lobe gauche du foie ; vésicule du fiel plus petite et canal cholé- doque pl us délié. Canal intestinal plus gros. Rate plus petite. Amphacanthe vergeté (amphacanthus virgatus). Lobe — #7 D’ANATOMIE COMPARLE. 427 milieu, partie où l’on rencontre unesurface pres- gauche du fore aplati, large, divisé en quatredigitations; lobe droit, petit, trièdre et très pointu, encore plus que celui de l’amphacanthe cerclé; veésicule globuleuse et suspendue à un long canal cholédoque capillaire qui re- it du lobe gauche des vaisseaux hépato-cystiques plus gros que lui et qui, devenant uu peu plus fort, descend entre des replis de l'intestin, le long du duodénum et va déboucher àla base de l’un des cœcums. OF sophage long et cylindrique, descendu jusqu’au fond de l’abdomen, se repliant et se continuant en un estomac allongé, étroit et court, dont les parois ont l’apparence plus charnue que celle de l’cesophage; quatre cæcums au pylore, tous dirigés vers l’arrière de l’abdomen. Canal intestinal en- tièrement sur le côté droit de l’cesophage et de l’estomac, s’enrbulant en spirale de cinq à six tours, d’abord de droite à gauche, puis revenant de gauche à droite, de mauière que le rectum débouche à l’anus près de la hauteur du pylore. Rate plus grande, plus aplatie et plus allongée que celle de l’amphacanthe cerclé, placée au même endroit. Amphacanthe sidjan (amphacanthus siganus). Cavité abdominale fort étroite, presque aussi haute que lougue, égalanten longueur le tiers de celle du corps; diaphragme fort oblique d’avant en arrière; anus ouvert en avant de ‘anale; il en résulte la disposition des viscères sur le même plan et de nombreux replis à l’intestin. Foie pe- tit, situé presque en entier dans le côté droit et vers le haut de l'abdomen; vésicule du fiel attachée sur son bord gauche auprès du duodénum, globuleuse, à parois blan- ches et épaisses; canal cholédoque assez long, descen- dant perpendiculairement pour s'ouvrir dans le premier cæcum à droite, auprès de la sortie de l'intestin. OF so- phage, à son origine, assez large et garni en dedans de. plis très épais, descendant en se rétrécissant jusqu'aux 428 |. TRAITÉ GÉNÉRAL que unie. {ls sont aussi un peu dentés dans la deux tiers de la longueur de l’abdomen, entrainé par la direction du diaphragme , se courbant subitement pour former l'estomac, qui est cylindrique, sans cul- de-sac, dont la longueur est presque égale à celle de Vesnphage et qui se dilate avant de déboucher à l’in- testin, à parois épaisses et un peu charnues; pylore muni de cing appendices dont trois sont, du côté droit, assez longs et recourbés. Intestin à parois très minces, d’un diamètre uniforme dont les replis ont deux masses situées à gauche et à droite de l’œsophage et de l’esto- mac, et roulées chacune en spirale , en sens inverse et à trois replis. Rectum sur lequel est placée la rate; celle- ci petite, globuleuse , entre les deux masses, un peu au-dessus de |’estomac. = Amphacantheà front bombé(amphacanthus tumifrons). Fntestin roulé sur lui-même, seulementdans ’hypocon- dre droit. Estomac et æsophage dans le côté gauche, ainsi que la rate. OF sophage très grand à sa naissance, descen- dant tout droit en s’amincissant jusqu’aux trois quarts de la longueur de Vabdomen, se courbant et remon- tant jusqu’à la moitié de sa propre hauteur, point où il s'élargit un peu en forme d’estomac ; quatre ap- pendices au pylore , dont deux ont leurs pointes diri- gées vers lediaphragme. Duodénum revenant le long de l’æsophage presque jusque sous le diaphragme, dimi- nuant de diamètre , se roulant cinq ou six fois sur lui- même, Su géltitaut de grosseur et débouchant à l'anus par un canal assez large. Foie à deux lobes , dont le gauche trois fois plus gros que le droit, quadrilatére; le gauche ayant la forme d’un triangle isocèle, à sommet fort aigu ; vésicule ronde , du volume d’un gros pois, suspendue à un canal cholédeges très long, contourné autour de sa face dorsale et des lobes du foie entre les- quelsilreçoit des vaisseaux hépato- cystiques au-dessous de l’cesophage, et termine dans l'intestin, près de l’inser- D'ANAŸOMIE COMPAR(T. 429 portion terminale etsimples au commeticement. tiondes ccecums. Rate assez grosse, trièdre, située dans l’anse de l’æœsophage. Acanthure chirurgien ( chaetodon ou atanthurus Chi rurgus). Cavité abdominale presque aussi haute que longue et très étroite ; nombreux replis de lintestin. Foie très petit et tué dans la région supérieure du ventre; lobe gauche quadrilatére, droit, petit et trian- gulaire ; vesicule du fiel tout près de lui et d’une forme ovale, d’une couleur blanche ; canal cholédoque rece- vant plusieurs vaisseaux hépato-cystiques le long du lobe droit du foie , puis devenant libre dans l’angle des deux lobes, descendant vers le pylore où il aboutit entre les appendices. OEsophage assez large à son origine, descendant à peu près jusqu’au tiers de la longueur de abdomen , à parwis épaisses, charnues, à plis intérieurs élevés en lames minces et hautes. Estomac naissant de la partie inférieure et recourbée de l’æsophage, un peu ovoide, située eu travers et verticalement, à parois d’a- bord très minces, devenant charnues , épaisses vers le pylore, autour duquel il y a dix appendices cæcaux à peu près égaux. Zntestin d’un diamètre uniforme sur toute sa longueur qui est fort grande, se portant vers le diaphragme et vers le côté gauche, en dehors de la masse enroulée, s’y repliant quatre à cing fois, puis re- — venant à l’hypocondre droit où it fait trois replis assez longs , et se contourne au-dessus des appendices pour aller directement déboucher à l’anus qui est à peu près ouvert à la hauteur du pylore. Rate petite, trièdre, située auprès du duodénum , et cachée dans les replis de l'intestin. Acanthure bleu ( acanthurus cœæruleus). Son foie plus grand que celui du chirurgien ; lobe gauche découpé : dont l’une des laciniures se prolonge en pointe assez ai- gués; vésicule de labile globuleuse et cachée sous le lobe droit, blanchâtre ; canal cholédoque débouchant à ia pointe du premier cecum quia sa base dirigée vers le 430 TRAITE GÉNÉRAL § 85. L'appareil digestif des percoides (1) offre plu- diaphragme. Estomac contourné en une sorte de fer à cheval ou en U; cinq cæcums au pylore. Intestin pour le reste semblable à celui du précédent, et qui, déroulé et allongé, devient aussi long que le corps: Acanthure à épaulettes ( acanthurus humeralis ). Es: tomac renflé etarrondi comme une petite boule, à cause de la grande épaisseur de ses parois qui sont fortemeut charnues ; six appendices au pylore ; pour le reste , des replis sextilaldes à l’intestin des autres acanthures, ainsi que pour les autres viscères. Nason licornet (naseus fronticornis ). Après avoir tra verséle diaphragme, le cana/ montre, au-dessous, un pe- tit cul-de-sac cesophagien, puis il secontinue vers le fond de l’abdomen en se réfléchissant versyle: bas , remonte. vers le diaphragme , endroit où l’on voit s’épaissir et devenir musculeuses les parois de l’estomac ; pylore entouré de huit appendices longs et dirigés en haut ; duodénum formant deux anses. Intestin décrivant des replis concentriques, se détachant du centre de cette première spirale pour se plier brusquement; revenir et tracer une autre spirale en sens inverse, puis sortir de l’arc de l’estomac, revenir dans le fond de l’abdomen $ passer à droite de la première anse du duodénum, l’en- velopper en montant d’abord le long de l’œsophage, se glissant sous le foie et revenant le long des parois infé- rieures de labdoimen, atteindre de nouveau le fond de la cavité, et de là remonter par le milieu du ventre dans Eu pro Qi gauche ; puis à la branche Pylamique de @) La famille des per coïdes est comprise par Meckel dans un sens bien plus général que par Cuvier dans son Histoire naturelle ; ce dernier a rangé de nombreux genres dans les fansllsé des joues cuirassées et des fier noides. | ( N. d. The D ANATOMIE COMPARÉE. 431 sieurs différences, cependant on y trouve géné- l'estomac, se replier et s’infléchir brusquement pour re- descendre le long du pli précédent vers le fond de l’ab- domen. Il remonte de nouveau au-dessus de l’anse ex- terne, et arrivé au milieu de la longueur de la cavité, on Jui voit un petit étranglement qui indique la présence de Ja valvule du colon, qui, d’abord, s’élévedroit versla région dorsale jusqu’à l’œsophage, se plie brusquement de nouveau, offre quelques boursoufflures, puis se ter- mine en un rectum plus étroit qui descend droit, et s’ou- vre perpendiculairement aux parois abdominales dans un anus percé entre les deux ventrales ; quatre pieds de canal dans un individu dedix pouces; paroisintestinales minces, veloutées, finemeut villeuses ; rides longitudi- nales dans l’œsophage, papilles grosses et coniques, char- nues , mais assez rigides près son origine , et dont l’u- sage est de retenir les algues marines dont ces poissons se nourrissent. Foie épais, ayant sa plus grande portion située plus à droitequ’à gauche de l’œsophage, formant une seule masse échancrée en avant pour laisser passer ce conduit, et creusée derrière cette échancrure d’une petite fossette dans laquelle s’engage un appendice de Pcesophage ; vésicule de la bile, attachée à la portion droite du foie, très petite, de forme allongée, accollée par un tissu cellulaire dense à l’cesophage ; ce qui rend le canal cholédoque assez long , car celui-ci débouche entre les cœcums près du pylore. Rate, retenue sur la branche pylorique de l’estomac et derrière l’anse re- courbée du duodénum, rougeâtre, de forme trièdre, mais à surface concave en avant et en arrière. Nason bariolé (naseus lituratus ); semblable aux au- tres nasons. /ntestin très long, plusieurs fois replié , rempli de plantes. Auprès de l’origine de l’æsophage, gros cecum, OEscphage descendant en se courbant un peu vers la partie inférieure du ventre, puis se repliant et s’y réunissant dans la partie concave par un tissu cellulaire dense et serré, formant sans se dilater, sans Cu ; ay 6 JM ee | 453 ÉRATÉÉ GÉNÉRAÎ, ralement un grand nombre de dents (1) fortes augmenter l’épaisseur de ses parois, un estomac qui est ici réduit à un simple boyau courbe ; pylore muni de huit appendices divisés en deux groupes ; duodénum plus étroit. Intestin décroissant insensiblement jusqu’à l'anus, faisant quatre replis dans l’hypocondre gauche, deux dans le droit, puis une dernière courbure pour le rectum. Hist, nat. des Poiss., G. Cuvier et M. Valen- ciennes, t. X, 1935. a Se Oh Prionure microlépidote. Foie petit, situé presque entièrement daus l’hypocondre gauche; lobe droit ré- duit à un petit tubercule; vesicule du fiel, grande, appuyée sur l’œsophage; canal cholédoque assez court, descendant aboutir a la base des cœcums. OF sophage large et un peu renflé vers le haut, mais moins que celui du nason, dont les parois diminuent d’épaisseur à l'endroit où il se plie ; léger renflement indiquant la naissancede la branche montante. Æstomac cylindrique et situé obliquement avant et en arrière , et de haut en bas dans le ventre; cinq appendices pyloriques. Intestin moins roulé en spirale que celui des acanthuies, et décrivant de six à sept replis. | Axinure thynnoide (axinurus thynnoides). OE sophage largement et inégalement dilaté dont les parois aug- mentent d’épaisseur à l’endroit ou il se pliepour former un estomac cylindrique, étroit. Au pylore, trois ccecums courts. /ntestinreplié en diverssens sur lui-même, maisà plis très courts. oie petit, rétréci, presqueen entier dans le côtégauche; vésicule petite, globuleuse, située sousle diaphragme; canal cholédoque descendantetaboutissant auprès du premier cæœcum. Rate petite, trièdre, cachéé sous le duodénum auprès du pylore O. c., t. X.(N.d.T.) (1) Les dents ont servi à établir des subdivisions de second ordre dans la famille des percoides proprement dites. © Les genres qui ont les dents toutes en velours parmi D ANATOMIE COMPAREE. 433 et pointues, un estomac muni d’un cul-de-sac les percoïdes, caractérisés par les ventrales sous les pec- torales, cing rayons mous aux ventrales, sept rayons aux branchies , deux dorsales ou une dorsale échancrée jus- qu’à sa base , sont: les perches, varioles , énoplosses , diploprions, bars, centropomes, grammistes , aprons , ambasses , apogons; ceux qui dans la même division principale ont les dents canines mélées aux autres, sont les chéilodiptères, sandres, ételis. Parmi ceux a une dor- sale unique, ont des canines mêlées aux autres, les ser- tans, merous, barbiers, plectropomes, diacopes, méso- prions; parmiles mêmes, ont des dents canines, les cen- tropristes, gristes , polyprions, pentaceros, gremilles, savonniers. Parmi ceux pourvus de moins de sept rayons aux branchies, ont des dents canines méléesaux autres, les cirrhites ; n’ont pas de dents canines, les pomotis , centrarchus, trichodons, priacanthes, doules, therapons, pelates, hélotes. Parmiles percoïdes à plus de cing rayons mous aux ventrales et à plus de sept rayons aux branchies ne sont pas caractérisés par les dents, et ce sont lesseuls, les miripristes, holocentrum, berix. Parmi les percoïdes à ventrales jugulaires , c’est-à-dire en avant des pecto- rales, ont les dents toutes en velours , les uranoscopes, vives, percis, pinguipes; ontles dents canines mélées aux autres , les percophis. Parmi les percoides à ventrales abdominales, c’est-à-dire en arrière despéctorales, ont des dents canines , les sphyrènes; des dents en velours les polynémes. Parmi les poissons appartenant aux nouvel- ‘les famillesjétablies par Cuvier et M. Valenciennes, dans leur Histoire naturelle,on trouve que parmi les joues cuirassées , caractérisés par les sous-orbitaires recouvrant une portion plus ou moins grande de la joue et s’articu- lant avec les préopercules, les genres sans rayons épi- meux en avant de la dorsale, à deux dorsales, à téte pa- rallélipipède et ayant des rayons libres sous la pectorale, VU. 28 434 TRAITE GENERAL assez développé et terminé en pointe mousse, se comportent comme il suit relativement aux dents: les trigles , dents en velours aux mâchoires , et au de- vant du vomer; les prionotes, dents en velours au-devant du vomer et aux palatins; les malarmats , pas de dents. Dans les genres ayant de trés longs rayons sous les pec- torales , réunis en une grande nageoire qui sert d'aile : les dactyloptères, et dansle genre quin'a point derayons séparés sous les pectorales , les céphalacantes, les dents ne servent pas de caractères ; mais parmi les genres à éte ronde ou déprimée, à ventrales sous les pectorales, on s'en sert de nouveau, tels sont les cottes qui ont des dents en velours aux mâchoiresetau-devant du vomer ; les hémi- triptères : dents en velours aux mâchoires , au vomer, aux palatins ; les bembras, mêmes dispositions; les as- pidophores pas de dents au palais. Parmi les poissons de cette subdivision ayant les ventrales en arrière des pectorales, les platicéphales : dents aiguës aux palatins, Dans ceux à une seule dorsale, se distinguent par des dents en veloursaux machoires,au vomer etaux palatins, les hémilepidotes, blepsias, apistes, scorpènes, sébastes; ont des dents aux mâchoires et au-devant du vomer , mais non aux palatins; les ptéroïs , ont quelques pe- titesdentsaux machoires seulement, les agriopus. Parmi les genres à téte grosse, comme monstrueuse , les yeux dirigés vers le ciel, ont des dents en velours aux mâ- choires et au-devant du vomer, les pelors ; en ont aux mâchoires seulement ; les synancées, parmi les genres pourvus d’épines libres au lieu de dorsale, dont le corps est couvert degrandes écailles imbriquées et de huit rayons aux ouies ,ne sont pas caractérisés par les dents, les mo- nocentris ; et parmi ceux caractérisés par un corps garni de plaques le long de toute ou partie de la ligne latérale et par trois rayons aux ouies , les épinoches et les gas- trés. D’autres genres appartenant aux anciens percoïdes et rangés autour des sciènes sous le nom de sciénoïdes, D ANATOMIE COMPARÉE, 435 des appendices pyloriques, un canal intestinal de tirent aussi quelques caractères distinctifs des dents ; les dents y manquent au vomer et aux palatins. Parmi les genres que caractérise la dorsale divisée , le mai- gre est pourvu d’une rangée de dents fortes et égales à chaque mâchoïre, avec une bande étroite de dents en velours à la supérieure ; le corb a des dents en velours à chaque mâchoire et une rangée de dents plus fortes à Ja supérieure seulement; l’ombrinea des dents maxillai- res toutes en velours. Parmi les jonhius se distinguent les otolithes par ie mélange de dents canines, longues et pointues avec les autresdents de la mâchoire supérieure. Les ancylodons ont de nombreuses dents canines qui sont fortes, et dont quelques-unes sont implantées à la mâchoire inférieure. Les leiostomes se distinguent des jonhius en pénéral , par des dents en velours ras aux deux mâchoires. Dans une deuxième sorte de scié- noïdes , les genres à dorsale continue ou du moins peu échancrée,\edeuxieme groupe, où sont lesgenresà moins de sept rayons branchiaux , emprunte quelques carac- tères distinctifs aux dents : les amphiprions, les prem- nades, les pomacentres ont de petites dents sur une seule rangée ; chez les dascylles , elles forment une bande de velours ; les glyphisodons ont les dents sur une seule rangée et de plus échancrées; elles sont chez les héliasses, qui ont les autres caractères des gly- phisodons, comme chez les dascylles. Les sparoïdes, dernière famille séparée des percoïdes, se distribuent en tribus par les considérations des dents. Dents rondes en forme de pavés sur les côtés de chaque mâchoire : parmi les genres caractérisés par la joue écailleuse , les sargues ont les dents antérieures tranchantes et les mo- laires sur plusieurs rangs ; les charax, semblables pour le reste , ont les mêmes dents sur un seul rang et très petites; les daurades ont les dents antérieures coniques 28. 496 TRAITÉ GÉNÉRAL peu de longueur et conséquemment peu con- tourné, qui offre toutefois des villosités dans quelques-uns , par exemple, les mugils. Les chélinecies ont dans l’intermaxillaire et la mâchoire inférieure des dents petites pointues et un peu recourbées sur elles-mêmes. L’estomac est épais, charnu et arrondi, le cul- de-sac court, l'intestin membraneux est peu long, mais très large; il n’a que trois circonvolutions. Les malthes offrent une disposition analogue, seulement leur estomac est plus arrondi. avec des molaires sur plusieurs rangs ; les pagres ont seulement deux rangs de molaires. Les pagels ont tan- tôt des molaires sur deux, tantôt sur plusieurs rangs ; mais toutes les dents antérieures sont en velours ; aux dentés, il ya des dents en crochets et en velours et quatre canines ou moins à chaque mâchoire ; aux pentapodes, on trouve des dents en velours et deux canines seule- ment à chaque mâchoire. Parmi les geures à joue sans écaille, jes lethrinus ont des dents en crochets et en. velours, quelquefois des molaires coniques ou arron- dies, mais sur un seul rang. Les canthères ont les dents toutes en velours, la rangée extérieure est plus forte, Ont des dents tranchantes et pas de molairesarrondies, les bogues, pourvus d’une seule rangée de dents apla- ties, échancrées ou crénelées, les oblades, ayant des dents en velours derrière les dents aplaties et crénelées, les scathares n’ayant qu’une seule rangée de dents aplaties sans échancrure, les crenidens qui ont deux rangées de dents aplaties et crénelées et des dents gre- nues par derrière. Cuvier et M. Valenciennes, ouv. cit,, t. Il, 1898, t. TH, 890, t. IV, 182951, 1830, t. VI, 1930. (N. d,T.) D'ANATOMIE COMPARE. 437 Point d’appendices Se dans aucun de ces genres. La baudroie (/ophius piscatorius) se distingue par sa gueule énorme et par les fortes dents cro- chuësqui arment l’intermaxillaire etla mâchoire inférieure. L’estomac y est conformécomme dans les chi- ronectes, mais le cul-de-sac est bien plus grand, en sorte que la partie pylorique qui est courte et tres étroite se trouve, comme dans le xiphias, immédiatement en arrière du cardia. Il y a deux appendices pyloriques assez volumineux, un an- térieur et un postérieur; j'ai toujours vu le premier plus long que le second. Ils ne sont pas bien longs, mais très larges et loin d’être fort petits comme l’avance Cuvier (1). | L’intestin assez long, fixé à un mésentère large et complet, fait plusieurs circonvolutions el offre à la plus grande partie de sa face interne, des mailles rhomboïdes composées , qui dimi- nuent de longueur d'avant en arrière et se con- tinuent enfin avec des plis longitudinaux qui se divisentet forment de larges villosités. Le sixième postérieur est tout-à-coup beaucoup plus large que la portion antérieure, dont il est séparé par une valvule circulaire fort saillante; il est tout- a-fait lisse et se rétrécit de nouveau à sa partie postérieure: Dans les batrachus, surtout dans les espèces (1) Règne animal, t. il, p. Soy. 438 TRAITE GÉNÉRAL tanel grunniens que J'ai eu occasion d'examiner, l'estomac est un peu moins charnu, la partie cardiaque bien plus grande, puisque le cul-de-sac est beaucoup plus petit. Les appendices pylo- riques manquent. La face interne de l'intestin a des plis longitudinaux simples. Le gros intestin beaucoup plus large est séparé de lintestin grêle par une forte valvule circulaire. Les genres vive (1) (trachinus) uranoscope ; chabot (cottus) , grondin (trigle), malarmat (pe- ristidion) et pirabèbes ( dactylopterus ) different peu entre eux parla conformation de leur canal alimentaire. Tous ont un estomac oblong et char- nu, terminé en arrière par un cul-de-sac arron~ di; ils offrent, en outre, environ douze appendices pyloriques simples et un intestin d’une lon- gueur et d’une largeur médiocres ; il décrit le plus ordinairement trois circonvolutions droites , (x) Vive commune ( trachinus draco). Foie très gros, presque entièrement formé du lobe gauche qui occupe tout l’hypocondre gauche ; lobe droit, petit et donnant attache à la vesicule du fiet, qui est oblongue ; peu large et remplie d’une bile d’un jaune-brun très foncé. Estomac d’une capacité pas très grande, allongé, ar- rondi en arrière, à parois épaisses et fortement ridées à l’intérieur ; pylore entouré de six appendices longs et assez pros ; le premier 4 droite, beaucoup plus long que les autres. Intestin assez gros vers le duodénum, très rétréci ensuite. Rate grosse etcachée danses replis ou plutôt dans les enroulements de l'intestin. Cuvier et M. Valenciennes, Hist, nat. des poiss., t. WI, p. 248, 1829. CMe ds Tug D'ANATOMIE COMPARÉE. 439 juxta-posées. Dans les uranoscopes (1) et les cha- (1) L’uranoscope commun (uranoscopus scaber ). Foie très gros, situé en travers sous l’cesophage, divisé en deux lobes dont Ie gauche descend jusqu’au tiers infé- rieur de abdomen et le droit de moitié plus court ; vesicule du fiel, attachée au foie, énorme, de la lon- gueur d’une fiole a jong col, suspendue à un canal cholédoque aussi gros que le duodénum et tout près des appendices. O Esophage étroit , assez rétréci au car- dia et ayant beaucoup de plis. Estomac grand sac ovale, arrondi en arrière, à parois plus épaisses du côté dor- sal , sans plis à l’intérieur ; pylore s’ouvrant près du cardia, entouré de onze appendices cœciformes. Intestin étroit, peu long, plutôt ondulé que replié avant de gagner l’anus. Rate petite, globuleuse, Uranoscope sans arme (uranoscopus inermis ). Foie plus petit qu’aucune autre espéce, formant un demi collier autour de l’œsophage ; vesicule plus grande que toutes les autres de même genre , remplissant toute la longueur de l’abdomen, d’une capacité presque double de celle de l’estomac, à parois minces, contenant de la bile verte; au pylore huit cœcums. Autres viscéres sem - blabies à ceux de l’uranoscope commun. Uranoscope à gros barbillons ( uranoscopus cirrho- sus). Foie plus petit en proportion que celui des ura- noscopes de nos mers, d’une forme analogue; vésicule encore plus grande, blanche et remplie d’un liquide limpide; canal cholédoque pas très long , dilaté subite ment après sa sortie de la vésicule, de manière à former une seconde vésicule plus petite que la première, qui recoit de nombreux vaisseaux cystiques et s’ouvre dans le duodénum derrière les appendices. OEsophage assez étroit et plissé longitudinalement. Estomac grand , en sac arrondi , comme une bourse . à parois inférieures minces et sauspli, à parois , du côté dorsal, épaisses et 440 TRAITÉ GENERAL bots (x) (cottus), l'estomac est bien plus grand d’un aspect glanduleux et irrégulièrement plissées ; py- loreaupres du cardia; quaiorze appendices cæcaux dispo- sés longitudinalement en un seul rang surle duodénum, à parois épaisses. Intestin d’une longueur médiocre, plié deux fois sur lui-même et faisant des ondulations plus ou moins grandes, à parois s’épaississant avant de se rendre à l’anuset s’y dilatant ; veloutée épaisse et chargée de plis fins et rapprochés. Rate grosse, d’un. brun très foncé, cachée entre les replis de l’intestin. | Uranoscope à gouttelettes ( uranoscopus guttatus’). Foie moins volumineux quecelui de l’uranoscope com- mun ; lobe gauche en ovale arrondi, et ne descendant pas au-delà de l’estomac ; lobe gauche réduit à un sim- ple appendice pointu du bike gauche; vésicule énormé- ment grande, se reportant au-dessus de l'estomac qu’elle surpasse en grandeur, à parois minces et transparentes, remplie d’une bile limpide et incolore; canal cholédo- que très gros, débouchant dans l’intestin auprès du py- lore.OF sophage assez long et placé comme à l’ordinaire. Estomac médiocre, à parois épaisses et musculeuses dont les fibres sont parallèles, et dont la surface interne est chargée de nombreuses rides irrégulières et assez grosses ; pylore auprès du cardia; huit appendices ceci- Jormes disposés fongitudinalement et sur un seul rang. Intestin étroit, décrivant sans ondulation deux replis assez longs, dilaté en rectum plissé en dedans, avant l'anus. Rate petite, globuleuse, placée entre l'intestin et l'estomac, non loin du pylore. (1) Chabot de rivière (cottus gobio). Foie rougeatre, assez gros, occupant tout l’hypocondre gauche; vési- cule du fiel grande, ovale, située à droite. Estomac en uu sac arrondi, assez grand; pylore à quatre cœcums assez longs. Intestin décrivant deux replis. Chahoisseau a quatre tubercules des mers septentrio- in D'ANATOMIE COMPAREE. 