BACTERIOLOGIE . À-" ^ f i . ./ , .•'.' *',r .■ * . ■ ' -:J. U WÊmÊËÊmm WBÊ t£ ?MXàM Z-*'* , £ S iLM BüA» W iAf ' • 1 s/*%< ft * ’*> *■ â* wBÊBOÊlSÿPS^UÊnvfi > %\ - ■’ • Jffcfcl Digitized by the Internet Archive in 2016 4 https://archive.org/details/b21985765 TKAH F IMtAT I QUE os B A G T É II I O L O G 1 1 DU MÊME AUTEUR CHEZ LES MÊMES LIBRAIRES LES SUBSTANCES ALIMENTAIRES ÉTUDIÉES AU MICROSCOPE SURTOUT AU POINT DE VUE UE LEURS ALTÉRATIONS ET DE LEURS FALSIFICATIONS > un | nn vol in-8, 512 pages avec 24 planches coloriées, dont huit reproduites d’après les études sur le vin de M. L. Pasteur, et 408 figures dans le texte. Prix 14 lr. ATLAS DE MICROBIOLOGIE 1898 Un vol grand in-8, 00 planches d’après nature, imprimées en cou- leur, avec 150 pages de texte explicatif, publié en 3 livraisons, chacune de 20 planches. l’I. Sommaire des 47 1. Bacille de 1 la tuberculose, 11. — — 111. — — IV. — du charbon. V. VI. de la diphtérie. VU. — — VIII. Staphylocoque dore. IX. Streptocoque pyogène. X. Bacille typhique. XII. Colibacille. XIII. Pneumocoque. XIV. Pneumobacille XV. Bacille de la morve. XVI. Vibrion septique. XVII. Bacille du tétanos. XVIII. — du charbon sympto- matique. XIX. — pyocyanique. XX. Gonocoque. Bacille de la lèpre. Pus de méningite cerébro-spinale. XXI. Tétragène. XXII. Bacillus lactis aerogenes. XX1I1. Choléra des poules. XXIV. Rouget du porc. Septicémie de la souris. Pneumo-enté- rite il u porc. XXV. Peste. Influença. Chancre mou. Mammites. planches. XXVI. Micrococcus prodigiosus. XXVII. Bacille du lait bleu. XXVIII. — violet. XXIX. — polychrome. XXX. bacillus chlororaphis. XXXI. Ascobacterium luteum. XXXII. Spirille du choléra ; cultures. XXXIII. — — prépara- V tions microscopiques. XXXIV. Choléra et vibi'iénè cholériques. XXXV. Spirille du choléra. Spirille de Finckler. Spirille.- de Met- schnikolî. . .- ' XXXVI. Cladothrix chi'piupgenes. XXX VII. Cladothrix colorés divers. XXX VIII. Actinomycose. XXXIX. Pied de Madura et Farcin du boeuf. XL. Cladothrix blancs. Farcin du boeuf. Actinomycose. XLl. Proteus vulgnris. XLI1. Proteus mirabilis, bacillus Zopfii. XL1II. bacillus mycoides. XLÏV. bacillus megaterium. XLV. bacillus mesentericus vul- gatus. XLV1. bacillus mesentericus ruber. XI. VII. bacillus fluor escens liquefa- ciens. premières PI. 4279-06. CoHiir.ii.. Imprimerie Eu. Crétê. TRAITÉ PRATIQUE UE BACTÉRIOLOGIE PAR E. MACÉ • PROFESSEUR O HYGIKNK A LA FACULTÉ DE MKItRCIMK DR NAXCY DIRECTEUR DR |. tSHTITI T St KOTII KH A PIQUE DR I.'eST Troisième édition mise au courant des travaux les plus récents AVEC 240 FIGURES ua.NS le texte NOIRES ET COLORIÉES PARIS LIBRAIRIE J. -B. BAILLIÈRE ht FILS 19, rue Hautefeuille. prés du boulevard Saint Germain I H II 7 r«itn •IroiU f^n»rrAf. préface. Vl L'importance de 1*~ - Pour la œedecme, en ^uro daffcetions redoutables, et permis éclan cr 1 etm °g«es*<) hv géniques dont on a pu déjà appré- de poser des conclus • b élhü(les de vaccination et eier la grande valeur £££ de voir l’enseignement gagner du r^p^a^^puceomctettedans les programmes de 10 n" "délTorl1 d\m grand* 'intérêt de vulgariser le plus pos- ait le les méthodes bactériologiques. Aussi, dès 1888, avons- nous cru faire œuvre utile en publiant ce .ivre sommes elïorcé de rendre clair et pratique. Rien » s été neg g uour atteindre ce but. Un grand nombre de details ont donnés d'après nature; bien dos chapitres ont été rédigés ‘"al6 “uHvre était tout naturellement tracé. Avant d'aborder la partie descriptive, il est très utile de s y pi epai er. 11 eût été difficile de faire l'histoire des Bactéries actuelle- ment connues sans exposer avec quelques details es «trac tères généraux de ces êlres inférieurs, sans préciser ce que l'on sait aujourd'hui de leur morphologie et de leur 10 og . C’est ce qui est fait dans une Première partie, en choisissant de préférence les exemples parmi les espèces intéressantes au point de vue médical ou faciles à se procurer. Les procédés divers, qui conduisent à 1 isolation cl à a eu ture des Bactéries, ainsi que les méthodes spéciales d examen microscopique, ont été l’objet de soins tout spéciaux. C est en effet le côté le plus important de ces études, qui nécessite une pratique de quelque durée. La description des espèces, qui forme la Deuxième partir, tienl ici une grande place. Pour un tel ouvrage, il est certai- nement préférable de parler de la plupart des espèces u sammenl décrites jusqu'ici, en citer même certaines ma connues pour être complet. On reconnaîtra bien vite à la pra- PRÉFACE. yjj tique que le reproche qui pourrait en être fait ne serait pas fondé; l'utilité de tous les détails apparaît clairement lorsqu’on se trouve aux prises avec une difficulté à résoudre. C’est du reste nécessaire pour I étude des cas complexes. Les espèces pathogènes ont été l’objet d’une étude détaillée ; leurs carac- tères ont été approfondis, le mode d'action dans l’organisme, leur préparation, leur culture et leur examen indiqués avec soin. Des tableaux récapitulatifs ont été mis à la suite des genres les plus riches en espèces, permettant ainsi une déter- mination plus rapide et plus facile. Une Troisième partie comprend l’étude bactériologique de quelques cas spéciaux du plus haut intérêt, l’air, l’eau, le sol. le corps humain, à l’état normal et pathologique. Four celte derniere question, en particulier, un sommaire de Bactériologie clinique sera pour le médecin un guide commode à consulter. Dans le temps écoulé depuis l’époque de la première édi- tion de ce livre, les progrès faits dans cette science, créée par notre illustre maître Pasteur, ont été considérables. Aussi, bien que pour les éditions ultérieures rien n’ait été modifié dans la disposition générale de l’ouvrage, il a fallu faire de nombreusesadditions nécessitées parles découvertes nouvelles. Les additions portent un peu sur toutes les parties du livre. Il fallait naturellement indiquer les nouvelles méthodes d’obser- vation et les perfectionnements d’anciennes; donner une large place h l’étude de ces curieuses substances que produisent les Bactéries dans les milieux où elles vivent, bouillons de culture ou organismes vivants, et à l’application de certaines d’entre elles a la thérapeutique humaine ou animale ; étudier enfin un nombre respectable d'espèces décrites par les chercheurs de tous pays qui s adonnent avec tant d’ardeur à cette science Cec. a été fait en s’efforçant de conserver le caractère pratique qui a^ati'ce au TraUé de Bactériologie des appréciations si Mat- Ces raisons suffisent amplement, il semble, pour justifier extension qu a prise ce livre que l’auteur aurait préféré plutôt pnmcE. V1" ,l,.„sant certaines parties. U 1 a fa.t rendre plus court en non - t qu.un let exposé do.t uniquement pour rester nia , P_ ^ . comprendre et Iruc- être avant tout complet pou tueux pour l'élude. ,.élude des espèces, des types Dans la détermmaUor , e^Utu ^ ^ Ws grand principaux sorloul, comp)émenl d, ce livre, aidés secours. Aussi, com nQS sympathiques éditeurs, par l’intelligente initia in microbiologie de publions-nous en ce espèces micro- soixante planches, «P**^ ^ large part y est réservée biennes qui peu\* n Bactéries pathogènes, comme il est reluire compterons i sommaire des planches exposé ci-contre E MéCÉ. Nancy, Juin UW1. TRAITÉ PRATKJI'E l> K BACTÉRIOLOGIE INTRODl CTION 1 . lli»lori(|ii«‘ — |,a connaissance des êtres microscopispèce- de Bactéries et a laissé entrevoir le grand ride que c«*s êtres pouvaient jouer «lans les phénomènes de putréfaction et de décomposition. Il en a signalé la présence dans l'eau, les infusions végétales, «lans l'intestin des mouches, des gre- nouilles, du poulet, «lans les matières intestinales de l’homme, où il a fort bien reconnu leur augmentation très notable dans les cas de diarrhée, premier appoint à la palh«dogie humaine, dans le tartr«> H L*c»»»ho»c*, Arcana oaturfr détecta. Delphi» Hatavorum. |f,80. Mact. — Bactériologie. I INTRODUCTION . i;„n II •! décrit (les formes en bâtonnets, en dentaire et dans la sali . 0n tire-bouchons; plusieurs lui longs filaments droits ou « oui > _ c’était beaucoup pour ont montré des mouvements très si imparfaits dont lcmps et -Ho». £ S"»oa^*raimo0l ce U ...U lo SS" V ÏÏS et ,lc la netteté de. résultaU annon- 0- ou a. l'habileté de inférieurs fut délaissée, Après Lcuwenhoeck, l,tu „crmettant nue tort diffidle- l’emploi du ininoscoi» ^ P microscope composé lit faire ment I observation- La d^cco^erte ^ ^ ^ cv* mt0 un Rian pas rappliqua le premier à la connaissance des , rtilenc l e ( ) qu I «P 1 ' |es(.,.. et 4 lcur classifi- «T '"^r'éu'if et ccci 4 sa grande gloire, à mettre un ordre re- lalif'dans ce fouillis d’êtres microscopiques, que le grand Linné lui- !;,èn,e "v-aït crû devoir laisser de cèté et pour lesquels .1 avait créé „ (jhaos véritable caput mortmm, où se trouvaient ieun des ares et des Choses bien dissemblables, avouant ainsi 1res sim- nlement son ignorance en cetLe partie. ■ Mwûer répartissait les Bactéries dans les deux genres M«i« e Vibvio dont les dénominations subsistent encore. ^es especes genre* Monas, incomplètement décrites et mal figurées, sont peu re- connai^ables; deux* ces espèces, sur dix qu'ü rcu crme jont b.cn certainement de courtes Bactéries en bâtonnets. Dans le genie \ brio il décrit trente et une espèces, dont six seulement son ç es x tériès véritables. On trouve réunis là des Algues Diatomées e - midiées (son Vibvio lunula est un Closterium ), des In usoires Mage (son Vibi-io acus est un Euglénien), des Infusoires C.l.es (des méciens) et des Nématodes (Anguillules). îxornè- Lamarck (2), Bruguière (il) et Bory de baint-Vincenl (* ' “^0I 2 3 * 5“ rent à reproduire, intactes ou peu modifiées, les données du liste danois qui firent ainsi loi pendant près d’un demi-Siecle. Ehrenberg, usant d’instruments perlectionnes, lit lame . g «■ progrès à l’étude des êtres microscopiques. On trouve dans son grand ouvrage, Die lnfusionstierchcn al s vollkommene Oryanimcny u des résultats bien supérieurs à ceux énoncés par ses devanciers. (1) Otto Fb. Mullkh, Vermium terrestrium et fluviatilium llistoria, ITÏi, et Auii inlusoria fluviatilia et marina, 1786. m *■ édition par (2) Lamabck, Histoire des animaux sans vertèbres. Pans, 1815-1819, et » Deshayes et Milne-Eduvards. Paris, J. -B. Baillière, 183:>-184S. (3) BhuguiUrs, Encyclopédie méthodique. Paris, 1824. (1) Bohy de Saimt-Vincsst, Encyclopédie méthodique. Paris, 1824. (5) Berlin, 1833. INTRODUCTION. .1 sépare les cires qui nous occupent de ceux bien diirérenls qui en avaient été rapprochés, et les réunit dans sa famille des Vihrionia qn'il caractérise de la façon suivante : ■ Animaux iiliformes, sans intestin, nus, sans organes externes, réunis en chaînes ou séries fili- formes par l'eflel d'une division spontanée incomplète. » Cette famille comprenait les quatre genres suivants : Bacterium : Bâtonnets rigides à mouvement vacillant. Vihrio : Corps filiforme, susceptible de mouvements ondulatoires comme un serpent. Spirillum : Corps filiforme, en hélice inflexible. Spirochxte: Corps en hélice, formant un long cordon flexible. Dujardin (f reprend, en les modifiant peu, les idées d’Ehrenberg. Il donne des détails nouveaux et intéressants sur le développement des Bactéries dans diverses infusions et 'tir la manière de les obtenir et de les étudier. Des quatre genres d’Ehrenberg il n'en garde que trois, en réunissant le genre Spir»t Kn-ri. K «cherches cliniques sur les maladies infectieuse». Paris, J. -b. Bail- lière. 1*7 i. (K) Stisu», le Charbon des animaux et de l'homme Paris, 1*87. (3) Dàtiihi, K «cherches «ur le» Vibriuniens ( Complet rendus des séances de i Académie des sciences, t*64|. Voy. aussi l itusre de Oav.iine /*) Ruissuht. Flora europir» Algarum. I88X. 6 INTRODUCTION. cer à la base du règne végétal. Cependant, ici surtout, aucun des caractères que l’on peut donner comme raison ne «loil être considéré comme critérium d’une valeur absolue : il faut plutôt s’appuyer sur un ensemble de faits, sur une impression générale, que sur telle ou telle particularité semblant trop exclusive à une étude peu appro- fondie. Haeckel (1) les range parmi ses Protistes, à côté des Matières; Pasteur les a longtemps regardés comme des Infusoires, à l’exemple des premiers observateurs cités. Celte dernière opinion parait toutefois recevoir confirmation de récentes recherches sur la structure intime des éléments cellulaires des Bactéries. Les travaux de de Bary (2), Balbiani (3), kiinstler f4), Biilschli (3), oui conduit ces observateurs à rapprocher les Bactéries des Flagellés. Il faut reconnaître que les raisons qu’ils niellent en avant sont excellentes. Les uns, Van Tieghem (0) entre autres, les classent dans les Algues à côté des Oscillariécs et des Nostoccacées, où elles forment une série parallèle dépourvue de chlorophylle. Un des grands argu- ments, qui sert à élaver celte combinaison, est la présence, chez quelques espèces de Bactéries, de pigment vert qu’on a hâtivement et sans preuves rapproché de la chlorophylle, et les rapports que présentent avec certaines Algues quelques espèces tout à fait aber- rantes qui sont probablement à séparer du groupe. Il est peut-être plus rationnel, avec Naegeli, de Bary, Colin, etc., d en taire des Champignons. Ils se rattachent à ces végétaux par le manque de chlorophylle et par toute une série de propriétés biolo- giques. Les fermentations les rapprochent des Saccliaromycètes dont les éloigne toutefois leur genre de reproduction végétative, les Le- vures se multipliant par bourgeonnement et les Bactéries par tli vi- sion. Lest cette dernière particularité qui leur a fait donner par Naegeli le nom de Schizomycètes (aydÇstv, diviser; [rjxTjç, champignon), et par Colin, celui de Schizophytes (a/iÇetv, diviser; ç'jtov, plante). Ouoi qu il en soit, quelle (pie soit la place (pie l'on veuille assigner au groupe des Bactéries, il est. de toute nécessité de fixer son éten- due et de préciser ses caractères. Aussi le nom de Bactéries, proposé pai Colin, en 1872, semble-t-il à préférer aux autres, en particulier (1) Hakckbi., le Règne des Protistes, traduit par J. Soury. Paris, 1879. m] >K BAKV’ M°rphologic und BioI°Sie der Pilze, Mycetozoen und Bactérien. Leipzig, (3) Balmaki, Journal de micrographie , 1880 et suiv. 1S83,)KLNTS1FB’ "e , Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère, examen de la doctrine des générations spontanées (Annales tirs sciences naturelles. Zoologie. 4‘ sene, t. MI, 1861, et Annales de physique et de chimie , 1862). INTRODUCTION. 9 Ou verra les importants résultats théoriques et pratiques qu a donnés l’application de res principes. La doctrine de la spontanéité, vieille de près de deux mille ans, puisqu'on la trouve clairement exposée dans Lucrèce t , peut, dès lors, être considérée comme une illusion, dans 1 état actuel des choses au moins, et les débats clos par ces paroles de Pasteur : « J ai cherché pendant vingt ans la génération spontanée, ma conclusion a été que cette doctrine est chimérique. » bulletin de I t radtmie de médecine, 16 juillet 187H.) 11 reste à citer, pour mémoire, la théorie des Microzymas de Béchamp. (l’est le nom que ce savant chimiste donne aux granula- tions amorphes de toutes sortes, protéiques, amylacées, grasses, qui se remarquent, en très grande abondance souvent, dans tout proto- plasma, animai ou végétal. Pour lui 2 , ces Vicrozymaa (pucpdç, petit ; Çÿpr,, levain, ferment) sont la forme vivante, réduite à sa plus simple expression, ayant la vie en soi, -ans laquelle la vie ne se ma- nifeste nulle part . «< (Test l’unité v itale irréductible, physiologique- ment indestructible, dont la cellule même est formée. » Après la mort de la cellule, ces organites s'épandent au dehors et donnent naissance immédiatement ou longtemps après, à des formes vitales plus élevées, à des Bactéries. Les Microzymas -ont répandus partout, n'attendent pour évoluer que des conditions favorables, ce qui ex- plique la rapide apparition d'êtres inférieurs dans le» liquides nutri- tifs abandonnés à l'air. Ils présentent une résistance énorme aux agents de destruction; le temps lui-même, ce grand facteur du trans- formisme, n’a guère de prise *ur eux, puisque l'auteur de la théorie en a trouvé abondamment dans le sein de dé [Mit s de craie et au milieu de roches calcaires, enfermés là dès l’époque secondaire et attendant depuis des milliers de siècles le* conditions nécessaires jMUir donner de* Bactéries, dette découverte des \lierozyma s yeolo- giques (3) fait juger de suite la théorie. Il semble bien prouvé aujourd'hui qu'on n’observe d'apparition de Bactéries, et eu général d’aucun être vivant, dans des milieux nu- tritifs, liquides ou solides, que lorsqu'un individu d'une espèce, soit •le la forme végétative ordinaire, soit de forme spéciale modifiée en vue d'une résistance plus grande aux agents nuisibles de la vie de l’espèce, la spore, arrive dans ce milieu, où il trouve des conditions favorables à sa multiplication. La petitesse, le nombre immense, (1) Lccatca, De 11.it (ira reram, lib. V. fîl H* en à iir, le* Microttma* dan* leur* rapport* a*ee T hétérogénie, l’histogénie, la pltj>*ioiogie et U pathologie, l'ari*, J. -B. Baillière. 1M81. (S) BtcH.ur, Sur le* Mirroarma* géologique* «le <ÜTer*e* origine* ( Complu re.irfut Ui léanre* rfe C Aat'lrmie iln inmrei, 1870. t. t.X X , p. *)| ) 10 INTRODUCTION. l'aire de dispersion si étendue de ces êtres, expliquent leur appari- tion rapide dans les expériences, où l'on ne s'est pas mis liés rigou- reusement à l’abri de l’invasion. C’est ce qui explique les résultats erronés des hétérogénistes; c’est aussi la raison des expériences concluantes de Pasteur. On sait, en effet, que l'on rencontre partout de ces germes. Non seulement ils abondent dans l’air, dans l’eau, dans le sol, mais ils pullulent sur nous et autour de nous, dans tous les coins de nos demeures, sur nos habits, à la surface du corps et même normale- ment dans toutes les cavités naturelles du corps en libre contact avec l'air extérieur. Cette excessive dispersion est la cause de la dif- ficulté que l’on a d’obtenir des milieux nutritifs qui en soient abso- lument dépourvus. Beaucoup n’attendent, sur place, pour se multiplier et porter atteinte au fonctionnement de la machine animale que des circons- tances favorables à leur vie, circonstances qui varient suivant chaque espèce et suivant la nature physique ou biologique du milieu. Ce sont les espèces dites pathogènes. Lorsqu’elles sont introduites dans l’organisme, elles se développent à ses dépens, comme dans un sim- ple milieu nutritif. Il se produit alors une véritable lutte pour la vie entre les cellules de l’être vivant et ces éléments étrangers qui cher- chent à vivre en parasites. Si l’organisme réussit dans son effort pour éliminer les Bactéries, la guérison survient; s’il se laisse en- vahir, il succombe. Les espèces de ce groupe semblent avoir traversé sans varier les longues périodes qui séparent l’époque actuelle des temps anciens. Miller (I) a pu reconnaître des filaments bien nets de Leptothri.v buc- ralis dans le tartre dentaire des momies égyptiennes, Van Tieghem (2) retrouver la Bactérie de la fermentation butyrique, avec ses formes particulières, dans des minces coupes de bois siliciliés du terrain houiller de Saint-Étienne. Renault (3), dans des bois fossilisés de la même époque, décrit plusieurs espèces dont une, montrant des spores bien nettes, rappelle le Bacillus megalcrium avec une taille plus considérable. Ces Bactéries ont certainement contribué pour beaucoup à la destruction et à la transformation des masses végé- tales. Ce sont là, il faut le dire, des laits qui ne plaident guère en faveur du transformisme. (I) Milles, l)er Einfluss (1er Microorganismen aur die Carie der Ziihne (Arc/iiv fur experimentelle Pclholuyie, XVI, 1882). i '"'m' T'“HI *e l®‘'raerit butyrique (Bacillus umylobacler) à l'époque de la houille t Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences , 1879, t. LXXX1X, p. 1 102) r. d .AA”LT’r .,térle~deS teraps Prima>r«s (Pull, du Muséum d'hisl. nat. I, 189a, u» 4). ht : Bactéries fossiles ( Comptes rendus de l'Académie des sciences , CXX, 1895, p. 162). PREMIÈRE PARTIE GÉNÉRALITÉS ET TECHNIQUE CHAPITRE PREMIER ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL I. — CARACTÈRES DES BACTÉRIES I. Formes. — Les cellules qui constituent le corps des Bactéries, leur thalle, pour parler le langage des botanistes, affectent trois formes fondamentales : tn Tantôt ce sont des sphères, plus ou moins régulières, parfois s’étirant suivant un diamètre pour devenir ovoïdes ou ellipsoïdes. Ces formes sont nommées Microrocru», nom choisi comme générique, ou, d'un terme moins spécial, Cocrus (flg. I ; 1,2, 3, 4, 3). 2“ Si la longueur l’emporte sur la largeur, ou a des luitonnets. Lorsque la première de ces dimensions excède peu la seconde, ce sont de courts cylindres qui donnent les figures ovales lors- que leurs extrémités sont régulièrement arrondies lig. I ; 6). Quand la longueur atteint un petit nombre de fois la largeur, c’est la forme de bâtonnets proprement «lits ou de bacille» lig. t : " . Ilans ce cas, le bâtonnet peut être de grosseur régulière d’un bout à l'autre, ou être renflé à une extrémité en forme de têtard de grenouille, ou en son milieu de manière à figurer un fuseau plus ou moins régulier. La production de ces renflements est toutefois un fait spécial, que nous verrons dépendre toujours, dans le* cas normaux, de la forma- tion de la spore. La longueur peut l’emporter un grand nombre de fois sur la largeur, c'est la forme de filaments f lig. t ; H). > Tantôt, enfin, ce sont des filaments plus ou moins courbés. Il» peuvent ne former simplement qu'une portion de circonférence : ce sont les formes en Virgule Kom ma), plusieurs espèces de l’ancien genre Vibrio; ou constituer une vraie spirale à tours plus ou moins nom- breux, plus ou moins serré» lig. t; 12, 13), ce sont les formes dé»i- 0 o (\£) 0 V /. â. J 4 O A <■* J c. *■ y y a. s. jp «.rr.r— - — T— j— 11 fZ. ». 12 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. gnées comme Spir ilium et Spivochnetc. Le nom de Spii uline elo.it ieser\é pour les lilainents courbés se repliant delaçonà doubler leurs tours. Cette dernière disposition parait par trop accidentelle pour qu’on lui conserve une impor- tance aussi grande. Les premiers ob- servateurs ont tiré de la forme des Dacté- ries des distinctions de grande impor- tance pour la division en genres et en espè- ces. C’est encore jus- qu’ici le caractère qui semble primer les au- tres, quoiqu’on le sa- che aujourd'hui beau- coup moins immua- ble qu’on le supposait être autrefois; c’est lui qui sert de base à 1,2, 3, 4, 5, C.occus de différentes formes et grosseurs ; G, court beaucoup (le classilt- bâtonnet; 7, long bâtonnet; 8, 9, formes renflées ; 11, fila cations proposées, ment ; 12, formes en virgules ; 13, formes spiralées ; 14, fila- , ment ramifié. Jusque dans ces derniers temps, il était admis qu'une espèce donnée ne pouvait présenter, dans le cours de son existence, qu’une des formes ci-dessus désignées, à l’exclusion absolue des autres. Cette opinion a été fortement battue en brèche, lorsqu’on est arrivé à prouver que certaines espèces pouvaient, selon les circonstances de milieu ou la phase de leur cycle évolutif, donner tantôt des cellules sphériques, des Corcus, tantôt des bâtonnets courts, tantôt des filaments droits, tantôt des filaments spiralés. Dès lors, la valeur du caractère fut niée, avec acharnement même, par des observateurs comme Naegeli (1) qui n’admettait aucune dis- tinction possible entre ces cellules qui pouvaient, selon les condi- tions d existence, revêtir les formes les plus diverses et provoquer toutes les fermentations ou toutes les maladies infectieuses. Il est cependant une condition essentielle, qui fait que ces varia- tions de formes observées ne peuvent avoir la valeur générale qu’on (1) NiEGKu, Untersuchungen ueber niederen l’ilze, 1878. 13 caractères des bactéries. leur prête, c'est qu elles ne se produisent que lorsqu'on les provoque pour ainsi dire expérimentalement, en faisant vivre les éléments étu- diés dans des conditions spéciales, qui sembleront toujours anormales pour un observateur non prévenu, G est certainement la conclusion qui ressort des principaux travaux cités à 1 appui de la théorie, en par- ticulier d'un important mémoire de Wasserzug I j sur le Micrococcui s prodiyiosus et des observations de Guignard et Gharrin sur le Bacille pyocyanique (2). D’ailleurs, fait non moins précieux, des qu on place des éléments inodi tics par les influences précédentes dans des condi- tions qui semblent normales pour eux, la forme typique reparaît. Les preuves à l'appui de la théorie de la variahililè < les forints ou du pléomorphisme des Bactéries ne manquaient pas, disait-on. I n de ses ardents partisans. Zopf (3), en citait d excellentes. Colin (4) avait décrit sous le nom l'iadotkrix dichotoma une Bactérie filamenteuse abondant souvent dans les eaux impures, dont les fila- ments, se ramiliant par poussée latérale, ont une apparence toute spéciale (flg. 2). Zopf, en étudiant le développement complet de cette espèce, a cru pouvoir lui rattacher toute une -eriede formes arrondies, en courts bâtonnets, en filaments courbés et spiralés qui avaient été considérées jusqu'alors comme autant de types spécifiques distincts. Le même observateur .5 , étudiant les organismes connus sous le nom de Beggialoa, y signalait un cycle de formes des plus variés. Une cellule sphérique, un Cocci/s, pouvait, selon lui, d'après les con- ditions d'existence, s'allonger en une forme filamenteuse, ou se segmenter suivant diverses directions pour former des colonies planes ou massives, ou enfin produire des formes mobiles en tout semblables aux êtres désignés sous le nom de Monades. Les belles recherches de Winogradsky 6; ont démontré avec toute certitude que Zopf, en observant les Beygiatoa, avait con- fondu dans un même type toute une série de formes, ayant entre elles des caractères de ressemblance certains, mais appartenant à des espèces sûrement distinctes les unes des autres. La morphologie des Çladothrix n 'apporte pas plus de preuves à l'appui de la théorie du pléomorphisme. Il n'est certes guère possible (1 Wiltauw. Variations durable» de la forme et de 1» fonction cher les Bactéries A «n. d“ C Institut Pasteur, 1881*, n* 3). (î) Gbii.suu> et Ciu*»!*, Sur le polymorphisme de* Mn robes (Journal de médecine, 1888). fit: C*amiis. La maladie pyocyanique. 188». (3) Zorr, Die .SpaltpiUe, Breslau, 1885. il Cou v Untersuchungen ueber B irterieu (Cohi't Beilr. zfir Biologie der l'flanzen : I. 3* p . p. Ul). (5) Lot*, Zur Morphologie der Spaltpllanzeu, 1883. (#) WisouiuDfiv, Zur Morphologie und Physiologie der SchwerelbacterieD, 1888. ld. Sur le pléomorphisme de» Bactérie* (Ann. de l'Institut Pasteur, 1889, n* 5). 14 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. de considérer comme des Bactéries spiralées, des Spirille s, les por- tions de filaments ondulées ou même assez régulièrement spiralées qui se rencontrent fréquemment sur les parties terminales des rameaux. des portions peuvent bien s isoler, mais tout autre mor- ceau de filament peul le faire aussi; d'après mes observations, elles ne présentent jamais d’apparence de mobilité et n’ont du reste jamais I aspect des véritables spirilles (fig. :2; b. c, d, c, /', g). Quant à la pro- duction d articles en courts bâtonnets, d’articles arrondis, de coccus, elle est réelle, mais se rattache intimement aux phases normales de la reproduction dans le type dont il est question. Or, il faut avouer que cette espèce peut revêtir dans le courant de son cycle évolutif, comme beaucoup d’autres formes spécifiques vi- vantes du reste, des états successifs divers sans perdre pour cela son individualité. De plus, Zopf n’a pas fait ses observations sur des cultures pures, mais au contraire à l’aide de matériaux, eau de ma- 15 CARACTÈRES DES BACTERIES. rais putréfiée qui contenait certainement Dieu des espèces diflérentes. On se trouve tout à fait en droit d affirmer avec \\ inogradskv, qu’on n’a cité jusqu’à présent aucun cas de pléomorphisme vrai chez les Bactéries. C’est àcette opinion que se rattache actuellement aussi Guignard I ) •pii. à la suite d’expériences faites sur le Bacille pyocyanique avec (’.harriu 2 , s’étail pleinement rattaché aux idées de polymorphisme. G es savants, additionnant les milieux de cultures d antiseptiques divers, en proportions insuffisantes pour entraver complètement le développement du Microbe, observaient des modifications de forme très variées et souvent profondes. Il était évident que les conditions d’existence tout à fait anormales dans lesquelles la Bactérie s»> trou- vait placée, étaient surtout à mettre en jeu et que les modifications obtenues ne pouvaient être considérées que comme très secondaires; la meilleure preuve en est le retour complet et rapide à la forme nor- male dès que de tels éléments modifiés tératologiquement se trou- vent placésduns un milieu habituel. Jusqu'ici malgré tout, on est bien forcéde reconnaître qu'on n’a pa^ encore apporté de preuve certaine à l’appui de la variabilité des types des espèces microbiennes (3). Certaines espèces présentent, dans des conditions mal déterminées encore, mais qui paraissent défavorables, à des endroits variables de leurs éléments, des renflements de forme et de dimensions très variables. On considère ces changements «le forme comme de* états pathologiques; le* auteurs allemands les désignent sou* le nom «le formes d'involution. Ces monstruosités seraient un résultat direct du défaut de nutrition. Kl les s'observent communément chez beaucoup d’espèces. D’après Hansen (*), les bâtonnet» de la Mérc >lu vinaigre Bacillus aceti , quand leur liquide nutritif s’épuise, se renflent d'une façon très irrégulière et donnent des formes en fuseaux, en biscuits, en bouteilles. Buchner (!> a montré «pie de semblables formes appa- raissent chez les Hacillu » subtilis et Bacillm anlhracis quand, dans le liquide où on cultive ces espèces, la proportion des matières sucrées est trop forte pour celle de matière azotée. Ce qui prouverait bien que ces variations sont occasionnées par une nutrition défectueuse. Les variations du Ba< ille pyocyanique dont il a été question plus haut, *ont probablement de même nature. (I) Gui**»»», Traité de pathologie générale de Bouchard, tome II, p. ,S6 et suit. (S) Gck.xip et CnotaiK, Sur les variation* morphologiques des Microbes ( Comptât rendu» de l’Aeadémie de» iriencc», 5 décembre 1887). (3) Ruait, De la variabilité dans les Microbes. Paris, J. -B. Baillière, 1894. (4) Il assis. Contribution à la connaissance des organismes qui peuvent se trouver dans la bière et le moût de bière et y vivre. Copenhague, 1879 (5) Bcrasa», Beitrnge rur Morphologie der Spaltpilie (XaeqelCt U nier», ueber niederen Pilie, »*î, p. m). 16 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. Les bâtonnets et les filaments ne paraissent pas posséder de parties antérieure et postérieure différenciées : les deux extrémités sont la plupart «lu temps identiques. Les dimensions des Bactéries sont toujours lort restreintes. Les espèces sphériques ont un diamètre qui oscille entre Ou.,d et 2 u. Les espèces en bâtonnets ou en filaments ont une épaisseur qui peut varier dans les mêmes limites; la longueur est souvent de deux à dix fois la mesure de l’épaisseur. Les filaments de certaines espèces peuvent atteindre une très grande longueur sans présenter de seg- mentation, apparente au moins. 2. Structure. — Les formes élémentaires des Bactéries ont été nommées cellules et considérées comme telles avant qu on ait pu avoir des notions suffisantes sur leur structure. Leur mode d'accrois- sement rappelait celui «U* bien «les cellules végétales, ce lut une raison pour les en rapprocher. La constitution «le ces cellules est d«‘S plus simples. Elles sont formées d’une masse de protoplasma entourée d’une membrane. La membrane apparaît au microscope, à l’aide des plus forts gros- sissements, comme une liés fine ligne à double contour. Elle se confond souvent avec le protoplasma «ju'elle entoure et dont elle a la réfringence; aussi a-t-on considéré longtemps les Bactéries comme formées d une masse protoplasmique homogène, sans distinction de couche périphérique. On l’aperçoit bien mieux en contractant le protoplasma interne par divers réactifs, la chaleur, l’alcool absolu, la teinture d’iode qui teint le protoplasma en jaune plus intense. La membrane esl tantôt mince, tantôt plus ou moins épaisse. Elle est alors formée de deux couches : une interne, mince, trans- parente, qui semble être la vraie membrane; l'autre, externe, plus épaisse, gélatineuse, souvent peu visible. Cette dernière provient d’une différenciation particulière des couches périphériques, qui acquièrent le pouvoir d’absorber de l’eau et de se transformer en une sorte «le gelée. Cette couche externe résiste d’habitude aux réactifs colorants, même les plus diffusibles; elle apparaît comme un liséré hyalin autour dos bâtonnets ou des coccus colorés. Son degré de diffluence varie selon l’espèce d’abord, et ensuite suivant le milieu où elle se trouve. Elle peut mesurer une épaisseur considérable. Le corps cellulaire parait alors noyé dans la masse de gelée qui I en- toure. Elle n’est souvent pas visible; les réactifs qui la gonflent la font apparaître comme un liséré hyalin. Les formations décrites sous le nom de capsules sont dues proba- blement à des modifications analogues. La membrane souvent rigide se montre parfois très souple et très CARACTÈRES DES BACTÉRIES. * 17 flexible; chez certaines espèces de Bactéries spiralees mobiles, elle suit en eiret les ondulations si rapides de la masse protoplas- mique. La composition chimique de la membrane est peu connue. Il est trop diflicile de l'isoler du restant de la cellule; d autre paît les réactions microchimiques n apprennent que peu de «hose. Dans bien des cas cependant, elle ne semble pas être formée de cellulose, ce qui éloignerait les Bactéries des Algues et des (.hampignons et les rapprocherait des Flagellés. Nencki (t) a étudié une Bactérie de la putréfaction dont la membrane serait un composé albuminoïde, la mycoprotéine ; d'après Neisser (2) la membrane de la Bactérie du Xérosis épithélial de l’œil serait formée d'une matière grasse. Il est plus facile d'opérer sur la couche externe gélitiée, qui atteint chez certaines espèces un développement considérable; chez la Bactérie qui forme la Gomme de ttuarerie s, chez celle qui constitue la Mère du vinaigre, cette gelée serait un hydrate de carbone voisin de la cellu- loge. D’après des recherches de Vincenzi (3), le liacillus subtilis ne contiendrait pa* de cellulose; la substance de la membrane serait un corps azoté. De nouvelles recherches de Butschli {4} sont venues confirmer encore cette dernière opinion. Plusieurs de ces formes qui conden- sent le soufre des eaux où elles vivent, et que l'on rapproche encore parfois «les Bactéries, en particulier les formes désignées par beau- coup d’auteurs sous les noms de Chromatium Okeni, Ophidonumat jenensii, mais surtout l’espèce connue depuis longtemps sous l«> nom de Harterium linalea, ont une membrane rigid«\ devenant très évi- dente lorsqu’on fait agir sur les éléments «les réactifs qui en con- tractent le contenu ou lorsqu’on les soumet à une forte pression; la membrane éclate alors à l’un de ses pôles, le contenu sort en laissant vide l’enveloppe hyaline, ('.ette membrane ne donne pas la réaction de la cellulose; elle se teint très faiblement en jaune par l'iode, forte- ment au contraire par l'hématoxyline ou d’autres colorants. Biitschli la considère comme étant purement protoplasmique, bien que différenciée du contenu. Elle parait cependant parfois contenir de petites quantités «le cellulose d’après les recherches «le Hovet (H) sur (l)N«*c*i, Beitni g«- zur Biologie der Spaltpilze (Journal fOr praktiicheChemie, Rand XIX et XX). (ï) Nohxh, lieutMChe mtdk. Wochenschrift, 1884, n* il. (1) Vi!«cKJ«ti, Ueber die chemiwhe Beatandtheile der Spaltpilze (Zeiichrifl (. phÿtiolo- yitche Chenue, XI. p. 180, 1886). (4; RQTar.Hu, l'eber deu Bau der Bactérien. Leipzig. * 800. (5) Bovtr, Ueber die chemiache Zu»ammenaet«ung der Bacillen de» Erythema nodo«um (Monatsheftr fur ('hernie, IX, p. 1 1 54). Uict. — JJactérioloçie. 2 18 ÉTUDE DUS RACTÉRIES EN GÉNÉRAL. un [iacille isolé d’un cas d’érythème noueux, de llammerschlag (i) sur le Hacille tuberculeux et de Dreyfuss (2) sur le liacillus subtilis. Chez certaines espèces qui vivent parfois dans les eaux ferrugi- neuses, des 'Leptothrix et des Cladothrix par exemple, la membrane, gélifiée ou non, peut être colorée, par l’oxyde de fer, en brun rouge sale ou vert olive. Chez les Bactéries productrices de pigment, la membrane reste toujours incolore, au moins tant que la cellule esl vivante; elle se colore par diffusion du pigment, après la mort. Le protoplasma est la plupart du temps parfaitement homogène; la Bactérie semble être alors une petite masse hyaline dépourvue de toutes granulations. Cependant, en observant les cellules d’espèces d’assez grande taille dans une solution aqueuse de vert de méthyle, il esl facile de reconnaître que ce protoplasma n’a pas la transpa- rence que lui attribuent généralement les au- teurs. Il a, au contraire, à de forts grossisse- ments, un aspect granuleux et souvent on observe, dans la masse hyaline fondamentale, de grosses sphères plus brillantes, absorbant légèrement la matière colorante, qu’il est diffi- cile de ne pas considérer comme des noyaux (lig. 3). Ici, comme dans les cellules de beau- coup de Champignons inférieurs, le noyau ne serait donc pas probablement absent, mais la substance nucléaire serait disséminée dans la masse protoplasmique, où elle formerait de petites masses de nombre et de volume variables ; il y aurait plusieurs noyaux. Le nombre de ces noyaux ne semble pas fixe, même dans une espèce donnée. Souvent on en trouve deux au mi- lieu d’un bâtonnet; souvent aussi plusieurs; ils sont alors plutôt rapprochés de la membrane. En faisant agir divers réactifs, Künstler (3) a observé, dans le corps du Spirillum tenue, une alternance régulière de bandes trans- versales sombres et claires, rappelant assez bien l’aspect d’une librille musculaire striée. Dans le travail précédemment cité, Bütschli arriva, en faisant agir successivement diverses matières colorantes, l’hématoxyline et le violet de gentiane surtout, à distinguer dans le contenu des cel- (i) llAMMEnsciiLAC, Bacteriologischc-cbem ische Untersucbungen lier Tuberkelbacillen (Monatshefte filr C hernie, X, p. 9). (.!) Ddeypdbs, Ueber das Vorkommen von Cellulose in Bacillen, Schimmel- und anderen f'ihen ( Zeitschrift für physiol. C hernie, XVIII, 18M, p. 358). (3) Ivünstler, Journal île micrographie, 1895. Fig. 3. — Bactéries du tartre dentaire du chien, 1200/1. 19 CARACTÈRES DES BACTERIES. Iules des espèces qu'il a observées, une mince couche pariétale à structure réticulée, el un corps central, surtout a\ide des matières colorantes dites nucléaires, au premier rang desquelles nous ver- rons que se trouvent les couleurs d'aniline. Ce corps central serait constitué par un tissu alvéolé, rempli d un contenu liquide et mon- trant çà et là des granulations qui doivent correspondre à ce que j'ai décrit en 1888 comme noyaux I . Pour Bütschü, le corps central serait tout entier un noyau; les Bactéries seraient des cellules constituées presque exclusivement, peut-être même exclusivement, par un noyau. Il est certain que ces caractères et la nature azotée de la membrane d’enveloppe doivent taire rapprocher les Bactéries îles Flagellés; c'est du reste une opinion que soutiennent plusieurs savants très compétents sur la morphologie des êtres inférieurs, Balbiani et Künstler entre autres. Fischer 2) nie la nature nucléaire du corps central de Bùtschli, qui ne serait autre chose que le protoplasina faiblement contracté. Le protoplasma de ces éléments cellulaires serait, selon lui, comme celui des cellules des plantes élevées, différencié en une couche pa- riétale, appliquée contre les parois de l'élément, entourant le suc cellulaire, liquide remplissant la plus grande partie de la cellule. Il peut exister des vacuoles dans la masse protoplasmique, t’.hez bon nombre d’espèces le fait est fréquent pendant la vie; on observe parfois chez le Spirillutn rugulu plusieurs vacuoles disposées l'une à coté de l'autre, qui peuvent être prises pour un chapelet de sjwircs. dette formation de vacuoles se retrouve surtout dans de vieilles cul- tures, elle est très probablement l'indice d’une dégénérescence. D'au- tres fois ces espaces clairs paraissent dus à Faction de la chaleur ou des réactifs chimiques. Ces agents contractent le protoplasma en deux ou plusieurs masses rondes séparées par un intervalle hvalin; ces masses rondes fout l'effet de cocrus en chapelet et sont souvent prises pour tels. Dans certains cas le protoplasma, trouble, grisâtre, semble conte- nir des granulations graisseuses, qui lui donnent son apparence. Chez les Begyiatoa qui vivent dans les eaux thermales sulfureuses et dans toutes les eaux qui contiennent de l'hydrogène sulfuré, et qui sont parfois encore rangées parmi les Bactéries, on trouve, dans l'intérieur de la cellule, de lins granules qui souvent y sont en très grande abondance. Leur biréfringence dans la lumière polarisée parait démontrer nettement leur nature cristalline. Parmi les autres caractères, leur solubilité dans l'alcool absolu et le sulfure de car- (I) M»ct, Trait# d-- Bactériologie, I" édition. (i Fiacnr», l’ijtrr-udmngen über B*klenen (hhrb. ptr Win Botonik. XXVII. I$»4 . 20 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. Ijo ne indique qu’ils sont formés de soufre. Les filaments jeunes et minces n’en possèdent pas encore. L'iode teint en bleu le protoplasma de plusieurs espèces ( Bacillus butyricus, Bacillus Pasteurianus, Spirillum amyliferum, Sarcina venlri- culi). Cette coloration est due à la présence d’amidon soluble dissous dans le protoplasma. Le phénomène ne s’observe parfois qu’au mo- ment de la formation des spores. Dans les bâtonnets de Bacillus butyricus la matière amylacée, dont on suit pas à pas le développe- ment avec l'eau iodée, se montre d’abord aux deux extrémités, puis au milieu et. enfin dans tout le protoplasma; quand la spore se forme, l’amidon disparaît de l’endroit où elle va se former. Cet ami- don est. sans aucun doute, une matière de réserve destinée à sub- venir aux besoins nutritifs spéciaux qui se font sentir au moment de la formation de la spore. Presque toutes les Bactéries, vues isolées, paraissent incolores. En amas, cependant, (‘Iles présentent d'habitude une teinte bien nette; certaines, dénommées pour cette cause Bactéries chromogènes, sont vivement colorées. Même dans ce cas, une cellule isolée paraît incolore, àcausede sa petitesse. Parfois la coloration parait due au pro- toplasma; on peut quelquefois s’en rendre compte dans les espèces de grande taille. Chez d'autres, la matière colorante semble imprégner seulement la membrane et surtout la couche gélatineuse externe. Ces pigments peuvent sortir des cellules et se répandre dans le milieu ambiant, qu'ils colorent d’une manière plus ou moins uniforme. Cette diffusion semble se produire dans des conditions normales pour cer- taines espèces; ou bien, pour d’autres, ne se montrer que dans des conditions anormales de nutrition ou après la mort des cellules. Les nuances de ces pigments sont très variées. Le rouge plus ou moins rosé s’observe fréquemment; les Micmcoccus prodigiosus , Mi- crococcusroseus, Spirillum rubrum, Bacillus rosaceus metalloides , mon- trent différentes teintes de celle couleur. Les Sarcina lutea, Micro- coccus pyogènes aureus , Bacillus luleus, Micrococcus aurantiacus, pas- scnldujaune pur au jaune orangé. Le bleu s’observe plus rarement; le Bacille du lait bleu, Bacillus syncyanus, peut teindre parfois rapi- dement en bleu de ciel des masses assez considérables de lait; le Bacillus pyocyaneus colore le pus en gris verdâtre el sécrète une matière colorante d’un beau bleu; le Bacillus violaceus forme à la surface des milieux solides une épaisse membrane colorée en violet noir, lin pigment vert a été décrit par Van Tieghem (1), chez deux espèces, qu il a nommées pour ce fait Bacterium viride et Bacillus (i) Van Tikchem, Observations sur les Baetériacées vertes ( Bulletins de la Société de Botanique de France , 1880, p. 174). 21 CARACTÈRES DES BACTÉRIES. utrnis; Engelmann I) a étudié aussi une Bactérie \erle. qu il dési- gné sous le nom de Baderium chlorinum. Ces auteurs pensent, sans apporter de preuves à l'appui de leur opinion, que la matière colo- rante est identique à la chlorophylle, ce dont il est permis de douter. Le IkiciUus chlororaphia 2 produit dans certains milieux des houp- pettes cristallines d'un très beau vert. D’autres espèces paraissent pouvoir produire plusieurs pigments ou tout au moins donnent des nuances plus ou moins différentes, selon leur' conditions de vie. Le mode de formation de ce- pigments est peu connu. Les espèces ne semblent les produire que dans certaine» conditions, et pas dans d’autres, tout en se développant aussi bien. Le Haciltus sywyanus ne développe aucune matière colorante dans le- solutions sucrée»; le havillu» viola* us donne dans la gélatine, qu'il liquéfie, une cul- ture blanche, ne montrant qu iine très faible nuance violette au\ bords où la masse subit un commencement de dessiccation. Nous verrons, du reste, que cette propriété de produire du pigment est une fonction contingente que l'espèce peut perdre dans des condi- tions données >an- grand inconvénient. La composition chimique île ces pigments n’est pa» établie, li- ne s’isolent la plupart du temp» que très difficilement et en quan- tité trop minime. Certains d’entre eux semblent se rapprocher des couleurs d'aniline par les propriétés optiques de leur- solutions. La matière colorante des Reygiat‘Mi<:ces r>-» s a été isolée et étudiée par llay Lankester è* qui a donné à ce pigment, tantôt rose rouge, lanLM couleur (leur de pécher ou violet intense, le nom de badrriu- purpurine. Elle e-t insoluble dan» l’eau, l'alcool, le chloroforme, l'ammoniaque, les acides acétique et sulfurique. L'alcool bouillant fait virer sa teinte au brun. Elle montre, au spectroscope, des bande- d’absorption toutes spéciales : une large bande dans le jaune près de la raie 1) «le Kraunhofer; «leux faibles dans le vert, près des raic- K et f>: une faible «lans le bleu, près «le la raie K; pui», à partir de la raie (’>. un assombrissement de la partie la plus réfrangiblc du spectre. En se basant »ur l’analyse spectrale, on devrait plutôt rap- procher la baclériopurpurine «b* l'ali/arine ou «le la purpurine «pie des rouges d'aniline, comme «>n l'a fait tout «l’abord. La teinte varie beaucoup, suivant l’âge et l'activité de la cellule; elle passe du rose clair au pourpre violet.Elle tourne au brun après la mort gèae, le Bacillus chlorora- phit {Société de /iioloyir, it «If-emlrre 1SU4). (J) Luvm, On a peach eoloure«i Bacterium (Quarteriy Journal of Micr. Science, toi. XIII, Is7.ll. IJ., Further Observations ou a peach or red coloure.1 iiactcnum «6««/., «roi. XVI, 187®). 22 ÉTUDE DES BACTERIES EN GÉNÉRAL. Certains pigments des Bactéries semblent voisines de cette substance ou même identiques à elle. La matière colorante fondée par le Bacillus pyocyaneus a été plus complètement étudiée. C’est l’espèce qui occasionne le phénomène du pus bleu bien connu des chirurgiens. Fordos (1) a, le premier, isolé le pigment bleu, la pyocyanine , à l’état pur, en traitant par l’eau ammoniacale les linges de pansement bleuis par la sécrétion. Le liquide, agité avec du chloroforme, lui cède la pyocyanine que l'on obtient cristallisée par évaporation du dissolvant. Après purifi- cation, les cristaux affectent des formes variables. Le plus souvent, ce sont des lamelles rectangulaires ou de longues aiguilles isolées ou réunies en faisceaux, en aigrettes ou en étoiles; parfois ce sont des octaèdres ou des tables rbombiques ou hexagonales. Les cristaux présentent une teinte bleue. Les amas de cristaux sont d’un bleu foncé terne, rappelant l’indigo. Celle pyocyanine a été étudiée depuis très complètement par Gessard (2) qui en a précisé les caractères. D’après lui, c’est une base que les réactions rapprochent des ptomaï- nes. L’air, Iessubstanc.es réductrices, la transforment en une matière colorante jaune, déjà signalée par Fordos, la pyoxanthose. Les rapports du pigment avec la Bactérie ont été établis sur des basés certaines au moyen de cultures pures de l’espèce isolée du pus bleu. D’autres de ces pigments seraient à regarder eomme des matières grasses (3). 3. Formation desZooglées. — La couche ext erne gélifiée de la membrane de bien des espèces peut se gonfler énormément, en ab- sorbant de l’eau, de façon à occuper plusieurs fois son volume pri- mitif. Il se forme ainsi une sorte de gelée entourant les éléments, qui sont réunis en un point, constituant des amas plus ou moins considérables que l’on appelle des colonies. Celte formation de gelée est plus ou moins forte suivant l’espèce et les conditions vitales. Dans une même colonie, ces gaines de matière visqueuse des indi- vidus voisins se touchent et peuvent se fusionner, de manière à con- stituer une masse fondamentale homogène dans laquelle sont en- fouis les éléments, ou qui, peu abondante, les retient seulement accolés les uns à côté des autres, formant de la sorte des amas mu- queux d’aspect et de dimensions variables, suivant l’espèce qui les constitue. Ces amas sont des Z ooglées. Le mode d’union dépend, pour beaucoup, du degré de diffluence du substratum. Certaines espèces cultivées dans des milieux liquides, (1) toBDos, Recherches sur la matière colorante des suppurations bleues: pyocyanine ( Comptes rendus des séances de l’ Académie des sciences, 1860, t. Ll, p. 2tS). (2) GEssAnn, De la pyocvauine et de son microbe, thèse de Paris, 1882. (•t) Ovebbeck, Zur Kenntuiss der Fcttfarbstoffproduktion bei Spaltpilzeu ( Nova Acta d. Kais. Leop. Car. Dentsch. Acad. d. IVa turf., IV, 1881). 23 caractères des bactéries. >0 répandent dans toute la masse, à cause du peu de consistance de la partie gélifiée; on peut alors arriver à leur faire former des /on- glées compactes et de forme déterminée en les cultivant sur des Fig. 1. — Lrueoiu>*toc MfietUeroftes la, a»|M-rt dune Zooglée (graudeur naturelle); 10, detail* de la Zoogtée, d’apré* Van Tieghem. milieux solides. On rencontre, du reste, tous les intermédiaires entre les espèces dont les éléments semblent parfaitement isolés les uns îles autres et celles où les cellules forment par leur réunion des masses m uc il agi lieuses solides et bien déterminées. ETUDE DES BACTÉUIES EN GÉNÉRAL. 9.1 On observe fréquemment, dans les fabriques de sucre, des masses gélatineuses hyalines, mamelonnées, de consistance élastique, qui se développent rapidement dans les cuves où l’on recueille les jus de betterave ou les sirops cuits. La forme et l’apparence leur ont fait donner, en France, le nom vulgaire de Gommes de sucreries, et, en Allemagne, celui de Frai de grenouille ( Froschlaich ) (1). Ce sont les /onglées d'une espèce de Bactéries à cellules sphériques, le Lcnco- nostoc mesenteroides (fig. 4; 10). Les cellules forment des chapelets enfermés dans une épaisse gaine de gelée de consistance assez ferme presque cartilagineuse. Les cylindres ainsi constitués se serrent les uns contre les autres en's’cnveloppant dans leurs sinuosités et arri- venl à former des masses irrégulières pouvant atteindre des dimen- sions beaucoup [dus grandes que celles données par la figure. C’est un type bien net de Zooglée. Les habitants du haut Caucase préparent une boisson acidulé, très usitée comme aliment et comme médicament sous le nom de kéfyr, en soumettant le lait à I action d un ferment spécial, connu dans ces pays sous le nom de Grains de kéfyr. Ces Grains sont formés, en majeure partie, par les /onglées d’une Bactérie, nommée Bacillus caucasicus par certains observateurs. Ce sont de petites masses d’un gris jaunâtre, dont l’aspect et la consistance rappellent assez bien des petites boulettes de mie de pain pétrie et séchée. La grosseur varie de celle dune petite tète d’epingle à celle d’une noisette; la surface on est tantôt lisse, tantôt mamelonnée. Elles se laissent assez facilement couper au rasoir, lorsqu’elles ne sont pas trop durcies ; leur consistance esl alors celle du cartilage desséché. La matière muqueuse, produite par la Bactérie, englobe dans sa masse de nom- breuses cellules d une Levure, qui joue un rôle important dans la fabrication de la boisson. De plus amples détails seront donnés lors de l'étude spéciale du Bacillus caucasiens. beaucoup de Bactérieschromogènesforment sur les matières nutri- tives so I i des des Zooglées à teintes très vives. Souvent sur le blanc d’œuf < uif ou les matières amylacées cuites, exposés à l’air, il apparaît, après quelques jours, de petites taches lenticulaires d’abord rosées, puis deumunt (* 1111 r°uge sang en grandissant. Ces petits disques à bords nels, d aspect huileux, sont les Zooglées du Micrococcus prodigiosus. La loi me de la Zooglée peut du reste varier, et dans des limites assez Luges pour une espèce, suivant le milieu où elle se développe et sut tout suivant que ce milieu esl un solide ou un liquide. Le dé- fi) Van Tikohkm, Sur la 6e série, t. VU, p. 180). 1887. gomme de sucrerie ( Annales des sciences naturelles, Bolaniqw, ibnkowski, Die Gallertbidungon des Zuckerrübcnsaftcs. Charkow, 25 CARACTÈRES DES BACTERIES. veloppemenl de certainesespèces dans les liquides est parfois « urieux à connaitre et peut apporter «le précieux éléments de détermination. Beaucoup de Bactéries en spirale ou en longs filaments forment dans les liquides des flocons, plus ou moins résistants, constitués par l'enchevêtrement des éléments les uns dans les auties. Les (t 1- lulos sont parfois réunies eu plus par de la matière muqueuse, qui donne plus de consistance à la Zooglée (fig. S . Le BacUlus aceti et le Bacillus subtilis se développent à la surface des liquides de culture en y constituant une membrane à laquelle on donne, d’une façon générale, le nom de voile ou de mycuderme. Le premier forme une peau blanche, épaisse, à surface li-se, «le ccuisis- lance dure, presque cartilagineuse, que tout le monde connaît sous le nom de Mcre de vinaigre. Le secoml donne, *«ir le* bouillons, une pel- licule grisâtre, épaisse, ridée, se divisant en lambeaux par l'agita- tion. Le barillu s anthracis. lu Bacté- rie du charbon de lhommeet des animaux, se développe en un voile très incomplet et limité à la périphérie «le la surface li- quide; ce voile se détache par petites portions, «pii tombent en flocons blanchâtres dans la masse du liquide. Ces flocons nagent quelque temps dans le milieu, san» »‘n troubler la transparence, puis se déposent au fond en uu sédiment blanc. D'autres espèces, Bacillus butyricus et R acUrium termo, par exemple, semblent ne pas former de pellicule à la surface ou n'en donner qu'une très mince, et envahiss«tnl toute la masse li<|uide, qu'ils troublent d'une façon alors uniforme. l ue Bactérie que l'on observe «lans «le* solutions salines, I Ascococ- cus Hillrothii , présente uu mode tout spécial de formation de 7>oo- glée. La matière mucilagineuse n englobe pas cha«pie élément en l’isolant «les autres sur une partie «le sa longueur; les cellules, au contraire, *«• rapprochent et s'accolent pour former «1e petites masses rondes ou ovoïdes. La gelée excrétée rient entourer chacune des nombreuses colonies d’une épaisse coque transparente (fig. ti;. C'est, en somme, sur ce dernier type que se forment les couple-» ou le* tétrade» de diverse* Bactéries dites capsulées, telles que h* l’neumocoyuc, le Micrococcus Ictragenus ; ces couples ou ces tétrades Kig. '>. — Z<*ogl£c <1* Spmlle*. >06/1, d'*prt-s Cohn. 26 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GENERAL. peuvent représenter de petites Zooglées à coque seulement extérieure comme celle di* l’Aseococcws. On voit, par les détails qui précédent, quelles nombreuses variétés on rencontre dans le mode de groupement des différentes espèces en Li g- 6. — Ascococats tiillrothii, 65/1 , d'après Cohn. Zooglées, et quels importants caractères on en peut tirer pour arriver à leur détermination. 4. Motilité, Nous savons déjà que beaucoup de Bactéries possè- dtml la propriété de se mouvoir librement dans les liquides et de se transporter ainsi, plus ou moins vite, parfois lentement, parfois liés vile, d un point à un autre. ( l’est un des caractères qui avait le plus trappé les anciens observateurs. Certaines traversent comme des flèches le champ du microscope; il peut même être difficile, dans ce cas, de les examiner à loisir. D’autres sont animées d’un mouvement de déplacement lent. Le mouvement peut alors, le plus souvent, etre décomposé en deux : un mouvement d’oscillation au- lom d un axe idéal perpendiculaire à l’axe longitudinal et un mou- vement de translation suivant cet axe longitudinal. Pour beaucoup, le piemier de ces mouvements est remplacé par un mouvement de véii table oscillation pendulaire, la Bactérie semblant fixée par une extiemité, tandis que I autre décrit une portion de circonférence. Dans d autres cas, les filaments s’avancent en tournant autour de mu axe longitudinal. Cette sorte de mouvement s’observe surtout < îcz les formes spiralées; la spirale tourne, comme un tire-bouchon «lulom de 1 axe de 1 hélice qu'elle décrit. A ce mouvement, qui est pai ois 'tics vif, s en joint, dans certaines espèces en spirale, un autre d ondulations semblables à celles du corps d’un serpent ; i en erg avait distingué ces formes des autres spiralées et avait CARACTÈRES DES BACTÉRIES. établi pour cries son senne Spirochæte. Dans la préparation de Bacté- ries mobiles, à côté des individus qui se meuvent, il y en a d autres absolument immobiles : ceux-ci adhèrent à la lamelle ou entre eux, ou sont des cellules mortes. Les formes sphériques, les Micrococcus, présentent souvent un mouvement net et régulier, ressemblant à une sorte de trépidation, que l’on peut confondre avec les phénomènes du mouvement brownien. On sait que l'on désigne parce terme une agitation observée fré- quemment lorsqu’on examine au microscope, à de forts grossisse- ments, des granulations de différentes sortes et de diamètre très réduit, de un à quelques millièmes de millimètre, en suspension dans un liquide. Le- causes en sont peu connues. Les agents physi- ques, la chaleur et l’électricité surtout, les courants osmotiques con- tribuent certainement, muis pour une part xariable et non encore déterminée, a la production de ce phénomène. Sa caractéristique est d'être influencé, dans de très large- limites, par ces mêmes causes auxquelles on l'attribue. La chaleur, par exemple, l’accélère tou- jours. Il parait, au contraire, résister complètement à l'action des agents chimiques qui ont le pouvoir reconnu de diminuer ou d’arrè- ler les mouvements d’origine vitale. C’est ainsi que des substances coagulantes très énergiques, l'acide osmique, l'alcool absolu, les acides minéraux concentrés détruisent rapidement toute contrai li- lité dans les cellules avec lesquelles elles sont mises en contact direct ; elles peuvent au contraire n avoir aucune action sur des granula- tions inorganiques; l'augmentation des courants de diffusion dans les liquides, avec lesquels elles se mêlent, pourrait même augmenter cette trépidation brownienne. Best à noter que pour observer l’action des réactifs chimiques, il faut laisser s'écouler un temps variable suivant la facilité avec laquelle le liquide actif peut arriver par dif- fusion jusqu a la portion contractile, le protoplasma, des éléments -ur lesquels ou le fait agir. Le mouvement brownien s observe peut-être moins souvent qu on n’est porté à le croire dans les préparations microscopiques de Bacté- ries dans des liquides. Lorsqu’on a affaire à des espèces manifeste- ment immobiles de l'accord de tous, soit Micrococcus. comme Micro - cocrus ureae, soit Bacilles, comme Bacillus anthraris, on a beau faire usage de liquides de différente densité et de différente composition, l’immobilité est toujours bien évidente ; il faut, naturellement, met- tre de côté les mouvements purement accidentels, dus aux courants du liquide ou à son évaporation. De nombreuses espèces présentent, au contraire, dans les mêmes conditions, un mouvement lent et obscur, mouvement de trépidation manifeste, ne semblant passer- 28 ÉTUDE DES BACTÉHIES EN GÉNÉRAL. vir au déplacement des éléments, puisque chacun d’eux revient, après une sorte d’oscillation, à la place qu’il occupait avant. Ges der- niers mouvements, isochrones, réguliers, s’observant quelle que soit la nature du liquide où les cellules sont en suspension, doivent être évidemment distingués du mouvement brownien et considérés comme une manifestation, bien obscure il est vrai, de la vitalité des éléments qui le présentent. Ge sont, parmi les caractères de cette classe d’êtres, les mouve- ments qui avaient surtout frappé les premiers observateurs. Ils y voyaient une preuve irréfutable de la nature animale des Bactéries. Lorsque Davaine (I), en étudiant la Bactérie du charbon , remarqua quelle restait immobile dans tous les stades où il observait, il se crut obligé de créer, pour celte espèce, un nouveau genre, le genre Bactcridium, différant des genres Bacteiiumc t Bacillns par l’absence complète de motilité. Le genre Bacteridium et l'opinion de son savant auteur ont dû céder devant l’observation d’un grand nombre d’espèces tout aussi immobiles et d’autres qui, mises dans des conditions de vie spéciales ou arrivées à certains stades de leur développement, pré- sentent à coté dune période d’immobilité absolue, des phases de motilité bien évidente. Beaucoup d’espèces mobiles deviennent inertes lorsqu'elles vont produire des spores. Ghez d’autres, très nombreuses, les cellules qui, isolées, présentent un mouvement lies \ if, restent complètement immobiles lorsqu’elles sont réunies en /.onglées compactes. G’est ce qui s’observe facilement dans les cul tu i es de Bacillus subtilis dans les milieux liquides ; les bâtonnets, < pars dans le bouillon, sont très mobiles ; ceux qui forment le voile caractéristique à la surface sont, au contraire, toutà fait immobiles. Aussi, lorsqu’on veut examiner une parcelle de colonie à ce point de xue, est-il plus sur de la délayer dans une petite quantité de bouil- on et d attendre quelque temps avant de se prononcer. Le degré de motilité peut dépendre de la fluidité du liquide. Dans eau elle est à son maximum ; quand le liquide devient plus dense, elle diminue de plus en plus pour cesser tout à fait lorsque le suh- s la uni dexientsolide. Elle reprend par addition d’eau. Les mouve- men s se montrent encore dans des milieux très visqueux comme la go a ine au \ ois in âge de son point de solidification ; ils existent meme rans a gélatine solidifiée, ce qui peut donner la raison de bien des details de cultures dans ce milieu. île rate ! Conwtcs^'rpn / ° * V'V'Î* *n^usoires ‘*ans *a maladie connue sous le nom de saug *■ lv"' "■ “>• CARACTÈRES DES BACTÉRIES. 29 Les mouvements s’effectuent souvent indifféremment dans un sens et dans l'opposé ; il ne semble pas y avoir d’extrémité antérieure et d’extrémité postérieure dans le mouvement. Certains agents physiques ont une grande influence sur la motilité. L’oxygène est souvent nécessaire ; si l’on fait une préparation mi- croscopique de certaines espèces très mobiles, dans un liquide neu- tre, on peut se rendre compte qu’après quelque temps, les Bactéries du centre sont toutes immobiles ; celles des bords, au contraire, trouvant facilement de l’oxygène, restent actives; en lutant la pré- paration, on peut faire disparaître tout mouvement. La chaleur sem- ble activer la motilité dans de certaines limites ; à un degré plus élevé elle l'abolit, la mort survient un peu plus haut, lui lumière a, parfois, une action bien évidente ; le Bacttrium photometricum, d'après Kugcimaun t , n’est mobile que sous l'influence de radiations d’une certaine intensité. Les mouvements déterminés par ces conditions physiologiques passent la plupart du temps inaperçus ; les Bactéries avides d’oxygène se dirigent lentement vers l'endroit où ce gaz afflue ; d’autres, sensibles à la lumière, se rapprochent d’un rayon lumineux, mais *i doucement que la progression échappe à l’obser- vateur. Os phénomènes de motilité, provoqués par les besoins vitaux, doivent, en toute probabilité, être distingués des mouve- ments vrais; ils s’observent fréquemment chez des espèces manifes- tement immobiles dans les conditions normales d'existence. Par analogie avec, ce que l'on counait eu toute certitude chez beaucoup d ettes inférieurs. Monades, Algues, Infusoires, ou a été porté à attribuer la cause des mouvements des Bactéries à la pré- sence de cils vibratiies très lins dont le tourbillonnement occasionne- rait le déplacement de la masse *1** la cellule. Khrenberg (2), en 1833, a signalé, chez une espèce qu’il n’a pas suffisamment délinie pour permettre de la reconnaître, son Barie- iïuih triloculare, la présence d’une trompe tiliforme, tourbillonnante silure à une extrémité de chaque bâtonnet. Cohn(3) ligure plus net- tement un long cil à chaque bout de la spire du Spirillum volutan*, Koch est parvenu à voir et photographier les cils vibratiies de plu- sieurs espèces après dessiccation et coloration avec une solution aqueuse d'extrait de bois «le Campèclie. Il en donne d’excellentes reproductions dans un important mémoire publié en 1«77 (4). ils ont été aperçus depuis par d’autres observateurs sur les mêmes espèces li 1 nterturliungcn »u* «le* ph«*. Laborat. »u l’trecht. Barterium photome- tnruin, Istii). (i »... Die tnfu*ioQ»(hierchen. Berlin, i 81.1. 'l.Cw'.l otenucliuugeuueber Hkcteuea* Üe,trage tur Biologie der Pflanzen I i* p p iir>. » ( uter*u<'hunp«‘ii ueher Bartenen (Ibui. 11,3’ p. , 30 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. ou sur dos différentes. Dallinger el Drysdale (1) les ont décrits chez les Bacterium termo, où ils ont pu les étudier à l’aide de grossisse- ments considérables. Plus récemment, Kiinstler (2) a appliqué au Spir ilium tenue une méthode de coloration qui montre, avec grande évidence, selon lui, les cils vibratiles de celte espèce. Il mélange, sur une lame porte-objet, une goutte do l’infusion qui contient la bactérie, une goutte de solution d’acide chromique à I p. 100 et une goutte de solution de noir Collin ; la préparation, recouverte d’une lamelle, est lutée à la cire. En huit ou quinze jours, la coloration des Spirilles est intense; on distingue facilement à une extrémité de chacun d’eux cinq ou six longs cils, disposés en bouquet. Ce procédé est probablement applicable à d'autres espèces. Il pourrait alors donner de meilleurs résultats que celui de Koch, qui conseille de colorer avec une solution aqueuse concentrée d’extrait de bois de Campèche. La coloration se fait en déposant une goutte de la solution sur la lamelle préparée par dessiccation; après lavage, la pellicule est teinte en rouge sale. La couleur disparaît très facilement par l’alcool, l’eau, les liquides conservateurs ordinaires. Aussi Koch recommande-t-il de traiter d’abord par une solution chromique, liqueur de Millier ou acide chromique à 5 p. 1000. Il se forme un composé brun noirâtre beaucoup plus fixe. On lave à l’eau et on peut alors conserver dans la glycérine ou le baume. Loeffler (3) adonné la description d’une excellente méthode de coloration permettant d’obtenir des préparations où les cils s’obser- vent avec une grande netteté. II a publié en même temps toute une série de belles représentations photographiques montrant ces orga- nes chez diverses espèces mobiles. Il soumet d’abord les préparations de Bactéries, fixées par la chaleur, comme nous le verrons plus loin, à l’action d’un mordant, qui est le tannate de fer, puis fait agir en même temps le réactif colorant. A 10 centimètres cubes d’une solu- tion de tannin, formée de 80 centimètres cubes d’eau distillée et 20 grammes de tannin, on ajoute 5 centimètres cubes d’une solution saturée à froid de sulfate ferreux et I centimètre cube d’une solution aqueuse ou alcooliquede fuchsine, violet d’aniline ou noir d’aniline. Un additionne ensuite ces 10 centimètres cubes d’une quantité varia- ble, de I goutte à 40 gouttes, d’une lessive de soude à 1 p. 100. Pour (1) Dai.ungfh et Duvsiule, On the existence of flagella in Bacterium termo (The Alonthly Microscopicat Journal, 1875). (2) Kiinstleii, Contribution a la technique des BactÆriacées ( Comptes rendus de l'Aca- démie des sciences, 1881, CV, p. 084). (3) Loeiti.ru, Eiue neue Metiiode /.uni Farben dcr Mikroorgauismen im besonderen ihrer \\ impei baare und Geisseln ( Centralblatt fin ■ Bakteriologie und Parasitenkunde, 1889, VI, ii01 8-9). Id. \\ eitere l'ntersucliungen ueber die Beizung und Fnrbmig der Geisseln bei den Bakterien (Id., 1890, VRl, n° 3u). 31 CARACTÈRES DES BACTÉRIES. déterminer la meilleure proportion de la solution alcaline, il est nécessaire de tâtonner un peu, suivant I espèce que I on veut ob- server. Voici les résultats obtenus par Loeffler pour quelques espè- ces : Les cils des Bactéries de rholèra se colorent au mieux après addi- tion de I /2 à I goutte de la lessive de soude ; ceux du Spiriltum ru- brutn avec 9 gouttes; ceux du Bacille typhique avec 20 gouttes, ceux du Barillus subtilis avec 28 à 30 gouttes ; ceux du Bacille de l’wiléme malin avec 36 à 37 gouttes. Les cils du Spirillum concentricum se tei- gnent au bain colorant sans aucune addition de la solution alcaline. .Nous reviendrons, du reste, plus loin, sur les procédés de coloration des cils, lorsque nous étudierons les réactifs colorants. On est loin d'avoir découvert les cil- vibratiles chez toutes les espèces mobiles. Leur absence chez des Bactéries «le grande lailh* où ils devraient être bien visibles s ils existaient, doit faire penser qu’ils ne sont pas les organes exclusifs du mouvement. La contrac- tilité du protoplasma joue certainement un graml rôle dans les phé- nomènes de motilité. Le protoplasina en -e contractant entraîne la membrane, la cellule s«> déplace. Le même fait se trouve, du reste, chez des Algues manifestement dépourvues d'organes locomoteurs, les Oscillaires, les Diatomées, les Desmidiées, où les mouvcment- ne peuvent être attribués qu'à la contractilité protoplasmique. l-a nature de ces cils a été contestée. Van Tieghem, se fondant surtout sur la difficulté d«* leur coloration par les réactifs qui tei- gnent si rapidement le protoplasma, fait de ces prolongements «le simples dépendances de la membrane, dépourvus «b* toute contrac- tilité et partant de tout pouvoir locomoteur. Lorsque deux cellules, issues de la division d’un même élément, s«* séparent, la portion commune «!«■ la membrane, au lieu de se scinder nettement en deux, peut se laisser étirer en un filament «pii se rompt plus ou moins près «le chacune «les deux cellules tille-; r'e-t ce prolonge- ment «pu constituerait le cil vibratile I). Le fait «b* la résistance «les cils aux matières colorantes ordinaires ne suffit pas pour faire nier leur origine protoplasmique; on sait, en effet, que le protoplasma homogène, celui «pii constitue la couche périphérique dépourvue de granulations de beaucoup «le cellules, ne présente qu'une aflinilé très faible pour les matières colorantes, qui teignent au contraire très fortement le protoplasma central. Hùtschli a du reste signalé le même fait chez l«>s Infusoires flagellâtes où les fl a gel lu ms, très mo- biles et en dépendance bien nette «lu protoplasina cependant, sont excessivement difficiles à colorer. Il serait, en outre, plus difficile I) V an Tiiu.mii Sur le* prétendu* fil» de* tiarlrries Bulletin § de la Société botanique 1*7». p. 37). 32 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. Eig. 7. — Cils vibruliles. (l’expliquer la formation de bouquets de cils, décrits chez des Bacté- ries spiralées. En dernier lieu, cos appendices n'ont jamais été vus à des espèces immo- biles. Il est, jusqu'a- lors, plus rationnel de les considérer comme des cils vibratiles et de leur assigner véritable- ment une nature pro- toplasmique. D’après les recher- ches récentes de ce dernier observateur, les cils seraient en dé- pendance exclusive de la membrane d’enve- loppe. En comprimant fortement sous la lamelle des Bactéries de grande taille, l’espèce connue sous le nom de Bactevium lincola enlre autres, la membrane éclate à une des extré- mités, le contenu s’é- coule par l’orifice et laisse l’enveloppe tout à fait vide. En élu- dianL cette coque avec grande attention, Bül- schli a remarqué quel le conservait toujours, à une extrémité, le long cil particulier à l’es- pèce, preuve qu’il n’é- mane pas directement de la masse centrale molle du protoplasme. Des recherches posté- rieures de Fischer (t) battent en brèche celle manière de voir et tendent à démontrer que les cils sont bien de vé- ritables prolongements du protoplasme. Le nombre de ces organes est variable chez les différentes espèces l' if?- 8- — Bacille Ivphique avec cils vibratiles. Bj *\’\\'jpHIIH’ *jUlersuc*luaBen ülier Bakterien ( Jarhrbuch fitr wissensch. Hotanik, tig ». — Spvni imluta n\ec cils vibralil«*s. CARACTÈRES DES BACTÉRIES. 33 qui en présentent. Les formes sphériques n en auraient jamais qu un ; |os cocrus réunis par couples en auraient un à chaque pôle libie (lig. 7; 1). Les formes en bâtonnets peuvent n'en présenter qu’un, à une extrémité ( S^iril - lum rugula, ü g. 7; 2)ou deux, un à chaque bout (fl acillus subtil w>\ lig. 7; 3) ou plus sou- vent même alors ré- partis sur toute la sur- face (lig. H et 9). Les Bactéries en spirale en possèdent tantiH un seul à chaque e.xtré mité ( Spirillum undula. lig. 7 ; i et fig. 9), tan- tôt plusieurs en bou- quet d’un côté ou des deux (formes spiralées des Sulfuraires rose- lig. 7; !> et lig. 9 . Lors- que h*> cils n’existent qu'a une extrémité, celle extrémité est souvent postérieure dans le mouvement. Lorsque les cellules sont unies en chaînes, les éléments qui se trouvent aux deux bouts sont seuls munis de cils vibratiles à leurs extrémités libres. ('.«* sont du reste les seuls qui se meuvent active- ment, les autres sui- vent simplement l’im- pulsion qu’ils donnent. Lors de la séparation des éléments unis, les cils apparaissent aus- -it'il . A la contractibilité de la masse protoplasmique doit être uni un certain degré de flexibilité de la membrane lui permettant de Il «ci . — Baci’nologtt, 3 Fig. 10. — Prolnu rultjari* »vw <-il« til>ralilc«. :n ÉTUDE DÉS BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. suivre les mouvements. Si au contraire la membrane est rigide elle emprisonne parfaitement la partie mobile et empêche ainsi toute manifestation extérieure de sa contractilité, qui, ou b; sait, est une des propriétés inhérentes à tout protoplasme; la Bactérie est immobile ou se meut uniquement à l’aide de cils, tout en res- tant rigide. II. FONCTIONS 1. Respiration.— Comme tous les êtres vivants, les Bactéries ont un besoin absolu d’oxygène. Klles peuvent prendre ce gaz dans l’air, dissous dans le milieu nutritif, ou à l’état de combinaison peu stable avec certaines substances. Si, par exemple, on colore du lait en bleu, à l’aide de quelques gouttes de solution de carmin d’indigo, et qu’on y sème des Bactéries communes de l’air ou de l’eau, on verra le liquide se décolorer, au fur et à mesure du développe- ment «les organismes dans sa masse; le carmin d’indigo est réduit par les Bactéries qui lui prennent son oxygène (1). En agitant le liquide à l'air, la coloration bleue réapparaît, indice de la pénétra- tion d oxygène. La Bactérie du charbon , se développant dans le sang, enlève l'oxygène à l’oxyhémoglobine et cause ainsi l’asphyxie des tissus, qui peuvent présenter la teinte noirâtre caractéristique, due au sang désoxygéné. Il est facile de se rendre compte, par l’examen direct, de ce besoin d'oxygène. Dans une préparation, faite avec une goutte de culture de Bactéries mobiles, Hacillus sublilis ou Bacterium lermo , par exem- ple, ou, plus simplement, avec une goutte de macération végétale ou animale où ces formes abondent, on voit, au bout de très peu de temps, toutes les Bactéries mobiles se rapprocher des bords de la lamelle et y former un liséré épais. C’est que là l’oxygène arrive en abondance. Si on Iule la {(réparation à la cire ou à la paraffine, qui empêchent totalement l’accès de l’air, les Bactéries s'amassent autour des bulles d air que peut contenir le liquide. Après quelques instants, le mouvement cesse au centre, pour ne plus se montrer «|u aux abords des endroits où peut arriver l’air. Dès que l’oxygène manque totalement, toutes ces espèces, très mobiles tout à l’heure, tombent dans un état de mort apparente, qui sera bientôt suivie d une perte totale de la vie, si la privation d’oxygène continue. Engelmann (2) a donné une très jolie preuve de celte avidité pour (I) Doclaux, Mémoires sur le luit (Annales île l' lut lit ut agronomique , 1*82), et Chimie "t'!oi!™/A n'1 I Saiierstoiriiiisscheidung von Pflaniellon im Mikrospectruni ( Archiv /ilr aie gesammte Physiologie, 1882, vol. XXVII, p. 485). FONCTIONS. 3o l'oxygène, que possèdent <*erlaines espèces. En faisant tomber un spectre microscopique à l'aide d’un appareil spécial, son microspec- tral-objectif , sur un filament d’ Algues vertes, que I on trouve coin-* munément dans l’eau, on voit les Bactéries en suspension dans le liquide, s’accumuler en deux endroits contre le filament vert. Le plus fort amas est dans le rouge, entre les raies B et de Iraunho- ler; on trouve un second groupement moins considérable dans la partie la plus réfrangible au delà de la raie F. ("est en effet à ces deux endroits que se trouvent les bandes d’absorption du pigment chlorophyllien et où se limite, dans le spectre, le mode d’activité de ce pigment, décomposition de l’acide carbonique, assimilation «lu carbone et dégagement «b* l'oxygène. Les Bactérie» emploient cet oxygène, comine le font toutes le» cellules vivantes. Il sert à oxyder, brûler certains principes du pro loplasma; d'où dégagement de forer» \ i \ **•». en rapport direct avec la chaleur produite par la combinaison. Le résidu «*»l de l'acide carbonique, qui se dégage et dont la présence est toujours facile à constater, et «le l'eau, «pii se mélange au milieu ambiant. Dan» certains cas, l'action est beaucoup plus complexe; l'absorp- tion d'oxygène «>»t très considérable. L’espèce l'emploie à oxyder «lirectement une grande partie «le 1 aliment dont elle dispose ; il »«• forme ainsi un composé nouveau, qui «•»! rejeté au dehors «le la cellule. La Bactérie «l«> la */<«>• du r maigre, vivant à la surface de li«|uides alcoolique», transforme rapidement «le mande» quantité» d’alcool éthylique en acide acétique. Le Mirroruenu nitrifie un s oxyde l’azote de» composé» ammoniacaux du »«d. «*t forme «!«•» nitrates. A côté de ces «•spèce». qui ne peuvent vivre sans oxygène libre, ce» aérobics comme le» a nommés Pasteur.il s’en trouve d’autre» <|ui non seulement n’ont pas besoin |wmr »e développer d« trouver de l'oxygène gazeux «lau» leur milieu, mai» que la présence de ce gaz libre empêche «!«• végéter ou tue. Pasteur !«■< a appelés anaéro- bie < (I . On peut « it«*r comme type, son Vibrion butyrique, le Ha- e il lus butyrieus. Le liqui«le, qui subit la fermentaton lactique, con- tient, au bout «b1 peu «le temps, une «piantité «le bâtonnets épai» et courts de ItaciUus lacticus. L'espèce, qui est aérobie , trouble uni- lonnément la masse. L«>r»«pie t«»ut l’oxygène du li«|uiile est en- levé, l«*s bâtonnets tombent en étal de vie latente, et s'amassent au fond du liquide en un dép«»t plus ou moins épais; il n'en reste en vie active que dans la couche supérieure du liquide. Alors se (I I luruMMifi *i»»nt MM gai oïjrgèm; libre (Complet rend,, i de l' Academie det iciencei, 1.1 1. 1"«uilm . . ‘ “.I® Nishimura '«} a obtenu le* ehiffres -uivanl* ; R>ctu> M. U UWlflUlM. IWu i t »* I.* Oimit*!» CarbMW... 5|,îl Hydrogène . *,#7 t.#l AiU» »,W **-7 Soulr*' — I.U t‘lH>spborr ........... — 0,61 Ondrm S • I Vitu, Sur la maaamite gaugreuruïe d«*» brrtii» Uiliérrs iAnnatr» H* l'/nttitul Pattrur. 1***. n* «*). i| Il «.«a, l'rlwi ilir ipiaforniigrii Stolîarcli'clprodurlr lirim Bactérien /filfhrift fur f/t/qitne. 103, XV. p. 17'. i.l)«;a.Mra, |)ie Zutammensabntligder Hakleriru {Archir fur Hygitne. 1*«>3. XVI. p. 151. « Totomo I nteiwhung iibrr die ehemifche /.UAamuiroseliuiig VVa* «erlwrillu* A nhiu für Hygirne, 1MM, XVIII. IIS). 38 ÉTUDE DES BACTÉHIES EN GÉNÉRAL. Cramer a du reste démontré <| uo. ces chiffres, surtout celui de l'azote, pouvaient varier dans d’assez larges limites suivant la valeur nutritive du milieu. La proportion d'eau est toujours assez élevée ; différentes analyses donnent une moyenne de 84 à 8;i p. 100, pour la a 10 p. 100 de résidu sec renfermant de 1 à 2 p. 100 de matière grasse. Les Bactéries, dépourvues de chlorophylle, ne peuvent, comme les plantes verles, puiser leur carbone directement dans l'atmo- sphère. De là, nécessité pour elles de le prendre à des composés complexes, formés par des êtres supérieurs. La source eu est, d or- dinaire, des substances ternaires, les sucres, l'amidon, la cellulose, laglycérine, l’acide tarlrique, l’acide acétique, l'alcool éthylique, etc. Pour rentrer dans la nutrition, pour être assimilés, ces corps «loi von I subir des modifications importantes, sous l'influence de produits spéciaux de sécrétion, que nous étudierons plus loin. D'après Winogradsky (1), les Bactéries de la nitrification, ca- pables de vivre cl de pulluler dans un milieu exclusivement minéral, dépourvues de tout pigment assimilateur de carbone, emprunteraient leur carbone aux carbonates. La principale source d’azote est le groupe des matières albumi- noïdes. Les meilleurs de ces éléments azotés sont ceux (pii sont très solubles et facilement diffusibles. Les peptones sont dans ce cas. Beaucoup d’espèces ont la propriété «le transformer en peptones les albumines «pi on leur offre. Le fait, nécessaire à la digestion, esl dû à la sécrétion de ferments particuliers, dont la production est en rapport tellement direct avec la fonction nutritive qu’ils ne sont formés par la cellule «pie lorsqu’ils sont nécessaires. Telle espèce «pii produira une «[uanlité de ferment actif si on lui donne à con- sommer de l’albumine, n’en produira pas (race, nourrie avec des peptones. Au second rang des substances azotées, assimilables poul- ies Bactéries, viennent les sels ammoniacaux et tout d’abord ceux à acide organique, laclate et tartrate d’ammoniaque surtout. L’urée est une bonne source d’azote ; certaines espèces semblent même en iaire leur aliment de prédilection ; l’asparagine, la leucine, la tyro- sine en fournissent aussi. Les nitrates (2', principalement ceux «le potasse et de soude, peuvent aussi servira la nutrition azotée, mais il) W inogradsky, Morphologie des organismes de la nitrification (Archiver des sciences biologiques de Saint-Pétersbourg, 1892). (-) Layon et Dupbtit, Sur la fermentation des nitrates (Comptes rendus de V Académie des sciences, 1882, XCV). — Id . , Sur la transformation des nitrates en nitrites (Ibid., 1882, XGV , p. 1365). — Dèhérain et Maquonne, De la réduction des nitrates dans les terres arables (Ibid., 1882, X(.V, p. oui , 732, 854). — Winogradsky, Recherches sur les orga- nismes de la nitrilicatiou ( Annales de l' Institut Pasteur, IV, 1890, n°5 4 et 5). FONCTIONS. 39 il faut qu'ils soient accompagnés (l’une matière organique. Il peut en être «le même pour l'urée; d’après llichet (t le Micrococrus urex ne produit bien sa fermentation «le l'urée que lorsqu il trouve des matières albuminoïdes dans la solution, ("est peut-être pourquoi il n’y a fermentation ammoniacale dans la vessie que lorsqu il y a inflammation de cet organe et production de mucine ou d al- bumine. Les Bâclé ries ne paraissent pas pouvoir utiliser I azote du cyano- gène ou de ses composés. L assimilation de l'azote gazeux de l’atmosphère par certaines Bac- téries «lu sol est un fait acquis aujourd'hui. Les recherches de Berthe- |ot (2) et de Winogradsky (3) démontrent qu il existe plusieurs espèces bactériennes jouissant à divers degrés de cette intéressante propriété, indépendamment d'autres organismes inférieurs, bien dilTércnts, Algues inférieures, organismes des nodosités des racines des Légu- mineuses. Les derniers, qu'on axait d'abord rapprochés des Bactéries, ont été très étudiés par llellriegel, Wilfarth, Yuillemin, Beyerinck, Schlœsing lils, Laurent t); il* se rapprochent bien plutôt «les Cham- pignons vrais que «les Bactéries. La plus intéressante, à ce point de vue, des espèce* bactérienne* connues, e*t celle «ju’a isolée Winc- grad*ky,la seule, du reste, qui lui aie montré bien nettement le phé- nomène «le fixation d'azote ; il en fait nu à cause de la pro- priété «pu* présentent se* éléments en Itàtonnct «le*e rentier en fuseau au moment «le la formation «!«•* spore*, et la dénomme Clostridium Piisleuriitnum. C'e*t une Bactérie anaérobie vraie, «pii ne peut végéter dan* le *<>l qu'à la condition dï'tre associée à «le* aérobie* qui dé- toument d'elle l’oxygène. Il e*t parvenu à l’isoler en faisant des culture* successives dans des milieux totalement dépourvus d'azote combiné, en présence d'une atmosphère «l'azote. C’est un ferment butyrique énergique. La fixation par celte espèce d'une petite quan- tité d ’azote demande la consommation d’une t ré* forte «juanlité de matière hy«lro-carbonée, «le glucose par exemple. Le* Bactérie* ont en outre besoin «t élément* minéraux, «jue l'on 1 1 Rii-urr, Compte* rendus < 1 1 l'Académie de* tnener*, t SM , l. XCII. p. 7 >««. (i) IhmrmutT, Fixation de l'atote par le» Microbe* (Compte* rendu* de* troue** de /'.le. de* seienret, C.XV. p. >6'', et 1*93. CXVI, p. fit). 1 W i a u, k v , li 'C îierthrs sur r.osimi!*!iiio de Cabote libre de i'atmoxphrre par les Microbes (Compte* rend ut de* teinter* de f A Cad. de* sciences, |8‘13, CXVI, p. 1385; 1*94, CXVHI, p. î >1- — El: ArcAire* de* science* biologique* de S oint- Pêtertbowrg , (89!,, |1|. p. »7i. 4. Scjii.'»*im. et La c a* s r, Recherches sur la lixatiou de l'azote libre par les plante* ( Annale » de 1‘ Institut Pasteur, 1*91, VI. p. 67). — Consulter aussi: kossowrrcM, Rota- nixche /.^ituujç, 1894, fasc. V. Et lieu «ci. Sur la (nation de l'azote almns(.liér«c|ti' Annale* de l'Institut Pasteur. 1894, V|||, p. 7 J*.. 40 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. retrouve en quantités très notables dans leurs cendres. Les princi- paux sont le soufre, le phosphore, le potassium, le calcium, le ma- gnésium, le chlore, le 1er, le silicium. L’importance des albuminoïdes et des matières ternaires, qui entrent dans le courant vital d’une façon déterminée, après avoir subi des modifications connues, esl tout à fait hors de doute. Il n’en est pas de même du rôle des substances minérales. Les belles recherches de Raulinfl) sur le développement de 1 ' Aspei'gillus niger, une des Moisissures les plus communes, ont jeté une vive lumière sur cette question. Ce Champignon se développe abondamment sur les tranches de citron, sur le pain mouillé d'un peu de vinaigre et en général sur Inus les milieux à réaction acide, comme les autres Moisissures du reste. Raulin esl arrivé à constituer un milieu pure- ment minéral où les conditions de temps, de lumière, de tempéra- ture, d’aération, étant égales, la récolte de la plante esl supérieure en poids à celle que fournit un quelconque des milieux habituels. Ce liquide nutritif, connu sous le nom de liquide llaulin , a la com- position suivante : Eau loOO grammes. Sucre candi 70 . — Acide tartrique 4 — Nitrate d ammoniaque 4 — Phosphate d’ammoniaque 0*r,60 Carbonate de potasse 0*r,60 Carbonate de magnésie 0*r,40 Sulfate d’ammoniaque 0ür.2a Sulfate de zinc 0«r,07 Sulfate de fer n«r,07 Silicate de potasse (lsr,U7 Si l ort vient à diminuer ou à supprimer l'un des stds de cette liste, même ceux qui n’enlrent que pour une proportion très faible dans la solution, la récolte diminue dans des limites parfois très larges. La suppression du sel de zinc, qui n’entre que pour 7 centi- grammes dans le liquide, donne une récolle qui ne représente, en poids, «pie le dixième de celle du liquide normal. Le résultat a été identique dans une nombreuse série de cultures. Dans un liquide sans potasse la récolte tombe au t/2 b de la normale; sans ammo- niaque au i/iaO; sans acide phosphorique au 1/200. L’influence de ces éléments minéraux est indiscutable; le rôle qu’ils remplissent dans les réactions vitales est inconnu. Les Bactéries se contentent aussi très bien de solutions purement minérales, hiles y prospèrent moins bien, cependant, «pie dans les (1) K al'lin, études chimiques sur la végétation. Recherches sur le développement d une Mucédinec dans un milieu artificiel (Annales des sciences naturelles , Botaniçue , 1S70. FONCTIONS. 4i liquides tenant en dissolution des matière' albuminoïde?*. 1 asteui a créé, le premier, un milieu artificiel, le liquide Pnsfmr dont voit i la formule : Eau Sucre candi (iarbuuate d'ammouUque. . . Cendre* de Lcrure de bière 100 partie-. 10 — 1 partie. 1 — Hans un mélange de substances alimentaires, une espèce ne s'adresse pas, sans choix, à la première venue, mais toujours à la forme la plus assimilable, à celle qui demande le moins de travail pour entrer dans la nutrition. Ce n est que quand cette première substance est consommée, qu elle s'attaque à une seconde de diges- tion moins facile. Lorsqu on donne, par exemple, au Bacilltis butij- ricus à la fois du sucre et de la matière cellulosique, il consomme tout d'abord la provision sucree et après, seulement, se nourrit de l'autre composé ternaire, qu'il «loi t modifier d une façon beaucoup plus profonde pour pouvoir I utiliser. Le choix de l'aliment influe considérablement sur le développe- ment de bien des espèces. Certaines peuvent croître tout en n’ayant à leur portée que des proportions tellement minimes qu elles échap- pent parfois à l'analyse. L'eau, même pauvre en matières organi- ques, e*t un milieu où beaucoup de Bactéries peuvent se multiplier abondamment. Le üicrococcus aqviti/is et le lincillus eryt hrosponu , d’après Meade Bolton (11, se développent très bien dans l’eau dis- tillée. Dans ces conditions, le développement s’arrête au bout d’un certain temps, lorsque les aliments sont consommés jusqu’à la der- nière trace; les individus tombent en étal de vie latente, ou meurent après avoir donné des spores, hn general, plus un milieu est nutri- tif pour une espèce, plus elle y prospère, toutes les autres conditions étant égales. Il est très probable que par addition de certaines sub- stances en proportions minimes, on doit activer la multiplication, comme nous avons \u le zinc du liquide Hauhn le faire pour 1.4*- prrgUlus niyer ; les recherches sur ce point sont à peine ébauchées. La forme peut aussi varier dans certains cas suivant l’alimenta- tion. Quand celle-ci est abondante, chez beaucoup d’espèces en bâtonnets, les articles tendent u rester unis en longues chaînes, ou se fusionnent en longs filaments. Nous avons mi que les formes d m- volutinn, qu’on tient pour des productions pathologiques.se produi- sent surtout quand les milieux nutritifs s’appauvrissent. La réaction du milieu a, ici, une grande importance. Lu général 'I Munis Boito*. liftier da» Verliulteu verucbiedeiif r Barterienarien im Trinkwasser XrUtrhrift fur Hygienr. I. |s*n, y. '<> . • 2 ÉTUDE DES DACIÈHIES EN GÉNÉRAL. les Bactéries ne se développent Bien que dans des milieux neutres ou légèrement alcalins. Peu d’espèces aiment les milieux acides, le Bacillus aceti, de la Mère de vinaigre, en est un rare exemple. Plu- sieurs des espèces qui provoquent la fermentation ammoniacale de l’urée peuvent vivre dans un milieu rendu fortement alcalin. 3. Sécrétions et excrétions.— Les aliments peuvent se trouver dans le milieu sous une forme directement assimilable. C’est le cas le plus rare. Presque toujours il leur faut, pour pouvoir être absor- bés, subir des modifications spéciales, qui portent simplement sur leur groupement moléculaire, ou des transformations plus profondes. Les uns sont solides et insolubles, l’amidon, la cellulose, l’albumine, la fibrine. D'autres, bien qu’en dissolution, ne peuvent servir à la nutrition qu ‘après un changement d’état; c’est ainsi que le sucre de canne a besoin d’être interverti, «pie les nitrates ont besoin d’être réduits. Ces transformations s'opèrent sous l'influence de sécrétions spéciales, de ferments solubles, auxquels on peut donner le nom général de diaslases (I). Les conditions de nutrition des Bactéries sont, de ce cédé, identiques à celles des êtres supérieurs. L’amidon a besoin, pour être assimilé, d’être transformé en mal- tose et en glucose, d'être saccharifié. La plante qui redissout l’arai- dou emmagasiné dans ses réserves, l’embryon qui germe dans la graine, développent a ce moment du besoin seulement, un ferment soluble, l amylase, qui opère la modification; l’animal, qui digère l’amidon, le fait avec son pancréas, qui sécrète de l'amylase. Beau- coup de Bactéries sécrètent une amylase identique. Huppe (2) en a signalé la présence chez le Bacillus lacticus. Miller (3) a constaté qu'une Bactérie commune dans l’intestin de l’homme dissolvait promptement I amidon. Wortman (4) a pu isoler, d’une culture de Bactéries de putréfaction de matières amylacées, un ferment soluble saccharifiant très promptement l’amidon. Vignal (5) a reconnu cette propriété à plusieurs des espèces qui vivent en commensales dans la bouche de l’homme et auxquelles on doit très probablement rap- poitei I action sacchari liante de la salive, en majeure partie sinon en totalité. Le Bacille amylozyme de Perdrix (ü) transforme direcle- (I) Di.cuux, Chimie biologique, p. 1 20 et suiv. u°pAm'm%d" m“‘ *"* <““• •SS®» S VV°HTS,T’ ?ei‘“hrift fi"' Pt'ys'otogische C hernie, B. VI. t,nces ,"’UChe SU" qUC,qU0S SUbS' île if iisti t ut'pasteur* V ' "si!*! Vp. ^ST1/.' 0< ' U ’ les pIlr uu Microbe «l'aérobic .le leau (Annales FONCTIONS. 43 ment la fécule de pomme de terre eu sucre tju’il fait alors fermenter en donnant de l'alcool éthylique et de I alcool amylique. Le sucre de canneet le sucre de lait nepeuvent servirdireclement aux échanges nutritifs des animaux ou des plantes. I. animal le» inter- vertit à l’aide de l’mversme, sécrétée dan» son intestin. Le- plantes, qui ont du sucre cristallisabh* dans leurs réserves, la betterave, la canne à sucre, sécrètent au moment où elles doivent I utiliser, une dias- tase spéciale, la surrase , qui le transforme en sucre interverti, mé- lange de glucose et de lévulose. (. est ce que fait la Levure de bière, lorsqu’on lui donne «lu sucre de canne comme aliment. ( "est ce que doivent faire les nombreuses espèces de Bactéries, pouvant vivre «b* »ucre cristallisabh*. La présence de la sucrase a été signalée déjà chez le lUicillm hutyrirus et chez le Bacillus lartirns par Huppe (I); Vignal (2 signale plusieurs Bactéries de la bouche, entre autres le lUcillus suiliUs, «jui intervertissent rapidement le sucre de canne. Le llacillus butyricus (3 et le Spir ilium ruyulu * sécrètent une diastase, qui n’a pa» encore été isolée, une relluluse, «pii dis»out la cellulose et en permet l’absorption après I av««ir, au préalable, trans- formée eu glucose. Le ferment soluble n agit pas sur toutes les variétés «b cellulose; c’est surtout le» membranes végétales jeunes qu’il attaque, ('.elles «pii sont durcie» par l'àge ou l'incrustation lui résistent; il en est «le même «b* la cellulose des plante» aquati- que». Il «*st très probable «pu* ce sont tl«* telles Bactéries «pii jouent un rôle prédominant dans la dige»ti«m «le la cellulose, «■«•Ile «pii »e fait dans la panse «les Humiliants, par exemple. Les matière» albuminoïdes, |>our être absorbable», doivent subir une transformation plus complexe et moins connue, hlb*» devien- nent solubles et se changent, en s'hydratant, en «le» produits «ha- ïssables, non coagulable» par la chaleur, auxquels on donne le nom général «le jn-ptones. I n grand nombre de Bactéries possèdent la propriété de transformer les albumines en peplones. Klle existe, en particulier, très marquée chez les espèces occasionnant les putréfac- tion». La putréfaction, «lans ce cas. débute, toujours par une peplo- nisation ; avant la production «le» phénomènes putrides proprement dits, caractérisés surtout par l’apparition de gaz fétides, le milieu esl trè» riche en peplones. que l’on peut facilement retirer par l'ébulli- tion et l’év aporation après filtration, ('.elle peptoui-aliou » accomplit, (I) Hi rr*. Inc. cil. (i Vu, iul, fur. cil. {'i' V»« T nuu, Sur la fermentation de la cellulose (Cnmptet rendu* de i Académie de t k ichc**, !Ü7¥, f ,XX X VIII, p. Ï05|. (4) I'im/muw m,> , Zur Kntwiekehinfpgcsrhichte uud Fer ment wirkung ciniger lia rtc rien - «rten i tloinniicA* XeUimg, |s7!>, n* id). 44 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. bien certainement , dans tous les cas, sous l'influence de diastases sécrétées par les Bactéries. On a pu, dans quelques espèces, isoler ces ferments solubles qui se rapprochent de la pepsine par leur action. Il est facile de constater la présence de peptones dans un liquide de culture au moyen de la réaction du biuret. En alcalini- sant avec de la lessive de soude et ajoutant une solution très étendue de sulfate de cuivre, il se produit, lorsqu’il y a des peptones, une coloration rose ou violette. La liquéfaction de la gélatine, phénomène d’une importance si grande dans la pratique des cultures, a été considérée, depuis quel- que temps, comme causée par un ferment sécrété par l'espèce liqué- fiante. Cette liquéfaction est en effet une véritable peptonisation. Des recherches récentes ont confirmé cette opinion. Bitter (1), sau> isoler de diastase, avait montré qu’une culture de Choléra, stérilisée à GO0, liquéfiait encore de la gélatine; l’expérience a été vérifiée par Sternberg (2) pour plusieurs autres espèces, dont Micrococrus prodi - i/iosus, M. indirus, Racillus pi/ocyancus, Spirillum Finckleri. Rietscii (3) a enfin réussi à isoler le ferment dont il a reconnu la présence chez toutes les espèces, liquéfiant la gélatine, qu’il a examinées; il man- quait au contraire chez les espèces ne liquéfiant pas, les Haciflus li/phicus el B. tuberculosis par exemple. Il est probable qu’il existe plusieurs sortes de ferments solubles dans ce même groupe; ils sem- blent se rapprocher plutôt de la trypsine du pancréas ou de la papaïne que de la pepsine, en ce qu'ils sont surtout actifs dans un milieu alcalin ou neutre. Dans ses études si complètes sur le lait, Onciaux (4) a obtenu de certaines Bactéries, agents de la fermentation de la caséine, les Tj/rothrix, comme il les nomme, une diastase spéciale, la caséase. Cette caséasc, mise en contact avec la caséine du lait, qui doit alors être coagulée par avance, la dissout; il se forme un liquide opales- cent des plus propres à l’assimilation. La caséase n'agit que sur la caséine coagulée. Ce phénomène de précipitation se produit sous l’influence d’un autre ferment soluble, la présure. Elle se trouve sécrétée, côte à côte avec la cascasc , parles Bactéries de fermentation de la caséine. Quelques espèces ne pro- duisent tpie la présure, le liacillus laotiens par exemple; la coagula- tion du lait se fait alors sous son influence, mais le coagulum reste intact, si d’autres espèces n'interviennent pas. (1) Bitteu, Ueber Permentausscheidung von Koeh'scrKomrnabacillus(Arc/ifV fur IJygiene, V, 1886). (2) Stkunhkiii., The liquéfaction of gélatine by Bacteria ( Médical News, 1887, n" 14). (3) Hiktsch, Ferments des Bactéries (Journal île pharmacie et de chimie, \'rjuillet 18S7). (4) Duclaux, le Lait ; Paris, 1887, J. -B Baillière, et Chimie biologique. Paris, 1883. FONCTIONS. Lu transformation de l’urée eu carbonate d ammoniaque, causée par le Alierococcus urew, s'opère par l’intermédiaire d’une diastase isolée par Muaculus 1), et dont la production par la Bactérie a été mise hors de doute par les recherches de Pasteur et Jouberl 2). Mi- quel 3; a fait une étude soignée de celte uréase qu il a montré être sécrétée par un grand nombre d espèces bactériennes qu il réunit sous le nom de ferments de l'urée. La présencede semblables ferment s diastasiques, agissant sui des pro- duitsdivers, servant d’aliments aux Bactéries, aété signalée depuis par plusieurs observateurs. \ ignal 4;. Fermi ■’> . entre autre>, en ont re- connu divers chez plusieurs espèces qu’ils ont étudiées sous ce rapport. A coté de ces produits de sécrétion qui servent directement à la nutrition et à la vie de l'espèce, il en existe d'autres qui semblent ne plus pouvoir rentrer dans le courant vital une fois sortis de lu cel- lule, mais au contraire, substances de déchet, empêcher le dévelop- pement, s ils s’amassent en quantité un peu grande dans le milieu. Qu'ils entravent le développement en exerçant une action toxique sur les cellules vivantes ou eri gênant l'élimination de ceux que chaque élément produit continuellement, ce qui est peu probable, ils doivent être mis en état de ne pas unir»*, ^ans quoi les fonctions des éléments cessent de s'accomplir, la mort s ensuit bientôt. Ils sont donc, par leur nature et leurs etrets, en tout comparables aux produits d'excrétion des être- supérieurs, ('.'est ainsi que les fermen- tations lactique ou butyrique s’arrêtent bientôt, si l'on ne prend pas soin de neutraliser l'acide avec de lu chaux. (les produits, d'excrétion probablement, jouent un rôle considé- rable dans bi vie de l'espèce et contribuent souvent pour une grande part, mi pour la totalité, à son action physiologique. Parmi eux, il en est qui par leur constitution et leurs propriétés générales sont ,|es matières albuminoïdes vraies, devant même, par leurs réactions et les elfets quelles produisent, être rapprochées des substances diastasiques dont il a été parlé plus haut ; ce sont de véritables (liastnsft, dénommées un peu au hasard nlbumos* s ou, pour certaines, tilbuminr< toxiques ou tojrulbumines, ou même plus simplement farines à cause de leur action éminemment toxique. Les autres sont connus depuis longtemps sous le nom de ptomatues. Il MuK.ei.cs. Compte* rendus de l'Académie de* cdrncet, t»76. .* p, ,Tni JociKHt, Sur la fermentation de l'urine (Complet rendu» de l' Academie de » «ciei.ee*, LXXXIII. 1*76). (3 Miouiti-, Ktude* *ur la fermentation ammoniacale et sur les ferments de l’urée d»»- Nofei d - mterngra/ihie, I*s9-t»'*6). >4i Viuial, Contribution i l'etude de* Hacbriaeée*. 18*9. [’>) Fh«i, Arehn fur Hygiène, 1*90. I. 46 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. C’est Roux et Yersin (I), dans leurs belles recherches sur la diph- térie, qui ont les premiers signalé, dans les cultures du Bacille spé- cifique de cette, affection, un corps « ayant beaucoup d’analogies avec les diastases », précipitable comme elles par l’alcool, pouvant être entraîné comme elles par certains précipités gélatineux, comme celui de phosphate de chaux, produits dans le liquide qui les con- tient. Christmas (2), peu après, a isolé de cultures d’une Bactérie de la suppuration, le Microroccus pt/ogenes aureus, une substance similaire, avant des propriétés pyogènes manifestes. Plus récemment, llankin (:t) découvrait dans des cultures pures de Bacille du charbon une matière albuminoïde spéciale, une ulhu- mose, possédant une puissance toxique extrêmement énergique. Ce principe existe surtout abondamment dans les vieilles cultures dans le bouillon. Il l’isole en précipitant par l’alcool et dialysant; le résidu est dissous dans l’eau distillée et filtré sur une bougie Cham- berland. Celte substance injectée dans les veines du lapin, à la faible dose d’un dix-millionème du poids du corps, rend les animaux réfractaires aux inoculations les plus virulentes. Les recherches les [dus complètes jusqu’ici sur ces matières albu- minoïdes toxiques ont été faites par Brieger et Kraenkel (4). Ils ont d abord étudié celle découverte par Roux et Yersin dans les cultures de Bacille du la diphtérie. Ils l’obtiennent en précipitant les bouillons de cultures filtrés sur une bougie Chamberland, par le sulfate d'am- moniaque, aune température île 30 degrés. Le sel que peut contenir le précipité est éliminé par la dialyse, jusqu’à disparition de préci- pité par le chlorure de baryum. On dessèche le résidu dans le vide, a 10 degrés. On obtient alors une substance amorphe, floconneuse, très légère, d un blanc éclatant, qui possède beaucoup-des réactions des albumines solubles. Mlle est extrêmement soluble dans l’eau, ne précipite pas par I ébullition, par l’acétate de plomb, par l’acide nitrique étendu même à chaud; précipite au contraire par l’acide carbonique en solution chargée, par les acides minéraux concentrés, I acide acétique, l’acide phonique, le sulfate de cuivre, le nitrate d argent, le bichlorure de mercure. Elle ne donne aucun résultat (I; Roux et Yersin, Mémoires sur la diphtérie {Annales de l'Institut Paiteur, 1888 et I boV ) . ,-) CnnisTiiAs, Recherches expérimentales sur la suppuration (Annales île l'Institut Pas- teur, 1888, p. 470). v ( I) 1 1 \ n kin, Immonity produced by Albuinoso isolaled front Anthrax cultures l/lritisli Med. Journal , 1889, p. 810). *) I.iuei.eu et I raenkei., 1J n tersuchungen ueber Bacteriengifte ( Iterliner klinische Wo- t leiise i;/^/ 1890, n»' n et |ji, — Bribcer, Weitere Erfahrungen über Bakteriengifte (Zeil- chnft fur HyQiene, 1895, XIX. p. loi). FONCTIONS. 47 positif avec les réactifs îles alcaloïdes; par contre, elle donne d'une façon très nette la réaction du biuret, celle de la xanthoprotéine et la coloration rouge avec le réactif de Millon, caractéristique des matières albuminoïdes typiques, ce qui permet d'aflirmer que c’est uu dérivé de l'albumine. Les auteurs ont même pu déterminer sa composition centésimale, qui se rapproche beaucoup de celle de la sérine. Toutefois cette substance présente une toxicité bien moindre que celle que Houx et Yersin avaient isolée dans les mêmes conditions. Tandis que ces derniers tuaient un cobaye par l'inoculation sous la peau de deux dixièmes de milligramme de leur produit toxique, les auteurs allemands doivent, pour arriver au même résultat, inoculer lit milligrammes du leur. Le qui semble démontrer qu'ils n'oblieu- uent par leur procédé qu'un mélange complexe, ne contenant qu’une assez faible proportion de matière réellement toxique. ('.es albumines toxiques ou toxalbumines formeraient deux groupes se distinguant par leursolubilité ou leur insolubilité dans l'eau . Parmi les premières se trouveraient celles que l'on a découvertes dans les cultures de diphtérie, du tétanos et du charbon ; parmi les secondes, celles qui proviennent de In lièvre typhoïde, du choléra, du Micro- coque pyogène doré. L'effet toxique qu elles produisent es| toujours moindre que celui que détermine la Bactérie vivante. (Vilaines ont une action qui rappelle beaucoup celle du venin des serpents dont les principes actifs se rangent dans la même catégorie ; celle de la diphtérie rappelle par ses réactions le principe toxique qui a été isolé du sang des Murenides par Mo*sn. Filles ont, en tout ras, ce caractère, commun avec les diastnses, qu’elles produisent leurs effets caracté- ristiques ù doses extrêmement minimes. Telles qu'on les connaît actuellement, ces toxalbumines sont des corps amorphes, d'un blanc jaunâtre, sans odeur, solubles dans l'eau, l'alcool faible, insolubles dans l'alcool fort et la plupart des autres dissolvants ordinaires. Mises en solution dans l'eau, elles sont facile- ment entraînées parles précipités gélatineux, comme les diastases. La chaleur a d’ordinaire sur elles une action altérante et destruc- tive, une température de 6> est souvent la plus haute qu elles puissent supporter sans s’altérer; certaines cependant peuvent être soumises à une température de 1 00™, même de 120°, sans modifica- tion de leur activité. Filles se comportent comme les matières albu- minoïdes envers les réactifs. Les Bactéries ne sont pas du reste les seuls êtres qui puissent produire de telles substances ; Flhrlirh f a ■ t F Mi LU» I -,h.- inrdlcimw h«- WochMnvhrift, l«ècc Proteus > ulyaris que nous venons de citer, qu’il faut attribuer certains ouqioisonnements causés par les viandes putréfiées. Cependant, eu général, les ptomames paraissent être moins toxiques que les toxalbumines. Si ces résultats peuvent servir à expliquer, en tout ou eu partie, l’action nuisible d*- certaines espèces, il n’en est pa*. de même pour d’autres, en plus grand nombre jusqu'à présent. Beaucoup de Bac- téries pathogènes, pour l'homme ou les animaux, étudiées à ce point de vue, n'ont encore rien fourni. Nous reviendrons plus loin sur ces sujets importants, en parlant de l’action des Bactéries patho- gènes sur l’organisme. Parmi le- substances de déchet qui résultent de P activité vitale de re> microbes, on rencontre en outre un grand nombre de produits intéressants. Les uns sont lixes. les autres volatils; certains contri- buent à donner aux espèces qui les produisent des caractères itnpor- tants. Les produits lixes sont surtout formés de composés arnidés, et, au premier rang, on trouve toujours laleucine, la tyrosine, le glycocolle. (•' Tito Ct tuant. IJeber «lie ton Proteus vulgtns erneugten (lifte (Centralblatt fur lituteriologie , 1190). (î) Garant», l'clsir die Fleischterjjiftttnif in Frank, uhauseu und < i n i i - «le désassimilation, «dl«* forme «!«•» spores. La présence de conditions mauvaises n’est cependant pas t«*ujours la cause de formation de spores. Beaucoup d'espèces en forment en pleine période «le végétation, lant«‘»t constamment, tan- t«'«t seulement «lans «les conditions déterminées. C'est ainsi que le Hacillus nnthrarir, ensemencé dans du bouillon frais, donne, au Inuit «le très peu de temps, «!«• nombreuses spores dans les bâtonnets associés en long» filaments; lorsqu'il »e multiplie dans l'organisme animal, par «'outre, il l«‘ fait uniquement par division. L<> Bacillus subtilis donne très facilement des spores «lans tous h's milieux où il peut végéter. Multiplication par division. L est «le beaucoup le mode le plu» commun d’extension «le l'espèce; c’est peut-étn* le caractère le plus général qu'on puisse reconnaître aux êtres «pii nous occupent, celui • pii l«*» a fait nommer Schizomycètes , Schizophytes. A proprement dire, « *• n'est pas une reproduction véritable. Le phénomène de re- production implique en «‘ITet 1 idée de formation d’individus nou- veaux; dans la division vraie, un élément, préparé par divers chan- 52 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. gements <[u» se sonl opérés en lui, en forme deux ou plusieurs, sans qu’aucun caractère ne puisse faire distinguer un élément pro- ducteur d'un élément produit. Il y a là un fait tout à fait comparable au bouturage et au marcottage des plantes supérieures, (le sonl des actes purement végétatifs, dans lesquels on ne peut voir une forma- tion réelle de nouveaux êtres, mais simplement l’extension d’un même individu dans le temps et dans l’espace; de telles cellules, issues de la division successive d’un même élément, ne représen- tant, à vrai dire, qu’un corps à éléments dissociés el non pas un ensemble d individus. Il est facile d'observer la division de la cellule, chez certaines Bac- téries en bâtonnets de grande taille. Il suffit d’en placer dans une goutte de liquide nutritif, de recouvrir d’une lamelle et de luter la préparation pour empêcher l’évaporation. Chez les espèces qui n’ont pas un grand besoin d’air pour croître, le dé- veloppement peut s'observer ainsi pendant un temps assez long. Chez les Bactéries très avides d’oxygène, il faut recourir à d’autres procédés ; I emploi des chambres humides, qui seront dé- ^ crites plus loin, répond parfaitement au but que l’on se propose. Lorsqu’une cellule est arrivée à une longueur qui semble fixe pour l’espèce dans des condi- tions qu’on peut admettre comme normales, il apparaît en son milieu une cloison très mince, hyaline, qui la divise en deux parties égales. Les phénomènes de la division de la masse protoplasmique ne sont pas connus, pas plus que le mode de for- mation de la cloison nouvelle, qui apparaît probablement au même moment dans toute son étendue, sécrétée par les dtmx por- tions du proloplasma qui ont dû subir une scission préalable. Si I on considère comme de véritables noyaux les sphères réfringentes signalées plus haut (page 18), la présence fréquente de deux de ces sphères (lig. Il) dans le milieu de bâtonnets qui ont atteint une lon- gueur suffisante pour se diviser, conduirait à généraliser plus encore le rôle important que joue le noyau dans la division cellulaire. Uuoi qu il en soit, la cloison s’accentue, gagne en épaisseur; sa par l ie moyenne se gélifie et écarte l’un de l’autre les deux indivi- < us résultant de la division du bâtonnet primitif. La figure 12, sché- matique, montre les différents stades du phénomène. Dans certains cas a séparation est très nette, la partie moyenne gélifiée existe ice cment. Souvent, au contraire, 1 espace clair intermédiaire est Fig. 11. — Bactéries du tartre dentaire du chien, 1200/1. FONCTIONS. 53 une pure illusion «l'optique; les deux cylindres restent parfaitement juxtaposés; il est facile de s'en convaincre en rapprochant un i>eu l'objectif de la préparation. Cette dernière disposition se rencontre surtout lorsque les bâtonnet* restent accolés bout à bout en grand nombre. La couche médiane géliliée est plus ou moins diflluente ; elle peut se dissocier entièrement, le* deux cellules se séparent alors complètement. Lorsque les bâtonnets restent unis, il se forme dos Manient* de longueur d'autant plus grande qu il* renferment plus d'articles. Les filaments sont droits ou brisés en des point* de séparation des articles. Ils sont fréquemment courbés et parfois pe- lotonnés, de façon à produire des spirales enchevêtrées les unes dans les autres. C'est pour des formes «le cette dernière sorte, qu a été créée la dénomination de Spiruline s. qu'on a rapprochées a tort des vraies forme* spiralées, de* Spitiilwu. A preuve que cette di*- Klv U. — Schéma de la ditoiou des bâtonnets. position est purement accidentelle et secondaire, c'est qu’on ren- contre tou* le* intermédiaires jHtssible* entre le* Manient* à |n*ine courbés et les amas île filaments irrégulièrement hélicoïdaux. Il arrive parfois que la cloison de séparation de bâtonnets est si mince et *i transparente, qu'il devient presque impossible de l’aper- cevoir; on prend alors lu rhaine pour un long Marnent simple. Il faut contracter le protoplasma «le* différente* cellule* à l aid** de réactifs ou colorer la membrane avec une teinture, pour fair<* nette- ment apparaître la division. Au lieu de rester unis le* uns au bout «le* autres en Marnent s, cer- tains Bacilles se séparent puis s’accolent latéralement, de manière à former «les séries transversales parfois très longues. Vus de champ, de tel* amas semblent, suivant le nombre «les rangées, «le* chaîne* ou «le* piles d«* Microcorcus. Chez 1«* HaciUtts butyrirus, l’agent *i répandu «le la «lécompo*ilion de la cellulose et de la fermentation but>ri«|uede bien «l«** matières ternaires, le bâtonnet, prêt à *«■ di- viser, «l«*\ienl immobile, puis *•* segmente en deux nouveaux élé- 54 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. ments, qui se séparent et s’accolent intimement suivant leur longueur, eu glissant l’un sur l’autre. Le phénomène se répétant un grand nombre de fois, il se forme des rangées droites, plus ou moins cour- bées ou disposées en zigzags, de bâtonnets réunis entre eux par de la substance mucilagineuse. Chez les Bactéries sphériques les choses se passent d'une manière analogue. L’élément rond s’allonge et devient ellipsoïdal; il peut, à ce moment, avoir la forme d'un court cylindre à extrémités arron- dies (fig. 13; 1,2). Il se produit dans la région médiane un étrangle- ment (fig. 13; 3); c’est l’aspect décrit sons le nom de biscuit àlacuilltr ou de forme en haltères. L'étranglement se prononçant de plus en plus, il en résulte la formation de deux coccus, semblables au pre- mier (fig. 13 ; 4). Les rapports qu’affectent entre eux les éléments issus delà division sont fout aussi variables que chez les Bacilles. Les coccus peuvent se séparer de la division et vivre isolés dans le liquide. On les trouve souvent unis deux à deux ; on nomme cette forme biplococcns (SircÀoo;, double). Ou bien ils restent unis à plusieurs, en séries linéai- res droites ou flexueuses, c’est la disposition désignée sous les noms de Tonda ( torulus , renflé en nœuds) ou de Streptococcus («rrpeîtToç, tourné). Le nom de Staphylococcus (rraçuXr], raisin) a été appliqué à des formes où les éléments, séparés dès la division, sont réunis plus tard en amas irréguliers qui ont été comparés, d’une façon assez peu heureuse, à des grappes de raisin. On a voulu faire, de ces différences de situation des éléments, des signes de première importance et les élever au rang de caractères génériques. Les genres Diplococcus, Streptococcus al Staphylococcus ne peuvent guere être maintenus, comme coupes de l’ancien genre Micrococcus, si 1 on remarque que les caractères sur lesquels on se hase pour les établir varient dans des limites fort larges, et que sou- vent les variations dépendent exclusivement des conditions de mi- lieu. La forme seule en Diplococcus semble plus constante et plus fixe, sui tout pour les espèces où les deux éléments accolés sont deve- nus asymétriques, par suite de l’aplatissement de leur face médiane. I)( plus, lorsque ces Diplococcus s’unissent en chaînes, l'arrangement par couples persiste, très évident ; l’espace, qui sépare deux couples FONCTIONS. 55 de la chaîne, est notablement plus grand que celui qui sépare «leux éléments d'un même couple (fig. 14). Ces dénominations de Dtploco- que s, Streptocoques et Staphylocoques sont cependant très utiles a conserver ; elles peuvent fournir des points de repère importants et faciles à constater pour la diagnose des espèces. La division ne semble pas toujours se faire dune façon aussi régu- lière, au'si typique, chez les Microroc eus. Dans bien des cas, les deux éléments, provenant d’un même acte de multiplication, ne sont pas % I V a ê Fig. U- n hijdocoqur» de la |>ueummiif . «I •« *» F». 14. — Uiploeœea* »*j métrique*. égaux. L un des deux est toujours sensiblement plus petit que I au- tre ; dans les IHptocoques c'est toujours le plus rapproché du centre du couple primitif llg. Ci). H ) a là un lien évident avec le mode de multiplication par bourgeonnement, si fréquent chez les Levures. La couche externe gelilièe de la membrane peut se séparer lors de la division, elle montre alors un étranglement bien net au niveau de la séparation des éléments ; ou persiste connue une gaine unie autour de deux ou plu- sieurs cellules qui s»1 touchent alors par une face. Au lieu de se faire dans une seule direction, comme dans les cas précé- dents, la division peut s'opérer dans plusieursdirections à la fois, >oit simultanément, -oit plutôt succes- sivement. Lue cellule de Micrococcus tetraqcnus se divise suivant deux plans perpendiculaires; il »e forme ainsi une tétrade (lig. 1 C»; . dont les élé- ments se comportent comme celui qui leur a donné naissance, et constituent, après avoir proliféré un certain nombre de fois, de petites tablettes aplaties, des lames. Chez les Sar f ines, le phénomène est encore plus compliqué. Une des cellules arrondie» s'agrandit et se di\i»e suivant trois directions, par trois plans perpendiculaires. Le résultat est un petit cube de Im Kig. 18. — Sctiém* «le U production Je létnif». ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. 50 huit éléments, qui so diviseront ensuite comme la sphère primitive. Lorsque le phénomène so sera répété, il aura produit une masse cubique plus ou moins volumineuse, formée de nombreux cubes plus petits, de petits paquets do huit éléments chacun (fi". 17). Le mode de formation de cos tétrades et de ces masses cubiques n’est pas encore exactement connu. J’ai reconnu chez la Sarcina lutea, espèce très commune dans l’air et dans l'eau, que la division se pas- sait de la façon suivante: une cellule, prête à se diviser, s’allonge transversalement et se partage en deux parties égales, formant ainsi un diplocoque, comme le représente la figure 13. Chacun des deux éléments produits est le siège du même phénomène ; on obtient une tétrade. Mais la direction de l’allongement de ces deux éléments, et par conséquent la direction du plan suivant lequel s’opère la division, est perpen- diculaire à celle de sa première opération. Les quatre cellules de la tétrade, à leur tour, se d i vi sent en m è m o temps co m m e les précédents, mais dans un troisième plan perpendiculaire aux deux autres. Ce n’est donc que successivement et non d’emblée qu’on arrive à obtenir les colonies massives caractéristiques. La rapidité de la multiplication par division est fonction directe de la nutrition. Elle s’opère d’autant plus vite que les conditions de nutritivité sont meilleures, conditions de milieu alimentaire, condi- tions de température, d’aération, etc, Quand le milieu est épuisé, la division s’arrête ; les éléments tombent au fond du vase et y forment un sédiment d’aspect variable suivant l’espèce. Quand le milieu est favorable, elle se produit avec une activité étonnante. C’est ce qui explique l’envahissement si rapide de cer- tains milieux parles Bactéries. D’après Colin (I), il faut deux heures aux deux bâtonnets, issus de la division d’un bâtonnet primitif, pour se diviser à leur tour. -En calculant sur cette base, un élément qui trouverait réunies de bonnes conditions de milieu et n’aurait à subir aucune influence mauvaise, arriverait à en produire, au bout de trois jours, quatre mille sept cent soixante-douze billions. Heureu- sement pourl homme, celle prodigieuse fécondité se trouve enrayée à chaque instant. d ) Gohn, lîutersueliungen ueber lîacterien"(Co/ni’« Heitrüac sur Biol, de.r P/lansen. voi. I, ü' et 3r p.). FONCTION?. r»7 Reproduction par spores. — La multiplication par division a été pendant longtemps considérée comme le seul mode de propagation des Bactéries. Lescellules ainsi produite- ne présentent, en général, qu'une faible résistance aux agents de destruction et une résistance d'autant plus faible qu elles sont plus jeunes ; la vie de I espèce se trouverait donc compromise, si elle n'avait pas à sa disposition le moyen de surmonter ces diflirultés. Ce moyen, c'est la spore. Lors- qu'une espèce se trouve dan- ces conditions défavorables, quand lt* milieu nutritif s’épuise, quanti arrive une privation d'eau, d'oxygène, etc., il se forme dans les cellules, par condensation de leur proto- plasma, des éléments résistants capable- de traverser ces périodes difliciles, des spores durables Dauersporen). Ce n’est cependant pas tlans ces seules conditions d'existence diflicile que les Bactéries for- ment de- spores. Souvent même la formation de spores se fait normale- ment en dehors de toute mauvaise condition d'existence ; c’est un puissant moyen de rajeunissement de l'espèce. Les spore- uni été décrites pour la première fois par Pasteur, en IHtV.t (I). Suivant se- observations, le Bacille de la flnrherie dé- versa soie, après s’ètre reproduit quelque temps par division, forme, dans certaines de «es cellules, de- noyaux brillants , qui sont de véri- tablesj/mwe*, mis en liberté par résorption du bâtonnet. Ces germe- -upportent longtemps la dessication en conservant leur vitalité. Ce sont là les caractères essentiels des -pores. Cohn 2) a observé plus tard et décrit u\ec détails précis la formation de la spore du Harillus s utdilis ; Koch :t en a suivi pas à pas le développement dans les cul- tures du Harillus anthracis. Depuis, ce mode de reproduction a été constaté chez, de nombreuses espèces. Beaucoup d’autres ne l’ont ja- mais présenté, soit qu elles ne le jK)-sèdent pas réellement, -oit plu- tôt que l'on n'ait pas enrore pu réaliser les conditions spéciales qui lui sont néce— aires pour se produire. Lorsqu'un article va former une spore, s'il e-t mobile, il s’arrête ; il se gonfle souvent, dans toute son étendue ou seulement en un point; son protoplasma devient trouble, granuleux, il s'y fait une sorte de réserve nutritive, parfois amylacée, facile alors à constater avec l'iode qui donne la coloration bleue caractéristique. Chez le Harillus butyrirus, par exemple, le protoplasma se contracte, se sé- pare de la membrane, qu il lais-e alors apparaitre nettement avec un double contour. Dans le contenu se montre un point clair, une (I) P»»T»tn, Klude* sur lo« maladie* do* tôt* i «oie. l’ari», I%70. Ou», Puleruirhuugpn Iiebor bactérien iCohn* Hntnîgc sur Hiohtgi, drr Pflantrn B I, *• p. (ï) lt. Koch, Die .Ftiolo^io der Miltbrandkranlcit (Cohn's Beitrdy* sur Hiologie de, /‘/tan:rn. B. Il, p. 277'. 58 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. sorte de vacuole, qui grandit, prend une grande réfringence et s'en- toure d’une membrane propre, assez épaisse. La spore est formée. C’est un petit corps sphérique ou ovalaire, à contours sombres, dont la masse centrale est dépourvue de granulations. Elle est d’ha- bitude incolore; les spores du Bacillus erythrosporus sont colorées en rouge terne. Le contenu est une gouttelette très réfringente, ayant l’aspect d’une goutte de matière grasse. Pour Koch même, la spore du Bacille du charbon est formée d’une gouteletle graisseuse entourée d’une mince enveloppe protoplasmique et d’une membrane résis- tante. La gouttelette graisseuse lui donne sa forte réfringence et sert de réserve nutritive pour la germination. Rrefeldet Prazmowski croient, au contraire, que la partie centrale réfringente est du protoplasma. C’est ce que semblent prouver les recherches de Nencki (1), qui a démontré que chez le Bacille du charbon et des Bactéries de putréfaction, les spores sont beaucoup plus riches en matière azotée que les Bacilles et que la matière albuminoïde se forme surtout au moment de la sporulation. La membrane qui l’entoure est épaisse ; on peut parfois lui distinguer deux couches : l 'endospore appliquée sur le protoplasma central, et l 'exospore qui en est la partie la plus externe. A côté de la spore se trouve un petit amas granuleux, reste du protoplasma qui n’a pas été employé à sa formation. Il ne se forme probablement qu’une seule spore par article dans les filaments, la grande minceur des cloisons, ou leur disparition, peuvent faire croire à la présence de chapelets de spores. La spore peut être plus petite ou égale en diamètre au filament. Elle est sou- vent plus grosse ; dans ce cas, le bâtonnet se renfle à l’endroit où se produit la spore, prend une forme de fuseau quand elle se produit en son milieu, de massue ou de têtard quand elle se produit à une extrémité f fig. 18 ; 4, 5). Les spores sont mises en liberté par gélification de la membrane des bâtonnets qui les ont produites. Tantôt elles peuvent germer de suite, tantôt elles ont besoin d’une période de repos. La germination se fait dans la direction du filament mère, ou, plus rarement, dans un sens perpendiculaire. Il est facile de se rendre compte de ces différences en observant des spores ovales. Lorsque la spore est dans des conditions convenables pour germer, elle pâlit, la mem- brane se rompt, il en sort un petit prolongement qui, eu très peu de temps, gagne l’aspect et les dimensions des cellules végétatives ordi- naires de l’espèce. Pour les auteurs qui admettent la présence de (I) Nkncki, Beitriige zur Biologie (1er Bactérien ( Virchow' s Archio filr pathologische Anatomie, 1879). FONCTIONS. 59 deux couches à la membrane, c'est l'exospore <|uise rompt ; I endos- Fi^. |H, — Formation île* «pore*. t, cher L ueoHuttut utetrMrrtmi** : i. chn Bariltm tublilù: 3. ehei Bartlltu •atkrari»; 4, ehei Barillui butyruu*, • , rli"* S/nriHum rui/ula, rh'i une e*f*èee de Sptrtllum ; T. elle* Barillut mrifaterinm . pou- constitue la membrane «lu jeune bâtonnet. Les «leux valves de la membrane restent |varfois accolées plus ou moins long- temps à la hase «lu bâtonnet i|tii en est sorti, puis elles se gélifient et se dissolvent. <>n jreut observer la germination des spores en prenant des cellules «pii en renferment et en mettant «lans une goutte- lette de liquide nutritif, âpre» avoir pris la précaution ^ o o 'ê(f Fig. 1 9. - lu i initiation de* »(ior*s I, /.ruranotlue mrtenleroitUi ; i, Barillut *»h- lilu. 3, liuciltu « minimum , t, Barillui hu /pneu*. 00 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. spores sur la lamelle pour les empêcher de se répandre dans le liquide. La succession de ces phénomènes s'observe on ne peut mieux sur la figure 20, qui représente, d’après De llary, les divers stades du développement du Bacillus megaterium. Les bâtonnets qui vont spo- ruler se segmentent de façon à donner îles articles beaucoup moins longs (2) que les cellules végétatives ordinaires (1). Dans chacun d’eux, il apparaît, au centre du protoplasma granuleux, un noyau qui d’abord très petit (3, 4) grandit peu à peu et prend les caractères des spores (">, 0). Lorsque la spore est bien formée, la membrane des bâtonnets pâlit, devient diffluenteet laisse sortir en se déchirant, les spores qui se trouvent libres dans le liquide ambiant (7). La spore germe au bout de peu de temps; sa membrane se rompt dans Eig. 20. — Bacillus megaterium, 600 I, d'après De Bary. le sens du petit diamètre de l’ovale qu’elle forme; il en sort un pro- longement hyalin qui croit et donne une cellule végétative ordi- naire (8, 9). Les débris de la membrane de la spore disparaissent rapidement par gélification. Les phénomènes peuvent se passer autrement. Chez le Bacillus sublilis et les autres espèces très voisines confondues sous le nom de Bacilles du foin, la spore se transforme directement en bâtonnet. Elle grandit en même temps qu’elle perd sa réfringence et devient pale; elle prend une forme cylindrique et bientôt ne se différencie plus des cellules végétatives ordinaires. Les particularités qui viennent d’être décrites sont les phéno- mènes généraux, typiques pour ainsi dire, de la formation des spores. Plusieurs espèces étudiées à ce point de vue, présentent des différences dont quelques-unes sont intéressantes à connaître. ( .liez les Bacillus sublilis, H. anthracis , B. megaterium (lig. 18 ; 2,3, 7), les spores ont une largeur moindre que la cellule mère. FONCTIONS. 61 Les bâtonnets «I»* Bacillus butymus se renflent à 1 endroit où se produit la spore et prennent une forme de têtard ou de fuseau fig. IN ; 4). De plus, au moment où ils vont sporuler, le protoplasma renferme une assez forte quantité «le matière amylacée soluble, de granulose, qui leur donne la propriété de bleuir, lorsqu’on les traite par l’iode. D’après Prazmovvski t), au moment de la germina- tion, il se forme, à l’un «les pôles, un orifice par résorption de la membrane; c'e-t par ce trou que «.ort la jeune cellule, sous forme d’un prolongement hyalin (lig. 19; 4 . La spore de cette espèce, transportée dans un milieu nutritif frai*., germe au bout de une heure et demie à deux heures. La spore du Spirilluin rwjuln se forme toujours à une extrémité qui se renfle forte- ment ; le bâtonnet, légèrement courbé , prend la forme d’une grosse virgule ou d'une massue lig. 18; 5). Les Bactéries en spirales se divisent en articles, «pii pro- duisent chacun une , „ „ ... , % hc al . — SpérulUM rn^oparuaogtcum, d apn»* N»r«kiu. spore de diamèlre phi', [««•lit que le leur lig. 18; 6 . Les •'(«ore» «lu Sjiirillum endopani- goyicum germent dans I intérieur du filamentinère, qui peut |»orter lc> Spirilles «te -ecoiide génération comme autant «h* rameaux laté- raux (fig, il . Les especes «pii présentent les phénomènes ci-dessus décrits ont «les s|H>res f«»rm«*es à I intérieur «les cellules végétatives, ce sont «les Bactéries cn>ihh“ de distinguer leur- sp«ires «les cellules ordinaires, "i tant «*-t quelles en produisent. L'«?sl à ces esjaVes «pu* De Bary 2j réserve le nom de Bactéries arlhrosporces. L«*s cel- lules, «pii vont être des art hrot porcs, se «lifférencient très peu, sou- \«“iil meme pas «tu tout, «le- voisines; la cellule entière, en se modi- iiant peu ou meme pa- comme aspect, se transformerait en spore. (I) tWn..».ki, IJut.. Ceux qui vont sporuler se gonflent jusqu a atteindre un volume triple; il se forme à leur intérieur une sphère réfringente qui peut avoir 1,6 pde diamètre. Les cultures qui renferment de tels éléments fertilisent encore de nouveaux milieux après avoir été soumises pendant une demi-heure à une température de 100 degrés. Ce sont bien là les caractères essentiels des spores. Chez les Sarcincs, la formation de spores n’a été observée que sur une espèce, Sarcina pulmonum, isolée par Hauser (2) des crachats d’un phtisique. Certains éléments de cultures augmentent de vo- lume; leur contenu devient trouble. La partie centrale la plus con- sidérable de ce contenu se contracte et acquiert une plus grande réfringence, pendant qu’il se forme à sa périphérie une sorte de membrane sombre. Il se constitue ainsi un corps sphérique, bril- lant, très réfringent, mesurant de 0,6 p. à 0,8 p de diamètre. Cette spore peut être mise en liberté par la diffluence de la membrane de la cellule mère. Elle a les propriétés habituelles, en particulier la grande résistance aux agents de destruction ; elle résiste à une tem- pérature de H0 degrés. Chez le Lcuconostoc mesenteroides de la gomme de sucrerie, il se forme de véritables arthrospores, bien étudiées par Van I ieghem (3). Quelques cellules éparses dans les chapelets sinueux de coccus, de- viennent plus grosses que les autres, gagnent un aspect plus réfrin- gent et épaississent leur membrane. Ce sont des spores véritables ( fig. 18; I), car seules elles résistent à la dessiccation et à la priva- tion de nourriture. Semées dans un milieu frais, leur membrane externe dure se rompt ; il se forme aux dépens de la couche interne une épaisse gaine de gelée, enveloppant la masse protoplasmique centrale, qui, par division, a bientôt donné naissance à un descha- (I I Pbove, Micrococcus ocholeucus eine neue cliromogene Spallpilzform ( Bcitriige sur Biologie der J'/lansen, IV. 3 p. 409, 1887). (-) Hauskii , Ueber Lungeusarcine ( Doutschcs Archiv file Iclinische Medicine. 1887, p. 127). (3) Vas Tibghem, Sur la gomme de sucrerie (Annales des sciences naturelles , Botanique, C" «éric, VII). FONCTIONS. 63 pelets si particuliers à l’espèce (fig. 4, p. 23 et fig. 19, 1 . Les Cla- ilothrix paraissent former leurs spores en longs chapelets par la simple segmentation îles filaments ; ce sont des artlirospores typi- ques (fig. 2, p. 14). Le caractère principal de la spore est srt résistance à des condi- tions de vie que les simples cellules végétatives ne peuvent traverser sans périr \t . Beaucoup supportent des températures de 100* et au- dessus sans perdre leur faculté germinative. Lue dessiccation prolongée, l'oxygène comprimé, la privation d’air, qui tuent très vite les éléments végétatifs, sont sans action sur la spore. C.etle résistance aux agents de destruction parait due, en grande partie, à l'extrême cohésion de la membrane qui est telle, que Buchner 2 a pu faire germerdes spores de llacill'is '•ubtilis ayant séjourné dans de l'acide sulfurique concentré. La -|»ore ne l’offre qu après s’être entourée de sa membrane; très jeune, elle est aussi sensible que le- éléments ordinaires ; il en est de même au moment où elle se modifie pour la germination. De là vient aussi la difficulté qu’on éprouve à colorer les spores; on verra plus loin qu’il faut, pour y arriver, vaincre l’imperméabilité de la membrane, en faisant agir sur elle la chaleur, les acides ou les alcalis, pour permettre aux solutions colorantes de diffuser dans son intérieur et imprégner le protoplasma central. Si I on rapproche de ces caractères des spores, leur extrême peti- tesse et leur trans|>orl facile par l'air ou d'autres véhicules, on comprendra facilement quel grand rôle elles doivent jouer dans la dispersion des Bactéries et la contamination des milieux morts ou vivants. Le flncille du charbon, sous des influences peu déterminées encore, peut perdre lu propriété de produire des spores dans les conditions où il les forme normalement. Lhamberland et Houx (3 l'ont observé sur des filaments soumis quelque temps à l'action d'une solution fai- ble de bichromate de potasse, ou mieux, comme Boux l'a remarqué depuis (4), en ajoutant au bouillon qui sert pour les cultures, une l>etile proportion d’acide phénique, de 2 à 20 p. 10000. Les cultures n'en présentent plus, même après un grand nombre de générations. Kilos conservent cependant leur pouvoir pathogène; inocpléea à des cobayes, elle' les font rapidement périr; les Bactéries qui ont passé pur l’organisme sont tout aussi incapables de former des spores. (!) S» *», Ko»i*tïn«r vitaliU of «pores of lUcillu* I Annal s of Botany, | H0:i. n’ 3). -I B«< .«««a, l>ber .Us VrrhalUa d«r .Spaltpiluporeu gi-gea Anilinf»rb«toff.> (Ærtilicti- Intrltiyeneblatt, 1814. 14) Ci.nimu»» et ft.rtjx, Compte $ rendue rl* t’Âca-Umie de» eeiencet, 1883 p. 10»0. (4) K«tï, lUcttriJi* cturboaneaM a»poro$r<‘ne {Annal, de C Institut Pnitrur. l*9o). 04 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. Leliinaim (I) a observe plus récemment le même fail. Il a isolé une variété « asporogène » du Bacille du charbon de cultures sur gélatine longtemps renouvelées. Dans les cultures sur pomme de terre de celle race, il a observé des sphères plus rondes et plus petites (|ue les spores ordinaires, qu'il nomme microspores, ("est à tort qu’il les rapproche «les spores vraies; elles n’en possèdent pas les pro- priétés biologiques ; chauffées à 60°, elles perdent toute virulence et périssent ; il n’en a jamais observé la germination. Behring (2) a obtenu «lu charbon asporogène en cultivant du charbon normal dans de la gélatine additionnée d'acide chlorhy- drique ou d’acide rosolique, pendant deux à trois mois, à la tempé- rature de la chambre. Physalix (3) est arrivé au même résultat en faisant des cultures en série à 42ü. Surmont, et Arnould (4), après avoir essayé ces différents procédés, donnent la préférence au pro- cédé de Houx à l’acide phénique. Certaines cultures de Bacille du charbon offrent une très grande résistance aux agents capables de les transformer en races asporogènes ; il faut alors, pour réussir, dimi- nuer un peu la vitalité du microbe en faisant des cultures succes- sives à une température «le 42° qui est déjà pour cette espèce une te 1 1 s pé rature d ysgénési que . III. — ACTION DE DIFFÉRENTS AGENTS SUR LES BACTÉRIES Les Bactéries sont soumises, au même titre que les autres êtres, à l’influence des milieux dans lesquels elles se trouvent. Suivant la composition chimique, suivant l'état physique de ces milieux, il se produit, pour une espèce donnée, des modifications dans les pro- priétés et les manifestations vitales. Il est, pour elles, des substances et des conditions favorables àl accroissement, d autres qui entravent leur multiplication et suppriment complètement la possibilité de vivre. Les influences mauvaises arrêtent d’abord les manifestations extérieures, chimiques ou biologiques, tout en laissant la nutrition se faire tant bien que mal. Si leur action continue, la nutrition est suspendue, la multiplication végétative ne peut plus se taire, la mort peut survenir; c’est alors parfois que se produisent les spores, pour résister à des conditions qui font périr les simples cellules vé- gétatives. fl) Luhmann, Uebcr die Sporenbilduug bei Milzbrand ( MûiichensrmeJicin . Wochenschrift, 1 887, n» 2(i). (2) Rkhhinu, lieitriige zur .Etiologie des Milzbrandes ( Zeitschrift für Hygiène , \ II. 1 889) . (3) Physalix, Influence de lu chaleur sur la propriété spnrogcnc du Bacillus anthracis {Archives de physiologie, 1893, p, 217). (4) Submont et AiiNOiiLn, Recherches sur la production du Bacille du charbon asporogène, ( Annales de i Institut Pusteur, 1894, p. 817). ACTION DE DIFFÉRENTS AGENTS St!R LES BACTÉRIES. \,,ti* étudierons en premier lieu l'action «le quelques substances chimiques et ensuite celle des agents physiques les plus importants. t« VC.KVTS «H1SIQIES. L’oxygène est absolument nécessaire aux aérobies. Lorsqu’on \<*ut lès cultiver «lans des gaz inertes, l'azote ou I hydrogéné, par exemple, on n'obtient aucun résultat. Par contre, dans des condi- tions particulières, la présence «l'air peut considérablement nuire. Dnclaux il) a démontré que lorsqu'une espèce a épuisé son milieu nutritif, si elle trouve de l'oxygène en aboudance, elle s'affaiblit peu à peu et meurt au bout d'un temps qui doit être assez long. Si. au contraire, elle n'a à consommer que de très minimes portions «le ce gaz. sa vitalité se conserve bien plu* longtemps que dans le premier cas. Lorsqu'on laisse vieillir, en présence de l'air, une culture de .Mi- rrococcus du chaîna des joules, s» virulence diminue graduellement et il arrive un moment où on la trouve éteinte. Pasteur . en maintenant indéfiniment la virulence d une même culture faite à l'abri de Pair, a prouvé que b* phénomène était bien du à l'oxygène. Cette influence débilitante de ! oxygène ne parait agir que sur les cellules végétatives. Les spores lui résistent, en conservant, même au bout d'un temps très long, la propriété de germer. Elles repro- duisent alors «les cellules douées des qualités typiques «1e l'espèce. C'est pourquoi il a fallu, dans la préparation de cultures atténuées par Pair pour la vaccination, écarter toute présence «le spores. Pas- teur et ses savants collaborateurs Chamberlain! et Roux (3) ont réussi à le faire pour la Bactérie du charbon en la cultivant, dans des bouillons à 42-43°. A cette température, en efTet, !«■ développement est abondant, mais la formation «b** spores est impossible. Ce que fait le contact prolongé de l’oxygène, l'oxygène comprimé le produit en très peu «h* temps. P. Bert(4), en se servant d'oxygène comprimé à 8 ou 10 atmosphères, arrêtait la fermentation et la pu- tréfaction. Le* cellule* végétatives sont tuées, mais les spores, comme l'a montré Pasteur ;»), supportent ‘«ans périr ces conditions, (1| Dtcuti, C.hiiuin biologique, p. M5. , • PutM ». Ile lattênualiou -lu (iru« du choléra de» poule» Comptât rendu, de l'Aca- démie det teienret. 18X0, XI., p. 673). 1 Paatvca, C«» »»•»!-**» «* Koc*. le Vaccin du charbon /hui.. I»«|. XCi I, p. «6». . I) P B*«t Oxïjteu* e»««prime l nmpte, rendue de ï Académie de « vtenreê, LXXX. p. 157* et LXXXIV. p. M W). J,— ' j (S) Ptatcca, Atténuation du *iru» charbonneux < ompte, rendu , de I Académie de, i e-eru-ei. I8*t, XCII). M»c«. — Haclériolui/ie 66 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. si toutefois elles n’agissent pas pendant une durée trop longue. Pour les anaérobies, la chose est tout autre. L'oxygène est un vé- ritable agent toxique. Ils ont peut-être besoin, pour commencer à végéter, d'en avoir à consommer des quantités très minimes ; la proportion qui se trouve dans l’air est de beaucoup trop forte et les tue. D’après les recherches de P. Bert et Begnard (t), l’eau oxy- génée arrêterait la fermentation et la putréfaction. Chappuis (2), Christmas(3), considèrent l’ozone comme très nuisible aux Bactéries, ce que ne confirment pas du reste les recherches de d’Arsonval et «le Gharrin (4). L’hydrogène et l’azote semblent n’avoir aucune action sur les Bactéries, aussi est-ce à eux, au premier surtout, à cause de la faci- lité plus grande de sa préparation, que l'on doit s'adresser, lorsqu’on veut obtenir un milieu gazeux inerte, pour la culture des anaérobies, par exemple. L’acide carbonique peut, d’après Kolbe (Si), empêcher pendant assez longtemps la putréfaction de la viande. Sa présente serait nui- sible au moins pour beaucoup d’espèces aérobies. Cependant les expériences de Fraenkel (6) montrent que cette nocivité de l’acide carbonique est loin d'être aussi générale qu’on le pensait. Le Bacille typhique, le Pneumocoque de Friedhinder, le Bacille de la fermentation lactique de Ilueppe, entre autres, végètent tout aussi bien dans l’acide carbonique «lue dans l’air; d'autres, Micro- coc.cus prodigiosus, Proteus vulgaris, Bacillus phosphurescens, s’v déve- loppent aussi, mais lentement et peu abondamment. Le Bacille du charbon, le Spirille du choléra par contre, ne montrent aucun déve- loppement dans ces mêmes conditions. L’oxyde de carbone n’aurait aucun effet délétère. Plusieurs espèces peuvent vivre et prospérer dans des milieux contenant de fortes proportions d’hydrogène sulfuré. Les Bactéries pullulent, souvent dans les eaux sulfureuses. Miquel (7) a isolé d'une eau d’égout une Bactérie anaérobie qui produit de fortes quantités (1) P. Bert et Kegnard, Influence de l’eau oxygénée sur la fermentation ( Comptes rendus de l’Académie des sciences , 22 mai 1882. et Gazette médicale, 1880). (2) Ch appuis. Action de l'ozone sur les germes contenus dans Pair ( Bulletin de la Société chimique, 188t, p. 290). (3) Christ si as, Valeur antiseptique de l'ozone ( Annales de l’Institut Pasteur, 1893, P- 77*). (4) D'Ahsonvai,, Sur la production de l'ozone concentré et sur ses effets bactéricides ( Société de biologie, b juillet 1895). (5) Kouie, Journal filr praktische Chemin, vol. XXVI. (6) Fraenkel, Die Eiuwirkung dor Kohtensaüre auf die l.ebeustliiitigkeit der Mikroor* gauismen (Zeitschrift fUr Hygiène, V). (7) Miquel, Sur la fermentation sulfhvdrique Bulletin de la Société chimique, XXXII, p. 12). 67 ACTION DE DIFFÉRENTS AGENTS SUR l.ES BACTERIES. d'H-’S, Hacillus sulfhydrogenus. La présence de ce gaz devient toute fois nuisible lorsqu il atteint une certaine tension. Kosenheim (t) a retiré d’une urine, contenant dés son émission de fortes quantités d’hvdrogène sulfuré, une Bactérie ne liquéfiant pas la gélatine, et pullulant très lentement dan» l'urine fraîche, où elle donne un abon- dant dégagement de ce gaz. L hydrogène sulfuré, très toxique pour les plantes vertes, I est bien moins ici à cause de l’absence de chlorophylle, sur laquelle se porte surtout son action nuisible. C’est, du reste, un des produits fréquents de la pullulation de beaucoup d'espèces dans les milieux qui contiennent des traces de soufre, celui combiné à la matière al- buminoïde par exemple. L’hydrogène mi' en liberté par L absorption d'oxygène provoquée par la Bactérie, réagit à l étal naissant sur le> composés (t) KotOHUH, Société de médecine interne de Berlin, A juin 1887. il' Jilar D« là C»uu, l»i u Vertialteu der Bacteneu de» Kleûchwatier» grgrn eiuige Autiieptiea Xrchic fûr exptri ment tilt Pathologie, (181, XIII, p. (75 . 68 ÉTUDE DES BACTÉK1KS EN GÉNÉRAL. il 10 p. ÎOOO. D'après 1rs (expériences de Davainc I), I : laOOUO de sublimé détruit toute virulence du sang charbonneux ; une solution de 1 : S000 lue toutes les spores en quelques heures; celleà I : 1000 en quelques minutes. L’acide phénique en solution de •! à •> p. 100 a également une action très sûre. Il tue très rapidement les Bactéries qui ne renfer- ment pas de spores el un peu moins vile celles qui oui sporulé. Pour avoir une idée de la valeur antiseptique des '•ubslaner- ordi- nairement employées, le tableau suivant dressé par Miquel [2 sera précieux à consulter : Tableau indiquant la plus petite quantité de substance antiseptique néces- saire pour empêcher la putréfaction d'un litre de bouillon de boeuf neutralisé puis exposé à l'air. 1° SUBSTANCES ÉMINEMMENT ANTISEPTIQUES. 11111116». Iliioilure de mercure 0,023 lodure d'argent 0,030 Eau oxygénée 0,0. i Bichlorure de mercure 0.07 Nitrate d’argent 0,08 2° SUBSTANCES THÉS FORTEMENT ANTISEPTIQUES. Acide osmique Acide chromique. . . . Chlore Iode Chlorure d’or Bichlorure do platine Acide cyanhydrique. . lodure de cadmium.. Brome lodoforme Chlorure de cuivre. . . Chloroforme Sulfate de cuivre. . . . 0,l.> 0,20 0,2.T 0.2;i (1,2 i 0,30 0, Î0 0,50 0,0 J 0,70 n,7o O.70 0,90 3° SUBSTANCES FORTEMENT ANTISEPTIQUES. Acide salicylique Acide benzoïque Cyanure de potassium. Bichromate de potasse Acide picrique Gaz ammoniac Chlorure de /.inc Acide Ihymique 1 ,00 1,10 1,20 1.20 1 ,50 1 .40 1,00 2,00 (1) Da \ aine, Recherches relatives à l'action des substances antiseptiques sur le virus de la septicémie (Gazette médicale. 1874). — Réimprimé dans l'Œuvre de üavaine. Paris, 1889). (2) MiiiCEt.. Les organismes vivants de l'atmosphère, Th. Paris, 1882. ACTION DE DIFFERENTS AGENTS SUR LES BACTÉRIES. G9 frannet 2.50 1.60 Aride sulfurique, . . . — aïotique ’ là 3,00 — rhlnrhi drique. \ — phospborique.. 3.00 Aride phénique .... 4,50 4. su Al* «le oiiJmjü»* . ^ 3 à 3, Ou — citrique.. 1 sulfhydrate alr.il: u . . . A0 51 BSTANCF.' UOIitBtUENT iNriSFCTKjt ES. ... . . 5,30 Ariijt* irsôni uv Sulfate «le strychnine . , Aride borique Cblor.il ... 7.00 7.50 Sllinltlit «le «ouile 10. «Ht Sulfate «le prntoitda de fer II.Oo Situde caustique li.tw ô° SIBSTASOKS rAlUI.EHZXT ASTIHKCTIO' fs Éther sulfurique 11,06 « . hlurure de calcium .... W.M floral 70,00 ' Morhydrale de morphine ... 7î.<*«> Alcool éthylique .. “J.Ou ( '. hl«»rure de baryum '* >.mi 0° M'Its I INCEs TtU - t AIBI.KHF..NT A NTt «KPTH.il ES. chlorhydrate d'ammoniaque 113,00 (.«dure de potassium 140,00 Chlorure «le sodium 165,00 (ilyrériue. .. *15,00 Itromur- de potassium . ÎIO.UO Sulfate d'a«uui der- niers temps, que des températures peu inférieures à 0* n 'avaient que très peu d’effet sur les Bactéries; l'analyse bactériologique d'échan- tillons de glace y a révélé la présence «I un grand nombre «le Bacté- ries, lorsque la glace provenait d’eaux impur»**. La glace peut donc transmettre d«*s germes pathogènes, tout comme l'eau dont elle pro- vient. Certaines espèces semblent disparaître peu à peu, d'autres suppu ter la congélation pendant un temps très long. Miltchell :i a remarqué que le Mnrococcus pyogènes aureta et le Hacillus typhosus résistaient parfaitement à cent trois jours de congélation. Par contre, le Mirroeoccus prodiyiosvs et le Proteus vulgaris disparaîtraient après cinq jour* «le congélation. La conclusion à tirer «l«* ce* observations et de* recherches «le Fraenkel(4) et «le Prudden i>) est qu’une con- gélation, même prolongée, ne tu«* pa» la plupart des Bactéries, mais ne fait «m'enrayer leur développement, «pii reprend aussitôt i). (■>) l'siiMN, Sur le» Bactérie# de la glace (.Y ru-York Medical Hecorils. «*S7( analyse •l*o» Annales de l'Institut l'asteur, l*»7. |, p. tix*. 72 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. froid a disparu; un froid prolongé peut cependant en diminuer con- sidérablement le nombre. KlepzofT (1), expérimentant sur le Bacille du charbon, dit avoir observé une diminution très nette de virulence à la suite d’exposi- tion assez prolongée à des froids d'intensité moyenne, de — 20° à 25° par exemple. Après sept jours d’exposition au froid, un virus très actif, occasionnant la mort du lapin en trois jours et demi, ne tue déjà plus le lapin qu’en cent quatre heures; en cent vingt heures après douze jours; après vingt-quatre jours, le lapin résiste à l'ino- culation. Le virus employé ne contenait très probablement pas de spores. La température la plus basse à laquelle les Bactéries peuvent com- mencer à végéter, leur minimum de température parait être très va- riable suivant l’espèce que l’on considère. D’après Forsler (2), certaines Bactéries de l’eau pourraient déjà végéter à 0°. Fischer (3) l’a reconnu aussi pour une Bactérie phosphorescente trouvée sur des poissons morts de la mer du Nord. C'est en général, toutefois, à des températures un peu supérieures (jue se place le début de la végétation de la plupart des espèces. La grande majorité des Bactéries saprophytes de l’air ou des eaux ne commencent à croître que de 5° à 10°. D’après Seitz (4), le dévelop- pement du Bacille typhique est déjà sensible à 4°. D’autres espèces ont leur minimum de température de croissance reporté beaucoup plus haut. Ce sont d’abord des espèces pathogènes qui s’attaquent aux organismes présentant une température cons- tante élevée; ainsi, le Pneumocoque ne se développe guère dans les milieux artificiels que de 20° à 23°, le Bacille de la tuberculose ne commence à s’y cultiver qu’à partir de 2S°. Le Bacillus thermopkilm, très intéressante espèce que Miquel a isolée de l’eau, ne se développe dans les bouillons et la gélose, qu’au-dessus de 40°; c est là, il huit le dire un fait exceptionnel. A partir du minimum de température, si I on va en remontant vers les degrés élevés, l’espèce continue à vivre jusqu à une tempé- rature supérieure où toute multiplication cesse. C est le maximum de température de l’espèce; au-dessus, toute manifestation vitale dis- paraît, la mort arrive. (1) Klkpzopk, Zur F rage iiber den Einfluss niederer Température» aut die végétative» Formen der Bacillus antliracis ( Centralblatt fàr Bakt, XVII, 1895 p. 289). (2) FunsTun, Ucber die Enlwickcluug vou Bakterien bei uiederen Température» ( Central ■ blatt für Bakt. 1892, XII, p, 431). (3) Fischeb, Bakteriologischo Uertersuchungen (Zeitschrift fàr Hygiene , I, 1 080. Il, 1887). (4) Sam, Bacleriologische Studieu zur Typhusaetiologie, Leipzig, 1836. T3 ACTION DE DIFFÉRENTS AGENTS SUR LES BACTÉRIES. Cette limite supérieure parait en général moins variable que le minimum. Elle se tient il ordinaire aux environs du degré de cha- leur qui paralyse et tue tout protoplasme vivant, vers 42'. (.est à celte température i|ue > arrête la végétation de nombreuses especes saprophytes et d'un certain nombre d espèces pathogènes, le Pneu- mocoque et le Bacille de la tuberculose par exemple. I) autres ont leur maximum plus bas; le Bacillus rosace us metalloides , très belle espèce à pigment rouge carmin, ne croit plus au-dessus de 33®; le Hacilte phosphorescent de Fischer, cité plus haut comme végétant déjà à 0", périt rapidement à 37®. Uuelques-unes I ont plus haut ; le Rarillc du charbon ne cesse de végéter qu'à 43® ; le Haeille typhique et le Bacille du côlon n arrêtent leur multiplication qu’à 4(1®. Le Bacillus thermo * philus croit encore bien à 70® et ne périt qu'à 72®. Entre ces deux stades, il est un point où la vie se manifeste avec la plus grande énergie, où la multiplication donne tout ce quelle peut donner, et où le- fonctions particulières aux espèces s accom- plissent avec la plus grande intensité; c'est Yoptimum de tempéra- ture de l'espèce. Cet optimum est, cela se comprend, en relation directe avec le minimum et le maximum, plus cependant avec le second dont il se rapproche toujours beaucoup. Il peut varier dans d'assez larges limites suivant l'espèce à laquelle ou s'adresse. Le Bacille phospho- rescent de Fischer a son optimum entre 5® et 10®, le Bacillus rosace us metalloides à 13°; chez le Bacille typhique, il se trouve entre 25®el 30'; chez le Pneumocoque à 33°; chez le Bacille de lu tuberculose à 38°; chez le Bacillus thermophilus il est place entre 03® et 70°. D après llreteld ^ 1 ) , le développement du Bacillus v ubtilis se fait de 6® à 30®, avec un optimum vers 30®. Le Bacillus nnthraci * commence à se mul- tiplier par division à 15°, il le fait jusqu'à 43° et présente un optimum de eroissanee de 20® à 25®. Il est en général, assez diflicile de lixer d une manière précise ce point optimum; on ne peut, en effet, se baser, pour le faire, que sur l'intensité apparente de la croissance dans les cultures, épaisseur de la culture, trouble plus ou moins prononcé dans les bouillons, caractères qui peuvent largement dé- pendre de la vitalité de la race que l’on observe. On voit, eu somme, qu’entre les limites extrêmes, il est des tem- pératures fuvorables pour la végétation du Microbe, de- tempéra- tures eugenésiques; d'autres, au contraire, défavorables, où il continue à végéter, mais mal, péniblement, des températures âysgén étiques. Os rap|Mtrls de températures varient dans de larges limites >ui- 11 rntmucUungen uel>er tlie Spaltpilv*. Barillot *ul>titi«, 1878. ETUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. 74 vaut les espèces; ils doivent aussi varier, quoique dans des limiles plus restreintes, suivant le milieu pour une même espèce, (l'est ce qui semble résulter de l'intéressante remarque de Koch, que le Bacille de la tuberculose a, chez les animaux à sang chaud, un mini- mum et un optimum de température plusélevés que dans les cultures. En général, une température de 00° environ, suffit pour tuer les cellules végétatives. Pasteur a montré qu’en chauffant le vin vers 30° à 00°, on tue tous les germes des fermentations acétique, mu- queuse et amère; c'est un excellent moyen pour conserver les vins sujets à ces altérations et h* principe de la pasteurisation. Cette limite peut cependant être dépassée; certaines espèces semblent pouvoir prospérer aune température supérieure. Van Tieghem (1) a décrit deux espèces qu'il est possible de cultiver à 74°, en prenant la pré- caution de les faire vivre dans un milieu parfaitement neutre ou légèrement alcalin, la moindre trace d’acide arrêtant le développe- ment. L’une est un .1 licrococcus en longs chapelets, l’autre un Bacille dont le maximum de végétation est à 77°; les caractères donnés ne suffisent malheureusement pas pour les reconnaître. Le Bacillus thermophilus de Miquel (2) présente la curieuse pro- priété de supporter sans périr, à Létal de cellules végétatives, une température de 71° et de, se développer abondamment encore à 70° et un peu au-dessus, à un degré de chaleur où les éléments vivants périssent d’ordinaire. Globig (3) a, de son coté, décrit une Bactérie, Bacillus mesentericus ruber , pouvant croître aussi entre 50° et 70 degrés. La présence de plusieurs espèces de Bactéries, dans l'eau des sources thermales à leurs points d’émergence profonde, aux griffons, où la température atteint et dépasse même les degrés cités, doit faire reculer encore plus loin la limite de la vie végétative chez ces êtres. Mais si un tel degré de chaleur tue les cellules végétatives, il n’en est pas de même des spores, qui résistent à une température bien plus élevée. Brefeld (4) a pu faire germer des spores de Bacillus subtilis qui avaient été portées à 100° pendant une heure; elles n'étaient toutes mortes qu’après trois heures d’ébullition. A 10b°, il faut quinzeminutes pour les tuer, dix à 107° et cinq à 1 10 degrés. (I) VA„ Tieqhkm, Sur les Baclériacêes vivant à la température de H* centigrades (Bul- Min de la Société botanique, t. XXVIII, 1881, p. 3Ü). (-) Miquel, Annuaire de Montsouris, 1881, p. 4<>4 et Monographie d’un bacille vivant au delà de 70» centigrades (Annales île micrographie , I, 1888). (.1) Glodio, Ueber Bactericn-Waclisthum bis 30o-70o (Zeitschrift filr Hyqiene, III, 1888). (4) BiiEFKLn, loc. cit. 75 ACTION DF. DIFFÉRENTS AGENTS SFR LES BACTÉRIES. D’après Houx (1 . les sjMtres du Bacille du charbon apportent, pen- dant dix minutes, une température de 95*, dans un milieu humide; à 1 00", elles meurent en moins de cinq minutes. On peut les chautTer longtemps à NO* san- les faire périr. Le- spores résistent plu - encore a une chaleur sèche. Koch (2) a observé la germination de spores de Baril lus subtilis et de Bacillus anthracis portée* à 123° dans l'air sec. D'après Arloing, (’.ornev in et Thomas (31, le- spores du Bacille du char- bon symptomatique, prises dans le sang, ne résistent |tas plus de deux minutes dans l’eau bouillante; desséchées préalablement à 33*, il faut une ébullition de deux heures pour le- détruire. Miquel ’r a pu porter des germes à HO* , 120*. 130*. et même 145», dans l’air sec, certains ont encore rajeuni; à 150». il a toujours obtenu une stérili- sation absolue; dans le- mêmes conditions. Cambier '.» dit n avoir pas obtenu la stérilisation de terre de jardin, desséchée à l’avance, après un chauffage de trente-cinq minutes à 180». La résistance à la chaleur sèche ou humide parait beaucoup dépen- dre de- conditions dans lesquelles -e trirtjvent le- germe- au mo- ment où ils sont exposé- à l'action de la température. Des expériences très complètes à ce point de xue ont été faites par Duclaux 6 sur les Bactéries occasionnant la fermentation de diverses matières albuminoïdes, en particulier de In caséine du lait, qu’il range -ou- la rubrique générique île Tyrothri. r. Les cellule- très jeunes du Tyrothrix tenais ne périraient qu'entre 90» et 93» dans un liquide neutre, et -eulement nu-dessu- de ton® dans un liquide légèrement alcalin. Les spores sont encore vivantes, après avoir été portées à H 5* dans un liquide alcalin. Le développe- ment est plus rapide de 25® à 35 degrés. Le Tyrothrix filiformi s meurt à 100" dans un liquide légèrement acide, et seulement au-dessus dan* le lait. Les spores périssent à MO» quand elles proviennent de cultures -ur gélatine et seulement à 120° quand elles viennent du lait. Le Tyrothrix twgidus , à l’état de bâtonnet, péril à 80°; -es spores ne sont tuées qu’à 115 degrés. La réaction du milieu indue considérablement, on le voit, sur le (lj K"vx. I»n faction ite la chaleur et de l'air sur le« spores de la Bactéridie du charbon [Annale* Ur l’aileur. I hh7 , I. p. 39i). i) Koch l 'uteniuchungrn u* lier Bactérien f Colin t Beitrni/e :ur Biologie der l’flamen. I). (3> Ahloih... CiMwrriH et Thom**. Complet rend ut de l’ Académie de t triencu. Ksi. V IV. p. I H'I. i MiQCtL. Le* Org»ni»mee vitnnl* de l'atmosphère, TAête de Pari*, Ksi. ('.) C amm Bu. Krsisuii' c. de* germe* hwlerien* à la ch ilcui «celle (Annalei de microgrn ph te, ItM). ijllicon, Le Lait, l’aris, J. -B. B»illiére, K*7, e| Chimie biologique, p, Md et «uiv. 70 ÉTUDE DES BACTÉHIES EN GÉNÉRAL. degré de résistance à la chaleur; l’acidité nuil ici à la conservation de la vitalité, comme (die nuit, en d’autres circonstances, à la ger- mination des spores, à la multiplication végétative et à l’accomplis- sement de la fonction de ferment. Miquel et Lattraye (I) ont, plus récemment, démontré, en des expériences très précises, que les spores du Bacillus subtilis et d'au- tres espèces à caractères voisins, peuvent résister très longtemps à une température humide de 100° qui ne les tue souvent qu’après cinq heures d’action. Pour ces derniers expérimentateurs, une légère alcalinité des milieux diminuerait la résistance des germes, les mi- lieux neutres lui étant plus favorables. Les résultats obtenus par Wroblewsky (2), avec le Bacillus mescntericus rulgatus , ne font que confirmer les précédents. La différence de résistance des espèces a souvent été mise à profit pour isoler certaines d’entre elles, d’autres avec lesquelles elles sont mélangées. Le moyen classique d'obtenir le Bacillus subtilis est de faire bouillir pendant trois quarts d’heure une infusion de foin. Parmi les germes qui se trouvent dans le liquide, ceux de ce Bacille survivent d’habitude seuls; c’est pour ce motif qu’on le nomme sou- vent Bacille du /’omMloubacillus). Miquel dj a obtenu le Bacillus ure.r, exempt de Microroccus ureæ et d’autres Bactéries de l’eau d’égout, en ensemençant une goutte de celle eau, portée pendant deux heures entre 80° et 90°, dans l’urine stérilisée. La mél Itode est de Pasteur ( i- qui l’a établie pour isoler le Vibrion septique d’autres espèces l’ac- compagnant dans la terre végétale. Il lévige la terre avec; de l’eau distillée et laisse au repos le liquide qui lient en suspension les élé- ments très ténus. Le dépôt, recueilli et très légèrement acidulé, est chauffé pendant quelques minutes à 90°, puis injecté sous la peau d’un animal. S’il existe du Bacillus septicus dans la terre employée, l'animal meurt en présentant des symptômes tout spéciaux ; les muscles sont le siège d’une forte inflammation; le tissu conjonctif est œdémateux, il s’y forme çà et là des amas de liquide rougeâtre qui, examiné rapidement au microscope, se montre rempli de bâton- nets mobiles, anaérobies. Cette Bactérie, cultivée avec les précautions voulues, reproduit, par inoculation, les mêmes symptùmesearactéris- liques de la septicémie de Pasteur, irdèmc malin des Allemands. (1) Miquel et L att n a y K, De la résistance des spores des Bactéries aux températures humides égales et supérieures à 100° ( Annales de micrographie, 1 87:», VII). (2) Wroiilewsky, Verhalten dos Bacillus mesentericus vulgatus hei lii'iheren remperaturcu (Centralbfatt für Bakt, 2° Abth., 1, p. 417). (3) Miquel, Nouvelles recherches sur le Bacillus ferment de l’urée ( Bulletin de ta Société chimique , 1870, XXXII, p. 126). (4) Pasteur, Sur le vibrion septiipie (Bulletin de l’Académie de médecine , 1677). action dm diffbhknts agents Si: K LES bactihies. I I Les actes physiologiques accomplis par les espèces se ressentent, «l une manière très n«‘tte, des variations de lu température. Il eu est des fermentations comme de lu vitalité des individus qui les produi- sent ; il y a entre ces deux termes une corrélation intime et un rap- port direct. L'un diminuant, l'autre «loit infailliblement baisser à son tour, et inversement. L'activité de la fermentation lactique, produite par le Hacillus bu - ficus, croit, depuis une température assez basse, jusqu'à »» degrés. De 44° a 53°, elle reste presque constante, puis décroît I . D'après l it/. 2 , la température lu plus favorable à la fermentation hutylique du hutylicus, est de *o degrés. La fermentation « esse à »5 degrés, la Bactérie n’est cependant pas tuée: elle ne meurt que vers 50 degrés. L«-s spores meurent à 00°, en peu de temps. Schhesing et Muntz (3 ont constaté que la nitrification est nulle ou très faible à 5°; elle s'établit bien nettement à 12" et croit jus- <|u a 37° où elle présente son maximum. A partir de cette tempéra- ture, elle diminue. \ 50* on n obtient plus «pie de très faibles «piau- I liés «le nitrates et plus «lu tout a 55 degrés. I n«* lem|«éralure de 100° tue le ferment en dix minutes. Entre le degré de chaleur b* plus favorable à la vie d'une espèce et celui qui l’abolit complètement, il existe un intervalle «tans lequel les propriétés vitales de l'espèce et en particulier la virub'iu e de» especes pathogènes, diminuent de plus en plus, au fur et à mesure que la température >«• rapproche «lu degré mortel. La virulence, «pii «•si à son maximum dans une culture, s’atb'nue graduellement lors- «pie la température s'élève, et peut Unir par «lisparailre complète- ment, sj l’on atteint un degré trop élexé. L«-s accidents déterminés par inoculation varient dans la même proportion ; xioleuls au début, ils deviendront de plus en plus faibles et, à un moment donné, feront tout à fait défaut. A cet instant, cependant, la Bactérie n'est pas encore tuée; semée dans un milieu nutritif, elle s'y reproduit. Toussaint (4) a le premier attiré l’attention sur celle action atténua- tricc «!«• la chaleur, en montrant que «lu sang charbonneux, chauffé pendant cinq minutes vers 55°. ne donnait plus qu’une très faible atteinte de sang de rate, aux moutons auxquels on l'inoculait. Lhau- 1 IU.hu, !>.• i|iit'l.|Uf>. ramlition* .!<• U foritiriiUtiou lartjuur Couplet rendus île i i,, d. mie det aeuncea. 1879, LXXXVIII. p. 75®). ré Fit». 1 <>b«*r Spnltpil(gahrun|««n (Ber. der dentteh. chemuch. Ijetelltclmfi IX \ XI XIII *1 XV). maeatm/i, H, X. ScmitMs. el Mur Complet rendu* de C Academie de* triencea «*-«( IXVXIV p. 91 «t I, 74). ' * • ‘ 4 T«rtsn«i*T. D- I iminunilf pour l« charbon [Complet mdns de r {codent, e des ae.eure. I»"*, XCI. p. 18 I el KW;. 78 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN fiËNEHAL. veau i i a repris la question et l'a soumise à des recherches métho- diques.'D’après ce dernier expérimentateur, le Bacülus anthraci chauffé très peu de temps à 55», perd toute virulence ; seize minutes de chauffage à 52» donnent le même résultat. Quatorze minutes ne suffisent pas pour enlever toute action, mais la virulence est tn- amoindrie. Elle l'est de moins en moins, si on réduit le temps de chauffage à 12, 10, 8, 0 minutes. Cette diminution ne s'aperçoit pas seulement dans les inoculations aux animaux, mais aussi dans les cultures. Sur un même milieu nutritif le développement se tait en raison inverse du temps de chauffage. Ce (pii prouve bien que la virulence est en rapport tout à fait intime avec la vitalité. On verra quel grand parti on peut tirer de ces expériences et l’application «pie l’on fait des cultures atténuées pour les vaccina- Dessiccation. - L’eau est indispensable a la vie des Bactéries comme à celle de tous les êtres. Une dessiccation absolue les tue infailliblement dans un temps qui varie sans doute suivant la diffi- culté qu’éprouve le protoplasma à perdre toute son eau. La plupart des espèces supportent parfaitement une dessiccation relative, sur- tout à l'état de spores. On ne peut encore rien formuler de général. \insi tandis que le Bacterium termo meurt après sept jours de des- siccation, on peut dessécher des cultures de Micrococcus prodigiosm sous une cloche a acide sulfurique, et les garder longtemps dans cet état, propres à fournir de nouvelles colonies après ensemence- ment. . . Une dessiccation lente à température assez basse, 33°, semble, en privant la cellule d’un excès d’eau, la faire résister a un chauffage qui * la tuerait très vite, si on l’y soumettait d’emblée. Le fait est peut-être dû à la formation abondante de spores pendant la pre- mière phase de l’expérience. C’est probablement la présence ou l'ab- sence de spores chez les différentes espèces que l’on a observées a ce point de vue qui explique les différences remarquées. Lumière. — D’une façon générale, la lumière semble n exercer que peu d’inlluence sur le développement des Bactéries. En fait, beau- coup d’entre elles, celles qui se trouvent dans les couches proton* es du sol, par exemple, doivent pouvoir s’en passer complètement, sans que pour cela leur vitalité en souffre. 11 est prouvé que certaines espèces sont attirées pai les ia\on lumineux. Dans un vase contenant de l'eau de macération de plan- tes, qui fourmille de Bactéries, et que l'on éclaire d un côté seule- (1) Chauveau, De l’atténuatiou des cultures violentes par la chaleur ( Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1883, XCVI, p. 553, et 1882, XCIV, p. ttüU). ACTION LIE DIFFERENT» AGENTS SL’ R LES BACTERIES. 19 mont, on reconnaît par le trouble plu» intense, que ces elle» se massent du côté éclairé. En opérant de celte façon, Zopf I a vu que le développement du Itéi/yiuion roseo-perncina »e faisait bien mieuv dans la partie éclairée du liquide nutritif, que dans celle qui restait obscure. Les divers rayons du spectre n'ont pa* une égale attrac- tion. Si I on fait tomber, à l'aide de l’objectif microspectral d’En- gelmann, un spectre sur une préparation contenant de» Bactéries mobiles, on les voit affecter, au bout de quelque temps, une dispo- sition particulière et constante. Elles s'accumulent surtout dan» I ultra-rouge; on en trouve déjà bien moins dans le jaune; Lama» est faible dans le vert et diminue de plus en plus dans le bleu et le violet. Il semblerait, «I après cela, que le» rayons calorifiques sont bien plus favorable^ que les rayons chimiques à la vie de ces êtres; de nouvelles expérience" sont nécessaire* cependant |>our confirmer cette opinion. Des espèces, parai""ant complètement immobiles, peuvent se mouvoir sou" l'action de la lumière; c’est ainsi que d après Engelmann *2 , une Bactérie, qu'il dénomme Bacterium pho - (ometrirum, ne devient mobile que sou» I influence des rayons lumi- neux d’une certaine intensité. La lumière ne parait n avoir aucune action "tir la production du pigment, chez beaucoup d'espèces chmmogène». La ('(dotation ap- paraît tout aussi bien à l'obscurité . Certaines sembleraient au contraire fuir le» rayon» solaires, pour VNarrington 3:, la nitrification ne s’opère qu a l'obscurité. Donnes et Blunt ’t ont montré t|u'une forte lumière pouvait être nuisible aux culture" de Bactérie», même mortelle |Htur beaucoup d'entre elles Les expérience" de Duclaux 3(, faites sur de» espèces définies, sont bien plu» concluantes. Il en résulte que la lumière peut être < ans* it elle de mort au bout d un temps plus ou moins long, beau- coup plus court pour les espèce» qui n'ont pas de spores, les Micro- coccus par exemple, que pour celles qui en produisent. Dans ce der- nier cas, la spore résiste plus longtemps que la cellule végétative, La mort est d’autant plus rapide que l’insolation est plus forte. Arloing 6) et Roux (?) ont vu diminuer très vite la vitalité de la (Il Zurr, Die Sp<pilie, IMV * B-..UIOM, bicterium pèotomrtrfeum {üntertuch. au. Hcr phy*. Labor. Utrecht IHM I «1WI...II1V Journ. chcmic. Society, Loudon. XXXIII. p. i(. *) Dow a«s «| Bloot, t'roeeeding, of Hoyat Society. I8S6. p. n. 1, Drcott. A •‘lion de U lumière »ur le. Micro!*. Compte, ren Hum de [Académie de, menée,. C el Cl. I M5, et Aimait* de l’fnttitvt Caste ur |>m; p jstssxz&riïz ïs&vür - - -■ «üsrits^isî t ? - '• *. . 30 • ÉTUDE DES RACTÈR1ES EN GENERAL. Bactérie du sous l'acUondes .-ayons lumineux. D'après lieux, les spores de celte espèce sont presque toujours luees apres (rente heures d'insolation ; la résistance la plus grande .et* de cnquant*- , maire heures. D'après Arloing, elles seraient moim s résistantes que les lîacilles à cette action. Les spores msolecs a I abri de ou les- lent vivantes un temps beaucoup plus long. Des recherches de Pansini (1) n'ont fait que conhrmer ces résul- tats. 11 a été opéré sur des espèces assez variées, Micrococcus pro- digiosus, Bacillus vwlaceus. Hacillus pyocyaneus, les Bacilles du charbon, du choléra , de la septicémie de la souris , Micrococcus pyogènes al jus. exposait aux rayons du soleil des cultures sur gélose ou sur pommes de terre fraîchement inoculées ou des cultures en plein développe- ment dont il se servait ensuite pour inoculer des milieux nouveaux, et comparait les résultats avec ceux donnes par des eu tures egale- ment exposées au soleil, mais protégées par une cloche «le verre noirci. Voici les conclusions de son mémoiie . . , , 1» Même la lumière diffuse a une action retardante sur le déve- loppement des microorganismes ; ..... . V. La lumière directe «lu soleil a réellement une action stérilisante sur les microorganismes, en outre d’une action retardante sur leui stérilisante proprement dite ne produit quand les rayons du soleil tombent perpendiculairement ou a peu 1>' * SU paction stérilisante et retardante de la lumière exige, pour prodiür^smi effet, un temps variable selon les différents nncroorga- "Tle degré «le l'action «le la lumière varie suivant le lorrain de CU6oULes milieux nutritifs qui ont été exposés à la lumière reslent propres à la vie des microorganismes ; la P Dans lu bouillon, les spores du charbon ne ‘ lumière qu’à peu près autant et peut-être même un peu - T ‘“s® Desséchées, les spores résistent plus longtemps que dans le Les 'spores sont tuées par la lumière en tant que spores et non lias à l’état de Bacilles naissants; , . 10° La lumière retarde, mais n’empêche pa> asPor , ’ 0(jiu> 11° Chez les espèces chromogènes, la lumière m (0 Pansini, Dp l’Action de la lumière scolaire sur les roloroorgMHsmes [Ri > I 1889). Analyse in : Annales 'le micrographie, 1890. p. •'>!«• 81 ACTION DES DIFFÉRENTS AGENTS SIR LES BACTERIES. tiou du pigment, ordinairement en en diminuant 1 intensité, qucl- i|uefois en en altérant la nature ; 12° Avant de tuer les Bacilles du charbon, la lumière en atténue la virulence; ce charbon atténué n’a pa» de qualités vaccinales, les cultures suivantes lui font récupérer sa virulence. f.es résultats ont été confirmés depuis par d'autres expérimenta- teurs, Dieudonné (I , Marshall Ward 2 surtout. Il a été nettement démontré que l’action nocive était bien due à l'inteiiMté lumineuse, aux rayons lumineux, les radiation^ calorifique» u ont pas ou pres- que pas à intervenir; il faut cependant reconnaître que Duclaux. Saverio (3 et Kruse >) ont reconnu qu'une température élevée ren- dait plus rapides les effets de la lumière solaire. Les recherches de kotliar 5) et de Dieudonné en particulier prou- vent que les divers rayons du spectre ont, à ce point de vue, une action bien différente. Les rayons qui présentent seuls I action bac- téricide sont les rayons bleus, violets et ultra violets, c’est-à-dire les rayons chimiques; les rayons rouges et jaunes sont à peu près inactifs. La nature de la source de lumière u’inilue en rien sur les résultats. Le temps nécessaire à la lumière pour arrêter la pullulation et jMiur causer la mort des différents germes, est loin d’être actuelle- ment fixé. La durée nécessaire pour que cette action se produise paraît du reste varier dans de larges limites pour les différentes espèces et même pour une espère suivant les conditions biologiques où elle se trouve. Aussi, les différants chiffres publiés ne doivent-ils avoir qu’une valeur relative. D’aprè» Buchner et Mink G), il faudrait une heure d’in- solation pour stériliser une eau tenant en suspension du Itacillus coli commuais. Pansini a vu le soleil tuerie Racillus irnthracis en culture dans le bouillon en une heure à deux heures et demie; les spores humides meurent en une demi-heure à deux heures, desséchées en six ou huit heures seulement. Janovv »ki (7 «lit que le bacille typhique résiste envi- ron »i\ heures; d’après Ledoux-Lebard 8), le Uarille de la diphtérie (t) DiKt’noNNK, tur Beurlheiluuij '1er Kiiiwirkung dp» l.ichtes auf Rakterien , Arbeiteu au» déni kaiserl. (jesundheitaamtr, IX. 1*94 . i M lasutLi Wa»d, Influence de la lumière sur le» microbes (Rerue scientifique, I Sv»4 . . (3) Saviaio, L'influcnaa delta température sull' aiione microbicida délia luce (Amali dell' /nsdtuto d'/qie ne di Roma. Il, IS90). I ii kiitsa, l'eber die hvgienische Bedeutuog des l.ichtes (Zeitschrift fir Hygirne, XIX, 1193). . KeTi.it». L'influence de la lumière tur le* Bactérie* (Analyse in Annales de l' Institut Pasteur, VII. 1*93, p. 430). t Bien «a». U «lier den Eiu»flu«* de» l.iehte» auf Baktericn Centralblatt fùr hakteriolo- gts. XII, I *03). (7) Itumi. Zur Biologie der Tvpbu«kacillen ( Crntralblntl für Rakte-iolog -, VIII. 1**0). » ÏI.M.ocü'l.niiHD. Action de l.i lumière sur le Bacille diphtérique (.4 reh.de mrd. erpér , 1893 . MacV — Raclértuiogte. 6 82 ETUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. exposé sec et en couche mince à la lumière diffuse est tué après vingt - quatre heures. D’après Koch etMigneco (l),le Bacille tuberculeux com- mence à perdre de sa virulence en trois heures d’insolation et est souvent tué en cinq ou sept heures. 13 Arsonval et Chatrin '2), expérimentant sur le Bacille pyocyanique, ont observé que l'action atténuatrice de la lumière solaire commençait à se manifester après deux heures d’exposition par un retard plus ou moins prononcé dans l’apparition du pigment qui aboutit à une suppression complète de la fonction chromogène si les effets persistent; ce n’est qu’au bout d’un temps beaucoup plus long que la végétation est atteinte. Les produits sécrétés par les Bactéries paraissent aussi sensibles à l'action delà lumière. Les toxines s’atténuent assez vite sous I in- fluence (le fortes radiations, mais surtout en présence d’oxygène (3); Green (4) l’a aussi remarqué pour les diastases. Ces diverses expériences démontrent que l’action de la lumière sur la vitalité (les Bactéries est réelle, et qu’elle est intimement liée à l’action de l’oxygène. Il se produirait une très forte .oxydation, nui- sible à la vie. Duclaux (5) a montré, en effet, que l’oxydation des matières organiques se faisait très activement à la lumière. Conclu- sion importante à tirer pour l’hygiéniste : l'air et le soleil sont des barrières excellentes à opposer au développement de ces êtres. Pression. — P. Bert (6) a montré que l’oxygène comprimé tuait les Bactéries en un temps assez court. Les fermentations et les putré- factions s’arrêtent vite en présence dece gaz comprimé à8ou 10 atmo- sphères. L'air comprimé est bien moins actif. Certes (7) a pu faire subir à des liquides putréfiés une pression de 450 à 500 atmosphères sans arrêter la putréfaction, et, d’après lui, des cultures de Bacillus anthracis gardent leur virulence, après avoir été exposées pendant vingt-quatre heures à 000 atmosphères. Le principal facteur, dan> les expériences de P. Bert, parait donc être l'oxygène, dont l’action comburante serait exaltée par la pression. Les expériences de Chauveau (8), sur 1 action de 1 oxygène ioiii- (,) Migre to, Azione délia lace solare sulla virulenza dello Bacillo tubercularc ( Annali d'faiene sper mentale, V, ^805). ,, , (2) D’Ahsonvai. et Ga a rhin. Influence «les Agents cosmiques sur 1 evolnt.on de la cellule bactérienne ( Archives de physiologie, 1894, p. 335). (3) Pia/.za, Influenza délia luce solare sulla tossina difterica (Annali d Igrenc sperimen- /ufe, 1895, p. 521). p a t vni(«iGin^7n( (4) GwtKN.Tlie influence of Light ou Diastase (Annals of flotany, Mil, 1891. p. 3,(). (5) Doclaux, Annales de l’Institut agronomique, 1886. ... (6) P. Bf.iit, Oxygène comprimé ( Comptes rendus de l Academie tes sciences, .. . , p. 1579, et LXXX1V. p. 1130). , ..... (7) Crûtes, De l'action des hautes pressions sur les phénomènes de putréfaction ( Comptes rendus de V Académie des sciences, XCIX, p. 385). . _ (8) Chauveau, De l’atténuation des cultures virulentes par 1 oxygène compi ime ( omp es rendus de l’Académie des sciences, I *84. XGVIII. p, 1332, cl Ibid., I88.1, C, p. 4201. action des differents agents SUR LES BKCTÉRIES. 83 primé sur le Bacillit < nnthrai i *, ont donné des résultats dilTérents de relies faites par Certes sur la même espèce avec l'air. La mort arrive au bout d'un temps variable, suivant la force de la pression, mais elle ne survient que graduellemement; la vitalité diminue peu à peu, et, parallèlement avec elle, la virulence. D'où formation, sous cette influence, de virus atténués dont l’expérimentateur peut graduer la force, en variant la pression à laquelle il les soumet. Les choses -e passent-elles en l’absence d'air ou en la présence de très faibles quantités d’oxygène, juste nécessaires au maintien de la vie, comme dans l’air ou l'oxygène pur ? Des expériences manquent complètement sur ce point. D'Arsonval et Charrin I en soumettant le Morille pyocyanique û une pression de 30 atmosphères suie l'acide carbonique, ont observé une diminution graduelle de la vitalité et du pouvoir chromogène, de telle sorte qu après six heures d'exposition à un tel traitement le microbe avait perdu tout pouvoir de produire de la matière colorante et presque toute puissance de pullulation. Ici, cependant, il y a peut- être lieu de faire intervenir l’art ion de l’acide carbonique avec celle propre à la pression. Iloger ,2 , «le son côté, a pu faire agir, sans grand résultat, des pressions énormes, de 967 à 2909 atmosphères, sur divers microbes, le Staphylocoque dore, le Streptocoque cle, le ('o lihaeille, le Bacille du charbon. Le Staphylocoque flore et le Colibacille ne lui mil montré aucune modification ; le Bacille du charbon avec spore- n'a été que très légèrement atténué à 3000 atmosphères; -ans sjM)res, il support** encore facilement 1000 atmosphères mais - atténue vite au- de-'iis; le Streptomi/ue se conduit «le mémo. Tout ceci terni à démontrer que, «lans les conditions ordinaires, l'action de la pression peut être considérée comme négligeable et qu'en outre les esjaVes -e comportent envers ce facteur «l'une façon très différente. Électricité. — L’action «le l'électricité a été très discutée. Oohn et Mendelsohn 3 n’ont obtenu que peu «le résultats «tans leurs expé riences instituées pour l’étudier. De- décharge- électrûpies faibles et «te- courants continus «le peu d’intensité n’ont pas d’action appré- ciable sur le «lé v eloppemeut «les Bactéries dans le liquide minéral de Cohn, «pii a servi comme milieu, l it seul élément n'a, suivant -a bure, aucune action ou une simple action retardatrice. Les fortes I) l> Amum»i «*l Chamii, I r>*««i<>n et microbe* (Sorirté de biologie. 2ti mai t893i Kmm, Action «le* haute |>re**ion> »ur Ira inKreb» t Société de fiiologie. 3 «lirciot.rr 1 1»‘*4 *. 1 ' oms et I clwr HmwirkuDg de* electritehen Stromc. auf ,J,,. V. rwchruiiif Urr B.ctCfirq fle,tnlge znr Iht.loijie dçr p/tanzen. III. |8T«. p. «il . 84- ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. décharges ou des courants puissants tuent eu peu de temps les Bac- téries en suspension dans le liquide. Ces derniers effets semblent dus exclusivement aux changements produits dans le liquide par l’électrolyse. Avec deux forts éléments, la stérilisation est complète au pôle positif où se portent les acides, de douze à vingt-quatre heures; elle est loin d’être complète au pôle négatif où sont les alcalis. C’est la réaction du liquide qui est le principal facteur du phénomène. Ce qui corrobore encore cette opinion, c’est que le liquide du pôle positif fournit une abondante végétation de Levures et de Moisissures qui aiment les milieux acides, alors qu’il est im- propre au développement des Bactéries, qui fourmillent au contraint au pôle négatif, où elles trouvent une réaction alcaline, l'ne forte batterie de trois éléments tue, en vingt-quatre heures, toutes les Bactéries en suspension dans la liqueur. Ici encore, la part du chan- gement d’état du milieu n'a pas été faite. C’est aussi à l’action chimique concomitante qu’il faut rapporter les résultats annoncés plus récemment par Apostoli et Delaquer- rière (1) et Prochownick eL Spaelh (2). 11 en est de même de ceux (pie signalent Fermi (3), Krüger (4), Verhoogen (S). D’Arsonval et Charrin (6) se sont mis à l’abri de celte cause d'er- reur et ont étudié l’action de l’électricité sans faire intervenir de facteurs étrangers, production de chaleur ou modifications chimi- ques principalement; pour cela, ils ont eu recours aux courants sinusoïdaux à haute ou à basse fréquence. En expérimentant sur le Bacille pyocyanique, ils ont observé l’inlluence évidente de l'électri- cité se traduisant, dans ce cas particulier, par une diminution de la puissance chromogène d’abord, puis par une diminution de la vita- lité du microbe. En employant les produits solubles seuls, la toxine diphtérique et la toxine pyocyanique, ces savants ont remarqué une atténuation manifeste de la virulence et même une disparition de toute nocivité après un temps d’exposition suffisant. Magnétisme. — Tout est à reprendre ici. Dubois (7) a signalé 1 in- fluence de forts aimants sur l’orientation des colonies du Micrococcus (1) Apostoli et Dblaqobbbikbb, Comptes rendus , 21 avril 1890. (2) Pbochownick et Sparth, Deutsche medicinische Wochenschrift, 1890, p. SOI. (3) Fermi, Reiuigung der Abwiisser durch Elektriciliit ( Archiv fur Hygiene, t892, XII). (4) Kkuükr, Ueber Einfluss des Ronstanten electrichen Stromes auf Wachstum und Virulenz der Baklerien ( Zeits fùr Klin Medicin , 1893, XXII). (5) Verhoogen, Action du courant galvanique constant sur les organismes pathogènes (Bull, de la Soc. belge de Microsc. XI, 1891). (6) D’Arsonvai. et Charrin, Électricité et microbes { Société de biologie, 15 juillet 1893). — Les toxines et l'électricité ( Société de biologie, 25 janvier 1896). (7) Dubois, Influence du magnétisme sur l’orientation des colonies microbiennes (Comptes rendus de la Société de biologie, 1886, p. 127). ACTION UES BACTÉRIES STB LUS MILIEUX OU ELLES VIVENT. 85 pruiligiosus , sans chercher toutefois à éviter de nombreuses causes d'erreur. La fermentation alcoolique occasionnée par la Levure de bière est, d’après d’Arsonval (l), manifestement retardée par l’in- fluence du champ magnétique. 11 en est peut-être de même pour les fermentations bactériennes. Agitation. — L'agitation des milieux liquides, où vivent de- Bac- téries, est une condition défavorable au développement de ces être-. C’est surtout aux Bactéries aérobies qu'elle doit nuire. KUe brise le voile qu’elles forment à la surface, et les fait tomber dans des cou- ches profondes, où elles ne trouvent plus assex d’oxygène pour vivre à leur aise. Les hygiénistes peuvent noter cette observation et se rappeler que les masses d’eau immobiles, les citernes et les puits, doivent offrir, à bien des espèces nuisibles, de meilleures conditions de prolifération que les eaux courantes de fontaines et de rivières. D’après Pôhl '2 , le mouvement tourbillonnant déterminé par une puissante turbine diminuerait dans des proportions considérables (90 j». 100? le nombre des Bactéries de l’eau soumise à son action; il y a là, certainement, un phénomène complexe où la seule action mécanique n’est pas en jeu ; l'oxydation plus forte qui se produit doit jouer un rôle. IV. — ACTION DES BACTÉRIES SUR LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. Les Bactéries se comportent, \i'-à-vis des milieux où elle- vivent, comme tous les êtres vivants. Elles y puisent des aliments quelles peuvent utiliser jiour leur nutrition, et y rejettent les résidus de leur activité vitale. Le- échanges, qui sont souvent très complexes parce qu'ils intéressent plusieurs points à la fois, donnent naissance a des phénomènes apparents, portant sur les caractères des Bacté- ries ou sur ceux du milieu, ('.es manifestations peuvent varier sui- \anl l'espèce qui est en question, les conditions physiologiques où elle se trouve et la composition du milieu. Elles sont certainement en rapport très intime avec la nutrition, et pour beaucoup son résultat direct; il n'est cependant pas possible, dans l’état actuel de la science, de les rattacher toutes et en toute assurance à cette fonc- tion. Et même, bien que ces divers phénomènes aient entre eux des relations certaines, de véritables airs de famille, on est forcé de les séparer plus qu’ils ne le sont en réalité dans l'ordre naturel, si l'on ne veut pas s’aventurer par trop dans l’hypothèse. C'est du reste, d'une commodité plus grande pour l'étude. . 128. (1) I’ghl. Sur U filtration (Je l'eau de U Ne*. ( Wraltck, 1186, n« 31 et 15, eu ru»»e). 8fi ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. Il n'esl pas encore possible d'arriver à une généralisation de ces processus. Ils peuvent donner lieu à un simple dédoublement de produits contenus dans le milieu et attaqués par les Bactéries; dans la fermentation ammoniacale de I urée, par exemple, la molécule d’urée se dédoublerait en deux molécules de carbonate d ammo- niaque. Us aboutissent parfois à une oxydation extrême dont les pro- duits ultimes sont de l’aride carbonique el de l'eau; souvent il ne se fait qu’une oxydation partielle, comme on le voit dans la fermen- tation acétique. Les phénomènes observés peuvent être des phéno- mènes de réduction, dus peut-être à lad ion secondaire d’hydrogène naissant produit par la Bactérie; e est ce qui s observe, en particulier, pour de nombreux organismes des putréfactions qui réduisent alors les sulfates de l’eau ou du sol en produisant un dégagement d’hydrogène sulfuré. La destruction complète, la transformation ultime du milieu, n est que bien rarement, on pourrait même dire jamais, dans la nature, comme dans les expériences, l’œuvre d'une seule espèce, mais plutôt d’une série d’espèces qui se succèdent, substituant et ajoutant leurs modifications, de telle sorte qu’une agit après l’autre, aux dépens de produits déjà modifiés par la première qui bien souvent ne peut plus continuer à vivre dans le milieu qu’elle a modifié. Il semble bien que ces processus de destruction de la matière organique soient la véritable fonction, ou tout au moins la fonction fondamentale, (pie les Bactéries aient à remplir dans le monde. Le sont des agents de décomposition des milieux où elles vivent ; il est bien probable que les autres modifications observées ne sont pour elles que des fonctions secondaires, surajoutées ou acquises. Lu tout cas, on peut dire que la propriété de décomposer la malien; organi- que est un fond commun à toutes les espèces; ce n est qu accessoi- rement, accidentellement peut-être, que certaines produisent des manifestations pathogènes, chromogènes ou autres. 11 suit de là que les phénomènes de la putréfaction peuvent être considérés comme le véritable type des actions provoquées par les Bactéries. Bactéries cle putréfaction. C'est dans les décompositions de substances animales ou végétales qu’ont été découvertes les Bactéries. On réserve en général, le nom de putréfaction à tous les dédoublements, occasionnés sw tout pat des Bactéries, accompagnés de produits volatils d odeur inlecte. Le phénomène est d’habitude très complexe. La complexité résulte de la diversité des matériaux qui se putréfient et (le la présence, dans ACTION DES BACTÉRIES SUR LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. 87 presque tous les ras, d'un nombre plus ou moins grand d espèces différentes, dont l'action peut considérablement varier I . Des Moi- sissures, des Levures, des animaux inférieurs, contribuent aussi, peut-être, dans une mesure qui n’est pas connue, au phénomène de la putréfaction. Les Bactéries de la putréfaction sont tantôt des espèces aérobies, tantôt des espèces anaérobies. Ces dernières ne se développent, tou- tefois, que lorsque l'oxygène est complètement absent du milieu. Aussi, s composé» albumi- noïdes, donne de l'hydrogène sulfuré et «!«• l'hydrogène phosphore, dont la mauvaise odeur vient s ajouter à celle «les substances précé- d«*nte» et former le fumet repoussant «le putréfaction (4), variant suivant la qualité et la <]uantité de s»>> divers composants. Lu pré- sence d'hydrogène naissant n’est «lu reste pas nécessaire pour expli- quer la production d'hydrogène sulfuré. Kay-Pailhade (5) a en effet •lémontré »ik « , leber lu>iol und Pbenolbildung durch Baklerien Ueutiche mrd tVocA. I SW. n* 51 ). (*) l)u». Recherche» expérimentale» »ur le pbilolhion. Pari», 1891. — I* philo tbi.m et le »oufre UtociaOon française pour l' avancement des sciences, Concret dt /Jnançon, ISUJ). 88 ÉTUDE DES BACTÉH1ËS EN GÊNÉ IUL. froid le carmin d’indigo et de donner de l'hydrogène sulfuré avec la fleur de soufre. A côté de ces produits volatils, on trouve des pro- duits fixes, résidus, comme les premiers, de l'activité vitale des Bac- téries. Au premier rang sont la leucine, la tyrosine, le glycocolle et enfin des ptomaïnes diverses, ces hases toxiques accompagnant si souvent les déchets de la vie des cellules. La putréfaction des solides est toujours précédée d’une dissolution préalable qu’opèrent lesdias- tases sécrétées. Les espèces, causes de la putréfaction, sont nombreuses et encore peu connues, pour la plupart, tant au point de vue morphologique qu'au point de vue physiologique. Ce sont le plus souvent des Bacilles longs ou courts, parfois des Micrococcus ou des formes spiralées très mobiles. La pari à attribuer à chaque espèce n’est pas encore déter- minée. Malgré cette incertitude où l’on est encore sur la part qui revient aux différentes espèces qui se rencontrent dans les putréfactions, on peut déjà se faire une idée générale, schématique en quelque sorte, du phénomène, au moins dans ses grandes lignes. Il est du reste fa- cile de suivre pour ainsi dire pas à pas les modifications qui se pro- duisent, en observant la putréfaction des produits azotés, de la viande ou du poisson par exemple, qu’on laisse putréfier dans l’eau, putré- faction qu’on peut prendre comme type. Il faut un temps très long, plusieurs années parfois, pour que la destruction soit complète, par conséquent que le processus de putréfaction soit entièrement terminé . II y a vraiment dans ce phénomène une succession non interrompue non seulement de véritables ilores bactériennes, mais encore de flores d’organismes inférieurs autres, de telle sorte qu’à une de ces flores correspond une phase déterminée du processus. La part qui revient aux Bactéries dans une telle putréfaction peut se diviser en trois temps ou trois phases. Tout au début, dans une première phase, on rencontre en abondance les saprophytes ordi- naires communs partout, les Bacillus subtilis, Bacillus mesenlericus vulgatus, liacterium lermo, les Bacilles I, II et 111 décrits par Mougi- net(l); on ne perçoit encore qu’une odeur faible, plutôt fade, cen est pas encore la vraie putréfaction. Un jour ou deux après, suivant la température, les phénomènes s’accentuent, l’odeur devient plus forte surtout ; les espèces précédentes ont cédé le pas à d autres, où domi- nent les Bacillus fluovescens liquefaciens, Bacillus fluorescens putridus, Bacillus violaccus; c’est une seconde phase du phénomène. Quelques jours après, l’odeur est nettement putride; c'est alors, troisième (1) Mouoi.net, Quelques bactéries des putréfactions (Thèse de Nancy, 1890). ACTION DES DACTÊHIES SU H LES MILIEUX 01 ELLES MNENT. SD phase, qu’apparaissent les P rot eus tulgitris et Protêt* mirabilis qui dominent bientôt et deviennent envahissants, (l’est alors, et cela >e conçoit très bien quand on connaît les particularités biologiques de res espèces, qu’apparaissent dans les putréfactions le- produits les plus toxiques et les plus dangereux, les produits obtenus dans le début de la putréfaction, dans les deux premières phases, étant inof- fensifs ou peu actifs. Cette troisième phase de la putréfaction bactérienne dure plus ou moins longtemps, selon la résistance que la matière qui se putréfie offre à la solubilisation par les diastase* sécrétées par les Bactérie». \ ce moment, le liquide renferme une forte proportion d hydrogène sulfuré, beaucoup de produits odorants, des ammoniaques compo- sées entre autres. Apparaissent alors des Hegijiatoa blanches ou roses qui forment des flocons épais dans le liquide où fourmillent encore beaucoup de Bactéries. Dans celte pliage terminale, la vie est bientôt peu active; le liquide s’éclaircit lentement, les Sulfuraires disparais- sent; les rares formes bactériennes qu’il contient ne donnent plus de cultures dans les milieux ordinaires, (l'est très probablement à ce moment que la nitrification se produit. Tout d'un coup, après un long temps d’attente, il apparaît une abondante moisson d Algues vertes, des types inférieurs, indiquant que la substance organique s’est enfin transformée en produit' simples que la plante à chloro- phy lie peut assimiler, et a l'aide desquels elle peut bâtir des cum- in >sés complexes, en apportant le carbone qu elle emprunte à l'acide carbonique du milieu, reconstituant ainsi des corps doués d une énergie latente, prêts à suffire aux besoins vitaux d'organismes éle\ ès. On saisipaiusi facilement le rôle considérable que les 1 tac té ri es remplissent dans la nature, (l'est à elles qu'est échue la mission de rendre assimilables pour les plantes, en les réduisant en composés simples, minéraux, les substances organiques qui ne peuvent plus servir aux organismes supérieur*, entre autres toutes celles (pii ont perdu par usure l’énergie utilisable pour eux; tous leurs produits de déchets d'abord, l’urée par exemple, cette forme si importante de la désassimilation de la matière azotée chez les animaux, les résidus de la digestion, les cadavres des animaux, les détritus de toutes seules des animaux ou des plantes. (Test a leur aide d'abord et en- suite à I aide de l’énergie solaire, qui détermine la fonction chloro- phyllienne, que les plantes reforment, avec ces matériaux, des albu- minoïdes, des hydrocarboné», des graisses. On ÉTUDE DES BACTÉKiKS EN GÉNÉRAL. Bactéries de fermentation. Dans l'action de certaines espèces sur le milieu où elles vivent, il se produit, par suite de leur développement aux dépens du substra- tum, des modifications importantes de ce dernier. L’aliment passe dans la cellule, y est transformé en molécules plus simples, puis rejeté au dehors où les résidus s’accumulent. On dit qu’il y a fermentation. Ce phénomène, comme le précédent, est intimement lié à la nutrition de ces espèces et en rapport immédiat avec leur acti- vité vitale. La vie de ces Bactéries ferments est donc la cause directe de telles modifications qui s’affaiblissent ou cessent, lorsque la \ir de l’espèce s’amoindrit ou s’éteint (1). A vrai dire, la fermentation ne peut guère se séparer de la putré- faction. La fétidité des produits n’est qu'un caractère de minime importance; d’ailleurs, il y a dos fermentations très puantes et des putréfactions sans odeur. La distinction est basée sur la qualité du résultat. Pour l’homme, une Bactérie est ferment , lorsqu’elle peut lui fournir des produits directement utiles; les espèces des putréfactions n’en sont pas encore arrivées là. Les produits ultimes de la fermentation peuvent être très simples. Une matière ternaire, le sucre, l’alcool, peut être transformée en acide carbonique et en eau. C'est le cas le moins compliqué, que l’on ne considère même généralement pas comme fermentation, réservant ce nom aux réactions qui fournissent des composés plus complexes. Pour le physiologiste, ce doit être cependant la dernière phase du phénomène. Lorsque la Zooglée du Bacillus aceti, la Mère du vinaigre , a transformé en acide acétique tout l’alcool du milieu où on la cultive, elle s'attaque à l’acide acétique qu'elle peut brûler complètement, si elle n'a pas d’autres aliments à sa disposition. Mais il n’y a pas ici le critérium utilitaire ; ce n’est pas à propre- ment parler une fermentation, la modification a été conduite trop loin. Les réactions, qui forment la base des fermentations, varient sui- vant l’espèce de Bactérie en jeu et suivant ses besoins. Certaines espèces demandent, pour faire fermenter leur substra- tum, la présence de l’oxygène en abondance; il semble y avoir oxydation simple de la matière première. Ce sont les fermentations par oxydation. Le Bacillusaceli, lorsqu’il se développe régulièrement, dans un liquide (1) Ducuux, Chimie biologique. — ScbutzendergivIi, les Fermentations. ACTION DES BACTÉRIES SUR LES MILIEUX OU ELLES VISENT, ’.'l alcoolique approprié, oxyde l’alcool et le transforme en acide acétique. Le Micrococrus nitriflcans du sol, au contact des bases ou des car- bonates alcalins ou terreux, oxyde les composés ammoniacaux et les transforme en nitrates ou en nitriies(l). D’autres fois, l'oxygène n'est pas nécessaire; il e>t même nuisible. L'espèce, e scinde exacte- ment et donne deux molécules d un autre produit. L’urée, soumise à l'action du Murococcus ureæ et de quelques autres espèces, se dé- double en donnant du carbonate d ammoniaque. pour ces différents cas, l'action de l'être vivant sur le substratum peut sembler directe, celle du Dacillus aceti sur l'alcool par exemple, ou ne se produire que par intermediaire. Ainsi, l urée subit la tran-- l'ormatiou en carbonate d ammoniaque sous I influence d un ferment sut uble isolé par Musrulus :i , que Pasteur et Jouberl » ont montré être sécrété par le Micrococcui * urex et que Miquel (5; a retrouve chez, de nombreuses espèces. Mn doit rapprocher certainement des fermentations la dissolution des matières albuminoïdes par les espèces qui forment des peplones a leurs dépens. Ces transformations sont causées par de nombreuses Bactéries dont quelques-unes seulement sont suffisamment connues. I) et Munit, Recherches «tir U nitrification Complet rendue de s téancet de i Academie de» tcicnce», 1879, t. I.XXX1X, |>. 91 et 10741. i i Miii, Sur <|uel<]ue« Bactéries de» eaux de boisson (Anna/e» emhlenl ne pouvoir vivre que dan* des hôtes de nature déterminée. Sorties de la pour une cause ou (tour une autre, mort ou séparation de partir*, elles tombent eu vie latente ou meurent si elles n’ont pas à leur portée une voie nouvelle d’in/ïr- tion. Le sont des parasites olliyes. Le nombre en diminue tous les jours. On réussit en effet à faire vivre la plupart de ces espèces en saprophytes dans des milieux artificiel*; il est dès lors probable que îles fait» analogues se passent dan» la nature. Le* parasites facultatifs, au contraire, peuvent se développer et évo- luer dans les milieux nutritifs non organisés, vivre comme les espèces saprophytes, tout au»»i bien que dans les hâte» où elle* occasionnent des troubles spéciaux. Nous eu trouverons de nombreux exemples. La Bactérie du choléra, celle de la lièvre typhoïde, peuvent vivre dan* les eaux potables, dans le sol, dans d'autres milieux naturels, où elles pullulent rapidement par voie de division, v forment même leurs *|H>res et peuvent rester ainsi pendant un temps très long, attendant, pour exercer leurs ravages *i terribles, qu elle» pénètrent dan» des organismes attaquables par elles. On trouve souvent, dans un organisme, de* espèces qui »'v déve- loppent sans influencer d'une façon nuisible son fonctionnement. L'est ainsi qu'à l’état normal le tube intestinal de l'homme et des animaux renferme, dans ses différentes parties, un nombre a*»e/. considérable d'espèces, apportées probablement avec les aliments et les boissons. Elles trouvent dans l'intestin un milieu très favorable et s'y multiplient. A proprement parler ce ne sont pa* des parasites, mais des commensaux L'action de plusieurs de ces Bactéries n'est pas connue et passe tout à fait inaperçue. D'autres jouent certaine- ment un grand rôle dans la digestion en la renforçant a l aide de leurs diastase* ; il est même à penser que la digestion de certaines «ubstances, la cellulose par exemple, doit être entièrement attribuée » H<«i I.Pt-oun »ur ta Bactérie», traduit |i«r Wa-.e. jujf. 1*M>. 94 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. à celle digestion bactérienne qui s'ajoute à la digestion naturelle et se confond avec elle(t). De telles espèces peuvent plutôt être considé- rées comme directement utiles h l’organisme qui les contient; c'est un véritable étal de symbiose qui s’établit entre eux. Pasteur a même été jusqu’à dire que peut-être sans ces Bactéries utiles, la nutrition et par conséquent la vie seraient impossibles; c’est une question controversée aujourd’hui, nous y reviendrons plus loin en traitant îles Bactéries du corps et de l’intestin en particulier. Certaines, ce- pendant, dans des conditions peu précisées encore, peuvent de- venir nuisibles pour l’organisme à la suite d’une pullulation trop grande ou d'une action affaiblissante s’exerçant sur lui. Parmi les maladies occasionnées par les Bactéries pathogènes, il en est qui semblent n’ètre jamais le résultat d'une infection natu- relle, mais notre provoquées chez les animaux qu'arlificiellement, par l’expérimentation; on les a réunies sous la dénomination de maladies expérimentales (2). Telles sont les septicémies obtenues par Coze et Feltz(3) à la suite d’inoculations, à des chiens ou des lapins, de liquides de putréfaction ; celles déterminées par Koch (4) sur les lapins et les souris par injection de sang putréfié, lelle était autre- fois la septicémie de Pasteur. En lévigeanl de la terre végétale et chauffant à 90° le liquide décanté pour tuer une partie des germes qu'il contient, Pasteur a isolé une Bactérie dont l'inoculation déter- mine, chez les animaux, des accidents redoutables suivis d une mort rapide; c'est le llacillus septicus , le Vibrion septique de Pasteur, agent de la septicémie de Pasteur (3). Longtemps on a cru cette maladie purement expérimentale. Or, il est aujourd’hui démontré que les accidents connus chez l'homme et les animaux sous les noms de gangrène gazeuse, septicémie gangreneuse, œdème malin, sont dus en grande partie à cette espèce (fi). Il en sera probablement de même pour les autres affections septiques décrites. Pasteur a établi que, pour pouvoir affirmer en toute assurance qu’une Bactérie donnée est la cause réelle d’une réaction observée, il fallait l’observer pendant que le phénomène s’accomplissait, I iso- ler en culture pure et enfin reproduire la réaction primitive en ino- culant de ces cultures à un milieu nouveau dépourvu il autres gri - ll) Duclavx, le Microbe et la maladie, 1897, p. 109. (2) Cornu, et Bauks, les Bactéries, 2° édit., 1886, p. 212. (8) Cozk et Fkltz, Kecherches chimiques et expérimentales sur les maladies infectieuses. Caris. 1872. (4) Koch, llntersuchungen ueber die Ætiologie der Wundinlections Kraukheiteu 1878. (n| Pasthur, Sur le vibrion septique ( Bulletin (le V Académie de médecine. 18 7). (fi) Ciiauveai et AnLoïKG, De la septicémie gangreneuse ( Bulletin de I Académie de mé- decine, 6 mai 1880). ACTION DES BACTÉRIES SUR LÉS MILIEUX 01' ELLES VIVENT. 95 % in**s (1). Il a appliqué ces préceptes à l'élude des Bactéries pathogènes; les conclusions ont été précisées et formulées par Koch dans la proposition suivante : Pour qu’une Bactérie puisse être considérée avec raison comme cati't* d’une maladie, il faut ; 1# la trouver dans les tissus ou les liquides de l'organisme d'un individu malade ou d'un cadavre; 2° l'isoler et en obtenir des cultures pures; 3* repro- duire la maladie par inoculation de cultures pures à de» individus sains; 4° retrouver la même espèce dans celle dernière expérience. Les méthodes qui permettent de rechercher les Bactéries dans les ti^sii- ou dans les liquides, seront exposées en détail plus loin. L’ob- servation est parfois très délicate; le> germes infectieux peuvent se localiser, ne >e rencontrer qu'à certains endroits du corps. C'est ainsi que souvent dans la lièvre typhoïde, le sang de la circulation périphérique se montre le plus souvent tout à fait dépourvu du Bacille spécial que l'on retire abondamment du sang de la rate. Les parasites peuvent ne se montrer qu a certains moments : le Spirillum Obermeieri u'apparait dans le sang des malades atteints de typhus récurrent que pendant les accès; c'est en vain qu’on le cherche dans les intervalles. Le microbe pathogène peut même se localiser d’une façon absolue en un endroit déterminé «•( ne pas se rencontrer ailleurs dans l'organisme. Lest aiii'i que l«* l( trille de la diphtérie ne se rencontre que dans la lésion locale qui est le plus souvent une fausse membrane, le Bacille du tétanos dans les environs de la plaie tétanique qui est souvent minime. Bien plus, dans ces deux derniers cas le microbe pathogène peut avoir disparu au moment dos recher- ches; on petit alors n'avoir que des résultats négatifs. La présence constante d’une même Bactérie sur le cadavre ne suflit pas pour la considérer comme cause de l’affection ; on sait que le Vibrion septique se trouve toujours dans ces conditions peu de temps après la mort. Sa présence sur le vivant, pendant la période d'étal, est d'une plus grande valeur, elle ne suflit cependant pas; les autres conditions sont nécessaires à obtenir. Le Colilnmlle , provenant de l'intestin envahit encore plus vile l’organisme et a pu ainsi induire eu erreur; il est démontré que très peu de temps après la mort, avant même, pendant l’agonie, ce microbe peut traverser l’intestin, pénétrer dans la circulation et arriver rapidement dans les organes profonds 2 Beco (3; en soumettant des animaux à certaines intoxications, en (t) l’uTii y, Mémoire sur U fermentation appelle lactique (Complet rendue Jet Académie Jet ectencet, XLV, 1857, p. 913). i) A eut» et t’uci.pi». Envahissement de» organe» pendant l'agonie et après la mort IrrAttw*» de médecine e r péri mentale. 1895). Baco. Etude «ur b pénétration des ro irrobes iuteslinauv dan» la circulation reoerale produit b vie but aie» de Cfnititut l'mtrur, 1895, IX, p. 199;. 96 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. usant particulièrement de substances qui irritent violemment l'in- testin comme l’émétique, a pu déterminer le passage du Colibacille dans le sang, chez l’animal en pleine vie. C’est surtout la reproduc- tion expérimentale de la maladie, au moyen de cultures pures, qui peut rendre affirmatif sur les rapports étiologiques soupçonnés. l a condition nécessaire pour que ces inoculations donnent des résultats estimables, est d’employer des matières pures de tout germe étranger. S’il en existe, il peut se produire des complications gê- nantes; leur action peut même se substituer entièrement à celle que fon cherche à observer. Ainsi, si l’on injecte à un lapin du sang charbonneux putréfié, qui contient cependant une forte pro- portion de spores de liacillus anthracis, ce n’est pas le charbon que l’on obtient le plus souvent, mais une septicémie à marche spéciale don Charrin (1) a décrit une forme intéressante. Le développement de la Bactérie septique a été plus rapide que celui de la Bactérie char- bonneuse qui a dû disparaître ou, tout au moins, céder le pas. La maladie que l'on veut reproduire doit être transmissible a l'espèce animale sur laquelle on expérimente. C’est' une grave ques- tion qui n’est pas encore résolue pour bien des allections conta- gieuses. Certaines maladies de l’homme ne semblent pas en effet se transmettre aux animaux que l’on a cherché à infecter; dans d au- tres cas l’agent virulent semble modifier son action et produire des troubles différents. On n’arrive quelquefois à un résultat, qu en changeant profondément les conditions physiologiques des individus sur lesquels on opère. Les oiseaux passaient pour réfractaires au charbon ; Pasteur est parvenu à rendre facilement des poules char bonneuses en leur refroidissant les pattes avant ou après 1 inocula- tion (2). Gibier (3) a pu faire périr du charbon, en les échauffant jusque vers 30», des grenouilles et des lézards, qui avaient toujours été considérés comme indemnes. Il faut parfois modifier plus profon- dément l’organisme à infecter, créer de véritables prédispositions morbides, pour permettre à la Bactérie inoculée, de s implanter et de croître. Nicati et Rietsch (4) ont réussi à déterminer le choléra chez des cobayes en injectant d’une culture pure directement dans le duodénum; c’est l’irritation intestinale produite qui était le prin- cipal adjuvant. Koch (5) a obtenu le même résultat en injectant de fortes doses de teinture d’opium dans la cavité abdominale et para- (I) Charrin, Sur une septicémie consécutive au charbon ( Société de biologie, (îj Pasteur, Étiologie (lu charbon (Bulletin de. l'Académie de médecine, I87J, I ) (3) Gibieh, in Cornu, et Baiiès, les Bactéries, 3e ed., t. Il, p. -• • (4) Nicati et Riktsch, Rerherches sur le choléra (Archives de physi» oij t, (5) Koch, CouféreQces sur le choléra, ISSi et ACTION DES BACTÉRIES SUR LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. 97 lysant ainsi l'intestin, pour permettre aux Bacilles virgule* de séjourner plus longtemps dans son intérieur. Il peut suffire de changer la réaction des liquides de l’organisme en les alealinisant; acides, ils s'opposent au développement des Bactéries. Les autopsies doivent être pratiquées au plus tôt, pour éviter ('envahissement par des espèces étrangères. Les Bactéries saprophytes vraies semblent n'avoir aucune action nuisible sur l’organisme. Wyssokovvitsch a pu injecter des doses considérables de différentes espèces saprophytes, dans les veines de lapins, cobayes, chiens, sans produire de troubles appréciables t). Ces recherches ont été pleinement confirmées parcelles de Banti (2). Bien qu’introduites en quantité énorme, elles disparaissent du sang en quelques heures ; le foie, la rate, la moelle des os, en renferment encore, alors que le sang n'en contient plus; vingt-quatre heures après une injection massive de baciUu « subtilis, on n’en trouve plus nulle part, dans le cas où Inculture ne contenait que des cellules végétatives; s'il y avait des spores, on peut en retrouver de vivantes dans le foie ou la moelle des os, jusque plusieurs mois après l'expé- rience. Les Bactéries pathogènes, introduites à doses modérées, se raré- fient d’abord, disparaissent du sang, reparaissent au bout de quel- que temps, puis augmentent jusqu'à la mort. D'après les recherches de Fodor (3 , les Bactéries du charbon ne se retrouvent plus dans le sang quatre heures après l’injection; le »ang n'est ni fertile, ni con- tagieux; elles sont pour ainsi dire immobilisées dans les viscères, où elles se multiplient et reparaissent dans le sang de vingt à cinquante- quatre heures après l'opération, pour s'y développer et causer rapi- dement la mort. Les recherches précitées de Banti semblent prouver qu'au début, alors que l'on n'en retrouve jdus dans le sang, elles se concentrent dans les lymphatiques. D’après Trapeznikoff » , les spores de Bactéries pathogènes, intro- duites dans l'organisme, saisies par les leucocytes avant leur déve- loppement, peuvent se conserver très longtemps vivantes et virulen- tes dans les leucocytes non altérés. Elles peuvent être ainsi I) WvMoKowmcM, t el>er die Scbictosle der in's Blut injectireu Mirrooi ganismen un korper der Warmtilüter (Zrtt*ch.rift fûr Hyyirne, t. I, I. i 8 sG). - i, Bàkti. Suit» dUtruiione dei Iwltcri iwlf organinmo (Arehico péri* trient* mediche XIII. <»**). (3) Foaoa. Vue Verraeb* mit lujectiou von Bactérien in die Yenen ( Üeuttche rned H ’oeh., 1**6. p. 617). (4 TumHun, l)u sort de* spore* de microbes doua l'organume animal (Annale» Je rinihtul Paiteur, 1»9I). M*c». — HaeUriolopie . “J 98 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. transportées et emmagasinées en quelque sorte dans les organes profonds. Dès que la vitalité du leucocyte diminue ou disparait, ces spores germent. Nous avons vu précédemment (p. 42 et suiv.) que les Bactéries agissaient sur les milieux aux dépens desquels elles vivent, surtout par l’action de produits particuliers qu’elles forment pendant leur évolution, produits de sécrétion ou d’excrétion ; nous savons que ces produits contribuent pour une large part ou pour la totalité à leur action physiologique. Ceci est surtout vrai pour les Bactéries patho- gènes. Un a beaucoup discuté sur la raison de l'action des Bactéries pa- thogènes; diverses théories ont successivement pris place dans l’opi- nion. Les premières, il faut le reconnaître, étaient plutôt de simples vues de l’esprit, ("est ainsi que la Bactéridie charbonneuse paraissait nuire en détournant l’oxygène ou en provoquant des embolies capil- laires; d’autres en absorbant des subsides alimentaires dont elles privaient ainsi les cellules. L’idée qu’on s’en fait aujourd’hui est sur- tout basée sur l’expérimentation et semble la vraie. L’expérience dé- montre, en effet, que beaucoup de Bactéries pathogènes produisent des substances qui, introduites dans l’organisme séparément des microbes, déterminent les mêmes effets que ces derniers, ou au moins les ellets typiques observés à la suile de 1 envahissement de l’organisme par ces microbes. On tend à démontrer actuelle- ment que la majeure partie des Bactéries pathogènes sécrètent de ces substances toxiques, de ces toxines, ce qui a substitué la notion d’intoxication par ces produits à la notion de 1 action directe du microbe sur les éléments ou les liquides de I organisme. Le qui se passe dans la diphtérie ou le tétanos est un des meilleurs exemples à citer à l’appui. Là, en effet, le microbe ne se trouve que dans un point bien limité de 1 organisme attaqué, la tausse membrane pour la diphtérie, souvent une bien petite plaie pour le tétanos , il s’y cantonne exclusivement, et comme il produit des phénomènes généraux d’intoxication, ce ne peut être que par suite de la dillusion de substances toxiques formées au lieu où il se trouve, substances qui, emportées par la voie sanguine, vont agir sur les différents systèmes. Nous avons vu que ces produits nocifs des Bactéries sont de deux sortes, les ptomaïnes, produits alcaloïdiques, et des composés d un groupe spécial, que leur composition, leurs propriétés font regarder comme des matières albuminoïdes, les toxalhumincs. Nous saxon* que ces dernières, par certains de leurs caractères, surtout leur précipitation par l’alcool, leur adhérence aux précipités, leur reso- ACTION DES BACTÉRIES STR LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. 99 [utilisation dans l'eau, leurs modifications par l'air, la lumière, la chaleur, les effet- considérables qu’elles produisent à doses excessi- vement minimes, se rapprochent de- diastases et peuvent être con- sidérées comme appartenant au même groupe. Ce qui vient aussi à l’appui du rôle qu’on veut leur faire jouer aujourd'hui, c’est que certains de ces produits, comme le prouvent les recherches de Bou- chard (t), de Griffiths (21 principalement, se trouvent tout à la fois dans les milieux de cultures où \it l'espèce pathogène étudiée et dans les émoncloires, l’urine surtout, des malades atteints de l'affection causée par le microbe. Si les recherches >ur l’action physiologique de ces toxines sont encore loin d’être menées à bonne lin, il faut reconnaître quelles ont déjà fourni nombre de faits intére-sants, jetant une vive lumière sur l'action des microbes pathogènes. Ce- recherches physiologiques -ont, au point de vue qui nous occupe, d’une importance considé- rable; après les nombreux travaux quelles ont déjà suscités, la voie est encore largement ouverte à l’expérimentation. Les faits mis en lumière par bien des chercheurs. Rouchard, Arloing, Charrin, Roger, Courmont et Boyon, principalement, donnent des indications pré- cieuses. Ils démontrent que les toxines provoquent des modifications importantes dans la circulation du sang ou de la lymphe; ils prou- vent leur influence sur le système nerveux, cérébral ou médullaire, leurs effets sur la nutrition générale, -tir les sécrétion- diverses, sur la fibre musculaire, ce qui donne l’explication de bien de* particu- larités de- infections. Rien que l'action de certaine- toxines -ur le système vaso-moteur, démontrée par Bouchard, Charrin et Glev 3 permet d'expliquer avec toute satisfaction des phénomènes si sou- vent observés, les congestions, les anémies, l’mdème, surtout la diapédèse que nous verrons plus loin -i importante pour la défense de l’organisme, les hémorrhagies, -i fréquentes dans la |>eau dan- beaucoup d'infections provoquant des taches rosées, de l'érythème, du purpura, des pétéchies. On ne sait que bien peu de choses au sujet de la production de ces toxines; il est des conditions qui leur sont favorables, d'autres qui leur sont contraires. Guinochet (4 a démontré qu elles ne pro- venaient pas nécessairement des albuminoïdes du milieu, mais pou- vaient être formées, par synthèse, aux dépens de corps plus simples. ,1/ bol. HtMU, Cour* de pathologie generale, tus*. (i) (Write*, Le. (domain.*, dan. quelque* maladie, infeolieu.e* . 496). (J) Cmami*, La maladie p>oC>uiin|ii<\ '*> 0‘,'*«S**T* '• ««'R" I» diphiéne (Société * bwlog,,. *, ra,i 100 ÉTUDE des bactéries en général. A co même point de vue, la Question de lu \oie d introduction, de diffusion des toxines dons 1 organisme, se montre iinpoi tante. I.es recherches de Bouchard, de Gamaléia, de Gharrin démontrent Que la porte d'entrée influence d'une façon très notable la toxicité de beaucoup de produits microbiens. L’organisme possède de véritables protections naturelles contre ces poisons, c’est ce qui fait qu’une voie peut être plus favorable qu’une autre ou inversement. Ainsi, l’intestin modifie ou détruit même la plupart du temps ces toxines; la voie vasculaire, au contraire, est très favorable à la production de leurs effets toxiques, elle peut même les aggraver. Les principes sécrétés par les Bactéries ne convergent pas tous vers un tint unique, favoriser le microbe, produire les effets typiques de l’infection. Les travaux de Bouchard, Arloing, Houx, Ghainber- land, Yersin, Vaillard, ont démontré qu’à côté des toxines, produits nuisibles pour l’organisme, il pouvait s’en trouver d’autres à action contraire, favorable, les produits vaccinants, de même origine micro- bienne que les premiers, de même nature qu’eux probablement, bien (pion ait encore peu de certain à ce sujet* Nous retrouverons plus loin ces produits vaccinants en parlant de l’immunité et de la vaccination. Les recherches d’Arloing, Courmont et ltodet, Loger, démontrent qu’il existe une troisième classe de produits sécrétés par les micro- bes, agissant comme les premières toxines dans un sens favorable au microbe, en imprimant à l’organisme dans lequel ils sont intro- duits une véritable prédisposition à l’invasion parce microbe. Ges produits solubles prédisposants (I) n’ont pas par eux-mêmes d’action nuisible bien marquée, ce qui les distingue d’emblée des toxines, mais ils préparent l’organisme à subir 1 elle! des produits toxiques du môme microbe ou l’y rendent beaucoup plus sensible. Parfois l’introduction simultanée des deux sortes de produits, toxineset subs- tances prédisposantes, ne détermine pas d’effets marqués, il faut aux produits prédisposants un certain temps pour influencer 1 orga- nisme, leur action est alors durable; c'est ce que Courmont a observé pour le Bacille de ta tuberculose, le Staphylocoque pyogène, le Strepto- coque pyogène. D’autres fois, leur action est immédiate, mais passa- gère; chez le Bacille pyocyanique, le Bacille du charbon symptomatique, par exemple. Ces produits prédisposants peuvent agir en s opposant à la diapé- dèse et par conséquent à la phagocytose, comme Gharrin et (>ley l'ont prouvé pour le Bacille pyocyanique ; ou, au contraire, en exri- (1) Courmont, Étude sur les substances solubles prédisposant a 1 action pathogène de leurs microbes producteurs [Revue de médecine, IS9I, p. 84Ï). ACTION DES BACTÉRIES SUR ! ES MILIEUX OU ELLE» VIVENT. 101 tant le système vaso-dilatateur, attirant les leucocytes en un point où se forme alors un abcès, comme Arloing le remarque avec le Staphylocoque pyogène. Nous retrouverons encore une autre expli- cation fumiyatus, cause dune pseudo-tuberculose ; c’est ce qui parait admissible |>onr certains Chdothrix, pour l’.tt tinomyces, pour prendre des exemples parmi les Bactéries. L’action produite peut être due à une dénutrition provo- quée par la soustraction de principes nutritifs ou d’oxygène, ou à une simple irritation, aboutissant à une prolifération de certains cléments cellulaires, à la formation de néoplasies, comme dans les lésions de l'Actinomycose que l'on a longtemps considérées comme une variété de sarcome. L'organisme, dans l'infection est loin de se laisser envahir comme un milieu inerte, une culture ; il se défend au contraire de son mieux ; il v a lutte véritable entre les cellules et les Bactéries J . Souvent c’est le parasite qui cède, il y a guérison; quand il l'emporte, il y a maladie et parfois mort. Pasteur et son école voyaient, dans la victoire de l'organisme en- vahi, le résultat de sa résistance vitale, ou d'une non-appropriation du terrain au développement du germe ensemencé. Pour MetschnikofT :t . le rôle de la défense de tout organisme est dévolu aux éléments cellulaires capables d’englober des solides. Il le*- nomme phagocytes. Deux especes de cellules ont cette propriété. ( '.e sont d'abord les cellules capables de migration, les globules blancs, ; I) Aspergillose intestin*!* (Société de biologie, Il janvier Is96i. î) Vibcmow, Der hampfder rellen und Bactérien ( Vire Am» * Arehir, Cl). Ci Miiioimkoii, t eberdi.- betiehuDg der Vhagoeyten 10 Milzbrtndbaeillen ( Virehou 't Arrhtr, |h»|, p. :,0i) et Théorie dc« Phagocyte* ( Annale « île l'/mtitut l’a* leur, I, 18*7, n* 7, p. ail). 102 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. les leucocytes à noyau multiple ou lobé, les microphages, comme il les nomme; les macrophages sont des éléments fixes, n’émigrant pas à la recherche des Bactéries à absorber comme les précédents, mais les consommant surplace. Telles sont les cellules delà rate, les cel- lules épithéliales des alvéoles pulmonaires, les cellules fixes du tissu conjonctif. Pour l’auteur de celte théorie, les phagocytes se rassem- blent autour des Bactéries et aussi bien de toul corps étranger in- troduitdans l'économie. Si le corps est volumineux et inattaquable par eux, ils l’entourent, par transformation directe, d’une membrane conjonctive qui se retrouve constamment. S'ils ont affaire à des Bactéries, ils les absorbent, parfois en quantité telle que certains en paraissent remplis. Les éléments englobés changent d’aspect, perdent leur aptitude à fixer les couleurs, meurent et se divisent en fragments irréguliers, après un séjour quelque peu prolongé; ils sont digérés par les phagocytes. Lorsque ceux-ci réussissent à absorber la totalité des premiers, l’organisme l’emporte ; s'ils ne peuvent y arriver, il est vaincu. Le fait essentiel, de beaucoup le [tins important, est ici la sortie des globules blancs des espaces où ils sonl naturellement enfermés. L'est une diapédèse pathologique, provoquée par l'irritation des tissus où elle s’opère (1). Cette irritation peut être causée par laseulc présence de l’agent infectieux; ou les produits solubles qu’il sécrète déterminent ou favorisent la diapédèse par leur action vasodilatalrice. La plupart des globules blancs paraissent posséder à un haut degré ce pouvoir phagocytaire ; on l’observe chez les leucocytes polynucléaires neutrophiles et les leucocytes mononucléaires. Les leucocytes éosinophiles et les cellules d’Ehrlich basophiles n’ont, au contraire, semble-t-il, aucune action. Les leucocytes mononu- cléaires, cependant, n'englobent ni les Streptocoques de l’érysipèle ni les Gonocoques qu’englobent facilement les neutrophiles ; d'un autre côté, les Bacilles de la lèpre ne sont jamais pris par les neutro- philes, facilement, au contraire, par les mononucléaires. Lorsque, pour une cause quelconque, cette diapédèse et cette action phagocytaire sont entravées, la résistance de l’organisme esl vaincue, il peut être envahi par le microbe. Cette action contraire peut provenir des conditions du milieu extérieur; c’est probable- ment ainsi que le froid est une véritable cause déterminante de certaines maladies infectieuses, pneumonie, pleurésie par exemple, dont il n’introduit pourtant pas le microbe dans l’organisme. L agent infectieux existe là très souvent, à l’état normal, à la surface de la (1) Bouchard, Essai d'une théorie tle l'infection (Congrès île Berlin, 1800). ACTION DES BACTÉRIES SUR LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. 103 muqueuse respiratoire, arrêté par les cellules épitheliales d abord, puis, s'il parvient à les traverser, par les nombreux éléments Ivm- phatiques de la couche sous-muqueuse; le froid na qu a troublei la série des actes de ces éléments pour qu'ils ne suffisent plus a leur rôle de protection. Cette même action peut en outie être pro- voquée par des sécrétions mêmes de la Bactérie. C est ce que démontre l'aggravation «le la maladie reconnue par Bouchard pour le. charbon, la maladie pyocyanique, 1 infection purulente, le < holéra des poules, après injection de produit- soluble- des cultures de ces microbes à des animaux inoculés antérieurement. De- expériences de Char ri n et Gley I , il ressort que ce- produits solubles, pour le liticille >lu pus bleu, entravent la diapédèse en paralysant les nerfs vaso-dilatateurs ; la diapédèse, néce-sitant une dilatation vasculaire active, ne peut plus se produire. Un elfet analogue peut être produit, pour une maladie donnée, par des produits de sécrétion de Bactéries autres que celle qui la produit, voire même par de- e-pèces ordinairement inofTensives. C'est ainsi que Roger a observé que l'injection de produits solu- bles du .Virro'occus prodû/ious rendait jxwsible, chez le lapin, le développement du charbon symptomatique, auquel il est réfractaire dans les condition- ordinaire- ; Monti 2) a observé des faits sembla- bles pour d'autres espèces pathogènes. Nul doute que l’on n'obtienne le même résultat avec des substances chimiques ou médicamenteuses agi-sant dans le même sens sur la diapédèse; c’est une voie nouvelle ouverte à la thérapeutique de- maladies infectieuses. Ce qui peut renseigner peut-être sur la façon dont se passe le phénomène de l'aftlux des leucocytes auv endroits où leur présence est nécessaire, c'est une curieuse propriété de ce- éléments, mise eu lumière par Dfelîer 3 qui lui a donné le nom de chimiotaxie. U- leucocytes, comme le font du reste un grand nombre d'orga- nismes inférieurs unicellulaires végétaux et animaux, pos-èdent une propriété spéciale, sorte d’attraction, qui -e manifeste par leur mou- vement vers certaines substances exerçant sur eux une action, pro- bablement chimique, encore indéterminée: c'est la chimiotaxie posi- tive. D'autres substances, au contraire, exercent sur ces mêmes éléments une véritable action répulsive qui les fait cherchera s’en éloigner : c'est la chimiotaxie négative. (I) Ctuaais d (mi iu r.Htam*. L a maladie pyocyanique, l»s9. (i) Moro , Inllucni.i dei produit! to*»ici dei •aprofyti «ulla reRtitutione delta lirsleuu ai mieruparaxiti alleuuati (Are. de i Lgc* i, 1M9, il. n* 7). lit Prarraa, Uebar chernotacti*!i cellules, particulièrement les éléments amihoïdes. Ces faits cepen- dant peuvent recevoir une toute autre interprétation et, de plus, se trouvent en contradiction avec certains résultats expérimentaux. Toute cellule dépourvue de membrane englobe les granulations qui sont à sa portée, qu elles soient alimentaires ou non. Des Amibes, observées dans l’eau, absorbent souvent des Bactéries qui sont en suspension dans le liquide, ou des autres êtres inferieurs de plus grande taille. Bien d étonnant que les globules blancs, qui ressem- blent tant aux amibes, agissent comme elles. Opendanl, nous avons vu que les leucocytes éosinophiles et basophiles, bien que mobiles, n'englobaient jamais rien et nedevaient, par conséquent, jouer aucun rôle phagocytaire. L’augmentation des globules blancs dn sang dans les maladies infectieuses, a été signalée par beaucoup d’obser- vateurs, en particulier par Branel dans le charbon 97). ' ’ 108 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. Quant à la puissance bactéricide du sang d’une espèce animale pour une Bactérie donnée, il faudra de nombreuses expériences pour la déterminer avec une approximation suffisante. D’après Buch- ner, un millimètre cube de sang de lapin peut détruire environ un millier de Bacilles typhiques. Nissen (1) a étudié l’action nocive du sang sur un grand nombre d’espèces de Bactéries; il a constaté que celle action varie considérablement suivant l’espèce. En injectant de fortes quantités d’une espèce inoiïensive, le Micrococcus aqualilis par exemple, le sang perd une grande partie de son pouvoir bacté- ricide; du produit de culture liltré sur un lillre C.hamberland n’af- faiblit jamais l’action du sang. L’affaiblissement ne provient donc pas d’un apport de produits solubles, mais nécessite la présence des microbes vivants. De nouvelles recherches de Fodor (2) sont venues confirmer et étendre les résultats précédemment énoncés. 11 annonce que le sang artériel a une action bactéricide plus marquée que le sang veineux; ipie l’action bactéricide augmente avec la température, présente un optimum vers 38°-40° et diminue rapidement au-dessus ; qu'elle ne varie pas quand on a extrait du sang les gaz qu’il contient, mais diminue dans une atmosphère d’oxygène ou d’acide carbonique, et manque complètement au sang de lapins empoisonnés avec l’oxyde de carbone. De plus, fait important, il trouve que l’alcalinisation du sang augmente notablement ses qualités bactéricides. Parmi les sels dont l’injection exaile surtout cette propriété se trouvent en pre- mière ligne le carbonate «le soude et le phosphate de soude, à la dose de 3 à 5 grammes pour le lapin ; après, le carbonate de soude à la même dose et bien au-dessous le chlorure de sodium el le car- bonate d’ammonium, aux mêmes doses. En appliquant pratique- ment ces résultats à des lapins auxquels il inoculait le charbon, Fodor a pu obtenir une immunité partielle bien évidente dans plu- sieurs ras, totale dans quelques-uns. D’après Pekelharing (3), le sang el la lymphe du lapin pourraient même détruire les spores si résistantes du Bacille du charbon. Des humeurs, autres que le sang et la lymphe, possèdent des pro- priétés bactéricides bien marquées. L’urine d’après Lehmann (4), aurait une action évidente sur les cultures do charbon et de choléra, (1) Nisskn, Zur Kennlniss (1er Bactérien vemiclitenden Eigenscliafl des Blutes (Zeitscliri/t fiir Uygiene, 1880, VI, p. 487). (2) Fooon, Neue Unlersuchungen ueber bacterientodtende Wirkung des Blutes und ueber Immunisation ( Centralblalt ffir /lacteriologie, 1890, Vil, p. 753). (3) Pbkelhmuhg, La propriété bactéricide du sang (Semaine médicale , 1892, n° 63). (4) Lkhmann, Ueber die pil/.todtende Wirkung des frischen Haras des gesunden Menschon, 1890, VII, p. 4-'i 7. ACTION DES BACTEMEs SL' K LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. idU moindre sur relies de Racille typhique, Cette action parait due à la présence des phosphates acides dans l'urine; des solutions de phos- phate acide de potasse agissent dans le même sens. Würtz t a re- connu un blanc d’œuf cette même propriété bactéricide; Fokker 2) l'a signalée pour le lait; les mucus nasal, buccal, vaginal, utérin, agissent dans le même sens. London (3 a signalé la diminution «les propriété» bactéricides du sang de pigeon et de lapin à l’égard du Bacille du charbon, lorsque les animaux étaient soumis à des intluences défavorables, telles que le jeûne, la gêne respiratoire, l'excitation des nerfs sensibles, l'état urémique. Le degré de résistance à un même parasite peut varier dans îles limites très larges suivant l'esjHVe, la variété, la force de l'individu ou simplement son âge. Ainsi, on \ oit la souris des champs résister à une septicémie qui tue la souris de maison, bien voisine d'elle ce- pendant. lii exemple plus frappant encore est offert par la résis- tance au charbon d’une race de moutons d Algérie, les moutons barbarius, ne différant en rien de leurs congénères d’Europe L'Age est un des facteurs dont l'influence est le plus manifeste : le chien, très sensible au charbon lorsqu’il est jeune, devient rapi- dement réfractaire avec l uge. Lien des cultures atténuées de Bac- téries pathogènes, sans action sur h*s animaux adultes, en gardent une très manifeste sur les jeunes, et d'autant plus forte qu'ils sont moins âgés. La raison de la résistance de ces organismes n’est guère connue. Elle tient peut-être à l'état du sang qui, plus riche, pour- rait soutenir plus longtemps la lutte. D'après P. Bert 5), le sang des animaux originaires des hauts lieux présente une capacité d’ab- sorption pour l'oxygène bien supérieure à celle des animaux des régions basses. L'est peut-être cette forte proportion d'oxygène, qui permet aux moutons barbarins de résister si complètement à l'inva- sion de la Bactérie charbonneuse. La différence dans l'action bacté- ricide des humeurs peut jouer un rôle. Il résulte de tout ceci que la résistance de l’organisme à l’inva- sion microbienne ne parait pas due à un processus unique, phago- cytose ou action bactéricide des humeurs. Ses moyens de défense I K. WiiTi, l>* l'art ion bactéricide du blanc d'iruf ■ Semaine médicale, |s9o. 3. Konfci*. Ouderiutltigmi noter melkjriuugiiting tWeckltlad cnn kèd nederl. Tijd- ■"‘•rift cnn Grncrtknndr , 1*90, 1,11) i Lu» 00», Inllurure «le certain» agents patbologi«}ue« sur Ici propriétés bactéricide* du sang (*; 1 . De U pre.JupoMlH.u et «le I immunité pattxilogiqucs (Complet rendue de I Icadrmie dei «rienree, >879, LXXXIX, p. 49*}. > I' Haai, Compte» rendu de l'Académie de» science», t"i. XCIV, p -0, HO ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAI,. sont multiples; on connaît déjà l’action de certains de ses éléments constituants et celle des liquides qui les baignent. Il est même pos- sible de plus simplifier encore ; en se basant sur ce fait que la pha- gocytose et le pouvoir bactéricide des humeurs dépendent surtout des globules blancs, il est possible d’admettre que ce sont principa- lement les leucocytes qui sont les agents de défense de l’organisme. Leur action s’exerce à l’endroit voulu, où ils se trouvent, par la phagocytose; elle peut se faire sentir au loin par la diffusion de leur sécrétion bactéricide. Dans un même organisme il peut y avoir lutte entre des espèces différentes. D’habitude, l’une se développe plus vite et parvient à étouffer ses voisines, ou tout au moins à diminuer et masquer leur action. C’est, du reste, ce que l'on observe, souvent dans les cultures où plusieurs espèces sont mélangées ou ensemencées ensemble inten- tionnellement ; beaucoup de Bactéries exercent sur d’autres une action nuisible manifeste. Ce fait d’ antagonisme a été signalé en pre- mier lieu par Carré (1) qui, en expérimentant avec les cultures sur milieux solides, avait remarqué que le milieu, débarrassé par ra- clage de la culture, était devenu impropre à la vie d’autres Bacté- ries. Kreudenreich (2) approfondit le même sujet en se servant, comme milieu de culture, de bouillon où il ensemençait une cer- taine espèce, attendait son développement complet, puis filtrait sur une bougie Chamberland ; le liquide stérile lui servait alors à en- semencer d’autres espèces. Pour beaucoup d’espèces le développe- ment. était nul ou faible, d’autres au contraire ne semblaient pas influencées. Soyka (3) a obtenu des résultats très semblables. L’effet antagoniste semble être dû à des causes diverses. Une pre- mière, signalée depuis longtemps, est la soustraction d oxygène qu’une espèce opère dans un mélange d’aérobies plus rapidement que les autres. Lorsqu’une espèce parvient à former à la surfacedun bouillon de culture un voile continu, s’il existe dans la niasse du liquide d'autres espèces qui ne peuvent s'adapter à la vie sans air, elles périssent souvent. Mais, d'après les expériences citées précé- demment, la cause la plus commune de cet effet nuisible esL la pro- duction dans le milieu de culture de substances excrétées par la Bactérie, substances qui peuvent être nuisibles à un haut de- (1) Gaiikk , Ueher Antagonisten unter Bactérien ( Correspondeiizblatt fiir schweiziger Aertze, 1887, XVII).’ (2) Frkudfniieich, De l’antagonisme des bactéries et de l’immunité qui! confère aux milieux de culture ( Annales de i Institut Pasteur , 1888, p. 200). (3) Soyka, Die Fntwickelung vnn pathogenen Spallpilzen unter déni wecliselseitigea Einlluss ihi-er Zerselzungsprodukte ( Fortschritt (1er Medicin, 1888, p. 760). action des bactéries sur i.es milieux ou elles VIVENT. 111 gré pour toutes les autres espèces ou pour certaines seulement. C'est ce que Guignard et Charria (1 ont démontré en cultivant ensemble le Bacille du pus bleu et le Bacille du charbon. Le premier de ces microorganismes prend rapidement le dessus; le second dé- génère d'abord, [>uis disparait. Le même résultat s'obtient en ense- rnencant une grande quantité de culture charbonneuse dans les produits solubles du Bacille du pus bleu. L'antagonisme de ces deux espèces ne »e montre pa* seulement dans les cultures, mais encore dans l'organisme animal ; Bouchard a montré que leur inoculation simultanée au lapin détermine dan*, la moitié des cas une survie de l’animal, alors que l’inoculation du charbon seul est régulièrement mortelle. Lue espèce donnée peut aussi se rendre un milieu impropre. ( '.hantemesse et Widul 2) l’ont remarqué pour le Bacille typhique. Si l'on vient à enlever, par un raclage soigné, le produit d'une culture de ce microbe à la surface de la gélatine et que l’on ensemence à nouveau ce même milieu, on n'y observe aucun développement. Ce fait, il est vrai, ne se rencontre pas pour toutes les espèces ; ainsi Pasteur a annoncé depuis longtemps que le Bacille du charbon se développait bien dans «le- bouillons charbonneux débarrassés de leurs éléments vivants. |*ar tiltration sur porcelaine. Cette même Bac- térie du reste a donné à Kreudenreich des résultats positifs avec tous les bouillons de culture, qu’il a expérimentés, sauf avec celui du Spirille du choiera. Dans d’autres cas, il semble au contraire que certaines espèces facilitent, en particulier dans l’organisme animal, le développement d'autres, ou au moins exultent leurs effets. Il existe une véritable association microbienne 3) entre de telles espèces. Roger + en a cité un cas très intéressant. Le lapin est réfractaire aux inoculations de Bacille du charbon symptomatique. Vient-on à mélanger une goutte d'une sérosité contenant cet agent infectieux à 1 centimètre cube d'une culture de Mirrocoecus prodigiosus, qui seul ne détermine presque rien chez le lapin à de plus fortes doses, l'animal succombe eii moins de vingt-quatre heures. On peut stériliser lu culture de Mirrocoecut prvdiyiosus par un chauffage h t0»° *ans que le résultat soit modifié; il est donc causé par la présence d'une substance so- luble supportant celle haute température sans se décomposer. (I; OoiuotRo et Charrix. Compte. rendu» de l'Académie des science», 8 atril |*s». ’i) Cuktumu «l Wi»u, Recherches »ur le Bacille typhique et Pétiologie de la (ievre t.phoïde {Arthii ft de pbytiologic, t*87 H lltmcoL'HT. De* A*»*»'iatii>n« microbienne* tReruede médecine t.ijx « Renan. Effet» de* A**ociatioD» microbienne* iSoctete de biologie, I ti janvier é »* J I 12 ÉTUDE DES HACTÉRIES EN GÉNÉRAL. Monl i (1) a même observé que les produits solubles sécrétés par certaines Bactéries saprophytes, entre autres l’espèce nommée Proteus vulgaris, commune dans les putréfactions animales, pou- vaient, par leurs inoculations, renforcer la puissance nocive de certaines espèces pathogènes, qui s’était affaiblie sous des influences diverses. Tout ceci se comprend depuis que l’on sait que les Bactéries pro- duisent souvent des substances diffusibles qui ont pour effet de di- minuer, d’une façon générale, la résistance d’un organisme, en empêchant la diapédèse et conséquemment la phagocytose , ou en amoindrissant la puissance bactéricide du sang. Dans ces associations microbiennes, on peut rencontrer en pré- sence une espèce pathogène et des saprophytes ordinairement inof- fensifs qui agissent indirectement comme nous l'avons vu, ou plu- sieurs espèces pathogènes; dans ce dernier cas, celles qui sont moins actives ou qui sont venues en dernier, profitent en quelque sorte de la voie ouverte, de la diminution de la résistance de l'orga- nisme due à l'action de la première. La nocivité des espèces pathogènes, leur virulence, est une pro- priété physiologique qui parait due, nous l’avons vu, dans bien des cas, sinon dans tous, à la production de substances toxiques, ma- tières albuminoïdes ou ptomaïnes, dont l’action explique, en tout ou en partie, les effets observés; pour d'autres, elle semble être en rapport plus direct encore avec le développement et la vitalité de l’espèce, du moins dans l’état actuel de nos connaissances. Aussi ne doit-on pas s’étonner de voir que toutes les influences qui diminuent la vitalité d'une espèce atteignent aussi, par cela môme, son degré de virulence, qu’elles peuvent diminuer, atténuer, comme on dit. Nous savons que les spores résistent considérablement à toutes ces actions débilitantes; pour qu’il y ait atténuation, il faut donc qu'il y ait simplement multiplication végétative; les spores ne s’atténuent pas. Les agents qui occasionnent l’affaiblissement de l'activité des pro- duits virulents, leur atténuation, sont nombreux. Quantité d agents physiques ou chimiques concourent à ce but dans la nature ou entre les mains des expérimentateurs. Ce que l’on voit le plus sou- vent intervenir, ce sont des modifications de lumière, de chaleur, de pression, l'influence des substances antiseptiques. Le microbe se trouve soumis à des conditions de vie dysgénésiques qui détermi- nent souvent de profondes varialions dans sa manière d'agir et (1) Monti, Inlluenza dei prodotti tossici dei saprofyli sulla restitii/iooe délia viruleuza ai micro parassiti atlenuati (Acc. dei Lincei , Ib89, II, n° 7). ACTION DES BACTÉHIES SUK CES MILIEUX OU ELLES VIVENT. 113 même dans sou aspect. L’atténuation peut être poussée très loin, à la limite; le microbe, pathogène au début, n apparaît plus alors que comme un simple saprophyte. A des degrés moins avancés, il pré- sente une activité graduellement décroissante que 1 on peut tixer d'une manière assez précise en graduant l'action de la cause affai- blissante ; nous verrons que c’est le moyen d'arriver à obtenir «les vaccins de force déterminée. Cette atténuation des propriétés virulentes des espèces pathogènes peut être passagère, dépendant alors probablement d'une diminution de la puissance nutritive du milieu qui s'épuise plus ou moins vile par la vie de la Bactérie, ou «!*• l àge des éléments «lu microbe. Dans ce cas, il peut suflire, pour conserver la virulence entière, de rajeu- nir la culture au moment voulu, en rens«*inen«,ant dans un milieu neuf. Mais l'atténuation «-si souvent permanente, acquise; elle se transmet intacte «lans les cultures nouvelles, si l'influence atténua- triee vient à être suspendue. Les Bactéries peuvent même alors produire des spores, qui, elles aus-i, ne reproduiront plus «pie h*s cultures atténuées ; c’est une véritable race «pii se crée. Même, chez certaine^ espèces, comme la Bactérie du charbon , où il est possible de graduer l'atténuation en faisant varier l'action de la cause atté- nuatrice, le- cultures atténuées gardent et reproduisent, «lans les ensemencements obtenus avec elles. !<■ degré* exact d'atténuation auquel elles ont été amenées. L'atténuation obtenue, il est cependant possible, pour certaines espèces, de les faire regagner leur virulence normale. Lette ré- cupération de virulence peut s'obtenir par des procédés très di vers (t). Pasteur a montré le premier «pi i I était possible, en usant «h* cer- tain- artiüces, de renforcer une virulence très alTaildie ou prête à s’éteindre et de voir revenir progressivement une Bactérie patho- gène très atténuée, devenue presque inerte, à sa nocivité première. Il avait reconnu, dans s«>- belles recherches >ur la maladie charbon- neuse, que les cultures du Bacille du charbon, maintenues à 43° en présence de l'air en abondance, perdaient peu à peu leur virulence, «lu façon à n'a\«»ir plus d’action sensible, au bout d'une huitaine de jours, sur les cobayes, «pii -ont cependant d'une réceptivité si grand«- à l’égard «lu charbon. Eu choisissant le moment convenable, une telle culture, sans action sur le cobaye adulte, peut encore tuer un individu de résistance moindre, le cobaye nouveau-né par exemple. Or, par ce pansage dans l'organisme animal, le virus s’est légère- (t M»c*. Sur I* r*-cup -ration d« U vitalité dp» culture» d» Bactérie» par pamagr» *ur rrrlain» mill-Ui yS»riétC dtl Sci'llcei et * .Vuucy, I »*•). Mac- — Heictériologie. 8 114 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. inent renforcé, (le telle sorte que le sang de 1 individu mort pourra t uer un cobaye un peu plus fort, d’un jour ou deux ; puis, en opérant de môme, il sera possible de faire périr un cobaye de quelques jours, de huit jours, de quinze jours, d’un mois. Et, ainsi de suite, petit à petit, après une période assez longue et des passages assez nombreux, on arrivera à du virus mortel pour un cobaye adulte de plus en plus fort, pour le lapin et enfin pour le mouton lui-même. La llactérie est revenue à sa virulence primitive, qu’elle gardera si l'on n’intervient pus pour l’atténuer. Il est possible, en usant de milieux de culture tout à fait inertes, d’observer un renforcement dans la puissance virulente de certaines Bactéries pathogènes, qui s'est atténuée sous l’influence de causes diverses. Duclaux en a cité un premier exemple pour les cultures d’un Micro - c vécus , qu’il a obtenues du sang de malades atteints de l'affection connue sous le nom de Clou de Biskra , et qui parait bien devoir être regardé comme cause de celte maladie. Les cultures dans le bouillon de cette Bactérie perdent leur virulence avec l’âge. Une culture de trois à quatre jours est en pleine virulence; une de dix jours la montre déjà bien amoindrie. Une culture de deux mois est tout à fait inoffensive, même à fortes doses. Toutefois, si 1 on ensemence du bouillon frais avec une de ces cultures inertes, mais encore vivantes, la culture que l’on obtient récupère en quelques jours la virulence primitive. La virulence parait ici intimement liée au rajeu- nissement des éléments. Un fait beaucoup plus net de récupération de virulence s observe chez une Bactérie, isolée et étudiée par Legrain dans mon labora- toire, qui, introduite dans l’organisme des grenouilles, détermine chez ces animaux à la fois des accidents locaux, des phlegmons gan- greneux surtout, et des accidents généraux de nature septicémique, rapidement mortels. Cette espèce se cultive facilement sur tous les milieux. Les cultures sur gélatine et sur gélose perdent en très peu de temps leur virulence et deviennent sans action sur les grenouilles; Celles sur pommes de terri* gâtaient très longtemps leur activité. Elles sont très abondantes et ont une odeur particulière, ne s obser- vant pas sur les autres milieux, qui rappelle assez l’odeur de la cicu- tine. En ensemençant sur pomme de terre des cultures sur gélatine ou gélose devenues tout à fait inertes, on voit la virulence revenir rapidement et regagner, après trois ou quatre ensemencements suc- cessifs, son maximum d’intensité. Le Streptocoque pyogène, si répandu dans la nature, qui se dépouille si vite de toute virulence, doit bien certainement, pour détermine!' ACTION UEi- BACTÉK1BS Sl'K LES MILIELX OU ELLES VIVENT. 1 1 :» les nombreux accident» qu'il occasionne, récupérer très rapidement sa puissance infectieuse et même la \oir s’exalter sous de» influence» qui nous échappent encore complètement, mai» qui sont peut-être voisines de celles qui viennent d'être mises en cause ; il en e»t de même du Pneumocoque. Monti (!) a observé une restitution de la virulence à de» microbe» pathogènes atténués, lorsqu'on vient à inoculer en même temp» qu’eux des produits toxiques sécrétés par certains saprophytes. De tels produits du Proteus v uhjaris, par exemple, renforcent considéra- blement la virulence de cultures trè» atténué» de pneumocoques et de microbes de l’érysipèle. Il y aurait au»»i bien à faire la part de l’affaiblissement de l’organisme occasionné par les substance» toxi- ques qu à mettre en cause une restitution de la virulence propre à I espèce ; c’est ce que démontrent certaines expériences de ( .altier 2). La virulence en quelque sorte normale d'une espèce peut parfois » accroître, s’exalter sous certaines influences. Les passage» consé- cutifs, multipliés, dans des organismes réceptifs tiennent le premier rang parmi les procédés qui peuvent produire une exaltation de virulence, ("est surtout dan» les infections déterminée» par l’inocu- lation de produit» septique», particulièrement ceux qui renferment du Streptocoque py-gcne très virulent, que I augmentation de viru- lence devient évidente. Le fait a été signalé depuis longtemps par C.oze et Feltx (3) qui, dès 1872, avaient établi que <■ la septicité aug- mente par la culture du ferment dan» le» organismes vivants ». Les découverte» ultérieure» n’ont fait que confirmer leur opinion. On sait aujourd’hui que pour plusieurs Bactéries pathogènes, en u»ant d’une longue série de passages dans des animaux d’expérience, on peut atteindre une virulence considérablement supérieure à celle que l'on est habitué à considérer comme normale. Le» voies par lesquelle» l'agent infectieux arrive dans l'économie sont diverses. Il peut y avoir transmission directe d'un individu à l'autre, la Bactérie en cause lie »e développant pa» en dehors de l’organisme; c'est la contagion. Plus -ornent, elle peut vivre, au moins à l’état de vie latente, dans le milieu extérieur, étant indiffé- remment parasite ou saprophyte; c'est alors par l’intermédiaire de ce milieu que se fait l'invasion, la maladie est causée par I infection de l'organisme. ,1) Mono, lulWti/.i dn prodotti lo«*ici dei «aprophtti sulla restiluiiuue .MU «irul-nU «l micro |wra*ftiti atOüuali (Are. du f.ineei, II, IIH, u* 7). (S, (initia, Nourelle» recherche* *ur l'intluencf de» uMCiatioas liacténenoe» [Complet rendus de l'Academie des sciences . 1*94, CXVlll, p. 1001). (>) Com il KIlo. Kecherelic» clinique» ’»ur le- maladie» lofcrlipu < c# , Pari», J. -B. Bail- lière. «*7S. HQ ETUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. Le point de pénétration des microbes pathogènes dans 1 organisme est variable. Deux voies surtout leur sont ouvertes, la peau et les muqueuses. Normalement, ces surfaces sont recou\eites d un en- duit protecteur, épiderme ou couche épithéliale, qui les protège d’ordinaire contre 1 invasion microbienne, de plus, dans le tissu conjonctif qui supporte cette couche protectrice se trouve un grand nombre d’éléments cellulaires doués d’un pouvoir phagocytaire énergique dont l’action vient encore appuyer celle de la couche épithéliale. Lorsque, pour une cause ou pour une autre, la vitalité île ces couches protectrices est atteinte en certains endroits, elles ne suffisent plus à leur tâche, les microbes peuvent pénétrer par ces points faibles. Pour la peau, il faut souvent une telle porte d’entrée, lésion quelconque, souvent minime. D autres fois, le microbe patho- gène semble pouvoir pénétrer directement à travers la peau saine; c’est ce qui résulte des expériences de Garré (1) a\ec le Staphyloco- que doré, de Babès (2) avec le Bacille de la morve, de Wasmuth (3) avec les Staphylocoques pyogènes et le Bacille du charbon. H semble, dans ce cas, que le lieu de pénétration soit la gaine des poils; les glandes sébacées où sudoripares ne joueraient ici aucun rôle. La surface pulmonaire, la surface des voies digestives sont exposées de la même manière ; depuis longtemps Koch a démontré que le pou- mon et l’intestin sains pouvaient être la porLe d’entrée de l'infec- tion charbonneuse. On sait que l’agent pathogène de la rage, encore actuellement inconnu, suit la voie nerveuse pour pénétrer profondé- ment dans l’organisme. Le microbe, entré dans l’organisme comme il vient d’être dit, peut pulluler sur place, gagner même de proche en proche, produire une infection par continuité ; ou se taire transporter plus loin et pi ré- duire alors des effets en des points souvent éloignés du lieu de péné- tration, c est l 'infection par métastase. 11 peut alors emprunte! deux voies: la voie sanguine, ce qui semble assez rare; ou, plus com- munément, la voie lymphatique. La rapidité de la diffusion dépend de la vitesse de la circulation de la lymphe et des barrières que le microbe peut rencontrer sur son trajet, barrières qui sont surtout les organes lymphoïdes, principalement les ganglions lymphatiques, où la phagocytose s’exerce d'une façon très active. On comprend qu’ici la quantité de produit virulent introduit dans I organisme doit jouer un rôle important; une quantité très minime peut ilie (1) Garhk, Zur Aetiologie acut. eilriger Eatzündungen ( Forlschrift der Médiane, l^ s ii° 6). (2) Babf.s, Bulletin de l'Académie de médecine, 20 mai 1890. , (3) Wasmuth, Die Durohgangigkeit der Haut füv Mikroben [Centrait. (■ a eno ., XII. p. 824). ACTION DES BACTÉRIES SUR LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. 117 détruite complètement paria seule action des élément actifs de l'or- ganisme, et ne produire aucun elTrt, alors qu'avec une proportion plus forte il subsistera assez de virus pour produire I infection. Chau- veau (I ? l'a très bien rnis en lumière. On comprend ainsi comment des animaux peuvent résister à de petites quantités de virus sans pour cela être absolument réfractaires à ce virus; c’est affaire rie quantité, des doses plus fortes ou massives triompheront de la résistance comme Chauveau l’a prouvé pour l’inoculation du charbon aux moutons barharins. On observe souvent de notable^ différences dans l'action d’un même microbe sur l'organisme suivant sa voie d’introduction. Ainsi l'inoculation intra-veineuse du virus de la péripneumonie bovine ne détermine aucun accident, bien au contraire, crée un état d im- munité ; tandis que l'inoculation sous-cutanée produit d'énormes accidents inflammatoires et souvent la mort de l'animal. On peut observer des phénomènes inverses avec d’autres microbes patho- gènes. L’action pathogène des différents microbes ne doit pas être consi- dérée comme un caractère absolu ; tout au contraire, elle est d’ha- bitude limitée à un certain nombre d’espèces animales, qui sont alors dites réceptives à l'égard du microbe en question. D’autres résis- tent complètement à ses effets pernicieux, elles sont dites rcfra> - laires. Kntre IVMf réceptif évident et le tnt réfractaire, on trouve bien des degrés intermédiaires; nous avons vu plus haut que l'étal réfrac- taire peut n'èlre qu'apparent, l'infection n’est alors qu’une affaire de quantité de virus. Nous rencontrerons de nombreux exemples «l'état réfractaire absolu. Souvent un microbe pathogène pour une espèce animale donnée l'est aussi pour les espèces voisines. C'est loin cependant d'être un caractère constant; noussavons, par evem- ple, que la souris des champs est complètement réfractaire au Ba- cille île la septicémie de la souris qui tue si rapidement la souris de maison. (lu bien, un même produit virulent peut produire, dans les mêmes conditions, des effets bien divers ; ainsi le microbe du cho- iera des poules tue rapidement le lapin en inoculation sous-cutanée, tandis que. introduit de la même façon chez le cobaye, il n'y déter- mine qu'une simple lésion locale, un petit abcès, qui guérit vite. Chez différents individus d'une même espèce, il existe souvent des conditions spéciales, des prédispositions individuelles, qui facili- tent ou entravent plus ou moins l'action d’un même microbe patho- I Chauvi») lufluence îles quantité» de» agent) virulent* [Complet remlui île l'Academie de* tneneet, M juin t>)*0. XC. Mi,, t)< l'atiéu u» (ion d.» effet* de» iooculaliou* virulente» par l'emploi de tr*i pelite» quantité* de viru». — Ibid, \ avril l*»| xcili. IIS ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. gène pour celle espèce. On observe journellement que ceilaius indi- vidus résistent moins que d’autres à des doses égales d’un même virus. La raison en est certainement dans la différence des proces- sus de défense de l’organisme chez ces individus. Ce sont ces pré- dispositions individuelles qui font qu’en temps d’épidémie, parmi les individus également exposés à l’infection, il en est <}ui la subis- sent, d’autres qui y échappent ; le même fait se retrouve du reste pour toutes les affections qu’occasionnent les microbes pathogènes. Lu connaissant le mode d’action des microbes pathogènes sur l’organisme, on comprend facilement que l’état de réceptivité puisse varier et souvent dans de larges limites, suivant bien des conditions extérieures ou inhérentes à l’organisme. Il y a longtemps déjà que Pasteur (1) a démontré qu’on pouvait faire périr du charbon la poule considérée jusqu'alors comme réfrac- taire, eu abaissant artificiellement sa température par la simple immersion des pattes dans 1 eau froide, par exemple; fiibiei . d’un autre côté, voit mourir du charbon les grenouilles qui sont maintenues dans de l’eau à 35°, alors qu’à 1 état normal les inocu- lations les plus virulentes sont sans effet sur elles. Dans de telles conditions, l’activité des processus de défense de l’organisme, parti- culièrement la vitalité des phagocytes, se trouve amoindrie, comme l’observation le démontre amplement, par 1 action des causes perlui - liantes anormales, froid ou chaleur, suivant le cas. Toutes les causes qui débilitent l’organisme peuvent amener des perturbation- équivalentes; de nombreuses expériences prouvent que le jeûne, la fatigue, facilitent considérablement ou aggravent certaines infec- tions; la présence de produits solubles, sécrétés par d autres Lai te- ries même inertes, a souvent une action favorisante très marqui t , des contusions ou des meurtrissures peuvent produire un meme effet favorisant, comme Nocard et Houx (3) 1 ont démontré pom le charbon symptomatique. Nul doute alors que pour l homme le sm mé- nagé physique ou intellectuel ne doive être considéré comme une cause prédisposante ou aggravante à l’égard des infections. Il y a même plus ; de semblables causes débilitantes agissant sur l’organisme peuvent avoir des effets plus éloignés encore, biles peu- vent provoquer la pullulation, en quelque sorte le réveil, de mi» io- (1) Pasteur, Sur le charbon des poules ( Bulletin de L'Académie de médecine, IST9. p. 1 222). . ... u (2) G iui ru, De l'aptitude communiquée aux animaux à sang froid à contracter le charbon par l'élévation do leur température [Comptes rendus de l Académie es sciences, XC1V, p. 1003). (3) Nocaro et Houx, Sur la récupération et l’augmentation de_ la virulence de la Bactérie du charbon symptomatique (Annales de l'Institut Pasteur, 1887, p. -•> 7 . ACTION DES BACTÉRIES SUR I.F.S MILIEUX 01! ELLES VIVENT. 119 I bfs nocifs *e trouvant depuis longtemps peut-être dans quelque : recoin de l’organisme, à L'état de vie amoindrie ou de vie latente; c'est le microbisme latent. Ainsi, d’après \erneuil t une simple • contusion, -ans la moindre déchirure superficielle, peut provoquer i l'apparition d une ostéomyélite dont les germes seraient depuis I longtemps enfermés dans l’organisme. On sait que -tir la surface j pulmonaire, sur la muqueuse intestinale, se trouvent souvent à I état i normal des microbes qui peuvent nuire à l’organisme, le Pneumo- coque, le Colibacille par exemple. Dans les conditions ordinaires, le revêtement épithélial suffit, pense-t-on, pour établir une protection efficace. Que le froid, que d'autres agents physiques ou chimiques, 'viennent à rompre l'intégriléabsolue de cette couche protectrice, les i germes trouvent une porte d’entrée, l'organisme peut être envahi ; c’est une véritable auto-infection qui se produit alors. Pour l'intestin, en particulier, les expériences de Würtz et llu- delo (2 .de Béco '31, démontrent avec évidence que sous des in- I fluences diverses qui toutes déterminent de la congestion intestinale. Iles microbes qu’il contient et dont plusieurs sont certainement pa- Ithogènes, peuvent pénétrer dans le sanget dansla cavité péritonéale, déterminer ainsi l'infection de l’organisme ; au premier rang de ce> agents actifs sp trouvent, bien certainement, certaines toxines mi- icrobiennes. D'autre» organes se trouvent, au même point de vue, dans des • conditions identiques à celles de l'intestin. Le rein donne passage aux microbes quand des toxiques l'ont altéré ; il en est de même des glandes. Le placenta, qui. à l'état normal, s'oppose au passage de tout élément microbien, se laisse traverser dès qu'il présente une altération même minime V : il peut alors se produire l'infection du fœtus. Lu caractère spécial à ces maladie * infectieuses, qui ne présente pas toutefois une généralité absolue, est qu'elles ne récidivent pas, ou qu'après un certain laps de temps écoulé ; l'individu guéri est devenu plus ou moins réfractaire à de nouvelles infections par la même espèce. De plus, l'expérience a démontré que cet état réfrac- taire ou, comme on dit plus souvent, celte immunité, temporaire ou fl) Vninm., Du para«iti»me mirrobique latent ( Bulletin de V Académie de médecine, 1*84). (t) XV ta ti et Htetu>, De 1 indue de» Bactérie» inteilinale* dan» le péritoine et dan» le •an g pendant l'intoxication alcoolique aigu* (Société Je biologie. 23 janvier 1895). (J) B«co, Pénétration de» microbe» intestinaux dan» la circulation pendant la rie (Ann. ./ ilnMtitut Batteur, 1*95, IX, p. 199). (.4) l-iuaai» et Dcct-rav. De» condition» qui règlent le p*»»agc de» microbe* au t river» du placenta {Société de biologie, 9 juin 189t f. 120 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL définitive, pouvait être acquise par de très légères atteintes de ces affections, telles que celles déterminées cxpenraentalement par 1 - noculation de cultures atténuées dans leur virulence par 1 un des agents nui l'affaiblissent et la font disparaître. En associant ces deux idées d atténuation «le la virulence des especes et de non-récidive de l’affection, même après une attaque légère, on est arrive a la mé- thode si féconde de la vaccination. C’est à Pasteur que revient 1 hon- neur d’avoir fait entrer la vaccination dans le domaine scientifique e d’avoir indiqué les moyens rationnels qui conduisent 1 observateur à créer des cultures atténuées, des vaccins. On connaît les belles ap plications de sa théorie au charbon, au choléra «le poules, a la rage. Une telle immunité contractée à la suite d une atteinte de ma- ladie ou à la suite d’inoculation artificielle est dite immunité acquise, L -immunité naturelle est la propriété que possédé naturellement un organisme de résister à une infection donnée. On ne sait encore que peu de choses au point de vue de l’immunité naturelle; c est su. - tout l’immunité acquise qui a été étudiée. . f L’immunité naturelle peut être complété pour une infection donnée, l’animal y est absolument réfractaire; ou seulement | lielle ranimai ne présente que des symptômes peu marqués, lé- gers à côté de ceux déterminés chez les animaux réceptifs. Cette propriété peut être une propriété de dasse, de genre, i > pèce, même de race. Elle peut même aussi être md.viduelle »• £ rencontrer nue chez quelques individus que rien ne peut • ““" de leurs voisins; ici interviennent certainement les pradis- pSlisindividuelles que nous avonsdéjà vues >""7 infection ou des particularités héréditaires, et dans ce cas U > a 1 ouv’en“ sinon toujours, intervention des facteurs de 1 .nu» - nité acquise. Nous trouverons, en étudiant . les esp ta. ,|t. nombreux exemples de cette immunité naturelle d< classes, «le genres d’espèces, ou de races. Elle peut tenir dans le premier cas à des différences capitales d'organisation. Ainsi la poule e I «» S nouille ont été considérées longtemps comme tout à f ^ ^ au charbon si actif sur les Mammifères; pasteur a v mcuj ^ nité delà première en abaissant sa tempeia me, » marquées seconde, en l’élevant. Les différences peuvent êl te l’immunité n'est qu’incomplète ou apparente, e p par de fortes doses de virus, comme Chauveau 1 , h bon l’immunité relative «les moutons barbarins a ega l3roppiété L’immunité naturelle n’est pas, pourunorganis , P générale à l’égard de toutes les infections, mais d’une ou plusieurs infections bien detei mine .. . ACTION DES BACTÉRIES SL R LES M1L1EL X OU ELLES VIVENT. 121 bablement l même propriété physiologique. . . , , Les leucocytes ne s cependant pas les seuls elemenls doués de celle fonction antitoxique, d'autres organes agissent aussi dan. môme sens, dune façon moins marquée cependant. Les «cherche* Ile Cliarrln et Langlois (1,, particulière, „e„L on, démontré que cer- tains éléments du loie, de la rate, du corps lyion ., , surrénales, exerçaient une action destructive ou au moins atténun- trouve pas seulement dans le sang, maisdans d'auC liquides ou humeurs, normales on patboiog, queuta o,g - nisnie fin en a signalé la présence dans le lad i-l, un ne, . ■ Liés du péricarde, de la ,, lèvre, du pente, ne, elr. L'anliloxin “ ces humer,,* provient naturellement^, sang. I a nature «le ces antitoxines est peu connue. Oue.in et Mac. considèrent l’antitoxine diphtérique «lu sérum «les chevaux immu- SXfl vie lad comme une substance ena» au groupe «les diastases, elle en présente en effet la plupail P ' La rei s tan ce de cet état d’immunité qu’acquiert un ^orgamsme à la suite d’une atteinte d’infection ou àla suite dune c de toxines est des plus variables. Elle peut etre d assez loneue (1) Ciuriuk, Les fonctions antitoxiques ( Semaine i ? Zeitschrift filr Hygiene, (•2) Ehr'uch, Ueber Imumntlat durch V erBrbüng “n a g Thiere [Ibid. XII, 1892). BaiEdER et Ehlich, Beitrage /.ur Kenntnm der H.lch .mmun.ne X1(VS;„ et Mac.é, Suc l’antitoxine diphtérique [Coûtes rendus de V Académie des sciences , 5 août I8(K>). ACTION DES BACTERIES SUR LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. 123 rée ou au contraire cesser assez rapidement dès oit d'une persistance moins longue que celle obtenue par l’in- fection par le microbe lui-même. La longue durée que présente parfois l’état d’immunité est un indice évident de la profonde imprégnation de l'organisme qui met eu œuvre les procédés de résistance. D'après les détails qui précèdent et surtout la production de l'im- munité par la seule action de produits solubles, il n'y a pas lieu «le s’étonner «les nombreux exemples qui démontrent la transmis- -ion de l’état d'immunité par la mère aux produits quelle engendre. Un a depuis longtemps constaté, par exemple, que l'enfant né d’une varioleuse, naissant sans trace «le l'éruption caractéristique, se mon- trait réfractaire au xiru» «!«■ la variole ou de la vaccine; «le même que l’enfant mis au monde par une femme vaccinée nu cours «le lu grossesse se montre souvent réfractaire à l'inoculation de la vac- cine. Chauveau, Arloing, Cornevin etTliomas, Kitasato, ont rapporté <1«* nombreux faits d'immunité d'agneaux nés «!«• brebis vaccinée» pendant la gestation contre le charbon ou le charbon sxmptomali- que. <»n a même observé des faits indéniables d’immunité chez des produits nés d'une mère vaccinée à une époque antérieure à la ges- tation. Pour les immunisations qui se produisent par l'action d'an- titoxine», on comprend aisément qu'il peut \ avoir passage direct d’antitoxine maternelle dans !«• sang «lu fœtus. !«■ placenta ne s'op- posant pas au passage des substances solubles, ou bien production «lirecte d'antitoxine par les éléments cellulaires du fœtus son» |’jn- lluence de l’incitation de ces éléments produite par l'antitoxine maternelle. Pour les immunités «pii ne paraissent pas provenir «le l'existence d’antitoxine, ce peut être par une transmission d une propriété spéciale des éléments phagocytaires que s’expliquerait cette hérédité. Les recherches d'Ehrlich (t) et de Vaillard (2) démontrent nettement que c'est la mère seule qui est apte à tran'- ^0 Ehilicm. Ufbrr ImmuniUt durch VmrbuDg und SaÜiruo fiZtiltrh, for H^gitn-, XII. t- ,' 4 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. meLlre l'hérédité à se, descendants, lotion du père serait nulle, con- Irairemenl à quelques observation» de Charrin et Gley (I ; ceci sc conçoit facilement d'après ce que l'on sait, (.elle immunité Irans- inisè par la mère est toujours de courte durée; elle s épuise après quelques mois. ... Cette question de la transmission héréditaire de I état d immunité nous conduit à parler de l’action des microbes pathogènes ou des substances qu’ils fabriquent sur les produits de la génération. \ l’état normal, le placenta de la mère forme une barrière sure contre la pénétration dans le sang du fœtus d’agents figurés contenus dans le sang de la mère. 11 n’en est, plus de même pour les pro- duits solubles que le sang maternel peut contenir; il s’établit for- cément un échange, peut-être même un équilibre de diffusion, entre les deux sangs. De plus, il est amplement démontre (2) que le placenta altéré peut très bien laisser passer des microbes pa- thogènes et les altérations du placenta sont communes dans les infections. L’influence du père est ici beaucoup plus douteuse. La transmis- sion de l’infection ou de certaines de ses conséquences devrait ici se Taire par le sperme, ou plutôt par le spermatozoïde au moment de la fécondation. On a bien signalé la présence dans le sperme < e microbes pathogènes, du Bacille de la tuberculose entre autres, mais quel peut être le sort de tels microbes? il serait bien terrier au e « « l'affirmer • C’est donc surtout de l’action maternelle qu’il y a lieu de tenir °°La> transmission directe de microbes pathogènes de la mere au fœtus, qui s’observe lorsque le placenta est altéré, détermine géné- ralement des effets et des lésions qui rappellent ce que 1 on obsene dans l’infection directe de l’organisme. 11 n en est plus de mui quand les produits solubles interviennent seuls; .1 se produit sou- vent bien des effets qui diffèrent, parfois même considérablement, des effets ordinaires de l’infection et dont certains peuvent jeter une précieuse lumière sur l’histoire encore si obscure de l^edilé. Les recherches de Charrin et Gley (3) sur le lapin et le cobaye, de (») Charrin el Glev, Société de biologie, iWb 1 1 ^ ( Société de Biologie (2) Charrin et Duclert, Passage des microbes a tiaveis e p 1894, p. 476). a,, la génération (Société (3) Charrin et Gley, Influence de 1 infection sur P rendus de l'Académie ,1e biologie, 1681, !.. 809). - Ibid., lnlluences héréditaires ^ ^ ,;| desceudnnce des sciences, 189-4, CX\ II, p. 6.1b). Charri. , _ .1 / p ociêté de biologie, (Archives de physiologie, 1S95, p. 798. Ibid., Rachitisme experim , 8 avril 1896). ACTION DES BACTÉRIES SUK LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. 125 I éré (1 sur 1 embryon de poulet, démontrent qu'en Tarant agir de* toxines sur la mère |>our les mammifères ou sur l'œuf pour les oi- '•*auv, il est possible de créer chez les produits des désordres im- portants, de produire des difformités variées, le nanisme, l'infanti- lisme, voire même des modifications tératologiques profondes. C’esl une question d un très haut intérêt pour le biologiste et spéciale- ment pour le médecin. Parmi les êtres vivants, les animaux ne sont pa* le* *eulsâ être en buf aux attaques de microbes nocifs, les plantes de tous les grou- pes ont. tout au**i bien qu’eux, des parasite* du même ordre. Bien que les recherches des botanistes ne se soient pas encore très mul- tipliées sur ce point très intéressant, cependant on connaît déjà un certain nombre de maladies de plantes dues à de véritables microbe* pathogènes pour elles. H est encore difficile de se faire actuellement une idée générale sur le mode d’action de tels agents pathogènes. Les effets qu'ils pro- duisent sont variés (2 . Ce peut être une hyperplasie causée vrai- semblablement par l'excitation anormale due à la présence du pa- rasite; d où formation de tumeurs comme dans |a tuberculose bacillaire de I olivier (3 ou dan* la bactériocécidie du pin d’Alep (4). <>u bien, ce sont des phénomène* de nécrose, de pourriture, causés probablement par I action de sécrétions toxiques ou diastasiques pro- duites par le microbe. Bactéries chromogènes. Non* avons vu précédemment que les cellules peuvent former de* matières colorantes bien diverses. Ces pigments sont sécrétés par le protoplasma cellulaire, qu’ils teignent d’habitude uniformément. La coloration d un élément isolé e*t très faible et diflicile à apercevoir il ne se produit de nuance sensible à. l’œil que lorsque le* éléments forment des amas. La plupart du temps le pigment ne diffuse jamai* dans la masse ambiante pendant la vie de la cellule, mais seule- ment après sa mort et peut-être aussi dans ces sortes de dégéné re*cences, désignées sous le nom de formes d évolution. Dan* quelques espèces au contraire, la matière colorante se répand plus ou mom* loin dans le substratum auquel elle donne alors un aspect *pé- 6 SS,- WiCr0W*B,,M "r ***** »™*>ryon (Soci-lr de *£ 1 Mr,“ nuMi- deï ?! ?,,lLUC‘ Compte* rendu» de r Académie de, CVI1L n * 'muw». Sur une baclériortcidte ou lumeur henlUir.» du de i-Amdenne de. ee.enee*, U norembrtiMA, P d A,eP (Compte* ÉTUDli DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. 