Digitized by the Internet Archive in 2015 https://archive.org/details/b249061 1 6 DICTIONNAIRE / BOTANIQUE £ T PHARMACEUTIQUE. Ce livre se trouve à, Paris , / . , % Chez Agasse , Imprimeur - Libraire , rue des Poitevins, n°. 18. Chez Boiste , Imprimeur , rue Hautefeuille , vis-à-vis la rue Pierre - Sarrazin , n°. 21. Les deux volumes , brochés en carton et étiquetés, 12 fr. et i5 fr. lrancs de port dans les départemens. DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇOISE , eitrait com- paré des Dictionnaires anciens et modernes, ou Manuel d’Orthographe et de Néologie, i vol. in-8°. oblong. 7 fr. 50 cent, et 9 fr. par la poste. L’UNIVERS , poème en prose , en douze chants , suivi de Notes et d’Observations sur le système de Newton et la théorie physique de la terre , orne de 6 belles fig» r vol. in-8°. 6 fr. et 7 fr. jo cent, par la poste. dictionnaire BOTANIQUE £ T PHARMACEUTIQUE, O O N TENANT Les principales propriétés des minéraux , des végétaux et des animaux, avec les préparations de pharmacie, in- ternes et externes , les. plus usitées en médecine et en chirurgie , d’après les meilleurs auteurs anciens, et sur- tout les modernes : PAR UNE SOCIÉTÉ DE MÉDECINS, DE PHARMACIENS ET DE NATURALISTES J OUVRAGE UTILE A TOUTES LES CLASSES DE LA SOCIÉTÉ ; AVEC XVII GRANDES FLANCHES représentant 278 ligures de plantes gravées avec le plus grand soin. PREMIÈRE PARTIE, A P A R I S, CHEZ JEAN-ERANÇOIS BASTIEN. AN X. — 1 8 0 z. / ROYAL COLLEGE OF PHYSIC1ANS / LIBRARY CLASS lATWT ACCN. 3m I SOURCE ■ t 1 DATE I I , DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Ra science qui apprend à connoître les plantes et à s’en servir utilement, est aussi ancienne , quelle est nécessaire à ceux qui font profession de conserver la santé des autres : il est donc du devoir des médecins de s’appliquer à l’étude des plantes. Elles forment, il est vrai, la partie la plus confuse de la matière médicale ; et c’est pourquoi elle a été si négligée , car il faut avouer que la diversité des noms attachés à une meme plante , la mauvaise foi ou la crédulité de ceux qui ont autorisé par leurs témoignages les ver- tus des plantes qu’ils n’avoient apprises que par des rapports suspects ou incertains , le peu d’e- xactitude avec laquelle Pline, Mathiole, Dale- champ et quelques commentateurs de Théo- phraste et de Dioscoride ont établi les propriétés des simples ; tout cela a rebuté ceux qui ont voulu s'attacher à la botanique. Mais si la théorie de cette science a presque été portée à son point de perfection dans le der- nier siècle , parMorison, Rivin , Grew , Malpi- ghi, Ray, Tournefort et quelques autres , l’in- térêt public et l’honneur de la médecine ne doivent-ils pas engager présentement à vérifier a ij DISCOURS avec une scrupuleuse "exactitude un grand nombre de vertus douteuses, trop légèrement attribuées à quelques plantes , et à mettre en usage celles dont les meilleurs praticiens con- viennent universellement ? L’histoire particulière des plantes usuelles des environs de Paris, de Tournefort , a servi de mo- dèle, soit par rapport à la théorie qui regarde l’intelligence des auteurs , et la connoissance des plantes dont ils ont parlé ; soit par rapport à l’application de ces mêmes plantes dans les ma- ladies , et le choix de leurs propriétés les plus assurées. Avant de parler des usages de chaque plante en particulier, il faut apprendre à la bien con- noître , et à la distinguer d’une autre plante qui lui ressemble , soit par son port extérieur , soit par quelqu’une de ses parties , et dont néan- moins les vertus sont souvent fort opposées. Après avoir désigné les plantes par les meil- leurs noms , il conviendroit d’examiner les senti- mens des auteurs , de les concilier ensemble , et de rendre raison de la variété de leurs opinions, en faisant remarquer les fautes de quelques-uns , ce qui les y a fait tomber ; mais cela eût passé les bornes prescrites dans cet ouvrage. On s’est étendu davantage dans ce qui regarde les vertus des plantes , le but principal étant de mettre à PRÉLIMINAIRE. Lif même de se servir utilement des secours que les plantes fournissent si abondamment. Pour y parvenir, on s’est particuliérement at- taché à remédier aux inconvéniens dans lesquels sont tombés les anciens botanistes , et après eux la plupart de leurs commentateurs , qui s’é- tendent souvent sur les propriétés d’une plante à laquelle ils attribuent de grandes et rares qua- lités , sans marquer précisément la partie de cette plante qu’il faut employer, et négligent la dose et la manière dont on doit s’en servir ; ce qui paroît cependant d’une conséquence infinie, une même plante ayant souvent différentes ver- tus dans ses différentes parties , et la dose d’un remède contribuant beaucoup à son action. On a tâché aussi d’éviter l’erreur de ceux qui outrent , avec une complaisance excessive , les avantages d’une plante dont ils font un remède universel. N’est-ce pas autant contribuer à l’uti- lité publique , en marquant les mauvaises qualités des plantes , qu’en étalant pompeusement leurs vertus ? .Un même remède ne convient pas tou- jours dans une même maladie ; la complication d’accidens et la diversité des symptômes obligent souvent un médecin à changer la méthode or- dinaire, et à s’accommoder à un cas particulier , dont il fait son objet principal. De - là ce petit nombre de vrais spécifiques, de -là les terribles o ij iv DISCOURS inconvéniens dans lesquels tombent ceux qui donnent trop à l’expérience, et qui négligent la méthode , qui ayant vu réussir deux ou trois fois un remède , le prônent hautement , et l’ap- pliquent sans discrétion à toutes sortes de ma- ladies. Pour prévenir ce malheur , et mettre en état d’éviter ces écueils dangereux , après avoir mar- qué dans cet ouvrage les noms et les parties de la plante qu’on emploie ordinairement, la dose et la manière de s’en servir, on ne leur attribue que les vertus les plus universellement approu- vées par les auteurs dignes de foi , et celles qu’une longue suite d’expériences a confirmées. Pour le rendre plus complet , on a fait une courte énumération des principales préparations de la pharmacie , dans la composition desquelles la plante est employée , afin de se rappeler la vertu du remède composé , et l’effet du remède simple. Ceux qui ordonnent les plantes , et ceux qui les préparent , doivent donc les connoître pour prévenir les terribles inconvéniens qui arrivent tous les jours par la méprise des herboristes igno- rans qui substituent souvent aux plantes qu’on leur demande , et qu’ils n’ont point ou ne con- noissent pas , les autres qu’ils croient connoître , sans s’embarrasser si leurs qualités sont les mêmes , ou si elles sont opposées. La plupart ne Y PRÉLIMINAIRE, connoissent qu’un petit nombre de plantes qu’on leur apporte dans la saison favorable ; ils ne les distinguent que par des noms corrompus , et confondant les espèces , ils font souvent des qui-pro-quo pernicieux aux malades. La tradition , fondée sur des expériences réi- térées , est une voie beaucoup plus sure pour convaincre des propriétés d’une plante , que son analyse chimique et la décomposition de ses principes. On doit, à la vérité, d’excellens re- mèdes à la chimie; elle a tiré des animaux et des minéraux des préparations très-utiles: mais elle n’a pas été si loin dans la recherche des fa- cultés des végétaux ; les analyses simples ou composées, précédées de la fermentation ou de la seule digestion , aidées par le mélange des dissolvans ou sans aucune addition , exécutées par une chaleur douce et lente , ou par le feu sans aucun intermède ; toutes ces sortes de dé- compositions doivent être regardées comme des moyens plus propres à expliquer les effets des plantes Rui sont déjà connus par l’expérience , qu’à découvrir ceux qu’on ne connoit point. Prés de deux mille analyses des plantes diffé- rentes, faites parles chimistes, ont appris seu- lement qu’on tire de tous les végétaux une cer- taine quantité de liqueurs acides , plus ou moins d’huile essentielle ou fétide , de sel fixe , volatil a iij t) DISCOURS ou concret , de phlegme insipide et de terre , et souvent presque les mêmes principes et en même quantité , des plantes dont les vertus sont très- différentes. Tout bien examiné , on peut avancer qu’entre les médicamens tirés des plantes, les plus simples et les plus naturels doivent être préférés aux plus recherchés et aux plus composés , à moins que l’excellence de ceux -ci n’ait été confirmée par un très-grand nombre d’expériences ; et que les saveurs et les odeurs sont capables de conduire plus loin que l’analyse , dans la découverte des facultés des plantes. Les amères , par exemple, seront plutôt soupçonnées propres à rétablir les fonctions de l’estomac et à faire mourir les vers, que les insipides ; on pourroit employer plus hardiment dans les vapeurs hystériques et les affections soporeuses , une plante dont l’odeur est pénétrante et aromatique , et la saveur âcre , qu’une autre qui n’auroit nulle odeur et nulle saveur sensible. Mais qui assurera que ces herbes amères et insipides, odorantes ou sans odeur, âcres ou douces, n’ont aucune qualité contraire aux maladies auxquelles on les croit propres , si ce n’est l’expérience? Cette expéiience doit sou- vent son origine au hasard , à l’exemple des ani- maux guidés par le seul instinct , à la couleur , à la figure extérieure , et à plusieurs autres cir- PRÉLIMINAIRE. Ti j constances , aussi bien qu’aux saveurs , aux odeurs et aux autres qualités sensibles. Les propriétés des plantes , quoique bien éta- blies par l’expérience , sont toujours relatives à la disposition de nos humeurs et à la constitu- tion de nos viscères , l’altération des parties so- lides , ou la dépravation des liqueurs qui les ar- rosent , mettent souvent les malades hors d’état detre guéris par les plus assurés spécifiques ; la diversité des tempéramens , la nature de la ma- ladie , l’âge , la saison , la différente température de l’air, la qualité des alimens dont les malades ont été nourris , leur régime de vie , leurs mœurs et plusieurs autres circonstances, demandent une attention particulière ; et pour être sûr de l’heu- reuse application d’un remède , quoiqu’il soit très-simple et reconnu pour spécifique , il est nécessaire que la personne qui l’ordonne soit aussi prudente qu’exercée dans la profession de la médecine. Dans l’emploi des plantes et de leur dose , il faut remarquer en général qu’on les emploie fraîches ou sèches , en décoction ou en infusion, ou en substance, entières ou en poudre. La plu- part des racines fraîches et menues s’ordonnent, aussi bien que les feuilles , par poignées , après les avoir -nettoyées de la terre et des feuilles mortes ou pourries. Les racines plus grosses se a iv vil) DISCOURS PRELIM. prescrivent ordinairement au poids d’une once sur chaque livre d’eau. On emploie les fleurs par pincées , et les semences au nombre quand elles sont grosses , et au poids lorsqu’elles sont menues. Il est bon d’observer, lorsqu’on prescrit des apozèmes , tisanes , infusions ou décoctions , que les racines sèches, les bois et les écorces doivent bouillir , étant compactes et dures, et jamais les feuilles qui, comme les fleurs, ne se doivent jeter dans la liqueur que lorsqu’on la retire du feu , aussi bien que la réglisse et les autres drogues gluantes. Ces préparations ne doivent point être trop chargées d’ingrédiens ; car au lieu d’une liqueur coulante et légère , ca- pable de se distribuer facilement dans le sang , on fatigueroit l’estomac des malades par une es- pèce de mucilage épais qui les gonflerait , et qui leur serait plus préjudiciable qu’utile. On ne peut mieux terminer ce discours qu’er^ ajoutant le tableau suivant, TABLEAU ALPHABÉTIQUE DES PLANTES USUELLES, OU DES PRINCIPALES PROPRIÉTÉS DES PLANTES EN MEDECINE, extrait des dictées de botanique , faites au - Jardin des Plantes de Paris , par Bernard de Jussieu. Plantes alexitères , alexipharmaques et cor- roboratives. On comprend sous ces différens noms les plantes qui , employées intérieurement, relèvent tout-à-coup les forces abattues , raniment la cir- culation du sang, en réveillant l’action des so- lides et en atténuant les fluides. Ces plantes ont une odeur forte et pénétrante, ce qui prouve quelles contiennent beaucoup de parties spiri- tueuses volatiles -, on les associe aux purgatives , lorsqu’il s’agit de soutenir les forces et de faire évacuer. La plus grande partie des alexitères détruisent l’effet des morsures vénimeuses et des poiso.ns coagulans , par leur vertu incisive ; ce qui les avoit fait nommer anciennement alexi- pbarmaques. Les plantes alexitères et corroboratives sont les baies de genièvre , les semences de pjersil , de 1 ammi , du carvi , du chardon bénit , le cha- niaedris , le scordium , les feuilles de sauge, les Heurs de sureau , de gcilega, de soucy , les ra- cines d’ angélique , de car line , de dictame blanc , X TABLEAU cle gentiane , de me uni , d’ impératoire , dé nu le camp une , de pétasite , de scorsonère , de doro- nic , d’ asclepias , de raisin de renard , et l’é- corce d’ orange. On ordonne ces plantes dans les syncopes qui proviennent d’un sang épaissi , dans les fièvres malignes, dans les mélancolies, lorsque le pouls est languissant ; elles sont dangereuses dans le cas où , quoique les forces soient abattues , le sang est raréfié, comme dans le cholera-morbus , et lorsqu’il se fait quelqu’évacuation critique, parce qu’on doit craindre d’exalter des liqueurs qui ont déjà trop de mouvement. Plantes antiépileptiques. Les plantes antiépileptiques sont celles qu’on emploie préférablement dans les maladies con- vulsives et épileptiques. Les sources de ces dérangemens dans l’écono- mie animale sont infinies et très - différentes ; elles viennent du mauvais état des fluides et des solides. Tout ce qu’on peut attendre des antiépi- leptiques , c’est de corriger l’état des fluides , de diminuer la viscosité et la grossièreté des parties du sang et de la lymphe, de changer la mauvaise qualité du chyle qui , par son mélange dans le sang, pourroit engorger les vaisseaux du cer- veau , et par-là occasionner des convulsions ou des rechutes fréquentes d’épilepsie. Les antiépi- leptiques ne peuvent être employés heureuse- ment que dans le cas d’épilepsie ou de convul- sions entretenues par l’état du sang, qui occa- sionne ordinairement ce qu’on appelle vapeurs hystériques et hypocondriaques . DES PLANTES, etc. xf Les anti épileptiques ne peuvent être d’aucun usage , lorsque les convulsions sont occasion- nées par la conformation vicieuse du crâne, par quelque vaisseau ossifié , ou quelques vaisseaux variqueux , ou par d’autres qui occasionnent quelque compression inégale sur la substance médullaire du eerveau et l’origine des nerfs. Les espèces d 'antiépileptiques sont le grate- ron , le caille-lait, le muguet , la digitale , la pivoine , V'orvale , le gui du chêne , la frcixi- nelle, la grande et petite valériane , la mâche , le tilleul et la croisette. Plantes antiscorbutiques. Les plantes anti scorbutique s sont celles que l’expérience a fait connoître propres pour guérir le scorbut. Le sang que l’on tire aux scorbutiques est dissous, noir, grumelé et grossier; la partie séreuse est d’un goût salé et âcre : on peut inférer que cette maladie dépend de la grossièreté et de l’épaississement des molécules du sang trop dts gagées et noyées dans une sérosité âcre. Com- munément les scorbutiques ont les gencives molles , gonflées , bleuâtres , l’haleine puante ; quelques-uns ont des taches scorbutiques aux jambes, le visage d’une couleur plombée. Les plantes que l’expérience a fait reconnoitre spécifiques pour le scorbut , tendent à corriger ces vices. Les unes sont diurétiques , chaudes , très-apéxitives , d’un goût piquant et âcre ; les autres d’un goût aigrelet et acide ; les autres en- fin , astringentes et balsamiques. Les premières divisent les molécules grossières du sang, les secondes, qui sont acides, rapprochent les prin-^ T xij TABLEAU cipes du. sang trop dégagés ; enfin les dernières , qui sont astringentes et balsamiques, corrigent les impressions que la lymphe salée et âcre a pu faire. Le mélange et la quantité des antiscorbu- tiques sont indiqués par la nature des symptômes du scorbut. Les plantes antiscorbutiques sont le cocliléa- ria , les cressons , la capucine , le beccabunga , la berle , la nuimnu luire , \tv fume terre , Y oseille, la pimpreuelle , la passe-rage , la moutarde , le pastel, les fruits de citron, de limon, de gre- nade , la semence d’ ancolie > etc. Les chimistes se sont appliqués depuis long- temps à rechercher quelle peut être la nature du principe âcre et volatil des plantes antiscor- butiques\ Le sentiment le plus général a été que c’étoit une matière alcaline volatile , et l’on se fondoit principalement sur ce que la graine de sinapi ( moutarde ) , qui est du nombre des vé- gétaux antiscorbutiques , fait une sorte d’effer- vescence avec l’acide végétal. Cartheuser a re- gardé au contraire ce principe volatil comme de nature acide. Cette substance âcre et volatile des plantes antiscorbutiques , et soumise à la distil- lation , ne fait aucune effervescence ni avec les acides , ni avec les alcalis , et ne change point sensiblement la couleur bleue des végétaux. Plantes dntivénériennes. Les plantes antivénériennes sont celles qui détruisent le virus vérolique. Il y a lieu de pen- ser que dans cette maladie c’est la lymphe seule qui est altérée ; car le sang des personnes atta- quées de ces maladies est vermeil et très - beau.. DES PLANTES, etc. xiij Les plantes apèridves ordinaires peuvent bien lever les obstructions causées par un sang épais et visqueux; mais il faut des apéritifs dont les parties soient extrêmement fines , développées , et assez dures pour dégluer la lymphe , et péné- trer les voies de la dernière circulation. Les plantés antivênèriennes ne sont pas aussi efficaces que le mefcure ; elles ne réussissent or- dinairement que quand le mal n’a pas eu le temps de faire un grand progrès. On peut cependant encore les employer comme des secours utiles, lorsque le virus vérolique s’est engagé dans la masse du sang, et que le mal est invétéré. Les plantes antivénériennes sont le safran , le buis , le genévrier ,1a salse-pareille , Vagnus- c as tus , l’ aigremoine , Vannée ou enula c.am- pana , le gayac et le sassafras. Kalm , de l’académie royale de Suède , et qui a voyagé chez les sauvages de l’Amérique , qui sont fort sujets aux maladies vénériennes, pré- tend que ces peuples ont des secrets beaucoup plus sûrs et moins dangereux que les frictions et préparations mercurielles dont on a coutume de faire usage pour la guérison de ces maux. Il a découvert ce remède végétal que ces peuples ca- choient aux Européens; ils emploient la racine de la cardinale bleue ( c’est le rapundum ame- ricanum flore dilutè caeruleo , dé Tourne fort), dont on prend la décoction en breuvage et en topique. On desséche les ulcères avec la racine pulvérisée de la benoite aquatique , caryo- phillata aquadca nutante flore. Souvent on joint à la tisane la racine de la renoncule de Virginie. xiv tableau Plantes antivermineuses. Les plantes antivermineuses ou vermifuges détruisent la matière vermineuse et chassent les vers. Le corps humain est sujet à des vers qui se logent ordinairement dans l’œsophage , l’esto- mac et les intestins ; ils dévorent les alimens , gâtent et corrompent le chyle, et sont un ob- stacle à la digestion. D’autres parties du corps servent aussi quel- quefois de demeure et de nourriture aux vers; les sinus du nez, le conduit interne et externe de l’oreille, les dents cariées, contiennent quel- quefois des vers ; on en a trouvé aussi dans le pé- ricarde, dans la substance du foie et des reins. Les vers qui attaquent l’œsophage, l’estomac et les intestins, sont de quatre sortes : les vers longs , le ver solitaire , les vers ascarides et les vers cucurb i bains , ainsi nommés de leur ressem- blance avec la semence de courge. Les remèdes que l’on emploie pour détruire les vers et chasser la matière vermineuse , sont de trois espèces : ou bien ils évacuent la pourriture des premières voies, comme les purgatifs et émé- tiques ; ou bien ils rétablissent les digestions , tels sont les stomachiques et les amers ; d’autres enfin agissent sur les vers directement , et les font périr. Les purgatifs et les émétiques chassent les vers par les premières voies ; les stomachiques et les amers corrigent le caractère de la matière ver- mineuse , ils empêchent le développement des œufs ; et les vers déjà éclos ne trouvant plus la même nourriture , s’affoiblissent et périssent peu à peu. Les remèdes qui détruisent les vers et les DES PLANTES, etc. xv attaquent directement, sont les huiles qui bou- chant les trachées , organes de la respiration des vers, les font périr; enfin il y a des remèdes qui détruisent la tissure des vers, comme le mercure et ses préparations , le kermès minéral ; ces re- mèdes tirés des minéraux, sont bien plus puis- sans que ceux tirés des végétaux. Les plantes antivermineuses purgatives sont les fleurs et les feuilles de pêcher , la gratiole. Les plantes antivermineuses amères stoma- chiques sont la santoline , la tanaisie , la ver- veine, le scordium , la scabieuse , la petite cen- taurée, f absinthe , \& fume terre , la Sabine , les racines de fougère , la fraxinelle , et les gousses d 'ail. Enfin les antivermine ns es huileuses , sont l’huile à' olive , d’ amande douce , et géné- ralement toutes les huiles qui ne sont pas caustiques. Plantes apéritives. Les plantes apéritives sont celles qui facilitent le cours des liqueurs, et débouchent l’orifice des vaisseaux obstrués. Lorsque les plantes apéritives produisent leur action , îe sang circule avec plus de vitesse , l’action et la réaction des fluides sur les solides sont augmentées ; il est donc prudent de faire précéder l’usage des apéritifs par des saignées et des purgations , pour diminuer le vo- lume des liqueurs, et afin d’éviter les suites fâ- cheuses qu’exciteroit le gonflement. Il y a beaucoup de plantes rapportées dans d’autres classes , qui sont en même - temps apé- ritives , telles sont les purgatives, la plupart des XV,* TABLEAU sudorifiques , les diurétiques chaudes et les em- ménagogues. Les apéritives sont d’un très-grand usage en médecine, parce qu’il y a quantité de maladies entretenues par la lenteur et la viscosité des hu- meurs; elles sont très-utiles dans la disposition à l’hydropisie, les menaces d’apoplexie, les palpi- tations de cœur , etc. On doit bien se garder de les employer dans le cas d’inflammation, dans les tempéramens vifs et secs , à moins d’avoir calmé la fougue des humeurs par l’usage des dé- layans,des bains, etc. C’est aussi pour prévenir l’inflammation des viscères engorgés , qu’on or- donne les apéritives en grand lavage , en tisane , et en décoction , et qu’on coupe l’infusion de ces plantes avec le lait. On fait continuer l’usage des apéritives pendant plusieurs jours et des mois entiers , parce que ce n’est que par un long usage de ces remèdes , que l’on vient à bout de résoudre les obstructions. Le règne végétal ne fournit pas des apéritifs aussi puissans que ceux qu’on retire du règne minéral, comme le fer , le mercure. Les apéri- tifs que les végétaux fournissent , sont la saxi- frage , la chélidoine ou éclaire, la scrophu- laire , la flipendule , et la semence ôlancolie. Plantes apophlegmatisantes. Voyez Plantes masticatoires. Plantes assoupissantes. Les plantes assoupissantes, , appelées autre- ment narcotiques ou hypnotiques , procurent le sonuneil DES PLANTES, etc* xvij calment les irritations etappaisent les douleurs* L’effet des assoupissantes est une espèce d’ivresse, et il ne diffère pas beaucoup de celui qui suit l’excès des liqueurs spiri tueuses ; aussi abondent- elles en parties très-volatiles. Les narcotiques procurent le sommeil et appaisent les douleurs, parce qu’elles donnent lieu au sang qui s’amasse dans les vaisseaux capillaires , de comprimer le cerveau et les nerfs; or jl est d’expérience que lorsque les nerfs sônt comprimés par la tension , la partie dans laquelle ils se répandent devient insensible. Il arrive presque toujours que le sommeil pro- curé par les narcotiques , est précédé d agitations et accompagné d’une petite fièvre et de rêves fatigans ; tn sorte qu’on éprouve plutôt une ivresse qu’un sommeil doux et tranquille. Les narcotiques , que l’on appelle aussi anodins , somnifères , ne doivent être employés qu’avec prudence et ménagement, prudence pour distin- guer le cas, et ménagement pour la dose. Si la compression du cerveau et des nerfs est trpp considérable , cet état ne diffère pas de celui de l'apoplexie; ainsi les narcotiques sont perni- cieux aux personnes d’un tempérament san- guin. L’abus des narcotiques est ordinairement suivi d’hydropisie , de tremblemens , engourdis- semens; perte de mémoire , stupidité ; il est à propos de corriger la plupart des narcotiques par quelque drogue convenable. Presque toutes les plantes narcotiques , prises à une certaine dose , sont de vrais poisons. Les principales sub- stances végétales somnifères sont la graine de jusquiame, les fleurs de coquelicot , les tètes de pavot blanc et leur suc, qu’on appelle opium , b xviij TABLEAU l'écorce de mandragore , les feuilles et les fruits de la more lie, et le suc de la pomme - épineuse. On applique aussi ces espèces de plantes à l’extérieur, pour calmer les douleurs des par- ties , parce que leurs parties volatiles raréfient le sang qui alors comprime les fibrilles nerveuses-, et le commerce de la partie avec le cerveau étant interrompu , la douleur cesse. Plantes astringentes. Les plantes astringentes sont celles qui, prises intérieurement, ou appliquées extérieurement, arrêtent le cours immodéré des liqueurs, et font resserrer les fibres ; elles arrêtent le cours immo- déré des fluides en les coagulant, car la plupart de ces plantes caillent le lait. Elles resserrent les fibres , vraisemblablement en absorbant l’humi- dité et desséchant les fibres qui pour lors se ren- dissent; ces plantes sont donc utiles pour arrêter les pertes et les hémorragies, pour diminuer les sécrétions et excrétions trop abondantes, comme sont les dé voiemens , le flux immodéré de salive , d’urine, les pertes blanches, les sueurs; elles sont propres dans le relâchement de plusieurs par- ties , le gonflement des amygdales , et enfin toutes les fois qu’il est nécessaire de donner plus de ressort aux solides et plus de consis- tance aux liqueurs. Leur usage seroit dangereux dans le cas d’inflammation formée , d’engorge- mens et d’obstructions. Les plantes astringentes sont les fleurs de roses de Provins , de grenade , les feuilles de pervenche , de plantain, de bourse à pasteur , à' argentine , d 'ortie , de vigne , les DES PLANTES, etc. xix racines de bistorte , de tormentille , de quinte- feuille, le mouron, le gratte-cu , les fruits de cyprès, de néflier , de cornouiller , de sumac , les pépins de raisin , les semences d’o.ye/7/e , de pahence , de tabouret, du sophia, la noix de galle , l’écorce du chêne , et les différentes mousses d’arbres. Plantes bechiques. Les plantes bechiques nppaisent la toux, et Facilitent la sécrétion de l’humeur trachéale et bronchiale qui fournit les crachats; on les ap- pelle aussi pectorales et expectorantes . Les parois intérieures de la trachée-artère et des bronches sont parsemées de glandes qui filtrent sans cesse une humeur lymphatique des-» tinée à lubrifier toutes ces parties. Pour que l’air entre facilement dans le poumon, qu’il en par- court sans peine les plus petits détours , et qu’il dilate les cellules pulmonaires , il faut que cette humeur ne soit ni trop épaisse, ni trop visqueuse, ni trop fluide ef acrimonieuse. Lorsque l’entrée de l’air dans les bronches et dans les vésicules , devient difficile , la circulation du sang dans le tissu du poumon est gênée, la respiration est ex- trêmement embarrassée ; ce qui excite sur ce vis- cère uri sentiment de pesanteur , produit la toux et l’asthme. On distingue deux sortes de plantes bechiques , dont les unes divisent et atténuent la lymphe 1 et facilitent l’expectoration ; on les nomme bé - chiques chaudes , fondantes. Les bechiques , au contraire, qui adoucissent l’humeur acrimonieuse sont nommées bdchiques froides ou incrassantes. XX TABLEAU Les béchiques chaudes sont pour la plupart des plantes cle la classe des apéritives ; mais on a choisi celles dont l’action est la plus douce , et qui n’excitent pas beaucoup de rarescence clans le sang. Ces plantes agissent en général sur le sang, sur la lymphe, et en particulier sur le poumon ; elles incisent l’humeur lente et grossière, et soulagent dans la toux, dans les catarres , dans l’asthme ; elles ne sont pas toutes de la même force : il y en a qui fondent et atté- nuent puissamment, d’autres sont moins vives, et leur action tient le milieu. On emploie les béchiques fondantes ma- jeures dans l’asthme humide et dans les flu- xions catarreuses ; les moyennes sont mises en usage pour prévenir les suppurations sourdes du poumon. Les béchiques fondantes faibles ne sont , à proprement parler, que délayantes ; car elles causent fort peu d’agitation dans la masse du sang : ainsi on peut les donner dans les inflammations du poumon. Les espèces de béchiques pectorales chaudes sont Y iris ou flambe ordinaire , Y iris de Flo- 7'ence , Y origan , le marrube blanc , Yhysope , le pouliot, le serpolet , le botrys vulgaire, la camphrée , le meum , Y aimée. Les moyennes sont le chou rouge , le navet , le rossolis , le lierre terrestre , Y aster pratensis , le tussilage , le vélar , Y ortie grièche , le pied de chat,' les véroniques ne sont que des dé- layantes. Les béchiques froides et incras santés sont des plantes qui donnent plus de consistance aux fluides , et émoussent les parties âcres et irri- tantes, L’usage des béchiques Jroides et incras- DES PLANTES, etc. xxj sant.es est très-utile dans la phthisie commen- çante , dans les crachemens de sang, dans l’asthme catarreux et convulsif, dans les toux violentes et opiniâtres. Les principales sont la pulmonaire , la buglose , la bourrache , la gui- mauve , la grande consolide , la réglisse , les fleurs de mauve , de nénuphar, de violette , de coquelicot , de lis blanc , les graines de lin , de pavot, blanc , les pistaches , les amandes douces, les dattes , les figues , les scbestes , les jujubes , les raisins secs , l 'orge, X avoine. Plantes carminatives. On appelle plantes carminatives celles qui dissipent les vents contenus dans l’estomac et les intestins. Lorsqu’il se fait de mauvaises diges- tions, l’air qui se sépare des alimens que nous prenons, au lieu de se répandre uniformément dans toute l’étendue de la matière chyleuse, se ramasse en bulles ; ces bulles se raréfient par la chaleur du lieu , et l’on sait qu’une très-petite quantité raréfié occupe un très-grand espace , ce qui distend les parois des intestins, et occasionne des douleurs. Il faut remédier à ces inconvéniens , rétablir les digestions, dissiper, diviser et atténuer les matières visqueuses et tenaces , afin que l’air puisse s’en dégager : et tel est l’effet que pro- duisent les carminatives. L’action des stomachiques ne diffère pas de celle des carminatives. Comme ces plantes échauffent beaucoup , on doit prendre garde de les donner dans les dispositions inflammatoires, lorsque le tempérament des malades est vif et b iij xxij TABLEAU sec, et surtout le spasme ou la contraction des intestins. Les carmmatives cpi’on doit employer alors , doivent etre du genre des spasmodiques , hystériques et narcotiques. Les plantes carminatives sont Y absinthe des jardins , la menthe frisée , le thym, le serpolet , la camomille romaine , les baies de laurier , les quatre semences chaudes, savoir: Y unis, le carviy le fenouil , le cumin ; les semences à'anet et de coriandre, les racines de me uni , de carline , d 'acorus verus , seu calamus aromaticus. Plantes céphaliques. Les plantes céphaliques sont communément employées pour remédier aux affections de la tête. L’idée de céphalique semble désigner un remède approprié et spécifique pour les maladies de la tête , comme s’il y avoit une sympathie établie entre les* médicament et les différentes parties du corps humain affectées ; cependant faction des plantes céphaliques est générale sur les fluides et sur les solides. Ce qu’on dit des cé- phaliques doit s’entendre aussi des antiépilep- tiques , des cordiales , des hépatiques et des spléniques. Les céphaliques approchent beaucoup de la nature des cordiales alexipharmaques et des emmënagogues ; elles tiennent le milieu. Leur action se soutient plus long-temps que celle des alexipharmaques , parce que leurs parties vola- tiles ne se dégagent que peu-à-peu. Ces plantes, par leurs parties volatiles, sont propres a péné- trer les vaisseaux du cerveau et a y accélérer la 1 circulation. DES PLANTES, etc. xxiij Comme les plantes céphaliques échauffent et raréfient le sang , on ne doit point les mettre en usage , que l’on n’ait fait précéder les remèdes généraux, ni les donner dans les maladies de tète occasionnées par la rarescence ou la plé- thore du sang; elles conviennent dans les affec- tions hystériques. Les céphaliques sont la hétoine , la mélisse , la vrimevere , la lavande , la marjolaine , le thym , Yhysope , le serpolet , le romarin, le pouliot , le stoechas, la sauge, la giroflée jaune , et généralement toutes les plantes qui ont un goût et une odeur aromatiques. Plantes cordiales . On peut appliquer aux plantes cordiales ce qu’on a dit des plantes céphaliques ; elles ré- veillent l’oscillation des solides , et raniment la circulation , en donnant de la fluidité au sang. Les cordiales et les alexipharmaques ne dif- fèrent pas beaucoup , si ce n’est que l’action des cordiales est plus prompte , parce que les parties volatiles s’en dégagent plus aisément. L’effet des cordiales doit être très-prompt; il faut qu’elles raniment les forcés sur le champ. Les plantes cordiales sont la mélisse , le roma- rin , Xagripaume , le muguet ; les quatre fleurs cordiales sont celles de violette , de rose , de bu- glose et de girojlée jaune. Plantes corroboratives. b iv Voyez. Plantes alaxitàrcs. xxiv TABLEAU Plantes détersives . A7 oyez Plantes vulnéraires. Plantes diaphorétiques. Voyez Plantes sudorifiques . Plantes diurétiques. Les plantes diurétiques provoquent la sécré- tion de Burine \ c’est par la voie des reins que le sang se dépouille de la sérosité superflue : cette sérosité entraîne avec elle les parties salines , tar- tareuses quelle tient en dissolution. On dis- tingue les diurétiques en diurétiques chaudes et en diurétiques froides ; les premières aug- mentent le mouvement des fluides et des so- lides , et les autres , au contraire , en diminuent le mouvement. Les diurétiques chaudes atténuent la masse du sang en dégageant la sérosité , divisent les matières visqueuses , tartareuses ; elles occa- sionnent par-là une évacuation abondante d’u- rine. Ces plantes font quelquefois l’effet des su - dorifiques , et les sudorifiques deviennent quel- quefois diurétiques , suivant le plus ou le moins de liberté des tuyaux sécrétoires des reins et de la peau. Les diurétiques chaudes sont propres daus les obstructions et les embarras des vis- cères , dans l’hydropisie ; mais elles n’ont pas toutes une égale efficacité. Gomme les diurétiques occasionnent beau- coup de raréfaction dans les humeurs, elles ne DES PLANTES, etc. xxv conviennent point dans la rarescence du sang et dans la pléthore. Les diurétiques chaudes sont en très -grand nombre. On met dans cette classe X absinthe , la fumeterre , le houblon, la scorsonère , la gaude , le chardon roi and , les baies de genièvre ; les quatre semences chaudes majeures , savoir : Xa- nis , le carvi, le fenouil , le cumin ; les quatre semences chaudes mineures, savoir : Xamrni , la berle aromatique , le persil et la carotte . Parmi les plantes apéritives on distingue les cinq racines apéritives majeures et les cinq ra- cines apéritives mineures. Les diurétiques froides provoquent une sé- crétion abondante d'urine, par une mécanique toute contraire à celle des diurétiques chaudes ; elles conviennent dans les grandes sécheresses , dans les soifs brûlantes , les fièvres ardentes , lorsqu’il y a inflammation dans les viscères. Les espèces de diurétiques froides sont Xo- seille , la laitue, le pourpier , la piniprenclle , la guimauve , le fraisier , le nénuphar ; on y place aussi les cinq capillaires , les quatre se- mences froides majeures et les quatre semences froides mineures ; les limons et les grenades , et tous les fruits aigrelets , peuvent être mis au nombre des médicamens diurétiques froids. Plantes cmménagogues. Les plantes qui procurent le flux menstruel , ou font couler les régies , sont nommées ernmé- nagogues. L’impulsion du sang sur les vaisseaux ce la matrice, est la cause qui détermine l'écou- lement des règles. Lorsque le sang devient trop xxvj TABLEAU épais et trop visqueux , il se fait une obstruction dans les vaisseaux de la matrice , ce qui occa- sionne la suppression de ces écoulemens pério- diques si nécessaires pour la santé des femmes , et par lesquels la nature se dégage de cet état de pléthore, occasionné chez, elles par des sécré- tions et par une transpiration moins abondante que dans l’homme ; effet dépendant de la cons- titution de leur corps , qui est plus molle et plus lâche. Les emménagogues provoquent les règles, en corrigeant l’épaississement et la viscosité du sang , en levant les obstructions et embarras de la matrice, -et en réveillant l’oscillation des fibres. Ges plantes agissent de la même manière que les apéritives ; elles sont encore hysté- riques , et soulagent beaucoup dans les accès de vapeurs, soit qu’elles dépendent de l’état de la matrice ou de toute autre cause. On doit éviter de faire usage des emména- gogues lorqu’il y a inflammation ou disposition inflammatoire , et que le sang est extrêmement échauffé et raréfié. Les plantes emménagogues sont X armoise , la tanaisie y la j natricaire , le diçtame blanc , celui de Crête y la mélisse , la cataire , le pouliot , le romarin , la rue , X absinthe , X aristoloche , le safran y le soucy , les cinq racines apéritives ; la sabine est trés-vive et même un peu-corrosive. On ne l’emploie que très-rarement et avec pré- caution. Plantes émétiques. Voyez plantes vomitives. DES PLANTES, etc. xxvij Plantes éînollietites. Ces plantes , appliquées extérieurement , re- lâchent le tissu fibreux des parties , et appaisent la rarescence des humeurs , en fournissant une humidité chargée d’un mucilage doux. L’usage des émollientes est assez fréquent pour relâcher les parties trop tendues , douloureuses et prêtes à s’enflammer dans les violentes convulsions , dans les rhumatismes , avec des douleurs extrê- mement vives et occasionnées par un sang très- raréfié et acrimonieux. On ne doit point les em- ployer dans des dépôts qui ont pour cause le dé- faut de tension des parties solides et l’épaississe- ment des humeurs. Les principales plantes émollientes sont la branc-ursine , la guimauve , la mauve , la vio- lette; la mercuriale , la poirée , Y arrache , le lis blanc , la linaire , le lin , le mélilot , la camo- mille et le millepertuis , sont des plantes émol- lientes , et en même-temps toniques. Plantes errhines , sternutaLoires , ou ptarrniques. f Crs plante§ excitent une titillation et même une irritation vive sur la membrane pituitaire, qui provoque l’éternuement et une sécrétion plus abondante de l’humeur qui lubrifie l’inté- rieur et les différentes cavités du nez. Les plantes sternutatoires sont toutes âcres et irritantes par l’impression qu’elles font sur les nerfs olfactifs ; elles excitent l’éternuement , dégagent le poumon et les cavités du nez des xxviq TABLEAU matières qui y croupissent, parce que l’air sort avec violence du poumon , et parcourt avec ra- pidité les anfractuosités du nez. L’éternument est un mouvement convulsif qui ébranle puissamment le genre nerveux • et tout le corps se ressent des secousses dont ce mouvement est accompagné. Les sternutatoires peuvent donc être employés utilement dans les affections soporeuses, dans l’apoplexie , dans les necouchemens laborieux et difficiles , lorsque les forces du malade sont trés-affoiblies ; enfin , Févacuation abondante qui , par le moyen des sternutatoires , dégage la membrane pituitaire prévient les dépôts, l’engorgement des glandes et les excroissances polypeuses , et procure une révulsion utile pour les parties voisines mena- cées ou attaquées de fluxions. Les crrhines les plus usitées sont la bëtoine , ïe tabac, le laurier rose, le muguet, l’ ellébore , Y euphorbe , Y iris, la saponaire , la ptarmiqüe , le marronier d’Inde , la coque lourde. Plantes fébrifuges. Par le moyen des plantes fébrifuges , on par- vient à corriger le vice des liqueurs qui entre- tiennent les fièvres d’accès ou intermittentes. On sait que la fièvre est la fréquence du pouls, pré- cédée ordinairement de frissons, accompagnée de chaleur, avec un dérangement sensible des fonctions animales. Les plantes fébrifuges sont pour la plupart d’un goût très -amer et astringent; elles ré- chauffent l’estomac , réveillent l’appétit et hâtent la circulation des liqueurs ; elles divisent les des PI. ANTE S, etc. xxix molécules grossières qui obstruoient les vais- seaux , diminuent la viscosité des fluides , et hâtent par conséquent les oscillations des so- lides. Il est donc de la prudence de diminuer auparavant le volume des liqueurs , parce que l’impétuosité des liqueurs dans le mouvement turbulent de la fièvre , pourroit occasionner des dépôts très-fâcheux. Les plantes fébrifuges sont la grande et petite absinthe , la petite centaurée , la germandrév ou petit chêne , le scordium, le chardon bénit, la verveine , la fume terre , Y aunée, la gentiane, la benoite , Y argentine , les semences du tah- tron , la tormentille , la quintefeuille , l’écorce du tamaris , du frêne , du cerisier sauvage , la noix de galle , et surtout l’écorce du quinquina qui est le meilleur et le plus puissant de tous les fébrifuges. Plantes hépatiques et spléniques. Ces espèces de plantes sont mises en usage pour désobstruer le foie et la rate , et pour y rétablir la liberté de la circulation; ces plantes agissent en général sur toute la masse du sang : ce sont des apéritives. Mais parmi ces plantes, les unes sont plus ou moins actives; on fait usage de celles qui agissent le plus puissamment pour désobstruer le foie, et des apéritives plus foibles pour désobstruer la rate, dans laquelle le sang est toujours moins épais que dans le foie. Les hépatiques sont les apéritives les plus marquées , telles que la petite absinthe , Y aigre- moine, la fumeterre , la scolopendre , le Jrai- sier , la pimprenelle , la petite centaurée , la XXX TABLEAU chicorée sauvage, la racine à' oseille , les ca- pillaires , les cinq racines apéritives. Les spléniques sont des apéritives plus foibles, telles que Y ortie blanche , le genêt , \& frêne , le pêcher , les sarmens de vigne , etc. Plantes hystériques . Voyez Plantes emméiiagogues . Plantes incarnatives. Voyez Plantes vulnéraires. Plantes masticatoires. Les masticatoires provoquent une sécrétion abondante de salive; on les nomme apophleg- matisantes , parce qu’elles évacuent le pblegme. Le mercure est le seul remède qui, pris inté- rieurement , excite la salivation, au lieu que ces plantes, pour agir, ne demandent qu’à être mâ- chées ou simplement retenues dans la bouche. Lem saveur est fort piquante, et excite ordinai- rement dans la bouche une grande chaleur ; ainsi ces plantes divisent, fondent la salive épaissie, et produisent des contractions vives qui réveillent ie ressort des solides. Les masticatoires sont donc propres pour cal- mer les maux de dents qui dépendent du séjour de la lymphe et de la salive dans la bouche , pour nettoyer la bouche des scorbutiques , et pour raffermir les gencives relâchées; elles con- viennent aussi dans les menaces de paralysie sur la langue et de l’extinction de voix , lorsque la DES PLANTES, etc. xxxj salive viciée et épaissie ramollit le tissu des fibres , et le met hors d état de se contracter suf- fisamment pour mouvoir le sang et le larynx. Les masticatoires conviennent aussi dans les affections catarreuses et pituiteuses, dans les ver- tiges , foiblesses de mémoire , affections sopo- reuses , fluxions sur les yeux , sur les joues et sur les oreilles. La raison en est , que comme elles font évacuer beaucoup de sérosité des glandes de la bouche , et qu’il y a une correspondance in- time entre toutes les parties de la tète , celles-ci se dégagent aussi ; c’est dans ce sens que l’on peut prendre ce que disent les anciens , qu’elles purgent les humeurs du cerveau. Les espèces de masticatoires sont les racines de camomille , de ptarmiques ( plante à éter- nuer ) , lestfeuilles et les branches de pyrèthre de Canarie, les feuilles du tabac, de moutarde , les feuilles et les racines du raifort sauvage , la racine de pyrèthre et de gingembre. Plantes maturatives. Voyez Plantes vulnéraires. Plantes narcotiques . Voyêz Plantes assoupissantes. Plantes ophtalmiques , otalgiques et odon- talgiques. Les maladies qui attaquent les yeux , les oreilles et les dents , ne sont pas essentielle- ment différentes de celles qui arrivent aux autres xxxij TABLEAU parties du corps, et demandent les memes se- cours ; mais à cause de la délicatesse de ses or- ganes , surtout de l’œil et des oreilles , on a fait choix de certains remèdes dont l’effet est plus modéré. Ainsi les plantes ophtalmiques , ou propres aux maladies des yeux , sont Y euphraise , la chèlidoine , le fenouil , la verveine , la parelle , le hiueb, le lis blanc , les roses rouges ou de Provins, Y iris de Florence , le sceau de Salo- mon, la racine vierge , Y herbe aux puces, le mouron rouge , la graine de coin. Les otalgiques , ou les plantes propres pour les maux d’oreilles, sont Y absinthe , la rue , le marrube blanc , la matricaire , la queue de pourceau , la semence à'atiis , l’huile essentielle de carvi, le mélilot , la bétoine , la mo relie , le millepertuis. Les plantes odonbalgiques , ou usitées pour les maux de dents , sont les assoupissantes , les lé- gères astringentes , les antiscorbutqiues et les détersives. Plantes purgatives. Les plantes purgatives font évacuer par en bas les matières qui croupissent dans l’estomac et dans les intestins ; elles agissent en divisant et rendant plus coulantes les matières contenues dans les premières voies , et en irritant les mem- branes intérieures de l’estomac et des intestins. Les parties des p lantes purgatives passent dans le sang en une certaine quantité, l’agitent, le di- visent, le raréfient. La preuve que les purgatives pénètrent dans la masse du sang , c’est que le lait des DES PLANTES, etc. xxxiij des nourrices qui ont pris médecine , purge les enfans quelles allaitent. L’usage des purgatifs est très-étendu dans la médecine, puisque la plupart des maladies sont causées ou entretenues par les crudités des pre- mières voies qui, par leur mélange dans le sang, y produisent de très-grands changemens. Les pur- gatifs évacuent non-seulement les matières nui- sibles des premières voies, mais elles rétablissent et augmentent la sécrétion du suc stomacal , in- testinal et pancréatique ; elles réveillent par conséquent les digestions , dégagent les pre- mières voies , débarrassent les viscères du bas- ventre , procurent des révulsions utiles , sou- lagent la tète, rendent aux humeurs leur flui- dité , et enfin diminuent considérablement le volume des liqueurs ; ce qui démontre l’étendue de leur utihté, et les avantages qu’on en retire dans presque toutes les maladies , ainsi que la nécessité d’y recourir fréquemment. Si les purgatifs , donnés à propos , procurent de grands avantages, leur effet devient trés-pei- nicieux et quelquefois même mortel , lorsqu’on les emploie à contre-teiups. Lorsqu’il n’y a rien dans l’estomac qui demande à être évacué , ils agissent immédiatement sur les libres nerveuses , passent avec promptitude dans le sang qu’ils dis- solvent et qu’ils privent de ce qu’il y a de plus fluide , de plus séreux , de plus balsamique ; ce qui occasionne ces accidens terribles qui suivent les superpurgations. Les médecins divisent les purgatifs en trois espèces , à raison de l’énergie avec laquelle ils agissent, savoir : en purgatifs minoratifs , en médiocres ou moy ens , en viotens et drastiques , . ■•Tl xxxiv T A* B L E A U Les plantes purgatives minoratives sont celles dont l’action est la plus douce ; elles détrempent7 ramollissent et n’irritent que légèrement les fibres de l’estomac. Il convient de les employer lorsqu’il faut purger sans échauffer , et qu’il est nécessaire d’entretenir la liberté du ventre comme dans les constipations, dans les chaleurs et sécheresses d’entrailles. On ne doit purger les personnes mélancoliques , atrabilaires et hypo- condriaques , qu’avec ces sortes de purgatifs , parce qu’il est dangereux d’échauffer le sang de ces personnes, qui est déjà tout en feu. Dans les inflammations du poumon et des viscères du bas-ventre , lorsqu’il est nécessaire de purger, on doit choisir les minoratifs , comme aussi dans le cholera-morbus et dans les cours de ventre dyssentériques. Les plantes purgatives minoratives sont la poirée , le chou , le polygale , la cuscute , le ha- guenaudier . le petit lin des prés , les racines de poLypode , de patience , de tlialictrum commun des prés , de racine vierge , les fleurs de pêcher et de roses pâles , les semences de carthame et de violette. Les plantes purgatives médiocres sont em- ployées dans les fièvres malignes , putrides et dans les intermittentes causées par la saburre des premières voies , et entretenues par le trans- port qui s’en fait dans la masse du sang , dans les rhumatismes, hydropisies, dans les menaces de léthargie. Ces purgatifs ne conviendroient point dans les inflammations internes. Les purgatives moyennes sont les feuilles de scammonëe de Montpellier , celles du pê- cher , celles du prunier; les racines de la DES PLANTES, etc. xxxv morelle à grappes , de la belle de finie et d Ihermodacte. Les plantes purgatives majeures et violentes se distingent de toutes les autres par la vio- lence avec laquelle elles agissent; leur effet est plus lent , mais elles sont plus sujettes à causer des superpurgations, à purger jusqu’au sang, à enflammer les membranes des intestins. On ne doit avoir recours à ces sortes de purgatifs que dans les circonstances ou les autres purgatifs seroient de nul effet, et lorsqu’on n’a point à craindre d’ébranler trop vivement le genre ner- veux; elles sont utiles lorsqu’on veut vider puis- samment les sérosités , comme dans les affec- tions du cerveau , dans les paralysies et les hydropisies. Les espèces de purgatives majeures sont les tithymales, Yépurge, lagratiole, le chou marin, le liseron , le concombre sauvage , le cabaret la coloquinte , Y ellébore noir , les iris , la couleu- vrée , Yaloès , l’écorce de bourdaine , de sureau , d'yèble , de rose musquée. P lantes rafraîchissantes. Les plantes rafraîchissantes tempèrent la ehaleui du corps , diminuent lé mouvement trop hâté des liqueurs, et donnent de la sou- plesse aux fibres. On distingue trois sortes de plantes r a frai - classantes : les délayantes , les incrassantes et les coagulantes. Les premières fournissent abon- damment un suc aqueux et fort doux , propre à suppléer au défaut de sérosité, et elles relâchent c ij xxxvj T A B L E À U . par ce suc aqueux les fibres trop tendues , et leur souplesse. Ces plantes sont indiquées pour les tempéramens secs > vifs et bilieux ; dans les cha- leurs d’entrailles, les sécheresses de gorge, de poitrine , les lièvres ardentes , les cas d’inflam- mation. Les rafraîchissantes délay antes sont la laitue , le pourpier , et les fleurs de violette. Les plantes rafraîchissantes et coagulantes se distinguent par un suc aigrelet et acide ; elles conviennent dans le cholera-morbus , les dévoie- mens , et dans les cas de dissolution de la masse du sang. Ces plantes sont l 'orpin, la joubarbe , Y oseille , Y alléluia , le Limon , le citron , \esgre- nades , les groseilles , les fraises , les cerises , les fruits de Yairelle. Les plantes rafraîchissantes et incrassantes contiennent beaucoup de parties mucilagineuses propres à envelopper les parties âcres et salines ; elles sont utiles dans le flux immodéré d’urine , le crachement de sang, la toux excitée par une pituite âcre, l’épuisement, le marasme , la fièvre lente, l’appauvrissement du sang. L’usage con- tinue des incrassantes affoibliroit trop l’esto- mac , c’est pourquoi on y joint les stomachiques. Les rafraîchissantes incrassantes sont le nénu- phar , le seneçon , le laitron ', la dent de lion , le mouron aux petits oiseaux , la semence de Y herbe aux puces , les racines de mauve , de guimauve t de grande cousoude , Y orge , Y avoine , le seigle , les quatre semences froides majeures et les quatre mineures. Plantes salivaires. Voyez Plantes masticatoires. DES PLANTES, etc. xxxvij Plantes spléniques. Voyez Plantes hépatiques. Plantes sternutatoires. Voyez Plantes érrhines. Plantes stomachiques. Les plantes stomachiques excitent la douce chaleur nécessaire pour la digestion , et réveillent l’oscillation des libres de l’estomac; elles sont pour la plupart d’un goût amer, âcre, aroma- tique, piquant ; elles font exprimer des glandes de l’estomac une plus grande quantité de suc stomacal qui doit être employé à la digestion. Comme les mauvaises digestions sont aussi quel- quefois occasionnées par la raréfaction des hu- meurs , par la rigidité des fibres , ou par une lé- gère inflammation des membranes de ce viscère, les stomachiques , dans ce cas-là , seroient dan- gereuses ; ainsi il faut bien distinguer les diffé- rentes çauses du dérangement de l’estomac , pour n’avoir recours aux stomachiques que dans le cas où elles conviennent. Les stomachiques sont Y absinthe , le baume des jardins , la camomille romaine , le petite centaurée , la germandrée , la véronique , la chicorée sauvage , la s ariette , Y angélique , les racines ( Yauhée , de gentiane , âlacorus , les graines de genièvre et de coriandre. c iij xxxvüj TABLEAU Plantes sudorifiques . Les plantes sudorifiques sont celles qui pro- voquent la sueur \ les diaphorëtiques celles qui excitent l’insensible transpiration. Il s’échappe continuellement par les pores de la peau une humeur sous la forme d’une vapeur imperceptible ; c’est l’insensible transpiration. La matière de la transpiration et de la sueur est la sérosité du sang chargée des parties les plus ténues et les plus broyées de la lymphe ; cette sérosité est nécessaire pour entretenir la fluidité, et il est essentiel qu’elle ne s’échappe ni trop , ni trop peu. L’évacuation qui se fait par ce moyen est la plus considérable du corps humain , et elle ex- cède toutes les autres évacuations sensibles ; les expériences de Sanetorius, de Dodart, de Keil, le prouvent d’une manière incontestable. Lors- que cette transpiration se trouve diminuée ou arrêtée , il en résulte plusieurs maladies. Les plantes que l’on nomme sudorifiques et les dia- phorétiques , sont propres à rétablir cette trans- piration , ou à exciter la sueur. On doit être très circonspect dans l’adminis- tration des sudorifiques , parce qu’ils peuvent quelquefois produire deux effets contraires , sa- voir : la trop grande dissolution ou le trop grand épaississement du sang, suivant la disposition du malade ; ainsi les sudorifiques et les d ;«/■])/ ta- ré tiques , qui sont d’un si grand secours , font un fort mauvais effet lorsqu’on les donne raial-à- propos , surtout au commencement des maladies aiguës , elles ne font qu’augmenter la raréfaction DES PLANTES, etc. xxxix du sang , et allumer la fièvre ; on doit éviter de les donner lorsqu’il y a pléthore. La sueur est la voie que prend ordinairement la nature, comme la plus simple , la plus prompte et la plus avan- tageuse pour se débarrasser : on voit les mala- dies se terminer le plus souvent par les sueurs. Quoique la nature travaille de son côté à sur- monter les obstacles qui la gênent dans ses opé- rations, comme elle ne peut pas quelquefois y parvenir elle seule , on l’aide par le moyen des sudorifiques. Si les canaux sécrétoires des reins sont plus libres que ceux de la peau , la sérosité séparées par l’action des sudorifiques , se portera où elle trouvera moins de résistance , et la sécré- tion de l’urine sera plus abondante. Les sudorifiques et diaphorétique s sont le chardon bpnit, la scabieuse , la germand.rée , la bourrache , la buglose , le scordium, la bardane , le gratter on , la saponaire. Plantes vénéneuses. On ne connoît pas toutes les plantes enne- mies que recèle le règne végétai pour se défendre des méprises fatales qui se multiplient journelle- ment. Combien de personnes ont perdu la vie . pour avoir mangé de mauvais champignons , de la ciguë! ou ignore-t-on les terribles effets des titliymales? L’usage dans lequel on est encore de se purger avec Yépurge , la lauréole , la clé- matite , le cabaret , a causé la mort à grand nombre d’individus qui ne savoient pas propor- tionner la dose de ces médicamens avec la force de leur tempérament. La ciguë , le Colchique , le fruit du manccli - c iv xl tableau nier , Yœnanthe , le doronic à racines de scor- pion, la bèlladona , le redoul , le laurier cerise et rose , la jnsquiame, la mandragore, la pomme épineuse , Y aconit, le napel , les tithymales , le manioc pur, les vieux champignons , P herbe de St.-Christophe , les renoncules , le toxicoden- dron , sont des plantes qu’il intéresse de con- noître , afin de les éviter ou du moins de les combattre. Ces sortes de poisons ne différent souvent des remèdes que par la dose ou par la manière de les appliquer. L’ opium , la feuille de laurier rose , les amandes amères , en four- nissent des exemples ; il faut donc la plus grande précaution dans Frisage qu’on en peut faire. Plantes vésicatoires . Ces espèces de plantes font élever sur la peau de petites vessies transparentes , pleines de séro- sités ; effets qu’elles produisent par leur âcreté corrosive qui déchire les petits vaisseaux lym- phatiques. On applique ces plantes sur des par- ties saines et entières, pour ébranler le genre nerveux dans les affections soporeuses, et pour donner issue et détourner une humeur qui se jette sur quelque partie importante. Les vésicatoires sont Y ail , Y arum , ou pied de veau , la thy mêlée , la moutarde , et le figuier. Plantes vomitives ou émétiques. Les plantes vomitives font évacuer par la bouche les matières contenues dans l’estomac ; elles produisent cet effet en irritant les houppes DES PLANTES, etc. xlj nerveuses de la membrane de l’estomac : mais elles ne deviennent quelquefois que purgatives , et les purgatives deviennent vomitives , suivant que leurs parties se dégagent plus ou moins vite , et font plus d’impression sur l’estomac et sur les intestins. L’usage des vomitifs est très-fréquent en mé- decine, parce qu’il n’y a pas de voie plus prompte et plus sûre que le vomissement, pour chasser au plutôt les matières qui séjournent dans l’esto- mac , qui gâtent et interrompent la digestion , et qui pourroient, si on leur donnoit le temps de pénétrer , altérer la masse du sang , et donner naissance à des maladies très-dangereuses. Par le moyen des vomitifs , on guérit les diar- rhées et les dyssenteries causées et entretenues par des indigestions. Comme elles ébranlent tout le genre nerveux , à raison de la sympathie qui règne entre tous les nerfs, on sent qu’ils sont très- utiles dans les maladies du cerveau , dans les attaques d’apoplexie, de paralysie et d’engour- dissement. Comme les vomitifs agitent beaucoup la masse du sang , il est de la prudence de faire précéder la saignée à leur usage , pour peu qu’on craigne quelque dépôt sur quelque viscère. On doit évi- ter d’employer les vomitifs lorsque les forces du malade sont abattues, ainsi que dans la phthisie, dans le crachement de sang , dans les inflamma- tions considérables des viscères , et lorsque le malade est sujet à des hernies. Les plantes vomitives sont les feuilles de ca- baret, la gratiole , les pignons d’Inde , le ricin , le média nier d’ Espagne , le tithymale , la t/ij - mêlée , la digitale , Y ellébore blanc } le suc des I xlij tableau feuilles de violette, les baies de nielle, de houx , la graine d 'ép urge , üar roche , de genêt, Vipé- cacuanha. Plantes vulnéraires. Les plantes vulnéraires sont celles que l’ex- périence a fait connoître utiles pour la guérison des plaies , et pour conduire les abcès , les solu- tions de continuité à cicatrice. Les bons effets qu’elles ont produit, appliquées extérieurement sur les contusions , plaies , abcès et ulcères , ont déterminé à les faire prendre intérieurement , lorsqu’on a lieu de craindre une suppuration in- terne , ou pour la prévenir ; mais on a fait choix pour l’usage intérieur de. celles qui ne sont ni caustiques , ni âcres , ni capables de raréfier trop la masse du sang. On parlera des vulnéraires pris intérieurement, et ensuite des vulnéraires ap- pliqués extérieurement. Les différeiis états des plaies et ulcères de- mandent des secours variés et proportionnées ; ces secours sont désignés sous le nom général de vulnéraires. Cependant en examinant les plantes vulnéraires chacune en particulier , on recon- noîtra qu’elles différent par leurs vertus et leur efficacité ; que les unes sont balsamiques , ano- dines, incrassantes; d’autres astringentes; d’autres résolutives^. Les incrassantes vulnéraires sont la pâque- rette, la piloselle , la pulmonaire , la racine de la grande consolide. Les adoucissantes légèrement résolutives sont la verge dorée, lu hugle, la brunelle , la véronique. Les astringentes sont la sanicle , la miller feuille , la pervenche , le plantain, la reine des . DES PLANTE S, etc. xliij ■près, X herbe à Robert , Xaigremoine, Xorpin. Les balsamiques détersives sont le mille-per- tuis , la tonte-saine , le lierre terrestre. Enfin les plantes vulnéraires résolutives, aro- matiques et sudorifiques sont Xorvale ou sclarée , le clictame de Crête, la scabieuse , les racines d’ aristoloche , de fou gère et de gentiane. On donne ces vulnéraires séparément ou plu- sieurs ensemble , suivant les différentes indica- tions et les vues qu’on se propose. On appelle fal/trancksles mélanges des plantes vulnéraires. Les différentes vertus des plantes qui les com- posent, se modifient et se tempèrent les unes les autres. Les cas où l’on doit employer les J'all- trancks sont les chiites, les coups , les étonne- mens , lorsque le corps a été froissé , meurtri , dans la phthisie commençante , les longs dévoiemens, et en général touses les fois que l’on a en vue de corriger l’àcreté du sang et de la lymphe. On donne les Jalltrancks à la dose d’une pin- cée pour quatre onces d’eau chaude dans laquelle on les fait infuser en forme de thé, on ajoute même quelquefois à cette infusion une égale quantité de lait , pour la rendre plus adoucis- sante et moins échauffante. Plantes vulnéraires employées à l’ extérieur. On s est imaginé que les plantes vulnéraires , mêlées toutes ensemble et infusées ou distillées , fourniroient un remède qui rempliroit toutes lis indications qu’on pourroit avoir dans le panse- ment des plaies; mais ©n n’a eu, à proprement parler, qu’un remède résolutif, qui est très-bon à lu vérité, puisque ces eaux vulnéraires ou xliv T A B L E A U d’arquebusade sont très- propres à résister à la coagulation des liqueurs , à soutenir l’oseillation des fibres , à prévenir la gangrène et en arrêter le progrès - ce qui est nécessaire dans bien des circonstances : mais elles ne satisfont pas dans tous les cas aux différentes indications ; c’est pourquoi on va parler des effets des plantes vul- néraires qu’on doit employer suivant les diffé- rens cas. Plantes vulnéraires maturatives. Les deux voies par lesquelles la nature cberche à se débarrasser dans les plaies et dans les dépôts r sont la résolution et la suppuration. Les plantes maturatives procurent une grande suppuration; elles aident la nature dans lés efforts quelle fait pour se délivrer du poids importun du sang et des humeurs qui croupissent dans quelques par- ties , et qui n’obéissent plus à la loi générale de la circulation. La suppuration étant la voie la plus avanta- geuse à la nature après la résolution, l’usage des maturatives est assez fréquent pour rappeler la suppuration des plaies, des tumeurs et des con- tusions qui doivent suppurer nécessairement. Les niaturatives sont les plantes émollientes , Y oseille, le lis blanc , les oignons , les Jigues grasses , etc. Plantes vulnéraires clé ter s iv es. Ces plantes procurent levacuation du pus, nettoient les plaies et les ulcères du pus qui y séjourne , et en corrigent la mauvaise qualité. DES PLANTES, etc. xlv Il y a deux espèces de plantes dètersives : les atténuantes et les anodines. Les dètersives anodines calment les oscilla- tions trop vives des vaisseaux, donnent plus de consistance au pus , et en corrigent l'acre té. Toutes ces plantes sont de la classe des anodines qui sont émollientes et assoupissantes. Les dètersives atténuantes ou résolutives ré- veillent les oscillations des vaisseaux, divisent et atténuent les humeurs, et corrigent la lenteur et la viscosité du pus. Ces espèces de plantes sont la plupart des vulnéraires résolutives; le mille-per- tuis , l’ absinthe , le lierre terrestre , le chardon hémorroïdal , Y aunée , la. fougère , et les feuilles à'a/oès Plantes vulnéraires incarnatives. Ce sont celles qui favorisent la régénération des nouvelles chairs; elles facilitent le prolon- gement des vaisseaux, elles- font évacuer le pus , donnent de la souplesse aux vaisseaux Ces plantes sont les dètersives vulnéraires et les légèrement astringentes. Les vulnéraires astringentes sont propres à cicatriser les plaies. Voyez au mot Dénominations usitées en médecine , expliquées , page 166. VOCABULAIRE des termes de médecine , de pharmacie , des noms de maladies , et des propriétés des plantes , contenus dans ce dictionnaire y dont plusieurs ne sont pas généralement connus. A. -Abcès , tumeur pleine d’humeur. Abdomen, bas-ventre. Ablactarion , action de sevrer un enfant. Abstergent , émollient. Abstersif, propre à nettoyer. Accès, retour périodique. Acerbe , sûr. Acétite, sel de vinaigre. Aciduler , rendre acide. Aduste , brûlé. Ægilops , tumeur à l’angle de l’œil. Ægyptiac , onguent détersif. Agglutination , réunion de chairs. Agrie, dartre corrosive. Agrypnie , insomnie. Aiexipharmaque , remède contre le venin. Alexitère , idem. Alopécie , maladie qui fait tomber le poil. Aludel , chapiteau sans fond. Amygdales , glandes qui sont aux deux côtés de la gorge. Analeptique , qui fortifie. Anasarque , espèce d’hydropisie. Anevrisme , tumeur sanguine. Angyne , esquinancie , maladie de la gorge. Anodin , adoucissant. Anthrax , bubon enflammé très- douloureux. Antiapoplectique, contre l’apople- xie. Antiarthritique , contre la goutte. Antiasthmatique , contre l’asthme. Antidote , contre-poison. Antidyssentérique , contre la dys- senterie. Antiépileptique , contre l’épilepsie. Antifébrile , contre la fièvre. Antihydropique , contre l'hydro- pisie. Antihypocondriaque , contre les hy- pocondres. Antihÿstérique , contre les vapeurs. Antinéphrétique , contre la colique néphrétique. Antiphthisique , contre la phthisie. Antipleurétique , contre la pleu- résie. Antiputride, contre la putridité. Antiscorbutique, contre le scorbut. Antiseptique , contre la gangrène. Antispasmodique , contre le spasme. Antisyphilitique , contre le mal vé- nérien. Antivermineux , contre les vers. Apéritif, qui ouvre et facilite les sécrétions. Aphtes , petits ulcères dans la bouche. Aponévrose, expansion d’un muscle. Apoplexie , privation de mouve- ment et de sentiment. Aposième, enflure avec putréfac- tion. Apozême, décoction d’herbes mé- dicinales. Arrière-faix, masse spongieuse dans la matrice. Arsénic , minéral. Artère , vaisseau qui porte le sang du cœur aux veines. vocabulaire. Arthrite , douleur externe. _ _ Arthritique , qui attaque les join- tures. Articles , jointures des os. Ascite, hydropisie du bas- ventre. Asphixie, privation de tous les signes de la vie. Asthme , respiration pénible. Astringent, qui resserre. Atonie , relâchement des fibres. Atrabile , bile noire , mélancolie. Atrophie , consomption , extrême maigreur. Atténuant , qui rend la fluidité, Attractif, qui attire. Axillaire f qui appartient à l’aisselle. B. Baie , petit fruit noir , charnu , qui renferme des pépins ou des no- yaux. Balsamique , propriété , vertu , qua- lité semblable à celle du baume. Béchique, pour la poitrine. Bérytion, collyre pour les yeux. Bile , humeur eu corps animal. Bronches , vaisseaux qui respirent l’air , artère. Broconcèle , tumeur du cou , goitre. Brocontomie , ouverture faite à la trachée-artère. Bruissement d’oreilles, bruit sourd et confus. c. Cachectique, d’une mauvaise santé. Cachexie , effet de la dépravation des humeurs. Cacochymie , abondance de mau- vaises humeurs. Cacoétiques , ulcères malins. Cancer , tumeur maligne qui ronge. Carbonate , sel formé par l’union de l’acide carbonique avec Carboncle , flegmon enflammé. Carcinomateux , de la nature du cancer. Carcinome , cancer. Cardialgie, picotement dans l'esto- mac. Carie, pourriture, des os, des dents. xlvij Carminatif, contre les vents, Carnosité , excroissance charnue. Carotides , artères du cerveau. Catagmatique ,jqui soude les os brisés. Catalepse, espèce d’apoplexie. Cataplexie, engourdissement subit. Catarre, fluxion d’humeurs. Cathérétique , qui ronge les chairs. Caustique , corrosif, brûlant. Cautère , ulcère artificiel , bouton de feu. Cautérétique , qui brûle les chairs. Céliaque , flux de ventre. Céphalalgie , douleur de tête. Céphalée , douleurs de tête invé- térées. Céphalique , qui appartient â la tète. Cerveau , substance molle dans le crâne. Cervical , qui appartient au cou. Chalasie , relâchement des fibres de la cornée. Chalastique , remède relâchant. Chancre, ulcère malin , pustuleux. Charbon, furoncle, carie. Chassie , humeur des yeux. Chlorose , jaunisse , pâles couleurs. Cholagogue , qui fait couler la bile. Cholera-morbus , épanchement de la bile. Chyle , suc blanc qui se forme de la partie la plus subtile des alimens digérés. Chymose , inflammation des pau- pières. Cohobation , distillation réitérée. Colcothar , résidu de l’huile de vi- triol (acide sulfurique). Colliquation , résolution , décom- position. Condenser, rendre plus compact. Confection, composition. Consolider , affermir. Consomptif , qui consume les hu- meurs. Consomption , espèce de phthisie. Cordial, propre à fortifier le cœur. Corrosif , qui ronge. Coryza , écoulement d’une humeur âcre de la tête. Cosmétique , qui sert à embellir la peau. Craspédon , maladie de la luette qui pend. xlviij VOCABULAIRE. D. Dartre, maladie de la peau. Défensif, bandage sur les yeux , ce qui garantit une plaie, tonique. Dégluer , débarrasser de la glue. Dépuratif, propre à dépurer le sang. Désopiler, ôter les obstructions. Dessiccatif, qui dessèche. Déterger , nettoyer. Détersif , qui nettoie, purifie. Dévigo, sorte d’emplâtre. Diabetès , fréquence d’urine. Diabotanum , emplâtre pour les loupes , etc. Diacadmias, emplâtre de cadmie, etc. Diacalutéos, emplâtre pour le can- cer. Diacarcinon , antidote contre la ,rage’ Diacartame , électuaire purgatif. Diachylon , emplâtre composé de mucilages. Diacode , sirop de pavots blancs. Diaglaucium , collyre pour les yeux. Diagnostiques , signes , symptômes de maladies. Diagrède, scammonée préparée. Dialthée , onguent composé. Diamorum , sirop de mûres. Dianucum , rob du suc de noix vertes. Diapalme, émplâtre dessiccatif. Diapasme, parfum pour le corps. Diapédèse , éruption de sang, Diaphénie , sorte d’électuaire pour les sérosités. Diaphorèse , évacuation par les pores. Diaphorétique , qui purge par les sueurs. Diaphragme , muscle nerveux sur le ventre. Dianoptique, remède qui fait trans- pirer. Diaprun , électuaire de prunes. Diarrhée , flux de ventre. Diarrhodon , composition de roses rouges. Diarthrose , articulation relâchée d’un os. Diascordium , opiat de scordium. Diasebeste, électuaire de sebeste. Diasène, électuaire de séné. Diastase, espèce de luxation. Diastole, dilatation du coeur. Diatesseron , sorte de thériaque. Diatragacante , élettuaire de gomme adragant. Diététique, relatif à la diète, sudo- rifique et dessiccatif.. Digestif, qui a la vertu de faire di- gérer. Discussif , qui dissipe les humeurs. Dislocation , déboîtement d’un os. Dissolvant, qui a la vertu de dis- soudre. Diurétique, apéritif, qui fait uriner. Drastique, remède violent. Dropax , emplâtre de poix et d’huile. Dure-mère , membrane qui enve- loppe le cerveau. Dyspepsie , digestion laborieuse. Dyspnée, difficulté de respirer. Dyssenterie , flux de sang. Dysurie , difficulté d’uriner. E. Ebullition , élevure sur la peau. Ecachement , froissure d’un corps dur , contusion. Ecarlatine , fièvre qui rend la peau rouge. Ecbolique , qui précipite l’accou- chement. Eccatbartique , désobstruant. Ecchymose , contusion légère. EccoprotiquÈ , purgatif doux. Echauboulure , elevure sur la peau. Echinophtalmie , inflammation des paupières. Echphractique , apéritif. Ecsarcome , excroissance charnue. Echtymose , agitation , dilatation du sang. Ectropion , éraillement de la pau- pière inférieure. Ectylotique , qui consume les duril- lons. Egilops , ulcère au grand angle de de l'œil. Electuair VOCABULAIRE. xlix Electuaite , opiat fait d’ingrédiens choisis. Elevure, sorte de pustule, bube, bouton. Elixir, extrait des liqueurs. Embarrure , fracture du crâne. Embrocation, fomentation. Emétique, antimoine (sulfure d’an- timoine) préparé. Emménagogue , qui provoque les règles. Emphractique, visqueux, qui bouche les pores. Emphysème , maladie qui fait enfler, tumeur pleine d’air. Empirique , médecin qui n’a que l’expérience , charlatan. Emplâtre , onguent étendu sur du linge. Empyème ; sang épanthé dans une cavité. Empyreume, huile brûlée, son goût. Emulsion, potion rafraîchissante. Encéphale , vers engendrés dans la tête. Enchymose .effusion subite du sang. Enkisté , enfermé dans une mem- brane. Entérocele , descente des intestins dans l’aine. Epicarpe , cataplasme autour du poi- gnet. Epicaume, ulcère sur le noir de l'œil. Epicérastique , médicament qui adoucit. Epidémie , maladie contagieuse. Epiderme , première peau. Epididyme , éminence autour des testicules. Epigastre , partie supérieure du bas- ventre. Epiglotte , luette. Epilepsie , mal caduc , haut-mal. Epiphore, flux continuel des larmes. Epiphyse , éminence cartilagineuse. Epiplérose, réplétion excessive des arteres. Epiplocèle , hernie causée par la chute de l’épiploon. Epiplomphale, hernie de l’ombilic. épiploon, membrane qui couvre les intestins. Epipastique, qui attire les humeurs, ■l-pitheme , topique spiritueux. Fpreinte , douleur de ventre. Epulotique , qui cicatrise les plaies. Eréthisme , tension violente des fibres. Erosion , action de l’acide qui ronge. Errine , remède introduit par les na- rines. Eruption , sortie prompte et subite. Erysipèle , maladie de la peau. Escarotiques , remèdes caustiques. Escarre , croûte sur la peau , sur les plaies, etc. Esquille , éclat d’un os. Esquinancie , inflammation violente du gosier. Estomac , partie du corps qui reçoit et digère les alimens. Ethiops , mercure et soufre mêlés. Etique , maigre , décharné. Etisie, voyei phthisie. Etourdissement , ébranlement du cerveau, vertige, trouble d’es- prit. Euphorie , évacuation facile. Evanouissement, défaillance, foi- blesse. Exanthème , éruption à la peau. Excoriation , écorchure. Excrétion , sortie naturelle des hu- meurs. Excrétoires , vaisseaux , glandes pour l’excrétion. Excroissance, superfluité de chairs, de matières. Exfoliation , division de l’os par feuilles. r Fxomphale , hernie du nombril. Exophtalmie , sortie de l'œil de son orbite. Exostose , tumeur osseuse sur l’os. Exulceration , commencement d’ul- cere. F. Fausse pleurésie , demi-pleurésie. ^kricitant > cjui a la fièvre. Fébrifuge , cjui chasse la fièvre. Fébrile , qui a rapport à la fièvre. Fémur , os de la cuisse. Fibres , filamens déliés. Fiévreux , qui cause la fièvre. Filtrer , clarifier en passant au tra- vers. d I VOCABULAIRE. Flegmagogue , qui purge la pituite. Flegme , humeur du sang , pituite. Flegmon , tumeur pleine de sang. Fluxion , écoulement d’humeurs , enflure. Fomentation, remède appliqué ex- rieurement. Fongus, excroissance molle et spon- gieuse. Formule , ordonnance de méde- cine. Friction , frottement d’une partie du corps. Furoncle , flegmon enflammé , clou. Fusion, liquéfaction. G. Galbanum , gomme résolutive. Gale, maladie de la peau. Galipot , encens blanc , résine du pin. Ganglion , tumeur sur les nerfs. Gangrène , mortification totale d’une partie du corps. Garus , élixir pour l’estomac. Gastsr , le bas-ventre , l’estomac. Gastrique, stomacal , de l’estomac. Glaire , humeur visqueuse. Glande , partie molle, spongieuse. Goitre, tumeur grosse et spongieuse à la gorge. Gomme , substance qui découle des arbres. Gomme-gutte, substance résineuse, violent purgatif. Gonagre , goutte aux genoux. Goutte, c-ampe, convulsion dunerf de la jambe. Goutte- gypseuse , goutte aux ar- ticles. Goutte-sciatique, goutte à l’emboî- ture de la cuisse. Goutte-sereine , obstruction subite du nerf optique. Gratelle , petite gale. Grévière , blessure sur l’os de la Hémagogue , antidote pour provo quer les règles et le flux hémor roïdal. Hématocèle, hernie de sang extra vase. Hématose , conversion du chyle en sang. _ Hémiplégie ou hémiplexie , para- lysie de la moitié du corps. Hémocerhne , éruption du sang par la gorge. Hémoptyque, qui crache le sang. Hémoptysie , crachement de sang par rupture. Hémorragie , perte de sang par le nez , par une plaie. Hémorroïdal , qui a rapport aux hé- morroïdes. Hémorroïdes , dilatation de la veine hémorroïdale de l’anus. Hémorroïsse , femme qui a un flux de sang. Hémostasie , stagnation universelle du sang par la plétore. Hémostatique , qui arrête les hé- morragies. Hépatique , qui concerne le foie, plante pour ses maladies. Hernie , descente de boyaux. Herpe, dartres. Hière - pierre , élcctuaire qui purge l’estomac. Hoquet , mouvement convulsif du diaphragme. Humectant, qui humecte , rafraîchit. Humeur, fluide dans les corps. Humoral, qui vient de l’humeur. Hydragogue , qui purge les eaux et les sérosités. Hydrentérocèle , descente des in- testins dans le scrotum. Hydrocèle , tumeur aqueuse autour des testicules. Hydrocéphale, hydropisie de la tête. Hydromel , breuvage d’eau et de miel. Hydromphale , tumeur aqueuse au nombril. Hydrophisocèle , hydropisie mêlée d’air. Hydrophobie , horreur pour les li- quides. Hydrophtalmie , hydropisie de l’œil. Hydropirette, fièvre maligne avec colliquation. Hydropisie , enflure causée par l’é- panchement des eaux. VOCABl Hydrosarque , tumeur aqueuse et charnue. Hydrotique , sudorifique. Hygrocirsocèle , fauss,e hernie du scrotum. , , Jdyperscariose , excroissance de chair. Hypnotique, qni provoque le som- meil. H)pocondre, parties latérales de la partie supérieure du bas-ventre. Hypocondriaque, atrabilaire , triste. Hypogasrre , partie inférieure du bas-ventre. Hypoglosses , nerfs de la langue pour le goût. Hypoglosside , inflammation sous la langue. Hypoglottite, glande sous la langue. Hypophore , ulcère ouvert , pro- fond et fistuleux. Hypophtalmie, douleur sous la cor- née de l’ceil. Hypopion , amas de pus sous la cor- née. Hystéralgie , douleur dans la ma- trice. Hystérique , qui a rapport à la ma- trice. I. Ichor , sérosité âcre, sanie des ul- cères. Ictère , débordement de bile qui cause la jaunisse. Iles, os du bassin. lleum , le plus long des intestins grêles. Incarnatif, qui réunit, fait revivre les chairs. Incisif, propre