441 que dans les autres genres; chez les hirondelles nales ( cottus quadricornis). Foie formant une grosse masse située en travers sous l’œsophage qui descend un peu plus à gauche qu’a droite, convexe en dessous, concave en dessus, à bords amincis qui recouvrent l’es- tomac et le pylore ; vésicule du fiel petite et cachée entre le foie et le duodénum. OEsophage long , gros, prolongé sans se rétrécir jusqu’aux deux tiers de la cavité abdominale. Estomac remontant jusque sur le bord postérieur du foie ; p ylore marqué par un trés fort étranglement , entouré de six appendices cœcaux, courts et peu gros. {ntestin décrivant deux replis; tu- niques Minces jusqu’au rectum, qui les a fortes et épaissies et dont la veloutée est ridée longitudinale- ment. Rate grosse , ovale , aplatie et située sur la branche montante de l’estomac. Cotte à tête plate ( cottus platycephalus ). Foie aun seul lobe, large et long , mais très mince, de couleur orangée ; vésicule du fiel longue d’un pouce sur deux lignes et demie de diamètre; huit conduits cystiques dont cing vont directement à la vésicule et trois s’unis- sent au canal cholédoque, à l’endroit où il pénètre dans le grand appendice du pylore. Estomac ample et fort, en forme de sac » long de trois pouces et large de deux, recevant l’œsophage : à gauche et donnant le pylore à droite; six appendices au pylore, dont trois sont plus dinde, Rate adhérente à l’estomac en arrière et ayant la forme d’un noyau de datte. Grand chaboisseau à dix-huit épines de l'Amérique du nord ( cottus octodecim spinosus). Foie grand, peu épais, d’une couleur grise, assez foncée et tout- a-fait situé dans le côté gauche, étendu par une petite pointe sous l’æsophage ; vesicule du fiel un peu allon- gée, mais extrêmement étroite ; canal cholédoque et vaisseaux hépato-cystiques gros, assez longs , et dé- ke TRAITE GENERAL de mer (dactylopterus) , l'intestin est, pour le. bouchant dans le duodénum auprès du pyiore. Æsto- mac en un grand sac dilaté et arrondi en arrière, à parois peu épaisses et sans plis, si ce n’est à l’ouverture du pylore, laquelle est en dessous et un ‘peu à droite de l’estomac ; pylore muni de six appendices cœciformes, tellement courts qu’ils ressemblent à des franges, et les deux du milieu sont d’une si imperceptible brieveté qu'on peut à peine les distinguer. Intestin décrivant cinq replis, Duodénum d’un diamètre très grand, lé rectum dilaté, recevant l’intestin un peu de côté. Rate ovale, assez grosse, très noire , cachée dans les replis de l'intestin. Chaboisseau de mer commun ( cottus scorpius ). Foie gros , formé d’un seul lobe, situé tout entier dans le côté gauche, épais, triangulaire, de couleur rougeatre, s’avancant par son angle droit sous l’œsophage et don- nant attache à la vésicule qui est petite, ovale, et placée à droite de l’œsophage sur le pylore. OEsophage large, très court, dilaté en un large sac arrondi en arrière qui est l’estomac , dont les parois sont épaisses et grossière- ment ridées à l’intérieur, et dont la branche montante qui aboutit au pylore est assez grosse, à parois fort épaisses ; huit appendices au pylore. Intestin décrivant deux repiis. Rate petite, brune, cachée entre les appen- dices. Ouv. cit., t. IV, p. 142, 1829. Aspidophore d’Europe, asp. armé, ( asphidophorus europeeus , cottus cataphractus). Foie médiocre d’un seul lobe, placé dans l’hypocondre gauche, rond , con- vexe en dessous, concave en dessus sous l’estomac ; vé- sicüle du fiel très petite; canal cholédoque fort court. OEsophage peu long, étroit, débouchant dans un esto- mac assez large , déprimé, drrou di , dont les parois sont minces et sans plis en dedans ; pylore s’ouvrant auprès du cardia sans qu’il y ait de branche montante a l’esto- D'ANATOMIE COMPARÉE. 443 , deux fois plus long que dans le reste de famille () , il fait septcircon saree La _ * mac; cing appendices pyloriques. Intestin contourné plusieurs fois sur lui-méme, d’un diamétre égal dans sa longueur, a parois trés minces. Platycéphale insidiateur (platycephalus insidiator ). Foie très petit, composé d’un seul lobe triangulaire, un peu convexe en dessus et qui occupe la gauche de l’œ- sophage ; à son angle inférieur, à droite, wésicule du fiel, médiocre, ronde et attachée près du foie; canal cholédoque, recevant à sa naissance plusieurs vaisseaux hépato-cystiques et prolongés assez loin pour verser la biledans le premier des cœcums à gauche; branche mon- tant de l'estomac, remontant de l’arriere de ce viscère, presque aussi longue que lui, et se terminant au pylore; huit appendices cceciformes , augmentant de diamétre, mais diminuant delongueur de droite à gauche. Intestin peu large et décrivant desreplis assez longs. Rate petite et noirâtre, placée presque sur la pointe de l'estomac. Hémitriptère d’ Amérique (hemitripterus americanus ou scorpæna flava ). Foie médiocre, d’un seul lobe à peu près triangulaire placé dans le ‘côté gauche de l’abdomen ; pointe droite passant sous l’œsophage ct donnant naissance à la wésicnle du fiel, assez grande et de forme oblongue ; canal cholédoque long , assez gros et rampant à côté des vaisseaux hépato- cystiques , dé- bouchant ainsi qu’eux dans le premier cœcum par la droite. OF sophage très large, à parois musculeuses, fortes et épaisses, court et se dilatant en un vaste es- tomac qui remplit presque tout l’abdomen , à parois minces et sans plis; pylore ouvert près du cardia ; six appendices. Intestin long, assez grand, à quatre replis, ondulé. Rate brune, lenticulaire. Ouv. cit., t. [V, p.273 6 | (N. d. T.) (1) Dactyloptère commun ou hirondelle de mer de 444 “RATTE GÉNÉRAL gueur el la largeur des appendices pyloriques sont considérables; leur volume est très variable, surtout Hand les grondins (trigla) (1). Le ma- i ae la méditerranée (bise volitans). OE sophage long et étroit, renflé à la hauteur des ventrales pour former Vestomue: qui est situé sur le côté droit, comprimé, à parois peu épaisses, sans plis à l'intérieur ; je ; prlore s'ou- vrant plus en avant que le cardia, entouré de plus de trente cœcums grêles, plus co ut que l’estomac et dis- posés en deux paquets à peu près égaux de chaque côté de ce viscère. Intestin long, replié deux fois sur lui- même , à parois tres minces et d’undiamètre sath dans toute sa longueur. Rate trés petite , arrondie auprès du cinquième repli de l'intestin. HA Dactyloptère tacheté de la mer de Inde: rus orientalis ); seulement dix-neuf appenc formes, dont dix à la gauche de l’estomac. — | Céphalacanthe, espèce unique = ae ou gasterosteus spin. Foie gros, remplissant tou pocondre gauche; lobe droit du foie petit. phage assez long et se prolongeant en un estomac médiocre, | pointu en arrière; auprès du cardia, branche montante grosse et épaisse; pylore entouré d’une quantité brable de ccecums fins et serrés l’un contre l'autre tout autour de l'intestin, qui est d’un petit diamètre , ; égal dans toute sa longueur, se répliant cing fois. Ouv. cit., t. IV, p. 114 et suivantes , 1829. ua (N.d.T.) - (1) Perlon ou rouget vodiidin ( trigla hirudo ). Foie assez gros, presque entièrement situé dans l’hypocondre droit ; lobe gauche fort petit; vésicule du fiel ayant la foiime: d'un long cœcum étroit. OEsophage fort court et très large , à parois épaisses et très lissées ; dilaté en un vaste estomac oblong , qui occupe en longueur près des deux tiers de la cavité abdominale, et dont les pa- D'ANATOMIE COMPARÉE. 445 Jarmat(peristidion) fait, sous ce rapport , rois sont. isses et garnies en dedans de plis un peu moins gro da ceux de l’cesophage ; pylore ouvert au- s du cardia a> Gar ni de huit cœcums longs et assez ms Intestin vep ié trois fois sur lui-même, en portions d’une Jongueuret d’une largeur égales. Rate fort petite, rougeätre et située sur la crosse du premier repli que Viutestin. _ Perlon de la Nouvelle-Zélande, appelé koumou (trigla kumu ). Foie peu volumineux et: profondément divisé en deux lobes, dont le gauche est à peu près double du droit. OE sophage large et court. Estomac arrondi , peu dilaté , ne s’étendant pas au-dela du tiers de la longueur de abdomen; a parois épaisses, à plis de la surface tres gros ; pylore ouvert ala partie antérieure iii, entouré de six coecums assez gros, mais peu larges. Intestin d’un diamétre d’abord assez grand, se coudant un peu plus loin que l’estomacet se rétrécissant alors beaucou aux deux tiers de la longueur de l’abdo- nen , se pliant pour remonter dans la crosse formée le duodénum et l'estomac, se repliant de nouveau, se dilatant beaucoup et se portant ainsi directement à l'anus où il se rétrécit un peu. | rouge (trigla cuculus ). Foie plus gros que celui d’aucun autre trigle, à lobe gauche situé pres- qu’en travers de abdomen, recouvrant tous lesviscères, divisé en plusieurs petits lobules ; ; à lobe droit, petit et situé dans le haut de l’abdomen. Estomac petit, en ‘triangle scalène , dont le plus grand côté regarde Ja co- e tébrale, et dont le plus petit est formé par la equi donne au pylore; cing cacums, dont trois uche, très longs et très gros. Rate excessive- ndir à premièredorsale filamenteuse, argus, mor- -(trigla lucerna). Foie court, assez épais; deux 446 . TRAITE GENERAL l'exception la plus remarquable parmi les gen- lobes presque égaux, cachant entre eux |’ estomac uiest petitet pointu; pylore à huit coecums divisés chacun en deux petits cœcums, groupés en deux paquets égaux. Intestin décrivant deux replis dont le premier est assez près de la pointe postérieure de l’estomac. Trigle rude ou cavillone ( trigla aspera). Lobe gauch du foie, fort gros, triple du droit. Estomac né branche montante aussi grande et presque aussi longue que |’ cesophage ; ; pylore entouré de six ccecunis dépas- sant en arrière la pointe de l’estomac. Intestin ? a deux replis d’un diamètre égal. Cavillone papillon (trigla papilio). Foie, lobe gauche assez gros, presque situé dans la ligne moyenne ; lobe droit petit, allongé, placé dans le haut de: l'abdomen. ÆEs- tomac ovales branche montante qui va au pylore, aussi grosse que l’æsophage et presque aussi lougue, mon- tant entre les lobes du foie ; ; sept cœcums réuni deux paquets dont quatre à dauctic. Hedi dain teat presque appres' de Vanus, remontant au pylore, et sé repliant pour s’y terminer. | ge Cavillone phalène (trigla phaleena). Foie plus gros que le précédent. Hstomae un peu plus grand; huit appendices au pylore, quatre de chaque côté; plus longs à gauche. Intestin, même repli que dans le trigla | pa- pilio. | Prionat ponctué ( prionatus ou trigla punctata ). soe médiocrement gros, et profondément divisé en dei lobes dont le gauche plus volumineux que le droit ; vésicule ronde , petite; canal cholédoque assez lon ‘4 se rendant dans le duodénum auprès du pylore. OF so phage long et assez gros ; au-dessous du cardia à a che étranglement cousidérable ; au- dessous uque l'estomac, poche petite et evhinatiquas 3 pyl étroit et entouré de six Cæcums assez longs. Tntestin à . D'ANÂTOMIE COMPARÉE. 447 res qui nous occupent (1). Les appendices y sont tellement courts et étroits qu’il est facile de ne pas les apercevoir, mème pour l’investigateur qui a devant ses yeux le développement consi- dérable qu’ils acquièrent dans les genres voi- sins. Il est digne de remarque que l'intestin du malarmat ( peristidion) est en même temps beau- coup plus long que celuides autres, les nel lopteres exceptés. parois très fines, en partant du pylore et se renforçant un peu plus loin. Il descend jusqu’un peu au-delà de l’estomac, remonte alors vers le diaphragme, passe au-dessus du duodénum, et se replie sur le pylore, d’où il se rend à l’anus en augmentant beaucoup de volume. Hist. nat. des poiss., Cuvier et M. Valenciennes, 1. 1V, 1829, p. 9 et suivantes. (N. d. T.) (1) Malarmat, trigle cuirassé (peristidion). Foie petit, très profondément divisé en deux lobes, dont le gauche est un peu plus épais et plus grand queledroit; vésicule oblongue, assez grande, eu égard au volume du foie ; canal cholédoque long, gros, et s’ouvrant dans le duodénum assez loin du pylore. OF sophage court et tres large, plissé ainsi que l'estomac qui est la conti- nuation de cet œsophage sans étranglement qui marque le cardia ; étranglement très fort au pylore, entouré de sept appendices très courts. Intestin assez gros et des- cendant jusqu’aupres de l’anus, où il se replie de nou- veau et remonte vers le pylore où il fait un troisième repli pour se porter directement à l’anus; à compter du premier repli, diamètre un peu diminué et à parois très minces. Rate très petite et située auprès de la vési- cule entre l’estomac et le duodénum. Ouv. cit., EV, p. 106. (Nid, Ti). 448 TRAITE GÉNÉRAL Cuvier attribue aux uranoscopes qualorze où quinze appendices pyloriques (1); je n’en ai ja- mais trouvé plus de douze ou treize. Suivant le même auteur, la lyre ou perlon à grandes épi- nes operculaires et claviculaires (irigla lyra) n’a pas ‘les cœcums plus courts ; ils sont aussi longs que chez les autres, notamment le grondin gris, gornaud ougurnard(ériglagurnardus),legrondin rouge (trigla cuculus); ces inexactitudes donnent à penser que Cuvier a examiné un autre canal intestinal que celui de la lyre (trigla lyra), peut-étre celui dn malarmat (peristidion) (2)? Les scorpenes (3) , les holocentres et genres (1) Règne animal, Il, 3or. (2) Leçons, t. Ill, p. 583. (3) Grande scorpène rouge (scorpeena scrofa). Foie à lobes trian gulaires, situé en travers sous l’œsophage plus à gauchequ’à droite; vésicule grande, en ovale allongé; canal cholédoque long , s’ouvrant , ainsi que les vais- seaux hépato- cystiques auprès du pylore. OE sophage continué et dilaté en un large sac a parois épaisses et irr égulièrement ridées pour former l'estomac : pylore à huit.cœcums. Intestin à deux replis. Sébaste septentrionale (sebastes norvegicus ). Foie composé de deux lobes allongés dans chaque hypocon- dre; réunis sous l’cesophage par une portion assez mince; lobe droit plus mince que le En et terminé par une pointe fort aiguë; vésicule: el petite, globuleuse et suspendue à un canal cholédeque fort long , qui se di- a! oe ja région du foie placée sous l’œsophage ; vaisseaux biliaires assez nombreux se rendant dans cette portion dilatée du canal qui glisse sous l’œsophage, et é 9 A » f D ANATOMIE COMPARE. ANG voisins ont beaucoup de dents, très petites , poin- va s’ouvrir dans l’intestin tout près du pylore. OFso- phage assez long, rétréci un peu vers le cardia. Estomac pas très grand, allongé, pointu en arrière, à parois minces etpeuplisséesen dedans; pylore ouvrant l’extré- mité d’une branche qui naît de la paroi inférieure de Vestomac, un peu après le cardia; neuf appendices assez gros et médiocrement longs. Intestin décrivant deux replis. Sébaste de la Méditerranée ( sebastes imperialis ow scorpeena dactyloptera). Foie composé de deux lobes moins longs et plus gros que ceux de la précédente, OEsophage plus large et dilaté en un estomac plus grand , à parois plus épaisses et ridées en dedans ; cinq cœcums au pylore. Intestin à deux longs replis. | Sébaste du cap(sebastes capensis). Foie de trois lobes allongés ; gauche plus large; deux autres égaux, l’un mitoyen, l’autre tout-à-fait à droite; vesicule comme dans l’espèce précédente. OEsophage court et large ; cardia à peine indiqué. Estomac, long sac moins pointu que dans la sébaste du nord ; au pylore onze cœcums. Ptérois voltigeant (pterois ou scorpeena volitans ). Foie petit, noir, de deux lobes à peu près égaux ; vési- cule longue et étroite. OEsophage assez long, dilaté er un estomac médiocre, arrondi en arrière ; branche mon- tante , se terminant au pylore, grosse et courte ; trois cecums dont deux à droite. Zntestin décrivant deux re- plis et prenant un diamètre beaucoup plus considé- rable. © Ptéroïs entenné (pterois eniennata ). Foie très volu- mineux et d’une couleur rougeâtre, de deux lobes, situés en arrière, occupant à peu près la moitiéde cha- que hypocondre. OEsophage plus long et plus étroit que dans le précédent ; rectum non dilaté. fh Agriope lisse (agriopus torvus ). Foie placé presque v 29 450 TRAITE GENERAL tues et tres rapprochées. Le canal alimentaire en totalité dans l'hypocondre gauche, épais, comprimé et pointu sous le diaphragme, élargi, arrondi, aminci postérieurement , enveloppant le côté gauéhe et la face inférieure de l’œsophage, échancré a son bord, d’abord dans une petite étendue, puis dans une plus grande; pas de lobe droit; vésicule du fiel, ovoide, allongée , égale en longueur au tiers du foie ; canal cholédoque long , appuyé sous le foie dans toute son étendue, re- cevant dans ce trajet beaucoup de vaisseaux hépato- cystiques , se renflant et se débouchant dans le canal intestinal , assez loin en arrière du pylore. Canal intes- tinal simple, sans dilatation, sans appendices autour du pylore; à fa moitié de la longueur du premier repli étranglement assez fort , indiquant la place du pylore. Au troisième repli, l’intestin est de moitié plus étroit qu’au quatrième ; parois minces, veloutées, ridées lon- gitudinalement. Rate , petite, ovoïde , placée à droite de l’intestin , dans la crosse du premier repli. Apiste marbré (apistus marmoratus). Foie très grand, presqu’entièrement situé dans le côté gauche; un petit lobe triangulaire passe sous l’œsophage et va dans l’hy- pocondre droit ; vésicule petite, globuleuse ; canal cho- lédoque très long, glissant sur le bord droit du foie, recevant des vaisseaux hépato-cystiques du lobe gauche et descendant le long de l’æsophage, pour s’ouvrir dans le duodénum au devant des cœcums. OF sophage assez long et assez large, a parois épaisses et plissées longi- tudinalement. E'stomac, prolongement de |’cesophage en un cul-de-sac arrondi; parois minces et sans plis en dedans ; branche montante del’arrière de l’estomacassez grosse, allant vers le diaphragme; pylore à peu près au milieu de cette branche, entouré de six caecums très courts et étroits; un seul un peu plus gros, mais pas plus long que les autres, se trouve sur la partie supé- D ANATOMIE COMPARÉE. Â51 ressemble à celui desespèces qui viennent d’être rieure de la branche montante, dont la continuation est le commencement de l'intestin, qui est très long, remonte d’abord jusqu’au diaphragme, où ilse plie pour descendre auprès de l’anus, et de là remonte pour se replier dans la crosse du premier pe enfin descend droit à l’anus , depuis le pylore jusqu ‘a l’endroit du second repli qui est la pointe de l’estomac. Le diamètre de l'intestin est médiocre et égai partout ; il y a sur cet endroit une valvule assez forte, et alors commence le rectum, dont les parois sont très minces , et qui est dilaté au point que sa capacité surpasse celle de l’esta- mac. Rate, petite , en ovale ene de couleur brune et placée sur l’intestin auprès du pylore. Minous monodactyle. AZinous monodactylus | focaiy pena monodactyla). Foie situé en travers sous l’æso- ‘phage , un peu plus porte a gauche qu’a droite, épais, ‘mais court; vésicule très petite, globuleuse et cachée ‘sous le lobe droit du foie ; canal ‘cholédoque de lon- ‘gueur médiocre et débouchant sur la partie antérieure ‘de la crosse du duodénum. OF sophage assez long , ter- -miné en un cul-de-sac conique , d’une longueur égale, ‘qui est l'estomac; branche montante de moitié plus courte, s’élevant à peine au-dessus du cardia ; cinq ‘appendices , deux presque aussi longs que l’estomac, “placés à gauche, un impair plus court sous l'estomac, un quatrième plus long que les deux premiers; caché “entre les replis de l’intestin, le cinquième très petit, -plié sur lui-même, placé éntiell? cesophage et l’estomac. ‘Duodénum remontant dans la fourche du foie en faisant un grand arc, s'appuyant le long de l’estomac et un peu ‘arrière de sa pointe. Intestin plié et remontant jusque “dans l'arc du ducdénum pour se plier de nouveau, of- .frant là une dilatation telle que lerectum aun diamètre ‘trois fois plus grand que celui de l'intestin. Pélor à filaments (pelor filameniosum ). Foie assez 29: 452 TRAÎTÉ GÉNÉRAL | décrites ; il est seulement un peu plus large , gros, situé en travers sous l’œsophage en se prolongeant de chaque côté dans l’abdomer en un lobe allongé et arrondi en arrière ; le droit plus court que le gauche, soutenant la vesrcule, qui est blanche, ronde, de gran- deur moyenne; can4l cholédoque gros, assez long, débouchant après avoir reçu plusieurs vaisseaux hé- pato-cystiques dans le premier des cœcums à gauche. OEsophage large, assez long, chargé de plis nombreux, parallèles et longitudinaux , dilaté en un sac arrondi en arrière qui est l'estomac, à parois plus minces que celles de l’œsophage et sans plis à l’intérieur ; branche mon- tante, à parois épaisses, qui se termine dans la fourche du foie ; pylore ouvert à l'extrémité de cette branche, et muni de quatre appendices , gros, peu longs, deux de chaque côté. Intestin, d’abord d’un diamètre assez large, à parois très minces, se portant un peu avant de l'anus, se recourbant la pour remonter jusqu’auprès du pylore, étroit dans toute cette portion, et à parois fort épaisses , de ce point, faisant nn nouveau pli pour se rendre à l’anus où il arrive dilaté autant que le duodé- num. Rate très petite, pong placée sur le duodénum auprès du pylore. Synancée horrible ou sorcière (scorpæna ou synanceia horrida). Foie de deux lobes, dont le gauche est très. gros et à peu près trièdre, recouvrant presque en en- tier le côté gauche de l’estomac ; lobe droit, petit et ne se prolongeant pas au-delà du pylore; vésicule globu- leuse et suspendue à un long canal cholédoque assez gros, surtout auprès de son insertion qui se fait dans le duodénum non loin du pylore. OEsophage gros, long, plissé au dedans de gros plis parallèles. Estomac ovale, de grandeur moyenne, à parois épaisses, charnues, chargées en dedans de grosses rides nombreuses et irrégulières ; en dessous ei vers le milieu de lestomac, D'ANATOMIE COMPARE. 453 membraneux, et le nombre des appendices py- insertion d’une branche qui remonte auprès du cardia. La se trouve le pylore muni de quatre appendices gros et assez longs. Intestin d’un diamètre médiocre, se portant d’abord entre le lobe du foie vers le diaphragme, descendant ensuite jusqu’à l’arrière de l’estomac, se courbant en cet endroit , se rétréci:sant beaucoup, et remontant, en faisant plusieurs ondulations, jusqu’à la crosse du premier repli, se fléchissant de nouveau, se dilatant considérablement et se rendant droit à l’anus. Rate ovale , très aplatie et attachée entre les re- plis supérieurs de l'intestin. Synancée brachion (synanceia brachio). Foie plus petit que le précédent. Estomac plus grand; quatre cecums plus longs. Canal intestinal faisant les mémes replis que dans le précédent, mais plus long , moins flexueux et d’un diamètre plus égal ; un peu de rétré- cissement avant le rectum. Rate grosse et située sous Vestomac entre les deux cœcums de droite. Hoplostethe de la Méditerranée (hoplostethus Medi- terranus). Estomac petit, de peu de capacité, à cause de l'épaisseur de ses parois, comprimélatéralement et beau. coup plus haut que large, à rides épaisses, nombreuses, très sinueuses, sillonnant sa surface interne ; branche montante se relevant du fond du sac, presqu’aussi Jon- gue que l'estomac; trente cæcums environ, grêles, assez allongés autour du pylore. Zntestin; deux replis peu éloignés l’un de l’autre; sa membrane externe, ainsi que celle de l’appendice, est blanche; et l’extérieur de celle de l’estomac et de la branche montante est noire comme de l’encre. Foie composé de deux lobes épais , à peu près égaux, arrondis et divisés en arrière en plusieurs petits lobules minces et pointus. Epinoche demi cuirassé (gasterosteus semi-loricatus ). Foie d’un rouge plus ou moins foncé, placé en travers 454 TRAITÉ GÉNÉRAL loriques, qui sont un peu grands et larges, est moindre. Les scorpènes en ont quatre, tout au plus six; l’holocentrus striatus (1) m’en a offert six, qui sont considérables. | de l’abdomen dont il occupé la moitié de la longueur; lobe droit très petit et presqu’entièrementcaché sousl’es- tomac ; lobe gauche très grand et recouvrant l’estomac, s’étendant ensuite sous sa pointe ; vésicule du fiel petite et suspendue à un canal cholédoque capillaire qui va au- près du pylore. OF sophage, court, étroit, renflé et ai laté près du diaphragme en un large estomac presque ar- rondi ; pylore étroit. Intestin d’un diamètre plus gros; deux très petits appendices tournés vers l’estomac ; dou- ble repli très court, et terminaison à l’anus. Parois de l’estomac assez épaisses et ridées longitudinalement à l’intérieur ; velouté se détachant facilement; une petite valvulé au pylore ; parois de l’intestin fort minces. Gastré on épinoche de mer à museau allongé ( gaste: rosteus epinochia). Foie gros, d’un seul lobe recoüvrant presqu’entièrement l’œsophage, se prolongeant un peu plus à droite , partie où se fixe la vésicule du fiel. OE so- phage gros et court, à distance de l’estomac, formant un seul lobe dont la low fait le tiers de l’abdortit} pylore marqué par un étranglement assez fort. Intestin se portant un peu à droite et descendant en droite li= gnejusqu’aupres de l’anus où il faitun coude assez fort; se dilatanten cet endroit, à parois plus minces, enfin se terminant à l’extérieur. rie du pylore débe petits tubercules tournés vers estomac, traces d’appendices! Rate petite et située dans Pi ypeuo wane de gauche sous Je pylore. Cuvier et M.Valenciennes,t. IV. (N. d. T). (1) Holocentre a longues nageoires (holocentrum longi- pinne). Foie d’un beau rouge minium; lobe moyen ayant de chaque côté une longue pointe trièdé. Estomac pe- tit et poiniu; branche montante assez longue; vingt ap- D ANATOMIE COMPARÉE. 455 Les dentés(dentex)(1) et genres voisins se dis- tinguent des précédents principalement par les pendices cecaux gréles dont plusieurs assez longs. In- testin à deux replis ; rectum fort reuflé, garni à son entrée d’une valvule circulaire. Holocentre des Indes-Orientales ( holocentrum orien- tale). Foie épais et composé de deux lobes triangulaires dont le gauche est plus volumineux que le droit. Esto- mac sac large, peu allongé, arrondi en arrière; bran- che montante de longueur médiocre, dirigée vers le diaphragme, entre les deux lobes du foie. Huit appen- dices cœcaux à gauche, et treize à droite. Intestin à trois replis. Ouv cit., t. HI. p. 196 etsuiv. (N.d.T.) (1) Denté ordinaire ( dentex vulgaris). Foie situé en travers sous l’æsophage, de peu de volume; lobe gau- che long, étroit; lobe droit court, un peu pluslarge. OE- sophage court, assez large, garni de grosses rides longi- tudinales , qui se prolongeant dans l’estomac y devien- nent plus grosses; ce vicère a peu de volume; les parois en sont épaisses et charnues, auprès du cardia; branche montante de l’estomac un peu étranglée à l’endroit du pylore. Cinq appendices autour ,gros , à parois minces et reticulées par des mailles très fines. Intestin succe- dant au pylore, à parois plus épaisses que celles des ce- cums , décrivant deux replis très courts sur lui même. Auprès de la pointe de l’estomac petit étranglement ré- pondant à la valvule qui sépare le rectum du reste de l'intestin; cette portion d’intestin est assez longue, droite , à parois minces et munies en dedans d’un ve- louté à papilles très fines. Rate ovoïde, petite et située sous la branche pylorique de i’estomac. Denté aux raies d’argent (dentex argyrozona). Es- tomac long, étroit, terminé en pointe, à parois épais- ses et sillonuées à l’intérieur de rides nombreuses, peti- teset dirigées dans tous les sens ; origine de la branche 456 TRALTE GENERAL dents, qui sont pointues, très longues et fortes, : surtout celles du devant. Le canal alimentaire est conformé de la même manière. Les spares (1) ont beaucoup de dents serrées montante un peu en arrière du diaphragme : quatre appendices cæciformes; duodénum très large ; rétrécis- sement ensuite de l’intestin qui après deux replis se rend à l’anus. : Ce genre est rangé dans les sparoides dout l’anatomie sera exposée ultérieurement, d’après l’histoire naturelle de Cuvier et de M. Valenciennes, t. VI, 1830 p. 224 et suiv. (N. d.T.) (1) Les sparoides , caractérisés d’ailleurs par des pièces operculaires sans épines ni dentelures, par un palais sans dents, par une bouche non protractive, par des écailles grandes , se divisent en : 1° spares à joue écail- leuse , dout les genres sont eux mêmes distingués par les dents, tels sont les sargues , dont les incisives sont « tranchantes et Jes molaires arrondies sur plusieurs rangs ; les charax qui ont des incisives tranchantes et des molaires petites et grenues; les pagres dont les dents d’en avant sont coniques, les dents de derrière en cardes et les molaires arrondies sur deux rangs; les pagels ayant des dents en veloursen avant, et des molaires ar- rondies sur plusieurs rangs; les dentés à dents en cro- chets et en velours et quatre canines dans le nombre à chaque wâchoire ; les pentapodes à dents en velours et à deux canines à chug mâchoire. 2° En spares à joue sans écailles, qui comprennent le genre lethrinus dout les dents sont en crochets et en velours et qui a quelquefois des dents coniques ou ar- rondies sur un seul rang. 3° En spares en DENTS TOUTES EN VELOURS: les canthè- res qui ont la rangée extérieure plus forte. 4° En spares à DENTS TRANCHANTES ET SANS MOLAIRES AR- D'ANATOMIE COMPARÉE. 