1 26 ■ i i le“ «eléez nutritives où se développent les Soaitus ta" des Zooglées d’un jaune d’or; le Bacillus ruber donne du rouge vif - le Micrococcus prodigiosus , du rouge rose; le Beggiatoa sicina, du rose plus violet; le Micrococcus cinnabareus, du rouge c.na* hre- le Miorococcus roseus, du rose chair . . , , • U /.«««lus syncyanus du lait bleu. du bleu *■ ««' «» bleu grisâtre ; le Bacillus pyocyarusus du pus bleu, du blu • ^ \/nadllu* violaceus possède un pigment violet noir; le Bau 1 a*i e * Elaci 1 le" de °la diarrhée verte des nourrissons colore en vert plus ou mots toncé les substrats solides sur lesquels on le eu Une .Cm est moins iixé sur la coloration verte des Bacdlus rendis et Bac . T n- ÎT. ^ée chez le »«o :«/». «n~~ P- Schroter (41, par Macé chez les Cladothrix {■))■ d'une matière “ 1™ ?J£ et ^ , <— *»/ Oessard (6) chez le Bacille le Bacille du lait 6ieu aceompagnant aussi p g P <„ V.» Tikohkm. ob-™»»» » U. B»**- «H- (««» * " S»"“ « ' T — B“£ctrS»”r^,'^ 2L a. Ctaiotbriz «*— «■-/■"> — * r Académie des sciences , 1888). ... nv(,cvatlique ( Annales de l'Institut (6) Gebsahd, Nouvelle* recherches sur 1 > cy in04ne (Ibid. V, 1891). Pasteur, IV, 18U0. - Fonctions et races du Baulli t g 1 (Anna/e* de l'Institut (7) UriteM, Recherches sur la fonction ilunresc.genc des nucione t Pasteur, IX, 189a). ti„„roSPMnt et Uquéllaut des eaux d'aliraeu- (8) Duoaup et Plxschob, Note sur uu Bacille iluoresetnt 1 talion de Montpellier (. Société de biologie, 17 mars 1804). ACTION DES BACTÉRIES SUR LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. 127 «luire un lel pigment, celte fonction fluor etcigene comme on a dit. •i est qu une manifestation de la fonction ckromogine propre à cer- tain> microbes. Il semble, en effet, bien prouvé cju'it est des Bacté- ries pouvant produire à la fois plusieurs pigments; le fait ne doit, du reste, pas plus étonner «|ue la production simultanée par beau- coup d Algues de pigment vert et de pigment ro-«. ou bleuâtre. I ne intéressante esfièce que j’ai isolée d’une eau de puits et que (i. Thiry a étudiée dans mon laboratoire [nuit donner, suivant le* conditions, du vert, du jaune, du bleu, du rose ou du violet, a immi près la gamme complète des couleur- du spectre. I.a nature de ces pigments est très peu connue. IJuelques-uris seulement sont solubles dans l’eau; la plupart y sont insolubles et solubles dans l’alcool absolu, l’éther ou le chloroforme: d’autre- insolubles dans ces réactifs, demandent l’emploi de procédés sig- naux pour être isolés. Deux surtout ont été bien étudiés, la Uactcrio- purpunne du Beggiotoa roseo-persicim et la Pyocyanint du BaeiUus pyocyaneus; nous ne reviendrons pa- >ur leurs caractères qui ont été exposés précédemment (p. 2lj. Les conditions de milieu ont une influence très variable La lumière ne semble pa> du tout necessaire a la production du pigment. Des cultures de Micrococnit podigiotus et «le Bacillus riola- reu*' fa,les à l obscurité et conservées à la chambre noire, se sont montrées, après quelques semaines, tout aussi colorées que d autres laites en même temps, au grand jour. L’oxygène paraît nécessaire ; lorsque l’espèce se développe dans un milieu confiné, elle se colore mal ; quand l’air fait presque com- plètement defaut, elle ne se colore pas du tout. Les Bactéries à couleurs vives que l’on fait se développer sous une petite couche «I huile donnent des colonies blanches, qui peuvent se teindre -i la couche préservatrice vient à être enlevée. L’oxygène pur serait nui- Hble ; c est du moins ce que prouvent les expériences de Charrin et Hogei d -ur le Bacillus pyocyaneus. U composition ,i„ ,..ili.-u peut exercer une grande influence .ur la production cl la nature de la matière colorante. Geaaard m a ob -ervc que, pour le flac.Hr rmyt,m |„ pro i nt du lout au tout la réaction des mi- fes esjH‘ces mod .e ^ fur et . mesure que la culture avance lieux ou on les C ’ observer des successions de nuances SSrrrAî Tlrt conditions qui diminuent l’activité du développement, , , il ! traité “l’une espèce font aussi décroître sa pms- qui atténuent la vital .„||U1,,,,P successives de plusieurs généra- sance chromogène. Des cultures su ilpeut se faire Sïïi "ntiè^ment bianc dès ia troisième ou quatrième ^ antiseptitiues agissent de Les produits chimique^ 1 ’ . iorsau’ils sont ajoutés même cl entravent la production du P'S " Uactério. Charrin et en quantité asses minime de la pyo- Roger ont démontre qu on p n outant aux cultures des cyanine par le taUta corrosif. Tandis proportions de plus en 1 e sublimé par litre, on qu avec des proportions de 0» ,01 o ? 1 ’ière colorante, on l’arrête ne fait que retarder l'apparition de la ma -ere coi bientôt en augmentant P^^^romogènê atténuée, presque Une de ces especes a ll 1 •T,n,«»nrps de cultures, récupérer disparue, peut cependant, sous es 1 ^ le ront Jes espèces la propriété de donner du pigmen , passer plusieurs fois sur pathogènes pour leur virulence; en reparaître pomme de terre le BaciUus violucms.il est possible son pouvoir chromogène, en pailie au mo malheureuse- La nature du milieu joue un grand yole «uiü. ^ par ment encore guère défini. Il est, i es espec s, que des traces exemple, qui, cultivées dans des îqu _ > quantités considé- de pigments, alors quelles en P10 m colore le liquide cables sur les milieux solides. Le Bacille du lait bleu ACTION DES BACTÉRIES SI R LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. 129 en bleu foncé; cultivé sur gélatine ou sur gélose, il colore ces gelées en vert d'abord, puis en brun foncé et la colonie reste blanche. l/àge des cellules influe sur la nuance du pigment : de< éléments âgés se décolorent en partie ou leur nuance change. Des Bactéries chromogènes peuvent se développer dans 1 orga- nisme, ou certaines déterminent des troubles importants; il en est même qui sont nettement pathogènes. Le Bueillus indirus tue rapi- dement les lapins auxquels on en a injecté. D’autres ont une action moins nuisible et beaucoup plus obscure. Le Bücillut pyocyaneus, du pus bleu, ne semble jouer aucun rôle dans la suppuration ; les anciens chirurgiens regardaient même l'apparition (h- la coloration bleue des linges «le pansement comme un signe de bon augure, (’.ette même espèce s'est au-si rencontrée dans la sueur, les séro- sités pathologiques (t), avec la même innocuité. Elle peut cepen- dant déterminer chez l'homme une sorte de septicémie grave que l'on n'a encore que rarement observée ; chez le lapin, elle occasionne une maladie expérimentale bien spéciale, étudiée par Charrin 2 . Les Bacilles fluorescents de Lepierre, de Duramp et Planchon ont des e flots pathogènes évidents. Ui sueur rouge doit -a coloration à la présence d’une Bactérie, le Microcœcus luemutodes de (tabès 3), qui a de grandes analogies avec le Mitrococcus prodigiogus ; il se développe très facilement à la base des poil- d«*s aisselles et '«• mêle à la sueur de cette partie du corps. Le llryijiatoa rotea-persidna se développé parfois en telle quantité à la surface de l’eau, qu’il colore en rose rouge de grandes éten- dues de liquide (4i. La même chose peut arriver avec les Bactéries chromogènes; on a observé la coloration rose de quantités considé- rables de pain due aux Micrococcus prodiyiusus, la coloration bleue de grandes provisions de lait due au liacille du hit bleu . Bactéries photogènes. La propriété de luire dans l’obscurité n'e-t pas spéciale aux ani- maux ; un certain nombre de plantes inférieures présentent aussi h* curieux phénomène de la phosphorescence. Ou connaît depuis long- temps plusieurs Champignons qui le montrent; c'est surtout V Agaric «). Mao.. — Buctérioloyie . 9 130 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. et V A nnillaria rnellea, où la partie photogène est les cordons mycé- liens qui rampent dans le substratum. La phosphorescence s’observe chez plusieurs espèces de Bactéries, pflüger (1) a, le premier, reconnu que les lueurs émises par de la chair de morue fraîche, étaient dues au développement à sa surface de petites cellules en suspension dans une glaire visqueuse. Pour lui, ces êtres inférieurs étaient une cause fréquente de la phospho- rescence de la mer du Nord. Colin (2) rechercha, en 1878, celte espèce, d’après les données de Pllüger, et la nomma Micrococcus phosphoreus. Il l’avait rencontrée sur du saumoi} cuit. Nuesch (3) retrouva des Bactéries phosphorescentes, en 1877, sur la viande de boucherie ; d’après lui, c’étaient aussi des Microcoques. Bancel et Ilusson (4) les signalèrent sur du homard conservé. Lassar (3) et Ludwig (6) ont pu étudier ce phénomène sur diverses viandes de boucherie et sur plusieurs espèces de poissons de mer frais. Fischer (7) et Forster (8) ont récemment signalé une phosphores- cence semblable à la précédente, le premier sur des poissons de la mer des Indes, le second sur des poissons de la mer du Nord. Le phénomène était dû à des Bactéries en bâtonnets, appartenant à la même espèce, le Bacillus phosphorescents. Giard (9) a observé un phénomène identique sur de petits crustacés marins, les Talitres, dû à l’infestation par une espèce qui semble dif- férente des précédentes et qui détermine, chez ces animaux, de vé- ritables manifestations épidémiques, (.est sans doute aussi à une Bactérie lumineuse qu'est due la phosphorescence que présentent souvent plusieurs animaux inférieurs, en particulier, dans nos ré- gions, les Géophiles, et peut-être aussi la phosphorescence des mycé- liums des divers Champignons. La viande surlaquelle se développent ces Bactéries, émet dans l’obs- (1) I'plugeb, Ueber «lie Phosphorescent Verwesender Organisme™ ( Arckiv.für die gcsammtc Physiologie, X I, 1875, p. 222). (2) Cohn, Kryplogamenllora von Schlesien. Bd. III, p. 140. (3) Nuesch, Ueber leuchteude Baclerien. Bàle, 188.3. (4) Bancel et IIusson, Sur la phosphorescence de la viande de homard ( Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1879, LXXXX 111, p. 191). ... , . (а) Lassab, Die Microkokken der Phosphorescent {Archr fur die gesammte 1 hysiologxe, (б) Ll'uwii.. Micrococcus Pfliigeri {Botanische Cenlralhlatl, X\II1, n 11). — Die bisherichen Untcrsuchungen ueber phologene Bactérien ( Cenlriilblatt fur ûactenoloyie, 1887, II, p. 372 et 401). , .. . „ . , ... (7) Fischer, Bacteriologische Untersur.hungen auf einer Reise nacli Westmdien (Zeitschrift filr Hygiene, 1, 1886, p. 421; II, 1887, p. 54). (8) FoRgTRR, Ueber eiuige Eigenschaften leuchtender Bactérien (Centralbtatt fur Bacté- riologie, 1887, II, p. 337). (9j Giard, Société de biologie, 19 octobre 1889 et 25 avril 1890. ACTION UES BACTÉRIES SCR LES MILIEUX OU ELLES VIVENT. 131 rurité des lueurs blanches, parfois un peu verdâtres, en traînées mobiles irrégulières, ressemblant aux sillons qu’une allumette phos- phorique laisse sur les objets, lorsqu’on la frotte légèrement à leur surface. I.a phosphorescence est contagieuse de proche en proche ; Nuesch rapporte qu'en une nuit, toute la viande d’une boucherie a été envahie. En transportant une petite portion de la substance lumineuse, sur un morceau de viande fraîche, celle-ci devient rapi- dement phosphorescente. La chair de poissons ou d’animaux de boucherie n’est pas le seul milieu où peuvent vivre ces curieuse» espèces; elles végètent très bien sur la gélatine. Elles peuvent même subsister as»p/. longtemps dans de l’eau légèrement salée, comme l’eau de mer, en produisant à la surface leur curieuse réaction. Le temps pendant lequel le substratum reste phosphorescent est variable. Nuesch a eu de la viande qui est restée lumineuse pendant sept semaines à une température ne dépassant pas 10 degrés. La putréfaction fait disparaitre le phénomène, les espèces qui l’occasion- nent l'emportant »ur les Bactéries lumineuses et en déterminant la rapide disparition. La température indue assez peu, dans de certai- nes limites. Ludwig a observé que la viande de veau luisait encore à — 10°, et qu’une température de — 1 l® réarmait pas à supprimer les lueurs. La viande, mise au bain-marie dans un tube, est encore phosphorescente à 30°; à »7« toute lueur a disparu. Le» Bactéries de Eischer ne luisent pa» au-dessu» de 23 degrés. La lumière émise est blanche et contient, par Conséquent, les différentes radiations du spectre. Avec des cultures de Micrococcus phosphoreux, Ludwig (t, a obtenu un spectre continu depuis la raie h de Eraunhofer jusque dans le violet. L'air parait être nécessaire à la production du phénomène; les cultures ne luisent pa» en l'absence d’oxygène. Le »el semble favo- riser ce développement de lueurs. |,es Bactéries ne luisent pas sur tous les milieux où elles peuvent vivre ; ce qui doit faire dépendre la phosphorescence de la nutrition des espèces qui la présentent. On ne connaît rien de plus des conditions physiologique» de cette curieuse propriété. La lumière ne semble avoir aucune action sur sa production ; des cultures faites à l’obscurité luisent tout aussi bien que celles développées au grand jour. L’est très probablement à lu présence de ce» Bactéries, ou d'es- pèces semblables, qu'il faut attribuer le curieux phénomène de la phosphorescence de liquide» de l'organisme, normaux ou pathologi- ques, le lait, l'urine, la sueur, la salive, le pus. On en trouve mention (t) Lubvig, lebe* rh fur wut. Mikratc'tptr, I , IH»4. p. !*l). 132 ÉTUDE DES BACTÉRIES EN GÉNÉRAL. de quelques cas dans les anciens auteurs, llenkel (1) rappoite 1 his- toire d’un fait bien net de sueurs phosphorescentes. Le sujet suait beaucoup; lorsqu’il se déshabillait dans l’obscurité, la surface de son corps et sa chemise étaient parcourus en tous sens par des traînées lumineuses semblables à des sillons d'allumettes phosphoriques. Tout disparaissait à la lumière et on ne remarquait sur la peau que de petites macules rouges . L’individu exhalait une odeur spéciale, urineuse, plutôt acide qu’ammoniacale, rappelant la choucroute trop fermentée. Nuesch (2) a pu observer à nouveau ce phénomène sur un pêcheur; il l’a malheureusement peu étudié. Il n’a rien qui doive étonner et rappelle les cas de coloration de plusieurs des sécrétions normales, sueur, lait, salive, par des Bactéries qui les teignent en rouge, bleu, etc. On est réduit à de pures hypothèses sur le mode de production des matières photogènes. Il y a peut-être intervention de ferments so- lubles. Dubois (3) a signalé chez un mollusque marin, dont le man- teau est phosphorescent et doit peut-être sa phosphorescence à la présence à sa surface de Bactéries lumineuses, l'holas dactylus , la présence de deux substances cristallisables qui, mises en contact en présence de l’eau, produisent la phosphorescence. L’une d’elles pa- rait être une (liastase ; l’auteur propose de la nommer liicifcrasc. Il est très probable qu’il se passe des faits du même ordre pour les Bactéries phosphorescentes. La fonction phothogène est chez les microbes une propriété bio- logique tout comme la fonction chromogène . Comme cette dernière, comme toutes les autres fonctions vitales, nous l’avons vu, elle est influencée par beaucoup de conditions qui agissent sur la nutrition générale, sur la vie du microbe ; elle s at- ténue et disparait, ou se maintient et s’exalte suivant les conditions de milieu que rencontre l’espèce. C’est, comme la fonction chromo- gène, comme la fonction pathogène, comme la fonction de ferment, une propriété contingente qui n’est pas nécessaire à la vie de l’es- pèce, que l’espèce peut même perdre complètement sans cesser de pouvoir vivre , comme nous avons vu des espèces typiquement chromogènes se reproduire abondamment et indéfiniment sans plus sécréter de pigment, ou de vraies espèces pathogènes, atténuées à la dernière limite, pour ainsi dire transformées en véritables sa- prophytes. (1) IIeskel, Sudor phosphorascens raateriæ phosphori argumentum (Acta physico-medtca Academiæ cæs. Leop Car. naturx curiosorum , vol. V, p. 332, 1740). (2) Nubscii, loc. cit. , , . (3) Dubois, Sur la fonction photogénique chez les Pholades (Comptes ren us i * a lu l de biologie , 1887, p. 5G4). CHAPITRE II MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES I — INSTRUMENTS 1° MIC ROSCOPE. L'instrument indispensable pour toutes recherches de bactério- JoKie est un bon microscope. Un trouvera dans les Traités spéciaux la description et l’usage îles microscopes composés bien perfection- nes qm sont fournis par les principaux constructeurs de France et de 1 etranger I ). \ oici quelques détails touchant de plus près le sujet qui nous occupe. Parlons d abord de la partie mécanique. Elle a. j»our ce genre d études, une importance assez grande. Les petits modèles de mi- croscope ne peuvent d habitude pas servir. Un aura certainement grand avantage à user de grands ou moyens modèles; leurs acces- soires, bien perfectionnés depuis ces dernières années, trouveront souvent leur emploi, pour la plus grande commodité de l'observa- teur et la plus grande sûreté de l'observation. U seule limite doit elle ICI le prix à consacrer à l âchât. Il faut, si faire se peut, choisir au .noms un moyen modèle, pourvu d'une crémaillère, pour la mise au point rapide, et de l'appareil d’éclairage connu sous le nom de condenseur Abbé, qui rend des services très signalés et doit être consi- déré comme indispensable à l'élude des Bactéries et en général à I emploi des objectifs à immersion homogène. Ce condenseur ne -adapte pas facilement aux petits modèles de microscopes fournis par les fabricants cités ; c'est la raison principale de leur insufti- sanre. Un se rend facilement compte de sa disposition sur les ligures 22 et 23, qui représentent des microscopes munis de cet appareil. L appareil d'éclairage Abbé est une modification heureuse de l an- (Ijl-e. nuiM.u» le* plu, rjunue. „>ut rnlrf autre, • VWv v . . p srsasrt»1 ** «-*• **&*£?* S25 134 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTERIES l'ig. 22. — Nouveau microscope grand modèle (Nachet). INSTRUMENTS. 133 ri«*n système de Dujardin. Il se compose essentiellement d'un sys- tème optique formé de deux ou trois lentilles, destinées à concen- trer la lumière sur la préparation (lig. 24). On le place sous la [datine du microscope, de façon que la lentille supérieure vienne, en entrant dans l'orifice de la platine, affleurer à la face inférieure de la lame porte-objet, avec laquelle elle peut se mettre en contact direct. Le condenseur est porté lig. 2.V parun collier G, dans lequel il entre à frottement dur; on peut facilement le remplacer par une pièce de forme analogue sur laquelle se logent les dia- phragmes ordinaires, lors- qu'on le juge nécessaire. A ce système optique est annexé un appareil porte- diaphragmes spécial. C'est un tambour surbaissé L, dans lequel on peut ins- taller une série de disques |N»reés de trous de gros- seurs différentes ou un disque à centre plein, t»#. ii. ■'Ulifl* île Zmm. Fig. il. — Appareil d'éclairage Abbé. reuni à la circonférence par deux ou trois rayons, destiné à donner b- champ noir en supprimant lu lumière centrale. Pour changer les disques, on fait pivoter le tambour en tirant le bouton que l'on voit à gauche de In figure. O bouton commande une crémaillère M, qui fait avancer ou reculer l'anneau porte-diaphragme et décentre *in«i l’ouverture du disque, ce qui fait tomber sur la préparation des • avons de lumière oblique. Au-dessous se trouve un miroir à deux faces, l une plane, l'autre concave. On a avantage, le plus souvent, a se servir de la première; avec les objectifs très faibles, cepen- 130 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. régulièrement tout champ Fig. 25. — Éclairage du microscope Vérirk. rec le miroir plan, il faut employer le concave. 1 Les constructeurs remplacent très avantageusement, doigts, môme les plus exercés, servent mal; des mouvements imper- ceptibles font sortir du champ du micropcope, quand on emploie surtout de très forts objectifs, des points intéressants de la prépara- tion qu’il est souvent difficile de retrouver après. Le chariot mobile permet de mouvoir la préparation en toute sûreté et, de plus, laisse prendre des repères, qui font retrouver facilement les tétai qu< l’on veut étudier à nouveau sur les préparations. Est-il besoin de signaler les services que rend le revolver porte-objec- tif? Un en construit d’excellents à trois branches, qui pi î nietten i a voir de suite à sa disposition les trois systèmes optiques a emp oi < ou ranl, un objectif faible, un fort à sec et un à immersion dans îui e. Les changeurs d’objectifs à coulisse de Zeiss offrent aussi e tics INSTRUMENTS. 439 grands avantages. Chaque objectif peut être facilement centré une fois |H)ur toutes par celui qui s'en sert ; le foyer ne change guère et de plus, on peut se servir d'un nombre indéterminé d'objectifs. Pour l'examen des grandes surfaces et tout particulièrement pour l'étude si im|>ortante des cultures sur plaques, il est très avantageux de pouvoir se servir de pieds de microscopes spéciaux tels que le microscope à grand champ de vision construit par Nachel, et repré- senté ligure 27. La préparation placée sur le cadre en verre (’> jwut être déplacée d'avant en arrière suivant une marche de R centimè- tres au moyen d'une crémaillère ; le corps de microscope l) peut lui- mème pivoter sur son axe. On obtient ainsi des mouvements longi- tudinaux et transversaux d’une grande étendue. La partie optique du microscope a une tout autre importance que la partie mécanique. Trois objectifs 'ont à conseiller : un faible, un sec et un à immersion homogène. L objectif faible doit être à petit grossissement el à long foyer. Il sert surtout à l’examen des colonies, à la constatation de leurs formes et de leur pureté. I.a longueur de foyer est surtout utile quand on doit puiser dans ces colonies avec un til de platine ou la pointe d une aiguille, qui en ramènent une parcelle à examiner ou à ensemencer dans un autre milieu, pour obtenir une culture pure. Les objectifs 0 de \erick, AA de Zeiss, remplissent très bien ce luit. Dans bien de- cas. les objectifs à grossissement variable, plus fai- bles que les premiers, de ces mêmes constructeurs, 0* de Vérick, «* de Ze iss, sont d une très grande commodité. On peut, à l’aide d'un collier mobile, qui se trouve sur la monture de ces objectifs, à I endroit où se met le collier des objectifs à correction, faire varier le grossissement dans la proportion I : 2.5 ou 3, en écartant plus ou moins les lentilles. Ce collier porte un index qui arrive, lorsque l'anneau est monté le plus haut possible, au 0 d’une échelle gra- duée de 0 a 10; le> deux lentilles internes ont alors leur écarte- ment maximum, le grossissement est le plus faible. En tournant graduellement le collier, on rapproche les deux lentilles, le grossis- sement augmente en proportion. Naturellement, dans ce cas, la lon- gueur focale diminue, elle est en raison inverse du grossissement. L objectif fort à sec doit être choisi parmi les plus forts du cons- tructeur. L usage du 0 de \ érick ou «lu h de Zei»s est à recommander. Un peut , avec ces objectifs, obtenir, avec la série d'oculaires, des gros- sissements variant «le 600 à 1200 diamètres, parfaitement suffisants Ipour observer avec fruit les préparations naturelles ou colorée» de Bactéries et préparer l’emploi des systèmes à immersion. 140 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES RACTÉRIES. Bien des particularités d’êtres si petits échappent à la puissance résolutive des objectifs à sec, même des meilleurs ; aussi le bactério- logiste est-il obligé souvent, sinon toujours, au moins dans les ob- servations approfondies, de recourir aux syslèmes à immersion. On emploie depuis longtemps les objectifs à immersion dans l’eau, qu a fait connaître, dès 1844, le physicien italien Amici; on préfère au- jourd'hui ceux à immersion dite homogène. Pour supprimer les inconvénients qui résultent de la réfraction violente des rayons qui, sortant du couvre-objet, entrent dans 1 air et de la nouvelle réfraction qu'ils subissent en entrant dans la len- tille frontale de l’objectif, on avait d’abord interposé, entre 1 objectif et la lamelle, une gouttelette d’eau qui supprimait en grande partie ces différences de réfraction et augmentait en outre le nombre des rayons arrivant à l’objet, en diminuant la déviation de ceux qui sortent du couvre-objet. L’eau ne remplit qu’en partie le but pro- posé; son indice de réfraction est en ellet plus faible que celui du verre des lentilles (eau : 1,336; — crown : 1,800). On s’est donc ap- pliqué à trouver des liquides possédant un indice de réfraction très voisin de celui du verre. Certaines huiles, pures ou mélangées, ont un indice de réfraction et un pouvoir dispersif sensiblement égaux à ceux du crown-glass ; en interposant de ce liquide entre la len- tille frontale de l’objectif et la lamelle couvre-objet, on forme un milieu homogène pour les rayons lumineux. Si la préparation est montée dans le baume de Canada ou le Dammar et qu’on déposé une goutte du liquide d’immersion entre la lame porte-objet et le condenseur, le résultat est meilleur encore, les rayons ne subissant que peu de changement depuis leur sort ie de la lentille supiih un du condenseur jusqu’à leur arrivée dans l’objectif. On obtient ainsi des images bien supérieures comme clarté et netteté à celles lour- nies par les anciens objectifs à immersion dans l'eau. C’est cette tendance à uniformiser la réfraction dans les différents milieux que doivent traverser les rayons, qui a fait donner à ce piocé i t nom d 'immersion homogène. Les liquides employés varient suivant les constructeurs et il est bon jusqu alors de n employei pour un jectif donné que le liquide indiqué par son fabiicant. Zeiss cm ploie l’essence de cèdre épaissie par une longue exposition a an, en couches minces (indice de réfraction = î,.>lo) , dauties muni mandent l’huile de ricin additionnée d’huiles essentielles, ou des huiles essentielles pures. Tout liquide à indice de réfraction égal doit n priori être bon, si cependant il ne risque pas d ( ndommaBei l’objectif. Après usage, on enlève facilement l’huile sur la prépaiation ou INSTRUMENTS. 141 >ur l’objectif avec un tampon d'ouate ou un linge lin, imbibés d’al- cool, de xylol ou de benzine pure. Les objectif sont d habitude construits sans correction, parce fju un écartement un peu fort des lentilles nuirait beaucoup à la perfection de l’image; ils sont corrigés pour une épaisseur moyenne de couvre -objets. I)u reste, lépaisseur des couvre-objels n indue sur res objectifs que dans de très larges limites. Les nouveaux objectifs homogènes apoekromntvjues, de Zeiss, sont certainement à recommander. Ils se distinguent par une correction j«i rfaite de 1 aberration chromatique et l'aberration de sphéricité. Les systèmes oculaires sont moins importants que les objectifs; leur construction, bien moins délicate, ne demande pas des soins si minutieux et des calculs uussi compliqués. Zeis* construit, spéciale- ment pour ses objectifs apochromatiques. des oculaires dits cowi- pentateurs, destinés à corriger, pour l’observateur, certains défauts de l’image de l’objectif. Les oculaires s’emploient aussi avec les objectifs à grand angle d'ouverture, de l’ancienne série de ce con- structeur. Il les numérote t, 2, 4, H. 1 2, 18, le numéro désignant le grossissement oculaire de chacuu d'eux. I)ans ces conditions si l'on a déterminé une fois pour toutes le pouvoir grossissant de cha- cun des objoctifs que l’on fiossède.on arrivera bien vile à la mesure du grossissement total du microscope avec un assemblage optique donne. Il suffira de multiplier ce dernier chiffre par le numéro de I oculaire ; on sait, en elTet.que le grossissement d'un microscope est 'égal au produit du grossissement de l’objectif par celui de l’oculaire. II faut, en tout cas, n'opérer qu’avec une longueur de tube toujours identique. Lue loupe montée sera dans bien des cas d'une grande utilité. Elle • servira à étudier la forme et l'aspect des colonies que donnent les Bactéries sur les milieux où on les cultive. Elle est indispensable pour une numération exacte dans les cultures sur plaques. Les con- structeurs cités en possèdent de très bons modèles. La recherche «les Bactéries dans l'intérieur «les tissus nécessite l’emploi de microtomes , permettant d'obtenir «les coupes suftisam- inent minces. On connaît ces instruments, qui sont d'un usage cou- rant dan* les laboratoires. On peut user de petits microtomes à main, ou mieux des grands modèles à glissière en métal, construits MJI h- principe «le l’ancien microlome en bois «le Rivet, par la plu- part des constructeurs. Yung de Heidelberg) et Vérick (de Paris), en fabriquent de ditrérenles tailles avec t«»us les perfectionnements que Ton sait. En[ bactériologie, comme dans toute étude de cytologie, une chose 142 MÉTHODES UE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. importante cl délicate ostia détermination du diamètre réel des objets .me l'on observe. La difficulté tient surloyt ici aux dimen- sions 1res faibles des Bactéries qui ne mesurent ,1 ordinaire que quelques millièmes de millimètre et parfois même de simples ^rac- lions de cette quantité. (in sait qu'on prend habituellement le mil- lième de millimètre comme unité de grandeur en microscopie , on le représente par la lettre grecque a et on I appelle mm on ou |>l is cette mensuration, on se sert du /.lire el du micromètre objectif. Ce dernier instrument est un pinte- objet sur lequel a été gravé au vernier I millimètre divisé en cent paille, égales : chacune des divisions équivaut donc a I centième Ile millimètre. Le micromètre oculaire est un disque de verre, p ,- lanl b millimètres divisés en cinquante parties égales. ' I pii sur le diaphragme médian de l'oculaire ; il y est a demeure, ou peut s’enlever à volonté. . I a méthode la plus facile et la plus expéditive consiste a deternn- „er une fois pour toutes, le pouvoir amplifiant de la série d objec- tifs dont on se sert. Pour ce faire, on installe le micromètre objet sur la platine du microscope et on met au point, avec un objectif donné et l’oculaire micrométrique. On voit «leux échelles. En les faisant coïncider, on calcule a valeur division du micromètre oculaire exprimée en centièmes de mil - mètre pour l’objectif dont on s’est servi. On note celte quanbU le on fait de même pour les autres objectifs. En dressant un tableau «le ces différents résultats, il est facile d’arriver a une mensurat on quelconque. On notera la valeur en divisions du imcrome ic oc Ml suffira de multiplier ce chiffre par le pouvoir amplifiant^ E objectif porté sur le tableau. Le tube du microscope doit avoir turellement une longueur identique dans les deux cas^ Voici un exemple, pour mieux indiquer la marche à suivre, Vom voulons déterminer les dimensions d’un objet vu a I aide nob]« ,if av-ec lequel il faut cinq divisions du micromètre oculaire poi recouvrir mm division du micromètre objectif : . chacune i des cinq divisions vaut donc, à ce grossissement, 1 centième de im 1 métré divisé par '6, ou 2 millièmes de millimètre, 2 a. Ml nous i fau • visions 1/2 du micromètre oculaire pour > ]a lar. gueur, sa longueur sera 3 1 /2 « P — Y- u " Ce grossissement n’est pas un chiffre rigoureuse,, en absolu dépend en elfe, du grossissement de l’oculaire, qui v.rm ta I- limites restreintes pour chaque œil qui regarde et aussi pou. INSTRUMENTS. 143 même observateur, suivant l’âge et l étal de repos ou de fatigue de l'organe. Aussi est-il à recommander, sur un dessin par exemple, d'indiquer les systèmes objectif et oculaire employés. Dessin. — Le dessin des objets, vus au microscope, outre qu'il oblige à les étudier d’une manière beaucoup plus complète et appro- fondie, a le grand avantage de lixer, d'une façon durable, bien des détails de structure, bien des particularités de développement, qui, au bout d un temps plus ou moins long, échapperaient forcément à la mémoire la mieux douée. Il faut donc s'y astreindre dès le com- mencement et se contenter même d'e*quisse* très simples à défaut d'teuxres plus achevées. Les dessins faits à simple vue ne suffisent pas, lorsqu'il est néces- saire d’en avoir de précis. Les proportions et les rapports exact* sont trop difficiles à garder. Il faut recourir aux appareils connus sous le nom de chumbrt» claires. On en trouve la description dans le* catalogues des constructeurs et dans tous les Traités de microsco- pic.nù l’on en apprendra l’emploi. U distance où l’on place la feuille de papier, sur laquelle se projette l'image, fait varier très notable- ment I amplification de celle-ci. Lorsqu'on desaine à la hauteur de la platine du microscope, ou, à plus forte raison, *ur la table de tra- \ail, I image est agrandie et, ce qui est plus grave, légèrement dé- formée. Il sera souvent plus avantageux de rapprocher la feuille de papier de l'oculaire jusqu’à ce que l’image que projette sur elle le prisme de la chambre claire, soit égale en gramleurâ celle vue dans I oculaire lui-mème. Cette dernière distance varie naturellement avec I objectif employé et avec l'œil de observateur. Elle est d'autant plus petite que l’objectif est plus faible. On peut se servir d'un pu- pitre qu on élève ou abaisse à volonté, ou, plus simplement, d'une pile de livres plus ou moins haute qui supporte une tablette sur laquelle on dessine. Il t *t toujours difficile et souvent im|to*sible d’achever un dessin à la chambre claire. Quelques soins qu'on prenne, on obtient des traits tremblés, des formes incomplètes. Lorsque l'esquisse est mi- nutieusement faite à la chambre claire, que tous les détails impor- tants sont notés, on linit le dessin à la main levée, en regardant de l’œil gauche au microscope. Il faut toujours noter, sur un dessin, le grossissement sous lequel il a été exécuté: grossissement ou 550/1. Un peut se contenter de marquer les numéros des systèmes optiques employés et le nom du constructeur : grossissement objectif 9, oculaire 2 (Vérick). Photographie. — Ce mode de reproduction des images donne, en bactériologie, des résultat* exceptionnels. L’exactitude rigoureu*e „ nr ncrHfl'Rf HE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. 144 méthodes de recherche 1 .• i0c formes eldes dimensions doit faire preferer de la reproduction des ' ^ (lessiu8. De plus, celles-là possè- les photograplnes am ‘ ne présenteront jamais les 4 chose lires égale a la I” ' I parljculièrement avantageuse pour la u l>h.lograph.e s ou à un faihle grossissement, représentation, en g caractéristique, que les Bactéries des colonies, d aspect so C’est assurément le meilleur donnent sur divers souvent, des colonies moyen de rendre les formes, " Réparées d’après la méthode de des cultures sur plaque . «. BÇ ■ psaibie ,|„ représenter par le Koch. Il serait dltlicilu ou P ■ I ^ délaUs Lrta lins de certaines w* — - - d’espèces. . - . foris grossissements à sec La reproduction de prépara Derfectionné et des soins ou à immersion demain 0 UI1 <)l réclairageet sur la mise au point, plus minutieux, devant portei s r p^tude des Bactéries, La photographie n est pas scu em » garanties que n’ont un excellent moyen de r,e^" recher- jamaisles dessins : elh 3 . «Je habiles, a déjà donné des ches de premier ordre qui, ei _ ible se laisse impres- résultats des plus précieux. La P aqu l’objectif photo- sionner par des détails lnwbl» a ^ longJueUr d’onde graphique peut utiliseï des ia^ utniser l’œil. Un cliché pho- trois fois plus petite que ceux qu 1 l’observateur lographique l»!™ ^.fprépta J, malgré l’atlen- n’arrivera jamais a dist g c’est sur des clichés, ou lion la plus soutenue. Il ^ que Koch «découvert les des épreuves positives obtenue mobilcs. On trouvera cils vibratiles de plusieurs espi ( * d’exactes reproductions pho- dans un beau f d’un Bacille, to^raphiques des cils vibrâmes i qui est probablement le Uacillu* su * tou8 les détails. La Nous renvoyons aux ouvrages -I ordinaires de photo- pratique générale *">■» graphie; ou mieux, en s« * aPX méthodes particulières photographe, artiste ou amateur. Q» ^ INSTRUMENTS. li3 à la photomicrographie, elles sont exposées et discutées magistra- lenient dans le* traités de Moitessier I . Huberson g , ViaJlanes (3), de N euh au ss (4), etc. Plusieurs mémoires contiennent des rensei- gnements plus particuliers aux Bactéries. On consultera avec huit plusieurs travaux de Koch (5). Un excellent article de lioux (6) renferme, à côté de conseils très pratiques, une série de photomicrographies vraiment remarquables. L'Atlas de Orook- shank (<) contient une collection bien réunie de quatre-vingt-six photographies représentant des espèces intéressantes. L Atlas de I raenkel et Pfeiffer (8> montre au mieux les excellents résultats qu on peut retirer de ces procédés de reproduction ; celui de Itzerott et Niemann y . moins complet, renferme cependant pas mal de figures intéressantes. Depuis ces dernières années les appareils de photographie micros- copique ont reçu des perfectionnements très importants. La figure 28 représente le grand modèle que construit Vérick. La disposition horizontale de la chambre noire est très commode pour l'éclairage d la mise au point sur lu glace dépolie. Elle ne peut malheu- reusement pas servir pour la photographie des cultures sur plaques ou la liquéfaction de la gélatine, qu'occasionnent beaucoup d W^ ces empêche de disposer la plaque verticalement. Il faut alors f.in. modifier légèrement I appareil pour pouvoir le placer verticalement /.e.o fabrique un appareil plus perfectionné encore lig 2<, ma: <1 un prix beaucoup plu- élevé. 6 ’ On onli-ve souvent lorulaire; lomquon veut a>„ «„ir on düil des ocutauw spéciaux, dit, aeéroanUi,,*, „u mhwo, /,*, ronatruit. aous le non. doealuire, a projection, de,o™Uira •pn ialement destinés a projeter l'image donnée par I objectif sur un erran ou sur une plaque aenaible. C eat un OI „Z . gneusement corrigé au |»inl de vue de, aberraliims de mùl ej * "" *1 eveelleiit, résultat, pour la inirroph^ j.S! .. î>; w“ô: !». (feutbierYüUrs, 18*6, Ditomie microieopique, P^rit. W K-».' *">»■ «8*0. drn kaitert. GmnilkeÜMMt*, 1, 1*8!) ' P»Uioge0« OrganKmen [Mut. au» wUq„« , ,«*. d„ ^ S Pholi^hyofBMterU. |.ond«o. Uwi, ,8*7 I AU*» der ^ J rit üg isrkttnde' M»ct. — Bactériologie . 146 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D'ÉTUDE DES BACTERIES, lographie, en les combinant avec les objectifs apochromatique» même est une dcs principales. Pour les faibles La question le " contenter (le la lumière (lilTuse (lu jour grossissements, on peut se contente, fournie par les lampes à pétrole ou à gaz ordinaires. Il faut avoir recours, pourpho- tographier avec de forts objectifs, à des sources lumineuses d’intensité plus grande. On peut j user de la lumière so- I laire, qui nécessite alors ^ l’emploi d’un hèliostat, à 1 cause du déplacement 2 apparent du soleil, tiès 1 sensible dans les poses - un peu longues. La lu- | mière oxycalcique ou | oxymagnésienne, ou 1 ô- 1 clairage électrique, sont a, beaucoup plus iaeiles à f régler et d’un usage plus | constant, surtout dans â nos régions où le soleil I est souvent rare ; à leur » défaut on peut user 1 de très fortes lampes à £ pétrole, ou d’un bec Auer, ce qui nécessite alors un temps de pose très prolongé. Lorsqu on emploie la lumière arti- licielle, il faut se rappe- ler quelle est moins riche en rayons chimi- ques que la lumière solaire, que, par cons^u®^C quTPtoutesP°ies doit être augmenté. L’expérience appren ia explications la différence qu’il faut y ,neltr®’ . usa„es s[ im- C'est également la pratique qui iera conna t portants du condenseur et des diaphragmes. INSTRUMENTS. 1 +7 La lumière oblique pourra èlre très utile, principalement dans la Photographie des colonies sur plaques de gélatine ou en- tubes. Il (irju.l appareil 148 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D'ÉTUDE DES BACTÉRIES. fnilt ipi s’arranger (le façon à bien faire valoir les reliefs (le la colo- S” Pour tes cultures en'tubes.on doit, en plaçant couvenoblement In source lumineuse et en s'aidant d'écrans, faire disparaître le plus nossible les rollels qui se produisent sur la surface convexe du verre; il» nuisent à la netteté de la photographie et ne permettent nas (l avoir une image complète. . 11 serait très intéressant (le pouvoir photographier des l.acteiies en Vie, dans le liquide où elles se développent. La chose est rare- ment possible. Pour les espèces mobiles il n’y a pas a y songei . s autres sont presque toujours animées de trépidation brou menne, qui suffit à donner des images complètement troubles. Enfin la transparence est en général si grande que les contours sont trop peu nets sur les fonds éclairés, pour donner une bonne photographie. C’est un côté de la question à étudier, qui pourrait donner de pré- Cl' ^^upa!d du lemps on a donc recours aux préparations colorée. Les couleurs d’aniline rouges, bleues et violettes dont on se sert de préférence, venant mal en photographie, Koch recommandait em- ploi de bruns ou particulièrement de vésuvine ou brun Bismarck. Depuis l’invention des plaques isochromatiques ou orthochromatique es Mettant de rendre les nuances bleue et violette avec ^in- tensité propre et, beaucoup moins bien, le rouge, a considérable- ment facilité la photographie des Bactéries, traitées par les diverse» méthodes de coloration. Le développement de ces glaces se fa d’après les procédés ordinaires; le temps de pose est égal a relu des autres. Viallanes recommande de combiner leur « celui de eStre^la^ mYneu^e et la préparation, une' lame1 de verre jaune ou une petite cuve, à tare planes et paral- f r ,ies- sins B est nécessaire de faire figurer l'indication exacte du gros- sissement On le fait comme pour les dessins, ou mieux, d aprc> l’excellente méthode de Roux, en plaçant, à cole Uves, une photographie i du obtenus, on arrive à avoir des images considérablement grossies. Malheureusement bien des dé- tails sc perdent dans ««mM Alto de Grookshank, dont nous avons parlé plus haut. INSTRUMENTS. 149 2» APPAREILS DE CH.lLTEACE. À côté du microscope, instrument indispensable, se placent, avec une importance moindre cependant, les appareils de chauffage à une température élevée ou à une température moyenne et lixe. Les premiers sont destinés à porter à une haute température, soit dans l'air sec, soit dans la vapeur d'eau, le> ustensiles et les substances à employer, de façon à tuer les germes qu'il- pourraient renfermer, à les stériliser. Les autres doivent maintenir, à une température moyenne mais lixe, au moyen d’un chauffage continu et réglé, les milieux où l’on fait vivre les Bactéries. Le mode de chauffage le plus commode est sans contredit le gaz. On peut cependant le remplacer partout autre combustible, char- bon ou pétrole par exemple; on peut, de même, utiliser, au lieu et place d'étuves à tempéra- ture lixe, les différents « modèles de couveuses ar- tificielles, à simple man- chon d’eau chaude ou à feu continu. Appareils à stérilisation à air sec. — Le plus simple est une petite étuve, en tôle ou en cuivre rivés, de forme carrée ou rectangu- laire, dont un des côtés fait porte ,tig. .10). Les dimensions de 30 centi- mètre- de hauteur sur 20 centimètres de largeur et de profondeur suffisent amplement. L'appareil peut être rapidement porté à une temjiérature de ISO» environ, au moyen d'un fort bec à couronne- ment. Ces étuves se fabriquent facilement partout. Les construc- teurs eu vendent à doubles parois, dans lesquelles la chaleur se répartit bien plus uniformément et se maintient plus régulière (fig. 31); mais ici de légères variations n’ont aucune importance. Le stérilisateur à air chaud est un des instruments les plus couram- ment employés; il sert journellement à portera une haute tempé- rature, de 150» à 200», la verrerie, les scalpels, pinces, ciseaux I ouate, etc. Le même résultat s’obtient avec le four à flamber de Pasteur construit par la maison Wiesnegg (fig. 32). C’est un fourneau en Fijf. 30. Appareil à stérilisation à sir sec. 150 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTERIES. tôle, chauffé extérieurement par un fort brûleur, dans lequel on peut suspendre un panier en toile métallique, contenant les diffé- rents objets à soumettre à la haute tempéraluie. H n’est pas nécessaire d’adapter des régulateurs à ces appareils où les variations de température ne sont pas nuisibles, pourvu que le degré reste assez élevé. Il est toujours prudent de s’assurer de la température, à l'aide d'un thermomètre fixé ta» ™ que doivent présenter ces instruments dans leur 1 1 On peut se servir, pour apprécier le degre de chauffe dun de ce. stérilisateurs, d’un tampon d ouate qu on P acc a . rous- slériliser. La chaleur doit être poussée jusqu a ce que loua >0^ sisse légèrement, ce qui i ndi que une gont maintenus Appareils a stérilisation a vapeur. J tie dans une atmosphère de vapeur d eau, fournie par INSTRUMENTS. Cil liquide placée à la partie inférieure de l'appareil. Cette vapeur peut se trouver à la pression normale; un thermomètre placé dans son intérieur marque alors exactement 100 degrés. Ou bien elle peut se Hg 33. — Stérilisateur a vapeur île Koch. dégager sous pression; sa température est alors d'autant plus élevée que la pression est plus forte. Le type des appareils de la première catégorie est le stérilisateur à vapeur de Koch (tig. 33). C’est un cylindre en fer-blanc, recouvert d'une couche épaisse de feutre, dont la partie intérieure, qui est fermée par un grillage, est soudée à une petite chaudière en cuivre rouge pouvant contenir 2 à 3 litres d’eau. La chaudière est munie 152 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D'ÉTUDE DES BACTÉRIES. latéralement d’un tube à niveau, indiquant la hauteur de 1 eau dans son intérieur. Le cylindre en fer-blanc se ferme supérieure- ment par un couvercle, muni d’une tubulure pour le thermomètre et portant trois arrêts qui l’empêchent d’obturer hermétiquement l'orilice. On dispose les objets à l'intérieur dans un panier en treillis. La chaudière est chauffée avec un fort bec à couronne- ment ou avec une couronne de petits becs brûlant à bleu, qui met- tent rapidement l’eau en ébullition. Le cylindre se remplit de vapeur d’eau, qui garde la pression normale, grâce aux interstices du cou- vercle par où elle peut se dégager. L’enveloppe de feutre empêche le refroidissement. Aussi le thermomètre, qui marque 100° dès que la vapeur sort du pourtour du couvercle, reste-t-il fixe à cette tem- pérature tant que dure l'ébullition. Ou verse de l’eau dans la chau- dière jusqu’à 1 ou 2 centimètres du grillage qui sépare la chaudière du cylindre. Celte quantité est suffisante pour fournir de la vapeur pendant le temps que doit marcher l’appareil, une heure et demie à deux heures en moyenne. On suit du reste l'abaissement du ni- veau du liquide à I aide du tube latéral. 11 ne laut j.amais, natun I- lemenl, laisser la chaudière chauffer à sec. Le plus commode des appareils à stérilisation à l’aide de la vapeur d’eau sous pression est l'autoclave de Chamberland (fig. 34 et 3.» ...L est une marmite de Papin perfectionnée. Il se compose d’une chaudière en cuivre rouge brasé, sur laquelle se fixe, à t'aide de fortes vis de pres- sion, un couvercle en cuivre massif muni de trois orifices. L’un des orifices donne issue au tube d’un manomètre; un second est muni d’un robinet; le troisième porte une soupape de sûreté. La chau- dière est supportée par un fourneau à enveloppe de tôle, muni de deux couronnes de forts brûleurs. Le manomètre est gradué de 0 à 2 atmosphères et porte en regard des indications de pression les indications thermométriques correspondantes. L’appareil est des plus faciles à mettre en marche. On dispose les objets à soumettre à la température voulue, 115° par exemple, dans un panier en toile métallique, qui se place dans la chaudière en laissant a la partie inférieure un espace vide. On verse de l’eau dans la chaudière pres- que jusqu’au niveau du fond du panier, on place celu.-c. garni et on couvre. Pour obturer complètement l’interstice qui existe entre a chaudière et son couvercle, on interpose un boudin de caoutchouc et on serre modérément les vis de pression à l’aide d une clef, n allume une ou deux couronnes du fourneau, et bientôt t au qui i trouve dans la partie inférieure de la chaudière entre en ébullition. Il est nécessaire d’ouvrir le robinet du couvercle dès qu on allume, de façon à laisser échapper l’air qui pourrait nuire au bon loiulionm INSTRUMENTS. 153 ment ; cet air en se dilatant actionnerait le manomètre en même temps que la vapeur, l'indication de température donnée par le ma- nomètre ne serait pas exacte. Dès qu'il en sort un petit jet de vapeur, on le ferme. Il est alors très simple, en observant le manomètre, de régler à peu près l'autoclave à la température que l'on veut attein- dre. On .y arrive en diminuant la chauffe et avec la soupape de sûreté, en reculant ou en avançant le contrepoids selon que la température est trop élevée ou trop basse. Si la température montait trop, en ouvrant le robinet et en laissant partir une certaine quantité de vapeur, il est facile de la faire rapidement descendre. 1 ;;4 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D'ÉTUDE DES BACTÉRIES. Il peut être très utile de connaître, pour l'usage de ces appareils à vapeur sous pression, les rapports qui existent entre la tempéra- nceet la pression. Ils sont exprimés dans le tableau suivant, établi par Dulong et Arago : TEUPÉBATIHE. ATUOSPHfcBta. jqqo 112*2 es ■ y i2i»i - . 128*8 .. 135*1 . .... 140*6 145*4 4 V.' .......... 140,6 A1 * 3 * ’’ | 153*08 ... 156*8 160*2 0 .. 103*48 ü.5 !.!.!.!. 106*5 7 109*37 7,5 17â°i s . . !... m*i 181*6 1° • 186*03 .. 190» 12 193*7 . 197*19 14 200*48 15 . 203*60 . . 20b»57 17 209*4 212*1 19 . 214*7 lin laissant le robinet du couvercle ouvert, l'appareil fonction» comme le stérilisateur de Koch. La température mteneure reste fixe à 100° sous pression normale. Comme appendice, en quelque sorte, nous devons placer bains-marie ordinaires ou à température p us t ev i . ^ Le bain-marie ordinaire est un des appareil» les plus ££ ulus employés Les constructeurs en vendent en cuiv o munis de rondelles de différentes grosseurs On peut sans ■ meon £ nients les remplacer par de simples marm.tes de . touU r ta H* * *e forme (pie l’on jugera convenable. Les obje s JP ^ des seront maintenus dans le liquide par des con P 1 Pour obtenir des températures plus élevees, on se d’huile ou de solutions salines. Avec des solutions saturées de d, vers sels, on obtient les températures suivantes . Carbonate de soude. Chlorure de sodium 104*6 1 09*7 INSTHl'.M E.NTS. lis*» U5* i:>5 Aïot.it.t de potasse... Cartionale de potasse Chlorure de calcium. Les huiles grasses peuvent supporter une température de 250° sans s’altérer; elles n’entrent en ébullition que notablement au- dessus. W iesnegg a construit, d’après les données de Pasteur, un bain- marie à chlorure de calcium (fig. 36). C’est une chaudière en cuivre muge b rasé, munie d’un support intérieur spécial, qui sert à fixer les ballons remplis de bouillon à «stériliser, et les empêche de se heurter pendant l'ébullition. [Des pertes nombreuses par accidents et l'emploi très limité de l'appa- surtout, ne se développent qu'à une température assez haute, voisine de la normale du corps de I hôte où elles vivent en parasite. Il est nécessaire, alors, de porteries cultures à un degré donné, degré qui doit être fixe ou à peu près et maintenu continuellement jour et nuit, si l’on ne veut pas avoir d irrégularité dans le développement. On se sert d habitude d 'étuve» se réglant automatiquement, une fois portées à la température voulue. Autour de la cavité centrale de ces appareils, se trouve un intervalle de grandeur variable rempli d air ou d’eau. Le fluide en s’échauffant sert de volant de chaleur, répartit uniformément la température et empêche un refruidisse- ment lmp rapide, soit par rayonnement, soit par déperdition directe, lorsqu'on ouvre l'étuve. De plus, c'est réchauffement ou le refroi- dissement de la masse d'air ou d’eau, qui agit directement sur les divers régulateurs adaptés à l’appareil. L'etuvede Payeur répond à tous les besoins d'un laboratoire. C'est une grande armoire en bois (fig. 37), de t“,15 de haut sur 0»,70 de Appareils à température cons tante. — Eti vis v un.u uiov oi- kecte. — De nombreuses espèce' de Bactéries demandent, pour fournir une végétation abon- dante, une température pluséle- reil lui font préférer ceux décrits précédemment. •les laboratoire', sujette à de trop grands écarts, du reste, dans ses variations diurnes et nocturnes. Quelques-unes, des pathogènes I ig. .16. — B*itt-m.»nn « chlorure d* calcium de l'jileur. 156 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. ]arg,. ei on\40 «le profondeur, à doubles parois et à double porte vitrée, pou r éviter une trop grande déperdition «le chaleur. Le chauf- l ig. 37. — Étuve lie &1. l'asteur. iage se fait par la vapeur d’eau qui circule dans un supentin trouvant à la partie inférieure de 1 appareil. Celte \ap«ui es |,l° «luite par la chaudière A, distincte de 1 étuve. Elle parcoui t. -u pentin et vient se condenser dans un réfrigérant E, qui a ramené INSTRUMENTS. ! 37 dans la chaudière par le tube F. La déperdition d’eau est très mi- nime; on la constate au moyen du tube à niveau G, établi sur un côté de la chaudière. Il suffit, pour y remédier, d’ajouter, tous le> quinze jours ou tous les mois, une petite quantité d’eau parle robi- net B; ce qui se fait sans nuire le moins du monde au fonctionne- ment de l’appareil. Le réglage se fait automatiquement au moyen du régulateur a membrane de caoutchouc de d'Arsonval, qui sera étudié 158 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES IUCTÉRIES. plus loin. Un petit serpentin plein d’eau, chauffé par le serpentin à vapeur, est adapté au régulateur; ce sont les variations de volume du liquide qui agissent sur la membrane. Le gaz arrive aux becs du fourneau par deux tubes, l’un venant du régulateur, l'autre amenant directement une très faible quantité de gaz destinée à maintenir les becs en veilleuse et à empêcher une extinction subite. L’armoire est divisée eu un certain nombre de compartiments, qui sont inégalement chauffés, puisqu’ils sont à des distances diffé- Régulateur métallique do Roux rentes de la source de chaleur. La température qui va en décrois- sant vers la partie supérieure, présente une différence de deux de- grés environ par étage. Cet avantage permet d’avoir des cultures a des températures différentes. La non-uniformité de la température dans cette étuve asouven des inconvénients. De plus, la disposition du chauffage est comp 1 quée et peut amener des.cnnuis. Roux vientde modifier liés inucu sentent l’appareil et l’a rendu très simple et très piatiquc ( iD. )• INSTRUMENTS. 159 Dans son nouveau modèle, la paroi externe reste ce quelle était. La paroi interne est formée d'une série de tubes de cuivre, disposés verticalement à une petite distance du boi< et dans lesquels passent tous les produits de combustion dégagés par le» brûleurs placés au- dessous de l'étuve. Une cheminée disposée en haut recueille ces gaz et les conduit au dehors. Le régulateur, très spécial, se compose de deux lames, l’une de zinc, l’autre d’acier, soudées ensemble et re- courbées en forme d’I*. La branche de gauche est fixe, l’autre se meut suivant les variations de la température. Au moyen d’une lige rigide, elle transmet ses mou- vements à un piston d’admission du gaz placé extérieurement; une vis V, rivée à l’extrémité de la tige de transmission, permet de faire varier la longueur de celle-ci et par suite le réglage. Lorsque la tempéra- ture - élève dans l'étuve, la branche mobile de I l . H. se rapproche de la branche tixe, emme- nant avec elle la tige ri- gide qui s'éloigne du piston. Le dernier, solli- Hg. *0. — Etuve Je d’Arsonval à régulateur direct, ancien modèle. cité par un ressort à boudin placé dans son intérieur (flg. 39), ré- duit proportionnellement l'accès du gaz au brûleur. La température s'abaisse, le phénomène inverse se produit et après quelques oscilla- tion- -cmhlables l'étuve est définitivement réglée. Pour faire varier en plus ou en moins la température, il suflit d augmenter ou de diminuer la longueur de la tige en tournant ou détournant la vis V qui règle l’amenée du gaz en déterminant une plus ou moins grande obturation du tube d’amenée C (lig. 39 . 1G0 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. C’est sur cette même vis qu’agit le régulateur bimétallique par sa branche libre à laquelle elle est réunie. ..... I e prix assez élevé (500 francs et au-dessus), et les dimensions souvent trop grandes de ces appareils leur font préférer des modèles plus petits, dont le premier en ligne, comme régulante et précision est sans contredit l 'étuve à régulateur direct de d Arsonval (fig. d)). Voici la description de l’appareil, d’après l’excellente Notice sur les appareils de chauffage employés dans les laboratoires, publiée par a maison Wiesnegg. . « L’appareil se compose de deux vases cylindro-coniques concen- triques limitant deux cavités : l’une centrale qui est l'enceinte qu on veut maintenir constante, l’autre annulaire que l’on remplit par la douille (fermée par le tube 3 dans la figure) et qui constitue le ma- telas liquide soumis à l'action du foyer. Ce matelas dcau distribue régulièrement la chaleur autour de l’enceinte et l’empêche de auba- de brusques variations de température. «, La paroi externe de l’étuve porte une tubulure latérale - qui, communiquant avec l’espace annulaire, se trouve fennec a ex e- rieurparune membrane verticale de caoutchouc qui constitue, lors- que l’appareil est clos, la seule portion de paroi qui puisse traduire à l’extérieur, et en les totalisant, les variations de volume du ma- telas d’eau. Or, le gaz qui doit aller au brûleur est amené par un tube 4 qui débouche normalement au centre de celte membrane et à une faible distance de sa surface externe, dans l’interieur d une botte métallique 7, d’où il ressort par un autre orifice 5 qui le con- duit au brûleur 6. Tube et membrane constituent de la sorte un ro- binet très sensible, dont le degré d’ouverture est sous a dépendance des variations de volume du matelas d’eau, et qui ne laisse aller au brûleur que la quantité de gaz strictement nécessaire pour compenser les causes de refroidissement. , « Dans celte combinaison, le combustible chauffe directement le ré- gulateur, qui à son tour réagit directement sur le combustible ; ainsi se trouve justifiée l’épithète appliquée à ces régulateurs, qui ne peu- vent être lents à régler. . , « Le maniement de l’appareil se fait de la façon suivante : « !» On remplit d’eau bouillie, et par conséquent privée d a, r, l’espace annulaire I, en ouvrant la douille du haut. Le remplissage est fait une fois pour toutes. , « - On met dans cette douille un thermomètre qui ne la bouche pas et laisse l’écoulement libre pour l’eau provenant de la d.lata- 'Tâ» on ajoute les tubes de caoutchouc (le tube 4 est réuni au bec INSTRUMENT?. 16! d'arrivée du gaz, le tube est réuni au »>), on allume le brûleur 6 et un dévisse légèrement le tube 4 si le gaz ne passe pas; 4° Quand le thermomètre marque la température voulue, on l’en- lève et on le remplace par le bouchon qui porte le tube de verre, -ans toutefois oublier de remplir avec un peu d'eau la cavité laissée \ide par la suppression du thermomètre. « L'appareil se trouve définitivement réglé jKmr cette température, et voici par quel mécanisme : le tube 4, qui amène le gaz, porte un petit disque mobile qui, s'appliquant sur la membrane, tend sans cesse à l’éloigner de l'orifice d’entrée du gaz, grâce à l’élasticité d’un petit ressort à boudin. Tant que la douille du liant est ouverte, l’eau provenant de la dilatation s'écoule au dehors, et, le gaz. conti- nuant d’affluer au brûleur par la tubulure la température s’élève il une façon continue; mais lorsqu’on met le bouchon surmonté du tube 3, l'eau provenant de la dilatation, au lieu de se perdre, monte dans le tube de verre, et celle colonne d’eau exerce sur la membrane une pression de plus eu plus forte qui, surmontant graduellement l’élasticité du ressort à boudin, rapproche de plus en plus la mem- brane de l’orifice d’arrivée du gaz dont le passage se trouve ainsi réglé. « Si, au moment du réglage, la flamme ne baissait pas, malgré l'élévation de la colonne d'eau dans le tube de verre, cela prouve- rait que l'orifice d’arrivée du gaz est trop loin de sa membrane, on \isserait le tube ^ jusqu’à ce qu’on vit baisser la flamme, un contre- écrou sert à tixer ce tube dans la position choisie. «' L’appareil ainsi réglé retombe à la même température au ral- lumage. •< Cette disposition est très commode en ce sens que l'appareil est réglé une fois pour toutes. Les personnes qui voudraient utiliser toute la sensibilité de l'appareil peuvent supprimer le tube de verre et boucher hermétiquement la douille. Seulement il ne faut pas ou- blier lie la déboucher lorsqu'on éteint le gaz, pour permettre à l 'air de rentrer lorsque l’eau se contracte par le refroidissement. » Comme facilité de réglage et fixité de la température, l’étuve de d'Arsonval donne toute satisfaction. La cavité interne en est malheu- reusement trop étroite et la partie utilisable de cet espace est encore réduite par la forme en cylindre allongé et la disposition supérieure de l’ouverture. Leur se servir de toute cette cavité on est forcé d’é- tager les cultures, ce qui occasionne souvent des accidents. Pour obvier à ces inconvénients, cette étuve a été modifiée de façon à - ouvrir latéralement par une porte transparente à double verre comme le représente la figure 4L II est possible avec ce modèle de Mac*. — ■ Hnetérioloÿi t. j | IG'2 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. disposer d’nne partie beaucoup plus grande de la cavité interne et de se rendre compte, de l’extérieur, de ce qui se passe au dedans. Comme l’indique la coupe représentée (fig. 42), le chauffage du ma- Nouvelle étuve autorégulatrice de d'Arsonval. Fig. 42.' — Coupe de la même étuve. telas d’eau « fait par deux cheminée* métalliques liquide dans toute sahauteur; ce qui utilise presque employée. Le maniement de l’étuve est le même que ** dèle précédent. Comme cette étuve possède un >egu .. . ment métallique où la membrane de caoutchouc des apparetls pie ivAHOsav,a. o ">>3A(Ui _____ __ _ _ INSTRUMENTS. 163 Kig. 43. — Grande étin.\ mour que l’éléva- tion de température soit plus rapide. 11 est du reste facile de hâter réchauffement en remplaçant une partie de l’eau froide par de la chaude ou en s'aidant de becs supplémentaires. Lorsqu'un thermo- mètre placé dans l'eau indique le degré voulu, on diminue l'arrivée du gaz en faisant refluer du mercure dans la cavité du régu- lateur à l'aide de la \is V. Au bout de quelque temps de tâtonne- ment, on arrive à obtenir la température fixe que l’on désirait. L'étuve est alors réglée pour celte température, à laquelle elle se remettra seule si on allume de nouveau après l'axoir laissé re- froidir. Le réglage ne s'opère plus seul, mécaniquement, comme dans le régulateur à membrane de caoutchouc, l'observateur règle lui- même; mais, comme pour l'autre, le réglage une fois établi se main- tient seul. Pour éviter l’extinction fortuite du bec, les construc- teurs ont muni la branche A d'arrivée du gaz d'un petit orifice supérieur, qui -a* voit dans la figure immédiatement au-dessus de la branche 11. Cet orifice est destiné à laisser passer un mince lilet de gaz, qui se rend directement au brûleur par la branche II et doit suf- fire seul à maintenir le bec allumé en veilleuse. O dernier résultat doit être obtenu avant le réglage définitif. Pour y arriver, on obture, complètement l’oritice inférieur du tube A, eu faisant monter du mercure à l’aide de la vis V, et on tourne le tube A jusqu'à ce que la flamme du bec soit réduite à l'état de flamme de veilleuse. On fixe la branche A dans cette position à l'aide d’une goutte de cire fondue. On laisse arriver le gaz en baissant le mercure et on pro- cède au réglage comme il est dit plus haut. Il est entendu que la branche A est reliée au robinet d'arrivée du gaz et la branche B au brûleur. I n seul bec suffit pour maintenir l’étuve aux tempé- ratures habituelles, :tu-;t7 degrés. Il faut user de becs spéciaux à très faible débit, dont on protège la flamme contre les courants d'air par une petite cheminée de verre. D Arsonval a imaginé un régulateur entièrement métallique, bien supérieur à son régulateur à membrane de caoutchouc qu’il rem- place maintenant dans presque tous les cas. Prie certaine quantité de liquide, en se dilatant ou se contractant suivant la température, agit sur une membrane métallique très souple, qui remplace la membrane de caoutchouc de l’ancien régulateur. Cette membrane obture plus ou moins l’orifice d arrivée du gaz. L'appareil, le modèle mobile, e-t représenté figure 4’i. On remplit, par la petite cuvette 2. le tube t du liquide régulateur, pétrole ou huile d'olive. Ce liquide se dilate dès qu'on chauffe et vient se verser dans la cuvette 2. Lors- qu on est à peu près arrivé à la température voulue, on ferme le 106 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D'ÉTUDE DES BACTÉRIES. réservoir au moyen du robinet à pointe 3. La quantité du liquide reservou a ^ compress,on et exerce une contenue dans le 1^1 ^ne m aallique siluée en 4. Au bout de quelque aelu.u sui la quc ia température est trop basse ou trop e'T’ on laisse sortir ou L’on fait rentrer une petite quantité de liquide °On obtient, après quelques tâtonnements, une température inres variations de pression, qui se produisent dans les conduites de gaz, peuvent avoir des résultats défavorables sur le fonctionne- 1 ! I Fi* Aft _ Régulateur de pression de Moitesner. Fig. 48. — Nouveau régula- 1 'g- “ teur de d'Arsonval, à mem- brane métallique. iniomnspr entre ment des brûleurs. Aussi trouve-t-on avantage à in !^oser en^ le tube d’arrivée du gaz et 1 appareil de ieg(ag , construit lateur de la pression. Le régulateur de pression ,f))> par la maison Wiesnegg, remplit au mieux le but ^ On le dispose comme sur la figure, en réunissant ^au ^ en rivée du gaz le tube dépourvu de robinet, n en e ..Aservoir jus- dévissant la coupe et on remplit d eau g ycer1^' . ge voit à qu’à l’affleurement de la petite tubulure latua , 1 INSTRUMENTS. 167 gauche. Deux manomètres latéraux complètent l'instrument. L’un, antérieur, indique les oscillations de la pression dans les conduites; l’autre permet de vérifier la pression du gaz à sa sortie et de cons- tater l’action du régulateur, yuan! au réglage de la pression, il faut s’assurer de la pression minimum des conduites de la ville et se tenir au moins quelques millimètres en dessous; on règle cette pression au moyen du second manomètre, en tarant la coupe avec de la gre- naille de plomb. Malgré toutes les précautions, l’extinction des brûleurs est à craindre. 11 s'ensuit un dégagement de gaz, d'autant plus abondant que le régulateur en laisse, par refroidissement, passer une quantité relativement considérable. D’où possibilité d’explosion au contact d’une flamme. Pour remédier à ce danger. Koch a fait construire des brûleurs spéciaux, se fermant automatiquement dès leur extinction. Deux lames métalliques, disposées en spirale, touchent la base de la flamme du bec. Lorsqu'on allume, ces spirales s’échauffent et su- bissent une torsion ; par refroidissement, elles se plient en sens inverse. C'est ce dernier mouvement qu'on utilise, en le faisant agir au moyen d'un levier, sur un robinet dont est muni le brûleur, qui se ferme en interceptant le passage du gaz. Par malheur, à un usage tant soit peu prolongé, les ressorts se détrempent et arrivent à ne plus fonctionner à un montent donné, lors de l’extinction du bec. Muenke, conslru» leur do Berlin, a imagine nu système de ferme- ture automatique basé sur les oscillations d'un petit volume de mercure, déterminées par la dilatation plus ou moins grande d'une masse d air. L appareil se compose essentiellement d'un tube ther- montétrique à grand réservoir, courbé en son milieu en forme de Y très ouvert. Ce tube est fixé par son coude sur un support, de ma- nière à pouvoir facilement osciller à droite et à gauche, dans un parcours réduit à laide de buttoirs. Un introduit du mercure dans I appareil, de la façon habituelle, en ayant soin de laisser une assez grande quantité d air dans le réservoir. On s'arrange pour qu'à la température ordinaire le mercure introduit fasse contrepoids du côté du réservoir et basculer le tube coudé en ce sens. En chauffant alors ce réservoir, l’air se dilate et chasse une partie du mercure dans la branche opposée; l'équilibre se détruit, le V bascule dans une position inverse où il se maintient tant que, la température baissant, le mercure jjasse en quantité suflisante dans |a branche du réservoir, par suite de la contraction de l’air que celui-ci ren- ferme. Lorsque I appareil marche, le réservoir est chauffé par un petit bec en veilleuse branché sur le tube qui conduit le gaz au bru- 168 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. leur; le tube en V penche du côté opposé du réservoir où le mer- cure est chassé par la dilatation de l’air de ce dernier. Si le bruleur vient à s’éteindre, il en est de même du petit bec placé sous le réser- voir • le mercure remonte dans ce dernier et lait basculer de son côté. Au moyen d’un système de leviers, ce mouvement ferme un ro- binet qui se trouve sur la conduite d’amenée du gaz. Les accidents proviennent presque toujours de la rupture de tubes de caoutchouc destinés à relier le régulateur au robinet d’arrivee du gaz et au brûleur. Aussi est-il à recommander de les remplacer le plus qu’on peut par des conduites de métal, en n usant de caout- chouc que pour les raccords indispensables, qui doivent être faits les plus courts possible et droits, de façon à éviter toute traction aux points d’union consolidés toujours à l’aide de liens en fil de cuivre Il est tout à fait à recommander, quand c’est possible, de disposer les étuves dans des cages communiquant avec l’extérieur par une cheminée. Lorsqu’on fait fonctionner en même temps plusieurs étuves il faut les isoler avec soin dans des cages spéciales ou dans des pièces différentes et n'en approcher de lumière,- que lorsqu on s'est assuré que les becs brûlent. C’est le moyen le plus pratique de se mettre sûrement à l'abri des accidents. Les cages peuvent être const ruites en carrelages de porcelaine unis avec du ciment et fermes par une porte vitrée, ou, plus simplement, en to e. > • « £az yion s'éteindre, il ne pénètre pas dans la pièce mais est entraîne au dehors par la cheminée ; aucun accident n est a craindre. ^Lorsqu’on n’a pas le g« à Sa disposition, il peut être n «cessa e d-user d’autres modes de chauffage. Il existe differents modèles d’étuves chauffées au pétrole, donnant d excellents résultats. La Mo « représente un de ces modèles construit par Adnel. Le principe dû réglage est le même que celui (1e l’étuve d’Arsonval décrite pré- cédemment (fig. 41). Le réglage s’obtient en laissant penetrer plus otwncdns le calorique produit par la lampe La mcn. rane trice est influencée par l’eau, comme dans 1 étuve i g« à et apt su le levier que l'on voit à gauche de la ligure; ce leviei lait lever ou Laisse, un disque qui permet suivant sa situation un passage rapide ou lent de gaz chauds, et par conséquent une chau c | gTpeùt être néeessaire d’user de températures plus basses . que U température ambiante, en été par exemple lorsqu on veu : "™ntemr des cultures à une température de «• à 20” et ,|«e 1. Uitn^ne des locaux atteint souvent 30». On peut y arriver a l aide des a. moire. - glacières ordinaires, très usitées aujourd hui dans e. mena INSTRUMENTS. 169 réglant I** refroidissement par un faible apport de glace. On peut aussi faire passer dans la double paroi de l'étuve un courant d’eau dont la température ne dépasse pas -20°; il est très facile d’adapter Hp. 47. — Kluv»» chauffée au petrole. au\ différents systèmes d'étuves un dispositif très simple qui con- duis!* au but cherché. Pour obtenir des températures basses, cultiver des microbes au- dessous de 10", il faut employer la glace; les armoires-glacières se maintiennent facilement à ces températures. Lorsqu’on a besoin de lempé ratures plus basses encore, 0° par 170 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. exemple, on peut se servir très avantageusement (le V 'étuve-glacière imaginée par Miquel pour conserver à 0» les eaux destinées a ana- lyse bactériologique. Cette étuve (fig.48) est composée de deux boites concentriques, dont l’intérieure E' reçoit, par une porte latérale, les objets à conserver; l’extérieure E, plus grande, est revêtue d’un feutre Isolant. La cavité comprise entre les deux est destinée a recevoir a •dace ; l’eau de fusion s’écoule par la partie inférieure à l’aide du tuyau T. Cette étuve peut également servir pour les températures (mire 0° et 2'»° en y faisant couler de l’eau de la canalisation. Cette pig 48. — Étuve de Miquel. eau tombant par la pomme d’arrosoir S sur la boite antérieure y abaisse notablement la température. tem_ Lorsqu’onveut observer, sous le microscope, des Bactéries a des tem pératures constante et assez élevées, on .toit s'adresse, • a des appa- reils spéciaux permettant de maintenir la préparation au degrt Suffi laissant observer. La platine chauffante de iUnvier est d’un bon usage, quand on peut la réunir a une ( h nbre modèles précédents dont on fait la source de chaleur .La jham chaude de Vignal (fig. 49) est bien préférable (1). ^Cest ™ P étuve de d’Arsonval, à manchon d’eau et a regulatei a (I) Viohal, Chambre chaude à régulateur direct pour logie, 1885, n« 5). le microscope [Archives de pltysio- I INSTRUMENTS. 171 de caoutchouc, modifiée dans sa forme, alin de pouvoir être adaptée aux études microscopiques. Le réglage se fait comme celui de l’étuve ci-dessus décrite. Il est possible de se servir, avec cet appareil, de l'éclairage Abbé, grand avantage que n’a pas le modèle Ranvier. La préparation est introduite dans la cavité de l’étuve par la porte B que l’on soulève et qui est aussitôt remise en place. L'appareil peut rester à demeure sur le microscope, ou être placé sur un support de même hauteur, pendant le temps que doit durer l'observation. La température ini- tiale se maintient sans varier, pen- dant un temps très long. Pour de telles observations, Nut- tall (!) a imaginé de placer le micros- cope entier dans une j»etite étuve spéciale qui ne laisse libre à lu partie supérieure que le tube dans une partie de sa longueur et la vis micrométrique. Les différents éclaira- ges s'obtiennent au moyen d’ouvertu- res fermées par une glace. Deux côtés et le dessus de l'étuve sont mobiles au moyen de charnières et permettent de disposer l'appareil d’une façon conve- nable à I observation. Le chauffage elle réglage s’obtiennent comme dans les étuves ordinaires. Son appareil n'est du reste qu'une modi- fication perfectionnée d'une petite éluve construite par /.eiss sur les indications de Pfeiffer (fig. 50). Les appareils qui viennent d'être décrits rendent d’excellents ser- vices dans les recherches de bactériologie et facilitent considérable- ment l’élude de celte science. Il ne faudrait cependant pas croire que des instruments aussi coûteux et aussi variés soient d'une néces- t-i*. 49. — Chambre chaude d* Visual. V*/ v '»*u, ZcUtchrifi fût Hyyirnt, IV, !***, p. 373. 172 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTERIES. lion peut »e ia qui permettenl d’en profiler avec fruit. Il est facile de modifier à volonté les moyens employés, pourvu fjue l’on soit bien certain d’arriver sûrement au ré- sultat désiré. Le microscope constitue la plus forle dépense. En le comprenant dans la liste d’instruments que tout mé- decin qui travaille doit pos- séder, on réduit à peu de chose le prix à consa- crer a une installation. L’étuve à air et le bain- marie sont les deux objets qui rendront le plus de services. Le coût du mo- dèle très simple de la pre- mière est peu élevé; tout ouvrier pourra en fabriquer une à bas prix, en tôle de fer ou de cuivre rivé. Une marmite de taille conve- nable fait on ne peut mieux office de bain-marie. Ajou- tons à cela plusieurs dou- zaines de tubes à essai, quelques verres de montre, entonnoirs, ballons, ciis- F;~' 50 - Étuve pour observations au microscope. talUgoirS) capsules de pOl - “.Tpatienee el il scrupuleuse allenliou. CULTURES. 173 Il - CULTURES 1° GF.NKB A LITKg SI R LES MILIEUX DU CULTl'BKS. S’il fallait s’en rapporter au hasard des circonstances, il serait bien rare et bien difficile de pouvoir se faire une idée un peu com- plète des conditions biologiques et des propriétés physiologiques de> espèces. L’observateur qui veut étudier une espèce, a grand avantage à l'isoler, à la faire \ivre à part, à l’abri des influences défavorable' à sa vie, en lui fournissant un aliment qui lui convient. Il lui est alors facile d’obtenir des notions exactes sur b" phénomènes pro- duits, sur l’action des différents agents qu'il peut employer, assuré dès lors que les résultats ne sont pas troublés par des inconnues de milieu ou par des interventions étrangères. On a donc cherché à faire vivre les Bactéries, à les cultiver dans des milieux artificiels où l'on en apportait la semence : c’est le procédé des cultures. C'est Pasteur qui a posé les bases de cette méthode féconde de recherches, dans ses belles études sur la fermentation lactique et sur les orga- nismes en suspension dans l’atmosphère l). Le principe qui domine tout dans cette étude est l'obtention de cultures pures: on y parvient à l'aide de procédés qui vont être décrits et qui ont tous pour objet l'usage de milieux purs de tous germes, stérilisés, et de matière d'ensemencement ne contenant que la seule espèce à étudier. C’est là, on peut le dire, lu base et la clef des études bactériologiques. On avait découvert les Bactéries dans le> liquides; ou savait par expérience qu'elles pullulaient rapidement dans le^ infusions orga- niques. l’emploi de ces liquides était tout naturellement indiqué. L'usage en a longtemps prévalu; certains d'entre eux forment, du reste, encore maintenant le terrain que préfèrent bien des espèces. Kilos s’y développent très vite, les envahissent en tous sens; mais souvent le développement s’arrête bientôt, par épuisement du milieu ou diffusion dans sa masse de produits d’excrétion nuisibles; ou, s'il continue, c’est avec lenteur, en donnant naissance à des formes de dégénérescence, les formes d'involution, qui prouvent que l'es- pèce vit mal. Il ne se forme que rarement des /onglées d'aspect quelque peu caractéristique; la gelée produite par la couche péri- phérique de la membrane difflue et ne peut plus retenir les éléments accolés, ils se répandent dans tout le liquide. Enfin, s’il existe des (1/ Punca, Mémoire sur U fermentation appelée lactique ( Compte » rendu* de t’Aea- d*>ni* de t teienret, 1*57, XLV, p. 913), et Mémoire sur le* corpuscule» organisé» qui f .l ia» l'atmosphère (Annale* dtt triencei naturelle i. Zoologie. A* sér., i. XVI 1861). 174 MÉinODES DE RECHERCHE ET D'ÉTUDE DES BACTÉRIES. eermes différents il peut être .lifllcile Je sen percevoir el de les séparer- ils se mêlent en effet trop intimement les uns eux autre T” milieux solides, au contraire, tout en fournissant un so nutritif excellent aux Bactéries, permettent aux colonies provenan leur développement de mieux se délimiter, en supposant a leui énàrpi lement dans la masse; elles y prennent un aspect très cou - ,1 el souvent caractéristique; s'il existe des germes différents, ils peuvent™ oluer séparément, et former des /.ooglees séparées no rte ouil devient plus facile de les isoler. I , forme de la culture et la facilité d’isolement des especes sont les deux gramls avantages des milieux solides, qui présentent plus rarement les luxurieuses végétations si fréquentes dans les bouillons nutritifs; les milieux liquides doivent être consens surto^ comme moyens de se procurer d abondants matériaux. ,l l i facilité plus grande de stérilisation, on comprendra que le. u ions doivent luper une place de première importance dans les méthodes de culture. OO préparation des milieux DE CULTURE. 1» Milieux liquides. 1 es liquides qui ont été employés pour la culture des Bactéries sont nombreux; .a nous bornerons à en ^.,^1--;-. Les mélanges, aussi nombi eux que », avantage que de rience, du reste, apprend vite à préférer, et a conse.xe pour l'étude de f» parimuliei ». le premier, a imaginé du Liqueurs minérales. solutions salines de conque faire développer ies Bac cries > - qu'il employait. Eau distillée. Sucre candi Cendres de levure de bière 100 grammes, 10 — Uïr,075 Ignares ire - ,, . (telle solution fut modifiée plus tard par Coin, P) et Mayer .T . I (I) Pi.TeuR, Mémoire sur la fermentât. ou appelle lactique (Annales de physique cAtmiS. Il l ‘ . ... 859). ’ , R terien ( Cuhn's Be.ilrüge sur Biologie der P flan zen, (î) Coïta, Untersuchungen ueber lia I. 2" p.). ,. ~i|,0oliscUe Giibrung, 18G9. (d) Max nu, Untersuchuugen ueber die alk CULTURES. 175 sucre cainli, trop favorable au développement des Moisissures, fut supprimé, et les cendres de Levure de bière remplacées par des sels pouvant entrer dans I alimentation des êtres inférieurs. La liqueur de Cohn , encore en faveur dans certains laboratoires d'Allemagne, est ain>i composée : Eau distilla 280 gramme- Tartrate d'ammuuiaque . . . 2 Phosphate de potasse î Sulfate de magnésie \ Phosphate trihasiqne de chaut oc,t Le liquide de Naegeli a une composition voisine : *■'*“ ;••• 1000 grammes, Tartrate d'ammoniaque. 10 Phosphate bipotassique | Sulfate de magnésie 0«' 2 Chlorure de calcium 0*M2 Pour des besoins spéciaux, on peut y ajouter une faible proportion d'un sucre, I ou 2 p. tOO, ou I p. 100 de peptone. Lorsqu il faut éliminer complètement l’azote du milieu, on peut a\oir recours à la formule suivante employée par Winogradskj I dans ses recherches sur l’absorption de l’azote de Pair par les micro- organismes: Eau distiller Phosphate de potasse Sulfate de magnésie.,.. Chlorure de sodium. ......... . ......... Sulfate de fer Sulfate de manganèse. | ttwO grammes. I W’.Mt de Os’.fttO 1 Or.OSO Le liquide peut être additionné de I à V p. loti de sucre, l’tcliinsky î) préconise beaucoup la formule suivante : Eau Glycérine Chlorure de sodium Chlorure de calcium... Sulfate de magnésie. . . . Phosphate bipotassique Lactate d ammoniaque . Asparagine lOOo grammes. 30-tfi _ S -7 — 0*M 0«',2-or,4 2- î»', 25 8-7 gramme. 3- 4 — Beaucoup de Bactéries pathogènes, entre autres celles de la diph- térie et du tétanos, y poussent auu, ce qui en complique singulièrement l'emploi. Bouillon de viande. — Le lmuillon de viande est sans contredit le liquide nutritif à préférer. Il se fait d'habitude avec les viandes de breul, de veau, de cheval, de volailles. Les morceaux découpés sont mis à décocter, sur un feu doux, dans une quantité d'eau, qui est d habitude de t litre par livre de chair. On écume soigneusement, après quelques bouillons, et on maintient en ébullition pendant cinq heures. On ramène aux proportions indiquées, en ajoutant de l'eau. Après refroidissement, ou dégraisse en enlevant d'abord la graisse qui s'est ligée à la surface, soit en siphonnant le liquide clair, puis on liltre sur papier mouillé, on neutralise à l'aide de la solution sa- turer de bicarbonate de soude ou de soude caustique, en faisant bouillii à nouveau. Il est à recominahder d ajouter 0 à 8 grammes de sel par litre; d’après Miquel (1), le bouillon salé est plus propre à la culture des Bactéries. Celte addition de sel doit se faire, d’après Benoist (2), après la neutralisation et la tiltration, pour éviter la for- mation d’un nouveau précipité. On peut donner des qualités spéciales à ces bouillons en leur ajoutant une petite quantité de glucose et de glycérine, de t à 2 p. 100 ou plus de chacune de ces deux substances. Le bouillon est ensuite porté à 120° dans l'autoclave. Il se trouble souvent à chaud, par suite d une précipitation de phosphates moins (« ' SiQLti. le* Organisme* ritaoU de latmo.phere, The»e de Pari», l**i. (ï.l t ‘réparation de quelque* milieu* nutritif* de.tiné» à l'étude de* fjaetérie* ' t. « iinrroijrapfiie . t»M, p. 75j, M*i». — Hacténologit. 12 178 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. solubles à chaud qu’à froid, mais reprend sa limpidité par le refroidissement. , , , Le procédé suivant donne d’excellents résultats. On prend de la viande de bœuf aussi fraîchement tué que possible, encore chaude même s’il est possible, pour éviter l’acidité que détermine toujours une légère altération. Cette viande linemenlhachée est mise dans un ballon avec une fois et demie son poids d’eau efle tout porte à 120'’ pendant vingt minutes dans l’autoclave. Le bouillon obtenu est a peu près neutre; la faible acidité est combattue avec de la soude caustique en solution. On filtre sur filtre mouillé et on stérilise a une température qui ne doit pas dépasser HO degrés. Avant de réparti rie bouillon dans les vases où on doit lcconservei et ie faire servir, il est à recommander de lui faire subir, en bloc, l’action de l’autoclave ou du stérilisateur pendant quelque temps. Fréquemment, en ctfet, les bouillons, obtenus comme .1 vient d être «lit se troublent de iOO à 120 degrés. Une nouvelle filtration est aloi s nécessaire. Il est à remarquer que tes bouillons mal dégraissés, ou nui n’ont pas subi une ébullition après la neutralisation, restent souvent opalescents et continuent à précipiter, meme longtemps après leur fabrication. Ce précipité parait être constitue, en graine partie, sinon en totalité, par du phosphate de chaux. On emploie à Berlin, au laboratoire de Koch, sous le nom Fleisch-infuss-pcpton, une macération de viande préparée de a façon suivante : On hache et dégraisse 300 grammes de viande de bœuf fraîche et on met à macérer à basse température [-.dan vingt-quatre heures dans t litre d'eau. On exprime dans un linge, d «M. sort un liquide sanguinolent, trouble. On le ramène au volume de 1 litre par addition d’eau; puis on chauffe jusqu’à ébullition eton dissout 10 grammes de peptones sèches et 5 grammes de sel. neutralise avec la solution saturée de bicarbonate de soude qu |’on ajoute jusqu’à réaction légèrement alcaline. Le hqmd . maintenu une heure dans le stérilisateur » vapeur ™ mieux |hm> l’autoclave, puis filtré une ou plusieurs lois, jusqu à ce qu ï a. - '"Bouillon de peptones. - Des peptones de bonne qualité donnent des solutions d’excellent usage et très commodes a préparer. Vu* nous servons de la méthode suivante : de 1 à 2 S™é°ne^ nés sèches, t gramme de glucose pure et gramme de g » . dissous dans 100 grammes d’eau a 1 ébullition, n j< n goutte de la solution saturée de bicarbonate de soude Jiuqu a ^ lion très légèrement alcaline-, les peptones étant d ordinal e ^ ■ des nécessitent souvent une forte proportion d alcali. > q CULTURES. no liltré et stérilisé. Il se maintient indéfiniment clairet parait parfaite- ment convenir au développement des différentes espèces de Bactéries ; il est toujours plus fortement coloré que le bouillon de viande et brunit même parfois à l'autoclave. Il est nécessaire de veiller de très près à la qualité des peptones ; leur valeur nutritive est excessive- ment variable, parfois très faible. Bouillon de poudre de viande. — Les poudres de viande du com- merce ne donnent que des résultats défectueux. Le liquide clair, que I on obtient après décoction prolongée, »e trouble au bout de peu de temps et devient boueux. Il parait être très peu propice au dévelop- pement «les Bactéries. Liquides de I orjfanlMmc. Les espèces parasites ne trouvent dans les meilleurs bouillons que des conditions de nutrition d’une ressemblance un peu lointaine avec relies qui favorisent leur déve- loppementdans I organisme. Hiles s'y développent mal, quelques-unes même pas «lu tout, fin a donc songé à utiliser comme milieu de cul- ture, soit le milieu même où elles se trouvent, soit des parties équivalentes. Le sérum du sang, I urine et le lait sont, de ces milieux, ceux auxquels on a le plus souvent recours. Plus exceptionnellement, on emploie le sang défibriné, le sang oxalique, l'humeur aqueuse, ou des liquides pathologiques, les sérosités de la plèvre, de l'ascite, de I hydrocèle, le pus de certains al*cès anciens, amirrobiens, comme certains abcès tuberculeux. Sérum. Le sérum sanguin a été pendant quelque temps le seul milieu où pouvaient se développer certaines Bactéries pathogènes. Son emploi était donc dune nécessité absolue pour l'étude de ces espèces ; il s’est toutefois considérablement restreint à ce point de xne depuis qu on a obserx'é quelles se développaient mieux sur il autres milieux ordinaires légèrement modifiés. Pour obtenir du sérum on peut, très avantageusement, avoir re- cours à la méthode suivie depuis longtemps dans les laboratoires de I asteur, qui [in met de I avoir d emblée pur de tout germe x ix'ant. Ituns lu séance du 20 avril 1863, Pasteura présenté à l’Académie des sciences du sang et de l'urine prélevés aseptiquement. Cette méthode consiste à recueillir avec pureté du sang pVr chez un animal sam : aprè- 21 ou ts heures, du sérum par se sépare, à la suite de la rétraction du caillot. La chose est relativement facile à réaliser en s'adressant à un grand animal, cheval, bœuf ou vache; plus délicate déjà pour le mouton ou le chien, elle demande des précautions assez minutieuses, pour des animaux de petit** taille, le lapin, le cobave, la poule, à cause de la faible dimension des vaisseaux. Ifmio façon 180 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. générale le sérum des différentes espèces animales, parait également convenir pour la culture des Bactéries ; on a donc intérêt ici a s’adresser à l’animal qui offre le plus de commodités pour 1 opera- tion Cet animal est sans contredit le cheval, et ceci pour plusieurs raisons. On peut d’abord obtenir d’un seul coup une forte quantité de sang; un cheval vigoureux de taille moyenne supporte facilement une saignée de six litres ; en ne lui prenant que quatre litres de sang, la soustraction passe pour ainsi dire inaperçue. On puise très faci- lement le sang dans la veine jugulaire qui a un fort calibre et se trouve au cou, dans une assez grande longueur, siluee immédiate- ment sous la peau; les plaies veineuses sont en plus beaucoup moins graves que les plaies artérielles. Enlin le sang de cheval donne un caillot beaucoup plus beau, et par conséquent plus de sérum que e sang de bœuf ou de veau par exemple. 11 est en outre très facile i c e se procurer des chevaux pour la saignée, dans les villes ou il existe des boucheries chevalines au moins; les bouchers prêtent 1res vo- lontiers pour cet usage des chevaux destinés à être abattus peu i e temps après. Pour ces diverses raisons et en outre à cause de 1 importance que prend cette opération sur le cheval depuis les remarquables travaux de Roux sur la sérothérapie, il est bon de décrire cette operation sur le cheval avec quelques détails. L’animal doit d’abord être solidement maintenu tant pour ne pas nuire à l'opérateur ou à ses aides que pour ne pas compromettre es résultats de l’opération. Le simple tord-nez suffit d’ordinaire, orsqu i est tenu par une main ferme; les chevaux difficiles peuvent exiger remploi d’entraves ou même l’usage de contention connu sous le nom de travail. Une compression, manuelle ou à l’aide d’une pelote, pra- tiquée à la base du cou, à l’endroit où la jugulaire entre dans le thorax, fait gonfler la veine qui apparaît alors vers le milieu du cou dans a gouttière jugulaire sous forme d’un cordon cylindrique, fluctuant , cl a là presque la grosseur du petit doigt. A cet endroit, la peau est rasee avec soi,, sur un large espace de 8 à 10 centimètres i de torotou Cette place est d'abord savonnée, rincee a 1 eau bouillie, puis _ à fond à la liqueur de Van Swieten. A l'aide d'un b.stour, s ertltse l'opérateur fait sur la veine en saillie une incision de 3 ; centime U» environ. Après avoir iniisé la peau avec précautions il aperçoit veine sous une mince couche de tissu conjonctif; .1 doit respecter cette mince enveloppe qui protège la paroi veineuse contre a chute de Bactéries en suspension dans l'air qui pourraient etre entrainèes lors de la ponction et souiller alors le sang que on \i u o La petite plaie est lavée avec grand soin au sublimé ; le moment est CULTURES. 181 arriva pour la ponction du vaisseau. Kn raison dos grande* dimen- sions du vaisseau, on peut user d’un trocart de fort calibre. Ce tro- cart et sa canule doivent naturellement être dûment stérilisés à l'autoclave ou par une ébullition d’une quinzaine de minute* dans l’eau. Le modèle de Roux et Nocard figuré ci-contre lig. 50 et 51} est d’un emploi très commode. L’opérateur tenant le trocart entré dans la canule, comme une plume à écrire, le fait pénétrer dan* la mince couche conjonctive qui recouvre la veine en lui donnant une direc- tion parallèle au vaisseau; dès que l’instrument a pénétré d’un demi-centimètre environ, il le dirige obliquement sur la paroi du vaisseau et le fait pénétrer d’un coup sec dans sa cavité. Si l’opéra- 51 • tion est réussie, la canule entre facilement *ur une partie de sa longueur. Kn retirant le trocart on voit jaillir le sang par l’orifice sujaVieur de la canule. Il ne reste plus qu à mettre la canule en communica- tion avec les vases destinés à recueillir le sang; ceci >e fait facile- ment à 1 aide d un tube de caoutchouc muni d’un embout spécial, s adaptant à I orifice supérieur de la canule et terminé par un tube de verre destiné à pénétrer dans le vase; le tube et les ajutages sont stérilises à I autoclave à I avance. Les vases destinés à recevoir le sang doivent être de contenance en rap|*ort avec l»*s besoins; pour les provisions de sérum, ils peuvent contenir plusieurs litres. La forme des vase* importe pour la rétraction du caillot ; les tlacons cylindriques con\iennent moins que les tlacons dits d Krlenmover, où le caillot se rétracte mieux et donne par conséquent plus de sé- rum. Ces vases doivent être dûment stérilisés avant de recevoir le sang. Il vaut mieux les stériliser à l’autoclave encore humides qu’à la chaleur *èche ; la chaleur sèche rend en effet souvent le verre dur au toucher, comme écailleux, ce qui peut provoquer l'adhérence du caillot au vase et nuire â sa rétraction parfaite. L’orilice en a préa- lablement été fermé par un tampon d’ouate ou mieux coiffé, avec un papier un peu résistant ; le col est recouvert d’un cornet protec- teur de papier brouillard blanc. Au moment voulu, lorsque le sang 182 MÉTHODES DE KECHERCHE ET D'ÉTUDE DES BACTÉRIES. peut couler par le tube de verre qui termine le caoutchouc réuni à la canule, un aide enlève le cornet de papier brouillard. L’opérateur, sans laisser couler le sang, perce la coilîe de papier avec l’extrémité du tube de verre d’un orilice aussi petit que possible, enfonce le tube dans le flacon et peut alors laisser couler le sang jusqu’au ni- veau voulu, jusqu’au remplissage presque complet s'il le désire. Pendant ce temps, le vase doit être tenu incliné de façon à éviter la chute des poussières atmosphériques sur la petite ouverture faite au papier. Si le flacon est fermé par un tampon d’ouate, ce dernier est enlevé avec une pince flambée, le flacon étant toujours tenu oblique, le tube de verre est introduit, puis le tampon remplacé pendant la durée de l’opération. Le sang ainsi recueilli se coagule d’ordinaire très vite ; quelques minutes après il est déjà souvent pris en gelée. Au bout de vingt-quatre à trente-six heures, le caillot s’est rétracté et a séparé un sérum transparent de couleur ambrée, que I on aspire avec des pipettes Ghamberland stérilisées, pour le repartir dansles récipients divers où l’on veut faire les cultures, qui eux aussi ont été stérilisés d’avance. Si l’on s’adresse à de plus petits animaux, le chien par exemple, il faut légèrement modifier la technique opératoire. Il faut naturelle- ment user d’un trocart plus petit. Il n’est plus guère possible d'entrer d’autorité dans la veine dont le calibre est trop petit. Il faut isoler le vaisseau par une dissection minutieuse, le placer sur une sonde cannelée, y faire une petite incision avectoutesles précautions anti- septiques voulueset introduire lacanule par cet orifice. Des animaux de cette taille ne peuvent donner qu’une petite quantité de sang; un chien ne supporte guère facilement la soustraction de plus de 300 centimètres cubes «le sang. Si l’on en veut plus, il faut alors s’adresser à la carotide et saigner l’animal à blanc; la mort sensui fatpour une prise d’une petite quantité de sang, on peut simplement ge servir d’une seringue stérilisée dont on introduit la canule dans La prise du sang de très petits animaux, lapins, cobayes, poules, est plus difficile encore. 11 faut introduire dans un gros vaisseau ou dans le coeur, préalablement mis à nu, la pointe efl.lee . cl tranchante d'une petite pipette de verre et aspirer par lauln orilico • Lorsqu’on ne peut pas prendre le sang sur l’animal de la façon qui vient «l'être indiquée et qu’on est forcé, pour obtenir du sérum, d’utiliser le sang tel qu’il est livré à l’abattoir, c’esl-à-d.re ayant eu à subir des chances nombreuses de contamination, il laut mettre en CULTURES. 183 œuvre des procédés spéciaux. On recueille dans des vases >térilisés le sang donné par un animal qu-'on égorge el on le laisse se coagu- ler dans un endroit frais. On en soutire le sérum lorsque la rétrac- tion du caillot s’est opérée. Mais ici ce sérum a beaucoup de chances de contenir des germes provenant de la peau de l'animal, des pous- sières de l'air, des diverses manipulations; il est nécessaire de les faire périr ou de les séparer, si l’on veut éviter l'altération «lu milieu et le faire servir à des cultures pures. Les procédés a mettre en (ou- vre pour arriver à ce but seront exposés plus loin en parlant de la stérilisation des milieux de cultures iM d«r gouorrti*i»ctnMi Schl cirait» ot I i kraiikuiipen WietUtdon, 1S»5. 184 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ETUDE DES BACTÉRIES. à les recueillir aseptiquement lorsqu’on est. sûr quelles ne con- tiennent pas de microbes, ou alors les soumettre aux procédés de stérilisation qui seront exposés plus loin. On augmente de beaucoup la puissance nutritive des sérums et sérosités à l’égard des Bactéries, en leur ajoutant une petite quan- tité de peptones, t à 2 p. 100. Ces peptones sont ajoutées dissoutes dans le moins d’eau possible et leur solution est stérilisée d’avance, surtout quand elle doit être mêlée à des liquides déjà purs. Sang défibriné. — Gilbert et Fournier (1) ont recommandé pour la culture du Pneumocoque, le sang défibriné liquide ou solide. Ce milieu renferme de l’hémoglobine dont les modifications de couleur surtout, résultant des réactions de la vie microbienne, peuvent donner des indications utiles. Pour le préparer, on peut recueillir du sang aseptiquement dans des vases spéciaux, dont la paroi interne porte de nombreuses pointes obtenues par le retrait du xcrie , pai agitation, la fibrine s’accole en longs filaments à ces pointes. Ou, plus communément, on bat le sang recueilli en vase ouvert avec un petit balai de jonc, on le défibrine à la manière ordinaire et on sou- met le liquide restant, sérum et globules, aux procédés de stérilisation par chauffages répétés qui seront indiqués plus loin. Urine. — L’urine a été fréquemment employée autrefois comme liquide (le culture. On peut la prendre après la miction et la sou- mettre aux procédés de stérilisation, pour la dépouiller des germes qui ont pu la contaminer, à son passage dans l'air ou à son contact avec la peau toujours riche en Bactéries, même la muqueuse des portions antérieures de l’urètre. Portée à HO», l'urine acide devient, franchement alcaline. 11 est souvent préférable de la recueillir pure. On prépare un vase terminé par un tube de verre muni d’un robinet. L’appareil est stérilisé en bloc dans l’air chaud. La partie libre du tube est introduite assez avant dans le canal de l’urèthre qui a été préalablement lavé par l’émission d'un jet d’urine. L’urine ainsi obtenue peut se conserver sans se putréfier aucunement; au bout de quelque temps souvent elle se colore en brun, mais ne se trouble jamais II faut cependant se souvenir qu’obtenue par ce procède, elle a bien des chances de contenir des Bactéries qui se rencontrent encore loin de l’orifice du méat, sur la muqueuse urétrale. Pasteur s’en est fréquemment servi dans ses premières recherches et en particulier dans ses études sur les ferments de l’urée (2). D apres (I) Gu,.bbt et Foubuikb, l.a culture du pneumocoque dans le sang déltbrinf (Société de fermentation de l’urine (Comptes rendus de V Académie des sciences, 187(1, LXXXIII). CULTURES. I HPi Miquel l), l’urine normale est peu putrescible; 1 urine neutralisée à l'aide de soude caustique l'est un peu plus, hile lest toutefois moins que le bouillon d’extrait Liebig, que nous savons bien infé- rieur aux bouillons de viande. Les solutions durée donnent les même résultats. (kunine l'urée, en solution dans l'eau, se décom- pose facilement vers 90°, Leube 2) recommande de stériliser sépa- rément l’urée et le liquide à additionner. L’urée sèche supporte facilement 105° pendant une heure. L'urine et les solutions d urée ne sont à recommander que pour des recherches spéciales. Il est alors préférable de se servir de bouil- lon de peptones additionné de la quantité xoulue d urée. Lait. — Le lait peut être obtenu dépourvu de tous germes, comme les liquides précédents en enfonçant une canule d’argent stérilisée dans les trayons d'une vache. Il faut cependant se souvenir que des Bactéries peuvent pénétrer assez profondément dans ces animaux. On trouve plus commode de le prendre tout tiré, sauf à le soumettre aux différents procédés de stérilisation qui du rc-te n’altèrent pas sensiblement sa composition. 2® Milieux solides. Nous connaissons les avantages de ces milieux et nous allons décrire la préparation de ceux qui sont le plus habituellement em- ployés. Milieux nutritifs à la gélatine. Le> gelées à base de gélatine ont été introduites dans la pratique des cultures de Bactéries par klebs et Brefeld. Leur emploi s'est beaucoup généralisé et perfec- tionné depuis; on peut dire qu’il forme un des points essentiels de- é I udes bactériologiques. La gélatine qui sert à confectionner la gelée doit être choisie dans les premières marques îles fabriques françaises. l.a meilleure est celle qui se vend sous le nom de gèlaline extra-fine, blanc rnanycr, en paquets enveloppés de papier bleu et à étiquette dorée. C'est avec celle-ci que 1 on obtient les gelées le> plus belles et les plus trans- parentes ; les qualités inférieures donnent un milieu qui reste pres- que toujours un peu troublé ou légèrement laiteux, quoi qu’on fasse et qui supporte mal les températures de stérilisation. I>a beauté de la gelée n’est du reste pas un caractère essentiel. La quantité de gélatine qui doit solidilier un poids donné d'eau, doit varier suivant les circonstances et surtout suivant la saison. I) Miuikl, le* Organisme» tirant» de l'atmosphère, p. 194, (*) l.*t»a, Ueber die ammoniaUüsehe HarngHhrung ( Virchow'» Arc Ah. C. Ifs, p ,411 . 186 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. Tandis que pendant la saison froide la proportion do 6 à 8 grammes de gélatine pour 100 grammes d’eau suffit amplement pour donner une gelée très consistante, il faut, pendant les fortes chaleurs de l’été, élever ce poids à 10 et même 16 grammes pour 100 grammes d’eau. On concasse les plaquettes de gélatine et on fait fondre les morceaux dans l’eau chaulFée au bain-marie; l’emploi du feu nu est à éviter ou au moins demande une grande prudence, l'ouï aug- menter la qualité nutritive du milieu, on ajoute à ce moment de 1 à 2 p. 100 de peptones sèches et, si l’on veut, 1 p. 100 de glucose Fig. 52. — Entonnoir bain- marie ordinaire. Fig. r>3. — Appareil à filtration à chaud. pur, qui doit être supprimé quand ce milieu doit servir pour cultures sur plaques à cause de la production de cristaux des que a gelée commence à perdre de l’eau par évaporation ou à être modi .ee par le développement des Bactéries. La gélatine et les peptones donnant une forte réaction acide, on verse peu à peu d’une solution de soude jusqu’à neutralisation complète et même jusqu a reaction légère- ment alcaline. Les Bactéries se développant d habitude 1res mal dans les milieux acides, il leur faut des milieux neutres ou alcalins; il faut toutefois éviter un excès même léger, les a ia i m > on t n effet une action nuisible ou retardatrice sut le deve opptmen ■RMHHHHI CULTURES. 187 [beaucoup de Bactéries. On porto le bain-marie à lebullition que l’on maintient une dizaine de minutes, pour produire la coagulation de matières albuminoïdes qui pourraient gêner. Suivant la tempéra- ture du local, la tiltration peut se faire dans un entonnoir ordinaire ou exiger l’emploi d’un entonnoir bain-marie, qui maintient le pro- duit complètement liquide et bâte ('opération. La figure 52 repré- • sente l’entonnoir bain-marie ordinaire. C’est un entonnoir en cuivre dans lequel se place un second entonnoir en verre. Kntre les deux, reste un espace que l’on remplit d’eau. L'entonnoir en cuivre porte un appendice creux a sa partie inférieure. (Test celte queue que l’on chauffe avec un bec de gaz ou une lampe à alcool. La température de I eau qui entoure l'entonnoir en verre s’élève très vite; il faut éviter d’arriver à 1 ébullition à cause des projections qui peuvent • se produire. L’appareil représenté figure 3't «**t plus compliqué. Il est établi -sur le même principe; le chauffage se fait par la couronne où la température se maintient par la circulation d'eau chaude, qui exige I emploi d un bain-marie spécial, en communication avec le tube b et le robinet r. l.a gélatine claire tombe don- le réservoir p. 100 sont liquides ci 2!i degrés. On peut prendre 23° comme terme moyen, et encore est-il prudent de régler les étuves où 1 on veut placer des cultures sur gélatine, pour une température qui ne doit pas dépasser 20 degrés. La légère évaporation d’eau, qui se lait forcément entre le moment de la préparation de la masse et celui où on l’utilise, élève toujours de quelques fractions de degré le point de fusion primitif. 11 en est de même de la consistance qui est en rapport direct avec le point de fusion. Elle est d’autant plus forte qu’il y a plus de gélatine dans la masse où elle s'élève sensiblement par suite de la dessiccation. Avec de fortes proportions de gélatine, 18 p. 100 et plus, on peut obtenir des gelées supportant 24° sans se liquéfier; c’est une indication qui peut être précieuse. 11 arrive parfois que, malgré des filtrations répétées, les milieux de gélatine conservent une apparence laiteuse ou opalescente. On les obtient d’une limpidité absolue en les clarifiant au bl^nc dœui. La gélatine étant fondue au bain-marie et maintenue à basse tem- pérature, 40° par exemple, jamais au-dessus de 50°, on lui mélangé un blanc d’œuf battu en neige dans un peu d’eau, ou une portion seulement, suivant la quantité à clarifier (un blanc d’œuf par litre par exemple); on remue pour bien répartir dans le liquide et on active le gaz jusqu’à ébullition du bain-marie. L’albumine se coagule et emprisonne les particules les plus ténues en suspension dans le liquide qui passe absolument hyalin lors du filtrage ou même du simple passage à travers une pièce de feutre. Le passage sur la «•hausse de feutre et de flanelle suivi d’une filtration sur papier donne de très beaux milieux. Avec la gélatine extra-line on colle a l’autoclave sans danger, mais il faut prendre la précaution de porter le milieu à la température que l’on emploiera pour le stériliser, 1 15°-l 20°, et même à une température un peu supérieure; sans quoi, on peut s’exposer, si l’on stérilise à une température plus CULTURES. 189 ♦‘levée que celle employée pour le collage, à voir «le nouveaux flocons d'albumine se former dans le milieu. Leblanc d'œuf contient en effet diverses albumines qui se coagulent à «les températures différentes. On peut aussi préparer «les gelées excellentes à 1 aille «1«* jus de viande, de pieds de veau, etc. Elles paraissent même être préférables là la masse obtenue, comme nous venons de 1 indiquer; mais la complication du manuel opératoire est loin d'être compensée par la •supériorité peu marquée du pro«luit. D'après Houx, le bouillon de touraillon p. ! Tti , donnerait «les .gelées possédant une grande puissance nutritive. L'irhthyocolle ne «tonne que des gelées de «jualité inférieure. Milieux nutritifs à la gélose. - - Les gelées à base de gélatine, «malgré leurs incontestables avantages, >«>nt forcément d'un emploi limité. Quelle «|ue soit la quantité de gélatine que l'on y met, lu «masse fomt vers 23 à 24 degrés. D'où impossibilité d'arriver à un beau développement pour beaucoup d’espèces, «pii présentent un optimum de végétation à un degré supérieur, et une absence to- tale de multiplication pour certaines, de- pathogènes surtout, «pii exigent une tenqtérature voisine «le 37 degrés. De plus, «le nombreu- ses Bactéries litpiéfiant très rapidement congelées, il peut en résulter «les difficultés dans leur diagnose et l'obtention de cultures pures. Chez certaines plantes, les membranes cellulaires peuvent se trans- former, en tout ou en partie, en une substance, isomère de la cellu- lose, «pu, dure et cornée à 1 état sec, |to-sède la propriété de se gon- fler énormément sou- I influence «b* l'eau, d<* donner, eu absorbant une grande quantité de ce liquide, de la gelée ou du mucilage. Dé- couches ainsi modifiées sont dites gelifteet ; elles ne donnent plus les réactions caractéristiques de la cellulose, en particulier elles ne bleuissent plu- par l'acide sulfurique et l'iode ou par le chlorure de /inc ioilé. t.etle transformation des m«‘mbraues cellulaires en muci- lage est fréquente chez !*•- Algues. Les gelées ainsi produites présentent, entre autres caractères, celui le ne fondre qu’à une température élevée; un très petit nombre de Bactéries, celles qui s'attaquent à la cellulose, arrivent seules à les iquéfier . A ce double point de vue, elles remplissent les deux desi- derata signalés «lans l’empioi des masses à la gélatine. Dar contre pures elles ne possèdent, leur composition chimique « prouve, que «les propriétés nutritives très faibles, pour ne pas lire nul les, tant est restreint le nombre d’espèces rtes, ou user, pour les préparer, de •touillons obtenus d'après les formules indiquées précédemment. 100 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES RACTÉR1ES. Miquel (1 a songé le premier à se servir (le ces mucilages végé- taux pour les cultures sur milieux solides à une température supé- rieure à 2.5 degrés. 11 utilisait la gelée formée par le Chondrus cm pu* [ vngb Algue marine de la famille des Gigartinées , ordre des Flon- flles on la trouve sur les côtes de l’Atlantique, depuis les Açores jusqu’en Norvège. Elle est très employée à la confection de gelées commerciales et connue sous les noms de Carraghacn ou Mousse d'Irlande. Miquel opérait de la façon suivante : 300 grammes d Algue sont mis à digérer dans 10 litres d’eau bouillante; on maintient l’ébullition plusieurs heures, puis on passe au tamis. Le liquide est de nouveau porté à l’ébullition et passé à l'étamine dans un enton- noir chaud. La liqueur est évaporée au bain-marie et versée dans des cuvettes de porcelaine où on la fait sécher; on obtient un résidu dur qui, ajouté au bouillon dans la proportion de t p. 100, le trans- forme par refroidissement en une gelée qui reste solide jusqu a m a 50 degrés. Elle ne fond qu’entre 55» et 00» et supporte facilement une température de 110 degrés. . Puccinelli (2) donne le procédé suivant pour obtenir une belle irelée avec cette même Algue. Six grammes de Fucus crispus bien lave à l’eau sont mis à cuire avec 200 grammes de bouillie de viande neu- tralisée dans le stérilisateur à vapeur pendant une heure. On hltii sur un tiltre Simple chauffé ou mieux dans un entonnoir bain-marie. On obtient rapidement le liquide nécessaire pour garnir une douzaine obtient plus facilement des gelées à l’aide d’une Algue des mers des Indes, le Gelidium spiniforme Lamx. , de l’ordre des lloridecs également, ('/est cette espèce qui forme la majeure partie t e ^ drogue connue sous le nom d 'Agar-Agar ou Varech corne. La . ah _ Gélatineuse qu’on enretire, a été étudiée, en lK.,D,pa. aven (• , t fa d0I.né le nom de gélose. C’est une substance amorphe se gon- * liant el°se dissolvant dans l'eau bouillante; le liquide se prend en pelée par le refroidissement. Elle solidifierait, d apres ce environ cinq cents fois son poids d’eau, formant a poids égal, dix lois plus de gelée que n’en donne la meilleure gélatine. On préparé lac - lenfenl de belles gelées nulri.ives, à l'aide de la drogue du commerce, de la façon suivante (4) : (1) Miquel, Septième mémoire eur le. organisme» microscopique, de ! air et des eau, (Annuaire de V Observatoire de Montsouns pour • ^ XVl, 1890, fasc. V. g ÎZÏaéiï: des sciences, .850, et Traité de chimie indus- trie I le , II, p. 41. l„ gélose pour la culture des Bactéries (An- (4) SUcé, Sur la préparation des milieu* a la gciose pour unies de l' Institut Pasteur , l#87, I, p* 180). CULTURES. 191 Vingt-cinq grammes du produit commercial, coupé en petit'- mor- ceaux, sont mis à macérer dans un demi -litre d'eau acidulée d’acide chlorhydrique à G p. 100; on lai-s»» en contact vingt-quatre heures, en remuant à plusieurs reprises. Après plusieurs lavages à grande eau. pour faire disparaître toute trace d'acide, on met ( Algue déjà gon- tlée dans 400 ou 500 grammesdeau additionnée de 5 p. 100 d'ammo- niaque; on la retire après un jour et on la lave comme précédem- ment. Pendant les fortes chaleur^ de l’été, il est bon de réduire de moitié le temps de ces deux macérations successives. On fait alors bouillir à feu nu un litre d'eau distillée et, lorsqu'elle est en pleine ébullition, on y jette l'Algue, qui se dissout immédia- tement ou en peu de temps. Le liquide est essayé au papier de tournesol et neutralisé avec la solution saturée de bicarbonate de soude. On filtre à chaud, -u r un entonnoir bain-marie (fig. ou de préférence dans le stérilisateur à vapeur ou l'autoclave vers 100 de- grés, après avoir passé sur une flanelle, ce qui facilite beaucoup la filtration. Le liquide très limpide se prend, par refroidissement, eu une belle gelée, opalescente lorsqu'elle est en masse, mais trè- trans- parente en plaques ou dans des tubes à réactifs. Haegler(l) supprime la liltration en centrifugeant le liquide; par le refroidissement dans I appareil, ou obtient des masses de gelee dont on séparé au couteau I extrémité où se sont réunies le- particules qui étaient en suspension. On rend la gelée nutritive en lui ajoutant, avant de la (illrer, une solution de peptones dans les proportions de 1 à 2 grammes de pep- tones sèches jMuir 100 grammes de gelée. On fait dissoudre 10 à I.» grammes de peptones sèches dans !>0 grammes d'eau, on neutra- lise et on filtre. Le mélange avec la gelée s». fait parfaitement à chaud. Ou mieux, on se sert comme liquide de bouillon peptonisé. (olution partielle ; on sou- mettant le mélange à 100° pendant plusieurs heures dans un stérili- sateur à vapeur, tout se dissout. Il faut alor> corriger la réaction qui doit être neutre ou légèrement alcaline. On évapore ce liquide jus- qu'à sicci té au bain-marie et à l'étuve au-dessous de IOO”; ou en obtient une poudre brunâtre qu'on peut dissoudre dans l'eau. Pour obtenir la gelée, on ajoute pour 100 grammes d'eau, I gramme d'alhuminates alcalins, t gramme de peplone, Ü«r50 de sel marin, 2 grammes de gélose, S grammes de glycérine. Le restant de la pré- paration se fait comme pour la gélose ordinaire. Gelées minérales. On peut être conduit, pour des besoin*, ou de* facilités spéciales, à éviter la présence de toute matière organique ou à n’introduire dans le milieu qu’une ou plusieurs matières organi- ques bien définies, et lorsqu'on veut user de milieux solides gé- latineux. qui peuvent en particulier offrir de grands avantages pour isoler certaines espèces, a se servir de milieux gélatineux minéraux. Deux produits minéraux peuvent donner des gelées de bonne consis- tance, l’hydrate d’alumine et la silice; NYinogradskv I conseille d’employer le dernier. Il l'emploie de la façon suivante : Un prend la solution de silicate de potage connue dan* le commerce sous le nom de verre soluble, de consistance sirujwuse ; on l'étend de trois fois son volume d'eau. Lent centimètres cubes du mélange sont versés en agitant dans 30 centimètres cubes d'acide chlorhydrique étendu et le mélange mis dans undialyseur. Au boyt de trois jours, en laissant le dialyseur le premier jour dans l'eau courante, le reste du temps dans l’eau distillée souvent renouvelée, la solution est prèle pour I usage; on le reconnattà ce qu elle ne donne aucun trouble avec le (I) Wikm.iadm y . Recherche* «ur Ici orginUm.i de U nilrilkatioo, i* mémoire Annale* de l imitai l'astrur, V, I pal , p. ai). Mac». — Hactériologie. (3 194 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES RACTÉR1ES. nitrate d’argent. Elle peut alors être stérilisée par ébullition et conser- vée dans un ballon bouché avec du coton ou du liège. Pour l'usage, on concentre une quantité suffisante de solution silicique en l’évapo- rant dans un petit ballon, jusqu’à ce qu’elle soit réduite à la moitié de son volume. Avant que le liquide ail atteint son degré déconcen- tration, on ralentit l’évaporation et on fait quelques essais successifs de son pouvoir gélatinisanl. Pour cela, on prend sur lin verre de montre deux ou trois gouttes du liquide et on y ajoute une goutte de solution saline; la tendance à gélaliniser doit se manifester au bout de cinq minutes; au bout de dix à quinze minutes, la gelée doit être si ferme qu’une empreinte faite à sa surface ne sellace plus. Il ne faut pas pousser la concentration plus loin. On distribue alors la solution silicique dans les vases à employer pour la cultuie et on ajoute la dissolution nutritive qui a été préparéed avance, 1 une des solutions minérales dont il a été parlé plus haut (p. i'-V) par exemple, ou toute autre. On prend la moitié ou le tiers de la solution silicique suivant le degré de fermeté que 1 on veut, atteindre et on a soin de bien opérer le mélange. Pommes de terre cuites. — Les pommes de terre cuites sont d un excellent usage. On choisit une variété blanche très grasse, les sur- faces de section étant plus unies et se délitant moins. Les tubercules sont lavés et frottés soigneusement avec une brosse à main, puis mis à cuire trois quarLs d’heure ou une heure dans le stérilisateur à va- peur ou dans tout autre ustensile de cuisine. Il est a recommander de peler les pommes de terre avant de les cuire; leur stérilisation est alors bien plus facile. On les découpe par moitié ou par tranches épaisses à l’aide d’un couteau stérilisé ou en morceaux de dimen- sions voulues au moyen d’un tube emporte-pièce. U est nécessaire de les laver après sous un courant d’eau, pour enlever des traces de sels de fer laissées par l’instrument; elles peuvent modifier la colo- ration de certaines cultures. En employant l’autoclave on les cuit et on les stérilise tout ensemble, en les laissant une vingtaine de minu- tes à 120 degrés. On peut aussi préparer une bouillie de pommes c e terre en les écrasant après les avoir pelées. Matières amylacées cuites. - Elles peuvent toutes servir. Elles ont principalement été employées pour cultiver les especes chromo- gènes. L’empois d’amidon, le riz cuit, les tranches de pain e le hosties ramollies par l’eau conviennent dans bien des cas, sur tou pour les espèces qui ne.sont pas trop exigeantes au point de vue des aliments. „ ... ,„n„. Œuf cuit. - On a surtout usé du blanc d’œui pour cultiver les Bac- téries colorées dont les colonies tranchent parfaitement a la su. lace. CULTURES. 19“> D'après Schenk I , l'albumine des œufs de vanneau ne se coagule que vers fi;i° à 70°. en donnant une masse hyaline, légèrement opa- lescente. Avant coagulation on peut, *ans nuire à la dureté de la masse, ajouter un quart du volume d'eau tenant en suspension du sucre ou de la glycérine destinés à augmenter les qualités nutritives du milieu. Mais les œufs de vanneau sont rares dans bien des pays. On peut être conduit à se servir «le jaune d'œuf pour certaines cul- tures; le jaune d'œuf additionné de îi p. 100 «le glycérine donne un milieu de belle apparence. Bouillie de viande. — La viande est finement hachée et cuite un certain temps, de un «pjart «1 heure k une heure et plus, suivant la quantité, à l’autoclave à 120 degrés. L'emploi de ce milieu peut être utile «lan* des cas spéciaux. .1° sthulisctihv La condition essentielle pour observer le développement des dif- férente' espèces de Bactéries «“*t d'écarter «les cultures tout germe étranger à celui que l'on vent étudier. Le* impuretés d'une culture peuvent provenir de tr««i* source* différentes : «lu milieu où elle croit, qui n était pas débarrassé de germes; «h* l'air «pii peut venir la contaminer lorsqu'on ouvre le \a*«> pour I nnervation; et enfin de la matière «pii a servi à ensemencer la culture, qui contenait «le> espèces autres que celle en question. On verra plus loin quelles pré- cautions on «loi t prendre pour éviter I apport «b* germes étrangers par I air. apport bien moins fréquent <|u’on ne peut le supposer, et quelles facilit«*s certains procédés spéciaux, l'emploi «le* cultures sur plaques de gélatine surtout, offrent pour isoler avec toute certitude le* espèces le* un«*s d«‘s autn**. Nous devons non* occuper ici de la première seulement des trois caus«‘s «le contamination signalée- et «les moyen* d'y obvier. Ou peut, nous lavons vu, obtenir certain* milieux, «les li«|uide* normaux ou pathologiques de l’organisme principalement, absolu- ment purs de germes, en les recueillant avec toutes les précautions nécessaires pour n’en pas introduire, il est possible alors de les employer tels quels. 1^* conditions sont d habitude plus complexe». La masse nutritive peut renfermer plusieurs espèces de Bactéries dont le développe- ment viendra *«• mêler avec celui de l'espèce étudiée ou l’empêcher complètement. Lest l«> cas le plus fréquent, même avec les milieux ù s. *i*k, l enler Nal.rltfxteu mr Zuchtang der Miemorganitmcn (Alü/em. Wimtr nutticin. Zntunij, 1 SS7, XXXU, p. il*). 190 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. préparés à une température voisine de 100»; on a vu que beaucoup ,le spores résistaient souvent pendant un temps assez long a ces hautes températures. D’un autre côté, le vase qui renferme la masse nutritive garde toujours des germes après ses parois où les ont déposées l’eau qui a servi au nettoyage ou l’air qu'y ont introduit les manipulations. 11 faut à tout prix tuer ces cellules ou ces spores gênantes, il faut stériliser le milieu où 1 on doit provoquer le dévelop- pement d’une espèce donnée et cela d’une façon certaine et absolue. C'est Pasteur (pii, dans ses recherches sur la génération spon- tanée (t), a, le premier, fait ressortir l’importance extrême d’une stérilisation absolue des milieux et appareils à employer. On doit considérer avec lui cette opération comme la véritable base des études bactériologiques. Les différents agents qui tuent les Bactéries peuvent être employés à stériliser, pourvu qu’ils n'altèrent pas le milieu soumis à leur action. Aussi est-on forcé défaire un choix; on ne peut se servir que rarement de réactifs chimiques et, parmi les agents physiques, celui qui a le plus d’application est la chaleur; l’emploi de filtres pouvant retenir les Bactéries vient immédiatement après. 1» Stérilisation par les agents chimiques. Les instruments, les vases, peuvent être désinfectés avec la solution de sublimé à 1 p. 100, l’alcool à 95° ou l'acide sulfurique. Et encore l’action de ces substances doit-elle être continuée pendant un temps assez long pour qu’elles puissent agir sur les spores à membrane résistante. C’est le seul emploi de ces stérilisateurs chimiques qui dans aucun cas ne peuvent être appliqués aux milieux eux-mêmes, a cause des modifications profondes qu’ils leur feraient subir. Aussi l’usage en est-il très limité et les met-on complètement de cote, et avec raison, lorsqu'il est possible de faire agir une cause plus sure et plus facile à manier, la chaleur. 2" Stérilisation par la chaleur. On peut employer soit la chaleur sèche soit la chaleur humide. i° Stérilisation par la chaleur sèche. e procédé le plus simple est le flambage qui s’obtient en passant ris la flamme du gaz ou de l’alcool les objets que l'on veut stériliser. (I) I’astruh, Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère (A„- nalus de chimie et de physique, LX1V, 1 S*>2). 1 dan CULTURES. <07 On s’en sert couramment pour les lils de platine, les menus objets en verre, en porcelaine, mémo pour les instruments d’acier; ces derniers, il faut le «lire, ne se trouvent pas trop bien du traitement. Les appareils les plus commodes pour ce mode de stérilisation sont le four (le Pasteur et le stérilisateur a air chaud décrits précédemment p. 150). A cause de la résistance de certains germes aux tenqiéra- I lires élevées, il faut user de températures élevées, 150" par exemple. Hn ne peut naturellement soumettre à ce procédé de stérilisation que les objets (pii ne sont pas altérés par de telles température» : la verrerie, les instruments peu délicats par exemple; il ne peut pas être question de l’employer pour les milieux de culture pour lesquels on doit user de la chaleur humide. Pour éviter les bris trop fréquents, la verrerie doit être refroidie lentement et jamais brusquement. 2® Stérilisation par la chaleur humide. Cette stérilisation peut s’opérer à une température inférieure à 100° ou à une température supérieure* à 100*. L ébullition simple peut suflire; c'est en tout ras un moyen très commode n’exigeant qu’un bec de gaz ou une forte lampe à alcool. On n en doit jamais faire usage cependant que |s»ur des milieux de petit volume, des tubes à essai ou des petits ballons, par exemple. On les promène dans la flamme de manière à soumettre à la tempé- rature de 100* successivement les différente, couches du liquide et même le vas*, lui-même, y compris la bourre de coton ou le bouchon qui le ferme. C’est un procédé dont il ne faut se servir disons-le qu a défaut d’autres, quand on ne dispose que d’une installation Oui a tait provisoire. Nombreuses, en effet, sont les liacléries dont les spores supportent, sans perdre la faculté de germer, des tempé- ratures supéneures à I0U* pendant un temps assez long. Il faut cepen- dant reconnaître que la simple ébullition dans l’eau est un procédé 1res applicable pour la stérilisation des instruments que l’on destine aux expérimentations. Pour éviter toute détérioration, il est à recom- mander pour les instruments d’acier d’ajouter à l’eau une petite quantité ,1e borax. Les instruments ordinaire, de petit volume peuvent être stérilisés après un quart d’heure d’ébullition. I.e chauffage au bain-marie ordinaire, quoique ne donnant pas une température supérieure, est de beaucoup préférable, parce qu’on peut maintenir la chaleur le temps nécessaire pour vaincre la résis. tance de la plupart des germes. Tout ustensile de forme et de dimensions convenables, où l’on peut faire bouillir de l’eau oeut *-mr de bain-marie. On doit .'appliquer h y maintenir les appareils 198 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. ,me l’on va soumettre à l’action de l'eau bouillante, de façon qu ils ! puissent' nas être dérangés par l’ébullition et que .leurs orifices lE ve .les tampons de coton, soient préserves des projections du liquide, tout en ayant soin de les faire plonger le plus possible dans |(. bain pour qu’ils soient soumis à son action sur la plus grau, e su. - T ,l possible. Ceci s’obtient en usant de petits paniers en toile meta - .. , j eiii»n0rt8 à pinces, de tout autre moyen qu’on pourra ima- cn réglant la cliaulfe pour éviter une ébullition tumultueuse. " I.,. procédé courant «le stérilisation appliqué dans les laboralo £ est la .UrtlUatUm à In top car ' ' ,us résis- détruire d'une façon absolue la vlJaliU - . cus haoles tantes. Les bouillons supportent d 0^ “,"ï inAlc, j, lcur bonne températures ; elles semblent même plutôt fa omble < ^ qualité, en favorisant la production de pep a“m J (lc albuminoïdes. Il n'en est malheureuse me ut as e 'aines gelées U g T 100», elle peut très vile. Déjà lorsqu on la chau - ‘ refroidissement. A perdre la modHlcalioxis peuvent être plus une température supèr.eu de rannnoniaque, puis .1 profondes. Au-dessus .0’duits très solubles et même déliques- se forme a ses dépens de P . '|a^ne extra-line «n'S u“Lt°CndtÛtC iw " supporte très bien t- , sUm)orte plus facilement la souvent à cette température. U gç 1« • H ^ c„virons Je 120», chaleur; maintenue cependanl I " renfermant des elle brunit et se transforme en un liquide visqueux produits ulmiques. CULTURES. 199 D<> ces données il résulte que l’emploi des liantes températures, it0o-120°, donne d’excellents résultats et est à ériger en méthode générale de stérilisation; les autres procédés doivent être réservés pour les cas où il n'est |*as possible de se servir de l’autoclave. La simple stérilisation à la \apeur, à 100°, peut du reste être répétée plusieurs fois pour augmenter les chances de l'opération. On peut aussi obtenir des températures élevées à l’aide «le bains d'huile ou du hain-marie à chlorure de calcium décrit page 155. L’emploi de ce procédé complique trop le manuel opératoire, pour qu'il soit à recommander. Il n'est du resti* praticable «pie |>our !«•> milieux pouvant être enfermés dans de> ballons scellés, maintenus immergés dans le liquid**. :i° Stérilisation par chauffages répétés. La facilité avec laquelle *->t stérilisé un milieu de culture donné «*st en rapport inverse de sa puissance nutritive. I n li«piide peu nutritif, les liqueurs minérales de Pasteur ou de Colin, porté à «h*s températures d«* 70*» à 80°, peut rester indéfiniment limpide. D’après Pasteur une ébullition de deux ou trois minutes décomposer ; I urée s hydrate, les albuminonles se coagulent; la gelai ine peut >e peptoniser «*t penlre la propriété «le s«* prendre en g«dée. si elle est maintenue trop longtemps à un tel degré «le cha- leur. Ces altérations portent surtout sur les liquides de l’organisme, sérum sanguin et autres, lait, au-si faut-il fréquemment user, lors- qu'on I»‘S emploie, d'un procédé spécial, la stérilisation par chauffages répétés. Les spores seules, «*n l,pliere. l'arii, l»8î. p. H6. 2(10 MÉTHODES DE RECIIEBCIIE ET D'ÉTUDE DES BACTÉRIES. 00 à 65" peut être considérée comme mortelle pour elles. Il est vrai ou 1 . t fort bien à une te ■O à 6*6° oeut eire coumucicd , qu’on a décrit des Bactéries se développant fort bien a une te.n pe- rdure de 74° (1), mais c’est une véritable exception et, de plus, de telles espèces paraissent être rares. Aussi do.t-on esperer pouvo.i tuer toutes les cellules végétatives que contient un liquide en le soumettant, pendant une demi-heure ou une heure, a une tempei - turc de 65 degrés. Restent les spores. Mais, placées a une tempeia- lure favorable, 30» à 34», elles se mettent facilement a ^c'm.er au bout d’un jour ou deux, la plupart ont rajeuni. Une seconde chauffe à ü’i» tue d’autant plus facilement les cellules produites que c> sont jeunes et par conséquent plus sensibles. On opère de meme une troisième fois et une quatrième si on le croit necessaire, bi les milieux sur lesquels on a ainsi expérimenté, laisses huit a dix jouis à l’étuve, ne montrent aucun développement, on peut considerei stérilisation comme réelle. On peut appliquer ces chauffes successives aux appareils qui A on est obligé de stériliser par ébullition simple ou au bain-maiie, «rive ainsi en particulier pour ce dernier mode opératoire, loi s- u-on a acquis une certaine habitude dans la manipulation, a une s tér ih satfo n 'cer t ain e à ,’aide de températures de 100 degrés ou au- lt>n existe du reste un excellent critérium de cette opération dont on ne doit jamais négliger l’emploi. Les ^nserves ma! ster, Usées doit alors se îaireum. icgic t rnVnnre sera mise . -m x , jp vn0 • a provision faite a l avance scia n. vf : ic)\ nui se prononce contie ce pioc , . Miquel (-), T 1 g s demandent un ou plusieurs son dire des especes d. 1 ^ (e> ^ „ faut l’avouer, une mois pour sortir de c ,,ralii|ue journalière prouve ^r^^T^rles plus J* el a de Tyndall (3, (nais c’est Koch (A, qui a ,!) Vas T, km. km, Sur les BacUna^ tiiaut au delà de Société botanique, 1881, p. 1UQo, , 7.1» centigrades (Ann. de micrographie, 18*8)' ^ pt Annuaire de V Observatoire de (2) Miquel, les Organismes vivants de 1 atmospm Mont-souris, 1880-1887. (3) Tyndall, les Microbes, traduction frança’», ’ 1881. (4) Koch, Berliner lelinischer Wocheiuchnft, COUVRES. 201 érigé la stérilisation par ckauffayes répétés ou véritable méthode, en l'appliquant à la préparation de milieux nutritifs au sérum sanguin qui sont parfois d’une si grande utilité. Le sérum du sang des différents mammifères, séparé du caillot après la rétraction, |>eut, sans être modifié dans sa composition ni dans son aspect, supporter pendant longtemps une température de 00° environ. Cette - température suffit gé- néralement à tuer les Bactéries qui sont ve- nues contaminer le li- quide pendant les manipulations. En ré- pétant la chauffe de 58° à 00° de quatre à six fois avec un intervalle d’un ou deux jours en- tre chaque opération, on arrive à obtenir un milieu qui. conservé en étuve une semaine ou au delà, se maintient parfaitement intact ; il était donc tout à fait dépourvu de germes. L’emploi du sérum liquide est peu fré- quent ; c’est surtout comme milieu de cul- ture solide qu'il rend des services. Porté à la température de 70", le liquide se prend en une gelée ferme, de Kig. H. data marte muai ilu régulateur métallique ■le d’Arsonval. teinte ambrée, légèrement opalescente. L’abaissement de température ne produit plus de liquéfaction ; le sérum s’est figé dans la situation qu’il occupait. Voici, dans tous ses détails, la technique indiquée par Koch et suivie dans les laboratoires où l’on ne recueille pas le sérum pur comme nous l’avons indiqué précédemment (p. 179). Nous prenons le cas le plus compliqué, celui où l'on doit employer du sérum recueilli à l’abattoir, sans précautions particulières et qui a forcément reçu des Bactéries de l’air ou «les vases dans les- 202 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. quels il a été recueilli . Le sang recueilli dans des vases, qu il est bon de stériliser à l’avance, est mis vingt-quatre a trente-six heuies dans un endroit frais. La coagulation se tait el le caillot se sépaie du sérum, clair, de coloration jaunâtre. On décante le sérum et. ou le répartit dans les appareils de culture. Ce sont d ordinaire, des tubes à essai, stérilisés d’avance au stérilisateur à air chaud, dont on remplit le quart ou le tiers inférieur et qu’on bouche soigneuse- ment avec un tampon d’ouate. On stérilise ces tubes au moyen de chauffages répétés à î>8-60° que l’on opère dans des appareils à température réglée. La ligure D-* représente le bain-marie spécial, muni du régulateur métallique pour la stérilisation du sérum. On remplit d’eau l’espace annulaire et la partie inférieure de la cavité centrale et on y place le panier en toile métallique représenté en place, garni des tubes, à essai contenant le sérum. L’eau du bain-marie, naturellement, ne doit jamais atteindre les tampons d’ouate, il est meme bon de n en \ersei qu’à une distance raisonnable des bouchons. On allume les brûleurs et on observe le thermomètre placé dans la tubulure du couvercle de l’appareil. L’eau contenue dans l’espace annulaire agit sur le régulateur métallique qui est établi comme celui qui a été décrit page ICii. Le réglage se fait comme il a été dit pour 1 étuve, a une température de Î18-59 degrés. Une tois ce réglage établi, le bain- marie est réglé pour cette température, à laquelle il reviendra de lui-même lorsqu’on le rallumera, après refroidissement. Le chaul- fagc dure une demi-heure; il est répété, nous I avons dit déjà, de quatre à six fois à un jour d'intervalle. L opération demande une semaine. ( )n solidilie le sérum en inclinant les tubes de façon à pouvoir utiliser une plus grande surface possible du milieu. Le coagulatew de sérum de la figure DG répond mieux au but proposé. L’inclinaison des tubes est obtenue en élevant ou abaissant plus ou moins le support central ; le réglage se fait aussi par le régulateui ib d Ai sonval. (in chauffe doucement l'étuve jusqu’à atteindre une tempé- rature de G0° ; on laisse monter avec plus de précaution encore a G:; degrés. La coagulation s’opère quelquefois à cette température; le plus souvent il faut arriver à 08° et même pousser à 70 degrés. Le sérum additionné de G p. 100 de glycérine ne se solidilie guère que vers 7o°; il faut en être prévenu. On a intérêt à ce que la coagulation se fasse à la plus basse température possible, le milieu en est d’autant plus transparent; le sérum qui ne se prend qu au- dessus de 70° est d’ordinaire très opaque. La température à laquelle le liquide s’est solidifié est maintenue une bonne heure; c’est à ce CULTURES. 20.T moment que l'on doit faire intervenir l'action du régulateur, que l’on provoque en mettant en place le tube vertical dès que le chan- I genienl d’état «-'est opéré. La solidification du sérum peut se faire dans d'autres vases que les tubes. Les godets, le» cristal- lisoirs que l’on recouvre d’un Ii disque de verre, les petits bal- ! Ions, sont d'un très bon usage i dans les cas spéciaux. Le petit ■ - support représenté fig. 55 peut j alors rendre de grands services ; 1 1 il suffit de le placer, gar ni de tubes et recouvert d’une plaque de \erre. au-dessus d'un bain Fig. 5ti. — Étuve pour coaguler le sérum. marie ou de tout autre vase où de l'eau est maintenue au-dessous de 100*. Il est trê" possible d'ajouter au sérum des substances nutritives, une solution concentrée de peptnues, rie glucose, paf exemple; un 204 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES RACTÉR1ES. exalte par là les qualités du milieu. Il faut neutraliser avec soin les liquides que l’on veut additionner, en n'usant que de la plus petite quantité d’eau possible, et les mélanger au sérum fluide avant la stérilisation. Cette addition élève toujours un peu le point de coagulation. La teinte et la consistance de la gelée obtenue varient toujours quelque peu, suivant l’espèce animale qui a fourni le sang et sui- vant la façon dont s’est opérée la coagulation et la rétraction du caillot. L’addition de peptones qui est à recommander (de 1/2 à 1 p. 100) fonce en général la couleur. Pendant la solidification il se dégage toujours de la vapeur d’eau qui se condense et vient former un petit amas de liquide à la partie déclive du tube. Cette présence d’eau est favorable, elle empêche la dessiccation trop rapide de la surface et lorsque la colonie arrive à son contact elle peut s’y propager et offrir quelques particularités intéressantes de sa culture dans des milieux liquides. Le sérum additionné de 0 à 0 p. 100 de glycérine se dessèche moins el csl un précieux milieu pour certaines espèces, le Bacille de la tuberculose par exemple. Il est évident que lorsqu’on peut recueillir du sérum absolument pur de germes, d’après la méthode de Pasteur, comme cela a été indi- qué page J 79, les manipulations se trouvent de beaucoup simplifiées. La stérilisation est d’emblée supprimée. On transporte le sérum à l’aide de pipettes stérilisées et on le distribue dans les tub.es à essai qui ont été au préalable portés à 140°, pendant un quart d’heure, dans l’étuve sèche. La solidification se fait de suite comme ci-dessus. La préparation du sérum humain (voir p. 1 83) ne diffère en rien de celle qui vient d’être donnée. Comme d'habitude ou ne dispose que de très faibles quantités de celte sérosité, il est bon, par éco- nomie, de n’en solidifier qu’une mince couche de quelques milli- mètres sur une masse fondamentale de gélose qui sert simplement de support. Il est à recommander pour le sérum préparé de cette manière, plus encore que pour les autres milieux que 1 on a pu soumettre a des procédés de stérilisation plus rigoureux, de laisser les tubes une semaine au moins à l’étuve ou à une température moyenne avant de les employer, afin de pouvoir écarter ceux qui présenteraient la moindre trace de développement. Unna (I) a modifié la préparation des milieux au sérum solide de fl) Unna, Ueber eine neue A.rt erslarrten Blutserum uml ueber Blulsorumplutten [Mo- natshefte fiïr praktische Dermatologie , V, 1880, n° 9). CULTURES. 205 favori à pouvoir 1rs soumettre sans modifications défavorables à une température élevée. 11 opère comme il suit. A une jwtite quantité de sérum de sang de veau, on ajoute goutte à goutte, en agitant, de l'eau oxygénée jusqu'à ee que le liquide, de teinte jaunâtre au début, devienne incolore. La quantité d'eau oxygénée à ajouter est à peu près égale à la moitié du sérum employé. Lorsque la réaction ■ est acide, ce qui arrive souvent avec l'eau oxygénée du commerce, il faut neutraliser au carbonate de soude jusqu'à légère réaction alcaline. Le sérum ainsi modifié s«- laisse facilement filtrer. I)e plus i il ne se coagule qu'à une température bien plus élevée, de 90 à 120 degrés. Le mieux pour y arriver est de le chauffer dans une petite étuve à huile. Quand la solidification est complète, on main- tient la température pendant une heure environ pour obtenir un • coagulum bien ferme; il se dégage une assez grande quantité d’eau de condensation, qui >e réunit dans les parties froides du tube. lin rejette cette eau et on remet les tubes dans le stérilisateur à vapeur où ils doivent rester une demi-heure. Les procédés de stérilisation du sérum ont eu une tri"- grande importance tant que ce milieu était le seul qui permettait d'obtenir i le développement de certaines espèces de Bactéries, le Bacille de la tuberculose, la Gonocoque, entre autres. Ils en ont une bien moin- 1 ^n‘ aujourd hui que l'on a obtenu d’autres milieux de culture plus faciles à préparer et permettant une végétation plus abondante même de ces microbes. Maigri* tout, nous verrons chemin faisant que c'est encore un milieu très employé. 3 Stérilisation par filtration Le degré de chaleur, qui est nécessaire j>our tuer les germes d’une manière sûre, altère bien des milieux nutritifs, les liquides orga- niques sut tout, dans leur composition ou dans la forme sous laquelle on veut les utiliser. Pour les obtenir purs de, tous germes, sans les modifier. Pasteur (f a imaginé de les filtrer à travers des corps poreux, à orifices extrêmement lins; c’est le procédé de stérilisation par filtration a froid. Les papiers à filtrer les plus épais laissent très facilement passer les Bactéries de petite taille et surtout les spores même en superposant plusieurs doubles l'un sur I autre; on n'a pu •songer à s’y adresser. Pasteur s'est servi, au début, de tampons de i plâtre; la tiltration était hâtée en faisant le vide dans le récipient inférieur, où - écoulait le liquide pur. Miquel et Benoist g ont (*> et Jochmi, Complet rendu» .le» tenue,» de l'A endémie LXXXV, p. 101. (î) Mivutt-, le* Orjçiimmi» vivant* de l‘»lmo«phèrc, p. 161. de» tevenee». H77, 206 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. employé «les dispositifs semblables où la plaque filtrante était faite d’amiante et de plâtre mêlés; ils obtenaient une filtration assez rapide en faisant le vide dans le vase où était recueilli le liquide filtré, ou en faisant agir une forte pression dans le récipient supé- Fig. 57. — Filtre Chamberlain). rieur où se trouvait le liquide impur. Les liquides qui ont liltre a travers le plâtre sont plus ou moins chargés de sulfate de chaux et de plus la i.laque filtrante demande à être renouvelée à chaque opération. Aussi préfère-t-on user de filtres fabriqués avec de 1 argile cuite, de la terre de pipe, du biscuit. Les bougies de porcelaine dégourdie à 1200°, imaginées par Chamberland (t), constituent < es (1) Ciunui bi.ani», Société de biologie, 1882. CULTUHES -07 appareils filt râleurs parfaits. Tout le mode connaît l'appareil repré- senté par la lifjure 37, trè> employé soii" le nom de filtre Chamber- l ilf. .*#. — Hllrr i |H-F«sian graduée. pour la purilieation des eaux potable» et «pii peut être appli- qué a lu tiltration des milieux à employer pour le> culture*, en 208 METHODES DE RECHERCHE ET D ÉTUDE DES BACTÉRIES. modifiant légèrement son dispositif. 11 consiste essentiellement en une bougie A, de porcelaine dégourdie, fermée à un bout et ter- minée à l’autre par un téton ouvert. Celte bougie est fortement maintenue dans une enveloppe cylindrique 1), par une armature vissée G, de telle sorte que son extrémité ouverte B sorte seule à la partie inférieure. Toute communication de la cavité de l’enveloppe avec l’extérieur est empêchée par un anneau de caoutchouc que la pièce C comprime fortement. La majeure partie de la bougie se trouve donc libre dans la cavité E de l’enveloppe où arrive, sous pression, le liquide à filtrer. Pour l’eau, il suffit de visser la pièce métallique à un robinet branché sur la canalisation. Le liquide est obtenu très pur, si l'on a eu soin de stériliser la bougie à une haute température, à l’autoclave à 120» par exemple, avant l’opération et de le recueillir dans des vases exempts de germes. Lorsque le filtre a fonctionné quelque temps et que les pores de la bougie peuvent être obstrués en partie par les sédiments déposés à la surface, on la brosse fortement à grande eau et on la faitbouillir longtemps dansde 1 eau acidulée pour détruire toute la matière organique qui peut 1 imprégner. Les liquides ne filtrent que très lentement dans ces appareils quand l’opération n’est pas aidée par une pression convenable. Les solutions visqueuses, en particulier, ne passent pas du tout. Aussi est-il nécessaire de pouvoir faire agir sur le liquide a filtrer une pression que l’on peut graduera volonté. L appareil représente ligure o8 est très propre à tous ces usages. Le liquide qu, doit être filtré est placé dans le récipient A, en cuivre, a parois solides dont le couvercle U se fixe avec de fortes vis de pression G. Ce réservoir porte à sa partie inférieure un filtre en tout semb able au filtre Ghamberland, dont nous venons de donner la description. In robinet G règle le passage du liquide du réservoir dans 1 espace qui entoure^ la bougie K. La pression s’obtient à l’aide d’une pompe aspirante et foulante de Gay-Lussac R, qui se relie a une tubulure a robinet E que porte le couvercle du réservoir. Un manomètre l indique la pression obtenue. La bougie doit être soigneusement stéri Usée à chaud et fermée encore chaude, par un tampon d ouate pour empêcher l’entrée d’air contaminé lors du refroidissement. On peut la terminer par un trocart aigu que l’on lait penetrer chaud a frave,: le tampon d'ouate qui bouche le ballon Stér,l,se ou . „,t tee recueilli le liquide. L'appareil est coûteux mais .1 ment pour stériliser facilement bien des liquides nutritifs. La bougie se nettoie comme précédemment ou en la passan au eu ap bien lavée. Il est plutôt à recommander de prendre neuve à chaque opération de quelque importance. CULTURE?. CULTURES. 209 Duclaux a employé, dans ses études sur le lait fi , un appareil très simple et peu coûteux, pouvant rendre de grand* services pour la stérilisation à froid (lig. 59 . C’est un ballon A. dont le col a été étiré en a et auquel on a soudé deux tubulures latérales c et b. La tubulure c est étirée eu pointe et fermée; la seconde h est laissée ou- verte, et fermée seulement par un tampon de coton. En a on ajuste un tube en terre de pipe, poreuse, fermé par l'extrémité inférieure, qui plonge dans le liquide et est lixé en ci par du mastic de façon à laisser libre son orifice. L’appareil, stérilisé dans l’étuve sèche, est réuni eu b à une trompe et en d, par sa partie supérieure débouchée, à un réservoir contenant le liquide à stériliser. Sous l'influence du ti|f- 5'.*. Appareil d<» Uuclaut pour la «U'riIiMtirm du lait . tif. 60. — Appareil de Chamlicrland pour U *Uri- litation par filtration. vide tait en A, te liquide filtre rapidement à travers le tube de terre poreuse. Le petit appareil représenté ligure GO, imaginé par Chamberlain! est .les plus commodes. Il se compose d’une pompe P, d’une éprou- vette K. où se place le liquide à filtrer, d’une bougie ordinaire T et d un ballon a trois tubulures b. La bougie est reliée au ballon par un tube en caoutchouc disposé comme le représente le dessin I a tongie, b* tube en caoutchouc et le ballon sont stérilisés dans l au- uc lave à .120 degrés, l’ne tubulure latérale du ballon, la plus mince, -st fermée, l’autre obturée par un tampon d’ouate. On fait plonger a bougie dans l’éprouvette K et on raréfie l’air du ballon avec la •ompe. Le liquide pusse dans un ballon, où on peut directement utiliser ou le répartir dans des vases stérilisés, en employant le* précautions nécessaires pour éviter la contamination. (0 Otent», l< Uit.Hude» chimique'* et ut.cr..biol«SiquH.. J .ft |!ai||ifrr lg<7 Ma t. — HactériultiQU . i c 210 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. Le petit appareil représenté ligure 61 et imaginé par Kitasato . i rtimlonv rrvnrpspntu i^ixvv.W! Fig. 61. — Filtre Kitasato. Fig. (i'2. — Appareil à filtration de L. Martin. Le peut u > mit»* ° , . ,A n-est qu'un perfectionnement «le celui de Duclaux représenté figure !’»0. Le liquide se met dans l’entonnoir supérieur qui se ter- mine par une bougie filtrante soigneusement réunie au flacon ré- cepteur par un bon bouchon «le caoutchouc ; la tubulure latérale de ce flacon sert à faire agir une aspiration. Pour ces filtrations avec aspiration, l’appareil de Martin ilig. b~/ est des plus commodes à employer. 11 est formé d’un filtre Chamber- land ordinaire dont la bougie est reliée par un tube de caoutchouc épais à un vase récepteur dans lequel on peut faire le vide. Sur le manchon métallique du filtre se visse un enl-0“^ roi t le liquide à filtrer. Le vase récepteur peut êlre ce u repu^ n,r la figure - l’aspiration se fait par le tube supérieur 11 est beau Lup pli commode de se servir pour cela d’une pipette Chamberland à deux tubulures, telle que celle qui est represen " ; “’J* tubulure supérieure est réunie à la bougie filtrante par un lune à ,idle ■ ia tubulure latérale est réunie à l'appareil d aspiration. L as- pi se ïait au , nions M'aide d’une trompe à - ?ue Polde r eus les laboratoires. Le petit modèle représente I g me 64 " end de réels services; facile à démonter et a monter sur ton. le on peut le mettre rapidement à la place voulue. Lorsqu on d.spos dune pression d’eau suffisante, il est fade, a 1 a, de de ces trompes, CüLTURBS. 2f i d’arriver rapidement à un \ide de 70 à 72 centimètres de mercure. Tout l'appareil, filtre et vase récepteur, peut être stérilisé en bloc à l'autoclave, ou bien le ballon récepteur peut être >téri!isé à part dans le stérilisateur à air chaud et n être réuni au tube de caout- chouc du filtre qu'au moment du besoin en prenant les précautions voulues pour ne pas introduire de germes. Il esta recommander de mouiller légèrement la bougie du filtre en la lavant extérieurement et intérieurement avant de la mettre à stériliser ; l'action de la tem- pérature est plus assurée. La tubulure du vase récepteur destinée à être réunie à la trompe doit être munie, avant la stérilisation, d'un tampon d’ouate destiné à éviter l'apport de poussières par le tube qui la réunit à la trompe ;ce tampon doit être assez lâche pour lais- ser passer facilement l'air. L'aspiration nécessaire à employer varie avec la consistance, la viscosité du liquide à filtrer et la résistance de la bougie. Certains liquides filtrent rapidement avec une aspiration de 20 à K» centimè- tres de mercure; d'autres ne filtrent que lentement avec une aspi- ration maxima de 70 à 72 centimètres. Les bougies épaisses et peu poreuses filtrent [dus lentement. Pour les liquides troubles qui tiennent en suspension de fines particules, il est à recommander, pour rendre plu* rapide la filtration sur bougie, de filtrer d'abord sur papier afin d’enlever les particules qui se déposeraient à la sur- face de la bougie et diminueraient sa porosité. An lieu d'employer l'aspiration pour hâter la filtration sur bougie on 212 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. peut se servir de la pression. L’appareil représenté figure 58 conduitdéjà à ce but. D’Arsonval a imaginé, pour stériliser les liquides organiques un appareil (lig. 65) qui permet de joindre à la tiltration sur bougie d’a- lumine l’action microbi- cidede l’acide carbonique à baule pression. La bou- gie d’alumine b est placée V à la partie inférieured’un manchon de cuivre F qui reçoit le liquide à stéri- liser et peut être mis par sa partie supérieure en communication avec une bouteille d’acier conte- nant de l’acide carboni- que liquide. On arrive ainsi facilement faire agir une pression de 40 à 50 atmosphères, mou- lant même à 00 atmo- sphères si l’on plonge la bouteille à acide carbo- nique dans de l’eau chaude. Le manomètre M indique la pression. Le liquide qui liltre sort par l’ajutage a qui est com- mandé par la vis V et peut être recueilli asep- tiquemenl. Quelle est au point de vue de la stérilisation des liquides la valeur de cette filtration sur bougies de porcelaine ou d’alumine? L’expé- rience démontre que toutes ces bougies se laissent, au bout d un certain temps, traverser par des microbes et ne peux en 1 , quent être considérées comme des filtres parfaits, e em| saire pour que ce passage puisse avoir lieu parait e ie e Fig, 65. _ Appareil à filtratiou Je J Arsonval. CULTURES. 213 trois jours. Avant cette durée, en opérant dans de bonnes conditions, la stérilisation est assurée. Lorsqu’une bougie a servi pour une til- tration, il est nécessaire de la nettoyer |>our s'en servir à nouveau ; le- fines particules du liquide qui se. sont déposées à sa surface ont pu en partie obstruer ses pores; les liquides albumineux laissent souvent un enduit visqueux, adhérent, qui fait obstacle à la tiltration Il faut laver la bougie sous un courant d’eau, en la brossant avec une brosse dure; au besoin la passer dans de l’eau alcalinisée ou acidulée; ou même la chauffer au rouge sombre dans la (lamine d'un bec Bunsen. Toute bougie, avant l’usage, devra naturellement être éprouvée avec soin, pour s’assurer quelle ne porte aucune fissure. Pour b* faire, on plonge dans l’eau la bougie à essayer et on y comprime de l'air à l’aide, par exemple, de la petite pompe de l’appareil représenté figure fit) ou de tout autre moyen. A la moin- dre fissure, on voit de petites bulles d’air -ortir à l'endroit voulu. Les procédés de stérilisation par filtration ne sont cependant pas sans exercer une influence surla composition chimique «les liquides sur lesquels on opère. Il semble au contraire >«* produire, avec cer- taines substances, des modification- très importantes, dues proba- blement à «les phénomènes de «lialyse. D'après Duclaux I , le lait ainsi traité laisse sur la bougie filtrante une bonne partie de sa caséine sous forme d'un enduit visqueux blanc grisâtre. Le liquide «pii passe est modifié dans son aspect. «*t dans -a composition. Le sérum du -ang filtre facilement avec une assez forte aspiration, surtout lorsqu il ne contient pas de globules «pii en se déposant -ur la bougie diminuent sa porosité. La tiltration ost plus rapide si l’on opère a une température un peu élevée, vers 40 à 50 degrés surtout. L'est un moyen simple et sur de se procurer «lu sérum stérilisé lors- «pi'on ne peut pas recourir à la saignée aseptique et «pi on veut éviter la stérilisation par chauffages répétés, toujours longue et donnant une certitude moindre. Malgré la séparation de certains principes albumineux «pii restent sur la bougie sous forme d’un enduit vis- queux, les propriétés du milieu n’en paraissent pas modifiées. Il est cependant «les substances sur lesquelles la bougie de porce- laine peut agir, bien que formée d'une matière absolument inerte. S«- effet- peuvent être purement physiques; corps éminemment po- reux, elle semble, comme tous les corps poreux, avoir plus d'attraction p«»ur certaines substances ; elle les retient av«*r plus ou moins de force, •elle les condense pour ainsi dire et peut alors appauvrir d’autant le' liquide «pii a filtré. Ou bien le- modifications sont plus profondes et 1 « Iti • «.««.s, I. I ail, |>. loi . 214 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. aboutissent à une véritable transformation ou même destruction de certains produits ; ces effets sont dus probablement àl’action oxydante de l’oxygène de l’air qui remplit lès pores. Cette influence est parti- culièrement sensible sur ces substances albuminoïdes d’origine microbienne que nous avons nommées toxalbumines , sur les anti- toxines, sur des produits de propriétés similaires comme les virus. Les recherches de Dzierzgowski (I) prou- vent que la filtration sur bougie affaiblit quelque peu l’activité desliquides renfermant des produits toxiques microbiens; cette ac- tion toutefois n’est bien sensible qu’au début d’une tiltration, elle a donc peu d'importance lorsque la quantité du liquide à filtrer est tanl soit peu considérable. L’effet produit sur les venins, observé par Phisalix (2), est plus marqué, peut-être à cause de la plus grande richesse en principes actifs. La bougie sur laquelle on liltre du venin de vipère retient, d’aprèslui, la substance toxique, de telle sorte que le venin filtré ne tue plus le cobaye même à forte dose ; de f,6. — Autoclave de d’Arsonval pour stériliser et conserver les liquides organiques. plus, ce qui est du plus haut intérêt, ce liquide vaccine les cobayes à l’égard du venin total. 11 y aura peut-être là l'indication d’une méthode facile de préparation de produits vaccinants microbiens. (1) D/.iEnz<;0wsKi . Sur la filtration des substance* albuminoïdes à prop rséle» a c 1 1 chices des sciences biologiques de l'Institut impérial de médecine ( e * am ** > IV, 1895, p. 225). ' _. .... (2) Phisalix. Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, it.a> CULTURES. 215 V Stérilisation par les gaz sons forte pression. Dans l’appareil à liltration de d’Arsonval décrit précédemment p. 212 , nous avons vu intervenir l’acide carbonique à forle pression, 40 à 50 atmosphères et plus. D'après ce savant, l’action microbicidc de ce gaz est certaine dans ces conditions. Pour les substances qu’on ne peut pas soumettre à la filtration, il a imaginé l'appareil repré- senté ligure 00. C'est un petit autoclave de bronze dans lequel se placent les substances à stériliser contenues dans des vases ouverts ou obturés avec un tampon d’ouate très tâche. Les vases ouverts peuvent être terminés par un tube de verre libre, recourbé vers le bas pour éviter la contamination par les poussières de l'air. L'ap- pareil se réunit à la bouteille à acide carbonique liquide comme il a été dit pour le filtre page 212. On obtient facilement 40 à 50 atmo- sphères; en plongeant l’appareil dans de l’eau chaude, la pression Les milieux de culture obtenus comme il vient d'être indiqué, il faut les disposer de la façon la plus favorable au développement de l'espèce que l'on veut y faire vivre et à l'observation de la culture. Les liquides sont placés dans des vase-, de formes variées devant réunir quelques conditions que la pratique apprendra vile à connaître. Ces vases doivent être appropriés au développement, offrir de l’es- pace et de l'air en suflisance, si l'espèce en a besoin ; commodes pour I observation, en tant que possible ; et disposés au mieux pour favo- riser la conservation de la culture, en s’opposant à la pénétration de germes étrangers, en empêchant une évaporation trop rapide, etc. Les milieux solides, qui fondent à la chaleur, sont coulés à chaud dans mêmes récipients. On y dispose les autres, après les avoir par- I1 tagésen morceaux. ü» forme, la contenance des vases qui doivent servir, importent peu au succès des expériences. L’observateur peut les choisir telles | qu'il lui plaira ou surtout telles qu’elles lui paraîtront mieux con- venir à ses recherches. Il suffit que les appareils remplissent les j conditions qui viennent d'être énoncées. La pratique a cependant 4“ pnoctaihs ni i i i.i i hk. (I) cl B*ïis. Gazette hebdomadaire de Uordeaux, 1*93, p. 4|| 210 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. démontré les avantages de certains procédés; ce sont ceux-là que nous décrirons avec quelques détails. Il est toujours prudent de stériliser d’avance à l’autoclave ou au stérilisateur à air chaud les vases qui doivent recevoir les milieux. Cette stérilisation est naturel- lement obligée lorsqu'on doit y transvaser des milieux déjà stérilisés. 1° CL’ I,Tl!RES EX VASES FERMES. Cultures en tubes à essai. — Ce sont celles que l’on emploie le plus communément dans les recherches de bactériologie, lorsqu’on Fig. 07. — Appareil à filtration à chaud. a affaire à des espèces pures, parfaitement isolées, que Ion veut multiplier et dont on veut étudier les particularités de dévelop- pement. On se sert de tubes à essai ordinaires, ayant 1 cen- timètre 1/2 ou 2 centimètres de diamètre, à fondrond ou droit. Les derniers se placent facilement debout sur les tables; c’esl leur seul avantage. Il est à recommander de stériliser à 1 avance les tubes munis de leur bouchon de ouate, dans le stérilisateur à air, à 150° au moins. Ces tubes sont garnis d’une quantité de masse nutritive, bouillon, gélatine, gélose ou sérum, variable suivant leur contenance. On y met à peu près une dizaine de cenli- CULTURES. 217 irii'ire> cube- de gelée, ce qui emplit presque leur tiers inférieur. La .gelée fondue est distribuée dans ces tubes à l aide d'un entonnoir chauffe d'avance à I eau bouillante pour éviter une solidification trop rapide. L opération se fait très rapidement en se servant d'un enton- noir à robinet ou, à défaut, d'un entonnoir simple, muni inférieure- ment d’un tube de caoutchouc portant une pince à pression de Mohr et terminé par un embout de verre. L’appareil à filtration à chaud &L peut parfaitement servir. On en comprend le fonctionne- ment; les mêmes dispositions sont applicables à des instruments plus simples. La gelée nutritive est répartie dans les tubes à simple vue, à moins qu il soit utile de n en prendre qu'une quantité exac- tement déterminée, dans quelques cas spéciaux, par exemple, il faul éviter le plus possible de laisser tomber de la gelée sur la paroi lintcrne du tube, à I endroit où doit se placer la bourre; par dessicca- tion, le bouchon d'ouate adhérerait au verre et pourrait gêner dans des opérations ultérieures. Les tubes -ont fermés avec un tampon de ouate hydrophile, qui ne doit être ni trop serré ni trop lèche, mais entrer à frottement un peu dur. En dernier lieu ils sont portés dans I appareil à stérilisation, line heure ou une heure et demie de -•séjour dans le stérilisateur à vapeur, ou vingt minutes à I20<- dans I autoclave, suffisent amplement |>our fournir un résultat certain. Lorsqu on ne possède qu'une modeste installation, un simple bain- imarie peut servir. On y maintient les tubes immergés le plus possi- ble. tout en ne lai-s, ml pas l’eau mouiller le tamjM>n d ouate, et on règle la chauffe de manière à éviter une ébullition tumultueuse qui projetterait du liquide sur le- bourres. Il est alors plus sûr de recom- mencer une seconde foi- la même opération à un ou deux jours d’in- iervalle en employant la méthode du chauffage discontinu Qu’on use* des stérilisateurs ou du bain-marie, il est prudent de recouvrir -les tubes d un linge fin plié pour empêcher la vapeur de trop imbiber le tampon qui les ferme. Lorsqu’on veut disposer d’une plus grande surface, on se sert de | tubes de diamètre fort. 4 à 5 centimètres par exemple. Pour augmenter la surface libre des gelées sur laquelle doit s'étaler |la colonie, on incline les tubes chauds dès leur sortie du stérilisateur ■t on les laisse refroidir dans cette position. La partie libre du mi- ieu coagulé présente un biseau d’autant plus allongé que l'inclinai Mon a été plus prononcée. Il faut naturellement éviter d'arriver au j mnlact du tampon de ouate. Ceci s’obtient très facilement en dis | K)-ant des tubes presque à plat sur de larges cuvettes remplie- de b -aide, dans lequel on les enfonce plus ou moins pour arriver au b irgré d inclinaison voulu. 218 MÉTHODES DE RECllEHCllE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. I.(‘s tubes refroidis, droits ou inclinés, sont prêts à servir. On les garde dans un vase de verre fermé d’un couvercle, pour empêcher une trop rapide évaporation d’eau qui rendrait la surface du milieu sèche et peu propice au développement des colonies. On peut aussi, pour le même motif, les recouvrir de petits capuchons de caoutchouc ou d’une mince feuille de papier d’étain, excellents pour s’opposera la dessiccation, qui rendent surtout de grands services pour les cul- tures à température assez élevée, en étuves. Pour éviter ce même inconvénient, on se trouvera souvent bien de fermer les tubes, au lieu d’un simple tampon d’ouate, d’un bon bou- chon traversé par un petit tube de verre d un laible diamètre dans lequel est légèrement tassée une mèche d’ouate. La déperdition de liquide se fait moins facilement, mais la fermeture est moins assurée. Lorsqu'on veut mesurer exactement la quantité de milieu à intro- duire dans le tube, on peut se Fig. 68 Fig. 68, 60. Fig. 69. servir d’une simple pipette gra- duée ou mieux d’une burette gra- duée munie d’un robinet ou d’une pince de Mohr. On a ima- giné des appareils plus commo- des où la répartition se fait rapi- dement et exactement au moyen d’un robinet à trois voies. Les appareils représentés ligu- res 68 et 00 peuvent rendre de très grands services. Ils sont surtout ,8i _ Tubes employés au Laboratoire employés au laboratoire de Pas- de Pasteur pour les cultures dans les bouit- ^eur pour les Cultures dailS les lons- bouillons. Ce sont des tubes en verre assez épais dont le col est étiré et porte un étranglement^, et a lig 69). Ils sont munis d’une eflilure latérale horizontale (lig.69) ou recourbée verticalement en bas (lig. 68). On introduit un tampon d’ouate dans le col et on le pousse jusqu a 1 étranglement, .es tubes sont stérilisés à sec à haute température, 160», pendant une heure ou deux. Pour les remplir, après refroidissement on séparé d’un trait de lime la pointe de l’effilure et on fait entrer le l.qu.de stérilisé en aspirant par l’autre ouverture. Loiifice < t ( 1UK rebouché aussitôt à la flamme. Dans ces petits appaiu s on i u facilement faire le vide, en réunissant le col à uni trompe , e H lure latérale sert à laisser entrer un gaz inerte, de ‘y( de l’azote. L’ensemencement se fait en brisant la pointe de I etiilure et en introduisant par aspiration un peu de liquide contamine. Cl’LTUBES. 219 Les tubes à réservoir double, roiume celui de la ligure 70, ont aussi leur utilité. Un aspire le liquide stérilisé après avoir cassé la pointe d’une effilure et ou le répartit entre les deux branches. L'ap- pareil a été stérilisé d’avance comme les précédents. Un peut facile- ment n'ensemencer qu'un *eul coté en aspirant un peu de liquide chargé de germes par une effilure ouverte. L'autre côté *ert «h* témoin. En inclinant le tube et en y laissant passer une faible quan- tité de liquide de culture, on observe un nouveau développement. Il est possible d’ensemencer chacune des deux branches avec une espèce différente ; les comparaisons sont ainsi faciles à établir. Chaque branche peut enfin recevoir un liquide spécial et les deux être inoculées avec la même espèce ou des espèce* diverses. Les tubes se placent en séries sur des «supports de bois faciles à construire. Cultures en ballons. — Les ballons servent surtout pour les cuit ures dan* les différents «milieux liquides signalés. On peut employer les bal- lons ordinaires à fond plat, de capacité variant suivant le ■besoin. Le col en est bouché lavée un bon tampon d’ouate, entrant à frottement dursans toutefois trop serrer. Dans de «tels ballons l'évaporation *e /ait assez vite, surtout en 'tuve. La forme représentée figure 71, connue dans les laboratoires sous e nom de mutins Pasteur, est à recommander. Lu couvercle rodé à émeri se place sur le col également rodé ; il se termine par un tube de faible diamètre que l’on bouche avec un petit tampon d’ouate in- liqué sur la ligure. On remplit l’appareil au tiers ou à moitié à Laide I un entonnoir. Pour éviter une adhérence trop forte du couvercle, I est bon de graisser le col avec un peu de vaseline au sublimé après •emplissage. Ces ballons se renversent facilement ; aussi a l-on pro- x»sé de le* remplacer par des fioles à fermeture semblable mais à •anse cylindrique ou cylindro-conique. Les vase* appelés ballons d’Erlenmeyer, à fond large et plat i “Ht (,'u" excellent usage et coûtent bien moins cher. Cependant ls s’op|H)S(.*nt bien moins à l'évaporation du liquide que le modèle ’asteur. ti(C. Tu. — Tub« «ré- Fi(f. 71.— M«tr«« F’istrur. »«r*oir double. 220 MÉTHODES DÉ RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. Il es! parfois utile d’user déballons dont le col a été étiré au chalumeau (lig. 72). Pour les remplir, après les avoir stérilisés dans l’air chaud, puis laissé refroidir, on ouvre la pointe d’un trait de lime et on chauffe légèrement le ballon. En plongeant cette pointe dans le liquide nutritif, celui-ci pénètre dans l’intérieur par suite de la diminution de pression déterminée par le refroidissement. La pointe est fermée au chalumeau et le ballon mis à stériliser. L'ap- pareil ligure 73, connu sous le nom de pipette Chamberland, est infi- niment plus commode pour conserver les liquides stérilisés et les répartir ensuite dans d’autres vases sans avoir de contamination à craindre et, dès lors, de nouvelle stérilisation à faire. On bouche le, col courbé du ballon avec un tampon d’ouate poussé dansson étran- glement et on stérilise dans le four à flamber ou l’étuve sèche. Après refroidissement, la pointe du prolongement latéral effilé est coupée à la lime et plongée dans le liquide dont on veut se servir, stérilisé ou recueilli pur de germes ; on remplit en aspirant par l'orifice du col. La pointe est refermée dans la flamme. Il est très facile de puiser du liquide, resté pur ou dans lequel s’est développée une espèce ensemencée. Il suffit d’ouvrir l’eflilure et d’en faire couler la quan- tité voulue en inclinant le vase. On peut se servir de ballons pour des cultures sur des milieux solides, lorsqu’on désire user d’une large surface. On les garnit d'une couche de 1 à 2 centimètres d’épaisseur de gelée, de bouillie de pomme de terre, etc., on les ferme avec de l'ouate et on les stérilise comme les tubes à essai qui contiennent ces mêmes substances. Culture en tubes clos. — Pasteur (1) lisait, dès 1805, pour cultiver (I) I’astkuh, Études suc la bière, 1870, p. 103, note. CULTURES. 221 • en vase dos les espèces dont il étudiait l 'action physiologique, de I petites lentilles de verre soufflé, fabriquées pour lui en Allemagne jpar Geissler. L’appareil complet consistait en un tube de petit dia- mètre sur la longueur duquel était -oufflée une lentille plate dont Iles deux surfaces se trouvaient très rapprochées l’une de l’autre à la partie centrale ; elles n étaient distantes en ce point que de quel- ques dixièmes de millimètre. Le tube était rempli de liquide ou n en contenait qu’une faible quantité, venant se réunir en gouttelette dans la partie centrale déprimée de la lentille. On peut ainsi obser- \ ver le mode de vie, la multiplication à l’air ou sans air. Tout l’appa- reil se place facilement sur la platine du microscope et supporte l'emploi des plus forts grossissements, lorsque les parois sont obte- nues suffisamment planes et d’une même épaisseur que celle des lamelles rouvre-objets. Salomonsen t) s’est servi de tubes tr> - tins obtenus en étirant de- tubes de verre de 4 à “> millimètres de diamètre. Il y introduisait un liquide nutritif contenant des germes dont il observait le dévelop- pement au microscope. La méthode est certainement à reprendre. Vignal (2), nous le verrons plus loin, en a fait l'application à la cul- ture des anaérobies. Cultures sur pommes de terre. — ('.'est un excellent milieu de cul- ture pour les Bactéries. Les caractères de cultures -ur ce milieu sont parfois assez particuliers pour fournir un appoint important à la diagnose «le quelques espèces. L aspect des colonies y est très varié. Le sont en général des revêtements épais, visqueux, incolores ou nuancés «le teintes plus ou plus vives, suivant l’espèce. Parfois c’est une couche mince transparente, qu'on ne distingue «pie diffi- cilement de la substance du tubercule ; c’est le cas du lUicilU typhi- que, «le certains Streptocoques. Les Bactéries chromogènes végètent d'ordinaire très bien sur les pommes de terre ; elles y présentent •souvent une coloration plus intense que sur les autres milieux Les {.tommes de terre cuites au stérilisateur, comme il a été indiqué 1 page 194, sont tenues à l’aide de pinces flambées ou entre deux doigts «le la main gauche lavés au sublimé. Klle- sont coupées en leux ou plus suivant leur volume à l’aide d’un couteau stérilisé, et es morceaux déposés soit isolément dans «le petits cri stalli soirs cou- verts stérilisés à l’étuve à air chaud, au fond desquels est une ron- lollede papier buvard imbibé d’eau bouillie ou un tampon d'ouate | stérilisé*» mouillée d’eau préalablement bouillie, soit plusieurs (l|S,Lwuuu, Zur Isolation diflerenten Bactérien forme n [Bottutitehe Zeitung, (,î) Vi. »*«., Sur un moyen d iaoUtion et de culture «le* microbe* anaéroliir* < Annule» CULTURES. 223 (•onque. L'appareil n»*st guère plus coin mode el es) plus coûteux que lie précédent. On prépare de même des cultures sur autres substances amylacées, empois d'amidon, pâte de pain, riz cuit, carottes, etc. Cultures sur porte-objet. — Lorsqu on veut suivre, sous le inicro- -scope, pendant un temps assez long le développement des Bactéries il faut recourir à un dispositif qui permette I observation a tout ins- tant en même temps qu'il n entrave en rien les conditions de nutri- tion indispensables à la vie. L’usage de cellules de verre, employées depuis longtemps pour l’étude des Champignons inférieurs (1), répond à toutes les néces- sités. Os appareils consistent en un anneau de verre de hauteur et de diamètre variables, collé sur un porte-objet à l'aide de baume du • Canada ou de tout autre adhésif (fig. 74. C . La cavité ainsi limitée Fig. 74. — Culture en cellule *ur porte-objet. peut être close en haut par tint' lamelle qui doit s’appliquer exacte- ment sur le bord supérieur rodé de l’anneau B. Il est facile d'en I préparer soi-même. On prend un tube de verre épais de I à 2 milli- mètres et à l'aide d'une lime triangulaire et d'un charbon ardent on en sépare des segments de 5 à 6 millimètres de hauteur. *. Keoherches «ur les Muroriofcs ( Annal et Je» tcience» naturelle ». Botanique, 5* *ér.. t. XVII. 1 873). 224 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. temps assez long les Bactéries qui s'v développent. De plus l'obser- vation, même au moyen d’objectifs forts, sera possible à tout instant, les cellules se répandant dans le liquide et atteignant vite la face inférieure de la lamelle. La cellule osl rapidement stérilisée dans la flamme ou dans l'al- cool à 9a° ; à l'aide d'une pipette stérilisée, on dépose au fond une goutte d’eau pure. Le bord libre est enduit de vaseline au sublimé. On passe une lamelle dans la flamme, on y dépose une goutte de bouillon stérilisé et, à l'aide d’un lil de platine préalablement rougi puis refroidi, une très faible parcelle contenant l’espèce à étudier. La lamelle est appliquée sur l’anneau, la face qui porte la goutte tournée naturellement vers la cavité. La couche de vaseline la main- tient fixée contre l'anneau de verre et s’oppose en outre à l’entrée de l’air, qui pourrait apporter des germes étrangers. Le développement se fait plus vite à la surface libre de la goutte, aussi avec les objec- tifs à court foyer doit-on examiner surtout les bords de la goutte. Il est préférable d’étaler en premier la matière d’inoculation sur la lamelle et «le ladéssécher légèrement avant d’y déposer la goutte du liquide nutritif ; de cette façon beaucoup de Bactéries restent acco- lées à la lace inférieure du couvre-objet et peuvent ètre facilement suivies avec les plus forts systèmes à immersion. Les cellules sont mises en étuve ou laissées à la température ordinaire ; il faut, en tout cas, les mettre à l’abri de l’évaporation en les couvrant d’une petite cloche où l'air est saturé de vapeur, ou mieux en les disposant dans une petite chambre humide. On s’en construit facilement une avec une boite en zinc, qui est munie de deux tringles pouvant sup- porter une rangée de ces cellules porte-objet et dans le fond de laquelle on met de l’eau. On peut utiliser, pour les mêmes observations, les porte-objets excavés que l’on trouve dans le commerce. La lamelle, munie d une gouttelette de liquide ensemencée, est retournée sur la cavité «le façon que la goutte pende librement. On Iule les bords du couvre- objet à l'aide d’une couche de paraffine. La chambre humide de Hanvier (lig. 7,:i) est d’un usage analogue. On met une très petite goutte «l'eau stérilisée dans la rigole d et la goutte de liquide contenant des Bactéries sur le dis«|ue médian s dont le niveau est légèrement inférieur à celui de la surface supé- rieure du porte-objet.- On couvre d’une lamelle stérilisée dont les bords sont lûtes avec de la paraffine. De ces trois appareils, le premier est certainement préférable à cause des dimensions de la cavité de culture qui permet d user d'une quantité plus considérable de matière nutritive el de laisser CULTURES. 225 I plus d’air à la disposition des cellules qui s’y développent. Les ! deux autres conviennent surtout pour des expériences de peu de durée. L'observation «les Bactéries vivantes par ces procédés donne 3 de très intéressants détails sur leur mode de vie. On y suit sur | une même cellule les modifications qu'elle peut subir, la mul- j tiplication végétative, la formation des spores, leur germination. Kig. 73. — Chambre humide de Kauoer. La chambre n qui de Barnier lig. 76 permet d’observer *ur porte- objet le développement de Bactérie* dans différents gaz. Elle est | d un précieux secours |wmr l’étude des espèces anaérobies. I ne I goutte du liquide «à examiner est déposée sur le disque de verre a I et recouverte d une lamelle qui est lutée à la paraffine *ur le porte- IFiff. 7«i. — Chambre à gai do Kânrier. objet métallique. Le liquide forme une couche mince entre la il lamelle et le disque a, qui se trouve à un niveau un peu inférieur. S Le courant gazeux passe par les tubulures latérales, dont est muni | le porte-objet et vient circuler dans la rigole 6, qui entoure le | disque a. Mac 4. — liaetériologit. J5 226 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES, •2. Cultures sur plaques. Cette méthode, établie par Koch (1), est une des plus sûres et des plus fructueuses de la bactériologie. Le principe qui a guidé son auteur était de disséminer, dans de la gélatine liquéfiée à basse température, les 11 aciéries contenues dans une parcelle de la sub- stance à examiner, de façon à leur permettre de se développer isolément, lorsque la gélatine refroidie, ayant fait prise, les main- tient à distance les unes des autres. Deux résultats sont surtout à apprécier : l 'isolement des colonies produites, qui peut être plus ou moins prononcé suivant la quantité de Bactéries que contient la matière d’inoculation, et suivant le degré de dilution qu’on lui a fait subir; la forme de ces colonies qui, issues d’un seul germe, revêtent souvent un aspect véritablement typique. Delà, des caractères très importants pouvant être appliqués d’abord à l’obtention de cultures pures et à la vérification des cul- tures, et en second lieu à la diagnose, encore si difficile, des espèces. Aussi ne saurait-on trop recommander de se livrer à l’étude approfondie de celle méthode. Au début des études de bactériologie, elle fournira de nombreux sujets d’examen, surtout fructueux parce qu’ils seront purs; elle familiarisera avec la préparation de cultures pures, cette clef de la science des Bactéries; elle sera, pour celui qui se livre à des recherches sérieuses et approfondies, un moyen pré- cieux de contrôle et une source des plus fécondes pour l’observation. Si l’on ne perd pas de vue le premier but de la méthode, isolement des germes suffisant pour empêcher la confusion des colonies qu’ils vont donner en se développant, l'application en sera facile; l’observateur pourra en varier à son gré les détails, pourvu que le résultat soit obtenu. Il faut amener les Bactéries contenues dans la substance à examiner, à être diluées dans une quantité de liquide gélatineux telle, que lorsqu’il aura fait (irise par refroidissement, elles restent suffisamment écartées les unes des autres pour que les colonies qui doivent en provenir soient faciles à distinguer et empiè- tent le moins possible sur des voisines. C’est une simple affaire d’appréciation et de tâtonnement. Si l’on ne réussit pas une pre- mière fois, on en est quitte pour recommencer en mettant à profit les données de la première observation. Prenons, comme exemple de la technique générale du procédé, l’examen bactériologique d’une eau de boisson, cas des plus instructifs (1) Koch, Zur Untersucliung von patliogenen Orgauismcn (Mitth. ans dem /cuiserl. Ge- sundheitsamte, 1, 1881), et surtout passim dans les Actes de l Office impérial de santé de Berlin. CULTURES. 227 ipar le grarul nombre des espèces que l 'on peut rencontrer el la variété surprenante des colonies qu'elles donnent en cultures sur plaques, et d'une haute importance pratique au point de \ue de la recherche de certaines espèces nuisibles qui peuvent contaminer ce liquide. *Le chiffre des Bactéries que peut contenir une eau, varie dans «les limites très étendues, en relation directe avec les causes de conta- mination qui peuvent agir sur elle. Nous passerons toutes ces causes en revue dans la troisième partie de ce livre. Nous supposerons donc avoir affaire à un liquide d'une teneur moyenne en germes, comme le sont la plupart des «‘aux potables des grandes \illes; il sera facile ensuite de discuter la marche à suivre dans des conditions différentes. Le milieu qui va servir eO la gélatine nutritive dont la prépa- ration a été indiquée page 18a. La consistance «le la gelée et par conséquent la quantité «le gélatine sèche à employer, doit légère- ment varier suivant la température du milieu où on opère. Il sera presque toujours plus commode de prendre 7 a h p. 100 de gélatine; dans lus fortes chaleurs de l’été, il faudra augmenter ce jwiids et arriver à 10 el Li p. 1 et même plus, si l’on ne dispose pas de moyens de maintenir la température à un degré assez bas pour que la gelée fasse rapidement prise et se maintienne coagulée. Il faut éviter d ajouter a la gélatine qui doit servir aux cultures sur plaques «lu sel ou «lu sucre, si favorables cependant au développement des Bactéries; par suit»* de la dessiccation de la couche de gelée, il se formerait des amas de petits cristaux très gênants pour i'«>hservaiion. Uutdques tubes «le gélatine bien transparente, stérilises en toute assurance, sont mis dans un va>«* contenant «le l’eau à une tempé- rature de 40° environ. La gelée fond rapidement. Par addition d’un | peu d'eau froid»*, on fait tomber la température vers .t0 degrés. On ! s assure que les houeimns d ouate dt*s tubes n'adhèrent pas à la paroi; dans le cas contraire, on les détache en l«*s tordant plusieurs ‘ fois sur eux-mêmes, sans arriver à déboucher complètement h* tube. On prend à I aide d une mince pipette stérilisée une p«*tite quantité : de I eau à analyser, qui doit être recueillie avec toutes l«*s précau- I: lions convenables, d'après des méthodes expliquées plus loin, et qui sera agitée au préalable, afin de répartir au mieux dans la masse les germes qu elle contient. On débouche un tube et on laisse rapidement tomber une ou plusieurs gouttes de la pipette; on replace, tout de suite, la b««urre d’ouate. Le tube est d«jucement secoué et roulé entre les doigta pour bien mêler l'eau et la gélatine, sans provoquer la formation des bulles d'air «lans la masse, en ayant j soin de ne pas projeter du contenu sur la bourre. On le marque d'un numéro 1, c'est la dilution originale. Une seconde dilution est 228 MÉTHODES DE HECHERCHE ET D ÉTUDE DES BACTÉRIES. obtenue en mélangeant une ou plusieurs gouttes de cette première à la gélatine d’un second tube; elle est désignée par le numéro 2. Une même quantité de la seconde dilution ajoutée au contenu d’un troisième tube donne une troisième dilution, notée avec le chiffre 3. Kn procédant de la môme lagon, on peut obtenir des dilutions plus étendues, précieuses lorsque la teneur en Bactéries est élevée. Les tubes ainsi préparés sont laissés quelques minutes dans de l’eau à une température de 25° environ; quand ils sont descendus à ce degré, ils peuvent être coulés sur les plaques de verre. ( >n se sert de plaques de verre de 40 à 12 centimètres de large sur f i ou 15 de longueur. Il est préférable «le leur faire donner une largeur égale au double de la distance qui existe entre le centre de la platine et la base de la colonne qui supporte le tube du microscope dont on fait usage. De cette façon, il sera possible d’explorer au microscope toutes les parties de la plaque, ce qui ne se pourrait guère si elle était plus large, toule une bande médiane serait alors inaccessible. Ces plaques, bien propres, doivent être chauffées d’avance de manière à être stérilisées et à ne pas apporter des germes qui fausseraient l’opération. On les sté- rilise commodément en en mettant un certain nombre dans une boite en tôle spéciale (lig. 77) , munie d’un couvercle, qu’on laisse pendant une heure et demie ou deux heures à 150° environ dans l’étuve à air chaud. Fig. 77. — Boite à stériliser les plaques. Fig. 7S. — Planchette à vis calantes. Les boites qui s’ouvrent par un volet sont d’une commodité beau- coup plus grande que celles à couvercle. On en retire les plaques une à une, au fur et à mesure du besoin, à I aide de pinces flambées et en ouvrant la boite en la maintenant à plat, dans la position bon • zontale. Les plaques peuvent être simplement stérilisées à Oa flamme du gaz ou d’une lampe à alcool. On les met à refroidir, la face qui doit être utilisée tournée vers le haut, couvertes par une feuille CULTURES. 229 1 «I*1 papier blanc 1res propre. On peut aussi les envelopper sépa- rément de papier blanc et les stériliser après. Elles ne sont alors déballées qu'au moment du besoin. l*our empêcher la gélatine de >e répandre irrégulièrement sur la plaque et de couler même de ses bords, il faut de toute nécessité ^disposer d’un support parfaitement horizontal. Cette condition s’ob- tient facilement à l’aide d’une planchette munie de trois vis calantes lig. -H),que l’on peut disposer à volonté en s’aidant d'un petit niveau a bulle d’air. Les dimensions, de 20 centimètres de longueur sur UO de largeur, sont très convenables; elles permettent de placer sur la planchette à niveau les trois plaques qui servent le plus souvent pour une meme opération ; ce qui n’offre aucun inconvénient si l’on va vite busqué la température est peu élevée, pour amener ou hâter la prise de la gélatine, au lieu de placer la plaque ou les plaques *. Appareil p«ur plaque* de gélatine. sur la [d.uchetle. „„ i„lerp«e„„ réfrigérant. C e* un et rouvert d une large laine de verre »er de su,,,,,"., aux plaque,. Celle lame e,l glacée parlai, en, eul , uane ,i I aide d un niveau à bulle. U ligure 7» représenle un par Houx pour obvier . ce .ucouvémenl. Il se eu, d oue bolteVirtul.Ire eu cuiv" i tV.f"' au '"<■>«“ niveau N el de vis alaules. A el A son! deux lubulures sondée, à celle boite, par où r" '.'”7'' d ou, «„ besoin, un rouronl d eau bande, a, .me large ouverture 11, placée s„u» la boite el fermée ,a, uo Imuebou à vis. introduire des morceaux de glace VT g, ? T***”- olœhe recouvre la, .pareil, ’ U laide refnud.ssa.He d rtgier ,lig. M), de plus grande, di.nen- peu, recevoir un plus grand de plaques el esl alors «on usage plus courant. ■230 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. On prend un tube, où la gélatine encore visqueuse est près de son point de coagulation et, après l'avoir essuyé, pour ne pas lais- ser couler d'eau du bain dans le mélange, on en verse le contenu sur la plaque froide. La gelée s’étale en une tache plus ou moins large suivant qu’elle se prend plus ou moins vite. Il faut éviter de Fig, 80. — Table refroidissante d’Ogier pour cultures sur plantes. i-erser trop tôt la gélatine qui s'étend trop et atteint les bords de la plaqué; lorsqu’elle a commencé à se solidifier dans le tube, il se forme par places de gros amas très défavorables à 1 observation. L’habitude fera bien vite saisir le moment opportun. Il est du reste facile de remédier à l’un ou 1 autre défaut en refroidissant ou réchauffant les tubes. On couvre les plaques, isolé- ment ou toutes ensemble, avec une cloche ou un cris- lallisoir jusqu’à solidifica- tion complète de la masse de culture. CVinniiP nlnniie doit être Fig. 81. — Étagère pour plaques. munie d'une étiquette portant les indications nécessaires, indica- tion de l'objet de la culture et numéro d’ordre de dilution. Les plaques sont alors disposées soit isolément au fond d un < ii>ta 1011 couvert, stérilisé, où l’humidité est entretenue par un tampon de coton imbibé d’eau bouillie, soit plusieurs ensemble au moyen de CULTURES. 231 ‘ombinaisons variées. De petites étagères en cuivre, du modèle de elle représentée ligure 81, ou faites en fil suflisamment résistant xmvanl supporter trois ou quatre plaques, ou même un plus grand îombre conviennent parfaitement pour cet usage. Elles se placent lans un cristallisoir fermé qui fait chambre humide ou sous une •loche lorsque l'étagère est haute. Il est nécessaire de stériliser avec soin les instruments qui doivent supporter ou contenir les cultures sur plaques. Un ne ^aurait trop nsister sur ce point. C'est de laque viennent, eu effet, une grande lartie des contaminations de ces cultures. Les objets en verre peu* ent être stérilisés par la chaleur ou par un lavage à une solution le sublime ; ceux en métal doivent être flambés. Il «•>! très commode le se servir d'une boite en feuille de cuivre, à porte vitrée, contenant me etagere en lil de cuivre assez rigide, à un nombre de places va- iable suivant la quantité de plaques qu on veut y renfermer. Les •arois internes «te la botte et l'étagère sont, chaque fois, soigneuse- neut flambées avec lin bec de gaz que l'on promène sur elles. Ou uen on |>t*ul stériliser le tout en bloc dans le stérilisateur à l 'air chaud, orsqu’il est de dimensions suffisantes. Le' cultures sur plaques se font à la tem|)érature ordinaire, ou tans une étuve réglée de 18- à 19°, lorsque les variations diurnes et meturnes sont trop considérables. Dans h*< fortes chaleurs de l'été, »n est même obligé d'abaisser la température de l'appareil qui les onlient. si l'on \eul que la gélatine reste solide. En hiver, pourob- euii l s eux i ron, il '>uflil de placer I étuve & cultures ou plaques tout “ outre une étuve réglée à X\* environ. On opère de même pour toute substance contenant des Bactéries, ne I ou 'eut étudier. Pour les matières solides ou visqueuses, terre, oussières, parcelles de culture, pus, sang, etc., il vaut mieux les elayer dans une petite quantité d'eau ou de bouillon stérilisés, | xaul île les ajouter à la gélatine ; on sépare mieux les germes coii- I *n u> dans le milieu a examiner, et ils se mélangent plus uniformé- \ lent à la masse de culture. !' pour ‘'ertaines cultures, il peut être préférable de se servir d'un 1 tiiieu liquide pour opérer la dilution. Qu'il s'agisse d'un liquide ou une matière délayée dans un liquide, on prend une goutte ou centimètre cube, qu’on ajoute à K), too... centimètres cubes d’eau idc bouillon stérilisés; on mélange intimement et on prend, sui- iiil les eas, une goutte de l centimètre cube de cette dilution, pour cb-r a la gélatine el faire une culture sur plaques, ("est surtout rsquona affaire à une substance ne contenant qu’une ou quelques kpèces qu'il est avantageux d’opérer ainsi. Lorsqu'au contraire il se 232 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. trouve "ics de ces germes de l’air (pii ne se trouvent qu’à la surfacede la gélatine tandis que les autres se trouvent aussi dans les parties pro- fondes; de plus, avec un peu d'expérience, on apprend vite à con- naître l'aspect des colonies des premiers. Il est du reste aisé de se rendre compte de la moyenne des contaminations, en exposant des l plaques témoins à côté des véritables plaques de culture; on recon- | liait alors que la contamination est loin de se faire dans d'aussi larges limites que le prétendent beaucoup d’observateurs, mais au con- traire que c’est, la plupart du temps, lorsque toutes précautions son» prises, un facteur presque négligeable. On évite en majeure partie les impuretés de l'air en faisant les cultures en vases clos, en « crislallisoirs couverts, en flacons d’Erlenmeyer, ou en tubes d'après le procédé d'Ksmarch, mais on perd ainsi bien des avantages de la méthode. (!) Mkjih, lu Org mitmfi vivant» .if I «itnovpl^re, l’aria, 1382, «t Annuaire de Mont- 234 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. L’apparition des colonies se fait plus ou moins tôt dans ces cul- tures, suivant les conditions de température et les espèces auquelles on a affaire. D’habitude on les remarque comme un piqueté blanc, surtout si la plaque se détache sur un fond noir, au bout de dix- huit à trente-six heures. A un faible grossissement, 2;> à !*"> diamè- tres. elles se distinguent comme autant de petites taches sphériques ou discoïdes blanches, grises, jaunâtres, opaques ou plus ou moins transparentes. Ce n’est souvent qu'après quelques jours qu’elles prennent un aspect véritablement caractéristique. Beaucoup ont alors gagné la surface de gélatine, où elles se sont épanouies. C’est du deuxième au cinquième jour que l’élude des plaques est particu- lièrement instructive. Si nous examinons, après une telle durée, une culture d’eau préparée comme il a été dit précédemment, nous y trouvons tout un ensemble de colonies dont la diversité d'aspect nous surprendra souvent (tig. 83/. Les unes ne modifient pas l’aspect ni la constitution de la gelée nutritive; ce sont de petits disques plus ou moins étalés sur la surface libre, des portions de sphère souvent irrégulières qui proéminent, de petites masses mamelon- nées ou lobées envoyant parfois des expansions latérales longues et nombreuses. Les autres liquéfient tout autour d'elles la gélatine au fur et à mesure qu’elles s’étendent (fig. 83, a) ; celte liquéfaction peut se faire d’une façon régulière sur toute la périphérie delà colonie, ou bien ne s'opérer principalement ou exclusivement que dans certai- nes directions. De la portion centrale de la Zooglée, partent dansce cas des rayons droits ou tortueux qui s’enfoncent dans la masse et dirigent les traclus de liquéficalion. De cette excessive variété des formes on tirera des caractères de premier ordre pour la diagnose des espèces auxquelles appartiennent les colonies obtenues. Souvent des espèces de l’air viennent émailler les plaques de leurs couleurs vives, rouge, rose, jaune, blanc éclatant. Enfin, dans les cultures âgées surtout, apparaissent de nombreuses Moisissures a tendance envahissante. Ce sont les flocons blancs du Pénicillium candidum, les disques verts à cercles concentriques des Pénicillium glaucum et Aspergillus glaucus, les dômes d'un noir vert de YAspergillus niger, le duvet blanc de plusieurs Mucor. Tous sont des ennemis à craindre pour les cultures ; ils arrêtent le développement des colonies en les étouffant dans un lacis serré de tubes mycéliens ou en liquéfiant ra- pidement la gélatine, aussi ne saurait-on trop se précautionner contre eux. On s’en défend par une stérilisation soignée des chambres hu- mides où se placent les plaques et par la destruction à la chaleur de ces amas de Moisissures dont on doit empêcher le plus possible la dissémination des spores dans le local d’observation. CULTURES. 235 L’examen de ces colonies à un grossissement de <3-50 diamètres donnera de précieux renseignements sur leur aspect général, et s'il \ a lieu, sur les rapports de leurs différentes parties. Les objectifs U Fi(f. S3. — Atpect dune culture sur plaques , Grandeur naturelle; de Verifk et les différents systèmes a de Zeiss, et aussi les objectifs 0* et a* à grossissement variable de ces mêmes constructeurs (voir p. 13'J sont il un 1res bon usage pour ces observations. J)es combi- naisons plus fortes, 2 de Verick ou BB de Zeiss, révéleront souvent 23G MÉTHODES DE RECHERCHE ET R*’ ÉTUDE DES BACTÉRIES. ou feront mieux voir certains détails de structure. Enfin dans des cas spéciaux, il pourra être utile d’employer des objectifs de force moyenne, 4 de Vérick ou DU de Zeiss, lorsque la transparence des parties à examiner le permettra. L’emploi d’objectifs plus loris n’esl pas possible à cause de leur trop court foyer et du peu de lumière dont on dispose généralement dans ces observations. Le dessin de ces figures si variées esl un excellent moyen île se les rappeler. L'est ici surtout que la photomicrogrnphie rend d’im- portants services pour rendre bien des détails que les dessins les plus soignés ne peuvent exactement représenter. L’étude complète exige l’examen des éléments constituants à de forts grossissements. Une parcelle de la colonie dont on s'occupe est enlevée avec un fil de platine préalablement rougi dans la flamme et refroidi, puis dissociée sur un porte-objet dans une goutte d’eau pure ou de la solution d’acétate de potasse. La préparation est recou- verte d’une lamelle et examinée aux combinaisons optiques voulues, à l’aide d’un fort objectif à sec d’abord et d’un objeclil à immersion ensuite. La prise de substance avec l’aiguille de platine doit être faite de façon à ne toucher qu'à la seule colonie que l’on vise. Il est souvent avantageux, parfois nécessaire, de s’aider d’un faible grossisse- ment fourni par une loupe à dissection ou le microscope muni d'objec- tifs et d'oculaires faibles. Le renversement des images gène au début, mais, avec un peu d’attention et d’habitude, il devient facile d'opérer dans ces conditions. Il va sans dire qu’on pourra faire usage des mé- thodes d’observation ordinaires, en particulier des procédés divers de coloration, pour arriver à un résultat le plus satisfaisant possible. Avec des colonies obtenues sur plaques, bien isolées les unes des autres, il est très simple d’obtenir des cultures pures des espèces ensemencées. Un procède à l’ensemencement sur gélatine ou sur gélose, en suivant les précautions énoncées précédemment au sujet des cultures en tubes. Il faut choisir, si faire se peut, une colonie bien isolée, dans laquelle un examen attentif au microscope ne décèle aucun mélange. Un plonge dans la colonie l’extrémité de l'aiguille de platine préalablement stérilisée au feu. L’opération se fait, comme la précédente, à 1 ’ieil nu ou à un faible grossissement. L opérateur tient de la main gauche un tube de culture dont il a libéré le bouchon d’ouate en le tordant sur lui-même de façon à pouvoir I ôter sans encombre. En tenant le tube incliné, l’orifice tourné vers le bas ou au moins le plus horizontalement possible, il enlève la bourre de la main droite munie de l’aiguille de platine chargée de la matière prise à la colonie, puis plonge l'aiguille dans le tube et ensemence le milieu par une piqûre ou une strie. Pour les milieux liquides, on CULTURBS. 237 procède «lf môme en agitant l'aiguille chargée de gélatine dans le liquide de manière à y laisser des germes qu elle porte. Il est bon, après coup, de vérilier au microscope l'état de la colonie touchée, (tour s’assurer de la parfaite réussite de la manœuvre. Quelle peut être la valeur de la forme des colonies en culture sur plaques ? Si l'on était en droit d'admettre, toutes conditions égales d ailleurs, la constance absolue de la forme pour une môme espèce, on posséderait là un caractère d'une valeur exceptionnelle pour la détermination des espèces. Or, cette condition semble n ôtre pas toujours satisfaisante et souvent elle prête à d'assez larges variations. ( l’est ainsi qu'un Hacille, qui m 'a paru bien voisin de l'espèce à laquelle Hauser a attribué le nom de Piotciu vulgaris, ne m'a plus donné, après quatre ou cinq générations et un temps de culture assez long, les cultures sur plaques si caractéristiques, dont le centre émet en tous les sens de longs boudins tortueux, entremêlés les uns aux autres, mais bien de simples colonie* à disposition radiée, n'émet- tant aucun de ces prolongements curieux. Certaines espèces possè- dent la curieuse particularité de ne donner des colonies caractéristi- ques en cultures *ur plaques que lorsqu'elles sortent d'un milieu naturel ; provenant d'autres cultures, par exemple, la forme change et est parfois bien différente de la première. D'autres, au contraire, non seulement possèdent une forme eu culture sur plaques absolu- ment fixe et constante, mais reproduisent même cette forme identi- que lorsqu'on vient à les inoculer en piqûre sur un milieu à la géla- tine. Il est possible que la forme de la culture sur plaques varie avec le temps, dans de certaines limites, en même temps que change, nous lavons vu. la xilahlé de l'espèce et ses différentes manifestations physiologiques. Jusqu'ici cependant il parait certain qu'en première ullure.on peut se baser en toute assurance sur la forme de la colonie •n culture *ur plaques. En tenant compte de ce que nous savons de* caractères des spores, il est probable aussi que la forme de la colonie ‘st sensiblement constante quand elle provient d'une spore. U - lest i i pt ion exacte de la forme des colonies *ur plaques des différentes Espèces sera certainement d'une utilité très grande pour la diagnose Mes espèces, surtout pour celles que les dimensions ou les caractères ordinaire* des cultures ne permettent pas de distinguer aisément. I n été, pendant le* fortes chaleurs, il ,»i difficile, lorsqu'on ne -ossède pas de local suffisamment frais, d'obtenir, aussi facilement ue d ordinaire, de* cultures sur plaques de gélatine, même en usant e gelée renfermant 12 p. ft)0 et plus de gélatine. Il faut user d'arti- ce* pour maintenir les plaques à une température (pii ne dépasse èa* 20 degrés. Deux moyens commodes peuvent être conseillé*, (in 238 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTÜDE DES BACTÉRIES. peut placer les plaques dans une boite métallique recouverte en par- tie de feutre que l'on maintient mouillé en faisant baigner les bords dans l’eau ; l’évaporation abaisse souvent la température d’une ma- nière suffisante. Ou bien, on peut les placer dans une petite étuve carrée ou quadrangulaire, à double paroi, en tôle de cuivre, dans laquelle on fait passer nuit et jour un courant d’eau fraîche. En usant de l’un ou de l’autre de ces procédés, on obtient aisément une tem- pérature qui ne dépasse pas t8 degrés. Les cultures sur plaques avec les milieux à la gélatine ne doivent pas être exposées à une température supérieure à 20-22°, sous peine de voir la masse fondre et perdre dès lors les précieux caractères qu’elle offrait. A peine peut-on songer, en mettant jusqu a L> p. 'n0 de gélatine, a atteindre 23-24 degrés. Aussi a-t-on cherché a mettre en pratique cette méthode avec des milieux moins fusibles, permet- tant d’employer une température supérieure, 33-37 degrés, et . étu- dier ainsi des espèces qui ne croissent qu’à cette température. Le seul milieu que l’on puisse songer à utiliser est la gélose. Ma heu- reusement le produit n’est bien fluide qu’à une température de 40 au moins, bien élevée pour beaucoup de Bactéries. L’operation se conduit comme pour la préparation des plaques a la gratine. La couche de gélose glissant facilement sur le verre, Ksmarrh (I) con- seille d’ajouter quelques gouttes d’une solution de gomme arabique qui détermine l’adhérence. Les caractères des colonies devejoppee. sur plaques de gélose sont bien moins distinctifs qu avec la gélatine, il manque surtout l’indice souvent précieux de la hquélaction. Lima (2) obtient des plaques au sérum en ajoutant au sérum pré- paré suivant son procédé (voir p. 204). 10,». ,00 de gelât, ne ou S p. 100 d’agar et en stérilisant à une température inférieure au point ‘Tto« Z colonies obtenues dans ces milieux diffère de cilles que les mêmes espèces donnent dans la gélatine, «niant dans «ne culture sur plaque est — considérable ; il est alors impossible d’en ta .un. nu- mération absolument exacte, d’autant plus qu il faut, ■» l**»" "n us opérer avec une loupe ou sous le microscope. On se se t alors d'une plaque de Perre divisée, à l’aide de lr.il* au diamant en petits carrés de 1 centimètre de coté et qu on superpose a la . • », j-n„ ,i„n des KocIC'ea Plattenverfahren [Zeitschrift f*r (1) Ebmarch, Ueber eine Modification des iv Hygiène, 1, 2e p., p. 293, 1886). „nd ueber Blutserumplatten (Alonatsch. (2) Uns*, Ueber eine noue Art erstarten Blutserums uud ueDet mt fürprackl. Vermatoloyie, V, 1886, n® 9). Cl LT U R ES. •239 ture en évitant tout contact. On compte le nombre de colonies t|ue renferment deux on trois de res carrés, on établit une moyenne a l'aide de laquelle le nombre total s’obtient avec une approximation suffisante. La plaque de verre divisée peut être remplacée par une feuille de papier blanc semblablement partagée, qui se place sous la la culture et se voit par transparence; un fond noir avec des traits blancs donne encore de meilleurs résultats, une simple ardoise sur laquelle on a tracé un quadrillage en centimètres carrés est I appa- reil le plus commode et le plus facile à établir. il. Culture des anaérobie*. Les espèces anaérobies ne pouvant se développer en présence d o*y- . gène libre, il faut, pour les étudier, modifier les procédés ordinaires. Pasteur (t), dans >e» recherches mit la rie sans air , ensemençait les espèces qu'il étudiait, et tout particulièrement le Bacillus butyricus, dans des liquides privés d’air en y faisant barboter, pendant un temps assez prolongé, un courant d'hydrogène ou d'acide carbonique, C'est encore un des moyens les plus simples auxquels on puisse avoir re- cours, en variant le dispositif de l'appareil suivant les besoins. Le vase, ballon ou tube de verre contenant le bouillon de culture ou la . gelée maintenue liquide au bain-marie, est muni d'un bouchon de caoutchouc traversé par deux tubes de verre munis de robinets. Le tube d’arrivée du gaz plonge jusqu'au fond du milieu nutritif, l'au- tre dépasse à peine le bouchon. Le gaz inerte barbote dans le liquide et lui enlève peu à peu l'oxygène qu'il contient en s'y substituant ; il arrive même à constituer en entier l'atmn>phère de l appareil. Un ferme les deux robinets, ou on met l'extrémité du tube de dégagement sous le mercure d'une cuve, ce qui permet de recueillir facilement les produits gazeux qui peuvent se dégager. Lorsqu'on possède une trompe à mercure ou à eau, ou tout tout aut re appareil à faire le vide, il est bien plus facile d’enlever toute trace d air en faisant le vide plusieurs "fois de suite dans l'appareil et y laissant ren- trer chaque fois du gaz inerte. Les gaz employés, peuvent être l'azote, l’hydrogène ou l'acide carbonique. O dernier est plutôt à rejeter, car il exerce une action toxique sur plusieurs Bactéries. C’est l’hy- drogène qu'il est le plus facile de se procurer ; il doit être pur, être dépourvu >urtoul d hydrogène sulfuré et d’oxygène : on le dépouille du premier gaz en le faisant barboter dans une solution d’acétate de plomb et du second en le faisant traverser un flacon contenant une U l’A.rii*. Animalcule» infusoires vivant sans gas oiygèoe libre (Compte» rrmfui de f Académie de* tciencei, J#6I, LU, p. 344), et Etudes sur la bière, l’aris, Hs76, p. téi. 240 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D'ETUDE DES RACTÉRIES. I solution alcaline d’acide pyrogallique. D’après Kladakis (1), le gaz d’éclairage n’esl pas à employer, il est nuisible à beaucoup de l.acte- , Lorsque les gaz provenant du développement des Bacteues anaérobies doivenl ôlro analysés, l'emploi de l'hydrogène ou de Pari, le carbonique doit être évité, ces deux gai se retrouvent en toujours dans les produits des fermentations occasionnées pai i es t, Z il deviendrait délicat ou impossible de séparer le g« dégagé ,l,i premier. On peut alors se servir d'asote ou mieux faire simple- mont la culture dans le vide obtenu avec la trompe. 11 est très difficile de purger complètement d oxygène un mi u n t - culture surtout s'il esl visqueux comme les gelées fondues. Ileurcu- nent beaucoup d'anaérobies supportent très bien la pnsi m e , ^ , j . ' d’oxveène aussi leurs cultures s obtiennent aise pouvenl se développer qu'en l'.b- ™ce absolue île ce gaz ; ceux-là exigent une attention spéciale pour I '^rz'^r^rrmo >*. <«. -« recouvrir la gélatine ensemencée d'une mince lamelle de ici i e ass lar-e sous laquelle le développement sera suivi au microscope .. . lamelle doit ÔU e appliquée sur la gélatine encore visqueuse, de ma- p è, v adhérer dans toute son étendue, line simple couche d’huile versée à la surface de gélatine ou de gélose préserve, dans „ „,.é. « - -- ^mélangeant de la mattire sïdéle- ou de la gélose liquide, dans un u ) _ ’ nutritif (lig. 84) et y loppent dans les couches profondes du milieu nulrit l forment des colonies plus ou moins espat - J chirbon ,.ougij tubo en fendant à l’aide d un bail ( c im^ l’huile à la surface de la à l’endroit qu’elles occupent, hn 'er encore, gelée, la végétation est plus gelée Si l’on a pris la précaution de faire bom digaoU8 . U faul fondue pour expulser 1 oxygen 1 , ,Q0 [p plongeant alors refroidir rapidement le tube “^“^^^ntiu se dans l’eau glacée, puis l’inoculer rapidement lorsque (,) Ki.an.Kts, Ueber Jie Einwirkung des Leuchtgases auf die Lebenthatigke.l "$££ Îtiï* Bactéries, 3- édit.. 1890, t. I, P- CULTURES. 2il «pend en gelée. Le développement peut se reconnaître au bout de quelques heures, dans les conditions favorables. Les gaz dégagés si 1 - onnenl la masse, la découpent et en écartent violemment les mor- ceaux. Vignal t) a modifié ce procédé et l'a rendu plus pratique. Ai gélatine d’un tube à essai, bouillie et refroidie en présence d hy- Irogène, est ensemencée vers 25°, puis agitée convenablement pour >ien répartir les germes dans la masse. Par aspi- ration on en remplit un tube de verre stérilisé au t'eu, de :t à » millimètres de diamètre et long «le Il mètre environ, dont l’extrémité qui plongedans -e liquide a été étirée tandis que l'autre est bou- chée par un tampon de coton. L’opération faite, des deux extrémités sont fondues à la flamme et ‘ermées. Les anaérobies se développent dan> la •masse et forment des colonies qui sont isolées des unes des autres, si la dilution a été auftisante. *f >11 arrive facilement à ces colonies en coupant de tube de verre au niveau voulu ; les fragments 'du tube peuvent être conservés, en plongeant leur extrémité ouverte dari* de la cire fondue. On peut priver le milieu de son oxygène eu y faisant barboter un courant assez, rapide d'hydro- gène. Pour la gélatine et la gélose, il faut néces- sairement les maintenir fondues. On ensemence rapidement la culture à une température infé- 1 * K,s '*■— Culuirad* ha Heure a 40° et on supprime le courant gazeux en Ul|t, deféi*ti»*. baissant le tube ou le ballon rempli du gaz choisi. Ceci se fait facilement en fondant, en de* points étirés par avance, les tubes qui amènent et emmènent le courant gazeux ; ces deux tubes, i font le premier plonge jusqu'au fond du vase et le second part de sa ■partie supérieure, sont maintenus dans un bon bouchon de caout- i 'houe qui obture parfaitement l'appareil. On arrive plus commodément à de bons résultats en ajoutant préalablement à ces gelées nutritives bouillies d'avance et mainte- t nies fondues différentes substances facilement oxydable* qui absor- I >ent as*ez vile les traces d'oxygène que le milieu peut encore conle- » lir. kitasalo et Weil <2 recommandent a ce point de vue le formiate le soude ijue l'on ajoute à la gélose ou à la gélatine en proportion le 0.3 à 0.5 |». 100, ou le sulfodndigotate de soude en proportion de (1) V Sur un moyeu d'isolation et de culture de* microbes anaérobies (Annale* de ■ ’hftUui l'asteur, I, IS#7, p. 35*). {î; kirasâToet Waii., Zur Kcnotniss der Anacroben (Zeittrhrifl far Uygiene. VIII. isuo., Macs. — iJaclérioloyie . |ft 242 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. O I p I OO. Liborius(l) conseille avec, ce dernier corps, d’ajouter 2 p. 100 de fducose, favorable au développement de beaucoup d especes et contribuant aussi à absorber de l’oxygène. Après ensemencement, il est bon de verser dans le tube un peu de vaseline liquide ou d’huile stérilisées; cette couche de un à deux centimètres préservé les couches superficielles du milieu de la diffusion de 1 oxygéné de l’air. 11 faut aussi chercher à ensemencer aussi profondément que possible, les couches inférieures étant toujours plus à l’abri de I oxy- gène Le développement microbien fait souvent pâlir la couleur bleue de la gelée au sulfo-indigotate, la décolore complètement, l'indigo bleu passant par réduction à l’état d’indigo blanc. Les gelées ne doivent pas être préparées longtemps d’avance, la réduction se faisant lentement à la température ordinaire. r Würtz et Foureur (2) disent avoir obtenu de très bons résultats du gaz d’éclairage pour la culture de certaines espèces anaerob.es types, entre autres le Vibrion septique, le Bacille du charbon symptoma- tique et le Vibrion butyrique. Leur procédé est 1res simple e! mente d’être décrit. Ils enlèvent d’abord l’oxygène que contient le milieu nutritif en faisant bouillir ce dernier, bouillon, gélatine ou ge ose, en présence du gaz d’éclairage. Leur dispositif est très pratique ; il suffit de brancher le tube d'arrivée du gaz au col du matras el . . dapter, sur une tubulure latérale soudée a la base de ce col, second tube de caoutchouc se rendant au brûleur de Bunsen Le gaz - ■u rivc à la surface du milieu nutritif avant de brûler. On fail passe, le courant de gaz pendant quelques secondes avant d allumer le bru- leur alin d'éviter la formation d’un mélange détonant. Une ébull tion de quelques minutes suffit. Le milieu est ensude repart, par tubulure latérale dans des tubes à essai ou i on a chasse 1 air par un courant de gaz. Lorsque la quantité de milieu est suffisante, tout e laissant arrieer encore legazpar un tube de verre plongeon jusqu au fond du vase, on verse à la surface quelques centimètres cubes de pc frôle ou d'huile stérilisés. Les tubes sont stérilisés à I autoclave. ^Pour ensemencer, on fait arriver à nouveau du gaz dans le tube on celui-ci ,1c manière à découvrir le milieu et on inocule avec le iü de , a inc ïl e" possible, en opérant ainsi, d'obtenir des cultures sur plaques de gélatine d'espèces anaérobies en disposant une cloche bien suilfée. traversée par un courant de gaz décla'raj La propriété qu'ont les aérobies vrais ,1 absorber en un temps, . court fout l'oxygène on dissolution dans un milieu ou ,1s se develoi $ SÏÎIKSi» * »«»" 1“ “H : Ities (Arch . de mcd. exp., I, 1880, p. 523). CULTURES. 243 f »♦* r» t , a été utilisée pour procurer un terrain favorable aux anaéro- bie-, ("est du reste re qui se passe à tout instant dans la nature. Dans bien des putréfactions, par exemple, les espèce-» très avides •ti’air envahissent rapidement le liquide qu elles troublent uniformé- ment. Tant qu'il va de l’oxygène dissous, elles y végètent abondam- ment dans toute- les directions. Au fur et à mesure que ce gaz dis- ioarait, les Bactéries quittent les couches profondes et se rapprochent He la surface où il en existe encore. Bientôt on n'en trouve plu- qu’à «a surface en contact direct avec l’air où elles forment un voile con- tinu ; le liquide s’est éclairci, toutes les cellules qu'il contenait sont ombées au fond du vase, mortes asphyxiée-, ou avant donné des (-pores, et de plus il y a absence totale d’oxygène dans son intérieur, ie voile épais formé à la surface en interdisant l'accès, (’.’est le mo- ment propice pour les anaérobies. S'il en existe îles spores, elles germeront de- que l'oxygène aura di-paru et pourront continuer longtemps à -e multiplier, protégée- de l'air |w»r le voile formé ( aérobies, qui consomment l’oxygène au passage. L’expérience réus- »it au mieux -i on la provoque. Kn semant du Barilhu subtitis dans lu bouillon, le liquide s'est éclairci au bout de quelques jours et montre à sa surface une membrane épai--e et ridée ; les anaérobie- ■' y développent alors aus-i bien que dans un vase vide d’air ou rem- di île gaz inerte. Lihorius lia appliqué ave« succès ce principe à a culture des anaérobies dans les milieux solides. Il e-t arrivé à en obtenir de belles colonies dans des cristallisoirs plein- de gélatine, i la surface desquels il avait fait végéter des Bactéries de pulréfac- ion Ire- avides d oxygéné. L expérience démontre qu'un anaérobie tricl peut vivre indéfiniment dans un milieu et y pulluler, s il est protégé de I action de l'oxygène par une association d aérobies. houx 2 , dan- un travail à consulter, a ex|>osé les méthodes sui- ! i‘*sau laboratoire de Pasteur |H.ur cultiver les anaérobies. Pour les 1 ultures dans les liquides, il recommande l'appareil représenté Jgure 85. (/est un tube à deux branches de Pasteur, étranglé en A t muni, au-dessous de l'étranglement, d’un tampon de coton. Chaque branche est munie d'une effilure latérale. Le tube est stéri- lisé dans le four à flamber. A l’aide des eftilures latérales, que l’on f srme aussitôt à la flamme, on introduit dans une branche du liquide nutritif ensemencé et dans I autre du liquide pur. (tu fait le vide * lusieurs fois de suite en reliant à une trompe T un des deux robi- ( et- supérieurs. On peut faire pénétrer un gaz inerte par le second I HeitrMR*’ tur K.nntnm /<• r Institut Pasteur, 1. 1 SH7 p. ij 244- MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. robinet ou maintenir le vide. Le tube est fondu en A et mis à l’étuve. Pour obtenir une seconde culture, il suffit en inclinant le tube de faire passer une petite quantité du liquide où se développe la Bacté- rie dans la seconde branche. Si l’on désire examiner le liquide, on relie l’extrémité du tube A au gazomètre G et on casse sa pointe dans le tube de caoutchouc intermédiaire; en brisant l’extrémité d’une effilure latérale, on fait couler la quantité voulue. La culture se continue très bien si l’on referme les deux tubes ouverts sans introduction d’air. Pour les milieux solides, Houx emploie, entre autres, le tube figuré ci-contre (fig. 8(5). La technique est la même que précédemment. L’ensemencement de la gélatine se fait par la tubulure a qui est brisée , puis refermée aussitôt. On fond la seconde bran- che en b lorsque le tubeensemen- cé est vide d’air ou rempli de gaz inerte. Enrépar- tissant les ger- mes dans la masse et en cou- chant le tube, on obtient une sorte de culture sur plaques. Pour atteindre les colonies, on fait sur le tube un trait a la lime sur lequel on applique un charbon rougi ; les deux parties se détachent aussitôt. On trouvera, d’ailleurs, d’intéressants détails dans l'excellent mémoire cité. Pour obtenir de grandes quantités de cultures en bouillon, on peut user très avantageusement de flacons de un litre et plus fermes par un Ijon bouchon de caoutchouc percé de deux trous dans lesquels passent deux tubes de verre disposés comme ceux d une pissette ( laboratoire. Le tube qui doit plonger dans le liquide est effilé et fermé à son extrémité libre, l’autre porte un ou deux étianglemcnts sur sa branche libre et est obturé par un tampon d'ouate. Le flacon 1 I CULTURES. 245 <‘•4 rempli de bouillon aux deux tiers et le tout est stérilisé à l'au- toclave a 120°. Lorsque le flacon est suffisamment refroidi, on brise I extrémité effilée du tube et on aspire quelques gouttes de la solution à ensemencer; on referme ce tube au feu. On fait ensuite dans l'ap- pareil le vide aussi complet que possible avec une bonne trompe. On fait a une ou deux reprises passer de l’hydrogène dans le flacon et on ferme en fondant un des étranglements du second tube. Nous avons vu précédemment (page 222), la modification proposée par Roux pour obtenir des cultures sur pommes de terre à l'abri .b* l’oxygène. Buchner (!) a m's *,‘'s heureusement à prolit, pour cultiver les anaérobies, la propriété que possède le mélange d’acide pyrogallique et de potasse d’absorber rapidement une forte proportion d'oxygène. A froid, vereO*. cette absorption est très lente; à 20*. elle se fait bien. U solution est versée dans une enceinte bien bouchée dans laquelle se place le vase contenant le milieu de culture, sans qu’il puisse v avoir mélangé naturellement. La lessive alcaline n'est ajoutée qu’en dernier et le vase externe immédiatement bouché ; elle brunit très v ile par suite de 1 absorption de l’oxygène. Pour un espace de 100 centi- mètres cubes à peu près, on emploie t gramme d’acide pyrogallique et environ 10 centimètres cubes de lessive de potasse au dixième Au bout d un jour, il n’y a plus trace d’oxygène. Pour Obtenir facilement une culture d un microbe anaérobie qui fuisse servir a se familiariser avec ces différents procédés, Würlz conseille d immerger dans un tube à essai rempli aux trois quarts de gelose bouillante un ou deux haricots ordinaires. En mettant ce TV V ^ ,endemain doi‘ avoir une culture abon- dante de Baallu» buiyricus. On peut aussi s'adresser au Vibrion ^pH- °n°bl,e,l‘ S°UVent du f,remier ™up «•" inoculant à un ouantké dT, UUe T"* b1WUlODnière de ,a '»« ventre, une petite quantité de terre de jardin ; la mort survient le plus souvent en Üère d’SU 111 SUUg ou la péritonéale servent de ma- tière d ensemencement. Km combinant ce» procédés, on peut facilement obtenir de» rullu- turrs sur plaque. 4 I abri de l'oxygéne. Ces eullnre». faite» a l'aide de gélatine nu de gelose bouillies et refroidies au degré veut îlmd'l"T '‘•'""‘■'"'T SO"‘ ''lartP5 «»«^e, sous une, loch" dont la base plonge dons un eristallisoir renfermant un peu de vase- line liquide. Cette cloche est traversée par un courant dï.vdrogéne u" I’01" iuPPr"n®r après une demi-heure environ ; ellefeiï en r„lr.IUM 246 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D ÉTUDE DES BACTERIES. outre contenir une capsule dans laquelle on dépose en dernier un mélange de solution d’acide pyrogallique et de lessive de potasse, destiné à absorber les dernières traces d’oxygène. L'isplement des espèces anaérobies se fait plus facilement parla méthode de Vignal décrite précédemment (p. 187). Un peut employer pour l’observation des anaérobies sous le microscope la chambre à gaz de lîanvier décrite précédemment (p. 225). Les deux tétons latéraux du porte-objet métallique sont mis en communication avec la source de gaz, hydrogène, acide car- bonique ou azote. La culture se trouve complètement baignée par le gaz choisi. On suit facilement ainsi les phases intéressantes du développement d’espèces que l'oxygène tue, la division el la forma- tion des spores surtout. On peut le faire tout aussi facilement à 1 aide des lentilles de verre souillées el aplaties dont Pasteur s’est servi au début de ses recherches sur les anaérobies, en particulier sur la ter- mental ion butyrique. 4, Cultures dans les milieux colorés. En ajoutant des matières colorantes diverses aux milieux de cul- ture et y ensemençant des Bactéries, on peut observer des modifi- cations importantes de la couleur, variations de teintes, décoloration corrélatives au développement du microbe. Ces réactions peuvent renseigner sur la biologie de l’espèce en culture ou servir a la dille- renciation d'espèces voisines par d'autres caractères. Duclaux a fait connaître une des premières applications de celle méthode en provoquant le développement de diverses espèces dans des milieux, le lait surtout, colorés à l'aide de teinture de tournesol dont la nuance varie selon que le milieu est acide ou alcalin, eu après, Spina (1) annonça qu’en colorant de la gélatine ou de la gé- lose avec quelques gouttes de solution concentrée de sulfo-mdigotat de soude ou de bleu de méthylène, et en y ensemençant certaines Bactéries, on voyait au bout de peu de temps la nuance change, considérablement à la suite de la prolifération de la Bactérie. Noe - gerath (2) songea le premier à appliquer ces caractères au diagnostic différentiel de certaines espèces et en particulier du Bact e ypuu™ si difficile à reconnaître d’espèces voisines. Ce dernier auteur mélange dans l’ordre cité les quantités >m\an- (1) Spina, Hactcriologische Versuche mit gefôrbten liacleriologie, II 1887, p. 71). (2) obooehath, Fortschrite der Medecine, 188, p. 1, 111, p. 481. NRhrsubstanzen (Central Liait fit r et Centralbatt fur liacleriologie, CULTURES. 21 : les de solutions aqueuses saturées de plusieurs couleurs d’aniline : Bleu de méthylène .. 1 centimètres cube». Violet de gentiane -4 — Vert de méthyle I — rhrysoïdine i — Fuchsine 3 — puis complète à 200 centimètres cubes avec de l’eau distillée. Le li- quide Liquide île Noeggcratk) a une coloration brunâtre tirant sur le bleu et colore le papier à filtrer en ^ris foncé ou bleu noirâtre. Il est préférable de le conserver une quinzaine de jours a\ant de s’en • servir, il se produit pendant ce temps des modifications de couleur que I on corrige en ajoutant un peu de l’une à l'autre des couleurs, de manière à revenir à peu près. à la nuance première. A un tube à essai de gélatine liquéfiée, il ajoute de 0 à S gouttes de la solution et coule le mélange dans un godet ou sur une plaque de verre. La Bactérie à étudier r»t inoculée à la surface par plusieurs stries. La culture provoque d intéressantes modifications de couleur; d ordinaire elle forme une bande colorée entourée d’un liséré plus clair. Pour le Bacille typhique en particulier, la culture se colore en violet évêque et le milieu se décolore autour d’elle, i n Streptocoque isolé du mucus utérin dans un ca» île lièvre puerpérale donne une culture d’un rouge orangé. Hans les milieux liquides, c est |e dépôt qui »e forme d ordinaire sau fond du vase, qui se colore, le restant se décolore |k*u à peu. Casser (I a obtenu de meilleurs résultats |*our le Bacille typhique en se servant uniquement de fuchsine. Ku plaçant à l’étuve à :ty°, des plaques de gélose colorées à la fuchsine, inoculées en stries avec «lu Bacille typhique, la culture «pii se forme prend au bout de deux jours une teinte rouge très manifeste, taudis que la gelée se décolore l«*ut autour. La üxation de la couleur par la culture continue à se taire les jours suivants; six ou huit jours après, toute la gelée est ’ décolorée. Des espèces voisines de celle en question présentèrent «les réactions toutes différentes. La cause du phénomène n’est pas connue. Elle est peut-être liée à une oxydation ; de semblables milieux exposés à l'air se décolorent * *‘rïel au bout d un temps assez long sans qu’aucune Bactérie se développe dans leur masse. .5. ensemencement «les cultures et isolement don espèces. Prenons pour commencer le cas le plus simple, où l'on a affaire l ' lùm. TMm àr P*ru Culture .lu Bacille typhique «ur militas nutritifs coloré. P Ave U Je méJ. exp., IH90, n* 6). 248 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. à une espèce pure parfaitement isolée, ou à une substance n’en ren- fermant qu’une seule. Les conditions à remplir sont de prendre de cette matière d’inoculation sans y mêler de germes étrangers et de Iransporter la partie recueillie dans un milieu de culture rigoureu- sement stérilisé, sans introduire en même temps de Bactéries du dehors, qui viendraient fausser les résultats, lies trois propositions, pureté de la matière à ensemencer, stérilité absolue du milieu de culture, possibilité d'introduction île germes étrangers dans la manipulation, doi- vent être continuellement présents à l’esprit de l’ob- servateur qui s’efforcera toujours d’éviter, dans la me- suredu possible, des causes d’erreurs aussi explicables. Pour puiser de la matière à inoculer, on se sertavan- lageusement d’une aiguille en lil de platine, que l’on confectionne en fixant un lil assez fort, de b à 0 cen- timètres de longueur, dans une tige de bois ou dans une baguette de verre rougie au feu (fig. 87). L’extré- mité peut être droite, recourbée en crochet ou en anse simple ou double, ('.elle dernière disposition est com- mode pour prendre des liquides dont on veut une cer- taine quantité. A recommander de ne jamais omettre de stériliser l'aiguille, en la faisant rougir dans la flamme, avant et après chaque opération; on la laisse refroidir quelques secondes avant de s’en servir. On doit avoir de ces fils de différentes grosseurs pour les diverses opérations où on les emploie ; les fils fins, se refroidissant vite, doivent servir pour les ensemencements; ils ne doivent cependant pas être assez lins pour plier lors- qu’on les enfonce dans un milieu solide comme les gelées habituelles. L’aiguille de platine peut être rem- placée par toute aiguille de métal pouvant être chauffé au rouge; cependant les autres métaux, traités de cette façon, s’altèrent trop vite. On peut aussi employer des baguettes de verre de petit diamètre. Lorsqu’il s'agit de liquides dont on veut recueil- lir une certaine quantité, ou, à plus forte raison, j qu’on doit transporter, il faut les récolter à laide de pipettes de verre soigneusement stérilisées. On peut prendre de toutes petites pipettes du commerce, de 1/2 ou de I centimètre cube; il est plus facile d’en fabriquer soi-même (fig. 90), t le cas le plus simple. On a fréquemment affaire à un mélange d'espèces qu'il faut alors isoler • es unes «les autres pour obtenir des cultures pures de l'une d’entre îlle> ou de chacune déliés. Diverses méthodes peuvent conduire à es séparer. La première en date est la méthode de dilution dans les Hif/ui'li's imaginée par Naegeli t , appliquée et perfectionnée depuis >ar de nombreux observateurs, surtout Rrefeld (2 et Miquel 3). ne faible parcelle de la substance à étudier est diluée avec soin dans une quantité de liquide stérilisé, eau ou bouillon, telle qu'on • misse être assuré qu’un volume déterminé de la dilution, goutte ou ■centimètre cube suivant le besoin, ne contienne qu'une seule Racté- ie. Si l’on veut examiner une infusion ou une macération, par exemple, une goutte du liquide, prise avec une pipette stérilisée est mélangée à 50 ou 100 ou 300 centimètres cubes d'eau stérilisée ’ On ensemence avec une goutte de la dilution une série de flacons, dont •ane partie doit rester stérile pour qu'on ait une certitude suffisante lavoir poussé assez loin la dilution. Dans le ras contraire il faut aire une seconde dilution avec une goutte de la première et arriver oarfnis jusqu'à une troisième. Otte méthode, qui exige une grande installation, puisqu'on est souvent obligé d'employer un nombre con- ulerable de ballons.de cinquante! ceo! et phu, adonné d'excellents résultats entre les mains de Miquel, pour le dénombrement des 5acter.es de I air, «les eaux ou des poussières. Elle a été aussi em- doyee avec succès par Van Tieghem et Le Monnier 4 pour l'étude n cultures cellulaires, de Champignons plus élevés On peut arriver à son but en faisant toute une série densemen- ements successifs, sur les mêmes milieux ou sur des milieux difTé- ents. Apres un certain nombre ,1e cultures, une espèce prédomine ouxent , on peut facilement 1 obtenir pure. En inoculant sur une grande longueur une très faible quantité de oaliere a examiner sur un milieu solide, on obtient souvent le déxe- ippement de colonies, bien isolées au début lorsqu'elles „e sont as trop nombreuses, et que lu substance d'ensemencement était en es minime proportion. Il suflit d’ensemencer cha. une d’elles •purement. C’est un procédé fort à recommander ,M,ur l'étude de qu.des peu riches en Bactéries, sang ou pus par exemple. On I) I ntcnim hungon urber niedrreu filie, |87e i>.nl< de litmo.nhfrr. |’ln, |»B- >to,rr d, MonUcurù, |«»|.|H8) . P ’ *' e* ^ rObttr. : (4 V»» Tium» .« L> M«nm, Km-herrhei «ur le» Mur..rin,~ n.. , . Uvr*llei, Hotanu/ue, >• *ri.\ t. XVII. 1*73,. Innalei d-i êdencri 234- MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. trempe un fil de platine, le plus légèrement possible, dans le liquide ù examiner, et on fait à son aide une ou plusieurs stries d'inocula- tion à la surface d’un tube de gélose ou d’un petit cristal lisoir à cou- vercle contenant de la gélose. Il est bon de faire successivement plusieurs stries parallèles sans recharger l'aiguille. De cette façon, si la substance est très riche en llacléries, il pourra n’en rester qu’un nombre très minime sur le lil de platine pour les derniers traits d'inoculation; le premier ou les premiers ne donneront qu’un amas confus de colonies peu isolables, tandis qu'elles seront nettement séparées dans les derniers. Pour isoler une espèce, on peut soumettre le mélange à des in- fluences qui tuent les autres et auxquelles elle seule résiste. J.a chaleur est l’agent le plus employé. Pour isoler le Vibrion seplû/uc, Pasteur recommande (1 ) de traiter l’eau de lévigation des terres qui en contiennent par une température de 00° maintenue quelques mi- nutes. La chaleur tue d’autres germes moins résistants et le liquide injecté sous la peau d’un lapin, détermine les accidents typiques, causés par le développement dans l’organisme de cette seule espèce. M i quoi (2) a séparé le Bacillus urcæ du Micrococcus urcæ , dans l’urine putréfiée et les eaux d’égout, en chauffant le liquide pendant deux heures de 80 à 90 degrés. Le Micrococcus ureæ meurt à cette tempé- rature que supporte très bien la première espèce; le liquide ainsi traité, mis en culture, donne du Bacillus urcæ pur. On utilise du reste couramment cette méthode d'isolement pour obtenir le Bacillus subtilis. Les spores de cette espèce très répandues dans la nature et en particulier abondantes sur les herbes sèches, résistent long- temps à une chaleur de 100°, qui tue au contraire la plupart des j espèces qui les accompagnent. En faisant bouillir pendant une demi- heure ou trois quarts d’heure une macération de foin, elles gardent seules toute leur vitalité et germent lors du refroidissement, tandis j que les autres sont mortes. L’ébullition est en général un moyen excellent et très pratique pour isoler les espèces qui forment des I spores de celles qui n’en produisent pas; nous savons en effet (voir p. 74) que, la plupart du temps, ces corps reproducteurs résis- 1 lent parfois à une température de 100° et plus. On peut encore mettre en œuvre pour isoler une espèce lamé- j I h ode dite de la culture élective de Winogradsky (3). Pour ce savant, j (1) Pastbur, Sur le Vibrion septique ( Bulletin de l'Académie de médecine , Is?')- (i) Miuoxl, Nouvelles recherches sur le Bacillus ferment de l’urée ( Bulletin de la 60- j ciété chimique , 1878, XXXII. p. 126). . (3) Winogradsky, Recherches sur l’assimilation de l'azote libre de 1 atmosphère par e -j microbes ( Archives des sciences biologiques de l'Institut impérial de médecine de • ain ■ Pêtersbourg , 1894, III, n° 4). CULTURES. 235 une culture est élective quand «“lit* ne présente «le conditions favo- rables qu'à la manifestation d'une seule fonction déterminée ou plus exactement d’une fonction aii"i étroitement limitée que possible. Plus ces conditions seront «'“Imites, exclusives en quelque »orte, plus 1 esp«T<* «pii est douée «le cette fonction sera favorisée aux dépens de*- autres «pii auront la vie moins facile, pénible ou même impos- sible; le microbe spécifique dominera. Il faut donc pour arriver à t'isoler ainsi : t» trouver un ensemble «le conditions d«* culture appro- oriées ; ce sera la nature d«*s fonctions connues ou supposées «lu microbe qui gui«l«‘ra dans la constitution «*t la disposition «lu milieu; bien -ai'ir les caractères m«»rphtdngi«pics du microbe préd«>minant (huit ne pas les per«lr«* de vue jusqu a ce qu'on ait roussi à l'isoler et t U obtenir en culture pure. I. addition «le substances antiseptiques j>eut donner «les bons ré- cultats. Les «livers«“s espèces sont en «“tret l«»in de réagir d une façon dentique ; une dose, mortelle pour l’une d’elles, laisse encore l«- développement «1 autres s'effectuer. La présence d'un peu d’acide idiénique «lans la gélatine, conseillée par Chanteinesse et Widal, oeriuet d’isoler plus facilement le Hacille typhique et l«; Colit «teille des •aux contaminées, en empêchant l«* ment «les «'«donie» iipiélianles qui détruisent trop souvent 1»“* cultures. ( .«‘pendant la véritable méthode «l’isolement «les espèces «*>t celle htes cultures sur plaques, que nous avons décrite précédemment v«“c détails ip. 286) et sur laquelle nous ne reviendrons pas. La iiution des germes dans la masse «le gélatine doit être suffisante | «»ur «pie l«*s colonies soient bien séparées les unes des autres. De «•lt«ï façon, après avoir constaté les caractères particuliers d«*s co- mies de lV-qéce que I on veut isoler, à l aide de la Iouih* ou du ucroscope, on en prélève une faible parcelle à l aide d’une aiguille lérilisée et «meure av.*c elle les milieux que l'on juge conve- ables au développement «le cette espèce. U technique «Je cette prix e semence a «*(«■ indiqué** précédemment p. 2»N Les Itactérie ; anaérobies s isolent facilement par des procédés •eciaux «pii ont clé décrits précédemment p. 23'.* . Nous savons aussi que certaines espèces pathogènes s«* séparent nu ainsi dire toutes seules dans l'organisme animal. Inoculées à •s animaux dans un mélange, elles se développent d’une façon luxu- ant«* aux dépens «le* autres qu elles éU.uffent rapidement. L'orga- «sme offre alors tous les caractères d’une culture pure, il peut urnir «le la semen«“e absolument pure pour les cultures. C’est ce li - observe pour b- BaciUut septicH», I- Baeühu mlhncie, I- Becühit ybe reulosis, le Pneumocoque , entre autres. 2H6 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES DACTÉR1ES. Il est du reste un moyen très sûr et très pratique de s'assurer de la pureté d’une culture, moyen qui ne doit jamais être négligé : c’est la culture sur plaques. On arrive rapidement en y procédant, à con- trôler les expériences et à isoler l’espèce voulue, si d’autres s’v étaient accidentellement mélangées. La contamination, assez fréquente encore dans les cultures les mieux conduites, provient de causes diverses qu’il est important de connaître pour pouvoir plus facilement les combattre. Les germes étrangers peuvent venir de l’air, du vase de culture, du milieu «le culture, et de la substance d’inoculation. L’air tient en suspension beaucoup de Bactéries, dont le nombre varie dans des proportions et suivant des causes que nous étudie- rons plus loin. Il peut s’en introduire quelques-unes pendant le cours des manipulations, en particulier dans le vase de culture, lorsqu’on l’ouvre pour l’ensemencer. Cette cause de contamination est loin d’avoir en réalité l’importance qu on est porté à lui attri- buer. Pasteur (1) avait déjà montré que Pair calme est peu riche en Bactéries; Miquel (2) a établi par des expériences précises des moyennes très concluantes. D’après les recherches de ce savant observateur, la contamination des ballons de culture au bouillon de bœuf, ouverts le temps nécessaire pour l’inoculation, serait de I p. 200 à la caserne Lobau, en pleine agglomération, de t p. 300 à l’observatoire de Montsouris, et seulement de t p. 2500 en plein air au parc Montsouris. De plus, Pasteur a depuis longtemps prouvé que dans un air relativement calme les Bactéries en suspension tom- baient suivant la verticale et n avaient jamais de tendance a remon- ter; si bien que des ballons de bouillon stérilisé, mis en contact direct avec Pair au moyen d’un tube latéral recourbé xers le ba>, peuvent se conserver indéfiniment sans présenter de développement de Bactéries dans leur intérieur. Ces résultats ont été confirmés par Hesse (3) dans une nombreuse série d'expériences instituées de la façon suivante : quatre tubes renfermant de la gélatine nutritive sont ainsi disposés et ouverts: le premier a son orifice tourné vers le haut, le second l’a dirigé vers le bas, un troisième est placé horizontalement et le quatrième obliquement l’orifice en haut. Sur ces quatre tubes laissés dans leur position un temps assez long, un seul est contaminé, le premier, celui qui a son orifice dirigé en haut. Lors donc que la chose est possible, dans les cultures sur mi- (1) Pasteur, Examen .le la doctrine des générations spontanées (Annales des sciences naturelles. Zoologie , t8Gt). (2) Miquri., Annuaire de l'Observatoire de Montsouris, 1887. . (3) Hesse, Uebcr quantitative Bestimmung der in l.uft enthaltcnen M .croorgan.sn.cn (Mittheilungen aus dem kaiserl. Gesundheitsamte, II, 1884, p. 187). CULTURES. 257 Jieux so,id*'s surlout* «n devra, avant d'ouvrir un vase de culture d.r.per son orifice vers le bas, ou même le tenir complètement ren- nerse tout le temps nécessaire à l’opération qu’on exécute et le re- f fermer dans cette position. Il faut en outre n’opérer que loin des 'Courants d air, dans un endroit où l’air est le moins possible chargé rm*U'res- 0n “onvera enfin grand avantage à empêcher la dis- sémination dans le local occupé des spores de Bactéries ou de Moi- sissures provenant des cultures abandonnées, qu’on doit détruire avec soin par le feu ou l’eau bouillante; c’est une petite précaution pn rend de très grands services. Le» v«w»,,-iU «ont passés d.nsle stérilisateur à. irchaud, comme «om Uïono mdi,,ué, peuvent «„ considéré, comme absolu ni 'Z r ir arril" que des * <•" l'extérieur envahis- " ,d“ , u"urp“ «u "-«'ers des tampons d ouais, cequi I .urMeul surtout lomjuon roi (Te le- lubesdecapurhons de caoutchouc I est .lors prudent de faire tremper ces capuchon, dan, la solution , *“ * 1 P' 1,100 Pé"dant quelque, heures, lin doit du reste Z r, ; '°T *" "•» » " -'«.le et, de, qu'm, y ■ I" croit des blâment, myeélieu, ou s plu, forte raison des organes eproducteurs de Moisissures, chauffer jusqu an ro„„| du ,“ ,m a '•orlion supérieure du tube de manière 4 tuer re, ennemi, de, cul- Iires. yuand, malgré Ionie» précautions, il .en développe dan, la llluio. P®111 •>» débarrasser en eliaiiffanl à la flamme un bec de Bunsen la partie du »ase où elles se trouvent un eu .S,aja„l de détruire le. Ilot» qu elle, formenl avec baguette de •et. eu, une tige de métal rougie au feu. Il est nécessaires» le, tv, er. de s astreindre à flan, ber la bourre ch. foisqu.m ÏTn ère •our examiner la culture. * »•« enieve l U. pureté d« milieu» de culture est obtenue à l'aide de, procédé, . Iisalion d.-eriC, précédemment. Il esl toujours bon de faire fr.a,„ quelque, joues .vntlV employT ^ "* .T f>r°< U,t aucun changement, ils peuvent êfre considéJés mme bons, bien que certaines espèces S(,mi.|Hn, i • m longue préparation, un moi» et plu, d'après MiqZd (iZZr ! remenrer a croître, mai, c'es, l'exception, l'erlain» liquide, jdifs cependant peuvent ne présenter aucun signe ,1e pùfréfacüon i en que contenant des germes vivants et aptes à se développer ( elfe r'MlWtl apparen,e Pilent de la non-appropriation du nùlieu 1 *•«»-. I,. Orr.u,.m„ Wé..u ,1. l'itaotpMre, Ib*, htril. p „„ ^*cl- — /iaettno logie. , ^ -58 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. , . . s’0bscrve lorsqu’on fait usage de milieux peu appro- a 1 espece, et soDserve h 1(, Ell ajoutant en effet a priés, les liqueurs mi * - . et ne paraissant contenir dénis de bœuf sûrement 91 P-'o-niT «ne ! arriver qu’on .«■»»£ — 'faU j disparaitre ses voisines en les étoutlanl on en rendant le milieu impropre a leur vie. I -la. ai «...Hures et modifications (î. Développement des a„t à la paroi du vase. La couleur en est blanche, jaune, rouge, etc. - L« liquide se trouble d abord, puis il se forme un dépôt au fond du vase, ou un voile à la surface du liquide U iroubl» peut être très faible; „„ au contrat plus pr„„oncé, ,« Ji<|unle peut méiu6 devenir boueux. Les éléments en suspension peuvenl alors se déposer au fond du ase en un sed.mcnt d eepect variable, ou s, rf„nirà |0 su, lare du »l^'ueutPOUr ! ,0ile """" "" *>"h- Uni 0“ "dé, se,- ou I.a liqueur peut alors se rlarilier, elle conserve sa couleur primitive ede, adore, ou se teint en bleu, ver,, etc Elle evenirvi^el; iitierr d <— » cou làîrr r"Sl'' « forme dans la masse des ll„. t . Ian,.s’ eSers’ so>enx- semblables à de* houppe de colon Ilot- ta«.t dans le liquide, ou plus épais, caillebottés. L action de diverses espères sur le lait a été étudiée par Durlaux » • Huppe d). Les caractères fournissent très utiles. Le lait ne s alière i:— Tr'"- U. gela I i né use "ou 'dés grumeaux Ce coagulum reste solide ou se dissout. La réaction est neulre, actde ou alraliue. Les derniers car.,-, ères .c per^“é„T,“é ocllenicnl en addiltonnanl le liquide, comme llud^x l'a fail le ?' • d •*«'• 1-oolilé de teinture de tournesol on oi la , dorai, on v.r.er suivant le changement qui es, produit . cultures sur milieux solides fournissent des cararfè™ v''iltS 4 - l-nudlen, dïsoTr I ut les espèce». Vojuns d'abord les cultures eu tubes llquélfer ’ CullU"' e" PM«. Peul rester solide ou se Hans le premier cas. la culture constitue une , ».« „ 7 fré<* ,le **uu* «vw** *«•*** iesmu°n™ * '• «'"-Ta- formant une surté le °“ "" '”*' 'l"l“ Piqnee peuvent partir de lins tlién^me,™ <•; fcïÆsrh,£ï?,î oïTdfci; ' birri. M, ,th. a,t Jrm kaivrt. Gi-nundhriti'imti, H, IHS4. p. »V. 60 méthodes de bechebciie et D’ÉTUDE des dactéu.es. t'ig. 9ï. — Micrococcus de la l ig- 93-94. pneumonie, culture en clou. Touucs culturcsde Bàcillua anf/waewavant liquéfaction de la gélatine. Fig. 95. — Jeune culture de Bacterium termo. Fig. 96. — Culture âgée de Bacterium termo. pjg 97. — Culture du Spirillum Finckleri, âgée de deux jours. ; CULTURES. 261 qui rayonnent en tous sens, de manière à figurer une houppe soyeuse plongée dans la gelée (flg. 93 et 94). Si la gélatine doit se liquéfier, la liquéfaction commence à la surface a I endroit de la piqûre, puis s'étend peu à peu dans tout le sillon trace par I aiguille, hile est plus rapide en haut où l’oxygène est en abondance; il se produit alors une forme analogue à celle repré- sentée ligure 9“> désignée sous le nom de liquéfaction en entonnoir. Le phénomène progresse, le diverticulum de gélatine liquéfiée devient plus considérable, et donne une sorte de *ac creusé dans la gelée et plein de liquide lig. 97 . Enfin la liquéfaction a atteint les bord*; la gélatine se liquéfie entièrement ou dan* une «certaine profondeur seulement lig. 96) lorsque l’espèce e>t avide d’oxygène et ne peut couse - quemment se développer dans les courh«*s pro- fondes. Dans le liquide formé, la Bactérie se dé- veloppe comme dans un bouillon ; elle peut se I troubler uniformément, ou ne former qu'un dépût à la partie inférieure. La gélatine liquéfiée peut i rester incolore ou se teindre detii verses nuances. <>n n inocule en strie sur gélatine, >ur tubes incliné*, que le* espèces qui ne liquéfient pas ce « milieu, lise forme le long «le la strie un rev «Mo- ment transparent ou’opaque, incolore ou diver- •sement coloré; tantôt très limité, tanl«U recou • 'vrant la plus grande partie de la surface inclinée, i ha gelée peu prendre des teintes variées, verte, rrose, brune, suivant l’espèce que l’on cultive. Les caractères des cultures eu luh's sur gé- l«jse sont tout aussi variables. La culture s'étend pplus ou moins de chaque côté «le la strie; elle peut former à la surface un «qiais revêtement > lig. 98 i, uni «mi plissé, diversement coloré. La RBaetérie se développe dans la profondeur de lu strie «d envoie même parfois dans la gelée des '««iiJe «-uiturc ! prolongements rameux assez longs ou de gros- ^J^*™»*** pr*'*? e distinguent surtout, à ce point de vue, en ce que les loxalbu* mines sont précipitables par l'alcool qui dissout le plus souvent les ■ptomaïnes ; ces dernières doivent donc être recherchées dans le liquide alcoolique, les premières dans le précipité. On peut, pour ces recherches, user de cultures complètes, coin- : prenant les microbes tués parles réactifs ou la chaleur; ou seule- ment des cultures privées de microbes j>ar la tiltration sur papier ou mieux sur bougie Ghamberland, comme il a été indiqué p. 205. I® a ode d'f.xtrvctios tus ftomaïses. I ne première méthode très simple, qui n'est guère applicable piaux bouillon' bien liltrés, consiste à alcaliniser le liquide avec sic la potasse pour mettre en liberté les bases organiques et à .'épuiser par l’éther : par évaporation, on obtient un résidu >iru- »eux. impur, contenant la ptomaïne ou les ptomaïnes. On peut le i mrilier en traitant par l'acide chlorhydrique et en faisant cristal- iser les chlorhydrates à plusieurs reprises. Le chlorhydrate dissous lans de l eau alcaliniser cède à I éther sa base devenue libre. C’est >à tin procédé impurtuit à plusieurs points de vue, mais qu'il *eut être bon d’employer, surtout lorsqu'on ne cherche que des i udications générales, à cause de su simplicité et de sa facilité d'exé- ution. Le procédé le plus recommandable pour l’extraction des pto- oaines est celui indiqué par Gautier , t). Si l’on a affaire à des roduits solides, on les broie et on les épuise à l'eau bouillante; ■ liquide est filtré. Si l'on opère sur des bouillons, on les soumet à ébullition, puis on les liltre. Dans les deux cas, l’intervention de la haleur sert à chasser l'ammoniaque libre. Le liquide est précipité ai* I acétate de plomb. On liltre et on ajoute au liltratum un léger xrès d'acide oxalique qui acidifie la liqueur et précipite l’excès de tomb. fin filtre encore et “vapore pour chasser les acides gras, en Cour« tir chinait ; t, III. Chinai* biologique. \k iôi. 26i MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ETUDE DES HACTÉRIES. ajoutant de temps à autre un peu d’acide oxalique si l’odeur d’acicle acétique ou butyrique se manifeste. On traite alors la liqueur par un lait de chaux très clair de façon à enlever la majeure partie, mais non la totalité de l’acide oxalique libre; enfin on concentre, s’il le faut dans le vide, à l'état de sirop épais; celui-ci est repris par l’alcool à 08°, qui dissout les oxalal.es des bases. L’alcool est évaporé et l'extrait sirupeux, délayé dans un peu d’eau, est broyé avec son poids d’un mélange de deux parties de craie et d’une partie de chaux éteinte en poudre On chauffe à 33° ou 40ntant qu’il se dégage l’odeur d’ammoniaque et eu recueillant s’il le faut les alcaloïdes volatils, puis on épuise par l’alcool à 83° bouillant qui dissout les alcaloïdes. On précipite du liquide une trace de chaux par l’acide oxalique, on sature l'alcool par l’acide chlorhydrique et on évapore dans le vide sur la chaux éteinte. Ou obtient ainsi les chlorhydrates des bases cherchées. Pour séparer les ptomaïnes qui peuvent être à plusieurs dans le résidu on utilise la propriété qu’ont certaines de précipiter par le chlorure mercurique, d’autres de donner des chloroplali liâtes et chloraurates peu solubles ou insolubles et cristallisables, de dis- tiller en présence de magnésie pour les ptomaïnes volatiles. Le résidu calcaire d'où l alcool à 83° a extrait des bases libres peut en contenir de non solubilisées. On 1 acidulé faiblement d'acide oxalique et on le reprend par l’eau bouillante. On neutralise par quelques gouttes d’eau de chaux, on filtre et on évapore ; les bases peu solubles dans l’alcool restent comme résidu. Les ptomaïnes se présentent généralement sous la forme de liquides huileux, quelques-unes sont solides. Elles s’unissent aux acides en donnant des sels cristallisables. Elles précipitent par l’acide picrique et les réactifs généraux des alcaloïdes. La plupart se dissolvent bien dans l’eau, médiocrement dans l’alcool, mal dans la benzine et le chloroforme. Elles ont souvent sur l’économie des effets toxiques bien marqués, variables toutefois d’une ptomaïne à une autre. On en connaît un assez grand nombre; quelques dé- tails seront donnés en étudiant les espèces bactériennes intéressantes à ce point de vue. 2° MODE D’EXTRACTION DES TOXAI.RUMINES. Autant que possible, les cultures sur lesquelles on a eut opérer doivent être faites sur un milieu dépourvu de matières albuminoïdes ou de peptones, pour éviter la présence de substances protéiques difficiles à séparer des toxalbumines. C’est ici que les milieux mi- néraux peuvent rendre beaucoup de services; malheureusement CULTUKES. 26a beauc«>up d’espèces, nt toujours l'activité de telles substances, il vaut mieux faire les essais physiologiques avec la solution aqueuse obtenue comme il a été indiqué ci-dessus. ('.es tovalbumines, telles qu'on les connaît actuellement, sont des i corps amorphes, blancs ou jaunâtres, "ans odeur ni saveur, très solubles dans l'eau d’où les entraînent cependant le» précipités géla- tineux d’alumine et de phosphate de chaux, insolubles dans l’al- cool fort, l’éther, le chloroforme, sans odeur ni saveur. En présence i de l'eau, elles s'altèrent lorsqu’on le» chauffe vers 6!»" ; à sec, elles supportent mieux la chaleur. Les antitoxines se rapprochent «les toxalhumine» au point de vue chimique, ('.'est par la méthode qui vient d'étre décrite que liuérin < «•! Macé I ont pu extraire une substance antitoxiipie du sérum de ■ cheval immunisé à l’égard de la diphtérie. Pour plus de détails sur ces différentes substances issue» de la vie miiTohienne, il est néce»saire «le recourir aux I mité» de chimie »*t aux travaux spéciaux dont on y trouvera l’indication. H. Connorvatioii «le* «*ul turc»*. Il peut être très utile «>u avantageux de conserver aisément d«*» cultures intéressantes par leur forme ou leur n»p«‘ct, ou d’établir une sorte de musée d«* cultures pouvant être d’un haut intérêt pour la pratique ou l eus«‘ignenienl . Les meilleurs résultats à ce point «le vue obtenus jusqu ici, sont dus a l’emploi de solutions d’aldéhyde formkpie ou formol. Le formol a la propriété dinsolubi- liser et de durcir certains milieux, la gélatine en particulier, en lui conservant »<»n aspect et sa transparence. Nous savons en outre qu'il possède «!••» propriétés antiseptupies. En soumettant des cultures sur gélatine pétulant quelque temps aux vapeurs du formol sous une cloche, ou en les plongeant dans une solution a«jueuse faible ià tü p. 100) de c«* produit, la culture est immobilisée dans son aspect I) Gelai* et MaüI, Sur l'iotiloxiur diphtérique ( Académie drs icienCM, lotit 1895). 266 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTERIES. qu’elle conserve pour ainsi dire indéfiniment si on prend soin de s’opposer à toute évaporation par un bouchage parfait du vase(l). l'om- des cultures sur gélatine comme celles du Bacille du charbon au début, du Bacille typhique, il suffit de verser dans le tube, au-dessus de |a gelée, une dizaine de centimètres cubes de formol à 4 p. 100 et de fermer avec un bon bouchon que l’on paraffine, pour pouvoir les conserver indéfiniment avec leur aspect caractéristique primitif. La modification de la gélatine est si profonde, lorsqu elle a subi assez longtemps l’action du formol, qu’on n’arrive plus a la liquéfier même dans la flamme d’un bec de Bunsen ou en la taisant bouillir dans la lessive de soude. . . . Les cultures sur gélose, sur pommes, se conservent aussi 1res bien de la môme manière. Souvent la solution de formol n’altère en rien l’aspect de la culture ; parfois la teinte seule change un peu. D’autres fois, pour es microbes chromogènes principalement, le liquide dissout une petite quantité de pigment et peut légèrement modifier la coloration de la colon . Pourries Bactéries üqnéliantes, il tau! natnrcllemenl n u«r que des vapeurs de formol. Les tubes de culture sont places, débouchés, Sous une cloche avec un récipient conte., anl une certame quan lté d une solution concentrée de formol (40 p. 100); on les la, s»o quel- ques jours exposés au réactif. Il en est de même pour les bactéries chromogènes dont la solution elc formol mod.lie les pigments. En vapeurs, Miquel (2) préfère user du trioxyméthylène, polymère de I •aldéhyde formique, que I on mélange avec une solution con centrée de chlorure de calcium ; on obtient ainsi une pâte hqu.de qui dégage de fortes proportions de formol. III. - expérimentation sur les animaux I ,. comblement indispensable de toute étude d'une espèce quolcon- * ... L'A«oanviAVIin7 (1) Hauser , Weitere Mittheilungen uber V**' Wochenschrift, ISOH, n" 35). von Bakterienkultureu ( Münchene, r medicin milieux solides au moyen des vapeurs (-2) Miquel, De l'immobilisation des cultures sur les milieux «o de trioxyméthylène ( Annales de micrographie , 189*. vl- I • EXPERIMENTATION SL'R LES ANIMAl'X. 267 dans un mélange, un terrain particulièrement favorable, au détriment de- autres. Il se fait ainsi une sorte de triage; l'espèce donnée pré- domine bientôt et finit par l'emporter complètement; les autres, inoculées avec elle, bien qu’en proportions souvent même plus fortes, ^paraissent, étouffées par la luxuriante végétation de la première. V\ ce moment l'organisme infecté offre tous les caractères d’une vé- ritable culture pure ; il servira aux mêmes usages et. en particulier, fournira une semence véritablement pure. dette méthode de culture naturelle est toute de Pasteur. Elle l’a ronduit au début à la découverte d'une espèce redoutable, le Hm itlun wpticus, son Vibrion irptitpu (I . En inoculant sous la peau d'un co- >aye ou d'un lapin une petite quantité de terre végétale, «pii con- ient un grand nombre d’espèces très differentes, la première arrive . ite à occcuper seule le terrain, y pullule et y détermine des troubles si profonds que l’animal succombe en présentant les symptômes ca- •actéristiques de la se plier mie de Payeur, f.'e-t un moyen journelle- nent employé dan< la pratique île laboratoire pour obtenir des cul- ures pures de la Rw-lfrie du charbon. En inoculant du sang non miré fié, où celle espèce est mêlée à d'autres, l'animal meurt du barbon typique; son sang, recueilli a\ec les précautions voulue- tour ne pas introduire de germes du dehors, ne contient que du Uacillus anthracis et en donne des cultures très pures. On ne trouve uicune trace des autres itacteries du mélange primitif. En mettant l*ro(it ces résultats, kocli (2 est arrivé a isoler, de liquide- putré- es diver-, d autres espèce- également fort intéressante-, occasion- nant chez les animaux d expériences des variétés de septicémie, urtout curieuses et i n-l rucl i v es en ce sens que Ire- dan gereu-es jtour 'animal ar la chaleur dans l'étuve à air chaud. 2° CONTENTION DK L'aNIMAI.. L'animal choisi, il faut le maintenir. L’opération se fait facilement (1) U«««ot, Etudes sur le san* et le. glandes lymphat.^ues dans la sérié animale tArrAit-e» de io«loq «• e.i prnmentnU, 1S9!>. (ï) Sur le mode de résistance des Vertébré, inférieurs au, invasions microbiennes f rtibrielles (Annale* de F /mtilul /'atteur, V. 1 805. p, 301). 270 MÉTHODES OE RECHERCHE ET I) ÉTUDE DES BACTÉRIES. avec les espèces employées, (le caractère doux et inoffenaif. Les la- pins et les cobayes seront simplement tenus par un aide, comme l'indique la figure 90, ou tout autrement. Il suffit souvent d’envelop- per la tète du cobaye dans une serviette pour le faire rester tranquille quelque temps. Pour une opération assez difficile et un peu longue, il est bien préférable de se servir d’appareils de contention permet- tant d’immobiliser le sujet d’une façon très complète, et surtout de faire varier à volonté la disposition des différentes parties du corps, en rapport avec l’opération à exécuter. L’appareil de Ccrzmak (,lig. 100 ;, celui de Malassez (i) celui de Latapie{2), répondent très bien aux Fig. 9!). - Contention simple du lapin par les deux mains d'un seul aide, conditions requises: ce dernier, en particulier, peut servir a la fois pour le lapin, le cobaye, la poule, le, pigeon, en taisant varier les dispositifs mobiles qui maintiennent la tête et les pattes postérieures. Les rats sont plusà craindre; les grosses espèces sont méchantes et possèdent des crocs assez redoutables. Les souris sont d'un emploi plus facile. Les différentes espèces qui peuvent servir, souris de maisons, souris dechamps, souris blanches, sont toutes d’humeur fort paisible. Pour les petites operations, les (1) Malassez, Archives de médecine expérimentale , 1891, JL MJ®' {Annales de r]nS. (2) I.atapie, Nouvel appareil à contontiou pour animaux dexpénen titut Pasteur , VIII, 189-1, p. 008). 27 1 EXPÉRIMENTATION SUR LES ANIMAUX. inoculations que l'on fait à la base de la queue, par exemple, il suffit de les placer, la tète en bas, dans un petit flacon de verre à large ou- verture. Leurs pattes glissant sur la surface jwdie, il leur est im|H)ssi- ble de prendre un point d’appui pour se retourner; on j>eut d’ailleurs ! recouvrir le bocal en partie avec un couvercle.de manière à ne laisser ‘dépasser que la partie du corps qui doit serv ir. f )n les maintient com- ! platement immobiles, lorsque cela est nécessaire, en les tenant en outre par la nuque à I aide d’une pince. On peut encore les placer dans une cage à barreaux assez écartés, attirer et maintenir la queue à l’extérieur pour agir sur le train postérieur de l'animal. K.*. JW. - Appareil de Caermk. La ttyur. «iperieurr donue «le* délai!, de I appareil. '* *'Kur,‘ inférieure montre un l.ipm immobilité. On trouvera de beaucoup plus amples détails sur les moyens de lisposer les animaux pour les expériences et de les mener à bonne m. dans les livres -pénaux de physiologie opératoire, en particulier lans les traités de Ll. Bernard et de Livon I Pour les opérations un peu délicates, on a souvent grand avantage " a ^ anesthésie. U souris ilutaiAMe rapidement m la plaçant sou- un verre avec un tampon d’ouate imbibé de quelque- | outles d’éther ou de chloroforme. On anesthésie les cobayes, lapin- J m ,,,ur Pla,*ant sous le nez une éponge imbibée d’un peu de phloroforme. r B (OCl. Bu*aa», l.rr«>u« de phjuiulogie Opératoire. l'ari». J. |i. haili.ére |«?u , . Rouiuel de tiviMctiom. fari». J.-B. Baillière |S»1. ~ , MÉTHODES DE RECHERCHE ET D'ÉTUDE DES BACTÉRIES. R° Inoculations. On arrive de plusieurs manières à mettre les Bactéries, dont on veut étudier l'action, en contact plus ou moins direct avec l'orga- nisme. 11 faut, si l’on ne veut pas essayer toutes les méthodes d’ino- culation, faire un choix parmi les principales, en se guidant sur les conditions particulières d’existence de l’espèce infectieuse étudiée, lorsqu’on en connaît quelques-unes. La matière d'inoculation doit être placée à portée de la voie qu’elle doit suivre pour se répandre dans l’organisme. Les précautions à prendre pour l’inoculation sont les mêmes que celles conseillées pour l’ensemencement des cultures pures dans les milieux nutritifs; l’expérimentation sur l’animal est une véritable culture dans un milieu vivant. Il faut éviter 1 apport de germes étrangers venant de l’air, de la surface du corps de l’animal, de ses organes internes, et enfin de la matière d’inoculation ou des ins- truments qui servent à l’introduire. La contamination par l’air n est guère à craindre, car outre qu’il ne montre presque jamais de ger- mes pathogènes, l'inoculation proprement dite dure si peu de temps qu’aucune erreur n’est possible. On peut, du reste, se mettre dans es meilleures conditions en opérant dans un endroit tranquille, loin des courants d’air, où l’atmosphère a laissé déposer ses poussières et aussi les Bactéries qu’elle tenait en suspens. 11 existe normalement chez l’homme elles animaux, à la surface de la peau ou des muqueuses, de nombreuses Bactéries, dont quelques-unes ont une action patho- gène bien démontrée. Aussi faut-il s'efforcer d’en debarrasser les téguments à la place où l'on doit opérer. Pour ce faire on lave d'abord fortement la peau au savon, puis à une solution de sublime à 1 p tooo, on rince plusieurs fois à l’alcool et en dernier lieu a l’éther dont l’évaporation se fait beaucoup plus rapidement. Lors- que la peau est couverte de poils, on les coupe à l’avance avec des ciseaux courbes, ou mieux on les rase exactement. Il peut être plus commode de brûler la peau au fer rouge dans une certaine étendue, la brûlure doit être assez profonde et intéresser le demie. L’animal d’expérience devra tout naturellement être absolument sain; on doit écarter systématiquement ceux qui pourraient pré- senter le moindre symptôme morbide. faut éviter d’apporter, avec la substance d moc.ulat.on, des germes autres que ceux à étudier. Ce résultat est obtenu en pre.tan la matière dans des cultures d’une pureté reconnue et en n utilisant que des instruments slérilisés'en toute assurance. Lt tte . en EXPÉRIMENTATIONS SUR LES ANIMAUX. 273 «les instruments s obtient facilement en les soumettant aux procédés (habituels (voir p. 195 et suiv.) (1). Les instruments d'acier seront ■ chau très une heure à 130° dans une étuve à air chaud, enfermés dans lune boite de métal «>u dans une grosse éprouvette de verre de ilohème i fermée par un tampon de coton, ou mis à bouillir pendant un quart >“«<»" ,*> «rcr long^ X une solution concenlrée d'acide phémque. Un T* imU. l’alcool fort les débarrasse du réactif lorsqu il gêne. Un long laV,g t u wcool absolu peut suffire et rendre dans bien des eus Seul: lervices CepenLt, il faut toujours se délier de la sté- rilisation par ces antiseptiques. 1° Instruments. I „ ■ instruments nécessaires à ces opérations sont tout d’abord les Les instrume servent couramment pour toutes les scalpels, ^ |[ est à recommander de prendre de préfé- °P ir^ ^ïs entièrement métalliques; leur stérilisation est plus rence des scalpels ■ t trègbien suffire pour certaines assurée. De simple, a B * on eut simplement tremper une inoculations, pou virulent et faire à son aide une simple «> 1^» ch“r?é’déposei' Sue ^tue quantité do virus à la surface d'une petite me, sien ou d'T 'Ss^Sdfvèfreétiré. telles que celles ligurées Kg. »». Les petites pipcues avoir une provi- p. 2M, rendent de très fermée. La pointe est brisée puis sien stérilisée d avance c * I f,rosse extrémité munie d'un — ; sems ::r: — ~ par l’extrémité opposée. pratique des inoculations L'instrument le lus ™ ^ ^ êlre facile „„ pouvoir est sans contredit la s j g que pon doit employer, stériliser sûrement et somr rs-slen°aux procédés employés. Les n faut choisir des modèles 1 de la bringue de Pravas, ne seringues a piston de eu , ■ > la chaleur, le piston se rac- peuvent pas servir, sous ne rest pas d’emblée. Depuis remit et devient vite i* ’e modèles de seringues quelques années on a ^ proeé4fa de stérilisât,»,, par qui puissent suppôt it rnpr nue les principaux, l’eau ou la vapeur ; nous ne p _ cylindre de verre gradué qui La seringue de Koch se compos - de la seringue de peut recevoir à une extrenuU » un aiutage métallique à robinet Le cyliIldre est stérilis EXPÉRIMENTATION SUR LES ANIMAUX. 275 à I autoclave ou à l’eau bouillante avec sa canule; la poire sert à aspirer et à chasser le liquide à inoculer. La seringue de Strauss, que construit Collin, est un des modèles les {•lus recommandables. C'est une seringue analogue à celle de Pra- vaz, dont le piston est en moelle de sureau. La moelle de sureau supporte parfaitement la chaleur humide; quand elle a été quelque ipeu comprimée, elle se gonfle et fait fermeture complète. Le piston ■se compose d’un disque de moelle de sureau de t centimètre de (hauteur, disque serré par un petit écrou qui termine le piston. Il est (facile de fabriquer soi-même de nouveaux pistons avec de U moelle ide sureau bien souple et bien homogène, que l'on ta>se entre deux Jdoigts. Deux rondelles de moelle de sureau sont interposées entre les deux extrémités du cylindre «le verre et l'armature métallique et assurent la fermeture parfaite de l’instrument. La seringue de Deboce, construite par Calante, a son piston et ses rondelles en amiante, supportant, par conséquent, aussi très bien la stérilisation. Elle est d’un démontage très facile. La contenance varie de 2 à 20 centimètres cubes, suivant le modèle. La sn-ingue c l Houx a le piston et les rondelles en caoutchouc, ré- sistant bien à la stérilisation et faciles du re>te à remplacer. Luer construit une seringue tout en verre, formée d’un corps de ■seringue gradué à l'extrémité duquel s’adapte l'aiguille. Le piston formé .1 un cylindre de verre qui glisse à frottement dans l’inté- "eur du corps de seringue. L'adaptation de ces deux partie* doit être varfaite. Elle 1 est en effet dans ce modèle excellent, facile à annro- ner. facile à stériliser, des plus simples à manier; le défaut est •eut -être une fragilité un peu trop grande nécessitant des pr, Van- nons. • * Le- aiguilles doivent naturellement être stérilisées comme la en ngue. « Cette stérilisation peut s’obtenir en faisant simplement bouillir t seringue dans l’eau pendant un quart d’heure. II faut alors prendre précaution de desserrer quelque peu l'armature de la seringue -Hir donner de la liberté au cylindre de verre et lui permettre de dilater. Il est à recommander au*si de faire pénétrer d’avance de •au dans la seringue; l'équilibre de température s’obtient plus vite •rsque la stérilisation doit être absolue, il est préférable de stéri •er les seringues à l’autoclave; on a souvent avantage à stériliser seringue toute montée dans un gros tube à essai fermé avec de la ate hydrophile. Le- aiguilles en acier s’oxydent dans l’eau bouillante; on peut «tercet inconvénient en les plongeant dans l’alcool absolu au sortir 276 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. •le l’eau Les aiguilles en platine iridié ne s'oxydenl pas et peuvent même être stérilisées en les portant au rouge dans une flamme; elles piquent cependant moins bien que celles d acier H faut entre- tenir axec soin les aiguilles d’acier; les frotter a l’exteneur avec de t émeri très fin et aiguiser chaque lois 1 extrémité tranchante sur une pierre ou du papier d’émeri. Après les avoir nettoyées et avant de s’ en servir, il faut passer un fil métallique à 1 intérieur. I orsau’on veut inoculer ou retirer une grande quantité de liquide, il faut se servir de trocarts plus ou moins gros, auxquels on peut du reste adapter une seringue de contenance voulue. On peut avoir à employer le trépan lorsqu on veut agir directe- ment sur les centres nerveux par exemple. La trépanation est une opération trop spéciale pour être décrite ici; on mettra en œuvre les indications données dans les Traités de chirurgie. ‘2<> Matière d' inoculation. I os matériaux qui doivent servir à inoculer sont ou des produits de cultures ou des produits pathologiques. Ces produits sont liquides °UpSo°urdTes liquides il n’y a aucune difficulté. Ils sont aspirés asepti- . iPa ninettes ou les seringues stérilisées. qULe::C;: oduits solides peuvent être inoculés directement, sous la L 1 ! . , _ vî j tk naturelle par exemple. Ou ils peuvent être mi^cn^u^cnsion dans un liquide stérile, eau ou bouillon. 11 suffit r • i,. Ips délaver simplement dans le liquide; d autres fois, il parfois de J pour les dissocier convenablement. Il est Xet “e ces opérations doivent » fai,e d une façon tou, à fai, aseptique. ^ Voiec >( mélkodcs d'inoculation. ...aiière d’inoculation dans l’organisme de '"j (à ’„n. L’expérimentateur se rappellera que les effets liî' net veu 'être variables suivant le point d’introduction; on produits îeu™nl J , uv raempie» dans l’étude des espèces, en trouvera *_»»« ; .,6nélrer dans l’organisme par la voie i— ■ i" - -1’ - — mère. 1» inoculation par ingestion. Les germes contagieux peuvent dire introduits par l'intcs,in. i>4 EXPÉRIMENTATION SI R LES ANIMAUX. 217 teur a jeté une vive lueur sur l’étiologie du charbon des animaux domestiques, en montrant que l'infection était possible si des germes de la Bactérie spéciale venaient à èlre introduits dans le tube diges- tif. Il est vrai que l’intégrité absolue des voies digestives, de l’en- trée à la sortie, est une barrière très sûre contre l’invasion; mais c’est le cas le plus rare; il se trouve d’habitude quelque petite érail- lure par où le parasite peut pénétrer dans la circulation. Toutes les causes qui lèsent l'intestin augmentent les chances de contagion; en t mêlant des substances dures ou piquantes aux aliments. Pasteur a : rendu charbonneux toute une série de moutons qu'il voulait conla- i miner. Il est même démontré aujourd’hui qu'il suffit de lésions d importance bien moindre, d'une simple congestion de la mu- queuse. D’autres fois, c’e-t à la destruction par les sucs intestinaux des Bactéries ingérées qu’il faut s'opposer. L’acidité du suc gastrique - surtout est souvent nuisible; on y remédie en introduisant dans I estomac, peu avant l’expérience, quelques centimètres cubes d’une solution de carbonate de soude. 11 est du reste impossible, à l’heure actuelle, de tracer des règles générales; c’est à l'expérimentateur de chercher à tourner de son mieux les difficultés qui se présentent. On peut simplement mêler la matière d’inoculation aux aliments; ou bien on la fait pénétrer directement dans l’estomac à l’aide d'une ■ sonde. 8* Inoculation par Inhalation L'inhahitiun semble avoir donné quelques résultats positifs. Fried- laender (* a Pu déterminer des pneumonies véritables en faisant res- pirer a des souris de l'air chargé du Micrococrus de ht pneumonie. -On arrive à ce but par divers artifices. On peut pulvériser dans l’at- I" «iiosphère où est placé l'animal, de l’eau chargée de la Bactérie à étudier prise dans une culture pure. Ou bien, on insuffle directement dans les voies respiratoires des cultures desséchées à basse tempé- rature et réduites en poudre, pures ou mêlées avec des éléments très ins comme des spores de Lycopode ou de Lycoperdon. L’état de la •ubstance à insuffler influe considérablement sur les résultats de expérience. Cadéac et Mallet {2) ont montré récemment, dans une ^érie d’expériences dont le résultat pratique n’échappera à personne, ?iue la tuberculose était parfaitement inoculable par inhalation de iquides pulvérisés tenant en suspension des Bacilles tuberculeux /infection s'observe au contraire très rarement lorsque les mêmes Il Die Mikrokokkeu ,1er Pneumonie (ForHchntte der Med, en. !S*3) {llto.**. et Msu-rr. Recherche. espériroenUles sur I. Ir.nsmUs.on de la tuber, ul. '5 tmptm rendu, de CAraVmt, de, neienre,. | ; décembre 1**7). tubercule*- 278 MÉTHODES DE KECHEHCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉ1UES. agents sont incorporés à des poussières. II est encore facile de placer l’animal sous une cloche où l'on pulvérise des liquides chargés des produits à expérimenter. 3° Inoculation par la peau. L 'application simple sur la peuu, suivie ou non de frictions, peut déterminer une infection localisée ou générale. Carré (t) a réussi a produire sur son bras un anthrax en frottant la peau de cette place, lavée et stérilisée d’avance, avec une culture pure de Micrococcus pyogenes uurcus de troisième génération. L anthrax était entouié d’une couronne tic petits furoncles ; dans ces divers loyers de sup- puration le Micrococcus employé se rencontrait en nombre considé- rable. Bockhart (2) a pu déterminer des symptômes blennorrha- giques en amenant des cultures pures de Micrococcus gonorrhcæ au contact de la muqueuse uréthrale saine. 1) après des recherches de Babès le llacille de la morve pourrait aussi traverser la peau saine et causer une morve caractéristique. Le mode de pénétration de la Bactérie infectieuse dans ces cas est encore bien obscur; les glande* de la muqueuse ou de la peau paraissent devoir jouer le principal rôle. La méthode d'inoculation sous-cutanée est de beaucoup la plus employée ; c’est aussi elle qui donne les résultats les mieux connus. Les phénomènes y sont cependant complexes. La matière d inocu- lation est portée dans le tissu cellulaire sous-cutané; mais elle trouve là différentes voies de pénétration; il est parfois bien difhcile de déterminer celle qui est suivie. _ , , Avant tout la peau doit être préparée à l’opération comme il a ele dit page 250, lorsqu’il s’agit d’expériences absolument rigoureuses. Le moyen le plus simple consiste à faire, de l’extrémité d un bis- touri, une petite boutonnière à la peau que Ion soulève avec une pince. On creuse légèrement le tissu cellulaire avec une sonde can- nelée, et dans la dépression produite on introduit une parcelle le la matière d’inoculation que le tissu enserre en revenant sur lui- même. Rappelons que les instruments doivent être stérilisés bien sûrement et qu’il serait imprudent de reprendre un instrument qui a été déposé, ne fût-ce que quelques secondes. 