à atténuer , à diviser. lncrassant, qui épaissit le sang, les humeurs. Indigestion , coction imparfaite des alimens. Inédie , diète , abstinence. Inflammation , âcreté , ardeur. Injecter , introduire une liqueur avec une seringue. Insolation , exposition au soleil. intermittente (fièvre) qui cesse et qui reprend. L A I R E. Ij Intestinal , qui appartient aux intes- tins. Intestinaux < vers) dans les intestins. Intestins , boyaux. Ischurie , suppression totale d’urine. J. Jaunisse, maladie causée par labile répandue. Jugulaire , qui appartient à la g°rSe- . , , Julep , potion médicinale. K. Kermès, préparation d’antimoine. Kinancie , esquinancie inflamma- toire. L. Lacrymale (fistule) qui vient au coin de l'œil. Lagophtalmie , maladie des pau- pières. Larynx , partie supérieure de la tra- chée-artère. Laudanum , extrait d’opium. Laxatif , qui lâche le ventre. Lépidosarcome , sorte de tumeur. Lèpre , gale sur tout le corps. Léthargie, assoupissement. Lienterie , sorte de dévoiement. Liniment , médicament pour adoucir et humecter. Lipothimie , défaillance des esprits. Lippitude , écoulement abondant de chassie. Litharge, chaux de plomb. Lithiasie , formation de la pierre. Lithonrriptique , qui dissout la pierre. Lochies , vidanges , évacuations après l’accouchement. Looch , électuaire pour la poitrine. Lombes , parties inférieure du dos. Lotion , remède qui lave. Loupe , tumeur ronde enkistée. Luette, morceau de chair à l’entree de la gorge. Lut , enduit pour boucher les vases, d ij lîi VOCABULAIRE. Luxation , déboîtement , déplace- ment des os. Lymphe, humeur aqueuse. M. Machicatoire , drogue que l’on mâ- che sans l’avaler. Magdaléon , rouleau rempli d’em- plâtres. Malade, désir excessif de certains alimens. Malactique, émollient. Maladie chronique, maladie de lon- gue durée. Malagme , cataplasme émollient. Malaxer, pétrir pour amollir. Mal caduc, épilepsie. Mal saint main , gale. Mamelle, partie charnue, glandu- leuse qui renferme le lait. Mamelon , le bout de la mamelle. Maniaque , furieux. Manie, altération d’esprit avec fu- reur. Manne, suc congelé , drogue pur- gative. Marasme, maigreur extrême, con- somption. Masticatoire , ingrédient pour pur- ger la pituite. Matière, excrémens, pus. Maturatif , qui hâte la formation du pus. Méconium , suc du pavot , excré- mens d’un nouveau né. Mélancolie, bile noire. Membrane , partie mince et ner- veuse. Menstrues, évacuations périodiques. Méphytique , qui a une qualité mal- faisante , meurtrière. Mercure, vif-argent. Mésaraïque , veine du mésentère. Mésentère, production du péritoine qui règne en forme de fraise le long de la partie cave des arcs for- més par différentes circonvolu- tions des intestins ; c’est ce qui est Connu dans le veau sous le nom de fraise. Migraine, douleur dans la moitié de la tête. Mithridat , antidote. Mixtion , mélange de drogues dans un liquide. Molécule , petite partie d’un corps. Mondificatif, qui sert à nettoyer. Mucilage , matière visqueuse , épaisse. Mucosité , humeur épaisse. Muqueux , qui a de la mucosité. Muscle,’ partie charnue, fibreuse, organe du mouvement. Muscosité , mousse dans le ventri- cule. N. Narcotique , qui assoupit. Natrum , sel alcali naturel. Natta , tumeur mollasse au dos , aux épaules. Nausée , envie de vomir. Néphrétique, colique par le gravier des reins : qui guérit cette co- lique. Nerfs , sorte de cordons blanchâtres, organes des sensations , du mou- vement. Nitre , sorte de salpêtre. Nitrite, sel formé par la combinai- son de l’acide nitreux avec d’autres substances. Nodus , tumeur dure et indolente sur les os. Noli me tangcre , ulcère malin. Nutritum, onguent dessiccatif et ra- fraîchissant. O. Obstruction , engorgement, embar- ras dans les vaisseaux. Odontalgie , douleur de dents. Odontalgique, propre a calmer les douleurs de dents. Œdème, tumeur molle sans douleur. Œsophage, canal de la bouche à l'es- tomac. Olfactif ( nerf) de l’odorat. Oliban, encens mâle. Omphalocèle , hernie qui se fait au nombril. Ongle, pellicule, amas de pus, ma- ladie des yeux. V O C A B U Onguent , médicament composé de consistance molle. Ophtalmie , maladie des yeux , in- flammation de la conjonctive. Opiat , électuaire , pâte pour les dents. Opilation , obstruction. Opium, suc de pavot narcotique et soporatif. Orthopnée, oppression qui empêche la respiration. Orviétan, contre-poison. Oscillation, mouvement de toutes les fibres du corps humain , au moyen duquel elles broient , atté- nuent les liquides et accélèrent leur circulation. Otalgie , mal d’oreille. Oxycrat , mélange d’eau et de vi- naigre. Oxymel , liqueur faite de miel et de vinaigre, Oxyregmie, aigreurs de l’acide de l'estomac. Oxyrrhodin , Uniment d’huile et de vinaigre rosat. Ozène , ulcère putride d u nez. P. Palindromie , reflux des humeurs vi- ciées vers les parties nobles. Palpitation , battement , mouvement déréglé et inégal du coeur. Panacée , remède universel. Panaris , tumeur phlegmoneuse au bout des doigts. Panchymagogue , capable de purger toutes les humeurs. Pancréas , corps charnu au milieu du mésentère. Pancréatique , qui sort du pan- créas. Papillaire , membrane de la langue. Papille , houpes nerveuses de la langue qui servent au goût. Papillots , taches sur la peau dans la fièvre pourpre. Papules , pustules. Paralysie , privation du sentiment ou du mouvement. Paraphimosis , gonflement du pré- puce. L A I R E. lüj Paraplégie , paralysie de tous les membres. Paraplesie , espèce de paralysie. Parenchyme , substance propre de chaque viscère. Parotide, glande , tumeur. Paroxisme, accès, redoublement, temps le plus fâcheux de la ma- ladie. Pectorale, qui est bon pour la poi- trine. Pédiculaire , maladie dans laquelle il s’engendre des poux. Pelade , maladie qui fait tomber les poils et les cheveux. Pépastique , propre à mûrir les hu- meurs, à faciliter la digestion. Péricarde, capsule membraneuse qui enveloppe le cœur. Périnée, espace entre l’anus et les parties naturelles. Périoste , membrane qui enveloppe les os. Péripneumonie , inflammation des poumons avec fièvre et oppres- sion. Péritoine, membrane qui revêt in- térieurement le bas-ventre. Pessaire , remède solide pour les femmes. Peste , maladie épidémique et con- tagieuse. Pétéchiale (fièvre) accompagnée de pétéchies. Pétéchies, etpèce de pourpre, fièvre contagieuse. Phagédénique , rongeant. Pharmaceutique , qui appartient à la pharmacie. Phimosis, maladie du prépuce trop serré. Phlogose , inflammation interne ou externe. Phthisie , marasme , consomption. Picotement , impression doulou- reuse sur la peau. Pilules, composition médicinale en petites boules. Pituite , flegme , humeur aqueuse , lymphatique et visqueuse. Placenta, masse mollasse , partie de l’enveloppe du foetus. Pléthore , réplétion d’humeur et de sang. 3iv VOCABULAIRE. Plèvre , membrane qui garnit les côtes. Pleurésie, inflammation (le la plèvre. Pleuropneumonie , pleurésie dans laquelle la plèvre et les poumons sont enflammés. Pneumatocèle , fausse hernie du scrotum. Pneumatomphale , fausse hernie du nombril. Pneumatose , enflure de l’estomac. Pneumonique, propre aux maladies du poumon. Poitrine , partie qui contient les poumons etle coeur. Poix, mélange de résine brûlée et de suie. Poumon, principal organe de la res- piration. Prophylactique, remède pour con- server la santé. Prostates , corps glanduleux à la ra- cine de la verge. Prurit , démangeaison vive , cha- touillement agréable. Psora , gale , pustule. Ptyalalogue , qui provoque la sali- vation. Pubis , os innominé. Pulmonie , maladie du poumon. Pus, sang ou matière corrompue. Pustule , rumeur pleine de pus. Putride, causé par la corruption, accompagné de pourriture. Pycnotique, qui rafraîchit et con- dense les humeurs. Pyrotique , caustique , qui cauté- rise. R. Rachitis , courbure de l’épine et des os longs. Rage , délire furieux accompagne d’horreur pour les liquides. Rate, partie du corps molle, spon- gieuse , au flanc gauche. Raucité , âpreté , voix rauque. Réfrigératif , qui rafraîchit , re- froidit. . . Rein, les lombes, le bas de 1 eplne du dos. Répercussif , qui fait rentrer. Répercuter , faire rentrer les hu- meurs. Réplétion, plénitude, grande abon- dance d’humeurs. Résolutif, qui peut résoudre. Restaurant , consommé très-succu- lent. Révulsion , retour des humeurs don : le cours est changé. Rhagades , fentes , ulcères à la bouche. Rhumatisme , douleur dans les mus- cles , les membranes , le périoste. Rob , suc dépuré et épais de fruits cuits. Rot, ventosité, vapeur qui s’élève de l’estomac. Rougeole , maladie qui cause des rougeurs. S. Sacrum, os, la dernière vertèbre. Sagapenum , gomme. Sanie , pus séreux des ulcères. Sarcocèle , tumeur charnue attachée aux testicules. Sarcome , tumeur , excroissance charnue. Sarcomphale , excroissance charnue au nombril. Sarcotique , qui fait renaître les chairs. Scarification , incision faite sur la peau. Scarlatine, fièvre accompagnée de rougeurs. Sciatique , goutte aux hanches. Scorbut, maladie contagieuse. Scrofules , écrouelles. Scrotum, bourses, membranes des testicules. Sécrétion , filtration et séparation des humeurs. Sédatif, qui calme les douleurs. Septique, qui fait pourrir les chairs. Séreux , aqueux , chargé de sérosité. Sérosité , portion aqueuse du sang. Sérum , humeur aqueuse , partie du chyle et du sang. Sinus , cavité. Somnifère , qui endort. Soporatif , qui a la vertu d’endor- mir. Iv VOCABULAIRE. Soporeux, qui cause un assoupisse- ment, un sommeil dangereux. Soufre sublimé , fleur de soufre. Sparadrap , toile trempee dans un emplâtre fondu. Spasme, crispation, convulsion de nerfs. Spasmodique , contre le spasme. Spermatocèle, fausse hernie. Sphacèle, mortification entière d’une partie du corps. Splénique , qui concerne la rate. Splénitis , inflammation de la rate. Squirre , tumeur dure sans douleur. Stéatocèle , tumeur du scrotum. Sternum, os du devant de la poitrine. Sternutatoire , qui provoque l’éter- nuement. Stomacal , stomachique , bon pour l’estomac. Strangurie , envie fréquente et in- volontaire d’uriner. Stupéfiant, qui engourdit. Styptique , qui resserre et arrête le sang- Sublimé , mercure volatilisé. Sudorifique , qui provoque la sueur. Suette, maladie épidémique. Sueur , humeur qui sort des pores. Suffocation , étouffement , difficulté de respirer. Suffusion, épanchement du sang, de la bile entre cuir et chair. Sulfate , sel formé par la combinai- son de l’acide sulfurique avec. . . Sulfure , combinaison dont la base est le soufre. Suppositoire , sorte de médicament externe. Suppuratif, qui fait supperer. Suppuration , formation , écoule- ment de pus. Symptôme , signe , accident dont on tire quelque présage. Syncope, défaillance, pâmoison. T. Tartre, dépôt terreux et salin pro- duit par la fermentation du vin. Tartrite , sel formé par la combinai- son de l’acide tartreux avec. . . Teigne , sorte de gale à la tête. Tendon , extrémité du muscle. Ténesme , épreintes douloureuses au fondement sans évacuation. Ténia , vers solitaire. Testicules , corps glanduleux où se prépare la semence. Tétanos , convulsion qui roidit le corps. Tétin , bout delà mamelle. Thorachique , bon pour la poi- trine. Tonique, remède qui rend l’action aux fibres. Topique , qui n’agit que sur une par- tie. Toux, maladie qui fait faire des ef- forts à la poitrine avec bruit pour en pousser dehors une humeur âcre et piqnante. Trachée-artère, canal de l’air que non respirons. Tranchées , douleurs vives et aiguës dans les entrailles. Trochisques , médicamens en pou- dre. Tubérosité, bosse, tumeur, émi- nence, inégalité. Tuméfaction , tumeur, enflure non ordinaire. Tumeur , enflure causée par acci- dent ou par maladie. Tympanite , hydropisie sèche. U. Ulcère , plaie causée par la corro- sion des humeurs âcres et ma- lignes. Urètre , canal par où sort l’urine. Utérine (fureur) , manie , maladie, passion amoureuse très-violente. V. Vagin , conduit à la matrice. Vapeurs, affections causées par les maladies de l’estomac. Varice , veine excessivement dilatée par quelqu’effort. Varicocèle , tumeur du scrotum for- mée par des varices. Variolique , matière qui forme la petite vérole. VOCABULAIRE. Venin, suc dangereux d’animaux ou de végétaux. Ventre , capacité du corps où sont enfermés les boyaux. Vermeil , d’un rouge plus foncé que l’incarnat. Vermifuge , qui chasse et fait mou- rir les vers Vert-de-gris , oxide de cuivre vert , rouille qui vient sur certains mé- taux. Vertige, étourdissement ^tournoie- ment de tête , folie. Virus , venin des maux vénériens. Viscère , une partie des entrailles et des parties nobles. Visqueux , gluant , tenace. Vitriol (sulfate) , sel astringent lormé par l’union d’un métal avec l’acide vitriolique ( acide sulfu- rique ). Vomique , abcès du poumon qui fait cracher le sang. Vomitif , remède qui provoque le vomissement. Vulnéraire , propre pour la guérison des plaies et des ulcères. X. Xérophtalmie , ophtalmie sèche , rougeur sans enflure , démangeai- son. DICTIONNAIRE dictionnaire botani que E T pharmaceutique. A Aavora, Avouka ou Aoura. Fruit d’un espèce de pal- mier qui se trouve dans l’Afrique et aux Antilles. Lerneri fait mention d’un Aoura qui est de la grosseur d’un œuf de poule. La chair de ce fruit est jaune , son noyau dur, osseux de la grosseur de celui d’une pèche , renfermant une amande blanche fort astringente et propre à arrêter le couis de ventre. Voyez Palmier. Abanga. Nom que les habitans de l’ile de Saint-Thomas donnent au fruit de leur palmier. Ce fruit est de la grosseur d’un citron auquel il ressemble beaucoup , et selon Bauhin , les Insulaires en donnent trois ou quatre pépins par jour à ceux qui ont besoin dç pectoraux. Voyez Palmier. Abcès. Pour faire mûrir et suppurer un abcès ou charbon. i°. ün met dans un pot de terre un quarteron de savon blanc coupé menu , avec une demie livre d’huile d’olive. Etant fondus ensemble on y ajoute une once de cire jaune et on remue souvent avec une spatule de bois : on y met ensuite une once de miel commun, et on fait bouillir dej.ix ou trois bouillons; on le retire ensuite du feu , et sans le laisser refroidir, on y jette deux onces de thérébentine de Venise, autant d’huile de scorpion , une once de fleur de chaux vive , et deux gros de cendre tamisée : le tout bien incorporé, on y ajoute deux onces d’huile de Millepertuis ; on mele bien le tout et on le garde dans un vase de terre vernissée. On applique sur l’abcès ou le charbon un emplâtre un peu chaud qu’on renouvelle soir et matin. 2 . De la scabieuse pilée avec du levain et du savon ap- pliquée en cataplasme chaud ; ou bien des feuilles du sureau j ou un oignon de lis. 3°. En général, la graisse d’oie, et sur-tout celle d’oie 1 a A B R sauvage est très-propre à faciliter la suppuration , elle est préférable à la graisse de porc. 4°. Du froment cru, long-tems mâché , est encore très- bon appliqué sur l’abcès. 5°. IJn cataplasme fait de feuilles et de racines de mauve et guimauve , oignon de lis , mie de pain blanc , le tout cuit ensemble puis passé , y ajoutant un jaune d’œuf et très-peu de safran. Si i’aposlume est très -froid, on pourra ajouter dans la cuisson du cataplasme , des racines d’aunée , d’hièble et de couleuvrée , des fleurs de camomille et mé- iilot , de l’oignon et du levain de froment. 6°. Un cataplasme de feuilles de bétoine avec de la graisse de porc, fait suppurer les furoncles et autres apostumes. Abcès dans le coiirs. On fait infuser pendant dix-huit heures, dans deux pintes du meilleur vin blanc, quatre oncSs des herbes vulnéraires. On en donne au malade un verre le matin , et un autre une heure après ; une heure après on lui donne un bouillon gras ou maigre , ou de l’eau de gruau, et on continue pendant douze ou quinze jours , si le malade n’a pas plutôt achevé de vuider l’abcès dès les premiers jours , on appercoit par les selles que l’abcès a com- mencé à se fondre. Abcès de l’anus, i °. Il se guérit avec le baume de soufre [sul- furejd’huile volatile), il doitêtre pansé par un chirurgien expert. 2°. On en a vu guérir sans pansement après avoir pris pen- dant quinze jours plein une cuiller à café , d’une composi- tion faite de miel vierge incorporé à la quantité d’une demi- livre avec une once de fleur de soufre ( soufre sublimé). Aeeille. mouche connue sous le nom de mouche à miel. Les abeilles séchées et mises en poudre, enduites avec miel-, ou mêlées dans de l’huile de lézard pour frotter la tête sont éprouvées contre l’alopécie ou chute des cheveux. Abricotieb. , ( Arimeniaca fructu majori , nucleo amaro , Tourn. 920. Prunus armeniaca , Linn. ) Il y en a plusieurs espèces et variétés. Cet arbre est très-beau : on tire de ses fleurs, par la distillation , une liqueur renommée appelée la créole. Son fruit est très-sain et fort nourrissant, il se mange cru ou infusé dans du vin avec du sucre ou cuit en mar- melade. Ce fruit est cordial, pectoral, humectant, quel- quefois venteux, il excite les crachats et rétablit les forces. L’amande contient une huile qu’on tire par expression 9 comme celle des autres amandes , elle est bonne contre les bruissemens d’oreille, et la surdité 5 elle contribue à calmer ïes douleurs des hémorroïdes. ABS 3 n pile les amandes qui sont amères , puis on les bat , ge peall ou du bouillon, que l’on passe ensuite pour le "faire prendre aux femmes en couche lorsquelles ont des ^^es Espagnols font de ce fruit une marmelade en y mê- lant du gingembre , des épiceries et des odeurs dont ils rera- lissent des oranges qu’ils font confire et sécher; ils regardent l’usage de ces oranges après le repas , comme très-propre à faciliter la digestion. Absinthe, Aluyne. ( Absinthium ponticum seu roma- num Tourn. 4 Arthemisia pontica , Linn. 1188.) Il y a encore l’absinthe maritime , ( arthemisia maritima , Linn. 1186 ) , l’absinthe des Alpes , ( absinthium alpincum , Tourn. 458) , et l’ absinthium judaicum. Voy . Poudre à vers . L’absinthe est une plante vivace qui vient naturellement dans un terrein inculte et aride ; elle s’élève aisément dans les jardins, elle se multiplie de semences et de drageons : toutes les espèces en sont amères et odorantes ; elles sont stomacales, apéritives , hystériques, fébrifuges et vulnéraires détersives. Celles qu’on emploie le plus ordinairement sont les deux premières ; la troisième est commune sur le bord de la mer Méditerranée : dans les départemens méridionaux, on s’en sert assez familièrement. La quatrième espèce est étrangère ; on en parlera en son lieu. Il y a peu de plante d’un usage plus familier, et dont les propriétés soient plus connues que celle-ci : on en fait plusieurs préparations très-utiles , et on l’emploie telle que la nature nous la présente. De quelque manière qu’on la prépare , elle conserve une amertume considérable , comme étant remplie de sel volatil , huileux et aromatique. Cette plante est propre à réveiller l’appetit , à rétablir le levain de l’estomac , et à fortifier cette partie : on l’emploie avec succès pour détruire les matières vermineuses , et corriger les aigreurs : elle emporte aussi les obstructions des viscères , débouche la rate et le foie , guérit la jaunisse , pousse les mois et les urines , et convient à la plupart des maladies chroniques. Math i oie , Veslingius et Eraste assurent qu’ils ont vu guérir des hydropiques par le seul secours de l’ab- sinthe. Cette plante ou son extrait guérit souvent les fièvres intermittentes ; mais s’il ne suffit pas , il faut la mêler avec le quinquina : on donne cet extrait à un gros , ou le suc des feuilles à deux onces au commencement de l’accès , et on couvre bien les malades: extérieurement elle favorise quel- quefois la résolution des tumeurs peu sensibles, et de tu- 4 ABS meurs inflammatoires lentes à se résoudre par foiblesse. Ou met aussi une petite poignée de ses feuilles dans un bouillon, 6ur-tout celles de la petite absinthe, qui est moins amère j ou bien on la donne en infusion dans l’eau commune , avec un peu de sucre , comme le thé ; mais , à cause de son amertume , on emploie plus ordinairement les préparations suivantes , qui sont le vin d’absinthe , le sirop, la conserve, le sel, l’extrait, l’huile et l’eau distillée. Le vin d’absinthe se fait en faisant fermenter les feuilles et les sommités dans le vin sortant de la cuve , qu’on garde ensuite pour le besoin ; ou bien on en inet une poignée dans une chopine de vin , qu’on laisse infuser pendant vingt- quatre heures ; on en fait boire trois ou quatre onces le matin à jeun , pendant plusieurs jours de suite : les filles qui ont les pâles-couleurs et les autres symptômes qui les accom- pagnent, comme le dégoût, les envies de vomir, les gon- flemens d’estomac , etc. se trouvent soulagées par ce remède. La conserve , l’extrait et le sirop d’absinthe s’ordonnent depuis demi-once jusqu’à une once, ou seuls, ou pour lier des poudres et former les bols , pilules ou opiats apéritifs , mésentériques , hystériques , etc. ; l’eau distillée s’ordonne à quatre ou six onces. Quelques-uns estiment fort la tein- ture et la quintessence d’absinthe : on emploie l’eau-de-vie ou l’esprit-de-vin (alcohol) pour ces préparations, ce qui leur donne plus d’activité 5 aussi la dose en est -elle beaucoup moindre , car on 11’en donne que quinze gouttes dans un verre de -liqueur appropriée. Le sel fixe ou lixiviel d’absinthe se donne depuis quinze grains jusqu’à un demi-gros dans les infusions purgatives , ou dans les bouillons apéritifs. L’huile d’olive dans laquelle on a fait infuser cette plante , est bonne pour tuer les vers: on en frotte le ventre et le nombril des enfans, sur lequel on met du coton qui en est imbibé. L’absinthe en poudre s’emploie dans les cataplasmes résolutifs : il est vulnéraire détersif, propre à résister à la pourriture; il entre dans le vin aromatique si familier dans la chirurgie. Willis recommande fort pour l’anasarque , le remède sui- vant. Faire calciner jusqu’à blancheur des cendres d’ab- s in thé ; les passer par un tamis, et en mettre en diges- tion quatre onces dans deux livres de vin blanc, dans un. vaisseau bien bouché , pendant trois heures,,* passer la li- queur : la dose en est de six onces , ou même huit , deux fols par jour. Ruland et Hulse prétendent que dans l’esquinancie , 1» 5 A C A cataplasme fait avec les feuilles vertes , pilées et mêlées avec suffisante quantité de sain-doux , appliqué chaudement sur la partie souffrante , est un excellent remède. Thomas Bartholin assure que la décoction d’absinthe faite dans 1 eau de la mer j est un bon remede pour arrêter les progrès de la gangrène , si on en fomente souvent la partie malade : on pourrait dans les endroits éloignés de la mer, faire fondre du sel marin ou du sel ammoniac dans l’eau commune, pour faire la décoction. Chesneau dit que si on fait bouillir la racine de concombre sauvage avec les feuilles d’absinthe , le tout bien coupé , et mêlé dans deux parties d’eau et trois parties d’huile , on en tire un excellent remède pour guérir la migraine , 6i l’on fomente la partie malade avec l’huile , et que l’on y applique le marc par-dessus. Ce remède est tiré de Paul Eginete. Le sel fixe d’absinthe est un bon remède pour arrêter le vomissement , si on en donne un scrupule imprégné du suc de citron. L’absinthe est employée dans le dialacca magna de Mésué, dans le diacurcuma du même auteur , dans la confection hamech , dans l’hière composé de Nicolas d’Alexandrie, dans les pilules aggrégatives de Mésué , dans celles que Nicolas de Salerne appeloit pilules sine quibus esse nolo , dans les pilules optiques de Mésué , dans le cérat stomachique, dans emp atre de melilot , dans le baume tranquille , et dans la poudre contre la rage de Paulmier. L’absinthe est aussi employée dans le sirop cachectique e . aias > e*- dans le sirop lienterique du même auteur : plusieurs font entrer cette plante dans l’eau vulnéraire, et 011 *a met > en quelques endroits, dans la bière. cc.AcACmLm' Arbrjfseju <ïui croît en Egypte , dont la graine est semblable a celle du tamarin. Son infusion est à Cons- tantinople un remede populaire pour éclaircir la vue. Acacïa ( Pseudo^ Acacia vulgaris , Tourn. 6/ra. Mimosa v/Ca • ln,i* 104a) 0n exprime les fruits de cet arbre avant qU,* S S01e’lt ans une parfaite maturité , et on en tire un suc qu on tait épaissir en consistance d’extrait solide, qu’on appelle du nom de cet arbre. Ce suc nous est apporté du Levant, d’Es- J3?™ » et sur' tout de l’Arabie, où ces arbres croissent en ai ^ 1 L l)lts U mont Sinaï , comme le rapporte Prosper l)ln i 4U1 assura que c’est le véritable acacia que les anciens ?^oie>nt ans la thériaque : c’est presque la seule com- cet'auteur dr°^'!e Sjil: Présentement en usage , quoique moderne dise des merveilles de ses vertus. 6 AC A L’acacia , pour être bon, doit avoir une consistance solide et facile à rompre , une couleur tannée noirâtre , et une sa- veur acerbe et austère. Ce suc est excellent dans toutes les hémorragies , crachemens de sang , pertes des femmes , cours de ventre , et généralement toutes sortes d’évacuations ex- cessives 5 la dose est depuis demi-dragme jusqu’à une , en poudre ou en bol. Les Egyptiens emploient la décoction des feuilles et des fleurs comme celle des fruits ; ils les donnent en lavement dans ces maladies 5 ils en font des fomentations pour les descentes de la matrice et du fondement 5 ils s’en servent en gargarisme pour les ulcères de la gorge , les flu- xions des dents et des gencives. Ce remède raffermit ces parties dans leurs alvéoles; il appaise aussi l’inflammation des yeux , appliqué dessus. Prosper Alpin en fait grand cas pour pré- server les jointures des fluxions qui les menacent , particu- lièrement de la goutte. C’est un puissant répercussif qui de- mande , comme les autres remèdes de cette nature , de grandes précautions avant d’être mis en usage , étant d’une conséquence infinie , dans cette maladie , de ne pas se servir de remèdes trop astringens et trop froids , car une trop subite répercus- sion peut occasionner les suites fâcheuses d’une goutte re- montée. On substitue à l’acacia d’Egypte qui est rare , le suc épaissi de nos prunelles , qu’on appelle acacia nostras. C’est de cet arbre que coule la gomme arabique. Acajou. Arbre d’Amérique qui produit une noix qui ren- ferme une amande blanche , dont la vertu est astringente. Passée au feu, comme on fait des marrons, elle est agréable à. manger. Mondée de sa pellicule , elle cesse d’être astrin- gente. L’huile qu’on tire de la substance de l’écorce de cette noix est noire , âcre et caustique. On l’emploie pour net- toyer les dartres , les ulcères malins , consumer les chairs baveuses , guérir les cors des pieds et ôter les taches de rousseur ; en général il ne faut l’employer qu’avec beau- coup de circonspection. Acanthe , ou Branc-Ursine , à cause de la ressemblance de ses feuilles avec la patte d’un ours. ( Acanthus mollis , Lin. 891.) Cette plante est chaude et sèche, et une des cinq herbes émollientes. L’acanthe se trouve dans les bois des montagnes ; on em- ploie ordinairement ses feuilles en décoction comme celles de mauve, pour les lavemens et les fomentations émollientes. Dioscoride recommande cette plante pour pousser les urines , pour modérer les cours de ventre , et dans l’accouchement A C H 7 difficile : on l’applique aussi utilement sur les parties brû- lées , et sur les membres disloqués. Dodonée ajoute que sa racine approche des vertus de celle de la grande consoude , et qu’on peut s’en servir également dans le crachement de sang , dans la pulmonie , et dans les blessures internes cau - sées par quelque chute ou par des coups violens. Acaricaba. Linnæus range cette plante du Brésil dans le genre de l’hidrocotile. Sa racine aromatique peut être mise au rang des meilleurs apéritifs, et le suc des leuilles parmi les vomitifs et les antidotes. Accioca. Leshabitans delà montagne de Laxe donnent ce nom à une herbe qui croit au Pérou , et qu’on substitue , dans le besoin , au thé du Paraguay , dont on lui croit les propriétés. Achanaca, plante de l’Inde dont la feuille ressemble à celle du chou, mais elle n’est pas si épaisse , et les eûtes eu sont plus tendres. Son fruit , qui est gros comme un œuf , et de couleur jaune , naît au milieu des feuilles. Les Indiens l’estiment beaucoup contre la vérole. Aciie. (/ ipium , grave olens , Linn. 379.) Il est ou de jardin, nommé autrement céleri, ou aquatique , et surnommé Berle\ ce dernier est plus en usage en médecine. Lorsque cette plante est adoucie par la culture, et blan- chie par le fumier dans lequel on l’enterre , on l’appelle céleri ; on la mange en salade et dans la soupe. La racine et les feuilles d’Ache sont en usage dans les bouil- lons apéritifs , une poignée par chaque chopine d’eau : on les emploie aussi dans les tisanes , les apozèmes , et dans les sirops que l’on prépare pour désopiler les viscères. On ordonne le suc d’ache dans les fièvres intermittentes , avec succès ; on en fait prendre six onces au commencement du frisson , et on couvre le malade, qui sue ordinairement : ce suc est un bon gargarisme dans le scorbut, pour nettoyer les ul- cère? malins , particulièrement du gosier et de la bouche, il raffermit les gencives; on en bassine aussi les cancers et les ulcères. On fait avec les sommités d’ache et le sucre , une conserve estimée pour les maux de juntrine, pour les vents , pour pousser les mois et les urines ; on en donne deini-once. J. Bauhin défend aux épileptiqhes l’usage' du céleri , comme leur étant très nuisible. Les feuilles d’ache mangees en salade , ont réussi pour guérir une extinction de voix assez ancienne. La semence d’ache est une des se- mences chaudes mineures. On fait avec le suc d’ache , la farine de seigle et les jaunes 8 A C O d’œufs , tin cataplasme excellent pour le charbon : quelques- uns y ajoutent l’huile rosat. On fait un onguent excellent avec les feuilles d’ache, connu sous le nom il’ Apio , pour faire passer le lait aux femmes qui ne peuvent pas nourrir leurs enfans. On prend parties égales des feuilles de cette plante et de celles de menthe ou baume, qu’on fait bouillir dans du sain-douxj on le passe ensuite par un tamis, et on saupoudre ce qui est passé avec la poudre de semence d’ache ; on applique ce remède chaud sur les mamelles. Cette composition est préférable à celle d’Ettmuller qui emploie le vinaigre distillé. Avec la tige , des feuilles et des fleurs cueillies à la fin du printeins , on fait une eau , et l’onguent Apio mondificatif est excellent dans les tumeurs suppurées des mammelles. Demi-verre , contenant environ deux t\ trois onces de suc d’ache , est très- utile dans l’enflure qui menace l’hydro- pisie : il faut les prendre le matin à jeun. La racine d’aclie entre dans le sirop de chicorée , le sirop apéritif cachectique de Charas , le sirop anti-asthmatique du même, le sirop bysantin , le sirop des cinq racines, et dans celui de cbamæpytis , d’eupatoire , d’endive. La se- mence d’ache entre dans la poudre lithontriptique de Du Renou , et dans la bénédicte laxative. Ache d’eau , ou Berle. ( Siort sive Apium. palustre. ) Cette plante est très-commune au bord des fontaines et des étangs 5 on l’emploie comme le cresson: elle est très-utile dans le scorbut, la rétention d’urine, la suppression des ordinaires, les obstructions du bas-ventre, et les autres ma- ladies chroniques, dans lesquelles il faut rétablir le ressort des parties solides, et la fluidité des liqueurs : çjje est bonne dans la dyssenterie : on peut la substituer à l’Ache ordinaire •dans les bouillons apéritifs. Son suc est préférable à sa .décoction. Voyez Livesche. Acmelle ( Spilanthus acmella , Linn. ) Cette plante , du genre des bidens , est très-commune dans l’ile de Ceylan où elle croît d’environ deux pieds. On en cueille les feuilles avant que les fleurs paroissent ; on les fait sécher au soleil , et on les prend en poudre dans du thé. Souvent on fait infuser là ra- cine , les tiges et les branches dans de l’esprit-de-vin (alcohol) que l’on distille ensuite. On se sert des fleurs, de l’extrait , de la racine et des sels de l’acmelle dans les pleurésies , les coliques et les fièvres. Aconit ( Aconitum anthora , Linn. 751. Aconitum lycoc- toni/rn , Toùrn.) Sa racine qui est vivace , e*t le contrepoison A C O 9 üu thora , espèce de renoncule , ainsi que des autres aconits dont la corolle est jaune , velue , et à trois pistils. Cette es- pèce a cinq pistils 5 elle agit en divisant les humeurs. Les habituns des Alpes en font usage contre la morsure des chiens enragés et la colique. Les aconits dangereux peuvent être em- ployés en fomentation dans des onguens pour la gale et pour faire mourir les poux. Acorus véritable {Acorus odoratus , acorus calamus , Linn. 462. ) C’est une racine longue comme la main, grosse comme le doigt , parsemée de petits nœuds et de filamens , légère , d’une substance raréfiée , rougeâtre au dehors , blanche en dedans , odorante , âcre au goiit ; on l’appelle vul- gairement , mais improprement , calamus aromaticus , avec l’addition d’ officinarum , pour le distinguer du véritable ca- lamus aromaticus , racine d’une espèce de roseau étranger qu’on apporte des Indes Orientales, très-rare en Europe; et celui qui se trouve chez les droguistes, est ordinairement fal- sifié ou corrompu , a perdu son sel volatil , et est devenu inutile ; c’est pourquoi on a recours à l 'acorus odoratus dont nous parlons dans cet article. Ses feuilles sont longues et étroites, approchantes de celles de l’iris. Cette plante croît dans les marais de l’Asie , dans la Lithuanie et dans la Tar- tarie ; elle vient aussi on Angleterre , en Hollande et en France. Les botanistes curieux la cultivent dans leurs jardins. On se sert de sa racine en médecine ; on la doit choisir la plus récente , la mieux nourrie , mondée de ses filamens, dif- ficile à rompre , la plus odorante , prenant garde qu’elle ne soit vermoulue, ce qui arrive souvent. Elle est céphalique, chaude, anti-septique, apéritive , stomachique, cordiale et hystérique. elle résiste à la malignité des humeurs ; elle convient aux maux d’estomac causés par les crudités , au dé- goût, à la digestion viciée, au vomissement et aux autres affection^ semblables, dans lesquelles maladies Chomel dit en. avoir vu de bons effets. On l’emploie principalement dans les obstructions de la rate et du foie , pour faire uriner, dans la colique venteuse et la passion hystérique. Herman n’estime pas seulement l’acorus pour pousser les mois, mais encore pour le scorbut et l’hydropisie ; il l’or- donne aussi dans les fomentations qu’on emploie dans la pa- ralysie , pour fortifier les nerfs. La dose en substance et en poudre est ordinairement d’urt gros, et en infusion d’une demi-once dans de bon vin rosé , ou autre liqueur cordiale. Comme ces racines perdent leur acri- monie et leur sel à mesure qu’elles se dessèchent , on les i o ADO confît , et on en donne la grosseur d’une aveline, le matin à jeun, pour fortifier l’estomac , et réveiller l’appétit. L’acorus entre dans la décoction céphalique, la poudre cé- phalique odorante, l’orviétan, le mithridat, la thériaque , l’electuaire des baies de laurier , dans les trochiques de câpres , dans le diacorum de Mésué , électuaire céphalique auquel cette plante a donné le nom , et qui est souverain contre les maux d’estomac et la goutte. Adène ( Adenia folies palrnatis , foliis spicatis.) C’est un arbrisseau grimpant, dont la tige est verdâtre , de la grosseur du bras , qui croît dans l’Arabie , et qui est très-vénéneux. Forskal dit qu’une potion faite avec la poudre de ses jeunes rameaux , infusée dans une liqueur quelconque , est un poison qui fait enfler le corps , et peut servir à de pernicieux usages. Il regarde le câprier épineux comme l’antidote de ce poison. Adiante , voyez capillaire commun. Adonis ou goutte de sang (Adonis aestivalis^ Linn.) Cette plante annuelle croît partout ; on lui attribue la qualité apé- ritive et sudorifique ; on la croit encore utile contre la goutte et la sciatique. Adoücissans (remèdes). Ce sont ceux qui tempèrent l’acri- monie des humeurs , humectent les parties malades, calment les douleurs , résolvent et dissipent les humeurs âcres ; on joint ces remèdes aux apéritifs , lorsque les indications l’exigent. Les amandes fournissent diverses préparations adoucis- santes. Le suif de bœuf adoucit l’àcreté des intestins. Le lait est par lui-même très-adoucissant. L’avoine, dépouillée de son écorce , et mise en gruau , donne une boisson pectorale , adoucissante et légèrement apéritive. La chair d’agneau est un aliment qui adoucit les humeurs âcres et pituiteuses. Les émulsions de maïs adoucissent la poitrine , et tempèrent l’ar- deur de la fièvre. Les feuilles de bette , appliquées sur la peau , adoucissent les sérosités âcres qui occasionneroient une tumeur ; elles en amollissent la dureté , elles calment aussi l’érosion d’un remède caustique , et c. Le bol d’Armenie , le colcothar ou poudre impériale , le bouillon blanc , les graisses de brochet et de canard , le suif et la cervelle de bouc , et en général toutes les graisses. La mie de pain de froment , et le son de ce même grain, sont des adoücissans, de même que la gomme adragant. Il en est de même des huiles quand elles sont parfaitement douces ; mais ces topiques gras causent sou- vent de l’irritation : l’observation et la pratique instruisent sur la manière et le cas où il faut les employer. AGE it AeAaïC (agaiicus). Manière de champignon blanchâtre qui naît sur le tronc d’un arbre appelé melèse. C’est le seul qui soit propre à être pris intérieurement, quoique la même excroissance se trouve sur les sapins , sur la pesse sauvage et autres arbres. Il y a deux sortes d’agarics , le mâle et la fe- melle : le premier est rond , égal partout , plus rude et plus amer que la femelle , qui a au dedans des veines ou rayures droites, comme des dents de peigne ; et quand on la mâche , elle est douce au commencement, et un peu après amère. Le bon agaric doit être blanc, léger, peu solide, bien friable, doux d’abord , puis amer et styptique , ce qui convient à l’a- garic femelle , pourvu qu’il ne soit pas ligneux , ni long , ni dur, ni pesant. L’agaric se conserve plusieurs années sans perdre sa force , et le dehors vaut mieux que le dedans. On l’emploie en infusion dans l’eau , depuis deux dragmes jusqu’à demi-once , et en substance , depuis un gros jusqu’à deux. Ce champignon s’attache quelquefois par sa viscosité aux tuniques de l’estomac et des intestins, cause des irrita- tions et nausées fâcheuses, et fatigue le malade en remuant les humeurs plus qu’il ne les purge ; aussi ne donne-t-on point ce remède seul. Mais comme c’est un purgatif très- âcre , on le corrige avec le gingembre, la canelle, ou, quel- qu’autre drogue aromatique , ou bien avec quelque sel fixe. On ordonne plus ordinairement les trochisques qu’on prépare avec l’agaric et le gingembre ; leur dose est depuis demi- gros jusqu’à un dans les maladies rebelles et dans les obstruc- tions des viscères. L’agaric convient assez aux personnes su - jettes aux catarrhes et aux fluxions dans la tête. IL est propre a dissoudre les humeurs épaisses et arrêtées dans les glandes et dans les articles ; aussi l’emploie-t-on avec succès dans les maladies du foie , de la rate, du mésentère , dans la jaunisse, les vents, l’asthme humide, la goutte sciatique, le rhuma- tisme , la rétention d’urine causée par des glaires , et dans la suppression des règles; quelques-uns le conseillent dans l’épilepsie. L agaric est dangereux aux femmes , et à ceux qui sont sujets aux hémorragies. On tire de l’agaric un extrait qu'on donne à un scrupule , et une résine qui se prend j usqu’à quinze grains. Il entre dans plusieurs compositions purgatives , entre autres dans la confection hamech , V h iérapic r a , {' hicradiacn- locyntludas , 1 extrait panchymagogue de Crollius et d’Artli- man, dans les pilules cachectiques de Charas , et c. Agératum , plante basse , originaire des Alpes , dont la feuille dentelée , courte et étroite , est un peu amère, et la 32 A G R racine fibreuse et jaunâtre 5 il y en a plusieurs variétés. Cette plante est apéritive cordiale , céphalique et alexitère. Voyez Herbe à éternuer. Agnacat, arbre qui se trouve dans une contrée de l’Amé- rique voisine de l’isthme de Darien. Cet arbre , qui conserve ses feuilles , ressemble au poirier , et porte un fruit semblable à la poire , qui est toujours vert , même dans sa maturité. La pulpe de ce fruit est aussi verte , douce , grasse , a le goût du beurre , et passe pour exciter puissamment à l’amour. Agneau , animal qui naît du bélier et de la brébis. Le suc de la chair d’Agneau est visqueux, humectant et rafraîchis- sant 5 il nourrit beaucoup, et adoucit les humeurs âcres et pi- cotantes ; il devient indigeste s’il est trop jeune et pas assez cuit. Cet aliment est nuisible aux personnes dont le tempé- rament est froid et phlegmatique. Hippocrate indique d’appliquer une peau d’agneau encore chaude sur le ventre des filles dont les règles sont supprimées. On emploie les poumons pour les maladies de poitrine 5 brûlés et réduits en poudre , ils guérissent les meurtrissures faites par des souliers trop étroits. On se sert de son fiel dans l’épi- lepsie ; la dose est depuis deux gouttes jusqu’à huit. La caillete qu’on trouve dans l’estomac , est propre pour résister au venin : c’est la présure dont on se sert pour faire cailler le lait. Agnus castus ( Vitex agnus castus , Linn.) Petit arbris- seau ainsi appelé , parce qu’on prétend qu’il réprime les ar- deurs de Vénus ; il croît en terre maréçageuse. La semence de cette plante est en usage depuis demi- dragme jusqu’à une dragme, en poudre ou bien en émulsion. Dans quatre onces d’eau de nénufar, on délaie demi-once de cette semence qu’on a concassée , et on l’y laisse infuser quelque tems avant de la passer. Ce remède est utile pour calmer les accès de la passion hystérique ; la feuille et les fleurs sont résolutives , et propres en fomentation sur les du- retés de la rate. L’eau où les feuilles et les fleurs ont macéré , est apéritive , également propre à pousser les règles et à déboucher les vis- cères. La décoction de cette plante est capable de dessécher les ulcères intérieurs , surtout ceux de la verge. Wedélius recommande la semence de Vitex pour la gonorrhee. Aghipaume ( Leonurus cardiaca , Linn. 817.) C’est une plante qui vient dans les haies , le long des chemins et dans les décombres , aux lieux incultes , et c. Toute la plante a une odeur forte et une saveur un peu 1 AIL i3 ïimèTe' elle est cordiale, tonique , incisive, apéritive ; les feuilles échauffent , favorisent l’expectoration , constipent , accélèrent la digestion , lorsqu’elle est dérangée par foiblesse d’estomac ou par l’abondance des humeurs pituiteuses. Elle est indiquée dans un grand nombre de maladies de faiblesses , dans le rachitis , dans l’asthme humide, le météorisme avec foiblesse , la rétention du flux menstruel , dans les pâles couleurs et les maladies causées par les vers chez les enfans , lorsqu’il n’y a ni fièvre , ni soif , ni inflammation. Elles sont nuisibles dans les maladies convulsives. Un se sert de ses feuilles écrasées, pilées et appliquées sur les ulcères fétides et sanieux , mais sans un grand succès. Agul ou alhagi ( hedysarurn dictunt alhagi maurorurn , Linn. 745.) Petit arbrisseau épineux, fort branchu , crois- sant en buisson, dont les racines sont longues et rouges; il se trouve en Perse , aux environs d’Alep et de Mésopotamie. Ses feuilles et ses branches se chargent dans les grandes cha- leurs de l’été d’une liqueur grasse et octueuse qui a la consis- tance du miel. La fraîcheur de la nuit la condense , etlaréduit en forme de graines que l’on nomme manne d 'alhagi , et que les naturels du pays appellent trangebin. Ou réunit ces graines de la grosseur des grains de coriandre , et on en fait des pains assez gros , d’une couleur jaune foncé. Trois onces de cette manne dans une infusion de séné , purgent bien , mais cette manne est inférieure à celle de la Calabre. Aiiouai des Indes orientales ( Manghas lactescent , foliis nerii , crassis , venenosis , j as mini flore , fructu persicae simili venenato. ) Cet arbre est de la grosseur d’un poirier ordinaire ; les feuilles et les fruits sont semblables à ceux des poiriers ; le fruit est un poison qui excite le vomissement , et à Aniboine , on se sert de son écorce pour se purger. Ail et Rocambole ( Allium sativum , Linn. 425. Tourn.) On le cultive dans les jardins potagers. Sa racine passe pour contre-poison des plus efficaces. Quelques-uns se croient à l’épreuve du mauvais air lorsqu’ils en ont sur eux; d’autres ont soin d’en prendre un petit morceau dans la bouche , en ■approchant d’un malade. On mêle dans certains pays l’ail avec les alimens , comme un assaisonnement qui en relève le goût. Les propriétés de l’ail les plus éprouvées , sont de résister à la malignité des humeurs, de pousser le gravier et les urines , et de guérir la colique venteuse ; pour cela on le prend inté- rieurement , bouilli dans le lait, en lavement , ou appliqué extérieurement sur le nombril ; on l’ordonne aussi avec succès de cette dernière manière pour tuer les vers des enfans. L’ail À s 4 AIL est très -capable de réchauffer l’estomac , et de réveiller l’ap- pétit. Les habitans de la campagne le regardent comme un cordial universel , et l’estiment autant que la thériaque et l’orviétan 5 c’est pour cela qu’on l’appelle la thériaque des pauvres. Platérus n’avoit pas de meilleur remède dans la peste , que de faire suer les malades avec deux onces d’hy- dromel dans lequel on avoit fait bouillir de l’ail. Galien , Schenkius , Zacutus et Borel confirment par leur expérience la vertu de l’ail dans la colique et pour appaiser les tranchées ; quelques-uns font avaler de grands verres d’eau tiède dans laquelle on a jeté une gousse d’ail hachée grossièrement. Fo- restus rapporte des observations qui prouvent que l’usage de l’ail fait passer les eaux des hydropiques. Lauremberg assure que rien ne soulage plus les scorbutiques que l’ail , et il con- firme son utilité pour la gravelle , le lait où on l’a fait bouillir étant capable d’appaiser la 'douleur de la pierre. Quelques auteurs le recommandent pour l’asthme, et pour faciliter l’ex- pectoration. On emploie ordinairement l’ail en substance, à petite dose', en infusion dans le vin blanc , une gousse dans un demi-setier : lorsqu’on le fait bouillir dans le lait , on en met deux ou trois au plus dans une chopine. D’après Sydenham , on a souvent appliqué avec succès y pendant tout le temps de la suppuration de la petite vérole , de l’ail cuit sous la cendre, et mis à la plante des pieds. On renouvelle tous les jours ce remède. Il soutient le gonflement du visage , fortifie sans échauffer , et facilite la suppuration. Il faut l’appliquer le quatrième jour de l’éruption, jusqu’au dixième seulement. Le suc d’ail mêlé avec l’huile de noix , est excellent pour la brûlure. L’ail et la joubai-be pilés ensemble en consistance de mobile ou pulpe , appliqués sur les parties affligées de la goutte , ont souvent réussi pour en calmer la douleur. Les racines d’ail pilées dans un mortier, et réduites en on- guent avec de l’huile d’olive versée peu à peu dessus , sont un puissant résolutif pour les humeurs froides, et pour faire tom- ber les cors des pieds : la puanteur de cet onguent l’a fait nom- mer moutarde du diable. On s’en sert quelquefoispour adou- cir le cancer. Les habitans des pays méridionaux l’emploient pour faire mourir les vers; ils en frottent le nombril des en- fans. Le suc de l’ail , mêlé avec du miel et du beurre non salé , guérit la teigne et la gale la plus opiniâtre : ce snc mêlé avec du salpêtre et du vinaigre , fait mourir les poux. L’ail a donné le nom à l’électuaire de Allio , estimé pour les maladies conr tagieuses. AIS i5 La rocambole est plus douce et plus en usage dans les alimens. Airelle ou myrtille ( V accinium myrtillum , Linn. 498.) Cette plante qu’on nomme aussi raisin des bois ou morets , est à tige ligneuse haute de deux pieds , rameuse ; elle croît dans les bois , les lieux couverts , montagneux et incultes. Ses baies sont rafraîchissantes, dessiccatives , fort astrin- gentes. Les fruits ou baies de cette plante sont en usage en. médecine ; on en tire le suc qu’on fait épaissir en sirop épais comme du raisiné , en y ajoutaut un peu de sucre : cette com- position s’appelle rob , comme les autres de même nature; elle est excellente pour les cours de ventre, et pour modérer l’ardeur d’une bile enflammée. On en fait un 6irop usité dans le vomissement et le crachement de sang, dans la dyssenterie et dans la toux. On fait aussi sécher ses fruits, et on les donné en poudre depuis un gros jusqu’à deux , ou en décoction jusqu’à demi-once dans la dyssenterie. L’huile de myrtille , par l’infusion ou la décoction de ses baies , empêche les che- veux de tomber , si on en oint la tête. Outre cela on a cou- tume de la mêler avec de l’huile de mastic pour oindre la ré- gion du ventre dans le vomissement , la diarrhée et le choiera morbus. Simon Pauli croit qu’on pourroit substituer le suc épaissi des morets à celui du vrai myrte des anciens , même à l’acacia , à cause de sa vertu astringente. Il y en a qui appliquent sur le sein des accouchées une fomentation faite avec la graine de cet arbrisseau et le sel commun , pour empêcher que le lait n’y vienne. Il y a des cabaretiers qui rougissent les vins blancs avec ces fruits , et qui en augmentent la quantité par le suc de ces baies. Cette falsification n’est pas bonne , mais elle est moins dangereuse que bien d’autres qui se pra- tiquent. On se sert du même suc pour teindre les toiles , le linge et le papier en bleu , ou plu tA t en violet. Dans la*Louisiane , ce fruit est fort estimé ; en l’écrasant dans l’eau , et le soumettant à la fermentation , on en fait une liqueur fort agréable. Aisselles ( mauvaise odeur des.) Il est souvent dangereux de supprimer cet écoulement , mais on peut prévenir cet in- convénient en changeant souvent de linge , en lavant souvent cette partie avec de l’eau fraîche. Remèdes : une once de moëlle , de la racine d’artichaut bouillie dans une livre et de- mie de vin, presqu’à la diminution du tiers; on en boit un coup en sortant du bain et après le repas. — Le café usé habi- tuellement à la manière ordinaire , diminue l’odeur désa* 16 A L G gréable de la sueur. — On peut encore boire souvent de la décoction de racine d’asperge. Alaterne. ( Rhamnus alaternus , Linn.) Cet arbuste a différentes espèces et variétés qui s’élèvent facilement de graines. Les leuiiles sont rafraîchissantes et bonnes dans les gargarismes contre les inflammations de la bouche et de la gorge. Alcan a. Nom de la racine de buglose dont on se sert pour teindre en rouge : ses feuilles infusées dans de l’eau donnent une couleur jaune , et dans un acide , comme le vinaigre , une couleur rouge. Des fruits de cette plante on exprime une huile d’une odeur très-agréable dont on fait usage en médecine. Si on prépare la racine de cette plante avec de la chaux vive , on obtient une belle couleur de rose brillante dont les Orientaux se servent pour leurs dents et leur visage. Alcée ou Bimauve. ( Malva Alcea , Linn. ) Plante qui ne diffère d’avec la mauve, qu’en ce que ses feuilles sont découpées plus profondément : elle croît dans les champs ; il y en a de plusieurs espèces. Cette plante peut servir au défaut de la mauve et de la guimauve. Les fleurs sont utiles dans la toux et l’astlime convulsif, dans la soif de la fièvre , les ardeurs de poitrine , d’estomac , des intestins , des voies urinaires , dans les maladies inflammatoires , et les mala- dies douloureuses de l’abdomen : elles maintiennent le ventre libre. La plante est émolliente , adoucissante et laxative. Elle peut, comme la mauve, passer pour une des quatre premières herbes émollientes. Les feuilles et les fleurs en lavement sont indiquées dans la rétention des matières fécales, dans le ténesme, la dys- senterie. Les feuilles, sous la forme de cataplasme relâchent la portion des ligamens sur lesquels on les applique , calment la douleur , lachaleur ,1a dureté des tumeurs phlegmoneuses. Les fleurs récentes se prescrivent depuis demi- drachme jus- qu’à une once , en infusion dans six onces d’eau , et sèches depuis huit grains jusqu’à deux drachmes en infusion dans cinq onces d’eau. La racine a les même vertus. Algarotii (poudre. ) C’est une poudre blanche faile avec le beurre d’antimoine ( muriate d’antimoine sublimé) liquéfié et jeté dans l’eau tiède , lavé plusieurs fois , séché et mis dans une phiole pour servir au besoin. Il faut employer cette poudre avec beaucoup de prudence. Elle purge par haut et par bas : on la donne dans les fièvres quartes et intermit- tentes, et dans tous les cas où il s’agit de purger fortement. A L L tf La dose est depuis deux grains jusqu’à Luit dans du bouillon et autre liqueur. Cette poudre doit être bien blanche , et faite avec l’huile glaciale ou beurre d’antimoine (muria^e d’anti- moine sublimé) , c’est-à-dire celui qui est fait avec le régule» Aigue ( Alga ). Genre de plante qui croît en grande quantité le long des bords de la Méditerrannée et ailleurs. Cette plante est apéritive , vulnéraire et dessiccative. Aliaire , ( Hesperis a Ilium redolens , Tou ru. Erysimurrt alliaria , Linn. ) Cette plante vivace dont la tige s’élève à deux pieds environ , croit dans les bois , les prés et le long des haies , a un goût et une odeur d’ail d’où elle tire son nom. Elle est diurétique , incisive, carminative , expecto- rante. Les feuillesdiminuent quelquefois l’oppression, rendent l’expectoration plus libre dans l’asthme pituiteux, dans la toux catarrhale , et contre les ulcères carcinomateux. Quel- ques-uns regardent cette plante comme excellente dans le scorbut , contre la gangrène humide , etc. ün ne se sert que de l’herbe ; on en fait des décoctions et des cataplasmes. La graine d’aliaire est recommandée contre les vapeurs his- tériques , en appliquant sur le bas-ventre un emplâtre ou cataplasme de cette graine pilée et le vinaigre. Les feuilles fraîches se donnent depuis deux drachmes jusqu’à une once dans cinq onces d’eau; les feuilles sèches depuis demi-drachme jusqu’à demi-once , dans cinq onces d’eau également, ün applique ses feuilles vertes broyées sur les dartres. Alisier ou Allier. ( Crategus folio subrotondo , ser- rato , subtusincano , Tourn. Crategus aria , Linn. ) ('et arbre qui s’élève droit acquiert la grandeur et la hauteur des poiriers, son fruit est âpre et astringent, on peut s’en servir dans les crachemens de sang. Alkekenge. Voyez Coqueret. Alléluia , Pain a coucou. ( Trifolium, acetosum vuU gare . ) C’est une petite plante odorante qui croit dans les hautes forêts , et dans les lieux ombrageux. On emploie toute la plante, par poignées, dans les ti- sanes et dans les infusions propres à modérer la trop vio- lente agitation du sang: on la préfère à l’oseille pour les bouillons des malades , dans les fièvres malignes et ardentes, dans lesquelles le cerveau est menacé d’inflammation, et attaqué par les délires : elle est propre lorsque la langue est noire et sèche, et que les saignemens de nez fréquens marquent la dissolution du sang par un âcre volatil trop exalté; alors les ncidps végétaux, tels que cette plante , le citron , l’orange , les sucs de grenade , d’ épine-vinette ? 2, i8 A L O etc. sont d’une grande utilité , aussi bien que les alkalis fixes et absorbans , comme les coraux, les yeux d’écrévisses , etc. L’ alléluia , ou son eau distillée, est employée avec succès dans ces circonstances ; elle appaise la soif excessive des malades, et tempère les ardeurs de la fièvre: elle rafraî- chit et purifie les humeurs 5 elle fortifie le cœur , et résiste au venin. La décoction de l’alleluia avec de l’anis , faite dans du vin , est un remède excellent contre la jaunisse ; faite en eau sans anis , et gargarisée, elle est bonne contre la pourriture des gencives , les ulcères de la bouche et les inflammations de la gorge. On l’ordonne en julep depuis quatre jusqu’à six onces, avec une once de sirop de limon 5 ou bien on met une poignée dè feuilles fraîches infuser dans un bouillon de veau. Toute la plante, macérée dans de l’eau tiède , lui communique une saveur agréable , si l’on y ajoute un peu de sucre. On en fait un sirop , une eau , et une conserve très-utiles dans les mêmes maladies. Cette plante est aussi apéritive et hépatique ; on s’en sert avec succès dans les maladies du foie et des reins , lorsque ces viscères sont menacés d’inflammation , et qu’il commence à se former quelque obstruction dans leurs glandes. Rien n’est plus efficace pour corriger l’aride vicieux ren- fermé dans le sang, qui cause la plupart des maladies, que de boire, trois heures avant le repas, un verre d’eau où on a fait bouillir de l’alleluia. Appliqué surla tète en forme de cataplasme , il appaise les maux de tète de cause chaude. Son jus fait disparoître les verrues. Wilis estime cette plante dans l’espèce de scorbut où les sels sont trop âcres , et le soufre du sang trop exalté. Simon Pauli en conseille l’usage pour les ulcères de la bouche , qu’on appelle aphthes. Le suc de la plante, les feuilles mâchées , ou l’eau distillée , sont également bons. L’alleluia pilé , et appliqué sur les loupes , on le réitère deux fois par jour , jusqu’à ce qu’elles soient percées , ou même fondues. Ce remède a été certifié expérimenté. L’a!- lelnia entre dans l’onguent martiatum. Aloe ou Aloès , {Aloès , Linn. 4^9. ) L’aloès est un 6UC épaissi, dont on trouve trois sortes , que la plupart des auteurs croient être tirées de la même plante par ex- pression ou par incision , lesquelles ne diffèrent que par le degré de pureté. ta première espèce d’aloès est appelée aloès succotrin , ( aloe succotorina ); soit, comme l’avance Pomet dans son histoire des drogues, parce que c’est un suc concret j soit' - A L O j 9 comme il est plus vraisemblable , parce qu’il vient de Pile de Soccotora sur la mer Rouge. Cette espèce d’aloès est la plus pure et la plus en usage; elle est d’un jaune tirant sur le rouge foncé, luisante, friable en hiver, qui s’amolit aisément en été, et dont l’odeur approche de celle de la myrrhe. Il doit être employé de préférence pour purger à cause de l’excès des parties extractives qu’il contient. La seconde espèce est V aloès hépatique , ( aloe hepatica ) , ainsi appelée parce qu’elle est de la couleur du loie , d’un rouge plus obscur que la précédente, et d’une substance moins pure. Ün emploie ces deux espèces de la même ma- nière, et on s’en sert indifféremment pour en tirer l’extrait. La troisième s’appelle aloès caballin , parce qu’il n’est en usage que pour les chevaux ; il est si noir et si rempli d’ordures, qu’on doit le rejeter comme le marc des autres: aussi n’a-t-il pas grande vertu. La quatrième espèce est l’ aloès en calebasse ou des bar- bades. Nouveau , il ressemble à l’aloès caballin ; en viellis- sant il devient hépatique ; gardé jusqu’à ce qu’il soit cas- sant il passe pour aloès succotrin , lucide et transparent. Quelques auteurs modernes doutent , avec raison , si ces quatre espèces d’aloès viennent de la même plante , étant dif- férentes par l’odeur et la qualité : c’est pour cela qu’on cite les différens noms des espèces d’aloès , dont ils soup- çonnent que ces sucs épaissis sont tirés. Quoi qu’il en soit, on les apporte de Perse , des Indes et des îles d’Amérique. On n’emploie que les deux premières sortes , qu’on pré- pare, avant de s’en servir, par une lotion réitérée avec les sucs de roses ou de violettes : on tire ensuite l’extrait de cette masse, après l’avoir fait dissoudre dans l’esprit-de-vin, filtrer et évaporer. (Jet extrait, ainsi préparé j s’ordonne à la dose de douze ou quinze grains au plus, en opiats ou en pilules^ à cause de son insupportable amertume. Il rapporte aussi la manière de tirer le suc des feuilles , et les dilferences de qualité de ces sucs, sur le récit de Herman et de F. Columna. On le croit composé de deux substances : l’une résineuse, bal- samique et vulnéraire, qu’on tire par l’esprit-de-vin (alcohol) ; 1 autre gommeuse et visqueuse , qui est purgative , que l’on tire avec l’eau et les sucs aqueux. L aloès convient aux mélancoliques , aux personnes sujettes aux vers , aux aigretirs d’estomac , et à celles qui sont af- fligées de maladies chroniques et opiniâtres , causées par des obstructions dans les viscères; il est contraire aux fèmiües 20 A L 0 enceintes, car il excite un trop grand mouvement dans le sang. Comme il est fort atténuant , il ne convient point dans les crachemens de sang, et en général, dans toutes les maladies qui l’affectent , mais seulement dans les ma- ladies de la lymphe et de la bile engorgée par épaississement. L’usage modéré de l’aloès est utile à ceux qui vivent dans la bonne chère 5 leur estomac fatigué par le travail con- tinuel de la digestion , a quelquefois besoin d’être ranimé par ce remède amère ; son usage seroit dangereux aux gens sobres. La teinture d’aloès est tonique , emménagogue : orr s’en sert à l’extérieur pour arrêter les progrès de la carie. L’eau distillée de cette plante est employée efficacement par les Egyptiens contre la jaunisse , la toux et l’asthme. L’aloès ne donne pas plus les hémorroïdes que les autres purgatifs , et certainement moins que le séné et le diagrède ; il est vrai qu’il ne convient pas dans les maladies des in- testins, des reins et de la vessie. S’il réussit dans la sup- pression des règles , c’est uniquement parce qu’il rectifie les digestions , rétablit l’action de l’estomac , embarrassée par l’épaississement du suc gastrique. L’amertume de l’aloès prouve assez son utilité dans les cas d’empâtement des ca- naux biliaires , qu’une pituite épaisse et glaireuse engorge : aussi l’aloès est la base des pilules de Stahl et des pilules stomachiques et purgatives. Les pilules angéliques ou de Francfort en sont presque entièrement composées , aussi bien que celles qu’on appelle les grains-de-vie , et qu’on avale avant le repas. L’aloès entre aussi dans l’ hieradiacolocyn- thidos , dans l’extrait catholique de Francfort et de Sennert , dans les pillules cachectiques de Charas , dans celles diam- bra de la Pharmacopée de Londres, dans les pestilentielles ou fétides , et dans les pilules tartarées de Schroder. L’a- loès donne le nom au dialoë ou hiera-picra de Galien; et il entre dans l’&lixirde propriété de Paracelse, dans le baume du Commandeur, et dans plusieurs autres compositions vul- néraires et détersives , étant très-propre à résister à la pour- riture. Aloides, ( Aloe palustres). Plante vulnéraire qui a la feuille de l’aloès , seulement un peu plus courte, plus étroite, 'bordée d’épines et chargée de gousses semblables à des pattes l’écrivisses. Alose. Poisson de mer qui passe dans les rivières. Dans la tête de ce poisson on trouve un os pierreux , qui est alkali et propre pour dissoudre la pierre, faire sortir la gra- yelle , et absorber les acides. 21 ALU Alouette, ( Alauda. ) Petit oiseau assez connu; il y en a de deux espèces , une qui a une huppe sur la tête , et l’autre qui n’en a point. Le cœur de l’alouette huppée , lie sur la cuisse, empêche la colique : ce cœur avalé tout chaud , et l’alouette rôtie ou calcinée avec ses plumes, produisent le même effet. La dose est d’une cuillerée ou deux durant quelques jours de suite. Le sang bu chaud avec du vinaigre fort, ou du vin chaud, est un secours très-efficace pour les graveleux. Hoëfferus s’est garanti lui-même de la néphré- tique à force de manger des alouettes, qui excitent puis- samment les urines. L’usage en est très- bon à ceux qui ont de la disposition à la gravelle. Althea , ou rose de Chine ou de Cayenne , ( Lavatera triloba , Linn. ) Cet arbrisseau à racine ligneuse, pivotante et fibreuse , a , en médecine , les mêmes propriétés que les plantes malvacées , il est mucilagineux et émollient. Alun ou sulfate alumineux. Sel acide minéral, qu’on tire d’une espèce de pierre de différentes grosseurs et couleurs , qui se trouve dans des carrières , en Italie , en France , en Angleterre. On calcine cette pierre , et l’on en tire ensuite l’alun par des lotions , filtrations et congélations , comme on tire le salpêtre : il y en a de plusieurs espèces. Celui qu’on appelle alun de Rome, est rougeâtre et transparent en dehors; et l’alun de roche ou de glace est clair, blanc et transparent comme du cristal ; on l’apporte d’Angleterre ; il est moins fort que celui de Rome. L’alun est d’un goût acide styptique , on l’emploie inté- rieurement et extérieurement pour arrêter toutes les hé- morrhagies , ainsi qu’on dira ci- après en parlant des pillules astringentes de Helvétius. On en mêle dans les garga- rismes pour les inflammations de la gorge. On s’en sert pour nettoyer et pour raffermir les dents ; on en fait dessécher ou calciner» sur le feu pour le priver de son phlegme ; on l’appelle alun brûlé; il est escarotique : on' s’en sert pour consumer les chairs baveuses et les excroissances. Pour les entorsses récentes l’alun est un remède assuré. Aussitôt qu’on s’est donné une entorse , si on n’a pas de l’alun de roche ou de glace sous la main , il faut aussitôt plonger la jambe dans l’eau la plus froide , et même la re- nouveller de temps-en-temps jusqu’à ce qu’on se soit pro- curé de l’alun. On casse alors plusieurs œufs frais , au moins trois ou quatre , on sépare le jaune d’avec le blanc , on met le blanc sur une assiette d’étain , on frotte ces blancs- contre l’assiette avec un morceau d’alun, gros comme une noix, 2.2, A M A en tournant circjilairement ; l’étain fait office de râpe et, détache des particules très-fines et très-déliées de l’alun ; ces particules s’unissent avec le blanc d’œuf et forment une pâle blanchâtre que l’on applique dans cet état sur la partie où s’est formée l’entorse. On l’enveloppe bien 5 on renou- velle l’appareil deux fois par jour ; il est rare qu’après vingt- quatre ou vingt- six heures de repos l’entorse ne soit en- tièrement dissipée. Aï.uyne. Voyez Absynthe. Alysson , ( Alysson incanum , serpilli folio , fructu nudoy Tourn. ) Cette plante annuelle et assez commune porte une petite fleur jaune ; il y en a de plusieurs espèces , quelques- unes abondent en sel volatil âcre, ce qui pourroitfaire soupçon- ner qu’elles seroient utiles dans les affections scorbutiques. Amande , ( Amigdalus communis , Linn. 677.) Fruit d’un arbre appellé en français amandier , qu’on cultive dans les jardins» Le fruit de cet arbre est fort en usage dans la médecine et dans les alimens:on le confit étant encore vert, avec son écorce ; on couvre l’amande de sucre , et on en fait des dragées : on la mange dans les meilleures tables, et on l’emploie ordinairement dans les émulsions rafraîchissantes , au nombre de douze ou quinze sur chaque pinte d’eau , avec les autres semences froides. L’amande est pectorale et adou- cissante ; l’huile qu’on en tire par expression , sans le se- cours du feu, mêlée avec partie égale de sirop de capil- laire ou autre , et sucée à petite dose et à plusieurs reprises , avec un petit bâton de réglisse émoussé en l'orme de brosse , est un remède très-propre pour adoucir l’âcreté de la toux opiniâtre , sur-tout pour les enfans. L’huile d’amandes douces est très-anodine : on en donne , avec succès, pour appaiser les tranchées dans la colique et dans la dyssenterie ; on en mêle dans les juleps adou- cissans , à dose d’une once , avec autant de sirop de né- nuphar ou de pavot blanc; on en donne aussi dans les lavemens émolliens , à deux ou trois onces. Une des meilleures purgations dans la pleurésie-péripneu- monie et dans le rhume , est de donner dans un bouillon deux onces de manne et trois onces d’huile d’amandes douces , quand il est temps de purger. Pour les tranchées des femmes après l’accouchement, on donne, avec succès, une potion faite avec deux onces d’huile d’amandes douces, une once de sirop de capillaire, et au- tant de sucre-candi eu poudre. Pour les eid'aus nouveaux- A M A 23 nés , les Italiens , suivant Baglivi , font une panacée de ce fruit. ^ . r Les amandes amères sont détersives et apéritives; elles emportent les obstructions du foie , de la rate et du mé- sentère, selon Simon Pauli. Elles occasionnent aux oiseaux et à |a plupart des autres animaux , des convulsions mor- telles , excepté à l’iioinme, effet qu’il faut attribuer à la grande sensibilité des fibrilles nerveuses de l’estomac de ces animaux. Leur huile est propre à déterger l’humeur épaissie dans la cavité des oreilles , qui cause souvent la surdité et les sifflemens ; mais il n’y en faut pas trop mettre , de peur de causer un relâchement à la membrane du tambour. Elle enlève les taches du visage qui viennent du soleil. Boisson amendée , nourrissante et rafraîchissante propre à adoucir les âcretés du sang, et à provoquer le sommeil et très-utile dans la pleurésie et l’éthisie. On pile deux onc-, s d’amandes douces des plus nouvelles , on fait bouillir légè- rement dans de l’eau une demie poignée d’orge mondé. On jette cette première eau , et on lave encore l’orge dans d’autre eau chaude , jusqu’à ce qu’il soit bien cuit: on le fait bouillir ensuite dan^ une suffisante quantité d’eau jusqu’à ce qu’il commence à crever , on retire alors la décoction de dessus le feu et on la laisse réfroidir. On pile les amandes dans un mortier de marbre , avec un pilon de bois , et quand elles commencent à se mettre en pâte, on y verse peu-à- peu une livre de la décoction d’orge pour faire un lait qu’on coule avec expression et dans lequel on Oit fondre une once et demie de bon sucre. Si on veut rendre ce lait plus délicieux , on y mêle une once d’eau de Heur d’orange ou quelqu’autres aromates. J. Bauhin , après Marcellus Virgilius , assure que les amandes mnères sont un mortel poison pour les chats, et, après LuCzuis , qu’elles tuent aussi les poules : on en dit autant des renards. La gomme d’amandier est astringente, et par sa visco- sité elle adoucit les tranchées de la dyssenterie, prise eu dissolution dans une décoction astringente. Amau ANTiiE , ( Amaranthus maximus , Tourn. Arnaran- thus cn.uda.tus , Linn. i/p6. ) On élève aisément l’amaranthe de graine dans les jardins , où on en cultive plusieurs es- pèces, à cause de la beauté de leurs couleurs. La décoc- tion de ses fleurs est utile dans le crachement de sang, et dans les autres hémorragies ; sa semence 6e donne avec M A M B succès à un gros comme celle de plantain , dans tout® sorte de cours de ventre. Comme cette plante est très-astringente, il y auroit du danger d’en faire prendre aux femmes et aux filles dans le temps de leurs règles , dont elle pourrait causer la suppression. Ambai’ba de Marcgrave , ou bois à canon , ou bois trom- pette. Il y a le franc et le bâtard. Cet arbre est de moyenne grandeur } on le trouve à la Guiane , à la Jamaïque , mais notamment au Brésil. Le haut du creux du tronc donne une espèce de moelle que les nègres mettent sur leurs bles- sures 5 la pellicule du dedans du bois étant ratissée, guérit les chancres, s’ils ne sont pas vénériens, en renouvellant l’usage de cette poudre soir et matin ils disparoissent en huit jours. L’ambaïba distillé par une incision faite à son tronc , a une liqueur huileuse astringente. Ambaïtinga. Arbre du Brésil considéré comme une seconde espèce de l’ambaïba. On tire des petites vessies qui sont au haut de cet arbre, une liqueur huileuse, que les Indiens estiment être un baume précieux pour les plaies , les humeurs froides, et les maux d’estomac. Ambake. Grand et gros arbre des Indes , dont le fruit, de la grosseur d’une noix , jaune , étant mûr , d’une odeur agréable, se confit dans le sel et le vinaigre et sert, selon Lémeri , a exciter l’appetit et faire couler la bile. Ambre jaune ou succin , ( Succinum seu Karabe ) mé- lange de gomme et de résine qui sortent des peupliers , des pins et des sapins , et qui ayant été confusément portée par les vents de la mer Baltique , s’y incorporent avec du sel et s’y perfectionnent , et ensuite sont jettes par les vagues sur le rivage. On doit choisir l’ambre jaune ou succin en beaux morceaux, durs, clairs, transparens , attirant à soi des brins de paille , et plusieurs autres petits corps légers quand on a un peu frotté ce succin sur la main, et qu’on l’a approché de ces petits corps. Le succin est chaud , dessiccatif, corroboratif, astringent et céphalique. Il fortifie le cœur, l’estomac et le cerveau. Il convieut aux catarres , à l’apoplexie, épilepsie, léthar- gie, au vertige, aux ilux de ventre, et flux de sang, il résiste au venin. La dose est depuis dix grains jusqu’à demi- dragme. Les colliers d’ambre jaune empêchent les défluxions Sur la gorge: on en fait aussi brûler sur le feu pour en re- cevoir la fumée, qui modère la violence du rhume du cer- veau et des catarres , et est bonne contre l’esquinancie 3 reçue par la bouche. \ A M M s5 On en fait des trocliisques, du sel, et de l’huile tirée chimiquement , qui , par dedans et par dehors fait des merveilles dans les maladies du cerveau , ci - dessu* marquées. Ambroisie ou thé du Mexique, ( Chenopodium Ambro - sioïdes , Tourn. Linn. ) Cette plante annuelle originaire du Mexique se sème d’elle-même dans les jardins où on en a una fois semé. Elle est entièrement aromatique et d’une odeur très-agréable : elle est regardée comme stomachique , apé- ritive , anti-atshmatique. L’herbe s’emploie en décoction , et les sommités fleurie* en infusion théiforme. Quelques auteurs lui attribuent la vertu de pousser les écoulemens périodiques et les vidanges , soit qu’on l’applique extérieurement sur la région de la ma- trice en forme de cataplasme , après l’avoir fait bouillir dans du vin , soit qu’on le prenne en infusion. Malhiole dit avoir guéri des personnes qui crachoient du pus, par l’usage de la plante réduite en poudre , et incorporée avec du miel. On s’en sert extérieurement en cataplasme , pour nettoyer les anciens ulcères des jambes. Amidon, ( Atnidum .) Pulpe de froment amollie, tirée par le moyen de l’eau commune , et séchée. Il doit être très -blanc, net, en morceaux assez gros , friables. Il est pectoral ; il épaissit et adoucit les sérosités âcres qui tombent du cerveau ; il arrête le crachement de sang : il est propre pour les maladies des yeux. Ammi , ( Ammi vulgare , Tourn. 3o4- Ammi majus , Linn. 349.) Cette plante s’e trouve dans les prés : sa semence est une des quatre semences chaudes mineures 5 on l’emploie dans les infusions et dans les décoctions carminatives , de la même manière et à la même dose que les autres. Outre la vertu carminative de cette semence, elle est propre dans les ma- ladies dc.l’estomac , et quelques auteurs la recommandent contre la stérilité des femmes; il faut alors en prendre un gros en poudre dans du lait ou du vin, de deux jours l’un , trois heures avant dîner , et en prendre quatre ou cinq jours de suite ; il ne faut pas que la femme couche avec son mari les jours qu’elle en usera : c’est ainsi que Mathiole et Frei- tagius s en sont expliqué. Simon Pauli est de ce sentiment , et ilajoute que cette graine est bonne pour les lleurs-blanches ; mais alors il faut donner auparavant à la malade un lave- ment fait comme il suit : aristoloche longue et ronde, de c lacune deux dragmes ; racines de gentiane et de zédoaire , ue chacune un gros; lierre terrestre, petite centaurée et ^6 A M O romarin, Je chaque une poignée; mélisse et armoise, da chacune demi-poignée; faire du tout une décoction dans suffisante quantité d’eau pour un lavement. Simon Pauli ordonne la poudre plus composée , et sui- vant cette recette : feuilles de Véronique sèches et semence d’annni , de chacune demi-once ; petit cardamone et canelle, de chacune deux gros ; sucre-candi , environ trois gros ; mettre le tout en poudre fine, et en donner un gros pour chaque prise. La semence d’ammi est employée dans la thériaque , dans le six-op de bétoine composé , dans la poudre diacalaminth.es , dans celle diacimini de Nicolas d’Alexandrie , dans la dia- lacca magna de Mésué, dans l 'aurea Alexandrina du même auteur, dans l’électuaire des baies de laurier de Rhasis , et dans l’emplàtre de mélilot. Ammoniac ou Arseniate ammoniacal , voyez Gomme am- moniaque; sel ammoniac. Amome ( Amomum .) L’amome en grappe est un fruit qui vient des grandes Indes. Les auteurs sont fort partagés sur la plante qui porte le véritable amome que les anciens de- mandent dans la composition de la thériaque. On n’entre point ici dans une question qui nièneroit trop loin , on peut consul- ter Ray , ou Jean Bauhin ; il suffit de dire que ce fruit n’est pas rare en Europe : c’est une espèce de grappe longue de deux pouces environ , fort serrée , composée de grains at- tachés le long d’un nerf qu’elles entourent jusqu’à son extré- mité ; chaque fruit est une espèce de gousse triangulaire , dont les angles sont arrondis , et terminés vers le sommet par un bouton ; ce fruit est divisé en trois cellules rem- plies de semences serrées les unes contre les autres , d’un rouge brun et foncé , d’une odeur et d’une saveur qui ap- prochent de celle du camphre. Ces semences sont fort âcres et aromatiques, elles sont assez semblables à celles de la maniguette ; ce qui fait qu’on les confond et qu’on les subs- titue l’une à l’autre ; elles ont à-peu-près la même vertu. L’amome passe pour contre-poison, et un cordial capable de ranimer un sang trop ralenti , de réparer les esprits dis- sipés, et de faciliter la digestion. La dose est une dragme en poudre, infusée dans six onces de vin blanc. Il entre dans la thériaque d’Andromaque le père , dans celle qui est réformée, et dans la bénédicte laxative. On donne le nom d’amome à plusieurs autres sortes de fruits; i°. à la graine de girofle; a”. au poivre de la Ja- maïque ; 3°. à une plante ombellifère dont la semence est A N A £7 cirminative ; 4°* enfin, au fruit d’une espèce de morello appelée amomum Plinii of/icin. Amourette franche , ( Solanum non aculeatum ). Cette plante croît de la hauteur de cpiatre à cinq pieds environ dans les endroits incultes et arides. Sa racine prise en dé- coction, passe pour appaiser l’ardeur de la fièvre , et mêlée avec le cardamone pour guérir les coliques venteuses , son jus et celui des feuilles pour être stomachique. On fait aussi bouillir ses feuilles et ses fruits avec un peu de chaux et de sucre , ce qui produit un puissant vulnéraire matu- ratif pour la guérison des plaies. Anacarde. Fruit qui vient des grandes Indes. C’est une espèce de noyau applati , noirâtre , brillant , long d’un pouce environ , terminé en pointe mousse. Sous une double en- veloppe fort dure , il renferme une amande blanchâtre , douce à-peu-près comme l’amande de la châtaigne. Entre les deux enveloppes est une substance fongueuse remplie d’un suc mielleux , âcre et brûlant. Ces fruits verds passent pour un dangereux poison ^ et préparés , pour un bon purgatif. On en préparoit au- trefois un miel et une confection. On attribue à la liqueur onctueuse qui est dans la coque les mêmes propriétés que celles de la noix d’acajou. L’anacarde est mis au rang des plantes alexitères et cordiales , mais il est prudent de n’uscr de ce fruit que sous la conduite d’un médecin habile. Anagyris on bois puant , ( Anagyris fœtida , Linn. Tourn. 647. ) Cet arbrisseau dont les fleurs sont d’un beau jaune, et l’écorce de couleur cendrée, puante, si onia lrotte un peu fortement , croît facilement dans les climats chauds , il réussit mal dans les autres , à moins d’être bien exposé et bien abrité. On lui attribue une vertu emmé- nagogue et anti-hystérique ; les feuilles passent pour réso- lutives , et les semences pour vomitives. Ananas , ( Ananas aculeatus , fructu ovato , carne al- bidd , Tourn. 