457 sur plusieurs rangs; les postérieures fort gran- des, larges et arrondies; les antérieures étroites et plus pointues. Elles sont en moindge nombre dans les sargues(1), très longues et fort*sembla- bles aux dents incisives des mammiferes; dans la daurade ordinaire (sparus aurata) elles sont co- niques; dans les pagres elles sont petites et nom- breuses. Quant au canal alimentaire, on peut lui at- RONDIES : les bogues ayant une seule rangée de dents aplaties, échancrées ou crénelées ; les oblades , à dents en velours de derrière aplaties , crénelées ; les scatha- res ayant une seule rangée de deuts aplaties, sans échan- crures ; les crenidens qui ont deux rangées apiaties et crénelées, et des dents grandes par derrière. Cuvier et M. Valenciennes, t. VI, 1830. (Nd.T.) _ (1) Sar proprement dit sargue de Rondelet (sargus Ron- deletti. Foie petit placé dans l’hypoconde gauche; dans le coté droit est la vésicule qui est longue et étroite. Estomac petit , à parois minces; cing appendices cæci- formes au pylore. Intestin , deux replis. Sargue de Salvien (sarg. Salviani). Foie petit et peu épais; quatre appendices. Intestin, deux plis. Petit sargue ou sparaillon ( sargus annularis ). Foie dun seul lobe placé dans l’hypoconde gauche; quatre ceecums au pylore. Intestin deux replis. Sargue unimaculé (sargus unimaculatus) Canal intes tinal plus long que celui des sargues précedents, trois replis; sept appendices assez longs. Estomac arrondi, de moyenne grandeur, à parois minces, sans ridesintérieu- res ; branche montante sortant du milieu de la face in- férieure ; à parois aussi minces que celles de l’estomac ; reuflée dans son milieu. Fove très petit et portant une 458 TRAITE GENERAL tribuer la description faite sur les genres pré- cédents. Toutefois l’intestin est ici un peu plus long et plus large. Dans la daurade ordinaire (1) vésicule longue, étroite et dont les parois sont tout à fait argentées. Puntazzo commun (charazx ou sparus puntazz0).OEso- phage allongé, séparé par un retrécissement sensible du cardia. Æstomac de peu de capacité, arrondi, marqué d’une dépression qui forme un pli considérable à son extrémité postérieure ; branche montante assez longue, plus épaisse que l’æsophage; sept appendices, assez longs autour du pylore. Duodénum très larg ; intestin dimi- nuant peu de diamètre jusqu’au rectum qui est très courtet dont l’origine est marquée par une valvule assez épaisse. Intestin replié trois fois , assezlong, à parois très minces, d’un velouté très fin; au rectum des papilles allongées. Rate petite, triède, allongée et cachée dans les plis de l’intestin. Péritoine noir et foncé. Ouv. cit., t. VI. (N. d. T.) (1) Daurade ordinaire ( ckrysophris ou sparus aurata). Estomac petit , assez court ; renflé sur le coté ; branche montante courte; quatre ceecums auprès du pylore. Intestin deux fois replié, rétréci par une valvule assez épaisse qui marque le commencement du rectum , très renflé et d’un diamètre plus que double de celui de l’in- testin grêle, à parois beaucoup plus minces. Foie un peu volumineux , presque tout entier dans le coté gau- che de l’abdomen. Rate petite. Pagel commun (pagellus où sparus erythrinus). Foie rougeatre, divisé en deux gros lobes à peu près égaux. OEsophage court et dilaté en un médiocre estomac triangulaire , à parois épaisses et musculeuses ; pylore à quatre appendices courts et peu gros.Canal intestinal, deux fois replie. Rousseau ou Pagel à dents aigues ( pagellusou sparus D ANATOMIE COMPAREE. 459 (sparus aurata), l'estomac est très charnu, muni centrodontus) Foie petit , d’un seul lobe triangulaire, peu épais et placé dans l’hypocondre gauche de l’abdo- men. OF sophage courtet peu large, dilatéen un estomac médiocre, à parois minces peu plissées en dedans, à bran- che montante, courte, à parois épaisses et charnues; ou- verture du pylore étroite; quatre ou cinq appendices , dont l’un va à gauche sous l’æsophage et les trois au- tres sont parallèles à la direction de l'intestin, gros et de moyenne longueur. Jnéestin assez long , deux fois replié ; diamètre assez grand, renflé auprès du premier repli, et dans toute l’étendue du rectum; veloutée fine, — à réseau très terne; papilles assez longues mais très fines, flottant dans la cavité du rectum dont Vorigine est mar- quée par une valvule assez large. Pentapode de Peron (pentapus Peroni). Foie réduit a un seul lobe. Estomac en sac arrondi à son extrémité _ presque de la longueur de l’abdomen , à branche mon- tante, courte et commençant auprès du cardia sous le diaphragme; six cæcums au pylore, divisés en deux groupes; ceux de gauche plus courts. Zntestin étroit, deux replis presqu’égaux et de la longueur de la cavité abdominale. Lethrinus des mers de l’Inde ( dethrinus bungus ). Foie médiocre. Estomac en un long cul-de-sac, dont les parois ne commencent à s’épaissir que vers le fond, et le long de la face inférieure , d’où sort la branche montante qui est courte et beaucoup plus charnue que l’estomac. Au pylore trois cœcums gros et courts. Zn- testin deux fois replié, à parois très minces, presque membraneuses, point de papilles ou de villosités à l’in- térieur; aux deux tiers postérieur du dernier pli, val- vule épaisse marquant l’origine du rectum à parois min- ces et charnues. Canthére commun (cantharus ou sparus cantharus). 460 TRAITÉ GÉNÉRAL d’un cul-de-sac allongé et volumineux et de quatre appendices pyloriques considérables. Son intestin qui est court ne forme que trois circonvolutions. Les boops, par exemple le bogue commun (1) Foie médiocre; lobe gauche allungé en pointe. OF so- phage long, assez large , suivi d’un estomac triangulaire à parois minces, un peu charnues vers le pylore, et gar- niesen dedans d’une veloutée très ridée; au pylore qua- tre appendices , longs et gros. Intestin deux fois replié avant de se rendrea l’anus, d’un diamètre a peu près égal dans toute sa longueur excepté au rectum qui est un peu plus large. Rate petite, ovoide, allongée , noire et cachée sous l’estomac entre le duodénum , et son pre- mier repli. Canthère de Bloch (cantharus Blochit ou sparus brama). Estomac court et arrondi; branche montante longue; au pylore trois ou quatre ’ appendices. Cuvier et M. Valenciennes. Ouv. cit., t. VI. (N. d. T.) (1) Bogue commun (box vulgaris ou sparus boops).Foie petit, presque d’un seul lobe, placé sous l’cesophage; ve- sicule petite , globuleuse et tout pres du diaphragme. OEsophage long, large, à parois épaisses et charnues, ve- loutées partout à l’intérieur; plusieurs rangées longitu- dinales et parallèles de tubercules charnus » gros et ar- rondis qui se réunissent sous la partie supérieure , avant le cardia, en deux crétes saillantes. Estomac fort petit, a parois it et transparentes, a branche montante, longue,étroite à son origine et devenant du double plus large ; cinq appendices au pylore; quatre sur les cotés inférieurs du duodénum, et un par dessus. Jntestin plu- sieurs fois, replié dans le côté droit de l’abdomen, di- laté subitement à la partie moyenne du ventre, et dou- nant un petit cecum fort court, à l’origine du rectum D ANATOMIE COMPARÉE. AG1 (sp. Loops).et ia saupe (salpa) (1), n'ont qu'un qui se rétrécit bientôt. Rate petite, noirâtre et cachée près du foie entre l’æsophage et le duodénum. (1) La saupe(box salpa ou sparus salpa).Foie aussi petit que ceux du bague et semblable. OF sophage très long, garni à l’intérieur d’une grande quantité de plis longi- tudinaux, minces et élevés. Estomac très grand; quatre appendices au pylore. Intestin très large et quatre fois aussi long que le corps, très 1eplié ; rectum court, et plus étroit à son origine que le colon, s ‘élargissant et se prolongeant en deux petits culs-de-sacs courts, quel’on pourrait regarder comme de petis cœcums. Rate petite et cachée sous l’estomac , entre les replis de l’in- teslin. Crenidens de Forskal (crenidens Forskalii). Estomac très grand, à parois minces, a branche montante courte; trois cœçums au pylore. Intestin long, et faisant trois replis. Ménides , genre voisin des spares: dents en velours plus ou moins ras aux machoires; quelquefois deux ou quatre cauines petites, gerres et picarels, sans dents au palais; mendoles petites dents au vomer, les cæsio ne se caratérisent pas par les dents. Mendole commune (meena vulgaris ou sparus mena. Foie petit, de couleur pâle. Hstomac arrondi, dilaté en arrière comme une cornue, à branche montante courte; quatre appendices longs et gréles au pylore. Intestin plié deux fois, de quelque longueur : valvule rectale près de l’anus. | Mendole juscle , (mena jusculum). Foie plus petit, estomac moinsarrondi, et moins grand. Intestin beau- coup plus court; rectum trois fois plus long, quatre cecums plus courts et plus gréles. Mendole d’Osbeck (cena osbechir ou sparus tricuspi- datus). Estomac plus pointu. Canal intestinal un peu 462 TRAIÏTÉ GENERAL seul rang de dents maxillaires, médiocres, qui sont tranchantes ou pointues. Il en est de même dans les picarels (1) (smaris); qui ont des dents moins long, rectum un peu moins court; péritoine ar- genté. Mendole vomérine (mendola vomerina). Foie très pe- tit. Estomac court, tronqué, de peu de capacité. Canal intestinal plus court que celui de la mendole commune, mais plus long que celui des deux autres espèces ; qua- tre cæcums au pylore. Ouv. cit., t. IV, 1830. (N: d. T.) (1) Picarel commun (smaris vulgaris). Foie très petit ne formant presqu’un seul lobe situé sous l’cesophage; vésicule du fiel petite , pointue en arrière , et cachée entre le foie et le côté droit de l’cesophage. OEsophage long et terminé par un petit cul-de-sac, surmonté de la branche montante de l’estomac , qui est renflée, globu- leuse , à parois minces et transparentes : quatre appen- dices au pylore. Canal intestinal faisant deux replis , à peu de distance lun de l’autre ; rectum long. Rate pe- tite, allngéé; de couleur Mure située sur le: duodé- num et à droite de l’estomac. Picarel à queue noire (smaris natalie Foie trés petit, composé d’un seul lobe , et placé a gauchede t’ce- sophage, s’avançantun peuau des sousen 4 travers de l’œ- sophageetdonnant attache a une tréslongue vesicule du fiel. Estomac dilaté, assez grand, ovoide; branche mon- tante courte; sept appendices au pylore. Duodénum très dilaté en arrière dela pointe de l’estomac. Intestin étroit, rétréci de plus en plus à l’auus, décrivant deux replis. Sesio tilé (cæsio tile). Foie undid ioctiny composé pres- que d’un seul lobe triangulaire, pointu , placé dans le coté gauche du ventre. OH sophage assez long sortant du fond du gosier au cardia, hérissé de papilles charnues obtuses et pas très grosses; parois de l’estoinac plus min- ces que celles de l’œsophage, et ridées à la surface in- D'ANATOMIE COMPARÉE. 463 postérieures, plus petites et plus rapprochées. Le canal alimentaire de ce genre se distingue beaucoup de celui des genres voisins, par la forme de l’estomac, dont les parties cardiaque et pylorique sont très longues ; le cul-de-sac manque même presque en entier. Il existe au . commencement de l’intestin, qui ne fait égale- ment que trois circonvolutions, environ huit appendices pyloriques considérables. Les perches (1) et les sciénes ont beaucoup de terne par des plis longitudinaux. Æstomac de la forme d’un petit sac pointu, conique, très semblable à un des coecums; branche montante naissant auprès du cardia , se renflant en une forteboule, beaucoup plus grosse en apparence que l’estomac; mais à parois si épaisses que la covité est plus petite ; prlore marqué par unétrangle- ment très fort et muni de cinq cæcums courts et assez gros. Intestin décrivant deux replis, très proches l’un de l’autre, sur le coté droit de l’estomac. Gerres sans scie {gerres aprion). Foie grand et com- posé de deux lobes égaux, allongés et terminés en une pointe aiguë , qui atteint près de la moitié de la cavité abdominale. OF sophage court et large, se terminant bientôt en un col un peu plus large; branche montante courte; parois de l’estomac pas très épaisses ; trois ap- pendices courts et gros auprès du pylore , attachés sous l'intestin; deux replis de celui-ci. Duodénum d’un dia- mètre assez grand , conservant sa grosseur jusqu’au rec- tum, dont le commencement subit un rétrécissement très prononcé; rectum étroit jusqu’à l’anus. Rate assez épaisse, peu allongée, et placée sous la pointe de l’esto- mac, Ouy, cit., t. VI, 1830. (N. d. T.) (1) Perche commune (perca fluvialis). A l'ouverture 464 TRAITE GÉNÉRAL dents tres peliles, pointues , serrées en plusieurs rangs sur les mächoires , le palais et le vomer. de l’abdomen d’une femelle pleine , l'ovaire se présente presque seul ; la dernière partie du canal intestinal mar- che à son côté gauche; en avant est le foie, placé obli- quement de droite à gauche. Parallèlement à son bord, on voit d’un coté un des cæcums, et les deux premie- res parties de l’intestin; plus profondément est un deu- xième cœcum , et ensuite l’estomac dont la pointe se montre à gauche derrière l’extrémité du foie. L’intestin tient à un long mésentère; et de sa face opposée pend unemembrane épliploique et graisseuse. Une rateoblon- gue, longue de neuf a dix lignes, d’un rouge foncé , est suspendue entre les deux premières parties de l’intes- tin. L’œsophage est cylindrique, serré et à parois très épaisses et charnues; il conduit sans retrécissement dans un estomac égilénéetit cylindrique , épais, terminé par un fond obtus et renforcé de chaque côté par une bande longitudinale, musculaire , sensible à l’extérieur. La veloutée formeen dedans six ou huit plis longitudi- naux et saillants, qui règnent depuis le pharynx jus- qu’au fond. Au milieu de la longueur commune de l’œ- sophage et de l’estomac, sort la branche de ce dernier, qui va au pylore, et immédiatement derrière sont les orifices des trois coecums. Ceux-ci sont longs, chacun d’un pouce. L’intestin ne fait qu’un repli vers le mi- lieu de la longueur de l’abdomen, revient alors surlui- même près du pylore, et retourne ensuite directement vers l’anus. L'intérieur des cœcums est garni d’une villosité en forme de petits lambeaux, nombreux et serrés. La première partie de l'intestin a ses parois un peu plus épaisses et garnies d’une villosité semblable : ensuite il s’amincit, sa villosité devient moins appa- rente, et se réduit enfin à un simple réseau de la lame interne, à mailles serrées. A deux pouces de l’anus est D'ANATOMIE COMPARÉE. 465 L’estomac se compose d’une partie cardiaque médiocrement longue, d’un cul-de-sac simple une valvule circulaire large, mince, et dont les bords sont frangés et dirigés vers l’anus. Le foie placé immé- diatement derrière le diaphragme et au-dessous de l’es- tomac, à sa partie droite, courte et arrondie; la gauche est oblongue, et porte en arrière jusque vers le tiers de l’abdomen : ses lobes ne sont pas séparés par une échan- crure, sa couleur est rougeatre et l’on voit de belies ra- mifications vasculaires à sa surface. La vésicule du fiel est assez grande, et le canal cholédogue s'insère tout près de l’entrée du cœcum inférieur. Bar commun d'Europe, autrement loup ou loubine ( perca labrax , labrax lupus). Foie placé en travers de l’abdomen , petit, n’occupant pas même a gauche plus du quart ou du cinquième de la longueur de l’abdo- men ; vésicule du fieladhérente à la face concave de la partie droite du foie, grande ; canal cholédoque partant du haut de la vésicule, se portant vers la gauche et, après avoir reçu cing ou six vaisseaux hépatiques diffé- rents, s’insérant dans l'intestin entre les appendices ce- ciformes. Cul-de-sac de l’estomac descendant jusqu’au milieu dela longueur del’abdomen, à partie antérieure très large et sillonnée de nombreux replis; branche qui va au pylore, située à droite près du cardia; pylore — marqué d’un étranglement et d’une valyule dont le bord interne est dentelé ; appendices au nombre de cinq , trois d’un côté et deux de l’autre, et assez longs. Intestin à deux replis dont la première portion est la plus large, diminuant ensuite et conservant jusqu’à l’a- nus un diamètre qui est à peu près la moitié du pre- mier; l’intérieur garni de lames longitudinales et fes- tonnées de la ,veloutée, qui dans le corhmencement sont extraordinairement sillonnées , et qui diminuent ensuite par degrés de manière à n’étre plus que des plis vil. 50 466 TRATTE GÉNÉRAL deux fois plus long, et enfin d’une partie pylo- rique étroite et très courte. L’estomac de la perche de rivière n’est séparé de l'intestin, d’après Cuvier.(r) que par un étranglement. el non par une valvule ; mais chez aucun poisson de ce groupe je n'ai vu une valvule plus distincte et plus forte. Je ne trouve pas non plus que ses tu- niques musculeuse et muqueuse soient épaisses. | Leur canal intestinal est d’une longueur mé diocre, et fait trois circonvolutions; le septième ! postérieur en est plus large que la partie anté-# _rieure; il en esi séparé par une forte valvüle* circulaire. Dans la perche de riviere cette partie terminale est en proportion bien plus étroite que dans le sandre commun (2) Gerra lucioperca).\ ordinaires. Vers le tiers antérieur 8 la troisième por-. tion, est la valvule du rectum , dentelée , et qui a paru“ aisied. ce qui est ira vers l'intestin et non vers l’anus. Rate peuite, de forme oblongue, attachée au mésentère non loin de l'estomac, d’un rouge noirâtres Ouv. cit.,t.Il, 1828. (N. d. “or (1) Lecons, t. WE, p. 536. (2) AU CR du Rahdile commun est un long cul- 1 sac à parois épaisses dont le fond est obtus. La branche qui va au pylore est près du cardia. Il n’y a que quatre appendices cecaux au pyloreetnon pas six, comme le dit Bloch : ils sont plus longs dans la perche. Le ‘foie et la rate offrent plus de différence. L’étélis géant, voisin des perches , a un grand sac obtus, à parois épaisses et très charnues, La branche montante est grosse et courte. Il y a cing appendices cær caux au pylore. eee CU ee D ANATOMIE COMPARÉE. © 467 Il existe à la face interne des plis longitudinaux L’enoplosse a des intestins un peu différents. Son foie est volumineux, peu divisé; la vesicule du Jiel oblon- gue. Son estomac charnu , fort ridé intérieurement n’a qu’un vestige arrondi de cul-de-sac, et se recourbe aus- sitôt vers le pylore. La portion la plus voisine du pylore a ses parois amincies. On a compté jusqu’à quinze ou vingt appendices pyloriques gréles, assez longs. L’in- testin fait deux grands replis avant d’aboutir à l'anus. Le diploprion ale foie petit, composé de deux lobes triangulaires et pointus. L’estomac est petit 3 ses ap- pendices sont gréles , de longueur médiocre et au nom- bre de trois. Celui qui est à la droite de l’estomac est de moitié plus court que les deux autres. L’intestin fait deux replis égaux entre eux et chacun aussi long que abdomen ; ce qui rend l’intestin égal aux deux tiers de la longueur totale. Apogon commun ou roi des rougets ( apogon rex mullorum ). Estomac charnu , court , arrondi 3 quatre appendices pyloriques. Intestin peu allongé, replié deux fois. : | Apogon à trois taches ( apogon trimaculatus). Foie de la forme d’un grand croissant , occupant tout l’hypo- condre gauche, la pointe antérieure passant sous l’æso- phage, mais n’entrant pas même dans le côté droit de l’abdomen ; vésicule du fiel suspendue à cette pointe, très longue et fort étroite , se portant en arrière au-delà de la pointe de l’estomac. OEsophage et estomac for- mant ensemble un grand sac assez long , du milieu du- quel part l'intestin ; branche montante saillante 3 intes- tin à deux replis égaux , chacun à la distauce du pylore à l’anus ; quatre appendices pyloriques. Chéïiloptère à cinq raies (cheilopterusquinquelineatus), Foie assez gros, situé presqu’entièrement dans lhypo- condre gauche; vésicule du fiel attachée à la portion 7. YU. 468 TRAITE GÉNÉRAL considérables qui se réunissent sous des angles quiest sous l’œsophage, petit, globuleux. Estomac petit, sac allongé, terminéen pointe, parois épaisses et char- gées de rides à l’intérieur ; quatre cœæcums au pylore. Duodénum d’un diamètre assez grand. Intestin retréci subitement, décrivant à la hauteur de Vestomac deux replis dont l'intervalle est très court et se rendant di- rectement à l’anus. Rate excessivement petite, située sous le duodénum auprès du pylore. Ci Ambasse de Commerson (ambassis Commersonii). Es- tomac en sac assez grand , en forme de bourse plissée et rétrécie vers l’œsophage, occupant toute la longueur de l’abdomen. Intestin naissant du milieu de la face in- férieure , d’abord assez large et montant sur le foie jus- qu’auprès du diaphragme, très retréci , descendant jus- qu’à la hauteur du pylore, se portant de nouveau sur le diaphragme, se recourbant et se dirigeant oblique- ment jusqu’à l’arrière du pylore, se renflant alors, puis subissant un nouvel étranglement et se dilatant un peu pour former le rectum. Pas d'appendices. Foie tres pe- tit, placé dans le côté gauche. Cingle ( apro zingel ou perca zingel). Dans les deux tiers de la longueur de l’abdomen, le rectum marchant droit entreles deux laitances et les deux ovaires. Au tiers antérieur est l’estomac fort charnu , assez petit, et dont la pointe est obtuse eu dehors, pylore près du cardia ; trois appendices cœciformes. Intestin à un seul pli situé dans le côté droit de l’abdomen et occupant à peu près la moitié de la longueur, revenant ensuite près du Py- lore pour se replier une seconde fois et se rendre directe- ment à l'anus. Foie petit et confiné près du diaphragme. Périloine vivement argen té, mésentère et épiploon très gros. oe a | CET Li Grammiste oriental (grammuistes orientalis ), Foie pe- tit slobe gauche mince), élargi et profondément échan- D'ANATOMIE COMPARÉE. 469 aigus, pour former des cellules rhomboides. Je cré en arriére ; lobe droit pointu, : grêle et recouvrant la vésicule du. fiel, qui est trés petite, globuleuse, suspen- due à un canal ‘cholédoque assez long et qui reçoit de nombreux vaisseaux hépato-cystiques. OEsophage très large , plissé longitudinalement par des rides fort gros- ses , se terminant en un estomac étroit, pointu, qui at- teint jusqu’à I’ ‘arrière de l'abdomen; branche montante très courte , naissant au quart de + distance du pha- rynx à la pointe de l’estomac ; quatre appendices cæci- formes assez gros et de longueur médiocre. Intestin court, décrivant deux réplis assez près l’un de l’autre ; sur la AT portion, un peu au-delà ducardia, étran- glement sensible qui correspond en dedans à une val- vule assez épaisse. Rate petite et placée à droite de l'in- testin sur la pointe du foie, Sarran écriture (serranus scriba ou perca scriba). Foie _ peu volumineux, composé de deux lobes d’inégale gros- seur , le gauche plus gros, tous deux triangulaires, à Br ÉRDOTTOUE échancré ; vésicule du fiel longue, grèle, étroite, s'appuyant sur Pestomus. Grand sac arrondi a son Biante’ branche montante naissant assez haut, courte; pres dt pylore, sept appendices cecaux , a et assez gros; la dernière a droite cachée entre les Ds de Pintestin , les autres libres sous l’estomac. Intestin de lougueur médiocre, décrivant deux replis et plusieurs ondulations. Bar bier de la Méditerranée (labrus, serranus anthias). Foie petit; Jobe gauche coupé carrément ; bord mince, quelque fois échancré ; lobe droit pointu ; vésicule du fiel petite. OF sophage Clint: donnant dans un estomac dont le cul-de-sac est court , pointu ct de peu de capa- cité ; branche ngissant auprès du cardia et descendant vers fe bas de l’abdomen, presque aussi gros que I’ œso- phage; pylore à son extrémité ; quatre appendiçes cœ- 470 TRAITE GENERAL n'ai trouvé nulle part les plis transverses du rec- a ciformes, un a droite’, un trés petit dans la région moyenne et pre autres plus longs que le premier du côté gauche. Duodénum remontant sous le diaphragme, entre les lobes du foie, se retrécissant. Intestin descen- dant jusqu’auprés de anus et remontant de nouveau jusque dans le premier repli du duodénum, se rendant directement à l'anus. Rate petite, pointye , placée à côté du cul-de-sac. Grand serran brun, nommé plus PE | mérou (perca, serranus gigas). Intestin plus ample que ceux des petits serrans ; appendices cæcaux , dix-neuf à vingt; cul-de-sac de Pom court, gros et | obtus ; 3 pa- rois fort épaisses et à plis intérieurs très gros. Plectropome à scie ( plectropoma serratum ). Foie en- veloppant les deux tiers de l’æsophage , sous lequel il est situé; large lobe quadrilatère peu épais dans V hypo- condre gauche ; du côté droit du foie, pointe droite de peu d’épaisseur et à laquelle est suspendue par un long canal la vésicule du fiel, qui est grosse et globuleuse. OEsophage large, à parois épaisses et charnues, ridé eu dedans par de nombreux plis longitudinaux, se termi- nant en un sac pointu qui est aussi tres ees re branche grosse, peu longue, montant, naissant un peu en avant de l’estomas; ; pylore muni de huit appendices très longs et d’un assez grand diamètre, cing placés a la gauche de l’estomac et trois au- dessous; il n’y en a pas à droite de l’estomac. Duodénum assez large, re- montant sous le foie , passant à la droite de l’estomac et se rétrécissant un peu. Intestin plié and fois, long, plusieurs fois rétréci , et dilaté après s’étre reblié sous le duodénum pour se rendre àl’anus. Rate pas très grosse et se cachant entre les replis de l’intestin. Plectropome rouge et noir ( plectropoma nigro-rit- trum). Foie très petit; lobes terminés en pointe aigué. D'ANATOMIE COMPAREE. 47! tumique Cuvier (1) attribue à la perche de ri- OEsophage assez long , se continuant en un sac étroit et pointu. Æstomac à parois épaisses et très charnues ; à l’intérieur cing ou six plis longitudinaux; branche mon- . tante, naissant de l’estomac dans la fourche des lobes du foie, courte et étroite ; huit appendices cœcaux, gréles et assez longs. Zntestin très étroit et replié sept fois sur lui-même ayant de se rendre à l’anus , en sauce 1e fort long. _ Plectropome à caudale jaune, petit nègre ( pleetre- poma chlorurum). Foie de ce petit nègre assez gros eu égard au volume des autres viscères; lobe gauche trièdre et se prolongeant assez en arrière dans l’abdomen, se terminant par une pointe fort aiguë; lobe droit beau- coup plus court. Tube intestinal très grêle, décrivant sous la bifufcation du foie des sinuosités serrées et rap- prochées , et après s’être replié pour remonter en sui- vaut les sinuosités du duodénum jusque dans l’angle des lobes du foie , se repliant de nouveau et se portant à l’anus en formant un tube très étroit et également cylindrique dans toute sa longueur ; quatre cacums longs et gréles au pylore. | Diacope de Séba (diacops Sebæ). Lobe gauche du foie triangulaire et prolongé en une pointe argué; d’ailleurs très mince, lobe droit de moitié pluscourt; vésieule du fiellongue et grêle , se portant en arrière et au-delà de l'estomac le long de l’intestin. OF sophage assez large, se prolongeant en se rétrécissant en un sac conique , qui est. Vestomac dont les parois sont très épaisses et chargées en devant de rides-irrégulières; branche mon- tante de moitié plus courte que l’es omaclui-même, re- tréci près du. pylore, muni de < cing appendices longs et gros. agite: preeqn ‘aussi large que l’estomac. 6) Laponie, iil, > P- 536. 