11 faut donc prendre soin de s’approvisionner d’avance. C’est le procédé courant suivi dans les laboratoires pour se procurer de la matière tubercu eu*e CO G—. Zur Aetiologie acuter eitriger Entzüodungen (2) Bookabt, Heitrage zur Aetiologie uud Pathologie des Harnrôhrontrlpper» ( Vierteljanr,, für Dermatologie und Syph 1883). EXPÉRIMENTATION SUR LES ANIMAUX. 279 ! pure. On inocule un cobaye sous l'abdomen avec un produit tuber- culeux quelconque; quinze jours ou trois semaines après il est bon à •sacrifier, ses organes sont d’ordinaire farcis de tubercules. On choisit de préférence une i région du corps où le tissu cellulaire sous-cutané est trè- làcbe. On tire la peau de fu- <;çon à lui faire faire un gro- ( pli (üg. 102); on brûle au fer rrouge une place très limitée ou on l'aseptise très soigneu- sement par des lavages au •sublimé après avoir rasé les ppoils et, à l’endroit voulu, on • introduit la canule de la se- f ringue qu’on a eu la précau- tion de tlamber. On vide la ■•seringue de son contenu qui •se répand dans le tissu piqué. La souris doit être inoculée sous la peau du dosé la racine ,ui ~ tnj*«*fc» hyfmtirrmiqu» (manu») de la queue, ou à la base de la cuisse. Le cobaye a, eu bien des endroits du corps, une peau épais-»* et dure, une véritable couenne; l'endroit le plus favorable à la péné- tiation de I aiguille est le milieu des patte- postérieures. ta» lapin • s’inocule facilement sur les membres ou sur le dos. 4* Inoculation Intra-veineuse. hile se fait en injectant dans une veine, à l’aide d’une seringue ou d'une pipette effilée, une certaine quantité de liquide. Le liquide doit être soigneusement filtré ou ne tenir en suspension que des ' ‘déments très tins, passe sur un linge de batiste par exemple ; la pré- sence de grumeaux détermine presque toujours une embolie mortelle. Les injections intra-veineuses offrent souvent le grand avantage îd'une action beaucoup plus prompte; de plus, il ne peut y avoir de j méprise sur la voie exacte qu’a suivie l’infection. Les effets produits, H faut se le rappeler, peuventêtre tous différents, en plus ou en moins, Me ceux déterminés par l’injection sous-cutanée par exemple; l’étude te- espèces en fournira des preuves nombreuses. Le manuel opératoire est relativement simple lorsqu’on a facile- | ment à sa portée une veine a-sez grosse, comme plusieurs veines de 280 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. l’oreille du lapin. On coupe les poils aux ciseaux courbes et on lave soigneusement an sublimé. On comprime la portion de veine à son Fig. 103. — Injection intraveineuse avec une seringue à petite cauule acérée, a (Cl. Bernard). bout central pour la l'aire gonller, et on pique avec l’aiguille de la seringue tenue à la main ou portée par un petit mandrin de bois. Si Fig, 104. — Veine jugulaire du lapin; direction de l'incision ab, par laquelle on arri\e sur cette veine (Cl. Bernard. Physiologie opératoire). l’aiguille est réellement dans la veine, on voit sourdre une goutte de sang par son ouverture postérieure. On cesse la compression, on EXPÉRIMENTATION Sl’R LES ANIMAUX. 281 adapte la seringue et on pousse doucement l'injection dans le sens du courant sanguin. L inoculation terminée, on retire l'aiguille; le petit orifice de la paroij veineuse se referme de suite. Lorsque la veine est située plus profondément il faut la dénuder. La figure 104 indique la direction et l'étendue de l'incision qui permet de découvrir la veine jugulaire du lapin. Chez le cobaye, il est néces- saire de s’adresser à la jugulaire que Ion met aussi à nu préalable- ment. les veines superficielles sont trop petites. Chez le chien, c'est la veine saphène qui offre leplusde facilités. On l'aperçoit facilement sous la peau de la face externe de la partie terminale de la patte, faisant un angle aigu avec le tendon d'Achille. En incisant la peau, on la met facilement à nu. Souvent pour ces petites veines, surtout quand 1 injection doit être de quelque durée, on a intérêt à isoler le vaisseau sur une sonde cannelée avant de le ponctionner. Chez le cheval, il esl très facide de («énétrer dans la jugulaire, en faisant une petite incision à la peau comme il a été dit pour la saignée p. 180'; ici le vaisseau est assez gros pour qu'on puisse le ponctionner d au- tonte. (.hez les oiseaux, on fait l’injection dans la veine axillaire que I on aperçoit sous l’aile, immédiatement sous la peau. 6* Inoculation Intra-péritonéale Les éjections intra-péritonéales peuvent se faire avec des seringues ou auH-d... pipette» de verre eflllée, lorsque I. matière ai tant soit peu épaisse et visqueuse. L'inconvénient à éviter est la perfection de l'intestin. I», pince la peau et le» muscle» de l'abdomen et on poowe hardi,,, enl I îüguille d«n» le bourrelet soulevé le séparer de le messe intestinale; „„ » assure par le palpation que l aie, pas passée sous la peau lu peut aussi faire une petite boutonnière à la peau du ventre préa- ableinent stérilisée, les muscles apparaissent ; on les traverse dou- remenl avec l'aiguille ou l'extrémité edilée de la pipette jusqu'à ce qu on sente la résistance cesser. 8* Inoculation Infra-pleurale. Pique dans les premiers espaces intercostaux, près du creux axillaire , on fuit de même l’inoculation intra-pulmonaire. 7 In0f‘u,all°n dans la chambre antérieure de l œll Kilos sont 1res avantageuses à utiliser dan, bien des ra». D'abord 1 s lésion, produites se souvent bien et èlre suivies 282 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES IUCTÉR1ES. dans leur développement macroscopique. De plus, c est une a oie sim- ple et facile à emprunter pour agir sur les centres nerveux. La prati- que de ces injections est des plus aisées. Ün insensibilise l’œil avec quelques gouttes de solution de chlorhydrate de cocaïne et, quand t'anesthésie est complète, on enfonce l’aiguille perpendiculairement dans la chambre antérieure de l’œil que l'on maintient fixe entre le pouce et l’index. 8° Inoculation intra-crânienne. Qn choisit la région frontale ou temporale. On incise la peau et le périoste, puis on pose une couronne de trépan de b à 10 millimètres de diamètre. Il faut aller prudemment pour ne pas perforer la dure- mère. On enlève la rondelle d’os et on aperçoit de suite la dure-mère que l’on pique obliquement pour ne pas pénétrer dans la substance cérébrale ; l’injection est poussée lentement. Les suites opératoires de ces diverses interventions sont d ordinaire très simples. Le plus souvent il suflit de faire aux petites plaies des lavages antiseptiques ou de les toucher avec une baguette de verre fortement chauffée. Si les incisions sont de quelque importance, il est bon défaire une suture avec l’aiguille de Keverdin. On peut aussi placer un pansement aseptique; c’est surtout nécessaire lorsque la plaie se trouve à un endroit que l’animal peut lécher ou gratter. Les animaux en expérience doivent naturellement être mis dans des conditions de vie irréprochables et être surveillés avec soin. Le> cages doivent pouvoir être désinfectées avec soin; celles en fil «le fer galvanisé répondent à toutes les exigeni es. Ce n’est, répétons-le, qu’en se plaçant dans des conditions d expé- rience aussi rigoureuses, qu’on se trouve en droit de formuler des conclusions véritablement scientifiques et a 1 abri de tout reproche. On ne doit jamais demander à l’expérimentation plus quelle ne peut donner. Certaines maladies infectieuses semblent ne pouvoir se développer, avec leur cortège de symptômes bruyants, que dans une seule espèce ou tout au plus quelques-unes, dans les conditions ha- bituelles d’expérience. On n’est pas en droit d’en faire un signe absolu pour rejeter la spécificité de la maladie où le germe a été observe. Les exemples de faits pareils se rencontrent atout instant ; n avons- nous pas vu, par exemple, la souris des champs résister au Bacille de la septicémie «pii tue si rapidement la souris de maison . 1) ailleurs il n’est pas à dire qu’en variant les conditions d expérience on n puisse arriver à un résultat satisfaisant. L histoire du « o et a. ci à convaincre les plus crédules. EXPÉRIMENTATION SUH LES ANIMAUX. 283 Il peut être en effet nécessaire, pour provoquer ou favoriser l'infec- tion, de modifier les conditions normales de l aminai d’expérience en affaiblissant 1 une quelconque de ses fonctions ou un organe déter- miné. On créé ainsi une véritable prédisposition, imitant très proba- blement ce qui se passe souvent dans la nature, où l'infection ne peut se laire que lorsque les moyens de résistance de l'organisme sont amoindris ou même anéantis. 4® Examen i»e l'animal vivant. Les animaux inoculés peuvent être soumis au\ méthodes ordinai- re' d'examen et d'exploration. Au cours du développement «le la maladie provoquée par l'inocu- lation, on peut avoir intérêt à examiner du 'ang, «les humeurs ou des | produits pathologiques, nu recueille ces produits tout a fait ase pli - quement comme il a été dit précédemment pour l’ensemencement des milieux p. 250). On les soumet ensuite aux procédés d'examen i nécessaires. •>® Altomik rr iusccssiox m;s a».»i i.tats. On doit souvent mettre à mort l'animal |M»ur étudier les lésions i produites - il ne succombe pas à l'infection. On peut recourir à las- phyxie par le chloroforme ou le gaz d'éclairage ou à un «npoiaonne- lanent aigu; le mieux dans ce dernier cas est «le s'a.lresser à la nico- tine ou à l'aride pruwique.On peut aussi facilement piquer le bulbe, avec un scalpel à lame mince et courte que l’on introduit entre H'occipital et l'atlas. L'autopsie doit se faire régulièrement, l'animal «-tant solidement tixe sur une planchette à trous. La récolte des produits suspects Moit être faite très soigneusement, les prélèvements destinés aux cul- f .ures surtout doivent être recueillis d une façon absolument asepti- j- jue, comme cela a été indiqué page 250. L'autopsie terminée, il est souvent nécessaire «le désinfecter les | adavres. On peut les stériliser à l’autoclave, si l'on ne craint pas • le produire des odeurs désagréables. En hiver, les cobayes, et même lapins sont facilement incinérés dans les grands fourneaux des i «boraloires. Il existe «!«*' modèles très commodes «1e petits fours eré- i naloires pour ces incinération»; malheureusement ils sont coûteux. |n I>'*nt aussi utiliwr le* solutions antiseptiques fortes ou la destruc- f ion par I aci«le sulfurique. 284 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D'ÉTUDE DES BACTÉRIES. Expérimentation sur l’homme. C’est là un sujet des plus délicats dont il est nécessaire cependant, dans un ouvrage comme celui-ci, de dire quelques mots. Dans un des sujets il ne fautjamais se départir de la plus grande prudence et ne na< se laisser guider seulement par des idéesgénerales, voire meme des résultats déjà acquis. Nous savons en effet quelle grande importance ont les prédispositions individuelles dans ces questions d infection, bi Bochefontaine, Pettenkoffer, ont pu avaler impunément des selles ou des cultures cholériques, on a malheureusement des exemples de cho- léra mortel contracté au laboratoire, dans un but d’expérimentation. L’observateur consciencieux doit se faire une règle d’opérer sur lui-même. Aussi tiendra-t-il pour un véritable cas de conscience d’accepter des dévouements proposés; il devra môme toujours tem- pérer des ardeurs d’aides trop courageux ou surtout trop dévoues, facilement portés à se sacritier. . , C’est ici encore l’occasion de dire que bien de ces recherches etde ces manipulations sont dangereuses et qu’il ne faut jamais nen , mcllre des précautions voulues pour éviter tout risque; lesacculen > arrivent toujours trop vite. Il faut constamment avoir en vue la pos- sibilité de la dissémination des germes virulents dans le laboratoire, germes qui peuvent être surtout dangereux pour des organismes af- Ss ou prédisposés. On connaît des cas certains de contagion de tuberculose dans des laboratoires où I on étudiait son microbe. Av la tuberculose, le tétanos, la morve, la diphtérie, le charbon, certai- nes septicémies, sont particulièrement dangereux. Lorsqu on mam- u e de tels viris, les précautions doivent être doublées je ne crains pasde dire exagérées. 11 est inutile d'aile,- grossir une l.ste ob.tua.re déià certainement trop chargée. .. Aussi, les cultures virulentes qui ne servent plus, meme celles a i - blies, les produits pathologiques virulents, les souillés doivent être soumis aussitôt que possible a une stérilisation sûre. C’est une marche à suivre dont il ne faut jamais se départir^ désinfection des mains, des autres parties du corps ou es -ve qui peuvent être accidentellement souilles, est aussi de la plu importance au même point de vue. IV _ PRÉPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. L'étude dos Bactéries au microscope présente souvent à surmonter des difficultés assez grandes provenant des objets a cvaim 285 PRÉPARATIONS ET ETl'DE MICROSCOPIQUES. • de très petit»* taille el de faible réfringence, puis de remploi néces- saire de forts grossissements qui en est une conséquence. Aussi ne «doit-on pus s'étonner «lu peu «le progrès qu'a fait pendant longtemps lia connaissance de ces êtres, alors que la technique scientifique • B était pas à même de résoudre ces difficultés. ("est surtout depuis l'emploi des matières colorantes en bactériolo- igm, qu’il a été permis «le scruter plus à fond la structure de ces Bac- I té ri es et d'en constater la présence là où on n'avait fait que l«*s soup- «çonner et même où elles avaient été niées. Examen à l’état naturel. — L'examen des Bactérie- vivantes, bien «qu'il doive toujours être complété par des procédés suivants, four- inira des renseignements «le première importance que ne pourront donner les méthodes plus compliquée-. Aussi doit-il être pratiqué dans tous les cas. C'est le -cul moyen «1 observer les mouvements des espèces qui en présentent. et la coloration - différentes parties dont les rapports changent plus ou moins suivant le- manipulations qu on leur fait subir. \u\ autopsies, on ne doit jamais négliger d’examiner d«- cette façon une gouttelette «le sang: ce simple examen ipeut donner des indications pr«*cicuses. La marche à suivre es» du reste des plus simples. Si l«*s Bactérie- à «examiner sont en suspension dan- un liquide. il -uflit «1 en déposer «un goutte sur un porte-objet et de rerouvrir avec une lamelle. Si «elles forment des masse* solides, on en détache une petite parcelle qui est délayée dans un liquide neutre, dépourvu de germes, .-au ou 1 bouillon stérilisés. Ces opérations se font trè- facilement avec un 111 de platine emmanché qu’on recourbe a volonté à son extrémité et «pion a grand soin de rougira la llamme avant et après chaque con- tamination. Lorsqu’il y a suffisamment d aliments dan- le liquide em- ployé. les Bactéries continuent à y vivre; on peut alors les observer pendant assez longtemps en empêchant la préparation «le se «lessé- ch«*r. On le fait en lutanl les bords «1«* la lamelle à la paraffine ou •en plaçant la préparation dans une chambre humide dont elle n e>t sortie <|ue par intervalles et seulement le temps nécessaire pour l’étudier. L<* manque d'oxygène peut avoir une action défavorable, 1 surt.nit chez les espèces qui en sont avides ; on ne trouve bientôt de cellules vivantes qu’aux endroits où elles peuvent respirer, sur les bords «le la lamelle surtout ; si la préparation est lutée. l’asphyxie ! se produit vile partout. Lorsqu’on a affaire à des espèces peu exi- geant.- sous ce rapport, ou à plus forte raison à des anaérobie- 286 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. on peut suivre pendant très longtemps leurs phénomènes vitaux. Il est préférable do. recourir aux modes pénaux de cultures sur porte-objet qui ont été décrits précédemment (p. 224) a aide des- uc s or, pourra étudier, pendant tout le temps voulu, le développe- ment, voir s’opérer de nombreuses divisions et les spores se former 'Xs^iquilles neutres, n’exerçant aucune action sur les cellules, peuvent être employés au lieu et place de bouillon 1 oui les Bacte ries pathogènes, il peut être rationnel d’employer des liquides orga- niques sérum, humeur aqueuse, liquides de ponction par exemple. I a solution concentrée d’acétate de potasse (acétate de potasse pui , u-amme eau 2 grammes) rend dans ce cas d’excellents services. Ellèrne contracte pas le protoplasma des Bactéries ne change en rien leur forme, mais supprime presque toujours les inouvem i lorsqu’ils existent. De plus, elle constitue un très hou liquide conser- vateur qui permet de transformer la pièce en préparation durable, ,1 n^esUnème pas nécessaire feinter de suite, la solution ne s évapo- es peu concentrées et inertes donne colorie, si prisée i&£ dlTa^— Uries U faute .le lUnvier et la chambre chaude de V.gnal (p. 1-3) uponden “■ Examen 'ri' aide de réactifs. - Les préparations, faites comme B vient d’être dit, sont loin de suffire à toutes ^J^c^ LaK parence des Bactéries est souvent si distinguer; leur réfringence peu cousu eu . . ,rs d'autant moins avec celle du liquide employé. Les contours son visibles nets que l’indice de réfraction du liqu.de est élevé . assez PRÉPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. 287 dans des liquides aqueux, ils deviennent difficiles à suivre dans des liquides visqueux plus réfringents, le sang, les liquides albumi- neux, les solutions sucrées concentrées, par exemple. Si, de plus, les I Bactéries sont rares dans la préparation, l'oeil n'étant attiré sur • elles par aucun signe bien évident, la recherche en devient longue, difficile, voire même impossible. Si, au contraire, on les teint d'une nuance éclatante sur le fond incolore ou coloré d’une autre teinte, de façon à faire contraste, il devient très facile de les distinguer ra- pidement. II en est de même lorsque les Bactéries sont noyées dans d autres éléments, lorsqu'il s’agit par exemple d’en rechercher dans ides tissus, où elles se trouvent incluse* dans le corps protoplasmi- que ou répartie* entre les élément*. On doit, en outre ici, mettre profit des méthodes spéciales de coloration qui permettent de fixer «sur les Bactéries une matière colorante tandis que le tissu lui- xinème, ou les éléments autres que ces parasites, sont colorés diffé- remment. Pour conserver aux éléments leur structure primitive et pour les soustraire à l'action souvent nuisible des liquides colorants et con- servateurs, il est nécessaire de les fisrr dans leur forme à l’aide de réactifs spéciaux, dont la manipulation est expliquée fout au •long dans les manuels pratiques d’histologie. U fiction, la co/o- nition et le montage de* préparations sont les trois temps succes- sifs de la méthode qui permet d'obtenir des préparations durables. 1. FlXVriOX DE* PREPARATIFS. Réactifs fixateurs. — L’emploi des réatifs de fixation \arie suivant qu’on a à examiner des liquides ou des parties solides de [ issus. Eludions d’abord le premier cas, nous passerons au second l’insuite. I" Fixation par la dessiccation simple. La dessiccation sim pie avait été recommandée dès 1838, par Ehren- *erg(t ), comme moyen de conservation et d’observation des orga- tismes inférieurs. C’est en desséchant sur une lamelle de verre du «fluide contenant des Bactéries ou des Infusoires qu’il est parvenu i découvrir certaines particularités fort intéressantes de leur struc lurc. qu’il a aperçu, entre autres, lescils vibratiles, les tromJtC< m\. aut son expression, d’une grande espèce de Schixomycète* son I tu' trriam triloculare qui n'est pas encore rapporté jusqu’ici à’ une (1) llie lnruMun»thi»rthe servir, comme liquide conservaleur, de la solution concentrée d’acétate de potasse, ]ui gonfle légèrement la couche gélatineuse de la membrane et rend à la cellule ses dimensions primitives. Il est chanceux de soumettre les lamelles ain-i préparées à l'action d'un liquide de lavage, et même d’une solution colorante aqueuse. La couche, obtenue en desséchant simplement la goutte de liquide, -se gonfle en effet presque toujours très facilement par l'eau et se dissocie dans le liquide. En outre, lorsque le liquide évaporé con- tient des matière- albuminoïdes ou des substances cri-talli-ahles, il se forme des précipités qui troublent la préparation et cuchent plus ou moins les Bactéries qu'on y cherche. 2* Fixation par la chaleur. C’est surtout pour remédier à ces deux défauts et pour faciliter l’action des agents de coloration que Koch a dû modifier sa méthode. Il a été conduit à employer comme agent de livation lu chaleur de 1 20 a CIO®, très vantée déjà par Khrlich (I) dans -es études sur les corpuscules du sang. Dans une série de recherches minutieuses, le savant bactériologi-te de Berlin a déterminé d'une façon précise les conditions de l’opération et surtout la durée pen- dant laquelle les préparations doivent subir l'action de la chaleur. Exposée un temps trop court à cette température, la pellicule obtenue se dissocie trop facilement au lavage; lorsqu'au contraire elle a été trop chauffée, les éléments sont altérés, diflluent ou se ratatinent, et surtout perdent l'importante propriété de fixer con- venablement le- matières colorantes. On obtient facilement la température voulue en usant de l'étuve à air, réglée à 120-130° au moyen d un régulateur à mercure. On v arrive également en chauffant au bec Bunsen une plaque métalli- que assez épais-e; immédiatement au delà de l’endroit où une goutte d'eau projetée prend l’état sphéroïdal, la plaque a une température d'environ 120° caléfaction). La goutte de liquide déposée sur la lamelle, comme précédem- ment, est évaporée à une douce chaleur; puis le couvre-objet est placé, la face chargée tournée vers le haut, dans l’étuve ou sur la plaque chauffée. Le temps d'exposition à la chaleur varie avec le degré obtenu ; la préparation doit rester cinq minutes environ de 120° a 1 30°, et de dix à quinze minutes à 110 degrés. (I) l MeUuxlolugiacfae U. ilrsge rur Pbjtiologie un.l Pathologie der vcrtcbiedeorn t uriii. n d«?r leukocyte» (Xetltchrifl fur kh miche M edi fin, I, p. M»ci. — lluclrrtoloÿir 19 290 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. Les recherches de Koch (1) lui ont fait adopter un procédé inlini- meril plus simple, pratique, toul en donnant d'aussi bons résultats. Il recommande, pour opérer la fixation' parfaite de la couche obtenue par dessiccation sur la lamelle, de panser Irais fois dans la flamme d'un bec de Hunsen brûlant à bleu le cowre-objct à traiter , la face sur laquelle se trouve la couche de dessiccation tournée vers le haut. L'exécu- tion de cette opération demande un peu d'habitude, qui s'acquiert du reste bien vite en pratiquant. Le passage dans la ilamme doit se faire avec une certaine lenteur, comme si l'on coupait du pain, disent les auteurs du procédé. A défaut île gaz, on peut employer la flamme d'une forte lampe à alcool. La réussite ou la non-réussite de cei- taines préparations profiteront plus que toutes les indications. Il faut naturellement avoir soin de tourner vers le haut la face de la lamelle sur laquelle se trouve la pellicule sèche, sans quoi les éléments atteints directement par la flamme seraient très vite com- plètement désorganisés. Il en est île même si la lamelle est soumise trop longtemps à la flamme et est conséquemment portée à une température trop haute. Si on ne chauffe pas assez, la couche se délitera trop facilement au lavage. En chauffant trop, on peut modifier profondément le corps cellulaire ; la membrane et le pro- toplasma deviennent diffluents, ils perdent le pouvoir de lixer les couleurs; seules, les membranes très résistantes, celles des spores par exemple, peuvent garder leur aspect normal, quoique modi- tiées aussi, car elles se laissent imprégner par les solutions colo- rantes (pii n’avaient auparavant aucune action sur elles. Nous sau- rons utiliser cette particularité en étudiant la coloration des Voici, en résumé, quelle est la marche à suivre pour obtenir la fixation convenable des Bactéries par ce procédé, line goutte de liquide à examiner est déposée sur un couvre-objet très propre. Lorsqu’on a affaire à une substance visqueuse ou sol.de, des crachats ou une parcelle de culture, on en délaye très peu sur la lamelle dans une gouttelette d’eau pure, ou on écrase une petite portion entre deux lamelles qu’on sépare en les frottant l'une contre 1 autre, de manière à étaler la substance en couche assez mince. Dans ces ditle- rents cas, la lamelle est soumise à la dessiccation à basse tempéra- ture, 40»-50°, soit sur une plaque tiède, soit en la maintenant assez loin au-dessus d’une flamme, à l’ai.le «le pinces, a un niveau ou la chaleur est douce. C’est seulement lorsque l’évaporation est com- plète, que la lamelle est lentement passée dans la flamme, par trois (1) Koch, Die Aeliologie der Tuberculose (Uitth. mis item kaiser. Geswdheistsamte , I, 1887, p. 7). 291 PREPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. 'fois, en ayant soin de ne mettre aucun temps d’arrêt dans chaque Lopération. Elle est alors suffisamment fixée; on peut procéder sans •rainte aux manipulation* ultérieures, surtout faire agir les réactifs ■colorants. Les Hactéries qui ont ainsi subi l’action d’une telle chaleur sont, il laul en être prévenu, légèrement modifiées dans leurs formes et idans leurs dimensions. Il se produit une rétraction, un raccourcir- aient des éléments, peu important il est vrai, mais qui peut cepen- dant être sensible quand il s'agit de mensurations rigoureuses de quantités au^si petites. Aussi doit-on (Miser en principe de ne jamais mesurer que les cellules vivantes, dan- leur étal normal, lorsqu'il s agit de fixer les caractères d’une esjière et, ce qui résulte des memes considérations, de n établir de comparaisons rigoureuses qu entre des préparations obtenues d'après la même méthode. Il est meme des espèces, le Sfiinlle de la fiàre récurrente, par exemple, qui supportent très mal l'action de la chaleur; il faut alors user de fixatifs chimiques. Le moyen de fixation ne peut guère être employé que. pour les liquides. Il serait difficile, en effet, d’v soumettre des morceaux de I issus, qui s'altéreraient trop dans leur structure. Il faut, dans ce I as. recourir aux réactifs chimiques, qui sont, par contre, d’un emploi moins général pour fixer les Bactéries dans les liquides. 3* Fixation par les réactifs chimiques L’acide osmiyue, utilisé par Blanchard (f) et Certes 2 pour l’étude 1 autres organismes inférieurs, peut servir dans les cas où la chaleur t- ie rend pas la couche de dessiccation parfaitement adhérente à la amelle, mais seulement dans les cas où le liquide est peu riche en natières graisseuses et albuminoïdes. I ne goutte d'une solution l'acide osmique à t ou 2 p. 100. sera mélangée sur la lamelle à une j.'outte du liquide à examiner, ou mieux une goutte de ce liquide |-.era évaporé sur la lamelle, pui* le résidu soumis à l'action des va- leurs d'une solution osmiquée. L'acide osmique se vend en tubes IL ce liés de I gramme ou de 1 dixième de gramme. Il faut préserver ses | ululions de la lumière et plus encore é\ iter soigneusement les |m>u>- | ières. Le mieux est de conserver l'aride osmique en flacons à J émeri sous forme d’une solution à 2 p. 100 dans la solution d'acide (Il bt*Ma»ae. Sur la préparation el la connorvition dp» ..reaimme* inférieur. i . [ .te, ual.oeale Je. Usenet,, 1H7», III. U3). ^ «««.eur. [Herur i (li Uata». Sur l'».uly»e n,icroKr.phique de* eau* (A„ociat, on fronçai" ,»ur taoance. ’enf Jn tetenee*. < ou Je la Hoche lie, 1 882, p. 777g ' 292 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D ÉTUDE DES BACTÉRIES. chromique à 1 p. IOO, selon le conseil de Bolies Lee el Henneguy. La même solution servira pour la fixation au moyen des vapeurs et aussi pour faire la liqueur de Flemming. 11 est également néces- saire de se souvenir (pie les vapeurs sont irritantes et parfois pro- voquent des conjonctivites. L'acide chromique et les chromâtes alcalins si employés autrefois présentent tant d’inconvénients qu'ils ne doivent plus servir à lixer qu'exceptionnel lement. On donne maintenant la préférence à I un ou l’autre des deux fixateurs suivants. Le mélange chromo-acéto-osmique de Flemming (mélange fort), est très à recommander comme fixateur des tissus, d’autant plus qu il n’empêche pas la coloration subséquente des Bactéries. Il se pré- pare ainsi d’après Bolies Lee el llenneguy : on fait et on conserve à part : A) une solution contenant: acide chromique à I p. 100, H par- ties, eau 4 parties, acide acétique, 1 partie et; B), une solution d’acide osmique à 2 p. 100, dans l’acide chromique à 1 p. 100. Pour faire le liquide définitif on môle 4 parties de A avec une partie de B; il est préférable de ne faire le mélange qu’au moment du besoin. O,, üxe de très petits fragments par une immersion de une heure à vingt-quatre heures de durée, on lave ensuite à l’eau courante pendant le même temps, puis successivement aux alcools a 70°, 80°, 00°. Après celte fixation les diverses méthodes de colorations a la Sairanine O (wasserlosicli) sont les plus recommandables. Le sublimé en solution aqueuse saturée est également un fixateur de premier ordre, pourvu qu’on ne le laisse agir (pie le temps voulu et qu’on l’éloigne ensuite rapidement et complètement par des lavages successifs dans les alcools à 70°, 80°, 90°, auxquels on ajoute : de la teinture d’iode jusqu’à ce que les objets ne décolorent plus le mélange. On fixe avec le sublimé des fragments dont le diamètre ne dépasse pas I tiers de centimètre, en une demie heure a vingt- quatre heures. Le meilleur mode de préparation est de dissoudre en chauffant 75 grammes de sublimé dans 1000 grammes d’eau. Quand le fond du vase refroidi se tapisse d’aiguilles cristallines blanches, le liquide peut seulement être considéré comme sature. L'alcool absolu durcit bien, mais conserve mal les structures. a cependant l’avantage, sur les deux méthodes précédentes, de la rapi- dité el de la facilité. Kühne en conseille l'usage pour lixer les tissus qu’on doit couper au microtome à congélation. Koch s en est sur- tout servi pour fixer des liquides. Les lamelles munies de la couche mince obtenue par évaporation du liquide sont placées dans un bai J d’alcool absolu pendant un temps variable (2 ou 3 jours) jusqu a, coagulation parfaite el adhérence complète au verre. C est I appre- PRÉPARATIONS ÉT ÉTl'DE MICROSCOPIQUES. 293 dation de ce temps qui est le point le plus délicat de cette méthode. III faut soumettre en même temps au réactif plusieurs préparations [■pour apprécier ainsi, par tâtonnements, 1 état de la pellicule. Après e procédé de fixation on obtient de belles colorations, surtout au ■'point de vue de leur uniformité. On peut employer de la même façon un mélange q parties égales I l'alcool absolu et d'éther ou d'alcool absolu additionné suivant le cas I l’un sixième ou d’un tiers d'acétone, préférable suivant Nicolle (I . Comme conclusions, pour les liquides employer couramment, la fixation par le chauffage dans la flamme bleue d’un bec «le Itunsen; •pour les tissus, employer comme méthode rapide, la fixation à l'al- | *ool et comme méthode délicate de recherches, la fixation, soit au {liquide de Klemming, soit au sublimé, suivant les cas, et l’expé- •ienee jH-rsonnelle aussi. II. Coloration ms mkpiruioxs. Réactifs colorants. — Les Bactéries, déjà si pâles dans l’eau ou les iquides peu denses, se distinguent moins bien encore dans les nilieux employés à la confection des préparations, dont la réfrin- gence est égale à celle de leur corps cellulaire ou s'en approche. Sur fe telles préparations, les contours parai"cut parhii» si peu nets, nnème à l’aide de forts objectifs, qu’il devient difficile de se rendre un compte exact des formes et des dimensions réelles de ces objets; e dessin en est difficile et la photographie souvent impossible, .'usage «le substances colorantes a considérablement facilité ces -echerches; aus-u a-t-on à signaler de grands progrès dan- l'étude te ces êtres inférieurs depuis l’emploi judicieux des méthodes de odoration. 1* Coloration par l'Iode L'iode, qui teint si facilement en jaune les différentes parties de la ellule et en particulier b* protoplasme, a été un «les premiers réac- ifs de coloration employés. On peut s’adresser soit a l'eau iodée, oit à la teinture diode faible, à une solution iodo-iodurée ou au lllorure de zinc iodé, si employé dans les recherches d'anatomie égétale «*t qui parait être la combinaison qui donne les meilleurs éaultats. L’importance de ce réactif est toute spéciale quand les Bac- ’*ries contiennent «le la matière cellulosique ou amylacée, qu’il peut Udorer en bleu violet par formation «l'induré d’amidon ; c'est ce qu’on i (Il Nicoll*, Pratique «le» r ilormlitXK microbienne* (Annale» de ifattilul Pmtteur, VIII' 204 MÉTHODES DE RECHERCHÉ ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. observe à certaines phases du développement de plusieurs espèces, dont Bacillus butyricus, Lcptothrix buccalis, Sareida ventriculi. 2° Coloration par le carmin. Les préparations de carmin ont servi, sans réussir cependant beaucoup. D'après Weigert (1), très bonnes pour la coloration des Micrococcus, elles sont à laisser de coté complètement pour celles des autres Bactéries. 3' Coloration par l’hèinatoxyline. ("est également ce dernier auteur (pii a recommandé Yhèmatoxy- Hnc , plus spécialement réservée pour teindre les tissus dans les doubles colorations. L'extrait de boia de Campéche a servi à Koch à rendre visibles les cils vibratiles de plusieurs espèces, et est employé par Loeffler comme mordant pour arriver au même but (page 30). 4 Coloration par les couleurs d’aniline. Les véritables colorants des Bactéries sont les couleurs d’aniline . Ces matières dérivées de la houille, indiquées comme très bonnes par Weigert (2), furent surtout vulgarisées par Koch (3). Ehrlich (4) les classe en couleurs basiques et couleurs acides. Les couleurs basi- ques ou couleurs dans lesquelles la substance colorante joue h; lolc. de base combinée avec un acide incolore, possèdent en général une tendance à se localiser d’elles-mèmes et directement dans les noyaux, tandis que les couleurs acides ou couleurs dans lesquelles la subs- tance colorante proprement dite joue le rôle d’un acide dans la combinaison, colorent d’une manière diffuse, ou se localisent princi- palement dans le cytoplasme et les substances inter-cellulaires. Ces deux catégories, couleurs basiques, couleurs acides, ne corres- pondent pas exactement aux catégories techniques de colorants nucléaires et colorants plasmatiques. Vis-à-vis de ces couleurs les Bac- téries se comportent comme des noyaux. (1)WrIokrt, Ueber Baklerien in der Pockenhaut (Centralblatt fOr die medic. Wissen- SC/(2)^\VBaERT, Zur Technik der mikroskopiscliea Baclerien-Untersuchungen (\irchou>s Arch, Band. LXXXIV, p. 275). . n. , . n/inn**» III (3) Koch, Untersuchungen ucber Bactérien ( Cohns llettrage zur Bxol. dei I /lanzen, , et passim dans ses autres mémoires). . r , . fnr (4) Ehrlicii, Vergandel. de Berlin, phys. Gesellschaft, 16 niai U' Anatomie und Physiologie , 1879, p. 571. PRÉPARATIONS ET ETI RE MICROSCOPIQUES. 295 Sont classées dans les couleurs basiques : la fuchsine, lauramine, la chrysoïdine, la vésuviue brun de Bismarck), le vert brillant, le vert malachite, le violet «le méthyle, le violet de dahlia, le bleu Victoria, la safranine, le bleu de méthylène, le vert de méthyle, le violet de gentiane, lathionine. Dans les couleurs arides : la fuchsine S., le violet S., les éosines, les fluorescéine», l'orange (1., le vert lumière Liehtgrun F. S.), l’acide picrique, le picrate d'ammoniaque, l'induline (nigrosine). L est donc aux matières colorantes de la première sorte qu'on aura à s'adresser, surtout pour le» colorations journalières, La coloration s'obtient d'ordinaire à l'aide de solutions aqueuses. L'emploi direct des solutions alcoolique» est à rejeter, sauf cepen- dant dans les cas où elles sont d'une absolue nécessité, à cause de I intensité et surtout de l'uniformité des colorations qu elles four- nissent; les premières, on le sait bien en histologie, ont une élec- tion bien plus marquée, l*a plupart des matières colorantes em- ployées sont solubles dans I eau ; mai» les solutions aqueuses présentent le grave inconvénient de mal se conserver, de ne pas » opposer suffisamment au développement des Bactéries dans leur intérieur. D’où une cause d erreur qu'il peut être fort important d éviter. Il est à recommander de n'employer que des bains préparés exteinporanéinent en ajoutant à la quantité d'eau bien pure nécessaire quelques gouttes d une solution alcoolique concentrée, obtenue en saturant avec la couleur de l’alcool à 95° ou de l'alcool absolu. Ou obtient de cette façon des solutions de conservation irréprochable d d’usage très commode. Pour préparer le bain, il faut se servir d t ,iu tei cmment distillée ou d eau liilree que I on conserve soigneu- sement..dans de» vases stérilisés et bien bouchés, à l'abri de la con- tamination de I air. L eau qui sert à enlever l’excès de solution colo- rante, au lavage de la préparation, peut être de l’eau ordinaire; si elle dépose des Bactéries étrangères »ur la lamelle, celles-ci se recon. i liait i oui la< ilemeut par I absence de coloration. Le n est pas une précaution inutile de prendre de l'eau distillée pour faire les bains colorants. L'eau calcaire, par exemple, est con- traiie à certains colorants, la fuchsine, les vert», certain^ bleus ; la chaux précipite la base de ces colorants en grumeaux poisseux qui peuvent beaucoup gêner ou induire en erreur dans les prépara- i lions. Pour les couleurs insolubles dans l'eau, il faut naturellement avoir L recours à des solutions dans l’alcool ou d autres v éhicules. La coloration se fait souvent à froid ; mais quand on veut fixer surtout le colorant sur des éléments qui doivent être soumis à une 296 MÉTHODES DE KECIIERCHE ET D’ETUDE DES BACTERIES. décoloration énergique el conserver néanmoins leur couleur tandis que d’autres voisins se décolorent, ou qu’on a affaire à des Bactéries qui se colorent mal, on obtient souvent d’excellents résultats eu chauffant le colorant vers 60 degrés. On y arrive aisément, à simple vue, eu tenant quelques secondes, à distance d’une flamme, le verre de montre ou la capsule contenant le liquide préparé. I" Rouges. — La Fuchsine (Fuchsin für Bacillenfàrbung de Grübler) donne des colorations vives et durables. Les diverses fuchsines basiques commerciales paraissent également, utilisables. On les distingue sous le nom de Fuchsine, Rubinc, Magenta, Anilin- roth, Roséine, selon les fabriques. Certaines sont franchement rouges, d’autres légèrement violettes, les premières sont préférables pour obtenir des contrastes bien nets dans les doubles colorations avec le bleu de méthylène. Il ne faut pas confondre ces couleurs avec les fuchsines acides : Fuchsine S., Saurefuchsin (Weigert), Rubin S., Saure-Rubin, Acid Magenta. Celles-ci ont des indications bien différentes. Comme autres colorants rouges, répondant à des besoins spéciaux nous citerons : les éosines solubles dans l eau ; le rouge Congo, une des couleurs les mieux tolérées par les cellules vivantes, parfois utile pour démontrer la présence d’acide libre, mais malheureusement se conservant mal ; Vérythrosine qui, ainsi que l’éosine, peut très laci- lement servir à transformer les plaques photographiques ordinaires au gélatino-bromure eu plaques orthochromatiques; enfin et surtout ces colorants nucléaires si électifs et si solides, la Phcnosafranine et la Safranine (S. O wasserlosich du lé Grübler). 2° Violets. — Le violet de gentiane, le violet dahlia, la thionine, le violet de méthyle 5 II. et 6 B, héxamèthylviolet, Iiryslallviolel sont tout aussi recommandables pour un usage journalier comme beauté et comme durée que les fuchsines basiques. Ils possèdent même a l’encontre de la fuchsine et du bleu de méthylène, la propriété d’ètre fixés par l’iode sur certains microbes au point de permettre une décoloration ultérieure d’autres éléments par des agents d’ex- traction énergiques. , ;jo iticiiH. — Le plus utilisé est le llleu de méthylène, très vante par Ehrlich (I) et par Kühne. A la longue cependant il s*e décolore. De plus, la coloration n’est pas très intense. Lourdes études Unes de morphologie, c’est avec le vert de méthyle le réactif capable de rendre le plus de services. Si on le choisit bien pur, par exemple, le bleu recommandé par Ehrlich (Melhylen Rlau-Reactil zu Injutioneu (î) Ennucii, Tnrlmik îles Bactcrieo- Untersurhung (Zeitsch. f. klin. Mediciu, I et II). 297 PRÉPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. in vit n le Gevvebe, du l)r Grùbler) ou encore celui recommandé par Apathy medicinische Methylenblau chemisch rein und chlorzinkfrei de Merck de Darmstadt '. Ce bleu colore en violet le' PlatmateUen et, d’après lîabès, en rouge certains éléments à l’intérieur de divers microbes dont le corps se teint en bleu. Le Bleu Victoria, colorant basique, peut être avantageusement associé à la Fuchsine S. Bruns et Orange. — Le Brun de Bismarck (Yésuvine, l’heny- lenbraun, Manchesterbraun, Anilinbraun) introduit par Koch I dans la technique bactériologique, est utile |»our les préparations à monter dans la glycérine et a rendu des services pour la photogra- phie. Actuellement on peut photographier les rouges et les violets avec les plaques isochromatiques p. 1 »x • (.est une couleur basique, utilisée de même que le bleu de méthylène et la fuchsine acide, comme colorant vital. L 'Orange G., couleur acide, est capable de fournir de beaux con- trastes comme l’éosine et le vert lumière. Verts. — On emploie le vert lumière et le tert de nu lhyle. Le rei t lumière Lichtgrun FS ou Sauregrün est un colorant acide, utilisable pour décolorer une préparation tout en colorant le fond, tandis que le vert de méthyle est un colorant nucléaire extrêmement précieux pour les détails de structure des grandes espèces. Malheureusement ce- verts ne sont pas très stables. Dans la recherche des Bactéries, dans les tissu*, Kuhne l’emploie en solution dans l’huile d’aniline pure. Guignard s’est avantageuse- ment servi d'un mélange de vert de méthyle MU avec la Fuchsin S. (>° I\ o 1rs». — Ces couleurs sont d’un emploi très restreint. Künstler 2 recommande le 1 Voir Colin pour la coloration des cil- \ ibratils des Spirillles. l.'Imluliue, probablement identique à la Nigmsine wasserloalich) est un colorant basique d'un beau contraste avec les ronges, et de plus est précieuse pour marquer les limites cellulaires et différencier b* mucus de la fibrine. Gomme ces couleurs d’aniline ne constituent pas toutes des com- posés chimiques bien définis ex. le Kernschwarz, etc.), quelles varient absolument selon leur mode de fabrication, que ces procédés «le fabrique même changent continuellement, les résultats peuvent M Koch. L'ntorsuchungcn udier Bactérien l Beitr. zur /Jiol. de* lit, 3* p., p. 35). (î Kùtinn. Contribution* < la technique de* Bactériacites .Compte* rendu» onl cependant de graves inconvénients: elles gonflent par trop certaines préparations et peuvent arriver à détacher des lamelles • la mince couche obtenue par dessiccation des liquides, ceux riches en albumine surtout : enfin elles altèrent souvent les éléments his- tologiques délicats. Aussi sont-elles réservées dans la pratique pour des cas spéciaux et remplacées par l’eau aniline e , indiquée par thhrlich (t et en grande faveur depuis près de* bactériologistes, hile se prépare en ajoutant à de I eau distillée une petite quantité d aniline pure (huile d'aniline, phénvlamine'. a*sez peu soluble dans l eau, puisqu’à 12° une partie d'aniline exige trente et une parties d’eau pour se dissoudre. Pour 100 centimètres cubes d’eau distillée •t grammes d aniline suffisent. On agit»* fortement et on {tasse sur un filtre mouillé qui retient les gouttelettes non dissoutes. La iqueur brunit vite à I air, I aniline se re-initiant facilement; il faut alors la rejeter. Il est toujours préférable de la préparer au moment h* I utiliser en agitant, dans un tube à e*».ai, quelques gouttes | d'aniline à une petite quantité d’eau distillée et en filtrant sur un I papier mouillé. Les résultats obtenus avec les solutions fraîches [-sont bien plus complets. Solution uni tint* rt'Ehrltch aailtaée I« oniimUno eob-. Solution alt-noli (UO saturt-u do ilolM de g*ri- I — liant'. Le violet de gentiane peut être remplacé par le violet 5 II ou la Fuchsine. Fraenkel 2 prépare une eau anüinée de conservation assez sali- vante en ajoutant une petite proportion d'alcool. Il dissout 3 cen- irnèl res cubes d’aniline dans 7 centimètres cubes d’alcool absolu et omplèto avec 90 centimètres cubes d’eau tlistillée. On s’en sert otnuie de Leau anilinée ordinaire. On emploie encore d’autres corps comme mordants. Weigert (3 a proposé l'ammorttaçue : Solution rte Weigert. Vmmouiaque lii|uidt* |l(> l() Alcool absolu ,0 1 10» — K tu. Ajouter quantité suffisante de violet ou de fuchsi ne. . U huaur.n , Deuteche nwd . Wochentchrift, 1 8Ki, o« ) 9 ïr;-” l>Ur d‘* Fir,,ung d'r k'>rhv,"’n f‘»cillu» ( Driiltehr med. Wochenocknft, Wut.riT, Deuttrhe medieitutchr Wochenschrift, f ses . p. 3-0 ;iüü MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. Ziehl (1) recommande l 'acide phèniquc avec la fuchsine donnant le liowje de YAehl : Solution de Ziehl. Acide pbénique cristallisé 5 grammes. Alcool Fuchsine 0*',25 Eau 100 ~ Cette solution donne très souvent d’excellents résultats. Nicolle (2) dit beaucoup de bien de la thioninc phéniquée: Solution de thionme phéniquée. Solution saturée de thionine dans l'alcool a 90". 10 ccutimètrcs cubes. Eau phéniquée à 1 p. 100 100 Cram a préconisé l’iode comme mordant ou fixateur des colo- rants; comme l’emploi de l’iode est toujours uni à 1 action déco- lorante de l’alcool, nous retrouverons plus loin sa méthode de coloration. / lieu de Kuhne. Bleu de méthylène • t*r,b Alcool absolu I® grammes. Eau phéniquée à b p. 10U • 1®® Le llleu composé de Houx donne de très lions résultats également, surtout avec le Bacille de la diphtérie] il s obtient par le mélange de deux solutions, une de violet, l’autre de vert d aniline. Dieu de Roux. Solution A: Violet dahlia I gramme. Alcool à 90» 10 “ Eau distillée '',0 Solution B: Vert de méthyle * g‘,»inme- Alcool à 10 ~ Eau distillée 100 On mélange un tiers de la solution A et deux tiei> de la soin lion B. Sahli (3) prend comme mordant une solution de borax à I gramme p. 00 d’eau. Babès (4) a remplacé l’aniline par la tohudinc. Au- cune de ces modifications n’a prévalu sur le procédé primitif d’Ehrlich. (I) Ziehl, Zur FStrbung der Tuberkelbacillus (Deutsche med. Woch ."‘ÆL IX (î) Nicolle, Pratiques des colorations microbiennes (Annales de t Inshtu ’ 1895, p. 604). (3) Sahli. Zeitschrift für wissenschaftliche Mikroskopie, 188;>, I ■ . ie (4) Babès, Étude sur les Bactéries de la lèpre et de la tuberculose (Comp i t l'Académie des sciences, 1883). 301 PRÉPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. L'euw anilinée, colorée à l'aide d'une solution concentrée de fuch- sine, de violet ou de bleu, s’emploie la plupart du temps à chaud; c'esl une manière de renforcer encore son action. On fait chauffer dans un tube à essai ou dans un verre de montre une dizaine de centimètres cubes d'eau anilinée à laquelle on a ajouté de « 4 à 6 gouttes de solution alcoolique concentrée de matière colorante, jusqu’à ce qu'il se dégage des vapeurs; on y place alors les objet* à colorer. La teinte à donner au bain colorant lorsqu'on le prépare direc- tement avec les solutions alcooliques concentrées, s’acquiert très vite après un peu de pratique; quelques gouttes d'une solution alcoolique saturée ou très concentrée suffisent à colorer convenablement de 10 à t.'î centimètres cubes de liquide. Le temps que «toit durer l’im- mersion dans ce bain varie avec la nature des préparations, sans î qu’il soit possible à cet égard de donner des règles générales. Tandis i que quelques minutes peuvent suffire, il faut d'autres fois un temps beaucoup plus long pour obtenir une bonne coloration. Il est heu- reusement facile de suivre les progrès du réactif en retirant de temps en temps la préparation ; on s'aperçoit facilement, même à l’œil | nu. de 1 intensité de la teinte prise. Enfin une surcoloration n'est [' souvent pas sans remède ; on la réduit facilement en faisant agir i les agents décolorants. 0' Emploi des agents décolorants Lorsqu’on traite des objets colorés par certains réactifs très axi- ales de couleur, ils leur abandonnent une proportion de la matière iqui les teint et se décolorent d autant ; il peut même arriver si la- couleur n'est pa> fortement retenue, que la décoloration soit com iplète. Dans d autres cas il y a plus, le réactif peut modifier ou dé- truire la substance colorante ; et il le fait toujours d’autant mieux ■et plus vite que la combinaison de celle-ci avec l’élément qu elle imprègne est moins forte. C'est une relation en tout analogue aux ( fois de Berlhollet. Pour les Bactéries il semble y avoir un rapport | direct entre la facilité de la coloration et celle de la décoloration * ides cellules qui se colorent très rapidement dans les bains ordinaires! lardent tout aussi vite leurs nuances traitées par des agents décolo- rants, et inversement lorsque l’action du bain a dû être prolongée, fa coloration obtenue résiste beaucoup plus. On ne connaît pas «•encore les causes de ces particularités; on pense que la résistance k la décoloration, si remarquable chez certaines espèces, est due à fa présence dans la membrane ou le protoplasma de substances particulières formant uvec les couleur* des composés très stable*. 302 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D'ÉTUDE DES BACTÉRIES. (æ serait une matière grasse pour le Bacille de la syphilis (1), poui le Bacille du s megma ; du tanin (2) pour d’autres espèces. D’après Straus (3), le Bacille de lu tuberculose contient une substance spéciale bien distincte des graisses, douée de la propriété de retenir énergi- quement les couleurs d'aniline, qui lui permet de manifester sa réaction particulière à l’égard des colorants. Les agents décolorants les plus usités sont, par ordre d’importance, l’alcool, les acides, les alcalis et certains réactifs neutres. 1° Décoloration par l’alcool. 1,'alcool est certainement celui qui servira le plus. On emploie l’alcool à 95° ou mieux l’alcool absolu. La rapidité de la décoloration est très variable ; parfois la lamelle doit être simplement plongée dans l’alcool, puis retirée immédiatement et lavée a grande eau pour arrêter de suite l’action du réactif, ou bien elle doit y séjourner pendant un temps assez long, parfois un jour et plus, pour que l’etlet voulu soit produit. Lorsque la décoloration est rapide, il est préférable d’user d’alcool dilué, pour pouvoir mieux graduer l'em- ploi du réactif. On peut renforcer la puissance décolorante de l’alcool en lui ajoutant 2 p. 100 de fluorescéine jaune acide (Kühne) ou 0,23 p. 100 de vert lumière (Lichlgrün F. S.) (Bemla). Méthode de Gram. — L’alcool après action de l'iode a été préco- nisé par Gram (4); cette technique est très connue sous le nom de méthode de Gram. L’iode sert plutôt de fixatif ou de modificateur pour le colorant ; la décoloration vraie est produite par 1 action ultérieure de l'alcool. Voici la formule qu’il indique pour user de ce réactif : Solution de Gram. Iode loduro de potasdum Eau distillée 1 9 300 gramme. grammes. Los préparations, sorties du bain colorant, sont, après lavage a (1) B.snstock, Zur Frage der sog. Syphilisbacillen uud der Tuberkelbacill^ Fortschritt der Meiicin. 1X86, u» 6) ; - Gottstïin, Die Beemllussung I arl D Indiens von Mieroorganismen durch Faite (fd., n“ 8). (2) Spin», Recherches sur la décoloration des Bactéries (Allgememe w < htm/ , 1887). (3) Stiuus, La tuberculose et son bacille, Paris, 1885.p. t>9.^ r (i) Gsam. Ueber die isolirte Farbung der Schizomyceten in Schmtt mid 1 rockenpraep. aten (Fortschritte der Medicin , II, 1884, p. 185). PRÉPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. 303 I eau, plongées dans relie solution jusqu à ce qu elles prennent une leinte noirâtre, ce qui demande une à deux minutes. Klles sonl la\ ées a I alcool absolu jusqu à ce que la teinte noire devienne gris pale, ce qui s'obtient en quelques minutes ou lentement. Cette méthode de Gram est surtout à appliquer aux colorations obtenues à laid»? d eau anilinée colore»* aux \iol**ls. Ce procédé ex|>ose moins tjue le précédent a une forte décoloration ; de plus i| fournit des caractères de détermination précieux, certaines espèces se «lécolo- ianl bien par son empfoi se «listinguent par là d’aut r»*s qui, traitées de la même fa»;on, gardent la couleur. Dans une préparation où se trouvent des cellules, coupe d'organe ou lamelle préparée à sec avec du sang ou du pus, les éléments ne gardent qu'une légère adora- tion jaunâtre, tandis que les Bactéries sont fortement colorées en vmlet noir lorsqu'on a usé d’un bain au violet; il est du reste possible, comme nous le verrons, d’user ensuite d’une double colo- ration. Méthode de Gram modifiée par Nicolle. - Nicolle U) a modifié avantageusement la méthode de Gram ainsi qu'il suit. Les lamelles, fixées par le mélange d'alcool et d éther, sont colorées à la solution de thionine pkéniquée (p. 300). Au sortir du bain colorant, miu Hit r /«tws, elles sont soumises à l'action d une solution de Gram forte: Solution il* Gram fort ?. ! In les laisse dans la solution de quatre à six secondes, mais en la ■ 1 renouvelant une ou deux fois. On décolore par lalcool-arétone (alcool I absolu additionné d’un tiers d’acétone), qui décolore plus vite et jj plus sûrement que l’alcool absolu. Getle méthode de Gram, simple ou modifiée, a une importance ■(considérable en Bactériologie. C’est un élément de diagnostic im- ■ i portant ; les Bactéries qui prennent le Gram sont ainsi facilement | différenciées d'autres qui 11e le prennent pas el qui peuvent leur res- ■ sembler beaucoup comme formes, comme caractères de cultures et même comme réactions à l'égard des colorants ordinaires. Voici | a liste des principales espèces dont il est important de connaître la ■'façon de réagir lorsqu'on leur applique cette méthode: (I) N >001.1.1, *•#*, j*. *#4). l’ratique tir» coloration* mimttiieiioM Annale* dr l'Institut huteur, IX, 304 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ETUDE DES BACTERIES. Bactéries qui restent colorées par la méthode de Gram. Staphylocoque doré. Staphylocoque blanc. Pneumocoque. Streptocoque pyogène (1). Microcoque tétragène. Bacille de la tuberculose. Bacille du charbon. Bacille du tétanos. Bacille de la lèpre. Bacille du rouget du porc. Bacille de la septicémie de la Souris. Bacille du rltinosclérome. Actinomyces (iilaments). Bacille de la diphtérie (se décolore un peu). Bactéries qui se décolorent par la méthode de Gram. Microcoque du Choléra des poules. Gonocoque. Pneumobacille. Bacille typhique. Colibacille. Bacille de la morve. Vibrion Septique. Bacille du charbon symptomati- ] que. Bacille de la septicémie du lapin. Bacille de la peste bovine. Spirille du choléra. 2° Dkcoloration par les acides. Les acides minéraux sont des décolorants trop énergiques qui doi- vent être réservés pour quelques cas spéciaux. De rares espèces, les Bacilles de la tuberculose, de la lèpre, du smegma préputial, par exemple, résistent seuls à leur action et gardent leur couleur. D'où l’importance de cette méthode de décoloration dans la recherche de ces espèces. Ehrlich (2) a annoncé le premier que le Bacille de la tuberculose résistait à l’action de l’acide azotique au tiers (acide azotique ordinaire t partie ; eau 2 parties). L’usage de ce décolorant est devenu dès lors d’une pratique courante dans la recherche de cette espèce. L’action doit toutefois être suivie de très près, car la résistance n’est «pie relative ; si le contact est trop prolongé, toute coloration, même la plus intense, ne tarde pas à disparaître. L an. e azotique forme avec les couleurs d’aniline des composés incolores, c'est la raison de la décoloration qu’il provoque. Avant d’en arriver à ce dernier terme, il se produit des nuances verdâtres, puis jaunes. 11 faut arrêter l’effet à l’apparition du vert, ou tout au moins i es les premières nuances jaunes, par un lavage immédiat. Sous m- (1) Nous verrons plus loin, en étudiant le Streptocoque pyoyine, qu Etienne JJ. U.. 1895) et' Lemoine (Société de biologie, 21 décembre .895 o..l tocoques se décolorant par la méthode de Gram. Le dernier auteur cite a vu dws dej cultures différentes, le môme microbe présenter la reaction habituelle, n P | le Gram. ..rt.tr : is«.i (2) Ehrlich, Zeitschrift fürkl. Med., Il, p. 307, et Berl. kl. Woch., t> mai 1 • 305 PRÉPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. fluenre de l'eau une faible partie du colorant se régénère, la prépa- ration réparait très légèrement teintée de la nuance primitive. On peut, du reste, faire agir le réactif à plusieurs reprises, jusqu'à ce que le résultat soit obtenu. Au lieu d'acide nitrique, on a employé l'acide sulfurique, l'acide chlorhydrique dilués, l'acide acétique cristallisable pur ou dissous dans l'alcool. 3° DrCOLO RATIOS PAR d’u’TRKS RÉACTIFS. Koch a employé comme décolorant une solution de carbonate de notasse, obtenue en mélangeant une solution saturée de ce sel avec in même volume d'eau distillée. Mal assez et Vignal I) se sont servis le carbonate de soude ainsi préparé : Solution aqocu»e de earl-ointe de *oude à i p. Ofttl t volume*. Alcaol ab*oIu I volume. Le sublimé corrosif a donné à Gram «le bons résultats, qu’il faut se carder de confondre avec ceux obtenus à l'aide de sa solution iodée, «ont l'emploi doit seul être désigné sous le nom de méthode de Gram. *«ea préparations, surtout les coupes, bien lavées à l'eau distillée p près coloration, sont placées dans une solution de sublimé à 1 p. ton Mn l«*s y laisse séjourner quelque temps et on les lave à l'eau distil- le d’abord puis avec un peu d'alcool absolu. Le sublimé joue plutôt n rôle de fixateur; c'est l’alcool «pii est le décolorant actif. La glycérine, les essences de girofle et de bergamote, décolorent peu jipeu les Bactéries, mais leur action est trop lente et trop inégale Injur l’utiliser d’une façon courante. Il faut y songer cependant quand la a à traiter des préparations par ces réactifs, comme éclairrjs- unts ou conservateurs. Méthode de Weigert. - Weigert (2) emploie 17 mile danilin comme «colorant. Les préparations ou les coupes sont colorées à chaud *»ns un bain de violet, puis soumises pendant trois ou «piatre rninu- ks à l'action de la solution iodo-iodurée «le Gram. Il traite par huile d’aniline jusqu’à transparence parfaite; l'huile extrait une ! ande partie du. violet. La préparation est immergée dans le xvl.il uis montée «lans le baume. 1 Enfin, des soluti«*ns dan/res couleurs d'aniline peuvent déplacer I) M el VlWAt. Sur le mioroorRaniime (te la tuberculose looeMiaue A~.it tpkyuoloÿir, IV, ISM). «goeique v4rrAire, S,l!k!vÛ Ur ™k der b*”terio,0*i*che“ ( Virehouft Arch. Ma.*. — BaeUiïoloair . 20 30fi MÉTHODES DE RECHERCHE ET D ETUDE DES BACTÉRIES. une couleur qui n’est pas très fortement fixée et substituer leur colo- ration. On obtient alors des colorations de contraste-, la couleur employée en dernier chasse la première coloration sur les éléments ; qui no retiennent pas énergiquement leur première nuance. Ainsi, : dans une préparation de crachats tuberculeux colorés à la fuchsine i par la méthode d’Ehrlichà l’eau anilinée, puis plongée dans la solu- tion bleue de Loeffler, le bleu de méthylène chasse la fuchsine ] qui imprègne les éléments et les Bactéries des crachats, sauf celle j que fixent les Bacilles tuberculeux qui resteront colorés en rouge. Le ! bleu de méthylène cède de la même façon au brun de Bismark. Qu’on se serve de l’un ou de l’autre de ces différents procédés de ] coloration, l’action du réactif ne se fait que progressivement : les éléments les moins avides de couleur Ja cèdent avant ceux qui la re- tiennent mieux. En arrêtant donc cette action à différents stades on obtiendra des aspects divers, certains éléments colorés dans telle préparation seront incolores ou diversement nuancés dans d’autres, j Lorsqu’on a affaire à des coupes d’organes où se trouvent des élé- ments variés, le phénomène suit une marche à peu près régulière, j Ainsi une coupe colorée d’une façon diffuse par une immersion dans j le bain violet de méthyle, traitée par l’alcool absolu, se décolorera j graduellement de la façon suivante : la substance intercellulaire perd d’abord sa couleur, puis les fibres conjonctives, le protoplasma des j cellules, les noyaux et en dernier lieu les Bactéries. 7» Double coloration. Lorsqu’une préparation a subi l'action des réactifs décolorants, il est facile, en faisant agir d’autres substances colorantes, de teindre d’une nuance différente de la première employée les éléments qui ] ont perdu la couleur. On peut obtenir ainsi dans celte double colora- tion, par un choix habile des couleurs, des contrastes très utiles pour l’observation de la préparation, et la distinction des diverses espèces 1 de Bactéries qui s’y trouvent. De plus, quand il n’existe que de rares Bactéries ayant gardé la première couleur employée, la mi>e au point s’opère avec bien plus de facilité, chose qui n’est pas à dé| daigner, on pourra s’en assurer. Koch s’est servi le premier d’une méthode de double coloration pour distinguer les Bacilles de la tuberculose des autres espèces qui les ac- compagnent toujours dans les crachats. Il a mis à prolit < ette obscr . vation 'qu’il avait faite, qu’en plongeant une lamelle préparée, forte- ment colorée au bleu de méthylène à 1 aide d une solution alcaline, dans un bain de vésuvinc, cette dernière couleur se substituait tnB PRÉPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. 307 parti** à la première, qui ne restait fixée que sur les Bactéries de la tuberculose. Il est plus sûr de soumettre la préparation à un agent décolorant, en opérant comme on l 'a vu précédemment. Après action complète du réactif, elle est lavée avec soin et mise dans le second bain, où elle ne doit rester que peu de temps. La seconde coloration, coloration de fond, gagne à etre légère, les éléments histologiques surtout doivent être simplement teintés; aussi faut-il surveiller de près (Immersion qui ne doit durer «pie fort peu de temps, quelques secondes souvent vi le bain colorant est foncé. Pour répondre au mieux au but proposé, les couleurs à employer doivent produire un contraste bien évident. Korh a employé h* bleu et le brun; ils peuvent encore être utiles pour ries cas spéciaux comme la photographie. On obtient de fort bonnes préparations en colorant d abord à la fuchsine et en se senant «le bleu de méthylène comme couleur de fond. On a souvent avantage à employer comme I .colorants ty/fus, le vert lumière ( ticht-grùn F. S.), le violet acide Saura lrio/«M), la fuchsine acide [Fuchsine S. «>u Satire- Rubin t, l'orange G et J particulièrement ièotine. Il ne faut premire «pie IVo*inc soluble dans I eau. L'est un colorant hle* l,lus ^nerK«ques et très pénétrant, mais q„j „f. po^dp pas ,a » nnundre élection. Aussi fournit-elle de très beaux fonds rose rouge sur lesquels les bleus et les violets se détachent admirablement. La coloration de fond peut du reste varier suivant le désir de l'ob- servateur; elle s'obtient, pour les violets, avec l'éosine ou certains 'arm ms a coloration rouge; pour la fuchsine, avec l'hématox vline *u Iefblp» <,p méthylène; pour le bleu de méthylène, avec l'éosine la safranine, qui donnent des teintes rosées. 8 Recherche des bactéries dans les tissus. La recherche des Bactéries dans les tissus nécessite l'obtention «le oupes très Unes qui doivent être soumises aux différents procédé» e coloration exposés ci-dessus |M»ur la coloration des lamelle» char- ees de Bactéries, procédés qui peuvent être modifiés dans divers ■nsacausede la présence d'éléments que l'on a souvent à faire valoir Les tissus doivent être fixés aussi frais que possible selon une des ictlmdes exposées pag«* 292, puis durcis dans les alcools et cou nés '«■c ou sans inclusions. On ne doit généralement fixer que de ne ils Morceaux de tissus. 1 1 La coloration s,* fait avant les coupes (coloration en masse) ou •près, sur les coupes faites. 011 308 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. Pour l'obtention de coupes sériées ou de coupes très fines, il est nécessaire d’inclure à la paraffine; il faut inclure de même si l'on désire amasser, pour une étude ultérieure, un grand nombre de ma- tériaux que pourrait altérer un séjour prolongé dans les liquides conservateurs. Les inclusions au collodion ou à la celloïdine peuvent aussi rendre des services; cependant il faut reconnaître qu’en Bactériologie la méthode des coupes par congélation, si vantée par Kuhne (1), est bien souvent la plus utile. Pour colorer les éléments des tissus, en s’adressera de préférence aux colorants histologiques habituels, surtout kVhémaloxyline et aux préparations de carmin, lorsqu une élection sera à recherchei . I ai mi les solutions hématoxyliques, celle de Delafield est à recommander. Uématoxyline de Delafield : à 400 grammes d’une solution saturée d'ammoniaque dans l'eau, on ajoute 4 grammes d'hémaloxyline cris- tallisée dissoute dans 25 centimètres cubes d’alcool à 03 degrés. On laisse le tout exposé à l'air et à la lumière pendant trois ou quatre joure, on filtre et on ajoute 100 centimètres cubes de glycérine et 100 centimètres cubes d’alcool méthylique. < >n laisse au repos etlors- que la solution est devenue très foncée, on filtre et conserve dans des flacons bien bouchés. C’est un colorant très puissant qui doit être étendu d’une grande quantité d’eau. 11 colore les lissus en violet noir ou bleuâtre et est un excellent colorant de fond avec la fuchsine. Les différentes solutions de carmin, dont on trouvera la préparation en grands détails dans les ouvrages de technique microscopique (2), donnent d’excellentes colorations de coupes, combinées avec le bleu de méthylène ; la formule suivante est très recommandable : Carmin de Orth. Solution aqueuse saturée à froid de carbonate de litlunc. . . ^ Carmin pulvérisé ■ " ’ (»n ajoute avantageusement un dixième d’alcool à D;>° (carmin de Orlli alcoolisé). ^ , Méthode de Gram appliquée aux coupes. - On porte les coupes, a l’aide d’une spatule, dansla solution d'iode, après les avoir colorées en violet foncé dans un bain de violet de gentiane ou de tluonme. On décolore à fond par l’alcool absolu. Pour obtenir une colora- tion de fond, on emploie alors un bain aqueux faible d éosine, de brun de Bismarck, d’hémaloxyline, de carmin ou picrocarmtn. microscopique. 2® Ædit., Paris, Doin, 1896. U - Mil mrn — É I ■ - - Mr ül rntu j . .. . HA . . . - PRÉPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. 309 Méthode de Nicolle-Gram. — Nicolle recommande un procédé de triple coloration obtenue de la façon suivante : la coupe est débar- ra>sée de la parallineà l'aide du xvlol, puis mise dans l'alcool absolu ipour enlever le xvlol. Kl le est laissée un quart d’heure dans le carmin de * tri b alcoolise. Lavera l'eau. Faire agir la solution de violet phé- niqué de quatre à six secondes en la renouvelant une ou deux fois, i Décolorer par I alcool -acétone au tiers. Passer rapidement dans l'alcool pii rique (alcool à 95° additionné d une trace d acide picrique. de façon à obtenir une coloration jaune verdâtre 1res pâle . Déshydrater par I alcool absolu, xvlol et baume du Canada. Méthode de Kuhne-Gram I). — Les coupes se trouvant dans l'alcool sont priées dans un bain de bleu, obtenu en ajoutant mne certaine quantité de solution alcoolique concentrée à de l'eau phéniquée à o p. ton ou à une solution d»* carbonate d'ammoniaque a I p. luo. La coloration demande un temps variable; elle est géné- lalement bonne après une demi-heure; les espèces très résistantes, le llacille de la lepre entre autres, demandent jusqu'à deux heures.’ (.Laque coupe, rincée à I eau, est plongée dans un bain acide obtenu en ajoutant 10 gouttes d'acide chlorhydrique à 50 grammes d'eau, jusqu’à ce que la couleur soit devenue bleu tendre, puis passée dans une solution aqueuse faible de carbonate de lithine (eau, tu centi- mètres cubes ; solution aqueuse concentrée de carbonate de lithine. '■(• à H gouttes) et portée dans de l’eau pure. Il est nécessaire de pousser la décoloration par le bam acide tafr. fpi u ce que la teinte devienne bleu tendre, pour que les noyau* soient ►suffisamment décolorés et ne masquent pas les Bactéries. Le temps JJe séjour dans le bain varie naturellement suivant la préparation ; il aul opérer avec quelques tâtonnements. La coupe, sortant de l'eau, est plongée dans un bain d alcool absolu contenant un peu de bleu pour le teinter, puis portée dans de l'huile 11 1 co,orée légèrement aussi avec du bleu. Cette addition d’un de bleu à l'alcool et à l'huile d'aniline est faite ,K>ur éviter le dus possible une nouvelle décoloration de la coupe par ces réactifs. La préparation, ainsi déshydratée, est laissée quelques minutes ans une huile essentielle bien fluide, puis immergée dans un ou i leux bains successifs de xvlol et montée dans le baume après éva- luation de la majeure partie de xvlol qui l'imbibait. 0,1 col°re par cette méthode des Bactéries très difficiles à colorer »ar les procédés ordinaires. Les préparations ainsi obtenues laissent bien souvent distinguer procédé de Gram (Annales de l'Institut Pasteur, VI, 1802, p. 783). (i) C non k su * s k , Manuel pratique de bactériologie, traduit par Bergeaud, 1880. (3) Koch, Die Aetiologie der Tuberculose (Mittheilungen ans de m kaiserl. Gesund/ieils- amte , 1887, t, PRÉPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. 3H lion est soumise aux procédés ordinaires de lixation et de coloration. I.u méthode esl très applicable aux colonies des cultures sur plaques et aux cultures en cristallisoirs. Elle ne peut pas servir par contre pour les cultures en tubes. Elle est surtout avantageuse pour l'étude •les espèces dont le> colonies affectent des formes spéciales, carac- téristiques. La ligure ICI» représente, d'après Koch, une préparation par impression d'une culture de U art lie de la tuberculose. I*a disposi- tion et le groupement tout spécial des bâtonnets offrent un carac- tère d autant plus important qu’on ne les retrouve pas seulement Pt|Ç. IU.1. — t r#|iai«tiou par iraprtiuua de lUcillr lubereulrui. uidruut d un labrn'ulr •lu rein de l'homme 700 I. ^I>'apre< Koch.) ; dune façon constante dans les cultures artificielles, mais, dans le cas particulier, ils affectent les mêmes rapports dans ( organisme Sdui-meme, lorsqu ils peuvent végéter abondamment en un point. On obtient également d excellents résultats du procédé, en l’appli- quant à 1 étude d espèces qui forment sur les milieux de culture des iguies bizarrement contournées, dues à la dis|tosilion des élément' nie la colonie. Coloration des spores. - En traitant les cellules contenant iles spores par certains réactifs, la chaleur par exemple, on parvient ù colorer ces dernières qui résistent aux procédés de coloration ordi- naire. Ces réactifs paraissent agir en diminuant la force de résis- tance de la membrane, qui se laisse alors imprégner par le colorant. Buchner (f) a obtenu la coloration des spores en les traitant au 312 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. préalable par l’acide sulfurique concentré, ou par une forte solution de potasse caustique, ou en les soumettant pendant une demi- heure à une chaleur sèche de 120°. Hueppe (1) donne un moyen infiniment plus pratique de les colorer, c’est de passer de six à dix fois la lamelle dans la flamme bleue du bec Bunsen au lieu de s'arrêter après la troisième comme on le fait pour la fixation ordinaire; cette méthode n’est naturellement pas applicable aux coupes. Les lamelles ainsi passées dans la flamme sont portées dans un bain de fuchsine; on peut employer la solution aqueuse simple, ou mieux la solution de fuchsine dans l’eau anilinée ou la solution de Ziehl. Elles doivent y rester longtemps, de une demi-heure à une heure. Les spores se montrent alors colorées en rouge intense, les bâtonnets en rouge plus clair. Il est facile d’obtenir une double coloration très jolie. Les lamelles, colorées comme il vient d être dit, sont traitées par 1 alcool ou I a- cide nitrique très étendu d’eau jusqu’à décoloration presque com- plète, puis portées dans la solution de bleu de méthyle de Lœffleroù on les laisse pendant deux minutes, eL lavées à grande eau. Les spores se montrent colorées en rouge intense; les bâtonnets sont teints en bleu-pâle. Cette méthode île double coloration des spores est applicable aux coupes de tissus. 3° Coloration des cils. — Les cils vibraliles des Bactéries mo- biles prenant difficilement la couleur, ne se colorant jamais en particulier par les procédés décoloration simples, il est nécessaire, pour les étudier, de recourir à des méthodes spéciales. Nous allons décrire les meilleures des méthodes conseillées, en insistant cepen- dant sur ce point qu’elles ne donnent trop souvent que des résul- , lais imparfaits, bien qu’on s'attache à suivre à la lettre les près- j criptions établies par leurs auteurs. 1» Méthode de La- f fier ( 2). — On doit se servir de préférence d’une ] eune culture sur gélose du microbe (pie l’on veut étudier a ce point de vue. On en prélève une parcelle qui est délayée dans une goutte d’eau sur une lamelle bien propre. Avec cette dilution on j prépare plusieurs lamelles. Les lamelles sèches sont passées trois j fois dans la flamme pour fixation. Les préparations sont alors sou- . mises à l'action d’un bain mordant composé ainsi (pi il suit : (I) IIuHPPE, Die Methodon der Bakterien forsrhung. 1887. . . . nn ..... (ï) Lüefkleb, Eine neue Méthode zum Kiirl.cn der Mikroorganismen in Wimperhaare und üeisseln {CentralLlatt for üakteHologie , VI, 1887) - lny ''elter* «urhungcn liber die Beizuog und Ffirbung der Geisseln bel den Bakterien (MH. - )■ PRÉPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. 313 Bain mordant. Solution aqueuse de tanin à 20 grammes de tanin pour 80 grammes d'eau distillée 10 centimètre» rai**. Solution aqueuse de sulfate ferr.-u» sa t une à froid j _ Solution saturfe de fu. Iidue duu« l a!. «>ol al.-olu. t — (. est un liquide qui ressemble beaucoup à de 1 encre. Il est né- 8 essaire de modifier la réaction de ce bain mordant suivant que Ion a affaire à un microbe qui développe de l ucide ou de l'alcali dans ses cultures. Pour les microbes acidifiants, il faut ajouter au d»ain quelques gouttes d'une solution de soude à I p. 100 (de une i quarante gouttes suivant le cas); c’est ce qu'on doit faire pour e Bacille typhique, le Colibacille, le Vibrion septique, le Ua « ille du ■hurljon symptomatique, le Bacillus subtil, $, le Microcoecus agilis. Si au 1 ontraire le microbe est nettement alcalinisant dans ses cultures, il uut remplacer l'alcali par un acide acide sulfurique à 1.225 p. 100): e>l le caa «lu Spirille du cholérm, «lu Spirille de h inrlder et Vriur. .lu Spirille de Metschnikoff, du Bacille pyocyanique. On verse une goutte Idu bain ainsi modilié sur la lamelle préparée tenue avec une pince t l'on chauffe au-dessus d une petite llam me pendant une demi- nullité a une minute au plus, en évitant avec soin l'ébullition; il iaut que le liquide émette seulement des vapeurs. On lave à l'eau istillée et à l'alcool absolu. On porte les préparations dans une solution colorante. C’est hue solution saturée de fuchsine dans l'eau anilinée à laquelle fi* * ttJ°ule qu«*ïque* gouttes de solution de soude à I p. 100 jusqu'à à palescence commençante. Une goutte de la solution est placée sur i lamelle que Ion chauffe doucement pendant une minute. On lave I eau, on laisse sécher et ou monte. I PT U;8 Préparations réussissent, il faut beaucoup diluer la f iivelle de culture de façon à espacer les microbes sur lu lamelle J 2“ Méthode de colle et Morax. _ Nicolle et Morax I) ont avan- iigeusement modilie la manière de faire indiquée par Lœffler I es y* nielles simplement desséchées sont traitées par une grosse goutte * ‘ bam mordant préparé comme l'indique Lœffler, avec du tanin il éther de très bonne qualité ; on chauffe une dizaine de secondes I ,r une (bec-veilleuse). Dès que les vapeurs api*. | issent, OU lave doucement avec une pissette et on recommence » ’iv ou trois fois le mordançage et le lavage. On colore en ver- f ut de la fuchsine de Ziehl sur la préparation et en chauffant une ! H "ST d“ '* e°,0r*"0n de’ fiU (ÀnH,t“ * «««« ^teur, 314 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. ou deux fois pendant un quart «le minute; on lave et on examine dans l’eau. Si la préparation est réussie, on sèche et ou monte dans le baume. :i° Méthode de Straus. — Straus (1) dit mettre très facilement en évidence les cils du Spirille du choléra, Au Spirille de Melschnikoff, du Spirille de Finckler et Vriov, par le procédé suivant : une gou lie de culture récente (d'un à trois jours) dans le bouillon est déposée sur une lame. Un y ajoute, en bien mélangeant, une goutte de la solu- tion fuchsinée de Ziehl étendue de trois à quatre parties d’eau. Un recouvre d’une lamelle et on examine aussitôt et aussi rapidement que possible avec un bon objectif à immersion homogène. En exa- minant les Bactéries qui présentent des mouvements, on voit à une extrémité un (lagellum très mince, de longueur variable, coloré en rouge pâle, pouvant encore vibrer. Ce procédé très simple ne donne pas de résultats avec le Bacille typhique, le Colibacille, le Bacillus sublilis. 4° Méthode de Bunge. — Bunge (2) prend trois parties d’une so- lution aqueuse concentrée de tanin et les mélange avec une par- tie de solution de sesquichlorure de fer à 1/20. A 10 centimètres cubes de ce mélange, il ajoute 1 centimètre cube de solution aqueuse concentrée de fuchsine. Le liquide doit être laissé à 1 air pendant quelques semaines ; on le liltre au moment de s’en servir. Un y laisse pendant cinq minutes les lamelles simplement préparées par des- siccation. Un lave et sèche, on colore ensuite à chaud quelques minutes par la fuchsine phéniquée. Pour employer ce liquide aussi- tôt, Bunge conseille d'y ajouter quelques gouttes d eau oxygénée et de filtrer ensuite. Le procédé de Lœftler modifié par Nicolle et Morax parait être celui à employer couramment. 4° Coloration des capsules. — Les méthodes de coloration ordi- naires ne mettent qu'irnparfaitement ou môme pas du tout en évi- dence les capsules que possèdent certains microbes. Le plus sou- vent, même alors que les microbes prennent fortement la couleur, leurs capsules restent incolores. l.a solution fuchsinée de Ziehl réussit d’ordinaire bien, surtout si on fait passer la lamelle après coloration dans un bain d acide acétique dilué (une goutte d’acide acétique pour!) centimètres cubes d'eau) . (i) SrKAiTS, Sur un procédé de coloration à l’état vivant des cils ou llngclla de certaine» J Bactéries mobiles (Société de Biologie, 18 juin 1892). YIII8!I. (2) Bunge, Ueber Geissellarbung von Baktericu (Fortschritte (1er .Uedtein, Ali. 1 n° 12). lu., Weitere Mitthéilungen über Qeisselflirbung (Ibid. , XII, 1894, n° 24). PRÉPARATIONS ET ÉTUDE MICROSCOPIQUES. .113 • lu peut aussi employer la Méthode de Ribbert pour le Pneumo- "i' die. Les lamelles ou les coupes sont colorées pendant quelques | Minutes dans le mélange suivant : Kau distillé» , _ Alcool -q) Acide «colique. Ii,50 |Ue l’on sature à chaud de violet de dahlia. La coloration se fait «resque instantanément. On lave à l’eau, on sèche et monte. Les «nicrohes sont en bleu foncé, les capsules en bleu clair. •>" Colorations spéciales du Bacille de la tuberculose , du Ba- il116 de la lèpre, du Bacille de la syphilis. — Les différentes mé- ihodes employées seront exposées en détail plus loin, lors de lé- ode de chacune des espèces en question. 6° Coloration des microorganismes dans le sang. — La recherche es I (aciéries et en général do* divers microorganismes dans le ung peut ollrir des diflicultés a**ez grandes qui tiennent surtout I abondance des globules rouges masquant facilement les mi- ^obes lorsqu'ils sont peu abondants. Pour remédier à cet incon- 1 ‘nient, \ incent (I , *e basant sur ce que le* couleurs d'aniline j • lisent sur I hémoglobine et non sur le proloplasma. u imaginé * traiter d abord le* préparations par un réactif dissolvant I hé- moglobine avant de faire agir la couleur. Il s'est urrété au liquide fixant qui n'altère pa* la forme de* globules rouge* et ne laisse icun dépôt : Solution «qu>*u4e a nie panique k S p. IW). . . « tr« cub«. 1 tu faturU#» à la préparation de, Bsdéïfes du» Bvs """S dont la description détaillé,. a innée dans ce chapitre. ilLi iintun DES h 1 1- - „XXS i es uyi IDKS. — I ne goutte du li- u, de est placée sur un rouvre-objet parlement propre, à l'aide un 1,1 de platine ou d une baguette de verre préalablement passés ns la flamme, puis refroidis. Le liquide est étalé en couche très ince. Les liquides très riches en Bactéries devront être dilués avec fl eau distillée pure de germes. Si c'est une culture épaisse qui est *xa miner. on en délaye une parcelle dans une goutte d’eau pure Ion a affaire à des liquides épais, visqueux, comme du sang du y\rs c rachats, on les étale en stries sur la lamelle avec la pointe 1 1,1 , P,alme* de fa,.°n « avoir des couches suffisamment minces «n les écrasé entre deux lamelles, que l’on sépare en les frottant ne Mi,- 1 autre. Les lamelles sont séchées à une douce température abri de la poussière, la lace chargée tournée en haut. -a mince pellicule obtenue par dessiccation est fixée en payant 318 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. par trois fois la lamelle, tenue à l'aide d’une pince fine, dans la flamme bleue d’un bec de Bunsen ou d’une lampe à alcool, lente- ment, de la manière indiquée page 290. La lamelle est déposée sur le bain colorant (p. 293) contenu dans un verre de montre ou un godet, froid ou chauffé vers 90-00°, la face préparée tournée en dessous, de façon qu’elle soit complètement mouillée par le liquide, sans bulles d’air interposées. La coloration demande un temps variable suivant la préparation; on en sur- veille les progrès en soulevant de temps à autre la lamelle avec des pinces. La préparation est lavée à grande eau jusqu’à ce qu’elle ne cède plus de couleur. Lorsque la couche colorée se délite, ce qui peut arriver avec les liquides qui ne contiennent pas de matières coagu- lables ou avec certaines espèces qui ne se collent que difficilement à la lamelle ou d’autres qui se décolorent très vite, il faut éviter de laver; l'excès du bain colorant est enlevé avec du papier buvard. On procède alors à la décoloration, si elle est nécessaire, en agitant la lamelle dans de l'alcool absolu ou plus ou moins étendu, et en arrêtant, par un lavage à l’eau qui doit souvent être immédiat, par l’évaporation de l'alcool qui mouille la lamelle, si l’action est lente, ou en déposant sur la lamelle une goutte de solution d’acide azo- tique au tiers et passant rapidement à l'eau dès que la coloration vert jaune apparaît pour faire agir de nouveau du réactif si la déco- loration n’est pas suffisante (p. 304). On peut alors traiter par un bain différent pour obtenir une double coloration qui est souvent nécessaire lorsque le liquide contient d’autres éléments que l’on veut étudier (p. 300). La préparation, lavée à l’eau, est montée dans l’acétate de potasse, ou lavée rapidement à l’alcool absolu, séchée et montée au baume. Recherche des Bactéries dans les tissus. — Lorsque les tissus sont gorgés de sucs, on peut, en les exprimant ou les raclant avec un scalpel, obtenir du liquide renfermant des Bactéries, qui sera traité comme il vient d’ètre dit. A part ce cas spécial il faut débiter les tissus en coupes minces, à l’aide de microtomes. Si l’on veut étudier des tissus frais ou des tissus insuffisamment durcis, pour ne pas trop prolonger l’action de l’alcool, on les coupe après une congélation moyenne obtenue à l’aide des appareils usités dans les laboratoires, principalement de pulvérisations d’éther. D'habitude, les organes à examiner sont mis à durcir par petits morceaux dans les liquides employés dans ce but en histologie. Les tissus durcis sont débités en coupes les plus minces possible à l’aide de microtomes. PREPARATIONS ET ÉTI'DE MICROSCOPIOfES. 319 Des causes d’erreur dans la recherche de l'examen et bactéries. Il n’exisle guère d’organismes inférieurs dont la forme pourrait Il prêter à confusion. Tout au plus pourrait-on citer quelques spores •secondaires de certains Champignons, de très petite taille et en I bâtonnet; leur germination én un (ilameut mycélien établira une • distinction bien nette. Les cellules de Levures, les filaments de myré- lliiun des Moisissures se reconnaîtront à leur as|*ert et à leurs dimen- sions. Les cultures pures, du reste, fourniront un critérium de limite sûreté. La grande ressemblance de beaucoup de granulations, qui se (rencontrent dans les préparations, a\ec des Mieroroccus , pourrait plutût induire en erreur. Dans les différents procédés employés pour la fixation des Bactéries, il se produit souvent, sous l’influence des réactifs, des précipités de matière protéique, affectant la forme de I; granules arrondis, de très petites dimensions, absorbant fortement les couleurs. Un en obtient surtout lorsqu'on soumet à la fixation dans la tlamme de gaz des pellicules d’évaporation dont la dessicca- tion n’a pas été bien terminée à basse température. Khrlirh I) a fait observer que les solutions de couleurs d’aniline ajoutées à un liquide de réaction alcaline précipitent sous forme de granulations i Colorées qu'on pourrait prendre pour des Bactéries sphériques; r’est une raison qui fait abandonner l'emploi des alcalis dans les colora- tions et les fait remplacer, uniquement ou presque, par l'huile d'ani- line. Il est rare que les granulations ainsi produites ne se recon- naissent pa< à un examen attentif, par l’irrégularité de leurs formes • et les différences souvent très grandes qu’elles présentent dans leurs diamètres. En effet, tandis que chez les Microeoeeus les cellules sont I parfaitement sphériques, homogènes et présentent, à très peu de chose près, les mêmes dimensions, ces précipités renferment des éléments très irréguliers, de forme et de grosseur excessivement i< variables. Lorsqu’on peut les pratiquer, les cultures différencient 1 vite un précipité inerte d’un qui contient des Bactéries; une quan- l'iité infinitésimale du dernier féconde une culture qui reste stérile avec l'autre. Il en est de même des granulations de différentes substances albu- ! minoldesqui s’observent presque toujours dans le sang ou les tissu*, pouvant provenir de la dissociation de certains éléments, surtout des noyaux. (li Khilics, Ztittchr\fl fêr klin. AMicin, V, p. 3o7, rt Bertiner klin. Wochmtthhft i « mai t*8i. ' ’ 320 MÉTHODES DE RECHERCHE ET D’ÉTUDE DES BACTÉRIES. Los granulations basophiles de certains leucocytes ressemblent souvent beaucoup à des Microcoques. On les en distingue en se basant sur leur coloration plus lente, sur leur décoloration plus facile, sur leurs contours moins réguliers et entin sur l’inégalité de leur diamètre. Il y a moins fréquemment méprise pour les Bactéries en bâton- nets. Cependant des trainées de fibrine coagulée peuvent affecter la forme filamenteuse. Celli et Guarneri (i) ont signalé dans les cra- chais la présence, assez rare il est vrai, de cristaux allongés d acides gras, retenant fortement la matière colorante, pouvant être pris, à un examen trop rapide, pour des Bacilles de la tuberculose. La forme en esl caractéristique; il suffit d’être prévenu. Ils s’éclairent du reste très vivement dans la lumière polarisée, ce que ne font pas les Bactéries. Les résultats de l’observation peuvent être faussés par 1 introduc- tion de Bactéries étrangères avec les milieux employés. Les solutions aqueuses des matières colorantes fourmillent souvent de Bactéries au bout de quelque temps. C'est la principale raison pour laquelle il faut leur préférer des bains préparés d’une façon extemporanée avec des solutions alcooliques concentrées, de conservation parfaite, dont on ajoute quelques gouttes à la quantité d'eau nécessaire. De pi ils, la récolte du liquide à examiner demande des précautions rigou- reuses, indiquées à propos des cultures pures. Les procédés de coloration employés peuvent ne pas convenir a l’espèce en question; on peut donc être conduit à nier la présence de Bactéries dans un milieu qui en contient réellement. La seule chose à conseiller est de modifier les manipulations dans tel sens qu’on jugera bon et de ne se prononcer définitivement qu’après avoir épuisé la série des méthodes reconnues comme bonnes. C’est ainsi qu’on n'a trouvé le Bacille de la tuberculose qu'après que Koch eut annoncé la possibilité de le colorer avec les solutions alcalines. Enfin, des illusions d’optique ou des erreurs d'observation peu- vent faire croire à la présence de formes antres que celles qui se trouvent réellement dans la préparation. Les bâtonnets se placfcnt souvent de champ, soit isolés ou en piles; ils paraissent être des éléments sphériques. Des bâtonnets courbés peuvent donner 1 appa- rence de bâtonnets à deux spores, les extrémités de l’image semblant plus foncées que la partie médiane qui est simple. Letude conscien- cieuse d’une préparation mettra en relief la forme normale de l’espèce qui s’y trouve et fera revenir sur les déterminations prises trop hâtivement. (t) Cklli ot Guahnebi, Acadetnia ilei Liiicei, 17 juin 1883. 321 PRÉPARATIONS ET ETUDE MICROSCOPIQUES. Certaines humeurs d’Inverlébrés, le liquide du cteiome des Vers I de terre par exemple (Cuénot), contiennent en abondance de lins élé- I oients en bâtonnets qui peuvent être aisément pris pour des Bac- ■ téries, d'autant plus qu'ils se colorent facilement aux couleurs I I d'aniline. L'addition d'une petite quantité d'alcali lève rapidement ] les doutes; ces bâtonnets, de nature gra>se ou albuminoïde proba- ] Iblement, se dissolvent vite. Dans les formes en bâtonnets, le protoplasma se contracte sou- | 1 vont, sous l'influence des réactifs employés et aussi lorsque la cel- I ! Iule est vieille, en deux amas qui peuvent se toucher sur la ligne 1 médiane ou n’étre réparés que par un faible interstice, lorsque le II bâtonnet est court. Des espèces de petite taille offrent cet aspect à Il l’état vivant; on l'attribue ici à une condensation du protoplasma j plus forte aux deux pôles. Beaucoup de diplocoques , de formes en biscuit à in cuiller, en haltères, en h de chiffre, n’ont pas d'autre origine. jll.es plus forts grossissements sont nécessaires pour faire distinguer I l'aspect véritable. Le protoplasme des cellules qui souffrent ou qui sont mortes j change fréquemment d'aspect. Il se forme parfois dans son inté- | rieur de grosses vacuoles qui ne se colorent pas et (pii ont été prises | |M>ur des spores. Le bâtonnet entier peut même ne plus prendre «le j- substance colorante ou se colorer d une teinte beaucoup plus claire | que des voisins encore en vie. M*ct — Hactiriologi' 21 DEUXIEME PARTIE CLASSIFICATION ET DESCRIPTION Les très nombreuses espèces de Bactéries sont encore loin d’être toutes connues; il en reste au contraire bien certainement à décrire la majeure partie. Aussi doit-on se garder de tenir comme absolues les bases que l'on prend pour établir les genres. La classification, en effet, ne peut être définitive que lorsqu'on aura décrit, d’une façon suffisamment complète, un beaucoup plus grand nombre d’es- pèces, et qu’on aura surtout déterminé pour chacune d’elles toutes les variations que les changements physiques ou chimiques du mi- lieu peuvent lui faire subir. Malgré ses imperfections évidentes, une classification est néces- saire, ou tout au moins très utile. Certes il n'est pas à affirmer (pie celle qu'on croit la meilleure puisse être vraie dans le sens absolu ; tout s'est tellement transformé dans cette science depuis trop peu de temps pour qu’on puisse être certain de la valeur réelle d'un caractère mis au premier rang à un moment donné. Il faut cepen- dant reconnaître qu’un essai de classification serieuse, ne la consi- dérât-on même (pie comme tout à fait transitoire, est d un très grand secours. Les premiers classificateurs, Ehrenberg et Dujardin (voir 1 intro- duction, p. 3 et suiv.), s’en tenaient uniquement à la forme apparente. C’est sur ce caractère que ce dernier observateur établit ses trois genres, caractérisés comme il suit : Bacterium : filaments rigides, à mouvements vacillants; Vibrio : filaments flexibles, à mouvements ondulatoires; Spirillum : filaments en hélice, à mouvements rotatoires. Les formes sphériques étaient pour la plupart inconnues; quelques espèces de son groupe des Monades sont cependant des Micrococcus. C’est encore la forme qui sert aujourd'hui (le caractère dominant aux classificateurs. Est-ce à dire toutefois qu’elle doive avoir une constance absolue ? Certainement non. Les conditions cxtéi k un s, celles de milieu surtout, influent, nous l'avons vu, considérablement :<2:t CLASSIFICATION ET DESCRIPTION. *sur elle, comme du reste sur les propriétés physiologiques chez beau* coup d espèces. On doit admettre cependant, et nous insistons sur ■re point très controversé aujourd'hui, qu’il est pour chaque espèce :une forme en quelque sorte normale, une sorte de moyen terme, üiulour duquel il peut se produire, dans de* limites assez restreintes ^seulement, des variations en plus ou moins, mais auquel l'espèce -revient toujours, lorsqu’on la place dans des conditions de vie déter- minées. Il \a san* dire que les variations pathologique» que nous lavons désignées sous le nom de formes d'involution. doivent être corn- plètement mises de côté. On peut affirmer à l’heure présente, avec la probabilité la plus grande, qu il existe chez les Bactéries des espèces vraies, à caractères lixes. se produisant et se perpétuant sans varier. La chose est abso- lument hors de doute pour quelques-unes. Les Hacillus anlhracis , Hacitlus subtiHs, Hacillus butyricus, Hacillus megaterium, entre autres^ ont été tri-s complètement étudiés à ce point de vue et suivis pas à •as pendant des cycles évolutifs nombreux par des observateurs des dus sagaces. Il n'est pas possible de nier scientifiquement la con- naissance entière de leur développement. Pour décrire, en effet, avec certitude une espèce, et pouvoir affirmer sa fixité, il faut observer mutes les phases de son développement, partir de la spore, revenir i la spore et voir en outre les modifications que peuvent apporter es changements physiques ou chimiques des milieux. Il faut »e gar- der des erreurs dues à des observations trop superficielle- ou à une echniquo imparfaite. Bien des observateurs, victimes d'illu-ion- .nt cru voir des liens réels là où il n'y avait que de simples rapport* de juxtaposition. De là des simplifications prématurées, dont le type c plus saisissant est la théorie de lu Corcobacterianeptica de Billro'th I our arriver à établir des espèces chez des êtres aussi simple* le (assit ica tour doit tenir compte de tous les caractères que I on m-ul f*/ver el 'nmv- * S mül* «a le développement an év,lanl l 'Production d’éléments étrangers, cause si fréquente La forme des cellules est un des caractères les plus faciles à appré- «or, en observant les précautions voulues. C’est aussi, quoi qu’on en ise. un de* plus constants, à la condition expresse qu’on ne la dé- •rnuueque sur des individus en étal de rie normale. Ainsi même «lis la pleine période de végétation, lorsque la division se fait la- idement, des articles produits sont toujours de dimensions moindre* ne celle* qui sont regardées comme normales. Kn règle générale o peut considérer comme dimensions typiques celles de l’élément «I. va sporuler; ce n est naturellement applicable qu’aux espèce* 324 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION. qui forment tics spores. Il existe d'ailleurs toujours «les variations individuelles dont il faut prendre la moyenne. l e mode de croissance et de division des individus, les particula- rités que peuvent présenter leurs différentes parties, sont souvent de grande utilité. La division suivant trois plans de différente direc- tion caractérise on ne peut mieux les Sarcines : la production d’épais- ses enveloppes de gelée fait très facilement distinguer les Lcuconostoc et A scococcus. Liiez les espèces qui produisent des spores, on trouve dans les caractères de ces corps reproducteurs des signes d’une précision et d une constance remarquables. On ne les connaît malheureusement jusqu’alors «pie dans un nombre restreint d’espèces. La forme et le développement des colonies dans les milieux divers fournissent de précieux renseignements. 11 faut toutefois avoir grand soin de ne comparer que des colonies obtenues sur des milieux de composition chimique identique et de tenir compte des modifica- tions déterminées par différentes conditions étudiées précédemment. Le principal changement est la diminution, plus ou moins rapide suivant l’espèce, de la vitalité des cultures après un certain nombre de générations. Nous savons que parallèlement s’atténuent aussi toute une série de propriétés physiologiques importantes, toutes si intimement liées entre elles que lorsqu une délies samoindiit lis autres diminuent aussi en môme proportion. Pasteur a fait très heureusement entrer en ligne l'action physiolo- gique, qu’il considère comme un caractère spécifique de premier ordre! D’après lui, lorsqu’une Bactérie obtenue pure provoque, dans un milieu déterminé, une fermentation ou une action chimique spéciale qui peut se reproduire à nouveau dans des cultures pures, elle doit être considérée comme une véritable espèce. Ce caractère, cependant, ne peut pas servir à une détermination absolue, plusieurs espèces pouvant avoir une action semblable. Il faut alors appeler d’autres signes à son aide. Les exigences particulières de certaines espèces sont parfois d un t rès grand secours. Le caractère aérobie ou anaérobie d’une Bactérie est d’autant mieux à remarquer qu’il est très lacile à constater, dans les cas typiques du moins. Enfin, l’action sur l’organisme animal peut rendre d excellents ser- vices. La nocuité ou l’innocuité pour l’organisme et surtout pour tel ou tel animal d’expérience seulement, la nature, la situation, I éten- due des lésions observées, font souvent distinguer des espèces dont les caractères de forme «d de culture sont identiques. Souvent cependant, une fonction donnée n’est pas assez constante CLASSIFICATION ET DESCRIPTION. 32.*» pour servir de base lixe servant à créer des coupes d'une certaine im- portance, des genres par exemple. Nous avons vu, en effet, que beau- coup de ces manifestations vitales ne pouvaient être considérées que comme des caractères secondaires, contingents, pouvant mèmedis- I paraître complètement à un moment donné sans que la vie même dt I cspe< e fût atteinte. (, est ainsi que bien des espèces chromogènes I perdent vite toute propriété de produire du pigment, que des espèces i zymogènes deviennent sans action sur les milieux qu elles font t habituellement fermenter, que des espèces pathogènes même devien- nent absolument inoffensives pour les animaux les plus réceptifs à leur égard, se transforment, pour ainsi dire, en véritables saprophytes. Mu se trouve même alors conduit à réunir ensemble des espèces i iqui possèdent très marqués les effets en question, pris comme base j de la classification, et des espèces où la fonction, très minime, doit ■ bien certainement être reléguée à un rang très inférieur. C’est ainsi (lue dans le groupe des Urobaetéries de Miquel, à côté d’espèces qui -sont des ferments énergiques de l'urée, cet auteur a été conduit à placer des espèces très peu actives à ce point de vue, chez lesquelles le caractère, pris comme fondamental, devient difficile à constater, très douteux même et certainement tout à fait secondaire. Ce sont là les gros écueils des classifications dites physiologiques. hn résumé, lorsqu’on a isolé une llactérie qui, au bout de plusieurs générations, se reproduit toujours identique à elle-même, dont on a observe le développement de spore à spore, dont les propriétés phy- siologiques sont constantes dans les mêmes condition», on est en Adroit d affirmer qu on est en présence d une véritable espèce. La constance des caractères que nous vovona être au premier •ang n est cependant pas absolue. Il faut faire la part Irès grande k iux conditions de la vie, sous peine d être amené à séparer des êtres pu doivent être considérés comme semblables. Nous avons vu dans (quelles limites et sous quelles influences pouvaient varier les propriétés physiologiques d une même espèce. La propriété de ferment peut ««paraître; la propriété de produire de la couleur, la propriété irulente, peut décroître et s’éteindre ; et cependant c'est toujours la «lème espèce que l’on observe. Mais alors, point important, nous «■avons qu .1 est nécessaire, pour obtenir ce résultat, d’empêcher la urination de spores, c’est à-dire la véritable extension de l’espèce t n obtenir qu une extension d’individus par multiplication végéta- m’\ U *P°re Per»*«lue l’espèce, qui la continue véritablement ko s atténué jamais; les différentes générations, issues de spores „é aneront jamais dans leurs caractères. La constance de la forme individuelle doit être envisagée au même 326 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION. point de vue. Il ne faut faire entrer en ligne de compte que «les in- dividus dont le développement peut être considéré comme s’étant opéré normalement. Sous l’influence de changements de milieux ou de certains agents physiques, une espèce qui donne normalement des bâtonnets de dimensions parfaitement fixes et constantes, pourra produire des éléments sphériques ou à peu près, qui seront facile- ment pris pour des Micrococcus. Une autre formera de longs filaments droits ou irrégulièrement courbés ou pelotonnés, qui simuleront des Bactéries filamenteuses ou spiralées. Il est cependant une condition qui servira de guide sûr et aurait dû détourner tout de suite de ces appréciations fautives : c’est le retour constant à la forme primitive typique, lorsque de tels éléments sont placés dans les conditions de vie que I en esl en droit de considérer comme normales. Inversement, certaines espèces peuvent affecter une forme plus simple et n’offrir le type complet qu’à de rares phases de l’évolution. C'est ainsi que beaucoup «le Sarcines ne donnent, dans les cultures sur milieux solides surtout, que des coccus séparés, plus souvent unis par deux, ou rarement par quatre ; on n 'obtiendra, que rarement les paquets caractéristiques. Souvent, il ne sera possible de les rat- tacher au type duquel elles descendent qu’en usant des commémo- ratifs; la colonie première, on a dû le constater, montrant la vraie forme, spéciale au genre. C’est encore ainsi «pie chez de nombreuses espèces de Spirilles, la forme en spirale véritable n’apparait «tue dans des conditions spéciales ; chez toutes les Bactéries dites en virgules, l’élément ne décrit qu’une faible portion de circonférence. C’est en faisant intervenir des agents «pii nuisent considérable- ment à la vitalité de la Bactérie du pus bleu, des antiseptiques éner- giques, introduits dans les milieux de culture à dose modérée, que Guignard et Charrin (1) ont obtenu les très intéressantes modifica- tions de formes qu’ils ont décrites et dont il sera parle plus loin. Celle facilité de donner des formes différentes à été considérée, par beaucoup d’observateurs, comme étant l’état normal et placée au premier rang des caractères spécifiques par les partisans du poly- morphisme ou pléomorphisme des Bactéries. Poui eux, e nom H l- ( ( ■ espèces de ce groupe est beaucoup plus restreint qu’on n est porte a le croire ; il n’existerait dans la nature qu’un nombre assez limite «le formes spécifiquement distinctes, qui pourraient chacune reyetu, en véritables protées, toute une série de formes secondaires, dépen- dant du milieu qui leur serait offert. C’est ainsi qu’une espèce qui, dans certaines conditions, aurait des éléments sphéiiqucs i (1) Guic.nabd et Chabhin , Sur les variations morphologiques des microbes {Comptes ren- dus de l'Académie des sciences •’> décembre 1 887). CLASSIFICATION’ ET DESCRIPTION. .127 dès lors être rangée dans les Micrococcus, pourrait, en végétant dilTéreinment, donner de*, bâtonnets, des filaments droits ou spiralés. < Chaque espèce posséderait en quelque sorte un cycJe d évolution plus ■ •ou moins complet, a formes plus ou moins nombreuse*, dans lequel • elle pourrait se mouvoir au gré des circonstances. Zopf l a rattaché au développement d'une même espèce, son Cia- \ f 11 J' - — Cldfifttkrtxx ’Xhi I, ^ 5 s r fiUm,nN — - I > liop ** *»/>*»•» m- **• forme* anormale», forme» d mtolu- othrix dirhotoma, toute une série de formes en coccus, en bâtonnets n blâment* courbés ou spiralés. On a depuis attribué une imnor- ince trop générale à cette variété de formes appartenant à un type »ut spécial et passablement distinct des autres Bactéries I 0s fila n-nls ramifiés, souvent en dichotomie régulière, peuvent être droits n en parue légèrement courbés ou ondulés, mais non pas vérita- temenl spirales, comme sur la partie droite de la ligure. A un mo- lli Zor*, |,je Spallpilxi' p. 0*7. 32H CLASSIFICATION ET DESCRIPTION. ment, donné, la segmentation se fait rapidement; il se forme, par la segmentation des filaments, des masses rondes auxquelles il ne faut pas donner la signilicalion des coccus, mais plutôt de vérita- bles spores. En examinant les faits sans parti pris, on ne peut vrai- ment trouver là de raison valide en faveur du polymorphisme, sur- tout pour la raison suivante : un élément, de forme quelconque du cycle, séparé et mis en culture, fournira toujours du premier coup la forme de filament ramifié, tout à fait caractéristique de cette espèce, celle qui doit être considérée comme normale. Les noms de Micio- coccus, Bacillus, Leplolhrix , Spirillum, dont on s’est servi pour desi- gner ces phases diverses qu’offre la même espèce (fig. 100), ne doi- Fig. 107. Uacillus Zopfii, 740/1. - A, filament pelotonné ; B, amas île bâtonnets; C, amas de coccus (spores). D’après Rurth. vent pas être employés avec leur véritable signification, ma s dans un sens plus général ; il est préférable île les remplacer par ,1 autres termes moins spéciaux, no pouvant pas prêter à confusion. Il en est de même pour l'espèce de Bacille décrite pal Km i ( sous le nom de Bacterium lo pfii. Dans les cultures de cette espece sur milieux solides, on observe fréquemment do longs filamcnlx pelotonnés, dont cerlaines parties peuvent présenter des ondulations asscr régulières, rappelant la forme des longs Spirilles (fig. / > A). Zi peu de temps ces filaments se segmentent et se transforment en amas serrés de courts bâtonnets (B). Bien d'anormal J»^0^ nous savons que beaucoup de Bacilles vrais peuvent don mer des fi a monts plus ou moins longs ; de plus, beaucoup de bâtonnets se scp (I) Kubtii, Bacterium Zopfli (Batanische Zeitung, 1883)- CLASSIFICATION ET DESCRIPTION. :I20 nient ni articles courts au moment de produire des spores. Dès que le milieu nutritif est complètement épuisé, les niasses primitivement fformés de bâtonnets se trouvent constituées par des cocrus sphéri- ques qui, d’après l’aveu de Rurth, ne se divisent jamais, mais, pla- cées dans des conditions favorables, germent en donnant des bâton- nets semblables aux premiers et, de plus, présentent une plus grande r résistance que les autres formes aux conditions de chaleur et de des- kfdcration. Ce sont bien là des caractères de spores. Ces éléments doi- ! vent, en effet, être considérés comme tels. Hauser ( 1 ) a établi son genre Proteus pour des Bacilles présentant [ides apparences semblables, que l'on observe sous la forme de lila- I "lents droits ou ondulés, de courts bâtonnets ou de coccus. Mais, I comme dans les recherches précédemment citées de Guignard et Charrin, pour obtenir des variationsde formes, il faut placer la Bac- térie dans des conditions défavorables, en particulier la faire vivre dans un milieu acide. Les formes décrites comme coccus sont, ici luussi, bien certainement des spores; la forme normale est le bâton- net. Aucun caractère ne peut encore séparer ces Proteusdes Bacilles; fa forme spéciale de leur zooglée et le lent déplacement de ses ramifications dans les milieux visqueux se retrouvent dans d’autres •specesque personne n’a songé jusqu’ici à soustraire du genre Hacillu». Ges considérations ne se rapportent pas uniquement aux Bactéries, mais s'adressent tout aussi bien aux êtres plus élevés ; elles Irou- enl à tout instant leur application dans les classifications. Pour ne iter qu un exemple, touchant de près au sujet en question, de ce lu “U Pénicillium ou un Mucor donne, lorsqu'il végète dans un li- quide. des articles arrondis, ovoïdes ou en courts cylindres, per- sonnelle sera tenté de comprendre ces formes dans son évolution normale. I> un autre coté, il n est guère possible d'admettre une fixité ahso- ue des caractères que l’on considère comme spécifiques. De nom- ireux exemples (21 prouvent, au contraire, qu’à côté des caractères Physiologiques que nous savons variables, les caractères morpho- ogiques eux-mêmes ne nous montrent pas une fixité absolue. Jans ces conditions, dont quelques unes seulement sont détermi- nées, |a forme. les dimensions se modifient alors que les autres propriétés qui subsistent montrent bien qu’on a affaire à la même -père. C’est ce qui arrive pour le Bacille pyocyanique dans les expé- ieu. es de Guignard et Charrin ; c’est ce qui arrive pour d’autres (I; IUi*ta, Lab»-r Klulnifttbaricrien. Leipijg, isss. J) IWr lfc, U wricbilit* .1,,» le* microbe», a.. poi.,1 ,1a morpholoeiqw <-t „hv > J.- B. Raillièra, IH94. 1 p - 330 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION. espèces pathogènes où l’on esl conduit alors à admettre la présence de types divers dans une même espèce, de véritables races. Mais ces moditicalions ne se produisent que dans des conditions déterminées et se tiennent entre certaines limites ; elles ne suppriment pas la valeur et l’importance du type spécifique normal, pas plus que les races d’animaux obtenues par l’intervention de l'homme ne peuvent infirmer la notion du type spécifique donl elles sont sorties. Cienkowsky (1), naturaliste de valeur, en se basant sur des idées purement théoriques, se rattache entièrement à la théorie du poly- morphisme. Pour lui, toutes les formes de Bactéries se ramènent à trois fondamentales : une Beggiatoa, un Leptothrix et Cladothrix dichotoma, qui seraient des Algues de la famille des Oscilliaires. Aucun fait positif n’a été donné à l’appui de cette théorie que des faits posi- I i fs démentent d’une façon certaine; l’auteur n’a du reste jamais employé de cultures pures. Pour Billroth (2), la simplification est plus grande encore. Toutes les soi-disant espèces de Bactéries ne sont, suivant lui, que desmoda- lités différentes d’une seule et même espèce, douée d’un polymor- phisme excessif, la Coccobactcria seplica. La preuve directe reste tou- jours à fournir. On est donc en droit actuellement d’affirmer l’existence de véri- tables espèces parmi ces êtres, et pour les établir, avec de grandes présomptions au moins, il n’est pas absolument nécessaire de con- naître toutes les phases de leur développement. Ehrenberg a bien délimité, dans le groupe si nombreux des Infusoires, des genres et des espèces durables, tout en ne connaissant chez eux que la multi- plication par division. Il ne faudrait cependant pas croire que toutes les formes décrites aujourd’hui comme espèces doivent en avoir réellement la valeur. Il est probable que des études approfondies conduiront à rapprocher et à rapporter au même type spécifique des formes que des recherches superficielles avaient tenues éloignées. Mais il esl bien certain qu’on aura plus souvent des résultats inverses à signaler. Beaucoup d’espèces actuelles, c’était déjà 1 opinion de Davaine (3), sont des types sous lesquels se cachent plusieurs espèces. L’établissement des coupes de degré supérieur esl moins absolu encore que celui des espèces. La création d un de ces groupes, gemc ou famille, ne peut se faire avec quelque certitude qu après connais- (1) Cienkowsky, Xur Morphologie (1er Bactérien (Mémoires de l'Académie impériale (1rs sciences de Saint-Pétersbourg , XXV, n° 2, 1877). . , (2) Billroth, Untersuchungen ueber die Vegetationsformen der Coccobactena septica. Berlin, 1874. , * (3) Davaine, Dictionnaire encyclopédique des Sciences médicales, article Bactéries, l.ea. CLASSIFICATION ET DESCRIPTION. 33 1 'fluet* de toute» les unités qui doivent le composer, ou au moins du plus grand nombre d'entre elles. Or. pour ces êtres, on es! bien loin Lien être arrivé là ; il reste rertainement plus d’espèces inconnues : |u il n’en existe do décrites. Cohn \lh en 1882, a donné un premier e-sai de classification des Bactéries, basé exclusivement sur la forme apparente. Il en formait |ua!re tribus : Les Spkérobartéries, ou Bactéries sphériques, ne renfermant que le genre Microcoecus : Les Microbactéries, ou Bactéries en court' bâtonnets, comprenant le genre Bacterium ; Le' Üemnobacterii s, ou Bactéries lilamenlcuses, avec les genres Bacillus et Vibrio ; Les Spirubactéries, ou Bactérie* spiralées, avec les deux genres Spirillum et Spirochæte. Plus tard, ce même savant (2), frappé des affinités que certaines • {aciéries présentent avec des Algues de la famille des (hciUariées •rinci paiement, les réunit dans sa cla*se des Schi~ophytes, rangeant tans un meme système 1res compliqué des êtres qui étaient évidem- nent bien distincts. Ce n'était qu'un premier pas vers une classilicaliou rationnelle, grand tort en était de séparer par trop des formes voisines uni me le* Bacterium, Bacillus, Vibrio. Zopf (3) a imaginé un da**e- inent en familles, qui tient compte en partie des considérations pré- cédentes, I ou l eu taisant trop grand cas de certain* caractère* peu reeis. (.est la forme qui tient encore le premier rang ; vient ensuite i présence ou I absence des spores, ne pouvant fournir une base i ien solide à cause du peu de données certaines que l’on possède ; nlin, comme distinction très importante, il donne ces prétendues Variations de formes, sur l’appréciation desquelles on est bien loin -e s'entendre. Il range les Bactéries dans le* quatre famille* *ui- iftlltes : t (kxxAcn s. Ne possédant que descoccus isolés ou réunis en chaî- nes. — Pas de spores connues. La division se fait suivant une ou plusieurs directions. Cenros : Slrrptococcus, Microcoecus, Meritmopedia, Sarcina, Ascococcus. I Cou,, ( utertut hungrn uebrr Hartrrien (Hntragr ;ur Rtologie der Pflai |r. i partie*, p. 1*7, t*NÏ). (I) 11»., lin/, J*p., p, *0*. 0. 332 CLASSIFICATION ET DESCRIPTION. 2° Bactkriackes. Possèdent des coccus, des bâtonnets droits ou courbés. < tu ne peut distinguer aux lilaments ni partie basilaire, ni sommet. La division se fait suivant une seule direction. On connaît des spores chez beaucoup. Genres : Bacterium, Spirillum, Vibrio, Lcuconosloc, Bacillus, Clostridium. 3° Leptotiiricées. Des coccus, des bâtonnets et des filaments droits ou courbés, auxquels on trouve une différenciation en partie basilaire et sommet. Les spores sont peu connues. Genres: Lepthotrix, Beygiatoa, Crenothrix, Phragmidiothrix. 4° Cla dotii ricées. Des coccus, des bâtonnets, des filaments et des formes spiralées. Les filaments sont unis en fausses ramifica- tions. Les spores sont peu connues. Genre : Cladothrix. Dieu des objections sont à faire à re système qui, toutefois, satisfait plus l’esprit que les divers essais de Gohn. Nous avons discuté précé- demment la valeur de ces variations déformés, servant ici de carac- tère important ; nous n'y reviendrons pas. De cinq genres delà famille des Coccacécs, les trois premiers ne peuvent pas être conservés comme distincts. Nous avons rejeté le genre Streptococcus. Le genre Merismopedia est aussi à confondre avec celui qui le précède ; ce sont des Micrococcus disposés en tétrades ; or, nous savons que cet arrangement est fréquent, mais très irré- gulier. Le genre Leuconostoc, que Zopf range dans la famille des Bac- lériacécs, présente beaucoup plus d’affinités avec les genres de la famille des Coccacées. La famille des Bactériacées est plus homogène. Le nombre des genres doit cependant en être réduit. Il n’est plus possible de séparer un genre Bacterium du genre Bacillus; les seuls caractères de lon- gueur, sur lesquels il est établi, ont une valeur trop secondaire et ne présentent du reste aucune constance. Le genre Vibrio se con- fond avec le genre Spirillum. Enfin le genre Clostridium, créé par Prazmoxvski pour le Bacillus butyricus, caractérisé par le renflement des articles à l’endroit où se produit la spore, ne peut guère être maintenu, vu le peu de constance qu’offre cette particularité. Beau- coup de véritables Bacillus, en effet, montrent tous les intermédiaires entre le bâtonnet sporifère de forme ordinaire et le même article renflé à l’endroit de la spore. Avant d’avoir des notions plus com- plètes sur un nombre suffisant d’espèces, il paraît téméraire de sub- diviser un groupe aussi homogène que parait l’être le genre Bacillus. C’est surtout la troisième famille, celle des Leplothricées, qui est CLASSIFICATION ET DESCKIPTIO.N. 333 liai composée. A côté dos Leptothrix , qu'aucun caractère ne sépare ites Bartériacées, se trouvent placés des organismes absolument dif- .erents des autres Bactéries. Les Beggiatoa et Crenothrix doivent être rapprochées des Algues et classées près des Üscillariées dont elles ne diffèrent que par I absence de chlorophylle et du pigment spécial, la hhycocyanine. tjuanl aux Cladothrix, elles paraissent très voisines des Leptothrix; -a disposition ramifiée des filaments, toute secondaire, ne suffit pas . légitimer une semblable distinction. <”osl parmi les Cladothrix qu’il faut placer l’ancien genre Actino- *j/ccs qui s'en rapproche par bien des caractères de réelle valeur. hn se basant sur les raisons exposées, il semble plus rationnel > amas irréguliers, des roupies ou des chapelets. Si la division se fait suivant deux plans perpendiculaires, un élément se partageant crucialement en donne quatre; on obtient alors une petite tablette qui peut être composée d'un grand nombre d’éléments, lors- que le phénomène s'est répété un certain nombre «le fois. Enfin, une cellule mère peut se diviser successivement, suivant trois plans per- pendiculaires, et donne ainsi huit cellule- filles «jui restent unies et se multiplient à leur tour de la même façon ; c’est ainsi que se for- ment les amas cubiques de Sorti net, compose» souvent d'un nombre considérable d'éléments. La famille des Coccacécs comprend quatre genres, caractérisés de la fa«;on suivante : I r genre : Microcorcus. — Lellules rondes ou ovoïdes, isolées ou réunies par deux, en chapelets d'un nombre variable d'élé- ments ou en tétrades. La division s'opère suivant une ou deux directions. P1’"™ : Sarcina. — Cellules sphériques ou ovoïdes, chez les- quelles la division s opère dans trois directions et donne alors «les masses cubiques plus ou moins volumineuses. •! genre : Leuconottor . Lellules rondes, réunies en chapelets entourés d'une épaisse gaine de gelée : il se forme des arthro- s pores. +* genre . Atcocorrui. — Lellules rondes, réunies en familles ovoï- «h>s et irrégulières, enfermées dan- une enveloppe «paisse de substance gélatineuse de consistance de cartilage. I’rmiieh OK.VHt : MICROCOCCUS Cohs. Le nom générique est de Unifier, qui comprenait sous cette déno- mination, à cote des Bactéries sphériques, un grand nombre «le formes bien différentes. C'est Cohn «pii a fixé ses caractères et lui a ■'signé les larges limites qu'on peut encore lui reconnaître aujour- d hui. Les espèces qui le composent ont les cellules sphériques ou légèrement elliptique*, peut-être ovoïdes, de forme parfaitement régulière ou un peu irrégulières ; un élément prêt à se diviser peut même avoir la forme d'une ellipse allongée ou d’un court bâtonnet •1 extrémités arrondies. Les cellules issues de la division se compor- tent «le diverses façons. Elles peuvent se séparer aussitôt, elle» forment alors des amas dont les éléments n’ont entre eux aucune cohérence. Bien qu'en se séparant dès que la scission est complète, «les peuvent rester accolée» les unes aux autresen nombre variable donnant des figures irrégulière» «|ui ont été comparées, d'une façon’ 336 COCCACÉES. assez peu heureuse, à des grappes de raisins et, «nojmnées ^pour cette raison Staphylococcies (««çuXiI, grappe). Us cellules filles res ent souvent unies deux par deux; chez beaucoup d’espèces qui présentent cette disposition, les éléments isolés sont rares, on n y observe géné- ralement que des couples, formés de deuxcoccus accoles, se compor- tant on tout point comme s’ils ne constituaient qu un seu individu il faut parfois1 une grande attention et (le puissants objectifs pour remire compte de la présence de deux éléments. Cette dermere tonne L "té appelée fliplocKCW (SinMo;, double). Lorsque deux roupies s ac- , I .n Uténalement, il se forme une tétrade. Les éléments peuvent Ïr unU^ ^en «les Plue ou un, lus longues, et former des chape.eU düni |a grandeur varie suivant le nombre des articles ,p„ les eonst • Z • „g„ a donné à eelte disposition le nom de Sfreploeoccus (avP.ato!, sinueux) Un a voulu faire de ces particularités de véritables ' qu ici, pour qu j influent considérablement sur elles, ligne. Les conditions de mil, , lue (,cs chllnclte, '1U^' L, rois formes dans une même culture, ce qui prouve bien lion. Lutin, • _a Kon de se conformer aux ries en bâtonnets, sans qu on ail . jug • ^ “ ccs formeS est indications qu ils semb en o * secours dans la diagnose et us: duclion chez d autres. ; mnnrtn.nl et moins intéres- Citons enfin, comme caractère moins fo,.,„e,. ies sauf à connaître, le peu de tendance des Micnoccus f, n. :t.n n.'iimnr SU)' MO* fl) Choyé, M.crococcus ochroleucus, ciao utiuft cliromogene Spaltpitto (Bcitrage sur Mo- loljxe der P/lanzen, 1887, 4» vol., 3- P-.P- «9). MICROCOCCUS. 337 voiles la surface des liquides. Ils se précipitent d’habitude au fond !, vase en un sédiment plus ou moins consistant, blanc ou coloré 1 , l,,s (‘slM’r,‘s mobiles ne présentent jamais le mouvement vif el rapide qu offrent certaines Bactéries en bâtonnets ; le mouvement .les Mirrococcus est presque toujours une trépidation, qui «'occa- sionne d habitude qu’un déplacement peu considérable. Pour plus de commodité dans la description des nombreuses es- peces de Mirrococcus et uniquement pour faciliter les recherches nous les grouperons, à l’exemple de fiohn. d’après leur action phy- siologique. p J Nous étudierons, dans un premier groupe, les espèces rencontres dan. les maladies de I homme et des animaux, en réunissant aux espnes véritablement pathogènes d’autres qui ne paraissent avoir aucune action nuisible sur l’organisme malade ou même normal mais qui ne se rencontrent pas en dehors de lui. Telles sont, par exemple, certaines espèces isolées du pus. Plusieurs espèces en effet qu.; se trouvant dans l’organisme, semblent n’exercer sur lui aucune action nuisible, peuvent très probablement, par leur pullulation excessne, dans des conditions qui leur sont défavorables, devenir de éntables paras, tes. gênant» ou même offensifs. Les Mctococcum qui Z, , des pigments sont plus intéressants à étudier ensemble l)ai,s un troisième groupe, nous comprendrons les espèces qui „roa- « Mo, ment des fermentations et d’autres dont l’action physiologique i nous est encore inconnue. * * * *l,t Nous grouperons donc les espèces du genre Mierwoccus sous les rubi.ques suivantes, auxquelles, répétons- le, nous n attribuons au- cune valeur dans la classilicaüot. : f Micrococcus pathogène. • 22* Murocoecus chroniogènes ; 3e Micrororms ' indifférente. Micrococcus ferments ou à action MICROCOCCUS PATHOGÈNES KSPKCES OCCA8IOVUXT LA SCPPl RATIO*. J? “''PUra,i"n * élé «««Mrée pendant longtemps comme une -UK,. une conséquence de l'inflammation des lissus. abuutisaanl la nécrosé ci a I élimination des parties enflammée». • est l’asteur I qui a annoncé le premier, en 1881, que la piodnr m du pus pouvad dire la conséquence directe de la vie dans |e, .su. de llacleruis piinvanl être multipliées en dehors de l„rg»ni.„„. ■ar de. procédé, de culture artificiels el reproduisant de, altération, .SES Z SE? 22&Z tsr ■— •“ Itoctérioloyie. *>o 338 COCCACÉES. semblables lorsqu’on les fait pénétrer par inoculation dans les tissus vivants. En cultivant, dans du bouillon, du pus de furoncles et d os- téomyélite il obtint le développement de Microcoques ronds, qui, inoculés aux lapins, reproduisaient chez ces animaux des phénomè- nes locaux de suppuration. Peu après, Ogston (1), Bosenbach (2) et Pasfeet (3) isolaient du pus plusieurs espèces de Bactéries, que les caractères des cultures per- mettaient de distinguer facilement. Des recherches de ces observateurs et d’autres, nombreux, qui vin- rent confirmer les résultats qu’ils avaient annoncés, il parut ressor- tir bien nettement que la suppuration était toujours sous la dépen- dance directe des microbes. C’est ce que vinrent confirmer encore des expériences d’injection, dans les tissus, de substances irritantes, privées de tout germe par une stérilisation soignée ; en première ligne, on doit citer celles de Straus (4). En introduisant sous la peau de lapins, de rats, de cobayes, des substances irritantes, très diver- ses, soigneusement stérilisées, ce savant ..'observait jamais de sup- puration, sauf dans quelques cas où il s était produit une infection accidentelle, car le pus contenait les Bactéries ordinaires de la sup- puration. Straus expérimenta avec I essence de teiebeiithi , decroton, l’eau chaude, le mercure, des morceaux de drap ou de moelle de sureau. Toutes les précautions antiseptiques forent prises pour faire pénétrer la substance dans la peau. Ces résultats fuient une confirmation de l’opinion, alors en cours, qu .1 ne pouvait y avoi n réduction de pus sans microbes. Depuis, des recherches nouvelles ont donné des résiliais quelque peu contradictoires, qui doivent faire admettre sur ce point _une opinion moins exclusive et prouvent que, dans des conditions particulières, certaines substances, certains composés chimiques, peuvent produire dans un tissu une inflammation smv.e de sup- puration vraie, sans qu’on puisse faire intervenir une action mi- Cr°rbnunHÎmann (B) le prouve en introduisant sous la peau de lapins w. fragiles, remplies d'huile de croton. L'opération est faite avec toutes les précautions antiseptiques p j (1) 0., .TON, Report upoo Mlcroorganismen in surgtca! disent» {The llnlieh j J7t™,r::ir.or5,»Un,en bel de» W»»di»r«.i.». WU* de, —-J Wiesbadon, 1884. Her nilritrcn Phlegmone des Menschcn.1 (3) Passet, Untersuchungen ueber die Aet.olog.c der o.tribcn g Berlin, 1883. . . . nrodnction de la suppuration (Société (4) Straus, Du rôle des microorgamsmes dans la production de biologie, 13 décembre 1883). Arehiv, 1883). (3) Cou nci t. u an n, Z.ur Aetiologie der biterung ( MICROCOCCUS. 339 l'Irs ; la plaie guérit facilement ; le mince corps étranger u exerce aucune réaction sur ie> li"iis. Après guérison parfaite, l'ampoule e>l brisée par un choc ; le liquide se répand et vient au contact des tissus. 11 se forme, à ces endroits, de petits abcès dont le pus, soi- gneusement examiné, ne montre jamais de Bactéries et res'e stérile en cultures. Gravvitz (t) est arrivé à la même conclusion en injectant dans les tissus des substances liquides. Les solutions de sublimé corrosif, des acides ou des alcalis étendus, l'alcool fort ou absolu, n'ont déter- miné aucune suppuration. Le nitrate d'argent, l'essence de téré- benthine, ont occasionné la formation d'abcès dans le ti*su cellulaire du chien ; une solution de cadavérine a produit également de la sup- puration. Dans tous ces cas positifs, le pus ne contenait jamais de microbes. Christmas g) a obtenu des résultats positifs semblables, mais tou- telois plus restreints. Dans ses expériences, faites à l’Institut Pas- teur, 1 essence de térébenthine, le mercure, le pétrole, le chlorure de zinc a 10 p. 100, le nitrate d'argent &5 p. 100, n’ont rien produit, inocules sous la peau de lapins, l ue seule fois l'essence de téré benthine produisit de la suppuration, mais le pus était plein de Mi- crocoquts, «e qui prouvait qu il y avait eu une contamination acci- dente le pendant les opérations. En inoculant les mêmes substances dans la chambre antérieure de l'œil du lapin, même résultat négatif sauf pour le mercure. Cinq centigrammes de mercure stérilisé à 160»’ introduits dans la chambre antérieure de l’œil, donnent rapidement Heu u une formation de pus en quantité notable. Les cultures et la recherche microscopique, avant et après coloration, ne décèlent aucune Bactérie. Chez le chien, le même expérimentateur est arrivé à des résultats bien différents, sans doute en raison delà facilité avec laquelle le tis-u conjonctif sous-cutané s enflamme et suppure chez cet animal. Le nitrate d argent, l’essence de térébenthine, le mercure, ont donné Heu a une suppuration abondante et dans quelques cas on» produit de véritables abcès aigus, en tout comparables à ceux qu'occasion- nent les microbes habituels du pus. Kiilin des cultures de l’une des Bactéries les plus communes du pus, le Hicrococcus pyoyenes aurei u, stérilisées à 100°, ont rapidement cause i 1.7 les chiens des abcès sous-cutanés. Les cultures ne ren- leriuaient aucun microbe reviviftable et le pus produit n’en contenait (!/ *•»»« rr«, Virehow't Arehi», < t»s7. l. C VIII rt CX Karh,*rr,,M '» »“l-|ur»lion (Annale, . I e Vlnthtul t>a,Unry ||, 340 COCCACÉES. nas plus. L’effet produit ici est donc dû à une substance sécrétée par le microbe. Ces propriétés pyogènes sont détruites par le chauffage à 120° dans l’autoclave. , . . Christmas a pu isoler la substance pyogène, en précipitant par I al- cool ,|es bouillons filtrés sur bougie Chamberlain!. Il se produit un précipité floconneux, qui, lavé à l’alcool puis redissous dans 1 eau, produit une très minime suppuration par inoculation dans la cham- bre antérieure de l’œil du lapin. Grawitz, on l’a vu plus haut, avait déjà obtenu chez le chien de la suppuration sans microbes en injec- tant sous la peau des solutions de cadavérine. Depuis on a retrouvé dans les cultures de plusieurs especes de bac- téries de ces substances pyogènes appartenant aux groupes des loxalbumines ou des ptomaïnes. llüchncr (1) en a signale chez des espèces très diverses, entre autres le Pneumocoque de hiedlaender, le liacille du charbon , le Bacille de la morve. Koch (2) en a découvert une dans les produits de culture du Bacille de la tuberculose. Il semble, d’après cela, qu’on doive considérer la suppuration comme le simple effet d’une réaction des tissus contre certaines subs- tances composés chimiques ou produits sécrétés par des è res vi vants. El ces « ”» vivants peuvent ne pas «ro que des Bactéries ; d'apres KarUilis 3), la suppuration du foie dans la dysenterie serait «eca- sionnée par les Amibes qu’il considère comme 1 agent spécifique de l'afTeclion et qui se rencontrent eu très grande abondance dans lin- Lin. On connaît des Mucédinées pyogènes (4). Iles I rolozoaires, des Coccidies, des Myxosporidies, peuvent aussi déterminer su, PUOuoînau'il en soit, dans la pratique habituelle, on ne rencontre ~ ,ies suppurations produites par des microbes ; la production du 2 est’ toujours liée à la pénétration dans l'organisme de microbes les Même dansce cas, cependant, le pus peut etre «microbien nlulèt stérile, la suppuration pouvant être la conséquence de pro- düifs qui imprè8"ent l” restes de microbes détruits pour une raison ''VaTLriètîpi'Ogène, on vient déjà de le voir, est dévolue à un assiui grand nombre d'espèces de Bactéries. Certaines, très commu- , Huci.M'B, Dtrliner klinische Wochenschrift, 28 juillet ,8itni*» H(*r Kit''rung*<'rr«’gcr ln*i M-nn licii u«d Thiaren t Cenlralblatl für Hnkteriologie, I-ÎM», VII, |>. (U). Annale* if hygiène, 1HS8. i«) L l>i« Pundorte <1*t Stapbvloàokkei) Zeiliehrifi far Hygiène, IV. |8s»|. ;$42 COCCACÉES. Uon puerpérale, la large plaie utérine, produite par la chute du placenta Va peau saine, ne présentant aucune soluiondecont.- u té n’est même pas une barrière absolue opposée a 1 .nvas,on les expériences de Carré (1), qui a pu déterminer sur son bras la formation d'un anthrax, en frottant simplement la peau de cette „ai.lie avec une culture pure d’ostéomyélite, le prouvent amplement, os Bactéries pénètrent alors en premier lieu dans les canaux excre- r des glandes cutanées et, de là, envahissent les couches pro- fondes Souvent l'effet est immédiat ; dans les auto-.noculatu.ns . de ( arré l’inflammation a atteint en quelques jours son summum 111 i- iiip ,innt les germes seraient depuis longtemps enfu conditions de végétation qui les ^ leur »» *r " "T S donnée' dans .Wganis.ne où râbles au développement. Micrococcus pyogenes aureus Hosenbacu. (Staphylococcus pyo grues aureus; S, api, ylocague duré.) Atlas i»e microbiologie, Pl. vm. bien décrit par Ogston (a), en 1881, qu. (1) Gu...*, Zur Aetiologic “cut* ^‘suIpurftTo^rCon A’«nPnfs ''S '^^^^Scrobiquo^en. (Bulletin de V Académie de -*— • ■ 1 (») »oc^ux- Cl,imic bi,,lofiq''?: Académie c le* sciences , tome I.XXX1X, p. 1033. (A) Pasteur, Comptes rendus de l Ai (5) Oüston, loc. cit. , p. 338. MICROCOCCUS. 343 Staphylocoque , et surtout par Rosenbach (1) en 1884. Il a fait depuis l’objet de bien des travaux. (-est certainement l’espèce la plus fréquente dans le pu-. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Ce sont descoc- cus sphériques, mesurant de 0,9 a à 1,2 j*de dia- mètre, isolés, en diplocoques, disposés par quatre ou rarementen courteachalnesirrégulières.àtrois ou quatre articles au plus toujours immobiles; le plus souvent ils *c groupent en amas irréguliers, ■ qui ont été comparés à des grappes de raisins à «cause de l'accotement régulier des grains, d'où le i nom de Staphyloeoecus proposé comme désignation . générique (p.336i et la dénomination très usitée de ‘ Staphylocoque. La ligure 1 08 représente cette dernière disposition qu'at- lectrnl de nombreux éléments groupé* ensemble. Il est très rare que l’on observe dans les préparations des formes aussi complètes querelle représentée ici. Les amas sont Kijf. Jl>8. — Mierocuceut pyoÿenes aurmi (for me de StüphÿloeiK- cui, d'aprcs Ko*cti lw, comme l’indique la ligure lot) wqui reproduit l'apparence üiabituelle. Certains éléments sont contenus dans {'intérieur ?Ües globules de pus. Coloration. — Le S/apAy/o- tcoyuc dore se colore parfaite- «tuent avec les couleurs d'am- ine «‘I ne sc décolore fois par a méthode de Gram. Cultures. — Les cultures M obtiennent facilement sur I es milieux habituels. Ci «ti r» srn BoriLLov — Ensemencée dans du bouillon, cette hspece le trouble très rapidement à 30»; il se forme au fond du ballon m de | tôt peu abondant, d'abord blanc, puis jaunâtre. Le liquide reste oujours trouble. Les cultures sur milieu solide sont autrement caractéristiques. Cu ti ri si r o utim:. — Le Mirrococcus pyoyenes aurcus liquéfie ra- 'idement la gélatine. 1 " Cull,,r e ™rpla,,ucs. En culture mit plaques, il donne.au bout Y hg. 109. — XlicrorocruM pyoyenst durent. I‘u» de ptuirii. «) Kotsnuuca, lof. cil., p. lis. 344 C0CCA.G1ÎES. I. Fig. 110. — Alicrococcus pyoyenes aureus. Cultures sur plaques : t, colonie «le 48 heures ; 2, colonie de 5 jours. de quarante-huit heurcsà une température de 18-20°, de petites colo- nies rondes, grisâtres, qui apparaissent, à un faillie grossissement, comme de petits disques d’un brun jaune clair à la lumière trans- mise et d'un beau jaune d’or brillant sur fond noir ; lecontenu en est granuleux el les bords très nets (lig. 110,1). La colonie s’étend peu à peu et, après quatre ou cinq jours, elle est formée d'une partie centrale foncée, opaque, qui re présente la colonie primitive, et d’une zone annulaire formée de gé- latine liquéfiée trouble (lig. 1 10,2). La liquéfaction s’étend et produit bientôt dans la gélatine un large creux contenant un liquide trouble, parfois légèrement jaunâtre. Les cultures sur plaques développent dès le second jour une odeur péné- trante rappelant celle du lait aigri. 2° Culture en piqûre. — lin piqûre dans un tube de gélatine, le développement est plus rapide encore. Après vingt-quatre heuresà 20°, une masse granuleuse jaunâtre, remplit le canal de la piqûre dans sa plus grande longueur ; on n’observe presque rien à la surface. En quarante-huit heures, il s’est formé une cupule de liquéfaction très nette, pleine d’un liquide blanchâtre trouble; les petites colo- nies qui se sont formées dans le sillon de la piqûre ne progressent guère. Du troisième au cinquième jour, la cupule de liquéfaction gran- dit et aLteint les bords du tube, le liquide est lai- teux, d'un blanc jaune. Du sixième au septième . jour, un centimètre environ de la gelée est liqué- 1 liée. La liquéfaction ne marche plus que très len- j tement et s’arrête souvent à une bonne distance < du fond de la masse de gelée, probablement a cause du manque d’oxygène. La culture a l’aspect représenté figure 1 1 1. A la partie supérieure, se ( trouve une couche liquide, très trouble, légère- j ment visqueuse, que peut surmonter parfois une pellicule irrégulière blanche ou jaunâtre, Dès "visqueuse, sétj| rant en longs tils lorsqu’on la touche avec l'aiguille de platine.. Sur la gelée restée solide, se trouve un dépôt jaune orange epa M Dans le reste du canal, on voit, comme au début, de petites co o I Fig. 111. — Culture de Micrococcus pyogè- nes aureus, sur géla- tine. 3*5 MMROCOCCUS. »ie* griirftn» el quelquefois ,lo poli., ornas milriformes de cou- SM*nn' 7 Peu* répondant lardera ,<■ produire. N ou « borne à loucher rf.nplen.enl la surfar I. gélatine ».c I aiguille chargée de la subslanre à ensemencer il «. ..rmluil “ - d" “• "'»■ pe'ile masse llocon,,,.,,.,. ' 1 un blanc jaunâtre. CutTi HK $vn gelosk. - Sur gélose en strie. il >e forme ,1 abord le long de la ligne d inocula- mn de pentes colonies blanches qui confluent uentot et forment une bande mince et lisse e colorant en jaune orange rappelant assez bien n large Irait de couleur* l'huile . e ceU<* nuance. La culture con- nue à croître pendant long- fini»-. On obtient au bout de ques semaines une épaisse > îlture d'apparence grumeleuse, un jaune orangé brillant, dont M bords ondulés peuvent être ancbrttres lig. 113). En vieillis- mme de rre et sur sérum, cette Bactérie i me une couche épaisse, jaune ' r ou jaune orange. En cuttun K.g. il*. _ .|/c C rnwou pyu- ’jmtt au veut. t’ultur* sur fft ialine «près piqûre «uiwrliciclle. ti»f- HJ. — l.'ullur- Je ■U icrttcoecu» pyrtyenet aureut »nr grlomi. ^ Wt’ 6lle ,‘r°duit de , a< ide ,acli temps. Ilim, rullim* ; >u. o,l celle de la elle de farine fer meule. ; «TTsSE! 34li COCCACÉES. c’est celle de lait aigri. D’après Budjwid (1), la présence de glucose dans les milieux exalterait la virulence du microbe. Matière colorante. — La matière colorante jaune orangée ne se produit qu’à l’air ; sous une couche d’huile, la culture progresse lentement, mais reste blanche. Après plusieurs générations, la colo- ration se fait moins vite et plus difficilement ; souvent môme le centre seul de la culture se colore, la périphérie reste blanche. Les vieilles cultures, ensemencées à nouveau sur gélatine, la liquéfient beaucoup plus lentement. Cependant ces cultures gardent très long- temps leur vitalité ; elles peuvent encore fertiliser de nouveaux mi- lieux après plus d’un an d existence. Produits solubles.— 11 produit une notable quantité d’acidesaux dé- pens des matières sucrées. En présence de lactose, il forme de 1 acide lactique et parfois de l’acide sébacique; la dextrose donne de 1 acide lac - tique, de l’acide acétique et de l’acide valérianique.Avec la glycérine, on t rouve de l’acide lactique, des acides isobutyrique, valériamque et propionique. U sécrète des produits diastasiques comme le montrent la liquéfaction de la gélatine et la peptonisation du blanc d œu . D’après Kitasato, il ne ferait pas d'indol; d’autres observateurs disent qu’on en rencontre un peu dans ses cultures. Les cultures renferment des produits toxiques. En exposant des bouillons de culture âgés de 20 à 23 jours à une température de ;.o- pendant vingt-quatre heures, tous les microbes sont tues, comme on peut s’en assurer par l’ensemencement ; le liquide est modérément toxique pour le chien et le lapin. La tiltration sur bougie donne le même résultat, mais la toxicité du liquide est encore moindre, pa.ee que la bougie retient une forte proportion de substance active. Brieger (2) a isolé, de cultures sur bouillie de viande de cette espèce, de petites quantités d’une base organique qui ne lu. a mon- tré aucun effet toxique. Le chlorhydrate de cette ptoma.ne cristalline en aiguilles incolores non altérables à l’air. Leber (3) a retiré ,1c cultures une substance cristallisable, soit e dans l'alcool, déterminant rapidement, lorsqu on I injecte en fa quantité dans les tissus, une inflammation suppurative about it r,a néemse. Il l'a nommée plaine. Kilo celle obtenue par Brieger ; elle ne contient pas da» e . Nous »« vu que Christmas (4) avait rencontre dans ces cultures une .1^ lance soluble dans l’eau, précipitable par I alcool, J Triubeazuelior als ,11. U-wh. ta Bit,™, .,„l>™ SU,b,tata» »i /). (sss (2) ÜRiKnKB, Microbes, ptomaïnes et maladies, tradu . . - , • . im. »n - ' 3 U„KH, Ùeber «lie Kasiel.ung des 1888). 4 (4) Ciuustmas, Recherches sur la suppuratiou (Annales de l Institut MICROCOCCUS. :i47 Il l-O", ressemblant auxdiastases ; elledétermine une légère suppura - J «m, inoculée dans la chambre antérieure de l’œil du lapin p. 340). il) après Kodel et Lourmont (t », les bouillons de culture âgés d’une mitaine de jours renferment plusieurs substances toxiques île pro- jetés différentes. Les unes sont précipitables par l'alcool et appar- ennent probablement au groupe des toxalbumincs ; les autres, klubles dans l’alcool, représentent sans doute les produits obtenus rir ürieger et Leber. Le sont surtout les premières qui sont toxiques ; («pendant, d’après Lourmont 2 , l’alcool précipite une substance à || tion vacnnnnte manifeste. Les produit' toxiques sont remarquables Iir leurs effets respiratoires et tétaniques. Les substances solubles ans l’alcool, à effet anesthésique marqué, bien que très toxiques calcinent, seraient plutôt des anlagonistt * de- précédentes ; elles wduisent, chez le chien, rabaissement de la température et la bort par arrêt du cœur. Nous avons déjà mi que Lourmont axait | «connu, dans les produits solubles dans l'alcool, la présence d’une uh balance prédisposante à l'égard de l’infection par ce même microbe h • *00) . x A côté de ces intéressants produits, le Staphylocoque 'lorr forme dans ôrlains milieux, le bouillon peptoniaé et le lait surtout, toute une p rie d acides gras, de I acide lactique surtout, un [»eu d’acide butv- | que, d acide valérianique et d'acide propionique. ELes expériences de Mosny et Marcano (3) démontrent que Imoru- ion intra-veineuse au lapin de bouillons de culture stérilisés par ration, à la dose de dix centimètres cubes, tue I animal en quelques ondes ; à dose faible, un ou deux centimètres cubes, il y a survie, ez longue au moins. Les animaux qui survivent ne sont jamais freinés; bien au contraire, ils semblent plutôt prédisposés à l’in- Ij lion par le staphylocoque virulent. La plupart du temps, ils mai- s-ssent, deviennent cachectiques et meurent en cinq ou six semai - ’S, en présentant à I autopsie de nombreux petits abcès de* parois Il estinales et une péritonite purulente. Dans le pus, on ne rmron- I- ‘l'»’ microbes habituels de l'intestin ; la toxine a donc provo- I é le passage des microbes du contenu intestinal à travers les parois, inoculation expérimentale. — Le Staphylocoque pyogène doré I - pathogène pour la plupart des animaux ; c'est le lapin qui parait r** ,e P,U8 réceptif et par conséquent l'animal de choix pour l’expé- ] Ko», -t C, Étude expérimentât* de» lubtUnc*. tolablei toxiques élaborée. I* SUpli»l.<.,.jue progét» (lie vu* d* médecin*, XIII. |K'I3, p. ni). I 01 ****?' f tumpycme souvent ' ■ etranl dans le sang, ,1 peu! déterminer de llnfecti uralente' eild.s nid.le ulcéreuse, ele. Il après llnscnharb, il «trouverait L '! dans le p„, de lalnle jaunâtre. (Jarre (S) | . signalé dans le I ; ;l "" "!»'*• « air«té d'ostéomyélite. Il a été rem ontré dan, le C” dentaire e I enduit lingual, par Vignal (6 . où il esl pent-élre t sipporl avec la présence de dénia cariées, et existe très souvi nt |l. peau à I état normal ■ „„ r. souvent constaté sous le, „J " CT",'' vu l,lus haut (P- 3*0. l'a trouvé très répandu | • la nature ; les observation, faite, depuis ont confirmé grande LaTdanfr T "”1"m'ls' T la de ' homme et des Bref I • al'i' faUÏ- ,es poussières; d'après Aetiard et Ptnil- r ' SV 1“' env#hil le plus rapidement le e.d.vre après I , devançant souvent les espèces de putréfaction. Denys (7) a ïïï? b“*Wd“ **"‘‘**“» d. Ispini (SreAirr. MK*»1*! I>4> Staph y lokukkrahéiUerum /.t\ tickrtft fur //. *«* T..llv î ^fWlm •“V,‘tmî>hy,®eo<'^ium Cntraiblatt für bLi I- Aht^XIX ■ ..«u.Wdo, hipsVicncra contre U.’ in/iü™,. * ’ P 6M>' 3LÏ ’£%*’**' -■'-■■■ **»**—£ “ SOI %*" ÏTrm'T*" d. I. Ue..h« g, ^ Hf rAfad^ r°r*b dr d, B'iii ,m> p ^ 350 COCCACÉES. signalé sa présence en abondance dans une viande ayant cause cl, es 1 'Tire'nurrd!è'cnnsidéralde en pathologie, ei en pathologie bu- 1 J u . . , ,ri. ("pet l’aeent le plus commun des suppura- 1 f'aim W l!n!yémîe. Il vient compliquer un grand nombre de maladies I lions, u 1^ . « « »nfArt ions secondaires. L association (iô I TmTZTZiIU de Loetl ur dans la diphtérie est d'un J nnstic grave en _ 0ll ,e „.„uve facilement dans ici caractéristique. L’inoculation aux animaux indique le ie„ I virulence. , nom j,. staphylococcus pyogenes boviÆ Lucel (1 ) o certaines ostéomyélites. Vignsl longue (2) l’a isolé premier; il a été aussi l'a signalé dans le taitie ‘ le considèrent comme une rencontré sur la peau norn n ^ ^ Courmont disent avoir vu | simple variété du précédent , staphylocoque blanc. SIST - - — des cultures - P^ont la m.? IrÆ 01 “ “ le"'' iamaU dC jM' 1, anmbi.onc.uk et Achabd, Us Micron {Semaine médicale, 1890. P- 8t>- MICROCOCCLS. 351 Kn piqûre dans un tube de gélatine, il se développe exactement oinme l'autre, mais la liquéfaction est plus lente à se produire, -est surtout avec lui que s'observe pendant longtemps la forme de nlture représentée figure 1 1 V, déjà citée pour l'espèce précédente, ibtenue en touchant simplement la surface de géla- inedu tube avec le lil d'inoculation. La gélatine liqué- iéc est blanche, laiteuse; elle laisse déposer un tédiment blanc, épais, lin ne remarque pas à sa sur- "âCe les flocons denses qui s’observent chez le pre- mier. Sui gel ose, à 30-35®, il se développe moins abou- i amiornl .pic moi congénère. Il forme d'abord hes blanches qui confluent en une large couche liane mat, grisâtre, souvent un jm-u irisée, ne faisant vmais une forte saillie. Les cultures présentent aussi ►ne grande viscosité. * Sur pommes de terre, il donne une membrane très lince, sèche. Il résiste pendant un temps très long à la privation » air. I)es recherches précises sur son action pathogène ut encore défaut. Hibbert, dans son mémoire pré- lie. a expérimenté à l 'aide de cultures mélangées des deux premières ppeces, en paraissant admettre leur identité d'action. C’est aussi fpimon a laquelle se rattachent, sans preuves directes toutefois 1 pl il part des auteurs «)el particulièrement Hodetel Courmonl dans nrs mémoires précité». D'ailleurs, en cultivant du Staphyloto'.u' è sur des milieux fortement peptonisés et très peu peptonisés „„ itieut souvent dans le premier cas des cultures caractéristique- •n jaunes et dans le second des cultures presque complètement P«g. 14. — Cil- turc fur gélalint' *1». » »i.n|ilr pi. q û r« * uprrft- HclU. Micrococcus pyogenes citreus Dasset. (Stnp/iy/ococeus pyot/en-s citreus.) ‘assel (2, le donne comme assez fréquent dans le pus avec les rcédents. üonome (3) l'a trouvé seul, avec le liacille de la h, ber ose, dans un cas de tuberculose de la plèvre. «nu-lire, dre culture, nuit ceux du Micro'occm pyogma J. I bi.sou», lue, rit. 352 COCCACÉES. aurcus, sauf la coloration qui est, d’un jaune citron foncé. Pour beaucoup, il ne serait qu’une simple variété de ce dernier. Micrococcus pyogenes. (Streptococcus pyogenes ; Streptocoque pyoy'ene: Streptocoque de l'erysipèle). Atlas de mickobiolooie, Pl. ix. Il est, commun dans le pus, où sa présence a été signalée par j Ogston en 1881 (1), puis Passe! (2) et Rosenbach (3). Pasteur et j Dolér s (4) l’avaient observé dès 1880 dans le sang de femmes j atteintes de septicémie puerpérale. C’est encore certainement le j microbe signalé par Nepveu (5) dans la sérosité du sang des plaques j d’érysipèle que cet auteur décrit comme proche du Baeterium punctum d’Ehrenberg. Fehleisen (G) l’a obtenu en culture pure de la j peau érysipélateuse en 1883; nous verrons plus loin que son Strep- tocoque de l’érysipèle (Streptococcus erysipclatus) doit èlre identifié comme espèce avec le Micrococcus pyogenes. Cette espèce présente une assez large variabilité de caractères, certains auteurs même ont [iris ces différences comme base pour établir des types spécifiques distincts. Lingelsheiin (7), par exemple, j distingue un Streptococcus longus à chaînettes longues, à virulence souvent très marquée, et un Streptococcus brevis à chaînettes courtes et à virulence moindre; Behring (8) se sert des différences de culture dans le bouillon; Marot (9), des différences d'aspect des cultures sur pommes de terre. U semble bien que l’on ait dans tous ces cas affaire au même type spécifique, dont plusieurs caractères varient facilement, dans de certaines limites, sous des influences diverses, au premier rang desquelles doivent assurément se placer la nature et les conditions du milieu où vit le microbe (10). (1) Ogston, loc. cit., p. 338. (2) P assît, toc. cit., p. 338. (3) Rosengach, loc. cit., p. 338. a s- iityss-ssîÆi u *. <**»- «— * “■ louie, 1870, p. 164). . auo , ‘(O) F f.hlkisen , Die Aetiologie des Erys.pels, Berlin 1883 (Zei{schrift für Ilygiti* (7) Limgblsheiu, Eigenschaflen verschicdener btreptokokken (Zeitschrift / "(,*• MfdTud de» Str.pl.eecee. brag» ’H» «PF™* »' K— * <'*-« * ”"*? ’Æ- diverse, «rtéU. de (A.M<«. de cine expérimentale, mai 1896). 3.i3 MICHOCOCGIS. Morphologie - Caractères microscopiques. - Dans le sang ou * °,n lro»ve «* Mierocoques rarement isolés ou unis à -W. ux, (I habitude en rl.alneltes assez courtes, de 5 à 10 éléments en moyenne lig. Ilj). Les coccus sont souvent arrondis ; ceux des cul- tures jeunes, en pleine végéta- tion, paraissent fréquemment ovalaires, prêts à se diviser; tai fois on en observe à grand nxe vertical, comme le repré- enle la ligure t i#. Dans |,«s lultures, lu grandeur des chat- celtes augmente; celles qui se éveloppent dans des bouillons ien mit ri t i fs . par exemple, peu eut être formées d'un nombre S) ? cm & ? j* oosidérable de coccua, souvent n> m . ’v lusieurs centaines. Les coccus •*?** «*• la «i» ».«• .Uteroc^uM pVoVf»r* •ouvés dans le pus mesurent s,rffu°co«-** n»tme* . l!h‘ -! * * Ou» de. culture. varient dan. déplu. lar ce. (om ne des artbrospores par certains auteurs. Les ligures t J6 „ z ^Z7,ùZ CCo oràuon L « T"' j*'"“ mobilité. v “ Z&ZTÏSZ TH «* •*■"*■« «i,„de d. ««», a mle ~'T'' ,,ar. u ; " cultT‘ «»• é rature de I.» à 20°, plus vite à l’étuve; son optimum se trouve vers .{T®. Il pousse encore vers 45*. mais plus du tout à »7«. Il se dcudoppe mal dans les milieux un peu acides. Ci lti rks DAXS le Bo. „.i„v - Le bouillon neutre ou légèrement Icalm est un très bon milieu pour \e Streptocoque pyogène. <>n re- Rarque ici .les d.fférences assez marquées suivant la provenance u microbe; certains Streptocoques se cultivent sans troubler le oui lion, d autres au contraire le troublent uniformément Bel,- *** {!)’ L»**eW»e.m (2) et d’autres 3 ont voulu faire de celte dif- frem e «te culture un caractère spéc ifique ; il ne semble pas que .a onstanre soit suffisamment établie. Le Strcptocoqu* /l'jùginc du pus e des cultures du pre- ;;‘"i i- , f„L. sr purnt, du vase une piqueté blanchétre, léger d’abord I,lus l,lus dense, adhérent au vase. Après huit jouis piquet, ■ -s’arrête et il a’est f„ri„é „„ V aire, floconneux, qui ,e rép.ud dans |. r,l ‘ f". ™’p*r T*-.1" 'iuuide redevient entièrement elair. \e« *• Un intriquées. I e gtren- ter 1 oUmu j" 9,"s -e <*>• Broncho- pneumonies les pleurésie, puru- , ou mZ h.lTrf,'in’ * T ~ ÏÏ ou moins le bouillon, parfois très rapidement au bout ,t«. *77 U peut s’éclaircir en deux ou ,’rois jourl u «. plus longtemps trouble. Un même obrerver une fore," culture intermédiaire ; le liquide n’est pas réellement trouble nSdr^r r? Tni~ ■«' k iiiiivtiav . . à “Pecl «« a la présence de très lonirues iiiix tlr.v 1 estant en suspension. l'Sns le, deux ca», le bouillon devient asse* rapidement acide • amerobe roc,,,,; de l’acide lactique, probablement au, dépens v raie, de carbone. Cette acidité nuit à I. „ de , ibtc du nucrebe; aussi les cultures périssent-elles assér vite ' ' ®* con*erver plus lungtemp, vivantes en usant de bouillon t Bl.ista,. |oe cj, S 1 Lretiutiia, loo. fjj : -TCr. ÎSIÏtST «"ri*-*-. r,r U»h Mewn. ... a™ c.„„av„,e IJ*»....», Sur un Streplocixiu» trou»» d.n» Ira , '■devin, ,x/..W,rUa/,. I»9i. p »*7) v,„,„/||. ‘T*** *',,nk,'»"MrC*t.« U>r »«•» dipUiénquea. Th«e,l« , aril 3»T l’é‘io,°*i* *< '* P«- 3liG COCCACÉES. additionné de craie en poudre. Pour les entretenir il faut les réen- semencer avant que 1 acidité apparaisse. Cultures SUR IM..MJI ks i»i: gélatine. — En trente-six à quarante- luiit heures, on obtient de petites colonies punctiformes, arrondies, granuleuses, qui, arrivées à la surface, s’étalent en petits disques transparents, un peu bombés, pouvant atteindre un demi-milli- mètre de diamètre. A un faible grossissement, elles apparaissent au début comme de petits disques légèrement jaunâtres à contours nets, à surface granuleuse. Les colonies plus âgées prennent une teinte un peu brunâtre et celles qui se trouvent à la surface laissent échapper de leurs bords de longs filaments serpentant eu tous sens, constitués par des chaînes de nombreux coccus. La gélatine n est jamais liquéfiée. Cultures sur gélatine. — En piqûre, la culture est minime. A 2<)u, les colonies n’apparaissent guère avant quarante-huit heures dans l’épaisseur de la gelée. Ce sont de petites sphères blanches, opa- ques, restant isolées les unes des autres. A la surlace, il se tonne un petit disque blanc, peu proéminent, qui ne dépasse guère le volume d’une petite tète d’épingle. En s trie, on observe en trente-six heures une colonie muqueuse, blanche, un peu transparente surtout aux bords. Ces colonies peu- vent reproduire grossièrement l’aspect de certaines leuilles, frondes de fougère ou feuilles d’acacia par exemple. C’est même là le carac- tère qui, d’après Rosenbach, permettait de différencier en cultures le Streptocoque de l'érysipèle du Streptocoque pyogène; le premier donnait une culture sur gélatine ressemblant à une feuille de fougère, le second une culture rappelant la feuille d'acacia. Ce sont là des caractères bien difficiles à apprécier nettement, d'autant plus qu'ils sont loin de présenter une constance absolue et que dans une série assez nombreuse de cultures provenant d’une même semence on trouvera souvent tous les passages de l'un a 1 autre type. L’accroissement de toutes ces cultures sur gélatine se termine vile, au bout de quatre à cinq jours. Souvent après quatre a cinq semaines, elles sont mortes. Cultures sur gélose. - En strie, à 30°-35°, on obtient de petits mamelons blancs de 1 à 2 millimètres de diamètre, se développai, sur toute la surface du tube, pouvant même devenir confluents e former une bande d’un blanc grisâtre qui rappelle parfois 1 aspect d’une feuille composée comme la culture sur gélatine. La vilain1 s’éteint vite ; souvent dès la quatrième culture il n est plus possible d’obtenir une végétation. . .... Sur plaques de gélose, en frottis, les cultures apparaissent déjà MICROCOCCUS. 31*7 après huit ou dix heures à 37°, comme de petites gouttes grisâtres, hyalines. A un faihle grossissement, ces colonies sont arrondies, d'un gris jaunâtre, à centre fdus sombre, comme formées d'un pe- llotonnement de fils très légers. Un peu plus tard, après treize ou quatorze heures, on voit des prolongements quitter les bords pour ^e diriger sur la surface du milieu. Plus les colonies avancent en tàge, plus les prolongements augmentent; après quarante-huit heures une grande partie «le la surface de la gelée est recouverte ■de ces prolongements sinueux, s'emmêlant souvent les uns avec iles autres, constitués par de très longes chaînettes «!«• StreiHoco- ques. C’est un aspect très caractéristique. Cih.ti rks si b skhl'm. — l)ans le térum liquiite, les cultures ont l'aspect de celles dans le bouillon; «‘Iles y gardent cependant plus longtemps leur vitalité et en particulier leur xirulence. Sur v'rum - ongulé , en strie , la culture rappelle celle sur gélose ; l«*s colonies sont plus nettes, ont moins «le tendance à confluer et ressemblent. Mu début surtout, à «b* jietils grains de semoule accolés à la g«*lée. I dles apparaissent souvent à 37° axant la dixième heure. Culture* si h pomuk t>K tkrrk. — Le Streptocoque pyogène croit wur ce milieu sans donner «le culture apparente à l’œil nu. Mais i i au bout «le ipieltpies jours on racle la surface ensemencée, on observe «te nombreuses chaînettes formées d'un petit nombre dé- M*m»*nt.s. MarotM signale un Streptocoque de la bouche «pii donne mr pomme de terre une culture formée après vingt-quatre heures le petits grains arrondis, séparés, pres«|ue transparents, devenant l’un blanc laiteux le second jour; j’ai obtenu la même forme de lullure avec un Streptocoque is«dé plusieurs fois «‘aux. Cultures ox\s u: lait. — (7e microbe produit souvent, au bout re quelques jours, la coagulation «le la caséine. Cette coagulation 'st d'ordinaire localisée en un point, à la partie la plus déclive -e la culture, puis envahit ensuite toute la inas-e ; la caséine se rétracte et abandonne un liquide tout à fait limpide. Cependant • elle modification est variable. Avec un Streptocoque «le même flpovenance, la coagulation est tantôt raphie, tantôt très lente, WIe peut même manquer complètement. Certaines variétés ne la rétorminent jamais. La coagulation parait dépendre de la for- ! talion «l'acide lactique. Propriété*» biologique». — Virulence. — C’est la propriété |oi nous intéresse l«* plus; cVst par contre aussi celle «jui est i ijette aux plus grandes variations. Dans la plupart des cultures. i (t) XI,.., T. Un Slreptœ.Mjur i culture apparente *ur p.,r.ira« .le terre (Archive, de mMr • «« expérimentait, 1*93, p. 5*8). GOCCACÉES. 3!)K en particulier, la virulence s’atténue et même peut disparaître très vile, à tel point qu’un Streptocoque très virulent dans des produits naturels, sang ou pus par exemple, ne pourra se montrer que peu aclil' même en première culture. Cette diminution de la virulence parait être sous l’influence directe des conditions extérieures. L’oxygène joue un grand rôle; les cultures conservées à l’abri de Pair, en pipettes scellées, gardent plus longtemps leur activité. La chaleur agit aussi ; on arrive parfois à conserver la virulence d une culture en la maintenant à 0°, dans la glace. Celte perte de la virulence est un obstacle des plus sérieux pour l’expérimentation. D’après Marmorek (t), on peut l’éviter en se servant comme milieu de culture du sérum humain rendu nutritif; on prend deux parties de sérum humain et une partie de bouillon de bœuf peptonisé à 1 p. 100. Ou peut aussi employer le liquide d’ascite, moins favo- rable cependant que le sérum; la proportion du mélange est une partie de liquide d’ascite et deux parties de bouillon. Des cultures successives dans le liquide le plus favorable conservent la virulence mais ne l'exaltent pas. L’exaltation ne peut s'obtenir que par des passages successifs et répétés dans l’organisme animal; il est alors possible d’arriver à une virulence extrême que l’on voit notablement baisser dès qu’on met le microbe en culture dans les milieux ha- bituels. Produits formés dans les cultures. — Nous savons déjà que le Streptocoque pyogèie produit de l’acide lactique dans bien des mi- lieux. D’après Sieber-SchoumofT (2), ce serait en faisant fermenter les sucres; certains Streptocoques produiraient un acide lactique gauche (Streptocoque de l'érysipèle, Streptocoque du sang scarlati- neux), d’autres (Streptocoque du pus), de l’acide lactique inactif. Les cultures dans les liquides, dans le bouillon particulièrement, du Streptocoque pyogène virulent renferment, en outre, des produits solubles très intéressants. Roger (3) a isolé une toxalbumine précipi- table par l’alcool, très toxique pour le lapin, agissant principalement sur la circulation. Cette toxalbumine est détruite par une tempéra- ture de 100°. Ce même auteur a démontré que les cultures chauffées à 110° ou 120°, à l’autoclave, où les produits toxiques sont détruits ou transformés, possèdent une action vaccinante évidente, que ma- nifeste aussi, mais à un degré moindre, le bouillon débarrasse de a toxalbumine par addition d’alcool ; ce qui démontre l’existence, a cote (I) MAnuoaiK, Le Streptocoque et le sérum antistreptococcique (Annales de r/nstW't 1 ^2 KBsro'&QHoù uo cr! Recherches sur les Streptocoques pathogènes (Archives des ■>C'Ér"‘| ces biologiques du Saint-Pétersbourg , 1892, p. 205). (3) Rouen , Produits solubles du Streptocoque (Société de Biologie, 1891). M1CR0C0CCUS. 359 ' le produits toxiques favorisant naturellement l'action «iu microbe, l'une substance vaccinante à effet contraire, pouvant être utilisée •outre l'infection. Inoculation expérimentale. — Les effets sont ici «les plus va- lables, suivant le degré de virulence du microbe injecté. Le lapin tarait être 1 animal de choix. On l’inocule sous la peau ou dans les veines. Kn inoculation sous-cutanee, à l’oreille, une dose de t centimètre cube Ile bouillon d’une culture vieille de deux à trois jours, donne, lorsque e microbe n'est pas complètement dépourvu de virulence, tantôt de «impies rougeurs érythémateuses ou une minime suppuration lorsque a virulence est faible, tantôt une pla«|uo érysipélateuse ou un ohlegmon de l'oreille dans le cas de virulence moyenne, tantôt enfin i ni septicémie généralisée avec mort souvent rapide et présence du r streptocoque dans les viscères dans le cas de haute virulence. L injection intra-veineuse tue en vingt-quatre heures ou plus lentc- pment, suivant le «legré de virulence «lu microbe. Par une série de passages dans l'organisme animal, la virulence d'un itreptocoquo peut considérablement s'exalter, comme l a démontré tdarmorek ,1 . Il est alors nécessaire de continuer indéfiniment les Massages, en injectant à un lapin neuf le sang de celui qui vient «le uourir; le moindre passage dans un milieu de culture fait aussitôt Notablement baisser la virulence acquise, sauf peut-être pour le mi- lieu formé «le sérum humain et de bouillon peptouisé dont il a été uieslion plus haut. C’est ainsi que Marmorek est arrivé à obtenir ans ce milieu des cultures tuant le lapin à la dose «le I milliar- i dème «le centimètre cube. Les souris sont aussi tr«*s sensibles ; les cobayes, les rats et les ihhiens moins. L dîne et le cheval, le mouton surtout, résistent bien m Streptocoques de virulence moyenne, mais réagissent beaucoup aux injections «le Streptocoque très virulents. Koger (2î, Menti ■ •L. \ incent (4/, ont montré qu'on pouvait exalter m renforcer lu virulence d'un Streptocoque en inoculant en même |'*n»ps des cultures «m simplement des produits toxiques solubles j autres microbes, le Mitrocoecus prodiijiotut , le Proteus vulgaris, le htcille typhique. C'est la raison pour lequelle les infections par le fl) Maaaoau, Le Streptocoque et le rérum antijtreplococcique {Annale* de r institut uttlmr. 1895, IX, p. 583). (*) R«.u, P.ffeti de* a. de « Lineei, 1SH9, II, n* 7). ” <*. V.MM., Ktude .ur le, résultat. de IWciatioB ,lu Streptocoque et du Bacille trpl.iquc ? ■ iuvtUi de t institut Pasteur, VU, Ihsj, p. J4| ypnique 3tiO COCCACEES. Streptocoque pyogène sont si dangereuses chez l'homme lorsque ce microbe se trouve en compagnie d’espèces saprophytes qui se déve- loppent avec lui, comme je l'ai observé pour le liacillus Z opfii et le Protcut vulgaris dans des cas de phlegmons diffus à terminaison rapi- dement mortelle (1). Immunité ci sérothérapie. — Roger (2) le premier a conféré l’immunité à des lapins en leur injectant, à plusieurs reprises, des bouillons de culture portés à 120°; nous avons vu qu’une telle tem- pérature détruit les produits toxiques présents dans les cultures et laisse y subsister une substance à propriétés vaccinantes. Marmo- rek (3) préfère se servir de cultures vivantes dont il faut user à doses très minimes d’abord; l'immunité obtenue de celte manière atteint un bien plus haut degré. KL encore, l’immunité ainsi produite n’est pas absolue ; elle est suffisante contre une inoculation de Strep- tocoque d’une certaine activité, mais ne résiste pas à un microbe plus virulent. Kn immunisant de grands animaux, le cheval ou I âne, à I égard d’un Streptocoque très virulent, Roger et Marrnorek ont obtenu un sérum antistreptococcique qui a déjà donné certains résultats chez l’homme dans le traitement des affections à Streptocoques. Les ré- sultats sont encore inconstants, peut-être à cause de cette grande variabilité du microbe qui a abouti à l’établissement de races diverses dont certaines des propriétés biologiques diffèrent, nous l'avons vu, et qui ne se comporteraient pas de la même manière à l’égard de pro- duits défavorables à leur pullulation ou antitoxiques. A l’infection par chacune des variétés du Streptocoque pyogène, il faudrait proba- blement, opposer un sérum provenant d’animaux immunisés a 1 égard de cette race elle-même. j Bonome et Viola (4) disent avoir obtenu, à l’aide des courants à haute fréquence, la transformation de la toxine des cultures en une antitoxine identique à celle contenue dans le sérum antistrepto- coccique. Habitat et rôle étiologique. — Le Streptocoque pyoyène parait être extrêmement répandu dans la nature. Certaines de ses particu- larités en rendent cependant très souvent la recherche et l’identifi- cation difficiles, tout spécialement la perte très rapide de la viru- lence, qui pourrait, plus que toute autre propriété, conduire à une (I) In Janot, l)(> la patliogénie «lu phlegmon diffus. Thèse de Nancy, (!) lioi.Hit, Le Streptocoque (Société de Biologie, 20 février et .1" mars ■ ■')• (3) Marmorkk, loc. cit. (4) Bonoub et Viola, Ueber die Produktion der Streptoooccus Antitoimc miltelst I. [Centralblalt fur Bakteriologie , 1896, XIX, p. 849). MICROCOCCUS. 36! fiétcrmination exacte. Kiselsberg (1) l'a, le premier, signalé dans l'air; *n exposant des plaques de gélatine dans des salles d'hôpital, il l'a >btenu plusieurs fois; des plaques placées à peu de distance d'érysi- pélateux lui ont montré des colonies de ce microbe développées autour de petits fragments d'épiderme dé|K>sés par l'air. Il e>t assez commun dans l eau de rivière ou de puits; c’est une des esjéces qui «cuvent végéter dans les milieux phéniqués employés pour la re- iherrhe du Bacille typhique ou du Colibacille. J'y ai rencontré les ormes troublant et ne troublant [tas le bouillon, donnant sur pomme 4e terre une petite culture blanche polycyclique ou ne donnant pas Me culture apparente. C,es Streptocoques de l'eau ne m'ont jamais montré de virulence pour le cobaye ; Landmann (2 dit avoir isolé l'une eau de puits un Streptocoque tuant la souris en cinq ou huit '■ours à la dose de trois dixièmes de centimètre cube. Chez l'homme sain, le Strrjttocoijue pyogene a été trouvé sur la «eau, dans la bouche, dans les fosses nasales, dans le vagin, peut-être «ans le contenu intestinal. (,es microbes n ont montré que bien rare- oenl de la virulence. Le Streptococcuf teplopyaemicus que üiondi (3) *»olé de la salive chez l'homme ne peut pas être distingué du ’lreptoeot/ue pyogène. ('.'est un agent pathogène des plus importants pour l'homme. Il a ii propriété de déterminer des afTections souvent très dissemblables, uivant le point par lequel il peut attaquer l'organisme, suivant ussi le degré et la modalité de la virulence qu’il possède. On ne eut que citer les principales de ces manifestations morbides. On le ■•ouve dans nombre d'abcès, de phlegmons, d’ostéomyélites, dans érysipèle, dans certaines septicémies, particulièrement dans la sepli- •mie puerpérale, où. d après Widal 4), il e>t l'agent infectieux de ►eaucoup le plusrommun, dans la phlegmatia alba dolens des accou- nées; très souvent il est la cause de l'infection purulente chirur- I cale. Il est très commun dans les angines, où il est souvent le seul Pfent pathogène à incriminer et produit des fausses membranes issi dangereuses que celles de la diphtérie; il est l’agent de cer- ines pneumonies, de bien des pieu réri es purulentes; ou bien il feasioune des méningites purulente», des endocardites. De plus, I) Ëi»UMftr.. N jrlmt'i". W.n Erydpelknkken in der t.aft rhirurjriwhfr Krink-mimmer nhf/fnb^ekt Archir, XXXV. 1**7, p. 1). i) 1.4 "■»*!». l'rber du Vurkommcn virulenler Stnptokokkefi im Trinkw«»*«r ■ Ikutnrk* '.ti' innshe Woehtmtekrift, 1*03). ^ •»'* pallio*. nr MirrnorganUmea d« Spuchel. (Zeitiekrifl fûr Hygtn, te, Il Bq « .041,, Ktud.- tur Imfrcti'.n puerpéral.', U pkUçmmtU allxt et l>rv«inpU ■*«•* de Pari», 1889. 7 ^ :t62 COCCACEES. souvent il vient compliquer par sa présence un grand nombre d’au- tres affections microbiennes, tuberculose, 'pneumonie, fièvre typhoïde, grippe, aggravant presque toujours considérablement la maladie, produisant des infections secondaires redoutables; on sait (|ue lors- qu’il accompagne le Bacille de Loefjler dans la diphtérie le pronostic est souvent assombri. On l’a signalé dans le sang de malades atteints de scarlatine et on a môme voulu lui faire jouer le rôle capital dans la transmission de celte affection. On l'a rencontré dans le contenu des pustules de vaccine, où il ne joue non plus probablement qu’un rôle secondaire. Très répandu dans le milieu extérieur, à la surface de l’organisme sain, il peut y pénétrer dès que l’occasion favorable se présente. Comme il perd 1res vile sa virulence, il doit alors, pour agir, récu- pérer rapidement sa puissance nocive d’une manière tout à fait inconnue jusqu’ici. Recherche et diagnostic. — Les préparations microscopiques faites avec le pus, le sang, les sérosités, le font d’ordinaire facilement reconnaître. L’inoculation directe à la souris, ou mieux au lapin, de ces produits pathologiques est le meilleur moyen de s'assurer de son degré exact de virulence. Les cultures diverses, s’obtenant facile- ment , donnent aussi d’excellentes indications ; mais il faut se rappeler qu elles ne renseignent pas, ou seulement d’une façon imparfaite, sur la nocivité exacte du microbe isolé. Micrococcus cereus albus Passet. ( Staphylococcies cereus a! bus.) Passet a isolé cette espèce du pus. Elle ne parait avoir aucune action nuisible sur l’organisme; les inoculations expérimentales sont toujours restées sans effet, même avec des doses très fortes. Elle peut se rencontrer dans l’intérieur des globules de pus et s’y trouve alors en diplocoques. Dans du pus d’uréthrito, il peut y avoir confusion avec le gonocoque, mais ce dernier se décolore par la méthode de Gram, qui laisse notre espèce colorée. Les coccus ont un diamètre très irrégulier, qui varie de 0,G \j. à 1,10 ij.; ils sont isolés, disposés par deux, en petits amas ou en courtes chaînes. En culture sur plaques, il se développe, au bout de trois jours, des colonies rondes, à bords lisses, légèrement granuleuses, qui s’étalent à la surface de manière à former de petites taches blanches. La gélatine n’est pas liquéfiée. En piqûre dans un tube de gélatine, on obtient, en trois ou quatre MICHOCOCCUS. 363 jours, une culture blanche, formée souvent de petites masses pér- it**»; contiguës; à la surface se trouve une tache grisâtre, male, res- semblant à une mince pellicule de cire blanche. Sur gélose, on a d'abord des colonies rondes, d'un blanc mat, ressemblant à des gouttelettes de stéarine, puis un large revête- ment blanc à teinte grisâtre, à bords irréguliers, très sinueux, par- fois dentés. Souvent la culture est formée de petites colonies rondes se touchant ou se confondant. Les caractères îles cultures sur sérum sont identiques. Sur pomme de terre, il se forme une couche grisâtre, plus épaisse au milieu qu'aux bords. Le développement est rapide dans les bouillons, à un** tem|»éra- lure de 30-35 degrés. J'ai rencontré cette Ractérie dans une eau «le puits (t . dette espèce est peut-être à identifier avec quelque saprophyte. Micrococcus cereus flavus I’asset. {Stap/iylococru* cereux flavun.) Encore une espèce rencontrée dans le pus par Passe!. Très voi- sine de la précédente par les caractères des éléments, elle s'en dis- tingue surtout par la coloration jaune de ses cultures. Elle ne liquéfie pas la gélatine et forme un revêtement jaune citron sombre, à reflet mal, ressemblant u une goutte de lire jaune, a bords irré- guliers, un peu épaissis. En piqûre, il se produit «tans le canal une bande grise, formée «b* très petites colonies rondes, accolées le» unes aux autres. Les inoculations sous-cutanées et intraveineuses n’ont fourni aucun résultat. dette espèce et la précédente agissent peut-être en association bactérienne, eu favorisant I action des espèces pathogènes vraie», comme on sait que le font beaix’oup de saprophytes. Comme la pré- cédente. elle n est peut-être qu'un des Microcoques saprophyte» jaunes communes partout. Micrococcus viridis flavescens Guttmakn. duttmann (2) a trouvé ce Micrococcus dans la lymphe d'une pustule l V«rt, Ou<*l<|ur« HftetAri** «)<■< m» il.- l*oiM«n (Annule» tthygitne, 188* . ' - BsrUriologi-cbe Milthriluogtn ueber Variretlea (Bertiner khmteAr W ochen uknft, H. 4*», p. sot;. COCCACEES. 364 de varicelle, en compagnie du Micrococcus pyogcnes aurons, et du Micrococcus ctrcus allais . (le sont des coccus sphériques réunis par deux ou plus en petits amas. Ilsonl l’aspect et les dimensions du Micrococcus pyogènes aurais, aussi n’est-il pas possible de les distinguer dans les préparations. Les cultures seules le permettent ; elles s’obtiennent du reste faci- lement sur tous les milieux en présence de l’air. Sur plaques de gélatine, il s’est formé, après quarante-huit heures, des colonies circulaires, à bords lisses, colorées en vert jaunâtre. Légèrement granuleuses au début, elles deviennent tout à fait homo- gènes. Elles ne liquéfient pas la gélatine. En piqûres sur gélatine, ce Microcoecus donne une mince tige ver- dâtre dans le canal et à la surface une petite colonie de même nuance; il ne se produit jamais de liquéfaction. Sur gélose ou sur sérum, il se développe une culture verdâtre, (pii s’accroît rapidement. Le bouillon ensemencé se trouble en peu de temps. Cette Bactérie semble n’avoir aucune action sur les animaux; c'est probablement aussi un saprophyte vulgaire. Micrococcus du clou de Biskra Duclaux. Duelaux (I) l’a obtenu de cultures du sang d’un malade affecté de la maladie, commune en Afrique et eu Asie, désignée sous le nom de clou de Biskra, clou de Gafsa, bouton du Nil, bouton d’AIep, boulon d’Orient, etc. L’affection débute par une série de petits boutons con- fluents, qui peuvent recouvrir une surface large comme la main. La peau enflammée s'ulcère ; l’ulcération, qui a souvent des bords taillés à pic comme un chancre, s'emplit d’une croule brunâtre. La durée de la maladie est en général fort longue; les plus heureux sont guéris en six mois, d'autres seulement après un an ou deux ans. La guérison se fait spontanément et laisse une cicatrice profonde. La maladie, reconnue depuis longtemps pour éminemment contagieuse, est poui ainsi dire endémique en bien des endroits. Les Microcoques mesurent de 0,5 détails complets sur les cultures sur milieux solides. La gélatine est liquéfiée assez vile; on trouve à la surface du liquide des flocons jaune orange. Sur gélose, on obtient des taches aillantes blanc mal qui, au bout de cinq à six jours, sont devenues d'un jaune orange brillant. 1- espèce croit très vile sur pomme de terre; la culture est colorée >kiès le premier jour. ('.es caractères morphologiques sont très voisins de ceux du Utero- reoecus pyogenes aureus ; il existe cependant des différences de cul- ture suffisamment appréciables pour permettre de les distinguer. ILe Micrococcus de Duc taux liquéfie la gélatine plus lentement et ->a culture »ur pomme de terre se colore au bout de vingt-quatre heures. Itandis que celle du I licrococeu>t pyogenes aureus ne se colore qu 'après {quatre ou cinq jours. Les inoculations expérimentales lèvent très facilement lou> les doutes; le ,W uroeoceus du rlou de Htskra reproduit en effet constamment des lésions qui rap|>elleut de très près l'affec- tion primitive. Des inoculations de cultures, faites à des lapins, déterminent de Ifortes poussées de clous et des phénomènes de gangrène de la peau, | souvent même des complications métastatiques intéressant surtout le I *a*ur et les séreuses, amenant rapidement la mort. Les cobayes sont bien moins sensibles; les injections sous-cuta- nées ne produisent chez eux que de petits abcès, qui guérissent vite. Dans deux cas d inoculation de cultures à I homme, ( lhantemesse Il obtenu des lésions semblables à I affection indigène, mai- à marche (dus rapide. Ihiclaux a démontré que les cultures perdent leur virulence avec âge. I ne culture de trois à quatre jours est en pleine virulence; nie de dix jours la montre déjà bien amoindrie. Une de deux mois -st tout à fait inoffensive, même à fortes doses. Mais, fait tout spé- ial et bien intéressant, si Ion inocule du bouillon frais avec une e ces culture inertes, mais cependant encore vivante, la culture que on obtient récupère en quelques jours la virulence primitive. D après Poncet (1), plusieurs espèces de Bactéries seraient capa- les de produire l'affection en question. Sur des coupes d'un bouton I e t'.afsa, colorées au violet de méthyle, il décrit, à côté de Micro- î occus de 0,2;! p, des Bacilles dont la longueur varie de t p à 8 t e» cultures ne donnent que des Microcoques, jamais de Bacilles; t aptschewsky y a trouvé un Streptocoque qu'il identifie avec le Strep- *eoque pyogène. '*• t'""*". *ot« »ur li* Clou ilr liai** (Tunisie {Aumale* de il ns t, tut !‘n*teur ig«- II, p. 511). ’ ’ 36 o COCCACÉES. Micrococcus pyosepticus Hiciiet. ( Slaphylococcus pyosepticus.) Cette Ractéric a été isolée par Richet (i) d’une tumeur carcinoma- teuse non ulcérée, située clans le tissu cellulaire de la marge de l’anus d’un chien. Elle présente de grandes ressemblances avec le Micrococcus pyogene s ni bus , mais possède des propriétés pathogéniques bien spéciales; il n’y a peut-être ici qu’une différence de race. Les différences de culture de ces deux espèces sont peu marquées. Le Micrococcus pyosepticus , dans des conditions identiques, liquéfie plus tardivement la gélatine et se développe moins vite dans le bouillon que le Staphylocoque blanc. Dans le bouillon à 3N°, après vingt-quatre heures, on observe dans le liquide, avec le Micrococcus pyosepticus, des grumeaux visqueux, blanchâtres, tandis qu avec le Staphylococcus allais le liquide est uniformément trouble et forme un mince dépôt pulvérulent. Les caractères pathogéniques sont plus tranchés. L inoculation au lapin d'une petite quantité de culture de Micrococcus pyosepticus pro- duit en très peu de temps un énorme œdème gélatineux, tandis que la même quantité de Staphylocoque blanc ne donne qu une minime infiltration. Chez le chien, l’injection sous-cutanée de Micrococcus pyosepticus donne au bout de vingt-quatre heures un abcès à forme hémorrhagique avec sphacèle de la peau. Les cultures s’atténuent par l’âge ou la chaleur; l'inoculation de cultures atténuées confère l’immunité. Cette espèce tue les cobayes, les lapins et les pigeons, mais ne tue pas les chiens. L’injection de cultures au chien à doses progressivement crois- santes, leur confère rapidement l'immunité complète à l'égard du microbe. En transfusant dans le péritoine de lapins du sang de chiens ainsi immunisé*, Iiéricourt et Richet (2) ont pu les faire résistera l’infection par le microbe; c’est là la première expérience et les pre- miers résultats heureux de sérothérapie. 1 1 1 RifilUT, Étude physiologique sur uu microbe pyogène el septique [Ârch. de méd. ex;)., 1S(ii HÉHicouBT et Richet, Sur un microbe pyogène el septique et sur la vaccination contre ses elfets {Société de /lioloyie, 1888). MICROCOCCl'S. 367 Micrococcus Pasteuri. l’neumicoque, /’ neumococcus de Fraeuàel, Diplococcus pneumoniae. Si icrococcus lanceolatus.) atlas de microriolooik. i*l. xiii. l'asteur, Roux et Chamberlain! ont décrit, en 1881 T , un Micro- ■o<|ue trouvé dans le sang de lapins auxquels ils avaient injecté de a salive d'un enfant mort de rage. L'effet produit fut une septi- cémie rapidement mortelle; le sang de tous les organes renfermait lies Bactéries rondes en grand nombre. Les expérimentateurs obtin- rent les mêmes résultats en injectant à des lapins de l'expectoration ide broncho-pneumoniques. I n des caractères les plus apparents a •té des lors signalé, la présence d'une capsule entourant la Bactérie tomme d'une auréole. Peu de temps après, Sternberg (2), sans connaître les recherches le Pasteur sur ce point, arrivait à des conclusions identiques et (décrivait quelques-unes des particularités de culture de l’espèce, à «quelle il a attribué plus tard le nom qui doit lui être conservé, vu ■•on droit de propriété, Microeoccua Pasteuri. Cet observateur admet- tait alors son identité avec le Pneumobacille de Friedlaender, qui s'en (distingue par bien des caractères 3 . Jusqu alors cette espèce ne paraissait occasionner qu'une maladie purement expérimentale, n'ayant d'analogue dans aucune des affec- tions connues de l'homme ou des animaux. Après Friedlaender » J ni le confondait avec le l^eumobaeUU, Talamon (3) l'axait cepen- I ant signalée dans les crachats des pneumoniques, dans l'exsudât du «u mon, obtenu par ponction pendant la vie ou pris à l’autopsie, et me fois dans |e sang d'un malade peu de temps avant la mort. Il en vail obtenu de* cultures dans des bouillons H déterminé chex d<- qpins, par injection de liquide de culture, des pneumonies vérila- Ues, accompagnées souvent de pleurésie et de péricardite. Les ani- |iau\ meurent d'habitude du quatrième au cinquième jour, après voir atteint des températures élevées, jusqu’à il», 8 ; certains d'entre ix ont résisté. Talamon ne mentionne pas la présence de la rap- (1) l,4rr,o», Bulletin de V Académie de médecine, janvier 1881. '*) SmsiiM, American Journal of Medical Science r, avril («si. (I)8yav««.. The pMamoaiac-ocCM of Friftllacn.ler. Micrococcu, Pa.tei.ri i America of Medical Science. Juljr 1885). ^",^Txlx\Ur|t«irhi”royC*t" “ ',er*CUien ÜbnD,“en . 5) t Société anatomique, 1*83, et Société de Biologie, 21 mai 1884. COCCACÉES. :W8 suie, mais insiste sur la forme ovale, à petite extrémité pointue, «les comis qu’il «lit être lancéolés, ressemblant à des grains de blé. Ce sont surtout les recherches de A. Fraenkel (1) qui ont contribué à mettre en évidence son rôle pathogénique important. Le carac- tère qui l’avait frappé d’abord était son action sur l'organisme du lapin, d’où le nom qu’il lui avait donné, Micrococcus der Sputum- septicaemie (Microcoque de la septicémie salivaire): ce n’est que plus tard, qu’il est arrivé à le considérer comme la cause de la pneumonie chez l’homme. Actuellement, pour tous (2), c’est l’agent essentiel de la pneumonie infectieuse; le Pneumobacille (le Fricd- laender ne joue, lorsqu’il s’y rencontre, qu’un rôle de saprophyte, pouvant envahir le poumon malade ou mort. Tout comme son con- génère, il ne se localise pas toujours dans les poumons, mais pénètre dans la circulation générale et provoque des inflammations métastatiques, qui affectent surtout les grandes séreuses, d'où ces pleurésies, péricardites, endocardites, méningites, péritonites même, consécutives à la pneumonie, pouvant même se déclarer d'em- blée, sans (jue la Bactérie ait porté d’avance son action sur le poumon (3). Ortmann et Santer (4) ont rencontré exclusivement le pneumo- coque, doué d’une très grande virulence, chez, plusieurs sujets atteints de pneumonie, dans le pus de différents abcès des parties molles et dans le pus d’une arthrite suppurée. Picqué et Veillon (5) n’ont rencontré que ce même microbe dans le pus d’une arthrite purulente du genou, consécutive à une pneumonie. D’après les recherches de Foa et Bordoni (6), celle espèce serait, a l’exclusion de la précédente, la cause constante et exclusive de la méningite cérébro-spinale épidémique; Netter I a rencontrée 19 fois sur 30 cas de méningite qu’il a observés à ce point de vue. Gram ( «) l’a trouvée dans le sang des pneumoniques. Depuis, il a été reconnu que ce Micrococcus existait dans la (O Frvenkel, Die genuine Pneumonie (Congrès de médecine interne de Berlin, i 884) . — « Bacteriologische Mittheitung (Deutsche med. Wochenschrift, 18X5, et Zeitschrift für /./<- nfedicin. X, p. -HH). — Weitere Heitriige zur Lehre von den Micrococccn der gemii- net, librinosen Pneumonie (Zeitschrift für klinische Medicin, X, Heft 5-6 ; XI, lleft 5-6). (■>) Weiciiselilvou, Ueber die Aetiologie der acuten Luugen-und Rippenfellentzundungen (Wiener med. Jahrbuch, 1886. p. 483). — Gamai.su, Étiologie de la pneumonie fibrineu*; (Annal, de l’Institut Pasteur, 1888, p. *40). , (:() Nettes, De la méningite due au pneumocoque avec ou sans pneumonie (Arcntves f/e nivales de médecine, avril et juillet 1887). . (4) Ortmann et Saister, Virchow s Arcli. für pathohgische Anatomie, 1800. (а) picQiit et Veillon, Archives de médecine expérimentale,] envier 1801. (б) Foa et Bordoni, Semaine médicale, 188/, p. Vil. . . x ■ p ..Da. (7) Gram, Ueber dieisolirte Farbung der Sclmomyceten in Schmtt-und IWken r. 1 rate ( Fortschritte der Medicin, 1884). MICROCOCCUS. 369 •souche à I état normal. Netter (1) l'a isolé en employant la méthode primitive de Pasteur, l'injection de salive dans la jugulaire de lapins. 1> après lui, il n’existerait pas toujours dans la bouche, mais "»eul disparaître à un moment donné, pour reparaître plus tard. On «* retrouve pendant une période très longue dans la salive des all- ions pneumoniques; mais, fait bizarre, il est inactif pendant les -eux semaines qui suivent la défervescence; puis récupère sa viru- > Mire qu'il garde alors longtemps. VignaJ (2) et Biondi (3) l'ont «°,é directement de la salive, à l’aide des cultures sur plaques. L in- 'uence pathogène du microbe est tenue en échec, chez l'homme *am, par l’activité îles éléments phagocytaires du poumon. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Talamon et Vraenkel ont été les premiers à signaler la forme particulière des élé- ments de cette espèce. Ce sont des eoccus (fig. 122) ovales, allongés, en forme de grain de blé ou d'orge (Talamon), ou eu forme de lan- cette F raenkel) ; ils sont rarement Fig- iti. — pneumonique. sont Colorer» Il'aprAi N,t(,.r Fi» tîî. — l>iplo«Klue» He»cf»rh«|t d.-i,i,ru. munit («bj. »î, honutyr , or. 4, Vtrici). | oies, bien plus souvent en diplocoques ou en courtes rhalnesde qua- i'ksix éléments et toujours immobiles. Chez les individus associés " d'plocoques, les pintes des deux éléments sont tournées toutes u\ vers I extérieur. I.a forme et les dimensions des cocrus sont du «te assez variables ; on en trouve de sphériques, de 0,5 p de diamè- et d autres plus ovoïdes ayant en longueur de t p à t,5 p sur ! large. Dans certaines cultures, la longueur pourrait même l'em- Tter plus que d habitude sur la largeur ; on aurait alors de courts 7ÏÏ :jUata T7tr üütt? *“*>***' <*^*<1,^. *OU! ***** '*«1. p. 10*»). — De U pr*e«f»re du micruhe I, Vy ****** de» «ujeli sain» (Bulletin médical, I" mai 1H#7). — Du microbe d e 1* * U ««lire {Société de biologie, — Kt pontm dans !.•«» ( ornâtes r mit* / <*u.,noili#* :..;v SS £ ZZ.V2Z "r •* !. mS).01* '*thng"*U M,<-ruor der 8^el* VüUcknft für Hygtenr, », Mac*, — Hnctt’nologi, 24 370 COCCACÉES. bâtonnets. De là vient que certains auteurs décrivent cette espèce comme appartenant au genre Bacillus. Les raisons ne sont pas encore assez sûrement établies pour admettre sans restriction cette opi- nion. Lescoccus sont entourés d’une zone gélatineuse épaisse, dune sorte de capsule, très évi- dente dans les prépara- tions de crachats pneu- moniques ou l'exsudât de /g? méningite. Cette capsule disparait dans les cultures, pour reparaître dans le sang des animaux inoculés avec elles. Les éléments «b» '•V « descultures sonten outre plus régulièrement sphé- riques et disposés en chaînes plus longues, ce qui les a fait nommer Fie 1 Si. — Pu» de méningite suppurée, compliquant uno par Cai.naléia Stl'CplocOC- pueumonio double avec Micrococcus pneumonix cus lanC/eolatllS PdStCUri. (Vèrick, obj. 12, homog., oc. i). Lacapsule peut faire dé- faut à un stade très avancé de la pneumonie. Coloration. — Les Pneumocoques se colorent très bien aux diverses couleurs d’aniline. Le bleu de Loeffler donne particulièrement de bons résultats. , . Avec les violets d’aniline, ils restent colorés parla méthode de Gram ce qui les différencie facilement du Pneumobacille de Fncd- lacnder ; on peut ainsi obtenir, avec l’éosine, de belles doubles colo- rations dans le sang ou le pus. D’après Ribbert (1), on obtient la coloration des capsules en tiem- pant les lamelles préparées dans le mélange suivant sature a chaud de violet dahlia : Eau distillée Alcool 12 50 Acide acétique La coloration est très rapide, aussi la durée de l’immersion doil- clle être très courte. On lave aussitôt à 1 eau. Les coccus sontj colorés en bleu foncé et les capsules en bleu clair. (1) RiBBBaT, Zur Farbuog der Pneumom kokken Deutsche medicinizche Wochenschrift, 1885, n° 9, p. 136). MICROCOCCUS. 371 I) après (lUarnieri la capsule se colorerait légèrement en rose | tai le réactif de Millon, ce qui indiquerait quelle est de nature ■albuminoïde. I*°ur les rechercher dans des coupes de poumon, Friedlaender (t) Tcolore les coupes dans un bain ainsi formé: Solution concentré*- de riolet de gentiane 50 k*u; hh> Aride acétique j I 1 Y laisse ,es coupes pendant un jour et lave avec de l’eau addi- tionnée de t pour 100 d'acide acétique. Après la déshydratation par ■ alcool, les préparations sont éclaircies à l’essence de cèdre et mon- I **es dans le baume. Les capsules r'Chtent fréquemment colorées, | nais d’une nuance beaucoup plus laire que les Micrococcus qu'elles •enferment. 5 Ce cri rks. — Les cultures ne se développent bien qu'à partir de Irî4°; l'optimum de température est |"'ürs 27°, le développement s'ar- r'ctc à *2a. La présence d’oxygène, | quoique favorable, n'est pas d une B'técessité absolue; c’est nu anaé- » obie facultatif, qui petit se passer 1 1 air, uu moins dans île larges limi- tes. Lue légère alcalinité du mi- ■ eu <>sl u,,e condition essentielle pour réussir les cultures. On arrive les conserver plus longtemps en ajoutant de la craie qui neu- tralise l’acide produit. [ <‘l1'1n Bl> LK l",,l,,Ll'N- - Cet,« espèce se cultive bien dans le |omllon. a I étuve; le liquide se trouble à peine, on observe tout au tus uu très léger nuage dans les vieilles cultures et un minime H epôl grenu. I Ccm rks si r mutas de üeutise. - En cultures sur plaques, avec | ilu gélatine a 15 pour 100 qui se maintient solide à 24», au bout de | enle-six heures on observe dans la gelée de petits points grisé- | es dont les supérieurs arrivent à la surface et s’y étendent en — Pwiimoruqu*, les crachats, toutefois, la virulence persiste longtemps; elle ésiste même à une dessiccation prolongée. Produits formés dans les cultures. — Nous avons déjà signalé la résence d acide dan* les cultures; ce serait surtout de l'acide orrnique. Les substances toxiques des cultures ne sont pas connues; elles oivent être bien peu stables à cause de la disparition rapide de i activité. Klemperer signale cependant une toxine que le sulfate ammoniaque et l'alcool précipiteraient des bouillons de cultures titrés. Inoculai ion expérimentale. — l>u produit de cultur es jeunes, reculé à des lapins, des souris ou des cobayes, les fait mourir en eu de temps, de vingt-quatre à quarante-huit heures d’habitude; î9 cobayes résistent souvent. ! La réceptixité des différentes espèces animales à la septicémie Mieumonique est très variable. Les souris sont les plus sensibles; près, viennent en ordre de sensibilité décroissante, les lapins, |rs aïs, les cobayes, les chiens. Les pigeons sont tout à fait réfrac- ta res. ILa souris, blanche ou grise, meurt toujours sans exception après morulation sous la peau. Il suflil de quelques gouttes d une cui- re virulente pour la faire périr d’une septicémie aiguè huumo- rne généralisée) en un délai de douze ou vingt -quatre heures; ici infection générale est de règle, tandis que chez l'homme elle est exception. On trouve peu de désordres à l'autopsie; un peu d'u- ine au point d’inoculation, une rate hypertrophiée, le sang *ir et de très nombreux microbes capsulés dans le sang et les ■ganes. ItChez les lapins, les symptômes sont bien voisins. La rate est «ndr, foncée, dure. Le virus y produit fréquemment des pneu omes ou «les pleurésies sérofibrineuses. Les cultures stérilisées produisent par inoculation une grosse tumeur qui ne pré- Wle aucune tendance à la suppuration. 'Les rats, Mânes et gris, meurent aussi très régulièrement de la Hicémie spéciale ; mais, pour arriver à ce résultat, il faut em- COCCACÉES. 374 ai** ployer des doses plus fortes que pour les animaux précédents. P Les cobayes paraissent résister souvent à infection ou ne pii- sentent qu une petite réaction locale. C'est nn terratn tnfldéle pour Ceu mouton ne succombe qu’aux injections de doses très fortes. L'inoculation intrapulmonaire est suivie d'une pneumonie 1.1» ■ ""es ch i en”0 sonlmncore plus réfractaires. Il faut, pour les mer, • ,i,.< ,|„«es massives. L'inoculation intrapulmonaire deve- !"npë une véritahle pneumonie franche qui guérit presque toujours, après avoir passé par les phases d'hépatisation rouge et dh pat,- .nation des poumons et la racolé "lo'rll isan. de faction locale é l'en- droit de l’inoculation virulente ». ... d'ordinaire de Pour observer l’infection chez les an.maux, .1 suffit d ordinaire il ne parait pas y avo h ( 1 , _u point d’inoculation, monaires: on u'ohserve= de rcatdtot, "lies en injec tanl'diieclenienV,H(l'ans les poumon, de lapins, du sang contenant ^Saccroit d’ordinaire par passages à travers l’orga- , nmftuit du' une inflammation localisée, nuées ne promut que . 1p n0umon, et conféré aux SÏÏÏÏSoX les'cultures virulentes. Les lapins inoculés - àr^de vacciner les anim'vuv contre l’infection pneumoco^^e^^rae^ke^ ctjtmmeri ^ îrulentes. r_ Sull.— riiio, 1 892). MICROCOCCUS. 375 cultures à virulence atténuée. Issaeff 1) a obtenu facilement l'im- imunisation de lapins en se servant de cultures stérilisées par (filtration ou par addition de chloroforme et chauffées à 60° ou 65°. ILe liquide est injecté dans le -ang de ces animaux à doses succes- sivement croissantes de 10 à 50 centimètres cubes. 11 se produit une i réaction plus ou moins forte, de la lièvre, une notable diminution de poids. Souvent une seule injection de 10 centimètres cubes de toxine suffit pour rendre le lapin réfractaire à un haut degré à Fin- ffection pneumococcique. fi, et F. Klemperer (21 ont également obtenu l'immunisation d’animaux par l'injection de crachats pneu- • mococciques, dexsndals à pneumocoques stérilisés, de sérum «sanguin de pneumoniques; Mosny 3 est arrivé à un résultat ana- logue avec des macérations filtrées d’organes de lapins morts de «septicémie pneumococcique. D’après Klemperer, le sérum des animaux vaccinés serait nette- ment antitoxique, il contiendrait une antitoxine pneumococcique; Issaeff pense qu'il n'est pas antitoxique, mais seulement bactéricide. Le sérum d animaux non sensibles au Pneumocoque ne montre au- cune efficacité. malgré leur i noculalion à forte dose avec des cul- tures; d'après Foa et Scabia, il hélerait au contraire la mort des lapins inoculés, fi est donc surtout le sérum de lapins vaccinés qui peut être employé dans un but thérapeutique (i). fi. et F. Klemperer disent en avoir obtenu de bons résultats, à la dose de 6 à 10 centimètres cubes chez des pneumoniques, Bouchard, Roger, Charrin. Maragliano, ont employé avec succès, chez le lapin contre I infection pneumococcique expérimentale et chez l’homme atteint de pneumonie, le sérum d'hommes pneumoni- ques pris au début de la convalescence. Itighi (5) a signalé une guérison d’enfant atteint de méningite aigué pneumococcique à la suite de l’injection d'un centimètre cube de sérum provenant d'un convalescent de même affection. Habitat et rôle étiologique. — Nous l'avons vu très fréquent chez l’homme où il parait être pour ainsi dire un habitant normal de la bouche. Il se trouve aussi normalement dans les fosses na- sales. souvent dans le mucus des bronches. Il \it là en saprophyte. ((' ls»»trr. Contribution i IVtudc de l'immunité aigue contre le l'n.MjnxvG.jue (Annalet i Ri .hi, La sieroterapia nrlla meuiugite (La Riforma médira. t»9V, III, p. 5#6). COCCACÉES. souvent môme dépourvu de toute virulence; mais probablement prêt à profiter de toute occasion en pouvant récupérer facilement et très vile son activité. A l’état pathologique, c’est l’agent le plus habituel de la pneu- monie; on le trouve en abondance dans les crachats, le suc pulmo- naire et même le sang des pneumoniques. Mais il peut en outre seul ou en associations avec d’autres microbes, déterminer un grand nombre d’autres affections pathologiques. Il y a des otites, des con- jonctivites, des méningites, des pleurésies, des arthrites des endo- cardites, des affections des voies génito-urinaires, de 1 intestin, dues au pneumocoque. U peut déterminer seul la formation de fausses membranes croupales et se trouve souvent associe au Bacille de Locfflcr dans la diphtérie. , . . . En dehors du corps de l’homme, la répartition de ce microbe est peu connue dans les différents milieux naturels, ou il doit cepen- dant abonder. Emmerich (1) a isolé des cultures de Pneumocoque de la poussière située sous le plancher d’une salle où se trouvaient des pneumo- niques. U aurait obtenu «les résultats certains chez les souris a la suite d’inoculation de ces cultures. Uffelmann (2) dit avoir obtenu «les cultures caractérisques de Pneumocoques de I air dune cave , il ne donne aucune preuve expérimentale à 1 appui. Les souris, si sensibles à l’action de ces microbes, joueraient peut- être dit Gamaléia, un rôle actif dans la propagation des affec- tions pneumoniques, particulièrement dans la production «le ce véritables endémies de pneumonie maligne, localisées souvent dans «les maisons déterminées, où elles persistent dune façon lies tC Recherche et diagnostic. - Pour la constatation du Pneu mocoque, les procédés de culture ne donnent que des résultats très irréguliers ; les préparations colorées ou l’inoculation aux anima J sensibles p rmeltent au contraire de poser des conclusions positive . En opéiant comme il a été indiqué plus haut, on distingue t es facilement les doubles coccus lancéolés, restant colorés après traité ment par la méthode de Gram, montrant souvent leui capsu transparente qui retient parfois un peu de matière colorante. 1 TiSaticm aux animaux sensibles est certainement le moyen 1 .U ip plus sûr On se sert de lapins ou de souris, >elt« prend t lapin, Gamaléia recommande la souris comme ranimai (1, r— «r- i» a» ... «■.«*« ...» mmmk. «». - ». "■ «• MICHOCOCCUS. 377 Il réactif »lu Pneumocoque. On injecte de la salive ou du suc du pou- üiion. L'animal succombe toujours à la septicémie spéciale ( septi - • 'émie pneumonique). Les lésions viscérales sont peu importantes ; sta rate seule est très hypertrophiée. Le sang et les différents «organes renferment des quantités de diplocoques spéciaux qui se (montrent, après coloration, entourés de leur auréole. \Micrococcus dans la péripneumonie du bœuf Arloi.no. Arloing (t) a isolé plusieurs microbes arrondis de lu sérosité «les iiooumons de lxeufs atteints de péripneumonie. Deux paraissent être l>tes Microcuccus ccreus albux et M. eereus flnvu», u ayant aucune action pûalhogene certaine. Deux autres siwublrnt spéciaux ; Arloing les «nomme l*neum>jcoecut lichenoides et Pneumobadllut liquefuciens Imis. N« so,,t couds dans les milieux liquides et donnent des articles • dlipsoules, en forme de courts bâtonnets sur les milieux solides. Pour Arloing, le PneumobœiUu» liquefàciens bovin est le microbe iqtécilique de cette affection contagieuse. L'inoculation de produits lie sa culture détermine des phénomènes assez semblables à ceux i lu’occasionne l’inoculation «le la sérosité virulente fraîche du pou- ? non. Lest, «lu reste, aussi le seul «pii se rencontre toujours dans ous les poumons malades, l«*s autres pouvant manquer. C’est une *■ onn® ‘‘ii bdtonnets qui sera étmliéedans le genre Huciilus. L’inoculation sous-cutanée d'un demi-cenlirmdre cube de b«»uil- • on de culture a une génisse donne une tuméfaction plate, «t-déma- reuse. «jui disparaît en cinq ou six jours en laissant une induration. tfdicrococcus intracellularis meningitidis Wuchsslbai m. ( IHplococcus intracellularis inenini,itidis.) Atlas i>k xicmobiolooie, Pl. xx. Weicbselbaum ( i : a rencontré cette espèce dans six cas «le mériin- ste cérébro-spinale. Ce sont d«*s coccus romls, disposés souvent en iiplocoques, dont quelques individus paraissent notablement plus co- que les autres. Us sont très souvent inclus dans les leucocvtes u les globules de pus. Sur Jes coupes de cerveau et «le moelle, on en trouve que «luu* l'intérieur ina!i« (Fort. Irai 4er MedtCn, IM7, q« |», |», ,73,6*0. 616). COCCACÉES. 378 35", et atteignent leur maximum en quarante-huit heures. On n’ob- serve presque rien clans le bouillon et rien «lu lout sur pomme de terre. En cultures sur plaques de gélose, on obtient des colonies ; rondes, un peu irrégulières, linement granuleuses, à bords crénelés, j colorées en jaune brunâtre; celles qui peuvent s’étendre à la sur- ? face du milieu se montrent formées d’un noyau de même apparence entouré d’une sorte d’auréole à bords transparents. Les formes des cultures sont identiques à celles observées dans les tissus ou l’exsudât. Les cultures perdent très vite leur virulence, qui s’est beaucoup amoindrie après trois jours et a complètement disparu après six. Le* souris sont très sensibles aux inoculations. Les injections flans la cavité pleurale donnent une pleurésie, dans l’exsudât de laquelle on trouve des diplocoques formant de gros amas; il existe des noyaux d’hépatisation dans les poumons; la mort arrive de trente-six à quarante-huit heures. Les injections sous-cutanees sont sans effet. Trois chiens, auxquels on en avait inoculé sous la dure- mère, ont succombé à une pachy méningite et encéphalite aigue: chez un seul, toutefois, il y avait des coccus dans l’exsudât. Les recherches de Jaeger (1) et de Scherer (2) confirment les don- nées de Weichselbaum et paraissent établir le rôle de ce microbe dans la méningite cérébro-spinale épidémique. Rappelons que e Streptocoque pyogène et le Pneumocoque jouent également ici un rote certain. Micrococcus tetragenus Gaffky- (Tétragène.) Atlas i>b mickobiolooie, Pl. xxi. Il a été signalé par Koch, qui l’avait trouvé dans le contenu d'une caverne pulmonaire. C’est Gaffky (3) qui lui a donné son nom et a fourni les premiers détails sur sa morphologie. Il est fréquent dans les crachats des phtisiques, accompagnant souvent le Bacille de la tuberculose (fig. 127), ou dans le contenu pm tr- ient des cavernes. Biondi (4), sur cinquante personnes examinées a cet effet l’a rencontré trois fois, sans qu il y ait, chez les im w duj porteurs, d’indices d’affection pulmonaire. U semblerait donc po (1) Jakgeh, Zur /Etiologie des Meningitis cerebro-spinalis epidemica (. Zeitschrift ftU ^Zur* Diagnose der epidenûschen cerebrospinat Meningitis (Centralblatt ftr * "H1 1887, p. 104). MICROCOCCl’S. 379 'voir se rencontrer, assez rarement toutefois, dans la salive à l'état normal. Il y a lieu toutefois de le distinguer de plusieurs espèces de >S anines que I on trouve dans ces mêmes conditions. Il paraît pouvoir occasionner une véritable suppuration; la statis- iiiqur de karlinski I; montre qu'il est encore assez fréquent seul dans le pus d abcès ou de furoncles. Chez l’homme, c'est le microbe ,]iie I on rencontre le plus souvent dans le pus des abcès dentaires. NNeller (2 la rencontré dans le pus d'empyème avec le Pneumo- coque. C est très probablement à la même espèce que doivent être ratta- ar> a ttg. 1 27. - Crachat* ranimant .le» Mirrocoecut tetraçmut et de* Baril!,, 4e la tllherrulo*,. Son / 1 , f îtes, comme \ariétés, les Mirrorocrus Mragenus septicm, Mirroroccus Iragenus al but et Microroccus (et ray en us aurrut décrits par Bou- pron 3). Le premier, virulent, provenait «le crachats de phtisiques. Le P-econd, à cultures blanches, non virulent, a été rencontré dans la ^souche «I individus sains. Le second, non virulent, à cultures jaunû- ces. s'est trouvé sur le mamelon, et dans le lait de femmes. On doit peut-être encore placer ici le Microcorcus tclraymus mobilit futriculi de Mendoza (4 , qui présente une mobilité bien évidente, U Microcorcus tel ray mus concentrirus trouvé par Schenk 5) dans les (<) K*»ua<*i. C'entralblatt für Bactériologie. 1»90, VII, p. j|j. Natta». I nliW de* recherche* bacl.-rioloKiquc« pour ta prMtMtie et le traitement de* \Pw T7it hn J* U SOe*‘r •«*« IWO. et Semaine lïrÎTw” ,Ur " MiCrWOCCU’ ,e'"^nu‘ *« etpCce* aoisi- t eber mn neuen Micrococcu, (Centra! blatt ftr Baktenologie, mu. V|, (S) *"•»««, Micrococcu* tctrüjtena* coucentricus *9. «M >i, p *|). in t-ffee* Allègent. Wiener médit. 7.e\'.- COCCACÉES. Fig. iis. Micrococrus tetragenus. Ilein de souris. 1200/1 . 380 selles. Teissier(i) adonné récemment, une très bonne monographie du Micrococcus tetragenus. Morphologie. — Les éléments sont des coccus sphériques de t a et plus de diamètre, qui , provenant de l’organisme, se montrent d’habitude réunis par quatre, d’où vient le nom attribué à l’espèce; dans les cultures âgées les éléments n’ont souvent que 0,0 u. ou 0,8 'x. Ici, la disposition en tétrades est rare, on trouve souvent des diplocoques ou des coccus isolés. L’aspect rappelle un peu celui des S arcines, mais la division ne se fait pas suivant trois direc- tions, comme chez ces dernières. Les tétrades, par leur assem- blage, ne donnent jamais des masses cubiques, mais seule- ment des I ablettes, ayant un seul élément dans leur épaisseur, ce qui les distingue des Sarcincs , fréquentes aussi dans les cra- chats. Dans les cultures, les éléments sont d’ordinaire isolés ou réunis en amas irréguliers. Les tétrades, prises dans l’organisme ot surtout observées dans les coupes de poumon ou de rein(tig. 128), paraissent entourées d’une enveloppe gélatineuse moins marquée que celle du Pneumocoque; cette sorte de capsule manque aux coccus des cultures. Ces Micrococcus se colorent fortement par les couleurs d’aniline et ne se décolorent pas par la méthode de Cram ; la capsule ne se colore pas ou faiblement. Cultures. — Le Micrococcus tetragenus se cultive bien sur tous les milieux. Il ne croit pas lentement. C’est une Bactérie aérobie, mais pouvant se contenter de très faibles quantités d’oxygène, et peut-être un anaérobie facultatif. La capsule manque toujours dans les cul- tures. L’optimum de température est vers 37°-39°; a 20° a végé- tation est très lente, elle ne se fait plus au-dessous de 15°. En culture sur plaques de gélatine, il donne, au bout de deux jours, de petits points blancs dans l’intérieur de la gelée ; à un faible grossisse- ment, ces points ont une teinte gris jaunitre, une surface granulon ^ et des bords sinueux. Les colonies qui «rivent a la surface prod^ sent de petites colonies bombées, d’un blanc brillant, d as) I • (O T,.,.., Contribution b Mfl. 0- T**- oinme de vre, il se forme une couche muqueuse, hlan- hàtre, s étirant aussi en longs filaments. . Il se développe bien dans le bouillon de Mande, où il forme un dépôt épais souvent de lusieurs millimètres, visqueux. Le bouillon •evient très vite alcalin, • Inoculation expérimentale. — Les cul- jres sont virulentes pour les souris blan- ches et les cobayes : les souris de champ et de iaaison, les lapins, les chiens paraissent peu «lisibles ou réfractaires. Les souris blanches «eurent souvent en vingt-quatre heures, après ^oe inoculation sous la peau de très faibles Manlités de culture, d'une véritable septicé- mie. Le sang renferme de nombreuses tétrades; pi en trouve de gros amas dans le rein Lg. 12N), U* foie, la rate; les poumons sont hy- prhémiés, mais ne présentent pas d’hépatisa- on. Les cobayes meurent de trois à cinq jours, ec des symptômes moins marqués. Les animaux moins réceptifs I lapin par exemple, ne présentent quitte minime lésion locale;’ •St suivant la virulence, une simple eschare ou un abcès à évolu- •n lente. L inoculation par voie stomacale détermine, cher le co- ve. de la diarrhée, un amaigrissement rapide et la mort après lelques jours. 'Les bouillons de culture filtrés sont peu toxiques et pas pyogènes; •u est de même des substances stérilisées par la chaleur. Griffith t ’ isolé des cultures une ptomalne solide, blanche, cristallisable en 5TT^,,ikW0CaU l*‘r*«euUï {Com*“ * rAeadémie 4m Itt. — Culture de M trroC'XTUl t-tragr- sw «ir geieliae. 382 COCCACÉIîS. aiguilles prismatiques, soluble dans l’eau, luant les animaux en trente-six heures. Les cultures ne paraissent pas subir facilement d’atténuation avec l’âge. Les cultures (le Iliondi n’avaient encore rien perdu de leur virulence, après vingt semaines ; des cultures, fréquemment renouvelées, de l’Institut d hygiène de Berlin avaient encore, au bout de quatre ans, toute leur puissance d’infection. Habitat et rôle étiologique. — Miquel dit avoir isolé ce mi- crobe de l’air. Il est en tout cas commun chez l’homme et les animaux et son habitat de prédilection parait être les voies digestives antérieures, surtout la bouche; de là, il peut facilement se répandre ailleurs. Koch, qui le considère comme un saprophyte, pense cependant qu’il peut jouer un rôle actif dans le processus de destruction du tissu pulmonaire chez les phtisiques. Il est amplement démontré que c’est un agent actif de suppuration chez l'homme; ce sont sur- tout, mais non exclusivement, les suppurations dentaires ou celles du voisinage de la cavité buccale, qui sont sous sa dépendance. Des observations récentes de Netter, de Chauffard et Kamond (1) prou- vent que ce microbe peut faire non seulement une lésion locale, mais une véritable infection généralisée, une septicémie télragénique, dont les lésions rappellent celles observées chez la souris à la suite d’ino- culation virulente. Recherche et diagnostic. — L’aspect si particulier, les cul- tures, l’inoculation à la souris, la coloration par la méthode de Gram, feront aisément reconnaître le Micrococcus telragenus. Micrococeus gonorrlieæ Neisser. (Gonococcua.) Atlas de michobiolouie, Tl. xx. Rallier (2) avait signalé, en 1872, la présence de Micrococcus dans e pus de la blennorrhagie, et reconnu qu’on pouvait les rencontrer dans l’intérieur des globules du pus. Les premières recherches pré- cises sont de Neisser (3), qui a démontré la constance du microbe qu’il a appelé Gonococcus dans la blennorrhagie et 1 ophthalmil blennorrhagique. Les observations de Weiss (4) ont confirmé celles de Neisser et y ont ajouté des considérations cliniques intéressantes. Les travaux les plus importants sur ce sujet sont sans contredit ceux (!) Chauffard et Ramond, Deux cas mortels de septicémie tétragenique ( Archives de me!» cine. expérimentale, 1896, p. 304). (2) Haluih, Zeitschrift fttr Parasitenknnde, p. 179. ir,„»nlbl t» (3) Neisbkb, Ueber ein der Gonorrheæ eigenthumliche Micrococcenform (Central • /“'j die medic. Wissenschaften, 1879). (4) \VKiss, Le Microbe du pus blenuorrbagiquo, tbèse de Nancy, ISSU. 383 •> u - O 7 O O b MICROCOCCL'S. ; t* Iliimm (I), qui a obtenu des résultats bien supérieurs aux précé- enl'. Legrain (2), dans un travail fait à mon laboratoire, a mis en j mi ère des laits nouveaux d'un grand intérêt. Ce Micrococcut n est cependant pas la seule espèce que l'on ren- aît ie dan» le pus blennorrhagique. ZeissI (3 en a signalé plusieurs «lires, différents d aspect; Bumm (4) en a isolé, qui seront décrits ilus loin, plus récemment, Giovannini (5) en a cru distinguer cinq tpèces. dont deux seulement existeraient dans l'urèthre normal, es caractères de formes et de dimensions e ces Micrococcus sont très semblables; ussi ne peut on guère songer à les dilfé- ender que par les cultures. Legrain a ob- mu du pus des écoulements uréthraux uinze espèces de Bactéries, .Microcoques ou vacilles, dont plusieurs ont des caractères morphologiques voisins de ceux du Guno- i'/ue de Seisser. Deux caractères semblent I ('pendant, jusqu’ici, propres au Mtcro- )a un gonorrheæ : sa présence, dans une certaine mesure, à l’inté- ieur des cellules et surtout des globules du pus, et sa décoloration onstante par la méthode de Gram, signalée par (». Houx «'c. » Morphologie. - Caractères microscopiques — Les coccus ont n diamètre moyen de 0,5 p, qui semble un peu diminuer dan* les f chroniques; d'autrefois ils atteignent t g. Ils sont d habitude «unis par couples, en diplocoques, associés fréquemment en |>etils * nas* Jamais en chaînettes. Leur forme est ovale ; elle apparaît tellement asymétrique à un fort grossissement (fig. 130). L'une des Grandes faces des coccus, celle qui est tournée vers le centre durou- re dans le diplocoque, est aplatie et légèrement creusée lig. 130, 6); élément prend alors I aspect réniformo, celui d'un haricot. D'après «elques auteurs, les éléments des couples seraient réunis par une «rte de gangue gélatineuse ou muqueuse rappelant les capsules ^autres microbes. Ils possèdent un mouvement bien évident, mais u prononcé. Legrain leur décrit même trois sortes de mouvements Kl J, 1JO. — M trrucocrut go- d'afire» Humai : a, éUmeuts pris dans une culture, tiOO't ; b, forme Kbêmitii|ue d'un couple. üer “>kro.»rS»ni^nus der ^norrheischen Schleimh.ul Erkr*uk.ir.K«i,. Wie»l„. i, Uni», Le* Microlies des ecoulemeuts de lurethre, tliese d Nancy 1S8K J h'*"' de“ ,>'t'luCoCCU* ^eiMer» {ViertdjaArmtckrift fur Dermatologie, 1**7) «ïï r.. 7““ *5ür. î^sürîsr * m COCCACÉES. distincts : un mouvement lent de 1ran>lation du couple, un mou- vement d’oscillation des couples sur eux-mêmes, un mouvement de rotation propre à chacun des éléments d’un couple. Coloration. — Les Gonocoques se colorent très bien à l'aide des so- lutions de couleurs d'aniline ordinairement employées; ils prennent même la couleur d’une façon intense. Traités par la méthode de Gram ils se décolorent toujours, caractère important pour la dia- gnose’ qu’a le premier signalé G. Roux (1) ; celle décoloration est rapide, il faut faire agir l’alcool rapidement. Kn se basant sur cette dernière propriété il est possible d obtenir -I H } ram l lrnn»rrhâgi<|ur une photographie. i tiers seulement contiennent des Gonocoques. Dès la liti du second our, la proportion des globules de pus contenant des Bactéries augmente un peu; certains en contiennent parfois un grand nombre, le dix a quatre-vingts ordinairement, jusqu'à cent vingt d'après ''touchant (lig. 131 et 132). La période aigue s’accentue ; les cellules 'pithéliales disparaissent presque complètement. Le nombre des gio- ouïes de pus envahis augmente beaucoup (un sur cinq ou six). Ace Moment le parasite ne prolifère plus dans l'épithélium, mais dans (*> L*‘ »*i*. Hechcrche* sur le» rapport* qo'afTecle le gonococras avec les éléments .lu pus ’lennorrliagiqoe Are Aires de physiologie, I SH7, n* 6). Mac*. — /laclériuloyie . 25 386 COCCACÉES. l'épaisseur de la muqueuse ; c’csl pourquoi il est si difficile à attein- dre. A la période subaiguë, les éléments épithéliaux redeviennent nombreux, mais présentent rarement des Gonocoques ; les globules de pus envahis sont, au contraire, en grand nombre (lig. 132). Enlin quand l’écoulement passe à l’état chronique, la proportion des globules de pus se réduit beaucoup; il est souvent difficile de trouver un globule de pus au milieu des éléments épithéliaux. Mais presque toutes les cellules épithéliales sont attaquées par la Bactérie; cer- taines peuvent en contenir un nombre considérable (cent à cent vingt) ; le liquide en renferme un grand nombre ; très peu se trou- vent dans les globules de pus. Dans un cas de rechute, au bout de cinq mois, les globules de pus avaient reparu dans l’écoulement, en grande quantité; aucun ne contenait de Gonocoque ; les cellules épi- théliales en étaient par contre surchargées. L'inflammation a quitté la profondeur pour revenir superficielle et ne se produit plus avec les mêmes caractères qu’à l’état aigu. Ces résultats sont d'une très grande importance en thérapeutique. Ils confirment, en effet, la règle de conduite à recommander : employer un antiseptique éner- gique au début, ou seulement après la période aiguë quand le para- site, revenu a la surface, est facile à atteindre. Il est à recommander, pour conserver le plus possible dans les préparations les rapports qui existent entre ces éléments du pus, de ne jias frotter deux lamelles l’une contre l'autre pour étendre la couche à colorer. Il faut étaler le pus sur la lamelle, puis la faire sécher; on évite ainsi de briser les globules de pus et de disperser les Bactéries dans le liquide. En opérant avec des précautions, on ne trouve, pendant la période d’état, que de très rares Microcoques dans le liquide. Et encore ce sont peut-être des Bactéries accessoires qui accompagnent souvent cette espèce; les Micrococcus gonorrhcæ sont localisés dans l'intérieur des cellules. Cultures. — Bumm a, le premier, réussi à cultiver celte espèce sur du sérum de sang humain, obtenu comme nous l’avons indiqué précédemment (p. 183) et maintenu de 33 à 37 degrés. Bockart(l), Kreiss (2), Legrain en ont obtenu les premiers des cul- tures sur gélatine et gélose. Il esL à recommander avant tout, pour avoir des cultures pures, de prendre le pus des premiers jours ; plus tard, les cultures sont envahies par les Bactéries accessoires dont nous avons parlé. De (1 ) [îockàiit, Beitraga logie, V, 1S8R, n° 10). (2) Kreiss, Beitrlige n° 30). zur Kenutniss (1er Gonococcus ( Monatshefte fnr prakt. Oermato- zur Kennluiss der Gonococcus ( Wiener med. Wochenschrift, 1883, MICROCOCCUS. 387 lus, plus mi si* rapproche «lu début de l’écoulement, plus les cul- tures montrent de vitalité. C.t i.ti ms DAiNs i.k bocillox. — Dans le bouillon peptonisé, Legrain i obtenu une culture minime, un louche très peu intense, à peine isible vers la lin du second jour à 35°; puis tout s’arrête, le li- uide s’éclaircit et il se forme un très lin dépôt grisâtre au fond du uube. Ciitirks scr skri m. — (ie sont les milieux au sérum, pur ou additionné de gélose, qui paraissent être les meilleurs pour la cul- ure du Gonocoque. C’est ce qui résulte des recherches de Bumin ■ 'abord, de Wertheim I), de Kral (2 , de kiefer 3 . lUimm s'est servi de sérum humain. D’après lui, la culture appâ- tait sur ce milieu de dix-huit à vingt-quatre heures après l'ense- Miencement ; la croissance est lente et s’arrête au bout de quelques ♦ ours. Après entier développement, elle forme un Ilot à bords escarpés, à surface humide et brillante, ressemblant à une mince ! touche de vernis. Celle culture sur sérum, grisâtre, presque trans- parente, à surface lisse, ne dépasse pas I ou 2 millimètres de argeur. D'après Wertheim. ce microbe se développerait aussi bien, si- îon mieux, sur un milieu formé à partie- égales de sérum humain *t de gélose peptonisée à 2 p. 100. Kn étuve, vers 36°, on obtient les colonies semblables à celles développées sur sérum humain, ixiefer a remplacé, sans remarquer de différence dans les cultures* »e sérum humain par du liquide ascitique beaucoup plus facile à Obtenir; il recommande de prendre, pour le mélange, de la gélose t lycérince contenant 5 p. 100 de peptones. Le mélange de gélose et de sérum ou de liquide ascitique peut ■tre placé dans des bottes de Pétri où il prend en gelée par refroi- dissement. On peut l’ensemencer en strie avec un iil de platine ■ rempé dans du pus blennorrhagique, ou en surface en frottant le il sur la surface de la gelée. En plaçant de telles plaques à l'étuve ■ ers 36*-37#, on distingue déjà après vingt-quatre heures, de petites olonies transparentes, tinement granuleuses, à bords sinueux, qu’on *>eut facilement isoler et reporter sur des tubes contenant le même «lilieu de culture. On obtient ainsi des cultures pures de Gonocoque, ''««semblant aux cultures sur sérum humain pur. Kral dit avoir •btenu de bons résultats avec le sérum du sang de veau. (1/ Wntuia, Zur Lrlirc *oo lionorrlie* (/‘rager médit. Wochenschrift, 1*91). (t| K»»l. KIm «iufarbe Méthode zur Itulferung de* (iouococcus (Arc h. far Dermatologie M». XXVIII). ^ ’ (•> Kit* «■, Zur kullurdvi Oouucotni» Nelner il! ■rimer klinische Wochenschrift I89S \ Mi). ' ’ 388 COCC ÂGÉES. Ci i.tuhks sur milieux \ l’urine. — St ci nscli neider (t ), puis Finger, Chon et Schlagenhauier (2) recommandent l’emploi de milieux à base d’urine (parties égales d’urine humaine et de gélose peptonisée ou une partie d’urine et deux parties de gélose). Ilammer (3) dit avoir obtenu de meilleurs résultats en employant de l’urine fortement albumineuse que l’on peut stériliser par chauf- fages répétés ou par filtration. pour obtenir plus facilement des cultures, il importe de prendre de la semence aussi près que possible du début de la blennorrhagie. Cultures sur gélatine. — Par inoculation en piqûre dans un tube de gélatine, on observe au bout de quelques jours en maintenant la culture à 22°, une légère dépression à la surface. Vers le dixième jour, il s’est formé une cupule d’environ 1 centimètre de haut, cons- tituée plutôt par un ramollissement de la gélatine que par une liqué- faction véritable. Ces cultures sont moins résistantes encore (pie celles laites sur gélose; elles se reproduisent rarement en troisième génération. Turro (4) recommande de prendre de la gélatine acide, de beau- coup préférable au milieu neutre ou faiblement alcalin. On l’obtient d’une acidité suffisante en n’ajoutant pas d’alcali, au mélange de gélatine et de peptones. Les colonies y seraient plus blanches et ne liquéfieraient pas la gelée. Cultures sur gélose. — En inoculant en strie un tube de gélose avec une petite quantité de pus et en le maintenant à 33°, on voit, après la vingtième heure, la gouttelette de pus devenir friable ; les globules de pus et les cellules épithéliales subissent une désagréga- tion ; I es premiers contiennent presque tous des Micrococcus qui ont déjà pullulé. Ce n’est bientôt plus qu’un magma granuleux, parsemé de Microcoques. Il se forme autour, vers la trentième heure, une auréole mince, claire, transparente, qui s’élargit et atteint 3 à 4 mil- limètres à la lin du troisième jour. Au dixième jour, la culture me- sure I centimètre de long environ ; elle a un aspect vernissé, luisant, plutôt sec qu’humide. Au bout de trois semaines, elle atteint 3 cen- timètres et montre sur ses bords de petits mamelons transparents; puis elle reste stationnaire, se dessèche et se fendille. Cette culture n’est pas visqueuse, mais granuleuse et friable. Sa vitalité diminue mStEiNSCHNE.DEH, Biologie der Gonokokkcn (. Berliner klinische Wochenschrift, 1 S0.i,p. Os-. • \-. 3f,t ' (Ainta/ei de dermatologie rt 3Q0 COCCACÉRS. „„e inflammation du testicule pouvant aller jusqu’à la suppuration. I Habitat et rôle étiologique. - Cette espèce se rencontre dans I le nus des affections blennorrhagiques de l’urètre, de la vessie, du I vagin et de l’utérus. On la trouve également dans le pus de 1 l’oplithalmie blennorrhagique et de l’ophlhalmie des nouveau-nés I liai lier a signalé la présence de Micrococcus dans le sang d mdivid us I airectés de rhumatisme blennorrhagique; Pétrone (4) et ham-1 merer (2) ont reconnu des Gonocoques dans le pus d une arthrite» blennorrhagique du genou. . , . 1 H ,,’est guère de complications de la blennorrhagie ou le \hcroM coccus gonorrheæ n'ait été signalé ; mais les auteurs de ces recher J ches n’ont donné que des caractères trop peu précis pour que lui diagnose puisse être regardée comme certaine. Ils passent en gene.a I sous silence les véritables caractères distinctifs du Gonocoque, situa j Uon dans le protoplasma des leucocytes, décoloration par la méthode de G7am. H est plus probable, et toutes les recherches récentes* tendent à le démontrer, que les complications de la blenimrrhagiej son SÜUS k dépendance directe des microbes vulgaires de la suppu- raUon au moins la plupart du temps. 11 faut cependant fane une exception pour les petits abcès périuréthraux (3), ayant leur point de départ dans les glandules uréthrales; ce qui confirme 1 importancl Suée il y a longtemps déjà par Guiard (4) à Hnllamma .on de cfs culs-de-sac dans la prolongation ou les répétions de la blenno rhagie On n’a pas encore rencontré le Gonocoque en dehors de blennorrhagie. Peut-il être un commensal ordinaire des oiganj Génitaux de l’homme et de la femme? C’est possible, mais rien • > encore prouvé de ce coté. Cela pourrait expliquer les quelques fa. h cités de blennorrhagie développée sous la seule influence i c * li0„ ; mais on sait quelle créance on peut apporter a de simples ri "'ïl’est Weniffîcüe de distinguer du Gonocoque le lJiplocoqun qu|| 0„n[re le plus habituellement dans le pus des vulviles ou .Tuiles des petites tilles dont Vibert et Bordas (C) veulent e^ce ^u,*re. Pour ma part, dans de nombre» !.. Gonocoque ,1». ... .bc* t«Wr «■'•* "‘"PLlTr™ urillutu» Liante. (Annal « de, »«!«*'«. de, or...... 1 KrsS F.»*»» au 0..O..JU. a. N.i».r a». ”r”“ “f "ïffî.Z TutnTon».,"" (.i/,*»,. ta ,,,,1 l*r janvier 1891). MICROCOCCl'S. 301 «xamens que j ai pn faire, j ai le plus souvent «lérnlé en faveur du i ionoroque. Il me semble qu il doit y avoir au moins grande proba- "ililr quand on rencontre de nombreux globules de pus bondés de tiiplocoques tout comme le pus blennorrhagique le plus caractéris- •ique, l)iploco(|ues ayant tous les caractères du Gonocoque, se déco- ijr.int par la m«‘tho«ie de Gram, se recolorant fortement en brun par ii vésuvine comme le dit Steinschneider. Il faut au-si bien recon- naître que le coït ou la contagion directe n'est j»as le seul mode jossible d infection gonococcique; qu il est |tos>ible d incriminer un iode de transport plus indirect, tel que la souillure par «les doigts, ar «l«*s linges, par «les poussières ou d’autres objets infectés, comme in 1 observe jxmr bien d autres affections microbiennes. |J’un autre ‘«Hé, il est aussi possible que l’on puisse, «lans un tel cas, avoir IfTaiie à I un «le- autres microbes sans action bien manpiée, comme ®ux M**' seront signalés plus loin comme pouvant accompagner le monocoque. Il en est, en effet, qui , comme lui, se décolorent par la Méthode de Gram et l’on sait que la propriété «l’élre inclus ans les globules de pus- n'est pas spéciale au Gonocoque, que beau- oup de Bactéries pyogènes, entre autres les .Microcoques de la lippu ration, peuvent présenter la même particularité. Cependant ÎS globules de pus sont d'habitude bien moins envahis que lorsqu'il agit du Gonocoque. Il résulte cependant de tout ceci que «lan* les d'examens médico-légaux, que visaient surtout Vibert et Bordas, i ne faut jamais se départir «1«* la plus extrême prudence et, si l’on «aclut en faveur du Gonocoque, bien faire ressortir que l’infection r ‘Ut ne pas provenir forcément du «'ontacl intime avec un blennor- wagique, mais aussi être la conséquence d'une infection par trans- « >rl banal et indirect «lu coulage. I Recherche et dl«|çno«tlo. - Il importe donc beaucoup de •ouvoir établir un diagimslic différentiel bien assis du Gonocoque des autres microbes «pii peuvent se rencontrer dans les mêmes croustances. (La forme en Diplocoques et surtout en Diplocoques asymétriques, l «*»ut «I abord d'un grand secours en permettant d'éliminer une «nue partie «les espèces de forme nettement différente. Les autres i Diplocoques, dont l'élude va suivre, ne se décolorent pas par la '■êtliode de (.ram, sauf une espèce, encore trop peu connue, signa- «lans le mucus vaginal. Toutes ces dernières espèces ne se ren- ■ ntmit pas dans J intérieur des globules «le pus, ou très rarement jamais eu très grand nombre comme le Gonocoque. l‘our prendre des matériaux d'examen, lorsqu'il s'agit d’uréllirito g ’ il faut désinfecter le méat et faire sourdre par pression 392 COCCACÉES. «l’arrière en avant une goutte de pus que l'on recueille avec le lil de platine stérilisé. Un opère de même pour une uréthrite chronique lorsqu il existe un écoulement. Lorsque tout écoulement fait défaut, on fait uriner l’individu dans un vase stérilisé et on recherche dans 1 urine le blâ- ment muqueux qui se produit d’ordinaire. U est bon que le malade n’ait i»as uriné depuis plusieurs heures, le lilament est plus gros; il vaut mieux encore prendre l’urine du matin. On recherche le flo-l nocoaue dans le filament par la double coloration de Steinschneider. En cas de doute, on peut, par une instillation de nitrate d argent ou de sublimé, déterminer une légère irritation de la muqueuse ; sous cette influence, le Gonocoque se remet un peu à pulluler et de- vient plus facile à déceler. Le tableau suivant, emprunté à la thèse de Bosc (1), peut rendre de bons services au point de vue de la diagnose : Reste coloré par j Micrococcus sub/lavus de 1. — Cultures sur gé- \ lose jaunes Liquéfiant la gélatine. le Gram. i Bumm (p. 393). Décoloré par le j Diplocoque jaune çitrindt Gram. ( .Steiksch.nbider (p. Ne liquéfiant pas la gélatine. Diplocoque jaune non /i-| 1 quéfiant de Legrai»4 1 (p. 394). J Micrococcus citreus cov- ! glomeratus de Buuf (p. 394). Diplocoque blanc jaunâtre U. _ Cultures sur gélose à centre jaunâtre à bords blancs ou 1 de Legrain (p. 394). grisâtres. — Liquéfiant la gélatine I Microcoque orangé. I Micrococcus ochroleurus de Phove (p. 395). Restent colorés par le Gram. Ne liquéfiant pas la gélatine. ' Micrococcus lactcus fnvi- formis de Bumm (|>.39G), I Diplocoque blanc grisâtri de Legrain (p. 397 ». I Décolorés par le Gram. ' Microcoque blanc grisâtre \ deSTElNSCB»*IDEIi;p.397)l III. — Cultures sur gélose blanches ou grisâtres de STDN8CU»ÏIDEIl(p.397)a ) Micrococcus albicans am- plus de lii-MM (p. 397). Liquéfiant la gé latine. , , C Diplocoque à colonies fo- Reste coloré par \ fjaCges de L kg hais le Gram. ) [p, 39g) Décolorés par le Gram . ' Diplocoque de la vulvo- vaginite de Vibkrt es Bordas (p. 390). \Orchiocoque de Kraud ct| HunouNKNü (p- 398) . v Gonocoque de Nkibsbh. j (t) Bosc, Le Gonocoque, thèse de Montpellier, 1893-1894. MICROCOCCUS. 39:» Oii trouvera ci-après la description des principales espèces qu'on *i*ut avoir intérêt à bien savoir distinguer du Gonocoque. Il faut re- tendant se souvenir, pour appliquer res données, que la liquéfae- on de la gélatine par le Gonocoque peut être lente et imparfaite. Micrococcus subflavus lit mm. {Dipioeocrua jaune blanc.) Il est fréquent dans le mucus vaginal et les lochies, (à* sont des ippiocoques de 2 g. à 2,3 p de plus grand diamètre, assez mobiles, >ès semblables d’aspect au Micrococcus gonorrher ; ils restait colorés orès traitement par la solution de Gram, et se distinguent facile- ment. en outre, par les cultures. On doit lui rapporter b* hiplocoqw }(iiue orangé de Steinschneider. On en obtient souvent des cultures pures en ensemençant directe- ment de la gélose avec «lu pus blennorrhagique. Le bouillon se trouble au bout de seize heures; il se forme un hépôt jaunâtre au fond du tube. 'Sur plaques de gélatine, vers la fin du quatrième jour, il forme de •dites colonies circulaires, jaunâtres, granuleuses. La gélatine se mollit, puisse fluidifie autour d'elles. 'Sur gélatine , en piqûre, il donne, en deux jours, de* jtoinls blan- i-iâtres qui deviennent gris, puis jaunâtres et enfin jaune d'ocre. 11 culture ne pénètre pas dans la piqûre ou la strie; après quelque ( nps, elle est entourée d’une zone de liquéfaction. Sur yelose, la Mtuie, d abord grise et transparente, devient jaune opaque, puis couleur jaune oereux et enfin se décolore en vieillissant. Sur >nuue de terre, il ne se forme qu'une mince bande grisâtre, peu ppréciable. Le sérum serait liquéfié. jtGutnm l a inoculé sans résultat dans l’urèthre et le vagin. Par ioculation sous-cutanée au lapin, il a obtenu un gros abcès, l afermant des Diplocoques en quantité. Ce même observateur l a rrou vé depuis dans l’urine d’une accouchéesoutfrant d’un catarrhe • iical, dans le contenu des vésicules de pemphigus d’un nouveau-né lans le pus d un abcès du sein. (! est peut-être une espèce patho- b*ie, les cultures, toutefois, ne paraissent avoir aucune action •grue ; Legrain n’a rien obtenu chez le cobaye, en inoculation ■t s-cutanée. Micrococcus jaune citron de Steinschneider. .e* éléments sont en Diplocoques. 304 COCCACÉES. Comme le Gonocoque, il sc décolore par la méthode de Gram. Il s’en dislingue toutefois facilement par les cultures. Celles sur fl close sont assez épaisses et d’un beau jaune citron. La gélatine serait liquéliée; le dépôt présenterait la même nuance jaune. Micrococcus jaune non liquéfiant de l'urèthre Legrain! Itare dans le pus blcnnorrhagique. Ce sont des Diplocoques à éléments asymétriques, de 1 g à 2 a ,1c long sur I a à 1,2 p de large; la dessiccation les rétracte beaucoup. Sur gélatine, en piqûre , on obtient une culture en clou d’un jaune orangé foncé. Sur gélose, il sc forme une large bande d’un beau jaune de chrome. Sur pomme de (erre, c’est une culture mamelonnée de meme nuance. C’est un microbe qui paraît être tout à fait inoffensif. Micrococcus citreus conglomérats Bumm. Bu mm l'a isolé du pus blcnnorrhagique et peut-être de poussière» de l’air. Legrain l’a rencontré dans l’urèthre d’un chien. Les élél ments, qui mesurent à peu près lp, sont réunis en Diplocoquel souvent accolés par deux. Ils sont très semblables comme forme aux Gonocoques, et restent colorés par la méthode de Gram. Sur gélatine, il forme (le longues colonies d’un jaune citron, a surface d’abord humide cl brillante, puis fendillée et écailleuse, ne liquéfiant pas la gelée. Sur gélose, il donne une luxuriante culture jaune citron, non visqueuse. Sur pomme de terre, la culture est épaisse et de même nuance. I Il semble n’avoir aucune action pathogène. Micrococcus blanc jaunâtre de 1 urèthre Legrain. Diplocoques à éléments asymétriques, mesurant dans leur granlj axe de 1,4 p à 1,8 p. Sur «/latine, en strie, on voit, après quarante-liuit Hfflprc-. bande mince, d'un blanc crémeux. Après douze jours la bande - plus épaisse et s’enfonce un peu dans la gélatine. (, est le seu d'un commencement de liquéfaction qui ne se prononce pas plus se perd du reste (lès la deuxième culture. MICROCOCCUS. 395 Sur détour, il se forme une bande l>lanr grisâtre assez large, qui revient jaunâtre au rentre. Sur pomme de terre, au bout de huit à dix jours, un observe une ande assez large, jaune pâle. (.elle espèce ne possède aucune action pathogène. Micrococcus ochroleucus Prove. Cette espèce a été isolée de l'urine par Prove I . qui l’a décrite 'ver quelques détails. Legrain (2 l'a rencontrée dans du pus d’uré- irite et dans le pus d’un bubon chancrelleux ouvert asepliquc- *ient. Les cellules sphériques, mesurant de 0,5 u à 0,8 a, sont isolées, i "Unies par deux en diplocoques, ou plu- fréquemment disposées en t napelets de 4, 8, 12 éléments; certains *jros éléments atteignent . sb p à 2,8 u. Les coccus isolés, les dipl(H'o<|ues et les chaînettes ml animés d'un mouvement assez vif. Lu culture sur plaques (le gélatine, les colonies apparaissent dès * dix-huitième heure, sous forme de très petits points; après quatre u cinq jours, elles sont nettement circulaires, granuleuses, d'un ris jaunâtre, prenant dans la suite une teinte verdâtre. Puis la hèlaliue se ramollit lentement et se liquélie après «leux ou trois Muaines. Les colonies surnagent le liquide clair, t En piqûre sur tjelatine, la culture sétah* «*t donne une min«*e çembrane dont le centre se colore en jaune soufre, tandis «jue les r0,'ds restent blanchâtres. Après un temps assez l«»ng la gélatine se 1 mollit, devient visqueuse, prend une réaction fortement alcaline •si* « olore en jaune clair. Les vieilles cultures exhalent une odeur ilfureuse pénétrante. Les cultures sur gélose sont d'un blanc sale, émeuses, avec une strie centrale jaune. '•Sur pomme de terre, on obtient une culture mamelonnée, tachée jaune. r®11 m»nlre au bout «le cinq à six jours une coloration jaune ’ toute la surface, plus marquée aux points où s'amasse la •èine. La matière colorante est insoluble «lans l’eau et soluble dans icool ; la solution alcoolique est jaune avec une très légère teinte rite. A l'examen spectroscopique, on observe un léger trouble pui* la ligne Met un assombrissement plus fort sur la ligne K. Les «*hroleu«,.. r,„e n*ue ohrom„g..D<. S,al«,,inr„im (Beitrtçt «fer p/lamttH, j, p < wî,_ 1H»7). *' I m 8irrol»«« du «-oul-m-nl, de I urHhre. théu de Nancy, I88M COCCACÉES. 300 alcalis sonl sans action sur la solution colorée ; la couleur ne repa- raît ni par une neutralisation ni par un excès d’alcali. D’après Prove, il se formerait de véritables spores dans les cul- tures maintenues à 30°, au bout de cinq à six jours. Les coccus se gonflent jusqu’à atteindre un volume double ; il se forme dans l'in- térieur un corps réfringent de 1 ,G p. à 1 ,78 pi. de long, possédant les caractères des spores. Ces cultures, entre autres caractères, ferti- lisent encore un nouveau milieu après avoir été soumises, pendant une demi-heure, à une température de 100 degrés. Micrococcus lacteus faviformis Bumm. Bumm (1) donne cette espèce comme fréquente dans le mucus vaginal normal ; il l’a retrouvée, plus tard, dans le mucus utérin eu dans les crachats. Legrain l’a souvent isolée des sécrétions vagi- nales. Ce sonl des Diplocoques, souvent isolés ou réunis par deux ou en tétrades, mesurant t.îia, 2,2 p, quelquefois 2,5 p de plus grande longueur. Ils restent colorés par la méthode de Gram. Ils se cultivent facilement sur tous les milieux, à la température ordinaire, mais mieux vers 37 degrés. Sur plaques de gélatine, les colonies sont petites, grisâtres, 1res régulièrement circulaires; l’intérieur forme un lin réseau limitant des alvéoles toutes égales entre elles. La gélatine n’est pas liquHiée. Sur gélatine, en strie, on voit se former, après un ou deux jours, de petits points blancs qui se réunissent plus tard en plaques d un blanc de lait. En piqûre, on observe de petites colonies globuleuses d’un blanc grisâtre tout le long du trajet. Les cultures réussissent également sur gélatine alcaline ou neutre. Le bouillon peut déjà être troublé après quatre heures. Sur gélose, il se forme une bande d’un blanc grisâtre. Sur pomme de terre, la culture ressemble à celle sur gélose. Les caractères des éléments des cultures sont les mêmes que ceux de l’organisme. Tous se colorent fortement à l’aide de couleur d’aniline et ne se décolorent pas par la méthode de Gram. A I eti» frais, les coccus paraissent sphériques, réfringents, possédant ut| mouvement tremblotant. En préparation, les Diplocoques offrent 1 forme asymétrique signalée déjà pour le Micrococcus gonorrheæ, avw le côté concave plus marqué; en outre, les éléments d un nuai» couple sonl plus rapprochés que dans cette dernière espèce. Loi* (Il Humm, Beitrnge zur Kennlniss der Gonorrhoæ der weiblichen Genitulien (Archiv M Gynxkologie, XXII, 1884, p. 327). MICHOCOCCL'S. j97 t on |„v-|,»r,., clans une goutte dp liquidp, unp parcelle de culture microscopique, le» IHpIocoques isolés sc disposent r la lamelle, I un contre l'autre, en une seule couche; l'.Jcrl de l ligure obtenue rappelle alors celui d'un gâteau de miel avec ses ..O loeuses alvéolés. Ceat de relie dernière particularité qu. été e le nom «le I espèce. 1 •ses cultures ne possèdent aucun, propriété infectieuse. I. espècc _ se.nl, I,. avoir aucun rapport avec la qollté « la ,|ua„tiic de |„ rretion ou on la renconlre. Mierococcus blanc grisâtre de 1 urèthre Legrain. M„,t I,. plu> -oux.-nl ronds, rarement OTOldet IN «urent en moyenne ».H p ; certains peuvent atteindre presque 2 * irstcnt :.|W la méthode de Cram. ’ •ur gélatine en pè/dre, la colonie est très lente à venir; elle reste * m,m,ne’ formée petites granulations d’un blanc grisâtre me après un mois. * ’ Zr- "" oWie"1 b*"de grisâtre, peu épaisse, non via- Z!Tme ""** ba,,‘,e gri,e unifo™« *P*« une quinzaine elle espece ne possède aucune artion pathogène. Mierococcus blanc grisâtre de Stosschssidss d" l>rtCéd'n' P*r I. Mierococcus albicans amplus Bt jim. mm l a isolé du mucus vaginal où il le donne comme rare ‘ deuxième espece du mémoire précité . Legrain la rencontré ■ un . d urethnte simple. Ce sont des Diplocoque. isolé, ou 1 n n*,,n,s ?&r tro,s ou *lua,r*‘. mobiles. Leur forme e*l « elle ,-reXT’ "T* 7" marife8temenl l(i^Kros; u„ couple . . ** a J, 5 p dur, pôle à lautre; les dimensions sont . dr,.s «.ans les cultures jeunes. Ils rmla.1 rohré. par la méthode «eespe,.,. croit facilement sur gélatine, acide ou neutre à la ordinaire ; .1 forme, sur le milieu, une bande grisâtre isqueu.se. Il ne doit pas *e produire de liquéfaction. COCCACÉES. • ]„ vpm W* en quarante-huit heures, Sur ; /close , la culture es ra\ ! -, ,ld assez en surface; » "ue"iues iours un° iarBc bandc j “ le Villon, il Se produit un dépôt Mancl.étro aseee épais , fl le liquide est long à s’éclaircir. M„np à colonies foliacées Legrain. Micrococcus blanc a ltare dans le pus uréthral. ^ amas de 10 à 15 ou de Ce sont des D'i» ocoqu s ^ Les éléments sont sphériques courtes chaînettes de B »° diamètre. Us restent colores par la et, mesurent de 0,6 * a 'V méthode de Oram. nrpmières cultures sont caractéris- Sur flaques de gélatine, le 1 ^ . B*entourent bientôt dune tiques. Ce son! des ™ t atteindre plusieurs centimètres j collerette frangee. L . gélatine se liquéfie, de diamètre en huit a «.« J° ” J r„e d’abord une petite culture Æri; & û gélatine se creuse asse, profondément ] "" “ I abSur pomme de terre , bande ^lan^ pathogène. Cette espèce n’a manifeste aucune a Micrococcus orebitis. lOrchiocoque d’Eraud et Hugounenq.) fJ, , «i écrit sous le nom A'Orchiocoque un Eraud cl HugoODénq (1) «d dc‘ cl, comme propriétés, Diplocoque «tan . comme o me, ^ ,a séroslté vagt- du Gonocoque de Seisseï , <1 d’épididymite, et qu Us ont ensuit nale de blennorrhagiens attc_ l d-individus vierges de toute retrouvé dans l’urèthre ou dans 1 urin blennorrhagie. forles que celles du Gonocoque ; - Je syphiligraphie , 1893, IV, P- MICROCOCCUS. 399 diamètre ; comme le premier, il se décolore par la méthode de Gram. Ce sont surtout les cultures qui différencieraient ces deux microbes. L' Orchiocoquc pousse sur tous les milieux, même sur gélatine, avec abondance, alors que le Gonocoque ne donne qu'assez difficilement des cultures et surtout sur des milieux spéciaux. Eu injection sous-cutanée, chez le cobaye, et chez le chien, les cultures ne produisent pas de suppuration ; injectées dans le testi- cule, chez le chien, elles déterminent de l’orchite. Les mêmes auteurs ont retrouvé un diploeoque bien voisin, sinon identique, dans l'orchite des oreillons. D'après eux, l'orchite ou l'épididymite hlennorrhagiques ne seraient pas sous la dépendance directe de la blennorrhagie, mais bien produites par un saprophyte à qui l’infection gonococcique crée un milieu favorable et permet de devenir envahissant. Il en serait de même pour l’orchite ourlienne. Micrococcus albicans tardissimus Ht mm. Le sont des Diploeoque* trè* semblables à ceux du Micrococcus tjonorrhe «*, que llumiii a rencontrés dans le pu* d'écoulements uré- thraux. Ils ne se décolorent pis par la méthode de Gram. t'-ette espèce croit très lentement sur la gélatine, vnu la liquéfier; eu strie, ou n’obtient, après plusieurs semaines, qu'une mince bande de t millimètre. Sur sérum, à 37*, il *e forme des points blanchâtres en deux ou trois jours; ils grandissent lentement et donnent de minces taches humides, grises, à contours sinueux. Les inoculations n’ont donné aucun résultat. Micrococcus hæmatodes Babis. Babès ( 1) l’a isolé des sueurs fétides de l'aisselle, qui laissent sur le linge une tache rougeâtre, variant du rouge brique pâle au rouge sang. Le dépôt, pris sur le linge, est formé en grande partie de Micrococcus sphériques ou ovoïdes, mesurant en moyenne I p de long sur 0,R p de large. Ils sont unis en petites zooglées par une sorte de gelée transparente, rougeâtre. On les retrouve sur les poils des aisselles, chez les personnes atteintes de cette affection; ils eu entourent la base d’une gaine rougeâtre et les rendent durs et fragiles. lnS~\ mil» ,.*>• Sor „„ r«ad.-,,i.dc naturc (8) Vàiïxard et MNCB. » nuit Paiteur, 1890, P. *«)• MICROCOCCUS. 401 leur périphérie, jamais dans leur épaisseur, des petits cocrus isolés, réunis par deux ou disposés en amas, ('.'est surtout la gaine épithé- liale du follicule, qui s'arrache souvent en partie avec le cheveu, qui en montre en grand nombre; ils peuvent même former une véritable gaine autour de la racine du cheveu malade. Sur une coupe de peau malade, colorée par le même procédé, tous les follicules contiennent des amas parfois considérables de ces petits Microcoques sphériques, d'environ t u de diamètre. On en obtient facilement des cultures, en ensemençant du produit de raclage des couches internes de lam- beaux de peau malade excisés, ou du sang «le ce* parties, soigneu- sement lavées extérieurement avec du savon, lotionnées ensuite au sublimé et à l’alcool absolu. En ensemençant des tubes de gélose, on voit, déjà au bout de vingt-quatre heures à .'17°, apparaître de petites colonies blanches circulaires, saillantes, «pti atteignent en quelques jours les dimen- sions d’une lentille, puis restent stationnaires. Le bouillon se trouble en quelques jours, puis abandonne un dépôt blanchâtre. Dans la gélatine, l'ensemencement produit après deux ou trois jours un entonnoir de liquéfaction qui atteint les parois du tube vers le cinquième jour. Cette Bactérie se cultive mal sur pomme de terre, en donnant une mince couche grisâtre. Dans tous les milieux de culture, on perçoit une odeur fade. C'est un anaérobie facultatif ; très p««u exigeante en oxygène, l'es- pèce se cultive dans le vide, quoique moins bien. En injectant sous la |>eau de souris blanches des doses d'un quart •le centimètre cube de cultures dans le bouillon, les auteurs ont dé- terminé la mort en quarante-huit heures sans lésions apparentes; le sang, la rate, les autres viscères contenaient des microbes en abon- dance. Les cobayes et les lapins ne ressentent rien d'injections de un centimètre cube de ces mêmes cultures. En frictionnant avec du produit de culture de la peau rasée de cobayes, de lapins et de chiens , on observe la formation d’une plaque de pseudo-pelade identique à celles de l'homme. Sabouraud (t) décrit dans la pelade décalvante chronique, un petit coccus de t p de diamètre, qui reste colore par la méthode de Gram, et que l'on rencontre en amas très denses dans l’ulricule peladique. Il n'en a pas obtenu de cultures, et ne peut pas être tout à fait affir- matif sur le rôle joué par ce microbe dans l'affection. (I) Staot mm, D>‘« origines de la pelade (Société de dermatologie et iyphitigraphie , Il juin I •••*♦,) Macf . — bactériologie , 20 402 COCCACÉES. Dans les cas où, chez l’homme, les plaques sont rouges et enflam- mées on trouve en association avec ce microbe du Staphylocoque doré ou (lu Streptocoque pyogène. Ou peut obtenir des lésions sem- blables en mélangeant des cultures de ces especes. Micrococcus psittaci NVolff. Cette espèce détermine, chez les perroquets, une affection pyenu- que mortelle, qui fait périr une grande partie de ces oiseaux im- portés en Europe, sévissant surtout sur ceux qui viennent des cotes 11,, ( aiinée. D’après Eberlh (1) et Wolff (2), qui l’ont étudiée, la ma- ladie débute par une diminution rapide de l’appétit ; les an. maux deviennent tristes, languissants, laissent tramer leuis ai es. s s > pris de diarrhée muqueuse, accompagnée parfois de vomissemen s le matière jaune verdâtre; puis surviennent des convulsions qui h terminent par la mort. A l’autopsie, on trouve le foie, la rate e le reins d’un rouge noirâtre, gorgés de sang; le ioie surtout prewnte de nombreuses petites taches grises ; la muqueuse de I intestin e. pâle et parsemée de macules grises. Le sang renferme une grande quantité de coccus très petits, isolés, ne se colorant ffue -b ernent par le violet de méthyle. Dans les coupes des organes cites, ca pi flaires et les veines d’assez gros calibre sont remplis d amas de Microcoques ; les capillaires des villosités intestinales en sont Micrococcus sont plus petits que ceux des affections pyémi- quesde l’homme. Eberth leur trouve une ressemblance avec ce . ‘•il a rencontrés dans un cas de pharyngite croupale du poulet. A rapprocher peut-être (les courts Bacilles de la septicémie des canards qui seront étudiés plus loin. Le court Bacille qui paraît être l’agent de l’infection désignée sous le nom de psdtacosc par (ulbeil et l’ournier (3) est certainement une autre espece. Micrococcus bombyeis Bécuamp. ( Microzyma bombyeis.) lî, '.Champ (4) avait signalé, en 1807, la présence (le Bactéries dans lUntesHn de Vers à soie morts de /lacée™. C'est une malad.e ep,- ItémÏuo pouvant exercer des ravages considérables dans les ma- <„ Z», Kcnnlniss Ucr >!,<..«« b.i TH.»» Archiv, IttO. P- 3", '• “ w ™’â.. «H»»-. .htarUch.»,.». (Kjdjrt ih* XÇ1I. 1»«3. IJ*»- 3 Gilbert et Foubnikb, De la psittacose (Academie (4) Béchamp. Compte* rendus de f Académie des sciences, t«07, I.X1 M1CR0C0CCUS. 403 gnaneries ci atteignant surtout les N ers forts, prêts à filer leur cocon. Les V ers malades cessent de manger, languissent et meurent en quelques jours. Les cadavres sont très mous, d où les noms vul- gaires de morts finis ou morts blancs , puis pourrissent rapidement en exhalant une odeur fétide, aigrelette. Pasteur (t . dans ses belles recherches sur cette alTection, a montré qu'elle était due au déve- loppement, dans le tube digestif, de plusieurs espèces de Bactéries, parmi lesquelles se rencontrent surtout une espèce en bâtonnets très mobiles, dont certains articles présentent des s|x»res, et un Microcoecus à éléments très petits, le plus souvent en diplocoques, parfois en courts chapelets. Il est parvenu à retrouver ces mêmes organismes dans des macérations d** feuilles dont se nourrissent les Vers. Les diverses espèces jouent certainement un ride différent dans l'infection. Le Microcoecus, par exemple, peut se développer dans un Ver sans entraîner la mort; les bâtonnets mobiles (vibrions) sont beaucoup plus actifs. Les Vers infectés par le mélange de ces Bactéries avec les aliments meurent dans un temps compris entre six et quinze jours, ceux inoculés par piqûre, avec du contenu intes- tinal de morts fiais, meurent entre deux et trois jours. De plus, la maladie déterminée à laide de la macération «le feuilles de mûrier ne tue le Ver qu’en douze ou quinze jours ; chez ceux inoculés avec de la matière prise dans un Ver mort «le l'affection, la mort survient plus vite, «le sept à huit jours «1 ordinaire. Ici donc, la matière viru- lente augmente sa puissance par le passage dans un organisme ; c’est un caractère que l’on sait commun à beaucoup d 'affection s septiques. Les Vers à soi«’ ne sont pas les seules chenilles susceptibles «le contracter la flacherie. Plusieurs autres espèces «le Lépidoptères y sont sujettes, entre autres la Noctuelle des moissons, VA y rôtis seyetum, si nuisible aux cultures. L’étiologie «!«■ la flacherie a été élucidée par les expériences de Pasteur; la cause principale parait en être la stagnation des ali- ments dans l'intestin, du«j probablement an défaut de fonctionne- ment de cet organe, «l’où pullulation des g«*rines de putréfaction qu'ils contiennent. Microcoecus de la mammite contagieuse de la vache Nocard et Mollbrf.au. Le lie Bactérie cause une variété de mammite chronique, sé- vissant sur les vaches laitières ; elle a été élu«liée d’abord clini- (t) Puma, Itude »ur la maladie de* Ver» à soir. Paris, 1879. 404 COCCACÉES. nucment par Gerlach et Zürn, puis cliniquement el bactériologique- nent surtout par Nocard et MollereauJ (1). C’est la même affection < "ri été observée en Suisse par Hess et Borgeau (*) , l- '/schokke (3) et décrite par eux sous le nom de G elbei Galt , A a met/ (4) a démontré cette identité. U a attribué au Microcoque de Nocard et Mollereau le nom de Streptococcm agalactiæ conlagiosæ. C’est aussi cette même espèce que Guillebeau et Hess (5) ont étu- diée sous le nom de Strcplococcus mastitis sporadiæ. La maladie est contagieuse et se propage rapidement dans les étables. Le premier symptôme en est l’apparition d’une induration dans la mamelle, a la base d’un trayon. Le nœud grandit lentement et donne une tu- meur "rosse comme un œuf de poule ou comme le poing, mal déli- mitée, se perdant insen- siblement dans le tissu voisin. Une grande partie de la glande peut ainsi se prendre, mais peu à peu, après plusieurs mois. La mamelle malade ne sécrète plus autant et le lait obtenu par traite a beaucoup changé ; sa réaction est ordinairement acide, il se coagule vile, souvent dès sa sortie du trayon, il devient jaunâtre, granuleux , et dégage parfois une odeur fétide ; si on le mélange à d’autre qui est bon, toute la masse s’altère. Cependant la oanté générale ne parait guère souffrir. L’affection peut coexister ivcc d’autres maladies contagieuses, en particulier avec P„X. il n’y o là qu’une simple coïncidence, toute fortuite, les Lacté- Fig. 133- Lait de vache affectée de mammite contagieuse. Gelber Galt » der Kiihe I Jnshtut J 'auteur, me-, ■* - / _09 crobiennes des animaux. Paru. Masson, 1891 », !>• lï) H* et Bobc.eaud, Euterenhundung oder à., ’Æt.a 0.11.. (£—*-■ ***** ***■ "VfiiTww, ,ur KenntolM Ce, SwpU*.U- 1» d*. 0.11 ff>r bei Riudero und Ziegen {Landuriris. Jahrbuch der Schwe ,x, V 111, P MICROCOCCUS. »03 ries spéciliques bien distinctes se retrouvant à 1 exception des autres, comme j’ai pu le constater, dans les lésions caractéristiques des différentes maladies, dont un même individu est porteur. I Morphologie. — A l'examen microscopique, on trouve, dans le. lait (lig. t:i:i) et dan» la paroi des canaux excréteurs, de nombreux Micrococcus, arrondis ou ovoïdes, mesurant à peine 1 p de diamètre, réunis en chapelets parfois très longs et sinueux. Beaucoup sont ovoïdes, allongés et présentent un étranglement médian, indice de la division qui va s’opérer. Ils se colorent bien par les couleurs d'aniline, mais se décolorent facilement; la méthode de l»ram enlève, !en gr amie partie, leur coloration , celle de Weigerl réussit mieux. On observe, en outre, de nombreux globules de pus. Cultures. — Les cultures sont faciles à obtenir avec du lait, obtenu privé de germes étrangers par le moyen indiqué par Duclaux (1). t On lave le trayon avec soin avec une solution antiseptique, puis on recueille du lait dans des tubes stérilisés, en évitant de les faire tou- cher le pis, après avoir laissé perdre le premier jet. Le bouillon légèrement alcalin, surtout additionné d un peu de ■ sucre ou de glycérine, est un excellent milieu. On y trouve, après • vingt-quatre heures à 113°, une quantité de très longues chaînettes, il peut même se former des flocons soyeux dans le liquide. An bout de quelques jours, il s’est déposé un sédiment blanchâtre, léger ; i le bouillon reste limpide, mais *e trouble par la moindre agitation. I 11 est déjà devenu acide après \ ingt-quulre à quarante buit heures. L’excès d'acide nuit à la culture ; en ajoutant de la craie, la culture • est plus vigoureuse et reste vivante pim longtemps. Il se forme alors, dans le bouillon, un magma de cristaux de lactate de chaux ; le rôle de ce Minococcus est donc le même que celui du Racillus larticus. Malgré cela, les cultures ne sont pas très résistantes ; elles restent souvent stériles après quelques semaines de développement, l.es cultures paraissent aussi bien réussir à l’abri de l’air; c est une Bactérie à la fois aérobie et anaérobie. En cultures sur plaques ram. Cultures — On les cultive très bien dans du bouillon additionné d'un peu île sucre. En vingt-quatre heures, le liquide est devenu trouble, lactescent. Au bout de deux jours, il offre un dépôt abon- dant ; il est devenu acide, moins cependant que lorsqu'il s'agit de l’espèce précédente, et le développement s arrête. En ajoutant un peu de craie au liquide, on prolonge la végétation. Les cultures se font aussi bien à l'abri de l'air qu’en sa présence, comme pour l'es- pèce précédente. Cette Itactérie se multiplie très vite dans le lait ; e lie y provoque la formation, en vingt-quatre heures, d*uu coagulum ferme ; le petit- lait et le coagulum, devenus acides, fourmillent de .Microcoques. En cultures sur plaques, on observe dans la gélatine, au troisième jour, des colonies rondes, blanches ; celles qui arrivent à la surface grandissent plus vite et provoquent rapidement la liquéfaction de la gelée. Elles sont formées d'une tache centrale arrondie, brunâtre, entourée d'une auréole «le liquéfaction. En piqûre dans un tube de gélatine, le développement se fait ra- pidement. La liquéfaction est déjà nette à la surface vers le second jour à la température de 20°. Au cinquième jour, on obtient un large cône de liquéfaction, dont le sommet obtus, tourné en bas, renferme une masse blanche. Itans une atmosphère d'acide carbo- nique, la liquéfaction est beaucoup plus lente à se montrer ; elle n'est bien nette «lu'aprè- une dizaine «le jours ; la Bactérie se déve- loppe maigrement dans tout le trajet de la piqûre. Sur gélose, il se forme une pellicule épaisse qui, d’un blanc mal au début, devient peu à peu jaunâtre. La culture sur pomme de terre donne une mince couche grisâtre, à bords festonnés plus épais que le centre. Elle prend peu à peu une teinte jaune; la zone périphérique jeune reste seule grisâtre. Inoculation expérimentale. — L injection de quelques gouttes 408 COCCACEES. de culture fraîche dans le trayon d’une brebis détermine une main- mite rapidement mortelle. Les cultures ne gardent leur virulence intacte que si l’on a soin de les renouveler chaque jour. La chèvre parait réfractaire. Des inoculations sous-cutanées, faites à des chiens, chats, cobayes, n’occasionnent qu’un peu d’œdème au point d’intro- duction. Chez le lapin, au contraire, elles produisent des abcès dont le pus contient en très grand nombre la bactérie en question. La brebis semble seule apte à contracter la maladie expérimentale. L’inoculation au lapin détermine la formation d’un abcès chaud dont le pus renferme en grand nombre les Microcoques spéciaux ; 1 ani- mal ne parait aucunement en souffrir. Cette inammite gangreneuse de la brebis ne cède à aucun traite- ment ; le seul moyen de sauver la femelle est celui employé de tout temps par les bergers : faire une incision cruciale, extirper les lam- beaux de la glande malade et panser avec une solution concentrée de sulfate de cuivre. Et encore la mamelle est perdue sans retour. L’étiologie de cette affection n’est pas encore éclaircie ; elle sévit à l’état enzooliquc dans plusieurs régions et cause beaucoup de dom- mage dans les troupeaux des fromagers. Microcoque de la fièvre aphteuse des bovidés. Kurth (1) et Schottelius (2) ont isolé des vésicules aphteuses un Microcoque en chainettes que Kurth nomme Streptococcns involutus. 11 l’a obtenu en cultures. Dans un mélange à parties égales de sérum de veau ou de bœuf et de bouillon peptonisé, il donne, en vingt-quatre heures, un voile épais, cireux, d’un jaune brillant; le liquide reste clair. Sur gélose additionnée de son volume de sérum, il forme une culture semblable. Les éléments de ces cultures possèdent une sorte de capsule qui ne se colore pas aux couleurs d’aniline. L’inoculation de ces cultures au veau ne donne aucun résultat. Siegel (3) a décrit dans le contenu des vésicules aphteuses des bovidés et de l’homme une courte Bactérie de 0,5 a a 0, / p, se colo- rant presque uniquement aux deux pôles et se décolorant par la méthode de Gram. Elle se cultive facilement sur tous les milieux et (1) Kurth, Bakteriologische Untersuchungun bei Maul-und Klauenseuche (Arbeiten aus dem kaiserlichen Gesundheitsamte, 1893, VIII, P- *39). , L'inienseucho (Cen- (2) Schottelius, Ueber eiuen bacteriologischen Befund bci Maul-und Klauenseuche ^ tralblatt für Bakteriologie, 1892, XI, p. 75). a»* M«n«clian ^3) Siec.i l, Die Mundseuche (stomatitis epidemica), Maul-und Klauenseuche de ( Archio fur Laryngoloyie, 1895). MICROCOCCUS. +09 ne liquéfie pas la gélatine. Son inoculation au\ veaux et aux porce- lets détermine une sorte de septicémie, avec production de taches rouges à la peau et gonflement de la muqueuse buccale et nasale, • en somme quelque chose d'analogue au scorbut. Micrococcus de la gourme du cheval. (Streptacoc-us cr/ui de Scftülz.) La gourme est une maladie qui frappe surtout le cheval et, à un i moindre degré, l’âne et le mulet. Les jeunes animaux y -ont princi- | paiement sujets; une première atteinte ne confère le plus souvent i qu’une immunité temporaire. Les symptômes et l’évolution de l'affection sont des plus variés. Elle peut n’ètre qu'un simple exanthème. Le plus souvent, elle se l traduit parun catarrhe des voies respiratoires antérieures, surtout de la muqueuse nasale, avec jetage séreux ou purulent; les ganglions lymphatiques voisins se gonflent, d’où le nom de gourme, et suppu- ; rent dans bien des cas. La maladie |>eut même se généraliser, prendre les caractères d'une véritable septicémie, avec abcès métas- tatiques dans les organes et complications sur les séreuses. L'agent de contage parait être un Streptocoque décrit et étudié la première fois parSchütz (1), peu après par Sand et Jensen (2 , puis par Puds (3 . lies travaux sont bien exposé- dans une revue critique de Lùpke (4). Il se rencontre dans le pus des abcès gourmeux en nombreuses chaînettes tantôt courbes, formée- de troi- ou quatre microroques, : tantôt très longues et ondulées, ou même sou- forme d’éléments isolés. Les éléments isolés sont arrondis; ceux des chaînettes sont {plutôt ovales, à grand axe transversal. Tous ces éléments se colorent facilement aux procédés ordinaires « et rt$(ent rotures par la méthode de Gram. Schutz ne l'a obtenu que difficilement en culture et presque •exclusivement dans le bouillon. D'après Nocard (5), il pous-e sur- tous les milieux, aussi bien en aérobie, qu'en anaérobie. Dans le bouillon, surtout dans le bouillon yhjct'riné, il -e forme (I) Sentir*. Dt-r Streptoeuccus (1er Druse des Pferde* (Archiv fur Thtrrheilitinde, is-s 'XIV, p. 171). (ï) S*»« cl Jaxftut, Itie AelioloRic der Druso (Deuttdu Xeilêchrift fir Thiermedicin, UK», XIII, p. 437). (î) l'ont.», Oie Mn-rokokke» der |lru»e de* Pferdes ( Fartêehritte der Mrdtcln. I sKK, VI. p. 4). (4) L tient, Oie unàchhclie Krrcger der Otüsoukraiikheil des l'ferd>s [CrnlralbliUI fur /Mlertulogie, I KM), V, p. 44). 4) Xucrnu et l.icLAiscat, Le* maladies microbiennes des animaux, 18SK5, p. 4i*. COCC.ACEKS. 410 dans le liquide, qui reste limpide, de petits flocons blancs qui se sédimentent lentement en un dépôt léger. Sur gélatine, en piqûre seulement, il se développe, le long de la pif,ûre de petites colonies rondes, blanches, toujours minimes. Sur 'gélose, en strie, les cultures restent aussi minimes, lenticu- laires, presque transparentes; le développement est plus abondant, floconneux, dans le liquide de condensation qui peut se trouver au fond du tube. En piqûre , les colonies qui poussent en profondeur sont notablement plus fortes. Sur sérum, la culture est plus abondante; il se forme au début des colonies arrondies assez transparentes, qui confluent au bout de quelques jours et forment une bande assez épaisse, d’un blanc, grisâtre, à reliefs nacrés. Les microcoques de ces cultures sur sérum montrent souvent une petite capsule dans les préparations colorées. L’inoculation de cultures pures au cheval détermine de véritables abcès gourmeux. Le lapin et surtout le cobaye paraissent en partie réfractaires. Le premier est tué par l’inoculation intra-veineuse de doses mas- sives jusqu’à trois centimètres cubes; le second ne succombe qu a l’inoculation intra-péritonéale de grandes quantités de culture La souris blanche est très sensible. En inoculation sous-cutanee, on observe un abcès au point d’inoculation et souvent les memes manifestations métastatiques que dans la maladie du cheval. Le. mêmes lésions se produisent avec des produits gourmeux. Micrococcus de la nécrose progressive du tissu conjonctif de la souris Kocu. En injectant à des souris de maison du sang putréfié, Koch (1) a déterminé une affection rapidement mortelle, due a 1 action com- bhiée'd un Bacille et d’un Microcoque. Il a pu isoler ce dernier par inoculation d’une goutte de sang prise sur la première souris a une souris de champ, qui présente la particularité d être je l'action du Bacille que nous étudierons plus loin sous e Itacillus mmisepticm. Au point d’inoculation, il g ' grène à marche rapide, qui envalut progressivement es t »ju > vo ,in, amène d’habitude la mort en trois jours. Le parasite ne se ^contre ni dans te sang de la circulation générale, n, dans les organes internes ; on le trouve exclusivement dans la région enva . . ,1) Kf.cn, tl.W .11. Actiologie *. " " ïj' Uutersucliung von pntl.ogenen Organisme,, (Mxtt le !««£»«" 'J^Sniie (/■»!», N«l* «ur um s^ptircmie (Société iU : biologie, 2 août ISM';, COCCACÉËS. 412 bile, se cultivant très bien dans le bouillon, mais y perdant très vile sa virulence. Les cultures meurent à 43 degrés. La maladie se transmet au lapin, au moineau et quelquefois au rat. Le chien, la poule, le cobaye, la grenouille y résistent. Le .) licrococcus de la septicémie du lapin de Koch lue au contraire faci- lement les poules. Micrococcus de la septicémie du lapin Koca. En inoculant à des lapins du sang de bœuf putréfie, Davainc (t) avait déterminé chez ces animaux une septicémie à forme toute spé- ciale. Koch (2) a reproduit la même affection par inoculation de macéré de viande putréfiée. Après la mort, qui survient de un à trois jours, on trouve un peu d’œdème autour du point d inoculation et un fort gonflement de la rate. Dans les capillaires des organes, sur- tout dans les glomérules du rein, on rencontre des amas de Micru- eoccus, obturant le calibre des vaisseaux. Ces éléments sont ovoïdes et mesurent de 0,8 p à 1 n, dans leur grand diamètre. La sérosité de l’œdème et le sang contiennent de ces Bactéries et transmettent la maladie aux lapins et aux souris, par inoculation ; il faut injecter sous la peau une quantité de sang assez forte, de deux à dix gouttes d’après Koch. On n'a que peu de détails sur les cultures de cette espèce; elle se développe bien sur gélatine, sans causer de liqué- faction. , Les symptômes occasionnés par l'inoculation aux lapins sont identiques à ceux que détermine, chez ces animaux, le Micrococcus du choléra des poules. D'après Davaine, cependant, les poules seraient réfractaires à l’espèce que nous étudions. Daremberg (3) a décrit une septicémie, très voisine ou identique, qu’il a obtenue en inoculant au lapin des produits tuberculeux. La mort arrive après vingt-quatre à quarante heures. Les symptômes ressemblent à ceux décrits par Koch. La maladie est épidémique et se transmet facilement aux lapins du voisinage. Les cobayes résis- tent plus que les lapins. Le sang et les organes des lapins morts contiennent des Micrococcus ovoïdes, disposées en chaînettes ou e amas, rarement par deux ou quatre, qui se cultivent sur gélatine sans la liquéfier. Les cultures conservent leur virulence apres i été chauffées à 55 degrés. L’atténuation se fait très rapidement, le. (0 Davaine, Recherches sur quelques questions relatives à la septicémie (Bulletin de l'Académie de médecine), 1872, p. 90/ et 9'®)- , , .. . . in/: „ ig7g. (■') Kocii Ucber die Aetiologie der Wundinfcrtionskrankbeiloii • - 1 «»7\ (3) Dahemdehu , ^ote sur une8 septicémie du lapin (. Société de biologie, 1880, p. 457). MICROCOCCUS. 413 deuxièmes cultures sont déjà moins actives que les premières. I.uret il) a observé une affection semblable décimant les lapins d un clapier. Les lapins atteints maigrissent, tombent en somno- lence, se ramassent en boule, puis meurent. L'autopsie montre un foie volumineux, une rate hypertrophiée, noire, les autres organes sont le plus souvent normaux. Le sang et le suc des organes renferment en très grande abon- dance un petit Microcoque immobile, isolé ou par couples, de 0,7 p ;à0,9 (i de diamètre, se colorant facilement, mais perdant la conteur ipar la méthode de Gram. Il est facile d’en obtenir des cultures vers 35", la croissance lidevicnt lente à IK degrés. Le bouillon se trouble et montre, en quel- liques jours, un voile épais qui se dissocie. Sur gélose, il se forme |i une culture blanche, épaisse, poisseuse. I Les cultures fraîches sont très virulentes et tuent rapidement les l! lapins. La virulence et la puissance végétative se perdent vite au Ircontact de l'air. Le sont des espèces voisines, sinon identiques aux précédentes, ■iqui occasionnent certaines affections contagieuses du gibier (Wt/rf- seuche} et la maladie épizootique observée par Eberth et Schimmel- grbusch (2) sur les furets. Toutefois l'agent de cette dernière maladie II est mobile et très peu virulent pour jjfles poules ; chez le lapin et le ro- uhaye, il ne produit qu'une inllam- pmation locale. Micrococcus salivarius septicus Bto.xni. Biondi (3), dans ses recherches *Ur les Bactéries de la salive, ne a rencontré qu'une seule fois, ians la salive d’une femmemalade le fièvre puerpérale. Cette salive, [mondée sous la peau de souris, -•obayes et lapins, les tuait en un ‘ -*aps de temps variable de quatre 1 8ix Ju,u'- 0n leur nombreux coccus dans le sang et de Hg. CM. — IkiplocoqoM capsulai de la «alite. D apr. i Hiondi. 414 COCCA.CÉES. . loc nui ne présentent aucune trace d’in- flaramalion dans leur voisinage. Le sang de ces animaux, inoculé ^ sur 1rs milieux habituel», à part le lait el les pomme de terre. Le» «air. K£ ex » „L rondes, accolée» les unes aux autres et presque r,en a la su. f"par inoculation de produit de culture» o„ résultats qu'avec le sang ...u.laiium- , s<'” , , de quatre de beaucoup plus fortes doses. Il faut ” u„e ou nu’rap cher du Micrococcus Pasteuri. Micrococcus salivarius pyogenes ÎJiondi(I). ( Staphylococcus salivarius pyogenes.) ou obtient souvent une ZfZZZ cutanée de salixe chez es aiiun un gonllement qui point choisi, au bout de l.ois ou q toujours, au milieu des devient fluctuant. Dan» le pus, on trouve .loujo « rs ^ globules de pus, un Micrococcus 4,s^ albm. blabla aux WM» WW™ “ “ rodnTu m' nfs symptùmesl Ce pus, injecté à d'autres on, maux, ™ Je salive, : que ceux détermines chez es p1^ ‘ au oint d’inoculation, un Après vingt-quatre heures, 1 s Pression Au quatrième jour, gonflement dur, très sixièmc‘ aU 'septième on perçoit le centre devient plu. 1 ouvert laisse sortir un pus jaune, une fluctuation 1res netl . ^ signalés précédemment. les rencontre jamais dans le sang. (1) Biondi, loc. cit. — MICROCOCCl'P. 4irs Ils se cultivent bien sur la gélatine «ju'ils liquéfient lentement, hn cultures sur plaques, les colonies apparaissent au bout de deux a trois jours; elles sont rondes, à bords nets, d'un blanc opaque. En cinq ou six jours elles ont atteint leur maximum, puis liquélient lentement la gélatine environnante. Kn piqûre dans un tube de gélatine, à 12-1 4", le développement se fuit d abord a la surface, puis dans le canal. Au huitième jour, il s e-t tortue un entonnoir de liquéfaction qui augmente peu à peu. ILe liquide est trouble et tient en suspension de petits grumeaux, U apparence graisseuse, qui se rassemblent surtout à la pointe de 1 entonnoir. A la surface de la gélatine liquéfiée, se trouve une mince pellicule très visqueuse. Sur gélose, la croissance est très rapide. U culture est déjà visible în vingt-quatre heures à 35 degrés. Elle forme au bout de quelque emps le long de la strie une bande épaisse qui peut atteindre un centimètre de large. Au centre, cette culture a une belle couleur orange; la partie périphérique est blanche. U couleur jaune est nnoins intense que celle du Miitococcus y>yogencs aurais. Sur sérum, on obtient une colonie blanchâtre opaque. Le bouillon est troublé en deux heures à 33-, puis laisse voir après quelque temps an épais dépôt blanc. Le lait est bientôt coagulé; la caséine se pré- cipite en gros flocons. 1 Les cultures sont virulentes ; leur inoculation produit les mêmes ■Miels que celle du pus. Elles sont tout aussi actives après de nom- breuses générations; conservées pendant six mois elles ont gardé oute leur virulence, qui résiste même à une dessiccation prolongée Les particularités diffèrent peu de celles qui appartiennent aux Itxcroccocrus pyogenes aureus et Micrococcus pyogenes albus , dont Vi- nal il! a du reste signalé la présence dans la salive. D'après Itiondi cependant la distinction est très nette. Le .»/„•, crocs hquélie plus lentement la gélatine; la liquéfaction ne com- mence a 12-U° qu’au vingtième jour; à ce moment les autres ont *'j4 liquéfié une bonne partie de la gelée. La coloration du premier •st d un jaune d'or plus clair que celle du Micrococcus pyogenes au **“’ " for,ne s°uvent à la surface de la gélatine liquéliée une pe||j ule.pn ne " observerait pas avec les autres. Enfin les eoccus sont lus isoles dans le pus. Après avoir étudié un grand nombre de cul- ’ires de Micrococcus pyogenes aureus. on arrive à se convaincre nue caractères cités sont loin d’être aussi nettement différentiels. La ||Ue faction déterminée par cette dernière espèce ne marche sou- M, n-T’ H"h8rCb” ’Ur '* ■-«* 'le pky,wU>fie, 416 COCCACtf ES. venl nue lentement, lorsqu’on se sert pour inoculer, d’une rullurc de troisième ou quatrième génération; la coloration des colonies ,ur irèlose est aussi moins vive. Enfin il arrive fréquemment «I ob- server sur la gélatine liquéfiée parle Micrococcus pyogenes aureus cette pellicule très visqueuse, adhérant au fil de platine et se laissant étirer en longs (ils, que llion.li donne comme si caractéristique pour son espèce Des nouvelles recherches sont nécessaires pour élucider la question et établir la véritable nature des espèces étudiées par Biondi. Micrococcus dans la scarlatine. C.„ze cl Fell* (1) ont signalé, on ISIS, la présence de Mvnaemt (le 0,6 a (le diamètre, dans le sang de malades atteints de scarlatine. |.„|d p'incus (2) dit avoir trouvé, en 1883, dos recrus de 0,8 a cher, des scarlatineux, à la surface de l'épiderme desquame et sur le voile du palais dans un cas d angine. . ù présence de Streptocoques très semblables a ceux du pus ou de , 'érysipèle a été signalée par de nombreux observateurs dans diverses lésions de la scarlatine. Il n'est guère possible, actuellement, de les distinguer du Streptocoque pyogène dont les caractères sont, on le sait, assez variables. , 'aenkel etFreudeubergid) ,,nt obmnu es cuU^5 (l’un de ces Streptocoques avec le suc du rem, du foie et de la rate dans trois cas mortels de scarlatine. Rabès (4) a retrouve, dans dix-huit cas sur vingt mortels de scarlatine, un microbe en eha nettes qu’il regarde comme une simple variété du Streptocoque nus utkin (?) décrit un Micrococcus, qui se rencontre sur ou l ins les leucocytes et dans l’épiderme desquamé et diffère sur ont du Streptocoque' pyogène parce qu’il ne se. développe pas sur gélatine îl plu^ tardWürtz et Bourges (7), étudiant les fausses graves et presque toujours mortels. (1) Cozb et Fat,*, Recherches cliniques et expérimentale, sur les maladies infectieuses, " « W F',.™., Befund .» der Bpidermi.ri.opP» ™ période (CeMr.MMt /Hr die ta i.cUn’.,. 3* M., 1- H. P- =«5' (4) Bmiês, m CoBsa et Bimis : les f. Bactériologie , 1889, V). i?) far ,,cn ; baclriologiques s«r l'opine pseudodiphtent.que de a scarlatine ( Arch . deméd. exp., 1890, p. 341). MICROCOCCUS. 