653. Bromcliae ananas , Linn. ) L’ananas est un fruit délicieux. Né dans les Indes Orientales , transplanté dans les Occidentales , et ensuite en Europe, où il n’est venu qu’avec les secours des serres chaudes , et d’une culture dispendieuse et recherchée, il faut trois années au moins pour voir sa tige fleurir , et près de six mois pour la voir au point de perfection. Ce fruit est d’a- bord vert, et ensuite en mûrissant il jaunit d’une belle couleur orangee. Il n’est pas seulement agréable au goût , il est aussi fort salutaire; il facilite la digestion sans la a8 ANC précipiter , il ranime l’estomac sans l’échauffer. On en fait un sirop tres-bon pour la coqueluche des enfans. James dit qu’on tire par expression le suc de l’ananas , et qu’on en fait un vin excellent , qui vaut presque la mal- voisie , et qui enivre. Il est propre pour fortifier le cœur, pour réveiller les esprits ; il arrête les nausées , il excite les urines. Les femmes enceintes doivent s’en abstenir, car il les feroit avorter, au rapport du même auteur. On fait encore avec ce fruit une espèce de limonade très- rafraîchissante dont il faut faire peu d’usage, car elle re- froidit l’estomac et trouble la digestion. Lémery ajoute qu’on confit les ananas ; et que cette con- fiture est propre pour réveiller la chaleur naturelle , et pour fortifier les personnes qui sont d’un tempérament foible. Michel - Bernard Valentinus, dans son histoire réformée des plantes exotiques, rapporte, d’après Cleyer, que l’a- nanas passe pour être un diurétique et un lithontriptique très-puissant. Anchois , ( Apua , clupea encrasîcolus , Linn.) Petit pois- son de mer très-connu et très-délicat dont les anciens fai- soient , après l’avoir fendu et liquéfié dans sa saumure , une sauce qu’ils appeloient très-précieuse , et qui servoit d’assaisonnement aux autres poissons. Elle excitoit l’appetit , facilitoit la digestion , ainsi que l’anchois pris modérément. Ancolie , ou gants de Notre-Dame , ( Aquilegia sil- vestris , Tourn. Aquilegia vulgaris , Linn. jS'z.) Cettè plante qui s’élève à la hauteur de deux pieds environ , croit au bord des bois , sur les côteaux un peu froids. La racine , les fleurs et la graine sont en usage ; ces par- ties sont apéritives , diurétiques, sudorifiques, détersives et anti-scorbutiques. Tournefort s’est étendu sur les différentes qualités de l’ancolie dans son histoire des plantes des en- virons de Paris, en rapportant ce que les meilleurs auteurs en ont dit: voici ce que l’expérience a le mieux autorisé. La poudre de sa racine à un .gros , bue dans un verre de vin, appaise la colique néphrétique. Sa graine à la même dose , mise en poudre , et mêlée avec un peu de safran , et délayée dans un verre de vin , est très-utile dans la jaunisse. On fait avec cette semence concassée et bouillie légèrement dans l’eau d’orge , un gargarisme propre à nettoyer les ulcères des gencives dans le scorbut , et ceux de la gorge dans l’esquinancie :pour bien nettoyer la bouche et affermir les gencives, la teinture des fleurs d’ancolie , tirée avec l’esprit- de-vin (alcoliol) , est excellente; pour la rendre plus efficace , ANE 2.9 on peut la mêler avec deux fuis autant de teinture faite avec deux onces de gomme laque et deux gros de mastic en larmes , dissoutes dans chopine d’esprit-de-vin , et bouillies légèrement pendant demi-quart d’heure sur un feu clair. Andira ou Angelin à grappes, ( Angelin racemosa fo~ liis juglandis. ) Arbre du Brésil et des Antilles, dont le fruit de la forme et de la grosseur d’un œuf renferme un noyau qui contient une amande jaunâtre d’un mauvais goût tirant sur l’amer et sur l’acide. On pulvérise le noyau de ce fruit., on le donne à la dose d’au-dessous d’un scrupule contre les vers; une plus forte quantité einpoisonneroit. Androsace , ( Androsace vulgaris , Tourn. ia3.) Plante basse qui croît dans les parties méridionales de la France. C’est un puissant apéritif. Ane, ( Asinus ): animal à quatre pieds. L’ongle ou la corne du pied de l’âne est le substitut de la corne du pied d’élan contre le mal caduc ; la prise est de demie drachme tous les jours durant un mois ; le crâne en poudre lait le même effet. La cendre de la même corne enduite avec de l’huile , résout les écrouelles, guérit les engelures ou mules; con- solide les fentes de la peau, dissipe les apostumes , et lève l’ongle des yeux, étant mise dedans avec du lait de femme. La même corne en parfum , réveille par son odeur les femmes épileptiques et hystériques , et appaise les douleurs des hé- morroïdes , reçue par le bas sur la chaise percée. Le sang pousse par les sueurs ; on le tire derrière les oreilles au printemps, on le reçoit sur un linge qu’on met infuser dans quelque boisson. Michael et Hartman en ont guéri plusieurs maniaques; on faisoit l’infusion dans de l’eau , ou dans une décoction de mouron à fleur rouge, ou de millepertuis. Le lait d’ânesse nourrit etdéterge puissamment; il convient par cette raison à la phtisie, aux maladies d’estomac, à l’abscès des reins , au calcul de la vessie , à la goutte : il agit en lâchant le Ventre, et en détergeant les canaux uri- naires. La prise est de quatre onces à dix. L’usage externe du lait d’ânesse est d’affermir les gencives , et de calmer les douleurs de la goutte en forme de cataplasme avec la fiente. La poudre de fiente d’âne séchée à L’ombre et attiré© par le nez en forme de tabac , en arrête l’hémorrhagie , ou mise sous le nez toute fraîche et fumante , enveloppée d’un linge clair. Anûmone , (Anemona hortensis , Linn. 761. ) Cette plante très-connue est détersive, ses racines mâchées attirent la salive et tiennent les dents saines. 3o A N G Anet , ( Anethum graveolens , Linn. 377. ) Cette plante $ se sème aisément dans les jardins ; elle est assez semblable !par ses feuilles au fenouil , et leurs propriétés sont à-peu- près les mêmes. Les feuilles d’anet sont résolutives appli- quées extérieurement 5 elles avancent la suppuration des tumeurs. Leur eau distillée et sa semence augmentent le lait , appaisent le vomissement et le hoquet. Heurnius pro- pose comme un remède immanquable pour, cette dernière maladie , quatre gouttes d’huile exprimée de graine d’anet , mêlées avec demi -once d’huile d’amandes douces. L’anet a sa semence stomacale et anodine 5 on emploie ses sommités pour la colique en lavement ; son huile essentielle corrige les aigres de l’estomac , et rétablit l’appétit. On fait aussi l’huile d’anet par infusion : elle entre dans-l’huile carminative de Mynsicht , dans l’huile de mucilage , et dans celle de Renard. La semence d’anet s’emploie de la même manière que les autres semences chaudes 5 elle est du nombre des quatre mineures. Angélique, ( Imperatoris sa.tiva, Tourn. 317. Ange- lica archangelica, , Linn. 36o .) La première espèce, que quelques-uns appellent archangélique ou racine du Saint- Esprit, à cause de ses grandes vertus , étoit apportée autre- fois de Bohême, où elle croît abondamment : elle vient aussi en France , et s’élève aisément dans les jardins , où elle se sème d’elle-même tous les deux ans. Elle est stomacale , cordiale , céphalique , apéritive, sudorifique , vulnéraire ; elle résiste au venin. On emploie sa racine , les côtes de ses feuilles , ou pour mieux dire leurs pédicules et ses semences. La racine et les feuilles ont une odeur musquée très-aro- matique, On les confit au sucre lorsqu’elles sont fraîches j on les ordonne dans les fièvres malignes , dans la petite- vérole, dans les indigestions et pour les vents. La décoction d’une once de la racine sèche, bouillie dans trois chopines d’eau , et bue par verrées , est sudorifique et cordiale ; elle a réussi plusieurs fois dans les fièvres pourprées. On donne aussi cette racine en substance et en poudre à un gros dans un demi-verre de vin , ou quelqu’aulre liqueur appropriée. L’Angélique sauvage est résolutive 5 une poignée de ses feuilles, broyées et appliquées sur les loupes , en les renou- velait deux fois par jour , les dissipe peu-à-peu. L’eau dis- tillée d’angélique est bonne pour les piqûres des animaux venimeux , surtout si on y applique les feuilles , pilées avec au- tant de celles de rhue et du miel. Quelques-uns emploient la se- mence d’angélique comme les semences chaudes, et la mettent ■ . A N G 3i infuser avec les autres dans l’eau-de-vîe , pour en faire un ratafia propre dans la colique venteuse , les' crudités , et dans les indigestions. ^ La racine d’Angélique de Bohême est employée dans plu- sieurs confections alexitères , comme dans i’orviétan , dans l’électuaire du même nom de Hoffmann , dans l’antidote de Mathiole , dans la thériaque, dans l’opiat cordial de la pharma- copée de Lyon, dans la confection thériacale de Mynsicht, dans l’élixir de tribus , dans l’éiixir pestilentiel de Crollius , dans l’élixir de vie de Mathiole et'de Quercétan , dans la fleur des cordiaux ou le grand cordial de Batœus , dans l’eau épi- démique et dans le lait alexitère distillé du même auteur, dans l’eau cordiale de Gilbert, dans l’eau anti-épileptique de Mynsicht, dans l’eau céleste, dans l’eau prophylactique ou le vinaigre distillé de Sylvius Deleboé , dans l’eau car- minative du même , etc. On lui substitue la racine de la seconde espèce , qui n’a pas tant d’odeur ni de vertu. Quelques-uns recommandent l’Angélique sauvage comme un bon remède dans l’épilepsie , à la dose d’un gros de la racine en poudre , dans un verre de vin blanc le matin à jeun. Angolan , ( Alangiurn decapelatum. ) Bel arbre qui croit au Malabar, presque toujours chargé de fleurs et de fruits. Sa racine réduite en poudre est bonne contre la morsure des 6erpens et contre les vers. Anguille, ( Angulla. ) Poisson d’eau douce , fait comme un serpent. Sa graisse est vulnéraire 5 elle rétablit l’ouie, distillée dans l’oreille, et soulage les hémorroïdes, en onc- tion. La tête coupée et appliquée toute sanglante sur les verrues, puis ensuite enterrée pour la laisser pourrir, les guérit. Le sang encore tiède, bu avec du vin, appaise la colique. Le foie avec le fiel, séché à la cheminée ou au four , pulvérisé , se donne avec un heureux succès dans l’accouchement difficile , avec du vin, de la grosseur d’une aveline ; s’il ne fait pas son effet, on peut réitérer et aug- menter cette dose. La peau sert de ligature aux membres luxés ; on la porte sur la chair nue en façon de jarretière pour se préserver des crampes. Salée, desséchée, elle sert en forme de parfum contre la chute du fondement et de la matrice, pourvu que les ligamens ne soient point rom- pus , ce qu’on a éprouvé plusieurs fois. IL n’importe , sui- vant le docteur Michaël, que cette peau soit fraîche ou salée et sèche. Sennert et Ferdinand confirment l’usage de 'ce parfum, aussi-bien qu’Arnault de Villeneuve. 32 A N O An il ou Indigo , ( Indigofera tintoria , Linn. ) Cette plante originaire de l’Indostan d’où elle a été transportée au Mexique, aux Antilles, et ensuite dans la Caroline méridionale, donne des feuilles , qui , réduites en poudre , sont répu- tées céphaliques : en décoction ou simplement écrasées elles passent pour vulnéraires et utiles pour déterger les plaies et les ulcères. Anis , ( Apium anisum dictum , semine suave olente , ma~ jori etminori, Tourn,3o5. P impinella anisum , Linn.) Plante fort commune dansles jardins : onnesesertquedesa semence , qui est chaude et dessiccative ; plus elle est fraîche , plus elle est douce. Elle est cordiale, stomacale , pectorale , car- minative , digestive. L’anis est la première des quatre semences chaudes ma- jeures, qui sont les semences d’anis, de carvi, de cumin et de fenouil. Les quatre semences chaudes mineures sont celles d’ache ou de persil, d’ammi, de panais sauvage et d’amome. On se servoit autrefois de l’anis pour correctif du séné, et on n’ordonnoit guèr'es d’infusion purgative sans cette semence ; mais on a reconnu par expérience , que les sels fixes sont encore plus capables d’atténuer la résine des purgatifs que l’anis, le semen-contra , la coriandre, etc. Cependant cet ancien usage subsiste encore dans plusieurs endroits où on fait inluser une drachme de semence d’anis avec deux drachmes de séné ; et dans les lavemens on en fait bouillir avec les autres herbes jusqu’à deux et trois gros pour dissiper les vents , pour appaiser la colique , et dans le cours de ventre. L’anis est un stomachique assez utile , car il aide la di- gestion, et empêche les crudités ; plusieurs en prennent après le repas , sur- tout celui qui est en dragée et couvert de sucre. Il est bon pour les enfans sujets au cochemar et aux suffocations , suivant Ettmuller. On tire l’huile d’anis de de deux manières , où par expression, ou par distillation , l’une et l’autre sont excellentes pour la colique venteuse , et pour faire cracher les asthmatiques; on en met jusqu’à dix gouttes dans un verre de quelque liqueur convenable. L’anis est employé dans plusieurs teintures , ratafias, et autres sortes de liqueurs qu’on boit après le repas. Il entre aussi dans quelques alimcns comme un assaisonnement qui en relève le goût. On l’emploie dans le sirop d’armoise , le sirop anti-asthmatique de Charas , la poudre diarrhodon , et dans la poudre réjouissante. Anodin , connu sous le nom du roi d’Angleterre. On coupe ; ' A N T 33 coupe par petites tranches une once et demie d’opium bien choisi et on y ajoute une demie once d’écorce de sureau , et autant d’écorce de sassafras. On met le tout dans une bou- teille de verre , et on y verse une livre d’esprit de- vin (ulcohol). On la bouche avec un papier gris en plusieurs doubles qu’on perce en plusieurs endroits avec une épingle. On place la bouteille près du feu à une distance convenable, ou au soleil quand il est dans sa force. On laisse inluser le tout pen- dant quatre ou cinq jours , en remuant la bouteille de tems- en-teins , puis on filtre la liqueur. Elle appaise les douleurs les plus aigues , dans les fièvres ardentes , insomnies , dou- leur de poitrine, maux de tête, migraine, toux, colique, rhumatismes, gouttes violentes, blessures douloureuses ; enfin, tout ce qui empêche le repos. La dose est de quinze à seize gouttes pour l’ordinaire , dans du vin d’Espagne ou autres, eau de scorsonère, de coquelicot , de mélisse , etc. Si le remède ne fait pas d’abord effet on le reprend au bout de vingt-quatre heures , aug- mentant de deux ou trois gouttes, trois heures après le repas. Le soir est le teins le plus favorable, à moins qu’on ne soit pressé, alors on le donne à toute heure, gardant l’intervalle de trois heures après le repas. Si le mal na diminue pas, on peut augmenter jusqu’à quarante gouttes, mais seulement de deux gouttes chaque jour. Anthora. on Aconit salutaire. ( Aconitum salutiferum seu anthora , Tourn. ) Cette plante ainsi nommée pour la dis- tinguer des autres aconits qui sont de vrais poisons, croît sur les Alpes et les Pyrénées La racine de cette plante passe pour être le contre-poison de l’aconit , et un remède propre pour guérir les morsures des bêtes venimeuses, et les blessures empoisonnées; on la fait prendre en poudre dans le vin blanc , à un gros. Elle entra dans quelques compositions alexitères. Antidote de Paracelse. Aloès épatique , encens en larme , myrre choisie, de chacune six drachmes; benjoin, ambre jaune ( succin ) , de chacun trois onces; storax, deux onces; safran, une drachme ; sel d’absinthe , demi once ; fleurs de soufre ( soufre sublimé) , vingt-quatre onces; huile de thé- rébentine , une livre; esprit de genièvre, sept livres. On fait digerer des baies de genièvre récentes et concassées dans un matras de verre , bien bouché, avec une livre d’eau-de-vie, Ondistille ensuite ( pour .en tirer l’esprit dans lequel on mettra exactement toutes les drogues ci-dessus) dans un alambic de verre qu’on met en digestion sur les cendres chaudes pendant 3 4 A N T cinq jours , entretenant toujours le feu dans une égale et douce médiocrité. On distille ensuite et on a l’élixir de Pa- racelse. Si on verse les liqueurs non distillées, doucement par inclinaison , en sorte qu’on n’y mêle point de leu , on a /’ antidote de Paracelse. Les doses de l’un et de l’autre, sont de vingt-cinq à trente gouttes. Ce remède est hystérique, cordial et stomachique , et selon, l’épreuve qui en a été faite très souvent, il est excellent et assuré contre-poison contre l’arsenic. Antimoine , sullate d’antimoine. ( Antimonium seu sti- bium ) Minéral approchant du métallique , pesant, luisant, cristallin ou disposé en longues aiguilles , de couleur fort noire, qui se trouve proche des mines de métaux , en plusieurs lieux de l’Europe , comme en Hongrie , en Transilvanie et en plusieurs endroits de la France. Il faut le choisir net, en belles et longues aiguilles, brillantes , faciles à casser ; on se sert du crud ou du préparé. Il purge avec gi-ande violence toutes sortes d’humeurs, et fait des merveilles dans les fièvres intermittentes , maladies désespérées, migraines , gouttes, épilépsies, vertiges , lèpres, paralysies , apoplexies , et dans toutes les maladies causées par l’abondance des mauvaises humeurs ou cacochymie 5 cependant il ne faut s’en servir qu’avec de très-grandes pré- cautions 5 il 11e faut employer au dedans que le préparé , le mettant infuser dans du vin, à la dose de demi -once seu- lement ; il peut avoir lieu au dehors dans des collyres , où il est recommandé contre les ulcères des yeux , et dans les suffusions. Les principales préparations de l’antiinoine , sont i°. le verre d’antimoine ( l’oxide d’anliinoine sulfuré vitreux ) , qui, à la dose de deux à quatre grains, purge par haut et par bas. 2°. Le crocus uietallorum ( l’oxide d’antimoine , sulfuré demi-vitreux), la meilleure et la plus assurée préparation de l’antimoine , que l’on met infuser à la dose de quatre à douze grains , dans du vin, pour purger fortement par haut et par bas 5 on en met aussi dans les clystères , depuis demi- dragme , l’ayant fait bouillir dans de l’eau ou du vin ; et après l’avoir coulé, il le faut mêler avec la décoction du clystère. De ce crocus metallorum se fait l’eau -bénite de Ruland, tant vantée par son auteur. 3°. L’antimoine diaphorétique ( l’oxide d’antimoine blanc par le nitre ), qui , étant pris à la dose de dix à vingt-cinq grains , purifie le sang , résislç à la corruption, profite à tous- > A P O 35 Ceux qui ont des obstructions invétérées , hydropisies , mélan- colie hypocondriaque , fièvres malignes, petites véroles et rougeoles, aposthumes internes, gales et ulcères, tant in- ternes qu’externes 5 et les fieras d’antimoine , qu’on donne à la dose de deux grains à quatre , mais qui purgent avec trop de violence. 4°. L’huile d’antimoine qui purge doucement par dessus, à la dose de trois grains à six. 5°. La teinture qui, étant prise avec du vin , à la dose de trois grains à neuf, purge par les sueurs et par les urines les mauvaises humeurs , et a les mêmes vertus que l’antimoine diaphoré tique. 6°. Le régule d’antimoine simple et le composé, qui pur- gent assez doucement par dessus et par dessous , a la dose de deux grains à trois. ArozEME ( apozema ) forte décoction de plusieurs espèces de racines , d’herbes , de fleurs , de fruits , de semences, ap- propriées en vertus aux maladies pour lesquelles on le donne. On les rend purgatifs, quand on veut, en y faisant infuser des drogues purgatives. Apozeme , cordial et apéritif. Faire bouillir dans trois cliopines d’eau réduites à moitié, des racines de chiendent, d’aclie , de persil , de fenouil et d’asperges , de chaque une once ; des feuilles de laitue , de pourpier , de chicorée- sauvage et d’aigremoine , de chacune une poignée; des fleurs de bu glose , de violette, de chicorée et de bourache , de chacune une pincée; avec deux gros de semences froides; et après avoir clarifié les décoctions avec un blanc d’œuf, on en fait quatre ou cinq prises ; on ajoute, si l’on veut , à chaque prise , un peu de sirop de violettes ou de limon , pour rendre l’apozème plus agréable. Apozeme , anodin et apéritif. Une poignée et demie de feuilles de chicorée sauvage , et autant de buglose , une poignée de 'cresson de fontaine; couper le tout et le jeter dans deux livres et demie d’eau bouillante ; le passer après l’avoir laissé infuser un quart d’heure. Dissoudre dans la colature trois gros de sel de Glauber et une once et demie de sirop violât. Il faut de deux eu deux heures, en prendre un verre. Apozeme , pour rafraîchir ceux qui ont la fièvre. Des racines de chicorée sauvage et de pissenlit , nettoyées , et concassées , de chaque deux onces ; feuilles de chicorée sau- vage, laitue, pourpier, oseille, de chaque deux bonnes poignées; eau commune, quatre livres; faire réduire le tout 36 A R G par ébullition à la moitié de l’eau , ajoutant sur la fin demî- once de réglisse ratissée et coupée par aiguillettes 5 et dans cincj onces de cette décoction coulée , y dissoudre une once de sirop de limons. • Apozeme , pour rafraîchir le sang. Faire bouillir pendant deux minutes un deini-septier de lait clair , y jeter le blanc d’un œul avec la coquille , battre ensemble avec quelques brins de balai, jusqu’à faire mousser entièrement , passer cela à travers un linge blanc et le laisser ainsi toute la nuit 5 le lendemain, ajouter une once de sirop de pomme ; agiter le tout, pour prendre en deux verres , le malin, et continuer le lendemain. Araignée, ( Araneus seu aranea). Insecte assez connu et dont il y a beaucoup d’espèces. L’araignée arrête l’accès des fièvres intermittentes, et particulièrement de la fièvre quarte, étant écrasée et appliquée au poignet ou aux deux tempes, ou étant enfermée vivante dans une coquille de noix et pendue au col ou attachée au bras, au commencement de l’accès. Sa toile est astringente , vulnéraire , consolidante ; elle arrête le sang, étant appliquée sur les plaies , et prévient l’inflammation : on s’en sert pour les coupures 5 il en faut mettre dans la plaie aussitôt qu’elle est faite, afin qu’elle n’enfle point. Les toiles d’araignées sont un excellent remède pour souder les plaies récentes. Arbousier , ( Arbutus folio serrato , Tourn. 5q 8 , arbutus unedo Linn. ) Cet arbre qui s’accomode de toutes sortes de terrains, profite mieux dans les lieux humides. Les feuilles et son écorce sont astringentes. Arcançon ou Brai sec, ( Palimpissa , seu pix sicca) Espèce de poix noire, qui reste au fond des alambics ou des cornues , après qu’on a tiré , par la distillation des huiles de la thérébenthine. Il doit être choisi net , sec , cassant , luisant noir. Il est détersif, résolutif, suppuratif, digestif; on l’em- ploie dans les onguens , dans les emplâtres , dans les cérats. Argent dissout par l’acide nitreux (acide nitrique ) , donne des cristaux, qui fondus et ensuite jetés dans un moule, forme la pierre infernale (nitrate d’argent fondu), dont on fait usage pour corroder les chairs. Argentine, ( Pentaphilloïdes argenteum alatum , seu potentilla , Tourn. 29b. Potentilla anserina , argentina vulgaris , Linn. 710 ). Cette plante à racines vivaces , croit au bord des rivières et aux lieux humides , le long des che-* mins ; elle est astringente , rafraîchissante , dessicative , consolidante , détersive et diurétique. A R I 07 Le dessus de ses feuilles, qui semble argenté , l’a fait nom- mer Argentine. Ses feuilles et ses semences sont les parties d’usage : le suc de toute la plante se donne avec succès depuis quatre once jusqu’à six , dans les fièvres intermittentes ; ou bien on fait bouillir une poignée des feuilles dans un bouillon de veau , qu’on réitère deux fois par jour. Le sel d’argentine passe pour un bon remède contre la fièvre : Ray en fait men- tion. Cette plante est ordinairement employée intérieurement dans les tisanes et dans les bouillons pour les cours de ventre, le flux de sang et les hémorragies. Lorsqu’on ajoute deux ou trois écrevisses de rivière à chaque bouillon, c’est un excellent remède pour les fleurs-blanches. On recommande l’argentine pour la jaunisse, pour le scorbut et pour l’hydropisie. La graine concassée, et prise à la pesanteur d’un demi- gros d. ms quatre onces de son eau distillée, modère et arrête quelquefois les perles de sang ; elle est bonne aussi pour les injections qu’on fait dans le vagin , et pour les ulcères fistuleux. L’argentine adoucit l’inflammation des reins et de la vessie; elle tempère l’ardeur de l’urine, et fournit une eau distillée qu’on estime beaucoup pour décrasser le visage, pour le hàle et pour les rougeurs. Cette eau est bonne pour la chassie et pour les ulcères des yeux. Argille ou Terre glaise ( Argilla ). Terre grasse, vis- queuse , dont les potiers se servent ponr faire leurs pots; appliquée sur une plaie , elle est propre à arrêter le sang. Aristoloche clématite ( Aristolochia clematitis recta , Tourn. Aristolochia clematitis , Linn. ) Il y a quatre espèces de cette plante employée en médecine: la ronde, la longue, la clématite et la petite. La ronde et la longue sont déter- sives , céphaliques , vulnéraires , chaudes et dessiccatives , at - ténuantes çt apéritives ; elles résistent au venin et à la gangrène. On ne se sert pas de la petite. On emploie ordinairement les racines des deux premières espèces, et on substitue la troisième à l’aristoloche longue. Ces racines s’ordonnent en poudre depuis une demi-dragme jusqu à deux, ou en infusion jusqu’à deini-once. Elles sont très-propres à faire venir les régies, et à purger la matrice après l’accouchement, comme le dit Hippocrate dans sou traite des maladies des femmes. Elles emportent les obstruc- tions des viscères, poussent les urines, facilitent le crachement dans l’asthme , et s’emploient avec succès dans les décoctions 38 ARM vulnéraires, et détersives. Elles produisirent de très - bons elfels en lavement , dans des hémorroïdes internes, lesquelles, ayant suppuré , étoient prêtes à produire des fistules. La dé- coction d’une demi -once d’aristoloche ronde, avec les sommités d’absinthe , environ une poignée pour chaque remède , prise tous les matins pendant huit jours , a guéri des personnes qui rendoient le pus par le fondement. Hoff- mann , après Gallien , préfère l’usage de l’aristoloclie longue, pour déterger les ulcères, pour sécher la gale, et c’est un remède familier aux Allemands. Simon Pauli se servoit avec succès de la décoction de sa poudre, faite dans de l’eau de véronique , dont il bassinoit les ulcères des jambes. Lobel assure dans ses mémoires, que la longue, jointe avec la pistolochia, est préférable à la ronde, pour chasser l’enfant mort de la matrice : ce qu’il a éprouvé , l’ayant même appliquée en forme de pessaire dans la vulve. La troisième espèce n’a pas moins de vertu cpie les autres : sa racine est amère, apéritive, sudorifique, détersive et vul- néraire ; sa poudre ou son extrait est utile dans les vapeurs hystériques, pour les pâles-couleurs , pour l’asthme et pour les fièvres intermittentes. Fabri de Castelnaudary a donné une bonne méthode pour préparer l’essence et l’extrait de l’aristoloche , tempérée avec la grande consoude. L’aristoloche entre dans les lotions et les teintures vul- néraires; la ronde est employée dans la poudre diaprassii de Nicolas Alexandrin , dans la dialacca magna de Mésué , dans les trochisques de câpres, dans l’huile de scorpion com- posée de Mésué et dans celle de Mathiole , dans l’onguent de ïiicotiane de Joubert, dans l’onguent des apôtres d’Avicenne et dans l’einplàtre vulnéraire de Paracelse. L’aristoloche longue entre dans V aure a Alexandrina , dans Vhiera-logodii, dans les trochisques de l’acea de Mésué, dans l’emplâtre divin, etc. On les employé toutes deux dans la poudre de l’électuaire de Justin, dans l’emplâtre pour les descentes de S Nicolas Praepositus , et dans l’emplâtre styptique de Crollius. Quelques-uns prétendent que la racine de l’aristoloche clé- matite est la tennis des anciens , qui entre dans la thériaque d’Andromaque et dans celle appelée diatesseron de Mésué. Ses feuilles s’eraployent dans l’eau vulnéraire, autrement appelée eau d’arquebusade. Toutes les trois espèces d’aristo- iprhe entrent dans l’emplâtre diabotanum de Blondel. Armoise ou Herbe de la St. -Jean ( A r ternis ia vu lg a ris , A R R 39 Linn. 1 188. ) Cette plante -vivace qui trace beaucoup par ses racines est détersive, vulnéraire, apéritive , hystérique et fortifiante. Ses feuilles et ses fleurs sont d’un usage très-familier dans les infusions et dans les décoctions hystériques : on en fait bouillir légèrement une poignée dans un bouillon de veau ou dans une chopine d’eau. On les emploie aussi dans les demi- bains et les lave-pieds , où on les mêle avec autant de mercu- riale. On emplit des sachets d’armoise pour les appliquer en manière de cataplasme sur le nombril des femmes qui se plaignent de suffocations de matrice. Cette plante a donné le nom au sirop d’armoise de Fernel et de Rhasis , qu’on ordonne si communément à une once dans les potions hys- tériques, apéritives et céphaliques. Elle entre dans la poudre de l’électuaire de Justin , dans le catholicon simple de Fernel, dans l’onguent ma.rtia.tum. L’armoise est aussi employée dans l’eau vulnéraire. On prépare un extrait d’armoise et une conserve pour les mêmes usages. Arnica, voyez Doronic. Arrète-Boeuf ou Bu grande ( Anonis spinosa flore pur - pureo , Tourn. Ononis spinosa , Linn.) Plante qui croît dans les terres sèches , légères et même sablonneuses 5 ses racines sont en usage en médecine; elles sont chaudes et dessiccatives , abstersives , atténuantes , incisives , apé- 1 itives. L’écorce surtout en est très-efficace pour pousser le sable et les urines; l’eau distillée de toute la plante en fleur, a la même vertu. Elle est utile aussi dans la jaunisse , la sup- pression des mois, et dans les hémorroïdes enflammées. Quel- ques-uns font infuser deux gros de racine d’arrête - bœuf dans un verre de bon vin blanc , et le font boire dans la colique néphrétique , après avoir préparé le malade par le bain. On .prétend qu’un gros de cette racine, pris dans un bouillon, est très-propre pour les carnosités. Plusieurs pra- ticiens, après Mathiole , estiment ce remède excellent pour le sarcocèle. La décoction des feuilles et des racines est détersive, et propre en gargarisme, pour le scorbut , les maux de gorge et l’enflure des gencives. Akroche, Belle-dame , Bonne-daine, ou Folelte, ( Attri - plex alba sive pallide virons , Tourn. 5o5. Attriplex hor- tensia , Linn. i4ç3. ) On élève cette plante dans les potagers; on substitue dans la médecine , les feuilles de ces deux espèces, aux 4o A R S feuilles de poiree, pour les décoctions émollientes, rafraî- chissantes et laxatives. La semence d’ arrache purge par haut et par bas asssez vio- lemment ; ainsi son usage est à éviter. Elle entre dans la Îioudre de guttete , que Bauderon recommande pour l’épi— epsie des enfans. Arroche puante ou Herbe de Bouc, ( Attriplex fœtida , Chenopodium fatidum , TVmrn. 5o6. Chenopodium vul- varia , Linn. 320. ) Cette plante dont les branches s'é- tendent sur la terre , a de petites feuilles grassettes, blan- châtres, d’une odeur insupportable par sa puanteur. On employé, avec succès, cette plante en décoction et en lavement, pour les passions hystériques: on en lait même une conserve avec le sucre. Quelques-uns l’ordonnent séchée au four, et bouillie dans l’eau à la manière du thé. Arsenic. ,( Arsenicum. ) Minéral pesant, cassant, sul- phureux , caustique , dont il y a trois espèces générales: une jaune , une rouge ( oxide d’arsenic sulfuré rouge ) et une blanche , ( oxide d’arsenic. ) La première espèce est appelée orpiment ou orpin , ( Auripigmentum .) La seconde est appelée arsenic rouge ou orpin rouge, ( Sandaracka Graecorum , seu Realgal , ) dont il y a deux espèces , un naturel et l’autre artificiel. Et la troisième espèce d’arsenic, esL appelée arsenic blanc ou simplement arsenic par excellence , comme étant le plus fort de tous. Il y en a de naturel qui est rare , et d’artificiel qui est fait avec parties égales d’orpiment et de sel commun, mêlés et sublimés ensemble. Toutes les espèces d’arsenic sont des poisons corrosifs 5 mais le plus actif et le plus dangereux est l’arsenic blanc : il ne commence à faire ordinairement son effet, que demie heure après qu’il a été pris, pareeque le sel qui fait sa cor- rosion est lié et embarrassé naturellement dans du soufre, et il lui faut quelque tems pour se développer , alors il cause de grandes douleurs , des déchiremens , des inflammations dans les viscères , des vomissemens violens, des convulsions, des inquiétudes, un abattement général , et enfin la mort, si l’on n’est secouru. Les remèdes qui conviennent en cette occasion sont la graisse fondue ou l’huile, bues par écuellées le plutôt qu’on peut, afin d’envelopper et d’affoiblir les pointes du sel caustique, et pour l’évacuer par haut et par bas. Le lait ensuite étant pris en bonne quantité , achève d’adoucir l’âcreté du poison. On se sert de l’arsenic blanc extérieurement, pour manger et consumer les chairs -, il agit sans grande douleur : on en applique sur les cors des pieds « ASP 41 et sur les porreaux, après eu avoir coupé la superficie, mais il ne faut le faire que d’après l’avis d’un médecin. On ne doit jamais faire prendre de l’arsenic intérieurement, quelque préparation qu’on lui ait donnée et quelque petite dose que ce soit, car il communique toujours une mauvais impression dans le corps. Artichaut , ( Cynara hortensis , Tourn. 4 42- Cynaria schclymus , Linn. ) Espèce de chardon ou plante qu’on cultive dans les jardins potagers , dont il y a deux espèces princi- pales: les feuilles de l’une sont garnies d’épines et connue sous le nom de chardon , et celles de l’autre n’en ont point. L’artichaut est cordial, apéritif , sudorifique , nourrissant, restaurant, propre pour purifier le sang. Les artichauts, aussi bien que les chardons, sont apé- ritifs, ils emportent les obstructions et poussent par les urines: ainsi ceux qui sont sujets à la gravelle et à rendre des urines bourbeuses et en petite quantité , peuvent s’accomoder de ces alitnens. Asterge , ( Asparagus sativa , Tour. 3oo. Asparagus tofficinialis , Linn. 44&- ) Plante fort connue dans les jardins potagers; sa racine est diurétique , et une des cinq racines apéritives; elle est dessiccative, résolutive, délerge principa- lement la rate et les reins : on la donne dans des décoctions appropriées. La puanteur de l’urine qu’on rend, peu après avoir mangé des asperges , démontre leur caractère , qui est de dissoudre et de séparer le sel urineux volatil , et d’intro- duire la putréfaction, qui est une disposition au calcul plutôt qu’un remède. La racine de l’asperge s’emploie comme celle d’ache dans les bouillons , dans les tisanes apéritives, et dans le sirop des cinq racines. Les jeunes tiges ou pousses, appelées proprement asperges, ne sont pas moins diurétiques que les racines. Van-HelmQnt prétend qu’un de ses amis devint afiligé de la pierre pour avoir trop mangé d’asperges. La semence de l’asperge ou ses baies ne sont pas d’un grand usage. La racine de l’asperge sauvage est un apéritif plus modéré que celle de la cultivée. Les racines de la première espèce sont employées dans la bénédicte laxative, dans les pilules arthritiques de Nicolas de S.tlerne, dans le sirop d’armoise de Rhasis , dans celui des cinq racines de Mésué , dans la décoction apéritive hépatique , dans le sirop de guimauve de Fernel, et dans le sirop de chicorée compose. Les semences entrent dans la poudre li- thuntriptique de Du Renou. 4'i ASS Asphodee , ( Aspliodellus. ) L’asphodel jaune et l’asphodel blanc se reproduisent et tracent beaucoup par les racines. La îacine du premier est employée comme détersive , inci- sive , diurétique, emménagogue , résolutive, alexitère. Eu teins de disette on a fait de bon pain, avec la pulpe des tubercules de l’asphodel blanc , après les avoir fait bouillir dans de l’eau. On peut faire de l’amidon avec la racine de cette plante. Aspic d’outre-mer ou Nard Indique , ( Spicanardi. ) Épi long et gros comme le doigt, qui vient sur les montagnes de l’Inde, presque à fleur de terre, ce qui lui a fait donner le nom de racine. Il est astringent , détersif , apéritif, fortifiant , diurétique, bon pour digérer les humeurs froides , et arrêter le flux de ventre; pris avec de l’eau, il ôte le dégorit , les douleurs d’estomac et les ventosités ; guérit les jaunisses et les incom- modités des reins occasionnées par des glaires ; on le met au nombre des contre - poisons ; il empêche le poil des paupières de tomber et le fait revenir plus épais; on le donne avec de la rhubarbe pour qu’il passe mieux , et quand on veut guérir les opilations. Assa,-Foetida , gomme en gros morceaux jaunâtres , d’une odeur forte et très - désagréable , les Allemands l’appellent Stercus Diaboli. Il faut choisir cette gomme en masse nette , sèche , de couleur jaunâtre , remplie de larmes blanches , d’une odeur fort puante et dégoiâtante , tirant sur celle de l’ail. L’assa - fœtida est un suc gommeux, qui se tire par expression de deux sortes de plantes qui croissent dans la Lybie, dans la Syrie, dans la Médie , dans les Indes: la première est semblable à un saule : on en coupe les feuilles et les jeunes branches qu’on met à la presse pour en tirer le suc qui s’épaissit et s’endurcit au soleil. L’autre plante est plus commune; elle a les feuilles comme le tithymale , et les racines en gros navets dont on exprime le suc ; ces racines sont d’une puanteur insupportable; les Indiens en aiment l’odeur et employent cette drogue dans leurs sauces, comme nous faisons de l’ail , dont elle participe par sa mauvaise odeur. On employé cette gomme comme les autres , en bol , en pilules , en opiat, depuis un scrupule jusqu’à un demi-gros: son usage est dans les violens accès de la passion hystérique , et dans la suffocation utérine; quelques-uns s’en servent dans les fièvres malignes et dans la petite vérole : elle est fort résolutive, et c’est le remède ordinaire des maréchaux , A U B 43 pour les tumeurs et les abcès îles chevaux ; elle est aussi très- bonne pour les bestiaux : on s’en est servi utilement dans les endroits où la contagion a fait tant de ravages , en la faisant infuser clans le vinaigre avec l’ail , le sel et le poivre, pour laver la langue des bœufs et des vaches , auxquels il sunienoit une espèce d’abcès à la racine de la langue, qu’on avait soin auparavant de ratisser avec une cuiller, et on la lavoit ensuite avec cette infusion. On a aussi observé de mettre un morceau à' Assa- Fcetida dans un trou , fait à 'l’auge ou au râtelier des étables , près de l’endroit où on attache le bétail, ou bien de frotter les auges avec la lotion précédente. Ce remède est vraiment incisif et échauffant, on le prescrit quelquefois avec succès dans les suppressions de flux menstruel , des lochies , des pertes blanches , lorsque les feuilles de rue ou de Sabine n’ont été d’aucune utilité, on a fait entrer cette drogue dans la poudre thériacale et l’orviétan , qu’on a fait préparer pour ces maladies. On tire la teinture d 'Assa - Fcetida avec l’esprit-de-vin tartarisé , dont la dose est d’une cuillerée. Cette gomme entre dans la poudre hystérique de Cliaras , dans les tro- chisques de myrrhe, le baume utérin, et dans l’emplâtre pour la matrice. Aster ou OEil de Christ , ( Aster atticus caruleus Vulgaris , Tourn. 481- Aster arnellus , Linn. 1226. ) Cette plante vivace , à racines rameuses et fibreuses , d’une forme agréable, est cultivée dans les jardins. Ses feuilles ont un goût légèrement amer et aromatique ; elles sont regardées comme apéritives , résolutives et détersives. Elles sont bonnes dans les inflammations de la gorge. Astragale , ( Astragalus Monspessulanus , Tourn. Linn. 416. ) Cette plante qui croit sur les chemins dans les départemens du midi, a une racine longue de plus d’un pied et grosse comme le doigt; elle est dure, ligneuse, d’un goût douçâtre; on s’en sert intérieurement, ainsi que de la semence, pour arrêter les cours de* ventre et pour provoquer les urines. On l’emploie extérieurement pour •déterger et dessécher les plaies Aubergine ou Mayenne, ou Meringeannc ou Melongène, {Melon gêna fructu oblongo , Tourn. Solanum melongenà , Linn. ) Les qualités de cette plante sont assez semblables à celles de la mandragore et de la pomme d’amour : quelques - uns meme lui donnent aussi ce dernier nom ; ainsi on peut employer ses feuilles et son fruit dans les cataplasmes anodins 44 A U N et résolutifs, clans les hémorroïdes , le cancer, les brûlures et les inflammations. Son usage intérieur n’est pas pernicieux ; én Italie on confit son fruit au vinaigre comme la pomme d amour, et on en mange en salade de même que le concombre ; le vinaigre en est le correctif. Bellon rapporte qu’en Egypte on le fait cuire sous la cendre ou dans l’eau , et qu’on en inange journellement. Cet aliment excite des vents, des indigestions, et quelquefois des fièvres. Aubifoin. Voyez Bluet. Aune, Aulne, Vergne, ( A Inus latifolia , glutinosa , viridis , Tour. 587. Betula alnusy Linn. Cet arbre > de grosseur médiocre, croît aux lieux aqueux, marécageux. On se sert de son écorce pour teindre en noir les cuirs et les draps. Ses feuilles, écrasées et appliquées sur les tumeurs, sont résolu- tives ; elles arrêtent et tempèrent les humeurs enflammées. O11 s’en sert en décoction pour laveries pieds des voyageurs, afin de les délasser , et l’on en frotte les bois de lits pour faire mourir les puces. Son écorce et son fruit sont astringens, rafraîchissans, propres pour les inflammations de la gorge, étant employés en gargarismes. Aunée ou Enule campane , ( Aster omnium maximus , Helenium dictus , Tourn. 4^3. Inula Heleniurn , Linn. 1206. ) Cette plante vivace aime les lieux humides. On n’emploie ordinairement que la racine de cette plante , ou fraîche , ou sèche , ou en poudre. Lorsqu’elle est fraîche on la donne en décoction, dans les tisanes ou apozèmes bé- chiques: elle fait cracher les asthmatiques, et soulage les pulmoniques. On l’ordonne depuis demi -once jusqu’à une once dans les bouillons: on en fait une conserve, dont la dose est une once. Elle est très-utile dans les maladies de l’estomac, sur-tout pour les indigestions , les crudités, les vents et les rapports aigres. Cette racine n’est pas seulement béchique , elle est aussi stomachique , hystérique et apéritive: elle divise les matières épaisses , et emporte les obstructions 5 c’est pour cela qu’elle pousse les règles et les vidanges supprimées. On fait macérer pendant deux ou trois jours la racine d’aunée dans le vin Blanc , et on en donne un verre le matin à jeun , pendant quelques jours, aux filles qui ont les pales-couleurs. Le suc de la racine infusée dans le vin , ou sa décoction dans cette liqueur, détruit les vers des intestins. On prépare un vin en faisant infuserla racine d’aunée dans le moût: ce vin est sto- macal, et pousse les urines. Cette racine sèche, est aro- matique, et sent l’iris 5 on la donne à deux gros au plus. A V 0 45 On fait avec l’aunée un onguent très -utile pour la gale et pour les maladies de la peau : on y mêle quelquefois le précipité blanc à la dose d’un gros sur une once d’onguent. L’aunéeest extérieurement résolutive; Parkinson en recom- mande la décoction pour les douleurs de la sciatique, et même pour les mouvemens convulsifs, on l’ordonne pour la colique de Poitou, pour l’hydropisie , la cachexie, et les autres maladies chroniques. L’ Aunée distillée dans l’eau commune, donne un sel volatil semblable à celui de la corne de cerf; l’extrait ou la conserve guérit la colique et la jaunisse, comme le A'in qu’on en prépare. Cette plante entre dans le sirop d’armoise, dans le sirop hydragogue de Charas , le sirop antiasthniatique du même, le look sain et dans le look pectoral ; elle entre aussi dans l’opiat de Salomon de Joubert , dans le catholicon simple de Fernel , dans l’onguent martiatum , dans l’ein- plâtre de Vigo de Du Renou , et dans le diabotanum de Blondel. Avocatier, ( Palsiftra persea.) Ce bel arbre fruitier de St. -Domingue et de la Guianne , produit un fruit delà grosseur d’une poire de bon-chrétien. Ce fruit que les Indiens appellent paltas, est bon contre les dyssenteries. Avoine, ( Avena alba vulgaris , Tourn. 5 04. Avenu sativa , Linn. 1 18.) Cette semence est détersive, astringente , résolutive , adoucissante , pectorale. On se sert de l’avoine en médecine intérieurement et extérieurement; on la dépouille de sa baie et de son écorce dans un moulin fait exprès, et on en prépare ce qu’on appelle gruau , dont on fait une boisson pectorale , adoucissante , légèrement apéritive , propre aux personnes échauffées et maigrips par de longues maladies ; elle appaise la toux et guérit l’enrouement : on la prépare comme l’orge inondé. On fait aussi avec le gruau et le lait , une sorte de bouillie, cpii fournit* un aliment très - utile , et plus léger que le riz et que l’orge mondé. On fricasse l’avoine avec le vinaigre , qu’on applique chaudement entre deux linges dans la pleurésie et dans la douleur de côté. Une légère décoction d’avoine fait un excel- lente tisane, non-seulement dans les picottemens de poitrine, mais aussi dans la pleurésie et dans la colique quelle qu’eUe soit. Le sirop composé d’une forte décoction d’avoine et do sucre, est excellent contre la colique. Pour le rhumatisme, un sachet d’avoine bouillie dans du gros vin , appliqué chaudement sur la partie souffrante , la soulage considé- 46 A Z Y rablement. La farine d’avoine s’employc aussi dans les cata- plasme résolutifs et émolliens. Aurons, ( Artemisia abrotanum , Linn. n85. ) est de deux sortes , savoir le mâle , et la femelle appelée par quelques- uns petit cyprès. L’aurone mâle est incisive et atténuante, apéritive, détersive , vulnéraire, résolutive : elle résiste au venin, elle tue les vers, elle excite l’urine et les mois , elle chasse les vents; écrasée et appliquée sur la tète, elle fait croître les cheveux- Aurone femelle, Santoline à feuilles de cyprès, ( San- tolina foliis teretibus , Tourn. /\6°. Santolina chamaecy- parissus , Linn. 1179- ) Cette plante en forme de petit ar- brisseau, a plusieurs espèces différentes qu’on cultive dans les jardins ; elle a les mêmes qualités que l’aurone mâle , et son usage principal est dans les obslructions du foie , des reins et des uretères. Elle remédie à la jaunisse, chasse les vers , est bonne contre la morsure des serpens et la pi- qûre des scorpions , pour résister à la corruption , pour for- tifier les nerfs; elle est admirable contre les vomissemens de sang. Sa poudre trempée en vin blanc, appliquée sur les loupes . les guérit , en quelques endroits du corps qu’elles soient, pourvu qu’elles 11e soient point trop invétérées. On emploie ses feuilles et ses semences en décoction ou en poudre. La décoction de l’aurone , ou son huile par infusion , mêlée avec du miel , fait venir les cheveux , en en frot- tant la tête. L'es cendres calcinées et mêlées avec l’huile d’olive, au rapport d’Ettmulier, font le même effet. Cet auteur regarde cette plante comme un excellent carminatif. Simon Pauli assure que la poudre des sommités d’aurone avec un peu de nitre , fait passer les urines arrêtées par le calcul dans les reins ; il regarde ce remède comme assuré dans cette maladie. Tragus prétend que la décoction de ces mêmes sommités , faite dans l’eau ou le vin , est très-utile aux asthmatiques, en facilitant l’expectoration des humeurs visqueuses qui farcissent les bronches du poumon dans ces malades ; mais il faut y ajouter un peu de miel ou de sucre. Azédarach, (Tourn. 616. Melia Azédarach , foliis bi- pinnatis , Linn.) Cet arbrisseau qui demande une bonne exposition produit des feuilles dont la décoction est apé- ritive , le bout pulpeux de son fruit passe pour un poison, il est mortel aux chiens , on s’en sert pour faire mourir les poux. Azyme , connu sous le nom de pain à chanter. Pain - BAR 47 sans levain, applati , mince et très- blanc qui sert à enve- lopper les bols et pillules pour les malades ; il passe pour être propre à émousser les acides et adoucir les àcretés de la poitrine. On s’en sert dans les hémorrhagies et flux de ventre , on en fait une bouillie avec du lait. B 4 Badamier du Malabar, ( Amygdalites Indica.) Ce bel arbre d’une forme pyramidale croit aux Indes. Le suc de -ses feuilles , mêlé avec de l’eau de riz , sert aux Indiens pour modérer la colique, l’ardeur de la bile et les maux de tête occasionnés par de mauvaises digestions. Baguenaudier a vessies, ou faux séné , ( Colutea vesi- caria , Tourn. Colutea arborescens , Linn. io45. ) Cet ar- brisseau qui croît par-tout produit des feuilles qui ont un goût âcre et nauséeux; elles sont purgatives ainsi que les semences ; elles purgent légèrement sans donner de coliques, ni fatiguer l’estomac. Bahel-Sculli , ( Barleria longi folia , Linn. ) Arbrisseau épineux, qui croit naturellement dans les lieux aquatiques aux Indes et au Malabar. On attribue à la décoction de 6a racine et de ses feuilles confites dans le vinaigre , la vertu de provoquer les urines, sur-tout si la décoction a été faite dans l’huile de ficus infernalis. On ajoute que les feuilles réduites en poudre et prises dans de l’huile tirée par expression du ficus infernalis résolvent les tumeurs des parties naturelles. Barbe de Bouc, voyez Sersifi. Barbeau, voyez Bluet. Barbe de Chèvre, ou Reine des Prés, ( Barba caprae jlonbus oblongis , Tourn. Spiraea aruncus , Linn. ) Celte, plante qui croit dans les lieux aquatiques , est rafraîchis- sante, dessiccative , sudorifique, astringente, vulnéraire; elle résisté au venin ; elle sert à toutes sortes de flux , à la diarrhée, à la dyssenterie , au crachement de sang, à la peste. L’usage externe est d’appliquer la racine pilée sur les plaies pour en arrêter le sang et les consolider. On en fait une eau par distillation, et un extrait propre contre la peste. Bardane grande, ou Herbe aux Teigneux, ( Arctium dioscondis , Pourn, Lappa tonientosa , arctium lappa , Linn. 1 1 43. ) Cette plante qui croit sur les bords des fossés , 48 BAR et aux lieux humides , est pulmonique , diurétique, dia* phorétique , abstersive , astringente. La racine , les feuilles et la semence de cette plante , sont employées dans la médecine; la racine est sudorifique , cor- diale, béchique , apéritive , détersive et vulnéraire. On la préfère, avec raison , à celle de scorsonère, pour la tisane qu’on ordonne dans les fièvres malignes et dans la petite vérole. Schroder en fait cas dans le crachement de sang , pour la goutte , pour les tumeurs de la rate , et pour les vieilles plaies. Forestus rapporte qu’un malade fut guéri de la goutte par la décoction de cette racine, qui lui fit jeter quantité d’urine blanche comme du lait. Pena et Lobel as- surent qu’étant confite au sucre , elle fait passer les urines et vider le sable. Césalpin l’estime pour le crachement de sang et la phthisie , en en donnant au malade un gros avec quelques pignons. Les feuilles de bardane sont très-résolutives et vulné- raires ; elles ont réussi plusieurs fois pour des tumeurs con- sidérables survenues aux genoux , qu’elles ont dissipées : pour cela on les lait bouillir dans l’urine avec le son, et on eu fait un cataplasme qu’on renouvelle matin et soir. Les feuilles de cette plante , appliquées sur le cancer , lors même qu’il est ouvert, en adoucissent la douleur, et mondifient les ulcères. Ces feuilles cuites sous la cendre , s’appliquent utilement sur les parties goutteuses : elles sont bonnes aussi pour les luxations et jlour la brûlure. Hollérius se servoit avec succès de la racine et des fleurs de bardane dans la pleurésie ; il les faisoit prendre en ti- sane : on donne dans ce cas , pour faire suer le malade , huit ou dix germes d’œuf dans un verre d’eau distillée de bardane , après avoir saigné deux ou trois fois préalable- ment. Laurembergius dit que les tiges tendres , cuites, sont très-diurétiques : on les mange en salade dans quelques en- droits , comme on fait les asperges. Plusieurs observations marquent que la décoction de bardane guérit la fièvre quarte. Simon Pauli la loue pour la goutte et pour la vérole : Baglivi en confirme l’usage dans les maladies vénériennes. Sa semence est un excellent diurétique, soit infusée dans demi-setier de vin blanc à un gros , soit concassée et prise en émulsion dans l’eau distillée de la même plante , ou quelque autre. Apulée donne cette semence en poudre pen- dant quarante jours pour la sciatique. La bardane entre dans l’onguent popvleum de Nicolas de Salerne , et dans le dia- bonaturn de Blondel. Basilig B A U 49 Basilic, ( Ocymunt vulgatius , Tourn. B asilicum , Linn. 833. ; Plante aromatique qu’on cultive dans les jardins. Il y en a plusieurs espaces; on en tire une huile essentielle admirable, qui entre dans le baume apoplectique; toutes les espèces de basilic, ayant une odeur très-agréable , et la vertu de réveiller les esprits et de rétablir le mouve- ment des humeurs qui composent le sang , peuvent être également employées. On les fait sécher à l’ombre , on les i réduit en une poudre qu’on mêle avec la plupart des herbes aromatiques , préparées de la même manière : cette poudre i est appelée céphalique , par rapport à la vertu qu’elle a de décharger le cerveau , en faisant couler par le nez beaucoup i de sérosités, sur-tout lorsqu’on en a pris le matin quelques pincées à jeun. Il y a de9 personnes qui s’accommodent mieux ( de cette poudre que du tabac , qui fait une trop forte im- pression , et irrite trop vivement le nez de ceux qui n’y s sont pas accoutumés. On prend les feuilles et les fleurs du basilic , en infusion c comme le thé, pour les douleurs de fêle, et pour les fluxions i de cette partie. Le basilic frais cueilli entête un peu ; il t est plus doux et plus agréable quand il est sec. Ses feuilles, s ses fleurs et sa semence sont également céphaliques ; elles s sont aussi pectorales et cordiales. Demi once de suc de basilic etdemi-scrupule de safran , soulagent les asthmatiques. La semence de basilic entre dans la poudre de Gnttète, dans le tryphera de Nicolas d’Alexandrie, dans la poudre diarrhodon Abbatis , dans la poudre xy/oaloës de JViésué , dans celle diamoschi du même , dans celle de l’électuaire de gemmis , dans la poudre réjouissante de N icolas de Salerne, et dans la poudre lithontriptique du même. Baume , ( Balsamum. ) L’effet le plus ordinaire du baume een général est de réunir les plaies, d’arrêter les perles de sang et les fleurs blanches, et de cicatriser les ulcères , ce qui supposé la propriété de rétablir le ressort des fibres. Il y a plusieurs sortes de baumes , les uns naturels , les autres artificiels et composés :les naturels se réduisent aux quatre espèces suivantes. Le baume d’Egypte est une précieuse résine liquide, trans- parente, d’un blanc jaunâtre, d’une saveur acre et aro- matique, et d’une odeur de citron. On ne peut en avoir véritablement de pur que par la voie de ceux à qui le Grand Seigneur en fait présent ou par le moyen des janissaires qui le gardent. Les petites branches , qu’on taille des arbrisseaux d’où 5 | 4 5 o B A ü coule ce baume , s’appellent bois de baume , xylobalsamum j y et le fruit carpobalsarnurn , opobalsamum : ce baume guérit les blessures internes et externes, nettoie et cicatrise les ulcères, arrête les fleurs-blanches, le crachement de sang et les hémorragies , il fortifie l’estomac , le cœur et le cerveau en ranimant le mouvement du sang et des esprits : . la dose est de dix ou douze gouttes avec un peu de sucre en poudre , pour le prendre plus facilement en bol enve- loppé de pain à chanter j on en donne aux pulmoniques et dans le crachement de sang jusqu’à dix gouttes dans demi-c setier de lait chaud. Ce baume s’épaissit en vieillissant, et devient d’un jaune doré. Le baume du Pérou vient des Indes occidentales ; il coule ! d’un arbre semblable au myrte : cet arbre croît dans le Brésil ! et dans le Pérou ; on en trouve aussi dans le Mexique et I dans la Nouvelle - Kspagne , suivant Hernandès qui l’estime i autant que le vrai baume de Syrie. Nous voyons en France c trois espèces de baume du Pérou; le plus commun est d’uni' rouge foncé et noirâtre , d’une odeur forte et agréable ; on : l’appelle baume de lotion , parce qu’il se fait par la coc- 1 tion de l’écorce des branches et des feuilles de ces petits i arbres dans l’eau commune, sur laquelle, après une ébul-j lition d’une certaine durée, nage une graisse noirâtre ou: liqueur huileuse qui se sépare aisément ; c’est le baume i noir du Pérou. La deuxième espèce est appelée le baume \] sec , dur , ou en coque , lequel distille des branches cou- 1 1 pées de ces arbrisseaux; on le recueille dans des cocos sus- j fiendus , qu’on expose ensuite au soleil, où il se durcit par j ’évaporation de l’humidité aqueuse qu’il contenoit. Le baume j j dur est moins rougeâtre que le précédent , et d’une odeur i assez semblable. La troisième espèce est plus rare , et s’ap- j pelle baume blanc ; c’est celui qui coule par l’incision qu’c n 1 fait à l’écorce du tronc et des plus grosses branches ; il I est liquide , odorant , et approche de la couleur et des vertus il du véritable baume blanc de Judée. L’espèce dont on se I sert le plus ordinairement est le baume noir , comme le I plus commun ; il a les mêmes propriétés que le vrai baume, j soit pour les blessures extérieures récentes , soit pour prendre 3 intérieurement ; on le donne à la même dose et de la même I manière. Les asthmatiques et ceux qui ont la poitrine ou 1 l’estomac affoiblis par de longues maladies , sentent une nou- I velle vigueur par l’usage de ce baume , en en prenant le I matin quelques gouttes dans une liqueur convenable. On dissout le baume dur dans l’esprit-de-TÜ» ou dans J B A U St quelque liqueur spiri tueuse, et on l’emploie clans les élixirs stomachiques et alexitères, et dans plusieurs baumes ar- tificiels, entre autres, dans celui du. commandeur de Perne. Le baume de Tolu ou de Carthagène vient de la Nou- velle-Espagne , de la province dont il porte le nom , entre Carthage et le Noni-de-Dieu : il coule de certains arbres toujours verts, dont les feuilles ressemblent à celles du ca- roubier. Ce baume est d’une consistance moyenne entre le liquide et le solide, d’une couleur dorée et rougeâtre, d’une saveur douce et agréable , et d’une odeur qui approche de celle du citron : il ne cause point de nausées en l’ava- lant, comme font les autres baumes. Ses vertus sont sem- blables à celle du baume blanc du Pérou , avec lequel quelques auteurs le confondent. On en fait un sirop très- utile dans la phthisie et le crachement de pus. Le baume de Copalm est une résine coulante comme l’huile de térébenthine , d’un blanc jaunâtre , laquelle s’é- paissit en vieillissant , et devient plus blanche 5 c’est pour cela qu’on en trouve de deux sortes , l’une plus claire que l’autre. Son odeur est assez forte , et sa saveur âcre et amère. Cette résine coule d’un arbre dont le bois est rouge , et si dur qu’on en fait des ouvrages de charpente très-solides, au rapport de Pison. On lait une incision profonde à son écorce , dans les mois de mai et juin, ( floréal et prairial ) , lorsque la lune est dans son plein , et il en découle une si grande quantité de liqueur, que darrn l’espace de trois heures on en recueille douze livres; on bouche cette bles- sure avec de la cire ou de la terre ; on la découvre quinze jours après , pour en tirer de nouvelle liqueur et avec qsure. Ce ba urne est présentement d’un usage très - familier en France. Entre les vertus des autres baumes qu’il possèJe émi- nemment, il a celle d’arrêter les cours de. ventre . la dys- senterie , et’les pertes rouges ou blanches des femmes. On le, prend dans un œuf frais , ou en bol à la dose de quinze gouttes avec un peu de sucre , ou au double en lavement?». On en frotte la région de l’estomac et du nombril pour les indigestions et la colique. Sur la lin de la gonorrhée il est; très-utile, aussi-bien que dans la rétention d’urine, la gra- velle , et les autres maladies de la vessie. Pison le con- seille en injection , après l’avoir dissous dans l’huile rosat , l’eau de plantain et le sucre. On a vu des personnes le vanter pour la surdité , en mettant dans l’oreille un coton imbibé de ce bauiue. Plusieurs en mêlent cinq ou six gouttes dans 52 B A U une tasse de chocolat, pour le rendre plus capable de for- tifier l’estomac et les autres viscères. On a donné le nom de baume à plusieurs compositions destinées principalement aux plaies , inventées pour suppléer 1 ces vrais baumes , telles que sont les suivantes. Baume d’Arcaeus. On met fondre ou liquéfier dans une bassine ou terrine, sur un feu médiocre, quatre onces de suif de bouc, trois onces de gomme élémi , autant de téré- benthine , et deux onces de vieille graisse de pourceau. On passe la matière fondue par un linge , pour en séparer J les ordures qui se trouvent avec la gomme élémi. Si on j veut rendre cette composition plus mollette , on ajoute à la colature une bonne once d’huile de millepertuis, on a laisse refroidir le tout , et on le garde pour le besoin. Baume du Commandeur de Perne , dont les effets sont surprenans pour les blessures , les coups de feu , le flux « de sang , pour les femmes en mal d’enfant , etc. Prendre du baume sec , une once ; storax en larmes , deux * onces; benjoin en larmes , trois onces ; aloès sucottin , demi- i once ; myrrhe fine , demi-once ; oliban en larmes , demi-once ; racines d’angélique de Bohême , demi-once ; fleurs de mille- f pertuis , demi- once j ambre gris , musc oiiental , de chacun s six grains. 11 faut concasser les drogues qu’on voit devoir l’être , les i mettre dans un flacon de verre double, avec deux livres d’es- 1 prit-de-vin ( alcohol ) ; boucher le flacon avec un bouchon de I liège , de la cire d’Espagne , de la cii-e neuve , et du parche- 1 min; exposer le flacon, durant la canicule , une heure après 1 le soleil levé , et l’ôter une heure avant le coucher du soleil , | pendant tout le temps de ladite canicule. Nota. Il ne faut jamais exposer le flacon dans un temps ft humide, mais le tenir dans l’endroit le plus sec, et l’ôter ft aussi quand on voit que le temps veut se brouiller. Après la I canicule , remettre le baume dans un autre vase de verre I ou dans plusieurs petits vases , et prendre garde de ne pas I remuer le marc. Autre manière de préparer le baume du Commandeur. 1 Mettre les fleurs de millepertuis dans une bouteille de verre double , verser dessus trente-six onces d’esprit-de-vin ( al- i cohol ) rectifié , bien boucher la bouteille , et la mettre en I digestion pendant vingt-quatre heures dans un lieu un peu chaud , la remuant de temps en temps. L’esprit-de-vin ayant pris une couleur bien rouge , couler et exprimer le marc for- I tement avec un linge, remettre l’esprit-de-vin daus la bou- B A U 53 teille, ensuite mettre toutes les autres drogues ci-dessus pulvérisées et tamisées ; la bien boucher , et laisser infuser vingt jours an grand soleil, ou dix jours sur les cendres chaudes, ou six jours dans le fumier , la remuant de temps en temps pour faciliter la dissolution des drogues, sans cepen- dant ouvrir la bouteille ; et l’esprit balsamique sera fait. Il n’est point nécessaire de le couler après cette dernière infu- sion. Il s’éclaircit aussitôt , et fait un sédiment au fond de la bouteille qui ne se rebrouille qu’avec peine ; et quand il est brouillé , on n’a qu’à le laisser reposer un moment , l’esprit est aussitôt éclairci. On peut cependant, après l’avoir laissé reposer , verser la liqueur par inclinaison , la passer pa* un linge , et la garder dans une bouteille bien bouchée , ou , ce qui est encore mieux , dans plusieurs petites bouteilles bien bouchées. Manière de s’ en servir. Si la plaie de feu ou de fer est pro- fonde , tremper une plume dans le baume , et en humecter la plaie ; puis faire des plumasseaux de charpie qu’on met sur la plaie , et la serrer avec un bon bandage. L’application de ce baume cause d’abord une vive douleur, mais elle est bientôt passée. Si la plaie est accompagnée de fracture à l’os , on n’a qu’à bassiner en dedans et par dehors , et la panser comme ci- dessus ; les os cariés et pourris sortiront d’eux-mêmes. Expé- rience vue au camp devant Vérone , sur un cavalier qui reçut un coup de fusil an haut de la cuisse 5 l’amputation ne pouvant pas se faire , on hazarda ce baume : les esquilles sortirent d’elles-mèmes , et le blessé fut guéri en quinze jours. Si le coup a pénétré les chairs, il faut les ouvrir, y mettre du baume , et faire comme il est marqué ci-dessus. Si le coup de feu emporte les chairs, on le panse avec ledit baume en de- dans et par dehors. Il purifiera les chairs , les fera croître , et les consolidera. Si la plaie est simple , mettre de ce baume , et rapprocher lés chairs. 11 ne faut pas chauffer ce baume'eu le mettant sur la plaie , il s’évaporeroit sur le champ ; il suffit de le couvrir d’un linge bien sec quand la plaie est simple, et d’y ajouter des bandages lorsqu’elle est profonde. Quand il est versé , on doit avoir grand soin de boucher aussitôt la bouteille. Il réussit rarement lorsqu’on a déjà mis quclqu’autre appareil. Si on veut l’em- ployer, après avoir pansé une plaie avec les remèdes ordi- naires , il faut la laver d’abord avec du vin chaud ; on peut espérer de guérir , mais lentement. Il est très-bon pour l’en- clouure des chevaux ; il la guérit sur le champ , si l’on en verso 54 B A U une ou deux gouttes dans le trou d’où l’on aura t iré le clou. On en prend intérieurement pour la lièvre , au commencement de l’accès. Ce baume fait venir les mois. Une femme qui a de la peine à accoucher , et qui souffre des douleurs , peut en prendre quatre ou cinq gouttes au plus dans un bouillon , pour faciliter l’enfantement, et calmer les dou- leurs. En donner aussi cinq ou six gouttes dans un bouillon ou dans du vin paillet, à celui qui a le flux de sang avec des tranchées insupportables ; il recevra du soulagement. Ce baume arrête généralement toutes sortes de pertes de sang et flux de ventre. Pour la colique , en mettre quatre on cinq gouttes dans deux doigts de vin clairet ; le vin se troublera : bien remuer, et l’avaler 5 on sera guéri sur le champ. Appliqué sur une partie affligée de la goutte , il la guérit, Ou soulage considérablement. 11 est utile pour les cancers , chancres , toutes sortes d’ulcères , de fistules , humeurs froides invétérées , les morsures des chiens enragés et des bêtes véni- meuses , et même pour les inflammations et autres- maladies des yeux 5 en un mot pour presque tous les maux. Pour ceux de l’œil , on y en met avec une plume. On en prend cinq ou six gouttes dans quatre ou cinq cuillerées de bouillon , pour le pourpre et autres maladies pestilentielles. On soulage beau- coup le mal de dents , en appliquant sur la dent qui cause la douleur du coton trempé dans ce baume. Pour empêcher d’être marqué de la petite vérole , on en frottera les grains à mesure qu’ils sortiront ; cela les fera sécher avant qu’ils viennent à suppuration : et c’est la suppu- ration qui marque. Il faut en frotter les hémorrhoïdes en se mettant au lit. Ce baume est très-efficace pour toutes sortes de fluxions et meurtrissures, si l’on s’en sert à faire des fric- tions. Si l’on en prend cinq ou six gouttes , ou même davan- tage , daus un demi-verre de vin blanc, ;ou dans quelques cuillerées de bouillon , si on a la fièvre , le matin à jeun pendant trois ou quatre jours , il nettoie l’estomac , le guérit de ses faiblesses et indigestions. Si l’on avait une indigestion subite et violente , on pourroit user de ce baume , même après le repas. En général, il rétablit la vigueur partout où il y avoit de la foi blesse. Baume de Liébaut. Fleurs et sommités de milleper- tuis , de bétoine , de petite centaurée, et brunelle , dite herbe aux charpentiers , de chaque une poignée, on pile ces fleurs, on les met avec une livre d’huile d’olive dans une bouteille de verre double bien bouchée , on l’expose £u soleil d’été pendant plusieurs jours, ensuite on ex- - — ■ — B B A U 55 prime le tout , et on conserve la colature dans une bou- teille bien bouchée pour le besoin. Ce baume est excellent pour les plaies , il les mondifîe parfaitement , il les incarne et les consolide 5 pour les fractures d’os, contusions. Baume de Saturne. On dissout deux onces de suer© de Saturne en poudre avec quatre onces de bonne huile da térébenthine dans un matras au feu de sable ; étant dissous , et la liqueur étant rouge , on ajoute , si on veut , demie- once de camphre en poudre , et on conserve ce baume dans Une bouteille de verre double bien bouchée , pour guérir toutes plaies , ulcères vieux, loups des jambes, les chancres > la gangrène , les dartres vives et farineuses. Baume de Soufre , ( sulfure d’huile volatile. ) On met dans un petit matras une once et demie de fleur de soufra ( soufre sublimé ) , on verse dessus huit onces d’huile de té- rébenthine; on place le matras sur le sable, on y donna un feu de digestion pendant une heure, on l’augmente en- suite un peu ; le continuant encore environ une heure , l’huile prendra une couleur rouge ; on laisse réfroidir le vaisseau , puis on sépare le baume clair d’avec le soufre qui n’aura pu se dissoudre. Ce baume est excellent pour les ulcères du poumon et de la poitrine , pour l’asthme. La dose est depuis une goutte jusqu’à six, dans quelque liqueur appro- priée. On s’en sert aussi pour résoudre les hémorrhoïdes , appliqué extérieurement. On peut réduire ce baume en consis- tance d’onguent , faisant consumer sur le feu une partie d© l’humidité. On s’en sert pour nettoyer les plaies et les ulcères. On peut encore faire un baume de soufre ( sulfure d’huile volatile ) avec de l’huile de lin , au lieu de celle de téré- benthine , qui servira pour les plaies et pour les hémor- rhoïdes. Baume de soufre (sulfure d’huile volatile ,) deRuland, reformé. Uhe once et demie de fleur de soufre , et six once d’huile de noix , ensemble en digestion dans un matras à feu de sable, jusqu’à ce que l’huile paroisse rouge; on retire l’huile par inclinaison , on la garde pour l’usage. Le vin que l’on y met ordinairement est nuisible , parce que l’huile de noix ne peut pas bien dissoudre la substance grasse du soufre qu’il ne soit évaporé. Ce baume est propre pour discuter, digérer et résoudre les humeurs crues. On en met dans le6 plaies pour les nettoyer , et l’on en oint les par- ties où il est tombé de la pituite visqueuse ; il n’est em- ployé que pour l’extérieur. 56 B A U Baume d’Espagne. Du froment entier , racines de va- lériane et de chardon béni , de, chaque une once 5 douze onces de vin blanc, six onces d’huile de millepertuis, huit onces • de térébenthine de Venise, et deux onces d’encens en poudre subtile 5 on concasse les racines,, et on les met avec le froment’ dans un pot de terre vernissé avec le vin blanc; on couvre le pot, et on le place sur les cendres chaudes , on laisse le tout en digestion pendant vingt-quatre heures ; ensuite on y mêle l’huile de millepertuis , et on fait bouillir le mélange à petit feu jusqu’à la consomption du vin , on coule la liqueur avec expression , et on y mêle, en remuant avec la spatule , la térébenthine , et ensuite l’en- cens , pour faire un baume qu’on conserve dans une bou- teille de verre bien bouchée. Ce baume est fort bon pour consolider et pour guérir toutes sortes de plaies : on en ap- plique dessus , ou bien l’on en seringue , si elle est pro- fonde , après l’avoir lavée avec du vin chaud ; on joint , autant que l’on peut , les bords de la plaie , on l’oint du même baume chaud tout autour , et l’on met par-dessus une compresse trempée dans le baume, une autre trempée dans du gros vin , bien exprimée , et une troisième sèche , pour tenir le tout en état. Il est encore bon pour résoudre les tumeurs froides , pour fortifier les nerfs et les muscles , pour nettoyer les plaies , pour résister à la gangrène et pour consolider. Baume du Sureau. On met du jus de feuilles de sureau avec égale quantité d’huile d’olive dans un pot de terre bouché de son couvercle , qu’on lutte avec de la terre à potier,* 011 le met au feu , le faisant bouillir peu-à-peu pen- dant trois heures. Il ne faut pas que le pot soit plein; au bout de ce tems on le retire, et l’ayant découvert , on coule doucement par inclinaison ce qui reste de liquide , pour le séparer des fèces. Ce baume est admirable pour toutes sortes de gouttes, paralysies, ulcères et membres pourris , pour appaiser les douleurs de dents en une demie heure , pour rappeler la chaleur naturelle à quelque partie disposée à la gangrène et sphacèle. Baume de Taeac simple. Du jus exprimé des feuilles vertes de tabac mâle, pilées dans un mortier de marbre, mis avec une pareille quantité d’huile d’olive , dans une botiteille de verre double qui ne suit point pleine ; on expose longteins cette bouteille bien bouchée de cire gommée et couverte par dessus de fort parchemin , ou bien on met ceite bouteille dans un chaudron plein d’eau bouillante jusqu’à I I ' / B A U 5y ne que le jus soit évaporé ; ou bien dans le fumier de cheval , Y laissant quarante jours, changeant quelquefois le fumier; et au bout de ce terns on trouve un baume dans la bou- teille, nageant au-dessus du plilegine , on le retire douce- ment sans troubler le fond, et on le conserve dans une bouteille de verre double bien bouchée. Ce baume est bon aux plaies, ulcères, écrouelles, gangrène, dartres , Noli me tan^ere , galle ouverte , contusion même invétérée , piqûre de vive ou autres bêtes venimeuses , brûlures , et autres maux auxquels le tabac est bon. Baume du Samaritain. On met huit onces d’huile d’olive avec autant de bon vin rouge dans un pot de terre vernissé , on le couvre et on le met sur un feu médiocre , pour faire bouillir la liqueur jusqu’à ce que le vin soit consommé. Si on y lait bouillir deux onces de sucre , il en sera meilleur, plus vulnéraire et plus glutinant. Il nettoie et consolide les plaies de la bouche , de la langue, de l’œso 3 pliage, de la trachée artère, et généralement de toute la poitrine et des autres parties; il est bon aux ulcères, aux dissenteries opiniâtres, aux relaxations des fibres de l’esto- mac, aux ulcères de la même partie, à ceux des intestins et de tout le bas ventre, et pour fortifir-r les nerfs. Baume vulnéraire d’Ettinuller. Prendre deux onces de fleurs de millepertuis en boutons ; boutons de fleurs de bouil- lon blanc une once, lion esprit dij vin rectifié six onces. Laisser le tout en infusion dans une bouteille bien bouchée, jusqu’à ce que l’esprit de vin ( alcohol ) ait pris la teinture ; exprimer le tout alors, et ajouter à la liqueur de la térébenthine , laissant digérer le tout dans une petite cucurbite , pendant trois jours et trois nuits, après quoi on aura un excellent baume vulnéraire. Baumier ou Lotier odorant , ( Melilotus major odurata violacea , Tourn. Trifolium melilotus cœrulea , Linn. 1077.) O11 a encore donné à celte plante le nom de baume du Pérou , pareeque l’huile d’olive dans laquelle on a fait infuser ses fleurs et ses feuilles, devient un baume excellent pour les plaies, et pour nettoyer et cicatriser les vieux ulcères; il est propre aussi pour réunir les plaies récentes , pour appaiser l’inflammation des tumeurs. Cette plante a les mêmes propriétés que le mélilot ordinaire ; elle est même J ‘lu s adoucissante; son odeur est assez agréable. Son infusion a dans l'eau bouillante soulage considérablement les pulino- jiiqups , et modère la violence de la toux. L infusion de ses graines dans Peau - de - vie , passe pour 58 BEC guérir les asthmatiques , et son huile est excellente pour les piqûres des tendons. Becabunga ou Véronique aquatique , ou Becabunga à feuilles rondes ( Veronica beccabunga , Linn. 16. ). Cette plante aquatique, dont il y a deux espèces principales qui ne diffèrent que dans la grandeur de leurs feuilles , se trouve ordinairement mêlée avec le cresson d’eau ; on se sert indifféremment des deux espèces , mais plus com- munément de la première , parce qu’elle est moins rare : leur usage est semblable à celui du cresson d’eau , aussi-bien que la dose , et la manière de le préparer. Le suc de béca- bunga , depuis deux onces jusqu’à quatre , dans un verre de petit-lait, soulage les scorbutiques 5 lorsqu’ils ont des taches sur le corps ou quelques membres engourdis, on les expose au bain de vapeurs , préparé avec cette plante. Forestus recommande fort le sirop fait avec le suc de bécabunga, et celui de l’herbe aux cuillers. On fait , pour guérir les dartres et purifier le sang, prendre pendant deux ou trois mois, régulièrement tous les matins, un gros ou demi-gros de conserve de feuilles de bécabunga : sa décoction est apéritive et hystérique , poussant également les urines et les ordinaires. Cette plante est aussi vulnéraire et détersive. Bec de Grue ou Herbe de Robert , ou Geraine Cicutaine ou à feuilles de ciguë , ou Géranium musqué ( Géranium cicu- tae folio minus , Tourn. Géranium, robertianum , Linn. ç55.) Toutes les espèces de bec de grue sont vulnéraires , astrin- gentes , on les employé avec succès dans les décoctions pour les cours de ventre et pour la dyssenterie. La première espèce ( Géranium colombinum , Linn. ç56. ) est très - commune dans les prés et dans les jardins ; la seconde vient ordinairement sur les masures et au pied des murailles ; la troisième enfin se trouve dans les bois. O11 ordonne dans les pertes de sang et les hémorragies , le suc de la dernière espèce , feuilles et racines pilées , comme un spécifique; c’est de-là qu’on lui a donné le nom de Géra- nium sanguineum , (Linn. q58. ) Les gens de la campagne s’en servent pour arrêter le sang dans leurs blessures. L’Herbe de Robert a les mêmes vertus, elle est aussi résolutive que vulnéraire ; et on s’en sert dans les fluxions et les enflures , en l’appliquant en forme de cataplasme sur la partie souffrante , soit écrasée , soit amortie sur une pelle chaude , soit bouillie légèrement dans un peu de vin. On l’emploie utilement pour les maux de gorge , appliquée exté- rieurement, après l’avoir pilée avec de bon vinaigre. Fabricius BEL 59 Hildanus assure que la simple décoction de cette plante, soulage les douleurs du cancer; Hoffmann confirme cette propriété. Une pareille décoction mise en fomentation sur la .vessie, ou l’herbe bouillie en cataplasme, pousse les urines et soulage les liydropiques : le même remède soulage la bouffissure des jambes. Le vin où les feuilles ont inacéré pendant la nuit, après les avoir écrasées, arrête les hé- morragies. La première espèce est aussi utile dans les fistules externes : on applique l’herbe piiée ou son suc sur la partie malade, et on fait prendre intérieurement la décoction de cette plante dans l’eau : Clusius dit l’avoir expérimenté. Ettmuler prétend que l’herbe de Robert, pilée et appliquée en cataplasme , est très-propre pour dissiper l’enflure des pieds et la bouffissure des autres parties du corps , et regarde cette plante comme un remède assuré pour cette espèce d’hy- dropi s ie. L’Herbe de Probert est employée dans le baume polycreste de Bauderon , et peut être employée dans le martiatüm. Beidelsar ou Beidel - ossar. Espèce d’apocin ou plutôt d’asclepias , dont on fait beaucoup d’usage en Afrique, contre la fièvre et sur- tout contre la morsure des bêtes vé- nimeuses. Les nègres réduisent en poudre l’écorce de sa racine et la mêlent avec de la poudre de charbon de la même racine: ce mélange est un excellent caustique qui ronge les boutons galeux et vénériens. Belle-dame ou Belladone ( Belladona majoribus foliis et floribus , Tourn. 77. Atropa belladona , Linn. 268. Belladona aut solanum lethale scu maniacum. ) Celte plante croit naturellement autour des forêts , dans les fosses, le long des murailles et des haies ombragées. Il est bien nécessaire de la connoître , car son fruit a été fatal à plusieurs personnes : celles qui en ont mangé, ont été d abord attaquées d’un court délire , elles faisoient des éclats de rire et differentes gesticulations mêmes audacieuses; en- suite elles ont tombé dans une véritable folie et dans une stupidité semblable à celle d’une personne ivre - furieuse , qui ne dort pas, ensuite elles sont mortes. Deux jeunes filles qui avaient mangé deux ou trois baies de belladona , ayant ete frappées des manies et des simptômes précédens, furent guéries par l’usage de l’émétique en lavage; leur contre-poison immanquable est le vinaigre. L’usage intérieur des fruits de cette plante est donc très- pernicieux; mais extérieurement ses feuilles sont fort adou- 1 60 BEN cissantes et résolutives : on les employé comme celles de la more lie ordinaire, en cataplasme sur les hémorroïdes et sur le cancer 5 on les peut faire bouillir avec lesain-doux, ou employer ieur suc avec autant d’esprit-de-vin. Pour les tu- i meurs des mamelles, on fait échauffer les feuilles sous la cendre chaude, et on les applique dessus. Belle - dame des Italiens. ( Lilionarcissus Indicus , 1 saturato colore purpurescens , Tourn. 