472 | TRAITÉ GÉNÉRAL FS a » A à vière ; elle m’a offert dans le rectum les mêmes Intestin très rétréci au premier repli en arrière de l’es- tomac après que le second repli est terminé à l’anus. Diacope macolor (diac. macolor).Foie fort petit, placé en travers sous l’œsophage , en forme de croissant dont les deux pointes sont de chaque côté de cette portion du canal alimentaire ; paroi remarquable par sa min- céur, simple membrane déliée et transparente d’un bout 4 l’autre. OEsophage assez long et assez large. Estomac court, large et en cul-de-sac arrondi ; pylore auprès du cardia’; muni de quatre cue¢ums assez larges et assez longs: Gremille commune (acerina ). Intestins comme ceux de la perche. Estomac court et obtus; trois appendices. Intestin à trois replis. Foie un peu prolongé en arrière, à lobe gauche plus grand. Schratz ou schraitzer du Danube (acerina schraïtzer, perca schraitzer). Estomac encore plus petit que dans le précédent ; trois appendices plus courts. Reste du canal alimentaire plus large. . ‘ Bahir des Russes (acerina Russica, perca acerina). Foie large , confiné vers ie diaphragme, à deux lobes , le gauche plus petit, pointu; ie droit très grand, carré; vésicule du fiel'petite, cachée dans le milieu de la sur= face inférieure du foie: Rate presque ronde, d’un rouge- noir , située a la base de l’estomac , recourbé, oblong, obtus à son extrémité, et à trois appendices papilli- ” formes , presque égaux entre eux, surpassant à peine trois lignes dans un individu d’un an. Canal alimen- taire vecourbé une seul fois, peu gros, aussi long que le tronc ; péritoine barque de points noirs. Bebisczbor: La plus grande partie du foie située dans l’hypocondre gauche; lobe triangulaire et pointu, pro- . longé au-delà de l’estomac ; lobe droit plus aminci et plus petit, mais n’atteignant que le tiers de la longueur ~~ à D'ANATOMIE COMPARÉE, 475 plis lopgitudinaux et cellules que dans Pintes- de l’autre ; vesicule petite, très allongée, suspendue à ‘un long canal, dépassant l’estomac sur lequel elle est appuyée. OEsophage long , charnu et dilaté en un sac arrondien arrière, assez grand. Æstomac äiparois minces et lisses, sans rides ni plis; branche montante courte et épaisse ; pylore étroit, muni de neuf appendices dont sept sont sous l'estomac et y sont retenus par un tissu cellulaire assez serré. Intestin d’abord large, remontant vers le diaphragme entre les lobes du foie et descendant ensuite au-delà de l’estomac, y décrivanf un pli , et un autre à la hauteur di pylore. Centropriste noir, perche de mer (eentropristes ni- gricans ). Foie assez gros ; deux lobes épais, à pew pres égaux , enveloppant l’estomac , grand sac pointu, à pa- rois minces, se dilatant peu apres la sortie de l’œso- phage à divers le diaphragme ; branche montante de l'estomac assez courte; quatre appendices. Intestin très _ large, à deux longs replis. Centr opriste truite ( centropristes truttaceus ). Foie composé de deux lobes étroits, minces et allongés, entre lesquels on voit, à ouverture du corps, une innom- brable quantité d’appendices cæcaux, formant par leur réunion dans un tissu cellulaire dense, une masse sur laquelle est l’estomac , sac conique , à pointe obtuse et chargé en dedans de grosses rides. Intestin court , dé- crivant deux replis. Rate ovale, allongée , cachée sous les cœcums entre les deux replis de lintestin. Growler salmoïde (grystes, labrus salmoides). Foie très petit, presque entièrement placé dans le côté gauche. OEsophage très court, se dilatant en un estomac ovale, assez grand , à parois minces et sans plis; pylore près du ‘cardia, entouré de quatorze appendices, dont dix à gauche et quatre à droite , assez gros et assez longs. In- testin remontant jusque sous le diaphragme , descen- 474 TRAITÉ GÉNÉRAL | tin grêle. Le reetum du sandre commun (perca lucioperca ) est tout-à-fait uni. Les appendices ai : tp / re dant jusqu’aupres de l'anus ; nantes jusqu’au- près du pylore d’où il va droit à l’anus 3 au dernier repli , deux éteanglements | assez marqués. Rate petite. au milieu de l’abdomen près de la pointe de Faso péritoine argenté, ESA? Savonnier commun (rypticus saponaceus, ain sa- ponaceus ). Foie assez épais, prolongé en avant en une lame mince qui se glisséderrière le diaphragme, donnant en arrière deu& pointes qui embrassent l’œsophage et. dont la gauche est la plus longue; vesicule du fiel tèsal- longée et fort étroite. Estomac, en forme d’un sac long assez large, pointu en arrière, à parois charnues et n’of- frant que quelquesrides à l’intérieur; branche montante, courte, placée dans la bifurcation du foie ; six à sept appendices moyens. Intestin à deux longs replis, a parois mirces, d’un diamètre égal jusqu’avantl’auusoüilseren- fle beaucoup; valvule au rectum; ; peritoine argenté. Cirrhite panthérinus (cirrhites ou sparus pantherinus). Foie trés-petit; lobe quadrilatere, placé sous l’æsophage et donnant à gauche de l’estomac une petite languette mince qui passe derrière les cœcums et secontourne sur. leurs pointes; vesicule du fiel très petite, globuleuse, à droite de l’æsophage très court. Estomae-peu allongé, assez large , à parois minces, n’ayant que de très fines rides à sa veloutée ; branche montante assez épaisse, , et s'appuyant derrière le foiey avant de secontourner pour denner naissance à un intestin grêle et court; au milieu de la longueur du dernier pli, valvnle assez. forte après laquelle le diamètre de l'intestin: augmente un peu; quatre appendices , un seul à droite,. applies sous la vésicule et trois à gauche tres courts.» #12 Centrarchus bronzé(centrarchus ceneus, cythla cenea). Estomac large et court; appendices du pylore au D'ANATOMIE COMPAREE.. 475 pylgriques sont considérables , aussi larges que Vintestin grêle, mais simples; ear face interne nombre de sept et de longueur médiocre. Canal intes- tinal faisant deux replis. | Pomotis commun (pomotis vulgaris, auritus vul- garis). Estomac large court et obtus, muni de six ap- pendices au pylore assez longs. Priacanthe à gros yeux (priacanthus macrophtalmus). Foie tres petit, presque tout entier à gauche; lobe droit réduit à une seule petite pointe à Jaquelle est at- tachée une assez grande vesicule du fiel; canal cholédo- que.assez Jeng et receyant plusieurs canaux cystiques avant de s’ouvrir dans l’intestin , entre les appendices. OE sophage court et très large. une ayant la forme d'un grand sac court, arrondi en arrière, à parois très minces et sans aucun aif a l’intérieur ; vers le bas, sorte de petit talon près lequel s’ouvre le pylore. Intestin commençant à se porter vers le diaphragme l’espace de deux à trois lignes ; dans cette partie de sa longueur, parois très épaisses; à sa partie antérieure cinq gros cœcums mais courts, se dirigeant vers l’anus et faisant deux replis avant de s’y rendre. Rate très petite, lon- gitudinale, située auprès du pylore. Doule de roche (dules , centropomus rupestris). Foie petit et situé en travers sur l’cesophage. Estomac assez grand, mince. Cinq cœcums au pylore, longs et grêles. Therapon gerboa ( therapon servus). Estomac grand, cul-de-sac obtus;au pylore septappendices assez longs. Canal intestinal à deux replis. Datnia argenté ( datnia argentea ). Foie petit; lobe gauche allongé, triangulaire, très pointu, ie droit court et quadrilatère ; vesicule petite, allongée et s’étendant au-delà de la pointe de l’estomac , qui a la forme d’un sac allongé, pointu, descendant en arrière au-delà de la moitié de Ja longueur de l’abdomen , en s’inclinant un 476 | TRAITÉ GÉNÉRAL est conformée comme celle de l'intestin. Us ne sont jamais trop nombreux. ba perché de ri-* peu vers le bas; branche montante remontant jusque sous le diaphragme ; onze cœcums autour du pylore ; cing a gauche, six a droite. Intestin de longueur mé- diocre et ne faisant que deux replis. we Pelates à cinq lignes ( pelates quinque lineatus). Es- tomac petit, terminé en pointe ; branche qui va au py- lore égale à celle qui vient du cardia; six appendices. Intestin à deux replis et d’égale grosseur partout. Miripristis’ d'Amérique ( miripristis jacobus ). Foie dont le lobe gauche est singulièrement ployé en Vetre- venant en avant par une de ses branches; vaisseaux hé- patiques , vésicule , canal cholédoque de la plus belle couleur d’argent. Le épais et terminé en cul-de- sac vers le milieu de l’abdomen ; pylore près du cardia, entouré de neuf appendices. Canal intestinal a deux re- plis, partout sréie et à parois minces. pioe Percis nébuleux (percis nebulosa). Estomac court et obtus ; au pylore quatre coecums dont un fort court. Bagi assez large , décrivant deux replis et laren 2 a l'approche de Panay Foie fort petit. Spet ou sphyrène de la Méditerranée ( sphyreena, vul- garis , esox sphyreena). Viscéres assez simples ayant tous la forme allongée. Foie à un seul lobe, étroit du côté gauche de l’abdomen. OEsophage court, donnant naissance à l’estomac , sac allongé, mais art, d’une capacité peu considér ables ; pylore près du tard > pres- que sous le diaphragme ; grand nombre de cæcums disposés sur un seul rang, le long du duodenum. Intes- tin étroit, allant à l’anus sans fre aucun pli. Rate noire, peu épaisse, arrondie à ses deux extrémités, placée vers le milieu de la longueur de l’estomac. *Polynème à longs filets (polinemus longifilis). Esto- mac en cul-de-sac obtus ; appendices au nombre de dix, D’ANAROMIE, COMPAREE. 477 viére Wen. à are trois ( une seule Tois j'en ai vu quatre ); le kechre ou variole ( perca nilotica ’) x £ assez longs, Malsstribués en deux paquets, l’un de quatre plus ST TS baut, l’autre de six me longs. Canal in- testinal à deux ren. Polynème plébeïen ( polynemus Bus ). E'stomac en cul-de- -sac ; pylore suivi d’une innombrable quantité de petits cæcurns. Pôlynème à quatre fils(polyn. quadri filis). Estomac long et ample, a parois minces et sans pli. Plis de l’@- sophage ne descendant pas plus loin que le pylore. Pres du pylore, dix-sept appendices tres longs. Intestin à deux replis aussi longs chacun que l’estomac. Foie de grandeur médiocre , divisé en deux lobes dont le droit est le‘plus long. Sillago becu ou pêche bicout de Pondichéry ( RS acuta ). Estomac en forme d’un sac conique , étroit et pointu, dont la pointe n’atteint pas la moitié de la lon- gueur de abdomen ; à parois minces et plissées longi- tudinalementa Vi ntérièur; branche montant sous le car- dia, très courte ; deux appendices grêles et delongueur médiocre. Intestin étxoit, replié deux fois , d’abord un peu en arrière de la pointe de l'estomac, et ensuite un peu en avant ; ;surla dernière portion de l’intestin à la hauteur de lion: étranglement et à l’intérieur val- vule circulaire épaisse. Rectum consécutif à cette val- vule, un peu plus large que le reste de l’intestin. Foie très mince , ét presque réduit à un seul lobe étroit et placé à gauche de l’æsophage. Rate petite, | ul aude essous eta droite de l’estomac. aoe ago petit, composé ie deux lobes minces, tr iangulai res , dont le gauche remonte sur eso phage; en arrière du Riashiacic. Inflexion de Paesophage , très rétréci au cardia; quatre coecums auprès dont les deux antérieurs courts, le troisième le plus long. Intestin 478 _ TRAÏTÉ GÉNÉRAL en a quatre , le sandre commun ( perca lucio- perca ) six , le corb ou corbeau (scicena nigra ) six a huit, i scicena labrax (1) cinq a dix (2). deux fois replié ; rectum dilaté, après la valvale de son commencement; péritoine d’un bel éclat d'argent mat. Sillago ponctué ( sillago punctata ). Foie petit ; Eslo- mac étroit et peu allongé ; branche montante épaisse ; pylore muni de quatre appendices. Intestin deux fois replié. Ouw. cit., t. p. IE, 1828. (N. d.T.) (1) Leçons , t. WE, p. 536. (2) Maigre d'Europe (sciæna aquila, cheiloptère ai- gle). OE sophage très large ; estomac en forme de grand cul-de-sac à parois épaisses , ridées en dedans et dont le fond est arrondi ; pylore à côté du cardia ; dix ce- cums ou intestins Te entourant l'érigihe du canal intestinal. Intestin deux fois replié ; d’abord assez gros, diminuant subitement , augmentant d’é épaisseur dans ses parois à peu près au milieu de la longueur. Maigre du Cap ( sciæna holopidata, labrax holopida- tus). Foie composé de deux lobesallongés et trés étroits; le gauche beaucoup plus grand quele droit auquel est suspendue une longue vésicule du fiel, atteignant pres- -que l’extrémité de la cavité abdominale, Estomac long, sac fort étroit , dont la portion inférieure , au-delà du pylore est pe et musculeuse; la hélice fai- blement plissée ; pylore ouvert très près du dia- phragme , dans la fourche des deux lobes du foie. Zn- testin décrivant deux replis de longueur médiocre. Otolithe strié ou guatacopa ( otolithus guat Foie peu volumineux ; lobe gauche étroit et du plus long que le dean qui est un pew plus lange; vési- cule étroite, mais très longue, qui se porte en arrière presqu’a la moitié de l'abdomen ; canal cholédoque gros, court et débouchant derrière me coecums, se renflant un peu. OF sophage large, plissé, se continuant en un sac assez long , dont les parois sont épaisses et très muscu- f D'ANATOMIE COMPARÉE. 479 Le foie des perches est bilobé, petit à propor- tion, muni d'une vésicule du fiel considérable. Il leuses : à la face externe; villosités chargées de rides et de plis longitudinaux ; diatiche montante très courte, a’ un diamètre plus giana que celui del’intestin. Intes- tin à trois replis aussi longs chacun que Vabdowe”; très retréci vers le rectum. ‘Ancylodon à petites dorsales (ancylodon parvipinnis). Quatre appendices , comme les précédents. Corb ou corbeau (sciœna nigra). Estomac en cul-de- sac, de longueur médiocre et à fond obtus ; ; pylore près du cardia ; huit appendices peu allongés. Canal intesti- nal FER deux replis ; s’élargissant à quelque dis- tance de l’anus ; vésicule du fiel longue , gréle et ren- fée dans son fond. | Corb de Lesueur ( corvina oscula, sciæna oscula). Es. tomac court, élargi et arrondi en eat: de-sac ; sept gros appendices au pylore. Intestin extrémement large, pres- qu’autant que l’estomac, à parois très minces. Corb acoupa ( corvina trispinosa ). Estomac en forme d’ un sac étroit , de longueur médiocre, obtus; ; cing ap- pendices au pylore en deux groupes =e séparés , deux ‘à droite, trois à gauche. Duodénum prenant immédia- tement après un renflement. Intestin rétréci presque subitement et faisant deux plis rapprochés. Rate remar- quablement grande et s’étendant depuis le pylore jus- qu’auprès de l’anus. CorbFourcroy(corvina Furcroya), Estomac médiocre, cylindrique, arrondi vers l’extrémité qui se porte vers Je haut de l'abdomen. Intestin faisant deux plis courts ; quatre cæcums , assez courts. Johnius Dior ( corvina rosa coitor ). Estomac en forme d’un sac pointu, assez long et un peu rétréci, par un étranglement pres de la pointe; y lore s’ouvrant à la face inférieure , peu en arrière du diaphragme ; six ‘s 480 TRAITÉ GÉNÉRAL . D F 5 , ° | est digne de remarque que le canal hépatique de la perche de riviere s'ouvre constamment dans appendices. Duodénum dilaté à son origine , et remon- tant entre les deux lobes du foie, qui doit être peu vo- lumineux. Intestin dilaté après s’être replié deux fois ; valvule très grosse, fermant l’entrée du rectum, #4 voyant même au dehors. Johnius lobé (corvinta lobata). Foie peuvolumineux ; ; estomac cgurt ; au pylore huit appendices , cing à droite, trois a gauche. Johnius æillé ou brülé ( corvina ocellata ). Foie très considérable, {lobe droit surtout très épais; se portant en arrière au-delà des deux tiers de la largeur de la ca- vité abdominale, qui est très allongée. Hstomac en un vaste sac se | dépassant un peu la pointe du lobe droit du foie; branche montante naissant très peu en ar- rière du diaphragme, courte, très charnue, comme la face inférieure de l'estomac d’où elle sort. Sept appendices. Eléginus des Malouines ( eleginus Malovinus ). Foie gros, profondément échancré et divisé en deux lobes trièdres et pointus ; vesicule oblongue ; canal cholé- doque allongé, versant la bile dans un des cœcums qui sont au nombre de quatre, un à gauche de la branche montante, trois à droite. OFsophage long , terminé en un sac artgndi un peu dilaté; branche montante étroite et très retrécie au pylore. Duodenie large ; remontant entre les lobes du foie, se pliant en diminuant beau- coup de diamètre. Intestin se portant au-delà de l’esto- mac, s’élargissaut beaucoup, et faisant alors deux nou- Vaux replis, puis se rétrécissant de nouveau assez subitement au point où existe une valvule épaisses rectum débouchant droit à l’anus. Chevalier ponctué (eques punctatus). Foie petit et mince ; vésicule du fiel allongée , très étroite, repliée. Estomac cylindrique, arrondi à son extrémité d’un dia- D'ANAŸTOMIE COMPARÉE. 483 . Le canal alimentaire des mugils se distingue par plusieurs caractères tout-à-fait particuliers, replis , et a parois tres minces jusqu ’au rectum qui est court, épais et charnu, présentant une valvule dirigée vers l’anus , assez grande à l’origine du rectum ; ve- loutée daukr ue d’une infinité de petites papilles. Lobote dormeur ( lobotes somnolentus ). Foie mince, occupant peu d’espace dans l’abdomen, situé en travers sous l’æsophage , donnant a gauche un lobe a bord mince et tranchant, et qui est lui-méme divisé en deux parune échancrure don profonde ; lobe droittrès’éourt et ayant son contour arrondi ; vésicule du fiel très lon- gue et fort étroite, et recevant un grand nombre de vaisseaux hépato- rues: ; canal cholédoque se sépa- rant du foie à la droite del’æsophage et descendant dé- boucher : à la base du ccecum moyen. OE sophage large, mais peu long, se di latant en un sac vaste, arrondi en arrière et dont les parois sont assez épaisses a assez char- nues. Estomac qui atteint pres des trois quarts de la longueur de l’abdomen ; branche montante naissant près du cardia, courte et très charnue; trois appendices au pylore, gros, mais un peu slicneee, Intestin remon- tant et d’abord un peu vers le diaphragme, se courbant, se portant en arrière sans dépasser Ja pointe de l’esto- mac, remontant jusqu’auprès du pylore, redescendant et sent l’estomac eu faisant quelques ondulations, décrivant ensuite un pli court sous la pointe de l’esto- mac et allant déboucher à Vanus. Intestin assez large dans toute sa longueur ; velouté chargée de rides assez grosses. Rate grosse , noire , à la droite de l’estomac, dans le second pli de l'intestin, Cheilodactyle à long doigt de l’Australasie ( cheilo- dactylus carponemus , cichla macroptera ). Foie ayant peu de volume. OE sophage assez large , très court, for- mant promptement l’estomac ; branche avionique tres Dr: 484 TRAITÉ GÉNÉRAL notamment par l'absence presque complète des dents , par la longueur de l'intestin et la dispo- sition de la face interne, L’estomac offre une parlicularité qui ne se près du cardia, très courte et presque nulle , à deux ap: peudices très courts. OEsophage assez large. Intestin faisant deux replis très longs ; rectum d’un diamètre triple , à parois fort épaisses. Latilus cerclé ( atilus doliatus). Foie peu volumineux, divisé en deux lobes égaux allongés; vésicule du fiel étroite, allongée ; canal cholédoque fort mince. E'sto- mac court., étranglé vers le fond; j parois épaisses ( et très plissées ; forte valvule autour fi pylore. Un reste de ccecum fort court a seulement été $ observé. Intestin pas très allongé; deux réplis fort 1 hés ; valyule assez épaisse, marquant l'entrée du rectum jingu’ a de lon- gueur environ que le quart de celle de l'intestin. Rate épaisse, assez grosse, aplatie sous l'estomac et arrondie par l’autre face. Maquarie de la Nouvelle- Holland e( marquaria Aus- tralasica). Foie en travers sous l’œs. age et se prolon- geant dans l’hypocondre gauche en un lobe mince, aplati et assez long ; foie recouvrant dans sa partie moyenne ‘le: -pylore et la crosse du duodénum ; au-des- sus de cette courbure del ’intestin est la TAC du fiel petite et allo igée. OE sop age court, assez large, se di- latant prom tement en un ‘estomac de: moyenne gran- deur, allongé et arrondi en arrière; pylore ouvert a la partie. antérieure de l'estomac ;. mir de huit cœcums disposés de chaque côté de 1” estomac, ceux du ‘milieu plus courts que les autres. Puodénurr assez gros ; des- cendant jusqu’aupres de l'anus où il: se plisse pour re- monter vers la pointe ¢ de l'estomac ; diminution remar- quable de l'intestin près cette pointe. Intestin grêle de nouveau se repliant pour se rendre à Panus en augmen- D'ANATOMIE COMPARÉE. 481 l'appendice pylorique inférieur, le moyen des trois, à quelques lignes au-dessus de son inser- tion dans le canal intestinal. La rate est arrondie et plate, volumineuse mètre fort petit, d’une largeur médiocre. Intestin fai- sant | deux replis très rapprochés ; sept appendices au pylore. Ombrine commune (ombrina vulgaris; sciæna cirrhosa). Estomac en forme de sac assez grand, obtus, médiocre- mentcharnu; pylore près du cardia,entouré de dix appen- dices bien plus courts à proportion que dans le maigre. Pogonia à bandes (pogonia fasciatus; labrus grun- niens). Foie de grandeur médiocre, d’une épaisseur assez considérable sous l’æsophage , donnant dans cha- que hypocondre deux lobes minces, aplatis, dont le droit est le plus étroit. Le long de ce lobe est attaché la vésicule du fiel, ayant la forme d’un cylindre allongé ; canal cholédoque remontant dans la fourche deslobes du foie;trajet dans lequel ilrecoit peu de vaisseaux cystiques, libre au-delà et débouchant bientôt dans le duodénum derriéreles ceecums. Longueur de l’æsophage médiocre, il est large, plissé longitudinalement à l’intérieur et se con- tournanten unestomac assez long qui va toujours en se re- trécissant, dont les parois sont minces, plissées comme à l’œsophage. Branche montante très courte, et aussi large que l’estomac auprès du cardia; nulretrécissementau py- lore, dont la valvule ne fait pas fa bourrelet sensible. Six appendices de grosseur moyenne, dontla longueur égale la moitiéde celle de l'estomac. Duodénum très large, à tu- nique musculaire forte et très apparente, dirigé vers le diaphragme, se repliant bientôt sur lui-même, se por- tant jusqu’au-dela de l'estomac, et faisant quelques on- dulations, remontant ensuite jusqu’à la hauteur de la branche montante de l’estomac et se repliant pour aller droit déboucher à l’anus. Diamètre de Vintestin dimi- VII. 31 482 TRAITE GENERAL relativement au foie ; son rapport est a celui du foie comme un à cing; par rapport au come elle est petite. nuantgraduellement, demaniérequecelui durectum n’a que la moitié de celui du duodéaum. Micropogon rayé ( micropogon lineatus ). Estomac long et étroit ; extrémité arrondie , atteignant la moitié de la Go eh de la cavité abdominales branche mon- tante courte ; neuf appendices au planes Intestin fai- sid dias HO de longueur médiocre. Rate grande, allongée, de couleur très foncée. Micropogon argenté ( micropogon argenteus ). Esto- mac , sac allougé et grand ; péritoiné mince , transpa- rent, sans couleur propre. Pristipome de Jubelin (pristipoma Jubelini). Foie très mince; lobe gauche se prolongeant en une lametriangu- laire très pointue jusqu apres de l'anus; lobe droit très court et arrondi. Pristipome cracra ( pristipoma cracra ). OEsophage allongé, renflé en un estomac peu long, large, dont la branche montante naît près du cardia et va jusque sous le foie près du diaphragme ; quatre cœcums courts et peu gros. Intestin large et faisant deux longs replis iné- gaux , et réunis sous l’œsophage, par une portion très mince, dont le bord postérieur est festonné ; lobe gau- che gros et épais, et se portant beaucoup au- delà de la pointe de l’estomac; lobe droit grêle ; vésicule petite, globuleuse et pee à par un canal cholédoque très délié a la hauteur de la pointe de l'estomac. Pristipome roda (pristipoma roda, sparus virginicus). Estomac médiocre, très dilaté près du cardia, pointu en arrière, à parois minces et sans plis en dedans; py- lore s’ouvrant auprès du cardia. Canal intestinal très gros, très épais, très charnu en: cet endroit ; à sept ap- pendices grèles, dont un fort long. Intestin Fée deux D'ANATOMIE COMPARÉE. 487 appendices pyloriques courts, qui s'ouvrent dans le commencement dilaté de l'intestin. Presque toutesles conditions qui viennent d’être indiquées ; même la disposition de l’œsophage, offrent dans diversesespèces des différences frap- pantes sur certains points. Il y a surtout deux especes paraissant se ressembler parfaitement au premier aperçu , qui présentent constam- ment de ces différences, et surtout les suivantes. Dans l’une , l’œsophage est uni , seulement ridé fortement dans le sens de la longueur ; le cul-de-sac est très petit, la partie pylorique proportionnellement plus grande, le canal in- testinal plus court, puisqu’il n’égale que quatre fois la longueur du corps. il n’existe que deux appendices pyloriques qui sont petits. Dans la seconde espèce , au contraire, l’cesophage est garnie de villosités nombreuses, bien plus gros- sières que celles de l’intestin ; le cyl-de-sac de l'estomac est, abstraction faite de son degré de plénitude, pour le moins de trois fois plus long; la partie pylorique est un peu plus petite ; l’in- testin plus long est cing fois aussi long que le corps. Le nombre des appendices pyloriques s’élève toujours à sept ou huit, et ils ne sont pas plus petits que dans l’espèce précédente. La seule différence un-peu frappante que j’ai pu remarquer dans l’extérieur de ces deux es- peces est offerte par la disposition des narines. Elles sont beaucoup plus grandes, surtout l’an- 488 TRAITE GENERAL térieure, et trois fois plus rapprochées dans la pre mière espèce que dans la seconde, Un deuxième caractère distinctif , mais moins frappant, est fourni par la nageoire caudale, qui est plus pro- fondément fendue dans la première espèce que dans la seconde. La couleur, ledessin, le nombre desrayons des nageoiressontau reste absolument les mêmes. Risso ne distingue ses différentes es- pèces par aucun des caractères indiqués ; il s’en- suit que l’unedes espèces que je viens de décrire doit être nouvelle. Leur grande ressemblance m'empêche de décider laquelle des deux est le véritable muge céphale. Une de ces deux espè- ces est peut-être le mugil auratus de Risso. Les différences qui viennent d’ être indiquées sont, dureste, assez importantes, puisqu'elles bacs la clé d’une contradiction entre plusieurs den- nées de Cuvier, qui, dans son Anatomie.compa- rée (1), attribue au muge céphale six appendices pyloriques , un seul au mugil albula , tandis que dans son Règne animal (2), il n’en accorde que deuxa toutlegenre muge. Ilest incontestable que dans ce dernier casil avait affaire a notre premiere espece, et dansle premier cas a laseconde , sur laquelle il a été facile de perdre de vue un ou plusieurs de ces ap es. Le genre mullus (3) n’a presque point de res- (1) Lecons , t. Ul, p. 344. (2) Vol. IE, p. 292. (3) Grand mulle rayé de jaune (#ullus surmaculatus). D ANATOMIE COMPARÉE. 485 rencontre, en effet , que dans ce genre. La tu- nique Musculeuse ui sa partie pylorique est ex- tant un péu son nt 1 rectum. Rate ovoide, assez grosse, placée en arrière de l’estomac. Amphiprion selle (amphiprion lutjanus, ephippium ludjan-selle). Foie petit, situé en travers sur l’œsophage, et divisé en deux lobes triangulaires et pointus ; il est jaunâtre. Estomac en cul- de-sac arrondi , médiocre, à parois excessivement minces ; ; deux @ppendices au py- lore. Intestin faisant deux replis ; parois La dilaté nulle part. Amphiprion polyenne. Foie plus gros et plus à gauche que dans le précédent. ÆEstomac plus petit et globuleux; deux appendices , celui caché sous le foie est plus pe- tit, l’autre beaucoup plus gros que leur correspondant chez Vephippium, Amphiprion. chrysogaster. Foiesituétout-à-fait agau- che, quadrilatère, mince, occupant en longueur le tiers de celle de l’abdomen. OEsophage court, se dilatant de suite en un estomac oblong, dépassant un peu le foie , à parois minces ; ; pylore naissant à la partie anté- ridure de l’estomac, près du cardia ; muni de deux ap- pendices ceeciformes , assez gros, dont le plus long est au-dessous de l’estomac , ne le dépasssant pas; l’autre placé entre le bord du fie et l’estomac. Intestin faisant quatre ou cinq plis sur lui-même , sans montrer au- cune dilatation, parois excessivement minces; péritoine blanc rougeâtre veiné de noiratre. Pomacanthe bleu (pomacanthus ceruleus). Trois cæ- cums grêles au pylore. Estomac ovoide , un peuallongé. Canal intestinal mince , faisant plusieurs replis avant de se rendre à l’anus: Foie petit et noirâtre; péritoine bleuâtre, blanc Jaiteux , ponctué de noiratre. Glyphisodon saxatile (gliphisodon saxatilis). Foic ap- puyé sur le diaphragme , lui-même situé très oblique- 486 TRAFTÉ GÉNÉRAL trémement développée ; ellera, dans des wiativi- dus long d’un pied > presqu’un pouce d'épaisseur, bien que sa cavité soit étroite comme de cou- tume. Elle présente sa plus grande épaisseur au milieu, et semble, par conséquent, formée de deux cônes courts adossés par leur base. Le cul-de-sac est allongé et terminé en pointe, L'intestin grêle forme de douze à quatorze cir-. convolutions instnsiblement. plus étendues; é égale pour le moins quatre fois la longueur « u corps, et huit fois la distance de la bouche à l'anus. Toute sa face interne est garnie de vil- losités délicates, rapprochées , très considéra- bles, qui même dans des individus petits égalent en volume celles de l’homme ; elles ne sont pas posées sur des plis, se montrent plus fortes, plus espacées, et , partant, plus distinctes vers I "extrémité de l'intestin. Il ya toujours quelques meut dans le ventre ; deux lobes petits, lobe droit plus que le gauche. OEsophage très court ; cardia n'ayant pas un très fort étranglement. Estomac en vaste sac a parois minces, occupant presque: toute la longueur del’abdomen; pylore s’ouvrant à la partie antérieurede l'estomac, un peu au-dessous du cardia ; trois appen- dices coniques , gros a leur base et se terminant par une pointe fort aiguë, l’un d’eux longeant la face dorsale de l’estomac ; les deux autres suivant la face opposée. Intestin pr wique également gros dans toute sa sat 9 décrivant plusieurs replis avant l’anus. Héliasse chauffe-so!eil (heliasses insolatus ). Deux’ eas cums au pylore, le supérieur très petit, l’autre pa plus court que l'estomac, Estomac petit” D’ANATOMIE COMPAREE. 