417 Il semble ressortir de la que les Bactéries pyogènes jouent un rôle important dans la marche et surtout la gravité de la scar- latine. En 1880, à propos d'une épidémie très meurtrière de scarlatine qui sévit sur Londres, Power I) crut pouvoir rattacher cette maladie à une affection contagieuse développée chez les vaches et expliquer la transmission à l'homme par l’usage du lait cru provenant d'ani- maux malades. La maladie bovine fut étudiée par Klein (2); les vaches qui en étaient atteintes présentaient sur les mamelles et les trayons, des ulcérations qui, inoculées à des veaux, se reprodui- saient identiques. Souvent la maladie devenait plus grave et les animaux succombaient, avec des symptômes rappelant ceux de l'in- fection purulente. Les ulcérations de la vache contenaient en grand nombre des Diplocoques isolés ou unis en chaînes de deux à vingt couples. Klein a pu cultiver ce Microce reproduit indéfiniment. Au fond, se forme un dépôt blanc visqueux. Le bouillon garde pendant plus d'un mois une réaction franchement alcaline et finit par prendre une odeur spéciale assez fétide. Quand le liquide est additionné de lactose et de carbonate «le chaux, il fermente rapidement et dégage une grande quantité de bulles de gaze. Sur gelose, il se produit au bout de vingt-quatre heures des colo- nies arrondies, plates, d’un blanc éclatant. Sur néruin, les colonies ressemblent aux précédentes. Sur pomme de terre, la culture forme tantôt une mince bande d'un blanc de lait, tantôt un semis de petites saillies blanche*, arrondies. Le lait ne présente pendant les premiers jours aucun change- ment visible; au bout d'une semaine, il est coagulé et montre une réaction acide. Toutes les cultures deviennent visqueuses et filantes. Elles con- servent très longtemps leur activité. En injection sous-cutanée, chez le lapin el la souris, les bouil- lons de culture déterminent la formation d’un petit nodule dur nu point d inoculation. Le centre du nodule contient une petite quan- tité d’une sorte de pus blanc, épais, dans lequel se retrouve le mi- crobe en question. Souvent ce nodule s'indure, ne montre pas de tendance à «ouvrir et se détache d'une seule pièce comme une eschare. En inoculant des génisses avec.des cultures pures, suivant les procédés usités |M>ur le vaccin. Maljean a obtenu après deux pas- sages. de belles pustules dont le contenu a pu être récolté pour servir à dos exj>ériences sur l'homme. Le contenu de ces pustules ne renfermait que le Microcoque inoculé. La pulpe vaccinale ainsi préparée, employée chez un assez grand nombre d'hommes adultes, a donné une forte proportion (jusqu'à 75 p. 100) de succès ; elle a produit des éruptions vaccinales typiques. Les expériences demandent à être reprises. Un comprend, en etret, la grande utilité qu’il y aurait à vacciner avec les cultures pures; outre la facilité plus grande d'obtenir du vaccin, on écarte- rait du coup toute chance d infection étrangère. 424 COCCACÉES. Micrococcus dans la l’ougeole. Co/c et Keltz, dans leur ouvrage précité, signalent, dans le sang d’enfants malades de la rougeole, la présence de petites Bactéries très mobiles. Ces points mobiles s’observent surtout, d’après eux, dans le sang pris en un point du corps où l’éruption existe; ils sont bien moins nombreux dans le sang recueilli aux parties in- Cornil et Babès (i) ont trouvé dans le sang des Micrococcus ronds de 0,0 g de diamètre, réunis souvent en Diplocoques ou en petits chapelets ; ils en ont rencontré d’identiques dans les sécrétions na- sale’ et conjonctivale. Les mêmes Bactéries existaient dans les cra- chats d’enfants atteints de pneumonie rubéolique. Dans les poumons de sujets morts de cette complication si fréquente, le contenu alveo- laire renferme des quantités de Diplocoques. Du sang recueilli au niveau des taches de i’exantheme donne, sur sérum, d’après ces auteurs, une culture mince, superiicielle, res- semblant à celle du Micrococcus pyogenes. Cette culture est forme ,1e coccus en chaînettes. Une inoculation dune parce le de culture sous la peau du nez d’un cobaye, a produit des rougeurs diffuses, de la fièvre et une légère conjonctivite. , Canon et Pielicke (2) ont observé dans le sang de. pendant toute la durée de la maladie et meme après la de erves eence Un lin Bacille, se colorant difficilement avec la solution de Loeftler, se décolorant par la méthode de Cram. Il pousse res pe dans le bouillon peptonisé ensemencé directement avec le sang, 1 du (ouï SUC les autres milieux. Les inoculations aux ammau ne leur ont rien donné. Us l’ont relrouvé en abondance dans l'expectoration, dans les sécrétions nasale et conjonctivale de. Pfeiffer (i) ont aussi signalé dans le sang des ma- lades a présele de Protozoaires, simples corps amœlo ormes ou c^rps de Prolongements (informes, dont la sigmhcaüon est lül°::;rilV“données sérieuses que l’on possède sur cette Wochenschrift, 1892, XXXIX p. 577). bei Mnscrl, (Cenlralblatt für allge - ",,n ^0'k"n■ * MICROCOCCUS. 425 affection, une des plus contagieuses assurément. Ici aussi, les mi- crobes pyogènes semblent jouer le rôle prépondérant, surtout dans les complications si ordinaires de l'affection, la broncho-pneumonie rubéolique en particulier. Micrococcus dans les oreillons. Gharrin et (’.apitan I ont signalé, dès tHRf, la présence de Mi- crocoques dans le sang de malades atteint d'oreillons. Laverait et (latrin (2) ont isolé du sang ou du liquide de ponc- tion de lu parotide ou du testicule atteint d'orchite ourlienne, des Diplocoques à éléments arrondis, mesurant de I p à 1,5 j* de dia- mètre, bien mobiles, se colorant facilement aux couleurs d'aniline et se décolorant par la méthode de Gram. Ils en ont obtenu facilement des cultures sur les milieux ha- bituels. Le bouillon se trouble en vingt-quatre heures à 35* et, au bout de quelques jours, il se forme un dépôt minime »ur les parois et sur- tout au fond du vase. Sur plaques de gélatine, on distingue, au bout de quarante-huit heures, de petites colonies punctiformes blanche» qui se dévelop- pent lentement et ne liquéfient que tardivement. Sur gélatine, en piqûre , tout le long de la piqûre il se développe de jietits points blancs qui confluent bientôt ; à la surface, il se forme un petit disque blanc. Au bout de quelques jours, la gélatine se creuse à la partie supérieure et se liquéfie très lentement. Sur gélose à 35*, il se forme une bande blanche le loue de la strie. Sur pomme de terre, la culture est blanchâtre, peu apparente. Les inoculations aux animaux n’ont donné aucun résultat. Laverait et Catrin ont rencontré ce Microcoque soixante-sept fois »ur quatre-vingt-douze cas, dans le sang ou la sérosité de la paro- tide ou du testicule malade, deux fois dans l'arthrite ourlienne. Letzerich (3) a isolé du sang et de l'urine de sujets atteints d'o- reillons, un Racille court et large, ne »e colorant bien qu'aux deux pôles, donnant une culture sèche et mate sur pomme de terre. Il le considère comme l'agent spécifique de l'affection. ( I ) Cmaatx et Carma, Soci- t de biologie, î* mai 1881. (î: Lit»*!* et Cat»i«i, Sur un diptoroqae trouvé cbei des malades atteints d'oreillons (Société de biologie, Î8 janvier 189J). (') t.iTraaicM. Allg. med. Centr. Zeitunç, 41 August 189".. 426 COCC ÂGÉES. Micrococcus dans la fièvre jaune. liion n’est certain dans la pathogénie de celte affection, bien que sa marche corresponde bien aux manifestations de la vie d’une bac- térie (Gornil et Babès). Domingo Freire a décrit dans une série de travaux, lails suixant «les méthodes un peu spéciales (1), un organisme qu il nomme Cryptococcus xanthogenicus, ci il le considère comme spécifique de la maladie. Il est difficile, jusqu’ici, de donner créance aux résultats énoncés. Il serait même possible, d’après lui, de vacciner contre la maladie à l’aide de cultures atténuées. Cornil et Babès (2) ont trouvé, dans des pièces prises à l’autopsie, des coccus en chaînettes, des bâtonnets et de grands coccus, de 1 v- de diamètre, rencontrés dans le contenu intestinal, auprès desque s existaient de petits amas de pigment jaune ou brun. Gibier qui s’était associé au début aux recherches de 1< reire et avait approuvé ses résultats (3), est arrivé à des conclusions bien différentes dans des recherches plus récentes (*). De* examens minutieux ne lui ont fait rien voir dans le sang ni l’urine, pari examen direct ou la mise en cultures. Par contre, dans le vomissement noir spécial, qui a donné à la maladie son nom vulgaire [vomito negro), i a rencontré un nombre considérable d’espèces. Il en a isolé une dont la culture forme dans le bouillon des flocons et un dépôt noirâtres. Une goutte de celle culture injectée dans l’intestin grele de cobayes les tue en douze ou seize heures. Pour Gibier, la maladie serait pro- duite par l’absorption de substances toxiques, formées dans I intes- tin par des Bactéries. Micrococcus dans la rage. Pasteur et Gibier (b) ont cru reconnaître des Micrococcus mobiles dans la substance cérébrale d’animaux morts de la rage. Hermann Fol (0) a décrit, dans des moelles rabiques colorées a m DoHt.no Ph.iiie, Rocherclios sur 1, an, I. n.Utro .1 ht J» I" B»’" Jnooe. Ilio de Janeiro, 1880. (2) Cornu, et Bai.bs, Les Bactéries, 3' cl.. 1890, t. 1, p. J • . . , , ftûvrc jaune 3 Dosiingo Fmurh, 0....R et Raoouroron, De h "'°Z d "L XC1X, .8-4, et les inoculations préventives ( Comptes rendus de l Academie des sciences, a "■("g,™., Ln Microbe d. In «m L™" (H*. <>«"<« »«>• ~ "*** J'(5 g", »r.,i?hÆkcn, el Comptes rente * ** — • "S “te, Son 1c microbe dont I. fcOnooc. poc.ll lié. » I. ri™l.»c. c.blqn. ICmf» rendus de l'Académie des sciences, lt décembre 188.t). M1CR0C0CCUS. 427 Lhématoxyline par la méthode de Weigert,de* Mierocoques de 0,2 (i, souvent associés par deux, logés dans les lacunes «le la névroglie ou entre les cylindres axes et leur gaine. La moelle ensemencée dans du bouillon a produit un très léger trouble, qui se dépose au qua- trième jour. Le dépèd, inoculé à des animaux sains, leur aurait transmis, dans quelques cas seulement, une véritable rage, mais à incubation très longue. Babès (i) a réussi à cultiver un Micrococcus de O.V;i a 0.6p, qui se développe lentement à 37° et forme sur gélatine et sur gélose de petites taches grisâtres le long de la strie d'inoculation. Los coccus, souvent unis par deux, sont difliciles à colorer. I>es cultures pures de deuxième et troisième génération, inoculées aux animaux, leur donnent la rage. A côté de ces Micronn-ens. il a rencontré des Bacilles légèrement courbes, mesurant 2 à 3p de long, sur 0,6 u de large. Mottet et ProtopopolT (2) ont isolé «lu cerveau et de la moelle rabique une Bactérie en très lins bâtonnets, «ju’ils regardent comme spécifique. On la rencontre abondamment dans la sérosité trouble des ven- tricules «lu cerveau des chiens porteurs de la rage des rues et «le* chiens inoculés. Elle se cultive dans le bouillon de viande vers 35*, que se (rouble déjà à la lin «lu deuxième jour. I.«* liquide est régu- lièreinent trouble, sans flocons; il y reste «leux ou trois semaines, puis il se forme un léger dépôt et il s’éclaircit. Les cultures sur gé- latine et sur gélose ne réussissent pas. Les lapins inoculé* par tré- panation avec «le ces cultures meurent en «louze heures avec les symptômes de la rage paralytique; leur moelle transmet une rage identique à des lapins sain*. L'inoculation *ous la peau occasionne la mort, de deux à six jours, avec les mêmes symptômes que la tré- panation. Des chiens inoculés par trépanation avec la moelle de ces lapins meurent en six ou sept jours «le rage paralvlique. Les résultat» n’ont pas été confirmés. Memmo (3) vient d’isoler des centres nerveux de chiens mort* de rage une levure qu’il a obtenue en cultures pures. L'inoculation intra. crânienne <»u intra-oculaire de ces cultures déterminerait chez le chien, après une incubation de trente à soixante jours, une affec- tion «jui lui parait être la rage, surtout la forme paralytique. : t Btuft*. in Cousit, et B «ni*, le* Bactérie*, 3* éd., t. II. p 5î«i, et Note* sur la rage expé- rimentale (Journal du» connu manie» médicale» , t$*7, p. 1 62 . I) Morrrr et l'aoTururorr, t'eber einen Mikroben, «1er liei Kaninchen uii.l liunden eine «1er paralyUtrhen TolUuth gatuühul ich Kraakheit herrorruft [Centralblatt fur Bacteno- ISS7, U. p . !«i 'I »«•■*>, lu-itriige /ur .f.ltologie il. « Haine* (Centralblatt fûr Bakterioloaie IV>fi XX n. MtOt £28 COCCACÉES. Cependant les expériences de Nocard (1880) et \\ Hert (1882) dé- montrent qu’en liltranl sur plâtre de la salive de chien rabique le liquide ccacées et tréunie au genre baeillus, sous le nom de Baeillus prodigiotus, si ces (formes allongées ne doivent pas être considérées comme des dégé- nérescences, dues à un changement de milieu (2> ; on n’observe cependant jamais de production de spores. Cultures. — Le Mierococcus / irodigiosus croit facilement sur les différents milieux nutritifs. Le bouillon se trouble rapidement et prend une coloration rosée iqui n’est souvent marquée que dans la partie supérieure, formant un petit liséré superficiel. Les cultures âgées sont un peu visqueuses. Sur plaques de gélatine, il donne, en vingt-quatre heures, à 20°, de petites colonies arrondies, granuleuses, grisâtres, qui arrivées à la surface, après peu de temps, s’étalent en un disque «le couleur rosée au centre. La colonie s’enfonce dans la gélatine et se colore en rouge, puis s’entoure d'un anneau de gélatine liquéfiée. La liqué- faction progresse rapidement : après une demi-journée toute la plaque est liquéfiée. Le liquide a une teinte rosée ou muge carmin. '-Si la surface de la couche de gélatine se dessèche un j»eu, la liqué- faction s’arrête, la colonie forme alors un bouton rose rouge foncé -situé au fond d’une légère dépression. En piqûre dans la gélatine, il liquéfie d’ordinaire très rapidement * ’c milieu. La cupule de liquéfaction est très nette en douze heures; > >lle a beaucoup grandi en vingt-quatre heures et s’est étendue dans route la longueur de la piqûre. La gélatine liquéfiée est trouble et kï la pointe de l'entonnoir se troure une petite masse floconneuse » ouge sang. La liquéfaction continue et, au bout de quelques jours, i oute la gelée est devenue li«iuide. Dès que ce changement s’est * >péré sur une certaine longueur, la partie liquéfiée est très trouble : »u fond on trouve un épais sédiment rouge foncé, à la surface (I) Umehiebtlicbe Arehie ’ür UygitnrA H»0, XXVI, p. ||. (*) Wimuiw, Variation* durable* de la forme et de U fonction clic* le* Bactéries (An ■ ««WW d« rinititut Paiteur, 11. (Md, p. 133). 430 COCGACÉES. nagent souvent «les flocons de même couleur. Le liquide est colons en rose rouge, dans sa partie supérieure au moins. Sur nélose, en strie, on obtient de larges bandes muqueuses, rosées, qui deviennent rouge sang en vieillissant et offrent souvent des reflets métalliques. Si la gelée se dessèche, l’espèce semble se développer moins abondamment; elle ne forme pas d ordinaire de membrane plissée, mais une couche glaireuse épaisse dont les par- ties supérieures, en contact immédiat avec l’air, sont seules lorle- ment colorées. , Sur pomme de terre, la végétation est abondante; elle donne, en vingt-quatre heures, une couche blanc rose qui grandi! et tonne en peu de temps une pellicule muqueuse, épaisse, colorée en rouge Sang dont la surface se fonce considérablement par 1 âge et peut même montrer en certains endroits des reflets d’un vert métallique ressemblant à ceux de la fuchsine. Le sérum est liquéfié peu à peu ; avant, la culture prend les carac- tères de celle sur gélose. Cultivé dans du lait, il produit la coagulation de la caserne, sans amener de changements plus profonds, même après un long temps, le coagulum pourrait se dissoudre, d’après Huppe. Dans la nature, le lail où se développe ce .1 licrococcus se colore en rouge pai lai us, surtout sur la couche de crème qui se forme par le repos. Propriétés biologiques. - La plupart des cultures, surtou les cultures sur pomme de terre, dégagent une forte odeur de tn- m Dan ^les11 ^milieux sucre s, il formerait une quantité très minime d’alcool et parfois dégagerait des gaz. C’est un ferment peu énergique de l'urée. U résiste peu à la chaleur ; une température de 60 a 80" tue tous éléments - il supporte cependant sans périr une longue dessiccation L Piqment - La particularité la plus intéressante du Murococcm est sans contredit la production de la matière colorante h'nnrès Schotlelius (1), la matière colorante se trouve exelusivemen i ' l’intérieur des cellules dont elle imprègne uniformément e danf , " ' Anrès la mort, elle diffuse autour de la cellule et vient proloplasina. Ap ^ ou moins osses. Cependant, dans un cuUures, j’ai observé, entre les cellules bien ev.- Tal ,'n vivantes des amas ,1c granulations de taille variable, tan- 7 J ^ untùt beaucoup plus grosses que les cocrus de fnrnte^onde ou’ irrégulière, cl colorées en rouge rubis très 1ml an . Biologisclic Uutersu.lioagei, iiB« Mtoror». W* 1887. M1CR0C0CCUS. 431 L«“ pigment ne se forme qu'en présence d’oxygène; les colonies développées dans les couches profondes de la gélatine ou sous une couche d huile restent blanches. La matière colorante est insoluble dans I eau et soluble dans l'alcool en donnant une liqueur rouge légèrement jaunâtre. La solution montre au spectroscope, deux bandes caractéristiques, une forte dans le vert et une plus’ faible dans le bleu. Les acides la font passer au carmin, puis au violet ; les alcalis la rendent jaunâtre. La lumière décolore très vite les solu- tions alcooliques qui maintenues à l'obscurité conservent pendant des années leur puissance colorante. Dans une suite de cultures la production de pigment diminue, de telle sorte qu’après un certain nombre de générations, on n 'obtient plus que des cultures rosées ou brunâtres, puis tout à fait blanches. La propriété de produire du pigment peut même se perdre complètement sous des influences défavorables ; on obtient de véritables races achromogènes. Cette Bactérie ne semble pas avoir de propriétés pathogènes. Les cultures contiennent cependant une toxalbumine active ; mais il faut de très fortes doses pour tuer les animaux d’expérience, Les produits ,1e sécrétion peuvent cependant affaiblir l'organisme et le prédisposer à une infection ; ainsi, Heger fl) « observé que l'injec- tion de produits solubles de cette espèce, rendait possible, chez le lapin, I infection par le charbon symptomatique, auquel il est réfrac- tain* dans les conditions ordinaires. Habite, e< rôle dan» la nature. - l.cspècc vient fréquem- ' r0,'lttri"ner 1rs substances alimentaires. Elle se dévelopne très bien sur le pain, où elle forme de larges lâche, diffuse, d'un mure desamj; on I a vue envahir des boulangerie, entières; à Paris, en 1.1, de grandes provisions de pain provenant des boulangeries militaire* on présenta des lâches muge, dues à relie cause, lin lui attribue aussi le phénomène ancien de, hosties saignantes. Pril- heuv (J) a signale une altération des grains de blé due a une Itarléric est probablement le Mkromxm pr„d, Ce parasita arrive à drlrmre la plus grande partie du grain ; lattaquc commence par les grain» d amidon ; la matière azoté,, et la cellulose son, consommée, en dernier beu. U cellulose se gèlilie avant d'èlrc absorbée «l„ l a vu envahir des viandes mites. C'est une espère commune dans I eau ; sa présence ne parait pas avoir une bonne signiliralion U coloration rouge de certaine, sécrétions, doit dans plusieurs cas, être attribuée au développement de ce Mimcocau. Il Lui pro- il i Itov.na, Sur I inoculation ,lu charbon gyaplomaliqtieau laDin (SanAiJ J* n- t z rrr."; 432 COCCACÉES. bablemerit lui rapporter une partie des phénomènes de sueurs rouges, de salive rouge, de lait rouge, encore trop peu étudiés. Le Micrococcus hamatodes (p. 399) est peut-être à rapprocher de celte espèce. Le Microbe roatjc de la sardine, décrit par Dubois Saint-bévnn (1), en est aussi bien voisin. 11 ne parait guère se différencier du Micro- coccus prodigiosus, que par la solubilité du pigment dans l’eau et la viscosité plus grande des cultures. Micrococcus fulvus Coiin. C’est une espèce dont les caractères ne sont pas encore sullisam- ment précisés. Elle a été observée par Colin (2), sur les excréments de cheval et de lapin, à la surface desquels elle formait de petites gouttes muqueuses, bombées, de coloration rougeâtre, parfois légère- ment rosée. Ces gouttelettes s’étendent en vieillissant, à la surface du milieu nutritif, et arrivent à former une couche muqueuse continue. Les cellules immobiles sont presque régulièrement sphériques, atteignant i ,rô jx de diamètre et posséderaient, d'après Colin, un noyau réfringent. La matière colorante est insoluble dans l’eau ; elle ne change ni par les acides ni par les alcalis. 11 ne liquéfierait pas la gélatine. Micrococcus roseus Plugge. Il est très commun dans l’air et s’observe fréquemment comme impureté, à la surface des cultures sur plaques. Ce sont de gros coccus réunis par deux ou en tétrades, quelque- fois en petites chaînes de trois éléments; ils sont habituellement asymétriques, les faces d’union des éléments d’un couple sont nette- ment aplaties. Us mesurent en moyenne 1 ,4 * de plus grand d^mehre. Ce Micrococcus forme à la surface des plaques de gelatme de petits bon tons rosés souvent mamelonnés au centre. Les colonies s elar- ST el atteignent 1 à 3 millimètres de large apres nuelques jours. Le mamelon central peut croître en même temps et donner un petit prolongement digiliforme droit ou coml.o. gélatine n'est pas liquéfiée. ,1) DuooisSMNT-SÉvin.iriiiransdes pSclicursetmicrobo rouge .'et. sardine (Annale* Je VIm- 11 <*«"** “r l*r vul., 3e p., 1875). MICROCOCCUS. 433 Inoculé on strie sur gélatine ou gélose, il donne, au bout de peu de temps, une bande plus large à sa partie inférieure, d’une belle teinte rosée, à bords transparents blanchâtres, laissant souvent voir des >tries concentriques plu>> claires. La surface est lisse, comme vernissée. La gélatine est légèrement ramollie dans ses couches superficielles et souvent très lentement liquéfiée. Le liquide est «teinté de rouge, mais est beaucoup plus vermillon qu'avec le Micro- coccus prodigiosus. La culture développe une faible odeur fécaloïde. Il existe certainement plusieurs espèces, à caractères très voisins, qui sont confondues sous ce nom. Le Micrococcus ayilis, d'Ali-Cohen, en est bien voisin. Le Micrococcus rouge cerise de List l)e>t de celles-ci. C’est une Bactérie isolée de l'eau. Les éléments sphériques sont très petits, de à 0,32 u de diamètre, ils sont unis en Diplocoquesou en longues chaînettes. Sur gélose et sur pomme de terre, la culture donne un large revêtement rouge cerise et ne développe aucune odeur. La matière colorante est insoluble dans l'eau, l’alcool et l’éther, et ne se modifie pas sous 1 influence des acides ou des alcalis. 1res voisins également est le Microciyvs cameus de Zimmerman. qn on doit très probablement identifier au Corcm rouge (Uother coccim) de Maschek, espèce commune de l'eau. Ce sont des cocrus immo- bib‘», de 0,83 p de diamètre, réunis en petits amas ou en tétrades, hn culture sur plaques, les colonies qui arrivent à la surface delà gélatine sont rougeâtres, discoïdes; le centre, plus sombre, est en- touré d’une zone annulaire plus claire. La gélatine n est pas liquéfiée. Sui gélose, on obtient une culture rouge rosée ou rouge chair la culture sur gélatine reste plus mince; celle sur pomme de terre est abondante. C’est une espèce à rapprocher peut-être plus de la sui- vante. Micrococcus cinnabareus Flügge. Lest encore une Bactérie de l’air, contaminant fréquemment les cultures, se rencontrant probablement aussi dans l’eau. D’après Flügge, les éléments sont gros : d'après mes cultures, ces coccus mesurent 0,9 jide largeur; ils sont d’habitude réunis en Dipiocoques, parfois en tétrades, ou en petits amas. Leur forme est ovoïde irrégulière ; un des côtés, celui qui touche à l'autre élément du roupie, est aplati. Les colonies sur plaques sont peu caractéristiques. Ce sont de Vf;»)'*""’ M'krokokkm (Crntralblatt fùr Hakterioloçie, 1889, — Hactérioioyv ■. 28 434 COCCACÉES. petits boutons d’un rouge terne. Mlles ne liquéfient pas la gélatine. Inoculé en piqûre, dans un tube de gélatine, il ne se développe bien qu’aux endroits en contact avec l'air; il l’orme à la surface un boulon aplati, d'un rouge brique un peu rosé, qui se continue dans la. gelée par une courte lige de même nuance ; dans le reste du tra- jet de la piqûre, on n'observe qu'un développement peu apparent de petites colonies teintées en jaune rouge, arrondies. J’ai observé la liquéfaction de la gelée, mais après un temps parfois très long: le liquide est trouble et laisse déposer un sédiment rouge ocracé. En strie sur gélatine et surtout sur gélose, il donne une large colonie en forme de spatule, d'abord d'un rouge brique un peu jau- nâtre, puis teintée de rose tendre, à bords sinueux et à surface ver- ruqueuse. La substance de la colonie est molle, peu cohérente, se séparant facilement et se dissociant très vite dans un liquide. Il produit dans le bouillon un trouble persistant et un dépôt rouge brique, très cohérent et visqueux ; le liquide garde une cer- taine viscosité. Les cultures développent une odeur fade, douceâtre; les vieilles sont toutes très visqueuses. Le Micrococcus cinnabarinus de Zimmerman ne peut pas en être distingué. Micrococcus aurantiacus Scuroeter. 11 forme sur tous les milieux nutritifs solides des taches circu- laires, peu proéminentes, colorées en jaune orangé. C’est une des espèces les plus communes de l’air ; elle s’observe journellement sur plaques. Elle se rencontre fréquemment dans l’eau. Les cellules sont elliptiques de 1,5 a de grand diamètre, légère- ment mobiles; isolées ou réunies par deux ou quatre; le plus sou- vent elles forment de gros Diplocoques à éléments asymétriques. Sur les milieux solides, il forme une couche jaune assez épaisse et sur le bouillon une mince pellicule de même nuance. Sur pomme de terre, il donne de petites calottes sphériques, d’un orange sombre. La matière colorante, d’après Schroeter (1), est incomplètement soluble dans l’eau, l’alcool et l’éther. Les colonies en cultures sur plaques, sont rondes ou elliptiques, à bords nets, à surface lisse et brillante, finement ponctuées au microscope’ Elles ne liquéfient pas la gélatine. (1) Schuoetf.b, Ueber eiuige durch Bactérien gebildete Pigmeuten ( Deitrage zur Biologie dcr P/lanzen . I. 2* P-) MICROCOCCUS. 435 Micrococcus luteus Schroeter. On le trouve fréquemment sur les milieux nutritifs solides exposés à 1 air. Il forme, sur les tranches de pommes de terre, de petites masses muqueuses d'un jaune citron, qui se dessèchent un peu en donnant un petit dôme. Il ne liquéfie que la gélatine et forme à la surface du bouillon une membrane épaisse qui se plisse au bout de peu de temps. Les coccus sont elliptiques, très réfringents et mesurent en moyenne 1 a. La matière colorante est insoluble dans l’eau; les acides et les alcalis sont sans action sur elle. Adametz (1 ) a décrit sous le nom de Diplococcus luteus une espèce différente de celle de Schroeter. Ce sont des coccus longs de 1 ,2 à 1,3 u réunis par deux, très mo- biles; dans les liquides ils forment des voiles constitués par des chaînettes d'une dizaine d'éléments, montrant des mouvements de reptation. Los colonies, en cultures sur plaques, sont arrondies, jaunes, d'une consistance filante. Os colonies, vues à un faible grossissement, sont granuleuses, et ont le centre jaune brunâtre. Elles atteignent facile- ment 3 millimètres de diamètre et liquéfient lentement le milieu. En piqûre dans la gélatine, le développement est rapide, mais ne se fait «pi à la surface. On obtient un disque jaune citron, de consis- tance muqueuse ; la gelée qui se trouve au-dessous se colore forte- ment en brun rouge. La liquéfaction se fait lentement, après plu- sieurs semaines. Sur gélose, la culture est jaune, filante et colore aussi la gelée en brun. U culture sur pomme de terre est d’un jaune sale, devenant bru- nàtre avec l àge, et dégage une odeur de moisi. (‘.elle espèce précipite la caséine du lait. C est très probablement cette dernière Bactérieque Zimmermann (2) a isolée de l’eau de Chemnitz et nommée Micrococcus sut pliure us. Cependant, la culture sur pomme de terre est un peu différente; elle ne forme que de petits Ilots minces, jaunes. Il faut aussi y rapporter le Micrococcus agilit citreus de Menze (3i. (1 Abouti, Di* Bactérien der Triuk-und Nutiwüsser. Vienne, 1*88. iS ZiHinaiaaRa, Die Bactérien unaerer Trink-nnd Nutuva-ner. Chem ni ti, 1890. {il Moa*. Ueher einen Micrococcui mit Kffeubeweguag. Micrococcus avilis {CrntmlbUtt für Bakterwloyie, I8!>i, XII, p. 49). citreus 436 COCCACÉES. Micrococcus flavus liquefaciens Flugge. On l’observe fréquemment à la surface des cultures sur plaques, où il forme des colonies jaunâtres s’enfonçant dans la gélatine. La gélatine se liquéfie bientôt tout autour d’elles et la masse prend une feinte franchement jaune. Lorsque la colonie a atteint de 4 à « mil- limètres de diamètre on y distingue un amas central opaque et une zone annulaire extérieure formée d’amas de Microcoques; anneau est relié au centre par des tractus déliés, de sorte que le tout rap- pelle assez bien l’aspect d’une roue de voiture. Inoculé en piqûre dans un tube de gélatine, on voit se développer au bout de quarante-huit heures, une colonie jaune. La liquéfaction se fait rapidement ; le liquide est clair et montre un sédiment jaune éPSur pomme de terre, on obtient un épais revêtement jaunebrillant Les coccus sont gros, immobiles ; réunis par deux ou en plus grand nombre. Micrococcus flavus desidens Flugge (1). C’est encore une espèce de l’air dont les éléments spécifiques assez petits sont en Diplocoques ou en courtes chaînettes. Dans les cultures sur plaques, les colonies qui se développent a surface sont arrondi», à bords sinueux, d une en oral, on jaune légèrement brunâtre; elles peuvent atteindre I centimètre de dia- mètre. La gélatine no se liquéfie pas à proprement parler, ma • ■ ramollit et en même temps la colonie s'enfonce dans e substratum, montrant autour d’elle un cercle de dépression assez large. m0FnntrDinûre dans la gélatine, on obtient, à la surface, une membrane iaune huante et, dans le canal, une masse blanchâtre. La gélatine rramolHt puis se liquélie lentement; la colonie tomba au fond en f0,uX:1ur:,o!,:r de terre donna une P^e muqueuse jaune brunâtre. Micrococcus flavus tardigradus Flugge. 11 s'observe dans les mêmes conditions que les précédents, mais plus rarement qu’eux. (1) Flücqk, Die Mikroorganismen, 1887. MICROCOCCUS. 437 Il forme, à la surface des plaques de gélatine, des colonies rondes, de liai millimètre de diamètre, d’une couleur jaune de chrome foncé, à surface lisse, vernissée, bombant légèrement sur la gélatine. La gélatine ne subit aucune liquéfaction. Inoculé en piqûre sur gélatine, il est long à se développer et ne donne que quelques petites colonies jaunes globuleuses. Les cellules sont sphériques, d'un diamètre a.»sez fort, isolées ou formant de petits amas. Mlcrococcus diffluens Schrobtsr t). L'espèce a été isolée de la poussière et d'excréments ; elle doit être commune dans l'air. Les cellules elliptiques mesurent environ 1,5 ;j. de long sur 1 ;j. de large. Elles forment mit les milieux solides des masses muqueuses d’un blanc 'ale légèrement jaunâtre, tlette Bactérie ne liquéfie pas la gélatine; inoculée en 'trie, elle forme de chaque côté des prolon- gements d’apparence foliacée. La gelée environnante est colorée en jaune avec une fluorescence verdâtre. Le pigment est soluble dans l’eau; les acides le décolorent, les alcalis ne le modifient pas. A rap- procher peut-être du Bacillux fluorescent putridus. Micrococcus versicolor Fluggb 2). L’est une Bactérie de l'air, qui vient fréquemment contaminer les cultures sur plaques. Elle y forme, à la surface de la gélatine, une couche visqueuse jaune verdâtre, à reflets nacrés, pouvant atteindre jusque I centimètre de diamètre, de forme quadranuulaire irrégu- lière, à bords sinueux. Le centre est fréquemment surélevé. Les colonies qui se développent dans la profondeur de la gélatine sont Circulaires, jaunâtres, finement granuleuses. En piqûre, ce Micrococcus donne à la surface une pellicule jaunâtre nacrée, à bords irréguliers. La gélatine n’est pas liquéfiée. Les cellules, rondes, d’assez faible diamètre, sont disposées en Diplocoques ou en petits amas. Micrococcus cyaneus Sciiroeter 3). Il a été rencontré sur des pommes de terre cuites exposées à l'air. (I) scaaorra*. Kryptogamcnllora tou Schlesien. III, », p. 144. (i) Ki.uw.i, liie Mikroorganiimen, traduction frauçaise, Pari», 1887. [•>) fv«MiTu, kryptogameullora von Sctilesien. PiUe, p. 145, 18*6. 438 COCCACKES. Il V forme une mince pellicule d'un bleu de cobalt. La matière colo- rante pénètre dans le substratum et lui commun, que sa nuança; e Un est soluble dans l'eau, vire au rouge carmin lorsqu on la traite ps les acides et est ramenée au bleu par les alcalis. Micrococcus pseudo-cyaneus Coim (1). Comme la précédente, cette espèce croit sur les pommes de terre cuites et dans les solutions minérales, hile produit un P»gmen ri Ifl vert de-eris qui peut garder cette nuance ou devenu du Îl^trdat ouKJté par les acides, i, devient rouge cl est comme cens de la précédente, ne sont pas suffisamment connus ; ces deux especes soi, peut-être à rapprocher de certains bacilles chromogenes. espèces ferments ou a action indifférente. Micrococcus ureæ Van Tieghem. ment. D'après Miquel (4), I> usieuis _ 1 es agents de cette assez grand nombre de Bacilles d’Urococcus fermentation ammoniacale ; il décrit . espèces jusqu’à neuf espèces de ces Zu «dont dont plusieurs doivent se rapporter a des types déjà l'action sur l’urée a passé inaperçue jusqu ici- diamètre, Les cellules sont sphériques, mesurent ■ del^ J fréquemmenl réunies souvent en diplocoques et e > stérilisée et en longues chaînes sinueuses Cultivé ; da^ liquide est neutralisée, cette espece se f^'f0^en conservant sa transparence, bientôt envahi par les ( iaP -> ■ augmente au fur et à Ils forment au fond un depot blanchâtre, qui aug S p—mîsstïï « "re (Wes ,,es (Ann. te. * l’Ecole normale, I, et Lomp ‘ - .a feTnU«on a»— et « tes «t, de U* nales de micrographie, 1889, lb96). MICROCOCCCS. 439 mesure que la fermentation s’accomplit; ce dépôt est formé de cel- lules libres ou réunies en petit nombre, de cristaux d urâtes et de phosphates ammoniaco-magnésiens. Au bout de peu de temps, un jour ou deux, toute l'urée a disparu, transformée en carbonate d'am- moniaque qui se dégage ou reste dissous dans le liquide. Au lieu d'urine, on peut employer une solution d urée, obtenue pure de germes étrangers comme il a été indiqué page 185. Un peut obtenir alors de très fortes proportions de carbonate d'ammoniaque sans voir péri r la Bactérie ; N un Tieghern en a vu former jusqu’à 13 p. 100 du liquide, qui était alors absolument impropre au développement des autres espèces accompagnant presque toujours le Micrococeut ureæ. Cette action s'accomplit rapidement dans te vide et sous une pression de trois atmosphères; le dédoublement se fait avec l’air, l’oxygène, l'azote, l’hydrogène, l’acide carbonique, le protoxyde d’azote (t). Cette fermentation ammoniacale de l’urée est due à une diaslase, l’uréase, qu’a isolée Musculus ‘J et que Pasteur et Joubert (3) ont montré être sécrétée par la Bactérie (voir p. 91). La fermenta- tion mareheau mieux lorsqu'il existe desmatières albuminoïdes dans l’urine, lorsqu’on ajoute, par exemple, un peu de bouillon ou qu'on se sert d’urines de cystite riches en mucus. D'après l’excellent travail de Guiard(4), la transformation ammoniacale de l’urine dans la ves- sie exige, pour être durable et devenir un phénomène pathologique, le concours simultané de deux facteurs: les Bactéries et la cystite. Cultivé sur gélatine, le Micrococeut ureæ donne des colonies homo- gènes, peu proéminentes, étalées en disque plat d'un blanc brillant, ressemblant à des gouttes de stéarine tombées sur la gelée, Les vieilles cultures dégagent une odeur faite rappelant la colle d’amidon. Celte espèce est très répandue; il suflit d’exposer peu de temps à l’air un ballon rempli d’urine stérilisée et neutralisée, pour qu'on ait de grandes chances de la voir s’y développer, seule ou en com- pagnie d'autres. C’est probablement VL’rocoecus Van Tieyhemi de Miquel, hile n est du reste pas la seule Bactérie qui puisse provo- quer le dédoublement de l'urée en carbonate d'ammoniaque, plu- sieurs l’opèrent aussi bien qu elle, entre autres le Haallus ureæ, isolé par Miquel (5) de l’eau d’égout, de nombreuses autres espèces de (1) Liockiuc, Sur le ferment ammoniacal (Complet rendus de r Académie des science» m-t. XCVIII, p. *77). (ïj Mi wiiici, sur 1* ferment de l'urine (/, XXXII, p. tîfl, et Annales de micrographie, 1689 et I890i. 440 COCCACÉES. Bacilles, étudiés par le même savant, plusieurs Micrococcus dont liois liquéfient la gélatine, et, d’après Leube (1), une Sarcine, mal déter- minée jusqu'ici. Fliigge (2) a décrit sous le nom de Micrococcus ureæ liquefaciens un ferment de l'urée qui se distingue du précédent par la propriété qu’il présente de liquéfier la gélatine. Les éléments sont des coccus ronds de 1,25 p. à 2 p de diamètre, isolés, réunis en chaînes de 3 à 10 articles ou formant de petits amas. Ils forment sur gélatine une culture blanche assez abondante qui liquéfie assez rapidement la gelée. Du reste, trois des Urococcus de Miquel liquéfient la gélatine. Micrococcus nitrificans Van Tieghem. Les caractères morphologiques de cette espèce n’ont pas encore été très nettement indiqués jusqu'ici. Ce sont de très petites Bactéries sphériques que Schloesing et Müntz (3) ont isolées de la terre végétale où elles abondent. Elles sont fréquentes dans l’eau d’égout et très rares dans les eaux courantes; l’air et les poussières recueillies au- dessus du sol n’en renferment jamais. La forme des cellules varie dans de larges limites; elles sont tantôt rondes, tantôt, plus souvent, ovales ou en courts bâtonnets, lien est de même de la largeur qui passe du simple au double. Aussi es -i très rationnel de se ranger à l’opinion de Duclaux (4), qui pense nue la dénomination de Micrococcus nitrificans comprend plusieurs espèces distinctes. L’emploi des méthodes actuellement connues permettrait peut-être de les isoler. ... L’espèce décrite par ces auteurs est aérobie, mais peut se contenter de très faibles quantités d’oxygène. Sa propriété la plus intéressante est la production d’acide nitrique aux dépens des sels ammoniacaux uu’elle a à sa disposition. Le phénomène de nitrification est, dans certaines limites, en rapport direct avec la température. Nulle au- dessous de 5°, l'action chimique ne devient bien appréciable qu ■ vers i-10' elle présente un maximum à 37°, puis décroit et s etein vers 50-55 degrés. Une température de 100° maintenue pendant quel- ques minutes détruit toute vitalité et toute action chimique Lorsque les conditions de température on d aération sont msutii (!) Lso-s, Ueber die ammoniakalische Harngilhrang ( Virchow s Archiv, C, p. 540). gj [Comptes rendus de V Académie P- 30. ; LXXXIX, p. 891 et .701, «870 et su.v.). (4) Duclaux, Chimie biologique, p. 711 et buiv. MICHOCOCCUS. 441 santés ou lorsque le ferment vieillit, il se produit des nitrites au lieu de nitrates. Cette propriété de nitrification de l'ammoniaque semble appar- tenir, à des degrés divers cependant, è un assez grand nombre d'es- pèces bactériennes. Ileraeus ( 1 .1*. et G. Frankland (2), l’ont reconnue à plusieurs espèces de Bactéries de l’eau. Le travail le plus impor- tant sur ce sujet est sans contredit celui de Winogradsky 3) qui est parvenu à isoler du sol plusieurs organismes spéciaux parmi lesquels parait être le véritable ferment nitrique entrevu par Schlœsing et Muntz (4). Le phénomène de la nitrification parait passer par deux phases qui sont sous la dépendance d'espèces bactériennes différentes. Dans une première phase, ces Bactéries du sol transforment l'ammoniaque en nitrites, sans pouvoir pousser plus loin la décomposition; ce sont les Nitroiomona s ou les Mtronoconu .< de Winogradsky. Ce sont d'autres espèces, ses Mitrolutctnies, (pii oxydent le- nitrites formés précédem- ment et le- transforment en nitrates. C’est dans ses Xitrosomonas que doit se placer le ferment décrit par Schlœsing et Muntz; son Xitro- somonas europea doit reprendre le nom de Micrococcus nitriflcans. Les cellules sont rondes ou ellipsoidales chez le ferment en pleine activité; elles ont environ I p de diamètre; les formes allongées atteignent 1,8 fi de longueur. Ces éléments sont la plupart du temps immobiles; ils présentent cependant de courtes périodes de mobilité. Lorsqu'ils sont au repos, ils sont réunis en petits amas par une ma- tière gélatineuse très peu consistante. Le microbe qui transforme les nitrites en nitrates, le Sitrohacter de W inogrudsky. est une Bactérie en bâtonnets très fin-, immobiles, de O.i; |i de long sur 0,2 n de large. On doit lui attribuer la dénomi- nation de Hanllus nitrifiruns. Ces espèces présentent comme caractère important de croître abon- damment et exercer leur action nitrifiante dans un milieu absolu- ment privé de matière organique ; la présence de matières organi- ques entraxe même la nitrification. C’est en employant des liquides de cultures absolument dépourvus de substances organiques, que Winogradsky est parvenu à isoler ce- ferments nitriques d'autres (1) llrm >t«, tîeber das Verbalt*'ii lier Bactérien in Rrutinenivaiior »owie ucber reiiu- ciemlf unit «sjrdirende Eigenschafteo der Bactérien (Zeitschrift fur Hyg.rne, VI, p. î~tr (ii P. et (i. i Htiki nu, lelier eiuige typisrhe Muroorgauisme nu XVasscr uiid im Bod.-n Znlsrhrifl far ll^gieue, Vf, p. 373). t*> Wnioo» IMU, Recherches «ur le* organisme* de la nitrification ( Annale * de l'intti- tnl Perteur, IMW. n- * et 3 ; 1*01. n« i et *). Et : Morphologie des organismes de la ni- trification Archive» de» science» biologique» de Saint- Prtrrtbourg, 0(91, p. isi Htaai, Celer .Nitrification. Sammel-lteferat (Centralblatt fur Üakterioloyie. A U h , 1*W, l, n** 1 et 17). 442 COCCACÉES. espèces qui l’accompagnent toujours. Le procédé des cultures sur plaques de gélatine ne donne aucun résultat, ces espèces ne crois- sant pas sur ce milieu qui est au contraire rapidement envahi par les autres Bactéries. En ajoutant au liquide de culture purement minéral, un carbonate terreux, carbonate de chaux ou de magnésie, le ferment nitrique se fixe sur les particules du sel et les englobe d’une masse gélatineuse, de telle sorte que bientôt tout le dépôt est envahi et peut être entière- ment dissous par le microbe. Dans les liquides qui contiennent de petites quantités de sels ammoniacaux, la nitrification se fait régulièrement. En trois ou quatre jours, on a une belle réaction avec la diphénylamine. Quel- ques jours après, la réaction est très intense; une goutte du liquide de culture colore en bleu noir plusieurs centimètres cubes de la liqueur diphénylamique. Pour éviter d’une manière absolue la présence de toute trace de matière organique et profiler cependant des commodités qu’offrent les substances gélatinisantes pour l'isolement des microbes, NV ino- gradsky s’est servi d’une solution aqueuse d’acide silicique, capable de se gélaliniser facilement sous certaines influences (voir p. 193). 11 recommande d étendre de trois fois son volume d eau le verve soluble du commerce, de consistance trop épaisse. Cent centimètres cubes du liquide sont alors versés en agitant dans cinquante centimètres cubes d’acide chlorhydrique étendu et le mélange mis dans un dya- lyseur. Au bout de trois jours, en laissant le dialyseur le premier jour dans l’eau courante, le reste du temps dans I eau distillée sou- vent renouvelée, la solution est prête pour 1 usage. On le reconnaît à ce qu’elle ne donne aucun trouble avec le nitrate d’argent. Elle peut alors être stérilisée par ébullition et conservée dans un ballon bouché avec de l’ouate. La solution nutritive est ainsi composée : Sulfate d’ammoniaque Sulfate de magnésie. . Phosphate de potasse. Chlorure de calcium. . Carbonate de sodium. . Eau distillée 0.4 0.05 0.1 traces. 0.6 à 0.9 100 Les sulfates et le chlorure d’un côté, le phosphate et le carbonate de l’autre sont dissous séparément et stérilisés à part et mélangés après refroidissement. ... On concentre la solution silicique jusqu’à ce qu’elle soit réduite à moitié, puis on ajoute le tiers ou le quart de la solution saline, MICROCOCCUS. 443 de fa<;on à obtenir un milieu qui se gélatinise en cinq ou six minutes. On se sert du milieu comme de la gélatine ordinaire. Les colonies (!«•" Bactéries de la fermentation nitrique y restent toujours très petites, à peine visibles à l’œil nu. D’autres organismes s'y dévelop- pent également. Il est facile de distinguer les colonies des nitro- bactéries en les prélevant et les jetant dans un peu d’acide sulfurique additionné de diphénylainine ; la colonie du ferment nitrique se colore en bleu intense. Burri et Sluzer 1) ont isolé «le la terre une autre espèce de Bacille nitrifiant, se distinguant de celui de Winogradsky par ses dimensions plus fortes, par sa mobilité et par la possibilité de se cultiver sur les milieux ordinaires. D autres espèces «le Bactéries peuvent aussi produire le même phénomène; on a cité entre autres des Cladothrix et plusieurs espèces de Bacilles saprophytes. (’.es espèces s«>nt très largement répaudues dans le sol et les eaux. Dans le sol, l'action de ces espèces est intimement liée à «‘elle des ferments des matières azotées et en particulier de l’espèce précé- dente, le Microcoecus ure,r. Le dernier terme de la transformation dos substances azotées est le carbonate d'ammoniaque «pii n’est pas assi- milable pourle*- plantes. Il ne le devient qu’à la suite de sa tran>f«ir- mation en nitrates alcalins par les Bactéries du sol et rentre ainsi dans la circulation vitale. On peut donc concevoir le n'de considé- rable qui revient à ces espèces dans la nutrition de la plante et s’expliquer les curieuses observations «le Durlaux 2 , sur la germi- nation dans un sol privé «le Bactéries. Les plantes «pje l'on obtient par ce procédé restent aussi grêles que celles quf poussent dans l'eau pure, hiles sont privées «le l'action si énergique des Bactéries «pii leur préparent leurs aliments sous une forme très assimilable, direc- tement ou à l'aide «le leurs puissantes diastases. Microcoecus oblongus Boütroux. Celle espèce a été isolée de la bière par Boutroux (3). Les cellules mesurent de I à 2 g de diamètre, selon l’âge; les vieilles sont plus (I) Bran et St cm», Nitrification in Erdboden ( Centralblatt fùr Bakteriolooie 2U Abth 1896, p. t05). (î) Dociaoi, Sur I» germination dan» un *ot riche en matières organiques, mais exempt de microbes {Complet rendus de l' Académie det tciencet, 18*6, C, p. 68). (*) Bocraoox. Sur une fermentation nouvelle de la glucose I Annotes de C École normale supérieure, 1860), 444 COCCACÉES. petites. Elles sont isolées, réunies par deux ou en grand nombre, en chapelets longs et flexueux. 11 se formerait, dans des cultures âgées, de longs filaments qui, transportés dans un nouveau milieu nutritif, se segmenteraient aussitôt en Micrococcus. Le milieu de culture le plus favorable est une solution de glucose, additionnée de petites quantités de tartrate d’ammoniaque et de phosphate de soude. Quelques heures après l’ensemencement, le liquide se recouvre d’un voile très léger qui , au bout de vingt-quatre heures, devient blanc velouté et, après deux jours, laisse pendre de longs filaments dans le liquide. Ce voile se brise avec une grande facilité. L’espèce est aérobie, ce mode de végétation suffit à le mon- trer. Le liquide devient rapidement acide; aussi, si l’on veut obser- ver un développement abondant, faut-il ajouter de la craie au fond du vase, pour neutraliser l’acide produit. Au bout de trois ou quatre jours, il se dégage sous le voile quelques bulles d’acide carbonique. Le dégagement gazeux s’arrête du dix-huitième au vingtième jour. Vers le vingt-cinquième jour, ou distingue sur la craie une mince couche de cristaux qui augmente rapidement. Ils sont formés par le sel de chaux d’un acide identifié par Boutroux avec l’acide glyco- nique ; ce qui a fait donner au mode spécial de transformation de la glucose, sous l'influence de cette Bactérie, le nom de fermentation glyconique. Micrococcus viscosus Pasteur. Pasteur a montré que cette espèce était la cause d’une altération spéciale du vin et de la bière, connue sous le nom de graisse (I). Le liquide contaminé se trouble, puis prend, au bout de peu de temps, une consistance visqueuse; il peut devenir filant comme du blanc d’œuf, d’où le nom de vin filant qu'on lui donne. Le Micrococcus, cause de la maladie, a des éléments sphériques de I [X de diamètre en moyenne, avec d’assez fortes variations en plus ou en moins. Ces coccus sont rarement isolés, parfois réunis par deux, mais le plus souvent en longues chaînes flexueuses (fig. 135). II sécrète une gomme particulière, que Béchamp (2) nomme viscose; c’est elle qui donne au liquide où végète l’espèce sa consistance spé- ciale. Il se cultive très bien dans les solutions de sucre de canne, qu’il rend fortement visqueuses, même lorsqu’elles ne renferment que de faibles proportions, 1 p. 100 de sucre. Le sucre de canne seul (t) Pasteoh, Etudes sur le vin, 1886 et 1872. (i) Réchami-, Sur la viscose ou substance gommeuse de la fermentation visqueuse (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1881, XCII, p. 78). MICROCOCCl'S. 445 peut subir la fermentation visqueuse; dans les mêmes circonstances, le sucre interverti, la glucose, la maltose ne produisent pas de vis- cose, mais peuvent donner de la mannite. Le liquide de culture, solution sucrée, vin, bière ou cidre, dégage une odeur fade. I n certain nombre d autres espèces de Bactéries possèdent aussi la propriété de rendre visqueux les liquides où on les cultive. Elles la doivent très probable- ment aussi à la production du même principe gommeux. Il n est pas possible encore de préciser les rapports qu elles ont avec celle en question, les particularités des cultures n étant pas suffisamment connues. Le Haril- lus mestnterieu» vulgatus rend très visqueux le lait où on cultive. Les espèces décrite* par Duclaux sous le nom d’.t ctinobactcr polymor- phus et par \ au I^aer (1 ) sous le nom de Baril- lu* viscosus, que nous étudierons plus loin, possèdent aussi à un haut degré la propriété de rendre visqueux les liquides où elles se développent. L urine devient aussi fréquemment visqueuse ; elle peut même IVtre dès rémission. On ne connaît pas l'espèce ou les espèces de Bactéries qui occasionnent ce phénomène. Pielro Albertoni (2 analysant une urine visqueuse, a constaté que la viscosité était due à un hydrate de carbone. Ce corps précipite par l'alcool, le sulfate de cuixre et la soude; chauffe avec l’acide sulfurique, il donne la réac- tion du furfurol. Cette substance serait produite par un Bacille décrit par Brazzola (3 . Fijf. 135. — Mu-rococcv* vit- cotu* d'une bière filante. A cAté des chapelets de eoccus, on obseoe de nom- breui globules de levure de bière. (D'apres Pasleur.) Micrococcus aquatilis Mkade Bolton. Meade Bolton (4 a décrit sous ce nom une espèce qu’il a isolée i d eaux potables et dont il ne donne que les caractères des cultures sur plaques. A un grossissement moyen, les jeunes colonies, qui se trouvent dans l'épaisseur de la gélatine, sont rondes, avec un con- X°‘e ,Ur '** f«rmenU,'ons gueuses {Mémoire* de tAead. rovaU de* :zrz; ,*'££*• ,,m' « *■*<» "«*“ * «*.<.*» *
  • Ace. d. ,C. drl rimt. di Hologna, IX. p. 7, 85. » w™. 446 COCCACÊES. tour denté et une apparence mûriforme ; elles ont une coloration jaune brillant. Dès quelles viennent émerger à lasurface, elles s'éten- dent. A l’œil nu, elles forment alors des taches circulaires aplaties, d'un blanc de porcelaine. Au microscope, on leur distingue des con- tours nets, une zone marginale mince, homogène, et une partie cen- trale d’un aspect tout particulier. Du centre plus sombre, part en rayonnant un système de sillons qui découpe cette partie en petits îlots rhombiques, l’aspect de la figure rappelant le schéma connu d’un acinus du foie. La gélatine n’est pas liquéfiée. D’après Bolton, le Micrococcus aquutilis serait une des espèces les plus communes de l’eau. Il végéterait très facilement dans ce liquide et se multiplierait même abondamment dans l’eau distillée. Micrococcus viticulosus Fluggiï (1). Cette espèce, à développement assez caractéristique, a été trouvée dans le laboratoire de Flügge comme impureté dans une culture, venant très probablement de l’air. Elle a été depuis signalée dans l’eau. . . Ce sont des Micrococcus légèrement ovales, mesurant 1,- i* de long sur l v- de large; on les trouve d’habitude réunis en gros amas. En cultures sur plaques, les colonies qui se développent dans la masse de gélatine, se résolvent bientôt, sans liquéfier le milieu, en un sys- tème de lins tractus contournés en vrilles, formant un large reseau à mailles fines. C’est de cette particularité que provient le nom attribué à l’espèce ( viticula , plante grimpante). Au microscope, on s’aperçoit que ces prolongements sont constitués par de petites colonies rondes disposées en iiles et ont un contour sinueux. Les colonies qui se développent à la surface forment une pellicule mince blanchâtre, muqueuse, envoyant de fins prolongements dans les couches sous-jacentes du milieu. Les filaments des colonies profondes, nui arrivent à la surface, s’y étalent en prenant le meme aspect En piqûre ou en strie, sur gélatine, on observe un développement analogue; on trouve des filaments dans la gelée et le même revele- ment a la surface. 11 ne se produit aucune liquéfaction. Sur pomme de terre, on obtient en peu de temps une pel îcu e blanche, sèche. (1) Flügge, loc. cit. MICROCOCCUS. 44" Micrococcus candicans Flugge 1 . Il e>t très fréquent sur les cultures sur plaques et abonde dans l'air et dans l'eau. Les cellules sont grandes, régulièrement sphériques, de t à 2 |i de diamètre, immobiles, réunies en amas irréguliers. hn culture sur plaques de gélatine, les colonies qui se développent dans la profondeur, forment de petits disques jaunâtres, d un demi- millimètre environ. A un faible grossièrement, elles paraissent cir- culaires, à bords lisses, colorées en brun sombre et faiblement granuleuses. Celles qui se trouvent à la surface, sont de petites taches d un blanc de lait, atteignant deux millimètres en deux jours, à surlace li>se et brillante, à un faible grossissement, leurs contours paraissent irréguliers et sinueux, elles sont linement granuleuses et ont un centre brun sombre. I.a gélatine n'est jamais liquéfiée. hn piqûre dans la gélatine, on a une culture en clou blanche. L'aspect est le même sur la gélose. Sur pomme de terre, la culture est blanche, brillante, porcelanée. Micrococcus candidus Coiin. (-est aussi une espèce commune dans l’air et l'eau. Ce sont de petits coccus immobiles, de 0,5 à 0,7 h de diamètre, donnant sur les plaques de gélatine de petites taches d'un blanc de neige, arrondies puis irrégulières, ne liquéfiant jamais la gelée. Le • développement dans les différente milieux parait beaucoup plus 1 lent que celui de l'espèce précédente. Micrococcus fervidosus Ahamktz. Adametz l'a isolé de l'eau. Les coccus, ronds et immobiles, mesurent 0,6 (i de diamètre et •sont réunis en diplocoques ou en petits amas. Leur végétation est • extraordinairement lente dans les cultures; ils ne liquéfient pas la kgélatine. hn culture sur plaques de gélatine, les colonies qui se développent iklans la profondeur apparaissent, après quatre à cinq jours, comme de petits points blancs. A un faible grossissement, elles paraissent ovoïdes, faiblement jaunâtres, à contours nets, et ont une grande (1) Klüoo« loc. rit. 448 COCCACÉES. ressemblance avec des gouttes de rosée. Celles qui arrivent a la sur- face sont bien plus grandes ; elles gagnent, au bout de cinq a six i0urs un bord dentelé et même sinueux. Les vieil es colonies sont granuleuses et brunâtres au centre; la zone périphérique, jaunâtre, montre un plissement peu accentue. _ En piqûre dans la gélatine, il se forme à la surface un petit disque rond, très mince, transparent, sans reflet nacre, et de fines granu- '““seî^bUentdes colonies arrondies ,Lun blanc laiteux. Us solutions sucrées se troublent rapidement; ,1 s'y développe veis }0o en deux jours, une fermentation énergique. Le liquide, après fermentation, contient jusqu'à 1 ]»• 100 d’alcool et des traces rTfiriile acétioue et d’acide lactique. . . Dans la gélatine sucrée et glycérinée vers 22°, il apparaît le long de la piqûre, de grosses bulles de gaz. qui tendent a remonter lente- ment à la surface. Micrococcus concentricus Zimmermann. Il a été isolé de l’eau par Zimmermann (1). . Ce sont des coccus de 0,0 R de diamètre, disposés en amas im - gU!!erS' 1 1 „ C11P ni anues les colonies situées dans la gélatine appa- ^enuTœ .1 ’ i^Tnimo de petits lu d'un gri. bleu. Arrivé., rrsuriaoe elles s'élargissent et donnent des disques arrondis, a f , 1 . • cran, liront et prennent des contours irréguliers. d un bleu gus, qui „ < atteindre 3 millimètres de diamètre. En cinq jours, la colonie peut dins ,a g(qée son! A un grossissement moyen >e "^"tliturs cercle' concen- brunàtres ou JaUn'i( ,ujB ,lc |n KU,.face ont au centre un disque à bonis rinuelt,' lC0 JéTun l'iséi-é'lila, 'ici, être brillant. La gélatine n'est pas liquéfiée. gélatine il se forme à la surface, autour de la piqûre "un revêtement gris bleuâtre, montrant des zones courent,' - ^“su, "gélose et sur pomme de terre, on obtient une culture mince, grcêttc espèce parait être un pur saprophyte. (1) Zihmbbmass, Rie Bactérien unserer Trink- un.l Nutz^sser, 1890. MICROCOCCUS. 419 Micrococcus rosettaceus Zimmermann. Zimmermann l a signalé dans l’eau. Les coccus, sphériques ou elliptiques, associés en petits amas, [ oui de 0,7 à i n de diamètre. Sur plaques de gélatine, les colonies incluses dans la gelée sont il de petites masses grisâtres, arrondies, rarement lenticulaires. Celles [«qui s'étalent à la surface ont l'aspect d’une gouttelette gris jau- | mitre, brillante, à bords irréguliers; à un grossissement moyen, l' elles paraissent brunes, ont un centre plus foncé et des bords plus i clairs. La gélatine n’est pas liquéfiée. Kn piqûre sur gélatine, il se forme une petite culture disposée [ souvent en rosette, et presque rien dans le canal. Kn strie sur ge- | latine et gélose, on obtient une culture grise, lisse et brillante. Dans le bouillon, cette espèce donne une mince pellicule à la [ surface, et un dépôt floconneux grisâtre. Micrococcus couleur creme. List fl) en a décrit un dont les éléments très gros, de 1,5 à 2,2 fi, j immobiles, sont isolés, réunis par deux ou en longues chaînettes. Il Les colonies sur plaques sont de petites gouttes muqueuses, d un Îjjaune crème. La gélatine n’est pas liquéfiée. Une autre espèce a été décrite par Zimmermann sous le nom de Micrococcus emnoides. Les coccus, de O.M (i de diamètre, sont réuni' «en petits amas. Les colonies incluses dans la gelée «les plaques sont de |>elits dis- ques granuleux, jaunâtres «>u brun grisâtre. Dès qu’elles arrivent j à la surface, elles perdent leurs contours réguliers et la gélatine se |i!i(|uétie en cupule autour d’elles. Il se forme «lans la cupule un I dépôt blanc jaunâtre, qui présente aussitôt des anneaux concentri- ques. A un grossissement moyen, on observe uniquement des pelotes jaunâtres, granuleuses, autour desquelles -«'trouve une zone granu- ; leuse moins épaisse, et «pii sont entourées d’un liquide transpa- rent; à la périphérie se trouvent souvent de lins prolongements I radiai res qui pénètrent dans la gélose ambiante. En piqûre, la gélatine se liquéfie en trois ou «juatre jours à la tem- pérature ordinaire. La cupule de liquéfaction mesure de 3 à 5 milli- mètres de «liamètre ; à sa surface on observe habituellement un creux (I Die Bactérien «1er Triuk uod Nutiw*»*er, Vienne, 1888. Mac». — tiacMnologir. 29 450 COCCACÉES. donnant l’illusion d’une.bulle de gaz. Au dixième jour, la liquéfaction atteint les parois du tube. Le liquide est clair et montre un depot h' Sur ièîoston obtient, en trois ou quatre jours, une culture blanc jaunâtre, ambrée, luisante. Sur ne de terre, une couche de cou- leur crème. ,, Ces deux espèces ont été trouvées dans I eau. Micrococcus radiatus Flugge. ne sont isolés, en ap' f’ fiAiipntp et régulière. Après deux ou trois jours, il peut se de radiee, délicate et regu i . troisième à rayons plus vclopper une seconde couronne purs un^trasm ^^ ^ breux prolongements rad.a.res, puis U *e lormt ,**»«*. - en jaune brun. Micrococcus coronatus Flugge. C’est une espèce de l’air, dont les éléments ont un peu plus de 1 p de diamètre. «lanues de gélatine sont formées Les colonies de la surface des pl«q«« " « (, . rtcni,„„ d’un disque opaque, restant de 1. > colon e pr J , deux ou trois points, de rourts prol^ements s,me 1 ^ yn . Mînn du milieu commence; autour üu wiiub, inneau entourant la partie centrale comme d une auréole. j Micrococcus Sornthalü Adametz. D’après Adametz (t), c’est une espèce fréqueulc dans le lait, pou- vant aussi se rencontrer dans les fromages. Adamit/., Ueber Micrococcus Sornthalü (Ceutralblalt für Bakt'Hologie. 1895, p. 465). MICROCOCCUS. 451 Los éléments sont des coccus ronds ou ovoïdes, de 0,7 p de dia- mètre moyen, isolés, en diplocoques ou en petits amas, rarement en tétrades ou en courtes chaînes, arrangés souvent en rosettes dans les cultures dans le lait. Sur plaques de gélatine, les cultures apparaissent vite sous forme de petits points blancs; celles de la surface s'étalent en petits disques muqueux d’un blanc sale ou un peu grisâtres, présentant des stries concentriques. La gélatine n'est jamais liquéfiée. En piqûre ou en strie dans la gélatine, il se forme des colonies muqueuses, blanchâtres ou un peu jaunes. Le même aspect se pro- duit sur gélose. Le microbe fait rapidement fermenter le sucre de lait avec déga- gement gazeux formé d’acide carbonique et d'hydrogène. Dans le lait, en outre, la caséine est précipitée; il se forme de l'acide lactique. Le serait un des organismes produisant la boursouflure des fro- mages. Micrococcus Freudenreichii Guillf.bf.ac. Il a été isolé par Guiilebeau (t) d'un lait devenu visqueux. Ce sont de gros coccus de 2 jx et plus de diamètre, fréquemment disposés en chaînettes, surtout dans le< cultures en bouillons. Les cultures sur gélatine sont blanches et liquéfient rapidement ila gelée. Les cultures sur pomme de terre sont jaune de soufre, I parfois un peu brunâtres. Le lait devient rapidement acide, pui' filant; il e-t coagulé en quelques jours. Micrococcus du lait amer Cow. Gonn (2) l a isolé d'une crème à saveur amère très marquée. Gros coccus, disposé souvent en diplocoques et formant de courtes > chaînettes dans certains milieux, sur gélose principalement. Il liquéfie très rapidement la gélatine ; le liquide est très visqueux. ILes cultures sur gélose ont une couleur blanche ; celles sur pomme de terre sont d'un blanc brillant. Dans le bouillon, il forme un mince voile à la surface et rend le milieu épais, muqueux. Le lait bcr fatleuuelieudr kulimilcti {Schtreix. Archn- fur Thierheilkumlr »«9i. XXXIV. p. !M). (*) ' ■,**, U«t*r eini>o btttere Milch eneugemlen Micrococcus {.Central!, lait für Zlal.tr eftJÔÿfo, i S9( , IX, p. ô53). 452 COCCACEËS. Tableau résumant les caractères les plus importa DESIGNATION DES ESPÈCES. ificrococcus albicans amplus, p. 397 if. albicans tardissimus, p. 399.. M. aquatilis, p. A*5. M. aurantiacus, p. *3* . . if. candicans, p. **7 if. candidus , p. 4*7 if. cercus albus, p. 362. . HABITAT. Mucus vagi- uat. l’us d'écoule- ments uré- thraux. if. cereus f lavas , p. 363. if. cinnabarens , p. *33. if, dtreus conglomérats, p. 39*. .1/. du clou de Biskra, p. 36*. Eaux . Air. Air et eau. Air et eau. fus. Pus. Air. CARACTÈRES 0© SCH PLAQUEE. Culture blanc jaunâtre mûri forme dans la gelée. Disque blanc de puree laine à la sur l'ace. Disque jaune orange brillant. Larges dis- ques d’uu blanc brillant, à con- tours sinueux. Petiles taches d’un blanc de neige, ne liqué- fiant pas. Colonies ron- des, à bords lisses, formant ii la surface de petites taches anches. St B GÉLATINE SLII GÉLOW Ne liquéfie pas. Bande grisâtre, nua- geuse. Ne liquéfie as. Croit très ente m eut; mince culture grisâtre. Ne liquéfie pas. Liquéfie et donne un dépôt orange. Ne liquéfie pas ; culture blanche eu clou. Culture blan elle ne liqué- fiant pas. Ne Eî Pus blennor- rhagique. Sang de ma- lades atteints de clou de Bis- kra, bouton du Nil, etc. Comme l'es- pèce précédente mais les colo- nies sont jaune citron. Petits bou- tons d'un rouge terne. liquéfie pas. Culture blanc grisâtre ; la colonie de la superficie res- semble à une pellicule de cire blanche. Cultures res semblant à de la cire jaune ne liquéfiant pas Petites taches jaunes, homo- gènes, granu- leuses. Ne liquéfie pas. Culture abondante, rou- ge brique un peu rose. Colonies jau- ne citron qui se fendillent en vieillissant. Ne liquéfie pas. Liquéfie la gélatine et pro- duit à la sur- face des flocons jaunâtres. Couche jaati épaisse. Large pjjli- culc d'un iiloa grisâtre. à lut* sinueux resBie (liant à ils I» cire blancli*. Large cn!*- nie rouge ML que rose. 1 Cul turc jauia très a huné»»1'’ eu deux jour* Taches sail- lantes il'nlte"1 blanches, f’111* jaune orange- MICROCOCCUS 453 jrincipales espèces du genre MICROCOCCUS. 1: JRES. CARACTÈRES INFLUENCE OE LOIUtM action OBSERVATIONS ■ 4 %v* ■ ; os mu. ICI HO1TI1.L0*. Cf LL CL W. VT VE LA CHAlEt'V- rm*iou>t.H;Cfc. FixTiccuàam. m Diplocoque» ; chaque couple mesure de 3 p à 3.5 p. • Ne parait pas être pathogène. Reste coloré par la méthode : de Drain. Diplocoque*. { V Ne parait pas être pathogène. Reste coloré par la méthode de (tram. * Saprophyte. Se dé*eb»ppe bien d ins l’eau ' distillée. Mince pelli- cule jaune d’or. Coccu» ellip- tiques de 1,5 p de grand dia- mètre. V Saprophyte. » • Coccu» sphé- rique» isolé* ou en p«tit» amas. V Saprophyte. • Coccu» im- mobile» de 0.5 à 0.7 p. Saprophyte. Kicho gris.» tus épaisse iilieu. Développa- meot rapide ver» 3<>* . Coccu» de 0.« p à t.ltt p. V Ne parait pav être pathogène. 0 fl» Ne paratl pas être pathogène • t -che rau- Bt« jSUUC ■ clair eu ljî*urs. Trouble per- sistant ; depot rougeétre, co- hérent et vis- queux . Coccu» ovoï- de* de 0,9 p, isolés, en cou- ple» ou en té- trades. » Saprophyte. Odeur fade. Trouble de» la 15* heure à 35*. Ib-pèt très à bond au t eu trois jour». Coccu* de t p de diamètre, reunis en diplo- coque», asvei mobile». • Ne parait pas être pathogène. Reste coloré par la méthode ! de (irara. Il sure jaune p de long. mu i»es rou tre». qui itrouu ut cou- L » i- 0,0 p, eu diplo coque» ou en petit» «ma». Cocru» »phé- rique» en diplo- roque» nu en courte* chaîne» liro» coccu» réuni* par dru» ou eu petit» tou. Cellule» sphé- rique» de 1,5 p Coccu» de i p et plu*. Coccu* oiroV- de» »*> métr 3ue», de 0.05 e grandeur mutennr. endi plocoquea. INFLUENCE ■ i/o U'.IM ■T BS LA CHALSC». action racaioLooiui». Saprophyte. Saprophyte. Saprophyte. Saprophyte. observations! PABTiCCLIEBB». Dan»lagelatiue sucrer et glrcéri- e, il deieloppe de* gai. !,e lait de- Tient acide, pui» fllant, M coi gu le. Saprophyte Le* culture* fraîche* tout ri rulente*. mai» elle*»'atteuueol rapidement. La matière co- lorante ne change ni par les acides ni par les alcali». Se décolore par la méthode de Gram. 450 COCCACÉËS Tableau résumant les caractères les plus importai DÉSIGNATION HABITAT. i CARACTÉRB8 1 DES ESP ÈCKS. h fil PLAQUES. sua oklati.se. su h <;ÉLod M. intracellularis meningitidis, p. 377 Exsudât de méningite céré- bro-spioale. M M Les rulti! ne se déveî peut qu’à 39 ont leur nu m urn en 48 b res. Coloi rondes d' jaune bruni Al. lacteus faviformis , p. 3‘J6 .... Mucus vagi- nal normal et nus de Bartho- liuite. Petites colo- uies grises, à surface offrant une apparence aréolée. Ne liquéfie pas. En strie, il forme des pla- ques d’un blanc de lait. Bande II châtre, à bu lobés. M. luteus, p. 435 Air. 1» Ne liquéfie pas. »> 1 M. de la mammile contagieuse de Ne liquéfie pas. Mince pel- licule à la sur- face et léger trouble dans le canal. Le long dt strie, petites loriies ron translucide qui p e u v t confluer en i mince pellic blanche. la vache, p. 403 M. de la mammile gangreneuse Glande mam- maire et lait, dans la mam- mite chronique contagieuse de la vache. Petites colo- nies rondes gra- nuleuses, jau- nâtres. de ta brebis, p. 406 Mamelle dans la m a m m i t e gangreneuse des brebis lai- tières. Colonies à centre brunâtre entouré d'une auréole de li- quéfaction. Liquéfie dès 1 e d e u x i è m e jour. P e 1 1 ici épaisse d’abi blanche, p jaunâtre. M. île la nécrose progressive du tissu conjonctif de la souris, Gangrène dé- terminée chez la souris par inoculation de sang putréfié. p. 410 W 1 M. oblongus, p. 443 Isolé de la bière. » » » t M. ochroleucus, p. 305 Isolé de l’u- rine. I» Ramollit la gélatine après avoir donné une mince mem- brane jaune soufre au centre blanchâtre aux bords. # T MICROCOCOUS. ijrrincipales espèces du genre MICROt'OCCL'S. k* CARACTÈRES INFLU8NCE ACTION |i TtHRt. MH fcOLILLO*. Del CKLLl- LK*. KT II ) LA CHiUia. ! rmsioue.i-jl I. f fresque rien. Coccus ronds • Pathogène , | i eolo- Lleveloppe- souveut en di- ptocoquc». Iiiplocoques de 1,2 p à 2,5 p Se développe les culture* per- dent vite leur virulence. N'est pat pa- ■Niches. ment très ra- surtout à 15*. thogeoe. H es t . . ru pide. Pinçons denses et com- pacts. • reunis souvent en chaiues i mouvement» ondulatoires lents. Coccus ellip- tiques de t p de long. Coccus ronds a Saprophyte. 1 ti jatiue Forme de très Anaérobie fa- Pathogène longues chai ru-» de I p réunis cultalif. pour la vache et U ehevrr. en 14 heures a ru chapelets si- conclu- 33». 1 jt liquide reste limpide, il laisse déposer u u sédiment tre* léger. T rouble en nueui. » Anaérobie fa • r« i iioff* i»#. bordi 24 heures. coccus de 0,1 j. Cnltatif. Le» cultures M, de*e- isoles ou en fraîches, injec- 1 1 a |ieu amas, jamais eu tées dans le M. chaiues. trayon d'une A Cellule» rou- 1 brebis, repro- duisent la ma- ladie. Se cultive très des de 0.05 p formant de lon- gues chaîne» si- nueuses. Cellule» de Aérobie. che» Ira souris uuc gangrené à marene rapide, amenant la mort en trois jours. Produit de bien dans les solutions su- r reos ; il r forme 1 pà 2 p reunies en long* chape- lets Artueui. l'aride gluroni- •tue an» dépens du glucose en Jt heures uu voile velouté fragile. Le lait a sa Coccus spllé Aérobie. Saprophyte. surface colorée riques de 0.5 p en jaune apres 5 ou 6 jours. * 0.S p de dia- mètre, en diplo- coques ou pe- tite» chaînes mobile». >57 ouskrvations PaKTKlUtRCS. Se décolore par la méthode de liron. l.esdipl*iroqiies out une tendance à » aligner dan* le* préparation* de cultures Ne se décolore pas par la méthode de tiram. Il produit rapi- dement de l'acide lactique dans le bout Itou et le lait. Produit de l'a- ride lactique dans le lait et le booit- Im. Ces vieilles cul- tures eihaleut une odeur sulfureuse pénétrante. 4i>8 COCCACÈES. Tableau résumant les caractères les plus impor DÉSIGNATION DBS ESPÈCES. M . Pasteuri, p. 307 Salive nor- male et cra- chats rouillés de la pneumo- nie fibrineuse. M. protligiostts, p. 428 . M. de la pyémie du lapin, p.411 M. pyogenes, p. 332. M. pyogenes albus, p. 350 . . . M. pyogenes aureus, p. 342. . HABITAT. Air. Dus. Pus. Dus. M. pyogenes citreus , p. 351. Dus. M. pyosepticus, p. 366. M. radiatus, p. 450. sua CLAQUES Colonies ron- des d’un blanc grisâtre crois- sant lentement. Disques rosés qui s’enfoncent clans la gélatine q u’i 1 s I i q u é- lient. CARACTERES sua GÉLATISE. sua CiÉLü^ Ne liquéfie pas. Culture nbinche en clou ne se dé- veloppant que vers 23°. Gou t tel e! brillantes, liues, à 35*. Eau de viande putréfiée. Liquéfie rapi- dement. Liquide très trouble rou- geâtre ; dépôt rose rouge. Petites colo- nies discoïdes transparentes dont le dévelop- pement s’arrête vite. Larges des d'un i carmin, soit] rellets in liques. Ne 1 i que fie pas. Colonie muqueuse blanche, assez épaisse. Colonies blan- châtres liqué- fiant lagélatine. Liquéfie ra- pidement ; li quide laiteux et dépôt blanc. Petites colo- n i es rondes. f;ns jaune, qui iquélient rapi- dement. Liquéfie ra- pidement ; li quide trouble et dépôt jaune d'or. Tumeur can- céreuse non ul- cérée. Eau. Colonies blan- ches, parfois à rellets verdâ- tres, avec des prolongements qui les font res- sembler à des étoiles de mer, Liquéfie ; li quide trouble dépôt jaunâtre. Petits nu' Ions Liane 35». Large c» blauc gris Banda ép d’un beau} d'or. Mêmes o tires qui pyogenèn reus mais ration jauo mcl tron fond L i q u é fi e comme M. pyo- gènes albus mais moins ra- pidement. Eu piqûre, il se forme des pro- longements ra- diaires. Liqué- faction lente. M1CKÜC0CCUS. » rincipales espèces du genre MICROCOCCUS. 459 ItES. " ■ l> T KH H K. MJ» ROIILLO*. CARACTÈRES DES CELLCLU. INFLUENCE »■ l’oXMpEM BT DE LA CHALBL'B. ACTION pavsioiouiqci. OBSERVATIONS rABTicuuâaes. Très léger r.OCCUS OTOÏ- Anaérobie fa- Pat h o g è n e. Ne se décolore nuage dans le» vieilles cultu- res . des de t s i 1 .3 j», lancéolés entourés d’uu" capsule qui fait défaut dans les cultures. cultatif. La virulence des culture» se perd rapide- ment. pas par la méthode de Gram. W,io mu k| * Cellule* splié- riquet ou ©va- Aérobie. Saprophyte. Le» cultures dé- gagent une odrur i*ang a Itmètalli les de 0,5 p à 1 |». Obscuré- ment mobiles. de trimetliyi- ami tir. | * . Ci icc us rond» de 0,5 p. • Pathogène pour le lapin. Infiltration pu- rulente «u point d' i noc u 1 a t ion. abcès métatasti- qnes dans le» or- ganes. pde cul- Piqueté llo- Coccus sphé- Pas exigeant Pathogène ; ■ | m rente ; t 'loppC à |nc«. cunneux grisâ- tre: le liquide reste clair. nques, de 0,8 p â 1 p ; en chai- nettes. pour l'oiygene. les culture» per- dent vite leur virulence. Iibraiii' 1 , sèche. Liquide trou- ble. dépôt Man châtre. Cellules ron- des avant eu moyenne 1 p de diamètre. Conserve très longtemps ta vitalité sans air. Pathogène. t P emiut r, Trouble r» Coccus sphe- Co n s e r v e Pathogène. Les culture* il e- H or. tar- pi'le à 10* ; dé- riqurs, de 0,9 p longtemps sa veloppent une pôl jaunâtre , liquide trouble. à 1,5 p, isolés uu en petits amas. vitalité sans air. odeur de lait aigre ou de colle de fa- rine fermentée. Grumeaua visqueux blan- châtres. ; ‘ D Pathogène; tue les cobayes, lapins et pi- geons. pas les chiens. Chei le lapin, il se forme an point d'inocula- tion un énorme «dème gélati- neux. » Coccus sphé- rique» de t p en moyenne ; iso- les ou en petits amas. • Pathogène. • |*ure é 1 jaune ■ Coccus peu mobiles, de 0,8 à 1 p, eo petits amas ou en courtes cbaines. • Saprophyte. • • 460 COCCACÉES. Tableau résumant les caractères les plus important» DÉSIGNATION HABITAT. CAKACTÉBES l>& DKB E S !■ È C E B . 8011 PLAQUES. SÜR GÉLATINE. suit GKI.OS»J j — Eau. Gouttelettes En piqûre, la » ïfffij fris jaunâtre irillantes. Ne iquéfie pas. culture a sou- vent une forme de rosette. Air. Petits bou- Culture é- Large battit ;ous rosés, sou- vent mamelon- nés, qui for- ment de larges disques. paisse, rosée ou de couleur chair, ramollis- sant très peu la surface de la gelée. rosee lisse, fl M. salivarius pyogenes, p. 414.. . Salive. Colonies ron- des d’un blanc opaque, liqué- fiant lentement. Liquéfie len- tement', liquide et mince voile visqueux. Bande jaune oraujJ M. salivarius septicus, p. 413 ... . Salive dans un cas de fièvre puerpérale. Colonies gri- sâtres ne liqué- fiant pas. Ne liquéfie pas. Très pe- tites colonies blanchâtres. » ] M. de la septicémie consécutive Sang charbon- M tt » neux putréfié. M. de la septicémie du lapin p 412 Sang de bœuf putréfié. l) » R Lait. Disques mu- Culture mu- queuse. Ne li- quéfie pas. Culture aw- queuse griJflWE queux d'un blanc sale. M. sub/lavus, p. 393 M. de la suppuration progressive Mucus vaginal etlochies. Urine etpusd'abcès au sein. Pus blen- norrhagique. Sang putréfié Colonies gris jaunâtre, gra- nuleuses vers le 5e jour. » Liquéfie après avoir donné des colonies d’un jaune d’ocre. » Dév e Io pp r- ment rapide plaques jauuc d'ocrc. » 1 MICROCOCCUS. 401 incipales espèces du genre MICROCOCCUS. I Ki-:s. CARACTÈRES INFLUENCE l>K L'OMOtSI ACTION OBSERVATIONS | DK T( Mit. «CR 5OCILL0*. Cll.LLI.tS. rr ot LA CNAL4LB. PHYSIOLOAt^tt. rAaTicrLitas*. Mince pelli- rule à la sur- face. Coceu* de 0,7 à 1 p. » Saprophyte. • K • • Gro» coceu* ovoïde», mesu- rant 1,4 {> de long reuni* sou- leut en diplo- coque». » i Saprophyte. m Trouble en •leur heures . dépôt blanc. a Pathogftue, produit u tir *iippur»tiou lo- rtittrf. Ne se décolore pas par la mé- thode de Gram. i t» » l âx-ou* ronde isolé*, par deux ou en amas. • Pathogène. Inoculé sous la peau, tue le» la- pins, souri», co- baye* en 4 k 6 jour*. » Coceu* rond*, de 1 „ i i •Ii «po.es eu long* chape, tel.; 1 égè re- inenl mobiles. Aérobie. Pathogène. Lo chien . la poule et le co- baye sont ré- fr u taire*. La «iruleoer de» cultures s'atté- nue »ite. L’inoculation ■létermiue une septicémie chei le laptu ; mort de 1*4 4* heures. m m Cor rus otoT- des mesurant MmI p* a P athogène pour le lapin, cbes qui il cause une septicémie D'après D * - saine, les poule» sout réfractaire*. ê ê Coceu* de O.ïp. • Fait frrracn - ter le sucre de lait a sec déga- gement de gai. • *«lo p pe Wlluppr* Trouble à la 15' heure à 35*. dépAt jaunâtre. Diploeo<|ues de I p ,t J, 6 J», jusque 3 n sur bouillon. Assri mobiles. 1. inocula lion au lapin cause un abcès. Se colore par la méthode de Gram. « » • 1 Coceu» de 0.15p. a Détermine cher le lapin une suppura- tion qui tend à s’étendre. Tue le lapin en 1 i jours. Se trou »e dan* les parois de l’abcèa. 402 COCCACÉES. Tableau résumant les caractères les plus important DÉSIGNATION DES ESPÈCES. M. tetragenus, p. 378. M. urex, p. *38. M. versicolnr, p. *37 — M. viridis / lavescens , p. 363 M. viscnsus, p. H*. M. viliculosus, p. 6 16 ■ HABITAT. CAHACTKKES 11 SUR PLAQUES. SUR OKLATISI. CrRchats et contenu des cavernes des phthisiques. SUR of.LOSS. Petites colo- Ne ^ liquéfie mes bombées pas. Culture d‘un blanc bri I tant. Air; se trouve en abondance dans l’urine am- moniacale. Air. Lymphe de pustules de va ricelle. blanchâtre. Colonies rot des blanches; long de la stri Ne Grandes colo- nies visqueuses verdâtres, à re- flets nacrés. liquéfie pas. Cultures aplaties d’un blanc de porce- laine brillant Ne liquéfie pas. Pellicule jaunâtre, crée. Ne Vin et bière filants. Air. liquéfie pas. Colonie verdâtre en clou. Colonies for mant de petits amas de fila- ments contour- nés en vrille. Culture î dàtre à en sauce rapide Ne liquéfie pas. Pelliculej •blanche d'où partent de longs) filaments en) vrille se répan- ' dant dans la ge-1 lée. M1CR0C0CCUS 4fi3 jrincipales espèces du genre M1CROCOCCUS. RES. CARACTÈRES INFLUENCE D* LOXYGÈNE ACTION 0— w» »t>K TERRE. M R HOCll.LOS. ctu.ct.ss. rr os La chaleur. PHTtlOUXslQCB. PARTICtUKBES. Dépôt trè» «'•pais*. Ooccus sphé- riques de t p. en tétrades. Anaérobie fa- cultatif. Pathogène: tue les souris blanches et les cobayes. Les souris de champs etde mai- sons, les lapins, sont peu seusihles ou réfractaires. Reste coloré par la méthode de Gram. 0 Corcus sphé- rique* de 1 p a 1,5 p, son *ent en longue* chaînes. Peut être anaérobie (ara! latif. Agent de la ferai •- n ta t io n •un in ni. raie Je l'urine. Les vieilles cul- tures dégagent une odeur de colle de faune qui fer- : mente. ■ Coecu* petits, en difdocoques ou en petits amas. * Saprophyte. • .. » • 1 n o IT e n s i i pour les ani- mant. |i a Le liquide se Iroulile rapide- ment et devient visqueut. Coecut en longues chaî- nes tlciueus*». Produit la fer- mentation ris- q neuse de cer- tains liquides. Les cultures dé- gagent une odeur fade. I • • • Coceus orales, de 1 , 1 p en gros amas. • Saprophyte. • 464 COCCACÉES. Deuxième genre. — SARCINA Goousin. Gréé par Goodsir pour la Surcina ventriculi, rc genre renferme des Bactéries à éléments (l’ordinaire sphériques, parfois ovoïdes, qui, Fig. 136. — Schéma de la formation de paquets de Sarcines. par suite de divisions s’opérant successivement dans trois plans différents perpendiculaires les uns aux autres, forment des colo- nies massives, cubiques, ressem- blant à des paquets à faces car- rées ou rectangulaires (lig. LIG). Les creux qui existent entre chacun des éléments sur les faces et les côtés de ces masses ajoutent encore à la similitude, simulant grossièrement les em- preintes des liens ayant servi à liceler les paquets. Le processus de la division qui d’une cellule forme une colonie massive, est encore peu connu. D’après Hauser (1), les phénomènes se passeraient de la façon suivante : une cellule prèle à se diviser se partage en deux parties égales et forme ainsi un Diplocoque, chacun des deux éléments du couple se divise alors à son tour suivant la longueur; on obtient ainsi une tétrade dont les quatre éléments se partagent à leur tour par un seul plan, qui coupe en deux la pla- quette qu’ils constituent par leur assemblage ; c’est ainsi que se forme la masse cubique la plus simple, constituée par huit cellules. Apres inasses du cube se multiplient d une façon sein a > ceuuies sont rarement de plus en plus considérables, lypiqucmcn , tière unissante assez isolées; elles sont au contraire accolées par une matière (1) H miser, tleber Lungensarcine ***■/* “ ’ p. 027). Fig. 13". — Sarcines 700/1. SARCINA. 465 solide- Dans certaines conditions cependant, qui semblent dépendre surtout du milieu où vit l’espèce, elles présentent une grande tendance a se séparer des la division. Les paquets cubiques n’existent plus; les tétrades sont rares; on n observe plus que les coccus isolés les uns des autres ou réunis par deux en Diplocoques. Si ce n’étaient les commé- moratif' qui ramènent à la forme typique précédemment observée, rien ne pourrait taire distinguer ces Sarcines de Micrococcu x. Parfois cependant, un simple changement de milieu nutritif peut faire réap- paraltrela forme normale. La Sarcina ventriculi, observée dans les vo- missements ou dans le contenu stomacal, montre des paquets assez gros, formés d'un grand nombre de cellules, 16, 32 ou 64 par exem- ple. Cultivée sur milieux solides, elle ne forme [dus que les Diplo- < oques et 1res peu de tétrades. I ne parcelle de celte dernière cul- ture transportée dans du bouillon à l’étuve, donne rapidement à la 'in lace du milieu nutritif une pellicule écailleuse brunâtre, de la partie inférieure de laquelle se détachent des petits flocon» bruns qui nagent dans le liquide; la pellicule et les flocon' contiennent de ces amas de forme caractéristique, d’autant plus gros que la culture est plus âgée. Le contraire peut du reste avoir lieu. Des colonies ne con- tenant que des cellules rondes, isolées, sont prises pour des cultures de Micrococcu s et classées comme telles ; la forme de Sarcine n’ap- parait que plus tard, dans des culture» obtenues avec les premières Dans la cavité buccale et l'intestin des poulets, on trouve des Sarcines dont les paquets cubiques de huit éléments présentent un arrangement très régulier en chaînes, de véritables Streptosarcmes. Maurea(l) a observé des mouvements bien nets chei une espèce qu’il dénomme Sarcina mobilis ; c’est plutôt un Micrococcus en tétrade qu'une véritable Sarcine. I codant longtemps la division a été considérée comme le seul mode de reproduction des espèces de ce genre. Récemment Hauser, dans son mémoire précité, a décrit, avec toutes les apparences de vraisemblance, la formation des spores dans une Sarcine qu’il a ob- tenue des crachats d’un phthisique. Certaines cellules isolées aug- mentent de volume; leur protoplasme cellulaire devient trouble. I.a partie centrale la plus considérable de ce contenu se contracte et acquiert une plus grande réfringence, pendant qu’il se forme a sa 1 périphérie une sorte de membrane sombre. Il se constitue ainsi, au bout de peu de temps, un corpuscule arrondi, brillant, très réfrin- gent, mesurant de 0, 6 |i à 0, 8 y. de diamètre; la membrane de la 'Cellule mère devient diltluente et peut se dissocier en mettant cette (I^M*ürï*, l'eber e.no be*e*l.cbe Sarcine ( Centralblatt für BaJcteriologie, Ig-Jî, XI, Mac i, — Bactériologie. 30 406 COCCACÉES. spore en liberté. Ces spores se forment surtout dans les tétrades et dans les paquets cubiques; on peut en trouver alors soit dans toutes les cellules d’un amas, ou seulement dans une partie, parfois a des degrés de développement différents. Ces corpuscules possèdent les caractères habituels des spores de Bactéries. Elles résistent en par- ticulier à la chaleur beaucoup plus que les cellules végétatives ; des cultures en contenant, portées à 100» dans la vapeur d’eau, ont encore pu être fertiles. La double coloration réussit avec elles, mais il est nécessaire de passer la lamelle jusqu’à trente ou quarante lois dans la flamme pour permettre à la matière colorante de penelrer. On obtient alors, avec la double coloration à la ludisme et au bleu de méthylène, des spores colorées en rouge rose et les débris des cellules mères qui les entourent teints en bleu pale. Plusieurs observateurs attribuent à la membrane cellulaire des Sarcines la propriété de bleuir par l'acide sulfurique et 1 iode ou par le chlororiodure de zinc, ce qui indiquerait que cette partie es formée de substance cellulosique. Je n’ai pu vérifier le fait que pour la SarcAna aurca. Encore la coloration ne s’observe que sur quelques rares masses isolées, sans que rien puisse expliquer cette différence entre des amas cellulaires en tout semblables. Cette coloration, qui est violet pourpre avec le chororiodure de /.inc, est 1res fugitive; elle se forme lentement, puis disparaît après que ques secondes. De plus, je n’ai pu observer la réaction qu avec des cultures sur pomme de terre. Elle semble d’ordinaire bien localisée aux ce Iules, es colorant fortement ; d’autres fois elle parait diffuser dans le mi- lieu ambiant, indiquant peut-être la présence de matière amylacée soluble produite par l’action des diaslases sécrétées par les cellules. On ne connu jusqu’ici qu’un petit nombre d’espèces du genre sarcim; plusieurs formes, habitant les eaux douces, qui avaien ék décrites comme telles, sont dos Algues appartenant au genre Mais- mopedia ou à des genres voisins. Sarcina ventriculi Goodsir. Cette espèce est fréquente dans le contenu stomacal de 1 homme et des aniniaux ; on l’observe spécialement dans les abonde d’ordinaire quand la fermentation des produits accumules dans l’estomac est favorisée par leur stagnation occasionnée par un état de souffrance de l’organe. Elle a été découverte par Goodsir (1) Journal, 184i, t. LVll, p. 130). SARCINA. 4f>7 o\ étudiée peu après par Lebert el rfobin (1). Elle se trouve par- f<>i> en quantité considérable dans le contenu stomacal; Kichter 2) a signalé un cas d obstruction complète du pylore suivie de mort, qu il a attribué aux amas de Sarcines. Virchow (3; dit en avoir observé dans un abcès gangreneux du poumon; on en a rencontré plusieurs fois depuis dans cet organe qui diffèrent beaucoup de la Sarcina rentriculi. Bonnet (4 et liasse 3) en ont trouvé dans les selles, lleller (0 , dans du mucus diarrhéiques. Des Sarcines sont fréquentes dans I estomac du lapin et du singe ; elles sont très probablement identiques à 1 espèce de l'homme. Falkenheim (7) a dec lit les principaux caractères de culture de cette espèce et permis ainsi de la différencier facilement des espèces voisines. Telles qu'on les observe dans le contenu stomacal, les cellules de la Salarie, de l estomac sont rondes ou légèrement ovales, inco- lores ou faiblement teintées en jaune. Elles mesurent environ 2,5 p de long et sont la plupart du temps réunies en petites masses cubiques, a coins ronds fflg. 138) formées d’un nombre plus ou moins considérable de cellules, toujours en multiple de quatre à cause du mode tout spécial de division, 8-16-32-iii. . Hobin donne comme dimensions des plus grosses masses 55 p de longueur et 20 p de largeur. Ces masses ont une consistance coriace, élastique. Elles reviennent sur elles-mêmes après une compression. ® Elles ont, dans les vomissements, une légère teinte for- *3». — ,Wn«a brune, sont très transparentes et a«.). (4j VuAxtri, Oie Bactérien der Triuk und NuUwâseer, 1888. 470 COCCA.CÉËS. 0,88 n de diamètre et sont immobiles; certains contiendraient des spores. En culture sur plaques, les colonies incluses dans la gelée sont de petites sphères grisâtres, ('.elles qui arrivent à la surface forment un petit bouton blanc grisâtre. Elles liquéûent la gélatine, mais très lentement. En piqûre sur gélatine, il se développe une semblable culture à la surface et presque rien dans le canal. La liquéfaction très lente ne commence que vers le quatorzième jour. Sur gélose, on obtient une mince colonie blanchâtre, lisse. Le bouillon se trouble très peu, puis s’éclaircit en abandonnant un mince dépôt lloconneux. Sarcina pulmonum Hauser. Beaucoup d’observateurs ont signalé la présence de Sereines dans les produits d’expectoration pathologiques, ou dans le tissu lui- mème du poumon. Virchow en a trouvé dans la gangrène pulmo- naire, Bamberger dans les crachats fétides d’une dilatation des bronches, Friedreich dans un infarctus hémorrhagique du poumon. Gohnheim dans des cas de tubercutose chronique, Heimer et Nnu- werck dans des cavernes; Fischer en a rencontré en grand nombre dans plusieurs directions du poumon et de la bouche. Aucun de ces auteurs cependant n’avait songé à les différencier de la Sarcina veu- Iriculi; tous pensaient avoir affaire à cette espèce. Hauser (1), plus récemment, a pu isoler une Sarcine des crachats d’un phthisique et se convaincre, par une étude consciencieuse, qu’elle était spécifi- quement différente de la Sarcine de l'estomac. Il a donné des details très intéressants sur ces cultures, qui s’obtiennent facilement sur les milieux habituels. . . En culture sur plaques, on voit se former, au bout de trois jours de petits points blanchâtres dans la gélatine; leur croissance est longue, ils ne s’élargissent guère que lorsqu ils atteignent la surface. Ils y forment de petites colonies ovales très bombées, colorées en brun pâle à la lumière transmise. A un plus fort grossissement, ces colonies semblent formées de gros grains qui, surtout a la penphei îe, sont disposés en cercles concentriques. En piqûre clans un tube de gélatine, la culture est bien apparente en vingt-quatre heures. Elle donne en peu de temps, a la sur ace une petite colonie ronde, gris perle, qui en grandissant pren. < _ bords sinueux et un éclat humide, un peu brillant. Dans le canal de HAUsm, Ueber Lungensarcme fiches Archiv für klinische Médian, mi, p. 127). SAHCINA. 471 la piqûre, on n’observe que de petites colonies punctiformes. I.a gé- latine n’est jamais liquéfiée. Sur pomme de terre, le développement est peu abondant; il s'y forme une culture brunâtre, peu étendue. De même dans le bouillon, où se produit un petit dépôt grisâtre, un peu visqueux; le liquide ne se trouble pas et n'offre pas de voile à la surface. Dans les jeunes colonies on trouve des diplocoques, des tétrades ou des petits cubes constitués par huit cellules. Dans les colonies plus développées, il y en a seize et trente-deux. Les cellules mesu- rent de 1 fi à 1.1» (i. D'après Hauser, leur division s'opérerait de la façon suivante : l ne cellule se divisant eu deux donnerait un diplo- coque, dont les éléments se partageant suivant la longueur du couple, produiraient une tétrade; la tétrade formerait un petit cube par suite de la bipartition de ses quatre éléments par un môme plan. Ces cellules, isolées ou réunies, ne manifestent aucune moti- lité. De véritables spores endogènes prendraient naissance dans des éléments isolés ou agglomérés; leur formation a été décrite précé- demment (p. DiîD. Les spores résistent à une forte chaleur; des cul- tures en contenant ayant été portées à 1 10° s*> sont montrées fertiles. Cette espèce ne parait avoir aucune propriété pathogène; admi- nistrée avec les aliments à des lapins, elle ne leur a occasionné aucun trouble; il existait cependant «les tétrades à spores vivantes dans les selles, l’estomac n'en contenait pas. hile décompose énergiquement l'urée, comme une autre Sarcine, trop jteu connue, «jue Leube (1) a i isolée de l’urine. Sarcina aurea Macé. Cette belle espèce a été isolée dans mon laboratoire de l’exsudât du poumon, recueilli à l'autopsie avec les précautions voulues, chez •un individu mort d’une pneumonie bâtarde compliquée de pleurésie I purulente. En piqûre sur yélatine, les cultures se développent vite, la liqué- I faction commence au second jour; le tube est entièrement liquéiié du sixième au huitième j«»ur. Au-dessus «lu liquide complètement • clair, s'est formée une pellicule épaisse, d’un beau jaune d’or, très friable; au fond «-st un dépôt blanchâtre peu ab«>ndant. La pellicule •se brise en morceaux irréguliers à la moindre agitation et tombe au fond «lu vase. Lu liquéfaction devient plus lente au fur et à mesure que les culture» vieillissent; en cinquième culture, elle n apparaît .guère avant le sixième jour. (t) l.aiw, leber die Miuiiouiakali* lit- llaiiigùliriinfï {Virtkptr't Arthir, 1**0, C, p. <0. 472 COCCACÉES. Sur gélose , vers 35°, il se produit une bande large et épaisse, à surface verruqueuse, colorée en jaune d’or brillant. Après plusieurs générations, la teinte pâlit et devient jaune pâle. La pomme de tare est un très bon terrain de culture pour cette espèce; on y obtient, en inoculant la surface par plusieurs stries, d’épaisses bandes d'une teinte jaune d’or brillant, à surface plus lisse que celle des cultures sur gélose. Dans les vieilles cultures, le i centre prend une coloration jaune blafarde. La culture dans le bouillon est bien particulière. 11 se forme an fond du vase un dépôt jaune d’or, de coloration plus claire que celle des cultures sur milieux solides, très cohérent, tout à fait adhérent au verre, s’élevant à un centimètre environ du fond sur les parois du vase et présentant son bord supérieur libre régulièrement festonné. Le liquide ne se trouble pas et ne montre pas de voile. Toutes ces cultures renferment l’espèce disposée en paquets carac- téristiques de grandeur variable. Ces masses cubiques sont formées ] d’éléments un peu ovoïdes, mesurant de 1 ja à 1,1 (x de long, que l’on peut trouver aussi, mais rarement, isolés, en diplocoques ou en tétrades. Ces éléments, isolés ou réunis en masses, possèdent un mouvement oscillatoire très vif. Certains donnent, avec l'acide sul- : furique et l’iode, une coloration bleu violet, qui indiquerait chez eux la présence de matière amylacée ou cellulosique. Le pigment est soluble dans l’alcool absolu et donne une liqueur d’un beau jaune d’or. Sarcina cerevisiae Lintner. ( Pediococcus cerevisiae.) Lintner (i) l’a isolée de bières malades; Adametz (2) la signale dans l’eau. Le diamètre des éléments est très variable; de 0,3 (a dans la bière, il atteint jusqu’à 3 ia dans les milieux riches en azote. Ces éléments sont réunis en tétrades ou en petits paquets, rarement en diplocoques j ou isolés. Sur plaques de gélatine, cette colonie donne de petites colonies incolores sphériques, à bords lisses. Avec l’àge, elles s’étendent en une couche mince qui donne lieu à un beau jeu de lumière; le centre prend une teinte jaunâtre. En piqûre, il se développe une culture blanche, lisse. La gélatine n’est pas liquéfiée. (t) Lintner, Oie Sarcina-organismen (1er Gfthrungsgeworbe ( Inaugural Dissertation.) Ik(2) Adametz, l)io Bakterien lier Trink uuil Nutiw&sser, Vienne, 1888. SARCINA. 473 Sur pomme de terre, on obtient de petites colonies granuleuses, jaunâtres. (.elle espèce ne croit pas dans le bouillon de malt stérilisé ; elle ne se développe que lentement dans le moût de bière faiblement alcalin. Dans les 'bouillons et les liquides peptonisés, elle forme un voile à la surface. Le liquide devient faiblement acide; l'acidité est due pro- bablement à un faible grossissement, paraissent incolores ou légèrement jau- nâtres. Les colonies qui gagnent la surface s'étendent un peu, puis (I) Htitui, Kulttirtenurhe mit der lUnMarrine (Peter tk. med. (i) Miyen., F.tude «tir U fermentation ammoniacale et jur le» ‘ et île micrographie. (3 Die Spaltpilie, p. 55. [i, Macu, Ueber rotli Mileh (Centralbtatt fùr Bactériologie, Wochetvekrifl, MÿO, u. ferment» de l'uree (daao- ls*9, VI, p. S!*). 474 COCCACÉES. deviennent rosées et Ii(ju6lienl lu. gelée autour <1 elles. A ce moment, elles affectent souvent la forme d’une rosette; au milieu se trouve une petite masse rouge, entourée d’anneaux concentriques de même couleur, mais de teintes variées. En piqûre dans la gélatine, il se forme à la surface une colonie rose rouge, mince, large, et dans la piqûre une minime culture qui va jusqu’au fond. Vers le quatrième jour, la liquéfaction commence et n’atteint les bords du tube qu’après six ou sept semaines. Sur gélose, la culture, assez abondante, reste longtemps blanche et ne se colore que dans son milieu. Le bouillon ensemencé reste clair; il se développe, sur le tond du vase, de petites colonies punctiformes, blanches. Sur pomme de terre, les eu U u res sont moyennement épaisses et d’un beau rouge. Le lait stérilisé se colore rapidement en rouge intense, mais ne parait subir aucun changement. La couche de crème, qui se sépare par le repos, montre de nombreuses stries rouges ; le liquide sous- jacent est rougeât re. Le pigment est insoluble dans l’eau et l’alcool, même bouillants. Les acides étendus ne le modifient pas à froid, mais le détruisent à chaud. L’ammoniaque et les lessives alcalines se comportent comme les acides étendus. Ce pigment est également insoluble dans l’éther, le sulfure de carbone, le chloroforme, la benzine. Ce microbe ne parait être pathogène pour aucun des animaux d’expérience. Sarcina paludosa Scuroeter. D’après Schroeter (t), elle serait fréquente dans les eaux de déchet des fabriques de sucre. Les éléments sont sphériques, incolores, très réfringents, mesu- rant jusqu’à 2 a de diamètre. Ils sont réunis en familles plus grosses et moins régulières que celles de la Sarcine de l'estomac, et présentant les coins et les angles de séparation des cellules plus arrondis. Gruber (2) a donné récemment une intéressante révision du genre Sarcine , en décrivant plusieurs espèces nouvelles; il a établi la c e (1) Schroetbr. Krvptogamenflora von bchlesien. Institut Uruukh, Die Arien .1er (ialtung Sarcina (Arbeiten au* dm Baktenohgxschen Inst, lu' der technische Hochschule zu Kuv Isruhr, I, I S1-*,!, 2, p. - SARCINA. 475 dichotomique suivante qui peut rendre de bons services pour la dé- termination : I. Espece* dout le* culture* sur milieux solide* ont une cou- leur Manche. 1. Formant des paquets typiques sur les milieux solides et liquides. a. Liquéfiant la gélatine. a. Colonies rondes en cultures »ur plaques. A. Liquéfiant lentement la gélatine B. Liquéfiant rapidement la gélatine Colonies irrégulières en cultures sur plaques. Liquéfiant rapidement la gélatine... b. Ne liquéfiant pas la gélatine. a. Colonies rondes en cultures sur plaques .... } . Colonies irrégulières en cultures sur plaques. A Développement bien net à la surface. . . . B. Pas de deieloppement à la «urfare. T rouillant l'infusion de f«tn Ne troublant pas (‘infusion de foin .... 2. Ne formant de paquet* typiques que dans les milieux liquides. a. Liquéfiant la gélatine. a. Ne formant de paquets que dans l'infusion de foin . !■ Ne formait de paquets que dans le bouillon . b. Ne liquéfiant paa la gélatine. a. Ne croissant pas sur gélatine g. Croissant sur gelatiue. A. Formant des paquets daus le bouillon. . H. Formant des paquets dans l'infusion de foin II. Espèces formant île la matière colorante. J. Matière colorante jaune. I. Form ait des piquet, typique* »ur les milieux solide* et liquides. ». Liquéfiant la gélatine. a. Colonie* ronde* eu cultures sur plaques. A. Croissance lente, liquéfaction rapide de la gélatine Il Liquéfaction de la gélatine lente à se produire. Le bouillon reste clair ; des paquet* *e forment dans tou* le» milieux Le Intuition reste clair; il ne *e forme de paquets que dans la gélatine et le bouillon Le bouillon se trouble au début, puis s'é- claircit ; il se forme des paquets dans tous les milieux J. Colonie* iriegulieres en cultures sur plaques. Formant des paquets dans tous les mi- lieux y. l a liquéfnrtiou do la gélatine dciimt très lente à partir de la cinquième culture ; le bouillon reste clair avec un dépôt jaune d'or. Sarcimi alba Zimmermann. éVmss ahitacca bru ber. Sarcina incana (i ru ber. Sarcina pulchra fleurie!. Sarcina pulmonnm Virchow . Sarcina Inc Un firalwr. .S'arcinti rcrmicutant (irub. Sarcina minuta de Bary. Snrcinn candi Ja K ointe Samna albnta liruber. Sarcina Wrlkcri Koman. Sareina mica Hennci. Saretnm ccnlneuh fioodsir. Sarcina /la ta de Bary. .Sarcina tu par b a Hcnrid. Sarcina o/en* Henrici. .Vu renia aureteen» Grutier. Sarcina liqutfacien* Frank- la ad. Sarcina aurea Macé. 476 COCCACÉES. b. iSe liquéfiant pas la gélatine. a. Colonies rondes en cultures sur plaques. A. Croissance lente Sarcina lulea Schrœter. B. Formant des paquets typiques dans tous les milieux ; troublant le bouillon et l’infusion de foin Sarcina lioida Gruber. C. Formant des tétrades dans le bouillon, des paquets dans l'infusion de foin; ne troublant ni le bouillon ni l’infusion île foin Sarcina meliflava Gruber. Colonies irrégulières en cultures sur plaques. A. Formant des paquets typiques dans tous les milieux. Croissance rapide sur gélatine, lente sur la gélose Sarcina luleola Gruber. Culture vermiforme sur gélatine en stPje Sarcina vermiformis Gruber. Matière colorante d’un jaune citron Sarcina cilrina Gruber. Colonies se réduisant en poudre jaune. Sarcina striata Gruber. Montrant un développement bien net eu surface Sarcina marginata Gruber. B. No formant de paquets que dans les mi- lieux li |uides. Dégageant du gaz Sarcina gazoformam Grub. 2. Ne formant de paquets que dans les milieux liquides. a. Colonies rondes en cultures sur plaques ; liqué- tiant la gélatine. Matière colorante d'un jauue soufre brillant ; liquéfaction lente de la gélatine Sarcina flavetcens llenrici. Matière colorante jaune orangé ; liquéfaction rapide de la gélatine Sarcina aurantiaca Koch. b. Colonies irrégulières en cultures sur plaques. Ne liquéfiant pas la gélatine. .... Bouillon trouble au début, clair plus tard ... Sarcina sulfurca llenrici. Bouillon et infusion de foin restant toujours clairs Sarcina velutina Gruber. c. Colonies irrégulières au début, rondes plus tard. Bouillon à trouble léger et constant ; infusion de foin toujours claire Sarcina intermedta Gruber. §§. Matière colorante rose. 1. Formant des paquets typiques dans les milieux liqui- des et solides: ne liquéfiant pas la gélatine ; colonies rondes en cultures sur plaques. Des paquets dans le bouillon, des coccus et des diplocoques dans l'infusion de foin, des paquets sur les milieux solides ; pigment rose chair Des coccus dans toutes les cultures, à côte des pa- quets; matière colorante du rose pâle au rouge de viande 2. Ne formant de paquets typiques que dans les liquides. a. Liquéfiant la gélatine.... b. Ne liquéfiant pas la gélatine §§§. Matière colorante brune. 1. Des paquets typiques sur les milieux solides et liqui- des; ne liquéfiant pas la gélatine ••••• 2. Ne formant de paquets que dans les liquides ; ne lique- fiant pas la gélatine Sarcina carnea Gruber. Sarcina inenrnata Gruber. Sarcina rosea Schrœter. Sarcina persicina Gruber. Sarcina fusca Gruber. Sarcina fusccsccns de Bary. LEUCONOSTOC. 4- / / TrOISIKMK GENRF. — LEUCONOSTOC Van TiBOIIFU. Les cellules rondes, incolores, très petites, sont unies en chape- lets tlexueux, entourés d'une gaine épaisse de gelée de consistance ferme, cartilagineuse. Ces gaines forment, par leur accolement en certain nombre, des masses irrégulières, lobées, présentant des cir- convolutions à la surface et acquérant la dureté du cartilage. Dans les chapelets, il se forme des spores, provenant de la transformation directe de certaines des cellules, qui dex iennent grandes et prennent une membrane plus épaisse et un contenu plus réfringent. Os spores sont séparées les unes des autres; elles ve trouvent comprises dans le chapelet ou à ses extrémités. Ce genre ne renferme qu'une seule es|»èce bien connue. Leuconostoc mesenteroides Ciknkowsky. Les /.onglées de cette espèce forment les masses gélatineuses mesurant de la grosseur d'une noisette à celle du poing, à surface mamelonnée, de consistance ferme et élastique. On les observe fréquemment dans les sucreries, sur les appareils qui servent à 1 obtention des jus sucrés de betteraves et, plus rarement, dans les sirops cuits. Leur apparence et leur consistance leur font donner en France le nom vulgaire de gomme de sucrerie, et, en Allemagne, celui de frai de grenouille Prosrhlaich). Le développement en a été étudié simultanément par Cienkow- sky (t), et, beaucoup plus complètement, par Van Tieghem (2 , puis par Liesenberg et Zopf (!t . Les cellules végétatives sont sphériques, mesurant de 0,8 p à 1,2 (i; celles qui se préparent à se diviser sont plus longues et de forme ovale ou en courts bâtonnets à extrémités arrondies. Les cel- lules lig. 139; 4, 5. 6, 7) sont réunies en nombre variable, en cha- pelets dont les grains restent séparés par une courte distance tant que le développement est actif: lorsque le développement est ter- miné, les grains se touchent et sont alors régulièrement sphériques (lig. 139 ; 8). Chacun de ces chapelets est entouré d'une gaine géla- tineuse mesurant de fi n à 20 p, six à vingt fois environ le diamètre (! Cnaaowaai, l'eber die (jallertl>ildung«u der Zuckerriil>en»afie*. Charron , IS78. (îi Va* Tiuani, Sur la gomme de sucrerie (Annalet des teiener» naturelle » Bottmi. que, «• série, VII, 1879). (*) l-1**»»»»* et Z orr, l'eber den sogenannten Krochslaichpili (Leuconostoc) der euro- pAischru Kiiltesmcker, und der jarauiseheo Kohriurkerfabriken IBeitrtf» tur Phytioloair u*d MorpluUoyie nifterer Oryanmmen .le /.opf, Hefl I, 189î). 478 COCCACÉES. ,1'un grain. Ces boudins gélatineux se recourbent et se pelotonnent, en se serrant fortement ffig. 139; », '). «t donnent un tubercule blanchâtre, transparent, compact, àsurface mamelonnée, vernuculec. Ce tubercule s’accroît et prend une consistance assez ferme pour nu’on puisse y pratiquer facilement «les coupes au rasoir. I ar suite de la pression que les tubes gélatineux exercent les uns sur les o g o 0 o v O Fig. 130.- Leuconostnc ™e*enlrroidçs^, *po™ étonné* ; 8, coupe d’uuc .nation des chapelets entoures de leu g ' 'punc Z„oglée âgée; les spores se Zoogléc ayant terminé son ^ro.ssem , - 1 deur naturelle. Les figures 1-9 ■r. saiîrrwï - d-.' autres, la masse interne prend l'aspect d'un pseudo-parenchyme ‘ Vnd le’ liquide nutritif est (puis*, » Sent — s Certaines cellules des chapelets («g. O» ! *) “ ^s tant sphériques, gagnent une metn rano cpa . mesurentdel,8p réfringent.Cesont devéritables spores durables, qu. mesurenlüc , l LEUCONOSTOC. 479 a - a. Ces spores peuvent se trouver aux extrémités dos chapelets mu être intercalées aux autres cellules ; elles sont toujours séparées les unes des autres par un certain nombre de cellules végétatives. Le^ conditions mauvaises continuant à agir, la masse gélatineuse se dissocie et les différents éléments des chapelets sont mis en li- berté dans le liquide. Souvent les cellules végétatives, ne trouvant pa> les conditions de vie qui leur conviennent, meurent ; les spores i esistenl aux causes diverses de destruction et gardent même long- temps leur puissance germinative. Si la spore est transportée dans un milieu nutritif nouveau, elle germe immédiatement. La couche externe dure de la membrane se brise, la couche moyenne se gon- fle beaucoup et forme une épaisse enveloppe de gelée autour de la couche interne, mince et transparente, qui entoure le protoplasma rentrai llig. 139 ; I, 2). (,e cocrus s'allonge, donne un court bâton- net qui s’étrangle en son milieu et se scinde bientôt en deux élé- ment' lig. 139: 3 . Cesl le commencement des chapelets que nous connaissons. Dans des jus sucrés, la végétation peut être extrêmement rapide, si de bonnes conditions de température et d’aération s,, trouvent mimes. D après Durin (1), 50 hectolitres de dissolution de mélasses à 10 pour 100 de sucre ont été transformés en une masse gélatineuse compacte douze heures après avoir été versés dans une cuve ou du JUS de betterave* avait séjourné pendant quelques jours. On com- prend que celte Bactérie puisse devenir un ennemie redoutable |H.ur les sucreries. Le Uvnmostoc mesenteroide* intervertit le sucre à l aide d inverti ne qu’il sécrète, puis se nourrit du sucre interverti qu’il brûle complètement. On le cultive tri-s bien dans une solution de sucre de canne à laquelle on ajoute de petites quantités de nitrate et de phosphate alcalins. Le nom de fermentation cellulosique du sucre, qui a été emplové est impropre, il n’y a d’abord jwis fermentation, comme nous venons de le voir; ensuite la matière gélatineuse produite par le développe- ment de cet être vivant n’est pas de la cellulose, elle n’en possède aucunement les propriété»; entre autres, elle ne se dissout pas dans le liquide cupro-ammoniacal. Ce n’est pas non plus une subs- tance albuminoïde; l’iode, qui jaunit les cellules des chapelets, est sans action sur elle. C’est une matière ternaire qui parait être Voi- M.ie de la dextrine. à laquelle Scheibler(2 donne le nom de dextrau-. I Sur U tranitformation .lu »ucre cri*t*llis«ble en produit» cellulosiaur. fj„ *c,fnc'‘> nalurtlUt ; Hot., «• seri*. 1877, III, p. ito). 1 * d|Bauni.n, Recherche »ur U nature du dépit dit . frai de irr.-nou.il.> ! I~. fabneanlt «/, «ere. membre et décembre ttlZ ^nou.llr . (Jouma df. 480 C0CCA.CÉES. en la rapprochant de la viscose de la fermentation visqueuse. Liesenberg et Zopf ont pu obtenir des cultures pures de celle espèce, en maintenant pendant un quart d’heure à la température de 7ÿ° des zooglées dans la partie gélatineuse desquelles se trouvait en abondance une courte Bactérie en bâtonnets. Certaines cultures pures sont très caractéristiques. L’espèce ne liquéfie pas la gélatine. En strie, sur gélatine, additionnée de sucre de canne, elle forme après dix à quinze jours une masse épaisse, blanchâtre, formée de petites sphères gélatineuses, à partie libre transparente comme du verre le tout ressemblant à une cristallisation en croûtes. La con- sistance en estau début sèche, élastique, cartilagineuse; elle devient molle plus tard. . , ,, En piqûre, dans l'intérieur de la gelée, les colonies sont sphé- riques, verruqueuses, ressemblant à des grains de sagou. Sur navet ou sur betterave, on obtient d’épaisses zooglees sem- blables d’aspect à la culture cartilagineuse qui vient d etre décrite ( '• Ludwig (2) a décrit sous les noms de Leuconostoc Lagerheimii une espèce qu’il a rencontrée, avec des Levures et des Moisissures, dans une sorte de maladie de la gomme des chênes. Elle ressemble beau- coup au Leuconostoc mesenteroides et n’en doit très probablement pas être distinguée. Les éléments ronds mesurent de 0,é à 0,8 B- de diamètre ; ils se colorent très facilement au violet de gentiane. Ce Leuconostoc donne sur la gélatine de petites colonies sphen- uues ou lenticulaires presque hyalines, qui liquéfieraient le milieu. Cultivé dans des sucs de fruits, il les rend très visqueux, même SÜKoche et' üosaeus (3) ont observé une gomme de sucrerie produite par une Bactérie en bâtonnets, sécrétant une longue game ge ati- neuse pédiculée; ils proposent de la nommer Bacterium pedwulatum. Clascr 4) cite son Bacterium gelutinosum bclac comme pouvant pro- duire une semblable maladie des jus sucrés de betterave. Ce sont a des espèces encore imparfaitement connues. (I) Zopf, Die Spalpihe, p. 72. (i) Ludwig, Ueber Alcoliolgiihrung deuslcli. bot. Gesellschaft, 1886, IV). (3) Koch et Hosaebb, Ueber einen Jlakteriologie, 1804, XVI, p. 225). (41 Glaseb, Zur Gallertausscheidung Abth., I, p. 870). uml Schleimfluss tebender Baume (Bericht âer Froschlaich der Zuckerfabrikcn ( Centralisait /or in RübensSflen (Centralblatt filr Bakitriologie, ASCOCOCCUS. 48» QUATItlBMR OKMlE. — ASCOCOCCUS UlLLKOTH. La dénomination est de Rillrolh (1) ; c'est Cohn 2) qui en a précisé les caractères, en décrivant mieux que ne l’avait fait le premier observateur la seule espèce connue de son temps. Les cellules, rondes, incolores, très petites îles coccus, sont réunies par de la gelée peu abondante, en familles sphériques ou ovoïdes, à surface régulière ou mamelonnée, entourées chacune d’une épaisse capsule hyaline, de consistance cartilagineuse. Ascococcus Billrothii Guin. L'espèce a été signalée par Rillrolh dans l’eau de viande putréfiée; elle a été plus tard retrouvée par Cohn, se développant dans |« liqueur minérale qui |H>rte son nom. Klle forme à la surface des liquides une peau épaisse et visqueuse tig- 140. — A tcoeoeeu » Billrothii uie» isolées ; a, petit* colonie ; 6. piv» Cohu. I. If roêtr colonie forme* de hait familles ; — ||. col» gro»*« colonie mamelonné* a**c £p»i*,e capsule. t)'a d apparence laiteuse, un peu jaunâtre, rappelant la crème qui se forme a la surface du lait cuit. Cette membrane est peu résistante; en la soulevant avec une baguette de verre, elle se brise en flocons qm se répandent dans le liquide. Elle est constituée par de nom- breux éléments, présentant la disposition en familles si caractéris- tique. Le sont des cellules sphériques, incolores, de très faible dia- (1) Hillbotn, Coccobacteria Mptira. Berlin, 1874 oeb'r b4C,"if0’ 11 {B éléments de I Ascocorcus equi sont des coccus arrondis, me- surant de 1 jxà 1,5 n de diamètre et réunis, souvent en très grand nombre, pour former des masses ovoïdes mesurant de lOuà tOOnet plus de longueur. Chacune de ces masses est entourée d'une sorte de capsule homogène, transparente et incolore. Les coccus se colo- rent facilement aux couleurs d’aniline, la capsule pas. Hahe (t) a obtenu des cultures sur gélatine peptoniaée et sur pomme de terre. Sur gélatine, en piqûre, on obtient une traînée blanchâtre dans le canal et la gelée se creuse et se liquéfie peu à peu à la partie supérieure. fur pomme de terre, il se forme un léger revêtement jaunâtre, mat Les souris paraissent réfractaires à l’inoculation de cultures, qui détermine une véritable septicémie chez le cobaye. Chez le cheval, on observe un œdème inflammatoire qui se dissipe en huit ou dix jours; puis, quatre ou six semaines après, il se produit de l’empâte- ment du tissu conjonctif, une sorte de tumeur dans laquelle on sent des nodosités plus dures qui peuvent s’ouvrir en laissant échapper un pus clair et visqueux montrant dès quantités d amas formés d tscococcus de différente taille (2). Deuxième famille — BACTÉRIACÉES. Ce groupe renferme des Bactéries dont les éléments allongés sui- vant une direction, ont une longueur qui l’emporte sur la largeur La forme typique est le bâtonnet; il est tantôt court et trapu, appal rail en cou [kî optique presque comme un carré ou comme un court rectangle; tantôt sa longueur dépasse un certain nombre de fois sa largeur. La première de ces dimensions peut devenir très grande (DtuUcHe ZeitscSHft f*r ,, .'°ir *“**' : l!eber Botryomrco»e l«j t'ftrd (A/., JR87 XIII n 176 ». t- LJ <.C,n,rMU„ ,;.r 484 BACTÉRUCÉES. par rapport à l’autre, c’est la forme de filament. Les bâtonnets ou îeS filaments sont droits ou courbés. La courbure peut être 1res simple et ne représenter qu’une faible portion de circonférence; elle peut être compliquée, l’élément décrit une spire à tours plus ou moins nombreux, plus ou moins serrés. (Quelles que soient la forme ou la longueur de ces éléments, on ne leur distingue jamais d extrémité antérieure et d’extrémité postérieure, de base ni de pointe; les mou- vements, lorsqu’ils existent, paraissent toujours se faire également dans les deux sens, et quand des individus se fixent ou plutôt s ac- colent à un support, leur partie fixée ne diffère en rien de celle qui reste libre. . . Beaucoup d’espèces possèdent de véritables spores endogènes; en variant les conditions de vie on arrivera probablement a en recon- naître à la majeure partie des types de cette famille. Ces spores se produisent dans les cellules mères par condensation du protoplasma, elles sont tantôt plus grosses, ou plus petites que la cellule ou el es se sont formées, tantôt égales à elle en largeur. 11 ne parait pouvoir se former qu’une seule spore par cellule; c'est ce qui se passe effec- tivement dans toutes les espèces où ce phénomène a ete suni avec toute la précision désirable. Dans les cas où plusieurs spores sem- blent coexister dans un même article, il a dû au préalable s > ui des cloisons, que leur grande minceur et leur extrême transparence rendent souvent difficiles à voir. Nous avons réuni dans cette seconde famille les quatre genres suivants : 1er genre : Bacillus. Éléments en forme de bâtonnets, courts ou ° longs, droits ou légèrement courbés, oc genre : Spirillum. Éléments courbés, pouvant décrire une partie de circonférence ou une hélice à plusieurs tours 3e genre : Leptothrix. Longs filaments simples, droits ou parfois ondulés. ... • genre : Cladothvix. Longs filaments droits ou ondules, rami- fiés d'une façon souvent assez régulière. Premier genre. — BACILLUS Cohn. Ce genre a été créé par Cohn (1) en 1872, pour les Bactéries en bâ- tonnets dont la longueur dépassait un certain nom ^ ° é j_ largeur. C’était chez ces seules espèces que 1 on connaissait tables spores endogènes. (I) Cohn, Beitrage zur Biologie der Pflanzen, 1, - P-> P- 1 13, BACILLUS. 485 La longueur relative était le .seul caractère qui le distinguait du genre Bacterium. Nous savons que ce caractère ne peut être considéré comme absolu, mais qu il varie au contraire dans des limites très larges, pour des conditions de vie qui peuvent être considérées comme normales. De sorte que, suivant le milieu dans lequel elle évolue, une espèce pourrait être alternativement rangée dans le genre Bacillus et le genre Bacterium. C’est ainsi que chez le Bacillus megaterium (fig. 141) les cellules végétatives ordinaires sont des bâ- tonnets assez longs (1,9), les cellules qui vont produire des spores sont très courtes, presque carrées (2, 3, 4, 5, 6). De» spores ont été constatées du reste chez d anciennes espèces de Bacterium et permis ainsi de reunir dans un même groupe ces deux types si semblables. 141. — BaciUus mtfutenum. M»/|. I, I* B«rj. Davaine (1) avait cru dexoir distinguer autrefois un genre BacU " "nil\ * araclerisé pari immobilité des éléments à tous les stade»* d leur existence. Il l’avait établi pour la Bactérie du charbon et quelque autres observées dans l’intestin et les infusions. Mais l’absence ou I présence de mouvements n’offre jamais de constance suffisant pour en faire un caractère spécifique. Un grand nombre d’espèce» tu» mobiles a une certaine phase de leur existence, devienne,, 1 1*7 n"e,U *m,nob,les à ,a Période suivante ou seulement quanc d,l7S d® V,e\loul *‘n resla,)l bonnes, viennent à changer latîmï T deviennent inertes, parexemple au moment de la sporu- hit on. Leg Dacter.ee mobiles ne diffèrent du reste des immobile* pat aucun caractère de valeur. JittTÎ *00* d K'‘re"b‘;r* **“ lroP homogène pour être ,Ul I,. P, j Kr*"d nombre lll! 8es «siréces sont de vrais BacU- . restant des SpiriUum. Il en reste la dénomination fram.aise % 486 BACTÉRIACÉES. de Vibrion, que l’on ne doit pas considérer comme un terme de classification, mais comme une simple expression de valeur géné- rale. Elle a été très employée par l’école de Pasteur, qui l’a appli- quée à bien des Bactéries mobiles, Micrococcus ou Bacillus. Le Vibrion pyogène est un Mi- croccocus ; le Vibrion lacti- que, le Vibrion butyrique, le Vibrion septique, sont des Bacillus. Il en est de môme du genre Clostridium établi par Prazmowsky (1) pour le lia- cillus bulyricus et d'autres espèces dont les bâtonnets se renflent à l’endroit où se produit le spore, et prennent ainsi une forme en fuseau, en massue, en têtard , en battant de cloches. La figure 142, qui représente des spores d une des espèces types de ce genre, la Bactérie du charbon symptomatique, montre l’inconstance et l’irrégularité de ce caractère. Duclaux (2) a groupé sous la désignation «le Tyrothnx, sans toute- Fig. 142. — bactérie du charbon symptomatique. D’après Arloiug, Corneviu et I homas. Fig. 143. - Colonie de Proteus sur plaques de gélatine. fois vouloir lui attribuer une valeur générique , tooU tune séné d'in- téressantes espèces qu’il a reucou rees dans les fermeu « albuminoïdes, en particulier de la caséine du lait. Oeal» („ r,.™,,.,. tJnleMUchuagen di, E„»i.teldng,ge..hichl« and Fe.n,»,»!.. niicrobiologiguc. f», .«7. P- 7'* -H et Chimie biologique. BACILLUS. 487 appartiennent tous au genre Rai'illus, tel que nou< le comprenons ici. Les espèces désignées par Hauser (I sous le nom générique de Proieus ne peuvent être séparées des Bacilles vrais. La variabilité de forme des éléments tient, nous l'avons dit déjà, surtout aux change- ments introduits dans la composition «lu milieu, (les changements «1 aspect n ont «lu reste pas la valeur «jue leur assigne l’auteur ; ses formes spiralées ne sont que «les filaments enchevêtrés et ses coccus sont certainement des spores. Quant aux particularités intéressantes que présentent les coloniesen culture sur plaques de gélatine lig. I particulièrement la mobilité ilans la ge- lée, elles sont loin d'être aii'si distinctes et spéciale» que le veut Hauser. Beau- coup d'autres espèces présentent, à des «legrés divers, cette ramification des colo- nies et le déplacement lent dans la géla- tine visqueuse, près de son point de liqué- faction, donnés ici comme spéciaux. Un trouve tous le> intermédiaires entre des Colonies a expansions radiai res -Jig. 144;, et celles qui émettent de ces pr«donge- ments, longs, sinueux, s'étendant au loin dans la gelée, pouvant même se séparer, à un moment donné, de la colonie centrale, lorsque la Consistance du milieu est peu forte et s’v prête. Nous croyons que pour subdiviser un genre aussi homogène que le genre Baciihu , il est prudent d'attendre que l'on ait décrit un plu< grand nombre d'espèce» et fixé d'une manière plus précise la \aleur des différents caractères, sous peine d'être exposé à voir sur- venir des intermédiaires, reliant intimement «les espèces que l’on a complètement séparées dans la classification. Il est de plus tout à fait nécessaire, pour établir des groupes de cette valeur, d«* n’em- ployer que «les caractères bien tranchés, n'offrant pn- ces passages insensibles d un type à l'autre, comme ceux que nous venons de constater. Pour la simple commodité de l'exposition et de l'étude, nous gmu- perous les espèces du genre Bacillus, que nous allons décrire, en trois séries : 1° Espèces pathogènes; 2° Espèce» chromogènes ; •J® Espèce» à actions de ferments, à actions diverses ou indifférentes («g. 1 4 i. — Colonie d,- B -rit lut me*4tn terint m Iga-u. >ur pla- qua» de gélatine. U) Hacibh, Lnbar Failluiulmcterien. Leipzig, 18*5 488 BACTÉRIACÉES. ESPECES PATHOGENES Bacillus anthracis Davaine. (Bactéridie charbonneuse , Baci/le du charbon.) Ati.as de microbiologie, Pl. IV et V. C’est l’agent de l’affection éminemment contagieuse connue chez l'homme sous le nom de charbon ou pustule maligne, chez le cheval sous celui de fièvre charbonneuse, chez le mouton sous celui de sang de rate et chez la vache sous celui de maladie du sang. Ces diflé- rences de désignation d'une seule et même maladie chez plusieurs espèces animales, proviennent de la variabilité des symptômes, due à la diversité des modes de contagion, et aussi à la réceptivité propre à chaque espèce ; il n'a été possible d'identifier ces affections que lorsqu’on a démontré qu’elles étaient dues à une cause unique. Rayer et Davaine (1) ont signalé, en 1830, la présence de bâton- nets, dépourvus de mouvements spontanés, dans le sang de mou- tons morts du sang de raie. Pollender (2), en 18;>3, décrit dans le sang charbonneux des corps semblables, qu il rapproche des V Unions de putréfaction. Brauell (3), en 1837, retrouve ces mêmes Vibrions, mais les confond avec les Bactéries de putréfaction, qui se déve- loppent si rapidement dans le sang exposé à l’air; pour lui, ils ne sont pas caractéristiques du charbon, mais apparaissent plus rapi- dement dans le sang des animaux charbonneux, où on ne peut les rencontrer même avant la mort. Mais 1 étiologie de celte affection n’a été mise en évidence que par les recherches ultérieures de Davaine (4). Ce savant annonçait, en 18G3 (3), à 1 Académie des sciences, la constance dans le sang charbonneux de ces mêmes organismes, qu’il y avait aperçus treize ans auparavant, et montrait, en précisant leurs caractères, qu’ils se rapprochaient des hactenes dont Pasteur étudiait alors les actions physiologiques si curieuses. Dans une série de mémoires, il exposait les résultats de ses inocu a- tions expérimentales et en concluait au rôle capital que la bactene jouait dans l’infection. C’était déjà pour lui une véritable espece, (0 Rayeb et Davaine, Inoculation du sang de rAe (Mémoires do la Société de biologie, ,S?âlP0L,LM)D«B Mikroscopische und microchemische UntcrsuchungdcrMUzbnindblutes, 1855. S und Untenmchungen betreffend den Milzbraud der Menschen und d“ “ "Sf.Tv” Tm » de sang de rate ( Comptes rendus de l’Académie des sciences , 1863, t. L\I1. p. *(5) 1) avais*, Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1861 et 1865. BACILLUS. 489 distincte des autres connues et surtout de celles si communes dans les putréfactions, qui, lorsqu’elles étaient pathogènes, déterminaient des accidents tout autres, de nature septicémique. Se basant même sur l'immobilité absolue des articles à toutes les périodes de l’exis- tence, il avait cru devoir créer le nouveau genre Bacteridium , d’où le nom de Bactéridie charbonneuse encore souvent employé aujour- d'hui. La morphologie de cette espèce fut établie dans ses moindres détails par Koch (t) en 1875, dans son étude magistrale qui a, entre autres détails, fait connaître les spores et leurs remarquables pro- priétés. Pasteur et ses élèves, Joubert, Roux et Chamberlain! . sont arrivés à obtenir des cultures pures de cette Bactérie et à repro- duire à leur aide une affection en tout semblable à la maladie char- bonneuse, apportant ainsi une preuve expérimentale des plus dé- monstratives. En même temps ils élucidaient les points divers de l'étiologie et de la pathogénie du charbon, mettaient en lumière les moyens prophylactiques à opposer à son développement, et décou- vraient la méthode si féconde de vaccination à l aide des cultures à virulence atténuée (2). Morphologie. — Caractères microscopiques. — Le Barillus an- thracis , examiné dans le sang d'un animal mort du charbon, s’y trouve en bâtonnets d’une longueur moyenne de ü ii à f> j* sur une largeur de ! p à 1 ,5 u. On les trouve isolés ou réunis à deux ou plusieurs, en courtes chaînes; parfois, probablement lorsque la division est rapide, les articles ne se distinguent pas facilement à première vue et semblent constituer un filament homogène atteignant jusqu'à 20 ;i de ! long. A l’aide de bons objectifs et en l faisant intervenir les réactifs colorants, < on aperçoit le- minrci-nn> ,pij -êpa- i rent les cellules dont la longueur est au plus le double de la largeur. Souvent, au contraire, les bâtonnets composant une même chaîne [paraissent écartés les uns des autres; il existe entre deux éléments qui se suivent un espace clair, dont la forme irrégulière est due à ce que les extrémités des articles ne sont pas coupées net, en carré, mai- sont limitées par une ligne légèrement sinueuse (fig. 145). dtr bcgTÜQdet «uf die Eatwicketoa» îrî?* ’ Anthraci» (Cohn, Britrdy? Sur Bioloyit drr P/tanzen, Il p *77, *>°Ur P,U* d • d”‘ail* : Charbon *» animaux et de I homme. O *: \ ’ V O \ \ \ o o Fi(t. IW. — S«n(E de cobaie mort do charbon (Obj. a|>orhr. I.JO. — Oc. *, Zeiaa). 490 BACTÉRIACÉES. C’est un caractère sur lequel Koch insiste beaucoup et qu’il donne comme tout spécial au Bacillus anthracis. 11 permet de différencier celte espèce d’autres que l’on peut rencontrer dans les mêmes con- ditions. On ne l’observe que sur les préparations lixées et colorées comme il a été indiqué, ce qui peut faire penser qu’il est dû à l’aclion des réactifs employés; il n’en perd du reste aucunement sa valeur. Fréquemment autour des bâtonnets se distingue une mince zone claire, hyaline, qui parait due à la couche périphérique gélifiée de la membrane. Lorsque ces Bactéries sont cultivées dans certains milieux, sur- tout liquides comme le bouillon, l’humeur aqueuse ou le sérum sanguin, elles croissent en très longs filaments de même largeur qu’elles, onduleux, enchevêtrés, qui, traités par les réactifs, mon- trent d’ordinaire une segmentation en articles plus courts que les bâtonnets du sang. Ces filaments, comme les bâtonnets du reste, ne montrent qu’un protoplasma homogène, tout à fait transparent, dépourvu de granulations. Ces formes sont immobiles et paraissent l'être toujours, bien que Toussaint (1) ait décrit de légers mouvements chez les très jeunes bâtonnets. Les longs filaments des cultures produisent très vite des spores dans leur intérieur. Bien qu’on décrive généralement les spores comme formant parfois des chapelets dans ces filaments, il ne semble pas qu’il puisse se produire plus d’une spore par article. La segmentation des filaments doit se faire avant la sporulation. Mais l'extrême minceur des cloisons et leur disparition, qui commence dès que la spore est formée, en rendent 1 observation lort difficile. On aperçoit au début, en différentes parties de la longueur d'un filament, des séries de points sombres, qui sont l’indice d une con- densation du protoplasma. Chacune de ces taches grandit et forme une spore ovale, très réfringente, situé au milieu du filament dont elle ne remplit pas la largeur (fig. 146). Peu de temps après la for- mation des spores, les filaments qui les ont produites palissent, leurs contours perdent leur netteté; la membrane se gélifie el se dissout dans le liquide ambiant. La spore est mise en liberté. Pour germer, elle doit être transportée dans un milieu nouveau. Elle s’y développe rapidement, le développement devient visible après trois ou quatre heures. D’après Koch, il se forme autour de la spore, aux dépens de la membrane, une zone claire, hyaline, qui lentouie comme d’une auréole. La masse centrale s’allonge suivant son plus grand (1} Tocssaixt, Recherches expérimentales sur la maladie charbonneuse [Comptes rendus de l Académie des sciences, 1877). BACILLUS. 491 diamètre, perd son éclat et se transforme directement en une cellule végétative. Tous ces différents processus, croissance des filaments, formation des spores, germination, s'observent facilement à l'aide de» cultures en cellules sur porte-objet, dont le mode de préparation a été indiqué page 223. Les propriétés physiologiques des sjK>res sont au"i intéressantes que les particularités de leur développement. Celle qui domine toutes les autres et joue le ride le plus inqtortant e-l la résistance considérable de l’élément aux causes de destruction «pii portent rapidement atteinte à la vitalité de la cellule végétative. Tandis que t ijç. 146. — Formation de» (porc» chei le liarillut anthrnr ». » ■ * l . les bâtonnets ordinaires sont tués vers t'0°, les sjH*res complète- ment formées résistent, dans un milieu humide, à 9:. pendant dix minutes et peuvent être chauffées à KO1’ pendant longtemps san- périr I). Koch a pu même observer le développement di* «.pores qu'il avait portées peu «le temps à 123“ dans l’air sec. Kilos suppor- tent de même I action de l'oxvgène comprimé et de très fortes pres- sions. Enfin la dessiccation, la privation d'aliments ou d'air, l'ac- tion de beaucoup d'antiseptiques, n'ont aucune prise sur ces organes reproducteurs. Sous des influences encore mal déterminées, des cultures de Barillus anthracis peuvent perdre la propriété de former des spores tout en conservant leur virulence. Il se produit ainsi une variété (I Bout, I>« faction de U «tuteur et de l'air »ur le* spores de la bactéridie du charbon ÂnnnUi dt l'Jiuhtut fatleur, t «87, p. 3«J). 492 BACTÉRIACÉES. asporogène pouvant infiniment se perpétuer telle quelle, uniquement par multiplication végétative. Chamberland et Roux (1) l’ont obte- nue en faisant agir sur les cultures îles doses faibles d’antiseptiques, de l'acide phénique et du bichromate de potasse surtout. Lch- mann (2) a observé le même fait dans de vieilles cultures sur géla- tine. Surmont et Arnould (3) donnent comme procédé de choix pour obtenir du charbon asporogène, le procédé de Roux à l’acide phé- nique; si, à son aide, l’on n’obtient pas de suite le résultat cher- ché, ils recommandent de soumettre au préalable le charbon à des cultures en série à 42°, en réensemençant de cinq en cinq jours. Dans les bouillons de culture, surtout dans ceux qui sont ense- mencés depuis longtemps, on remarque souvent des filaments modi- fiés dans leur forme et leurs dimensions, présentant sur leur par- cours des renflements irréguliers, ovoïdes ou en forme de bouteilles, des séries de grains plus ou moins arrondis, de diamètre très inconstant ; ce sont des formes cl'involution, indice d’un certain épui- sement du milieu. Plusieurs observateurs ont décrit, à tort assuré- ment, de ces formes arrondies comme des coccus, faisant partie normalement du cycle évolutif de l’espèce. Coloration. — Les bâtonnets pris dans le sang ou les éléments des cultures se colorent très bien aux couleurs d’aniline, par les procédés ordinaires. Ils restent colords par la méthode de Gram. On obtient de belles colorations des spores et du restant des articles filamenteux qui les produisent par le procédé de double coloration des spores décrit page 312. Cultures. — Les cultures du Bacille du charbon réussissent facile- ment sur tous les milieux. Il est facile d'en obtenir avec du sang d'animal charbonneux, qui, lorsqu'il est pris avec les précautions nécessaires, peut ne fournir que celle seule espèce. Dans les cas où plusieurs Bactéries s’v trouvent mélangées, l’emploi des cultures sur plaques permet aisément d isoler le Bacillus anthracis, qui donne des cultures d’aspect si spécial et si caractéristique qu'il n’est guère pos- sible de craindre une méprise. Pasteur a employé, au début de ses recherches, les milieux dont il se servait à cette époque pour ses études sur les fermentations, surtout sa solution minérale et l urine stérilisée et légèrement alcalinisée. L’espèce y végète, mais à coup (1) Chamberland et Roux, Sur l'atténuation de la virulence de la bactéridie charbonneuse sous l’influence des antiseptiques ( Comptes rendus de T Académie des sciences, ms, Ueber die Sporcnbildung bei Mitzbrand (Mûnchener medicinische Wo- ^(p SuR^iNT8^' Arnould, Recherches sur la production du Bacille du charbou asporogène Annales de l'Institut Pasteur, 1894, VIII, p. 816). BACILLES. >ur bien moins abondamment que dans les bouillons de viande, qui sont aojourd hui le milieu liquide à choisir. Le développement ne se fait exclusivement qu'en présence d'oxvgène; le Babille du charbon est un aérobie vrai. La privation d'air tue rapidement les cellules végétatives, mais respecte les spores qui y résistent longtemps. Lri certain degré de chaleur est nécessaire pour la croissance : la divi- sion ne pourrait plus s opérer au-dessous de 12°; les spores ne se forment plus au-dessous de ta degrés. Il parait y avoir un optimum de \égétation situé vers 3.»-37 degrés. A 43“ la formation de spores s arrête, la multiplication végétative continue lentement pour cesser bientôt tout à fait lorsque la température dépasse 43 degrés. C'est un point intéressant à noter, dont nous trouverons bientôt une iuqior- p tante application, qu'il ne peut jamais se former de spores dans des cultures maintenues avec soin et sans interruption à 43 degrés. Ce litres sir plaques or. géuti?ik. — On obtient aisément de belles ’ colonies sur plaques, en maintenant les cultures à une température pd au moins 15 degrés. Dans ces conditions, on aperçoit déjà après F vingt-quatre heures, à l'œil nu, de petits points blancs dans la ^gélatine. Examinés à un grossissement de 60 diamètre- environ, ces points apparaissent comme autant de petites colonies granuleuses, arrondies, teintes d’une couleur jaune sale, à bords légèrement wmueux. Ces colonies grandissent de plus en plus; l'aspect de leur ^substance change. Au bout de trente-six heures, il se forme dans ■ eur masse des filaments très reconnaissables, qui la font ressembler i un petit amas de fil irrégulièrement pelotonné; les sinuosités des -ulaments apparaissent nettement à la périphérie ; certains d’entre .iux peuvent même sortir de la masse et onduler dans la gélatine ambiante (fig. 147). Les colonies de trois ou quatre jours ont un ti/. 147.— Colonie de llacillut unthmat développé vu r plaque* de g*Ut me âpre» *6 heure*. #0/1. D'apres una photogra- phie. tig. I*S. — Colonie de /hiriIlHê anthrasii développée sur plaques de gélatine après Irois jours. M l, D apres une photo- graphie. 494 BACTÉR1ACÉES. aspect tout autre (fig. 148). Elles sont entièrement formées par un rassemblement de filaments réunis en mèches ondulées d aspect élégant, rappelant les cheveux bouclés, ou de flocons cotonneux blanchâtres, réguliers, plongés dans la gelée transparente. Quand les colonies ont atteint 3 ou 4 millimètres, la gélatine se bquo îe autour d’elles ; elles se désagrègent, les flocons dissocies flottent dans un liquide. , , . .,,, , , Cultures dans le bouillon. - Dans du bouillon place a 1 etuve a 30-35°, on observe en un jour des flocons blancs, assez denses, se former à la surface et surtout contre les parois du vase. Ces flocons peuvent rester adhérents au verre; le plus souvent ils se détachent et tombent dans le liquide. Ils y nagent pendant assez longtemps et apparaissent alors comme de légers nuages dans le bouillon reste limpide; par agitation, ils n’en troublent pas la transparence. A un moment donné, ils „ précipitent et forment, au fond ^ je de culture, un sédiment blanchâtre, moins léger, qui se .epand dans le liquide dès qu’on remue le ballon, et le trouble uniformément- On se rend facilement compte de ses particularités, en examinant culture au microscope, à chacune de ses differentes phases^ . filaments du début sont longs, flexueux, enchevêtrés , les spores commencent à se former dans leur intérieur. Des qu ils tombent au fond du vase la sporulation est terminée; la membrane commence à se résorber pour mettre les spores en liberté. Entin le depot t e cultures âgées est uniquement formé de spores libres, qui se repan- dent dans tout le liquide à la moindre agitation. Cultures sur gélatine. - En inqûre dans un tube de ge alu , développement est bien aussi caractéristique, lout au début, vingt- quatre à trente-six heures après l’inoculation d habitude, se forme dans le canal de la piqûre une mince bande blanchi De, d’où partent, en direction perpendiculaire, de nombreux pe ^ ments droits, développés surtout dans la partie supérieure fig. U - U culture a un aspic! duveteux; G. Roux (t) la compare tre heu- reusement à une mince radicule de plante en germina io , de ses poils radiculaires. Cet aspect caractéristique s o su * lorWon ensemence du sang charbonneux. Ces filaments grandi. ~èpeu et envahit Leni le fruil (le beaucoup (le chardons. A a sl"' a“ d , L s'e,t produit une mince colonie blanchâtre qu. fait suite a celle lu (1) G. Rocx, Traité de pathologie générale de Bouchard, t. II, p. G04. BACILLUS. 495 développée dans le canal. Après une dizaine de jours la gélatineuse liquéfie progressivement (fig. 151). Lorsque la liquéfaction a envahi une grande partie du tube, on voit nager dans le liquide complète- ment clair un gros flocon blanc, produit par la colonie duveteuse légèrement tassée sur elle-même. Plus tard la colonie se désa- grège, tombe et vient former un dépôt blanc sale au fond du tube. Ce ltv res st k oélo-e. — Sur gélose, il se produit le long de la 'trie Hg, U'.'. — Tré* jeune cul- ture *ur grlattuf Je liaci I- !«• antkmcii. Ki*. IM. — Culture de Hactllut anlhracù pio* igée. Fig. 151. — Culture igèede Jlnallut imthracu »ur gi- Utiue. La gélatine e»t en partie liquéfiée. une colonie blanchâtre, assez épaisse, d'une consistance friable, à bords souvent dentelés. Lci.ures slr st-Rt m. — En strie, la culture, blanchâtre au début, liquéfie a--ez rapidement le milieu. Pan- le sérum liquide, la cul- ture prend, dès le second jour, l'aspect de flocons enchevêtrés; ver- le douzième jour, le sérum est devenu plus consistant, comme gélatineux, la fluidité réparait ensuite. Lectures si r pomre dk terre. — Sur pomme de terre, la végéta- tion est abondante. Elle donne en quelques jours une couche épaisse, d un blanc sait*, opaque, à bords légèrement transparents. La cul- ture dégage une odeur aigrelette. 406 BACTÉRIACÉES. Ensemencé dans du lait stérilisé, le liu- CULTURES dans I.E LAIT. — cmsemeuuD u>u. -v. ■ -, cille du charbon se développe 1res vile. Dans un bal on, au bout d quelques jours, le lail devient plus limpide et se colore cgeremen en jaune. La matière grasse se rassemble a la surlace et le petit- a à la partie inférieure. A la longue, une partie de la matière grasse disparait. Ces cultures prennent une odeur de fromage ,K,um et de- viennent brunes après plusieurs mois. Dans un lu e, au cou - en deux ou trois jours, le lail est transforme en une masse ollde grumeleuse, qui occupe le fond du tube et est sur, non ce d un £ ouide clair, incolore, fortement alcalin. D apres Roger Ij, la mo lication est due à la sécrétion d'un ferment coagulant la caserne , dans le premier cas, la Bactérie pouvant se développer da ns le m - lieu largement aéré, consomme la caséine avant que la modil.ca - Virulence. — «les comme nous venons de l'indiquer a une tempe rature , de i K moins oossèdenl une virulence identique a celle du a „ [ rânlITcharbonneux. Les e,Ws détermi^^oc^^ ,an£r et de produits de culture sont identiques. La 15 acte rie du a g ■s donner le& nom à la maladie. Toutefois, il faut remarquer que e , ^ ***»«~^ (***>*■ **.«*», — Bactériologie. 32 498 RACTÉRIACÉES. Enfin, en dernier lieu, Marinier (1) a extra.l de cultures dans le sérum liquide et les bouillons, une substance toxique qu il obtient en traitant le liquide filtré par le sulfate d’ammoniaque à satura ion • il se produit un précipité qui est recueilli sur filtre et lave a eau saturée de sulfate d’ammoniaque. Par dessiccation, il reste un substance amorphe, pulvérulente, brunâtre, soluble dans 1 eau, inso- luble dans le chloroforme. Elle ne présente aucune des réactions des matières albuminoïdes, des peptones ou des alcaloïdes; elle est sans action sur l’empois d'amidon, sur les solutions de sucre de canne ou de glycogène. Inoculée aux animaux sensibles au charbon, e amène à certaines doses la mort par cachexie; es animaux refiac taire s au charbon paraissent insensibles aux inocula üom. Elle . «t atte- llUée mais non complètement détruite par chauffage a HO . En S„: des cultures sur gélose par de l’eau alcoolisée on en retrouve dans le liquide; ce qui peut faire penser que cette toxine e. t con- tenue dans le corps des Bacilles et ne diffuse à 1 extérieur que dans rprtaines conditions de milieu. - •» Résistance aux conditions de milieu. — Ici, comme on < 10 , facilement les résultats varient suivant que l’action s exerce sur • j formes végétatives, bâtonnets ou lilamenls, ou sur des spo- K spor^résisuanfiniment plus à «.«te. les condition, défavo- .l■nl»lcs nue la simple forme végétative (2). U*k» tue rapidement les bâtonneU sans spores cens de cul- lurcs très jeunes Stent une dizaine 1» * eSt S"IS 1Cti°n sur les spores. ^ ^ débri9 en putréfaction, les cellules végétatives ne meurent quaprès plusieurs mois; les spores se cou- servent très longtemps. (2) Roux, 0e l’action de la chaleur J _ influence de la lumière blanche et de (Annales de l'Institut ie, propriétés tin Bacillus anthrae.s (Ar- ses rayons constituants sur le détcloppcme 1 l I ^ deMicca,IOn de 1 air et <*•— * **-?■ 1892, VI. p. 21). BACILLÜS. 499 Los divers antiseptiques tuent facilement les cellules végétatives* .Is ont b.en moins d’action sur les spores. Ces dernières gardent leur virulence apres avoir supporté l’action de l’alcool absolu pendant cent vingt-quatre jours, de l’acide phonique à 1 p. 1000 pendant soixante et un jours, du sublimé à t p. 1000 pendant une heure; le sublime a 1 p. 200 les tue en quelques minutes Inoculation expérimentale. - L infection de l’organisme peut ZlT.. !’r \T U mode d- Pénétration I, plusem- jdoye est I inoculation sous-cutanée. Il suffit ,1e faire une petite hou- tonntere a la peau ,1 un animal susceptible Je contracter le charbon e d y déposer quelque, llacillrso,, quelque, ,|K)„.,, „u plu, “ ff '* "K ""<■ inifc «* « înslruinent aigu trempé pr «laidement dan, un produit virulent, pour voir l'affection a,, pi- re Ire et évoluer avec SOS symptômes typiques. Ce mode d'infection est rare dan, la nature. C e,I surtout par la surface intesUnale que agent virulent pénétra dans le sang cher no, animaux domestiques. " , t"e " ““ rendant longtemps comme spontanée; ,l 1 la muqueuse présente une de ces éraillures si fréquentes qui permettent I introduction directe, soit que les Bacilles puissent ^traverser activement les couches superficielles et parvenir dans le L LeS ll,,r,:,re,,les opères animales sur lesquelles on est amené à expérimenter présentent des degrés divers de réceptivité pour la nous rencontrons ment' le S"' 1 ''"T ‘ ‘ff'cUon 1““d elle sévit épiroolique- enl. le» moutons, les chevres, le, chevaux, le, vaches. Avec eux , la|,".,s- col",>"s- lw «*«• des plu, facile, à infecter. Les r« U ordimures présentent plus de résistance, ainsi que les jeunes t X, d apre, les expérience, de Chauveau Le, rit, blan ,. qffi m etc donnj» par bien des observateur, comme réfractaires, ne pré- « n eut pas, d apres Melschnikoff (S), d'immunité complète- il- offrent seule,,, en, une résistance plu, ou moins ron-idérab c .p, pe I é ra » mené fadement. Il se produit cher eux. avec de forlaCts dl n a lera virulente, une véritable affection charbonneuse qui se ter- “ »o* hoaucoup de cas par guérison complète. Charrin et Itoger dubleTiTl T surmcnage diminuait leur résistance au p4„t d de r I infection once f„is treixe. Les carnassiers soûl souvent ai (aires ; on a cependant quelquefois observé l'infection expéri- fuT* Uri““ * — «*•*" «Il '* <*•>*» an ru. U.UC, ,d„s.pW, 500 bactériacées. mentale du chien et du chat. Les porcs sont en général difficile- ment infectés. Les jeunes porcs succombent plus facilement que es adultes. Les porcs des races américaines et anglaises prennent t . facilement le charbon expérimental; les porcs hongrois sontbien plus résistants. Mais l’immunité la plus curieuse est sans contredit ce le a? protège toute une race de moutons d’Algérie, les moutons tar* ZliïTJ ’fail a été étudié par Chauveau (i). Les individus de cette race même nés en France de parents qui y ont etc el.eves depuis n 'unité n’est que relative; elle cède lorsqu’on lait disparaître ' ,alln' -f .piaires- Pasteur (2) est parvenu à les faire périr (lu •-rTS -'-r température, ce qui enSjmrliotiicr de !l l’état de saute d un nidiM 1 infimes, l’cltel de llnfeclion. Un aniinel centre ;'"innortanT'De' TèmTun Ünimal jeune succombera bien avant un ad^lle.eld'autantplus vite qu^l sera moins %é ;^es tm tares peuj^^ lentes ne détermineront "^^téCbleme.2 périr ^ bëm^p pittà jeunes ou éSés de quelques jours seulement. Ljxxtx,p. 408; — >1880, XC. ,>. t5!C,..XCl, « « C.t (1) Chauveau, Ihid., 18/9, LX.v.ma. i . -1881, XCll, p. 510. gur le charbou Jcs poulc3 (Bulletin de VAcadcmxe ct73T' cl ’Saux à sang froid à contr acier le charbon Mnt..., UntoMUchungen üb.r Mlt.br.ndl.Me.,» *1 Frf**» - «■» chritte der Medizin, 1891, IX, n" -). . BACILLIS. 501 Chez le cohave et le lapin, l’injection sous-cutanée de quelques gouttes de sang charbonneux frais ou d'une culture récente de Ba- cillus anthracis, ou plus simplement la piqûre de la peau avec une lancette ou une aiguille chargée de produits charbonneux, détermine au point d'inoculation, au bout de dix à quinze heures, un œdème assez prononcé ; la température s'élève de un ou deux degrés. L'ani- mal garde son appétit et ses apparences de santé jusqu'à quelques heures avant sa mort qui sunienl de trente-six à quarante heures après l’inoculation chez le cobaye, de quarante-huit a soixante chez les lapins, il s’assoupit tout d un coup, est pris de dyspnée, tombe dans le coma et meurt après quelques légères conxulsions et une température 1res basse, 3é-32°, même 30 degrés. A l'autopsie, la partie du corps où a été faite la piqûre est œdé- matiée; le liquide rougeâtre que l'on y recueille fourmille de bâton- nets plus longs que ceux qui >e trouvent dans le sang. Les ganglions lymphatiques de cette région sont gonflés; iis contiennent une quan- tité considérable de Bactéries. l.a rate est tuméfiée, diffluente; le foie et le poumon sont gorgés de sang noir. Le sang pris dans toutes ces parties montre de nombreux bâtonnets, (les Bactéries remplis- sent souvent les réseaux capillaires et, s'accolant aux parois des vaisseaux, peuvent en obturer complètement l’orifice et amener des ruptures vasculaires, (l'est de là que viennent celles que l'on ren- contre dans 1 urine ou le luit IJ d animaux de [dus grande taille. Lest aussi de celte manière quelles peuvent, chez des femelles pleines atteintes de charbon, pénétrer dans le placenta et contaminer les fœtus dans le corps même de la mère 2 . Il est xrai que l’on peut tout aussi bien admettre le passage des Bactéries par les interstices cellulaires. \ act-iiintion. Immunité «*t Sérothérapie. — Dans certaines conditions la virulence des cultures de Bncille du charhon ne se main- tient pas à son degré maximum, mais décroit peu à peu, à mesure qu agissent les causes qui peuvent l’amoindrir. C’est à Pasteur que revient I honneur d'avoir pu déterminer le premier par quel moyen on pouxait arrivera obtenir des séries de virus à action de moins en moins nuisible, variant en plus ou en moins suivant le désir de (1) CüANiaKimr *■» Mousson, Expérience* sur le |>a*«age de» bactéridie* charbonneuse* dam le l ut de* animaux atteints de charbon {Complet rendut de r Académie de « teieneet t«»J, XC VII, p. IUÏ). i.ij Sra»».-», le Charbon de* animaux et de l’homme, p. 133 et suivantes. Kocnxjaorr, Pa»»agc Je, microbes pathogène, de la tuérc au fœtus ( Compte* rendut de l'Aca-émie de* •ocsce*, IMS, Cl, p. 101). — Makma.xd, Ceber eioen mérita iirdigen Fait ton Miltbrand «■I einer Schwangeren mil USlIicher Infection de* Kinde* iFircAote* Archiv, CIV. |*U7 502 IUCTÉRIACÉES. l’expérimentateur. 11 avait démontré que l’atténuation des cultures de Micrococcus du choléra des poules était due, en partie au moins sinon en totalité, à l’action prolongée de l’oxygène; le même procédé était à appliquer au Bacillus anthracis. Mais pour cette dernière espèce il y avait à tenir compte de la présence constante, dans les cultures ordi- naires, des spores, si résistantes, qui s'opposent à toute tentative d'atténuation. Pasteur a résolu très habilement la diflicullé en em- pêchant la formation des spores dans les cultures qu’il voulait atté- nuer. Il y est arrivé en maintenant ces bouillons aune température de 43°, à laquelle, nous l'avons vu, les filaments ne peuvent plus produire de spores. A celle température la multiplication végétative se lait encore bien, elle ne cesse qu’au-dessus de 4i)°, mais les cul- tures ne possèdent plus la résistance qu’elles devaient uniquement à leurs spores. Maintenue dans ces conditions au contact de l’air pen- dant un mois, une culture est morte; quelques jours avant, elle con- tenait des cellules vivantes capables de fertiliser de nouveaux mi- lieux, mais était dépourvue de toute virulence, (pie toute culture a perdue après huit jours d’un semblable traitement. Entre le premier et le huitième jour, fait important, la culture passe par des degrés divers d’atténuation; elle devient d'autant moins virulente qu’on s'éloigne du point de départ. Comme ces virus atténués confèrent, au moins partiellement, l’immunité contre la maladie, une méthode pratique de vaccination charbonneuse était imaginée; elle a donné jusqu ici, comme on sait, des résultats excellents (I . Les éléments de cette Bactérie atténuée ne diffèrent que bien peu de ceux des cultures très virulentes; quelques minimes détails de culture, et c'est tout, si bien que pour un observateur non prévenu il ne serait pas possible de faire de distinction. Ces détails, du reste, disparaissent complètement dès qu on provoque la formation de spores dans les bouillons atténués et qu’on en obtient des cultures nouvelles. Mais alors l'action physiologique ne revient pas à son point de départ; la spore fixe, pour ainsi dire, la virulence que pos- sédait la culture où elle s'est formée et la reproduit identique dans la nouvelle culture. 11 est cependant possible de ramener une Bactérie ainsi atténuée à sa virulence première en la faisant passer successivement dans le corps d’animaux de moins en moins impressionnables. I ne Bactéiie donnée, inoffensive pour le cobaye adulte, pourra tuer le (oba\e (1) Pasteur, Chamrhrland et Roux, De l'atténuation «les virus et ,1c leur retour J la viru- lence (Comptes rendus de l' Académie des sciences, 1881, XC I, p. 4-0. , , charbon (Ibid.. P. 666). - Chamme.u.and, le Charbon et la vacc.nat.on charbonneuse, d'après les récents travaux de M. Pasteur, Paris, 1883. BACILLl'S. 503 d’un jour; sa virulence se renforce alors un peu, elle fera périr un cobaye de deux jours. Et ainsi de suite, petit à petit, après une période assez longue et des pacages assez nombreux, elle fera mou- rir le cobaye de huit jours, puis celui d'un mois, puis un adulte de plus en plus fort, et enfin deviendra très virulente pour le mouton lui-même. Elle e>t revenue à >a foire primitive, qu'elle gardera >i l’on n'intervient pas j>our l'atténuer. La méthode employée par Pasteur n'est pas la seule qui conduise à l’atténuation de la virulence des cultures de Baallus anthracis , et par suite à la préparation des vaccins. Avant que ce saxant soit ar- rivé à obtenir les résultats que nous venons d'indiquer, Toussaint (1) avait annoncé la possibilité d'obtenir un vaccin eflicace en chauf- fant à 55°, pendant dix minutes, du >ang charbonneux délibriné, ou en ajoutant à ce même liquide tO pour 100 d’acide phénique. Chau- veau (2 a repris l'étude de ce procédé et l'a appliqué à l'atténuation des bouillons de culture. La diminution de la virulence, dans ce cas, est d'autant plus rapide que la température e>t plus élevée; ainsi, tandis qu'une culture maintenue à 15* demande quelques jours pour s'atténuer suffisamment, le même résultat pourra être obtenu en quelques heures à 17°, et en quelques minutes de 50 à 53 degrés. Pour Chauveau, dans cette action l'influence de l’oxygène est nulle; c'est par l'excès de la chaleur seul que les culture* s’atténuent, s'al- tèrent et meurent. Chamberlain! et Itoux ,3)‘sont parvenus, comme Toussaint, à obtenir une atténuation de virulence, en ajoutant aux cultures des doses plus ou moins fortes d’antiseptiques; pour eux, la condition exclusive de l'atténuation serait aussi le manque de formation de spores, déterminé par le composé toxique. D’autres fac- teurs donnent des résultats identiques; Chauveau 4} a obtenu une atténuation rapide en faisant agir l’oxygène comprimé; Arloing 5) a observé une diminution graduelle et finalement une disparition complète de la virulence des cultures sous l'influence des rayons solaires. C’est encore cependant jusqu'ici la méthode de Pasteur qui donne les résultats les plus constants et les plus sûrs. (<) T»i(nut, IV l'immunité pour le oh.irltuo acquise » l« suite d'inoculations préven- tivr* {Compte* ce ml ut de l'Academie det sciences, 1880, XOI, p. 133 et 303). (ï) Ctittrcàt', Complet rendus de l'Atatlémie des tcieneet. XCIV, p. 1694, et 1883, XCVI, p. 55Ï. (3; Cmmuii tvn et Kocx, Sur l'atténuation de U virulence de la bactéridie charltonneuae «Ou* l'influence de» antiseptiques [Ibid., 1883, XCVII. p. tOss et 1410). (4 Cmtrur, Iv l 'atténuation de* cultures virulente* |>ar l'ovyirène comprimé Comptes rendus de t Académie des tances, 188t. XCVUI, p. 1232, et 188.), C, p. 32n). (S) A •on «o, lufluenre de la lumière blanche et de »es rayons constituants sur le déve- loppement et propriétés du bacillua «nttiraois [Archives de physiologie, 18*6, t. VU p. *C* . 1)04 BA.CTÉRIACÉES. La vaccination charbonneuse d’après la méthode de Pasteur est entrée aujourd’hui dans le domaine de la grande pratique; appli- quée au mouton, elle a pour résultat une très grande diminution de la mortalité dans certains districts où le sang de rate causait des pertes considérables. On a vu qu’en faisant intervenir assez longtemps l’action combi- née de i'air et de la chaleur, il était possible d’obtenir des cultures tout à fait dépourvues de virulence et conservant indéfiniment cette propriété tout en végétant bien dans les milieux ordinaires. C’est un exemple d’une transformation d’une espèce pathogène en sapro- phyte; mais il faut se hâter d’ajouter qu’on ne peut pas affirmer qu’elle ne redevienne pathogène à un moment donné, sous l'in- lluence de conditions qui sont inconnues jusqu’ici. Ilankin (1) était parvenu à immuniser des lapins et des souris contre le charbon en leur inoculant des doses très minimes de l’albumose qu’il retirait des cultures. Les expériences de Peter- mann (2) et celles ultérieures de Ilankin et Wesbrook (3) ont dû faire reconnaître que si celle immunité s’observait, elle était au moins irrégulière et peu durable. Roux et Ghamberland (4), l’eltz (5) dès 1882, avaient réussi à conférer aux lapins une immunité com- plète en se servant de vaccins charbonneux de force progressive- ment croissante. Marchoux (6), reprenant ces données, a montré qu’il était possible, en prenant les précautions voulues pour les diverses inoculations, d’arriver à immuniser parfaitement des lapins et des moutons. Ce dernier expérimentateur a démontré en outre que le sérum des animaux ainsi immunisés, puis soumis à des inoculations de cultures très virulentes, présentait des propriétés préventives et curatives vis-à-vis de l'infection charbonneuse. Le sérum des lapins est relativement peu actif; de plus, en saignant par la fémorale ou la carotide, on peut tout au plus obtenir de 50 à 70 centimètres cubes de sang par animal. Les moutons, au contraire, peuvent d’abord fournir beaucoup plus de sang et de plus, une lois vaccinés, supportent très bien l’injection sous-cutanée de doses de plus en plus fortes jusqu’à 230 et 300 centimètres cubes, de cultures très (1) Harkis, loc. cit-, p. 497. (2) Pstkhmakm, Reclierches sur l'immunité contre le charbon au moyen des albumoses extraites des cultures ( Annales de l'Institut Pasteur, i St) — , \i, p. 3-). (3) Hahkin et Wesbbook, loc. cit., p. 497. (4) Roux et Chamderland, Vaccination du lapin contre le charbon {Annales de l Institut Pasteur, 1887, 1, p. 313, et 1888, II, p. 403). (3) Fbltz, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1882, p. Sa9. (0) Marchoux, Sérum aoticharbonneux {Annales de l'Institut Pasteur, 18J3, IA, .Sa). BACILLÜS. üO‘> virulentes. Leur sérum, recueilli de quinze jours à trois semaines api ' - I inoculation, a une activité beaucoup plus grande que le sérum de lapin; 1 centimètre cube injecté vingt-quatre heures avant inoculation virulente y rend réfractaire un lapin de 2 kilogrammes l n tel sérum est préventif et curatif. Jusqu ‘ici, on «en a pas encore fait d application a l’homme. Habitat et rôle étiologique. - La porte d’entrée du virus dans 1 organisme, pour nos animaux domestiques, parait être la surface du tube digestif; Pasteur a montré qu’en mêlant à des alimente contamines par des cultures virulentes, des substances dures ni- quantes, pouvant léser la paroi du tube intestinal, on déterminait Chez es moutons, des contaminations dans une proportion énorme. Il serait necessaire pour lui qu’il existât sur la muqueuse, celle des voies anl U neures surtout, pharynx, œsophage, des éraillures qui permis- sent le passage direct des Bactéries dans le sang. Pour Koch (t, P°m " est beso,n de ces »• pénétration se fait directement pa< a muqueuse intestinale; mais comme les cellules végétatives ont tuées par le suc gastrique, pour qu’il y ait infection dans ce cas d faut que I animal ait avalé des spores. Celles-ci passent intactes dans I intestin et y trouvent un milieu alcalin favorable à leur ger- t^rZsie °nT d" 64101,0613 qui 86 rnult*pl*«nt et pénè- tœ . le sang en traversant la muqueuse. En somme, l’infection RJ donc par les voies digestives ; c’est un point à retenir le LZuLi*. aT yl8'IC Je relte alTeC,ion’ E,,e ^«rail peut-être ' lairt aussi par les voies respiratoires ; Buchner 2 a réussi ;t faire •u n du c|.arb(,n des souris qu’il confinait dans un espace où étaient s ^ PTU n,,°8’ iMerleS’ aUXf«ud'- « *'•« -élangé Jm;ü" e'"1 maintenant l'origine de ces spores qui „ mêlent k dt'Z"' d“ v«ch«, chevaux, et teur communiquent te Ïl ? spontané f Elles proviennent de, produit, el J a.""n*ux Pasteur, Chamberl.nd et (le* airer-u 1 P K T der Celle ‘lueslio" “ importante de l'étiologie ■ r« lions rharbonneuses dans de, série» d'expériences tout à varquab les. Lorsqu’on enterre un animal mort du charbon, il '-o.-ô- '"’, 'rl,;:l,;r (irilfUhnfa ... taun-lrr»», Cm, I- ifer-v" ». srr.Æ'-*— *— * * xiSTSrSJ !!”,V ï',!v *• -W.. * r,„. ‘ 1 - «*— • Sa.4 * u, ïsarsaz £06 bactêrucées. se répand sur la terre environnante du sang ou d’autres liquides con- r» < ' • . j., on nhnndance: ces cellules, pou- se répand sur la terre environnant* ^ — © . tenant des Bactéries du charbon en abondance; ces cellules, pou- vant se trouver dans de bonnes conditions d aération et de tempéra- ture, vont donner des s,, ores dont Pasteur a pu du reste, constater la présence dans la terre recouvrant des fosses d animaux charbo - neux enterrés, dans un cas, depuis douze ans. lui soumettant eau de lévigation de cette terre à une température de 90» pendant vingt de lévigation contient, à part ceux du irr: r zzz r a» maùriMcuïés' dâns les cas positif?, meurent, soit du charbon, soit delà septicémie. Pasteur a ainsi pu retrouver des spores dans la couche superficielle do fosses où avaient ele enfouis des anima charbonneux plusieurs années auparavant, et don, entrer ainsi di- rectement la longévité et la résistance extrordinaires de ces corps reproducteurs. Pour lui, en outre, les spores formées dans la ferre autour du cadavre, avant que la putréfaction vienne tuer les b - «ries, pourraient être —s a .U sur ace P Versée sApiou nnurraient cire ramenee» a m i - nui avalent dans les profondeurs du sol, des parcelles de terre pour retirer les substances nutritives quelles contiennent et les rcn-l ZfiZ. surface sous forme de petit, cylindres diversement con- . murnés ll n c“ellet déterminé des ras de charbon typique en n’ont jamais été enfouis d animaux même rolo.l les Coléoptères necrop iage> . jans ies Caux de cerloineil Poincaré (3) en a constale la piise . , t ètre jnnrmés| prairies, mais les résultats qu i a am considérablement mul-1 Toutes ces chances de contamination sont con ideranm ^ ^ 1 tipliées lorsque les cadavres sont »b“^°™8 par les carnad •enfouis à une faible profont eui e < , jns jes campagnes! siers, chose malheureusement trop J*odi D’après les expériences (le 1‘eltz W, SM lu r„„ sur i. rft. as. .»• 2 S'SiS; s»? i. rca*..» s. T; (4) Kei tz, Expériences démontrant que dans certa.no s’atténue dans la terre {Ibid,, 1880, Cil, p. -)• BACILLlîS. 507 «ions peu connues encore, une atténuation sensible «le la virulence de> Bactéries du charbon séjournant dans la terre ; elles ne tuent plus les lapins quelles vaccinent, mais font encore périr les < cobayes. Le charbon par contamination interne, si fréquent chez les ani- maux, est par contre rare chez l'homme où le point de pénétration du virus est d’habitude le tégument externe lésé. La première ma- nifestation de l’infection de Lorganisme est alors une lésion pure- ment locale (I). C’est d abord une petite tache rouge donnant une ' 2“CuIe, hru,,àtrc’ qui s'ouvre et montre une ulcération rouge livide; les parties environnantes se tuméfient; les douleurs sont 5 sourde- et peu accusées. Trois ou quatre jours après l'apparition de a première tache, la fièvre apparaît, indiquant la généralisation de infection. Létal général devient très grave et la mort arrive- ou bien un mieux survient, l’eschare se limite et est éliminée peu à peu la guérison se fait lentement. C’est laffection charbonneuse décrite sous le nom de pustule maligne. Celte affection s’observe surtout dans les contrées où régnent les épizooties charbonneuses et chez um individus maniant les dépouilles d’animaux charbonneux • ber- gers bouchers, tanneurs, travailleurs des peaux, des laines ou des P«.ls etc. L inoculation se fait par le contact de produits virulents avec des solutions de continuité de la peau, blessures ou simples e ramures, Le» .Mouches à trompe piquante, les Taon» , les Asile, sur- «mi. mêmes les Stomoxes qui ressemblent beaucoup à la Mouche ordinaire, peuvent assurément servir à transporter le virus en fr P,qmT lhomme aim>‘s reP«s de sang d’animaux char- bonneux, s il est resté aprè> leur trompe des bâtonnets ou des spo- n’a,i‘Ce T,°de de COntaeion doit être de beaucoup le plus rare m tan est qu .l existe. Le malade invoque bien souvent une piqûre! a? < ébUt “ Pu*tule prurigineuse, le malade se gratte et L_„ : 1 cro'1 '•l,e ,a Petill> papule initiale a été produite par piqûre d Insecte. Il existe en outre chez l’homme un véritable n l,ltrrne> 011 1 infection se fait, comme pour le sang de rate du ,a charbonneuse de la vache, par la voie intestinale ^ a pinuqmlc cause, smon I unique, en est l’usage de la viande mn aux charbonneux, qui est malheureusement encore mainte- , "en dans des endroits, regardée comme tout à fait inoffensive omZ:: TT (myr0SC inleS‘lina,e) est fr^uenl ''*»* certaines «I ordinaire assez rapidement mortel; on signale cepen- I lelques cas plus bénins qui se sont terminés par guérison, J.'*»)10"1' Je " PuMu,e (Annales de bactériacées. mais c’est l’exception (1). Enfin la voie d’entrée chez l’homme peut être l’appareil respiratoire, comme dans les expenences de Büchner citées plus haut. C’est sans doute l’orig.ne des cas de char- bon interne si fréquents chez les trieurs de laine (2) (charbon /.ron- cho-pulmonaire, maladie des trieurs de laine), et de certains cas de l’ affection complexe, se rapprochant plutôt des septicémies pio. i par d’autres Bactéries, connue sous le nom de maladie desch ffon. nicrs (3); les ouvriers exerçant ces professions sont en effet très exposés à absorber des spores de Bacillus anthracis avec les poussières qLesS bellèsenrecherches de Pasteur ont prouvé avec la dernière évidence quels sont les résultats auxquels on est en droit .de s at- tendre polir la prophylaxie des maladies charbonneuses de 1 homme et des animaux, en mettant à profil les laits acquis Len'om^ment profond des cadavres d’animaux charbonneux est necessmre leu. incinération complète devrait être obligatoire, et aussi la desmfec ZtX parfaite possible, au moins à l’eau houülan^s £*« souillées de sang, de liquides organiques ou de déjections. La o sommation ,1e la viande charbonneuse doit être sévèrement pro- hibée. Elle se reconnaît facilement à ses caractères bien spéciaux P» . Les muscles sont , l’une couleur brun rouge pUc, P"*>“ un peu iaunàtre ils ont un aspect lavé, presque rose saumon. Le tissu e. mou friable; ils laissent écouler à la coupe un sang noir visqueux, tachant les doigts en brun rouge, se coagulant très lentement et gardant sa teinte foncée à l’air. De plus, cette ^ [j é_ bien plus rapidement et peut alors déterminer des accidents se[ mîques Cs avons vu que le lait des vaches charbonneuses peut aus.i être virulent. Les autorités sont sutlisamment années Pc La le cas de “le maligne, la sérosité de la pustule montre en grande ahon Chez l’animal, l’examen microscopique du sang lexeia I souvent tous les doutes. s ïr ^ dernkrankheit (W., 188». »" ”• 5 ^ éludiées au microscopc «urtoul au point de xue de ,-B. Bailli* iv, «... P- «■ RACILLUS. 509 Lorsque la mort date de quelque temps, on rencontre souvent dans le sang d'autres bactéries qui peuvent prêter à confusion, surtout du Vibrion septique, diverses espèces des putréfactions. L'aspect tout spécial des Bacilles du charbon dans les préparations colorées, indiqué p. 489, fera aisément reconnaître ces derniers; c est un des caractères que I on devra toujours chercher en premier lieu. Enfin, les cultures, bien caractéristique-:, et l’inoculation au cobaye que l'on peut prendre comme réactif du charbon, permet- tront toujours de poser un diagnostic assuré. Bacillus tuberculosis Koch. Bacille de la tuberculose, Bacille de Koch.) Atlas i>e microhiqlocik, Pl. I kt II. La découverte, par Villernin (t , de HnoculabiHlé du tubercule, sur laquelle il q basé la théorie de la contagiosité de la tuberculose, rendait très probable la présence, dan- les matières virulentes, <1 un agent infectieux de nature bactérienne. Celte théorie, qui fut l’objet au début d'une opposition si soutenue, reçut une confir- mation éclatante lors de la découverte, par Hubert Koch 2 , du Bacille de la luWrculose et de l étude complète qu’il lit de ses pro- priétés. La grande difficulté de distinguer ce- Bactéries, très petites et tout à fait transparentes, des liquides ou des tissus de même réfrin- gence qu elles, et l'impossibilité où l'on se trouvait de le- différen- cier d autres inoffensives, très fréquentes dans les crachats surtout, riaient de grands problèmes que Koch est parvenu à résoudre, tout à son honneur, à force de science et de travail soutenu. Il est d’abord parvenu à les colorer, en soumettant les prépara tions à l’action d'un Jgain colorant alcali nisé (voir p. 298 , beaucoup plus actif que les solutions aqueuses simples qui, jusque-là, n'avaient donné aucun Sultat. Il fit plus; en mettant à profit la propriété inverse et corré- lative que possèdent ces Bacilles de retenir la couleur bien {.lus gtemps que la plupart des autres et de ne la céder qu’aprés une action prolongée du réactif décolorant, il a pu leur conserver, dans Uni préparation complexe, une nuance donnée et teindre d une Couhur de fond différente les éléments divers et les autres Bactéries contenues dans la substance examinée (voir p. 306). Hestail à VïVT’ c* nature de I* tuberculose (Bulletin de f Académie de mileei..e ? V. *"• P ,s* el e‘ Ktude* sur la tulwrculose. Paris, 1-48. J. -B. Baillière Tul*rcuioM; Wi"**U**9*» «0 degrés. En plongeant alors les préparations dans une solution aqueuse con- centrée de vésuvine, on observe qu’au bout d un quart d heure envi- ron la couleur brune s'est substituée à la teinte primitive bleue dans tous les éléments retenant faiblement la couleur, tandis qu elle persiste sur les Bacilles tuberculeux dès lors très facilement recon- naissables, colorés en bleu sur un fond d éléments bruns. La réaction était d’autant plus caractéristique que, d’après les recherches de Koch, aucune autre Bactérie ne se comportait de la sorte, excepté toutefois le Bacille de la lèpre, que d’autres particularités peuvent du reste faire aisément distinguer. Les nombreuses recherches ultérieures n’ont tait que confirmer et étendre les importantes découvertes de Koch. En raison de la pari considérable et toujours croissante, semble-t-il, qu elle prend dans le monde vivant, la tuberculose est une des maladies microbiennes qui, clc notre temps, a attiré et attire le plus les chercheurs et suscité le plus de travaux. On trouvera l’exposé fidèle et une critique savante de tout ce qui a été écrit d’important sur ce sujet dans une belle monographie publiée par Slraus (f) en 1895, et dans 1 excellent opuscule de Nocard (2). (1) Stiuds, La Tuberculose et son Bacille, 1895. . (2) Nocard, Les tuberculoses animales ( Encyclopédie Léaute , G. Masson).. BACILLUS. 511 La tuberculose s attaqua à pas ma! d'espèces vivantes, l'homme et les mammifères d'un côté, les oiseaux de l’autre. Les premières recherches de Koch avaient démontré l’identité microbienne de la tuberculose humaine et de la tuberculose bovine, Celle de la tuberculose aviaire, admise aujourd'hui par la majorité des expérimentateurs, a été plus discutée. La présence de tubercules, la tuberculose anatomiquement carac- térist e par ces le>ions, est connue depuis longtemps chez les oiseaux, tout particulièrement chez les Gallinacés domestiques où tous sont d’accord pour admettre sa grande fréquence. Koch (1), le premier, constata la présence du lUtcille de la tuber- culose dans les lésions du foie et de l'intestin de poules tubercu- leuses. Il ne mit pas en doute son identité avec celui de la tubercu- lose de l'homme. Hibhert (2 , fiabès (3), Cornil et Mégnin (4 ont donné de plus amples détails sUr la description de ces Bacilles des poules et les rapports qu'ils affectent avec les divers éléments des pailic-, lésées, tout en mettant en relief leur grande ressemblance avec les Bacilles trouvés dan» les lésions de la tuberculose hu- maine. N'ocard citait une observation où des poules semblaient * ‘‘Ire infectées en ingérant des crachats d’un phtisique; il avait du reste, comme Koch, rendu tuberculeuses des poules en leur fai- sant avaler des produits tuberculeux de mammifères. H. Martin (5) n avait cependant obtenu aucun résultat en faisant absorber à des poules, des coqs, un pigeon, des lésions de tuberculose humaine. (.est alors, en 18*8, qu’on voulut séparer d'une façon bien nette la tuberculose humaine de la tuberculose aviaire et faire des deux microbes rencontrés dans ces affections deux espèces parfaitement distinctes. De nombreuses expériences démontraient, à l'appui de n Iles de H. Martin, que les poules nourries pendant longtemps de crachats de phtisiques ne devenaient Jamais tuberculeuses. Les raisons de cette dualité d’espèces sont très bien ex|>osées dans un travail de Straus et Gamaléia (6), dataut de 1891, qui se montrent très partisans de la séparation. Elles portent surtout sur deux points: 1 apparence des cultures sur certains milieux et les effets des inocu- \i, Kucii, Die Aetiologie lier Tuberrulote {lof. ci/.). !,<,->! 1 “l'erk.elbacilleu bei Hûhnern {ÆeWirA* medicinUcht Wochenschrift, \t. (il Journal Heu connaissances médicales, 1x83. «I Uhx.l et Mb.*,n SocO-tc de biologie, octobre I SH, et Journal de C Anatomie, 1M5. par d** n,,Crobe* tut>crcul,'u‘ *ur la tuberculose publiées muiuïlVl' ur'U,tUUÀ ,’#che,che* ««périme utile* »ur [a tuberculose. Tuberculose hu. talc, tsvi. ||î, ‘‘“mt? * * 1UberrUl'J,° d” 0i*e“;* (Àrth,Fet * médecine erpenmen- 512 BACTÉRIACÉES. lations expérimentales. On peut les résumer dans les cinq proposi- tions suivantes: 1° Les cultures de la tuberculose humaine sont sèches, écailleuses ou verruqueuses ; celles de la tuberculose aviaire sont humides, grasses, plissées et molles. 2° Le Bacille de la tuberculose humaine ne pousse guère au- dessus de 41°, pas du tout à 43°; celui de la tuberculose aviaire > pousse rapidement et abondamment à cette température. 3° L'inoculation au cobaye et au lapin du Bacille de la tubercu- lose humaine détermine l’apparition de tubercules dans le j poumon, le foie et la rate ; celle du Bacille de la tuberculose i aviaire les tue sans lésions apparentes, il y a infiltration tubercu- j leuse des organes. 4° Le chien est infesté facilement avec la tuberculose humaine; 1 il jouit d’une immunité très grande à l’égard de la tuberculose I aviaire. 5° Les poules sont tout à fait réfractaires à la tuberculose | humaine. De nombreuses expériences, faites depuis, permettent de répondre j à toutes ces objections. Pour la première, depuis l’emploi de milieux glycérinés pour les j cultures, il est amplement démontré qu'au bout de quelques cultures le Bacille de la tuberculose humaine prend tous les caractères (pie l’on donnait comme spéciaux à la tuberculose aviaire. Leux-là j même deviennent ses caractères habituels, la forme sèche, écail- I leuse ou verruqueuse, devient rare. Les superbes cultures qui j sortent du laboratoire de Nocard convaincront les plus sceptiques. D'un autre côté, la tuberculose aviaire donne parfois des cultures ! sèches, écailleuses ou verruqueuses, considérées comme spéciales à i la première. Fischel (1) dit avoir transformé sous ce rapport de la i tuberculose humaine en type aviaire et inversement en laisant des j cultures sur l’œuf de poule d’abord, puis sur gélose boriquée. Quant a la facilité de végéter à 43°, on peut admettre quelle jj provient d’une adaptation spéciale du Bacille aviaire à 1 organisme ' de l’oiseau dont la température est plus élevée que celle du main- ! mifère. La différence des résultats dans l'inoculation des deux types est loin d’être aussi tranchée qu'on l avait annoncé. Yersin (2) a j (1) Fischbl, Dor Morphologie und Biologio der Tubcrltclbacillus (Berliner klinische H o- ■chenschrift, 1893, n* 41). _ , . (2) Yersin, Études sur le développement du tubercule expérimenta! (Annales de i msawi Pasteur, 1888, II, p. 243). bacillus. o I :t obvcrve l'infiltration tuberculeuse aussi bien avec la luberrulose d origine bovine qu'avec la luberrulose aviaire: Fisrhcl servant de ses rullures de tuberculose humaine modifiée en type aviaire, a aus., obtenu la mort de lapins sans lésions tuberculeuses apparentes. Noc.rd(l), puis Ornement et Itnr 2 . SanehecToledo n) ,i';-r"’iu." 1 uberculoses typiques cher des Mammifères avec d“ "“T'" T 1luberCU,OBe •viaip*- Gilbert et Roger 4) ont obtenu chez le lap.n, avec |a tuberculose aviaire, tantôt de< l^ion tuberculeuses manifestes, tantôt l'infiltration tuberculeux.. Granrher Ledoux-Lebard (5) obtiennent l'un ou l’autre Ivpe chez le lapin par inoculation intraveineuse, suivant la dose de culture ol£' une dose minime donne une tuberculose à lésions apparenté! une dose plus forte produit l'infiltration tuberculeuse ’ Les expenences de Richet et Héricourt 6; prouvent que le chien SIS Une ‘UberCÜ,08e ^«ep.ri„ocu,aUqonde\:te: kl".*» ZrZr '* ^ ,l" 4 '» ‘«twculose humaine, Koch a obtenu des tubercules chez plusieurs individus |vec des produits tuberculeux humains; \ocard, Cadiot Gilbert et ■ lloger (7) ont observé des tubercules chez la notilr à U -, r ^ Enfin, les Bacilles de provenance humaine et bovine et rem or-igmo aviaire fabriquent des produits solubles à action identiW Hx reconnaît que la tuberculi, a l’dde de cuRurc n 1,1111 " l>r”dui1 abs°hunent les mêmes effets, sur l’animal et ur "-Hue. que f. tuberculine de culture de tuberculoïde j*»! ",M'ri,uen,*,” *««• I* tuliereuloie d« oh^ut (Soc,*, ,Je btoio_ î^r . de périme». ■ êtoiofù-, g novembre |g.io Pt «J rtrrj,.r ,S9|) ,riu ru* *”*lr** •Umué» [SoeiéU Ht *<* *• >• «ère «a f««„, (4reAo«* 18IH)j. ** Tab«rcultj»e de» volaille* {Société de biologie. Il «cio Tj! •ipéfimeulaU» et clio^ues sur 1. tubercule, publié* !p * '• “*»*' ~ 4. Maami- 33 — üactértoloyte . BACTÉRIACÉES. On voit donc qu'il est légitime de conclure qu’il n’y a pas là deux espèces distinctes, mais seulement deux simples variétés d'une même espèce, dans la constitution desquelles doivent surtout inter- venir les questions d’adaptation à des organismes différents. 11 en est de même pour les autres tuberculoses, soit des Mammifères (tuberculose du porc principalement), soit des autres ( tiseaux (oiseaux de volière, perroquets) (1 ). La spécificité du microbe étant démontrée, les lésions observées sont-elles aussi spécifiques, pathognomoniques'? On l’a cru long- temps, admettant que le tuber- // » i n -, ___ - 'Z ^ _ / ' 7i (\ , \ / ✓ I Fig. 152. — Follicule tuberculeux; stade de début (demi-schématique). Au centre, cellule géante avec nombreux bacilles ; autour, cellules épithélioïdes et cellules lymphoïdes plus petites. Environ 800 cule était l’expression de l’infec- tion tuberculeuse. 11 faut recon- naître que non ; le tubercule n'est que l’expression d’une réac- tion de l’organisme contre cer- taines irritations. Il y a des affections à tubercules qui ne sont nullement sous la dépendance du Itacille de la tuberculose; il sera dit quelques mots plus loin des pseudo-tuberculoses qui peuvent être dues à des organismes bien différents, à d’autres Bactéries, à des Champignons inférieurs, à des Protozoaires, à des œuis d'IIelminthes, voire même à des poussières inertes. vmphoiaes pius pemes. Le Bacille pénètre dans un tissu, apporté du point d inocula lo ,,a alolm c ldanc qui a suivi la voie lymphatique ou sanguine C leucocyte se fixe et se détruit en mettant en liberté c ou le Bacilles qu'il contient. Il se forme autour d eux, par d.apedese, une a'.< lomération leucocytaire donnant autour des Bacilles qui se sont multipliés un petil nodule, premier rudiment du tubercule Le éléments du nodule e, aussi des cellules veines du Ussu^ata subissent la transformation épithélioïde , a la u J(. ii’.mivp une ou plusieurs cellules (jéantis (bg- rude SeT nombreux noyaux que l'on — ^ " 'UmonU formés par un ou plusieurs leucocyte. Er iir ssr rsr: " “El E (D Straus, Sur Ut tuberculose du perroquet (Archives Je médecine expenmtntale, 1 n" 1). BACILLUS. 515 MetschnikotT I), comme des éléments très actifs, de véritables phagocytes, luttant contre le Bmiilte tuberculeux. ('.'est surtout dans cellules géantes que se trouvent alors les Bacilles, et souvent eu grand nombre. Le tubercule se trouve constitué. Il évolue sui- vant deux directions. Ses éléments peuvent se transformer en un tissu fibreux qui détermine en quelque sorte l’enkystement du produit virulent, et peut l'isoler complètement; cette production du tubercule fibreux, granulation fibreuse , est un processus favorable, de guérison. Ou bien, au contraire, les éléments du nodule subissent une sorte de dégénérescence vitreuse ou colloïde, se nécrosent et se transforment en une matière jaunâtre, la matière caseeuse, qui se ramollit sous l’influence des produits sécrétés par le microbe. C’est le tubercule caséeux. Les leucocytes des alentours peuvent trans- porter des Bacilles dans d’autres parties du corps et y provoquer la formation d'autres lésions semblables; c’est de cette manière que l’infection s’étend dans un même organe, |>eut gagner d'autres organes, même se généraliser. D'un autre côté, nous l'avons vu précédemment, toute lésion macroscopique fait défaut dans ce qu'on peut nommer l'infiltration tuberculeuse. Il ressort de là que l'infection tuberculeuse peut revêtir, aussi bien chez l’homme que chez l'animal, deux formes différentes. Dans l’une, on constate avec plus ou moins d'évidence la présence de tubercules ; c’est la forme bien étudiée par Villemin, d'où le nom de type Villemin sou' lequel on peut la désigner, Dans l’autre, les lésions macros- copiques font défaut, les organes atteints par te parasite, le foie, la rate •urtout, qui sont simple- ment hypertrophiés et de coloration plus foncée, montrent entre leurs élé- ment peu ou pas modifiés, de nombreux Bacilles épars ou des groupes de Bacilles; c'est une véritable infiltration tuberculeuse, non pas dan> le sens que Laënnec attribuait à cette dénomination par exemple; te /,te \i 1/ ,pvl y X Kig. 163. — Bacilles tuben-uleui dan- les crachat*. Coloration par la fuchaiae «I le bleu de mélbjle. 1600/1. (!, Mirwaxigorr. üeber die phagocrtüre Rolle der Tuberkelrieaeuiellen ( Virchotc * *rrl> fis, CX1II, p. 6J). 316 IîACTÉRlACÉES. on donne à celte forme le nom île type Yersin parce que cet expé- rimentateur l'a obtenue le premier expérimentalement aussi bien avec le Bacille humain qu’avec le Bacille aviaire. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Les Bacilles tuber- culeux vivants, des cultures, sont de petits bâtonnets hyalins, un peu j.lus épais que ceux des préparations colorées, toujours immobiles. h \\ / i \ \ \\I/N \ \ 'N / \ \ // \ v. — \ '/ _ y 'iL i \ // N \ I ? \ A \ \ \ i'i / / w, " \ r.; r,4 _ Bacilles tuberculeux. Préparation obtenue avec le suc de raclage d’un tul.er- r cule. 1500/ 1 . D'après Baumgarteu. Les bâtonnets des préparations colorées (fig. * 34) mesurent en longueur moyenne .le 1,3 à 3,3 r, du quart à la moitié d un globule rouge. La largeur est plus uniforme, clic est d'ordinaire de 0,3 p; les Bacilles préparés /par la méthode de Koch paraissent un peu plus minces que ceux colorés suivant le procédé ■a d’Ehrlich. Ils sont droits ou plus fréquemment légèrement courbés (fig. 135), parfois même pliés CA d'après Koch. La largeur n'est souvent pas uni- W * forme ; ils présentent parfois une série d’étran- UK _ Bacilles glemcnts leur donnant l’apparence de boudins 1 là tuberculose, irréguliers, ou même, s'ils sont plus prononces, ■ i d im- . t* ' _ -1 1 ~ ♦ î a1 ATjnï il oc I , PSÏ object. i/i». d’une chaînette formée d’articles ovoïdes, (.est mers.bomog., oc- *’ .. • — - mm îKfS&ita*: ce qui explique comment on a pu avancer que ces Bacilles se transformaient à un moment donne I ,.n une chaîne de coccus(t). A la suite de l'action des solutions ( Auann Die feiDere Struclur tlcr Tuberkelpil*en (Schtceiserischc Wochenschrift für I Pharmacie, 1887, n° 15)- BACILLUS. 517 colorantes, on distingue souvent dans le corps même du bâtonnet un nombre variable, quatre à six d’habitude, de vacuoles incolores, de forme ovalaire, que Koch croit être des spores, san* pouvoir toutefois en donner une preuve certaine lig. 155). D’après lui, l'article qui se prépare à sporuler se divise d'abord en articles court* au nombre de deux au moins et de six au plus, dans chacun desquels apparaît un point brillant qui grandit et donne une spore réfringente. Cette question de production de *pores est encore loin d’être élucidée. Elle a cependant à bien des point* de vue une importance coii'iderable, la présence de spores chez une Bactérie comportant la manifestation de propriétés spéciales, en particulier une résistance Minent beaucoup plus grande aux agents de destruction, (les points brillants peuvent n'être autre chose que de simples vacuoles (fig. 153 et 1 55). *'?• 156. — Barilief de la tubereulote, fur ni» « inorma!**. ramifiée* el rt-ullées I) âpre* MeUrtmikotT. Les caractères précédents de forme et de dimensions sont eperi- dant loin d'avoir une constance absolue ; on rencontre au contraire de nombreuses variantes en plus ou en moins. Les Bacilles des cultures otTrent souvent un type de longueur réduite, une véritable forme naine. Les bâtonnets peuvent être très courts, très peu plus long* que larges. L'examen des crachats tuberculeux en fait parfois rencontrer de semblables. Du bien au contraire, la longueur el aussi la largeur peuvent être 518 BACTÉEUACÉES. beaucoup plus grandes ; ce sont de véritables formes géantes. MetschnikofT (t), puis Nocard et Roux (2) ont les premiers décrit de ces formes rencontrées dans les cultures, formes allongées, rami- fiées, souvent renflées en massue (lig. làO). MetschnikofT les considère comme des formes dinvolution. Czaplevvski (3), Goppcn Jones (4) les ont retrouvées dans les crachats, Ln s nppuv mit sui la présence de ces formes ramifiées et renflées, certains rapprochent le Bacille de la tuberculose des Cludothrix, de 1 Actinornyccs , et ont même proposé pour lui le nom de Scbrothrix Kochii. Jusqu a plus ample informé, il parait préférable de se rallier à 1 opinion de MetschnikofT et faire de ces formes de simples déviations involutives du tvpe normal. Coloration. — Les Bacilles de la tuberculose se colorent à toutes les couleurs d'aniline. Avec les solutions aqueuses ordinaires, la coloration est très lente ; elle est plus rapide en ajoutant un mor- dant qui peut être un alcali,- comme la potasse dans le procédé primitif de Koch, de l’huile d’aniline, de l’acide phénique. Les Bacilles qui se sont alors colorés, conservent fortement la couleur ; ils résistent, longtemps au moins, à l’action décolorante des acides, de l’alcool, ou d’autres bains colorants. Ils restent colorés par la méthode de Gram. Cette grande résistance aux agents de décoloration est très avan- tageusement mise à prolit pour la recherche des Bacilles tubercu- leux dans les produits pathologiques où se trouvent souvent d autres éléments bacillaires qui ne résistent pas à la décoloration et quil devient alors possible de différencier. C’est aussi un caractère très précieux lorsque l’on n'a affaire qu’au Bacille de la tuberculose seul. Cette résistance à la décoloration est due, d’après Straus, à ce que les Bacilles contiennent une substance spéciale douée de la propriété de fixer et de retenir les couleurs d’aniline. A vrai dire, le Bacille de la tuberculose n’est pas le seul qui pré- sente cette particularité. Koch avait déjà cité le Bacille de la h pie comme se comportant de la môme façon que le premier. On peut l’en distinguer en ce qu'il se colore plus facilement que le L»aci e e| Koch par le bleu de méthylène alcalin, voire même par les simples solutions aqueuses de couleurs basiques d’aniline. De plus, il r sis e ... h / rr • — (1) Mktschhikoff, Ueber die pbagocjtëre Rolle der Tuberkelriesemelle» (Virchouto culture du BaciHe de la tuberculose (Annales ruf, pour lequel j'ai obtenu des résultats opposés, et le microorganisme de la verruga du Pérou, décrit par Izquierdo (3/, qui pourrait bien n ôtre que le Bacille de la lèpre. En résumé, on peut admettre que, sauf les cas particuliers énoncés ci dessus, le Bacille de la tut*rculo$e est le seul qui résiste à la décoloration. Les méthodes employées pour colorer d’une façon spéciale le Bti' tlle de Koch sont excessivement nombreuses; il n'y aurait aucun avantage à les citer toutes. Elles ne sont du reste (jue des modifica- tions du procédé d'Ehrlich qui a perfectionné la méthode primitive de Koch exposée au commencement de cet article. Nous n en cite- rons que quelques-unes, les principales : Procède d Ehrlich. — Khrlich se sert comme montant d’eau anilince, préparée comme il a été indiqué p. 299; il faut toujours l’employer i fraîche. Le bain colorant s’obtient en ajoutant un dixième de solution alcoolique saturée de la couleur d’aniline, fuchsine, bleu, violet, •ui\ant la teinte que Ion veut obtenir. Le bain s'emploie chaud ; $er$ 60°, la coloration est plus rapide. On laisse les préparations • dans le bain jusqu a ce qu elles soient fortement colorées ; une surco- loration u est pas à craindre. La décoloration se fait avec 1 aride nitrique au tiers p. 304 ; elle 1 doit être poussée à fond, en se souvenant cependant que la résis- tance à U décoloration du Bacille a des limites; il ne faut jamais dépasser quelques minutes, toujours la décoloration est complète tt&SzïïfsJZz srçsr IX *lTLLg> * ra‘"lue de* coloration* microbiennes ( Annale t de r Institut Pasteur, nejj U) Uvcitano, V’ircAo»’* Archw, ISKi, XGiX. H20 BACTÉRIACÉES. après une minute et même avant. En examinant de telles prépara- tions, le Bacille de la tuberculose, s'il en existe, est seul resté coloré. Il est souvent très avantageux de faire une double coloration à l’aide d’un bain colorant d'une nuance qui tranche bien sur la première; on se rend mieux compte de la nature des éléments autres qui peuvent se rencontrer dans la préparation (voir p. .'iOG). Procédé de / ichl . — Le mordant employé est l’acide phénique. On peut se servir de la solution de '/.ichl (p. 300) ou plus avantageuse- ment de cette solution modifiée par Neelsen qui prend 1 gramme de fuchsine au lieu de 08r,25. Ce liquide a le grand avantage de se conserver indéfiniment. On y met les préparations et on chauffe jusqu’à production de vapeurs. La décoloration se fait de préférence à l’acide sulfurique dilué (acide sulfurique, 23; eau, 100). Procédé de II. Fraenkel (I). — Les préparations sont colorées à chaud par la méthode d'Khrlich, eau anilinée et fuchsine ou violet; après lavage elles sont soumises, pendant une à deux minutes, à l’action du mélange suivant : Alcool à 90» 30 centimètres cubes. Ëuu distillée 30 — Acide azotique 20 — Bleu de méthylène à saturation. Le décolorant est uni au colorant de fond; le mélange se con- serve indéfiniment. Procédé de Kiihne (2).— L’agent de différenciation est le chlorhy- drate d'aniline (pii a l’avantage de nuire beaucoup moins que les acides aux éléments cellulaires qui peuvent se rencontrer dans les préparations. Les préparations sont colorées dans la solution de Ziehl pendant dix minutes à un quart d’heure, placées pendant quelques secondes dans une solution de chlorhydrate d’aniline à 2 p. 100, puis décolorées par l’alcool. La coloration de fond se fait à volonté. Nous reviendrons encore sur les méthodes de coloration à propos de la recherche du liacille tuberculeux dans les produits pathologi- ques et du diagnostic de la tuberculose. Cultures. — Le Bacille de la tuberculose se cultive facilement sur divers milieux. Il exige pour se développer une température relativement élevée ; la multiplication commence à 28° ou 29°, est très faible à 30°el se fait au mieux vers 38°; à 41°, on n’observe plus (1) B. Fb.vbnkel, Derliner klinische Wochenschrift, 1884, n» 13. (2) Bobbf.l, Tuberculose pulmonaire expérimentale (Annales de l'Institut Pasteur, lSs‘J, Vil, p. 593).’ BACILLl'S. 521 aucune croissance, même après un long temps, avec le Bacille humain ; le Bacille aviaire se développe encore bien à 43° et sensi- blement même jusiju à 43°. Même dans les meilleures conditions, les cultures demandent de huit à quinze jours pour apparaître. Koch est parvenu le premier à cultiver cette espèce sur le sérum ■«sanguin. Il est ditlicile d obtenir des cultures pures avec les crachats tuberculeux, à cause du grand nombre de Bactéries qu ils contien- nent, dont le développement plus rapide étoutTerait rapidement la végétation lente du Bacille de la tuberculose. Il vaut mieux s'adresser à de la matière tuberculeuse, recueillie directement à ( autopsie et au mieux -ur un cobaye inoculé sous la peau du ventre, qu’on sacrifie quinze jours ou trois semaines après l'inoculation. La prise de >ubs- iaii< .? se fait dans le foie ou la rate, surtout s'ils sont riches en tuber- cules, en usant de toutes les précautions voulues pour s'opposer à l'introduction de germes étrangers. Enfin, Koch recommande ’omme condition essentielle de bien brover cette matière tubercu- leuse avant de l'ensemencer. On le fait facilement en la triturant -lans un tube stérilisé, avec une forte baguette de verre. Ci m ars si r statu. — En inoculant en Urie sur du sérum solidifié, il apparaît à la surface, au bout de dix à quinze jours, de petites a< lies d un blanc mal, sans éclat, qui se distinguent par là du subs- latum environnant, ('.es taches ressemblent à de petites lames ^railleuses sèches, lâchement accolées à la surface de la gelée. Il «en forme parfois suffisamment pour couvrir la partie libre du milieu. Les petites colonies sont surtout très nombreuses lorsque ensemencement a été fait avec du contenu de caverne riche eu •aciéries. Elles peuvent même confluer entre elles et former une porte de membrane. Ces masses possèdent une certaine consistance; agitées dans du liquide, elles ne se dissocient pas, mais tombent au mid en bloc. De telles cultures se développent bien «tans de# |K*tits odels de verre plats, recouverts d un couvercle fermant bien. On uspose dans ces vases une couche de t à 2 centimètres de sérum et n le stérilise et le solidifie comme s'il s'agissait de tubes. I.( « colonies sur sérum solidifié, vues a un grossissement de 0 diamètres, présentent un aspect assez particulier et très caracté- sisliquo. hiles paraissent composées de petits amas linéaires, sinueux éganunent courbés, dont les plus petits ont la forme d’un S; les O* longs décrivent en serpentant de nombreux tours fig. 137). |.a uartie médiane de ces sortes d'arabesques est plus épaisse; les ex- ®*i^‘h ï'oul appointée». Dans les parties épaisses de la culture, ces •ooglées linéaires sont tassées en grand nombre, enchevêtrées les <**•» dans les autres. Ces lignes sinueuses bizarres sont constituées 522 BACTEK1ACEES. par des lîaci Iles disposés en un ordre régulier et constant. Il est facile de s’en convaincre en faisant une de ces préparations micros- copiques que nous avons désignées sous le nom de préparation par impression (p. 310Ï. Une lamelle très propre est appliquée à la sur- face d’une culture et maintenue peu de temps légèrement appuyée; elle est retirée rapidement et verticalement avec des pinces fines de façon à ne pas frotter la colonie. L)e cette manière les Bactéries superficielles s'accolent à la lamelle en gardant leurs rapports res- pectifs. Cette lamelle est fixée et colorée par les procédés ordinaires. On obtient alors l’aspect représenté ligure 138. Chacune des lignes sinueuses de la colonie se montre formée de Bacilles accoles dan? leur longueur et dirigés suivant le grand axe de la Zooglee; le nombre des bâtonnets accolés est plus ou moins grand en un endroit donné, selon la largeur de la colonie en ce même endroit. Koch pense qu’il existe une sorte de gelée fondamentale qui retient es différents articles dans un ordre si régulier. Mais ce n est pas seule- ment dans les cultures qu’on est à même d observei celle c isposi ion BACILLl’S. 523 toute spéciale; elle se montre dans l’organisme aussi nette, dans tous les cas où le développement des Bacilles n'est pas gêné. La ligure 138 représente l'aspect d'une préparation par impression d’un gros amas tuberculeux du foie d'un cobaye, en tout semblable à celui obtenu avec les cultures sur sérum. Koch a réussi à cultiver cette même espèce sur du sérum liquide stérilisé; il s’y développe à la surface une mince membrane blan- châtre, sèche, très fragile, qui se brise à la moindre agitation et se dépose au fond «lu vase; le liquide reste indéfiniment limpide. Le sérum solidifié est encore aujourd'hui le seul milieu qui per- Hg. là*. — Préparation par impression Je BaeitU tuOtrtuleu.-. Tu. | Ira pré* hoeb. mette d’isoler assez facilement le Bacille de la tuberculose directement des produits tuberculeux du cobaye. D’après Strnus et (’.amaléia I ), il est préférable d'employer du sérum peptonisé et sucré. A partir de la quatrième ou cinquième génération sur ce milieu, les cultures deviennent plus faciles et plus abondantes; il s est produit une «»rte d’acclimatement aux milieux artificiels ; on peut alors obtenir de>> cultures sur d autres milieux, où l’espèce n aurait rien donné -i 1 on y avait ensemencée d'emblée. Ce litres sir milieux GLYctRixES. — Nocard et Doux 2 ont facilité de beauroup I obtention des cultures du Bacille de la tuberculose en conseillant d'ajouter à différents milieux d»" proportions assez fortes de glycérine, o à 8 pour 100. La végétation y est beaucoup plus abondante que sur les milieux ordinaires, lorsqu’on les ense- U Sraica et GuuLtu, Recherche» expérimentale* sur la tuberculose (Arekiret de me *eci',e er^nmentaU, 1*t»t, lit, p. *57). I -. N.æ.h) et Roua, Sur la culture du Bacille Je la tubercule»* t A totale, de HnUitut f tuteur, |, 1**7, p BaCTERIACEES. b 24 mence avec un Bacille qui s’est déjà acclimaté sur sérum. La plupart du temps même, le Bacille de la tuberculose humaine, au lieu de donner les cultures ternes, sèches, mates, qu’il forme sur sérum et autres milieux ordinaires, donne des cultures abondantes, plissées, molles, que l'on considérait comme spéciales au Bacille de la tuber- culose aviaire. La gélose glycèrinèe (p. 191) est le milieu qui parait le mieux convenir, lin strie, la surface du tube se couvre d’une nappe blan- châtre, épaisse, molle et plissée au centre, plus mince et un peu sèche aux bords. La culture n’est bien développée qu’après quinze jours ou trois semaines; elle prend avec I âge une teinte ocracée, parfois même rosée. En piqûre , le développement ne se fait pas dans la pro- fondeur de la piqûre, mais seulement à la surface ; il se forme une culture épaisse, saillante, mamelonnée, à bords sinueux, d’abord blanche puis jaunâtre (fig. 159). 11 est à recommander de mettre le plus pos- sible la matière d’inoculation en contact avec la gelée, en traçant un sillon avec Fig. i 50. — Culture en piqûre sur gélose du Bneillu s tu- berculosis. Or. mit. D'après Xoeard et Roux. l’aiguille et la dissociant dans ce sillon; les cultures se développent plus vite et sont plus abondantes. Ces cul- tures, toutes celles sur milieux glycérines d’ailleurs, dégagent une odeur de pomme rainette très agréable. Le Bacille de la tuberculose aviaire pousse avec les mêmes carac- tères, un peu plus abondamment encore, sur la gélose glycèrinèe; sa culture y est plus épaisse et plus molle ; ce. n est là qu une diffé- rence de degré. Sur sérum glycérine, la culture est plus précoce ; elle peut appa- raître dès le quatrième jour. En quinze ou vingt jours, elle lorrne une masse blanche, épaisse, plissée ou mamelonnée, Sur pomme de terre, les Bacilles tuberculeux, provenant de cultures acclimatées sur gélose glycèrinèe, végètent très bien. Pawlowsky fl) a obtenu le premier de telles cultures. Il recommande d’ensemencer la surface en la frottant avec une spatule de platine, pour faire pénétrer la matière d’inoculation dans la substance du substratum. En plaçant les tubes à l’étuve vers 38°, on aperçoit vers le douzième jour sur la surface ensemencée de petites taches grisâtres, ternes, sèches, qui sont des colonies de Bucilles de la tubeiculose. \<.is le (I) Pawloxvsky, Culture des Bacilles de la tuberculose sur la pomme de terre (Amxito de l'Justitut Pasteur, 1888, II, p. 303). BACILLI'S. o>5 vingtième jour toute la surface ensemencée est recouverte d'un enduit blanchâtre, sec, qui se laisse facilement enlever par raclage; la culture s’épaissit encore avec 1 âge. On peut obtenir des cultures faciles et abondantes en se servant, d après le conseil de Nocard, de pommes de terre glycérinées. On les prépare en laissant macérer pendant quarante-huit heures les mor- ceaux de pommes de terre pelées dans de l'eau additionnée de lap. I0(> de glycérine; après ce temps les morceaux sont placés dans les tubes et le tout est rnis à l'autoclave à 115* pendant vingt minutes. Il est bon de mettre au fond des tubes une petite quantité du liquide glycérine. Les cultures commencent à être bien visibles une dizaine de jours après l'ensemencement. Au bout de vingt à trente jours, la culture est souvent épaisse, plissé e, molle, un peu jaunâtre. Elle a souvent gagné le liquide qui est au fond du \use et s'étale alors à sa surface en formant un voile sec, blanc, qui grimpe la plupart du temps aux parois. Le' cultures du Bacille de la tuberculose aviaire sur pommes de terre ne peuvent en rien différer de celles de la tuberculose humaine du dernier type. Sur bouillon glycérine, il est facile d'obtenir des cultures ; c'est un milieu particulièrement précieux |n>ur l’étude des produits solubles formi > par le lia* ille. 1. a culture s y fait le plus ordinairement en voile, beaucoup plus rarement en un sédiment floconneux, léger. Le w*ide restt‘ toujours clair. Il est à recommander d'ensemencer ces cultures avec «les parcelles qu’on laisse flotter à la surfaee du liquide. La matière d ensemencement la plus favorable est un m«.iveau de ce voile fragile qui se produit dans les cultures sur ponuues de terre, sur le liquide «tu fond du tube ; avec les débris dun tel voile, la réussite est beaucoup plu- certaine. Vu bout d une dizaine de jours, on aperçoit aux bonis de la parcelle ensemencée um- auréole blanchâtre, cireuse, presque transparente. L'auréole » end assez vite et finit par former un mince \oile sec et fragile fttl recouvre toute la surface du bouillon. Le voile s'épaissit, se Pfi^e, devient mou, ou au contraire reste sec, «carieux, se brise tellement ; ce voile grimpe souvent sur une hauteur «l un centi- ui' lie aux parois du vase. D api ès Martin I , les bouillons falirinmw nvnr* la nltaî** A » J ; n î ? 4V1>’ Vur culture 4a Bacille de la lui ercu! "««taU, P«i,t i. ,s*9 p 77) «»e (Archivée de medecine expéri. 526 liACTÉRI ACÉES portée à l’ébullition pendant trois quarts d’heure. On filtre bouillant . i- 1 o bouillon est souvent jusqu a neutre ce que le liquide soit limpide. Le bouillon est souvent dans le cas contraire, il faut l’alcaliniser légèrement. On ajoute 0 p. 100 de glycérine. On peut s'en servir pour préparer la gélose ou la gélatine. I es Bacilles des cultures sont plus courts que ceux que 1 on trouve d’ordinaire dans les crachats et les produits tuberculeux de l’homme et des animaux; certains même sont à peine plus longs que larges. Ils présentent les mêmes particularités et principalement se com- portent comme eux à l’égard des méthodes de coloration. D’après Kitasalo (t), il est cependant possible d obtenir des eu - tures directement avec les crachats en procédant de la façon sui- vante : On fait cracher le malade le matin, dans un verre ou réci- pient stérilisé. On prend, à l’aide d’un fil de platine stérilisé, des grumeaux jaunâtres qu’ils contiennent et on les lave au moins un ET de fois dans (le l'eau stérilisée, en les «gitan. pour les débarrasser le plus possible des microbes étrangers. On les d.lacere ensuite dans un peu d’eau stérilisée et on étend de petites pai celles à la surface de sérum ou de gélose glycérinée. On peut ainsi observe, le développement de colonies de Bacille de la tuberculose. T aslo (4j mêle intimement de petites quantités de crachats avec de la gelai me liquéfiée, coule en plaques et ensemence, après quelques jours, des parcelles de gélatine où aucune colonie ne s’est développée. 1 Propriétés biologiques. - Virulence. - Toutes ces cultures •.ml virulentes • Koch a obtenu par leur inoculation des résultats rie.Ui ut feeux que. donnent les produits tuberculeux ; Nocard et lioux et à leur suite de très nombreux expérimentateurs, ont ions ( até les mêmes faits. L’inoculation sous-cutanée a un cobaye sam d une patene de produit de culture pure de Bacille de la tubercu- le, seto facilement en pratiquant à la peau de 1 abdome u„e Petite boutonnière qu’on agrandit avec une 6 ior7,ième 'If îfÆ' U tout en n’ayant ;,de tendance à grandir. «akterien aus Sputum {Zeitschrift Air , ’Reillkuitnren der TuberkelbactHeu au» (2) PiSTOit, Fine Metliodc *ur Gewmuung von «e dam Sputum (Centralblatt filr Baktenoloyre, iWt, XI, P- 233). BACH. LUS. 527 [taux organes. I. atténuation ne se fait pas mieux par passage* successif' dans l'organisme animal ; on peut établir dt»' séries très nombreuses d inoculations provenant l'une de l'autre, saps voir diminuer en rien I intensité de la maladie, (.es cultures sur gélose glycérinée perdent cependant de leur virulence avec le temps; elles peuvent être inoflensives après quelques mois ou ne produire qu'une simple lésion locale. Cette persistance de la virulence se retrouve du reste à un haut degré dans les produits tuberculeux pris dans l'organisme, prove- nant d'une tuberculose spontanée. Elle est liée peut-être à la pré- sence, encore problématique, de spores dans la Bactérie spécifique. Les crachats tuberculeux, en particulier, peuvent rester actifs des mois entiers s’ils sont desséchés d'une façon lente et graduelle. Les expériences récentes de Gai lier (l) ne laissent aucun doute à cet égard. De la matière tuberculeuse chauffée pendant vingt minutes à »10® et dix minutes à 71°, ou parfaitement desséchée à une tempéra- ture de 30° environ, a pu infecter des cobayes tout aussi rapidement •pie des produits frais. Des morceaux de tissus tuberculeux laissés à macérer et putréfier dans l'eau à la température ordinaire, pen- dant un laps de temps variant de cinq à vingt jours, d'autres soumis à des congélations d** — 5® ou — 8®, suivies de dégels successifs, ont pu produire une véritable tuberculose, parfaitement transmis- sible en séries. Ces conclusions contredisent absolument l'opinion émise par Raumgarten 2 , qui prétend que la putréfaction atténue le virus tuberculeux, dont l'activité s affaiblit au bout de quelques jom>, puis disparait complètement. Le déveli>p|»ement d autres espèces peut cependant entraver celui du Vieille tuberculeux, qu« cède le pas à certaines dont l'action se substitue à la sienne ou plutôt la devance. En inoculant à des lapins de la matière tubercu- leii't* putreliee, G. Daremberg (3) a produit une septicémie et aucun •Ccideut tuberculeux voir p. U 2). G'est cette remarque qui a con- duit dith Tenta expérimentateurs à essayer d’arrêter le développe- ment du Bacille tuberculeux en provoquant au lieu attaqué, le poumon surtout, la pullulation d’espèces saprophytes, tout à fait m offensives pour l’organisme. Les résultats de cette méthode sont b'in d être concluants. (L Ou. nu,' des matières tuberculeuses qui ont subi te chauffage. la dessiccation. ecopU'it de leau, la salaisoo, la cmigètativm et U putréfaction Compta rendu* de t'Am- •'cmiç >, |S(S7). i •kBm- Uel*er die Uebcrtragbarkheit der Tuberculose durch die .Xaehruog und batbozeuc Wirkuujf der Tul«erculo*ebacilIeu durch Fauloiss L**tra'HaU fAr klinUehe M client, 1341, n* il). tjiolvr *1 a**'1 "***•' '"*• *ur u“* «Jdrcémie lapin i Compte» rendu» de La Société de BACTERIACEES. 528 MalTucci (1) a étudié l’influence de la dessiccation. Elle parall assez peu marquée et en tout cas ne se fait sentir qu’après plusieurs mois. D’après les recherches de Yersin (2), Grancher et Ledoux-Le* bard (d), la virulence du Bacille diminue lorsqu’il a été chauffé à 00° pendant cinq minutes; une température de 70° pendant le même laps de temps, détruit toute virulence et toute vitalité. En dessé- chant au préalable des cultures à une douce chaleur, elles résistent beaucoup plus ; elles conservent leur virulence de deux à sept heures à 70°; soumises à une chaleur sèche de 100° pendant une, deux et trois heures, leur virulence s'affaiblit graduellement, mais sans dis- paraître entièrement. Koch avait déjà annoncé que l’action directe de la lumière solaire pouvait rapidement tuer le Bacille de la tuberculose. Migneco (4), en expérimentant sur des produits tuberculeux, a continué et étendu ces résultats. J l a observé que l’insolation ne modifie pas la viru- lence du Bacille quand elle ne se prolonge pas au-dessus de deux heures; au bout de trois heures d’insolation, la virulence est atté- nuée et celte atténuation augmente avec la durée de l’exposition aux rayons du soleil. La disparition de la virulence n’a pas été observée, même après un long temps d’insolation (45 heures). Action des antiseptiques. — Yersin a étudié 1 action des antisep- tiques sur les Bacilles des cultures, mais seulement en éprouvant leur vitalité par ensemencement sur milieu favorable, méthode in- férieure certainement à l’inoculation au cobaye. Le tableau suivant réunit- i' •-» * ^ i antiseptiques TITRE des SOLUTIONS DURÉE DE CONTACT par laquelle tous les germes ne sont pas tués. DUREE DK CONTACT sulfisanl pr tuer tous les germes. 50 pour 1000 >1 30 secondes 1 minute 10 - n n » 10 pour 1000 » 5 minutes « 1 0 — 1 pour 1000 5 — 3 — 2 heures 1 i heures » l — » 1 — G heures 25 pour 1000 1 — 40 — 1 i — lie Huninne. 1802, II, p. 461). (2) Yersin, De l’action Je quelques antiseptiques et ne in aïj-*. et 114 ïirulance "u X Wrutensa' Ce. 'A.o tubercule (W d'Igienc sperimentale, 1895, P- BACILLUS. 529 En somme, la résistance aux antiseptiques parait assez faible. Produits formés dans les cultures. — Les différentes cultures, mais celles dans les bouillons principalement, renferment des pro- duits solubles divers, dont l'action, d'un très haut intérêt, a été mise « n lumière d'abord par de belle- recherches de Koch (1) et depuis approfondie par de nombreux expérimentateurs. On n'a malheureusement que peu de données sur la composition chimique des Bacilles eux-mêmes. D'après Hammerschlag (2 , les Bacilles lavés et séchés abandon- nent 27 p. 100 de leur poids à un mélange d'alcool et d'éther. L’ex- trait obtenu par évaporation est formé de graisse et de lé< vthine ; il ne contient pas de cholestérine ; il renferme en plus une substance toxique qui, inoculée aux cobayes et aux lapins, détermine des acci- dents convulsifs et les fait périr. Le résida laissé par le traitement à l'alcool éthéré, traité par une solution de potasse à 1 p. 100, aban- donne une matière albuminoïde. Il reste probablement de la cellu- lose; le tout se dissout en etret dans l acide sulfurique concentré en donnant une solution qui réduit la liqueur de Fehling. \\e>l f.l), en traitant du produit de culture- sur gélose glycérinée par une lessive de soude faible, à chaud, obtient un liquidé gélati- neux laissant séparer par refroidissement des flocons blancs qui ne se dissolvent que dans l'acide sulfurique concentré. Cette sutatance se colore aux couleurs d’aniline et résisté à la décoloration par les acides. C’est à elle, sans doute, que le Bacille de In tuberculose doit sa réaction colorante caractéristique, qu’il conserve encore même longtemps après sa mort, comme l’ont démontré Prudden et llodeu- pyl 4), strauset Gamaléia (5 . La couche gélatineuse qui surmonte le dépôt floconneux, traitée par l'acide acétique, donne un précipité brunâtre qui, mis en solution dans une lessive de soude à 2p. 1000 et injectée sous la peau de cobayes, provoque un processus de né- «■"'c au point d inoculation. Weyl pense que la substance activées! une Uuvmitcine. Les Bacilles tuberculeux morts contiennent en effet des substances actives. Koch avait constaté que des cultures tuées par la chaleur, pai I ébullition dans l'eau, par Faction d'antiseptiques sûrs, provo- jl) Koch, HeuUcke maiieiniteü» Woctostckrt ft, U novembre 1890. Lu**wu**‘““*»“ *b«r Tulxrkclhacillen 'C>n- r*r kilnucht Afedtem, 189t. p. 1 IV ^ ,US0“J Tub.rkelb.ciUu, (Deutsche mediànùcA, or ** •«-* » (5) et (jama1.Ua, toc. Cil., p. 5ZJ. Sac*. — flacWru/loÿie. 34 HACTÉRIACÉES. 530 ([uaient de la suppuration locale quand on les inoculait à doses assez fortes sous la peau de cobayes sains. Il avait remarqué, en môme temps, que chez des cobayes manifestement tuberculeux, l'inocula- tion sous-cutanée de doses faibles de ces mêmes cultures amenait la mort de six à quarante-huit heures; avec des doses excessivement minimes, la mort ne survient pas, il ne se produit qu'une lésion locale et l’état général semble s’améliorer. C’esl cetle dernière ob- servation qui l’a conduit à préparer sa tuberculine et à l’appliquer au traitement de la tuberculose. Malîucci (1) avait aussi constaté cette action toxique des cultures stérilisées ou mortes, et avait re- marqué que leur inoculation ne produisait pas seulement des elfets nécrotiques locaux, mais encore des phénomènes généraux de ca- chexie qui amenaient la mort de l'animal à une échéance plus ou moins éloignée suivant la dose de culture employée. Les expé- riences de Prudden et de llodenpyl, Slraus et Gamaléia (2) prou- vent avec toute évidence que les Bacilles tuba culcux moi ts con- servent une grande partie des propriétés pathogènes caractéristiques des microbes vivants. En injection sous-cutanée, ils déterminent de la suppuration, avec ou sans phénomènes de cachexie; en injection intra-veineuse ou intra-péritonéale, ils provoquent, comme les 15a- ci l les vivants, la formation de véritables tubercules dans les organes où ils sont transportés. L’examen microscopique de ces lésions, pus ou tubercule, y démontre la présence de Bacilles spéciaux, colo- rables, mais morts. La seule différence avec les Bacilles vivants est que les Bacilles morts ne déterminent de lésions qu’aux endroits où ils ont été déposés ou transportés par la circulation ; les lésions ne se généralisent pas. Les substances actives contenues dans le corps bacillaire sont en- core inconnues; Prudden et llodenpyl pensent que les lésions sont «lues surtout à une protéine spéciale qui ne diffuse que très lente- ment des éléments vivants ou morts. Tuberculine. — Ces produits actifs sont contenus, partiellement au moins, dans la tubevculinc . t On se souvient encore du retentissement considérable qu a eu au Congrès de Berlin, en 1890, la communication de Koch sur l’action de \l tuberculine sur le cobaye, provoquant une réaction impor- tante sur l’animal tuberculeux el pouvant même y amener un arrêt de la tuberculose avancée, une guérison de la tuberculose du début. (1) Maffocci, Ucber die Wirkung der -einen, sterileu Kullurea des Tuberkelbacillus (Cen- decine expérimentale, 1891, 111, p- ”0b). BACILLl’S. 531 premiers résultats de l'application de relie lymphe Je Koch au traitement de la tuberculose «le l'homme I ont véritablement re- mue le monde. Il a fallu malheureusement en rabattre à ce |M)iut de vue euratit, aussi bien pour l'homme que pour l’animal. Malgré cela la réaction produite sur I organisme tuberculeux garde une im- portance considérable au point de vue du diagnostic. Le mode de préparation de la tuberculine fut gardé secret au dé- but. Pour quel motif? On ne le sait pas au juste, mais c'est un exemple d'autant plus regrettable qu'il venait d'une aussi haute au- torité scientifique. Guidés par le développement de l'odeur spéciale aux milieux glycérines, Budjvvid g . Houx et MetschnikofT parvin- rent à préparer un produit identique à celui de Koch. Le mode de préparation mis en œuvre aujourd’hui est le suivant : Les cultures sont faites en bouillon glycériné à 6 p. 100; elles sont laissées si* semaines à l'étuve à 37*; il s'est formé un beau voile à la surface Ce> cultures sont stérilisées à I autoclave à HO*, puis concentrées au bain-marie jusqu'à réduction au dixième. On filtre et l'on con- serve en vase clos, à l'abri de la lumière. La forte proportion de glycérine assure la bonne conservation. _ Ainsi préparée, la tuberculine est un liquide brunâtre, sirupeux dégageant une faible odeur de pommes rainettes. On a fait jusqu'ici de nombreuses recherches pour extraire le prin- cipe actif de la tuberculine sans parvenir à de bons résultats. K.n h en la précipitant par l'alcool à 60 p. fOO, obtient un précipité blanc floconneux, soluble dans l’eau et la glycérine, quarante fois plus ad u que la tuberculine brute; il le nomme tuberculine purifiée Lest un produit de nature albuminoïde, mais il est complexe; d'a- |*rc- Kuhne (3), il présente les réactions des al hum oses et spéciale- ment de* deutéro-albuinoses. Du reste, la matière albuminoïde peu! n être que le support du principe actif indéterminé qui n’exis- leia,t proportions excessivement minimes. En tout cas. le principe actif, ou les principes actifs, de la tubercu- line, a de> etrets très curieux sur l'organisme, introduite à doses immiiies dans un organisme sain, la tuberculine n v produit aucun «fcuble ou un trouble minime surtout caractérisé par l’hyperther- ,,ne; ^organisme tuberculeux, au contraire, réagit fortement. L - cobaye sain sup|»orte facilement, sans troubles, une injection l,ni" " «- Tu,wu,ow 532 BACTÉRIACÉES. sous-cutanée de (leux centimètres cubes (le tuberculine; un demi- centimètre cube suffit pour faire périr en peu de temps, quelques heures, un cobaye tuberculeux. A l'autopsie, on trouve surtout de fortes lésions congestives autour des foyers tuberculeux des divers organes. . . , . Le lapin sain supporte bien une injection intra-veineuse de cinq centimètres cubes de tuberculine; il présente pendant un ou deux jours une hyperthermie de 1° à t°,5 et maigrit un peu, mais se re- met vite. Un. chien sain peut recevoir une dizaine de centimètres cubes sans autre inconvénient qu’un peu de fièvre ; les bovidés sains résistent mieux encore, les volailles également. Si ces animaux sont en puissance de tuberculose, il se produit, même après injec- tion de doses moindres, une réaction très lorte, surtout une hyper- thermie très marquée, atteignant souvent 41° et 42°; lorsque la dose injectée était forte la mort survient assez rapidement. L’homme, qui paraît un milieu moins favorable pour le Bacille de la tuberculose que le cobaye, est beaucoup plus sensible que lui aux produits formés par ce microbe. Chez l’homme adulte sam, un ving- tième de centimètre cube provoque déjà des troubles sérieux, un quart de centimètre cube amène des troubles intenses, inquiétants. Straus fixe à un centième de centimètre cube la dose mmima en- core efficace chez l'homme sain ; cette dose détermine un peu d a- battement et une très légère élévation de température, 38° ou très peu plus. , . Chez l'homme tuberculeux adulte, cette dermere dose de un cen- tième de centimètre cube détermine des troubles très marqués, une réaction générale et une réaction locale aux endroits où se trouvent des foyers tuberculeux. La réaction générale débute par un frisson, puis '.'hyperthermie se produit, 39°, 40° et môme 41°; on observe de l'abattement, des courbatures. L'accès commence ordinairement quatre ou cinq heures après l’injection et dure douze ou quinze heures ; puis tout rentre dans l'ordre. l 'action locale de la tuberculine sur les lésions tuberculeuses est très remarquable. On peut facilement l’observer dans le cas de tu- berculose externe ou de lupus. Il se produit au voisinage des lésions une inflammation intense, parfois même appréciable avant le frisson (lu début • on trouve aux alentours un exsudât très riche en leueo- rvtes- le foyer tuberculeux peut ainsi être peu à peu isolé et se né- croser, être éliminé quand il s'agit de lupus par exemple. Dans les lésions viscérales, cette élimination ne peut pas se taire. Cet efle ne peut se produire que sur les lésions tuberculeuses vivantes, .1 ne se produit pas sur les masses caséeuses ou le tissu tuberculeux BACILLl’S. 533 mortifié. II n'est pas prouvé non plus que les BarilUt tuberculeux existant dans le> lésions soient influencés; d’où possibilité d'une *;é- néralisation dans le cas de désagrégation d'une lésion interne à la suite de l’action de la tuberculine. (.hez les adultes afTaiblis, il faut employer une dose réduite; chez les enfants de trois à cinq ans, Koch conseille un millième de centi- mètre cube, et moitié de cette quantité chez les enfants très af- faiblis. On sait ce qu’est devenue la soi-disant puissance curative de la tuberculine et comment s est évanouie la grande espérance qu’elle avait fait naître. Il reste cependant la constatation facile de la réac- tion qu’elle produit sur l’organisme tuberculeux. C’est, nous le ver- rons, un point de la plus haute importance pour le diagnostic de la tuberculose. Inoculation expérimentale. — I.a tuberculose peut être ex- périmentalement conférée, à l'aide de produits pathologiques ou de cultures virulentes, à un grand nombre d’animaux d’expériences. Les grands animaux domestiques, les singes, les chats, les lapins, les cobayes, les rats, les souris, bien des petits oiseaux, sont récep- tifs à un haut degré; le chien, la chèvre, la poule sont plus résis- tants, sans cependant être réfractaires. Le lapin et le cobaye sont particuliérement sensibles, ce dernier surtout, qui mérite d’être regardé comme le véritable animal réactif de la tuberculose. Aus-i lorsqu'un cobaye résiste à une inoculation bien faite, il est possible d'affirmer que la matière inoculée ne ren- fermait pas de Bacilles tuberculeux, vivants ou virulents au moins. Inoculation au cobaye. — L'inoculation de produits tubercu- leux virulents détermine fatalement, rhez le cobaye, l'évolution d une tuberculose qui amène la mort dans un délai variable de trois semaines à deux ou trois mois. La durée de l'affection dépend sur- !<*ut de la virulence du microbe inoculé et du mode d’inoculation. Ixocvlàtiox sois-CLTAXÉE. — Le mode le plus simple et le plus fréquemment employé, est l 'inoculation sous-cutanée. Klle se fait soit en injectant, al aide d’une seringue, du produit dilué dans de l’eau, •oit en lai-ant une boutonnière à la peau, boutonnière que l’on ereust» avec une sonde cannelée, et y déposant une parcelle de la niatirre q inoculation. La plaie se ferme très vite, puis du dixième au quatorzième jour il s’y forme une petite induration qui donne un p‘ iit ulcère torpide. L’animal meurt de trois semaines à un mois d ordinaire, quelquefois après un plus longtemps, manifestement tuberculeux. En b* sacrifiant de quinze jours à trois semaines, on lui trouve déjà b- plus souvent des lésions tuberculeuses évidentes. DACTÉR1ACÉES. 5J3i BACTERIACEES. I.*- foie et la rate surtout ont augmenté de volume et présentent un grand nombre de petites granulations tuberculeuses si l’affection est au début, des lésions plus grandes, conlluentes, caséeuses même si la maladie a eu le temps d’évoluer. Les Bacilles caractéristiques se retrouvent en grand nombre dans les lésions. Inoculation intra-péritoneale. — En injection intra-péritonéale, l’évolution est un peu plus rapide; les lésions sont les mêmes. Inoculation intra-veineuse. — En injection intra-veineuse , on obtient tantôt une tuberculose typique, tantôt une infection sans tu- bercules apparents, une infiltration tuberculeuse, le type Yersin de la tuberculose. C’est le mode d’inoculation qui réalise le plus sûre- ment l’infeclion générale de l'organisme. Lorsqu’il existe des tuber- cules, on peut en trouver dans tous les organes, en très grand nombre. La mort peut déjà survenir au quinzième jour. Inoculation dans la chambre anterieure de l oeil. — L injection dans la chambre anterieure de l’oeil permet de suivre lacilement 1 évolution des lésions. Du quinzième au vingtième jour l'iris se couvre de fines granulations tuberculeuses; puis 1 œil se gonfle et se trouble, suppure même parfois ; en même temps les ganglions du cou se prennent, l’animal succombe peu après avec des lésions pulmo- naires intenses. Inoculation par ingestion. ■ — L ’tnijcstion de produits tuberculeux est un moyen infidèle; cependant elle peut déterminer la tubeiculose. De nombreuses expériences le prouvent. nocui.ation par inhalation. — L 'inhalation de cultures mélangées à des liquides que l’on pulvérise, a aussi permis de produire la tu- berculose expérimentale chez les animaux. L'homme parait aussi pouvoir gagner la tuberculose experimen- tale ; c’est ce qui semble résulter d'accidents arrivés à des expei i- mentateurs maniant le Bacille tuberculeux. Cest une raison suffi- sante pour recommander les plus grandes précautions et une exlième prudence quand on manie de tels produits. La tuberculose expérimentale reproduit les lésions que I on observe dans la tuberculose spontanée de l’homme ou des animaux. On y trouve le plus souvent les granulations tuberculeuses tx piques, d’autres fois, l’absence de lésions apparentes, l’infiltration des or- ganes par les Bacilles de la tuberculose. Dans tous les cas, le poumon est un véritable locus minoris resisA tantiæ pour la tuberculose; c'est le plus souvent le premier et par- fois le seul organe atteint. . , La propagation se fait le plus souvent par la voie lymphatique, du point d'inoculation vers l’intérieur, dans l’inoculation sous-cutanee, 4 i i « ■ I BAC1LLLS. 535 intra-séreuse, intra-oculaire, intestinale. Les ganglions de la région d inoculation sont virulents en troisou quatre jours. Kl le peut se faire aussi par voie sanguine, comme le démontrent les résultats de l'ino- culation intra-veineuse ; elle est alors générale d'emblée. D’après les recherches de Borrel I . la cellule tuberculeuse est toujours une cellule lymphatique ; les cellule* fixes de l'organe servent de simple support passif. La rapidité [dus ou moins grande avec laquelle l'infection expé- rimentale évolue, dépend de plusieurs conditions, inhérentes à la fois aux individus pris comme terrains et à la qualité de la matière d ensemencement. Elle dépend au*>i, dans une large mesure, de la quantité de Dacilles introduits dans l'organisme. Il en est de même de la dilution des Bacilles ; plus ils se trouvent dilués dans un véhi- cule, plus l’infection évolue lentement, à quantités égales ou à peu près «le microbes. Tous les organes peuvent être atteints dans le ras de tuberculose expérimentale généralisée. Les organes génitaux mâles ou femelles le sont souvent ; c est un point de grande importance pour la ques- tion si discutée de V hérédité de lu tuberml- **. Des faits expérimentaux en as*ez grand nombre, démontrent que des femelles tuberculeuses peuvent donner des petits tuberculeux; l'existence de la tuberenlose congénilttU expérimentale ne peut pas être niée; elle concorde, du reste, avec «le- observation* cliniques bien assurées faites sur l'homme ou les animaux domestiques. D'après Landouzy et Martin (2 , cette transmission au fo tus de la tuberculose devrait être considérée comme se produisant fréquem- ment. Le* expériences répétées un grand nombre de fois par d 'autres expérimentateurs, surtout par Nocard, Strnus, Sanchez-Toledo (3), Cârtner 4 . démontrent que cette transmission doit être tenue pour très rare, même tout à fait exceptionnelle. Ce qui peut être trans- * Hus probablement, c'est une prédisposition plus ou moins ■ glande à i infection, une résistance moindre à l égard du virus. Le> expériences de KoubassofT 5) faisaient admettre le passage facile des Bacilles de la tuberculose à travers le placenta. Celles 1 uberrulo** pulmonaire ^nutei de C Institut /‘asteur IsSJ *«. p. »J). (. Lursoid rt 11. Mima, Fait* pour »er»ir i l'hérédité de lu tuberculo*e fievur de tHetitctne, 1**1, p. 1014). > '**< «k-Tulido, Rechercha* expérimentales »ur U transmission de la tuberculose de *“ fa,,u* < h rrhtret de médecine irperimentah', t**9. p. 5||). |> *-rl"'rdie ErWichkoit der Tuberkulose (Zeitschrift fin Hyÿtene, IS03, XIU. (S) Kmc *»*»•< 1 Ara-Umir de •rw. I '-* » » .i tr ■ • de* microbe» pathogène* de la mère au f.ptu» • •cieeee», « eus. C, p |7jf, et Cl, p M|. i Comptes rendus de BACTÉRIACÉES. 53 <» beaucoup mieux faites (le Sanchez-Toledo prouvent que ce passage est possible, mais tout à fait exceptionnel. Comme le liacillc de la tu- berculose ne se rencontre que très rarement dans le sang, il faut probablement des lésions placentaires pour que l'infection du fœtus se produise. Elles ont été, en effet, signalées dans plusieurs expé- riences. La contagion du fœtus se fait parla veine ombilicale; c’est ce qui explique pourquoi, dans celte tuberculose congénitale, le foie est particulièrement atteint, le poumon rarement. La transmission de la tuberculose directement par le père est beaucoup plus problématique encore. Ici, c’est le sperme seul qu'on peut incriminer; il faut admettre (pie le spermatozoïde fécondateur apporte à l’ovule un Bacille virulent. Les expériences très précises de Gartner démontrent que le sperme d'un animal tuberculeux peut contenir des Bacilles, quoique exceptionnellement et en petit nombre. Malgré cela, toutes les expériences de fécondation de fe- melles saines par des mâles manifestement tuberculeux et à tuber- culose testiculaire bien nette, ont donné constamment des résultats négatifs relativement à l’infection de l’ovule par du sperme tuber- culeux. Gartner a pu cependant nettement constater que des le- melles ayant re(;u des mâles tuberculeux prenaient parfois la tuber- culose; c’est la démonstration expérimentale de l’infection possible par la cohabitation, déjà admise en clinique. En somme, tout plaide contre l'infection directe de l'ovule avant la conception ou au moment de la fécondation, très prônée, surtout par Baumgarten (i), et qui nécessite alors la conservation du virus à l’état de vie latente, de microbisme latent, dans l’organisme à ses débuts; la tuberculose congénitale, quand elle se produit, est tou- jours d’origine maternelle et provient d’une contamination directe du fœtus par le placenta présentant des lésions tuberculeuses. Immunité et Sérothérapie. — On a cherché de bien des ma- nières, sans grand succès, semble-t-il jusqu'ici, à immuniser des ani- maux ’à l’égard du virus tuberculeux. Les nombreux essais tentés dans ces dernières années sont basés, les uns sur 1 emploi de cultures vivantes, les autres sur l’emploi des produits solubles du microbe. Les différentes tentatives de vaccination des animaux sensibles, tels que le lapin ou le cobaye, soit à l’aide de doses très minimes d’abord, puis progressivement croissantes de Bacilles tuberculeux, soit à l’aide de cultures à virulence affaiblie par le vieillissement, i 1 1 \ Haumcürtïn Ucber die Wege der tuberkulosen Infection (Zeitschrift für klimsche Aledicin.im, VI, p. fil).— Ueber cxperimentelle congénitale Tuberkulose (Arbeiten aus dem Institute zu Tubinr/en, I, 1892). BACILLUS. BACILLUS. «37 n’ont pas donné de résultats satisfaisants, tout au plus une légère augmentation de résistance au virus. Divers expérimentateurs ont mieux réussi, en s'adressant à des animaux peu sensibles dans le but surtout d obtenir un sérum im- munisant ou curatif. Hériçourt et ESichet fl) ont produit les premiers une immuniti iclulixe cliez le chien en se servant de tuberculose aviaire, puis ensuite, chez I âne et le chien, en employant la tuber- culose humaine. Mais, chez ces animaux, on peut penser que les Sxpt rimentateurs se sont aussi trouves en présence de conditions de faible réceptivité que tous les individus de même espèce peuvent fort bien ne pas présenter. Hedon et Chenot (2) disent avoir pu augmenter la résistance au virus et même entraver la tuberculose chez des cobayes et des la- pins, en leur injectant du sérum provenant d'ânes ou de mulets qui n'avaient eu aucune lésion, à la suite d’inoculation de tuberculose virulente. L'emploi des produits solubles parait donner de meilleurs résul- tats, sans cependant encore permettre de produire une immunité complète chez des animaux sensibles au virus. Niemann ! a' produit une certaine immunité chez des chiens, chèvres, cobayes, rats blancs, hérissons, par l’emploi, à doses pro- grès vement croissantes, de la tuberculine purifié obtenue comme Koch l'indique. Os recherches ont eu surtout pour but l'obtention d'un sérum actif contre la tuberculose. Les premières recherches de sérothérapie antitubemslesm sont dues, on le sait, à Hériçourt et Richet (4), qui avaient observé une survie bien nette à l'inoculation tuberculeuse chez des cobayes aux- qm I- il- injectaient, au préalable, du sérum d’un animal |>eu gen- M 'le « 14 tuberculose, l'âne ou le chien. Le sérum de tels animaux ot malheureusement très peu actif; la quantité de produite anti- toxiqm s qu'il contient est, en général, insuffisante pour produire des effets curatifs ou préventifs sérieux à dose ordinaire, quoique sullisante en sa totalité pour conférer à l’animal l'étal réfractaire eoaUr* à ‘‘Pin* P" '» •«»*'- i- un»*. IMO .. ;> i M f '1? ***'? f'"' 'Ur la toberetdo* pMHea par Veneuit, II. tab«ri iilou /i,i|| ,’wiîTfïf* ”"g d" Cb,eU P°“r ,,bte“‘r ‘'«•«IM contre I. 11^5,* ** ■'^roUicr* pie dans la tulfrrulose ( Sociéi * rfe biologie, J9 juin 538 BACTÉR1ACÉES. complet ou imparfait, suivant les circonstances. Les mêmes expéri- mentateurs ont, plus tard, cherché à obtenir un sérum plus actif en inoculant leurs animaux avec des produits virulents ou des produits I solubles. Il est certain que les résultats qu’ils ont obtenu chez | l’homme ou l'animal, quoique incomplets, sont à considérer. Niemann, sur des animaux inoculés comme il a été dit plus haut, a obtenu un sérum donnant au cobaye une survie estimable. Au- g clair (t), expérimentant sur les poules, n’a pas obtenu de sérum | jouissant de qualités antitoxiques appréciables. Les résultats obtenus par Maragliano (2) sont beaucoup plus à considérer et peuvent faire penser (pie c’est dans la voie qu’il in- dique qu’il faut chercher la solution, partielle au moins, du problème, j Il se sert, pour traiter les animaux qui doivent fournir le sérum, de divers produits solubles extraits des cultures : de la tuberculine I d’abord qui, par suite de sa préparation par concentration des cul- tures à 1 00°, renfermerait surtout des protéines venant du corps des I Bacilles; en outre, du produit obtenu, en concentrant dans le vide à 30° les bouillons de cultures lillrés sur bougie, produit contenant i surtout des loxalbumines. Ce dernier liquide aurait une action tout • opposée à celle de la tuberculine ; il fait périr les animaux dans le col- j Lapsus et l’hypothermie, tandis que la tuberculine est hyperthermi- fl santé. Les animaux reçoivent des doses progressivement croissantes d’un mélange de trois parties du premier liquide et d’une partieduse- 1 cond. Ils peuvent être considérés comme immunisés au bout de six i mois; ou peut les saigner trois ou quatre semaines après la dernière j injection. Chez le cobaye sain, un centimètre cube d’un tel sérum annihile l’action d’une dose sûrement mortelle de tuberculine ; une i proportion de deux à quatre centimètres cubes fait supporter sans trouble, à un cobaye tuberculeux, l’injection d’un demi-centimètre I de tuberculine qui, d’ordinaire, le tne en j>eu d’heures. Les résultats cliniques paraissent assez favorables à 1 application de ce sérum au traitement de la tuberculose de l’homme, surtout prise à son début. Il faut encore attendre pour juger sûrement de la > méthode. Habitat et rôle étiologique. — Le Bacille de la tuberculose dod être très répandu dans la nature. L’expectoration des phtisiques, en particulier, en répand un nombre considérable dans le milieu exté- rieur; les autres produits tuberculeux, les cadavres d’hommes ou d’am* (O Aucun., Essais de sérothérapie expérimentale antitubercuUttW à l’aide du sang de poules traitées (. Archives de médecine expérimentale , N HI, 1890, (2) Hahagluho, Le férum antituberculeux et sou ant.tox.ne [Presse médicale, 1896, p. 273). BACILLUS. 539 maux tuberculeux, en augmentent encore le nombre. Ces produits ont observé la tuberculose chez des cobayes aux- quels ils avaient injecté dans le péritoine de l'eau de condensation i de l’air d’une salle de phtisiques. Cornet 3 a obtenu de nombreux résultats positifs en inoculant parla même méthode des poussières recueillies dans des salles de phtisiques ou dans des appartements occupés par des tuberculeux. Straus i a démontré la présence de t Boitille* tuberculeux virulents à l’intérieur de la cavité nasale d'indi- vidus sains fréquentant les milieux habités par des phtisiques ; la moitié des sujets fréquentant le milieu hospitalier, indemnes de tout ^soupçon de tuberculose, hébergeait le Bacille de la tuberculose vi- rulent dans ses cavités nasales. iLair expiré par les phtisiques s'e>t toujours montré indemne. Les Bacilles peuvent être disséminés en outre par d'autres moyens \ de transport. C'est ainsi que Spilltnann et llaushalter ont démon- ( ,K‘ 'HH* les mouches, qui s'abattent en essaim sur les crachoirs des ; salles d hôpital, en été, emportent de nombreux Bacille tuberculeux, ï soit accolés à leurs téguments, soit introduits dans leur intestin, quiU traversent sans subir d’altération. L etiologie de la tuberculose est aujourd’hui facile à établir. L'in- faeUnn se fait par pénétration de Bactéries spéciales dans l'orga- ■MBne, elle doit toutefois ne se produire que chez des individus pré- sentant une prédisposition particulière ou acquise. Les voies tl! Lo.tr »t nt-Hti*.», Ver» de (erre et Bacille tuberculeux [Lyon medical. MH, p. tS7). D .*er */,*« ** 1,6 '* de la tuberculose par lair eipir* et par I atmo- I icr. Il.-Kuf de médecine, MS7, p. US). drr^ulH‘rke,Uci,leo ««»«*•«»» 'h* Kdrpert (Ztiteehrift für » d1 de U dan, les raeit* „.,ate. de | o.V, ,*<•*. p! n'îr 3 IS9‘. - Archives de médecine expCrimen- cZoulV**? l)i»*émination du Bacille de la tubciruliwe par le, mourlie, ^mplee rendue de l AcmUnue de. eeiencee. 16 août m»url.e. 54» BACTÉRIACÉES. d’infeclion sont diverses el le mode de développement de la maladie j semble être en rapport direct avec le lieu d’entrée du virus, les lé- ; sions primitives, parfois uniques, se trouvant dans le voisinage im- i médiat. La contamination se fait le plus souvent par les voies I pulmonaires ou le tube digestif. L’expérimentation prouve quelle ! s’obtient facilement dans ces deux cas; on rend très vite des ani- maux tuberculeux en leur faisant respirer de l’air où l’on pulvérise t des produits de cultures, et aussi en leur faisant absorber, avec leur nourriture, de ces mêmes cultures ou des produits tuberculeux. Les y choses se passent assurément de môme dans la nature. Lexpectoia- 1 lion des phtisiques joue ici le rôle primordial dans la contamina- tion : c’est de ce côté surtout qu’il faut se tourner pour instituer une 1 prophylaxie sérieuse. Ces germes, retenus en suspension dans l'air, i sont inhalés avec lui, se fixent dans les voies respiratoires, et s ils 1 n’y sont pas détruits, peuvent y provoquer leurs manifestations mor- >; bides. 11 ressort d’expériences de Cadéac et Malet (1) que l’état dans j lequel se trouve la matière virulente lors de son entrée dans 1 appa- j reil respiratoire influe considérablement sur les résultats, larnlis I que l’inhalation de poussières sèches renfermant des Bacilles tuber- mieux ne donne que rarement la tuberculose, la pénétration dans | les voies respiratoires de ces mêmes lîactéries mélangées à des li- I quides, soit par pulvérisation, soit par introduction directe, rend i constamment phtisiques les animaux sur lesquels on expérimente, j On sait que tous les germes contenus dans 1 air inspiré se fixent fl dans les bronches ou les poumons; l’air expiré esL toujours compte- j tementdépourvudegermes,CadéacetMalet(2),Straus(3),l ont montré i pour diverses maladies contagieuses, en particulier la tuberculose, j L’infection par la voie intestinale, très facile à produire expéri- I mentalement, doit être fréquente aussi dans la nature. Chauveau en 1 a annoncé la possibilité dès 18f>8 (4). Depuis, de nombreuses expé- fl riences faites avec des produits tuberculeux ou des cultures, ont 1 confirmé ses résultats. Ces faits ont une portée hygiénique conside- fl rable Ils démontrent en effet que l’alimentation peut jouer un grand I rôle dans la transmission de la phtisie. Or, un grand nombre de produits d’alimentation provenant d’animaux tuberculeux peuvent j contenir le Bacille de la tuberculose. C’est au premier rang les viscères, j (1) Cadéac et Malet, Recherches expérimentales sur la transmission de la tuberculose par j les voies respiratoires ( Ibid -, 12 décembre 1887). (2) Cadéac et Malet, Revue de médecine , 188-T (3) Stiuus, Sur l'absence de microbes daus l’a des sciences. 5 décembre 1887). (4) Chauveau, Tuberculose expérimentalement culeuse [Gazette médicale de Lyon, 1868). ir expiré (Comptes rendus de l'Académie produite par l'ingestion de matière tuber- BACILLUS. 541 foie, raie, poumons surtout ; puis, lorsque la tuberculose >e géné- ralise, les muscles et des produits de sécrétion, le lait surtout. Les viandes tuberculeuses, trop aisément admises encore dans la con- sommation, conservent toute leur puissance virulente, même après une cuisson modérée, comme l'ont démontré les expériences préeé- Fig. 160. — Tubercule übreut du poumon. L» »|r.H Comtl h babc*. «, ti*»u pulmonaire atteint de poeumoaie mtemtitielle; 6, bacille* < n forme de toufle* situe* entre le» fainceaui ; m, petit vqijestiv situe au milieu d'une perle de vub.Uncr «tout le» bord* sout couvert* de bacilles ; u, fente »itu«e entre le tubercule et le t,»*u voisin. 500/ 1. demment citées de ('.altier, même après la salaison ou la fumure, lorsque ces procédés ne sont pas appliqués à fond. La tuberculose y •‘s> la plupart du temps difficile à reconnaître, à cause de la dissémi- nation et du peu d étendue des lésions et de l'enlèvement, opéré d avance, de tout ce qui peut attirer l'œil de l’inspecteur, qui ne peut se prononcer en toute assurance lorsqu'il n'a pas à sa disposi- tion les organes où les localisations se montrent avec évidence. Le 542 IUCTÉRIACÉES. lait renferme souvent les Bacilles tuberculeux (1) ; on doit très proba- blement lui rapporter une bonne partie îles tuberculoses îles voies digestives, si fréquentes chez les enfants du premier Age. La transmission peut se faire par inoculation directe sur la peau ou les muqueuses; certains tubercules anatomiques peuvent recon- naître cette origine. Ce mode d'infection est cependant assez rare. Certains sujets, enfin, semblent naître tuberculeux. Le (tassage des Bacilles tuberculeux dans le placenta et la production de tuber- cules chez les fœtus de femelles de cobayes tuberculeuses ont été constatés par Koubassoff(2). Par contre, nous avons vu que Sanchez- Toleilo (3 , en expérimentant sur les mêmes animaux, a constam- ment obtenu des résultats négatifs; mais de nombreuses observa- tions cliniques de médecins ou de vétérinaires démontrent nettement l’existence de la tuberculose congénitale. Les conditions de réceptivité, pou connues encore, doivent jouer un grand rôle dans la transmission de la maladie; il existe des pré- dispositions qui souvent ne se développent qu’accidentellement. Ces prédispositions influent non seulement sur 1 évolution générale de l aiTi'i lion, mais encore sur les localisations qu elle produit. Les lésions caractéristiques sont les granulations tuberculeuses, pouvant se rencontrer dans presque tous les organes (lig. 100). On trouve dans la masse cen- trale, qui peut se nécroser, des proportions va- riables de Bacilles caractéristiques, libres ou contenus dans I intérieur des cellules yeantes, si constantes dans la tuberculose (lig. 132 et 101), qui pour Weigert (4), seraient uniquement pro- duites par l’irritation causée par la présence de ces Bactéries dans une cellule. Lorsque la nécrose continue à se produire, la lésion s’étend et peut prendre alors de grandes proportions. C'est ainsi que se forment les cavernes dans les poumons tuberculeux dont les parois internes sont tapissées de masses caséeuses plus ou moins épaisses, où se rencontrent en très grande abondance les Bacilles tuberculeux (lig. 162, a). C’est ce processus de nécrose qui met en \ Fig. ICI. — Cellule géante avec Bacilles tuberculeux. (I) Nocabd Études sur l'inoculation du suc musculaire et du lait non bouilli des vaches -»» — <*■*- "■*“ ^^"èfchcrchi. erpérimettlales sur U lr.nsmis.ini. de la tuberculose de la môre au fœtus (Archives de médecine expérimentale, 1889, p. • < ,4» W««w, Zur Théorie der tuberkulOsen Rieseozellcn (Deutsche medxcumche Wochen- schrift, 1885). I BACILLUS. 543 liberté les Bacilles dans la sécrétion des organes attaqués, et tout spécialement dans les crachats, dans la phtisie pulmonaire. On les y trouve tantôt rares, tantôt en grand nombre, formant de véritables amas, seuls ou le plus souvent avec d autres que l’on distingue à leui moindre résistance à la décoloration, fréquemment avec le iticrococcus (elragenus qui se trouve également sur les parois des cavernes fig. 163), avec des gros paquets de Sarcines, très fréquentes dans Cf' conditions, dont le rôle est absolument inconnu, ou avec d’autres espèces pathogènes ou saprophytes. Dés qu'une caverne est en effet formée, comme sa cavité est en i •M‘ro' d uoe 4 '•« «**•"»■ a, gru„,MUt Btèt dè nombreux fuWru’itur * A , IM. I. KiixillcDch. ‘ ' «***«"• > l^ftochyme «I- rave I ^‘°n aV6C es bn,nches- il y a apport possible de germes Va,r’ U* germes trouvant là un milieu favorable y pullulent J2 T?1'' eS germes Pathogènes ajoutent leurs effets spéciaux à i.rolni' tubrrculau: ; ,e* saprophytes peuvent agir par leurs „• « sécrétion qui favorisent ou exaltent l’action des palho- ouemm°U , lîUinUe,lt la résislan, e d« I organisme. On rencontre fré- ,mj a f‘*" staP^locoquet pyogènes, le Streptocoque pyogène , ce I.vot • d V,Ue e tuberculeux à celte période était en plus un Lr;:r- Le.PncMmoco?u< ** renconlre en*”* assez souvent, de Bocal L l';U'n \ ' 0n a !‘igua,é ,e BuclUta le pus bleu. Le iticrococcus tetragenus, d’après Koch, pourrait oii BACTÉHIA.CÉES. même contribuera la destruction du tissu pulmonaire. Le Bacille des c rachats verts, de nombreux microbes des putréfactions, des Levures, ne peuvent aussi qu’avoir une action défavorable. 11 se produit ainsi un processus complexe, une véritable infection mixte (Mischinfec- 4® ®'- % , ‘ U7, t : fr Jtf \ 4k Fig. 163. — Crachats tuberculeux avec Micrococcus tetragenus. lion) qui est peut-être pour beaucoup dans l’établissement de la ca- chexie tuberculeuse. a Le Bacille parait pouvoir se conserver virulent, même pendait longtemps, dans les tubercules crétacés, au milieu de la gangue ca - caire. C’est ce qui résulte d’une observation de Ilaushaltei (1) qui a déterminé la tuberculose* chez le cobaye à la suite de l’inoculation de la partie centrale d un pneumolithe de la grosseur d un pois. On rencontre aussi le Bacillus tuberculosis dans plusieurs autres affections que l’on est unanime maintenant à rattacher a a tu ier culose, les abcès froids, des caries osseuses, une variété d este» chronique, des affections cutanées, le lupus tuberculeux entre autie , où l’action nécrotique du parasite apparaît toujours évidente. a les cas de suppuration prolongée, les Bacilles sont soum n 11‘^ rares, difficiles à rencontrer dans le pus; les inoculations et c i tures peuvent alors rendre plus de services que 1 examen mu 1,1 i (> pique. Le pus peut même être véritablement amicrobien ou m c tenir que des Bacilles morts; les accidents sont dus aux mati toxiques qui les imprègnent. . . u. Dans l’organisme atteint, le Bacille est d ordinaire locale ■ sions tuberculeuses. Dans les granulations grises on les t™ . ^ tout au centre; quand les tubercules se caséifient, ils devit d) Hausiialter, Persistance de la virulence du Bacille de Koch dans un tubercule uct» ( Itevue médicale île l'Est , 1891, p. 130). BACILLUS. o i I) plus on plus rares dans les parties nécrosées et ne se rencontrent guère qu'à la périphérie. Ils peuvent, dans les cavernes, former de véritables amas sur les parois 'fig. 162 ; ils envahissent parfois la lumière des petites artérioles ou des veinules situées contre les tuber- cules; c'est ce qui explique leur passage dans le sang. On a en effet constaté la présence de bacilles tuberculeux dans le sang dans des cas de tuberculose miliaire aigue t . \ illeinin uvait du reste déjà annoncé que quelquefois le sang de tuberculeux re- ceuilli à l'autopsie se montrait virulent. Les injections de tubercu- line favoriseraient le passage des Bacilles dans le sang. On com- prend que toute ouverture de foyer tuberculeux dans un vaisseau sanguin détermine le passage de Bacilles dans le sang; si I on n’en retrouve pas plus souvent, c’est qu'ils y sont rapidement détruits, fiocard (2) cependant avoue qu'il n’est jamais parvenu à rendre tu- berculeux des cobayes auxquels il injectait dans le péritoine du sang de bovidés tuberculeux recueilli tout à fait aseptiquement. Le suc musculaire extrait par pression peut contenir des Bacilles tuberculeux, comme le prouvent des inoculations jiositives rapportées par plusieurs observateurs. Otle virulence est probablement due à la présence de Bacilles dans le sang; elle a une importance très grande au point de vue de la consommation des viandes d'animaux tuberculeux et des dangers que peuvent courir ceux qui s’en nour- rissent. Les expériences faites avec les procédés les plus délicats, I inoculation intra-péritonéale au cobaye surtout, démontrent que cette présence de Bacilles tuberculeue dans le muscle est chose as- sez rare et tpi elle ne s'observe guère que quand la tuberculose est parvenue à une phase avancée. On n a pas encore démontré jusqu'ici la présence du Bacille tubercu- (eux dans le lait chez la femme. Cher la vache, au contraire, de nom- breuses expériences démontrent que le lait est parfois virulent. ! Bien des expérimentateurs, Noeard en particulier, admettent que le Wt ne renferme des Bacilles et par conséquent n'est virulent que quand la mamelle est le siège de localisations tuberculeuses; les lé- * envahissant les parois de canaux excréteurs peuvent déverser es produits pathologiques dans leur intérieur. I en est de même de beaucoup d’autres glandes, les glandes reproductrices en particulier, ce qui explique la lisibilité de a rein ontre de Bacilles de la tuberculose dans leurs produits de sé- crétion. ( / w »wnu.n«, liaber TulwrkalUeiUw ira ' ">"1' Worhi-niehnft, Igdl . W L», Uilwtulo»» animal», p. IM. • — tiacliriotogit. lilul beiallg. akuler Mili«rtu)»crkulo»« 35 546 I BACTÉR1ACÉES. Il n’est guère de maladie qui frappe un aussi grand nombre d’espèces animales. L’homme lui paye un lourd tribu; ccst de beaucoup l’affection qui a presque partout la part la plus grande dans la mortalité; dans bien des centres, elle est la cause du quait ll File Ï présente chez l’homme sous les aspects les plus divers. Elle atteint toutes les espèces de mammifères domestiques, '"frîXrcu/osfdes bovidés est très commune ; chez la vache, elle attaque souvent le poumon et la mamelle ; c’est la pommeltcre. Les vaches laitières soumises à une stabulation prolongée y son sui o suivîtes principalement à cause de leur séjour dans des étables con- f J • . , , i » i arche de la pommelière est ordinairement très lente r— l'animal garde une bonne apparence tout^eniHanl 'porteur de lésions avancées. La mamelle est souvent atteinte; le Ut peut alors renEermer des Bacdles. Les veaux sont très rarement tuberculeux. , ,,| 1. Elle est rare chez les petits ruminants, le mouton et su. Du ctièvre • exceptionnelle chez le cheval et 1 ane. j ;rr urr ‘ dd: : Z son^gon" 5 Stt nommer éette forme ‘‘us"singes élevés dans nos pays meurent très souvent phti-l. SteCrlne». te chat peuvent le plus souvent ces animaux vivaient a\tc i lT la tuberculose cher beaucoup de carnassiers sauvages. h „ je iapin et le co l b.S ^rrdrrÆrLe *>* A r toutes les espèces d'oiseaux domcsl. ?“^ieux°‘n“^t alors • employer; il est alors préférable de recourir à l’inoculation intra- peritoneale. Le cobaye est si sensible à l’infection tuberculeuse qu il sera possible de reconnaître la virulence de produits dans lesquels un examen microscopique minutieux n'aura rien pu faire déceler. Lutin, l'emploi de la tuberculine permet de poser facilement le diagnostic de tuberculose lorsque l'on observe Ja réaction dont il a été parlé. C'est surtout un moyen très précieux pour établir le T“bvrcul°«« b*i Schlangt-n ( ViVcAoir'» .1 rcAir, Berliu, l»sw, ,0I. CXYI, :»48 BACTÉRIACÉES. iltO diagnostic précoce de la tuberculose bovine , les symptômes ordinaires et la constatation de la présence du Bacille tuberculeux pouvant hure défaut ou être très difficiles à établir. ... « . i 1 1 . 1 a h l.' < ne nmililils éfaut ou être très ciiiucnes a eiaum. I a recherche du Bacille de la tuberculose se lait dans des produits rès divers, liquides, sérosités, humeurs physiologiques ou pall.o o- i An.mnac r.nmnrip. on s adresse le nlus très divers, liquides, serosiics, uu.ucu.c — °"i-— - - l>atliol° si, nies, tissus des différents organes. Comme on s adresse le plus souvent à l’examen des crachats, il est surtout utile de donner nuelnues détails à ce sujet. , , Recherche et diagnostic par le microscope. - Recherche du Bacille de la tuberculose dans les crachats. - Les crachats tuber- culeux n’ont pas, à vrai dire, ,1e caractères macroscopiques spéciaux Ils peuvent avoir des aspects très divers, être rares ou abondants, liquides ou visqueux, grisâtres ou jaunâtres, parfois colores par , sane- ils peuvent être muqueux ou plus ou moins purulents. n faut « souvenir qu'on ne peu, trouver de UacUlc tuberculeux dans les crachats que s’il existe déjà des foyers ramo lis en commu- nication avec les bronches; dans la tuberculose miliaire aigue les Bacilles font le plus souvent défaut. U est à recommander de se servir surtout des premiers crachats du matin. Pour les préparations destinées à celte recher, i , de préférence les grumeaux jaunâtres qui se rencontrent dans les erachaU en Ica dissociant s'il le faut avec un lil de plat, ne. On en élale une petite portion sur la lamelle bien propre, ou on écrasé le grumeau entre deux lamelles pour avoir une couche asses nonce U peut suffire de ,, longer à plusieurs reprises le 1.1 dc ^”^“ ulc, parties épaisses des crachats et d etalei sur es minntités (le substance ainsi ramenee. La lamelle ainsi préparée doit être desséchée à une douce , Icnqw- ralure nuis lixée par ],assage à trois reprises dans la flamme h eue d'!,n bec de Bunsen (voir p. 290',. Elle peut être soum.se aux ^On a m-écon isé de nombreuses méthodes de coloration à appliquer aux crachats tuberculeux, lieux — ^ “J™ ' ,e commodes, la coloration par le procédé d Ehr h et V procédé de Ziehl ; elles ont été exposees plus haut (p. M»,. de Kuhne (p. MO) est également très reco'*’n’a,^la^ recommal,der de Lorsqu'on décolore aux solutions acides I est a rcco, n ne pas laisser les prepa. a mus soumis effet se décolorer du décolorant; le malle de la tuberculose peu t a et après une action de dix à quinze et lavées à BACILLl’S. 549 couleur qui tranche bien avec la première ; avec la fuchsine on prend le bleu «le méthylène, avec les violets la vê>uvine ou l'éosine, dette coloration de fond doit toujours être légère. Klle permet de mieux étudier la préparation et surtout de se rendre un compte beaucoup plus exact des autres éléments que la préparation peut contenir, éléments cellulaires ou autres microbes dont la constatation peut être importante |x>ur le diagnostic complet. Les préparations faites sont examinées au microscope avec con- denseur à l'aide d'un fort objectif à sec ou d’un objectif à immer- sion. L'emploi d'une vive lumière, telle que celle qu’on obtient avec une large ouverture ou même la suppression complète du diaphragme, est souvent à recommander; ce moyen fait di»paraitre bien des détails pour faire ressortir le» parties vivement colorées comme les Bacilles. Les Bacilles tuberculeux des crachat" peuvent avoir des aspects très divers. Ils sont petits ou grands, souvent pliés ou courbés, droits ou moniliformes, complètement homogènes ou montrant les vacuoles dont il a été parlé plus haut p. 517 . (tu les trouve isolés, réunis en petit nombre ou en ama* plus ou moins volumineux. Ils sont libres ou inclus dans des cellules d'épithélium alvéolaire ou des globules de pîts. Le< éléments cellulaires que l’on peut rencontrer dan* les crachats proviennent du poumon ou de la cavité buccale. Ce sont des cellules de l'épithélium alvéolaire, arrondies, à gros noyau, des globules de pus, des libres élastiques, indices de la destruction du parenchvme pulmonaire ; quelquefois, des cellules cylindriques de l'épithélium des bronches, de la trachée ou du larynx ; des globules rouges; des cellules épithéliales de la bouche, grandes, plates, polygonales, à angle" souvent aigus. D'après Czaplewski (I), certaines cellules kéra. tinisées, des noyaux de Mastzellen, résistent partiellement à la déco- loration. Les crachats peuvent contenir «le nombreux microbes autres que le Bacille de la tuberculose, provenant des lésions tuberculeuses envahies secondairement, du mucus bronchique, de la cavité buccale. Le Micrococcus tetragenus, le Streptocoque jiyogène, les Sta- phyhroques pyogènes, sont fréquents; diverses espèces de Sarcines, des espèces de putréfaction de formes très variées se rencontrent souvent sans que leur constatation puisse donner d'indication très précisé ; cependant quand ces Bactéries sont très nombreuses qu elles sont réunies en grand nombre, formant des filaments longs, des amas notables, des chaînettes à beaucoup d'éléments, on peut '') ki. Die t ntereuebung de* Aunwurf*. 550 BACTÉRIACÉES. en induire qu’il doit y avoir stagnation dans le poumon ou les bronches, permettant une sorte de culture des microbes et une pro- lifération active. On trouve aussi fréquemment de longs filaments de Leptothrix; on a signalé la présence de massues &' Actinomyces, de filaments de mycélium de Champignons, de Levures de l’air, du muguet. Enfin, on peut y rencontrer des cristaux divers; quelquefois des cristaux de leucine ou de tyrosine, très rarement de cholestéi ine , des cristaux d’hématoïdine ; surtout de petits cristaux aciculaires d’acides gras qui se colorent bien aux couleurs d’aniline et résistent parfois à la décoloration par les acides, pouvant ainsi en imposer pour des Bacilles tuberculeux. On distinguera ces dernières formations à leur forme régulière, leur forte réfringence, leurs arêtes droites et surtout à ce qu’ils disparaissent très vite lorsqu’on les soumet a l’action d’une lessive alcaline. Il n’y a guère d’indications à tirer d'une façon certaine pour le pronostic de la forme, du nombre, de l’arrangement des Bacilles tuberculeux dans les crachats. 11 en est de même de la nature et 1 état des éléments cellulaires qu’ils renferment, ainsi que la nature des différents microbes qui peuvent s’y trouver. Cependant, on peut penser que la pullulation de germes nombreux dans les lésions pulmonaires et tout particulièrement de microbes pyogènes, ne peut qu’avoir une influence mauvaise sur l’état du malade et la marche de l’afTection ; le tuberculeux se double ainsi souvent <1 un 1 ' Homogénéisation des crachats. — Pour retrouver plus facilement les Bacilles de la tuberculose dans les crachats, on a propose de dissoudre le mucus et les éléments qui les contiennent de façon a obtenir un liquide homogène, peu consistant, ne tenant en suspen sion que certains éléments qui ont résisté au traitement, en pailuu lier les Bacilles. En laissant sédimenter un tel liquide, ou en le soumettant à la centrifugation, on risque de trouver dans une petite parcelle de dépôt des Bacilles qui étaient épars dans une grande masse de produit. Biedert (1) traite les crachats par la soude de la laçon sui • Quinze centimètres cubes de crachats environ sont mélanges et agités avec deux cuillerées à bouche d’eau ; on ajoute suivant le degré de viscosité du mélange 4 à 8 gouttes de lessive de soude ajoute de 4 à 0 cuillerées d’eau et on chauffe l’ébullition jusqu’à ce que le liquide soit devenu Bu.de et bien (1) Biedert, Berliner klinische Wochenschrift, 1886, n» « cl 43; 1801, n° 2, p. 32. BACILLUS. 551 homogène. On laisse déposer quarante-huit heures dans un verre conique ; on décante avec soin et on fait des préparations avec le sédiment. Kuhne (1) traite les crachats par le borax qui les rend moins visqueux, mais ne les liquéfie pas aussi complètement que la soude. Ilkevvilsclt 2) préconise la potasse. Il e( surtout pour le diagnostic précoce de la tuberculose des bovidés • 2 ld pLido-Tuberculose des Kaninchens (Fortschritte der Med, cm 88o *»»). 3 Pfeiffbh. liebor die bacilliire Pseudotuberkulose be. Nage hieren Le g. - • ^ ^ (ü) Chintehessh, La tuberculose zoogleique (Annales de l Institut Pasteur, l, P- 07). BACILLUS. :;57 celte de Malassez et Vignal, en introduisant dans le péritoine de cobayes, avec toutes les précautions antiseptiques voulues, des fragments d’ouate sur laquelle avaient filtré environ 100 litres d’air d'une salle d’hôpital renfermant un grand nombre de phti- Isiques. Les lésions décrites par ce dernier expérimentateur ressemblent à celles obtenues par les premiers cités. C'est surtout la cavité abdo- minale qui est envahie. Les ganglions du mésentère montrent à leur surface de petites bosselures jaunes; les plus grosses de ces gra- nulations ont le centre formé d'une masse opaque de pus épais. La rate et le foie sont criblés de petits nodules ressemblant à des granulations tuberculeuses. L'intestin n’a rien; les poumons présentent des granulations semblables à celles du foie, mais moins nombreuses. Ces lésions ont, à l «eil nu et au microscope, l'aspect d altérations tuberculeuses. En les colorant par le procédé de Malassez (d Vignal, ou à l’aide de la solution alcaline de bleu < de méthylène de Loefller, leur centre se montre formé de petites masses de Microcoques semblables à ceux décrits par les premiers . auteurs. Charrin et (loger I ont rencontré une autre pseudo-tuberculose j| sur un cobaye mort spontanément : le foie et la rate étaient rem- plis de granulations miliaires tout à fait analogues à celles de la tu- berculose. Par ensemencement dans de la gélatine ordinaire, il se jj i développa des colonies; rien au contraire n'apparut dan-' de la gé- latine glvcérinée. Les colonies obtenues étaient de petite taille, ! blanchâtres, ne liquéfiant pas la gelée. Le microbe se développe ; facilement auserfulo*e aspergillaire (Tl, été de Paru laori SSÏSV Inf' de '* pwud°-‘uberctt,w de r Institut M»at. — Ilactérioloyie. :jg 562 BA.CTÉRIACÉES. dûment entourées de leucocytes et absorbées par des cellules géantes. Elles germent et donnent de petites rosettes de mycélium autour desquelles se forme le tubercule de la façon habituelle. Ce tubercule peut passer par les différents stades que l’on connaît, se caséifier et donner lieu à la production de cavernes. Les recherches de Kotliar font penser que le Champignon agit surtout mécanique- ment, et non par formation de produits solubles actifs. Pseudo-tuberculouses vermineuses. Laulanié (1) a décrit une tuberculose pulmonaire du chien due à des œufs d’un Strongle, le Strongylus vasorum. On a aussi signalé chez le chat des tubercules du poumon produits par des œufs ou des larves des Nématodes (2). Ebsteinel NTicolaier(3) ont observé, autour des larves, la formation de véritables tubercules, composés, chez le chien, de cellules épithéloïdes seules, associées avec des cellules géantes chez le chat. Bacillus lepræ A. Hansen. A. Ilansen (4) a signalé dans les tissus lépreux la présence d’un Bacille qu’il considérait comme spécifique. Cette même Bactérie a été étudiée par d'autres ob- servateurs, particulièrement Neisser (5), Leloir (6), Unna(7), qui en ont complété l’bistoire. Dans la peau, au niveau des tubercules lépreux récents, au- dessous de l’épiderme resté normal, on trouve le derme infiltré de grosses cellules rondes remplies de Bacilles (fig. 164). On constate leur présence dans le sang, où ils sont libres ou enfermés dans les globules blancs. Ils sont nombreux dans les parties envahies, surtout dans le testicule, la rate, (() Laulaniiï, Sur quelques affections parasitaires du poumon et leurs rapports avec la tuberculose (Archives de physiologie, 1884, IV, p. 487). (2) L bv ck a ut, Die menschlichen Parasiten. (3) Edstein et Nicolaier, Virchow’s Archiv, 1880, CXV1II, p. 432. (4) Hansen, Archives de physiologie belges, 1877, et Virchow’s Archiv, EXXIX. (3) Nussia, Histologische und bactcriologische Leprauntersuchungen (Virchow’s Archiv, 1886, Ctll). (6) Lüi.om, Traité pratique et théorique de la lèpre, 1886. (7) Unna, Zur Histologie der leprôsen Haut ( Monatsheftc filr Dermatologie, 1885). Fig. 164. — Granulome de la lèpre. a, épiderme; b, cellules lépreuses remplies de Bacilles ; c, amas de Bacilles, D'après Rind- fleisch. BACILLUS. k> foie, les ganglions lymphatiques ; Sudakew itsch (I ) en a décrit dans l'intérieur des cellules nerveuses, dans des cas de lèpre anesthésique. Morphologie. — Caractères microscopiques et Coloration. — Ce sont de lins bâtonnets mesurant en moyenne de 3 u à 6 u de longueur, sur une largeur de moins de 1 u, rarement droits, plus souvent légère- ment courbés (fig. 165). La plupart des observateurs les considèrent comme tout à fait immobiles; Babès (2' les donne comme légèrement mobiles, lîeaucoup présentent une zone gélatineuse périphérique hya- line. ne se colorant pas, une sorte décapsulé. L'aspect est très semblable à celui du Barillede la tuberculose; ils se colorent aussi bien que lui par la méthode d’hhrlich, mais facilement aussi avec les solutions aqueu- ses ordinaires. ce que ne fait pasle premier; ils restent colores par la mé- thode de (.ram. L)e plus, ils résistent mieux encore aux décolorants; d"aprè> Babès, l’acide azotique au tiers ne les a pas décolorés après une heure, tandis qu'au bout de ce temps, les Bacilles de la tuberculose sont toujours décolorés ; d'où possibilité de distinguer facilement ces deux espèces et d'en obtenir de» doubles colorations. Dans le» à celles que présente le Bacille de la tuberculose. Il se forme fréquemment, Fi*' lft5‘ ~ «p«e»»tran». des rendements que l’on toelJe*; <*• bouton, considère comme des spores. Ces rendements, mesurant 2 p de dia- mètre. sont au nombre de deux ou trois ; dans le premier cas, ils sont situé» aux extrémités d’un bâtonnet qui prend une forme en haltères. Cultures. — Neisser a décrit des cultures sur sérum sanguin coa- gule, réussies en immergeant dans la surface de la gelée un fragment de peau lépreuse. Bordoni-l'fTreduzi (3) en a obtenu de plus belles en usant de» milieux à la glycérine, introduits dans la technique par Nocard et Houx pour le Babille de la tuberculose. D'après cet observateur, la culture du Baeillus leprsr est très lente ; comme |M>ur l'espèce précédente, elle ne se fait qu’à une tempéra- ture élevée, au mieux à 37-38 degrés. Sur sérum glycérinéet peptonisé à 37», il se forme lentement uneco- lonie rubanée, abords sinueux, de teinte légèrement jaunâtre. Le milieu Bacilles colorés, on observe fréquemment des vacuoles irrégulières, semblables 364 * lUCTÉtUACÉES. n'est jamais liquéfié. Lorsqu’il existe du liquide dans la partie déclive du tube, la culture s’y développe un peu en laissant le liquide clair. Sur gélose glycérinée à 37°, il se développe, le long de la strie, de petites colonies rondes, grisâtres, à bords dentés, pouvant confluer après un temps très long. Il peut se produire une colonie compacte, comme la précédente, lorsqu’on se sert d’une grande quantité de substance d’inoculation. Sur plaques de gélose glycérinée, on obtient à 37° de petites taches lloconneuses, arrondies, grisâtres, plus compactes au centre, formées de lila- ments sinueux disposés en tins réseaux (11g. 1 66). Sur du blanc d’œuf cuit, Neisser a observé, après trois semaines, de pe- titescolonies proéminentes, de la gros- seur d'un grain de millet, entourées d’une zone marginale hyaline. Des premières cultures ne se déve- loppent jamais sur gélatine ou sur pomme de terre; celles de généra- tions suivantes y croissent. 11 se forme sur gélatine, de 20 à 25°, de petites colonies rondes isolées, à la surface et dans le canal de pi- qûre. La gelée ne semble pas être liquéfiée. Ducrey (1) dit avoir obtenu des cultures sur gélose glucosée. En ensemençant des produits lépreux en piqûre profonde, il a observé le développement de petites colonies punctiformes, blanchâtres, le long du trajet de la piqûre, jusqu’à deux ou trois centimètres de la surface. Ces colonies peuvent se cultiver dans le bouillon à l’abri de l’air; elles y forment un voile fragile. Ce serait une Bactérie anaérobie, bien différente dès lors de la formedécrite par Bordoni-Uffreduzi. Inoculation expérimentale. — Melcher et Orthmann (2j ont obtenu, par inoculation intra-oculaire de produits lépreux au lapin, une généralisation rappelant la tuberculose miliaire. Damscli (3) et plusieurs autres (4) n’ont guère été plus heureux. Tedeschi (5) aurait observé la mort au bout de six jours, chez un singe, après inocu- lation intra-crânienne de produits lépreux ; l’exsudât des méninges, Fig. 160. — Colonie de Bacille de la lèpre, développée sur plaques de gélose. D'après Bordoni, 200/1. in Ducbïy, Giornale italiana delle mal. vener. e délia pelle, 189Î. . (2) Melcher et Ohthniank, Uebertragung von Lepra auf Kaniuclien (BerUner khnueke Wochenschrift, 1885). , . .. Vnin (3) Dambch, Uebertragungsversuche von Lepra auf Tluere ( * irehows Arc hiv , aLII). (4) Wolters, lier Bacillusleprae; zusammenfassender Bericlit ( Centralblatt für Bakle- riologie, 1893, XIII, p. 469). . , . (5) Tf.deschi, Ueber die Uebertragung der Lepra auf Thiere ( Centralblatt für Dakteno- loyie , 1893, XIV, p. 113). BACILLUS. 563 la moelle épinière, la rate contiennent de nombreux Bacilles de la lèpre. Il se pourrait que divers expérimentateurs aient inoculé, sans s’en apercevoir, «lu Bacille diuts suspects. La «lisiiot lion axec h* Bacille de ht tuberculose se fera facilement en ce que le Bacille de la lèpre se colore vite, en quelques minutes, par le- solutions ordinaires et par la méthode de Gram, tandisque le premier ne se colore pas ou seulement après un long séjour dan s le- bains en question. Bacillus malle! Loekfler (Bacille de la morve.) A Tl. X* !>R XIICHOBIOLOGIF. , P|.. XV. La morve est une affection contagieuse a un haut . — Le développement est très rapide à 37°; le liquide est déjà trouble en vingt-quatre heures. La culture ne présente rien de spécial; elle reste toujours peu abondante. (.hUTiM . — Dans la gélatine maintenue fondue à 37°, il se forme une masse floconneuse, blanchâtre, visqueuse. Gnose. — Sur ycfa.se ylycérince à 37», d'après Kranzfeld 2 , le dé- veloppement est très abondant. Le deuxième jour il s'est produit, le long de lu strie, une bande large de 2 à 3 millimètres, d'un blanc mat, à bords souvent translucides, qui atteint 7 à H millimètres en six à huit jours. La végétation sur ce milieu se fait aussi à la tempé- rature ordinaire, mais un peu plus lentement. Sium. — Sur sérum à 37», on obtient des gouttelettes transpa- rentes, un peu jaunâtres. Ponai in: tkhuk. — Les cultures sur pomme de terre sont tout à (I K u»»«, l ekr tnrbuug «1er Uaciilen in llalleuiküutcn ( ForUchritt t dur VaUein IS8», p. 160!. ’ (îj k»»s«i itD.Zur kenutniii der Kuttlwcillus [Centralblatt fur flacteriologie, l%t7, il, u’ 10 . Ü08 BACTÉRIACÉES. fait caractéristiques. Au deuxième jour, on aperçoit sur ia surface de section une couche mince, légèrement jaunâtre, transparente ; le lendemain la couche devient uniforme, plus foncée, d’aspect ambré. Au bout de six à huit jours, celte culture ambrée, transparente, de- vient opaque et prend une teinte brun rougeâtre. Une zone de subs- tance environnante de la pomme de terre gagne une faible nuance verdâtre. Cette forme de culture est très constante ; et on l’obtient toujours, quels que soient la provenance et l’âge de la matière qui sert à l'inoculation. Elle peut être considérée commq caractéristique ; la culture du Bacille du pua bleu a un aspect semblable, mais elle res- semble bien moins à l'ambre jaune et les cultures âgées de quelques jours ont un reflet nacré; enfin dans les cas douteux, en traitant par de l’eau ammoniacale, on obtient la coloration bleue de la pyocyanine. Nous avons rencontré dans du pus d’un jetage morveux, à côté du Bacille de la morve, la forme décrite par Babès sous le nom d’Asco- bacterium luteum, qui sera décrite plus loin. La culture sur pomme de terre de ce dernier microbe, jaune un peu ambrée, peut en impo- ser pour celle de la morve et faire commettre une erreur de dia- gnostic. L’examen microscopique, montrant les courts bâtonnets réunis en grand nombre dans une même capsule, fera aisément re- connaître l’ Ascobacterium. Propriétés biologiques. — Virulence. — Gescultures, celles sur pomme de terre entre autres, sont virulentes toutcomme les produits pathologiques recueillis sur les animaux malades; aussi ne doit-on les manier qu’avec une extrême prudence et de grandes précautions. L’inoculation aux animaux réceptifs, particulièrement au cobaye et à la souris de champ, détermine les symptômes de la morve expé- rimentale. Cependant les produits de cultures, pas plus du reste que le virus pris sur l’animal malade, ne conservent bien longtemps leur virulence et même la propriété végétative; une culture vieille d un mois peut ne plus donner de résultats a 1 ensemencement. Le virus perd son activité par la dessiccation entre quelques jours et trois mois, suivant les conditions de l’expérience; Loeffler donne, â ce point de vue, quatre mois comme un terme absolu. Les cultures sont détruites par une température de 55° prolongée pendant cinq minutes ou de 01° pendant une minute. Ce fait plaide fort en faveur de l’absence de formation de spores. Action des antiseptiques. — Des recherches précises sur 1 action des antiseptiques ont été faites par Loeffler, Nocard (1) Cadéac et Malet. Quelques résultats sont intéressants à connaître. L acide phé- nique à 3,5 p. 100 détruit la virulence en cinq minutes, à 1 p. 100 il (1) Nocahd et Leclainciiï, Les maladies microbiennes des animaux, p. 040 et suivantes. BACILLUS. 569 la respecte même après une demi-heure de contact. Le permanga- nate de potasse à t p. 100, l’hypochlorite de chaux à 23 p. 1 CK), le sublimé à 1 p. 5000 la détruisent en deux minutes ; le crésyl, la créoline, le Ivsol à 3 p. 100 en quelques minutes. L’eau de chaux, le sulfate de cuivre à I p. 10, le sulfate de fer à 1 p. 5, l’acide sulfurique à 2 p. 100 la détruisent après une heure. L'acide sulfu- reux est un bon désinfectant également. Par contre, le sulfate de /.inc, recommandé par le règlement de police sanitaire pour la désin- fection des locaux, est absolument inactif. Produits formés dans les cultures. — La nature des produits so- lubles former par cette espèce est encore très peu connue. Il semble qu’il y ait parmi eux des toxines auxquelles on peut rapporter cer- tains des symptèmes de l’infection morveuse, entre autres la fièvre, la leucocytose intense, l’œdème par action vasopar&lysante. Le produit connu -oiis le nom de mm/*- ine renferme certaines de ces substances actives. Préparé d'abord par les vétérinaires russes lielmanet Kalning, il a été étudié en France par Houx et Nocard et a pris, à la suite des recherches de ce dernier savant, une importance considérable pour le diagnostic de la morve. Le mode de préparation utilisé par les savants français est le suivant : On met en culture, dans du bouillon glycériné, un Hardie morveux très virulent. Après un mois de séjour à l’étuve, les cultures sont stérilisées à l'autoclave, par un chauffage de trente minutes à KH)", puis concentrées au bain- marie jusqu’au dixième du volume primitif et filtrées sur papier Char- din; le liquide brun rougeâtre, sirupeux, obtenu est la malléine Hrute. Cette malléine e forme, au point d’inocula- tion, un œdème inflammatoire volumineux, douloureux, d'où partent des cordons sinueux se rendant aux ganglions voisins; cette tumeur persiste pendant plusieurs jours et ne disparait qu’a près cinq à six jours. En même temps, l’état général est profondément modifié, I animal est dans un grand état de prostration ; la température cen- trale s’élève graduellement de l°.3. 