385. ) C’est une | amaryllis à ileurs rose , qu’on cultive dans les jardins , en À Italie , où , avec le suc ou l’eau distillée de cette plante , les dames font un fard dont elles se frottent le visage, pour a blanchir la peau. Belle de nuit ou Merveille du Pérou ( Jalapa flore purpureo , Tourn. Mirabilis longiflora , Linn. 352.) On i a confondu pendant long-tems cette plante avec celle qui ij fournit le jalap dont on parlera à ce mot. La belle de nuit J est originaire d’Amérique, elle est cultivée dans les jardins. i Comme pendant long-tems le vrai jalap a été inconnu , on se a servait de la racine de cette plante , et l’expérience a prouvé qu’elle est un purgatif hydragogue , peut-être moins doux que jj celui du vrai jalap, mais qui peut être employé avantageu- J sement , et à petites doses : douze à quinze grains mêlés avec ; d’autres purgatifs suffisent. Benjoin, ( Benzoinum , seu assa dulcis officinarum ). C’est une gomme résine fort odorante, qui sort par incision I d’un grand arbre qui croît aux Indes , à Siam, à Sumatra. Il y a deux sortes de benjoin: un en larmes , qui est le meilleur . l’autre en masse ou en gros morceaux. Le premier doit être net, clair, transparent, de couleur rougeâtre, parsemé de taches blanches ressemblantes à des amandes rompues; ce qui l’a fait appeller benzoinum amygdaloides ; d’une odeur fort aromatique, mais douce et agréable. Le second, que les droguistes appellent benjoin en sorte , doit être net , luisant , j facile à rompre , résineux , de couleur grise , jaunâtre ou rougeâtre, mélangé de larmes blanches, comme le premier, qui est rare. Le benjoin est chaud , dessiccatif, incisif, pénétrant, atté- nuant, propre pour les ulcères du poumon, pour l’asthme, pour résister au venin, pour fortifier le cerveau, pour effacer les taches du visage , pour résister à la gangrène , pour parfumer l’air. L’usage externe est de purger le cerveau en forme de sternutatoire ; de guérir la douleur des dents en masticatoire; d’effacer les verrues et les rougeurs du visage , et d’entrer dans les parfums , pour leur donner une I BEN Ci fonnne odeur. Les fleurs de soufre et de benjoin , prises con- jointement en petite quantité dans un œuf à la coque , pendant plusieurs jours, le soir en se couchant, guérissent les toux et les asthmes opiniâtres et invétérés. La teinture de benjoin se donne depuis demi-gros jusqu’à un, et son magistère à un scrupule , au plus. Il entre dans la poudre céphalique odorante de Charas , dans les tro- cisques aliptœ moschatœ ; on s’en sert aussi pour faire la poudre à embaumer les corps ; il entre encore dans l’era- plàtre stomachique et céphalique , et dans la pommade ordinaire des boutiques. Benoîte , ou Herbe de saint Benoit , ou Gariot , ou Recise, ( Cariophillata vulgaris , Tourn. Geurrt urbanum , Linn. 716. ) C’est une plante qui croit dans les haies , le long des chemins , à l’ombre et dans les lieux humides ; sa racine cueillie au printems , sent le clou de girofle ; la décoction d’une poignée, dans demi-setier de vin, au commencement du frisson des fièvres intermittentes, la sueur survient plutôt et plus abondante, et la fièvre guérit plus promptement. Ce remède est propre pour fortifier l’estomac , et pour déboucher le foie , au rapport de Tragus. Cette racine est céphalique et cordiale; elle arrête les fluxions et les catarrhes. Paracelse recommande son usage dans cette dernière maladie ; il la mêle avec la racine d'acorus verus : ce qui a donné lieu à Hartmann de proposer le vin catarrhal avec les mêmes racines ; mais Lindanus en a retranché Vacorus , et y a substitué le sassafras et le romarin. Ce vin se fait de la manière qui suit : Deux onces de racine de benoite, autant de sassafras concassé ou coupé par morceaux , demi -once de feuilles de romarin , mis dans un vaisseau de terre assez grand pour contenir une pinte de bon vin rouge qu’on versera dessus ; boucher exactement le vaisseau , et le mettre au bain-marie pendant huit heures; le pot réfroidi , passer la liqueur, et la garder dans "une bouteille. Le malade en prendra deux cuil- lerées une heure avant le diner , cinq heures après autaht , et la même dose en se couchant. L’extrait de cette racine est utile dans la diarrhée , dans la dyssenterie, dans le crachement de sang et dans les pertes des femmes. Pour la palpitation de cœur , l’infusion de cette racine sèche, concassée légèrement, faite dans un verre de vin blanc, à la dose d’un gros, jusqu’à ce que la teinture soit devenue rouge, est très-bonne. Cette racine est aussi vulnéraire , et la tisane faite avec toute la plante , est utile après les chutes ou les autres accidens dans lesquels il y a 6-2 B E T lieu de craindre qu’il n’y ait intérieurement du sang extra- j vnsé ; infusée dans le vin blanc , c’est un bon emménagogue. Berce , ou Fausse Branc-Ursine , ou Patte d’Oye , ( Sphon - i d/Iiuni , Linn. 358.) Cette plante croît aux bords des bois, i dansées prés 5 le suc de la racine a un goût âcre et un peu , [ amer 5/ les semences ont une odeur désagréable; les feuilles ; sont émollientes; les racines et les semences sont incisives , apéritives, carminatives , et antispasmodiques. On se sert j de l’berbe et des semences, seulement en décoction pour ;i les bains , les lavemens , les fomentations, ou en cataplasmes. i La semence est conseillée par quelques-uns , dans les diffl- [ cultes d’uriner, dans la suppression des écoulemens pério- U diques. La décoction de la racine prise intérieurement, est laxative et soulage les personnes sujettes aux vapeurs. La racine et les semences ont d’autres propriétés , suivant le rapport de Dioscoride et de Galien, qui leur attribuent [ les mêmes qualités qu’aux espèces de panais , et d’être inci- sives et apéritives , propres aux maladies dît foie et à l’épilepsie , aux suffocations de matrice et aux: maladies du 1 cerveau. Il faut appliquer en fomentation la semence de 1 cette plante , concassée , et mélée avec l’huile d’olive , en ' I consistance de cataplasme. Bekle. Voyez Ache. Bétoine ( J jeton ica purpurea. Betonica officinalis , Linni 810. ) Cette plante, âcre et amère, croît dans les buissons, les prés , et surtout sur le bord des bois, à l’ombx-e ; elle échauffe et desséche, atténue, ouvre, déterge: elle est particulièrement céphalique et hépatique ; puis splénique , pectorale , utérine , vulnéraire et enfin diurétique. Elle n’est pas seideinent propre aux maladies du cerveau , elle est ulile également dans celles de l’estomac et des reins ; on l’emploie aussi avec succès dans les tisanes apéritives , et pour rétablir les levains des premières voies. On en fait infuser une petite poignée dans demi-setier d’eau bouillante, à la manière du thé , ou bien on en fait une tisane , en mettant une bonne poignée de ses feuilles dans une pinte ou trois chopines d’eau, qu’on fait bouillir légèrement, à laquelle on ajoute un peu de réglisse: on prend les fleurs comme les feuilles, on en fait un sirop et une conserve, dont la dose est depuis demi -once jusqu’à une once; le suc ou l’extrait de ses parties, a les mêmes vertus, et se donne jusqu’à demi-once: ces différentes préparations sont utiles dans la migraine, dans les étourdissemens , dans les engourdissemeiis des membres qui menacent de paralysie. b £ T 63 La bétoine est ordonnée clans la goutte j dans la sciatique et dans le rhumatisme. Pour cela, on prend parties égales de bétoine , de cliamæpytis , et de la seconde espèce de icordium séchées, on en fait une infusion comme le thé, et on en fait prendre deux ou trois prises par jour aux personnes sujettes à ces maladies 5 il en faut continuer ïong-tems l’usage : ce remède est bon aussi aux personnes sujettes à la migraine, aux vapeurs, et aux tremblemens dans les membres. La bétoine est béchique, en procurant l’expectoration de la sortie des matières purulentes, par la voie des crachats: elle passe pour vulnéraire, et pour être capable de procurer la cicatrice des ulcères internes. La décoction de bétoine et de pouliot, est estimée pour les fièvres, par quelques auteurs. L’emplâtre de bétoine est firopre pour les blessures , particulièrement pour celles de a tête. Les feuilles de bétoine séchées et mises en poudre ou broyées dans les doigts et mises dans le nez , font éternuer : elles entrent dans la poudre céphalique, dont on prend quelques pincées le matin à jeun pour décharger le cerveau. Les feuilles fraîches , pilées avec un peu de sel, appliquées, guérissent les ulcères cancéreux et chancreux ; et introduites dans le nez en forme de tente , en arrêtent le saignement. On emploie ces feuilles dans la pondre de Paulmier contre la rage: les racines de bétoine n’ont pas les mêmes vertus j elles purgent par haut et par bas: on en prend la décoction d’une poignée datas demi-setier# d’eau. On assure avoir été soulagé des douleurs d’oreille , par un coton imbibé du suc dépuré de bétoine , un peu chaud , mis dans l’oreille. Quelques auteurs prétendent qu’il est propre aussi pour la surdité. La bétoine a donné le nom au sirop de bétoine simple et composé , à l’emplâtre de bétoine de Nicolas : elle entre dans le sirop d’armoise de Rhasis, dans la poudre de diar- rliodon de Nicolas de Salerne , dans le baume polycreste de Bauderon, dans le mondificatif d’ache , dans l’onguent martiatum de Nicolas d’Alexandrie , dans l’emplâtre d e gratia Dei et dans l’eau vulnéraire. Les Heurs entrent dans la poudre de Guttète. Betterave ( Beta rubra vulgaris , Linn. 022. Beia pallide virens , Tourn. ) Cette racine dont il y a plusieurs especes, se cultive dans les potagers 5 les feuilles et la racine sont emollientes : la feuille, ainsi que celle de poirée, entretient l’écoulement séreux occasionné par l’excoration produite par le vésicatoire. Le suc de la racine aspiré par 64 B L A le nez , fait éternuer et sortir les mucosités. La racine bien cuiLe , adoucit les bronches pulmonaires. Bistorte ( Poligonurn bistorta , Linn. 5i5. Historiés major radice minus intorta , Tourn. ) Cette plante croît aux lieux humides et ombrageux ; on l’élève aisément dans les jardins à l’ombre. Sa racine s’emploie dans les tisanes et dans les décoctions astringentes , depuis demi - once jusqu’à une once , pour une ou deux pintes d’eau , ou en substance, et en poudre , à la dose d’une dragme , incorporée avec la conserve de rose. On s’en sert plus communément en poudre avec la tourmentille , dans les opiats et dans quelques confections alexitères , entre autres , dans l’orviétan. Dans les cours de ventre , les pertes de sang , le vomis- sement, la dyssenterie , les évacuations excessives d’urine, de sang menstruel, et toutes sortes d’hémorragies, cette plante est d’un grand secours. Ray prétend qu’un demi-gros de racine de bistorte , en poudre , avec pareille quantité de succin , pris dans un ceuf, pendant quelques jours, est un bon remède pour pré- venir l’avortement. On se sert dans les Alpes , de la bistorte comme d’un spécifique pour les fleurs - blanches. Tragus assure que sa poudre bue à la dose d’un gros, ou sa dé- coction dans le vin, pousse par les sueurs le venin de la peste. Quelques-uns estiment la décoction ordinaire de la bistorte dans l’eau , pour la petite vérole , la rougeole et les fièvres malignes; on en'bassine aussi avec succès, les gencives des scorbutiques , dans les maux de dents et dans les maux de gorge. Outre l’orviétan et quelques compositions cordiales , dans lesquelles entre la bistorte , elle est aussi employée dans la confection narcotique de Mynsicht, et dans l’emplâtre pour la matrice, de Nicolas. Blanc de Baleine , Substance insoluble dans l’eau et dans l’esprit-de-vin ( alcohol ) , blanche , inflammable , insipide, prompte à rancir, d’une consistance approchante de celle du suif de mouton, qu’on retire des ventricules du cerveau de la baleine. Ce blanc mêlé intimement avec du sucre, ou avec un jaune d’œuf, ou avec du miel, appaise la toux, favorise l’expectoration sur la fin de la péripneumonie, dans la phthisie pulmonaire essentielle, la phthisie pulmonaire des fondeurs , et la phthisie pulmo- naire par inflammation de poitrine. Cette substance est pésante aux estomacs foibles , aux tempéramens bilieux , nuisible lorsque les matières contenues dans les premières voies BLE 65 voies, tendent à l’acide, et dans le commencement des ma- ladies inflammatoires de la poitrine. Ce blanc , dissout dans plusieurs jaunes d’œufs , et donné sous forme de la- vement , calme la colique occasionnée par des substances vénéneuses. Blé, ou Bled, ou Froment, ( Triticum hybernum , aristis carens , Tourn. ) La farine de froment s’emploie comme les autres dans les cataplasmes résolutifs ; la mie de pain est plus émolliente et plus adoucissante , elle donne le nom au cataplasme de mica partis p qu’on fait sim- plement avec le lait, la mie de pain et les jaunes d’œufs , et qu’on emploie pour appaiser la douleur et l’inflammation des tumeurs. Pour rendre ce cataplasme plus résolutif, on y ajoute le safran en poudre, et l’huile rusât: ce remède est anodin et fort usité La farine cuite en forme de colle est bonne pour le crachement de sang. Le froment mâché et appliqué sur la morsure de chien, empêche les progrès du venin, par la force extractive, et 1 fait mûrir les doux ou frondes. Si un goutteux met ses j jambes jusqu’aux genoux dans le blé , cela les desséchera , i et il sera soulagé. Le son n’est pas d’un usage moins familier 5 sa décoction 1 dans l’eau commune fournit un lavement adoucissant, émolient et légèrement détersif : on l’ordonne ordinairement 1 avec la graine de lin, dans le cours de ventre et dans la < dyssenterie. On f.iit aussi une tisane propre pour les rhumes invétérés et la toux opiniâtre , avec le son le plus net. Pour cela on en fait bouillir une cuillerée dans une pinte 1 d’eau qu’on fait écumer; on le retire ensuite, et après l’avoir laissé reposer , on le verse par inclinaison , et on y fait fondre une once de sucre; on boit cette tisane un peu chaude. Le son est aussi résolutif qu’émollient ; on le t fait bouillir flans la bière ou dans l’urine, et on en fait des cataplasmes pour appaiser les douleurs de la goutte , 1 et pour résoudre les tumeurs des jointures : bouilli dans le vinaigre , on l’a vu réussir pour le rhumatisme. L’amidon n’est autre chose, comme tout le monde sait, t que la moelle ou la plus fine farine du froment, séparée s sans le secours de la meule du son qui la couvroit , et cela par le moyen de l’eau commune; on la fait sécher ensuite , et on la vend par morceaux très- blancs, pour plusieurs usages. L’amidon est pectoral, rafraîchissant, il arrête le crachement de sang , adoucit l’âcre té de sa sérosité: ainsi c’est avec raison qu’on l’emploie dans la poudre diatragacant 5 66 B OE U froide, et dans plusieurs autres compositions pectorales, et rafraîchissantes. Blé noir ou Sarrasin , ( Fagopyrum vulgare erectum , Tourn. 5n. Polygonu/n fagopyrum , Linn. ) Sa semence est noire et triangulaire, semblable à celle du hêtre, en latin Fagus , d’où vient le nom Fagopyrum. La farine en est blanche ; on peut la substituer aux précédentes dans les cataplasmes résolutifs et émolliens. Tragus assure que cette sorte de blé, infusée dans le vin, convient aux Îiersonnes bilieuses , dans la difficulté d’uriner et dans ! ’enflure. Blé de Turquie , ou Maïs, ou Blé d’Inde. ( Triticunt Indicum. Zea mays , Linn. 1378. ) Ta farine de ce blé peut être employée comme les précédentes et dans les mêmes cas. Bluet ou Aubifoin , Barbeau ,, Casse-Lunette , ( Cyanus seçetum flore ceruleo , Tourn. ^66. Jacea segetum cen - taurea cyanus , Linn. 1289. ) Toute cette plante , fort commune dans les bleds, est en usage pour les maladies des yeux; on en tire une huile distillée, qu’on appelle eau de casse - lunette , parce qu’elle éclaircit la vue : on emploie la fleur préférablement aux feuilles pour cette eau ; elle est excellente pour la rougeur et l’inflammation des yeux: pour : rendre cette eau active , on ajoute le safran et le camphre. , Le bluet se sème de lui-même dans les terres labourables | et dans les prés, où il est très-commun. Tragus assure qu’un demi-gros dje graine de bluet en Îioudre, lâche le ventre. Quelques auteurs prétendent que a bière dans laquelle on fait bouillir une poignée de cette herbe, sur un verre de liqueur, devient très - apéritive et ! hépatique, et qu’elle guérit la jaunisse, la rétention d’urine et des mois. Camerarius faisait bassiner les gencives des enfans avec l’eau distillée de cette plante , dans le tems que les dents poussent, et y ajoutoit le suc d’écrevisse. Le même auteur soutient que les fleurs de bluet en poudre , sont utiles dans le mal caduc ; on en peut employer toute la tête , et en donner un gros ou deux pendant quinze jours. Le suc de bluet mange peu à peu , les taies des yeux ; il y en a qui l’estiment vulnéraire , pris intérieurement , à une 1 once , lorsqu’on soupçonne du sang extravasé par quel- !| que chute. Boeuf ( Bos. ) Sa graisse appelée suif de bœuf , sevum bovis7 est émolliente, résolutive , propre pour adoucir les B O I 67 âcretés des intestins, pour le ténesme, pour le flux de sang étant mêlée dans les lavemens. L’axonge des pieds est usi- tée pour ramollir les tumeurs , adoucir les douleurs et guérir les luxations. La moelle approche en bonté de celle de cerf et de veau , elle rafermit, entre autres choses , les membres tremblans , et ramollit les nerf endurcis, enduite avec du I vin. Le fiel est préféré au fiel des autres animaux à quatre pieds; il est spécifique pour la surdité et pour le bour- donnement des oreilles, la douleur et l’ulcère des mêmes parties : on le mêle avec du lait de femme ou de chèvre , puis on l’applique avec du coton. Il lâche le ventre en forme de clystère, et ouvre les hémorrhoïdes. La rate sert à faire des décoctions contre la dureté de la rate et la suppres- sion des ordinaires. Le sang remédie intérieurement aux dyssenteries , aux pertes de sang des femmes, et aux autres hémorrhagies ; extérieurement il ramollit et dissipe les tu- meurs; il efface les taches de la peau, et enlève les ver- rues en forme de Uniment. Sa corne et ses ongles , pris en poudre au poids d’une dragme, sont bons pour l’épilepsie: on en fait brûler et sentir aux femmes hystériques ; cette fumée chasse la malignité de l’air et les rats. L’urine ap- pliquée avec de la myrrhe , appaise les douleurs des oreilles. Les pierres qui se trouvent au mois de mai ( floréal ) dans l’estomac et dans la- vésicule du fiel , guérissent la jaunisse, brisent et consument le calcul , bues en poudre dans du vin, ou mises infuser jusqu’à la consomption, tous les jours, dans du vin pour la boisson du malade. La pierre de la vessie du fiel , est sujette à se corrompre et à se réduire i L d’elle-même en poudre quand on la garde longtems, à cause t ; des petits vers ou mites qui s’y engendrent. Elle est su- îl 1 dorifique , apéritive , propre pour résister au venin, pour I , arrêter le cours de ventre , pour l’épilepsie ; la dose est depuis 4 1 six grains jusqu’à un scrupule. La poudre, attirée par le nez, :i i fait éternuer, aiguise la vue et fortifie le cerveau. Bois d’Aloès , ( Lignum ylloes. ) Ainsi nommé à cause ni > de son amertume, qui tire sur celle de l’extrait d’aloès. Le véritable bois d’aloès est couleur de café brûlé, mais II I l plus brun: il s’enflamme à la chandelle, et sa racine ri I : fournit une odeur agréable: on le râpe, et on eri donne attl * en poudre demi-gros, ou en infusion jusqu’à deux : il jjl< I est cordial et céphalique, propre à fortifier le cœur et le cerveau, à réveiller les esprits et ranimer le sang; il est .41 aussi hystérique et stomachique , car il tue Ls vers par i{l|> son amertume , et pousse les mois : on l’emploie comme là À 68 BOL santal , auquel on le substitue. Il entre dans les trochisques tfalipta moschata. Bois de Baume ( Lignum balsarni. ) Ce bois , qu’on apporte d’Égypte n’est pas d’un grand usage dans la mé- decine , excepté dans la thériaque où il est employé , parce qu’il entre dans les compositions des trocliisques de He~ dicroi. Bois néphrétique ,( Lignum nepJiriticum. ) Ce bois vient de la Nouvelle Espagne et du royaume de Mexique , où il est appelé Coult et Tlapalcypatly ; il est chaud , des- siccatif et fort apéritif. On le coupe en petits morceaux , ou bien on le râpe, et on en met une ou deux onces dans une chopine d’eau à laquelle , en moins d’une demi-heure , il communique une couleur brune tirant sur le bleu : on en donne dans la rétention d’urine jusqu’à quatre onces; et, l’infusion consommée , on remet de l’eau sur le même bois , qui lui communique la même teinture : on la renou- velle jusqu’à ce que l’eau 11e change plus , ou qu’elle ait acquis très-peu de couleur. Ce bois , pour être bon , doit être solide , pesant , d’un jaune rougeâtre tirant sur le brun; il faut le nettoyer de son écorce et de son obier qui est blanc : lorsqu’on emploie le vin blanc pour l’infusion, au I lieu d’eau , la liqueur purge et fait uriner, et on la donne à deux onces seulement. Bol ( Bolus . ) Terre graisseuse ou argilleuse , douce au toucher, fragile , de couleur rouge ou jaune. On en faisoit autrefois venir du Levant et d’Arménie ; mais tout le bol qu’on met présentement en usage est tiré de divers lieux de la France ; le plus beau et le plus estimé vient de Blois , de Saumur , etc. Il le faut choisir net, non graveleux, doux au toucher, rouge, luisant, se mettant aisément en § poudre , et s’attachant aux lèvres quand on l’en approche. Le bol est astringent , dessiccatif, propre pour arrêter le cours de ventre , les dyssenteries , le crachement de sang ; pour adoucir les acides étant pris par la bouche. On s’en sert aussi beaucoup pour l’extérieur, pour arrêter le sang, pour em- pêcher le cours des fluxions , pour fortifier , pour résoudre. Bol, ( Bolus. ) On a donné ce 110m à une espèce de re- >j mède en consistance de pâte; c’est ordinairement un purgatif qu’on sépare en plusieurs parties avant de le prendre en- veloppé dans du pain à chanter un peu mouillé , afin qu’il ; puisse être avalé facilement. Bol de Casse pour purger et rafraîchir les reins. Mon- der et passer un quarterou et demi de bonne casse en bàioA I B O T 69 sur la fumée de la décoction de graine d’anis , ou de fenouil verd 5 parce qu’étant venteuse , elle engendre des tranchées et des coliques , même elle envoie des vapeurs au cerveau qui excitent quelquefois le mal (le tête à ceux qui y sont sujets. Mêler avec ladite moëlle de casse une dragme de poudre de réglisse , dont on forme des bols , qu’on prend l’un après l’autre dans une cuiller , et demi-heure après un bouillon maigre, ou un premier bouillon de chair, dans lequel on dissout le jus d’un bon citron. Pour faire la dé- coction de graine d’anis , on prend demi - once de graine d’anis verd, on la fait bouillir dans un poêlon un ou deux bouillons avec demi-septier d’eau , on verse ensuite le tout dans une écuelle , mettant dessus le sas à monder et à passer laçasse, sur lequel sa moëlle et ses pépins auront été mis; on passe au travers dudit sas la susdite moëlle , qu’on re- cueille avec une cuiller. Bon Henri , ou Epinard sauvage , ( Bonus Henricus , Linn. 3ao. Chenopodium folio triangulo , Tourn. 5o6. Spi- nacia Silvestris , Linn. ) Cette plante qui croit dans les lieux humides et dans les terres grasses , peut être substituée à l’épinard , auquel elle ressemble par la figure extérieure et par les facultés , étant également émolliente et laxative. On l’applique utilement sur les plaies nouvelles en cataplasme , après avoir coupé et écrasé les feuilles ; ce remède réunit la plaie , et la conduit à une prompte cicatrice : cette plante est propre à nettoyer les ulcères et les plaies où la ver- mine commence à s’engendrer , elle a la propriété de les détruire ; ainsi on peut la regarder comme vulnéraire et dé- tersive. Simon Pauli l’estime aussi résolutive et anodine; il en recommande fort le cataplasme pour la goutte, dont elle appaisse merveilleusement les douleurs en appliquant toute la plante bouillie sur la partie affligée. Borax ( Borate sursaturé de soude ) ( Chrysocolla. ) Sel minerai qui a la couleur et la transparence du sel gemme , mais il a plus d’àcreté. Il faut le choisir en beaux mor- ceaux , blancs , nets , cristallins , transparens. Il est incisif et pénétrant , propre à débarrasser les glandes du mésen- tère, et à londre les squirres du foie et de la rate, à exciter les mois des femmes. La dose est depuis quatre grains jusqu’à vingt. On s’en sert aussi extérieurement pour consumer les excroissances de chair. Botrys , ( Chenopodiumambrosioidesfolio sinuato , Tourn. 5o6. Chenopodium Botrys , Linn. 3ao. ) L’odeur forte et 70 B O U aromatique de cette plante semble indiquer qu’elle abonde en sel volatil aromatique huileux : ainsi les auteurs ont eu raison de lui attribuer la vertu de pousser les ordinaires et les vidanges , et d’être utile pour les tranchées qui sur- viennent après l’aCcouchement, soit qu’on l’applique exté- rieurement sur la région de la matrice , en forme de ca- taplasme, après l’avoir fait bouillir légèrement dans le vin; soit qu’on en donne intérieurement l’infusion à la manière du thé. La conserve qu’on en prépare avec le sucre , ou avec le sirop ont les mêmes vertus. Ces préparations sont aussi très-utiles aux asthmatiques et à ceux qui ont de la peine à respirer. Matlnole assure qu’il a guéri des personnes qui crachoient le pus, en leur faisant user de cette plante réduite en poudre, et liée ensuite avec le miel en consis- tance d’électuaire. Hermans loue beaucoup l’eau distillée de cette plante pour les enfans qui ont le ventre enflé , et pour dissiper les vents ; il faut leur en donner par cuillerées : il ordonne d’en faire bouillir deux poignées dans le vin , et d’y ajouter un peu de miel pour ceux qui ont une respiration difficile. On met le botrys dans les habits et dans le linge , pour les garantir de la vermine , et pour leur communiquer sa bonne odeur. Hernandès avance que la seconde espèce, cuite avec les alimens , fortifie "les asthmatiques et les phthisiques , aux- quels elle fournit un aliment agréable : il ajoute que la dé- coction de sa racine arrête la dyssenterie et dissipe l’in- flammation. Les Vénitiennes regardent le botrys comme un remède infaillible contre les accès de la passion hystérique. Bouc, ( Hircus.) Chèvre, ( Capra .) Les cornes de l’un ou de l’autre sont propres pour l’épilepsie, pour résister au venin , pour arrêter les cours de ventre. Le suif du bouc appelé en latin sevum hirci , est employé dans les Compositions de quelques cérats , onguens et emplâtres ; il entre "dans le baume d’Arcæus. On doit choisir ce suif dur, sec, blanc; il est propre pour ramollir, pour résoudre, pour adoucir; il est très-dessiccatif, il soulage la goutte, guérit la strangurie , enduit au nombril ; comme aussi les bémorrhoïdes en forme de suppositoire, et la dyssenterie. La vessie desséchée et mise en poudre, guérit spécifique- ment l’incontinence d’urine, la dose est une rîragme. Le sang de bouc , desséché au soleil , est appelé sang de bouc préparé ; il est fort sudorifique, apéritif , résolutif , propre pour résister au venin, pour dissoudre le sang caillé dans B O U 7 1 la pleurésie, pour résoudre les enflures de la gorge, pour la pierre , pour exciter l’urine et les mois. La dose est depuis un scrupule jusqu’à deux dragmes. Vanhelmont prétend que celui qui a été tiré des testicules de l’animal, a plus de vertu que l’autre. Le lait de chèvre est nourrissant, restaurant, pectoral , adoucissant , un peu détersif et dessiccatif, propre pour la ptliisie, et pour les autres maladies de consomption. La fiente de chèvre est détersive, dessiccative, résolutive, di- gestive; elle contient beaucoup de sel volatil, âcre; elle est propre pour la pierre , pour exciter l’urine et les mois, pour les obstructions de la rate, étant prise intérieurement. On s’en sert aussi extérieurement pour la galle , pour les duretés de la rate et du foie ; elle convient aux parotides et aux bubons, pour consolider les ulcères désespérés. Bouillon blanc, ( Verbascum , Linn. iSi. Verbascum mas latifolium luteum , Tourn. ) Plante vivace qui croit dans les champs , dans les lieux secs et sablonneux. Il y en a de plusieurs espèces; mais celle qui est le plus en usage est à larges feuilles et à fleurs jaunes. Cette plante est mé- diocrement chaude , dessiccative , émolliente, discussive , ano- dine , béchique et vulnéraire ; la feuille pilée et incorporée avec de l’huile d’olive, guérit les plaies fi Æiclies, si on l’ap- Idique dessus. Son principal usage est dans les maux de a poitrine , la toux , le crachement de sang et les tran- chées du ventre. On croit que la racine prise durant huit ou dix jours de suite, arrête le flux et la douleur des hé- morrhoides. Pour le tenesme joint à la dyssenterie , mal dif- ficile à guérir, on fait cuire le bouillon blanc dans du lait de vache pour en fomenter la partie. Le parfum ou la fumée de bouillon blanc est spécifique au même mal, selon Mynsictus. On applique avec succès sur les hémorroïdes, en forme de fomentation , les fleurs de bouillon blanc, cuites dans de 1’ eau de forgeron ou dans du gros vin; ce qui en arrête le flux et la douleur. La fomentation de bouillon blanc et de semence de jusquiame cuits dans de l’eau , a guéri une douleur d’hémorrhoïdes insupportable et rébelle à tous les autres remèdes, au rapport de Forestus. Les jus et le marc des feuilles de bouillon blanc pilées et appliquées est un remède éprouvé pour guérir les contusions des nerfs et des membranes. Le bouillon blanc se doit cueillir pour tous les usages ci-dessus avant que les fleurs soient tombées. Chomel s’est servi, avec succès, pour les hémorrhoïdes iuternes et externes, delà décoction des feuilles de bouillon 7 2 B O U blanc et de guimauve dans le lait, soit en faisant appli- i quer les herbes sur les hémorrhoïdes, étant assis sur un bassin à demi plein de cette décoction, soit en recevant ; simplement la fumée sur une chaise percée, et il a fait per- cer et suppurer doucement des clous et de petits abcès survenus autour du fondement de quelques personnes su- jettes aux hémorrhoïdes, par le secours de ces fumigations, qui les ont préservées de la fistule dont elles étoient me- nacées. On fait une eau de fleurs de bouillon blanc par distil- lation 5 une huile , par plusieurs infusions de ces fleurs dans l’huile d’olive 5 et Mathiole tire une liqueur de ces mêmes fleurs en les exposant seules au soleil dans une bouteille I de verre double bien bouchée , par le moyen de quoi elles se fondent en une liqueur huileuse , excellente pour appai- ser la douleur des hémorrhoïdes et des gouttes. Bouillon pour lâcher doucement le ventre. Des feuilles de poirée , de mercuriale et de laitue, de chaque une poi- gnée, cuites dans du bouillon, pris une heure avant le repas. Bouillon pour nettoyer les reins. Une once de pois- chiches, feuilles de mauve, de guimauve et de pariétaire, de chaque une poignée 5 cuites dans du bouillon gras 5 pris en deux fois , y dissolvant chaque fois une once de téré- benthine. Bouillon pour rafraîchir et désopiler le foie. Une once de racines de chicorée, de feuilles d’oseille et de bour- rache , de chaque une poignée ; faire bouillir un bouillon ou deux dans un bouillon clair , puis y ajouter une dragme de crème de tartre ( tartrite acidulé de potasse) , et l’avaler. Bouleau, ( Betula alba , Linn. i3q3. ) Arbre qui croît I dans les bois , dans les taillis , aux lieux rudes , humides. ft Ses feuilles sont amères , chaudes , dessiccatives , résolutives, détersives , apéritives et cosmétiques ; elles poussent les 1 sérosités, et sont recommandées contre l’hydropisie et la i galle. La liqueur qui sort des bouts des branches qu’on met brûler, est bonne pour guérir les crévasses des ma- melles et des mains. Le fungus qui croît sur cet arbre est astringent , et on en saupoudre les hémorrhoïdes pour en arrêter d’abord le flux. Le suc qu’on tire d’un trou fait au tronc de cet arbre avec une tarrière au printems avant qu’il ait poussé ses feuilles, en mars , ( ventôse ) , au croissant de la lune , vers le temps que la vigne jette ses larmes, est un remède éprouvé et B O U 73 nn préservatif excellent contre la pierre des reins et de la vessie , pris au poids de trois à quatre onces le matin à jeun ; ce qui est cause que les modernes nomment le bouleau le lois néphrétique de l’Europe , comme étant le véritable substitut du bois néphrétique d’Orient. Il communique à, l’eau dans laquelle on le met infuser , une couleur jaune , et une vertu anti-néphrétique singulière. On fait bouillir de jeunes branches de bouleau concassées, dans de l’eau, ou dans du vin blanc , et on boit cette décoction pour faire sortir la gravelle des reins. Vanhelmont loue fort le remède suivant pour se guérir et préserver de la colique néphrétique , de la gravelle , de la dysurie , et strangurie , même des vieillards ; comme aussi pour la chaleur du foie et la strangurie sanguinolente. De jeunes branches de bouleau dont on compose les balais y chargées de boutons au printemps , dont les feuilles ne soient point encore développées , écrasées avec un marteau sur une pierre ou sur une enclume; les faire cuire dans l’eau des- tinée à faire de la bierre , dans laquelle bierre , on met avec les drogues ordinaires de la semence de daucus ou carotte sauvage , ou des tiges de la plante appelée béca - bunga , espèce de berle qui croît dans les ruisseaux avec le cresson , on aura une liqueur très-propre à se préserver des attaques de la gravelle et de la colique néphrétique; et elle sera encore plus efficace , si après l’ébullition et la fermen- tation de cette bierre , on y ajoute de l’eau tirée du tronc du bouleau au printems en la manière ci-dessus écrite , par le moyen d’un trou fait avec une tarrière. On peut faire provision de cette eau dans les mois de mars et d’avril , (ventôse et germinal ) , et la conserver pen- dant l’année , pourvu qu’on verse un peu d’huile d’olive dessus , pour garantir la superficie de l’impression de l’air qui pourroit la corrompre. Boukgùnk , ou Bourdain , ou Aune noir , ( Trangula y Tourn. Rhamnus frangula , Linn. 280. ) Ce grand arbris- seau croit dans les terrains humides , à l’abri des grands arbres , dans les pays tempérés , il est très-commun dans les monts Jura. L’écorce moyenne , particulièrement de la racine , est vomitive lorsqu’elle est récente ; quand elle sèche elle est purgative; on la sépare de l’arbre dans le printems, et on la fait sécher à l’ombre : on la donne en substance à un gros , et en infusion jusqu’à deux dans le vin blanc : On y ajoute quelque aromate ou stomachique pour corvée- / 74 B O U tif , comme la canelle , ou l’anis , ou plutôt le sel d’absinthe ou quelque autre sel fixe. Les gens de la campagne s’en servent dans les fièvres intermittentes avec succès , parce que ce remède les purge par haut et par bas assez vigou- reusement. L’écorce de cet arbrisseau , broyée avec le vinaigre , guérit la gale et la dessèche en peu de temps , si l’on s’en frotte deux fois par jour. Sa décoction dans le vinaigre est bonne pour nettoyer les gencives des scorbutiques, et pour pré- server les dents de la carie et de la pourriture. Bourrache , ou Bourroche , ( Borrago florihus caeruleis , Tourn. jl33. Borrago officinalis , Linn. 197. ) Cette herbe potagère assez connue, est cordiale, chaude et humide; elle corrige la bile noire et aduste ; elle réjouit les esprits vitaux et animaux infectés par la bile noire , en un mot , elle re- médie à tous les maux que cette bile cause, et à la maladie hypocondriaque ; elle adoucit les âcretés du sang et des autres humeurs. La bourrache et la buglose s’emploient communément en- semble , ou se substituent l’une à l’autre , ayant la même vertu; leurs fleurs sont du nombre des quatre fleurs cor- diales , et s’ordonnent par pincées en infusion , ou leur conserve depuis deux gros jusqu’à demi-once. Leurs feuilles s’emploient très-communément dans les tisanes pectorales et dans les bouillons rafraîchissans , aussi bien que les ra- cines , sur-tout celles de la buglose : ces racines servent en hiver lorsque les feuilles sont passées. Le suc de bour- rache et de buglose , tiré par expression et clarifié , se donne avec succès , par prises de quatre à cinq onces , dans la pleurésie. Pour le bien faire , il ne faut point le faire bouillir; car alors la partie inucilagineuse des feuilles se met en grumeaux, et il ne reste qu’une eau claire qui n’a point de vertu. On ajoute souvent à ces plantes les feuilles de chicorée sauvage et le cerfeuil , quelquefois aussi le sirop violât , à une once pour chaque prise , sur-tout lorsque l’on a l’intention de lâcher le ventre, et de disposer le ma- lade à la purgation : on donne trois et quatre de ces prises par jour entre les bouillons. Ce remède est très-propre à rétablir le mouvement libre du sang, lorsqu’il croupit dans les parties où sa circulation est ralentie. Le suc de ces plantes entre dans le sirop de longue vie , dans le bysanlin simple et composé , et dans le sirop de scolopendre de Fernel. Clusius recommande, pour la palpitation de cœur, deux onces de suc dépuré de buglose ? avec deux gros de sucre7 - . B O U 75 !e soir pendant plusieurs jours : le sirop fait avec les feuilles et les Heurs soulage fort les mélancoliques. Ray dit que l’usage du vin où elles ont infusé, guérit l’épilepsie. La tisane suivante est excellente pour la toux sèche. Trois onces de racines de buglose et autant de chiendent, bouillies dans deux pintes d’eau; verser la décoction bouillante sur une once de fleurs de coquelicot et sur trois tètes de pavot blanc , coupées menu et enfermées dans un petit sac , afin qu’on puisse les exprimer. Un a employé avec succès la décoction des feuilles de bourrache et de buglose, dans la dyssenterie , de cette ma- 1 nière. Faire bouillir pendant trois ou quatre minutes une |f petite poignée de ces feuilles dans huit onces d’eau ou demi- setier 5 passer la décoction, et y ajouter parties égales de | lait de vache bouilli et écrémé, puis y délayer une once d’huile d’amandes douces , quand la liqueur sera tiède : trois heures après, faire prendre au malade un bouillon le plus clair , dans lequel , lorsqu’il est encore tout chaud , il faudra avoir mêié un bon verre de gros vin. Il faut réitérer ce remède deux jours de suite le matin à jeun. La plupart des herboristes substituent à la racine de bu- glose celle de la vipérine , qui est plus commune et de moindre vertu. La bourrache et la buglose entrent dans l’électuaire de psyllia de Mésué , dans son sirop de fumeterre , dans son sirop du roi Sapor , dans les sirops d’eupatoire et d’épi— thyine du même auteur, et dans l’opiat de Salomon. Voyez Alcana. Bourse a Berger , Mallette ou Tabouret , ( Jltirsa pas- tons major , folio sinuato , Tourn. Thlaspi bursa pasto- ris , Linn. qo3. ) Plante fort commune qui croît par-tout. Les vieilles murailles et les masures en sont couvertes , elle se multiplie beaucoup. File passe pour être fébrifuge , prise intérieurement comme l’argentine , et appliquée extérieu- rement sur le poignet en épicarpe , après l’avoir broyée et imbibée de vinaigrede cette manière. Toute la plante , feuilles et graine, la plus fraîche qu’on pourra trouver , la piler, et l’imbiber d’une cuijlerée de fort vinaigre , y ajoutant une bonne pincée de sel; en mettre sur les poignets lorsque le frisson commence , et coucher le malade chaudement ; laisser le remède vingt-quatre heures, et le réitérer si la fièvre revient. On fait des épicarpes de plusieurs manières avec la boursette , y ajoutant la racine de plantain rond , nu peu de safran et de camphre : quoique ce9 sortes de Æ 76 ERE remèdes ne soient pas des plus sûrs , on ne doit pas les mépriser. J ous les auteurs conviennent que la boursette est astrin- gente et vulnéraire , propre dans toutes sortes d’hémorra- gies, meme dans les cours de ventre et dans la dyssen- terie : on en donne le suc à quatre onces; on l’emploie dans les tisanes , dans les laveinens et dans les cataplasmes. Elle est d'un grand secours dans le crachement de sang , la diar- rhée, la dyssenterie , le pissement de sang, dans les pertes de sang des femmes , et dans les fluxions accompagnées d’inflammation. On en donne le suc jusqu’à quatre onces, et on emploie les plantes dans les tisannes et les lavemens. Sa semence a la même vertu que celle de l’argentine , et se donne à la même dose. Simon Pauli assure , après Ta- berna-Montanus , que l’usage de la boursette guérit parfai- tement la gonorrhée ; mais ce ne doit être qu’après qu’elle a bien coulé , et lorsqu’après avoir doucement purgé le malade , le flux est blanc , et qu’il est à propos de l’arrêter. Brebis , ( Ovis ) , Bélier, ( Arles ), Mouton , ( V^ervex ), .Agneau, ( Agnus . ) Tous ces animaux fournissent à-peu- près les mêmes remèdes pour la médecine. Le cerveau du bélier est utile contre l’assoupissement et le sommeil im- modéré dans les maladies épidémiques : 011 le fait avec de la graisse en forme de tourteau : on y ajoute de la canelle et de la muscade : enduit avec du miel il fait sortir les dents des enfans. Le fiel reçu sur de là laine , et appliqué sur le nombril des petits enfans, leur lâche le ventre: il guérit les carcinomes étant enduit ; il appaise la douleur des hé- inorrhoïdes; il mondifie les oreilles purulentes , mis dedans avec du lait de femme. Le suin ou œsipe est une espèce de mucilage graisseux tiré de la laine grasse, appelée en latin lana succida , qui naît à la gorge et entre les cuisses des brebis et des mou- tons , en la faisant bouillir dans de l’eau. Il faut choisir cet œsipe , nouveau , de bonne consistance , net , de couleur brune, d’une odeur désagréable, mais qui ne soit point corrompu : car il se corrompt quelquefois en vieillissant ; d’autres fois il devient dur comme du savon. Il est émol- lient , chaud , résolutif , anodin , et convenable aux luxa- tions et aux contusions. La laine grasse se ramasse l’été au col et aux cuisses ; elle doit être molle et moette de sueur ; elle est chaude , émolliente , lénitive , bonne aux contusions , aux luxations , aux blessures, appliquée avec du vinaigre, de l’huile et du vin. Brûlée, elle possède une siccité âcre et JSatwn (Hfarfcur. BRI 77 mordicante qui la rend fort discussive ; elle contient par cette raison aux tumeurs humides et mollasses , aux ulcères invétérés, aux excroissances, pour cicatricer les ulcères, et pour guérir les fistules et les oreilles qui suppurent. Le suif donné dans du vin rouge guérit les diarrhées , les dyssenteries et les tranchées, en forme de clystère. Les poumons , comme les viscères charnus des autres animaux, appliqués chauds sur la tête, calment les douleurs, la cha- leur et le désordre des esprits. On s’en sert spécialement contre la frénésie et les insomnies. L’épiploon appliqué chaud guérit la colique et la dyssenterie. Le lait est bon intérieurement contre les ulcères internes et dyssenteries. La fiente est réfri gérative , dessiccative, apéritive, discus- sive : prise avec du persil, elle est souveraine contre la jaunisse. Elle sert extérieurement pour appliquer sur les tumeurs de rate, sur les plaies , sur les ulcères des jambes, réduite en poudre ; car elle dessèche , mondifie et cicatrise très-bien 5 sur les cors des pieds, les verrues , les tumeurs cutanées et sur la brûlure. La vessie desséchée au four et bue , convient au pissement involontaire. La tête et les pieds de mouton cuits dans de l’eau de rivière , conviennent à l’atrophie , et à la rétraction des membres , en forme de bain. Les poux avalés au nombre de huit ou neuf sont mer- veilleux contre la goutte vague. La peau de mouton nou- vellement écorché est très- bonne à envelopper une per- sonne froissée et meurtrie par une chute violente. Brique, (Xafer. ) Elle sert ordinairement pour la cons- truction ; elle est quelquefois employée en médecine; elle est astringente , dessiccative, résolutive , propre pour arrêter le sang , étant appliquée en pondre ou en cataplasme , comme le bol. On se sert aussi de la brique entière pour exciter la sueur; après l’avoir bien fait chauffer au feu, on l’en- veloppe d’up linge mouillé , et on l’applique à la plante des pieds dans le lit. On se sert encore de la brique pour distiller une huile qu’on appelle liuiLe des philosophes , (huile fixe enipyreuinàtique ),' très - bon remède appliqué extérieurement pour résoudre les tumeurs de la rate , pour la paralysie, pour l’asthme. On en peut donner par la bouche depuis deux jusqu’à quatre gouttes , dans du vin ou dans une autre liqueur appropriée. On en met quelques gouttes dans l’oreille pour en dissiper les flatuosités qui s’y ren- ferment, elle appaise la douleur des dents, si on en ap- plique quelques gouttes sur les gencives ; elle est très-bonne pour résoudre le sang caillé dans les meurtrissures. 7» BRU Brochet (Lucius). Poisson d’eau douce. Les osselets ou petites pierres qui se trouvent dans sa tête sont propres, comme celles des autres poissons , pour la pierre du rein et de la vessie , pour exciter t’urine , et de plus, pour l’é- pilepsie, pour hâter l’accouchement, pour purifier le sang. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à une dragme. Son cœur mangé au commencement de l’accès, est estimé propre pour les lièvres intermittentes. On attribue le même effet à son fiel ; la dose est de six gouttes. La mâchoire est dessiccative et détersive : on la donne en poudre dans la pleu- résie et dans l’esquinancie ; elle pousse le calcul et les urines , et déterge puissamment les reins La même mâchoire , cal- cinée , mondilie les ulcères invétérés , et dessèche les hé- morrhoïdes. La graisse enduite aux plantes des pieds et à la poitrine des petits enfans, arrête 1 s catharres et fait pas- ser la toux. Elle est bonne aussi pour les rhumatismes j elle est résolutive et adoucissante. Les œufs purgent par haut et bas. L’eau distillée du fiel est ophtalmique. Brunelle , appelé aussi Petite consolide, ou Herbe au Charpentier, ( Brune lia , major folio non dis sec to , Tourn. 182. Brunella vulgaris , Linn. 8 $7.) Il y a peu de plante plus commune dans les prés et dans les bois que la bru- nelle 5 elle est chaude , dessiccative, un peu amère , déter- sive et vulnéraire. Les gens de la campagne l’appliquent sur leurs blessures après l’avoir écrasée : elle arrêtent le sang , et comme un baume naturel réunit la plaie 5 c’est pour cela que quelques - uns l’appellent# Aerée au charpen- tier, nom qu’on attribue indistinctement à la millefeuille, à la sanicle et à quelques autres herbes astringentes. La brunelle s’ordonne pour le crachement de sang . pour les urines sanglantes et les pertes des femmes. Césalpin eia- ployoit les feuilles de brunelle pilées et appliquées en ca- taplasme pour faire suppurer les furoncles ou les clous , même les charbons de la peste, et pour guérir les plaies. Dans les grandes douleurs de tête , il faisoit bassiner les tempes avec le suc, après l’avoir mêlé avec l’huile rosat et le vinaigre. Jean Bauhin y ajoutoit un peu d’eau-rose, et faisoit boire le suc pur à ceux qui avoient été mordus par des bêtes venimeuses. Ettmuller recommande fort la décoction de cette plante , aiguisée d’un peu de cristal minéral, (nitrite dépotasse, mêlé de sulfate de potasse ) pour l’inflammation de la langue et des glandes de la gorge en gargarisme. C’est un remède fort familier aux Allemands , qui l’emploient aussi pour les B R Y 79 » ulcères de la bouche , du palais et du gosier , pour l’es- i quinancie , les plaies des gencives. L’eau distillée de brunelle rétablit les gencives des scor- Ibutiques, sur-tout si on dissout quelques grains de mastic ou de gomme laque. Simon Pauli recommande cette plante i dans les lièvres lentes 5 et Solenander assure qu’étant bouillie 1 dans du vin avec autant de véronique , elle guérit les pertes < de sang. La brunelle entre dans le baume polycreste de Bauderon, li dans l’emplâtre de Vigo pro fracturis , dans l’emplâtre n pour les descentes de Nicolas Prepositus , dans le sirop de inicotiane de Néander, et daus l’eau vulnéraire. Bruyère, Pétrole ( Erica , vu/garis glabra , Tourn. (602. Erica vulgaris , Linn. ) Petit arbrisseau qui croît dans lies landes sèches, dans les bois , dans les forets ; ses feuilles *et ses fleurs sont propres pour la pierre, pour exciter l’u- 11 rine , pour les morsures des bêtes venimeuses, pour ré- s sister au venin : on les prend en décoction. L’eau dans laquelle ■ lia bruyère aura cuit , [irise tiède en breuvage le matin et 1 1 le soir , au poids de cinq onces , trois heures devant le re- Ijpas durant trente jours, rompt la pierre de la vessie, et il la fait sortir dehors; mais il faut que le malade se baigne ensuite dans la décoction de bruyère; et pendant qu’il sera |< dans le bain, il faut qu’il soit assis dessus ladite herbe ïi cuite, et faire souvent ce bain. Mathiole dit en avoir con- tinues , qui vivant sobrement, ont été guéris de la pierre, | 1 et l’ont jetée par la verge en petits morceaux, usant seu- I 1 lement de cette décoction. La décoction des fleurs , prise lien breuvage, est bonne contre les douleurs des côtés et le du ventre. Quelques praticiens assurent que l’eau de cette plante l| (distillée appaise l’inflammation des yeux; etTragus , qu’elle juest bonne pour la colique. L’huile de ses fleurs est bonne t]]pour les dartres du visage, elle appaise les douleurs de la jljgoutle, au rapport de Clusius et de Taberna - Montanus. fl (On prépare avec les feuilles et les fleurs de bruyère, un I l bain vaporeux dont les goutteux reçoivent du soulagement. La bruyère blanche ranime les forces , et est bonne contre lia gangrène, en infusion , intérieurement et extérieurement. Bryone , ou Couleuvrée , ou Vigne blanche ( Bryonia taspera sive alba , Bacus rubris , Tourn. 102. Bryonia alba , iLinn. i438. ) C’est une plante vivace à baies rouges et à Ibaies noires ; l’une et l’autre sont usitées,- la première est ] pourtant préférable ; elle croit dans les buissons et dans les - 80 B R Y haies; la racine , qu’on cueille au printemps , purge puis- samment les humeurs séreuses et pituiteuses , elle est splé- nique , hépatique et utérine , et désopile promptement les viscères. Celte racine est fort en usage dans l’enflure , l’hydro- pisie et les obstructions des viscères , dans la goutte , l’asthme , l’épilepsie , les vapeurs , la paralysie , les vertiges , et la plupart des maladies chroniques. Lorsqu’elle est récente , le suc qu’on en tire par expression s’ordonne depuis deux gros jusqu’à demi-once; son infusion dans le vin blanc se {>rend jusqu’à deux onces. Comme ce purgatif est assez vio- ent et fait quelquefois vomir, on le corrige avec la crème de tartre , ( tartrite acidulé de potasse ) , le sel végétal , ( tar- trite de potasse ) , ou quelque poudre céphalique , comme celle de marjolaine ou d’origan. L’eau de bryone se tire ainsi : on découvre la racine dans le printemps, sans l’ar- racher de terre 5 on en coupe la tête de travers ; on creuse ensuite la partie inférieure , et on la recouvre avec celle qu’on a coupée ; on prend garde qu’il n’entre point d’or- dures dans la cavité qu’on vient de faire ; le lendemain on la trouve pleine d’une eau , dont une cuillerée purge assez doucement. Arnaud de Villeneuve assure qu’il a guéri une épilep- tique avec le suc de la racine , qu’il lui fit boire pendant trois semaines. Mathiole dit qu’il a vu guérir une malade des vapeurs pour lesquelles on avoit tenté inutilement plusieurs autres remèdes ; elle but pendant un an , tous les jours, un verre de vin blanc où avoit infusé une once de cette racine. Lorsque le suc de bryone est épuré et reposé, la partie terrestre et farineuse qui se précipite au fond du vaisseau , étant desséchée , s’appelle fécule : on ne s’en sert guère , et elle n’a pas grande vertu. La racine de couleuvrée sèche et en poudre, s’ordonne depuis un scrupule jusqu’à deux dans demi-verre de vin blanc. Les jeunes pousses ou as- perges de bryone , ses fruits ou baies , ont à-peu-près la même vertu que la racine; on fait un extrait des unes et des autres avec le vin blanc et L’esprit-de-vin ( alcohol ) , dont la dose est jusqu’à une dragme. Les jeunes pousses et les semences sont purgatives comme la racine. Elles tuent les vers et les autres insectes en- gendrés dans l’estomac et dans les intestins , comme l’a observé Bartholin. La racine pilée seule et appliquée sur une contusion , dissipe le sang extravasé. Ray observe que la racine pilée et appliquée en cata- plasme BUG 81 plasme , trois ou quatre fois , sur les parties affligées de la goutte, les soulage sensiblement. La poudre de cette racine mêlée avec le miel , et appliquée sur la teigne en liniment , la guérit au rapport de Schroderus. Pour la sciatique , on prend un gros morceau de racine de couleuvrée , on la creuse, et on la remplit de colo- phane pulvérisée , on l’a recouvre du morceau ôté , on la suspend au soleil , et on reçoit dessous dans un vaisseau de terre la liqueur qui en découle , pour en graisser chau- dement la partie souffrante. La racine de couleuvrée , appliquée extérieurement, est fort résolutive , propre à fondre les loupes et les tumeurs scrophuleuses. Elle entre dans l’onguent Agrippa de Nicolas , dans le diabotanum , et dans l’onguent Areg. On l’emploie dans les lavemens , depuis une once jusqu’à deux en décoction. Bugle ou Consolide moyenne , ( Consolida media , jBugula . Tourn. Ajuga reptans , Linn. ) Plante très-vulné- raire, qui croit aux lieux humides et ombrageux , usitée tant intérieurement qu’extérieu rement : elle convient à la jaunisse, à l’obstruction du foie, à la rétention d’urine, aux hernies , à l’asthme , aux ulcères du poumon , elle purifie le sang , elle déterge et consolide les plaies ; elle entre dans les potions vulnéraires. On emploie ses feuilles et ses fleurs dans les infusions, dans les tisanes et dans les apozèmes que l’on ordonne pour les hémorragies et le crachement de sang , pour la dyssenterie, les fleurs blanches et les pertes de sang des femmes. Le suc de ses feuilles, pris à deux ou trois onces, a les mêmes vertus : on s’en sert utilement pour les maux de gorge , pour les chancres de la bouche , en y ajoutant un peu de miel rosat. Quelques auteurs croient cette plante diurétique et apéritive. Camérarius, aussi - bien que Dodonée, l’or- donnoient pour les obstructions du foie. Potérius la recommande pour les phtisiques et pour les ulcères internes accompagnés de fièvre lente. Elle entre dans la composition de l’eau vulnéraire, dans le baume polycreste de Baudron, dans le mondificatif d’ache, etc. L’eau vulnéraire, autrement appelée eau d’ arquebusade est en usage si familier dans la médecine , qu’on a cru devoir en donner la recette. Par eau vulnéraire, on entend une eau distillée, dans laquelle un grand nombre de plantes 6ont employées, la plupart vulnéraires, plusieurs cépha- liques ou odorantes, quelques autres, suivant l’inlention des pharmaciens qui la préparent. Entre les différentes 8a BUG dispensations des auteurs, celle qui suit paroît la plua titile , par rapport aux usages pour lesquels on emploi© ordinairement l’eau vulnéraire, savoir: extérieurement, pour bassiner les plaies et les ulcères , et pour seringuer dans les plus profondes qu’il faut nettoyer ; et intérieure- ment, lorsqu’on soupçonne du sang caillé, par la rupture de quelque vaisseau dans les chutes et dans les violentes contusions. Racines et feuilles de grande consoude , feuilles de bugle , de brunelle , de sanir.le , de plantain, d’œil-de- bœuf , de millepertuis , de véronique , de millefeuille , de sauge , d’origan , de calament, d’hyssope , de menthe, d’armoise, d’absinthe , de bétoine , de grande scrophulaire , d’aigremoine , de scabieuse , de verveine , de fenouil , de petite centaurée, d’aristoloche, de clématite et d’orpin, de chacune toute épluchée deux ou trois poignées; racines d’aristoloche ronde et longue, de chacune une once con- cassée ; hacher les herbes et les fleurs et mettre le tout dans un vaisseau ; verser dessus suffisante quantité de bon vin blanc, ensorte qu’il surnage de deux ou trois doigts, laisser les herbes en digestion dans un lieu chaud pendant deux ou trois jours; les faire distiller ensuite, jusqu’à ce qu’on ait retiré environ le tiers de la liqueur qu’on y a employée , et la garder dans un vaisseau bien bouché. Quelques-uns font leur eau vulnéraire dans le temps de la vendange , et mêlent leurs herbes avec du raisin , qu’ils font cuver ensemble pendant un mois ou environ, ils y ajoutent quelques pintes d’eau-de-vie pour la rendre plus forte; ils distillent ensuite la matière, et tirent d’abord une eau vulnéraire spiritueuse, qu’ils appellent eau vulné- raire double ; celle qui vient ensuite est une eau vulnéraire qu’ils appellent simple , comme moins chargée de principes volatils et sulfureux. Il y en a qui , pour rendre l’eau vulnéraire plus détersive , y mêlent le sel fixe qu’ils ont tiré par la lessive du marc des herbes , après l’avoir fait sécher et réduire en cendres ; mais alors elle convient mieux extérieurement pour les ulcères et pour nettoyer les vieilles plaies , que pour prendre intérieurement. On préfère l’eau vulnéraire faite avec le vin blanc , qu’on donne à une ou deux onces dans les chutes considérables, ét pour prévenir les dépôts intérieurs. Buglose ( Buglossum. Anchusa officinalis, Linn. 191.) Cette plante , qui croit naturellement dans les champs et qu’on cultive , est d’un grand usage dans les bouillons : BUS ' 83 elle «st humectante , pectorale, elle adoucît les âcretés du sang et elle le purifie , elle fortifie le cœur et excite la joie. Sa fleur est une des trois fleurs cordiales. La buglose» a les mêmes vertus que la bourrache. L’eau distillée des fleurs ou des feuilles de buglose, passe pour spécifique d-rns les suffusions grossières des yeux. Son suc est muci- lagineux et difficile à exprimer, et il est bon, avant d’ert faire l’expression , de mettre la plante pendant une nuit dans l’humidité. Voyez Bourrache. Buis ou Bouis , ( Buxus , seu Buxarrt. Buxus foliis ro ■*. tundioribus , Tourn. 5yi). Buxus sempervirens , Linn. ) Il y enadedeux espèces, une qui croit à la hauteur d’un petit arbre, et l’autre qui ne croît qu’à la hauteur de deux ou trois pieds. Le bois est sudorifique, apéritif; le suc des feuilles de buis fraîchement exprimé par le moyen d’une liqueur appropriée , est un souverain remède dans la pleurésie. Forestus a guéri plusieurs jaunisses avec la décoction seule de buis. Le bois de cet arbre râpé entre dans la tisanne sudori- fique , et peut fort bien être substitué au gaïac , suivant le sentiment d’Ettinuüer , et de plusieurs praticiens qui l’ont nommé Gaiac de France ; ( Quiacum nostras . ) On s’en sert avec succès dans la vérole: on en met une once dans une chopine d’eau , qu’on fait bouillir un quart-d’heure 5 on y joint quelques racines sudorifiques , et on augmente la liqueur à proportion de leur quantité. L’huile fétide qu’on, tire du buis , est propre pour l’épilepsie , pour les vapeurs et pour le mal de dents ; la dose est depuis douze gouttes jusqu’à vingt , mêlées avec le sucre ou la poudre de ré- glisse: cette huile est aussi adoucissante et anodine , mêléo avec le beurre fondu ; on en graisse le cancer , sur-tout lorsqu’elle a été rectifiée et circulée avec un tiers d’esprit- de-vin : elle est excellente pour les dartres: pour les rhuma- tismes , on en fait un Uniment avec l’huile de millepertuis. Busseç.ole ou Raisin d’Ours ( Uva ursi , Tourn. Ar- butus uva ursi , Linn.) Ce petit arbuste presque rampant croît dans les Alpes, les Pyrénées et les pays montagneux. Il tire son nom de la ressemblance de ses fruits avec les raisins, dont les ours passent pour être friands. La plante est sans odeur, les baies ont un goût stiptique et sont un puissant diurétique. L’usage des feuilles dissout les petits calculs friables de la vessie , chasse les graviers contenus dans les voies urinaires, les matières visqueuses qui s’ac- cumulent dans la vessie et qui ne s’échappent qu’avec de grands efforts par le canal de la vessie. Son usage 84 CAB dissipe les strangurie et l’ischurie par relâchement de la tunique musculaire de la vessie. Les feuilles sèches et pulvérisées se prescrivent depuis une drachme jusqu’à deux , délayées dans cinq onces d’eau , et depuis une drachme jusqu’à demi-once en macération au bain marie dans six onces de véhicule aqueux. C Caapéba , ou Liane à glacer l’eau , ou Liane à serpent ( Aristolochia folio hederaceo , trifido , maximo flore , radice repentae.') Cette plante du Brésil , qui a beaucoup de rapport avec l’aristoloche clématite, pousse des tiges sarnian- teuses qui s’attachent aux arbres voisins. Sa racine s’emploie en médecine : le caapéba est alexipharmaque ; coupé par tranches, infusé et macéré pendant quelques jours dans de l’eau , il donne à cette liqueur un goût de vin ou de bière. Cette décoction est bonne contre la morsure des serpens venimeux. On tire aussi le suc de la feuille et de la racine pilées ensemble , et on le mêle dans du vin pour le même usage: il faut avoir soin d’appliquer le marc sur la morsure , après en avoir un peu frotté la plaie ; par ce moyen on guérit sûrement en vingt-quatre heures. Caa-pia. Espèce de dorstène qui croît au Brésil et au Magellan , dont la racine est noueuse et garnie de fila- mens , les feuilles d’un vert luisant , la fleur radiée et les semences rondes. -Les habitans du Brésil pilent la plants entière et font usage de son suc pour arrêter le flux, faire vômir, remédier à la morsure des serpens et à la blessure des flèches empoisonnées. Cabaret, Oreille d’Homme, Rondelle, Girard roussin,’ Nard sauvage ( Asarurn , Tourn. 5oi. Asarum europaeum , Linn. 633. ) Petite plante basse, qui croît aux lieux ombra- geux. Sa feuille, qui est luisante, est d’une forme ap- prochante de l’oreille de l’homme , ce qui l’a fait appeller par quelques-uns oreille d'homme. La racine , qui sert en médecine, doit être choisie belle, récemment séchée , bien nourrie , entière , grosse comme une plume à écrire des plus menues , nétoyée de ses fibres , grise , d’un odeur pénétrante et assez agréable , d’un goût âcre et un peu amer; on la cueille au printems ; on se sert aussi de ses feuilles. . Le cabaret purge violemment par haut et quelquefois par bas, la pituite grossière avec la bile. Il est chaud, CAC 85 dessiccatif et diurétique ; il lève les obstructions de la rate, du foie et de la vésicule du fiel; il convient à la goutte, à l’hydropisie , à la jaunisse , aux fièvres tierce et quarte. La prise de cette racine est de demie dragme à une dragme en substance, et d’une dragme à trois en infusion. Les feuilles se donnent depuis six jusqu’à neuf en infusion ou en décoction , dont on fait l’expression. Une dragme de la racine de cabaret en poudre suffit pour faire vomir et pour purger par bas : on en donne dans la fièvre quarto, dont la cure dépend du vomissement. Il faut remarquer que cette poudre opère diversement , suivant la diversité de sa préparation : plus elle est subtile et déliée, plus elle pousse efficacement le flux menstruel et l’urine , et mieux elle fait vomir; plus elle est grossière , moins elle soulève l’estomac, et n’agit que par les selles. La décoction de la racine se prépare dans du vin et dans de l’eau simple : dans du vin, elle est émétique et purga- tive, et dans de l’eau, c’est un puissant diurétique pour guérir les maladies chroniques et les fièvres intermittentes invétérées. On doit l’invention de cette décoction à Van- helmont. Il faut que le cabaret bouille dans de l’eau , et alors la décoction est éprouvée contre les squirrhes des viscères, qu’elle atténue, résout et dissipe, spécialement les tumeurs de la rate. On prend trois , quatre ou cinq feuilles de cabaret, suivant les circonstances, on les pile, puis on les met dans du vin blanc durant la nuit, dont on boit trois ou quatre onces pour vomir , spécialement au commencement des fièvres intermittentes. Les feuilles de l 'asarum americanuni sentent le poivre^ et ne purgent point. Quelques auteurs estiment l’asarum comme un spécifique pour les fièvres longues et rebelles, lesquelles sont ordinairement causées par les obstructions invétérées dans les viscères. On emploie cette racine avec succès dans l’hydropisie , la jaunisse , la goutte sciatique. L’extrait* d’asarum , fait avec l’esprit de vin ( alcohol ) , se donne à demi-gros. Cette plante a donné le nom à l’électuaire diasarum de Fernel , dont elle est la base, et qu’on ordonne à demi - once ; elle entre aussi dans le sirop hydragogue de Charas. Cacao ( Theobroma cacao, Linn. ) Cet arbre, qui croit naturellement dans diverses contrées de la Zone -torride de l’Amérique, et particulièrement au Mexique, produit des semences nichées dans une pulpe blanche , mucilagi- neuses et d’une acidité agréable , lorsque le fruit est mûr. 86 CAC Un morceau de cette pulpe mis dans la bouche, étanche la soif et rafraîchit agréablement, pourvu que l’on ne con- prime point avec les dents , la peau du cacao qui est très-amère. On relire du cacao une huile en consistance de beurre qu’on nomme beurre de cacao. Cette huile qui est propre pour les rhumes de poitrine , même contre les poisons cor- rosifs , réunit à la vertu anodine des autres huiles, l’avantage de ne point contracter d’odeur et de sécher promptement. Les dames espagnoles en font usage comme d’un bon cosmétique, qui rend la peau douce et polie, sans qu’il y paroisse rien de gras ni de luisant. \ Voyez Chocolat. Cachou ou Terre du Japon. Le cachou est une sorte de pâte dure, sèche, d’un roux noirâtre, gommeuse et résineuse , semblable à une pierre ; d’une saveur amère ^t austère au commencement, mais qui laisse ensuite dans la bouche une impression douce et agréable. La nature de cette drogue n’est pas bien connue : l’opinion la plus vraisemblable est que le cachou est un suc épaissi par la chaleur, composé des sucs d’aréca et de l’écorce verte d’un arbre épineux du Japon appelé catechu ; sa consistance et ca saveur ont plus de rapport à un suc épaissi qu’a une terre, comme quelques-uns l’ont soutenu. L’areca est le fruit d’un arbre que les auteurs ont nommé différemment. Paulus Ammanus soutient que le cachou est l’extrait de la réglisse des Indes , du calamus aromaticus et du suc d’aréca , qui leur communique sa couleur rouge ; qu’il y en a de deux sortes: une qui est plus pure, laquelle fond aisément dans la bouche ; l’autre qui est plus dure et plus remplie de saletés; cette dernière n’est d’aucun usage. Le cachou qu’on nous apporte des Indes occidentales a besoin de préparation; on le mêle avec le sucre candi ( sucre cristallisé ), après l’avoir mis en poudre, une once de sucre pour deux onces de cachou; on ajoute à ce mélange , un grain d’ambre gris et autant de musc , pour les personnes qui ne sont pas sujettes aux vapeurs hystériques; on incorpore cette poudre avec une quantité suffisante de mucilage de gomme adragant , tiré dans de l’eau de fleurs d’orange , et l’on en fait une masse qu’on forme ensuite en petits grains ou trochfsques de figure différente , que l’on fait sécher. Le cachou ainsi préparé se prend depuis douze grains i'usqu’a demi-gros dans les indigestions et dans les flux ientériques , dans la foiblesse de l’estomac et le relâ« CAF 87 ehement des fibres; c’est un bon astringent. Il est propre dans l’inflammation de la gorge , pour l’enrouement et pour corriger la mauvaise haleine : les personnes sujette» aux rapports aigres , en prennent après le repas trois ou quatre petits grains, cet usage leur est utile, et convient aussi à ceux qui ont des vents et des crudités ; il arrête les vomissemens. L’usage le plus ordinaire du cachou est dans les dévoiemens invétérés , après de longues maladies ; on en donne dix grains dans une tasse d’eau , avec un peu de sucre, après le repas, comme du café; en un mot , le cachou est au rang des bonnes drogues qui ont le moins d’inconvéniens , quelque dose qu’on en prenne. Cade ( Juniperus major bacca rufescente. ) Espèce de grand genevrier qui croit dans les provinces méridionales de france. On retire de son bois par le corum une huile fétide ( Cedraeleum ) dont on se sert en médecine pour déterger. Café ( Coffea arabica , Linn. ) Petit fruit qui croît à l’arbre appelé Cafier ou Cafeyer, qu’on trouve en abon- dance dans l’Arabie Heureuse. On doit choisir le café bien mondé de son écorce, nouveau, net, bien nourri, de moyenne grosseur , prenant garde qu’il n’ait été mouillé par l’eau de la mer, et qu’il ne sente le moisi. Le café est un fruit ovale, qui renferme une ou deux semences, convexes d’un côté et plates de l’autre, avec une rainure ou sillon dans leur longueur : elles n’ont ni odeur ni saveur sensible. Son usage est familier à toutes les nations : on le fait rôtir, on le réduit en poudre et on le fait bouillir ensuite dans de l’eau commune, comme tout le monde le sait, on verse la liqueur par inclinaison et on y ajoute du sucre à discrétion. Cette boisson se prépare journellement , plutôt pour la sensualité et comme une boisson délicieuse , que pour la nécessité et comme un remède, ce n’est pas que le café ne soit utile pour la santé et n’ait de grandes vertus, entre autres celle de fortifier l’estomac et le cerveau, d’accélerer la digestion des alimens , d’appaiser les maux de tete et d’abattre les vapeurs du vin; il rend la mémoire et l’imagination plus vives ; il fortifie le cerveau et donne de la gaiete ; il empêche l’assoupissement après le repas , il provoque les ordinaires et pousse les urines ; enfin il purge par le ventre quelques personnes. Mais toutes ces propriétés n’ont lieu qu’ autant qu’on prend le café par remède et avec modération ; car ceux qui en ont con- 88 CAI tracté une trop forte habitude par un usage journalier, n’éprouvent plus ces effets; son usage excessif est même pernicieux , sur-tout à ceux qui ont la poitrine délicate, et de la disposition à la pulmonie: les personnes maigres, vives et qui dorment peu, doivent s’en abstenir, car il maigrit considérablement, il empêche de dormir, il épuisé les forces , et rend impuissans ceux' qui en prennent avec exces , comme l’ont remarqué Willis et quelques médecins. Une forte décoction des semences de café sans les avoir brûlées , est fort apéritive et bonne pour les reins. Andri ayant fait réflexion qu’en faisant rôtir le café à l’ordinaire, avant de s’en servir, on en diminue le poids de près d’un quart, et qu’on lui enlève par la torréfaction ce qu’il y a de plus volatil et de meilleur, a trouvé un moyen plus simple et plus naturel de s’en servir: c’est d’en tirer une teinture , comme on fait du thé. On prend un gros de café en fève , bien mondé de son écorce , on le fait bouillir l’espace d’un demi -quart d’heure au plus, dans un demi-septier d’eau, ensuite on retire du feu la liqueur , qui est d’une belle couleur citrine , et après l’avoir laissée reposer quelques temps bien bouchée, on la boit chaude avec du sucre. Outre les autres propriétés du café , ci-dessus marquées , il a reconnu par plusieurs expé- riences faites sur plusieurs malades , que cette teinture adoucit l’âcreté des urines , et soulage la toux la plus opiniâtre ; que le même café retient encore assez de vertu pour pouvoir servir une seconde et même une troisième fois ; mais qu’il ne faut pas le laisser bouillir trop long- temps, ni sur un grand feu, parce que pour lors la liqueur devenait verte comme du jus d’herbes, et moins bonne, étant trop remplie de parties terrestres. Caille ( Cothumix. ) Oiseau de passage, qui appartient au genre de la perdrix. La caille, sur-tout quand elle est jeune et grasse , nourrit beaucoup , excite l’appétit. Sa graisse est propre a enlever les taches et les taies des yeuxj sa fiente pulvérisée est bonne contre l’épilepsie. Caille-Lait ou Petit Muguet, Gallium blanc et jaune ( Gallium luteum , Tourn. io5. Gallium verum , Linn. 1 55. ) Ces deux espèces se trouvent ordinairement dans les prés , au bord des chemins et des allées des bois un peu découverts : les auteurs conviennent qu’elles sont anti- épileptiques , dessiccatives et astringentes. On s’en sert dans l’hémorragie du nez, en y soufflant de leur poudre. CAI 89 Elles conviennent à la galle simple et à la maligne, ainsi qu’au cancer des mamelles. La première espèce est la plus recherchée : Tauvry l’estime comme un spécifique dans ces maladies, soit qu’on se serve de sa poudre jusqu’à uu gros , soit qu’on emploie sa décoction , en mettant une poignée dans une pinte d’eauJ Emmanuel Kœnig prétend que l’esprit acide qui domina en elle , la rend propre à ralentir la trop grande raré- faction des esprits , et par conséquent à calmer les mouvemens convulsifs et irréguliers des nerfs: c’est cet acide qui lui donne sa propriété de cailler le lait , d’où, elle a pris son nom. On s’en sert communément en Ca- talogne pour l’épilepsie ; quelques-uns la font prendre à la manière du thé, pour la goutte. Le sirop fait avec le suc de ses fleurs , est fort apéritif , et propre à provoquée les mois. Taberna-Montanus dit que la décoction de cette plante est excellente pour guérir la gale sèche des enfans , pourvu qu’on les en bassine souvent, ou qu’on leur en fasse un bain: cette plante passe pour vulnéraire détersive. On dit que l’usage des fleurs de la seconde espèce , en conserve ou en infusion , est également utile aux épileptiques. L’espèce à fleur jaune est cependant plus en usage, et ont l’emploie non-seulement pour l’épilepsie, mais aussi pour les vapeurs et les étourdissemens de tête. Le suc tiré des; fleurs , à la dose d’une cuillerée , est un remède expéri- menté pour l’épilepsie des enfans : lorsque ce remède leur lâche le ventre , son effet est plus sûr. Chomel a vu plusieurs personnes faire usage de cette plante en infusion à la manière du thé, pour la migraine et les vapeurs qui portent à la tête. Caillou ( Silex. ) Espèce de pierre plus dure que le marbre , il y en a de plusieurs espèces. On prépare les cailloux, en les faisant rougir, et les éteignant plusieurs fois chms de l’eau ou du vin, qu’on donne à boire dans la rétention d’urine , et contre la pierre et la gravelle. Les pierres à fusil, calcinées par trois fois dans un creuset, et éteintes autant de fois dans du vin blanc, puis subti- lement pulvérisées , prises soir et matin , à la pesanteur d’une drachme, avec du vin blanc, brisent le calcul, si on en continue l’usage jusqu’à entière guérison. Huit jours devant, et même pendant tout le temps de la cure, il faut tremper son vin d’une décoction de pariétaire. Cauiixier ( Chrysophillurn, caïnito , Linn. ) Arbre des ço CAL Antilles , fort branchu , dont on assure que les feuilles appliquées sur une plaie , du côté vert , divisent , atté- nuent les humeurs , et procurent une suppuration abondante, tandis qu’elles eu arrêtent le flux immodéré, et qu’elles resserrent les fibres si on les applique du côté soyeux , qui est l’inférieur. Cakile ( Cakile maritima , ampliore folio , Tourn. 4ç- ) Cette plante qui croît sur les parages élevés des mers, dans les lieux pierreux, donne une semence dont on se sert pour' le scorbut et pour la colique néphrétique. Calaguala. Plante qui croît à Quito et dans le Pérou. On distingue trois sortes de racines de calaguala , qui est la seule partie .en usage en médecine. Cette racine est apéritive et très-sudorifique: on en fait usage, soit en dé- coction, soit en poudre, â la dose d’un demi-gros, et quelquefois d’un gros. Calament ( Calarnintha vulgaris et officinarum germa - niae , Tourn. Melissa calamintlia , Linn. ) Plante d’une odeur aromatique, qui croît aux lieux montagneux et pier- reux , dans les bois taillis et le long des avenues un peu découvertes. Les feuilles sont chaudes , dessiccatives , apé- ritives , carminatives , détersives , stomachiques, utérines, pectorales , hépatiques. On emploie toute la plante en décoction et en infusion : le calament étant également propre aux maladies du cerveau et à celles de la matrice , car il est céphalique .et alexitère , pousse les mois et les urines 5 il est aussi stomachique et hépatique , et a les mêmes propriétés que les espèces de menthe : on en prend en manière de thé , pour provoquer les régies. La décoction de toute la plante est résolutive ; elle fortifie les parties et résout les tumeurs œdémateuses ; on l’ordonne aussi intérieurement avec succès dans les la- vemens carminatifs et pour les paralytiques. Ettmuller la conseille dans le pissement du sang. On tire l’eau distillée du calament, on en fait un sirop qui a les mêmes vertus. Cette plante entre dans le sirop d’armoise de Fernel et de Rhasis , dans le sirop de brassio de Mésué , dans celui de stæchas , d’epithyme , de calamant du même auteur , dans le looch sain , dans la poudre diacalaminthes de Nicolas d’Alexandrie , dans l’électuaire dianisi de Mésué , dans la thériaque, et dans la diagalanga. Calamus-verus ou Roseau odorant ( Calamus aroma - ticus verus. ) Cette espèce de roseau croit dans les Indes C A M 91 orientales , d’où on l’apporte à Marseille en petites bottes : çomme il est assez rare , les pharmaciens lui substituent la racine de l’acorus, qui n’a pas moins de vertu. Le roseau odorant est apéritif, propre à pousser les mois et les urines. Les Egyptiens s’en servent pour appaiser la toux , en aspi- rant la fumée avec un chalumeau. Les Indiens en font souvent usage dans les maladies hystériques, et les douleurs de nerfs. On le donne en substance et en poudre , depuis demi-gros jusqu’à une dragme : il est employé dans la thériaque , comme propre à résister au venin , et dans plusieurs autres compositions cordiales. Callebassier à feuilles longues ( Cucnrbitifera. arbor Aniéricana, ) Cet arbre, de la force d’un pommier, croît aux Antilles , à la nouvelle Espagne , à St.