4g! vient dé ta branche antérieure ét transversale du même os. L’inférieure provient de tout le sous-maxillaire. Les deux dernières saillies peu- vent recouvrir tout-à-fait les larges mâchoires et masquer les dents. Tous ces prolongements sont mus par une forte couche musculeuse , si- tuée entre les deux lames de peau qui entrent dans la composition de ces prolongements. La couche musculeuse du prolongement supérieur et postérieur tire son oie de la branche lon- gitudinal de l’intermaxillaire et affecte la même direction d’avant en arrière. Celle du prolonge- mént supérieur et antérieur prend naissance surtout à la partie antérieure de la branche trans- versale de l’intérmaxillaire et se continue dans la lèvre transversalement d'avant. en arrière. Celle enfin du prolongement inférieur vient de toute la mâchoire inférieure etse dirige en tra- vers. Tous ces muscles ont pour fonction de dé- placer les saillies labiales , par conséquent, de mettre à nu les mâchoires et les dents. En outre des lèvres externes, il existe à l’inté- rieur de 1a bouche une disposition semblable. On voit au palais et à la face interne des deux mol- tiés de la mâchoire inférieure , s’élever une val- vule considérable , transversale , ayant sonjberd libre dirigé en arrière ; Vinférieure. est plus grande que là supérieure. La première de ces valvules forme avec la face inférieure et la bou- che, qui est située en avant de lalangue, un en- 492 TRAITÉ GÉNÉRAL foncementconsidérable, dontle fondest en avant dans l'angle dela mâchoire inférieure ; il n’y a supérieurement qu’une faible trace d’ pl ets ment. Il est bien plus étendu dans les adres que dansles scares. Toutefois cette conformation se rencontre aussi dans plusieurs autres genres. Les dents intermaxillaires et sous-maxillaires de cette famille sont de petits crochets. De ces dents les antérieures sont bien plus séxelophées que les autres, principalement dans les rasons.* Les dents pharyngiennes : sont nombreuses, plus mousses et plus arrondies. Il est digne de re- marque que les.os pharyngiens inférieurs sont confondus et forment une plaque unique. Dans les Zabres, cette plaque est transversale, trian- gulaire et se terminé.en avant par un prolonge: ment moyen et pointu; supérieurement il n’y à de chaque-côlé qu’une plaque transversale. Dans d’autres, notamment les scares, la plaque infé- rieure a la forme d’un carré long et se termine, de chaque côté, par un prolongement transver- sal ; les plaques supérieures sont triangulaires. Le canal alimentaire de toute cette famille est extrémement simple, en général court, peu contourné, sans traces d’appendices pyloriques; il est très membraneux dans les /abres propre- ment dits. L’estomac de ceux-ci et des rasons n’a point d’ appendice aveugle et ne peut être distingué de l'intestin. Le canal allongé, qui re- présente l’estomac et l'intestin, se rétrécit en D'ANATOMIE COMPARÉE. 489 semblance avec les muges. Il va des dents mousses, très petites, dans la mâchoireinférieure seulement ou dans les deux mâchoires. Le cul- de-sac de l'estomac est court, triangulaire; la partie pylorique est large, légèrement charnue, Foie dusurmulet assez gros, d’un très beau rouge demi- nium, assez profondément divisé en deux lobes, dont le gauche est deux fois plus gros que le droit ; vesicule du fiel attachée comme à l'ordinaire au lobe droit, oblon- gue, peu large ; canal cholédogque fort long et donnant dans là partie supérieure de l'intestin entre les coecums. OEsophage assez long, plissé en dedans par de grosses rides longitudinales. Estomac petit, pointu en arriere; dilaté un peu à droite de l’œsophage et donnant une branche qui monte entre les deux lobes du foie ; parois de cette branche assez épaisses ; pylore entouré de vingt- deux appendices ccecaux , dont les mitoyens sont plus petits que les autres; ceux de dessus sont contournés et fortement attachés auprès de l’intestin par un tissu cellulaire très dense. Canal intestinal peu long , mais replié entre les deux lobes du foie, se portant jusqu’au delà de l’estomac d’où il remonte vers le pylore, pour y faire un second repli et se rendre directement à l’auus. Rate petite, d’un rouge-brun très foncée, situé sur le duodénum en avant du pylore. Upeneus de Vlaming (upeneus V lamingit). Foie com- posé de deux petits lobes quadrilateres égaux entre eux qui sont réunis sous l’œsophage par une portion assez étroite et qui ne descendent pas en arriére au-dela de la naissance de la branche montante de l’estémac; ou- verture du pylore très étroite ; plus de trente coecums longs, grêles, enveloppant l'estomac. Canal intestinal simple, faisant deux plis , de longueur médiocre; rec- tum un peu allongé. , 490 TRAITE GÉNÉRAL l'intestin est large, mince et court, il ne fait que trois circonvolutions qui correspondent à la longueur de l’abdomen; le pyloré est entouré d’une couronne simple d'appendices assez longs, au nombre d’une vingtaine environ. Les sphyrenes ont des dents peu nombreu- ses, mais fortes et pointues, qui occupent la mâchoire inférieure et le palais; l’intermaxil- laire en offre quelques-unes de fortes en avant, et un grand nombre de petites plus en arrière. Ce qui est surtout remarquable dans ce genre, c’est la longueur énorme du cul-de-sac de l’es- tomac, qui est mince et pointu. L’intestin, au contraire, est tout-a-fait droitet court. Il y a sept ou’ huit appendices pyloriques d’une lar- geur médiocre, souvrant dans lintesuün par des orifices étendus , placés bout-à-bout, et qui après un court trajet se divisent en deux ou trois longues branches. Les athérines ont de petites dents, un estomac volumineux , et point d’appendices pyloriques. § 86. Parmi les poissons /abroides, surtout les /abres proprement dits ont à la région supérieure de leur face , de fortes saillies membraneuses, dont la plus antérieure a son analogue en bas à la mâ- choire inférieure. La plus postérieure de celles du haut naît de la branche postérieure et longi- gitudinale de l’intermaxillaire ; l’antérieure D’ANATOMIE COMPARÉE. 495 nies, les anarrkiques et genres-voisins , se rat- tache aux dabres. Leurs dents sont en général longues , fortes et pointues. Les anarrhiques ont sur toutes les parties dentiferes , la langue et les maxillaires supérieurs exceptés , des dents tres fortes , serrées , disposées sur des saillies osseu- ses considérables , et dont les postérieurgs sont arrondies, sHiRbleblen a des molaires ,:: eau- coup plus larges , mais moins hautes que les. an- térieures, qui ont la forme de crochets très pointus. Les plus larges et les plus épaisses sont les dents internes du milieu, puisque les postérieures redeviennent bien plus petites et plus aigués. Le canal alimentaire est simple, plus long et plus large que les précédents ; sa face interne offre le plus souvent des plis rétiformes. En gé- néral , l’estomac n’est pas indiqué ; à peine une plus g erande force dans les fibres musculaires, peut elle être considérée, comme servant d’in- dice à la démarcation, et dans les petites blennies un plissement plus prononcé de da membrane interne. JI n’y a point d’appendices pyloriques, ou ils sont en petit nombre. Quelques-uns, notamment le dlennius viwiparus et les anarrhiques, font le passage à la seconde forme; ils ont un esiomac. fort et charnu, qui est arrondi et sans cul-de-sac. Cette disposition du moins est celle du blennius viviparus. Lintestin des gobies, se rétrécit insensi- 496 TRAITÉ GÉNÉRAL blement en arrière ; sa moitié antérieure pré- sente un passage distinct des plis aux villosi- tés. Les plis longitudinaux qui sont forts, se partagent en hemiciists de divisions longitudi- nales , séparées et plus petites, qui sont incisées dans toute leur hauteur jusqu’à la base, et repré- sentent ainsi des villosités. Vers son extrémité, l'intestin grêle devient tout-à -fait uni. Le gros intestin , qui forme le dernier cinquième, prend sHbitorsén une largeur très celluleuse à sa face interne, et séparé de l'intestin grêle par une valvule en couronne. La seconde forme principale de cette famille est offerte par les rubans, les trichiures , les gymnètres ( gymnogaster) , et vraisemblable- ment par tous les genres voisins. (1) (1) Trachypte à rayons lisses (trachypterus leiopterus). Foie de moyenne grandeur, et à un seul lobe allongé, arrondi en arrière, mince, n’occupant que le cinquième de l’hypocondre droit; vésicule du fiel grosse, globu- leuse, attachée sous le foie, puis en arrière du dia- phragme ; cangl cholédoque grêle et très long , descen- dant le long du duodénum , vers le milieu duquel il débouche entre les cinaiinen cœcums qui entourent cet intestin. Æstomac étroit, allongé; du tiers inférieur de sa longueur s'élève la branche montante qui est très courte ; ; parois minces et ne seaman de plis longitu- dinaux et en petit nombre qu’à la face dorsale; pylore s’ouvrant dans le duodénum par un large trou; pas d’é- tranglement-en dehors , quoi qu’il y ait une grosse val- vule. Intestin remontant jusque sous le diaphragme , garni dans sa première portion d’une quantité innom- D'ANATOMIE COMPAREE. 495 arrière; il-ést séparé, par une valvule, du gros intestin qui est bien plus large et proportieitiél- lement trés long; cette longueur égale en effet un iers,ou un quart du tout. Il est, dans les /a- bres, bien plus membraneux que dans les rasons. La face interne est beaucoup plus inégale dans les rasons que dans les labres ; chez ceux-ci, on rencontre la disposition réticulée avec des plis longitudinaux prédominans; chez ceux-là, il n’y a que des plis longitudinaux. Ces saillies se sur- baissent insensiblement et disparaissent tout-a- fait dans lé o POS intestin des labres, mais non dans celui des Zabres. Le canal alimentaire du chromis, au moins du olttomis niloticus , se distingue de celui des au- tves labroides : 1° par la forme en cul-de-sac dire, et par la largeur bien plus ample de UE ar une longueur trèsconsidérable, Eu ‘il décrit près. de vingt circonvolutions circulaires, Surpasse environ, cinq fois la lon- » Be du corps de l'animal, et près de dix fois la distance de la bouche à anus. ll a de faibles plis ngitudinaux; mais je n’ai pu y découvrir de valvule transversale. : Dans les scares, les dents offrent une disposi- pa rliculiere. Toutes celles d’un cété se con- dent et forment une plaque triangulaire, se tré issant i insensiblement d’avant en arrière ; He ést convexe en dehors, concave en dedans, 494 TRAIÎTÉ GÉNÉRAL et sa face de mastication constitue mp bord tran- chant. ‘ Les ospharyngiensda bas, quin ‘enfant qu “an, et les deux du haut qui sont séparés, sont sur- tout volumineux dans ces poissons. Les dents des OS 1n férieurs forment deux rangées tres:rappro- chées, qui s'étendent à travers toute la largeur de la plaque; mais qui offrent leur plus grande hauteur sur les côtés. Aux os pharyngiens su- périeurs, il n'y a que le bord inférieur, en regard des deux plaques inférieures, qui porte des sail- lies semblables, mais quisont 1C1 beaucoup plus fortes et se terminent par un prolongement en dehors et.en dedans. Ces dents des os pharyn- giens diminuent considérablement de hauteur d’avant en arriere. | | Le canal alimentaire, qui se rétrécit inser Si- siblement d’avant en arrière, a des parois assez minces ; il décrit cinq circonyolutions étroites, dirigées en ligne droite. Quand il n’est pas en- tièrement de par |’ insufflation, il'présente beaucoup de dilatations en formes ‘de cellules, qui lui donnent de la ressemblance avec Le gros intestin de plusieurs mammiferes. fi ai $87. aes Les poissons.en ruban présentent deux. pr ne principales. Celle de ces deux formes qui est offerte par les calotrmes , les gobies, les blen- D ANATOMIE COMPAREE. 499 et les gymnogastres, au contraire, j'ai trouvé le cul-de-sac extraordinairement long , et for- tement appointé. Les cæpola ont sept à huit ap- pendices pyloriques; je n’en ai pas pu déterminer exactement le nombre chez les autres, parce que les individus frais, et ceux gardés dans lal- ‘cool, n'étaient pas bien conservés. Les dents , dans cette forme, sont plus fortes, plus longues et plus pointues. § 88. Parmi les malacopterygiens , l'appareil di- gestif des apodes offre plusieurs dispositions. Leurs dentssont , en général , petites et mous- allongé ; étranglement très serré, distinguant cette pre- mière portion du tube digestif, du reste des intestins réles, dont le diamètre est lui-même petit et qui font a replis avant de remonter auprès du pylore où l'intestin se dilate en un rectum beaucoup plus long et qui se rend à l’anus sans faire de pli. Rate grosse, trièdre, cachée entre le duodénum et les intestins grêles derrière l’estomac. Sauclet (atherina hepsitus) de la famille des athérines, poisson formant un grouppe à part, placé près des te- nioïdes. Foie médiocre, situé en travers sous l’estomac, subdivisé en plusieurs lobules inégaux par leur forme et leur volume ; vésicule petite , plonge > donnant directement dans l’estomac , en sorte qu’on pourrait la prendre pour un petit éecurh. Estomac ample, oblong, rétréci en arrière et se continuant en un intestin de mé- diocre largeur et d’un diamètre étroit ; pas de cæcums. 22, Soo | TRAITS GÉNÉRAL ses; le canal intestinal est court et plissé dans le sens de sa longueur. Le caractere général de cette famille serait , d’après Cuvier (1), l’absence d’ appendices pylo- riques, mais il les attribue lui-même aux vérita- bles gymnotes (2); et on les rencontre; en effet, dans plusieurs autres. Suivant le même auteur, les os pharyngiens inférieurs des murenes (muræna helena), pré- — senteraient une conformation particulière; ils seraient arqués bien plus forts que les arcs des branchies, remonteraient à un os situé sous la base du crane, et se joindraient à à cet os, ainsi qu’aux arcs brinchiews (3). Cette disposition se- rait fort intéressante, parce qu’alors , les os pha- ryngiens auraient tout-a-fait la forme des arcs branchiaux ; mais, dans le fait , il n’en est rien. Les deux os décrits par Cuvier sont l’arc bran- chial le plus postérieur , qui est de beaucoup le plus grand ; il est très facile de se méprendre sur la nature de cet os , à cause de l’union lâ- che des branchies avec les arcs. Malgré cela , Canal intestinal ne faisant qu’un pli, autour de dr repli du péritoine noir comme de l'encre. Joel (atherina besiri).Viscéres très semblables à ceux du sandre. Estomac plus globuleux et plus large. Hist. nat. des Poiss., t. X, 1835. (N.d.T.) | (1) Règne animal, ts ll, p. 229.—Deuxième édition, t. IL. (2) Ibid. p. 236. — Deuxième édition , t. Il, p. 356. (3) Lecons,t. Ul, p. 293. D’ ANATOMIE COMPARÉE. 497 Ils présentent un estomac charnu et tou- jours plusieurs appendices pyloriques simples, d’une largeur médiocre. de cœcums qui à l’intérieur s’ouvrent presque sur deux rangées parallèles et opposés , dont les plus rapprochés du pylore sont les moins considérables et qui ont tous la pointe dirigée en arrière. Intestin se rendant à l’anus, sang faire de plis, à parois minces et chargées de villo- sités en réseau. Gymnètre épée ( gymnetrus ou cepola gladiuff Sac commun de l’œsophage et de l'estomac, long de quatre pieds six pouces ( sur un individu de huit pieds trois pouces ). Estomac d’un pouce dans sa plus grande largeur, et d’une ligne à peine à sa pointe; près de l’en- droit où l’æsophage perce le diaphragme , éprouvant un épaississement notable produit par la couche mus- culaire dont les fibres longitudinales sont visibles à l’ex- térieur et par les plis longitudinaux qui s’effacent en s’approchant de la branche montante qui n’a qu’un pouce de long; une valvule épaisse au pylore. Duodeé- num courbé et remontant sous le diaphragme jusque dans la fourche du foie, et dans cette longueur de six pouces, entouré d'innombrables cæœcums, simples, d’en- viron quatre à six lignes de longueur et d’une demi-li- gne environ de diamètre, Au bord postérieur du lobe droit du foie, l’intestin se plisse et se rend directement à l’anus. Cette portion, longue d’environ deux pieds, a des parois minces, un diamètre peu considérable de deux à trois lignes au plus, une veloutée très fine, n’offrant que quelques plis formant de nombreux hexagones i irré- guliers. Foie d’une consistance ferme, réunien une seule masse, dont la face supérieure est creusée d’une gout- tière ou d’un canal pour l'æsophage ; le côté inférieur également incisé pour recevoir les lonys osselets du bassin qui supportent le foie, L’épaisseur égale le quart VII. 32 498 TRAITE GÉNÉRAL. Dansles ccepola(1), l’estomacest petit,arrondi, pourvu d’un cul-de-sac court; dans les trichiures de la longueur de la portion gauche plus large que la droite. C’est entre ces deux portions que s'engage la crosse du duodénum, libre de ses appendices ; vésicule très grande, ahlonaiea accolée le long du côté droit de l’œsophage , recevant la bile par un canal placé dans la portion supérieure du foie et dans lequel aboutissent de nombreux canaux hépato-cystiques ; long canal cho- lédoque, perdu entre les appendices en doigts de gant. Rate petite, ovoide, cachée entre l'intestin et l’es- tomac. Gymnètre trait ( gymnet. telum). Sac stomacal cons- tituant un cône grêle et pointu, mais d’une longueur proportionnelle moindre que dans l’espèce précédente; branche montante raissant au sixième de la longueur . du sac, courte et suivie d’un duodénum dont la partie garnie de cæcums est proportionnellement moins lon- gue que dans l’autre et les appendices plus grêles. Après s’être replié une fois, l’intestin se rend à l’anus. Foie semblable quoique plus petit; veésicule plus grande. (1) Cépole rougeatre (cepola rubescens). Foie petit, composé de deux lobes égaux, situés en travers sur l’œsophage; vesicule très petite, suspendue à un canal hépato-cystique de longueur médiocre, et appuyée sous la face supérieure de l’œsophage, le long du bord aminci du lobe droit du foie. OEsophage étroit, de longueur moyenne, se dilatant en un estomac dont la forme res- semble à celle d’une cornemuse , placé verticalement dans l’abdomen ; sa partie postérieure ramenée vers le diaphragme ; branche montante non distincte ; pylore marqué par un étranglement assez fort; huit appendi- ces médiocres, coniques , pointus , enveloppant l’esto-. mac. Duodénum porté en arrière et en haut jusqu’au- près de l’anus où il se dilate en une sorte de repli D’ANATOMIE COMPARÉE. 503 en forme de crochets et serrées ; son œsophage qui est médiecrement long et large a des plis longitudinaux fortement incisés en forme de vil- losités dans le sens de leur longueur. L’estomac est arrondi, trescharnu, pourvu d’un cul-de-sac court; l'intestin étroit et médiocrement long des- cend d’abord à droite del’estomac, puis ils’élève tout à coup à son côté gauche jusqu’au cardia , pour redescendre immédiatement , et enfin il se porte en avant par-dessus I’ estomac, pour s’ou- vrir au dehors à peu de distance de la bouche, immédiatement en arrière de la réunion de deux branchés latérales de l hyoide. L’intestin est presqu’etitierement libre à sa face interne, fai- blement celluleux et recoit , à gauche à côté de sa premiere circonvolution , environ douze ap- pendices pyloriques courts ; ‘tend: sont dispo- sés Sur un rang , S'y ouvrent par de larges ori- fices et après un court trajet se divisent de manière à produire une centaine de branches larges et courtes ; ce qui donne au tout beau- coup de ressemblance avec un pancréas. La conformation du carapus brachyurus est tout à fait semblable ; l'estomac y est seulement membraneux, le cul-de-sac plus grand, et l’on n’y trouve que six appendices pyloriques , sim- ples, mais assez longs et de forme allongée. L'appareil digestif des symbranches en differe, d’une manière frappante, par sa forme exté- rieure et intérieure , ainsi que par sa position. 504 TRAITÉ GÉNÉRAL Le canal alimentaire est tout-à-fait droit, offrant presque partout le même calibre ef sans appen- dices pyloriques ; l'anus se trouve au commen- cement du dernier quart du corps. L’cesophage plissé dans sa longueur est ici peut-étre plus long que dans tout autre poisson ; il comprend le quart antérieur du canal alimentaire. L’esto- mac fort charnu n’a que le double de sa lon- gueur ; ilest plus fortement plissé, en outre cel- luleux , insensiblement rétréci en arrière et sé- paré de l'intestin par un pylore très développé. L’intestin » égalant en largeur la partieantérieure de l’estomac, mais incomparablemeut bien plus mince, offre 4 sa face interne, dans sa plus grande partie antérieure, des mailles de plis grandes et petites, peu élevées et devenant insensiblement plus petites. Sa partie posté- rieure est tout-a-fait lisse sans trace de valvule cœcale. Les murénes ont beaucoup de dents maxillai- res et palatines , qui sont petites, à pointe mousse et serrées en manière de brosse. Les murénophis ont des dents maxillaires et palatines simpleset allongées, disposées sur un rang ; celles du palatin et les antérieures des machoires sont beaucoup plus longues et plus espacées que les postérieures. Les trois dents palatines sont placées bout-à-bout et forment une rangée simple. Îl est digne de remarque que ces dents et un grand nombre de celles des D'ANATOMIE COMPARKE. Sot les os pharyngiens de ces poissons offrent réel- lement une disposition très particulière ; ils sont appliqués , en avant, sur la face supérieure et la pièce inférieure des arcs branchiaux , à la- quelle ils sont unis d’une manière intime , mais sans y être soudés. L’os pharyngien supérieur a la même forme et le même rapport avec la pièce supérieure de l’arc ; ce qui est incontes- tablement une seconde cause d’erreur. L’os pharyngien inférieur est tiré en arrière par un muscle longitudinal très fort, qui vient de la cou- che dorsale et de l’extrémité inférieure de l’os inférieur du membre, lequel est uni intimement à celte couche. Cette disposition est, sans contredit, une sorte de disparition de l’os pharyngien , et con- séquemment , une simplification de l'appareil hyoidien , c’est-à-dire un rapprochement vers l’organisation des hauts vertébrés. Dans le dancon ou squille (ammodites tobianus), la partie cardiaque de l’estomac est assez longue et etroite ; le cui-de-sac est volumineux , char- nu et allongé en pointe; la partie pylorique est courte; l’intestin presque tout droit. Suivant M. Rathke, Vestomac, lorsqu'il est distenda , remplit tout l’abdomen (1), Cuvier (2) refuse les appendices pyloriques au /ancon ; Bloch (3) ne (1) Darmcanal der Fische, p. 29. (2) Règne animal, t. ll, p. 240. Premiere édition. (3) Fiscke Deutschlands, t. Wl, p. 27. 502 TRAITÉ GÉNÉRAL parle pas non plus de ces appendices. Cependant, Jy ai toujours trouvé un appendice long et grand à proportion, qui était dirigé en avant , comme l’indiquent aussi Artedi (1) et M. Rathke. De la, vient, sans doute, aussi que Bloch et Cuvier don- nent à Vintestin de ce poisson beaucoup de cir- convolulions. Malheureusement , je n’ai pas pu vérifier l’observation de M. Rathke qui dit que l'intestin a des villosités extrêmement lon: gues; les individus que j’ai anatomisés, bien con- serves du reste, n'avaient plus de tunique vil- leuse. : Chez, les donzelles (ophidium), la partie car- diaque de l’estomac est encore plus longue et plus large, tandis que le cul-de-sac est tres court et arrondi. La partie pylorique manque en effet entièremett ; l’intestin commence fert loin en arrière à la paroi droite de Vestomac. On ne trouve non plus aucun indice des appen- dices pyloriques. L’assertion qui consiste à lui en reconnaître un grand nombre s'applique donc à un autre poisson. L’intestin, qui est large et pourvu de plis longitudinaux à sa face interne , fait des cir- convolutions courtes et étroites avant d’atteindre l'anus. Le gymnote électrique(2) a plusieursrangées de petites dentsintermaxillairesetsous-maxillaires, (1) Synonymia piscium, p.57. | (2) Jonston dans Schellhammer de xiphia , etc. D'ANATOMIE COMPAREE. 507 est toutelois séparée et s’en distingue par une dureté plus grande et par sa couleur, le foie étant jauné-brun, et par sa stietiiré lobée. Ces circonstances t'emipéchent du moins de la considérer comme un prolongement du foie. En regardant , contre toute vraisemblance , cette partie comme une portion du foie, Cuvier et M. Rathke ont été conduits à ne décrire la glande biliaire que dans sa partie antérieure. Je suis d’autant plus convaineu de ce que j’a- vance ici, qu'après avoir fait l’observation indiquée , jai trouvé dans Swammerdam (1) une description presque exactement la méme de cette disposition chez l’angiulle, qu'il a aussi représentée dañs ce qu’elle offre de plus es- sentiel. Malgré les recherches réitérées que j'ai faites sur différents individus des genres sym- branches et murénophis, je wy ai pas rencontré de trace de cette conformation. Je ne pense pas queCuvier ait vu cette glande. Il parle d’urie forte couche glanduleuse du canal intestinal chez le congre commun (mureena con- ger) (2); mais il semble Vattribuer à tout ce canal et la place a la face interne de la tunique musculeuse , tandis que la glande qui nous oc- cupe est située en dehors de cette unique et entièrement séparée de l'intestin , à exception (1) Observat, anatomicæ selecte coll. privati Amsto- lodamensis , 1667, p. 35, tab. VII. (2) L, c. ~ 508 TRAITE GENERAL de sa partie antérieure. Le brochet, auquel Cuvier attribue entre autres aussi cette couche glandu- leuse, ne présente également point de traces de la glande offerte par l’anguille. D’après ces observations, l’anguille aurait, sans. passage transitoire, un pancréas complétement semblable à celui des animaux supérieurs, lequel est toutefois déjà indiqué par la disposi- tion des fatoles, desespadons et des gymnotes. Le pancréasexiste aussi, ce qui estmoins frappant, avec des caractères entièrement semblables dans la plupart des poissons cartilagineux , no- tamment les raies et les squales. ; Cette disposition qui établit une union intime entre le pancréas et son canal excréteur, d’une part, et le foie, la vésicule biliaire et le canal cholédoque, d’autre part, est, en outre, intéres- sante, en ce qu’elle rappelle l’observation de M. Weber sur la fusion du pancréas avec le foie chez la carpe. D'après cette manière de voir, la conformation des murènes formerait la tran- sition de la disposition de la carpe à la sépara- tion complete des deux organes. Le foie des poissons de cette famille est le plus souvent volumineux et pourvu d’une vésicule du fiel considérable. Chez les symbranches, il est extraordinaire- ment allongé ; il occupe presque toute la lon- gueur de la cavité abdominale , en s'étendant du cœur jusqu’à l'anus. La vésicule biliaire, fort D’ANATOMIE COMPARÉE. 