2», même 2°, 5 au-dessus de la normale. Cette hyperthermie, déjà notable huit heures après l'injec- tion, atteint d'ordinaire son maximum de la dixième à la douzième heure, rarement vers la quinzième ou la dix-huitième. La tempéra- ture ne descend que lentement et n’est revenue à la normale qu’a près 570 BACTÉR1ACÉES. deux ou trois jours. Ces symptômes sont de la plus haute importance pour le diagnostic de la morve, comme nous le verrons plus loin. Inoculation expérimentale. — lin certain nombre d’espèces animales peuvent contracter la morve expérimentale à la suite d'ino- culations sous-cutanées ou intrapéritonéales, ou même d’ingestion de produits virulents. Les équidés sont particulièrement réceptifs, l’âne en première ligne, le mulet et le cheval ensuite; la morve de l’âne affecte ordinairement le type aigu, celle du mulet et du cheval le type subaigu ou chronique. Le mouton et la chèvre sont infectés assez facilement. Le chien offre surtout des accidents locaux, des ulcères morveux où le Bacille spécifique se rencontre vite et facilement. La mort ne sur- vient guère (pie chez les jeunes chiens avec des généralisations vis- cérales ; on arrive au même résullaL chez l’adulte en inoculant des doses massives. Le chat est très sensible ; il présente une ulcération locale en quel- ques jours et meurt après deux à quatre semaines avec des généra- lisations viscérales. Chez le lapin, l’infection s’obtient plus difficilement et se borne souvent à un processus local ; les injections intraveineuses à fortes doses déterminent plus souvent la généralisation et la mort. Chez le cobaye, la morve développée à la suite d’inoculation est facile à reconnaître ; le fait est important, surtout à cau^e de l'ap- point qu’on en peut tirer dans le diagnostic de la morve du cheval dans les cas incertains, à durée longue, qui sont souvent à craindre à cause de la facilité de la contagion à l'homme. On inocule du bouillon de culture, ou des produits ou du jetage dilués dans de r l’eau bouillie; on passe sur un linge et on injecte de 1 à 3 cen- timètres cubes sous la peau de la cuisse. Le cobaye inoculé meurt d’ordinaire du vingt-cinquième au cinquantième jour en présentant des abcès dans les testicules et de nombreux nodules spéciaux dans i la rate, quelquefois de très petits dans le foie; on trouve dans le pus des abcès et dans le contenu de ces nodules des Bacilles, laciles j à reconnaître à leur forme et à l’aspect de leurs cultures. La mu- queuse nasale est recouverte en partie ou en totalité d une masse j muqueuse blanchâtre, renfermant de nombreux Bacilles. Au point d’inoculation, on peut observer un œdème peu étendu ou une ulcé- j ration morveuse. L’inoculation intrapéritonéale donne des résultats plus rapides et j plus nets; Straus(l) la conseille comme moyen de diagnostic rapide. : (1) Strads, Sur un moyen de diagnostic rapide de la morve (Archives de médecine 1 expérimentale , 1880). BACH LUS. 57 ! On injecte à plusieurs cobayes mâles, dans le péritoine, selon la technique ordinaire (p. 281), 1 ou 2 centimètres cubes de la dilution préparée comme ci-dessus. L'inoculation est suivie, dès le deuxième ou le troisième jour, d’un gonflement douloureux des testicules; la peau du scrotum est rouge, tendue, souvent elle s’ouvre et donne issue à du pus morveux. L’animal meurt en huit à quinze jours. A l’autopsie, on trouve une inflammation de la tunique vaginale qui est recouverte de granulations jaunâtres et souvent d’un exsudât puru- lent, riche en Bacilles; c'est une véritable vaginalite morveuse. Avec des produits de cultures très virulents, la dose à injecter pour <>b>er- ver ces symptômes doit être réduite à quelques gouttes; l’inoculation de fortes doses détermine une mort rapide, en deux ou trois jours, par une véritable septicémie morveuse. La souris des champs est très sensible à la morve ; elle succombe • en deux à huit jours apres 1 inoculation, avec des lésions viscérales «étendues; la rate en particulier est très hypertrophiée. Les bovidés sont tout à fait réfractaires. Le porc est au moins très résistant ; il ne |»eut prendre la morve que quand il est très affaibli. La souris biawhc est absolument réfractaire, à l'étal normal au moins. Les oiseaux ne paraissent pas pouvoir contracter la morve. Chez la grenouille inoculée maintenue à 30°, on trouve, au bout •d une huitaine de jours, le Hacille de la morve en grande quantité dans I le sang et tous les organes. Le passage en série, chez les animaux réceptifs, lapin, cobaye par «exemple, exalte singulièrement l'activité d'un virus, si I on a soin d'inoculer, aussitôt la mort, le sang du coeur d’un individu dans les 'veines d'un autre. Après un certain nombre de passages, on obtient iun virus d'une force très grande qui, par inoculation, ne détermine (plus les symptômes morveux ordinaires, mais tue rapidement l'ani- -rmal 4u*o les symptômes d une véritable septicémie I Immunité. — On n'a encore que très peu de données sur l'im- munité conférée par des atteintes faibles de la maladie, ou par des procédés artiliciels. Laitier (2; a cependant remarqué que le chien, <|ui ne présente que des accidents localisés au point d'inoculation, peut contracter jusqu’à cinq fois cette affection, mais en offrant des symptômes «le moins en moins marqués. Straus (3; a obtenu chez le ^^:^;:'r«*a!u,ionde u *“ ChieD {Comp,et i'Aeadémte de. ,etfn- mo ,le t,cciQa,iou co°ir* u m°”e «**»*««,/«/,, 372 BACTÉRIACÉES. chien, par inoculation intraveineuse (le très faibles doses de cultures virulentes, une morve bénigne qui assure à l’animal une véritable immunité à l’égard d’injections intraveineuses de doses massives de cultures très actives. Ghenot etPicq disent avoir obtenu une certaine immunité et même des effets curatifs chez le cobaye à la suite d’injections de sérum de bovidés à doses massives. La malléine ne possède aucune propriété immunisante (Nocard). Habitat et rôle étiologique. — La morve contractée naturel- lement n’ a été presque exclusivement observée que chez les équidés. Elle se développe chez l’homme par contagion directe venant d'ha- bitude du cheval; aussi s’observe-t-elle surtout chez les individus que leur profession rapproche des chevaux, ânes ou mulets. Elle se présente à l’état aigu, subaigu ou chronique, ces deux derniers analo- gues au farcin des équidés. C’est une maladie ordinairement mortelle. On a observé de ces mêmes cas de contagion chez la chèvre, le mouton, en contact avec des équidés morveux; chez le chien et d’autres carnassiers nourris avec des viandes morveuses. La contagion provient de la pénétration dans I organisme de pro- duits morveux. L’air expiré par les animaux malades n’est [tas viru- lent, d’après les expériences de Cadéac et Malet (t) ; il en est de ; même des émanations cadavériques de ceux qui ont succombé. L’inoculation sous-cutanée ou le contact de matière virulente avec j une blessure sont les modes les plus certains de contagion. Les in- jections de virus dans la trachée ne donnent pas fatalement la ma- j ladie ; il y a ici une tolérance 1res grande, subordonnée aux altérations j de la muqueuse respiratoire. Cadéac et Malet (2) ont constaté deux fois sur treize la transmissibilité de la morve de la mère au fœtus, à travers le placenta. Babès (3) a observé que les Bacilles de la morve pouvaient même pénétrer dans l’organisme à travers la peau intacte. ' La possibilité de la contagion par ingestion est également démontrée. Le jetage est le véhicule ordinaire du contage. Desséché et exposé à l’air, le virus perd rapidement sa puissance. Du jetage morveux con- servé dans l’eau a gardé sa virulence pendant dix-liuil jours. La virulence est détruite par une ébullition de deux minutes dans l’eau ou par un séjour de cinq minutes dans 1 eau à 80 degrés. Les précautions les plus minutieuses sont nécessaires pour empê- , (i) Cadéac et Malet, Recherches expérimentales sur la morve, Toulouse, 1880, et l'Aude | expérimentale de la transmission de la morve par contagion médicale ou par infection (Revue de médecine, 1887, n° 5, p. 337). , . , . S (i) Id., Sur la transmissibilité de la morve de la mère au fœtus (Comptes rendus de l . Ica- ] demie des sciences. 1887, t. Cil, p. 133). (3) Uauês, Bulletin de l'Académie de médecine, 20 mai 1800. BACILLUS. 573 cher I affection de s étendra, lorsqu'elle s'esl déclarée dans une écu- rie, ou de se communiquer aux personnes qui approchent les animaux malades. Les locaux et les objets qui ont pu être souillés par le sang ou le jetage doivent être désinfectés avec soin, à l'eau bouillante ou avec une solution de sublimé, qui détruit facilement la virulence morveuse à I pour 10 000. Il ne semble pas jusqu'ici que la viande d'animaux morveux ail été la cause d accidents; il est vrai que le seul animal de boucherie pou- vant contracter la morve est le cheval. Toutefois, vu la possibilité de «contagion que présente surtout le maniement de la viande crue ou l'absorption de viande peu cuite, il faut éloigner à tout prix cesvian- «desde la consommation. Elles présentent peu «te caractères distinc- Itifs; ce sont les lésions «les viscères et «le la muqueuse nasale qui ^guideront; le diagnostic bactériologique et l'inoculation expérimen- I taie aeroül d'un très grand secours. Recherche et diagnostic. — La recherche microscopique directe du Bacille «lans les produits morveux est souvent très chanceuse, à cause de leur rareté fréquente et d«* leur coloration a-sez diflicile. La mise en culture donne de meilleurs résultats. Le milieu de choix est la pomme de terre. La culture du Bacille de l-i morve y ap- is parait très vite; son aspect est très caractéristique p. 50* . Il n'est «iguère possible de la confondre avec les cultures d'autres «pères «pii [peuvent se rencontrer dans les mêmes produits. Le Staphylocoque {pyogène doré, entre autros, qui est fréquent dans le jetage ou les ul- «■cères morveux, donne des colonies beaucoup plus petites, plus bom- ibées, d’un jaune doré, opaques. L'examen microscopique lèvera les doutes. Il en est de même pour V Ascobacterium luteum. L iniM ulation au cobaye (p. ail) e>t un moyen très précieux, «jui iipeut donner des résultats en quelques jours. Il faut cependant se ^souvenir que l’inoculation de jetage en particulier peut «létenniner la mort rapide «lu cobaye par infection septique due à d’autres micro- be*- présents dans le produit employé. Galtier a proposé l'inoculation au chien, en scarifications. La sup- puration, lü'dème et l'apparence ulcéreuse d«.\s sillons, permettent [ d'établir un diagnostic en quarante-huit heures. Toutefois, les résul- tats ne seraient pas constants. On a aussi préconisé l'inoculation à l'âne qui prend facilement et Urès vite la morve aigue typique. L emploi «le la malléine (p. 569) donne presque toujours des ré- sultats très précis. Il est nécessaire, toutefois de se mettre «tans des conditions déterminées. Les animaux doivent être laissés en repos quarante-huit heures avant l'opération; pendant ce temps, on doit RACTÉRIACÉES. 574 prendre plusieurs températures et éliminer les fébricitants. Ceux qui ne présentent qu'une réaction générale minime et une augmentation de température inférieure à 1°,5 devront être soumis à une nouvelle épreuve après un mois. Bacillus diphteriae Loeffler. ( Bacille de la dip/i lérie, Bacille diphtérique, Bacille de K lebs, Bacille de Loeffler.) Atlas de microbiologie, Pl. vi et vii. L'étude microscopique des fausses membranes diphtériques y a fait reconnaître la présence de Bactéries d’espèces diverses, qui n'ont évidemment pas la même importance dans le processus pathologique. A côté de l’espèce véritablement pathogène, cause de l’infection diphtérique si contagieuse et souvent si grave, s’en trouvent d’autres probablement accidentelles ou appartenant à ces Bactéries commen- sales, abondantes à la surface de certaines muqueuses, qui peuvent alors jouer un rôle secondaire, contribuer peut-être à la formation des fausses membranes et aider ainsi à la végétation du parasite. G’esl en particulier le cas de ces Microcoques fréquents, dont Gohn avait fait l’espèce Micrococcus diphiericus, que Loeffler d’abord, nom- bre d’autres après lui, ont isolés des fausses membranes, qu'on peut même rencontrer seuls dans certaines fausses membranes, mais qu’il est nécessaire de bien distinguer du véritable Bacille de la diphtérie. Klebs (1), le premier, en 1883, a signalé la présence, dans lesfaus- ses membranes diphtériques, de bâlonnets qu'il donne déjà comme spécifiques. Loeffler (2) est parvenu à isoler et à cultiver ce microbe qu’il rencontra fréquemment dans les fausses membranes du pha- rynx et de la trachée et dans le suc pulmonaire d’un cas de broncho- pneumonie diphtérique. Darier (3) est arrivé à des résultats analogues. Les recherches les plus complètes sur ce sujet sont sans contredit celles de Roux et Yersin (4), qui ont retrouvé le Bacille signalé par Klebs et Loeffler dans tous les cas de diphtérie vraie qu'ils ont exami- nés ; qui ont reproduit la diphtérie typique chez les animaux inoculés avec ces cultures, diphtérie avec fausses membranes, suivie de paraly- sies secondaires analogues à celles observées chez l’homme à la suite de la diphtérie; qui ont reconnu dans ces cultures la présence d’une (t) Ki.ers, Congrès de Wiesbaden, 1883 (Archiv für experimentelle Pathologie, I et IX). (2) Lokffi.fr, Untersuchuogen iiber die Bedeutung der Mikroorganismen für die Ent- stehung der Diphtérie beim Menschen, bei der Taube und beim Kalbe ( Ahttheilungen ans dem kaiserlichen Gesundheitsamte, II, 1884, p. 421). (3) DiRiER, Broncho-pneumonie dans la diphtérie, Thèse de Caris, 1883. (4; Roux et Ykrsin, Contribution à l’étude de la diphthérie ( Annales de l’Institut Pas- teur, II, 1888, p. 628, III, 1889, p. 273, et IV, 1890, p. 384). BAC1LLÜS. 575 Fig. 147. — FUcill de la diphtérie >iui Im culture fof'M moinno. substance toxique soluble, tuant rapidement les animaux ou leur don- nant des paralysies, suivant la dose injectée, sans aucune intervention de microbes vivants. La communication de Houx, au Congrès de Hudapesth en 189'*, lit avancer d'un grand pas la question du traite- ment et de la prophy- laxie de l'affection. Morphologie. — Caractères microscopi- ques. — Dans les cas de diphtérie à marche ra- pide, après coloration au bleu de méthylène des coupes d une fausse membrane diphtérique et de la muqueuse à la- quelle elle est adhé- rente, on s’aperçoit que les parties superficielles de la fausse membrane sont formées par une couche de petits Bacilles presque à l'état de pu- reté, ou mélangés à d autres bâtonnets, des Ooccus isolés ou des chaînettes. Le sont les premiers de ces micro- bes qui doivent être re- gardés comme spéci- fiques. Les caractères d'as- pect et de forme du Ua- rille de la diphtéfie sont sujets à des variations assez grandes suivant leur origine; il est bon •On sont, général, de» bâtonnet» droit, ou cour- toujours immobile». Le» extrémité, sont arrondie», souvent plu, < t • f » .. , ) * * » 1 ' .'.nni*,»\\'< a, ' . y . v n v ' i * * v ✓ r,: i . t1 i \ t \ » i t n Qm Fig. 164. lUcille de U diplit. ri*- doue le* cultures : forme petite. ht 576 BACTF.RIACÉES. ou moins renflées, ce qui donné à l’élément la forme d’une massue, l'aspect piriforme ou l’aspect en os de grenouille, en haltères. Fré- quemment, ils sont presque aussi longs que le Bacille de la tuberculose et d’une épaisseur double, mesurant 2,5 p. à 3 p. de long sur 0,7 p. de large; ils peuvent n’atteindre que 1 p de longueur ou au contraire dépasser même 5 p. (lig 107 et 168). Fraenkel(t) et surtout Bernheim et Folger (2) ont décrit des formes ramifiées dans les cultures. L’arrangement des bâtonnets peut aussi donner de bonnes indica- tions. Souvent deux éléments sont unis à angle plus au moins aigu, formant une sorte de V plus au moins ouvert, d’L ou d’accent cir- conflexe; ou bien réunis bout à bout par deux, pas en plus grand nom- bre ; les bâtonnet s peuvent aussi se placer côte à côte, presque parallè- lement, donnant l’aspect dit en palissade, ou bien se disposer très irrégulièrement les uns à côté des autre, en petits amas peu serrés, aspect dit en broussailles. Le contenu de l’élément présente souvent des vacuoles, surtout visibles sur les bâtonnets colorés, par l’absence de coloration à différents endroits. ( )n observe fréquemmentaussi, dans les fausses membranes et dans les cultures, deséléments fortement renflés, sphériques, ovoïdesou py- riformes,que l'on doit considérerconime des formesde dégénérescence. D’après Babès (31, dans certaines conditions, tout particulièrement en cultivant l’espèce dans de la gélatine à 22°, on observerait, mais rarement, la formation de spores allongées ou ovoïdes, de I p de longueur environ, tantôt à une extrémité, tantôt au milieu; ces spores se coloreraient par la méthode de double coloration indi- quée p. 312 et résisteraient à une température de 100°. Cette obser- vation n'a pas été confirmée. Coloration. — Le Bacille de la diphtérie se colore assez mal, à l’aide des solutions aqueuses simples, bien mieux à l’aide du bleu de Loeffler de la solution de Ziehl, du violet de Nicolle et surtout du bleu de Doux (p. 310). Il ne se décolore pas par la méthode de Gram, mais ne garde alors souvent qu’imparfaiternent le colorant, et encore ne doit- on pas faire agir l'alcool trop longtemps; la préparation doit garder une teinte gris bleu. La coloration ne se fait souvent que par places dans le corps du bâtonnet, laissant ainsi un ou plusieurs espaces clairs, représentant les vacuoles dont il a été parlé plus haut; les formes à vacuoles se trouvent surtout dans les vieilles cultures. Cultures. — Celte Bactérie ne se développe bien qu’à une tempé- (I) Fhaenkel, Einc morpliologische EigentHümlichkeit des Diphtcriebacillus Rundschau , 1805, a» 8, p. 340). • . (1) Bernheim et Kolüer, Ueber verzweigte Diphteriobacillen ( Centralbtatt /ui logie , 1896, XX, p. 1). (3) Cornu, et Bauès, Les Bactéries, 3» édition, v. H, p. 58. ( Hygien, . Bakterio- DACILLUS. 577 rature supérieure à 20°, très peu à 18°, et cesse de croître à 42°. L'optimum de température semble être vers 35“. Elle végète surtout bien en présence de l'oxygène, mais peut aussi montrer un développe- ment restreint en anaérobie. Les milieux habituels conviennent d’ordinaire; les milieux glycé- rinés, sérum et gélose surtout, donnent cependant une végétation plus abondante. (U lti hk.i i» \ v > le bolillov — Le milieu >e trouble très rapidement de douze à vingt-quatre heures à 37°, et d'une façon uniforme; de petits grumeaux se déposent contre les parois du vase; il sc forme à la sur- face un léger voile, très fragile, surtout développé vers 30°-33° à un repos absolu, et au fond une couche blanchâtre, de plus en plus épaisse, un peu visqueuse, adhérente au verre. l>e liquide s'éclaircit un peu à la longue, mais jamais d’une façon complète. Le bouillon, légèrement alcalin au début, devient acide au Inuit de quelques jours; l'acidité persiste assez longtemps, puis elle est remplacée par une réaction alcaline si l'air a libre accès dans la culture. Les bouillons glycé- rinés deviennent plus rapidement acides que les bouillons ordinaires; cette trop grande acidité nuit au microbe, qui y perd plus vite sa vitalité. Dans le vide, le trouble du bouillon est moins prononcé, la cul- ture est moins abondante «ju"& l'air; le liquide conserve indéfiniment lu réaction acide. t ’.i litres si k GELATINE. — Les cultures sur gélatine restent toujours très minimes à cause «le la température ba-se, 23®-24° au maximum avec 13 à 20 p. 200 de gélatine, qu'il est possible d'employer pour que la gelée ne fonde pas. La gélatine nVsf pas liquéfiée. Sur plaque s, le microbe dorme de petites colonies blanchâtres, punctiformes, qui ne grandissent guère. Eu piqûre, le développement est très peu abondant de 20“ à 22°; on n observe que de très petites colonies, clairsemées, dans le canal de la piqûre ; à 24®, le développement est un peu plus abondant et donne une mince culture en clou. Les cultures sur gélatine renferment très souvent des formes anormales; c’est dans de telles cultures main- tenues longtemps à 18°-22® que (tabès aurait observé la production de spores. Ct lti r es si r gelose. — Le développement s'y fait bien. Au licut de trente à quarante-huit heures à 37°, on distingue «léjà les colonies comme de petites taches blanches, plus épaisses au centre ; elles peu- vent confluer en une traînée d’un blanc grisâtre après quelques jours. Li lti res si r si ri m. — (Test certainement le milieu qui convient le mieux à celte espèce ; elle y pousse très rapidement, aussi est-il Mac*. — Bactériologie. 37 578 BACTÉRIACÉES. à recommander de s'en servir pour l’isoler des autres qui l'accom- pagnent souvent et y croissent moins vile qu’elle. Les sérosités d'as- cite et de pleurésie donnent de moins bons résultats que le sérum. Loeffler recommande le sérum peptonisé obtenu en mélangeant trois parties de sérum de sang de veau ou de mouton el une partiede macération de viande de veau (p. 178), peptoniséeet sucrée à 1 p. 100, salée à 0,5p. 100 et coagulant à70°. Le développement du Bacille de la diphtérie y est un peu plus abondant que sur sérum ordinaire; mais les autres espèces qui peuvent se trouver avec lui dans les fausses membranes de la diphtérie, par exemple, est «le beaucoup exalté, il devient alors plus diflicile de faire la séparation. Sur simple sérum coagulé, recommandé par Houx à cet eiïet, les colonies du Bacille île la diphtérie se développent presque aussi vite que sur sérum peptonisé; par contre, les autres espèces végètent moins vite, leurs colonies apparaissent moins tôt et grandissent moins vile; il est alors beaucoup plus facile de faire la distinction el l'isolement. Houx et Yersin recommandent le procédé suivant pour isoler le Bacille de la diphtérie des fausses membranes qui en renferment: Un lil de platine est frotté légèrement sur la fausse membrane ou les produits suspects. A l aide de ce lil, on ensemence en une ou deux stries successivement plusieurs tubes de sérum simple coagulé, sans recharger le fil, et on porte à l’étuve à '57°. Au bout de quinze à dix- huit heures, les colonies du Bacille de la diphtérie sont déjà bien dé- veloppées. Ce sont de petites taches arrondies, de la grosseur d’une tète d’épingle, d'un blanc grisâtre, à centre plus opaque que la pé- riphérie. A un faible grossissement, les bords sont légèrement ondu- leux, plus transparents; toute la colonie est finement granuleuse. Ces colonies grandissent avec l’âge et atteignent, après quatre à huit jours, un diamètre de 3 à 5 millimètres en conservant le même aspect. Nous reviendrons sur ces caractères à propos du diagnostic de la diphtérie. Cultures sur pomme de terre. —11 ne se forme pas, sur ce milieu, de culture apparente; mais si l'on racle au bout de quelques jours la surface ensemencée, on trouve de nombreux Bacilles dans le pro- duit recueilli. Cultures dans le lait. — Le lait est un bon milieu de culture poul- ie Bacille diphtérique; le lait de vache cru est particulièrement favo- rable, comme le montrent les recherches de Schottelius (1). Ce li- quide donne la réaction amphotère. Cultures sur blanc d’oeuf cuit. — Le microbe donne, en vingt- (I) Schottelius, Ueber das Wachstum dur Diphteriebacillen in Milch ( Ccntralblatl für Bakteriologie, 1896, XX, p. 897). BACILLÜS. 579 quatre heures, à 35°-37®, «le petites colonies rondes, mates, peu trans- parente».. d’une blancheur moins éclatante que celle «lu substratum, hn vieillissant, elles prennent une teinte jaune un peu rougeâtre. (Test une méthode qui peut servir pour le diagnostic, lorsqu’on n'a pas de sérum à sa disposition t). D’après llugounencq et Doyon 2>, les cultures sur liquide «i’Outchinski, ne donneraient pas de bons résultats. l>i,o|iriétés biologiques. — Le llacille de la diphtérie jouit d'une grande vitalité. Des cultures sur sérum peuvent donner un dévelop- pement dans un nouveau milieu, après six mois et même un an. Kouv et Yersin en ont obtenu des cultures de fausses membranes sèches conservées pendant dix-huit mois à l’obscurité. L’action des diverse- conditions de milieu sur les propriétés du microbe sera étudiée plus l«>in. Virulence. — La virulence du microbe obtenu des produits diphté- riques est loin d'être toujours identique; elle varie, au contraire, «la ns de très larges limites, lin l’évalue par l'inoculation aux ani- maux d’expériences, principalement au cobaye, lin Bacille très vi- rulent lue le cobaye «le 300 à 400 grammes en vingt-quatre à trente-six heures, en injection sous-cutanée, quelquefois même en moins de temps; un moyennement virulent le tue en deux à cinq jours; un peu virulent le tue en huit ou dix jours, parfois plus, ou ne détermine même [dus qu'une simple lésion locale, un unième suivi d eschare. Il est même des Bacilles «pii n'occasionnent qu’un très minime «dème au point d'inoculation, ou même rien du tout ; leur virulence «‘>t nulle. Pour apprécier ce degré de virulence, il est nécessaire de n'inocu- ler que des cultures jeunes ou rajeunies. Une vieille culture peu virulente gagne en activité lorsqu'on la rajeunit. La virulence est donc, ici aussi, une propriété contingente du mi- crobe, «pii diminue ou même disparaît lorsque certaines conditions «te vie interviennent. L’âge «te la culture est un facteur important p«»ur la virulence. Au fur et à mesure qu’une culture vieillit, surtout en présence d’air en abondance, on voit son activité diminuer; dans un courant d’air, elle peut même complètement disparaître au bout d’un certain temps. Dette atténuation ne s obtient pas régulièrement, mais se produit tantôt vite, tantôt lentement ; on peut même ne pa> observer de décroissance régulière et graduelle. Les milieux de culture in- (I) Si iimit, Simplification du diagnostic bactériologique de la diphtérie (Annale* de i luihtul J’fitteur. t*9i, VI. p. 4SI). (î Ucmtaucg et Dotou, Les milieux de culture définit (Société de Biologie, | S avril I89fi, 580 BACTÉR1ACÉES. Huent sur cette atténuation; un Bacille cultivé sur gélose perd plus facilement et plus vile son activité qu’en culture sur sérum ou dans le bouillon. Enfin, bien des conditions qui seront étudiées plus loin, entre autres la dessiccation à l'air, la lumière, agissent aussi comme agents d’atténuation. Souvent, cependant, cette atténuation d’une culture peut n être qu’apparente. Une vieille culture, qui, de très active au début, se montre peu dangereuse pour le cobaye, peut ne pas présenter l atté- nuation véritable, acquise, et, par conséquent, transmissible par hé- rédité; il suffit de la rajeunir pourvoir reparaître la virulence pre- mière. De là, la nécessité de toujours réensemencer une culture pour- pouvoir se prononcer exactement sur son degré d’activité. En l’absence d’air, ou presque, la virulence se conserve plus long- temps sans se modifier sensiblement. Il est possible de conserver indéfiniment l’activité d’une culture en la gardant en ampoules scel- lées et la renouvelant seulement par période de quelques mois. Martin (1) attribue, au point de vue de la virulence, une grande importance aux différences de forme des éléments bacillaires, diflé- rences qui ont été précédemment signalées (p. 575). Pour lui, les Bacilles courts, disposés souvent parallèlement les uns aux autres, seraient très bénins; les Bacilles moyens, peu toxiques; les Bacilles longs, intriqués, les plus toxiques. Il faut reconnaître que la pratique est loin de démontrer l’exactitude et la constance de ces données, des Bacilles longs, enchevêtrés, se montrant parfois peu virulents, môme inactifs, et des formes courtes, où les bâtonnets se disposent souvent parallèlement, pouvant se montrer très actifs. Du reste, un même Bacille se développant sur sérum ordinaire, peut revêtir la forme courte, et, sur sérum de Loeffler, la forme longue. De nombreuses expériences démontrent qu’un Bacille qui a tota- lement perdu sa virulence, dont l’inoculation au cobaye, même à fortes doses, ne détermine plus rien, ou simplement un minime œdème au point d’inoculation, ne peut plus récupérer sa virulence. R0Ux et Yersin sont toutefois parvenus à un résultat positif en asso- ciant à une culture très atténuée, ne déterminant chez le cobaye qu’un petit œdème de deux ou trois jours de durée, une culture de Streptocoque de l'érysipèle de très grande virulence. De telles asso- ciations peuvent se rencontrer accidentellement dans la nature, dans le cas d’angine, par exemple, ce qui explique bien des cas d’infection. (i) Mabtin, Examen clinique et bactériologique de deux cents enfants entrés .m paxillo de la diphtérie à l'hôpital des Enfants malades (Annales de I Institut 1 asteui , 18J-, , p. 335). BACILLUS. 581 Il n’en est plus de même avec un Bacille dont la virulence est sim- plement diminuée, s’est atténuée sous une influence affaiblissante quelconque. On arrive, d’après Bardach (1), à lui faire récupérer sa virulence par une série de passages continus sur des animaux de moins en moins sensibles. Le touille diphtérique ne se développant qu'au point d’inoculation, il est nécessaire de prendre la semence dans la lésion locale, l’œdème qui se produit à cet endroit. A chaque passage, on fait avec cette semence une nouvelle culture qui sert à l’inoculation suivante. Bardach dit être ainsi arrivé à de très bons résultats en se servant du chien ; d'autres ont observé les mêmes phénomènes avec le cobaye. Le meilleur moment pour prendre la semence dans la lé- sion locale est de la sixième à la huitième heure. Le même procédé peut servir a exalter la virulence d'une culture déjà très active; le tableau suivant, emprunté a Funck (2), peut don- ner une bonne idée d'une telle opération ; il faut cependant faire remarquer qu’on est loin d’obtenir toujours et régulièrement les mêmes bons résultats. jëi* si g ; S £ s L!~ DOSE INJECTÉE. serres. 1«| 1 106 Injection de 0*',1 de culture Mort fn it heure*. i* j II tu — 0 03 — Mort *0 14 heure*. 3* i III 30" — 0 01 — Mort en 38 heure* (ne pé»e plu* que 159 (rr.). 4* IV 345 — 0 005 — Mort en 1 jour* (oe pète plot que 193 pr.). 5* 1 V *T6 — 0 001 — Mort eu 9 jour* (ne pé*e plu* que 141 gr.) L'atténuation complète de la virulence conduit à l’obtention d'un Bacille qui ne se distingue du lincille diphtérique actif que par le manque de toute activité; les autres caractères, caractères de mor- phologie et de cultures surtout, sont identiques. Ce n’est plusqu’un véritable microbe saprophyte; il n’est pas possible de faire reparaître >a virulence par les procédés connusjusqu’ici. Nous reviendrons plus loin sur cette question, à propos du lincille pseudo-diphtérique. Produits formés dans les milieux. — On ne connaît que bien peu de choses sur les diverses modifications que le lincille de la diphtérie fait subir aux différents milieux dans lesquels il se développe. Il v a d'abord dans les bouillons production d’acide. L'acidité peut persis- te Kiuica. Étude* »ur ta diphtérie { Annale t i te rinititut Pntleur, IX, | p. 40). (2 Ft-oca, Manuel de scruthérapie antidiphtérique. 1895, p. 18. IIACTÉKIACÉES. 582 ter si l’air ne se renouvelle pas ou si le milieu renferme certaines substances, de la glycérine en particulier; elle est remplacée par une réaction alcaline lorsque l'air se renouvelle; celle réaction est due à la production d’ammoniaque qui se combine plus ou moins à des composés constituants du milieu, forme en particulier du phos- phate ammoniaco-rnagnésien qui peut même se déposer en cristaux. La présence d’indol dans les bouillons de culture a été signalée par Palmirski et Orlowski (t) ; elle a été, au contraire, niée par d’autres observateurs. La particularité de beaucoup la plus importante, à ce point de vue, est la production, dans les milieux où le microbe se développe, d’une substance toxique spéciale à laquelle sont dus les effets qu'il déter- mine dans les organismes vivants. Loeffler avait soupçonné l’existence de ce poison diphtérique, en remarquant (pie chez l'homme atteint de diphtérie ou chez l’animal inoculé expérimentalement, le Bacille ne se retrouvait que dans la lésion locale, fausse membrane ou œdème du point d’inoculation, et pas ailleurs, pas dans le sang ou les organes en particulier, comme dans d’autres infections totius substantiæ. Il avait ainsi été con- duit à admettre que l’action nocive pourrait bien être due à une substance toxique sécrétée par le Bacille, pouvant même manifester ses effets après la disparition de celui-ci. Roux et Yersin ont démontré l'existence de ce poison dans leurs belles recherches qui leur ont permis d’affirmer que « la diphtérie est une intoxication causée par un poison très actif formé parle mi- crobe dans le lieu restreint où il se développe ». Il est, du reste, fa- cile, en suivant leurs indications, de mettre en évidence cette substance toxique élaborée dans les cultures, tout particulièrement en s’adressant aux cultures dans le bouillon peptonisé. En filtrant sur une bougie de porcelaine, une culture dans le bouillon restée sept jours à l’étuve, on obtient un liquide très lim- pide, légèrement acide, qui ne contient plus de microbes, puisqu il laisse stériles tous les milieux de culture auxquels on l'ajoute. Le li- quide, inoculé à assez fortes doses, une trentaine de centimètres cubes, dans la cavité péritonéale d’un cobaye ou dans les veines au- riculaires d’un lapin, détermine, après quelques jours, des troubles importants, souvent suivis de mort. Chez le cobaye, un des symp- tômes les plus frappants est une forte dyspnée; chez le lapin, ce sont des paralysies qui débutent par le train postérieur et s étendent (I) I'aluirski et Orlowski, Ueher die Indolreaktion in Diphteriebouillonkulturen (Cen- tralljlatt filr üakterioluyie, XVII, 1895, p. 358). BACILLUS. 583 ensuite à tout le corps; souvent ces derniers animaux présentent une diarrhée profuse très commune dans la diphtérie infectieuse de l'homme. Les cultures plus âgées possèdent une toxicité plus grande. La quantité de culture filtrée nécessaire pour déterminer la mort est beaucoup moins forte. La mort arrive plus rapidement. Les lésions sont identiques à celles que l’on observe chez les animaux qui ont succombé à l'inoculation du Hacille de la diphtérie. Klles seront étu- diées plus loin. On ne retrouve, naturellement, jamais de Rnrilles de la diphtérie dans les organes des animaux morts à la suite d inocula- tion de cultures bien filtrées. Enfin, en usant de méthodes spéciales de préparation et en pre- nant comme semence un Bacille très virulent naturellement ou à virulence exaltée, il est possible d’obtenir un liquide d’une activité beaucoup plus grande. Comme ce liquide toxique, cette toxine diph- térique, comme on dit, a une grande importance pour l’immunisa- tion des animaux destinés à fournir le sérum antidiphtérique, il est utile de donner quelques détails sur sa préparation. La première condition essentielle pour obtenir un liquide très ac- tif est d’employer pour la culture un Hacille diphtérique très viru- lent. l’n Bacille qui, inoculé sous la peau à la dose de t centimètre cube, tue un cobaye de 300 grammes environ en moins de trente- six heures, peut être considéré comme tel. On a intérêt à l’avoir le plus virulent possible, la production de toxine étant d’ordinaire en rapport direct avec la virulence; un Bacille qui tuerait le cobaye en vingt-quatre heures environ, dans ces conditions, peut être consi- déré comine tout à fait satisfaisant. Cependant Roux fait remarquer que parfois un Bacille virulent ne produit que peu de toxine; le mieux est donc de se servir d’un microbe bien éprouvé à ce |>oint de vue par des opération* antérieures. Lorsqu’on cultive un tel Bacille dans du bouillon de bopuf ou de veau peptonisé à 2 p. 100, légèrement alcalinisé, on remarque que le liquide devient acide dans les premiers jours, puisqu'au bout d’un temps plus long, il redevient alcalin. Tant que la culture est aride, son pouvoir toxique est peu considérable ; il est nécessaire d’en in- jecter une grande quantité au cobaye pour déterminer chez lui l’in- toxication diphtérique aigue. L’acidité dépendrait delà présence de sucres dans le milieu; il est donc à recommander d'employer des matériaux dépourvus de sucres; c’est la raison pour laquelle le bouillon à la viande de cheval ne convient pas. Lorsque la réac- tion alcaline a réapparu, la puissance toxique a beaucoup augmenté. Après sept ou huit jours à l’étuve à 37°, le liquide légèrement acide 384 BACTÉRIACÉES. ne détermine rien chez le cobaye à la dose de 2 à 4 centimètres cubes ; il faut employer des doses véritablement massives, une tren- taine de centimètres cubes, en injection dans le péritoine, pour tuer l’animai en cinq ou six jours. Cette dernière dose de liquide préparé avec une culture âgée de quarante-deux jours, lue le cobaye en une dizaine d’heures. Des doses bien moindres, de un cinquième de cen- timètre cube à deux centimètres cubes, inoculées sous la peau, tuent Fig. 100. — lia lion Ferubach pour courant d'air. les cobayes dans un intervalle de temps variant de trois jours à vingt-quatre heures. Houx et Yersin ont remarqué que la toxicité «lu liquide augmen- tait plus rapidement et plus régulièrement quand la culture se faisait en présence d’air fréquemment renouvelé. Pour y arriver, on se sert avantageusement de ballons à fond plat munis d’une ou deux tubulures latérales, (lig. 170) danslesquelson met le bouillon en couche d’une faible épaisseur, 2 à 3 centi- mètres; dans de tels ballons, d’une capacité suffisante, on peut facilement mettre de 4 à 300 centimètres cubes de bouillon. Ces ballons, fermés par un tampon d’ouate, sont stérilisés à l’autoclave à 1 20°, puis ensemencés avec une culture rajeu- nie et portés à l’étuve à 37°. Après vingt-quatre heures, lorsque le développement a commencé el«|ue le bouillon est nettement trouble, on place dans l’orifice du col, par-dessus le tampon d’ouate, un bou- chon de caoutchouc muni d’un tube de verre relié à un flacon bar- boteur par où se fait l’aspiration d’air (flg. 109). L’interposition du flacon barboteur est nécessaire pour éviter l’évaporation du liquide Fig. 170. — Ballon à deux tubulures. BACILLUS. 585 de culture. La tubulure latérale du ballon est reliée à une trompe à eau qui fait l'aspiration. Les différents tubes du flacon et du ballon sont munis de tampons d'ouate destinés à éviter toute contamina- tion de la culture par I air. Toutes les parties de I appareil sont du reste stérilisées à l’autoclave avant leur ajustement. On règle facile- ment le courant d'air à l’aide du débit de la trompe et de vis de pression qu on place sur les tubes «le caoutchouc, < tn peut opérer en même temps sur un assez grand nombre «le ballons «|u«* l’on relie à «les tubulures latérales d’une rampe «1e cuivre réunie à la trompe; il est ainsi possible de préparer «l’un seul coup «!«• grandes quantités «1e toxine diphtérique. Après trois semaines, un mois au plus, la cul- ture est suffisamment riche en substance active; son activité n aug- mente «lu reste plus sensiblement, elle tendrait plutôt à diminuer, f.es cultures achevée» sont filtrées >ur bougie Chamberlain], dans l'appareil représenté figure fi 2, page 210, ou tout autre similaire. Itans ces conditions, un Bacille bien virulent donne une toxine qui tue un cobaye de 3 grammes en moins «le quarante-huit heures à la dose «le un dixième «le centimètre cube en inoculation sous- cutanée. La forme de ballon représentée figure 170 permet un renouvelle- ment plus complet «le Lair à la surface de la culture. Lne des tubu- lures latérales est reli«‘e au harhoteur, l'autre à la trompe ; l'orifice du col est obturé par un bouchon «le caoutchouc plein. t.ette méthode facile et sûre «le préparer la toxine diphtérique présente toutefois des inconvénients. C'est «l'abord le temps assez considérable que la culture met à gagner une activité suffisante, puis surtout l'embarras que peut causer l’installation d'un grand nombre d'appareil» dans les étuves ordinaires. Spronck I attribue à la présence «le glucose dans les bouillon» la difficulté et la lenteur que peut avoir le Bacille diphtérique à pro- duire de la substance toxique. Il explique même par le fait que la xiand«“ «h* « heval, «onlitml b«*aueoup plus «h* glucose que c«*Ih* de b«*uf ou «le veau le peu «le toxicité «les bouillons à la viande «le che- val signalé par Smirnoxv (2). Il conseille, pour éliminer la glucose, de faire usage d une vian.le «ju on aura laissé vieillir autant que possible, même jusqu’à commencement de putréfaction, et d'avoir soin d'employer une peptone dépourvue de glucose. Il recommande eu outre d’ajouter au bouillon 0*',5 p. too de chlorure de sodium, 11; sur lrtcon.lilion» d«nl dépend I» production do poiv.n «Un* les cultures d>pilttr««|Ms. Moyen -.impie de préparer une toiioe très actif* [AnuaUt de rhutitut Pom- tfur% lëK5, IX., p. (î; LVU-r die Miaudlunjr der Diphtérie mit kfiolslichen danrenellteu Anti tonneu ( B-rhner kfmitrhe Wnehrmchnft, 18VJ, n* Jrt,. 386 BACTÉHIACÉES. une petite quantité de carbonate de chaux. D’après lui, en usant d’un Bacille très virulent, cultivé dans des bouillons ordinaires, on obtient au bout de treize jours une toxine qui tue un cobaye de 300 grammes dans les quarante-huit heures à la dose de un dixième de centimètre cube. J’ai mis très fidèlement en œuvre le procédé de Spronck; en par- tant d'un Bacille tuant le cobaye en vingt-trois heures à la dose de un demi-centimètre cube, qui donnait par la méthode de Doux une toxine tuant en trente-six heures, à la dose de un dixième de centi- mètre cube, un cobaye de 300 grammes, je n’ai pu obtenir qu’une toxine infiniment moins active que cette dernière, ne tuant le cobaye qu’en six à huit jours. Nicolle (1) dit obtenir toujours une toxine active en opérant de la façon suivante : De la viande de bœuf tué le matin même est hachée et mise à macérer une nuit à une température de 10° à 12° 300 gr. de viande pour un litre d’eau). La macération, additionnée de 2 p. 100 de peptone et do 0,3 de sel, est portée à 1 ébullition, puis filtrée, alcalinisée assez fortement et chauffée dix minutes à 120°; puis filtrée à nouveau et répartie dans des vases quelconques à rai- son d’un à deux litres par vase. Le tout est stérilisé à 113°. Avec un Bacille virulent, après cinq jours à 37°, sans courant d'air, la culture filtrée tue un cobaye de 300 grammes en un peu plus de quarante-huit heures, à la dose de un dixième de centimètre cube; après sept jours, elle le lue en moins de quarante-huit heures. En employant un Bacille tuant en vingt heures un cobaye de 430 grammes et donnant une toxine très active parle procédé Roux, je n’ai pu obtenir à diverses reprises, par ce procédé, que des toxines plus faibles, ne tuant le cobaye, de 400 grammes environ, qu’en soixante, soixante-dix heures et plus; de plus cette toxine détermine beaucoup d’œdème. On réussit tout aussi bien en employant la simple méthode sui- vante, basée sur l’addition de craie seule : Du bouillon de viande de bœuf peptonisé à 2 p. 100, additionné de craie en excès (10 grammes par litre environ), est réparti dans des ballons d’un à deux litres, stérilisé à 113°, puis ensemencé avec un Bacille virulent et simple- ment placé à l'étuve à 37°. Le bouillon, filtré après un moisousixse- maines, tuerai cobave de 340 à 400 grammes en trente-six heures a la dose de un dixième de centimètre cube. Cette observation démontre bien que la production d’acide dansle milieu est la cause réelle de la lenteur et de la difficulté dans la formation de substance active. (O Nicolle, Préparation de la toiine diphtérique ( Annales de V Institut Pasteur, a!>u, X, p. 333). BACILLl’S. 587 Après filtration, le liquide sera recueilli dans des ballons ou des tubes scelles à la lampe, à I abri surtout de la lumière qui exerce sui elle une action destructive très marquée. Elle peut ainsi se con- server pendant des mois sans perdre sensiblement de son activité. Ees effets physiologiques de la toxine diphtérique seront étudiés plus loin (p. 595). < >n il est pas encore bien fixé sur la nature de la substance toxique ainsi produite. Roux et Yersin pensent qu elle doit être rapprochée des diaslases. Elle en présente en effet une partie des propriété*. Son activité est modifiée par la chaleur et d'autant plu* profon- dément que la température est plus élevée et plus longtemps pro- longée. La toxine chauffée pendant deux heures à 58° ne détermine plus que de l'œdème chez le cobaye, même à In dose d'un centi- mètre cube ; chauffée pendant vingt minutes à 100°, on peut en in- jecter 3.» centimètres cubes dans les veines d’un lapin sans lui cau- ser aucun malaise immédiat. V" tel ji'l,,hU- rhauffé n'est cependant pas inoffensif; les animaux qui en reçoivent de fortes doses, maigrissent lentement, peuvent présenter des symptômes de paralysie, surtout dans les membres postérieurs, et finissent par succomber, souvent dans un véritable étal de cachexie. L’est probablement le résultat de la complexité de celte toxine, qui doit renfermer plusieurs principes à effets différents, dont un ou quelques-uns seulement sont influencés par la chaleur.’ Comme on l'observe pour la diaslase pancréatique. I activité de la toxine diphtérique diminue eu présence des acides; il ne faut même qu une petite quantité d’acide pour en diminuer notablement l'éner- gie. L acide lactique, l'acide tartrique produisent plus d'effet que l ande phénique, l'acide borique; les deux premiers réduisent l ac ion de la toxine à de simples effet* locaux, plus ou moins intenses es deux seconds ne font que retarder la mort. Il n'v a pas ici modi- fication delà substance toxique, caria neutralisation fait reparaître, a peu de chose près, l’activité première. Enfin, comme les diastases, le poison diphtérique a la propriété • d être précipité par I alcool et d’adhérer à certains précipités qui se produisent dans les liquides qui en contiennent. Le sont les recherches de Roux et Yersin qui ont donné sur cette substance les renseignements les plus complets. Le liquide filtré, la toxine brute, lorsqu’on J'évapore sur l’acide sulfurique, dans le vide à une température de 25°, donne un résidu très complexe, puisqu'il renferme les éléments du bouillon inattaqués • ou modifiés par la vie microbienne, qui, dissous dans un peu d'eau montre extrêmement toxique; il contient sous un petit volume là 588 BACTERIACEES. matière active d’une grande quantité de culture. L alcool à 80 dis- sout une partie de cet extrait sec; le résidu donné par son év aporation, brun, d’odeur agréable, est inoffensif pour le cobaye. La substance toxique, insoluble dans l’alcool, se retrouve en entier dans la partie insoluble dans ce réactif. Celte partie, dissoute dans un peu d’eau, est extrêmement active sur les cobayes et sur les lapins; l'alcool fort précipite la substance toxique de cette solution sous tnrme de flocons grisâtres. Si l’on soumet l'extrait dissous dans l’eau à la dialyse, on remarque que la substance toxique dialyse très lentement; ce qui peut expli- quer la production de l’action locale après l’inoculation et la len- teur de l’apparition des effets généraux. La précipitation par l’alcool affaiblissant toujours notablement l’activité des diastases, il vaut mieux recourir à l’entrainement par les précipités salins. Celui qui réussit le mieux ici est le phosphate de chaux. Roux et Yersin recommandent de recourir à une précipi- tation fractionnée, en ajoutant goutte à goutte et en agitant une solution de chlorure de calcium ; la double réaction se produit avec les phosphates contenus dans le milieu. Après chaque précipita ion, le pouvoir toxique du liquide filtré diminue de plus en plus; le li- quide soumis à une série de précipitations successives ne perd ce- pendant pas complètement sa toxicité. Le précipité phosphatique est très toxique pour le cobaye, p us a l'état humide que desséché. Le précipité sec peut être Conserve long- temps à l'air, être chauffé à 70», sans que son activité soit diminuée, humide, il est beaucoup plus sensible à ces actions traite pa> a - cool à 80», il ne cède presque rien ; l’alcool évaporé laisse cependant percevoir l'odeur agréable signalée précédemment. Ce précipité n- contient naturellement qu’une minime proportion de substance ac- tive* 2 centigrammes du précipité humide tuent un cobaye en quatre Umr’s en inoculation sous-cutanée; ces 2 centigrammes correspon- dent à un poids de matière organique inférieur a deux dixièmes < e milligramme, et cette matière organique renferme certainement core des matières inertes à côté de la substance active. Brieger et Fraenkel (t) ont obtenu des résultats très semblables a ceux de Roux et Yersin, en étudiant la substance toxique produite ^ 1 e fille do la diphtérie dans les cultures Ils ’ob. ^ ^ I mitant à 30», par le sulfate d’ammoniaque, les boudions de culture fil très sur porcelai ne. Le sel qui peut rester dans le précipité et éliminé par la dialyse, jusqu’à ce que 1 eau qui se sépare ne pue (1) Hrifi.eh et Fbafnkbi., Uatersuchungen «eber Bacterieagifte (Berlin er klinisohe Wo- ehenschrift , 1890, a»* 11 et 12). BACILLUS- 589 f»i te plus par le chlorure de baryum. Le résidu e«d desséché dans le vide, à 40°. (l’est alors une substance amorphe, lloconneuse, très légère, d'un blanc éclatant, possédant beaucoup des réactions des albumines solubles. Elle est très -olulde dans l'eau, ne précipite pas par 1 ébullition, par l'acétate de plomb, par l'acide nitrique étendu, même à chaud; elle précipite, au contraire, par l'acide carbonique en solution chargée, par les acides minéraux concentrés, l’acide acé- tique, l’acide phénique, le sulfate de cuivre, le nitrate d'argent, le bichlorure de mercure. Elle ne donne aucun résultat |>ositif avec les réactifs des alcaloïdes ; par contre, elle donne d'une façon très nette la réaction «lu biuret, celle de la xanlhoprotéine et la coloration rouge avec le réactif de Millon, caractéristiques des matières albumi- noïdes vraies, ce qui permet d’aflirmer que c'est un dérivé de l'albu- mine. Pour eux, c'est une toxalàumine provenant de la transformation des albumines du milieu. Los auteurs disent mémo avoir pu déter- miner sa composition centésimale, qui se rapproche beaucoup de cellede la sérine; ils lui attribuent la formule suivante : c 47.35 H 7.13 18.33 Toutefois, la substance qu'ils ont obtenue présente une toxicité no- tablement moindre que celle du produit isolé par Roux et Yersin. Tandis que ces derniers tuent un cobaye par l'inoculation sous la peau de deux dixièmes de milligramme «le leur substance toxique, les auteurs allemands doivent, pour arriver au même résultat, ino- culer dix milligrammes de celle qu'ils ont obtenue parleur méthode. Le qui semble démontrer qu’ils n'isolent par leur procédé qu un mélange complexe, ne contenant qu'une petite proportion de ma- tière réellement toxique. Dans les bouillons «le cultures atténuées, on rencontre, d après eux. une substance albuminoïde présentant les mêmes réactions, mais non toxique. Ils lui attribuent la constitution suivante : c. H. A x S.. O.. 40 7 15 2.M ; 100. Le précipité zincique, lavé avec soin, est fortement agi avec une solution de bicarbonate d’ammoniaque à 3 p. 100, ou . a 6 p. 100 pour les grandes quantités de liquide, solution dont on prend un volume égal au volume de toxine nus en œuvre. Ensuite on ajoute une quantité suffisante de phosphate d ammoniaque (ce nui peut précipiter déjà une partie de toxine) jusqu a redissolution IpX et ' u il ne reste ,» u„ trouble dû au phosphate de a, ne , )n laisse dé,, oaer ce fin précipité blanc, on filtre sur papier dur pour recueillir le précipité métallique, on lave bien et on salure le h tra- lum avec du sulfate d’ammoniaque. Le précipite qui se forme alors, renferme quantitativement la substance toxique diphtérique. < n r - dissout ce précipité dans l’eau, on l’agite avec du sulfate de soud finement pulvérisé ; on peut ainsi, en procédant a plusieurs repuses, éliminer les peptones qui ont été éventuellement précipitées avec la toxine peptones qui se trouvent encore en mélange dans Ultra d„ précipité formé par le sulfate de soude avec une plus ou moins , nuantité de toxine. Quand on opère sur des liquides riches • n grande quan « ce procé(lé à éliminer complètement falbumine. On peut cultiver le Bacille diphtérique sur les milieux .. n -mine ■ les auteurs, à l’exemple de Gumochet, don naine dialysL On ainsi ne 1 J? toxine mais elle est dépourvue d’albumine et de peptones. qT^tetÆ.Men«c,'n. présente pas les réactions des albuniïnes ni des ’^^v^^’le^’réac^rons0 habituelles porte d une façon tout l’acétone, la décomposent de la chimie organique. L a cool, ‘ «^adto carbonique ; tandis rapidement; de mum fàibles ses propriétés biologiques ne que (lan> h's so u ions oxydants, comme le permanganate de se mod.hent Pas. Loiu^« extrêmement faibles et très faiblement alcahiUsées, la décomposent presque in^antanémenl, tandis ^eQ^es après vingt-quatre heures. u,w • C, Ptrt..»i, - *- T— -* cinische Wochenschrift, 1808, u“ -J9). BACILLUS. 59 i Le? corps bacillaires dont on a extrait complètement la toxine par une agitation de plusieurs heures 18 à 20 avec une solution con- centrée de chlorure ammonique, ou, comme le conseille Kossel (1), par un lavage au carbonate de soude ou à la lessive de soude, ren- ferment encore une substance active qui inoculée à faible dose sous la peau des cobayes, détermine en quarante-huit heures des acci- dents locaux de. suppuration et de nécrose tout spéciaux. Gamaléia 2 , se basant sur l'action qu’exercent la pepsine et la trypsine -ur le poison diphtérique, le considère comme une nucléo- albumine. Ces deux ferments, lu trypsine surtout, la décomposent et en séparent une substance à etTets toxiques éloignés ; les cobayes ne succombent plus à l'intoxication aigue par la toxine diphtérique, mais maigrissent, deviennent cachectiques et succombent après un temps usnoz long. Ce poison caehectisant qui est détruit par le chauf- fage en présence d alcalis lixés parait être une nucléine. D'après lui, la plupart de* substances microbiennes toxiques actuellement con- nues seraient des nucléo-albumiues ou des nucléines. (iuinoehet (3 de son cédé, en cultivant le Bacille tic la dipklcr e dans de l'urine dépourvue de matières albuminoïdes, démontre que la substance toxique ne dérive pas nécessairement des albu- minoïdes. Les recherches d’Oulchinsky (4 , sur des cultures faites avec sa so- lution minérale q*. 175 , prouvent au>-i que In substance toxique ne provient pas de la décomposition des albuminoïdes du milieu, mais est formée synthétiquement par le microbe, dans le corps cellulaire même. > Cette substance toxique ne se rencontre pas seulement dans les milieux de culture du microbe, mais elle a été rencontrée aussi dans les humeurs d'animaux infectés expérimentalement, urine, exsudât? séreux, etc. Drieger et Wassermann 3 ont vu mourir en trois et dix Jours, avec les symptômes caractéristiques de l'intoxication par le poison diphtérique, deux cobayes auxquels ils avaient inoculé res- pectiveinent 5 et 0,5 centimètres cubes de sérum sanguin d'animal diphtérique liltré sur porcelaine. 0) Ku*»»*-, Zui kenntniss des Diplitericgifte* (Centrnlblatt fûr llaktcriologie, 18ÜMS XIX p. U77). (i) Uuuiiu, Actiou des ferments solubles sur le poison diphtérique (Société de biologie i# février lünî). ( J, iiiiwHitirr, Contribution à l'élude de U toiine du bacille de la diphtérie (Société de «Oiopie, mi, p. *so). (i) OrrcmsKav, Nature des poisons de la diphtérie et du choléra /Archives de médecine experimentale, (S) baitbaa et W aaamuaa, Centralblatt fkr Dakteriologie, 189Ï, XII, p. 723. 59o BACTÉRlACEES. Action des conditions de milieu. — Le Bacille île la diphtérie peut être considéré comme résistant assez bien aux diverses condiüons qui influent d'ordinaire sur la vitalité des microbes. Dessiccation. - Houx et Yersin avaient déjà signalé que des fausses membranes desséchées, placées à l'obscurité, pouvaient encore don- ner des cultures après plusieurs mois. Ueyes(i), opérant sur des cultures, dit avoir vu les Bacilles soumis à la dessiccation ordinaire en présence de l'air résister jusqu’à cent jours dans la poussière ; ils sont au contraire tués en quelques heures, quarante-huit heures au plus, par la dessiccation complète en présence d acide sultu- '“Lumière. - Ledoux-Lebard (2) a constaté que la lumière diffuse n'aeil pas sur la vitalité, tandis que l'insolation directe stérilise tout à lait les cultures en quelques jours. Les rayons les moins i e langi- blés du spectre n’ont presque pas d’action bactéricide Chaleur . — Les cultures sont rapidement tuées par une tempéra- ture de 58° ; desséchées auparavant à une température .le *0» en- viron, elles pourraient résister à une température de 98". Antiseptiques. - Ce microbe résiste peu aux antiseptiques. Le sublimé à 1 8000, l’acide phénique à 2 p. 100, le permanganate de potasse à 1 p. 2000, le jus de citron pur, arrêtent très vite e e^ veloppement des cultures, d’après d Espine et Marigna ' ,• détails seront donnés plus loin (p. 614). ...... . inoculation expérimentale. - Le Bacille de la drphtène est pathogène pour la plupart des animaux d’experience. les rats et les souris sont réfractaires et résistent aux inoculations de doses considérables de produits virulents. •inoculation au cobaye. - Le co La, je est excessivement scmnWe, c'est l’animal de choix, le véritable réacl.l experimental du llauUc de M décrie ou de ses produits toxiques bien connaître chez lui les symptômes de la diphtérie expé talc; ils ont, du reste, été décrits magistralement par houx Y wuf ém soiis-cutancc. - L'es, le procédé qui donne les réduis I o .vi.se nnnqiarils et les plus comparables. bui\ an t la viruien \e la culture employée, l’injection sous la peau d’un demi-centimetre un cen nél,7cube de bouillon de culture récente tue le cobaye dans un" intervalle de temps qui varie entre vingt-quatre heures et (,) n.vss, Sali, vilain, del ba.illo d«ll, « d.ir<.rs«..»o ... i. BACILLl’S. 593 deux ou trois jours, pour les cultures virulentes. A l'autopsie, les lésions consistent en un enduit membraneux, grisâtre, limité au point d'inoculation, sorte de petite fausse membrane, en un œdème géla- tineux, plus ou moins étendu, des parties avoisinantes, et en une dilatation générale des vaisseaux qui se traduit par la congestion des ganglions et des organes internes, surtout des capsules surrénales absolument gorgées de sang. Le plus souvent on trouve un épanche- ment séreux ou aéro-sanguinolent de la plèvre et du péricarde; par- fois le tissu pulmonaire est splénisé. Inoculât ion intra-péritonéale. — Les résultats obtenus -ont plus lents ; les cobayes meurent quatre ou cinq fois moins vite, avec la même dose de culture, qu'en inoculation sous-cutanée. Inoculation sur In law/ueuses. — En excoriant les muqueuses du pharynx, de la conjonctive, de la vulve, ou en les brûlant légère- ment avec une baguette de verre chauffée, et touchant la place lésée avec un til de platine chargé de culture, on observe la production de fausses membranes typiques. En trachéotomisant un cobaye, lui excoriant la muqueuse trachéale et l'ensemençant de cette manière, on observe la production d’un véritable croup avec fausses membra- nes; la plaie faite se referme vite; au fur et à mesure que les fausses membranes st> développent dans la trachée, la respiration devient de plus en plus gênée et bruyante, la mort survient en trois jours. Le simple badigeonnage sur une muqueuse saine ne produit rien. Inoculation au lapin. — Inoculation -ious-rutanée. — Le lapin résiste en général plus que le cobaye. L'injection de cultures de virulence moyenne ne produit même souvent que des accidents lo- caux, une nécrose des tissus au point d'inoculation. Avec de- cul- ture' virulentes, il faut injecter de 2 à 4 centimètres cubes pour le tuer. La mort survient en quatre ou cinq jours. On trouve un œdème très étendu au point d'inoculation, un gonflement des gan- glions de la région, une congestion de l’épiploon et du mésentère avec dt* petites ecchymoses le long des vaisseaux ; le foie est jaune, friable, en état de dégénérescence graisseuse ; l'épanchement pleurétique est exceptionnel ; les poumons sont presque toujours intacts. Inoculation intra-veineuse. — A la suite d’une injection d'un cen- timètre cube de culture, le> lapins meurent en général en moins de soixante heures. Ils présentent une congestion générale de' organes abdominaux, le gonflement des ganglions, une néphrite aiguë et très souvent l'altération du foie citée plus haut. Maci. — OattérMogii . 38 5 94 BACTÉRIA.CÉES. Inoculation sur les muqueuses. — On observe les mêmes résul- tats que chez le cobaye. L’inoculation trachéale après trachéotomie s’obtient encore plus facilement. L’affection produite rappelle tout à fait lecroupde l’homme: respiration bruyante et pénible, gonfle- ment des ganglions du cou et des tissus environnants, trachée con- gestionnée et tapissée de fausses membranes. Inoculation au chien et autres animaux. — D’après Roux et Yersin, le chien est assez sensible au Bacille de la diphtérie. Un chien vigoureux pesant H kilos est mort en trois jours à la suite d’inocu- lation sous-cutanée d’une culture récente sur sérum. Un œdème se développa au point d’inoculation; l’animal tomba dans la stupeur, devint incapable de faire un mouvement et mourut après une pa- ralysie complète. Un autre chien inoculé avec la même culture dans la trachée, présenta un gonflement du cou avec prostration complète et mourut le quatrième jour tout à fait paralysé. A l’autopsie, il n’y avait pas de fausses membranes dans la tra- chée. Ces deux chiens présentèrent avant leur mort un ictère très marqué. Klein a réussi, en inoculant des chats, à les tuer en six à treize jours. Il aurait aussi fait périr deux vaches par l’inoculation d'un centimètre cube de culture sous la peau de l’épaule. Toutes deux présentèrent des vésico-pustules sur les trayons. Le sang ne conte- nait pas de Bacille de la diphtérie; le liquide des pustules et le lait en ont donné des cultures dans un des cas; des chats nourris avec ce lait auraient pris la diphtérie. Les pigeons succombent en moins de soixante heures à l'inocula- tion sous-cutanée ou intra-musculaire de un centimètre cube de culture virulente. On trouve un petit enduit grisâtre au point d’ino- culation et un œdème gélatineux des tissus. Ils succombent encore avec des doses inférieures à un demi-centimètre cube, mais se réta- blissent le plus souvent lorsqu’ils sont inoculés avec un cinquième de centimètre cube. On peut aussi leur donner la diphtérie trachéale avec fausses membranes. Les poules se comportent de la même façon. Les petits oiseaux sont de tous les animaux les plus sensibles à l’action du microbe de la diphtérie. Inoculation de cultures anciennes. — Lorsque l'on inocule des cultures anciennes, conservées à l’air, mais à l’abri delà lumière, pendant quelques mois, la mort tarde à venir; on observe alors des symptômes différents de ceux qui se passent lorsque les animaux succombent à une intoxication rapide. Dans ce cas, il se pioduit souvent de véritables paralysies diphtériques. On les observe BACILLUS. 595 surtout chez le lapin. La paralysie débute d ordinaire par le train postérieur; elle peut être rapidement progressive et envahir tout le coq»' en un ou deux jours, l'animal meurt par arrêt de la circula- tion et du coeur. Ou bien elle reste limitée pendant un certain temps aux pattes postérieures et ne gagne que lentement la partie antérieure ; la mort survient avec ou sans convulsions. Le pigeon guérit plus facilement «le ces paralysies que le lapin. A 1 autopsie des lapins paralytiques, on trouve, quand la maladie n'a pas été trop longue, de la congestion des ganglions et des dix ers organes, un état graisseux du foie; quelquefois la consistance de la moelle épinière a paru diminuée. Il n’y a cependant pas ici atténuation régulière des cultures; de telles cultures en effet reprennent toute leur activité quand on les renouvelle. Inoculation «le la toxine diphtérique. — L'inoculation du bouillon de culture liltré sur |>orcelaine, de la toxine diphtérique, produit, chez les animaux sensibles, le* mêmes effets que les inocu- lation* «le* cultures vivantes ; il en est de même des produits plus ou moins purs obtenus en traitant la toxine par les procédés exposés plus haut. Le- rats et les souris sont tout aussi réfractaires à la toxine qu'aux cultures; l'injection «le doses de toxine capables de tuer rapidement un chien, ne déterminent chez eux aucun malaise. Houx et Yersin n'ont pu faire périr une souris blanche «ju'avec une d«»se suffisante pour tuer quatre-vingts cobayes. Le ruiaye est également ici l'animal de choix. Selon la virulence de la culture employée pour préparer la toxine, la dose nécessaire pour déterminer rapidement chez le cobaye l'intoxication diphtérûjue aigue varie entre un dixième «le centimètre cube, un cinquième de centimètre cube, un centimètre cube. Kn inoculation sous-cutanée, selon les doses employée* et l'activité du produit, la mort survient en vingt -«{uatre heures ou en d«*ux ou trois jours avec des *ymptùmes identiques à «‘eux que l’on observe avec la culture vivante. Il se forme rapidement un «edème au point d'inoculation; après douze, vingt -quatre heures ou plus, l’animal est hérissé, prostré, a la res- piration haletante ; les membres postérieurs se paralysent, la respi- ration devient irrégulière, puis s'arrête; la mort survient. A l’autopsie, on remarque aus*i partout la dilatation va*culaire signalée plus haut; les ganglions sont congestionnés, les reins elles capsule* surrénales sont foncés, gorgés de sang noir; il va «les erchvmoses le long des vai**eaux; le> plèvres et le péricarde contien- nent un épanchement séreux plus ou moins abondant. L'animal 1590 BACTÉR1ACÉES. inoculé maigrit très vite et peut perdre en vingt-quatre heures le quart ou le tiers de son poids. Les lapins succombent comme les cobayes aux inoculations sous- cutanées ou intra-veineuses de un à quatre centimètres cubes ; on observe les mêmes phénomènes paralytiques qu’avec les cultures vivantes. L’ingestion de toxine s’est toujours montré inoffensive, môme à fortes doses. Chez le cobaye et le lapin, des doses très faibles ou de la toxine provenant de culture peu virulente, ne déterminent qu’un œdème souvent très minime au point d’inoculation. L’animal semble se rétablir après quelques jours; fréquemment cependant, il maigrit et meurt cachectique après un temps variable, pou\ant môme présenter des symptômes de paralysie. Les pigeons et surtout les petits oiseaux meurent rapidement avec des doses très minimes. Nocard a tué en trois jours un mouton auquel il avait inoculé sous la peau cinq centimètres cubes de toxine active ; 1 animal est mort avec des accès de dyspnée. La vache est sensible au poison diphtérique ; Roux cl Nocard ont observé la mort à la suite de l’inoculation de cinq centimètres cubes de toxine active. La chèvre supporte mal également une dose un peu forte. Le cheval supporte mieux la toxine. Parfois l'injection sous- cutanée de deux à cinq centimètres cubes de toxine très active ne détermine qu’un œdème local qui se dissipe en quelques jours et un peu de fièvre. L'âne réagit beaucoup plus; Houx a vu un ànon de six mois succomber h la suite d’une injection sous-cutanée de un centimètre cube de toxine. Nous reviendrons du reste sur l’action de la toxine chez ces animaux à propos de la production de l’immu- Behring établit «le la façon suivante l’échelle de sensibilité a la toxine des principales espèces animales qui servent d’ordinaire aux expériences en commençant par les animaux les plus sensibles. 1» La Chèvre. 2» Le Cheval. 3" La Vache. 4° Le Mouton. 5° Le Lapin. 6» Le Cobaye. 7* Le Chien. 8» Le Hat. 9“ La Souris. Immunité et sérothérapie. — Immunisation des animaux. - Hoffman (1) le premier, en 1887, dit avoir observé que des cobayes, inoculés avec des cultures âgées, qui s’étaient atténuées (,) Hornu**, Untersuchuugeu über den LOf(lers'chen Bacillus der Diplderiac (Cogrès de W7iesbaden, 1887). BAC1LLUS. 597 spontanément, se montraient réfractaires à l'inoculation «le cultures fraîches «le virulence éprouvée. C. Fraenkel (1 a obtenu le même résultat en injectant aux cobayes, avec précautions, de la toxine chauffée quelque temps à 70a; pour lui, cette température détruisait la substance toxique et respectait une substance vaccinante qui l'accompagnait. Les résultats de Behring (2) sont beaucoup plus complets. Il a pu conférer l'immunité aux cobayes et aux lapins par divers procédés. D’abord en employant la toxine chauffée à 70°, comme le faisait Fraenkel. Ensuite en inoculant des bouillons de culture âgés de trois semaines additionnés de trichlorure d'iode dans la proportion de I pour 500. En injectant à des animaux déjà inoculés au Racillt de U lipht&rxe diverses substances, du trichlorure d’iode, du chlo- rure double d’ram, au moment même «le l’employer, et après quel«ju«*s instants on injecte le mélange sous lu peau. L'est à l une «tu I autre dr f/nttitiU I’a$tevr, VIII. i*9t, p. 609}. 598 BACTÉR1ACÉES. fréquemment les animaux et suspendre les injections quand on constale qu’ils diminuent de poids, sans quoi ils deviendraient cachectiques et Uniraient par périr. On peut inoculer d’emblée à un lapin de moyenne taille un demi- centimètre cube du mélange de toxine et de solution île (>ram; l’injection peut se faire à l’extrémité de l’oreille, sous lu peau de la face interne. Il se produit quelques heures après l'injection un œdème assez fort qui disparait au bout de quelques jours; on renou- velle l'injection et on continue ainsi pendant quelques semaines; on peut après ce temps diminuer la proportion d’iode pour arriver à donner de la toxine pure dont les doses pourront être progressive- ment augmentées. L’immunisation des grands animaux est généralement plus facile à obtenir. Elle présente un intérêt tout spécial au point de vue de l’obtention de sérum antitoxique. Le chien supporte bien le poison diphtérique ; Bardach (1), Aronson, Wernicke (2) ont facilement réussi à en immuniser. La chèvre et le mouton sont très sensibles; Behring et Roux remar- quent que les chèvres surtout deviennent souvent cachectiques, même longtemps après le début de 1 expérience. Ehrlich et Wasser- mann (3) ont réussi sur les chèvres avec les cultures vivantes et avec la toxine. La vache est aussi très sensible. Nocard et Roux en ont vu succomber une, en cours d’immunisation, à la suite d’une injection de 5 centimètres cubes de toxine. 11 faut donc procéder, pour la vache et la chèvre, avec une grande prudence, n'injecter d abord que de très faibles doses de toxine iodée et ne recourir que tard à la toxine pure, seulement lorsque le sang montre déjà une certaine puissance antitoxique. Pour celles dont on veut réserver le lait, Roux recommande de commencer l’immunisation assez longtemps avant la parturition, car au moment de la mise-bas la sensibilité au poison est encore augmentée.. Üe l’avis de Roux, le cheval est le plus facile à immuniser de tous les grands animaux. Comme cette question d immunisation du cheval a un grand intérêt au point de vue de l’obtention du sérum antidiphtérique nous croyons devoir entrer dans quelques détails. Pour immuniser un cheval, il est préférable de recourir aux - 1. Di • i XSL Chl* (2) Wku.mcke, Em expenmett elle Beitrag zur Keuntn s bacillus u îul zur Blutserumtherapie (Archiv /hr ygtene, , • . (Zeitschrift für (3) Ehrlich et Wassermann, Ueber die Gewinnuug der D.pl.ter.e-Ant.tox.n (Zeitschrift fur Hygiene, 189-i). BACILLES. 599 Inoculations, à doses progressivement croissantes, de toxine de bonne virulence, tuant en quarante-huit heures un cobaye de 300 grammes à la dose de un dixième de centimètre cube. Nocard l) a réussi également en se servant de cultures vivantes, mais l'emploi de toxine filtrée est préférable. L’injection se fait facilement sous la jteau de l'encolure ou en arrière de l'épaule avec la technique habituelle. Le» premières injections peuvent être faite» avec de la toxine iodée ou «les doses plus faibles de toxine pure. Il est de» chevaux qui supportent d'em- blée l’injection de un centimètre cube de toxine pure, »ans présenter d’autres symptèmes qu'une réaction fébrile passagère et un eedème local plus ou moins prononcé se dissipant en quelques jours. D'autres paraissent plus éprouvés ; aussi est-il préférable, pour téter en quelque sorte la susceptibilité du sujet, de commencer par une injection d’un ou deux centimètres cubes de toxine iodée avant de recourir à la toxine pure. Houx signale la sensibilité parti- culière d'un cheval qui avait été inoculé, un an auparavant, avec du Pneumocoque. Le tableau suivant, emprunté à Houx, donnera d’excellentes indications sur la marche à suivre pour obtenir un degré suffisant d’immunisation chez le cheval. Expérience d’immunisation d'un cheval (Houx . — Cheval de 7 an», du poids de 400 kilogrammes environ ; la toxine lue un cobaye de 500 grammes en 48 heures à la dose de 1/10 de centi- mètre cube. l1' jour Injection de II" Tonne iodée au 1/10 t'a* de réaction ni locale ni général*. J* — *— 1 ji- — 1 10 t’a» de réaction. 4*, 6\ 8* jour 12“ — 1/10 t'a* de reection. 13* , 14* — 1“ — 1/10 l'a* de f-action. 17» jour — 1/4" Ttnioe pur« • Léger «rd*nie, »*n*fié«re. 1 22* — 1" «flm» 23* - S** S5* — 3«. I SS* — » S" «H» ÏU*. ïî*, 3«* jour 5** 3!>*. 41* jour 10** — 43*. 46*. 48-, 50* jour — 30*» (Ed^mc m«m pronont^, fQ heures. 83* jour — *0" 57*, 63*. 63", ô7* jour 60** — 72* jour — 90** — •0* jour •50** — — Kn deux mois et vingt jours. ce cheval a reçu xoo centimètres cube» de toxine sans avoir présenté autre chose qu’un redème local (P N Rom, Sérum- thérapie «la la diphtérie An naïf s de l' Institut Pasteur , 1894, VII, appendice, p. S Si), 600 BACTÉRIACKES. passager et une augmentation de température de 1° environ le soir des jours où l’injection de toxine a été copieuse. L’inoculation d’une dose aussi massive de toxine que la dernière, supportée sans autre phénomène qu'une réaction locale promptement dissipée, montre bien à quel degré d’immunité était arrivé un tel animal. En général, l'immunité peut être considérée comme solidement établie quand un cheval supporte une injection de 60 à 70 centimètres cubes d’une toxine tuant le cobaye en moins de quarante-huit heures à la dose d'un dixième de centimètre cube, sans présenter autre chose qu’un peu de température et un oedème localisé. En pratique, il est possible d’employer au début des doses plus fortes que celles citées dans le tableau précédent et surtout d'user plus tôt de la toxine pure. Le tableau suivant résume la marche de l’immunisation de deux chevaux, conduite à l’Institut sérothérapique de Nancy, suivant les 1er jour lnj. données de Houx : de 2" de toxine add. de 1" solut. de Gram. Un peu d'oedème, pas de fièvre. 6' — Injection de t" de toxique pure. Œdème peu prononcé, pas de fièvre. 12* — — i "* — — 18* — — t",5 — Œdème assez prononcé ; 30* le soir. 23* — — 3'' — Un peu d’œdème, pas de fièvre. 29e — — 3" — — 31° — — 3“ — — 33* — — 5" — — 33* — — 5" — — 37e — — 6" — Presque pas d’œdème. 39e — — 16" — Peu d’œdème. 41* — 10" — — 43' — — 15" — — 47' — 15" — Presque p.is d’œdème. 48' — — 15" — 30* — -- 20" — — 52' — — 20" — — 54' — 57' — — 20" — 20" — — 59' — 20" — — 6t' " — — 30" — — 64' — — 30" — — 66' — — 30" — — 68' — — 30" — — 70* — — 30" — — 72« — 50" — — 75' — — 50" — — 77' — — 70" — — Arrivés à ce degré d’immunisation, les chevaux supportent impu- nément des doses beaucoup plus fortes de toxine. A ce moment, leur sérum est suffisamment actif pour être utilisé. D’après une expérience de Houx, Vdne supporte moins bien que le cheval le poison diphtérique ; un àrmn de six mois a succombé à l'injection d’une dose d’un centimètre cube. BAC1LLUS. 601 llrieger et Boer disent avoir réu»»i à immuniser une chèvre el un mouton a l'aide de toxine pure, extraite [>ar leur procédé décrit p. 590. Sérothérapie de la diphtérie. — On a vu précédemment p. 316 que Iléricourt et Richet avaient réussi à faire résister à 1 infection du Microcoreus pyosepticus, des lapins auxquels ils avaient injecté dans le péritoine du sérum de chiens immunisés à l’égard de ce même microbe. C'est certainement la le début de la sérothérapie. Cette méthode a surtout été mise a l'ordre du jour après les recherches de Rehring et Kitasato (1 sur le tétanos et la diphtérie; elles prouvent que le sérum d’animaux immunisé.», mélangé au poison microbien, neutralise en quelque sorte son action et ceci non seulement in vitro mais dans l'organisme où l’on introduit le sérum avant l'intoxica- tion; que ce sérum agit ati'-i bien contre l'infection par le microbe vivant que contre l'intoxication par son poison seul; qu’il |K>ssède enlin la propriété de guérir un animal déjà en puissance d'infection. Behring explique cette action par la production dans le sang des ani- maux immunisés, sous l inlluence de» produits microbiens, d'une antitoxine pouvant s'opposer aux effets de la toxine provenant du même microbe. Behring, Boer, hhrlieh. Wassermann en 1892 el 1893 annoncent les premiers résultats favorables observés sur des enfants atteints de diphtérie. La communication de Roux au Congrès de Budapest, en 1894, apporta les preuves les plu» convaincantes, con- tinuant les resultatsde Behring et de ses collaborateurs, l^a sérothé- rapie antidiphtérique était érigée en mehode courante. On trouvera tous les details utiles dans le mémoire de Roux et Martin (2 déjà cite précédemment, et divers ouvrages paru» depui» celte époque, entre autres le Manuel de Funck 3 . Le st'rurn antidiphtérique peut être fourni par divers animaux qui sont amenés à un état d immunisation suffisant. Il est difficile d'utiliser les animaux de petite taille, lapins et co- bayes, lorsqu on desire une quantité tant soit peu considérable de sérum ; ils n en peuvent fournir qu'un volume très restreint, môme en sacrifiant l'animal. Le chien peut déjà en donner plus. I u chien supporte facilement une saignée de 300 à 400 centimètres cubes suivant sa grosseur, et cela à des périodes assez rapprochées; saignant à blanc, par la carotide on retire deux litres et plu» de sang. (Il IIsmbiso >-t WiTtMTo, I el>er dus ZusUnde kummrn der Iliphterie-lminuuiOt und der T •■Uiiuo-lintnuml.it tn-i Thiereu (Dentsche medic. Wochenschrift. 1890). !*< _ I V’ — — IM» >*’ - — IOO** — 006 HACTÉRIACÉES. La saignée suivante est faite une douzaine de jours après la der- nière injection. On peut répéter la saignée un grand nombre de fois sur un môme cheval, tantôt du même côté, tantôt en alternant. Les chevaux en traitement actuellement dans les divers Instituts paraissent pou\oh très bien supporter le traitement et servir ainsi pendant des années à l'obtention du sérum. On a déjà remarqué cependant que l’emploi de toxines très actives, comme celles obtenues par exaltation de la virulence d’un Bacille, toxines qui tuent le cobaye à doses dix ou vin"l fois moindres que la toxine normale de Houx, détermine par- fois des symptômes de dénutrition et de cachexie chez certains chevaux. Le sérum recueilli aseptiquement par la méthode Pasteur peut se conserver indéfiniment sans présenter d'autre modification qu’une légère précipitation de fibrine qui se produit à la longue sous tonne de flocons ou de très fins grumeaux. Lorsqu’on ne recueille pas de sang d'une façon absolument aseptique, il faut laisser la coagulation et la séparation du sérum se faire à 0‘* et ajouter au sérum soutire des substances antiseptiques, de l'acide phénique par exemple, en proportion de 0,o p, 100 comme on le fait en Allemagne, ou le filtrer sur bougie Chamberland ; cette dernière méthode lui enlève tou- jours de son activité (1), la bougie de porcelaine retenant de a substance antitoxique. Il est de beaucoup préférable de recourir a la méthode de Pasteur. Elle a été décrite précédemment avec details (p. 180 et suiv.). Le sérum se conserve bien, assez longtemps, sans s altérer, dans des flacons bien remplis, placés à l’obscurité .Desséché dans le \ n ( , il retrouve ses propriétés préventives quand on le dissout a nouveau dans huit ou dix fois son poids d’eau. Cette particularité peut servir pour des transports lointains. Cette solution donne au point d ino- culation une petite tuméfaction passagère que ne produit pas e sérum naturel. La substance antiseptique, celte antitoxine diphtérique que con- tient le sérum, est encore bien peu connue. Guenn et Mace (2 on obtenue en traitant le sérum par douze fois son volume «l alcool à 95°; le coagulum albumineux est lavé sur filtre a 1 alcool, desséché dans le videlu-dessus d’acide sulfurique, réduit en poudre e Ira, e par l’eau distillée. La solution obtenue montre un pouxon an (1) Sur la filtration des substances albuminoïdes à propriétés actives (Ar- ehioes des sciences biologiques de Samt-Peei s iou> g, ' 'rendus de l'Académie des (i) Gcéhin et NUcé, Sur l’antitoxine diphtérique ( Comptes lenaus sciences, 5 août 1895). BACILLUS. 601 toxique très marqué. La substance active parait être de la nature des diastases. Ce qui confirme encore celte opinion, c'est 1 action très marquée de la température; soumise à une chaleur de 60° à 0“»°, elle perd rapidement son activité. Ehrlich et Wassermann (1) ayant observé la présence d’antitoxine dans le lait des animaux immunisés, proposèrent de se servir de ce liquide comme source de ce produit. On comprend 1 intérêt et l'im- portance que pourrait présenter cette méthode, s'il devenait facile d extraire du lait l'antitoxine pure ou suffisamment purifiée. La quantité d'antitoxine que peut contenir le lait d une chèvre ou d une vache immunisées, varie naturellement avec le degré d'immu- nisation auquel on est parvenu. On l'apprécie facilement en évaluant, comme pour le sérum, la quantité de toxine active qu'un volume (hume de lait peut neutraliser. Au début de l'immunisation, 5 cen- timètres cubes de lait ne suffisent pas pour neutraliser I centimètre cube de toxine; plus tard, il ne faut plus pour cette dose de toxine qu un dixième de centimètre cube environ. Le lait est alors actif au cinquantième. Le rapport entre la valeur antitoxique du sang et du lait d un même animal bien immunisé, serait comme t est à 2U d apres les auteurs cités. I ne chèvre produisant en moyenne 30 litres de lait par mois, peut ainsi fournir une quantité d’antitoxine égale a celle contenue dans un litre et demi de sang, dose à laquelle on ne pourrait pas arriver sans danger. I ne vache donnant journelle- ment une dizaine de litres de lait, en fournirait une quantité beau- coup plus grande. L'important est d'arriver à extraire relie antitoxine sinon pont, du mon,, sou. une forme utilisable. Wass, (S) indique le procédé mh, .ni : Le lait est recueilli, avec (ouïes les précautions antiseptiques, daus des vase, stérilisés ; ou y ajoute ,,0 centimètres cube, de Llu- i'°" chiorure de sodium par litre et une quantité de '"l; '!>" » est séparé du coagulum et on l aeile quelque lump. . dans de grand, vaaea a précipités, avec du thloro- forme |x,ur le debarrasser de la graisse, l'ar le repos, le chloroforme f“"'1 J,u.ïllae- K" déraillant, on obtient ou liquide clair dépourvu de Bâcler, es, qui peut se conserver pendant de. moû " *°n act,v,te» ou servir aux préparations ultérieure* apri-s I activité antitoxique de ce dernier liquide, on h- traite par U) * «sue» *» Uaber tiie Gcwinnunir tler OiohOri» , • ru... uoit Mtlch i ntiitinisif, Tbicrr Z«Uckrifl fur ‘m” IV <- «*»«-.».. Uebsr Cone-utrirunjr der ll,,,Lr,e " ,M- P- tkrU Thl*re ( Zttttchnfl fur ?m. \V I| p «î") "n<> Mi'Ch ^ iiurnuQi 608 BACTÉR1A.CÉES. le sulfate d’ammoniaque en proportion de 00 à 33 p. 100. il se pro- duit un précipité qui est recueilli sur filtre et rapidement détaché sur une spatule de platine, placé sur une plaque de porcelaine dé- gourdie, desséché dans le vide, exprimé pour le débarrasser du sul- fate d’ammoniaque en excès et redissous ensuite dans une quantité d’eau dix fois moindre que la quantité du liquide obtenu après coagu- lation du lait. Il reste dans la solution une faible quantité de sultate d’ammoniaque qui ne présente aucun inconvénient pour son emploi chez l’enfant. Pour employer avec avantage ce procédé, on a intérêt a pousser l’immunisation de l’animal à un très haut degré; la proportion d’an- titoxine contenue dans le lait est plus grande. L’antitoxine diphtérique, ou le sérum qui en contient, donne 1res rapidement, sur-le-champ pour ainsi dire, l'immunité aux animaux. Cette immunité, toutefois, ne dure pas; elle diminue vite pour dis- paraître au bout de quelques jours ou quelques semaines, selon la proportion d'antitoxine introduite. Elle diffère notablement sous ce rapport de l’immunité obtenue par injections progressives de toxine, qui est beaucoup plus durable. Ouelle peut être l’action de l'antitoxine sur la toxine 1 On a d a- bord songé à une destruction complète; c'est ce que semble démon- trer l’innocuité absolue pour le cobaye d’un mélange de neuf parties ,1e toxine et d'une partie de sérum. Ce même mélange cependan cause un œdème notable chez le lapin en inoculation sous-cutanee et peut même le tuer eu inoculation intra-veineuse ; il tue egalemen en inoculation sous-cutanée des cobayes impressionnes auparavant par des produits microbiens, toxines du Micrococcus prodigwus pro- duits solubles du choléra, tout en étant revenus en parfait état de santé (Rouxï. C’est ce qui semble bien prouver que 1 effet en ques- üon résulte dune action de l'antitoxine sur les cellules de lurga- nisme, action stimulante qui exciterait les procédés naturels de dé- fense et non pas d’action directe sur la substance toxique. Dans l’application du sérum antitoxique au traitement de la diph- térie humaine, la question de la dose à injecter a une 8™^mpor- tance. Elle doit varier suivant la puissance du sérum, aD J io tr ravi té et la période de la maladie (f. . U existe trois numéros de sérum Behring : le n ton lul 600 unités Behring (voir p. 604), dans 10 centimètres cubes , 1000 unités ; le n» 111, 15 00 unités. Le sérum Houx a une activité moyenne de 1//0000. (I) De t’appUcaüon de, sérum, au traitement de la diphtérie et du «é.ano, (Congrès de médecine de Nancy, 189ÛJ. BACILLUS. Lorsqu'il s'agit de jeunes enfants et que le traitement est appliqué au début, on peut commencer par une injection de 10 centimètres cubes de sérum Houx ou de sérum Behring u° I ; au-dessous d'un an celle dose peut être réduite à ü centimètres cubes. Dans les ras graves, il y a avantage à donner d’emblée 20 centi- mètres cubes de sérum Houx ou 10 centimètres cubes de sérum Behring u° III. Chez l’adulte, la dose initiale doit être au moins de 20 centimètres cubes et mieux 30 centimètres cubes. I. intervention a d'autant plus de chances de succès qu elle est plus précoce. Le tableau suivant, dû à Samguine, de Moscou, le prouve avec toute évidence : L’état du malade, les symptôme* que l'on peut constater, surtout 1 étendue des fausses membranes. 1 intensité des phénomènes laryn- gés, serviront de ba>e pour le' injections ultérieures. Suivant ce qui se passe, on peut faire une seconde injection de douze a vingt-quatre heures, parfois même six heures, après la première, et continuer plusieurs fois s'il le faut. D'ordinaire le sérum est très bien supporté. Il lirait cependant exister des susceptibilités particulières. U n’est pas prouvé toutefois que certains accident» graves observés doivent être mis sur le compte du sérum plutôt que sur relui de l'intoxication diphtérique. A In suite du traitement sérothérapique. on peut observer de l'éry- thème, localisé ou généralisé, de l’urticaire, parfois des arlhropa- thies, qui paraissent bien être sous la dépendance du sérum. Après I injection de sérum, on peut observer, au bout de quelques heures, une amélioration notable de l’état général, surtout saisis- sable dans les cas graves. L’action produite sur les fausses mem- branes est particulièrement remarquable. Dix à douze heures après l'injection, les fausses membranes deviennent plus blanches, perdent de leur consistance et de leur épaisseur, se décollent dVlles-mèmes de la muqueuse, peuvent se dissocier; à leur place il ne se reproduit qu’un mince enduit disparaissant bientôt à son tour. Souvent, de trente-six à quarante-huit heures, toute trace de fausse membrane a disparu. Dans les formes graves, le processus est plus tenace, les fausses membranes peuvent se reproduire pendant quatre ou ’cina Le résultat indéniable du traitement sérothérapique de la diphtérie v — 4* — 3* — M'-BTAHTi 16, v p. lOo 13 3 lfl.8 33 4 kl p. <00 jours. 610 BACTÉRIACÉES. est un abaissement notable de la mortalité. Les statistiques démon- trent que de 45, 50 et même 00 p. 100, elle peut tomber à 10 ou 15 [). 100. Le moment de I injection, la quantité de sérum injectée, ont une grande importance pour le résultat. Le sérum antidiphtérique n agit que sur le Lacille de Locffler et sur sa toxine ; aussi les associations microbiennes qui peux eut se rencontrer dans la diphtérie, jouent-elles un grand rôle dans l'issue du traitement, ce qui montre de suite 1 importance dun diagnostic bactériologique exact. On a vu précédemment que le sérum antidiphtérique présentait un pouvoir immunisant manifeste et qu’en 1 injectant à la dose suffisante aux animaux d’expérience, cobayes et lapins par exemple, il était possible de leur faire supporter, sans autres symptômes qu’une petite lésion locale, l’injection d’une dose sûrement mortelle de culture virulente de diphtérie. Ce qui démontre qu’il jouit d’un pouvoir préventif certain à l’égard de l’affection. Mais, il faut se souvenir (pie l’immunité ainsi produite n’est que de courte durée. Les applications faites chez l’homme dans un but préventif , semblent en effet continuer en tous points les résultats experimen- taux Pour ne citer que les principales séries, Roux n'a pas vu se produire un seul cas de diphtérie chez 128 personnes en contact permanent avec des diphtériques et injectés préventivement; Peck a obtenu le même résultat à New-York chez 500 enfants inocules préventivement pendant une épidémie de diphtérie. Behring et Ehrlich n’ont observé qu’un petit nombre de cas de diphtérie, 10 sur 10,000 inoculés préventivement ; chez ceux (pii prirent la maladie, l’évolution en fut bénigne; ils attribuent la production de ces cas à l’emploi d'une quantité trop minime de sérum. Behring et Erhlich avaient au début indiqué comme dose préven- tive suffisante le dixième de la dose thérapeutique, 00 unités , actuellement, Behring (1) a élevé la dose à 150 unîtes, de I centi- mètre cube à 1 centimètre cube et demi de son sérum tort, houx donne comme dose préventive moyenne 5 centimètres cubes de son S La*S * * * * * 11 durée de l'action immunisante suffisante ne parait pas très constante; elle semble être de six à dix semaines 11 est du reste possible de renouveler l’inoculation préventive. Elle serait ceita.ne- ment à conseiller lorsqu’il y a impossibilité absolue désigner e^ enfants d'un foyer de diphtérie ou d'isoler un malade, d’épidémie grave et assez étendue. (,, B.™», Z., Dtphterie-lmnumiesie.uogs F™S« (*—*« «**• n° 46). BACILLl’S. 61 1 Smirnow (1), dans plusieurs mémoires, dit a\oir obtenu, par électrolyse de toxine diphtérique active, une production d'antitoxine. Le meilleur résultat s'obtient en employant un courant faible main- tenu pendant longtemps, 80 milliampères pendant seize à dix-huit heures; les propriétés curatives diminuent en prolongeant l’action. I) après lui, cette antitoxine, obtenue par électrolyse, n'est douée que d'un pouvoir neutralisant très faible vis-à-vis de la toxine; malgré cela, elle ne céderait en rien, comme eHVt thérapeutique, au sérum antidiphtérique. Marinier , qui a repris les expériences deSrnimou, n'a observé dans le produit aucune action immunisante ou curative; il a vu la toxine ainsi Iraitee perdre tout à fait son activité et se transformer en une \éritable solution d hypoohlorites formés sans doute par I action de 1 électrolyse sur les chlorures du milieu ; ce sont peut-être ces derniers sels qui auraient un certain effet curateur, comme le démontrent des expériences de L. Martin. Il dit également n'avoir obtenu aucun résultat en usant d.-> courants alternatifs à haute fréquence. Lutin, on doit reconnaître, d aprè- des expériences d Abel, de Wassermann et de Calmelte CI), que le sérum de beaucoup d’hommes sains, adultes, jouit d un certain pouvoir immunisant pour les cobayes. \is- à-vis du Bacille de Loeffler. Os individus avaient-ils eu la diphtérie, et la propriété de leur sérum n était-elle *r *,nd- ktiHiicke - && tüîss? ZTZ _ ïïæï*»? * £ *• sd JS “***“•• b» i’*l«ctrieilA (Annales de C Institut Pasteur, 1*96 X D i«ot „ï! 1 r““d' d” «.£42; C 1 2 BACTÉRIACÉES. dant d’ordinaire dues à d’autres microbes qui seront décrits plus loin. Dans la diphtérie ordinaire, il peut disparaître de la bouche en même temps que les fausses membranes, y persister quelques jours ou même y rester assez longtemps a l’état virulent, plusieurs semaines ou même plusieurs mois, d après certaines observations. Ce qui montre que les convalescents de diphtérie et même des individus tout à fait guéris, sains en apparence, peuvent être une source de contage. On a peu de données sur la présence de ce microbe dans le milieu extérieur. Parle (1) l’aurait isolé d'une ean de toilette d'un diphté- rique; Abel (2) l’aurait trouvé sur des jouets ayant servi à un enfant malade de diphtérie ; Wright et Emerson (3) disent en avoir ren- contré an» périr une chaleur «le 08° pendant plus d’une heure. Une chaleur humide de 100° suffit donc pour le détruire à coup sûr. I ne «i«>s conditions qui permettent une grande dissémination du Bacille tic la diphtérie dans le milieu extérieur et rendent la contagion facile, est la persistance, parfois a»sez prolongée, du microbe, doué d'une virulence plus ou moins grande, dans la bouche des personnes ayant été atteintes «1e diphtérie. Il est des cas ou le Bacille disparaît en même temps que les fausses membrane» ou très peu «le temps après elles, quelques jours; d’autres fois, on le retrouve longtemps virulent, des semaines, «les mois même, sans qu’aucun symptôme (I LaMci-Lcataj». Action de U lumière sur le Bacille diphtérique (Archive» de médecine experimentale, tsu;», p. 779). (i R«**h, Sulla titalUà del bacille délia difterite fuori dell' orcanisrao Annali d laiene •pcri mentale, (895, V, p. 50t). U; Paaaica « SeaoLoai, Sull* alteraiioni iMologijrhe e sulla ritalità dei baril li di I.oelDer ^ p^do-membrane dif.eri.iche dell' uomo, «tudiate fuori 1' orgauitmo La Ht forma 614 BACTÉRIACÉES. n'en puisse faire soupçonner la présence chez l’imliviflu qui en est porteur. Ce dernier pourra, surtout dans un milieu prédisposé, être une source de contage. Enfin, si, comme le pensent lloux et Yersin et avec eux beaucoup d’observateurs, le Bacille que Loeffler a nommé Bacille pseudo- diphtérique, qui sera étudié plus loin, n’est qu’une forme atténuée à son maximum, dépourvue (le toute virulence du Bacille diphtérique vrai, il est rationnel de craindre qu’il puisse récupérer de la viru- lence sous des influences encore inconnues. Un Bacille de virulence très atténué peut en effet redevenir actif, bien que difficilement. Houx et Yersin ont obtenu un renforcement très marqué en associant un virus diphtérique très peu actil, ne donnant qu’un minime mdème au cobaye, à du Streptocoque très virulent. Or une telle association s’observe fréquemment ; d’autres, du reste, pourraient donner le même résultat. Le Bacille Ires atténué, le Bacille pseudo-diphtérique , peut se comporter de même et jouer alors un rôle actif dans I étiologie de la diphtérie. On trouve de ces Bacilles à virulence atténuée dans bien des cas bénins de diphtérie et à la fin dans des cas graves qui ont une terminaison favorable. Il semble qu’à mesure que la maladie s’amende, la virulence diminue en même temps et puisse même faire défaut au microbe que lou trouve en dernier. Action des antiseptiques. — D’une façon générale le Bacille de loeffler est très sensible à l'action des antiseptiques. Chantemesse et Widal (1), en expérimentant sur des fils de soie immergés dans une culture virulente, desséchés a I étuve, puis plongés pendant une, deux, trois minutes dans le liquide à essayer, ont observé des résultats intéressants. Ils ont vu que l'eau de chaux, le tannin en solution aqueuse à 2 p. 100. l'acide phénique à 1 p. 100, l'acide borique à 4 p. 1 00, le sulfate de cuivre et le sulfate de zinc à 0,5 p. 100, l’eau naphtolée, l’eau salolée, l’acide salicvlique en solution alcoolique à 5 p. 100, le perchlorure de fer en solution aqueuse à 1 p. 100, le biiodure de mercure à 0,5 p. 100, seul ou additionné d'acide tartrique ou d'acide citrique, ne montraient aucun résultat utile après trois minutes. L’alcool à 95° ne détruit pas le microbe. Le mélange suivant s’est montré particulièrement actif et stérilise presque immédiatement : 25 grammes de gh renne sont ajoutés à 5 grammes d’acide phénique put et -Ogi animes te camphre; le liquide est agité et mis pendant dix minutes dans un bain-marie d'eau bouillante ; par le repos, il se divise en deux (1) CHAJ.TEMHSSB et Widal, Note sur le traitement antiseptique de la diphtérie {Revue d' Hygiène, 1889, XI, p. 609, 1889). BACILLUS. 615 couches qui se mélangent par agitation ; il n'est que faiblement caustique. D’Espine et Marignac I) disent que le sublimé à t p. 1000, l'acide salir*) lique à t p. 2000, le jus de citron pur, peuvent entraver les cultures. Barbier (2) regarde comme stérilisant sûr la solution de phénol sulforiciné à 20 p. 100. Loe filer (3) donne comme très bactéricide pour les cultures et donnant de bons résultats pour le traitement local de la diphtérie, comme adjuvant du traitement sérothérapique la mixture suivante: Menthol A illmndre dam . Toluol Alcool .ilcol u l’erchtorure de fer Iic|ui tu gramme*. 36 centimètres cubes. 60 _ 4 _ Conserver dans des llacons jaunes bouchés à l’émeri. L'applica- tion se fait au moins toutes les deux heures, au moyen d'un tampon d ouate imbibé du remède, après avoir un peu nettoyé la gorge. Lésions produites par le Bacille de la diphtérie. — La diphtérie ' de l’homme est toujours une infection locale. Le microbe se déve- : loppe dans un ou plusieurs points déterminés de l'organisme où il a I pu s implanter, surtout sur les muqueuses et principalement celles des voies respiratoires, parfois sur les plaies des téguments ; Je poison qu il sécrète diffuse dan> le sang et produit alors les symp- t tûmes et accidents généraux ; c'est une véritable intoxication. Aussi, en général, ne trouve-t-on de microbes spécifiques qu'au point (d inoculation. Cependant, dans les cas d'infection grave et profonde -surtout, on fient rencontrer des Bacilles dans le sang ou dans diffé- rents organes. Frosch (4) dit en avoir ainsi rencontré 10 fois sur 15 au- topsies de diphtériques ; Kutscher (5) les a trouvés 8 fois sur 9 dans le ! poumon, dans des foyers de broncho-pneumonie, unefoisdansle rein. Localement, la diphtérie se manifeste par la production delà fifmute membrane. C'est un exsudât de tibrine et de murine produites f par ta muqueuse altérée, englobant de nombreux leucocytes et des a microbes. Au début, ou peut y rencontrer des éléments de l épithé- ,um d** la muqueuse; plus tard, ils font complètement défaut. D'abord 0 b l »m« «t Mmaic, Revue medicale de la Suitte romande, 1890 (ï «*»<■'«», Traitement .le U diphtérie France médicale, janvier *^/ÎCX’;.Ü«)k>C*Je bth*üdlun»r der B«che.idiphterie < Deutsche medictmùche Wochen- *• ««nu», l'er 'Whwei*» der Itiphteriebacillen in den Luuiren mrhrerer an n;r>„ -M..H.ner K,„d.,r durcb geflirbte Schni. tprapar,.. BACTÉRIACÉES. 016 mince, opaline, assez molle, la fausse membrane, peut devenir épaisse, grisâtre, ferme, presque lardacée. Elle se détache assez faci' lemenl et laisse voir sous elle la muqueuse rouge, saignante, par- fois ulcérée. Enlevée, elle se reproduit facilement, souvent en quel- ques heures. Elle s’étend fréquemment autour du point où elle s’est développée et envahit souvent «le larges surfaces. Une coupe, faite après fixation dans le liquide de Flemming d’une fausse membrane bien développée, la montre formée de deux couches d’aspect différent ; la plus épaisse, celle qui est en contact immédiat avec la muqueuse, est formée, de travées fibrineuses limitant des aréoles polygonales où sont inclus de nombreux leucocytes; dans la couche externe, les travées de fibrine sont appliquées les unes contre les autres, serrées, formant «les strates bien apparentes, enfermant surtout «les noyaux et débris •». Ile ■|url.|Ur« UMcialiuus microbienne» dan» la diphtérie 1 Archiret de Médeeinê III). «'fine 618 BACTÉIUACÉES. dant ici «le faire une distinction et de ne pas considérer comme as- sociation véritable tous les cas où l'on constate la présence de Strep- tocoques dans les exsudais diphtériques, liôte normal de la bouche, le Streptocoque pyogène isolé de la salive, dont il parait bien difficile de faire une espèce particulière, est la plupart du temps tout à fait dépourvu de virulence; sa présence, dans ces conditions, ne doit pas avoir plus d'importance que celle d’un saprophyte ordinaire et par conséquent ne pas peser sur le pronostic. 11 est malheureuse- ment difficile de pouvoir se prononcer d’une façon exacte sur la vi- rulence d'un Streptocoque isolé par cultures; même en première culture l'activité du microbe est souvent considérablement dimi- nuée. On ne peut guère prendre comme base le nombre des colonies obtenues dans les cultures, ni la forme ou l’arrangement des chai- nettes ou de leurs éléments; nous avons vu en traitant du Strepto- coque pyogène , que ces caractères ne pouvaient fournir aucune indi- cation sûre. L’état général du malade peut plutôt guider pour émettre un jugement sur le rôle que joue le Streptocoque. 11 y a rôle actif certain de ce dernier lorsque l’état général est mauvais, la température élevée, montant rapidement, se maintenant au voisi- nage de 40°, jetage, diarrhée, gonflement ganglionnaire prononcé. Le pronostic est alors très grave. Lorsque au contraire l’état général reste bon, malgré la présence d’un grand nombre de Streptocoques dans les cultures ou les préparations, il n’y a pas lieu de songer à une véritable association microbienne. D’ailleurs, en usant de cer- tains milieux, des plaques de gélose par exemple, on trouve, pour ainsi dire dans tous les cas, du Streptocoque en abondance. Parmi les Staphylocoques, la présence des Micrococcus pyogènes au- reus et Micrococcus pyogenes albus n’est de marque défavorable que lors- que leurs colonies sont abondantes. Le petit Staphylocoque désigné parRouxetMarlinsousle nom de l'occus lirisou (p.622) se rencontre- rait surtout dans les cas bénins. D’après ces auteurs, le pronostic est plutôt bénin d’une façon générale quand des Coccus se trouvent mêlés en grande quantité aux Bacilles spécifiques. Les cas d’association vraie avec le Pneumocoque paraissent être rares. Le pronostic est assez sombre. Les fausses membranes sont grises, plus épaisses. U y a lieu, ici aussi, d’éviter de considérer comme association toute présence du Pneumocoque dans les prépara- tions ou les cultures; normal dans la bouche, il peut envahir secon- dairement la lésion sans imprimer de caractère spécial al allection. Le Colibacille se retrouve assez fréquemment dans les fausses membranes diphtériques, surtout lorsqu’on le recherche par des méthodes appropriées comme le bouillon phéniqué. 11 peut du reste BACILLÜS. 619 seul produire des angines graves. (Test aus-i un hôte fréquent de la bouche; en sa présence il ne faut pas trop se hâter de conclure à une association vraie qui peut cependant exister; expérimenta- lement il aggrave l’infection diphtérique 1 . Dans ce cas, l'affection aurait une tendance à la chronicité. On rencontre encore, dans les fausses membranes diphtériques, d'autres espèces actives qui peuvent certainement parfois influer sur la maladie, se trouver en association vraie. (’.Y*t. pour ne citer que les principales, le Bacille de FriedUaender, le Micrococcus tetraqe- fius.le Leptothrix buceali» , de-» Levures, celle du Muguet par exemple. Kossel a signalé la présence d’anaérobies dan* des angines diphté- riques à complications gangreneuses. Recherche et diajfiioMtlc. U recherche et la constatation du Bacille diphtérique ont une très grande importance pour établir un diagnostic précis; les procédés qui y conduisent sont en train de passer aujourd'hui dans la pratique médicale courante. Au point de vue du diagnostic, la constatation du Bacille de Loef- fier peut seule donner la certitude de la diphtérie; au point de vue du pronostic on peut tirer de* examens de* indications précieuses, t 'est la seule manière de reconnaître la diphtérie quand les fausses membranes font défaut. Pour le traitement, les avantages d'un diagnostic précoce ne sont plus à discuter. Le sérum donne des effets d autant meilleurs qu'il est employé plus tôt ; d'un autre côté, il est au moins inutile dans les pseudo-diphtérie*. Du reste, un diagnostic exact est indi*peri*able pour établir une juste statistique «les résultat* «h* la sérothérapie. * Au point «le vue prophylactique, le diagnostic bactériologique «le la diphtérie a une importance considérable, en ce sens qu'il permet «I isoler les individus porteurs «lu microbe pathogène, à un moment *>ù le* symptômes objectifs de la diphtérie font encore défaut et «le continuer 1 isolement jusqu'au moment où tout danger de «'ontagion a sûrement disparu, moment qui peut être éloigné de la disparition des symptômes, «les fauss«*s membranes en particulier, ("est l'exa- m«*n ba«'tériologi«]ue seul, «jui permettra d’isoler d«*s individus por- teurs d'angines en apparence bénignes, mais dues en réalité au Bacille diphtérique, ou atteints de rhinite s fibrineuses si souvent dues à ce microbe, souvent sans danger pour le malade, mais cause puis- saule de contagion pour le voisinage. L«î diagnostic bactériologique de la diphtérie peut se faire sans trop de difficultés. Pour être complet, il doit comprendre trois séries | lîi.i»i et Kt;»o-T»kTiLLi, Contribution i l'étude de» HModniions bactérienne* den* diphtérie (Annale* dt t’ J tut il ut Patteur, J896, X. p. 3H7 . BACTÉRIACÉES. 020 d’opérations : 1° l’examen direct de l'exsudât ; 2° la mise en cul- tures; 3° l’inoculation des cultures. 1° Examen direct de l’exsudât. — Une parcelle de fausse mem- brane on du mucus recueilli est étalée sur une lamelle; si la fausse membrane est trop consistante, il suflit de frotter la lamelle avec une surface fraîche; avec un tampon d'ouate il suffit de faire un frottis sur la lamelle. La lamelle, séchée, est fixée dans la flamme, puis colorée au bleu de Loeffler p. 298) ou au bleu de Houx (p. 300). On peut employer la méthode de Gram et une double coloration per- mettant de distinguer à côté d’espèces ne se décolorant pas par le procédé, le Bacille de la diphtérie entre autres, des espèces ne restant pas colorées à son aide. La préparation est examinée avec un objec- tif fort, ou mieux à immersion homogène. Quand on a un grand nombre de ces préparations à faire, il est beaucoup plus commode de faire la préparation sur lame porte-objet et de se servir pour l’examen d’un objectif à immersion à l’eau; on examine sans la- melle; de cette façon on procède bien plus rapidement et on écono- mise beaucoup de lamelles. On peut, sur de telles préparations, constater la présence des pe- tits amas assez caractéristiques que forme souvent le Bacille de Loeffler dans les fausses membranes; mais si l’examen est négatif, il n’est pas possible, par cette seule méthode, de conclure à l'absence du microbe en question, qui peut ne se rencontrer qu’en petite quantité dans l’exsudât ou être masqué par des éléments divers. Malgré cela, cet examen direct est toujours à recommander; c'est le seul moyen qui puisse donner des renseignements exacts sur la composition de la fausse membrane et la nature des diverses espèces bactériennes qui peuvent s’v trouver et dont beaucoup ne poussent que tardivement ou même pas du tout dans les cultures. 2° Mise en cultures. — Pour retirer de réels avantages de celle opé- ration, il est nécessaire d’user de milieux sur lesquels le Bacille diphtérique pousse mieux et plus vile que la plupart des espèces qui l’accompagnent habituellement dans les produits examinés. Les mi- lieux à conseiller sont le sérum de Loeffler, le sérum ordinaire, la gélose ordinaire et la gélose de Deycke. Sérum de Loeffler. — Loeffler emploie un sérum additionné d’un tiers de bouillon spécial contenant t p. 100 de peptone, 1 p. 100 de glucose et 0,5 p. 100 de sel (voir p. 578). L’ensemencement se fait sur le milieu coagulé. Le Bacille diphtérique y pousse très rapide- ment ; les colonies sont nettement visibles apres une douzaine d’heures. Mais beaucoup d’espèces poussent vite sur un milieu aussi nutritif, d’où difficulté assez grande pour 1 isolement; les Da - bacillus. 621 tilles de la pomme île terre entre autres peuvent envahir vite le mi- lieu s ils se trouvent en abondance. Pour éviter cet inconvénient, il faut recourir à des moyens spéciaux ; à Vienne, on lave rapidement les fausses membraues à l’eau horiquée et on ne pratique l’ensemen- cement qu après ; on éloigne ainsi pas mal d’espaces qui pourraient gêner; le Bacille diphtérique ne serait pas atteint. Sérum ordinaire coayuh1 . — Itoux recommande beaucoup le sérum seul coagulé. Le Bacille diphtérique y pousse très bien; la plupart des espèces qui l'accompagnent, végètent moins bien sur ce milieu moins nutritif que le précédent ; leurs colonies grandi"-ent moins vite, caractères précieux pour le diagnostic. Les divers sérums paraissent également convenir. On utilise sur- tout le sérum de bu*uf et le sérum de cheval. L'ensemencement se fait de la façon suivante : l n fil de platine est frotté sur la fausse membrane, sur une surface fraîche si pos- sible. A I aide de ce fil. mus le recharger , on ensemence successive- ment deux ou trois tubes de sérum, par deux stries chacun, ou en frottant toute la surface du milieu. Les tubes sont mis à l'étuve à à I abri de la lumière de préférence. Souvent les cultures sont bonnes à examiner après douze à quinze «cures ; en tout cas, il faut les examiner au maximum avant dix- huit à vingt heures. I ne culture de fausses membranes diphtériques, examinée \ers la quinzième heure, montre, en nombre plus ou moins considérable, de- colonies du Bacille spécifique, sous la forme «le petites taches arrondies, assez saillantes, de la grosseur d’une tète d'épingle, d'une coloration blanc grisâtre, à centre plus opaque que la périphérie. Le nombre de ces colonies est très variable; tantôt très nom- 1 breuses, elles peuvent devenir rares dans certains examens. Lors- qu il y en a beaucoup, elles grandissent plus lentement. Elles «ont naturellement plus nombreuses dans le tube ensemencé en premier. En vieillissant, ces colonies s'agrandissent en gardant toujours la forme circulaire et leur coloration blanc grisâtre, thi doit soumettre plusieurs de ces colonies à l'examen microsco- • ’ r e*t *a seule manière d’établir son diagnostic. Crie parcelle tiSl * lu',,e sur la lamelle, fixée et soumise à l’action des réactifs colorants, comme il a été dit plus haut (p. 57«). On peut alors cons- tater les caractères propres au Bacille de la diphtérie décrits précé- emrnent (p. 575). Nous avons vu que la forme bacillaire peut donner des indications pour le pronostic (p 580). I * îfUl pré,eVer > Très peu d’espèces poussent aussi rapidement sur le sérum simple; la plupart de ces dernières se distinguent aux caractères U particuliers de leurs colonies. 11 est important de pouvoir recon- | naître ces espèces d’une façon certaine. C’est d’abord les colonies du Bacille dit pseudo-diphtérique qui ne j! doit être, comme nous le verrons plus loin, qu’un Bacille diphtérique | tout, à fait dépourvu de virulence. Les colonies sont identiques à j celles du Bacille virulent; la forme est en tout semblable. L’inocu- j lation seule peut renseigner. Cependant, le Bacille pseudo-diphté- j| rique ne se présente que sous la forme de bâtonnets assez courts ; j si l’on trouve des Bacilles longs, intriqués, enchevêtrés, on a plutôt affaire au vrai Bacille diphtérique. Plusieurs espèces de Coccus peuvent donner des colonies arrondies, f blanchâtres, ressemblant plus ou moins à celles du Bacille de I Loefller et poussant parfois aussi rapidement sur sérum. L’examen microscopique lèvera facilement tous les doutes, les éléments, j arrondis, n’ont aucune ressemblance avec les formes bacil- l| laires. Un des plus fréquents est un petit Microcoque nommé par Roux et j Martin Coccus Brisou du nom de l’enfant qui l'a d’abord fourni. Les | colonies sont plus blanches, plus transparentes, moins saillantes, 3 d'une épaisseur plus uniforme. L'examen microscopique les montre j formées de Coccus ronds, disposés en Staphylocoques, plus petitsque I les éléments du Staphylocoque doré. Comme cette espèce est encore j peu définie, il f»eut être utile de connaître les caractères donnés par j les auteurs qui l'ont créée : COCCUS BBISOU. Morphologie. — Petit coccus, souvent en diplocoques ou en petits amas. On le trouve souvent en très grand nombre dans la fausse membrane. Coloration. — Se colore bien au bleu de Loeltler et au bleu de Roux ; reste coloré par la méthode de Gram. Cultures sur sérum. — L’ensemencement fait pour diagnostic, donne des colonies arrondies, blanchâtres, peu saillantes, atteignant en moins de vingt heures la grosseur d’une tète d'epingle. Le sérum n’est jamais liquéfié. Cultures sur gélose. — Le développement se fait bien. Les fausses membranes que produit ce coccus sur les muqueuses ressemblent souvent beaucoup à celles du Bacille de Loefller ; elles se reproduisent aussi très vite lorsqu’on les enlève. Elles paraissen cependant plus friables, moins élastiques et plus blanches. BAC1LLUS. 62;< L existence Cd,.,- «rdmairt - U gélow peplonisée est un 1res bon milieu TZkl ^ f •' cotise, nenl elle eon.ienl », a beaucoup ,| especes qui peuvent se trouver avec lui ,laus 1rs “eToneT V'"""0* deS CU"Ure’ SUr *«»• l"'r">cl .loue, *>" lc ,m""' dc •» sur la nature de res dernière.. ldlien'?|CT PVT“,',en P«U8“ bien .„r re ... ?" ' ., y do,n"® d,,s d'aspect très caractéristique, qui nul nlnnau''8 Pr'C“,!l,',n,!,U n >ta talion aux cotes du Bacille diphtérique. a" ""wu* «l de verser une quanüté suffisante de gélose fondue da. de. botte, de Pétri bleu stérilises r, de laisser refroidir. Pour flou !" CU Ure* 0,1 BOulève couvercle et on ensemence en ,r0U"a '* * '• «-*. •'« une parcelle de ZZran" •) HKtmtM. loc. Cit., p. 617. 624 BACTÉUIACÉES. maintenue par un (il .le platine ou avec un tampon d'ouate chargé du produit suspect. On place i rélave à 3T chaque boite retournée, le couvercle en bas pour empêcher l'évaporation et la dessiccation de la gelée. Les cultures sont examinées au bout de dix-hoit heures. L. plupart des colonies ne présentent pas de caractères diiréremtiels aussi nets que sur sérum simple, qui est certainement ,c, le n i eu à préférer; la gélose, en particulier, est a reserver pou, reconnaître les espèces associées au Bacille diphtérique. Gélose de Deycke. - La préparation de cette gélose aux album i- nates alcalins a été indiquée p. 103. On l’emploie comme la prece- dente en boites de Pétri et on suit les mêmes indications pou. i > r, I rrrand avantage de ce milieu est que le Streptocoque y “naV, .EfC encore que sur sérum ; le BaciUe V présente les mêmes caractères que sur sérum. ' En résumé, c’est le procédé de Houx et Yersin, ensemencement sur sérum simple coagulé, qui présente le plus d avantages e 1. plus grande facilité d’exécution. Pour être complet, .1 est 1res utile, ïnrès avoir ensemencé des tubes de sérum .comme cela a Uô indiqué de faire une culture sur gélose ordinaire et une sur gt ose ... p,, vcke ces deux dernières pouvant donner des indications coin- pléLntoes précieuse* que no fourniraient pas ou impartait,.,,, eu, j ll'nC"l!UT,Sr^™facile aux médecins d'ensemencer directement 1 tubes de sérum au lit même du malade en touchant les fausse.. membranes ou la muqueuse suspecte avec un til de | développement nu, II item _ , ,„en microscopique ne ren- r '"“f t I I e “ ■ l, Virulence que possèdent les microbes mentaux donnas ie - al virulentes et les formes longues, les Bacille diphtérique comn ] mt> très actives On rencontre bàlonnels, intriqués, enchevêtrés, fai, inac! Z rr^sS rr^pent dipl“lérillUe! BACILLUS. dans les cultures peut être une indication, un Bacille très virulent en donnant d ordinaire beaucoup plus qu’un autre peu virulent; niais ce n est pas là non plus une indication formelle. Pour faire un examen complet, il faut recourir à l'inoculation au cobaye. I ne colonie typique, ou mieux plusieurs colonies, sont mises en culture dans du bouillon et après deux jours de séjour à l’étuve, on inocule un cobaye avec un centimètre cube de culture comme il a été dit précédemment (p. 592). Si l’animal succombe axer les symptômes caractéristiques, on a la preuve incontestable de la nature diphtérique du produit ; l’époque de la mort, plus ou moins éloignée du moment de I inoculation, renseigne sur le degré de l’activité du microbe. Il serait désirable que I on pût opérer de même avec le Strepto- coque lorsqu'on le rencontre avec le Bacille diphtérique; il serait alors possible de déterminer la part qu’il a dans l’association. Malheureusement, sa virulence se modifie tellement, même en première culture, qu’on ne pourrait guère se lier aux résultats observés, sauf dans les cas très |K>sitifs cependant. jLoeftler (t), en 1887, a le premier signalé, dans les fausses mem- branes diphtériques, un Bacille semblable comme formes et cultures au Bacille diphtérique vrai, mais en différant par son manque de virulence, et a proposé de le nommer Bacille pseudo-diphtérique. Von Hoffmann-NS ellenbof(S) l’a retrouvé peu après dans l^s f*. . ytuao-mpuieri^ue qu une forme très atténuée du Bacille diphtérûme vrt fortement alcalin, plusqu au début, alors qu’à ce moment les cultures du Bacille diph- térique ont déjà une réaction nettement acide. Inoculation expérimentale. Les cultures sont absolument sans action sur le cobaye, même à la dose de 4 ou 5 centi- mètres cubes. Spronck signale cependant parfois la production d'un petit tedèrne au point d’inocHlation, disjiaraissant au bout de quarante-huit heures, et avec des doses de 3 centimètres cubes la production de symptômes généraux, manque d'appétit, hérissement du poil, diminution de poids. D’après lui, le sérum antidiphtérique n'aurait aucun effet préventif sur ces accidents ; ce qui démon- trerait bien que I on n’a pas affaire à un Bacille diphtérique atténué. La présence de ce Bacille pseu'lo-diphtérique serait fréquente, même chez les individus sain>. Hoffmann l'a trouvé 20 fois sur 45 personnes n'ayant pas la diphtérie. Roux et Yersin le signalent 20 fois sur 39 enfants de l’école d'un village où depuis longtemps ne s’était montré aucun cas de diphtérie et souvent chez des enfants atteints d’angine simple ou rubéolique ; dans ces ca* le Racille est très rare, les tubes ensemencés avec du mucus ne donnent que quelques colonies. On devrait le regarder comme un hôte fréquent de la cavité buccale. Comme on peut rencontrer tous les intermédiaires entre un Bacille diphtérique très virulent et un Racille très atténué ou tout à fait inac- tif, que nous savons, d'un autre côté, qu’il est très diflicile de faire reparaître la virulence d’un Racille très atténué, il semble actuelle- ment [dus rationnel d'admettre que ce Bacille pseudo-diphtérique [«-ut bien n cire q u 'une forme tout à fait atténuée du Baritte diphtérique vrai. Spronck, dans le travail cité plus haut(p. 025), parle d'un Bacille pseudo-diphtérique, possédant une certaine virulence, déterminant, en inoculation sous-cutanée chez le cobaye a la dose de l centimètre cube, un léger œdème. Ce qui parait bien caractéristique, c'est que le -érum antidiphtérique n'empêche aucunement celte réaction lo- cale, mais nu contraire en augmente l'étendue. Le sérum pourrait donc ici servir de moyen de diagnostic. Le Bacille du Xérosis de la conjonctive parait n’ètre que ce même Bacille p*tui ue, qui se trouve en grande abondance sur la conjonc- tive malade et se rencontre également sur la conjonctive normale (1 I) K u^chbmt otNuMM, bcutucH* melic \Voc/>en4chrin, „ in i'.«njuu:|toU>cli. 18*7. X»ui»n»«>n G28 BACTÉRIACÉES. Diphtéries animales. Un certain nombre d’espèces animales peuvent présenter des symptômes rappelant la diphtérie de 1 homme, entre autres montiei des fausses membranes typiques dans la gorge, le larynx, la tiac liée, voire même être atteintes de vrai croup. Ce sont surtout les Oiseaux, principalement ceux de basse-cour, qui sont sujets à ces diphtéries; les lapins, les veaux, les moutons, I exceptionnellement le chien, montrent des affections similaires. On a voulu faire jouer à ces affections, principalement à celle des Oi- seaux, un rôle important dans la transmission de la diphtérie a l’homme et la production d’épidémies. Les recherches expérimen- tales prouvent qu’il n’y a aucun rapport avec le Bacille diphtérique eL les microbes isolés dans ces différents cas; les rapports observés, si l’on a été en présence de diphtérie vraie chez 1 homme, ne doi- vent être considérés que comme de simples coïncidences. Cependant hier, des faits anciens d’observation clinique, quelques faits ap- puyés de preuves bactériologiques, comme celui de Loiret Ducloux, démontrent que ces affections peuvent s’implanter chez 1 homme, y causant non plus de la diphtérie vraie à Bacille de Loef 1er, comme on l’a voulu longtemps, mais des affections pseudo-diphle- riques comme celles que nous avons vu pouvoir se développer sous l’influence d’autres infections microbiennes. D’autre part, plusieurs animaux domestiques, le chat, la vache, semble-t-il, peuvent gagner la diphtérie vraie an contact de l'homme malade, et être ainsi une source de contage. On voit par là que le médecin est loin d avoir a se désintéresser de ces diphtéries animales. Diphtérie aviaire. Un grand nombre d’Oiseaux, de basse-cour, de faisanderie, de] volière? sont sujets à une affection diphtérique qui se caracler.se paru., exsudât se produisant à la surface de la muqueuse de la bouche et du pharynx, montrant une grande tendance a s etend. e I aux fosses nasales et à la muqueuse oculaire. Il se forme des] fausses membranes souvent épaisses, dune consistance plutôt ca- lïïuse qu'élastique. Ces ta» membranes enlevée». se reprodm- sent très rapidement; elles peuvent avoir une odeur iorle. félidej CheZ la poule, la maladie se localise souvent sous la langue, > y ornu u!,e fausse membrane jaunâtre, consistante, elashque drf- licile à détacher (pépie); au-dessous la muqueuse est intacte ou ulrérée uarfois même nécrosée. La sa,’, lé. peu altérée au début, est atteinte à la longue. L o.seau pool BACILLUS. 629 mourir d'asphyxie s il survient des fausses membranes dans le larynx, ou tombe dans un véritable état cachectique, se hérisse, refuse de man- ger, se refroidit, tombe dans le coma et meurt. On n’observe jamais de symptômes de paralysie, si caractéristiques de la diphtérie \raie. La maladie est contagieuse de proche en proche et détermine sou- vent dans les élevages des épidémies meurtrières. Cette diphtérie des volailles parait due à plusieurs espèces mi- crobiennes; une déterminerait la diphtérie des pigeons, c’est celle que Loeffler a décrite sous le nom de liacillus diphterix columfmrum ; une autre occasionnerait les diphtéries des poules, dindons, faisans, petits oiseaux; enfin, il est certaines diphtéries des oiseaux qui semblent pouvoir être produites par des êtres d'autre nature, des Protozoaires flagellée. Diphtérie des pigeons. — La diphtérie est une aiTection fréquente chez les pigeons; elle décime souvent les colombiers. Le pigeon malade est frissonnant, a les plumes hérissées, les yeux fermés, le bec entr’ouvert, présente de la diarrhée. La gorge, la base de la langue, le palais sont couverts de fausses membranes caséeuses, jaunâtres. I. 'appétit disparait vite; il existe une soif vive. I La mort survient d'ordinaire en quelques jours. Loeffler (t) a isolé de l'exsudât et du sang des organes, un Bacille spécial, cause de l'affection, qu'il a nommé fiariilus itiphterix rolum- Lrrio/i.On trouve en outre, dans l’exsudât, de nombreux .Microcoques et des formes de Levures. .\lorpli«il»irie. — Le- bâtonnets sont un peu plus longs et plus flasque ceux de la septicémie du lapin, toujours immobiles; leurs ■ extrémités sont arrondies; ils se disposent le plus souvent les uns à côté des autres, en petits amas. Ils ne décolorent par la méthode de Gram. Cultures. — Sur gélatine, en piqûre, ils donnent à la surface une petite colonie blanchâtre, ressemblant à celle du It'n illc typhûjue ; le long «le la piqûre, de petites colonies rondes, blanches. La gélatine n'«*s| pas liquéliée. Li lti rk si h t.H.osK et slk skkim. — Il se forme une bande gri- sâtre, assez transparente. t .1 lti h k si r i*< im m k i»e i kh rk. — La culture se distingue peu facilement par une simple nuance un peu grise de la surface où elle se développe. ( a i. t( rk haxs le roi u.i4*>. — Il se produit un trouble léger; les cultures ne donnent pas la réaction de l indol. Inoculation. — Le microbe est pathogène pour Ieir pigeons, les I Lottrua, l utarsuchnngen ül.tr die Fledculuug «1er Mikroorg»ni,meu fur dir FoUt- ':U,« f ' r Wphteri* lui Me rue lien, I» i der T.obe und beim Kalbe [.VillMunÿrn au, drm kauerlukrii hriundheittatnte, II, |Hs4, p. Vil). 630 HACTÉKIACÉES. souris, les I api us, les petits oiseaux ; beaucoup moins pour les poules, • les rats, les cobayes; le chien est tout à fait réfractaire. La souris est l’animal le plus sensible. Elle succombe en cinq à dix jours à l’inoculation sous-cutanée de culture. La rate est hyper- ' trophiée, le foie marbré, les poumons congestionnés par places. \ Le Bacille se retrouve en abondance dans le sang de tous les organes. ! Les pigeons jeunes sont plus sensibles que les vieux. L'inocula- tion de culture dans les muscles pectoraux donne, au bout de trois à quatre jours, une induration de la grosseur d'une noisette entourée d'une région œdématiée. Le centre se nécrose, la peau s'ulcère cl l'abcès se vide ; il peut se former un séquestre. En scarifiant la mu- queuse buccale et mettant du produit de culture au contact des plaies, il se forme des fausses membranes, la maladie évolue et la mort survient eu- une à trois semaines. Les Bacilles se retrouvent dans tous les organes. Diphtérie aviaire proprement dite. Tous les oiseaux de basse- cour, les poules principalement, peuvent présenter une affection diphtérique distincte de la précédente. La maladie- est souvent grave et évolue vite, ou a une forme plus lente, se terminant quand même fréquemment par la mort ou passant à l’état chronique. llaushalter (1) à Nancy, Loir et Ducloux (2) à Tunis, ont étudié cette affection et ont isolé des lésions le même microbe. Les fausses membranes sont tantôt sèches, tantôt molles, ca- séeuses. Elles peuvent envahir rapidement toute la muqueuse de la bouche, des fosses nasales, la conjonctive, ou se limiter en quelques endroits; limitées sous la langue, elles donnent ce que I on appelle communément la p épie. Lorsqu elles ne forment que des plaques isolées, elles peuvent ne déterminer aucun trouble ; 1 animal les conserve souvent longtemps en restant en bonne sanie. La maladie est causée par un microbe que l’on trouve en grande abondance dans tous les tissus et liquides de l’organisme d’un oiseau qui a succombé . Morphologie. — Les éléments sont des bâtonnets de la gran- deur du Bacille tuberculeux, d’après llaushalter, lorsqu on les oxajj mine dans le sang; plus courts, parfois presque ovoïdes, dans les cultures; arrondis aux extrémités; ils sont nettement mobiles. Ils se colorent facilement par les procédés habituels et se décolorent pari la méthode de Gram. Cultures. — Ce microbe se cultive très bien sur les milieux ordij (1) IIaushaltsr, Note su.- la diphtérie aviaire; ses rapports avec la diphtérie hun.ame Ulevue médicale de l’Est, 1891, p. -89). t, r .1 de (2) l,o... et Ducloux, Contribution à l'étude de la diphtérie avia.re en Tums.e [Annales l’Institut Pasteur, 1894, VIII, p. 599). BACILI.US. 631 naire»; il pousse facilement à la température de la chambre. Il meurt lorsqu'on le chauffe à 60° pendant cinq minutes; il résiste longtemps : à la dessiccation. (Ui/ri RKstH i.klatixk. — Vers ts°, il donne une culture blanche, nacrée, un peu translucide; la gelée n'est pas liquéfiée. (Ii lture st’B oklohk. — il forme une bande lisse, d'un blanc grisâtre. Ci litre si h u.Hi h. — Le développement est rapide à 37° ; larul- l turc ressemble à celle de gélose. * Ll i.ti.rk si r HiMHK ni: tkrhk. — A la température ordinaire, lu cul* tpreest abondante, d'un blanc jaunâtre. ( -i lii rk D.vxs LE boi ii.i.ov — Ix? développement e»t rapide à 35* ; le liquide se trouble uniformément. Inoculation. — Le microbe est pathogène pour la (mule, le pi- .geon, le canard, les petits oiM-aux, le lapin; les cobayes et les bovi- dés paraissent réfractaires. En inoculation intra-veinru »•, la mort survient en quelques jours, sans formation de fausses membranes ou avec fausses membranes Idans la gorge. Eu itvHuUilion inlra-tmchéulc , la mort est aussi la règle, avec une .grosse rate et beaucoup de fausses membranes. En inoculalwn sous-cutan^e, beaucoup d'animaux résistent, même ■ avec 3 centimètres cubes de culture, ('.liez ceuv qui guérissent comme chez ceuv qui succombent, on n 'observe jamais de réaction locale au point d inoculation ; la maladie se rapproche, par là, des s septicémies hémorrhagiques, du choiera «les poules par exemple, et s éloigne ur gélose, en strie, elle- forment une bande blanche, brillante, légèrement nacrée; sur pomme de terre, une cul- ture blanchâtre, aplatie, s'étendant lentement. Les cultures pures, en injection intra-veineuse ou intra-péritonéale au lapin, amènent la mort en trois à quatorze jours, avec des symptdmos septicémiques et pas de fausses membranes dans l’intestin. Des fausses membranes intestinales se produisent, si l'on inocule par la voie digestive. Diphtéries chez d autres animaux. On a décrit une diphtérie du mouton, sévissant surtout sur les jeunes agneaux, où souvent on observe du croup. I) anciennes observations cliniques semblent démontrer que l'affection peut se transmettre à l'homme. Les diphtéries du chat et de la vache, qui peuvent contagionner l'homme, sont probablement des vrai»*- diphtéries des Bacilles de Loefller, de provenance humaine. On connaît des affections diphtériques chez le porc, les équidés; l'étude bactériologique n’en a pas encore été faite. J'ai observé un cas de diphtérie chez un chien courant. Il existait dans la gorge des fausses membranes grisâtres, montrant à l'examen microscopique de très nombreuses forme- spirillaires; les essais de culture n'ont rien donné. La maladie a pri- rapidement une allure grave et s'est terminée par la mort au bout de quelques jours. La vache pourrait prendre la diphtérie de 1 homme et son lait, dans certains cas au moins, être virulent (Klein . On connaît un certain nombre d’observations cliniques qui parais>ent indiquer une trans- mission de diphtérie à l'homme ou àde- animaux réceptifs (chat par l’usage de lait provenant de vaches suspectes d’affections diphtériques. Bacillus septicus Pastelr. Vibrion septique ; Bacille de l'/rdrme malin.) An. AS l»E MICROMOUHilK, I’l. XVI. (.elle espèce, très répandue dans la nature, qui avait été entrevue par C.n/e et Keltz ( I ) dans leurs études sur la septicémie, a été isolée et obtenue en cultures pures par l'asteur ;2). Il l'a retirée de la terre !•) f'iiu, kerhertbticlitiqlM et ciptTimrnUleiiiir le§ infertiru»?*, l*7f. l'âsmn. Sur le vibrion M-ptique ( Bulletin de l'Academie de médecine, 1887). ••34 bactéhiacées. végétale où il recherchait (les Bactéries charbonneuses, en opérant de lu façon suivante : La terre suspecte, triturée avec de l’eau, esl lévi- geo avec soin. Le liquide est abandonné de manière à en séparer les particules les plus lourdes, puis décanté. L’eau trouble esl ensuite laissée en repos absolu; il se dépose un sédiment léger. Ce dépôt recueilli est légèrement acidulé, puis chauffé quelques minutes à 90 degrés. Le chauffage a pour- but de tuer la plupart des Bactéries mi leurs spores qu’il contient. Le dépôt injecté sous la peau de cobayes les fait parfois périr d’une affection charbonneuse recon- naissable à ses caractères. Plus souvent l’animal meurt avec des symptômes tout a lait spéciaux, ceux d’une septicémie à marche très lapide, occasionnant la mort de vingt-quatre à trente-six heures d ordinaire. Les lésions peuvent être considérables. Au lieu d'ino- culation s’est développé un œdème qui a pu prendre de grandes proportions et s'étendre dans les régions voisines; le tissu conjonctif est emphysémateux, il renferme en certains endroits, aux aisselles ou aux aines surtout, de véritables poches gazeuses. Le foie et les poumons sont pâles; la rate est diffluente. Cette terrible affection est due a la pullulation dans l’organisme d’une Bactérie en bâton- nets dont les spores étaient contenues dans la terre employée, et à laquelle Pasteur a donné le nom de Vibrion septique, qui, devenant Bacillus septicus, doit être conservé de* préférence aux autres, vu son droit incontestable de priorité. L affection est d’ordinaire désignée sous le nom de Septicémie de Pasteur. Koch (1) a attribué à la mala- die le nom d'œdème malin, d’où la dénomination de Bacille de l'œdème malin (Bacillus des malignen-OEdems, OEdem-Bacillus) employée par les auteurs allemands. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Un trouve ces bâ- tonnets en quantité dans la sérosité de I œdème; ils sont I rès nombreux également dans le suc musculaire el l’exsudât péritonéal. Ils sont plus difficiles à apercevoir dans b; sang, où ils peuvent être rares et disposés eu longs filaments flexueux; quelque temps après la mort, le nombre en a beaucoupaugmenlé. On obtient de très belles préparations avec la sérosité péritonéale de cobayes ayant succombé aux inoculations. Les Bactéries de la sérosité de l’œdème mesurent en moyenne 3 p de long, sur I a de large et sont isolées ou réunies par deux ou plus en chaînes (fig. 171 ; 2); elles présentent des mouvements bien évi- dents. Celles qui se trouvent dans le sang surtout peuvent former des filaments de 13 p à 40 p de longueur où les articulations sont «peu visibles (fig. 171; 5), parfois ondulés, pouvant même rappeler (I; Koch, Zur Aetiologie îles MiUbrandes (Mittheilungeii mit dem kaiserlichen Gesund- beitsamte, I, 1881, p. 53). BA.CILLUS. 635 *> t des formas spirillaire» ; le mouvement de" filaments est plus lent, flexueux. Les extrémités «les éléments sont nettement arrondies et ne présentent jamais l’as|ieet particulier, bien caractéristique, des extrémités des articles «lu BaciUus antkracis (voir p. 489 ;. Cet aspect et la présence de mouvements permet d’établir une distinction entre ces deux espèces à l'aide de l'examen microscopique; il faut ce[*en- dant se souvenir que, dans les préparations ordinaires, les mouve- ments du Vibrion septi'/ue cessent rapidement en présence de l’air. I.es mouvements sont dus à la présence, s«ir les eûtes de- éléments, de cils vibrai iles que les méthodes spéciales forment. Coloration. — Les bâtonnets ilu Vibrion septôjue, pris dans le sang, les sérosités des animaux, ou dans des cultures jeunes, se Colorent aisément aux procédés habituels. Ils se décolorent par la méthode de («rarn; kutscher fait toutefois remarquer qu’ils peu- xent rester colorés si ou lai-st* l'action «lu colorant se prolonger pen- «lanl vingt-quatre heures au moins, ou qu'on use d’un bain composé d eau unilinée, additionner «b; a p. 100 d'alcool et d'acide phénique, mélangée à volume égal de solution de violet de gentiane, et qu’on luiss,. les préparations un quart d'heure dans ce bain. tiR. 171. S«iijr île Culmii «Jet élément’ «le V ibrion tffitu/ue en courts articles ou en longs tiUim ni (5|. D’ifréi Koch. 636 BACTÉRUCÉES. Les spores se colorent bien par les procédés spéciaux habituels. Cultures. — Les cultures sont assez difficiles à réussir. Le liacillus sep tiens est un anaérobie vrai et exige pour végéter un milieu dé- pourvu de toutes traces d’oxygène. La présence de ce gaz tue rapi- dement les cellules végétatives, en les empêchant même de sporu- ler. Les spores, par contre, peuvent être impunément exposées à l’air, mais ne germent qu’en l’absence d’oxygène. La culture doit donc se faire dans le vide ou dans un gaz inerte, l’azote ou l'hydro- gène par exemple ou mieux l’acide carbonique d’après Latlky (1). Nous renvoyons à l’article spé- cial de la culture des espèces anaérobies (p. 239). lin tenant compte de ces exi- gences particulières, on est arrivé à faire croître le Vibrion septique sur les différents milieux usités. Pasteur a donné les caractères des cultures sur bouillon; Libo- rius(2), Houx (3), San Le lice (4), ceux des cultures sur milieux solides. Ces cultures se font lentement à la température ordinaire et beaucoup plus \ite à 37°; dans ce dernier cas, on y peut déjà trouver des spores dès la fin du pre- mier jour. Les bâtonnets des cultures ne restent jamais associés en longs filaments comme dans le sang; de. plus, ils ne présentent pas les mouvements si nets de ceux de l’organisme. Cultures DANS le BOUILLON. — Dans le bouillon à 37°, le développe- ment est rapide; de douze à vingt-quatre heures, le liquide est trouble; il se dégage de l’acide carbonique et de l’hydrogène a vo- lumes sensiblement égaux, et, d’après Pasteur, une legero odeur fétide; la réaction du milieu ne change pas. Le bouillon s éclaircit assez vite : il se forme au fond du vase un dépôt léger. Beaucoup de bâtonnets ont produit des spores. Fig. 172. — Dacitlus septicus. Colonie isolée dans la gélose, 80/1. D'après Liborius. (I) Gafpky, Experimentell meugle Septik&mio mit Rüekaichtauf progressive Virulen* nnil nccomodativè Züchtung (MUtheilungen aus dem kaiserlichen Gesundh'Usamt,, 1, 1881, V'toUm BeitrUgo zur Kenntniss der Sauersluirbediirfnisses der Bactérien (2T«iï*eArfl| U .KÆ Si*. •»«.!„ (->»««* * '• 1 (.1)7., F .Lies, Unlcrsucliungen iiber nnaFrolie Mlkroorguiisroeii {Zettirhnft Hj giene, 1893, XIV, p. 339). 637 BACILLOS. Cultures iuxs la gklosk. — Kn cultures dans la gélose, que Ion solidifie en couche mince sur les parois d'un tube large ou sur des plaques de gélose mises à l’abri de l’air, on aperçoit les colonies à j’œil nu comme de petites taches nuageuses blanchâtres, a bords plus nets, se perdant dans la gelée. A un grossissement de 80 à 100 diamètres, on reconnaît à la colonie une partie centrale homo- gène d’où partent de nombreuses arborisations se perdant dans la gelée ambiante (fig. 172). Le tube doit être naturellement rempli d hydrogène ou d'acide carbonique et les plaques faites dans une semblable atmosphère. On peut arriver à obtenir des cultures en tube par un procédé Fig. 171. — Culture Jim II Fig. 174. — Culture de Ha- Fig. 175. — Cuttun/ |>lu« •gCtoK. Il’aprè* l.iburiut. cillua $e/iticua dan« U g*- âpre 1a gelalior. laline. plus simple, que nous avons indiqué page 240. En faisant pénétrer la matière d'inoculation, jusqu’au fond du tube, on parvient, eu favorisant la prise de la gelée dans les couches supérieure*, à sous- traire les parties profondes de la masse à l'action de l’oxygène. S’il J reste des spores, elles pourront germer, trouvant les conditions nécessaires. Mais, encore à la condition d’avoir privé le milieu d’air en le soumettant à une ébullition préalable, des colonies ne se for- meront qu’à une assez grande distance de la surface, 3 centimètres a peu près, à l'endroit où l’oxygène pourra pénétrer par diffusion. La reu. Mie est plus sûre si l'on fait l'ensemencement dans la gelée RACTÉR1ACÉES. 638 bouillie et ensuite refroidie dans une atmosphère d’acide carbonique et qu’on verse, après l’opération, une couche d’huile stérilisée de 1 ou 2 centimètres de hauteur, qui empêche encore l’action de l’air. Dans ces conditions, il sera possible d’observer le développement fig. 170. — Culture du Vibrion septique dans la gélose, après 2i heures, à 37". D'après Fracnkel et Pfeiffer. Fig. 177. — Culture de Vibrion septique dans la gélatine glucosée. D’après l-’raeu- kel et Pfeiffer. dans presque toute la hauteur du milieu. On use plus commodément des appareils de Roux, décrits page 244. Dans la gélose ainsi préparée et ensemencée, il se produit de petits nuages très légers déjà visibles à l’œil nu en vingt-quatre heures à 2o° (lig. 173) qui montrent un fin réticulum, rappelant celui représenté plus haut ligure 172. La gelée se fend souvent à I endroit RACILLUS. G39 des colonies, par suite du dégagement de produits gazeu\ lig. 170 . Ciltibes slr GÉLATINE. — Dans un tube de gélatine préparé comine nous venons de l'indiquer pour la gé!o>e, ou -ur de* plaques con- venablement disposées, on observe, au bout de deux ou trois jours, à 20°, de petites sphères de 1/2 à 1 millimètre de diamètre, pleines de liquide clair, qui se forment surtout res résistent facilement à une température de 80® et peuvent, «lans certaines conditions, supporter 'an* périr des températures supérieures à ton®. Desséchées, elles gardent très longtemps leur vitalité; elles ne sont pas tu«r,es après cinquante heures d'insolation. Produits formés dans les cultures. — Houx et Chamberlain! (2) «mt démontré l'existence «l'un poison sepiiqu? produit par le Vibrion Optique dans les bouillons où on le cultive, et dans l’organisme animal qu’il a envahi. Kn injectant dans h* péritoine, à un cobaye, une forte dose, 40 centimètres culw:s par exemple, «le la sérosité s écoulant des muscles et du tissu cellulaire «le cobayes morts de la septicémie «t«* Pasteur, sérosité filtré»* sur bougie Chamberlain! pour éliminer les microbes, on voit se dérouler rapidement les svmp- tom«*s particuliers «le la septicémie à marche aiguë; l’animal a le fl) litnt,, l.i|M'll erwugte Seplicaemie (.l/i llheilungen mil àem kaiterl. (îesund- Sfitmmtr, I. tSSt . p. mi). (i) Rut't Pt liamanit.- l outre U M>pli<*éniip ronfért»»* psr de* «uli«l*ncps *o- lubl*» (4n*ai'-t d* llnitiiut /•ail-ur, l»sT. I, p. «il . 640 HACTÉRIACÉES. poil hérissé, chancelle sur ses pattes, est agité de secousses convul- sives, tombe sur le flanc et meurt en quelques heures. Avec les pro- duits de cultures, l’effet est en tout semblable si l’on met en œuvre certains procédés. Les cultures en bouillon ordinaire, après filtra- tion, sont peu actives; il en faut de très fortes doses pour luer un cobaye. Besson (1) conseille pour obtenir un produit actif de prendre du bouillon peptonisé à 8 ou 10 p. 100, ou mieux de faire des cul- tures sur viande hachée d’après un procédé de Roux. Voici la mé- thode d'après Besson : Dans un flacon de f 200 à I 500 centimètres cubes de capacité, on met 500 grammes de viande de bœuf hachée et quelques centimètres cubes d’une solution de soude à 1 p. 100; le flacon, bouché à l'ouate, est porté à l autoclave à 11.1° pendant vingt minutes. Après refroidissement, on ensemence avec un peu de sérosité prise sur un cobaye mort de septicémie. Au bouchon d’ouate, on substitue un bouchon de caoutchouc stérilisé portant deux tubes coudés, disposés comme ceux <1 une pissclte, le tube plongeant fermé à son extrémité libre. On lait le vide en îelianl le tube ouvert à la trompe et on le ferme à la lampe. On porte l'appa- reil à l’étuve à 37°. Au bout d’une vingtaine d'heures, de nombreuses bulles de gaz viennent crever à la surface, la viande prend une teinte rose vif caractéristique et il tend à se lormer deux coin lies . dans un liquide trouble et rougeâtre, baigne une masse semi-solide, crevassée, irrégulière. Vers la fin du deuxième jour, il est utile de casser avec une pince l’extrémité du tube «pie l’on a fermée au cha- lumeau : les gaz dégagés par la culture s’échappent en sifflant , la culture se poursuit, le flacon étant rempli, à la pression atmosphé- rique par l'acide carbonique et l’hydrogène dégagés par la fermen- tation Le maximum de toxicité des cultures se rencontre vers le sixième jour, puis l’activité baisse. On recueille le liquide et on e filtre sur bougie Chamberland. Trois ou quatre centimètres cubes de la toxine ainsi obtenue, déterminent en injection intra-periloneale chez le cobaye de 450 à 000 grammes, une affection passagère dont tous les symptômes rappellent les phénomènes terminaux de la septicémie, mais qui guérit rapidement. Une dose inferieure a :> centimètres cubes ne donne rien. L’injection de doses comprise» entre 5 et 10 centimètres cubes tue rapidement les cobayes de 300 à 400 grammes. Des doses analogues ou plus considérables ne pro- duisent guère qu’une réaction locale, œdème ou eschare. Des pe- tites doses, plusieurs fois répétées, déterminent une intoxication chronique, de la cachexie. (1) biMoif, Contribution à l'étude du Vibrion septique (Annales de l'Institut l'asteur, 1894, VIII, p. 170). I BaCILLL s. 6*1 Cette toxine jxissède «les propriétés chimiotactiques négatives. Le chauffage à 85° pendant deux à trois heures diminue notablement son activité; ses propriétés chimiotactiques deviennent positives. On ne peut encore émettre aucune opinion sur la nature «le la substance toxique. Le Vibrion septique attaque énergiquement les matières hydro- carbonées et les matières azotées. Parmi les premières, l'amidon et la dextrine sont les plus rapidement attaquées, comme l'a montré Arloing; les sucres ne viennent qu’après. Il se produit une forte quant ité de gaz, composés surtout d'hydrogène et d acide carbonique. Dans de vieilles fermentations de glucose. Unossier a rencontré «h*' alcools éthylique et hutylique normal, des acides formique, acé- tique, butyrique, paralactique et d*"> traces d'acide succinique. D'après Kerry (1), cette Dadérie décompose (albumine en don- nant les produits ordinaires des putréfactions, acides gras, leucine. acide hydroparacoumarique ; pas d'indol ni de acatol, mais une huile excessivement puante qui forme surtout par oxydation de l'acide valérianique. lno«‘iilntlou expériiiieiilalr. — Les animaux les plus sensi- ? Mes à l'inoculation du Vibrion teptv/ue, sont le ridiaye, le lapin, le t rat blanc, la souris, le chat, le mouton, la chèvre et le cheval. I L'âne, la poule, le pigeon, sont moins sensibles; le chien moins > encore : ils ne présentent le plus souvent qu'une lésion locale. ? Le bœuf est réfractaire aux inoculations expérimentales , d’après ! Chauveau et Arloing, bien que, d'après Nocanl, il puisse naturelle- ment contracter la septicémie spéciale; le rat d'égout est au moins très résistant. pour réussir une inoculation sous-cutanée, il e>t nécessaire de la faire assez profonde; une simple scarification ou excision de lu peau ne suffit pas. (. est un fait probablement en rapport avec le “icaraetère anaérobie strict «lu microbe. Le cobaffe est l'animal «le choix. Lue très petite quantité, une frac- tion de g«>ulte. inoculée sous la peau, l«- tue sûrement ; avec cer- Uim virus très actifs, Davaine avait déjà remarqué qu’il suflisail dm» millionième de goutte pour occasionner la mort. I^*s symptô- nu'» qu il présente sont assez caractéristiques. Peu d'heures après I inoculation, l’animal se blottit en houle «lansuu coin, reste immobile. Son poil se hérisse; dès qu’on le touche, il pousse des cris aigus; le corps est agité de temps en temps de secousses convulsives. La mort survient vite, souvent douze heures après l’inoculation. (»n trouve I die «t*1- t ilurch die B«cillrn de* maliraen {VltmrMonatthefu.far Chimie, 1»**, X. u« lü). g U Uedfn' -M Aci . — - lt ict^rioloy it , 41 042 BACTÉUlACÉES. à l'autopsie des désordres considérables, très bien décrits par Pas- teur. Au lieu d’inoculation, s’est développé un œdème qui a pu prendre de grandes proportions; les muscles voisins, ceux de 1 ab- domen et des membres, sont d’un rouge noirâtre; le tissu con- jonctif est emphysémateux, il existe des poches de gaz aux aisselles et aux aines; le foie et les poumons sont décolorés, la rate un peu plus foncée que d’ordinaire, diffluente ; le péritoine renferme une sérosité abondante; le cadavre dégage une odeur putride assez particulière. Aussitôt après la mort, la sérosité de l’œdème, le suc musculaire, la sérosité péritonéale, renferment en grande abondance le Vibrion septique, sous forme de bâtonnets isolés ou de filaments souvent longs et flexueux. Le sang n’en contient encore que peu ; ce n est guère que vingt-quatre heures après qu’ils y abondent. L’examen de ces liquides à l’état naturel est d un haut intérêt . il permet de constater la grande mobilité du microbe, surtout des . filaments que l’on distingue « rampants, flexueux, écartant les glo- j lmles du sang comme un serpent écarte 1 herbe dans les buissons » (Pasteur). Le mouvement est doux, ondoyant, laissant une impres- sion bien particulière. La sérosité de l’œdème ne renferme pas de leucocytes. On n’y trouve jamais de spores pendant la vie, le Vibrion - septique n’en forme pas dans l’organisme vivant. Elles n apparais- sent que quelques heures après la mort; on en trouve surtout dans! les organes profonds laissés quelque temps à 3o°. Lue particularité très intéressante à connaître, déjà notée pour le bacille du tétanos, mise en lumière par Besson, est que les spores du Vibrion septique, pures, privées de toxine par lavage ou chauf- fage à 80°, ne se développent pas dans les tissus vivants cl sains, elles peuvent être injectées en quantité considérable a des cobayes et des lapins sans occasionner d’accidents. Il se produit, au point d’inoculation, un afflux considérable de leucocytes et une phago- cytose énergique ; la plupart de ces leucocytes renferment des spo- res adorables parla solution de Zielil. Ces spores ingérées doivent être détruites, puisqu’on n’observe pas les accidents dus a 1 infection par le Vibrion. , , . Cependant, si l’on dépasse la limite de l’activité phagocytaire en injectant une dose de spores telle que les leucocytes ne puissent pas les absorber toutes, il en est qui restent aptes à se développer, 1 ^,eT*rreuPur|,"k'U''nl rre Jar,li"5' d" ru”' complications gangreneuses, presque toujours fatales, P*r subtUnce» ^ 644 1UCTÉBIA.CÉES. observées fréquemment dans les plaies où oui pénétré de la terre i. substances pourries. Sur dix cobayes, inoculés comme "Uôté dit précédemment avec la terre de jardin ou la boue de rue, îuit meurent de septicémie de Pasteur, deux périssent du tétanos. L(>s résultats peuvent être moins complets; une partie des an$ maux inoculés1 peut survivre. La terre des couches profond^ inoins active à mesure qu’on s’éloigne de la surface. Lo.tct Arloing G. Houx, l’ont mis en évidence dans les hmons et vases de différentes eaux, même d’eaux potables. C’est peut-être sa pré- sence en grande abondance dans les conserves végéta es "u •'ll nvdes . mi occasionnait les accidents rapidement mortels obse ù- Poincaré (1) à la suite d’injections sous-cutanees de petites n antUés de ces substances. L’ingestion par voie intestinale n o- • „n d’accidents à cause de la barrière opposée par les cpillu 'lanlîouUe peu à admettre sa presenc ^ 'w„ cnvahisscment. Les -I rrulaUorexpérimenlales et les cultures démontrent du reste sa assez fréq Zm *11 est prouvé que les terribles affect, ons connues lu le“dl septicémie gangreneuse ou de çangrtne 9™»< I vibrion septique. S’il n’occasionne pas plus souvent de com- jat- ; din. Ces animaux meurent de septicémie, avec œdème gélatineux an ; point inoculé; lalTectiou »*st déterminée pur le Vibrion septique ou par une autre Bactérie, produisant des symptômes semblables, que I ou retrouve aussi dans la sérosité de l'œdème «*1 «lans le sang du ? ctettr. Les bâtonnets sont un peu plus épais que l«*s éléments du Vibrion !» septique ; ils présentent une auréole hyaline très nette : certains ren- ; ferment une ou deux sp«»r«*s oval«*s. On cultive facilement ce microbe en usant «les procédés indbfué» pom le Vibrion septique. Bans ta gélatine, on observe une li«{uéfaction rapide; si loua ■ ajouté du sucre au milieu, il >«• produit une fermentation én«*rgique ; avec développement «le ga/.. Les gaz ont une odeur de vi«*ux fro- mage «q renferment uni* fort** proportion d'aride butyrique. Les colonies sont «l«“ petites sphères de un à cinq millimètres «le «liamè- • >e, à contenu liquide, transparent, montrant dans la partie déclive UB lM*Bt amas grumeleux blanchâtre et souvent à l«*ur centre une huHw «li* gaz. • m gélose glucosée en strie, il se forme des colonies rondes, ova- (»! L/aomiit, tac. cil., p #36. 646 IUCTÉRIACÉES. les ou allongées, à contours irréguliers. En piqûre, il se produit d’abord un trouble autour du canal, puis de nombreuses bulles de . gaz qui déchirent la gelée. Les souris et les lapins meurent rapidement, parfois au bout de quelques heures, ou même plus tôt, après l’inoculation sous-cutanée ou intraveineuse de petites quantités de culture. Les Bacilles peuvent être rares dans la rate et le sang du cœur. C’est très probablement cette Bactérie que Bordoni-llfTreduzzi (I) a observée chez l’homme, dansun cas de septicémie ayant certaines allures du charbon, et à laquelle il a attribué le nom, très impro- pre d’ailleurs, de Proteus hominis capsula lus. San Felice (2) dénomme liacillus pseudo-œdematis maligni, un Ba- cille aérobie qu’il a rencontré souvent dans la terre, les excréments, les substances putréfiées, avec le Vibrion septique, et qui donne, lors- qu’on l'inocule aux animaux d’expérience et particulièrement au cobaye, des symptômes très voisins de ceux de la septicémie de Pasteur. Les éléments sont «les bâtônnels mobiles à extrémités arrondies, de 0,7 p de large et de longueur très variable ; ceux des cultures ont de 1 ,5 g à 2,5 a de long ; les filaments qui se trouvent dans la sé- rosité du cobaye atteignent jusqu’à 24 g. Il ne parait pas se former de spores ; la simple dessiccat ion un peu prolongée ou une chaleur de 70°, détruisent toute vitalité. Le microbe reste mal coloré par la méthode de Gram. On ne lui reconnaît pas de capsule. On obtient facilement des cultures sur les milieux habituels, en présence de l’air. En culture sur plaques de gélatine, les colonies de la surface sont transparentes, irisées, parcourues de nombreux sillons, elles rappellent un peu celles du Bacille typhique. La gelée n est pas liquéfiée. Sur gélatine et sur gélose, en piqûre, on observe un abon- dant développement de gaz et la production d une odeur fétide. Sur j pomme de terre, la culture est humide, grisât re. , En inoculant sous la peau d’un cobaye un centimètre cube de bouillon de culture, l’animal meurt en vingt-quatre à trente-six heures. ( in observe, au point d’inoculation, un œdème séro-sanguinolent et une rougeur des muscles, comme avec le Vibrion septique: on ren- contre aussi des poches gazeuses sous la peau et de petites bulles de gaz dans les tissus; les parties lésées dégagent une odeur désagréable, qui permet, avec un peu d’habitude, de distinguer les animaux morts (t) Boidoni-Ufpbeduzzi, Ueber einen palhogenen Mikrophyten an, Menschen un.l an .len Tliieron (Centralblatt fier Bakteriologie, II, 1 SS7). fur Ifu- (2) Sa* Filicr, Untersurlu.ngen iibor anaorobe Mikroorgamsmen (Zeitschrift fur HT giene, 1803, XIV, p. 330'. BACILLUS. 647 de celte septicémie de ceux qui opt succombé au Vibrion septique. Le microbe paraîl bien commun dans la terre de jardin, dans la .poussière de rue ou de maison. Sur vingt animaux, cobayes et lapins, i inoculés, avec ces poussières, San Kelice en a vu mourir treize de la septicémie occasionnée par lui. ("est encore une espèce qui doit bien probablement se rencontrer chez l’homme, ou l’on ne connaît que 1res imparfaitement la nature des processus septicémiques, très fré- quents cependant, surtout avant I emploi des méthodes d'antisepsie des plaies. Le même auteur le donne aussi comme commun dans les excréments des carnivores et des herbivores; tous les cobayes, inoculés avec des excréments de chien, en particulier, ont succombé à celte septicémie. Bacillus tctani Nicolaier. [Itacille du télnna», Dacille de \icoloier.) Atlxs DK ViCnoBini.OGlK. H.. XVII. L’opinion de la contagiosité du tétanos est ancienne; elle s’ap- puyait surtout sur l’observation de véritables épidémies de celle affection. K Ile a été reprise récemment et brillamment soutenue par Verneuil I qui n'hésite pas à affirmer que le tétanos n’est jamais spontané, mais provient toujours de la pénétration de matière in- ledieusc par une solution de continuité traumatique, extérieure ou intérieure. Larleet itatlone (2) ont fourni les premiers la preuve expérimen- itale de la contagiosité du tétanos, en inoculant à des lapins du suc dim œdème pris sur un individu atteint de tétanos; ils obtinrent des ca> de tétanos typique chez presque tous ces animaux. Des recher- ches très intéressantes de Nicolaier .1) ont montré que l’inoculation sous-cutauee de terre prise dans les champs, les jardins, les rues* déterminait, chez les souris, les lapins, les cochons d'Inde, tantôt la septicémie «In l ibrion réplique, tantôt un tétanos véritable. Dans ce dernier cas, au bout d’un jour ou deux après l'opération, il se produit des contractures des membres, de l'opislhotonos souvent tio prononcé, du trismus des mâchoires. La dyspnée survient, puis (“■u après la mort, au troisième jour chez les souris, du cinquième (Il II,. |B tK>n-('ii*lenr* du tétanos spontané ( Compte * rendu* de l'Académie < e* ttmeei, ï octobre 1*87), rt htodr* sur la nature, l'origine H la pathogéuie du tétanos Jletme de chirurgie, 1**7 et IM*). (t) t.*a'.E «t Hattoss, Studio uperimenlale null'eliologie «tel Trtaoo (Accademia di mtdi~ Tonna, mars t**4). 1-sX ,or Aetiologle des Wundslarrkrarnpf, Dinsert. InauR. (i.dtinrue ,,H4! ‘ ^ Ur Difeetnwen T.tanas ^ultche meéieinieche Wochetuçirift, f\ déeeml r*. 6i8 IUCTÉ1UACÉES. au septième chez les cobayes et les lapins. A l’autopsie, on ne ren- contre rien de spécial, sauf une minime collection purulente au point d’inoculation. Dans ce pus, Nicolaier a trouvé de lins Bacilles, un peu plus longs H à peu près aussi gros que ceux de la septicémie de la souris, se colorant très bien aux couleurs d’aniline, dont beaucoup se termi- nent par une spore ovale, brillante, plus grosse que le bâtonnet où elle s’est, formée. Il n’a pas été possible à cet observateur dobteni™ de cultures pures; il y avait toujours, mélangées à la première es- pèce, d’autres Bactéries de putréfaction. Le développement ne ses lait ni sur gélatine, ni sur gélose. En strie sur du sérum solidilic, il ne se forme rien à la surface de la gelée à 87», mais seulement .le petits flocons blanchâtres dans l’excès de liquide rassemble a la par- lie déclive du tube. Ces cultures sont virulentes et déterminent, chez les souris el les lapins, un tétanos rapidement mortel. Bosenbach (1) a retrouvé ce même Bacille sur la plaie d un homme mort de tétanos et a insisté le premier sur la forme bien spéciale, m finale que présentent les éléments sporifères; il a pu détermine SMton d*. .«rf» ta ...ta «. h»' inoculant sous I. peau des fragments de tissus pris il l'endroit a, le II a *W>aU. le premier res llaeilles dans la Me épinière. Iles culture, ont M o- ment été obtenu», mais elles contenaient, comme celles de N co- la plusieurs espèces. Leur inoculation a toujours cause un telanos mortel aux animaux. , . , , Hochsinger (2) annonce .les résultats en tout semblables aux pic- ^lono.nc (d) a observé, sur cinq ras ,1e tétanos traumatique, Irais ehc. l'homme, un cher, le cheval et un chez le mouton la prescuu constante du Racille décrit comme pathogène par Nicolaici, ta V Wb ' UC par son mode de fo, malien de spores. Il lu, donne un fongueur doillile ou triple de celle du BaciU, de te tuberculose ; cest Irès probablement des bâtonnets réunis en chaînes qu il a apem .. vidus morts du tétanos. „)U-™.,Z.rA-W»l.d-W«-U.rt~.Pf« W Mmsclion W" «SS! :2k "i ” »« «Wirh» Wu,d„ (ta»»-. /» «ta»-** UACILLUS. 049 Lampiasi (1), Belfanti el Pesearolo (2) disent avoir obtenu en cultures pures, de sang ou de pus d'hommes ou d'animaux tétani- que*. des Bactéries différentes du microbe signalé par Nicolaier, qui, inoculées aux animaux d’expériences, leur communiqueraient une -sorte de tétanos. Os données n’ont pas reçu de confirmation ulté- rieure. Kitasato (3) lit faire un grand pas à la question en réussissant à obtenir des cultures pures du Bacille de Nicolaier et en déterminant un tétanos typique chez les rats, les souris et le* cobayes, par ino- culation de ces cultures. Depuis, d'importants travaux sont venus confirmer el étendre les résultats signalés par ce dernier savant et mettre en lumière bien des points intéressants de l'histoire du tétanos. Un doit surtout citer ceux de Verhoogen et Baert/4), de Sanchez-Toledo et Veillon (5), de Vaillant et Vincent (0), Vaillant et Rouget 7;. L’étude des propriétés biologiques du microbe, des produits qu’il forme dans les cultures, a donné lieu à des travaux de la plus hante importance qui ont conduit aux résultat» que Behring, kita- sain, Roux et Vaillant ont obtenus *ur In question de l'immunité et de la sérothérapie du tétanos. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Kn exami- nant du pus ou de la sérosité d’une plaie tétanique, on y trouve des Bacilles assez longs et grêles, de U,:t à 0,5 p de large sur 3 à S p de long, légèrement mobiles; ils forment souvent des filaments plus ou moins longs, parfois un peu ondulés. La motilité des Ba- cilles ou des filaments ne s’observe qu’en l’absence d'air; elle cesse quand luira pu diffuser dans la préparation. Les cultures jeunes montrent surtout des Bacilles courts; les plus âgées, des formes plu* longuos ou filamenteuses. Dans le pus et les cultures âgées d'au moins une huitaine de jours, lorsqu’elles sont maintenues vers 20*, nu après quelques jours à 37*, on rencontre souvent des éléments sponfères. Ils sont assez caractéristiques, bien qu’on puisse rencon- frer des formes analogues chez d’autres espèces microbiennes, en (1) I.aumasi, Kicerche suit' etiologia «lel T etaun (Congretto délia Sncietù ihilmnn di < -kimryiq, »o niarxo 1 SHS). âxiiisti et IVicimu, Gmrnale dtU' Aeeadewin di mediema di Tari no, juin (888. Kitasato, (Vber rien Tuiauusbarillii* (Ztittchrift fùr Uygiene, VII. 1880, p. US). ■*) et Batut, Pmaiaei recherches «ur la nature et l'étiologie du tétanos {Sut, r,,yi,lr ,/M tnencei naturelles et médiralet de B ruse lie*, 18*8-1889). (o) Suoiii-Tauib *1 Viiuoi, Recherche» niirroliiologique* et eipérimcntale* Mir le té- t rekivet de médecine experimentale, tsîtn, 11, p. 7ti9). I (’>i \ aii LAau .-l VntcaTT, Contribution k l'étude du tétanos ( Annale m de F Institut Putteur I ' 1«*l , Fait. ( j. | i ) \mllaai. et Kooorr, Note au -ujet de l'étiolofie du tétanos (Annalet de F/nititui I l'asten r, l«M, Vil. p 785). G:')0 BACTÊRUCÉES. particulier plusieurs espèces du sol. La spore, sphérique ou à peu près, se forme presque toujours à une extrémité d’un bâtonnet, ra- rement dans le corps de l'élément. Elle est notablement plus grosse que le bâtonnet et peut atteindre jx de largeur ; elle lui donne une forme spéciale, en baguette de tambour ou en épingle. Après la formation de la spore, le corps du bâtonnet peut se désagréger en partie ; à un certain moment même, dans les cultures très âgées, on ne rencontre que des spores libres. On peut trouver des formes en haltères, des éléments renflés sans apparence de spores, qui sont de véritables formes d’involution. Coloration. — Le liacille du tétanos se colore bien aux différentes couleurs d’aniline; les éléments (pii sporulent prennent souvent mal la couleur. Il reste coloré par la méthode de Gram. Les spores se colorent par les procédés ordinaires de double coloration des spores, par la méthode d’Lhrlich et par la solution de Zield. Cultures. — Pour isoler h; microbe du tétanos, Kilasato mit à pro- lit successivement la grande résistance de ses spores à la chaleur et sa qualité d’anaérobie. En ensemençant du pus de tétanique, il ob- tient d'abord des cultures impures, contenant, avec le liacille de Ni- colaier, plusieurs autres espèces, aérobies et anaérobies. En chauffant ces cultures à 80° pendant trois quarts d’heure, la plupart des espèces étrangères périssent ; le liacille du tétanos subsiste, en gardant toute sa virulence, comme le démontrent les inoculations. En faisant alors, avec ces cultures, des cultures sur plaques en présence d'hy- drogène, il se développe des colonies que l'examen microscopique et l’inoculation démontrent être l’espèce en question. Ces colonies servent à ensemencer d’autres milieux et à inoculer des animaux qui offrent un tétanos typique. On peut isoler le microbe à l'état de pureté au moyen de cultures sur plaques par les différents procédés indiqués pour les anaérobies (p. 239 et suiv.). La méthode très simple de Vignal (p. 241 ) est par- ticulièrement à recommander. Avec ces colonies, il est facile d’obtenir des cultures pures su*' différents milieux en tenant compte des exigences particulières de l’espèce. Le liacille du tétanos est anaérobie; il végète au mieux en l’absence totale d’oxygène, dans le vide ou dans un gaz inerte comme l’hydrogène. Gomme le font remarquer Yaillard et, N incent, ce n’est cependant pas un anaérobie tout à fait absolu ; il peut croître en présence de faibles proportions d air, ce qui explique comment il se développe dans les cultures impures où l oxygéné est en majeure partie absorbé par les espèces étrangères qui y poussent avec lui. On pourrait même graduellement I habituer à croître dans BACILLI’S. 65 1 un air a peine raréfié, san* lui voir perdre ses propriétés. Il se déve- loppe aisément dans la gélose ou la gélatine, dans les couches pro- fondes, où la diffusion de l'oxygène est arrêtée par les couches supé- rieures. On prend des tubes de gélatine ou de gélose, contenant de la gelée sur une hauteur de 10 à f 2 centimètres, on les soumet à I ébullition pendant une demi-heure pour purger d'aii le milieu, puis on les refroidit brusquement. On les inocule en piqûre profonde et on rerom re la surface du milieu d'une couche de un centimètre d'huile stérilisée. Ou bien, on fait le* cultures dans les tubes de Itoux, en présence d'hydrogène. Kita*ato conseille d’ajouter au milieu une petite quantité d une substance réductrice, 2 p. tOO de glucose, 0,10 p. f 00 de sulfo-iudigotate de soude,.'» centimètres cube* p. 100 de teinture bleue de tournesol, pour absorber les dernières traces d oxygène. La méthode de Wurtz et Foureur (p. 242) permet d obtenir aisément de grandes quantités de cultures en bouillon. Le microbe se développe au*si bien dan* les milieux acides que dans les neutres; le tournesol bleu, ajouté aux cultures, ne rougit pas, ce qui indique qu'il n'y a pas de formation d'acide; le tournesol rouge ne bleuit pas dans les même* conditions, il ne se forme donc pas d alcali. Au-de**ous de 14°, la végétation ne se fait pas ; à 18® le développement e*t lent, vers 38® il est très rapide. I.e Bacille du leta- ii'is croit même encore rapidement à L3°. (a LTi Bf s si h PUQÜES dr GMLxTnE. — Kn partant de la sérosité ou du pus tétaniques, on obtient des cultures sur les plaques de gélatine, maintenues dans l’hydrogène, ou dans de petits tubes remplis de géla- tine selon la méthode de \ ignal (p. 2 41); les colonies ont toujours le même a*pect. En maintenant les cultures aux environs de 20®. les colonies tétaniques deviennent visibles à l’œil nu comme de petits points blanchâtres, vers le troisième ou quatrième jour. En usant d un grossissement moyen, on leur reconnaît un aspect a*w*z particu- lier. Elles sont formées d une masse centrale arrondie, d'une teinte jaunâtre, d'où partent de nombreux rayons très fins; l’aspect rappelle assez celui de la colonie de Bacillux mexentcricm vulgatvx. La géla- tine se liquéfie, mais lentement, beaucoup moins vite que chez la dernière espèce citée. Lcltiiiks m>s la cklatim. — En inoculant par pùjthre profonde un tube de gélatine privée d’air par ébullition puis refroidie, ou mieux un tube de gélatine additionnée de substances réductrices, glucose à 2 p. 100, sulfo-indigotate de soude à 0,1 p. 100, teinture bleue de tour- nesol à 5 centimètres cultes p. KH), on obtient une culture très ca- ractéristique, représentée figure 178. Au bout de quatre à cinq jours à 18®, on voit apparaître, à la partie 652 BACTÉRIACÉES. inférieure du tube, de petits points nuageux, d'où partent bientôt de très fins tractus radiaires, perpendiculaires à la piqûre. La cul- ture a un aspect floconneux. La gélatine se liquéfie lentement, à mesure que des bulles gazeuses se dégagent. La gélatine entièrement Fig. 178. — Culture du Bacille du tétanos Fig. 17!). — Culture du Bacille du tétanos sur gélatine glueosée inoculée en piqûre sur gélatine glucosée, après répartition profonde, âgée de six jours. D'après Kita- dans le milieu de la matière d'ensemence- s;,t0 ment. D'après Fraenkel et Pfeiffer. liquéfiée s’éclaircit vite ; au fond du liquide, la culture forme des flocons blancs. Si l’on répartit par agitation la matière d'ensemencement dans la gelée fondue, on obtient un autre aspect de culture représentée figure 179. Les colonies apparaissent au bout de six jours, d abor d dans le bas BACILUS. «53 du tube, comme de petites taches floconneuses, entourées d'une line auréole. Plus lard, ces taches grandissent et s'entourent d une zone de filaments rayonnants qui leur donnent l'aspect représenté ci- eonlre. La gélatine se liquéfie peu à peu ; les colonies floconneuses se déposent au fond du tube et le liquide devient tout à fait limpide. < i i.ti Ht:» si h ci i.ost. — Les caractères des cultures sur gélose sont tics voisins, mais moins spéciaux. Les colonies sont moins flocon- neuses; les frac! us sont moins fins et plus sinueux. Il se dégage des gaz qui fendillent la gelée. Li i.ti re s SI K sèri R. — Sur sérum coagulé, en piqûre, la culture •e fait très bien, sans jamais liquéfier le milieu; elle a les mêmes aspect» que celle sur gélose. Lri.n Rts si a pomuk i*t terre. ta»* cultures sur pomme de terre seraient difficiles. D'après \ aillante! Vincent, le Hacille du tétanos donne sur ce milieu une couche humide, luisante, peu visible, assez semblable à celle qu'y forme le tUirUk typhique. ta m ris t»*v* i.t: roi inox. — Dans le bouillon, le développement est très rapide a 38 degrés. Le liquide se trouble en un jour et dégage de fines bulles de gaz. V ers le quinzième jour, la culture se ralentit, il se forme un depot au fond du vase. Iæ réaction du milieu devient nettement alcaline. Culte rk» iuns u mit. — Il ne se produit pas de coagulation; le lait a une réaction amphntère. Toutes les cultures dégagent une odeur spéciale rap|M*lanf celle de corne brûlée. Propriétés* biologiques. Vitalité — Le microbe est Irè» résistant à l’égard des agents de destruction. U résistance parait surtout due aux spores. Les spores résistent bien à la chaleur. Elles supportent sans périr une température de K0> pendant six heures el 90° pendant une heure ou deux ; dans la vapeur d eau à t00«, elles sont tuées en un quart d heure; en cinq minutes a II II», dans I autoclave. D'après Vaillant et \ incent, elles seraient très sensibles à l'action de la lumière en présence de l'air; elles germent moins facilement, donnant des Ba- ci Ile-* atténués ou privés de virulence, el |>é rissent même après un mois environ. Elles résistent pendant plusde dix heures dans l'acide plienique à t» p. 100 et pendant plus de trois heures dans la liqueur de Van Suieteu. Virulence. — l,es produits tétaniques conservent très longtemps leur virulence. Des morceaux de tissus où existait une plaie téta- nique restent très longtemps actifs; les cadavres d’hommes ou d'uni- HACTERIACEËS. 654 maux tétaniques restent donc dangereux longtemps. C’est aussi dû à la présence de spores. Il en est de même de la terre desséchée. Les cultures sont aussi virulentes que les produits tétaniques cl conservent aussi longtemps leur activité. Produits formés dans les cultures. — L’expérience a amplement démontré que l’infection tétanique estime infection locale; le Bacille du tétanos pullule seulement dans la lésion locale et occasionne les accidents généraux ùl'aide de produits solubles qu’il sécrète, produits qui se répandent par diffusion dans l’organisme et vont exercer loin du lieu de production leurs effets toxiques spéciaux. Ce sont ces produits toxiques qu'il importe donc surtout de connaître. lîrieger (I) a pu isoler des cultures impures de Rosenbach, faites sur de la viande ou de la cervelle hachées, trois plomaïnes diffé- rentes par leurs propriétés chimiques et leur action physiologique. La tétaninc cristallise en aiguille^ et détermine, à la suite d injec- tion sous-cutanée de quantité excessivement faible, les symptômes classiques du tétanos. Le tèlanotoxinc produit des convulsions toni- ques et cloniques. La spasmotoxine amène une salivation très éner- gique et des convulsions. Les résultats obtenus par la suite n ont pas confirmé cette opinion sur l’activité et le rôle des plumâmes. Knud Faber (2) a annoncé le premier qu'on pouvait déterminer un tétanos expérimental typique en inoculant aux animaux des bouil- lons de culture très virulents, privés de tout microbe par filtration sur porcelaine. Les effets toxiques ne se manilestent qu après une certaine incubation dont la durée est en rapport avec la virulence de la culture et la dose inoculée. Après I inoculation, il apparail des convulsions qui débutent dans le voisinage du point inoculé, puis se généralisent ensuite. Le liquide obtenu par filtration d’une culture âgée d’une vingtaine de jours, possède une toxicité très grande. Un cent-millième de centimètre cube donne le tétanos à la souris; un millième de centi- mètre cube peut tuer un cobaye en trois jours. Des doses massives de ce liquide, introduites dans l’estomac, ne donnent aucun symp- tôme tétanique. La puissance toxique de tels liquides varie suivant la puissance nutritive du milieu et l’activité de la matière d'ensemencement. Ou peut ensemencer plusieurs fois de suite le même milieu en le filtrant chaque fois; le microbe y pullule à chaque reprise et accumule la substance toxique. (I) lïHiEr,Kn , Uiitersucliungcn ueber Ptomaïne, 3* p., 1880. (-2) K n un Fadkr, Die Pathogenesc des Tetanus, {lierliner klimsch 9 Wochenschn/t, 1.- , n» 31). BACILLUS. 655 Knud l-abcr avait émis l'opinion que celte substance toxique se rapprochait des diastases, se basant surtout sur sa destruction par un,‘ (’hauffe de cinq minutes à 65°. Les travaux de Tizzoni, ('.altani d Laquis (t) et surtout ceux de \ aillard et \ incent l'ont continué ; Brieger et I raenkel 2) ont pu isoler le principe actif qu'ils consi- dèrent comme une tox&lbumiue. Evaporé dans le vide, le liquide lillré lai"e un résidu brun, déga- geant l’odeur propre aux cultures, extrêmement toxique. L'alcool n en dissout qu’une faible partie; la solution n’a pas de propriétés toxiques. La portion non dissoute par l’alcool est très soluble dans 1 eau ; inoculée au cobaye, elle lui donne un tétanos typique; l'alcool la précipite de sa solution >ous forme de flocons grisâtre*; en pro- duisant dans le liquide un précipité de phosphate de chaux ou d'alu- mine, elle est en grande partie entraînée. hn usant de la méthode d'extraction spéciale, qui a été décrite à pn.po- de la diphtérie (p. 590 . Brieger et Roer (3) ont obtenu une toxine tétanique pure amorphe, qu'ils considèrent comme une toxal- bumine, à effets toxiques excessivement puissants, déterminant les symptômes typiques du tétanos. La substance toxique contenue dans les cultures de tétanos est tri-s sensible à l’action de la chaleur. Un liquide de filtration qui tue rapi- demeut le cobaye à la dose de un deux-centième de centimètre cube, s'atténue considérablement lorsqu’on le chauffe, en vase clos, pen- danl quarante minutes à 60» ou vingt minutes à 62*; une température de 65°, maintenue pendant trente minutes, |<« rend tout à fait inactif. Exposée à t'air. en couche mince, celte toxine brutes atténue rapi- dement, surtout si I action de la lumière intervient aii'-i. A | abri J * a,r* f de la lumière, même des rayon» solaires directs, est bien moins appréciable. En vase clos, à l’abri de I air et de la pendant des mois touti* sou activité. lumière, la toxine garde > différentes cultures en bouillon ne présentent pas une toxicité identique; la composition du milieu influe beaucoup sur celle pro- preté. Ainsi \ aillard et Vincent ont remarqué que les milieux très nutritif.», qui déterminent une pullulation abondante du microbe oimerii un produit moins toxique que les bouillons moins nutritifs ou le microbe se développe moins luxurieusement. Le simple bouillon i'VT‘V ' [ B*cl, r'eloif.«he I nter.u Itungeo u«ber supportent souvent sans périr dassez fort,, doses. L'absnrpl les voies digestives ne produit rien. . . , . , . Les symptômes que présentent les animaux inocules, son tout a I U s Ceux du télanos humain. L’inoculation est sum i'! „::ti ï d'^a on qui varie avec l'anima, et la dose de r;:1-.:: s— Tf^to^defaTmaux quionl succombé, on ne trouve rien ou pi es , ,u“ rien au point d'inoculation ; les I issus sont egerement ad - Kl! se,, écoule à la coupe un peu de sérosité rougeâtre , I en BACILLUS. 657 droit où l’on a fait l'opération peut même être difficile à reconnaître. 1a>s v,sc*,res ne présentent pas de lésions bien appréciables, mais seuleim ni un état de congestion plus ou moins marqué. On ne re- Iroine que très rarement au microscope des Bacilles dans la région de inoculation; mais, on obtient presque toujours des cultures en ensemençant des lambeaux de tissu conjonctif pris à cet endroit et on communique le tétanos aux animaux en leur inoculant de la meme substance. Le sang de la circulation générale ne parait pas contenu le microbe, au moins avant la mort; dans les derniers moments, cependant, il pourrait y pénétrer; c’est alors qu’on peut en rencontrer dans la moelle des os, le foie, la rate, le cerveau. Le Hactlle du Vtanos n’envahit donc pa* l’organisme ; il ne semble même pas pulluler d’une façon notable dans la région infestée. Les produite 'prélevés chez un animal rendu tétanique par injection de cultures pures sont inactifs. H ressort nettement de toutes les expériences que c’est la toxine secretee qU. produit le tétanos. Dans le tétanos expérimental même la ‘own** de* culture» employées qui cause les accidents Yail- Hard et \ incent ont en effet démontré que si I on inoculait des cul- tures jeunes, ne contenant pas encore de toxine, le tétanos ne *e produisait pas, ou l’on n’observait que des symptômes très légers- * cependant la quantité de microbes introduite était très grande Les mêmes observateur» ont pu inoculer de grandes quantités de apoie», chauffées À Ô5« pour détruire la toxine, on lavées pendant iplusieurs jours sur un rulot de filtre Chamberland pour l’enlever wns occasionner d’accidents. (>s spores ne pas aUénuéew car’ ense.nen, «es dans du bouillon, elles donnent des cultures très toxi- ques. Elles ne ae développent pas chez l’animal. Ils ont obtenu les rien T' 'X'u P" laVa,U ^ ",K>res à ,Vau qui ne peut en ne» les altérer. 1 hi fait doit être dû, comme Besson l’a montré pour le Vibrion p/e/wc (voir p. 642), à l'engloberaient et la destruction des spores •ai es cellules lymphatiques phagocytaires s’accumulant au point cm. u al ion ; la toxine, douée de chimiotaxie négative, empêche « Uix leucocytaire et permet aux spores de germer. ne nulh.f* d'T ‘‘‘T Aimonlré auj‘*urdhui que le BacilU du Utrnoi I ut ule pas dans les tissus où on l’introduit, mais v déparait au rsz:u dant la »eine de 10" de tonne pore. — 15“ _ ^Pendant m«.> injections intra-veineuses, la température reste nor- e.i survient un peu de phlébite, on suspend les inoculations ,,ur ‘‘-veineuses. S* Jour. M* — *«• — *!• _ 87* _ la* _ »o — l'ijectinu »ou»-< utaoévdc ld“ de toiine pure. — . 10" — -- 10“ _ JÿK — 15“ _ — Ï0“ _ — J0“ mm — Ï0*« ai 060 UACTÉR1ACÉES. Ces injections ne provoquent aucun accident ni local ni général. 70* jour. Injection dans la jugulaire de 35“ de toxine pure. Sudation rapide et abondante, diarrhée, élévation de température (39°); les phénomènes se sont dissipés le lendemain. jour. Injection dans la jugulaire de 150“ de toxine pure. Mêmes phénomènes, mais disparaissant le jour meme. 76- jour, injection dans la jugulaire de 150“ de toxiue pure. Mêmes phénomènes, maisencore moins durables. Le degré d’immunité obtenu est déjà considérable; du sang re- cueilli le soixante-dix-septième jour donne un sérum dont le pouvoir immunisant est de un million. . „nn ,• On peut encore, par des injections massives, de 200 a 300 cent, mèlres cubes, répétées de dix en dix jours, accentuer l immunité et exalter la puissance antitoxique du sérum. L état d’unmunite est s, marqué que l’injection sous-cutanée de 150 centimètres cubes de cul- tu» Irtv.nl* Irè» «tenniae : un œdème plus ou moins fort au point d inoculation, de la lièvre, un abattement plus ou moins prononcé. Ce que l on doitrecomman^ lier, pour mener à bonne lin l’immunisation, est de ne recourir a la toxine pure qu’après avoir constaté que le sang est nettement anU- : ' ’ L’immunité persiste assez longtemps après la cessation des injec- i lions vaccinantes; cependant la puissance antitoxique du sang dm nue à partir d'un certain moment après la dern.ere injection est déjà manifeste après quinze à vingt jours et s accuse de .plus e dus. Comme pour la diphtérie, si l'on veut avoir un sérum tre a , 1 faut donc renouveler périodiquement les injections de tox > J l e nouvelle introduction de toxine augmente l ac nu du- sérum; il semble que l’expérimentateur puisse ainsi 1 exalter a| V< Sérothérapie. - Behring et Kitasato, dans leur travail précité, ont ,lc préserver les animaux rentre son action et même de es gue^ lorsqu'ils présentaient déjà des symptômes accuses oj tétanique. Divers médecins italiens publiaient peu apres de . cas d guérison de tétanos déclaré cher l'homme, par usage de sérum de j actif, répétées du reste depuis par de nombreux expenmentateu ..j BACILLUS. 661 démontrent très clairement, que, chez l’homme ou chez I animal, on ne peut pas compter sur le sérum pour guérir un tétanos déclare, aigu ou grave. Au moment où se produisent les premiers symp- tômes du tétanos, en effet, la toxine a déjà exercé son action sur divers éléments, en particulier les éléments nerveux; les modifica- tions produites sont définitivement acquises, le mal est irréparable. Dans les seuls ca-' où l'intoxication est lente, où la marche est chro- nique, où le poison semble s’élaborer successivement, par petites doses, le sérum a la chance de pouvoir agir, non pas alors sur la toxine qui a impressionné les éléments, mais sur celle à venir; c'est donc dans le traitement du tétanos chronique que le sérum rendra des serv ices. Les expériences démontrent que le sérum antitétanique jouit d’un pouvoir préventif certain à l'égard de la toxine et de l'infection bacil- laire elle-même, (l’est en mettant cette propriété à profit qu'on arri- vera à tirer de grands avantages de son emploi. L’enseignement donné à ce point de vue par la médecine v étérinaire est des plus pro- bants. A l'aide des inoculations préventives, pratiquées sur le> con- seils de Nocard (t) qui a fait en leur faveur une campagne si dévouée, bien des vétérinaires ont vu disparaître les cas de tétanos qu’ils observaient si fréquemment, souvent même on peut dire épidémique- ment, à la suite de certaines opérations, lu castration principalement, ou de certains traumatismes, les blessures du pied, les clous de rue chez le cheval, par exemple, ("est une indication très précieuse pour la médecine humaine, dont on ne saurait trop consei lier d'user lorsqu’on se trouve en face d'un de ces traumatismes qui se compli- quent trop fréquemment de tétanos, plaies souillées par la terre ou produits suspects, plaies par armes à feu, dans lesquelles la halle a entraîné des lambeaux de vêtements chargés de poussières, blessu- res de llèches empoisonnées avec des boues tétanifères, comme le *<>ut celles des naturels des Nouvelles-Hébrides d'aprè< les observa- tions de Le Dantec. Le sérum antitétanique s’est du reste toujours montré in offensif, maigre les hautes doses auxquelles on l'a employé chez l’homme ‘deux, trois, quatre injections de 100 centimètres cubes en quelques jour'., dans un but curatif). Comme agent préventif, des doses bien moindres, de '» à 10 centimètres cubes, paraissent largement suffire. Habitat et rôle étiologique. — Le Ba'ilte Uu tétanos, comme le montre l'expérimentation, est très répandu dans le milieu extérieur. La terre, et surtout la terre de jardin, lu terre fumée, les boues de ** «lu Utano* ; ri*ai* ili» traitement [irOrntif (HulUtin ,le t A eu, ISrntr de médecin*, ti uetobrr 1*93). 602 It.ACTÉRIACÉES. rues, en est le réceplacle par excellence. Il est beaucoup plus abon- dant dans les couches superficielles et devient rare dans les couches profondes. Si l’inoculation de ces terres aux cobayesdonne plus sou- vent la septicémiedu Vibrion septique quele tétanos, ce n’est pas (|ue ” le Bacille du tétanos est plus rare que ce dernier microbe; c’est que l’infection septicémique plus envahissante, prend vite le dessus et masque complètement la présence des germes tétaniques. Les poussières des habitations sont communément tétaniques, tout ce qu’elles souillent aussi, particulièrement les toiles d’araignées que l’on emploie si communément encore dans nos campagnes | pour combattre les hémorrhagies. Les excréments des animaux sains, du cheval, de la vache, du chien, ceux de l’homme aussi probablement, donnent très fréquem- ment le tétanos aux animaux inoculés ; à cause de la présence en grande abondance du Vibrion septique, il tant prendre ici le lapin, moins réceptif à son égard que la souris ou le cobaye. Les herbivores domestiques paraissent aussi être les animaux qui entretiennent et disséminent les spores tétaniques dans le milieu extérieur. On se rappelle le rôle que Verneuil (t) voulait faire jouer au cheval dans la contagion du tétanos; l’expérience a démontré, eu partie, la véracité de son opinion sur l’origine équine du tétanos. G. Roux (2) a démontré la présence du Bacille du tétanos dans les dépôts vaseux des réservoirs d’eau du Rhône alimentant Lyon; Lorlet (3) dans la vase de la mer Morte; Vaillant (4) dans 1 enduit de bougies Ghamberland ayant filtré de l’eau de Seine. Le tétanos est provoqué par la contamination d une plaie par des| produits contenant des germes tétaniques, surtout par la terre, les» poussières ; c’est une maladie tellurique. Le tétanos spontané véritable n’existe pas ; les cas cités comme tels sont de ceux où la porte d en-l trée du virus n’est pas connue; et on sait qu’elle peut être profonde, échapper à toutes les investigations, si elle réside par exemple dans l’intestin dont le contenu est riche en spores tétaniques. Nou> a\ons vu précédemment que le contact des spores avec une plaie ne su h pas pour que le tétanos se produise; qu’il tant la présence de certa» nés conditions, favorisant leur développement sur place et la pi oi ucjj lion de leur toxine, en particulier la présence d autres micro ies inoffensifs par eux-mêmes, mais empêchant, par diffusion de pio» ui s qu’ils forment, l’afflux des leucocytes qui phagocyteraient ces spores *4* MM. "" d" ““ ,1,. la ville de Lyon (Revue d'hygiène, 1801, p. 67). (3) Lortbt, Comptes rendus de l'Academie des scie nces, 8. . (4) Vau lard article Tétanos, in Traité de médecine de Brouardel, II, P- BAC1LLUS. 663 ! et les empêcheraient ainsi do germer, (ie rôle des associations mi- ■. crobiennos, de ces microbes favorisants, est une précieuse indication Ipour le traitement des plaies; il est certain qu’uneantisepsie soignée ! réduira les chances d'infection tétanique en s'opposant à leur développement. Le même Bacille a été obtenu par Ben mer t; dans le tétanos des muvcau-nés ; il n’a cependant (tas eu de cultures pures. Son observa- is lion permet toutefois de réunir ce trismus des lionceau- ne» au tétanos jt traumatique. La contagion se fait certainement par la pluie omhili- | cale ; l'affection devient rare depuis l'emploi de l'antisepsie. Le tétanos puer-peral a pour origine la contamination de la plaie utérine ou des lésions produites pendant l’accouchement. Itecherche et dlngnoMt le. — Le Bacille se trouve toujours dans la plaie qui a été l’origine de l’infection; c'est là qu’il faut le cher- cher. On fait, à l'aide de la sérosité ou du pus qu’on peut recueillir jà cet endroit, des préparations microscopique» que l’on colore de la manière habituelle. Lorsque le microbe e>t abondant, on peut en i trouver de suite; d’autres fois, j| faut faire de nombreuse» prépara- tions. Il reste coloré jwir In méthode de f.rnm.re qui |M*uf être encore une bonne indication. L aspect, les dimensions des bâtonnets et surtout la forme spéciale, en épingle , des éléments sporifères donneront de fortes présomptions en faveur de ce microbe. Il faut cependant s«> souvenir que dans le* memes milieux, dans la terre en particulier et certaines plaies souil- lée» par elle, on trouve des formes semblables qui ne sont pas ou sont peu pathogènes. L inoculation au cobaye ou à la souris donne des résultats plus Mirs.ll laut la taire assez profonde et, mieux, exciser un petit fragment de la plaie et I introduire sous la peau de l’animal. Itans le cas de té- lanos, I animal peut devenir tétanique déjà en vingt-quatre heures; ' les contractures débutent par le» muscle* voisins du point inoculé. Bacillus Chauvæi Akloing, Coh.nkvin kt Thomas. ( Bacille du charbon symptomatique.) ATI.AS liK MICROBIOLOGIE, PL. XVIII. On rangeait autrefois dans les affections charbonneuses, à côté du charbon vrai produit par le Bacillus enthracis, une maladie contagieuse, sévissant surtout sur l'espèce bovine, que Chabert 2’ a (i) Buau, Z«r AelialogU ilrr Triimuii tire Tctanu* neonatnrum (Zeitschrift für N.. 1H, ï* p.. p, * • '»■ <*t 1 Trait* du charbon ou aol lirai dan* Ira animant 7* Adilion, l’ai-i», 17 on BACTÉR1ACÉES. 66'. séparé sous le nom de charbon symptomatique. Arloing, Cornevin et Thomas (t) en ont fail une étude complète; ils sont parvenus à lui assigner comme cause le développement dans l’organisme d’une Bactérie dont ils ont obtenu des cultures pures, à l’aide desquelles a été reproduite, avec tous ses caractères, la maladie primitive. Ils ont donné à celte espèce le nom de Bacterium Cluiuvæi, qui doit de- venir Bacillus Chauvæi, aucun caractère n’en faisant un Bacterium, même dans le cas où ce dernier genre devrait être conservé. La maladie, le Rauschbrand des Allemands, sévit, dans les deux mondes, surtout dans les régions où la population bovine, à laquelle elle s’attaque de préférence et qu’elle décime fréquemment, est;- dense. En France, on l’observe principalement dans la région des liants pâturages, en Auvergne, dans le Dauphiné, le Limousin, les Basses-Pyrénées; elle n’est pas rare dans les pays plus plats, 1 les plaines de la Lorraine par exemple. Elle a un maximum dans les mois les plus chauds de l’année. On peut observer aux mêmes endroits des épizooties de charbon symptomatique en même temps que du charbon vrai ; ces deux affections ont même été rencontrées ensemble sur les mêmes individus. Le charbon symptomatique est une affection qui est presque tou- jours mortelle. Lorsqu’il se déclare chez des bœufs, vaches ou mou- lons adultes, le pronostic doit être toujours défavorable. Par sa marche, il se rapproche beaucoup plus des septicémies que des ma- ladies charbonneuses vraies. Le mal débute par de la lièvre, une rai- deur musculaire, des tremblements partiels; l’animal devient triste, la rumination s’arrête, il est pris de frissons et d’un refroidissement subit; alors la tumeur caraléristique apparaît sur un membre. Dans les cas très graves, la tumeur se développe brusquement, avant que, l’attention soit éveillée par des symptômes généraux. Cette tumeur, qui se trouve d’habitude dans les grosses masses musculaires, peut être bien apparente ou cachée lorsqu’elle siège dans la profondeur; on la trouve surtout à l’épaule, à la cuisse, sur la croupe, sur la poi- trine, dans la gorge (glossanlhrax). C’est une tumeur irrégulière, mal circonscrite, qui progresse très rapidement ; en huit ou dix heu- res, elle peut atteindre un développement énorme. Très douloureuse à la pression et de consistance homogène, pâteuse au début, elle devient peu à peu insensible et crépitante, même sonore a la per- cussion, ce qui indique la présence de gaz à son intérieur. A la coupe, son tissu noir, friable, d’où le nom de charbon, laisse écouler d’abord du sang rouge, plus lard du sang noir et en dernier lieu de la sérosité roussâtre, spumeuse. Dans les régions très riches en tissu (I) Abloing, CuHNKVm et Thomas, Lp barbon sym tomatique du bœuf, 2' édit, fans 188 BACILLUS. 665 rconjonclif, I œdème prend des proportions énormes; il s'en écoule un liquide cilrin ou rosé. Lorsque la tumeur cesse de croître, les symptômes s’aggravent, l’animal devient indifférent, et tombe dans une adynamie profonde ; la mort arrive de la trente-sixième à lacin- |i(]uanle-sixième heure apres les premiers symptômes. Sa guérison est trare, exceptionnelle même dans nos pays. A I autopsie, a part la lésion locale, les organes paraissent peu rfchangés, I intestin est rouge, le foie et la rate sont presque normaux. ILe sang est peu moditié. Les tissus de la tumeur, la sérosité qui en sort, les organes ma- tiades, renferment des Hart éries caractéristiques. Le sang n’en ron- I tient que peu ou même pas du tout avant la mort; leur nombre i augmente après. La bile en contient des quantités considérables. Les membres voisins de la lésion dégagent une odeur de beurre rance toute spéciale, signalée par Nocard et Moulé I .Morphologie. — Caractères microscopiques. — O sont lig. 180) des bâtonnets droits, mesurant en longueur de "» u à 8 a avec i une largeur de I p, isolés ou parfois réunis par deux. Ils présentent une grande vivacité de mouvements et se distinguent par là aisément •lu llarilha unthracis; c’est delà que proviennent les dénominations de ■Aharbon bactérien pour l'affection due au Baàitux Ch — tiaciiu » Ck« t'fÇ- !»«•■ — ttocil/u $ Chain ri .le lit léronli d'unp seulement, en prenant une forme de fuseau, ou 060 BACTÉRIACÉES. st* trouvent alors aux deux extrémités opposées. Ces bâtonnets peu- vent être entourés d’une mince auréole transparente, dans leur tota- lité ou seulement à leur extrémité renflée. Kerry (t), Klein (2), Piana et (’.alli-Valerio (3) ont décrit des for- mes un peu différentes du même microbe, différant de la tonne typique par des dimensions plus petites et la rareté des spores, le manque virulence. Coloration. — La coloration s'obtient assez facilement par les pro- cédés ordinaires. Le microbe reste colore par la méthode de Gram, mais à la condition de colorer très fortement avant de taire agir l’alcool. Les spores et les cils peuvent se colorer à l’aide des mé- thodes spéciales employées à cet effet. Cultures. — Celte Bactérie est une espèce anaérobie vraie, aussi ne se cultive-t-elle qu’en l’absence d’oxygène, dans le vide ou dans une at- mosphère d’acide carbonique oud hydrogène. Cependant la présencè d'une très petite quantité d'air ne parait pas être un obstacle ab- solu; c’est un anaérobie moins exigeant que le Vibrion septique. Le développement commence vers 18°, mais se fait surtout bien à par- tir de 23°. Les cultures se font bien dans du bouillon de poule ou de veau, auquel les auteurs précédents recommandent d’ajouter un peu de glycérine et une très faible quantité de sullate ferreux, Ki- tasalo (4) a employé le bouillon de cobaye. Le liquide se trouble en un jour, puis il se forme des flocons qui nagent dans sa masse. Il se produit des bulles de gaz qui s’amassent à la périphérie. L odeur est celle de beurre rance. La culture se ferait mieux dans un milieu très légèrement acide. Kitasato (5) et après lui San Kelice (G)onl obtenu «les cultures sur gélose et gélatine eu ensemençant ces milieux, dans un courant «I hy- drogène, avec de la sérosité d’un cobaye mort après inoculation. Il est à recommander d’ajouter t à 2 p. 1 1)0 de glucose ou 4 à 5 p. 100 de glycérine, les cultures se font mieux. Les colonies, qui se développent dans la gélatine, sont d abord de petites sphères irrégulières, à surl'ac** légèrement verruqueuse. U$ m Keiiry, Œsterreichische Zeitschrift fi'ir Wissench. Thierheilkunde, 1 80-i. (2) Klein, Ueber niclit virulente» Rauschbrand (Centralblatt fiir Bakteriologie, 1 ''MS W\ p 950). , H (3) Piana et Qam.i-Vai.ehio, Sur une variété du Bacterium Cliauviei [Annales île tint" titut Pasteur, 1893, IX, p, 258). . , ... rar (4) Kitasato, Ueber den Rauschhrandbacillus und sein Culturverfahren [Zeitschrif [ fü) In., Ueber das Wachsthum des Rauschbrandbacillus in festeu NaebrsubstratUÙ [Zeitschrift far Hygiène, VIII, 1890, p. 55). far Un- (6) San Felicb. Untersuchungen über anaeroben Mikroorganismen (Zeitschrift / » giene,\ IV, 1893, p. 339). RACILLUS. 667 i-en plus lard, elles émettent des filaments radiai res et la gelée se ^quéfie autour d'elles: elles montrent alors une partie centrale obs- ». tire et une couronne rayonnante à la périphérie. Lorsque œscolonies ont nombreuses et serrées les unes contre les autres, elles liqué- K‘nl lentement la gélatine avec production de gaz. I Dans la i/élone, on observe um* abondante production de gaz et une Hideur acide pénétrante, rappelant l’odeur d’aride butyrique. Dans les gelées additionnées de teinture de tournesol, la partie (inférieure se décolore et les couches superficielles virent au rouge ; * ’ qui indique une action réductrice et une production d’acide. 1 1 >* lait est rapidement coagulé. Propriétés biologiques. — Virulence. - Ces cultures ont, au rebut, une virulence égale à celle de la ***rosité de la tumeur ou du ung qui contient des Bacilles; leur pouvoir infectieux se maintient wsqu’àla troisième génération, s’atténue pendant les deux suivan- ts et finit par s’éteindre complètement. s I La virulence résiste à un froid intense; d après les expériences ï) Dictât et Yung I , plie subsiste malgré des froids de — 70° et - LtO° maintenus pendant vingt-quatre heures, suivis d’un réchauf- •ment lent. Des températures élevées ont une action plus funeste, ia virulence se conserve longtemps à 65* dans l'air soc ; elle s'éteint u J bout de deux heures vingt minutes à 70». au bout de deux heures kH0> et en vingt minutes à i()0*: deux minutes d’immersion dans -'au bouillante la font disparaître. Si I on prend la précaution de dessécher lentement vers la ma- ere virulente, elle garde beaucoup plus longtemps son activité; le produit de la dessiccation garde sa virulence un ou deux ans, et. si i I humecte au préalable, supporte des températures plus élevées ne les précédentes ; il neéommence às’atténuer à85*quaprêssix heu- s.Kn élevaut progressivement la température à 90-95*, à 100», t05*. >n obtient des virus de plusen plus atténués; à 1 10* la vitalité ne dispa- ut qu au bout de six heures. Dans le même ordre d’idées, la put réfaction e produit rien ; les antiseptiques les plus énergiques sont seuls actifs. 1-4 virulence d un virus atténué peut revenir à son activité première nieine augmenter, si l’on ajoute au virus un peu d'une solution acide lactique au cinquième. D’après Nocard et Doux (2), le fait prait du à une altération légère «pie l'acide lactique détermine ms les tissus où le produit est injecté, altération qui favorise (1/ l’icTrr et Yi.It.., Il,, l'aetiuu lin froid iur leu microbe* (Complet rendu* l injecté à dose de 40 centimètres cubes, par trois fois, à deux jours d’inter- dle. Les cobayes ainsi vaccinés contre le charbon symptomatique sistent souvent à l’inoculation du Vibrion optique, tandis que nn verse ne s’est jamais présenté. ' Duonschmann (2) n’est pas parvenu à vacciner le cobaye avec la i”xine obtenue de cultures sur \iande hachée. Il existerait, pour lui, kans la sérosité liltrée des lésions d'animaux morts du charbon mptnmatique, et aussi dans les tumeur* d’animaux immunisés, une distance à action vaccinante. Kn renforçant, par des inoculations ttrulentes graduées, I immunité naturelle de» lapins, il a obtenu un •ruin neutralisant à I égard de la toxine chez le cobaye. Kitt (3) a •tenu I immunisation de moutons par injection d’assez fortes doses 1 sérum de moutons ayant résisté à des inoculations de virus. I Habitat et rôle étiologique. — Le \iru* doit *e conserver tans le sol et s’inoculer |»ar le contact de la terre. I Les bovidés sont surtout exposes à contracter le charbon svmplo- latique ; le nmuton et la chèvre sont rarement atteint*, le cheval ’ es exceptionnellement. •hi'tju ici cette maladie u a pas été observée chez I homme, à moins J elle ne fasse partie du groupe mal délimité des tumeurs charbon- ’osts. Il est toutefois prudent, vu la gravité des symptômes énon- •*, de rejeter absolument de la consommation la viande des bœufs uer» sont atteints et de recommander de prendre de grandes pré- sidions pour la manier. L inoculât ion par la peau parait être le mode de contage; cepen- ml lu muqueuse digestive se montre, expérimentalement, apte à pénétration d’un \irus fort. ,1) Bon. Imtnumtf contre lo charbon sy mptumalique conférée p.ir des substance» «oloblcs ■ nnates de U ntt, tut Pasteur, terrier 1(048). i' h tuile ripérimentale mr lo charbon symptomatique et scs relation* I s- lu-d. in , maliu nnalet de l’Institut Pasteur, 1894, p. +1VJ, VIU). ft iflanir | ,'|^tr tU|*ch*bf,nd»ct|uUimpfmn mit Keinknltureu ( Monatihefte fur Thier- 670 IIACTÉR1ACÉES. Recherche et diagnostic. — Les préparations microscopiques faites avec la sérosité de la tumeur, montrent les formes bacillaires bien spéciales ; l’inoculation au cobaye pourra servir dans les cas douteux. Bacillus typhosus Ebe&TH. ( bacille typhique , llacille de lu fi'evre typhoïde , llacille d'Eberth.) Atlas de michobiologie, Pl. xkt xi. Cozo et Feltz (I) ont décrit, dans le sang d'individus atteints de fièvre typhoïde, des bâtonnets mobiles, de 2 à b [J- de long sur 0,4 p. de large, réunis souvent en courtes chaînes de trois ou quatre éléments. Mais les premières données certaines sur le microbe dont nous allons nous occuper sont celles d’Eberth (2) qui, dès 1880, signalait la présence, constatée par l’examen microscopique, dans bien des organes de typhiques, surtout la rate, les ganglions lymphatiques, les plaques de Peyer, d’une espèce bactérienne qui par sa constance et la fixité . BAC1LLÜS. 671 dont les travaux, pour le» plus importants au moins, seront cités dans le cours de cet article. Losener (I) donne, dans un bon travail, une bibliographie très complète des travaux parus sur ce sujet jus- qu'en 1895. Certains observateurs, Hodet et Gabriel lioux, de Lyon, surtout, se basant sur les ressemblances indéniables qui existent entre la Bacille èce voisine, le BaciUus coli communia d’Ks- cherisch (Colibacille), «pii se trouve en abondance dans le contenu intestinal de l'homme, même à l'état normal, ont voulu identilier ces deux espèces en mettant sur le compte des conditions de milieu ou de vitalité la production de l'une ou l’autre de ces formes (2j. Il ne semble pas qu’on puisse se rattacher sans réserves à cette opinion, parce qu'il existe entre ces deux types certaines différence* importantes dans leurs propriétés et leur manière d’agir dans l’organisme. On doit cependant reconnaître que ce sont deux espèces très voisines, issues peut-être d’une même souche originelle, sapro- phytique certainement, mais adaptée» différemment île façon à • constituer deux type» distincts, pathologiquement surtout, sans qu'on ! puisse penser à leur transformation possible de l'une dans l’autre actuellement, comme le veulent le» savants lyonnais |tour qui le Bacille d'El>erth n'est qu'un Colibacille acquérant, sous certaines influences, de» qualités particulières. Quoi qu’il en soit, un observateur impartial est forcé de convenir eut devenir un problème délicat à résoudre. Ces ressemblances justifient l’étude simultanée de ces deux microbes qu’il est difficile de séparer. Morphologie. — Caractères microscopiques. — ta*s élément» du Bacille typhique (lig. I Hl ) sont des bâtonnets cylindriques, le plus souvent isolés ou réunis par deux, à extrémités arrondies, mesurant en moyenne de 2 p à 3 p de long sur 0,7 à 0,9 p de large. Le contenu est homogène, hyalin; |mrfois, dan» les cultures âgée» surtout, on aperçoit vers le milieu du bâtonnet principa- lement ou à l’une des extrémités, un espace clair, une vacuole ovoïde, qui a surtout été signalée par Artaud (3) et prise par it (*) l lister das Vorkomineu »on Kjkterien mit deu Eigenschafteu der Tvphus- ' ®**|0*n 'U un«erer Ctnifebung nhnc nachsreisbarc Beziehuogen zu Tvphuserkrankung t ttoitrtiren tur baktériologiscbeu Diagnose de* Tt phusliarillus (Arbeiten au* dem î kau*r‘>rlu!n GanuulheiUamte, XI. * «05. V p.). I W Kuutr U, K oc» , Sur le* relations du BaciUus coli commuais a sec le Bacille a Kbertli cl a»e, 1* typhoïde [Société de lliolngie. Il fé trier 1890). — Routr, De la *JJJ*^*'*A ’**u‘ !•* raicrobas.Pari*. J-B. Baillière, 1*94. — (i. Kotrz. I.e* microbes pathogènes f ‘ "V'Iéde pathologie générale de Bouchard, 1898, H, p. 51Î). {*) Aaraua. Etude sur l'étiologie de la flèvr* typhoïde. Paris, 18«7. f>72 RACTÉRIACÉES. beaucoup pour une spore. La plupart du temps, les bâtonnets qui présentent cet aspect, sont légèrement renfles au milieu, ont une forme en navette, ce qui ajoute encore à 1 illusion, (jette forme est due à la rétraction du protoplasme qui se condense aux deux pôles ; elle se rencontre du reste chez beaucoup d autres espèces et n a rien de caractéristique. C’est un processus de dégénérescence qu on peut provoquer en faisant vivre le microbe dans un milieu moins lavo- rable, milieu légèrement phéniqué par exemple, llüchner (1) et Pfuhl (2) ont démontré (pie ces formes résistaient moins à la cha- leur que les simples éléments normaux; ('lies sont toujours tuées parune exposition de vingt minutes à la température humide de t>0°. Les dimensions, dont nous avons donné la moyenne, varient sui- vant le milieu de culture. Dans les bouillons, les bâtonnets devicn- Kig. 181. — Uacille typhique dans les Fig. 182. — Ftacille typhique A uuc culture cultures. sur pomme de terre. ncnt plus grêles; sur les milieux solides, ils sont plus épais; dans les cultures sur pomme de terre ou les vieilles cultures sur gélatine, ou peut les voir former des filaments souvent assez longs, onduleux même (fig. 182). Les bâtonnets sont généralement très mobiles; ils présentent un mouvement laLéral d’oscillation et un mouvement rapide de déplace- ment longitudinal ; ils traversent souvent avec rapidité le champ du microscope. Les filaments ne présentent guère qu une sorte de | reptation. | La motilité est due à la présence de cils vibratiles que les mé- thodes de coloration spéciales montrent exister au nombre de huit i. à quatorze, quelquefois plus, sur les côtés et aux extrémités des ; bâtonnets (lig. 183) (3). Gafîky, Chantemesse et Widal ont décrit une formation de spores t (I) Buchner, Ucbcr die vermoiatlichen Sporcu der Typhusbacillus ( Ccntralblatt für Flak- r terioloqie, 1888, IV, p. 333). Pfuiil Die Sporenbildung der Typhusbacillen (/a.,p.769). (3) Kkmy et Su/.v, Recherche* sur le Bacille d’Fbcrtli-liairky ( Travaux du laboratoire d' Hygiène et de Bactériologie de l'Université de G and, 1893). BACILLUS. 673 dans des cultures sur pommes de terre laissées pendant quatre ou rint| jours à une température de 38° à 40°. Sphériques ou légèrement ovoïdes, elles se formeraient aux extrémités des bâtonnets lig. 18*). Il est prouve aujourd hui que ce sont des formes de dégénérescence qui n'ont rien de commun avec de vraies spores. Dans le cas parti- culier, elles sont dues à lucidité du milieu; il suffit d'user de pommes de terre alcalines pour ne plus observer cet ac- pect. De tels éléments l9l. — Hicille Igp/iujMf atrc cils «ibnliln. Fig. IH. — HuriUe typhique tne »j,orrv ICaprsi l.bautr- tn <•»*«■ et WitUI. ne montrent pas, du reste, de plus grande résistance à la chaleur. Coloration. — Le Bacille typhique, bien que se colorant par les procédés ordinaires, n'absorbe pas d une façon très intense les cou- leurs d'aniline. Pour lavoir bien coloré, il ne faut pas lavera grande eau les préparations colorées, mais enlever l'excès de colorant avec un morceau de papier buvard. Les plus belles colorations s'obtien- nent avec la fuchsine pbéniquée de Ziehl. Ou peut renforcer l'action du colorant par un léger cbaulTage. Il se décolore constamment et facilement par la méthode de Gram. Cultures. — Le Bacille typhique se cultive aisément ->ur tous les milieux habituels. Le développement se fait bien à assez ba»e tem- pérature; d’après Seitz (1), il est déjà sensible à 4". L'optimum de température serait, d'après Uhnntemesse et Widal, entre 25° et 35®. La végétation ne s'arrête qu'à 40°. Délit* espèce est loin d'être exigeante au point de vue de l'oxygène: r e>l un anaérobie facultatif. Un obtient des cultures dans le vide; elles sont toutefois peu abondantes et ne progressent que lentement. (' / Suit, b«àt„riologiMhe Stutlien iur Tyf>hu*«ttiologi* lri|>utr. INni Mai;*. — llartmohifjie. 43 G74 IIACTÉRIACÉES. La semence destinée à donner des cultures peut se prendre à l'au- topsie dans un organe atteint ou sur le typhique vivant. Dans le premier cas, il est à recommander de choisir la rate où le microbe pathogène se trouve d’ordinaire en abondance et souvent seul quand le moment de la mort n’est pas trop éloigné. On ne peut que recommander de suivre à la lettre les indications données à ce sujet par Gaffky. L’organe, recueilli le plus tôt possible après la mort, esl lavé à la surface avec une solution de sublimé à 1 p. 1000. Une première coupe est faite perpendiculairement à la surface avec un scalpel brûlant; elle doit intéresser presque toute l’épaisseur de l’organe. A l’aide d’un autre scalpel refroidi, on fait , sur la coupe ainsi obtenue, une seconde section perpendiculaire à la première; une troisième coupe, faite avec un nouvel instrument, met à décou- vert dos couches plus profondes dans lesquelles on recueille, avec des lils de platine stérilisés, du suc destiné à être ensemencé. Sur le vivant, la ponction de la rate esl la seule méthode qui puisse fournir de quoi ensemencer assez sûrement des milieux. Bien que très préconisée par quelques-uns, c'est un procédé qui n est pas à conseiller, parce qu’il peut n’être pas sans danger pour le malade. On trouvera page 252 la marche à suivre «mi pareil cas. La matière d’ensemencement obtenue, on prépare des cultures sur les différents milieux par les méthodes habituelles. Les cultures n’exlialent jamais aucune odeur. Cultures sur plaques de gélatine. — Les colonies apparaissent en vingt-quatre à quarante-huit heures, à une température d environ l 18°, comme de petits disques arrondis, transparents, de teinte légè- | rement jaunâtre à un faible grossissement, à bords nets. A un gros- j sissement un peu plus fort, 40 diamètres par exemple, on leur reconnaît souvent des sillons bien marqués et assez réguliers, Irag- j mentant la surface, de la périphérie vers le ccnlre, en secteurs* inégaux; cette particularité n’a rien de spécial, on la retrouve chez * beaucoup d’autres espèces. Les colonies qui se trouvent dans les!’ couches profondes de la gelée, gardent ces caractères; elles gros-l sissent peu et ont une forme ronde ou ovalaire. Celles qui arri-H vent à la surface changent très vile d’aspect; elles s’y étalent en itetits amas irréguliers, à bords sinueux ou découpés comme lest, côtes d’une ile, minces, bleuâtres, irisés, transparents, qu on ne peut mieux décrire qu’en les comparant à de petites montagnes de glace* I surbaissées (lig. 185). Leur surface tourmentée rappelle assez bien la* surface externe d’une coquille d’hultre. La surface peut être comme»! vermieulée, semblable aux circonvolutions d'un intestin grêle réuni mi paquet. D'autres fois, ces colonies sont plus épaisses, plus opa-1 RAC.ILLUS. f.75 ques, à bonis moins sinueux ou mémo presque régulièrement circu- laires. La dimension fies colonies varie; du troisième au cinquième jour, à une température de ir.° environ, elles atteignent de 3 à i- millimètres de diamètre; plus tard, les dimensions n'augmenleut guère, les colonies restent stationnaires. La gélatine n'est jamais liquéfiée. Ce en re sir gélatine. — Kn piqûre, dans un tube «le gélatine, il se forme dans le canal de petites colonies d un blanc jaunâtre, acco- lées les unes aux autres, et à la surface une pellicule mince, trans- paivute ou un peu opaque, à bonis sinueux, rappelant l’aspect fies colonies sur plaques, qui peut s’étendre jusqu'aux parois du tube, ou, plus souvent, reste localisée aux environs do la piqûre. Les couches su- - ' ✓ \ périeures de la gelée peuvent se colorer ' ~ en brun; on peut voir de petits amas de cristaux se former le long de la piqûre. En strie, les caractères sont encore moins constants. C'est tantôt une mince courbe homogène, bleuâtre, presque transparente, un peu laiteuse, à reflet' narrés, à bords sinueux, ne s'étendant »|ue peu de chaque côté de la strie d inoculation ; tantôt une culture d’un blanc sale, plus épaisse. Ces colonies se détachent facilement «le la surface île tt gelée; lorsqu’on enlève complètç- ®ent une culture, à l'aide d'une petite spatule de platine, et qu'on ensemence à la même place a'er de la nouvelle matière d'inoculation, on n'observe plus aucun développement ; la gelée est comme vaccinée, disent Chantent esse et ^Kdal. Les cultures sur gélatine ne dégagent aucune odeur et la i.rclee n'est jamais liquéfiée. Ci • ii m s si r u chutim a la décoction i»e mut. — La culture est abondante; ce n'est le plus souvent qu'un mince trait blan- châtre uir la strie d'inoculation. t.i i ri he# si n GELnsK. — Sur gélose, et surtout sur gélose glycéri- <*, la végétation est beaucoup plus abondante; on obtient au bout « quelques jours, vers :i7°, une culture blanche, homogène, assez •paisse, d ns|H>rt crémeux, parfois un peu nacrée. Lr lit he# si K s mu M. — Sur sérum coagulé, il se forme sur la strie . ,'Uiylene i ccnlinirtr*** cube». — — violet île gentiane * — — — vert de mrth; le . . I — — — rbrrsoîdioe S — — — fuchsine.,. ♦ *— Keu distiller Le liquhle obtenu colore le papier à liltr«*r blanc en gris foncé ou bleu noirâtre On |«* laisse reposer quinze jours avant de s eu servir. Pui- on le ramène à peu près à sa coloration primitive en ajoutant un peu «le l une ou l'autre couleur. On ajout«> de septàdix gouttes de ce liquide a un lubeconlenant une «lizaine de «•entiroètres cubes de gélatine fondue ; on coule cette gélatine sur plaqui's et mi fai là sa surface, lorsqu’elle est .solidifiée, desensemen- remenls en strie. La culture, en se développant, fixe la couleur qu elle prend à la gelée ambiante qu'«*ll«*. décolore. I.«*s cultures «lu Bacille typkû/ue, dan s ces conditions, doivent prendre une teinte violet évêque. U) 1* 1M Ut forma nufdira, di’ccmbns 1887. üvküintn, hortwhritie drr Médian, VI, 1888, p. I. 678 BACTÉRIACÉES. D’après Casser (1), ce procédé donnerait des résultats incertains. Il est de beaucoup préférable, selon lui, d’user de gélose fuchsinée (gélose ordinaire additionnée avant stérilisation de quelques gouttes de fuchsine), à la surface de laquelle on fait des ensemencements en strie. Dans de telles préparations, à 39°, au bout de vingt-quatre heures la culture est déjà très apparente et la gélose commence à se décolorer autour d'elle. En deux jours, la culture a pris une teinte rouge bien accentuée en même temps que la coloration gagne du terrain. Six ou huit jours après, toute la gélose est décolorée, la cul- ture est fortement colorée. Malheureusement, les résultats ne sont pas toujours bien constants; la nature, très variable, de la fuchsine employée est pour beaucoup dans ces différences. Ces caractères de cultures dans de tels milieux peuvent, nous le verrons plus loin, être d’un certain secours pour la diagnose du Ba- cille typhique et d’autres espèces voisines. Sur la gélose ou la gélatine lactosées à 2 p. 100 et additionnées de quelques gouttes de teinture de tournesol bleue, le Bacille typhique se développe sans modifier la coloration de la surface du milieu, parce qu’il n'occasionne pas de fermentation lactique du sucre de lait. C’est un excellent moyen de distinguer ce microbe d’espèces voisines, surtout du Colibacille qui produisant rapidement de l’acide lactique dans ces conditions, fait virer la teinte au rouge (VVürlz) (2). On observe les mêmes phénomènes avec le bouillon lactosé, addi- tionné de quelques gouttes de teinture bleue de tournesol. La phénolphlaléine et la rubine acide de Ramond (voir p. 718) donneraient de meilleurs résultats. Cultures dans d’autres milieux. — L’urine stérilisée, la bouillie de viande stérilisée, donnent de bons résultats pour les cultures, sans toutefois montrer aucun caractère spécial; les cultures sur viande ne développent pas d’odeur, Le Bacille typhique se développe mal ou pas du tout dans les liqueurs miner nies ordinaires; assez bien dans ces liquides renfermant de l'asparagine ou de l’urée (3). Freudenreich (4), dans un intéressant travail, a étudié la façon (I) Casser, Etudes bactériologiques sur l’étiologie de la fièvre typhoïde. Thèse de Paris, IS00 ; et : Culture du Bacille typhique sur milieux nutritifs colorés ( Archives de médecine expérimentale, II, 1800, p. 7 :i 0 ) . (2' Wdbtz, Note sur deux caractères différentiels entre le Bacille d'Eberlh et le Bactcriuni eoli commune (Archives de médecine expérimentale, 1892, IV, p. 8!>). (3) Van Ermenghem et Van Lakr, Contribution à l’étude des propriétés biochimiques du Bacille d'Eberlh et du Bactcriuni eoli (Travaux du laboratoire d'Hygiine et de Bactériolo- gie de l’ Université de Gand, I. 1892). (4) 11k Kreuderrkicu, De l'antagonisme des Bactéries et de l’immunité qu’il confère aux milieux de culture (Annales de l'Institut Pasteur, 1888, II, p. 200). ItACILLUS. 679 dont le Bacille typhique se rom porte, lorsqu’on l'ensemence dans des bouillons de cultures d’autres Bactéries, li lires sur bougie Chamber- lain! pour les débarrasser de tout microbe. Il a observé qu’il ne se développe pas du tout dans les bouillons des Staphylococcus pyogenes albus, Slaphylococcus pyogenes fœtûlus, Bacillus pyocyaneus, Bwillus phosphorescent. Il pousse très faiblement dan< les bouillons où ont vécu les Slaphylococcus pyogenes aureus, Bacille du choient des poules. Pneumobacille de Friedlunder, Spirille de Miller, le Bacille typhique lui— même; faiblement dans ceux du Spirille du choléra et du Spirille de ; Denecke. Il végète normalement dans le bouillon du Spirille de Finckler. Propriété!» Iiiolouique*. — Virulence — Les produits ty- phiques recueillis dans la rate des cadavres ou sur des malades de lièvre typhoïde, ne peuvent être utilisés à ce point de vue que s'ils sonl suffisamment purs. Dans ce cas, ils ne sont que peu virulents pour les animaux d’expérience; en inoculation sous-cutanée, ils se montrent très peu actifs; ils sont plu- virulents en inoculation in- tiü-péritonéale. Les cultures des laboratoires «ont presque toujours inolTensives. Il est cependant possible d’exalter celte virulence, lors- qu elle existe. Nous étudierons avec détails cette question en parlant de ( inoculation expérimentale. Produits formés dans les cultures. -- On a signalé la présence d’un peu d'ammoniaque et d’un peu d'hydrogène sulfuré dans les cultures âgées. Il n’y a rien de bien particulier à cela. Nous avons mi qu'il se formait un peu d'acide lactique lévogyre aux dépens du glucose (t). Les cultures, même très âgées, ne donnent jamais la réaction de l'indol. filles ne développent jamais d’odeur et ne montrent pas d'autre formation de pigment que cette teinte brunâtre qui se produit quel- quefois dans des cultures sur gélatine. Les produits de beaucoup les plus intéressants de ceux qui se for- ment dans les cultures, sont ceux qui sonl doués d'une, certaine activité sur I Organisme et peuvent jouer un rôle dans l’infection typhique. Il existe bien certainement un poison typhique qui doit se rapprocher par sa nature des poisons tétanique et diphtérique; on ne i»eut encore aujourd’hui qu'en soupçonner l’existence. Brieger (2) a extrait de vieilles cultures de Bacille typhique une Ü) »(.'• U». Bacille typhique et Becillu» coli commuai* ; biologie comparée [üoeirtr dr liudogi*, ttm. p. 678). fi) Bbikmu, Weilcre I ulenuchungeti ub*ri*, lloio, 1887). 680 BACTÉRIACÉES. ptomaïne, n’existant qu’en proportion très faible dans les milieux, qui lui a paru posséder une action toxique très marquée. Il l’a appe- lée typhotoxine. Les principaux symptômes déterminés chez les cobayes par son inoculation à doses minimes, étaient une faiblesse excessive, une diminution progressive de la respiration et des battements du cœur, une diarrhée séreuse très abondante; la mort survient de douze à quarante-huit heures. Luff (t) dit avoir pu isoler cette même substance et déterminer ses caractères. D’après lui, cette lypho- toxine pure est une poudre blanche cristalline. Son chlorhydrate, en solution, précipite en blanc par l'acide phospho-molybdique, en jaune avec l’acide picrique et le chlorure d’or, en brun foncé avec i une solution d’iode, en jaune foncé avec le tannin ; il ne se produit pas de réaction avec l’acide phosphotungslique. Des recherches nou- velles paraissent prouver que celle typhotoxine, comme d’autres ptomaïnes de lirieger, ne préexistent pas telles quelles dans le pro- duit sur lequel on opère, mais proviennent de décompositions secon- daires des matières albuminoïdes existant dans ce produit, peptones ou albumines microbiennes. Brieger et Fraenkel (2) ont plus tard isolé une toxalbumine des bouillons de cultures, (les bouillons, concentrés au tiers dans le vide à 30", sont traités par dix fois leur volume d'alcool à 95° et quel- ques gouttes d’acide acétique. Le précipité produit est dissous dans l’eau; on ajoute du sulfate d'ammoniaque à saturation et on soumet l à. la dialyse. La partie dialysée s’est montrée sans action sur les ani- S maux; celle restée dans le dialyseur donne les réactions des ma- tières albuminoïdes et possède un pouvoir toxique assez faible pour les cobayes, plus marqué pour les lapins qui meurent en quelques jours. C’est tout ce qu’on sait, actuellement sur la nature exacte du poison typhique. Il existe dépendant en proportion notable dans les bouillons ' de cultures actives, comme le montrent les recherches de Sana- < relli (3) qui, se basant sur ce que la toxicité des bouillons augmente 1 avec la durée du contact de ces liquides avec les microbes, croit pouvoir affirmer que la substance toxique se trouve dans les corps mêmes des microbes et qu'elle en est lentement extraite par le liquide alcalin dans lequel ils macèrent. Nous étudierons plus loin l’action de celte toxine typhique brute (p. 688). Action des conditions de milieu. — Le Bacille typhique est relati- (1) Luff, British medical Journal, 27 juillet 1 880. (2) Brieoeh et Fraenkel, Untcrsucliungen über Bakteriengifte (Berliner klinisclieWochtn- I schrift , 1890). (3) Sanarblli, Études sur la fièvre typhoïde expérimentale, 2° mémoire ( Annales de l' Ins- titut Pasteur , 1894, VIII, p. 193). BACILLUS. «81 veulent peu résistant à la chaleur. D'après Pfuhl i i ) les cultures sont toujours tuées lorsqu'on les expose pendant vingt minutes aune tem- pérature humide de <>0° ; dix minutes ne suffisent pas pour amener la stérilisation; une exposition d'une heure à r>0° n 'influe en rien sur- la vitalité. Le froid est beaucoup moins actif. I)e nombreuses expériences démontrent que le Bacille typhique résiste longtemps à des gelées intenses et prolongées. Mitchel (2) l a vu supporter une congélation decent trois jours de durée. Prudden 3} a constaté qu’il restait vivant pondant de longs mois dans la glace maintenue entre — I* et — 11°; il a remarqué par contre que le-» alternatives de gel et de dégel lui étaient rapidement funestes. La lumirre solaire directe exerce sur lui son action destructive habi- tuelle. Janmvski (4) ne I a vu résister que -»ix à huit heures à l'inso- lation. I^a lumière ditruse agit au>»i, mais d une façon bien moins intense, (le sont les rayons chimiques qui paraissent agir (voir p. 'H - etsuiv.). La dessiccation ne le fait périr qu après un assez long temps, un ou deux mois d'après les recherches d'üffelmann (5) faites sur la terre de jardin, le *able, les poussières de maisons ou de rues, diverses étoffes, de la sciure de bois. Pans toutes ces expériences, cependant, il n’a été recherché que la vitalité du microbe, la limite de la puissance de végétation. Les modifications de la virulence ont été complètement délaissées; comme c est une propriété bien plus délicate que la végétabililé, on |>eut penser axer raison qu'elle est plus influencée que cette dernière. Inoculation expérimentale. — Pour apporter la preux e absolue des rapports directs de causalité qui existent entre une Bactérie et I 1 affection où on l’a observée, il faut, nous le savons, reproduire la maladie primitive par l'inoculation de cultures pures. Il se présente ici une reelle difficulté : aucune des espèces animales qui servent dan» les laboratoires et sur lesquelles on a l'occasion d’expérimenter, m* contracte la lièvre typhoïde; aucune affection connue des vétéri- naire-. n offre les lésions intestinales caractéristiques. La fil t re typhoïde du cheeal n'a de commun que le nom avec la ' •) Zur Spoi-eabildung «tir Typhutbanllrn {Cenlralhlall fur Haktertoloqie, |8*g, II, p. 7W). 'il Mi tend, Thr rnrdieul firrord. I»<7. (J- htM», On baclrri* in i rt (Thr mrdirnt /Ircord, XXXI, îrt m»r« I887j. VIIT *""W**1’ Zuf ■1*r Tn>husb*cillm (CtntralblnU fur Hakleriologie , l*»o, 1 -I I eniun, Vrmuchf liber die WidersUndnihigkiHt der Tvphusbanllcn gi-sea TWk- "“"S {Crntralblatt fur Jiaktrhologie. |K#4, XV. p, lïl). 682 IUCTKRIACÉES. maladie humaine; de nombreuses recherches n’ont pu y faire dé- i celer le bacille d'Eberth. Bien avant la connaissance du Bacille typhique, des expérimenta- i leurs ont essayé d’inoculer à des animaux des produits virulents recueillis sur des typhiques. Inoculant du sang plus ou moins aseptbj quement recueilli, du suc ou des morceaux d’organes, même des ; matières fécales, ils produisaient souvent de véritables septicémies, accompagnées, comme d’ordinaire, d’un gonllement plus ou moins prononcé des plaques de Peyer, mais dues incontestablement à des microbes autres que le Bacille d’Eberth. Galfky a, le premier, fait usage de cultures pures; dans de nom- breuses expériences, tentées sur des espèces animales Irès variées, il n’a obtenu que des résultats négatifs. Kraenkel et Simmonds, par contre, ont déterminé chez des lapins, des cobayes et des souris de i maison, à la suite d'injections intra-veineuses ou intra-péritonéales s de cultures pures, une hypertrophie de la rate et des ganglions mé- » senlériques, du gonflement des plaques de Peyer; les cultures démon- trèrent la présence de Bacilles typhiques dans ces organes. Seilz (t) détermina des symptômes analogues aux précédents, en injectant des déjections de typhiques et des cultures pures dans I intestin de cobayes préparés d’après la méthode de Koch pour I infection cho- • lérique, auxquels on avait injecté dans l’estomac une laible dose de • teinture d’opium et une solution de carbonate de soude. Sirolinin (2), Beumer et Peiper (3), Kitasato et \\ assermann (4j, devant les résultats donnés par les inoculations, disent (pie l’état et les lésions produits ne sont pas la conséquence directe de la végé- tation du Bacille typhique dans l’organisme, mais soûl I edet d une intoxication par une substance toxique contenue dans le produit injecté. Beumer et Peiper vont même jusqu'à dire qu il serait possible d’arriver aux mêmes résultats en injectant de grandes quantités de microbes saprophytes. D’après Kilcher (4), il faut faire la part de l’action de la substance ■ toxique qu’il croit être la typhotoxine de Brieger et de celle de la Bactérie pathogène. La ptomaïne peut agir très vile cl amener la mort avant que les lésions caractéristiques causées uniquement par les I (I) Skitz, Bacteriologische Studien zur Typhusaetiologie, Munich, 1886. (i) Sihotimn, pie Uebertragung von Typhusbacillen auf Versuchsthiere (Zeitschrift fur \ (3) Beumer cl Peiper, Bacteriologische Studien ueber die uetiologische Bedeutung dei Tvnhusbacillus Ibid.). . Tr "( l) Kitasato et Wassermann, Ueber liuniunitat und Giftfestigung (Zeitschrift filr ffygtene , 1892, p. 137). . „ ... , (5) Kj louer, Archives bohèmes de médecine , décembre 1887, in bernai ne medicale, ljle- ^ vrier 1888. 1 11 UACILLL7S. 683 Bacilles, aient pu apparaître. Il est évident <|ue dau> le premier ras on ne retrouve souvent point de Bacilles typhiques. Pour Chantemesse et Widal (I , il v a une infection véritable, mais produisant des symptômes différents de ceux observés chez l'homme, rappelant plutôt ceux de certaines septicémies. Les souris blanches sont très sensibles aux inoculations intra-péritonéales d’un centimètre cube de IhmuIIou de culture et 'tnvombeut rapidement, en trente-six heures environ, avec une rate gonflée, les plaques de l'ever tuméfiées et une diarrhée liquide. Elles sont sensibles aux seuls produits solubles sécrétés par les Bactéries, que contiennent les cultures stérilisées; mais il en faut de très fortes doses jMiur amener la mort, tandis qu'une quantité minime de culture la donne. C’est ce qui prouve bien que le Haeille typhique vit dans le corps des souri' et sécrète son poison; cela suffit jniur dire qu’il y a infection véritable. Lutin, une conclusion des plus importantes, annoncée par les der- nier' auteurs cités, est que les souris qui ont été inoculées d'avance ave, des bouillons de culture préalablement stérilises et qui ont résisté, deviennent réfractaires aux inoculations les plus viru- lentes. La substance toxique, sécrétée par la Bactérie, confère donc I immunité. failli Cygnaeus (21 a vu succomber des souris, «tes lapins, dis chiens, à la suite d'injections intra-veineuse», intra péritonéale', i»tra-intestinales «le cultures «le Bacille typhique. A l'autopsie, les animaux présentaient de la rougeur et «lu gonflement de la mu- queuse intestinale, des plaques de Payer et des follicules clos, «le la '-de et «les ganglions mésentériques. Tous ces organes contenaient de.' bacilles typhi«|ues. Lilbert et t’.irode «31 ont pu déterminer chez le cobaye, à la suite d inoculations sous-cutanées de cultures pures, une affection très voisine «le la lièvre typhoïde humaine par sou évolution et l«*s lésions produites. Les ulcérations a< i e y nhiuue même ainsi exaltée, est inconstante pour le lapin. On obtient les mêmes résultats, d’après eux, en taisant a un < <» 'a}‘ une injection sous-cutanée de 4 centimètres cubes d’une culture très peu virulente, voire même paraissant inactive, et en mocu an e m (’hantfmpssk et W.dai., Hudc expérimentale sur l'exaltation, rimmunisat.on ct la thé- rapeutique^e Hnfection typhique (Annales dc institut Pasteur, 1*92, V., p. 755). BACILLUS. 685 même temps dans son péritoine de 8 à 10 centimètres cubes d une culture en bouillon de Streptocoque pyogène stérilisée par une heure de chauffage à 00°. L'animal succombe généralement en moins de vingt-quatre heures avec généralisation du Bacille dans le sang, les *organes et la séreuse péritonéale. Lue seconde inoculation de 4 centi- mètres cubes d'une culture provenant du premier animal et de!» cen- timètres cubes de bouillon de Streptocoque, faites dans les mêmes rond itions à un autre cobaye, le tue aussi rapidement. Kn conti- nuant les passages, on voit la virulence s'accroître. Le Bacille déter- unine bientôt l'infection sans l'intervention des produits solubles du 'Streptocoque; puis tue l'animal à des doses de moins en moins con- - sidérables. Parti d'une culture tout à fait inactive, on arrive à obte- nir un virus qui tue le cobaye à la dose de 3 centimètres cubes en injection sous-cutanée, ou à la dose de 4 à 5 gouttes en injection intra-péritonéale. Les procédés indiqués et mis en œuvre par Sanarelli conduisent à des résultats semblables. Partant de cette idée que les animaux fortement déprimés par certaines influences météorologiques, au .‘premier rang desquelles se trouvent une température élevée et l'hu- 1 midité, et présentant de graves désordres intestinaux, sont devenus i manifestement plussensibles aux infections, il a inoculé des cobayes ainsi déprimés avec des virus très atténués, sans effet sim des cobayes normaux; les premiers ont succombé. L'affaiblissement devant pro- venir d'une intoxication d’origine intestinale, à cause de l’énorme multiplication concomitante des microbes iustestinaux représentés dans ces cas presque exclusivement par le Bacillu&coli commun is, il a pensé que les mêmes résultats pourraient être obtenus avec les pro- duits solubles de ce dernier microbe; l'expérience lui a donné raison. Il part d'une culture de laboratoire, tout à fait inactive à doses massives; 0**, S de la culture de vingt-quatre heures sont inoculés dans le tissus sous-cutané dorsal à un cobaye, auquel on introduit en même temps, dans la cavité péritonéale, de Ht à 12 centi- mètres cubes d’une vieille culture en bouillon stérilisée de Coli- bacille. Le cobaye succombe toujours en douze ou quatorze heures. (in trouve des Bacilles en abondance dans l'exsudât du péri- toine, peu ou pas dans le sang, la rate ou le" autres organes. Il est fait une culture dans le bouillon avec la sérosité péritonéale. De cette culture, on injecte 0®*, 3 sous la peau d’un second cobaye auquel on injecte en même temps dans le péritoine, 7 à 8 centi- mètres cubes, de la culture stérilisée de Colibacille. La mort sur- vient avec généralisation comme chez le premier animal, lin con- Boue ainsi le» passages en diminuant progressivement la dose 686 BACTtiRIAGÉES. »le toxine colibucillaire. On arrive vile à obtenir une infection typhi- que générale après l’inoculation seule (le ücc, 5 de culture de lladlle typhique, sans l’aide de toxine colibacillaire. Le virus ty- phique est déjà si actif qu’il peut tuer seul le cobaye à petites doses; quelques gouttes dans le péritoine, de 3 à 4 centimètres cubes sous la peau, tuent régulièrement les cobayes et les lapins avec tous les caractères d'une infection véritable. Il est possible de remplacer, dans ces expériences, les cultures stérilisées du Hacillus coli communis par celle du Proteus vulgaris, par des selles liltrées, additionnées d’eau et stérilisées. On obtient, aussi, les mêmes résultats par l'ingestion de petites quantités de macération de viande vieille d’un mois, stérilisée à 120°. Tous ces liquides doivent nettement donner la réaction de l’indol pourèlre aptes à produire l’exaltation cherchée. D’après Sanarelli, on peut arriver aune même exaltation en par- tant d'un virus capable, à fortes doses, de tuer le cobaye, en le faisant passera travers le péritoine d’une série d’animaux. Dans ce cas, au début, il faut alors souvent un peu remonter la virulence en injectant à la fois le virus et de la culture stérilisée de Colibacille. Après une trentaine de passages de péritoine à péritoine, le virus paraît avoir acquis son maximum de virulence; une goutte de la sérosité péritonéale suflit pour tuer un cobaye en injection intra- péritonéale en douze à quatorze heures. On peut cultiver de tels virus dans le bouillon; les cultures de vingt-quatre heures sont très actives. Quelques gouttes dans le pé- ritoine tuent les animaux sensibles. 11 faut des doses plus fortes, en inoculation sous-cutanée 3 à 4 centimètres cubes pour les lapins et cobayes, un demi-centimètre cube pour les souris. Les cultures ne se conservent pas longtemps actives hors de l’organisme ; la viru- lence diminue vite et graduellement. line telle inoculation intra-péritonéale détermine, chez le cobaye, une infection à évolution rapide, offrant presque toujours les môme» caractères. La plupart des animaux succombent, quelques-uns résistent, présentant une sorte d’immunité naturelle. La duree moyenne de l’infection est de quinze à dix-huit heures. L’inoculation sous-cutanée est un peu plus inconstante; elle peut ne déterminer qu’un processus subaigu, qui n’amène la mort de 1 a- nimal qu’après quelques jours. Cependant, avec un virus très actif, tout se passe comme dans le premier cas, mais nous avons vu qu il faut beaucoup plus de virus. , Pendant les premières heures, 1 aspect de I animal change peu. Le premier symptôme marqué est l’apparition de la lièvre; la tempera- RACILLl'S. 68" ture monte à 38°, 39°, même 40°. I. accès fébrile se produit vers la deuxième ou la troisième heure, puis se termine vers la quatrième ou la cinquième ; pendant toute sa durée l'animal est triste, ne mange plus. De la sixième à la douzième heure, la température continue à baisser à 37°, 36°, 35°, 34° et même 32°. Le cobaye se tient pelotonné dans un coin de sa cage, le poil hérissé ; l'abdomen mé- téorisé est très sensible, l’animal crie à la moindre pression. La mort survient dans une sorte de collapsus. Il s'est produit, pendant cette courte période, un amaigrissement rapide ; l'animal a pu perdre un cinquième de son poids. A l'autopsie, dès qu'on ouvre la cavité de l'abdomen, on constate une congestion intense des viscères et «lu péritoine; «lans la cavité péritonéale, on trouve une quantité variable, de 2 à 8 centimètres cubes, d'une sérosité louche, montrant de très nombreux Hardies. L’intestin est toujours l’organe le plus atteint; il est congestionné, rempli de liquide et montre les plaques de Peyer et les ganglions mésentériques tuméfiés. Le contenu est tout à fait diarrhéique ; le liquide renferme une quantité énorme de cellules épilhilialcs «le la muqueuse et des globules sanguins, démontrant l'existence d'une entérite desipiamalive aigue. Le Hacille typhique se trouve dans les organes, l'exsudât péritonéal, le sang et souvent l«*s matières fécales; il semble, «lans les cas aigus au moins, avoir un lieu d'élection sur les surfaces séreuses, séreuses péritonéale et pleurale prinripa- lement. Kn inoculant des dos»‘s moindres ou «lu viru* faible, on peut obte- nir une ailecüon à marche chronique, souvent guéri-sable, ou sim- plement, dans les cas d'inoculation sous-«'utanée, des symptômes locaux. Dans les cas chroniques, le Hacille peut «lisparallre complètement de cinq à vingt-cinq jours après l’inoculation. I.a lésion locale que l’on obtient est une lésion avec suppuration, souvent un véritable abcès. <1. Houx (t eu inoculant 2 centimètres cubes de bouillon «le culture sous la peau d'un lapin, a obtenu un abcès contenant «lu pus séreux, donnant d«*s cultures pures de Ita- rille typhique; Casser 2 , en opérant de même, a eu plusieurs fois des résultats semblables; Sanarelli, Lhantemesse et Widal ont ob- servé la production de mêmes lésions suppuratives locales. Il semble «loue bien acquis que le Hunlle typhique puisse être expérimentale- ment pyogène. Si le foyer de suppuration est peu étendu, ils diminuent et gué- (I ) <î. H 'ici , Société drt tritncfi mfdiciilfi df Lyon, «vril IM". <*,i l'mn, Théto t congestionnée, friable. Tout l’intestin est fortement congestionné et hémorrhagique; son contenu est diar- rhéique et sanguinolent; les plaques lymphatiques sont infiltrées et congestionnées. Les reins ne sont pas modifiés; les capsules surré- nales sont congestionnées. L’utérus est fortement congestionné. 11 est évident que le poison typhique, outre son action sur les cen- tres nerveux, montre une influence considérable, on |>ourrait dire élective, sur toutes les muqueuses en général et sur celle de l’intes- tin en particulier. Les symptômes observés dans l'inoculation de cultures actives et l’inoculation de toxine sont eu somme très semblables; les alté- rations produites sont identiques. La différence la plus marquée, dans les deux processus, est l’ab- sence dans le second de ('hyperthermie initiale, constante dans le premier. Sauarelli obtient cette hyperthermie en inoculant depetites doses, non mortelles, de toxine; il en conclut que, dans liiifeetion typhique, l'hyperlhermie représente le pouvoir de résistance de [ or- ganisme dans >a lutle contre la maladie. Celle lutte ne peut s’établir que lorsque le poison ne se produit qu'en proportions insuffisantes pour vaincre immédiatement la résistance de l’organisme qui est sidéré, pour ainsi dire, par une dose rapidement mortelle de poison Comme celle introduite par une grande quantité de toxine active. Lu examinant le contenu liquide de l'intestin des animaux qui ont succombé à l’infection ou à l'intoxication typhiques, on y constate la présence d'une quantité considérable de microbes, infiniment plus que •ce que l’on peut rencontrer dans un intestin sain. Pendant le pro- cessus morbide, les microbes intestinaux doivent donc beaucoup aug- menter de nombre. L’expérience démontre qu'on ne rencontre alors presque exclusivement que le Colibacille qui a pullulé d'une façon — Bftciirtuloyit. 44 690 BACTÉRIACÉES. extraordinaire et, fait important, qui a acquis une virulence qu'il n’a pas d’habitude dans l'intestin. C’est là la raison des infections secondaires dues au Colibacille, si fréquemment observées dans la fièvre typhoïde de l’homme; l’épithélium intestinal se desquamant sous l’action de la toxine typhique, le Colibacille peut tiaxeiseï 1 in- testin, envahir le péritoine, la rate, quelquefois même le sang. Immunité et sérothérapie. — Beumeret Peipcr ont annoncé les premiers avoir pu conférer l’immunité contrôle virus typhique à des souris auxquelles ils avaient injecté des doses très minimes d'abord, puis graduellement croissantes, de cultures de Bacille typhique. Chantemesse et Widal sont arrivés beaucoup plus facilement et plus sûrement aux mêmes résultatsen injectant dans le péritoine de souris blanches de petites doses, 1 /* à \ /2 centimètre cube, de cultures viru- lentes âgées de trois jours, stérilisées à 120» à. l’autoclave pendant dix minutes. Brieger, Kilasato et Wassermann (l) ont également u ussi sur la souris, pas sur le cobaye, à l’aide d’inoculations de cultures faites dans du bouillon de thymus et chauffées ensuite à 60°. C’est aussi aux produits solubles qu’ont eu recours Sanarelli (2), Chante- messe et Widal (3), qui ont facilement obtenu l’immunisation de co- bayes et de lapins ; Beumer et Peiper (4) ont même réussi à immuniser des moutons en leur inoculant sous la peau, à diverses reprises, des cultures virulentes préalablement chauffées pendant une heure à 60°. 11 est beaucoup plus chanceux de recourir aux cultures. Le virusvivant même très atténué, inoculé sous la peau, provoque en effet toujours des indurations longues à disparaître, très souvent des suppurations de longue durée, aboutissant à des pertes de substances souvent éten- dues De plus, dans ce cas, d’après ce que nous avons vu, une sim- ple résorption accidentelle de toxines intestinales peut déterminer une infection générale. Sanarelli conseille de se servir de bouillons de cultures ensemen- cées avec du virus très actif, exalté comme il a été dit, et laissés huit à dix jours à 37». Ces cultures sont ensuite stérilisées a 1-0 . En injectant sous la peau de cobayes, pesant environ i00 grammes, de 16 à 18 centimètres cubes de ces cultures stérilisées, à doses re- narties pendant une période de cinq jours, on obtient sans exception l’immunité à partir du quatrième jour après la fin du traitement pre- (1) Briecer, K.TA9ATO et Wassermann, Ueber Immuuilat uud Giftrestigung (ZeiUchnft ^ ^,-^0892 p. 137) ,e {Anna[es de rrnst.tut Pasteur, 1802. p. 721) (2) Sanarelli, Fièvre typ 1 sur rotation, l'immuuisatiou ot la (3) Chawtemess* ’ typhique ( Annales de l'Institut Pasteur, 1892, p. 755). ‘hffi T et P*.pe1 Ueber dioq imLmiereude und heilende W iekung ant.tox.schea H.mmelserum gegen der Typhusgift (Zeitschrift fur klintsche Medtctn, XX lll). BACILLl'S. 691 ventif; le cobaye peut, du reste, supporter des doses plus fortes, 35 à 40 cenlimèl res cubes. Les lapins sont plus sensibles ; il faut agir avec beaucoup de prudence, avec des doses initiale' plus faibles et moins rapprochées; encore, ils maigrissent beaucoup et succombent facilement. Chantemesse (1 dit avoir obtenu un sérum nettement antitoxique en immunisant des chevaux avec de la toxine très viru- lente obtenue comme il a été dit plus haut (p. 6#K . On obtient très vite et très aisément l'immunité, par l'injection sous- cutanée d’une petite quantité de sérum d'animaux préalablement immunisés comme il vient d’ètre dit, à l'aide des cultures stérilisées. C’est cette observation qui a conduit Brieger, Kitasato et Wasser- mann aux premiers essais d e sérothérapie de la fièvre typhoïde. Les travaux qui ont été cités précédemment, démontrent, en effet, que le sérum desauimaux immunisés jouit de propriétés préventives etcurativesà l'égard du virus typhique. L ne dose deculture mortelle pour un cobaye devient inoffensive lorsqu’on la mélange à un demi- centimètre cube de sérum de cobaye vacciné; une dose de 6 centi- mètres cubes, injectée cinq heures après une injection virulente, par conséquent en pleine période d'état, sauve l'animal. Beumer et Peiper ont obtenu, avec le mouton, un sérum beaucoup plus actif. Une demi-goutte, une goutte au plu», suffit à préserver la souris blanche contre l'inoculation d’une dose de virus sûrement mortelle. Chez le cobaye, 0,07 à 0,0H centimètre cube de ce sérum pour 100 grammes de poids, annihilent l’effet d’une dose de virus quatre fois plus grande que la dose mortelle. Klcmperer et Levy (2) ont eu recours au chien pour préparer un sérum antityphique; puisé la chèvre, où ils ont constaté l’efficacité du lait, beaucoup plus faible que le sérum cependant. Les applications à la théra|>eutique de la fièvre typhoïde de l’homme n'ont encore fourni aucun résultat bien probant. Cesaris-Demel et Orlandi (3' disent avoir obtenu une légère amélioration en se servant du sérum d'animaux vaccinés contre le liacille typhique ou contre le Colibacille. Borger(4), avec le sérum de Beumer et Peiper, croit aussi avoir vu le médicament se montrer efficace dans une série de 12 cas; la défervescence serait survenue plus tôt et la maladie lui aurait CatnTtHi-tt, La sêrotlo rapic de la fièvre typhoïde (Société ‘le Biologie, 14 jan- vier INT), (i Ki ui-m, et Lavv, t'eber Tvphua-Heilseram < Derlinrr klinische Wochenschrift, 1*95, p. *01). !3) f luui-Duit »l Oiumi, Sull* ei|uiviilent.» biologie» dei prodotti del B. coli e del B. ty phi (Archivio per le trienze me’Uche, 1*93, XVII, p. Î79). (*- Zur Uehatidluiiÿ de* Tvphav abdominal)» mil aDtitoiUchen llfilserum ( Cen - tralhlutt [nr Baktenologie, 1996, XIX, p. 6Ï7). 092 BACTÉUIACÉËS. paru plus bénigne. Cliantemesse (1), en immunisant des chevaux, a pu obtenir un sérum d’une puissance préventive telle quun < iu- quième dégoutté, inoculé vingt-quatre heures d avance à un cobaye, le protège efficacement contre la dose de virus typhique mortelle pour les animaux témoins ; dans troiscas de fièvre typhoïde humaine, il aurait obtenu une amélioration rapide à la suite de 1 usage de ce sérum; sept jours après le début des injections, les malades pou- vaient être considérés comme guéris. 11 n’est pas possible encore de tirer des conclusions des résultats intéressants déjà annoncés; il faut attendre de nouvelles études. L’action préventive et curative de ces sérums ne parait cependant pas être une action antitoxique ; les expériences de Sanarelli démon- trent, en effet, que les cobayes immunisés sont notablement plus sensibles que les cobayes normaux à l’action de la toxine typhique préparée comme il l'indique (p. 088). Pfeiffer et Kolle (2) cependant, chez des cobayes immunisés par des injections successives de doses minimes émulsionnent dans du bouillon stérilisé, de telle sorte qu'un centimètre cube contienne deux milligrammes de culture, dose susceptible de tuer un lapin de 300 grammes en inoculation intra-péritonéale. L’émulsion est stérilisée par un chauf- fage de plusieurs heures à 56® ; mise en cultures, elle ne doit donner aucun développement. En inoculant à l'homme, sous la peau, un centimètre cube du produit, on observe une réaction très évidente. Les premiers sym- ptômes apparaissent après deux à trois heures; c'est du frissonnement, des vertiges, un malaise vague, des sensations douloureuses dans la région injectée. Le soir, la température monte à 38°,5; il y a un peu d'agitation. Le lendemain matin, on trouve encore un peu d’hyper- thermie, puis tout disparaît. A l’aide de ventouses scarifiées, on pré- lève du sang et on en essaie, ù diverses reprises, l'action immunisante chez le lapin. Au bout de six jours, l'action immunisante du sérum pour le lapin est au moins égale à celle que possède le sérum de convalescents de lièvre typhoïde. Peut-être pourra-t-on arriver de cette façon à conférer l'immunité à l'homme. Habitat et rôle étiologique. — Le Ita' illc t>/phie rencontrer dans l'organisme sain; enfin, il existe disséminé dans le milieu extérieur. Bacille typhique dans l’organisme malade. — Le processus de l’in- fection naturelle parle Bacille typhique est assez spécial. Le microbe n'envahit pas tout le système sanguin, comme dans les alTections septicémiques ; il ne reste pas non plus cantonné localement, comme les virus de la diphtérie et du tétanos; il envahit, nu con- traire, un certain nombre de points de l’organisme qui présentent une sorte de prédilection à son égard. Et, ici, on retrouve dans la maladie déterminée expérimentalement les mêmes conditions que dans l'infection naturelle. Le microbe n’est pas un parasite du sang où il ne se trouve guère que par accident, mais bien plutôt du sys- tème lymphatique ; c’est en effet par énormes quantités qu’on en rencontre dans bien des dépendances de ce système, surtout les gan- gliom lymphatiques, les espaces lymphatiques. On en peut conclure que la lièvre typhoïde est surtout une infection du système Ivmphatique. De là vient ipie certains organes sont particulièrement atteints et que c'est chez eux qu’il y a le plus de chance à rencontrer le microbe. Sanarelli a établi qu’il avait une prédilection réelle pour les sé- reuse», surtout la séreuse péritonéale, où on le retrouve toujours quel qu’ait été son lieu de pénétration; nous avons vu qu'il y déter- 694 BACTÉRIACÉES. ininail une inflammation assez intense, se traduisant par la pro- duction d’un exsudât plus ou moins abondant qui fourmille de Bacilles. Les ganglions mésentériques, les follicules clos de 1 intestin sont aussi envahis au début. Vient ensuite la rate, envahit*, très tôt aussi, plus ou moins com- plètement, et alors plus ou moins modifiée d’aspect, tantôt peu hy- pertrophiée, n’ayant presque pas changé d’aspect et ne contenant que relativement peu de microbes, tantôt tuméfiée, molle, noirâtre, pou- vant alors renfermer des quantités de Bacilles. Après la rate, se classent, par ordre de fréquence, les capsules surrénales, le foie, les poumons, la moelle des os. Cliantemesse et Widal le signalent aussi dans le muscle cardiaque, dans les ménin- ges (4 fois sur 8), dans le testicule (1 fois sur 1). Il parait ne se trouver que rarement, et alors temporairement ou accidentellement, dans le sang. Les ensemencements même d’une goutte de sang, sont presque toujours négatifs et ceci aussi bien sur le vivant qu à l’autopsie. Cependant Neuhauss ( I ) dit avoir isolé le liacillc typhique neuf fois sur quinze du sang des taches rosées qu il regarde comme produites par des embolies bacillaires. Wvssoko- witsch (2) a du reste donné la preuve de ce luit dans une série d ex- périences. Après avoir injecté d’une culture pure de llacille typhique dans les veines de lapins qu’il sacrifie au bout do dix-huit heures, il n’a jamais retrouvé de Bacilles dans le sang du cœur, mais toujours, et en très grande quantité, dans la rate et dans la moelle des os qui les emmagasineraient, selon lui. Déplus, Cliantemesse et Widal ont reconnu la présence du Bacille typhique dans le sang du placenta dans un cas d'avortement au quatrième mois de la grossesse; Neuhauss, dans le foie et la rate d’un fœtus dans les mêmes circonstances; llildebrandt (d) et Ernst (4) ont obtenu également des résultats sem- blables, Cliantemesse et Widal ne sont jamais parvenus, malgré des tentatives répétées, à l’isoler du sang d’un cadavre ; braenkel et Sim- monds y sont arrives une lois. On trouve souvent le Bacille typhique dans la bile de la vésicule. Bouchard a signalé sa présence dans les urines de typhiques, mais seulement dans les cas où l’urine renfermait de 1 albumine rétrac- tile, indice d’une lésion rénale qui avait permis aux Bactéries de (1) Nkchaum, Nachweiss der Typhusbacillus ani Lebccden (Berliner klinische U ochen- srhrift 1880. u°* 6 et 24). „ . , „ (2) \Vi*80kowitfch, Ueber (lie Scbicksale der im Blut iujicirte Mikroorganismen ( ei - schrift für Uygiene, 1, P- 3)- (3) Hildeimanpt, Fortschritte der Medicin, \II,n° 23. (4) Ebsst, Berliner klinische Wochenschrift, 1880, p. 904. 695 BAC1LLUS. passer dans l'urine ; Neumann (I) a retrouvé plusieurs fois le microbe dans ces conditions. Chantemesse et Widal n ont rien obtenu du lait de deux nourrices atteintes de fièvre typhoïde, rien également de sudamina étendus, ni des crachats de malades atteints de bronchite intense. La question «le la présence du Bacille typhique dans le contenu intestinal et dans les selles des typhiques est très discutée aujour- d’hui. f.afTky n'était fias parvenu a l'y déceler et attribuait son échec à la présence d'un trop grand nombre de saprophytes «pii ne per- mettaient pas de l’isoler facilement. Beaucoup de ces espèces, liquéfiant très vite la gélatine, détruisent trop tôt les cultures sur plaques. Chantemesse et VVidal, en usant de gélatine additionnée d'acide phénique, sont parvenus à l’isoler, La proportion d antisep- tique employée suffit pour arrêter ou ralentir la croissance des espèces liquéfiantes, tout en ne nuisant pas à celle «le quelques autres, particulièrement le Bacille typhique et aus ulcérations intestinales, ce qui confirme I opi- nion émise par Wys^okowitsch que le parasite n«* .levait apparaître dans les matières lé«‘ale* que lorsque 1 ulcération des plmpios de Beyer lui permet h* passage dans la cavité intolinale. Il apres Chau* temesse et Widal, c’est à partir du dixième jour, «‘t surtout du «pia- torzième «>u dix-septième, quand les eschare* sont tombées, qu’on en trouve un grand nombre dans les selles; en général, à partir du vingt-deuxième j«*ur on n’en rencontre plus, mai* ils reparaissent aux rechutes. Karlinski 2), «lans des recherches portant sur vingt et un mala- des, a observé «pi ou ne rencontrait pas le Bacille typhique dans les selles avant le neuvième jour de la maladie et quec’étail «l’ordinaire du douzième au quatorzième jour «pi’on eu rencontrait le plus. Sanarelli, «lans de nombreux examens faits sur le contenu intes- tinal des animaux inoculés, dit n’avoir jamais rencontré, en cultures sur plaques, que des colonies «le Colibacille à l’exclusion «lu Bacille typhique ; il en conclut que les Bacilles typhiques ne pénètrent pas en quantité appréciable «lans l'intestin, même «tans le cas <1 inocula- tion intra-péritonéale, mais que le Colibacille tend à se multiplier et à rester seul dans l'intestin. Wathclet il sur six cents colonies recueillies dans des selles ty- v Vu»»,, (Jeber TyphuabaeilliMt im Crin ‘Ber line r ktinieche Wochentehrift, 1890, *• 6). ‘ (ïi l'risgUil l.fkxrski. 1*89. j W»m«Lir, Kerhrrchot liar«<-riulogi<|ue* turleo dsj«?clion« dan» la fiè*re typhoïde (A n- *i«i« de tlnilitut l-Uiteur , 189V, IX, p. tSt). cm BACTÉRUCÉES. phiques, et ayant les caractères extérieurs communs au Bacille typhique et au Colibacille, n’a rencontré le premier que dix fois; il n’a pas pu le constater chez plusieurs malades. D’après ces données, le Bacille typhique ne parait au moins pas j fréquent dans les selles de malades. Les résultats s’accordent mal : avec la conception la plus habituelle de la lièvre typhoïde, qui fait de cette maladie une infection à siège intestinal ; au contraire, ils j corroborent l’opinion émise par Sanarelli, qui la regarde surtout comme une infection du système lymphatique et considère le pas- i sage des microbes à travers l’intestin et leur mélange avec son j contenu comme un phénomène accidentel et secondaire. Il est cependant opportun d’insister ici sur la très grande difficulté, i l’impossibilité même pour, quelques-uns (1), de parvenir à isoler le Bacille typhique lorsqu’il se trouve mélangé au Colibacille. L'antago- nisme réel du Colibacille et du Bacille typhique peut encore être i invoqué ici. Cet antagonisme se démontre très clairement en ense- i mençant du Colibacille dans une culture de Bacille typhique en pleine j végétation ; le premier prend tellement le dessus, qu’après quatre l ou cinq jours il est impossible de l’isoler du Bacille typhique en cul- i tures sur plaques ; toutes les colonies donnent de l’indol et font fer- menter le lactose. L’emploi des nouvelles méthodes, du procédé ! d’Elsner en particulier (p. 716), permettra peut-être de retrouver plus fréquemment le Bacille typhique dans le contenu intestinal et de revenir aux anciennes idées. Bacille typhique dans l’organisme sain. — Jusqu’ici le Bacille typhique, considéré comme pathognomonique de la fièvre typhoïde, ne semblaiL pouvoir se rencontrer dans l’organisme que lors de j l’infection spécifique. En usant de la méthode de recherche imaginée par Elsner, qui sera décrite plus loin en parlant de la recherche de ce Bacille dans différents milieux (p. 716), Remlinger et Schneider (2) disent avoir pu constater dans les selles d’hommes sains, n’ayant jamais été atteints de fièvre typhoïde, ou dans les selles d individus souffrant d’affections tout autres, impaludisme, leucémie, néphrite, la présence d’un Bacille présentant tous les caractères du Bacille d'Eberth. Par injection de plusieurs cultures, ils ont pu déterminer la fièvre typhoïde expérimentale chez le cobaye ; l’inoculation pré- ventive de sérum anlityphique les préservait constamment. Il (1) Nicolle, Impossibilité d'isoler, par les méthodes actuelles, le Bacille typhique en pré- sence du Bacterium coli (Annales de l'Institut Pasteur, 1804, VIII, p. 854). (2) R EXLiNGBn et Schneider, Sur la présence du Bacille d'Eberth dans l’eau, le sol et le* matières fécales de sujets non atteints de fièvre typhoïde ( Société de Biologie, 18 juillet i896); et : Contribution à l’étude du Bacille typhique ( Annales de l'Institut Pasteur, 189/, p. 55). BACILLL’S. ♦ » 9 7 -emble bien que ces expérimentateurs aient eu affaire au vrai Bacille typhique qui devrait alors être considéré comme pouvant être un hôte habituel de l'intestin, ce qui serait un puissant argu- ment en faveur de l’auto- infection de la fièvre typhoïde. Des résul- tats d une si haute importance demandent naturellement encore confirmation. Bacille typhique dans le milieu extérieur. — En dehors de l'homme et principalement de l'homme atteint de fièvre typhoïde, le llucille typhint nom- breux aujourd'hui ; beaucoup d'expérimentateurs ont pu l'isoler d eaux de diverses provenances ; dans bien des cassa présence était en rapport avec l’apparition de la fièvre typhoïde. Pour pas mal de déterminations un peu anciennes, il faut cependant tenir compte de ce qu on savait moins bien qu 'aujourd'hui le «lifférencier de cer- tains types du Colibacille et que, dès lors.il y a pu avoir [>arf«»is confu- sion avec cette dernière espèce, tju«>i qu'il en s«>it, il <->t absolument acquis que le Bacille d'Ebertk peut se trouver dans l'eau. Nous ver- rons plus loin lu marche à suivre pour en faire la recherche et le diagnostic. La maniéré dont il s«* comporte dans ce milieu a été l'objet de recherches nom breuses. 1) après Meaite-Uol ton, le Bacille typhique meurt au bout d’une vingtaine de jours, à une température de 20®. dan-* diverses eaux potables et dans l'eau «listillée, préalablement stérilisées. NVolfhugel et Kiedel (2), en ensemençant ce microbe dans de l'eau de rivière stérilisée, pur»* ou même additionné** de très fortes pro- portions «1 eau distillée, ont observé au «lébut une très forte multipli- cation a une température de 16°, puis une diminution et enfin une disparition complète dans un délai de vingt et un à trente-deux jours. Dans l'eau distillée pure, on observe dès le début une décrois- sanre, «pii va alors en augmentant; il s'en trouvait encore quelques- uns «le vivants après vingt jours. M) Uel>«r dus ViThatt<*n »*mchied«ner Raktpri<*n-Artefi im Trinkwamer \Zei($rhhft fur Hygien* , 1, p. 115). (St) " otrmi.i,,. ,.t Ki«»n„ Di« Vermahrung der R.ikterien ira Wumt (Arbeitm nus dem K*i*erlichen (Uiundhriliamt», I, 1*86, p. *55). 698 ISACTÉRIACÉES. Les expériences de Slraus et Dubarry (1) sont beaucoup plus pré- cises. Ils oui opéré sur l’eau de l’Ourcq, très riche en matières organiques, l’eau de la Vanne, assez pure, el l’eau distillée, toutes stérilisées au préalable. L'eau distillée ne s’est montrée stérile qu au bout de soixante-neuf jours, l’eau de la \anne au bout de quarante- trois jours, l'eau de l Ourcq au bout de quatre-vingt-un jours. Chantemesse dit avoir conservé du Bacille typhique vivant pendant trois mois dans de I eau de rivière stérilisée. Les choses se passent toutefois différemment dans la nature, où le Bacille typhique, tu rivé dans l’eau, se trouve en concurrence avec les Bactéries saprophytes qui se rencontrent, parfois en très grand nombre, dans ce milieu. Et ici on peut, moins encore que précé- demment, énoncer des données d’une portée générale, parce que les résultats dépendent, pour une bonne part, des espèces microbien- nes qui se rencontrent dans l’eau en question, de la composition elle-même de ce liquide, et enfin des influences diverses de milieu. Iiüppe (2), dans une série d’expériences, a obtenu les résultats suivants : A l'origine. 1 jour. Bacilles typhiques. HH'O 7G Bactéries de l'eau. 720 12000 5 jours. 98 160000 10 jours. 20 jours. 30 jours. 96 70 70 210000 700000 50000 On voit ici que le Bacille typhique cède nettement le pas aux espè- ces saprophytes de l’eau qui se multiplient proportionnellement bien mieux que lui. Karlinski (3), en opérant sur un puits de 1 Institut d hygiène de Munich, a observé une disparition assez rapide du Bacille typhique de l’eau de ce puits. Dans une de ses expériences, il mélangea à l'eau du puits cinq litres de bouillon de culture dont un centimetie cube contenait environ 72 millions de Bacilles. Au bout de deux heu- res, les cultures sur plaques de l’eau de puits décelèrent 300 000 ba- cilles typhiques par centimètre cube et pas d’autres Bactéries de l’eau. Au bout d’un jour il trouve 130 000 Bacilles typhiques et de 1 1 à 1 3 000 Bactéries de l'eau par centimètre cube. Après trois jours, HO 000 colonies et seulement 18000 ayant l’aspect du Bacille typhi- que. Au quatrième jour, 100 000 colonies dont 9 400 semblables à celles du Bacille typhique. Au septième jour, 80 000 colonies, 200 seu- lement pouvant appartenir à l’espèce en expérience. Au onzième jour, (1) Straus et DunARRY, Recherches sur la durée de la vie des microbes pathogènes dans l'eau (Archives de médecine expérimentale, I, 1R86). (■>) ilum Schilling' s Journal, 1887, cite in Thèse de Grasser, P- • »• . , JJj "làÛNSK,. Ue lier das VerhaUeu des Typhusbacillus im Brunneuwasser (Archw far Hygiène, 1889. IX, p. 432). BACILLUS. 699 "000 colonies, î> pouvant être du Bacille typhique Au quatorzième jour, plus que 900 colonies dont aucune de Bacille typhique. .Mais, dans ces expériences, Karlinski n'a pas fait la diagnose . exacte du Bacille typhique des nombreuses espèces de l'eau qui don- nent des colonies de même aspect, et en particulier du Colibacille ; de plus, il n a pas tenu compte de circonstances qui peuvent jouer un grand ride dans la duree de la persistance de* germes de l'eau, i entre autres de la précipitation au fond de beaucoup d'éléments et surtout des spores, si tant est qu elles existent. (Test ce que démon- tre très bien l'expérience suivante de Chantemesse et W'idal : Un bal- I Ion contenant une légère couche de sable e*t rempli d’eau de rivière ? stérilisée et ensemencé avec une culture de H- teille typhique. Après * deux moi* environ, on n en rencontre plus dans l'eau prélevée avec f soin. Si l'on décante doucement et qu’on remplace l’eau enlevée par t de la nouvelle soigneusement stérilisée, on obtient des colonies de y batille typhique en mettant de cette eau en culture. Les mêmes phé- i nomme* peuvent parfaitement se passer dans les réservoirs d'eau, P puits ou citernes; r est ce qui [suit expliquer la réapparition de la ji lièvre typhoïde après un curage ou une crue. Le Bacille typhique rrési'te Ire* bien a la congélation ; on en a rencontré plusieurs fois t-daiis des échantillon* de glace. La glace provenant d'une eau souil- lée peut donc transmettre la lièvre typhoïde. / Jusqu ici on n'est pas encore parvenu à isoler le Bacille typhique i -de l air; Lhantemesse et W idal, entre autres, ont échoué, bien qu'ils MS fussent placés dans des condition* exceptionnellement favorables. Itildoit cependant s'y rencontrer, adhérent aux poussières en sus- pen-ion. Il parait devoir être très répandu dans le sol. Il n'v a cependant V^as été signale souvent, sans doute à cause des diflicultés que pré- sente sa recherche. Tryde et Salomonsen 1) l'ont isolé, en 188'», du pdl d une caserne où sévissait la lièvre typhoïde. Je j'ai retrouvé (2), P®®1888, dan* de la terre prise à un mètre de profondeur autour d’un puit* dont I eau avait été soupçonnée ajuste titre ; la terre, et l'eau sensu i te, avaient été souillées par les latrines situées à peu de dis- tance.hi> usant de la méthode d'Elsner, Remlingeret Schneider(3), lont isole six fois sur dix échantillons de terre provenant de cours de jardins. Rôle pathogénique. — En somme, d'après ce qui a été dit, on fr l"” ■* !**uw,0"**p» SotUté de médecine de Copenhague, 9 décembre I8S4. . Ma,*, Sum |>r«««oc« du Itacille lyphique dam le aol ( Compte i rendue de l Academie ' *'*«, ** mai lattS), (•) HiaiiM.ta et St«,*iuaa, loc. cit., »oir p. 6M. 700 BACTÉRIACÉES. peut considérer le rôle du Bacille d'Eberlh dans l’étiologie de la lièvre typhoïde comme démontré. Le microbe pénètre dans un organisme réceptif par un point, qui semble être, la plupart du temps au moins, le tube digestif; il pullule et envahit le système lymphatique où se trouvent ses localisations d’élection. Il produit sa toxine qui va agir, comme en général les poisons microbiens, sur le système nerveux et plus spécialement sur les muqueuses, en produi- sant son action nécrosante, si manifeste surtout sur la muqueuse intestinale. Il se généralise dans le système lymphatique, envahit les séreuses et principalement la séreuse péritonéale, peut même! arriver dans le sang. Dès que l’envahissement du système lympha- tique est fait, dès que le Bacille a passé dans le sang, il se localise. C’est à ce moment qu’apparaissent les taches rosées, l’augmentation de volume de la rate. Après la terminaison du processus typhoïdique, le Bacille peut disparaître ou rester vivant dans l’organisme, pendant un long temps) parfois, cantonné en des points particuliers. .On l’a retrouvé desl mois après la guérison dans des foyers de suppuration, dans les! voies biliaires atteintes d’inflammations chroniques. C’est à celte persistance du virus qu’on doit attribuer les rechutes, j trop fréquentes dans la maladie. Le Baci l le, cantonné dans un pointi limité, peut, sous certaines influences, l'affaiblissement de l’orga- nisme, ou comme le montrent les expériences précédemment citées! de Sanarclli (voir p. 688), par un apport de toxines adjuvantes, celles du Colibacille ou du Proteus vuhjaris, qui peuvent être produites dansl l’intestin même, reprendre de l'activité et produire une nouvelle généralisation. D’où peut maintenant venir le microbe infectant'.' Nous lavons vu très répandu dans le milieu extérieur, provenant, on peut le croire, de cas antérieurs de lièvre typhoïde. Jusqu ici, ce sont les selles des typhiques qui paraissent surtout véhiculer et disséminer le contage. Il peut encore provenir des urines, du sang, des produits) d’expectoration, de l’ouverture de foyers de suppuration. Au sortir du corps, il se môle au milieu extérieur, aux poussières, au sol, a l’eau. H y reste vivant pendant un temps plus ou moins long, per- dant souvent de sa virulence, mais pouvant la garder assez long- temps quand les circonstances sont favorables. Comme on l’a surtout rencontré dans l’eau, c’est ce milieu qu on a surtout été porté à incriminer, et à juste titre, il semble. D ailleurs, avant la connaissance du Bacille d’Eberth el sa constatation dan> l’eau, l’observation clinique et l’étude détaillée de beaucoup dépi- démies avaient déjà apporté, à l’appui de celte opinion, des preuves BACILLUS. TOI tout à fait convaincantes. La découverte du Bacille typhique dan~ i’eau de boisson n'a fait que confirmer les idées les jdus répandues >1 leur donner une base irréfutable. On trouvera ces faits discutés Slîl exposés dans le mémoire de Chantemesse et Widal et dans la communication magistrale que Brouardel t) a faite sur cette ques- f .ion au (Congrès international de Vienne en 1 887. Le rôle que joue ici le sol ne doit cejtendant pas être éclipsé par i '«lui de l’eau; on le reconnaîtra comme au moins égal. Le sol est îii effet le véritable réceptacle des produits pouvant véhiculer les /irus; la plupart du temps c’est par son intermédiaire que l’eau Hst souillée. Le sol est, du reste, un très bon milieu pour la con- servation du Bacille typhique; les expériences de Grancher et Des- j îhamps 2, ont démontré péremptoirement que du Bacille typhique, '■ mpregnant le sol, vit encore cinq mois et demi après son ensemen- ement, en pleine terre, au milieu d'un grand nombre d'autres organismes. La durée de la résistance, dan< ces conditions, est loin H’étre fixe; elle dépend, en effet, d'un très grand nombre de condi- i ions, sécheresse ou humidité, nature du sol, présence plus ou moins lotalde d'air, etc. Il est permis de penser que lorsque toutes les con- titions convenables se trouvent réunies, le Bacille typhique peut se ? onserver pendant fort longtemps vivant dans le sol. De là, il revient ï utilement dans 1 organisme. Il résiste longtemps à la dessiccation, ! I peut donc aisément se trouver vivant dans les poussières et rêve- ur avec elles dans l'organisme par inhalation ou déglutition. A la burface, il est vrai, il trouve de nombreuses causes atténuantes NcÜVe>, I action des radiations lumineuses principalement, qui peu- ent rapidement le détruire; mais il se conserve dans les couches Mus profondes que les remaniements divers, si fréquents pour les nil des villes, font si facilement revenir au jour. De nombreuses réservations démontrent l'influence certaine de ces remaniements pie terrains souilles sur l'explosion d'épidémies typhoïdes. Les faibles -vigences du microbe au point de vue des aliments, de l'oxygène, fie la température, lui permettent de pulluler facilement dans les Nonditions ordinaires qu il rencontre dans le sol. I.es rapports Intimes ■ existent entre le sol et l’eau de boisson expliquent très bien le : ôle considérable, mais secondaire, qui revient à l’eau dans la dis- ! amination «lu Bacille typhique et la production des manifestations polémiques ou endémiques de la fièvre typhoïde. 11,011 ' ‘le propagation de la ilè*re typhoïde («• Congrèt international [ , et de démographie, le nu d Vienne en teplembre ISfT; et. Annale» avivons • • I 'association du Pneumocoque au Bacille typhique s observe aussi fréquemment, produisant une forme clinique assez spéciale que l on nomme la pneumo-typhoïde , résultat des infections pncumococcique D’autres microbes peuvent encore profiter de la diminution de résistance de l’organisme et s’implanter quelque part en modifiant dans divers sens l’évolution de l’affection. De simples saprogenes peuvent causer des gangrènes souvent graves. On peut enfin observer des infections simultanées, évoluant à m Vincint, Étude sur les résultats de l'association du Streptocoque et du Bacille typhique il rhnmTâ et chez les animaux ( Annales de l’Institut Pasteur. 1803 Ml). C \i) li.' Kbxenksl, Deutsche medieinisclie Wochenschrift, 10 février 1 . BACILLUS. 705 j côté de la fièvre typhoïde avec leurs caractères spéciaux, n'imprimant pour ainsi dire pas de modifications au type normal de la maladie. On peut citer le choléra, la diphtérie, la scarlatine, la rougeole. Recherche et iliacnostie. — On peut avoir à rechercher le ^ Bacille typhique sur le cadavre u l'autopsie pour confirmer un diagnos- tic, sur 1 individu xivaut pour établir un diagnostic certain quand le cas est douteux, dans le milieu extérieur, j»our rechercher l’origine i possible d une infection typhoïde et prendre h*s mesures de prophy- laxie utiles pour en empêcher l’extension. Recherche sur le cadavre. — Nous savons que le Bacille typhique est d’ordinaire abondant dans les organes des typhiques. A l’autopsie, r t.atfkv l’a trouvé vingt-six fois sur vingt-huit cas, Seitz vingt fois • sur vingt-quatre, dans des préparations de foie, de ganglions mé- sentériques et surtout de rate; (lhanlemes-e et Widal l’ont isolé en cultures onze fois, sur douze, Fraenkel et Sim mouds (t) vingt-cinq fois s sur vingt-neuf. La recherche réussit en général bien dans les délais habituels des autopsies. Il parait être d autant plusabondant dans les organes que la mort est arrivée tôt après le début de l'affection. Un I isole plus facilement, lorsqu'il est rare, en provoquant sa pullula- tion par l'artifice suivant : l'organe, la rate principalement, lavé avec soin au sublimé et entouré d'un linge mouillé avec de la liqueur de N an Swieteu, est placé à l'étuve (tendant un jour ou deux. On peut rechercher le Bacille typhique par les cultures ou l’examen microscopique. Les cultures faites avec les différents organes, d'après les procédés indiqués (p. 674 et suiv.), donnent les meilleurs résultats. On peut faire la culture en piqûre ou en strie sur gélatine, lorsqu'on est assuré de la pureté du milieu employé. Lorsqu’on croit à un mélange, on fait > des cultures sur plaques ou on ensemence plusieurs tubes de gélose avec le même iil de platine sans le recharger. Les colonies isolées • seront vérifiées et portées sur d'autres milieux. Les lamelles chargées de produit à examiner sont colorées aux pro- o cédés habituels; la solution de Ziehl parait donner ici les meilleurs • résultats. Les coupes sont colorées à la solution de Loefller ou à la solution de Ziehl. On obtient de bons résultats, |>our l'étude des coupes de » daférent» organes, en se servant de la méthode suivante, indiquée 1 t*ar,s thèse de Legrv (2) : Laisser les coupes pendant cinq minutes environ dans une solution au centième de carbonate d'ammoniaque d) Summum, (lie ««liologuche Uedrutung de* Typhusbaeillua, 1886. (*) Laanr, Th. *r de e*ri», «Mo. M*«#. — Rncttriolagi*. 45 Fig. 186. — Amas tic Bacillus typhi- ques dans la rate. D’après Kind- lleish. 706 BACTÉRIACÉËS. à laquelle on a ajouté une petite quantité (dix gouttes pour une vingtaine de centimètres cubes) d’une solution aqueuse saturée de bleu de méthyle. Laver les coupes pendant deux ou trois secondes dans une solution d’acide acétique à 1 p. 100. Passer à l’eau distillée. Déshydrater avec de l'huile d’aniline saturée de fluorescéine. Passer au xylol. Monter dans le baume. Les coupes sont teintes en bleu verdâtre clair, les Bacilles en bleu foncé. Vaillard et Vincent (1) recommandent le procédé suivant pour la recherche du Bacille typhique dans le foie ou la rate: On recueille de la pulpe splénique ou du résidu d’organes broyés aseptiquement, dans une pipette stéri- lisée que l'on expose pendant quelques heures à 37° dans l’étuve. On fait a\ec le contenu de la pipette des frottis de lamelles que l’on teint au violet de gentiane, puis décolore par la méthode de Gram et recolore parla fuchsine phé- niquée de Ziehl. Les Bacilles typhiques sont colorés en rouge, les autres restent teints en violet. Les coupes montrent souvent nettement de petits amas bacillaires (lig. 186), qu’il est difficile toutefois d’attribuer d’une façon certaine au Bacille d’Eberth, bien des espèces des putréfactions, le Coliba- cille, donnant le même aspect. On peut déjà cependant constater la décoloration par la méthode de Gram. Recherche sur le vivant. Recherche du Bacille typhique dans le sang et les organes - La ; présence du Bacille typhique est plus difficile à constater sur le vi- vant. Nous avons vu qu’il ne se trouvait que rarement et temporaire- ment dans le sang de la circulation périphérique. On a conseille pour le rechercher et l’obtenir à peu près sûrement, de pratiquer une ponc- tion de la rate et de mettre en culture le liquide obtenu. L’operation se fait facilement à l’aide d'un trocart capillaire. La situation de la rate étant bien établie par la percussion, la peau est soigneusemen désinfectée; on enfonce le trocart stérilisé en pleine matité, -.a ca mile ramène une goutte de sang qui sert aux ensemencements. Le succès serait assuré vers le dixième jour de la maladie. L operation, très simple, serait sans danger, dit-on. Elle n’est l0lJle,0,s ^ seiller que comme moyen d’exception ; les alterations de la î a » (I) ln Thèse de Gassib, Paris, 1890. BACILLUS. 