-Domingue 5 les habitans regardent la pulpe des fruits du callebassier comme une panacée pour un grand nombre de maladies et d’ac- cidens. Ils l’employent contre l’hydropisie , la diarrhée , dans les chûtes, les contusions, les coups de soleil, les maux de tête, même pour guérir les brûlures. On fait bouillir cette pulpe , on en passe la décoction par un linge , on la mêle ensuite avec du sucre et on en forme un sirop laxatif , dont on fait grand usage aux îles , pour vuider le sang caillé: ce sirop devient actuellement commun en France , on l’emploie pour la poitrine , il est connu sous le nom de sirop de callebasse. Camomille ( Chamemolurn nobile Jlore multipîici , Tour. Anthémis nobilis , Linn.) Plante dont il y plusieurs espèces, entre lesquelles il y en a deux qui sont en usage 5 un® sauvage, qui croît dans les champs aux lieux sablonneux, et l’autre appelé romaine , qu’on cultive dans les jardins. La camomille est chaude , dessiccative, digestive, laxative, émolliente , anodine 5 elle pousse par les urines et excite les mois. L’in fusion de ses sommités dans l’eau chaude , soulage dans la colique néphrétique et dans la rétention d’urine. La ca- momille est utile dans la colique venteuse , et dans les tran- chées des accouchées, prise en lavement ou en infusion. Simon Pauli loue le vin où ses fleurs ont infusé, pour la pleurésie ; il faut en même temps appliquer sur le côté du malade une vessie de cochon remplie de la décoction chaude de la plante, et la renouveler de temps en temps. Dans la goutte , la sciatique , les hémorrhoïdes et les maladies où il faut adoucir et résoudre , les fomentations et les cata- plasmes faits avec la camomille sont excellens. L’huile de 92 C A M camomille, faite par l’infusion de la plante dans l’huile d’o- live , a les mêmes vertus. Pour les rhumatismes on y ajoute l’huile de millepertuis et l’esprit-de-vin camphré en petite dose y pour en faire un liniment. La poudre des fleurs de camomille est bonne pour les fièvres intermittentes : c’est un remède ancien , et Dioscoride le recommande : Rivière et Baglivi confirment cette vertu fébrifuge , et ce dernier auteur assure en avoir guéri la fièvre quarte. Ce fébrifuge est assez familier aux Ecossois et aux Irlandois. La décoction en cataplasme et en fumigation , est autant utile aux femmes affligées de vapeurs de matrice , que le castor , suivant le rapport de Tragus. Quelques-uns se servent avec succès de son suc , à deux ou trois onces , pour les écrouelles : ce remède est en usage dans l’Angleterre ; à Paris on l’emploie utilement pour les hémorrhoïdes , enfomentation. Cette plante a donné le nom à l’huile et au sirop de camo- mille; elle entre dans l’onguent martiatum , dans l’emplâtre de meliloto de Mésué, dans l’emplâtre pour la matrice, et dans le cérat de cumin. Camphre ( Camphora , sive Caphura. ) Le camphre qu’on emploie chez les pharmaciens , est une substance résineuse, légère , blanche comme la neige , grasse et douce au toucher, d’une odeur forte et pénétrante , d’une saveur amère, âcre et aromatique : c’est une sorte de sel volatil huileux, qui se tire par le secours du feu , des racines et de l’écorce de plusieurs arbres et plantes différentes : il en coule aussi naturellement par l’incision du tronc , sous la forme d’une résine d’un blanc sale , laquelle est très-odorante , qu’on appelle camphre brut. Les auteurs modernes ne conviennent pas du nombre de ces arbres. Samuel Dalé en rapporte deux espèces diffé- rentes , après Ray ; Kœnig et Herman en reconnoissent davantage ; ce dernier en marque quatre espèces : la pre- mière vient de la Chine et du Japon ; c’est la plus commune et notre première espèce : la seconde se tire de l’écorce de la racine de l’arbre de la canelle dans l’île de Ceylan , et elle est très-rare : la troisième n’est autre chose que le sel volatil concret de certaines plantes des Indes orientales , entre autres de la racine de zédoaire : la quatrième enfin se trouve dans l’île de Bornéo ; quelques-uns la confondent avec celle qu’on apporte de Sumatra , dont on a rapporté les noms à la seconde espèce. Cette dernière sorte de camphre n’est pas si rare que la seconde et la troisième de Herman. Ün n’entrera point ici dans l’examen de ces différentes es- C A M 93 pèces de camphre , et dans la manière de les préparer dans le pays : il suffit d’avertir que celui que nous employons en médecine , est apporté de Hollande , rafiné en pains plats et orbiculaires comme un couvercle de pot , où on le purifie par la sublimation. Il doit être choisi blanc , trans- parent , net, léger , friable, d’une odeur forte , pénétrante , désagréable , s’enflammant très-parfaitement et brûlant sur l’eau. Le camphre ainsi purifié , doit être conservé dans des vaisseaux couverts de graines de lin et bien bouchés , car il s’évapore aisément , à cause de sa légèreté et de sa vo- latilité , s’il est permis de se servir de ce terme. On connoit celui qui est falsifié en ce qu’étant mis dans un pain chaud 7 au sortir du four , il rôtit, et le véritable , fond. Le camphre se dissout également dans l’eau-de-vie et dans l’esprit-de-vin ( alcohol ) , étant un sel sulphureux : il est excellent pour pousser les mois , et calmer les accès des vapeurs hystériques. Allumer un morceau de camphre à une bougie , et l’éteindre à huit ou dix reprises dans une décoction histérique , ou dans l’eau simple ; c’est un lave- ment qui a réussi plusieurs fois dans cette maladie. On fait aussi fondre le camphre dans l’eau-de-vie; on approche du feu le vaisseau, et on verse sur cette dissolution de l’eau commune , en le remuant ; il s’amasse sur la superficie une espèce de crème ou pellicule blanche : on en donne deux ou trois cuillerées pour la même maladie. On prescrit aussi le camphre en bol, depuis dix jusqu’à quinze grains, mêlés avec la conserve de fleurs de soucy ou quelque autre. Le camphre est narcotique et anodin ; il procure le sommeil , préserve de la pourriture , et se donne avec succès à la fin des fièvres malignes , après l’usage des émétiques , pour réparer les forces du malade. L’eau-de-vie camphrée, ou l’esprit-de-vin camphré, est un excellent remède contre les contusions, l’érésipèle , la gangrène ; il convient au mal de dents , à la colique , aux contractions ou paralysies qui s’en en suivent , et aux autres affections semblables des parties internes ou externes. On les emploie dans les gargarismes anti-scorbutiques : le camphre dissout dans l’huile de téré- benthine , est un bon topique dans la sciatique et dan9 les rhumatismes. On a donné , avec beaucoup de succès , le camphre fondu dans de l’huile , aux enfans malades du mal do gorge gangréneux , et ils le prenoient sans répugnance. Le camphre dissout dans de l’huile d’amandes douces et enduit au nez , est un remède éprouvé contre le coryza ou rhume de nez. On prépare encore une poudre bysté- / 94 c A N rique stomachique , fort bonne, avec six grains de camphre j neufgrains de nître , autant d’yeux d’écrévisses , pour prendre tous les matins dans quelques cuillerées d’infusion de tilleul. Le camphre a donné son nom aux trochisques de camphre ; il entre dans ceux de blanc rhasis , dans les trochisques diar- rhodon , les pilules hystériques \ de Charas , la poudre de frai de grenouilles de Crollius , l’onguent de céruse , l’on- guent rouge dessiccatif, le cérat des santaux , l’emplâtre styptique , et dans l’emplâtre pour les loupes. Camphrée (Camphorata hirsuta, Tourn. Camphora mons- peliaca , Linn. 178. ) La camphrée est vulnéraire , apéritive , céphalique, sudorifique , et elle excite les règles. La meilleure manière d’employer est en tisane , à la dose d’une once ou deux, bouillies dans une ou deux pintes d’eau, ou in- fusées dans le vin blanc : on la prend aussi à la manière du thé 5 plus elle est nouvelle et aromatique , meilleure elle est; son odeur approche alors du camphre , d’où vient son nom. On s’en sert à Montpellier pour l’hydropisie , mais « elle n’est d’aucune utilité dans celle qui est ancienne ; il n’y a que dans l’hydropisie naissante , dans laquelle les ma- lades ont peu de fièvre et d’altération, qu’elle réussit; il faut en continuer l’usage long-temps , et l’aider de quelques purgatifs. Burlet estime cette plante pour l’asthme ; il ajoute alors à sa tisane cinq ou six gouttes d’essence ( d’huile vo- latile ) , de vipère, et autant de laudanum liquide. Son effet le plus sensible est de pousser par la voie des urines et de la transpiration ; elle est très-utile dans les obstructions ré- centes des viscères , dans les pâles-couleurs , le scorbut , et dans les maladies chroniques. Canelle i°, Cinnamomum , seu Canella. 2°. Cinnajno* mum sive canella. malabarica. ) Ces deux espèce de canelle sont apportées des Indes orientales ; ce sont les écorces des branches de deux sortes d’arbres assez semblables par leurs feuilles au laurier. Les feuilles qu’on emploie dans la thé- riaque sous le nom de malabathrum} passent, suivant quelques- uns, pour celles de la deuxième espèce : la première, qui est la véritable canelle est la plus estimée. Cette écorce est mince, roulée sur elle-même en bâtons rougeâtres, d’un foût piquant, mais agréable et très-aromatique; la plus aute en couleur et la plus mince , est la meilleure ; celle qui est plus épaisse et la plus large , que les pharmaciens appellent canelle matte , est tirée du tronc et des grosses branches de l’arbre : elle est beaucoup inférieure à la pré- cédente : cette espèce vient abondamment dans l’ilede Ceylan. C A N 9 5 La seconde espèce de canelle , appelée cassia lignea , est commune au royaume de Malabar et dans les îles Philip- pines ; elle est plus épaisse , d’une couleur plus foncée , et d’un goût moins aromatique et moins piquant ; elle rend même la salive gluante quand on en a mâché : sa qualité n’approche pas de celle de la première espèce ; les phar- maciens les mêlent souvent ensemble , elle coûte quatre fois moins. La canelle est d’un usage très-commun dans la médecine et dans les alimens 5 on l’ordonne en poudre depuis quinze grains jusqu’à trente , dans les bols , dans les opiats , et dans les autres compositions ; la dose en est double en infusion dans le vin , ou dans quelqu’autre liqueur spiritueuse. On tire par distillation deux sortes d’eau de canelle: une plus volatile , qui se fait par le moyen du vin blanc, dans lequel on la laisse en digestion pendant deux jours , après lesquel» on la distille au bain-marie ; sa dose est d’une demi-onca ou de six gros , sur quatre ou six onces de liqueur : l’autr» sorte d’eau de canelle s’appelle orgée , parce qu’on emploie l’eau d’orge au lieu de vin blanc pour sa préparation ; elle est plus douce et moins volatile; sa dose est depuis demi- once jusqu’à une once : l’une et l’autre sont ordonnées avec succès dans les potions céphaliques , cordiales et hystériques, dans les juleps béchiques, et dans plusieurs autres teintures et compositions propres aux maladies du bas-ventre, qui viennent, comme on dit, de cause froide. La canelle n’est pas seulement capable de fortifier le cœur et le cerveau , et de ranimer le mouvement du sang et des esprits; elle est encore excellente pour faire cracher les asthmatiques , et pour la toux opiniâtre ; elle pousse les mois , et abat les vapeurs hystériques ; elle rétablit les fonctions de l’estomac , dissipe les vents, appaise les douleurs de la colique, et arrête la lienterie. L’huile essentielle, (huile volatile) de canelle, tirée par la distillation, a les mêmes vertus : on la donne à deux ou trois gouttes dans quelque liqueur ap- propriée. La teinture de canelle est d’usage , et entre dans le sirop apéritif cachectique de Charas. O11 tire dans les Indes de l’écorce de la racine de canelle, une huile jaune d’une odeur agréable , qui s’évapore aisé- ment à cause de sa volatilité; on en tire aussi une sorte de camphre très-blanc , et plus estimé que le commun. L’huile qu’on tire des feuilles sent le clou de girofle, et son fruit fournit une sorte de suif dont on fait des chandelles odo- riférantes. 96 C A N La canelle entre dans les tablettes de safran de Mars , dans la poudre aromatique rosat , dans la poudre diarrho- don , dans la thériaque , dans le mith ridât , la confection alkermès , le diascordium, l’opiat de Salomon, l’orviétan y le philonium romain , la confection hamech , et dans l 'hié- rapicra de Galien: son huile est employée dans la plupart des confections purgatives , soit pour aiguiser les sels volatils , soit pour les rendre plus efficaces. L’huile de canelle appaise la douleur de dents , en faisant mourir le nerf ; mais elle fait beaucoup de douleur en l’appliquant , à cause de sa chaleur. Canelle Giroflée, Ecorce de Girofle , Capelet, Bois de Crabe ( Canella caryophillata.) Cette écorce n’est pas celle de l’arbre qui porte le girofle , mais celle d’un autre qui n’est pas décrit dans les auteurs , et qui est commun dans l’ile de Madagascar et au Brésil. On l’appelle écorce de girofle , parce qu’elle en a l’odeur et la saveur ; elle est plus mince que la canelle , et d’une couleur rouillée et roussâtre. Les marchands de mauvaise foi , altèrent le clou de girofle en poudre avec cette écorce , qui est à meilleur marché. Les fruits de l’arbre qui donne la canelle giroflée, s’appellent noix de Madagascar ; elles sont grosses comme les noix de galle, ayant l’odeur et la saveur du girofle: elles sont plus rares ici que l’écorce $ ces parties approchent du girofle par leurs vertus. Cette écorce se donne en poudre à demi-gros, et en infusion à deux gros , dans demi-setier de bon vin : elle est cordiale , céphalique et stomachique. Canelle blanche ( Canella alba , laurifolia magellanica cortice acri. Cortex winteranus,) Cette écorce est apportée de l’Amérique ; l’arbre dont elle est tirée est assez commun dans les lies de Saint-Domingue et de Madagascar : on lui a donné le nom de celui qui l’a apportée le premier en Angleterre : elle est beaucoup plus épaisse que celle de canelle , d’une couleur cendrée et blanc sale , d’une odeur qui approche de celle de la muscade , et d’une saveur très-âcre et piquante. Quelques-uns la mettent en poudre, et la mêlent avec les épices à la place de la muscade , mais assez mal-à-propos $ d’autres la substituent aux costus des Indes , drogue très- rare , peu connue, et qui est confondue dans les auteurs. L’usage ordinaire de cette écorce est pour le scorbut ; on la donne en poudre depuis un scrupule jusqu’à demi-dragine, et en infusion depuis un gros jusqu’à deux, dans cinq ou six onces d’eau distillée de cochléaria. On s’en sert très- communément en Angleterre. Canne-congo /triesie///' (iT/tUVttl/fc Àomarm • (*ÿu//airï commun 5 > IS il )U GO CAP 97 Canne-conco ( Alpinu spicata purpurea). Espèce de ro- seau qui vient à Cayenne dont, le suc exprimé et bu le matin et le soir comme tisanne , s’emploie avec* succès pour la guérison des aphtes. Cantharides ( Cantharides . ) Mouches vertes, dont il y a plusieurs espèces. On les trouve en été sur les feuilles du frêne , du peuplier, du rosier, sur les blés, dans les prés. Quand on les a amassées , on les lait mourir à la va- peur du vinaigre chaud , puis on les lait sécher au soleil , et elles se gardent environ deux ans. Celles qui étant de différentes couleurs ont sur les ailes des lignes transversales, épaisses et récentes , sont celles qu’il laut choisir. Elles sont chaudes , dessiccatives , corrosives, ulcératives . diurétiques $ elles excitent des vessies sur la peau , et elles en font sortir les sérosités 5 elles soulagent les parties ma- lades , et elles détournent la fluxion qui y tomberoit ; elles font la base des vésicatoires qu’on applique derrière les oreilles, à la nuque du cou et entre les épaules, pour les maladies des yeux , des gencives , du nez , pour l’apoplexie , pour la paralysie. On en applique aussi aux jambes , pour les rhumatismes , pour la goutte sciatique. On ne les donne point par la bouche , d’autant qu’elles passent pour une espèce de poison , qui est si ennemi de la vessie , qu’il y cause des ulcères, lors même que les can- tharides 11e sont appliquées qu’extérieurement. Les remèdes , pour ceux qui en auroient malheureusement pris, seroient de boire beaucoup de lait, des émulsions, de l’huile d’a- mandes douces 5 de se faire seringuer dans la vessie des in- jections faites avec une décoction de racines de guimauve, de nénuphar , de laitue , de blanc de baleine , et do l’huile de lin, de se mettre dans le demi-bain d’eau tiède. Le camphre passe aussi pour être un puissant correctif du venin de ces insectes. v Capileaire, ou Adiante, ou Cheveux de Vénus {Adian- tum , Adiantum foliis ooriandri , Adiantum si vu capiilus V e ne ris, Linn. i558. Adiantum pedatum. Linn. Asplénium adiantum nigrum. Linn. 1 54 ! - ) On compte ordinairement entre les capillaires quatre ou cinq sortes de plantes, dont quelques-unes sont rares à Paris , et auxquelles on substitue les feuilles de scolopendre et celles du polypode , et même la racine de cette dernière qui est très- commune. Les sept ca- pillaires sont : i°. l’adiante de Montpellier ; 20. celui du Canada ; 3' . le capillaire commun et ordinaire ou noir ; 4°. le ldanc } 5°. la rue de murailU , ou le sauve-vie : 6U. le poiy- 7 9S CAP trie ; 7". la perce-mousse. Ces sortestde plantes s’emploient en tisane ou en sirop , en infusion ou en décoction. On fait bouillir legereinent une petite poignée de chacune de ces plantes dans deux pintes d’eau , à laquelle on ajoute un mor- ceau de reglisse 5 et on fait prendre cette tisane un peu dé- gourdie et par verrées. Cette plante est d’un usage trop familier , pour ne pas entrer dans quelques détails sur ses qualités. On peut réduire ses qualités principales à celle de purifier le sang en rétablissant sa fluidité naturelle , en corrigeant les humeurs séreuses ou bilieuses qui prédominent dans sa masse , et en les évacuant par la voie des urines ou de l’insensible transpiration ; ainsi le capillaire est apéritif, diaphorétique , hépatique et hysté- rique 5 et c’est sur ce fondement que Formius en ordonne la tisane dans toutes sortes de fièvres simples ou malignes, in- termittentes ou continues ; dans la plupart des maladies cau- sées par l’embarras et l’obstruction des glandes du foie , du mésentère et des autres parties du bas-ventre; et par consé- quent dans la jaunisse , et dans les maladies des reins et de la matrice. Mais l’usage de cette plante , le plus commun , est dans les maladies de poitrine, sur-tout dans celles qui sont pro- duites par une lymphe épaissie dans les vésicules du pou- mon , qu’il est nécessaire d’évacuer par l’expectoration , après l’avoir rendue plus ténue et plus coulante. Le capil- laire convient à ceux qui ont une toux opiniâtre, soit qu’elle vienne d’une fluxion catarrheuse , ou d’une affection pul- monique. On substitue au capillaire commun celui de Canada, qui n’est pas rare à Paris , et qui est plus agréable au goût. Un fait infuser l’un et l’autre comme le thé , une bonne pincée sur un demi-septier d’eau bouillante, à laquelle ensuite on ajoute un peu de sucre. Plusieurs préfèrent le capillaire de Montpellier pour faire le sirop de capillaire. On estime avec raison le sirop qui se fait avec cette espèce qui est fort com- mune dans les départemens méridionaux de France. Voyez Cétérac , Polytric , Rue de muraille. Câprier ( Cap paris spinosa , fructu minore , folio ro- tundo , Tourn. 261. Capparis spinosa, Linn. 720.) Petit arbrisseau qui croit naturellement dans les parties méridio- nales de France, dans les terres légères et dans les murailles , dont on cueille les boutons avant qu’ils fleurissent , pour les confire dans du vinaigre et du sel. L’écorce des racines de cet arbrisseau est chaude , dessiccative , splénique , âcre , amère \ C A R 99 et un peu austère; partant elle incise, ouvre, déterge puis- samment avec quelque légère astriction. Elle est usitée dans la goutte , le mal hypocondriaque et les autres maladies sem- blables. On croit les fleurs confites, appelées câpres , con- traires aux estomacs faibles , mais convenables au foie , à la rate, en levant les obstructions de ces viscères. Elles ouvrent l’appétit, fondent les matières glaireuses qui occupent sou- vent les premières voies. On peut les laver avec du vin , ou les mêler avec du sucre , pour empêcher que leur acidité ne nuise à la poitrine. L’usage seul des câpres a guéri plusieurs personnes malades de la rate depuis long-temps. On emploie l’écorce de la racine du câprier en substance et en poudre , une dragme dans un verre de vin blanc , et eu infusion, une once dans une livre de liqueur ; c’est un assez puissant diurétique , et un des plus efficaces que les anciens aient connus ; ils estimoient ce remède dans les duretés du foie , de la rate , du pancréas et des glandes du mésentère. Sennert , Forestus , Rivière , Sckenkius et d’autres modernes l’ont confirmé. La décoction de toute la plante fait venir les règles , et préserve de la paralysie. L’huile faite par l’infusion de cette plante dans l’huile d’olive , résout les tumeurs extérieures. La racine de câprier a donné le nom aux trochisques de câpres , dont la dose est d’une demi- dragme dans les obstructions des viscères : cette écorce entre dans le sirop hydragogue de Charas , dans l’huile de scor- pion de Mésué , et dans la poudre diaprassii de Nicolas d’Alexandrie. Capucuîe ou Cresson du Pérou ( Cardamindum , Tourn. 244* Tropaeolum minus aut majus , Lin. 490. ) Plante ori- ginaire de l’Amérique , et fort commune dans les jardins. On confit sa fleur étant en boutons , comme les câpres , dans du vinaigre pour les manger en salade. Elle est détersive , apé- ritive , propre pour exciter l’urine , pour la pierre et le scorbut. Le cresson d’Inde , ou la capucine a les mêmes vertus que le cresson des jardins; il est bon en salade, contre les plaies de la bouche et les ulcères scorbutiques; il est de plus salutaire contre la pthisie. On donne le suc des feuilles avec la conserve de roses : c’étoit le secret du docteur Moebius , professeur a Iena. On entend ici , â ce que je crois , dit Eltmul- ler , la pthisie scorbutique , lorsque l’acide du scorbut corrode le poumon, â quoi les anti-scorbutiques ont lieu : on les mêle avec la conserve de roses, le petit lait ou le lait de chèvre , pour résister à la fièvre hectique qui accompagne la phtisie. Caragne ou Caraigne ( Caranna. ) Résine qui coule d’un I loo CAR grand arbre qui croît dans la Nouvelle-Espagne , où on l’ap- pelle arbre de la folie. Cette résine vient en France en, masses enveloppees de feuilles de roseaux. Elle résout , dé- terge, consolide les plaies , et fortifie puissamment les nerfs. Car ambolier ( Averrhoa carambola , Linn.) Cet arbre qui croît aux Indes orientales , produit un fruit que l’on mange crud pour exciter l’appétit, ün le confit au sucre , et on l’ordonne pour les fièvres bilieuses , et pour les dyssenteries. Cardamome , Maniguette ou Graine de paradis ( (darda - momum.) Les auteurs ne conviennent pas sur le nombre des espèces de cardamome. Bontius , dans ses observations sur Garcie Dujardin , en décrit deux , savoir la petite et la grande , dont il donne la figure, On en admet ordinairement trois en pharmacie, la grande cardamome, la moyenne et la petite. Poinet , dans son histoire des drogues , en reconnoit de quatre espèces , savoir la plus grande cardamome qu’il croit être la maniguette, et les trois autres espèces dont on vient de parler. Enfin , Schroder, après G aspard Bauhin , Taberna Montanua et quelques autres , en distinguent cinq espèces différentes. Les cardamomes naissent dans les Indes orientales , et sont apportées en Europe par l’Egypte à Marseille , ou par l’Océan à Saint-Malo et en Hollande. La maniguette ou malaguette est ainsi appelée , parce qu’.ello nous venoit autrefois d’une ville d’Afrique appelée Melega ; elle est assez commune en France , et sert souvent à falsifier le poivre à cause de son âcreté. La petite cardamome , qu’on emploie ordinairement ij comme la meilleure et la plus recherchée , doit avoir une odeur de camphre et une saveur âcre et amère. Les cardamomes ra- niment le sang et les esprits , fortifient le cœur et le cerveau , préviennent l’apoplexie et la paralysie , corrigent les indiges- tions de l’estomac, dissipent les vents , et poussent les ordi- naires : ainsi elles ne sont pas seulement alexitères et cor- diales , elles sont aussi stomachiques , céphaliques et hysté- riques. Leur dose , en substance et en poudre , est depuis quinze jusqu’à trente grains , et en infusion dans six on huit onces de vin blanc , depuis demi-once jusqu’à six dragmes. Leur huile distillée se donne à deux ou trois gouttes. La petite cardamome est employée dans le vinaigre théria- i cal, dans les tablettes courageuses , dans la poudre aroma- tique de roses , dans celle qui est appelée diarrhodon , dans i le mithridat , dans l’électuaire de satyrio , et dans la béné- dicte laxative. Cardons ( Cinara spinosa , Tourn. Carduncelhis , Linn. 1 ii5c(.) Il y a des caidons de Tours et des cardons d’Espagne. 101 CAR Ces plantes sont des espèces d’artichauts qu’on appelle arti- chauts cardes ; ils ont les mêmes propriétés que les artichauts. Voyez Artichaut. Carline , ou Caméléon blanc , ou Chardonnerette ( Car - / ira acaulos magno flore albo , Tourn. 5oo. Carlina acau - lis , Lin n. 1161.) Cette plante croit naturellement sur les lieux montagneux; les racines passent pour être alexitères , apéntives et hystériques , et bonnes contre les maladies con- tagieuses. Carotte ( Daucus sativus radice lutea , Tourn. 307» Daucus carotta , Linn. 348 ) Espèce de daucus qu’on cultive dans les jardins. Sa racine et sa semence sont apéritives , carminatives , propres pour la pierre ; ses feuilles sont vulné- raires et sudorifiques. La semence est chaude et dessiccative. S011 usage est dans le hoquet , la pleurésie , les tranchées du ventre, le calcul et la rétention des mois. La dose est d’une dragme, dans un véhicule convenable. Carotte sauvage ou Daucus de Candie ( Daucus offi - cinarum , seu Pastinaca sylvestris. ) Ainsi appellée parce qu’elle croît d’elle-même dans les lieux champêtres, secs et sablonneux. Cette plante a la même vertu que le daucus de Candie, dont elle est le substitut dans plusieurs compositions. La semence est chaude et déssiccative , atté- nuante et apéritive, histérique , stomacale et alexitère; elle est une des quatre mineures. Son usage interne est dans la toux , la pleurésie, la stran- gurie , l’obstruction du foie, de la rate, des uretères et de la matrice, la suffocation hystérique. L’herbe dessèche les catharres en forme de lotions à la tète , et en forme de parfum facilite l’accouchement. Vanhelmont estime beaucoup la semence du daucus contre la gravelle , et les Anglois en mettent fermenter et bouillir dans leur bière nouvellement faite, dont ils se servent ensuite avec beau- coup de succès , pour se guérir et se préserver de la gravelle. La Semence du daucus de Candie est plus estimée , outre qu’elle est carminative , elle est aussi diurétique et propre à pousser les mois et les urines; on l’emploie à la dose d’un gros comme les autres semences chaudes. Emmanuel Kœnig nous donne la recette d’une poudre excellente pour la suffocation de matrice , dans laquelle entre la semence de cette plante: demi-once de semence de daucus, panais deux gros, d’ammi et de seseli, de chacune demi-gros, de carvi un gros et demi , racine et 6emence de pivoine un gros et demi, de livèche un gros; Ï02 CAR crâne humain préparé, canelle , baies de laurier , zédoaire, de chacun quatre scrupules ; feuilles de bétoine , racine de bistorte , de chacune un gros; succin blanc préparé, demi-dragme ; faire du tout une poudre dont la dose est d’une demi-dragme délayée dans Peau de matricaire. Tragus assure que les pieds de cette plante , qui ont la fleur rouge dans le centre de l’ombelle , sont excellens pour l’epilepsie. L’infusion de deux gros de cette semence dans le vin ou dans quelqu’autre liqueur appropriée, est excel- lente pour les vapeurs : l’huile essentielle fait le même effet à huit ou dix gouttes. On emploie la semence de daucus dans P aurea Alcxan- drina de Nicolas d’Alexandrie , dans le sirop de ca/a- mintha de Mésué , dans la poudre diaprassii , dans le diacurcuma magna de Mésué, dans le philonium magnum , dans la thériaque, dans le mithridat, dans la triphera ma- gna , dans l’électuaire des baies de laurier de Rhasis , et dans les pilules de huit drogues de Nicolas d’Alexandrie. Carte ( Cyprinus carpiô , Linn. ) Poisson connu de tout le monde, qui se nourrit de vers, d’insectes aquatiques et d’herbes tendres; son fiel est opthalmique, et lève les taches des yeux , lorsqu’elles se forment ; mais lorsque les ongles, taies ou taches sont entièrement formées, il faut avoir recours au fiel de quelque animal terrestre ou sauvage , qui est plus âcre , plus volatil et plus pénétrant que celui des poissons. La pierre triangulaire qui se trouve dans la tête de la carpe, remédie à la colique, au calcul, arrête l’hémorragie et les cours de ventre, excite l’urine et dissipe le calcul. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à demi- dragme réduite en poudre subtile. La laitance donne une jxoun'ituré si substancielle qu’elle- peut guérir de l’étisie. Carthame ou Safran bâtard , Graine de Perroquet ( Carthamus officicinarum , flore croceo , Tourn. 4^7« Carthamus tinctorius , Linn. 1662. ) Les fleurs et les semences de cette plante, qu’on sème dans les jardins, sont en usage comme laxatives et apéritives: les fleurs entrent dans les ragoiits, qu’elles teignent d’une couleur safranée; mais elles servent plus ordinairement aux teintures rouges. Ces fleurs passent pour être utiles dans la jaunisse; leur dose est d’une demi-dragme en poudre ou en infusion. On les substitue, à la double dose ,' au safran ordinaire duquel elles scint beaucoup inférieures pour la vertn. La semence du carthame purge assez loiblement : on l’ordonne assez rarement seule , à cause de sa viscosité , CAR io3 qui la fait agir avec lenteur: son usage le plus commun est dans les tablettes Diacarthami , auxquelles elle a donné le nom , et dont la qualité purgative doit être at- tribuée au turbith et à la scammonée qui entrent dans leur composition. La dose de ces tablettes est une demi- once ou six gros ; on les donne rarement seules , et plus communément avec d’autres purgatifs. Ces tablettes sont hydragogues , c’est-à-dire qu’elles purgent les eaux, et conviennent par conséquent dans les bouffissures et dans cette espèce d’hydropisie qu’on appelle anasarque. Ray assure que la semence de carthame , pilée et bouillie avec la décoction de pois cbiches et la viande , purge la pituite visqueuse et les eaux par haut et par bas, qu’elle chasse les vents et soulage les douleurs de la colique. Elle est bonne pour la poitrine et contraire à l’estoinac , ainsi il la faut corriger avec l’anis, la canelle , ou quelque autre aromate. La dose est, pour chaque bouillon, de de demi-once ; on pourvoit s’en servir aussi en émulsion. Outre les tablettes Diacarthami , elle entre encore dans le catholicon simple de Fernel. Cauvi ou Cumin des Prés ( Carvi cacsalpini , Tourn. Caruni carvi , Linn. 378. ) Le carvi se trouve dans les prés 5 on ne se sert guère que de sa semence , la meilleure est apportée des pays chauds; il faut la choisir nouvelle, bien nourrie , verdâtre , d’une odeur aromatique, d’un goût âcre et piquant. Elle est chaude et dessiccative , résolutive et atténuante, stomachique et diurétique; elle augmente le lait des nourrices. C’est une des quatre semences chaudes qu’on emploie dans la colique et dans les indigestions: quelques-uns ordonnent aussi la racine dans les tisanes et dans les lavemens carminatifs. Pour guérir la colique venteuse, on prend un pain tout chaud au sortir du four, on le saupoudre avec cette graine pilée, on l’arrose de bonne eau-de-vie, et on l’applique sur le bas -ventre. L’huile «essentielle de la semence de carvi est fort âcre et fort pénétrante: on en donne cinq à six gouttes dans detiK onces d’huile d’amandes douces. On en met quelques gouttes dans de bon esprit-de-vin (alcohol), que l’on seringue dans l’oreille pour la surdité. K.œnig donne la composition d’une huile excellente pour le tintement des • semences de carvi et de coriandre j de chacune deux gros , de coloquinte un gros; faire bouillir dans l’huile de rue; après une forte décoction, le presser , et ajouter à ce mélange un once d’eau de la reine de Hongrie , 10 4 CAS on distiller quelques gouttes dans l’oreille, lorsqu’elle sera froide et la bouclier avec du colon. On peut en frotter le nombril dans la colique. On substitue la semence de carvi à celle de cumin, qu’on apporte de l’ile de Malte , et qu’on emploie de même Casse ( Cassia. ) Silique ou gousse, fruit d’un arbre grand et fort gros , qui croît en Egypte , à Alexandrie , aux Indes et en plusieurs autres lieux. La meilleure casse est celle qui vient du levant, elle est fort rare: il faut la choisir nouvelle , en bâtons assez gros , unis , entiers , ne sonnant point quand on les secoue ; que leur écorce 6oit mince , de couleur brume , luisante en dehors , jaune en dedans, qu’ils contiennent beaucoup de moëlle ou pulpe, d’une bonne consistance liée , ni trop humide , ni trop sèche, se séparant facilement de son écorce et la laissant nette , de couleur fort noire, d’une odeur douce, exempte d’aigre, et d’un goût sucré et agréable. La moëlle de casse doit être employée récemment mondée ; si on la laisse quelques jours hors du bâton, elle fermente et s’aigrit. Elle donne des tranchées et porte à la tête 5 elle agit plus dou- cement et plus sûrement employée en bâton, concassée et bouillie. Elle est tempérée entre le chaud et le froid, et tire sur l’humide; c’est pourquoi elle n’est pas propre aux estomacs humides, aux hypocondriaques, ni aux vents, à moins qu’elle ne soit corrigée par des stomachiques et des carminatifs : avec la canelle , le mastic, la semence d’anis , etc. Les potions de casse sont bonnes au commencement de la pleurésie, pour purger et faciliter le crachement. La dose pour les enfans est d’une ' drachme et demie, pour les adultes une once et demie; et en clystère , deux onces. Les bâtons de casse , on ses fruits , s’ordonnent jusqu’à demi-livre; 011 les concasse et on les fait bouillir légè— renient dans une chopine d’eau ou de petit lait, qu’on donne aux malades par verrées ; lorsqu’on y ajoute d’autres purgatifs , on en diminue la dose. La dose ordinaire de la casse mondée est d’une once ou dix gros. Il y a our arrêter les hé- morrhagies considérables. Chanvre ( Cannabis sativa , Linn. 14 5j. ) Plante dis- tinguée en mâle et en femelle. On cultive l’un et l’autre chanvre dans les champs, sur-tout aux lieux humides; la semence ou chenevis , échauffe , dessèche et remplit la tête de vapeurs. Les feuilles de chanvre et sa graine poilées et appliquées , en cataplasme sont fort résolutives. On les em- ploie pour les écrouelles et les tumeurs squirreuses. Selon Dioscoride , le suc de chenevis mûr ou encore vert, tiré p>àr expression , appaise les douleurs d’oreille causées par quelque obstruction. Dans la rélaxation de la luette, on fait cuire un peu de chenevis dans l’oxycrat, puis on donne la colature pour gargariser la partie ; ce remède est infaillible , suivant Sachsius. L’huile tirée du chenevis piar expression , ramollit, em- pêche les inflammations , et attire dehors les corps étran- gers ; elle est propre aux tumeurs , aux squirres et aux cancers lion ouverts : on les en frotte tous les jours plusieurs ' fois C II A • Ii3 fois avec le bout du doigt. Cette huile mêlée avec un peu de cire fondue , est un bon remède pour la brûlure , dout elle appaise la douleur. La graine de chenevis , cuite dans le lait, passe pour ap- paiser la toux. Sylvius Deleboé a guéri plusieurs malades de la jaunisse par la seule graine de chenevis cuite dans le laitde chèvre presque jusqu’à la faire crever ; il en donnoit deux ou trois prises par jour , de cinq à six onces. L’usage le plus ordinaire de cette semence est d’en piler une once dans une pinte de tisane apéritive , qu’on donne par verrées en forme d’émulsion aux personnes qui ont la jaunisse et des obstructions au loie sans fièvre: cette semence pousse aussi les mois et les urines , lorsqu’elle est infusée et pilée dans le vin blanc. Quelques-uns s’en servent dan# la gonorrhée et dans l’ardeur d’urine 5 ils la donnent alors en émulsion. Lorsqu’on fait cette liqueur laiteuse avec l’eau- rose et le chenevis qu’on a dépouillé auparavant de son écorce , c’est un cosmétique excellent pour ôter les marques de la petite-vérole , il faut s'en bassiner le visage avec du coton qui en est imbibé. Chardon à carder ( Dipsacus sativus , Tour. 466. Car- duus fullonum , Linn. 140. ) Plante dont il y a deux espèces; une cultivée , et l’autre sauvage. La racine du chardon à foulon est dessiccative et abstersive ; cuite dans du vin , et broyée en forme de cérat , qu’il faut conserver, elle est bonne aux crévasses, fentes et fistules du fondement, comme aussi aux verrues pendantes, et à celles qui ont la base large , étant appliquée dessus; Dioscoride et d’autres auteurs plus modernes assurent l’avoir éprouvé avec succès. Les ver- misseaux que l’on trouve dans les têtes de ce chardon , lors- qu’elles sont sèches, passent pour guérir la fièvre quarte , si on les porte pendus au col , ou attachés au bras dans le temps de l’accès , enfermés dans un nouet de linge. Mnyerne recommande la poudre de celle plante à la dose d’un gros , prise dans la décoction de la même plante, on quelqu’aytre liqueur convenable , pour le crachement de sang. Chardon àccnt têtes , nu Chardon roi and panicaut ( Eryn - mum vnlgare , lourn. JEryngium campestre , Linn. 33 j. ) Plante qui croît dans les champs , aux lieux sablonneux. On se sert principalement de sa racine , qui est hépatique , néphrétique et alexipharinaque , médiocrement chaude et sèche, apéritive et discussive. Son usage principal est dans les obstructions des mois des femmes, des reins } du foie* J 1.4 CH A «3e la rate et des aiitres viscères ; elle convient par cette raison, à la jaunisse, et, suivant Gallien , à la colique. On confit cette racine , et on s’en sert en décoction pour la difficulté d’uriner, et pour nettoyer les reins. Les racines de ce chardon s’emploient dans les tisanes et dans les bouillons apéritifs, comme les autres racines , en- viron une once sur chaque pinte d’eau. Il est bon d’animer ces sortes de remèdes avec le marc, en mettant une once ou environ de limaille de fer dans trois pintes de cette tisane. La semence s’ordonne à demi-once dans les émulsions. L’eau distillée des feuilles naissantes de cliardon-roland , bue à plu- sieurs verrées seule , ou mêlée avec partie égale d’eau de noix , purifie le sang , et est fébrifuge: elle guérit la jaunisse et la bouffissure i Cette racine, confite au sucre, n’est pas désagréable; et dans les maladies chroniques , les malades s’en trouvent bien. On préfère dans ce cas l’espèce qui vient au bord de la mer , qui est très-utile dans la phthisie et pour les ulcères des reins. La racine de cliardon-roland entre dans le sirop Lydragogue de Charas , et dans le sirop anti-scorbutique du même. Chardon aux Anes , ou hémorrhoïdal ( Carduus capits rotundo tornentoso , Tourn, 441* Carduus eriocephalus , Linn. 1 153 ) Plante épineuse, qui croît entre les vignes , dans les blés , dans les bois ; prise en décoction , elle est apéritive ; et Rivière rapporte qu’un homme , âgé de cinquante ans , fort sujet aux douleurs néphrétiques , ayant pris , pendant douze jours , une décoction de demie once de sa racine, et deux dragmes de réglisse, rendit plu- sieurs petites pierres , et du sable avec les urines , et fut en- suite plusieurs années sans ressentir aucune incommodité de cette maladie. Borel assure que le suc ou les feuilles pilées de ce chardon guérissent le cancer du nez et des mamelles 5 il l’appelle onopordon: il recommande de l’appliquer souvent sur ces parties. On trouve au milieu de la lige et des branches de quelques uns de ces chardons , sur-tout à ceux qui croissent dans les lieux humides , 'une excroissance ou tubercule , qu’il faut cueillir en automne , laquelle étant portée dans la poche, ou attachée au bas de la chemise, préserve des hémorrhoïdes , ce que plusieurs personnes, qui y étoient fort sujettes, ont éprouvé avec succès; et Lémery , qui d’ailleurs n’a pas grande confiance aux amulettes , avoue qu'il en a vu plusieurs expériences de celui-ci Cjtardon béni cultivé ( Carthamus Lanatus , Linn. n63. C JI A n5 finie us attractilis Iule a die tus , Tourn. ^5 1 . ) Hspèce de cnicus qui ne vient point si on ne le seine dans les jardin?;. Cette plante cueillie au commencement de juin , (à la mi- prairial, ) guérit miraculeusement les plaies récentes, ce qu’elle ne lait pas étant cueillie en un autre temps. Ses feuilles sont cardiaques , alexi; Jiarmaques et sudorifiques; elles échauffent , sèchent, atténuent, ouvrent, dissipent, résistent au venin, a la putréfaction, et guérissent les fièvres invétérées, même les quartes , elles tuent les vers. Le suc, le sirop, la poudre , l’eau et la conserve de chardon béni conviennent à la pleurébie , et sont alexi pUarinaques et su- dorifiques. Belionius dit de la décoction du charbon béni , qu’étant bue a la quantité de trois ou quatre once b , elle rend l’urine épaisse et puante; ce qui est utile à savoir, pour ne pas se tromper en pratiquant la médecine. L’eau distillée de toute la plante est souvent ordonnée comme la base des potions sudorifiques et cordiales, depuis quatre onces jusqu’à six ; cette eau a souvent réussi seule , avec les germes de six œufs, daus la pleurésie; il faut la donner iorsqu’apres deux ou trois saignées le malade a de la disposition à suer: ce remède est assez commun. Une poignée de feuilles de cette plante, amortie dans le bouillon , et donnée après le frisson des fièvres intermittentes, a sou- vent procuré une sueur assez abondante pour terminer la fièvre. Hoffmann préfère la décoction de cette plante dans le vin pour la fièvre, a la poudre de ses feuilles et à son eau distillée : le même auteur en fait cas pour la migraine, la surdité , les vertiges , 1* épilepsie, le catarrhe , et même pour l’hydropisie et la fièvre quarte. Demi-dragme de cbardon- béni , infusée pendant huit heures dans un verre de bon vin blanc, passé et donné au malade deux heures avant le frisson, est un remède éprouvé dans la fièvre quarte. Le vin fait avec cette plante dans le temps de la vendange , est d'usage*en Allemagne, sur-tout pour les maladies chro- niques , comme le scorbut. La semence de Cnardon-béni ?e donne seule, ou avec la coraline , pour les vers. Le suc de cette plante , donné dans la pleurésie après les remedes généraux , procure une expectoration très-favorable : ■ m pré- pare des émulsions avec sa semence , sou eau distillée et le sirop de pavot, pour la même maLadie. Simon Pauli recommande la poudre des feuilles pour les vieux ulcères cliancreux , les bassinant avec l’eau distillée, et les saupoudrant ensuite : il est bon de faire boire aux il 6 C H A malades quelques verrécs de la décoction des feuilles qui , faite dans le vin blanc , se donne aussi avec succès pour les tumeurs scrophuleuses , à la dose d’un petit verre pen- dant quelques mois , tous les matins. Cet auteur rapporte l’exemple d’une femme dont les mamelles étoient rongées jusqu’aux côtes, qui en fut guérie. Arnaud de Villeneuve dit avoir vu un homme dont la chair de la jambe étoit rongée jusqu’à l’os par un vieil ulcère, qui fut guéri de même. Plusieurs apothicaires se servent de la plante sui- vante pour faire l’eau distillée de chardon-béni ; elle peut lui être substituée avec succès. Chardon béni sauvage ( Crticus atractilis lutea die tus. ) Plante qui croit dans Tes champs , sans culture. Mathiole l’appelle Fusus agrestis parce que les femmes se servent de sa tige pour laire des fuseaux. Elle est apéritive , su- dorifique , propre pour résister au venin , étant prise en dé- coction. On en tire , par la distillation , de l’eau qui a la même vertu que l’eau du chardon béni cultivé. Cette plante est très-bonne pour guérir les vieux ulcères et les fistules 5 et sa décoction faite dans de l’eau , a guéri des ulcères et des plaies pourries à des jambes toutes prêtes à être gangrenées. Le chardon-béni est employé dans le vinaigre thériacal , dans le sirop de mélisse composé, dans le sirop anti-scor- butique, l’huile de scorpion de Mathiole, et dans le martia- tum de Nicolas d’Alexandrie : on emploie les semences dans l’opiat de Salomon de Joubert. Chardon-Marie, ou Artichaut sauvage ( Carduus lac - teis maculis notatus , Tourn. 4^0. Carduus NIarianus , Linn. 11 53. ) Espèce de chardon, dont les feuilles sont longues et larges, marquées de taches blanches comme du lait, qui croît aux lieux incultes, et qu’on cultive aussi dans les jardins. Cette plante est pectorale , chaude , dessiccative , astringente, incisive et apéritive 5 elle est usitée principa- lement dans la pleurésie, comme le chardon-béni, puis dans la jaunisse, l’hydropisie , et à l’extérieur pour les ulcères. On en distille de l’eau des feuilles tendres. La dose de sa semence est d’une dragme ; son usage principal est dans les émulsions ; elle est propre pour exciter l’urine et les mois. Lindanus ordonne deux dragmes de cette semence contre l’hydrophobie ou la rage , à prendre dans du vin ; ce qui fait suer copieusement. Ettmuller en recommande aussi l’é- mulsion pour les fleurs blanches. Chardon étoilé ou Chausse-trape (Carduus stellatus , seu çalcitrapa , Tourn. 440> Centaurea calcitrapa, Linn. 1297. ) C H A 117 Es pèce de chardon, dont les têtes des fleur6 sont garnies d’épine» roides , piquantes , disposées en étoiles , qui croît abondam- ment dans les champs. Sa racine est fort apéritive , et propre pour le palcul des reins , pour exciter l’urine , pour lever les obstructions, pour exciter la sueur, pour purifier le sang. Dodonée dit que sa semence , broyée et prise avec du vin, provoque l’urine , et ce , avec violence , jusqu’au sang , si on n’est modéré dans son usage 5 mais la décoction de cette semence agit avec plus de douceur , comme aussi la décoction de sa racine avec miel , en forme d’hydromel. On emploie cette même racine au lieu de celle de chardon à cent têtes , dans la tisane et dans les bouillons apéritifs. Un gros de la semence du chardon étoilé , infusée dans un verre de vin blanc , emporte souvent les matières glaireuses qui embarrassent les conduits de l’urine. La racine s’emploie , comme celle du chardon roland , dans les tisanes apéritives ; sa première écorce , cueillie vers la fin de septembre, (fructidor), infusée à la pesanteur d’une dragme dans un verre de vin blanc, après l’avoir fait sécher à l’oinbre, et mise en poudre subtile , est très- utile dans la colique néphrétique : il faut la boire le matin à jeun. Les feuilles et les jeunes tiges se donnent en dé- coction pour la même maladie. Quelques-uns prétendent que les feuilles en poudre, un gros dans un verre de vin blanc , ou leur suc au poids de quatre ou cinq onces pris au commencement du frisson , conviennent dans les fièvres intermittentes. La fleur séchée et mise en poudre , employée à la même dose et de la même manière , fait le même effet ; d’autres la donnent en bol à demi-gros , avec huit grains de sel de tartre martial , ou l’extrait de toute la plante à deux gros , mêlé avec un gros de quinquina. Simon Pauli fait un collyre avec les Heurs de chardon étoilé macérées dans l’eau de rose , ou dans l’eau distillé»» de toute la plante. Le suc des feuilles de cette plante est detersif , appliqué extérieurement sur les ulcères , et propre pour emporter les taies des yeux, appliqué dessus. Cha rme ( Carpinus , Tourn. 582. Carpinus betulus , Linn, i4'6.) Très-bel arbre, dont le jeune plant s’appelle char- mille. Les feuilles , les phatons , les racines sont astringentes. Chat ( Felis Catus , Linn.) Animal domestique ôu sau-, vage , à quatre pieds , assez connu. La graisse d’un chat châtre est chaude , émolliente , discussive , et salutaire aux douleurs de la goutte et de la colique : celle du chat sau- vage e6t la meilleure. Le sang d’un matou, tir» d’unis nS eut niangex. La fiente , avec partie égale de mou- ippliquée L’Jialeiije des chats est naturellement venimeuse, et dispose à la phthisie et à l’atrophieviUn chat, ouvert vivant, après lui avoir coupé la tête,, et appliqué tout chaud , soulage les douleurs de côté. • Châtaignier , ou Maronier ( Castanea sativa , Tourn. 584- Fagus castanea , Linn. 1 4', 6.) Arbre dont le fruit s’appelle châtaigne au marron. : ce dernier est plus gros que la châtaigne,, et lui est préféré. Les châtaignes et les marrons engraissent, et fournissent Une assez bonne nourriture ; mais elles resserrent aussi , et causent quelquefois des vents. Il y a des pays où on fait du pain avec la farine de châtaigne, ce pain est lourd et pesant sur l’estomac. Cette farine , malaxée avec le miel et les fleurs de sonfre ( soufre sublimé ), fournit un électuaire propre à ceux qui .crachent le sang et qui toussent beaucoup. La dé- coction de châtaigne , ou leur écorce rôLie et mise en poudre , soplage ceux qui ont des cours de ventre : la petite peau qui est sous l’écorce , mise en poudre et prise à deux gros, arrête la dyssenterie et les fleurs blanches , particulièrement lorsqu’on y ajoute autant d’ivoire préparé. Une émulsion avec les châtaignes , la semence de pavot et l’eau d’orge, adoucit l’ardeur d’urine, et dissipe les picotemcns de la poi- trine. Les châtaignes pilées avec du vinaigre et de la farine d’orge , amollissent la dureté des mamelles , et dissolvent ie lait qui s’y est grumelé : étant pilées avec du sel et du miel , elfes passent pour guérir la morsure des chiens enragés. Le fruit du maronier d’Inde, si commun dans les jar- dins ne se mange point; mais étant séché, râpé et pris par le nez , comme le tabac, à la quantité de deux ou trois pincées, il fait éternuer assez violemment, et peut soulager la mi- . jjraiue, .selon l’expérience de Chomel. Matthioie dit qu’on C H A 119 fait manger de cc fruit avec succès aux chevaux poussifs ; ce qui est confirmé par Clusius , au rapport de Jean Bauliin. CnAUX vive ( Calx viva. ) Pierre qui a été loDg-temps calcinée par un grand feu, dans des fourneaux faits exprès: cette pierre , avant la calcination , est appellée pierre à chaux , lapis calcarius , qui est dure , compacte et grise. La chaux est un peu corrosive ; elle consume les chairs baveuses. On la met éteindre et tremper dans de l’eau , puis on filtre l’in- fusion; c’est l’eau de chaux, qui est détersive , bonne aux vieilles plaies, si on les en bassine , et qu’on applique dessus des linges qu’on y a trempé , jusqu’à guérison. Pour la brû- lure , on bat deux onces de cette eau, avec pareil poids d’huile de chenevis , ou de noix, ou d’olive, ou de lin; et étant en forme de liniinent on en applique dessus. Il se trouve au dessus de l’eau dans laquelle on a éteint la chaux, une certaine substance graisseuse qu’on appelle la crème de chaux vive ( carbonate calcaire ) ; si on en frotte les bords des ulcères chancreux ou des cancers ulcérés, la partie cor- rompue du cancer se consomme, et la partie saine demeure. O11 fait diverses autres préparations avec la chaux , qu’il serait trop long de rapporter ici. Chélido'ine ou grande Eclaire ( Chelidonium majus , Linn. 723. et vulgare , Tourn. 23i. ) Plante qui se trouve par tout , le long des chemins et contre les vieilles murailles ; elle se plait singulièrement à l’ombre. Elle est chaude et dessiccative , fort détersive , atténuante , et d’une saveur âcre et amère; elle purge la bile par les selles et par les urines, et elle éclaircit la vue. La racine de grande éclaire , tenue dans la bouche et mâ- chée, appaise la douleur des dents. L’eau distillée est en usage pour nettoyer les ulcères qui se forment aux glandes des paupières : son suc mêlé avec pareille quantité d’eau-rose, fait le même effet ; on appb'que sur l’œil de petites compresses trempées dans cette liqueur. Le suc de chélidoine seul , guérit les taies , étant un puissant détersif; bn s’en sert non-seulement pour les ulcères, les démangeaisons, et pour les autres maladies des yeux, mais encore pour la gale et les ulcères des autres parties du corps, pour les contusions et pour les meurtrissures; l’herbe pilée ou bouillie , appliquée en cataplasme avec un peu d’eau- de-vie , est un très-bon résolutif; le suc jaune de cette herbe mis sur les verrues, après leur avoir coupé et découvert les. racines, les guérit assez sûrement, comme lait le suc laiteux du tithymale, et des autres plantes âcres et corrosives. 120 C H E La racine de cette plante , lavée et coupée par morceaux ’ infusee ensuite dans de fort vinaigre avec du sel , fournit un bon remède pour en bassiner les dartres : trois poignées de ses feuilles hachées , mêlées avec l’avoine ou le son , sont bonnes pour la toux des chevaux. Le remède suivant, est utile dans les vapeurs et pour les maladies du poumon , qu’on appelle consomption. Illettré dans un alambic en digestion pendant huit jours , douze livres d’éclaire , trente -six écrevisses de rivière dé- pecées et pilées légèrement , deux livres de miel ; luter l’alambic et distiller au bain-marie; l’eau qu’on en tire se boit depuis deux onces, jusqu’à quatre. Elle est propre aussi pour les ulcères des yeux. Cette plante est un excellent apéritif et hépatique ; l’in - fusion d’une bonne pincée de ses feuilles macérées à froid pendant la nuit , dans un verre de petit-lait , avec un gros de crème de tartre ( tartrite acidulé de potasse), guérit la jau- nisse et les pâles couleurs. La racine de cette plante à une once , infusée dans une chopine de vin blanc , avec demi-once de teinture de mars , estutile dansl’hydropisie : on passe cette infusion , et on en fait prendre trois onces deux fois par jour. Cette racine passe pour cordiale et sudorifique , et Paulmier la recommande dans la peste ; il eu fesoit boire le suc avec le vin blanc, et un peu de vinaigre rosat , et cette potion excitoit une sueur salutaire. Cette racine entre dans plusieurs compo- sitions cordiales et alexitères , dans l’onguent de la comtesse et dans le diabolanum. Chélxdoxne petite ou Petite Scropliulaire ( Chelidonium minus ; seu Scrophularia minor. ) Petite plante qui croît dans les lieux hunxides et marécageux ; les bois sont remplis de cette plante, qui fleurit vers le printemps. Elle est hu- mectante, rafraîchissante, résolutive, apéritive, propre pour les maladies de la rate, pour le scorbut, pour la jau- nisse , pour le flux des hémorroïdes , et pour en appaiser les douleurs. Ses racines , écrasées et infusées du soir au matin dans du vin blanc, le rendent très-bon pour la gravelle et pour la pierre de la vessie, si on exi continue l’usage. Solenander loue la petite chélidoine contre toutes sortes d’hémorroïdes, tant pour en arrêter le flux immodéré , que pour appaiser la douleur et en guérir la tumeur. La racixie, desséchée, se met infuser dans la boisson des malades ; et l’eau distillée , ou le suc , ou l’huile , ou le beurre frais , dans quoi on fait cuire toute la plante concassée, s’appliquent sur la partie affligée. ‘Iftx&Xte crdef ne lu Jjvu f Je b UC est -'eut <ÜaÙîWie * , . v ,j 4# muc yj\t< U* uLfitArea e -. . vieuiieart au ivuillaruaat. <^.{4, v il 4 IvU* J/OU» *t 6c/v..»v.< * . «•>!'. '. v'vr au itittfe* •../«■.UC/* JU pVuC i», U-fiét f * «t v.' p*v » i * «v kvua /.cia». uncuçM’ ib» i'a-.i- /..* , et (>vdviifc* ,e de las A.viuvtrfvi'daa av .»*. ' (Ju> t - ut , i vu- ‘j> /jut • . y O/sa.c trl>r* v :. 1 iftrvit d -vna le» 1-,-re‘s. }■ ■'*•« ,m>; v 4^/AUtn CUuua > uv.-x de ça 'U on nvu >e««u i< -a ' • ii u'aat yaa a me;.-* -ae/. /evtutate ne voAm.i-.ut que A* .-.-a de a ii-evre» < une ve/tau-sie sutvUue. /.a /.'/ /. de gale est empivv te ct.ua lea décvctAc«» et dut* laa i u / ee i iv« a aatn u j.en U* . O te ,urk; «..''U ta 0 . ». ■ dut e* vaaj.aC4fA.-a -a «fcâ&acitt* , et c -i v/ut cv«n u*a aai.'.uçf-taa , vu e« eint-JLvîe, depuis que. -..es -nndea ^ . iiça.’A». qu. at '."/.u uciiereart < ata L/.v .-•< ;. es ou a av.-j 1 rc . «-< <: ..- t , . . a- . « yseaeA-c va: ut at aerv*i< g .ere qu'a t^rUc «: **,#••.. aav uc* a’ut * oti* ' L-jat -. •.** .’vz'.a l'aaiva: et réj/vvaiiautw .ir.'.t <* it a«.->« c .. a ..va. '.vu* >* a i peu Ct-ca le i.vrj.a fit cett* >-a ;^c- «r ce îvuçva. te , t : -. v» vart c .-xv. i e/C.-j/e vu ula.e iaile a J!évyi<>e. t vu/ euipteyer '^et tp- e , . h . *. ea ccvpe? :.a preu;..e.re a.j/fv'.e '/U i-.untfj: , eu .a réparant ; tua v 5 te c*. .< -. avec cea /«ai UeJa 'i<- i/v.a,ceç'.f ae t/c v i e cUtuo . a , ■ .av ■/«. ce c.e, /le dur «ju’/l 4tvit t /i dev ;e*iAi.e avupte et tiexjvie V'.v. v>. ... mvr«.et i fie h.llû; , />/, i’«MAette aivra a par./, dm chêne pré- paré. ( Ju a'eu aert '/au tu-: o ..- re*aede av . i f /a .-. jv. . .- >. ■• •■ ■: r le* hémorragies surseu-.es a. ta tuile de* pi a -ea vu âpre* 1.» c 0|dr»tif/iJï .e"ue à trretes Je» hémorragies et dx/.a tv- t les eaa Ca- a je a :. é/.wr radies du /.ez elle est if/ip/aticat-e, il eauae dea / rri ’ s ’ j’/ad* et de» éter/AAije.- ttu.'n» si Muiside/af/tea , qu’il a c eu le i'.vé/uciraçie. iJail» lti 11/; UAV et qui »ttfY le/.AAtflt »pft» l’c V*/ & t Lvt C i Ï22 c h e cancer, l’eau alumineuse pourroit meme fuffire , puisqu’il y a un point (l’appui qui ne demande pas l’usage de la ligature , et ^ qui rend moins nécessaire l’application de l’agaric de chene, quoique celui-ci exige toujours une compression suf- fisais te dans les premières Heures qu’on l’emploie. Dans les amputations de la jambe , de la cuisse , dans l’anévrisme, si les vaisseaux sont fort considérables, la ligature est le plus sûr remède , cependant dans les jeunes sujets , dans les cas où les vaisseaux sont de moindre grosseur, l’agaric est très-avanta- geux ; il procure un coagulum certain et ferme; il s’adapte exactement sur l’orifice du vaisseau coupé, le boucbe , le com- prime et remplit les interstices que laissent les fibres désunies. On peut même regarder ce remède comme une découverte des plus belles et (les plus utiles à l’humanité. La vertu astringente de l’agaric de chêne ne vient que parce qu’il reçoit dans sa composition des*particules émanées du chêne qui sont astringentes, qui contiennent beaucoup de parties acides yitrioliques , et enveloppées dans un mucilage gommeux qui les bride et les émousse, et ne leur laisse de développement parfait, que peu à peu. Chefcvis ( Sis arum germanorum , Tourn. Sium - sis arum , Linn. 36 1 . ) Cordus soutient que cette racine est une des plus utiles pour la santé ; cependant Dodonée assure qu’elle ne fournit pas beaucoup d’aliment, quoiqu’elle se digère plus aisément que les autres : elle a cela de commun avec la plupart des racines et des légumes, qui est d’être venteuse. A l’égard de ses vertus médicinales, Césalpin convient, après les anciens botanistes , qu’elle pousse les urines ; quelques autres ajoutent qu’elle est apéritive et vulnéraire. Cuieval ( JEquus. ) Sa femelle est appelée cavale ou ju- ment, equa , et le poulain ou jeune cheval, est appelé en latin equulus. Le lait de la cavale est estimé propre pour l’épilepsie , pour la phthisie , pour l’asthme , pour la toux. Les venues et duretés calleuses , appelées licTienes , lesquelles s’engendrent aux genoux , aux jambes et aux pieds des che- vaux,.étant coupées an printemps, reçues par le bas en forma de parfum, sont spécifiques contre la suffocation de matrice ; prise en ifopme de poudre , depuis un scrupule jusqu’à une drachme , elles guérissent le mal caduc et le calcul des reins. La fiente crue ou brûlée arrête les hémorragies , appliquée exté- rieurement; et la fiente fraîche de cheval , infusée dans demi- .septier de vin blanc, sur les cendres chaudes, au poids de quatre onces , pendant quelques heures , et ensuite passé par un linge avec expression, est un remède éprouvé contre la C H E as3 pleurésie et contre la colique , si on fait nvaler cette colature au malade au commencement tle la maladie , et qu’on le couvre bien ensuite pour le faire suer. On se sert aussi de la même manière de la fiente de mulet. La poudre de la corna du pied du cheval, calcinée au feu , incorporée avec du beurra frais, et appliquée sur les hémorroïdes, en appaise prom- ptement la douleur. Les morceaux de corne qu’on ôte en parant le pied d’un cheval, desséchés, réduits en poudre , et pris jusqu’à une drachme, sont excellens contre la dyssenterie, suivant Agérius. La même corne, frite avec du beurre , et avalée , étoit le secret de Vanhelinont, contre la même dys- senterie. Cheval Marin ou Hippopotame ( Hippopotamus , sert Aquus ma r inus. ) Animal à quatre pieds , grand comme un •bœuf, qui se tient ordinairement dans le Nil en Egypte , et en plusieurs lieux de l’Afrique. Il a de grandes dents , qui sont spécifiques contre toutes sortes d’hémorragies , tant internes qu’externes , prises en poudre , suivant les expériences de Mindererus , confirmées par Michael , qui a délivré une femme d’un flux désespéré des hémorroïdes , avec une seule prise de la poudre de ces dents; les anneaux qui en sont faits guérissent les convulsions ou retirement des nerfs, étant mis au doigt des pieds et des mains. La dent du cheval marin ou un anneau fait d’icelle , attaché à quelque partie du corps , guérit les hémorroïdes , tant celles qui sont ouvertes que ceLles qui ne le sont pas; et pour se préserver de la goutte crampe, quand on v est sujet, il faut entourer la jambe à j.ud avec des grains faits de dents de cheval marin , enfilés ensemble, ou d’un morceau de la peau du même animal, au .dessous du genou en manière de jaretière. La poudre de la même dent attirée par le nez, en forme de tabac, en arrête l’hé- morragie , et mêlée avec de l’huile d’olive et appliquée sur les plaies , «lie les guérit. Chèvre ( Capra. ) Voyez Bouc. Chevre feuille ( Caprifolium italicum , Tourn. 608. Lo~ meera caprifolium , Linn. 246. ) Arbrisseau qui croit na- turellement dans les bois , et se cultive dans les jardins pour sa fleur ; la décoction de ses feuilles est apéritive , vulné- raire , détersive, propre pour les maux de gorge et pour les plaies des jambes. Les feuilles pilces guérissent les ma- ladies de la peau , étant appliquées dessus. L’eau distillée des fleurs de chèvre-feuille appaise l’inflammation des yeux, et fortifie les femmes qui sont en travail : on leur en fait boire trois onces mêlées avec une once d’eau de fleurs 124 c H E d’orange. Pvondelet , dans ces occasions , ordonnoit l’eau de chevre-feuille avec la semence de lavande. Schroder et quelques autres regardent cette plante comme un bon apé- ritif, et un diqrejaque puissant. Quelques médecins croient le sirop de chèvre-feuille un remèd ■ infaillible dans le hoquet: le vinaigre est beaucoup plus assuré , mais donné avec mé- nagement. Le suc des feuilles est d’une grande efficacité dans les plaies de la tête et du crâne. Les baies rouges du chèvre- feuille cueillies mûres en automne , pilées et mises en di- gestion au bain-marie ou dans du fumier de cheval, se résoudent en une liqueur balsamique , admirable pour guérir les plaies récentes , et non p is les ulcères. Chicorée sauvage C/iicorium sylvestre , Tourn. 479* Chi- corium intybus , Linn. 1142.) Plante qui croît le long des chemins, aux lieux incultes : on la cultive aussi dans les ■jardin.; elle est hépatique, rafraîchissante, dessiccative, apéritive, diurétique, atténuante, abstersive : on l’emploie dans les obstructions du foie et dans les fièvres. Toutes les parties de cette plante sont en usage : la ra- cine s’emploie dans la plupart des tisanes apéritives et ra- fraîchissantes; les feuilles ont la même propriété ; on en met une poignée dans les bouillons , on en exprime le suc , après les avoir fait boullir légèrement dans très-peu d’eau : on donne ce suc à trois ou quatre onces dans la pleurésie et dans les fluxions de poitrine ; on y joint les sucs de bourrache et de cerfeuil : ce remède facilite le crachement, et soulage beaucoup les malades. Le suc de chicorée sauvage dépuré , convient fort dans les fièvres continues et intermittentes : on en donne trois ou quatre prises par jour entre les bouillons, et chaque prise est de trois ou quatre onces; on y ajoute quelquefois! demi-once de sirop violât. Ce suc est aussi très- propre dans les maladies du foie , dans la jaunisse , et dans les obstructions des viscères , car c’est un bon désopilatif , sur-tout si on y ajoute à chaque prise demi-gros de tein- ture de mars , ou demi-once de sirop des cinq racines. Spi— gellius et Simon Pauli remarquent que les feuilles de cette plante, cueillies au printemps, et séchées à l’ombre, puis mises en poudre, sont très-utiles aux goutteux d’un tem- pérament bilieux. Il faut leur en donner une dragme ou environ dans un bouillon de poulet sans sel, quatre heures avant dîner, et deux heures après un souper léger; on leur continue cet usage pendant quelque temps. Plusieurs personnes boivent l’eau de chicorée sauvage C H I 325 pour leur boisson ordinaire , en infusant quelques feuilles coupées menu dans l’eau commune , ù froid ou tiède ; ils prétendent qu’un remède si simple purifie le sang, et les préserve de maladie ; d’autres mangent ces feuilles en salade avec le sucre. Les fleurs de chicorée sont cordiales, et la semence est une des quatre semences froides mineures. On prépare la conserve des fl tirs , et l’extrait de toute la plante pour les mêmes usages; la dose est depuis demi- once jusqu’à une once , dans les bols et les opiats apéritifs. Cette plante a donné le nom au sirop de chicorée de .Nicolas Florentin , lequel étant composé de plusieurs plantes apé- ritives , hépatiques , béchicjues et rafraîchissantes , s’ordonne avec succès dans les maladies où ces plantes conviennent, jusqu’à deux onces, dans les potions et dans les juleps. l.o sirop de chicorée , composé avec la rhubarbe, est le meme, dans lequel on mêle une infusion de rhubarbe , faite dans l’eau distillée de notre plante , à laquelle on ajoute le sel de chicorée : sa dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie ; son usage est sur-tout dans les cours de ventre, et pour les enfans dans lesquels on soupçonne des vers. Chien ( Canis. ) Le chien appliqué vif sur le ventre Fait passer la colique ; et la goutte même passe au chien , lorsqu’il lèche la partie affectée. L’embrocation ou l’immersion des membres paralytiques dans une décoction de chiens entiers, les fortifie. La tète ou le crâne du chien en poudre ou cal- ciné dessèche les ulcères , guérit les maladies du fondement, les rhagades et les tumeurs des testicules. Un maniaque a été guéri pour avoir mangé dans ses repas , durant quelques jours de la cervelle de chien rôtie on cuite. La graisse de chien n’a point sa pareille dans la phthisie; on la mange sur du pain en forme de beurre , ou bien on la mêle avec les alimens. La fiente de chien , qu’on appelle vulgairement album graecum , est dessiccative , ahstersive, discussive', apéri- tive ; elle sert à rompre les abcès et à déterger les ulcères , et par conséquent elle est propre dans la dyssenterie. Ettrnul- ler assure avoir guéri une femme à demi-morte d’une perte de sang rebelle à tous autres remèdes , par une prise de fiente de chien en poudre : elle remédie extérieurement à l’esqui- nancie , soufflée dans la gorge; aux ulcères malins, sau* poudrée ; elle amollit les tumeurs dures réduite en emplâtre: elle purge les eaux des hydropiques , enduite sur le ventre. Elle efface les verrues , mises dessus en cendres , seule , ou mêlée avec de l’huile rosat. Le bon album graecum doit être 12 6 C H O ramassé en juillet , '(messidor ) , d’un chien nourri d’os sans le laisser boire , ou très-peu. Il faut qu’il soit blanc , pur et «ans puanteur. L’urine du chien emporte les verrues et déterge les ulcères humides et les ordures de la tête. La cendre des dents du cbien enduite aux mâchoires avec du miel , facilite la sortie des dents des enfans. La peau de chien bien passée , sert à faire des gants qui calment les démangeaisons des mains , et ramollissent les nerfs retirés. Le poil de chien mis dans la morsure de l’animal , la guérit spécifiquement. Le lâche- ment du chien déterge et adoucit merveilleusement les vieux ulcères des jambes , et a guéri souvent des plaies où d’autres remèdes avoient été inutiles. Chien-dent ou Gramen , ou Pied de poule ( Gramen dactyloh , radice repente , Tourn. 520. Panicum dacty- lon , Linn. 84. ) Plante à racines vivaces qui se trouve par-tout, mais particulièrement dans les terroirs arides et sabloneux ; sa racine est fort en usage dans la médecine. On doit choisir la plus grosse , la mieux nourrie , récente , blanche , mondée de ses filamens , cueillie au printemps ou en automne. Elle est rafraîchissante , dessiccative et apé- ritive par les urines, un peu astringente par le ventre. Ou l’emploie pour levèr les obstructions , pour exciter l’urine, pour la pierre , pour la gravelie , et pour tuer les vers des enfans , étant prise en décoction. Avant d’employer cette plante il faut en ratisser son écorce , afin de l’enlever , on la jette dans l’eau bouillante , l’y laisser pendant quelques minutes , la retirer ensuite • cette première eau bouillante enlève une portion extrato- résineuse qui la rend astringente , échauffante, etc. on la jette , et on remet le chien-dent bouillir dans une autre eau. ün distille une eau de cette racine ; on en lave le ventre des petits enfans pour arrêter la diar- rhée ; prise par dedans elle tue les vers , et elle arrête les grandes hémorrhagies. Le chien-dent entre dans le sirop de guimauve de Fernel. CnocoLAT ( Succolata. ) Pale sèche , dure , assez pesante, de couleur brune rougeâtre , d’une odeur et d’un goût agréable et réjouissant, à laquelle on donne diverses formes. Le chocolat convient à l’estomac froid , à la poitrine , à la toux , au crachement de pus, au vertige, pour fortifier le baume de la vie. Il nourrit beaucoup; les Anglois en font boire le matin à leurs ouvriers; et ils en demeurent si vigou- reux, qu’ils pourroient demeurer tout le jour sans boire et sans manger. Comme il nourrit et fortifie l’estomac , il C II O 127 est bon dans l’éthisie et dans l’atrophie; pris dans du lait il est excellent contre le scorbut , et c’est le remède ordi- naire des Anglois. Le cacao qu’on apporte de l’Amérique , où il est appelé Cacavi-, est l’amande d’un fruit qui croît sur un petit arbre appelé cacavate , et qui en renferme jusqu’à soixante ou quatre-vingt, entassées et arrangées à-peu-près comme les grains de grenade. On prétend qu’il y a quatre sortes d’arbres qui portent le cacao. On prélère pour le chocolat les amandes du premier et du second , appelé le gros et le petit caraque, parce qu’ils viennent de la province de IMicaraga: le gros caraque est le plus estimé et le plus en usage ; le troisième et le quatrième sont appelés gros et petit cacao des iles , parce qu’on les apporte des iles de l’Amérique et de Saint- Domingue. Le gros cacao des îles n’est bon qu’autant qu’il approche des qualités du gros caraque : le petit cacao des îles ne vaut rien. Le cacao est la base du chocolat : on le prépare mieux à Paris que dans les Indes et en Espagne. La coque de cacao est bonne en infusion pour la toux et pour faciliter les urines. On tire du cacao une huile figée ou beurre , qui est fort en usage maintenant intérieurement pour la toux convul- sive des asthmatiques , pour la dyssenterie ou ténesme 5 in- térieurement pour les gerçures du nez et des lèvres , et pour les dartres. O11 en fait aussi des suppositoires très - utiles dans les hémorrhoïdes internes. La vanille est la gousse d’une plante à-peu-près semblable à nos haricots : lorsqu’elle est sèche et mûre , les Mexicains et ceux de Guatemala et Saint-Domingue , où cette plante croît, la cueilh’-it et la frottent avec de l’huile, de peur qu’elle ne se brise et ne se sèche trop ; ils en forment en- suite des paquets de 5o , 100 , 1 10 , pour nous les envoyer. Les vanilles qu’on trouve recousues et trop sèches, ne valent rien. ( Voyez Poinet , histoire des drogues , page 208. ) Les Indiens appellent la plante tlilxochilt , et la gousse mecaxochilt. Hernandès assure qu’elle est utile dans la sup- pression des mois et des urines , qu’elle avance l’accou- chement et pousse les vidanges. Elle réchauffe l’estomac , 6elon le même auteur, le fortifie, facilite la digestion, et dissipe les vents :il assure aussi qu’elle fortifie le cerveau , et qu’elle résiste au venin. On trouve à Paris deux sortes de vanille ; une plus petite qui vient du Pérou , et plus estimée pour son odeur 5 J’autre qui vient des îles de 1 Amérique, et d’une odeur moins' 12,8 C H 0 aromatique et moins pénétrante j elle est plus longue et moins chère. Le roucou est une pâte d’une odeur d’iris ou de 'violette , qu’on nous apporte de la Cayenne , où on la prépare le mieux •, on écrasé la graine rouge qui se trouve dans le fruit de la plante que nous venons de nommer ; on jette cette graine écrasée dans de l’eau chaude , qu’on remue jusqu’à ce qu’elle se soit chargée de toute la teinture qu’elle peut prendre ; on la laisse reposer ensuite , et on fait sécher le résidu ou fécule qui se précipite au fond , dont on forme de petits pains qui servent aux teintures. Le roucou est en usage dans la médecine : Hernandès assure qu’il est rafraîchissant et astringent, que la décoc- tion de ce fruit appaise l’ardeur de la fièvre et modère la soif. On l’emploie avec succès dans les juleps rafraîchissans , et pour arrêter le cours de ventre et la dyssenterie. Les Indiens mêlent le roucou dans la composition du chocolat, pour lui donner de la couleur : on ne s’en sert point en France pour cet usage. On mange du chocolat en tablettes , et on en prépare une liqueur délicieuse et nourrissante en la manière suivante. Mettre dans une chocolatière une pinte d’eau (litre) com- mune mesure de Paris , l’approcher du feu , et quand elle bouillira y mettre quatre onces de bon chocolat râpé et et autant de sucre en poudre , couvrir le vaisseau , et laisser bouillir doucement la liqueur pendant environ un quart d’heure, l’agitant sur le feu avec un moulinet fait exprès, qu’on tournera dans la chocolatière , l’éloigner ensuite du feu , et laisser digérer ou mitonner la matière un autre bon quart d’heure , et même demie heure ; pv? s Payant encore remué avec le moulinet pour la faire mousser, la verser dans des tasses. Il faut la boire aussi chaude qu’on peut la souffrir. Quelques-uns ajoutent, dans la boisson du cho- colat , un ou deux jaunes d’œufs frais , afin qu’elle mousse davantage, et pour la rendre plus nourrissante. On se sert aussi assez souvent de lait au lieu d’eau pour le même dessein. Le chocolat fournit une boisson très-utile à ceux qui en prennent avec modération il nourrit et fortifie l’estomac, il aide à la digestion , il adoucit les àcretés de la poitrine , et convient dans le rhume et dans la toux opiniâtre. Les vieillards et ceux qui sont d’un tempérament pituiteux , s’en accommodent mieux que les jeunes gens et que ceux qui sont d’un tempérament vif et bilieux, parce que cette li- queur échauffe considérablement, et empêche de dormir. Chou r C H O 129 Chou ( Brassica , seu Coulis. ) Plante potagère dont il y a plusieurs espèces qu’on cultive dans les jardins. Les feuilles du chou sont chaudes sans acrimonie, dessiccatives et vulnéraires. Les choux lâchent le ventre par leur partie la plus subtile ou la plus saline, et ils le resserrent par leur partie terrestre. Aussi le premier bouillon des choux est un peu laxatif, et le dernier est astringent. Toutes les espèces de chou sont propres pour les mala- dies de poitrine , mais on emploie ordinairement le chou rouge ( brassica rubra ) pour la tisane et les bouillons qu’on pres- crit aux pulmoniques. La tisane laite avec la décoction de deux ou trois poignées coupées par morceaux dans deux pintes d’eau réduites à trois chopines , à laquel'e on ajoute ensuite demi-quarteron de miel blanc qu’on fait écumer. Dans les bouillons faits avec le mou de veau , on ajoute le chou rouge avec la pulmonaire, les capillaires, etc. Le chou rouge a donné le nom au looch de caulious Gordo- nii et Aies ue. Les feuilles cuites dans le vin blanc , puis étendues sur les tumeurs des goutteux , après les avoir bassinées avec le vin , est un excellent remède pour les ramollir, et en adoucir la douleur et l’inflammation. Heurnius prétend que les choux rouges sont anti-scor- butiques. Pour l’enrouement et l’extinction de voix, on fait le sirop suivant. De l’orge mondé et raisins secs sans pépins , de chacuu un gros; réglisse , deux dragmes ; six figues ; hyssope et ca- pillaire , de chacun demi-poignée 5 pignons blancs , demi- once ; un chou rouge haché menu : faire bouillir le tout ; et sur chaque livre de décoction, ajouter une cuillerée ou deux de miel blanc , et suffisante quantité de sucre pour en faire un sirop clair. Les feuilles de chou rouge sont si vulnéraires et déler- sives , que Tragus assure que des personnes nourries de ce chou ont une urine capable de guérir les fistules carcino- mateuses et les ulcères rongeans. Le remède suivant est très- bon pour le rhumatisme. Faire cuire un chou rouge jusqu’à pourriture et presque a sec ; y jeter alors un bon demi-setier d’eau-de-vie , pour réduire le tout en une espèce d’onguent dont on fait un ca- taplasme , pour appliquer chaudement sur la partie souffrante. • Ou fuit aussi un sirop très-utile pour les asthmatiques. Lne pinte de suc de chou rouge clarifié avec le blanc d’œuf et les coquilles , y ajouter une livre de miel blanc ou de 9 \ i3o CIG Narbonne 5 et l’ayant écnmé , y faire fondre cinq quarte- rons de sucre , et y mêler trois dragmes de safran : faire cuire le tout en consistance de sirop , dont on fera boire une cuillerée le matin et autant le soir. Le chou cnit j saupoudré de poivre long et mangé avec du bon bouillon , procure quantité de lait aux nourrices. Le suc de chou est indiqué comme utile contre le poison des champignons. La moëlle de la tige , cuite avec des amandes , et mêlée avec du miel écume , est très-bonne pour la courte haleine. Le bouillon de chou est regardé comme propre à dissiper l’ivresse. On indique les feuilles, bouillies dans du vin , pour la lèpre et pour les maladies de la peau. On fait manger du chou pour modérer la grande faim pro- venant de chaleur. Des scorbuts très-putrides ont été guéris par l’usage des bouillons faits avec les choux. La décoction ou la poudre de leur graine est employée à faire mourir les vers des enfans. Les cendres de chou mêlées avec du blanc d’œuf guérissent les brûlures. Les choux blancs n’ont pas moins leur utilité dans la mé- decine. On emploie , en Hollande , en cataplasme pour les rhumatismes , l’espèce d’onguent fait avec un chou blanc bouilli avec- de la terre à potier dans un pot de terre, et suffisante quantité d’eau pour la détremper. Il faut le faire bouillir jusqu’à ce que le chou soit comme pourri et en bouillie 5 et du tout , on en fait un onguent qu’on applique un peu chaud sur la partie. Chomel a connu, à Paris, plusieurs personnes qui en ont été guéries. Le cataplasme lait avec les feuilles du chou blanc et les poireaux amortis dans la poêle avec du fort vinaigre , est un remède familier aux habitans de la campagne dans la pleurésie, en l’appliquant sur le côté malade. Camérârius assure que les feuilles de chou , bouillies dans du vin , sont admirables pour les ul- cères de la peau , et même pour la lèpre. Platérus dit que la saumure où l’on conserve les choux en Allemagne , guérit les inflammations naissantes de la gorge. Le chou entre dans le mondificatif d’ache. Ciguë. Plante dont il y a trois espèces ; la grande , ( Cicuta major y Tourn. 3o6. Conium tnàculatum , Linn. 349. La petite , Cicuta minor , Tourn. 3o6. ÆLthusa cy- napium , Linn. 3 67. ) qui a moins de force et de vertu que la grande 5 et la cigüe aquatique , ( Cicutaria palus- lustris , Tourn. 