50) machoires sont tout-à-fait immobiles ; leur pointe peut méme se diriger en arriere et par là s'opposer vigoureusement à la sortie de la proie avalée. La disposition des dents est absolument sem- blable dans les ophisures ; mais je ne puis pas dire avec certitude si elles sont mobiles , comme dans les murénophis , parce que je n’ai qu'un squelette devant mes yeux. Les ophisures , les murénophis , et les murènes s'accordent, sous le rapport de la disposition du canal alimentaire , par la longueur de l’œso- phage qui est toutefois plus court que chez les symbranches , par la présence d’uu cul-de-sac de l’estomac très long , charnu , étroit et fort appointi, par la briéveté de la partie pylorique et le peu de longueur de l'intestin qui est peu contourné et se dirige presqu’en droite ligne; ils se distinguent des symbranches surtout par la forme de l'intestin. La face interne de l’in- testin est celluleuse, surtout à son commen- cement dans les murénophis ; la partie posté- rieure , qui est bien plus large , est séparée de l’antérieure par une valvule circulaire. Les symbranches et les murénophis, et fort vraisemblablement aussi les ophisures , n’ont, comme les donselles , aucune trace d’appendices pyloriques. Ces appendices, à en croire Cuvier (1) et (1) Lecons, t. HE, p. 527. 506 TRAITE GÉNÉRAL M. Rathke (1) manqueraient également aux mu- rènes. Cependant j'ai trouvé positivement un vé- ritable pancréas chez l’anguille proprement dite (murcena anguilla). On y trouve, le long de la partie droite de plus de la moitié antérieure de l’intestin, une masse glandulaire , d’un blanc rougeatre , com- posée d’un grand nombre de petits lobes, ayant la forme d’un triangle fort allongé, insensible- ment appointi d'avant en arrière. Cette masse qui est unie à l’intestin par beaucoup de vaisseaux et de tissu cellulaire embrasse et bas la vési- cule du fiel par son extrémité antérieure et s'étend jusqu’au foie. En avant, elle est traver- sée par le canal cholédoque , et elle détache ici aquelque distance l’un de l’autre, deux canaux blanchâtres ; courts, qui s’insèrent dans lintes- tin, l’un un pet en avant du canal cholédoque, l’autre immédiatement en arrière de lui, le plus souvent en s’y ouvrant. Il y a quelquefoisun peu plusen arrière un troisième canal sécréteur, plus petit. Cette glande, autant que j’ai pu m’en assu- rer, existe tout-à-fait indépendante; elle se dis- tingue par la structure, la couleur et la consis- tance de toutes les autres parties , telles que la rate, les reins, les organes générateurs et le foie, dont elle est , du reste , entièrement sépa- rée. Elle avoisine le plus le foie, mais elle en (1) Darmcanal der Fische, p. 286. D'ANATOMIE COMPARÉE. 511 Dans l’échéneis remora , le cul-de sac de l’es- tomac est beaucoup plus court ; la page car- diaque située en avant de lui est au Contraire grande, et la partie pylorique aussi un peu plus longue. Les appendices pyloriques sont beau- coup plus longs et plus nombreux; il y ena environ une vingtaine, qui se réunissent peu à peu entre eux, de manière à former quatre troncs courts. Lintestin gréle offre des plis longitudinaux peu élevés et , en outre, des cellules fines, point de traces de villosités; le gros intestin n’a que des rides longitudinales prononcées. C'est seulement sous ces restrictions que la description , toutefois encore incomplète , don- née par Cuvier, s'applique à ces poissons (t). Le lump de nos mers ( cyclopterus lumpus ) a des dents nombreuses, faibles et pointues, mais petites, un estomac large et arrondi avec un cul- de-sac considérable , et un intestin étroit , plissé dans le sens de sa longueur, qui est médiocre ; se dilate subitement et forme un gros intestin, beaucoup plus large, limité par une valvule. Les appendices pyloriques sont très développés; ils forment une couronne de sept à huit appen- dices , qui se ramifient tellement qu’ils donnent naissance à plus de cent branches considérables, Il est par eonséquent , fort étonnant qu’ils aient (1) Lecons, t. II, p. 532. 512 TRAITÉ GÉNÉRAL pu échapper à Kuhl (1) qui a anatomisé une fe- melle très grosse de cette espèce, d’autant plus qu'ils ont déjà été indiqués par Schellhammer (2) et très bien décrits par Artedi (3), Bloch (4) et Cuvier (5). M. Rathke (6) aussi en annonce la présence dans cette espèce, où je les ai toujours trouvés. La conformation de l’appareil digestif du cy- clopterus dentex diffère tout-à-fait de la précé- dente, par la présence de dents pointues, très fortes, en partie mobiles et par la disposition du canal alimentaire , enfin par l’absence totale des appendices pyloriques. Le canal intestinal est droit , fort large et seulement formé d’une moitié antérieure plus grande, et d’une posté- rieure plus petite ; l’une et l’autre séparées par une valvule, Les porte-écuelles (/epadogasthes) réunissent ces deux dispositions ; ils ont, comme les lumps de nos mers ( cyclopterus lumpus), des dents ai- guës , très petites, et leur canal intestinal est conformé comme dans le canal alimentaire. Un cesophage étroit est suivi d’un estomac énorme, oblong et tout droit, qui occupe presque toute (1) Beitræge, 1819, t. Il, p. 170. (2) Anatomia xiphice , ciclopteris, etc. (3) Genera piscium, p. 62. (4) Fische Deutschlands, t. NI, p. 106. (5) Lecons, t. Ill, p. 526. (6)... p, SB..- D'ANATOMIE COMPAREE. 509 allongée se trouve un peuau-dessus du milieu de l'organe, et le canal cholédoque, épais et large à proportion , prend son insertion presqu’immé- diatement en arrière du pylore par un orificetrès étroit. Le foie des gymnotes est formé de trois lobes, dont le gauche, qui est le plus grand, occupe toute la longueur de la cavité abdominale ; le moyen est de beaucoup le plus petit. La vésicule du fiel également volumineuse et le canal cho- lédoque s’ouvrent, très haut, dans l’intestin. Sous le rapport du foie , les murènes tiennent lemilieu entre les symbranches et les gymnotes ; elles l’ont bilobéet beaucoup plus court que dans les symbranches. Dansles murénophis et les murènes , le foie est plus petit que dans les autres espèces ; il se rap- proche, par sa forme plus allongée et sa simpli- cité, encore davantage de celui des symbran- ches. Le canal cholédoque s’ouvre dans l'intestin toujours immédiatement en arrière du pylore. La rate des symbranchesest fort allongée, etsi petite qu’elle égale environ un quarantième du foie ; elle est située immédiatement à gauche de cet organe contre l'intestin et non loin du py- lore. Elle est également petite, mais plus arron- die, dans les gymnotes. Les murénophis Vont petite aussi; chez l’anguille , elle est bien plus grande. 510 TRAITÉ GÉNÉRAL § 89. Parmi les poissons thoraciques de cette divi- sion , les échéneis ont partout des petites dents pointues et serrées, qui sont surtout très petites dans l’estomac. L’échéneis naucrates et Véchéneis remora se distinguent d’une manière fort remarquable par Ja disposition de leur canal alimentaire. L’éché- neis naucrates a un long cul-de-sac de l'estomac charnu, allongé en pointe, environ huit appendices pyloriques simples, très courts, larges à proportion, et un intestin d’une lon- gueur considérable , à parois épaisses , et assez large , qui va d’abord en arrière , jusqu’au mi- lieu de l’abdomen , puis forme une circonvolu- tion courte, dirigée en avant, se retourne en arrière , se réfléchit encore jusqu’à l’extrémité antérieure de l’abdomen d’où il gagne l’anus en ligne directe. Un gros intestin d’une capacité peu prononcée est séparé du reste du canal in- testinal par une forte valvule. Tout l'intestin est , du reste, garni d’une in- finité de villosités allongées en pointes , qui sont à proportion même plus grandes que dans les muges et sort disposées par rangées longitudi- nales et serrées. Non-seulement elles ne man- quent pas dans le gros intestin, mais elles y sont même plus grandes que dans la partie anté- rieure. x D'ANATOMIE COMPARE. 513 la cavité abdominale , et après lequel vient un intestin bien plus étroit , qui n’a pas le tiers de Ja longueur de l’estomäc. Les pleuronectes se distinguent très générale- ment par le défaut de symétrie de leurs dents maxillaires , qui se rattache au défaut de symé- trie des os de la tête que nous avons déjà ex- pose (1). Sous ce rapport, les dents offrent, comme les os de la tête, des différences graduelles. Ainsi , elles sont presque en même nombre dans les deux moitiés ; toutefois il yen a un peu plus à gauche qu’à droite. Dans les plies et les soles, les dents occupent uniquement ou presqu’uni- quement un seul côté. Leur forme n’est pas par- tout laméme. Dans les plies, il y a des dents tranchantes ; les hippoglosses, les turbots et les soles en ont de pointues , mais elles sont extré- mement petites. | L’estomac est fort allongé, pas très large, convexe en arrière ; il descend le long des pa rois supérieure et postérieure de la cavité abdo- minale jusqu’à sa paroi inférieure. Il n'est pas distinctement séparé de l'intestin à l'extérieur et se divise en une partie cardiaque et une pylo- rique, ou bien il est presqu'uniquement formé de la partie cardiaque qui s'allonge , au-dessous de la partie pylorique qui est étroite et très pe- (1) Foy. vol. TI, p. 460 et suiv. VII. 33 514 TRAITE GÉNÉRAL tite, pour former un cul-de-sac court et mousse. La partie pylorique se recourbe en avant eten | haut ; elle se continue d’en bas, dans l’intestin assez ee et a paroi mince ; celui-ci se porte d’abord en arrière ; puis, apres avoir formé quelques cironvolutions , se dirige en bas et en avant de l’anus. Les appendices pyloriques man- quent tout-a-fait , ou sont peu nombreux, ce qui est une disposition bien plus générale. Les divers sous-genres offrent des différences assez intéressantes. | Dans les soles , l'estomac est fort allongé et ne peut nullement être distingué à l’exterieur d’avec l'intestin , il s’y continue en se rétrécis- sant insensiblement. Le canal intestinal, ici beaucoup plus long qu’il ne l’est en général dans cette famille, égale deux fois la longueur du corps ; il se porte aussitôt en arrière, et a droite des épines inférieures des vertèbres caudales , il pénètre dans un prolongement de la cavité ab- dominale, qui est long , peu élevé, allongéen pointe et s'étend jusqu’au milieu du corps; il fait plusieurs circonvolutions situees immédiatement les unes au-dessus des autres , et rentre avec la dernière dans la cavité abdominale pour se ren- dre à l’anus. Il n’y a point de traces d’appendi- ces pyloriques ; le gros intestin qui est court el subitement beaucoup plus large que l’intestin gréleoffre i à son origine un coecum court et large m aisdistinct. D ANATOMIF COMPAREE. 515 Les hippoglosses ont, d’après Bloch (1) et Cu- vier (2) un appendice pylorique, long et étroit ; ils viendraient par conséquent après les soles. Mais cela est douteux , car Swammerdam (3) a décrit et figuré très exactement quatre de ces appendices. , dont l’un avait sept pouces de long , tandis que les autres étaient bien plus pe- tits, de’sorte qu’ils ont pu conapper? à ces inves- ligateurs. Malheureusement je n’ai pas eu occa- sion, malgré tous mes efforts, de vérifier l'exactitude de ces données. Dans les plies, chez le carrelet (pl. platessa) aussi bien que le flet (pl. flesus), la limande , Vestomac avant d’entrer danslintestin se con- tracte un peu. L’intestin se porte d’abord en bas , fait dans la cavité abdominale cing à six circonvolutions dirigées en haut et en bas; il est plus large que dans les soles. Il reçoit à son origine deux appendices courts, mais larges, à pointe mousse , dont l’un est antérieur et l’autre postérieur. Cuvier fait la remarque que ce sous- genre a quelquelois trois appendicesaveugles (4). Les turbots (rhombus, Cay.) se distinguent (1) Neturgeschichte der Fische Deutschlands , t. Il, p. 50. ‘ : , | (2) Leçons, t. ill, p. 532. (3) Obs. anat., colle privati Amstolodamensis. Pays, te IT, p. 47, tab. XI, f. 1. (4) Régne animal, t. Il, p. 220. — Deuxième édition x t. 11, 338. 29: 516 TRAITÉ GÉNÉRAL des autres surtout par le développement plus parfait de l'estomac. Celui-ci est à proportion bien plus grand et plus large; il descend jus- qu’au bord inférieur de la cavité abdominale , immédiatement en arrière del anus, se prolonge en un cul-de-sac court, à pointe mousse et di- rigé en avant; il se continue dans l'intestin par une partie pylorique distincte , qui se porte en haut et qui est long à proportion dans la barbue (rh. rhombus). L’intestin commence par deux appendices pyloriques , qui sont bién plus longs que dans les plies , et beaucoup plus. considéra- bles dans la barbue que dans Je turbot (rh. ma- aimus). It monte d’abord en passant devant l’estomac , puis descend à sa droite , se reporte ensuite dans une petite étendue en haut et en avant, etse termine enfin par le gros intestin, -proportionnellement très long, qui descend en droite ligne. Le canal intestinal est, dans ce sous- genre , bien plus court à proportion que dans les espèces considérées jusqu'ici ; il égale à peine la longueur du corps. Le nombre des appendi- ces pyloriques de cesous-genre est positivement supérieur à leur nombre ordinaire. J’en ai ren- contré quatre dans le rhombus nudus (Risso) et le rh. rhoméus ; il y en a cinq.chez le rh. podas (La Roche) (1), qui sont même proportionnelle- ment plus longs et plus larges. Deux, les plus (8: (1) Annal. du Muséum, t. Xi, p. 354, f. XIW. D ANATOMIE COMPAREE. 517 grands , sont situés a leur place ordinaire ; les deux ou trois autres se trouvent à la partie per térieure de la périphérie de l’intestin, se succé< dent les uns aux autres et diminuent de volume dans la méme proportion. Une circonstance qui prouve que cette disposition et constante , c’est que je l’ai trouvée absolument identique dans trois ou quatre individus de chacune de ces deux espèces. Bestomac:aifre en général des plis longitu- dinaux , peu élevés et peu nombreux ; l’intestin grêle présente à son commencement la dispo- sition réticulée., dans laquelle. prédeminent considérablement les plis longitudinaux. Plus loin, cette disposition réticulée s’affaiblit et se convertit en plis longitudinaux , principale- ~ ment dans les soles où le tissu réticulé est le moins élevé. Dans la plupart des autres, ce tissu se développe de nouveau plus fortement au milieu de l’intestin gréle , disparait vers son extrémité , et est remplacé dans le gros intestin par des plis tres longs , disposés transversale- ment en zigzag , et dirigés en arrière. Dans les soles , le gros intestin est entière- ment lisse; la longueur de l'intestin et le déve- loppement de sa face interne y offre une oppo- sition frappante. Les gadoides ont généralement de petites dents disposées en plusieurs rangs serrés sur l'inter-maxillaire , la mâchoire inférieure et le 518 TRAITE GÉNÉRAL vomer. L’cesophage est d’une largeur médiocre; l'estomac est oblong , le plus souvent sans cul: de-sac volumineux , quoique j'en aie trouvé un tres grand, allongé et très fortement plissé , en long chez le merlus (gadus merlucius ). La par: tie pylorique est courte. L’intestin fait ordinai- rement trois circonvolutions droites , qui occü- pent presque toute la cavité abdominale en ar= rière, prend tout-à-coup une grande dilatation, après un trajet plus où moins court, suivant les espèces. La face interne du canal intevrinal est peu inégale , à l'exception de sa portion ter- iminale§ qui offre dans toute‘son étendue des cellules arrondies et peu élevées. Il existe à l’origine de cette portion terminale une faible valvale circulaire. Les appendices pyloriques sont d’une longueur et d’une largeur médiocres. Il ya ordinairement un petit nombre de troncs, qui s’ouvrant par quatre à six orifices , les uns à côté des autres, se divisent après un court trajet en plusieurs branches longues, dé ma- nière à former une quantité considérable de co: cums largement espacés. Les troncs antérieurs se divivent communément moins que les posté- _rieurs, Gette disposition se rencontre dans a morue ( gadus morrhua) , le merlan ( gadus mer- langus) le dorsch ( gadus callarias), Ya lotte commune (gadus lota), la mustèle commune (gadus mustela ). Dans la morue ; le merlan , et le dorsch , J'ai trouvé jusqu’à soixante de ces * D ANATOMIE COMPAREE. 519 brancnes , qui se réunissent et forment le petit nombre de troncs mentionné. Dans la lotte ; je n’en ai découvert qu'environ quarante , qui en se réunissant depuis quatre jusqu ’à dix, tent six troncs, lesquels s'ouvrent dans l’intestin sur deux rangs longitudinaux. Chez la rustèle com- mune , je n’ai vu que neuf à dix branches qui dont bien plus longues et plus larges que dans les autres espèces , et dont la plupart s’ouvrent dans l'intestin , entièrement séparées, en arrière et à côté les unes des autres. Elles se réunissent tout au plus par deux , immédiatement avant leurinsertion. | Le merlus n’a même qu'un seul appendice pylorique , considérablement large et situé au- devant de l'intestin , comme Cuvier l'indique déjà (1), et comme je l’ai vu également. D’apres M. Kuhl (2), le charbonnier ( gadus carbonarius ) n’aurait même point d’appendice pylorique. Bien que ses descriptions anatomi- ques offrent plusieurs inexactitudes , néanmoins on peut présumer que cette donnée est fondée sur des recherches exactes, puisqu'il dit lui-. même que la largeur du duodenum et la struc- ture glanduleuse de ses parois , suppléent peut- être au défaut de pancréas ; 1l faut ajouter, en faveur de cette conclusion que nous avons vu (1) Leçons, t. Ill, p. 528. (2) Beitrage zur Zoologie und veryleichenden Ana- tomie , 1820 , p. 155. ee 520 TRAITÉ GÉNÉRAL le nombre ordinairement considérable des ap- pendices pyloriques , se réduire successivement dans les espèces précitées. § go. Parmi les poissons siluroides , les loricaires ont, comme on sait, l'ouverture buccale à la face inférieure de la tête. C’est une ouverture arrondie , considérable , située dans une val- vule membraneuse , dont la partie postérieure, plus ou moins profondément fendue au milieu, est ordinairement rejetée en arrière, et qui peut incontestablement être renversée en avant vet en haut, pour fermer la bouche. Les dents de inter Eilloihe et de la mâchoire infé- rieure sont longues, recourbées et flexibles. Le canal alimentaire se rétrécit insensiblement , d’avant en arrière, et commence toujours, à droite, par une dilatation proportionnellement considérable ; de 1a il descend d’abord, sur le même côté , devant en arrière et forme alors, pour le moins, douze circonvolutions circu- laires , très étroitement superposées , qui d’a- bord se dirigent de droite à gauche , deviennent insensiblement plus petites , puis affectent la direction opposée et augmentent d’étendue dans le même rapport, en sorte que les -pre- mières et les dernières sont les plus grandes. Ce canal est étroit, mais long; toutefois dans d CA D'ANATOMIE COMPARÉE. 521 trois espèces que j'ai disséquées, je ne l'ai ja- mais trouvé plus de trois fois aussi long que le corps. Ces trois espèces offrent des differences dans les parties de la bouche, et dans la disposition du canal alimentaire. Dans l’uné , il n’y a que les barbes latérales, et absolument point de villosités. Dans les deux autres espèces , les villosités existent, mais elles sont bien plus grandes dans Pure, dont la taille est pourtant bien inférieure à celle de l’autre espèce. Les deux dernières ont en outre de petites dents , gréles et pointues , disposées en haut sur un rang transversal, en bas sur deux rangs opposés l’un à l’autre. La première espece n’a point de dents. Les deux dernières espèces se distinguent encore de la petite , par Vabsence d’écailles dans la partie antérieure de la face inférieure du corps. Dans lespéce privée de villosités , et dans la plus grande des deux espèces qui ont des villo- sités et des dents , l’estomac n’est qu’une petite dilatation arrondie , qui se manifeste tout-à- coup, à droite et en avant, dans la cavité abdo- minale. Dans la petite espèce à villosités, au contraire , cette dilatation s'étend jusque vers l'extrémité de la premiere circonvolution cir- culaire. L’intestin lui-méme ne présente pas de différences bien notables. 522 TRAITÉ GÉNÉRAL $ gr. | | Les silures et les genres qui en ont éte dis- traits ont en général beaucoup de petites dents pointues, qui arment leur inter-maxillaire et la mâchoire inférieure. Les shals ( synodontis ) offrent une disposition digne de remarque et unique ; leur mâchoire inférieure. présente ‘un faisceau de dents crochues, comprimées laté- ralement, dont chacune est supportée par un pédicule OA | Ces poissons ont, en général , un cesophage très long , d’une largeur médiocre, auquel succède un estomac large et arrondi , presque uniquement composé de la partie cardiaque et d’uu grand cul-de-sac oblong. Sa partie pylori- que est étroite et tres courte. La tunique mus- culeuse de cet estomac est forte , la membrane interne est plissée longitudinalement et pré- sente en outre une disposttidn réticulée trés fine, principalement ‘dans le saluth ( silurus glaris ). L’intestin, fixé par un long mésentere , fait trois ou quatre circonvolutions ; il est large, surtout à son commencement; sa tunique In- terne est plissée en long. Dans le saluth, les plis sont trés rapprochés et offrent , surtout à l’origine de l'intestin , un aspect très agréable. Ils sont très haut , revêtus d’un réseau très fin des deux côtés, et leur bord libre est entre- D'ANATOMIE COMPARÉE, 523 coupé par un’ grand nombre @incisures. Ils. diminuent de volume petit à petit, s'écartent les uns des autres, et dans l'intervalle, il se dé- veloppe un réseau. À la fin, ils se réduisent à un petit nombre de saillies longitudinales , larges, mais peu hautes, entre lesquelles se dirige le réseau , également simple , à mailles nom- breuses et déprimées, L’intestin se rétrécit in- sénsiblement du pylore à l'anus. Une valvule pylorique , forte - le distingue ordinairement de l'estomac ; mais il n’a point d’autre valvule dans le reste de son étendue. _ J'ai trouvé des plis à la face interne de l’in- testin, non seulement dans le saluth , mais aussi dans le silurus bayad, le silurus herzbergi , le pimelode scheilan , (silurus darias) où ils sont toutefois moins prononcés. Les caliychtes , au contraire , m’ontoffert une disposition tout- à-fait différente dans la majeure partie de leur intestin. On trouve également des plis longitu- dinaux au commencement de ce canal ; mais il y à, en outre , à sa face interne une multitude d’éminences très grandes, serrées , inégales , en général rondes, visibles déjà à l'extérieur, mais saillantes fortement en dedans, quiavaient un orifice très distinct. Sont-ce des follicuies mucipares , ou est-ce un état morbide occa- sioné peut-être par des vers intestinaux ? N'ayant eu qu’un seul individu à examiner , je ne déciderai pas cette question. 524. “JRAIÎTÉ GENERAL . La face interne de l'intestin de l’heterobran- ‘chus anguillaris est presque entièrement lisse. § 92. CS à Les genres loche et anableps , intermédiaires aux silures et aux cyprins, ont un canal ali- mentaire simple, sans appendices pyloriques , mais qui offre pourtant quelques différences. Celui de l’anableps tetrophthalmus ressemble le plus au canal intestinal des cyprins , surtout de ceux qui J’ont plus long‘ que les autres. II se rétrécit insensiblement et fait cing ‘con= tours , dont le premier et le dernier sont deux fois plis longs que les trois du milieu. Le der- pier onzième , est séparé du reste par une forte valvule crbelhires Je n’ai pas pu découvrir l’é- tranglement pylorique indiqué par Cuvier (1). La face interne de l'intestin est rendue iné- gale , dans toute son étendue , par des plis lon- gitudinaux , faibles et ondutans; qui sont sur. tout prononcés dans la partie stomacale. La loche d’étang ( cobitis fossilis ) et la loche rem ( cobitis barbatula ) diffèrent beaucoup Pune de l’autre. Dans la premiere espèce , le canal alimentaire est membraneux , tres large, et insensiblement rétréci ; il PE presqu’en droite ligne et faiblement contourné de la bou- che à l’anus, sans offrir aucun étranglement. (1) Leçons ,t. IL, p.430. oe 4 D'ANATOMIE COMPAREE. 825 Le cinquième antérieur offre à sa face interne, un fort réseau rhomboïde , qui se perd tout-à- coup à son extrémité ; le reste de l'intestin est presque tout-à-fait uni. Dans la seconde espèce, l’cesophage est suivi d’un estomac large, allongé, à parois assez épaisses , recourbé en avant ; sans trace de cul- de-sac , qu’une forte valvule pylorique séparé de l’intestin , qui est plus court , mais plus con- tourné que dans l’espèce précédente. L’intestin lui-même est d’abord très large, mais plus loin ilse rétrécit considérablement. Toute la face interne du canal alimentaire est entière- ment unie. dE § 93. Les cyprins n’ont de dents qu’au pharynx. Celles du haut ne représentent qu’une plaque triangulaire , cartilaginiforme , épaisse, élargie d’arrière en avant, qui est appliquée lachement sur le corps de l’occipital. Les dents inférieu- res, au contraire , sont consistantes , dures , et le plus souvent disposées sur un rang , d’avant en arrière. Ordinairement les dents pharyngiennes in- férieures ne sont pas étroitement serrées les unes contre les autres ; elles sont pour la plupart triangulaires , recourbées en avant en forme de ~ erochets , et ont leurs pointes tournées contre celles du côté opposé, En avant de cette rangée 526 TRAITE GENERAL E principale , qui est communément formée de | cing dents, se trouve le plus ordinairement une seconde rangée composée de deux dents plus. petites , mais de la même fornie , et en arrière de celle-ci, existe souvent une troisième rangée, formée de dents plus grandes , mais plus molles et cachées sous la membrane muqueuse ; on voit à cette disposition que l’éruptionetle rem- placement des dents se font d’arrière en avant. Ces dents pointues sont les seules que l’on trouve dans le cyprinus rimba ; le meunier (c. dobula), le barbeau (c. barbus), dans le rotengle (c. erythrophthalmus ) et plus encore dans la bréme commune ( c. brama.) , les dents anté- rieures sont, au contraire, bien plus triangu- laires, plus mousses et semblables à des dents molaires. | | ani Le volume de ces dents varie aussi considé- rablement. Ainsi elles sont extraordinairement grandes dans le rotengle ; elles sont plus petites, dans le meunier, la bréme , la serte (c. vimba) , et plus petite encore dans les barbeaux. _ Le canal alimentaire des cyprins est très sim- ple, le plus souvent formé de trois circonvolu- lions étroites, qui ont à peu près la même lon- gueur que la cavité thoracique, et dont la première etla troisième sont dirigées d’avant en arrière, tandis que celle du milieu l’est d’arriére, en avant. Il se rétrécit peu à peu d’avant en ar- rière et n’offre de yalvule nulle part. » D'ANATOMIE COMPARÉE. 