707 le cours de la lièvre typhoïde, sa très grande friabilité surtout peuvent etre la cause d’accidents. Un doit prendre en tout cas les I'" ' aul,ons antiseptiques les plus minutieuses. Recherche du Bacille typhique dans les selles. — C’est un procédé , .,gnosllc 'lui st‘rail P'-^ux s'il était d’une application plus fanle et surtout plus sûr. Si, toutefois, la constatation, faite par K Kam‘jgeriet Schneider, de la présence du Kacille d’Eberth dans les selles «1 individus sainsou n ayant pas la lièvre typhoïde, se trouvait conl.rn.ee, I isolement de ce microbe de selles d individus suspecta de lievre typho.de n’aurait plus la valeur diagnostique qu’on a voulu lui attribuer jusqu ici. Nous avons vu précédemment (p. Mi) combien il était chanceux de parvenir à isoler le Bacille lyph.yue des matières fécales de ma- jlades atteints de lièvre typhoïde. La difficulté est due d’abord à ce que ce microbe ne passe peut-être pas aussi constamment dans la cavité inlestinaJe qu’ou le pensait autrefois, mais aussi à la présence ffflu Colibacille, et ici en telle abondance qu’on n’obtient que lui en cultures comme représentant de la flore microbienne de I intestin p^ette présence du Colibacille rend très difficile, impossible même pour plusieurs 1), I isolement du Bacille typhique. Les recherches de Chantemesse et W’idal, de.Walhelel [J de Kar hnsk. (3), prouvent cependant que la chose est possible elle de- mande toutefois beaucoup de soin. < >n y Parvient à l'aide des cultures sur plaques faites de la manière ordinaire en ayant soin cependant de pousser loin la dilution pour que les colonies soient assez espacées et ne se gênent pas dans leur croissance La grande majorité des colonies obtenues appartient au LoUbarUle. Comme on ne peut ensemencer pour vérification qu’un ce. la.,, nombre de colonies, il faut fairç un choix en se guidant sur quelques caractères apparents. Le Colibacille jusant plus rapide- 'I"- '« 'vMi,-. il faut choisir L JTL Z.n, avancées en développement, et, parmi celles-ci, les plus fines et les £us translucides, (.es colonies sont ensemencées sur les milieux qui Permettent, comme nous le verrons plus loin, de différencier assez aise, n,, a le Bacitle typhique du sur ,e boujHon additionne de craie, où le Bacille typhiyue ne doit produire aucun arat b*o"e ,5r,,',,,iue p° ossible du Bacille typhique et peut suffire à faire regarder l'eau comine suspecte au point de vue de la fièvre typhoïde. La marche à suivre dans l'opération est du reste identique. On se servira pour «listinguer les «leux microbes et aussi «piehpies espèces «pie certains caractères communs pourraient faire confondre à un examen superficiel, «les particularités et signes distinctifs «jui seront exposés et discutés ci après. I-a méthode ordinaire des cultures sur plaques (voir p. 226), peut servir. La plupart du temps, cependant, la présence d’un trop grand nombre «1«> Bactéries, dont plusieurs liquéfient tr«'*s vite la gélatine, ne permet pas d'arriver facilement à un résultat. Dans les eaux rela- tivement pures, il est cependant possible de réussir. <>n obvie en partie à ces inconvénients, en employant une modi- fication imaginée par Chanlemesse et Widal, mettant à profit la r«*sistance r«:lative «l«*s microbes recherchés à de faibles proportions d acide phéni«]ue. On ajoute à l’eau à étudier une petite quantité d’acide phénique, 710 BACTÉRIACÉES. 1 pour 000 (l'eau environ, ou mieux une goutte d’eau phéniquée à S p. 100 à la gélatine qui sert aux ensemencements ou aux dilu- tions. L’addition d’acide phénique entrave la végétation de beau- coup d’espèces, retarde en particulier beaucoup la production de la liquéfaction de la gélatine par certaines, et n’influe guère sur le développement de quelques autres, en particulier le Colibacille et le llacille typhique dont les colonies prennent leurs caractères habituels. En maintenant les cultures sur plaques à une température de Pô0 à 18°, on voit apparaître dans la gelée de nombreuses petites colonies dès la lin du deuxième jour. Pour pouvoir se prononcer avec une certaine probabilité, il faut laisser le développement se continuer jusqu’au troisième ou quatrième jour, en maintenant les cultures à la température indiquée; si la température est plus basse, le déve- loppement est naturellement plus lent. En examinant alors les pla- ques à l’œil nu, puis à un faible grossissement, on peut apercevoir des colonies présentant l’aspect de celles du Bacille typhique, telles qu’elles ont été décrites précédemment (p. 074). On peut rencontrer les colonies typiques, transparentes, irisées, semblables à de petites montagnes de glace. La recherche de ces dernières se fait même plus facilement à l’œil nu qu’à la loupe ou au microscope, surtout en éclairant la surface de la plaque par réflexion, pour mieux accen- tuer l’irisation qui fait rapidement distinguer la colonie. Lorsque ces colonies deviennent vieilles, leur centre s’opacifie, prend une teinte un peu jaunâtre; la zone marginale seule garde sa minceur, sa transparence et sa teinte bleuâtre. Mais l’aspect seul des colonies en cultures sur plaques est loin de suffire pour établir un diagnostic certain. Plusieurs autres espèces, en effet, abondantes dans l’eau, offrent des caractères très voisins ou même identiques. Il faut alors s’aider de tous les autres caractères de forme et de culture. Ce n’est souvent que par une élude longue et minutieuse qu’on peut être en droit de porter un diagnostic assuré. Nous verrons plus loin quels sont les caractères qui permettent de distinguer le Bacille typhique d’un certain nombre d’espèces à carac- tères assez voisins, en particulier du Colibacille. En se basant sur la propriété qu’a le Bacille typhique de végéter à une température relativement élevée, jusqu’à 45°, alors que la plu- part des autres P>actéries de l’eau ne se multiplient pas, Rodet (1) a proposé de le rechercher dans ce liquide en mettant en culture dans du bouillon, conservé à 45° dans une étuve, une assez forte propor- (I) Rodet, Société de biologie, 1889, n« 26. BACILLUS. 711 tion, une vingtaine de gouttes par exemple. Si le bouillon se trouble, dit cet expérimentateur, il contient du bacille typhique ou quelques autres espèces que l'on peut reconnaître en faisant des cultures sur plaques. Procédé de Vincent. — Vincent (1) a heureusement modifié ce procédé en faisant intervenir, outre l’action de la haute température, l’action de l’acide phénique à faibles doses dont (lhantemesse et Widal avaient antérieurement tiré profit. Voici la technique qu’il indique: On ensemence avec une petite quantité, une à vingt gout- tes de l'eau à examiner, cinq à six tubes de bouillon auxquels on a ajouté une goutte de solution d’acide phéniquée àT» p. 100 pour deux centimètres cubes de bouillon ; on couvre d’un capuchon et on porte à l'étuve ou au bain-marie à Vis De huit à douze heures après, le bouillon peut se troubler, on ensemence alor^une goutte du liquide dans cinq ou six tubes de bouillon phéuiqué prépares comme les premiers, qu’on porte à 42*. En même temps, on ensemence des milieux habituels, gélatine et pomme de terre. En ensemençant une série de tubes avec une quantité graduelle- ment croissante de l’eau à examiner, 1, 2. r>, 10, 1 î». 20, 40 gouttes, par exemple, on peut avoir des renseignements précieux sur la répartition proportionnelle des microbes que l'on isole ainsi, dans l'eau à examiner. Ou fait successivement plusieurs passages sur bouillon phéniqué en s attachant à ensemencer dans du nouveau bouillon dès que le trouble apparaît dans la culture précédente; souvent, surtout quand il existe du Colibacille ou du bacille typhique , le trouble est déjà apparent au bout de six heures dans ces cultures d’ensemencement. On parvient ainsi a éliminer aisément d’autres espèces qui. se déve- loppant moins vite, n'ont pa> encore apparu, et à obtenir en culture pure la Colibacille ou le bacille typhti/uc après deux ou trois passages. Nous verrons plus loin quelles sont les espèces qui peuvent se développer dansres milieux phéniqués et comment il est possible de les distinguer. Il est important de noter que, dans le bouillon phéniqué, le bacille typhique n'a pas sa forme normale; il a ses articles très courts, donnant meme | aspect de diplocoques, et est presque immobile. Aussitôt re|Kuté dans du bouillon ordinaire, il reprend son aspect habituel. Dest là un procédé commode et pratique, qui toutefois a le défaut de ne porter que sur une petite quantité, quelques centimètres cubes, de I eau à examiner. jtl) Vimmt, Sur uu procédé drôlement du Bacille typhique dan* l'eau (Soctétr de hmln- gt», 1" terrier 1*90). 712 RACTÊRIACÉES. Procédé de Péré. — Péré (1) conseille aussi les bouillons phoni- ques, mais sa manière d’opérer permet d’employer des quantités beaucoup plus considérables d’eau. Voici sa méthode : Dans un bal- lon d’un litre, stérilisé, on introduit 100 centimètres cubes de bouil- lon stérilisé, bO centimètres cubes d’une solution de peptonc pure à 10 p. 100 neutrée et stérilisée, puis 600 à 700 centimètres cubes de l’eau à analyser. On ajoute alors 20 centimètres cubes, exactement mesurés, d'une solution d’acide phenique pur à 5 p. 100 et on com- plète à un litre avec l’eau en expérience. Le liquide contient par litre un gramme d'acide phenique et 830 centimètres cubes de 1 eau a analyser. On le répartit en dix vases stérilisés, fermés avec un tampon d’ouate que l’on porte à la température moyenne de 34°. Il ne faut pas dépasser 36°, on risquerait de tout tuer. Dans une eau renfer- mant du Bacille typhique ou du Colibacille, un trouble se produit d’autant plus vile que la proportion de ces microbes est plus forte. On peut déjà observer le trouble des la douzième heure, plus géné- ralement entre la quinzième et la vingtième heure, seulement vers la trentième, si la pollution est réduite à des traces. Dès que le trouble est apparent, on ensemence de cette première culture dans du bouillon normal qui peut déjà donner une culture pure, et dans quelques tubes à essai contenant une dizaine de centimètres cubes d’un mélange stérilisé renfermant, par litre, 1 gramme d'acide phénique, b grammes de peplone, 100 centimè- tres cubes de bouillon ordinaire et de 1 eau en quantité sullisante pour compléter le litre. On peut faire deux ou trois passages succès- I sifs dans ce liquide phôniqué pour éliminer le plus possible d autres espèces. Le dernier passage donne, après quelques heures d étuve, une culture pure de Itacille cTEberth, une culture pure de Colibacille, ou un mélange des deux espèces, comme on peut le vérilier par cul- ture sur plaques de gélatine. L’emploi de ce procédé a permis à 1 auteur de retrouver des traces de Colibacille et de Bacille typhique ajoutés à de 1 eau non stéri- lisée et d'isoler le Bacille typhique de certaines eaux d alimentation d’Alger. Procédé de Parietti. — Parietti (2) emploie une solution acide d’acide phénique, contenant b grammes d’acide phénique, 4 grammes d’acide chlorhydrique et 100 grammes d’eau distillée. 11 ajoute à des (I) l’ÊnÉ, Contribution à l’étude des eaux d’Alger ( Annales de l Institut Pasteur , IS d. V’(2) pAKirrri, Metodo di ricerca dcl Bacille del tifo nelle aque potabili (Rivista d'igient, 1890). BACILLUS. 713 j tabes à essai contenant 10 centimètres cubes de bouillon, 3, 6 et ; y gouttes de la solution phéniquée. („es tubes sont ensuite ensemencés avec des doses croissantes fl» “-•••> <0 gouttes) de l’eau à examiner; puis portés à l'étuve à 37°. i Le bacille typhique et le Colibacille, quand ils existent, troublent : 1 eau en vingt-quatre heures. <)n peut faire plusieurs passages sur le même milieu et isoler sur plaques. Procédé de G. Pouchet. — On prépare des ballons de 27;» centimè- tre* cubes contenant 100 gramme* de bouillon, *térili*és, puis addi- i tionnés de 5 centimètres cube* d’eau phéniquée à îi p. 100. On y \ verse 130 centimètres cubes de l’eau à examiner et on porte à l'étuve > à 42". Si l’eau contient du bacille d'Eberih ou du Colibacille, il se pro- I duit un trouble en vingt-quatre ou quarante-huit heures. En cas de trouble, on fait une série de passages de quarante-huit en quarante- t huit heures dans des tubes contenant pour 10 centimètres cubes, 6 gouttes de solution phéniquée à 5 p. 100 et maintenus à 42°. 'Après trois passages, on ensemence dans du bouillon ordinaire, à î 36°. et on prend de la semence pour faire les cultures de contrôle. En résumé, la marche à conseiller pour les recherches courantes est l’emploi du procédé primitif de Vincent, en multipliant les séries i d ensemencement et les doses d’eau ensemencées, ou le procédé de i Pouchet qui n’en est qu’une variante. La méthode de Péré, plus pré- cise. esta réserver pour les cas difficiles ou de plus d'importance. Les deux microbes cités, bacille d'Eberih et Colilxicilte, ne sont tou- : tefoi> pas les seuls à pouvoir se développer dans les milieux phéni- quès employés; un certain nombre d’autres y croissent, il est alors important de pouvoir les différencier. La chose est possible, parfois par le seul examen de l’aspect de la culture, par l’étude inicroscopi- f que, ou par les caractères des cultures sur les milieux habituels. Le bacillus mesentericus vulgatus forme rapidement à la surface un * J?*!0 ^*l,a's* plissé, au-dessous duquel le liquide s'éclaircit vite. Il ne fccésiste pas à un deuxième passage sur bouillon phéniqué, fait six ' é wpt heures après l'ensemencement, quand il est en mélange, parce : qu il demande plus de temps [mur pulluler. Le bacille rouye de Globiy se trouve aussi fréquemment dans les cultures en milieu phéniqué; il forme aussi un voile compact et le liquide s’éclaircit. On rencontre fréquemment deux Streptocoques, l’un troublant uni- formément le liquide, l’autre se cultivant en flocons assez denses le liquide clair. Il est possible que ce soient là deux formes du reptoctiqui pyoyt'ne (voir p. 301). L aspect microscopique les diffé- rencie de suite. BAGTÉRI ÂGÉES. 7 \ 4 On distingue toul aussi facilement quelques Microcoques qui peu- vent se développer dans ces conditions. Il faut, toutefois, se rappeler que dans les bouillons phéniqués le Bacille typhique affecte la forme d’éléments très courts, presque de coccus; dans le doute, il laut donc ne pratiquer l’examen microscopique que sur une culture au bouillon ordinaire. J'ai également obtenu des cultures de Cladothrix, de Lcptothrix,(\a Levures (pie l’étude microscopique fait rapidement reconnaître. Wittlin (1) donne aussi comme pouvant végéter dans ces bouillons phéniqués, \cs Bacillus violaceus, Bacillus ochraceus, Bacillus fluorescens liquefariens , Bacillus subtilis, Micrococcus pyoqenes aureus, Bacillus pyo- cyancus , Bacillus anthrads et quelques autres espèces mal déterminées, qu'il est facile de distinguer du Bacille typhique et du Colibacille. Procédé d’Elsner. — La méthode d’Elsner a été imaginée en vue de distinguer le Bacille d'Ebcrth et. le Colibacille. La composition spé-i ciale du milieu ne permet guère aux autres espèces d'y végéter. Les caractères qui permettent de séparer ces deux microbes à 1 aide de celte méthode seront indiqués plus loin. L’emploi de la méthode a permis à Kemlinger et Schneider d’isoler le Bacille typhique de 1 eau. j Recherche du Bacille typhique dans le sol. — On peut employer' les mêmes procédés que pour le rechercher dans 1 eau, en leur ap-t portant dé légères moditications en rapport avec la diflérence de nature du produit. De petites quantités de terre, prélevée aseptique- ment, sont fortement agitées dans des tubes de bouillon, de manière! à répartir le mieux possible dans le liquide. Avec le liquide ainsi préparé, on ensemence de la gélatine qui sert à confectionner des plaques, ou on ensemence des milieux phéniqués préparés comme? il a été dit pour l’eau. Diagnose du Bacille typhique et des espèces similaires. — Un certain nombre d’espèces bactériennes présentent plusieurs des caractères du Bacille typhique. Si l’on s’en tenait a la constata- tion de ces caractères communs, qui peuvent être des aspects de cul- tures ou des ressemblances morphologiques, il est certain qu il pourrait y avoir souvent confusion et qu’on affirmerait fréquemment à tort la présence du Bacille d’Eberth. Il n’en est plus de meme heu-’ rcusement si on se livre à un examen minutieux et attentif, si I on recherche les différentes particularités qui peuvent servir pour éta- blir une distinction spécifique bien assurée; on arrive alors, à laide d’une sériede caractères, à éliminer facilement la plupart des espèces (1) WlTTMN, l’nrietli pour p. 89). Des Bactéries susceptibles de se développer lorsqu on emploie la l'analyse bactériologique de l’ent» ( Annales de micrographie, >. ’ bacillus. BACILLUS. 715 ij ),lvan{ pr*Herà confusion et à limiter le problème à la diagnose d'un j) dit nombre de types. L’aspect seul des colonies en culture sur plaques, nous l'avons déjà *« est ,oin de suffire pour établir un diagnostic certain. D’autres pères, qu’on rencontre souvent dans les différents milieux, offrent s caractères bien voisins ou identiques. Ce sont ces nombreuses .pèces qu'on a classées sous les noms de Bactiries pseudo-ty- âques t), èberthi formes, similty phiqucs . On a beaucoup trop abusé ces distinctions, basées, trop souvent, sur des caractères de peu de f leur; ce qui a conduit à compliquer énormément, en apparence incipalement, la question du diagnostic du Bacille d'Eberth , parti- •lièrement dans les recherches bactériologiques de l'eau. Il n’est s admissible de comprendre comme pseudo-typhiques, sous le seul élexte d'apparences similaires des colonies en cultures sur plaques, e espèces qui sont nettement des Microcoque* ou des Streptocoques,’ mires qui liquéfient la gélatine, d’autres qui donnent sur pomme terre des cultures épaisses et fortement colorées, qui ne présentent jvent rien d’autre de commun avec le Bacille d'Eberth. | En recherchant les principaux caractère* du Bacille typhique, le "blèine se réduit d’ordinaire à la différenciation, délicate et parfois licile il est vrai, à établir entre cette espèce et le Colibacille. I est nécessaire avant tout d’avoir bien présents à l'esprit les ca- tères du Bacille typhique qui peuvent servir à la solution du pro- nie. L'ordre suivant peut être conseillé pour les recherches : Aspect deg cultures sur plaques. — - Il est important à connaître; nwus s»vona qu’on ne doit lui reconnaître qu’une valeur relative.’ * et candeur des éléments. — Même remarque que pour le artère précédent. j’ -HotifiV. — Elle est bien marquée ; c'est un bon caractère (voir * ('ih ’ Bon caractère; les cils, assez longs et résistants, t repartis tout autour des bâtonnets (voir p. 672). ^ Béço/vi ,i(jon paf. i(l rnethode de (iram. — Toujours à rechercher. ulture sur pomme de terre. — A rechercher avec les restrictions «Sées p. 676. Culture sur gélatine. — Ne liquéfie pas. r Cullure dan » ln milieux lactosés. — Pas de dégagement de bulles «uses dans le bouillon lactosé à 2 p. 100 et additionné de craie. * Culture dans le lait stérilisé. | l(>ug temps. Pas de changement, même après I SSK: d Bb*rth G,ffky •* »•*<>" p»eudo-ljr|ihiqop* d.n, l«. V \\nnaUt st arrêté à une gélatine au suc de pommes de terre additionnée iiodure de potassium, qui lui a paru présenter des avantages réels, tte yélatine d'Elsner se prépare de la façon suivante: Un pile soi- teusement Î100 grammes de pommes de terre, on les râpe et on les *it macérer pendant trois ou quatre heures dan< un litre d'eau; on mise la masse et on laisse déposer pendant une nuit. On décante i liquide et on y fait dissoudre à feu doux de lîi à 20 p. 100 de géla- ic. La réaction du produit est très acide; on lui ajoute de la solu- « normale de soude (1) jusqu’à ce que la réaction ne soit plus que os faiblement, mais cependant encore nettement acide; suivant le gré d’acidité primitif, il faut de 20 à 30 centimètres cubes de solu- ♦n alcaline. On liltreet stérilise. Pour l’usage, le milieu est réparti us des ballons de 100 grammes. Au moment de s'en servir on jute, à rhaque ballon, I gramme d’iodure de |M>tassiuin, qui se "M>ut lentement dans la gélatine maintenue fondue. On ensemence «une pour les cultures sur plaques ordinaires et on répartit sur jupies, ou mieux, dans des boites de Pétri. Très peu d'espèces uvenl pousser sur un tel milieu. Le Bacille typhique el le Coli- rille y végètent bien. Il est possible de les différencier aisément à >spect des colonies. Id*s colonies du Colibacille poussent plus vite; rès vingt-quatre heures à 20«, elles ont leur as|>ect habituel; à un ble grossissement elles présentent une teinte brunâtre asses pro- incée et sont nettement granuleuses. Les colonies du Bacille typhique 'Ut plus lentes à se développer; après quarante-huit heures, re sont core de petits points, notablement moins grosses que les précé- nte- , elles sont bien moins granuleuses, transparentes, semblables tes gouttelettes d'eau et à peu près incolores. Ill devient possible à l'aide de ce procédé d'isoler le Bacille typhique milieux comme les eaux, les matières fécales, la terre, qui con- tinent d'ordinaire de nombreux autres microbes et surtout le Coli- :dle dont le développement surabondant et les réactions spéciales vaquent le plus souvent la première espèce. O’apres f.rimbert (2), la réaction du milieu d'Elsner est due à la «latine. Il serait possible de simplifier la méthode en n'em- •vant que de la gélatine à laquelle on laisse un certain degré d'aci- e, l'acidité équivalant à I gramme d'acide sulfurique par litre, ce i Correspond à l’emploi de 5 centimètres cubes d'eau de chaux pour ulraliser lü centimètres cubes de gélatine. I tlf. *cl*lwn normal * dt *°ud« des auteurs allemand, reuferme par litre d'eau 40 irranj. I Hure. correspondant i iî gramme* de sodium. ■ d 1rn-lii._T, Sur la préparation du milieu d'Elsner (Société de biologie, 4 juillet 1896;. 718 BACTÉRIACÉES. Les caractères morphologiques ne permettent pas à eux seuls de différencier facilement h-s deux espèces. L’aspect et les dimensions des éléments, les variations suivant les milieux, sont à peu près identiques. Tous deux se décolorent semblablement par la méthode de Gram. La motilité du Colibacille serait moindre (pie celle du Bacille typhique; les mouvements du premier sont plus restreints, plus obtus, moins vifs; ce sont là des caractères assez difficiles à apprécier justement et d’ailleurs pouvant varier. Les cils du Coliba- cille paraissent être moins nombreux, de 4 à 8 au lieu de 8, 12 et plus, plus fragiles et moins faciles à colorer. La culture sur pomme de terre du Bacille typhique peut être très peu apparente; elle est d’habitude, moins abondante et moins colo- rée que celle du Colibacille; nous avons vu cependant que ce n’est pas un caractère absolu (p. 076). Les cultures sur milieux colorés ne donnent pas non plus de ré- sultats très précis. Sur la gélose fuchsinée , de Casser (p. 078), les deux microbes décolorent le milieu; la culture du Bacille typhique serait seulement plus abondante que celle du Colibacille. Sur gélose lactosce additionnée de tournesol bleu, comme l'indique Würtz (p. 078), le Ba- cille typhique se développe sans modifier la coloration bleue; le Coli- bacille, au contraire, fait rapidement virer au rouge la nuance bleue, d’abord autour de la culture, puis dans tout le tube. Toutefois, d’après Sanarelli, des Colibacilles provenant de l’intestin, se développeraient sur ce milieu sans le faire virer en rouge, et Silvestrini (1) a vu un Bacille typhique, vrai d’après lui, retiré de la rate d’un typhique, rougir celle gélose bleue. Ramond (2) conseille l’emploi de rubine acide. A o à 6 centimètres cubes de gélose lactoséc à 4 p. 100 fondue vers 70«-80°, on ajoute de la solution de rubine jusqu’à nuance rouge cerise, puis deux gouttes de solution aqueuse saturée de carbonate de soude qui décolore très vite le milieu. 11 se fait, sous l’influence de l’alcali, une précipitation de sels terreux qui oblige à liltrer. On stérilise à 100° pendant cinq minutes; le milieu doit elre incolore. Le Bacille d Ebei th, ense- mencé sur ce milieu, s’y cultive sans produire de modification; le Colibacille, au contraire, lait apparaître une coloration rouge in- tense. En ensemençant en strie une très petite quantité d un nn lange des deux espèces, de manière à obtenir des colonies isolées, celles du Colibacille se teignent en rosé, celles du Bacille d'Eberth restent incolores et transparentes. (1) SiLVKsrniNi, Jiivista yen. ilaliana di Clinica medica, 1892. (2) Ramond, Presse médicale , 1890, p. 392. BACILLUS. 719 Robin (t) préconise comme très bonne méthode de différenciation, l'emploi de milieux colorés au bleu de méthylène, surtout bouillon et gélose. Il emploie un bouillon ainsi composé : Peptoue t loti as Pho'phate de aouJe. Chlorure de aodium Eau 5 grammes. 0W.05 0»’,54> Î50 centimètre» cultes. Un porte le liquide à l'ébullition, puis on ajoute un centimètre cube d’une solution aqueuse i t p. 100 de bleu soluble pur et, goutte à goutte, d’une solution de potasse normale décime jusqu'à la déco- loration complète. On cesse alors de chauffer et on ajoute 20 gram- mes de lactose. On filtre et distribue dans des tubes par 10 centi- mètres cubes. La gélose est obtenue avec la formule suivante : Géloae 8 gramme*. Petdoue Collât. 5 — Phosphate de soude. Of'.IO Bleu soluble à i p. 100 t centimètre cube. Eau ISO centimètre» cube*. Potasse normale décime. 35 centimètres rat** eotiron. On chauffe à 1 1 ï»° pour dissoudre ta gélose. On doit avoir une so- lution à peine teintée de gris, sinon il faut ajouter encore un peu de liqueur de potasse en maintenant à l’ébullition, jusqu’à obtention du résultat. On ajoute alors iO grammes de lactose. Un distribue dans tles tubes qu’on stérilise à 105° et refroidit inclinés. Le Bacille typhique se développe bien sur ces milieux, en les lais- sant incolores comme avant. Avec le Colibacille, le bouillon se reco- lore en bleu avant Ui heures; sur la gélose, après 12 à 15 heures, la coloration bleue apparaît le long de la strie d’ensemencement, puis envahit progressivement la masse entière. A cause de la très grande variabilité, à ce point de vue particulier, de ces deux espèces microbiennes, on ne doit avoir qu’une conliance limitée dans l’emploi différenciel des différents milieux colorés. La réaction de l'indol peut donner de boum-s indications. Un n’ob- tient pas la réaction de l’indol avec les cultures en bouillon peptonisé du Bai-ille typhique, même très anciennes. Au contraire, les cultures de Colibacille donnent pre>que toujours une réaction très nette. D’après U. Roux, cependant, le Bacille typhique pourrait quelquefois (t) Rom*. Sur un nouveau milieu coloré pour la différenciation du Colibacille cl d» l‘-*< itle d'Klwrth ( Société de biologie, ffi janvier I »V7). 720 BACTÉRIACEES. donner mie réaction minime ; d’un autre côté, plusieurs auteurs ont vu le Colibacille authentique ne pas la montrer. La culture en bouillon lactose à 2 |>. 100 additionné de carbonate de chaux (p.G7G), mérite une très grande confiance. Le Bacille typhique se développe dans ce milieu sans produire de bulles gazeuses; le Colibacille, au contraire, déterminant la fermentation lactique du sucre de lait, donne rapidement de fines bulles gazeuses. Dans le lait, le Bacille d'Eberth se cultive sans modifier l’aspect du milieu, même après longtemps. Le Colibacille, au contraire, produit très vite la coagulation. Les cultures de Bacille typhique ne développent jamais d'odeur; celles du Colibacille ont toujours une mauvaise odeur, le plus souvent même fétide. Enfin, la réaction d'agglutination de Widal, avec le sérum typhique (p. 722), s’observe toujours avec le Bacille d'Eberth et jamais avec le Colibacille. En résumé, trois caractères permettent surtout de différencier sû- rement et dans tous les cas le Bacille typhique al le Colibacille; ce sont : 1° La culture en bouillon lactose additionné de craie; 2° La culture dans le lait; 3° La réaction d’agglutination des Dacilles par le sérum an li ty- phique. Différenciation du Bacille typhique et d’autres espèces simi- laires. — Dans les différents procédés que l’on met en œuvre pour rechercher le Bacille typhique dans des produits divers, on est exposé à rencontrer des microbes qui présentent avec lui certaines ressemblances. 11 est d'ordinaire beaucoup plus facile d’établir la distinction qu’avec le Colibacille. L’étude de la morphologie et les cultures conduisent vite au résultat. Nous avons vu précédem- ment (p. 7 13) quelles étaient les espèces qui pouvaient se dévelop- per dans les bouillons phéniqués ; a part le Colibacille, il n en est guère qui puisse en imposer pour le Bacille typhique. L aspect de la culture, l’examen microscopique lèveront rapidement les doutes. Un Streptocoque de l’eau donne sur pomme de terre une culture rappelant celle du Bacille typhique : la présence de chaînettes suffit pour le reconnaître. . Dans les cultures sur plaques, on peut rencontrer des colonies semblables d’aspect aux colonies de Bacille typhique, (pie les particu- larités de la morphologie et du développement en cultures montrent vite appartenir à des espèces différentes. 11 peut être intéressant de connaître au moins les principales : BACILLÜS. 721 Nous avons déjà parlé du Colibacille, qui peut donner des colonies peu différentes ou même identiques à celles du Bacille typhique. Une Bactérie violette, que j’ai cru devoir rapporter au Bacillus janthinus do 7.opf, ne liquéliant que très tardivement la gélatine, donne des colonies absolument identiques en cultures sur plaques à celles du Bacille typhique. On les reconnaît, mai* seulement parfois après un temps assez long, à la teinte violette des cultures sur géla- tine. Sur pomme de terre, elle forme une mince culture humide et brillante, qui brunit plus tard. Les colonies du Bacillus fluorescent putridus au début ont aussi un aspect semblable et ne liquéfient pas la gélatine. Mais elles s’éten- dent d’ordinaire beaucoup plus en peu de jours, peuvent même atteindre t centimètre de diamètre, et de plus présentent une auréole verdâtre, diffusant dans la gelée ambiante. Les cultures sur géla- tine, en tubes, sont plus épaisses et dégagent une odeur d’urine putréfiée. La culture sur pomme de terre est mince, brillante, vis- queuse ; elle prend une coloration rosée, et il se forme dans sa masse de* bulles de gaz. Il existe dans l’eau, très communément, une es|ièce de Micro- coccus qui peut prêter à confusion à cause de la très grande simi- litude de ses colonies. I,a forme des cellules est un caractère bien suffisamment distinctif à l'examen microscopique. La culture sur pomme de terre est au*>i plus apparente et colorée en gris jaune. I) autres espèces liquéliant rapidement la gélatine, ne gardent que très peu de temps l’aspect particulier, ébert Informe, des colo- nies en culture* sur plaques. Après deux ou trois jours, le centre se déprime et les bords se fondent pour ainsi dire dans la gelée envi- ronnante qui se liquéfie en peu de temps. Le Bacillus lactis aeroijcne» donne des colonies assez semblables à celles du Colibacille un peu plus opaques cependant d’ordinaire. I^es cultures ne liquéfient pas la gélatine, mais y produisent des gaz qui déterminent des cassures de la gelée, comme dans la gélose éga- lement. De plus, il coagule rapidement le lait, donne des bulles de gaz abondantes dans le bouillon lactosé additionné1 de craie et forme une culture épaisse sur pomme de terre. Weichselbaum (f)a décrit sous le nom de Bacillus aquatilis sul- caius 1, 2, 3, 4 et 5, des Bactéries qu'il a isolées d’eaux de Vienne et qui donnent, en cultures sur plaques, des colonies semblables à celles du Bacille d' Ebert h. Le Bacille n° I a les éléments en bâtonnets des mêmes dimen- (I) Whcmilubii, liaXtwiulogiti'hf Unter»ucliungen des W assers der Wiener llochiiuel leituug (bai nmirrrriehuche SaniUUtweten, JSS9, n" H- 23). Mscâ. — UaCtériologir. 46 722 BACTÉRIACÉES. sions que le Bacille typhique, très mobiles : il donne sur pomme de terre un développement abondant, qui présente une nuance verdâ- tre à un moment donné. Son Bacille nu 2, à éléments mobiles, à peu près de la dimension de courts Bacilles typhiques, donne sur pomme de terre une culture d’un gris bleuté, cireuse. Son Bacille n° 3 a des éléments très courts, ressemblant presque à des coccus; il donne sur pomme de terre une culture jaune, se nuançant plus tard de bleu verdâtre, et exhalant une odeur de pro- pylamine. Son Bacille n° 4 a des éléments souvent longs et peu mobiles, il ne se développe que très difficilement, même à l’étuve, et pas du tout sur pomme de terre. Son Bacille n° li donne sur pomme de terre une culture jaune pâle avec liséré grisâtre. Sérodiagnostic de la fièvre typhoïde. — En étudiant, in vitro, l’action du sérum sanguin d’individus atteints de fièvre typhoïde sur les Bacilles de cultures pures, Widal {■ 1 ) a constaté l’action im- mobilisante et agglutinante de ce sérum sur les bâtonnets isolés et mobiles. De plus, l’expérience lui démontrait que le sérum d’indi- vidus sains ou atteints d’affections autres n’avait aucun effet simi- laire. Enfin, ce sérum de typhiques ne produisait pas ou très peu de modifications dans les cultures de Colibacille. C’est donc là une réac- tion, dite réaction d'agglutination, qui peut rendre de réels services au point de vue du diagnostic. D’après les premières indications de Widal, voici comme il con- vient de procéder. On puise aseptiquement, dans la veine du pli du coude, une petite quantité de sang avec une seringue stéri- lisée. Après formation du caillot, on décante le sérum et on en ajoute quelques gouttes à un tube de bouillon, dans la proportion de i partie de sérum pour 10 à 13 parties de bouillon; avec 4 centi- mètres cubes de bouillon, par exemple, on met 8 gouttes de sérum. On ensemence avec quelques gouttes de culture de Bacille typhique et on porte à l’étuve à 37°. Au bout de vingt-quatre heures, le bouil- lon n’est que légèrement troublé; quelques flocons se sont préci- pités au fond, et une poussière blanchâtre, plus ou moins épaisse, se trouve en suspension dans toute la hauteur du tube. Une culture témoin en bouillon ordinaire, sans addition de sérum, présente un trouble uniforme et bien marqué. Le fin précipité du tube qui a reçu le sérum, est dû à do petits amas de bâtonnets agglutinés entie eux. (1) Widal, Sérodiagnostic de la fièvre typhoïde (Société médicale des hôpitaux, 26 juillet 1896). BAC1I. LUS. 723 Il est possible de rechercher plus facilement la réaction agglu- tinante de la manière suivante : On mélange à 10 gouttes d'une cul- ture de vingt-quatre heures de Bacille typhique une goutte de sérum provenant d’un typhique; on fait une préparation microscopique du mélange, et on l'examine de suite telle quelle. Les Bacilles per- dent leur mobilité et s'agglutinent en petits amas bien reconnaissa- bles. Les amas sont nombreux et confluents, très évidents, ou plus discrets quoique bien nets. En abandonnant la préparation et l’exa- minant à nouveau, après une demi-heure ou une heure, le phéno- mène est beaucoup plus apparent. Il est à recommander d'examiner de la même façon une goutte de la < ulture dont on se sert, avant d’opérer, pour se rendre bien compte de la mobilité des Bacilles et de l’absence de grumeaux. Le sang peut être facilement retiré «^optiquement par piqûre de la pulpe du doigt ; un demi-centimètre cube suffit à donner en une heure ou deux quelques gouttes de sérum. Le sang ou le sérum conservent longtemps après dessiccation ce pouvoir agglutinant ; Widal l’a retrouvé très net sur du sang des- séché depuis six mois. Le sang peut être desséché sur des substrats divers, éponge, linge, papier, par exemple, et envoyé au loin. Au moment du besoin, on en laisse macérer un morceau dans quel- ques gouttes de bouillon; une goutte du mélange est versée dans tü gouttes de culture. Les amas se produisent rapidement avec le sérum desséché, plus lentement avec le sang. I ne goutte d'urine de typhique mélangée à 10 gouttes de culture donne assez souvent des amas; mais le phénomène est inconstant. La tiltration sur bougie fait perdre à l’urine la propriété aggluti- nante. La sérosité des vésicatoires donne, chez les typhiques, des résul- tats aussi nets que le sérum. Achard et Bensaude (f) ont observé que le lait d'une nourrice atteinte de lièvre typhoïde possédait manifestement la réaction d’agglutination, en l’ajoutant à une culture pure de vingt-quatre heures aux mêmes proportions que le sérum, une goutte |>our dix. Avec le lait des femmes saines, d’après eux, on voit bien des Ba- cilles s'accoler un peu aux globules du lait ou aux autres éléments; mais la différence est très nette avec les amas d’agglutination du premier cas. La filtration sur bougie fait perdre au lait la propriété agglutinante, l’r. séjour prolongé à 00° ne la modifie pas; à 100°, elle diminue considérablement; à 120°, elle a totalement disparu en (t) Acü*»b et Buuiim, Action agglutinante du lait de femme atteinte de fièvre t;|>hoïde »ur te Bacille d'Ktierth [Société médicale du hôpitaux, St juillet IS96). 724 BACTÉRIACÉES. quinze minutes. Le sérum du nourrisson n’a montré aucun indice de réaction. Charrier et Appert (1) n’ont observé aucune réaction avec le sang d’un fœtus, provenant d’une femme typhique, dont le foie et la rate ne leur a pas donné de Jiacille d'Eberth. Le liquide de macé- ration de fragments de placenta leur a donné une réaction très peu marquée et tardive. Il semble donc que le placenta serve de liltre pour retenir les substances qui agissent ici. Ménétrier (2) dit n’avoir rien observé avec la sérosité pleurale d’une typhique. Chez les typhiques, cette réaction s’observe dans la période delat et de déclin de la maladie, quelquefois dès le quatrième ou le cin- quième jour. Elle diminue et peut disparaître dès les premières semaines de la convalescence. Elle peut cependant persister après la guérison: Widal l’a constatée, à plusieurs reprises, chez des personnes guéries de lièvre typhoïde depuis trois et sept ans. D’ordi- naire, elle manque ou est très atténuée chez les typhiques guéris depuis plus d’un an ; souvent alors, pour la constater, il faut dimi- nuer la proportion de culture, prendre une goutte de sérum pour cinq de culture. En cas de résultat négatif, il est bon de recom- mencer l’examen pendant plusieurs jours. La réaction se constate sur le sérum 'des animaux infectés expé- rimentalement. Chez le cobaye, la propriété se manifeste quelques jours après l’inoculation intra-péritonéale de cultures, même peu virulentes. Par contre, on ne l’observe pas avec le sang d’un cobaye inoculé avec une culture très active, le tuant, par exemple, en vingt- quatre heures. Un sérum qui jouit de propriétés agglutinantes très marquées, n’exerce aucune action bactéricide sur les Bacilles qui ont subi ses effets; les amas formés peuvent très bien végéter, lorsqu’on les met dans les conditions voulues. Celte propriété agglutinante parait être due à une substance sécrétée par l’organisme; c’est un véritable procédé de défense qu’on observe pendant la période d’infection ou à la suite d im- munité. ,,. La réaction fait défaut dans les autres maladies. Les sérums d in- dividus atteints d’érysipèle, de péritonite, de pneumonie, de grippe, d’orchite, de tuberculose, etc., sont sans action sur les cultures du Bacille d’Eberth. Il en est de même des sérum antipneumococcique, antidiphtérique, antistreptococcique. (1) Charrier et Appert, Absence de propriété agglutinante chez le fœtus de typhique. ( Société de biologie, 7 novembre 1896). (2) Ménétrier, Semaine médicale, 1896, p. 497. BACILLÜS. 725 Kilo est, par contre, constante dans la fièvre typhoïde. Elle s'ob- serve toujours, avec une intensité plus ou moins grande cepen- dant, dans les cas graves et dans les cas bénins. On comprend I importance que peut prendre en clinique cette méthode de séro- diagnostic, surtout pour les cas douteux, les cas légers où les autres signes font souvent défaut. Sa facilité d'exécution la met, d'ailleurs, a la portée du médecin. lout récemment, cependant, Ferrand et Tboari I) ont constaté la réaction agglutinante dans un cas de septicémie grave avec sym- ptômes typhiques, alors qu'à l’autopsie les recherches n'ont pu faire trouver que du Streptocoque; Je/. 2 dit aussi l’avoir obtenue très manifeste sur un cas de méningite tuberculeuse. I) autre part, üru ber et Durham 3) ont observé l’agglutination •lu Bacillus enteritidis par le sérum typhique concentré; Gilbert et Fournier (4) en disent autant du Bacille de la psittacose. Dans ces doux cas, toutefois, il faut plus de sérum pour produire la réaction ; il est juste de reconnaître que la méthode do sérodiagnostic de Widal fournit un élément précieux de différenciation. Bacillus coli commuais Esche hic h. (Bacterium coli commune, llacillc irK&cheritch, Itactlle du côlon, Colibacille.) ATLAS UE MICROBIOLOGIE. Pl. XII. Kscherich 5 a, le premier, isolé celte espèce des selle» de nour- rissons ou d enfants nourris de lait. Depuis, il a été signalé comme une espèce constante de l'intestin de l'homme ou des animaux. D abord considéré comme un saprophyte sans importance et un commensal inoiTensif, on n’a pas tardé à être mis en éveil par sa présence constante, son abondance dans certaines manifestations pathologiques de 1 appareil intestinal, concordant avec ses effets pathogènes expérimentaux, déjà signalés par Kscherich. Le- obser- vations s accumulant, il a bien fallu se convaincre qu'il jouait un rôle certain dans la pathogénie de beaucoup d'affections. Entre temps, on signalait sa présence dans le milieu extérieur où sa dissémination est très grande. Dès 1888 (6), j’ai attiré l'attention I) tua» «u cl T notai, Société medicale des hôpitaux, 2i janvier 18»7. (1) J«i, Wiener mr'hciniicht Wochenschrift, 16 jantier 1697. (ï) Gacnaa el Draina, Munchenrr medtcmische Wochenschrift, 31 mars 1896. (♦) (•unaar fl t'oiamr», Rulletin de T Académie de médecine, ÎO octobre 1896. IV) Uaraim, 1)<« Darrnbartiricn de» Saügliogt und ilire Hcreihung *ur l'byiiologic der yiauung i hortschritte der Médian, l~85).— Bcilrngc rur konntum (1er lUrmbadericu \Munchener medicinische Wochenschrift, 1884, p. 43). ! (6) Mâca, Laaaljrtc Uclénulugiijuc de l'eau (Annales d' hygiène, 1868). 7 26 BACTÉRIACÉES. sur sa constatation dans les eaux de boisson, et l’ai donné comme une indication d’une contamination d’origine lecaloïde. Les nom- breux faits nouveaux accumulés depuis n ont luit que confirmer ces données et accroître de beaucoup 1 importance :» de om-atim . — Les colonies apparaissent très vite à une te mpérature d'environ fs*; au bout de vingt-quatre heures, elles sont déjà très visibles dans l'épai-seur de la gelée et peuvent déjà atteindre près d’un millimètre à la surface. A un faible grossissement, les colonie- qui se trouvent dans la gelée, apparaissent comme de petit» disques granuleux, jaunâtres, plus opaques que celles du Bacille typhique «le mêmes dimensions. Celles «le la surface se sont étalées en forme de petites Ile- à bords souvent sinueux, découpés ou d’autres fois a--ez nettement circu- laires. Elles peuvent avoir deux aspei’ts assez distincts : Souvent opaques, luisantes, à centre plus épais, surélevé, jaunâtre, montrant un noyau sombre, restant de la colonie primitive, elles peuvent revêtir la forme reconnue comme typique pour le Bacille d'F.berth, présenter une transparence assez grande, avoir à la surface de nom- breuses ondulations, montrer autour d’un centre légèrement jau- nâtre une zone périphérique claire, hyaline, à reflets irisés, donner I aspect d une petite montagne «h* glace déjà cité à propos du pré- cédent microbe. l.«*ur- dimensions sont toujours notablement plus fortes que celles des colonies «tu Bacille typhique «h» même àg«‘. Après six ù dix jours, ell«*s atteignent facilement » à 5 millimètres, alors que celles du Bacille typhique ne dépassent guère 3 millimètres, même après un temps plus l«>ng. L'origine du Bacille pourrait influer sur l'aspect des colonies; le Coliljacille des eaux donne souvent la forme transparente, celui de l'intestin le plus souvent la forme opaque. D’après Lamelle (2), en cultivant la variété opaque dans le lait ou en le faisant passer dans le péritoine de cobayes, on peut ob- tenir la variété transparente. Les cultures sur plaques de Colibacille exhalent toujours une odeur 1) i>wr kltnuchr Wochentrhrift, 1*92, p. C43. (i Lamihxs, Ktu
  • bacleriutogique *ur le# plrilonilrs par p<-rforatiuu (La Cellule, 1**9, V). 728 BACTÉRIACÉES. forte, fétide, rappelant l’odeur fécaloïde ; cette odeur existe égale- ment dans toutes les cultures. La gélatine n’est jamais liquéfiée. Cultures suit gélatine. — En piqûre dans un tube de gélatine, il se forme dans le canal une traînée gris jaunâtre ou blanche, formée de petites colonies rondes accolées, et à la surface une couche blan- châtre, muqueuse, opaque ou presque transparente, à bords irrégu- liers, qui prend plus (le dimensions qu’avec le Bacille typhique et peut même recouvrir la plus grande partie de la surface libre. En strie, il se forme une bande laiteuse, plus ou moins transpa- rente, un peu nacrée, à bords nets ou festonnés; la culture est pai- fois assez épaisse. Il peut, dans ces cultures, se développer des bulles de gaz; le fait parait cependant exceptionnel et peut être dû â la présence dans le milieu d’une pelile quantité de sucre fermentescible. Sur gélatine à la décoction de malt , le développement est très abon- dant; la culture est crémeuse, épaisse. Cultures sur gélose. — Sur gélose et surtout sur gélose glycérinée, on obtient une culture assez abondante, blanche, crémeuse, opaque. 11 s’y développe quelquefois de petites bulles de gaz. surtout à lasui- facc du liquide qui se trouve d’ordinaire au fond du tube. La pro- duction gazeuse toutefois est loin d’avoir la même intensité qu avec le Bacillus lactis aerogenes. Cultures sur sérum. — Sur sérum coagulé, la culture est blanchâtre, assez semblable à celle obtenue sur gélose. Cultures sur pomme i»e terre. — Le Colibacille s y développe abon- damment d’ordinaire. En vingt-quatre heures, la culture est déjà assez épaisse. Après deux jours, elle s’est élargie en formant un en- duit épais, luisant, visqueux, à surface lisse ou mamelonnée, dune coloration grisâtre ou jaunâtre, enserrant quelquefois de pi liti s bulles de gaz. En vieillissant, elle peut passer au jaune brun. D’après Pêré (1), sur les pommes de terre nouvelles, surtout 1 espèce dite de Hollande, le Colibacille pourrait donner une culture incolore, peu visible, quelquefois vernissée, rappelant 1 aspect donne par Gaffky comme caractéristique du Bacille typhique; sur pomme de terre avortée, la culture serait rapide et d un brun verdâtre. Cultures dans le bouillon. — Le développement est très rapide', le trouble peut déjà être très net au bout de six à huit heures a 3/°. Il se forme un dépôt floconneux au fond (lu vase cL à la surface un voile pelliculaire, très fragile, qui peul se limiter à la partie voisine (1) PÉni. Contribution à la biologie du Baclcrium coli commune et du bacille typhique ( Annales de l’Institut Pasteur, 1892, VI, p. 527). BAC! LUS. 729 des parois. Le liquide ne s'éclaircit que lentement; il reste souvent trouble pendant dos semaines. La culture exhale une forte odeur, souvent fétide, féealoïde. Il se produit assez souvent, contre les parois, une couronne de fines bulles gazeuses. Dans le bouillon y lucosé à 2 p. tOO, il se produit une fermentation énergique, se manifestant par un dégagement gazeux abondant. Dans le bouillon lactose a 2 p. 1 00 additionne d un peu de craie, le développement gazeux est encore plus marqué. Dans le bouillon saccharosé à 2p. 100, même production abondante de gaz. Nous reviendrons plus loin sur les modifications chimiques inté- ressantes produites par le Colibacille dan* ces milieux de cultures. Cuti rks i»\xs le lait. — Le développement est rapide. I. acide lac- tique produit par l attaque du lactose, détermine en peu de temps la coagulation de la caséine. L’attaque de la caséine, par contre, ne se fait que très lentement et en proportion minime. \a? lait est trans- formé en une masse compacte dans laquelle se produisent des gaz ; il s'en sépare un sérum transparent, 'acide. La coagulation peut tarder use produire; de vieilles cultures ne la montrent parfois qu’après une dizaine de jours. Etienne (f) a observé un ColilHicille qui ne coagulait pas le lait en tubes, mais y arrivait en deux jours en ballons, exposé sur une plus grande surface au contact de l'air. Cultures d axs i.f.s milieux coLoaLs. — Des détails ont été donnés précédemment (p. 718) à propos du Bacille typhique. Sur gélose colorée au liquide de Noeggerath ou à la fuchsine, la culture de Colibacille décolon' le milieu et absorbe la couleur, comme le Bacille typhique, mais elle est moins abondante et ne dépasse guère le trait d'inoculation, alors que celle du dernier microbe est beaucoup plus développée. Sur gélatine ou gélose lactosée à 2 p. 100 additionnée de teinture bleue de tournesol, le Colibacille développe très vite une nuance rose rouge, due à la production d’acide lactique. Sur gélose de llamond additionnée de Rubine aride eide carbonate de soude pour décolorer (p. 718;, le Colibacille fait très vite apparaître la teinte rouge qui fonce de plus en plus, par suite de la neutralisa- tion de l'alcali par l'acide lactique produit. Les milieux colorés au bleu de méthylène, de Robin fp. 717), donneraient aussi de très bons caractères île différenciation. Cultures iu\* d'autres milieux. — Il se développe dans l'unnc frai- t) Knicam, Mot.- sur une modilication de U coagulation du lait par le Colibacille (SociW Je biologie, Ï0 janvier 18W). 730 BACTÉRIACÉES. che, stérilisée à 100°, sans dégager de produits ammoniacaux; pas dans les solutions d’urée pure, mal dans les solutions d’urée peptoni- sées. Sur bouillie de viande, les cultures dégagent une odeur très fétide. Dans les liquides minéraux, liquide de Naegeli ou autres, le déve- loppement est abondant. Propriétés biologiques. — Virulence. — Dès le début, Esche- rich a très nettement constaté la virulence des cultures, amenant rapidement la mort en injection intra-veineuse. Cette particularité, toutefois, n’a acquis de l’importance que plus tard, quand on s’est convaincu du rôle que le Colibacille jouait en pathologie. La virulence est cependant ici une propriété essentiellement con- tingente, n’apparaissant peut-être que dans «les conditions détermi- nées, pouvant faire complètement défaut à d’autres moments. Cer- tains ont môme été conduits à ne la considérer «jue comme une véritable propriété d’exception, pathologique; le Colibacille normal pour eux doit en être dépourvu. Parmi les causes «[ui agissent le plus sur l’apparition «1e la virulence, se trouvent en première ligne les modifications pathologiques du canal intestinal où le microbe \it en commensal. La virulence peut du reste s’acquérir expérimentale- ment, par passage dans le péritoine de cobayes par exemple; elle s’atténue aussi et disparaît sous l’influence de bien des causes, le simple vieillissement des cultures ou diverses actions défavorables. Produits formés dans les cultures. — Escherich avait déjà signalé l’action fcrmentative exercée parce microbe sur les matières sucrées et la production d’acides l'indol semble également entravée i (*' Nwai *•« Si*»»», t'ateraurhoiigen titrer die chemisette Vorfiage itu m crise falicbcu Uuau.Urm Urch,v fur ejrpenmentell'! Palholoyit, XXVIII, |s#l). 732 I1ACTÉRIACÉES. par une culture en couche mince, souvent agitée au contact de l’air, par la présence d’un excès de chlorure de sodium. On l’observe sou- vent avec les cultures sur pommes de terre. Quand la matière azotée est un sel ammoniacal, de l’asparagine, de la levure, il n’y a pas de formation d’indol; on n’en remarque pas non plus en cultures sur gélatine ou gélose ne renfermant pas de peptones. Le moyen le plus sûr d’en obtenir, d’après Péré, serait de cultiver le Bacille à 36° dans une solution de peplone pancréatique pure, additionnée seulement d’un peu de phosphate de potasse. Dans les milieux indiqués, on peut constater, à côté de l'indol, la présence de traces de phénol. Enfin, dans tous les milieux peptonisés, il se dégage une odeur forte, souvent très fétide, fécaloïde. Les cultures virulentes renferment des substances solubles toxi- ques. Il n’y a pas de rapport entre la propriété fermenlative d’un Colibacille et la production de substance toxique. Cette substance toxique est très peu connue; on a surtout étudié les elfcls que pro- duit sur l’animal le bouillon de culture filtré sur bougie Chamber- lain! qui la renferme. Malvoz (1), en précipitant du bouillon de culture par le sulfate d’ammoniaque en excès, a obtenu un précipité relativement peu toxique. Les effets déterminés par cette toxine seront étudiés plus loin. Action des conditions de milieu. — Chaleur. — D’après Chant e- messe et NVidal, le Colibacille est tué en moins d’une minute par la chaleur humide à 80° ; à 58° après cinq minutes, dans les mêmes conditions d’après Malvoz (1). Il n est pas tué après une exposition de plusieurs heures à 38° dans une étuve sèche. b>a limite maxima de croissance paraît être vers 46°, b. Il semble se comporter comme le Bacille typhique à l’égard des autres conditions de milieu ; il est peut-être doué d’une résistance un peu plus grande. Antiseptiques. — Leur activité a été peu étudiée. D après Dun- bar (2), il croit encore sur de la gélose additionnée de 0.14 p. 100 d’acide phénique, 0.063 p. 100 d’acide chlorhydrique, 0.054 p. 100 d’acide sulfurique, 0.09 p. 100 d’acide nitrique ; les doses minima de ces substances qui empêchent tout développement sont : pour 1 acide phénique, 0.1 GG p. 100, pour l’acide chlorhydrique 0.07 p. 100, pour (I) Mai.voz, Une épidémie do fièvre typhoïde avec présence du microbe l’eau de boisson ( Annales de la Société médico-chirurgicale de Liege ,18» (â) Dundab, Untersuchungen iiber den Typhusbacillus und den ISacillus ( Zeitschrift für IJygiene, XII, 1892, p. 485). pathogène dans B- coli communia BACILLUS. 733 l’aride sulfurique 0.063 p. 100, pour l’acide nitrique 0.007 p. 100. Nous avons vu précédemment p. 711) qu’on pouvait utiliser sa propriété de végéter dans les milieux renfermant une certaine proportion d'acide phénique pour l’isoler facilement. Inoculation expérimentale. — Kscherisch avait déjà signalé l'action pathogène du Colibacille sur les petit* animaux de labora- toire, particulièrement le cobaye, pouvant succomber en vingt- quatre heures aux inoculations intra-veineuses de petites quantités de culture. L’inoculation sous-cutanée ne déterminait qu’un abcès, parfois rien du tout. Les recherches ultérieures n’ont fait que confirmer et étendre les résultats d'Kscherisch et démontrer la virulence réelle du microbe. Il y a cependant des distinctions à établir. Lesage et Macaigne (1 ont démontré qu’un Colibacille normal, retiré par exemple d’un intestin sain, n’était généralement pas virulent; mais que dès que l’intestin souffrait, dès qu’il existait de la diarrhée, la virulence apparaissait ou augmentait, et croissait même progressivement au degré de l'inflam- mation intestinale; il se formait, pour eux, un véritable Colibacille pathologique, ayant un maximum de virulence dans le- diarrhées graves. La virulence, du reste, s’exalte par passages *ucce**ifs d'animal à animal; en se servant du cobaye ou du lapin, il est ainsi facile d’ob- tenir un Colibacille doué d’une forte virulence. Inoculation au cobaye. — Inoculation sous-rut anée. — Kscherisch a obtenu par ce procédé une mort rapide, mais en usant de fortes quantités de produit. L’inoculation de doses moyennes, t centimètre cube de bouillon de culture, ne produit le plus souvent qu'une lésion locale, un abcès à évolution lente d'ordinaire. Le pus, qui renferme le microbe en abondance, est épais, riche en grumeaux. Après guéri- son. il se forme fréquemment une grosse cicatrice autour de laquelle les poils tombent sans repousser plus tard. Une même dose de culture très virulente tue cependant rapidement avec des symptômes septicémiques. Inoculation intra-veineuse. — Elle tue l'animal quelquefois en moins de vingt heures. Quelques heures après l'inoculation, l'animal perd sa vivacité, son poil se hérisse; il montre souvent une diarrhée fétide, crie lorsqu’on le touche. On trouve, à l’autopsie, des lésions de congestion vasculaire, sur- tout dan* l'intestin et le poumon, et dans le péritoine, le péricarde, la plèvre, un exsudât plus ou moins abondant, très riche en Racilles. (1) I. »*»(.* h 'Uciii.v, Contribution à l'élude de U virulence du Bactcrium roli commune (ArrW« de médecine rxp. péritonites d'origine intestinale; c'est aus>i la conclusion à laquelle est arrivé de klecki (2 dans ses expériences. Dans toutes ces inoculations expérimentales, on signale l'exaltation de la virulence du microbe par passages répétés dans l’organisme, surtout en injection intra-péritonéale. l.a virulence est aussi exaltée par l'action de certaines substances, particulièrement de la toxine typhique, comme l a montré Sanarelli. Inoculation de la toxine colibacillaire. — Les bouillons «le cul- ture, liltrés sur bougie Chamherland après un assez long temps, possèdent une toxicité réelle. La substance toxique parait toutefois u 'être produite qu'on petites quantités; il faut de fortes doses pour amener la mort. 1) après Boix, le phénomène le plus apparent serait I hypothermie, déjà observée après inoculation de cultures. (îilbert (3, distingue trois phases dans l'intoxication du lapin par la toxine du Colibacille. La première est marquée par de l'affaiblissement muscu- laire, de la somnolence pouvant aboutir au coma. Dans la seconde, à ces symptômes» ajoutent des secousses convulsives, du nystagrnus, de I hyperexcitabilité réflexe de la j>eau et «le* organes des sens. A la troisième, il se produit une contraction tétanique généralisée qui se prolonge jusqu'à la mort. L«* rouir est peu modifié ; il bat encore faiblement après l'ouverture «le l'animal. Chez la grenouille, Loger (4) observe aussi trois périodes : une période de parésie initiale, une d'hyperexcitabilité, une de paralysie terminale. Le poison parait agir sur la moelle et, accessoirement, sur les muscles striés et. le cœur. B)La*vbu.(, Etude bactériologique sur 1rs péritonites par perforation (La Cellul V MW. p. X#). (t) 1>» Klvcsi Reeherchrs sur la pathogénie de la péritonite d'origine intestinale; etude de la virulence du Colibacille (Annale» de l'fnililut Patteur, IX, 1*195, p. 710). (1) Gii.mmf, De. poisons produits par le Rarille intestinal d'Kscherisch (Société de btolo- t/te, 15 février I8»î;. (4) Kooaa, Toxines du Bacteriuiu coli ( Société de biologie, 6 mai I89J). 736 UACTÉRIACÉES. Immunité et sérothérapie. — César is-Dem cl et Orlandi (1) ont conféré les premiers l'immunité aux lapins et aux cobayes par Uinjection de liquides filtrés sur bougie Chamberland, de cultures bouillies ou d’extraits glycériques. L’immunité obtenue durerait au moins un mois. Salvati et Gaetano (2), avec un Colibacille bien viru- lent, ont obtenu une immunité plus marquée et plus durable. Ces observateurs signalent les propriétés préventives et curatives à l’égard des infections colibacillaires, du sérum des animaux ainsi vaccinés. Dans le but d'obtenir un sérum utilisable dans le traitement des infections urinaires fréquemment dues au Colibacille , Albarran et Mosny (3) injectent alternativement des liltrats de macération d or- ganes d’animaux morts d’infections colibacillaires et des cultures virulentes. Le sérum des animaux ainsi traités immunise le cobaye à la dose de un vingtième de centimètre cube contre la dose mortelle de culture inoculée vingt-quatre heures après. Un cobaye vacciné avec un quart de centimètre cube de ce sérum a résisté à 1 inocula- tion de vingt fois la dose mortelle laite vingt-quatre heures après. Le pouvoir curateur de ce sérum n est pas moindre : les cobayes infectés avec deux fois la dose de culture mortelle pour les témoins, survivaient lorsque, deux heures après l’inoculation infectante, ils recevaient 2 centimètres cubes de sérum. En raison de l’importance que le Colibacille prend dans la patho- logie humaine, on peut espérer tirer de bons résultats de l’emploi de tels sérums. . Nous avons vu précédemment (p. 692) que Cesaris-üemel et Orlandi, Sanarelli ont pu établir la vaccination réciproque du Coli- bacille et du Bacille typhique ; des essais suivis de bons résultats ont même été tentés sur l’homme. Habitat et rôle étiologique. — Le Colibacille est un microbe extrêmement répandu. On le trouve normalement dans le tube digestif de 1 homme et de beaucoup d’animaux, depuis la bouche jusqu’à 1 anus. Dans 1 in- testin sain, c’est certainement l’espèce de beaucoup prépondérante; très souvent, les cultures du contenu intestinal ou des lèces le don- nent en culture pure. , , , Dans le milieu extérieur, c’est un des saprophytes les plus répandus, (1) Cbsabis-Demei. et Orlandi, Sur l’équivalence biologique des produits du B. culi et du B. typhi ( Archives italiennes de biologie, XX, 189*, p. 219). . commune (8) Salvat. e Gaetano, Immunisuxione aile lesione ch.rurgiclie da Bacter mm col, ^ eommuue o loro cura con tossiuo e siero autitossico (La Ihforma medica, \ , > ■ ’> J - ■ J'(Aca(témie (3) Albarran et Mosny, Rcchcrclics sur la sérothérapie de 1 infectio des sciences, 4 mai 1896). BACILLl’S. 737 provenant, à n’en pas douter, des matières fécales largement di>sé- minées partout. C’est, comme l'a démontré Escherisch, le premier microbe qui se rencontre dans l’intestin de l'enfant nouveau-né quelques heures déjà après la naissance, alors qu 'auparavant cet intestin ne renferme aucun germe. Il y est amené par la déglutition, entraîné avec la salive, provenant des poussières extérieures. Vignal (I) l'a, le premier, trouvé dans la bouche; Grimbert et Cho- quet (2) l’y ont constaté 45 fois sur 100 et de préférence sur les amygdales. Après la mort, il envahit souvent rapidement l’organisme. Gilbert et l.irode l'ont trouvé dans la bile deux fois sur huit, vingt-quatre heures après la mort; d autres, seulement quelques heures après. Le foie et les organes sont assez rapidement envahis (3), surtout en été, moins en hiver, d’après Lesage et Macaigne. Daprès ces derniers, cependant, les diarrhées et les ulcérations intestinales seraient une condition indispensable de l’envahissement se produisant en moins de vingt-quatre heures avant la mort. Chez l'homme à I étal normal, il ne parait avoir aucune signifi- cation ; il joue le simple rôle «h* -aprophyte, comme les nombreuses autres espèces qui raccompagnent souvent. Il ne possède que peu de virulence ou même s’en montre complètement dépourvu. Cepen- dant, c'est plutôt un commensal nuisible qu’utile, dégageant dans l'in- testin des gaz. des odeurs fétides, y produisant des substances toxiques. Dès que l'intestin souffre, il gagne de la virulence et est alors à craindre; il peut traverser les parois enflammées, ou élabore une toxine qui n'étant plus détruite par l'activité de l'épithélium intes- tinal, est résorbée et produit des accidents; c'est alors un véritable microbe pathogène. Disséminé dans le milieu extérieur par les matières fécales, il peut se rencontrer dans l'eau, où sa présence est d'un mauvais Indice, par elle-même d'abord, ensuite, comme nous l'avons vu, parce quelle peut masquer celle du Bacille typhique; dans le sol, où il peut vivre longtemps; dans certains aliments, le lait principa- lement. qui en contient toujours après la traite et où il pullule abon- damment en produisant des substances toxiques. C’est probablement souvent lui qui produit la toxicité de certains laits, crèmes, fromages. ( I ) Vio*»!., Recherche» *ur le* miecoorgiimme* de la bouche l Archive! de phynol;q» 1*86 (*> Oinnar et Cuottw, Sur U présence du Colibacille dan* le bouche de l'homme \Soc\rtt de biologie, 19 octobre 1m95). J? B4cilln, •,*n' J" cUrr et (Archive! de médecine er périme*. • U Let I/î ; mîr” * 0r**n'” et — Bactériologie . 47 •738 HA CT KHI ÂGÉES. Pour le rechercher dans l'eau, il est nécessaire de faire l'analyse de suite après le prélèvement, ou tout au moins maintenir les échan- tillons dans la glace, pour éviter la pullulation du microbe, facile aux températures ordinaires, comme le montrent des recherches de Kreudenreich (1). Il est d’une très grande importance, lorsqu'il y est constaté, de rechercher son degré d’activité au moyen de l’injection intra-péritonéale au cobaye, procédé que recommande Blachstein (2). De plus amples détails seront, du reste, donnés plus loin, au cha- pitre de l’ Analyse bactériologique de l'eau. Les manifestations pathologiques qu’il peut déterminer sont extrê- mement nombreuses. 11 n’est guère d’organe ou de système qui soit à l’abri de son action; de même, il peut, suivant le cas, occasionner des symptômes extrêmement variés, de telle sorte qu’on peut vérita- blement le considérer comme propre à tout faire. L intestin est naturellement l’organe le plus disposé à être atteint. On l’a signalé comme cause de certaines amygdalites (3). llueppe (4), Gilbert et Girode (5), reconnaissent qu’il est capable de donner nais- sance au choléra nostras. Lesage (0), Macé et Simon (7), 1 incri- minent spécialement dans la production du choléra infantile; Mar- fan et Lion (8), Maggiora (9)dansla dysenterie; Arnauld(iO) dans la dysenterie des pays chauds. De nombreuses observations démontrent qu’il joue un rôle certain dans bien des diarrhées simples, aiguës ou chroniques. De Klecki montre par ses expériences qu'il a la plus grande part dans la production des accidents de 1 étranglement herniaire (cho- léra herniaire). Lamelle a nettement démontré son rôle dans les péritonites par perforation. Malvoz a publié des observations de péritonite où ce (I) Frscdbsreich, De la recherche du Bacillus coli dans l'euu (Annales de micrographie, l8(2)’ Blachstbi», Contribution à l'étude microbique de l'eau (Annales de l'Institut Pasteur, IS(33)’ Leruotex, H elive et Bahdieb, Un cas d’amygdalite colibacillaire (.Semaine medicale, 1894, p. 297). 141 IluïPPE, Berliner klinische Wochenschrift, 1887, p. 42. Î5) Gilbert et G.rodb, Contribution à l'étude clinique et bactér.ologlque du Choiera nos- tras (Semaine médicale, 1894, p. 48). , .... • ien^ (C,) Lesage, Entérites et Bacillus coli (Société medicale des hôpitaux, januer 1892). (7) Macé et Simon, Diarrhées infectieuses chei les enfants (Reçue générale Je clinique de thérapeutique. 1891, n° 49). /a, Mabkan et | ion Société de biologie, 24 octobre ibJi. . 9 Maogwba Einige mikroscopische und bakteriologische Beobachtungen wahrend ciner epidemischen dysentcrischen Dickdarmentiündung (Centralblatt /tir Bakteno ogie, Xl(10) Arnaold, Recherches sur l'étiologie de la dysenterie aiguë des pays chauds (Annales de V institut Pasteur, VIII, 1892, p. 49.5). BACILLUS. 7:t9 microbe se rencontrait à l'état pur dans l'exsudât et où l'autopsie ne révélait aucune perforation. Talamon l'incrimine dans l'appendicite sans perforation. De l'intestin, il peut remonter dans le foie par le canal cholédoque, occasionnant des angiocholites et cholécystites souvent suppurées. Il parait tenir le premier rang dans l'étiologie de certains ictères, particulièrement l'ictère grave infectieux. On a émis l'opinion qu’il pouvait occasionner certaines formes de la lithiase biliaire. Les organes urinaires sont aussi des plus exposés; le Colibacille est l'agent pathogène qui attaque le plus souvent les reins et la vessie. Il provient très probablement directement de l'intestin et envahit progressivement le système urinaire en suivant une marche ascen- dante. Les Bactéries septiques île l'urine de Clado, d’Albarran et llallé et d'autres sont ou le Colibacille ou l’espèce voisine Hacillus lactis aeroge nés. C’est certainement I agent de beaucoup le plus commun des cystites. Pluym et Laag (t décrivent une uréthrile à Colibacilles avec nombreux bâtonnets dans les globules de pus. il peut occasionner des pneumonies, broncho-pneumonies, pleu- résies, comme le démontrent nombre d'observations. Il en est de même de certaines formes de méningites, de myélites d'origine infectieuse. Des endocardites ont paru être sous sa dépendance. Certaines melriles et salpingites semblent être déterminées |»ar lui. Il a des propriétés pyogènes manifestes; de très nombreuses obser- vations le démontrent. Nous avons vu, du reste, que l'expérience lui faisait souvent reconnaître des propriétés pyogènes; Louage et Macaigne en font 1 attribut du Colibacille peu v irulent. On j»eut se rendre compte, parce très court aperçu, de l'impor- tance pathologique qu on doit reconnaître à ce microbe. Les acci- dents qu il détermine se laissent diflicilement réunir en un groupe naturel, à cause de leur multiplicité. On a cependant essayé de faire de leur élude un type spécial de processus infectieux, la Colibacillose. On trouvera de nombreux renseignements et détails à la belle mono- graphie de tiilbert, parue sous ce titre dans le Traité Je médecine de Brouardel. Recherche et diagnostic. — On a vu, par l'exposé des diffé- rents caractères, que le Colibacille était relativement facile à recon- naître. On arrive au diagnostic surtout en se basant sur la forme des éléments, leur motilité, la présence des cils vibratiles, leur nombre et leur disposition, leur décoloration par la méthode de Oram, la non -liquéfaction de la gélatine, l’aspect de la culture sur t; Flcym et La**, [1er lUollu» Coli communia al» l’ruche einer I rethritii (Cenlralbla/l fSr BaAteriologie, XVII, I8V5. p. 131). •740 BACTÉRIACÉES. pomme de terre, la coagulation du lait, le dégagement de gaz dans les milieux lactoses, la production d’ordinaire abondante d’indol. La différenciation d’avec le liacillc typhique parait seule un pro- blème plus difficile; les détails donnés plus haut (p. 716) suffisent pour ne pas y revenir. La recherche dans les différents milieux se fait par les mêmes procédés ([lie pour ce dernier microbe (p. 70U) ; la prédominance (pn la Colibacille tend à prendre dans un mélange- n'en rend l’isolement ([ue plus facile. Parmi les caractères reconnus classiques au Colibacille, il en est toutefois qui, dans certains types, peuvent se trouver amoindris nu même disparaître. La motilité, dans quelques cas, le pornoii fermentatif sur les sucres, la production d’indol, sont de ceux-là. L’une quelconque de ces propriétés disparaissant alors que les autres caractères communs subsistent, doit-on en faire des types spécifi- quement distincts? En se basant sur ce que nous savons de la con- tingence de bien des caractères biologiques des microbes, produc- tion de pigment, pouvoir fermentatif, etc., il semble bien qu’on puisse donner une réponse négative et considérer ces formes comme de simples variétés chez lesquelles 1 un ou 1 autre des caractères secondaires se serait progressivement atténué jusqu’à disparaître. C’est le cas, par exemple, de plusieurs des formes désignées sous le nom de Paracolibacillcs par Gilbert et Lion (l). Leur 1er Paracoliba- cille est immobile; leur 2e Paracolibacille ne produit pas d’indol; leur 3« Paracolibacille n’a pas d’action sur la lactose ; leur 4e Paracolibacille ne produit pas d’indol et ne fait pas fermenter la lactose; enfin leur Paracolibacille est immobile, ne produit pas d’indol, ne fait pas fermenter la lactose. On est certainement en présence ou de variétés simples du Colibacille, ou d’espèces nettement différentes; d après eux, même, le 1er Paracolibacille ne pourrait être différencié du Bacxllus laclis aerogenes. Différenciation du Colibacille avec d’autres similaires. — est un certain nombre d’espèces qui, décrites sous des noms differents, surtout à une époque où l’on ne savait pas la grande dissémination du Colibacille et où l’on connaissait moins ses caractères, ne peuum en être séparées aujourd'hui. Le Bacillus pyogenes fætidm, de Passet (2), n'est certainement pas à différencier du Colibacille qui développe fréquemment, dans les (1) Gilbert et Liox, Contribution à l’étude des Bactéries intestinales (Semaine médicale, ‘“S PwU-ber Mikroorganismen der eitrigen (Fortschritte der Medicin, 1885), et Untersuchungen ueber die Aet.olog.e e.tr.ge Phlegmone des Menschen, Berlin, 1885. BACILLUS. "** cultures et dans les tissus, l'odeur fétide que Passet considérait comme spéciale. Passet l'a isolé du pus d'un abcès de la marge de 1 anus, Oe pus dégage une odeur putride excessivement pénétrante, qui est, en par- tie seulement, reproduite dans les cultures de ce Bacille. Il a depuis été retrouvé dans d'autres suppurations. Ce sont de courts bâtonnets, mesurant t ,45 g de longueur et 0,58 ;j. d'épaisseur, à extrémités arrondies, réunis à deux ou à plusieurs et doués d’un mouvement lent. Us se cultivent facilement et présentent dans leur intérieur, surtout dans les vieilles cultures, des points brillants que Passet regarde comme des spores. En culture sur plaques, le développement est rapide; en vingt- quatre heures, on aperçoit dans la gélatine de petits points blan- châtres. Les colonies de la surface grandissent rapidement et don- nent des taches grises, arrondies, qui peuvent atteindre t centimètre de largeur et confluent souvent avec les voisines; elles sont plus épaisses et d’un blanc opaque au milieu, plus minces et presque transparentes aux bords. Elles ne liquéfient pas la gélatine. En piqûre dans un tube de gélatine, il se forme à la surface une couche muqueuse, grisâtre, transparente, à bords irréguliers et dans le canal une mince culture hyaline, formée «le petites colonies punc- tiformes l)ans les vieilles cultures, on voit souvent la partie supé- rieure de la gélatine devenir trouble. Sur pomme de terre, la culture est abondante, colorée en brun clair; sur sérum, elle donne une bande grisâtre. Toutes les cultures dégagent une odeur fétide spéciale. Les cultures tuent en vingt-quatre heures les cobayes et les souris, en inoculation sous la peau. On trouve à l'examen de nombreux Bacilles dans le sang, mais pas du tout dans les tissus ni au point d inoculation. Les lapins se montrent réfractaires. Bien, en somme, ne peut le distinguer d'un Colibacille virulent (1 ). Le bacillus neupolitanus, d'Emmerich (2), n'est autre que le Coli- bacille; Emmerich l'a isolé de cadavres de cholériques à Naples, en 1884, et l a considéré, sans preuve aucune du reste, comme le véritable agent pathogène de cette affection. (1 l’avait rencontré dans le contenu intestinal, dans les organes de neuf cholériques, à I autopsie, et une fois dans le sang pris à une personne atteinte de choléra asphyxique, quelques heures avant la mort. Huit fois sur I) Abiu, Coutnbatn allô ttudio del bacillu* coli commuuu e del Harillu» pyogenes fosti- du» À nnah a'Jgime ipenmentalf, t, 1 8‘Ji). (î) E*kkhick, Ueber die Choiera in Neepel tind die in Choler&leichen uml Choler*kr»nk»Ti gefandeaen Fil je ( Archx • fur Hygiene , II, p. 112. 742 BACTÉRIACÉES. di x, d’ailleurs, il signale la présence des Bacilles virgules chez les mômes individus. Voici, du reste, les caractères qu’il lui attribue : Ce sont des bâtonnets courts et gros, mesurant 1,4 ;x de long et 0, 9 (x de large ; ils sont isolés, ou réunis par deux, rarement par quatre et manifestement immobiles. Ils se colorent bien par les procédés ordinaires et se décolorent par la méthode de Gram. On les cultive facilement sur tous les milieux à la température ordi- naire; ils semblent pouvoir se développer sans oxygène. En culture sur plaques, il se forme dans la gélatine des colonies fusiformes, jaunâtres, à contenu granuleux. Celles qui atteignent la surface donnent de petits ilôts transparents formés d’une partie centrale jaunâtre, assez épaisse, et d’une zone périphérique plus mince, hyaline, paraissant irisée à la lumière oblique, à bords sinueux, d’où partent parfois des sillons radiaires. Ces colonies ont de la tendance à s’étendre en surface et ne liquéfient pas la gélatine. Sur gélatine, les cultures sont claires, laiteuses, transparentes, un peu semblables à celles du Bacille typltigue. Sur gélose, la couche est plus épaisse, humide, blanchâtre. Sur pomme de terre, il se produit, le long de la strie d inoculation, une bande muqueuse, colorée en jaune brun. L'action pathogène de cet organisme est bien marquée, sans pré- senter cependant rien de particulier. Des injections de cultures pures faites sous la peau, dans les poumons et la cavité abdominale de cobayes, de chiens, de chats et de singes, ont déterminé chez ces animaux de fortes irritations intestinales qui, dans certains cas, ont amené la mort en quarante-huit heures. A 1 autopsie, Emmerich signale une rate normale, des ecchymoses dans le cæcum et le gros intestin, un gonflement des ganglions du mésentère, et retrouve des Bacilles dans tous les organes, mais aucun symptôme rappelant, même de loin, ceux du choléra. Weisser (1), qui a répété ces expériences, assure même que lorsque la mort survient, ce qui est rare, c est toujours sans vomissements, sans diarrhée liquide et sans crampes. C’est évidemment au Colibacille qu’Emmerich a eu affaire. C’est peut-être aussi le Colibacille que Clado (2) décrit comme Bactérie septique de la vessie, Achard et Renault (3) comme Bach1/ b pyogène de la vessie. Le Colibacille et l’espèce voisine Bacillus laclis aerogenes semblent jouer le rôle prédominant dans les infections (!) Weissf.r, lleher die Emmerlch’scheü sogeuannten Neapler Cholerabacterien (Zeitschrift für üygiene, l, 2' p., p. 315). . (2) Ci. ado, Elude sur une bactérie septique de la vessie. Thèse de l ans, ISS/. (3) Achadd et Rknaui.t, Sur les différents types de Bacilles urinaires appartenanl au groupe du Bacteriuni coli (Société de /Jiologie, 1892, p. 983). BACILLE. 743 urinaires (voir plus loin : Bacilles des urines pathologiques, p. 81 II. Enfin d’autres espaces >e rapprochent beaucoup du Colibacille sans qu'il soit possible de les lui rapporter aujourd'hui. C'est le Bacillus laclis aerogenes, le Bacille de la dysenterie épidémique de Chante- mrwse et Widal.le Bacillus enteritviis, le Bacillus botulinus, le Bacillus endocarditis griseus, le Bacillus de l’endocardite* de Gilbert et Lion. Les caractères différentiel» ne sont pas nombreux ni des plus impor- tants, comme on le verra dans les descriptions qui vont suivre. Malgré cela, il serait téméraire encore de vouloir les confondre; ce sont peut-être des variétés qui se sont différenciées d'un même type spécifique, mais qui aujourd'hui semblent bien distinctes. un peut néanmoins se convaincre que toute>ces espèces actuelles. Bacille typhique et Colibacille en tète, ont des ressemblances telle*, qu elles forment vraiment un groupe naturel bien évident. Bacillus lactis aerogenes Kscuehisch. Atlas ue «icnoaioLOonr, Pi., vu. Eseherisch 1) l'a rencontré abondamment dans l'intestin de l'homme et des animaux nourris de lait, surtout des nourrissons; il en a également signalé la présence dans l'intestin de I nduite, à côté de l’espèce précédente. Depuis, il a été retrouvé dans bien «les milieux. Considéré longtemps comme un saprophyte, il a été reconnu nettement pathogène quand Morelle (2 l a identifié aux bactéries décrites dans l’infection urinaire. Wurtx et Leudet (3 , Denys et Martin 4), se basant surtout sur son action sur les animaux, croient qu'il n’est pas à distinguer du Ferment lactique de Pasteur, il pré- sente, en outre, de nombreux points de ressemblance avec le Coliba- cille d'un côté, le Pneumobacille de Fricdlander de l'autre ; le» dernier» auteurs cités croient même qu’il n'y a pas à séparer spécifiquement ce> microbes. Tout en reconnaissant les grandes affinités que ces diverses Bactéries ont entre elles et en admettant qu’on doit les rap- procher dans un même groupe naturel, il peut être encore prématuré d'affirmer leur identité absolue. Il parait bien préférable de les dé- crin- séparément et d’admettre leur distinction, basée sur des raisons M, Ujiiik), Die Darmbicterien der Saüglings uod ihre beaiehung *ur Physiologie der Vcrdaung (ForllcMlt* der Vedu-in, l*«5 ; et: Heitrage >ur Kenulnitt der Dsrmbacterien {AI Uachener inrtUeiniMChr Wochenschrift, I SS6, p. 43|. (il Muttui, Étude bactériologique sur les cystite* (La Cellule, ri) Wntt et Licecr. Recherche* *ur l'action pathogène du Bacille lactique (Archive* de Wedec (ne expérimentale, 1*1*1, p. 4S5). 1% l>a*\t et Msims.Sur le* rap|>ort» du Pneumobacille de Friedlinder, du ferment lac- tique et de quelque* autres organismes arec le Bacillus laclis aerogenes et le Bacdlu- tv- ptiosu. As i Cellule, IX, t-DÎ;. 744 BACTÉR1ACÉES. sérieuses, jusqu'à plus ample informé au moins, tout en signalant leurs ressemblances. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Ce sont de& bâtonnets courts et épais, à extrémités arrondies, mesurant de 1 à 2 a de longueur, sur une largeur variant de 0,îi à 1 ji. Ils se présentent isolés, réunis par deux ou en petits amas. Ils sont toujours immobiles. Ils ne forment pas de spores. Coloration. — Ils se colorent facilement aux procédés ordinaires et se décolorent par la méthode de Gram. Cultures. — Cultures sur plauues de gélatine. — Les colonies qui se développent dans l’épaisseur de la gelée, sont sphériques, jaunâ- tres, granuleuses; celles de la surface forment de petits disques opaques, d’un blanc de porcelaine, souvent à centre déprimé. D'or- dinaire peu transparentes, elles peuvent, en s’étalant un peu, prendre un aspect qui rappelle de loin les colonies du Bacille typhique; mais cette forme est rare. La gélatine n’est jamais liquéfiée. Cultures sur gélatine. — En piqûre , il se produit une culture en clou, blanche, à tète assez proéminente ou étalée en pellicule; dans le canal, il se développe des colonies rondes, plus ou moins isolées, blanchâtres. 11 se dégage des gaz qui fendent assez vite la gelée. En strie, on obtient une bande blanche, plus ou moins opaque, à bords ondulés ou dentés. Cultures sur gélose. — Il se développe rapidement une culture d’un blanc sale, assez proéminente. Il se produit des gaz qui cassent la gelée et peuvent même la projeter hors du tube; de petites bulles peuvent se voir dans la colonie même. La culture peut être fluide et s’amasser d’elle-même dans le fond du tube placé verticalement. Ce développement de gaz dans la gélatine et la gélose tient peut- être à la présence d’un peu de sucre provenant des peptones ou de la viande employées. Cultures sur sérum. — C’est une bande blanchâtre, peu caracté- ristique. Cultures sur pomme deterre. — Use forme, à la surface, des colonies d’un blanc sale ou un peu jaunâtres, qui peuvent rester isolées ou confluer en une couche crémeuse, lilante, dans laquelle se produisent souvent des bulles de gaz. Cultures dans le bouillon.— Le liquide se trouble vite ; il se dépose un sédiment épais, filant. Cultures dans le lait. — Le lait est rapidement coagulé ; il s’y pro- duit une forte proportion d’acide lactique en même temps que des gaz sc dégagent; la caséine n’est pas modifiée. Cultures dans les milieux sucrés. — Il se dégage des gaz en abon- dance et la réaction du milieu devient acide. BACILLl'S. Tio Propriétés biologiques. — Produits formés dans les cultures. — C'est un agent de fermentation énergique des matières sucrées. Il se forme, comme produits de transformation, des acides, surtout de l'acide lactique normal, un peu d'acide acétique et d’acide for- inique; il se dégage de l'acide carbonique et de l'hydrogène. Il décompose le formiaie de chaux, pas le lactate ou l'acétate; ce qui indique que l'acide formique trouvé ne représente qu'une forme transitoire des produits de la modification des sucres par le microbe. Il n attaque que très peu les albuminoïdes. La réaction de l indoi ne s’obtient jamais. L'urée n'est pas touchée. Les cultures n ont pas d odeur ou une simple odeur de lait aigre. Virulence. — Considéré d'abord comme simple saprophyte, les recherches de .Morelle, de Denys et llrion II ont démontré qu il possédait une action pathogène manifeste. Les derniers expérimen- tateurs ont retiré «les cultures une substance toxique, précipitable par I alcool, ne dialysant pas. étant entraînée par les précipités «le phosphate de chaux, «piils pensent être une toxalhumine. Elle supporte facilement une température «le 100° pendant quinze à vingt minutes sans s altérer ni perdre son activité. Inoculation experimentale. — L injection sous-cutanée de un centimètre cube «le bouillon di* culture ne détermine chez le lapin qu'une petite suppuration locale. L injection intra-péritonéale, chez le lapin, le cobaye, la souris, occasionne une mort rapide, en vingt-quatre heures ou moins, dans l’hypothermie. Les lésions rencontrées à l'autopsie sont une périto- nite souvent suppurée et une forte inflammation intestinale, fin trouve de nombreux microbes dans l’exsudât péritonéal, dans le sang et les organes; ceux de l'exsudât présentent souvent une s«e .michobiologie, I’l. xiv. Friedlânder (2) a décrit cette espèce en 18H2. Il en faisait l'agent spécifique de la pneumonie fibrineuse. Nous avons vu précédemment (p. 307) que les recherches de Sternberg, Talamon et Frankel ont permis de rectifier cette opinion en démontrant que l'agent patho- gène véritable de celle affection était le Micrococcus Pasteuri, le Pneumocoque de Talamon-Frankel. Considéré assez longtemps comme un simple saprophyte, commensal fréquent de la muqueuse des voies respiratoires, il a été reconnu dans ces dernières années qu'il pou- vait produire dans l’organisme des lésions des plus variées, se comportant en vrai microbe à tout faire, comme le dit justement Étienne (3). Nous reviendrons plus loin sur son rôle pathologique. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Ses formes sont assez variables. Parfois, les éléments sont ovalaires, presque sem- blables à des coccus ; de là vient qu'on a souvent classé ce microbe dans les Micrococcus et qu’on lui a donné le nom de Pneumocoque de Friedlünder. Le plus habituellement, il se présente sous forme de bâtonnets courts et trapus à extrémités arrondies, longs de 1 H- (i) Guiahd, Études cliniques et expérimentales sur la transformation ammoniacale des urines (Thèse de Paris, 1883). . (î) Friedlaendeb, Ueber die Schizomyeclen bei der acuter fibrinôsen Pneumonie (Vir- chow» Arc/tiv, LXXXVI, 1882).— Ueber Pneumonie Mikrokokken (Fortschntte derM<*ct », III. 1885, p. 92).— Die Mikrokokkm der Pneumonie (Fortschrittedcr Afedicine, I, U88J , p. / ■>)• (3) Étienne, Le Pneumobacille de FriedlSnder ; son rôle en pathologie (Archives de me decine expérimentale, 1805, p. 12 V). BACILLUS. 747 en moyenne, avec une largeur un peu moindre, isolés ou le plus souvent réunis par deux, parfois en plus grand nombre, formant de courtes chaînettes. On peut rencontrer des articles plus longs, dépassant 3 u. Dans les cultures, la forme ovalaire est assez fréquente. Les éléments sont toujours immobiles. Dans l'organisme, dans le sang, dans les crachats, ils présentent nue capsule très nette, que l’on distingue comme une auréole. Cette Capsule résiste aux acides, mais se dissout rapidement dans les alcalis. Elle disparaît, ou presque, dans les cultures; cependant, avec un peu d'attention et de bons objectifs, on la retrouve tout de meme, plus réduite, comme un lin liséré bril- lant autour des éléments. Elle réparait très nette lorsqu on fait repasser le microbe dans l’organisme animal. Coloration. — Le Pneumobacille se colore très facilement aux solutions colorantes habi- tuelles. La capsule se colore par le procédé de Bibberl (p, 370). Capsules et microbes se décolorent toujours par la méthode de Gram, ce qui les dilTéren- rie facilement du Pneumocoque. Cultures. — Ce microbe se cultive facile- ment sur tous les milieux et croit bien à partir de là®. Il parait être nettement anaérobie facultatif. < UH RI > MR mips II K t.HUIM. — lin observe au bout de deux ou trois jour*, dan* 1 - Uacili*» Fried- , , , . , * , uinderi. Culture en piqûre I intérieur de la gelée, de petites colonies sur rondes ou ovalaires, granuleuses, à bords net*, de coloration jaunâtre à la lumière transmise. Celles qui attei- gnent la surface, s’v développent en donnant de petits mamelons hémisphériques blanchâtres, à bords nets, d'aspect muqueux; à un faible grossissement, elles sont un peu brunâtres, et n’ont de tran*- parenre qu'à leur périphérie. La gélatine n’est pas liquéfiée. Gcltiees stu célatixe. — En piqûre dans un tube de gélatine, on 'oit, après un ou deux jours, se former à la surface une petite colo- r'“* blanche qui giundit et donne une masse hémisphérique d’un blanc grisâtre brillant, d'aspect porcelané. Le long du canal, on ob- «*r'e un amas de petites colonies blanches. C'est l'aspect de la cul- ture dite en clou (lig. |S7). T 4 8 BACTÉttlACÉES. En strie, il se produit, une bande opaque d'un blanc grisâtre, à reflets un peu brillants. Cultures sur gélose. — Bande muqueuse blanc jaunâtre, ne pré- sentant pas de consistance et souvent des reflets brillants. Cultures sur sérum. — Comme sur gélose, mais la culture est d’ordinaire moins abondante. Cultures sur pomme de terre. — Le Pneumobacille s y développe très bien. 11 y donne une culture épaisse, d’un blanc jaunâtre, par- fois un peu brunâtre, humide, visqueuse, dans laquelle se forment, surtout en étuve, des bulles de gaz. Cultures dans le bouillon. — Le milieu se trouble rapidement; il se forme, avec le temps, un dépôt muqueux au fond du vase. Cultures dans le lait. — Il produit d’ordinaire une coagulation lente. Cette coagulation peut cependant ne pas s’observer, même après un longtemps. Denys et Martin (1) disent avoir vu tous les Pneumobacilles arriver à coaguler le lait après des séries de cultures | successives dans ce milieu. Cultures dans les milieux sucrés. — U se produit toujours une j fermentation et une formation d’acides. < )n observe un dégagement s, de gaz, surtout après addition de craie. Propriétés biologiques. — Produits formés dans les cultures. — Le Pneumobacille n’agit pas ou très peu sur les matières albumi- noïdes; on ne constate pas de production d’indol dans les différents milieux. C’est un agent de fermentation énergique des matières sucrees, comme le montrent les recherches de Denys et Martin, de !■ rank- land (2) et surtout de Grimbert (3). Les produits de la fermentation i sont un peu d’alcool éthylique, de l'acide acétique, de 1 acide lacti- que gauche, de l’acide succinique. La nature et les proportions de ces produits varient suivant la nature de la matière sucrée. La glucose, la galactose, l’arabinose, la mannite et la glycérine donnent de 1 acide lactique gauche a ex- clusion d'acide succinique; le saccharose, le lactose et le maltose- donnent à la fois de l’acide succinique et de l’acide lactique gauche , la dulcite, la dextrine et les pommes de terre ne produisent que de l’acide succinique sans traces d’acide lactique. D’après Etienne, la* substance glycogène n’est pas attaquée. 0) D.„. « Su. ,o, rapport. TtS que et de quelques autres organismes a\ec le Bacillus b tvphosus (/.a Cellule, IX, 1893, p. 261). . . c . . > iy igyi „ .>53 ”) IWa..". S..00.V «l F.-». “f ««TZÜS2L. (J- (3) Ghimueht, Recherches sur le Pneumobacille de tr nales de l'Institut Pasteur, IX, 5895, p. 840, et X, lb. > P- • BACILLL’S. 7.9 Il parait exister des variantes d’après l’origine du Pneumobacille étudié; certains n’ont pas d’action sur la glycérine ni sur la rnannite. Les gaz qui se dégagent sont de l'acide carbonique et de l’hy- drogène. Le Pneumobacille produit une diastase transformant l'amidon de la pomme de terre en amylo-cellulose, donnant de l'amidon soluble par un chauffage à 100° en présence de l’eau. Virulence. — La virulence des cultures a été signalée tout au dé- but par Friedlànder. Les cultures renferment une substance toxique qui, d’après Denys et Martin, serait voisine de celle produite par le Bacillus laetisaerogenes. Inoculation expérimentale. — Friedlànder a obtenu des ré- sultats positifs constants chez les souris, par l’injection intra-pulmo- naire de bouillons de culture ou de produits de cultures délavés dans de l’eau. Trente-deux souris ainsi inoculées sont toutes mortes, •près avoir présenté des symptômes pulmonaires évidents. A l’au- topsie, il trouve les poumons fortement hépatisés; la cavité pleurale renferme un exsudât louche. En soumettant les souris à des inhalations d'eau chargée de pro- duits de culture, tentées au moyen de pulvérisations prolongées, ce même opérateur a pu obtenir un certain nombre de résultats posi- tifs semblables aux précédents. La soum est encore l'animal de choix; l'inoculation intra-pulmo- naire de quelques gouttes de culture la tue en deux ou trois jours, ave« des lésions pulmonaires. L'injection sous-cutanée d'une forte do-.. . un centimètre cube de culture, la tue parfois en vingt-quatre heures, d’une véritable septicémie. Le cobaye résiste plus que la souris; sur un lot d'animaux, la moitié au moins survit, les autres meurent avec les mêmes symptômes que ceux observés chez ce dernier animal. Friedlànder avait donne le lapin comme réfractaire. Denys et Martin ont démontré qu'il pouvait succomber au Pneumobacille ; ils employaient toutefois des doses considérables de cultures, 10 centi- mètres cubes par kilogramme d’animal. Roger (1) a prouvé qu’un Pneumobacille qui tue la souris et le cobaye, a aussi, sur le lapin, une action pathogène manifeste à des doses habituelles. L’inoculation intra-veineuse, à la dose de un demi à un centimètre cube, amène la mort en vingt-quatre à quarante-huit heures, avec une notable hypertrophie de la rate et des Pneumobacilles encapsulés dans le wug et les organes. L’inoculation intra-péritonéale produit les Acti,,“ d“ hi'C',,e ** *ur U UP'n (Société de biologie, 10 j»„. 750 ÜACTÉIU AGEES. mêmes effets et suscite en outre le développement de fausses mem- branes fibrineuses agglutinant les intestins et entourant le foie. Avec des cultures à virulence diminuée, on n'observe plus celte évolution septicémique aiguë, mais une affection à issue plus retar- dée ou chronique, avec néphrite et albuminurie souvent intense, altération du cœur, symptômes de paralysie. Le chien est assez peu sensible ; dans les expériences de Friedlander, un sur cinq a succombé. Denvs et Martin, en injectant des bouillons de culture stérilisés, ont démontré que ces liquides renfermaient une substance toxique produisant chez le lapin et le chien, en inoculation intra-péritonéale, des symptômes d’abattement et de paralysie, une forte congestion de la muqueuse intestinale, parfois même des hémorrhagies intes- tinales, une inflammation du péritoine avec exsudât fibrineux. Habitat et rôle étiologique. — A letat normal, on peut le rencontrer sur la muqueuse des voies respiratoires antérieures. D’après Netter (1), on le trouverait dans la proportion 4.!î p. 100 dans la bouche d’individus sains. On l’a également signalé dans le mucus nasal et le mucus bronchique de personnes bien portantes. Sa présence, dans ces conditions, ne peut comporter aucune signi- fication. Les recherches de ces dernières années ont démontré qu il avait chez l’homme une action pathogène réelle, pouvant déterminer des lésions extrêmement variées, rappelant ou non les lésions obtenues expérimentalement chez les animaux par son inoculation, sansqu’au- cune puisse toutefois être considérée à juste titre comme spécifique. Ces manifestations pathogènes peuvent se classer, comme le lait Étienne dans le mémoire précité, en manifestations locales, mani- festations par extension et manifestations par généralisation. Dans les manifestations locales se classent les stomatites, les rhi- nites, des dacryocystites, des ulcérations de la cornée, produites par ce microbe. 11 peut se trouver comme hôte normal dans ces diffé- rentes régions et devenir pathogène sur place à un moment donne. Il peut produire seul des angines à fausses membranes (2); on e trouve assez souvent associé au Bacille de Loeffler dans les fausses membranes diphtériques. Dans les manifestations par extension, l’action nocive se porte sur (Ü Nftter Du microbe de Friedliinder dans la salive ( Société de biologie, 1887). Pré- sence diHîacillc en capsule de Friedlander dans l'exsuda, de deux p considérations générales sur le rôle pathogène de ce microbe (Société médicale 1 taux, 1890). (2) Nicoi.le et Hkdkiit, leur, XI, 1897, p. 67). Les angines à Bacille de Friedlander (Annales de Clnstitut Pas ■ bacii. lus. Toi «les points où il ne se rencontre pas normalement. Il se produit alors des parotidites, otites, péricardites, et surtout broncho-pneu- monies et pleurésies à Pneumobacilles. Certaines pneumonies pa- raissent produites par le Pneumobacille; \\ eichselbaum (1 l'a trouvé •* fois sur 127 cas. La broncho-pneumonie parait être sa manifesta- tion pathologique la plus fréquente. Dans les manifestations par généralisation, on peut observer des manifestations pyohémiques et des manifestations septicémiques. ^ iDans le piemier cas, on constate des phénomènes de suppuration, la production de véritables phlegmons, de la méningite suppurée. Les septicémies peuvent revêtir le caractère aigu, hémorrhagique ski, Zur Kenntniss des Bacillus euteritidis Gacrtner (Centralblatt für Bakterio- logie, 1889, VI, p. 269). BAC1LLUS. 755 des cultures du Bacille de Gaertner. D'après lui, cette espèce serait largement répandue dans la nature; il l’aurait obtenue du contenu normal du duodénum d’un suicidé et de celui d’une jeune chèvre tout à fait saine. I) autres auteurs ont décrit, dans tes mêmes conditions, empoison- nements par les viandes fraîches ou conservées, des Bactéries <|ui paraissent bien semblables au Bacille de Gaertner et sont peut-être même à identifier avec lui. GafTky et Paak (t) ont isolé de saucissons faits avec de la viande ou du foie de cheval, qui avaient occasionné, à Hohrsdorf et dans les villages environnants, des accidents d'intoxication désignés depuis longtemps sous le nom de Itotulisme, une Bactérie qui leur a semblé être la cause des accidents et qui leur a permis, du reste, de repro- duire la plupart des symptômes présentés par les malades sur les animaux d’expérience. Quatre-vingts personnes avaient été plus ou moins malades; une avait succombé, un homme vigoureux. Toutes étaient des ouvriers de fabriques 8 étant approvisionnés à la même boucherie chevaline. L incubation avait été très courte, de moins de vingt-quatre heures dans bien des cas. Les symptômes étaient une gastro-entérite vio- lente et une forte lièvre; pas d'exanthème ni de troubles visuels. L individu qui est mort, a succombé six jours après avoir mangé de la viande en question. On n a pu avoir aucun renseignement sur l’animal et décider, par conséquent, si le virus provenait d’une infection dont il était atteint, avant I abatage ou s'était développé dans les tissus après la mort. Des lapins, des cobayes, des souris, ont succombé à la suite d'in- gestion de parties de saucissons incriminés ou d'inoculations sous- cutanées de l'émulsion obtenue en triturant avec de l'eau des mor- ceaux de ces saucissons. L'examen des organes y a fait découvrir constamment une Bactérie qui a paru spéciale aux expérimen- tateurs. Les éléments sont des bâtonnets assez mobiles, un peu plus petits quele bacille typhique, s'allongeant parfois en filaments. Us secolorent difficilement et se décolorent toujours par la méthode de Gram. Ils n'ont pas paru produire de spores. l-es cultures poussent facilement sur les milieux habituels. Kn cultures sur plngue s de gélatine, on obtient des colonies qui rappellent beaucoup celles du Bacille typhique , à l'œil nu ; à un faible grossissement, elles ont les bords plus nets et un aspect muqueux *l P**?’ EiD Be"r*S,ur Fr*s« *o*an»not<«n Wursl ud<1 FleiwJiTerKiftuD. I xiten auj dem kaiterlickem Grsundheitiamt*, VI, 1890, p. 159'. 7*56 BACTÉRIACÉES. elles montrent parfois des séries d’anneaux concentriques. La géla- tine n’est pas liquéfiée. Sur gélatine en piqûre, il se forme une petite culture blanchâtre dans le canal, et à la surface une couche grisâtre, mince, transpa- rente qui peut s’étendre jusqu'aux parois du tube. Sur ijélose et sur sérum , il se produit une couche d'un blanc gri- sâtre, plus muqueuse que sur gélatine. Le bouillon est troublé en moins de vingt-quatre heures; peu à peu il se dépose un sédiment blanchâtre, léger. Sur pomme de terre, la culture est peu abondante, sou\ent diffi< ilc à apercevoir, comme celle du Bacille typhique. 1) autres fois, la cul- ture est plus épaisse, muqueuse, grisâtre ou même jaunâtre. Le lait n’est pas coagulé, ce qui peut différencier cette espèce du liacillus enteritidis. Les cultures ne donnent jamais la réaction de l’indol. Le microbe jouit de propriétés pathogènes manifestes à l'égard de la plupart des animaux d'expérience. Les souris, les cobayes, les lapins, périssent rapidement a la suite d’injections intraveineuses ou intraoculaires de bouillons de cultu- res ; plus lentement en injections sous-cutanées. Les souris, les cobayes, les singes prennent la même maladie par ingestion de cultures mélangées aux aliments; les chiens, les jeunes chats et les lapins plus difficilement que les premiers animaux ; les porcs pas du tout. Le symptôme le plus marqué, avec les deux dernières manières de faire, est une forte diarrhée, avec de très nombreux Bacilles dans les selles liquides. A l’autopsie, on trouve toujours des Bacilles partout. Ces Bacilles forment de gros amas dans les organes et remplissent souvent les capillaires; ceux du sang sont isoles. Un peut trouver des abcès dans la rate. L’intestin est fortement hyper- Van Ermenghem (t) attribue à une Bactérie a caractères bien voisins une épidémie d’entérite cholériforme qui a éclaté en 1803 dans le village flamand de Morseele, due, d’après lui, a 1 ingestion de viande de deux veaux atteints d’entérite infectieuse au moment de l’abatage. Cette Bactérie serait la cause de l’entente infectieuse des veaux et ne différerait que bien peu du Bacillus ententidis, du microbe de la peste porcine et de celui du Hog-Cholera. Quatre-vingts individus furent malades ; quatre succombèrent. Les principaux symptômes présentés étaient une forte gastro-entérite, (1) Va* Ekmekghsu, Recherches sur les empoisonnements proilu.ls par de la w.uide de veau à Morseele ( Bulletin de l'Académie royale de Uehjique, 1S9-). BACILLUS. 757 beaucoup de lièvre, des exanthèmes cutanés dans lesca^ graves, et chez les enfants des crampes et des troubles xUuels. Le microbe est en bâtonnets très mobiles de 0.0 à 1.5 u de long, d'une épaisseur deux à trois fois moindre, ]>ossédant de quatre à douze cils vibratiles, ne montrant jamais de spores. Ils se décolorent pas la méthode «le Gram. Les caractères des cultures rappellent beaucoupceux du Colibacille. Toutefois, le lait n’est pas coagulé et on ne constate pas la réaction de l'indol. Il y a un dégagement abondant de gaz dans les milieux additionnés de saccharose, de glucose ou de lactose. Les souris elles lapins s'infectent facilement en ingérant des cul- tures mélangées aux aliments ou après inoculation; ils meurent après avoir pris une gastro-entérite aiguë. Les chiens et les chats ne manifestent rien. Les cultures stérilisée» déterminent, par ingestion ou inoculation, des symptômes d'entérite, des convulsions, des paralysies. L est ce même microbe qui a été reconnu par kaentsche (!) comme cause d'une intoxication alimentaire observée à Breslau, due à l'in- gestion de la viande d’une vache malade, yuatre-vingts personnes tombèrent malades, la plupart vingt quatre heures après avoir mangé de la viande en question. Les symptômes étaient ceux d une gastro- entérite violente avec forte fièvre. Personne ne succomba. Il en est de même des intoxications observées par Holsl ( 2) à l'asile d aliénés de Gausland près Christiania, où quatre-vingt-un individus furent malades et quatre moururent. Les accidents ont été aussi rap- portés à l'usage de la viande d'un veau qui avait paru sain au moment de I abatage, mais avait présenté de la diarrhée quelques jours avant. C'est également ici que doit se placer la Bactérie isolée par Vaughan et Perkins (3) de crème glacée et de fromage axant occasionné des accidents toxiques. Elle est très semblable aux précédentes, ne donne pas d indol dans les cultures, mais produit rapidement la coagula- tion du lait. Tous ces microbes paraissent bien voisins du Bacillus coli com- munis. Il n est cependant pas possible actuellement de les identifier à lui à cause de certains caractères qui semblent nettement difleren- ciels, I absence de coagulation «lu lait et le manque de réaction «le I indol. On doit cependant reconnaître «ju'ils présentent de très (I) k».!,r»,ni, Zur kenntniaj der k'rankheitwrrfgcr bei FleOchvergifbuniri-n tZritichnn f*rflygtent, XXII, U9fl, p. M). 1 ti) Hout, Centralblatt [%r Hakteriologie. 1*95, XVII, p. 717. E‘n “«O Wo rfumienw giflpr.,ducimider bac.llu* relut f6r llyyi tnr, XXVII. 1*96, p, 30«). 758 I1ACTÉRIACÉES. grandes affinités avec cette espèce, dont ils pourraient, peut-être, n’èlreque de simples variétés ayant définitivement acquis des carac- tères qui ne se présentent que comme transitoires dans l’espèce type, lis ont aussi bien des points de ressemblance avec le lhtcillus lactis aerogenes. Bacillus botulinus Van Ermengiiem. Quoique ce microbe soit, par sa morphologie et sa biologie, bien différent des précédents, il peut paraître intéressant et utile de placer ici sa description à cause du rôle important qu’il doit jouer dans les empoisonnements alimentaires. Les accidents, qui paraissent bien devoir lui être rapportés, semblent présenter les caractères particu- liers de ce que l’on désigne depuis longtemps sous les noms de botu- lisme, à'ichtyosisme, fréquemment observés à la suite d’ingestion de saucisses, boudins, conserves de viande, pâtés de gibier ou de foies, poissons salés, etc. Ces accidents diffèrent des autres intoxications alimentaires par l’importance beaucoup moindre des symptômes intestinaux et la prédominance des symptômes nerveux, troubles visuels particulièrement. Van Ermenghem (1) attribue à cette Bactérie une petite épidémie alimentaire observée à Ellezelles, dans le Hainaut, chez un certain nombre de personnes ayant consommé des saucissons et du jambon fumés d'une certaine origine. La viande fraîche et salée du porc ayant servi aux premières préparations, avait pu être consommée impuné- ment; ce qui démontre que l'agent pathogène n’existait pas chez l’animal avant l’abatage, comme c’était le cas pour les espèces pré- cédentes, mais s’était développé postérieurement, pendant les mani- pulations auxquelles la viande avait été soumise. L’ingestion des viandes suspectes a permis de reproduire, chez le chat, le pigeon, le lapin et le cobaye, le singe, des troubles patholo- giques ayant une grande ressemblance avec les symptômes observés chez les personnes intoxiquées, dont une avait succombe. Le microbe fut rencontré dans les viandes incriminées, dans l’intestin et les différents organes de la personne qui avait succombé, chez les animaux qui avaient ingéré des viandes. C’est une Bactérie de grande taille, mobile, munie de cils nom- breux et donnant des spores terminales. C’est un anaérobie strict, périssant vite au contact de l’air. 11 liquéfie rapidement la gélatine, dans les milieux contenant du dextrose; il n’attaque pas le lactose. (1) Van Eruenghkm, Recherches sur les empoisonnements produits à F.llezclles par du jambon ( Annales de micrographie, VIII, 1896, p. 66). BACILLUS. 759 Ses colonies sont circulaires, transparentes, grosses, douées de déplacements continuels. Les cultures n'ont qu’une faible odeur rance, nullement désagréable. Il est pathogène pour de nombreuses espèces animales et détermine les mêmes symptômes que ceux qui ont été observés chez les animaux ayant ingéré du jambon incriminé. Il ne se multiplie guère dans les tissus et ne détermine que des lésions locales insignifiantes ; on peut l'isoler du foie et de la rate, mais il ne pullule pas dans le sang. Il produit une toxinp très active. Dans les saucissons et les organes de la personne morte, toutefois, le même auteur dit. dans un autre mémoire { 1 • , avoir rencontré une Bactérie offrant de grandes ressemblances avec le Bacillus enteritidis et les autres microbes similaires. Bacille de la dysenterie épidémique Cbautemkssf, et Widal. Chantemesse et Widal [2, ont obtenu, dans cinq cas de dysenterie contractée dans les pays chauds, un Bacille particulier qu'ils con- sidèrent comme l'agent spécifique de cette affection. O Bacille se rencontre dans les matières fécales (tendant la vie. dans les parois de l'intestin, dans les ganglions mésentériques, dans la rate. Les éléments sont de courts bâtonnets, peu mobiles, à extrémités arron- dies; très fins dans I organisme, ils deviennent un peu plus épais dans les cultures. Ils se colorent mal aux couleurs d'aniline. Des spores n’ont pas été observées jusqu'ici. Lu cultures sur plaques de gélatine, les colonies ont un aspect bien caractéristique. Tout au début, lorsqu'elles sont encore punctiformes à l oùl nu, ce sont de petites taches claires. Plus tard, elles prennent une teinte jaunâtre et paraissent constituées par la réunion de deux cercles concentriques de teinte différente : l'intérieur est plus foncé et son contour un peu accidenté, l'extérieur est plus clair, à bords nets. Puis elles perdent leur coloration jaunâtre pour devenir gra- nuleuses, blanchâtres. Le diamètre ne dépasse pas celui d une len- tille. La gélatine n'est pas liquéfiée. La culture se fait bien sur tous les milieux, l'espèce parait être peu exigeante au point de vue nutritif, car elle se multiplie abon- damment dans l'eau de Seine stérilisée. En piqûre dans un tube de P '« Bamnaaim, Recherche* »ur de* ca» d'accident* alimentaire* produit* par de* Mur. usons («e, ue d'hygiène, XVIII, M96. p. 761). i CwnuiH* et Le microbe de la dysenterie épidémique ! Bulletin de t'AcadS- mi‘ d« médecin* du 17 avril JUS*). 760 DAGTÉK1 ACÉES. gélatine, il se forme, à la surface, une mince pellicule blanchâtre, qui n’atteint pas les parois du verre. Sur pomme de terre, on obtient une membrane jaunâtre, sèche. Des cobayes, aux aliments desquels on mêle du produit de cul- tures, montrent, au bout de huit jours, une vive inflammation intes- tinale. L’injection péritonéale les fait périr en deux ou trois jours avec péritonite, péricardite et pleurésie fibrineuses, dans l’exsudât desquelles se trouve en abondance la Bactérie. Par inoculation in- testinale, les résultats sont encore plus évidents. En sacrifiant après une huitaine de jours les animaux opérés, on trouve la muqueuse gonflée, ecchymosée, ulcérée; le tissu est infiltré de Bacilles, qui y forment souvent de gros amas. L'examen microscopique et les cul- tures révèlent la présence du Bacille particulier. Les caractères de ce microbe sont bien voisins de ceux du Coliba- cille avec lequel beaucoup l’identifient. L’étiologie de la dysenterie, et surtout de la dysenterie des pays chauds, parait être du reste une question complexe. Il y a probable- ment plusieurs agents pathogènes capables de produire des processus dvsentéri formes. Il y a des dysenterie s amoebiennes et des dysenteries bacillaires dues peut-être encore à plusieurs espèces. Les recherches récentes tendent de plus en plus à donner ici le rôle principal, sinon exclusif, au Colibacille ayant acquis une vitalité et une virulence spéciales (f). Bacille de la diarrhée verte infantile Lesage. Il existe, chez l’enfant du premier âge, deux variétés de diarrhées dites vertes, à cause de la coloration caractéristique des selles. L une doit sa coloration à la présence de pigment biliaire ; les selles, très acides, contiennent des acides et de la matière colorante de la bile, dont la présence est facilement démontrée à l’aide des réactions habituelles; c’est la diarrhée verte bilieuse. La teinte de l’autre est due à un pigment spécial sécrété par une Bactérie en bâtonnets, signalée par Damaschino et Clado (2) et étudiée avec détails plus récemment par Lesage (3); c’est la diarrhée verte bacillaire. Ce der- nier expérimentateur est parvenu à isoler le Bacille, à en obtenir (1) Arnaud, Recherches sur l’étiologie de la dysenterie aiguë des pays chauds (Années de l Institut Pasteur, VIII, 1894, p. 495). (2) Damaschino et Clado, Société de biologie , décembre 1884. .. 3 Lksai.k, De la dyspepsie et de la diarrhée verte des enfants du premier Age (f érue de médecine, 1887, n« 12, et 1888, n« I); - Du bacille de la diarrhée verte des enfant, du p mier âge (Archives de physiologie, 1888. ti” 2, p. 212). BAC1LLUS. 76! des cultures pures qui ont occasionné chez les animaux une affec- tion semblable à la maladie primitive. Les selles, dans cette dernière variété, sont souvent neutres, par- fois acides, mais faiblement. Kn couche mince, elles sont blanchâtres ; en masse, elles paraissent vert épinard, jaune vert ou jaune foncé. Examinées au microscope, elles ne montrent pas de cristaux d'acides biliaires, mais en quantité la Bactérie spéciale, accompagnée de bien moins nombreux individus des quelques espèces qui pullulent toujours dans 1 intestin. On parxient facilement à les séparer par des cultures pures sur tous les milieux habituels. Cette espèce est aérobie et se montre assez exigeante au |M»int de vue de la teni|»éra- lure. Elle se développe au mieux vers 30-37»», lentement au-dessous de 18°, plus du tout à .'»° ; soumise |»endant cinq jours à 0°, elle ne se reproduit plus. Les dimensions des bâtonnets sont xariables, suivant le milieu de culture employé. Ils ont d ordinaire do 2 a 4 }» de long sur 0,7o y. à t u de large; dans les vieilles cultures sur gélatine surtout, on trouve des tilaments qui atteignent 13 fi de longueur. Ils présentent une motilité bien évidente ; leurs mouvements ne sont toutefois |>as très vifs, moins prononcés par exemple que ceux du RaciUe typhique. Dans certaines cultures, ces Bacilles, donnent facilement des spores; on en trouve, de douze à vingt-quatre heures, dans les cultures sur gélatine, elles sont rares dans les cultures sur |>omme de terre. Ces spores, d'après Lesage, sont sphériques, réfringentes, se colo- rent facilement par les couleurs d'aniline et se produiraient au nombre de deux par bâtonnet, séparées par un espace clair. Dans les filaments les spores sont plus grosses, elles ont de 1,5 u à 2 t*, disposées en chapelets; elles produisent, par bourgeonnement sans doute, dit fauteur cité, une spore tille à chacun de leurs pôles. Ces phénomènes diffèrent trop des résultats connus jusqu’ici pour qu'on les accepte sans confirmation ultérieure. Lesage, n'a, du re-te, pas observé la germination directe de ce s spores. En cultures sur plaques de gélatine , il se forme des |>etites colonies verdâtres, granuleuses, ne liquéfiant pas la gélatine. Inoculé en piqûre sur gélatine , ce Bacille se développe peu dans le canal de la piqûre, où il donne une mince ligne blanchâtre ; à la surface, il produit un disque verdâtre tantôt opaque, tantôt trans- lucide. En strie, la culture apparait en deux jours à 20°; elle forme une voile mince, verdâtre, translucide, à surface lisse, à bords fran- gès, foliacés. I.a gélatine du tube devient verdâtre en quatre ou ruiq jours et ne subit pas de liquéfaction, mais parfois seulement un léger ramollissement de la surface. 762 DACTÉRIACÉES. Sur gélose, sérum solidifié et blanc d'œuf cuit, on obtient de sem- blables colonies verdâtres. Sur pomme de terre, de un à trois jours, apparait une culture verte qui s’étend lentement sur toute la surface qu’elle couvre com- plètement en huit ou dix jours. La colonie a une surface luisante, d’aspect gras, et des bords droits ou peu sinueux. La partie supé- rieure de la pomme de terre se colore en vert ; en vieillissant, la colo- ration prend des nuances rougeâtres. Ces cultures contiennent un Bacille plus court et plus gros que celui des cultures sur autres milieux. Dans le bouillon, le développement est rapide à 30°; en quarante- huit heures, le liquide est trouble et dépose un sédiment verdâtre. Les cultures dégagent toutes une odeurfade; il s’y trouverait aussi des ptomaïnes qui n'ont pas encore été étudiées. La matière colorante n’a pas pu être isolée. Elle ne se produit abondamment dans les cultures qu’en présence d’un excès d’air; ce qui concorde avec le fait, observé depuis longtemps par les clini- ciens dans ces diarrhées infantiles, que les selles verdissent souvent dès qu’elles sont exposées à l'air. Ce pigment est insoluble dans l’alcool, l’éther, le chloroforme et est décoloré par les acides. A côté du pigment vert, d’après Cathelineau (t), il existerait une fluorescence verdâtre. Les Bacilles des selles ou des cultures se colorent très bien par toutes les couleurs d'aniline et se décolorent parla méthode de Gram. L'injection sous-cutanée de fortes doses de matière de culture à des animaux ne produit aucune modification locale des tissus et n’occasionne pas de diarrhée. Le Bacille pénètre cependant dans la circulation générale, car Lesage en a retrouvé une fois dans la rate. En injection intraveineuse, chez le lapin, il faut de fortes doses pour obtenir des résultats évidents, au moins une seringue de Pravaz de bouillon de culture. Il se produit quelques convulsions passa- gères, et si l’on sacrilie l'animal de trente à quarante heures après l’opération, on trouve dans l’intestin grêle un contenu liquide, vert, où fourmille la Bactérie spéciale. Chez les lapins laissés en vie, la diarrhée apparaît bientôt, dure deux ou trois jours, puis s’arrête ; l'animal guérit vile. La même diarrhée apparait lorsqu’on fait absorber du produit de culture, qu’on en injecte directement dans l’estomac ou dans l’intes- tin grêle. La vitalité des cultures résiste à la dessiccation, mais moins à la chaleur ; une température de 100° tue en dix minutes les Bacilles et (1) Cathelineau, Contribution à l’étude biologique du Dacillus viridis de Lesage {Annales île !' Institut Pasteur , 1896, X, p. d28). BACILLUS. 763 les spores. L’air parait être le véritable agent de transmission de l’affection si contagieuse, dans les salles d'hôpital ou de crèches surtout où sont réunis de nombreux nourrissons. Le Bacille végète lentement dans l'eau qui doit pouvoir transmettre aussi la maladie, lorsqu'elle a été infectée. Lette espèce ne croit pas sur les milieux de culture légèrement acidifiés avec l'acide lactique. C’est ce qui prouve que la méthode de traitement par les acides et surtout l'acide lactique, établie par Hayem (I ), est absolument rationnelle. Bacillus endocarditls griseus Weichselbaim. Weichselbaum (2) l'a rencontré dans les végétations valvulaires d’un cas d’endocardite. Ce sont des Bacilles mobiles, ayant les dimensions du Hacille ty- phioue, présentant souvent les extrémités renflées. Ils ne forment pas de spores et restent colorés par la méthode de C.ram. Les colonies des cultures sur plaques ressemblent beaucoup à celles du Pneumobacille. La culture sur gélose est aussi très semblable d’aspect; en piqûre, cependant, le milieu prend une teinte jaunâtre. Sur pomme de terre, la culture est abondante, sèche, grisâtre ou brun jaunâtre. L inoculation sous-cutanée au lapin et à la souris ne donne qu'une inflammation locale avec suppuration. Bacillus cholerae gallinarum Pasteir, (Microbe tiu choléra des poulet.) Atlas de microbiologie. Fi., xxiii. (. est la cause de la maladie épidémique connue sous le nom de Choléra des poules, qui peut occasionner de très grands ravages dans les basses-cours. Elle atteint toutes les volailles, poulets, dindons, faisans, canards, oies, et ne semble épargner aucune race. La pré- sence presque constante de diarrhée et l'extrême contagiosité lui ont fait attribuer la dénomination de choléra; les poulets, fournis- sant d'ordinaire le plus fort contingent des victimes, le nom de Cho- ient de* poules est entré dans les habitudes et a été conservé. I Hart», Traitem.-nt «Je la drspep«ie du premier âge et particulièrement de la diarrhée rert. nature microbienne de cette ma tadi e (Bulletin de i Académie de médecine séance du 17 mai 1**7). w«c"»tL»aru, Reitrüge rur Aetiologic und patbologiache Anatomie der Endocardite Xieyttn Beitrtye. IV, !8«h, p. 1 27). BACTÉHIACÉES. 76+ Perroncito (i), en 1878, avait, cru pouvoir attribuer la maladie à des Micrococcus qu’il avait observés dans le sang des poules atteintes. Toussaint (2), l’année suivante, a confirmé cette découverte. Enfin, en 1880, Pasteur (3) a étudié la question dans ses moindres détails et résolu les plus intéressants problèmes de son étiologie et de sa pro- phylaxie. C’est l’étude de ce microbe qui l’a conduit à ses premières constatations des phénomènes de l'atténuation des virus et de leur transformation en vaccin. La maladie est en général facile à reconnaître; en mettant même à part son caractère épidémique et la rapidité habituelle de son dé- nouement, l’examen des individus malades fournit des signes non équivoques. Une poule atteinte est sans forces, chancelante, ses ailes traînent sur le sol ; ses plumes se hérissent, elle prend la forme en boule. Souvent, une somnolence invincible l'accable; la mort peut arriver en cet étal, en peu de temps, sans que l’animal change de place. D’autres fois, l’oiseau est inquiet, agité de temps en temps de secousses convulsives. On observe presque toujours une diarrhée claire, muqueuse. La mort arrive d'habitude en vingt-quatre ou trente-six heures, parfois seulement après une semaine. Il existe des cas foudroyants où l’animal meurt en quelques heu- res, même avant qu’on ait pu s’apercevoir de la maladie. A l’autop- sie, on trouve de très grands désordres. Le foie est volumineux, jau- nâtre, marbré, très friable; la rate tuméfiée, molle. L'intestin est souvent plein d’un liquide séreux; la muqueuse est congestionnée et souvent ulcérée par places. Le cerveau et les poumons présentent souvent des ecchymoses; le sang (lu cœur est noir, poisseux; les J muscles ont leur apparence normale. Le sang et le liquide de la diarrhée renferment une grande quantité des Bactéries spéciales dont la découverte a été signalée plus haut. Le diagnostic de la maladie se fait très facilement par le simple examen microscopique du sang, après coloration ou même sans coloration; on y trouve en abondance l’agent spécifique au milieu des globules sanguins. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Les Bactéries observées sont de courts bâtonnets, immobiles, réunis par deux, rare- ment plus. Pasteur les considère comme normalement sphériques et (1) I'krhoncito, Ueber (las epizootische Typhoide der lliihner ( Archiv far iciss. und prackt. Thierheilkunde, 1879, p. 22) . . (2) Toussaint, Sur le choléra des oiseaux de basse-cour ( Comptes rendus de l Academie des sciences, XC, 1880, p. 428). . (3) Pasteuh, Sur les maladies virulentes et en particulier sur la maladie appelée vulgaire- ment choléra des poules ( Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1880, XL, P- -30. < 932 et 1030) ; et: De l'atténuation du virus du choléra des poules (ld„ 1881, AU, p. o. l). BACILLUS. 765 semble admeltre qu«* les individus allongés ou parfois légèrement étranglés en leur milieu (fig. 188". sont des éléments en voie de bi- partition ; ce sont pour lui des Mterococcvs ayant de 0,2 u. à 0,3 ;j. de diamètre. Actuellement, Babès 1) et la plupart des auteurs en font au contraire de vrais Bacille» ayant 1 y à 1,2 p de long sur 0,25 u à 0,60 ;i de large; cejtendant, cette forme en bâton- nets pourrait donner des éléments plus ou moins arrondis dans certaines cultures. On n’observe jamais de formation de spores. Coloration. — Ces Bactéries se colorent très facilement avec les diverses couleurs d’aniline; la solution de Loefller donne d'excellent» résul- tats. Klles se décolorent par les méthodes de Gram ou «le Weigert. La couleur se fixe d’ordinaire surtout aux deux extré- mités des bâtonnets, laissant un espace central non coloré, d’où l’apparence de diplocoque que donne chaque bâtonnet (fig. 189;. Cultures. — Le Mieroroecus du rholern de» poules se cultive facile- o 't'ie » * Fig. 1 HH. — Microbe du choléra det poulet diprè. l’a.teur. Fig. tjj. Hacille du choléra des poulet lUn.n |, de la poule. >aag Fig. |»0. — Hacille du eho lira det poulet. Culture eu piqûre sur gélatine. •nent. bien que montrant plus d’exigences vis-à-vis des milieux nu- tritiN que beaucoup d’autres espèces pathogènes. Il croit très mal «ans l’urine neutralisée et pas du tout dans l’eau de levure où vé- gète si abondamment le bacille du charbon. Il se multiplie bien dans t*, Baa*., Obeenatioii. aar l« Bac.lle du choléra de* poule. (Arehicet de phynoioç.e. BACTÉHIACÉliS. 766 le bouillon de viande et en particulier dans le bouillon de poule qu’il ;i envahit assez rapidement. C’est un aérobie vrai; bien «pie se conten- I tant de quantités 1res minimes d’oxygène, il ne croit pas en l'absence de ce gaz. Cultures sur plaques DE gélatine. — Kn culture sur plaques, il : forme, au bout de trois jours, dans la gélatine, de toutes petites co- * lonies blanchâtres qui n’arrivent que très lentement à la surface. \ Elles s’y étalent en petits disques irréguliers, jaunâtres, granuleux, ? dont la surface laisse voir souvent des stries concentriques. Cultures sur gélatine. — En piqûre sur gélatine, il se forme dans) le canal un grand nombre de petites colonies sphériques, contiguës, donnant une tige blanche, mince, et à la surface une mince gout-i, lelette abords irréguliers, blanchâtre, un peu transparente (fig. 190). Cultures sur gélose et sur sérum. — Sur gélose et sérum, en strie, j en obtient une bande mince, d’un blanc brillant. Cultures sur pommes de terre. — Sur pommes de terre, il donne, mais seulement en étuve à 30-37°, une pellicule minime, un peu transparente, jaunâtre, ressemblant à une mince couche de cire. Cultures dans le bouillon. — Le liquide se trouble légèrement, il laisse déposer un sédiment minime. Cultures dans le lait. — Le lait est régulièrement coagulé. Propriétés biologiques. — Dans les milieux de culture, il pa- raît se former des acides aux dépens des hydrocarbonés; on n ob- serve cependant pas de dégagement de gaz. Les cultures dans les milieux peptonisés donnent la réaction de l’indol ; il doit s’y former également une petite quantité d'acide \ phénique. Pasteur a reconnu la présence, dans les liquides de culture, d un principe sécrété par la Bactérie, auquel on doit rapporter certains | symptômes tout particuliers à cette maladie épidémique, entre autres la tendance au sommeil si marquée chez tous les individus infectés. En filtrant le bouillon à travers une bougie de porcelaine dégourdie, ' on le prive de toute cellule; une goutte inoculée à du bouillon pré- j paré, le laisse indéfiniment stérile. Cependant si 1 on injecte «le ce liquide filtré à une poule neuve, elle montrera au bout de très peu de temps la somnolence si caractéristique des poules malades; le ; sommeil est toutefois plus léger que celui de la maladie naturelle, j La Bactérie produit donc pendant sa vie une substance narcotique à ) laquelle on doit rapporter certains phénomènes observés pendant la période d'état de l’affection primitive. De plus, il y a une indépen- j| dance absolue entre l’effet de ce narcotique et le véritable effet nui- : sible de l’espèce, car Pasteur a prouvé que 1 extrait dune culture ij BACILLl'S. “67 liltrée endort les poules vaccinées au maximum, complètement ré- fractaires aux inoculations les plus virulentes. Inoculation expérimentale. — La maladie se transmet par inoculation du sang d’une poule malade ou de la substance d’une culture fraiche. fous les oiseaux de ba^se-cour sont très sensibles à 1 inoculation, surtout la poule et le pigeon; les petits oiseaux s'in- fectent aussi très facilement. Il en est de même des oiseaux sau- vages congénères. Les symptômes observés dans la maladie natu- relle se déroulent rapidement et la mort arrive d’ordinaire avant le deuxième jour. Les symptômes sont ceux d’une véritable septicémie. On trouve un très grand nombre de microbes dans le sang de toutes les par- ties du corps. L’intestin est le siège d’une véritable entérite hémor- rhagique; les poumons présentent des noyaux de pneumonie; le foie est souvent hypertrophié, friable ; la rate peut être tuméfiée ou nor- male. Le péricarde renferme une sérosité limpide. Le coeur est ra- molli et a l'aspect lavé, jaunâtre; il renferme un peu de sang noir coagulé. Les muscles ne sont pas altérés quand la maladie a évolué rapidement; dans les cas subaigus, ils sont pâles, lavés. Les passages successifs dans des organismes réceptifs augmentent notablement la virulence. Dans les cultures faites en présence d’air la virulence diminue graduellement; après quelques semaines, leur inoculation ne pro- du.t plus que des accidents locaux; après soixante jours, elles sont complètement inolfensi ves. Les cultures de huit à quinxe jours ont une virulence très atté- nuer; elles „e produisent la plupart du temps que des phénomènes purement locaux, parfaitement étudiés par Pasteur. Après inocula- tion d’un de ces bouillons atténués dans le tissu conjonctif sous- «ttanequi recouvre l’épaisse masse musculaire pectorale il se pro- du.t une inflammation du tissu conjonctif et d’une partie du muscle Le muscle se tuméfie, durcit et blanchit, devient lardacé; examiné ce moment, il est infiltré de Bactéries, qui paraissent plus lon- gues que celles du sang; il se dissocie très facilement La partie ree se sépare de la partie saine par une membrane formée ÎT , ^bryonnaire, elle se mortifie et forme un séquestre U»ns le» cas de guérison, la partie nécrosée se résorbe plus ou «noms vile; en quelques semaines ou quelques mois l’animal ** Pffa,U>ment *uéri- résultat peut être plus rapidement *femt en en,evant le séquestre. Le fait le plus curieux et le C* ,0leret“nt P°ur la P^tique est que les poules ainsi traitées ««t, apres guenson, absolument réfractaires aux inoculations des 768 BACTÉHIACÉES. cultures les plus virulentes ou (le sang d’autres poules (pii viennent j; de succomber à la maladie; elles sont vaccinées. L'effet de la vaccina- 5 lion est d’autant plus sûr que la force du vaccin est plus grande 1 et par conséquent que la maladie qui a suivi l’inoculation a été | plus grave. L’effet atténuateur est dû à l’oxygène qui affaiblit peu à peu la ! virulence et finit même par l’éteindre complètement. L’action retar- ji datrice se fait même sentir sur la végétation, qui est moins abon- (î dante dans les cultures atténuées que dans les cultures plus viru- ï lentes. Elle n’est due en aucun cas à l’âge avancé de la culture, ji lorsqu’on évite l'action trop forte de l'air; une culture peut conserver u sa virulence pendant un temps très long, quand elle n'a à sa dispo- sition qu'une quantité très minime d’oxygène, en tube scellé par H exemple. D’un autre côté, des cultures répétées de jour en jour, qui i> n’ont alors pas le temps de s’atténuer, gardent indéfiniment le j j maximum de virulence; une minime fraction de goutte amène in- H failliblement la mort en deux ou trois jours et le plus souvent en * moins de vingt-quatre heures. Les cultures atténuées peuvent récupérer de leur virulence en passant par l’organisme du moineau; au bout de cinq à six passages, des cultures vaccinales pour la poule deviennent mortelles poui elle. Pasteur est parvenu à transmettre l'affection à des poules en ré- pandant quelques gouttes de cultures virulentes sur leurs aliments. Les excréments de ces poules font très rapidement périr les poules auxquelles on les inocule. D’où on est en droit de tirer la conclu- 1 si on que les excréments des animaux malades ont la plus giaudejjj part à la contagion dans les basses-cours. Les lapins et les souris succombent rapidement aux inoculations virulentes; d’après Pasteur, les lapins pourraient même s'infecter par la nourriture comme les poules. Les cobayes, les moutons, résis- tent beaucoup plus; l’inoculation n'amène la plupart du temps chez eux qu'une lésion purement locale; il se forme un abcès dans le pus crémeux duquel on rencontre des quantités de Microcoques. Eu ino- culant ce pus à des poules ou des lapins, ces derniers animaux meurent rapidement, tandis que le cobaye, porteur peut guérir. Les cobayes peuvent ainsi servir à colporter la maladie sans qu on s en aperçoive facilement. Chez le cobaye, l'inoculation intra-peritoneale détermine rapidement la mort. Les chiens et les chats ont mangé impunément des poules mortes. D’après Marchiafava et Gelli, lorsque du sang virulent ou une culture virulente sont mis en contact avec la peau excoriee de homme, 1 j, peut se former un petit abcès au point d’inoculation. BACÏLLUS. 709 Klein (1) a décrit, sou* le nom *le Bacillus yallinaruin , une Bac- térie qui n’est très probablement pas à différencier de celle de Pas- teur. Les symptômes de la maladie très contagieuse qu'elle déter- mine, sont voisins de ceux du choléra des poules typique, sauf la somnolence qui parait toujours manquer. Les cultures sont égale- ment très semblables; les dimensions moyennes qu'il attribue aux bâtonnets des cultures sont de 0,3 à 0,4 jx de largeur sur 0,8 à 1,0 [x de long. C’est certainement le même microbe que Lucet (2) donne comme l'agent de la dysenterie épizootique des poules et des dindes. Corn il et Toupet (3) ont étudié une affection épidémique dévelop- pée sur les canards du Jardin d'acclimatation à Paris et présentant certaines analogies avec le choléra des poules; ils l’ont décrite sous le nom de choléra des canards, l.a maladie e?>l caractérisée par de la diarrhée, un affaiblissement progressif tel que les animaux ne pouvaient plus se tenir sur leurs pattes et mouraient après avoir présenté des tremblements musculaires. A l'autopsie, les canards présentent une forte congestion des viscères, particulièrement du foie, et souvent une inflammation des séreuses; le gros intestin est habituellement distendu par un liquide muqueux sanguinolent. Le sang renferme beaucoup de petites Bac- téries ovoïdes ou allongées, mesurant de 1 à 1,5 p. de long sur 0,3 (x de large. Klles se colorent facilement, mais perdent toute colo- ration lorsqu'on les traite par la méthode de Cran». On en obtient facilement des cultures avec le sang du cceur, le suc de la rate ou du foie. Cette Bactérie ne liquéfie pas la gélatine. En piqûre, on observe à la surface une mince pellicule grisâtre et dans le canal une série de petites colonies sphériques. Sur yelose, à 38°, il se forme une série de petites taches lenticu- laires, un peu jaunâtres. Sur pomme de terre, on observe, vers le sixième jour, une plaque : jaune chamois, à bords festonnés. La substance delà pommede terre prend une coloration brune autour de la culture. Le bouillon se trouble rapidement et abandonne un dépôt pulvéru- lent blanchâtre. Les canards, inoculés sous la |»eau avec un produit de cultures (ï) K lu», L'cbcr eia«' epidemiKtie Kraokheit der liühner (Centralblatt fur Iiaktrrioloaie, IMV, V, |». «»«). (*! I uctT, byaentcrie épiiootiquc de* poules el de* dindes (A de r Institut Pasteur, wt.y.p.nj). (I) Cossu, et Toom, Sur le choléra de* canard» ( Bulletin de la Société d'acclimatation juin Isa»,. Mac». — llactériologie. 411 770 BACTÉRIACÉES. succombent rapidement avec les symptômes et les lésions caracté- ristiques. L’infection s’obtient aussi parfaitement en faisant ingérer des produits de cultures mêlés aux aliments. Les cultures virulentes possèdent une innocuité complète ou pres- que complète pour les poules et les pigeons, (.eux qui ont résisté a de telles inoculations ne sont cependant pas vaccinés contre le microbe du choléra des poules. Les lapins et les cobayes 11e sont sensibles qu'à de fortes doses. C’est tout au voisinage également que doit se placer le Bacille de la maladie des grouses de Klein (1). Ce sont de petits Bacilles mobiles de 0,6 p. à 1,5 p de long sur 0,4 ;a de large. Ils se décolorent par le Gram et se comportent en cultures à peu près comme le Bacille du choléra des poules. Ils dé- terminent, chez les grouses, une véritable septicémie avec taches ecchymotiques de l'intestin, hypertrophie du foie et des reins, et des Bacilles partout dans le sang. Il en est de même du bacille de la maladie des palombes de Leclain- che (2). L’afTection, observée sur des palombes capturées et mises en vo- lière, a des symptômes très semblables à ceux du choléra des poules vrai. Le microbe isolé présente les mêmes formes, les mêmes réac- tions colorantes que celui de cette dernière affection; il se comporte à peu près de même en cultures sur les différents milieux. \ iraient pour le pigeon, le lapin, le cobaye, il est sans effet sur la poule, même en injection intra-veineuse à la dose de .1 centimètres cubes < de bouillon de culture. Il détermine, chez les animaux réceptifs, soit des lésions diffuses de septicémies, soit des dégénérescences caséeuses locales. Le Bacille de la septicémie du faisan de Klein (3), le Bacille de la sep- ticémie des canaris de Bieck(4), paraissent plutôt se rapporter au type du Bacillus coli commuais ou aux espèces similaires. Bacille du rouget du porc. Atlas de mickobiologie, Pl. xxiv. On a longtemps confondu sous les noms de rouget, mal rouge, iou- (,) Kl..n, Uebcr einc akute infectiôse Kraukheit des scholtischon Moorhühnes (Central- blalt far Bakteriologie, 1889, VI, p. 36, 1890 Vil, p. 81, et 891 1 IX. P- «)• (2) Lpcla.hchb, Sur une nouvelle septicémie hémorrhagique, la maladie des paio.n.e i'*"- <«— »- ** leriology , 1893). (4) ^10 kck ! Khiei nfectiôse Erkraukung der Kanarionvügel (Deutsche Zeitschrift fur J hier- J medicin, XV, 1889, p. 69). BACILLUS. 771 geôle du porc, érysipèle du porc ( Rothlauf en allemand . plusieurs airections contagieuses du porc préseutant «les symptômes voisins, eu particulier l'apparition sur la peau de taches rouges plus ou moins étendues, souvent confluentes. On est parvenu i distinguer au moins trois maladies infectieuses bien distinctes occasionnées par le déve- loppement dans 1 organisme de Bactéries pathogènes nettement dif- férentes; ce sont le rouget vrai du porc, la pneumo-enterite infectieuse du fxirc et le choléra du porc. Le Itouget vrai est caractérisé par l'apparition sur la peau de taches rouges irrégulières, surtout aux oreilles, sur la poitrine, sur le ventre, sur la face interne des cuisses et pur une vive irritation intestinale. Les complications sur les grandes séreuses sont fréquentes. Lu mort survient soixante-dix fois sur cent environ, tantôt quelques heures seulement après l'apparition des premiers symptômes, le plus souvent après quelques jours, deux à cinq. Les porcelets résistent mieux que les adultes. A I autopsie, on trouve une rate volumineuse, gorgée de sang, diffluente, le foie, tous les organes lymphoïdes congestionnés; le sang est noir; la peau présente de nombreuses taches rouges ou Violacées, parfois noirâtres. Le sang et le suc des organes renfer- ment de nombreuses Bactéries. . Pasteur et Thuillier (I) ont signalé, dans le sang et les exsudations pathologiques de cette maladie du |njrc, des Bactéries arrondies, en forme de 8 de chiffre, qu ils ont pu cultiver et dont ils sont arrivés à atténuer la virulence de manière à pouvoir obtenir un vaccin. La longueur augmentait dans les cultures. On ne peut guère nier, d'a- près ces caractères, que ces observateurs aient vu le véritable orga- nisme pathogène. Cornevin (2) décrit dans le rouget des bâtonnets courts, qui ne sont autres peut-être que les formes en 8 de Pasteur et Ihuillier. Lest Loeffler (3) qui a lixé d'une manière certaine les caractères du Bacille du rouget, qu'il est parvenu à isoler et à cultiver sur milieux solides. Morphologie. — Caractère» microscopiques. — lie s Bactéries s observent surtout dans le sang; elles sont très abondantes dans les vaisseaux de la peau; cependant on doit surtout les rechercher dans le suc de la rate, du foie ou de la moelle des os; le sang n'en con- tient qu'un petit nombre. Ce sont de lins bâtonnets immobiles, mesurant 0,0 ;ià 1,8 u. de long sur 0,3 p environ de large, isolés ou (!’ PuTMmct Thliuli»*, Sur le rouget ou mal rouge Bacille de la pneumo-entérite du porc. Atlas de michobioi.ogie, Pl. xxv. Les porcs sont sujets à une maladie infectieuse, longtemps confon- due avec le rouget dont elle peut offrir quelques-uns des symptômes, que l'on sait maintenant en être bien distincte et être occasionnée par une Bactérie spéciale. L’affection est connue en Angleterre et en Amérique sous les noms de cholcra-hog, ou swine-fever, swine-pest. En France, dans ces derniers temps, on l’a décrite sous les noms de pneumo-entérite, choléra du porc, pneumonie contagieuse ou pneumonie infectieuse. Les individus atteints succombent la plupart du temps à une pneumonie fibrineuse; d’autres fois c’est l’intestin qui est surtout atteint, la mort survient à la suite de complications intestinales j rappelant celles de la fièvre typhoïde de l’homme. I Cette maladie a été étudiée par Schütz (3) en Allemagne, Klein (4), ! (1) Schütz, Ueber den Rothlauf der Schweine und die Impfung desselben (Arbeiten aus i lem kaiserlichen Gesundheitsnmte , 1, p. ï>7). . , , „ schuh- (2) K, TT, Untersuchungen ueber den StKbcl.emothlnuf der Schweine und dessen Schütz implung (Centralblatt für liakteriologie.mi, II. p- «93). r*',„,AhrU expériences de Bietsch, Jobert et Martinaud (6), l’administration de sous-nitrate de bismuth donnerait de bons résultats. A l'autopsie, la rate, le foie, les reins, sont d’ordinaire sains; les lésions affectent surtout les poumons et l'intestin. Les poumons ' '‘ont le siège d’une pneumonie fibrineuse; l’intestin est fortement injecté, les plaques de Peyer sont très tuméfiées, il existe souvent de nombreuses ulcérations. Morphologie. — I^> sang, l'exsudât du poumon, le suc du foie et de la rate, renferment, souvent en abondance, le microbe regardé comme spécifique. Caractères microscopiques. — Ce sont des Bactéries courtes, «le forme ovoïde, à extrémités arrondies, mesurant de 1 p à 1.5 p de long sur 0.3 à 0.6 p de large. Immobiles dans les liquides organiques, - elles montrent des mouvements très évidents dans les cultures en bouillons; Ferriec (7) leur décrit de 4 à 7 cils tri*s longs, de 35 à 50 p, disposés tout autour des éléments. Elles ne paraissent pas former de spores. (1) StLMox, Report of the commissionner of agricultur for 1**6, p. 659. I (1) Coiwi. rt CNOTiniMt, L( pneumo-entérite des porr* ( Journal de Vnnatnmie, 1**1, [ _ P- 61*): et Propriétés biologiques et atténuation du virus de la pneumo-entérite du porc (Comjite* rendus de l'Academie det sciences, 19 décembre t**7 et î7 février I***). (*) Sslasdbr, Contribution à l'étude de I» maladie infectieuse des porcs connue sous les nom'» de hng choiera, swin-pest, pneumo-tntérite infectieuse {A nnalet Je C Institut Pasteur tm. p. 545). !* StuMasctmtDT, Contribution h l'étude de la swine plagiie, du hog-rholéra et de la ['Orumo-entéritc des porcs ( t nnalet de l'Institut Pasteur, IX. 1895, p. 65). {•) Sait» et Mimas, Nouvelles rerherrhes sur les maladies infectieuses du porc (Bureau of «ni, ml Induit rg, |*#t, analysé in Annales de l'Institut Pasteur, IX, |H95, p. «71), <*' Biswun, Josssi et M saiisiuD, Sur l'épidémie des porc» k Marseille en 1887 (Société 'b biologie, t\ janvier 1**8). (7) (-taaira, Cils vibratiles et mouvements du mirrobe de la pneumo-entérite infectieuse du por- ou bog-choléra (Lyon médical, 1894, p. 179). 776 BACTÉR1ACÉES. Coloration. — Elles se colorent facilement aux couleurs d’aniline, surtout aux deux pôles, et se décolorent par la méthode de Gram. Cultures. — Les cultures s’obtiennent facilement avec le suc des organes malades. Ce Bacille est aérobie, mais peut se développer quand même en l’absence d’oxygène. Cultures si r gélatine. — En piqûre sur gélatine, il se forme dans le canal de petites colonies blanchâtres, et à la surface une mince couche brillante, parfois une culture en clou; la gélatine n'est pas liquéfiée. En strie, il se développe à la surface une tache transparente plus ou moins épaisse; lorsque les colonies sont clairsemées, on obtient des cercles concentriques reliés entre eux par de lins tractus découpés en dentelle, formant une plaquette finement ciselée. Cultures sur gélose. — 11 se produit une couche laiteuse bordée d’une sorte de dentelle. Cultures sur pomme de terre. — La végétation est assez abondante; elle donne une couche grisâtre ou brunâtre assez épaisse. Cultures dans le bouillon. — Les cultures se font très bien dans le bouillon, sans présenter de caractères particuliers. Le liquide se trouble et se recouvre parfois d’un mince voile très fragile. Elles se développent bien dans du bouillon contenant 7,!> p. 100 de sel marin; la salaison n’a donc pas d’action sur le virus. Cultures dans le lait. — Le milieu n’est pas modifié et a une réaction alcaline. Les cultures ne donnent jamais la réaction de l’indol. 11 ne se produit pas de fermentation aux dépens des sucres. Inoculation expérimentale. — Les cultures sont virulentes. L’injection dans le poumon détermine chez le porc, une affection rappelant la maladie primitive, causant la mort comme celle-ci, avec symptômes pulmonaires ou intestinaux. Les mêmes cultures tuent en peu de jours les lapins, les cobayes et les souris ; les pigeons sont plus résistants. Le veau et la poule seraient réfractaires. La contamination peut se faire en mélangeant du produit de culture aux aliments; la durée de l’incubation parait alors être plus longue. Les symptômes observés sont ceux d’une septicémie tantôt à marche aiguë, véritable septicémie hémorrhagique, tuant l’animal en peu de jours, tantôt chronique, à échéance plus longue. Le microbe paraît agir par l’intermédiaire de toxines qu’il sécrète. Immunité et sérothérapie. - Les animaux qui ne succombent lias à une première atteinte de la maladie offrent une véritable immunité ; aussi a-t-on songé tout de suite à recourir à la vaccina- tion. Le procédé de vaccination pastorienne contre le rouget, applique au début, lorsqu’on croyait à l’identité des affections, n’a pas réussi; BACILLÜS. 777 cela se conçoit, vu la différence des deux affections. La virulence augmente par passage dans l’organisme. Corn il et Chantemesse annoncent avoir réussi à obtenir des virus atténués pouvant conférer l’immunité nécessaire, en faisant agir simultanément l’air et la cha- leur, un chauffage à 43° pendant quatre-vingt-dix jours. Sélander obtient l'immunité chez le lapin et le pigeon en inoculant du sang stérilisé par son exposition, pendant une demi-heure à une heure, à une température de 55 degrés. Cet effet serait dû à une toxine sécrétée dans le sang par le microbe. La substance toxique commence à s'altérer, par la chaleur, à 60*; c'est probablement une matière albuminoïde. Metschnikoff (1) a réussi à immuniser des lapins par injection de doses faibles de virus; il a observé que le sérum de ces lapins vac- cinés était immunisant pour le lapin. Schweinitz (2) dit avoir pu immuniser des porcs et obtenu un sérum nettement préventif et curatif. Habitat et rôle étiologique. Le porc est à peu près seul affecté. On signale, mais sans preuves suffisantes, la transmission au mouton et au bœuf. Quelques observations paraissent démontrer la nocivité |>our l'homme de la viande de porcs atteints de cette affect ion. D’après Kietsch (3), cette même espèce causerait, chez les poules, une maladie épidémique très grave, dont les symptômes seraient une congestion ou une hépatisation des poumons et une forte inflam- mation de la muqueuse intestinale. Enlin, suivant Gallier, celte même affection pourrait être trans- mise du porc au mouton et à la chèvre et occasionner dans les trou- peaux des épidémies meurtrières, plus graves même que celles que Ion observe sur les porcs. Les principaux symptômes sont des rou- geurs qui apparaissent sur les régions fines de la peau, des signes de pneumonie et d'entérite. Les chiens de berger seraient également réceptifs. Ce même auteur aurait même transmis expérimentale- ment cette pneumo-entérite aux bovidés et au cheval. Pour quelques-uns, certaines épidémies qui sévissent sur le gi- bier ( Wi/dscucAe) seraient également occasionnées par le même microbe. Bacille de la peste porcine. La peste porcine est une maladie commune en Allemagne, où on la (i lininuDil>- do* lapin* vacciné» contre le microbe du hoe-chuléra I i.. J, rimttiim Po.teur, VI, IM>Ü. p. SS9). B XX*’ Tl" pro«é, Amrrtean Xalurahtt, m*M IKOti. /•Ïnl/'JüZ!’ A ro"'nbutK,n »° '**" *lud‘ l*i«! microbe of R.bbi» «eplicmmi. (77, c JmtrtMl „f eomp. mtJtc. and turg., VIII, 1*87, p. îl). K '*** 780 IUCTÉRIA.CÉES. el Masselin (f) onl étudié la même maladie en 1888, sévissant sur les lapins de l'École d’Alfort. Le lapin atteint est fatigué, paresseux ; il s’isole dans un coin de la niche et reste pelotonné, le poil hérissé, les oreilles tombantes. L'ap- pétit disparaît, il survient une diarrhée liquide, l’animal est dans une torpeur profonde à laquelle succède un véritable coma; il meurt souvent sans faire de mouvements. La maladie peut évoluer en vingt-quatre heures ou moins, ou se prolonger quelques jours; l’issue est toujours fatale. A l’autopsie, on constate des lésions de septicémie. La face interne de la peau est fortement congestionnée, rougeâtre; les muscles sont foncés, friables; la cavité péritonéale renferme un exsudât tantôt louche, purulent ou sanguinolent, tantôt limpide, jaune. Les intes- tins sont très congestionnés. La rate et le foie sont peu modifiés; les poumons sont rouges, congestionnés; l’urine renferme beaucoup d’albumine. Toutes ces parties sont virulentes et renferment, en plus ou moins grand nombre, les microbes particuliers. On en trouve d’ordinaire assez facilement dans le sang. Ce sont de petits Bacilles ovoïdes, très semblables à ceux du cho- léra des poules, pouvant parfois presque simuler des coccus ou des diplocoques. Dans le sang, ils sont isolés ou réunis par deux ; dans la rate ou le foie, ils forment souvent des chaînettes de trois à six éléments. Us sont nettement mobiles. Ils se colorent aisément aux couleurs d’aniline et souvent seule- ment aux deux pôles, laissant un espace clair médian, comme le lla- cillc du choléra des poules. Us se décolorent par la méthode de Gram. Ce microbe se cultive aisément sur les milieux habituels; il est aérobie ou facultativement anaérobie. Les éléments des cultures sont souvent des diplocoques. Sur gélatine, en piqûre, il se forme à la surface une petite tache blanche, visqueuse, et dans le canal une série de petites colonies rondes; en strie, une traînée blanche, abords dentelés. La gélatine n’est pas liquéfiée. Sur gélose, l’aspect est semblable au précédent. Sur pomme de terre, d’après Thoinot et Masselin, il ne se ferait pas de développement; d’après Eberth et Mandry t2), il s’y formerait un enduit muqueux, jaunâtre. Dans le bouillon, à 37° le trouble apparaît très rapidement en douze heures; le liquide s’éclaircit peu à peu, en laissant déposer un sedi- (1) Thoinot et Masselin, Précis de microbie, 3* éd., p. 333. (2) Eberth et Mandry, Die spontané Kaninchenseptikftmie ( p. 340). Virchow' s Arc hiv, CXXI, 4 890 } BACILLUS. 78» ment blanchâtre. Dans le vide, le trouble ne devient sensible qu 'après deux ou trois jours. I.e lait devient acide et se coagule. Les cultures donnent la réaction de lindol. Les cultures fraîches sont virulentes j>our le lapin, le cobaye, la - souris, la poule, le pigeon et les autres oiseaux. Laissées au contact de l’air, elles s'affaiblissent graduellement; au bout de vingt jours, elles ne tuent plus les animaux sensibles. Conservées en tubes scellés, la virulence reste intacte pendant plusieurs mois. La virulence se perd par une exposition à 58u pendant un quart d'heure. Les lapins inoculés sous la peau présentent les mêmes symptômes que ceux observés dans l’infection spontanée. Ils meurent en vingt- quatre heures ou deux ou trois jours; on observe parfois une marche plus lente, chronique, qui se termine quand même par la mort. A l'autopsie, le sang est noir, les intestins et les poumons forte- ment congestionnés; les cavités pleurales et péricardiques contien- nent une sérosité plus ou moins abondante, souvent rougeâtre; le foie et la rate sont peu altérés. L inoculation intra-veineuse ou intra-péritonéale, l'ingestion, déterminent les mêmes accidents. La réceptivité du cobaye et de la poule semble varier suivant la provenance du microbe. Bacille de la septicémie des furets. Eberth et Schimmelbusch (t) le décrivent comme l'agent d’une affection épizootique sévissant sur les furets et les lapins sauvages. Les animaux atteint* sont déprimés, ont une diarrhée sanguino- I lente, maigrissent et meurent la plupart du temps. A l’autopsie, on ! trouve des lésions congestives de l’intestin et des poumons, une rate ; grosse et friable. Ce microbe est très voisin du précédent, appartenant aussi au type fholcra des poules. Le sont des Bacilles ovoïdes, mobiles, se décolorant par la méthode «le Gram. Ces cultures sont semblables d’aspect aux précédentes. La culture 'iir pomme de terre est abondante, gris jaunâtre, muqueuse. Le lait revient acide et se coagule. Les cultures dans le bouillon donnent la action de l indol. L inoculation de cultures fraîches lue rapidement le moineau. Le . BACILLl'S. 783 entre eux les microbes du choléra des poules, de la pneumo- entérite du porc, de la peste porcine, de la septicémie spontanée du lapin, de la septicémie des furets, de la septicémie des bondés et des animaux sau- \a animaux d expérience paraissent généralement peu sensibles aux floculations du Bacille de Pfeiffer. Chez les animaux vigoureux, on ne constate, a\ ec des doses moyennes, qu une réaction minime, un peu de ■ fièvre. De très fortes doses tuent les lapins, en injection intraveineuse. | Les animaux affaiblis sont plus sensibles. L’inoculation sous-cutanée détermine fréquemment des abcès. Cantani (2) dit avoir eu des résul- tats très positifs en inoculant les cultures directement dans le cer- u-au du lapin ; il faut alors des doses bien moins élevées de cultures. fjh* z I homme atteint d influenza, les Bacilles se trouvent parti- f eulierement dans les sécrétions des voies respiratoires. On n'en rencontrerait jamais dans le sang, d’après Pfeiffer et Huber, contrai- rement à ce qu’avancent Canon (3) et Klein (4). Ces Bacilles se retrouvent dans les lésions pulmonaires, dans l'exsudai de la plevre ; on les trouve libres ou inclus souvent en grand nombre dans les éléments cellulaires. D après Pfeiffer, Huber et autres, le BacilUde /’ influenza se retrou- verait dans tous les cas de grippe et dans aucune autre affection. Le diagnostic peut parfaitement être établi par le seul examen micros- copique des crachats. On trouve fréquemment d’autres microbes pathogènes en associa- Hcn avec lui; les plus fréquents, de beaucoup, sont le Pneumocoque ‘ R, ^rpiMoque pyogène. Ces microbes jouent un rôle considé- rai.!.- dans les infections secondaires de la grippe. Pfeiffer a décrit sous le nom de Pseudo-influemabariUut un mi- j,, a dans trois cas de broncho-pneumonie en dehors d épidémie de grippe, à l'autopsie. Il présente des caractères aspect et de cultures semblables à ceux du Bacille de l'influença; 1 * a en est peut-être pas à distinguer. 4 * Houx, leissier et Pition (5) ont rencontré chez les malades Centralblatt fùr Dakterioloyie , 1S98, (I) Nautiuwi, Mémoire en russe analysé ' W*. p. *74. ’ jt Cas,.,,, Zeitschrift fur Hygiène, XXIII. ^“OeAe medictnisc h» Wochenschrift, !89i. p, 2S et *8. IV. r il*’ HT>rl 00 ,n,luen*» ( l*cal govrrnmcnt Honni. 1893 p 85) Voo;:"7 P»ll.oKén.c de la Rnpp« (Archées de médecine expérimentale. IVm»,. 790 15ACTÉRIACÉES. atteints de grippe une Bactérie assez polymorphe, qu’ils n’ont retrou vée dans aucune autre affection. Elle se trouve, assez inégalement toutefois, dans le sang pendant la période d’invasion fébrile et très constamment dans l’urine, en cultures pures, le jour de la défer- vescence. Dans l’urine, c’est un petit diplobacille, mobile, présentant une petite capsule, et se colorant bien à la solution de Ziehl. Dans le sang, les éléments forment des chaînettes plus ou moins longues, lente- ment mobiles. Il se cultive facilement sur les milieux ordinaires. Sur plaques de gélatine, les colonies transparentes, irisées, ont les bords très découpés et le centre obscur; elles rappellent 1 aspect des colonies du Bacille typhique. La gélatine n’est pas liquétiée. Sur gélose, sa culture pousse très vite, sous forme d’une bande blanchâtre opaline, à contours sinueux. Sur pomme de terre, la culture est typique ; elle est très peu apparente, semblable à un tin glacis un peu humide, rappelant celle du Bacille typhique. Le bouillon ne se trouble qu’après trente-six heures à 37°. Le trouble est très homogène; on n’observe ni flocons ni voile. Les microbes de ces cultures en bouillon sont plus courts; ils ressem- blent à des diplocoques. Les cultures sont nettement pathogènes pour le lapin. Les troubles morbides déterminés auraient une certaine ressemblance avec la grippe humaine : accidents nerveux, vertiges, paraplégies, comul- sions parfois; troubles intestinaux, lésions pulmonaires ou péricai- diques, néphrite congestive; évolution fébrile cyclique. Les cllets semblent résulter de l’action de toxines sécrétées par les microbes. .larron (1) donne également comme agent de l’influenza, un gros diplobacille polymorphe qu’il dit trouver dans les crachats, l'urine, le sang, l’exsudât pleurétique et qui est pathogène pour le lapin. Bacillus crassus sputigenus Kreibohm. Kreibohm (2) l’a rencontré deux fois dans la salive et dans l’enduit lingual. Le sont de courts bâtonnets à extrémités arrondies, qui restent souvent unis à plusieurs après la division et forment ainsi des filaments moniliformes, plus ou moins longs, tlexucux. Ils se colorent bien par les procédés ordinaires et restent colorêa par la mé- thode de Gram. Ils sont entourés d’une capsule qui se colore dans certaines préparations. (1) Jamion, Étude bactériologique de la grippe (Thèse de Bordeaux, tS'.U). (i) lu Flüogf., Die Microorgauismen, 18Ü7, p. 431. BAC1LLUS. 79 i En rullure sur plaques, il se forme dans la gélatine de petites colonies ovales, jaunâtres, granuleuses ; celles de la surface sont d’un blanc grisâtre, à bords arrondis, bombées. En piqûre, on obtient, en vingt-quatre heures, un clou typique. La gélatine n’est pas liquéfiée. Sur pomme de terre, il se développe une couche grisâtre, épaisse, un peu visqueuse. Cette espèce tue les souris et les lapins en quarante-huit heures ; on trouve de nombreuses Bactéries dans le sang des animaux morts, ■ surtout dans le sang du foie. De très fortes doses injectées dans les veines de chiens et de lapins les tuent en trois à dix heures, après leur avoir causé des selles diarrhéiques sanguinolentes. A l'autopsie, on trouve des signes d’une gastro-entérite très ai gué. Bacillus pseudopneumonicus Basset. Il a été isolé deux fois par Basset I ), du pus d'abcès fermés. Ce -sont de très courts bâtonnets dont la longueur peut n’étre guère * supérieure à la largeur. La largeur est de 0,87 et la longueur rnaxima parait être 1,16 p. Ils sont immobiles et, dans les prépara- tions de liquides de l’organisme ou dans les cultures faites à :t7°, ; possèdent une capsule qui se trouve faiblement colorée dans cer- taines préparations. Sur plaques de gélatine, cette espèce forme de |>eliles colonies -grisâtres, bombées, qui ne renferment que des coccus. En piqûre, il ne se produit aucune culture dans le canal, mais seulement à la surface, au bout de vingt-quatre heures, une colonie grisâtre, bril- lante. très proéminente. Au bout de trois à quatre semaines, la gelée fprend une teinte brunâtre dans ses couches supérieures et dégage une faible odeur de putréfaction. La gélatine n’est pas liquéfiée. La culture sur pomme de terre est épaisse, brillante, blanchâtre ; il ne s’y forme jamais .le bulles de gaz. Sur sérum, c’est un mince enduit grisâtre. Basset a inoculé des cultures à des souris, «les rats, des cobayes et de* lapins. L’injection dans les séreuses produit une inflammation vive, accompagnée de suppuration; l’injection sous-cutanée n’a que des effets peu marqués et les inhalations ne déterminent aucun trouble appréciable. Le microbe n’est probablement autre que le Vneumobacille de tmediander (p. 746). L'nlerMichungcn u-l-er die Aeliologie der eitrigen l'blegmonen de. Moi. ' eaeti. Heriin, OMIS. 792 BACTÉRIACÉES. Bacillus pneumonicus agilis Sr.nou. Ge sont des bâtonnets gros el courts, mobiles, qui ressemblent 1 parfois à des coccus ovoïdes, que Schou (1) a rencontrés chez des I lapins, dans trois cas de pneumonie consécutive à la section du 1 pneumogastrique. lisse colorent aisément par les couleurs d’aniline | et se décolorent par la méthode do Gram. En culture sur plaques, ils forment de petites colonies rondes, j granuleuses, de couleur sombre. Après vingt quatre heures, elles I ont grandi et se montrent entourées d’une couronne de minces I filaments rayonnants; la liquéfaction de la gélatine se produit très vite. En piqûre dans un tube de gélatine, la gelée est liquéfiée en peu ij de temps; il se dépose un sédiment épais, blanchâtre. Le dévelop- j pernent sur sérum est très lent; le milieu est un peu liquéfié. Les cultures sur pomme de terre s’étendent très vite et couvrent toute la surface de la tranche d’une couche rougeâtre, de couleur chamois. Les injections de cultures aux lapins, dans la trachée, dans la plèvre et dans les poumons, amènent la mort en peu de temps, avec des symptômes pneumoniques analogues à ceux observés dans l’affection primitive. Bacillus coprogenes fœtidus Scuottelius. Schottelius (2) l’a rencontré d’abord dans les glandes mésenléri- i ques et la rate de porcs atteints de rouget; il la retrouvé depuis dans l’intestin de ces animaux à l’état normal. Ce Bacille ne joue aucun rôle dans 1 allection où il a été décou- vert; les ulcérations intestinales, fréquentes dans cette maladie, lui ont simplement permis de pénétrer dans le sang et de gagner des organes voisins. Ge sont des bâtonnets semblables au Bacillus subtilis, mais un peu ] plus courts, à extrémités arrondies et toujours immobiles. Lorsque | l’oxygène est en abondance, ils donnent facilement des spoies, i s I n’en produisent jamais dans 1 organisme. j En culture sur plaques, on observe en peu de temps, dans la gela- j tine, de petites colonies jaune pâle qui, arrivées à la surface, s y 1 (1) Schou, Untersuchungen ucber Vaguspncumonie (Fortschntte der Aledictne, 1 88** j n° 15). (2) Schottelius, Der Rothlauf der Schweine, Wiesbaden, («SS. BACILLUS. -793 . étalent en une mince couche grisâtre, transparente. La gélatine n est pas liquéfiée et la culture «légage vile une forte odeur pu- t tride. Loiret pathogène des cultures est peu marqué. De faibles doses t Ile déterminent rien; de fortes doses ont une action toxique sur les lapins, les porcs sont tout à fait réfractaires. Bacillus cavicida Briegkr. (Bactérie de la fermentation propionir/ue.) ^ Cette espèce a été isolée des fèces et de substances putréfiées par Iwieger I), qui a surtout étudié la fermentation spéciale qu elle pro- voque aux dépens des matières sucrées. Ce sont de petits bâtonnets dont la dimension varie beaucoup- en général, la longueur est le double de la largeur. Ils donnent en cultures sur plaque* de gélatine des colonies d'as- fect très caractéristique. Elles sont formées d'anneaux blanchâtres concentriques, irréguliers, affectant une disposition qui rappelle celle des plaques d’écailie de la carapace dorsale des tortues. La gélatine '•est pas nettement liquéfiée; elle devient visqueuse. L< tic bactérie croit bien sur pomme de terre, où elle forme une couche jaune sale, et sur sérum humain solidifié. Elle se développe •u nueux à 35" -37° sur le blanc d’œuf cuit et les matières amyla- Elle décomposa les solutions sucrées et produit alors de l'acide •ropiomque et des traces d’acide acétique. Les cultures sont toxiques pour les cobayes qu elles tuent, en injec- ious sous-cutanées, de trois à vingt-quatre heures. Les animaux •meules perdent tout appétit, sont pris d'une forte dyspnée et de battements de cœur tumultueux, vomissent et meurent subitement 11 tnH,ve d,‘ ombreux Bacilles dans le sang du cœur et de tous •« organes. Les lapins et les souris résistent beaucoup plus et ne ont atteints que par des doses considérables. Ces mêmes cultures, introduites dans le tube digestif avec les '•monts, n ont aucun effet nuisible. A rapprocher peut-être du Bacillus coli communis ou du Bacillus " us aeroyenr*. w ,Sr« OffESS 794 RACTÉRIACÉES. Bacillus subtiliformis Bienstock. ( Bacille 1 de Bienstock.) D’après Bienstock (1), cette espèce se retrouve constamment dans les selles de l’homme. Les bâtonnets, de b p de longueur en moyenne, sont absolument semblables à ceux du Bacillus subtilis , mais toujours immobiles; ils restent souvent unis en longs lilaments. Dans les articles isolés, comme dans ceux qui forment les lilaments, il se produit des spores elliptiques très réfringentes, se colorant dans le bain chaud d’eau d’aniline additionnée de fuchsine et ne se décolo- rant pas par l’acide nitrique au tiers. A la germination, la mem- brane de la spore ne se rompt pas, mais les deux extrémités s allon- gent d’abord en prenant une largeur moindre que celle de la partie médiane; il se produit ainsi une forme en fuseau, renflée au milieu. Peu après, le bâtonnet se régularise et devient droit. Les cultures s’obtiennent facilement sur tous les milieux ; l’espèce présente un optimum de température de 3. à 39 degrés. Sur gélose, il se forme une large culture plissée en forme de mésentère, d’une coloration blanc jaunâtre. Ce Bacille ne semble déterminer aucune espèce de fermentation et est sans effet sur les souris, auxquelles Bienstock l’a inoculé. Bacillus similis Bienstock. (Bacille II de Bienstock.) Ce Bacille, que Bienstock (2) a rencontré fréquemment aussi dans les fèces, est en tout semblable au précédent, comme formes, dimen- sions et mode de sporulation. Il s’en distingue par l'aspect de ses cultures. Il produit, sur gélose, une couche blanche, brillante, d’abord lisse, puis inégale, qui prend la forme d une grappe, très rapidement, envahit en douze heures toute la surface du milieu nutritif. Il n’a pas d’action physiologique plus marquée que le pi mier. Bacillus albuminis Bienstock. 11 accompagne fréquemment les espèces précédentes (3). Les ba- tonneu mesurent de long et sont très mobiles. Dans cerla.nes (1) Dkhstock, Uebcr .lie Bactérien der F&ces (Zeitschrift fiir klinische U* et 2” p.l. (2) hl., toc. cit. (3) /ant la végétation s’accomplir. D’après Charr in et Koger (V), 3 centigrammes de sublimé par litre empêchent le formation de pyocyanine; la Bac- térie n’est tuée que par i centigrammes. Il ressort de ces intéressantes expériences, qu’il est possible que, dans la nature, le Bacille pyocyanit/uc rencontre les diverses condi- Itions mises en oeuvre pour obtenir ces races et qu’il ne faut pas, pour le reconnaître et affirmer sa présence, se baser sur la seule réaction de la pyocyanine. Produits solubles. — Ils paraissent être nombreux et complexes. Arnaud et Charrin (5) les séparent en trois groupes : produits vola- tils, produits insolubles dans l'alcool, produits solubles dans l’alcool. Leur nature est encore très peu connue; seule leur action physiolo- gique a été étudiée. Les produits du premier groupe, séparables par distillation, agis- sent sur les vaso-moteurs, paralysent le centre dilatateur, resserrent les vaisseaux, empêchent par conséquent la diaj»édèse; toutefois l’action est passagère. Les produits du second groupe, ne dialysant pas, déterminent de la diarrhée, de la lièvre, de l'albuminurie, dos hémorrhagies; si l'animal ne succombe jtas vite à leur action, il devient souvent cachectique. Certains des produits de celte catégorie sont toxiques, d’autres vaccinants; l'animal guéri est devenu réfractaire. Ceux du troisième groupe, solubles dans l’alcool et dialysant, ont une action élective sur le système nerveux; ils déterminent des convulsions. Si l'animal résiste à leur action, il se rétablit complète- ment et n’est pas vacciné. Inoculation expérimentale. — Les cultures sont pathogènes (I) Zrittrhrifi fir Hygiène, II. 1887, p. .IM. I?) KiictnitKa, Annale» de Micrographie, 1803, p. 183. (1) Soi u * ma vu», Zeit»chri/t (iir Uygien e, XX, 1895, p. S8t. HP ® (*) Cmaihin et Ittw.Mi, Action de certaine* nuhstances sur le* produit* de sécrétion des niicrolirs [Société de biologie, Ï9 octobre 1887). (9) Ainsi;» et CaantM, Recherche* rhimiqup» et physiologique* sur le* sécrétions micro- Incline* ( Compte» rendu» de» »éance » de (Académie île» sciences, t9 mai 1891!. 806 BACTÉRIACÉES. pour certains animaux. Le pigeon présente une tendance au som- meil, de la diminution de l'appétit, du désordre dans l’arrangement des plumes. La grenouille demeure immobile, elle maigrit. En inoculant le microbe sous la peau du cobaye, il se développe une tuméfaction à laquelle fait suite une ulcération rougeâtre, plus ou moins desséchée, en quelque sorte gommeuse; si la quantité de culture dépasse 1 centimètre cube, la maladie se généralise et la mort peut survenir. Inoculation du lapin. — Chez le lapin, même par inoculation sous-cutanée, ce sont les accidents généraux (pii dominent. Charrin(l) a surtout étudié l’action du Bacille du pus bleu sur cet animal et fait de la maladie expérimentale que ce microbe occasionne, la maladie pyocyanique, une véritable maladie d’étude, féconde en renseigne- ments du plus haut intérêt. Suivant la qualité et la quantité de virus que l’on introduit dans l’organisme, suivant aussi l’état de l’animal, on peut observer diver- ses formes de la maladie pyocyanique. L’atTection peut évoluer d’une façon suraiguë, en moins de vingt-quatre heures; d’une façon aiguë, en deux ou quatre jours; enfin d’une façon chronique, la durée pouvant atteindre plusieurs mois. Dans les formes rapides, les principaux symptômes sont rabatte- ment, la perle d’appétit, la somnolence, et souvent, à la lin, des convulsions. On observe, en outre, de la fièvre, de la diarrhée, de l’albuminurie. L’animal maigrit, tombe dans un état cachectique. Il se produit enfin, dans certains cas, des troubles moteurs paralyti- ques d'un type tout à fait caractéristique. Ces paralysies ne surviennent pas aussitôt après l’inoculation; il existe une période d’incubation assez longue, de vingt-cinq jours à deux mois. Les membres postérieurs sont les premiers atteints, les deux ensemble, ou successivement, ou un seul. C’est une paralysie de nature spasmodique, disparaissant la plupart du temps par la chloroformisation. Les muscles ne sont pas atrophiés. La sensibilité à la piqûre est émoussée, mais jamais abolie. D’ordinaire, la para- lysie se généralise et la mort survient. Dans de rares exceptions, elle peut disparaître et quelquefois laisser à sa suite des rétractions tibro-tendineuses. A l’autopsie, on ne trouve de lésions ni dans les muscles, ni dans les nerfs, ni dans les centres nerveux. L affection se diagnostique facilement, outre son aspect clinique, eu ensemen- (1) Chardin, Paralysie infectieuse expérimentale ( Société de biologie, 2S nvril 1*87). — lu., Sur la résistance de l’organisme à l’action des microbes (Comptes rendus de I Acadé- mie des sciences, 17 octobre 1887). — Babinsky et Chabrin, Paralysie pyocyanique. étu< e clinique et anatomique (Société de biologie, 10 mars 1888). — Chabbin, La maladie pjocja nique, 1889. BACILLUS. 807 çant du bouillon avec un peu de sang, d'urine, ou de matières diar- rhéiques; en vingt-quatre ou quarante-huit heures, on peut obser- ver les réactions de la pyocyanine. Kn inoculant au lapin, en quantité suffisante, du bouillon de cul- ture stérilisé par la chaleur ou par la filtration sur porcelaine, on obtient la plupart «les symptômes que produit l'inoculation du Bacille, en particulier la diarrhée, l’albuminurie, la mort, et sur- tout les parai ysies si caractéristiques. C’est donc grâce à ses pro- duits solubles que cette Bactérie agit. Bouchard (i) a même pu obtenir ces mêmes symptômes en injectant l'urine d’individus ma- lades. On n'est pas encore fixé sur la nature de ces produits toxiques. Nous avons vu précédemment p. 12+) quels étaient, d’après Cbar- : rin et Gley, les curieux résultats de l'influence de ces produits toxi- ques sur la progéniture des animaux qui étaient soumis à leur action. En inoculant de faibles doses, moins d'un centimètre cube, de cultures virulentes s«»us la peau de lapins, on obtient une sorte de maladie pyocyanique ébauchée, que l'animal supporte très bien. Si s| l'on répète cinq ou six fois et à trois ou quatre jours d’intervalle, ces inoculations sous-cutanées, on rend les lapins réfractaires même aux inoculations intraveineuses. Les culture» stérilisées peuvent même i produire cette immunité; le Racille pyocyanique fabrique donc des substances vaccinantes à son égard. Ilnhilnt et rôle étiologique. — Le Rucillus pyocyaneus et con- séquemment la pyocyanine ne. sont pas spéciaux au pus bleu. $ Schwartzenbach (2) a isolé de la pyocyanine de la sueur bleue d’un ■ tétanique, et Andouard '.)) «le la sueur bleue d’un albuminurique. D’autres sécrétions, teintes en bleu «l’une façon anormale, doivent sans doute leur coloration à la même cause. Frick 4) signale la pré- sence de même microbe dans certains crachats verts. Dans le cas de suppuration bleue, le phénomène ne semble avoir d'influence ni sur l’état local «h’s plaie», ni sur l'état général du ma- lade. D’anciens chirurgiens, au contraire, le considéraient comme d’un pronostic favorable. La coloration bleue des pansements, fré- quente autrefois, devient rare aujourd'hui depuis l’emploi des mé- thodes antiseptique». Justpi’à ces derniers temps le B anlle du pm bleu ne constituait, à proprement parler, qu’une curiosité dans la pathologie humaine. p (I) Boï;ctf 4M>, Cour* d<* pathologie générale, 1*88. (-1 ScawAHTzsaatcn, Srhtreitertiche Xeitung fùr HeiUnmde, I8«>3. (3) Anbooiid, Sueur el bleue» (Journal de médecine de tOurnf, JH79), | (*) •'«ick, Barleriologi»che Mittheilungen ueber «la» grüne Sputum uml ueber die grti- FarbOoff pruducirendeu Barillui ( Virehow’t Archiv, CXVI, p. Ï66). 808 BACTÉRIACÉES. Plusieurs observations récentes, celle d’Ehlerset de Neumann, rap- portées par Charrin (1), celle d’OEttinger (2) ont montré que ce même, organisme pouvait occasionner chez l’homme une maladie générale se rapprochant, dans de certaines limites, de la maladie pyocyanique déterminée expérimentalement chez le lapin. Les symptômes principaux de cette infection sont la fièvre, la diarrhée» l'albuminurie, des hémorrhagies, une éruption bulleuse cutanée; le sang, les matières diarrhéiques, la sérosité de phlyclènes contenaient en abondance le Iiacillc du pus bleu, facile à caractériser cà l’aide de la réaction de la pyocyanine. Depuis, les observations de maladie pyocyanique généralisée, chez l'homme, deviennent de plus en plus nombreuses; les jeunes enfants paraissent surtout fournir le plus fort contingent (3). Les symptômes observés sont des plus variables. Ce sont souvent des symptômes de véritable septicémie; d’autres fois, on observe des dysenteries, des broncho-pneumonies, des otites, des néphrites, des cystites, des adénites, des mastites. Il peut se trouver en association avec d'autres microbes. Chez l’homme, il est certainement plus fréquent qu’on ne le croit; l’absence de ses propriétés chromogènes doit le faire souvent méconnaître. Müsham (4) l’a rencontré vivant en saprophyte, sur la peau du creux de l’aisselle, des plis anaux et inguinaux, dans 30 p. 1 00 des individus examinés. Il est probablement assez répandu dans la nature; si on ne le rencontre pas, c’est pour la raison qui vient d’être citée. 11 parait devoir être regardé comme un microbe de l’intestin et des matières fécales. Artaud (5) le signale dans un œuf de poule, venant certaine- ment de l’oviducte. Freudenreich l’a isolé de l’eau par la méthode des bouillons phéniqués dans lesquels il pourrait végéter. Recherche et diagnostic. — Lorsqu on peut constater la pie- scnce de la pyocyanine, et la réaction est simple et lacile, le diagnos- tic se fait aisément et avec certitude. Lorsque le microbe ne forme pas de pyocyanine, la chose devient un problème difficile. 11 faut se baser sur les caractères de formes des éléments, l’aspect des cultures, l’action physiologique, et comme ici, il n'existe rien de bien spécial, on doit reconnaître qu’il est délicat d’émettre une opinion bien assise. (1, CnAnnis, Maladie pyocyanique chez l'homme (Société de biologie , 26 juillet 18^0)- . (îj OEttinoeb, Un cas de maladie pyocyanique chez l’homme [Semaine médicale, - octo- (3) LkJahs. La maladie pyocyanique chez l’homme [Thèse de Pa™< ,895)' . , , (1) Müsham, in Scmmm bcsoh, Uel.er griinen E.tcr und die 1 i"™ ’ V)0O Eacillus pyocyaneus [Sammlung klmische Vortrüge von olkmnnn ser e 1H, He « P- ^8 • (5) AnrAun, Le Bacille pyocyanique dans un œuf de poule [Société de biologie, 1893, p. ,8). lUCILU’S. 809 Bacillus septicus putidus Roger. Roger (i) a isolé ce microbe pathogène du liquide céphalo-rachi- dien et du foie d'un homme, atteint de choléra, ayant succombé en présentant des symptômes méningitiques. L’autopsie n'avait révélé aucune lésion viscérale, mais seulement une légère augmentation du liquide céphalo-rachidien qui distendait les méninges et avait amené une légère dilatation des ventricules cérébraux. L’ensemen- cement donna des cultures pures d’une seule et même espèce. Morphologie. — Caractères microscopiques. — C’est un petit Bacille ovalaire, à extrémités arrondies, mesurant de 0,0 ;i à t ;a de long, présentant souvent un léger étranglement dans sa partie mé- diane. Il est très mobile. Sa formées! très constante, même dans les vieilles cultures. Coloration. — Il se colore assez bien aux couleurs d'aniline, sur- tout au violet de gentiane, et se décoloré par la méthode de Cram. Cultures. — Il se développe très bien *ur les milieux habituels. Toutes les cultures, sauf celles faites dans le lait, en tubes, exhalent une odeur de putréfaction fort désagréable, surtout les cultures sur pomme de terre. Il parait être anaérobie facultatif, mais végète beaucoup plus abondamment en présence d'oxygène. Cü LT CH es SIR plaques de gélatine. — Il forme, au bout de vingt- quatre à trente-six heures vers I8“, de petites colonies circulaires, à bords nets ou légèrement déchiquetés, à surface granuleuse. La gélatine se liquéfie rapidement; mais les colonies conservent long- temps leurs caractères dans le liquide formé, puis, avec le temps, perdent leur forme circulaire et poussent de nombreux prolonge- ments qui donnent au milieu de culture un aspect floconneux. Cultures sur gélatine. — En piqûre, il se produit, le long de la piqûre, un canal de liquéfaction, renfermant des flocons blanchâtres, et se terminant à la surface libre par une large capsule qui aug- mente progressivement et en deux ou trois jours atteint les bords du tube. A partir de ce moment, la liquéfaction s'opère de haut en bas et de plus en plus lentement. Cultures sur gélose. — Sur la strie, il se forme un sillon épais, blanc, crémeux, et, sur le reste de la surface, des ilôts assez larges, demi-transparents. Sur gélose glycérinée, la culture est moins abondante. Cultures sur sérum coagulé. — La culture s'y fait en ramollissant d abord lu milieu, puis le liquéfiant en six à sept jours. '<} Koom, R«cbw«tiei hnrtlriolog'iqaM »»r un cm «le »eptie*mi« (Société de hiotoate. W *•**)• — Action du Baciliu* septicii* putidu* «ur I.* lait (/<#., «juillet t «91) 810 BACTÉRIACÉES. Cultures sur comme de terre. — Au bout de vingt-quatre heures, apparaît une tache gris jaunâtre, terne, sèche, fortement adhérente au milieu. Cette tache s’étend peu, mais le reste de la pomme de terre prend une teinte brunâtre ou ardoisée. Cultures dans le bouillon. — Ce liquide se trouble d une façon uniforme et prend une coloration gris jaunâtre; quelquefois, on trouve de légers flocons au fond du liquide; il ne se produit pas de voile. La culture est moins abondante dans le bouillon glycériné. Les bouillons additionnés de glucose ou de saccharose deviennent acides au bout de deux jours. Le lactose n est pas attaqué, le bouil- lon contenant ce sucre prend une réaction alcaline de plus en plus marquée, comme le bouillon pur ou la gélatine. Cultures dans le lait. — Dans un tube, où la surface libre est étroite et où l’air n’arrive pas en abondance, le lait est coagule en vingt-quatre ou quarante-huit heures en une masse solide présen- tant quelques Assures ; les jours suivants, le caillot se rétracte et laisse sourdre un sérum clair, incolore et inodore. Le milieu reste neutre ou même devient légèrement alcalin; la coagulation est due à la production d’un ferment soluble de la nature de la présure. Dans un ballon à fond plat, ou le lait est exposé à l'air sur une large surface, le liquide ne se coagule pas, mais se transforme en un liquide brun chocolat, visqueux, d’une odeur très fétide. La caséine est transformée très vite ; l'acide acétique ne donne plus de précipité dès le deuxième jour, parfois même après vingt-quatre heures. Produits formés dans les cultures. — Outre la triméthylamine et les acides formés aux dépens de certains sucres, les cultures renfer- ment des produits solubles toxiques qui ont une action très marquée sur le coeur des grenouilles en provoquent le ralentissement et l’arrêt en diastole, et tuent le lapin avec paralysies, convulsions, asphyxie. . , , Inoculations expérimentales. - Le lapin succombe en deux ou trois jours à la suite d’une inoculation intraveineuse de un centi- mètre cube de bouillon de culture. L'injection sous-cutanee ou intra- péritonéale d’une même dose le lue en cinq c\ douze jours. Dans e cas d’une mort rapide, en deux ou trois jours, on trouve le microbe dans les viscères et dans le sang ; lorsque la mort survient en cinq ou sept jours, on rencontre le microbe dans les viscères, mais pas dans le sang ; quand elle arrive après le huitième jour, on ne retrouve plus le microbe dans l’organisme. On en peut conclure que la toxine joue un grand rôle dans l'affection. BACILLtîS. 81 I Bacilles des urines pathologiques. Dans un grand nombre de maladies, l'urine peut renfermer des Bactéries pathogènes. C'est d'abord, nous le savons déjà, dans des maladies infectieuses générales où l’on peut observer, comme com- plication, des lésions rénales, pyémie, septicémie, fièvre typhoïde, tuberculose, scarlatine, etc. D’autres fois ces espèces, provenant de l’extérieur par la voie du canal de l'urèthre, envahissent la vessie et même le rein, déterminant une inflammation de cet organe désignée sous le nom de néphrite ascendante, à cause de la marche de I infection qui 1 occasionne. (,e> microbes pathogènes semblent assez nombreux; un petit nombre toutefois, sont suffisamment connus. Clado (f) a étudié, le premier, une de ces espèces intéressantes, u. de large, la plupart du temps isolés; ils pourraient donner des sP°n’8 ovoïde». Ils se colorent très bien aux méthodes ordinaires et reslent colores par la méthode de (îram. On en obtient facilement des cultures sur les milieux habituels. Sur plaques de gélatine, les colonies ont un aspect caractéristique. 'ers ,c‘ troisième ou le quatrième jour, on les voit à l'œil nu sous forme de petits points. Au microscope, à un faible grossissement, « Iles ont une forme ronde ou ovale et des bords bien nets. Le milieu dun gris sombre plus foncé, forme une sorte de noyau central; la périphérie est plus claire, d’un gris jaunâtre. Parfois ces colonies pre^-nDmi une série de cercles concentriques Elles s’accroissent k très lentement, et quel que soit leur âge ne dépassent jamais la grosseur d une tète d'épingle. En inoculant par piqûre un tube de gélatine que l'on place à 18» ‘ 5°°’ on aPer,.‘°it le lendemain même de l’ensemencement une i légère traînée opaline et blanchâtre le long de la piqûre. Vers le troi- , i'*’ j°ur> '1 apparaît sur les bords «les dentelures très fines. Mais '•est vers le sixième ou le septième jour que la culture prend un »«p« ' i vraiment caractéristique. A la partie supérieure, il existe une f ) <.u*o, fciu.le »ur une Bactérie leplique lia U renie (ThCte de /‘an», 1817). 812 bactériacées. bande blanche, de chaque côté de laquelle se trouve une série de colonies séparées les unes des autres, provenant des dentelures signalées précédemment; rarement on observe trois de ces séries. Ces petites colonies ont une forme nettement lenticulaire; les infé- rieures sont plus grosses que celles qui sont plus proches de la sur- face. A la surface même, le microbe se développe avec moins de vigueur; il y forme une mince couche opaline, irrégulière, qui s étalé irrégulièrement autour de la piqûre et peut même arriver jusqu’aux bords du tube. La gélatine n’est jamais liquéfiée. Sur gélose, il se développe une mince pellicule opaline, sur laquelle apparaissent de petites colonies circulaires, luisantes, dun blanc de lait. La gélatine et la gélose, parfaitement neutres, pré- sentent rapidement une réaction alcaline. Ce microbe se développe avec rapidité dans le bouillon vers 30°. Le lendemain de l’ensemencement, le liquide se tiou ) e déjà. Dans les vieilles cultures, le liquide reste trouble, il s’est déposé un léger sédiment. Le bouillon neutre devient. rapidement alcalin. Sur les pommes de terre, on voit, le lendemain mi me < c ftnse mencement, aux points d’inoculation, une tache de couleur chamois qui passe vite au marron ; la culture ne proémme pas, sa surface es sèche plutôt que luisante. . . L’inoculation de produits de culture, faite dans le tissu cellulaire sous-cutané ou dans le sang de souris, de lapins, de cobayes, tue rapidement ces animaux avec des symptômes de septicémie, on retrouve partout des Bactéries spéciales. Le microbe existe toujours dans la vessie; l’urine en renferme toujours. Les rats paraisse^ être réfractaires. C'est cette même espèce qui a été rencontrée par Albarran et Hallé (O dans l’urine île malades atteints d’affections des voies uri- naires qui présentaient des accidents divers de 1 empoisonnemen urineux .^Cependant, l’inoculation sous-cutanée de la ba*,ter!® ls0 par ces derniers auteurs, provoque habituellement chez l animal u abcès localisé et rarement une infection généra e, qu amènent d ,cs sitr-a ^AlWran^llallé ne sont autres que le BaciUus MU acmenes eu de temps, l’apparition de convulsions violentes, suivies à bref délai de la mort de l'animai. La gravidité constitue, pour ces accidents, une prédis|M>silion évidente. Les animaux qui ré- sistent présentent une tuméfaction inflammatoire intense aux |*oints d’inoculation ; il s’y forme ensuite une plaque de gangrène, longue à guérir. Après guérison de ces accidents, les animaux jouissent d’une immunité très grande envers de nouvelles inoculations, mais cet état n’est pas absolu. On peut observer des symptômes tardifs d’infection générale, se manifestant par des abcès miliaires, de la fièvre, des lésions de néphrite infectieuse avec albuminurie. On ne peut encore émettre que des suppositions sur le rôle que joue ce microbe dans l’étiologie de l'éclampsie, qu’il faut très proba- blement ranger parmi les maladies infectieuses microbiennes, mais pouvant être sous la dépendance de plusieurs espèces pathogènes. Doyen (1), en étudiant les urines de cystite et de pyélo-néphrile, a obtenu en culture quatorze espèces de Bactéries, qu'il n’a malheu- reusement pas cherché à rapprocher des espèces connues. Plusieurs ont une action pathogène manifeste : d’autres sont tout à fait inof- fensives. Son Micrococcus urinæ flavus oleanus parait être le Staphylo- coque doré; ses Micrococcus urinæ albus olearius et M. urinæ albus o'earius, le Staphylocoque blanc ; son Micrococcus urinæ major, h; Strep- tocoque pyoyéne. Plusieurs de ses Bacilles sont à rapporter au Coliba- cille et au Bacillus larti s aerogenct. H Doym, Sur le* Bactérie* de l'urine {Bulletin de r Académie de médecine , tHS'i XVI, «l Journal r h t eonnait$anre * médic.tlet, I xx'i;. 8 ! V U ACTÉ U I ÂGÉES. Krogius (I) signale dans les mêmes conditions un Bacille patho- gène, Urobacillus liguefaciens sep tiens, qui se distingue surtout de celui de Clado en ce qu’il liquélie la gélatine, de sonl des bâtonnets mobiles, de 1,8 jx à 3,0 p. de longueur sur une largeur invariable de 0,9 p. On rencontre parfois de longs lilaments, pouvant atteindre 30 p. Ces éléments se colorent facilement par les couleurs d’aniline et se décolorent par la méthode de Grain. La gélatine est rapidement liquéfiée sans présenter de caractères bien spéciaux. Sur gélose, la culture est épaisse, saillante, d un gris sale, s’entourant d’une zone très mince, transparente, atteignant les bords du tube. Sur pomme de terre, c’est une couche assez abon- dante, d’un brun jaunâtre. Toutes les cultures dégagent de 1 ammo- niaque et ont une odeur d’urine putréfiée. Dans l'urine stérilisée ce microbe détermine une fermentation ammoniacale très énergique. Chez le lapin, l’injection dans les veines, sous la peau ou dans la cavité péritonéale, de 1 demi à 1 centimètre cube de bouillon de culture, détermine presque à coup sûr la mort de 1 animal, parfois rapidement, en quelques jours, souvent après un laps de temps assez long. On peut observer, au point d'inoculation à la peau, un œdème séro-sanguinolent, le tissu s'ulcère et peut même se spha- cèler. L’animal tombe dans une prostration profonde; il apparaît des mouvements convulsifs intenses, puis la mort survient. Le cobay( est sinon réfractaire, du moins très peu sensible. Les bouillons de culture stérilisés sont encore toxiques, mais à un degré moindre que les cultures vivantes. Ce microbe n’est peut-être pas à différencier du Proleus vulgaris. Bacillus indicus Koch. Ivoch l’a trouvé aux Indes, dans le contenu stomacal d un singe. Cette espèce produit une très belle matière colorante rouge, très voisine du pigment du Micrococcus prodigiosus, d’une teinte plus jaunâtre toutefois, rappelant le rouge brique. Ce sont des Bacilles très courts, menus, à extrémités arrondies, plus mobiles que les cellules du Micrococcus prodigiosus. Ils se culti- vent facilement sur tous les milieux à la température ordinaire, mais présentent un optimum de végétation à 35 degrés. En culture sur plaques, on distingue, en un jour, dans la gélatine, de petites colonies jaunâtres, à bords sinueux. Celles de la sur lace sont plus grandes ou plus claires. La gélatine est rapidement hquetiee. (I) Krogius, Note sur un Bacille pathogène trouvé dans les urines pathologiques (Société de biologie, 25 juillet 1890). BACILLUS. 815 En piqûre, dans un tube de gélatine, la liquéfaction se fait aussi vite que celle du Micrococcus prodigiosus. La partie supérieure du liquide est colorée en rouge brique. Sur gélose, il se forme d abord une bande blanche qui devient ensuite rouge brique; les bords des cultures larges restent souvent blancs. Le sérum est liquéfié; les cultures sur ce milieu se colorent peu ou pas du tout. Sur pomme de terre, on obtient, par inoculation en strie, une couche épaisse, de nuance vermillon, différente de la colonie pourpre que produit sur ce milieu l'autre espèce. La matière colorante est insoluble dans l'eau et soluble dans l'alcool. La solution est rouge brique; traitée par des traces d’am- moniaque, elle vire au pourpre et devient semblable à la solution de pigment du Microcon us prodiywus; l'acide acétique la ramène à la teinte primitive. Mais la principale différence entre les deux espèces est leur action sur I organisme animal, tandis que îles doses massives de Micro- coccus prmliyiosus. injectées dans le sang, ne provoquent aucun trouble chez les lapins, une proportion, assez grande, quoique beau- coup moins forte de Bacillus inilicus, introduite par la même voie, tue ces animaux en un temps très court, de trois à vingt heures d ordinaire. Presque immédiatement après ( opération, ils sont pri*. d une diarrhée très violente. On leur trouve à l'autopsie les signes d une gastro-entérite aigue et souvent la muqueuse intestinale ulcérée Bacillus murisepticus Koch. (Bacille de la septicémie de la souris.) Atlas de michoriolocis, Pl. xxiv. Koch (1) a déterminé, chez les souris de maison, une septicémie particulière, en leur inoculant sous la peau des liquides de putré- faction. Il a pu produire la même affection en se servant d'eau de la Pauke, rivière bourbeusecharriant toutes sortes de détritus. Caffkv -2 a repris depuis l'étude lie cette maladie. * * l.e> bacilles, que I on rencontre abondamment dans le sang, sont très délicats et mesurent de 0,8 * à 1 a de longueur, sur une largeur minime de 0,1 ^ à 0,2 g; ils sont immobiles et souvent unis par (P Kwc"- die Aeliolugie der Wumlii.f.-cli.>n*-skr.»uktieilen 1878 K*perin,*uUO« meugle K^t.cacni». mil Rückrieht’ auf pro*r*»i*e Virule.,, “h*"* 816 BACTÉR1 ÂGÉES. deux ; ceux des cultures atteignent 2 à 4 jj. de long. Ils ressemblent, à s’y méprendre à première vue, dit Koch, à de fines aiguilles cris- tallines, mais on les distingue facilement en les colorant. Us restent colorés après traitement par la méthode de Gram. En culture sur plaques de gélatine, ils forment, dans l’épaisseur de la gelée, de petites colonies floconneuses, blan- châtres, et rien à la surface. La gelée n’est pas liquéfiée. En piqûre dans la gélatine, on aperçoit, au bout de quelques jours, de nombreux lilaments 1res dé- liés partir de la piqûre et s irradier dans la masse environnante. La piqûre est entourée, lorsque le développement s'est fait assez longtemps, d un nuage blanc, qui peut envahir la plus grande pai- tie du tube (fig. 199). Cette culture ressemble en tous points à celle du liaedle du rouget du pot t (p. 770). Sur gélose, il se développe, le long de la strie d’inoculation, des colonies rondes, isolées, d’une coloration blanc jaunâtre. On n’observe rien sur sérum. Le bouillon ne se trouble que faiblement et se couvre d’un voile très lin. Le lait n’est pas coagulé. On n'observe pas la réaction de l'indol. Le sang des souris mortes est d'une virulence extrême. La moindre portion inoculée à de nouveaux animaux les lue rapidement. Les cultures le sont moins, il en faut une proportion plus forte pour déterminer les mêmes accidents. Les souris inoculées meurent de quarante à soixante heures. Elles présentent d’abord un grand abat- tement ; les paupières tombent, les yeux deviennent très larmoyants. Le poil se hérisse, le dos se courbe et l’animal meurt recoquev.llt SU A d’autopsie, on trouve un léger œdème au point d’inoculation; la rate est tuméiiée. 11 existe de nombreux Ban 1 es dans la partie œdématiée, dans le sang de la circulation generale et dans celui des capillaires des organes. Koch en a signale la presence ficquente dans les globules blancs; ils semblent s y multiplier .envahi c plètement la cellule et la faire disparaître; on peut i choux la série des différents stades de ce processus. Les souris de champ sont complètement réfractaires aux mm u - lions les plus virulentes. Les pigeons et les moineaux contracten Fig. 19!). — Bacille de la septicémie des souris. Culture sur gélatine. BACILLUS. 817 l’affection et en meurent vite. Les lapins peuvent succomber à des doses fortes, mais souvent ils résistent et ne présentent que des phénomènes locaux, de simples rougeurs érysipélateuses au point d’inoculation. D'après Loeffler, ces lapins seraient devenus réfrac- taires à des inoculations des plus virulentes. Karlinski (t) a donné le nom de Baeilhu mvrisepticus pleomorphus à une Bactérie qu'il a rencontrée dans le pus d’un phlegmon de la cuisse et dans celui de collections purulentes de l'utérus chez une accouchée morte de septicémie puerpérale. Ce sont de courts bâton- nets à extrémités arrondies se colorant facilement, mais perdant très vite leur couleur par lavage à l'alcool ou par traitement par la méthode de Gram. Dans certaines conditions, on observe de très longs bâtonnets et même des formes spirillaires. Toutes ces formes sont très mobiles. En culture sur plaques de gélatine, les colonies sont déjà visibles en dix heures comme de petite» masses ovales ou allongées, blanches ou jaunâtres. Dix heures plus tard, la colonie s'est entourée d'une série d'anneaux concentriques, tins et réguliers. Puis, des bords ondulés partent des expansions sinueuses légèrement jaunâtres, qui rayonnent dans la gélatine ambiante. La gélatine se liquéfie alors et dégage une odeur butyrique. En piqûre dans la gélatine, il se forme très rapidement un enton- noir de liquéfaction. Sur gélose à :t5°, la culture est très abondante et blanche. Sur pomme de terre, on obtient une couche homogène, muqueuse, d‘un blanc grisâtre, qui recouvre vite toute la surface. Dans le bouillon, il se forme en pielques jours un dépôt blanc épais; le liquide prend une réaction fortement alcaline et développe une forte odeur. C’est surtout dans le dé|»ôt des vieilles cultures dans le bouillon qu’on trouve de longues formes spirillaire'. En inoculant à des souris blanches une faible quantité de produit de culture, on les tue en vingt-deux à vingt-quatre heures avec les symptômes ordinaires des affections septicémiques. Les souris grises sont résistantes et ne périssent pas d'une façon constante. Les rats blancs sont tout à fait réfractaires ou ne présentent qu'un peu de suppuration. Les cobayes ne montrent rien en inoculation sous- cutanée; l'injection intraveineuse le' tue en quelques jours. Les lapins réagissent beaucoup plus; l’infection peut rester localisée ou se généraliser. (I) kiliimi, tin neutr pathogencr Spaitpilz (Cenlralbl&t: far Itakteriologie, !''•>, V, p. 1 93). Mac». — /lacttriolvgte. SIS B ACTÉ RI ÂGÉES. Bacille de la septicémie gangreneuse de la grenouille Legrain. Les grenouilles, conservées dans les aquariums, présentent sou- vent des mutilations des doigts et môme de toute une portion de membre. L’affection, qui s’observe surtout aux pouces des mâles, débute par une tuméfaction des phalanges; la peau devient rouge, se sphacèle, pendant que le gonflement gagne l’avant-bras. Les mus- cles de la partie intéressée se désagrègent; il ne reste plus, au bout d’une huitaine de jours, que les os et les tendons; puis la nécrose les atteint. Cette gangrène peut se remarquer aux quatre membres et au sternum, à la face interne des jambes, où la peau repose direc- tement sur l’os. L'animal tombe la plupart du temps dans un état de torpeur excessive, puis meurt. La guérison peut se faire au prix d'une portion plus ou moins considérable du membre lésé. A l’autopsie, on trouve les lésions typiques désaffections septicé- miques. Le foie est devenu très friable, a une couleur terne, bru- nâtre ou ardoisée ; la rate est rouge, molle. Tout l'intestin est byper- hérnié, gonflé par un mucus épais, sanguinolent, spumeux. Legrain (1), qui a étudié cette maladie dans mon laboratoire, a montré (pie cette affection, contagieuse et inoculable, était due à des Bactéries (pie l’on rencontre en abondance dans le sang et les sérosités des parties atteintes surtout, qu'il a pu isoler et obtenir en cultures pures, àl’aide desquelles il a réussi à reproduire les troubles observés. C’est bien certainement cette espèce que Sanarelli (2 a décrite plus tard comme nouvelle sous le nom de liacillus hydrophilus fuscus, qu’il dit avoir isolée de l’eau, et aussi celle que Ernst (3) a décrite sous le nom de liacillus ranicida. Ce sont des bâtonnets très mobiles, mesurant 1,8 p de long et 0,0 [j. à 0.8 p de large, qui se colorent assez bien aux couleurs d’ani- line, mais cèdent leur couleur avec une facilité extrême et se déco- lorent par la méthode de Gram. Souvent les deux extrémités se colo- rent seules et peuvent donner l’illusion de diplocoques. Dans les (1) Legrain, Sur une septicémio gangreneuse do la grenouille (Société de biologie, (2) Sanarelli, Uelier einen neueu Mikroorganismen des W assers, welcher fur 1 lucre mit Verandorliclier und Konstanter-Tenperatur pathogen ist (Ceutralblatt fur Baktenologie, 1891, IX, p. 193). „ (3) Ernst, Die Frühjahreseuche der Frdsehe und ihre AbhSngigkeit von remperatur- einflüssen ( Ziegler's Beitrâge , VIII, 1899, p. 203). BACILLÜS. 819 vieilles cultures, on rencontre des éléments arrondis, de O.i à 0,6 de diamètre, peu mobiles, qui sont peut-être des spores. L’espèce est aérobie et se cultive facilement sur tous les milieux. En cultures sur plaques de gélatine, il se forme, à *22°, en un jour, de petites colonies circulaires, granuleuses. Le centre devient plus sombre, s’entoure d'un anneau floconneux, puis d'une zone péri- phérique claire de gélatine liquéfiée. La liquéfaction se fait dès lors très vite. En piqûre dans la gélatine, la liquéfaction est également rapide ; il se produit en très peu de temps un large entonnoir, rempli d’un liquide trouble, à la pointe duquel - est déposé un sédiment épais, grisâtre. La gélatine liquéfiée est fortement alcaline. Sur gélose à 30-33°, en trois jours, ou peut obtenir une large bande d’un blanc grisâtre mat, friable. Sur pomme de terre, la culture est épaisse, jaune bistre, à bord sinueux, à odeur spéciale rappelant un peu celle de tabac mouillé. Dans le bouillon, en dix heures on observe déjà un léger trouble qui s’accentue et donne un dépôt floconneux, léger. Les cultures sont très virulente- pour les grenouilles. L’inocula- tion de faibles doses donne toujours des résultats positifs. L’injection dans les sacs lymphatiques détermine une véritable septicémie, sans accidents locaux, avec des symptômes viscéraux rappelant ceux qui ont été indiqués au début. Le foie est très modifié, brun noir, très friable, gorgé de sang; les cellules hépatiques sont altérées, on trouve des Bactéries même dans leur intérieur. La rate est hyper- trophiée. L'estomac et l’intestin sont remplis de mucus spumeux, rougeâtre; les glandes sont très altérées. Les piqûres aux membres antérieurs peuvent ne déterminer que des accidents locaux guéris- sables ; en quarante-huit heures le membre e-t très tuméfié, rouge. L’infection peut se généraliser, la grenouille ne tarde pas alors à succomber. L introduction de fortes doses dans l’estomac ne produit aucun trouble. I)»* semblables accidents se développent par inocula- tion aux crapauds, aux lézards et à certains poissons, le barbeau et l'anguille par exemple. La virulence ne reste pas identique dans les différentes cultures. Celles sur pomme de terre sont les plus actives. Les cultures sur gé- latine perdent assez vite de leur vitalité; mais, fait intéressant, elles récupèrent leur virulence si on les fait passer sur des pommes de terre. C'est, je crois, un des faits des plus nets de récupération de vi- rulence par un changement de milieu de culture qui ait été signalé. L inoculation aux cobayes n'occasionne pas ou presque pas de réaction. Les lapins sont au contraire très sensibles et succombent 820 BACTÉRIACÉES. facilement. Il en esl de même des souris blanches. On peut détermi- ner des accidents septicémiques chez les poulets et les pigeons, mais seulement par inoculation intraveineuse. Bacille de la peste des truites. Il a été observé par Emmerich et Weibel (1) dans une épidémie sévissant sur des truites ( Forellenseuche ). C’est un Bacille court, immobile, ne formant pas de spores et se décolorant par la méthode de Gram. La gélatine est rapidement liquéfiée par ce microbe. Il se développe dans le bouillon en donnant des flocons qui flottent dans le liquide et se sédimentent à la longue; le liquide reste clair. Sur gélose, il donne un mince revêtement gris jaunâtre, puis brunâtre. Bien du tout sur pomme de terre. L'injection sous-cutanée de cultures pures détermine chez des truites des symptômes identiques à ceux de l’infection spontanée. La maladie parait être en rapport avec la stagnation et la mau- vaise qualité de l’eau. Bacillus alvei Watson-Cueyne et Ciiesiiire. Watson-Cheyne et Cheshire (2) l’ont isolé d’une maladie qui sévit i» t i i i _ * \ S/ §\ \ ■s °o at> S. \0Q$ l tfOCOl \ \ $0 «te * — - P3«0 ' fréquemment en Angleterre sur les abeilles. Elle y est connue sous le nom de Fool-brod et dé- cime surtout les larves, qui meurent en peu de temps en prenant une couleur jaunâtre et devenant très molles. On trouve dans le liquide re- cueilli dans le corps de très nom- breuses Bactéries en bâtonnets, lentement mobiles , mesurant 3,5 ji. de long sur 0,8 [xde large, à extrémités arrondies. Après la mort des larves, les Bacilles donnent des spores très caractéristiques. Elles sont ovales, beaucoup plus grossesque les bâtonnets qui se ren- / a» > as / I -* Oootïï? an \ SP , m S® ' ^ &> Fig. 200. — Bacillus alvei. D’après une photo graphie de Crookshank. (1) Emuerich et Wbidel, Uebereine durch Baklericn erzeuglc Souche uutcr don Forellcn Archiv für Hygiene, XXI, 1894, p. 1). (2) Watson-Cheyne et Cheshihe, The pathogenic History under cultivation or a ni» l.acil- lus ( B . alvei) (Journal of the Royal Microscopical Society , 1885). BACILLUS. 821 lient alors considérablement à l'endroit oùellesse forment ; elles attei- gnent 2,12 ;x de longueur sur une largeur de 0,07 u. Les bâtonnets se trouvant souvent accolés en rangées assez grandes suivant la lon- gueur, les spores qui s’y forment gardent cette situation après la disparition de la membrane de leur cellule mère (tig. 200). Les Bacilles se colorent assez bien et ne se décolorent pas par la méthode de Gram. Les spores se colorent à chaud dans un bain préparé à I aide d'eau anilinée. Le Bacillus alvei se cultive facilement à une température de tr»à20°. (j est un anaérobie facultatif. I^es éléments des cultures sont sou- vent plus longs et forment parfois des filaments. Les spores se pro- duisent assez bien dans les bàtonnnels isolés et des filaments. Kn cultures sur plaques, il se forme, au bout de peu de temps, de petites colonies ovoïdes, de l’une des extrémités desquelles partent de nombreux prolongements qui s irradient dans la gélatine. Ces tractus, d 'épaisseur inégale, comprenant en largeur, selon l'endroit, un, deux, trois bâtonnets ou plus, peuvent se séparer de la colonie primitive et rester isolés dans la gelée. La liquéfaction se produit lentement, autour de chacun de ces prolongements au début. hn piqûre dans un tube de gélatine, le développement est curieux. II se produit, à la surface et le long du canal, des prolongements radiaires, pénétrant dans la gélatine sous forme de longs filaments. La liquéfaction est lente; elle envahit progressivement toute la longueur du tube; au fond, se dépose un sédiment blanc flocon- neux. Sur gélose et sur sérum, la culture donne une mince couche blan- châtre, opaque ; sur pomme -le terre, une couche jaunâtre. Cultivée dans du lait, cette espèce en provoque rapidement la coagulation. Le coagulum formé est dissous et l’on ne trouve que des traces d’acide. Il est probable que de la présure est sécrétée au début pour coaguler la caféine et préparer l'action de la diastase. qui la dissout ensuite. loutes les cultures dégagent une odeur fade, urineuse. Les auteurs cités ont pu reproduire une maladie ayant toutes les allures du lool-brod, chez des abeilles et des mouches nourries avec des substances infectées à l'aide de cultures pures. Les injections sous-cutanées, faites à des souris et des lapins, n’ont pas montré d'action nocive bien évidente. Une souris est morte en un jour en offrant simplement un gonflement œdémateux au point d inoculation. La sérosité de l’œdème contenait de nombreux Bacilles. Un cobaye est mort en six jours en montrant à l’endroit de la piqûre une nécrose de la peau et des muscles superficiels. 82o B AGT1ÎH1 ÂGÉES. yijrnal (I) a cru retrouver le Bacillus alvei parmi les Bactéries «le la bouche. Son Bacillus d, qu’il assimile à celte espèce et que j’ai rencontré dans le tartre dentaire de l’homme et du chien, donne des colonies d’aspect semblable à celles du Bacillus alvei, mais les spores qui s’observent très facilement dans les vieilles cultures n’ont pas un diamètre supérieur à celui de l’article où elles se forment; les bâtonnets ne présentent jamais, aux endroits où se forment les spores, les rendements si caractéristiques. L’espèce de Vignal se rapproche assurément bien plus du Bacillus Zopfii. D’après Lortet (2), la loque des abeilles serait également une aflec- tion bactérienne. Le microbe qui la produit serait un court bâtonnet qui se rencontre en abondance dans le contenu intestinal, ce même microbe se retrouve dans le miel des ruches atteintes. Bacille de la syphilis Lustgarten. Lustgarten (3) annonçait, en 1884, la découverte, dans les sécré- tions et tissus syphilitiques, d’un Bacille spécial, se distinguant surtout par sa situation dans l’intérieur des cellules migratrices et la façon dont il se comportait envers les matières colorantes. Le procédé de coloration qu’il indique est assez particulier; il est, du reste, connu sous le nom de Méthode de Lustgarten. Les lamelles préparées avec les sécrétions ou les coupes de tissus malades, sont soumises, de douze à vingt-quatre heures, à 1 action d un bam colorant d'eau anilinée additionnée de violet de gentiane, que I on porte ensuite à l’étuve à 40» pendant deux heures. On lave les la- melles à l’eau distillée et les coupes à l’alcool; puis on les plonge pendant dix secondes dans une solution de permanganate de potasse à 1 i). 100. 11 se forme tout autour un précipité floconneux, brunâtre, d’oxyde de manganèse. Les préparations sont alois passées ( ans une solution aqueuse concentrée d’acide sulfureux, qui doit être fraie îe- ment préparée en faisant agir de l’acide sulfurique sur la tournure de cuivre, et conservée dans de petits flacons bien bouchés et qu on ouvre successivement pour l’usage. On lave a 1 eau dis illec, puis on repasse dans le permanganate de potasse et 1 acide sulfureux, et ainsi de suite, trois, quatre et six fois, jusqu’à com- plète. Les préparations sont alors lavées, des y ia ets \ (1) Vignal, Recherches sur les microorgauismes de la bouche (Archives de physiologie '^Lohtkt, U Bactérie loqueuse. Traiteuieut de la loque par le naphtol ? (Revue U, ter - nationale d'agriculture, février 18'JO). . (3) Lustgarten, Die Sypliilisbacillon, Vienne, 1080. RACILLUS. 823 rool, éclaircies par l’essence «le cèdre et montées dans le baume. (•iacomi (t), «pii a trouvé lin Bacille semblable dans les sécrétions syphilitiques, use d une méthode [dus simple. Il adore dans l'eau anilinée additionnée «le fuchsine, maintenue bouillante, puis traite par une solution faible «le perchlorure de fer. obtenue par le mé- lange de deux a trois gouttes de solution concentrée à 50 grammes «1 eau. Le perchlorure acide parait mieux convenir. Doulrelepont et Schütz 2 ont fréquemment rencontré le Bacille «le Lustgarten, en colorant les coupes à Laide d’une solution aqueuse de violet «l«; gentiane et décolorant à l'acide nitrique très dilué, en solution en 1/15, et à I ah'ool à W)# pendant une dizaine de minutes, l ue double coloration est facile avec l'éosine ou la safranine. Leloir |3 dit avoir employé avec succès ce dernier procédé d«- c«*- loration. Sabouraud 4), surcinqvante et une pièces de syphilis, n’a obtenu que des résultats négatifs. Alvarez et lavel .» ont rencontré dans un grand nombre de sé- crétions normales et dans «pndtjues sécrétions pathologiques non syphilitiques, en particulier dan- le vncjma préputial, un Bacille identique par sa tonne et ses réacti«ins col«iranl«‘s au Bacille de Lustgarten. Il parait être situé «le préférena* à I intérieur ou à la surface «les cellules épithéliales, ce «jui le rapprocherai! encore de ce dernier. Ils ont de plus constaté l'absence «le tous deux «lans bon nombre de lésions syphilitiques secondaires ou tertiaires. Ils procèdent de la façon suivante : Les lamelles ou les cou [«es sont colorées dans un bain chaud d'eau anilinée additionnée de fuchsine; puis lavées et passées pendant quinze à vingt secondes dans l’acide nitrique au tiers, enfin lavées à l’eau distillée. La préparation, sé- chée à une douce chaleur, «*>t montée dans le baume. Les différents procédés de coloration employés |>our le Bacille de la tuberculose donnent, du reste, de Imns résultats. Ce dernier toute- fois résiste longtemps à l’aride acétique glacial, alors que le Bacille du smeymn est décoloré par lui en moins de deux minutes; l'alcool déco- l«»re rapidement le dernier et n’agit que très lentement sur le premier. Les caractères des Bacilles décrits par ces «lilférents auteurs sont (l) Guoo««. Nm.. l.rbuussmflhode d*r Syphilisbacilleo (Corrrspond^iblatt für Stktrnztr Arrlse, XV). ' l*w (J) I.cmhr, Progrès médical, 18*3, u* iy. fi Swu»,. üu-lqoM f«.Ur«lal,f. 4 l„ «mMhode de coloration de U»tnrtea ( d< Pasteur, i*9i. VI. p. 1*4). -u iganen [Ans,a n tM5 ** T‘V,t’ ,Whe"'hl"' *• Bacille e Urtg.rUa f Archives de pkgsiotagi,. 82i BACTÉRIACÉES. identiques; il n’est guère possible de les séparer tant qu’on n'aura pas d’autres signes particuliers à signaler. C’est ce qui enlève naturelle- ment au Bacille de Lustgarten l’importance qui lui avait été attri- buée. Les cultures n’ont donné de succès dans aucun cas. Ces bâtonnets ont une longueur variant entre 3 p et 7 p, avec une moyenne de 4 a, et une largeur de 0,3 ja. Ils sont parfois onduleux, ou courbés en S; les individus courts ont souvent la forme de Bacil- les-virgules. Ils présentent fréquemment des vacuoles ovoïdes que Lustgarten considère comme des spores, et semblent parfois monili- formes, comme les Bacilles de la tuberculose. Les dimensions, la foi me et. les réactions colorantes les rapprochent beaucoup de cette der- nière espèce, fait d’une très grande importance au point de vue du diagnostic des maladies des voies urino-génitales, et qu’il faut avoir à l’esprit pour ne pas croire inconsidérément à une tuberculose. Nous avons vu qu’il s’en distingue par sa décoloration rapide par 1 acide acétique cristallisable et l’alcool. De plus, nous avons vu (p. 319) (iue le Bacille du smegma parait ne résister à la décoloration que lors- qu'il est imprégné de matière grasse; un simple traitement, pendant une dizaine de minutes, par une lessive de soude additionnée de 5 p. 100 d'alcool, lui enlève la propriété de résister à la décoloration ; rien de semblable ne s’observe avec le Bacille de la tuberculose. Van Niessen (1) décrit, sous le nom de Bacillus Venerts, un Bacille qu'il dit rencontrer constamment dans le sang des syphilitiques sous forme de bâtonnets isolés, réunis par deux ou plus, en courtes chaînes, qui se cultiverait bien sur gélatine, sur sérum humain, sur pomme de terre, sur gélose glycérinée, et resterait colore par la méthode de Gram. Ces résultats demandent confirmation. Bacille du chancre mou. Atlas de microbiologie, Pl. xxv. Ce Bacille a été trouvé en premier lieu par Ducrev (2), en 1889, dans le pus du chancre mou, rencontré à nouveau par krelting (3„ en 1891, et bien étudié par Unna (4) en 1892. Ce sont des bâtonnets gros cl courts, de 1,5 fia - P de lon0, su 0,3 u. à 1 p de large, à extrémités arrondies, parfois un peu et. angles (2) Duc^'Y^E^xperimen^uè^U^teMuchungen «ber J1™ { An^okun^lTc des "e.ssen ‘w'u™.,,’'D.,S,retloUtUI»d««ekh„ Schankors (Jfe-O* » !» P »«-" matologic, XIV, 1892, p. -185). BACILLUS. 825 au milieu, parfois isolés, plus souvent réunis par deux, trois, quatre ou plus, jusqu'à vingt et même une centaine, en chaînettes plus ou moins longues, d'où le nom de Streptobacille du chancre mou qu’on lui donne souvent ; d’autres fois, ils forment de petits amas. Ils se colorent facilement aux couleurs d'aniline et se décolorent très x ite par les acides ou l'alcool ; ils se décolorent par la méthode de Gram. Il n’a pas été possible jusqu’ici d’en obtenir des cultures, malgré la grande diversité des milieux employés. Petersen (t), toutefois, dit l'avoir cultivé une fois sur gélose au sérum, où il donne dans les parties profondes de petites colonies rondes, floconneuses, légèrement jaunâtres. Le virus parait pouvoir être inoculé aveç succès à certains ani- maux. Quinquaud et Nicolle (2) disent axoir réussi sur le singe, le lapin et le cobaye. Il est très contagieux pour l'homme, comme le démontrent un grand nombre d'expériences; t'iuoculation reproduit toujours un chancre mou typique. Une première atteinte ne crée aucune immu- nité; le chancre mou est indéfiniment réinoculable en série sur le même individu. La recherche de ce microbe peut rendre de grands services en per- mettant de distinguer rapidement un chancre mou d’un chancre syphilitique. On peut le rechercher dans le liquide exsudé ou dans les coupes de chancres excisés (3). Pour le rechercher dans le liquide, on racle légèrement la surface de l'ulcération et on étend le pus recueilli sur une lamelle, sans l'écraser. On laisse sécher et on lixe, puis on colore au violet de gentiane ou au liquide d’Lnna dont il est parlé ci-après; on lave à 1 eau et on examine la préparation. On voit les llacilles disposés en courtes chaînettes, tantôt entre les globules de pus, tantôt dans leur intérieur. Pour le rechercher dans les coupes, d’après Nicolle, on lixe la pièce en la plongeant, aussitôt après l'excision, dans la solution suivante : Sublimé Ji',5 Eau distillée , t(X) grammes Acide acétique cristallisait!* I — On la laisse y séjourner pendant un jour. La pièce est ensuite lavée vingt-quatre heures à l’eau courante. On la coupe en petits (1) l'miitKi, Eeber li»rilloiil>efuiide beim ficus molle ( C entra lllatt für Ùakteriolooit ■ 1M1J, XIII, f. 74J). ’ t) QtnxucAtis et Nicni.i », Sur le microlie du chancre mou {Société française de derma- tologie et de typhiligraphie . 7 juillet 1 »yi). (ï) Nicoli.». Keclierclies sur le chancre mou (thèse de f»ris, 1 803). 8^r, BACTÉRIACÉER. morceaux qu’on déshydrate en les laissant pendant quarante-huit heures dans l’acétone que l’on renouvelle trois ou quatre fois. Puis, les morceaux sont mis successivement vingt-quatre heures dans le xylol, quarante-huit heures à ti;i° dans un mélange à parties égales de xylol et de paraffine, et enfin vingt-quatre heures dans la paraf- fine. Les coupes faites et collées sont laissées deux à trois minutes dans la solution suivante : Bleu de toluidino Alcool absolu .... Faites dissoudre et ajoutez peu à peu : Eau 1 00 grammes Acide |>lièui«|ue 1 gramme On les traite ensuite pendant quelques secondes par une solution aqueuse de tannin au dixième, qui lixe la couleur, par l’alcool absolu, par le xylol et on monte dans le baume. Unna emploie le procédé suivant : Les coupes, fixées à l’alcool, sont portées dans la solution suivante : Carbonate de potassium I gramme Bleu de méthyle t — Eau distillée 100 grammes Alcool 20 — Chauffer jusqu’à réduction à 100 centimètres cubes. Ajouter : Bleu de méthylène 1 gramme Borax I — Eau distillée 100 grammes La coloration est bonne après deux minutes. La coupe est placée sur un porte-objet; l’excès de solution est enlevé avec du buvard. Puis la coupe est traitée quelques secondes par une goutte d un mélange d’éther et de glycérine qui enlève l’excès de matière colo- rante; on enlève le liquide avec du buvard. Enfin, on peut dés- hydrater par l’alcool, l’essence de bergamote et inclure dans le baume. Ces préparations montrent des Bacilles en nombre variable, sou- vent en grand nombre, disposés en longues chaînes fréquemment parallèles entre elles; on en peut rencontrer dans l'intérieur d’élé- ments cellulaires. Bacille de la pourriture d’hôpital. Il semble que l’on doive considérer comme l’agent de cette compli- cation des plaies, si répandue autrefois, rare aujourd hui, un Bacille 50 centigrammes 10 grammes BACILU’S. 827 que Vincent I) a rencontré en Algérie, dans «les ras typiques de pourriture d'hôpital, sur des Kabyles rapatriés de Madagascar, et peu après Coyon (2) à Paris. ('/est un long Bacille mesurant en moyenne de 4 ;i à 8 de long sur 1 |x de large, le plus souvent droit, parfois courbé, même en S allon- gée. Les extrémités ne sont pa-- carrées, mais amincies ou arrondies. Les bâtonnets sont le plus souvent réunis par deux. Ils se colorent facilement aux couleursd’aniline, mais souvent irrégulièrement, par- places. Ils se décolorent par la méthode de Grain. Il> sont toujours très nombreux dans l'exsudât grisâtre, épais, pouvant ressembler presque à une fausse membrane, fétide; dan> les cas graves, ils s’y trouvent en nombre considérable, constituant pour ainsi dire à eux seuls celte matière pulpeuse. Lu suspension dans un liquide, ils paraissent être immobiles. A côté d'eux, l'exsudai renferme quelques Microcoques, quelques rares formes bacillaires autres, et plus souvent un très fin Spirille difficile à colorer, se décolorant par le Gram. Tous les essais de cultures, faits sur bien des milieux, en présence d'air ou sans air, ont échoué. Vincent n’a pas réussi à donner la maladie aux animaux d'expé- rience auxquels il avait fait des lésions diverses, parfois très éten- dues, même après section «les nerfs ou ligature - sante. Goyon a obtenu le développement «l’une véritable pourriture d'hôpital chez un cobaye auquel il avait fait une plaie profonde, anfractueuse, dont le fond avait été largement ensemencé avec l'exsudât sanieux d’un cas humain. Il faut peut-être ici l'adjonction d’autres microbes qui agissent en désorganisant d'abord les tissus. Le microbe paraît beaucoup résister aux antiseptiques, ('.'est ce qui explique les insuccès des traitements antiseptiques ordinaires, ce qu’on a observé depuis longtemps. La poudre de camphre, largement employée, préconisée dès 1870 par Netter d), «lonne par contre d’ex- cellents résultats. (1) VifteiMT, Sur l'étiologie et sur les lésions anatomopathologiques de U pourriture J'IiùpiUl (Annales o»u!«. Note sur un us de pourriture d'hôpital ( Annales ur 0,8 p. Les Bacilles se colorent facilement; mais lorsqu'on les traite par la méthode de Gram, ils »e décolorent en partie par passage à l'alcool ; les extrémités restent colorées Les spores se colorent par un séjour d'une demi-heure à une heure dans un bain bouillant à l'eau anilinée; elles gardent leur coloration lorsqu on les traite par l’acide azotique au tiers. Ce sont ces siiores •ht Scheurlen, que I on |«*ut retrouver, à l'examen microscopique’ dans le suc cancéreux. Les Bacilles sont plus difficiles à recon- naître; I auteur n’a jamais pu en constater la présence dans les coupes de tissu. Les Bacilles des cultures sur sérum pourraient croître sur gélose. Ils y forment, après douze heures à 3«r dû* Aetiologie •item in Berlin den in AWwtkr »• m.|>. loaj). des Caoinoms (Sittung det Vrreins fur tnnere \fr *i heut.che mtdicmiMcht Woehtn,ehnft. |M7> Mac* — Hnct/riulugie. 53 834 BACTÉRIACÉES. à la surface, sans liquéfaction appréciable, d’une dépression cupuli- forme, qui se recouvre d’une pellicule ridée. Sur’pomme de terre, cette Bactérie forme, de douze à vingt-quatre heures, une pellicule jaune, ridée; qui s’étale sur toute la surface. Dans les bouillons, il se produit un voile ridé; au fond du vase, il se dépose un sédiment noir brunâtre. L’inoculation de produit de culture n’a pas donné de résultats bien démonstratifs. Des chiennes, qui avaient reçu des injections dans les glandes mammaires, ont offert, à la place d inoculation, de petites tumeurs molles, atteignant le volume d’un haricot a celui d’une noix, dans le tissu desquelles Scheurlen a pu constater les Bacilles des cultures. C’dst surtout en se basant sur ces résultats, qu’il dit un peu légèrement positifs, que l’auteur se croit autorise à considérer la Bactérie qu’il a isolée, comme le véritable facteur étiologique du cancer. L’étude a besoin encore, on le voit, d'être reprise, étendue et approfondie; d’autant plus qu'il serait curieux devoir un organisme dont la végétation en cultures est si rapide, évoluer si lentement dans le corps humain et y déterminer une affection à terminaison prolongée, en quelque sorte chronique, alors qu’il semblerait plus en rapport avec sa vitalité d’en occasionner une à marche rapide et aiguë. Ballance et Shastock (1), en expérimentant comme Scheurlen, n’ont obtenu qu’exceptionnellemcnt des cultures; la plupart de leurs tubes sont restés stériles. , , . Par contre, Dmningos Freire (2) confirme les résultats obte- nus par Scheurlen et conteste même à ce dernier son droit de ’Tourbien des observateurs, le Bacillede Scheurlen ne seraitqu'une des espèces saprophytes de l'air, peut-être l'une des especes dénom- mées Bacilles de la pomme de tare. , . Il est cependant, dans certaines tumeurs, des Bactéries qui parais- sent jouer un rôle important, sinon dans la production de a neo- formation, du moins dans sa marche et sa destinée Leur action es, loin encore d’être nettement connue. Kilos peuvent modifier la n trition lie la tumeur, accélérer sa marche, causer son ulcération ou son ramollissement. Ou bien, elles pondent dos propnto pat ^- gènes spéciales, en vertu desquelles elles agissent sur 1 organisme parfois à la manière des poisons septiques (3). (1) Balunc ,1 Sha.took, Report on «1U,.U» «P"*-»* »iUl (JJritish Medical Journal, 1887, p. 929). (2) Domingo* Fhkirr, Société de médecine interne < . * . ’ j tumeurs maligne* (3) VERNimt. Propriétés pathogènes clos microbes renfermes dans les (Hevue de chirurgie, 1889, p. 793). BACILU’S. 4£X»‘un,eur ‘1"e ltirhel * ,rüuvéson Unv un sujet atleinl de leucémie avec tumeurs lymphadéniques nmh,de8 Kelsch e, Vai.lard (,) on, obsené une I itéri^rtC! “noir ** 18 ' ^ Ct dans leS lumeure enlevées aussitôt J. est un Bacille court, immobile, à peine plus long que large s0 r< ZT C0Ul'Ura " a,,i'inp * ^ “«*»»' P- ï. zrj, 4 - -- hur gélatine, la culture est d’abord translucide, un peu irisée sem- »le à celle du Bacille typhique ; plus lard, elle devient plus épaisse ur gelose, ce microbe forme une culture d’abord nacrée trans- parente, puis blanche et d'aspect crémeux - - - * ~ ætêk ■ ïï • Un, l'agent pathogène du MKo,J. pou,»nl ’TOW"» «*“ >"»*«., OU de, ,aecl,.r„m)^ ^ Bacilles dans la coqueluche. Différents auteurs ont signalé dans la coqueluche rnni„, • un haut degré, la présence d,> fWi •• queiuctie. contagieuse a ) O» t Vole fur In pathogÿnie «lu nareome f SoeiHr ,1* °'r e* liant», l-ea Ilaelerie*, i» “dic,°r^ tkirMr9it' *' 830 ÎWCTÉRIACÉES. AfanassielT (1) a trouvé, dans dix cas qu'il a examinés, constam- ment une espèce de Bactérie en lins bâtonnets, de 0,0 p. à 2,2 p de loue, très abondante dans les crachats, ne paraissant pas avoir de rapport avec les éléments cellulaires qu'ils contiennent. Celte espèce donne, en cultures sur plaques, de petites colonies brunâtres, rondes ou ovales, ne liquéfiant pas la gélatine. En strie sur gélatine ou gélose, elle donne une couche blanchâtre à la surface et rien dans la profondeur. Sur pomme de terre, elle forme une culture épaisse, jaune au dé- but, puis brune, qui recouvre rapidement toute la surface. Les bâtonnets des cultures sont très mobiles. Il se produit des spores dans les vieilles cultures. Les injections trachéales faites à de jeunes chiens et a de jeunes chats ont déterminé des broncho-pneumonies chez ces animaux; quelques-uns ont eu des accès typiques de coqueluche. Griffith dit avoir isolé de l’urine de coquelucheux une ploma.ne identique à celle qu’il trouve dans les cultures du Bacille d’Aianas- sielT et qu’il n’a jamais rencontrée dans 1 urine normale. R.itter (2) considère comme l’agent pathogène un Diplocoque très peut, restant coloré par la méthode de Gram, croissant facilement sur gélose, passer gélatine, bouillon ni pomme de terre, qu il a isole du mucus nasal et bronchique d’enfant coquelucheux. Rien cepen- dant ne démontre sa spécificité. D’après Deichler (3) et KurlofT (4), on devrait incriminer des 1 o- tozoaires que l’on trouve dans les crachats sous tonne de cellule nues, tantôt munies de cils vibratiles, tantôt amœbiformes. Bacilles dans le typhus exanthématique. U lava (5) dit rencontrer fréquemment dans le sang des "ul,dl1^ un Streptobacille qui reste coloré par la méthode de Gram et e cultive facilement dans le bouillon, sur la gelose et le sérum. Les cultures ne sont pas pathogènes pour les lapins, cobayes, «ta, pinte chiens- les petits cochons ont montré une poussée d’érythème cutané à la’suite d’inoculations. A côté de ce microbe, on (!) Afanass.sfk, Aetiologie uml kliniscltc Bactériologu es Keuchhustens (.XV. l'eter'bu^ ae[i?iï::::ac£iwK 'Süsl* 1^;*^ *■* (4) Kuri.off, Keuchhusten-Parasilen (Cenlr alblatt f , j , Prague, 1893, en (5) Il lava, Ü Typhu exauthematickèm {Académie F rançois-Josepn y tchèque, avec résumé en français). BAC1LLUS. 837 peut rencontrer en association ou comme agents il infection secon- daire, le Streptocoque pyogène, le Pneumobacille, le Uacille pseudo- diphtériyue, et un Bacille capsulé qu’il nomme Vibrio proteus ruber. Thoinot et Calmette (1 ; ont signalé dans le sang la présence de pe- tits grains réfringents, de 1 à 2 p., très mobiles, possédant un court prolongement. Plu' tard, ces grains font place à des filaments. Calmette (2) a retrouvé ces formes dans les crachats et l'urine. Dubief et Brühl (2) considèrent comme l'agent pathogène un !)i- plocoque qui se trouve dans le sang pendant la vie et dans les lésions pulmonaires, fréquentes dans le typhus, à l'autopsie. C’est un microbe aérobie qui liquéfie la gélatine et donne rapide- ment sur gélose une bande blanche, un peu jaunâtre au centre, après quarante-huit heures, la culture est devenue jaune orangé, l.e lait est coagulé. Les cultures seraient pathogènes pour les lapins et les cobayes. Bacilles dans les oreillons. Laveran et Catrin (4) ont isolé du sang et du liquide de ponction des parotides ou des testicules enflammés, un Diplocoque qui donne sur gélatine une petite culture blanche, liquéfiant lentement et tar- divement, sur gélose une abondante culture blanche, sur pomme de terre une bande blanchâtre peu développée. Bacille de la péripneumonie des bovidés. Arloing i.'îj a isolé de la sérosité îles poumons péripneumoniques quatre Bactéries distinctes : un Bacille liquéfiant rapidement la gélatine, qu'il nomme PncumobaeiUus liquef ariens bovin; un Micro- coque non liquéfiant, dont les colonies blanches ressemblent à des gmittes de cire, son Pneumococcu» gutta-cerei; un Microcoque don- nant des colonies blanchâtres qui deviennent minces, ridées et plis- sées avec l'âge, son Pneumococcu» lirhenoides ; un autre Microcoque à colonies jaune orangé, Pneumococcu > flavescem. (I) Thoumh et Caumttc, Annales de l'Jntlitut Fauteur, 1892. (i) C*luk«t«, Aimâtes de Micrographie, 1893, p. 87. (3 btsisr et tiKfHi, Le microbe du typhui iinnthématique (Archives de médecine expé- rimentale, 1894). (4i ur nombre d’espèces chromogènes. Klle reste aus-i prononcée après un grand nombre de générations et dans des cul- tures très anciennes. L’optimum de température pour la formation de la matière colorante est de ir.° à 18°; elle est déjà retardée à 25# et ne se fait plus à 37 degrés. Propriétés biologique*. — Vitalité. — Le microbe résiste peu à la chaleur ; une température de 60» le tue en quelques minutes. Aussi doit-on se demander si les formations décrites comme spores doivent réellement être considérées comme telles. Il supporte toute- fois longtemps la dessiccation. Produits formés dans les cultures. — Il ne se forme pas de gaz ; par contre, beaucoup d’ammoniaque et des traces d’indol. Pigment. — Le pigment n’a pas encore pu être obtenu à l’état pur. Il parait légèrement soluble dans l’eau acidulée, insoluble dans I eau, l’alcool, l’éther. Il se dissout également un peu dans In givré- 848 BACTÉRIACÉES. rine. II se décompose très vite; les solutions pâlissent rapidement à la lumière, un peu plus lentement à l’obscurité. Traitée par les acides organiques ou les acides minéraux étendus, la solution ne change pas de nuance; par l’ammoniaque, elle devient violette; par la po- tasse et la soude, d’un rouge rose; la nuance bleue est régénérée par les acides. Lorsqu’on la traite par la potasse et qu’on l’abandonne quelque temps, de douze à vingt-quatre heures, de rouge rose elle devient rouge brique, en offrant une fluorescence peu marquée; la couleur ne devient plus bleue par les acides, mais jaunit et se déco- lore peu à peu. Au spectroscope, la solution bleue donne une bande d’absorption épaisse dans le jaune, sur la ligne 1) de Frauenhofer. (les réactions ont été en partie déjà signalées par Braconnol (1). A côté du pigment bleu caractéristique, ce lîacille produit en outre une autre matière colorante qui donne aux milieux une fluorescence verdâtre. Habitat et rôle daim la nature. — On n'a pas encore ren- contré cette espèce en dehors du lail qu’elle modifie. Elle doit se conserver dans le milieu extérieur, terre, poussières ou eau. Elle semble inoffensive pour l'homme et les animaux. Huppe a nourri de nombreux animaux avec des aliments mélangés de fortes pro- portions de cultures, sans observer aucun trouble. Les injections intraveineuses, à fortes doses, n’ont rien déterminé. Pour empêcher la pullulation de la bactérie dans le lail et s'oppo- ser à sou extension, Reiset recommande de laver soigneusement les vases à l'eau bouillante. D’après lui, le lail contaminé pourrait ser- vir à la fabrication du beurre en y ajoutant au préalable 0sr,50 d’acide acétique par litre. Ce même microbe peut se développer dans le beurre et le fro- mage, qui présentent alors des taches bleues ou d’un bleu verdâtre où l’on retrouve en abondance les bâtonnets décrits. Le Bacille isolé d’un lait bleu par Zangemeister (2) et décrit par lui sous le nom de Bacillus cyaneo-fluorescens, parait n ôtre qu’une simple variété du Bacillus syncy anus. Il n’en diffère que par quelques minimes variations de forme, d’aspect des cultures et de production de pigment. (1) Bbaconnot, Journal de chimie médicale, II, 2e série, p. 625. (2) Zanoemristbb, Kurze Mittheiluugen über Bakterien (1er blauen Milcli ( Centrnlblatt für Bakteriologie, 1895, XVIII, p. 321). BAC1LLUS. 849 Bacillus cyaneo-fuscus Beyerinck. Beyerinck I l’a rencontré fréquemment dans les liquides putré- liés, les eaux de fossés vaseux, la terre. Il s isole facilement sur les plaques de gélatine; mais en été, à la température de la chambre, toute vitalité disparait après quelques générations; on le conserve beaucoup plus longtemps aux ba-ses températures, surtout dans les milieux liquides. Il est exclusivement aérobie. En piqûre dans la gélatine, vers 6®, la liquéfaction se produit vite; dans le liquide nagent des flocons brun noirâtre formés par les Bacilles; la gélatine prend une teinte bleue -ur une faible étendue. La matière colorante forme de i»etil> spbéro-cristaux d'abord ver- dâtres. puis bleus, devenant enfin bruns par oxydation. I.es aiguilles | cristallines doivent être constituées par une substance protéique î imprégnée de pigment. Bacille polychrome nov. spbc. Atlas i>e michobiolooik, Pl. xxix. C’est une espèce que j’ai rencontrée deux fois dans des eaux de puits et qui a été étudiée par G. Thiry , 2 dans mon laboratoire. Elle a pu élit* retrouvée dans un puits, avec les mêmes caractères, deux ans après une première constatation. Elle se caractérise par la propriété de produire facilement, sans intervention d'actions spéciales, physiques ou chimiques, des cou- leurs très variées. A la fois fluorescente et dichrofque, elle donne, dans les cultures, mais avec une fréquence inégale, le rouue, le jaune, le bleu et les diverses nuances spectrales. En outre, sur pomme de terre et sur gélose, on peut observer d’importants amas de formations cristallines d’un beau bleu indigo foncé, semblables de forme et d’aspect à l'indigo urinaire. Morphologie. — Caractères microscopiques et Coloration. — Le plus souvent, e'est un Bacille court et lentement mobile, La forme toutefois est très variable, sans que les variations paraissent dépendre de la nature du milieu ; ses éléments sont parfois très courts, presque sphériques; d autres fois, plus rarement, ils sont un peu plus longs. Il reste adoré par la méthode de Gram, mais un peu faiblement. Cultures. — Ci lti hks si h plaques de gélatine. — Les colonies ap- (I) tiinuu, I)i<« l.cben«ire»ehichte eioer Pifmeutbakteri* (Hotantiche Z-itung, 1*01). (î) omme de terre, ôù le substratum est coloré en bleu indigo et la colonie en gris bleu, la colonie prend une teinte violet évêque magnifique et la pomme de terre brunit; l'alcool dissout une petite quantité d'un pigment rose. Le liquide, ainsi coloré, prend assez rapidement une teinte brunâtre. Cette solution alcoolique rose présente les quelques réactions sui- vantes : L'acide acétique avive la nuance et ne décolore pas, même en excès ; l’acide chlorhydrique, l'acide azotique avivent d’abord la nuance, puis décolorent très vite; l’acide sulfurique avive la nuance et ne décolore pas; l’ammoniaque décolore très vite, par neutrali- sation avec l'acide acétique on obtient du vert, un excès d'acide fait reparaître le rose ; la potasse donne une belle nuance verte qui vire au rose par une trace d'acide acétique. En traitant par l'eau des cultures sur pomme de terre et sur gélose, on obtient un liquide bleu violet. Ce liquide rougit, puis se décolore, par les acides azotique et sulfurique; l’acide acétique le fait virer au rouge et ne le décolore pas, même en excès. L’ammoniaque donne une nuance rose qui vire au bleu par l’acide acétique. La potasse et la soude donnent une belle nuance verte qui passe au rose violet par l’acide acétique; le carbonate de soude donne du bleu. Les solu- 852 BACTÉRIACÉES. lions alcalines vertes perdent leur nuance au bout de quelques jours; l’agitation à l’air l'ait reparaître la coloration. Des cultures sur pomme de terre, jaunes, traitées par l’eau ammo- niacale, donnent une solution jaune. Le microbe ne parait pas être pathogène. Des injections intra- péritonéales massives ne déterminent rien chez le cobaye. Bacillus cœruleus. Smith (1) attribue ce nom à une Bactérie sécrétant un pigment bleu, qu’il a isolée d’une eau de rivière. Les bâtonnets mesurent de 2 ;j. à 2,5 u de long sur 0,5 [a de large et sont fréquemment unis en longues chaînes. La gélatine des cultures est liquéfiée dans une faible étendue; les parties qui s’y développent dans l’intérieur de la gelée sont blan- châtres, la portion superficielle est colorée en bleu. Sur pomme de terre, il se forme, à la température ordinaire, une couche d’un bleu sombre, qui avec le temps devient d’un bleu noir. La matière colorante ne se produit qu'à l’air. Elle est renfermée dans les cellules et ne se dissout ni dans l’eau, ni dans l’alcool, ni dans les acides. Cette espèce ne paraît avoir aucune action pathogène. Claessen (2) a isolé, de l'eau de la Sprée, une Bactérie sécrétant un pigment bleu indigo. Ce sont de petits bâtonnets à extrémités arrondies, dont les dimen- sions sont les mêmes que celles du Bacille typhique. Ils sont très mobiles et sont tantôt isolés tantôt réunis par deux ou trois. Ils se colorent facilement aux couleurs d’aniline. En culture sur plaques de gélatine, les colonies n’apparaissent qu’au troisième jour, sous forme de petits disques d’un blanc gris. Celles qui arrivent à la surface rappellent d’abord comme aspect les colonies du llacille typhique : le centre se colore, puis la nuance diffuse dans toute la colonie ; Claessen n’a pas observé de liqué- faction. En piqûre dans la gélatine on observe, au bout de vingt-quatre heures, un point d’un bleu indigo formé à l’endroit de la piqûre. Les jours suivants, la culture s’étend nettement à la surface de la gelée. 11 ne se développé presque rien dans le canal de la piqûre. (1) Smith, A new chromogeuic Bacillus ( Medical News, 1887, II, n° 27, p. 7.>8). (2) Claessen, Ueber einen indigoblaueu Farbestofferzeugenden Bacillus aus Wasser ( en- trai blatt für Bakteriologie , 1890, Vil, p. 63). bacillus. 8S3 La colonie se colore progressivement : la gelée elle-même ne se teint jamais. Le bouillon se trouble rapidement et laisse déposer un sédiment floconneux, épais. Sur gélose, cette llactérie croit très vite en donnant une épaisse culture humide, brillante, colorée en bleu noir intense Sur pomme de terre, il se forme, en trois ou quatre jours, une colonie d un bleu indigo foncé. La matière colorante est insoluble dans l'eau, l'alcool absolu et le : chloroforme, même à chaud, presque insoluble dans le sulfure de carbone, froid ou chaud, et dans un mélange à parties égales d'éther et d alcool. Llle est faiblement soluble dans la lessive de soude chaude. Elle se dissout en donnant une coloration jaune brun dans I acde sulfurique concentré bouillant et avec une teinte bleue indigo dans acide chlorhydrique concentré. L'addition d'ammoniaque à cet e derniero solution fait disparaître la couleur qui réparait par a. dd.on d aride ; a I air cette nuance bleue devient brun jaunâtre. ; Le bantha mdigoferus de Voges (!) n’en peut guère être distin- Baclllus violaceus. Atlas de microriolooik, Pi., xxviii. L est une Bactérie assez commune dans l'eau ; j'ai pu l'isoler d'eau de puits, d eau de citerne et d'eau de rivière (2). Sa présence m'a dans tous les cas, paru coïncider avec une forte proportion de ma- ètes organiques et être un mauvais indice pour la pureté de l'eau décrite** ^ T'** P",>babilité8* cel,e 'l»e Schroeter (3) avait sous le nom de Murococaa violaceus , trouvée sur des tran- ches de pomme de terre exposées à I air : ce qui indiquerait qu elle pe egalement se trouver en suspension dans l’atmosphère. C'est elle aussi que Bujwid (4) a obtenue d'eau de fusion de gréions. Elle do, être plus commune dans l'eau qu'on ne se l'imagine il e't parfo,, d.fllcle dv la reconnaître sur plaquas et sauve, cilltures r tique J,- I «i reueonlree eu grande abondance dans divers échan <*ns de terre, pris u d assez grandes profondeurs, 2 et même 3 mètres! XIVgep.W.7‘Mer t,'rkoraro-de «f-^Cerieo (Central*,*, ftr (3) Sa.o.m, ,|".*b!-r !im^' ilTr!l,, |l ^ ''Tm” IA*Hale* avril 1888). BioUtçia der Pflan.en. b p Îl^ I Wty ^ «- U (Annale, de r/n.l„ul Pastenr, 18*7, 85J4 bactériacées. Ce sont des bâtonnets courts, à extrémités arrondies, mesurant de 2 [a à 3 de long sur 0,4 à 5 a de large. Ils sont immobiles et peut- être lentement mobiles dans les liquides. Il se forme, dans b s vieilles cultures, des spores arrondies ou un peu elliptiques, de même largeur que les bâtonnets. En culture sur plaques de gélatine, les colonies se développent ia- pidement; elles peuvent avoir atteint leur maximum en trois jours. Ce sont de petites taches hyalines, à bords sinueux, à surface ondu- lée, dont le centre surbaissé est opalescent, jaunâtre. La partie cen- trale se creuse rapidement et la liquéfaction se fait en très peu de temps. Sur le liquide nage une peau épaisse très visqueuse, très co- hérente, qui s’enlève d’un seul bloc; elle se colore souvent en violet après un temps assez long, en totalité ou en partie seulement, par zones concentriques. Parfois elle reste incolore, rien ne différencie plus ces colonies, qui se sont fondues en un liquide trouble, blan- châtre. . .. ... Inoculée en piqûre dans un tube de gélatine, cette espece lique ic très vite le milieu. Le liquide est trouble; il se forme à la surface une pellicule blanche, adhérente aux parois. Au bout d un long temps, plusieurs semaines, ce voile peut présenter un mince liséré violet. Au fond du tube, s’est déposé un sédiment épais, blanchàtie. D’autres fois la liquéfaction est plus lente -à s’observer, surtout avec les gelées très consistantes ; la colonie, qui forme alors une couche assez épaisse d’un beau violet, creuse d'abord le milieu, puis la liqué- faction se produit graduellement. Sur le liquide nage une épaisse pellicule violette; au fond se trouve un dépôt blanc un peu violet, le liquide peut être faiblement teinté de rose violacé. Les cultures développent souvent une forte odeur d’acide butyrique. Sur gélose, le développement est plus spécial ; en ( eux ou > jours, il apparaît, le long de la strie, une petite ^che blanche, qui grandit et donne une pellicule épaisse ou pl.ssée. U te cul me (le vient rapidement d’un beau violet noir. La même odeur butyrique se perçoit; elle manque parfois sans qu’on en puisse sa.s.r la rat- S°Sur pomme de te, re, il se forme une culture visqueuse peu épaisse, nui brunit et arrive à couvrir toute la surface de la tranche. Le. seules parties qui sont en contact immédiat avec la matière d ense- mencement deviennent violettes. , , A|„*;np Dans le bouillon, le développement se fait comme dan. g “CtticularUé la plus intéressante de ceUe espèce est^s con- tredit la production de pigment. La matière co oi BACILLUS. 8SH '" «W. nombre de gé- «(.rations Les cultures sont alors moins fortes et colorées dan< une faibb- portion de leur étendue. De semblables cultures par un pas- üümv rT 'i'’ lîm' récul“'re"1' «. Partie an moine leur puis. Mm, Utromogene; le, nouvelle, colonie, qui eu provienne,,! par ncemen. ,ur gélose. son. be.„,.oup ,lu, ree, reneonlre de, colonie, qui Lie propriété dé 1,. d , P,g,ue,„ que très atténnéo ; le, première, cull'ure, sontLml- ' i*" v,°laeees ou même striée, de quelques raie, violettes. Bacillus janthinus Zopf. Celte ".etérie violette est assurément à distinguerde la précédente • e est t Ile sans doute que Zopf (t) a décrite sous le nom de Bacterivm ZTr el,d°nne C°mme ne ,i<*ué,iant P«» «a gélatine. Il i’a ren- staln TJr. ?" morCeaUX de vessie de Porc, flottant dans une eau Miaule. Je I a» observée dans des cultures sur plaques d’une eau de ’ l,ÜUVreeri matières organiques et trèspeu richeen Bactérie! * (I; Zmv, [lie Spa|||,j|£• IUCILUJS. 8S7 même grosseur. Les bâtonnets sont sensibles à l'action «le la lu- mière; dans un vase dont un des côtés £eul est éclairé, ils saluas- sent dans cette partie. Il faut probablement rapprocher de cette espèce une Bactérie que je dois à l'obligeance du professeur Le .Monnier. Elle formait à la surface de Truffes un enduit muqueux assez épais, de consistance grenue, friable, coloré en vert clair, un peu jaunâtre, ('.elle zooglée renfermait des Bacilles gros et courts, mesurant *2 ;x de long sur I u. de large, à extrémités arrondies. Ils étaient vivement mobiles, sans présenter toutefois de mouvements étendus. J ai pu les culti- ver sur les milieux ordinaires, mais sans obtenir sur aucun une coloration verte aus-i intense que celle de la colonie où je les avais observés. En cultures sur plaques, ils forment, dans l'épaisseur de la gelée, de petites colonies rondes, d'un jaune vert, qui se développent peu et liquéfient très vite la gélatine, 'ans s’étendre. En piqûre dans un tube, ils liquéfient la gélatine où se dépose un sédiment blanchâtre. Sur gélose, on obtient, en strie, une large culture jaune un peu verdâtre, épaisse, de consistance butyreuse. Le bouillon ensemencé verdit assez vite et peut même devenir vert pomme. Le liquide s’éclaircit peu à peu par séparation d’un dépôt blanc, teinté de vert. La matière colorante est soluble dans l'alcool absolu; elle donne un liquide vert jaunâtre ou plutôt vert de vessie clair. Je n’en ai pas pu obtenir une quantité su (lisante pour l'étudier. Bacillus viridis Van Tieghem. Van liegbetn I , qui n’a malheureusement donné que trop peu de détails sur ces Bactéries vertes intéressante», a rencontré celle-ci dans un mince dépôt vert formé dans la cavité, pleine d'eau, d'un chapeau de Polypore. Le sont de petits bâtonnet» d'un vert pur, étranglés au milieu, complètement immobiles. Dans l'eau, ils deviennent jaunâtres; il apparaît dans leur intérieur un noyau brillant, très réfringent, sphé- rique* ou légèrement ovale; c'est une vraie spore. Le restant du protoplasme se décolore complètement. La spore est mise en liberté par gélification. I) Va* T UWrvatn.ti* *ur le* Hartéri icé< s vert.'» [HulUlin rfe la Soritlé hotant- p. ITt). 858 BACTÉRIACÉES. Bacillus virens Van Tieghem. Il a élé trouvé (S) dans l’eau parmi les Spirogyres, puis dans des eaux stagnantes. Ce sont des filaments étroits, d’un vert pur tirant sur le jaune, ordinairement immobiles, mais parfois doués de mouvements lents. Les articles qui se forment par leur segmentation sont assez longs, ils ressemblent comme dimensions à ceux du llacillus anthracis. Exposés pendant plusieurs jours à l’obscurité, il se produit, dans chacun d’eux, une spore ovale, très réfringente, incolore, au niveau de laquelle l’article est parfois légèrement renflé; en même temps on observe une décoloration complète. Mises en liberté, les spores germent dans l’eau, en donnant un filament mince, d’abord incolore, puis verdissant à la lumière et atteignant les dimensions du filament primitif. Aucun caractère de culture n'a élé donné pour .ces deux espèces, qui n'ont pas encore été retrouvées par d’autres observateurs. La matière colorante verte n’a pas été étudiée; c’est sans aucune raison positive que beaucoup la considèrent comme de la substance chloro- phyllienne. L’organisme filamenteux observé par Dangeard (2) n’est très pro- bablement pas une Bactérie; en tout cas rien de précis n’est acquis sur le pigment vert clair qu’il contient. Bacillus chlororaphis Guignard et Sauvageau. Guignard et Sauvageau (3) ont rencontré celte espèce sur des cadavres de vers blancs; je l'ai trouvée à plusieurs reprises dans des eaux de puits ou de rivière. C’est un petit Bacille d’environ 1,5 g. de long sur 0,8 g de large, à extrémités arrondies et légèrement renflées. Il produit assez vite des spores et reste difficilement coloré par la méthode de Gram. Les cultures se font surtout bien vers 25°-30°. En cultures sur plaques de gélatine , les colonies liquéfient très vile en donnant une large cupule remplie d’un liquide trouble, à petits flocons grisâtres. La culture est toute liquéfiée en quelques jours et (1) Van Tieghem, Observations sur les Bactériacées vertes ( Bulletin delà Société botani- que, 1880, p. 174). (2) Dangeard, Contribution îi l’étude des Bactériacées vertes ( Journal de micrographie, 2S février 1891, et Annales de micrographie , 1895, Vil, p. 67). (3) Guignard et Sauvageau, Sur un nouveau microbe chromogène, le Bacillus chlorora- phis ( Société de biologie, 22 décembre 1894). BACÎLLUS. 859 ne présente pas de fluorescence verte; mais après cinq à six jours, on y rencontre de petits |>oints d’un vert noir qui. au microscope, sont des sphéro-cristaux d'un beau vert. Sur gélatine, en piqûre, la liquéfaction est rapide; le liquide est un peu fluorescent, il s’y développe des points verts qui sont formés d’amas de longues aiguilles cristallines de cette nuance. Les cristaux sont plus nombreux dans la gélatine glucosée à 5 p. 100; il ne s’en produirait pas en remplaçant le glucose par le maltose, le saccha- rose ou la dextrine. Sur gélose, la culture est grisâtre, un peu transparente ; il ne se forme de cristaux que dans le liquide qui peut se trouver au fond du tube. Sur s&rurn coagulé, la culture ressemble d'abord à celle sur gélose, puis produit la liquéfaction du milieu. Sur de terre, il se produit une glaçure jaunâtre, s'étendant facilement surtout le tubercule. I.a culture peut présenter des points verts après trois ou quatre jours; ils sont nombreux après une quin- zaine de jours. Le bouillon se trouble vite, devient un peu fluorescent. Des cristaux verts se forment, parfois très nombreux, sur les parois du ballon, surtout du côté opposé à la lumière. Le lait est rapidement coagulé; la culture prend une teinte jau- nâtre et une consistance visqueuse; les cristaux verts se montrent après une huitaine de jours. Les aiguilles vertes sont souvent longues, flexueuscs; d'autres fois plus nettement prismatiques. Elles forment des paquets, des macles, ou des sphéro-cristaux. Elles sont insolubles dans l’eau bouillante, et n'abandonnent rien à la plupart des dissolvants neutres; l'alcool absolu bouillant dissout assez bien la matière verte. Les alcalis avivent la nuance verte; les acides forts la décolorent. Avec I acide chlorhydrique, avant de se détruire, elle passe au bleu; avec l'acide azotique, au rouge orangé. Le pigment véritable ne fait peut-être qu'imprégner des cristaux de composés amidés ou protéiques. Bacillus fluorescens liquefaciens Flugge. Atlas de hicrobioi.ooie. Pl. xlvii. Lette espèce très répandue dans la nature, faisait certainement partie des Bactéries anciennement comprises sous la dénomination de Bacterium tenno. Elle abonde dans toutes les putréfactions, sur- tout au début ; elle est très commune dans l’eau, l’air et les couches supérieures du sol. 860 BA.CTÉRIACÉES. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Ce sont (le courts bâtonnets, à extrémités arrondies, mesurant en moyenne 1,5 \j. de longueur et 0,4 ;j. les eaux devrait faire suspecter une souillure d'origine animule, pouvant seule faire apport d acide phosphorique dans ce milieu. Cette constatation de 1 influence des phosphates a été faite, il est vrai, avec le R'icille pyocyanique , produisant, à côté de la pvocya- nine, une autre substance douée de la propriété de fluorescence v Verte, il nest pa> à dire que les mêmes résultats s'obtiennent avec les autres espèces, assez nombreuses, qui présentent une fluores- cence semblable. Duramp et Planchon (2) ont isolé des eaux de Montpellier une au! ie espèce bacillaire très voisine du lltu illus fluorescent liquefaciens. Elle en diffère surtout en ce qu elle produit un voile dans les bouillons et qu elle est nettement pathogène pour le lapin. Cest un Bacille court et épais, à extrémités arrondies, mesurant - / de longueur sur 0,8 p de large. Les éléments, souvent isolés ou réunis par deux ou trois, sont très mobiles. Ils se colorent difficile- ment. Sur plaques de gihtine, les colonies sont d'abord de petites goutte- lettes huileuses, jaunâtres, arrondies; elles s’entourent d’une au- réole plus claire et liquéfient très rapidement le milieu. Sur gélatine, en piqûre, it se forme d’abord une petite culture en clou ; puis une cupule de liquéfaction qui progresse tri-s vite. La gélatine prend une belle fluorescence verte; le liquide se couvre d’un voile plissé. Sur gélose, il se forme rapidement une colonie blanche, humide. !1« milieu prend une fluorescence verte, qui fait parfois défaut. Sur pomme de terre, la culture, d'abord blanchâtre, devient d'un beau jaune d'or, d'aspect cireux. Le haillon se trouble très vile; il se forme, à la surface, un voile td abord délicat, puis épais, plissé, et, au fond du vase, un dépôt ^ blanc jaunâtre, épais. Le liquidée d'abord une belle fluorescence lllï.' vTmwÎT 1‘ rünC,‘°" n,,0re,C'gene ,le* micr*bw l ln,l,tut Pattrur, 862 BACTÉRIACÉES. verdâtre ; avec l’âge, il brunit. Dans le dépôt et parfois dans le voile, il se forme des granulations pigmentaires d’un vert presque noir. Le lait se coagule assez vite, surtout à l’étuve. Le coagulum se teint en verdâtre, puis se dissout en grande partie après quelques jours. Le microbe pousse très rapidement vers 20°; très abondamment à 37°, mais alors sans produire de pigment. La fluorescence, d’un vert bleuâtre, est probablement indépendante du pigment vert qui se forme en granulations. Une inoculation de un centimètre cube de culture dans la veine de l’oreille, dans le péritoine ou sous la peau d'un lapin, tue 1 ani- mal en dix à quinze heures; il en est de meme avec les oiseaux. Les cultures du sang ou des organes donnent 1 espèce bactérienne employée. Les rats et les cobayes paraissent réfractaires. Bacillus fluorescens putridus Flugge. Cette Bactérie s’observe dans les mêmes circonstances que la pre- cedente qu’elle accompagne fréquemment. Plusieurs caractères sont communs aux deux espèces; la dernière se distingue surtout par la non-liquéfaction de la gélatine sur laquelle elle croit. Les bâtonnets ont une longueur de 2 ix à 2,2 jx et une largeur de 0,45 fx; ils sont mobiles, mais ne présentent jamais de grands mou- vements. En culture sur plaques de gélatine, les colonies apparaissent comme de petits disques transparents, un peu jaunâtres, (.elles qui arrivent à la surface de la gelée prennent en peu de temps un grand déve- loppement, Elles donnent, en quelques jours, de minces pellicules hyalines, à bords très sinueux, à surface tourmentée, ressemblant un peu aux colonies de Bacille typhique , mais plus aplaties et beau- coup plus larges. De plus, la gelée ambiante se teint en vert dans une assez grande largeur et la plaque dégage une odeur forte, U ri lieuse. En strie sur gélatine, on obtient une culture incolore, presque transparente, plus épaisse que celle du Bacille typhique; il se orme une bande médiane à bords lobés, rappelant comme aspect la fronde de certaines Fougères, les Polypodium, dont les plis se continuât dans la colonie. La gelée ambiante se teint en vert dans une bonne partie de son étendue; la coloration est parfois brunâtre Sur gélose, c’est une couche muqueuse grisâtre, pâteuse p que visqueuse. Le milieu est aussi coloré en \eit. Sur pomme de terre, la culture ressemble assez au début a ( BACILLUS. 863 du liacitle typhique; c'est une mince glaçure incolore, un peu gluante. Elle devient rosée ou brunâtre, luisante, comme vernissée et produit souvent des bulles de gaz qui la soulèvent en certains endroits. Le bouillon ensemencé se trouble dès le premier jour, à 20°; en trois ou quatre jours, il s'y est formé un voile incomplet, mince, se déchirant par grands lambeaux; il existe au fond du vase un dépôt blanchâtre très abondant. Le liquide présente aussi une fluorescence verdâtre, mais beaucoup moins prononcée que celle produite par I espèce précéd e n te . Toutes les lultures, mais surtout celles sur pomme de terre et dans le bouillon, développent une odeur, souvent très forte, qui rappelle celle de l'urine putréfiée. Cependant les cultures sur géla- tine et sur gélose peuvent être presque inodores. Les cultures ne paraissent avoir aucune propriété pathogène. Comme I espèce précédente, celle-ci se rencontre souvent dans les crachats verts. Frick (1) a isolé des crachat» verts une Bactérie voisine, qui se distingue de celle-ci par des caractères assez nets. Lest un mince Bacille dont la longueur est de six à sept fois supérieure à la largeur, très mobile. Il ne liquéfie pas la gélatine et lui communique, ainsi qu’à la gélose et au bouillon, une fluores- cence verte. Il coagule la caséine du lait sans l'attaquer; les vieilles cultures prennent aussi une teinte verdâtre. Sur pomme de terre, il forme un revêtement brunâtre, ressemblant à de la compote dé pommes; la pomme de terre prend, autour de la culture, une teinte violet sale. U matière colorante est insolubledans l'alcool, l’éther, le chloro- forme; très soluble dans l'eau, surtout si l'on ajoute un peu d'alcali. Ce microbe se colore bien aux couleurs d’aniline et reste coloré par la méthode de Gram. Lepierre (2) a isolé des eaux d’une citerne de Coïmbre, un Bacille fluorescent non liquéfiant, différant surtout du Baciltus ftuoresrcns putrùlus par ses propriété» pathogènes très marquées pour le lapin et le cobaye. Le Bacille mesure 2 à 3 p de long sur 0,5 a de large; dans les milieux liquides, il atteint de 4 à 6 p. Il est parfois légèrement in- curvé et presque immobile. Il prend bien les couleurs d'aniline et se décolore par la méthodede Gram. M) Fmœ. Virthov't Archt* fur pathotogiich* A né tamis. CXVI, i> M6. , *avs iTp* W3?ud* d un b*ci,le ,luorMCeut r,*',K>sène ( à, r institut ra,uurf 864 IUCTÉRUCÉES. Sur plaques de gélatine , les colonies profondes sonl rondes et colo- rées en jaune brunâtre, les superficielles sont hyalines, à bords nets, peu sinueux, à surface humide, granuleuse, sans sillons. La gélatine prend autour d’elles une belle fluorescence verte et ne se liquéfie pas. Sur gélatine, en piqûre, le développement ne se fait qu’à la sur- face; en strie, la culture est hyaline, grisâtre, à bords sinueux. La fluorescence verl pâle dilfuse dans toute la gelée. Sur gélose, le développement est très rapide, la cultuic est d un blanc sale. La fluorescence se manifeste après deux jours, pour disparaître vers le dixième jour; la gelée prend alors une teinte brunâtre. Sur sérum, le développement est semblable à celui de la gélose; la fluorescence n'apparalt pas. Sur pomme de terre, il se forme en vingt-quatre heures un enduit jaune brun humide ; le milieu devient noirâtre autour de la colonie ; il ne se produit pas de fluorescence. Dans le bouillon, il se forme, à la surface, des voiles successifs qui tombent rapidement au fond; le liquide reste assez transparent. La fluorescence est très nette après deux jours. L’odeur des cultures jeunes rappelle celle de l’infusion de chaux; celle des vieilles cul- tures l’odeur des choux pourris. La fluorescence se conserve long- temps dans les bouillons de viande; dans les peptones, elle disparaît au bout de quelques jours. , . Dans le lait, il ne se produit d’abord aucun phénomène apprécia- ble; le liquide fourmille de bactéries et devient alcalin, sans se ^AnrèTdcux mois, il est coagulé en partie et resté alcalin. 11 ne s’y produit jamais de fluorescence, même avec addition de phosf P Le microbe ne fait pas fermenter les sucres et ne produit jamais d’indol. 11 ne se développe pas sans air. 11 végète très peu a 10°, ou mieux entre 20° et 30°; très bien à 37°, mais sans produire de pig- ment. Chauffé en tubes capillaires, il est tué en une minute, vers S5°- 60°. Les phosphates n’ont ici aucune influence sur la fluorescence. Les cobayes succombent en un à sis jours, après une moculaUon intrapéritonéale; ils présentent une péritomle, avec exs“^1 ^°"'t danl, et des abcès blanchâtres, à contenu caseeux, dans le foie et la rate. BACILLUS. 860 Bacillus luteus Flugge. Fliigge (J) a donné ce nom à une espèce de l'air qui vient fré- quemment contaminer les plaque*. Ce sont des bâtonnets d'une longueur moyenne de 2,8 51 et d'une largeur de 1,5 u, immobiles, isolés ou souvent réunis par deux. J’ai observé dans les cellules la formation de spores ovoïdes, de 1,8 p de long et de même largeur que les bâtonnets, qui se renflent un peu jHHir les contenir. Klles sont situées le plus souvent au milieu du bâtonnet, parfois plus rapprochées de l'une ou de l’autre des extrémités. Les colonies des cultures *ur plaques sont des disques assez gros, jaune d’or, ne liquéfiant pas la gélatine. La gélatine des cultures n'est jamais liquéfiée. Kn strie, il se pro- duit une culture assez large, membraneuse, plissée, colorée en un beau jaune d'or. Sur gélose le développement est beaucoup plus abondant, surtout à une température de 30° environ. Il se forme une couche jaune qui peut atteindre une grande épaisseur et recouvrir une bonne partie de la surface libre du milieu. Les bord* sont nets; la surface en est verruqueuse. La matière colorante est très soluble dans l’alcool absolu; elle donne une liqueur jaune d'or pâle. Sous l'influence des alcalis elle vire au jaune bistre, elle est ramenée a sa teinte par neutralisation ; les acides sont sans action sur elle. Elle se produit mieux à l'étuve vers 30« et se détruit en partie dans les vieilles cultures qui pâlissent. Bacillus flavus. J’ai rencontré dans plusieurs eaux de boisson une Hactérie jaune se distinguant facilement de la précédente par l’aspect de ses cul- tures et surtout par la liquéfaction de la gélatine, quelle occasionne assez rapidement. Les bâtonnets, qui sont immobiles, mesurent de 1,8 p à 2 p de long *ur 0,45 p de large. Kn cultures sur plaques, les colonies bien développées sont des disques irrégulièrement lobés, jaune brunâtre avec des reflets verdâtres, *itués au fond d’un entonnoir de liquéfaction assez U) I luw.«, (h if MiertMirgaoomeu. MacA. — btcieriolog te. 55 866 BACTÉEUACÉES. profond. Ces colonies sont très visqueuses; elles s’enlèvent d’un seul bloc. En piqûre, la gélatine est assez vite liquéfiée dans une bonne partie de sa hauteur. Le liquide est absolument clair; il est recouvert d’une peau épaisse, floconneuse, d’un beau jaune d’or, et a laissé déposer un sédiment plus léger et plus terne. Sur gélose, la culture est assez épaisse, muqueuse, un peu cou- ante. Sur pomme de terre, c’est une membrane moyennement épaisse, jaune d’or. Les cultures développent une faible odeur fade. Bacillus synxanthus Ehrenberg. (Vibrio synxanthus, Bacterium xantliinum.) L’espèce a été donnée par Ehrenberg comme la cause d’une colo- ration jaune du lait cuit, s’observant assez fréquemment dans cer- taines régions. Elle a été étudiée depuis par Schroeter (1). Ce sont de courts bâtonnets minces, doués d’une vive motilité. Ils se cultivent très bien dans le lait cuit, qu’ils teignent rapidement en jaune d’or. La caséine est précipitée, puis dissoute; le lait devient fortement alcalin. La matière colorante est insoluble dans l'alcool et l’éther. Elle serait, d’après Schroeter, soluble dans l’eau. Le liquide de culture liUré est jaune citron avec une légère teinte verte. Les alcalis ne font i»as varier la couleur; les acides, même en faibles proportions, la détruisent. 11 existe certainement un assez grand nombre d’espèces produisant des pigments jaunes; leur différenciation est à établir d’une façon [dus précise. Bacillus brunneus Schroeter. Schroeter (2) a donné ce nom à une Bactérie produisant une matière colorante brune dans une infusion de maïs putréfiée. Elügge (3) en rapproche, sous le nom de liacillus fuscus, une Bac- térie qu’il ne décrit que d’une manière très incomplète. Le principal caractère qu’il signale est la présence autour des colonies de cul- tures sur plaques d’une auréole brune. (1) Schrokteh, Ueber cinigc durch Baclerien gebildete Pigmente [Beitrûge sur Biologie < 1er P/lanzen , 1,2“ P-, P- 120). (2) Id., ibid. (3) Flügüb, Die Microorganismon. BACILLUS. 867 Adametz (1) décrit, sous le nom de Brauner Pigment bildender Wasserbacillus , une autre Bactérie de l'eau produisant un pigment brun. Ce sont de petits bâtonnets immobiles, qui contiennent sou- vent des spores. En cultures sur plaques de gélatine, les colonies sont d’un blanc sale, muqueuses, filantes même; elles ne croissent que lentement. Après un temps assez long, dix à quatorze jours, elles s’entourent d’une auréole brune. La gélatine n’est pas liquéfiée. Sur gélose ou sur gélatine, la culture forme une colonie blanche, muqueuse, autour de laquelle la gelée se colore en brun. Bacilles rouges. Frank (2) a rencontré sur du riz cuit exposé à l’air un Bacille qu’il a nommé Bacillus ruber. Les bâtonnets ont de 5 p à 8 ji de long et à peine I p de large; ils sont isolés ou réunis par deux ou quatre, et vivement mobiles. Ils produisent un pigment rouge brique. Plusieurs espèces de Bactéries sécrétant du pigment rouge ont été isolées des eaux. Breunig (3) a rencontré une très belle espèce da?is les eaux de la ville de Kiel ; elle est désignée d’ordinaire sous le nom de Bacille rouge de Kiel (4 . Ce microbe est un Bacille vrai dont les éléments ont une longueur qui varie de 3 à 5 51 et une largeur de 0,7 à 0,8 a et sont médiocre* ment mobiles. Les vieilles cultures sur pomme de terre renfer- ment des éléments de 8 et 10 ;jl. En cultures sur plaques de gélatine, les colonies profondes sont jaunâtres, rondes; les superficielles s'étalent et liquéfient vite en prenant une teinte rose. Sur gélatine, en piqûre, il se forme dans la piqûre de («otites colo- nies blanchâtres et à la surface une tache rouge sang. La gelée ne tarde pas â se liquéfier; le liquide est fortement coloré. Dans la pro- fondeur du tube, il se produit souvent des bulles de gaz. Sur gelose, il se développe une colonie rose pâle qui devient d’un rouge foncé brillant, semblable à de la cire à cacheter, présentant des reflets métalliques. Avec l’âge, la nuance devient brunâtre. (I) Attrait, |)ie liecterirn derTnnk uod Nultwasser, 1888. lî) Heitrâge sur lltol'igir 'ter Pflanzea, I, 3« p.t p. |g|. (J) B«cteriologi»che Unterttuchuiigen Trinkwaiacr* der SUdt Kiel [Thèse inau- "ur '» «lu B»cillo rouge de Kiel (Annales de r Institut 808 BACTÊH1ACEËS. Sur pomme de terre, le développement est très rapide à 30°; la surface se recouvre, en un jour, d’une colonie d’un rouge pourpre violacé. Le bouillon est fortement troublé en vingt-quatre heures et se colore en rose. Les bouillons auxquels on ajoute de minimes quan- tités d’acide tartrique, de I p. 10000 à 1 p. 1 000, mais seulement d'une façon graduelle, peuvent être fortement colorés. La matière colorante de celle Bactérie est soluble dans l'eau, plus soluble dans les alcools éthylique eL méthylique, peu soluble dans la benzine, insoluble dans l'essence de térébenthine, le chloroforme, le sulfure de carbone, l’alcool amylique. L’éther sulfurique décolore ce pigment, mais cette action cesse dès que l’on ajoute au mélange quelques gouttes d’acide chlorhydrique. Les acides, à petites doses, avivent les nuances; les alcalis la dé- truisent, mais elle réapparaît par neutralisation. La coloration n 'apparaît qu’en présence d’oxygène. A 1 abri de l’air, le microbe se développe lentement, mais donne des colonies incolores. Lustig (1) a décrit une intéressante espèce rouge qu’il a rencontrée dans l’eau de rivière ( Bacille rouge de l'eau, de Lustig). Ce sont de minces bâtonnets de 1,8 p à 3 p de long, très mobiles, montrant souvent à leurs pôles des granulations d'un rouge sombre. Dans certaines cultures, le bouillon principalement, on trouve de longs lilaments. En culture sur plaques de gélatine, on aperçoit à l’œil nu les colonies de la surface, après quarante-huit heures, comme de petits points grisâtres avec le centre rouge; à un faible grossissement, ces colonies ont des bords sinueux, une teinte jaune rougeâtre et une partie centrale rose carmin. Puis, ces colonies s étendent, leurs bords deviennent irréguliers, la coloration rouge augmente et gagne la périphérie, la gélatine se ramollit et la colonie s’enfonce dans un entonnoir de liquéfaction. Les colonies profondes liquéfient plus tôt la gélatine. En piqûre sur gélatine, il se forme, en quatre ou cinq jours, un fort entonnoir de liquéfaction contenant un liquide rouge tome. Tout le tube linit par être complètement liquéfié; le liquide, rouge sombre, a une consistance visqueuse. Sur gélose, la culture recouvre en quelques jours toute la sur- face de la gelée ; elle ressemble à une couche de cire à cache- ter rouge. (i) Lustig, Ein rother Bacillus in Fiusswasscr (< Centralblatt fur Bactériologie, 1890, VIII, |>.33). BACILLUS. 869 Sur pomme île terre, la culture, «jui s'étend rapidement, reste grisâtre. Dans le bouillon , le développement se fait très vite, mais il ne se produit fias de matière colorante. Dans le lait, la surface est colorée en rouge en vingt-quatre heures ; la caséine est complètement précipitée en deux jours. Les cultures semblent être pathogène- pour les lapins à fortes doses. Les animaux qui succombent n’offrent aucune lésion so- ciale. La matière colorante, d’un violet rouge foncé, e-t insoluble dans 1 eau, soluble dans I acide acétique et l’alcool, dans la benzine, l’éther, le chloroforme, le sulfure de carbone. Les alcalis concentrés la jaunissent; l'acide sulfurique concentré la fait virer au violet sale. Eiselsberg (t) décrit un bacille rouge de l'eau qui se rapproche beaucoup de celui-ci. La matière colorante qu'il produit est d'un brun rouge et, «le [dus, il ne croit que très lentement et jamais en l’absence d'oxygène. Auché 2) a observé sur des sardines altérées et colorées en rouge un Bacille spécial qu'il nomme Coeoo- Bacille rouge de la tardine. Il parait identique au Microlte rouge de la sardine de Dubois Saint - S«\iin (p. *.12 .et ne se di-tiugue du Micrococcus prodigiosus que par la consistance filante de ses cultures sur gélose, que l’on peut du reste remarquer chez ce dernier microbe, et la solubilité dans l'eau de la matière colorante. Ia' Dantec (3) a isolé de morue salée présentant I altération connue sous le nom de morue rouge, un Bacille rouge (Bacille rouge deTerre- .Venir que parait devoir être distingué «le- précédents. Pour l'iso- ler «lu produit, il conseille d'enfermer dans un tube «le verre ef- filé très lin une parcelle d«> la glaire rouge -«• trouvant sur la viande, dissociée dans de l’eau stérilisée, et .le plonger le tout dans de l'eau & 95" pendant une minute, puis de semer sur plaques de gélatine. Les bâtonnets, pris -tir de la morue, ont de 4 à 10 ;x, «fuelquefois plu-; ils sont mobiles et présentent presque toujours une spore bril- lante à une extrémité. Sur plaques de gélatine, les colonies forment de petits disques d un rouge pâle au centre, d'un rouge plus foncé à la périphérie; elles liqu. •lient très lentement. Sur gélatine, en piqûre, il se forme très lentement un petit en- Ri«KL*Br nu, Bakteriologisrh*» Dmgnoflik. il Sur 1* Co^co-B‘"■il,•■ »»rdine {Soco tS de biolog,,. | j ' La U*!tT»c, Etude de la morue rouge \nnalei de l /ntt, tut batteur, V, janvier 1894). 1*91, p. 65<>). 870 BACTÉR1ACÉES. tonnoir de liquéfaction; en strie, il se produit d’abord une traînée d'un rouge intense, puis la liquéfaction apparaît très lentement. Quand la gélatine est préparée depuis un certain temps, elle ne subit plus la liquéfaction. Sur gélose, on obtient une strie rouge. Dans le bouillon, le trouble apparaît vite, mais il ne se produit pas de pigment. I,a pomme de terre est un mauvais terrain de culture. La chair de morue rougit vite, surtout sur le côté qui a élé exposé au sel; la chair cuite rougit moins que la crue. Le pigment se forme bien mieux, dans toutes les cultuies, \cis 10 à 15° qu’à l’étuve. Le microbe s’est toujours montré inoffensif pour les animaux d’ex- périence, en ingestion et en inoculation sous-cutanées ou intrapéri- tonéales. A côté de lui, Le Dantec a isolé un Microcoque rouge de 3 -j. a 5 p de diamètre, ne liquéliant pas la gélatine, aussi inoffensif. La morue simplement altérée par le rouge ne paraît donc pas toxi- que. Les accidents observés sont certainement dus à des processus i de putréfaction s’installant à coté de 1 altération rouge. Bacillus rosaceus metalloides Dowdeswell. C’est une Bactérie qui a été étudiée par Dowdeswell (1) sans que cet auteur ail indiqué où elle avait été trouvée. Elle paraît être iden- tique au Bacillus miniaceus de Zimmermann (2). Je l’ai rencontrée fré- quemment dans diverses eaux des terrains siliceux des Vosges, ja- mais dans les eaux des régions calcaires. ] Les éléments pris dans des cultures en pleine activité, sont de courts bâtonnets de 1,5 p. de long sur 0,7 p de large environ, tou- jours immobiles. . Sur plaque s de gélatine, les colonies de la surface, d abord inco res ou grisâtres, se colorent peu à peu et forment de petits bouton, proéminents d’un rouge carminé très vif. La liquéfaction de la gelee n’a pas le temps de se produire; tout au plus-, vo.t-on la colonie s’enfoncer un peu dans la gelée. En strie sur la gélatine, ce microbe se développe rapidement. . coloration rouge apparaît en vingt-quatre heures ; en quelques jours, la colonie, qui est déjà de bonnes dimensions, prend I état metal- („ I, Sur uu, nuu.u.1. h -ta.b. uh«,».gS... h "»*“** métalloïde» (Annales de micrographie, 1889). .. rhnmniti 1890 (S) ZiMMEHiiAKft, Die Bactérien unserer Trii.k untl NultwlMer. Chemn.tr, BACH. LUS. 871 lique spécial ^t). Le développement continue jusqu a ce que la colo- nie ait atteint 3 ou 4 millimètres de largeur. Après un mois ou six semaines, la colonie ce-se de s’étendre et liquéfie peu à peu la gelée; le liquide est clair et incolore. En piqûre, la liquéfaction est un peu plus rapide. Sur gélose, la colonie se développe moins vite que sur la gélatine ; sa couleur est plus pâle, ne prend pas facilement de reflets mélal- liques. Sur gélose glycérinée, la teinte est encore plus pâle, rosée. Sur pomme de terre, la culture forme, en très peu de temps, une couche dense, épaisse, très colorée, montrant des reflets métalliques très beaux. I)ans le bouillon, cette Itactérie se développe vigoureusement, mais sans présenter de coloration. La température la plus favorable à cette espèce esldel5° environ; à I étuve à 35°, les cultures ne se développent plus dans les milieux liquides et très peu sur les solides. I ne température de 60° lue tous les éléments. Lest un microbe énergiquement aérobie; il végète cependant en présence de très minimes quantités d'oxygène. Il ne parait avoir au- cune propriété de ferment ou pathogène. La matière colorante est presque insoluble dans l'eau froide ou bouillante, facilement soluble dans I alcool, insoluble dans le chlo- roforme, la benzine. les acides concentrés. Au specfroscope, il v a transmission complète du rouge, de l’orangé et du jaune, puis ex- tiiK lion absolue de toute lumière. Aune épaisseur minime, un ou deux millimétrés, il passe quelques rayons bleus. Bacillus lactis erythrogenes I1i*ei*pe. (.elle espèce se développe spontanément dans le lait qu’elle peut Colorer entièrement en rouge, lui donnant même parfois l'aspect du *ang. Les éléments sont de courts bâtonnets immobiles qui se colorent facilement à I aide des couleurs d'aniline. Mu en obtient facilement des cultures sur les milieux habituels. La gélatine es! lentement liquéfiée ; la culture prend une teinte jaune la partit* de milieu qui I entoure se colore en rose. Sur gélose et sur pomme de terre, la culture est jaunâtre. Ensemencée dans le lait stérilisé, cette Bactérie détermine la pré- cipitation lente delà caséine ; il se forme en même temps un pig- I, J «i «KK.If dopait longleinp» (Traité pratique de bactériologie, Jr. u ten,Uu„ rerUloe» culture» de Mieracocru* prodiyiotu $ b prendre cm reflet* m*Ulli d’action sur la copieur; 1 eau ni I alcool ne peuvent la dissoudre. It’après Eidam, la colora- tion serait due à des corpuscules noirs, amorphes, que l’on trouve épars entre les Bactéries, dans le milieu nutritif. ESPÈCES FERMENTS 01' SAPROPHYTES. Bacillus aceti Kitzing. Les liquides alcooliques exposés à l'air donnent très facilement du vinaigre, fait est connu de toute antiquité. On doit à Pas- teur (2) d'avoir nettement prouvé que I oxydation de l'alcool et sa transformation en acide acétique, dans ces conditions, sont dues au développement dans le liquide d’un être organisé et en rapport intime avec sa vie, de telle sorte que la fermentation s'amoindrit et disparaît avec elle. . (le ferment acétique est une Bactérie, qui ne se développe qu’en pi csence d oxygène; c est une espèce aérobie vraie. Sa croissance, dans le* liquides, où on I observe naturellement et où elle détermine le processus chimique qui lui est spécial, est caractéristique; elle v forme des voiles superficiels souvent épais, visqueux, connus de tous sous le nom de mère de vinaigre . (.e n est point à une seule espèce qu’est dévolue cette curieuse propriété, utilisée pour I obtention du vinaigre; plusieurs au con- 1 traire la possèdent, qui l’ont à des degrés divers, et peuvent servir au\ mêmes usages. Leur distinction n’est encore qu’ébauchée et ré- clame de nouvelles recherches. Le ferment acétique de Pasteur est formé de bâtonnets courts et gros, un peu étranglés en sablier, mesurant 3 u au moins de long • t t,î» de large, associés en grand nombre en longs chapelets U) &•*», I).. Ki0*irkunK »er*hie.leU«r Tomp«-ratUr*u un, Mtr Einlrocknon. aufdie Enl »«.k.lui,| ,ou liarUnuni t«rmo i Beilrdgr xur Biologie der B/tanzm | j. p J Mémoire .ur la frrmrn talion acétiqu* : Annale. de rtcoU normale' tupr- 874 RACTÉRIACÉES. sinueux. En se développant à la surface de liquides alcooliques, naturels ou artificiels, ils y produisent un voile uniforme velouté, dont l’apparition est très rapide ; en vingt-quatre heures une étendue d’un mètre carré, au moins, peut être recouverte d’une membrane trans- parente, très mince. La gelée qui retient les éléments, ne se colore pas en bleu par l’iode. Duclaux (1) en décrit un autre qui forme un voile sec, fin, ne se plissant pas, mais se recouvrant d’ondulations croisées, à arêtes vives, qui rappellent la surface d’un gâteau de miel. Dans une série de recherches sur des mères de vinaigre ménagères, j’ai observé constamment une même forme, qui me paraît distincte de celle de Pasteur. J’en ai obtenu des cultures pures sur des milieux liquides et aussi sur les milieux solides ordinaires. Ces cultures pures ont pu reproduire, par ensemencement sur des liquides alcooliques, des mères identiques comme aspect aux premières et une fermenta- tion acétique normale et régulière. La mère de cette Bactérie, bien développée, est une peau épaisse, blanchâtre ou légèrement rosée lorsqu’on la cultive dans le vin ou les jus de fruits rouges, jamais plisséc, atteignant facilement deux ou trois millimètres d’épaisseur; elle est visqueuse au toucher et pré- sente une consistance assez forte, presque cartilagineuse. Elle ren- ferme, noyés dans une substance fondamentale incolore ou faible- ment granuleuse, de très nombreux bâtonnets de 3,2 jj. de long sur 0,G p de large. Ces éléments sont tantôt isolés et ont alors la forme d’un fuseau, à extrémités arrondies et légèrement amincies, tantôt réunis par deux ou plus, mais alors en petit nombre; les chaînettes de quatre ou cinq articles sont rares. La longueur de 4 p semble maximum; le bâtonnet qui l’a atteint se scinde bientôt en deux au- tres mesurant à peu près 2 p chacun, qui s’accroissent ensuite. L’extré- mité par laquelle de semblables couples s’accolent est nettement carrée et plus large que l’extrémité libre arrondie. Les bâtonnets sont droits ou légèrement courbés; ils ont un aspect granuleux et, à de loris grossissements, laissent voir un ou plusieurs noyaux sphéri- ques, réfringents. Dans le voile, ils sont immobiles; libres dans les liquides, ils ont un mouvement lent. La forme change dans les vieilles cultures; ils y deviennent plus minces, plus courbés, semblent flétris et parfois constitués par une série de renflements ovoïdes irrégu- liers, qui ont souvent été pris pour des chaînettes de coccus. Le voile jaunit fortement par l’iode. 11 se colore, dans certaines parties seulement et d’une façon dilluse, en bleu viohl pai h c.li oro (1) 1) uci.au x , Chimie biologique, p. 305. BAC1LLUS. 875 iodure de /.inc et en bleu noir par l'acide sulfurique et l'iode, ce qui indiquerait qu’il est constitué par une substance cellulosique. Certains bâtonnets peuvent aussi se teindre en bleu sans qu'aucun caractère ne les fasse distinguer de ceux qui ne se colorent pas. La i gelée qui agglutine les bâtonnets est compacte et résistante; elle ne d difflue jamais dans aucun liquide. Les articles y sont disposés tout uà fait irrégulièrement et ne présentent jamais, même dans les parties très jeunes, de direction déterminée. Une parcelle d’un de ces voiles, ensemencée dans un liquide alcooli- Mjue, ou mieux dans une solution composée de 2 parties d'alcool xà 95®, 2 parties d'acide acétique cristallisable, 0«r,U2 de turtrate d’am- moniaque et 0«r,02 de phosphate de soude pour 100 d’eau, donne en très peu de temps un développement appréciable, un voit à la sur- face, en trois ou quatre jours, à 15®, une mince pellicule transpa- r rente, molle, très peu adhérente aux parois du vase et tombant facilement au fond par l’agitation. Quelque temps après, il apparaît idans ce voile des points blancs, qui sont de véritables centres de • croissance où la mère s’épaissit. Ils grandissent et donnent des taches f régulières ou irrégulières, circulaires ou allongées, reliées entre elles par des parties moins épaisses et plus transparentes. Par suite alu progrès de la croissance, le voile s’épaissit d’une façon régulière et prend les caractères précédemment exposés. Pans le bouillon, la végétation est très semblable. Elle s’y fait bien et donne une peau épaisse, moins gluante et plus ferme que celle des liquides alcooliques. ('.ette Itactérie croit sur gélatine sans y produire de liquéfaction. LLa culture est assez longue à se faire et demande, pour avancer, | une température de 15® à 20®. Il se forme alors à la surface de la :geleo. le long de la strie par exemple, une culture large et assez épaisse, d'un as|H*ct tout à fait particulier. C’est un revêtement membraneux, blanchâtre, presque transparent, à sa surface tour- mentée, parcourue par des ondulations régulières. Celte colonie est y assez dure; elle crie un peu sous le scalpel, comme du cartilage. La gelée nutritive ne paraît subir aucun changement; la culture ne dégage aucune odeur. Sur gélose, les caractères sont un peu différents. La culture est un 1>cu jaunâtre, moins résistante, plus friable, un peu visqueuse; la -urface en est unie et ne présente que quelques grossières irrégu- larités. Les bâtonnets de ces cultures sur milieux solides sont identiques à ceux observés dans les liquides; transportés dans ces liquides, ils y reproduisent les voiles caractéristiques. 