3o8. Cicuta virosa , Linn. 366.) La cigüe est fort résolutive, propre pour les squirrhes, pour les loupes naissantes, pour les duretés de la rate, du foie , du mé- CIG i3i sentère , étant appliquée sur la tumeur. On en lait entrer dans les compositions de plusieurs onguens et emplâtres. On ne doit jamais s’en servir intérieurement, parce qu’elle est un poison. Les trois espèces que nous venons d’indiquer ne 1» sont pas au même degré. La cigüe aquatique , nommée cicuta aquatica , l’est infini- ment plus que les deux autres 5 et on ne croit pas que ja- mais on hasarde d’en donner intérieurement. Les deux der- nières espèces ont beaucoup plus de force lorsqu’elles sont dans leur degré de maturité , que lorsqu’elles sont encore jeunes. Leur o que nous ne sommes pas encore parfaitement instruits sur la nature des diflérens caïmans et narcotiques , et qu’011 ne peut ni les confondre ni les substituer les uns aux autres : mais il est du moins certain par l’expérience, que la grande Cl£üe , telle qu’on la trouve communément dans les terres i3a C î N grasses et humides , est un des meilleurs remèdes dont on puisse user extérieurement et même intérieurement selon Storck comme calmant , et comme résolutif dans les squirres, les loupes, etc. Elle entre dans l’emplâtre diabotanum , excellent réso- lutif : elle a donné le nom à l’emplâtre de cigüe , qui est un bon fondant pour les tumeurs du foie , de la rate et du mésentère. On l’a souvent appliqué avec succès sur la région épigastrique pour des lenteurs dans la digestion, pour des maux d’estomac , pour la maladie qu’on appelle le fer chaud \ en le faisant renouveler au moins tous les huit jours. D’après les observations de Storck , on peut se servir avec confiance de l’extrait de cigüe dans plusieurs maladies chro- niques si rebelles à toute espèce de traitement. Les feuilles de cigüe , sur-tout de la première espèce appelée cicuta major , amorties et échauffées, s’appliquent sur la rate et sur les autres parties gonflées. On les fait bouillir avec le lait , pour mettre sur les hémorroïdes externes et enflammées. Pour les duretés du sein , celles même qui sont soupçonnées d’être carcinomateuses , on applique avec succès les feuilles de cigüe pilées avec l’urine ou l’huile de câpres. Un cataplasme de feuilles de cigüe pilées avec quelques limaçons et mêlées avec les quatre farines résolutives , est bon dans l’engorgement inflammatoire du scrotum , pour la goutte et la sciatique. Cinabre ou Vermillon ( Cinabaris. ) Il est, ou naturel, ou artificiel ; le naturel se trouve tout formé dans les mines mercurielles , en pierres pesantes, brillantes , rouges , en Espagne, en Hongrie, en Allemagne, en France; celui d’Espagne est estimé le meilleur. Il faut le choisir le plus pesant, le plus net, le plus rouge et le plus brillant; car plus il est haut en couleur , et plus il contient de vif argent. Le cinabre artificiel est fait avec trois parties de mercure crud, et une partie de soufre , mêlés et sublimés ensemble dans des pots sublimatoires , par un feu gradué. Il faut le choisir en belles pierres , fort pesantes , brillantes , en belles et longues aiguilles, nettes, et d’une belle couleur rouge- brune. Ce cinabre ayant été broyé long-temps sur le por- phyre , se réduit en une poudre fine, d’une belle couleur; c’est ce qu’on appelle vermillon ; il entre dans la compo- sition des emplâtres. Les cinabres sont employés pour l’é- pilepsie , pour l’asthme. On s’en sert extérieurement dans les pomades pour la gratelle , pour les dartres. On les em- ploie aussi en fumigation , pour exciter le flux de bouche. I C I T 133 Circée , ou Herbe de Saint-Etienne, Herbe aux magi- ciennes ( Circaea lutetiana , Tourn. 3oi. Linn. 12.) Cette plante vivace à racines traînantes croît dans les bois , les haies, etc. Elle passe pour être résolutive et vulnéraire ; on l’applique avec succès en cataplasme sur les hémorroïdes après L’avoir fait bouillir et réduire en une espèce de pulpe , ou bien en fomentation , trempant des linges dans sa dé- coction , et les appliquant sur la partie souffrante. Cire ( Cera .) Matière dure , huileuse, jaune , qui se trouve dans les ruches des abeilles 5 elle est émolliente et résolutive. On s’en sert dans les emplâtres, dans les cérats , dans les onguens. La propolis ou cire vierge , est une manière de cire grossière ou une glue qui se trouve à l’entrée des alvéoles ; elle doit être jaune , odorante et semblable au storax et au galba- num : elle se manie et file comme le mastic. Elle est chaude, abstersive , attractive; elle sert à tirer les corps étrangers; elle digère le duretés , appaise les douleurs , cicatrise les ulcères désespérés et remédie aux toux invétérées , en forme de parfum. La cire verte, est une cire blanche ramollie avec un peu de térébenthine et teinte avec du vert de gris broyé; elle est propre pour les cors des pieds. La cire rouge, est de la cire blanche ramollie avec un peu de térébenthine et rougie avec de la poudre de racine d’orcanette , ou bien avec du vermillon. Elle est résolutive appliquée extérieurement. Cirse ( Cirsiurn asphodeli radice , Tourn. Carduus canus , Linn. ) Cette plante qui croit dans les prés , a une racine vi- vace et disposée en petits navets , comme dans l’asphodèle. Pilée et appliquée sur le mal, on l’estime propre à appaisser les douleurs des varices. Citronnier ( Citceum vulgare , Tourn. 52i.) Arbre toujours verd , que l’on cultive dans les pays chauds. Les fruits de cet arbre et ses semences sont en usage dans la pharmacie : on confit leur écorce, qui passe pour cordiale et stomachique; car elle fortifie le cœur, elle aide à la di- gestion , elle rend l’haleine agréable et ranime le mouvement du sang et des esprits; l’écorce de citron, sèche et en poudre, entre dans plusieurs compositions alexitères; ello est très-propre à corriger le mauvais goiât , l’odeur désagréable et l’acre té des infusions purgatives, lorsqu’on la fait infuser à froid avec le séné et les autres ingrédiens; mais il faut qu’elle soit fraîchement coupée par zestes , et exprimée dans de la liqueur : on y ajoute aussi le reste du fruit coupé par rouelles. Le citron rend les tisanes laxatives plus supporta- bles , à cause de sou agréable acidité. *34 C I T Le sue de citron ou de limon, particulièrement de ceux '< r// COL 139 comme une éponge dans la gorge et dans l’estomac , ensorte qu’elle suffoque ; on éprouve en même temps une pesanteur et une chaleur considérable autour de l’estomac , un déchire- ment dans les entrailles , des démangeaisons par tout le corps ; on rend du sang par les selles avec des morceaux de la racine même. L’émétique et surtout le lait chaud en sont le contre- poison. Les feuilles, les racines peuvent être employées exté- rieurement, mais rarement. Storck a découvert que la racine de cette plante , à la dose d’une once dans une livre de vinaigre qu’on réduit ensuite en onguent, peut être prise intérieure-, ment sans danger , et que cet oxycrat est un des plus puissans diurétiques : il a guéri avec plusieurs hydropisies désespérées. Il faut n’employer ce remède qu’avec le conseil d’un médecin sage. Collyres ( Collyria). Remèdes destinés particulièrement pour les maladies des yeux; ils sont secs ou liquides. Collyre bleu. Douze onces d’eau de chaux-vive , filtrée par le papier gris , y dissoudre une dragme de sel ammoniac ( muriate ammoniacal) pulvérisé, verser la dissolution dans une bassine de cuivre , l’y laisser pendant une nuit , ou jusqu’à ce qu’ayant rongé une petite partie du cuivre , elle soit devenue bleue ; la filtrer , et la garder comme un des meil- leurs remèdes qu’on puisse préparer pour toutes les maladies des yeux. Elle les nettoie de leur sanie, elle dessèche les pe- tits ulcères qui y viennent, elle en consume les ladres , les ongles et les cataractes. Collyre de Brunet. Une dragme d’aloës hépatique , une once et demie de vin blanc , autant d’eau de roses blanches ; l’aloës étant pulvérisé , on le met dans une phiole avec le vin blanc et l’eau de roses ; on pose la phiole sur le sable chaud , et on y laisse la matière en digestion pendant douze heures, puis on filtre la liqueur. Ce collyre est recommandé pour la galle qui se forme sur les paupières , il déterge et il dessèche : on en imbibe un linge qu’on applique dessus. Collyre de Charas. De la magnésie opaline en poudre très-subtile , de la tuthie préparée et du sel de Saturne (acé- tite de plomb) , de chaque vingt-quatre grains ou un scru- pule , des eaux distillées d’euphraise , de fenouil , de roses et de grande éclaire , de chaque une once ; mêler le tout ensemble pour composer un collyre pour s’en servir en cette sorte : ayant fait tiédir de ce collyre , on en met quelques gouttes dans les yeux , plusieurs fois par jour; on y trempe aussi de petites compresses qu’on applique sur les yeux surtout pendant la nuit , et qu’on remouille de temps en temps du même collyre 140 COL dont on continue l’usage suivant le besoin. Charas dit en avoir vu très-souvent de merveilleux effets , tant pour dissiper la rougeur et les inflammations des yeux, que pour en consumer les taies , surtout dans leur commencement. Collyre sec pour les taies des yeux. Des limaçons gris de vigne , séchés dans un pot de terre neuve, dessus un four ou dedans , après que le pain en aura été tiré ; le mettre en poudre dont on soufflera souvent dans l’œil affecté. Cûlophone ( Colophonia , seu pix graeca'). Thérébentine cuite dont il y a deux espèces : La première et la meilleure , est la thérébentine fine qu’on a fait bouillir ou cuire dans de l’eau jusqu’à ce qu’elle soit devenue solide , blanche et cas- sante. Elle est fort apéritive , résolutive , détersive , consoli- dante , narcotique. On en forme des pilules qu’on emploie or- dinairement pour la gravelle , dans les maladies des reins et de la vessie, dans la toux, dans les ulcères des poumons et des autres viscères , dans la gonorrhée. La dose est depuis une dragme jusqu’à deux. On peut aussi s’en servir très-com- modément dans les emplâtres; elle se dissout dans les choses grasses et huileuses. La seconde, qui est appelée arcançon ou bray sec dont on a parlé ci-dessus , n’a pas tant de vertu que la première. Coloquinte ( Colocynthis fructu rotundo major , Tourn. 107. Cucumis colocynthis , Linn.) Plante des Indes , rampante comme le concombre des jardins, portant des fruits du même nom , qui sont ronds , ovales , en forme de poires ou de pommes. Il y a une grande et une petite coloquinte. Les fruits de ces deux espèces de coloquinte sont employés indifféremment ; ils croissent dans plusieurs endroits du Le- vant d’où on lesapporte à Marseille. Ces fruits sont semblables à des pommes dépouillées de leur écorce ; elles sont légères , blanches , bien séchées , remplies de semences qui s’en sé- parent aisément , et qu’on rejette comme inutiles ; le reste du fruit ou la pulpe est d’une amertume intolérable , et purge avec beaucoup de violence : aussi l’emploie - t - on rarement seule et sans préparation. On la met en poudre , en l’arrosant d’huile d’amandes douces, de peur que la poudre, en s’envo- lant, n’incominode ceux qui la préparent; on la mêle en- suite avec le mucilage de gomme adragant pour enfermer des trochisques , lesquels séchés se donnent depuis deux grains jusqu’à huit au plus; on les appelle trochisques alhandal. On tire aussi l’extrait de la coloquinte avec l’esprit-de-vin ( alcohol) , qui se donne depuis trois jusqu’à six grains. Ce purgatif convient dans les maladies rebelles, comme C O N 1 4ï l’asthme humide , la sciatique, le rhumatisme, l'hydropisie , les vertiges , et les obstructions des viscères. Les correctifs de la coloquinte en infusion sont le vinaigre , l’eau-de-vie dans laquelle on a dissous la crème de tartre ( tartrite acidulé de potasse J , ou l’esprit -de - vin tartarisé ( alcohol). La coloquinte est un purgatif si efficace , que seulement en lavement il agit avec beaucoup de force. Des personnes , ma- lades de coliques violentes occasionnées par des particules minérales de vert-de-gris attachées aux intestins , et qui ve- noient d’une fontaine de cuivre rouge mal étamée , leurs dou- leurs ne cédèrent qu’à des lavemens de coloquinte donnée à la dose de quinze, dix-huit grains. Il ne faut pas se tromper; car toute autre colique , excepté celle des peintres et des ou- vriers qui travaillent sur les métaux , tels que les fondeurs , les plombiers, les broyeurs de couleurs, les passe - talons , c’est-à-dire les ouvriers qui vernissent les talons des souliers des femmes, seroit violemment irritée et augmentée par un semblable lavement. La coloquinte entre dans la composition de plusieurs pii— Iules et confections dont on se sert pour l’épilepsie , l’apo- plexie , la léthargie , la galle , la vérole , la goutte sciatique , les rhumatismes. Il faut, autant qu’il est possible , s’assurer de la bonté de l’estomac , quand on veut donner de la coloquinte par en haut ; car si le malade vomit, ce qui arrive souvent , il ne faut en at- tendre que du mal; si au contraire ce remède passe , et agit sur les intestins et sur les glandes obstruées, on peut être assuré qu’il réussira. Il est la base de Fhiérapicra , remède efficace dans les fièvres intermittentes rebelles, surtout dans les fièvres quartes , lorsqu’il est aidé par le quinquina. La coloquinte a donné le nom à 1 ' hiera-diacolocynthidos : elle entre dans la confection hamech , dans les pilules cachec- tiques de jCharas , dans les pilules iliaques de Rhasès , dans les pilules d’euphorbe et de sagapénum de Quercétan , dans celle des deux de la pharmacopée de Londres, dans l’extrait catholique de Sennert, dans le panchymagogue de Crollius et R’Arthman , dans l’extrait cholagogue et dans l’extrait catho- lique de Rolfinsius. Concombre cultivé ( Cucurnis sativus vulgaris , Tou ru . 104. Cuxumis sativus , Linn. j 4^7 - ) Le concombre crud est fort indigeste, à cause du phlegme visqueux dont il est rempli; mais bouilli, il humecte, il rafraîchit, il adoucit, il tempère l’acrimonie des humeurs, il modère le trop grand mouvement du sang. On l’emploie dans les bouillons , dans 142 C O N les lavemens. Lia chair de concombre , appliquée sur la tête , est un remède éprouvé contre la phrénésie. La semence de son fruit est une des quatre semences froides et des plus rafraîchissantes 5 elle est abstersive , apé- ntive , diurétique, adoucissante, et humectante; on l’em- ploie , comme la précédente , dans les émulsions et dans 1 eau de poulet émulsionnée , qu’on ordonne assez utile- ment dans les lièvres ardentes , dans les entrailles échauf- fées , dans la difficulté d’uriner , et dans la violente fer- mentation du sang et des humeurs. On prend un poulet, on lui coupe les extrémités, on le vide et on l’écorclie ; on le remplit ensuite d’une once des quatre semences froides majeures: on y ajoute quelque- fois une cuillerée de riz ou d’orge mondé , et une ou deux douzaines d’amandes , lorsqu’on veut le rendre plus humec- tant et plus nourrissant ; on fait ensuite bouillir ce poulet dans quatre ou six livres d’eau , c’est-à-dire deux ou trois pintes , à la consomption du tiers: on coule le bouillon avec expression , et on en fait prendre aux malades trois ou quatre verres pendant la journée , entre les bouillons ordinaires. Il seroit pourtant beaucoup mieux de faire l’eau de pou- let tout simplement , et de la passer sur les semences pilées Îiour en tirer l’émulsion ; car , en les faisant bouillir dans e corps du poulet, on en tire fort peu d’utilité. Concombre sauvage ( Cucumis sylvestris , asinus dictus , Tourn. Momordica elaterium , Linn. i434- ) Plante qui pousse plusieurs tiges grosses , rampantes à terre , remplies de suc , rameuses , velues , portant des feuilles semblables à celles du concombre cultivé , mais plus petites et plus blanchâtres. Son fruit est gros comme la moitié du pouce , et de la figure d’une olive. Pour peu qu’on le touche en le pressant , quand il est mûr , il se crève par la pointe , et il élance avec violence son suc et ses semences par tout le visage. On emploie ordinairement le fruit dont on tire le suc , lequel épaissi par l’évaporation , est Y elaterium dont les anciens se servoient si familièrement : on substitue les feuilles de cette plante à son fruit pour cette préparation. C’est un violent purgatif, qu’on n’ordonne présentement que dans les vieilles maladies , lorsqu’il y a des obstructions invé- térées à emporter , ou des matières vermineuses à détruire : la dose en est de douze à quinze grains. Le miel où le concombre sauvage a bouilli , se donne à une once ou deux au plus en lavement : il est excellent pour les personnes C O N 143 sujettes aux vapeurs , et celles qui ne sont pas réglées. La poudre de la racine du concombre sauvage s’ordonne jusqu’à demi-dragme au plus, et on prescrit l’extrait de toute la plante à la même dose. Les feuilles 9ont moins purgatives que la racine , et celles- ci moins que son fruit. C’est un puissant hydragogue que l’ elaterium , qui incise et qui atténue , par ses particules âcres et salines, les viscosités qui s’amassent dans les couloirs. Garidel avance que c’est un des plus sûrs remèdes pour évacuer les eaux contenues dans la cavité de l’abdomen ; ayant cet avantage au-dessus des autres hydragogues, de ré- tablir le ressort des fibres relâchées, après avoir vidé les sérosités par les canaux excrétoires des glandes intestinales. Lister ie donne depuis un grain jusqu’à dix , dans la con- serve d’absinthe, le cotignac , ou le vin d’Espagne. Plusieurs modernes préfèrent à V elaterium, l’extrait qu’ils tirent de la racine avec l’esprit-de-vin , qu’ils corrigent avec une teinture aromatique. Le suc récemment exprimé du concombre sauvage est souverain pour amollir les tumeurs dures , dissiper les squirres et résoudre les écrouelles. Suivant les observations de Rivière , les feuilles en ca- taplasme sont propres pour résoudre les tumeurs scrophu- leuses : la racine a les mêmes vertus. Garidel a éprouvé que les feuilles pilées et appliquées sur le cancer ulcéré , le détergent mieux qu’aucun autre remède. L’ elaterium entre dans l’extrait panchymagogue de Crol- lius , dans l’onguent Agrippa de Nicolas de Salerne , dans l’onguent Arégon du même auteur , dans celui de Arthanita de Mésué , et dans le djabotanum. Confection contre les vers. On pulvérisera ensemble une once de semen contra , et demie once de rhubarbe ; d’urie autre part, demie once de sublimé doux, ( muriate de mer- cure doux ) : on mêlera les poudres , et on les incorporera dans demie livre de sirop de pourpier , qu’on aura fait cuire en consistance de miel, pour faire une confection, qu’on gardera pour le besoin , dans un poè de fayence , ou de verre , et non dans un vaisseau de métal, à cause du mer- cure qui pourroit s’y altérer. Elle est propre pour tuer les vers, et pour les évacuer doucement; elle empêche aussi leur génération. La dose est depuis un scrupule jusqu’à deux dragmes. Cette confection doit toujours être donnée en bol, et jamais en potion , de peur que le sublimé , qui est pesant, ne demeufe dans les dents, et ne les ébranle. 1 44 C 0 N Confitures ou Condits ( Condimenta , seu Conditus. J Inventées pour conserver les parties des végétaux dans leur vertu , maintenir le bon goût des uns , et corriger l’âpreté des autres , tant pour les usages de la médecine , que pour les délices de la bouche. Quand on veut confire les plantes, ou leur parties , il faut les 'choisir bien nourries , et en leur vigueur. Si, par exemple, on veut confire les racines, on doit les tirer de terre au printemps , avant qu’elles aient poussé leur tige ; car alors leur vertu est moins dissipée , et elles sont mieux nourries , plus succulentes et plus tendres. Les fleurs doivent être cueillies, quand elles sont encore enbouton , et la plupart des fruits , avant leur entière maturité. Manière de confire les racines d'eryngiun , et autres. Les racines & éryngium , ou chardon à cent têtes, doivent être cueillies au commencement du printemps , et dès que l’herbe commence à_ paroi tre j il les faut bien laver , en ôter les superfluités , les fendre pour en ôter le cœur , et les faire bouillir dans une quantité raisonnable d’eau nette , jusqu’à ce qu’elles soient suffisamment attendries. Il faut alors les tirer de l’eau, les étendre sur un linge blanc, et avec ce linge , en bien sucer et essuyer l’humidité, puis les peler, et prendre un semblable poids de sucre fin, et le faire cuire avec la décoction de ces racines , en l’écumant de temps-en-temps , jusqu’à ce que le sucre ait acquis une consistance un peu plus épaisse que celle des sirops ordi- naires. On mettra alors ces racines dans un pot de terre, et on y versera dessus le sirop tout chaud 5 quelques jours après on versera par inclinaison ce sirop dans une bassine, et on le recuira à petit feu, jusqu’à ce qu’il ait acquis la même consistance qu’il avoit la première fois , puis on le versera chaudement dans le pot sur les racines 5 quelque temps après , si le sirop se trouve encore décuit, on le re- cuira pour la troisième fois , et on le versera encore chau- dement sur les racines ; et lorsque le tout sera refroidi , on couvrira bien le pot, et on gardera cette confiture pour le besoin. Si enfin ce sirop avoit besoin d’être recuit pour la quatrième fois, on y procédera de même qu’auparavant. La racine à' eringiurn est apéritive et diurétique ; elle est aussi fort amie de l’estomac , du foie et de la rate ; on peut la manger seule , ou user du sirop dans lequel elle est confite, ou la mêler dans les opiates, ou dans d’autres remèdes. Nota. L’exemple de cette racine peut servir pour confire celles d’angélique , d’au née , de bourrache, de buglosse , de chausse- C O N 145 thausse-trape , de chicorée sauvage , de grande consolide , da Scorsonère , et de jdusieu rs autres plantes , à toutes lesquelles on ôtera les superfluités, et non la petite écorce de dessus, dans laquelle très-souvent la plus grande vertu de la racine est renfermée 5 mais on se contentera seulement de les bien lave.-; on pourra confire entières relies qui n’ont point de corde dure dans le cœur , et qui ne sont pas bien grosses, et couper en tranches celles qui sont plus grandes et plus charnues, comme par exemple, celles d’aunée , soit qu’elles aient une corde dans le cœur , soit qu’elles n’en aient point. Conserves ( Conservae ) Leur matière ordinaire sont les fleurs, et quelquefois ies feuilles, les racines et les fruits des végétaux ; elles diffèrent des confitures ou condits en leur consistance ; car elles sont préparées en pâte , aù lieu que les condits sont des fruits ou des racines cuits entiers, ou coupées par parties dans le sucre. Le nom de conserve leur a été donné, parce qu’elles ne sont faites que pour con- server les parties des végétaux dans toute leur bonté. On en fait de deux sortes, une liquide, et l’autre solide. Là liquide est préférable à la solide , parce qu’il y entre moins de sucre ; mais la solide est quelquefois plus agréable au goût. Conserve Hache solide. On cueille deux onces de som- mités d’ache les plus tendres , lorsque la plante est dans sa vigueur; on les hache menu , et on les bat dans un mor- tier de marbre , jusqu’à ce qu’elles soient réduites en pulpe, qui , étant mise dans la bouche , s’y fonde. O11 fait cuiie douze onces de sucre blanc dans de l’eau jusqu’à consis- tance de sucre rosat ; on y mêle, hors du feu , l’ache pilée , puis ayant remis le mélange sur un petit feu , 011 le fait dessécher , jusqu’à ce qu’il soit assez dur ; on le jette alors par morceaux sur du papier oint d’huile d’amande douce ; c’est la conserve d’ache qu’on garde dans une boîte. Elle est propre pqur exciter le crachat, fortifier les poumons , faciliter la respiration, chasser les vents, exciter l’urine et les mois , et résister au venin. La dose est depuis deux dra gmes jusqu’à une once. Nota. Quand on veut faire une conserve d’ache régulière , liquide , moins agréable au goût que la solide , mais plus efficace , on procède comme on va dire de la conserve d© capillaire. Conserve de capillaire. Cette conserve doit être prépa- rée dans les lieux où l’on a le véritable capillaire, et où >1 a beaucoup d’odeur et de vertu , comme dans les pays Wéridionaux. On a du véritable adiantum, du polytric, du 10 .1 46 C 0 N cétérac ; on en sépare la pédicule , et ce qu’il y a de dur j on incise les feuiLles , on les pile dans un mortier de marbre jusqu’à ce qu’elles soient bien en pâte , on y mêle alors le double de leur poids de sucre blanc, on pile encore le mélangé , et l’on en fait une conserve qu’on met dans un pot pour la garder. C’est un bon remède pour les maladies de la poitrine et de la rate. La dose est depuis une dragme jusqu’à une demie once. Comme les capillaires n’ont guère de suc , il ne s’y ren- contre quelquelois pas assez d’humidité pour liquéfier le sucre 5 il faut alors y mêler un peu de sirop de capillaires : il vaut mieux laisser fermenter cette conserve à l’ombre qu’au soleil , de peur que la chaleur ne la dessèche , plutôt que de la faire fermenter. Nota.. Les conserves de sommités d’absinthe, de feuilles d’alléluia, d’euphraise, decochlearia , de fumeterre , de lierre terrestre , de marjolaine , de marrube blanc , de mélisse , de menthe , de rue , de scordium , de tamaris , etc. se font de la même manière que celle de capillaire ci-dessus. Conserve de fleurs de pas d’âne. Prendre une demi-livre des fleurs de pas d’âne, belles et récemment cueillies dans leur vigueur, au commencement du printemps , les monder de leurs queues qu’on pile long-temps dans un mortier de marbre , jusqu’à ce qu’elles soient en pâte 5 on y ajoute une livre de sucre blanc en poudre, on bat encore le mélange jusqu’à ce qu’il soit bien lié 5 c’est la conserve de tussilage. On la met dans un pot où il reste un tiers de vide , on bouche le pot , et on l’expose quelques jours au soleil pour faire fer- menter la conserve. C’est un bon remède pour les maladies de la poitrine , pour le rhume , pour la phthisie, pour l’asthme. Cette conserve excite le crachat 5 la dose est depuis une dragme jusqu’à trois. Nota. On prépare de la même manière les conserves de fleurs de bétoine, de genest , d’hissope , de muguet , d’œillet , de pêcher, de pr imevère , de romarin , de rossolis , de sauge , de soucy , de tilleul. Conserve de fruits de cynorrhodoa , dits gratecu. Il faut avoir trois ou quatre livres de fruits do cynorrhodon bien rouges , des plus gros , lorsqu’ils sont en leur maturité, les ouvrir avec un couteau , en ôter les pépins et le coton qui sont dedans, les mettre dans u;ie terrine , et le? humecter avec de bon vin blanc ; on couvre la terrine et on la met à la cave , on l’y laisse deux ou trois jours jusqu’à ce que le fruit se soit amolli 5 on l’écrase alors dans un mortier de marbre , et on en C 0 N 147 tire la pulpe par un tamis renversé , on y mêle le double de son poids de sucre blanc en poudre , on met le mélange dans une terrine sur un petit feu, et on le fait cuire ou dessécher , l’a- gitant continuellement avec une spatule , jusqu’à ce qu’il soit en consistance convenable; c’est la conserve de cynorrhodon . Elle e^£ propre pour arrêter le cours de ventre , et exciter l’u- rine : on s’en sert pour la gravelie, elle fortifie le cœur. La dose est depuis une dragrne jusqu’à six. Conserve de racine d’aunee. Prendre la quantité qu’on veut des racines d’aunée , les couper par morceaux , les mettre bouillir à petit feu dans ce qu’il laudra d’eau en un pot de terre couvert jusqu’à ce qu’elles soient molles , les retirer alors de la décoction , et les piler dans un mortier de marbre , les passer par un tamis , et ayant pesé la pulpe , on fait cuire dans la décoction le double de son poids de sucre blanc jusqu’à la consistance de sucre rosat : on le retire du feu , et l’ayant laissé un peu refroidir, on y démêle la pulpe, remuant avec une spatule jusqu’à ce que la conserve soit froide : on la verse dans un pot, et on la garde. C’est un bon remède pour les ma- ladies de la poitrine ; cette conserve excite le crachat : on peut s’en servir dans l’asthme, parce qu’elle atténue et discuta les phlegines qui embarrassent les fibres du poumon. Elle for- tifie l’estomac, elle excite l’appétit, elle résiste au venin, elle guérit la gravelie. La dose est depuis une dragme jusqu’à trois. Nota. On peut préparer de la même manière les conserves de toutes les racines moelleuses, comme celles d’allhæa , de grande consolide , et autres semblables. Nota. Quand on veut connaître si le sucre est cuit en con- sistance de sucre rosat , il faut tremper une spatule dedans t et si en la retirant il se fait de longs filamens , il est comme il faut. Si , après que le mélange est fait, la cojiserve est trop liquide , il fuit la mettre dessécher sur un petit feu , en la remuant toujours. On peut la renverser toute chaude dans un pot, mais il faut l’y laisser refroidir à découvert ; car si on la couvroit étant encore chaude , l’humidité qui s’en élève en vapeurs seroit contrainte de retomber dessus , et elle la feroit moisir , au lieu qu’en la laissant refroidir découverte sans la remuer, il se forme dessus une petite croûte qui aide à la conserver. Conserve de roses , molle. On prend des boutons de roses 1 rouges avant qu’ils soient épanouis ; on en sépare avec des ci- : seaux la partie blanche qu’on appelle onglets , on pèse une 1 livre de ces boutons ainsi mondés , on les fait bouillir quelques 148 C O N bouillons dans environ trois livres d’eau commune , on coule la liqueur , exprimant légèrement les roses ; on pile ces roses qui seront amollies, dans un mortier de marbre , jusqu’à ce qu’elles soient en pulpe, et qu’elles se délayent entièrement dans la bouche ; on fait cependant cuire dans la décoction coulée deux livres de sucre blanc jusqu’à consistance d’élec- tuaire , et l’on y mele exactement hors du feu avec un bistor- tier les roses pilees : on remet la bassine sur un très-petit feu , et en agitant continuellement la conserve , on fait consumer doucement l’humidité jusqu’à ce qu’elle ait acquis un consis- tance raisonnable , puis on la met dans un pot pour la garder. Elle est propre pour modérer la toux, arrêter les hémorragies, le vomissement , les cours de ventre , pour fortifier le cœur , l’estomac , et aider à la digestion. La dose est depuis une dragme jusqu’à trois 5 elle entre ordinairement dans les épi- thèmes solides. 1 Vota. On prépare aussi des conserves de roses pâles et de roses muscates; mais pour celles-là il ne faut point de feu, parce qu’il détruirait leurs parties volatiles en quoi consiste leur vertu ; il suffit de les piler dans un mortier de marbre avec le double de leur poids de sucre. Elles lâchent le ventre , mais en vieillissant elles perdent beaucoup de leur quali Lé. Les roses muscates, dans les pays chauds , sont fort purgatives. Conserve de roses , solide. On met sécher des roses rouges mondées de leurs onglets, au soleil le plus ardent , afin qu’é- tant séchées en peu de temps , elles conservent leur couleur qu’elles perdraient en partie , si l’on employoit trop de temps à les faire sécher. On en pulvérise subtilement une once , on mêle dans la poudre avec une spatule de bois environ demie- dragme d’espiât de vitriol qui rend la conserve plus belle; on fait cuire douze onces de sucre fin dans quatre onces d’eau- rose jusqu’à consistance de tablettes, on le retire du feu, et l’on y incorpore avec une spatule de bois la poudre de roses vitriolées. Quand la matière est presque refroidie , on la jette par morceaux sur un marbre , ou sur un papier oint d’huile d’amandes douces , pour la laisser durcir , puis en la garde dans une boite en lieu sec ; c’est la conserve de roses , solide ou sèche. On lui attribue les mêmes vertus qu’à la conserve de roses liquide , mais elle n’en a pas tant. Elle est bonne pour les délicats , car le goût en est agréable. Onia porte dans la poche , afin d’en pouvoir user souvent pour le rhume, pour fortifier l’estomac , pour arrêter les cours de ventre. Consoude grande, oreille d’âne (Simphytum consolida major , flore purpureo ) Tourn. i38. SirnpAy tum officinale t COQ i49 ï.inn. 195.) Plante qui croît aux lieux humides, le long des ruisseaux , dans les prés ; les fleurs sont purpurines ou blanches. Elle est tempérée entre le chaud et le sec , et une des prin- cipales vulnéraires ; elle est mucilagineuse , incrassante , et même incisive, ce qui fait connoître qu’elle est composée de parties mixtes. Sa racine est consolidante, propre pour la phthisie, pour les fluxions de la poitrine , pour le crachement de sang , pour la dyssenterie , pour agglutiner les plaies , pour les fractures ou dislocations, pour les hernies. On s’en sert intérieurement et extérieurement. Contrayerva ( Contra-yerva , Linn. ) , appelée aussi ra- cine de draVe. Cette racine est apportée du Pérou, comme un contre-poison des plus assurés 5 aussi en porte-t-elle le nom spécialement. Hernandès s’étend beaucoup sur ses pro- fu iétés • il en ordonne une demi-dragme ou xme dragme , selon es forces du nidlade et la grandeur de la maladie 5 on la fait prendre dans cinq ou six onces d’eau tiède , pour procurer la sueur ; on réitère ce remède jusqu’à deux ou trois fois : il n’est pas seulement capable de préserver de la peste et de guérir les morsures de toutes sortes d’animaux venimeux , il convient aussi dans les douleurs de tête , de côté, d’estomac, dans le rhumatisme et la sciatique. L’eau ou le vin dans lequel cette racine a infusé , bu tous les jours au repas , est un préservatif contre toutes sortes de maladies contagieuses , contre l’affec- tion hypocondriaque et contre les vents. Il aide à la digestion et fortifie l’estomac 5 en un mot, cet auteur la préfère au bé- zoard et à la thériaque. Quelques-uns mêlent cette racine en poudre avec le double de son poids de quinquina , pour la fièvre 5 d’autres la mêlent en dose proportionnée avec le double d’ipécacuanha , pour la dyssenterie. La racine de contrayerva entre dans la poudre de la com- tesse de Kent , et dans quelques autresjcompositions cordiales. Coq de ja b dix ( Costus hortorum, , seu mentha graeca , 7 anacetnm hortense , folio et odorc menthae , Tourn. Ta- nacctum balsamïta , ï.inn, i 184.) On cultive dans les jardins cette plante qui aune odeur forte et agréable , d’un goût amer et aromatique. Elle est dessiccative , apéritive , anti-émétique, céphalique , anti-narcotique , vulnéraire, atténuante , discus- sive , abstersive et utérine ; elle provoque les mois supprimés par l’impression des corps f roids avec foiblesses des forces vi- tales, fortifie le foie, résiste à la malignité de l 'opium et des autres poisons j elle fortifie le cerveau et les nerfs, elle chasse les vers contenus dans l’estomac et dans les intestins ; elle est 1 i 5o COQ bonne au vertige , à l’apôplexie , à l’asthme , à l’hydropisie, à la jaunisse , à la gravelle et difficulté d’uriner. La dose est jusqu’à deux dragmes , spécialement de la racine. Cette plante entre dans les potions Vulnéraires avec succès , et son odeur avec sa saveür font juger qu’elle possède les mêmes vertus que l’absinthe. Coq ( Gallus ) , oiseau. ( Gallina j , poule , oiseaux do- taesliques fort connus. La poule , coupée vive par le milieu , 6’applique utilement toute chaude sur la tête dans la frénésie , dans la céphalalgie , dans le délire, dans le transport du cer- veau , dans les fièvres malignes , dans l’apoplexie , dans la lé- thargie , sur les morsures des bêtes vénimeuses , sur des char- bons pestilentiels pour attirer le venin , et sur les plaies ré- centes pour étancher le sang. Une poule ou un coq plumés Vifs autour du fondement , et appliqués sur les. bubons et mor- sures vénimeuses , en attirent le venin , mais ils en meurent. La membrane intérieure du gésier de la poule étant séchée et pulvérisée, est employée pour fortifier l’estomac, pour aider à la digestion, pour arrêter le vomissement et le cours de ventre , pour exciter l’urine , et pour le calcul. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à une dragme dans un véhicule convenable à la maladie. La graisse de la poule amollit les du- retés, elle adoucit, elle résout. La coqtiille d’œuf de la poule, desséchée et mise en poudre , est apéritive et propre pour la gravelle; la dose est de demi-dragme à une dragme. Le gosier de coq , torréfié et desséché, pris le soir avant souper dans du vin, empêche de pisser au lit involontairement. Le bouillon fait avec un vieux coq , est restaurant , nourrissant , fortifiant. Le blanc d’œuf de poule , battu jusqu’à ce qu’il devienne en écume et en eau, convient aux inflammations , et surtout à celles des yeux, pour arrêter le sang, pour agglutiner les plaies et les fractures avec le bol. Le jaune d’œuf est astrin- gent; on en mêle dans les lavemens pour la dyssenterie et pour les autres cours de ventre : on le fait entrer dans les di- gestifs , dans les cataplasmes. Deux jaunes d’œufs durcis, mangés a\ec du vinaigre rosat, arrêtent les diarrhées les plus violentes, selon l’expérience de Vanhelmont et de plusieurs autres. La fiente de poule a les mêmes propriétés , mais moins efficacement que celle de pigeon ; elle est spécifique à la jau- nisse , à la colique , au calcul , et à la suppression de l’urine. Six à huit blancs de celte fiente, infusés dans du vin blanc , font crever les abcès intérieurs avec succès. Coquelourde ( Pulsatilla folio crassiore et majore flore.) Les feuilles et les fleurs de cettè plante s’emploient comrnè I COR - i 5 1 celles de l'herbe éternuer ; elle est encore plus acre, car, au rapport de Touriiefort , la seule vapeur des feuilles broyées entre les doigts, et mises dans le nez, semble le brûler, et porter son action jusques dans le cerveau : c’est pour cette rai- son qu’il la croit propre aux dispositions soporeuses. Leà feuilles pilées s’appliquent avec succès sur les vieux ulcères 9 surtout sur les blessures des chevaux. Coqueket ou Alkékenge ( Alkekengi officinarum , Tourn. Phisalis alkekengi , Linn. ) On n’emploie que les baies ou fruits de cette plante ; on écrase dans un verre de vin trois ou quatre de ces fruits , qu’on fait prendre daus la rétention d’u- rine , et aux hydropiques. Le vin d’alkékenge , à la dose dé quatre onces , pris tous les matins, est un remède très-utile à ceux qui ont la gravelle. On le fait ainsi : dans le temps des vendanges , on laisse cuver avec le moût une quantité de ces fruits à-peu-près égale aux raisins , puis on L’entonne , et on le conserve pour le besoin. Dans la colique néphrétique , quatre ou cinq fruits de coquerelles écrasés dans une émul- sion ordinaire, soulagent les malades. Dioscoride se servoit de ses fruits dans la jaunisse , aussi bien que dans la rétention d’urine. Le suc tiré par expression et clarifié , s’emploie à la dose d’une once dans les mêmes oc- casions : on le fait épaissir en consistance d’extrait qu’on do nue à demi-once au plus. Brassavole assure qu’un malade qui souff'roit de cruelles douleurs de néphrétique , fût guéri par l’usage du suc d’alkékenge. On en prépare des trochisques dont Lémery donne la description. Ces fruits entrent daris le sirop de chicorée et dans le sirop anti-néphrétique de Charas. Coques de Levant ( Cocu la , seu cocci orientales .) Petits fruits , ou baies grosses comme des pois , de couleur obscure , prësquë rondes , qu’on envoie sèches dés Indes orientales. Ces fruits doivent être choisis nouveaux , assez gros , pesans et bien hourris. On les pulvérise , et on les mêle avec du beurre pour chasser les poux $ on en frotte la tète en commençant par la racine des cheveux, et etl montant jusqu’au sommet. Ils enivrent et endorment tellerhent les poissons qui en ont mangé , qu’ils paraissent comme morts , et on les prend facilement. Rivière recommande ces fruits contre la goutte , en cette sorte : coques de Levant et myrrhe, de chaque parties égales, mê- lées avec du vinaigre, et les appliquer en cataplasme sur la partie malade. Cou a 1 l ( Corallurn , seu corallitini. ) Substance animale et minérale tout-à-la-fois , espèce de guêpier qui renferme une fou rmillière d’insectes , qu’on trouve cachée sous, les roches i5a COR creuses , en plusieurs endroits de la Mer Méditerranée. Il y en a de trois espèces , une rouge, la plus estimée de toutes pour la médecine , une blanche, et une noire qui est rare. On doit choisir le corail rouge , compact , uni , poli , luisant , haut en couleur. Le corail est dessiccatif, réfrigérant , astringent 5 il fortifie le coeur , l’estomac , le foie , purifie le sang , résista à la peste , aux venins et aux fièvres malignes. La manière ordinaire de s’en servir est de le réduire en poudre subtile, passée sur le porphyre, et d’en former en- suite de petits trochiscjues avec l’eau-rose ; on les laisse sé- cher, et on les conserve pour le besoin : ils se réduisent fa- cilement en poudre. On l’ordonne depuis vingt grains jusqu’à demi-gros dans les potions cordiales absorbantes 5 car le corail est un alcali très-propre à détruire et à corriger les acides qui épaississent le sang , et à rétablir sa fluidité naturelle lors- qu’elle est rallentie ; et c’est en cela qu’il peut passer pour cordial et alexitère. On le donne rarement seul , mais ordi- nairement en bol ou en opiat avec d’autres ingrédiens astrin- gens et absorbans. Le corail convient dans le cours de ventre , la dyssenteiie, et les rapports aigres de l’estomac. Il y a plusieurs préparations de corail , savoir : le sirop qui se fait avec le suc d’épine-vinette et le sucre; le sel qui est une solution de corail par le vinaigre qui le réduit en une Îioudre blanche 5 le magistère qui se fait par l’addition de ’huile de tartre ( potasse mélangée de carbonate de potasse en déliquescence ; sur cette solution , qui occasionne la pré- cipitation d’une poudre blanche semblable à la précédente. Tontes ces préparations , aussi bien que différentes teintures et sirops composés avec le corail et les drogues astringentes ou anodines, sont inférieures à la préparation simple dont on a parlé d’abord. §chroder recommande la poudre de corail pour cicatriser les ulcères, pour appaiser l’écoulement invo- lontaire des larmes , et pour éclaircir la vue , en en mettant un peu dans les collyres. Le corail rouge entre dans plusieurs impositions cordiales, comme l’antidote de Mathiole , la confection d’hyacinthe , dans la poudre de l’électuaire de gemmis de Mésué , dans \’aiitea alexandrina dans les trocliisques de karabé , dans la confection thériacale de Mynsicb t , dans l’électuaire de Gui de Chauliac contre la peste , etc. Il a donné le nom aux tro- chisques de corail de Nicolas , qui sont estimés pour fortifier le cœur et l’estomac, donnés à demi-gros : leur vertu- vient tiutant des aromates et des plantes cordiales étrangères qu’on y emploie , que du corail qui n’v entre qu’en petite quantité. COR i53 Cor Aline, Brion , Mousse marine ( Corallina , seu musctts marinus. ) Espèce de mousse pierreuse qui se trouve attachée sur les rochers et sur les coquillages au bord de la mer. Ou doit la choisir entière , nette , de couleur verte , blanchâtre , d’une odeur assez forte. Elle est réfrigérante, dessiccative, astringente et incrassante. On l’apporte de divers endroits da la Méditerranée , surtout du Bastion de France ; elle est aussi commune sur les côtes d’Angleterre. On la réduit en poudra iine et passée sur le porphyre , et on la donne depuis demi- dragme jusqu’à une en bol , avec la conserve d’absinihe ou de fieu i s d’orange. C’est un excellent remède pour tueries vers, et pour détruire cette matière qu’on appelle vermineuse; elle chasse les vapeurs, ariête les cours de ventre, et excite les mois. La tisane de soldanelle et de coralline est utile aux hydro- piques. Dans deux pintes d’eau bouillante, jeter deux poi- gnées de racines et de feuilles de soldanelle mêlées ensemble, et une poignée de coralline ; demi - heure ensuite la passer par un linge , en donner trois ou quatre verrées à demi- heure de distance , et entre elles un bouillon ; si l’évacuation est abondante, on n’en prend que deux ou trois prises. La coralline est un absorbant analogue au corail. Coriandre ( Coriandrum ma jus , Tourn. 3 1 6. Corian- drum sativum , Linn. ?>6y. ) Plante annuelle originaire d’Ita- lie , aromatique , forte , désagréable , dont la semence est seule en usage dans la médecine. Il faut la choisir nouvelle , grosse , bien nourrie , nette, bien sèche, blanchâtre , de bonne odeur et de bon goût. Elle est chaude, dessiccative, astringente , et célèbre dans la rélaxation de l’estomac; on en prend à la fin des repas pour faire bonne bouche , fermer l’estomac, et arrêter les rots et les vapeurs qui montent à la tête, aider à Indigestion et chasser les vers. On a cru fort long-temps qu’elle avoit quelque chose de dangereux , et pour ôter cettê prétendue mauvaise qualité, on la macéroit dans du vinaigre avant de s’en servir; mais présentement on en prend sans cette précaution : on n’en doit pourtant user que modé- rément. Cormier ou Sorbier ( Sorbus ). Grand arbre rameux qu’on cultive dans les jardins ; son fruit ,. appelé corme on sorbe , ne mûrit point ordinairement sur l’arbre ; on le cueille en au- tomne , et on le met sur de la paille où il devient mou , doux , et agréable au goût, et bon à manger. Les sorbes sont réfri- gératifs , dessiccatif's etastringens ; ils sont propres principale- 154 C 0 S ment avant la maturité , pour arrêter le vomissement, les hé- morragies , les cours de ventre , et extérieurement pour re- fermer les plaies , en forme de poudre , les ayant fait dessécher «.u soleil ou au four. On les confit avec du miel. Corne de cerf (coronopus , Tourn. Plantago corono- pils * Linn. 166.) Plante qu’on cultive dans les jardins pota- gers, et qu’on mange en salade. Il y en a une espèce sauvage. La corne de cerf est astringente parle ventre, apéritive par les urines , vulnéraire , propre pour arrêter les cours de ventre et les hémorragies , bonne pour la colique néphrétique , pour la rétention d’urine , pour atténuer la pierre , pour déterger èt consolider les plaies. Cornouiller ou Cornier (Cornus hortensis mas , Tourn. 641. Cornus mas j Linn. ) Arbre qu’on cultive dans les jar- dins , et qui est commun dans les bois. Ses fruits , appelés Cornouilles ou cornes , sont réfrigétatifs , dëssiccatifs , astrin- gens, et ils constipent. On fait dessécher ces fruits , puis on les pulvérise. La dose est jusqu’à une dragme , mais ils valent mieux en décoction qu’en poudre. Le fruit du cornouiller appaise là soif par son agréable aci- dité , et convient dans l’ardeur de la fièvre. On prépare un électuaire avec la pulpe de ce fruit passée par un tamis ,* il est propre pour réveiller l’appétit , et dans la dyssenterie : la dose est depuis deux gros jusqu’à demi-ortce. On en fait aussi une marmelade ou une conserve , en y ajoutant du sucre : la dose en est double. On emploie les cornouilles sèches dans les ti- sanes rafraîchissantes. Pour faire le vin des cornouilles , il faut , suivant Jean Bauhin , mettre dix livres de ces fruits dans cent livres de bon vin rosé, mêlées avec douze livres d’eau ferrée; on laisse fermenter le tout pendant quinze jours : après on le soutire , et on le met dans des bouteilles pour s’en servir dans le dé- voiement. Le suc de cornouilles épaissi sans sucre, s’appelle rob de cornu ; il a les mêmes vertus que le vin : la dose est de demi-once. Costus indique ou arabique ( costus dulcis ; costus amarus ). La plupart des anciens auteurs distinguent plusieurs espècei de costus; mais Clusius , après Dujardin, Bontius et Acosta assurent qu’il n’y a qu’une espèce de racine appelée costus , laquelle , de douce qu’elle est toute récente , devient plus amère avec le temps , qui altère aussi sa couleur blanchâtre , qui noircit lorsqu’elle est vieille. Les différens endroits plus ou moins éloignés d’où on l’apporte , ont aussi donné occasion COU 155 à ses différons noms ; car elle vient dans la Syrie , dans l’Ara > bie et dans d’antres provinces de l’Asie ; on en trouve dans leâ Indes et à la Chine. La racine de costus se donne à demi-gros en substance et en poudre, et au double en infusion. Elle est apéritive , sto- machique, hépatique, anti-scorbutique, et propre à emporter les obstructions; elle entre dans la thériaque et dans plusieurs compositions cordiales et alexitères. 'Coton ( Cossipium frutescens setnine albo ). Le coton croît en Egypte , en Syrie, dans les îles de Chypre et de Candie ; et aussi abondamment dans les il s de l’Amérique. Sa graine est en usage dans les maladies du poumon ; sa dose est depuis deux gros jusqu’à demi-once dans chripine d’émulsion, pour adoucir la toux et faciliter le crachement : elle est aussi astrin- gente , et propre dans la dyssenlerie et les cours de ventre. On la donne avec succès dans le crachement de sang. Coudrier, ou Noisetier , ou A\elinier ( Corylus saiiva sive vulgaris , Tourn. Corylus avellina , Linn.) arbrisseau qui croît dans les bois, dans les haies, et qu’on cultive aussi dans les jaidins. Les noisettes les plus grosses , les meilleures et les plus estimées, sont celles qu’on appelle avelines. Les noisettes et les avelines sont d’une saveur agréable; elles sont nourrissantes et pectorales , étant assez remplies d’huile; cependant il en faut manger avec discrétion , car elles ne se digèrent pas aisément. Les chatons ou fleurs de noisetier sont astringens et propres dans les cours de ventre : quelques- uns prétendent qu’ils poussent les urines aussi bien que les fruits. Le gui qui se trouve sur les coudriers et sur les chatons da cet arbre, donné depuis un scrupule jusqu’à demi-dragme en poudre, est un remède éprouvé pour l’épilepsie; mais il faut auparavant purger le malade avec un vomitif , et le purger ap rès ce repiède avec un purgatif convenable. Un gros de la poudre de la coque du noyau , qui passe pour astringente, mêlée avec autant de poudre de corail , délayée dans cinq ou six onces d’eau de chardon-béni , ou celle de coquelicot , pour faire boire à ceux qui sont attaqués de pleu- résie ; c’est un remède très-utile pour ce mal , au rapport de Quercétan. On croit que Voleum heraclinum de Rolland paroît être celui qu’on tire par la distillation per descehsum , du bois de noi- setier. 11 donne cette huile pour un excellent remède contre l’épilepsie et contre les vers : il calme aussi les douleurs des dents, étant fort anodin. y 1 56 CRA On tire encore des noisettes et des avelines une huile par ex- pression , comme on fait des amandes et de plusieurs autres semences 5 on prétend que cette huile est propre pour garnir les tempes de cheveux , et que les personnes chauves se trouvent bien de s’en frotter la tête. Elle est adoucissante , anodine et béchique , et utile dans les âcretés de la poitrine , lorsqu’elle est nouvelle , à la dose d’une demi-once ; elle adoucit la peau en resserrant les pores , et elle passe pour rendre le teint plus uni ; elle entre dans la composition de plusieurs pommades. Courge ou Calebasse ( Cucurhita ). Plante qui pousse Idusieurs tiges sarmenteuses , grosses comme le doigt , ongues , rampantes à terre, ou s’élevant et s’attachant à des perches par ses tenons. Il y en a de plusieurs espèces qu’on cultive dans les jardins. La semence de courge est du nombre des quatre grandes semences froides, et on l’emploie mondée ou non mondée , comme les autres. Le fruit est humectant , rafraîchissant , adoucissant , et a les mêmes propriétés que le concombre , tant à l’égard de sa semence que de sa substance. Les feuilles vertes, appliquées sur les mamelles des nouvelles accouchées , leur font perdre le lait, selon Mattliiole. L’eau distillée du fruit avant sa maturité , est propre aux inflamma- tions externes des yeux , des oreilles et de la goutte; et prise intérieurement, elle appaise les grandes chaleurs du corps. Son suc par expression fait la même chose. La chair de courge, Ïiilée crue , et appliquée , appaise les inflammations et guérit es brûlifres. Couronne impériale ou Fritillaire ( Corona imperialis , Tourn. 3^2. Fritillaria imperialis' , Linn. 435. ) Plante vi- vace et bulbeuse qu’on cultive dans les jardins. Sa racine est âcre , piquante , désagréable au goiât, rougeâtre , et même vé- néneuse , prise intérieurement. Crapaud ( Bufo , sive rubeta ). Animal assez connu ; il est ou aquatique , ou terrestre ; le dernier est le plus usité en médecine , à cause qu’il contient plus de sel volatil que le premier. On perce au mois de juillet (messidor) les crapauds J>ar la tête ou par le cou avec un bâton pointu , puis on les aisse sécher à l’air pour l’usage tant interne qu’externe. Ki- perus faisoit sécher ies crapauds à l’ombre , il leur coupoit la tête, et jetoit les intestins , puis il réduisoit le reste en une poudre' très-subtile , dont il faisoit prendre le poids de douze ou quinze grains aux malades d’hydropisie ascite , avec au- tant de sucre , avec un merveilleux succès. On en peut donner jusqu’à trois ou quatre fois , pourvu qu’on mette trois ou quatre CRE 1 5/ jours d’intervalle entre chaque prise , parce que le remède est violent. Schroder assure avoir guéri parfaitement un hy- dropique désespéré avec la poudre de crapaud. Le crapaud desséché s’applique du côté du ventre, sur les charbons pesti- lentiels , après avoir été un peu macéré dans du vinaigre, pour en attirer le venin , ce qu’il lait si heureusement , qu’on le voit gonfler. Il arrête immanquablement l’hémorragie du nez , si on l’applique derrière les oreilles , ou si on le tient serré dans la main jusqu’à ce qu’il s’échauffe , si on le met sous l’aisselle , ou si on le pend au cou du malade. La cendre ou la poudre du crapaud desséché, semée sur la partie, a là même efficacité. Cette même cendre, ou le crapaud desséché , pendu au cou dans un nouet , en sorte qu’il touche la fossetta du cœur , guérit sûrement l’incontinence d’urine causée par le déchirement du col de la vessie dans l’accouchement des femmes. La poudre de crapaud se fait par la trituration simple de l’animal desséché 5 mais les crapauds calcinés sont les meilleurs. Trois ou quatre crapauds jetés vifs , bouillis pen- dant une heure dans une livre et demie d’huile d’olive, couler l’huile et la garder pour ôter les taches du visage , et déterger les ulcères invétérés. Craye blanche ( Creta). Terre dure et blanche, dessic- cative, abstersive , emplastique ; on la donne quelquefois in- térieurement dans l’ardeur d’estomac , ou le .yoofadans de l’eau de pourpier ou de trochisques. Son usage externe est pour dessécher les plaies et les ulcères. La craye, prise en poudre jusqu’à une dragme dans du lait de chèvre ou dans du vin , tue les vers , et les empêche de monter. • Cra ye rouge ou Rubrique. Espèce de terre rouge ou da craye , dessiccative et astringente. Un s’en sert dans le cra- chement de sang et dans les emplâtres vulnéraires et dessic- catifs; appliquée dessus les plaies , elle les déterge et les dessèche. Cresson d’eau (Sisymbriurn aquaticurn , Tourn. 226. Si- symbriurn nasturtium , Linn. 916. ) Plante qui croit commu- nément et facilement le long des ruisseaux , aux marais , proche les fontaines. Elle est chaude et dessiccative , atté- nuante et apérilive. Son usage principal est dans la gravelle , dans l’opilation de la rate , du foie , de la matrice , et dans le scorbut dont elle est le remède spécifique ; elle purifie le sang , elle aide à la Respiration , elle est meilleure verte que sèche , parce que son sel volatil se dissipe aisément; elle guérit la gra- telle, si on s’eu frotte ; on s’en sert dans les errhines pour exciter l’éternuement. Le suc de cresson est bon pour consumer U >58 C R O polype , aussi bien que celui du pied de veau et de morelle. On en met une grosse poignée dans les bouillons apéritifs , auxquels on ajoute les écrevisses et les autres plantes apéri- tives ou hépatiques : ces bouillons purifient le sang en le ren- dant plus fluide, et soulagent les hydropiques et les hypo- condriaques. Le lait où on l’a fait bouillir est excellent pour les maladies de la poitrine. Forestus recommande l’usage du cresson aux personnes dis- posées aux affections soporeuses. Suivant Sennert , on tire un esprit du cresson d’eau, en le distillant au bain marie, après l’avoir pilé et laissé fermenter pendant huit jours avec un peu de levain j on en donne une ou deux cuillerées. Simon Pauli , après Ambroise Paré , donne pour un spécifique contre la gale de la tête des enfans , les feuilles de cresson fricassées avec du sain-doux. Le cresson bouilli dans du lait, èst excellent pour les maladies de la poitrine. Cresson de jardin , dit Alenois ( Nasturtium hortense vulgatum y Tourn. Lepidium sativum , Litin. 890. ) Plante qu’on cultive dans les jardins. On se sert en médecine de ga feuille et de sa semence; l’une et l’autre sont chaudes et dessiccatives , atténuantes , apéritives , abstersives ; l’usage principal sert dans l’enflure de la rate , le scorbut et le tartre mucilagineux des poumons. Le cresson alenois est spécifique conlre les vers , et spécialement contre ceux du péricarde , suivant Hartmant. Gabelchoverus rapporte qu’une fille fut guérie des vers du cœur par l’usage des bouillons dans lesquels on inettoit du suc de cresson et d’ail , et macérer du raifort sauvage. Le cresson alénois rétablit aussi les règles , et pousse l’ex- pectoration: les émulsions faites avec sa graine font pousser la petite vérole , et sont sudorifiques : ces graines pilées et passées à la poêle avec du beurre frais ou du sain-doux , guérissent les dartres et la teigne; elles entrent dans l elec- tuaire micleta de Nicolas d’Alexandrie, et dans les tro- chisques de câpres de Mésué. Tournefort avance que le suc de cresson flétrit les polypes du nez, et les fait tomber, pourvu qu’on les en lave souvent. Crète de coq ( Crista galli , Tourn. 172. Rhinanthuç Crista galli , Linn. 840.) Cette plante qui pousse des tiges carrées simples et de la hauteur d’un pied , croît dans les prés humides. On la place au nombre des plantes vul- néraires , et on la dit excellente pour guérir les fistules. Croisette velue ( Valentia cruciata , Linn. 1991. ) Cette plante est commune dans les prés et dans les bois , elle CUB i59 passe pour vulnéraire astringente ; et les gens de la cam- pagne l’emploient avec succès pour les descentes des enfans , en appliquant dessus l’herbe pilée en cataplasme , et faisant boire sa décoction aux malades. La plupart des auteurs , entre autres Dodonée , Camérarius et Tlialius , conviennent de cette propriété. Un auteur moderne assure qu’une fo- mentation faite avec cette plante , et répétée souvent sur la région du foie , guérit le squirre de ce viscère : on ne risquç rien de l’éprouver. Crystal de Tartre ( Tartritc acidulé de potasse. ) Faire bouillir dans beaucoup d’eau telle quantité de tartre blanc qu’il plaira , jusqu’à ce qu’il soit fondu ; passer la liqueur chaudement par une chausse d’hypocras dans un vaisseau de terre , et faire évaporer sur le feu environ la moitié de l’humidité ; mettre le vaiss.eau en un lieu frais pendant deux ou trois jours , ils se forme aux côtés de petits crystaux qu’on sépare ; faire encore évaporer la moitié de ce qui reste d’humidité , et remettre le vaisseau à la cave comme devant, et il se fera de nouveaux crystaux ; continuer ainsi jusqu’à ce qu’on ait tiré tout le tartre. Il faut faire sécher ces crys- taux au soleil , et les garder. Le crystal de tartre est pur- gatif et apéritif; il est propre pour les hydropiques, pour les asthmatiques , et pour les fièvres tierces et quartes. La dose est depuis demie dragme jusqu’à trois dragraes dans du bouillon, ou dans une autre liqueur appropriée. Quand on veut prendre le crystal de tartre en substance , il faut le mettre en pilules , ou en bols , avec quelque chose de liquide, ou bien le faire bouillir dans une liqueur; mai? il faut boire la liqueur bien chaude , car autrement le crystal de tartre se précipite au fond de l’écuelle. Cubebes , poivre à queue ( Cubebae ) Petits fruits assez sem- blables au poivrenoir qu’on apporte des Indes orientales, entre autres de l’ile de Java ; quelques droguistes les appellent poivre à queue ou poivre musqué , soit à cause de leur figure , soit par rapport à leur saveur acre et aromatique , mais plus douce et plus agréable que celle du poivre ; on en mâche pour corriger la mauvaise haleine. Il faut les choisir récentes , grosses , bien noires , aromatiques et âcres au goôt. Elles sont chaudes et dessiccatives ; elles atténuent , discutent et forti- fient les viscères, surtout le cerveau. Leur vertu est de pré- venir l’apoplexie et la paralysie , les vertiges et les étourdis- semens. Les cubèbes fortifient le cœur et l’estomac , ils aident à la digestion , et résistent à la malignité des humeurs; iis font aussi cracher, et dégagent le cerveau : ainsi ils ne sont pas 160 C U M seulement alexitères et céphaliques , ils sont encore Salivani et stomachiques. La dose est en substance depuis six grains jusqu’à douze , et en infusion depuis line dragme jusqu’à une et demie. Leur huile distillée se donne à deux ou trois gouttes. Les cubebes ont donné le nom à l’électuaire diacubèbes ils entrent dans le vinaigre thériacal , et quelques autres compositions alexitères. Quelques-uns leur substituent le poivre de la Jamaïque. Cucuphes ( Cucuphae. ) Bonnets piqués, garnis de poudres céphaliques , qu’on applique sur la tète des malades pour fortifier le cerveau. Les demi cucuphes ne diffèrent qu’en grandeur : car ils sont remplis des mêmes remèdes 5 ils sont faits pour ceux qui ont la migraine , ou quelqu’autre maladie qui ne tient qu’une partie du cerveau. Cucuphe , ou Bonnet piqué pour réjouir et fortifier le cerveau. Gloux de gérofle , canelle , calamus aromaticus , schœnantum , iris, marjolaine, romarin , bétoine , sauge, stœchas , de chaque une dragme ; baies de laurier, storax, benjoin , gomme tacamakaca , de chaque demi dragme ; pulvériser grossièrement toutes ces drogues , répandre la poudre également dans du coton cardé , qu’on enveloppe de toile ou de taffetas , pour en former un bonnet 5 on le pique par petits quarrés , afin que la poudre demeure ert état. Ce bonnet piqué est propre pour réjouir et fortifier le cerveau, pour l’épilepsie, la léthargie, paralysie, apo- {ilexie ; il raréfie, par ses parties subtiles, qui entrent par es portes du crâne, la pituite trop condensée, et il lui donne quelquefois cours par le nez ou par la bouche. On peut ajouter quatre grains d’ambre et autant de musc , aux drogues ci-dessus pour ceux qui ne sont pas sujets aux vapeurs. Culen , ou Thé à foulon ( Psoralca glandulosa , Linn. ) Arbuste , originaire du Pérou , dont les jeunes branches sont couvertes d’une matière gluante , leur odeur est forte et aromatique ; la saveur des feuilles est aromatique et amère ; les feuilles sont employées en infusion en manière de thé contre toutes les maladies de la peau , et particulièrement contre la gale. Cumin ( Feniculum orientale , Cuminuni dicturn , Tourn. 3n. Cuminum cytninutn , Linn.) Espèce de carvi qu’on cul- tive en l’île de Malte, sous le nom d 'anis âcre . d’où on envoie ici la semence sèche , laquelle est chaude et des- siccative; elle atténue, digère, résout, discute et convient à la colique Venteuse , au vertige ; elle excite l’urine : une pincée eus 161 pincée dans un verre de vin est utile pour arrêter le vo- missement et fortifier l’estomac. Trois gros dans trois verres de vin , étoient conseillés par les anciens pour la suffoca- tion de matrice. On emploie ce cumin aux mêmes usages que le cumin, cultivé , mais à moindre dose , parce qu’il est plus âcre. On doit choisir cette graine récente, bien nourrie , nette , entière , verdâtre , d’une odeur forte et désagréable. Curcuma , ou Souchet de Indes , terre mérité. Safran des Indes ( Curcuma officinarum , Tourn. 867, Curcuma ra- diée longa , Linn ) la racine de cette plante est en usage en médecine : on l’apporte des Indes, de Bengala et de Ma- labar : elle croit aussi dans l’ile de Saint-Laurent. Elle est assez semblable nu gingembre , dont elle ne diffère que par la couleur jaune, qui la fait appeler des Portugais Safran di Tierra. Cette plante abonde en sel volatil huileux 5 c’est un anti-scorbutique éprouvé 5 elle est aussi apéritive , propra à pousser les mois , les urines , et à déboucher les viscères ; on l’emploie avec succès dans la jaunisse et dans l’hvdro- pisie : la dose est d’un demi-gros en poudre, et d’un gros en infusion. La couleur jaune de cette drogue la rend utile aux teintures et à d’autres sortes d’ouvrages. Cuscute , ou Augure de lin ( Cuscuta major , cuscuta minor , Tourn. 652. Cuscuta europaea et Epithymum , Linn. 280. ) Plante qui croit sur les autres herbes, parti- culièrement sur l’ortie , le lin et le houblon. On se sert de l’herbe avec ses fleurs , sur-tout de celle qui croît sur le lin. La semence entre dans certaine composition pour la rate. Cette plante est dédiée à la rate et au foie ; elle est chaude, sèche, abstersive , subastringente et apéritive; on l’emploie dans les infusions et les décoctions apéritives , hépatiques et laxatives depuis une pincée jusqu’à trois pour une prise de six ou huit onces de liqueur. Elle corrige l’humeur mélancolique , et convient à la galle , à la jau- nisse noire , et aux obstructions du foie et de la rate. L’eau distillée de toute la plante est merveilleuse contre les rou- geurs du visage. Langius fait un sirop de cuscute éprouvé dans les fièvres chroniques. Comme la cuscute tire les vertus 1 de la plante à laquelle elle est attachée, celle qui vient : sur le lin est plus humide que les autres espèces ; celle (qui croît sur le genêt convient à la rate ; celles du thym, . appelée épi thym , purge par les selles et par les urines ; ■ et celle de dessus le houblon est salutaire aux maux de la rate. 1 1 1Ô2. C Y N Cyclamen , ou Pain de pourceau ( Cyclamen europeum , Tourn. Linn. 207. ) Plante ainsi appelée à cause de sa ra- cine qui est ample et ronde comme un cercle , ayant la forme d’un petit pain que les pourceaux aiment beaucoup : elle croit dans les bois , dans les buissons à l’ombre, ün se sert de sa racine que l’on cueille en automne, elle est chaude et dessiccative , elle découpe puissamment , ouvre , déterge et fait éternuer. Son usage principal est dans la du- reté de l’ouie , en infusion dans de i’esprit-de-vin ( alcokol ) : elle sert à chasser la pierre des reins , à guérir la jaunisse. On a éprouvé que l’eau distillée de la racine , bue à la quan- tité de six onces avec une once de sucre , arrête aussitôt le sang fluant de la poitrine , de l’estomac ou de foie , et consolide les vaisseaux rompus s’il y en a. Son jus mêlé- aux clystères , soulage efficacement les coliques et les tran- chées. L’usage de la racine de cette plante est plutôt exté- rieur qu’intérieur. Son suc , qui est extrêmement âcre , entre dans la com- position de l’onguent de Arthanita auquel il donne le nom: cet onguent purge par bas lorsqu’on en frotte le bas-ventre , et fait vomir lorsqu’on en frotte l’estomac. Les purgatifs les plus violens entrent dans cet onguent; il est très-réso- lutif , et propre pour les tumeurs squirreuses de la rate et du mésentère , lorsqu’il est appliqué sur ces parties : il tue les vers , et convient aux hydropiques. La racine de Cyclamen étant fraîche , est utile pour fondre les tumeurs scropliuleuses. Quelques-uns, pour la rendre plus pénétrante , saupoudrent cette racine de sel ammoniac , après l’avoir écrasée ; etl’appliquent ensuite sur les écrouelles, et sur les autres tumeurs squirreuses ou plâtreuses. Cymbalaire (. Cynibalaria vulgaris , Tourn. 169. Antir- rhinum cymbalaria , Linn. 85i. ) Cette plante qui croît contre les murailles humides, les pierres, etc. est astrin- gente, et convient pour arrêter les pertes de sang. Cynoglose ou Langue de chien ( Cynoglossum majus vulgare , Tourn. 189. Cynoglossum officinale , Linn. 192.) Cette plante est commune dans les bois et au bord des chemins , proche des murailles à l’ombre ; sa racine et ses feuilles sont en usage, comme rafraîchissantes, dessicca- tives, émollientes, pectorales, vulnéraires et astrigentes. Dans la dyssenterie , les cours de ventre , l’ardeur d’urine et la toux convulsive , la décoction , l’infusion et la tisane faites avec la racine, sont très-utiles : elles adoucissent les humeurs âcres, arrêtent les pertes de sang et toutes sortes CYP i63 d’hémorragies 5 elles dessèchent les ulcères intérieurs , et sur- tout ceux des prostates dans la gonorrhée virulente. On ajoute les feuilles dans les décoctions et dans les cataplasmes éinol- liens et résolutifs. La racine de langue-de-chien a donné le nom aux pilules de cynoglosse , dont la vertu est d’adoucir le sang et de provoquer le sommeil ; mais cette propriété est due à l’opium et à la semence de jusquiame , qui entrent dans ces pilules : la dose ordinaire de ces pilules est de quatre â cinq grains , dans lesquels il y a un grain ou environ d’opium. Tragus recommande l’onguent fait avec le suc de langue- de-chien , un peu 'de miel de térébenthine , pour les ger- çures et les tumeurs du fondement. La décoction de ses ra- cines et les racines mêmes , appliquées en cataplasme , gué- rissent les tumeurs scrophuleuses. O11 s’est utilement servi de la racine , coupée par rouelle , qu’on a mis chauffer sous les cendres , enveloppée dans une feuille de chou ou de poirée, et appliquée sur le nombril , pendant douze heures environ , dans le frisson de la fièvre tierce. Cyprès ( Cupressus. ) Grand arbre toujours vert , qui s’élève en pyramide, qui croit dans les bois montagneux, et qu’on cultive dans les jardins. Celui qui croît aux pays chauds rend de la résine par les incisions qu’on fait à son tronc. On n’emploie ordinairement en médecine que Les fruits appelés noix de cyprès , et dans les pharmacopées nuclei vel pilulae cupressi , gabulae , galbuli. Ces noix sont fort astringentes , mises en poudre à la dose d’un gros : elles sont aussi fébrifuges , et on les donne infusées dans le vin blanc à la manière du quinquina, sur-tout pour les fièvres quartes. Elles sont propres pour la dyssenterie , pour les hernies , pour arrêter les gonorrhées, pour le crachement de sang, la diarrhée,* le flux d’urine involontaire prises en poudre à la dose d’un gros. Houllier, et après lui Chesneau et Baricette , prétendent que les feuilles du cyprès sont bonnes pour la guérison des ecrouelles , des tumeurs œdémateuses et des hernies. On met en poudre ces feuilles , on les arrose du vin du pressoir ou d’autre, pour en faire un cataplasme qu’on applique tous les jours sur la partie malade , jusqu’à par- faite guérison. Cyprès ( petit) , voyez Aurone femelle. I 1.64 DEC D Dattes ( Dactyli . ) Les dattes sont les fruits d’une espèce de palmier qui croit en Afrique et en Egypte. On emploie ordinaii'ement les dattes dans les tisanes pectorales , au nombre de dix ou douze pour deux pintes d’eau , après les avoir mondées de leur noyaux. Elles sont propres dans les cours de ventre , comme adoucissantes et légèrement astrin- gentes et détersives. Elles fournissent un aliment assez doux, lorsqu’elles sont fraîches et nouvelles : des peuples entiers sien nourrissent dans l’Orient. La pulpe ou la chair des dattes, cuite dans l’hydromel, et passée par le tamis, est la base de l’électuaire diaphénic, dont la vertu purgative dépend de la scammonée et du turbith : sa dose est jusqu’à une once en lavement , plus communément qu’en potion. Daucus de Candie , voyez Carotte sauvage. Décoction ( Decoctio ) se fait, ou pour dissoudre les substances actives et utiles des mixtes dans une liqueur ap- propriée , ou pour cuire et ramollir les mixtes , ensorte qu’on en puisse tirer les pulpes. Pour procéder par ordre , lorsqu’il faut faire une décoction de plusieurs médicamens , on commence par les plus solides , tels que sont les bois ; après on met les racines et les écorces , ensuite les fruits , après eux les herbes , les baies et les semences ; les fleurs sont réservées pour la fin. On râpe , on écrase, ou on in- cise bien menu les bois , les racines et les écorces , on fend les fruits , on incise les herbes , on brise les baies et les semences , et on met les fleurs telles quelles sont. Cette règle néanmoins n’est pas si générale , qu’elle n’ait ses ex- ceptions 5 car un bois de substance spongieuse demande moins de cuite qu’une racine bien compacte 5 l’orge entière souffre autant de cuite que les bois; d’ailleurs les bois et les ra- cines aromatiques ne peuvent pas souffrir une longue coc- tion , sans que les meilleures parties se dissipent ; les écorces , les fruits et les semences aromatiques ne demandent qu’une simple infusion ; la racine do réglisse se met après les herbes, les capillaires en même temps que la réglisse , ou immédia- tement après ; les semences froides en même temps que les fleurs ; la fleur de nénuphar souffre presqu’autant de cuite que les herbes. Décoction blanche de Sydenham. On calcine de la corne de cerf en blancheur , on la pulvérise, et on en mêle deux DEC onces avec autant de mie de pain blanc ; on met bouillir le mélange dans trente-six onces d’eau , à la diminution du tiers ; on coule la décoction , et on y dissout du sucre fin à la quantité qu’il lui faut pour lui donner un goût agréable , il n’y est pas nécessaire : on pourroit , en place de sucre, employer du sirop de grande consolide; il seroit plus con- venable dans les maladies dans lesquelles on donne cette décoction , qui est en usage en Angleterre. Elle est propre pour la dyssenterie , la diarrhée , le ténesme , le crachement de sang , et la toux sèche. Il faut en user dans son boire ordinaire. Décoction détersive pour les lavemens. Orge entière , son maigre, feuilles d’aigremoine , de renouée , de bouillon blanc et de plantain , de chaque demie poignée ; roses , deux pincées , semence de lin , deux dragmes. Mettre bouillir ensemble dans trois chopines d’eau tous les ingrédiens con- fusément , jusqu’à ce qu’ils soient cuits; on coule la dé- coction avec expression pour s’en servir. Elle est propre pour arrêter le cours de ventre. Nota. On fiait quelquefois des décoctions détersives dans du lait, quelquefois dans du bouillon d’une tête de mouton cuite avec sa peau , et quelquefois dans du bouillon de tripes. Décoction émolliente pour les lavemens . Feuilles de mauve,' guimauve , pariétaire , violier de mars , mercuriale , seneçon , de chaque une poignée; fleurs de camomille et de mélilot , de chaque demie poignée; inciser les herbes, les mettre bouillir avec les fleurs dans six livres d’eau jusqu’à la con- somption du tiers , retirer la décoction de dessus le feu ; et quand elle est presque réfroidie , la couler. Elle amollit les humeurs , et les dispose à l’évacuation. Nota. Si on veut que la décoction soit plus rafraîchis- sante, on y ajoute de la chicorée, du concombre, de la laitue , et du pourpier. Décoction pectorale ou stornachale. Orge mondé demie once , jujubes et sebestes , de chaque une douzaine , raisins mondés de leurs pépins six dragmes , figues bien nourries, et dattes sans noyau, de chaque demie douzaine, feuilles de scabieuse et de pulmonaire , de chaque une poignée , hyssope , polytric , et fleurs de pas-d’âne , de chaque une pincée , réglisse deux gros ; faire la décoction du tout dans trois chopines d’eau de fontaine réduite en bouillant sur un feu clair au deux tiers , suivant la manière ci-après. On fait bouillir un bon quart d’heure l’orge mondé dans l’eau, puis on y ajouttc les dattes , les raisins , les jujubes et les 6ebestes incisés. On fait bouillir ces lruits avec l’orge pen- i66 D E N dant un nouveau quart d’heure , puis on y ajoute la scabieuse i la pulmonaire" et l’hyssope incisées 5 on les y fait bouillir un nouveau quart d’heure , après quoi on y ajoute la réglisse raclée et bien écrasée, le polytric et le pas-d’àne ; et après leur avoir donné un petit bouillon , on ôte la décoction du feu , et on la coule , lorsqu’elle est à demie réfroidie. Dénominations usitées en médecine , expliquées . Lors- qu’ on trouve dans quelque recette les cinq racines apéri- tives ordonnées, il faut prendre celle d’ache , d’asperge, de bruscus , ou petit houx, de fenouil et de persil. Plusieurs autres racines sont aussi apéritives , et aussi en usage que celles-là , comme celles de gramen ou chiendent , d’arrête- bœuf, d 'eringium ou chardon roland , de fougère mâle, de fraisier, de guimauve; mais il a plu aux anciens de fixer ainsi ce nombre de cinq racines apéritives. Les cinq capillaires sont l’ adiantum blanc appelé capil- laire de Montpellier , l’ adiantum commun ou noir, le cé- térac , le polytric , et le salvia vïta , ou ruta muraria. On y ajoute une sixième espèce , qui est le lingua cervina , appelée ordinairement scolopendre. Les herbes émollientes communes sont la bête ou poirée , là branc - ursine , la guimauve , la mauve , la mercuriale , la pariétaire , l’arroche , le seneçon , le violier de mars , et le lys. Les quatre fleurs carminatives , ou propres pour chasser les vents, sont celles d’aneth , de camomille , de matricaire , et de mélilot. Les trois fleurs cordiales, sont celles de bourrache, de buglose et de violette. Les quatre grandes semences chaudes sont celles d’anis , de carvi , de cumin , de fenouil. , Les quatre petites semences chaudes sont celles d’ache , d’ammi , de daucus , de persil. Les quatre grandes semences froides sont celles de citrouille , de concombre , de courge et de melon. Les quatre petites semences froides sont celles de chicorée , de laitue, d’endive et pourpier. Les cinq fragmens précieux sont la cornaline , l’émeraude, le grenat , l’hyacinthe et le saphir. Les eaux céphaliques qui fortifient le cerveau sont celles de basilic, de jasmin , de mélisse , de romarin, de sariette , de sauge, -de fleurs de bétoine , de calament , de marjolaine, d’œillet, d’orange, de pivoine , de primevère, de roses, d® etœchas. D E N 167 Les eaux ophthalmiques qui remédient aux maux des yeux sont celles de chélidoine , de morelle, de mouron àEeur rouge, de fenouil , de plantain , d’euphraise , de rue , de verveine , de fleurs de bluets , de chicorée sauvage , de roses. Les quatre eaux anti-pleurétiques sont celles de chardon béni , de coquelicot , de pissenlit , et de scabieuse. O11 y pour- roit joindre celles de bourrache , de buglose , de grateron; au défaut de l’eau de ces trois dernières plantes , leur jus pris à la quantité d’un verre , fait suer , et guérit la pleurésie 5 ce qui a été éprouvé plusieurs fois avec succès. I.es eaux pectorales qui fortifient la poitrine sont celles de bourrache , de buglose , de coquelicot , de capillaire , d’hys- sope , de marrube blanc , de scabieuse , de tussilage , de violettes. Les quatre eaux cordiales sont celles de buglose , de chi- corée , d’endive et de scabieuse. On pourroit y joindre plu- sieurs autres eaux de la même vertu , comme celles d’alléluia , de cerises noires, de chardon béni, de mélisse , de fnorsus diaboli , d’oseille , de scorsonère , de souci , d "'ulmaria. Les eaux alexitères qui résistent aux venins et à la peste , sont celles d’angélique , de basilic, de citron, de genièvre, de lierre , de noix vertes , de gentiane , d’orange , de rue , da scordiurn , de scorsonère, de tormentille ; elles sont aussi cordiales. Les eaux stomachiques qui fortifient l’estomac sont celles de balaustes récentes , de menthe, de roses rouges. Les eaux hépatiques qui fortifient le foie sont celles d’aigre- moine , de capillaires , de chicorée , de fumeterre, de pourpier, de laceron , de roses blanches. Les eaux spléniques qui fortifient la rate , sont celles de cuscute , de muguet , d’ hcmionitis , de pommes de rei- nette , de scolopendre , de tamaris , de thym , de fleurs de genêt , de houblon. Les eaux néphrétiques qui fortifient les reins, et chassent par les urines les humeurs et phlegmes qui causent les obs- tructions et la gravelle , sont celles d’alkékenge , d’arrête- bœuf , de chèvre-feuille , de concombre , de gousses de fèves , de mauve , de melon , de raifort , de valériane. L’eau d 'ulmana provoque la sueur , et celle de pourpier tue les vers. Les trois huiles stomachiques sont celles d’absinthe, de coing et de mastic. O11 en trouveroit d’autres qui auroient encore plus de vertu pour fortifier l’estomac , comme celle de girofle , de laurier , de macis , de muscade. i68 D r G Les trois ongaens chauds, sont ceux d’agrippa , d’althæa ^t le nprv;aL Les. quatrps onguens froids , sont P album rhasis , le cérat de Gallien , le populeum , et l’onguent rosat. Les quatre onguens ordinaires aux chirurgiens, sont le basilieuffi ,. qui digère et mûrit , le vert des apôtres qui luondifle , le doré qui incarne , et le blanc qui cicatrise. Le? quatre farines , sont celles de fèves, de lupins, d’orge £t,dîorpbe. On y joint souvent celles de fénugrec , de fro- ment , de lentilles et de lin. On ordonne plusieurs fruits au nombre qu’on désigne par JV, ou par paire , désignés par. Lorsqu’on trouve divers médicamens décrits dans une même recette , et qu’après quelques-uns On trouve le mot de ana , ou â d , il faut entendre de chacun la quantité ordonnée. Par s a ou eæ a.rte , il faut entendre , suivant les règles de l’art. Par q s il faut entendre , quantum satis , c’est-à-dire, autant qu’il en faut. Diçtame de chete, ou Dictamne ( Origanum creticum , latifolium , tomentosurn , s eu dictamnus creticus , Tourn. 