527 Bien que la première circonvolution corres- . ponde al’estomac, il n’y aextérieurement point de trace de division entre l’estomac et l’intes- lin.'La tuuique musculeuse a une épaisseur mé- dite | La surface de la membrane inter est aug- mentée par des saillies, qui commencent im- “médiatement en arrière de l’œsophage qui est court. Ces saillies occupent toute la longueur du canal intestinal et n’indiquent aucune démarca- tion entre l’estomac et l’intestin. Elles constituent pour la pl upart des plis serrés, contournés, en zigzag, qui offrent toutes les directions, transverse , droite , l’oblique, sans qu'ils soient unis par des stries intermédiaires. La plupart de ces plies sont, plus ou moins distinctement transverses, surtout à la partie postérieure de l'intestin. Tres généralement ils diminuent considérablement , d'avant en arrière, de nom- bre et surtout de hauteur ; c’est pourquoi il est plus facile de reconnaître leur direction dans la partie postérieure de l'intestin. Dans quelques espèces , notamment la carpe vulgaire , il y a une disposition toute différente; ils se dirigent dans tout le canal alimentaire de petites cellules simples, très fines , déprimées et arrondies , qui se rapetissent pe a peu et se convertissent, seulement au voisinage de l’anus, en plis transverses, ondulés et plus élevés. re 528 TRAITE GÉNÉRAL M. Rudolphi (1) a relevé avec raison l’erreur commise par Hedwig (2), quia admis l’existence des villosités dans le canal intestinal de la carpe. Quelques auteurs , notamment Cuvier (3) et M. Rathke (4), ont établil’existence des villosités dans plusieurs espèces de cyprins. | Ainsi, d’après Cuvier , la membrane interne , de l'intestin du darbeau serait garnie de villosi- tés fines et plissées en zigzag dans le sens de sa, longueur ; les villosités existeraient dans le tiers antérieur et les plis dans le reste. Cependant j Je ne trouve dans ce cyprin que des plis en zigzag. L'erreur où est tombé Cuvier a été occasionée, sans doute, par le nombre , la longueur et la disposition plus ondulée de ces plis au commen- cement de l'intestin ; ils sont moins nombreux, plus courts et placés transversalement dans la partie postérieure. Je ne trouve pas plus exacte la donnée d’après laquelle on n’accorde au meunier que des villosi- # tés et point de plis ; je n’y.vois en effet point de villosités et seulement des plis transverses , fai- blement ondulés. (1) Disq. ampull. Lieberkühn, 1797, tab. Il, f. 3; et Bemerkungen über den Darm dans Licuflimnts und Rabenmistler’s Beilrægen, t. IL, 1, p. 60. (2) Ueber die Darmzotten, Anat. phil. Untersuchun- . gen, 1802, p. 75, 79 et 80. | (3) Leçons, t. IT , p. 540. (4) L. c., p.7ret 75. D'ANATOMIE COMPARÉE. 529 La bréme commune , au contraire , m’a offert des villosités très longues et terminées en pointe , dans toute l’étendue de son canal in- testinal. Dans le rotengle, le con:mencement de la portion stomacal est fortement villeux dans une petite étendue ; les plis forts et ondulés s’y divi- sent déjà à leur base et forment de simples pointes. Il y a des plis transverses dans le reste du canal alimentaire. La serte ne m'a offert partout que des plis transverses. La surface du canal intestinal varie, du reste, également sous le rapport des saillies qu’elle pré- sente. Ainsi , par exemple, dans le bardeau, les plis sont bien plus longs et plus nombreux que dansles autres. Je les trouve surtout bien moins élevés dans le meunier que dans le barbeau, le rotengle et la serte. Les deux dernières espèces se rapprochent du darbeau. | Le foie est toujours volumineux et formé de beaucoup de lobes , qui n’étant souvent unis entre eux que par des bandelettes étroites, s'engagent entre les villosités du canal intesti- nal. La couleur du foie est blanchâtre ou jauna- tre ; il est pourvu d'une vésicule du fiel allon- gée , sillonnée longitudinalement à sa face interne et presqu’entièrement cachée dans la substance du foie. Cette yésicule s'ouvre, par un canal court et épais , tout-à-fait dansle com- VII. 34 530 TRAITE GÉNÉRAL mencement de l'estomac. Cet orifice est. indi- qué par une saillie mamelonnée, très petite. | La rate est volumineuse , irrégulière, lobée, de forme allongée ; son volume est à peu près le sixième de dis du foie. sinon | Les diverses espèces offrent encore, en outre, des variétés indiquées, les différences suivantes : Le canal alimentaire ne fait que trois circon- volutions dans le meunier , la tanche , la bréme, le rotengle, la serte, la sope (c. ballerus), \agibele (c. gibelio), le cyprinus jeses, Vaspe (ec. aspius) , le spirlin (c. bipunctatus ), V ablette (c.alburnus), le goujon (gobio) , le véron (ce. phoxinus) , le c. buggenhagu. Dans le barbeau,la carpe, Liens orfus), ms car- reau (c. carassius), la dorade (c. auratus),au con- | traire ,il est pour le moins deux fois aussi long, | puisqu ilforme sept contours.Îlva d’abord al’ex- trémité postérieure de la cavité abdominale, puis _il se réfléchit et revient jusqu’à l’exirémitéanté- » rieure, se reporteen arrière jusque vers le milieu, retourne vers l'extrémité antérieure, revient en- core au milieu, gagne de nouveau la partie ante- rieure , pour se rendre enfin à l'anus par une | longue circonvolution, Les troisième, quatrième, | cinquième et sixième circonvolutions, qui corres- pondent à la moitié antérieure de la cavitéabdo- minale, n’ont quela moitié. de la longueur des autres. té th Le canal intestinal se comporte de la même 4 D'ANATOMIE COMPARER. DOL manière dans une espèce de Syrie vraisembla- blement nouvelle, qui appartient au sous-genre labéons, et dans les cyp. auratus, dont le canal alimentaire est cependant encore plus long. Lest proportionnellement plus long pi le karausche , la carpe et le charassin ( c. > APS. nus), que dans le barbeau ; les circonvolutions moyennes s’étendent dans presque toute la lon- gueur de leur cavité abdominale. ) ~ Dans la dorade, la partie qui correspond à l'estomac est proportionnellement plus large ur dans les autres espèces. aah § 94. Les esoees ont, pour la plupart, beaucoup de dents pointues et serrées, un estomac sans cecum, et un canal intestinal court sans ap- pendices pyloriques. Le genre mormyre fait exception acette règle générale. Le RER testinal des espèces 7. oxy rhynchus , dorsalis et cyprinus , que j'ai ea occasion d’examiner , offre une disposition extrêmement intéressante. Leur ouverture buc- cale est très petite ; l’intermaxillaire et le sous- maxillaire sont armés d’une rangée de dents menues, larges, cunéiformes, incisées sur le mi- lieu du bord de la face de mastication. Il y a, en outre, de petites dents étroites, mais serrées, dites en velours, au vomér et à la langue. L’ceso- phage est long et étroit , et séparé par un étran- 34. 552 ‘TRAITE GENERAL glement subit d’avec l’estomac, Celui-ci est oblong et formé de deux moiliés arrondies, séparées l’une de l’autre par un étranglement peu prononcé; ces moiliés représentent les portions cardiaque et pylorique de l’estomac de poisson ordinaire ; le cul-de-sac manque tout- à-fait. La tunique musculeuse est forte dans toute son étendue, mais particulièrement dans la moitié gauche ; la membrane interne est cou- verte d’un épithélium épais et dur, mais facile à séparer. C’est dans le m. cyprinus , que les deux moitiés de l’estomac sontle moins distinctement séparées ; dans le m. dorsalis elles le sont le plus. C’est aussi dans cette espèce que la tunique musculeuse est de beaucoup la plus épaisse. Elle a trois lignes d’épaisseur dans un estomac qui n’a pas tout-à-fait un pouce de long , et elle est pourvue, à la face supérieure et à l’infé- rieure de l'estomac, d’un fort tendon visible à l'extérieur, dont les fibres se dirigent d’avant en arrière. On voit que la conformation décrite chez quelques mollusques est répétée par ces poissons, d’une manière plus exacte que par Jes muges, qui l’offrent également. La moitié — gauche de l'estomac, qui est plus mince, rap- elle au souvenir Pentoneae glanduleux, situé au-devant du gésier, et que l’on trouve aussi dans plusieurs mollusques, mais surtout géné- ralement dans les oiseaux. Maïs je n’y ai trouvé aucune trace de structure glanduleuse. D’ANANOMIE COMPARÉE. 533 L’intestin des mormyres que J'ai anatomisés est étroit et long; ilse dirige d’abord d’avant en arrière dans une courte étendue ; puis il se re- porte en avant 'etsedirige de nouveau en arrière. Celui du m. oxyrhinchus, toute proportion gardée, est le plus long ; le mm. dorsalis, a le plus court. Il paraitrait, d’après ces remarques, qu'il y a, dans ces poissons, un antagonisme entre l'intestin et l'estomac. La face interne de l'intestin est unie , sans valvule. Il existe, à son origine, surtout chez le m. dorsalis , deux appendices pyloriques , simples, long et dreles A Vexception des os maxillaires supérieurs, le brochet a des dents très fortes, aiguës, un peu recourbées et serrées sur toutes les autres par- ties qui peuvent en étre pourvues, mais pemici- palement en avant. Son canal intestinal est formé de trois por- tions rectilignes qui parcourent chacune toute la longueur de la cavité abdominale. La pre- mitre , qui est la plus large, représente l’œso- phage dans sa moitié antérieure, qui est un peu plus petite. La seconde moitié, plus grande, constitue l'estomac, qui est uni, d’abord un peu plus large et qui se rétrécit de nouveau en arrière. I] est séparé de l’intestin par une val- vule et détache en arrière un cul-de-sac à peine sensible. L’intestin lui-même est, à son origine, considérablement plus large qu’à son extrémité 534 TRAITE GENERAL il s’élargit de nouveau un peu dans son dernier septième, qui est séparé du reste par une valvule circulaire. Toute sa face interne est garnie de villosités fort longues ; serrées, minces ; mais assez larges; ce n’est que dans l'intestin grêle qu'elles deviennent peu à peu plus petites ; elles ~ augmentent de nouveau en volume dans le gros intestin ; mais elles sont loin d’y atteindre le dé- véloppement qu’elles ont dans l'intestin grêle. Iin’y a point de plis, bien que les villosités par leur largéur semblent faire passage a des plis. Leur volume est telle qu’elles ont, dans des poissons bien plus longs, plus ep dane lignes de hauteur. 1 was Le foie est qui est mobile sur l’ex- ri antérieure du car ilage en ¥Y (1 >, est mn e; pelite , a la ed ‘un carré. long ,et est divisée en deux parties par un sillon trans- profond ; l’antérieure est plus - petite, la postérieure est plus grande. La première est semi-lunaire et iridentéé: la seconde est fendue en. arrière et garnie à droite et à gauche , vers son -extrémitéposiérieure , de deux rangées de petites dents , peu élevées. Celles-ci, ainsi que rd anterieur, sont parfaitement analogues ux autres, sous le rapport de leur composition ; ièces osseuses et Cartilagineuses des cy- mes Le. se vu attache au musele de la ache ont. été décrites ‘pour la plupart (2). s qui sont en rapport avec les organes res- atoires , et qui sont des modifications de piè- nous avons décrites d’une manière gé- le (3), seront ane plus en détail ppteque (1) Vol. Il, p. 445. (2) Ibid. (3) Voir ci-dessus, p. 346. 558 TRAITÉ : GÉNÉRAL. nous traiterons de I’ appareil de la respiration. Elles sont, également . situées. er Fe des pièces. cartilagineuses a ‘osseuses — u prongier ordre. da Tout le pourtour dé ces ktanilldinagéscle naissance à un infundibulum, fort charnu , au- tant que j’ai pu voir, uniquement formé de ~ bres longitudinales , et se dilatant peu a, considérablement. La face interne de cet bn. noir est tapissée par la membrane buccaleet sup- porte, dansla grande lamproie, les cinq rangées : de dents meptionnées, qui deviennent ha 0 de dedans en dehors. Le revêtement corr ces dents se sépare facilement du yerme sous-. jacent, qui est un prolongement de la mem- brane muqueuse. Cette couche musculeuse a imétithailitsaliaie pour fonction daplatir Vinfundibulam , qu’elle forme en majeure partie, et d’en faire un disque que I’ animal applique. exaclement cuntre la sur- face à laquelle il veut s'attacher; la partie posté- rieure de la bouche est ainsi.en contact avec elle. Comme les maxillaires sont soudés en anneau inimobile , les muscles qui s'y rendent natu- rellement ne meuvent qu’en totalité la pièce unique qui résulte de cette fusion. ag Un muscle très grand, plat, ayant la forme d’un triangle allongé, et correspondant environ au septième antérieur de tout Je corps, tire en bas cette masse et avec elle toute la tête. Ce muscle LL D'ANATOMIE COMPARÉE. 539 est un développement de la partie latérale de la masse musculaire du corps. Il consiste , comme elle, en unegrande quantité decouches sh qui se succèdent d'avant en arrière et devien: nent insensiblement plus étroites, mais plus nombreuses ; elles sont formées de fibres longi- tudinales qu’entrecoupent des bandeleites ten- dineuses transversales.Ce muscle s’appointit peu à peu et s insére par un forttendon latéralement au segment inférieur du. cercle maxillaire; il correspond sans contredit au muscle large du cou des animaux supérieurs. Lorsqu’ un seul de ces muscles agit, il lire sur le cote te cercle maxillaire et par là il agit sur la tête. Le grand cartilage longitudinal , saith ; situé immédiatementsous l’cesophage (1), donne naissance vers le commencement de son dernier tiers à un muscle beaucoup plus petit et plus grêle ; situé plus profondément , qui appuie le muscle précédent dans son action. Ce petit mus- cle se dirige obliquement d’arriére en avant et de dedans en dehors; il s’insère par un tendon grêle un peu au-dessus et en dehors du précé- dau. au bord supérieur du segment inférieur du cerele maxillaire. Lorsqu’il agit sans son congénère , il imprime au cercle maxillaire et par suite à la tête un mouvement latéral plus prononcé que ne fait le grand muscle. (1) Vol. IE, p. 314, Z. 18 560 TRAITE GÉNÉRAL Un muscle très robuste, quil’emporte sur tous les autres en largeur et le plus souvent aussi en longueur , prend naissance sur le bord latéral éxterne et Ja face inférieure de la moitié posté- rieure du cartilage crânien le plus reculé (1), ainsi que le petit east age, qui est situé latéra- lement entre cette moitié et la pièce supérieure qui a la forme de bouclier , et qui appartient à la seconde portion des cartilages céphaliques (2). Il va à la partie postérieure de cette pièce en bouclier ; il l’entraîne fortément en bas et en arrière ¥ ainsi que la bouche. MM. Home (5) et Rathke (4) regardent ce muscle comme une glande. Mais quelque soit ma déférence pour l'autorité de ces naturalistes, je ne puis me convaincre de l'exactitude de leur manière de voir. En eflet, j'ai toujours vu que la couleur de cette partie était celle des muscles, quoique un peu plus claire ; de plus, elle m’a offert constamment des fibres distinctes, une enveloppe aponévrotique , et les insertions ine diquées. Jamais je ne lui ai trouvé de structure glanduleuse. Un petit muscle allongé s'étend de l’extré- mité antérieure de la branche longitudinale de (1) Vol. IE, p. 445. (2) Vol. IL, p. 446. (3) Comp. anat., t. li, pl. 46, g. (4) Ueber den Bau Fi Pricken ( sur la str ucture des lamproies) dans Meckel’s Archiv. für Physiol., 1, VU. D'ANATOMIE COMPARÉE. 561 l'arc branchial à l'extrémité postérieure d’un petit cartilage rhomboide , qui est supporté , en dedans et en arrière , par l’apophyse verticale du cartilage céphalique le plus postérieur. IL tire en arrière ce cartilage et fixe ainsi le mus- cle robuste dont il a été question précédem- ment, quinait, en print de sa partie postérieure et interne. Un peu au-dessous et en avant de ce petit muscle regnent deux forts muscles transverses : un antérieur et un postérieur , qui s étendent aussi de l’extrémité postérieure d’un des carti- lages que l’on vient d'indiquer , au cartilage op- posé, et servent à les rapprocher. Le postérieur, qui est plus large et plus fort que l’antérieur, est disposé en cercle à sa partie postérieure qui en est la plus grande. Ses deux moitiés latérales se rejoignent en bassur la ligne médiane. Ces deux muscles par leur contraction font sortir l'os hyoïde, dont ils entourent l’extrémité posté- -rieure. Au-dessous d’eux il existe un quatrième muscle ayant la même direction que le premier et qui s'étend du tiers postérieur du cartilage impair et supérieur (1), en avant , à la majeure partie de la face interne du même cartilage. T] pousse le cartilage longitudinal supérieur forte- ment en avant dans la cavité buccale. (1) Vol. fl, p. 446. Vil. 56 562 TRAITÉ GENERAL Au-devant de ces muscles, on voit naître du bord interieur du même cartilage longitudinal Supérieur, un autre muscle ¢ allongé , dirigé en avant en droite her ne, el situé tout à cole de son congénere ; il Dee son insertion ena arrière, à fa petite branche longitudinale ; antérieure et inférieure (1). I tire également en avant le car. tilage longitudinal supérieur et postérieur; lors- qu À est fixé | il agit dans le sens contraire et porte en arriere le cartilage longitudinal anté- rieur et inférieur et Hd le Rares maxillaire. La partie postérieure du pédicule du cartilage longitudinal antérieur et inférieur donne nais- sance à un muscle allongé, un peu plus robuste, qui se renden avant i alangue, dans laquelle il se continue par un tendon drôle | ; ilJa tire en ar- ri¢re, en bas et en dehors. La langue est, en ou- tre, portée en arrière, mais en même temps sou- levée par un muscle allongé , pue trois ventres, dont deuxlatéraux et un moyen. Le ven- tre moyen, bien plus grand que les latéraux e rovient de la partie interne du dernier arc bran- chial de chaque côté , se perle immé ed jatement sous l'artère BASE en avant et s ‘implante à la masse de la langue, par un tendon fort et long. Ce tendon estsitué à sa partie postérieure, dans Y épaisseur et au-dessus des muscles transverses précités, en avant, et se dirige, au-dessus de los (1) Vol, Il, p. 446. D’ANATOMIE COMPARÉE. 563 hyoïde, dans un canal profond, formé par la réu- nion du troisième muscle avecson congénere. Les deux ventres latéraux se détachent, en hautet en arrière , tout-a-fait du bord interne du rocher cartilagineux , et s’insèrent par leurs extrémités antérieures au tendon du ventre moyen. Les prolongements latéraux du cercle maxil- laire (1) envoyent un muscle carré, robuste, qui en arrière se Joint au précédent , se porte en haut ében dehors au bord latéral de la piece en bouclier de la seconde portion des cartilages cé- phaliques (2), et qui s’étend de ce point par de fortes bandelettes tendineuses 4 la partie supé- rieure du muscle infundibuliforme. Il lire en ar- rière la pièce indiquée et fixe la partie supérieure du muscle infundibuliforme , partant , il aplatit Vouverture buccale. Le canal alimentaire des lamproies est tout droit, sans la moindre circonvolution , élroit, membraneux et dépourvu de valvules. Il n’of- fre de mésentere que dans le quinzieme environ de sa longueur, où il est fixé au rachis ; mais en avant de ce mésentere, il est attaché à la co- lonne par des vaisseaux semblables , qui dimi- nuent de volume d’avant en arrière et augmen- tent en nombre dans la même direction. C’est en ce sens que doit être rectifiée l’assertion de (1) L. c., p. 446. (2) L. c., p. 445. 564 TRAITÉ GÉNÉRAL M. Rathke (1) qui prétend que ces poissons n’ont absolumeut point de mésentere. | ~ Le canal alimentaire est garni, dans toute la longueur de sa face interne , d’un grand nom bre de plis longitudinaux , serrés, mais peu élevés. L’cesophage est un peu plus étroit que le reste, plus charnu et garni de plis plus pro- éminents et plus obliques. Il se termine vers le bord antérieur par une forte valvule mem- braneuse, qui ne laisse pas passer les sondes que l’on essaye d’y introduire d’arriere en avant. Il existe également au même point, à la par- lie supérieure de la périphérie, une glande arrondie, qui représente peut-être le pancreas , ou plutôt qui est un indice du préventricule , ou estomac glanduleux de plusieurs animaux, surtout parmi les oiseaux. Sur ce point, le canal alimentaire se dilate tout à coup , devient plus membraneux , puis se rétrécit de nouveau in- sensiblement , en se renflant un peu a sa partie postérieure qui est très petite et où ses parois deviennent aussi plus épaisses. Dans cette partie commence un pli longitudinal, tout-à-fait droit; bien qu'il soit déprimé , il est bien plus élevé et plus épais que les autres en wénéral , il s'é- tend jusqu’àl’anus , et ne diminue que peu de volume dans son trajet. Les autres plis longi- tudinaux, qui sont plus surbaissés n’offrent (1) Meckel’s Archiv. für die Physiologie , 1. VIM, p. 48. D'ANATOMIE COMPARÉE. 565 aucune difference dans toute l’étendue de Vin- teslin. Il n’y a point + traces d’ appendices pylo- ryques. Le foie qui ést petit, non lobé , ala forme d’un triangle allongé ; il br à peu près au sixième supérieur de la cavité abdominale etest silué en bas et à droite du canal intestinal. Il n’a point de vésicule du fiel , et s’ouvre fort haut , par un canal cholédoque tres court, dans le commencement du second douzième du canal intestinal. La rate manque tout-à-fait, à moins qu’on ne veuiile regarder comme telle, avec M. Rathke , un tuyau celluleux et spongieux , régnant le long du rachis dans toute la longueur de la ca- vité abdominale, lequel reçoit une grande quantité de sang , venant des organes génito- urinaires , ainsi que celui d’une partie de l’in- testin ; ce tube communique avec la veine cave postérieure, par une foule de petites ouvertures. § 100. Les esturgeons présentent, parmi les autres chondroptéry giens, la conformation Ja plus sim- ple; ils n’ont absolument point de dents. Leur pancréas estégalement plus imparfait, bien qu’il soit, sousce rapport, supérieur aux Ralpodens. Les polyodons ont le maxillaire , tes palatins et la mâchoire inféricure garnis d’un grand 566 TRAITÉ GÉNÉRAL nombre de dents, dites en velours ; il y ena deux rangs , mêmes sur les palatins. Un faible indice de cette disposition est offert sans doute, chez l’esturgeon , par de petites émi- nences mamelonnées et molles qui garnissent la face supérieure et inférieure de la bouche. Dans les chimères, les dents des deux mé- choizes sont représentées par de larges plaques ; qui se rencontrent sur la ligne médiane , sans étre soudées , et qui sont plus longues d'avant, en arrière , que d’un côté à RTE In ‘y a sur la mâchoire inférieure , qu'une plaque , la plus grande de toutes. Elle occupe toute celte mâchoire ; elle est obliquement tournée de haut en bas, et de dehors en dedans vers sa conyeé- nere ye côté opposé , et se termine , en bon et en haut, par un bord tranchant, au côté a terne duquel règne un gouttiere longitudinale. En dedans de cette gouttiere , il y a une large surface de mastication , simple , convexe et a, semblant a celles des dents molaires. En avant » ceite plaque se termine par une pointe mousse. A la mâchoire supérieure , il existe , de chaque côté, deux plaques tout-à-fait séparées , qui se succèdent immédiatement d’arrière en avant. La postérieure ressemble à celle de Ja mâchoire inférieure , mais plus petite et dé our goultière situéeentre le bord re nc! hant et la sur- face de mastication. 4 antérieure , > bien plus pe- tite, a un bord de mastication ‘tranchant, consis- D'ANATOMIE COMPAREE. 567 tant en sept éminences courtes, placées | les unes. à côté des autres , de dehors en dedans. Toutes ces plaques sont convexes en dehors, concaves en dedans ; leur plus grande longueur est Üd’a- | vantenarrière. Elles sont rugueuses à leur } ase. qui est dirigée en arrière. Dans ce sens ; elles s’écartent EC de l’autre. Elles ont plusieurs ouvertures qui donnent passage à des vaisseaux, et des nerfs. | A cette conformation se raltache celle des raies , qui offre plusieurs degrés. _ Quelques-unes , par exemple, les mourines (myliobatis),tel est l'aigle de mer (raja aquila, L.), sont conformées comme les chimeres. I n ya, dans chaque mâchoire , qu’une plaque de dents plattes, assemblées comme les carreaux d’ un pavé, tres grandes, a se terminent en arrière par un bord droit et transverse , en avant, par un bord convexe. Elles sont toutes deux d’une épaisseur peu | ee convexes à leur face de mastication consistent en trois portions x dont deux latérales et une moyenne. Celle-ci, bien plus grande que les autres , est formée de lames transversales, Fig) s, cohvexes en avant, concaves en arrière , “sont | eauconp plus larges d’un côté al: autre “1 e d’avant en arrière. Les portions latérales ayan Ja même épaisseur, mais plus étroites , sont formées de trois ri une gées longitudinales d’é eminences de mastication hole qui se touchent. La face coucave. 568 TRAITÉ GÉNÉRAL qui regarde le maxillaire , est composée d’un bien plus grand nombre d’étroites et longues éminences parallèles, qui sont séparées les unes des autres par des gouttières bien plus étroites encore. Toutes ces éminences parcourent la pla- que entière; et elles ont la même largeur, à l’ex- ception des deux externes, qui sont un peu plus larges et l’emportent à cet égard sur les autres. Dans la partie moyenne de cette face inférieure, qui correspond aux lames transversales de des- sus, on voit également des divisions transver- sales ; sur les côtés on ne découvre aucun indice des éminencesrhomboïdes quiarment la face de mastication. Ces plaques , disposées comme les pièces d’un payé , sont garnies , à leur face de mastication, d’une couche mince d’émail; le reste consiste presqu’en entier en une substance os- seuse , lâche , qui est formée d’un grand nombre de cylindres osseux, serrés et placés verticale- ment. La plaque supérieure se distingue de l'inférieure. Celle du haut est près de deux fois aussi longue , mais un peu plus étroite, et bien moins convexe que celle du bas; elle est, en ef- fet, presque plane et consiste en plus de vingt divisions transversales, tandis que la plaque in- férieure, plus large que longue, et fort convexe, est composée seulement de quinze divisions traosversales. La disposition des raies ordinaires diffère de celle qui vient d’être décrite : leurs dents sont D'ANATOMIE COMPAREE. 569 - séparées, bien qu'elles se réunissent de manière à Constiluer une large surface de mastication co- nique. La forme de ces dents elles-mêmes est très variable. Dans les corpilles , elles se termi- nent en crochéts aigus ; chez les raies propre- ment dites, elles sont , au contraire, plates , ar- rondies , convexes et semblables à des molaires. Les anges , les squales et les marteaux ont de grosses dents séparées, aiguës, tranchantes , de forme triangulaire, et plus ou moins divisées en pointes. Elles sont disposées sur plusieurs rangées, dont l’antérieure est d'ordinaire ia seule dressée ; les autres sont dirigées en arrière et se dressent successivement à mesure que la plus antérieure s use. Dans le pélerin ( squalus maximus, L.; sela- che, Cuy.), les dents sont très petites, coniques, ni tranchantes , sans dentelures. Une conformation fort remarquable est celle des scies (pristis) , qui, en outrede petites dents maxillaires , arrondies , ont la partie supérieure de la face allongéeenun museau déprimé sous la forme d’une lame d'épée, long et étroit.Lesbords latéraux de cet appendice supportent dans toute leur longueur, àl’exception du premier quart, une série nombreuse de grandes épines transver- ses, aiguës et aplalies, quise rapprochent insensi- blement davantage d’arriere en avant, sans jamais s’atteindre, et dont les moyennes sont bien plus grandes que les antérieures et les postérieures. 570 TRAITE GENERAL Les dents des deux rangées ne sont jamais * placées dans une symétrie parfaite en face les unes des autres. Lorsque ce cas se rencontre, il est effet du hasard. pe RS br § 101: ae Les muscles qui meuvent l’appareil de masti- cation des autres chondroptérygiens diffèrent beaucoup de ceux des cyclostomes et varient pees entre eux. ° L’esturgeon présente un releveur de la ma- | pr inférieure quadrilatère , carré et robuste, qui s'étend de la face supérieure du grand car- tilage buccal, supérieur et postérieur , à la partie externe du bord su Ce dela mâchoire inférieure; 20 Les abaisseurs de cette mâchoire sont bien plus nombreux , mais plus faible. On y trouve 20 un abaisseur moyen , impair, étroit et fort allonge ; qui, de chaque côté, naît en arrière de la pièce inférieure du troisième arc branchial, et s’insère , en avant, à l’extrémité interne de chaque moitié de la mâchoire inférieure. 30 Les deux abaisseurs latéraux sont plus courts et viennent du bord interne d’un muscle qui, s'étendant de la pièce épauliere du mem- bre antérieur à la partie postérieure du crâne, tire la tête en bas. 4o Entre le mâchoire inférieure et les Brave D'ANATOMIE COMPARÉE. 