87ô BACTÉR1ACÉRS. L’action que cette espèce exerce sur l’alcool est une action oxy- ] liante; elle détermine sa transformation en acide acétique. C'est le ; type des fermentations par oxydation. L’elTet produit peut ne pas i s’arrêter à ce stade intermédiaire; l’acide acétique, lorsque l’alcool ij vient à manquer, peut être brûlé à son tour, les résidus sont alors très simples, de l’acide carbonique et de l'eau. Le ferment acétique est très répandu dans la nature. On l’observe î très facilement en exposant à l’air des liquides alcooliques faibles, pauvres en matières organiques. Duclaux fait jouer, dans la dissé- mination du ferment, un grand rôle à une mouche commune par- tout, Musca cellaris , qu’attire très vite l’odeur du vinaigre. Elle emporterait après elle des germes des milieux qu’elle visite et pour- rait ainsi les répandre au loin. Bacillus Pasteurianus Hansen. Hansen (1) décrit sous ce nom une Bactérie identique, comme vé- gétation et action physiologique, au Bacillus aceti, mais dont le con- tenu cellulaire se teint en bleu par l’iode, réaction qui démontre la présence de matière amylacée dans son intérieur. Ce caractère est bien peu important pour établir sur lui une coupe spécifique . je l’ai du reste constaté sur des mères de vinaigre en parfait état et en bon fonctionnement. On le rencontre surtout dans les bières légères, pauvres en alcool et riches eu matières extractives : jamais, par contre, dans les bières fortement alcoolisées et dans le vin, où c est le précédent qui se développe. Cultivée dans la bière, à 34° (2), elle y forme rapidement un voile sec, présentant des rides et des plis, ne s’élevant que très peu contre les parois au-dessus de la surface du liquide. Les éléments du voile sont assez grands et épais, souvent disposés en chaînes. La gelée qui les retient est colorée en bleu par 1 iode. Sur gélatine au moût ou à la bière, l’espèce y donne, en trois ou quatre jours, des colonies à surface sèche qui, après trois semaines, ont des plis assez nombreux. La gelée n’est pas liquéfiée. Dans la bière double, la température raaxima de croissance est à 42°, la température minima à 5°-6t (H Hansen, Contributions à la connaissance .les organismes qui peuvent sc trouver dans la bière et dans le moût de bière et y vivr e(Vedd*delSer fra Carlsberg-Laboratonet,. P-, (2) Hansen, Recherches sur les Bactéries acétifiantes ( Annales de micrographie, 1801, VI, BACH. LUS. 877 Bacillus Kutzingianus Hansen. C'est un autre ferment acétique également isolé des bières par ■Hansen (1). Le voile qu’il forme dans la bière, à 34®, est sec et ridé, mais : grimpe le long des parois, fort au-dessus du niveau du liquide. Les éléments sont des bâtonnets courts et larges, le plus souvent indé- pendants, d'autres fois accouplés deux à deux ou plus rarement en chaînettes. La gelée ambiante est colorée en bleu par l’iode. Sur gélatine, les colonies sont glaireuses, à surface unie sans plis. Bacillus lacticus Pasteur. Pasteur (2j a montré que la transformation du sucre en acide lac- tique, la fermentation lactique qu’on peut appeler normale, était due au développement, dans le liquide qui fermente, d une Bactérie spé- •ialo qu'il a isolée en cultures pures et dont il a précisé les carac- tères. Cette espèce est très commune dans le lait, qu elle vient con- taminer dès qu il est exposé à l'air et où elle se développe très bien nu\ dépens de la lactose. Elle acidifie peu à peu le liquide, très légè- oment alcalin ou à réaction amphotère au moment de sa sortie du ois. et peut, si les circonstances de température sont bonnes, pro- ifelire une quantité d acide lactique telle, que le lait se coagule dès ;qu on le chauffe, ou même spontanément à la température ordi- naire ; on dit alors qu'il est tourné. Le phénomène est dû à la pré- cipitation de la caséine qui, sous l’influence de l’acide, prend peu à oeu I état insoluble. Hueppe 3) a observé le développement de ce Bacille sur les mi- ■ieux solides. Les éléments sont de courts bâtonnets immobiles, mesurant en noyenne 1,7 p, mais dont la longueur peut varier entre 1 f* et 2,8 p; a largeur est plus lixe, de 0,6 h environ. Ils sont isolés ou réunis *ar deux ou en chaînes d'un petit nombre d’articles la plupart du «*mps. Ils donnent facilement des spores dans les solutions sucrées t aussi, mais difficilement, dans le lait; ce sont de petites sphères égulières, brillantes, situées à une extrémité du bâtonnet. Ce Bacille {•) H »*»>». lot. eit. SÏT"*: Mî?.°ir' T '* fern"'DU,,on ‘PP*1*® >»<* sécrètent, comme l'a démontré Duclaux (4), un ferment soluble en tout analogue à la présure de l'estomac du jeune mammifère qui coagule la caséine mais ne la modifie pas. Si elle se dissout ensuite, c’est grâce à la présence d une diastase bien différente. Vignal (6) a r reconnu cette propriété à beaucoup de Bactéries qu'il a rencont rées dans la bouche ou l’intestin. (I) Iten* pt Mann», Sur Ici rapport* du Pneumobacille de Friediander. du ferment |ae- ^ Ce/îü^lT OT**a''m™ ITBe Bacillua l.cti. aerogene* et le Bacillu. tjpho- <ï, l‘4at. Sur la formation de» acide* lacl.que. isomêrique* par Faction de. microbe. *ur •■Mance, Iqdrocarbonce. (Annales de t Institut Pasteur, tm, VII, p. 737). VIII E,ud** I» fermentation lactique ( Annales de f Institut Pasteur, I89i p. 737). (Al Ucciuni, Chimie biologique, p. 1 31 . Xtilï£?e,7u\7. mirro^in"me* de '* fécale* 880 UAGTKRIACEES. Bacillus butyricus Pasteuk. ( Vibrion butyrique.) C’esl encore à des Bactéries qu’est due la fermentation butyrique, que subissent si souvent beaucoup de substances hydrocarbonées. Plusieurs espèces, confondues encore jusqu’ici , peuvent produire cette réaction ; la désignation spécifique donnée doit plutôt être considérée comme un type que des recherches ultérieures feront reconnaître comme complexe, où déjà, suivant les cas, on remarque des diffé- rences importantes dans la sporulation, dans les rapports avec l’oxygène, dans les produits de l’action sur les milieux de culture. Le Vibrion butyrique de Pasteur (1) est certainement une de ces formes les plus importantes et les plus répandues. C’est l’espece anaérobie type, qui occasionne la fermentation butyrique des solu- tions de ladite de chaux, du lait qui a subi au préalable 1 action du Bacillus lacticus. Il est difficile d’en distinguer jusqu’ici le Bacillus amybbaclei de Trécul (2) et Van Tieghem (3), cel agent de la dissolution de la, ccl u- lose et de sa fermentation butyrique, si commun dans toutes leŒ macérations végétales (4). 11 n’apparalt, comme le Vibrion butyrique, que lorsque d’autres espèces aérobies, développées en premier heu, ont consommé la totalité, ou au moins la majeure partie de oxj g»’» - du liquide. Le Clostridium butyricum de Prazmowski (5) parait devoir' être aussi identilié avec le Bacillus amylobacter. Les données que l’on possède actuellement ne permettent pas encore de séparer ces êtres si voisins comme aspect, comme con - tions de développement. Leur caractère d anaérobies exclusifs en rend les cultures et surtout l’isolation difficiles; c est a cela qu faut surtout rapporter l’incertitude qui régné a leur egard et que dissiperont bien certainement les perfectionnements de la techmqu . I es éléments sont des bâtonnets cylindriques, a extrémités a ,.„"dies TeTuranl de 3 » à 5 , de long, eue 0,6 „ à 0,8 , de large, (I) P.srau», Aoim.ltul» », !'®£Ï LXV, p. 513). o lnWler (Bulletin de la Société botanique, 1«7, liî’v'';’ IwXcZr',1 STeL-*.- ..7., mm p- fermeuLliou 6. U -«.8* «W- r— <« •*— * e* eiuiger Bacterien-Arteu, Leipzig, 1880. BACILLUS. 881 4 4 t droits ou légèrement courbés. Souvent isolés ou disposés par deux ou trois lig. 206; I. 2, 4), ils forment, dans les milieux très liquides, des chaînes assez longues et quelquefois de longs iilamenls indis- tiix (ornent articulés, (.es Bacilles, isolés ou unis en chaînes, sont animés d un mouvement d'oscillation rapide; les filaments sont len- tement mobiles. Le contact de traces d'oxygène diminue aussitôt la motilité et la fait disparaître en quelques secondes. la formation des spores s’observe facilement dans les cultures. L’article qui va sporuler se renfle. L’élargissement peut se faire à la partie médiane; il intéresse alors le plus souvent tout le bâtonnet qui prend la forme de fuseau ou de ton- nelet dont la plus grande largeur atteint parfois 2 p : c’est la forme ClosUidium de Trécul lig. 206, 6). Le renflement peut ne porter que sur une extrémité; le bâton- net prend la forme de massue, de têtard, de battant de cloche, l'üroccphatum de Trécul (flg. 206 ; 3, 5t; il a dans ce cas sou- vent grandi avant de se renfler et atteint de 6 u à 8 p. A l’endroit élargi, la spore apparait comme une tache claire, ovale, qui grandit un peu et prend des contours sombres Bien formée, c’est un corps ovoïde, parfois allongé, à con- tours sombres, à membrane épaisse, ayant de 1 p à 1.5 p de large, sur une longueur qui est souvent de 2 p (lig. 206; 7 . Au moment de la formation des spores, le protoplasma des bâton- i nets subit des modifications chimiques importantes ; il apparait dans son intérieur de la matière amylacée qui se teint en bleu par ; I iode et dont on peut suivre pas à pas l'apparition et la disparition <à 1 aid<* de ce l-e bâtonnet qui va se renfler pour produire um* spore se colore en bleu par taches irrégulières d’abord, puis da"s sün entier. A l’endroit où la dilatation se forme, après trai- tement par le réactif, on s'aperçoit qu’une tache reste incolore; c est là que se forme la spore. A mesure que la spore se développe, I amidon disparaît irrégulièrement du bâtonnet, employé sans doute sa constitution. Quand la spore est mûre, le bâtonnet ne se colore plus, ou très peu seulement par l'iode. l-a germination de la spore a été bien suivie et décrite par Praz- niowski (1). A l'un des pôles de la spore ovoïde, la membrane se résorbe; .1 se forme un orifice par lequel sort un petit prolonge- MiO*. — Hart rmtoyir, hg. 10t. — Bartllut butyricu». lt»0 1. 56 882 BACTÉU1ACÉES. ment cylindrique qui s’allonge et donne un jeune bâtonnet, se segmentant presque aussitôt (fig. 206; 8, 9). La membrane delà spore peut rester longtemps pendue à la courte chaîne d’éléments produits, sans se flétrir. Le grand axe des jeunes bâtonnets coïn- cide avec celui de la spore et conséquemment avec celui de la cel- lule mère. Ces spores jouissent d’une résistance aux agents de destruction beaucoup plus grande que celle des bâtonnets, hiles peuvent, entre, autres, subir impunément le contact de 1 air, qui tue rapidement les cellules végétatives. Peut-être môme, d’après Duclaux, ce contact esl-il nécessaire à leur germination future. Mais elles ne commen- cent à se développer que dans un milieu complètement privé d’oxy- gène; la moindre trace d’air empêche la germination. La résistance à la chaleur n’est pas très considérable; une ébullition de cinq minutes tue toutes les spores d un milieu. Les caractères des cultures sont très peu connus. Pasteur recom- mande les bouillons et les solutions de lactate de chaux. Dans le lait, d’après Hüppe (1), il se produirait une coagulation de la ca- séine qui ne serait dissoute que très lentement et en faibles pro- portions. Liborius (2) aurait pu cultiver cette espèce dans des tubes de gélose, en mélangeant des spores à la gelée encore fondue. Le développement se fait dans les couches inférieures où apparaît un trouble nuageux; il se dégage des gaz qui fendillent la masse; les cultures sentent l’acide butyrique. Le développement est d abord semblable dans la gélatine, mais la gelée se liquéfie autour des colonies. Certains sucres, la glycérine, les laclates alcalins, subissent, sous l’influence du Hacillus butyricus, la fermentation butyrique typique. Le produit principal est l’acide butyrique; il se dégage de l’hydro- gène et de l'acide carbonique en proportions très variables. Le pre- mier de ces gaz peut même manquer totalement. La cellulose est attaquée (3); elle est d’abord dissoute à laide d’une diastase sécrétée par la Bactérie, puis le produit soluble, gra- nulose, dextrine ou glucose, subit la fermentation butyrique. Mais les différentes variétés de cellulose ne sont pas modiliées de la meme façon • plusieurs résistent complètement. La cellulose culicularisee, transformée en liège, lignifiée, incrustée de substances minérales, (1) Hüppe, Untersuchungen ueber die ZerseUungen der Milch dorch Microorgani>.neu ZZ Bactérien (Zeitschrift %fo£u;«V,PsllSîi fermentation de la cellulose (Comptes rendus des séances de VAca- dèmic des scienceSj 4 novembre 1805). BACILLÜS. 883 reste inattaquée. Celle «les [liantes aquatiques résiste également. La Bactérie «lissout au contraire facilement la cellulose des tissus mous, parenchymateux, celle des tissus embryonnaires. Les membranes gelihées peuvent subir son action; elle fait fermenter la gelée du Leuconostoc mesenleroides. La pratique du rouissage, qui isole les libres •i&du lin «I du chanvre pour en taire des textiles, a été longtemps considérée comme résultant de Ludion de YAmylobaeter. Les re- cherches «le W inogradsky (1) tendraient à démontrer que cette ac- tion est due à un ferment spécial, Itacille anaérobie, de 10 à 15 p de long sur 0,8 p de large, qui n attaque ni la cellulose ni la gomme; ce qui se produirait serait une véritable fermentation pe clique. C’est ' au Bacillut butyricut que l'on doit probablement rapporter, en grande i partie, la digestion de la cellulose; on le rencontre, en effet, en : grande abondance dans la panse des Ruminants et dans le jabot ' , 0,*eaux granivores où il agit sur la cellulose des enveloppes • des grains. L'amidon en grains n’est pas modifié. Kn faisant macérer dans il eau des tranches de pomme de terre, la cellulose des membranes ! ?sl d,“°"le par des espèces de ce groupe, l’amidon que contiennent e i« u es r«»ste inaltéré, (.est la base d un procédé pralniue td obtention de la fécule de pomme de terre. Des matières albuminoïdes peuvent aussi subir la fermentation ; f,l ynque : N‘s bouillons, les gelées peptorfisée» développent l’odeur * butyrique dans les cultures. Perdrix (2) a décrit sous le nom de étrille amylozyme, un ferment : butynque anaérobie qu'il a isolé des eaux de la Seine et de la Vanne a Paris. Pour l’obtenir, il ensemence l'eau sur de l'eau dans laquelle est place un morceau de pomme de terre, dans le vide, et met a l'étuve. Le lendemain, une petite quanti té du liquide est introduite dans une petitt pipette eflilée et maintenue pendant dix minutes à 78*-80°. Ce «liquide est réensemencé comme précédemment. Une trace de cette culture est ensemencée en strie sur pomme de terre seule, dans le vide, en tube de Houx (p. 222). Au bout de quelques jours, à l’étuve, Ml sest développé des colonies séparées, qu'il est possible d'isoler. «c lés du Bacille amylotyme sont d'abord un peu blanches; elles «élargissent en s'agrandissant circulairement et forment des petits mamelons autour desquels lu pomme de terre se creuse un peu. puis f41:1* r0ui,M** du l,B »*«*« «teroWw (CompU. dt, «Cl** de l Academie de» taence t. I» novembre !8λ5). 884 bactériacées. se liquéfie progressivement. Ln ensemençant des traces de ces colo- nies dans de la gélatine privée d’air par un courant d’hydrogène et aspirée, après l’ensemencement, dans un tube de verre de très petit diamètre, on aperçoit au bout de cinq à six jours, en certains points, de petites taches blanches dégageant du gaz, quel on peut isoler faci- lement en coupant le tube à leur niveau; ces colonies ne liquéfient pas la gélatine. Le Bacille amylozyme a ses éléments mobiles, de 2 a 3 p. de long sur 0,'.i u. de large, à extrémités arrondies; ils sont réunis par deux j ou plus, en chaînes. L’air arrête de suite leurs mouvements. Ils se colorent facilement aux couleurs d’aniline. Ils produisent rapide- * ment des spores. . 11 se cultive bien dans les milieux ordinaires, mais sans oxygène. La température la plus favorable est de 3b» environ. A 20-25» .1 pousse encore bien, mais la fermentation qu’il produit est plus ente. A 16°, il n’y a presque pas de développement. A *~°-4 > 1 > 1 encore fermentation ; rien ne se produit plus a 44°. Ce Bacille fait fermenter les sucres, agit énergiquement sur a matière amylacée, mais n’a pas d’action sur la cellulose et sur le lac- 1 a Tous ^es 'sucres se transforment en acide butyrique avec dégage- ment d’hydrogène et d’acide carbonique à volumes égaux. Au de- but il y a un peu d'acide acétique produit. La ( culture sarrehi quand l'acidité correspond a 0*',10 d acide su tunque poi u centimètres cubes. On peut augmenter la proportion d acide loi me en ajoutant aux cultures du carbonate de chaux. Le Bacille pousse très bien sur tous les milieux renfermant de l'amidon cuit; moine bien sur l'amidon cru. L'am.don est d abord transformé en une matière sucrée, voisine du glucose, en d, leian ,al „„ pouvoir rotatoire plus faible. Ce sucre suint ensuite la la- mentation, donne un peu d'acide acétique et beaucoup d acide b dy Z e comme précédemment et, en plus, une petite quantité d al- 13s étMique et amylique. Le volume d'alcools formes est de »* à2c0 b pour 100 grammes de pomme de terre; on y rou'o ( ,,ô .' ,00 d’alcool amylique pour 72 à 75 p. lOOdacoo e ly :l~t re t peut être dans celle fermentation, qui s établit seconda, remeS dan les g alions industrielles, que l oi, doit chercher l'origme de itlcod amy «que dans les alcools obtenus avec la pomme de O ; tS.‘( (”so,é drxdiver^lat=^« que anaérobie voisin du precedent. ^ r> (I) Boi.in, IM» .1»™ B.cillus butyricus I» »• <" BAC1LLUS. 885 petites colonies rondes ou ovalaires, à bords faiblement sinueux, ressemblant à de petits amas de lits pelotonnés; la gélose est liqué- fiée progressivement. l)ans le lait, il coagule rapidement la caséine, ; qui exsude une sérosité claire; des gaz se dégagent ; la caséine est attaquée et presque entièrement dissoute. Les Bacilles des cultures, -surtout de celles qui renferment de l'amidon, présentent des granu- lations qui se colorent en bleu par l'iode. Dans les cultures, on ren- contre surtout de l'acide butyrique, de l'acide lactique et des traces d'acides succinique, formique et acétique. Les Bacilles décrits par Kedrowski \1) se rapprochent beaucoup de ce dernier. Klecki (2) nomme Biieillus sarcharobutyricus un ferment butyrique anaérobie, ne liquéfiant pas la gélatine, comme le Bacille amylozy me, idont les éléments ont de 5 ;jl à T u. de long sur 0,7 u de large. Aux 'dépens du lactose, il donne de l'acide butyrique, de l'acide formique - et probablement un peu d’acide valérianique. Les Bactéries de la fermentation butyrique sont très répandues dans la nature; elles se trouvent en abondance dans l’air, dans la terre et dans l'eau, toujours prèles à manifester leur action dès que ides conditions convenables sont a leur portée, aliments de certaine composition et absence d'oxygène. Van Tiegltein (.< a pu retrouver ides bâtonnets à spores très reconnaissables dans des coupes de tissus silicifiés de plantes de la période carbonifère. Les Bactéries ont assuré- ment joué un grand rôle dans la formation des couches de houille. Des Bactéries anaérobies ne semblent pas seules provoquer une fermentation butyrique; plusieurs espèces aérobies le font égale- ment quoique peut-être moins bien. La formule de la réaction doit être différente ici, où l'oxygène doit certainement intervenir. De plus, la présence d'acide butyrique parmi des produits de la >ie de ces derniers n'est pas constante; on peut ne l’observer que pendant I quelque temps, ou dans des cultures et pas dans d'autres, sans qu'on en puisse deviner la raison ou qu’on puisse incriminer la composi- tion du milieu. C’est ainsi que les premières cultures du Hacillut fiolareus dégagent souvent une odeur butyrique très forte, qui peut disparaître ou n’ètre plus que très faible dans les suivantes. Plusieurs des Tyrotkrix de Duclatix agissent de même. Bien des espèces bac- tériennes peuvent ainsi produire de petites quantités d'acide huty- ‘Ù K«dhov>»m, t'eber «wei BuitenaOre prod. Baktcrien ( Zeitschrift fur Hyÿitnr, IS94 XVI. p. 443 (i, Klicki, Eio ncuer Butter»uurFr,317 pour 23 grammes de saccharose ; d’après lui, toutefois, cette Levure placée dans certaines conditions se transformerait en Bacille qui pourrait à son tour revenir à la forme de Levure. Ce sont là des résultats qui ne s’accordent pas avec les idées actuelles. (1) Huppe, loc. cil., p. 353. (2) V. Curci, Nuevo fermonto butyrico (Anales del Museo national de Montevideo, ' II. 1896). BACILLUS. 887 Bacillus caucasicus Kern. Les habitants du Haut-Caucase désignent, sous le nom de képhyr, kéfir, ou kiaphyr, une boisson acidulé, très légèrement alcoolique, qu’ils préparent en soumettant du lait à l’action d’un ferment spécial connu sous le nom de grains Je képhyr. D’après Kern (I), ces grains de képhyr sont des xooglée> d'une es- I père de Bactérie en bâtonnets, pour laquelle il avait proposé, nous ; en saurons la raison tout à l'heure, le non) de Dispora caucasien , qui doit devenir Bac il lus caucasicus. Ce sont de petites masses d’un blanc jaunâtre, compactes, élas- tiques, à létal frais. Elles se laissent facilement couper au rasoir, en i montrant une consistance qui rappelle celle d’un cartilage tendre. • Sèches, elles deviennent dures, plus friables, d’un jaune sale, un } peu transparentes, ressemblant à de }>etites boulettes de mie de pain i pétrie. Leur volume e u à 6 p de long et 2 p de large en moyenne. Il* sont m mobiles dans les liquides fortement aérés, bien qu'ils n'y forment ïamais de voile; au milieu du liquide, quand l'oxygène est déjà onsommé, ils présentent des mouvements vifs. Les spores se pro- misenl très facilement dans les cultures ; on en rencontre déjà au •oui de deux ou trois jours. Elles sont ovoïdes et ont en général la même largeur que le bâtonnet; souvent cependant celui-ci se renfle n oeuf au préalable et est alors plus gros. Au moment où la spore ta se former, il apparaît dans h* protoplasma de la matière amylacée muble, la cellule se teint en bleu par l’iode. Les spores ne résis- •nt que quelques minutes à 1 ébullition ; elles supportent |>endant ” "eure8 une température de 95° et meurent lorsqu’elles ont été xposées à 80» pendant onze heures. t.e»t un agent de fermentation très énergique du sucre, de la ycérine et delamannite. II produit une diastase qui intervertit le ocre de canne; le sucre de lait n'est pa* touché. L'amidon ne subit 11 eu ne transformation. I Fitz I a cultivé dans les liquides formés de trois parties d’une subs- v* dtrJrUleht 0't'lUck*H,\%n, XI. p.48 r» H#0; 1881. XIII, * **^*»P» ®V I * 890 RACTÉllI ACÉES. tance ci-ilessus énoncée, et une partie d’extrait de viande pour cent d’eau. Avec le sucre, le liquide est acide; il contient de l'alcool butylique, et un peu d’acide lactique. Pour la marmite, on obtient les mêmes produits et un peu d'al- cool éthylique. Avec la glycérine, il se forme surtout de 1 alcool butyrique et un peu d’alcool ordinaire. Cette Bactérie vit très bien dans les solutions de lactates et de tarifâtes alcalins, mais ne détermine alors aucune fermentation. On n’a aucun détail sur la culture sur milieux solides. Duclaux (i) décrit sous le nom d 'Amylobacter butylicus un ferment butylique isolé d’une macération stérilisée de fragments de pomme de terre, ensemencée avec une parcelle de terre végétale. E est ^ un ferment énergique de l’amidon, d où le nom générique qu il lui a attribué. Mis en contact avec des fragments de pomme de terre stérilisés dans de l’eau, il les vide de leur amidon sans toucher à fa paroi de la cellule ; ces fragments conservent leur forme, leur tissu cellulaire est resté intact. Les dimensions des éléments varient avec le milieu de culture : cylindriques quand ils sont jeunes, ils se renflent plus ou moins en vieillissant en un point où se forme la spore. Ce Bacille vit îndiiïe- remment en aérobie ou en anaérobie. Comme produits de fermentation, avec l’amidon ou les sucres, l’ Amylobacter butylicus donne de l’alcool butylique, de 1 acide acétique et de l’acide butyrique, parfois, mais pas toujours, de minimesquan- tités d’acide lactique. En ajoutant du carbonate de chaux au milieu, la proportion d’acides augmente, celle d’alcool diminue ; au début même, la fermentation peut être presque exclusivement butyrique. 11 se dégage de l’hydrogène et de l’acide carbonique, avec prédomi- nance du premier gaz. La glycérine est attaquée sans dégagement gazeux bien appaicnl. Pour H) grammes de glycérine disparue, on trouve environ 2 grammes d’acide butyrique et 2 centimètres cubes d alcool butylique. ■ Le lactate de chaux fermente avec dégagement gazeux, sans donner d’alcool butyrique ; il n’y a que des acides dans le milieu, surtout de 1 acide butylique. Le Bacille se développe très bien ans dépens des matières albu mine, des ; il forme nne notable quantité d ammoniaque un peu d'acides butyrique et acétique, pas du tout d alcool buly p . (1) Sur 1. nulritiou „„r.-r,Uul.ir,. 3* miiuoir. 1895, IX, p. 811). BACILLUS. 80 1 Bacillus orthobutylicus Grimbert. C'est un anaérobie du sol que Grimberl (1) a isolé d'une fermenta- stion de lait raie de chaux, mise en marche au moyen de quelques poulies d'une macération de graines de légumineuses; la présence :du Bacille y était tout à fait accidentelle, car il est sans action sur le tartrate de chaux. I n chauffage à 100» pendant une minute, élimina des espèces moins résistantes ; le microbe fut isolé par des ensemen- cements successifs sur pomme de terre, dans le vide. Les éléments sont des bâtonnets cylindriques, à extrémités ar- rondies, mesurant de 3 à D u de long sur 1,5 p de large; beaucoup 1 éléments jeunes sont renflés à une extrémité, en battant de cloche “tes spores se produisent très facilement, au nombre de deux à trois .ar article d'après Grimbert. Les bâtonnets sont très mobiles dans Mt milieux privés d oxygène; les mouvements cessent quand la ppore se forme. Les spores résistent à 100» pendant une minute, à 80» pendant dix minutes; à 85*, elles sont détruites en dix minutes. Les cultures s'obtiennent facilement, à l'abri de I air, dans le iqmde minéral de Pasteur ou d autres similaires, additionnés , * V V°°r d Une 8ubstance (lue ,e p sucres, de la mannite -et autres hydrocarbonés, parmi lesquels le lactate de chaux, de . alcool éthylique et de l’acide acétique. Cette production d'acide acétique ne résulte fias d'un phénomène l’oxydation de l'alcool, car la production concomitante d'alcool et l'aride se fait dans les fermentations dans le vide, l’espèce pouvant vivre en aérobie ou en anaérobie; l'alcool et l'acide proviennent ous deux de modifications de structure de la molécule initiale. B&cillus Pastorianus. * est d& *ors probable qu'il ne se forme pas de spores. Le lait, les solutions sucrées et glycérinées, mais pas l’amidon, • sont le siège d une fermentation active; il se dégage de l'acide car- 1 ionique et de l'hydrogène, et en sus, avec le lait seulement, de 1 petites quantités d’hydrogène sulfuré. Il se produit de l'alcool étliy- il llque et un peu d’acide acétique. Dans une solution de lactate de chaux, on n obtient que de l’acide lactique, pas d'alcool. |L espèce parait voisine des l'neumobariUes étudiés par Grimbert | (p. T48). Bacillus tenuis Duclai.y. {Tyrothnx tenuis.) Duelaux l a décrit sous la rubrique commune de Tyrothrix toute pune série de Bactéries, qu’il a rencontrées dans la putréfaction ou ■l fermentation des matières albuminoïdes, en particulier de la Pleine du lait. \\ inckler (2) adonné leurs caractères de cultures P»Ur divers milieux. Ce» formes rentrent toutes évidemment, on pourra Men convaincre, dans le genre Haciltus, tel qu'il est décrit ainsi. Ces pyeers sont surtout remarquables par les actions chimiques qu elles MJfOvoquent et par la grande résistance à la chaleur que présentent P* *»M,res de quelques-unes d’entre elles. La pullulation de ces ■Jes dans les fromages est la cause de leur maturation, et y déter- mine souvent de profondes altérations, étudiées avec soin par le -avant auteur cité, qui a déduit de ses recherches des conséquences m»tiques très importantes pour l’industrie laitière. Ce» mêmes NBtstionsont été étudiées à nouveau, plus récemment par Adamet*(3) I VIB A tour, i u_. . . '■ ill 7 ^ ««neiiung, I. I»V3, p. 601» et 657). ’ | / h«rteriologi*che Ufitrrnuclninj'en uefter deo fltifnr. |4frtn/r fûr .,„,rn,c*a/ltlct,, UndwtohJmft.üS). U,e gg6 BACTÉRIACÉES. el Freud enrei ch (1) qui , outre les espèces citées par Duclaux, ont reconnu la présence d’autres organismes, Bacilles, Microcoques, Sarcines et Levures, dont la connaissance complète peut être du plus haut intérêt pour l’industrie fromagère. Le Bacillus tenuis se présente sous forme de bâtonnets grèjes, de 0,0 |x de large sur 3 jj. au moins de long, qui peuvent s allonger en très longs lilaments droits ou enroulés, surtout quand la tempéra- ture est basse et l’oxygène peu abondant (fig. 207; 4). Les bâtonnets ont un mouvement rapide, les filaments ont un mouvement lent, i.'j.r 907 — 1, Bacillus geniculatus; 2, Bacillus scaber; t, " tennis. D’après Duclaux. Bacillus virgula ; 4, Bacillu onduleux; les longs filaments ou les longues chaînes d’articles son immobiles. C’est une espèce strictement aérobie. On n’observe aucun développement dans 1 acide carbonique, mai il commence dès qu’il y a une trace d’oxygène; il est d autant plu luxuriant que l’oxygène est plus abondant. La résistance à la chaleur est remarquable. Les cellules végéta lives ne périssent, dans un liquide neutre, qu'entre un milieu faiblement alcalin elles peuvent supporter 100». Les spore (1) Fhbudenreich, Recherches préliminaires sur le rôle des Bactéries dans la — du fromage de l'Emmenthal (Annales de micrographie \h «J0. P- y q Bactéries produisant le boursouflement des fromages («., vol. U, P- BACILLUS. 897 résistent à H5°. L’optimum de température pour les cultures est entre 25 et 35 degrés. Le bouillon ensemencé montre de petits flocons blanchâtres, au bout de quelques heures. Dans le lait, il se forme une pellicule plissée, peu cohérente. La division en articles s y fait rapidement et chacun des articles pro- duit une spore ovoïde, un peu renflée. Le voile est bientôt tout par- semé de spores. Le lait se ooagule d’abord, sous l’action d’une faible quantité de présure sécrétée par la Bactérie; le coagulum est plus mou que celui produit par la présure ordinaire. La caséine précipitée est dissoute peu à peu par la caséase élaborée; le liquide devient t opalescent. On y trouve de la leucine, de la tyrosine, du valérianale | d’ammoniaque très caractéristique de cette espèce, et un peu de I carbonate d’ammoniaque. | Cette Bactérie, dans le lait, ne touche pas au sucre. Elle n’attaque ni la glycérine, ni le lactale de chaux, ni le glucose; elle vit très péniblement dans le petit-lait et l'urine. ; Winckler a obtenu, des cultures de Duclaux, plusieurs variétés de nette espèce. L'une, liquéiiant la gélatine, peptonise fortement la caséine ; une autre, ne liquéiiant pas la gélatine lactosée, produit j i une forte fermentation lactique ; une autre communique aux | milieux une fluorescence verdétre et donne un pigment rougeà- I' tre sur pomme de terre. Bacillus filiformis Duclaux. (Ti/rothrir filiformis.) Ce sont des bâtonnets courts de 0,8 p de large sur 2 n environ de ' jpng, isolés, unis par deux ou en longues chaînes ftig. 208; 3). Ils présentent un mouvement lent, sans ondulations. Il se forme des «spores dans les articles, la plupart du temps à une extrémité. Le bâtonnet se renfle à l’endroit où se produit la spore, et prend la forme d’un fuseau ou d'une massue. ; Le lait inoculé montre en peu de temps, à la surface, une pelli- cule plissée, formée de filaments, de globules de graisse et de ca- séine, ou quelquefois des flocons qui nagent dans le liquide. On n’y remarque pas de coagulum, ou seulement un coagulum très léger ; en deux ou trois Jours, la masse devient subitement transparente, à peine louche. Bette espèce trouble le bouillon en quelques heures, puis y forme une pellicule épaisse, blanche, veloutée, qui s’élève même sur les parois du vase. Quand le liquide est épaissi, le voile se disloque et — linrtrrniinijif 57 898 BACTÈR1 ÂGÉES. tombe. Il s’y est produit des spores qui constituent une bonne partie du dépôt. La gélatine est rapidement liquéfiée en forme de sac; dans le liquide, se trouvent des flocons grisâtres et à la surface, une pelli- cule blanche épaisse. La culture sur pomme de terre est une pellicule épaisse, d’abord blanche, puis devenant jaunâtre à la longue. Sur gélose, il se forme un revêtement blanc, muqueux. Fig. 208. — i, Bacilkts catenula; 2, nacillus uroetphalus ; 3, Bacillua filiformu ; i, Bacillus claviformis. D'après Duclaux. Les bâtonnets peuvent supporter une chaleur de 100° dans du lait frais légèrement alcalin. Les spores meurent vers f 00» ; dans le lait, elles peuvent produire d'autres cultures après avoir été por- tées à 120 degrés. . r Le lîacillus filiformis respecte le sucre de lait et la glycérine. On trouve dans le liquide provenant de ses cultuies dans h ail, te l’urée, de la leucine, de la tyrosine, du carbonate d’ammoniaque et un mélange de valérianate et d’acétate d’ammoniaque. BACILLUS. 899 Bacillus distortus Duclaüx. (Tyrothrix distortus.) Dans le lait, ce sont des bâtonnets granuleux, «le 0,9 u. de largeur sur une longueur cinq à dix fois plus grande. Lorsqu'ils sont isolés, ils ont des mouvements vifs et un peu flexueux ; en chaînettes de quatre à cinq articles, le mouvement est plus lent; ils sont tout à fait immobiles lorsqu'ils sont en chaines plus longues. Le lait devient peu à peu visqueux; il s'y forme un précipité de caséum, qui est redissous. Le liquide, incolore et iluide, se teint en jaunâtre et prend une consistance gélatineuse. Les articles sont gon- fles, ont les membranes gélifiées; beaucoup ont donné des spores. Le liquide contient les mêmes substances que celles trouvées avec l’espèce précédente. La gélatine est rapidement liquéliée; il se forme un épais dépôt au fond du liquide, et une épaisse pellicule à la surface, pas de bulles de gaz. Dans les vieilles cultures, le liquide est coloré en brun. Sur gélose, il se forme une bande gris blanchâtre, brillante, à bonis transparents et finement découpés. Sur pomme de terre, on obtient «l«*s colonies isolées, sèches, d'abord blanc jaunâtre, puis brunâtres. ; («est une espèce aérobie. Les cellules végétatives résistent à Vu-9o°; les spores à 100-105 degrés. Bacillus geniculatus Duclaux. ( Tyrothrix geniculatus.) A l'air et dans le lait, il se développe en flocons formés de fila- ments ondulés, souvent brusquement coudés, enchevêtrés les uns dans les autres (lig. 207; !}, nageant dans le liquide et ne se réunis- sant jamais en voile à la surface. La largeur est de I a; le* filaments peuvent atteindre 10 jx; la longueur des articles en bâtonnets n’est pas signalée. Ces éléments sont toujours immobiles. Ils produisent des rangées «le spores. Dans le bouillon, en six heures à 23°, il a déjà donné des flocons visibles. En vingt-quatre heures, le liquide limpide est rempli de long* filaments flottants. La production de spores est plus abondante que dans le lait; il s’en forme de longues rangées, qui sont mises en liberté par dissolution de la membrane et tombent au fond du vase où elles forment un dépôt blanchâtre. Le liquide reste clair. Dans la gélatine, en piqûre, la liquéfaction est lente; le long «le 900 BACTÉRIACÉES. la strie, se développent de nombreux filaments radiaires, ramifiés, donnant l’aspect d’une radicelle. Sur pomme de terre, il se produit un revêtement grisâtre, mal, verruqueux. Le lait où s’est développée celte Bactérie, contient de la leucine, de la tyrosine, du valérianate et de l’acétate d’ammoniaque, plus une matière très amère. Les cellules sont tuées dans le lait à une chaleur de 80°, main- tenue quelques minutes; les spores supportent 105°, mais meurent au-dessus. Bacillus turgidus Duclaux. ( Tyrothrix turgidus.) (l’est une espèce aérobie, dont les articles courts, de t g. de large et d’une longueur double ou triple, à extrémités carrées, sont rare- ment isolés, plus souvent réunis en chaînes souvent très grandes. Les articles et les filaments sont immobiles. Dans le lait, il produit un coagulum léger; le précipité est dis- sous, le liquide devient jaune, transparent. 11 se forme à la surface une pellicule résistante, composée de filaments feutrés, empâtés dans de la matière albuminoïde. Beaucoup d’articles donnent des spores. La réaction du liquide est alcaline; il contient du carbonate et du butyrate d’ammoniaque. Ce dernier corps est beaucoup plus abon- dant pendant la fermentation qu 'après ; il est consommé peu à peu. On trouve en outre de la leucine et de la tyrosine. Dès les premiers jours de la fermentation, le liquide développe une odeur analogue à celle des caves à fromage. Le sucre n’est pas modifié. Cette Bactérie vit péniblement dans l’amidon et la glycérine, pas du tout dans le lactate de chaux. La gélatine est lentement liquéfiée; à la surface du liquide, se forme une pellicule blanche. Sur pomme de terre, la culture est minime, blanchâtre, male. L’optimum de température est de 25 à 30°. Les bâtonnets adultes sont tués à 80°, les spores à 1 15 degrés. Bacillus scaber Duclaux. (Tyrothrix scaber.) Ce sont de courts bâtonnets de 1,1 g. à 1,2 g. de largeur et longs à peine du double, d’aspect granuleux, unis le plus souvent en très longues chaînes (lig. 207 ; 2). Ils sont mobiles quand ils sont jeunes, BACILLÜS. 90| mais à mouvements lents et lourds ; les longues chaînes sont presque immobiles. Ils forment sur les liquides une pellicule fragile, dont les lam- beaux restent attachés aux parois du vase. O voile montre de nom- breuses spores. l-e lait ne se coagule pas, mais prend peu à peu et très lentement la couleur et l’aspect du petit-lait; les diastases, qui sont cependant manifestement produites, sont très peu actives. Le liquide est alcalin et a une odeur faible; il contient de la leueine, de la tyrosine, du carbonate et du valériariate d’ammoniaque. La végétation se fait mal dans le lait et bien mieux dans le bouil- lon ou la gélatine. Cette Bactérie demande des aliments plus facile- ment assimilables; aussi, dans Je* fromages, elle ne se développe qu en dernier lieu, lorsque ses congénères ont préparé des matières nutritives, hile attaque, lentement il est vrai, le sucre de lait et le aucre de canne. Elle est véritablement aérobie, ne se multiplie ni dans les couches profondes ni en présence d’acide carbonique. La gélatine est lentement liquéliée. Les cultures sur pomme de terre sont épaisses, muqueuses, d’un blanc jaunâtre sale. Les cellules végétatives sont tuées entre 00 et 93«- ]<» saon* entre 105 et 1 10 degrés. Bacillus virgula Duclaix. ( Tyrothrix rirgula.) Il W M développe que difficilement dan» le lail ou dan, le, io|„. 2°“ d m*“ cnro"- péniblement, dan, la Saline • t dans le bouillon, (.est une espèce aérobie. Ce sont des bâtonnets minces, cylindriques, de 0,5 a de lace et 2^ environ de longueur, isolés ou en chapelets d’un petit nombre e éments (tig. 20 7 ; 3 . (.es articles sont immobiles et présentent «xnent a une extrémité un renflement irrégulier, où se forme la •pore sphenque, de même largeur que le bâtonnet primitif | e hqu.de de culture contient du carbonate et un peu de butyrate a ammoniaque. J Bacillus urocephalus Duclaux. (Tyrothrix urocephalum.) KSt lrès réPandue> e,,e être un des principaux *g nÜ4 de ,a Putréfaction des matières animales. Elle vit du reste au \ 902 BACTÉHIACÉES. dépens (le presque toutes les substances azotées. Elle se développe au mieux à l'abri de l’air, en anaérobie, mais peut cependant croître en présence d’oxygène. Les éléments (lig. 208; 2) sont des bâtonnets cylindriques, de 1 ij. de large sur 3 p. au moins de long, très mobiles, isolés pai deux ou réunis en longues chaînes. Beaucoup se renflent à une extrémité et. forment à cet endroit une spore sphérique. Le lait, où l'on a ensemencé cette espèce, montre à la surface des îlots transparents, gélatineux, qui peuvent envahir la masse, sans cependant lui donner une consistance gélatineuse. Après quelque temps, on a un liquide louche, surmontant un dépôt épais, flocon- neux, où se sont formées de nombreuses spores. Quand l’oxygène a disparu ou que la culture se fait dans l’acide carbonique, il se 1 produit un dégagement gazeux. Les gaz sont de 1 acide carbonique! et de l'hydrogène, un peu de ce dernier donne de l’hydrogène sul-l l'uré. Le lait a alors une odeur désagréable, qui peut être alliacée, | putride, lorsque l’oxygène fait complètement défaut. On y trouve I de la leucine, de la tyrosine et du valérianate d'ammoniaque oui d'ammoniaques composées. ■ Sur gélatine, en piqûre, on obtient d abord une culture blanc ie , J puis, dans toute la gelée, se forment des bulles de gaz. Enfin, la j liquéfaction commence et progresse lentement. A la surface duc liquide, on trouve de nombreuses bulles de gaz. Sur pomme de terre, la culture est blanc jaunâtre, brillante, bru- nissant à la longue. Les cellules végétatives meurent entre 90 et 9b degrés. Les spores périssent de 1 00 à 10b° dans un liquide neutre, de 93 a 100° dans un liquide légèrement acide. , . , _ ... Certaines particularités rapprochent cette Bactérie du Bacille d la fermentation butyrique normale; le dernier se distingue par son caractère anaérobie exclusif et par ce qu’il attaque le lac tac chaux et la glycérine, où ne vit pas l’espèce de Duclaux. Bacillus claviformis Duclaux. ( Tyrothrix claviformis.) C’est un anaérobie pur. I.es articles sont des petits MtnnneUjki moins ,1e ! de large sur une longueur qu. n atout pin, le don bbv isolés ou réunis par deux, mais ne formant jama, s de chaînes^ Une extrémité présente un renflement spliertque, bien regu . forme une spore ronde, d’un diamètre a peu près double de celu du filament (lig. 208; 4). BACILLUS. 003 Le lait est un très bon milieu de culture; il se coagule el le pré- cipité commence déjà à se dissoudre après vingt-quatre heures. Il se dégage de l’acide carbonique el de l'hydrogène, deux volumes du premier pour un volume du second. La caséine et le lactose sont attaqués. Le liquide est légèrement acide et a une odeur faible, non désagréable, rappelant celle de poire ou de coing. On y trouve de 1 alcool éthylique et de faibles proportions d alcools supérieurs, de la leucine, de la tyrosine et de l’acétate d'ammoniaque. Au début, quand le sucre n est que peu atteint et que l’action n’a encore porté que sur la matière albuminoïde, l'odeur est putride. Bacillus catenula Duclaux. {Tyrothrix eatcnula.) Il se développe mieux en l’absence d'oxygène, mais peut cependant se cultiver aussi à I air quand le milieu est abondamment ense- mencé. Dans le premier cas, on observe des articles courts, ténus, de 0,ii g de large, immobiles; dans le second cas. les bâtonnets sont plu- épais; ils mesurent t p «le large sur i à 3 g de long, on les trouve isolés et alors très mobiles, ou en chaînes, doués de mouve- ments [dus lents. Certains se renflent en olive ou en fuseau et pro- duisent, en leur milieu, une spore volumineuse, ovale, plus large que le filament primitif (tig. 20#; r. Sous son action, le lait devient d’abord un jmhi aride, la caséine se coagule lentement en flocons qui se déposent ; puis le précipité est redissous peu à jm*u. Le liquide renferme de la leucine. de la tyrosine, de l’acide butyrique, libre ou combiné en partie avec de I ammoniaque. L’action s'arrête assez vile, à cause de la forte quan- tité d'acide produit, qui nuit à la vitalité «le la Bactérie; on peut la faire durer plus longtemps en ajoutant préalablement au liquide de la crai.- qui neutralise une partie de l'acide. L’espèce n’a aucune action sur la caséine précipitée d'avance par la chaleur ou les acides. Les bâtonnets sans spores meurent lorsqu’ils sont chauffés à 00° • le- spores périssent à 105 degr«*s. Il se distingue «lu faicillus butyricus par la propriété qu’il a de vivre en présence d'oxygène et l’impossibilité de vivre aux dépens de Uctate de «diaux soit à l'air, soit sans air. BACTÉRIACÉES. 904 Bacillus Zopfii Kurth. Il a été rencontré par Kurth (1), dans l’intestin et le contenu de l’appendice vermiculaire de poulets morts d’une affection conta- gieuse peu connue. Le même auteur l’ayant retrouvé dans le con- tenu de l’appendice vermiculaire de deux autres individus sains, le considère comme saprophyte, .le l’ai isolé du sang du foie de canards atteints d’une maladie épidémique non décrite, en sarriliant des in- dividus avant la mort, pour éviter l’introduction dans le sang d’orga- Fig. 209. — Bacillus Zopfii. A, filaments ; B, amas de bfttonnets ; C, amas de coccus (spores) (Zopf, d'après Kurth). nismes étrangers. Les inoculations n ont cependant aucun elfet sui les divers animaux d’expérience, .le l ai rencontré plusieurs lois dans| l’eau et dans la terre. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Ce sont des bâ- tonnets de 2 a à 5 p. de long sur 0,7 a à 1 p- de large, très mobiles, pouvant croître en longs filaments droits, ondulés, parfois pelotonnés sur eux-mêmes, formant ainsi de distance en distance des sortes de nœuds de grosseur variable (fig. 209; A a, c). Ces filaments se seg-i mentent, à un moment donné, et se montrent formés de bâtonnet- nouveaux, en files ou en amas (fig. 209; B a, b, c). Enfin, lorsque laj culture vieillit, les masses de bâtonnets se transforment en éléments (1) Kuhtii, Botanische Zeitung, 1883. BACILLUS. 905 sphériques (fig. 209; G), que Kurth décrit comme coccus, mais que toutes leurs propriétés doivent faire considérer comme des spores. ; Portés dans un milieu neuf, ils ne se divisent jamais, mais se trans- forment directement en un bâtonnet. Ils se colorent plus lentement que les bâtonnets ordinaires et gardent plus longtemps la couleur. L La dessiccation, qui fait périr très vite les bâtonnets, respecte ces coc- cus. Tandis qu'une température de 50» tue infailliblement les pre- miers, les éléments ronds ne meurent qu au-dessus de 70 degrés. Ce sont là, il faut I avouer, des caractères qui conviennent plutôt à des spores qu'a des Uicrococcus. D'ordinaire, six jours après l'ensemen- cement dans la gélatine, les bâtonnets ont disparu et cédé la place aux coccus. Coloration. — Les bâtonnets restent colorés par la méthode de (•ram. Les méthodes spéciales font voir de nombreux cils disposés tout autour des éléments. Cultures. — L'espèce se cultive facilement sur les milieux habi- tuels en aérobie ou en anaérobie. (,i lti bes si a plaques ni; gélatine. — L'aspect des colonies est assez caractéristique, bien que plusieurs autres espèces assez |*eu connues jusqu ici présentent un aspect similaire. Elles forment, en deux ou trois jours, de petites masses blanchâtres, floconneuses, ressemblant tout a fait macroscopiquement à un jeune mycélium de Moisissure. Les fines ramifications sont constituées par des bâtonnets accolés longitudinalement en nombre variable, peu considérable d’ordinaire, et disposés en longues liles dont l'épaisseur varie par endroits, sui- vant le nombre des éléments qui s’y trouvent. On peut rencontrer de longues files sinueuses formées d'un ou de deux bâtonnets seule- ment, ou des noeuds épais produis par l'accolement d'un grand nombre de ces éléments. La gélatine n’est pas liquéfiée ou seulement âpres un très longtemps, si la plaque est maintenue intacte et à I abri de toute dessiccation. CiLTtaE» si H gélatine. — En pê/iirc dans la gélatine, il se montre en vingt-quatre heures, une mince culture dans le canal et une petite colonie transparente en relief à la surface. Deux jours api è- <>" observe des filaments déliés, blanchâtres, qui partent du sillon ' delà piqûre et s’irradient dans la gelée ambiante. Le développement de ces filaments continue les jours suivants ; il s'en produit surtout tla partie supérieure de la gelée dont les couches superficielles offrent un trouble floconneux assez prononcé jusqu’à \ ou 2 milli- »" lies de profondeur. Les filaments rapprochés de la surface se «surbent vers le haut et se dirigent vers la partie exposée à l’air ■ ceux qui y aboutissent se terminent par un épaississement en forme BACTÉRIACÉES. 906 de bouton. La colonie superlicielle s’est peu accrue pendant ce temps. La gélatine commence à se ramollir après plusieurs semaines, puis se liquéfie dans une faible étendue. Le liquide est clair et sur- monte un dépôt floconneux blanc. Si l’on inocule en strie un tube de gélatine à surface inclinée, il se produit très vite, de chaque côté du sillon, dans la masse de gelée, tout un chevelu de filaments irréguliers, sinueux, enchevêtrés, mais aucune culture à la surface. La liquéfaction a lieu, très tardivement toutefois. Cultures sur gélose. — Sur gélose, à 30°, il se forme au début une très mince culture le long de la strie et des deux côtés dans la gelée, progressivement, des amas blanchâtres, ressemblant à du fin duvet. La plus grande partie de la gelée peut être envahie et deve- nir opaque. A la surface libre on remarque l’apparition de petites gouttelettes transparentes. Cultures dans le bouillon. — Ensemencée dans du bouillon, cette espèce y développe d’abord un voile mince et fragile; le liquide esl trouble. Le voile se brise et tombe; le bouillon reste trouble. Les bâtonnets de ces cultures sont un peu plus longs que les autres, ils mesurent de 3 p. à 5 ;x; beaucoup montrent, à une extrémité une grosse spore elliptique, de 2 \j. de long sur 1,5 de large. Cultures dans le lait. — Le lait n’est pas coagulé et présente la réaction amphotère. Cultures sur pomme de terre. — C’est un revêtement blanc gri- sâtre. L’aspect si particulier des cultures sur milieux solides a peut-être pour cause la faible résistance de ce llacille à la dessiccation, qui l'oblige à éviter le contact immédiat de l’air. Ce microbe esl probablement une espèce des putréfactions. Celte espèce, bien que très voisine de celles qui ont été réunies par llauser sous le nom de Proteus, en est certainement distincte, quoi qu’en ail prétendu Schcdtler (1). J’en ai acquis la conviction par l’étude comparée de ces deux types. Elle s en rapproche cepen- dant beaucoup par certains caractères, en particulier le déplace- ment dans la gélatine des filaments des cultures, qui, moins sen- sible que chez les Proteus, n’en est pas moins facilement appréciable. C’est une des formes qui rattachent si intimement les Proteus aux Bacilles vrais qu’il n’est guère possible à un observateur en ayant fait une élude approfondie de les séparer génériquement. Ü autres types peu connus encore doivent se grouper autour du Bacillua (1) Schedti.hu, Bcitrfigo zur Morphologie (lcr Bactérien {Virchow’» Arc/nv. 1887, CVIIlj p. 30). BAC1LLUS. 907 il i topfii, en particulier une espèce que Vignal (1) a isolée de la salive : c’est son Bacille il qu'il assimile à tort au Racillus alvei. Bacillus vulgaris Hauser. Vroteus vulc/urit.) Atlas i>e microbiologie, Pl. xli. Hauser 2) a cru devoir créer le genre Protnu pour trois espèces de Bactéries qu'il a rencontrées fréquemment dans des putréfactions de substances animales. Aucun des caractères quelles présentent ne peut motiver leur séparation du genre Bacillus; l’une d’entre elles, son Vroteus Zenkeri, est même tout a fait différent des deux autres. Les raisons qui motivent cette opinion ont déjà été exposées p. 487 . La ramification des colonies se rencontre chez d'autres Bacillus à un degré plus prononcé encore ; le déplacement des branches est une simple affaire de milieu et de température; la migration des bâton- nets dans la gélatine visqueuse s'observe chez beaucoup d'espèces mobiles. Le soi-disant polymorphisme des éléments dépend direc- tement des variations des milieux. On l'observe du reste à un même degré chez d'autres espèces; les formes spiralées, surtout se- Spiru- lines, sont des filaments ondulés, enchevêtrés; les cocrus sont de véritables sjKires. Bien ne permet de séparer un genre Vroteus; m Ion veut chercher à placer ces formes, surtout les deux premières, dans la série des espèces suffisamment connues, on leur reconnaîtra de grandes affinités avec le Bacillus Zopfli. Bordoni-l'freduxi (il; raproche des Proleus de Hauser une Bactérie qu il a isolée du sang d'un homme mort en présentant des symp- tômes de septicémie. Il lui attribue tout à fait inconsidérément le nom de Vroteus hominis capsulât us, tout en avouant que le seul caractère qui peut la rapprocher de celles de Hauser est la produc- tion de bâtonnets ou de filaments, suivant le* conditions des cul- tures, chose que nous savons très ordinaire chez beaucoup de vrais Bacilles. Il est impossible pour tout observateur consciencieux de séparer ce<- espèces du genre Biicillus, tel qu'il est compris actuellement. L’est donc sous ce nom générique que nous les décrirons. Le Bacillus vulgaris est très commun dans les putréfactions de viande; Kscherich l'a obtenu du méconium de nouveau-né. Je l'ai (I) Kecberehet »ur Im niicroorganUtu*» de U boacbc {Archives de physiologie (î) Havmi, Uebrr Flu)niB«l>art«*ri<»n l.rtpiiff, IM». ‘j U» U«ber dm l'rolcu» hommu cap»uUtui (Zeitschrift fllr Hi/gieoe p. Jjj). 908 BACTÉRIACÉES. rencontré en abondance dans le produit du raclage de la muqueuse intestinale d’un individu mort de dysenterie; Mouginet (1), dans des recherches faites à mon laboratoire, l’a retrouvé plusieurs fois dans les selles de dysentériques, mises en culture aussitôt l’émission. Cette même espèce a été signalée plusieurs fois dans les aliments putréfiés, dont certains avaient même occasionné des accidents d’intoxication putride graves ou mortels. Elle joue certainement un rôle dans la pathogénie de ces intoxications. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Ce sont des bâ- tonnets mobiles, à mouvements souvent assez vifs, mesurant 1,25 ;x de longueur et 0,0 p. de largeur, isolés ou réunis par deux. La lon- gueur est toutefois très variable, suivant les conditions de milieux; au début des cultures, on trouve des bâtonnets plus longs et un peu plus gros, ayant 1,25 «x de long sur 0,8 jx de large. Ces longs élé- ments présentent par- fois un étranglement médian et se montrent distinctement articulés sur les préparations co- lorées. On obtient enfin des filaments attei- gnant jusqu’à 80 p. de long, droits ou cour- bés, ondulés en forme Fi". 210. — Proteus vulgaria avec cils vibratiles. de Spirilles OU boUCléÉw C’est à cette dernière forme, tout accidentelle et jamais constante, qu’on a applique la dé- nomination de Spiruline. Les grands bâtonnets pourraient parfois avoir des cils vibratiles bien visibles. Les formes dévolution sont fréquentes, surtout dans les cultures âgées ; on trouve sur le par- cours des articles ou des filaments des renflements sphériques ou ovoïdes, pouvant mesurer 1,0 p. de diamètre. Coloration. — 11 se colore facilement aux méthodes ordmanis. Les procédés spéciaux décoloration des cils, montrent des cils longfti et nombreux tout autour des éléments (fig. 210). J Cultures. — Il croit très rapidement sur tous les milieux, meme (1) Mouginet, Quelques bactéries dos putréfactions ; G on tribut, on u 16 1 u de 'le génie des empoisonnements par les viandes putréfiées. I/itse ( e y, la patho- BACILLUS. 909 d«*s températures très basses, en aérobie et tout aussi bien en anaé- robie. L optimum semble être de 2o° à 33°. Cultures si h plaques de gklatime. — Elles ont un aspect très ca- ractéristique. En vingt-quatre heures, à 20°, il apparait de petites colonies rondes, jaunâtres, presque transparentes, se montrant grises et linement granuleuses à un grossissement moyen. Arrivées à la surface, elles donnent une petite tache à centre jaunâtre, opa- que et à bords hyalins. La périphérie prend un contour irrégulier et émet des prolongements d’abord peu nombreux, puis en plus grand nombre. Les colonies, en peu de temps, ont pris l'aspect repré- senté (ligure —11). La colonie primitive forme au centre une masse Fi*. *tl. - Colonie de Mac, il tu ( Protrui ) VtUçmrù, sur pleurs de gélaiÎM. 80,1. opaque, visqueuse, entourée d'une zone filamenteuse. l>o la masse ■centrale et de la zone périphérique partent toute une série de pro- 1 «“gemenU de forme bizarre, qui vont en s'irradiant dans la gelée *®^te. ^ sont des boudins plus ou moins longs, sinueux ou ! tortueux, parfois en tire-bouchons, de diamètre très irrégulier, qui *0nt forn,és par l’accotement en chapelet d'articles de grandeur très ' «régulière, de forme ovoïde le plus souvent. Ces articles sont consti- tue. par des bâtonnets, placés cèle à cèle, en nombre plus ou moins considérable, suivant l'épaisseur de la ramification; les très lins tra.-tus peuvent n'en avoir qu'un seul ou un petit nombre en épais- seur. Os prolongements, le plus souvent fusiformes, tiennent à la colonie par un pédicule délié. Ils s'en séparent souvent et semblent «dors libres dans la gélatine. Lorsque la gelée est peu compacte quelle ne renferme guère plus de C pour 100 de son volume de gé- 910 BACTÉRIACÉES. lalinc, et qu'on maintient les plaques à 22®, température à laquelle le milieu est visqueux, on remarque facilement que ces prolonge- ments moniliformes sont animés de mouvements bien évidents, lis se déplacent lentement dans la gelée, pouvant, à cette température, avancer de 1 millimètre par minute. Ils s'éloignent même suffisam- ment de la colonie qui les a produits, pour qu’on ne reconnaisse plus aucun rapport entre eux. En peu de temps, toute la surface de la gélatine est recouverte de ces colonies errantes. La liquéfaction se fait alors très vite. Les mouvements s’amoindrissent à mesure que la température baisse; à 10°, ils ne sont plus appréciables. Avec de la gelée qui renferme 10 pour 100 de gélatine ou plus, on n'observe pas cette migration des colonies. Cultures sur gélatine. — En piqûre dans la gélatine, à 10 p. 100, la liquéfaction est rapide; le liquide est légèrement trouble et a une réaction alcaline ; il a laissé déposer un sédiment blanchâtre, assez léger. La culture dégage une odeur de putréfaction désagréable. En l’absence d’air, la liquéfaction est plus lente. Cultures sur gélose. - Sur gélose, il se forme une couche mu- queuse, gris blanchâtre, humide, s’étendant sur toute la surlace Cultures sur pomme de terre. - Le développement n est guère abondant ; c’est une petite bande blanc jaunâtre, qui se forme sur lct strie Cultures dans le bouillon. - Dans le bouillon, la végétation est abondante; il se produit des gaz à odeur putride. Il ne se torme pas de voile à la surface. Lorsqu’on ajoute du soufre au bouillon, il se déeage un peu d’hydrogène sulfuré. S. - Lo lait est coagulé au bout de vingt- quatre heures; le coagulum tombe au fond et est attaque lentement et finalement dissous. . , Produits formés dans les cultures. - Les matières albuminoïdes subissent la décomposition putride. Il se déve'oppe une forte odeur de outréfaction et le milieu prend une reaction alcaline Le milieu de cüuure donne nettement la réaction de IHndol. Il se dégage sou- vent des proportions notables d’hydrogène sulfure. Aux dépens des matières sucrées, il se dégage des gas et pas do- deur- les gaz sont de l’acide carbonique et de 1 hydrogéné. L’urée subit une fermentation ammoniacale énergique. Tito Carbone (1) a isolé plusieurs ptomaïnes des cultures de cetl espèce sur la bouillie de viande. 11 a signalé la présence de la cho- (1) Tito Cttn.0*., Ueber die von Protons vu.garis eneuglen Gifle [CentraU,laU far Bac teriologie, 4 décembre 1800). BACILLl’S. 9 H Imo, de l’éthylène diamine, de la gadinine, de la triméthylamine, qui se trouve communément dans la putréfaction du poisson: Inoculation expérimentale. — I. injection sous-cutanée d’une petite quantité de liquide de culture détermine une inflammation au point d inoculation, pouvant causer une suppuration étendue. Les injections intraveineuses ou les injections sous-cutanées de fortes doses déterminent une intoxication générale avec des symp- tômes graves, où dominent de la dyspnée, de la cyanose,’ des crampes musculaires, pouvant occasionner la mort. Les liquides de Bnlture, filtres sur porcelaine, occasionnent les mêmes accidents- ï esl ù Penser’ d'** ,ors’ fl™ le* effets toxiques sont dus à des pro- duits solubles, sécrétés par la Bactérie et accumulés dans le milieu ou elle vit. Habitat et rôle dans la nature. — Cest un microbe très commun dans toutes les putréfactions, surtout de matières ani- males; on peut le regarder comme caractéristique de ces pro- cessus. r H est commun dans le sol, les eaux qui ont été souillées par des matières putrides. Il se rencontre fréquemment dans le contenu intestinal de I nomme à I état normal. On ne peut pas considérer ce microbe comme un saprophyte «impie. Il paraît pouvoir réellement jouer un rôle pathogène et dé- terminer de véritables infections. D’un autre côté, il vient fréquem- ment compliquer d’autres processus morbides, se développant à côte des microbes spéciaux et ajoutant à leur action celle des prin- cipes toxiques qu il produit, ou exaltant même leur virulence On le trouve fréquemment dans des plaies, à la surface des mu- queuses altérées; il reste fréquemment dans la lésion locale, lais- '.‘"I passer dans le sang les espèces pathogènes avec lesquelles il se trouve en association. I) autres fois, il est seul et réellement pathogène. Les lésions pro- duites ne sont pas spécifiques; comme le Colibacille, le Pneumoba- *"e, il peut engendrer des lésions très différentes. On l a vu causer JW ententes, des péritonites, des pleurésies (1), des méningites *> de t ictère grave. v '* De Nittis (3) est parvenu à vacciner des cobayes eri se servant f inoculations de cultures vivantes. Le sérum de ces cobayes pm- (I, -"‘"“V 1 l<*ure»i« k l'rolru* (Société de biologie, I". juin 1893) ZTÜÜL * »*«lntin»nt<» du ce, infection. [Compte, . “ ** * Academie dee ictence», !i octobre 1 894). • ’ 1 ' * ‘ S*r0tWr*Pi' dB proUu» "l|«« iSocxèi* de biologie, 13 juin I W«). 912 BACTÉRIACÉES. Lège le lapin contre une inoculation virulente tuant le témoin en vingt-quatre heures. Bacillus mirabilis Hauser. (Proteus mirabilis.) Atlas de microbiologie, Pl. xlii. Il se rencontre avec le précédent et dans les mêmes conditions, mais plus rarement que lui. Les différences qui séparent ces deux espèces sont peu importantes. Les bâtonnets du Bacillus mirabilis ont 0,6 p de largeur. Leur lon- gueur est variable; elle excède parfois très peu la largeur, les aiti- cles paraissent alors presque ronds; elle atteint souvent de 2 a à 3 p. Us sont mobiles et montrent de grosses formes d’involution dont le diamètre peut atteindre 7 p. Dans diverses cultures on peut trouver des filaments très longs. Les colonies des cultures sur plaques ressemblent beaucoup à celles de l’espèce précédente ; le centre en est plus brunâtre, les pio- longements moins mobiles. Beaucoup de ces derniers sont plus minces, tordus en hélice, rappelant les formes décrites par Klebs sous le nom de Uelicomonas. En piqûre sur gélatine, il se forme à la surface, en quarante- huit heures, un disque grisâtre brillant. Puis la liquéfaction se fait rapidement. Sans oxygène la croissance a lieu, mais lentement; la gelée n’est pas liquéfiée, même après longtemps. Les effets sont les mêmes que ceux que produit le Bacillus vulgaris. j’ai rencontré plusieurs fois celte espèce dans l’eau. Bacillus Zenkeri Hauser. ( Proteus Zenlceri.) Ce sont des bâtonnets ayant en moyenne 0,4 p de large et 1,6;. a de long, assez mobiles. Sur plaques de gélatine, ils donnent de petites colonies aplaties, d’un gris blanchâtre. En piqûre, la culture se termine en terrasse; delà périphérie partent des filaments renflés, de distance en dis- tance en petits îlots formés de bâtonnets régulièrement accoles les uns aux autres, dont on peut très bien apercevoir la disposition en faisant des préparations par impression. La gélatine n est pa liquéfiée. Ces cultures sont inodores. *LcS cultures dans le bouillon ont une forte odeur putride. Elles ne donnent pas la réaction de I indol. BACILLUS. 9,3 (.elte espèce est plus exigeante en oxygène que les deux premières; elle croit à peine dans l'acide carbonique. Les effets qu elle occasionne semblent être analogues à ceux des espèces précédentes. Bacillus flgurans Crooksuank 1). r/est une espèce commune dans l’air, qui vient fréquemment con- taminer les cultures sur plaques, surtout lorsque la gélatine com- mence à se dessécher. Elle y forme de petits Ilots blanchâtres ; opa- lescents, de forme et de grandeur très diverses, reliés entre eux par de lins prolongements droits ou élégamment courbés. Les Ba- cilles affectent dans ces cultures une disposition très régulière qu'on peut parfaitement étudier dans les préparations par impression. La culture se fait sur gélatine sans la liquéfier; il s en échappe en tous sens des iilamenls qui parcourent la gelée. L inoculation sur gélose, en strie, donne une culture dont l’aspect rappelle une plume. De la ligne médiane, assez épaisse, partent une sene de traclus filamenteux, placés comme les barbes de la plume. Bacillus termo Dujardin. ( Bacterium lerrno.) Il est bien certain que la dénomination de Barterium termo, telle que la comprenaient les anciens auteurs, ne s’appliquait pas à une peule espèce bien définie; mais pouvait convenir à plusieurs autres t ont certains caractères étaient voisins ou identiques. C’était pour Dujardin (2), des bâtonnets cylindriques, un peu renflés au milieu souvent mesurant de 2 à 3 p en longueur et de 0,6 p à 1,8 u en lar- geur. Espèce des plus communes des putréfactions animales ou végé- tales, elle y apparaît des premières, mais disparaît assez vile, cédant la place a d autres plus actives, au moment où l’odeur de pùlréfac- , n Jjua..,. . Hi.toire naturelle de. Zoophyte. Infuwire.. Pari., Rorel mi (3 Haoaaa, Leber hauloi*. Bactérien. Leipxig, 18*5. 1 ’ ’ M»cf — BocUrinloÿie. 58 914 BA.CTÉRUCÉES. commune dans l’eau et les macérations, spécifiquement distincte des précédentes, à laquelle on peut réserver le nom de Dujardin, en la faisant rentrer dans le genre Bacillus avec les limites que nous lui avons assignées. C’est à elle que s’applique la description suivante. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Ce sont des bâ- tonnets trapus, mesurant en moyenne 1,4 jj. de longueur, sur 0,/ de largeur. Réunis par deux d'ordinaire, ils ne se séparent que par un étranglement médian peu prononcé ; il peut aussi se former des chaînes à plusieurs articles. Les mouvements sont vifs ; Dallmger et Drysdale (1) ont décrit des cils vibratiles chez une petite espèce qu’ils rapprochent du Bacterium termo. Cultures. — Cultures sur plaques de gélatine. Les colonies sont assez caractéristiques. Il se forme, en deux jours, une petite colonie blan- châtre dont la périphérie devient gri- sâtre, trouble et s’entoure d’une zone de liquéfaction. En trois ou quatre jours, celles qui arrivent à la surface prennent l’aspect représentée fig. 212. C’est une tache circulaire blanche, un peu grise, à centre opaque, floconneux, entourée d’un liquide légèrement trouble, atteignant de 2 à4 millimètres de diamètre. A la périphérie s’observe une bordure pâle, tout à tait trans- parente, très sinueuse, parfois lobée, faisant ressembler 1. Bactérie à une Fig. 212. — Culture de Bacillus ter- mo sur plaques de gélatine. 50/1. D’après une photographie. ressembler ici naouau/ — « . , . corps sphérique. Celte bordure prbe-t. vers20“P quand la gélatine devient un peu visqueuse; en l’cxT£ nanValtenUTem.nl, pendant longtemps on s , les kbea changent déformé. Elle disparait dès que la hquefaction marche rapidement Ces colonies peuvent atteindre 1 centimètre et plus de diamètre ; elles forment dans la gelée une profonde cupule remplie ’jn npi, trouble La gelée ambiante prend, quelquolois tlS urSe ve^lre /appelant celle du Mil* cens Uquefacicm, qui se distingue a.semenl farce que, ««es ^Xp^/ricéte, en anneau, et manquent de la bordure SP«S nm ta gélatine. - En piqûre, dans un tube de gélatine, . r Fu colin in Bacterium lermo (The Monthly (1) Diixihb et Drysdale, On the ex.stencc o( Flagella microscopical Journal , 187;»). BACILLUS. 915 il se forme en douze heures une petite cupule de liquéfaction rem- plie dun liquide presque clair (fi*. 213); en deux jours la cupule a aUoini If» parois du tube (fig. 21» . Les couches supérieures de la gelée prennent une teinte verdâtre. La gélatine du tube est liquéfiée rapidement dans la moitié de sa hauteur (fig. 215), puis très lente- ment jusqu en bas ; elle reste longtemps trouble et montre un dépôt Fig. U J — Cultura do llacil- hu lermo dans la gélati»?. Agoe de douie heure*. Fig. il é. — Culture de Ha- eillut lermo dan* la géla- tine. Agée de deui jour*. Fig. ÎI5. — Culture de lia- et I lui lermo dan* la géla- tine. Culture plu* âgée. • blanchâtre, formé de gros flocons denses. La culture ne développe qu une faible odeur. Li i.ti'rks si h gélose. Sur gélose, un observe une couche mu- queuse, grisâtre, peu consistante, presque fluide. Le sérum sanguin eM liquéfié. Sur pomme de terre, l'inoculation donne, en huit jours, une large culture grisâtre, glaireuse. e forment 1res vite dans les bâtonnets ; on en trouve en grand nombre dans les cultures après quelques jours. L'article qui va sporuler devient immobile et montre une tache sombre en son milieu, parfois en un point plus rapproché d’une extrémité. Celte tache grandit, devient ovoïde et gagne des contours sombres, hile forme une spore d habitude elliptique, parfois en court cylindre ou presque régulièrement sphérique, à membrane épaisse, à reflet bleuâtre (fig. 216). Lorsque la spore est formée, les bâtonnets peu- vent redevenir mobiles, puis leur membrane se dissocient les s|M»res sont mises en liberté. Elles tombent au fond du vase, si le milieu est liquide, et ont besoin pour germer d’être portées dans un mi- lieu nouveau. Leur longueur est en moyenne 1,2 * et leur largeur 0,G (*, un peu inférieure à celle du bâtonnet; elles sont souvent en- tourées d'un anneau de protoplasma grisâtre, résidu du contenu de la cellule mère. La gei initiation peut se faire en douze heures à la température ordinaire. Daprès Buchner (1), elle est hâtée si l'on fait bouillir au préalable les spores dans I eau pendant cinq minutes et qu’on laisse refroidir lentement ; on la voit alors commencer après deux ou trois heures. La spore pâlit un peu, puis la membrane semble se fendre suivant son petit diamètre; c'est à cette place que sort le jeune bâtonnet, auquel restent souvent accolées les deux valves de la membrane. La direction de ces jeunes cellules est par conséquent perpendiculaire à celle des cellules mères. La coloration s’obtient très facilement par les méthodes ordinaires ; ce microbe reste coloré par la méthode de Cram. Cultures. — Ce llacillus subtilis est un aérobie vrai ; il ne croit ab- solument pas m l’absence d’oxygène. Lorsqu’on le prive de ce gaz les cellules végétatives deviennent immobiles et meurent en peu de temps; les spores résistent, mais ne peuvent germer qu'à lu condition Dio ' Bi-waisun* de. Mil.l.ran.IcooUgium au. don Mou P I" (A 'irçth g Untrnuchunyen ufber niederen Ptlse, 1 uni). 918 BACTÉRIACÉES. d’avoir de l’oxygène à leur disposition. Il est très avide d’oxygène; développé en voile à la surface d’un liquide, il l’absorbe si complè- tement qu’il est possible de cultiver dans les couches inférieures du liquide, resté clair, des anaérobies vrais. Les spores sont très résis- tantes; elles ne sont tuées qu’après une longue exposition à 100° et beaucoup de solutions antiseptiques habituelles ne les atteignent pas. Les cultures s’obtiennent très facilement sur les milieux nutritifs ordinaires. Cultures sur plaques i>k gélatine. — Ce bacille y donne, en vingt- quatre heures, de petites colonies rondes, jaunâtres, discoïdes, qui arrivant à la surface de la gelée, s’y étalent en petites taches trans- parentes à bords sinueux, à centre jaunâtre; les bords pénètrent rapidement dans la gélatine ambiante sous forme de fins tractus lila- menteux qui donnent l’aspect cilié à la colonie. Le centre se dé- prime peu à peu et vers le quatrième jour, commence à se liquéfier. La liquéfaction progresse; au cinquième ou au sixième jour, on ob- serve un creux assez prononcé qui présente au centre un amas cir- culaire blanc jaunâtre, restant de la colonie profonde, et tout autour, tapissant la cavité, de petits flocons formés de lins filaments pelo- tonnés, parfois ondulés; de nombreux prolongements radiaires lins s’observent à la périphérie. Ces colonies peuvent atteindre près d un centimètre de diamètre. Toute la plaque esL alors bientôt liquéfiée ; dans le liquide un peu trouble nagent de nombreux flocons sembla- bles à ceux des colonies. Les colonies profondes, qui restent dans les couches inférieures de gelée, liquéfient sans passer par la première phase; elles se trouvent alors au fond d'un creux profond, à bords taillés à pic, semblant fait à l’emporte-pièce, le liquide produit s’éva- porant en partie. Cultures sur gélatine. — En piqûre sur gélatine, il se forme à la surface et dans le canal une mince culture blanchâtre qui liquélie progressivement la gelée. Le liquide, d’abord trouble, s éclaircit len- tement ; il se forme, au fond du vase, un dépôt abondant et à la surface du liquide, une pellicule blanche assez épaisse. Cultures sur gélose. — Il se développe sur gélose en une couche blanche laiteuse, se transformant en une membrane ridée, un peu transparente. Cultures sur pomme de terre. — Le développement y est très ra- pide ; on y observe, en quarante-huit heures, à 37°, une (ouihe épaisse, crémeuse, d’un blanc un peu jaunâtre. Cultures sur le bouillon. — Le bouillon se trouble dès le premier jour. Au second jour, il s’est formé a la surface un voile mince, BACILLUS. 919 blanc, sec, qui se ride au quatrième el donne ensuite une mem- brane assez épaisse, fortement plissée, à surface supérieure sèche, comme poudreuse, (le voile est cohérent, se brise difficilement et s’accole fortement aux parois du vase. Le liquide sous-jacent est lim- pide ; il existe dans le fond du vase un léger dépôt blanc, formé entièrement de spores. Propriétés biologique**. — Les cultures n’ont aucune odeur. dette espèce ne semble avoir aucune action pathogène. Ou peut en introduire des doses considérable* dans l'organisme sans occa - sionner d’accidents. \\ yssokow ilsch i a observé que les spores, injec- tées dans les veines, se fixaient dans le foie et la rate où l’on pouvait les retrouver longtemps après, plusieurs mois, en état de germer, sans que ces organes parussent souffrir de leur présence. Celte in- nocuité absolue est une preuve certaine de la non-identité du Bfl- cillus subtUis avec le Bacillus antkracis. L’identité des deux espèces a été en effet soutenue par Buchner, qui avait été conduit à celte opinion par des méthodes d’expérimentation défectueuses et de graves erreurs d’observation. Le Bacillus subtilis ne parait atrir en aucun ca* comme ferment. Vandevelde (2l a annoncé qu en le privant en partie d’oxygène ou pouvait I amener à produire une fermentation. En soumettant à une analyse minutieuse mi milieu de composition bien connue où cette Bactérie uvait végété pendant un temps suffisant, il a remar- qué que de la glycérine et du sucre avaient été consommés et qu’on trouvait par contre dans le liquide de l’acide lactique, des traces d acides gras, de 1 acide carbonique et de l’hydrogène. Mais ces der- nières substances ru* se trouvaient qu'en très faibles proportions, pro- venant sans aucun doute des phénomènes chimiques de l'assimila- tion. I) ailleurs la purete absolue des culture* est loin d'avoir été assurée, et la détermination exacte de la Bactérie étudiée n’a pas été faite. Ilahilal. — C’est une espèce très répandue dans la nature ; elle abonde dans le sol, l’air, les eaux. Aussi l'isolait-on fréquemment de bien des milieux. C’est en majeure partie à celte espèce qu’il faut rapporter les soi- disant Bacilles du jiquirily, se développant dans les macérations de graines de jéquirity, auxquels certains auteurs ont attribué l’action irritante de ces macérations, utilisées dans la thérapeutique oculaire. (I) Wi.,u»oi»iTn,M, IJeher dii* Srhirkcale d«r in'» Blull injimrteu Mikroorgaoumt-o (Znttchrifl fur Hyyi'ne, I, p. 3, !**«). li VanacvKLM, Sludien lur Ch* mie du Barillu» fubtili* {Zeitichrift far phutiolnnuche t'hemir, VIII, 920 BACTÉRIACÉES. Il est amplement prouvé aujourd’hui que la substance active est une toxalbumine qui se trouve dans les graines ; les Bactéries qui s’ob- servent dans le liquide proviennent uniquement de germes apportés par l’air et n'ont à revendiquer aucune part dans l’effet produit. Bacillus mesentericus vulgatus Fluegge. ( Bacille commun de la pomme de terre, Kartoffelbacillus de Koch.) Atlas de IHICllORIOLOGIE, Pl. xi,v. L’est une Bactérie extrêmement répandue (1). Elle existe abon- damment dans l’air et vient fréquemment contaminer les milieux de culture qui ne sont pas mis complètement à l’abri ; elle est fré- quente dans la terre des couches supérieures du sol, dans les ex- créments de l'homme ou des animaux, fréquente aussi sur les plantes, en particulier sur les épluchures de pomme de terre. On l’obtient souvent sur les pommes de terre incomplètement stérilisées auxquelles on avait conservé la pelure. C’est de là que lui vient le nom qui lui a été attribué par Koch. Les spores qui se trouvent à la surface ou dans les couches externes de celte enveloppe peuvent résister longtemps à 100° et même à des températures supérieures. On en observe alors en peu de temps le développement qui se fait toujours de lamème façon et est facilement reconnaissable. La crois- sance commence par la périphérie de la surface de section, elle donne une bordure gris jaunâtre, festonnée, male ; d’abord lisse, puis ridée, frisée, elle s’étend rapidement et recouvre en quelques jours toute la tranche. La pellicule formée est assez résistante, très visqueuse; lorsqu'on en enlève un morceau avec le lil de platine elle s étire en longs filaments. Il apparaît fréquemment à la surface des goutte- lettes transparentes, un peu jaunâtres, très visqueuses. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Les éléments sont des bâtonnets cylindriques, à extrémités presque carrées, dont la longueur varie suivant le milieu de culture. Sur les milieux so- lides, ils ont en moyenne 1,2 p; sur les milieux liquides, ils attei- gnent 3 p et 4 a de long; dans le lait, il se produit môme de longs filaments. La largeur est constante, de 0,9 p. environ. Les Bacilles sont rarement isolés, plus souvent réunis par deux, parfois en grand nombre en chaînes, agglutinés par de la matière visqueuse très co- hérente. Ils sont immobiles ou animés d’un mouvement d’oscillation lente. Les bâtonnets peuvent produire des spores rondes, de même diamètre qu’eux, se trouvant la plupart du temps au milieu de 1 ar- (1) ViortAi., Contributions à l’étude des liactériacées. Le Bacillus mesentericus vulgatus. Paris, G. Masson, 1889. BACILLUS. 921 • (.es spores, entre autres qualités, offrent une très grande résis* lant.e a la chaleur ; une ébullition prolongée les respecte souvent. Cultures. — Il se cultive très facilement sur tous les milieux ordinaires. Ce litres sur plaques DE GELATINE. — Kn culture sur plaques, cette espèce donne en vingt quatre heures de petites colonies jaunâtres, qui se montrent, à un grossissement moyen, formées d’une partie centrale plus sombre et d un anneau périphérique plus clair, jau- nâtre. Kn deux jours la colonie a grandi; son centre, toujours plus sombre, s'est entouré d'une zone claire où commence la liquéfaction de la géla- tine (tig. 217). |)e la périphérie partent de nombreux filaments radiaires, courts. • donnant aux bords l'apparence ciliée. Au delà de la zone de filaments, on ajK’rçoil un anneau sombre, qui est formé ( par la liquéfaction de la gélatine et l’en- ! foncement de la colonie. La liquéfaction | progresse ces particularités disparais- F.,, • «'lit, la colonie peut atteindre un cenfi- nllut mtttntmr*» tu/ggr*, sur ( mètre de diamètre ; c'est une cupule **'•“»* '* »• circulaire, remplie d'un liquide grisâtre Kn trois ou quatre jours 1 toute la plaque est liquéfiée. ,ac'TIT S, K céuti>k- ~ Kn pi'l'tre, la gélatine est très vite li- jquHo-e. Kn quarante-huit heures, on peut déjà observer une cupule Bien développée. Peu après, la partie supérieure du tube est enlière- «nn.t liquide. Le liquide est blanchâtre et tient en suspension des locons plus denses. Au quatrième jour, la liquéfaction a atteint le tond de la piqûre. Ki m res sur GELOSE. — On obtient une pellicule grise, parfois un peu jaune, mate, d'apparence cireuse ; d'abord lisse, elle se ride plus tard. Cette culture est très adhérente à la gelée et ne s'en sépare Kque difficilement. 1 Cnn res sur sérum. — Il se forme une membrane blanche qui se plisse aussi. Le milieu est rapidement liquéfié. <11 n RES sur pommes deterre. — L'inoculation sur pomme de terre une une pellicule grisâtre, épaisse, festonnée, envahissant rani- F-ueinent la surface libre du milieu, laissant souvent perler de petites MUttelettes d'eau. La culture pénètre dans la substance du tuber- on en enlève de petites parcelles avec les filaments visqueux ewae enaUquea. L’amidon de la pomme de terre est rapidement ■'•UnsforriK! en glucose. 922 IUCTÉRIACÉES. Cultures dans le bouillon. — Il se produit en moins d'un jour un léger trouble ; le liquide se recouvre d’un voile parlois très léger, incomplet, ressemblant aune line dentelle, à mailles larges, ou d une membrane plus épaisse, plissée, souvent aréolée. Le bouillon s'éclair- cit; sa coloration peut foncer et devenir brune. La membrane tombe plus tard au fond du ballon et se désagrège lentement. Cultures dans le lait. - Le lait subit des modifications importantes sous son influence. La caséine se coagule en peu de temps, puis se liquéfie partiellement; la plus grande partie reste inattaquée. Le li- quide est alors séparé en trois couches. La couche médiane est un liquide incolore ou faiblement jaunâtre, fortement alcalin, présen- tant les réactions des peptones; il n'est ni visqueux ni filant. La couche supérieure est formée de crème envahie par les Racilles et devenue très filante, ainsi que le dépôt inférieur, formé delacaseine qui n'a pas été dissoute. 11 se forme toujours des traces d acide lac tique. Celte Bactérie parait pourtant occasionner à elle seule une transformation visqueuse spontanée du lait qui change toute a masse en un liquide épais, très filant, ressemblant à une forte solu- tion de gomme arabique. Propriétés biologiques. — Les matières amylacées sont energi- quement attaquées : il se produit une diastase très active. Il ne peu toutefois pas se développer dans les milieux qui ne contiennen que; des hydrates de carbone; il lui faut des matières albuminoïdes pour végéter. Il dissout assez rapidement l'albumine de l'œuf, en déga- geant une odeur ammoniacale; on ne trouve jamais 111 .° J D’après Loeffler, l’acide lactique serait transformé en butyrique. Bacillus mesentericus fuscus Fluegge. ( Bacille brun (le la pomme de terre.) On le trouve liés communément avec- le précédent, ou seul dans les mêmes condition». Il son dislingue facilement pane» caractère de ses cultures et surtout far la coloration brunâtre de ce.taines '' Morphologie. - Caractères microscopiques. - Oc sont de pe- ti “Bacilles courts, de mêmes dimensions que l'espèce congene , réunis le plus souvent par deux, ou en polit nombre chaînes. Ils seul bien mobiles et donnent aussi des spo.es sphé ,Rlues- „1N,„ Pn cultures sur iliaques, ife Cultures si r plaques de gélatine. - îimiéfient forment de petites colonies jaunâtres, granu eus . , 1 BACILLl'S. 923 t très Nil*1 la gélatine, en émettant à leur périphérie de lins prolonge- ^ menls radiés, plutôt ondulés que droits. (.1 i.n res sr r gélatine. — K ii piqi'tre, la gélatine est en partie li- Iquétiée en trois ou quatre jours; le liquide trouble renferme d'assez .gros flocons d’un blanc sale. Çi lti res si:r gélose. — Un obtient une couche d'un brun très aidait , (afé au lait, d abord assez homogène et résistante, puis \is- ■ queuse, presque coulante. : Ci i.tlres si r pomme OE terrk. — l.a culture sur pomme de terre 'est plus spéciale. C’est en vingt-quatre heures une peau lisse, jau- pBâtre, qui brunit vite, devient sèche et ridée. Cette membrane est Er relativement mince et ne pénètre pas dans la substance du tuber- cule. I Cclti res i.ans le mouillo*. — Klles sont semblables à celles que ■l'aufUH* I espèce précédente. Bacillus mesentericus ruber. j liacille rouge de lu f„>mme de terre, Gloùig. (|).j Atlas i>k microriolooie, et. xlvj. _ C'est une espèce qui se développe assez fréquemment sur les tînmes de terre mai stérilisées, comme les précédentes. Elle v r*"1 U,H * ullure d un blanc rosé, à contours sinueux; de cohms- ■Mbce molle au début, cette culture prend une apparence membra- T“e'1'"' l'1'^*. comme celle du Hueillus mesruterin,* fusais. .Morphologie. — Caractères microscopiques. — Les bâtonnets •«surent environ 2,2 p de long sur 0,8 u d’épaisseur; ils sont ik-u i ihül^. ■»*» plutôt usb par trois ou quatre t?11 a ,ul’ ,,s Produisent très facilement des spores ovoïdes plus ■Wges qu eux. I .li "•|,°r,' S 8001 treS ré8isla,,le* au* a»enU de destruction 2). Le a p. 100 ne les tue qu après un séjour de quatre-vingt-dix ■ un des. Les spores jeunes sont tuées par un séjour de quatre heu- |** -t dem.e dans la vapeur d'eau à 100" ; les spores vieilles de trois ■ uatre mois res, stent plus longtemps et ne sont tuées qu'après I nq heures au moins. A l'autoclave, ces spores sont mortes au bout tément'^lao de^de minüU*8 * ,27>* el *,ériasenl insla"- | G<nres. — (.li t, re» sir rlaoieh de gélatine. — Les colonies sont ra‘* -‘~ôbB,"b *) Syr I. Hmcille roy,, de Globi, o vent les milieux de culture grâce à la résistance de ses spores â ta chaleur. BACILLUS. 925 Bacillus megaterium de Bahy. Atlas di microbiologie, Pl. xuv. De Barv (1) l'a rencontré sur des choux cuits qui avaient été ex- posés à l'air; il a été retrouvé depuis dans divers liquides de macé- ration, dans l’eau, parmi des Algues putréfiées, dans l’air, la terre. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Ce sont des bâ- tonnets cylindriques, à extrémités arrondies, mesurant *2,5 ;x de large. Dans les milieux nutritifs nouveaux, la longueur peut atteindre de 10 à H p; ce sont de larges articles droits ou légèrement courbés qui Kig. ±18. — Bacillus megaterium. I, cellule, végéta tnr. raob.l.. ; I. I, *, J, 6, divmo» eu .Hielre p! formation de. *p«,e. ; /, .pore, libre. ; 8, 9, germination d «..pore., 600 I. D'après de Bary. multiplient par bipartition {flg. 218; i). Ils ont des mouvements «constants assez lents, et sont isolés, réunis par deux, en petit nombre ou en longues chaînes. Dans ce cas, ils ne sont pas accolés en droite » exactement les uns contre les autres, mais se touchent un [>eu latéralement, comme les deux articles du numéro t de la figure. Ces «bâtonnets âgés paraissent simples, cependant lorsqu’on les traite par un réactif qui les contracte, l'alcool ou la teinture d’iode, par exem- |*p , ils se montrent, à certains moments, formés de quatre à six arli- C,es à IM*ine plus longs que larges (fig. 21* ; 2, 3, 4, 5, 6). Dans chacun de ce* articles peut se produire une spore. A un moment donné, il appa- raît dans le protoplasma une tache claire ronde (flg. 218; 3, 4-) qui s’a- grandit, devient ovale, prend des contours sombres et se transforme, en quelques heures, en une spore ovale, allongée, parfois un peucvlin- Jdnque, très réfringente, d’éclat bleuâtre, presque aussi longue que la n«! Morpholo|fie un<* “,ü,0*ie der Pil"' Mycelcoen Ud B.ctc- 926 1UCTÉRIACÉËS. cellule mère, mais bien moins large; sa largeur ne dépasse guère le 1 tiers de celle du bâtonnet (fig. 218; 5,6). Pendant la formation des I spores, le mouvement des cellules diminue, mais ne cesse jamais corn- î plètemcnt. La spore est mise en liberté par résorption de la membrane de la cellule mère. On peut facilement suivre sa germination, qui se fait en quelques heures, lorsqu’on a eu soin de dessécher pendant vingt-quatre heures un produit de culture contenant des spores mûres. La spore perd son contour sombre et prend l’aspect pâle d’une cellule végétative, puis se gonlle jusqu’à ce quelle ait atteint les dimensions ordinaires des bâtonnets. Parfois il semble que la membrane externe de la spore se rompt pour laisser sortir le jeune < bâtonnet ; elle peut même rester accolée à lui pendant un certain temps (fig. 218; 8,9). Les jeunes bâtonnets grandissent et se divisent en peu de temps. Cultures. — II se cultive facilement sur les milieux ordinaires; la température la plus favorable parait être de 20°. C’est un anaérobie strict. Cultures sur plaques de gélatine. — Les colonies sont rondes, gri- sâtres, finement granuleuses; elles ont un centre jaunâtre d où par- i tent de nombreux tractus radiaires. Ces tractus se fondent lente- ment dans la gelée ambiante qui se liquéfie. Cultures sur gélatine. — En piqûre, la colonie se développe rapide- s ment à la surface et liquéfie la gélatine en entonnoir. 11 se forme à la surface une pellicule grisâtre, épaisse ; le liquide sous-jacent est clair. Cultures sur gélose. — Il s’y développe une culture blanche; la gelée ambiante se teint parfois en brun. Cultures sur pomme de terre. — Les cultures se développent très vite; elles sont d’un blanc jaunâtre, caséeuses. Cultures dans les bouillons. — Cette Ractérie se cultive dans les bouillons ou les solutions sucrées; elle ne parait produire aucun phénomène de fermentation. Elle ne forme pas d’indol, mais pour- rait dégager de l'hydrogène sulfuré. Bacillus ureæ Miquel. Miquel (1) a obtenu, dès 1878, de l’eau d’égout, un Bacille qui dé- j termine dans l’urine une modification en tout analogue à celle du Micrococcus ureæ, la transformation de l’urée en carbonate d ammo- niaque. Pour l’isoler d’autres espèces qui l’accompagnent, en parti- culier de cette dernière, toujours présente dans ces conditions, i (1) Miqobl, Recherches sur le Bacillus ferment de l’urée ( Bulletin de la Socii If chimique, 1878, XXXI, p. 391, et 1879, XXXII, p. 126). 027 BACl^LUS. recommandait de chauffer l'eau d’égout pendant deux heures entre 8«)° et 90°. Le thicillus ureæ résiste, les autres meurent. En ense- mençant alor- l'urine stérilisée avec quelques gouttes du liquide chauffé, on observe en très peu de temps son développement. Ce sont de minces bâtonnets, de moins de 1 ji de largeur, unis souvent en longs filaments, qui troublent très rapidement le milieu. La fer- mentation de l’urée est complète en quarante-huit heures. I,e déve- loppement se ralentit ; beaucoup de bâtonnets forment des spores elliptiques, brillantes, qui supportent impunément pendant plusieurs heures une température de 9t>°. C’est un anaérobie facultatif; il croit très bien sans oxygène libre, mais il vit aussi à l’air. Il ne peut se cultiver que dans les bouillons auxquels on a ajouté de l’urée. I ne Bactérie, voisine de celle-ci ou identique à elle, a été trouvée par Leube (t)dans l’urine putréfiée. Les éléments sont des bâtonnets de t u de largeur et 2 p de longueur, à extrémités arrondies, qui provoquent énergiquement le dédoublement de l’urée en carbonate d ammoniaque. Les cultures s’obtiennent facilement sur la gélatine, qui n est jamais liquéfiée. Sur plaques, ce sont de petits disques opalescents, pouvant atteindre un assez fort diamètre. En piqûre, le développement se fait presque exclusivement à la surface. Il s’y forme une couche blanche assez, épaisse, à bords sinueux, pouvant montrer une série d’anneaux concentriques ; dans le canal, ce n’est qu au bout de longtemps qu’on aperçoit une mince culture grisâtre. Les cultures dégagent une odeur de propylamine. Dans des recherches minutieuses, encore en cours de publication, Miquel (2) décrit un assez grand nombre de Bactéries, isolées de l'air, des eaux, du sol, qui peuvent déterminer la transformation de l’urée en carbonate d’ammoniaque. Les unes sont des Micrococau, comme le Micrococcus uresr ; d autres îles Sarcines, la Sarcina urex par exemple , le plus grand nombre sont des Bacilles. Pour ces derniers, il n’est pas possible d'accepter la dénomination d'Urobaciliu» qu’il propose, rien ne démontrant que le pouvoir de transformer l’urée en carbonate d ammoniaque est leur principale propriété physiologique, et aucun caractère morphologique ne permettant de les séparer des autres Hacillex. Du reste, 1 identification possible avec des espèces déjà d* crites n a malheureusement pas été recherchée et elle est au moins probable pour quelques-unes; un assez grand nombre de saprophytes, nous I avons vu, jouissent, dans une étendue limitée, du pouvoir de déterminer la fermentation ammoniacale de l'urée. Il peut cependant £(l) Ltvnt, I «bar die ammoniakaliache Harngàhrung ( Virehom'i Arehir, C, p. 540) èces : bacillus thermophilus I. — Il forme sur pomme de terre des colonies blanches qui confluent souvent; sur gélose, des colonies granu- leuses, à bords dentés. Les bâtonnets sont immobiles, souvent reunis en tilameuls et produisent des spores ovales terminales. Le partie médiane devient acide. Bacillus thermophilus 11. — Il forme sur pomme de terre des colonies gris jaunâtre, à bords sinueux; sur gélose, des colonies verdâtres, moyennement granuleuses, proéminentes. Les bâtonnets immobiles sont un peu courbés et renferment des spores situées dans leur partie médiane. Le milieu a une réaction alcaline. Bacillus thermophilus III. — Il forme sur pomme de terre des colo- nie> brunes; sur gélose, de petites colonies blanchâtres, rondes, bien délimitées. Les bâtonnets immobiles >ont assez épais et renferment une spore terminale. Le milieu devient acide. (I) Lidu KiaiHowiiicu, (Je l>cr «tic thorimiphilen liakteriec [Zeitschrift für Hyyiene 1895 XX. p. 154), 932 BACTÉRIACÉES. Bacillus thermophilus IV. — 11 forme sur pomme (le terre (les colo- nies rouges, aplaties; sur gélose des colonies incolores, donnant de nombreux prolongements minces. Les bâtonnets immobiles forment souvent des lilaments et contiennent une spore médiane sphé- rique. La réaction du milieu est faiblement alcaline. Bacillus thermophilus V. — Il forme sur pomme de terre de très pe- tites colonies préominentes, d’un gris brunâtre; sur gélose, des colonies incolores à centre granuleux. Les bâtonnets immobiles ont des spores terminales ovales. Le milieu devient légèrement acide. Bacillus thermophilus VI. — Il forme sur pomme de terre des colo- nies grises, aplaties, humides; sur gélose, des colonies d’un gris verdâtre, à centre granuleux et abords transparents. Les bâtonnets ressemblent aux précédents. La réaction du milieu devient forte- ment alcaline. Bacillus thermophilus VIL — Il forme sur pomme de terre des co- lonies blanc grisâtre; sur gélose, des colonies granuleuses abords dentés. Les autres caractères sont semblables aux précédents. Bacillus thermophilus VIII. — 11 forme sur pommé de terre des colo- niesd’ungris brunâtre humide; sur gélose, des colonies granuleuses, tout à fait transparentes. Les bâtonnets immobiles forment des spores médianes. Le milieu devient légèrement acide. Les spores de toutes ces espèces sont très résistantes; elles don- nent aussi d’abondantes colonies après un chauffage de cinq ou six heures dans la vapeur à 100°. Ce sont probablement de ces microbes qu’ont décrit Van Tieghem (1) (voir p. 74), Mac Fadyen et Blaxal (2), Colin (3), isolés comme ici de milieux très divers. Bacilles phosphorescents. La curieuse propriété que possèdent certaines Bactéries, d’émettre des lueurs dans l’obscurité, a été depuis longtemps signalée sans qu’on ait eu, jusqu’il y a peu de temps, des détails assez précis sur les espèces qui la présentaient. Des recherches récentes en ont fait connaître plusieurs, que la forme des éléments et les caractères des cultures font facilement distinguer. Des données générales sur cette question ont été exposées dans la première partie de ce livre (p .129) ; il n’est donc pas nécessaire de les répéter. (1) Van Tieghem, Sur les Bactcriacées vivant à la température de 74» centigrades ( Bulletin de la Société botanique, XXVIII, P- 33)- . (2) Mac Fadyen et Blaxal, Thermophilie Bactérie (Journal of Pathology and Bacteno- (3) ’ Coun, Bericht der deutschen botanischen Gesellschaft, 1803, p. -6. BACH. LUS. 033 I i*< lier ila donné le nom de liwillus phosphorescent à une très belle Bactérie lumineuse «|u*i! a isolée de l’eau de la merdes Indes, et retrouvée, dans les mêmes parages, sur des poissons ou d'autres animaux marins morts, luisant dans l'obscurité. Cette espèce forme des bâtonnets très mobiles, isolés, réunis par deux ou plus en filaments. Les bâtonnets mesurent en moyenne de l ,C5 a à 1,75 p de long et ont une largeur deux à trois fois moindre, lisse colorent très bien aux méthodes ordinaires et n’ont jamais montre de spores à leur intérieur, mais seulement des vacuoles ne prenant pas la matière colorante. Les cultures s’obtiennent facile- ment sur tous les milieux habituels; elles sont plus abondantes lorsqu on a ajouté une petite quantité, 2 ou 3 p. I00.de chlorure de sodium. Kn culture sur plaques de gélatine, on observe au bout de trente- six heures, de tout petits points ronds, grisâtres, qui, à un grossis- sement moyen, paraissent complètement homogènes et doués d'un o. lal verdâtre. Ces colonies grossissent, deviennent brunâtres et s enfoncent dans la gelée qu elles liquéfient rapidement Inoculé en piqûre sur gélatine, ce Bacille a déterminé en trois ou quahv jours une dépression cupuliforme à la surface de la gelée au fond de laquelle se trouve une mince couche grisâtre; le canal offre un loger trouble. La (liquéfaction se fait ensuite plus lentement A a surface du liquide trouble des vieilles cultures, nage une pelli- cule mince, jaune sale. Sur gélose, il se forme une culture grisâtre qui ne présente rien dp sPec,«* sauf sa propriété de luire dans l’obscurité. Le sérum solidifié est un excellent terrain de culture; la Bactérie s \ tew oppe en quelques jours en une bande grisâtre qui peut atteindre un centimètre de large. La culture sur pomme de terre est blanche et mince. La viande, le poisson sont aussi d’excellents milieux. En fieu de mp> i' morceaux sont recouverts d’une couche mince, glaireuse qm leur communique la propriété de luire dans l’obscurité. L inoculation à des poissons vivants n'a pas donné de résultats Dans le bouillon, en vingt-quatre heures, on observe un léger u e. Il se forme vers le troisième jour une fine pellicule à la Le Bocillus phosphorescent est une espèce aérobie. Les cultures ont optimum de 20 à 30®, elles ne progressent plus au-dessous de I0°- **S l,ara,Sfwnl plus vigoureuses sur les milieux additionnés , 1 ' l.f,,*C**** ^rWojliclw L'otemm-li H, I'* p , p M, IHk7). urigcn »uf «i„er JUIm »ach W,,|indie„ (ZeiltchHft 934 BA.CTÉRIACÉES. d une petite quantité de sel. Ces cultures ne développent aucune odeur et ne dégagent aucun gaz. L’inoculation, même de doses mas- sives, aux animaux d’expériences a toujours été inotlensive. La particularité la plus intéressante, qu'il manifeste sur tous les milieux, est celle de luire dans l’obscurité. La lumière est blanche, un pou bleuâtre ; son intensité est maxima de 2b à 30°, elle est à peine perceptible à 10»; elle disparaît dès que la culture est portée à 40 degrés. . Lehmann (1) a observé que l’oxygène était nécessaire pour que la phosphorescence se manifeste ; les parties profondes des cultures, où ce gaz ne pénètre pas, ne sont pas lumineuses; si 1 on chasse l air par un courant d’hydrogène ou d’acide carbonique, la phos- phorescence disparaît. La phosphorescence est sous la dépendance immédiate des cel- lules vivantes, car les bouillons de culture filtrés ne sont jamais phosphorescents. , Cette Jîactérie parait être dépourvue de toute action pathogène pour l'homme et les animaux d’expériences. . , Fischer a rencontré une espèce différente de Bacter.e photogène sur des poissons morts provenant de la mer du Nord (2). Ce sont de courts bâtonnets mobiles, de 1,3 à 2,1 p de longueur sur une largeu qui varie entre 0,4 et 0,1 p. Us liquéfient lentement la gélatine ü végètent au mieux entre b» et 10°, ce qui les distingue nettement de l’espèce précédente . La lumière émise est en outre plus bleuâtre. Cette espèce doit être celle qu ont signa ec I fl ger et Ludwig (voir p. 129 et suiv.) sur les viandes de boucherie elle po,s- S°Forster^3) et Hermès (4) ont aussi étudié des Bactéries lumineuses qui semblent devoir être rapportées à une troisième espece, se férenciant surtout par ce qu’elle ne liquéfié pas la été rencontrées également sur des poissons de la mei rapprochent beaucoup comme forme et dimensions de la ■ <£««£• espèce décrite par Fischer, mais ne liquéfient pas la gélatine. La lumière qu’elles émettent est verdâtre. Elles se i eu Unent e 1 ^ # très bien île 0" à 20" et périssent rapidement a -1/ degiu • proposé pour cette espèce le nom de Bactérie» très* probable que c'est celte espèce que Colin adecnl Studien a.tar k*d- pho.pl» ïi"SL lUSI»t»kk.l«d» B.cillu. "S Fl';.;!u.b.r .mis. 1187. (4) Htmufcs, 00e Versa ni inlung deutscher Natur BACH. LUS. 935 Wierococeus phosphoreus dès 1878; aussi devrait-on lui réserver le nom spécifique de Rarillus phosplutreus Cohn. Dans une série de travaux plus récents, Beyerinck I décrit cinq espèces de Bactéries photogènes, les trois précédentes et deux nou- velles, se distinguant par les caractères des cultures, et certaines particularités biologiques. Il les réunit dans le genre Photobacte- rium, simplement établi sur la curieuse propriété physiologique d émettre des lueurs dans l’obscurité; rien ne permet de distinguer ce groupe du genre Rarillus tel qu'il doit être compris. Le Bacillus phosphorescent, de Fischer, devient son Photobacterium indicum ; l'espèce rencontrée sur les poissons de la mer du Nord, par Pfluger, et sur la viande par Ludwig, est son Photobacterium Pftûgerii; enfin, son Photobacterium phospkoresctns est celle cultivée par Forster cl Hermès. Les deux espèces nouvelles ont été nommées par lui Photobacterium luminosum et Photobacterium Fischeri. Le Photobacterium luminosum, de Beverinck. est la cause de la phosphorescence de la mer du Nord ; il vit sur un grand nombre d animaux dits phosphorescents, Crustacés, Polypes, Infusoires, même le» Noctiluques. Il »e cultive très facilement sur la gélatine 1 ^*‘éparée a" bouillon de poisson. Il liquéfie ce milieu. Son dévelop- pement est abondant sur certains milieux azotés, ceux qui contint - >nent de l'asparagine et de la peptone par exemple. Lorsque ces ■substances sont en proportion suffisante, t/f à I p. 100, on ne perçoit aucune odeur ; il se produit, au contraire, une odeur putride, lorsque ■sa nourriture azotée est insuffisante. Les bâtonnets de cette espèce mesurent environ 2 ode Ion* «or Le Photobacterium Fischeri liquéfie la gélatine comme le précédent • ses colonies y forment de profondes excavations. Les ^m»ni. «....i jaunâtre. certainement ce s mêmes espèces qui ont été retrouvées 936 BACTÉRIACÉES. par Katz (1), en Australie, dans des conditions très semblables à celles où elles ont été découvertes. Dans l’important mémoire que cet auteur vient de publier, il donne les caractères de six espèces de ces intéressants microbes. Le liacillus cyaneo-phosphvrescens a été isolé directement d’eau de mer prise à la cote, aux environs de Sidney. Il est identique au pre- mier Bacillus phosphorescens trouvé par Fischer dans la mer des Indes et par conséquent au Pliotobacterium indicum de Beyerinck. Le liacillus smaragdino-phosphoreseens a été trouvé au marché de Sidney sur une espèce de hareng (Clupca hijpelosoma ) qui avait été trempé dans l'eau de mer fraîche et conservé entre deux assiettes ; en peu de temps, toute la surface montrait des points lumineux. 11 doit être rapproché de la Bactérie phosphorescente de Colin, de Hermès, de Forster, de Ludwig, du Pliotobacterium Pflügeri de Beyerinck. Le liacillus argenteo-phosphorcscens 1 a été isolé de l’eau de la haie de Sidney. Il est voisin de la Bactérie trouvée par Fischer dans la mer du Nord ou du Photobactcrium Fischeri de Beyerinck. Le liacillus argenteo phosphorescens 11 a été trouvé sur un morceau de chair d’un poulpe, devenu lumineux spontanément. Le liacillus argenleo-pltosphorescens III a été obtenu en même temps, il est très voisin du précédent. Le liacillus argenteo-phosphorcsccns liquefaciens provient de l’eau de mer des environs de Sidney; il doit être identique au Pliotobacterium luminosum de Beyerinck. ’ La nuance de la lumière émise est variable, comme l’indiquent les dénominations. Dans les cultures récentes, la couleur de la lumière de la première de ces espèces est bleuâtre avec une petite pointe de vert; celle de la seconde est souvent d'un vert émeraude; les autres espèces donnent une lumière plus blanche, d’un hlanc d argent doux. Le Photobacterium javanaise d’Eijkmann (2), trouve a Batavia su des poissons morts, se distingue en ce qu’il ne liquéfie pas la géla- tine et vit au mieux entre 23° et 33°. Gianlet Billet (3) ont pu isoler et cultiver une Bactérie qui rend lumineux de petits Crustacés marins, les Talitres, en pullulant a a (1) K*«, Zur Kenntniss der Leuchtbactericn [Centralblatt fur Bactériologie, IX, 1891. ^’eukL8; “üch.gevende Bactérien (Ref. in Centralblait für Bactériologie , 1892, XII, P'nw'lmn et Billet Observations sur la maladie phosphorescente «les Talitres et antres ss*. » octobre rlr ... es rt ries lumineuses pathogènes (Ibid., it> avril 1S.0). ii.i.it, France et de la Belgi- morphologie et ilu développement des Bacteriacces (Bull. sc. ^ B que, XXI, 1 898. p. 14 V). BACILLUS. 937 surface de leur corps ou dans l'intérieur même des tissus, dette Bactérie, comme les précédentes du reste, est pathogène pour ces animaux marins. Billet propose de la nommer Bacterium Giardi. D'a- près itusseil (1), elle ne serait pas pathogène pour les autres (Crus- tacés. Des Bactéries tout autres peuvent présenter, d'une fa«;on irrégu- lière, peut-être, ce curieux phénomène de la phosphorescence. Kulscher (2) signale une forte phosphorescence verdâtre chef des Spirilles voisins «le celui du choléra, isolés de selles il'individus atteints de diarrhées cholériformes, ou isolés d’eau de l'Elbe pendant l’épidémie de Hambourg. La phosphorescence de certains Agarics, d’après Patouillard, serait aussi due à la présence «!«• Bactérie» pathogènes. Il en est de même aussi de la phosphorescence observée chez d’autres animaux vivants, Géophiles 3), Taupe-grillon (4 , etc. La nature intime de ce curieux phéimmène est encore bien p«*u connue. Pour Dubois (5), les microbes lumineux produiraient une diaslas«* particulière, la luciffrase, «pii donnerait lieu au phénomène de la phosphorescence, au contact des produits organiques phospho- rés contenus dans le milieu où ils vivent. La lumière a une action marquée sur la phosphorescence, qu elle arrive à fair«- disparaître a»scz rapidement; les cultures conservées à l'obscurité gardent bien plus longtemps la propriété d être phosphorescentes. Bacillus liodermos Fliegge. Le sont de courts bâtonnets très mobiles, communs «lans l'air et xeuant fréquemment contaminer les milieux «le cultun*. Eu culture sur plaqu<*s de g*daline, ils donnent de peti tes colonies irrègulièrt's «jui li«|uélient rapidement; la colonie forme une jm-Iü- cule blanchâtre au-dessus «lu liquide. Eu piqûre dans la gélatine, la li<|uéfaetion se fait vite; le liquide trouble laisse déposer des flocons d'un gris sale. Sur pomme de terre, ils forment d’abord un revêtement transpar (I) IU-.ILL, Imprun^reraucbe rail Giard’s pathogeuem Leuehtbacillus (CentralUatt fur Uocteriologie , 1891, XI, f. 557). (I) Kcraoir», Kiu Beitrag rur Kcnntniss der den Choiera Vibnonen Khnlirhen Wasser- haktenen ( Oiutfhr. mnhnmtche W'oeheniclirift, 1893, n- 49). (3) Mai 4, Sur la phosphorescence de» Géophiles (.Société dr biologie. 188s). 4> Li»*!.., l e ber die l'ho»ph»re«eero tou Grtllolalpa tuI caris {Centralblatt fûr Hurle- ttologie. 1891, IX, p. 561). ' (7j Iloaots, Sur le Kde de la symbiose cliea certain» auimaui marra» lumineui (Compte, nr«rfu, de IAradem,e de, , rimer,, «ssk. CVtl. p. 501). _ Ktlinrlion de I. l„,„i„Mi|r (ll) i uolobarieriura »*rcophilum par la lumière ( Société de biologie, Il fé trier 1893). 038 BACTÉRIACÉES. rent, lisse, brillant, semblable à une mince couche de solution de gomme, qui se transforme, au moment de la sporulation, en une membrane épaisse, fortement plissée, mais ne pénétrant pas dans le substratum, comme certaines des espèces précédentes. La matière gommeuse est soluble dans l’eau. Le lait est coagulé et le précipité de caséine peptonisé; l’acide lactique est transformé en acide butyrique. Bacillus viscosus. Un grand nombre de liquides, contenant des sucres en dissolution, deviennent filants dans certaines circonstances. Sous l’influence du développement, a leurs dépens, de divers microorganismes, il se forme un composé ternaire qui communique au liquide une viscosité très grande, parfois telle que le milieu a une consistance gélatineuse. Plusieurs espèces de Bactéries peuvent produire ce phénomène que l’on peut considérer comme une véritable fermentation visqueuse. Nous savons déjà que le Micrococcus viscosus est un agent commun de V altération visqueuse ou maladie de la graisse des vins (voir p. 444); le Micrococcus Freudenreichii (p. 451 ) rend le lait très visqueux. Van Laer (t) a isolé de nombreux échantillons de bières filantes, des Bactéries en bâtonnets qu’on doit considérer comme la cause de l’altération de ces boissons ; obtenues en cultures pures et repor- tées dans des moûts stérilisés, elles occasionnent toujours, en elFet, une altération visqueuse typique. D’après lui, deux espèces de Ba- cilles sont toujours associées dans les bières filantes. 11 les désigne sous les noms de Bacillus viscosus n°l et Bacillus viscosus n° 2. Ce sont des bâtonnets très grêles de 1,6 p à 2,4 p de long sur 0,8 p de large ; les éléments du Bacillus viscosus n° 1 sont plus grêles que ceux de son congénère. Ces bâtonnets sont ordinairement isolés, mais aussi souvent accolés deux par deux par du mucilage ; les chaînettes de trois ou quatre individus sont rares. Ces Bactéries s'isolent facilement à l’aide des cultures sur plaques. Ces deux espèces se développent d une façon identique sui géla- tine et gélose. En cultures sur plaques, les colonies sont visibles à l’œil nu, au bout de quarante-huit heures, à la température ordinaire; elles sont rondes ou ovales. Celles qui sont à la surface sont un peu bom- bées, blanches par transparence et jaunâtres par réflexion, légère- (1) Van Lakh, Note sur les fermentations visqueuses ( Mémoires de l Académie r0JJa Belgique , XLIII, 1880. Et : Comptes rendus de la station scientifique de brasserie de •< , I, 1800). BACILLUS. 939 nient visqueuses. Kn grandissant, les bords deviennent irréguliers ; lu partie centrale est moutonnée. La gélatine n'est pas liquéliée. En tubes de gélatine, on obtient une culture blanche, à bords sinueux, qui se développe aussi dans le canal de la piqûre. On n'ob- serve jamais de liquéfaction. Sur gélose vers 33®, le développement est très rapide ; il se forme une large bande hlanrhe. glaireuse. Dans le moût de bière liquide houblonné, le Hacille vitrotus n’ 1 rend le milieu filant au bout de vingt-quatre heures, à 27 degrés. Au bout de quarante-huit heures, le liquide est trouble et tellement visqueux que sa consistance ressemble à celle de l’albumine ; il se ' dégage en même temps de grandes quantités d’acide carbonique, i Puis la viscosité augmente, le dégagement d'acide carbonique dimi- * nue. Le liquide reste trouble, avec une couleur brune et une odeur caractéristique ; sa surface est recouverte d’ilols d'une matière glai- reuse, blanc jaunâtre, envoyant des ramifications dans la profon- deur. Le voile est souvent soulevé en §K»t i t" mamelons par des bulles • de gaz qu’il emprisonne. Dans le même milieu, le Unrillus visr<>$us n • 2 produit une viscosité bien moindre, le dégagement d'acide carbonique est beaucoup moins abondant et il ne se forme pour ainsi dire pas de matière glaireuse à la surface du liquide. Les bactéries se cultivent très bien dans le lait en lui communi- quant une grande viscosité. Le liquide montre à la surface une cou- ronne jaune verdâtre, très gluante ; la caséine est précipitée, puis dissoute; le sérum prend une belle fluorescence verte. Sur pomme de terre, il se forme une colonie blanche, mamelon- née, très visqueuse, ne se développant pas dans la profondeur. La culture dégagé une odeur de |>oissou pourri. Les ferments visqueux, ajoutés à la bière après fermentation à ! I aide de Levure pure, ne la font plus filer. Le filage se produit au contraire plus rapidement que dans le moût stérilisé, quand on ajoute en même temps un pou de carbonate d'ammoniaque. L'est probablement la raison pour laquelle les bières fabriquées avec de I eau qui a reçu des infiltrations de fosses d'aisances deviennent sou- vent filantes. 'un Laer croit que la matière visqueuse est formée uniquement aux dépens des substances azotées , les matières sucrées sont plutôt contraires à l'apparition et au développement de la fermentation visqueuse. De faibles trace* d'acidité s'opposent aussi à l’altération, mais seulement quand la proportion de substances azotées n'est pas trop forte. 040 BACTÉR1ACÉES. D’après lui, la glaire produite contiendrait deux substances vis- queuses: l'une, insoluble dans l’eau, de nature azotée, donnant la réaction du biurel ; l’autre, soluble dans l’eau, précipitable par l’alcool absolu et ne donnant aucune des réactions des matières azotées. (le même auteur dit avoir isolé un troisième Bacillus viscosus , qui di Itère des premiers en ce qu’il liquéfie la gélatine; il n’en a pas encore donné d’autres caractères. bramer (1) a décrit d’autres microbes occasionnant des altérations de même nature, qui paraissent différents des précédents. Son Bacillus viscosus sacchari détermine la viscosité dans les solu- tions neutres ou faiblement alcalines de saccharose. Ce sont des bâtonnets de 2 à 4 p de long sur I p de large, à extrémités arrondies, souvent réunis en longues chaînettes, immobiles. Il liquéfie la gé- latine, donne une culture blanchâtre sur gélose, une couche blanc sale, filante sur pomme de terre, une couche muqueuse hyaline sur betterave. Il ne croit pas dans les milieux acides. Son Bacillus viscosus vini se développe dans les solutions de glu- cose à réaction acide, particulièrement dans le vin. Ce sont des bâtonnets de 2 à 6 p de long sur 0,0 à 0,8 p de large ; on trouve souvent des filaments atteignant près de 14 p de longueur. C’est une espèce anaérobie qui ne croit que dans les milieux acides. Une troisième espèce est un Micrococcus qui produit le filage des solutions de sucre de lait faiblement alcalines ou très légèrement acides. Elle occasionne la viscosité du lait, où les deux espèces pré- cédentes ne se développent pas. Pour Kramer, la substance visqueuse est voisine, comme compo- sition et nature, de la cellulose. Adametz (2) a donné le nom de Bacillus lactis viscosus à une lîac- lérie qu’il a isolée de lait devenu spontanément visqueux. Ce sont de très courts bâtonnets immobiles, de 1 p àt,5 p de long sur 1 p de large, qui présentent d’ordinaire une sorte de capsule épaisse. Ce microbe se cultive bien sur tous les milieux habituels. Ses colo- nies sur plaques de gélatine glycérinée sont caractéristiques. Elles ne liquéfient pas la gélatine et se développent rapidement, atteignant environ un centimètre en une semaine. Elles forment une masse muqueuse, mince, transparente, à reflets d’opale, à bords plus ou moins sinueux. En en transportant dans du lait stérilisé, on n ob^j (I) K ra ME», Studien ucber die schleimige Giihrung ( Sitsungsberichte der K. Academie der Wissensch. in Wten, X, 1889, p. 467). . lUiich Uehcr cineu Erreger der schleimigen Milcli, Bacillus lactis mscosus (MUcH (2) Adauktz, Zeitung, 1889, p. 941). BACILLUS. 941 serve d'abord aucune modification appréciable pendant deux ou trois Jours, puis le liquide devient lilant et sa viscosité augmente avec I Pâge. O. et P. Irankland (I) décrivent sous le nom de Bacillus viscosus une espèce qui abonde dans l’eau de rivière et qui parait n’étre que Ile liacillus flwjrescens liquefadens si commun partout. Il ne commu- nique, du reste, aux milieux de culture, qu’une viscosité bien i moins marquée querelle occasionnée par les espèces précédemment ■ citées. [j Actinobacler polymorphe de Duclaux rend le lait très filant lui (donne même une consistance gélatineuse. Le Bacille mesentericus > vulgatus et, a un degré moindre, le bacille lùulermos communiquent aussi de la viscosité à certains milieux de culture. Happ (2) a décrit, sous le nom de liacillus gummosus, un Bacille ;qu II a isole d une infusion végétale devenue filante. Les bâtonnets mesurent de 5 p à 7,5 p de long sur 0,6 p à 2 p de large ; ils sont lentement mobiles et forment des spores ovoïdes. hn cultures, ce microbe liquéfie rapidement la gélatine. La matière gommeuse produite aux dépens des sucres est k soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool et l'éther. A côté d’elle rcômme sous-produits de la fermentation, on trouve de la mannile He acide lactique, de l'acide butyrique et de l'acide carbonique. Bacillus mycoides Fluegge. Atlas ni microbiologie, Pc., xuu. J1 s'°,bserve fréquemment dans la terre de champs ou de jardins prise a la surface ; il est assez commun dans l’eau. Les dimensions tt 1 aspect des bâtonnets rappellent le Bacille du charbon, mais les premiers sont nettement mobiles. Ils peuvent former de longs fila- nents dans lesquels naissent des spores ovales. En culture sur plaque* de gélatine, il se développe en petites colo- imes blanchâtres, très ramiliées, ressemblant à un jeune mycélium «e Moisissure. La liquéfaction de la gélatine se fait vite. Par inoculation en piqûre dans la gélatine, on obtient dans le ™ “ne cullure blanchâtre, d’où partent perpendiculaire- ment de minces filaments ramifiés. La liquéfaction commence alors la surface et s’étend bientôt à tout le tube. Le liquide est clair, 942 BACTÉRIACÉES. surmonté d’une membrane blanchâtre et a laissé déposer de gros flocons de même nuance. Sur gélose en strie, on n’observe presque rien à la surface; en très peu de temps, vingt-quatre heures à 35°, toute la gelée est envahie par des lilaments sinueux, parlant de la strie, qui lui don- nent l’aspect opaque. Le long de la strie, il ne se forme qu’une très mince culture. Sur pomme de terre, on obtient une bande blanchâtre, muqueuse, limitée à la strie d’inoculation. Dans le bouillon, il se produit de gros flocons blancs, denses, qui tombent au fond du vase, où ils forment un dépôt grossier, léger. Le liquide reste toujours clair. Ce microbe produit de fortes quantités d’ammoniaque aux dépens des matières albuminoïdes, surtout des peptones et de la gélatine. C’est un des principaux agents de la fermentation ammoniacale de ce groupe de substances qui s’opère dans le sol. L’introduction de doses massives dans l'organisme n occasionne 1 pas d’accidents. Bacillus radicosus. ( Wurzelbacillus.) C’est une espèce commune dans l'eau, très voisine de la picié- Les éléments sont de courts bâtonnets à extrémités arrondies ; ils mesurent environ 2 p de long sur près de 1 p de large. Ils sont peu mobiles et fréquemment réunis en chaînes. Beaucoup peuvent avoir des spores en leur milieu. En culture sur plaques de gélatine, les colonies se voient aisément, au bout de quarante-huit heures, sous forme de petits nuages blan- châtres, ressemblant à un mycélium de Moisissure. A un laibte grossissement, ces colonies apparaissent formées par l’encheve re- nient de lins filaments tordus et souvent boucles. La gélatine est ’TnpLw dans la gélatine, il se produit, le long de la piqûre, des lilaments très ténus qui peuvent atteindre la paroi du tube, I -aspect rappelle celui d’une radicelle. La liquéfaction s opère rap>- desu°n»itow, il se développe une culture blanche, qui s’épaissit et SeSuf°!»m« de terre la culture est très abondante, grisâtre, 'ITToïdilon se trouble peu ; il se forme à la surface un mince BACILLUS. y 43 voile qui se désagrège à la longue et donne un dépôt blanchâtre au fond du vase. Bacillus stolonatus Adametz. <"est une espèce assez commune dans l’eau. Les bâtonnets, très mobiles, sont deux fois et demie aussi longs . que larges. ■ En culture sur plaques de gélatine, les colonies profondes sont (d’un jaune brun, sphériques ou ovoïdes, finement granuleuses (•celles de la surface sont blanchâtres ou brunâtres, et proéminent *assez fortement. U gélatine n’est pas liquéfiée, mais prend souvent une teinte brune autour de la colonie. [Sur gélose, la culture est très caractéristique. D'une partie cen- utralo partent un petit nombre de tractus rameux qui produisent laté- ralement de fins filaments onduleux. La colonie atteint jusqu’à 3 cen- Stmetres de largeur. 1 La culture sur jtomme de terre est d’un blanc sale. Bacillus aerophilus Libohius. C’est encore une des nombreuses espèces de l’air, qui viennent envahir les cultures. Les bâtonnets sont grêles, isolés ou réunis à plusieurs en fila- cnents; il* présentent parfois une sorte de mince capsule. Ils sont rrès av, des d’oxygène et ne se développent que dans les couches su- périeures des milieux. r B*cill‘ «K»"- MU- plaques, de pelite, colonies ovs- ' '••"l itre. U pélalin,. se liipn'lio rapidement, avant uc I aspect des colonies ait changé. En piqûre, il donne un large entonnoir de liquéfaction. Le liquide M jaune sale, peu trouble. Sur pomme de terre, on ob>cr\e une couche jaunâtre mate, d'a>- ieet cireux, qui se dessèche ensuite et devient chagrinée. Bacillus tumescens Zopf. ■ïopf (t) l’a obtenu en exposant à l’air des tranches de carottes iites. || s y forme souvent, en peu de jours, de petites zooglées eé. Uneuses, discoïdes, atteignant un centimètre de diamètre don- I *(l) Zui-r, Die Spftltpilw, p. 9 J. 044 BACTÉRIACÉES. naut ensuite une membrane plissée, visqueuse, blanchâtre.' Celte membrane est formée (le courts bâtonnets qui produisent des spores rondes. Bacillus dysodes Zopf. C’est une Bactérie qui occasionne, d’après Zopf (1), une sorte de fermentation du pain. Le pain devient mou, visqueux ; il exhale une odeur désagréable, analogue à celle d’un mélange d’essence de menthe et d’essence de térébenthine. On observe d’assez longs bâtonnets et des filaments; les articles peuvent former des spores * Vomse préserver de ce ferment nuisible, Zopf recommande de laver la levure, qu’il croit être la cause du dommage, avec de 1 eau acidulée avec 1/2 p. 100 d’acide chlorhydrique. Bacillus polymyxa Prazmowski. (Clostridium polymyxa.) 11 se développe sur les tranches de betteraves et de navets cuits, exposées à l’air. Il y forme de grosses masses de consistance gelati- j neuse, ridées, ressemblant un peu aux zooglées du Leuconostoc me - ""cernasses contiennent des bâtonnets mobiles ressemblant à ceux du Bacillus butyricus , qui produisent des spores de la mème mai „ue ces derniers, après s’être gonfles en ell.pse ou en massue. Ces spores sont elliptiques, plus petites que les bâtonnets. Les elemen qui proviennent de cultures sur pomme de terre se colorent °V^ül^mi,ieux liquides en donnant à la surface une ^^"“ibuer le pouvoir de dissoudre la cel- lulose et l’amidon et de les faire fermentei. Bacillus lineola Mueller. Celte espèce très ancienne (2) est loin d'être nettement détint triloculare d'Ehrenberg, auquel ce savant a deci il de. . P formant ce qu’il appelait les trompes. (1) Zopf, Pie Spaltpilze, p. 82 et 90. (2) 0. F. Müixeb, Auimalcula infusoria fluviatilia et ntariua, 1780. BACILLUS. 94r> Klle se rencontré dans I eau stagnante, constituant souvent une pellicule à la surface. Les cellules sont de gros bâtonnets cylindriques, très mobiles, mesurant de 3,8 a à 3,23 u. de long et jusqu à 1,3 p de large. Le pro- toplasma très réfringent renferme de nombreuses granulations. Ils sont isolés ou réunis par deux, rarement par quatre ; on ne ren- contre jamais de longs filaments. Ils forment des zooglées rondes ou lobées, daus lesquelles on trouve les articles immobiles, renfermés dans une masse gélatineuse transparente, d'où ils sortent facile- ment pour se mouvoir dans le liquide. Bacillu8 ulna Cou.v. Il a été observé par Colin, puis par Prazmowski dans l’eau putrc- liée, sur le blanc d'œuf cuit, sur les œufs pourris. Ce sont de très gros bâtonnets de 4 à 10 p de long sur 1 ,3 à 2 u de large, réunis par deux, par quatre ou en grandes chaînes droites ou sinueuses. Les mouvements sont un peu lourds. Dans les milieux favorables, ils forment de longs filaments. Les articles produisent de grosse» spores ovoïdes, parfois en ellipse allongée de 2 à 2,8 p de long sur 1 p de large. Les cultures ne réussissent bien que sur les milieux riches en al- bumine. Sur les liquides, elle donnent une pellicule épaissi' sèche; sur le blanc d œuf cuit, de petites zooglées muqueuses dont le déve- loppement ne modifie en rien la couleur ni la consistance du subs- tratum. Mai». — // aCt‘iriologie . 60 040 BACTÉRIACÉES. Tableau résumant les caractères les plus importants DÉSIGNATION DES ESPÈCES. HABITAT. CARACTÈRES DES suit PLAQUES. Bacillus aceti, p. 873. B. aerophilus, p. 943. B. i ilvei , p. 8Î0 Air. Air. B. anlhraeis, p. 488. Petites colo- nies jaune ver- jdâtre, liqué- fiant très vite. Abeilles moi - Colonies ovoï- tes du Pool des, émettant bcod. de nombreux tractus filamen taux. SUB GÉLATINE. Peau épaisse, hyaline , pres- que cartilagi- neuse. Liquéfie ; ii- quide jaune sale. SUB GÉLOSE. Culture épais- se, jaunâtre; visqueuse, cou sistante. Sang des uni- Colonies Ho- maux charbon- ronncuses li quéfiant la gé latine. neux. B. butyricus , p. 880. B. cnlcnuln (Ti/rothri.r calenula), p. 903 ' Air. Caséine fer- mentée. B. cnvicida, p. 7P3. B. caucasiens , p. 887. B. Chauvæi, p. 663. B. chlorinus. p. 8S6. Excréments [ Colonies for et matières en niées d'anneaux putréfaction. blanchâtres, concentriques dont la dispo sition rappelle une carapace de Grains képhyr. de B. chlororaphis, p. 858. A n i m a u i atteints de char- bon symptoma- tique. Air ou eau. Eau. tortue. Cultures à fila mentsradiaires, liquéfiantes. Petites colo- nies rondes, d’un jaune vert, qui liquéfient très vite. Colonies li- quéfiant rapide- ment. Nombreux fi- laments blan châtres dans la gelée, puis li- quéfaction len- te. Filaments du- veteux. autour de la piqûre, puis liquéfac- tion. Mince couche blanchâtre. Couche blan- che, crémeuse. La gélatine devient vis- queuse. Trouble nua- geux dans la gélose, ii l’abri de l’air. Liquéfie. Liquéfaction rapide ; dépôt blanchâtre. Liquéfaction rapide ; descris- taux verts. Production de gaz ; odeur bu- tyrique. Largo culture jaune verdâtre. Bande grisâ- tre. BACILLUS '.*47 cdes principales espèces du genre B A CILLVS. CULTURES. •o« urne» dk Tiaai. Concile jauoe, cireuse, puis chagrinée. Pellicule jau- nâtre. SI* But II LOS. CARACTERES DIS CSLLCLM. Peau épaisse Bâtonnets de INFLUENCE DK l'oiTitsI Kt DK La CMaLfCK. consistante. Li- quide clair. 3,6 sur 0.6 ga mobiles lor»- qu'ils soûl li- bres. Bâtonnet» grêles. Aérobic. Aérobie. Bâtonnet»] lentement mo- bile*. de 3, A g» de long sur 0,8 (a. Spores de ï.tl ta sur t.07. | Culture é- Klocoas blan- BÂtonuctsi paisse blanc châtres, liquide immobiles de! »ale. clair, dépôt lé- 5 à 6 (a sur 1 ga ger. A 1,5 ga. souvent unis en fila- ments ou se pro- duisent les spo- Ritonnets de A 4 S |a sur 0,8 A 0.8 ja , très mobiles. Spores plus grosses que les béton - nets. Bâtonnet* de 4 4 5 sur I |a, lentement mo- biles. ACTION observations rmslOLOOIQt K. ranTICCUKKRS. Agent de la ferme u t a 1 1 o n acétique de l'al- cool. Saprophyte, j Aérobie. Pathogène pour les abeil- Pathogène. Odeur fade, uri-, neuse. Cuuchejaune sale. Anaérobie. Anaérobie fa- cultatif. Agent de la! ferme n I a t i ou . butyrique des hvdrocarbooes. Ferment des albuminoïdes. Pathogène. 3.2 4 6 ja 0,8, inobi Bâtonnet» de j sur’ Iles1 lorsqu ils sont libres. B4lonnets mobiles de ci à 8 ta sur t ta. p ; Trouble ; li- quide sert pom- me et dépôt blanc verdâtre Claçure jau-l Trouble ra- Bâtonnets de nôtre. pide, nombreu» de 1,5 ga sur petits rrtalasi <»rt' 0,8 ja. Anaérobie. Au moment de lasporuUtion.Ie* cellules renfer- ment de 1a sub- stance amylacée, colorable eu bleu par l'iode. Grosse spore ovale au milieu de l'article. Produitde l’al- cide propioniqne au» détiens des Ilissout la ca- séine précipitée. Pathogène. Saprophyte. Pigment solu ble dans l’alcool Aiguilles cris tallnies vertes | 948 BACTÉRIACÉES Tableau résumant les caractères les plus importants DÉSIGNATION DES ESPÈCES. HABITAT. B. cholcrx gatlinarum, p. 703.. D. claviformis (Tyrothrix cluri- Oiseaux at- teints du cho- léra des poules. Caséine fer- montée. Eau . Intestin de l’homme et dos animaux. Eau et terre. B. coprogenes fœtidus. p. 792 Intestin des porcs. B. crassus sputigenus, p. 790. . . . Salir e et en- duit lingual. B. de la diarrhée verte des nour- Intestin dans la diarrhée verte infantile. Fausses mem- branesdiphthé- ritiques. Caséine en fermentation. B. de la dysenterie épidémique , p 759 Selles des dy- sentériques. Viande ma- lade et orga- nisme. CARACTERES DES SUR PI.À0UE8. B U 11 OKLATINE. SUR OÉLOSK Petites colo- Ne 1 i q u é fi e pas; culture en clou, blanchâ- tre. La gelée est liquéfiée en par- tie, les couches supérieures du liquide sont teintes en bleu. No 1 i q u é fl e Bande blan- che milice. Petits îlots transparents ou pas. Culture presque opa- blanchâtre un ques, à centre un peu jaunâ- tre, à bords si- nueux. Wince couche grisâtre , pros- que transpa- rente. Colonies gri- sâtres, bom- bées. Petites colo- nies verdâtres, granuleuses. Petites colo- nies blanchâ- tres, ne liqué- fiant pas. Petites taches claires , deve- nant jaunâtres, à centre plus sombre. Elles deviennent b 1 a n c h à très plus tard. Petites colo- nies rondes, gri- sâtres, transpa- rentes,ne liqué- fiant pas. peu t.r a n s p a- rente. Ne liquéfie pas ; la culture dégage une odeur putride. Ne li q u é fi e pas ; culture en clou. Ne liquéfie pas ; culture verdâtre. Ne liquéfie pas. Culture blanche mini- me. Liquéfaction rapide. Ne liquéfie pas. Colonie blan- che, puis pelli- cule grise ri- dée. Culture blan- che, opaque. Culture ver- dâtre. Taches blan- ches,plus épais- ses au centre. Bande gris blanchâtre brillante. Culture gris jaunâtre recou- vrant toute la surface en î* heures. BACILLIS 949 principales espèces du genre HACILU'S. TURKS. •CB ut dk mn. l’elite pelli- : cule jaunâtre. •CB BOUILLOS. Trouble ra- pide. 1‘ e a u bleu «•ombre puis • bleu noir Couche épais- »e, jaune bistre ou un peu rer Trouble ra- pide. souvent des bulles de g»* Couche gri<â- » titre, épaisse. Culture verte iqui couvre la surface. Liquide trou- ble ; sédiment vrrdàtre. I*a» de cul- ture apparente Membrane jaunâtre icrhe. Le liquide trouble dépose de petits gru- meau * qui se tivent aut pa- roi* du vase. Le liquide trouble gagne très vite une réaction alca- line. INFLUENCE dk t'oirsisi IT DK LA CBaLCID. Aérobie. Anaérobie. La ma titre colorante ne se froduit qu’a air. Anaérobie fa- cultatif. ACTION raatioLociQCK. Pathogène. Ferment des albuminoïdes. * Pathogène. CARACTÈRES an CIUCIFS. Bâtonnets im mobiles, de t A 1,1 ja sur 0,4 ;< â 0.6 p. Bâtonnets de 1.8 ja sur I ja. Cellule* de 1 à 1,5 a sur t.5 ja, fréquem- ment unies en chaînes. Bâtonnets de ! à S ja sur 0.S * 0,6 ^ peu moln les. Bâtonnets de * à 5 p, immo- biles. Courts bâton nets i eitrémite- arrondies, muni» d’une capsule. Bâtonnets mesurant en moyenne 1 A t jt," sur 0,75 js â t a- mobile» Bâtonnet s immobiles de 1.5 â 4 p sur 0.7 ja. Bâton nets mobile* de 6 A 8 ja sur 0.9 ja. Courts bâton- nets peu mo- bile*. Effet* patho- gène* peu mar- qué*. Pathogène Pathogène. Pathogène. Agent de la ferme n t a t i o n des albuminoï des. Pathogène. Aérobie. Les bâtonnets meu- rent A 90*. 95*, les spores • !00*. 105*. Culture gris • «jaunâtre , hu- mide, brillante OBSERVATIONS rAaTiccuÈaes. Les spores te forment aune ei- trèmite renfle*. Pi g meut inso- luble dans l'eau, l'alcool, le* a.idet. S« décoloré par ’. la méthode de |üram; fait fer- menter les sucres. Coagulo rapide- ment le lait. Odeur fade des I cultures. BACTÉRIACÉES. 950 Tableau résumant les caractères les plus importants DESIGNATION DES HABITAT. CARACTERES DE.-, ESI' fcC ES. B. eryt/irosporus, p. 872 Air. sun PLAQUES Colonies blan- châtres plissées à centre brun. sun GÉLATINE. Ne 1 i q u é fi e >as. Culture danchâtre ; la gelée se teint en vert . sun gélose. B. figurant, p. 913 lt. filiformis ( Tgrothrix fiüfnr- mis), p. 897 Air. Caséine eu fermentation. Ilots blanchâ- tres, émettant de (ins prolon- gements droits ou courbés. » Ne liquéfie pas. Nombreux filaments blan- châtres dans la gelée. Liquéfaction rapide. De la strie médiane par- tent de nom- breux filaments i adiaires. )> B. Fitzianus, p. 892 B. fiavus, p. 865 B. fiuorescens ligue faciens, p. 859. B. fiuorescens putridus, p. 862.. B. Friedlaenderi, p. 746 B. yeniculatus ( Tyrothrix genicu- latus), p. 899 Air. Eau. Eau et air. Air et eau. Organisme. Eau. Terre. Caséine en fermentation. Colonies jau- nâtres, à centre plus sombre ; celles de la sur- face sont hya- lines. Disques lobés jaunebrunâ- tre, visqueux , liquéfiant. Colonies gri- sâtres qui liqué- fi e n t rapide- ment. P e 1 1 i c ules hyalines abords sinueux, a sur- lace tourmen- tée, entourée d’une auréole verdâtre. Petites colo- nies blanchâ- tres , muqueu- ses, ne liqué- fiant pas. » Ne I i q u é fi e pas. • Liquéfie rapi- dement, liquide clair, membrane et dépôt jaunes. Liquéfaction rapide. Le li- quide se colore en vert. Culture pres- que t ran s p a- rente ne liqué- fiant pas. Culture eu clou, blanchâ- tres. Ne liquéfie pas. Liquéfaction lente. Culture blan- che muqueuse. Couche jauue muqueuse. Colonie mu- queuse gris jau- nâtre. Couche mo- queuse grisâtre, pâteuse. Bande mu- queuse blanc jaunâtre. B. indicus, p. 814 B. janthinus, p. 858 Estomac d'un singe. Eau. Petites colo- nies jaunâtres, liquéfiant rapi- dement. Colonies hya- lines, à bords sinueux, ne li- quéfiant q u c très tardive- ment. Liquéfie très vite; la partie supérieure du liquide se co- lore en rouge. Culture blan- che ou violacée, ne liquéfiant souventque fort tard. Bande rouge brique. Bande blan- che devenant violette. BACILLI’S. tes principales espèces du genre HACILLUS. 95 1 ULTl K K S. SUR «MfMK m: T KM H K HtR BOUILLON. CARACTÈRES MS CS LL CLES. INFLUENCE DK LOIVGkU ST DK LA CH AL k m ACTION l'HUKlLUMul OBSERVATIONS PaaTicCLitnrs. (Couche rou re&tre, puis A la surface petites écaillés blanche* a cen- tre rougeâtre. Minces bâton- nets mobiles, croissant sou- v eu t e n fl 1 a - meule ; spore» d'un rouge sale. • Sa prophi le. • • B • Aérobic. Saprophyte. • Pellicule ppsi^ lilao- MS, |>ui» jaw titre. P e 1 1 i c u 1 • épaisse blan- che, veloutée : liquide trouble. Bâtonuets de i p sur 0,8 g. lentement mo- biles. Aérobic. Le» bâtonuets sup- portent IMT.Ies spores 110*. Agent de la ferme u ta t io u des albuminoi des. ■ ■ B Hitoaueti mobiles ; spore» ovoïde», de roO me largeur. - • B B Bâtonnet' inunobilrs de 1,8 p A î p sur 0,45;.. . Saprophyte. • Couche jaune »ale, luisaule. Trouble ra- pide; belle fluo- rescence sorte. Courts bâton- nets de t,5 p sur 0,4 p, mo- biles. • Saprophyte. B Mince (;! u;ur. «uisaute. Liquide trou- ble, verdâtre. Bâton n ets mobiles, de i p à 1,1 p sur 0,45 p. D Saprophyte. < Culture • |nr'*- . ACTION ie» blan- 1*0 léé* ou rré- «de m.'ine M. Aérobic. Anaérobie f rultatif. • etétemeul Kpa rent, «eux, qui '•lit pli»aé rbe milice, j Flocon* hlan htre *m- châtre* pu 11 opa un rouge. ’dture lila il , •*. HD pellicule . aun |fr*« >ui* noir» ub-tratum «olore en u brun'- , ridée. Court* bâton- net* lin rnobi le*, de 1 7 |t »ur 0,8 |*. Bâtonnet» court* et ép»i* de I à f ji *ur O.A * I p, im- mobile*. Courts bâton- net* immobile*. bâtonnet. la eranuBn- de 5 à 8 p de ne «e feit tre* long et ma* au-det*»in de ÎO*. i'athogéne Saprophyte. l-e« bâtonnet* ... «eg„ entent en ; article* court* qui donnent chacun une spore. Bâtonnets! Aérobie, mobiles île l.i j. à 1 ^ sur 0,9 p. dure blanc Voile un qui *e epai» ; le ||. • "quide clair de- vient brun. Urulegri- Voile «lurent * bord» epai», ridé, ar ané* tre* .-oie; liquide rlahr. B > t o n n e t . peu mobile», d.. 1,1 p »ur, 0.* p Bâtonnet* mobile* de |,i p •i 1 p *sr 8.9 p. Aérobie. Aérobie. Saprophyte. Saprophyte. Saprophyte. 9!34 BACTÉRIACÉES. Tableau résumant les caractères les plus important désignation DES ESPÈCES. HABITAT. CARACTERES DE SDH FLAQUES. B. mirabilis (Proleus mirabilis ), p. B. murisepticus , p. 815. Putréfaction do substuuccs animales. Liquides pu- tréfiés. Colonies émettant des prolongements tortueux. B. mycoides, p. 941 . B. oxytocus perniciosus, p. 796. B. de la peste porcine, p. 777 . B. phosphorescent, p. 933. B. de la pneumonie-entérite du porc, p. 774 Terre. Petites colo- nies floconueu ses, blanchi très. Vieux lait caillé. Porcs des. mala- Petitos colo- nies ramifiées, semblables i un mycélium de moisissure. Colonies cir- culaires, grisâ- tres, proémi- nentes. Liquéfie rapi dement, mais seulement en présence d’oxy- géne. No I i q u é fi e pas. Filaments très tins s’irra- diant daus la gelée. Liquétie vite Eau de mer, viandes et ani- maux phospho- rescents. Colonies bru nâtres liqué haut la géla line. B. pneumonicus ayilis, p. 792.. B. polychrome, p. 849. Porcs mala- des. Pueum o nie chez le lapin. Eau. B. polymyxa, p. 944. Air. B. pyocyaneus, p. 798. B. pyogenes feetidus, p. 740. Pus bleu. Colonies gra uuleuses eutou rées de fila- ments radiaires, Colonies quèfiantes avec lluorescence verte. SDH GELATINE. SDH GÉLOSE. 1 Colonies ron • des isolées d'uu blanc jaunâtre] Ne l i q u é h e pas la gélatine ; culture grisâ- tre. Granulations blanc jaunâtre dans le canal de la piqûre. I) ép r essiou cupu I i f o r m e puis liquéfac- tion. Ne liquéüe pas. Culture mince blanchâ- tre. Liquéfie vite. Sédiment épais. Bande (>|X que, d’un blan gris. Bande grisi tro. Tache lai teuse avec re bords découpe' Liquéfie. La gelée se colore en vert. Pus d’abcès fétides. Petites colo- nies rondes, jaunâtres, gra- nuleuses. La gelée devient verdâtre. Taches grises, presque trans- parentes aux bords. Liquéfie ; le liquide devient verdâtre. Couche mu queuse grisâ- tre , transpa- rente. Illande grisi tre bleutée, I gelée se coloi eu violet. Couche nu queuse, Srl* tre, nacrée. bande gris tre. BACILLUS. principales espèces du genre BACILLUS. 955 I l CIRES. •CB Il PI TKBHf SIS BOC ILLOB. re blan- rau Mure blun lee. ' chr grisa - «inf. I h«- mi- . I 'U rouge.! CARACTERES INFLUENCE >i l'oiués ET U LE CHVLCCS. ACTION rBTUOLOOIOl'I Bit o ii ne t s mobiles de 2 à 3 | a sur 0,6 p Trouble peu Bâtonnets marqué; voile immobiles, de liés tin. Trouble en 24 heures. T rou ble et iniure voile A la surface. 0,6 p à I 0,1 à 0,2 !» sur p* géla «»e* de i • t a u c e B- e cartilj- B îîhe mu B* bru II J - ■ milieu *<• * en vert Trouble. Finisse mem braue crémeuse à la surface. Trouble et verditre, pelli- cule seche cas- sante. ure abon 1 >, bru u Bâton nets courts et épais. B â t o o n e I • 1res mobiles de 1.15 f. à 1.75 ,» sur 0,45 p. B â to nnets immobiles de I à 2 js sur 0.3 f. Rarille court, lentement mo- bile. Aérobie. Aérolne. Agent de pu tréf action. l'athogèue. Saprophyte Pathogène. Courts bâton- nets très mobi- les, de t â i ,5 |* sur 0,6 |t. Hâlonuets de 1,45 j* sur 0,56 |> lente- ment mobiles. Aérobie Aérobie ou auaerobie facul- tatif. l'botogene. Pathogène. Pathogène. Saprophyte. Saprophyte. Pathogène. Pathogène. OBSERVATIONS rsariccutnEs. T ue les souris de maison et res peete les souris de champ. Les poulets et les lapins sont réfractaires. très lumière est faible au - de 20* et totalement dis- paru vers 16*. Produit la pyo- cyanine, bleue, cristallisahle. Odeur fétide des cultures, n'est pas à différencier du ColibavilU. BACTÉH1ACÉES. 956 Tableau résumant les caractères les plus important* DÉSIGNATION DES KBT ÈCE9. B. radicosus, p. 942. B. rosaceus métalloïdes , p. 870.. 11. rouge de Kiel, p. 867. B. rouge de Luslig, p. 808. HABITAT. Eaux. Eaux. Eaux. Eaux. B. du rouget du porc, p. 770. B. ruber, p. 867 B. scabcr (Tyrothrix scaber), p. 900 Porcs mala des (lu rouget Air. Caséine fer montée. CAit ACTERBB Dit sua PLAQUES. Nuages blan- châtres formés de lins fila- ments enchevê- trés. Liquéfie. Colonies gri- sâtres devenant rouges, ne li- quéfiant pas. Colonies blan- châtres qui de- viennent rouges à l’air. Liqué- fient lentement. SUn GÉLATINE. Points grisâ- tres à centre rouge. Liqué- fient. Petites colo- nies fl o c o n- neuses. Filaments très ténus dans la piqûre. Li- quéfaction ra- pide. Culture rouge à reflets métal- liques.Ne liqué- fie pas. Tache rouge sang à la sur- face et colonies blanchesdansla piqûre. Liqué- faction lente. Fort cnton npir de liquéfac- tions â liquide rouge foncé. Ne 1 i q u é (i c pas. Trouble floconneux au- tour de la pi- qûre. B. de la septicémie gangreneuse de la grenouille, p. 818 B. septicus, p. 633. B. septicus agrigenus, p. 797. B. stolonatus, p. 943 Sang des gre- nouilles attein- tes de cette affection. Terre et ma- tières en dé- composition. Terre. Eaux. Petites colo- nies à centre granuleux en- touré d’un an- neau fl o c o u noau. Liqué- fiant. Liquéfactio- lente. son GELOSE. Culture blai che, épaisse c plissée. C o 1 o n i rouge. IColonic rougi vif avec relief! métalliques. I Culture ra pido, setntflablj à do la cire ■ cacheter rouet; Petites cofci nies blanchi très. Liquéfient très vite. Liquéfie la gélatine. B subtilis , p. 916. Air et eau. Disques gra- nuleux, brunâ- tres. Colonies blan- châtres ou bru- nâtres,ne liqué- fiant lias ; la gé- latine se colore en brun autour. Petites colo- nies hyalines, qui liquéfient. Ne liquéfie pas. Mince cul turc. Liquéfie len- tement. Large bsod blanc grisa tn Colonies nui geuses rami fiées. D'une Part' centrale part®' des trac ms ra meux pro®? sant latéral; meut de fin* lamenta ondt leux. Couche t>la[ grisâtre, *e r dant. BACILLUS. i principales espèces du genre BACILLUS. 85' TH IS •CM ■ C 01 TER H B. •CB •ùlILLOü. ; CARACTERES ou CIÜ.OLIJ. tâturc* grisa- ■owqm-uv, •Melle ép.iis- '•é* coloree, | dets Mi'-! il- I 'J- I «ou IC muge I virevii.li.cr. I lUirinl - la surface i jour. jNture ra- <|ui reste Ltre. I *û ou très cul- Miucc voile ; BàtonueUpeu liquide peu mobiles, de 2 trouble. sur 1 p. beau coup ont d< | spore* orale* Développe-: Bâtonnet* ment abondant: ! immobile* , de pa» de colora- t,5 p sur 0,7 p. lion. Trouble de I '..tores mu ne* . d’un J jaunâtre. V Wure épais lone bistre culture B app.ir. Mtr îlw-e dans la ftunce. ■Mure d'un IsMle. 5 ute épais- «elle un «une 2t heure* et Co- ; J à 5 p sur tl.â p, loration rouée médiorremeot du liquide. mobile*. Trouble ru- Bâtonnets de pide ; pa* de î à 3 p de long, coloration. trè* mobiles. Trouble ra- Bitounuts de pide; depét le 0,8 i 1,8 p sur *»• °.l P- Bâtonnets de 6 p à 8 p sur I p. très mobi- l'ellicule (ra- Courts béton Kile, adhérente nets de t p sur au rase. l,t p, i mouve- ments lents. Trouble ra Bâlouuet» pide ; dépôt flo- trè» mobile», de ronneuv. 1,8 p. »ur 0,8* 0,8 p. Trouble ra- Bltounet* pide ; légère mobiles de î p, odeur fétide. sur t p. Spores plus grosse*, à une ettréniité. Court* bâton- net*. Bâtonnets trè* mobiles, deui fois, et de- mie aussi longs que larges. Visite blanc K, ridé. lia ton U et* mobiles île é à 0,5 p sur 0,7 à 0,8 p. Spores elliptiques. INFLUENCE m l'oivokxi it hk LA CNALIIB. Aérobie. Aérobie. Aérobie. Aérobie. ACTION PHYSIOLOUIOCI. OBSERVATIONS rABTiccLitaes. Aérobie. Aérobic. Saprophyte. Saprophyte. Saprophyte. Saprophyte. Pathogène. Anaérobie. Aérobie. Aérobie. Aérobie. Ferment de* albumiuoïde* Pathogène. Pathogène. Pathogène. Saprophyte. Saprophyte. Taches rouge brique sur le m cuti. Odeur de tabac mouillé de* cul- tures. IUCTÉRIACÉES. B. syncyanus, p. 884. II. synxanthus, p. 806. l’oliles colo- nies blanchâ- tres qui s'éta- lent en goutte- lettes muqueu- ses, sans liqué- fier la gelée. Lait jaune. H. seplicus putidus , p. 800 B. tenuis ( Tyrothrix «*nut*),p. 805. Liquide cé- phalo-rachidien dans un cas de méningite. Fermentation de la caséine. Culture blan- châtre neliqué fiant pas. I Couche grise ; : la partie supé-i rieure du mi- lieu se colore eu brun. l’etites colo- nies circulaires. B. termo , p. 013. B. tetani, p. 047 . Air et eau. Terre, pous sicie, débris, etc. Liquéfie vile. Culture épais- se,blanche, cré- meuse. B. tuberculosis, p. 509.. B. typhi murium, p. 783 B. typhosus. p. 670 Or g a n i sm e dans la tubercu- lose. Petites colo- nies blanchâ- tres, liquéfiant rapidement. Taches blan- châtres nua- ge u se s , p 1 u s opaques au cen- tre. Liquéfient lentement. Liquéfaction rapide. Septicémie de bien des ron- Tractus nua geux d'où par- tent de fins pro longements ra- diâmes. mu Couche — . queuse grisâtre,] presque fluide - Colonies blan- ches . Ilocon-; neuses. geurs. O r ga n i s m e dans la fièvre typhoïde. Colonies gri sâtres transpa rentes. Petites colo- nies hyalines B. ureæ, p. 926. B. uroceplialus ( Tyrothrix uro- cephalum ), p. 901 Culture blan- che, ép>i3Se' lisse ou niante lonnée, sur g‘ Ne liquéfie I 'I II H' ' • • . , lose glycérines, lulti pas. minces, à bords sinueux, à sur- face souvent tourmentée. Ne liquéfie pas , culture blanchâtre par fois un peu transparente. Air. B. violnceus , p. 853. Matières ani- males putré- fiées. Eau et terre. Culture mu- queuse blam- Petites taches Il y a I i n e s à bords sinueux, à surface tour- mentée, liqué- fiant la gélatine. Liquéfaction lente. Liquéfie très vite; Liquid- trouble , inco lore. "'culture blan- che épaisse. Culture^i che >l«ve0 violet noir an* BACILLUS 959 --fs principales espèces du genre BACILLUS. - JLTIRKS. ' Tache» jau ïttrcs : la sur- du tuber litle se colore bl« ü •CCultun- fcn auuàtir terne yfche che hu «le, luisante, Ime. lùuliureépaii efcttplissée.hu- «fe. ou sèche, *rri»u«e. -ulture gri ■ fia i mince en- riMUfiu, » foi « difficile «ir au dc- ’-Ultur •uitr.- 1 blanc ulture ***. bru sea BOCILLOX. Teinte bleu* Ire ou livide dans le* li queur* minera lea. Trouble. La liquide devient gris jaunâtre. Flocon* blan rliitre* au tiout de quelque* heure». |Troubl» et mince voile très fragile. Trouble ra pide : le liquide dégagé de fine» bulle» de gai Voile plissé épais à 370 nui le bouillon gly- cériné qui reste clair. Trouble. Trouble pide. CARACTÈRES ors c tinta. INPLUENCE Dt lOIUtSI *T Ot LA CHAI.kt'B. Raton ii et» lentement mil biles, de 2 4 4 p de long *ur 0.5 Spores un peu plus grosse» que les bâton net». Courts bi ton- nets 1res mo- biles. Aérobie. Bacilles ova U i res de I p île long, très niubi- laa. Bâton ne t » grêle» de 3 p tur 0,8 f. . Anaérobie fa- cultatif. K 4 tonne t • mobile» de 2 4 1 p sur 0,6 4 1.6 p. Bâtonnets de » sur 0.4 for-: mant des spores ovale». Anaérobie. Bâtonnets de Ne croit qu-- 1.5 p 4 3,5 p difficilement 0,4 p. au-dessous ; 30*. Bâtonnet» mobile*. Aérobie. Trouble pide. Trouble ra- pide. Bâtonnets' Anaérobie fa- mobile» de 2 4 rultatif. 3 p tur 0,7 4 0.9 p. Minces bâton- Anaérobie fa- nets, de moins rnllsttf. de t p de lar- geur ; spores elliptiques. Bâtonnets de 3 p sur t p, très mobiles. Bâtonnet» de 2 4 3 js sur 0,45 p. .''pures arrondie». ACTION ruvsiocobiQC*. OBSERVATIONS rtRTi, cutais. Sécrétion dej Le lait se colore pigment bteu.jen bleu dsns sa II \orun effet pa- 1 partie supérieure, il ihngéne. l-c lait e»t rapi- dement teint eu jja.ine, la caséine ' est précipitée puis dissoute, l’a t linge ne Se décoloré par pour le lapin, le lirani. ■ Aérobie. Les bâtonnets | m- »eut supporter IWe. le» «pores Il 5*. Aérobie. Agent de la fe rm en t ation des albuminoï- des. Saprophyte Pathogène. Pathogène. de Résiste long- temps 4 la déro- j loration par les acides miner «tu. Pathogène. Conserve ! l irai». Pathogène. Fermentation ammoniacale de l'urée. Se décolore par la méthode de firam. Ne fait pas fermenter le lac- tose. Ne coagule pas le lait. Anaérobie fa- cultatif. Ferment de» alburoinoTdes. Saprophyte. La spore se pro- duit 4 une estré- mité renflée. Pigment Solu- ble dans l'alcool. 000 BACTÉRIACÉES. Tableau résumant les caractères les plus importants^ DÉSIGNATION CARACTÈRES Dfc DES ESPÈCES. HAlîlTAT. sua rtsuers. SDll GÉLATHUS. sua i.élose. II. virgula {Tyrothrix virgula ), p . Q|4 Putréfactions. Petites colo- Ne liquéfie » P* nies aplaties d'un gris blan- châtre. nas; c u 1 1 u re blanchâtre. Contenu in- Petits flocons Nombreux fi- laments blan- châtres dans la gelée. La géla tine so ramolli! puis se liquéfie lentement. Filaments testinal île pou- lets , sang île canards . Eaux . Terre. b 1 anch&tres ressemblant à un jeune mycé lium de moisis- sure. valussent toub la gelée et h rendant opa que. BACILLUS. 961 des principales espèces du genre BACILLL’S. L'LTlfRBS. CARACTÈRES INFLUENCE ACTION OBSERVATIONS »tH *0* BOUILLON. Ml CUICLCI, ST Dt LA CHAlEt». rtmioioGigct. PAFITtCUUÈai». » • liâlonaeU de î |i sur U, S j», immobiles. Aérobie. Ferment de* ulbutaiuoïde,. La spore su produit 4 une ei- trémité rendre. Vé gé t a t ion ubuuiiante ac- compagnée il» gai fCtide». Itétounets mo- bile» de 1,25 g sur 0,8 |i. Aérobie. Agent de pu- tréfaction. • t Lss culturel ont u uc forte odeur putride. B k 1 o n a e 1 « mofitlrade 1,6 p sur 0,4 |». AémbM. Agent de pu- tréfaction. • Liquide trou- ille, voile uniicr et fragile. Bâtonnets très mobiles , de 2 à 5 |» sur 0,7 4 t i» Spo- res ovoïde» de même largeur. Aérobie. craiot la dessicratioo. Parait ioof- fensif. a Mac* — Ilacténolof/M. 61 962 BACTÉRIACÉES. APPENDICE AU GENBE BACILLUS Genre ASCOBACTERIUM Le genre Ascobacterium a été créé par Babès (1). Les éléments en bâtonnets, véritables Bacilles, sont réunis, en nombre plus ou moins considérable, dans une grande capsule ovalaire, gélatineuse ou mu- queuse. 11 y a peut-être des rapports à établir entre ce type et ceux décrits sous le nom d’Ascococcus (p. 481). Une seule espèce est con- nue. Ascobacterium luteum Babès. Atlas de microbiologie, Pl. xxxi. Babès l’a rencontrée communément dans l’air de son laboratoire, à Budapest, et dans une eau de rivière. G. Thiry l’a isolée, dans mon laboratoire, du jetage d’un cheval morveux, avec le Bacille de la morve; le fait est intéressant à connaître, surtout à cause de cer- taines similitudes d’aspect que présentent les cultures sur pomme de terre de ces deux espèces. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Ce sont des bâ- tonnets droits ou un peu courbés, mesurant de 2 à 3 p de long sur 0,4 p de large, qu'on rencontre, isolés exclusivement dans certaines cultures ou à la périphérie seulement dans d’autres, ou réunis en amas ovalaires entourés d’une capsule unique bien nette, formant ainsi de petites masses oblongues, souvent en massues, atteignant 20 p et plus de longueur. Les Bacilles libres et isolés peuvent pré- senter de petites capsules. Cultures. — Sur plaques de gélatine , les colonies sont saillantes, jaunâtres, un peu transparentes. Elles liquéfient lentement la géla- tine. Elles montrent, à la périphérie, des Bacilles isoles, et au centre des masses bacillaires encapsulées. Sur gélatine en piqûre, le développement est très rapide surtout a la surface de la gelée, moindre dans le canal. Il se forme, a la sur- face une colonie jaune d’or, transparente, plus ou moins mame- lonnée ou étalée et déchiquetée. La gélatine se creuse et se l.quet.e lentement. Le liquide formé est trouble. . , , , Sur gélose, surtout glycérinée, il se forme très vite, le long de strie une colonie épaisse, transparente, de coloration un peu jau- nâtre, à surface verruqueuse, présentant de petits épaississements ressemblant à de petites perles de verre; de consistance Liante et (1) Cornii. et Bahrs, Les Bactéries, 3* éd., 1890, p. 155. SPIRILLUM. 963 visqueuse au début, elle devient plus tard [du- dense, élastique. Sur gélose maltosée, le développement est encore plus abondant, la nuance est plus jaune. Sur pomme de terre, la culture s’étend très vite et envahit tout le milieu. Transparente, visqueuse, au commencement, elle devient opaque, jaune, de consistance de miel ; elle n'est jamais bien épaisse. Kilo ne se colore jamais en brun. I)ans le bouillon , il se forme un voile opalin, épais, résistant, qui grimpe aux parois du vase. Ce voile, d'abord d un blanc sale, devient ensuite jaunâtre. Au fond, se dépose un sédiment jaunâtre. Le liquide reste longtemps trouble. Propriétés biologiques. — Rien n’est connu jusqu’ici. Les propriétés pathogènes sont encore douteuses. L intérêt réside surtout dans la confusion possible des cultures sur pomme de terre avec celles du Bacille de la morve (p. 673 . Au début, elles ont en effet même trans|u»rence. même consistance et même aspect ; un peu plus tard la coloration devient plus jaune, plus opaque, moins ambrée; elles ont, en outre, une tendance beaucoup plus envahissante. L'étude microscopique montre en outre des ca- ractères tout différents. L'espèce décrite par Tommasoli (I) sous le nom d'Ateobacillus ei- treus, rencontrée sur la peau dans un cas d’eczéma, parait être iden- tique. Dcuxikhr ors**. — SPIRILLUM Eaatxufta. Le genre Spiriltum n été créé par Ehrenberg, en IR 30. pour des Bactéries dont les éléments décrivent une spirale à plusieurs tours, t mobile mais rigide; les espèces spiralées à corps flexible, ondulant, f formaient le genre voisin Spirochxte. Enfin d'autres, à éléments simplement courbes, étaient placées dans le genre Vibrio avec des I Bacilles mobiles. Dujardin axait déjà, en 1841, réuni les deux pre- ; miers genres en un seul, estimant trop peu importants les caractères qui les distinguaient. I ne étude plus approfondie a fait aussi ratta- cher au même type les Vibrio à éléments courbés. La réunion des trois ordres de formes précités est d'autant plus naturelle, qu'une même espèce peut offrir successivement les caractères pris pour gé- nériques, suivant les conditions où elle se trouve. Certaines formes, les plus simples, ne présentent souvent qu’une courbure peu pro- noncée, les éléments ne décrivent qu’une faible portion de circon- férence ; ce sont les formes dites en virgule , les Bacilles virgules. {») Tohm aboli, Kanllen. kokken und HeOformoo. Flora dirmalologira de t nm ( Unnali - keft* for pralctitche Dermatologie, IX, 1*80), 964 BACTÉRIACÉES. D’habitude cependant, en faisant intervenir des conditions de milieu différentes, on parvient à obtenir de plus longs articles, décrivant une spire à tours nombreux. D’autres espèces ne sont connues que sous cette dernière forme; la spirale peut être très longue, compo- sée de nombreux tours, lâches ou serrés (lig. 219). La courbure n’est pas un caractère absolument spécial à ce genre. Nous l'avons signa- lée chez plusieurs Bactéries en bâtonnets; le bacille de la tuba tu- lose, le bacillus butyricus ont souvent leurs articles un peu cour- bés. Des espèces qui croissent en filaments présentent un aspect » encore plus compliqué. Des portions de filaments ondulent, de fa- çon à décrire une hélice irrégulière, et peuvent môme se replier en boucle; c’est la forme nommée Spimline. Mais il est un ca- ractère qui servira de guide et qui permettra d’établir nettement la distinction, c’est la régu- larité et la constance de la forme chez les espèces à élé- ments typiquement courbés : , en changeant un peu les con- ditions de milieu, on obtient avec les autres un retour au véritable aspect, lorsque celte courburen’esl pas une simple exception, n’affectant que de rares éléments parmi un beaucoup plus grand nom- bre d'autres parfaitement droits. Les Bactéries du genre Spirillum sont assez répandues dans la nature. Le Spirille du choléra est au premier rang des espèces patho- gènes. Des formes saprophytes se rencontrent en abondance dans les eaux stagnantes, dans les liquides en putréfaction, isolées, en voiles plus ou moins épais, ou en flocons formés par des éléments enchevêtrés et réunis par de la substance muqueuse (fig. 220). Dans les zooglées compactes, les éléments sont immobiles; des qu ils s’isolent ils présentent des mouvements tantôt peu marques, d os- cillation ou de rotation lente autour de l’axe de la courbe, tantôt très vifs. C’est, dans ce dernier cas, une rotation rapide autour de l’axe, et, en même temps, chez les espèces de l’ancien genre Spiro- chætc , des ondulations répétées. Ces mouvements sont dus a des cils vibratiles, qui se trouvent aux extrémités des éléments, isoles, ou en bouquets (voir p. 32 et 33). , _ , La formation de spores est connue chez plusieurs espèces (lig. -- )• I’ig. 219. — Spirillum plicatile , 800/1. SPIRILLUM. 065 Dans les formes simples, l'article produit une spore, ronde ou ovoïde, égale à lui en largeur ou d’un diamètre plus fort; il se renlle alors à l’endroit où elle se forme. Les longs Spirilles se segmentent au préalable, probablement toujours, et dans chacun des articles for- ment une spore. La germination des spores se fait de la manière habituelle; chez le Spirillum eruinparagogicum, les spores germent lorsqu 'elles sont encore contenues dans la cellule mère; on obtient alors des fausses ramifications comme celles représentées ligure -t, page 61 . Spirillum choleræ kocu. [BaciUe du choléra ; Bacille virgule ; Kommabacillut ; t ibrïon asiatique; Vitrion cholérique.) Atlas ok microbiologie. Pl. xxxii. xxxui, xxxiv, xxxv. Les travaux de Koch (i) l’ont conduit à la découverte, dans l in- t asti ii des cholériques, de Bactéries courbe^ qu il considère comme spéciales à l’alTection et en rapport direct de causalité avec elle. I>e nombreuses recherches qui les ont suivis de près, parmi lesquelles on doit citer au premier rang celles de Nicati et Rietsch 2), \ an hrrnen- gem (3), Doyen !>), ont confirmé en tous points les résultats annon- cés par Koch et mis en lumière des particularités du plus haut inté- rêt concernant l’étiologie, la pathogénie et la prophylaxie de ce terrible fléau. De nouveaux travaux sont venus modifier la conception primitive I) H. Kocu, Confèrent mr Erürterung «1er Cholerafrage. Berlin, 1881. (f) Vient et Ki«t*ch, Recherche» sur le choléra (Archives de physiologie, 1885, et Berne de médecine, 1885). (ï) V»tt Ebuirglm. Recherche» sur le bacille tlu cholèr* asiatique. Bruielles, 1885. (4) UtniK, Recherche* anatomique* et oipérimentalc* *ur le choléra épidémique (Archive* de physiologie, 1885, p. 179). Fig. ÎÎO. — Zoogtée de Spirille*. de* Spirilles. or, 6 IJACTÉH I ÂGÉES. de Koch, et, tout en lui donnant la sanction expérimentale qui lui manquait, ont permis de préciser les caractères du microbe décou- vert par lui et d’aftirmer son rôle dans l’étiologie du choléra, eu obligeant toutefois à une limitation moins précise de beaucoup de ses propriétés, surtout celles (pii avaient été données comme diffé- rentielles. H serait injuste de ne pas citer au premier rang les belles recherches de MetschnikofF (1). Les Spirilles du choléra se rencontrent en grand nombre dans le contenu intestinal des in- dividus morts du choléra: ils abondent surtoutdans la couche blanchâtre, cré- meuse, peu adhérente, qui recouvre la muqueuse de l'intestin grêle, sur- tout dans les cas à ter- minaison rapide (lig.222). Ils sont fréquemment mélangés aux diverses espèces qui pullulent dans l'intestin, même à l’état normal ; d'autres fois ils y existent seuls, à l’exclusion complète de ces dernières; ce mucus constitue pour ainsi dire une véritable culture pure. Pour les observer, on étale ce liquide sur une lamelle et on laisse sécher à la température ordinaire, pour éviter une déformation des éléments ; on colore pendant une demi-minute dans une solution concentrée de violet de méthyle ou de luchsine et on lave rapide- ment. La préparation desséchée par un courant d air peut être mon- tée dans le baume. Ces Spirilles se décolorent très facilement, aussi faut-il éviter de laver à l'alcool ; traités par la méthode de Gram, ils perdent leur couleur; il est alors possible d’arriver à une double coloration qui les fasse distinguer d’autres espèces en mélange. Doyen recommande la technique suivante : Les préparations sont colorées pendant dix minutes à 40° dans un bain d eau anilinée, additionnée de violet de méthyle, puis soumises pendant huit mi- nutes à l’action de la solution iodo-iodurée de Gram. On les lave à l’alcool absolu et on les traite par l’essence de girolle. Elles sont de nouveau passées à l’alcool absolu, puis plongées quelques se- (1) MrrscHMKOHF, Recherches sur Io choléra, I", 2-, 3* et 4« mémoires (Annales de l'ins- titut Pasteur , VII, 1893, p. 403 et 503; VIII, 1894, p. 257 et 529). Fig. 222. — Liquide crémeux du jéjunum chez l'homme, avec des cellules épithéliales et Spirilles du choléra. D'après Doyen. SPIHILLUM . <*67 condes dans une forte solution aqueusd de fuchsine; enfin lavées, séchées à l’air et montées. Les Spirilles du choléra sont colorés en rouge, les autres Bactéries en violet intense. Os Bactéries pénètrent facilement dans la paroi intestinale; elles s’observent fréquemment dans l’épaisseur des villosités ou dans des glandes en tube : elles passent même dan- la sous-muqueuse et peuvent se retrouver jusque dans les couches superficielles des fol- licules lymphatiques. On les aperçoit sur le* coupes, que Doyen conseille de traiter comme il suit : Les coupes sont colorées à 4l>°, pendant une demi-heure, à l'aide d'une solution de sublimé à f p. HH), et décolorées à l’alcool absolu et l’essence de girofle. La d* Fig. 2 54. — Spirilln du rholsrti, de cultures d au* le bouillon. lOOi'JI. solution d’Ehrlich, suivie de l’emploi «h* la méthode de («ram, ne donne pas de bons résultats. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Le sont de courts bâtonnets, de t,5 à d ;j. de long *ur 0,4 u à 0,6 t* de large. Leur courbure varie dans d'assez grandes limites (fig. et tîH). Elle est très souvent peu prononcée; l’élément peut affecter une forme rappelant celle d’une virgule, d'où le nom Bacille virgule. D’autres fois, l'arc est plus incurvé, il décrit presque une demi-cir- conférence. Le* éléments, vus au microscope, paraissent souvent droits, parce qu'ils ne sont pa* placés suivant le plan de leur cour- bure, mai* aperçus du coté de leur concavité ou de leur convexité. Lutin on trouve, surtout dans les cultures dans les bouillons, des formes en S et de longs filaments spiralés, à nombreux tours peu serré*, souvent plutôt ondulés. Toutes ces formes possèdent un mouvement rapide, qui souvent décrit une spire ; les éléments pos- « i - X ’ ‘ , "n v ’K ' y -) Fig. 223. --- Spirille! du chulérn, «elle» filiformes. 1000; i. 968 BACTÉRUCÉES. sèdcnt, à une extrémité, un long cil vibrai i le (1) (fig. 22'.»), excep- tionnellement plus. La motilité, très vive vers 30-35°, cesse presque complètement à 10 degrés. Les cultures montrent fréquemment des formes d’invoiulion nombreuses, des éléments arrondis, qu’on a pris pour des spores, d’autres tuméfiés irrégulièrement gonflés. Certains portent à une de leurs extrémités de grosses sphères de 3 p à 4 ;j-, régulières ou défor- mées. Ce sont de semblables monstruosités qui ont été décrites comme normales, par Ferran (2), et prises pour des organes reproducteurs. Dowdeswell (3) a plus récemment observé, dans des cultures du Fig. 225. — Spirilles du choléra, avec cils vibraliles. Spirille du choléra, une série de formes bien différentes de celles que l’on regarde comme normales pour celle espèce. Elles sont, il semble, à rattacher également aux formes dévolution. Certaines cultures, provenant bien dûment de virgules et spirilles typiques, donnent des formes sphériques de 6 à 7 p, mobiles au début et pos- sédant un cil visible; ces éléments sont isolés ou réunis en chainetle ou en amas de plusieurs centaines; leur protoplasma, d abord clair, montre, après peu de temps, de nombreuses vacuoles. Elles se résoF (I) Nbobaoss, Uebcr dia Geisseln an den Bacillen der asiatisclien Choiera (Centralblatt für Bakteriologie, 1880, V). El : Dowdbswkl,, Note sur les flagella du microbe du choiera (Annales de micrographie , 1890). , (1) Fkrhan, Sur l’action pathogène et prophylactique du Bacille virgule (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1885, C, p. 959). (2) Dowdbsweli., Sur quelques phases du développement du microbe du choléra (A nnaim de micrographie, II, 1890, il” 12). SPIRILLUM. 969 vent au bout de quelques jours, en fines granulations rondes, que cet auteur regarde comme des corps reproducteurs et qu'il nomme sporules, qui, portées dans des bouillons neufs, reproduisent des éléments semblables à ceux dont elles proviennent, ou d’autres élé- ments irréguliers, munis d'un ou de plusieurs prolongements, pré- sentant des mouvements arniboides, ou encore «les sortes de filaments plus ou moins longs, parfois vermiformes. Il est difficile, à l'heure présente, d émettre une opinion ferme sur la nature et la valeur de ces modifications. Les observateurs cités n'ont pas observé de production de spores. D'après Huppe I . il >e formerait cependant, au\ dépens des articles, de véritables éléments durables, auxquels il attribue la valeur de spores. I n bâtonnet qui \a en produire devient immobile, puis se divise en deux sphères, qui restent souvent accolées, entourées d’une membrane gélatineuse épaisse. C'est surtout entre 22 et 37° que l'on peut étudier ce phénomène. Les corps sphériques ainsi produits sont des arlhrotporet immobiles, qui germent directement en donnant un bâtonnet courbe; il> possèdent une résistance un peu plus grande que les simples bâtonnets; de vieilles cultures qui en contiennent sont encore fertiles après un an. Coloration. — t e microbe >*» colore bien nu\ couleurs d'aniline par des procédés ordinaires; il s,« décolore par la méthode de ('.ram. La fuchsine de Ziehl donne de très bons résultats. Cultures — Le Spirille lu choléra e>t un aérobie vrai; il ne croit pas ou très peu à l’abri de l’air. Dans ces conditions, le> mouvements cessent très vite et les cellules périssent, si la privation d'oxygène se prolonge. Son optimum de température semble être vers 37°; il se développe encore bien à 22” et commence à végéter vers t0°, mais alors très faiblement. Les cultures s'obtiennent facilement sur le» milieux habituels; la Bactérie parait cependant assez exigeante en substances nutri- tives. Mie croit très mal dans l'eau stérilisée; en quelques jours, le liquide ensemence a perdu son pouvoir fertilisant pour de nouvelles cultures. L'eau riche en matières organiques est plus favorable, beaucoup moins cependant pour cette espèce que pour d'autres également pathogènes, le Bacille typhique, particulièrement, qui y végète abondamment et y conserve longtemps sa vitalité; Nicati et Hietsch ont conservé en vie le Spirille ilu choléra pendant vingt jours et plus dans l'eau du Vieux Port de Marseille, fortement salée et chargée de matières organiques. I) lliirr», l'eher -lin DauerWinen ii<;r »ogcnannl.ii Komm.il.acillün I nrltrhrilleder Al-'hnn, III. ||>5, u* 19. 070 BACTÉRIACÉES. Les Bactéries de putréfaction paraissent s’opposer au développe- ment du Spirille du choléra et parvenir même à le faire rapidement disparaître. Tout au début cependant, cette dernière espèce domine dans une culture mélangée; ce n’est qu’après un certain temps qu’elle cède le pas aux autres. D’après Schottelius (1), on trouverait dans cette particularité un précieux secours pour la constatation du bacille virgule , lorsqu'il est peu abondant dans les déjections. En mélangeant des déjections avec un volume à peu près double de jus de viande stérilisé, il a remarqué qu’en douze heures, de 30° à 38°, la surface du liquide se couvrait de Spirilles du choléra, exces- Fig. 2i6. — Colonies de Spirille du choléra, en cul turcs sur plaques. A gauche, colonie après 48 heures, 90/1 ; en bas, colonie au troisième jour située au fond d une excavation de la ge- lée, 10/1 ; à droite, partie centrale d’une cn- louie au quatrième jour, 100/1. D'après Van Ermeugcn. |.jg. 227. — Colonie du Spirille de Fin- chier et Prior sur plaques de gélatine après vingt-quatre heures. A droite, se trouve une colonie du Spirille du choléra de même âge, beaucoup plus petite, 40/1. D’après Vau Ermengcn. si veinent abondants, constituant presque une culture pure. En peu de jours, ceux-ci déclinent; le milieu est envahi par les espèces! de putréfaction qui font complètement disparaître les premiers, lvlebs (2) et Ceci (3) ont fait une remarque semblable avec les selles cholériques : en les conservant dans une chambre humide, on \oit le Spirille du choléra y pulluler les deux ou trois premiers jours, puis être tout à fait étouffé par les autres espèces, passé ce laps de temps, j Van Ermangem a obtenu des résultats identiques en ensemençant des linges mouillés maintenus en étuve. Mais la véritable méthode j d’isolation de cette Bactérie est celle des cultures sur plaques. j Cultures sur plaques de gélatine. Les colonies obtenues pie , sentent des caractères qui permettent de les reconnaître assez faci- lement (lig. 220). En vingt-quatre heures, à 10° ou 20° environ, onl aperçoit dans la gelée de petits points blanchâtres. Ceux qui se (1) Schottelius , Zur microskopischc Nuchweiss von Cholerabacillcn in Dejection (Deutsche medicinische Wochenschrift , t88;î, n° i »)• g IrÆ'TÆlLS Itoobachtungen .» ü„„ua blatt far Schweiziger Aertse, 1884). SPIRILLUM. 071 trouvent ilans la couche supérieure sont un peu plus gros que ceux e creuse de plus en plus, en même temps que la couche superficielle de l'excavation se liquéfie. Tout le long du canal se produit une culture blanchâtre trouble. Après un jour, l'aspect est celui qui est représenté figure 228. Ou voit à la partie supérieure une excavation bien prononcée, en forme de calotte sphérique ou ovale, au fond de laquelle se trouve un peu de liquide. Au deuxième M) Kaiaoaica, Vergleichrmle l'uteraucliuniccti fcyosdfer iferûckdebtiguDff .1er «lia(rno.(i«cheti kantrlfhrn fjttumi/ieiUamle, VIII, 1891. [j. 87). ü(mt ili'ii Vibrio choiera' a«.iatic« mit Merkmale derarlbco (Ar6W/en J*,,, 972 BA.CTÉRIACÉES. jour (iig. 229), la culture a grandi ; l’espace vide a plus que doublé; en regardant de côté, on a l’illusion d’une bulle d’air incluse dans la gelée, surmontant la mince culture blanche qui s’est développée dans le canal de la piqûre. La liquéfaction s'étend les jours suivants; vers le sixième ou septième jour, elle a atteint les parois du tube; les caractères des premiers jours se sont effacés. Les Bactéries fluidi- iient peu h. peu toute la partie supérieure du tube ; sur la gélatine restée solide, on trouve une couche blanchâtre plus ou moins quatre heures. jours. Fig. 230. — Culture du .V/;i- rillum Finckleri âgée de deux jours. épaisse, renfermant un grand nombre de Bactéries Le liqui trouble qui surmonte en renferme bien moins; elles sonl P usabon ilanles à la surface, qui peut se recouvrir d un mince tell e _ „ «àlre. U rapidité de la liquéfaction dépend de la vi al U. de l« culture, de la puissance nutritive du milieu et surtout de : la lemp- rature ; les cultures entretenues depuis longtemps dans «M»'» toires liquéfient moins vite que le microbe retiré ras hem en selle, cholériques. A 10", la liquéfaction se ralentit beaucoup, > S'arrête. L'aspect de cette culture est assez spécial, bien qu un car tain nombre d'espèces olfrenl quelque chose i alla ' que ces Bactéries déterminent une certaine évaporation de I eau SPIRÏLLUM. 973 du milieu, qui occasionne l’excavation de la parti»* supérieure de la culture. Cultures sur gélose. — Sur gélose, à 37*, on observe, en quelques jours, une couche blanchâtre, épaisse devenant un peu brune à la longue. Les vieilles cultures montrent un grand nombre de formes d’involulion. Elles restent vivantes très longtemps. Cultures sur sérum. — Le sérum coagulé est liquéfié et donne un liquide épais et visqueux qui fourmille de Spirilles. Cultures sur pomme dk terre. — Il se forme, sur pomme de terre ordinaire, à réaction un peu acide, vers 37° seulement, une mince couche brunâtre, café au lait ou plus jaune, rappelant un peu la culture du Uacille de la morve; parfois il ne se produit rien. Sur pomme de terre légèrement alcalinisée avec la soude, la culture se fait facilement à partir de 20°; elle est plus abondante et plus jau- nâtre ou même brunâtre (f). Cultures dans le bouillo.x et liuuioes similaires. — Le* bouillon se trouble rapidement, en moins de quarante-huit heures à 22° et en moins d’un jour à 37°; il se recouvre, en trois à cinq jours, d'une pellicule mince, fragile, d’un blanc sale, et abandonne un dépôt floconneux assez épais. L«*s simples solutions de peptones, additionnées d'un peu de sel, sont de très bons milieux pour le Spirille du choléra, comme Dunhatn l'a remarqué le premier 2 . Koch recommande I eau pepto- nisée à f p. f 00, avec 0,5 p. 100 de sel; Metschuikoff trouve encore préférable le milieu suivant : l’eptone I gramme . Sel marin I — (ii1 latin»*,. 1 — Eau 100 — Ce# solutions doivent être amenées à un léger degré d'alcalinité avec la s«>ude. Ia* microbe y forme un voile semblable à celui du bouillon. Sanarelli donne comme très avantageuse l’addition d’une petite quantité de nitrate de potasse, 0^,10 p. 100. Le liquide (TUtchinsky (p. 172) parait aussi très propice. D'après G. Roux, de Lyon (3), le bouillon de touraillon, si favorable à beaucoup de microbes, serait nuisible au Spirille du choléra, qui v disparaîtrait peu de temps après l’ensemencement. t) Kmaiohali, Zur Kenntuis» de* VVachOhums der komm&bacillen auf KartofTen (Cen- tralblatl fur Haktenoloqit, tS03, Xlll, p. 33). ‘i) Dca ma u. Zur cheraiachrn Réaction der Uholenbarterien (Zeihchrift fir Uuqiene. Il im, p. 337). I) (i. Roux, Action mirrobicide du bouillon de touraillon *ur le Bacille du choiera aaiati- que (.Semaine médical*, n* 3t). 974 BACTÉH1ACÉES. Cultures dans le lait. — Ce microbe pullule abondamment dans le lait, sans modifier sensiblement l’aspect du milieu, d’après Koch; d’après d’autres observateurs, une coagulation pourrait s’observer dans certains cas. Propriétés biologiques. — Vitalité. — Le Spirille du choléra est surtout aérobie, mais peut aussi vivre en anaérobie, comme l'a démontré Huppe; dans ce dernier cas, le développement est très lent et toujours minime. Les cultures perdent assez vite leur fertilité; il s’y développe très tôt dos formes d’involution, indiquant que le microbe souffre. Celles sur gélose conservent plus longtemps leur vitalité ; on peut les réen: semencer avec succès après cinq ou six mois, même quelquefois après plusieurs années d’après Koch. La chaleur le tue facilement ; une température de G0° maintenue pendant dix minutes le fait périr, de même une de Î1G° après un temps un peu plus long. C’est ce qui prouve bien que les arthro- spores décrites par Iliippe n’ont pas la valeur qu il leur attribue. Le froid ne parait guère avoir qu’une action empêchante sur la végétation. Le microbe résiste aux températures d’hiver de nos cli- mats; d’après certains auleurs cependant, beaucoup de cellules se- raient tuées. La dessiccation le tue rapidement, en deux ou trois heures en cou- ches très minces, en vingt-quatre heures en couches épaisses. Tou- tefois, Kitasato dit l’avoir vu vivre jusqu’à trente-huit jours sur des fils desoie. Guyon (1) avilie microbe résister jusqu'à cent vingt jours à la dessiccation sur lamelles de verre, faite dans 1 exsiccateur. Cette espèce présente en général une vitalité très faible. Les élé- ments sont morts après une demi-heure de dessiccation à la tem- pérature ordinaire ; dans les liquides, une chaleur de oO-.i.i leur est toujours fatale. De très faibles proportions d’acides minéraux arrêtent ou empêchent le développement ; une goutte ou deux de solution d’acide chlorhydrique à f p. 100 suffisent pour arriver au résultat. Les acides organiques sont bien moins actifs. Des quantités minimes d’antiseptiques entravent toute croissance; il suffit d’ajou- ter aux bouillons de culture, entre autres substances, pour ne pas les voir être fertiles, i : 100 000 de sublimé, 1 : oOOO de sulfate de qui- nine, 1 : 2G00 de sulfate de cuivre, 1 : 400 d’acide phénique. Les Bactéries saprophytes peuventle faire disparaître rapidement; c’est une question qui sera étudiée plus loin. Virulence. — La virulence de l’espèce est nettement établie au- (1) Guyon, Influence do la dessiccation sur le Bacille du choléra (Archives de médecine expérimentale, 1892, IV, p. 82). SPIRILLUM. 975 jourd'hui; elle sera étudiée à propos de l'inoculation expérimentale. Bile parait due à la production par le microbe de substances toxi- ques. Elle s’atténue avec l'Age, les cultures dans les milieux divers; elle peut, par contre, s'exalter par des séries de passages dans des organismes réceptifs. Produits formes dans les cultures. — Les cultures ont d'ordinaire une réaction franchement alcaline. Elles développent souvent une odeur fade, désagréable, tantôt *un peu éthérée, tantôt rappelant l’odeur de souris comme les cul- : lures sur plaques de gélatine. Aux dépens des sucres, il se produit un peu d'acide lactique. Indol. — Aux dépens des matières albuminoïdes, surtout despeplo- t nés, on observe une abondante production d indol. La réaction ordinaire ■de i indol s’observe d'une façon trè> nette. Mais il v a plus ici: la co- llocation rouge caractéristique s’observe sans addition de nitrites au (produit à examiner, parce que le Spirille du choléra, réduisant les mitrales dont on trouve toujours de» traces dans le milieu, forme une (petite quantité de nitrites. L’addition d’une petite quantité d’acide, ; pur de produits nitreux, suffit, en mettant de l'acide azoteux en li- berté, à produire la réaction dite de V indol nitreux ou du rowje du * choléra (Cholera-Hoth). La réaction est surtout concluante lorsqu'on Il job tient avec l'acide chlorhydrique pur ou de l’acide oxalique pur, ique l'on peut avoir absolument exempts de produits nitreux; l’acide 'sulfurique la produit aussi très bien, mais U est plus chanceux de (pouvoir s'en procurer d’absolument privé de produits nitreux. La réaction s’obtient très vite et très intense avec les bouillons ipeptonisés ou les solutions salées de peptones. Elle peut souvent se constater cinq ou six heures après l'ensemencement, en tout cas dès (que le liquide commence à se troubler. On la rend plus forte en ‘ajoutant a» milieu une très petite quantité de nitrates; mais si l’on veut s'en servir comme caractère différentiel, il faut que le nitrate woit absolument pur de nitrite; encore, dans ce dernier cas, est-il iwéférable de prendre le milieu ordinaire, sans aucune addition de l 'lit rate. En ajoutant au liquide à examiner quelques gouttes d acide chlo- lydrique ou d acide sulfurique purs, on observe rapidement une co- loration rose un peu violacé, souvent intense, qui fonce pendant une Hémi-heure aune heure, persiste environ un jour, puis passe au kÉrun (1). La réaction est moins nette avec les albumines de l’œuf ou du t‘he,"“rh' h“r'i0B fÜr {ZttHkrift r*r Hygi,ne. 976 BACTÉR1ACÉES. sang qu’avec les solutions de peptones. On ne l’observe pas avec le lait; non plus dans les cultures anaérobies. La réaction du rouge de choléra n’est pas absolument spéciale au bacille virgule de Koch; quelques autres espèces très voisines, le Spirille de Finckler entre autres, la présentent également. On peut la rencontrer, en somme, avec tous les microbes producteurs d indol qui forment des nitrites aux dépens des nitrates. 1) autres donnent : bien aussi la môme coloration, mais seulement avec des^ acides impurs, contenant des produits nitreux, ou après addition d’un peu de nitrites; c’est la réaction de l'indol ordinaire. Il faut noter égale- ment la rapidité avec laquelle on obtient la réaction pour le Spirille t du choléra. Produits toxiques. - Le fait que le choléra typique se manifeste souvent avec les symptômes d’une intoxication véritable, a tait de-I puis longtemps songer à l’existence d’un poison cholérique, élaboré dans l’intestin par les microbes. Les expériences démontrent d'une façon très évidente la présence! de substances toxiques dans les cultures; mais la nature de ce« produits est encore très peu connue. è Villiers <\) a retiré, du contenu intestinal, une substance alcalmHE dique liquide, à odeur d’aubépine, déterminant chez le cobaye des troubles cardiaques très prononcés. Une dose de 6 milligrammes, injectée sous la peau, le fait périr en trois ou quatre jours, le cœur en diastole, plein de sang, les poumons offrant de nombreuses ecchymoses à la surface. Klebs (2) a extrait de cultures la, tes sur du poisson cuit une ptomaïne cristallisable qui détermine chez le lapin des crampes musculaires et occasionne rapidement une dégé- nérescence des cellules épithéliales des tubes ur.n.feres Pouchet I-» a obtenu des déjections cholériques une ptomaïne liquide s oxydant très vite à l’air et à la lumière et se colorant en rose, puis en bi un. Cette base est volatile; ses vapeurs déterminent des accidents c inj toxication assez intenses. Ceux que Pouchet a éprouves lui-mu ne consistaient en un refroidissement très marque, des crampes dou- loureuses dans les membres, une anurie complète, symptômes flC (4) ont retiré des cultures dans le bouillon, une (,) V 1LL1ER8, Noie sur la fonction et snr le rôle des ptomaïnes dans le cholôra (CompJ ''ffi ’KS’«<ÏÏ2Ï 1890, p. 328). SP1RILLU M . 077 substance toxique soluble dans l’éther qui l'abandonne par évapo- ration sous forme de gouttelettes huileuses. Elle est insoluble dans l’eau et les liqueurs acides, soluble dans l éther et les solutions alcalines. L’injection de petites doses de cette sub>tance dans l esto- mac du cobaye détermine l’algidité et la mort en vingt-quatre heures. On trouve à l’autopsie des lésions typiques du choléra, ('.es mêmes auteurs auraient obtenu un produit identique de cultures «le cho- léra infantile. Pétri (t), en cultivant le Spirille du choléra dans les solutions de peptones, obtient une toxine soluble, non altérable par I ébullition, qu’il regarde comme une toxopeplone. Gamaléia (2) croit que la subs- tance toxique est contenue dans le corps même des microbes et se dissout dans le liquide par macération ; le liquide de macération renferme deux poisons: l’un altérable par la chaleur, l’autre résis- tant au chauffage. Le premier existe déjà en quantités notables dans les cultures filtrées sur bougie Chamberland, mais s'obtient en pro- portion plus considérables par chauffage des cultures à ;i:>o-60° trois jours de suite, pendant une heure chaque fois, il provient des cadavres microbiens. Il est précipité par l’alcool, les acides, le sulfate de ma- gnésie; il se dissout dans l'eau aloalinisée et m* décompose facile- ment par la chaleur. Les réactions correspondent à celles d’une nu- cléo-albu mine. Le second poison s’extrait des cadavres microbiens, en maintenant à 120° pétulant une demi-heure des cultures en bouillon âgées de quinze jours. C'est peut-être un produit de décom- position du premier. Il est précipité par l’alcool, l'acide acétique, l'acétate de plomb; il est insoluble dans l'eau acidulée et soluble au contraire dans les solutions alcalines étendues. Il n’est pas dé- truit par un chauffage d’une demi-heure à 120°, mais très rapide- ment par l’ébullition avec les alcalis autres que le carbonate d'am- moniaque. Ce serait une nucléine. Les effets physiologiques de ces corps seront exposés plus loin. Pfeiffer (3) se rattache au^si à l'opinion deCamaléia et croit que la substance toxique, contenue dans le corps des microbes, ne s’en échappe qu’après la mort. Sanarelli (4) obtient un produit très toxique en aidant à la désagrégation de?. cada\ res microbiens par l’addition (1) parai, tjotersiirhuugen über die «iurrb «ta* Wachth-um (1er Clioltrabaktcrien enUte- hetidrn cbamisehei» Umsetiungen (Arbeiten au» dem kaiserlichen Ge»undhextsamte , VI, 1*90. p. 374). f (f) UuuJu, Recherche* expérimentales sur tes poisons du choléra (Archive» de méde- cin* expérimentale, IV. 1894, p. 173). (3) Prairran, Studien «ur Choleraaliologie (Zeitschrift fùr Uygiene, XVI. 1894, p. 468). (4) Sxsxaau.i, Les vibrions intestinaux et la pathogénic du choléra ( Annales de l'Insti- tut Pasteur, t»95, IX, p. 119). Mac» — üaclérioloÿic . 62 978 BACTÉRIACÉES. de soude caustique. Use sert de cultures âgées d’un mois, faites dans la solution de 2 p. iOO peptone, 2 p. tOO gélatine, 1 p. 100 sel marin. Elles sont fortement alcalinisées avec de l'hydrate sodique et éva- porées lentement à 00° presque jusqu’à consistance sirupeuse. Au résidu, on ajoute 10 centimètres cubes de glycérine et on le main- tient pendant quinze jours à la température de l’étuve. On ajoute de l’eau distillée pour ramener au quart du volume primitif, on neu- tralise exactement avec l’acide lactique et on stérilise à 120°. Ransom (I) dit isoler des bouillons lillrés une substance toxique douée des mêmes propriétés que les vibrions vivants et sécrétée rapidement par eux dans le milieu. Pour Metchnikoff, Roux et Taurelli-Salimbeni (2), la toxine cholé- rique est bien produite pendant la vie des microbes et diffuse rapi- dement au dehors. Us le démontrent par une expérience très simple: Dans un sac de collodion de trois à quatre centimètres cubes de capacité et stérilisé, ils introduisent une solution de peplone à 2 p. 100 ensemencée avec une trace de Spirille du choléra très viru- lent, puis ferment hermétiquement. Dans un second sac semblable au premier, ils mettent du même liquide dans lequel ont été délayées deux cultures entières du microbe sur gélose, après avoir tué les mi- crobes au moyen des vapeurs do chloroforme. Les deux sacs sont introduits dans le péritoine de deux cobayes de même poids. Un troisième cobaye reçoit un sac semblable, mais ne contenant que du bouillon stérile. Le cobaye témoin reste en bonne santé; celui qui a reçu le sac aux microbes morts ne montre qu’une légère hyper- thermie et un peu d’amaigrissement. Celui qui a reçu le sac ense- ' mencé avec les microbes vivants a de la lièvre après vingt-quatre heures, puis de l’hypothermie après deux ou trois jours et succombe, du troisième au cinquième jour, avec tous les signes de 1 empoisonne- ment cholérique. On n’y trouve nulle part des Spirilles cholériques vivants; ils fourmillent, très agiles, dans le contenu très trouble du sac. Les accidents ne peuvent être dus qu’à un poison soluble, pro- duit par les microbes, qui a diffusé à travers les parois du sac. Ils obtiennent ce poison soluble en ensemençant un microbe à virulence exaltée dans la solution de peptone à 2 p. 100 additionée de 2 p. 100 de gélatine et de 1 p. 100 de sel marin. Le milieu est laissé quelques heures à l’étuve, jusqu'à ce que la culture soit bien en train, puis ré- (1) Ransom, Cholcragift und Choleraantitoxine ( Deutsche medicinische Wochenschrift, (2) Metschnikoff, Roüx et Tadhelli-Saumueni, Toxine et antitoxine cholériques ( Annales de l'Institut Pasteur, 1896, X, p. 257). SPIRILLUM. 079 parti dans des Imites de Pétri stérilisées. Après douze heures, le li- quide e-t très trouble et montre un voile épai' à la surface. Au bout de vingt-quatre heures, les cultures filtrées sont manifestement toxi- ques. La toxicité augmente et atteint son maximum du troisième au quatrième jour ; elle diminue ensuite à mesure que le* cultures de- viennent très alcalines et odorantes. On s'oppose à l'évaporation du liquide en plaçant les bottes dans une enceinte humide. Kn employant comme milieu de culture du bouillon où ont vécu, pendant une hui- taine de jours, certains microbes reconnus comme favorisant le développement du Bacille virgule par Metschnikoff, en particulier une Torula qu'il a isolée de l'estomac humain, non toxiques par eux- mèmes pour le cobaye, on obtient encore une toxine plus active. La toxine préparée par h-s derniers auteurs n’est pas sensiblement modiliée par la température do l'ébullition ; elle perd son activité au contact de l’air. La substance toxique e-t précipitée par le sulfate d ammoniaque et I alcool fort. Elle se conserve assez longtemps dans des tubes remplis, scellés à la lampe et placés à l'obscurité. Les effets physiologiques seront étudiés plus loin. D'après son mode d’obtention, on voit qu’elle doit différer des produit* obtenus par (■amaléia, Pfeiffer, Sanarelli, et représenter plus vraisemblablement le poison cholérique véritable qui, xuses réactions, appartiendrait au groupe des toxalbuminea. D’après Wesbrook I), au contraire, le produit albuminoïde obtenu serait un mélange de la substance toxique vraie et de diverses ma- tières protéiques du milieu employé; ce qui parait le démontrer, c'est que la substance toxique obtenue par la culture dans des milieux privés de matière protéiques, comme le liquide d'Outchinsky p. J7a>, ne donne aucune des réactions qui permettraient de la classer dans les albumoses, peptones, globulines ou alcaloïdes. Inoculation expérimentale. — Inoculation des cultures. — Inoculation par ingestion. — Les animaux d’expérience se sont tou- jours montrés réfractaires aux inoculalionscholériquesexpérimontales faites par la voie intestinale, jui est celle par où se fait l'infection hu- maine. Il a fallu recourir à des méthodes spéciales pour y parvenir, ou * adressera des lapins nouveau-nés, comme l’a fait Metschnikoff, ou au Spermophile particulièrement sensible, comme l'a montré Zabolotnv. Nient i et Itiesteh (2) sont parvenus à inoculer avec succès dés déjections cholériques et des cultures pures à des cobayes. L’inges- tion de doses moyennes par voie stomacale ne donnant aucun (I) Wwbmooii, Contribution k l'étude des toxines du choléra (Annale i de riiutitut Pa<- Uur, VIII, 1894, p. 3|g), (i) Nieàn et Kiciscm, la c. C il., p. 080 BACTÉKIACÉES. résultat à cause (le l’action nuisible du suc gastrique sur les bac- téries peu résistantes, ils ont imaginé de porter le produit virulent directement dans l’intestin, en l’injectant dans le duodénum à l'aide d’une seringue munie de trocart capillaire. L’irritation de l’intestin, causée par l’opération, doit en outre jouer le rôle d’un adjuvant, crée une véritable prédisposition. Koch (t) a obtenu des résultats positifs en injectant d’abord dans l’estomac une solution de carbo- nate de soude et la culture pure, puis dans le péritoine, une petite quantité de teinture d’opium. Pour lui, le carbonate alcalin servait à neutraliser le suc gastrique ; la teinture d’opium paralysait I in- testin et permettait au produit virulent de séjourner dans sa cavité et d'y croître. Doyen (2) pense que la teinture d’opium agit surtout par son alcool, car l’alcool ingéré seul dans l’estomac est tout aussi actif. Il faut user d’une dose d’alcool suffisante pour provoquer l’ivresse; de 1er, G à tcc,8 d’alcool à 40° par 100 grammes du poids de l’animal suffi- sent d’ordinaire. L’alcool agit peut-être parce qu’il rend la sécrétion intestinale alcaline ou parce qu’il fait tomber la température à à 40°, en effet, le liacille virgule ne se développe que péniblement. Dans ces conditions, les symptômes du choléra expérimental se déroulent chez le cobaye de la façon suivante : L’injection d'alcool dans l’estomac ou le péritoine l’aiL tomber l’animal dans une torpeurH qui dure une heure ou deux. A son réveil, il est abattu ; la tempé- rature rectale de 39°, 5> à 40°, son degré normal, tombe à 34 degrés. . Le poil est sec, hérissé; la température peut encore baisser a 32 de- grés. La mort arrive parfois très vile, au bout de quatre a cinq heures; elle survient la plupart du temps avant vingt-quatre heures, quelquefois seulement au bout de deux, trois ou quatre jours. LeJ I animaux ont le ventre gonflé, très sensible ; ils sont pris d une diarrhée jaunâtre, devenant presque incolore, visqueuse, tenant e nombreux grumeaux en suspension. La maigreur peut être consi- l dérable et l’affaiblissement extrême, si cet étal dure quelques jours. L'animal meurt dans l’algidité et le coma. A l’autopsie, l’estomac contient un mucus clair; 1 1 intestin greie contient un liquide crémeux, visqueux, très adhérent à la muqueuse; le gros intestin est souvent gonflé par les matières diarrhéiques. L’estomac montre parfois des Spirilles caractéristiques; Us sont fiés abondants dans le liquide crémeux de l’intestin grele, sut ou u les cas foudroyants. L’intestin présente les lésions du choiera d , l’homme. Son revêtement épithélial et une partie de la couche sou jacente ont disparu; les éléments déformés se te ioii\eii ( (1) Koch, loc. cil., p. 965. (2) Doyen, loc. cit., p. 965. SPIRILLUM. 981 l'enduit crémeux. Les Spirilles et d'autres Bactéries de l'intestin ont alors pu pénétrer dans les villosités, le long des glandes en tubes et même dans la couche sous-muqueuse. Le liquide péritonéal n’en contient que s'il existe une perforation intestinale. Chez les femelles i pleines, le microbe peut traverser le placenta et infecter les fœtus ; on le retrouve dans le contenu de l'intestin et le sang du cœur des j produits. Zabololny (1) a remarqué que le Spermophile (Spermophilus yut- t ta tus), petit rongeur de la llussie méridionale, avait une aptitude toute spéciale à contracter 1 infection cholérique expérimentale par la voie digestive. Lu mêlant à la nourriture quelques gouttes «le cultures actives de I Bacille virgule, la moitié des animaux périt d’infection cholérique; Ha mortalité est plus élevée en ajoutant en même temps aux aliments un peu de stdulion de soude. L'animal devient paresseux, se roule • en boule, présente un peu d’hypothermie, mais ne frisonne pas et : ne cherche pas à boire. Puis, il survient souvent des crampes et de la diarrhée; la température baisse, 35* ou 32°; il se produit de la cyanose du nez et de la langue ; l’animal meurt. A I autopsie, tout I intestin est fortement injecté; on trouve aussi parfois une péritonite hémorrhagi«|ue, mais plus rarement «|ue dans Me cas «1 infection intra-péritonéale. L'intestin, très distendu, ron- f ferme un liquide où nagent des llocons blanchâtres, et parfois strié •de sang. On trouve de très nombreux Spirilles «lans l'estomac, il intestin, souvent les organes abdominaux, le péritoine et assez fréquemment h* sang. Malheureusement, il est difficile et coûteux •Me se procurer «les Spermophiles, parce qu ils ne se trouvent que Hlans certaines régions «le Russie «'t surtout paire qu'ils ne se repro- éiuisent pas en captivité; l'espèce est donc loin d'être à la |*ortée des expérimentateurs. MetschnilmlT (2), pensant que les divers microbes du tube digestif idevaient avoir une grande part dans la résistance «les animaux à contracter le choléra intestinal, eut l’idée «le chercher à supprimer ou au moins à diminuer cette influence en s'adressant à de très jeune- lapins, chez lesquel- la flore microbienne intestinale est r« - pauvre. Les jeunes cobayes, prenant «le la nourriture solide dès eur naissance, contaminent très vite leur tube digestif, aussi sont- L infiniment plus résistants. (I; Ziaourrar, Infektkm. and lrarauni»irrung»-V«r»uchr »m 7.ie*el (Spcrmophiln* «utta- . '-'il. SPIRILLUM. 983 l'animal. Au bout de une heure ou deux, l'animal parait déjà s'affai- blir, perd son appétit, s'affaisse; puis la température commence à baisser, après avoir quelquefois présenté une légère élévation. L'ani- mal tombe dans le collapsus et meurt dans une hypothermie marquée, souvent avec des convulsions. A l’autopsie, la cavité péritonéale renferme un exsudât abondant, tantôt séreux et mon- trant un nombre variable de Bacilles virgules, tantôt purulent et ne contenant que de rares microbes souvent inclus dans les globules de pus. L'intestin est distendu, hyperémie par places ou d’une façon diffuse, pouvant même présenter la teinte hortensia ; son contenu liquide ne renferme que peu de Bacilles virgules. Le foie, la rate, les poumons, le cœur ne montrent que de» modifications insigni- fiantes. Ilaffkine (t) est parvenu a exalter notablement l'activité d'un virus cholérique, par passages succe~sif> d’animal à animal. Sa méthode consiste : 1° A injecter dans la cavité péritonéale du premier animal, une dose plusieurs fois mortelle de virus pris sur une culture sur gélose; I animal meurt avec un épanchement très riche en microbes et dont la quantité et la consistance varient suivant la grosseur de l'animal: les animaux de forte taille sécrètent un épanchement abondant et fluide, ceux de taille moindre, un épanchement moins abondant et épais. -# Laisser cet épanchement pendant quelque» heures exposé au contact de 1 air, à la température ordinaire. 3° L’inoculer ensuite à d'autres animaux, en choisissant, pour des épanchements abondants, des animaux de petite taille, et pour des épanchements concentrés, des animaux de taille plus grande. I ne série d'une vingtaine de passages amène le virus à l’état de virus lixe; des passages plus nombreux n’augmentent plus la viru- lence qui est à peu près vingt fois plus grande qu'au début. Inoculation sous-cutanée. — Les résultats sont plus inconstants. La mort peut survenir rapidement, avec un virus très actif et des doses suffisantes; on observe une légère élévation de tempéra- ture, puis I hypothermie et des symptômes de septicémie. D'autres fois, un œdeine très marqué, une hyperthermie prolongée; un pro- c.-ssus local d’ulcération qui peut donner une eschare guérissant lentement; l’animal peut devenir cachectique et mourir. L’injection tntra-musculaire est plus rapidement mortelle. Le Spermophile est très sensible aux inoculations sous-cutanées, H) H. Le eholrr» uUÜquc chc* le cobay* {Socül* de biologie , !» juillet ISM). g84 RACTfcRIACÉES. qui le tuent avec (les symptômes de septicémies. On trouve des ' ' I no culation^de^ solubles.- La toxine soluble, obtenue par Pétri (p. 977), est assez peu active; il en faut au moins - cen une 10 cubes pour tuer un cobaye moyen, en inoculation mtra-pentoneale, avec l’hypothermie caractéristique. Les doux substances toxiques, isolées par Gamaléia des bouillons do culture (p. t!77), ont des effets physiologiques différents. Le poison des cultures chauffées à 85--60", qull regarde comme une nue leo- albumine, provoque surtout une diarrhée l.quide intense ,lm| lion intra-veineuse de !’» à 10 centimètres cubes, chez le lapin, chier mine très vite un grand abattement, une diarrhée très abondante, rïauude cl une mort rapide ou lente dans un état de cachexie prononcé. Celui des cultures chauffées à 120" est très toxique pour les cobayes, lapins, pigeons, chiens; il détermine, en inje cl. n sous-cutanée chez le cobaye, ,1e l’hypothermie et la mort de mal en aleidité. Des doses très faibles de ce dernier produit deter minent de l’hyperthermie chez le cobaye, qui ne présenté jamais "L olmance à leur égard, même en débutant I- “ "c minimes ; les cobayes tuberculeux y sont extrêmement sensibles périssent avec de très faibles quantités. . t Taurelli- La toxine cholérique obtenue par Metschnikoil Houx et Uu surti^^sur^les” cobayes moyens^de^so'à^l^grmnme^les^gr^de , . onn „r.ommos env ron, en seize à vingt-quatre «eut TZ de un tfers Te centimètr; cube par. ,00 du pmds en injection sous-culanée; dans certaines expéwmcwmw» ^ • le cobaye de 300 grammes en dix-huit heures a ut4 (louble h'^^'^^ér^mblonl beaucoup » une injection inlra-péritonéale de cullures s™ en . L animal des vient bien vite triste, hérissé; son ventre est distendu, douloureux; il rend des excremen s a ,on _ ving( el trenle sèment de température est “J1 !"?[' minutes, si la dose a dé- minutes, voire même apres cinq a 1 température continue passé la dose minima mortelle ; la cl.utcde la icmpciaiu SPIRILLÜM. 985 jusqu’à la mort, le thermomètre marque alors 24» ou 2 .°. Les extré- mités se refroidissent, la respiration devient courte et frequente, les membres restent inertes, les muqueuses se cyanosent, la sensi- bilité s'alîaiblit et la mort survient. A l’autopsie, on trouve un léger œdème au point d inoculation ; dans le péritoine, un peu d’épanchement clair, souvent légèrement sanguinolent. L’intestin grêle e^t hypérémié et distendu par un liquide diarrhéique. Le gros intestin n’est pas modifié. Le» parois de l’estomac, le foie, la rate, les reins sont congestionnés; les capsules surrénales, très rouges, présentent souvent de petites hémorrhagies. Le lapin adulte supporte mieux que le cobaye la toxine cholé- rique; la dose mortelle est augmentée d’un tiers. On observe les mêmes symptôme» et les mêmes lésions, mais la température ne descend pas au-dessous de .10* . Les souris résistent beaucoup plus; les pigeons et les poules plus encore. Les grands animaux ont peu de lièvre et de l’œdème au point d’inoculation. Inoculation à l’homme. — L’ingestion de cultures de \ ibnons cholériques de diverses provenances a pu, dans plusieurs expé- riences, déterminer chez l'homme les symptômes cliniques du véri- table choléra, donnant ainsi la preuve la plus évidente du rôle que joue le Bacille virgule de Koch dan- la production de celle maladie. MetschnikotT I) décrit, en 1893, un premier cas : L'ingestion d’un tiers de culture sur gélose du Vibrion du choléra de Paris en 18*4, précédée de celle d’un gramme de bicarbonate de soude, a déter- miné, chez un jeune homme de dix-neuf ans, les symptôme» clas- siques du vrai choléra asiatique, selles rizifurmes, hypothermie, vomissements, crampes des mollets, anurie. De semblables résul- tat positifs ont été obtenus par le même savant 2} avec des \ i- brions cbolérigènes isolé» d’eaux de diverses provenance», en dehors de toute manifestation de choléra, ce qui démontre clairement leur nature cholérique. Plus récemment, on a eu à déplorer la mort d’GKrgel, assistant à l'Institut d’hygiène de Hambourg, enlevé en quatre jours par une attaque de choléra aigu, pris au laboratoire, en manipulant des cultures de cholériques (3). La possibilité de la transmission expérimentale du choléra à l’homme ne peut «loue plus faire doute, malgré les insuccès obte- nus par d’autres, en particulier Bochefontaine et PettenkofTer. (I MurtcHMKorr, Recherche» sur le choléra, î* mémoire { Annale t de tlmtitut /‘atfeur, 1093. Vit. p. MJ). (t) U., Recherche* »ur l* choiera, 4« mémoire (Ibid., 1*94, VIH, p. 534). (3, Rcihck*, Ein Bail von todlicher l.ahoratonum» Choiera (Deuliche medieinitch» W'ichrnichrift, 1894, n* 41). 986 RACTÉR1ACÉES. Immunité, Vaccination et Sérothérapie. — Les nombreux insuccès obtenus dans des tentatives failes pour conférer le choléra intestinal à des animaux de beaucoup d’espèces et les difficultés que I on rencontre à le produire chez les quelques animaux récep- lifs(p. 979), démontrent combien est fréquente chez les animaux I immunité à 1 égard du virus cholérique. La question de savoir à quelle cause est dû cet état réfractaire est des plus complexes. MetschnikofT (1) attribue la part la plus grande aux microbes intes- tinaux dont quelques-uns sont favorisants pour le Bacille virgule, mais dont beaucoup entravent son développement. D’après Fermi et Salto (2) quoique cette action antagoniste soit réelle, surtout de la part du Colibacille, le facteur le plus important serait une action spéciale de la muqueuse intestinale. La production artificielle d’un état d’immunité chez l’homme et les animaux réceptifs a été l’objet de très nombreux travaux ten- dant, les uns à obtenir un vaccin contre le choléra à l’aide de cul- tures virulentes atténuées, les autres à conférer à des animaux, soit à l’aide de cultures vivantes, soit à l’aide de produits solubles, un état d’immunité assez prononcé pour que leur sérum ail une ac- tion antitoxique assez persistante pour pouvoir être employé dans un but préventif ou curatif. On en trouvera l’exposé assez long dans un travail récent de Voges (3). Les premières tentatives An vaccination anlicholérique ont été faites par Kerran (4), à Barcelone, en 1885, sur le cobaye d'abord, l’homme ensuite. La méthode suivie n’a jamais paru solidement établie et les résultats étaient loin d’être probants. IlafTkine (5), en 1892, a commencé des essais de vaccination et a institué une méthode spéciale qu’il applique actuellement aux Indes. II part de son virus exalté jusqu’à devenir virus fixe (p. 983) et l’atténue en le cultivant à 39° dans du bouillon, en présence d’air constamment renouvelé. Dans ces conditions, le Vibrion cholérique périt rapidement; pour prolonger l’expérience pendant un temps suffisant pour l’atténuer, on réensemence le microbe dans un (1) Mktschnikofk, Recherches sur le choléra cl les Vibrions ; 4e mémoire, Sur l’immunité ol la réceptivité vis-à-vis du choléra intestinal ( Annales de l'Institut Pasteur, VIII, 1 894, p. 529). (2) F k it mi et Salto, Sur l'immunité à l’égard du choléra ( Annali d'Igiene sperimentale, VI, p. I). (3) Voges, Die Cholera-Immunitat (Centralblatt fur Baktcriologie, 1896, XIX, p. 325, 395 et 444). (4) Ferrai», Sur la prophylaxie du choléra au moyen d’injections hypodermiques de cul- tures pures du Bacille virgule (Comptes rendus de l'Académie des sciences, Cl, 1885). (5 ) Haffkink, Le choléra asiatique chez le cobaye ( Société de biologie, 9 juillet 1892). — A nticholeraic inoculations in India (The Indian medical Gazette, 1895, n* 1). — A lecture on vaccination against choiera, London, 1895. — Inoculations de vaccins anticholériques à l’homme (Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, juillet 1892). SP1R1LLUM. nouveau milieu de culture tous les deux ou trois jours. I ne inoou latiou de ce virus atténué ehex le cobaye, permet l’inoculation sous- cutanée d’une dose de virus exalté sûrement mortelle pour l am- inai sain, sans que l’on observe aucune réaction. L’animal est alors préservé contre toute infection du choléra, de quelque façon qu’on essaie de la produire. Il a appliqué son procédé à l’homme; il injecte d’abord le virus faible, puis six jours après le virus exalté. Les très nombreuses vaccinations qu il a pratiquées aux Indes p« n- dant les années 1893, 1894, IMOr., plaident éloquemment en faveur de sa méthode. Les dernières recherches de sérothérapie anticholêrujue ont fourni des résultats qui permettent d’espérer obtenir de bons résultats de cette méthode. Lazarus(i) annonçait en que le sérum d'individus guéris du choléra pouvait, à la dose d’une dixième de centimètre cube, pro- téger le cobaye contre une inoculation intra-péritonéale de virus cholérique. Klemperer (2) et MelschnikofT .! , d un autre (<>te, ri connaissent les mêmes propriétés au sérum d hommes normaux, n’avant jamais eu le choléra, dans une proportion de 50 p. 100 environ; ce dernier savant fait en outre remarquer que le sang d’in- dividus guéris peut ne pas présenter de propriétés préventives. Le sang normal de cheval, de chèvre, de jw»ule, peut être egalement préventif, mais d’une façon plus inconstante encore. Paulowski et Buchstab f4>, puis surtout Pfeiffer et Issaeff (5) ont cherché à obtenir un sérum plus actif en vaccinant des animaux, (’.es derniers expérimentateurs immunisent leurs animaux en leur injectant des cultures stérilisées par la chaleur ou par addition de i chloroforme. Ils obtiennent ainsi un sérum extrêmement actif • contre ( inoculation intra-péritonéale de» cultures vivantes, contre la péritonite cholérique, et encore seulement à la condition de l’injecter une demi-heure apres 1 inoculation, mais tout à fait impuissant contre le choléra intestinal des petits lapine, comme I ont reconnu MelschnikofT, Houx et Taurelli-Salimbeni (f> , Pfeiffer et (I) UttRU». l'eber antilmi»ch*> Wirà*amkei» de* BluUenim» Choleragehcilter {Berlinrr t klinttchr W'oehentfhrifl. l*'»ï. n*» *3-44). It) |iLriar«MH. UaliTMiohungen iiber ktintfilirhen Impfcchuti gegen Choiera- Intoiiratino ( Wer/nu-r klmitcht Woehmschrift, l*9î, p. 970). ,3 Mimuxuorr. Krrherrhe* «ur le choléra et le* Vibrion* : I" mémoire: Sur la pro- I priéte pré*enli»e du sang humai a ris-à-ti* du vibrion de Koch [Antinlrt de r/nitituC Îl‘ *t Tigiuu-SiuaMni, Totine et antitminc cholérique* [Annal** d« f /mtilul l‘aileur. X, IB96, p. î-53). 988 BACTÉRIACÉES. Issaeff considèrent comme le meilleur caractère qui puisse servir à reconnaître un Vibrion cholérique vrai, la propriété préven- tive, à son égard, du sérum des animaux vaccinés avec un Vibrion authentique; c’est ce qu’jls appellent la réaction d'immu- nité (1). En immunisant des cobayes, des lapins, des chevaux au moyen de leur toxine cholérique (p. 978), MetschnikolT, Houx et Taurelli- Salimbeni à l’imitation de Ramson, ont obtenu un sérum nettement antitoxique, efficace contre le choléra intestinal des jeunes lapins, pouvant par conséquent laisser espérer de bons résultats dans le traitement du choléra de l’homme; les animaux traités par eux survivaient dans la proportion de 56 p. 100, alors que les témoins succombaient dans la proportion de 81 p. 100. Ce sérum antitoxique serait aussi préventif, efficace contre l’inoculation intra-péritonéale de cultures vivantes. Habitat et rôle étiologique. — Le Spirille du choléra se ren- contre, nous l’avons vu (p. 966), d’ordinaire en abondance dans les déjections des hommes atteints de choléra, et particulièrement dans les flocons muqueux que l’on trouve dans les selles riziformes. Il est rare dans les différents organes ef plus encore dans le sang des cholériques. Les différents Vibrions isolés des déjections cholériques appar- tiennent-ils à une seule et même espèce «louée d’un polymorphisme assez étendu, ou doivent-ils être considérés comme des espèces distinctes quoique très voisines comme caractères? I i est encore dif- ficile de se prononcer sur ce point. Hors de l’organisme malade, le Spirille du choléra a surtout été rencontré dans l’eau. Koch l’a trouvé en grande abondance dans un étang, un tank, servant à l’alimentation d’un village des Indes, où le choléra est endémique ; l’eau recevait des déjections de malades et servait à laver les linges souillés. Rietsch l'a isolé, pendant la dernière épidémie qui a sévi à Marseille, de l’eau du Vieux Port où se déversent des égouts de la ville. Depuis, il a été rencontré de nombreuses fois dans des eaux de puits, de rivières, de canaux, de canalisations urbaines. Babès l'a cependant signalé sur les effets de malades cl dans la poussière de locaux où avaient séjourné des cholériques. Le rôle étiologique du Spirille du choléra parait être parfaitement établi aujourd’hui. (1) PpgipntR et KoLLe, Woitere Cntcr.suchuugen über die specifischo Immunitïtsreaktion dor Clioleravibrionen im Tierkiirper und Reagenglase [Centvalblatt für Bakteriologie, XX, 18116, p. 129). SP1RILLUM. 089 Sa présence constante dans les cas de choléra véritable, les etrets pathogènes provoqués chez l'homme et les animaux par ses cultures pures, démontrent avec évidence qu’il est bien l'agent spécifique de cette alTection. Le choléra est endémique dans certaines parties des Indes, la région du bas Bengale surtout. Là, l’agent virulent trouve réunies bien des conditions nécessaires à sa vitalité et *a propagation. Dans ces contrées, chaudes et humides, il existe, dans beaucoup de localités, «les eaux stagnantes, très riches en matières organiques, où se déversent, de temps immémorial, les détritus des population* riveraines ou «les foules attirées en pèlerinage par la célébrité reli- gieuse de ces lieux. L’infection a beau champ pour se faire; les ca- ravanes au retour sèment le* malade* *ur leur route. Ailleurs, l’affection n’apparalt que sous forme épidémique, apportée de pre- mière main, ou se propageant |>ar étape* successives, arrivant ainsi jusqu’en Europe, la plupart «lu temps par voie de mer où le tran*- porl est plus rapide et moins facile à empêcher. Dans ce cas, lors- qu'elle se propage dans un centre, elle atteint plus ou moins rapide- ment un maximum, puis décline et u pou nombreux, le véritable choiera sporadique, où la f il iat ion du germe ne se re- trouve pas. Le transport direct, l'importation directe par l'homme de l'agent virulent est un puissant moyen d'infection. L'étude biologique «lu Spirille, du < hohfra , outre les remarques faites depuis longtemps par les hygiénistes, suffit à le prouver. L'air ne peut guère servir «le voie de t ransport ; nous savons qu'une dessiccation, même peu prolongée, est fatale pour le* cultures h** plus virulentes. Le r«’de de l’eau po- table est ici beaucoup plus important. Lu grand nombre de faits le prouvent avec la dernière évidence t). L’eau ordinaire est un mau- vais milieu pour cette Bactérie ; elle n'y vit que peu «le temps, même lorsque celle-ci- contient une proportion assez forte de matières organiques. Il faut peut-être faire exception pour certaines eaux très rich«*s en détritus organiques, comme les eaux d’égouLs ou celles qui séjournent dans la cale «les navires, qui peuvent alors devenir de véritables milieux nutritifs pour un grand nombre d’es- pèces d’organismes inférieurs. Notre espèce doit certainement pou- voir y végéter pendant un temps ass«‘z l«>ng, pour transporter l'affec- tion loin du point de départ, si elle n’est pas étouffée par d’autres 1 1) Mute», Origine hydrique du choléra [Semaine médicale , 1" j au lier 1896). 990 BACTÉKIACÉES. plus envahissantes, des espèces de putréfaction surtout. Dans les eaux potables ordinaires, elle a disparu au bout de quelques jours, mais alors elle peut répandre très vite l’affection dans un même centre lorsqu’elle est contaminée et d’autant mieux que la souillure se renouvelle à tout instant. De là, la marche très rapide des épidé- mies dans les localités où l’eau est riche en matières organiques et facilement contaminée. Mais la bactériologie et l’épidémiologie dé- montrent que le rôle seul de 1 eau ne peut être invoqué; 1 étiologie du choléra est plus complexe. 11 faut, en outre, certainement tenir compte de dispositions climatériques ou telluriques, encore peu connues, qui font que certaines villes sont épargnées tandis que d'autres sont fortement éprouvées; ce qui tient peut-être encore à une hygiène générale mieux entendue, à des habitudes spéciales aux habitants, à une propreté plus grande, à certaines particularités dé- pendant du lieu, au premier rang desquelles Metschnikoff place la composition de la llore microbienne de l'intestin. Des prédisposi- tions individuelles, les troubles intestinaux surtout, très probable- ment aussi l’usage peu modéré de boissons alcooliques comme le démontrent les expérimentations indiquées, jouent un grand rôle dans l’infection. L’origine de la contamination doit être recherchée dans les selles des cholériques; c’est là surtout qu'il faut s’appliquer à la combattre. Les déjections et les linges souillés par elles doivent être l’objet d’une surveillance de tout instant. Cependant le miciobe ne parait pas pouvoir vivre longtemps dans les selles, particulière- ment dans les selles à réaction acide ; on peut cependant l’y retrou- ver vivant au bout d’un mois; d’autres fois il a disparu au bout de deux ou trois jours (1). . La condition indispensable pour qu'une personne soit atteinte du choléra est la pénétration du Bacille virgule de Koch dans son tube digestif. Mais il faut que l’agent virulent traverse l’estomac et puisse séjourner suffisamment dans l’intestin pour y pulluler. Lest la qu'interviennent alors les conditions qui prédisposent à l'infection ; le terrain peut être rendu favorable par des modifications patholo- giques bénignes; une légère inflammation modifiera l’estomac et l’intestin de telle sorte que l’envahissement par le parasite pourra s’opérer. L’apport des germes infectieux peut se faire de differentes manières. L’eau de boisson, les aliments crus, sur lesquels ils ont été déposés directement ou par l’eau d’arrosage, doivent etre un des modes habituels; les poussières ou les mains qui ont touche des (1) Abel et Claussen, Uütersuchungcn über (lie Lebeudauer der Choleravibrionen Fakalien ( Centralblatt fur ûa/deriologie, XVII, 18D5, i>. 77). SP1R1LLUM . 091 objets salis par les cholériques sont aussi à suspecter avec raison. Sawtschenko (t) a démontré qu’il pouvait être absorbé par les mou- ches et disséminé avec leurs excréments. Des recherches de (’.iaxa 2) ont démontré que le Spirille du cho- léra se conservait mal dans le sol, à cause surtout de la concurrence des nombreuses espèces saprophytes qui s’y rencontrent. La compo- sition et la nature du terrain n’exercent pas d’influence notable sur la conservation «lu microbe. Ici, peut-être plus encore que pour la lièvre typhoïde, d«*> précau- tions sont à prendre en temps d’épidémie. Elles sont du reste plus faciles à appliquer que pour cette dernière affection, et on peut espé- rer en tirer plus de protit, car le Spirille du choléra offre une résis- tance bien moins grande que le Hacille typhique. L’eau de boisson doit être liltrée ou bouillie; les aliments toujours mangés cuits. La désinfection des selles, des sécrétions des malades, de tous les objets souillés par eux doit être faite avec soin. L’eau bouillante, la dessic- cation prolongée à liante tem|>érature, les solutions faibles de su- blimé ou d'acide phénique, sont toutes bonnes, vu la faibli" résis- tance de la Bactérie pathogène. Les cadavres des cholériques exposent à moins de dangers, surtout lorsqu'ils sont bien ensevelis et enfouis à une profondeur suffisante, sans danger de souillure immédiate P°ur les eaux voisines. La putréfaction détruit en effet très vite la vitalité du Spirille du choléra. L’enfouissement précipité n’est donc pas justifié, à la condition cependant que l’ensevelissement soit fait avec soin. Si des liquides ou du sang s'écoulent sur des objets quel- conques, on doit leur appliquer un des procédés de désinfection cités. De tout cela ressort l’importance extrême de l'Isolement des pre- miers cas. Le diagnostic peut être difficile, surtout si l’affection est bénigne, ce qui n implique nullement le même caractère pour les cas provenant de contagion, un cas bénin pouvant très bien être I origine d’une épidémie meurtrière. C’est alors que l’on doit placer au premier rang l’examen bactériologique des selles, pour y établir la présence ou l absence du Hacille virgule virulent. lue première attaque de la maladie ne semble conférer aucune immunité; h; choléra peut frapper plusieurs fois la même personne. Les essais de vaccination et de sérothérapie ne sont pas encore dans la période d’application générale. A l'heure présente, il parait dé- (I) Si»T«cH*sto, Die ReiiehuiiK .1er Fliegen rur Verbreituog der Choler. {rentrait, Un ftkr /lakterioloÿie, I89S, Xtl, p. 893). ' la,t ^(i) Di Le tJMilie du cholér. d.o* le soi ( AanaUi de micrtyrapHe, ||, 092 BACTÉRIACÉES. montré que, la répression du choléra et de la fièvre typhoïde est sous la dépendance directe d’une hygiène bien comprise et bien apph- ' ^Recherche et diagnostic. - Il y a quelques années, alors que les caractères du Spirille du choléra paraissaient bien fixés, le dia- gnostic de ce microbe passait pour être facile et offrir toutes les garanties de certitude désirables. La découverte d’espèces similaires nombreuses, dans les milieux précisément auxquels on doit s’adresser, est venue compliquer sin- gulièrement le problème. De plus, leur étude détaillée a montré qu il ne devenait plus possible d’attribuer toute confiance aux caractères donnés comme différentiels. Les caractères microscopiques, les ca- ractères des cultures sur gélatine, ceux des cultures dans les solu- tions de peplones qui avaient paru si particuliers, ont du etre aban- donnés les premiers comme ne pouvant plus fournir aucun élément de différenciation. La réaction du rouge de choléra et 1 action pa- thogène sur le cobaye, regardées par Koch comme absolument ca- ractéristiques, doivent recevoir aujourd’hui une signification beau- coup plus étendue et nullement spécifique au sens restreint du mot La réaction d’immunité de Pfeiffer se trouve parfois en contra- diction directe avec l’expérience. On doit alors se convaincre que la diagnose bien établie du Spirille du choléra devient une opération des plus délicates, nécessitant des précautions absolument minutieuses et des expériences bien établies. Très peu de temps après la découverte du Spirille du choiera par Koch on a signalé la présence d’espèces à caractères très voisins, dans certains milieux naturels ou même dans 1 organisme de l’homme en dehors de tout soupçon de choiera. Miller (1) et Lewis (2) ont signalé la présence dans la salive et la carie dentaire d’une espèce similaire, le Spirillum sputigcnum , qui, a l’encontre du Spirille du choléra, ne se cultive dans aucun des mi- lieux habituels. Deneke (3) en a trouvé une dans du vieux fromage le Spirillum tyrogenum, qui se distingue par les caractères de ses cultures et ses effets presque nuis sur l’organisme Finckler et Prior (4) ont découvert, dans les feces de plusieurs malades atteints de choléra nostras, une Bactérie très voisine de celle du choléra vrai, dont elle ne pouva.tse distinguer, a leur duc. (1) Miller, Konunafürnngcr Bacillen an der Muwdhôlc (Deutsche medicinische Wochen- schrift, 188S, n» 3). SPIRILLUM. 093 L’élude comparée allenlive des cultures de ces deux espèces permet de les différencier aisément. En culture sur plaques, les colonies du Spirille de Fincklev cl Prior apparaissent plus tôt et se développent plus rapidement. Elles ont déjà atteint t à 2 millimètres alors que celles du Spirille du choléra forment seulement de très petits points à peine visibles. La ligure 227 représente à gauche une colonie de la première espèce après vingt-quatre heures de croissance à 22° : à droite se trouve une colonie de la seconde espèce ensemencée en même temps, sur la même plaque de gélatine; le grossissement étant le même, il est facile de se rendre compte de la différence de grosseur. Les colonies offrent eu outre peu de similitude dans leur aspect à un grossissement moyen ; la comparaison des ligures 220 et 227 fera saisir la distinction. Les colonies du Spirille de Fiuckler sont de petits Ilots arrondis, à contours bien circulaires, finement granuleux, d’une teinte jaunâtre; leur liquéfaction progresse bien plus rapidement ; en quarante-huit heures, elles peuvent atteindre 2 à 3 centimètres de diamètre. En piqûre dans un tube de gélatine, les deux espèces se développent de la même façon, mais le Spirille du choiera présente un retard manifeste sur l'autre espèce. ligures 220 et 230 représentent l’état de cultures de ces deux espèces faites en même temps, dans une gélatine de composition identique, à une même température. Enfin, les effets pathogène* du Spirille de F inc hier sont bien moins marqués que ceux du Spirille du choléra. Le contenu intestinal des cobayes qui succombent a un aspect tout autre; il est toujours très liquide et exhale une odeur de putréfac- tion, ce qui manque dans le vrai choléra. Depuis, des espèces similaires, très voisines ou même à identifier, ont été signalées de bien des côtés dans la nature. Iléricourt il), le premier, a signalé, dans l’eau de diverses prove- nances, dans l'air, dans les poussières, des Bactéries courbées qu il rapproche des Bacille* virgules pathogènes. Ces données ont été, depuis, confirmées et considérablement étendues. De nombreux expérimentateurs ont rencontré dans le mi- lieu extérieur, les eaux, l’air, ou dans les selles cholériques ou nor- males, des espèces vibrioniennes nombreuses qui présentent, avec le Bacille virgule donné comme typique par Koch, des ressem- blances intimes et des différences indéniables (2). Doit-on les consi- dérer comme de bonnes espèces en se basant sur les quelquescarac- (I) tUaicocaT, Les bacille» courbai dm eau» (Hevue d'hygiène, VIII, 1885, p. 61, et Ger- me» des bacilles courbe» dans l'air (Ibid., p. 279). il) tiimao»»*, Zu'ainoK'iifassetule (iulersicht über die in dem Ictiten rrniù Jahrcngrft a deo*'o Choiera» Imlicheu Vibrioueu (Cnit ralbiatl für Uakteriologie, 1894, XVI, p. 363). Mac». — Oactinatugie . 63 994 BACTÉRI ACÉES. lères différentiels connus, ou, au contraire, avec Metschnikoff, admettre que ces Vibrions ne se présentent pas comme des espèces bien définies, mais forment un groupe de formes très variables et très bigarrées, dans lequel il est souvent très difficile de s’orienter ? Il est encore difficile aujourd’hui de trancher nettement la question. Elle a pourtant une importance considérable au point de vue de l’étiologie du choléra, en ce sens surtout qu’elle changerait la con- ception de la spécificité absolue du germe en une conception de l’ubiquité des germes cholériques où une très grande part devrait être faite, dans les manifestations infectieuses, à l’état du terrain et principalement aux modifications de l’intestin. D’après Sanarelli, tous ces Vibrions sont bien des Vibrions cholériques; ceux qui se trouvent dans l’eau proviennent, très probablement des déjections de l’homme ou des animaux. Les caractères morphologiques de ces différents types sont assez variables. Certains sont courts, trapus, nettement en virgule, comme le Spirille type de Koch ; d’autres sont beaucoup plus minces, allon- gés, courbés en arc de grand rayon, se rapprochant de la forme du Spirille de Massaouah par exemple. Les résultats obtenus par Metschnikoff avec un Vibrion isolé d’un cas de choléra typique à Angers, montrent qu’il ne faut pas tenir un trop grand compte de telles différences de forme; en cultivant ce Vibrion, court, trapu, de vrai type indien, pendant longtemps dans peu d’eau peptonisée à 1 p. 100, à l’étuve à 36°, il a constaté qu'à mesure que l’eau de la culture s’évaporait, la forme devenait plus mince et allongée, de telle sorte que des cultures sur gélose faites avec une telle culture âgée de quarante-troisjours, ne contenaient que des filaments de lon- gueur moyenne, et une, faite avec une culture d’un mois et demi, présentait le type fin et allongé du Vibrion de Massaouah, type se reproduisant alors d’une façon stable. La motilité, le nombre et la disposition des cils, sont tout aussi peu constants. D’après Nicolle et Morax (1) un Vibrion indien, donné comme type par le laboratoire de Koch, était toujours immobile et dépourvu de cils. Certains autres n’en ont qu’un, à une extrémité, les Vibrions cholériques dits de Hambourg, de Courbevoie, de Shangaï, d’Angers, des Vibrions des eaux. Les Vibrions de Mas- saouah, de Paris (1884), de Courbevoie en ont quatre, deux à chaque extrémité, ou trois à une ou à l’autre, quelquefois même tous les quatre à un pôle. Jamais un nombre plus grand n’a été cons- taté. (I) Nicolle et Morax, Technique de la coloration des cils ( Annales de l Institut Pasteur, VII, 1893, p. 559). SP1RILLUM. 095 Les propriétés biologiques présentent aussi, dans les difTérents types, d’importantes variations. La manière dont les difTérents Vibrions se comportent dans les milieux «le culture ne peut guère fournir de caractères différentiels de quelque valeur. Les cultures sur gélatine, auxquelles, à la suite de Koch, on avait attribué au début une grande importance, présentent toute une gamme dans la rapidité, l'intensité, l'étendue de la liquéfaction; il n’est plus possible de leur conserver de la valeur au point de vue de la différenciation des divers Vibrions, bien qu elles en gardent une indéniable |>our le diagnostic de groupe. Les cultures, sur pomme de terre, d aprè» Sanarelli, ne fournis- sent qu’un critérium très incomplet, de> Spirilles cholériques au- thentiques ayant les mêmes caractères que des Vibrions choléri- gènes isolés d’eaux de localités en dehors de toute manifestation cholérique. La formation de la pellicule su péri ici elle sur bouillon, que Koch avait donnée comme caractère de diagnose, otfre la même incertitude * bien qu’étant toujours, comme la culture sur gélatine, un élément auxiliaire utile. La non-coagulation du lait peut ne pas s'observer avec des Vi- brions d’origine cholérique certaine, en particulier le Vibrion isolé des selles cholériques par Netter, lors de l’épidémie de la banlieue de Paris en 1892. Koch reconnaît surtout comme de haute imjtortance et pouvant servir à aflirmer la nature cholérique de Vibrions, la réaction du rouge de choléra et l’action pathogène sur le cobaye en injection intra-péritonéale. La réaction indol-nitreuse peut manquer à des Vibrions nette- ment cholériques, comme le Vibrion de Home isolé de selles d'indivi- dus atteints de choléra par Celli et Santori (I) ; elle peut, par con- tre, se montrer très nette chez plusieurs des Vibrions cholérigènes isolés des eaux de localités non suspectes de choléra, comme ceux trouvés dans les eaux de Gennevilliers et de Versailles par Sanarelli. La virulence est tout aussi variable. Il est des Vibrions isolés des eaux, comme le Vibrion de Ohinda de Pasquale, le Vibrion de Saint- Cloud de Sanarelli, des Vibrions isolés d’eaux de la Seine par Blach- stein(2),qui se montrent plus virulents pour le cobaye que le Vibrion (I) ÜWJ.I ei Sarroai, Il Colora in Roma net 1*'J3 (Annali iTIytene tpermentah: IV im. p. fit;. (*) Bi icmrai». Contribution à IVtude microbique du I eau ( Annales del'/iulitul Paiteur VII, iMJ, p. «*»). 090 BACTÉRIA.CÉES. indien type de Koch. D’un autre côté, le Vibrion de Home parait dé- pourvu de toute virulence. Entre cas extrêmes, on trouve de nom- breux degrés de virulence, dans les Vibrions isolés des eaux ou de ' l’intestin normal, aussi bien que dans ceux isolés de selles de cholé- riques. C’est même avec le Vibrion de Ghinda, souvent impropre- ment appelé Vibrion de Massaouah, nom qui doit être réservé au ba- cille virgule que Pasquale a isolé de selles cholériques à Massaouah, ipie Metschnikoff a obtenu ses beaux résultats sur le choléra expé- rimental des jeunes lapins, à cause de sa virulence. Sanarelli a dé- montré que plusieurs Vibrions des eaux permettaient de produire chez l’animal le véritable type de l’infection cholérique expérimen- tale. Beaucoup de ces derniers Vibrions n ont aucune action patho- gène, parce qu’ils se sonL déjà adaptés à la vie saprophytique’, l’exemple du Vibrion d'Angers, isolé de selles cholériques, par Metschnikoff, très virulent au moment de son isolement et déjà presque totalement dépourvu d’activité au bout de vingt-quatre jours, suffit pour démontrer avec évidence la possibilité du fait. La perte de la virulence, l’atténuation de l’action réductrice sur les nitrates et de la propriété de former de 1 indol sont une preuve, ici, dune existence saprophytique. La réaction d'immunité de Pfeiffer et lssaefT, donnée comme tout à fait caractéristique, se produit tout aussi irrégulièrement ; elle peut manquer avec des \ ibrions isolés des selles cholériques, ou au contraire se produire avec des Vibrions menant une existence ni ai- ment saprophytique. Cependant, l’inconstance de la vaccination réciproque, observée par Sanarelli, mais aussi bien entre, des Vibrions isolés de selles cholériques qu’entre ces derniers et des Vibrions virulents isolés des eaux, peut faire penser à l’existence de plusieurs types pathogènes, pouvant, aussi bien les uns que les autres, selon les circonstances, produire des manifestations épidémiques. C’est ce qui concorderait parfaitement avec bien des observations épidémiologiques etcliniques. Comme il peut être utile de connaître les caractères des princi- paux types, nous allons en dire quelques mots. Vibrions isolés de selles cholériques. Vibrion de Massaouah. Pasquale (1) l’a isolé, en 1891, des déjections d’un cholérique à Massaouah. Fréquemment la dénomination de Vibrion de Massaouah | (I) Pasquale, Ricerche battcriologiche sul colera a Massaua (Giornale med. H. Eser-l cito , 1891). SPIRILLUM. 997 <*sl attribuée à tort à un autre type isolé de l'eau d'une localité voi- sine par le même expérimentateur, le Vibrion île Ghinda. ('-est un Spirille long et mince, à courbure peu prononcée, les éléments paraissant plutôt onduleux. Le- cils sont au nombre de quatre, disposés comme il a été dit précédemment (p. 994). Les cultures dans les solutions de peptones ne donnent pas de suite une pellicule superficielle, mais seulement après quatre jours. La réaction du rouge de choléra est faible et lente à se produire. Il est très pathogène pour le cobaye. Vibrion de Hambourg. Il a été isolé de selles cholérique» pendant l'épidémie de Ham- bourg en 1892. La forme, courte et trapue, bien courbée en virgule, rappelle beaucoup le type indien de Koch. Lomme lui, il ne possède qu’un cil vibratile. Il produit nettement la réaction indol-niireu.se et est a»»ez patho- gène pour le cobaye. Vibrion de Courbevoie. Il a été isolé par Netter (I) de.» les veines, a pu isoler, après la mort de l'anirnal qui survenait en quelques jours, douze types de Vibrions de leur contenu intesti- nal. Les microbes préexistaient dans l’intestin, mais trouvaient des conditions très favorables à leur pullulation dans l'état pathologique créé par le poison. En résumé, en se basant d’un côté sur les résultats obtenus chez l'homme et chez les animaux, surtout par MetschnikofT et Sanarelli, de l'autre sur l'insuffisance de toutes les méthodes prônées pour la diagnose, tout au-si bien des caractères de cultures, des caractères morphologiques, des propriétés biologiques, qui conduisent à tout instant à des conclusions paradoxales, il semble que l'on doive considérer tous ces Vibrions comme des Vibrions réellement cholé- riques, appartenant bien à un même groupe, peut-être à un même type spécifique, considéré dans une large acception du terme, comme (I) RimrsL, Die Hamburger Choleraerkrankuugen im Sommer 1893 (flerliner kl mis ch Wochenschrift, (î) Mcrscaaitorr, Hecherrhr* »ur le Choléra et le* Vibrion», i* mémoire (Annales de T Ins- titut Pasteur, VII, ls«3. p. 5M). (I) lc»s»»rr, IVber cme Mao rholeraihnliche Vibrionenarl [Zeitschrift (iir Ihjniene XV km. p. 4M). " ’ ' !i) Suuii.u, Le* Vibrions mteslinaui et la pathogéuic du choléra {Annales de l'Institut Pasteur. IX, I p. Ii9). IQDO MCTÉRIACÉES. il semble qu’on doive le faire pour ces organismes inférieurs for- mant l’ordre des Bactéries. Les divers types observés seraient alors des variétés, dans le sens attribué à ce mot en botanique, variétés plus ou moins lixées suivant leur adaptation spéciale, pouvant alors présenter des caractères différentiels plus ou moins marqués, pou- vant, en particulier, être devenues complètement inoffensives ou produire des substances toxiques ou vaccinantes d’activités bien différentes. ( )n doit reconnaître l'importance d’une telle conception pour 1 étio- logie du choléra qui ne devrait plus alors être considéré comme de- vant être exclusivement causé par 1 importation d un germe infec- tieux exotique, mais pourrait se développer sur place par suite de l’infection par un germe indigène, être même parfois d origine auto- infectieuse, lorsque se rencontrent des conditions favorables à son action pathogène. C’est ce qui peut donner l’explication de bien des cas de choléra sporadique ou d’épidémies cholériques autochtones, véritable choléra nostras, où l’importation ne peut se rencontrer. Ceci ne doit pas, toutefois, réduire l’importance du rôle qui est à attribuer à un germe exotique importé qui peut, à cause de son adaptation spéciale, avoir des propriétés d’infection plus grandes et déterminer des manifestations plus intenses et plus étendues. Pour être un problème difficile, à cause précisément de cette ques- tion des Vibrions cholérigènes, la recherche et le diagnostic du Spi- rille du choléra n’en ont pas moins une importance considérable. Si, du reste, l’on se place àun point de vue plus général, lasimple cons- tatation d’un microbe cholérique ou cholérigène peut sutlire dans bien des cas à donner satisfaction. Il faut reconnaître qu'alors bien des caractères, insuffisants ou douteux pour permettre de distinguer des types voisins de ces Vibrions, pourront donner des indications précieuses et conduire au but cherche. Recherche des Vibrions cholériques dans les selles et dans l’eau. C’est surtou dans les selles et l'eau que l’on peut avoir à recher- cher le Vibrion cholérique. Dans le premier cas, l’examen microscopique des selles ou du contenu intestinal, pratiqué comme il a été dit precedemmen (n. 906) peut déjà donner d’excellents renseignements. Mais pour établir un diagnostic précis et complet, il es necessaire de parvenir à isoler le microbe, l’étudier en cultures pures et 1 ino- culer aux animaux d’expériences. • . L'isolemcnl pourra se faire sur gélalinc, en cultures sur plaques SPIRILLUM. «001 p. 010). Schiller fl) recommande l'emploi des plaques de gélose qui peuvent être placées à l’étuve à 37° et donner alors beaucoup plus \ile des résultats; au bout de six heures, h*' colonies profondes sont déjà bien visibles comme de |>elits disques transparents d un gris d'acier, on y trouve des formes en virgule et des éléments spiril- laires. Elsner 2 donne de beaucoup la préférence à une gélatine à 23 p. 100 que l’on peut mettre â l’étuve à 27,-2R#, mais pas plus haut. Pour un litre d’eau, il prend 230 grammes de gélatine extra-line, 10 grammes d’extrait Liebig, 10 grammes de peptones et 3 grammes de sel marin ; on fait dissoudre le tout au bain-marie à 30", «tu neu- tralise à la soude jusqu'à réaction légèrement alcaline et clarilie au blanc d’œuf. D’après Deycke (3), l’emploi d’une gélatine aux albuminales alca- lins /p. 193) permet d’obtenir de belle- colonies en une douzaine d'heures. Il la compose de la façon suivante : Albuminatea alcalin' 1,5 sramme*. l’eptoue« t — S«l i (•«latine... 15 Soude. i — Eau IM — I ,a proportion d’eau peut du reste varier selon la consistance que l’on désire obtenir. l.es cultures dans les solutions de peptones salées, qui sont si propices au développement des \ ibrions cholériques, permettent aussi d'arriver a un isolement rapide de ces microbes. L’eau pepto- nisée à 1 p. 100, additionnée de 0,5 p. 100 de sel, donne de très bons résultats; la modification de Metschnikoff p. 973) est encore préfé- rable. surtout si on l’additionne de 0*r,10p. KO de nitrate de potasse, comme l’a remarqué Sanarelli. On ensemence ces liquides avec des fiocons muqueux des selles ou de l’eau à examiner et on porte â l’étuve à 37°. Un milieu contenant des Vibrions cholériques se trouble très vite; parfois au bout de six heures la couche superficielle, où se ramassent ces microbes très avides d’oxygène, est déjà trouble, il y a là une véritable culture pure. Par de nouveaux ensemencements rapides dans le même mi- lieu, on arrive à être encore plu< sûr de la pureté. 1) Si kh n», IliaguoM «1er Cholerabacillen milteUt A^arplaltrD ( Drultche mtdiciniiche Woc/ierucAri/f, 1893, p. 640). (i' Kiamm, Zur l‘laUeuro- teui. Cultures. — Le Spirillum Firv kleri est aérobie. Los cultures >e font facilement sur tous les milieux. Le déx eloppement en est très rapide; il se fait environ Iroi' fois plus xile que celui du Spirillum choleræ sur les mêmes milieux. Lu cultures sur plaques île yelatine, on observe de petites colonies jaunâtres, granuleuses, circulaires, à bords nets lorsqu'elles sont petites. La liquéfaction peut commencer au bout d'un jour; les bords perdent alors de leur netteté et se fondent pour ainsi dire dans le liquide ambiant. La liqué- faction marche rapidement, parfois en quarante-huit heures toute la plaque est liquide. Les colonies du Spirille ilu chitbha, obtenues dans les mêmes con- ditions, sont moins granuleuses, ont les bords sinueux au début, puis dentelés lorsque la liquéfaction commence ; leur développement est bien moins rapide, apparent sur la ligure 2dl qui représente, côte à côte, une colonie de chacune des deux espèces au même âge, dans des conditions identiques. Lu pi < pire dans un tube de gt'lalinc , la liquéfaction produit un entonnoir semblable à celui de la première espèce, mais elle pro- gresse beaucoup plus vite. Lu quarante-huit heures, de 20 à 2ô°, elle a atteint le fond de la piqûre, il s'est formé un sac de liquéfac- tion lig. 2 12 , alors que l'entonnoir du Spirille ‘lu choléru , dans les mêmes conditions, est encore très distinct, que son canal présente à peine une trace de liquéfaction (voir la lig. 229). Kn trois jours, la gelée du tube est complètement liquéfiée, domine pour le Spirille Fi(f. Ml. — Colonie du S/iiri/le dr Ftnckler cl /Vior «ur plaque* de gélatine .îpré* *ingt-quatr« heure». A droite, *e trour«- une colonie de Spirille du choiera de même 4**, beaucoup plu» petite, 4u;l. It'aprè» Van Krraengen (I). Ce dernier caractère est très d V »» Kauaauiu, Recherche* *ur le mi robe du choléra atialique, IshX 1004 BACTÉRIACÉES. du choléra, la liquéfaction ne marche que très lentement à 10° et s’arrête au-dessous. Sur gélose, il forme une bande blanche, un peu jaunâtre. Sur pomme de terre, à la température ordinaire, il donne une couche mu- queuse blanche, à bords sinueux, tandis <[ue dans ces conditions, le Spirille du choléra ne se développe pas et produit, au-dessus de 25°, une couche brunâtre. Le sérum est rapidement liquéfié. Propriétés biologiques. — Toutes les cul- tures dégagent une odeur putride très appré- ciable. Elles donnent la réaction positive de l’indol-nitreux, c'est-à-dire le rouge de choléra, mais plus lentement et d’une manière moins in- tense que le Spirille du choléra. Le Spirillum Finckleri n’est pas tué par une longue dessiccation et résiste beaucoup plus que le Spirille du choléra à l’invasion des bactéries de putréfaction Inoculation expérimentale. — Les injec- tions stomacales faites selon la méthode de Koch, ou duodénales d’après le procédé de Nicati et Rietsch pour la Bactérie du choléra, tuent fré- quemment les cobayes, mais non d’une façon constante comme pour l’autre espèce. Pfeiffer (1) a obtenu la mort de cobayes par inoculation in- tra-péritonéale, mais avec des doses de cultures plus fortes que pour le Spirille du choléra. Metschnikoff (2) a confirmé ces résultats et vu mourir le pigeon d’une véritable septicémie à la suite de l’inoculation d’une culture sur gélose Fig . 23 1. — Culture du Spirillum Finckleri _ surgélatine aprèsqua- dans le muscle pectoral ’, il a observe egalement rantc-huil heures. qU’une culture entière sur gélose, absorbée après avoir pris 1 gramme de bicarbonate de soude, déterminait quelques troubles intestinaux chez l’homme. 11 se pro- duit probablement aussi des substances toxiques, voisines ou iden- tiques à celles qui ont été signalées dans les cultures de choléra, occasionnant des symptômes analogues à ceux du vrai choléra asia- tique, surtout les crampes, l’algidité, 1 anurie. Habitai et rôle étiologique. — En outre des cas où i ont ren- contrée Finekler et Prior, cette espèce n’aurait été retrouvée, et en- (1) Ppbffkb, Zeischrift filr Hygiene, 1802, XI, p. 408. . _ , (2) Mrt.cbn.koff, Recherchés sur le Choléra et les Vibrions ; 2* mémoire. Sur la i»o- priété pathogène des Vibrions ( Annales de t Institut Pasteur, 1893, VII, p. aOJ). SPIRILLUM. 1005 cor*1 avec doule, qu'une fois par Knisl (1 dans le cæcum d'un sui- cidé el une autre fois par Huele et Enoch (2 dans les selles d’une femme morte d'une diarrhée profuse. Il faut peut-être lui rapporter certains des Bacilles courbes que Miller ,A) a signalés dans les dents cariées, et que liéricourt i , Sa- narelli et d’autres ont isolés de 1 air et de l'eau. Ces derniers, entre autres, doivent jouer un grand rôle dans les cas, très fréquents eu été, d entérites cholériformes observés à la suite d'absorption d eau de mauvaise qualité. Ce Spirillum Fitukleri est peut-être aussi à rap- procher des fausse « virgules, que Nicati el Hietsch (5) ont trouvées dans les matières fécales de l’homuie et de plusieurs animaux et de certains Vibrions cholériques que Sauarelli a rencontrés dans les mêmes conditions. Spirillum sputigenum Lewis. Lewis (6) a signalé, dans la salive et le tartre dentaire d’individus sains, des Spirilles identiques à ceux du choléra comme dimensions, comme aspect et comme vivacité de mouvements. .Mais ils ne se cul- tivent sur aucun des milieux de cultures habituels, dans les condi- tions où le Spirille (lu choléra végète abondamment. Spirillum tyrogenum Dkveke. (Vibrion de Deneke.) Deneke (7) a isolé de vieux fromage une Bactérie courbe, qui pré- sente aussi de grandes affinité* avec le Spirille du choléra, au point de vue morphologique, mai- peut s’en distinguer par certains carac- tères de ses cultures. Le sont «les bâtonnets courbes, un peu plus petits que ceux du choléra, donnant plus facilement des iilamenls spiralés à plusieurs tours. Ils sont aérobies et liquéfient la gélatine plus vite que le Spirille du choiera, mais moins que l’espèce de Kinckler el Prior. (1 Kxi«l. Keitràjte «tir Kenntnisa der Bakterien im normale» Darmstractu* (Atrtzlicken Intelligenzblatt, 1**5, d- 36 et 37). (*) Hun el K»ocu, Fund de* Bacillu* Finckler-Prior bel einer unter profus-n Üurchfallen gestorbereii Finit (Deutsche medicinische Worhen schnft, 1894, n* 49) (3) M iu**. Deutsches medicinische Wochenschrift, 1884, n*1 36 et 46. ! (4) Htatcoiar, Jterue d'hygiène, 1*85, p. 6 et i?9. (5) Niort et Rime», Recherche* »ur le Choiera (Archives de physiologie, 1885. »- 5, p. VT). (#> Lw», Mctu.iran.lum on the comma-*bape cultures dans b"» mi- lieux ordinaires. En culture sur plaques de gélatine, les colonies isolées ont l'as- pect d’une rondelle liquéfiée, transparente, munie d'un point blanc au centre. Au microscope, on reconnaît trois zones à ces colonies; l'extérieure, formée par la gélatine liquéfiée, est très pâle, la mé- diane a des contours sinueux et un a-qw-ct granuleux, le centre est opast recouvert d’un voile mince <*t fra- gile. La culture ne dégage aucune odeur. On y trouve souvent de très longues spirales. Le lait ne change pas d’aspect. La caséine se précipite à la longue, mais n'est pas attaquée. Le milieu prend une forte réaction acide- les Bactéries périssent. La réaction indol-nitreuse s’obtient toujours très nettement. Inoculation expérimentale. — Les pigeons sont très sensibles à l'action de ce microbe. Quelques gouttes de culture, inoculées sous la p« au ou dans le muscle, les tuent en huit ou douze heures. Le sang contient alors de nombreux Vibrions. Les passages successifs exaltent notablement la virulence. L'infection par voie intestinale De réussit pas. Les jMulets, au contraire, succombent très facilement à l'infection par la nourriture; pour les tuer par inoculation sous-cutanée, il 1008 IUCTÉRIACÉES. faut des doses beaucoup plus fortes que pour les pigeons. Les poules adultes résistent à l’ingestion ; pour leur donner la septicémie, il faut de fortes doses en inoculation sous la peau ou dans les muscles. Les lapins ne sont tués qu'avec de très fortes doses. Les cobayes sont très sensibles et succombent par tous les moyens | d’infection. MetschnikofT n’a rien obtenu chez Yhomme, par ingestion. Les pigeons qui survivent aux inoculations deviennent réfrac- | taircs. Gamaléia a même observé ce fait très curieux qui démontre qu'il est possible de vacciner ces animaux pour l’une de ces deux - maladies avec le microbe spécifique de l’autre : un pigeon rendu réfractaire au choléra asiatique est vacciné pour cette affection et inversement. Toutefois les cobayes vaccinés contre cette espèce suc- combent à la suite d’inoculations de Vibrions cholériques. Wolkovv (1) a démontré que les bouillons de culture contenaient des produits solubles toxiques. Brühl (2) a obtenu, à leur aide, quel- ques résultats dans des tentatives de vaccination ou de séro- thérapie. Spirillum phosphorescens. ( Vibrion phosphorescent.) Des Vibrions phosphorescents ont été obtenus à plusieurs repri- ses des eaux de fleuves et de rivières, des déjections de malades atteints de diarrhée. Kutscher (3) et Dunbar (4), entre autres ,ont I signalé plusieurs espèces de Vibrions, voisins de ceux du choléra, présentant cette particularité. Certains sont pathogènes pour les ani- maux, d'autres pas. D’ailleurs la phosphorescence elle-même parait être très inconstante chez ces différents types. Celte Spirillum Obermeieri CoriN. {Spiroehæte Obermeieri.) Bactérie a été trouvée, en 1873, par Obermeier (b), dans le (1) Wolkow, Toxicité (lu Vibrion avicide ( Archives de médecine expérimentale , l\, 18(2)’ Contribution à l’étude du Vibrion avicide (Archives de médecine expénmen- ! '“m Ku«cHÈnP‘lS Beitrag zur Kenntuiss der den Choleravibrionen ahnlichen XVasserbak- Jlï™tohe mri*ni£h, Wochenschrift , 1893, p. 1301). - Zur Phospborescenz der Ëlbvibrionen (Centralblatt für Bakteriologie, XMll, 1895, P- *- )• (Arbeiten ai ts (4) Duniwb, Versuche zum Nachweis von Choleravibrionen in us'"‘"' dem kaiser lichen Gesundheitsamte, IX, 1894. p. 379). von (5) Obebmeibh, Vorkomraen feinster, eigene Bewegung zeig Recurrentkranker (Centralblatt für die medidnischen Wissenschaftm, 1 )• SPIR1LLUM. 1009 sang «lt‘s malades atteints de (itvre récurrente. Depuis, de nombreux observateurs ont vérilié sa découverte; aucun, jusqu’ici, n a toute- fois pu en obtenir de cultures. Ce sont de longs filaments onduleux, appointés aux extrémités, dont la longueur varie de 15 ;j. à 50 p sur une largeur maxime de 1 ;jl ; ils décrivent une spire qui compte de dix à vingt tours en moyenne (lig. 233). Les mouvements sont très \ifs; ils consistent en un mouvement de torsion ou pas de vis suivant la spirale et un Fig. iî3. — Spiriltum Obrrmettri. Sang «l'un nulixie p, sur une largeur de 0,5 p. Les extrémités sont arrondies. Les mouvements sont très rapides, tourbillonnants; on peut distinguer une rotation eu pas de x is et des ondulations répétées. I Vumm et (>irill»ire* (Complet rendu» île C Ac 'demie det teiemr», 15 janvier IMS). 1014 UACTÉRIACÉES. Ces formes sont très communes dans toutes les eaux stagnantes, surtout dans celles où se trouvent des plantes vivantes ou mortes. Spirillum serpens Muller. ( Vibrio serpens.) 1 Il est commun dans les eaux stagnantes et dans les liquides putre- I liés. Les éléments mesurent de 11 à 28 p. de long sur 1 p. de large et décrivent trois ou quatre tours de spire aplatis. Leurs mouve- ments sont vifs. Ils peuvent se réunir en flocons ou en pellicules superficielles, en s’agglutinant par de la matière muqueuse. Spirillum endoparagogicum Sorokin. Sorokin ;1) a observé, dans les creux de la tige vermoulue d'un vieux peuplier, un liquide blanchâtre, gluant, à odeur désagréable, Fig. 236. — Spirillum endoparagogicum. D'après Sorokin. fourmillant de Spirilles très mobiles, auxquels n était mêlé aucun autre organisme. Ce sont des Spirilles atours peu nombreux, deux d ordinaire, trois chez les plus grands, et assez irréguliers, à contenu transpa- ^ rent, dépourvu de toute granulation. Ils se reproduisent rapidement » par division, restent parfois unis en zooglées, mais toujours en petit I nombre. A côté des individus mobiles, on en rencontre d’autres sans mou- vement, qui renferment des spores ovales, brillantes, de diamètre ^ plus petit que celui du filament, dont le nombre est d'autant plus grand que la cellule mère est plus longue. Ces organes reproduc- (I) Suhok i n , FJne neue Spirillum Art (Centralblatl für liakteriologie, l, 1687, p. 463, et Vil, 1890, p. 123). SP1R1LLC M . 1015 leurs germent dans l’intérieur même de la cellule mère; il en sort d'abord un bâtonnet droit, que l’on voit se courber après quinze ou xingt minutes. Les jeunes Spirilles peuvent se détacher de la cellule mère; souvent ils restent unis avec elle en donnant des formes ramifiées, comme celles qui sont représentées ligure 236. A 1 en- droit de la spore, on ne trouve plus qu'un petit amas de tines gra- nulations. Spirillum amyliferum Vax Tikguem. Van Tieghem l’a rencontré dans l’eau avec le Leuconottoc meten- roulfs. Ce sont «les filaments rigides, enroulés vers la droite, ayant de 2 à 1,5 ;x de large et décrivant de «leux à quatre tours de spire; le pas de l’hélice a en moyenne ü a. Dès qu’un article possède quatre tours il se divise. Tant qu'ils >e multiplient par division, ils jaunis- sent simplement par l’iode. Cette espèce peut donner «les spore». Le lilaineut qui va sporuler cesse de s'allonger, grossit, devient plus réfringent; l'iode le colore en bleu, sauf à deux places, si lu spire est à deux tours, qui restent blanches. Ces deux taches se trouvent parfois à chacune «les extré- mités, parfois une à un bout, l’autre au milieu, plus rarement toutes d«*ux au milieu. II a dû se former probablement une cloison séparant l’article en «leux. \ chaque place blanche se forme une spore bril- lante, ovale, de 2,5 p à 3 ;x de long sur 1,5 ;x de large. La» filament cesse alors de bleuir par l'iode. La cloison «jui sépare deux tours devient évidente. Les spores s«»nt mises en liberté par résorption de la membrane de la cellule mère. Hiles germent en très |«eu de temps; leur membrane externe s«> rompt, il »«>rt un tube hyalin qui se courbe d’abord en an1, puis en hélice. En faisant vivre celle Bactérie à l’abri de l’air, elle devient un agent de fermentation énergique. Spirille du mucus nasal. W'eibel (1 \ donne comme fréquente, dans le mucus nasal des personnes saines, une espèce de Spirille dont il a obtenu facilement des cultures. Les filaments ont une épaisseur de 1 (i à t,5;xel une longueur «pii varie de :t pi à <> La courbure est très variable ; on trouve tous les intermédiaires entre les bâtonnets «Iroils et les articles arqués (I) Wumi, tWmuditiBgen uiber Vibrioucn ( Centralblatt fur BuJfteriologie, 1887, 11, u' IA, y. 4«u, «r» 1X84, IV, p. 2X5). 1016 UACTÉRIACÉES. en demi-cercle. Les courts articles sont le plus souvent droits. Ils ne possèdent aucun mouvement et sont fréquemment en petits groupes dans le mucus, mais n'y forment jamais de lilaments. Sur plaques de gélatine, les colonies croissent très lentement ; elles forment, en quatre ou cinq jours, de petits disques blanchâtres 1 de 0mm,3 de diamètre, ne liquéliant pas la gelée. En piqûre sur gélatine, il se développe, le long delà piqûre, une bande blanche, délicate, ressemblant à une traînée muqueuse ou à une toile d’araignée, et rien à la surface. Sur gélose, la culture est plus épaisse, moins transparente; on y trouve des spires qui ont jusqu’à trente tours et plus. Le bouillon est troublé en quelques heures, à 36°; la pullulation n’est jamais luxuriante et atteint son maximum en trois jours. On n’obtient pas de culture sur la pomme de terre. Les formes d’involution sont nombreuses et apparaissent facile- ment, surtout dans les cultures sur gélatine. Les cultures n’ont pas d’odeur et ne montrent aucune action pa- ] thogène sur les souris. Spirillum concentricum Kitasato. C’est une espèce saprophyte trouvée par Kitasato (1), dans du sang j putréfié. Les éléments sont de courtes spires, à deux ou trois tours, dont les extrémités sont en pointe. La hauteurd’un tour estde3,5pà 4 ij- ; j l’épaisseur du filament es! d’environ 0,H u.. Les mouvements sont ; rapides. Les spores n’ont pas été observées. Les colonies, sur plaques de gélatine, sont de très petits disques 1 arrondis, d'un gris pâle, présentant des anneaux concentriques leur . donnant l’apparence de cocardes, d’où le nom spécifique. En piqûre dans un tube de gélatine, la croissance se lait iacile- * ment à la température ordinaire; la surface se couvre peu à peu d’une culture floconneuse qui pénètre dans la portion supérieure ^ île la piqûre. La gelée n'est pas liquéfiée. Sur gélose, en strie, la culture s’étend sur la surface et adhère ; tellement au milieu qu’il est impossible d’en prélever une portion sans enlever une parcelle de gelée. Le bouillon se trouble lentement. Dans les vieilles cultures, le I liquide s’est éclairci et a laissé déposer un épais sédiment mu- queux. (I) Kitasato, Uebor die Reincullur einer Spirillen aus faulcndcm Rlut, Spirillum conceu- tricum ( Centralblatt fur Bakteriologie, 111, 1888, n° 8). SPIRILLUM. ion Le Spirille ne croit pas sur pomme de terre. Les animaux d'expérience supportent sans inconvénients les ino- culations de cultures pures, même à fortes doses. Spirillum tenue Ehrenberg. Les cellules mesurent de 4 n à 15 pde long, et à peine 0,1 u de large; elles décrivent de un à cinq tours, écartés l’un de l’autre de 2 sa 3 u. Les mouvements sont vifs; Kunsller (t décrit un bouquet de cils à chaque extrémité. L’est une espèce des eaux stagnantes et des liquides de macérations, animales ou végétales. D’après BonhofT 2), sur plaques de gélatine, il forme, après qua- rante-huit beures.de petites colonies rondes, d’un brun sombre, qui ne liquéfient pas la gelée; en piqûre, le développement est abondant et la culture blanchâtre. Il ne donne rien sur pomme de terre et se développe très luxurieusement dans les bouillons. Les cultures dans les solutions de peptones donnent la réaction de l’indol. Il ne semble pas pathogène. Itonhoff a cependant une fois observé, chez une souris blanche inoculée dans le péritoine, le développement d'une péritonite mortelle. Dans le sang du cei freissilligem Abstcrben (/./., XIX, IW. p. 177). ! 01 8 BACTÉUIACÉES. Spirillum volutans Ehrenberg. Los cellules ont (le 25 ;x à 30 de long et (le 1,3 p. à 2 ;j. de large. Les extrémités sont un peu amincies et arrondies ; chacune d’elles est munie d'un cil. Les mouvements sont rapides. Le protoplasma renferme de nombreux corpuscules sombres, que certains observa- teurs pensent être des granulations de soufre. La spire est à deux ou quatre tours au plus ; chacun d’eux a de 9 ;j. à 12 jj. de haut et 6 a de large. Spirillum leucomelænum Perty. Les Spirilles ont de deux à trois tours; ils sont formés par la réu- nion de courts articles à contenu noir foncé, entourés d’une auréole claire. Un les trouve dans l’eau croupissante (I). Il se trouve dans l’eau stagnante, fréquemment en compagnie des Itcggiatoa, au cycle d’évolution desquels il appartiendrait, d’après certains auteurs. Spirillum rubrum Esmarch. Il a été rencontré par Esmarch (2), sur un cadavre de souris morte de septicémie de la souris et laissée à putréfier depuis trois mois. Les organes internes étaient réduits en une masse homogène, gru- , meleuse, d’un rouge pâle. En en faisant des cultures sur plaques, il a obtenu des colonies d’un court Spirille de 0,8 d’épaisseur, dé- 1 erivant un ou deux tours. Celte Bactérie se cultive très bien sur tous j les milieux ; elle ne liquéfie pas la gélatine. Dans les liquides, les • éléments s’allongent beaucoup; certains ont jusqu’à trente et qua- rante tours. Les courts Spirilles ont un mouvement très vif; les j longs sont immobiles ouprésentenl un lent mouvement d’ondulation. 1 Sur plaques de gélatine, les colonies mettent longtemps à appa- j rattre et croissent lentement; e’ies ne sont guère visibles avant huit jours et sont, au bout de quatorze jours, grosses comme des tètes 1 d’épingle. Elles ont une teinte rose pâle. En piqûre dans la gélatine, il se forme une mince culture colorée I en rouge vineux. La coloration est plus forte dans la piqûre, ou lors- j qu’on fait la culture à l’abri de l’air. L’absence complète d’oxygène ] ne parait pas nuire à la végétation. (I) I'kbty, Zur Kenutniss kleinster Lebenslormen. Berne, 18X2. 1 (ï) Esmarch, l'eber die Reincultur eiues Spirillum ( Centralblatt fur Baktenologu , 1887, | I, |>. 225). SIMRILLUM . 1019 Sur gélose ou sur sérum, en strie, il se forme une bande grisâtre, puis rouge rose, assez épaisse, mais ne s’étendant que peu de chaque côléde la strie. Lorsque les tubes contiennent de l’eau de condensation on y trouve des Spirilles beaucoup plus grands que ceux de la culture. Le développement se fait très lentement sur pomme de terre ; on obtient de petites colonies d'un rouge somhre. Le bouillon est trouble en un jour à 37*; il renferme beaucoup de très grands Spirilles. Cette Bactérie ne possède aucune action pathogène. Spirillum roseum. J'ai observé, dan* un tube de gélose ensemencé avec du pus blen- norrbagique, le développement d’une colonie d’un beau rose rouge, qui s'est montrée formée de courts Spirilles. Cette Bactérie vient-elle d’une contamination par l’air, ou est-ce une des nombreuses espèces qui habitent le canal de l'urèthre, même à l'état normal ? Je n'ai pu résoudre la question. Les Spirilles sont très courts. Ceux de* cultures sur milieux so- lides ont en moyenne *2 p de long *ur 0,6 p de large ; ce sont de petits bâtonnets courbés en arc, à extrémités arrondies, isolés ou rarement réunis par deux. Ceux qui vivent dans le bouillon sont un peu plus grand*, ils atteignent 4,3 p -ur 0,8 p ; il* ont la forme d'un S allongé et aplati. Des éléments plus longs sont rares. Les mouve- ments sont v ifs sans être bien étendus. Quelques articles renferment des spores rondes ou un peu ovoïdes. Elles *e forment de préférence dans les éléments courts presque droits ; dans un article qui me- sure 2,4 p sur 0,6 p, la spore mesure 0,6 p sur 0,8 p. La gélatine n’est pas liquéfiée. Il s'y forme des colonies assez épaisses, d'un rouge un peu violet, à surface granuleuse. Sur gélose, la culture est plus épaisse; elle est teintée en muge plus vif, la surface est luisante et les bords bien nets. Elle ressemble à de grosses gouttes de cire tombées sur la gelée. Sur bouillon, on obtient, après un temps assez long, un voile rose foncé, mince, à surface luisante, comme verruqueuse. I^es bords, plus foncés que le reste, sont très adhérents au vase. Le liquide reste clair; le voile se brise en grands lambeaux et tombe au fond. Les cultures sur pomme de terre poussent très bien à l'étuve; ce sont «les bandes chagrinées d'un rouge vif. La matière colorante est très soluble dans l'alcool ; elle donne une liqueur d'un rouge un peu jaunâtre, teinte dite pelure d'oignon. Ces cultures ne paraissent avoir aucune action pathogène. 1020 BACTÉRIACÉES. Spirillum rufum Perty (1). Il a. été rencontré dans de l’eau de puits; il formait à la surface des parois de vases qui le contenaient, des taches muqueuses, d’un rouge roseou d’un rouge sang. Ce sont de longs éléments de 8 à 16 jx, I légèrement rougàtres, très mobiles, décrivant de un et demi à quatre tours despire. Les filaments ne paraissent jamais se segmen- ter en articles. Troisième genre. — LEPTOTHRIX Kctzing. Ce sont des Bactéries en très longs filaments, non ramifiés, droits, j courbés ou ondulés, entourés d’une gaine mince de gelée et sem- i Liant être toujours immobiles. A un moment donné, ces éléments ] se segmentent en articles plus ou moins courts qui s’isolent et peu- ] vent donner, en croissant, des filaments semblables aux premiers. Le genre Leptothrix n’est peut-être pas à distinguer du genre ] liacillus. Beaucoup de Bacilles, en effet, possèdent la propriété, dans | des conditions particulières de milieu, de croître en très longs fila- j menls dont la composition en bâtonnets n'est visible que lorsqu’on les traite par des réactifs coagulants ou colorants. Or, c’est ce qui arrive pour le seul Leptothrix dont la morphologie est un peu con- J nue, celui de la bouche. Plusieurs espèces de Bactéries en bâtonnets, habitant normalement la cavité buccale, peuvent peut-être contri- buer, à cause des conditions de milieu, à donner ces touffes de longs 1 filaments; on s’expliquerait alors facilement la divergence des ca- ractères exposés par les divers auteurs, surtout la différence des | dimensions. Leptothrix buccalis Cli. Robin (2). Morphologie. — Ce sont de longs filaments mesurant de 0,8 à 1 ;x de large avec une longueur très variable de Ci à 100 jx et en moyenne de 30 à 50 ;x, entourés souvent d’une très mince gaine de ; gelée. Ils forment souvent des amas floconneux denses, ou sont réunis côte à côte en faisceaux. Le contenu est hyalin, dépourvu de granulations; il se colore par places en bleu par l’iode, surtout en présence d’acides, ce qui indique la présence de matière amylacée. ) Lorsque les filaments atteignent un certain âge, ils se divisent en articles qui s’isolent et végètent indépendants. Cette segmentation (1) Perty, Zur Keuntniss kleinster Lebcnsformcn. Berne, 1852. (2) Ch. Robin, Histoire naturelle îles végétaux parasites, p. 345. Paris, J.-B. Baillière, 1853 LEPTOTBRIX. 102! est visible très tôt sur les préparations fixées et colorées aux cou- leurs (1 aniline ; elle représente peut-être même l’état normal. Les éléments se colorent très bien aux méthodes ordinaires et restent colorés par la méthode de Gram. Certains filaments peuvent pré- senter des ondulations assez régulières, rappelant les longs Spirilles; Zopf rattache meme, mais sans preuve, le Spirilhtm buccale à cette espèce de Lcptothrix. Habitat. — Ces formes sont très communes dans la bouche; on en rencontre en abondance dans l'enduit lingual, dans la salive, dans la matière onctueuse (pii se trouve sur les dents, dans celle qui remplit les cavités des dents cariées, dans les cryptes des amyg- dales, où elles peuvent végéter abondamment et former des efflores- cenccs blanches; on en observe parfois dans le contenu stomacal, où elles sont entraînées par la salive ou les aliments, mais elles n'y croissent pas, à cause de l’acidité du milieu. On les trouve chez l'homme et les carnivores, plus rarement chez les herbivores. Elles doivent jouer un grand rôle dans la formation du tartre dentaire, rôle qu’avait déjà entrevu Mandl l); elles le cons- tituent eu se fixant aux dents et en déterminant autour d'elles la précipitation des sels calcaires de la salive. Miller (2 en a obtenu de très reconnaissables du tartre dentaire de momies égyptiennes, en enlevant les sels de chaux à l’aide d'acides étendus. Ces Lcptothrix sont aussi une des grandes causes de carie de> dents. Lorsque la couche d’émail disparaît, elles peuvent pénétrer progressivement dans les canalicules dentaires et miner peu à peu l'ivoire. Cultures. — Les cultures pures sont peu connues; Vignal 3) dit en avoir obtenu de la salive et leur assigne les caractères qui vont suivre : Sur plaques de gélatine, le Lcptothrix buccalis donne, au bout de trois ou quatre jours, une légère saillie arrondie, d'un blanc gri- sâtre. autour de laquelle se forme plus tard un bord festonné, semi- transparent. Ce bord s'étend en vieillissant et la gélatine se ramollit sous la colonie. En piqûre dans un tube de gélatine, la liquéfaction commence au second jour : il se forme une petite cupule pleine de liquide clair et recouverte d'une mince membrane blanche, irisée. Le tube conti- nue à se liquétier et montre au fond un dépôt floconneux blanc. O M.»dl Recherches mirrotcopiqoos «ur I. composition .lu tartre dentaire et des enduit, rouqurux (( om/det rendu* de F Académie de* tcience*, XVII, p. JU). li Mills», lier Kiaflus. der Microorgnui.ineu auf die Carie der Zàhno (Arc/tir fû r et,» *me., telle Pathologie, XVI, l*8i). '*r '*1* I8M) UechCTche* ,ur «ternorganisme» de I. bouche (. Archive » de phgoologie. 1022 DACTÉRIACÉES. Sur gélose, à 37°, la culture recouvre très vite toute la surface de la gelée; elle y donne une membrane plissée d’un blanc jaunâtre. Les colonies sur pomme de terre sont des taches blanches, plates. Le bouillon se trouble légèrement et laisse déposer un léger sédi- ment, mais ne montre jamais de voile. Ces Leptothrix peuvent présenter une végétation à tendance en- vahissante, sur la muqueuse du pharynx ou dans les cryptes amyg- daliennes surtout, y former un revêtement blanchâtre assez étendu, pultacé, ou plus souvent des touffes blanches isolées, plus ou moins développées, déterminant une mycose pharyngée d’ordinaire bénigne, mais à évolution longue, difficile à enrayer. Les touffes blanches sont d’ordinaire très adhérentes aux amygdales, ne s’enlèvent qu'avec difficulté, probablement parce qu’elles se développent à l’intérieur des cryptes ou des replis des amygdales et que les parties terminales seules deviennent visibles. Arustamow (1) y a rencontré deux espè- ces^ caractères bien voisins, qu'il a [tu isoler en culture, sur plaques. La première donne, sur plaques, (les colonies étoilées, à centre plus sombre, paraissant formées de filaments entortillés qui pren- nent une direction radiaire à la périphérie. En strie sur gélose, il se forme, le long de la strie, de petites taches homogènes d’un blanc de lait. Dans le bouillon, on n’observe qu’un léger dépôt nua- geux sur le fond du vase. La culture sur pommelle terre est des plus minimes. Les filaments de ces cultures sont homogènes, ont une largeur de 0,3 à 0,0 g et une longueur de 8 a 00 [j.; leur longueur est moindre sur gélose. C’est un anaérobie vrai. La seconde espèce forme sur gélose une pellicule grise, épaisse, plissée, et dans le bouillon un léger voile blanc, ridé. C’est une espèce aérobie. Miller (2) a décrit sous le nom de Leptothrix gigantea de longs fila- ments, beaucoup plus épais que ceux du Leptothrix buccalis, qu il a rencontrés dans le tartre dentaire de beaucoup d’herbivores, du chien, du chat et du porc. Le Leptothrix epidermidis , signalé par Bizzozero sur la peau de l’homme, n’est autre chose qu’un Bacille du groupe des Bacilles delà pomme de terre. J Le Leptothrixplacoides alba , isolé par Dobrzyniecki (3) d'une dent cariée, est un Gladothrix. Bien des mycoses décrites sous le nom de mycoses à Leptothrix sont certainement duesàdes espèces deCladothnxi (1) Aiiustamow, Zur Morphologie uml Biologie (1er Leptothrix (Anal, in Centrait, lall fi*r\ Bakterioluqie , 1889, VI, p. 319). . . . hntn- (2) M.L..KH, Ueber einen Zahnspaltpilx, Leptothrix gigantea ( Benchte (1er deutschen ho nischen Gesellschnft , 18*3). . , VY, ,a07 saisi (3) DonnzvNiEcxi, Ueber Leptothrix ( Centralblatt für Baktenologie, XXI, I8J7, P. — LEPTOTHRIX. 1023 Leptothrix ochracea Kutzing. Celle espace a été très sommairement décrite par Kutzing, puis considérée après .par Zopf comme appartenant au développement de son Cladotkrix dichotoma. Winogradsky(t),qui l'a étudié»* à nouveau, la considère comme parfaitement établie. hile est très commune dans les eaux qui contiennent du fer. Ce dernier auteur donne [iour l’obtenir le procédé suivant : On remplit d eau de puits, contenant en suspension de l’oxyde de fer récem- ment précipité, des éprouvettes dont le fond est "garni de foin cuit dans beaucoup d eau. D«*s qu il produit un dégagement de gaz, on aperçoit, à la surface de I eau et sur les parois du vase, des petits flocons et des petites taches de couleur de rouille. En huit ou dix Jours, toute la paroi est recouverte de ces taches et, à la surface, nagent de grosses zooglées de même couleur. Les taches et les zoo- glées sont formées de tilaments de Lcj>tolkrix ochracea, qu'accom- pagnent diverses autres espèces de Bactéries. Winogradsky n'a pas isolé cette espèce en culture pure. Il en a simplement observé la morphologie en cellule, sous le micros. •Cope. Les tilaments ne croissent pas si l'eau où ils se trouvent ne ren- I ferme pas un peu de protoxyde de fer. Il en est d,* même dans une mm nutritive qui s’est oxydée à l'air. Ils sont constitués par une ■sone de Ans bâtonnets entourés d’une gaine gélatineuse plus ou i moins épaisse. Une des extrémités de ces filaments est fixée aux pa- i rois du vase, I autre est libre. A la base, la gaine est plus épaisse et atteint au moins quatre fois lu largeur du filament, elle va en dimi- nuant vers la partie terminale où elle fait tout à fait défaut. Certains f filaments perdent leur gaine et s’accolent à d’autres à angle aigu ■simulant ainsi une fausse ramification. La gaine possède la propriété particulière de fixer le fer que con- Jtient I eau ; elle se teint alors en brun rouge ou en brun verdâtre. •Le sel de fer est un aliment essentiel pour cette Bactérie. A certains moments, il se forme de courts bâtonnets mobiles oui "«ont peut-être des arthrospores (2). ” Chez les Leptothrix, les court* éléments, provenant de la segmen- tation des tilaments, peuvent se réunir en petites zooglées arrondies wn s accolant a I aide de la matière mucilagineuse qui les entoure- (I) WW»**»*, lirher EI«*nb*rt«r|»n (Botani'tkr Z H ho, g „ „ s,,r H ••• * (St ï rL:::„ f’attrur, 18-19, RACTÉR1ACÉF.S. \ 024 celte phase fait très probablement partie des formes, bien peu con- nues, décrites sous le nom de Mijconosloc qregarium. D’autres organismes, décrits comme Leptothrix, sont encore moins connus; la plupart sont certainement des Algues plus élevées. Quatrième obnue. — CLADOTHRIX. Cohn (1) a créé le genre Çladothrix (xXaooç, rameau ; OçtÇ, poil) pour un organisme microscopique, filamenteux, incolore, abondant dans les eaux douces ou saumâtres, courantes ou stagnantes, surtout celles qui renfermant des plantes en décom- position, caractérisé par une disposi- tion manifeste des éléments en fausse ramification (tig. 237), son Çladothrix dichotoma. Les auteurs qui se sont occupés de ces organismes sont loin d’être d ac- ‘ cord à son sujet. La même dénomi- nation a été attribuée à des êtres bien divers. Il en est qui sont certainement des Algues incolores, pourvues de gaine ou sans gaine. D’autres ne peuvent être distingués des Leptothrix; la disposition en fausse ramification ne peut servir à les distinguer ; nous avons vu précé- demment que, d'après Winogradsky, les éléments du Leptothrix ochracea se dis- posent parfois en fausse ramification, ce qui avait amené Zopf à le consi- dérer comme une des phases de déve- loppement du Çladothrix dichotoma de Cohn. Les organismes étudiés sous le nom de Çladothrix dicho- toma par Billet (2), Büsgen (3), sont des Algues inférieures bien dif- férentes et ne correspondent pas à la diagnose, si peu précisé du reste, de Cohn. La coupe générique de Cohn parait donc être par- faitement caduque. ... Dès 1888, me basant sur la non-existence, comme type bien établi, du genre Çladothrix de Cohn, pour conserver le nom très signilica- (1) Cohn, Untersuchungen «ber Bactérien (Cohn' s Beitrôge zur Biologie der P/lanzen, ’’ (î) 'bIu.'kt, ^Contribution à l’élude de la morphologie et du développement des Bactéria- cées ( Bulletin scientifique de la France et de la Belgique , 180°). botanischen (3) Büsgkn, Kulturversuche mit Çladothrix dichotoma (Berxehte de Gesellschaft, 1804, p. 147). CI- A DOT II R 1 X . 