199. Origanum creticum , Linn. 8e3. ) Quoique cette plante ne croisse pas naturellement en France , elle est commune dans les jardins , elle est cordiale et emménagogue. Ses feuilles et ses bouquets de fleurs sont en usage pour les maladies du cerveau et des nerfs , pour celles de la matrice ; car elle pousse les mois, les vidanges, et facilite l’accou- cheniént laborieux , au rapport d’Hippocrate et de Pline qui croient qu’elle fait sortir le fœtus mort. Bauhin rapporte une observation de cette nature. Quelques-uns l’emploient dans les fièvres. Les sommités fleuries échauffent et réA'eillent les forces vitales et musculaires 5 elles sont indiquées dans lesmaladies de faiblesses occasionnées par les humeurs séreuses , et particu- lièrement dans les maladies soporeuses et l’asthme humide , et sur la fin du rhume catharral. On donne cette plante en poudre depuis un demi-dragme jusqu’à une , et en infu- sion dans le vin blanc , depuis deux dragmes jusqu’à demi- once. On en donne aussi la teinture à la manière du thé. J Le dictame entre dans la thériaque d’Andromaque le père, et dans celle qui est réformée, dans le mithridat , l’orviétan, le diascordium , dans l’opiat de Salomon, dans le sirop d’armoise de Rhasis, dans la poudre diaprassii de Nicolas d’Alexandrie, dans la confection d’hyacinthe , et dans la poudre de l’électuaire de safran de mars de Bauderon. Digitale ( Digitalis purpurea , Tourn. i65, Linn. 866.) D O R 16? 0;tte plante bisannuelle qui croît snr le* montagne* et dan* le* lieux expo *4* au mord , «Vit jra* en ce pays iVun usage si fanâlier qu’en Angleterre : Ray rapporte o- ronicum panialianches , Linn. j Cette plante qui croît sur les endroits élevés est de peu d'usage dans la pharmacie; il n’est pas même prudent de s’en serrir intérieurement , car les chiens et les autres bêtes a quatre pieds n’en mangent point sans danger : cependant Ouvrier a osé en faire l’expé- rience sur lui-même; et on peut , apres le témoignage de ce philosophe, en user hardiment : il s’en servoit avec succe* dans l’épilepsie et le vertige , la mêlant avec le gui , la gen- tiane et astrantia. Quelques-uns , apres Malhiole , la cr vient I Vjo D O R propre aux morsures du scorpion , à cause de la figure do sa racine ; elle entre même dans la composition de quelques remèdes alexitères 5 et Ray assure que les gens de la cam- pagne s’en servent pour les vertiges. On prétend que les danseurs de corde mangent souvent de la racine de doronic pour fortifier leur cerveau , et se garantir du vertige. La racine de cette plante est employée dans la poudre de l’électuaire diambra de Mésué , dans celle diamargariti frigidi , dans celle diamoschi dulcis de Mésué , dans l’électuaire de gemmis du même, dans le philonium persicum , et dans la poudre de l’électuaire laetificans de Rhasig. OoKONic d’Allemagne , ou Arnica ( JDoronicum , planta- gims folio alterno , Tourn. 488. Arnica montana , Linn. ) Cette plante est au nombre des vulnéraires apéritives , d’a- près Cartheuser , qui paroit en faire un grand cas dans les chutes et dans les contre-coups , lorsqu’il y a lieu de soup- çonner du sa^ig extravasé et épanché intérieurement. Il pré- tend que l’infusion de cette plante , et sur-tout des fleurs qui ont plus de vertus que les feuilles, est capable de diviser l’humeur épanchée , de la dissoudre , et de la faire sortir soit par les urines , soit par une sueur abondante. Il ajoute même que , dans le cas où le sang seroit extravasé et reporté clans l’estomac , il sortiroit par le vomissement ; et dans le cas où le sang seroit répandu dans les intestins , il sortiroit par le fondement; enfin, qu’il pourroit sortir même parla partie blessée, si elle étoit ouverte. Cette vertu , quelque merveilleuse qu’elle soit , n’est pas la seule; V arnica , selon le même auteur, est encore très- salutaire dans un grand nombre d’autres maladies, dans la gravelle , la néphrétique , la douleur de côté opiniâtre , la goulte., la paralysie , l’hydropisie dans son principe , la ca- chexie , les fièvres quartes opiniâtres , les épanchemens qui ne cèdent point aux remèdes ordinaires , les obstructions de la matrice, de la rate et des autres viscères, et même dans l’asthme , etc. Il est bon d’ajouter que l’auteur recommande fort au malade , au cas que ses forces le lui permettent , de mar- cher dans sa chambre , et de ne pas rester au lit lorsqu’il a. pris le remède à dose entière , parce que les douleurs qui ordinairement surviennent, sont moins vives en mar- chant qu’en restant couché. Toute la plante est d’usage, la racine , les feuilles et la fleur ; mais la fleur a plus d’activité et de principe rési- D O U 171 neux , ce sont ses termes. Une once de fleurs donne un gros et demi d’extrait résineux , et deux gros et un scru- pule d’extrait gommeux ; tandis qu’égale quantité de feuilles ne fournit qu’un gros et douze grains d’extrait résineux, et deux gros et demi d’extrait gommeux. L’herbe et les fleurs se donnent à la dose d’une ou deux pincées en infusion ou en décoction , mais préférablement en infusion dans l’eau bouillante. Sitôt que ce remède est pris , les malades sentent de grandes douleurs dans la partie malade , et sur-tout dans la région de l’estomac , avec une forte envie de vomir , des tranchées dans le ventre si vives , que les malades' qui ne sont pas avertis de cet effet croient leur dernière heure venue : enfin tout se cal me par une grande évacuation d’urines, de sueurs, ou même un vomissement et une évacuation par le bas. Voilà ce qu’il y a d’essentiel sur l’usage de l’ arnica dans le traité de Cartheuser. Nous croyons cependant qu’il faut rabattre beaucoup de cet éloge , et sur - tout de la dose du remède : puisqu’il abonde en principes actifs, qu’il ex- cite des vomissemens , des tranchées, une grande agitation dans toute la machine, on doit en user avec prudence et commencer par une dose plus légère. Une plante sèche , sur-tout une plante aromatique âcre et chaude, doij se don- ner à petite dose , comme à celle de dix ou douze grains d’abord', en augmentant peu à peu. Les Allemands en gé- néral dosent un pieu trop les remèdes , et sur-tout les pur- gatifs, On en donne dans les pertes de sang auxquelles les femmes sont sujettes , et véritablement la plupart de ces perles viennent d’engorgement des viscères 5 la circulation est interceptée , suspendue, ralentie; les vaisseauxdeviennent variqueux : et à quoi aboutiroient les remèdes astringens ? à augmenter l’engorgement , le resserrement , et par con- séquent à augmenter l’iiémorragie ou procurer un squirrhe , un dépôt, et bientôt un abscès , un ulcère, etc. Double-feuille ( Ophris ovata , Linn. i34o. ) On trouve cette pjlante dans les bois humides : elle est vulnéraire , dé- tersive , les gens de la campagne l’estiment pour les vieilles plaies et les ulcères. Ils font infuser toute la plante, racine et feuilles dans l’huile d’olive, et s’en servent ensuite comme d’un baume : quelques-uns la pi lent sans tant de façons, et l’appliquent dessus le mal. Douce-Amère, ou Morelle rampante ( Dulca mara , sert Solarium scandens , Linn. 264* ) Espèce de morelle qui pousse des sarmens longs ordinairement de deux ou trois pieds. 172 EAU Elle est chaude , diurétique , anodine , fébrifuge , pulmo- nique , et tue les vers. Ses feuilles et ses baies sont des- siccatives , digestives, déterfiives , résolutives, propres pour les obstructions du foie , pour les hernies , pour ceux qui sont tombés de haut , pour dissoudre le sang caillé , étant prises en décoction, ou autrement. Ou l’emploie en forme de cataplasme sur la tumeur des mamelles causée par la coagulation du lait : le suc efface les taches du visage. Cette plante purge quelquefois violemment par les selles , et par les urines qu’elle rend noires. E Eaux distillées. Comme la distillation des eaux est né- cessaire dans la pharmacie ordinaire , il ne sera question que de celles qui en dépendent. La distillation est une raréfaction et une exaltation des parties humides , et les plus essentielles des mixtes , réduites par le feu en vapeurs , lesquelles étant montées au chapi- teau dè la cucurbite , et y trouvant du rafraîchissement, se condensent en goutte qui descendent dans le récipient. On fait les distillations , afin de séparer les substances les plus pures des mixtes , et pour les conserver sans qu’elles se corrompent. On divise les eaux distillées en simples et en composées 5 les simples sont celles qu’on tire de la plante sans addi- tion , comme l’eau de plantain , l’eau de roses , l’eau d’o- seille. Les composées sont celles où il entre plusieurs es- pèces d’ingrédiens , comme l’eau alexipharmaque , l’eau de mélisse magistrale, l’eau vulnéraire ou d’arquebusade et autres. On doit autant qu’on peut, employer les vaisseaux de verre ou de terre pour la distillation des eaux; mais quand ces vaisseaux ne sont pas assez grands pour beaucoup de matière qu’on veut distiller à-la-fois , il faut se servir de vaisseaux de cuivre, étamés en dedans. Il y a deux sortes de distillations, une qui se fait per ascensum , et l’autre per decensum. La première est la plus ordinaire , quand on échauffe la matière par dessous. La seconde , est quand on met le feu sur la matière qu’on veut échauffer ; alors la vapeur qui en sort ne pouvant point s’élever , se précipite au fond du vaisseau. EAU 173 Comme les mixtes, dont on lire les eaux, sont de dif- férentes substances , les unes volatiles , et les autres fixes , les unes aqueuses ou plilegmatiques, les autres sèches et salines, il faut se servir de moyens différens pour enlever par la distillation autant qu’il se peut de leurs parties es- sentielles. Les eaux distillées peuvent être gardées plusieurs années sans qu’elles se corrompent , parce qu’on en a séparé par la distillation les substances fermentables qui pourroient les faire gâter; mais on doit les renouveller toutes les années, parce que la vertu qu’elles ont tirée de la plante , se détruit beaucoup dans l’hiver. Eau Alexipharmaque , c’est-à-dire, qui résiste au venin, en fortifiant la nature. Ecraser dans un mortier le mieux qu’il se pourra , deux onces de noix avec leurs écorces dans le temps qu’elles sont bien tendres , comme au mois de juin ( prairial) ; choisir les herbes de chardon béni, de mélisse, de rue, de scabieuse , e t de scordium , de chaque aussi deux onces , dans leur plus grande vigueur ; les in- ciser , et les piler jusqu’à ce qu’elles soient bien en pâte. On les mcle avec les noix , et l’on met le mélange dans une cucurbite de verre ou de grès , on l’humecte avec ce qu’il faut de bon vin blanc , on couvre la cucurbite avec son chapiteau ; on laisse la matière en digestion pendant vingt-quatre heures, puis on fait la distillation au bain-marie , et on garde l’eau dans une bouteille bien bouchée. Elle est propre pour résister au venin, à la malignité des humeurs , pour préserver de la corruption , pour chasser par la trans- piration. La dose est depuis une once jusqu’à quatre. Eau alumineuse de Liébaut. Suc de plantain, de pour- pier et de verjus , de chacun douze onces : y mêler douze blancs d’œufs , et douze onces d’alun de roche pulvérisé ; mettre le mélange dans un alambic de verre, et en faire distiller l’humidité au feu de sable. Cette eau est fort propre pour nettoyer les plaies et les ulcères; comme il ne monte que le phlegme de l’alun ( sulfate alumineux ) ; par cette distillation , si on veut rendre l’eau plus forte , on y dis- sout deux dragmes d’alun. Eau anti-néphrétique. Deux livres de pariétaire cueillie a une vieille muraille , et une livre d’oignons blancs , hacher le tout ensemble , le mettre dans du vin blanc , le laisser en digestion dix ou douze heures , puis faire distiller le tout. Prendre trois matins de suite demi verre de cette eau à jeun , puis en prendre aussi une lois chaque mois à jeun i74 eau dans le déclin de la lune. User ordinairement de bouillon* rafraîchissans , et s’abstenir de manger trop salé. Eau à? absinthe. D’une bonne quantité d’absinthe vul- gaire verte , récemment cueillie pendant qu’elle est dans sa plus grande vigueur , en prendre les feuilles qu’on coupe, et qu’on écrasé bien dans un mortier; on en emplit environ la moitié d’une grande cucurbite de cuivre étamée en dedans , on fait cependant une forte décoction d’autre absinthe ; on la coule toute bouillante , et l’on en verse sur l’absinthe pilée , ou bien de l’eau distillée de la même plante de l’an- née précédente , ce qu’il en faut pour la bien humecter , de- peur qu’elle ne s’attache au fond du vaisseau : on bouche exactement la cucurbite , et on laisse la matière en diges- tion deux jours , après lesquels on débouche le vaisseau , on le place dans un fourneau, on adapte dessus la tête de mort avec son réfrigèrent , on y joint un récipient ; on lutte les jointures , et par un feu modéré on fait distiller environ la moitié de la liqueur; on laisse alors réfroidir les vaisseaux, on les sépare, on exprime ce qui est demeuré dans la cucurbite , et l’on y met distiller le suc comme au- paravant , jusqu’à ce qu’il n’en reste que deux ou trois livres , et on garde l’eau distillée dans des bouteilles bien bouchées. Elle est propre pour inciser, atténuer la pituite , forti- fier l’estomac, exciter l’appétit, aider à la digestion, pro- voquer les mois, abbatre les vapeurs, et tuer les vers. La dose est depuis demi-once jusqu’à quatre onces. On peut faire sécher le marc exprimé , et le brûler avec beaucoup d’autre absinthe. On met tremper les cendres dans de l’eau chaude, pour en faire une lessive, laquelle étant bien filtrée , on en fait évaporer l’humidité dans une ter- rine de grès , ou dans un vaisseau de verre au feu de sable ; il reste un sel qu’on garde dans une bouteille bien bouchée , c’est le sel d’absinthe. Il est fort apéritif, propre pour lever les obstructions du foie, de la rate, du mésentère, pour exciter l’urine , pour la jaunisse , l’hydropisie , les mois retenus. La dose est depuis six grains jusqu’à demi-dragme , délayé dans de l’eau d’absinthe. On peut clarifier la liqueur demeurée au fond de la cu- curbite après la distillation, et en faire évaporer l’humi- dité jusqu’à consistance de miel , ce sera l’extrait d’absinthe, qui est apéritif, et propre pour les maladies hystériques. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragme , dé- layée dans sa propre eau, ou pris en bol. EAU i75 On peut faire encore une eau d’absinthe plus spiritueuse , en errosant ou humectant l’absinthe pilée avec du vin blanc , et la mettant distiller au bain-marie ou au bain de vapeur. Nota. Par les mêmes méthodes on tire les eaux, les es- sences, les extraits, et les sels de toutes les plantes odo- rantes suivantes : l’ache , l’armoise, l’auronne , le basilic, la bétoine , la camomille , le coq de jardin , le cerfeuil , le calament,le fenouil, le genièvre, l’hyssope, le laurier, la lavande, le marrube , la matricaire , le rnélilot , l’ori- gan, le persil, le pouliot , le romarin, la sabine, la sar- riette, le serpolet, la mélisse, la menthe, la marjolaine, la rue, la tanaisie , la sauge, le scordiurn , l’yèble. Eau de baies de genièvre. On pile bien dans un mor- tier quatre livres de baies de genièvre des plus grosses , mûres , nouvelles , ou cueillies dans l’année ; et on les met dans une grande cucurbite de cuivre, on verse dessus six pintes d’eau chaude , on place le vaisseau dans un four- neau , on y adapte sa tête de mort étamée en dedans avec son réfrigèrent et son récipient, on lutte les jointures, et on laisse la matière en digestion pendant trois jours : on la fait ensuite distiller par un feu de charbon assez fort ; il sort dans le récipient , de l’eau spiritueuse , et un peu d’huile qui nagera dessus. Quand le récipient est plein, on le re- tire , et on sépare , par le moyen d’un petit coton , l’huile étherée (huile volatile ) , qui nàge dessus ; on la garde dans une bouteille bien bouchée. Elle est propre pour fortifier le cerveau et l’estomac , pour atténuer la pituite grossière , pour la pierre , exciter l’urine, pour la douleur néphrétique , la colique venteuse, tuer les vers, résister à la corruption, et le scorbut. La dose est depuis une goutte jusqu’à six. L’eau a les mêmes vertus, i Sa dose est depuis une once jusqu’à six. O11 peut mettre à la presse ce qui est demeuré dans la cucurbite; et ayant passé la liqueur exprimée au travers d’un blanchet , on en fait évaporer l’humidité à petit feu , jusqu’à consistance de miel épais ; c’est l’extrait (extractif ) de genièvre, que quelques-uns appellent theriaca germa- norum. Il est propre pour fortifier l’estomac , exciter l’urine et les mois , pour abattre les vapeurs , et résister au venin. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragme. On peut encore faire une eau spiritueuse de genièvre , en humectant les baies concassées , avec du vin blanc , ou avec de l’eau-de-vie , et mettant distiller la matière au bain- s 76 'EAU marie, ou au bain des vapeurs 5 mais alors on ne retire point d’huile séparée , parce qu’elle aura été rectifiée et dissoute par l’esprit-de-vin ( alcohol. ) Nota. On peut distiller de la même manière tous les mixtes secs , odorans , comme baies , semences et bois. On fait aussi un ratafia de baies de genièvre dont on parlera. Eau, de bluets , ophthalmique , dite casse - lunettes . Prendre trois livres de fleurs de cyanus , qu’on appelle bluets , ou barbeaux , récemment cueillies en leur vigueur, les écra- ser avec leurs calices dans un mortier de marbre , avec ce qu’il faut d’eau de neige pour les bien humecter , les mettre dans une cucurbite de verre ou de grès ; et y ayant adapté un chapiteau et un récipient , laisser digérer la matière par une chaleur lente au bainonarie pendant un jour, puis en faire distiller l’humidité , on expose quelques jours au soleil l’eau distillée dans une bouteille débouchée, puis on la garde. Elle est propre pour les inflammations et pour les autres maladies des yeux 5 elle les rafraîchit, et elle en raffer- mit les fibres. On s’en sert pour les vieillards , et on l’ap- pelle eau de casse-lunettes , parce qu’en éclaircissant la vue , elle empêche qu’on 11’ait besoin de lunettes: il en faut faire souvent tomber quelques gouttes dans les yeux. Eau de canelle. Choisir demie livre de bonne canelle bien piquante , la concasser ; et la mettre dans une cucurbite de verre ou de grès , verser dessus trois chopines de bon vin blanc 5 adapter un chapiteau à la cucurbite avec son récipient, lutter exactement les jointures avec de la vessie mouillée , laisser la matière en digestion pendant deux jours , placer ensuite la cucurbite au bain - marie , et faire dis- tiller toute l’humidité ; 011 a une eau blanche qu’on garde dans une bouteille bien bouchée. Elle est bonne pour fortifier le cœur , l’estomac et le cerveau ; elle chasse et dissipe les vents, elle aide à la digestion , elle se prend depuis unedragme jusqu’à une once. Eau de fraises. Bien écraser dans un mortier de marbre , et les mettre dans une grande cucurbite de verre, qu’on place au bain-marie , quatre ou cinq livres de fraises mûres , y adapter un chapiteau et un récipient, luter les jointures , et , par un feu assez fort , faire distiller ce qu’on peut de l’humidité du fruit , et c’est l’eau de fraises. Elle est bonne pour fortifier le cerveau , le cœur, pour purifier le sang. La dose est depuis une once jusqu’à trois. On fait de l’eau de fraises par plusieurs autres méthodes; les EAU 177 les uns laissent fermenter le fruit écrasé pendant trois ou quatre jours, afin que ses principes s’exalent avant la dis- tillation. Les autres humectent leurs fraises écrasées avec du vin blanc , pour rendre i’eau plus spiritueuse et plus apé- ritive. Les autres les humectent avec du lait d’ànesse , pour rendre l’eau plus propre à l’embellissement de la peau. Nota. On peut tirer les eaux de tous les autres fruits succulens , en la manière de l’eau de fraises ; savoir d’a- bricots , de baies de sureau , de cerises , de berberis , de citrons, de citrouilles , de coings, de concombres, de cro- nouilles , de courge , de melons , de mures , de baies de morelle , de baies d’yèble, de nèfles , d’oranges , de pommes , de prunes , de pêches , de sorbes. Eau de frai de grenouilles . O11 ramasse au printemps , vers le mois de mars , ( ventôse ) , la quantité qu’on veut de frai de grenouilles bien pur , qui soit assez condensé ou épais, et qui ait peu d’odeur; on en fait distiller l’humi- dité au bain-marie, en la manière ordinaire, et on expose l’eau distillée au soleil pendant sept ou huit jours , puis on bouche la bouteille. Crollius décrit une autre manière de distiller l’eau de frai de grenouilles sans feu. On remplit un ou plusieurs sacs de toile de frai de grenouilles bien conditionné, comme devant , on les suspend , les attachant à quelque poteau , on les y laisse longtemps, et l’on y reçoit la liqueur claire qui en découle, jusqu’à ce qu’on en ait assez; on met cette liqueur dans des bouteilles de verre , et on l’expose au soleil , elle s’y purifie , et il s’y fait un sédiment mucilagineux i on sépare l’eau claire par inclinaison, jetant le sédiment, et on la remet au soleil pour la faire encore purifier; on con- tinue de même jusqu’à ce qu’elle soit claire comme de i’eau commune , alors on la garde ; mais elle ne se conserve pas si longtemps que celle qui est distillée par le feu ; à la vérité elle doit être meilleure pour le rafraîchissement et pour l’embellissement de la peau. L’eau de frai de grenouilles est fort rafraîchissante , con- densante , propre pour les hémorrhagies y pour calmer la douleur de la goutte , les cancers , les érésipèles , et les autres rougeurs de la peau. On l’applique extérieurement avec des linges, on s’en,sert aussi pour décrasser le visage. Nota. On distille , comme le frai de grenouilles, le Lit, la cervelle humaine , le sang, le miel , la manne , la fiente de vache au mois de mai , ( floréal ) , dont l’eau est appe- 12 178 EAU l«ée de milUijlauTS , l’urine, l’eau de pluie, la rosée de mai, ( floréal ). Eau de gentiane composée. On coupe par petits mor- ceaux une livre et demie de racine de gentiane bien choisie, et on la met dans une cucprbite de vers ou de grès , avec cinq onces et demie de feuilles et fleurs de petite centaurée écrasée , on verse dessus douze livres d’excellent vin blanc , on bouche bien le vaisseau , et on le place dans du fumier chaud , ou au bain-marie tiède , pour y laisser la matière en digestion pendant huit jours ; ensuite on débouche la cucurbite , on adapte dessus un chapiteau de verre avec Son récipient; et ayant lutté exactement les jointures, on fait distiller la liqueur au feu de sable , et on garde l’eau distillée dans une bouteille bien bouchée. Elle est fébrifuge , propre pour résister au venin , pour purifier le sang. La dose est depuis demie once jusqu’à trois onces. Eau de la Reine d’ Hongrie simple. Des fleurs de romarin nouvellement cueillies en leur vigueur, on en remplit la moitié d’une cucurbite de verre , on verse dessus de l’esprit- de-vin jusqu’à ce qu’il surpasse de deux doigts les fleurs , on couvre la cucurbite de son chapiteau , et on laisse la matière en digestion pendant trois jours; ensuite y ayant adapté un récipient, et lutté exactement les jointures, on fait la distillation au feu de sable, vet on garde l’eau dis- tillée dans une bouteille bien bouchée pour le besoin. Elle est bonne pour la paralysie, apoplexie , léthargie , palpitations, maux Je cœur et d’estomacs. La dose est depuis une dragme jusqu’à trois. O11 s’en sert aussi exté- rieurement pour le mal de dents , la brûlure , humeurs froides , contusions , pour fortifier et raffermir les membres débilités, pour les vapeurs , étant mises au nez , aux tempes , aux poignets, et pour la gangrène. Nota. On mêle avec les fleurs , des feuilles de romarin pilées et écrasées, si on veut rendre l’eau plus forte. Il ne faut pas pousser le feu trop fort dans cette distillation , de peur que l’eau, qui est tout esprit, ne sorte par les join- tures, et que les fleurs ne s’attachent au fond de la cucur- bite , et ne donnent à l’eau une odeur d’einpyreume. Quand on a fait distiller environ les deux tiers de la liqueur, il est à propos de faire cesser le feu , de laisser réfroidirles vaisseaux, de les séparer, de mettre à la presse ce qui est demeuré dans la cucurbite , pour en tirer la liqueur, qu’on remet distiller seule, comme devant. Cette dernière- EAU i 79 eau, qui contient les parties les plus phlegmatiques , n’a pas tant de force que la première; mais elle ne laisse pas d’avoir beaucoup de vertu. Eau de limaçons. Ün lave des limaçons vivans avec leurs coquilles , puis on les écrase dans un mortier de marbre ; on les rnet dans une grande cucurbite de verre , qu’on place au bain-marie , on verse dessus deux livres de lait d’anesse , nouvellement trait, sur trois livres de limaçons; on brouille bien le tout avec une spatule de bois; et ayant adapté sur la cucurbite son chapiteau avec son récipient , et ayant lutté les jointures, on laisse la matière en digestion pendant douze heures , puis on en fait la distillation ; on expose l’eau dis- tillée pendant plusieurs jours au soleil dans une bouteille de verre débouchée , puis on la garde. Elle est humectante , rafraîchissante , propre pour les rou- geurs de la peau , décrasser le visage , adoucir les rides du cuir; on l’emploie avec de petits linges fins. On peut aussi en donner intérieurement pour la phthisie, le crache- ment de sang , la néphrétique , les ardeurs d’urine. La dose est depuis une once jusqu’à six. Nota. Quelques-uns font distiller les limaçons écrasés sans addition d’humidité; d’autres y ajoutent du vin blanc au lieu de lait , et prétendent que l’eau qu’on en tire par la distillation étant bue et continuée , sur- tout lorsqu’on a ajou té du vin blanc , peut dissoudre la pierre de la vessie. Il y en a qui préfèrent pour cette eau les limaces rouges ou grises nues , aux limaçons à coquilles ; mais les uns ne dif- fèrent pas beaucoup des autres en vertu. Eau de mélisse composée. Six poignées de mélisse nou- vellement cueillie dans sa vigueur , pilée dans un mortier , et mêlée avec écorce sèche de citron, noix, muscade et coriandre , 'de chaque une once ; girofle et canelle , de chaque demie once , tout bien concassé ; mettre le tout dans une cucurbite de verre , dessus vingt-quatre onces de vin blanc , et six onces d’eau-de-vie , adapter le chapiteau et le réci- pient, lutter les jointures , et laisser digérer la matière pen- dant trois jours , ensuite faire distiller la liqueur par un feu de sable modère , au bain-marie , et garder l’eau distillée pour le besoin. ^ Elle est propre pour l’apoplexie , la paralysie , la léthargie , 1 épilepsie , les palpitations et les vapeurs hystériques ; elle fortifie le cerveau, le cœur et l’estomac. La dose est depuis deux dragmes jusqu’à une once. Cette eau est fort estimée , et fort en usage. -* iSo EAU Eau de noix vertes. Prendre une bonne quantité de cha- tons ou fleurs de noyers, nouvellement cueillies, quand elles sont en leur vigueur ; en piler dix livres dans un mor- tier , et les mettre dans une grande cucurbite de cuivre , faire cependant une forte décoction d’autres chatons, la cou- ler avec forte expression , et en verser environ douze livres toutes chaudes dans la cucurbite , ou autant qu’il en faut pour bien humecter les fleurs pilées ; placer le vaisseau sur un fourneau, y adapter sa tête de mort étamée en dedans , avec son réfrigèrent et un récipient ; laisser la matière en digestion pendant vingt-quatre heures ; puis ayant mis du feu dans le fourneau , faire distiller environ la moitié de la liqueur 5 laisser ensuite éteindre le feu , et les vaisseaux étant réfroidis et séparés, exprimer ce qui est demeuré dans la cucurbite ; remettre le suc exprimé seul dans l’alambic , on en fait distiller environ les trois quarts > et on mêle cette eau avec la première. On prend dix livres de noix , quand elles sont au tiers de leur grosseur ordinaire et au quinze de juin, (vers la fin de prairial), selon Fouquet ; on les écrase bien dans un mortier, on fait le reste comme en la distillation pré- cédente , et on mêle les deux eaux distillées , qu’on garde. Prendre six livres de noix entières , quand elles sont bonnes à confire, ou même en cerneaux, vers le dix de juillet, (la mi-messidor), selon Fouquet, les bien piler dans un mortier, les mettre dans la cucurbite de cuivre , verser dessus l’eau de noix des distillations précédentes , laisser le tout en digestion vingt-quatre heures , puis les faire distiller comme devant. On a l’eau de noix , qu’on expose cinq ou six jours au soleil dans des bouteilles débouchées, pour en dissiper l’humeur empireumatique , puis on bouche ces bouteilles. Cette eau est sudorifique , propre pour les fièvres ma- lignes , pour la peste , la petite vérole , la colique venteuse , les vapeurs hystériques , pour folificr l’estomac , pour l’hy- dropisie , foie échauffé , et les verrs dans le corps. La dose est depuis une once jusqu’à sept. Si après chaque distillation on veut ramasser la liqueur restée dans la cucurbite, la passer par un blanchet, et en faire évaporer l’humidité jusqu’à consistance de miel épais* puis mêler ces trois sucs épaissis ensemble, on aura un fort bon extrait de noix , qu’on garde dans un pot. Il est sudorifique, apéritif, fébrifuge; il fortifie l’esto- mac , il résiste à la malignité des humeurs. La dose est depuis EAU 181 un scrupule jusqu’à une draguie en bol, ou délayé dans sa propre eau. On peut aussi mettre sécher les marcs qui restent dans la presse, les brûler, et en tirer un sel fixe alkali par une lessive , en la manière ordinaire. Il est apéritif et propre pour lever les obstructions. La dose est depuis six grains jusqu’à un scrupule. Nota. On augmente considérablement la vertu de l’eau de noix, si , avant que de la faire prendre au malade, on y fait dissoudre un peu de l’extrait et du sel de noix ci- dessus. Eau de pétasite composée : de racines de pétasite récentes pilées , une livre et demie ; d’angélique et d’impératoire , de chaque demie livre ; prendre les racines récentes et bien nourries , les couper par morceaux et les mettre dans une grande cucurbite de cuivre étamée , verser dessus dix livres de forte bierre faite sans houblon , couvrir le vaisseau de son chapiteau et réfrigèrent , et après trois jours de diges- tion faire distiller la liqueur , verser l’eau distillée sur le marc, et la faire distiller de nouveau, réitérant les coho- bations , jusqu’à ce que l’eau ait acquis un goût de racines assez fort , alors on la garde dans des bouteilles bien bouchées. Elle est propre pour résister au venin , pour le scorbut, pour les fièvres malignes. La dose est depuis une once jusqu’à six. Eau de plantain. Prendre une ou deux hottées de grand plantain , nouvellement cueilli quand il est dans sa plus grande vigueur ; en piler dans un mortier ce qu’il faut pour en rem- plir à moitié une grande cucurbite de cuivre étamée par de- dans , tirer par expression à la manière ordinaire dix-huit ou vingt livres de suc d’autre plantain , et le verser sur le plantain pilé pour le bien humecter , ensorte qu’il ne s’at- tache pas au fond du vaisseau pendant la distillation j placer la cucurbite sur un fourneau, la couvrir de sa tête de mort etamée en dedans, et garnie de son rélrigérent qu’on rem- plit d’eau fraîche ; adapter à son bec un récipient , puis mettre un feu de charbon dans le fourneau pour faire dis- tiller l’humidité modérément vite , ensorte qu’une goutte ne tarde pas à suivre l’autre. Quand on a tiré environ la moitié de la liqueur , on laisse éteindre le feu } et les vaisseaux étant réfroidis , on exprime le marc de la plante , et on le rejette 5 on remet le suc expri- mé dans le même vaisseau , et l’on recommence la distil- lation , qu’on continue jusqu’à ce qu’il ne reste plus guères î8a EAU de liqueur ; on expose l’eau de plantain distillée quelques jours au soleil dans des bouteilles de grès ou de verre débou- chées, pour faire dissiper l’odeur d’empyreume qui vient du feu , puis on bouche les bouteilles , et on la garde pour le besoin. Elle çst détersive , astringente , rafraîchissante , propre pour arrêter les cours de ventre , les hémorrhagies , les gonor- rhées. La dose est depuis une once jusqu’à six. On s’en sert aussi extérieurement pour laver les yeux dans les oph- thalmies, pour les injections détersives et astringentes. Nota. On peut faire distiller de la même manière les eaux de toutes les plantes qui abondent en phlegme humectant et rafraîchissant; et si quelques-unes d’entr’elles ne rendent pas leur suc aisément , on en fait une forte décoction , dont on humecte les herbes pilées. Celles qu’on distille de la même manière sont, l’aigremoine , l’argentine , la bugle , la buglose , la bourrache, le bouillon blanc, la grande con- soude , l’alkékenge, la grande éclaire , la brunelle , le co- quelicot, la mandragore, l’euphraise , la grande margue- rite, la mauve, la inorelle , la millefeuille , la jusquiame, J’orpin , le nénuphar, le pied de lion, la quintefeuille , la laitue , la joubarbe , le pourpier , la sanicle , la pervenche , la renouée. Nota. Si les vaisseaux de cuivre par lesquels on fait distiller les plantes n’étoient pas étamés, ils communique- roient aux eaux une impression de vert de gris qui leur seroit fort nuisible , parce que le cuivre est un métal des plus dissolubles. L’étain ne l’est pas tant ; il ne donne rien aux eaux , à moins qu’elles ne soient chargées d’acide ; mais si l’on avoit quelque répugnance à faire passer ces eaux par un alambic de métal, on peut faire distiller les sucs des plantes seuls au feu de sable dans des cucurbites de grès ou de verre des plus grandes , garnies de leurs chapiteaux de verre. Eau de Quercetan pour la gravelle et le calcul. Sucs de poireaux , d’oignons et de raifort , de chaque deux livres ; de limons , de pariétaire , de piloselle , de chaque demie livre; piler les herbes , chacune séparément , écraser les li- mons après en avoir séparé la peau ; laisser le tout en diges- tion quelques heures , et les mettre à la presse pour en avoir les sucs; mêler ces sucs ensemble dans un grand raa- tras ; on le bouche , et on laisse digérer et fermenter la liqueur pendant cinq on six jours en un lieu chaud , ensuite on la fait distiller par un alambic de verre ou de grès au EAU i83 feu de sable, et l’on garde cette eau pour s’en servir au besoin. Qnercetan loue beaucoup cette eau pour la diminution du calcul, assurant qu’elle le brise insensiblement, qu’elle incise et dissout la matière mucilagineuse et tartareuse qui engendre la pierre tant dans les reins que dans la vessie, et qu’elle opère sans danger et sans douleur. On la donne depuis une once jusqu’à deux. On peut aussi s’en servir en injection. Eau de rose. Prendre des roses nouvellement épanouies , pâles ou blanches , des plus odorantes , cueillies peu de temps après le lever du soleil, en temps sec ; les monder de leur pédicule , les bien écraser dans un mortier de marbre, les mettre dans la cucurbite , verser dessus du suc d’autres roses semblables , tiré nouvellement par expression , pour les bien humecter , ou bien employer , en la place, du suc de i’eau de rose distillée de l’année précédente , si l’on en a; placer le vaisseau au bain-marie, ou au bain de vapeur ; le couvrir de son chapiteau garni d’un réfrigèrent ; y adapter un récipient, lutter exactement les jointures ; laisser la ma- tière en digestion pendant deux jours , puis en faire la dis- tillation par un bon feu , ayant soin de changer l’eau du réfrigèrent à mesure qu’elle s’échauffe : quand on a distille environ les deux tiers de la liqueur, on fait cesser le feu; et ayant séparé les vaisseaux, on met la matière restante à la presse pour en tirer le suc , qu’on remet distiller comme de vont, et on a une bonne eau de rose, qu’il faut exposer quelques jours au soleil dans des bouteilles débouchées , afin d’exciter son odeur, puis les boucher, et les gardef pour le besoin. Elle fortifie la poitrine , le cœur et l’estomac. La dose est depuis une once jusqu’à six. On s’en sert aussi dans les collyres pour les maladies des yeux , et pour les parfums. Eau de rose rouge. Si à la place des roses pfiles ou blanches on employé les roses pourprées dans la distillation précé- dente , l’eau qu’on en tire est astringente , et propre pour arrêter le cours de ventre, le crachement de sang, pour les injections détersives; elle est même meilleure que la. précédente pour les coliques, mais elle n’a presque point d’odeur. Au reste c’est l’eau de rose la plus convenable pour les maladies dans lesquelles on emploie ordinairement ce re- mède , et l’on en reçoit de meilleurs effets ; car selon Le- nteri , l’eau de rose bien odorante qu’on emploie par-tout tomme la meilleure , est laxative , quoiqu’on la donna à 1 84 EAU dessein de resserrer le ventre : il ne faut pas s’étonner de cette qualité , puisque les roses pâles sont purgatives. On peut de la même manière tirer les eaux de toutes les fleurs; mais comme un grand nombre d’entr’elles sont trop peu succulentes , pour qu’on en puisse tirer le suc , il faut les humecter avant la distillation avec une infusion forte d’autres fleurs semblables , faite tantôt dans de l’eau chaude , tantôt dans du vin blanc , selon la qualité qu’elles ont. Pour tirer facilement le suc des roses, il faut, les ayant bien pilées , les laisser fermenter quelques heures à froid , afin que leurs parties visqueuses se raréfient , et soient rendues plus coulantes , ensuite les mettre à la presse dans un linge. Si on les exprimoit dès qu’elles sont pilées, elles rendroient moins de sucs , et le linge creveroit. Eau de rose per descensuni. Il faut avoir un grand pot de terre dont l’embouchure soit large ; le couvrir d’une toile nette , et la lier d’une ficelle autour du rebord , enfoncer le linge avec la main dans le pot pour y faire une cavité , qu’on remplit de feuilles de roses ; poser sur ces roses le cul d’un plat ou d’une terrine qu’on a chauffé, lequel joigne bien avec le haut du pot; mettre dans cette terrine des cendres chaudes , et un peu de braise pour échauffer les roses , la vapeur qui s’en élève est précipitée par le cul de la terrine , et elle distille au fond du pot ; continuer le même dégré de feu , changeant les roses à mesure qu’elles sont sèches, jusqu’à ce qu’on ait assez d’eau rose. Eau de pédicules de roses. Prendre une bonne quantité de pédicules et de calices des roses qui restent après qu’on en a ôté la fleur , les piler dans un mortier , les humecter avec une forte décoction d’autres pédicules de roses , laisser le tout macérer un jour ou deux , puis faire distiller l’hu- midité en la manière accoutumée. Cette eau est détersive , astringente , propre pour les ma- ladies des yeux, pour les injections. JSfota. On distille comme les roses les fleurs de bourrache , de buglose , de coquelicot , de fèves , de jasmin, de lavande, de muguet , de nénuphar , d’orange dite denaplie , de péone nu pivoine, de primevère , d’œillets , de romarin , de sauge, de thym, de tilleul, de tussilage, de violette. Eau d ''oseille. Cueillir dans le beau- temps une bonne quantité d’oseille tendre , bien verte , et dans sa vigueur, avant qu’elle ait monté en graine , la piler et l’écraser dans un mortier de marbre , en emplir environ la moitié d’une grande vessie ou cucurbite , verser dessus beaucoup de suc EAU 18 5 d’oseille nouvellement tiré par expression , ensorte qu’il surpasse la matière ; faire distiller l’humidité par une cha- leur assez forte , ensorte que les gouttes se suivent de près : quand on en a tiré environ la moitié , laisser réfroidir les vaisseaux , mettre à la presse ce qui est resté dans la cu- curbite , laisser reposer le suc , le passer par un blanchet , ou le mettre dans une terrine , et en faire évaporer sur un feu lent , environ les deux tiers de l’humidité , trans- porter ensuite le vaisseau en un lieu frais, et l’y laisser quelques jours en repos , il s’y fait autour de petits cris- taux qui sont le sel essentiel (oxalate acidulé de potasse ) * on les sépare , et on les garde. Si on ne veut point se donner la peine de préparer le sel essentiel de l’oseille , on se contente de mettre évaporer le suc jusqu’en consistance de miel épais, c’est X! extrait d’oseille. On fait sécher le marc qu’on a tiré de la presse, on le joint avec beaucoup d’autre oseille sèche, on brûle le tout* on en lait calciner les cendres, puis en ayant fait une les- sive, on le filtre, on en fait évaporer l’humidité sur 1® feu ; il reste au fond, du sel qu’on garde, c’est le sel fixe de l’oseille. L’eau de l’oseille est estimée cordiale, rafraîchissante* propre pour les fièvres ardentes et bilieuses. La dose est depuis une once jusqu’à six. Le sel essentiel d’oseille est incisif , pénétrant , raréfiant ; il excite l’appétit , il est cordial. La dose est depuis demi scrupule jusqu’à demie dragme. L’extrait d’oseille a la vertu approchante de celle du sel essentiel, mais la dose en doit être plus grande , elle est depuis uq scrupule jusqu’à une dragme. Le sel fixe d’oseille est apéritif, pénétrant, propre pour lever les obstructions. La dose est depuis huit grains jusqu’à demie dragme. Nota. Un peut de la même manière faire la distillation , les sels et l’extrait des autres plantes non odorantes salines ; et si de leur nature elles sont trop sèches pour qu’on eu puisse tirer le suc , il faut les humecter en les pilant avec une forte décoction de la même plante. On doit distiller ces eaux assez vite , afin qu’elles puissent enlever avec elles quelque portion du sel essentiel de la plante ; car c’est dan6 ce sel que consiste toute la vertu des eaux qui n’ont point d odeur 5 par cette raison on ne doit jamais mettre distiller ces plantes au bain-marie, ni au bain de vapeur, qui n« i86 EAU pourroient faire élever qu’un plilegme pur. Mais quelque méthode et quelque précaution qu’on puisse observer dans la distillation de ces plantes , il arrive toujours que la plus grande partie de leurs principes actifs et essentiels demeurent dans le fond de la cucurbite 5 c’est pourquoi on leroit mieux de se servir du suc ou d’une forte décoction de la plante , pendant qu’elle est dans sa vigueur , que de son eau dis- tillée : mais quand on n’a plus la plante dans sa force, l’eau distillée peut être mise en usage ; et afin de la rendre plus efficace, on y dissout, lorsqu’on veut la faire prendre. , un peu de sel essentiel , ou de son extrait, ou de son sel fixe . et par ce moyen on supplée fort bien au défaut de la plante en vigueur. Nota. On distille de la même manière que l’oseille les piaules suivantes; savoir : l’alleluia , la caryophyllata , le chamaepitis , le cresson, le beccabunga , le chou, la fu- meterre , le houblon, le gremil, la petite centaurée, le lapathum acutum , la bardane, l’endive, le chamiedrys ou germandrée , l’aunée , le mouron , la moutarde , le chardon béni , la scabieuse , la pariétaire , la reine des prés , le cochlearia , la roquette, le tabac, le millepertuis , le môrsus diaboli , la scrophulaire , les oignons, la pimprenelle , la scorsonère , le pas d’àne , la primevere , la verveine , la per- sicaire , le pissenlit, la chicorée, le soucy , le raifort et autres semblables. Il faut exposer ces eaux distillées pendant quelque temps au soleil, la bouteille débouchée , afin que leur odeur eni- pyreumatique se dissipe. Eau pour les catarres. Mettre une livre et demie de sciure de gaïae dans une cucurbite de verre ou de grès, verser dessus deux livres de bierre récemment faite , et bien puri- fiée , boucher le vaisseau , et le placer sur les cendres chaudes pour y laisser la matière en digestion pendant trois jours , puis la faire distiller au bain-marie : garder l’eau distillée dans une bouteille bien bouchée. Elle est sudorifique , dessiccative , propre pour les ca- tarres, pour les rhumatismes, pour la goutte sciatique. La dose est depuis une once jusqu’à six. Nota. Si l’on dissolvoit dans cette eau distillée un dragma et demie de sel de gaïae , on la rendroit encore plus salutaire. Eau pour Les douleurs des gouttes chaudes. De la fiente de bœuf sèche , et du frai de grenouilles, de chaque une livre, les mêler ensemble , et les mettre dans une cucurbite de verre, y adapter uni chapiteau et un récipient, lutte» EAU 187 les jointures , et après quelques heures de digestion , faire distiller l’humidité au bain-marie , et garder cette eau en lieu froid. Elle est estimée bonne pour appaiser les douleurs des gouttes chaudès où il se rencontre de l’inflammation ; on en imbibe des linges qu’on applique sur les endroits douloureux. Eau vulnéraire , dite d 'arquebusade. Grande consolide, feuilles et racines 5 feuilles de petite sauge , d’armoise et de bugle , de chaque quatre poignées ; bétoine , sanicle , grande et petite marguerite , grande scrophulaire , plantain , aigremoine , verveine , absinthe et fenouil , de chaque deux poignées ; millepertuis , aristoloche longue , orpin , véronique mâle rampante , petite centaurée , millefeuille , tabac verd , piloselle , menthe , ou baume de jardin ou hyssope , de chaque une poignée ; hacher le tout cueilli le plus en vigueur qu’il se pourra , et bien l’écraser dans un mortier de marbre , le mettre dans un grand vaisseau de terre, verser dessus six pintes de vin blanc, brouiller la matière avec un bâton , boucher le vaisseau , et le placer en digestion dans le fumier de cheval , ou dans un autre lieu chaud pendant trois jours , ensuite le faire distiller par le bain-marie ou de vapeur ; et quand on a tiré environ la moitié de l’humidité , laisser refroidir les vaisseaux, les séparer , et mettre à la presse ce qui est demeuré dans la cueurbite ; remettre distiller le suc exprimé comme devant; et ayant mêlé la première et la seconde eau ensemble , la garder dans une bouteille bien bouchée pour le besoin. On l’appelle eau d’arquebusade , parce qu’elle a été employée avec succès pour les plaies d’arquebuse. Elle est bonne pour les contusions , pour les dislocations, pour résoudre les tumeurs , pour nettoyer les ulcères, pour résister à la gangrène, appliquée extérieurement; elle fait venir les chairs , elle fortifie , on s’en peut servir aussi contre les vapeurs. Si on tire le sel fixe du inarc séché et brûlé , et qu’on le fasse dissoudre dans l’eau distillée , elle en sera plus détersive et plus résolutive. Eaux préparées par coction , et par infusion. Eau bénite de Ruland. On concasse demie once de ca- nelle , on la met avec une once de safran des métaux, ( oxide d antimoine sulfuré, demi-vitreux), subtilement pulvérisé', dans un matras, on verse environ une pinte d’eau de chardon béni distillée, un bouche le vaisseau, on le place 6ur le i83 EAU sable un peu chaud , pour y laisser la matière en diges- tion deux ou trois jours, on filtre ensuite la liqueur , et on la garde. Elle fait vomir doucement, et purge par bas. La dose est depuis demie once jusqu’à deux onces. Eau contre la gangrène. Mettre dans un pot de terre vernissé quatre onces de racines d’aristoloche ronde bien concassée , et huit onces de sucre , verser dessus trois cho- |>ïnes de vin blanc, couvrir le pot, et laisser la matière en di gestion pendant six ou sept heures , puis la faire bouillir à petit feu jusqu’à consomption du tiers de l’humidité, et couler la liqueur pour s’en servir. Elle est propre pour résister à la gangrène, et pour dé- terger , et fortifier. On en applique des linges imbus , et l’on en seringue dans les plaies ; elle atténue les humeurs grossières et visqueuses. Eau de colcothar. Mettre dans une bouteille de verre double trois chopines d’eau commune avec le poids de douze grains de colcothar : remuer la bouteille bien bouchée de temps en temps , et au bout de dix ou douze heures on peut s’en servir j cependant dans une nécessité pressante on peut en user , quoique le colcothar n’ait pas infusé si long-temps dans l’eau. Lorsqu’on veut la mettre en usage , on remue bien la bouteille , on verse de cette eau dans une écuelle de terre qu’on fait chauffer tant que la main la puisse souffrir , on applique sur les maux ci-après marquées, soir et matin, une compresse pliée en sept ou huit doubles trempée dans cette eau chaude. Elle est éprouvé pour l’érésipele , les contusions , brû- lures , chute de fondement et de matrice , pourvu que les ligamens ne soient point rompus , dartres , dépôts d’humeurs sur les genoux , talons , et autres parties dont ils empêchent l’usage ; aux enfans qui ne peuvent se soutenir , auxquels on applique des compresses trempées en cette eau chaude sur les reins , sur les genoux et sur les chevilles des pieds j aux entorses , foulures et enflures des jambes , aux mains percluses, aux maux des mamelles, jambes pourries et ul- cères , nerfs foibles et engourdis , plaies même enflammées , panaris. Si les dartres et les érésipèles ne guérissent pas assez promptement , on purge le malade avec casse , tamarin, rhubarbe, etc. Eau de vie purgative. Prendre quatre onces d’eau de vie rectifiée, qui se counoit lorsqu’une goutte d’huile jettée de- EAU 189 <3ans va au fond , avec deux dragmes de jalap et autant de scammonée , le tout en poudre , qu’on met dans une phiole de verre bien bouchée, tenue dans un lieu sec pendant vingt- quatre heures. La dose est d’une ou deux cuillerées qui purgent doucement. Eau d'extinction de cailloux. Emplir une marmite de fer à sec, à deux doigts près, de gros cailloux de pierre à fusil , lavés auparavant, la couvrir d’un couvercle aussi de fer qui ne déborde point ; sur lequel on met un poids de deux ou trois livres , afin que les cailloux ne contractent point un goût de fumée ; allumer autour de cette marmite un grand feu clair, égal et de gros bois très-sec, qu’on entretiendra toujours également jusqu’à ce que les cailloux ne fassent plus de bruit sans craindre que la marmite casse, un demi quart-d’heure après cette cessation du bruit des cailloux, retirer la marmite doucement de dessus le feu, de crainte de la casser, et disperser avec des pincettes promp- tement les cailloux également dans deux ou trois terrines de terre vernissée, dans lesquelles on a mis également vingt- huit ou trente pintes d’eau de la plus légère, si la marmite contient douze pintes, observant cette proportion. Nota. Si cette eau s’échauffe , ensorte qu’on n’y puisse pas tenir les doigts sans se brûler , elle sera excellente ; si au contraire elle moins chaude , ce sera une marque que les cailloux n’étoient pas assez chauds , et sa vertu sera plus foible. L’eau étant refroidie dans les terrines qu’on aura couvertes pour empêcher la poudre ou autres ordures de la salir, on verse par simple inclinaison dans des cruches de grès, où elle se conserve mieux qu’en toute autre ma- tière, qu’on couvre simplement pour empêcher les ordures d’y entrer. Il faut prendre le matin en se levant, un verre de cette eau toute pure contenant au moins huit onces ; et si entre le lever et le diner on déjeune, il en faut prendre encore un verre avec une cinq ou sixième partie de vin , et con- tinuer à en boire selon sa soif, dans et hors les repas , et pour lors avec un peu de vin quand l’on veut. Elle est sou- veraine pour dissoudre et chasser la gravelle , ;les sables et les glaires des reins, des uretères et de la vessie. Elle ne se corrompt point, elle fortifie l’estomac, et ne fait que resserrer le bas-ventre; ce qui oblige de deux en trois jours à prendra un lavement d’eau de rivière ou autre. Il ne faut user d’aucun autre remède 5 la préparation de cette eau a lyo EAU été donnée par une personne, qui en a ressenti de trè3 - bons effets sur elle-même. Eau divine de FerntL. Mettre dans une grande phiole, ou dans un ma Iras , douze grains de sublimé corrosif ( mu- riate de mercure corrosif) en poudre , et six onces d’eau de plantain 5 placer le vaisseau sur le sable , faire dessous un petit feu pour l’échauffer insensiblement , l’augmenter peu-à-peu pour faire bouillir doucement la liqueur jusqu’à diminution de la moitié , retirer alors la phiole de dessu's le feu , laisser reposer la liqueur , la filtrer par le papier gris , et la garder pour le besoin. Elle déterge puissamment 5 on l’emploie dans les ulcères vénériens , et pour résister à la gangrène , on en lave la plaie avec de la charpie. Eau minérale artificielle de du Bé. Faire fondre à froid dans dix pintes d’eau de fontaine ou de rivière , demie once de nitre bien épuré ; on réserve cette eau pour l’usage , on connoît par expérience qu’elle produit les mêmes effets que l’eau de Sainte - Reine , laquelle n’emprunte point ses facultés d’autre minéral que du nitre sans aucun mélange de mercure ( innriate mercuriel doux), quoique quelques mé- decins aient soutenu que ce dernier minéral fût le dominant. Cette eau prise à jeun chaque matin à la quantité de trois ou quatre verres, lève les obstructions du ventre in- férieur , ouvre les abcès du mésentère , des reins , de la vessie, de la rate; les nettoie quand ils sont ouverts, et procure par ce moyen les mêmes bénéfices que l’eau de Sainte- Reine ; et afin qu’on en tire l’effet tout entier tant pour les maladies du dehors , que pour celle du dedans , on augmente la dose du nitre, er on en met demi-once sur cinq pintes d’eau qui sert pour nettoyer les galles, gratelles, dartres, ulcères, et même toutes les infections de la peau , en fomen- tant et bassinant les parties affligées avec un linge trempé dans ladite eau , dont on verra un effet salutaire. Eau ophtalmique de du Renou. Prendre douze onces de vin blanc , autant d’eau rose , deux onces de tuthie pré- parée , et une once de macis en poudre ; mettre le tout dans une bouteille de verre double bien bouchée , qu’on expose au soleil pendant trois semaines. Elle est très-efficace pour toutes rougeurs des yeux: elle dessèche leurs larmes, fortifie leurs tuniques, et dessèche les ulcères. Eau phcgédénique. Faite éteindre dans une pinte d’eau ' E A Ü 19* de rivière ou tle fontaine, quatre onces de chaux; y dis- soudre après qu’elle est claire deux dragmes de sublimé ( muriate de mercure doux ) , en poudre avec deux onces d’eau de vie , et garder cette eau dans une phiole pour l’usage. Elle est si avantageuse pour la guérison des ulcères , qui consiste toute en la dessiccation , qu’on en trouve peu qui ne lui cèdent. On la rend plus ou moins forte, augmentant la quantité de l’eau , ou diminuant celle du sublimé ; et lorsqu’on la veut rendie plus efficace pour les gangrènes ou ulcères invétérés», on remue et on agite la phiole avant d’en j) rendre. On peut faire l’eau suivante avec plus de facilité, et elle n’a pas moins de vertu. Prendre une pinte de la seconde eau de chaux , y mêler une dragme de sublimé en poudre , et la garder dans une bouteille de verre pour l’usage, la rendant moins forte , en augmentant la quantité de l’eau selon l’intention. Nota. O11 s’abstiendra de se servir de l’eau phagédénique aux plaies des articles , parce qu’on a remarqué en plus d’une occasion qu’ayant été appliquée aux pieds , elle a causé le flux de bouche, et ensuite la mort aux blessés. Eau stiptiquc de Jean-Corneille VKeber. Colcothar , alun ( sulfate alumineux ) brûlé et sucre candi, de chaque trente grains, urine d’une jeune personne, eau rose, de chaque demie once, eau de plantain deux onces; agiter le tout ensemble long-temps dans un mortier , puis renverser le mélange dans une phiole. Il faut verser la liqueur par incli- naison , quand on veut s’en servir. Si on applique une compresse imbue de cette eau sur une artère ouverte, qu’on tienne la main dessus , elle arrête le sang. On en peut aussi mouiller un petit tampon , et l’in- troduire dans le nez lorsque l’hémorrhagie dure trop long- temps. Prise intérieurement elle arrête les crachemens de sang, les dyssenferies , les flux d’iiémorrhoïdes , et de ma- trice; elle est aussi vulnéraire. La dose par dedans est depuis demie dragme jusqu’à deux dragmes dans de l’eau de renouée. Quand le sang sort avec trop de vitesse , il faut redoubler la première compresse qu’au a mise sur la plaie , et appuyer un peu avec les doigts pen- dant demie-heure. Lemery assure s’en être servi avec succès. Eau thériacale préparée sur-le-champ . En cas qu’on n’eut pas d’eau thériacale dans le besoin, on peut suppléer à son défaut en dissolvant un<3 dragme de thériaque dans trois onces d’eau de vie. 191 EAU Elle est propre pour fortifier les parties nobles , résister au mauvais air , réveiller les esprits , chasse* par transpi- ration les mauvaises humeurs. On s’en sert dans l’apoplexie , paralysie , léthargie et épilepsie. La dose est depuis une drame jusqu’à six. Eau végétale de frère Ange. Il faut mettre deux once3 de crème de tartre , ( tartrite acidulé de potasse ) en poudre , dans une terrine ou autre vaisseau de terre ; verser dessus deux pintes d’eau bouillante , la remuer avec une spatule de bois l’espace de deux minutes , puis verser doucement de l’eau de tartre , ( tartrite acidulé de potasse ) calciné , ci-après décrite , il se fait une ébullition 5 continuer de verser jusqu’à ce qu’il ne s’en fasse plus , et que l’eau devienne insipide; quand elle est refroidie et passée, y ajouter pa- reille quantité de bonne eau simple pour en prendre tous les matins cinq ou six verres dans i’espace d’une heure, observant le régime habituel aux eaux minérales. S;,.ces eaux végétales ne font suffisamment d’évacuation , l’on peut de quatre en cinq jours y ajouter en infusion dans le premier verre le poids d’une dragme ou deux de séné. L’on peut continuer l’usage de ces eaux végétales quinze ou vingt jours, et même plus, s’il est nécessaire. Elles sont propres pour le soulagement ou guérison des maladies qui dépendent des obstructions du foie et de la rate ; elle corrige l’intempérie des entrailles. Pour calciner le tartre , ( tartrite acidulé de potasse ). Mettre dans les charbons ardens , deux livres de gros tartre de Montpellier , l’y laisser jusqu’à ce qu’il soit blanc , mettre cette calcination dans une terrine , verser dessus deux pintes d’eau bouillante; étant refroidie et passée , elle est disposée pour l’eau végétale. Eau végétale glus facile à faire que la précédente. Faire bouillir deux pintes d’eau dans un coquemar , étant retiré du feu, mettre dedans peu-à-peu demi-once de crème de tartre ( tartrite acidulé de potasse ) , en poudre et le poids de deux dragmes de sel de tartre, il se fait une ébullition par la rencontre des deux sels , qui se passe à l’instant ; étant refroidie et passée, on en prend deux ou trois verres dans l’eSpace d’une heure , en observant le régime indiqué. Eau végétale en limonade. Trois verres de belle eau fraîche , une once et demie de sucre fin en poudre , la moitié d’un citron coupé menu sans le peler , le poids de deux ou trois dragmes de sel végétal ; verser deux ou trois fois la limonade dans un autre vaisseau; étant infusée une heure, . E C R 193 la passér pour la prendre du matin , ou le soir cinq ou six heures après le dîner , on peut manger deux heures après. Si l’estomac des malades ne peut s’accommoder à la limo- nade , on peut faire de l’eau de veau ou de poulet , où l’on fait fondre le sel végétal , ( tartrite de potasse ). Pour faire le sel végétal , ( tartrite de potasse. ) Demie livre de sel de tartre , qu’on met dans une terrine avec une livre de crème de tartre en poudre, (tartrite acidulé de potasse) verser dessus autant d’eau bouillante qu’il est nécessaire pour la parfaite dissolution des sels, qui seront filtrés au papier gris , et évaporés dans une terrine de grès à petit Feu ; on aura un sel végétal très-blanc. Eclairette ou petite Chélidoine ( lianunculus vernus rotundis foliis minor , Tourn. Ranunculus fie aria , Linn. ) Cette plante vivace par sa racine croît dans les terrains hu- mides. Ses feuilles et ses racines sont un peu âcres au goût. Les feuilles sont plus résolutives que les racines ; on la met au rang des anti-scorbutiques tempérés 5 elle passe pour être émolliente et anti - hémorroïdale , pilée et appliquée sur le mal. Ecrevisse ou Cancre ( Cancer. ) Poisson à écailles , dont il y a deux espèces générales, une de mer , et l’autre d’eau douce. Les écrevisses de mer sont appelées homars ; elle sont la plupart beaucoup plus grandes que celles de rivière ; leurs pattes noires appelées en latin chelae cancrorum , sont fort apéritives , propres pour la pierre , pour la gravelle , pour exciter l’urine , pour purifier le sang. Les écrevisses d’eau douce ou de rivière sont connues. Il y en a de beau- coup d’espèces et de grandeurs différentes ; elles sont bonnes à manger, et faciles à la digestion. Elles sont propres pour la phthisie l’asthme , pour atténuer la pierre du rein et de la vessie , exciter l’urine , détergerles ulcères de la gorge , purifier le sang , prises en bouillon ou en subtance. Les écrevisses pilées et appliquées tirent les balles et les corps étrangers des plaies, guérissent la brûlure et l’herpe. Les pierres qu’on vend sous le nom à'yeux de cancres , sont ra- fraîchissantes , dessiccatives , abstersives, discussives, propres pour adoucir les humeurs trop âcres , pour arrêter le cours de ventre , les hémorrhagies , le vomissement, pour dis- soudre le sang coagulé dans le corps après les chutes vio- lentes , données en poudre jusqu’à une dragme dans demi verre de vin blanc; auquel cas on doit ajouter des purga- tifs et des diurétiques, afin que le sang dissout puisse être évacué par les voies convenables, ün les estime aussi propres i3 1 94 E G L pour la pleurésie y pour exciter l’urine , pour briser la pierre du rein, pour purifier le sang, étant prises en poudre sub- tile dans un "véhicule convenable. La dose est depuis demi scrupule jusqu’à deux scrupules ; ou même une dragme en poudre donnée pendant quinze jours dans du vin blanc; ■elles contribuent beaucoup à la guérison des ulcères malins des jambes rebelles aux remèdes. Ecusson ( Scutum ) a pris son nom de sa figure ; c’est un médicament qu’on applique sur l’estoinac en emplâtre on en poudre , sur de la peau , ou dans un sachet fait en forme d’écusson , pour fortifier et échauffer ce viscère débilité, par privation d’esprits , ou par une pituite crasse et indi- geste qui enduit sa membrane intérieure : on l’applique aussi sur le cœur. Ecusson composé de poudres. Souchet long, sauge, bois d’aloës , cala mus aromaticus , de chaque une dragme , schae- nanthum , canelle , girofle , noix muscades , de chaque demi- dragme, roses rouges , marjolaine , absinthe et menthe , de chaque deux dragmes ; pulvériser toutes les drogues en- semble grossièrement ; mêler la poudre dans du coton musqué pour les hommes , et non musqué pour les femmes, de. peur des vapeurs , qu’on aura formé en écusson assez grand })0ur couvrir la région de l’estomac ; envelopper le tout en a même disposition, dans de la toile ou dans du taffetas, piquer cet écusson par petits quarrés , y attacher des ru- bans aux coins pour le tenir en état,- afin qu’étant porté, il demeure toujours sur l’estomac. Il fortifie et échauffe le ventricule débilité par trop de rafraîchissement, ou par des glaires qui tapissent ses membranes intérieures , ou par un défaut d’espri ta ; il aide à la digestion, il provoque l’appétit, il arrête le vomissement. Eglantiep. , ou Rosier sauvage ( Cynorrhodon , seu rosa canina , Lin. 704.) Rosierépineux dont il y a plusieurs variétés et couleurs, qui croît sans culture dans les haies et les buissons. Ses fleurs ont les mêmes vertus que les roses franches , ex- cepté qu’elles ont plus d’astriction. On en tire par la dis- tillation une eau propre pour les maladies des yeux. Les fruits dits grafeculs , sont apéritifs par les urines, et as- tringens par le ventre : on les donne dans la colique né- phrétique , pour atténuer la pierre du rein et de la vessie , pour arrêter le cours de ventre , en tisane ou en conserve. La semence est astringente , et bonne pour la gravelle , donnée en poudre au poids d’une dragme dans du vin blanc, après y avoir infusé pendant la nuit. L’éponge qu’on trouve attachée Ë L A 19# ünx branches Je rosier sauvage , appelée spongiola ou bedegùar , est propre pour la pierre , la gravelle, pour exciter l’urine, donnée dans du vin blanc; pour le scorbut, pour le goitre, pour les vers , pour la dyssenterie, dans du gros Vin rouge, s’il n’y a pas de fièvre, ou dans du bouillon* s’il y a de la fièvre ; la dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragme en poudre. On fait sécher ces éponges dans un pot de terre bien lutté , qu’on met dans le four après en avoir retiré le pain , et qu’on réduit en poudre dans un mortier de marbre qu’on passe par le tamis. O11 cueille ces éponges dans un temps sec sur la fin de l’automne. Tragus , Césalpin et plusieurs autres auteurs, donnent la racine de l’églantier comme un remède utile contre la rage ; mais il ne faut le regarder que comme un préservatif. Cette racine entre dans un fameux remède contre cette maladie. On l’applique sur la morsure , après l’avoir lavée avec du vin et de l’eau, avec un peu de set. Des feuilles de rue, de sauge et de pâquerette, de chacune demi-poignée; y ajouter suffisante quantité de racines de scorsonère et d’églan- tier , avec un peu d’ail, et demi-poignée de sel qu’on mêle ensemble , pour en faire un cataplasme qu’on applique sur la morsure. Quelques auteurs attribuent cette vertu à l’é- corce moyenne de l’églantier, et Lister au tubercule ou éponge qu’on appelle bedegùar. Les fleurs de l’églantier sont purgatives comme les autres roses; mais le sirop' qu’on en prépare est plus astringent, et s’emploie ordinairement lorsqu’il faut purger dans les pertes rouges ou blanches des femmes , préférablement aux autres purgatifs. Elan ( Alce , sive Alces. ) Animal à quatre pieds , sau-» vage , grand comme un cheval, qui tient du cerf, de l’âne , et du bouc; il se trouve en Pologne, en Suède, en Nor- vège, en Canada. Il est sujet à tomber dans l’épilepsie; et l’on dit que quand il est dans l’accès , il s’en délivre en fourant l’ongle de son pied gauche dans son oreille; c’est pourquoi l’on estime en médecine le pied gauche de der- 1 rière du mâle beaucoup plus que le droit. On se sert de son ongle appelée en latin unguia alces. 11 faut le choisir pesant, compacte, uni, luisant, noir; 011 l’emploie dans les remèdes anti-épileptiques , qu’on prend intérieurement , on en pend un petit morceau au cou , et l’on en fait porter des bagues aux doigts annulaires pour préserver du même mal. Henvincius à Brahe , au traité des médicamens pour l’épilepsie , dit qu’il a fait revenir plusieurs malades tombés Ï96 E L E du mal caduc , pour leur avoir gratté le dedans de l’oreille avec un morceau de pied d’élan. Electuaire ( Electuarium . ) Médicament composé de poudres et d’autres drogues incorporées avec du miel ou du sucre. Il y en a de mous et de solides. Electuaire Cariocostin. Trois onces de bon miel, un verre de vin blanc , hermodactes en poudre déliée , clous de girofle, costus , ou au défaut, de fine canetle et scam- monée préparée , le tout en poudre , de chaque deux dragines : mettre le miel et le vin dans une bassine fort nette sur un petit feu sans fumée, pour y bouillir doucement jusqu’à consomption du vin , ayant soin de bien ôter toute l’écume pendant l’ébullition 5 retirer la bassine du feu, et y jeter petit-à-petit eu remuant les poudres d’hermodactes , de girofle, de costus , ou de canelle mêlées ensemble; le tout bien incorporé et presque froid , y jeter enfin la scammonée petît- à-petit en remuant bien , ensorte qu’elle soit mêlée égale- ment dans toutes les pour lies de l’électuaire , qu’on conserve pour le besoin. Il est propre à purger les sérosités bilieuses et mélanco- liques. On s’en sert dans les cachexies et dans les maladies qui proviennent de la viscosité des humeurs; il débouche les obstructions, et résout les tumeurs des viscères. On l’em- ploie avec succès pour guérir les rhumatismes, les gouttes et la sciatique. On le prend le matin à jeun, ou seul en bol, ou dissout dans un peu de vin ou de bouillon maigre peu nourrissant, avalant par-dessus un verre de vin ou de- mie écuellée de bouillon , et ne mangeant que cinq ou six fieures après. La dose , pour les hommes robustes, est de demi-once ; pour les femmes , trois dragmes , et deux dragmes pour les enfans de dix à douze ans. Electuaire de grande consolide de Fioravanti. F, lire cuire en eau jusqu’à ce qu’elles soient consommées , une livre de racines de grande consolide; et les ayant bien pilées dans un mortier de marbre , et passées par le tamis renversé , y ajouter le même poids de miel blanc qu’il y a de ma- tière passée ; les faire bouillir ensemble à petit feu jusqu’à ce qu’ils soient réduits en bonne consistance d’électuaire ; ensuite y ajouter girofle et safran en poudre , de chaque une dragme ; canelle fine aussi en pondre deux dragmes , et quatre grains de musc du Levant dissout en eau rose, incorporant le tout ensemble , en remuant bien avec la spa- tule , la composition étant encore chaude, et l’électuaire sera lait. ELE 197 Avant d’en user, il faut se purger, et faire diette. Il est bon aux descentes, aux plaies qui pénètrent dans le corps , aux ulcères du poumon ; il dessèclie la rate. Un en peut aussi faire des emplâtres sur les blessures et sur les fractures d’os, on le prend même par la bouche. Fioravanti ditavoir vu guérir , par l’usage de cet électuaire , des hommes très-âgés rompus par le bas , des plaies qui passoient de part en part, des os rompus, et des meurtrissures. Electuaire de genièvre. Passer au tamis des baies de genièvre sèches en poudre , puis les incorporer dans du miel bien purifié, et les faire cuire ensemble 5 lorsque l’élec- tuaire se réfroidit , incorporer, en remuant avec la spatule, ele la poudre d’anis ou de canelle, pour le rendre meilleur , et plus agréable au goût. Cet électuaire , qu’on peut porter dans la poche dans uno boîte , est bon à la douleur d’estomac , à la palpitation du cœur, au vertige, et il donne de l’appétit. Electuaire de noix. Piler,dans un mortier de marbre, séparément quinze figues sèches , et vingt noix aussi sèches , séparées de leurs coquilles et de leurs entre-deux appelées z estes , les humecter avec un peu de miel écumé , pour les réduire en une pâte liquide , qu’on passe par un tamis de crin renversé; on pulvérise subtilement une once de feuilles de rliue sèches , et une dragine de sel , on fait cuire douze onces de miel écumé en consistance d’opiate , et on y mêle, hors du feu , les pulpes , puis les poudres , pour faire du tout un électuaire , qu’on garde pour le besoin. Il est sudorifique , stomachal et hystérique ; il résiste à la malignité des humeurs. La dose est depuis demie dragnie jusqu’à deux dragmes. ElectuaÛre de sorbes. Peler une livre et demie de sorbes avant qu’elles soient mûres , et les faire cuire dans une forte décoction de roses rouges et d’écorces de grenades concas- sées , les écraser ensuite , et l’on en tire la pulpe par un tamis renversé; on fait cuire dans la décoction des sorbes coulées, une livre de miel écumé , ou de sucre blanc, jus- qu’à consistance d’opiate, on y mêle la pulpe, et l’on fait dessécher le mélange à petit feu pour en faire un électuaire, ou une conserve qu’on garde pour le besoin. Cet électuaire est propre pour arrêter les cours de venlre et les hémorrhagies. La dose est depuis deux dragmes jusqu’à une once . Nota. On ne pourvoit pas garder celte composition long- * ï98 ELI temps sans qu’elle se gâtât ; car il y entre trop peu de miel ou de sucre , et il en faudroit le double. Eléphant ( Elephas , sive Elepliantus. ) Animal à quatre pieds , connu le plus grand et le plus gros des animaux ter- restres. Il naît en Afrique, en Asie, aux Indes Orientales, aux pays qui dépendent du Grand Mogol. On ne se sert en médecine que de ses deux grandes dents , qu’on appelle en françois ivoire, et en latin ebur. On doit choisir l’ivoire le plus poli et le plus blanc. Il est dessiccatif, rafraîchis- sant, astringent, incisif 5 il fortifie les viscères , il convient à la jaunisse et aux vieilles obstructions , il arrête les cours de ventre, fortifie le cœur , tue les vers; il guérit les dou- leurs et les foiblesses d’estomac , l’épilepsie , la mélancolie , et résiste à la pourriture et au poison. On l’emploie en forme de limaille dans les infusions, et on le donne en substance en forme de poudre jusqu’à demie dragme. L’ivoire n’est pas moins alexipharmaque que la corne de cerf. On le donne contre les fièvres malignes, et aux enfans contre les vers, avec beaucoup de succès. Nota. L’ivoire brûlé est une chaux , ou tête morte dé- pouillée de toute vertu active , qui n’est d’aucune utilité , prise intérieurement ; c’est ce qu’on nomme spodivm. II entre dans les collyres et dans les remèdes pour dessécher les plaies. On le doit choisir bien blanc dehors et dedans , jiet, en beaux morceaux faciles à rompre. Elixir ( Elixirium. ) Liqueur spiritueuse , destinée à des usages internes , et qui contient la plus pure substance des piixtes choisis qui lui a été communiquée par infusion et par macération. Elixir d’aulx. De vingt aulx des plus gros et des plus forts , séparer la première peau , les couper par morceaux , les écraser dans un mortier de marbre , et les mettre dans une cucurbite de verre; verser dessus de l’esprit-de-vin ( alcohol ) rectifié jusqu’à la hauteur de quatre doigts ; couvrir la cucurbite de son chapiteau , lutter exactement les jointures, adapter un récipient au bec de l’alambic, et après douze heures de digestion à froid, faire distiller la liqueur au bain-marie , jusqu’à ce que l’ail demeure presque sec, délutter les vaisseaux, rejeter le marc des aulx qui sera demeuré au fond de la cucurbite, y en mettre pareille quantité d’autres préparés de même , verser dessus la liqueur distillée , laisser encore la matière en digestion comme au- paravant , afin que l’esprit ait le temps de pénétrer la subs* ELI 199 tance des aulx , puis faire distiller toute la liqueur au bain- marie , réitérer encore une fois la même digestion et distil - lation ; mais en cette dernière ajouter une dragme de camphre lié dans un nouet, garder l’esprit distillé dans une bou- teille bien bouchée ; c’est l’élixir d’aulx. Il préserve de la peste ; on s’en sert contre les maladies épidémiques. La dose est depuis demie dragme jusqu’à deux dragmes. Elixir de camphre ou d’ esprit-de-vin camphré. Mettre une once et demie de camphre brisé par petits morceaux dans un matras; verser dessus douze onces d’esprit-de-vin rectifié , boucher le vaisseau exactement ; l’agiter de temps- en-temps , jusqu’à ce que tout le camphre soit dissout, verser la dissolution dans une bouteille, qu’on bouche exac- tement ; c’est l’élixir de camphre, ou l’esprit-de-vin ( alco- liol ) camphré. Si on lui veut donner une couleur dorée , on enveloppe demi - scrupule de safran dans un nouet , qu’on attache avec un fil au col de la bouteille , et qu’on laisse infuser suspendu dans la liqueur. Cet élixir est propre contre la peste , pour préserver du mauvais air, pour les maladies hystériques, l’apoplexie, et l’épilepsie. La dose est depuis six gouttes jusqu’à, vingt. Appliqué sur les articles , il appaise efficacement , et dis- sipe promptement les tumeurs et les douleurs de la goutte, en absorbant l’acide qui produit ces affections : il est spé- cifique contre la gangrène. Les linges trempés dans l’esprit- de -vin camphré , appliqués et entretenus toujours mouillés , guérissent les érésipèles : on en fomente aussi avec succès les endroits meurtris après les chutes , pour dissiper le sang caillé et extravasé , et les membres attaqués de rhumatismes. Nota. On peut préparer sur-le-champ, dans le besoin, l’esprit-de-vin camphré, parce que le camphre se dissout en peu de temps dans l’esprit-de-vin ( alcohol ) 5 on peut meme faire cette dissolution en un moment dans un mor- tier avec le pilon. La couleur dorée que le safran lui donne n’est guères nécessaire ni essentielle. Elixir de citron. Prendre six onces d’écorce extérieure de citron nouvellement séparée, et purifiée de sa partie blanche, qui est la moins spiritueuse ; la couper bien menu, et la mettre dans une cucurbite de verre ou de grès , verser dessus vingt-quatre onces d’eau-de-vie, couvrir le vaisseau de son chapiteau, y adapter un récipient; et après trois ou quatre jours de digestion , faire distiller l’humidité au leu de sable, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’environ le quart 200 E L I de la liqueur au fond de la cucurbite , ce qui est la partie la plus phlegmatique 5 mêler dans l’eau distillée le suc de citron à la quantité de trois onces , qu’on a auparavant bien dépuré et filtrée , et demi-once de teinture de safran faite de l’esprit-de-vin ; et on a l’élixir de citron , qu’on garde dans une bouteille bien bouchée. Quelques-uns ajoutent du sucre pour le rendre plus agréable au goût , on peut même le parfumer avec quelques grains de musc et d’ambre. Il réjouit et fortifie le cœur, il résiste au mauvais air, et à la malignité des humeurs. On s’en sert dans le temps de peste. La dose est depuis une dragme jusqu’à six. Nota. Quelques-uns retranchent de cette description le suc de citron , ce que Lernery approuve ; parce que cet acide fixe en quelque manière les volatils du remède et em- pêche qu’il n’agisse si bien qu’il feroit 5 et il estime qu’on rendroit l’élixir au moins aussi salutaire , si l’on se conten- toit de tirer une simple teinture d’écorce de citron dans de l’eau-de-vie sans la faire distiller , parce que la distillation enlève la partie la plus spiritueuse de la substance huileuse ou essentielle de l’écorce de citron. Elixir de propriété. Pulvériser deux onces de mirrhe, et autant d’aloës sucotrin , les nietlre avec une once de safran dans un matras , verser dessus de l’esprit-de-vin ( alcohol ) rectifié à la hauteur d’un doigt , boucher exactement le vaisseau ; et l’ayant placé dans un lieu un peu chaud , lais- ser deux jours la matière en digestion , ensuite le déboucher, et y ajouter de l’esprit acide de soufre jusqu’à la hauteur de quatre doigts, bien reboucher le. vaisseau, et le placer en digestion au soleil , ou au bain-marie tiède , l’y laisser pendant quatre jours, après lesquels on filtre la liqueur , qui sera une forte teinture , et la garder; c’est l’élixir de propriété. Il fortifie le cœur et l’estomac , il aide à la digestion , il purifie le sang, il provoque les sueurs^ il abbat les va- peurs hystériques , il excite les mois. La dose est depuis quatre jusqu’à seize gouttes. Elixir de v/£rzo/(acide sulfurique.) Teinture aromatique , une chopine , huile de vitriol trois onces ; pour faire la teinture aromatique , on prend deux onces de poivre de la Jamaïque , et une pinte d’eau-de-vie ; on fait infuser à froid pendant deux jours et passer cette teinture; on mêle peu à peu cette teinture avec l’huile de vitriol ; rtn laisse reposer; lorsque le dépôt est formé , on passe à travers le papier à filtrer posé sur un entonnoir de verre; on le conserve dans une bouteille bien bouchée. La dose est depuis dix jusqu’à quarante gouttes sol E L I dans un verre d’ea-u ou de vin ou d’infusion de plantes amères. On répète cette dose deux ou trois fois par jour. Ce remède se prend dans l’instant où l’estomac est vide, c’est- à-dire , demi-heure avant de manger, il convient pour forti- fier l’estomac ( dans les cas où les amers n’ont aucun succès ) des personnes hystériques et hypocondriaques, tourmentées par des vents , dont la cause est le relâchement de l’esto- mac et des intestins, dans la consomption ou pulmonie ner- veuse , dans les fièvres malignes , putrides , à la dose de quelques gouttes dans une infusion de camomille ; lorsque les accidens du choiera morbus sont passés , acidulant légè- rement une infusion de quinquina ou de tout autre amer, dans le vomissement occasionné par foiblesse d’estomac ; dans le flux excessif d’urine , à la dose de quinze à vingt gouttes dans du bon vin vieux, unies avec le quinquina; pour pré- venir le crachement de sang , dans de l’eau ; dans les dou- leurs d’estomac occasionnées par mauvaise digestion dans de l’eau , dans le scorbut occasionné par le long usage d’alimens salés, lorsqu’on ne peut se procurer des herbes acides , etc. Elixir de Stougthon ou grand élixir cordial ou gouttes d’ Angleterre. Absinthe , gentiane , germandrée , écorce d’o- range amère , une poignée de chacune, quatre gros de rhu- barbe, deux gros d’aloës : faire inf user le tout dans deux pintes d’esprit-de-vin ( alcohol ) , durant quinze