571 ches latérales de l’os hyoïde, on trouve une couche mince de fibres transversales, tapissée par la membrane buccale. 5° Les branches antérieures de l’hyoïde et la masse des branchies, sonttiréesen arrière par un muscle inférieur, robuste, qui apress’étre déta- ché , en arrière et en bas, des pièces deuxième, moyenne et inférieure de l'épaule, se bifurque et sinsere au petit cartilage interne, qui est situé entre les branches latérales de l’hyoïde et le cartilage , son analogue moyen de Vhyoide , ainsi qu'à l’extrémité interne des arcs bran- chiaux i inférieurs. L’action de ce muscle agran- dit aussi considérablement la cavité de la sn che, en éloignant des machoires les parties auxquelles il s’insere. 6° Le même cartilage donne naissance , plus en dehors, en hautet parsa face interne, aun fort muscle intérieur et placé inférieuremeat; il est allongé et s'implante à l'extrémité posté- rieure de la série des os hyoïdes moyens. I! porte en arrière tout l'appareil hyoïdien et la mâchoire inférieure; par cette action, il ouvre et dilate la cavité de la bouche. 7° La même action est p roduite par un mus- cle plus court et plus large, qui se détache, plus haut, du bord antérieur et libre du mé me cartilage et s’insère au bord postérieur de l'os pharyngien inférieur. Les plagiostomes ont plus de muscles que lPes- 972 TRAITÉ GÉNÉRAL iurgeon. Sous ce rapport, les squales offrent , parmi les plagiostomes, la disposition la pitti simple. | 1° La mâchoire inférieure est élevée par un ‘muscle fort robuste, qui est composé de deux chefs. Le chef supérieur et externe, plus long, naît de la face inférieure du crâne, en avant de l'œil ; l’inférieuretinterne, plus long, vient de la face externe du maxillaire supérieure , ou du moins du cartilage qui lui correspond par sa po- sition. Ce muscle s’attache à presque toute la face externe de la mâchoire inférieure, où il s’ épa- noult considérablement ; tout en devant de la mâchoire , il s’aplatit, en éloignant l’une de l’autre ses deux moitiés. Les anges n’ont point de chef supérieur de ce muscle. 2° On trouve , en outre, un releveur de toute la masse hace’ que n’a pas l’esturgeon. Ce muscle naît en arrière de l’œil , de la face infé- rieure du crâne , et se porte vertididadebit a la région postérieure de la pièce sus-maxillaire. Les raies offrent une conformation plus com- pliquée; au lieu d’un muscle unique, corres- pondant au premier, ils en ont deux , qui sont séparés. Le muscle principal est quadrilatère, très fort; il est formé de deux ventres , surtout d’un ven- tre droit, qui va du sas-maxilitéos à la mâchoire inférieure. Celui qui vient du crâne n’est pas si- D ANATOMIE COMPAREE. 575 tué en dehors, maisau-dessous et enavant du précédent ventre ; il est bien plus faible que dans les squales, et tire son origine du milie:t de la cloison postérieure de la cavité nasale. Ce muscle ne s’étend pas aussi loin en dedans que chez le squale ; il ne détache qu un petit pro- longement le long du bord supérieur de la mä- choire inférieure. Le second muscle, qui est allongé et entiére- ment séparé du précédent , prénd naissance à la face latérale du crâne , immédiatement en dedans de l’extrémité interne de la cavité na- sale passe par-dessus le maxillaire supérieur et s insère , à côté du bord interne du premier, à la amthoire inférieure. “Le releveur de la masse maxillaire est bien plus grand et prend son attache plus en devant et en dedans. | Les torpilles ont la conformation la plus com- pliquée , et la disposition des muscles y est dif- férente. Il n’y a qu’un muscle temporal , tres long , venant de la tête, en dehors et à côté de la cavité s olfactive ; Là iLest entièrement séparé du muscle masséter el s’insère vers l'extrémité ex= terne de la mâchoire inférieure. En revanche, la partie antérieure du muscle masséter est tout- à-fait séparée de la partie postérieure et consti- tue y muscle propre , grêle. L’extrémité externe du maxillaire supérieur donne aussi attache à un muscle fort et grêle, 574 TRAITE GÉNÉRAL qui naît très près en arrière de l'extrémité an- ierieure de la tête. | Enfin le releveur de la masse musculaire ; comme en général tous les muscles qui viennent du crane, est bien plus robuste. D’apres Cuvier (1), le releveur dela masse ma- xillaire viendrait, chez les raies , de la colonne vertébrale , et m anquerait à la raie étoilée. Cependant les raies et les torpilles m'ont cons- tamment offert les origines que je viens d’indi- quer; et je l'ai trouvé fort robuste dans tous les squales et les anges que j'ai eu occasion d’exa- miner. Je ne le considère pas non plus comme un protracteur , mais pl utôt comme un: rétrac- teur, puisqu'il prend naissance fort en arrière de la masse maxillaire. Les muscles qui viennent d’étres décrits ont leurs antagonistes situés à la face inférieure du Re ce sont : * Un muscle, le plus superficiel de tous, qui pré les squales remplit tout l’espace compris entre les membres supérieurs et la mâchoire inférieure , et qui est formé à sa partie posté- rieure de fibres obliquement ascendantes de de- dans en dehors-et d’arrière en avant , à sa partie antérieure , de fibres transversales. Il se perd, en arrière, dé ns la peau, à laquelle il est partout uni d’une manièreintime; en avant il simplante (1) Lecons, 1. WI, p. 94, 05. D ANATOMIE COMPARÉE. 370 à tout le bord inférieur de la mâchoire infé- rieure. Ii abaisse cette mâchoire et rapproche l’une de l’autre , avec force, ses deux moitiés. Ce muscle a 3 méme conformation, mais il est un peu plus faible dans les marteaux. lest bien plus faible encore dans les anges, principalement en avant; sa direction est pres- que lout-à-fait transversale. [1 ne s’étend pas tout-a-fait jusqu’au milieu dela mâchoire infé- rieure, puisqu'il se confond, en arrière de ce point, avec son congénère du côté inférieur. Dans les raies , ce muscle est encore bien plus petit et plus Bale. elles n’ont. effectivement que la partie externe; quanta la portion interne du muscle à long tendon qui se rend à la tête, elle ne s’insère qu'à la moitié externe de toute la mâchoire inférieure. Chez les tor piles , il est bien plus fort et s’in- sère à toute la mâchoire inférieure. 2° Un deuxième muscle longitudinal, et très robuste, qui est recouvert du précédent; dans les squales , 11 vient du bord antérieur de la cla- vicule ; il se replie d’abord vers son congénère du côté Oppose ; sunit avec lui dans la ligne médiane, et s'y divise en une couche superfi- cielle et une profonde. { La couche superficielle, qui est impaire, se rend aux extrémités internes des deux moitiés de la mâchoire inférieure ; elle l’abaisse avec force. La couche profonde se dirige en avant , à 576 TRAITE GENERAL la face inférieure du plus antérieur des carti- lages hyoïdiens , moyens; il tire la langue en arrière. Ce muscle est un peu plus compliqué dans les raies. Le ventre superficiel et interne est plus large et nullement recouvert par le pre- mier muscle (n° 1) qui est trop petit; il en ré- sulte que celui qui nous occupe apparaît dès que l’on enlève la peau. Le ventre profond et externe non seulement se termine à l'os hyoïdien le plus antérieur ; mais il envoye, en outre, un prolongement ex- terne , très considérable et pourvu d’un long tendon, à l’extrémité interne et inférieur de l’os styloide qui supporte la mâchoire. Son action est de tirer en arrière cette mâchoire et la masse buccale, On ne rencontre aucune trace de ces ventres dans les squales, les anges, et les mar- teaux. Dans les torpilles, il est au contraire encore plusrobuste que dans les raies et s’attache , par un tendon long et fort, al’os styloide. Le ventre superficiel et interne est ici aussi tres long et il nes unit pas, en avant, à celui du côté opposé. Les raies possèdent aussi les rétracteurs de la masse de l’hyoïde. § 102. Nous avons décrits la disposition du canal ali- mentaire dans les cyclostomes qui offrent la con- D ANATOMIE COMPAREE. 977 formation la plus simple parmi les chondropté- rygiens. Les chimeres et les marteaux forment la transition entre la forme la plus simple et la plus élevée. La forme extérieure de l'appareil digestif des chimères est plus simple que celle des marteaux; elle se rapproche de celle des /zmproies. Le canal intestinal y est direct, et il offre partout la même largeur ; il est parcouru dans son premier quart par une vingtaine de plis longitudinaux assez forts, et il présente dans sa partie postérieure , une large valvule , formant trois circonvolutions spirales , fort allongées , sans autres saillies. La conformation extérieure des marteaux est plus composée. Le canal alimentaire est à pro- portion plus long et l’on distingue distinctement l’estomac d’avec l'intestin. L’estomac est d’abord très long, grêle et formé de deux moitiés. La première est bien plus large que la seconde et formée d’une paroi beaucoup plus épaisse ; elle se porte directement d’avant en arrière et oc- cupe , en se rétrécissant insensiblement d’avant en arrière , toute la longueur de la cavité abdo- minale. En arrière , elle présente un très petit cul-de-sac, dont l’extrémité forme une pointe mousse; puis ellese continue sous un angle aigu. À cet angle correspond intérieurement un rétré- cissementannulaire considérable; ilestsitué dans la moitié pylorique , qui est la plus courte et la plus étroite, et qui se porte tres en avant.Celle-ci VII. 37 578 TRAIÎTÉ GÉNÉRAL seréfléchit en décrivant une coutbe trés fermée, passe dans l'intestin qui estbeaticoup plus large 7 et qui descend directement en arrière , sans en être séparé par une valvule. La face interne de l'intestin offre dans presque toute sa longueur une valvule triangulaire , tres large, roulée un grand nombre de fois sur elle-méme dans le sens de sa longueur ; cette valvule remplit toute la cavité de l'intestin ét rétrécit considérablement la voie par laquelle passent les aliments. Après la forme décrite chez les lamproies , celle-ci est évidemment la plus simple. L’extrémité de l'intestin recoit à sa face su- périeure , un coecum considérable , allongé, et formé de parois glanduleuses épaisses. La conformation qui vient d’être décrite con- duit à celle de Vésturgeon et du polyodon. Dans Vesturgeon , le canal alimentaire des- cend d’abord tout droit ] jusque vers le milieu de la cavité abdominale, puis se réfléchit directe ment en avant et passe dans le canal intestinal , qui prolongé d’abord fort loin vers la paroi posté- rieure revient en avant et retourne enfin ‘en ar- rière à l'anus; il est, par conséquent, assez long. Le canal alimentaire offre à peu près le même diamètre dans toute sa longueur. L’estomac est séparé de l'intestin par une forte saillie pylorique ;ilya, surtout dans sa partie ter- minale ; une paroi charnue , plas épaisse que l'intestin. | | D'ANATOMIE COMPAREE. 579 La face interne de l’œsophage n’est pas lisse , comme cela arrive ordinairement ; elle est gar- nie d’un grand nombre de saillies tiers htés considérables, non serrées et comprimées de haut en bas; elles sont incisées à leur bord libre et s’allongent en pointes. Elles sont disposées d’avant en arrière et d’un côté à l’autre sur sept à huit rangs, et diminuent considérablement de hauteur d’avant en arrière ; les antérieures sont plus dentées que les postérieures. La membrane interne de l’æsophage est en outre faiblement plissée dans le sens de la longueur. Ces saillies ont déja été indiquées d’une maniére generale par MM. Home (1) et Beer (2). Toutefois j'ai trouvé la membrane interne de l’æsophage plus dure que celle de l’estomac, mais pas plus dure quelle ne l’est dans les poissons en général. Ces saillies rappellent surtout Jes villosités dans Veesophage des muges. La face interne de l’estomac est unie; celle de l'intestin , au contraire , à l’exceplion d’une très petite étendue immédiatement en avant de la- nus, forme une multitude de cellules arrondies, considérables et serrées, divisées un grand nom- bre de fois , qui d’avant en arrière deviennent plus étendues, plus surbaissées et plus simples. Il existe en outre dans la moitié postérieure de l'intestin , qui est plus petite que l’antérieure, (1) Compar. anat., t.1, p. 348. (2) Zweiter Bericht, etc., p. 36. 37. 580 TRAITE GENERAL une valvule spirale, peu élevée , tout-à-fait lisse, qui fait environ huit tours et commence , en avant, par un grand et large prolongement in- fundibuliforme , ressemblant exactement à un pylore ; c'est par un grand et large prolonge- ment en entonnoir que la moitié antérieure de l'intestin s'ouvre dans la moitié postérieure. Bien que Cuvier (1) et M. Kuhl (2) ne fassent pas mention de cette saillie en forme de pylore, je puis dire l’avoir toujourstrouvée ; je voisavec plaisir , que M. Beer (3) la regarde également comme constante. | Je n’ai jamais trouvé à la dernière circon vo- lution intestinale le petit cecum, dirigé en ar- rière , quindique M. Kuhl; je ne vois pas non plus que M. Beer en parle. En revanche, la por- tion terminale de l'intestin qui est garnie de valvules , déborde en avant et à droite la valvule mentionnée , par un petit appendice , de forme mousse. Les plis ne se développent du reste, qu'avec l’âge; du moins les jeunes esturgeons m'ont toujours présenté lisse la surface posté- rieure qui plus tard se garnit de valvules. Dans le polyodon feuille Yestomac est volu- mineux, également limité par un pylore ; il se distingue de l’intestin en formant un cœcum. Le canal intestinal est court, très large et celluleux (1) Lecons , t. Ill, p. 523. (2) Beitræge , 1818, p. 138. (Me, p. 57. D ANATOMIE COMPARÉE. 581 dans sa moitié antérieure, qui en est la plus grande; tout-à-coup on trouve immédiatement un étranglement considérable , mais d’une petite étendue qui se dilate de nouveau dans une lon- gueur a peu pres deux fois aussi considérable , et son calibre est rétréci en cet endroit par une valvule spirale qui décrit six tours. La portion terminale , étroite et courte , qui succède, offre une paroi oles musculeuse (1). Dans les raies , les squales et les genres qui en ont été distraits, l’estomac présente a peu prés la forme décrite chez l’esturgeon ; toute- fois la partie pylorique en est plus petite et plus étroite a proportion. Le canal intestinal est plus court; sa partie antérieure, celle qui est dé- nuée de valvules, est surtout tres pelite et sem- ble manquer quelquefois , les circonvolutions commençant immédiatement en arrière du py- lore. Cependant le développement bien plus considérable de la valvule spirale supplée à ce défaut ; elle commence plus près du pylore; et obme des circonvolutions plus hautes, plus nombreuses , bien plus serrées et, partant, plus transversales. Le pancréas existe ici sous la forme d’un corps brunâtre, aplati , ferme, qui entoure le commencement du canal intestinal ; il ne tient à l'intestin que par un canal étroit et long à proportion, dans lequel il s’insere, à gau- (1) Cuvier , Leçons, t. Uk, p. 522. 582 TRAITÉ GÉNÉRAL che, pres du pylore, en regard de l’orifice du canal choledoque. _ Les diverses espèces offrent aussi des diffé- rences tant sous le rapport de la nature que sous celui du nombre des parties. L'œsophage s’y présente en général tout- à-fait uni, plissé dans le sens de la longueur. Dans quelques squales, principalement le squa- lus acanthias et le pélerin (squalus maximus), il est, comme dans l’esturgeon , hérissé d’une foule de saillies fortes et résistantes. Dans le squale acanthias , chez lequel je les ai trouvées pour la première fois en 1818, elles ont la forme d’un triangle allongé , et sont de deux ordres. Les unes sont bien plus longues que les autres ; cha- que ordre constitue environ vingt rangées lon- gitudinales , qui alternent ensemble et parceu- rent tout l’cesophage. Dans le pélerin , la conformation est un pen plus compliquée ; les saillies postérieures du “moins, qui sont plus grandes que lesantérieures, ont un pédicule commun, à partir duquel elles se ramifient un grand nombre de fois ; elles sont garnies de villosités fines dans toute leur ‘étendue. D’après M. de Blainville (a), il n’y a dans ce squale que ces saillies composées ; qui existent seulement , en avant, dans la partie in- férieure de I cesophage ra est uni dans le (1) Mém. sur le squale pélerin. Ann. du Muséum, t. XVIII, p. 97 et 98. D'ANATOMIE COMPAREE. 583 reste de son étendue. Suivant M. Home (1), elles n'occupent, au contraire , que la partie posté- rieure ; le reste de I’ cionhège est garni de per utes papilles simples, Le squalus acanthias ne possède que a a lies simples ; il ne s’aceorde pas tout-à-fait avec le pélerin , comme on pourrait le présumer d’a- pres M. Retzius (2). L’aigle de mer ( myliobatis shit) m'a seul offert un indice de cette conformation ; J'y ai trouvé largement espacées sept rangées, de sail- lies triangulaires , paravialons imbriquées , molles et déprimées. L’estomac des squales est , en aiaadull plus allongé et la partie pylorique. proportionnelle- ment plus longue et plus étroite que dans les raies et les anges, L’estomac prend une direc- tion droite dans les premiers; dans les seconds, au contraire , il est convexe à gauche, concave à droite. Cependant chez l'aigle de mer, la partie pylorique est tres longue ; dans le squalus acan- thias elle est extraordinairement courte , mais plus large; différence que jai toujours. trouvée et er le fœtus et chez les individus adultes. . . Les raies ont la valyule pylorique hier, plus (1) on GE cie of th the las maximus, etc. bo Philos. trans., 1809 , p. 206 , etc. Addition to an ac- count, etc. Ibid. 1813 , p. 227. (2) Obs. in anat. eee Pay gtorun à etc. op wa 1819, p. 10. #4 584 | YRAÏTÉ GÉNÉRAL distincte que les autres ; surtout si on la mesure à celle de quelques squales , notamment des émissoles ( squalus mustelus ) et de la petite rous- sette (sg. catulus) qui ont entre la partie pylo- rique et cardiaque l’étranglement décrit chez les marteaux. Ils ont également le petit appen- dice aveugle de ces derniers. La conformation du pélerinest bien plus com- pliquée que dans les autres squales et que dans tous les autres poissons que je connaisse. L’esto- mac s y trouve divisé par des étranglements en plusieurs poches diverses, disposition qui a été bien décrite par MM. Home et de nee y surtout par le dernier. Les deux premieres poches spcicopondethiy a la partie cardiaque. La longueur de l’antérieure n’atteint pas la moitié de l’étendue de la pos- térieure; elle est séparée de l’œsophage par deux fortes valvules triangulaires et n’est unie à la seconde que par un orifice qui a la moitié du diamétre des deux poches. La première offre à sa'face interne une structure réticulée, puisque des grands plis transverses et longitudinaux PTE des mr à carrés. La mi oe tion, des plis longitudinaux, état pronon- cés et très serrés, qui se rapprochent surtout en arrière. Elle se termine par un cœcum très petit. La troisième ct la quatrième poches consti- D ANATOMIE COMPARÉE. 585 tuent la partie pylorique ; elles sont bien plus étroites ; toutes deux ensemble sont plus petites que les deux premieres. La troisième, un peu plus longue que la pre- mière , communique avec la seconde et la qua- trieme par des orifices très étroits ; elle offre a sa face interne des plis longitudinaux peuélevés. La quatrième est incomparablement la plus petite ; elle égale à peine un tiers de la longueur des précédentes, mais elle est un peu plus large. L’une et l’autre , la quatrième surtout, ont des parois extrêmement épaisses. Cette partie s'ouvre aussi, par une forte saillie pylorique ; dans le canal intestinal. Cette disposition compliquée , nous n’avons pas besoin de le dire , rappelle vivement celle que nous avons décrite dans plusieurs insectes et mollusques. Parmi les animaux supérieurs, il n’y a que les rongeurs et les ruminants qui offrent des conformations semblables, IL est digne de remarque que cette disposition est jointe à une langue petite et à une valvule spi- rale enroulée beaucoup de fois; l’on en peut conclure que cette espèce est moins carnassière que les autres. Toutefois on trouve un indice de cette con- formation dansle squalus acanthias , où la petite partie extérieure de la face interne de l’estomac est bien plus rouge que la postérieure , et pré- sente des plis longitudinaux et transverses, tan- 586 TRAITÉ GÉNÉRAL dis qu’il n'y a que des plis longitudinaux dans la partie postérieure. Il existe, en outre , comme > il a été dit plus haut, dans les marteaux , la petite roussette ( squalus catulus ) et l’émissole ( squalus mustelus ) , un élranglement distinct entre la partie pylorique et la partie cardiaque. Mais je ne trouve nulle part que la partie pylo- rique soit également divisée. La face interne de l’intestin est ordibamonment plus inégale dans les raies , que dans les squales, ainsi l'aigle de mer ( myliobatis aquila ), par exemple, a vers le commencement de l'intestin, des cellules arrondies à parois déprimées , qui détachent des villosités tres distin Cae mais peu nombreuses. _ La surface interne de l'intestin est encore bien plus agrandie dans les torpilles; on y trouve des cellules arrondies, qui s2 prolongent en villosités, lesquelles sont extraordinairement développées et recouvrent la valvule des deux côtés. | Les squales offrent en général des stries y dès gitudinales peu élevées sur leur valvule. L Le nombre des tours que décrit cette valvule | varie également , sans que cette condition se rattache à la forme du reste du canal dntestinal, ou de tout le corps. | Cependant, dans les raies, la. siasle pus À commencer sur un point plus éloigné de l’esto- mac et se terminer après un trajet plus court, de D'ANATOMIE COMPARÉE. 587 manière à ne correspondre qu’au tiers moyen de l'intestin. Ses circonvolutions sont plus rap- prochées et plus transversales, C’est du moins ce que l’on voit dans Ja raie blanche (raja batis), la raie oxyrhyngue, la raie ronce (raja rubus ), | ‘aigle de mer, par opposi- lion avec l’émussole , le griset ( squalus griseus ) et la petite roussette. Le nombre des circonvo- Jutions varie également. Il est vraisemblable que le pélerin a le plus grand nombre de lames, puisqu'on en trouve pour le moins cinquante (1). J'en ai compté un grand nombre chez les tor- piles qui déjà possèdent, en avant du commen- cement de la valvule spirale , environ seize plis circulaires , plus petits , mais garnis de villosités très distinctes. J’en ai rencontré plus de vingt chez l'aigle de mer. Les anges m'ont offert le nombre le plus petit, environ huit. Chez les squales , les premières SEP MAT ER sont sur- tout longues et affectent une direction plus lon- gitudinale ; de sorte que ces poissons se ratta- chent a-tous égard aux esturgeons, Le cecum existe dans tous ces poissons ; mais il est plus petit dans les rares, les torpilles et les” anges que dans les squales , parmi lesquels je l'ai trouvé surlout extraordinairement volumi- neux dans le squalus acanthias. Le foie est constamment tres gros; ilest formé dans l’esturgeon et le polyodon feuille d’un très (1) L. €.,p. 102. 588 *TRAITÉ GENERAL grand nombre de petits lobes, jusqu’à vingt. Dans les raies , il y en a trois ; dans les squales et les chimeres seulement deux. L’esturgeon , le polyodon feuille , la chimere , les raies et surtout les squales ont une vésicule du fiel tres volumineuse, qui, dans l’esturgeon, offre surtout a son fond un grand nombre de plis longitudinaux , courts et serrés. Cette vésicule manque au squale pélerin , d’a- pres M. Home, et l’on y trouve un cordon formé de douze conduits biliaires qui vont du foie à l’in- testin (1). M. de Blainville, au contraire, consi- dère comme vésicule biliaire une grosse dilata- tion arrondie , dans laquelle s’ouvrent les huit conduits hépatiques, vus par lui (2). M. Home a décrit plus tard cette dilatation (3); mais il ne la regarde pas comme la vésicule biliaire 3 parce que l’on trouve chez d’autres poissons , notamment dans le turbot, une dilatation sem- blable avec une vésicule du fiel. En effet, plu- sieurs mammifères, offrent ces deux renfle- ments à la fois, et l’opinion de Home nous paraît être d’autant plus exacte que: 1° la di- latation en question se trouve > d’après M. de Blainville lui-même, au moins à six pieds de (1) Anat. account of the squalus maximus. Phil. trans. 1509, p. 211. (2) Mémoire sur le squale pélerin. pat: a Muséum, t. XVII, p. 108, 1811. (3) Appendix, etc. Phil. trans. 1813, p. 210. D’ANATOMIE COMPARÉE. 589 distance du point où les couduits biliaires sortent du foie; 2° qu’elle est située contre le duodénum ; et 3° qu’elle s’ouvre dans le foie sans canal intermédiaire. Le pancréas qui manque sans doute tout-à- fait dans les cyclostomes se trouve dans lesautres chondroptérygiens toujours à gauche , au com- mencement du canal intestinal dans lequel il s'ouvre. Il apparaît d’abord chez les polyodons, puis se développe de plusen plus chez les autres. Ilest représenté dans ce genre par une multitude de petits appendices pyloriques, larges et situés en arrière de l’estomac qui se réunissent deux à deux et forment sept troncs. Ils sont réticulés à leur face interne , revêtus d’une substance glanduleuse a leurs extrémités et s’ouvrent, par sept orifices, dans le commencement du canal intestinal (1). Après les polyodons vient l’esturgeon , qui présente, à gauche du commencement du canal intestinal et au-dessous de l’estomac, un gros corps ovale et aplati, qui est le pancréas. Cette glande s’accorde parfaitement par sa structure avec celle qui a été décrite plus haut dans le xr- phias gladius.Elles’ouvredans l'intestin partrois orifices larges et disposés sur un rang transver- sal , immédiatement en arrière du pylore et en regard du canal cholédoque. Les larges canaux (1) Cuvier, Leçons , t. Ill, p. 522. ; 4 +4 “ ‘4 €: , s rx 1 590 TRAITÉ GÉNÉRAL excréteurs qui peuvent être suivis jusqu’à la cire conférence de la glande, offrént sur toute leur face interne les mêmes cellules, mais plus fines que celles de l’intestin ; a Vextésiattt ils sont revétus d’une substanoe glanduleuse , épaisse, d’un gris blanc hatre. hy Le pancréas lobé et blanc rougedtre des raies et des squales ressemble encore davantage a celui des animaux supérieurs, parce que les ca- naux excréteurs sont bien plus étroits propor- tionnellement a la substance glanduleuse. La rate qui manque aussi aux cyclostomes existe toujours chez les autres chondtoptéry- giens; elle ést ordinairement située au fond de Vestomac. Elle a un volume médiocré; ga forme est triangulaire dans les squaleset plus arrondie chez les rates. D’ordinaire elle se montre tout- à-fait simple et sans incisures. Mais dans quel- ques squales, tels que le bleu( squalus glau- cus) (1), et le pélerin (2) , la rate est divisée en un grand nombre de lobes; quoique ces lobes qui ‘out une forme arrondie, ne soient pas tout- à-fait séparés, du moins chez le squale péle- rin, comme il résulte surtout des descriptions (1) Home, anat. account of the squalus maximus. Phil. trans. 1809 , p. 211, Retzius , obs. in anat. chon- dropterigiorum , 1819; p+ 7. (2) Home, 1. c. p. 211 et Phil. trans. 1813, pl. 17. —_ De Blainville, Ann. du Muséum d’hist. nat, t. XVI, p- 104, 1811. f D'ANATOMIE COMPAREE. 5gt données par M. Home et M. de Blain- ville. | Ce dernier naturaliste dit expressément que toute la masse était revétue d’une membrane délicate et unie par un tissu spongieux, rempli de sang; en sorle que cet organe ressemblait davantage aux reins de plusieurs animaux. Toutefois cette forme , qui se montre comme un rapprochement vers l’état de séparation complet des lobes de la rate chez les cétacés, est d’autant plus curieuse que la structure compli- quée de l’estomac du pélerin peut être comparée avec justesse à la conformation de l'estomac des cétacés. FIN DU TOME SEPTIÈME. — Ay ÿ PRE Lis 413488 sox j dis 2. ans ph ik 4.49 puss ; EP a i ’ - - nr ir. + = LI ‘ 2 TA tae ‘ - ry af CE ¥ . = . . , / 3 ’ . oa - | + : u