1025 tif et très répandu, j’avais proposé d'établir un nouveau genre Clndo- thrix pour des organismes très voisins sûrement des LepMhrix. s’eu distinguante» re qu’il sprésentaient une ramification vraie lig.238,a), dont un avait été décrit par Cohn sous le nom de Streptothrix Fœrsteri. Ce naturaliste avait créé le genre Streptothrix pour des organismes ne se distinguant des Claduthrix de hn que par l’existence «l une rami- fication vraie des fi I ments. La dénomina- tion de Streptothrix aurait jiarfaitement pu être conservée; mais elle avait été antérieurement em- ployée dans la no- menclature botani- que. Corda (1) l’avait donnée, en I8i2, à des Champignons 11 y- phomyeètes vivant sur les troncs ou les branches des Conifè- res. Il devenait donc nécessaire de chan- ger , c, d . Leur contenu est tout à fait hyalin; souvent homogène dans toute son étendue, il peut paraître segmenté, donnant l'illusion d'une cloison. Le» ramifications latérales ne sont pas régulièrement distribuées, mais paraissent disséminées sans ordre (lig. 231», a). Les rameaux naissent, sur les côtés du filament mère, sous forme d'une petite hernie latérale qui grandit et donne un court prolongement cylindrique de même largeur que le filament mère et restant exactement per- pendiculaire à lui tant qu'il n'a pas atteint une assez grande longueur, hn grandissant, ils »e rapprochent presque toujours du filament mère, avec lequel il» ne forment plus qu'un angle aigu. Sur un même filament, il est facile d'observer toute une série de ces rameaux latéraux à différents étals de développement et de suivre ainsi une partie des transformations depuis le simple bourgeon jusqu’à un rameau d’une grande étendue. Il ne semble y avoir aucune règle 1028 BACTÉRIACÉES. pour la disposition des rameaux secondaires sur les filaments mères; on peut n’en trouver que d’un seul côté, ou des deux en alternance irrégulière, ou sur toute la surface. Dans certaines conditions, les lilamenls se segmentent et produi- sent de longues séries d’articles sphériques ou ovoïdes que l’on peut considérer comme «les arthrospores (tig. 239, h). Ces spores se pro- Y ru cO Fig. 230. — Cladothrix chromogenes. 900/1. ,,, portion de filament ramifié; 6, «. d, e, f, g , parties de filaments h, filament segmenté eu arthrospores ; «, j, k, l, m, », formes anormales, formes d mvolu tion. du i sent surtout dans les cultures sur les milieux solides, seulement au contact direct avec l’air. Sauvageau et Dadais en ont suivi le développement dans des cultures en cellules. Elles geimcnt apiu vingt-quatre heures environ, à 35®, et donnent un ou deux lilamenls qui ne tardent pas à se ramifier et à prendre 1 aspect ha 1 ue , e développement se fait dans tous sens et la colonie prend la lorme ■étoilée si commune dans les jeunes mycéliums de Champignons. Les vieilles cultures en milieux liquides ou sur pommes de terre CLADOTHRIX. 102» présentent fréquemment des renflements, sphériques ou ovoïdes, irréguliers, terminant des lilaments ou pouvant se trouver sur leur parcours ; ces formes, que certains auteurs ont considérées comme des sporanges, ne représentent autre chose que ce que l'or» désigne chez les Bactéries sous le nom de formes dévolution (8g. 239, i,j, k, l,m, »)- Coloration. — Les lilaments et les nrthrospores se colorent bien aux méthodes ordinaires et restent colorés par la méthode de Grain ; souvent des portions plus ou moins grandes de lilaments résistent à la coloration. On n'observe jamais de coloration bleue par l'iode ou le chloroiodure de zinc. Cultures. — L'espèce se cultive trè- bien sur les milieux habituels, solides ou liquides. Le développement est rapide à l'étuve, mais bien marqué encore, quoique plus lent, à la température ordinaire; il se fait surtout en présence d’air. Crm re> si r puvQi'KS de gklvtine. — Les colonies apparaissent assez tardivement, vers le quatrième ou le cinquième jour, comme de très petits points d’un blanc jaunâtre, entourés d'une auréole brune qui se perd dans la gelée ambiante. Celte auréole, qui peut atteindre un et deux millimètres, les fait facilement reconnaître. Vues au microscope, à un grossissement moyen, elles ont un aspect bien constant et caractéristique. D'une partie centrale, sombre, épaisse, granuleuse, partent de nombreux lilaments radiaires, donnant l'as- pect d’une houppe sphérique, à éléments serrés, très line et très- élégante. Ges lilaments ne s’étendent que très peu dans la gelée ambiante. Les colonies qui restent dans la gelée ne dépassent guère un millimètre et demi de diamètre et gardent très longtemps leurs caractères premiers. Celles qui arrivent à la surface de la gelée, y forment un petit bouton grisâtre, recouvert parfois d’une efflores- cence blanche. L'auréole brune s’étend un peu et fonce en couleur. Il se forme une dépression autour de la colonie et la gélatine se liquélie lentement, mais pas sur une bien grande étendue. Clltcres si h gelatixe. — En piqûre dans la gélatine, il se forme dans le canal de petites colonies blanchâtres, floconneuses, où l'on reconnaît, même à l'œil nu, une vague disposition radiaire; à la surface, il peut se former un petit bouton grisâtre qui se durcit, se ride, se plisse. Cette sorte de pellicule est très compacte; on l’enlève d'un bloc avec le lit de platine. La gelée brunit fortement à la sur- face. La liquéfaction se fait très lentement; les colonies tombent alors au fond du liquide brunâtre, très limpide, et peuvent se déve- lopper en gros flocons comme dans le bouillon, ou en nombreux petits flocons ronds qui adhèrent aux parois du vase. Cclti R ES SI r GELOSE. — Sur gélose glycérinée surtout, vers 35®,ork 1030 BACTÉRIACÉES. observe assez vite la formation d’une peau assez épaisse, luisante, grisâtre, très adhérente au substratum, de telle sorte que, lorsqu’on en prélève une parcelle, il faut emporter un morceau de gelée. Les colonies isolées ont une grande tendance à former des cercles. A un certain moment, la culture se recouvre, en totalité ou en partie, d une efflorescence blanche, sèche, très friable, formée de nombreux chapelets d’éléments ronds donnés comme arthrospores. La gelée est fortement colorée en brun. Cultures sur pommes de terre. — Il s’y forme rapidement, à l’étuve, une pellicule assez étendue, grise ou gris jaunâtre, plissée, assez épaisse, consistante, gagnant progressivement toute la surface ; elle se recouvre d’une efflorescence blanche formée de filaments entiè- rement segmentés en arthrospores. La substance du tubercule est lentement attaquée et consommée par le développement de la Bac- térie; après un assez long temps, la pomme de terre est transformée en une petite masse d’un brun noir, légère el friable, à réaction fortement alcaline. Cultures dans le bouillon. — 11 s’y développe de légers flocons blanchâtres, où la disposition radiaire est évidente. Ces flocons gran- dissentassez vite en étuve; ils atteignent parfois plus de un centi- mètre de diamètre. Le liquide reste clair et prend une teinte brune. Cultures dans le lait. — Le développement se fait dans les couches superficielles qui brunissent. Il ne se fait pas de coagulation. Le milieu est alcalin. Propriétés biologiques. — Dans les milieux azotés, on observe toujours une formation notable d’ammoniaque. Toutes les cultures dégagent une odeur intense et pénétrante, qui lient à la fois de l'odeur de moisi et de l’odeur du terreau. Il se produit, sur bien des milieux, une matière colorante brune. Les vieilles cultures dans le bouillon contiennent des produits solubles toxiques pour les grenouilles (Legrain). Habitat et rôle dans la nature. — Cette espèce est très répandue dans l’air, dans les eaux et surtout dans le sol ; la terre végétale en confient souvent en abondance. Iille parait être une espèce saprophyte inofTensive pour l’homme et les animaux qui souvent en absorbent beaucoup avec l’eau de boisson. Dans l’eau, elle provient très probablement du sol; aussi la rencontre-t-on surtout dans les eaux qui ont été en contact avec les couches superficielles du sol cultivé, les eaux de drainage surtout. Cette espèce, ou d’autres similaires, peuvent déterminer dans certains cas la précipitation du fer que contient l’eau, sous forme ddxvde de fer qui se fixe dans la membrane et la teint en brun plus CLAD0THR1X. 1031 ou moins foncé. Dans le même ordre d’idées, il est très probable qu'il faut leur attribuer une grande part dans la formation des con- crétions calcaires ou les dépôts ferrugineux qui se déposent dans les tuyaux de conduite «le certaines eaux et peuvent en diminuer singu- lièrement le diamètre ; la colonie filamenteuse -accole aux parois, comme on le voit souvent dans les cultures, et détermine, autour de ses longs éléments, la précipitation du calcaire ou du fer «le beau delà même manière que le Leptothrix bucralis occasionne la précipitation des sels de chaux «le la salive et la formation du tartr«‘ dentaire. Cette espèce doit jouer un r«'d«> très important dans les processus de transformation de la matière organique dans le sol et en particu- lier «laus la formation de ces com|K>se- encore jmmi connus désigné- sous le nom de produits ulmiques ; ce -erait un des agents de la pro- durtion d’humus aux dép«Mi- «le- matière- végétales mortes. Cladothrix Foersteri. {Sleeptothrir F-rr$teri de Cohn.) (k)hn (1) a rencontré cette e-pèce dans de petites concrétions blanches, onctueuses, du canal lacryinul. Kllr a été retrouvée dans les mêmes conditions par plusieurs observateurs et bien étudiée -ur- tout par Combert 2 . Dans ces concrétions, comme «lu reste «lans le- cultures, les élé- ments sont de longs filaments rectilignes, souvent ondules ou même irrégulièrement spiralés; il- sont pelotonnés »*t forment un] lacis serré. Leur diamètre, égal partout, est de 0,3 u a 0,6 u. Dans certaines conditions, c<“- filaments -«• segmentent en arthros|>ores arrondies, «le 0,s u de diamètre. Tous h-s élément- se colorent facilement aux couleurs d'aniline. Les cultures s’obtiennent sur les différents milieux «*l ressemblent beaucoup à celles de IVspèce précédente, sauf qu’elles ne montrent pas la coloration brune «lu milieu signalée plus haut. Sur plaques de gélatine, les colonies forment «1e petites sphères blan- châtres à l’œil nu. noirâtres à un faible grossissement, montrant à leur périphérie de nombreux poils courts, raides et irréguliers. Sur gélatine «>n pitjûre, il se forme, le long du trait d'inoculation, «le petites sphères blanches «pii peuvent atteindre 2 millimètres ; elles ressemblent, ainsi que la colonie de la surface, s’il s’en développe, aux colonies décrites sur les plaques. (i) Cou», Loe.eit., p. 1024. (î) OuHnritT, H «cherche» expérimentale» lur les microbe» «1rs ronjouetiTM à IVtat normal {Thit* de Montpellier, 1*89). 1032 BACTÉRIACÉES. Sur gélose, il se produit, le long de la strie, de petites colonies, rondes qui peuvent confluer et former une sorte de pellicule mame- lonnée, puis plissée, grisâtre. Les colonies ou la pellicule se recou- vrent à un moment donné, dans toute leur étendue ou par places seulement, d'une efflorescence blanche, crayeuse, formée par les spores. La pomme déterré se recouvre vite d'une culture devenant crayeuse. La substance du milieu est beaucoup moins modifiée qu’avec l’espèce précédente. 11 y a formation de sucre aux dépens de l’amidon, comme on peut s’en assurer avec la liqueur de Barresvvill. Dans le bouillon , il se forme de petites sphères grisâtres qui tombent lentement au fond du liquide. Ce microbe végète dans l’eau stérilisée presque aussi bien que dans le bouillon. L’odeur de moisi est encore plus intense qu’avec l'espèce pré- cédente. Les divers essais tentés avec ce microbe sur l’œil de chiens,, cobayes, lapins, n’ont donné aucun résultat. L’espèce n’est probable- ment pas la cause de l'occlusion des canaux lacrymaux ; la formation des concrétions n’en est plutôt que la conséquence, Je microbe se cultivant pour ainsi dire dans les larmes devenues stagnantes. Le Streptothrix alba de liossi-Doria (Oospora Guignardi deSauvageau et ltadais) est peut-être à identifier avec celle espèce. On rencontre souvent de telles formes dans la bouche de l'homme, fréquemment dans les examens bactériologiques des produits suspects de diphtérie. Le Cladothrix odorifera de Rullmann (1) n’en est peut-être pas à dis- tinguer. 11 existe du reste probablement plusieurs espèces à carac- tères voisins, donnant des colonies blanches ne brunissant pas la gélatine ou d'autres milieux. Cladothrix violacea. ( Streptothrix violacea de Rossi- Doria.) Tullio Rossi-Doria le donne comme assez fréquent dans l'eau et l’air. Les filaments ont les caractères habituels et restent colorés par la méthode de Gram. Les cultures sur plaques de gélatine n’ont pas de caractères particu- liers ; la gelée se teint en rouge vineux autour de la colonie. En piqûre dans la gélatine, la culture ressemble à celles des précé- dents ; la liquéfaction est un peu plus rapide, même à la température ordinaire. (I) RoixitAMt, Centralblatt fùr Bakterioloÿip, XVII, 1805, p. 884. El: Id.. 2'* Al»th., Il, p. 110 et 701. CLADOTHRIX. 1033 Sur gelose, la culture forme une pellicule à bords circulaires _ * j » * * produite par la confluence de colonies rondes, comme chez beaucoup de ces organismes. La surface devient assez vite crayeuse et montre des taches d'un violet intense, d autres d un violet clair, d'autres grisâtres et, enfin, d autres tout à fait blanches surtout à la périphérie. Le milieu prend une nuance brune ou rousse, jamais violette. Sur pomme île terre , la culture pousse lentement; elle forme une pellicule gris ardoise, un peu violacée, un peu plissée. Le substratum se colore en brun un peu plus roux qu'avec le Cladothrix rhro - mogenes. Dans le lait, il se produit, dans la couche superficielle, où l’on trouve de nombreux filaments, une coloration rosée, avec, parfois, de petits points violets. Le milieu est lentement peptoniaé; le liquide transparent, après un temps a-sez long, présente une teinte d'un rouge vineux ; la réaction est alcaline. L'espèce ne végète pas en anaérobie. Elle ne semble pas être nettement pathogène; Itossi-Doria, sur un lot d'animaux inoculés dans le péritoine, dit avoir obtenu la mort d un seul cobaye après vingt-deux jours. Cladothrix carnea. (Streptothrix carnea île Hossi-Doria.) Itossi-Doria l'a isolé de l’air où il le donne comme rare. Les colo- nies des cultures sur plaques de gélatine présentent la même dispo- sition radiée que les précédentes ; celles de la superficie donnent des filaments sporifères d'un blanc légèrement rosé. Sur gélatinr en piqûre, il si* développe une série de colonies rondes, très petites. La gelée ne se liquéfie pas tout à fait. Les couches superficielles prennent une coloration rosé clair. Sur gélose, en strie, il se développe des colonies circulaires, qui restent le plus souvent isolées; elles prennent une belle coloration chair ou rouge orangé. Sur pomme de terre, la culture est verruqueuse et prend la même nuance que sur gélose. Cladothrix aurantiaca. ( Streptothrix aurantiaca de Itossi-Doria.) Il n'a été rencontré qu'une fois dans l'air. Sur plaques de gélatine, les colonies sont aplaties, comme une 1 034 BACTÉRIACÉES. goût le de cire, régulièrement circulaires. La nuance varie du jau- nâtre à l’orangé vif. Elles se recouvrent à la lin d’une efflorescence blanche. Sur gélatine, en piqûre, il se forme à la surface une petite pellicule ronde, d’un orangé vif, et, dans le canal, de petites colonies de nuance un peu plus éteinte. La gélatine n’est jamais liquéfiée. Sur gélose, il se développe de nombreuses colonies circulaires, à centre se plissant à la longue, d’un orangé jaunâtre; elles peuvent confluer en une pellicule verruqueuse, devenant d’une belle couleur orange. La surface ne se recouvre pas de l’efflorescence crayeuse que produisent les filaments sporifères d’autres espèces. Sur 'pomme de terre, on observe d’abord de petites colonies plates qui confluent en une pellicule mince, d’abord jaunâtre, puis oran- gée; il ne se forme jamais de filaments sporifères. L'espèce ne croit pas à l’abri de l’air et ne montre aucune pro- priété pathogène. Y a-t-il lieu d’en distinguer le Streplotkrix aareà de Dubois Saint- Sévrin (1)? Cladothrix rubra Ruiz Cazabo. Ruiz Cazabo (2) l’a isolé de ses crachats. Les cultures sur gélatine se développent vile et liquéfient rapide- ment; en cinq jours, la moitié de la gelée est déjà liquéfiée. Au bout d’un mois, le liquide est recouvert d’une petite pellicule blan- châtre. Sur gélose, il se forme vite une belle culture d’un rouge cinabre qui couvre toute la surface libre. Sur pomme de terre, le développement est aussi très rapide; la colonie prend une coloration rouge et couvre toute la surface. Dans le bouillon, il se forme de petites colonies rondes, rouges, qui se développent à la surface, puis se déposent au fond du vase. Dans le lait, les 'colonies se développent comme dans le bouillon, mais sont plus fortement colorées. Celte espèce parait être facultativement anaérobie. Elle ne montre aucune propriété pathogène. (1) Dubois Saint-Sévrik, Sur une conjonctivite streptothricique curable par les applications de jus de citron ( Semaine médicale, 181)5, p. 202). . ' (2) Kuiz Cazabo, Descripciou de uu Cladotluix chromogeno (Chronica medico-quirurgtca de la Uabana, 1894,0° 13). CLADOTHRIX. 1035 Cladothrix albido -flava Kossi-Doria. {Streptothrix albido- /lava de Rotsi-Doria. Rossi-Doria l'a isolé de l'air où il parait a*sez rare. Sur plagues de gélatine, le* jeunes colonies sont formées de lila- ments très lins et très ramifiés, irradiant autour d'un rentre opaque. Les colonies deviennent plus opaques et prennent une teinte jaune. La gélatine se liquéfie, mais tardivement. Sur gélatine, en piqûre, il >e développe, le long du canal, de pe- tites colonies rondes, transparente*, jaunâtres, et à la surface une petite colonie plate de même aspect. La liquéfaction de la gélatine ne commence qu'après une vingtaine de jours. Sur gélose, la culture est abondante, verruqueuse surtout à la périphérie. La partie centrale se colore en jaune; à la partie |K*ri- phérique, on trouve l'efflorescence crayeuse donnée par la forma- tion de spores. Sur pomme de terre, la culture est assez lente; il se forme d'abord de petite* colonies isolées semblables à celles qui se produisent sur gélose; elles confluent ensuite pour former une pellicule jaune. Dans le lait, il se forme de grosses colonies discoïdes, flottant dans le liquide «pii devient tout a fait transparent et prend une couleur jaune paille ; sa réaction est légèrement alcaline. Les cultures dégagent toutes une faible odeur de moisi. Kilos ne viennent pas à l’abri de l'air. L'espèce ne parait avoir aucune propriété pathogène. Cladothrix invulnerabills Acosta et Grande Rossi. Acosta et Grande Rossi t l'ont isolé, à la Havane, de l'air de leur laboratoire et comme impureté développée sur des milieux de culture. Sur gélose, en piqûre, il se développe, dans le canal, de petites Colonies rondes, d'un blanc *ale, et à la surface, une petite pellicule plus blanche, très adhérente au milieu, un peu plissée; la partie inférieure adhérente à la gelée, a une coloration jaune. Sur gélatine, il se développe à la surface une colonie blanche, veloutée,. pii devient semblable à celles de la gélose, puis la gélatine commence a se liquéfier progressivement. Sur pomme de terre, on obtient assez vile une large bande formée . . ' ** G"*>M De*er‘f*iun ir u" OU.MO ÜlaJoll.m, Cladothrix i.„uloor«- liili» {Lhronica mediro-quii urytca de la Habana, 1*03, u* J*. 1036 BAGTÉR1 ACÉES. de pet i I es colonies blanches, crayeuses. Le milieu prend une leinle noirâtre. La culture développe l’odeur de terreau. Dans le lait, il se forme à la surface une couche solide, jaune, adhérant au verre comme une sorte de bouchon. Au-dessous se trouve un liquide transparent et au fond un coagulum de caséine. Dans le bouillon et même l'eau stérilisée, l’espèce forme de petites colonies nuageuses. Le développement a lieu à l’air et sans air. La résistance du mi- crobe à la chaleur est très grande; il résiste facilement à des tem- pératures de 100°, même 120°. 11 paraît n’avoir aucune propriété $ pathogène. Cladothrix mordoré G. Tiiirv. Atlas de michobiolooie, Pi., xxxvn. G. Thiry (I) a isolé cette espèce dans mon laboratoire, dans un exsudai d’angine accompagnée de beaucoup d’œdème. Les cultures sur gélose sont la plupart du temps tout à lait spé- ciales. Les colonies circulaires saillantes, bien isolées, sont d abord grises ou un peu violacées, puis se recouvrent d’un efflorescence blanche due à la formation de spores et s’entourent d’une large auréole mordorée, brillante. Cet aspect mordoré, à reflets métal- liques, est dy à la présence de cristaux lamellaires, d’un violet améthyste clair, à centre rouge rubis. Ces cristaux peuvent recou- vrir toute la surface du tube qui apparaît comme métallisée. La gélose peut brunir ou rester incolore. Sur une même gélose, on peut obtenir de ces cultures types, d’autres jaune ocracé ou brunâ- , 1res, d’autres violettes, d’autres blanches. * La gélatine est assez vite liquéfiée; il se forme à la surface une pellicule gris jaunâtre, qui se recouvre par places d’une efflorescence blanche. Le sérum est rapidement liquéfié; l’aspect de la culture est la même que pour la précédente. Sur pomme de terre, la culture envahit rapidement toute la sur- face libre ; c’est une efflorescence verruqueuse d’un gris rosé. La* pomme de terre se colore entièrement en brun noir et présente, aux surfaces libres, des reflets mordorés dus aux cristaux signalés sur gélose. A la longue, elle est rongée, comme vermoulue. Les filaments des cultures et les spores peuvent présenter la même nuance que les cristaux. Toutes les cultures dégagent une odeur de moisi assez intense. (1) G. Thiry, Bacilles et Cladotlirix polychromes ( Archives de physiologie, avril 180. CLADOTUHIX. 1037 L’espèce ne parait avoir aucune action pathogène pour le cobaye. Terni (1) a décrit sou* le nom d'Actinomyres Gruberi, une espèce qui peut au>si produire plusieurs pigments, du rose, du jaune, du brun, et est pathogène pour le cobaye; ses caractères sont encore insuffisamment connus. Cladothrix asteroides Ei’Pinger. Eppinger (t) l'a isolé d’un abcès du cerveau, chez un homme mort de méningite cérébro-spinale ; le pus ne renfermait que ce seul microbe. Les filaments ont 0,2 |jl de largeur et ne produisent pas de spores ; ils se segmentent facilement en segments as-ez courts. La gélatine n’est pa- liquéfiée ; la culture, un peu jaunâtre, ne se fait qu’à la surface. Sur gélose, il >e forme des colonies blanchâtres, verruqueuses, devenant ocrarécs avec l'âge et roidluant en une pellicule plissée. Sur sérum, la culture ressemble à la précédente ; le milieu n'est pas liquéfié. Le lait n’est pas du tout modifié. Le bouillon n'est pas trouble; il se forme à la surface de petites écailles blanchâtres qui m* déposent lentement. Sur pomme de terre, il *e forme de petites colonies verruqueuses blanches, puis rouge brique. D’après Eppinger, ce microbe est pathogène |«»ur le lapin et le cobaye. A la suite d’inoculations intra-veineuses, intra-péritonéales ou même sous-cutanées de cultures pures, il se développe, de cinq jours à un mois, une sorte de p$emlo~t uberculote «le tous les or- ganes. Les petits nodules observés se caséifient par la partie cen- trale où se trouvent des filaments de Cladothrix. Les souris lui ont paru réfractaires. La virulence «les culture* doit se perdre facile- ment; llossi-Doria les a trouvées inoffensives pour le lapin et le cobaye, quelque soit le mode d'inoculation. On doit peut-être rapprocher de cette espèce, le microbe similaire trouvé par Sabrazès et Hivière 3 dans un abcès du cerveau et des abcès miliaires consécutifs à une infection pl euro-pulmonaire. Ce- pendant, ce dernier liquéfie la gélatine et donne un pigment plutôt brunâtre. (I) Tensi, Congrès de médecine de Home, 1894. <ï Uebereiue pathojm* Cladothrii [Ziegler s Beitrage zur pathologie- en Anatomie, IX, 1890, p. 287). r v (», SsmszH «1 RmèM. Le* partait»* du genre Streptothm d.n. U pathologie hum., ne [Congrès de médecine de Bordeaux, 1895). 1 8 rhen 1038 BACTÉ1UACÉES. Cladothrix Hoffmanni Gruber. ( Micromyces Hoffmanni de Gruber.) Celle espèce est très mal connue; elle a été isolée de l’air à Vienne (i). Les lilaments présentent fréquemment des rendements à leurs j extrémités. Les cultures se font au mieux à l’air, mais aussi en anaérobie en présence de glucose. Le développement ne se fait pas au-dessous de 22 degrés. Les meilleursmilieux sont ceuxaddilionnésdet à3p. 100 deglucose. On n’observe rien sur pomme de terre et gélatine. Aux dépens du sucre il se forme de l'acide acétique et un peu d'alcool. Chez le lapin, en injection sous-cutanée, les cultures déterminent la formation d’abcès dans le pus desquels se rencontrent des for- mations rappelant les nodules de 1 Actinomycose. Cladothrix actinomyces. (Actinomyces bovis.) Atlas de michobiologik, Pi. xxxvin et xi.. Ce parasite a été signalé en 187S, par Rivolla (2) et Perroncito (3), dans les tumeurs assez singulières de la mâchoire du bœuf, que les vétérinaires désignent sous le nom à' ostéosarcome du maxillaire. Bollinger (4) et Harz (5), peu après, précisèrent la description du microbe en question, que ce dernier dénomma Actinomyces (à/. tto, rayon ; champignon) à cause de la disposition rayonnée que prennent les éléments dans les productions pathologiques où on les rencontre. Ces formes étaient connues auparavant; il faut certai- nement leur rapporter les concrétions cristalloïdes du pus, figurées par Lebert (6) dans son Atlas et par Charles Robin (7) dans son Traité du microscope. (1) Gbubeb, Eine neue pathogène Microbienart, Micromyces HolTraanni (Congrès d'hygiène et de dermographie de Londres, 1891). (i) Rivoi.ta, Sarcoma fibroso al’ bordo inferiorc délia branca iuferiore sinistra del bove (Aledico veterinnrio , 1868. — Giornale di anatomie e di fisinlogie degli animait, 1875). (3) l’EnnoxciTO, Osteosarcoma délia mascella nei boviui (Encyel. agraria italiana, VIII, p. 5G9, 1875). , .. . . . ... (4) Bolmnger, IJeber eine Pihkrankkcit vom Rinde (Centralblatt für medictntsche Wo- chenschrift 1877, p. 481). , (5) IIabz, Actinomyces bovis ( Jahresb . der kônigl. Central. Thierarzneischule zn München, 1878). (G) Libeiit, Traité d'anatomie pathologique générale, 1857. (7) Chaules Roms, Traité du microscope, 1871. CL A DOT H R IX . 1039 Aussitôt après, la présence du môme parasite fut signalée chez • homme par Israël (I) et Langebeck. C'était, du reste, chez l'homme qui l'avaient rencontré Lebert et Itobin. Le parasite attaque un assez grand nombre d'animaux, exclusi- vement des herbivores ou des omnivores. L'aiTection qu'il occa- sionne, \ actinomycose, s'observe surtout chez les bovidés; fréquente dans certaines régions, elle est rare ou inconnue dans d'autres. On 1 observe communément a Nancy et dans les campagne* environ- nantes. Son siège est variable et dépend très probablement du mode d infection. Le parasite parait surtout pénétrer par I appareil diges- tif, par la peau, par les voies respiratoires. Le porc est rarement atteint; le cheval et le mouton plu* rarement encore. Chez le bœuf, c'est le maxillaire inférieur qui est le plus souvent envahi. Il s'v forme des tumeurs souvent énormes qui renferment les éléments du parasite au milieu dune ma**e de lis-u embrvonnaire. Sur la coupe de la tumeur, on a l'aspect tantôt d un librome, tantôt d’un sarcome fibreux, plus rarement d un sarcome mou embryonnaire, l/os est souvent envahi et désagrégé; d'où ce nom d' ostéosarcome. L’apparence de la tumeur varie toutefois suivant qu elle se déve- loppe aux dépens de la moelle de l os ou aux dépens du périoste. Il se forme, dans sa masse, de petits foyers purulents, qui peuvent déverser leur contenu au dehors au moyen d'un ou de plusieurs tra- jets listuleux. I. aspect du pus est variable. Il est tantôt crémeux, de bonne nature; le plus souvent, il contient une forte proportion de grumeaux consistants, d'un jaune soufre ou un peu brunâtres; ou bien il est visqueux, opalescent, de consistance gélatineuse. Le microbe envahit aussi assez souvent la langue, y déterminant de nombreuses nodosités qui s'ulcèrent et suppurent. Il se forme alors des cicatrices fibreuses, qui rendent la langue dure et défor- mée, d où le nom de langue de b ois ilolzzunge . donné à cette variété. doutes. <•) U* au, Virchow'* Arc hiv, H79. 1040 BACTÉIUACÉES. contre plus souvent à mesure que l’attention est attirée sur le para- site. Elle se présente sous forme d'abcès affectant des régions très diverses. Ces abcès, variant considérablement de volume, contien- nent un pus souvent séreux, parfois caséeux, où se rencontrent de nombreux grains jaunâtres, assez durs, identiques à ceux que l'on rencontre chez les animaux. Morphologie. -- Caractères microscopiques. — L’aspect varie considérablement suivant que l’on a à examiner du produit de lésions d’actinomycose développées chez l'homme ou chez l’animal, ou des produits de cultures du microbe. Dans les lésions, surtout le pus actinomycosique, le parasite se rencontre sous forme de petits grains du volume d'un grain de pavot à celui d’un grain de millet, ayant une structure tout à fait caractéristique; dans ses cultures, | on n’observe que des formes filamenteuses ramifiées, en tout sem- blables à ce que nous avons vu chez les autres Cladothrix, et, à cer- tains moments, la production d’arthropores, identiques aussi à ce qui a été décrit pour ces dernières espèces. Pour observer la première forme du parasite, il suffit d isoler un des grumeaux gris jaunâtre qui sont souvent abondants dans le pus, et de l'écraser modérément sous la lamelle couvre-objet. Lors- que le pus est très épais et les foyers de petites dimensions, on peut, pour arriver à isoler les grains, étendre le pus en couche mince sur une lame de verre; les grains se reconnaissent alors facilement. D'autres fois les grains sont rares et petits et deviennent alors difficiles à constater. Pour les pus très visqueux, il faut même parfois faire agir une solution de potasse à 40 p. 100 qui éclaircit la masse et respecte l'Actinomyces. Les coupes des tissus atteints donnent les mêmes résultats. On reconnaît alors à ces grains la forme très typique représentée ci-contre (tig. 240). Chacune des granulations est formée par la réunion en disposi- tion rayonnée des éléments du parasite. La forme de ces éléments varie d’après leur situation. La zone périphérique de la granulation actinomycosique est constituée par des éléments en tonne de mas- 1 sue allongée, dont la grosse extrémité arrondie est tournée vers le dehors, tandis que la partie effilée regarde le centre. La longueur j ordinaire de ces massues est de Pô à 30 ;x, certains atteignent jus- g qu’à 80 {jl ; leur plus grande largeur est de 8 à 10 u. L extrémité! effilée mesure à peine 1 p à sa pointe. Ces éléments sont souvent! simples (fig. 240; 2, 3); d’autres fois ils sont rameux et présentent deux, trois, quatre branches, tantôt presque semblables tantôt lort 1] inégales (tig. 240 ; 4, 5, G). Les massues peuvent même présenter ^ CLADOTHRIX. 1041 «les étranglements, qui les rendent moniliformes tlig. 240; 7, 9). La partie centrale est constituée par un feutrage de filaments qui sont la continuation de la partie effilée des massues, auxquels se mêlent des éléments rotuls de 7 à 10 a de diamètre moyen, dont l’aspect rappelle celui des massues (fig. 240 ; 8, 9, 10). Us filaments de la partie centrale émettent des ramifications latérales, tout comme les filaments typiques des Cla'loihrix. Les grains rayonnés d actinomycose se calcifient souvent. Pour en reconnaître la nature, il faut alors les traiter au préalable par de Hg. î*0. — Artinnmyct .« d'un» tumeur du rn.iiill.iir* inférieur d'un bmf, ». unr granulation entière, 500/1 ; i. 3. 3. 5, #. 7, form« diMrwt de* «féau-uta en mm« ; 8, 9. »0, élément* arrondi*, tiOO t. I eau légèrement acidulée à l'acide chlorhydrique ou à l’acide acétique. Les filaments ries cultures ressemblent en tout à ceux décrits pré- cédemment pour les autres espères p. 1027). Leur largeur varie de 0,3 p à O.a p. Les ramifications s'y développent de la façon habituelle. On a décrit, aux parties terminales des rameaux, dans certains cas «le petits renflements allongés qui pourraient rappeler, de loin, l'as- pect tles massues des grains actinoraycosiques. Des arthrospores se produisent dans certaines cultures, celles sur pomme de terre surtout, sous forme d'une efflorescence blanchâtre ou jaunâtre; elles germent en donnant de petits filaments qui se ramifient après peu de temps 1). Coloration. — Les massues se colorent mal aux couleurs d'aniline. p/Voiî""*0’ de l ^clluomJ'ce* (Archiva de mddec, ne expér, reniait, IV, im, Mtcf. — fJactAriologie. 66 1042 BÀCTÉR1ACÉES L’acide pi cri que, l'iode, les teignent en jaune. L’éosine ou la safra- nine les colorent en rose. Avec le picrocarmin, elles deviennent jaunes, tandis que les éléments des tissus voisins ou du pus se colo- rent en rose. Les filaments du centre se colorent, par contre, forte- ment au violet de gentiane et restent colorés après traitement par la méthode de Gram. En traitant alors par le picrocarmin et un colo- rant diffus, on peut obtenir de belles triples colorations ; les filaments du centre de la granulation sont teints en violet foncé, les massues en rouge et les autres éléments en rose de picrocarmin. Les fila- ments iles cultures se colorent facilement aux couleurs d’aniline et restent colorés par la méthode de Gram, qui donne ici de très belles préparations. Cultures. — Le microbe végète bien sur les milieux habituels. On ne réussit souvent pas facilement à l’obtenir en cultures pures, parce qu’il est d’ordinaire accompagné de microbes pyogènes qui poussent plus rapidement que lui et arrêtent son développement. Sur quatre cas que j’ai étudiés, j’ai rencontré deux fois le Micrococcus pyoyenes uureus , une fois le Streptocoque pyogène et une fois une espèce très voisine du Bacilluspyogenes fœtidus, sinon identique a lui. Le rôle que joue YActinomyces dans la production du pus n’est pas encore nettement démontré; il ne fait peut-être que provoquer la formation d’un néoplasme, tandis que la suppuration serait sous la dépendance d’un des microbes pyogènes ordinaires. \j Actinomyces étant un anaérobie facultatif, Budjwid (1) conseille, pour l’isolcr, de cultiver le pus, à l’abri de l’air, par une des mé- thodes usitées dans ce cas. On entrave la végétation des microbes pyogènes. Les colonies qui se développent peuvent être facilement Isolées et donner, par ensemencement, de véritables cultures pures. Les cultures semblent croître sur tous les milieux habituels, sur lesquels elles rappellent beaucoup, comme aspect, celles des autres Cladothrix. Elles conservent très longtemps leur vitalité. Les cultures présentent souvent des variations très notables de forme et d’aspect. On a voulu les attribuer à l’origine de la semence et se baser sur elles pour établir des distinctions spécifiques. En fai- sant une grande quantité de cultures avec une même semence on peut se convaincre, en voyant les différences dans les résultats obtenus qu’il n’en est rien et qu’on se trouve alors en présence de différences toutes secondaires dues à des conditions encore nCC~ sur gélatine. - Ce microbe liquéfie la gélatine, mais (I) Ueber aie Reiakultur der Actvnomyces (Centrai für Bactériologie. 1889, VI). CLADOTHRIX. 1043 très lentement. Lorsqu'on ensemence par piqûre un tube de gélatine, on voit apparailre, en quelques jours vers 18°, dans la partie supé- rieure du canal, de petites colonies arrondies, floconneuses, d'un blanc jaunâtre. Les colonies grandissent avec le temps et atteignent de 1 à 2 millimétrés de diamètre. Le centre, plus opaque, est brunâtre, la partie périphérique plus blanche. Elles s’enfoncent peu à |**u dans la gelée qui se fluidifie très lentement; le liquide reste tou- jours clair. Li i.ti rks si r uxose. — Sur gélose à 2"»®, la culture se développe vite. Il apparait, en deux ou trois jours, le long de la strie, de petites taches opaques, blanchâtres ou d’un blanc jaunâtre. Ces colonies peuvent recouvrir en partie la surface libre et confluer même entre elles: elles restent alors petites, atteignent en moyenne 1 millimètre de diamètre. Le sont de petites taches grises ou gris jaunâtre, forte- ment adhérentes à la gelée qui s’enlève d’ordinaire avec elles. Une partie de la colonie s’incruste toujours dans le substratum. Lors- qu elles sont moins nombreuses elles grandissent plus et atteignent 3 ou 4 millimètres de large. Leur surface se plisse et prend à la longue une teinte grise. Les colonies, en confluant, peuvent même former une pellicule feutrée, consistante. Celles qui se développent dans l’intérieur de la gelée sont bien moins denses et ont une appa- rence floconneuse. Dans les vieilles cultures, les colonies se recou- vrent d'une efflorescence blanche, crayeuse. Les colonies et même 1 efflorescence sont parfois colorées en jaune citron. Cultures SI r COMME DF. terre. — Sur pomme de terre, les colonies rappellent encore plus les colonies des autres Cladothrix. D'abord isolées, membraneuses, circulaire*, elles confluent en une pellicule gris jaunâtre, qui se ride et se plisse fortement et se recouvre d’une efflorescence blanche ou un peu jaunâtre. La substance de lapoinine de terre se colon* en brun souvent très foncé. Cultures iuxs le bolillux. — Il s’y développe des flocons blan- châtres, sphériques, en forme de houppes, souvent assez gros, qui tombent au fond du vase. Le liquide reste clair et ne change pas de nuance ou devient un peu roux. t.i litres uw> le lait. — Le lait n'est pas coagulé, mais se peplo- nise lentement et devient transparent au bout d'un certain temps. Propriétés biologiques et rôle dans la nature. La biologie «le VActinomyccf est très peu connue. L’espèce n’a jamais été rencontrée dans les milieux naturels, autres que l’homme ou le* animaux atteints d’affections actinomycosiques. Dans la transmis- sion de ces affections, on a beaucoup incriminé les substances végé- tales, parce que plusieurs observations ont démontré la formation i 044 BACTÉRIACÉES. de lésions d’actinomycose, chez les animaux, autour de tels produits, fragments de bois, glumes piquantes de Graminées. La porte d’entrée du parasite parait être surtout la voie intestinale. La maladie s'obser- verait surtout alors que les animaux vont au pâturage, et chez l’homme, au moment de la moisson et du battage des céréales. Chez l’homme l’Actinomycose peut déterminer des symptômes très variés (1). Le lieu d’inoculation influe du reste beaucoup sur ces différences. La marche peut en être rapide, ou plus souvent subaiguë même avec tendance à la chronicité. L’inoculation par la peau est rare. La maladie est fréquente à la face, surtout à la bouche; bien des abcès dentaires paraissent être sous la dépendance de VActinomyces. Tous les points du tube digestif peuvent être atteints. L’actinomycose pulmonaire n’est pas rare et peut simuler la tuberculose ou une pneumonie chronique; l’examen microsco- pique des crachats peut faire reconnaître les massues caractérisques. Les os sont plus rarement atteints chez 1 homme que chez les ani- maux. Enfin, les muscles, le cerveau, les reins, la rate, la vessie ont été parfois reconnus envahis. Chez les animaux (2), l’actinomycose provoque des manifestations pathologiques tout aussi multiples et aussi variées. La plus connue est certainement l’actinomycose de la mâchoire inférieure du bœuf. L’actinomycose musculaire, rencontrée quelquefois, peut rendre la viande de boucherie dangereuse pour l’homme. 1 L’inoculation expérimentale de produits d’actinomycose a donné ] le plus souvent des insuccès. Certains expérimentateurs ont cepen- , dant obtenu des résultats positifs. D’après Illava et Honl (3), le I cobaye serait l’animal de choix; l'inoculation par la peau ou intra- » péritonéale de pus actinomycosique détermine des lésions absolu- J ment typiques montrant la structure caractéristique des grains 1 d’actinomycose. Pour l’homme et les animaux, l'iodure de potassium 1 semble être un véritable médicament spécifique. On connaît (4) un certain nombre de cas de lésions suppuratives « siégeant à la face, rappelant de très près celles de l’actinomycose | typique. Le pus renferme des grains jaunes, semblables a ceux de l’actinomycose, mais un peu plus gros et surtout plus friables, s e- I crasant facilement sous le couvre-objet. Us sont constitues par des I filaments enchevêtrés, présentant des ramifications assez rares et I (t) Jirou, Contribution à l'élude de l'actinomycose en France [TMud* Lyon, I89i). C.HRÉriRK, De l'actinomycose humaine ( Semaine medicale , 12 janvier 1895). (2) Nocard et Leclainche, Les maladies microbiennes des annaux, p. 591. (3) H lava et Honl, O Aktinomykose dit Prum (Academie impériale I ,anço,s Josep , ,8(4^ Dor, Nouvelle actinomycose à grains jaunes ( Gazette hebdomadaire, I , juin 1896). CLADOTIIRIX. 1045 quelquefois «les arthrospores rondes, se col«»rant facilement aux couleurs d’aniline. Le parasite appartient certainement au genre Cladothrix, peut-être à une des espèces connues. On j*?ut penser que ces mycoses a Cladothrix seront plus fréquemment constatées main- tenant que l'attention est plus attirée sur ce point; bien des an- ciennes mycoses à Leptothrix doi\enl leur être rapportées. Cladothrix Maduræ Vincent. ( Streptothrix Motlurr. Atlas de michobioi.ooik, Pl. xxix. L affection connue sous le nom de Pied de Madura a été surtout observée dans l’Inde ; t’.émy et Vincent (I), Legrain (2) l’ont rencon- trée en Algérie. hile débute généralement par un gonflement indolore des tégu- ments du pied ; puis, à la surface, se développent de petites nodosi- tés arrondies qui se ramollissent et peuvent s’ouvrir spontanément en donnant issue à du pus sanieux. contenant de petits grumeaux grisâtres, jaunâtres ou noirâtres. A cette phase, la lésion est doulou- reuse. L’as|»ect «les grains a fait rapprocher cette affection «le l’actinomy- cose. \ incent (3 . le premier, a fait une étude complète du parasite, l'a isolé et obtenu en cultures pures; il a démontré que, bien que se rapprochant beaucoup de VActinomyces , il devait être tenu pour une espèce bien distincte. A la couleur des grains, on a voulu distinguer cliniquement une variété tnelaniyuc à grains noirâtres, et une variété pâle, à grains blanchâtres, jaunes ou rougeâtres. Morphologie. — Caractères microscopiques. — Les grains, pris dans le pus, ressemblent beauc«»up uux grains d'actinomycose; ils ont le volume d'un grain de semoule ou d’une grosse tète d’épingle, lie consistance caséeuse, ils s’écrasent facilement par la pression. Par écrasement et «lissociation, il- apparaissent constitués en en- tier par d«* nombreux filaments ténus, intriqués. Ces filaments pré- seuleiit des ramilications véritables, en tout anal«»gues à ce que l’on rencontre chez les autres Cladothrix. Leur largeur est de t x à 1,5 u vst “ ■" •*-* “ * Viu! M'J4 *.* ^ *Ur '* ***** dU pi*'1 d* ** ,UM {AnnaUt I‘a«cur, a 04-6 BACTÉRIACÉES. \ la périphérie des bouquets mycéliens et dans les points qui n’ont disposition manifestement rayonnée comme dans l'actinomycose; «niais on ne rencontre jamais de formes en massue, simplement, quelquefois, de petits renflements en bouton à l’une des extrémités •ou sur leur parcours. Dans les cultures, les filaments sont un peu plus grêles ; ils pré- sentent le même aspect, parfois la même disposition rayonnée que -ceux des grains précédents. Ils donnent des spores blanches à la sur- face de certains milieux. Coloration. — Le microbe se colore trèsbien aux couleurs basiques -d'aniline; moins bien à la safranine et l’éosine. Il reste coloré par la .méthode de Gram. L’iode le teint en jaune brun, l’hématoxyline en violet. Cultures. — On obtient facilement des cultures en ensemençant ■ des grains convenablement recueillis dans des milieux appropriés. Dans les nodules en suppuration, on rencontre souvent des microbes pyogènes en association, comme dans l’actinomycose. Le développement se fait bien à la température ordinaire, mais l'optimum semble être vers 37°; la multiplication s’arrête à 40°. La végétation est plus luxuriante lorsque l'air est abondant; elle ne se ifajt pas à l’abri de l’air. Cultures dans les infusions végétales. — Les infusions végétales non neutralisées, légèrement acides, sont les milieux les plus favo- rables pour la culture. On se sert avantageusement d’infusions de pomme de terre, de foin ou de paille, à là grammes pour un litre d’eau, non neutralisées, auxquelles on ajoute, pour une trentaine de centimètres cubes, une goutte de solution d’acide tartriqueà 1 p.oOO. La culture se fait dans un tube large ou dans un flacon d’Erlen- ineyer pour permettre l’accès de l'air; il est très bon d agiter le vase tous les jours pour le même motif. Après ensemencement d’un tel milieu, en quelques jours il ap- paraît de petits flocons sphériques ou aplatis, grisâtres, qui se fixent sur les parois ou tombent au fond du vase. Ils grossissent, peu a peu, surtout lorsqu'ils sont peu nombreux, eL peuvent acquérir, en vingt ou trente jours, le volume d’un pois. Ceux qui restent adhé- rents au \rerre très près de la surface, et surtout ceux qui s élèventl au-dessus du liquide en grimpant aux parois du verre, peuvent >e colorer en rose ou en rouge a la longue. Le liquide ne se I rouble jamais; il peut brunir un peu. 11 devient légèrement alcalin. Parfois on le voit se couvrir d’une minime efflorescence blanche délicate, due à la formation de spores. CLAD0TI1R1X. 10*7 Ci i.tcres si b (.éiatine. — 11 se forme dans le canal et à la surface une culture blanchâtre, peu abondante. La gelée n’est pas liquéfiée. Ci lti res si r i.i lose. — La gélose glycérinée est préférable. 11 se développe, à la surface, des colonies arrondies, a-i r 'i ri m. — Vincent «lit ne pas avoir obtenu de cultures sur sérum. Avec du produit de lésions, envoyé par Legrain, nous avons obtenu de très belles cultures »ur sérum coagulé, semblables u celles qui se développent sur gélose, mais m: colorant en rose clair ou même restant tout a fait blanches. Ce litres si h i’ommi m terri. — Il ~e forme, en trois ou quatre jours à :i7\ de petites colonies sphériques, devenant irrégulières, mamelonnées, même crustacée» a la longue. La coloration apparaît lentement et devient plus ou moins intense, probablement selon ! acidité de la pomme de terre. Certaines colonies présentent une efflorescence blanche due à la formation de spores. La pomme de terre ne change pas de couleur. Ci i.ti ri s u « \ s 1 1 mu n i m\. — |,e milieu e*l moins favorable que les infusions végétales. Le microbe - y développe sous forme de sjdié- rules floconneuses qui restent toujours petites «■( s,. dé|»osont peu à peu au fond du vase. Le liquide reste clair. Ci i.ti ris le lait. — Le développement s'y fait bien; le lait n’est pas coagulé, mais se peplonise lentement. l’roprléléN biol«»Kiqm*is. — Lien peu de chose es| connu. Les cultures ne dégagent pas d'odeur, comme le font beaucoup d'autres c Li'lothrix . I ne chaleur de Ô0° lue en quelques minutes les cultures qui ne contiennent pas de spores. Les spores résistent à 7a° pendant cinq minutes et périssent en trois minutes à 8:1°. Les inoculations variées, faites à divers animaux, soit avec les cul- tures, soit avec des grains provenant des lésions humaines, n'ont jamais donné de résultats. Cladothrix farcinica Nocard. Hncille du farcin du btruf de Socard.) Atlas pk microbiolooif, Pi., xvu. I .e farcin du l»ruf est une maladie chronique, rare actuellement «mi l' rance après avoir été commune autrefois. Elle a bien été étudiée 1048 BACTÉRIACÉES. par Nocard (1) en 1888, sur (les pièces venant de la Guadeloupe où elle sévissait d’une façon intense. L’affection est caractérisée par une inflammation suppurative des vaisseaux et des ganglions lymphatiques superficiels. Il se produit, surtout aux membres, des cordes indolores, insensibles, peu dures, qui suivent le trajet des veines superficielles. Quelquefois, sur leur trajet, il se forme de petits abcès qui ne s’ouvrent que rarement ; par incision, on en fait sortir une matière blanchâtre, caséeuse, inodore. La marche de la maladie est très lente; à la longue l’animal mai- grit et peut même mourir cachectique. A l’autopsie, outre les lésions constatées par l'extérieur, le poumon, le foie, la rate peuvent renfer- mer de nombreux noyaux à centre caséeux ou purulent. Morphologie. — Caractères microscopiques et coloration. — Le pus renferme des éléments microbiens assez spéciaux, bien ap- parents surtout après coloration. Ils se colorent du reste bien aux couleurs d’aniline, sont décolorés par la méthode de Gram, mais restent colorés par celle de Weigert. Ce sont des filaments rameux, enchevêtrés, formant de petits amas d’apparence buissonnante. A un moment donné, ces filaments se segmentent en articles cylin- driques, d’environ 2 p. de longueur. L’épaisseur est d’environ 0,23 p. Les ramifications des filaments en font devrais Cladothrix. Les faux tubercules que l’on rencontre dans les viscères, présentent à leur centre une quantité de ces mêmes amas en forme de broussailles. Cultures. — Le microbe se cultive, en présence (le l’air, sur tous les milieux liquides ou solides, entre 30° et 40°. 11 est exclusivement aérobie. On obtient facilement des cultures en ensemençant le pus d’abcès ganglionnaires. Ces cultures se font au mieux dans les milieux neu- tres ou alcalins, mais réussissent également, quoique moins bien, dans les milieux légèrement acides; la réaction du milieu ne se mo- difie pas par la culture. Cultures sou gélatine. — La culture est très peu abondante. En piqûre, il se forme à la surface une petite colonie blanchâtre et presque rien dans le canal; la liquéfaction est très lente à se pro- duire. Sur gélatine acide, la culture est un peu plus abondante, la liquéfaction plus rapide ; le milieu prend une teinte brune. Cultures sur gélose. — L’espèce y donne de petites colonies circulaires, saillantes, d’un blanc jaunâtre, opaques, ternes, qui peuvent confluer en une pellicule et se recouvrir d'une efflorescence blanche due aux spores. (1) Nuc*nD, Note sur la maladie des bœufs de la Guadeloupe connue sous le nom de Farcin ( Annales de l’Institut Pasteur, II, 1888, p. 293). CLADOTIIRIX. 1049 Cultures si h seri m. — Sur sérum coagulé, la culture a même aspect que sur gélose ; elle reste plus humide. Cultures si h pomme i>e terre. — Il se forme des colonies circulaires, d'un gris jaunâtre, confluant en une pellicule verru- queuge ou pli>sée, se recouvrant vite d’une efflorescence blanche de spores. Cultures i>v\s le bouillox. — Le microbe y donne des amas blanchâtres, irréguliers, tombant au fond du vase, ou flottant à la surface et y formant des taches lenticulaires d’un blanc sale, ne se laissant pas mouiller par le liquide. C'est surtout dans les bouillons glycérines que cet aspect e-4 bien net; la culture ressemble souvent à du bouillon gras dont les yeux se sont ligés par refroidissement. Culti ri s i>v\s le lait. — Le développement s'y fait sans pro- duire de coagulation. Toutes les cultures montrent la forme typique du microbe, l'aspect en broussailles des lilamenls. Par compression, les filaments se dis- socient aussitôt en bâtonnets. Les vieilles cultures, surtout celles qui présentent l’efflorescence blanche, contiennent beaucoup d’artbrospores ovoïdes, se colorant difficilement. Inoculation expérimentale. On obtient facilement l'infec- tion chez le cobaye, le boeuf et le mouton, à l’aide des produits pathologiques ou des cultures; le lapin, le chat, le cheval et l'âne sont réfractaires. En injectant une petite quantité de produit virulent *ous la peau d’un cobaye, on détermine la formation d'un abcès à cet endroit; les ganglions voisins se prennent ; il peut se former dans la région un phlegmon énorme; l’animal guérit cependant. Par inoculation intra-péritonéale on intra-veineuse, on obtient des lésions qui rap- pellent tout à fait celles de la tuberculose miliaire ; dans le second cas surtout, tous les viscères sont farci' de faux tubercules qui con- tiennent le microbe avec son aspect en broussailles tout spécial. Les grands animaux résistent très longtemps; on ne sait pas si les lé- sions produites chez eux occasionneraient la mort. TROISIÈME PARTIE ÉTUDE SPÉCIALE DES PRINCIPAUX MILIEUX LES BACTÉRIES DE L'AIR L’air renferma un très grand nombre de Bactéries. On en a une ; preuve facile en exposant pendant peu de temps à l’air des milieux de cultures dûment stérilisés; la contamination s’en fait souvent dans de grandes proportions. Les exemples ne manquent pas, mal- heureusement, dans les recherches bactériologiques de chaque jour. Il est du reste facile de comprendre comment des êtres de taille si minime, à plus forte raison encore leurs spores, se rencontrant à profusion dans la nature, se répandent et se renouvellent constam- ment dans l’atmosphère. Les premières recherches précises sur les Bactéries de 1 air ont été faites par Pasteur; il en a exposé les résultats dans la campagne célèbre qu’il a fai te contre la génération spontanée (t). Pour récolter ; les germes de l’air, il faisait passer lentement un volume déterminé d'air, à l'aide d’un aspirateur, sur une bourre assez épaisse de 1 coton-poudre, placée dans un tube de verre en communication avec j l’aspirateur. L’opération terminée, la bourre était dissoute dans un mélange d’alcool et d'éther. Le liquide, maintenu au repos, laissait déposer un sédiment plus ou moins abondant formé pai tous les corps en suspension dans 1 atmosphère. Parmi ceux-ci se lrou\ aient des poussières minérales, des débris végétaux ou animaux, des I spores de Champignons et entin des Bactéries. Mais l’étude de ces j êtres, surtout des derniers, devenait difficile à cause du mauvais j état dans lequel ils étaient obtenus : il était souvent même impos- sible de les distinguer dans le mélange complexe que l’on avait à examiner. Enfin, tout était mort sous l’action toxique du réactif; il n’y avait plus à espérer la moindre culture. L’emploi des acroscopes, préconisés par Poucliet et perfectionnés j par Miquel (2), ne donne pas des résultats bien supérieurs. Le I (1) Pasteur, Mémoire sur les corpuscules orgauisés qui existent dans 1 atmosphère, 1S(>I. 1 (2) Miqchi., Les Organismes vivants de l’atmosphère. Paris, 1883, p. 4l. LES BACTÉRIES DE L'AIR. 1051 principe consiste à projeter un courant d'air, obtenu à l'aide d'un aspirateur, sur une lamelle de verre enduite de glycérine. Le liquide visqueux retient les corps en suspension, qui restent agglutinés à la lamelle; la préparation est alors examinée au microscope. Lotte méthode peut avantageusement servir à lixer les objets d'un certain volume en suspension dans l'air, les particules minérales, h-s Algues, les spores de (.hampignons par exemple; elle est tout à fait à rejeter pour l'étude des Bactéries, qu'il n'est pa> possible de distinguer. Les procédés à rechercher sont ceux qui permettront d'isoler les Bactéries et de parvenir à les caractériser, et peut-être, à les »pé- cilier; ce sont les diverses méthodes de cultures employées pour étudier le développement de ces êtres, méthodes que l'on modifie, que l'on adapte à des besoins spéciaux. Pasteur a eu le premier l'idée de faire développer, dans des liquides nutritifs, les Bactéries d'un volume déterminé d'air. Son procédé, qui pouvait aussi servir à une numération approximative des germes de l'air, était le suivant: Iles ballons à col effilé sont remplis de liquide nutritif, chauffés jusqu’à vive ébullition du con- tenu et fermés au chalumeau. Le vide est fait dans ballons. Kn brisant leur pointe, l'air y rentre avec violence en entraînant les pnus-iéres en suspension. Les vases refermés à la flamme sont mi- en étuve 4 30 degrés. La végétation est plus ou moins abondante, suivant la quantité de germes que contenait le volume d'air intro- duit, qui peut être facilement évalué, mais seulement d'une faeon approximative. Il peut arriver que, parmi les ballons mis en expérience, il y en ait un certain nombre «pii restent intacts, nombre «jui varie nécessairement avec le «legré de pureté de l'air; très minime dans h-s endroits peuplés, où l’atmosphère est riche en Bactéries, la proportion «le «'es derniers peut devenir ass,-/ grande en pleine campagne, sur le- hauteurs, où l'air est bien plus pur. ('.elle méthode a été bien perfectionnée par Miquel, dans les in- téressantes recherches qu’il poursuit à l'Observatoire de Mont- souris. Il en a obtenu d’excellents résultats, en poussant assez loin h- fractionnement des cultures; qui forme la base de sa manière d’opérer. Miquel (I) barboter un volume connu «l’air, à l aide d’un aspirateur «|uelconque, dans 30 centimètres cubes de bouillon, contenu dans un flacon à deux tubulures. L’air entre par un tube qui plonge jusqu’au fond du ihpùde et peut s’échapper du vase par (I Mi-j- si , !-'•• Or&iniimx-. de I almo.pherc, el Neuvième mémoire sur le» pouitière* organise» de l'atiuonphi're (Annuaire de CObtenatoire de M ont tour n pour IS-:, p. J7g 1052 ÉTUDE SPÉCIALE DES PRINCIPAUX MILIEUX. la seconde tubulure, garnie d'un bouchon lâche d’ouate. Lorsque l'opération est terminée, ce dernier tampon est projeté dans le liquide avec un lil de platine flambé; le vase est doucement agité pour bien répartir les germes dans la masse. On en distribue alors le contenu dans un assez grand nombre de conserves de bouillon, 30 à 40 au moins. Le nombre des ballons à employer pour cette répartition doit être, à peu près, connu d’avance; il faut qu'une assez forte proportion ne montre aucun développement. De celle façon, il est permis de supposer que chacun des ballons troublés n’a reçu qu’un seul germe; leur nombre donne directement celui des germes contenus dans le volume d’air qui s’est lavé dans le bouil- lon primitif. Cette méthode possède de très grands avantages. Bien conduite, elle donne certainement des évaluations les plus approchées qu’on puisse obtenir. Le milieu est des plus convenables pour le rajeunis- sement des Bactéries ; les cultures peuvent être conservées long- temps sans crainte d’altération ou de contamination. C’est certaine- ment le procédé d'analyse bactériologique de l'air qui offre le plus de rigueur scientifique et qui donne les résultats les plus sûrs. 11 est malheureusement d'un emploi peu pratique à cause de la grande mise en œuvre qu’il réclame. Chaque analyse demande un grand nombre de ballons, une cinquantaine au moins en moyenne; il faut disposer d une grande installation et de tout un personnel pour pouvoir ainsi faire des recherches suivies. De plus, il est bien difficile d'affirmer avec certitude qu’un des ballons troublés ne ren- ferme qu’une seule espèce, venant d’un seul germe introduit par le fractionnement du liquide de barbotage; rien n’indique, dans bien des cas, un mélange d'espèces dans un milieu liquide; il faut alors nécessairement recourir à des expériences de vérification sur les milieux solides, ce qui complique encore 1 opération. Enfin, la détermination même d’une espèce pure, chose dehaute importance, est d’habitude beaucoup plus difficile d’après les caractères des cul- tures dans le bouillon ; les différences des cultures sont moins sensi- bles et prêtent plus à la confusion. Dès que les méthodes de culture sur les milieux solides furent instituées, Koch les appliqua à l’étude des Bactéries de l'air. 11 expo- sait à l’air, pendant un temps déterminé, un cristallisoir dont le fond était recouvert d'une couche de quelques millimètres de géla- tine nutritive. Un certain nombre de germes tombaient à la surface et donnaient, après quelques jours, autant de colonies. Cette manière d’opérer ne peut naturellement donner que des indications spéciales et jamais des résultats précis. LES BACTÉRIES DE L'AIR. 1053 Hesse (1) a imaginé un procédé plus applicable, basé sur les mêmes principes. Il fait circuler lentement un volume déterminé d'air dans un vase dont la paroi interne est revêtue d'une mince couche de gélatine solidifiée. Les germes qui sont en suspension, bactéries ou Moisissures, s'accolent à la gelée et y donnent des colonies bien visibles. Son appareil consiste en un grand tube de verre, ouvert auxdeux bouts, de 70 centimètres de long sur 3 centimè- tres et demi de diamètre ; une extrémité est fermée par un capuchon plat de caoutchouc bien tendu, percé d'un trou rond de t centimètre environ de diamètre ; l’autre est munie d’un bouchon de caoutchouc traversé par un tube de verre de la grosseur du petit doigt, muni de deux tampons d'ouate. Ou introduit dans le tube, avec une pipette, 50 centimètres cubes de gélatine nutritive fondue, puis, après avoir recouvert le capuchon de caoutchouc perforé d’un autre plein, on le met dans le stérilisateur à vapeur où on le laisse une heure ou deux. Lors du refroidissement, lorsque la gélatine devient visqueuse, on tourne doucement le tube sous un robinet d’eau froide, de façon à amener la gelée à prendre à son intérieur en une couche continue, sous forme de manchon. Le tube disposé horizontalement sur un pied à niveau, C't mis en communication, au moyen de tubes de caoutchouc, avec un système aspirateur. Le premier capu- chon de caoutchouc est enlevé et l'air pénètre doucement par l’orilice du second dès que l'aspiration commence. La progression de l'air doit être très lente, pour permettre aux corpuscules en suspension de se déposer sur les parois; il faut au plus faire passer un litre d’air chaque trois minutes. L'expérience terminée, le tube est refermé à ses deux extrémités, puis placé dan-» de bonnes conditions de tem- pérature. Les colonies apparaissent vers le troisième jour ; il est pos- sible de les examiner à travers le verre à de faibles grossissements. Pour recueillir celles qui sont éloignées des extrémités, il faut fen- dre le tube à travers ou en long. L'appareil est encombrant et diffi- cile à stériliser; de plus, la surface de la gelée se dessèche vite et peut devenir impropre au développement de certaines espèces. Les conditions en rendent l’usage peu fructueux. Krankland ,2) a cherché à utiliser la pratique de dilution dans la gélatine de la méthode ordinaire des cultures sur plaques. Il fait passer un volume d’air connu à travers un tube de verre muni de deux bourres de soie de verre, sèche ou humectée d'eau sucrée. (I) Hitu, Ueber Betlimmaog der in der l.uft entlulteneu Mikrorrani-mem {MittheiUngen a ut dem kanerlicktn Oetundheiltamlt, 11, p. t- P. Peakilam, The ditUribution uf \Lcro-orS«ni»nn iu air (Proceediuat of the flouai Society London, 1846, 8, 5Î6J. 1034 ÉTUDE SPÉCIALE DES PRINCIPAUX MILIEUX. Après l’opération, chaque bourre est introduite dans unflacon con- tenant de la gélatine fondue. On agite doucement jusqu’à complète dissociation de la soie de verre dans la gélatine; puis on étale la gelée à l’intérieur des flacons, suivant le procédé d’Esmarch, ou on la coule sur des plaques de verre La division complète des bourres est très difficile à obtenir et le mélange de la soie de verre à la gelée donne une masse opalescente, dans laquelle les jeunes colonies sont souvent peu visibles. Les cultures obtenues avec la première bourre renferment d’ordinaire un assez grand nombre de colonies; celles fournies par la seconde n'en offrent que très peu. Pétri (1) préfère comme filtre du sable blanc fin stérilisé par expo- sition à une haute température. Il présente sur la soie de verre le grand avantage de se mélanger parfaitement à la gélatine et de se diviser facilement dans la masse. Dans un tube de verre de 9 centi- mètres de long sur fcm,5 à Icm,8 de large, il dispose, au moyen de culots en toile métallique, deux amas de sable fin de 3 centimètres de longueur chacun. Celte portion filtrante forme deux courts cylin- dres. qui se touchent à la partie médiane. Les extrémités du tube sont bouchées avec un tampon d’ouate et l’appareil est stérilisé à haute température. Pour l'usage, on le met en communication avec un aspirateur, après avoir enlevé les tampons d’ouate. L’aspiration doit être puissante, à cause de la résistance qu’offre le sable tassé au passage de l'air; on l’obtient à l’aide d’une trompe ou d’une pompe à air. Lorsque le passge de l’air est terminé, le sable est mêlé à de la gélatine fondue, dont la quantité doit être propor- tionnée à la masse d’air qui a filtré; le mélange est coulé sur des plaques ou dans de petits cristallisoirs plats, munis d’un couvercle. Le développement des colonies se fait comme dans les cultures sur plaques ordinaires. II est facile, à un faible grossissement, de distin- guer les grains de sable des jeunes colonies. Ce dernier procédé ofTre de très grands avantages sur la méthode de Hesse; il n’est pas toutefois sans présenter d’inconvénients. Les culots de toile de cuivre doivent être parfaitement calibrés pour ne pas laisser fuir le sable, puis l’aspiration puissante à laquelle on est obligé de recourir peut modifier les conditions dans lesquelles se trouve l’air soumis à l’expérience. Straus (2) a adapté d’une façon heureuse la méthode de barbotage de Miquel à la culture sur les milieux solides. Il fait barboter un (1) Petiu, Eine neue Method Bactérien uud Pilzsporen in (1er Luft nachzuwcisen uml zu ziihlen [Zeitschrift far Hygiène , III, p. 1, 1887). (9.) Stiui's, Sur un procédé perfectionné d’analyse bactériologique de l'air (Anna/es de l'Institut Pasteur, II, 1888, n° 4, p. 170). LES BACTÉRIES DE L’AIR. t<>3ï» volume d’air déterminé à travers de la gélatine maintenue fondue à 30° dont il se sert pour faire les cultures. L'appareil à barbotage se compose d’un petit tlacon cylindrique, portant, près de son col, une tubulure oblique. Le goulot est fermé par un bouchon creux se terminant extérieurement par un tube court et intérieurement par un tube effilé plongeant jusqu’au fond du flacon. La tubulure latérale est garnie «le deux tam|>ons «l'ouate séparés par un étranglement. L’appareil, bouché en haut par un tampon «l’ouate, est passé à l’étuve sèche. On y verse 10 centimètres cubes de gélatine fondue et une goutte d’huile ; puis le tout est placé, pendant un quart d’heure, à l’autoclave à 115 degrés. Après refroidissement, l’opération peut commencer. Pendant toute la durée, la gélatine est maintenue fomlue vers 30° à l’aide d’un bain- marie, ou plus simplement, en tenant le tlacon dans la main. La tubulure latérale, munie de ses deux bourres, est mise en commu- nication avec l’appareil aspirateur; on enlève la bourre qui ferme le tube extérieur du bouchon et l’expérience commence. Le passage de l'air à travers la gélatine fondue se fait plus ou moins vite, au gré de l’opérateur, Cràce à l’addition d’une goutte d’huile, il ne se forme que très peu de mousse, quelle «pie soit la vite«.*e du liquide. On peut ain'i faire barboter en très peu «le temps une grande quan- tité d’air, sans avoir à craindre «le projections, jusqu'à 30 litres par quart d’heure. L'opération terminée, on remplace la bourre du tube d'entrée de l’air, un agite bien l'appareil pour mêler à la gélatine les germes qui auraient pu rester adhérents aux parois, on enlève la pre- mière bourre de la tubulure et on fait tomber, à l’aide d'un fil de platine stérilisé, la seconde bourre dans la gélatine ; la tubulure e>t refermée avec sa première bourre, la gelée «‘st alors coulée sur plaques, ou étendue à l’intérieur du flacon d'après b* procédé d’Esmarch. La seconde bourre, que l’on fait tomber dan> la gélatine, ne retient «pt'une très faible quantité «le germes, comme il est facile «Its s’en convaincre en l’ensemençant a pari ; le barbotage retient donc les germes de l’air dans une proportion très suffisante. Lu durée 7 Les patientes recherches de Miquel I) ont cependant conduit à la connaissance de données du plus haut intérêt. Elles ont montré que le nombre des Bactéries en suspension dans l'atmosphère variait en plus ou en moins dans des rapports directs avec certaines circons- tances climatériques, avec l'altitude des lieux, a\ee la distance du sol au point où se fait la prise d'air, avec la présence de l'homme et surtout l'encombrement. Il existe des variations annuelles qui sont très probablement "oii' I influence immédiate des conditions de saison. Le nombre des Bactéries aériennes baisse rapidement à la lin de l'automne, reste peu élevé pendant tout l’hiver, puis s'acrmit et se maintient haut, pendant toute lasaison chaude. Dans une même journée, on observe des variation* lunaires, se produisant régulièrement à des heures déterminées; il y a un minimum vers deux heures du matin et un autre vers sept heures du soir, un maximum vers huit heures du matin et un autre vers sept heures du soir. Les variations journalières paraissent plus nettement être sous la dépendance de>* phénomènes météorologiques. Les crues des Bactéries atmosphériques ont généralement lieu sous les hautes pressions. La température est loin de provoquer de- recrudescences aussi soudaines. Le plus souvent les fortes crues ont lieu en été, mais les chaleurs prolongées font diminuer sensiblement le nombre des Bactéries de l’atmosphère. Enfin les maxima semblent corres- pondre presque toujours aux états hygrométriques faibles. Une pluie de quelque durée purilie l'air, qui est beaucoup plus riche en Bactéries pendant les moments de sécheresse que dans les époques d'humidité. Retenus, en effet, par un substratum humide, les germes ne peuvent être que très diflicilement enlevés par les mouvements de l'air qui sont le principal agent de leur dissémi- nation. Le vent est certainement la cause la plus importante de la disper- sion des Bactéries et de l'accroissement en nombre de celles qui sont en suspension dans l’atmosphère. Son action n'est que peu appréciable lorsque le sol est humide, parce que les germes sont fortement retenus. Il n’est plus de même lorsque le sol est sec et friable ; les courants d’air mélangent à l'atmosphère une grande quantité de poussières Unes, très riches en Bactéries. On en trouve une confirmation à tout in-tant dans les recherches de laboratoire* les cultures ouvertes dans un courant d’air ont de très grandes chances d’être contaminées; celles qu'on découvre flans un local où 0) U« Organismes virant* mirra n’ètre en aucune façon nuisible. D’un autre côté, beaucoup de Bactéries, des espèces a craindre entre autres, sont bien loin d’être exigeantes en matériaux azotées; cer- taines peuvent se reproduire et végéter assez longtemps dans l’eau distillée, utilisant ainsi des quantité' d'aliments si faibles que nos réactifs chimiques ne nous les signalent pas. Des eaux très peu riches en matières organiques et en composés azotés, données comme pures à l’analyse chimique, peuvent se montrer très peu- plées de Bactéries. Chantemesse et Widal (1 ont trouvé de nom- breux Bacilles typhiques, lors de l’épidémie de Pierrefonds, dans une eau de puits ne renfermant que des proportions très faibles de matières azotées; j'ai isolé cette même espèce, très abondante, d’eaux données comme très pures à l’analyse chimique. D’ailleurs, ces eaux forment souvent un bon milieu nutritif pour des espèces pathogènes. D'après les recherches de Wolfhugel et Biedel (2), de Slraus et Duhurry t;. les eaux de boisson riches en matières organiques, filtrées et stérilisées, permettent, à des températures favorables, un développement abondant du Bacille du 'barbon, du Bacille typhique, du Spirille (lu choléra. Le Bacille du charbon pullule même dans l’eau non stérilisée, soutenant ainsi la lutte avec les saprophytes, qui fout au contraire disparaître rapidement le Spirille du choléra. A ie des uilorobes pathogènes dans l’eau. — Il -erait inté- ressant d’avoir des renseignements précis sur la façon dont les Bactéries pathogènes se comportent dans les eaux. Les résultats obtenus par divers savants qui se sont occupés de la question sont malheureusement assez peu comparables et souvent tout à fait di- vergents, ce qui s'explique par la très grande variabilité des condi- tions d’expérience. La manière de vivre de ces Bactéries dans l'eau dépend, en effet, de nombreux facteurs. C’est tout d'abord la com- position chimique de l'eau, principalement sa richesse en matières organiques; de plus, la nature de ses matières organiques dont (Il t H«!.r»>irs»K fl Widal, Annula ffbygiéne publique et fie médecine lé q ale |M7 I. XVII, p. 117. (î, WointLun. ri Ribxl. [lie V*»r»iirhmi(ç drr llartrrien IBS TnnkwM.tr (Arbeilen aut ’iem kaiterlicben Gefundheitmmte, IHSti, p. 455). (1| Sr.Ai . «H Dckahht, t.a Vis do» rnirrotws psllingène. dans leau (ArrAi.«a de médecine expérimentale, I, 11(19). 1062 LES BACTÉRIES DE L’EAU. certaines sont très propices à la vie des microbes, les autres inac- tives ou même nuisibles. C’est ensuite la température de l’eau, l’ac- tion des conditions de milieu, particulièrement de l’aération, de la lumière, du mouvement. C’est surtout la présence ou l’absence d’autres Bactéries qui peuvent, plus fortes, prendre le dessus dans cette lutte pour la vie, faire même disparaître complètement l'es- pèce que l’on a mise en expérience. Enfin, il est encore des condi- tions qui dépendent des microbes eux-mêmes : la vitalité, la résis- tance du microbe employé doivent aussi avoir une influence notable sur les résultats observés. En opérant sur des eaux stérilisées d’avance, on se débarrasse de l’action nuisible des autres Bactéries. Pour ne pas introduire de matière organique dans l’eau en l’ensemençant, il est nécessaire de délayer une très minime portion de culture dans cinq ou six centi- mètres cubes d’eau distillée et d’ensemencer avec le moins possible du mélange. On remarque alors d’ordinaire une diminution pen- dant les deux ou trois premiers jours, puis une forte multiplication, suivie d’une diminution définitive due à l’épuisement du milieu. Seulement, on doit observer qu’on ne se trouve plus dans les con- ditions que l’on rencontre le plus souvent dans la nature. Il résulte des expériences, en particulier de celles de Straus et Dubarry, que beaucoup de Bactéries pathogènes ont le pouvoir de vivre dans l’eau et de s'y multiplier. Il est toutefois des conditions, peu connues encore, où, même introduites en quantités considé- rables, elles semblent disparaître en peu de temps. Cette disparition peut n’ètre qu’apparente. Les microbes en sus- pension dans l’eau, ne trouvant pas les conditions nécessaires à leur vie active, donnent des spores qui tombent au fond. Si alors on examine l’eau telle quelle, on n'en trouve plus de trace. Il faut provoquer leur mise en suspension dans l’eau pour les reconnaître. C’est ce que démontre très bien une expérience de Chantemesse et Widal sur le Bacille typhique. En ensemençant de ce microbe dans une grande quantité d’eau laissée en repos absolu, l’analyse n’en décèle plus au bout d’un certain temps. Si 1 on décante avec pré- caution la presque totalité du liquide et qu on remplisse le vase axrcc de la nouvelle eau préalablement stérilisée, cette dernière montrera du Bacille typhique à l’analyse; les spores qui s’étaient déposées avec les sédiments, ont repris la vie active grâce au nouvel apport de matière organique par l’eau. C’est ce qui peut expliquer com- ment une eau de puits, longtemps inotrensive, peut devenir nuisible à un moment donné après une forte agitation ou même après un nettoyage suivi d’une nouvelle mise en eau. 1063 LES BACTÉRIES DE L’EAU. Le Bacille typhique parait pouvoir vivre très longtemps dans 1 eau stérilisée, surtout si elle renferme une notable proportion de ma- tières organiques comme l'eau de rivière. Meade Boiton 1 a encore trouvé vivant après un mois, Straus et Dubarry après quatre-vingt- un jour», Chantemesse après trois mois, Braun (1 après six mois pas- sés. Dans l’eau ordinaire, non stérilisée , contenant d autres espèces, il n’est pas possible de donner des conclusions générales, parce que les résultats doivent considérablement varier selon la nature des espèces qui vivent en concurrence. Il va le plus souvent diminution, peut-être même disparition complète ; mais il peut y avoir au con- traire augmentation, lorsque les autres microbes périssent et aug- mentent ainsi la proportion de matière nutritive d** l'eau, (. est ce que j'ai observé sur une eau fortement contaminée par le Bacille typhique. Dans l'échantillon conservé en tlacon bouché, j'ai vu dispa- raître en grande partie les rares espèces saprophytes après un mois; le Bacille typhique restait presque seul au bout de deux mois, puis est devenu très rare, mais n’a disparu que vers le sixième mois. Huppe, dans une série d'expériences, a obtenu des résultats contraires; le Bacille typhique a cédé le pas aux espèce- saprophytes. I.a numé- ration lui a donné les chiffres suivant- ; X r«»siM. I j«wr. » jour». I0j««r«. J» « ytmn. Builln tipbiqtin 1600 76 05 96 76 Bacille** de l'eau 120 12.000 160 «00 2*0.000 700.000 '>0.000 C.es proportions doivent toutefois considérablement varier selon les espèces de Bactéries que l’eau renferme. Karlinski 2). dan- l'eau de marais, très riche en saprophytes, dit n'avoir pas pu retrouver de Bacille typhique vingt-quatre heures après un ensemencement abondant. Mai- -es constatations n’ont été faites qu'au moyen de seules cultures sur plaques de gélatine, moyen trop intidèle dans ces conditions. Les recherches de Frankland 3} ont été faites dan- de meilleures conditions, à l'aide de la méthode de Parietti p. “12;. Klle- démon- trent que, selon les conditions présentes, le Bacille typhique disparait, dans l'eau delà Tamise non stérilisée, dans un intervalle de temps variant de deux à cinq semaines. l)e l’.iaxa (4) dit que cette espèce (1) Inl^reoehungen u!>«r dt* f>**p*ner*liou«orr!i«inuugrn pstbogener RakPrien in> dintilliri-Uu Wa*i<*r {ZiegUr'i Untraçe zur patkologurfien Anatomie, Vil. 1*89). (t) K»hu»»«i, l'elior ii«» Vrrhallen einigtr patliogener bakterien irn Triakwa*-er (Arthrn fur Hygume, IX, 1**9, p. 113 et *32). (31 Ui-ber da» Verbalteu d** Typhushacillu* uud île» Bactllu* cohcommuiii» im Tnokwawr {Zeitichrift fûr Hygiene, XIX, 1*9'.). i*) lli liuu, I.VIsf liu Wrhalten eiuigtr palhogoner Mikrowg*iii*m*n im Meerw**»rr Znttehrift für Uygtene, VI, 1689). I06'f LES BACTÉRIES DE L’EAU. peut vivre longtemps et même pulluler dans l’eau de mer peu riche en microbes saprophytes. Il semble qu’on peut conclure actuellement que la vie de ce mi- crobe dans l’eau ordinaire est très limitée et ne dépasse pas quelques semaines. On n’a aucune donnée sérieuse sur la façon dont se comporte ici la virulence du microbe. Pour le Spirille clu choléra, les résultats obtenus jusqu’ici sont encore moins concordants. Wolfhügel et Kiedel l’ont vu disparaître après deux jours dans certaines expériences; dans d’autres, par contre, ils l’ont retrouvé vivant après sept mois, peut-être même un an; Straus et Dubarry en ont obtenu des cultures après plus d’un mois. Les dernières recherches montrent que ce microbe peut avoir complèt ement disparu vingt-quatre heures après l’ensemencement, ou persister des semaines ou des mois, ceci suivant la composition de l’eau, sa teneur en microbes et la nature des espèces présentes. Ledoux-Lebard (1) et Démétriadès (2) ont observé que 1 e. Bacille de la diphtérie pouvait résister de une à trois semaines dans l’eau soustraite à l’action de la lumière. Le Bacille du charbon peut vivre plusieurs mois dans l’eau, à l’état de simple cellule végétative ; à l’état de spores, il résiste beaucoup plus, et il se produit facilement des spores dans l’eau. 11 en est de même du Bacille du tétanos et du Vibrion septique. Chantemesse et Widal ont trouvé le Bacille de la tuberculose vivant, dans l’eau de Seine stérilisée, après soixante-dix jours. Straus et Dubarry sont arrivés au même résultat après un séjour de cent quinze jours et ont cru remarquer que la virulence de ce microbe s’atténue après un long séjour dans l’eau. (les deux derniers auteurs ont encore fait d’intéressantes observa- tions sur d’autres espèces. Ils ont trouve vivant le Bacille de la morve au bout de cinquante-sept jours, le Streptocoque pyogène au bout de quinze jours, le Staphylocoque pyogène doré au bout de vingt et un jours, le Bacille pyocyanique au bout de soixante-treize jours, le Pneumocoque de Friedlacwler au bout de huit jours, le Micrococous tetragenus au bout de dix neuf jours, le Micrococcus du choléra des poules au bout de huit jours, le Bacille du rouget du porc après trente- quatre jours, le Bacille de la septicémie de la souris après vingt jours. 11 faut se borner à tirer de ces recherches, avec Duclaux, les (1) Ludoux-Lkhard, Archives de médecine expérimentale, V, 1893. (2) Démétriadès. Action de l’eau sur le Bacille diphtérique (Archives de médecine expéri- mentale, 1895, Vil). LES BACTÉRIES DE L’EAU. 1065 sages conclusions suivantes : que si, d’une manière générale, l’eau e>t un milieu peu favorable aux microbes pathogènes, elle ne l'est pas toujours, et qu’il est toujours prudent de la traiter comme si elle ne l’était jamais. L’eau dans la nature. — Théoriquement, une eau qui émerge d’un terrain qui liltre bien, doit être pure. C’est ce qui arrive pour beau- coup d’eaux de sources; les expériences de Pasteur et Jouberi (t : l’ont démontré. Mais souvent le liquide est souillé à sa sortie, et cela par des causes diverses. D’abord le terrain, à tra\ers lequel l’eau filtre, peut être formé d’éléments grossiers, laissant entre eux des inter- valles [dus ou moins considérables; le liquide n'est dépouillé qu’en partie des corpuscules en suspension. I.e fait est plus commun qu’on ne le pense; des expériences ont prouvé que du gros sable, même en couche épaisse, se laisse traverser par les Bactéries ; les matériaux d’une finesse extrême seuls filtrent bien. Les couches les plus den- ses sont souvent parcourues par des fissures, qui sont parfois très grandes, de véritables failles, qui empêchent l'action épuratrice de s'exercer, l’ne nappe d'eau pure |»eut être souillée par le mélange d’eaux impures voisines, suintant par des interstices du sol. Enfin, les meilleures couches filtrantes elles mêmes n'agissent plus suffi- samment au bout d’un certain temps d’usage. Des Bactéries, des Moisissures même, beaucoup plus grandes, s’accolent à la surface d’un filtre en terre de pipe ou en porcelaine dégourdie, qui les arrête si bien dans les conditions ordinaires, lorsqu'elles circulent a son contact, parviennent, par une lente végétation, en s’adaptant à l’espace restreint qui leur est offert, jusque sur la face opposée, où elles reprennent leur aspect normal. Il n’est guère de sol si dense qui résiste mieux que ces corps. Un voit i«-i l'importance con- sidérable qu'ont les conditions du sol sur la valeur des eaux qu'il contient; ce qui fait que l’étude de ces conditions est indispensable pour toutes les questions de choix et de captage d’eaux destinées à l’alimentation. Supposons cependant l’eau pure au sortir du sol, comme l’est celle des bonnes sources. Il y a souvent au captage des causes nom- breuses de contamination. Il en est de même tout le long du par- cours, où s’observent souvent des fissures de tuyaux permettant I introduction de matières étrangères, ou dans les tuyaux même, aux endroits de stagnation, des amas de matières organiques, véri- tables foyers «le pullulai ion pour les microorganismes. Ces causes n’ont souvent qu’une importance secondaire, mais elle devient (I) Pmuc* et Jotrikt, Comptes rendus de C Académie des sciences. «87». 1066 LES BACTÉRIES DE L’EAU. grande si par les fissures peuvent se mêler des eaux de déchets, eaux ayant servi au lavage d’objets souillés, liquides provenant des fosses d’aisances surtout, choses bien faciles à prévoir du moment où les conduites traversent des lieux habités. Enfin la contamination peut se faire plus près du but encore, au réservoir d'approvisionne- ment ou même au robinet de débit. En tenant compte de ces circonstances, au point de vue des chan- ces de contamination et conséquemment de la teneur en Bactéries, on peut classer de la façon suivante les eaux livrées à la consom- mation : en premier lieu les eaux de rivière; en second lieu les eaux de puits ou de citerne; en troisième lieu les eaux de source. Ces dernières seules sont d habitude d une pureté relative ; si elles ne sont pas souillées à leur point d’émergence par un sol riche en germes, il est facile de prendre des dispositions qui permettent de les obtenir pures. Quant aux autres, elles doivent toujours être suspec- tées et souvent écartées de l'alimentation. Non pas que laplupail du temps elles renferment des espèces nuisibles, la présence en est heu- reusement assez rare. D'un autre côté, 1 organisme ne se laisse pas envahir par les parasites avec la facilité d un milieu inerte; il résiste et garde souvent le dessus. De plus les Bactéries, à 1 état de cellules végétatives, sont facilement tuées par le suc gastrique; les spores ne sont pas attaquées, mais il faut déjà qu elles aient pu se former et presque toujours la température peu élevée de l'eau s y oppose. La principale raison de la prohibition qui devrait s étendre aux eaux de la première et de la seconde catégorie, est l’extrême facilité de leur contamination et la grande extension que peuvent prendre alors les affections épidémiques développées, vu le nombre des per- sonnes exposées. Ces faits ont été amplement démontrés par t'élude de certaines épidémies de fièvre typhoïde, décimant les personnes faisant usage d’une eau suspectée à juste titre et épargnant toute une série voisine consommant une eau pure. On en trouvera des preuves convaincantes dans le remarquable exposé des Modes de propagation de la fièvre typhoïde, fait par le professeur Brouardel (i) au Congrès international d’hygiène de Vienne, en 1887. Ces memes raisons devraient faire rejeter le système de tout à l'égout et l égout à la rivière, qui empoisonne les cours d'eau au détriment des ri\e- rains. Les matières organiques disparaissent, consommées surtou par des Bactéries de l’eau, mais les germes infectieux subsistent et peuvent porter au loin leur action. Analyse bactériologique uvanl fournir quelques indi- cations, souvent précieuses, sur les différentes influences que l'eau a pu subir. Le doit être là l'objectif où tendront tous les efforts, le but qui guidera les recherches. L'observateur n’a encore jusqu'ici q u assez peu de renseignements pour se diriger, mais ils suffisent déjà pour résoudre de graves questions, à la condition d‘ap|«»rter toute la précision nécessaire à ces études {!). En se pénétrant bien des résultats à obtenir, il est facile de se prononcer sur la valeur des différents procédés qui ont été proposés et mis en ermettent d abord d’arriver a une numération des grimes existant dans I eau pouvant croître sur le> milieux employés, d'isoler ceux qu’on peut avoir intérêt à étudier et constater alors* les réactions qu ils peuvent déterminer, particulièrement leur action sur I organisme animai. On peut avoir recours aux méthodes habi- tuelles, d une part, qui conviennent à un nombre assez considérable • d espèces. U autre part, pour obtenir des esjiècesqui demandent des • conditions particulières de milieu ou pour isoler plus facilement • certaines espèces, on peut employer des méthodes spéciales, basées sur I emploi de milieux de composition particulière ou de conditions • de vie différentes. Dans cet ordre d idées, ce n’est qu'avec certains i milieux qu'on arrive à isoler les Bactéries nitrifiantes ; la recherche • des anaérobies exige l'emploi des procédés convenables; l'inoculation ;aux animaux |>eut fournir des renseignements intéressants. Procède de Miquel - Miquel h a appliqué à lanalvse de l’eau Ile procédé de fractionnement des cultures, qui lui avait servi aux examens bactériologiques de l'air, la culture dans du bouillon de I parties de substances tellement diluée' qu'on puisse être sûr de > n'avoir dans chaque ballon qu'une seule espèce, provenant d'un germe unique. Un faible volume déterminé d’eau, un centimètre cube ou une goutte même si c'est nécessaire, est mélangé par agita- tion avec <00 centimètres cubes d’eau ou de bouillon stérilisés. Cette ! première dilution, qui pourra être faite plus faible au besoin, est repartie, tout ou portion seulement, dans une série nombreuse de ballons de petit volume, remplis à moitié de bouillon nutritif, que l’on a privé sûrement de tout germe par une exposition d une & deux heures dans un autoclave à 115-I2Û». Pour que les chances de réus- site soient grandes, qu'on puisse avoir une grande probabilité d’être arrivé à une dilution de l’eau à observer suffisante pour qu'une seule i Bactérie ou une seule spore se trouve dans le volume mis en ense- mencement. il est nécessaire qu'une certaine partie, un bon tiers «les ballons employés reste stérile. Il est souvent commode de faire rapidement une première estimation approchée, ,K»ur arriver p|„» (I Miol'il. A HHuatre d <• t'Ohfrratoire d* Uonltouiit, rtologK|ue dm •aux. l’an», 1 SOI , Gauthier- VllUra. 1**0 et 1881, et Anal;*? bacté- 1070 LES BACTÉRIES DE L’EAU. sûrement à un bon résultat. C’est du reste tout simplement une j affaire de nombre de ballons; il laut pour la plupart du temps on prendre une assez grande quantité, de 00 à 100 et même plus, (- est un des inconvénients du procédé, qui exige une grande installation et n’est alors plus à la portée de la pratique courante. De plus, les milieux liquides, bien que convenant mieux au développement de la plupart des espèces de Bactéries, se prêtent difficilement à leur isola- tion, lorsque plusieurs espèces croissent ensemble. 11 peut fort bien arriver que deux, trois, quatre espèces et plus vivent côte à côte dans un même ballon de culture, sans qu’un œil, même exercé, s’en aper- çoive. Enfin, dans les conditions les plus favorables, où I on n a affaire qu’à des espèces bien et dûment isolées, il est en général beaucoup plus difficile de reconnaître une espèce aux caractères de ses cultures dans les milieux liquides qu’à l'aide de ceux qu elle offre lorsqu’elle croît sur les milieux solides habituels. Méthode des cultures sur plaques. — La méthode à recommander est certainement la vraie méthode des cultures sur plaques de géla line de Koch. Il faut cependant reconnaître que la manière de faire préconisée par Miquel conduit à des résultats plus exacts et permet d’obtenir des espèces que ne donnent pas les cultures sur gélatine. Certaines Bactéries semblent en effet ne pas pouvoir croître sur ces gelées, tandis qu’elles végètent très bien dans les bouillons ; en par- ticulier plusieurs ferments de l’urée décrits par Miquel (p. '->-0 comportent de cette façon. En outre, il en est qui demandent pour commencer à se multiplier un temps assez long, de quinze jours a un mois parfois. Or, il est rare que les cultures sur plaques puissent se maintenir aussi longtemps dans un état convenable pour 1 obser- vation; elles se détruisent presque toujours beaucoup plus lot, a cause de la présence d’espèces qui liquéfient la gélatine. Gomme procédé véritablement scientifique, devant être employé pour les recherches très minutieuses, dans des services largement installes celui de Miquel est sans doute préférable; il offre beaucoup plus de ressources que celui de Koch, qui a pour lui sa commodité excessive sa grande facilité d’exécution et qui, en somme, donne des résultat parfaitement satisfaisants. Complété par certaines recherches corn- élémentaires et par l'étude générale de l'action des nncrota - de l'eau sur l'organisme animal, c'est la véritable méthode d «naly» bactériologique de l'eau qui peut entrer dans la pratique c°i . ^ La marche à suivre pour la préparation des cultures s Pli de gélatine a été exposée précédemment (p. 226). La ge ç I servi,- renferme de H à 12, 15 el même 20 p. 100 de gélatine simant la tempérait extérieure; en été, 10 p. 1 00 est un minimum. Elle LES BACTÉRIES DE L'EAU. 1071 doit être légèrement mais franchement alcaline, l'expérience démon- trant que, dans ces conditions, on obtient le maximum de colonies. I)es tubes, préparés comme il a été indiqué, renfermant de tb à 20 cen- timètres cubes de gélatine, sont mis à fondre à une température un peu inférieure à 40°. On laisse la température tomber un peu, vers 35°, et on fait l'ensemencement. La prise d'eau se fait à l'aide d une |H*tite pipette, confectionnée avec un tube du verre étiré, que Ion a soigneusement stérilisée à I avance. On en prépare une petite provision qui est stérilisée en bloc dans une feuille d'ouate, où l'on puise au fur et à mesure du besoin. Pour des recherches très rigou- reuses, on doit se servir de pipettes essayées d'avance, débitant 20 à 22 gouttes au gramme. La provision d'eau est fortement agitée de manière à répartir les Bactéries dans la masse, le plus uniformément possible. On plonge la pipette par l'orifice du flacon, l'extrémité eflilée tournée en bas, et on laiss<- monter le liquide jusqu'à une Certaine hauteur. On débouche un tube de gélatine et, à l aide de la pipette, on y laisse tomber un certain nombre de gouttes d'eau • que l'on mélange intimement à la gelée, en secouant légèrement le •tube et le roulant doucement entre les doigts de manière à ne pas I provoquer la formation de bulles d'air. On procède de même avec •un autre tube si Ion veut faire à la fois plusieurs cultures du même «échantillon. A l aide de cette première dilution, on en obtient une •seconde en mélangeant une ou plusieurs gouttes du contenu de ce | premier tube à la gélatine d'un second ; puis de la seconde une ■troisième, et. en continuant ainsi, unequatrième parfois, lorsque les teaux sont très riches en Bactéries. Bans des cas spéciaux, quand on «expérimente sur «les eaux d’égout ou des eaux vannes, il peut être nécessaire «le pousser plus loin ladilution. Il est alors plus commode «de partir d'une dilution déjà étendue, obtenue par exemple en rné- i langeant un centimètre cube du liijuide d’échantillon à 100 centi- mètres cubes ou plus deau ou «le bouillon soigneusement stérilisés et d’opérer avec celle dilution comme avec l’eau des cas précédents. ( '.'est une Bimple affaire d'appréciation, qui sera très vite résolue après quelques tâtonnements. Avec les eaux peu chargées de microbes, on ! 1M*ul se passer de faire des dilutions, ensemencer plusieurs tubes avec ides «juantités décroissantes de l’eau à étudier, un premier avec 20 gouttes par exemple, un autre avec 10, un autre avec 5, un autre «avec une seule. Miquel conseille de faire un essai préliminaire, pour évaluer très > apidemenl, d une manière approximative, la richesse de l’eau en itactéries. L’eau à examiner est diluée à I p. 100, 1 p. |000, t p. 10000 «et 1 p. tOOOOO dans de l’eau ou du bouillon stérilisés. Une goutte de 1072 LES BACTÉRIES DE L’EAU. chacune de ces diverses dilutions est introduite dans une série de ballons de bouillon portés à l’étuve. Au bout de vingt-quatre heures, le nombre de ballons contaminés donne une indication sur le degré de dilution à atteindre. Le procédé n'est pas à employer lorsqu'il faut mettre tout de suite l’eau en culture. La gélatine est coulée sur les plaques stérilisées ou mieux dans des boites de Pétri stérilisées, avec les précautions indiquées. Les cul- tures sont placées en nombre plus ou moins grand sur de petites étagères métalliques et laissées dans une chambre humide à une température de t!i° à 18°. Les chambres humides doivent être stéri- lisées avec attention à haute température quand on le peut, ou à l'aide e cultiver dans ces conditionsayanl formé leurs colonies. Il vaut toujours mieux faire la numération défini- tive le plustard possible ; mais en opérant après dix ou douze jours, si les cultures ont été maintenues à une température suffisante, 15» à fH°, on peut être assuré d'avoir une approximation suffisante. Kn maintenant les cultures à une température plus élevée on arrive plus vite à faire une numération dans de bonnes conditions. Avec des gelées à 20 ou 25 p. 100 de gélatine, il est possible de mettre les cultures dans une étuve réglée de 23 à 24° ; le développe- ment est beaucoup plus rapide; après quatre ou cinq jours, on peut faire une numération définitive. Pour faire cette numération en se sert avantageusement d'une simple ardoise, ou d’un carton noir portant un quadrillage blanc au centimètre carré, facile à faire. Pour les cultures assez peu riches en colonies, on compte toutes les colonies d'une culture ; pour celles plus riches, on fait la numération dans la moitié ou le quart seule- ment ; enfin, pour celles qui montrent de très nombreuses colonies on peut souvent établir une moyenne par centimètre carré, encomp- tant sur une dizaine de centimètres carrés, en des endroits divers de la culture, et établissant une moyenne. Avec les bottes de Pétri le nombre total est vite obtenu en multipliant cette moyenne obtenue par la surface donnée par la formule k D’habitude, on rapporte le nombre des microbes d'une eau au centimètre cube. La numéra- tion peut se faire à l’œil nu ou mieux à la loupe. Pour que ces dernières opérations aient une précision assez satis- faisante, il est nécessaire d’avoir des boites à fond bien plat, de fa< on que la couche de gélatine ail une épaisseur à peu près semblable partout. Lorsqu’on peut compter toutes les colonies, cette précaution n’est pas nécessaire. Mac*. — ÜMUtTiologu, t>8 1074 LES BACTÉRIES DE L’EAU- Lus chiffres obtenus sont certainement inférieurs aux chiffres réels ; nous savons en effel que plusieurs espèces demandent un temps plus long pour se développer, d’autres ne croissent même pas dans la gélatine. D’un autre côté, lorsqu’on utilise des dilutions, si une petite erreur est commise dans la numération, elle se trouve considérablement grossie dans les opérations ultérieures; elle n’a toutefois souvent qu’une importance minime, par la raison qu ici les unités sont toujours d’un ordre très élevé. Pour éviter le plus possible l’apport de germes étrangers par l’air, on a proposé de solidifier la gélatine des diverses dilutions à 1 inté- rieur de vases fermés. Ch. Girard emploie les flacons d’Erlenmeyer coniques, à fond large et plat ; 10 centimètres cubes de gélatine sont introduits dans chacun des flacons qui sont fermés par un tampon d’ouate et portés dans les appareils à stériliser. Les dilutions se font comme dans les tubes; on laisse la gelée se prendre en une couche qui occupe le fond du vase. Les colonies se développent; la numéra- tion se laiton plaçant le flacon sur un papier quadrillé comme pré- cédemment. Mais il est difficile, souvent même impossible, de pouvoir étudier de près et directement les différentes colonies qui se développent dans la gélatine ; il est trop chanceux de pouvoir se pro- curer des parcelles de colonies sans léser les voisines. Esmarch conseille (voir p. 232) de solidifier la gélatineà l’intérieur d’une grosse éprouvette où s'est fait le mélange. Il est difficile d’atteindre les colonies et lorsqu’il se trouve, ce qui arrive presque constamment ici, des espèces qui liquéfient la gélatine, le liquide produit coule aussitôt et vient troubler l’expérience. Miquel se sert de cristallisoirs plats, à couvercle portant un orifice, dans lequel se place, à frottement dur, un bouchon prolongé en un tube mince comme celui des ballons Pasteur, (-est une mo- dification très avantageuse des cristallisoirs dits de Pétri. L appareil est stérilisé avec la gélatine; l’ensemencement se fait par l’orifice. Les cultures sont ainsi bien moins exposées à la contamination par l’air. La modification proposée par Malpert-Neuville (1) est beaucoup moins heureuse et est à rejeter de la pratique. 11 répand la gélatine en couronne sur la plaque, met l’eau à examiner dans le vide cential et fait le mélange sur la plaque elle-même avec un fil de platine stérilisé. Outre que cette méthode expose à une plus grande conta- mination par les germes de l’air, il n’est pas possible darrivei à un mélange parfait, de répandre régulièrement les germes dans la (1) Malpebt-Nidvilli, Examen bactériologique des eaux naturelles (Annales (l’hygtine, 1887). Traduit du Zeitschrift fur analytische C hernie de Fresenius, 1886. 1075 LES BACTÉRIES DE L’EAU. masse. Les dilutions se font naturellement d'avance, dans de l'eau ou du bouillon stérilisés. L'auteur cité propose ce procédé pour éviter l’erreur pouvant résulter de ce qu’il reste toujours de la géla- tine dans le tube où "'est opérée la dilution. Il est plus simple, lorsqu on veut en tenir compte dans une numération, de laisser solidilier le restant de gelée dans le tube lui-méme, placé horizonta- lement, et de compter ensuite les colonies qui s'y développent pour faire entrer leur nombre dans le chiffre total. Arloing ft) a décrit, sous le nom d' Analyseur bactériologique, un instrument très compliqué, destiné, selon lui, à obvier à une partie des inconvénients du procédé ordinaire des cultures sur plaques et spécialement à éviter la contamination par l’air ou à faire recon- naître facilement les germes étrangers, apportés par cette voie. L eau à examiner est placée dans une pipette exactement graduée, effilée en pointe capillaire et donnant des gouttes égales et assez espacées. L’eau est plus ou moins diluée suivant sa teneur en Bacté- ries, qu’il est nécessaire d'apprécier d’avance d’une manière très approchée. Lorsqu'on veut faire des cultures dans des ballons de bouillon, on répartit le liquide goutte par goutte dans la série de vases, comme le fait Miquel. Mais c'est pour les cultures sur gélatine que la technique se complique. U gélatine est étalée d'abord sur une plaque de verre de 12 centimètres de long sur 5 de large, divisée, par des traits au diamant, en soixante carrés égaux de un centimètre de côté. Cette plaque ainsi garnie est transportée dans une botte rectangulaire en cuivre, munie d’un couvercle formé de deux lames de verre, mobiles autour de charnières placées sur les côtés les plus étroits de la botte. Ces deux valves ne se juxta- jtosent pas, mais laissent entre elles un petit couvre-joints en cuivre de 7 millimètres de large, pourvu au milieu d'un orifice étroit, par où l’on peut faire passer l’extrémité capillaire de la pipette. A l’aide d’un mécanisme très ingénieux, commandé par un pignon placé à l’extérieur sous la main de l'observateur, on peut faire pas- ser successivement sous l’extrémité de la pipette tous les carrés de la plaque de gélatine. Ine goutte tombe à leur centre. Lorsque la répartition est achevée, on retire la pipette, on enlève la plaque et on la dispose dans la chambre humide. Les gouttelettes d’eau s'éva- dent ; les germes qu elles renferment s’appliquent à la surface de la gelée et s’y développent dans la partie centrale de chaque carré C’est à cette situation que l’on reconnaîtra les germes de l’eau dé ceux déposés accidentellement par l’air. Or, il n’y a aucune raison (1) Aiüjiic, An-ihipur ImctAriologique phyaoloyif, 1887, u" 7, p. Î76). pour l*tude p. 100 pour deux centimètres cubes de bouillon; on couvre d'un capuchon en caoutchouc et on porte à 1 étuve ou au bain-marie à t l il • le huit à douze heures après, le bouillon peut se troubler; on ense- mence alors, avec une goutte du liquide, cinq ou six tubes de bouillon phéniquè, préparés comme, les premiers, qu’on porte en eluve a t.lu. En même temps, on ensemence, avec ce même liquide, des milieux habituels, gélatine et pomme de terre. On peut avoir du Bacille ty- phique pur dès les premières cultures. D’autres fois, il faut taire une troisième épuration dans le bouillon phéniqué. Un certain nom re d’autres microbes peuvent cependant persister. Vincent cite, parmi ces derniers, un Streptocoque, le Bacillus mesentencus yulgatus, le Bacillus subtilis, mais rarement, .le puis en ajouter plusieurs autres, surtout le Bacille rouge de Globig si résistant, et un Microcoque dont la culture sur pomme de terre ne diffère que peu de celle du Bacille typhique, est simplement un peu plus blanche et un peu verruqueuse. Ces espèces se différencient facilement par leur forme, leurs cultures LES BACTÉRIES DE L’EAU. 1079 cl surtout la liquéfaction de la gélatine. Mais, le Bacillus coli com- muais résiste aussi, plus longtemps même que le Ba'ille typhique; on est forcé de séparer ces espèces sur plaques. Cette recherche spéciale du Bacille typhique et du Colibacille dans les eaux a, du reste, été étudiée précédemment avec grands détails p. 708 et suivantes); il suflit d’y renvoyer le lecteur. Milieux spéciaux. — D'après bien «les observateurs, surtout Koch, Metschnikotr, Sanarelli, I emploi des solutions de peplones salées p. 979 et 1001) permet d isoler facilement des eaux le Spirille du choiera et des Vibrions cholèriqenes dont plusieurs lui ressemblent fort. La techni- que à mettre en «eux re est des plus simples. Sanarelli (1 recommande d'opérer sur de grandes quantités d eau. 200 centimètres cubes de l'eau a examiner sont versés dans un ballon stérilisé, suffisamment xolumi- neux pour que la surface de l'eau ait un large contact avec l'air; ou y ajoute dix centimètres cubes d’une gelée renfermant pour lOOd'eau ; G4UiÜM •• 10 pumin. l’fplont t*cht . . _ Chlorure de indium . |o Mitrale do putaite \ _ A I étuve, à 37®. les vibrions se développent très vile «lans un tel milieu. Même si l’eau n'en renferme qu'une très petite quantité, après douze heures ils forment à la surface un voile mince et étendu qu'on peut même ne reconnaître qu’à l'examen microscopique. Pour les isoler, on peut faire des passages successifs sur un même milieu, en réensemençant de six heures en six heures, ou recourir à 1 emploi de» cultures sur plaques. Les réactions spéciales, surtout la réaction du rouge de choléra et l'inoculation intra-péritonéale au cobaye, sont ici un complément indispensable de toute recherche. Pour les espèces à besoins tout spéciaux, il faut employer «les mi- lieux particuliers; on peut donner comme exemple les espèces pro- duisant lu nitrification, obtenues par Winogradsky, ne pouvant végéter que dans des milieux absolument dépourvus de matière or- gangue (p. i41). Inoculations aux animaux. — L’étude de l’action qu'exercent, sur l'organisme vivant, les microbes «l une eau, pris en masse, peut «ton- ner de très bonnes indications sur la qualité des Bactéries qu’elle con- tient, sans forcer à passer par la filière assez longue et compliquée des méthodes d’isolement. L’expérience démontre en effet que le» eaux de pureté assurée, bonnes pour l'alimentation de l'homme, sont, dan» ce» \ il' Vibno0* d- b,,u‘ ei ,'é"<,lüs,' du c,,ü,er* {AnH,iir> * /'«uw, 1080 LES BACTÉRIES DE L’EAU. conditions, inolFensives pour les animaux. Les eaux polluées, au con- traire, sont nettement pathogènes; évidemment, l’action pathogène, ici, est due à la présence du Colibacille ou des espèces voisines, Bacille typhique, Bacillus lactis aei'ogenes, Pneumobacille de Friedlünder ou à celle de Vibrions cholériyènes. Blachstein (1) a érigé le premier ces recherches en méthode. 11 ensemence 10 centimètres cubes de bouillon avec 1 centimètre cube de l’eau à examiner et, après deux jours à l'étuve, injecte un ou deux centimètres cubes dans la veine de l’oreille des lapins, un demi-cen- timètre cube dans le péritoine des cobayes et 0eo,2 sous la peau des souris. G. Pouchet (2) a heureusement modifié cette manière de faire. Il ensemence, avec 30 centimètres cubes de l’eau à étudier, des bal- lons contenant 10 centimètres cubes de bouillon peptonisé, puis laisse huit jours à l’étuve. Au huitième jour, on fait à un cobaye une in- jection intra-péritonéale de 0««,3 à 0“, 5 delà culture pour 100 grammes d’animal. On observe soigneusement l’animal, surtout au point de vue de sa température. La réaction peut être nulle ou de minime importance; elle peut, au contraire, être très marquée, l’animal suc- combe en vingt-quatre à trente-six heures. Dans ce cas, 1 autopsie est faite avec soin; on fait des cultures avec le sang et le suc des organes. Ces cultures sont ensuite étudiées de la façon habituelle. L’inoculation à l’animal des dépôts abandonnés par les eaux, peut aussi fournir des renseignements utiles. Elle montre, par exemple, a présence d’espèces pathogènes anaérobies, Bacille du tétanos ou Vibrion septique, que ne décéléraient pas les méthodes ordinaires de culture. En résumé, l’emploi d’une seule méthode ne permet guère c e se prononcer, avec suffisamment d’assurance, sur la valeur d'une eau au point de vue bactériologique; il est nécessaire de mettre concur- remment en œuvre plusieurs méthodes de recherche. Les cultures sur plaques de gélatine, faites dans de bonnes conditions, permet- tront d’arriver à une numération suffisamment exacte des germes vivants que l’eau peut contenir. Les cultures ultérieures permettront de les déterminer. L’emploi des bouillons phéniqués fera aisément reconnaître les espèces peu nombreuses qui y végètent ; celui de solutions salées de peptones donnera vite des Vibrions. Limpoi- tance de ces deux méthodes est grande au point de vue des especes du groupe du Colibacille pour la première, et des Vibrions thok- (I) Blachstein, Contribution à l'étude microbique de l’eau (Annales de l Institut I asttur, V'(VS9 PoucueTet Bon.ean, Contribution à l'analyse des eau, potables (Annales d'hygiène, février 1897). LES BACTÉRIES DE L’EAU. 1081 Hyènes pour la seconde. L’inoculation à l’animal des microbes de l’eau, pris en masse, »era au>»i d'un excellent appoint. En s'ap- puyant sur les résultats ainsi obtenus, il sera alors possible de for- muler des conclusions sérieuses et bien établies. Puisage et transport de l’eau. — L’eau à examiner est rarement à la portée immédiate de l’expérimentateur. Comme elle doit subir un transport plus ou moins long, il est nécessaire de la recueillir dans des vases préparés à cet effet, ne contenant aucun germe pouvant troubler les résultats. |)es tubes, des ballons ou des flacons de petite taille suffisent d’ordiuaire; ils sont stérilisés d'avance à 150e, bouchés à l’ouate et entourés de papier blanc, puis bouchés après refroidisse- ment avec des bouchons stérilisés ou soigneusement flambés. Le plus souvent, il suffit de remplir un ou deux flacons de 150 à 200 grammes pour faire face à toutes les nécessités; de plus grandes quantités d’eau ne sont utiles que pour certaines recherches spéciales. Les vases sont remplis à l’orilice de débit, après avoir laissé couler un pre- mier jet destiné à emporter les impuretés attachées à celle partie de la conduite, si l’écoulement n'est pas continu, puis refermés aussi- tôt. Lorsqu’il s’agit d'une nappe d’eau, le^ flacons qui ont été stéri- lisés, bien enveloppés de papier, sont sortis et plongés, a l’aide d'une pince stérilisée, dans le liquide, puis retirés pleins et bouches. I tu peut se servir avec grand avantage de ballons dont le col a été étiré en longue pointe au chalumeau ; ces ballons sont fortement chauffés, puis fermés au feu encore chauds. Il y a donc un vide relatif dans leur intérieur. La pointe, plongée dans l'eau, est brisée avec une pince stérilisée, le liquide pénètre en quantité plus ou moins grande dans l'intérieur; la partie effilée est refermée a la flamme. A desti- nation, la pointe est passée au feu, |>our détruire les germes qui auraient pu s’y lixer, puis cassée avec une pince stérilisée, ou avec un trait de lime et un charbon rouge. Il est tout aussi commode de se servir de petites ampoules de verre, prolongées de chaque côté en une pointe effilée, qu'on peut facilement fabriquer soi-mème au cha- lumeau. On se sert le plus souvent des flacons ordinaires de phar- macie. Lorsqu’on ne dispose pas d’étuve sèche, on peut les chauffer dans un coffre à fourneau ordinaire, ou encore les rincer plusieurs fois â la liqueur de Van Svvielen et enlever les traces de sublimé par plusieurs rinçages à I alcool, puis à l'eau que l’on doit prélever. Aucune des rigoureuses précautions indiquées n'est à négliger lors- qu’on désire obtenir les meilleure résultats possibles. Lorsqu'il est possible de mettre l’eau en culture aussitôt le pré- lèvement opéré, il est à recommander de le faire Lorsque l'eau se trouve loin du laboratoire, il faut réduire le plus possible la durée HI82 LES BACTÉRIES DE L’EAU. (lu transport et chercher à obvier aux inconvénients que peut occa- sionner un séjour plus ou moins long du liquide dans des comb- lions autres que celles où il se trouve à son état normal. La ques- tion du transport de l’eau est plus compliquée qu’elle ne parait l’ètre de prime abord. Il peut en ell'et arriver que l’on observe des diffé- rences très sensibles dans la teneur en germes ou dans la nature des espèces isolées de l’eau prise à l’endroit môme où elle est utilisée, et la même eau mise en vases fermés et transportée plus ou moins loin de son lieu d’origine. Il y a la plupart du temps plus de bacté- ries, en chiffre brut, dans le second cas; on peut cependant en trouver moins, certaines espèces ont môme disparu. Beaucoup de Bactéries, voire des pathogènes, végètent très bien dans l’eau ordi- naire, peu riche en matières organiques. Wolffhuegel et I\iedel,dans un travail déjà cité, ont montré que le Bacille du charbon vivait et croissait très bien dans l’eau de boisson ordinaire à des tempéra- tures favorables, sans se laisser étouffer par les espèces saprophytes. Certaines Bactéries même, comme Meade Bolton (1) l a prouvé pour deux espèces communes de l’eau, le Micrococcus aquutilis et le Bactllus erythrosporus , pullulent dans l’eau distillée, se contentant de pro- portions de matières alimentaires bien minimes, peut-être de la faible quantité de milieu de culture apportée lors de l’inoculation. Cette puissance de végétation est fonction de la température et de la durée entre la prise d’échantillon et la mise en expérience. La multiplication, assez rapide vers 1B° et au-dessus, diminue en même temps que le degré de chaleur baisse; elle est assez faible vers 10°, 8°, peu sensible au-dessous de a0; elle parait nulle à 0°. Aussi, pour une analyse rigoureusement exacte, pour une numération aussi approchée que possible, est-il nécessaire de maintenir les échantil- lons d’eau à basse température en les entourant de glace. Le froid n’est en rien nuisible à la vitalité des germes ; la congélation de l’eau même qui les renferme n’a pas d’effet nuisible sur eux, pourvu qu’elle ne soit pas prolongée. Quelques espèces, plus exigeantes au point de vue alimentaire, ou moins résistantes à la concurrence des saprophytes, disparaissent rapidement; c’est le cas du Spirille du choléra qui est toujours mort après deux semaines de séjour dans l'eau ordinaire. Si l’eau reste longtemps dans des bouteilles bien remplies et hermétiquement fermées, l’oxygène qu’elle contient est rapidement consommé; les Bactéries aérobies vraies, celles de cei- taines putréfactions par exemple, ne trouvant plus ce gaz qui leur est absolument nécessaire, tombent en vie latente, donnent des spores (1) Meade Bolton, Uebcr dus Vcrhaltcu verschiedener Buctcrieuarten im Tmikwassor Zeitschrift für Hygiene, I, 1880, p. 76). LES BACTERIES DE L’EAU. 1 08 3 lorsqu’elles le peuvent, ou périssent assez vite. C’est une cause de diminution dans le nombre des colonies qui se développent, voire même une cause de disparition complète de certaines espèces très exigeantes en oxygène. On y obvie en ne remplissant pas totalement le vase; il est vrai qu'on risque alors d'introduire quelque* germes de l'air, mais la contamination est insignifiante si l’on a soin d’opé- rer dans une atmosphère calme, n'ayant pas de poussières en sus- pension. Toutefois, il n'est jamais à conseiller de trop prolonger cette conservation de l'eau, mèmedansla glace ; deux ou trois jours doivent être un maximum qu'il ne faut pas dépasser. On ne peut plus espé- rer avoir des résultats précis en opérant sur des eaux ainsi conser- vées une ou plusieurs semaines. Les Bactéries pathogènes des eaux. — La liste des Bactéries pathogènes, signalées jusqu'ici dans l’eau, se fait de jour en jour plus longue. Il est certain que d'autres espèces, qu’on n’y a jamais constatées, doivent aussi s’y rencontrer vu leur grande dissémination; le Bacille de la tuberculose, \e fUu'ilU de la diphtérie sont assurément dans ce cas. Nous avons vu précédemment p. 697) que la présence du H-trille typhique dans l'eau était un fait absolument acquis ; il concorde du reste avec de nombreuses observations clinique' démontrant le rôle que joue souvent l’eau de boisson dans la di"émination de la lièvre typhoïde. Le Colibacille et les espèces voisines, le Pruumobaeille de Friedlùnder et le Bacillus lattis acrogenes, y sont aus'i fréquents et il n’est plus possible aujourd'hui de leur refuser le caractère pathogène. La recherche dans l'eau et h* diagnostic de ces microbes ont été traités précédemment avec détails p. 708 et 737) à cause de l’impor- tance de la question, ('.es espèces viennent san- aucun doute de contamination par les matières fécales; et que cette contamination soit d'origine humaine ou d'origine animale, elle n’en peut pas être moins dangereuse pour l'homme et d'une moindre valeur comme indice de pollution. Aussi, toute eau qui renferme de ces espèces, et c'est surtout le Colibacille que décèlent rapidement les méthodes d’analyse employées, doit-elle être considérée comme suspecte t Le Spirille du choiera et un assez grand nombre de Vibrions cholè- riqènes ont aussi été signalés dans l'eau. La virulence de ces derniers n'est plus à mettre en doute depuis les expériences si démonstratives de Metschnikoff et de Sanarelli(p. 993 et 998). Aussi, les eaux qui en contiennent peuvent être dangereuses pour l'alimentation. Le rôle des eaux de boisson dans la dissémination du choléra et des affections VliÜ fjSTpTi)"’ U reC,‘ere,'e d“ B“Ci"U‘ C0U d*n’ l MU **rocrapU,t 1084 LES BACTÉRIES DE L'EAU. cholériformes est aussi un fait établi par l’observation clinique. L’origine de ces microbes, comme celle de la précédente catégorie, doit certainement être, recherchée dans les matières fécales de l’homme ou des animaux. Plusieurs microbes pyogènes peuvent se rencontrer dans l’eau. Pasteur a isolé de l’eau delà Seine son Vibrion pyogène, anaérobie facultatif, qui, introduit dans le sang des lapins, les fait périr avec les symptômes d’une grave pyémie. Nous avons vu qu’on pouvait fréquemment isoler des eaux exposées aux contaminations le Sta- phylocoque doré (p. 341), le Staphylocoque blanc (p. 330), le Strepto- coque pyogène (p. 361), le Micrococcus cereus albus( p. 363). Ces espèces indiquent nettement une contamination par des détritus provenant de l’homme ou d’animaux. Le Bacille pyocyanique a été constaté dans l’eau (p. 808); il vient aussi, bien probablement, du contenu intestinal. Koch et Gatl’ky ont rencontré dans l’eau putride de la Panke le Bacillus murisepticus, d’une très grande virulence pour la souris (p. 815). Sanarelli a isolé de l'eau le Bacille de la septicémie gangre- neuse de la grenouille (p. 818), très pathogène pour les grenouilles et bien des poissons. Le Bacille du charbon doit assurément se trouver fréquemment dans les eaux de surface des régions infectées. Diatroptoff (1) l’a isolé de la vase du fond d'un puits d une ferme où régnait une épizootie de lièvre charbonneuse. Nous avons vu que le Bacille du tétanos avait été rencontré plu- sieurs fois dans les dépôts vaseux abandonnés par des eaux (p. 662). Le Vibrion septique existe aussi dans les mêmes conditions. Enfin, Lortet et Despeignes (2) ont obtenu des affections septi- cémiques encore indéterminées à la suite d inoculations aux cobayes des dépôts vaseux des eaux des galeries iiltrantes du Khône. Les microbes de ces dernières catégories proviennent sans doute de la pollution de l’eau par le sol où de telles espèces se rencontrent. Il est enfin intéressant de reconnaître certaines espèces propres aux putréfactions des matières albuminoïdes qui, si elles ne sont pas directement nuisibles, et ce n’est pas prouvé aujourd hui, doivent être redoutées à cause de la toxicité des produits qu elles forment. Beaucoup sont certainement d’un mauvais indice pour la pureté de l’eau, tout particulièrement les Proteus vulgaris et Proteus mirabilis, (1) Duthüptoik, Bactéries charbonneuses dans la vase du fond d*un puits ( Annales de l'Institut Pasteur, VU, 1893, p. 280). (2) I.ortet et Dbspeignks, Recherches sur les microbes pathogènes des eaux potables distribuées à la ville de Lyon (lievue d'hygiène, XII, 1890, p. 398). LES BACTÉRIES DE L’EAU. to8ü ellos doivent faire penser à une contamination par des matières ani- males putréfiées, où on les rencontre d’ordinaire. I.e Bacillus fluorescent li que f ariens, le Bacillus violaeeus sont aussi dans le même cas. Le Bacillus fluorescens putridus ne se rencontre que dans des eaux souillées par «lu purin ou des fumiers. Le Bacillus '/.opfii doit aussi faire penser à des pollutions putrides. Le Bacillus tn y coides, les Cladolhrix proviennent d’un contact suspect avec des sols chargés de matières organiques et une tiltration incomplète. Teneur des eaux en Bactéries. — üi contenance en Bactéries des eaux de provenance diverse varie dans de très larges limites. Le tableau suivant, emprunté à .Miquel, obtenu avec des eaux de Paris, peut permettre de se faire une idée de> nombres bruts obtenu* dans des cas bien différents : L»u de pluie tt Bactéries per centimètre cube. hau de la Vanne — Eau de le Seine a Bercy I UK) On *aisit facilement le grand rôle de la contamination dans la teneur en germes de ces différentes eaux. hn general, la simple indication du nombre de Bactéries que peut contenir une eau pour une unité donnée, «pii est d'ordinaire le centimètre cube, ne peut pas fournir de renseignements précis sur la valeur de celte eau, sauf dans les cas où la teneur est déjà fort élevée. Ce qui sert plus, c’est de déterminer les espèces intéressantes dont la présence peut amener à tirer des conclusions, et surtout de reconnaître celles qui sont nuisibles. On est cependant conduit, par une longue expérience faite avec les mêmes méthodes, à établir des catégories basées sur le seul nombre de microbes que l’eau peut con- tenir. On peut, par exemple, admettre, à ce point de vue, le classe- ment suivant, qui parait assez conforme aux moyennes obtenues dans une longue série d’examens faits à l’aide des cultures sur plaques de gélatine : Eau île la Seine a Asnières Eau dVgout prise à Cliché 3 200 Î0 000 Eau très pure contient de Eau très lionne Eau tanne Eau médiocre Eau mauvaise Eau tre» mauvaise . . — 20 k 100 100 i 200 200 à 500 500 à 1 000 I 000 A 10 000 Î0 Bactéries par centimètre cube. ullures en bouillon de Miquel permettant la végé- 1 08G LES BACTÉRIES OU SOL. talion d’un plus grand nombre d’espèces bactériennes, il faudra, dans ce cas, élever notablement, du double peut-être, les chiffres servant à établir les catégories ci-dessus énoncées. Nous savons que la congélation n’a souvent pas d’effet sur les Bactéries. L’action du froid varie cependant suivant l’espèce (Voir p. 70 et suiv.). Ainsi, d’après les expériences de Prudden (1), tandis que le Micrococcus pyogènes aureus et le Bacillus typhosus résis- tent à la congélation pendant un temps très long, le premier étant encore bien vivant après soixante-six jours, le second n’ayant pas sensiblement diminué après cent huit jours, le Micrococcus prodi- tjiosus et le Proteus vulgaris de Hauser sont morts au bout de cinq jours de congélation continue. Des congélations successives sont du reste plus nuisibles qu’une congélation prolongée. 11 résulte de là que l’usage île la glace contenant une grande partie des Bactéries renfermées dans de l'eau contaminée peut être aussi nuisible que celui de l’eau elle-même. 11 faut donc rejeter de l’alimentation la glace provenant d’eaux de rivières, de canaux ou stagnantes; elle est toujours d’une impureté manifeste, comme l’ont prouvé avec la dernière évidence les recherches de l' raenkel (2). Bactéries des eaux minérales. — Les eaux minérales(3), froides ou chaudes (4), renferment aussi fréquemment des Bactéries. On en trouve dans des eaux à température très élevée, de KO à 60° et au- dessus; certaines espèces, nommées Bacilles thermophiles (p. 030), ne croissent même qu’à ces températures élevées. On a voulu attribuer un grand rôle aux Bactéries de certaines eaux alcalines dans l’elfet stimulant qu’elles exercent sur la digestion, en faisant intervenir les diatases que ces êtres sécrètent. Le sont là des questions de pure expérimentation qui exigent pour être éclaircies des preuves directes qui sont encore à fournir. LES BACTÉRIES DU SOL. Le sol est en général très riche en Bactéries, plus riche même que les milieux précédents, qui n’offrent à ces organismes que de moins bonnes conditions de nutrition et de développement. La terre ren- ferme en effet toujours des quantités de matières organiques relali- (() Prodi.rn, New York Medical Records, 26 mars et 2 avril 1887. (2) Fraenkri., lieber den Bacteriengehalt des Eises ( Zeitschrift für Hygicne , I, 2 p.. p. 302, 1886). .. p . , (3) G. Podchet, Analyses bactériologiques des eaux do Vichy, 1891. — r. I oncet, i.cs microbes des eaux minérales de Vichy, avec 26 planches comprenant 132 p 10 ogravures. Paris, J. -B. Baillière et fils, 1893. . . . , (4) Karmnski, Zur Kcnntniss der Ilaktcrien der Thermalquelleu (ffygiemsche Rundschau, 1893, n» 13). LES BACTÉRIES DU SOL. 1087 veinent considérables par rapport à ce qu'en contient l'eau, mais surtout lorsqu'elle est souillée par des infiltrations de matières fécales, d urine, d’eaux ménagères, de liquides putrides ; elle devient alors un excellent milieu de culture pour la pullulation des Bactéries. Lesol parait, du reste, être bien le réceptacle naturel, obligé même, des microbes. Tous les microbes, aditDuclaux I .dans un excellent ar- ticle, doivent exister dans le sol, car d'où viendraient-ils? Il est certain que l'étude, encore très peu avancée, des microbes du sol fera con- naître bien des |x>ints intéressants de la biologie de ces organismes. Dans le sol, en effet, se passe une série nombreuse de processus d'un intérêt capital au point de vue du maintien de la vie dans le monde, lout vient de la terre et tout doit y retourner, a-t-on dit depuis longtemps. Mais ce qui en sort doit être, pour servir à la vie, en un tout autre état que ce qui y revient ; c'est précisément dans le sol que s'opèrent les changements nécessaires. La vie des êtres divers, des animaux et de l'homme surtout, a pour effet de fixer la matière* organique, sous des formes insolubles; il est nécessaire, pour la rendre à la circulation, de la rendre solubilisable en la modifiant plus ou moins profondément. La plus grande part, dans cette œuvre, revient aux microbes. Comme cette matière organique in-oluhiliséo aboutit en très grande partie, pour ne pas dire toujours, au sol, c'est en lui que -e passent surtout les processus qui la font ren- trer dans le cycle de la nutrition et de la vie 2). Ce processus de modification est un processus de simplification moléculaire. Il ne se fait pas d'un seul coup, mais graduellement, en passant par des étapes successives. Il n'y a pas une seule espèce microbienne, ou quelques espèces, conduisant le phénomène jusqu 'au bout ; mais plusieurs, parfois même un grand nombre, y concou- rent successivement. Chacune abandonne la matière quand elle a opéré la modification dont elle est capable ; arrivée là, elle ne peut plus rien sur elle; elle cède la place à une autre qui peut attaquer le groupement moléculaire formé par l'action précédente et le mo- difier plus profondément dans le sens voulu; et ainsi de suite jus- qu au bout, à la simplification la plus avancée. Ces actions, successives ou superposées, arrivent à un terme final, la scission de la molécule primitive en eau, acide carbonique et ammoniaque; les microbes nitrifiants doivent même encore trans- former I ammoniaque, l'azote devant être sous forme de nitrates pour devenir assimilable par la plante. Entre ces termes extrêmes, , (‘)/l>0^\Cn ' * d* U «unique et de, microbe, d»n* le (Annal,, de l Jnititut Pa$teur, VII, 1893, p. 813). 1 wiLo^7.’ “• der or8“*'*he« -»• Hum»,blldwg. Heidelberg, 1088 LES BACTÉRIES DU SOL. sc rangent des formes intermédiaires, plus ou moins nombreuses suivant l’énergie de la transformation, ('.es formes varient évidem- ment suivant la nature du composé de départ. Avec des hydro- carbonés insolubles, amidon, cellulose par exemple, il se forme d’abord des corps colloïdaux comme la dextrine ou la gomme; puis, à un degré plus avancé, des corps solubles, des sucres ; enfin, de l’acide carbonique et de l’eau. Avec les matières albuminoïdes, les formes de début sont aussi des colloïdes, les peptones; puis, des corps crislallisables, leucine, tyrosine, glycocolle, etc. ; à un degré ultérieur, des composés ammoniacaux. Le carbone de l'acide carbonique est repris par la plante verte, qui le fixe sous l’influence des radiations solaires; l’azote devient réassimilable par les plantes après nitrification de l’ammoniaque; l’eau est immédiatement absorbable. La matière, usée tout à 1 heure, peut rentrer dans le cycle vital ; l’action des radiations solaires lui a rendu l’énergie latente. Or, toutes ces modifications, nécessaires pour aboutir au résultat, sont produites par les microbes du sol et forcément corrélatives de leur vie et de leur végétation. La puissance absorbante si marquée du sol à 1 égard de ces com- posés qui représentent les diverses étapes de l’attaque de la matière organique, les retient surtout dans les couches superficielles ; c.'est dès lors là surtout que doivent se rencontrer les microbes qui con- courent à les transformer. Le nombre de Bactéries que renferme une terre donnée, varie d’après sa richesse en principes nutritifs et certaines conditions phy- siques que nous savons indispensables à la vie de ces êtres, aéialion, humidité, température. Ces mômes conditions président aussi à leur distribution en hauteur. Il est évident que plus on s’éloigne de la surface pour se rapprocher des couches profondes, pauvres en oxy- gène et moins chargées de matières organiques, plus on voit di minuer la proportion d’êtres vivants qui consomment ces principes. Ceci est surtout vrai pour les espèces aérobies vraies, qui ne sauraient vegeter convenablement sans trouver à leur disposition de 1 oxygéné en abondance. Mais il est de nombreuses espèces qui peuvent se con- tenter de proportions très minimes de ce gaz et même s’en passer pendant quelque temps sans cesser pour cela de se multiplier ; il en est même, les anaérobies, qui ne végètent qu’en son absence 1 our celles-là, les dernières surtout, les couches inférieures du sol sont encore habitables, alors que la vie des premières y est impossible. Elles doivent s’y rencontrer de préférence ; si jusqu ici on n a signa e la présence que d’un nombre très restreint de ces formes, c est que a LES BACTÉRIES DU SOL. IO80 technique spéciale à leurs cultures e^t assez compliquée. Aussi, pour les différents auteurs qui se sont occupés des Bactéries du sol, leur nombre est-il en décroissance rapide à mesure qu on s éloigne de la surface. L’étude des anaérobies pourra seule démontrer la valeur de celte règle donnée un peu hâtivement comme générale. Il semble toutefois bien probable qu’à une certaine profondeur le sol e^t tout à fait pur de germes, ("est le corollaire nécessaire de la pureté des eaux de sources, qui émergent de couches profondes. Huant à ce degré de profondeur où la vie ne s’observe plus, il est naturellement variable avec la nature géologique du sol et surtout avec son degré de perméabilité. La question de l'absorption de l'azote libre par les microbes du sol, déjà démontrée pour les organismes de> nodosités radicales des Légumineuses, a reçu un sérieux appoint par les travaux de \Nino- gradosky qui a expérimentalement établi cette propriété pour l'es- pèce qu'il a étudiée sous le nom de Clostridium Vasteurianum (voir P- ■ L’étude bactériologique du sol nécessite l'emploi de procédés analogues à ceux mis en usage pour l'analyse de l'eau. La méthode de Miquel, de dilutions fragmentées dans les bouil- lons, doit donner d’excellents résultats. Il est certain que, de même que pour l'eau, elle permettra d isoler un plus grand nombre d’es- pèces, à cause de la facilité de faire varier la composition du milieu nutritif. Mais, vu la quantité de Bactéries contenues dans les sols ordinaires, il est nécessaire de pousser très loin la dilution ; c'est un des grands inconvénients de cette manière de faire, qui exige une main-d'œuvre compliquée et des laboratoires spacieux Le procédé des cultures sur plaques de gélatine réussit bien, saut les restrictions admise^ pour l'eau. La terre à analyser peut ren- fermer des espèces qui ne croissent pas dans la gélatine ou ne végè- tent que très lentement. Il n est en outre possible d'isoler les anaé- robies qu’en recourant à une technique spéciale p. 239). Kntin, on doit recourir à «les procédés spéciaux pour isoler cer- taines espèces. Le n est, par exemple, qu’en opérant dans des conditions particulières, parfaitement indiquées par Winogradskv (p. *41) qu'on parvient à isoler le principal ferment de la nitri- tlcation, qui joue un rôle si important dans la terre arable. Pour le Bacille typhique, le Colibacille , les méthodes particulières que l'on emploie avec succès pour la recherche de ce microbe dans l’eau, donneront aussi «le bons résultats. La terre destinée à être étudiée, doit être recueillie avec les pré- cautions voulues pour n’y pas introduire de germes étrangers; elle ÜACà. — Uaclénotogte. ti9 1 090 LES BACTÉRIES DU SOL. doil être prise, si c’est possible, dépourvue de pierres ou d’autres corps de gros volume. La récolte des échantillons se fait facilement à la surface ou à une faible profondeur. Pour des couches un peu profondes, la main-d’œuvre se complique. On peut ouvrir une tran- chée et recueillir des portions aux niveaux désignés, à l’aide de spa- tules stérilisées ; on prélève un cube d’une dizaine de centimètres de coté, dans l’intérieur duquel seront prises les parcelles à examiner. Lorsqu’on doit atteindre des couches profondes et que le terrain ne se prête pas à la manœuvre précédente, il faut recourir aux forages; on se sert avantageusement d’un trépan dont lacouronnea au moins 10 centimètres de diamètre, qui ramène de la profondeur voulue une molle de terre assez grosse au milieu de laquelle on fait les prises avec les précautions voulues. Fraenkel (1), dans ses Recherche* sur les microorganismes du sol, recommande une sorte de sonde creuse» en acier, portant à sa partie terminale un pas de vis qui aide à l’en- foncer. L’instrument, porté par un long manche, est introduit aussi loin que l’on désire; un mouvement spécial fait découvrir, au mo- ment voulu, une ouverture pratiquée dans le noyau de la sonde et dans laquelle une ailette latérale amène un peu de terre. Un mouve- ment inverse referme la cavité; l’instrument est alors retiré. Si l’on a eu soin de stériliser la sonde, la terre ramenée à la surface ne contient aucun germe étranger. La terre recueillie doit être immédiatement mise en expérience, si l’on veut être sûr des résultats, au moins des résultats quantita- tifs. Dans les conditions ordinaires, en effet, à une température moyenne, il peut s'opérer une multiplication des Bactéries conte- nues dans l’échantillon récolté, d’autant plus considérable que la terre renferme plus de matières nutritives et que le temps qui s’écoule entre la prise d’échantillon et la mise en expérience est plus long. Les mêmes causes qui agissent sur les échantillons d’eau à analyser se retrouvent ici et produisent peut-être plus d’effet. Aussi faut-il prendre les mêmes précautions pour le transport, lors- qu’on désire avoir des résultats rigoureux et complets. Les échan- tillons doivent être maintenus à basse température; on peut les enfermer dans des vases stérilisés et les expédier dans la glace. Quand on veut se borner à rechercher des espèces très résistantes, le Vibrion septique, le Bacille du charbon, par exemple, et qu’on ne tient pas à une numération exacte, il est possible de simplifier les opérations. Ces espèces, en effet, résistent longtemps dans ces condi- tions, surtout parce qu’elles sont souvent représentées par des (1) Kn aenk ix, Untcrsuehungcu uelier das Vorkommen von Mikroorgnnismen in verschie- deuen liodenschicliten ( Zeitschrift filr Uygiene , II, 3e p., p. 521, 1887). LES BACTÉRIES DU SOL. 109! spores, domine pour l’eau, du reste, l’isolation des espèces, des pathogènes surtout, est un résultat bien autrement important qu'une simple numération, sans distinction des êtres qui entrent dans le chiffre brut. On peut se contenter alors d'emballer soigneusement les grosses mottes de terre de façon à éviter leur dessiccation et leur fragmentation ou d’enfermer les petites portions dans des flacons stérilisés. A l’aide d’une petite curette métallique jaugeant de 2 à A milli- mètres cubes, et stérilisée au feu, on prélève des portions de terre sensiblement égales dans la masse contenue dans les ilacons ou dans la partie centrale de la motte qui a été coupée avec un couteau stéri- lisé; ou bien on pèse une très petite quantité d'une masse de terre soigneusement mélangée et pulvérisée dans des appareils stérilisés. Chacune des parcelles est soigneusement délayée dans un petit volume, I ou 2 centimètres cubes de bouillon stérilisé. L'opération, qui est assez minutieuse, se fait dans un tube à essai stérilisé en triturant la masse avec une baguette de verre flambée. Quand la répartition est complète, on ajoute 10 centimètres cubes ch- gélatine fondue, comme pour la confection des cultures sur plaques ordinaires, ou on ajoute à de la gélatine de petites quantités de la dilution pri- mitive; on agite doucement pour bien répartir le mélange, et avec cette première dilution on en fait deux ou trois autres, selon la quantité supposée de Bactéries que contient la terre, pour obtenir des colonies suffisamment isolées les unes des autres. L'opération -e termine comme pour les cultures sur plaques ordinaires. Le grand avantage de celte manière de faire est de conserver les parcelles de terre ou de sable elles-mêmes, qui retiennent souvent, par des phé- nomènes d’adhésion, les germes qui sont venus à leur contact. Ces germes croissent en donnant île- colonies qui se distinguent facile- ment des particules en suspension dans la gelée par leur forme, leur développement et leur composition. La terre renferme d’ordinaire un nombre assez élevé de Bactéries. Celle qui est riche en humus en contient beaucoup plus que celle qui est pauvre. C’est surtout la couche superficielle qui fournit un chiffre considérable. A mesure qu’on pénètre dans la profondeur, les Bactéries diminuent jusqu’à faire complètement défaut. Il n’est pas encore possible de donner de règles générales ici; la nature et la consistance du terrain sont un facteur trop important, occasion- nant des différences très grandes. Voici l’énoncé des résultats obte- nus par Beimers (t) dans l'une de ses expériences, pour donner une (I) Rr.mtn», I ebcr den tic* Gehalt Bmlt-ns an tiaclcrien Vit;. ( Zeiuehrifl fur Hygune, im, 1092 LES BACTÉRIES DU SOL. idée des différences de la teneur en Bactéries des couches succes- sives de terre prises au même endroit : Terre de la surface d'un champ 2 564 800 germes par centimètre cube. 'Çerre prise a 2 mètres de profondeur (argile). . 23 100 — — à 3 mètres 1/2 — (gravier). 6 170 — — à 4 mètres 1/2 — (sable)... 1 580 — — — à 6 mètres — (grès).... 0 — Kramcr (1) a obtenu les résultats suivants avec un sol argileux assez chargé d’humus : A 0m,20 de profondeur A 0-.50 — 500 000 — A 0“,70 A l^.OO A 1”,20 276 000 36 000 5 600 A 1 ”,40 .700 — A lm,65 — Il est évident que bien des conditions interviennent qui peuvent faire varier de telles données. La nature du sol, sa richesse en ma- tières organiques, sa perméabilité, sa teneur en humidité, sa com- position chimique, doivent surtout entrer en jeu. Pasteur a été le premier à isoler du sol des espèces définies. Il y a trouvé le Vibrion septique et le Bacille du charbon. Nous connaissons i sa technique. Il lévige la terre de façon à en séparer les particules grossières; l’eau de lavage est décantée, puis laissée en repos absolu. Le dépôt qui s’en sépare est légèrement acidulé, puis chauffé pen- j dant quelques minutes à 90°, pour tuer la majeure partie des Bac- téries qu’il contient. En injectant des portions de ce dépôt sous la peau de cobayes, on les voit souvent mourir du charbon ou d une septicémie à marche rapide; leur sang renferme l’une ou l’autre des espèces de Bactéries citées. Le Bacille du charbon doil pouvoir facile- ment s’obtenir dans les cultures sur plaques où il forme des colonies très caractéristiques; il est toutefois nécessaire de s’assurer de j toutes ses propriétés, certaines espèces du sol pouvant prêter à la confusion ; l’action physiologique, facile à observer, est seule un cri- térium d’une sûreté absolue. Il n’en est pas de même du Vibrion sep- 1 tique dont le caractère anaérobie rend l’isolation difficile. Fraenkel, * dans ses recherches consciencieuses, n’a pu le déceler que par le ] procédé de Pasteur, l’inoculation de la terre à des animaux. La présence dans la terre du Bacille du tétanos a été démontrée par . Nicolaier. J’ai rencontré dans divers échantillons de terre du Bacille typhique (2), accompagné du Bacillus coli commuais, provenant certai- (1) Kuaueh, Die Bakteriologie in ihren Bez.iehungen zur Landwirthschaft. Vienne, 1890. (2) Macé, Sur la présence du Bacille typhique dans le sol ( Comptes rendus de l Académie des sciences , 1888, CV1, p. 1564). LES BACTÉRIES Dlî SOL. 1093 nemenl tous deux d'infiltrations de matières fécal**'. Les Staphylo- coques pyogènes, le Streptocoque pyogène, le Bacille de la tuberculose, ont été isolés «l**s poussières, comme nous l'avons vu. Yersin a rencontré le Bacille de la peste dans le sol d'une localité infestée (p. i faibles que ceux qui poussent dans l’eau pure. Le sol renferme en outre une quantité d’autres espèces encore mal connues. Le Bacillus my coules y est fréquent; on le reconnaît dans les cultures sur plaques à ses colonies ramiliées qui rappellent comme aspect un jeune mycélium de Moisissure, .l’ai rencontré en abon- dance le Bacillus violaceus dans des échantillons de terre pris à 3 mètres et 3m,î’>0 de profondeur. Une bonne partie des espèces de l’air, sinon toutes, doivent se trouver aussi dans le sol, au moins dans ses couches supérieures ; c’est en effet de la surface du sol que proviennent les poussières qui contaminent l'atmosphère. Les Moisissures paraissent être plus communes dans la terre que dans l’eau. Ce sont surtout les Pénicillium glaucum, Aspergillus ylau- cus, Mucormucedo, Mucorracemosus, Mucor stolonifer, Oidium lactis (2). Les Levures sont aussi fréquentes. Quant à la vie elle-même des Bactéries dans le sol, on a (pie bien peu de données à ce sujet (3), c’est cependant un point très impor- tant pour l’étiologie des maladies infectieuses. Certaines espèces pathogènes doivent voir leur virulence s atténuer sous 1 influence de causes diverses; d'autres, les espèces à spores surtout, semblent pou- voir la conserver intacte pendant un temps très long, sinon indéfi- niment. Pasteur a rendu charbonneux des moutons auxquels il avait inoculé de la terre recouvrant la fosse il animaux morts du charbon douze ans auparavant. Grancher et Deschamps (4), tout en remarquant que le Bacille typhique amené par l’eau d’irrigation ne filtrait pas à travers le sol, mais s arrêtait a 40 ou 80 centimètres de profondeur, ont constaté qu'il pouvait vivre un très long temps, mêlé aux nombreux organismes que peut contenir la terre. (1) Duclaux, Sur In germination dans un sol riche en matières organiques, mais exempt de Microbes ( Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1886, C, p. 68). . (2) Ahambtz, Untcrsuctiungen ueber die niederen Pilze der Ackerkrume (Thi'se e .eipzir, 1886). . (3) Manfredi el Sebapini, Ueber das Vcrhalten von Milzbrand und Choiera- 'aci en in reinem Quartz und reinem Marmorboden ( Archiu fiir Uygiene, 1890). (4) Gbancheh et Deschamps, Recherches sur te Bacille typhique dans le sol (. te tu es te médecine expérimentale , 1, 1889). LES BACTÉRIES DU CORPS. 1095 Le Bacille du tétanos, à spores »i résistantes, se eonserve très long- temps virulent dans le sol. Cette question de la persistance de la vitalité et île la virulence des Bactéries pathogènes dans le >ol a une importance considérable an point de vue de l'enfouissement des cadavres infectieux. Lôsener (1 », qui a fait de nombreuses expériences sur des pores, a annoncé des résultats intéressants; mais, il ne faut les considérer que comme s'appliquant aux conditions dans lesquelles il a expéri- menté. Il est certain que la nature du terrain et la plus ou moins grande quantité d’eau doivent avoir une influence notable. Dans les cadavres enfouis, il a vu le Vibrion du choléra disparaître entière- ment après 28 jours. Le Bacille de la tuberculose était encore facile à trouver au 60* jour, très difficile au 95*, impossible à déceler après 125 jours. Le Bacille du tétanos avait encore toute -a virulence après 234 jours; il avait tout à fait disparu après 361 jours. Le Bacille pyocyanique a complètement disparu après 33 jours; le Pneumobacille de Friedlânder après 28 jours. Le Bacille du charbon a gardé sa viru- lence pendant toute une année. Le Bacille du rouget du }wrc, le Bacille de la septicémie de la souris ont gardé leur virulence jusqu'au 234e jour de l’enfouissement. Le Bacille typhique n'a été retrouvé qu’une foi* au 96* jour de l’enfouissement, sur une série de cadavres infectés. Les couches de terre sous-jacentes se sont toujours montrées dépourvues des germes pathogènes qui avaient été employés, sauf dans les ras où l’eau envahit les fosses et se charge alors de germes; si la terre entourant la fosse a un bon pouvoir filtrant, même sous une assez faible épaisseur, il n'y a à craindre aucune dissémination. Pratiquement, il faut avouer qu'il parait bien difficile de pouvoir agir efficacement dans le sol sur «les produits virulents que l'on voudrait détruire. Pour beaucoup, heureusement, la viabilité v est courte. LES BACTÉRIES DU CORPS. t.KS BACTKKIKS DANS L'OIIGAAISUE SOU UAL. L’intérieur même de l'organisme, à l’état normal, parait être un milieu absolument fermé pour les germes de nature diverse. C’est ce qui ressort de très anciennes expériences de Pasteur, qui démontrent que divers liquides «le l’économie, recueillis avec toutes les précau- tions nécessaires pour ne pas y introduire de Bactéries pendant les manipulations ou avec les appareils employés, donnent des milieux de culture tout à fait purs. Dans ces conditions, le sang ne se putréfie (I) (>««.«, Uebw .U, Verh.lte., toq pAlho^u. n lUkl-rien h, bwdirteo K»d»,rrrn (Arlj'-itm oui drm katter lichen GetundheUtamte, XII, p. 44, K 1096 LES BACTÉRIES DU CORPS. jamais, même placé longtemps à l’étuve ; son odeur reste celle du sang frais, ses qualités subsistent identiques; il s’oxyde simplement un peu, lorsque le vase de conserve renferme de l’air. Il en est de même du lait, de l’urine, qui ne subissent que des changements tout à fait secondaires, dus à de légères modifications chimiques de quel- ques-uns de leurs principes constituants. Duclaux (1) conclut de même de nombreux ensemencements de fragments de tissus dans des liquides nutritifs très divers. En se servant de portions de glandes annexes du tube digestif, glandes salivaires, pancréas, foie, pris suffisamment loin de 1 entrée dans la glande du canal excréteur, il n'a obtenu qu’en faibles proportions un développement dans ses cultures, ce qui doit en toute certitude, selon lui, être mis sur le compte des contaminations par l'air, im- possibles à être évitées complètement dans de telles expériences. Les premières portions du canal excréteur glandulaire et les tissus immédiatement environnants donnaient au contraire des résultats positifs ; ces canaux sont en effet en contact direct avec I intestin qui, communiquant avec l’extérieur, renferme de très nombreuses bactéries. Les recherches de Hauser (2) l’on conduit à des conclusions ideif tiques. Dans les I issus vivants et dans le suc exprimé de ces tissus, chez les animaux sains, on ne trouve aucune espèce de Bactéries, en particulier aucune Bactérie de putréfaction. Le tissu vivant, séparé de l'organisme et conservé à I abri de toute Bactérie, dans l'air, l’oxygène, l acide carbonique, dans 1 eau ou tout autre milieu nutritif, ne se putréfie pas, mais subit une métamorphose régressive, une sorte de nécrose, analogue à celle des tissus qui sont privés de nutrition dans l’organisme même, à l’abri des Bactéries. Enfin, fait important, les produits qui proviennent de ces modifications n'ont aucune action pathogène. Toutefois, il n’en est plus de même pour les parties du corps en communication immédiate avec l’extérieur. Là, les Bactéries se ren- contrent le plus souvent et en grand nombre, apportées par 1 air ou les ingesta, ou progressant lentement depuis les orifices libres jus- qu’en des points plus profonds. La pénétration de ces organismes dans l’épaisseur même des organes et de là dans le sang trouve heu- reusement une barrière puissante dans 1 intégrité des couches épi- théliales qui revêtent ces parties. Mais l’obstruction ne semble pas absolue, car dans certains cas il parait prouvé que 1 infection peut (1er (1) Duci.âux, Chimie biologique, p. 85. (2) Haushu, üeber das Vorkommen von Mikroorganismen ins lebendenden Oen ebe gesun- !r Thiere (Archir für experimentelle Pathologie , XX, 1885, p. 162). 1097 LES BACTÉRIES DU CORPS. -e faire directement, par pénétration d'espèces nuisibles à travers les épithéliums, sans lésion aucune du revêtement, (.est en particu- lier l'opinion de Koch pour la Bacltiie du charbon ; mais là on se trouve en présence de conditions spéciales de l'épithélium intestinal, eu rapport avec l’acte de la digestion. Nous avons vu que llahès assure que les Bacilles de la morve peuvent traverser la peau intacte pour infester l'organisme. La présence de Bactéries dans le tube digestif de l'homme et de- animaux, a même été considérée par quelque— uns comme un facteur indispensable de- processus de digestion de certaines substances, la cellulose en particulier, qui est certainement en partie assimilée chez les herbivores p. 93L San- ces Bactéries, pensait-on. la nutri- tion et la \ie seraient impossibles. Des expériences très intéressantes de Nuttall et Thierfelder I démontrent nettement que l'organisme peut fort bien se passer de ce- microbes commensaux sans que la nutrition cesse de s'opérer convenablement. <’.es expérimentateurs retirent de l'utérus de femelles de cobaye, les fœtus à terme, par une opération césarienne faite a vec toute- les précautions aseptiques nécessaires. Leur tube digestif, c’est prouvé depuis longtemps, est absolument dépourvu de microbes. Les animaux sont placés dans un milieu tout à fait aseptique et nourris avec des aliments, lait et bi-cuit, sûrement stérilisés. L’expérience a pu durer une dizaine de jours ; cer- tains cobayes avaient gagné jusqu'à 2R grammes, d’autres une quin- zaine seulement. A l’autopsie leur tube digestif était amicmbien. Les auteurs se croient tout à fait en droit de conclure que des animaux peuvent vivre et croître sans Bactéries dans leur tube digestif. D'après ce que l'on sait sur les Bactéries de l’intestin, il est toutefois légitime de penser que bien de- action- des microbes qui s'y trouvent normalement, vont dans le sens de la digestion physiologique, l ai- dent bien certainement; la cellulose même parait bien ne pouvoir être rendue assimilable que par certaines actions microbiennes, aucun ferment digestif ne semblant encore aujourd'hui l'attaquer et la modifier dans le sens voulu. Ici, l'expression organisme sain n’implique pas seulement un étal momentané de parfaite apparence de santé, mais doit s'entendre d'un organisme qui n'a pas été exposé à de ces affections dont les effet» peuvent tardera appuraitre et ne se produ ire qu'en rapports tout a fait secondaires, souvent même inaperçus avec l'infection. Ix*s germes pathogènes, introduits dans un organisme qui ne présente pa- les conditions favorables à leur développement, peuvent som- (i; NottiLL et TmMTOJi*», Tieriichra i.eben oh ne finktorien In Verdaung»k»i.»l (Zritiehnft fut- phytxiiloyitrht Chfln »<\ XXI, |8'I5, et XXII. 1 - ‘>r> 1 098 LES BACTÉRIES DU CORPS. meiller, tout en conservant leur puissance virulente, pendant un temps assez long, jusqu’à ce qu’une modification, souvent insigni- fiante, leur permette de pulluler et d’envahir le corps. C’est la théorie du microbisme latent de Verneuil (1), qu’éclairent certaines propriétés biologiques des cultures d’espèces pathogènes. L’organisme de la plante doit bien certainement se comporter envers les Bactéries comme l’organisme animal; les systèmes ana- tomiques parfaitement clos n’en doivent pas contenir à l'état nor- mal. Galippe (2), dans quelques expériences, est arrivé à des conclu- sions opposées et a admis comme démontrée la présence de Bactéries dans l’intérieur des tissus végétaux normaux. Mais il faut remarquer que cet observateur n’a tenu aucun compte de certaines conditions qui pouvaient fausser considérablement ses résultats; ainsi il n’a pas songé aux stomates, librement ouverts à l’extérieur, faisant passer naturellement, dans les lacunes aérifères de beaucoup de tissus, l’air et les nombreuses Bactéries qu il contient. C’est certainement pour cette raison que les tissus foliacés lui ont donné des résultats positifs parlants, cent pour cent avec la salade et le chou. Jusqu’à plus ample informé, on n’est pas autorisé à abandonner les idées qui ont généralement cours sur ce sujet. Bactéries de la peau. — La peau de l’homme est habitée par de nombreuses espèces de Bactéries. Tout d abord, on doit s’attendre à y rencontrer une bonne partie des espèces de l’air ou des poussières. Bordoni (3) signale cinq espèces de Micrococcus, en particulier celle qui a été regardée par Sehlen comme cause de la pelade (voir p. 400), deux Bacilles, l’un croissant en très longs filaments qui se rapproche d’un Leptothrix epidermidis dont parle Bizzozero et l’autre dont les cultures dégagent une odeur fétide, qu il nomme Bactcrium graveo- lens, et une Sarcine qui est probablement Sarcina lulea. De nom- breuses Bactéries saprophytes ont aussi été rencontrées sur la peau (4). Parmi les Bactéries pathogènes, on aurait isolé des espèces de suppu- ration et en particulier les Micrococcus pyogenes aureus et Micrococcus pyogènes albus , prêts à pénétrer dans l organisme à la moindre érail- lure produite(5). Plusieurs maladies cutanées sont certainement oc- (1) Vbhnbuil, l)u parasitisme microbique latent {bulletin de. I Académie de médecine, 1886). • (2) Galifpe, Sur la présence des microorganismes dans les tissus végétaux ( Société de biologie, 25 juin 1887). (3) Boa nom Ufrediizi, Ueber die biologischen Eigenschaften der normalen Hautmicro- pliyten (Fortschrilte der Medicin, 1886, n° 5). (4) Mac.gioba, Contributo allô studio dei microfiti délia pelle umana normale e special- mente del piede ( Giornale delta Socielà d'igiene, 1889). , . (5) Markoef, Dissertation inaugurale, Saint-Pétersbourg, 1894 (en russe). Analyse in Centralblatt für Bakterinlngie, XX, 1896, p. 604). 1099 LES BACTÉRIES DE LA PEAU, DU TUBE DIGESTIF. casionnées par la pullulation excessive de quelques-unes des espèces que l'on rencontre sur la peau. Ces Bactéries ne se trouvent pas seu- lement à la surface immédiate des couches épidermiques, mais doivent pénétrer assez profondément entre les cellules. Un simple lavage, en effet, même très soigné, un lavage au savon avec une brosse, ne suffit pas pour purifier complètement la peau; en appli- quant une partie de la main ainsi savonnée et frottée sur une plaque de gélatine, on voit très souvent des colonies se développer à la place où s’est fait le contact. Il faut recourir à do* procédés plus complets et plus sûrs pour stériliser complètement la peau. Il faut brosser soigneusement la peau avec de l'eau de savon, puis la laver large- ment avec une solution forte de sublimé, la liqueur de Van Swieten par exemple; la place est ensuite lavée à l’alcool d’abord, puis à l'éther qui s'évapore rapidement. Mais celle manière de faire peut encore exposer à des mécomptes ; les Bactéries, en effet, peuvent pénétrer assez profondément pour être à l’abri de l'action du réactif. Kilos peuvent en particulier envahir les glandes sudori pares ou le* glandes sébacées, en passant par leurs canaux excréteurs. Les espèces pyogènes empruntent sou- vent bien certainement cette voie, comme le démontrent les expé- riences de Carré (p. 342); des espèces chromogènes, Mirrocorcus hæma- todes et Bacillus pyocyaneus, peuvent aussi se développe rdans lesglan des sudoripares et occasionner le phénomène des sueurs colorées I . Bactérien du tube digestif. — Le tube digestif, dans -es diffé- rentes portions, renferme des Bactéries très nombreuses et très va- riées,qui y sont introduites avec les ingesta ou proviennent de l'air, (pii les dépose dans les voies antérieures d’où elles sont entraînées par la déglutition. Certaines espèces paraissent même propres à ce milieu, elles n'ont, jusqu’ici du moins, jamais été signalées à l'état libre, dans la nature. La nature des espèces que l'on isole varie suivant la portion du tube intestinal à laquelle on s’adresse. La raison de ce fait est uni- quement dans les conditions de milieu qui peuvent considérablement changer. La bouche offre un milieu favorable à la vie de ces êtres; le- aliments y abondent, la réaction de la salive est alcaline ; aussi en trouve-t-on de très nombreux, qui se développent surtout dans les interstices dentaires, où ils sont moins sujets aux frottements et aux diverses actions mécaniques qui peuvent les entraîner. L’es- tomac et son contenu très acide sont moins propices à la pullulation de- Bactéries. Peu d’espèces semblent s’y plaire, dans les conditions ,, ‘ *b*r 'Jie Ur”Ch# dtf (Cfntralblatt fut Bakter, ologi*. I. t H87, ! 100 LES BACTÉRIES DU CORPS. physiologiques. Beaucoup y meurent, tuées par l’acidité du suc gas- trique; d’autres passent, plus résistantes, surtout à l'état de spores ou entourées de matières alimentaires qui les préservent de l’action nocive du milieu. Il n’en est plus de même de l’intestin dont la plu- part des liquides de sécrétion ont une réaction alcaline; aussi les Bactéries y pullulent, intervenant certainement pour une bonne partie dans les modifications du contenu. Bactéries de la bouche. — L’élude des Bactéries de la bouche a attiré plusieurs observateurs, qui en ont fait l’objet d’études fort inté- ressantes, sans que la question paraisse cependant épuisée. Mi lier (4) en a obtenu cinq espèces qu’il désigne par les lettres grecques a, [3, A, ô, s. Rasmussen (2) a trouvé plusieurs espèces de Moisissures et une Levure, à côté de quelques Bactéries. Le travail le plus complet est celui de Vignal (3), qui a isolé de la salive, du tartre dentaire ou de l’enduit lingual, dix-neuf espèces différentes, qu'il a pu rapporter en partie à des types connus. Le procédé employé était celui des cultures sur plaques. Une parcelle de matière à examiner était délayée avec soin dans un petit volume de bouillon stérilisé, qu’on ajoutait ensuite à la quantité habituelle de gélatine. Il a pu recon- naître ainsi plusieurs espèces saprophytes, entre autres les Leplothrix buccalis, Bacillus mesenlericusvulgatus, Bacillus termo, Bacillus subtilis, Bacillus ulna, Spirillum rugula. Accompagnant ces dernières, il a ren- contré des Bactéries pathogènes, les Micrococcus pyogènes aureus et Micrococcus pyogenes albus, le Micrococcus Pasteuri dont Netter (4) a signalé aussi la présence fréquente dans la salive à I état normal. Malheureusement il ne donne en aucun cas de détails sur l’action virulente de ces cultures, qu’il ne parait pas avoir recherchée; c’est une preuve qu’il est regrettable de ne pas trouver pour établir sa conviction. C’est dans la salive également que Kreibohm a rencontré le liacillus crassus spuligenus, très voisin du Micrococcus Pasteuri , et Biondi trois espèces do Micrococcus (p. 413) et un Bacillus dont la véritable spécificité n’est pas rigoureusement établie. Des recher- ches postérieures de Vignal (5) montrent que beaucoup des espèces (1) Miller Der Einfluss der Microorganismcn auf die Caries der menschlichen Zahue (Arckiv fùr experimentelle Pathologie , XVI, 1882). - Die Mikroorgauismeii der Mundhdlilc. Leipzig, Thieme, 1892. (2) Il asmussbn, Om Drykning af Mikroorganismen fra spyt af sunde Mennesker. Copen- hague, I 883. . (3) Vignal, Recherches sur les microorganismes de la bouche ( Archives de physiologie, 1 88G) (4) Netter, Du microbe tic lu pneumonie dans la salive (Société de biologie , 1888). Le Pneumocoque, revue critique (Archives de médecine expérimentale , 18!H)). (5) Vignal, Recherches sur l’action des microorganismes de la bouche sur quelques sub- stances alimentaires (Archives de physiologie, 1887). LES BACTÉRIES DE LA BOUCHE. 1 101 de la bouche ont une action digestive évidente sur différentes sub- stances alimentaires ; il est très probable qu'il faut leur rapporter une partie des effets déterminés par la salive sur ces mêmes >-ub- stanees. La pullulation excessive de certaines espèces peut amener des troubles prononcés. Miller I) fait jouer un très grand rôle, dans la carie des dents, à des Bactéries qui pénètrent dans l'intérieur des eanalicules dentaires. Pour Galippe (2 , ces être' occasionnent fré- quemment des irritations de la muqueuse buccale, pouvant causer la chute des dents ; il a décrit ces affections sous le nom de gingivite art hro-den taire infectieuse. Les Bactéries filamenteuses delà bouche jouent un grand rôle dans la formation du tartre dentaire; en crois- sant en touffes sur les dents, elles déterminent autour d’elles, peut- être par exhalaison d'acide carbonique, la précipitation des sels de chaux de la salive; il se forme ain>i une croûte plus ou moins dure, qui peut acquérir une épaisseur assez grande. Des recherches plus récentes, 'urtout celles de Podbielskij T, de Sanarelli \ , de Freund , démontrent combien sont nombreuses et variées les espèces que l'on peut rencontrer dans la bouche. Presque toute la flore des saprophytes linira par y passer, sans que I on puisaerependant jusqu’ici signaler quelquerhoso de bien spécial- L’est encore le fameux Leptothrix buccalis de Itobin, encore si mal défini, qui parait encore le plus particulier, sans être, toutefois exclusif à ce milieu. .Nous avons vu que les Cladothrix , voisins comme organisation, s’y rencontrent fréquemment. Les formes courbes sont très communes et signalées depuis longtemps ; le Spirillum buccale, le Spirillum sputigenum sont des botes habituels de la cavité buccale. Pour les espèces pathogènes, avec les Staphylocoques pyogenes et le Pneumocoque , cités plus haut, nous avons vu combien était fréquent le Streptocoque pyogène p. 361 ; qu’on pouvait trouver dans la bouche d'individus sains le Itaciltc de la diphtérie, dépourvu de virulence ou nettement virulent (p. 61.1 . Le Pneumobacille n’y est pas rare. Knfin, (’.rimbert et Choque! (6) ont constaté la présence du Colibacille, Bakleriopatbologie der Z*hnpolp» (Centralblatt fur /iaktrrioloyie , 1887. 1 890. (1) Mu i »h, lue. c il. Kl »hv*. XVI, p. 4*7). (ï) OàLiri». Journal de i connais taures mMiralet, (I) I'udiuhlmu, ÜUaertation inaugurale, Kaun, Baklerioloyte, IX, 1891, p, *>17. (4) S**a*zlli, lier mnaelüiche Speirhel uud die patliogruen Muadhohle (On tralblatl fur BaJUertoloyif, X, (891, p. h|7). ulS'.^'"i Beilrag lur K.nutn.M cliromogener SpdtpUie und ihre, Vorkoramen. i„ der M umihoh U*. Inaugural Dissertation, hrUngen. *. (!., hh»t «( Cao«MT, Sur I. prenne, du Colibacille ri... U louche Je I humme (Socu*te de thérapeutique, Ï3 octobre 1895). Anahut in Centralblatt fur Mikroorganixrncn der LES BACTÉRIES DU CORPS. 1102 * 27 fois sur 60 sujets examinés, de préférence au niveau des f amygdales. Le Micrococcus telragenus a aussi été isolé plusieurs fois dans ces conditions. Les Bactéries de la salive et des crachats, à l’état normal, ne pré- sentent rien de spécial à signaler. On y peut rencontrer la même variété d’espèces dont il vient d’ètre parlé. La flore bactérienne du mucus nasal est tout aussi variée (1). On y trouve particulièrement de nombreuses formes spirillaires. Rap- pelons que Straus a rencontré le Bacille de la tuberculose dans le mucus nasal de sujets sains (p. 539). Bactéries de l’estomac. — On observe dans Vestomar bien des Bactéries de la bouche qui ont été entraînées avec les aliments ou la salive. A l’état normal, ces êtres n’y pullulent guère à cause de l’acidité du suc gastrique, sous 1 influence duquel beaucoup succom- bent. Dans certains états pathologiques les conditions changent, la réaction du suc gastrique devient souvent presque neutre, il peut se produire des stagnations qui favorisent le développement de Bactéries et la fermentation du contenu qui en est la conséquence. Les Bactéries sont alors abondantes; c’est ainsi que la Sarcine de l'estomac se rencontre parfois en quantité considérable. En raison des mauvaises conditions qui leur sont offertes et du court séjour qu elles font dans l’estomac, à l’état normal, ces espèces ne paraissent pas avoir une grande influence sur le contenu stomacal. Abelous (2) a rencontré, dans son estomac, seize espèces bacté- riennes différentes, parmi lesquelles des ferments butyriques, le Bacille pyocyanique que d’autres observateurs ne signalent pas. Des Sarcines sont presque toujours présentes; Oppler (3) en décrit cinq espèces, dont la Sarcina ventriculi. La nature des espèces qui peuvent se trouver dans 1 estomac doit beaucoup dépendre du régime alimentaire. Une partie de ces microbes introduits disparaissent au contact du suc gastrique acide, dont l’action bactéricide est réelle. Cependant, des espèces relativement résistantes même peuvent ne pas etre dé- truites, comme Metschnikoff et Sanarelli l’ont démontré pour des Vibrions cliolérigènes , et ceci surtout dès que l’acidite du suc gas nque est diminuée. Abelous a, du reste, constaté que tous les miciobes qu’il avait isolés, supportaient très bien le contact, meme prolonge d’une solution d’acide chlorhydrique à 1.7 p. 1000, représentant titre normal du suc gastrique. (!) Fkbui et Brbtschneukr, L’Etiologia e la Profilas*! délia Corizsa ( Centralblatt far Bakteriologie, XX, 1896, p. 4). (2) Auilous, Les Microbes do l’estomac, These de M°"tPe,>1*r' ’ (3) Oitlbr, Arc Aie fûr experimentell» Pathologie, 1886, X. ,1 . - H 03 LES BACTÉRIES DE L’ESTOMAC, DE l/l.NTESTIN. ('•ilbert et Dominici (1), chez le chien, trouvent l’estomac très riche en microbes; irois heures après l’ingestion «les aliments, alors «lue I action microbicide du suc gastrique aurait «lu s’exercer, le contenu peut renfermer environ iiOOiX) Bactéries par milligramme. Bizzozero (2) signale, comme normal chez le chien, la présence, à la surface «le l’estomac et «lans l«*s glandes stomacale», voire mt'me dans l’intérieur de leurs cellules épithéliales, de longs Spi- rilles de 3 à 8 u de long, se colorant très bien aux couleurs d’aniline et se décolorant par In méthode de C.ram. Bactéries de 1 intestin. - Les Bactéries trouvent «lans l'intestin des condition» meilleure» que celles que présente l’estomac, aussi s y rencontrent-elles en plus grand nombre ; elles ont été surtout étudiées dans les matières fécale*. Bienstock (3) en a isolé cinq espèces «le Bacilles dont deux sont surtout intéressantes, le Bacillm Mienstockii, déterminant chez l«*s souri- une Mu te de septicémie, et le Bacillus albu minis, un «les agents les plus énergiques de là dérom- position des matières albuminoïdes. C’est aussi «l«-s selle- que Brieger a obtenu le Bacillus cavinda «jui donne «le lacide propionique aux dépens des sucres. Kscherisch (4) a étudié spécialement à ce |M>int de vue les matières fécales des nouveau-nés et «les nourrissons, il en a isolé surtout deux espèces intéressantes, qui ont été retrouvée» depuis dans le contenu intestinal «le l’homme, le Bacillus coli com- munis et le Bacillus /«« h* aerogenes, tous deux pathogènes pour les animaux d’expérience, (lesner (3) retrouve à peu près les mêmes espèces. Vignal («) a isolé dix espèces, «lont deux seulement se rap- portent à de* types sûrement déterminés, le Baeilhu coli commuais et le Bacillus mesentericus vulyatus; il n’a recherché l’action physiolo- gique d’aucune des Bactéries, mais s’e*t occupé exclusivement de leur action sur les matières alimentaires. Les recherches ultérieures • ont montré l’excessive variété «les espèces du contenu intestinal et ont t ses simi- laires; leur histoire domine certainement la pathologie intestinale (I IjiLif iAT H lluMtHtci, Becheeche* sur le nombre des microbes du tube diw. tir c de biolov*, 10 février 1H-.U). ,UDe dlKe,,lf (Société (î) bunwCM. Sull. pre-enia di Balteri mile ehundole reltali « „ell„ a i ... del rue I Alt, delta real- Aradrmia délié Snenze di Tonna XXVIII i*m °° S*St,,che *• d" (««rtrtr. MiiJi*., ïm. ÆTÏÏST' d» »-«*— - **«.,. ,«*** dU *"“*■ “ "“*■"» - <*— d" .«.I- iArOé.. 1)(,4 LES BACTÉRIES DU CORPS. Parmi lous ces microbes, les uns sont purement fortuits, appotlés là par le hasard des conditions de l’alimentation; les autres sont plus spéciaux, parce qu’ils rencontrent dans l’intestin un bon milieu pour végéter, ou qu’ils exercent sur le contenu des actions réellement particulières, parfois même utiles (1). Il parait, en effet, raisonnable de reconnaître que le rôle que jouent ces organismes dans les modifications qui font des aliments les matières fécales doit être considérable. Les diastases, souvent puissantes, qu’ils sécrètent, ajoutent leur action à celle des ferments digestifs. Bien que nous ayons vu précédemment (p. 1007) que a nutrition de l’animal pouvait très bien se faire sans la presence de microbes dans son tube digestif, il existe, comme l’annonçait Duclaux (2) il y a quelques années, une véritable digestion bac là' tenue, qui agit dans le même sens que la digestion physiologique. Le serait même à celte digestion opérée par les Bactéries commensa es de l’intestin qu’il faudrait rapporter la digestion de certaines su s- tances, la cellulose en particulier sous sa forme la plus assimilable, qu’aucun des ferments solubles sécrétés par l’organisme ne peut parvenir à transformer. Lorsqu’il y a pullulation excessive de ces Bactéries, à la suite de modifications dans l’etat de I intestin, il peut sc produire un état de souffrance de l’organe, provoque peut-être par la présence de produits solubles nuisibles. Il en est de meme lorsqu’on met à leur disposition certaines substances de préférence à d’autres. Ainsi Miller (3) a observé que ces Bactéries de I intestin, prises en masse, développent une forte quantité de gaz au contact des hydrates de carbone; il ne s’en produit presque pas au contiaire avec la viande, le poisson, les œufs, le fromage, la laitue, les épi- nards. On peut tirer de là des données pratiques très preneuses, applicables assurément à certains cas de dyspepsie (latulenle, qui sont sous la dépendance immédiate d’une pullulation excessive des Bactéries, dans le tube intestinal. L’intestin renferme certainement des especes anaeiobies 1 y trouvent de bonnes conditions de vie. Le Vibrion septique, en pai i- cuBer doit s’y trouver constamment; c’est en effet une Bactérie des plus communes dans les cadavres, alors même que |a Pu^ction n’est pas encore avancée; il est probable qu il peu penc ri (1) 8*»* Di= ira Miste vorkomraenden Bakterièn «ad “«fï der Zersetzuug dcrselben tCentralblatt fur BakUrxologxe, !*« Abthedung, 1, p. 799)‘ . . , ... p. . i a digestion sans microbes (Annales (le (2) Duclaox, terments et maladies, 1 88-. Lt • oa 0 l'Institut Pasteur, X, 1896, p. 411). i.„„„artie de l'intestin qui en contient le plus; dans le gros intestin, le chilTre tombe brusquement entre 20000 et 30000. Les mêmes expérimentateurs ne constatent chez le lapin que le nombre, très peu élevé, de 35 à 48 germes par milligramme dans les matières fécales du lapin; chez l'homme, au contraire, le chiffre est entre 67000 et 80000 par milligramme dans les matières fécales émises; dans les mêmes conditions, chez le chien, il est de 21000 à 25000. De l’intestin, les microbes peuvent remonter dans les canaux glandulaires qui y débouchent ; on en trouve souvent en effet sur une certaine longueur dans le canal cholédoque et le canal pan- créatique. Certains observateurs admettent que, pendant la vie, chez l’ani- mal sain, la paroi intestinale se laisse facilement traverser par les Bactéries. Pour Nocard même, au moment de la digestion, de nom- breuses Bactéries sont amenées dans le canal thoracique par les vaisseaux chylifères. Neisser (3) en mêlant àla nourriture d'animaux diverses Bactéries pathogènes ou des Bactéries de putréfactions, n’a (I) Di Ou»*. Del qu.nUUvo di batteri uel contenue del tubo «stnMmterico (Giomnlt inUmasionnie dit la Scienie medicha, 1888, X), (J) OiLBiar et Dumxici, loc. cil. (1) N mua, Leber die Durcbgiiagigfceit der Darmwand fur Utktenea (ZeiUchr.ft far Hygitne, 1896, XXII, p. 12). Macl . — liwclértologte. 70 1 106 LES BACTÉRIES DU COUPS. jamais pu en rencontrer dans les chylifères, les ganglions mésen- tériques ou la veine porte de ces animaux, même en provoquant l’irritation de l’intestin par l’absorption de poussières dures, de verre pilé, ou d’huile de croton. Cette propriété de traverser les parois intestinales pendant la vie paraît être spéciale à quelques espèces pour lesquelles elle est incontestable. Il n’en est plus de même lorsque l’intestin présente des lésions importantes; les microbes qu'il contient peuvent alors envahir rapi- dement l’organisme. Il en est de même aussitôt après la mort et souvent même dans les quelques heures qui la précèdent; l’arrêt des manifestations de l’activité cellulaire ou la mort des cellules de revêtement qui peut précéder la mort définitive de l’organisme, permet aux microbes de l’intestin de franchir la barrière qui leur était opposée; certains le font très rapidement, le Colibacille sur- tout, qui se retrouve quelquefois dans la rate pendant l’agonie, souvent de quelques heures à vingt-quatre heures après la mort (1). Bactéries des voies respiratoires. — Des expériences ré- centes de Sir au s et Dubreuil (2) ont nettement démontré que l’air expiré est complètement privé de germes; ceux qu'il tenait en sus- pens avant l’inspiration sont donc restés dans les voies aériennes. L’air, en parcourant dans les poumons tout ce système de canaux étroits, à parois humides, revêtues d’une couche de mucus visqueux, se dé- pouille de tous ses corpuscules en suspension, en particulier des Bactéries ; la proportion qui en sort est très minime par rapport à celle qui y entre, 1 pour 009 d’après Straus (3). Ces germes restent fixés aux parois des conduits bronchiques pendant un certain temps, puis disparaissent, détruits par l’activité même des cellules épithé- liales ou entraînés par l’expectoration. C’est de cette façon que des espèces pathogènes, le Pneumocoque entre autres, peuvent arriver dans le poumon, et y déterminer leur processus morbide, et cec* d’autant plus facilement que nous savons quelles existent norma- lement dans la bouche. Toutefois, pour que l’action pathogène soit produite, il faut, sans doute, des conditions particulières dans la disposition de l’organisme, un amoindrissement de ses moyens de résistance et même un état spécial de la matière virulente: des expériences de Cadéac et Malet (4) montrent en effet que 1 inhalation (1) Achabd et Phulpin, Envahissement des organes pendant l’agonie et après la mort ( Archives de médecine expérimentale, janvier 1895). . . , (2) Straus et Dubreuil, Sur l’absence de microbes dans 1 air expiré ( Comptes rendus de l’Académie des sciences, du 5 décembre 1887). (3) Straus, Sur l’absence de microbes dans l’air expiré (Annales de l Institut a teui , 1888, n” 4, p. 181). | (4) Cadéac et Malet, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1. décembre 188.. LES BACTÉRIES DES VOIES GÉNITO-URINAIRES. 1107 de poussières sèches renfermant des Bacilles tuberculeux ne donne que rarement la tuberculose, tandis que l'introduction dans l'appa- reil respiratoire de ces mêmes Bactéries mélangées à des liquides cause constamment une tuberculose pulmonaire. Les espèces que l'on peut rencontrer dans les voies respira- toires sont presque tout aussi nombreuses et variées que celles qui se trouvent dans la bouche, ("est du reste la conséquence de leur apport qui se fait par l'introduction de l’air chargé de pous- sières les plus diverses. Les mêmes espèces pathogènes peuvent s'y rencontrer. Bactérie* de* voie* génito-urinaire*. — Les voies génito- urinaires, qui sont en communication directe avec l'extérieur, ren- ferment au>si des Bactéries à l'état normal. Ces espèces commen- sales paraissent tout à fait inolfensives ; il se pourrait cependant, qu à la *uite de modifications pathologiques des organes et de chan- gements consécutifs de la quantité des sécrétions, une espèce pullulât au point de devenir nuisible. C'est ainsi que, dans la vessie, le Mirococcm ureæ n'occasionnerait la fermentation ammo- niacale de l'urine que lorsqu'il se trouve dans ce liquide de fortes proportions de mucus, sécrétées par la muqueuse enflammée; à l’é- tat normal, cette Bactérie n’arriverait pas à s'y développer. Il est de ses espèces qui se retrouvent, souvent en abondance, dans les diverses manifestations pathologiques de ces organes, accompagnant les microbes pathogènes qui les déterminent; il en sera parlé plus loin. t ‘liez l'homme \e canal de l'urèthre est la seule partie où l'on trouve des microbes à létal normal. C'est surtout la partie antérieure qui en est pourvue ; la partie postérieure eu contient aussi, mais ils y sont plus rares. Chez la femme, l’urèthre, très court, montre souvent beaucoup de microbes dans toute son étendue. Lustgarten et Manna- berg (1) ont étudié les Bactéries de l'urèthre normal, obtenues soit du canal uréthral lui-même, soit de l’urine dès son émission; outre le Staphylocoque doré et le Mierovoccus sub/lavus, ils décrivent, malheu- reusement d'une façon insuffisante, dix autres espèces de Bactéries quatre Bacilles et six .Microcoques. Legrain (2) a donné de plus amples détails -ur plusieurs de ces espèces. Organes génitaux de la femme (3). — Les parties génitales externes, surtout les pli* de la vulve, fournissent un grand nombre ÿ V„ruljakrf„chr,ft fùr Dematclofie und S„,h,ligraphie, (*) Le* Mkrolw* Jet rrouUme l'urèthre ( Théie de Xancu tR8S) ^bUÜOU 4 ,>'U'le m'croorS*n|*mf« du canal */niUI d. U h mme LES BACTÉRIES DU CORPS. 1108 de Bactéries qui y vivent en saprophytes; on doit y rencontrer très probablement les mêmes espèces que sur la peau environnante. Vagin. — A l’état normal, le vagin parait peu riche en Bactéries, c’est ce que démontrent bien les recherches de Krônig (1) et de Doderlein (2) surtout. D'après le premier même, le vagin d’une femme saine, même enceinte, sur laquelle on n’a pas pratiqué le toucher est régulièrement stérile. Le résultat serait dû à la sécrétion acide, possédant une action bactéricide bien marquée. Doderlein admet même que cette acidité est due à un Bacille spécial qu'il a cultivé sur les milieux sucrés. Bumni (3), Winter (4), Stroganoiï(îj) ont cepen- dant rencontré sur la muqueuse vaginale saine un assez grand nombre d’espèces microbiennes. Ce sont surtout les Micrococcus lac - tous faviformis, Micrococcus albicans amplus , Micrococcus pyogcnes aureus, Micrococcus pyogcnes albus, Micrococcus pyogcnes cilreus, Mi- crococcus pyogcnes , Bacillus coli commuais; Legrain (6) a signalé un Streptocoque pathogène qui parait spécial. Col utérin. — D’après StroganofT, le mucus du col normal ne ren- ferme que tout à fait exceptionnellement de rares microbes. Winter, au contraire, dit qu’il en contient fréquemment, surtout chez la femme enceinte; leur limite serait l’orilice interne du col. Utérus et trompes. — Les recherches de Winter et de Peraire démontrent que la cavité de l'utérus et les trompes ne renferment jamais de microbes à l’état normal. Straus et Toledo (7) ont conclu de recherches suivies que, chez les animaux, après la parturition physiologique, la paroi utérine et la sécrétion qui y est contenue ne renferment pas de Bactéries. D’après les recherches de Doderlein (8), d’ArtemiefT (9), les lochies normales de la femme ne doivent jamais contenir de microorganismes. (,) Kbônio, Scheidensekretuutersuchungen bei 100 Sctrwanzeren (Centralblatt fûr Gynaekologie, 1894, p. 3). - Ming* et KrCug, Baktenologie der we.bhchen Gen.talkanals, Le(2)Z*Dôoi»L*w,' IJeber das Vcrhalten pathogener Keimo zur Scheide (Deutsche medicinisr.he '“LM» Gonorrhoe d,> ..ibli.h» G..U.II» (Irrti. f» Die’ MikroorgaDi’smen i. •>» V***# I» '“L”' d„ «iblid,„ GoaiUlkanftls (C.rMa,, fur vaginal ( Société de biologie, 1887, n° 27, p. 640). , nhvsio- (7) Straus et Toledo, Recherches bactériologiques sur 1 utérus après la parlur.tion phjs.o logique (Comptes rendus de l’Académie des sciences, 16 avril 1888). (8) DOdrulein, Archiv fûr Gynaekologie, XXXI, 1887, p. 142. . ien (9) Artemieff, IJeber die mikroskopische und baktenologische Lntcrsuchung der Loch (Zeitschrift für Gebursthulfe, XVII, 1890). EXAMEN DU SANG. \ 109 LES BACTÉRIES DE L’ORGANISME MALADE. Sommaire de Hactérioloyie clinique. Il esl un certain nombre de maladies infectieuses dont l'agent pathogène est encore inconnu ou problématique. D’autres relèvent d'espèces microbiennes bien déterminées qu'il est plus ou moins facile de reconnaître suivant le cas. Certains symptômes, certaines manifestations, présentés par l'organisme en puissance d'infection, peuvent s observer dans des infections occasionnées par des espèces bien différentes; il est de ces microbes qui peuvent déterminer des modifications pathologiques les plus variées, suivant l’état de leur activité, leur porte d’entrée dans l’organisme, la résistance et les con- ditions individuelles de ce dernier, la présence d'autres microbes favorisants ou empêchants; ce sont de véritables agents atout faire, comme nous en avons eu un bon exemple dans le Colibacille (p. “38). Il est bon que le médecin, en présence d'une manifestation clinique, surtout lorsque le diagnostic de la maladie elle-même n'est pas encore bien établi, sache à quels microbes il peut avoir afTaire, dans la plu- part des cas au moins, pour être un peu guidé dans les recherches à faire et surtout les méthodes à employer. Enfin, dans le cours d'une infection bien déterminée, il peut se trouver en présence de mani- festations secondaires dues à une infection intercurrente dont il a souvent intérêt à connaître la nature pour établir le pronostic et le traitement. C'est pour lui faciliter cette tâche qu'a été institué ce chapitre qui n'est en somme qu'une table des matières raisonnée, limitée aux seules applications cliniques les plus courantes. Les dé- tails particuliers se trouveront à la description des espèces. t. — EXAMENS GÉNÉRAUX. 1® Enxia oc samg. Le sang peut être recueilli par simple piqûre à la peau, au doigt ou au lobule de l’oreille, avec les précautions indiquées p. 250 ; ou par ponction profonde (p. 251). Il est souvent avantageux de le puiser directement dans une veine à l'aide d'une seringue stérilisée. On choisit une veine bien apparente, au coude ou à l’avant-bras; on la fait saillira l aide d'une légère compression appliquée plus haut La ponction de la veine se fait facilement, après désinfection de la peau. La seringue, munie de préférence d une aiguille en platine iridié doit être stérilisée d'une façon sûre, à l’autoclave à H5®, dans un H 10 LES BACTÉRIES DE L’ORGANISME MALADE. tube bouché d’ouate. La peau de la région doit être désinfectée par application, pendant douze ou vingt-quatre heures, d’un panse- ment au sublimé. Il est à recommander de faire cesser la compression avant de retirer l’aiguille, pour éviter l’hémorrhagie interstitielle qui pourrait se produire. Le sang obtenu sert à faire des préparations microscopiques que l’on colore comme il a été dit p. 31 3 et à ensemencer des milieux de culture; il est à recommander d’ensemencer une forte quantité de sang pour chaque culture, de 10 à 20 gouttes par exemple, le sang de la circu- lation générale ne contenant souvent que peu de microbes. Liste des espèces trouvées dans le sang. Staphylocoque doré (p. 349). ■— blanc. Streptocoque pyogène (p. 352, 362). Pneumocoque (p. 376). Tétragène (p. 382). Bacille typhique (p. 693, 706). Colibacille (p. 737). Pneumobacille de Friedlîlnder (p. 1 51). Bacille de l’influenza (p. 788). — de la tuberculose (p. 545 et 551). du charbon (p. 489). — de la morve (p. 572) (1). — pyocyanique (p. 808). Spirille d’Obermeier (p. 1009). Hématozoaire de Laveran (p. 839). Vibrion septique (p. 645). Bacille de la diphtérie (p. 615). 2° Examen nu pus. Le pus est recueilli comme il a été indiqué p. 250. On en fait dos préparations et des ensemencements d après les méthodes habituelles. Liste des espèces trouvées dans le pus. Staphylocoque doré (p. 342). — blanc (p. 350). Microc.occus pyogenus cilreus (p. 3;>1). — cereus aibus (p. 362). — — flavus (p. 363). Streptocoque pyogène (p. 352). Micrococcus du clou de Biskra (p. 364). Tetragenus (p. 382). Pneumocoque (p. 376). (1) Douteux dans le sang; Nocard dit qu'on ne l’y trouve jamais. lût EXAMEN DU PUS, DU LAIT. Micrococcus intra-cejlularis meningitidis (p. 377). Gonocoque (p. 382) et espèces similaires (voir le tableau, p. 392). Bacille de la tuberculose (p. &&!;. — de la morve (p. 640). — typhique (p. 700). Colibacille (p. 739). Bacille de Friedlünder (p. 751). Bacillus lactis aerogenes (p. 746). Bacille du chancre mou (p. 824). — pyocyanique (p. 798). Vibrion septique. Bacille du tétanos. Bacillus pseudopneurnonicus (p. 791). Proteus vulgaris. Cladothrix actinomyces (p. 1040). — Madurae (p. I»45). — asteroides (p. 1037) et espèces similaires (I). Aspergillus et autres Mucédinées pyogènes (Grasset (2), Aurhé et Le Ùantec (3)). Muguet (Ostrowsky (4). Amibes (abcès du foie) (&). 3* Exsucv m i.ait. Le lait peut être recueilli aseptiquement chez l'anirr.al comme il a été dit p. ISS. ('.hez la femme, il faut se contenter de faire des lavage' antiseptiques, puis à l'eau stérilisée, et faire sourdre le produit par la pression du sein. Liste des es/h'ces pathogènes trouvées dans le lait. Staphylocoque doré. — blanc. Streptocoque pyogène. Pneumocoque (Buzzalo . Bacille de la tuberculose (p. 445, oàl). — du charbon (p. 301). Colibacille. Bacille de la diphtérie (Klein, p. 633). Microcoque de la mammite contagieuse de la vache ,'p. 403). — — gangreneuse de la brebis (p. 406). (1, K*»»» <*1 Page st, AU*» du cerveau 4 Streptothris (Association français* Congres de bordeaui, 1893). il Eluda d’un Champignon pyogène parasite de l’homme (Archive* de médecine cr/iértmmtüle, 1193, p. 664). (* Aucm*. el La Daitk, Archive , de médecine expérimentale, novembre 1894. (4) Oit»o«UT, Recherches espérimeuUle* sur l’infection géniale produite nar le rham- pignon du muguet (Thé te de Par,,. 1894). ^ (5) K apti lis. Virchow , Archiv, CXVIII. 1889 - haï», et Paaocuji Ualeraoehnngen u torjfani«men im Haro* (W'isner \tl F*“ ,0° Sm,rm,’U'U“ "n (CentralbUttftr Bakttrtologii, (♦; IW.«, Ucber Amoeben nu Harn (Btrliter kli«iteht Woehentchrifl, 1**3. n* Appareil ciar.i latoire. Péricardites. — L exsudât est recueilli par paracentèse ou à l au topsie. On y a rencontré les espèces suivantes : Staphylocoque doré. Streptocoque pyogène. Pneumocoque. Bacille de la tuberculose. Pneumobacille de Friedlànder llaushalter et Étienne’. Bacille pyocyanique (Ernst). Endocardites. Les microbes à incriminer se trouvent dans sang et dans les végétations. On a signalé surtout les suivants : le Streptocoque pyogène (le plus fréquent). Staphylocoque doré. Pneumocoque. Bacille de Gilbert et Lion. Bacillus endocarditis griseus de Weichselbaum (p. 7G.1 . Bacille de la tuberculose. -- typhique. Colibacille. Gonocoque (Wilmi) (|). Phlébites. La phlébite puerpérale est due presque exclusivement (I) Wiu.», Eodoctrditii gonorrhote. (DeuUcht medtcinuehe Woehentehnft, 1*9,1. n* 4*). 1118 LES BACTÉRIES DE L’ORGANISME MALADE. au Staphylocoque pyogène (Thèse de Widal). En dehors de cette variété, on a signalé, comme pouvant être incriminés, le Pneumo- coque (Netter), le Bacille typhique (Vaquez, Haushalter), le Coli- bacille (Girode); on a rencontré aussi le Bacille de la tuberculose. 4° Organes génito-urinaires. Néphrites et cystites. — Le rein peut être pris dans le cours de bien des maladies infectieuses; l’agent est alors celui de la maladie générale. Ou bien, il se produit une néphrite ascendante, le microbe pathogène venant de la vessie antérieurement atteinte (p. 811). Voir plus haut : Examen des urines, p. 1113. Liste des espèces rencontrées à l'état pathologique. Staphylocoque doré. — blanc. Streptocoque pyogène. Pneumocoque. Bacille de la tuberculose. Colibacille. Bacille typhique. Bacillus lactis aerogenes (Morelle, p. 8I‘2). Bacille de Clado (p. 811). — d’Albarran et Hallé (p. 812). — de Doyen (p. 813). Pneumobacille de Friedlander. Urobacillus de Krogius (p. 814). Proteus vulgaris (p. 814). Gonocoque. Uréthrites. — Des détails suffisants ont été donnés à propos du Gonocoque, p. 382. La distinction des espèces similaires qui peuvent se rencontrer dans l’urèthre a été discutée p. 392 et suivantes. On peut rencontrer, en outre, comme agent principal ou secondaire, les Staphylocoque doré. — blanc. Colibacille. Bacille de la tuberculose. et peut-être d’autres signalées précédemment dans les cystites. 5° Organes génitaux de la femme. Vaginites. — C’est le Gonocoque qui est de beaucoup le plus fré- quent (126 fois sur 171 d’après Bosc). Vulvo-vaginites. — Chez les petites filles, elles sont le plus soment dues au Gonocoque. On y a rencontré aussi le- Staphylocoque dore, le ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME. |||$ Staphylocoque blanc, le Streptocoque pyogène, le Bacille pseudo-diphlc- i tque, le Bacille pseudo-diphtérique en massue de Weeks I ), le Muguet. Endométrites. — En dehors de l'état puerpéral, le Gonocoque est de beaucoup le plus fréquent, lïien après viennent les Staphylocoques dore et blanc, le Streptocoque pyogène, le Bacille de la tuberculose, le Bacille de la diphtérie. Dans l’infection puerpérale, c’est le Strepto- coque pyogène qui cause toujours cette manifestation. Salpingite». —La salpingite catarrhale est amicrobienne (Hartmann et Morax). La salpingite suppurée peut être produite parles microbes suivants, seuls ou en association : staphylocoque doré. — blanc. Streptocoque pyogène. Gonocoque. Pneumocoque. Bacille de la tuberculose (Delbet, Stemann). — typhique. Colibacille. Proteus vulgnris. Infection puerpérale. — Le plus ordinairement, elle relève du streptocoque pyogène (NVidal, loc. Ht., p. 361) seul ou en association a\ec les Staphylocoques pyogènes, le Bacille de la diphtérie NVidal,. <>n donne, en outre, comme agents microbiens capables de détermi- ner des septicémies puerpérales le Staphylocoque doré, le Stapbylo- coqiie blanc, le Colibacille, le Pneumocoque (Czemelscha ci . La phlegmatia alba-dolens est sous la dépendance des mêmes especes ; ont été aussi signalées comme pouvant produire cette ma- m'estation le Bacille de la tuberculose (Vaquez), le Bacille tvphique tltaushaller, Bevue médicale de l Est, l*r septembre 1893 Éclampsie. - Blanc incrimine un Bacille qu’il a isolé de l’urine d éclamptiques p. 812). Gerdes (3) a obtenu, de cultures d’organe** une Bactene ovoïde assez semblable à celle du choléra des poules’ 1) autres n ont rencontré que le Staphylocoque doré et le Staphylo- coque blanc. 1 * 6° Système ukvm \. Méningites. — L’exsudât, le plus espèces suivantes : souvent purulent, a donné les Staphylocoque doré. — blanc. (Ij V..LLO. IUll*. ArtAwe, de médecin txperimentaU, |M |i) [rayer medicinUche WiKhemchrift (hoi n. n (3, Omu, CentrtàUu für Ofnaekoloÿtr , i»Î ' ’ ’ P’ *** 1120 LES BACTERIES DE L'ORGANISME MALADE. Streptocoque pyogène. Pneumocoque (27 fois sur 41 méningites suppurées, d apres Netter). Micrococcus intra-cellularis meningitidis (p. 377). Bacille de la tuberculose. — typhique. Colibacille. Pneumobacille de Friedl&nder. Cladothrix divers (p. 1037). Actinomyces (1). 7° Organes des sens. Œil. — Conjonctivites et ophtalmies. Staphylocoque doré. — blanc. Streptocoque pyogène. Pneumocoque. Gonocoque. Bacille de la diphtérie. — pseudo-diphtérique. de la conjonctivite aiguë (p. 831). _ — chronique (p. 831). Pneumobacille de Friedlànder. Bacille pyocyanique. — de la tuberculose. Cladothrix divers (2). Oreille (3). — Les microorganismes signalées dans les différentes otites appartiennent aux nombreuses espèces suivantes : Staphylocoque doré. — blanc. Streptocoque pyogène (surtout complications secondaires de beaucoup d’infections). Pneumocoque. Tétragène. Bacille de l’inlluenza. — de la tuberculose. Pneumobacille de Friedlànder. Bacille pyocyanique. Proteus vulgaris. Muguet. Aspergillus divers (4). (U Jou, De l’Actinomycose des centres nerveux (Thèse de Lyon, 1896). (î) Gombert, Thèse de Montpellier, 1889. - Dubois Saint-SAver... et Merceb, Semaine ” (31 mIrth!9 Los ' microbes de l’oreille (Thèse de Paris, 1893). - De Gbevoie.br, Rôle des microorganismes dans les otites moyennes purulentes (Thèse de Paris, 1892). oir jour la statistique des différentes espèces: Et.ennk, Le Pneurao-bac.llc do Er.edlander (Archives de médecine expérimentale, 1893). (A) Dubrbuiuu, Archives de médecine expérimentale, 1891, p. 566. 1121 MANIFESTATIONS LOCALES DES MALADIES INFECTIEUSES. 8° lllll HATISME ET ARTHRITES. Staphylocoque doré. — blanc. Streptocoque pyogène. Pneumocoque. Gonocoque Ij. . y° Peau. Erysipèle. Streptocoque pyogène. Staphylocoques Bordoni-1 fîredu/i . Bacille typhique (Rheiner). Mucèdinées Achalme) (? . Autres manifestations cutanées. Staphylocoque pyogène doré. Streptocoque pyogène. Microbe ue la séborrhée de Sabouraud voir plus bas Bacille de la diphtérie. — du suiegnia (p. 833;. — de Lustgarten (p. SU). — du chancre mou |p. 83i). — pyocyanique p. 808). Micrococcus du clou de Bif, Micrococcus haematodes. Actinoiuyces. Cladothrix de Madura. Bacille de la séborrhée grasse de Sabouraud .1 . Sabouraud décrit comme agent de la séborrhée grasse et de la pelade commune, une Bactérie en bâtonnets qu'il désigne sous le nom de Bacille Microbwille) delà séborrhée gratte. Lorsque ce microbe est jeune et coloré par la méthode de Gram, il a presque l'aspect dm. coccu», mesurant à peu près I u de long; adulte, la longueur I emporte sur la largeur, c'est un petit bâtonnet de l u de long su. ü.r, p de large. Le plus souvent isolé dans l'exsudai, ou par deux on peu! I y trouver parfois en courtes chaînes. Sur les coupes de la peau malade, on le rencontre surtout, formant des amas ovoïdes dans le tiers supérieur du follicule pileux auquel est annexée la glande |i II ai iHAi.iiR ArrAim elinnfun de Bo'dmux, (S’il. (! A< halmk, l.trjrsipèle .*1 va co«pUc«tio<>a (Theie de l‘arit Iflua f a, i Hil,ln,thv,|ur- Charcot Deltoae). ’ ^ érysipèle (») L. vborrbfe ta pel.de [Aunale, de rimtitul /‘asteur, M»7). Maoi. — Hncténulogie. **1 1122 LES BACTÉRIES DE L’ORGANISME MALADE. sébacée dont la sécrétion est modifiée. Dans les cultures, il est tout à fait immobile. Comme bien des microbes de la peau, il demande des milieux acides et fortement azotés; l'addition de 2 p. 100 de glycérine, celle d’un tiers d’urine sont utiles. Le milieu que recommande Sabouraud est ainsi composé : Feptone Glycérine Acide acétique cristallisable Eau Gélose 20 grammes. 28 — 5 gouttes. 1000 grammes. 13 — Pour l’obtenir, on racle, avec le dos d’un scalpel, la peau de la région malade après l’avoir préalablement lavée à 1 éther, et on ense- mence par frottis le sébum recueilli. 11 est, en général, plus facile de l’isoler de la séborrhée du corps et du visage que du cuir chevelu et des comédons. Les colonies qui viennent sur le milieu appartiennent à diverses espèces. Celles du microbe en question sont visibles du troisième au quatrième jour à 35» ; elles prennent vite une forme conique acu- minée et eu quinze jours elles peuvent arriver à une saillie de 2 millimètres. , Le microbe meurt rapidement à 70», mais résiste bien a 65-67 . Une pasteurisation maintenue à ces dernières températures pendant dix heures, tue les autres espèces et respecte le Microbacille qui peut alors donner des cultures pures bien reconnaissables déjà apres cinq ou six jours. Les cultures sur gélose forment un cône saillant, de - millimétrés de haut environ, mamelonné. D’abord blanches, elles deviennent rosées. Elles ne sont pas du tout adhérentes au milieu. Dans le bouillon , on observe un trouble intense et il se déposé un sédiment boueux grisâtre. , . Le développement ne se fait qu’à partir de 30» ; 1 optimum semble être vers 35° ; à 39», une diminution est déjà sensible. ^ Les inoculations aux animaux ne sont pas probantes jusqu ici. En général, les hôtes microbiens de la peau humaine se montrent très peu actifs à l’égard des animaux d expérience. Dans les plaques péladiques au début, tous les follicules pileu. sont infectés par le Microbacille de la séborrhée grasse. Sabouraud en conclut que la plaque péladique est une infection locale aigue de séborrhée grasse. ... : „Y Le soufre paraît être de beaucoup la substance qui agisse le mieux sur ce parasite, surtout avec les corps gras comme véhicule. TABLE DES FIGURES F>*orei. 1 . Formel de» Bactérie» en général 2 . Différente* forme* d’un Cladolhrix !,.'.!!!!!!.! ■I. bactérie» du tartre dentaire du chien 4. Leuconostoc mettnleroidt» 5. Zoogle* de Spirille* 6. AteococcMt HUlrotkn 7 . Cil» vibratiles. 8. Bacille typhique arec cil* '*• Sftirillum undula arec cil» 10. protrus vulgarit arec cil* . . 1 1 . Bactérie* du tartre dentaire du chien lï. Schéma de la diri. Schéma de la production de» tétrade* *J* •ÿ‘,,^n>a de I* formation de paquet* de Sarrine* . 18. formation de* spore* I». Germination de» spore» iO. Hnntlus rntgattrium 21 . Spirillum «ndo/uiragogirum 12. Nouveau microscope grand modelé Machet 23. Statif I* de Zeis* 2*. Appareil d'éclairage Abbé 25. Eclairage du microscope Vérick 26. Diaphragme iris 27 . Nouveau microscope à grand champ < Machet, ... Appareil de photographie microscopique (Vérick zi "rend appareil microphotograpbique > Zeitt) *° Appareil à stérilisation à sec.. ... 31 . Stérilisateur à air chaud 32. Four de Pasteur pour ilambêrïe» bailons. . . . . .... 33. Stérilisateur à vapeur de Koch 3t. Autoclave Ghamberl and . 35. Autoclave (Jharaberland " 36. Bain-marie à chlorure de calcium . . , 37. r.tuve de Pasteur 38. Etuve de Pasteur modifiée par Roui " 3'3. Régulateur métallique de Roui .* . tü. Etuve de d Arsonval k régulateur direct, aucieu modèle. *1. Nouvelle étuve autorégulatricc de d'Arsouval . de la même étuve 43. Grande étuve modelé Rabès 44. Régulateur k mercure «' pïU*r*.“ H‘fful»t,,ur de d'Arsouval a membrane métallique *« Régulateur de pressiou de Moitessirr 1 *i. Kluve chauffée au pétrole 48. htuve glacière de Miquel ' t». f .lia m l>re chaude de Vigual ....." 50. Etuve pour observations au microscope Trocart d# Roui pour saignée •*2. entonnoir bain marie ordinaire <3. Appareil à liltration k chaud "// 55 So'ô'J'T'* 1,1,1 rH ‘lu r,'(ful*t‘'“*«"««»* «k* Mieroeoteut tetragenus et des U a exiles de la tuberculose :!-o lï*. Miemoccu* tetragenus. Rein de souri» x xuoercuiose. 379 ti9. .Mxcrococcus tetragenus. Culture sur gélatine 130. Mxcrococcus gnnorrhese, d'après Cumin ' „ 131. Blennorrhagie aigu»* W3 I3i. Pus blenuorrh*jftqu6 ’* ^ »33. Lait de rarhe affectée de mammite contagieuse ??? 134. Diplocoque, capsulés de la salive . 135. Mxerocorxu ci seosus daus la bière 413 136. Schéma de la formation de paquets desarrinê* 137. Sarcine* //. *6* 138. Svrcina rentrieuli \ W1 139. Leuconostoc mesenteroides 14fl. Ascoroccus Billrotbu 1"* 141. llac'Uus mrgaterium Y.. Y. " 481 I4i. Bactérie du charbon symptomatique Y 4K5 1 43 . Colonie de Proteus . * 466 14*. Colonie de HaciUus mesentertexu rulaari. 4*e 145. Sang de cobaye mort du charbon **' }”• Formation de. spores che. le Hacxilus 'asxtbrac^. YYYYYYYYYYY Y" ” 4*1 14*! ,('°louiM de Bacillus an t brans sur plaques de gélatine 1 49. y J» {CnUnrn. sur gélatine de Baexllus ant brans I5J. Follicule tuberculeus ; stade de de|>ut... |53. Bacille, tuberculeux dans le« crachats Y 514 ?4' 'JJ** : *uc de raclage d nu tubercule ’** 155. Bacilles de la tuberculose 516 156. Bacille de la tuberculose: forme, anormales *'6 J57. Aspect d une culture de tuberculose ,ur ..rum solidifié 3,7 !” P*r impression de Bacill. tubereuleu» ?” !”• $" ,ur* •*&*” *ur J“ Bncillu tubercule, it.. ?” ion. Tubercule hlireu. du poumon 5*4 loi. Cellule géante a.ee Bacilles tubercul'eiiY Y *• «I «‘•F* «le la paroi d'une carerne. 54* 63. 'rachat* tuberruleui .sec Mxcrococcus têtrageuJ. Y. U3 163. Bacilles de la lèpre . 56i ΫT toïïït'f* xrt df la MPÜ «r pl^ues'de'gélW. Y 563 !?I « ‘..k !* ‘l'pBtèrie ; forma mOTrune 364 2 S*"11* *• »« d'pFbr.e; forme pet, le *73 - u ï •T“,wcb B"«r coursât d air 575 J ttallou à dout tubulures . . 384 M. Sang de cobaye arec Flérion optique YY ] \ YY 564 ' * ,,aeil}.Ht "Pt*** ■ colonie iaolee dans layelose ®3S 1 7* I tae,U ** *,p,icu ‘ »' '“Dure dans la gelose Y Y Y. 6ïfi I7s!, Baeilhts septxcus ; rollures dans la gélatine J76. Culture du Vibrion septxgue. dans la gélose 1:Y rïli i" )*b^on teptigue à*ss* la gélatine glucosée 638 S: aïïa^ÆSs * f— '■ S *!'• 'FM*F«e « de Barilte typhii/ue 673 *7' H?Su* ,lae,U“* tppbxgues lia ns la rate.'. 6^5 8» tF' Z j rtedldiulerx ; culture sur gélatine 70« . l^oUra de. poules. d apVè. V^V 747 K Uxcr^jrus du 7b dU *r 10 •'* '• »«*“'« Y y : ?« 15! Isa: i "■*" •ZXBiXS'Siz s-*-....:.::::::::::::::: S I»- Forme, dtverse. quc p,ut prenilrï ,e B-uMU du pus bûu\V.\V.: 771 I i*2G TABLE DES FIGURES. Figure*» 193. \ 194 . ,9S‘>Formes diverses que peut prendre le Bacille du pus bleu. 196. ( 197. ^ 1 99 Bacille de la septicémie de la souris ; culture sur gélatine 200. Bacillus alvei 201.1 ' Hématozoaires de la malaria ÜUil . i 204. ’ 205. Bacille du lait bleu 206. Bacillus butyricus «os j Tyrothrix 209. Bacillus Zopfii • 210. Proteus vulqaris avec cils 21 1 . Colonie de Proteus vulyaris 2li! Colonie de Bacterium termo 213 \ 214. Cultures de Bacterium termo sur gélatine 215. î 216. Bacillus subtilis ; •••••. 217 Colonie de Bacillus mesen/encus vulgans 218. Bacillus megaterium 219 Spirillum plicatile 220. Zooglée de Spirilles ••;••• 221 . Formation des spores chez les Spirilles 222. Liquide du jéjunum d'un cholérique. 223. Spirilles du choléra, des selles riziformes. 224. Spirilles du choléra, de cultures dans le bouillon 2«5. Spirilles du choléra avec cils vibratiles ......... • • • • • • 226. Colonies de Spirille du choléra sur plaques de gélatine. . 227. Colonie du Spirille de Finckler, sur plaques de gélatine.. 228*! Cultures du Spirille du choléra en tube sur gélatine . . . . 229 \ 030' Culture du Spirille de Finckler sur gélatine. 231 '. Culture du Spirille de Finckler sur plaques de ge «Une. . 232. Culture du Spirille de Finckler eu tube de gélatine 233. Spirille d'Obermeier dans le sang 234. Spirillum 235 . Spirillum plicatile 236. Spirillum endoparagonicum . 237. Cladothrix dichotoma d'après Coliu 238. Formes diverses de Cladothrix 239. Cladothrix ' " 240. Actinomyces du bœuf Pages. 800 816 820 840, 841, 842 . ... 845 . ... 881 896, 898 . . . . 904 908 909 914 915 916 921 925 964 965 965 966 967 967 968 970 970 972 972 1003 1004 1009 1012 1013 1014 1024 1025 1028 1041 FIN DE LA TABLE DES FIGURES Table des matières. TABLE DES MATIÈRES PREFACE Introduction 1. Historique 2. De la place des IJactAries parmi les êtres vivants 3. Origine des Bactéries PREMIÈRE PARTIE GÉNÉRALITÉS HT TECHNIQUE. Chapitre I»'. — Étude des Bactéries en général I. Caractères des Bactéries I. Formes, 11.— 2. Structure, 16. — Formation des zooglées •*<* — Motilité, 26. II. Fonctions des Bactéries . 1 Respiration, 34. — 2. Nutrition, 37. — 3. Sécrétions et excré- tions, 42. — 4. Reproduction. 51 : I» Multiplication par divi- sion. 51. — 2® Reproduction par spores, 57. III. Action de différents agents sur les bactéries !• Agents chimiques Oxygène, 65. - Hydrogène. 66.— Azote, 66. - Acide carboni- que, 66. — Oxyde de carbone, 66. — Hydrogène sulfuré, 66. — Anesthésiques, 67. — Hydrogène protocarboné, 67. — An- tiseptiques, 67. 2° Agents physiques Chaleur, 70. — Dessiccation, 78. — Lumière, 78. — Pres- sion, 82. — Electricité, 83. — Magnétisme, 84. — Agita- tion, 85. B IV. Action des bactéries sur les milieux ou elle# vivent Bactéries de putréfaction Bactéries de fermentation Bactéries pathogènes Bactéries chromogènes Bactéries photogènes. (.h ait r re II. — Méthodes de recherche et d’étude des Bactéries... Ptfrt. V 1 5 7 11 II 34 64 65 70 85 86 90 92 125 129 133 1128 TAULE DES MATIÈRES P«Kes . I. Instruments 133 1° Microscope et accessoires 133 Microscope, 133. — Loupe, 141. — Microtonie, 141. — Mensu- ration, 142. — Dessin, 143. — Photographie, 143. 2° Appareils de chauü'age 149 Appareils à stérilisation à sec 149 Appareils à stérilisation à vapeur 150 Appareils à température constante. Étuves 155 II. Cultures 173 1° Généralités sur les milieux de cultures 173 2° Préparation des milieux de culture 174 1° Milieux liquides 174 Liqueurs minérales 174 Infusions végétales 176 Bouillons 176 Bouillon Liebig, 177.— Bouillon de viande, 177. — Bouillon de peptone, 178. — Bouillon de poudre de viande, 179. Liquides de l’organisme 179 Sérum sanguin, 179. — Sérosités pathologiques, 183. — Sang défibriné, 184. — Urine, 184. — Lait, 185. 2° Milieux solides 185 Milieux nutritifs à la gélatine, 185. — Milieux nutritifs à la gélose, 189. —Sérum solidifié, 192. — Gélose aux albuminates alcalins, 192. — Gelées minérales, 193. — Pommes de terre cuites, 194. — Matières amylacées cuites, 194. — Œufs cuits, 194. — Bouillie de viande, 195. 3° Stérilisation 195 I 1° Stérilisation par les agents chimiques 196 2° Stérilisation par la chaleur 196 1° Stérilisation par la chaleur sèche 196 2° Stérilisation par la chaleur humide 197 3° Stérilisation par chauffages répétés 199 3° Stérilisation par filtration 205 4° Stérilisation par les gaz sous forte pression 215 4° Procédés de culture • 215 1° Cultures en vases fermés 216 Cultures en tubes à essai, 216. — Cultures en ballons, 219. — Cultures en tubes clos, 220.— Cultures sur pommes de terre, 221. — Cultures sur porte-objet, 223. 2° Cultures sur plaques 226 3° Cultures des anaérobies 239 4° Cultures dans les milieux colorés 246 5° Ensemencement des cultures et isolement des es- pèces 247 TABLE DES MATIÈRES 1129 Paget. 6° Développement des cultures et modifications des milieux 258 7° Procédés d’étude des produits formés dans les cul- tures 262 1° Mode d’extraction des ptomaïnes 263 2° Mode d’extraction des toxalbumines 264 8° Conservation des cultures 265 III. EXPARIMEXTATIOX St’H LES ANIMAUX 266 1° Choix de l’animal 268 2° Contention de l'animal 269 3° Inoculations 272 1° Instruments 274 2° Matière d’inoculation 276 3° Voies et méthodes d’inoculation 276 1® Inoculation par ingestion 276 2° Inoculation par inhalation 277 3° Inoculation par la peau 278 4° Inoculation intra-veineuse 279 5® Inoculation intra-péritonéale 281 6° Inoculation intra-pleurale 281 7° Inoculation dans la chambre antérieure de l'œil.. 281 8° Inoculation intra-crAnienne 282 I* Examen de l'animal vivant 283 5° Autopsie et discussion des résultats 283 Appendice : Expérimentation sur l'homme . . 284 IV. PREPARATIONS ET ATCM MICROSCOPIQUES 284 Examen à l’état naturel 285 Examen à l’aide de réactifs 286 I. Fixation des préparations 287 l« Fixation par dessiccation simple, 287. — 2® Fixation par la chaleur, 289. — 3® Fixation par les réactifs chi- miques, 291. II. Coloration des préparations 293 I® Coloration par l’iode 293 2° Coloration par le carmin 294 3* Coloration par l'hématoxyline .... | 294 4® Coloration par les couleurs d’aniline " 294 Rouges, 296. - Violets, 2!Hi. - Bleus, 296. - Bruns et orange 297. — Verts, 297. — Noirs, 297. 5® Solutions colorantes composées 298 Solution alcaline de Koch, 298. — Solution alcaline de Loeffier 298. - Solution anilinée d’Erlich, 299. — Solution de Wei- gert, 299. _ Solution de Ziebl, 300. — Solution de thionine phémquee, 300. — Bleu de Kùhne, 300. — Bleu de Houx, 300. 1 1 30 TABLE DES MATIÈRES Page*. 6° Emploi des agents décolorants 301 1» Décoloration par l'alcool 302 Méthode de Gram 302 Méthode de Gram modifiée par Nicolle 303 2° Décoloration par les acides 304 3° Décoloration par d'autres réactifs 305 Méthode de Weigert 305 7° Double coloration 306 8° Recherche des Bactéries dans les tissus 307 Méthode de Gram appliquée aux coupes 308 Méthode de Nicolle-Gram 309 Méthode de Kühne-Gram 309 Méthode de Weigert 310 Méthode de Nicolle pour les Bactéries qui ne prennent pas le Gram 310 9° Étude de quelques méthodes et procédés spéciaux 310 1° Préparations par impression 310 2° Coloration des spores 311 3° Coloration des cils 312 Méthode de Loeffler, 312. — Méthode de Nicolle et Morax, 313. — Méthode de Straus, 314. — Méthode de Bunge, 314. 4° Coloration des capsules 314 5° Colorations spéciales du Bacille de la tuberculose, du Bacille de la lèpre, du Bacille de la syphilis 315 6° Coloration des microorganismes dans le sang 315 111. Montage des préparations 316 Résumé du Manuel opératoire •••• Recherche des Bactéries dans les liquides .... 317 Recherche des Bactéries dans les tissus 318 Des causes d’erreur dans la recherche et l’examen des Bactéries... 319 DEUXIÈME PARTIE CLASSIFICATION ET DESCRIPTION. Généralités sur la classification Division en familles 322 331 lro famille. 1er genre . Micrococcus Espèces pathogènes Espèces chroraogènes Espèces ferments ou à action indifférente 334 335 337 428 438 TABLE DES MATIÈRES. H31 Tableau résumant les saractères les plus importants des principales espèces du genre Micrococcus 453 2» genre. Sarrina 464 Tableau de détermination des Sarcines 475 3® genre, lAuconostoc 477 4® genre. Ascococcus 481 famille. BactériacAbh 483 j®r genre. Bacillus 484 Espèces pathogènes 488 Espèces chromogènes 844 Espèces ferments ou saprophytes 873 Tableau résumant les caractères les plus importants des principales espèces du genre Haciltus 947 Appendice au genre B icillus : Genre Ascobaclerium 962 2* genre. Spirillum 963 3® genre. Leplolhrix 1020 4* genre. Cladolhrix 1024 TROISIEME PARTIE ETt'DK SPÉCIALE DES IMUNOllWl X MlLIEl X. Les Bact«hies de l'air Les Bactéries ne l'eau fie des microbes ftathogcnes dons Venu L'eau dans la nature Analyse bactériologique de l'eau Procédé de Miquel Méthode des cultures sur plaques Recherche des anaérobies Procédés spéciaux d'isolement de certaines espèces Puisage et transport de l'eau Les Bactéries pathogènes des eaux Teneur des eaux en Bactéries Bactéries des eaux minérales Les Bactéries du sol Les Bactéries do corps Les Bactérie * dans l’organisme normal Bactéries de la peau Bactéries du tube digestif Baclérie* de U bouche Bactéries de l'estomac bactéries de l'intestin Bactéries des voies respiratoires Bactéries des voies genito-urinaires Organes géniUui de la femme 1050 IOG0 1061 1065 1066 1069 1070 1076 1077 1081 1083 1085 1086 1086 1095 1095 1098 1099 1100 llOi 1103 i km; 1107 1107 1132 TABLE DES MATIÈRES. Les Bactéries de l'organisme malade (Sommaire de Bacté-^ '' riologie clinique) jjq9 I. Examens généraux 1109 1° Examen du sang 2° Examen du pus jj .. 3° Examen du lait jm 4° Examen des crachats ’ jj., 5° Examen des mucus divers jjj., 6° Examen des urines II. Examen des principales manipulations locales des maladies INFECTIEUSES j j j j 1“ Appareil digestif. Angines !.!!!!!!!!.’”! 1114 Parolidites Gastrites jUj Entérites jllj Péritonites ..... lii.> Affections du foie 1 1 15 2° Appareil respiratoire K 16 Laryngites 1110 Bronchites _ H16 Brouchopneumonies 1 1 1 6 Pneumonie 1U6 Tuberculose pulmonaire 1116 Pleurésies H17 3* Appareil circulatoire 1117 Péricardites H17 Endocardites 1H7 Phlébites U 15 4“ Organes génito-urinaires 111$ Néphrites et cystites Ulg Urétrites 1118 5° Organes génitaux de la femme 1119 Vaginites 1 H9 Vulvo-vaginites 1119 Endométrites 1119 Salpingites 1119 Infection puerpérale 1119 Eclampsie 1119 6° Système nerveux 1120 Méningites 1120 7° Organes des sens 1120 (Eil 1120 Oreille...... 1120 8° Rhumatisme et arthrites 1121 9» Peau 1121 Erysipèle 1121 Autres manifestations cutanées 1121 Index alphabétique. INDEX ALPHABETIQUE Abcès, 361, 368, 379 ; — métastatiques. 341 Abeilles : Koolbrod, 820; loque. ..... 822 Abriue 41 Acide acétique, 731, 7*8, #73; — bu- tyrique, 882; — carbonique (action de I*), 66; — sous pression, 215; — (•bromique (fixateur), 292 ; — formi- que. 731 ; — lactique, 731, 748, 877 ; — osnuque (fixateur), Î9I ; — pm- pionique, 793 ; — sulfhydrique. . . . 949 Aclinoàaeter polymorphu» 89 1 Actinomyces, 107#; — Ar/i/iomyce* 6«r«, 1038; — Grubtri 1037 Actinomycose. 1039 Action des Bactéries sur les milieux. . #5 Aérobiei 85 Aéroseope J050 Aelbylbnrillut #9» Agar-agar 190 | Agents chimiques (action sur les Bac- téries), 65; — pbysiques faction sur les Bactéries), 70; — décolorants... 301 Agitatiou 85 I Air (Bactéries de f) 1050 Albumiuates alcalins J93 Albumines toxiques. 45 Albumosrs. 45! Alcool amyliqur, 884; — buti tique. 890, 891 ; — éthylique. 73t, 748, #90, 893 Aliments des Bactéries 37 Altération sisqueuse 938 Amibes 760, t!13, 1115, lltii Amidon dans les Bactéries J0 Amygdales 1021 Amygdalite 738 Amylase...,, 4» Amylnbartrr hutyliru*, 890; — elAy- Itetu . 892 Auaérobies, 33; — (culture de»), 439; — facultatifs 37 Analyse bactériologique de l'air, 1051 ; — de l'eau, 1066 ; — du sol, 1089 ; — élémentaire des Bactéries 47 Analyseur bactériologique d'Arloin * . . )o7:, Anesthésiques 67, 68 Angines 353, 361, 750, 1036, lit* Angiocbolites 739, 1U5 Aniline 299, 305 Animaux d expériences, 268 ; — phos- phorescents 130, 935, 937 Antagonisme 110 Anthrax 3*2, 349 Antiseptiques. 67, 68, 52#. 568, 59î, 614, 732 AutltoÙM 121. tiOl. Mil, Aortite 75t Appareils de chauffage, 149 ; — à con- tention des animaux, 269; — de pho- tographie, 145. — k stérilisation, 149; — k température constante .. 155 Araignée 406 Arthrites 36*. 376, II 21 Arthrite blennorrhagique. 382 Arthrospores. 6i Ascite (liquide d') 183 A trobac.Ilui eifrexx» 963 Ascoaacrsaiin (genre) 568 , 962 A tcnhucterium tuieum 568, 962 Ascococcus (genre) *81 Aseortwfut Billrotbi, 481; — (fu„ 482 Atpergitlut fumiyatut. 561 Aspergillus diiers. 1121 Asporogcnes (Bacilles) 64 Associations microbienne», Ut; — dans la diphtérie, 617 ; — dans la flérre typhoïde 703 Atténuation III Autoclaxes 152 Auto-infection, 110; — typhoïde 702 Autopsie 283 A rote (action sur les bactéries), 66; — gazeux (assimilation de I*) 39 Bacilles cliromogènes, 844 ; — fer- meuts, 873 ; — pathogènes Bacille acétique, 873, 876, 877 ; — amyloxyme, 883; — bleu, 852; — butyrique, 880; — butyrique de llueppe, 886 ; — du cancer, 83! ; — 488 INDEX ALPHABÉTIQUE. 1134 du chancre mou, 824 ; — du charbon, 488 (Voir.' Charbon (Bacille du)]; du charbon symptomatique, 663 ; — du choléra, 965; — du choléra des poules, 763 ; — du choléra des en- nards, 769; — du côlon, 723 (Voir: Colibacille) ; — de la coujouctivite ai- gue, 831 ; — de la conjonctivite chro- nique, 831 ; — de la coqueluche, 835 ; — de la diarrhée verte, 760 ; — de la diphtérie, 574 [ Voir : Diphtérie (Bacille de la»; — de la diphtérie aviaire, 630; — de la dysenterie épidémique, 759 ; — d’Kbcrth, 670 ; — de l'eudocardite, 743 ; — d Ës- cherich, 725; — du farciu du bœuf, 1047 ; — fluorescent, 859 ; — de Friedlander, 746; — dujéquirity, 919; — de Klebs, 574; — de Koch, 509 ; — de l'influen/.a, 787 ; — lacti- que, 877 ; — du lait bleu, 844 ; — do la lèpre, 562 ; — de Loel'fler, 574 ; — de Lustgarten, 822 ; — de la ma- ladie des grouses, 770 ; — de la maladie des jeunes chiens, 838 ; — de la maladie des palombes, T’O ; des maladies des plantes, 842 ; de la malaria, 839 ; — de la morve, 565 ; — de Nicolaier, 647 ; — de I œdème malin, 633 ; — de l'ozène, 829 ; — des oreillons, 837 ; — ovoïde des septicémies hémorrhagiques, 783 ; — de la peste bubonique, 785; — de la peste porcine, 777 ; — de la peste des truites, 820 ; — phosphorescent, 932 ; — de la pneumo-entérite du porc, 774; — polychrome, 849 ; - de la pomme de terre, 920, 922, 923 ; — delà pourriture d'hôpital, 826; — pseudo-diphtérique, 625; de la psittacose, 752; — du pus bleu, 798; — pyocyanique, 798; — pyo- gène de la vessie, 746 ; — du rhino- sclérome, 828; — rouge de 1 eau, 868; — rouge de Globig, 923; rouge de Kiel, 867; — rouge de Terre-Neuve, 869; — du rouget du porc, 770 ; de la séborrhée grasse, 1121; — de la septicémie des bovidés et animaux sauvages, 7 82; — de la septicémie des canaris, 770; — de la septicémie du faisan, 770 ; — de la septicémie des furets, 781 ; — de la septicémie gangreneuse de la gre- nouille, 818 ; — delà septicémie spon- tanée du lapin, 779: — de la septi- cémie de la souris, 815; — septique delà vessie, 811;— du smegmu, 823 ; — de la syphilis, 822; — du tétanos, 647 ; — thermophile, 930; — de la tuberculose, 509 [Voir : Tuber- culose (Bacille de la»; — typhique, 670 [Voir : Fièvre typhoïde (Bacille de la)]; — du typhus exanthématique, 836; — des urines pathologiques, 811;— vert, 857, — violet, 853; 965; — de Weeks, 831 ; — du xérosis de la conjonctive 627 lUciLLC8(geure),484; — aceti, 873 ; — actinobacter, 894 ; — aerophilus, 943 ; — albuminis, 794 ; — alvei, 820 ; — amethystinus , 856 ; — amylobacter, 879 ; — atithrncis , 488 ; — argenteo- pliospliorescens, 936 ; — Bienstockii, 795 ; — botulinus, 758 , — brunneus, 866 ; — bu ty U eus , 889 ; — bulyricus , 879 ; — capsulât us, 751 ; — catenula , 903 ; — caucasicus , 887 ; — cavi- cida, 793 ; — Chauvæi, 663 ; — chlorinus, 856; — chloraphis, 858 ; — choieras gallinarum, 763 ; — claviformis, 902 ; — cœruleus, 852 ; — coli commuais, 725 ; — copro- i /eues fentidus, 792 ;. — crassus spu- tigenus , 790 ; — cyaneo- fluorescens, 848 ; _ cyaneo-f uscus, 849 ; — cya- neo-phosphorescens, 936; — diphté- rie, 574;— diphtérie cofumbarum, 629 ; — distortvs , 899 ; — dy sodés, 944; — endocarditis griseus, 763 ; — enteriditis, 753; — erythrosporus, 872 ; — elhaceticus, 893 ; — figurons, 91 3 ; — fUiformis, 897 ; — Fitzianus, 892; — flavus, 861 ; — fluorescens liquefaciens, 859 ; — fluorescens pu- tridus, 862 ; — Friedlænderi, 746 ; — fuscus, 866 ; — gallinarum, 769 ; — geniculatus, 899; — gummosus, 9 41 ; — heminecrobiophilus, 798 ; — hydrophilus fuscus, 818 ; — indicus, 814; — indigoferus. 853; — jan- thinus, 855 ; — Kutzingianus, 877 ; — lac tiens, 877 ; — lactis acrogenes, 743 ; — lactis erythrogenes ,87 1 ; — lactis viscosus, 940 ; — leprx, 562 ; — lineola, 944 ; — liodermos, 937 ; — luteus, 865; — mallei, 565; — me- qaterium ,Dïo -,—melanosporus, 873; — mesentericus fuscus, 922 ; — me- sentericus ruber, 923 ; — mesente- ricus vulgatus, 920; — miniaceus, 870 ; — mirabilis, 912 ; — murisep- ticus, 815 ; — murisepticus pleomor- phus,Zn ; — my coides, 941 ; ncapo- li tanus, 741 ; — niirificans, 441 ; — œdematis maligni, 633; — orthobu- lyliciis, 891 ; — oxytocus perniciosus, 796; — Pasteurianus, 876; — Pas- torianus, 896; — phosphorescens, 993 ; —pneumonicus ayilis, 792; — INDEX ALPHABÉTIQUE. polymyxa, 9*4 ; — prodigiotui, 129 ; — pteudcrvdemati» maligni , 6*6 ; — pieudo-pneumonicui, 791 ; — pya- cyaneut, 798 ; — pyogenei fcrtidui, 7*9 ; — radical ici. 9*2 ; — rantctda, 818 ; — roiaceui metalloidei, 870; — ruber, 867 ; — laceharobulyricui, 885; — taprogmri. I, 11,111, 795,796; — teaber, 900 ; — teptieui, 633 ; — teptieui agrigenut, 797 ; — teptieui putidul, 809; — limilil, 794; — tmaragdino -phoipkoreiceni, 936; — itoUmatui, 9*3; — lubtiliformi* , 794; — tubtilu, 916; — lulfhydro- yenui, 929; — lyncyanm, *U; — synxanthut, 866; — In, un, 895; — ter ma, 913; — triant, 6*7; — thrr- mopbilui, 930 ; — tubercutoiii, 599; — lumeiceui, 943 ; — turgidui , 900; — typhi murium. 783 ; — typkiuut, 670 ; — ulrta, 9*5; — ure*. 926 ; — uroeephalui, 901 ; — Ventru, 82* . — viotaerui, 853 ; — cirent, 858 ; — rirgula, 901 ;— viridu. 837 ; — riscoi tu, 938; — vurosui tacckari, 9*0 ; — vucoiui Vint, 940 ; — culga- rii, 907 ; — Zenkeri. 812 ; — ZapjU. . 90* Bacrxaiactas {famille} *83 Bactéricides ( propriété» i «9, 106 Bactéiidie cbarhonueuse *88 lUcraaiBii'e (genre) î*,*89 Bactérie ovoïde de» septicémies hémor- ragique*. 783 ; — pyogene de la ternie, 7*6; — septique de la vessie. 811 Bactéries de l’air, 1056 ; — de la bou- che, 1100, Il i*; — chromogène*. 20, IÎ5; — du corps, 1095 ; — de l'eau. 1060; — de l'estomac; 1102, III*; — de fermentation, 90 : — fossiles, 10; — de 1 intestin, 1103, 1115; — — pathogènes, 92 ; — de la peau, 1098, 1121 ; — photogcne», 129.932; — de putréfaction, 86 ; — sapro- phyte», 93 ; — du tube digestif, 1099 , — de* voies génito-urinaires. 1107, 1118 ; — des voies respiratoires. 1106, 1116 bactériologie clinique 1109 Bactérie- purpurine 21 Bscraaica (genre), 322. 332 ; — Chau- nri, 664; — eAlortnum , 856; — coii commun» 743; — gelatinomm betr, *80 ; — üiardi, 9J7 ; — janthinum, 855 ; — pediculatum, *80 ; — pAotpAoretceni, 93* ; — pholomc- Incvm, 29; — terrno, 913 ;— 03. VI U IMPUI . Fausses membranes, 361, 376, 611, „ «15, 750, 1114 Ferment 90; — acétique, 873, 876, 87* ; — butylique, 889; — butyrique. *'* I — lactique. 877, 879 ; — ni- trique, 441 ; — de la tourne 893 Ferments de la caséine, 895 ; — de ,uré* 438,471, 473 fermentation, 90; — acétique, 873 ; — ammoniacale, 439, 927 ; — buty- rique, 879 ; — de la caséine, 895 ; — cellulosique. 882. 1011 ; — glyconi- que, 444 ; — lactique, «77, 879 ; — pectiqua, 883 ; — propionique, 793 ; — da Purée, 43*. 471, 437 , 927 ; — visqueuse 444 «3g f lèvre aphteuse. 4 ‘6 ; — charbonneuse, 488, 507 ; — intermittente, 839 ; — récurrente, 1009 ; — jaune. 427 ; — typhoide. 870 ; — typhoïde du che- val, 6g| ; — typhoide etperimentale. 6*4 Fièvre typhoide (Bacille de la). 670; caractères microscopique», 671 ; co- loration. 673; cul ta res, 673; viru- lence. 679 ; produits formes dans les cultures, 679; action dea conditions de milieu, 680; inoculation expéri- mentale, 681 ; inoculation de la toxine. 688; immunité, 690 ; sérothérapie, 691 ; Bacille typhique dans l'orga- nisme malade. 693 ; dans l'organisme sain, 696 ; dans le milieu extérieur, 697 ; rdle pathogénique. 699 ; pro- phylaxie, 702 : complications, infec- tions secondaires, associations micro- biennes, 703 : recherche sur le cada- vre. 705 ; recherche sur le virant. 706; recherche dans les selles, 707 ; re- cherche dans l eau, 708; recherche dans le sol, 714; diagnose du bacille typhique, 714 : différenciation avec le Colibacille, 716; méthode d’Elsner 716. sérodiagnostic delà lièvre ty- phoïde. 722. Filtration, 205 ; _ à CO* sous pres- sion 212 INDEX ALPHABÉTIQUE. U 38 Filtre Ghamberland, 206 ; — kdasato, 210; — Martin, 210 ; — à pression. Fiiation ‘'■L Flagellés Fluorescence Foie Fonctions «tes Bactéries Fonction anti-toxique, 122; — chromo- gène, 127; — fluorescigène, 127; — photogène Foolbrod des abeilles 820, Force élastique de la vapeur d'eau... Formes dns Bactéries, 11; — d’involu- 207 287 402 G32 126 1115 34 321 820 154 H Helicomonaa Hématoxyliue,294 ; — de Üclatield. . . . Hématozoaires Hérédité, 123; — de la tuberculose. . . Historique Hog-choléra Homogénéisation des crachats Humus "l'J, Hydrogène (action sur les Bactéries), 06 ; — suUuré (action sur les Bacté- ries), 66 ; — (production par les Bactéries) tion Formol Fossiles (Bactéries; Four à flamber Froid Fromage, 805; — toxique Fuchsine, 296 ; — de Zield. . . . Furoncles 737, 349, G Gangrène gazeuse Gastrites Gaveurs de pigeons Gelber Galt Gélatine (milieux à la), 185; — d hls- ner Gelées minérales Gélose (milieux à la), 189 ; — aux al- buminates alcalins de Devcke. 193 ; — glycérinée Génération spontanée Germination des spores Gingivite Glace (Bactéries de la) Glacières Glande Gomme de sucrerie Gonococcus Gonocoque, 382 ; caractères micros- copiques, 383 ; rapports avec les éléments du pus blennorrhagique , 384; cultures, 386 ; inoculation expérimentale, 389 ; produits solu- bles, 389 ; rôle étiologique, 390 ; — dans la vulvite des petites tilles, 390 ; recherche et diagnos- tic, 391 ; tableau de différenciation des espèces similaires Goujons (maladie infectieuse des).... Gourme du cheval Graisse des vins et de la bière... 444, Gram (méthode do) 302, Grippe Grossissement du microscope Grouses (maladies des) 15 265 10 149 70 756 300 379 644 1114 561 494 717 193 191 7 59 MOI 1086 170 565 477 382 392 348 409 938 308 787 421 770 I Ichthyosisme Ictère, 739; — infectieux Immersion homogène Immunisation, 121 ; — du cheval contre la diphtérie, 599; — contre tétanos - Immunité Impression (préparations par) Indol lnduline Infection 115; — puerpérale, 361,1119; — purulente, 349, 361 ; — urinaire. Infections secondaires dans la fièvre typhoïde Infiltration tuberculeuse Influenza Infusions végétales, 176; — de foin . Ingestion. Injection intra-péritonéale, 281 ; — intra-veineuse, 279 ; — sous-cutauée. Inhalation Inoculations, 272;— dans la chambre an- térieure de l'œil, 281; — intra-crâ- nienne, 282; — intra-péritonéale, 281 ; — intra-pleurale, 281; — intra-pul- tnonaire, 281 ; - intra-veineuse, 279 ; — sous-cutanée Instruments Intestin (Bactéries de T) Il03' Intoxications alimentaires 757, Inversine Involution (formes d') Isolement des espèces J Jéquirity (Bacille du) Jetage morveux K Kéfir Kommabacill us 912 308 839 535 1 774 550 1031 929 7e8 1115 140 659 119 310 731 297 746 703 515 787 1046 276 278 277 278 133 1115 758 43 15 247 oiy 565 887 985 INDEX ALPHABETIQUE. 1139 L Lait (milieu île culture), 185 ; — (Bac- t.'ri. - .lu . « i.i. .1 • Ili I — (B. île la lietre typhoïde ilaus le. tiy.i ; — (B. de la tulierruloae dans le). 545; — bleu, 844 ; — jaune. 868 , — rouge, 87t ; — tourné, 879 ; — visqueut 451,8*4, *40 Laits touques 737 Langue de bots . 1039 Laryngite* 1116 Lèpre 36 2 l.crTOTMBii (genre) . . lOio Leptothnx hwralu, 1010 ; — epider- midii, 1012: — yigantea, 1022 ; — plaeoidet nlha, 1022 ; — ochra- eea 1013 l.ri. oausTuc genre, 477 Leuconotloc metrntarotdet, 177 — /. agerheimii *»n Liquéfaction de la gélatine 44 Liqueurs minérales 17t Liquide de Coh u, 175 — de Naegrli 175; — de Noegg. ralh, Î47 de l'aateur. 41. 17*; — Haulin, 4o . — d'I'trbinaky, 175; — de Wmo- gradsky, 175; — de Inanition .... . 176 Liquides de l'organisme . |7u Lorhies ..... 393, t tP» Loque dra abeilles jj* I.uoifèrsse .......... |jj. 9.J7 Lumière . .... 7* Luciu . M4 Lymphe de hoch . . ... J3| M M agllrtlSIlle s | Maladie de» ceréale». *43 , Je* chiffonnier*. 644; — de* jeuue» chiens, *38; — de la jacinthe, »43 . de l’olivier. 843; — du pm d'Alrp, 843 ; — p* ocy unique, Kn4. (08 ; de* trieurs de laine 5n« Maladies eipenmrutalM, 94; — infec- tieuses, 119; — des pl sûtes ........ » 4 j Malaria R3., Malléine . Mal ds pis 4„6 Marnante contagieuse de la vache, 40) ; — gangreneuse de la brebis . 4"ii Marnantes infectieuse» imi Matières amylacées milieu de culture . Ili Matière» fécales 7o7, 74t M atras Pasteur fl'i Maïunum da température . 7 2 Membrane de» Bactérir».. In Méningite». ; • , | 368. 370.7V.*, (I*n Méningite cerébro-tpiuale , 36* 377 Meusuratiou 14i Mercaptan 50 Mère de vinaigre 873 M entmnpedin 33 1 Mtistases 116 Méthode d'Elsner. 714 ; — de Gram, 302, 3o* ; — dr Grain Nicolle, 303, de Kuhne-Gram MB — de Lustgarten. 812 ; — de Nicolle, 310 . — de Weig.-rt 305. 310 Méthode des culture» sur plaque». 226 , — d inoculation, 176 . — de recher - rhe et d'elude des Bactéries 133 Métnle 73* Microbarille de U séborrhée grasse. ttll Microbe rouge de la sardine.. . . . 4)2, 869 Microbes Microbisme latent tt* Mmocc.octs genre) 135 .V/i' rocorruj agilit, 433 ; — agilit ctlreut, 435; — alhimnt amplui, 307 . — alh irons tardmimut, 399 ; — ai/uatilu, 445 ; — aienformam. 4*2 — auranlinfut, 43 4: — blanc a Colonies foliacée» de Legrain. 19* ; — blsnc grisâtre de Strinsrhnei- der, 397 . — Idanc grisâtre de I urèthre, 397 , — blanc jaunâtre de l’urethre, à'i* . _ hum V'*. *"*; camhrant, 4 47 ; — candidat, 447; — (smriu, 413 . — rereut alhm. 36 2 ; — rereiis parut, 363 ; — nnnnha- reus, 433 minufcurie*». 434 . — cilrrut cony/omeralut, 394 ; — du clou de Biskra, 164 — concen- tricut, 44» ; — coronatut, 450, — couleur crème, 449 , — cremradet, 44'.*; — cyanus 437: — drealrant, 400 . — difpurnt, *37 , — dtphteri- eus. 57 4 . — ferridomt, 447 ; — de la lièvre aphteuse. 4n6 . /fucus de- tident. 436 ; — parut ligne fartent, 4.IA flarut tardigradut, 416 ; — fertldui, 400’ — /■' reudenmehii , 45! — fuit il», 431; — gnnnrrher, 3*1 — de la gourme du cheval, 400 ; — hgmatode», 399 ; — mtra- rrllulant memngitidu, 377, — jaune citron de Steinschneider, 393; — jaune non liquéfiant de l'urèthre, 394 ; du lait amer, 451 ; — lancenlatut 367 ; luleui, US; — de la mam- "îite contagieuse de la vache. 403 ; — de U ma ni mite gangreneuse de I l brebis, PU. ; _ de la nécrose pro- gressive du tissu conjonctil de la souri», 411 ; — mtrificaïu. 440, — o blongnt, 413 ; — oehrnleurut, 3'is — or,/,,:, — de la péripneumonie du b039 Otites 376, 751, 1120 Oxyde de carbone (Action sur les Bac- téries) 66 Oxygène 65 Ozèiie 829 P Pain visqueux Palombes (maladie des). . . . Paracolibacilles Paralysies diphtériques Parasites (Bactéries) Parietti (méthode de) Parotidite 944 770 740 594 93 712 .... 751. 1114 74 Pathogènes (Bactéries) 92 ... 1098, 1121 4 Pediococcus cerevisiæ 472 Polailp 400, 1 122 8 . ... 628, 630 43 712 INDEX ALPHABÉTIQUE. 1 141 Péricardite 368, 751, Péripneumonie de* bovidés Péritonite, 368,73», 1 1 15; — cholérique. Perroquets 'maladie* infectieuses de*}, *02, Peste bubonique, 785 ; — porcine, 777 ; — des truite* Phagocyte* Phagocytose Phénosafranine Philothion Phlébite* Phlegmatia alba dolent 36t, Phlegmon 349, 751, Phlogo*ine Phosphorescence lit*. 931, pHOTotucTtaiv* (genre). 935; — h'it- cAeri, 936 ; — i ndirum, 936 ; — jara- nente, 936; — luminotum, 936; — Pflugerti, 936 ; — pbatphoresernt. Photogénes (bactéries) Photographie P h ragmidiolhrir Pied de Madura Pigment* 20, 123, Pin d'Alep (maladie du) Pipettes 251 ; — Cbamberland Placenta 1 24. Plaute* (maladie* des! Ii5, Plaque* de gélatine (culture* sur Platine* chauffantes Pléomorphisme 13, Pleurésie, 368, 3*6. 739, 1117 ; — pu- rul enie 353, Pleuropneumonie septique des veaux. Pneumoluirille de Priedlander f,neumabariUut ligue fartent An cm. , . . Pneumocorcie Pneumocoreut flaretcem, *37 ; — g ut la-eerei. 837 ; — hcher.otdrt Pneumocoque de 4 nedUnder, 367, 7*6 ; — de Talamon Prankel Pneumo-enterite du [Mire Pneumonie, 361, 368, 739, 751, 792. IH6 ; — infectieuse du porc Pueumotjrphoide Poison diphtérique, 382 ; _ septi- que, 639; — typhique Poisson* | maladies bactériennes de»), 38», 8i0 ; — phosphorescent*. ..... Polymorphisme Pommeliére Pomme* de terre millieu de culture), 198, tii ; — de trrro glyrerinée*. . Ponction d'organes profond* Poudre* de viande Pourriture d'hépital Poussières Prédispositions individuelles Préparation des milieu* de culture. «117 837 98 î 75 i 820 101 toi 296 87 1118 1119 817 386 1008 936 129 IU 332 1083 851 881 *20 535 882 226 !70 326 361 7*2 746 837 373 837 367 774 778 708 679 933 326 586 525 252 1 79 826 647 117 174 Préparations par impression, 3t0, — microscopiques 265 Pression 62 Présure 58 Prise de semence 258 Procédé d'Ehrlich. 519; — d'KItner. 718, 716 ; — d'Esmarrh. 232 ; — de Parielti, 7!i ; — de Péré, 711; — de Pouchet. 713; — de Vincent 711 Procédé* de culture 215 Produits forme* dan* le* culture», 262 ; — solubles prédisposant*, 100; — vaccinants, tOO ; — ulmique*. 1031 Propriété* bacténde* de* humeur*... tt)6 Pauvtis genr • 887, 907 ; — captulalut srpttrus, 751 ; — kominit eaptu- latut , 646. 751 ; — mirabilis, 912; — sulfurent, 930 ; — ru Ig a rit, 907 ; — Zenkeri 912 Protoplasme de* Bactérie*.. 19 Protoioaires 632 Pteudo-tn/leentabarillut *89 ptrutlo-srdembacillui 6 45 P»-udo- tuberculose», 555 ; — micro- bienne*. 535; — mycosique*. 561 ; — vermineuse*, 561; —à Cladothri», 1037 ; — bacillaire» 359 P »eu do- tuberculose a*prrgillaire, >»t ; — du lapin, 635 ; — du mouton, 561; — dee rongeur», 3.36, 539 ; — too- gleique 360 Psittacose 802,752 domaines 85, 88 , 98 , 263 Puisage de l'eau 1081 Puissance antiseptique, 69; — bactéri- cide *9 Punaisie 829 Pu», 337, 350, 35t. 3*2. 781, 75t. 791; — (maniéré de recueillir le), 230; — (esamen du), il 10 ; — microbe* trouve» dan* le). Il 10; — bb-nnor- rhagique. 383,398,395; — bleu,... 798 Pustule maligne 8*8, 507 Putréfaction 86.911 Pyélonéphrite. 8 1 1 Pyémie. 381, 350, 731 ; — du lapin.. 8tt Pyocyamnc 798, 802 Pyogène* (Bactéries) 337 Pyoxanthose 803 R Page Kauschbrand ttéactif* fixateur» Il «action d'agglutination, 722 , — du rouge de choléra, 975 ; — de la di phenylanune, 843 ; — de l'indol. 50 ; — de I indol nitreux., Recherche des Bactéries dan* le* tissus, 8Î6 664 287 975 1142 INDEX ALPHABETIQUE. 307 ; — du Bacille de la diphtérie, 619; — du Bacille de la tuberculose dans les crachats, 548 ; — dans le lait, 551 ; — du Bacille. typhique dans l’eau, 708; — dans le sang, 706 ; — dans les selles, 707; — dans le sol. 714 Bechutes dans la lièvre typhoïde. 688, 700 Récolte aseptique du sérum 179 Récupération de virulence 113, 373 Régulateur métallique de d'Arsonval, 165; — de Roux, 158; — à mercure, 164; — de pression Moitessier 166 Renforcement de virulence 359 Reproduction des Bactéries 51 Résistance vitale 101 Respiration des Bactéries 34 Respiratoires (Bactéries des voies). 1 106, H 16 Résumé du mauuel opératoire pour les préparations 317 Rhinite, 750 ; — fibrineuse 619 Rhinosclérome 828 Rhumatisme, 1121; — blennorrhagique. 382 Ricine 48 Rinderseuche 782 Rouge de choléra . 975 Rouges d’aniline, 296; — de Ziehl. . . 300 Rougeole, 424; — du porc 770 Rouget du porc 770 Rubine 296 Rouissage 883 S Saccharobacillus i>astorianu.i 893 Saccharomyces vaccinæ 422 Safran i ne 296 Saignée 180 Salive 790, 1 102 Salpingites 739, 1119 Sang (examen), 1109; manière de le recueillir, 250, 1109; préparation, 315 ; — (coloration des microorga- nismes du), 315 ; — (Microbes pa- thogènes du), 1 1 10 ; — (Bacille tuber- culeux daus le), 545; — (Bacille typhique dans le), 706 ; — défibriné, 184; — de rate 488, 507 Saprophytes 90 Sarcina (genre) 55, 464, 475 Sarcina alba. *69 ; — aurantiaca, 469 ; — aurea, 471 ; — cerevisiæ, 472; — intestiualis, 473; — lutea, 468; — mobilis, 465 ; — paludosa, 474 ; — pulmonum , 470 ; — rosca, 473 ; — ureae, 927 ; — ventriculi 466 Sarciue de l’estomac, 466 ; — des pou- mons, 470 ; — de l’urine 473, 927 Sarcines (tableau île détermination des) 475 Saucissons toxiques 755, 759 Scarlatine 416 Schi/.omycèlcs ; 6 Schizophytes 6 Schweinseuche 778 Sclerothrix Koclai 518 Scrofulose du porc 546 Séborrhée grasse 1121 Sécrétions des Bactéries . . . . 42 Selles, 1103; — (Bactéries des), 707, 725, 736, 745, 760, 794, 795, 996, 1000, 1103 1 1 15 Septicémie, 341, 633, 646,761 ; — des bovidés et animaux sauvages, 782 ; — des canaris, 770 ; — consécutive au charbon, 411 ; — des furets, 781 ; — du faisan, 770; — gangreneuse, 644 ; — gangreneuse de la grenouille, 818; — du lapin, 412, 779, — de Pasteur, 634 ; — puerpérale, 361, 817 ; — de la souris, 815; — létra- génique Septicémies hémorrhagiques, 387 ; — professionnelles Seringues slérilisabtes Sérodiagnostic de la fièvre typhoïde... Sérosités (milieux de culture) Sérothérapie, 366; — de la diphtérie, 596, 601 ; — de la fièvre typhoïde, 691 ; — des infections urinaires, 736; — des infections à Proteus, 911 ; — de la peste bubonique, 787 ; — du tétanos, 660 ; — de la tuberculose. . Sérum (milieu de culture), 179 ; — li- quide, 179; — solidifié, 912; — (récolte useptique du), 179 ; — nn- ticharbonueux, 504 ; — antidiphté- rique, 601 ; — antipesteux, 787 ; — antistreptococcique, 360 ; — antité- tanique, 660 ; — antituberculeux, 537; — antityphique, 691 ; — coli- bacillaire, 736 ; — de Marmorek, 360 ; — humain Silicate de potasse Smegma préputial (Bacille du; Sol, 1086 ; — analyse bactériologique, 1089 ; — (Bactéries du), 1091 ; — (Bactéries pathogènes du), 1092 ; — (conservation des Bactéries patho- gènes daus le) Solution alcaline de Koch, 298 ; — al- caline de Loeffler, 298 ; — anilinée d’Ehrlich, 299 ; — de Cohn, 175 ; — de Naegeli, 175;— de Nœggerath, 677 ; — normale de soude, 717 ; — de Pasteur, 174 ; — de thionine, 300 ; — de Weigert, 299 ; — de Ziehl. Soufre Spasmotoxine Sperme (Bacille de la tuberculose dans le) ,24> Spermophile Spirille du choléra, 1015 ; — de Fin- 382 644 274 722 183 537 183 193 823 1094 3o0 929 654 536 781 INDEX ALPHABÉTIQUE. 1143 1018 rkler et l'rior, 1001 ; — du mucus na- sal, 1015, 1101; — de I* ntocur . loti, ,,03 Sriaiixou (genre), 963 ; — amyliferum , 1015; — anierinum, loti; — buc- cale, 101 3 ; — cholerr, 965; — con- ctntricum, 1016 ; — cndoparagoyi- cuw , 1014; — Finekltri, 1001; — Icucomclrnum, 1018; — JUettc/ini kou», 1006 ; — Qbcrmeùsri, 1008; — phmphorctccn», 1008 ; — plient lie, 1013 ; — roseum. 1009 ; — mbrum, 1018 ; — nttjula, 1011 ; — rufum, ,010; — icrpcni , 1014 ; _ iputigcnum, 1005 ; — tenue, 1017 ; — tyrogenum, 1005 ; — undula, 1017 ; — oolutam . S«»och«ts (genre), 983; — amertna, 1011 ; — buccal il , 1013; — Obcr- meieri, 1008 ; — phcatilii 1013 [ Terre Spirultue Il, 961 Spores, formation, 57 ; résistance, 63 ; coloration j(j Staphtiococcos (genre}, 5», 336; — ccrcut albus. 36 1 ; _ ccrrui flanu. 363; — pyogcnct albui, 350; — pyo genêt aurcut, 341 ; — pijogcnet bo- ni, 350 ; _ pyogcnct citnui, 351 ; — pyoïcptieui Staphylocoque Mane, 350, — doré Stérilisateur 3 air chaud. 149 ; 4 vapeur \ Stérilisation, 195; _ apparente, 157; i »er, 144 ; — 4 la sapeur, 150 ; — par agents chimiques, 196; — par chauffages répétés, 199; — par chaleur, 196; — par tiltration. Sueraae 4;; Sueur 339 Sueurs phosphorescentes , I it ; bleues, 807 ; — rouges 399 Sulfo-iudigotate de soude Ipour la culture des anaérobies) *4) Suppuration 137, jgs, 751 S»ine plague . 778 Symbiose !l4 Septaèlin ' #î, nouveau-nés. 341 151 lot 750 8i5 *05 ; — par les gai sans pression. *1® : — du sérum sanguin Stomatites Streptobacille du chantre mou..!.... Sraarrococct» (genre), 54, 336 ; — agit tac tir cant agiote . 404 ; — con- glomérats. 354, 419; _ egui 409 - eryupclatot, 351 ; - involutut, 40# ; - longs, 35î ; _ maitihi mdir, 404 ; _ pyogcnct, 351; rub.yinotut ; 411 ; _ tcplnpyrmicu,. Streptocoque de l'erysipèle, 351 _ pyogène St reptoaa reines Sraaesutnais (genre) ^ ■Strcptothns alba, 1031 --albuioft ara, 1035 ; — aWilKtta, 1033; — aurea 1034; - rumen, ,033; _ ebro- nogcnc. I0!7; - Ficntcri, 1031 ; -Madurr, 1045; - n,gra, 1017; — viotacea. . » Structure des bactéries . . . . . Sublime corrosif Substances antiseptique,.' « * _ u.r 1er ici des ... 361 351 465 1031 16 67 107 Tahlo refroidissante ... îî9 Tartre dentaire 14», 350, loll, lôî» I roi|erature 7< Températures dysgénésiques. 73 ; — engénésiques 73 I bactéries de 1a). 643 , 647. «lit, 6-39,797,941. Voir: Soi. ' Télaaine j Tétanos. 647 ; — des 663 ; — puerpéral .... T étanotoi lue T et rades Tétragène SI Thi mine " " Tissus (berherebe de» bactéries dans '«) Toluidioe Torula Touraillon (liquide dai Tourne des «ins et de la bière f.. «albumine» ^ Toxines Tonne coli-bacillaire, 735; — diphté- rique, 583 ; — tétanique, 655 ; typhique Toiomurine Traosmitsiou hérèdilairc |jâ Transport de l'eau pour analyse bacté- riologique Trépan Trieur» de laines (maladie de») j™ Trios» méthylène Tri sinus de, nouseau-nés Ir°m^ 1108 Trompe a eau Truites Tubercule Tuberculose, 509 ; — aviaire bovine, 511; — congénitale, humaine, 511 ; — loogleiqui, 555- — de l'olivier Tuberculose (Bacille de la), 5W ; tube^ culose hnmaine el tuberculose aviaire. • Il ; caractères microscopiques, 516 ; coloration, 518 ; cultures, 510: viru- leuce, 5J6 , action de» antiseptique, produits formes dan» le» cultures tuberculine, 536; inoculation 176. 654 663 654 55 .100 307 300 54 176 893 164 98 680 319 1081 181 508 511 535; lit 810 514 843 519 1 144 INDEX ALPHABÉTIQUE. expérimentale, 5-13 ; inoculation au cobaye, 533 ; immunité, 536; séro- thérapie, 537; habitat et rôle étiolo- gique, 538; lésions tuberculeuses, 542; recherche et diagnostic, 547; recherche dans les crachats, 549; recherche dans le sang, le pus, 551 ; dans le lait, 551 ; dans les tissus, 552 ; recherche et diagnos- tic par l'emploi de la tuhercu - line, 552; pseudo-tuberculoses mi- crobiennes, 555 ; pseudo-tubercu- loses mycosiques, 561 ; pseudo- tuberculoses vermineuses 502 Tubes ii vaccin 251 Tube digestif (Bactéries du) Tumeurs, 835 ; — charbonneuses 669 Typhoïde (fièvre), 670; — (Bacille de la lièvre) Typhotoxine Typhus exanthématique, 836 ; — récur- rent Tyrotbbix (genre), 895 ; — cotenula, 903 ; — claviformis, 902 ; — distor- tus , 899; — filiformis, 897; — geniculatus, 899 ; — scaber, 900 ; — tenuis, 895 ; — turgidus , 900 ; — urocephnlum , 901 ; — virgutn 680 1008 901 U Ulcérations do la cornée Uréase Urée (milieu de culture), 185, 928 ; (fermentation de 1') 338, Urèthre (Bactéries de T). 394, 397, 398, Uréthrites,390, 395, 397 , 398, 399, 1118, — à Colibacille Urine (milieu de culture), 184 ; ma- nière de la recueillir, 1113; ‘(Mi- crobes pathogènes de 1’), 1113; visqueuse Urines (examen des), 1113; — éclamp- tiques, 812;— pathologiques (Bac- téries des) Uboiiacillus (genre), 926 ; — Duclauxii, 928 ; — Freudenreichii, 928 ; — li- gue f ariens septicus, 814 ; — Afad- doxii , 928 ; — Pasteurt Urobactéries Uaococcus (genre), 438 ; — Van Tie- glieimi • Urosabcina (genre), 927 ; — Hansenii. Utérus 750 439 927 1107 Vaccin 4 20, 419 Vaccination, 120 ; — charbonneuse, 501; — cholérique, 986; — typhi- que. 693 739 445 Vaccine rouge 422 Vagin 393, 390, 397, 1108 Vaginites 390, 1119 Variabilité des formes 13 Varicelle 364 Variole 319 Verre soluble (milieu de culture) 442 Verruga 519 Verts d'aniline 297 Vessie 1 107, 1 1 18 Vésuvinc 297 Viandes infectieuses, 753 ; — phospho- rescentes 130, 934 Vmnio (genre). 332, 963 ; — cyano- genus, 844; — proteus, 1002 ; — ru- gula, 1011 ; — «erpen*,1014; — syn- cyanus, 844;— synxànthus, 866; — undula 1 ®17 Vibrion d'Angers. 997; — asiatique, 965 ; — avicide, 1006 ; — butyrique, 879 ; _ cholérique, 965 ; — de Cour- bevoie, 997; — de Deneke, 1005; — de Hambourg, 997; — de Ghinda, 997, 998 ; — de Lisbonne, 998 ; — de Massaouah, 996; — de Mets- chnilcoff, 1006 ; — pyogène, 341, 342 ; — de Home, 997 ; — septique 633 Vibrions isolés des eaux, 9 1 8; — de selles cholériques, 996 ; — do l’intestin. . . 999 Vin Qlant, 444; -- tourné 893 Violets d’aniline 296 Virgule (Bacille) du choléra, 965; — (Bacilles) 11,963 Virulence 1*“ Viscose 444,939 Viscosité Voies génito-urinaires (Bactéries des), 1107 ; — respiratoires (Bactéries )des). 1106 811 928 928 439 473 1108 Vulve. 1107 Vul vîtes 390, 1 1 19 Vulvo-vaginites 390,1119 W Wildseuche J®* Wurzelbacillus ®32 Zooglées. EIUIATA Page 30, dernière ligne, lire Vil au lieu de VIH. 240, ligne 5, lire p. 241 au lieu de p. 187< 312, dernière ligne, lire VU au lieu de VIII. 330, ligue 12, lire Oscillaires au lieu de oscillaires. 432’, ligne 2, lire hæmatodes au lieu de hamatodes. , 562, ligne 8, lire pseudo-tuberculoses au lieu de pseudo-tuberculouses. 4279-96. Cobbbii., Imprimerie Ùd. Cbété. 1897-1 898 Librairie J. -B. Baillière & Fils 19, rue Hautefeuille, à PARIS BIBLIOTHÈQUE de !’ ÉTUDIANT en MÉDECINE Doctorat en Médecine LEFERT. Manuel du Oootorat en Médecine. 24 volume» à 3 lr. BOLGLp' ci C.W AsSt. Le premier livre de medeclne, 2 v. IO ir. Pitmttr examen. ANATOMIE — DISSECTION 3> fr. | Cayer. — Atla» d anatomie q0 fr. 4 5o | Perrler. — Anatomie comparée.... j j J Beaunls et Bouchard — Anatomie. Beaunls et Bouchard. — Dissection. HISTOLOGIE Mathias Durai. — Techn. bistolog. . Mathias Durai. — Physiologie. .. . Beaunis. — Physiologie.......... fredencq — Manip. de physiologie Deuxiimr examen. PHYSIOLOGIE - PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES 3 io 9 »5 10 Imbert -» Physique biologique... Buiqnst. — Manip. de physique... t6 16 En«el - Chimie biologique. ’ . . ,0 JunqfleUeh. — Manip. de chimie... 25 Troisième txjmtn. I MEDECINE OPÉRATOIRE ET ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE PATHOLOGIE EXTERNE ET OBSTÉTRIQUE II. PATHOLOGIE GÉNÉRALE - PARASITOLOGIE - MICROBIOLOGIE PATHOLOGIE INTERNE — ANATOMIE PATHOLOGIQUE ChaursL — Opérations q GuiUemain. — Opér. nouvelle*. ... . 5 La Bac. — Médecine opératoire.... 6 Rudlntjer et Delbet — Aiut. topogr. S Oross — Pathologie chirurgicale. . ’O Charpentier — Accouchements... 3o Pénard. — Accouchements 6 Hallopeau — Pathologie générale, ,1 Macé — Bactériologie t6 Montes. — Parasitologie to Coyr.e * Anatomie pathologique. 14 Laveran et Telssler -Path. I. médic. 21 Littré. — Dict. de médecine jo Corlieu — Aide-mém. de médecine. 7 THÉRAPEUTIQUE Manquai — Thérapeutique... jj Nothnagel. — Thérapeutique 10 Subler — Comtnentairet thérap. .. 18 Arnould. — Hrgiene »0 — Médecine légale 10 Médecine légale 5q Qujiriim « examen. HYGIÈNE - MÉDECINE LÉGALE - MATIÈRE MÉDICALE PHARMACOLOGIE Ylbert Brouardal Canvet — Matière médicale ,J Cauret — Mis», natur. médicale... ts Gulbourt et Plancbon. — Drogues. 36 Hérsil — Manip. de botan. méd.. 10 Andonard. — Pharmacie 20 Jeannel. — Formulaire. ........... 6 Cinquième examen. !• CLINIQUE EXTERNE ET OBSTÉTRICALE — II. CLINIQUE INTERNE Le Dentn et DelbeL — Traité de ehirorgie, vol 84 . yBit — (.Unique chirurgicale. . . . to • Guyoa — Clinique urinaiie 37 Jo Mauriac — Clinique vénérienne. . . 38 » Bonnet et Peut.— Gynécologie. ... 15 . Brouardel et Gilbert. — Traité de médecine. 5 vol g0 Jaccoud. — Dictionnaire, 40 vol.. 400 Trousseau. — Clinique medicale.. 3j Cotltler. — Auscultation 5 MayeL — Diagnostic jq LEP ER 1 . La Pratique des Hôpitaux de Parla, 14 volume» à 3 fr. ENVOI FRANCO CONTRE UN MANDAT POSTAL PROPÈDEUTIQUE — ANATOMIE — HISTOLOGIE LE PREMIER LIVRE DE MÉDECINE Manuel de Propédeutique pour le stage hospitalier par J. BOUGLÉ Prosecteur de la Faculté de médecine. et A. CAVASSE Interne des hôpitaux de Paris. I. Partie médicale , i vol. in-18 jésus de 447 PaSes f II. Partie chirurgicale, i vol. in-18 jésus de 53i pages.. ......... • Les 2 parties en i vol., reliure d’amateur, peau souple, tete dorée. 12 . Voifi un excellent petit livre, qui recevra certainement un favorable accueil. Les ; r-n : r: u- Nouv6B.ux éléments d.’ anatomie desciiptive et D'EMBRYOLOGIE PAR A. BOUCHARD Professeur à la Faculté de médecine de Bordeaux. H. BEAUNIS Professeur à la Faculté de médecine de Nancy. ... . Avec OOO figures Urées en huit couleurs 5» édition. 1894, 1 vol. in-8 de 1100 pages, PrériTd^atomie et de dissection, par Beaunis et Boucha^d.^ 18^7, vol. STRUCTURE ET FONCTIONS DU CORPS HUMAI!* FORMES EXTÉRIEURES RÉGIONS ANATOMIQUES _ , . v._ RAPPORTS, USAGES DES ORGANES QUI CONCOURENT AU MECANISME ’ Par E. CUYER Prosecteur d'anatomie à l'École nationale des Beaux-Arts. . ,8,0. , atlas grand in-8, de a7 planches coloriées découpées et superposées Atlas Manuel' d' Anatomie SITUATION cartonne AUa~s ~~m~a n u el d'à n a t o m i e descriptive du corps humain^par Anï.Urde?cent^"nerveuX, par le prof. Eo,so„. ,889. ,«*. in-8 de 258 pages, avec 143 h^es.^. ...•••• ' 'p'e‘r'r'IEr! i8q3, i vol. in-8 Éléments d’anatomie comparée pat ' ... 22 fr. de .008 pages, avec 65o fig. et 8 pi. ,e,voî orofesseur à l’Ecole de méde- Manuel de vivisections, par Ch Livon, proiesseur a 7 fr. La cellule animale, par le prof. J. Chatin.i»^ 1 356fi 20 fr. Traité du microscope. parCh. Robin. 1877, ^ /vol. in- 16. 4 fr. Précis de microscopie, par le D Ç°I \K ^iaue par le prof. Mathias La technique microscopique et histologiqu , P f 3 tr. 50 Duval, 1878, 1 vol, in- 16 de 3i3 p-, avec 43 fig . " LIBRAIRIE J.-B. BAILLlkRE ET FILS PHYSIOLOGIE — PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES C1URS DE PHYSIOLOGIE P„. #* édition , 1897. 1 vol. in-8, de 732 p., avec 222 figures 9 fr. Nouveaux Éléments de physiologie humaine Par H. BEAUNIS Profe*»eur de phyiioiogie à U Faculté de médecine de Nancy. 3® édition, 1888, 2 vol, gr. in-8, de 1484 pages, avec 5 1 3 lig., cart. 25 fr. Manipulations de Physiologie Par le Dr Léon FREDERICQ Professeur i 1 Université de Liege. 1893. 1 vol. in-8 de 3oo papes, avec 200 ligures, cartonné 10 fr. Physiologie, par Claude iURSABDrde iTnsutut. professeur au .Niuséum et au Collège de France, i5 vol. in-8 108 fr. Traité de physiologie comparée, par le prof. G. Colis, membre de l’Académie de médecine. 3' édition. itosg, 2 vol. gr. in-8 28 fr. Preii; de tératologie, par Gumabd, Préface par C. Dareste, 189a, 1 vol. io-18 de 5i* p.. avec m fig.. cart 8 tr. T’-oirr' '’etnbryolon-ie, p tr (■'. Bu foi ^ sol. in-8 avec 74011g. 30l’r. r Traité élémentaire de physique biologique Par A. IMBERT Professeur i la Faculté de médecine de Montpellier 1895. 1 vol, in-8 de 1084 pages, avec 400 ligures 16 fr. Manipulations de physique, par Brios et. 1*77, 1 vol. in-8 de hoo p. a65 ng. et 1 pl. col,, cart 16 (tm Les anomalies de la vision, par le Dr A. Imbert. 1*89, 1 vol. in-16 de 3tô p. avec lig. 3 fr. 50 Traité élémentaire de chimie biologique Par R. ENuEL, proles>eur de la Faculté de médecine. ‘ 97- 1 '■ °l- i > 8 de 800 p. avec figures 10 fr. chimie atomique. Tableaux schématiques coloriés, par in-16 avec 43 planches coloriées 5 fr. Précis de Debionne, 1896, 1 vol t ^ Manipulations de chimie, guide pour les travaux pratiques de chi- nue. par E. Jingkleisch, professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie. a® 'dition. 1893, 1 vol. gr. in-8 de 1 180 p. avec 374 fig., cart ... 25 fr. Manipulations de chimie médicale, par J. v ille, professeur de chimie médicale k la Faculté de médecine de Montpellier. 1893, i vol. in-is jésus de 184 p., avec fig. cart 4 fr. Manipulations de chimie, préparations et analyses. parL. Etau cnei des travaux chimiques a la Faculté des sciences. 1807, 1 vol. in-8’ *4* pages avec 1 13 fig 5 fr! Traite de chimie anatomique et physiologique, normale et patho- logique, par Robin et Verdeil. 4 vol. in-8, avec atlas de 45 pl.col. 36 fr. Guide pratique pour l'analyse des urines, par Mercier. 1808 1 vol. in-is jvsus de 19a p., avec 36 fig. et 4 pl. en couleurs, cart. 4 fr’ La pratique de 1 analyse des urines et de la bactériologie urinaire par le U’ Deleeosse, 5« édition, 1893. 1 vol. in-18 jésus, 273 d avec 27 pl. comprenant io3 fig., cart ; K ’ 4 fr Urines, dépôts, sédiments, calculs. Applications’ de i’analvse urolo! giquea la sémiologie médicale, par Gai trelet. 1889, 1 vol. in-18 6 fr. LIBRAIRIE J. -b. BAILLIÈRE ET FILS 4 ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE — MEDECINE OPÉRATOIRE Précis d’anatomie topographique par n. rudinger Édition française par Paul DELBET I Préfacé par A. LE DENT ü Prosecteur de la Faculté de médecine. ] Professeur à la Faculté de médecine de Paris 1894. 1 vol. in-8 de 3oo p., avec 68 fig. en couleurs, cartonné 8 fr. Nouveaux éléments d'anatomie chirurgicale, par Anger, agrégé à la Faculté de médecine de Paris. 1 vol. in-8, io55 p., 1079 fig. 20 tr. Précis iconographique de médecine opératoire et d’anatomie chirurgicale, par Claude Bernard et Huette. 1882, 1 vol. in-i 8 jésus, avec 1 13 pl., fig. noires, cart 24 tr. — Figures coloriées, cart 48 lr. Précis d’opérations de chirurgie Par le Dr J. CHAUVEL Professeur au Val-de-Grâce. 3« édition. 1891, 1 vol. in-18 jésus de8i8-p., avec 35o fig., cart.... 9 fr. La pratique des opérations nouvelles en chirurgie Par le Dr GU1LLEMA1N Prosectcur à la Faculté de médecine de Paris. 1895. I vol. in- 1 8 jésus de 35o p., avec fig., cart 5 fr. Précis de médecine opératoire, par le Dj Ed. Le Bec, prosecteur à l’amphithéâtre des hôpitaux de Paris. 1 885, 1 vol. in-18 jesus, de 460 pages, avec 410 figures b ,r- Nouveaux éléments de médecine opératoire, par Chrétien, prof, à la Faculté de Nancy. 1881, 1 vol. in-18 de 792 p., avec 3o3 hg.. b tr. La pratique journalière de la chirurgie antiseptique, par E. Ni- caise, professeur agrégé à la Faculté de medecine de Paris, 1896, 1 voL in-16 de 3oo p., avec fig., cart 4 ir. La pratique de l’asepsie et de l’antisepsie en chirurgie, par Ed. Schwartz, agrégé à Ta Faculté de médecine de Pans. 1894. 1 vol. in- 18, de 38o pages, avec 5i figures, cart b Ir> La pratique de l’antisepsie dans les maladies des voies urinaires, par le Dr E. Delefosse. 1893, 1 vol. in-18 jesus, avec 49 fig., cart. 4 r. La pratique de l’antisepsie dans les maladies contagieuses, par le Df Burlcreaux, professeur agrégé au Val-de-Grâce. 1892, 1 vol. in-18 jésus de 35o p., cart Manuel d’asepsie, par le Dr Vinay, médecin des hôpitaux de Lyon. 1890, 1 vol. in-18 jésus de 600 p.,avec 100 fig., cart 0 Ir- LIBRAIRIE J. -B. BAILLIÈRE ET FILS PATHOLOGIE EXTERNE Tableaux synoptiques de Pathologie externe par le Dr VÏLLEROY 189X. 1 vol. grand in-# de ao8 p., cart « (r Ce» tableaux «ynoptique» seront d'un utile .ecour» aux étud.ant.,à 1a veilla Je» examen» ou Je* concourt, ainai qu aux Freticien» dont la mémoire n etc p», infaillible et qui en thérapeutique »urtout. marchent rarement de pair avec l'évolution de la .c.ence : iU uog veront »ign«lc. dan» cet ouvrage le» traitement» le» plu. récent» et le» bienfait» que la clinique peut retirer de» méthode» nouvelle». que ta No u peaux Éléments de pathologie et de clinique chirurgicales Par F. ÜROSS, J. ROHMER cl A. VAUTRIN Profeeteur» à la Faculté de médecine dt Nancy. 1897, 5 volumes in-8 de 800 pages On vend séparément I. Maladies de la tète 11. Maladies du oou et du tronc . . 50 fr. 12 (r. I III. Maladies de. organes génttaui urinaires et des membres ! îo !' I 1\ cl \ . Pathologie chirurgicale nènArnl. * prtitrt). (t' Étant donne, lt, tris nomhrtux trait,, qu, rie»/ J, produit, U ckirurmi, Il e»t r .uibb i men,'rîc^*,,b b« Z0*'""',” *' T ,U Jt rufd'irur. Beîccur pli. fade» ment “C~* P plj« rapidement paru, enfin écrit avec infiniment Je ».„„ par Y , , * **Voir ne »ont plu» à démontrer, nou» tomme» »ûr» qu’if aoae M tanriont trop nou*- même» encourager ce choix. 1 de» homme» 1 $,ra choisi Encyclopédie Internationale de chirurgie, par Duplat, Gosselin, Vernbuil, professeurs à la Faculté de médecine de Paris, Bouilly, P. Se- gosd, Nicaise, Ed. Schwartz, G. Marchant, Picque, chirurgiens des hôpitaux de I arts, Ollier, Poncet, Vincent, professeurs à la Faculté de medeetne de Lvon, Striceer (de Vienne), Allingham. Mansel Moulin, K. Barwell (de Londres^, J. Ashhurst, Solis Cohen (de Philadel- p.ue), etc. 1888, 7 vol. gr. in-8, Rvec 3 .000 ligures 100 fr. a>^l,B de thérapeutique chirurgicale et de petite chirurgie P., ie Df P. Decate. .8q3, , vol. in-18 jésus de 6a8p.f cart # ^ dC8 banda&es et appareils, pur Goures, l io’nr y -Vé> p., avec 81 planches, figures noires, cart. 18 fr — figures coloriées, cart 36 fr Les pansements modernes, par A* Gl-£mn! i ’vï i^.‘ ‘ 3 fr. 50 d® chirurgie d’armée, par L. Legolest.V édition. 1872, 1 vol tn-8 de 800 pages l4 fr‘ Mannei du médecin militaire, par le Dr Colstan, médecin-major . c*a*5e* ••urett de l'Institut, de l’Acaddmie de medecine. 1H07 j vol. in-18 de 3oo p», chaque volume cart 3 fr î»M.mnc,,,"*•' P*'A. L* Dentu— Charbonct pullula / '/ v '/• L Aclmomrcoae. par Brodier. — Aeoplaimes, par P. ItEUiar. — Maladies de rapport il teg, intentant, par J.-L. Faire. aï-pat. Tobe II. — Squelette. fractures, par Rieffel. — Maladies inflammatoires et tumeurs des os, par Mauclair*. Tobk III. — Articulations et muscles. deVaïtVuuZZZ'Z'VV0?'’ luxyion‘' P«r Cahier. - Maladies inflammatoires ZZirue U f ftniraJ' r»r M A UC lata E. - Arthrites tuberculeuses, par M. GaS- «Ol-PHB. - Muscles, tendons et spnonales tendineuses, par Ltot. Tobs IV. — Nerfs, appareil vaNculaJre, crâne et rachis. _^£J Schwartz— Xriérei. par Pierre Delbet.— Veines, par Kd Schwartz. y F #“**1 P*t H. Brooier. — LrSnt, Hachis, par A. Chipault. Tobk V. — Tête et face. C<^llxa-i\ZLXJit, Urrmil,t' P*r, A Tersoh— Oreille, Fosses nasales et sinus, par E-aïtex. I ,ces de conformation de la face, par Le Dentu. — Mâchoires, par Nîmes. Tom Vf. — Rouehc, larynx, cou et poitrine. Tome VII. — Mamelles, abdomen et inlcalin. SOUS PRESSE : ’ ur. u' re" M**«‘«rc, paneréas rate, foie, rectum, anus, reins, Tobe IX - Organe. urinaires, organe, génitaux de I homme. Tobe X. — Organe, génitaux de la femme. — Membres. LIBRAIKIK J. -B. rj.ll. i. IKRÊ et ej es 8 OBSTETRIQUE — GYNÉCOLOGIE — PÉDIATRIE Traité pratique des Accouchements Par A. CHARPENTIER Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris. 2e édition, 1890, 2 vol. in-8 de chacun 1,000 p., avec 800 figures.. 30 fr. Guide pratique de l'accoucheur Par L. PÉNARD et G. ABELIN 8e édition, 1896, 1 vol. in-18 de 700 p., avec 207 fig., cart 6 fr. Traité pratique de l’art des accouchements, par Nægele et Grenser. 2® édition, 1880, 1 vol. in-8, avec 229 figures 12 fr. Précis de médecine opératoire obstétricale, par J. Remy, agrégé à la Fac. de Nancy. 1893, 1 vol. in-18 de 460 p., avec i85, fig., cart. 6 fr. Manuel de la sage-femme, par E. Gallois. 1886, 1 vol. in-18 jésus de 364 p., avec figures 6 fr. Manuel complet des sages-femmes, par le Dr C. Fournier, profes- seur à l’école d’Amiens. Préface par M. Maygrier, professeur agrège a la Faculté de Paris. 1896, 4 vol. in-18 de 3oo p. avec figures.... 12 fr. Anatomie, physiologie. 1 vol. — Accouchement normal. 1 vol. — Accouchement pathologique, 1 vol. — Nouvelles accouchées et nouveau-nés, i vol. Chaque vol. in-18, cartonné 3 fr. Traité pratique de Gynécologie Par S. BONNET et P. PETIT Introduction par le Dr A. CHARPENTIER 1894. 1 vol. in-8 de 804 pages, avec 297 fig., dont 90 en couleurs. 15 fr. La pratique des maladies des femmes, par E.mmet, traduit par le Dr Ad. Olivier. 1887, 1 vol. in-8 de 890 pages, avec 220 figures. 15 fr. Traité des maladies des femmes, par Churchill et Leblond. 3e édi- tion. 1881, 1 vol. gr. in-8 de 1,252 pages, avec 375 figures 18 fr. Traité des maladies de la grossesse et des suites de couches, par le Dr Vin ay. 1894, 1 vol. gr. in-8 de 836 pages 16 lr. Manuel pratique (les maladies de l’enfance Par A. D’ESPINE et C. PICOT Médecins des hôpitaux de Genève. 5e édition, 1894, 1 vol. in-18 de 916 pages, cart, 10 fr. Traité pratique des maladies des nouveau-nés, par E. Bouchut. 8° édition, 1884, 1 vol. gr. in-8 de 1,128 p., avec 179 figures.... 18 lr. Précis d'hygiène de la première enfance, par le Dr J. Roi vier. Préface parle professeur Budin. i 8q3 , i vol. in-i6de 5oo p., cart. b ir. LIBRAIRIE J. -B. BAILLIÈRE ET FILS PATHOLOGIE GÉNÉRALE — ANATOMIE PATHOLOGIQUE ç Traité élémentaire de Pathologie générale Par H. HALLOPEAU Profe*seur agrégé * U Faculté de médecine de l'art*. 5* édition, 1H9H, 1 vol, in-8 de 918 p., avec figures 13 fr. Nouveaux éléments de Pathologie générale rar K. Bot . hi t. 4' édition , iHs^. 1 vol. gr. in-8 Je 8go avec figures 16 fe**eur à la Faculté de médecine de Bordeaux. 1894. 1 vol, jn-8 de 1040 p.. avec 2a3 fig. noires et coloriées 14 fr. Nouveaux éléments d ' anatomie ' p at h ôT^iq^êrpTr ‘ I ~. Va oï n, E s r . professeur .1 la Faculté de médecine. 1879, 1 vol. in-H de 1200 p 20 r. Traite d histologie pathologique, par le professeur RisnmiscH, 2 édition par F . Ososs et J. Schviitt. prof, & la Faculté de Nancv, iKHS, 1 vol. gr. in-8 de 809 p. avec 359 tig ' 15 jr. CS.U.IUI! ÜJLLL* DJ Lin > m 1 1 1 j tiiiiiiii 1 1 ijjitin i_ 1 1 m 1 1 1 1 uni m i 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 > PARASITOLOGIE — MICROBIOLOGIE Traité élémentaire de Parasitologie Par R. MON'IEZ, l'rnfannr a la Faculté de médecine d« Lille iHqo. 1 vol, in-8 Je 68o pages, avec ni ligures 10 fr. Traité Pratique de Bactériologie Par E. MACÉ Profetaeur à la Faculté de tnédacine de Nancy. ,, 1 vol. in-8 de ii3o payes, avec 240 heures 1 6 fr prévcvifé arec él„«e< 4 rAcWému des snëncV, par ' phtcur. Atlas de IVlicrobiologie par i maci 'Varàit'ri'èn'î f>° jR1* en K couleurs, avec texte explicatif. 30 fr. cs' ^ n i'en te : h asciculc l, avec 30 planches. 10 fr . Iipiiv ch* ln lmi(|iii' iiiiiTo|iio|oirji|i|(» <>| srrolliêriipiqiK1 Par le Dr BESSON Directeur du Laboratoire de Bactériologie de Ihipital militaire de Renne*. - -- ° • 111 H PaKi”» a^cc aoo hg. noires et coloriées 8 fr decine 1 ^ * la Facu,té dc ^ Faculté J,- Lyon. fg LIBRAIRIE J. -B. BAILLIERE ET IH.S PATHOLOGIE INTERNE io TABLEAUX SYNOPTIQUES par Z 1» villeroy de Pathologie interne ,898. I vol. gr. in -8 de 208 pages, cartonné. 5 fr. üyu« * tvi. 5». « r o ' I c but de ces tableaux synoptiques a été de condenser sous le plus petit volume possible la somme des connaissances nécessaires et suffisantes à tout praticien pour lu. permettre de porter sur les affections les plus communes, un diagnostic certain sans lequel la thé- rapeutique n'est qu'une vaine chimère. On a surtout cherche a donner beaucoup sous une forme concise, frappant l'oeil et l'esprit, de façon a permettre a 1 etudiant de repasser rapidement les matières de l'examen. NOUVEAUX ÉLÉMENTS de Pathologie médicale PAR J. TEISSIER Professeur à la Faculté de médecine de Lyon Médecin des hôpitaux. A. LAVERAN Professeur à l'Ecole du Val-de-Grâce, Membre de l’Académie de médecine. 4« édition, 1894, 2 volumes in-8, 1866 pages, 125 figures ,.... 22 fr. Des modifications nombreuses ont été apportées à cette nouveile éditiom L'étude dea microbes et des parasites a pris une place plus gronde. De nouveaux chapitres on. consacré^ à la neurasthénie, à la syringomvélie, à 1 acromégalie, a la tachycardie, au pouls lent permanent, etc. La palhogénie et la prophylaxie de j^tube SVif oni orofité d-s nouvelles découvertes microbiologiques. Les maladies du tuoe cngesiir on, Sû subir un remaniement complet. En un mot? en trouvera toutes les acquisitions nouvelles de la science réunies et condensées dans cet ouvrage. Traité des maladies de l’estomac, par L. Bouveret, 1893, 1 voL |r. in-8 de 743 pages . * Traité des maladies du foie, par le Dr Jules Cyr. 1887, 1 vol. in de 886 pages Traité des maladies du foie et des voies biliaires, par le grof. Frérichs. 3° édition. 1877, 1 vol. in-8 de 900 p., avec i58 hg... Traité du diabète, par le prof. Frérichs. i885, i vol. gr. in-8. 12 r. Traité des maladies de la peau par A. Hardy, prof, à la Fac. de med. de Paris. 1886, 1 vol.tn-8 de i320 pages • Traité des maladies du système nerveux par le professeur Ham- mond. Edition française par le Dr Labadie-Lagrav e. 1890, Traité des maladies de la moelle épinière , lpar le professeur E. Leyden. Traduit par les Dr Richard et Ch. Viry, /9. in-8 de 85o pages • o Traité des maladies mentales, par H. Dagonet, 1894. 1 vo . ^ Traité des maladies mentales, par le Dr A. Collerre, 18 9, ig oL Traité des maladies épidémiques, par le Dr Leon Colin, ^87^9, 1 vol. in-8 de io32 pages . . Traité des maladies infectieuses, par le Dr Griesinger. 2 fr* par Vallin. 1877, 1 vol. in-8 de 742 pages librairie j. -b. BAILLIÈRE ET FILS PATHOLOGIE INTERNE il Traité de Médecine ET DE THERAPEUTIQUE P. BROUAROEL Membre de l'Institut, Doyen de la Faculté de médecine PAS A. GILBERT F’rof. agrégé à la Faculté de médecine Médecin de l'hôpital Broussais. A rte U collaboration it St SI. AUCHÉ, BALZER, BARBE, BARTH. BOINCT, BOULLOCHE. CHAUFFARD CARTAZ, CLAISSE, COURMONT, DE GENRES, OESCHAMPS, DUPRÉ, GALLIARD GAUCHER. GILLES DE LA TOURETTE. 60MBAULT, GRANCHER L GUINON, HALLOPEAU. HANOT. HAYEM, HUOELO HUTINEL, JACQUET, LABOULBÉNE, LANCEREAU*, LANDOUZV, LAVERAN LETULLE, LION. MARFAN, MARIE. MENETRIER, MERKLEN. MOSNY, NETTER. PARMENTIER. RlCHARDIÉRE ROGER ROQUE, SIREDEY. STRAUS SURMONT, TEISSIER, THOINOT, VAILLARO, WIDAL, WURTZ JO roi. Ih -H de ISO à SOI! pages» chacun illumtrem de figure» Prix de chaque volume,: 12 francs EN VENTE : Tomes I et II. — Maladies microbiennes et parasitaires. Muladir» microbienne» en général, par Girode. — Variole, par AocHft. — I accine, par SüRMont. — Varicelle, par Gai.liard. — Scarlatine, par Wi an. — Rougeole, par Grancher. — Suetle miliaire, par Troinot. — H ubéofe. Gnia.e, lien- gue, par Netter. — Coqueluche, Oreillon», par Leuroi x et Ht delo. — lliphtérl e. par Grascher et Boulloche. — Ery»,pèle et Slrrptocoecie, par Widal. — Pneumô- eoccie, par Laxoouxt. — Staphylococcie, par Courront — Coli-bac iUote, par Gilhliit. — Hh >re typhoïde, par Bhouaroel et Thoirot. Tuphtu, par Netter, — Peste, par Des< hamp*. — Fièvre jaune, par Mosmr Choiera atiahaue, par Thoinot. — Dysenterie, par Vaillard. — Rhumatisme arti- culaire par Widal. — Tuberculose. par Strais. — Lèpre, par Hallopeau. St/fihiliM, Blennorrhagie , par Haued A/orrt. Charbon, Hage% par Me^etrikr. — Tétanos, par \ aII.i.ard. — Béribéri, Lnthyrumr, Ladrerie, par Dëachamps. — Actinomycose, par Menetrier. — Fdariote, par Lancereaux. — Trichinose, par Hrouardel. — Paludisme, par Laveras. I "mk lll — Intoxications. — Affections constitutionnelles. — Affections de la peau. < .onsidéralions générales sur les intoxications. Saturnisme, hydrargyrisme, par ,o T1 hf-*' Alcoolisme, par Lanceheaux. — Empoisonnements, par Wcrtz — Obésité, goutte, diabète, par RichahdiAre. — Cancer, par Gomrault. — Rhumatismes chronique», par I ëissier et Roque. — Rarhilis. par Marea*. — Ostéomalacie, par IIamot. Scrofule, par He Genres. — Maladie (TAddison, myurdème, acromé- galie, par J acquêt. Pellagre, par Gaucher et Barbe. — Scorbut, par Riciiar- l>- "E Por Lion. — Affections de la peau, par Gaucher et Bahre. Iomk IV. — Affections du tube digestif, du péritoine et des organes génitaux de la femme. Affection» de la bouche et du pharynx, par J. Teissier et Roque. — Affections de l atophayr et de T intestin, par Gali.iard. — Affections de Teslomac, par Hayem et V'0":.- v'r* intestinaux, par Laboulhêne — Entérites infantile», par Hutinei Affections du péritoine, par K. Dupré. — Affections de» organe» génitaux de U femme, par Rirkdey. 9 SOUS PRESSE: Affections du foie, de la rate, du pancréas des reins, de la vessie et des organes génitaux de l’homme Iomk VI. — Affections de l’appareil circulatoire. Tomes VII et VIII. — Aflections de l’appareil respiratoire. Tomes IX et X. — Affections du système nerveux. LIBRAIRIE J. -B, BAILLIERE ET FILS 12 THÉRAPEUTIQUE — MATIÈRE MÉDICALE Traité élémentaire de thérapeutique de matière médicale et de pharmacologie Par A. MANQUAT, Professeur agrège à l’École du Val-de-Grâce. 3e édition, 1897, 2 vol. in-8, 1800 pages 22 fr. Cet ouvrage est divisé en trois parties. La première est un exposé de la thérapeutique générale; la deuxième partie comprend sous le nom de modificateurs l'étude de tous les ■ gents thérapeutiques, classés d'après les modifications utilisables qu'ils impriment à telle ou telle fonction. La troisième partie est un résumé des connaissances pharmacolo- giques nécessaires au médecin. L'auteur a donné une place considérable aux indications des remèdes et à leur mode d’administration. Les médicaments nouveaux, si nombreux de- puis quelques années, sont tous passés entrevue. ,,,,, „-r NÔ^^^ùx"éîènôents de matière médicale et de thérapeutique, par Nothnagel et Rossbach. Introduction parle professeur Ch. Bou- chard. 2e édition. 1889, 1 vol. gr. in-8 de 900 pages 16 lr. Commentaires thérapeutiques de la Pharmacopée française, par A. Gubler, professeur à la Faculté de médecine de Paris. 5® édition, par le Dr Labbée. 1896, 1 vol. in-8, de 1160 pages ...i 18 fr. Cours de thérapeutique, par A. Gubler. 1880, 1 vol. in-8 9 fr. Principes de thérapeutique générale, par le professeur Fonssagri- ves. 2® édition. 1884, 1 vol. in-8 de 5qo pages 9 fr. usuelles, par le prot. Li ton. i»&2, i voi. in-» ae 472 pages b ir. Précis d'èlectrothérapie, d’électrophysiologie et d électrodia- gnostic, par le Dr Bordier. Préface par le professeur d’ARSONVAL. 1896, 1 vol. in-18 de 600 p. avec i5o fîg., cart • 8 fr. La pratique de la sérothérapie, par le Dr H. Gillet, 189a, 1 vol. in- 16, cart ; • * k" V.* k ô’ ' ’ ^ 1 La pratique de l’hydrothérapie, par le Dr E. Duval, 1891, 1 vol. in-16, cart Nouveaux éléments de matière médicale Par D. CAUVET, professeur à la Faculté de médecine de Lyon. 1887, 2 vol. in-18 avec 800 figures. • 15 tr’ NouveauîTélèments d’histoire naturelle médicale, par D. Cau* vet. 1 885, 2 vol. in-18 jésus, ensemble 1472 p., avec 822 ligures. 12 rr* Manipulations de botanique médicale et pharmaceutique, pa Hérail et V. Bonnet. Préface par G. Planchon. 1891, 1 vol. gr. in-8> avec 23 fig. et 36 pl. col., cart - 20 *r Histoire naturelle des drogues simples, par Guibourt et Planchon- nrof. à l’Ecole de pharmacie, 7® édition, 4 vol. in-8, avec 1 024 hg. «3b J r Nouveau dictionnaire des plantes médicinales, par le prot. Hé raud, 3® édition. iSg5, 1 vol. in-18 avec 294 hg., cart 7 ir- Traité élémentaire de botanique, par L. Courchet, profess. a 1 L oie de pharmacie de Montpellier. i8q8, 2 vol. i n-8de 800 p. a_ve_c ^ Nouveaux éléments de Pharmacie — 1898 - Par A. Andol ard, professeur à l’Ecole de médecine de Nantes. 5® édition, i vol, gr. in-8 de 900 p. avec 200 fig., cart. 20 tr. Aide-mémoire de pharmacie, par E. Ferrand. 5® édition, 1891, 1 'ol. in-18 de 852 p., cart ~ g Manuel de l’étudiant en pharmacie, par L. Jammes, 10 vol. in-i8. Analyse chimique et toxicologie. — Botanique. — Micrographie et zoologie. — Hydrologie et minéralogie. — Physique. — Chimie. -- Matière médicale. — Pharmacie chimique. — Pharmacie galénique. — Essais et dosages des médicaments. Chaque vol, cari. Jir- LIBRAIRIE J. -B. BAILLIÈRE ET FILS HYGIÈNE — MEDECINE LÉGAL E 1 3 Nouveaux éléments d’hygiène Par ARNOULD Proferaar è la Faculté de médecine de l-ille- 3» édition, 1H95, i vol, gr. in-8 de 1400 p., avec 3oo lig., can 20 fr. Traité élémentaire d'hygiène, par le L>rA. Besson, médecin mili- taire et Ch. Robinet, professeur au lycée de Chartres. 1 vol. in-8 de 248 pages, avec 76 figures .* 3 fr. 50 Précis d’hygiène publique, par le Dr BtnoiN. Préface par P. Broi ah- del, 1891, 1 vol. in-16, cart 5 fr> Traité d hvgiéne publique et privée, par Michel Lévt, '&> "édition, 1870, 2 volumes in-8 20 fr. Traité d'hygiéne militaire, par le professeur G. Morachk, a« édi- tion, 1886, t vol. in-8 de q3o pages avec 173 figures 15 fr. Traité d hygiène navale, par le professeur Fonssagrives. 2* édition. 1877, 1 vol. in-8, de 920 pages 15 fr. Les substances alimentaires ètndiees au microscope, par E. Macé, professeur à la Faculté de médecine de Nancy. 1801, 1 vol. in-8, de 600 p., avec aoo lig. et 24 pl. col 14 fr Nouveau dictionnaire des falsifications et des altérations des aliments, des médicaments, par J.-L. Sot beiran, 1874. 1 vol. in-8 avec ai8 figures j4 fr Précis de médecine légale Par le Dr VIBERT Médecin cxpeit pre* 1«» tribunaux de la Seine. "T [ édition, 1 vol, in-8 de 91 a p., avec 87 fig. et 5 planches col. 1 0 fr. Cours de médecine légale DE LA rACULTÉ de médecine 2 DE PARI8 Par le professeur P. Br cm ardel. 1895-1897, fi vol. in-8 54 fr La mort et la mort subite. 1895, 1 vol. in-8 de 5oo p 9 fr[ Les asphyxies par les gaz. les vapeurs et les anesthésiques! 1890, 1 vol. m-8 de 416 p. avec lig. et A planches 9 fr La pendaison, la strangulation, la suffocation et la submer! sion. 1096 1 vol. m-8 de 5oo p. avec figures et planches 12 fr. T ' 'ol- ‘n4,,de 400 P««es avec fig. et planches. 9 fr. Les explosifs et les explosions au point de vue médico-légal. 1*97. 1 vol. 11178 de a5o pages avec figures et planches A fr. La responsabilité médicale. 1898, 1 vol. in-8 9 fr. Manuel de médecine légale, par Briand et cTum.. h./ c./uion, 1879. a vol. gr. in-8 24 fr! Le secret médical, par P. Bsouardel, 2* édition ’ iRt>3, i vol. in-16 T^«S°J?age«S-i "J •-... 3 ir. 50 xraite de jurisprudence medicale et pharmaceutique, par Dr- brac. a* édition, 1893. 1 vol. in-8 de 800 pages 12 fr. médecine legale, par le professeur A. Tardieu. 9 vol. in-8... 55 fr Avortement. 5 fr. — Attentais aux moeurs, 5 Ir. — Blessures B fr — hinpolHunneiuent. 14 fr. — Folle, 7 fr. - Idéalité. 3 fr. — |„- antlcide, B fr. — Maladies accidentelles, 4 fr. — I>endaJ •on, 5 fr. Précis de toxicologie, par A. Chapcis. 3» édition, 1897, 1 vol m-8 de 700 p., avec 60 figures wr. « voi. m-s de L*rlai‘™ratoire de to*icologie, par P. Broc ardel «j'.'CteitV. 1 vol! _±_L -■ 8 ir. LIBRAIRIE J. -B. BAILLIERE ET FILS '4 DIAGNOSTIC - CLINIQUE Traité de Diagnostic médical Par le D MAYET Professeur à la Faculté de médecine de Lyon. et de Sémiologie 24 fr. 1808 2 vol. grand in-8 de i5oo pages avec ligures. ..... - if.. , ittrp des iciences V" s’ï apportent de l'Académi? française et Ja l’Académie tic médecine. — 1898 — i8» édition, mise au courant des progrès des sciences médicales, i vol. gr. in-8 de 1.920 p., à 2 col., avec 602 hg. Cart. 20 fr. — Relie. 25 fr. La dix-huitième édition du Dietionmaire de mtdte me de l.inaé, mi»e au courant de» prngrr» de la acience ci de la pratique, contient beaucoup d article» nouveaux, ont n'existaient pas dan» le» édition» antérieure» et qae I on chercherait vainement dans le» dictionnaire» même les plu» récent». Aide-Mémoire de Médecine DE CHIRURGIE ET D ACCOUCHEMENTS P A * le Dr A. CORL1EU I le Dr H. GILLET Bibliothécaire de U Fac. de méd. de Pari». Ancien interne de» hôpitaux de Paria. 5e édition, mise au courant des Médications et Opérations nouvelles. ifloV t volume in-t^ itfsus de puces avec t"3 figures, cartonné 7 fr. Bouveau dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques Publié sous la direction de S. JACCOUD Professeur à la Faculté de médecine Je Paria. 40 vol. in-8, comprenant ensemble 33.ooo pages, avec 3.6oo fig. 400 fr. f recis de i'histoire de la m édecl n e . par le Dr Boullei i n trod uc- tion par le Df La bol lbV s e, »8K8, 1 vol. in-8 de 400 pages 6 fr. Histoire des sciences médicales, par Daplmberg, 2 vol. in-8. 20 fr. Formulaire officinal et magistral international Par le professeur J. JEANNEL 4* édition. 1887, 1 vol. in-18, 1.040 pages, cartonné 6 fr. formulaire de l’Ünion m ed i c a 1 e T par" n7 Gallois. 4' édition, ti'T, 1 vol. in-3a, cartonné 3 fr. Formulaire des médications nouvelles, par le Dr M. Gillet, ancien interne des hôpitaux de Paris. i8yô, t vol. in-18 de 3oo p., cart. 3 fr. Formulaire des régimes alimentaires, par le Dr H. Gillet. 1896. 1 vol. in-18 de 3oo p., cartonné 3 ïr. Formulaire des médicaments nouveaux, par H. Bocqlii.lon- Limouhn. 9* édition. 189 7. 1 vol. in-16 de 3oo cartonné 3 fr. Forrnulairedes alcaloïdes et des glucosides. par Bocqlillon- Limousi*. Préface par Hâtes. 18^4. 1 vol. in-18, cart 3 fr. Formulaire de l'antisepsie et de la désinfection, par Bocql illon- Limolsin. 1896. 1 vol. in-ô de 3oo p., cartonné 3 fr. Formulaire des eaux minérales, de balncoihérapic et d'hydrothé- rapie, par de La H a*i>f, 1S96, 1 vol. in-18, cartonné 3 fr. Forrnulairedes stations d'hiver et de climatothérapie, par E. de La Harpe. 1895. 1 vol. in-18, cartonné 3 fr. Formulaire du Massage, par le Dr Norstrom. 1895, 1 vol. in-18 de 3oo pages, cartonné 3 fr. 88()4_9? — Corueil. Imprimerie Éd. Crété. i6 LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE ET FILS _ Manuel du Par le Pr°jesseur paui lefeut Doctorat en médecine COLLECTION NOUVELLE EN 24 VOLUMES IN-18 CARTONNES A3 FR. LE VOLUME Premier examen Aide mémoire d'anatomie. 2 vol. in-18, cart 11 f r‘ Deuxième examen Aide-mémoire d'histologie et d'embryologie. 1 vol. in-ig, cart ’i fr. Aide mémoire de physiologie. 1 vol. in-18, cart........ « “• Aide-mémoire de physique médioale. 1 vol. in-18, cart d ir. Aide mémoire de cliimie médicale, i vol. in-iof cart Troisième examen Aide mémoire de pathologie générale. 1 vol. in-18, cart 3 fr- Aide mémoire de pathologie interne. 1 vol. tn-18, cart 3 J. Aide mémoire de pathologie externe. 1 vol. tn-18, cart... > Aide mémoire de chirurgie des régions. 2 vol. in-i_8, cart • " Aide-mémoire de médecine opératoire. 1 vol. m-t8, car,- \ \\ Aide-mémoire d'anatomie topographique. 1 vol. in-18, cart 1 ir Aide mémoire d anatomie pathologique. 1 vol. in-18, cart 3 £ Aide-mémoire d'accouchements. 1 vol. în-i». cart J "• Quatrième examen v£sE£ i t Cinquième examen Aide-mémoire de clinique médicale et de diagnostic. 1 vol. in-18, cart. . 3 fr. Aide-mémoire de clinique chirurgicale. 1 vol. m-18, cart Externat des hôpitaux Aide-mémoire de médecine hospitalière. 1 vol. in-18, cart r. Examen du médecin auxiliaire. mimnire du médecin auxiliaire. 1 vol. in-18, cart fr; fiïîî mu 1 n 1 mu miimiiiiiiiii 1 iiiiiii.i 1 1 1 1,1,1,11 1,1,1 1 11 1 1,1 Manuel du ? ar * e Pr°fesseur lefeiu Médecin praticien COLLECTION NOUVELLE EN H VOLUMES IN-18 CARTONNÉS A 3 FR. LE VOLUME T.^VratiqueTournalière de la chirurgie. 1 vol. m-l8, cart. . 3 h. assssîs» \t La pratique fâZÏZTs Ç Æ if eux. i^ car,. ... 3 f, La pratique des maladies de 1 estomac. 1 vol. in-18, car, .... 3 fr. La pratique des maladies des poumons 1 vol. in-18, •• 3 fr. La pratique des maladies du cœur. 1 vo. . 'n-j8. car t. ... ... •••••• 3 fr La pratique des maladies des voies urinaires 1 vol. m 18, c 3 fr. La pratique des maladies des yeux. 1 vol. 1 n-18, a • y ;n |8 eart. 3 fr. il SKS dS.t .. d.» «. . «■"- 3 <'■ ENVOI FRANCO CONTRE UN MANDAT POSTAL