jours; fil- trer ensuite la liqueur et la conserver dans des bouteilles bien bouchées. Les drogues ci-dessus mentionnées doivent être employées sèches. On prend cinquante à soixante gouttes de cet élixir, plus -ou moins selon qu’on le juge à propos , dans un verre d’eau , ou de bière, de vin de Canaries, de cidre, de vin blanc ou de thé, en tout temps et sur-tout à jeun. Il excite l’ap- pétit, facilite la digestion , fortifie l’estomac, chasse les vents de l’estomac et des intestins; guérit la débilité de l’esto- mac et ses nausées particulièrement, lorsque ces indispo- sitions viennent d’avoir trop bu. On s’en sert pour les vapeurs des deux sexes , l’évanouissement, le tremblement, la mé- lancolie, dans les affections scorbutiques, contre les vers, contre l’infection de l’air et dans le$ maladies contagieuses; trente à quarante gouttes de cet élixir , mises dans un verre d eau claire , avec un peu de sucre , font une liqueur saine et agréable. Elixir de longue vie. Il faut en prendre sept ou neuf 302, E L I gouttes malin et soir, dans le double de vin ou de the, ou de bouillon , ou d’eau. Une once et un gros d’aloès succrotin ; zédoaire , agaric blanc , gentianne , safran oriental , et rhubarbe fine , un gros de chacun 5 on peut y ajouter un gros de thériaque de Venise et une once de manne. Pulvériser et tamiser les six premières drogues , les mettre dans une bouteille de gros verre , avec la thériaque et la manne ; y verser une pinte de bonne eau-de-vie ; boucher la bouteille avec un parchemin mouillé et ficelé. Quand le parchemin commence à devenir sec , le piquer de plusieurs trous d’épingle, pour que la fermentation 11e casse point la bouteille ; la tenir à l’ombre pendant neuf jours , et avoir soin matin et soir de la bien remuer , afin de mêler le tout exactement ; le dixième jour, sans remuer tant soit peu cette liqueur, cou- ler doucement l’infusion dans une autre vaisseau, tant que la liqueur viendra claire ; boucher exactement cette cola- ture , puis mettre dessus le marc de ces mêmes drogues , une nouvelle pinte de bonne eau-de-vie, qu’on laisse éga- lement infuser pendant neuf autres jours. Au dixième jour couler de même. Dès qu’on s’apperçoit que la liqueur s’é- paissit , on arrête et on verse cette liqueur épaisse , avec le marc ou sédiment de la première pinte , dans un enton- noir au fond duquel on a mis du coton, et onfiltre cette li- queur jusqu’au clair-fin. Avoir soin de mettre un linge sur l’entonnoir , afin que la liqueur ne s’évapore point. Mêler les deux pintes de liqueur ensemble , et les serrer dans une ou plusieurs bouteilles bien bouchées. Il restaure les forces , aiguise les sens, diminue les trein- blemens de nerfs , les vives douleurs de la goutte , nettoie l’estomac , tue les vers , soulage les hydropiques , guérit les indigestions; il provoque les mois , est utile dans les fièvres intermittentes , facilite l’éruption de la petite vérole. Suivant les circonstances on doit varier les doses. — Pour les maux de cœur ; une cuillerée à bouche d’élixir pur. — Pour indigestion ; deux cuillerée dans quatre de thé. — Pour l’ivresse ; deux cuillerées de pur. — Pour la colique des entrailles, et colique venteuse; deux cuillerées dans quatre d’eau-de-vie. — Pour les violens accès de goutte; dans l’accès , sur-tout quand elle remonte , trois cuillerées de pur. Pour les vers; pendant huit jours, plein une cuiller à café, à jeun. — Pour l’hydropisie ; pendant un mois une cuillerée à café dans du vin blanc. — Pour sup- E L L 2o3 pression ; pendant trois jours consécutifs , une cuillerée à jeun dans trois cuillerées de vin rouge ; il faut se promener une demi-heure de suite avant de déjeûner. — Pour fièvres intermittentes ; une cuillerée de tout pur avant le frisson , et ainsi au second accès s’il survient. — Pour la petite vérole; d’abord une cuillerée à café de pur , et pendant neuf jours , la même dose à jeun dans trois cuillerées de bouillon de mouton. L’usage journalier qu’on peut en faire est de sept gouttes pour les femmes, et de neuf pour les hommes, dans le double de vin , ou d’eau , ou de bouillon , etc. Elixir de Garus. Myrrhe pulvérisée , trois dragmes ; girofle, noix muscade, le tout concassé; de chacun, trois dragmes; safran une once ; canelle concassée , quatre dragmes ; esprit-de-vin, dix livres; faire macérer dans la cucurbite du bain-marie, pendant douze heures; distiller au bain- marie jusqu’à ce qu’il soit sorti neuf livres de liqueur. Faire macérer ou bain-marie dans une autre cucurbite , feuilles de capillaire , quatre onces ; racine de réglisse divisée , demi- once ; figues sèches divisées , trois onces ; eau de rivière filtrée, huit livres : passer sans exprimer , filtrer à travers le papier gris; ajouter eau de fleur d’orange, demi-livre; ensuite faire fondre dans six livres d’infusion, douze livres de sucre blanc ; enfin , mêler neuf livres de la première liqueur, avec dix-huit livres de ce sirop , et on a l’élixir de Garus qu’il faut conserver dans des bouteilles bien bou- chées. La dose est depuis une dragme jusqu’à deux onces. On le donne dans les maladies de foiblesse par sérosités; dans les dpuleurs d’estomac par indigestion et avec foiblesse ; dans le hoquet , le dégoût par matières séreuses , le vomis- sement par des matières pituiteuses et par foiblesse ; dans les coliques venteuses , les rapports nidoreux. En général , toutes les personnes hautes en couleur, d’un tempérament chaud et bilieux , sujettes à la gravelle et aux hémorroïdes doivent être très-sobres sur l’usage des élixirs, et particulièrement de celui de Garus qui échauffe beaucoup. Ellébore blanc ( Elleborus albtis , sive veratruni album , Liun. 1479.) Plante dont il y a deux espèces, une qui a les fleurs de couleur herbeuse blanchâtre, et l’autre d’une couleur rouge brune, ou noirâtre; elles croissent toutes deux aux lieux montagneux et rudes , principalement aux pays chauds. On ne se sert dans la médecine que de leurs racines, qu’on apporte sèches des départemens méridionaux de France. On doit les choisir grosses , garnies de longs 20 4 E L L fibres blanchâtres , d’un goût âcre. La racine d’ellébore blanc purge par haut et par bas 5 mais avec une si grande vio- lence , et avec tant d’àcreté , qu’on pourroit à juste titre la mettre au rang des poisons. Elle est propre pour faire éternuer , étant mise en poudre dans le nez ; elle sert aussi à mondifier la gale , les dartres et les démangeaisons ; on en souffle dans le nez des léthargiques pour les éveiller. Une ceinture d’ellébore blanc , appliquée sur la région des reins et sur l’abdomen , est un spécifique pour arrêter l’hé- morrhagie de la matrice et de l’anus. Au rapport de Tragus , l’ellébore blanc , infusé vingt- quatre heures dans le vin ou dans l’oxymel , et séché en- suite , puis donné à demi-dragme dans un verre de vin blanc , peut être utile aux maniaques , et à ceux qui sont sujets aux vapeurs hypocondriaques. Gesner prétend que l’ellé- bore blanc , macéré dans le vinaigre et cuit dans le miel en consistance de sirop , est utile dans l’asthme humide , la difficulté de respirer , l’épilepsie , et la maladie où la pituite domine. Jean-Fabri de Castelnaudary propose pour la même fin , des pilules composées avec les espèces diar- rhodon abbatis , l’extrait des racines d’ellébore blanc, l’a- loës , la canelle et le girofle à la dose d’un demi-scrupule. L’usage ordinaire de l’ellébore blanc est de le mêler avec les poudres sternutatoires , pour en augmenter la violence, et les rendre plus capables d’irriter les fibres nerveuses du nez. On l’emploie en poudre par le nez, avec succès, dans l’apoplexie , la léthargie , et les autres affections soporeuses. Ellébore noir ( Ellcborus viridis , Linn. 83. ) Plante dont il y a plusieurs espèces \ mais celle à fleurs rouges est , préférablement aux autres , en usage en médecine ; 011 n’emploie que les racines qu’on envoie sèches des Alpes et de plusieurs autres pays chauds. Elles doivent être choi- sies bien nourries , grosses , récentes , garnies de longs fibres, nettes , de couleur noirâtre. Elles purgent puissamment l’hu- meur mélancolique , et conviennent par conséquent à toutes les maladies qui lui doivent leur origine , qui sont la folie , le mal hypocondriaque, la lèpre, l’herpe , le cancer, le vertige , l’apoplexie , la galle. On emploie indifféremment les racines des deux premières espèces, pour faire l’extrait d’ellébore, qu’on ordonne de- puis un scrupule jusqu’à un demi-gros dans les affections soporeuses , l’épilepsie , la manie , la fièvre quarte , et les autres maladies rebelles. L’usage de l’ellébore en substance ou en infusion est très-délicat ; il porte à la tête , cause E M P 20 5 quelquefois des convulsions et des irritations dans les par- ties nerveuses. Les racines d’ellébore en poudre se donnent depuis quinze grains jusqu’à un scrupule, et en décoction depuis une dragme jusqu’à deux ; son extrait préparé avec l’eau de pluie et la crème de tartre , ( tartrite acidulé de potasse ,) ou avec l’esprit-de-vin, ( alcohol ) , est moins dangereux dans son opération. Parkinson prétend que la meilleure préparation de l’ellé- bore est son infusion dans le suc de coing, ou sa coction dans un coing creusé exprès et cuit au four, comme on fait la scammonée : ainsi le suc ou le sirop de coing, est un remède salutaire pour guérir les maux causés par l’ellébore. La décoction de la racine d’ellébore noir, faite dans la lessive, nettoie la vermine des enfans : on leur en lave la tête , après l’avoir mise en poudre et mêlée avec du sain- doux en manière d’onguent; elle est utile pour la gale, les dartres et les maladies de la peau. Les plus violentes fluxions des yeux cèdent quelquefois à la diversion de la sérosité qui se fait au bout du lobe de l’oreille percée, et lardée ensuite d’un brin de racine d’ellébore noir ou blanc ; d’autres y emploient la racine de pied- de-griffon ; c’est notre troisième espèce d’ellébore, qui n’est pas moins caustique que les autres. L’ellébore noir entre dans l’extrait catholique de Sennert, dans l’extrait panchymagogue de Crollius et d’Arthman , dans l’extrait catholique et cholagogue de Rolfinsius , dans les pilules tartarées de Quercétan , et dans le diabalsemer ou électuaire de séné. Embrocation ( Embroche , seu irrigatio , vel aspersio. ) Arrosement ou aspersion qu’on fait de quelques liqueurs par le moyen des étoupes ou des éponges sur plusieurs parties du corps , et principalement sur la tête , pour ou- vrir les pores , et pour fortifier. Embrocation pour exciter le sommeil. Deux poignées de laitues , une poignée de nénuphar, autant de roses blanches, demie poignée de fleurs de pavot , et autant de celles de bétoine : faire bouillir le tout dans trois demi-septiers d’eau à la consomption du quart de l’humidité; couler la décoc- tion et s’en servir pour laver la tête chaudement avec une éponge , elle excite le sommeil. Au lieu de fleurs de pavot, on peut substituer une tète de pavot rompue par petits mor- ceaux , et des roses rouges au lieu de blanches. Emplâtre ( Emplastrum. ) Composition la plus solide de toutes celles qu’on applique extérieurement; il a été inventé üo 6 É M P en cette consistance , afin qu’en demeurant plus long-temps attaché sur les parties du corps , les drogues dont il est compose eussent assez de temps pour produire leur effet. Celles qui servent à donner corps aux emplâtres , sont or- dinairement la cire , la résine , les poix , les gommes , les graisses , la lythnrge, et les autres préparations du plomb. Emplatb.es , remarques touchant leur composition et leur cuisson. Tous les emplâtres dans lesquels entrent , où des sucs ou du vinaigre , de l’eau , du vin , ou quelqu’autre liqueur ou décoction que ce soit, doivent être cuits plus long-temps que les autres , afin que l’humidité superflue qui est en eux soit consumée , et qu’elle ne prive point l’emplâtre de sa viscosité , par le moyen de laquelle il adhère fortement aux parties du corps auxquelles on l’applique. Il est bien vrai qu’il ne faut pas toujours la faire consumer, et principalement lorsqu’elle est inséparablement jointe à sa vertu , parce qu’aussi elle fait mieux pénétrer la vertu des autres ingrédiens grossiers et terrestres. On met l'huile dans les emplâtres pour leur donner consis- tance , pour faire fondre la cire , pour rabattre la qualité âcre et mordante de quelques ingrédiens , et pour leur donner une vertu souple et anodine , comme aussi pour leur com- muniquer sa matière , et toute la faculté qu’elle pourroit avoir. La cire donne corps et consistance aux emplâtres. Pour le mélange des emplâtres , il faut premièrement fondre la cire dans l’huile , s’il y en entre , ou , au lieu de la cire , delà litharge, ou de la céruse $ on doit après mélanger les mucilages , les sucs , et les liqueurs dans ladite huile , quand elles sont requises , les faisant bouillir toutes ensemble jus- qu’à l’entière exhalaison de leur humidité et partie aqueuse $ on y ajoute ensuite les résines , les graisses et les gommes , quelquefois telles qu’elles sont , et sans autre artifice 5 mais le plus souvent après avoir été macérées , et dissoutes dans du vin , huile ou vinaigre , et finalement après avoir été bien et dûement coulées ; puis on y ajoute quelquefois de la térébentine , lorsque l’emplâtre est hors du feu , et quasi comme cuit} et enfin tout étant bien mêlé, bien incorporé , et doué d’une bonne consistance , on jette doucement petit- à-petit dans ledit emplâtre toutes les poudres qui y doivent entrer , qu’on aura auparavant passées par le tamis en agi- tant et remuant toujours toute la masse avec une spatule de bois ou de fer , jusqu’à ce qu’elle ait la forme requise ; c’est-à-dire , ni trop molle , ni trop dure , mais médiocre- ment visqueuse , tenace et adhérente , sans toutefois qu’elle E M P 207 laisse aucune portion de soi en la partie sur laquelle on l’appliquera , et afin que lesdits emplâtres acquièrent une forme et une consistance encore plus louable , il se faut souvenir de diminuer la quantité d’buile , lorsqu’on y fait entrer ou graisse , ou moelle, ou térébenthine 5 au contraire on augmentera sa dose , si on n’y met que des médiea- mens secs, tels que sont les larmes qui ne sont pas grasses , les sucs friables, les résines , les plantes sèches, les miné- raux , et autres semblables mis en poudre. Quant à la proportion de l’huile et des poudres les plus sèches , il est certain que pour une once desdites poudres il faut trois onces d’huile , et pour trois onces d’huile il faut douze onces de cire, ou environ. La parfaite cuisson des emplâtres se reconnoît , lorsqu’en ayant mis refroidir une portion dans de l’eau fraîche, puis maniée entre les doigts , et étendue sur la paume de la main, elle n’y adhère point, et s’enlève net; alors il faut le retirer hors du feu , et le laisser réfroidir à demi, pour en former des rouleaux ou magdaléons , ayant les mains mouillées d’eau fraîche, lorsqu’il entre de l’huile dans la composition de ces emplâtres; mais quand il n’y en entre point , on les forme avec les mains ointes d’huile. Pour réduire un emplâtre en onguent, on en coupe deux onces en petits morceaux , et on les met dans une écuelle , avec une once de telle huile qu’on veut, sur le réchaut avec un peu de feu, il se liquéfie, et se réduit en consis- tance d’onguent; c’est ainsi qu’on dissout l’emplâtre diachal- citeos , ( diapalme , ) avec l’huile rosat. Emplâtre basi/icum grand, de Mésué. Cire blanche , résine de pin , suif de vache , poix noire , poix de Bour- gogne , térébenthine , encens , mirrhe , de chaque une once , huile d’olive, ce qu’il faut, pulvériser subtilement la mirrhe, mettre fondre ensemble toutes les autres drogues, avec en- viron une once d’huile d’olive ; couler la matière fondue , y mêler la mirrhe pour faire un emplâtre , qu’on garde pour le besoin. Il aide à la suppuration , il réunit les plaies , et il les guérit ; il est appelé basilicum , à cause de ses grandes vertus. Emplâtre basilicum petit , ou tetrapharmacum de Gal- lien. Poix noire , résine , cire , et graisse de vache , de chaque une once ; mettre toutes les drogues ensemble , et couler la matière fondue pour en séparer les impuretés ; puis quand elle est presque froide , la former en magdaléons ; c’est 208 E M P l’emplâtre tetrapharmacum ; c’est-à-dire , composé de quatre drogues. Il est propre pour faire suppurer les plaies , et faire re- venir les chairs. Emplâtre blanc de céruse. Pulvériser subtilement une livre de céruse de Venise ( oxide de plomb blanc par l’a- cide acéteux), en la frottant sur un tamis renversé, la mêler avec une livre d’huile rusât , et demie livre ou ce qu’il faut d’eau de fontaine dans une bassine, qu’on place sur le feu pour faire bouillir la matière , l’agitant inces- samment avec une spatule de bois, jusqu’à ce qu’elle ait acquis une consistance d’emplâtre , et que l’eau soit consu- mée ; y mettre fondre alors , par une chaleur lente , deux onces et demie de cire blanche rompue en petits morceaux ; et quand l’emplâtre sera presque réfroidi , le former eu mug- daléons avec les mains mouillées d’eau fraîche. Il est propre pour dessécher les plaies enflammées, comme pour la brûlure ; on s’en sert pour cicatriser les plaies et les ulcères , pour dessécher les écorchures et exulcérations superficielles , et pour guérir les maladies de la peau. Emplâtre d 'André de ta Croix. Douze onces de résine de pin , quatre onces de gomme élémi , deux onces de té- rébenthine , et autant d’huile de laurier ; après avoir brisé la résine et la gomme élémi , les avoir fait fondre ensemble sur un très-petit feu , et y avoir ajouté la térébenthine et l’huile de laurier ; lorsque le tout est bien incorporé le passer par une toile , pour en séparer les ordures qui pourroient y être mêlées $ et ayant laissé refroidir l’emplâtre , le mettre dans un pot vernissé 5 car si on le forme en magdaléons , il s’applatit entièrement. On s’en sert pour les plaies de la poitrine avec succès , même sans tentes. Il est aussi fort propre pour mondifier et consolider les autres plaies et les ulcères, pour dissiper les contusions , fortifier les parties dans les fractures et dis- locations des os , et pour faire sortir par les pores les humeurs séreuses , qui sont la cause de la sciatique et des rhu- matismes. Pour s’en servir , on en étend sur de la peau , en faisant un emplâtre, qui couvre non seulement la plaie, mais quatre ou cinq doigts aux environs , lui faisant une ouverture au milieu pour donner passage aux matières étrangères ; il faut seulement panser les blessés une fois le jour en hiver , et deux fois en été. Le E M P 209 Le même auteur loue aussi beaucoup , avec Gallien et Dioscoride , l’usage du melicraCum , qui est fait de deux par- ties d’eau de rivière , et une de miel; car il incise et dissout le sang caillé, qui, autrement 11e pourrait sortir à cause de l’ouverture étroite de la plaie , pris en potion , ou bien injecté dans icelle avec une petite seringue. Emplâtre de bétoine. Sucs de bétoine , de plantain et d’ache , de chaque une livre , et une poignée de chacune des trois herbes vertes pilées, cire jaune , résine , poix noire et térébenthine , de chacune une demie livre. Il faut faire cuire la cire , la résine et la poix noire avec les sucs et les herbes pilées dans une grande bassine , de peur qu’elles ne sortent dehors , en remuant toujours jusqu’à la consomp- tion non entière des sucs , de peur que l’emplàtre ne se brûle, puis exprimer le tout chaudement sous la presse; et on ajou- tera à la colature la térébenthine , à laquelle on donne un ou deux bouillons , puis on forme des magdaléons , qu’on conserve pour le besoin. Il a la vertu d’aider à la suppuration , quand la matière y est disposée , ou à la digérer et résoudre. Il fortifie la tète par une particulière propriété , et est propre aux plaies et ulcères d’icelle , qu’il déterge et cicatrise. On peut s’en servir pour les plaies des autres parties , et pour faire sortir par le6 pores de la peau les sérosités qui s’arrêtent à cer- taines parties du corps , et entr’autres celles des sciatiques et des rhumatismes. On s’en sert encore pour résoudre les contusions , pour ramollir les cors des pieds , et pour les nou- veaux ulcères Emplâtre, de charpie de Fouquet. Sept livres d’huile d’olive, deux livres de charpie de vieille toile de chanvre, une livre de céruse ( oxide de plomb blanc par l’acide acé- teux, ) cinq quarterons de litharge d’or , demie livre de cire neuve , demie livre de myrrhe en poudre , et deux onces d’aloës , mettre la charpie dans une grande bassine de cuivre , verser l’huile sur toute la charpie, ensorte qu’elle en soit I toute abreuvée; mettre la bassine sur un feu de charbon I très-modéré, de peur que le feu ne se prenne à l’huile, et ne brûle ou calcine la charpie ; il faut toujours remuer avec une spatule de fer jusqu’à ce que la charpie soit toute con- sumée : ce qu’on connoît , lorsqu’en mettant de l’onguent sur une assiette, on ne remarque plus aucuns filamens de la charpie. Cela fait , retirer le vaisseau du feu ; et quand il cesse de bouillir , y mettre petit-à-petit la céruse en poudre, en remuant toujours, puis mettre le vaisseau sur le feu >4 210 E M P environ une minute , ensuite le retirer , et y verser la lî-» tharge d’or en poudre de la même manière que la céruse, faire après bouillir un peu le tout , et l’ôter de dessus le feu, pour y mettre la cire coupée par morceaux, ensuite de quoi faire un peu bouillir , et le retirer pour y mettre la myrrhe en poudre peu-à-peu, comme dessus , en remuant toujours ; faire encore bouillir un bouillon , et enfin le retirer pour y ajouter l’aloës en poudre, en remuant aussi toujours; puis après encore deux ou trois bouillons , mettre un peu de l’onguent sur une assiette, et le laisser refroidir, pour voir s’il prendra; s’il est trop mol , il faut le faire bouillir encore doucement, jusqu’à ce qu’il ait acquis la consis- tance nécessaire; cela fait le retirer du feu, et le mettre avec une cuiller sur une table frottée d’huile ou de vinaigre , et quand il est froid , le mettre en rouleaux avec les mains mouillées d’eau. Si par hazard , en faisant bouillir les drogues, le feu y prend , il faut avoir une couyerture ou une serpillière toute ; prête, trempée dans de l’eau , et qu’on tord bien , afin qu’il n’y reste point d’eau , et qu’elle ne soit qu’humide pour jj couvrir d’abord le vaisseau,’ et par ce moyen étoulfer le feu I dedans , et afin qu’il ne se perde rien de la matière , on > met la bassine dans un autre vaisseau plus grand. Cet emplâtre est bon aux ulcères et aux plaies. Si la plaie est à fleur de peau, il ne faut que mettre un emplâtre par- dessus, qui servira un jour ou deux, selon que la plaie purgera, plus ou moins, mais il le faudra essuyer le soir et le matin. Si la plaie est profonde, vieille , et qu’il y ait de la chair morte, il faudra faire fondre un rouleau de l’em- plâtre avec environ la moitié de son poids d’huile rosat ou d’olive , puis prendre de la charpie à proportion , qu’on mettra dedans pour la faire toute imbiber, laquelle on con- servera dans un pot bien bouché; et quand on voudra s’en servir, en prendre un peu, qu’on met dans la plaie , sans qu’il y soit pressée, afin que le pus sorte aisément, avec u un emplâtre par-dessus , qui durera toujours, mais la char- pie doit être renouvellée soir et matin : quand même les os seroient1 découverts, on met la charpie ainsi préparée par- i dessus ; et en cas que la plaie soit noire , elle ôte toute la vu noirceur sans que les os tombent. Si le trou de la plaie 1 est trop petit , il ne faut pas mettre de charpie dedans , de peur que l’on ne l’en puisse pas retirer, mais verser seu- a lement dans la plaie de l’emplâtre fondu dans l’huile,. et . un emplâtre par-dessus. E M P £ 1 1 Emplâtre de charpie plus simple . Six onces de charpie hachée menu , une livre et demie d’huile d’olive , douze onces de céruse en poudre , six onces de cire jaune en petits nioiceaux , et quatre onces d’oliban en poudre $ mettre l’huile et la charpie dans une grande bassine de cuivre, sous une cheminée , et les faire bouillir ensemble en remuant avec une spatule de fer, jusqu’à ce que toute la charpie soit entièrement consommée , puis ajouter la céruse avec un peu d eau, afin quelle cuise plutôt, puis la cire; enfin la bas- sme étant retirée du feu , et la matière à demie réf'roidie . y ajouter peu-à-peu l’oliban, en remuant avec la spatule et le tout étant bien incorporé , en faire des magdaléons, * . Cet ^mPlat/e eS' bon a,ux Plaie» , a‘>* ulcères, aux cancers , ecrouelles , frondes , charbons , et maux de mamelles des femmes. Quelques-uns mettent de la litharge d’or au lieu de ceruse dans la composition de cet emplâtre , mais l’une Emplâtre de Grasse. Seize onces d’huile rosat , complet de plusieurs infusions réitérées , quatre onces de cire neuve uit onces de litharge d’or en poudre, et deux onces de’ ceruse aussi pulvérisé ; faire fondre la cire avec l’huile dans un poêlon de cuivre jaune , étant fondue , retirer le poêlon du feu, y mettre peu-à-peu la litharge et la céruse re- muant toujours avec un bâton assez gros , ou une spLtule de bo,s; le tout étant bien mêlé et incorporé ensemble remettre le poêlon s„r un trépied ou sor un' fourue " “ni lequel ,1 y aura un petit f.„ de charbon , et reml’r i“ cessamment avec la spatule jusqu’à ce eue l’emnhV cuit en perfection ; ce qu’on connoît à vol éleve/de pelhes messies dans le poêlon, et qu’il change de couleur Je nant celle d ecorce de châtaigne, cela arrive après qu’il a demeure neuf ou dix heures sur le feu de charbon qu’il iiut toujours entretenir également. q Il est souverain pour toutes sortes de plaies, ulcères fis • sures ' brîl " °“ ,cl““s > ,<**rbon., apostun.es, tueur’, ritt- Sim î ’l I01: ,ola8'> «It&ipèles et entorses On étendu sur de b *' ^ î^66 auParavailt avec du vin chaud , ou j) r ... I’®au de gant dans l’épaisseur d’une carte cüres M 6 ^ «r°s PaI,ier- Cette recette a (ai, U.i cures merveilleuses. 3 livrée 1piL,tVRE dt\ numu.m Sirnphe. Pulvériser subtilement une dan J1"6 • 6 mtniurn oxide de plomb rouge ) , le mêler d ns une bassine avec trois livres d'huile rosa^t ou d’oHve « environ une pmte d’eau commune, faire bouilli, I E M P jiient la matière sur le feu, en l’agitant incessamment avec une spatule de bois, jusqu’à ce qu’elle soit en consistance d'emplâtre ; s’il n’y avoit pas assez d’eau pour achever la cuite, en ajouter encore. Il est dessiccatif, et propre pour cicatriser les plaies et les ulcères , sur-tout ceux des jambes. Quelques-uns mettent dix onces ou environ de cire jaune dans cet emplâtre , et alors on s’en sert pour chasser le lait des mamelles ; on en applique dessus. Emplâtre de savon. Une livre de minium ( oxide de plomb rouge ) , en poudre , demie livre de céruse aussi en poudre , huile de chenevis ou d’olive deux livres et quatre onces , dix onces de savon de Gênes , ou du blanc en quar- tier , qui vaut mieux que celui qui est en table , et quatre onces de térébenthine ; mettre le minium et la céruse ( oxide de plomb blanç par l’acide acéteux ) avec l’huile dans une bassine sur le feu, remuer toujours lesdites matières jusqu’à ce qu’elles soient bien incorporées et liées ensemble , après mettre dedans peu-à-peu le savon coupé en petits morceaux , remuant toujours , le laisser cuire avec un feu médiocre jusqu’à ce que la matière soit grisâtre, ou de couleur de châtaigne, prenant bien garde qu’il ne s’en répande point dans le feu en bouillant , d’autant que cesingrédieris s’enllent beaucoup, et sur-tout remuer toujours jusqu’à ce que le tout soit bien cuit. Lorsqu’on connoît qu’il est de bonne consistance, le retirer du feu , et filer dedans, en remuant toujours, les quatre onces de térébenthine, continuant de remuer avec la spatule jusqu’à ce qu’il soit froid , en faire des rouleaux , et ne pas mouiller ses mains. Quelques-uns 11’ y mettent point de térébenthine. Pour s’en servir on l’étend sur du linge , ou sur du cuir qui n’ait point d’odeur. Il est bon pour les maux de mamelles ; il n’y faut mettre ni tente , ni charpie depuis le commencement jusqu’à la fin du pansement du mal. — Pour les loupes, on ne change point l’emplâtre qu’il ne se détache de lui-même , à moins qu’elle ne s’ouvre. — Pour les abscès , depuis le commen- cement jusqu’à ce qu’ils soient ouverts, on change l’ em- plâtre le moins qu’on peut ; et quand ils sont ouverts , on met une petite tente dans le trou qui ne va point jusqu’au fond, et qui ne le remplit point, et on met de l’onguent autour. — Pour les douleurs de côté et de l’estomac , on ne change point l’emplâtre qu’il ne tombe de lui-même ; et pour le mal de mère, on le met au-dessus du nombril.— EMP 213 Pour les maux de dents et pour les douleurs de tête , on en met un emplâtre à chaque tempe. — Il est bon pour toutes sortes de plaies et blessures tant vieilles que nouvelles, écrouelles, ulcères invétérées, pourriture, et rognes ma- lignes des jambes, grosse galle, dartres, brûlures, doux, mules aux talons, écorchures des orteils , sciatique , genoux enflés qui semblent vouloir suppurer , pour lesquels il est souverain , car il attire les eaux par les pores , ensorte qu’en levant l’emplàtre , on le trouve tout mouillé, et pour lors il ne faut que l’essuyer, et le remettre sur la partie.— Pour le flux de sang on l’applique sur le bas-ventre, et on en a vu des effets merveilleux. Emplâtre de soufre de Ruland. Mettre fondre demie once de cire , et trois dragmes de colophone , avec trois onces de baume de soufre de Ruland décrit parmi les baumes , sur un petit feu , puis y mêler trois onces sept dragmes de myrrhe subtileme nt pulvérisée , laisser le mélange sur le feu , le remuant toujours jusqu’à ce qu’il ait acquis une consis- tance d’emplâtre, environ au bout d’un quart-d’heure. Il est certain et infaillible, dit son auteur, pour la gué- rison de toute sorte de plaies et d’ulcères , il déterge et mondifie les plaies, résout et résiste à la pourriture. Il ne peut acquérir une bonne consistance , parce qu’il n’y entre pas assez de cire. L’auteur s’en servoit pour l’ordinaire , conjointement avec son baume de soufre. Emplâtre de tabac. Faire fondre ensemble dans une bas- sine trois quarterons de cire jaune , dix-huit onces de poix de Bourgogne , autant de résine, et autant de suif de mou- ton , y mêler trois livres de feuilles de tabac verd bien pilées , faire bouillir doucement le mélange environ demi-heure , puis le laisser en digestion à froid pendant trois ou quatre jours ; faire cependant dissoudre huit onces de gomme ammoniac bien concassée dans seize ou dix-sept onces de suc de tabac, les mettant en digestion sur les cendres chaudes pendant quelques heures , et ensuite les faisant bouillir doucement environ un quart d’heure, et jusqu’à ce que la gomme soit dissoute ; la passer alors par une étamine en l’exprimant for- tement ; s’il y reste de la gomme qui n’ait point été dissoute , la faire bouillir de rechef avec de nouveau suc; passer la dis- solution comme auparavant, la mêler avec la première, et en faire évaporer l’humidité par une lente chaleur , puis quand elle est épaisse en consistance d’emplâtre, y mêler huit onces de térébenthine ; après les quatre jours de digestion des feuilles ai4 E M P de tabac avec la cire et les poix , faire bouillir la matière jus- qu’à ce que presque tout le suc dudit tabac soit consumé , la couler toute chaude, et l’exprimer fortement , puis y mêler la gomme ammoniac et la terebenthine , pour faire une masse qu’on roule en inagdaléons. Il est propre pour amollir et résoudre les tumeurs squir- reuses du foie , de la rate et des autres parties , pour les loupes et pour les écrouelles. Emplâtre d'euphorbe. Quatre onces de cire jaune , poix noire et térébenthine, de chaque deux onces, euphorbe de- mi-once, pulvériser subtilement l’euphorbe , faire fondre en- semble les autres drogues; puis quand la matière retirée du feu est à demi-refroidie , y mêler l’euphorbe , pour faire un emplâtre qu’on roule en inagdaléons. Il est propre pour déterger et manger les chairs baveuses qui se rencontrent dans les plaies et les ulcères. Emplâtre diazhylum ireatum de Mésué. Faire ramollir sur un peu de feu six onces d’emplâtre de diachylum blanc , puis y mêler exactement demi -once d’iris de Florence en poudre déliée , et le former en magdaléons. Il digère , incise et mûrit avec plus de force que le diacliy- lum simple. Emplâtre du prieur de Cabrières pour les descentes. Une dragme d ' hypocistis , trois onces de poix noire , une once de cire neuve jaune , une once de térébenthine , demi-once de racine de grande consolide séchée, trois noix de cyprès sé- chées, trois dragmes de labdnnum , demi-once de mastic en larmes , et une dragme de terre sigillée ; pulvériser ensemble la. racine de grande consoude , les noix de cyprès et le labda- num ; pulvériser à part le mastic en larmes et la terre sigillée , puis passer les poudres séparément à travers le tamis de crin, et ensuite toutes les poudres étant mêlées, faire dissoudre l 'hypocistis avec un peu d’eaU sur un petit feu, y ajouter la poix noire , la cire et la térébenthine, faire fondre le tout en- semble prêt à bouillir, retirer la bassine du feu, et y ajouter les poudres peu-à-peu en remuant sans cesse avec une spatule jusqu’à ce que le tout soit réduit en consistance d’emplâtre , dont on forme des magdaléons. Il est propre pour les descentes , il raffermit le péritoine , après que l’intestin a été replacé; on l’applique à l’endroit de la relaxation , l’y tenant en état par le moyen d’un bandage , et le renouvelant de dix jours en dix jours. Cet emplâtre n’est point si composé , ni si embarrassant dans sa préparation que E M P üi5 celui qu’on vend ordinairement chez les apothicaires ; mais il a du moins autant de bonnes qualités que lui pour arrêter les descentes. Emplâtre noir de céruse ( oxide de plomb blanc par l’acide acéteux). Pulvériser subtilement une livre de céruse, la mêler avec un poids égal d’huile d’olive dans une bassine de cuivre assez grande pour la poser sur un petit feu de charbon au commencement , et agiter toujours la matière , afin qu’elle se lie , augmenter le feu , et quand elle est bien chaude , y verser une once de vinaigre , il se fait un pétillement et un bouil- lonnement considérable; quand le vinaigre est consumé, la matière s’abaisse, jetant beaucoup de fumée puante , l’agiter en cet état quelque temps sur le feu , puis y mettre de nou- veau vinaigre comme auparavant; continuer ainsi à la faire cuire par un feu vigoureux, y ajoutant de temps en temps un peu de vinaigre, jusqu’à ce qu’elle ait acquis une consistance d’emplàtre et une couleur noire , puis la laisser refroidir à demi , et la rouler en magdaléons avec les mains mouillées d’eau. C’est l’emplàtre de céruse brûlée que plusieurs ap- pellent emplâtre noir , qui est différent d’un autre emplâtre noir bien plus composé. Il est détersif, fort dessiccatif, propre pour les plaies et pour les vieux ulcères , particulièrement pour ceux des jambes. Nota. On peut, au lieu de céruse, employer le minium ( oxide de plomb rouge ) , ou une autre préparation du plomb ; à la vérité le nom de céruse ne conviendra plus à l’emplàtre , mais il n’en aura ni plus, ni moins de vertu , pourvu qu’on observe dans la cuite les mêmes circonstances ci-dessus décrites. Emplâtre polycreste. Huile d’olive et eau de fontaine, de chaque une livre et demie , douze onces de litharge en poudre , quatre onces de céruse ( oxide de plomb blanc par l’acide acéteux ), huit onces de cire jaune, et six onces de térében- thine : mêler dans une bassine l’huile, l’eau, la litharge et la céruse en poudre , faire bouillir le mélange , l’agitant inces- samment jusqu’à consistance d’emplàtre , y mettre fondre la cire coupée par petits morceaux et la térébenthine , continuer de remuer l’emplàtre jusqu’à ce qu’il soit froid , puis le for- mer en magdaléons. Le nom de polycreste a été donné à cet emplâtre , parce qu ü scrtà guérir plusieurs sortes de maux. Il est propre pour les plaies, la brûlure , les crevasses des mamelles, des mains 21 6 E M P et des autres parties , les engelures , pour faire suppurer, des- sécher et cicatriser , pour résoudre 5 on peut en faire du spa- radrap , ou toile gautier pour les cautères. Emplâtre pour les loupes . Huit onces d’huile rosat, une once de litharge d’or en poudre , deux onces de poudre déliée d’albàtre calciné dans le feu , les faire bouillir en remuant tou- jours avec la spatule; sur la fin de la cuite ajouter céruse en poudre , bol d’Arménie aussi en poudre déliée , et mercure précipité muriate mercurielle par précipitation)., de chaque une once et demie, une once de vitriol (sulfate) en poudre , , 1 et demi-once d’hermodactes , et cuire le tout en consistance d’emplâtre dont on fait des magdaléons. Il faut commencer la guérison par saigner et purger, et le lendemain de la purgation appliquer et couvrir entièrement la loupe d’un emplâtre étendu sur de lapeau mince, mettre des- 1 sus une compresse, la serrer assez ferme avec une bande, et i j souffrir patiemment les démangeaisons sans lever l’emplâtre, j Si les sérosités qui ont coutume de couler le faisoient tomber, j il le faut essuyer , le rafraîchirdu même onguent, et continuer 1 1 l’application jusqu’à guérison. Cet emplâtre a réussi en plu- la sieurs occasions. Emplâtre triapharniacum de NFésué. Pulvériser subtile- [] ment douze onces de litharge, la délayer avec autant de vi- il naigre , et une livre et demie de vieille huile d’olive dans une : : bassine , faire bouillir la matière, la remuant incessamment i au fond avec une spatule de bois jusqu’à ce que l’emplâtre soit : cnit en consistance raisonnable ; si la quantité de vinaigre :|[ marquée ne suffisait pas pour achever la cuite , on y en ajoute il d’autre. Cet emplâtre déterge , arrête le sang, et consolide les plaies « et les fistules. Le mot triapharmacum. signifie remède composé de trois sortes de drogues. Si l’emplâtre est presque cuit après la consomption du vi- naigre , l’on en peut achever la cuite , quoiqu’il ne bouille plus, en le remuant toujours avec la spatule sirr un petit feu 1 pendant environ une heure ; mais s’il n’est encore qu’en con- 11 sistance d’onguent, on fera mieux d’y ajouter de nouveau vi- naigre pour le faire bouillir jusqu’à ce que la litharge soit bien dissoute, et que l’emplâtre soit dur. Emplâtre vert. Cire , résine , térébenthine , de chacune ® quatre onces , oliban, mastic, vert de gris ( oxide de cuivre vert ) , de chacun trois onces ; pulvériser subtilement l’ oliban , I le mastic et le vert de gris , faire fondre ensemble la cire, la E MP 217 résine et la térébenthine , y mêler le vert de gris , et quand la matière est à demi-refroidie , y incorporer les autres poudres pour faire un emplâtre qu’on roule en magdaléons. Il est propre pour déterger et consolider les plaies. Emplâtres : vertus des plus communs qu’on trouve préparés. L’emplâtre contra rupturam est propre pour les hernies ou descentes d’intestins; il résout les duretés, et il raffermit la membrane après que l’intestin est repoussé ; il est bon aussi pour les fractures et les dislocations. L’emplatre de ciguë est fort résolutif, et recommandé pour les tumeurs squirrheuses du foie et de la rate , pour les loupes et pour les écrouelles. L’emplatre de gomme élémi ramollit et résout les duretés de la rate, et toutes tumeurs dures. L’emplatre de mélilot ramollit, cuit, résout les vents, et est bon dans les squirrhes du foie et de la rate, et dans les tensions des hypocondres. L’emplatre de mucillages ramollit, digère et mûrit comme le diachylum ; mais il ne fait pas suppurer les tumeurs qui peuvent être guéries par la seule résolution : en raison de cela, il est fort usité pour résoudre les contusions qui arrivent à la tete, aux mamelles et ailleurs , lorsqu’on en veut empêcher la suppuration, les matières n’y étant pas disposées ; il ne laisse pas néanmoins de mûrir celles qui doivent venir à sup- puration. L’emplatre de Vioo cum rnercurio , qui a retenu le nom de son auteur Jean de Vigo, est fort résolutif. On l’einploio pour amollir et dissiper les humeurs froides, pour les loupes , les nodosités , les tumeurs vénériennes, et pour appaiser les douleurs. L’emplatre diabotanuni , ainsi appelé à cause de la grande quantité de plantes qui entrent dans sa composition , digère , amollit, résout, ün s’en sert pour les loupes , pour les glandes , pour les tumeurs remplies d’humeurs pituiteuses et grossières , pour les squirrhes. L emplâtre diachalciteos s’emploie dans les plaies, ul- cères , contusions et tumeurs pestilentielles. Il est fort recom- mandé pour fortifier les jointures , si 011 le porte continuelle- ment sur les parties affligées de gouttes. L emplâtre diachylum simple, le composé sans gommes, et le composé avec les gommes , ramollissent les tumeurs dures 213 E M P du foie et de la rate. Le composé sans gommes ramollit plus fort , mûrit et digère ; le composé avec les gommes attire puissamment, amollit et résout. L’emplatre diapalme dessèche moins vite que le diachal- citeos\ il amollit , il résout , il déterge et il cicatrise. C’est l’emplâtre le plus usité pour les plaies et les ulcères; on l’a- mollit en y mêlant le quart de son poids d’huile rosat, afin d’en faire plus facilement des emplâtres : c’est ce qu’on appelle cérat de diapalme ou diapalme dissous . L’emplatre diapompholigos dessèche les plaies et les ul- cères , en rafraîchissant aussi bien que l’onguent pompholix , dont il ne dilfère qu’en consistance. L’emplatre divin déterge , mondifie , cicatrise, amollit, résout, fortifie. On s’en sert pour toutes sortes de plaies et d’ulcères, pour résoudre les tumeurs, pour les contusions; il a des vertus et des usages à peu près semblables à ceux du manus dei ; il est néanmoins un peu plus mondicatif, et ac- compagné de quelqu’acrimonie , à cause du vert de gris ( oxide de cuivre vert) qui entre dans sa composition; cela n’em- pêche pas qu’on ne les emploie souvent l’un pour l’autre. Le surnom de divin lui a été donné à cause de ses grandes vertus. L’emplatre manus dei est employé avec succès à la gué- rison de toutes sortes de plaies, d’ulcères , de tumeurs et de contusions. Il ramollit , digère, résout et mène à la suppura- tion les matières qui doivent prendre cette voie ; il ne fait pas suppurer celles qui peuvent être dissipées par transpiration ou autrement , et lorsqu’il a mûri et fait venir au dehors les ma- tières étrangères, il n’en attire pas de nouvelles sur la partie, mais mondifie, cicatrise et consolide entièrement la plaie par où les matières sont sorties. Il guérit les nerfs coupés, le chancre , les fistules , les écrouelles, les morsures des bêtes, vénimeuses et enragées , attirant promptement le venin dehors, comme aussi le plomb, fer et esquilles des plaies ; pour la teigne des enfans , on rase les cheveux , et on met un emplâtre ; pour le mal de dents, on l’applique sur la tempe ou derrière l’oreille ; pour le rhumatisme ou commencement de paralysie , ou l’applique sur la nuque du cou , et même sur les épaules , bras ou autres parties où l’on sent des douleurs; pour les fis- tules du coin de l’œil , on l’y laisse long-temps , aussi bien que sur les loupes; pourguérir les taies des yeux quiempèchent de voir , on ferme les paupières et on y applique l’emplâtre qu’on y laisse pendant quinze jours ou davantage; il guérit les fistules restées après la taille pour la pierre ; il arrête promp- / EMU 219 teraent le sang d’une coupure , en essuyant bien le sang , et appliquant aussitôt l’emplâtre chauffé au feu. L’emplatke noir est fort estimé pour la guérison de toutes sortes de plaies faites par ponction , incision , ou froissure. On l’emploie aussi heureusement pour toutes sortes d’ulcères , et particulièrement les vieux et les rebelles , étant fort propre à les mondifier et consolider. L’emplatre oxycroceum ramollit, résout , fortifie les nerfs et les muscles , appaise les douleuis , est propre pour les frac- tures ,pour les dislocations . pour les duretés de la matrice : ou l’applique sur les parties malades. Nota, ün n’a point donné les compositions de ces em- plâtres , parce qu’elles sont difficiles , et qu’on les trouve tout faits. Emulsion ( emulsio). Remède liquide et agréable, dont la couleur et la consistance approchent de celles du lait. Cette espèce de julep se fait d’amandes douces , de semences froides et autres qu’on pile dans un mortier et que l’on dissout ensuite dans des eaux distillées , on dans des décoctions légères qu’on adoucit avec du sirop ou du sucre , après qu’on les a passées et exprimées. Emulsion astringente. Douze amandes douces pelées, se- mences de coton , de plantain , de thalitron , de pavot blanc, de coings et de sumac , de chaque une dragme et demie , dé- coction d’orge , de racines de plantain et de grande consolide une livre et demie , sirops de roses sèches et de herberis , de chaque deux onces. Faire émulsion du tout pour quatre ou cinq prises. Elle est propre pour arrêter les crachemens de sang, la dys- scnterie et les autres cours de ventre et hémorragies. Si on la veut rendre plus astringente . on y peut mêler de la terre si- gillée , du corail préparé, et de la pierre hématite , de chaque deux scrupules. Emulsion pectorale. Plonger un moment dans de l’eau chaude seize belles amandes douces , et en séparer la peau qui se lèvera aisément , les mettre dans un petit mortier de marbre avec six dragmes des quatre grandes semences froides mon- dées , et une dragme et demie de semence de pavot blanc. Piler le tout ensemble avec un pilon de bois 5 et quand la matière commence à prendre une consistance de pâte, y verser environ une demi-cuilleree d’une décoction faite avec de l’orge, des jujubes, et des capillaires, continuer de battre la pâte, et la dissoudre peu à peu avec de la décoction jusqu’à ce qu’on en *tat employé une livre et demie , il se fait un fait qu’on passa , 22,0 EN C au travers d’une étamine blanche , exprimant fortement le marc : mêler dans la colature des sirops de guimauve et de tussilage, de chaque une once et demie, et on aura une émulsion pour trois prises. Elle est propre pour humecter et pour adoucir les âcretés de la poitrine , exciter le crachat , calmer la toux, provoquer le sommeil 5 mais elle le provoquera encore bien plus sûre- ment, si on y ajoute une once et demie de sirop de pavot bl anc. On en prend un verre pour chaque dose. Emulsion rafraîchissante et apéritive. Grandes semences froides une once, semences de mauve et de pavot blanc , de chaque une dragrne , décoction de racines de guimauve et de nénuphar , de chaque une livre et demie, sirops de guimauve et de nénuphar, de chaque deux onces; faire du tout émulsion comme ci-dessus pour quatre ou cinq prises. Elle est propre pour chasser doucement le sable des reins et de la vessie , tempérer et adoucir les âcretés d’urine. On peut ajouter dans ces émulsions une dragrne d’yeux d’écre- visses préparés, et autant de cristal minéral (nitrite de po- tasse mêlé de sulfate de potasse ) , pour les rendre plus apéritives. Emulsion purgative , très - agréable pour les malades qui ont de la répugnance pour les médecines ordinaires. Faire fondre dans six onces d’eau deux onces et demie de manne grasse et bien choisie, passer la liqueur par une étamine bien serrée , y ajouter six belles amandes douces et deux amères pelées à l’ordinaire , avec un gros des quatre semences froides. En pilant , verser peu a peu la solution de manne ; ayant passé le tout par un linge , ajouter à la colature une demi once de fleurs d’oranges doubles , avec un gros à' arcamirn duplicatum ou deux gros de sel de seignette ( tartrite de soude), et passer le tout encore une fois. On retranche le sel pour les personnes d’un tempéramment délicat , et pour les personnes robustes on ajoute encore cinq ou six grains de diagrède bien pulvérisé. Encens ( Titus.) Résine solide qui dis tile d’un arbre qui croît abondamment dans l’Arabie heureuse , principalement au pied du mont Liban. On l’apporte des Indes orientales et de ta Turquie. Il y en a de deux sortes , l’un que l’on appelle e"cens male ou oliban\ c’est celui qui coule de l’arbre en larmes nettes et pures, de couleur blanche tirant un peu sur le jaune , se cassant facilement , odorant quand on le jette dans le feu , d’un goût amer et désagréable , rendant la salive blanche quand il est mâché. ENC 22î L’encens femelle ou commun est celui qui tombe confusé- ment à terre , et est souvent mêlé avec des morceaux de l’é- corce de l’arbre , ou avec quelques autres impuretés ; il est eu masse, jaunâtre, mollasse, graisseux, fort inflammable et odorant. L’encens mâle est le meilleur. L’encens est chaud , dessiccatif, un peu astringent, sudo- rifique , propre pour les maladies de la poitrine , pour la pleu- résie , pour fortifier le cerveau , pour le cours de ventre , vo- missement , crachement de sang et dyssenterie. On en avale le soir quelques morceaux. Son usage externe est d’entrer dans les parfums pour fortifier la tête et dissiper les catarres. Il remplit de chair la cavité des ulcères , les cicatrise et les agglutine , spécialement les plaies saigneuses de la tète j mêlé avec du sain-doux ou de la graisse d’oie , il guérit les mules aux talons ou engelures ; mêlé avec du lait de femme en forme de liniment, il remédie aux ulcères cacoëtiques tant du siège que des autres parties. L’eau rose dans quoi on a éteint plusieurs fois de l’encens mâle, mêlée avec du lait de femme , est un excellent collyre liquide pour la rougeur et la chassie des yeux. Appliqué avec de la poix et du vinaigre , il guérit les dartres et les verrues qui commencent Pour guérir la pleurésie , on fait un trou dans le cœur d’une pomme de reinette , on y met une dragme d’oliban , on fait cuire le tout devant le feu , et on fait manger au malade la pulpe mêlée avec l’encens après qu’elle est cuite , on le couvre bien , et on le fait suer. Forestus , pour rendre cette pomme en- core plus efficace , y met demi-dragme d’encens mâle et une dragme de fleurs de soufre , faisant cuire le tout coiurne ci- dessus. La même pomme est salutaire dans l’asthme , suivant Rivière, et même dans la dyssenterie, pour consolider les petits ulcères des intestins , et arrêter le flux de sang 5 en ce cas un coing vaut mieux qu’une autre pomme. L’oliban est vulnéraire , détersif ; on l’emploie dans plu- sieurs onguens, comme dans celui de bétoine , dans le divin et quelques autres. Il entre aussi dans la poudre de frai de grenouille de Grollius , dans la thériaque , dans le mi- thridat , dans les trochisques de karabé , dans les pilules de cynoglosse , etc. Encre à écrire. Deux livres et demie d’eau de pluie , noix de galle concassées, et vitriol romain , de chaque quatre onces, gomme arabique une once; mettre infuser sur les cendres chaudes pendant vingt-quatre heures les noix de galle avec le vitriol dans l’eau ; au bout de ce temps faire bouillir le tout doucement , pendant un petit quart-d’heure, 22.2 e p r le remuant de temps-en- temps avec un bâton 5 ensuite de quoi verser l’encre dans une autre cruche, en la coulant doucement par inclinaison , ou par un tamis, ou gros linge clair , dans laquelle on met la gomme pilée , et on remet le tout sur les cendres cliaudes pendant un quart-d’heure, en le remuant toujours avec un bâton pour faire fondre la gomme. L’encre appliquée promptement sur une brûlure non- entamée, empêche qu’il se forme des vessies , et elle appaise la douleur sur-le-champ; elle appaise aussi la douleur des hémorrhoïdes , et leur llux excessif, aussi bien que l’hé- morrhagie du nez , si on introduit dans la narine une petite tente de linge usé, ou de coton trempé dans l’encre, et un peu exprimé. Endive, ou Scariole ( Cichoriuni latif olium , sive endivia vu/garis , Tourn. 4r]ç)' Cichorium endivia , Linn. 1142- ) Chicorée de jardin , qui est de deux sortes; l’une a la feuille large , et c’est proprement l’endive ; l’autre l’a étroite et amère , qui est la scariole. 1 ’endive est hépatique par excel- lence , rafraîchissante , dessiccative , abstersive , apéritive , diurétique , et très-usitée dans les fièvres bilieuses. Les feuilles d’endive sont, excellentes pour applique^ sur les in- flammations et tumeurs érésipélateuses. Ces deux plantes s’emploient aussi de même dans les re- mèdes , étant également propres à tempérer le sang et la bile, particulièrement l’espèce de chicorée qu’on appelle blanche, et qui ne devient telle que par la culture; car alors elle est d’une saveur plus douce et moins amère que celle qui est verte. Cette dernière a les mêmes vertus que la chicorée sauvage. On met ordinairement les feuilles de chicorée dans les bouillons rafraicliissans , et dans ceux qu’on fait au bain-marie., qui sont des remèdes apéritifs tem- pérés , très-utiles dans les obstructions des viscères , et dans les maladies causées par une bile épaissie. La semence d’en- dive est une des quatre mineures, et s’emploie comme les autres et à la même dose. Les feuilles de cette plante ont donné le nom au sirop de chicorée , dont l’usage est commun. Epinards ( Spinacia vulgaris , Tourn. 533. Spinacia olc- racea , Liîin. i/(56. ) Plante qu’on cultive dans les jardins potagers. Ses feuilles sont plus potagères que médicinales; elles sont rafraîchissantes et humectantes , de bon aliment dans les maladies ; elles amollissent le ventre , adoucissent la toux et l’Acreté de la trachée artère; elles purifient le sang. On les applique sur le ventricule et sur le foie pour EPI 223 rafraîchir ce viscère ; elles engendrent â la longue un sang mélancolique. Le suc îles épinards et leur eau distillée ap- paisseut la chaleur des entrailles, les ardeurs d’une eslomax; irrité par une hile enflammée et procurent la générati on du lait. La décoction est employée dans les la venions pur- gatifs. Epine jsi. anche , ou Aubespinf Acuta spin a , seu oxya- cantha vulgaria. ) Arbrisseau qui nait dans les buis et dans les buissons. Son fruit appelé communément senellts , est 6ec et astringent , il est mûr a la fin de l’été. Ses grain» mangés ou [iris en breuvage , arrêtent le cours de ventre. Se» noyaux pulvérisés , et bus en vin blanc , brisent et font rendre ies pierres. On distille de son fruit une eau qui est bonne pour la gravelle. La racine appliquée lire hors de la chair toute épine , ou autre corps étrangers qui y seroient demeurés. Tragus assure que l’eau distillée de «es fleurs, ou l’esprit que l’on en tire en les distillant avec le vin , dans lequel elles ont infusé pendant trois jours , soulagent beaucoup ies pleurétiques, et ceux, qui ont la Colique. Epine-vinette ( Berberis dumetorum , Tourn. Berberis vulgaris , ) Arbrisseau épineux qui croît aux lieux incultes, dans les haies, dans les buissons. Son fruit seul appelé berberis est en usage en médecine II rafraîchit , humecte, resserre, ouvre l’appétit , et fortifie l’estomac et le foie; c’est pourquoi on l’ordonne dans les maladies ou on a besoin de rafraîchissement et d’astriction , comme la diarrhée et la dyssenterie. Il est cordial , propre pour arrê- ter les hémorrhagies, pour désaltérer, pour calmer le trop grand mouvement de la hile. L’écorce est astringente et détersive; on t’emploie dans les décoctions pour les cours de ventre et la dvssenterie. Le fruit est plus usuel; on én met une poignée pour chaque pinte de tisane dans les mêmes maladies , et pour appaiser la trop grande fermentation des humeurs , sur-tout lorsqu’elle est causée par des matières bilieuses que ce fruit corrige par son acidité. On le prépare de plusieurs manières ; on le confit au 6ucre, on en fait du sirop, de la gelée, du rob, et on emploie toutes ces differentes préparations dans les juleps rafraî- chissans et astringens. Le rob fait avec une forte décoction des fleurs d’épine-vinette , est fort bon pour de vieilles toux occasionnées par relâchement des libres et abondance de pituite froide et gluante. Dans l’ardeur d’urine et dans le» 224 EPI « inflammations internes , on fait dissoudre le nitre dans le suc d’épine-vinette pour le faire cristalliser. Simon Pauli enseigne la manière de faire le sel essentiel , qu’il appelle le tartre de berberis , de cette manière. Deux livres de suc d’épine-vinette, deux onces de suc de limon; faire évaporer doucement sur le feu ; passer ce mélange par une chausse , et le mettre cristalliser à la cave. Ces cristaux sont fort rafraichissans , propres dans l’ardeur d’urine et dans les inflammations internes: la dose est d’un demi-gros ou d’un gros au plus. Tragus assure que le vin qu’on fait avec le fruit de cet arbrisseau , arrête les cours de ventre, la dyssenterie et les pertes blanches des femmes. Dans les maux de gorge , on mêle dans les gargarismes un peu de suc ou de sirop d’épine-vinette. L’épine-vinette a donné le nom au sirop de berberis , au sapa de Mésué , et aux trochisques de berberis du même. On emploie son suc dans le sirop de corail pour en faire la dissolution ; on le préfère aux autres dissolvans , quoi- qu’il soit bien foible. Ce suc entre dans le sirop de myrte composé de Mésué , dans les trochisques de laque et dans le diaprun. Epithème ( Epithema. ) Espèce de fomentation spiritueuse, ou remède externe qu’on applique sur les régions du cœur et du foie , pour les fortifier , ou pour les corriger de quelque intempérie. Il y en a de deux sortes , le liquide et le solide. L’épithème liquide est une espèce de fomentation plus spi- ritueuse que les autres. L’épithème solide est un mélange de conserves , de thériaque , de confections , de poudres cordiales , qu’on étend ordinairement sur un morceau d’é- carlatte , ou sur de la peau. Epithème pour l'intempérie froide du cœur . Faire chauffer un demi-septier de bon vin , tremper dedans de petits linges déliés , en deux ou trois doubles , en étuyer la région du cœur , et les y appliquer exprimés et chauds , les rechan- geant quand ils commencent à réfroidir. Epithème pour mettre sur la région du cœur aux fièvres pourprées , malignes et pestiférées. De l’écorce de citron nouvelle ou sèche, la couper en petits morceaux, la faire tremper une ou deux heures dans une chopine d’eau rose sur les cendres un peu chaudes , puis passer par un linge blanc, et dans la colature y mêler le jus d’un citron, ou d’un limon , et l’épithème sera fait, la région du cœur en sera fomentée tièdement trois fois le jour avec linges doubles trempés qu’on renouvelle au besoin. Efitiièmk E P U Epithèmî .pour rafraîchir les parties intempérées de' cha- leur. Une chopine d’oxycrat , le mettre chauffer médiocre- ment sur un réchaut , puis tremper dedans des linges en double , et les ayant exprimés , les appliquer tiédes sur les parties intempérées, et par-dessus un autre linge sec aussi en double, de peur de mouiller la chemise et les draps, rechangennt lesdits linges, et en remettant d’autres trempés dans ledit oxycrat , quand ils commencent ù sécher et à réf’roidir. Cet épitlième , quoique simple , est de grande efficacité , et est meilleur et plus naturel que ceux qu’on fait avec des eaux distillées et des poudres qui, sans êtie utiles, sont bien chères. h’ oxycrat se fait en mêlant une partie de vinaigre commun sur six parties d’eau , ou en mêlant autant de vinaigre avec l’eau qu’il se puisse boire , ne laissant aucune saveur âcre à la bouche et à la gorge , ce qui semble être le meilleur. Epitym , ou Barbe de moine ( Epityrnum , seu cuscuta minor. ) Espèce de cuscute ou plante filamenteuse , sem- blable à des cheveux, qui croît et s’entortille autour du thym , dont elle tire la vertu. On apporte l’épithym sec de plusieurs pays chauds, comme de Candie , de Venise. Celui qui vient de Candie est en filamens longs ; et celui qui vient de Venise en filamens courts et frisés 5 l’un et l’autre sont usités en médecine. On le doit choisir nouveau , net , entier, d’une odeur forte. Il est apéritif, arthritique 5 il purge doucement les humeurs mélancoliques , il est chaud et dessiccatif, et sert principalement à la galle , aux ulcères , aux affections mélancoliques et hypocondriaques , aux obs- tructions de. la rate, au vertige, à l’épilepsie, aux rhu- matismes , aux gouttes. C’est l’ingrédient ordinaire de tous les nouets purgatifs. On pile toute la plante, puis on la met infuser. La dose est demie once à six dragmes dans du vin. On ne l’emploie guères qu’en infusion , parce que la subtilité de ses sels ne souffre point la coction ; par cette raison Forestus a observé qu’il est inutile de l’ordonner dans les sirops et dans les apozèmes. Epurge, ou Catapuce ( Tithymalus lat/fo/ius , catapu- tia dictas , Tourn. Euphorbia latyrus , Linn. ) Espèce de titymale toute remplie d’un suc laiteux , de même que les autres tithymules. Cette plante croît en tout pays , fréquem- ment dans les jardins. Les grains et les feuilles de l’épurge évacuent violemment par haut et par bas les humeurs sé- reuses , bilieuses et phlegmatiques. On peut s’en servir dand 226 E R R l’hydropisie , car ils purgent particulièrement les sérosités, La dose des grains est de six à douze mondés de leur écorce , et pilés dans un œuf à la coque. Quand on les prend en substance, il faut les bien mâcher, si on veut être bien purgé , sinon il faut les avaler entiers , ou légèrement concas- ses ; au reste ce remède est trop violent , et on ne doit l’ordonner que très-rarement. Les feuilles , au nombre de quatre ou cinq, purgent aussi} mais on ne s’en sert guères. Le suc laiteux de la plante est caustique et dépilatoire , si on en humecte la partie velue. Errhines ( Errhina , seu Nasalia. ) Remèdes qu’on in- troduit dans le nez pour faire moucher et éternuer. On leur donne diverses formes ; on les fait en poudre , en li- queur, en onguent, ou en masse solide, dont on forme de petits bâtons pyramydaux. Errhine , ou Sternutatoire en forme de poudre . Racines d’ellébore blanc, d’iris de Florence, et feuilles de tabac, de chaque deux dragmes ; fleurs de muguet, feuilles de bé- toine , de marjolaine et de sauge , de chaque une dragme } mêler toutes $ces drogues sèches ensemble, les piler dans un mortier de bronze , les passer par un tamis de crin ordi- naire , pour en faire une poudre grossière , laquelle , aspirée par le nez , excite l’éternuement et décharge le cerveau. Nota. Ceux qui sont sujets aux défluxions sur la poitrine, doivent éviter de s’en servir. Errhine , ou Sternutatoire en ferme de poudre. Feuilles sèches de bétoine , de marjolaine, de sauge, de fleurs de muguet, de stoechas , de racine d’iris de Florence, de chaque demie once ; racines de pyrethre , d’ellébore blanc , et feuilles de tabac , de chaque deux dragmes ; écorce d’o- range sèche, une dragme; pulvériser grossièrement toutes les drogues ensemble , et garder la poudre pour le besoin. Elle excite l’éternuement sans grande violence, et elle fortifie le cerveau. On s’en sert dans la paralysie, apoplexie , létliargie , et autres maladies du cerveau , provenantes d’hu- meurs pituiteuses et grossières. On l’aspire par le nez , ou on en souffle dans les narines avec un chalumeau à ceux qui ne sont point en état de l’aspirer. Nota. Lorsqu’on attire par le nez des errhines liquides , telle que le suc de bette , on remplit auparavant sa bouche d’eau, de peur qu’il n’y passe de l’errhine. Errhine en forme d’onguent. Racine sèche de concombre sauvage, pyrethre, staphisaigre , poivre noir, de chaque une dragme ; huile de laurier , une once et demie ; pulvé- B S C 22^ tîsef ensemble toutes les drogues , mêler la poudre dans l’huile de laurier , et en faire un onguent propre pour les douleurs de tête, qui proviennent d’une pituite crasse, pour l’apo- plexie, paralysie , épilepsie , maladie des yeux. On en in- troduit dans les narines pour faire éternuer et moucher. Errhine en forme liquide. Mettre une poignée? de mar- jolaine , et pour un sou de racine d’ellébore blanc dans une chopine d’eau , la réduire en bouillant à moitié , mettre de cette liqueur dans le creux de la main , et l’attirer par le nez. Nota. L’usage des remèdes qui sont reçus par le nez est suspect , lorsque cette partie est travaillée de quelque ma- ladie , comme polype , et autres , ou que le malade est sujet à l’hémorrhagie, au vertige, à l’épilepsie, et aux fluxions sur les yeux 5 et que l’usage des remèdes qui tirent l’hu- meur du cerveau par la bouche, appelés masticatoires , est moins dangereux, si ce n’est à ceux qui , ayant la poitrine foible , reçoivent facilement les influences des humeurs du cerveau sur cette partie. Escarbot ( Scarabaeus. ) Insecte dont il y a plusieurs sortes, qui sont le cerf volant ( cervüs volans , seu sca- rabaeus cornutus ) , le fouillemerde ( scarabaeus stercorum , seu pillularis ) , l’escarbot onctueux ( scarabaeus unctuosus , appelé cantarellus par les Italiens ) ; ces trois sortes d’es- carbots servent en médecine. Le hanetonest aussi un escarbot dont nous parlerons ci-après. Le cerf volant est gros comme un haneton ; il est ainsi appelé , à cause qu’il porte dessus sa tête deux cornes branchues , et de la figure de celles du cerf. On en trouve quelques-uns qui n’en ont qu’une. On estime cet insecte propre pour appaiser les contusions et la douleurs des nerfs , étant écrasé et appliqué , ou cuit dans un onguent, ou dans une huile appropriée. On porte cette mouche vivante enveloppée et suspendue au cou en amulette, pour guérir la fièvre quarte dans le temps du frisson. Les cornes suspendues au cou des enfans les em- pêchent de pisser au lit. Son huile par infusion appaise les douleurs d’oreilles , et ôte la surdité. Le fouillemerde prend son nom de ce qu’il se plaît dans les fientes, sur- tout dans celle de cheval. La poudre de cette insecte saupoudrée , est spécifique contre le relâchement des fibres , ou ligamens des yeux , et contre la chute de Vanus ou fondement. L'huile de lin, dans laquelle on a fait bouillir et consommer des fouillemerdes , appliquée chaudement avec du coton sur les hémorrhoides aveugles et douloureuses , en fait passer la douleur. Voici la meilleure manière de les réduire en poudre. 228 E SS On les met dans un vaisseau de verre, bien bouché , puis on les expose au soleil pour les laisser sécher , et ensuite les réduire en pondre. L’escarbot onctueux est ainsi nommé , parce qu’il enduit les mains d’une liqueur grasse et jaunâtre lorsqu’on le manie. On le trouve en mai et en juin ( floréal et prairial ) le long des chemins , et dans les bois. Il est de la nature des can- thariilés , car il fait pisser jusqu’au sang; il remédie à la morsure du chien enragé et à la goutte vague, suivant Wierus : on le donne en poudre. Borel dit qu’il faut prendre cet escarbot avec un papier pour ne se pas salir les mains , et le faire sécher au feu , en ayant ôté auparavant les pieds , les ailes et la tête, et donner le poids de quatre ou cinq grains de sa poudre avec un peu de celle de girofle dans du vin , trois matins de suite à jeun , si une ou deux prises ne suffisent pas , pour la goutte , et pour la pierre dans la vessie. La liqueur de cet escarbot sert à guérir les plaies; elle entre dans les emplâtres contre les bubons et les char- bons pestilentiels ; on lâ mêle avec les antidotes. L’huile dans laquelle on a mis infuser de ces insectes vivans , vaut l’huile de scorpions. Essence d.’ Hypocras. Canelle fine cinq onces , santal citrin et poivre blanc, de chaque deux dragmes, macis , ga- langa et gingembre , de chaque une dragme , graine de pa- radis une once, clous de girofle six dragmes; concasser le tout, et l’infuser dans l’esprit-de-vin (alcohol) dans un vais- seau bien bouché, pendant sept ou huit jours au soleil, ou à un feu bien violent , puis l’exprimer , et y ajouter, si on veut , huit grains de musc, et vingt grains d’ambre gris. Pour s’en servir, il faut mettre sept ou huit onces de sucre dans aine pinte de vin , et quatre, cinq ou six gouttes de la- dite essence. Autre essence d’ Hypocras. Eau-de-vie bien rectifiée, ou esprit-de-vin (alcohol) cinq onces , canelle deux onces, poivre , gingembre , girofle , graine de paradis , de chaque deux dragmes , ambre gris et musc , de chaque trois grains ; mettre toutes les drogues pilées dans une. bouteille de verre double avec l’eau-de-vie ou esprit de-vin, la bien boucher, puis Payant exposée au soleil pendant quelques jours , couler trois ou quatre fois dans un linge, rejetant toujours la cola- ture dessus le marc , puis le mettre dans une bouteille bien bouchée avec cire et parchemin. Pour s’en servir, mettre trois quarterons de sucre pilé dans une pinte ou trois chopines de vin , et quand le suc sera fou- E S U 229 du, y mettre deux ou trois gouttes de l’essence , et l’iiypocras sera fait. Estragon ( Dracunculus esculentus , Uni folio , Tourn. 459. Arthemisia dracunculus , Linn. 1189. ) Plante qu’on cultive dans les jardins potagers. Elle est cordiale, stoma- chale , incisive, détersive, apéritive , sudorifique; elle ex- cite l’urine, elle chasse les vents , elle provoque l’appétit, elle résiste au venin , elle est bonne pour le scorbut, elle fait cracher étant mâchée ; elle est encore bonne dans les faiblesse» d’estomac , les indigestions 'et les envies de vomir , prise en infusion comme du thé , avec du sucre. Esule ( Tithymalus cyparassias , Tourn. 86. Euphorbia cyparassias , Linn. 661. ) Herbe qui ressemble à la linafre , et qu’on ne distingue que par le lait dont l’ésule est remplie , et que la linaire n’a point. Elle croît dans les champs , sur les chemins , dans les jardins. On emploie ordinairement les racines d’ésule , surtout leur écorce. L’ésule purge vigoureusement la pituite , et on l’ap- pelle ordinairement rhubarbe des paysans. Elle est âcre , chaude et corrosive ; on ne la donne jamais en substance , mais en infusion. Elle purge violemment par les selles la pi- tuite , les sérosités , l’humeur mélancolique. On la fait ma- cérer dans de bon vinaigre pendant vingt-quatre heures; on la donne ensuite depuis un scrupule jusqu’à une dragme en substance , et au double en infusion. On s’en sert avec succès dans l’hydropisie , la léthargie , la frénésie , la jaunisse , les obstructions des viscères , les maladies produites par des hu- meurs grossières , les fièvres opiniâtres et les maladies rebelles. On prépaye l’extrait des racines d’ésule avec du vin blanc ou l’esprit-de-vin ( alcohol ) , en y ajoutant quelques gouttes d’esprit de soufre ou d’huile d’anis ; la dose en est d’un scru- pule. On tire aussi l’extrait des feuilles dans le vinaigre , dans la solution de crème de tartre (tartrite acidulé de potasse ) , ou dans les sucs de coing, d’oseille, de limons, ou autres acides; elles agissent avec moins de violence que la racine. Le suc laiteux de toute la plante , mis en digestion avec le std de tartre (carbonate de potasse non saturé) , et puis épaissi , fournit une matière qui vaut bien la scammonée de Smyrne , laquelle est souvent altérée par des sucs de plantes acres et mal préparés*. Les semences d’ésule sont d’un usage familier dans la campagne; les paysans en prennent dix ou douze. C’est un violent purgatif, s’il n’est corrigé par la Coction avec le sel d’absinthe , ou quelqu’autre sel fixe. Ou distribue à Paris depuis quelque temps un remèda s3o E U P qu’on dit spécifique pour les fièvres , et que l’on a nommé par excellence la poudre fébrifuge. Ce n’est autre chose que la racine de cette plante mise en poudre , et donnée dans un bouillon trois jours de suite. La dose est d’un demi-gros à un gros pour chaque prise , suivant la force ou la foiblesse du malade. Ce remède purge avec violence par haut et par bas ; ainsi il n’est pas surprenant qu’il guérisse la fièvre. Il ne con- vient pas aux femmes grosses, et encore moins aux personnes dont la coinplexion est tendre et délicate. On peut faire le magistère d’ésule avec l’esprit-de-vin (alcohol) , et en préci- piter la résine avec l’eau froide. Garidel estime le bol de Tournefort, que voici : Demi- gros ou deux scrupules de racine d’ésule , autant de crème de tartre ( tartrite acidulé de potasse), vingt grains de mercure doux ( muriate mercuriel doux), avec suffisante quantité de conserve d’absinthe , ou de marmelade de fleurs d’oranges , pour en faire un bol auquel on peut ajouter quel- ques gouttes de baume du Pérou ; c’est un purgatif assez bon. Schroder, Hoffman et Ettmuller conviennent que la véri- table ésule des anciens est le tithymalus foliis pini , fortè JDioscoridis pitiufa. La racine d’ésule abonné le nom aux pilules de esula de Fernel , dont la dose est d’un demi-gros. Cette racine entre aussi dans la composition de la bénédicte laxative , dans celle de l’extrait catholique et cholagogue de Rolfinsius , et de l’hy- dragogue merveilleux de Du Renou. Eupatoire d’Avicenne ( Eupatorium Cannabinum , Tourn. Linn. 1 iy3. ) Grande plante très-commune le long des ruisseaux, dans les bois et dans les prés; la ressemblance de ses feuilles avec celles du chanvre, et la propriété qu’elle a d’emporter les obstructions du foie et des autres viscères, ont autorisé le sentiment de ceux qui la croient l’ eupatoire d’Avicenne. Cette plante peut produire de bons effets , et l’expérience les a confirmés. Cette plante , de l’aveu des meilleurs praticiens , est hépatique, chaude , dessiccative , atténuante , astringente , apéritive, hystérique, béchique et vulnéraire. Schroder l’estime propre dans la cachexie , dans la toux , le catarre , pour pousser les mois et les urines, et pour l’appliquer sur les plaies. On la mêle avec la fumeterre dans le petit-lait pour les maladies de la peau, et pour les pâles-couleurs. Le suc de ses feuilles à deux onces , son extrait à un gros , et la tisane qu on prépare avec une poignée de ses feuilles dans une pinte d’eau bouillies légèrement, y ajoutant un peu de sucre ou demi- E U P 2.3 1 once de réglisse pour en corriger l’amertume , sont des re- mèdes capables de lever les embarras des viscères qui suc- cèdent aux longues maladies, sur-tout aux fièvres intermit- tentes , et qui font tomber les malades dans des bouffissures et des enflures qui les conduisent quelquefois à l’hydro- pisie : lors même qu’elle est confirmée , et après qu’on a fait la ponction au malades , l’usage de cette plante prise comme le thé, ou dans les bouillons, leur est utile : on bassine aussi avec succès leurs jambes avec la décoction 5 trois per- sonnes enflées considérablement, par la seule tisane de cette plante, ont été guéries. Les feuilles bouillies et appliquées en cataplasme sur les tumeurs , particulièrement celles des bourses, les dissipent aisément 5 des hydrocèles ont été gué- ries sans ponction , par la seule application de cette herbe. Gesner assure avoir éprouvé par lui même que cette plante purge la pituite par haut et par bas assez abondamment , et plus sûrement que l’ellébore 5 il employoit les fibres de sa racine en décoction dans le vin. Eupatoire de Mésué ( Agératum foliis serrât l s, Tourn. Achillea agératum , Linn. ) On emploie cette plante comme l’espèce de menthe, qu’on appelle le coq , et plusieurs au- teurs lui en ont donné le nom : les feuilles et les fleurs s’ordonnent en infusion et en décoction de la même manière et pour les mêmes maladies. Mésué l’estime pour les mala- dies du foie , et pour emporter les obstructions des autres viscères ; c’est pour cette raison qu’il l’a appelé eupatoirv. L’huile d’olive dans laquelle on a fait infuser cette plante , est bonne pour faire mourir les vers ; on en frotte le nom- bril des enfans avec un coton qui en est imbibé , et on le laisse quelque temps sur cette partie. L’eupatoire de Mésué a donné le nom au sirop et aux trochisques d’eupatoire du même uuteur$ il entre aussi dans le dialacca magna , et dans le diacucurma du même. Fernel le prescrit dans son catholicon simple. Euphorbe ( Euphorbia antiquorum , Linn. ) Gomme jaune en petits morceaux , très-âcre , ou brûlante à la bouche, qui 6ort par incision d’un arbre , ou d’une espèce de férule qui porte le même nom , et qui croît dans la Lybie sur le mont Atlas , et en Afrique. On doit choisir l’euphorbe en larmes nouvelles, nettes, sèches, friables, de couleur jaune tirant sur le blanc. Il faut qu’il ait au moins un an , son acrimonie s’adoucit avec le tems. Quand il est plus frais, 'I a trop de violence, et doit être regardé comme un poison suspect. Il est d’une âcreté si excessive que pour le mettre 532, E U P en poudre il faut prendre des précautions sans lesquelles on auroit longtemps la gorge , le nez , et les yeux enflammés. Ou ne l’emploie en médecine que dans les maladie extrêmes , comme dans la léthargie , l’apoplexie , etc. On le donne à la dose de cinq ou six grains dans les\poudres sternutatoires qu’on souffle dans le nez des malades. Il purge vigoureu- sement les sérosités et les eaux , mais avec trop de violence et de mauvais effets ; car outre la malignité de sa substance, il cause de terribles inflammations , étant chaud au quatrième dégré. Il n’est rien de meilleur que la poudre d’euphorbe pour faire tomber la. carrie des os, parce qu’il absorbe et consomme , par son sel volatil âcre, l’acide corrosif qui est la cause de la carrie. La meilleure méthode de s’en servir à cet effet , est de mêler la poudre avec de l’esprit-de-vin (alcohol), pour appliquer sur l’os carrié. Comme l’esprit- de-vin seul est bon à la carrie , étant joint avec l’eu- phorbe qui a la même vertu , l’un et l’autre mêlés ensemble font merveille. L’euphorbe est encore souverain contre la piqûre du nerf, qui arrive souvent dans la saignée du bras, et cause des symptômes dangereux. L’onguent de Scultet est pareillement bon en ce cas , il est composé d’un scrupule o’euphorbe , de demi-once de térébenthine, et d’un peu de cire, on étend le tout sur un linge, puis on l’applique sur la piqûre. Llélidée de Padoue a remarqué qu’un homme qui avoit une grande douleur au bras ensuite d’une saignée, pour avoir été piqué au nerf, fut guéri dès qu’on lui eut appliqué de l’euphorbe. Quelques-uns s’en servent pour purger les sérosités dans l’hydropisie , après l’avoir corrigée comme on fait la scam- monée : pour cela ils la mettent en poudre dans un citron on un coing , enveloppé de pâte , qu’on fait cuire ensuite dans le four : d’autres font dissoudre l’euphorbe dans le vinaigre, le suc de limon, de grenade, ou quelqu’autre acide : on en donne ainsi , corrigée, cinq à six grains en pilules. On en prépare les pilules d’euphorbe de Quercétan , dont la dose est d’un scrupule jusqu’à demi-gros, pour les fièvres intermittentes les plus rebelles. Cette gomme entre aussi dans les trochisques alhandal , avec quelques autres gommes purgatives qui y sont employées : on les conseille dans l’hydropisie et la cachexie. L’euphorbe entre pareille- ment dans la composition des pilules de nitre de Trallian , celles d’hermodattes de Mésué, les fétides , et le philoniuin romain. Euphraxse ( Eup lira sia offic inarum , Tourn. 174* Linn. EXT 233 884. ) Petite plante qui croit aux lieux incultes , au bords des chemins , dans les lieux sabloneux , et exposés au soleil. On se sert de l’herbe avec les fleurs. L’euphraise est par excfdlence ophtalmique et céphalique , chaude et sèche , astringente , discussive , et d’une saveur un peu âcre. Elle est usitée dans les cataractes, dans les obscurités des yeux et dans la diminution de la mémoire. On tire une eau, par distillation de toute la plante cueillie en juin, ( prairial), excellente pour les maux des yeux , et pour éclaircir la vue. On avale aussi de la poudre de la plante dans des alimens , ou dans un œuf cuit mollet, ou on l’a fume avec la pipe à même intention. On en fait une conserve et une essence préparée avec l’esprit-de-vin ( alcohol. ) Arnault de Villeneuve , dans son traité des vins médicinaux , loue beaucoup celui d’euphraise préparé dans le temps des ven- danges avec cette plante qu’on met dans du moût; mais Pena au contraire assure qu’un malade , qui n’avoit qu’une légère fluxion sur les yeux a pensé perdre tout-à-fait la vue, ayant usé pendant trois mois de ce vin; ainsi il est plus sûr d’user de la poudre de l’herbe dans un œuf à la coque , ou de sa décoction sans vin. O11 l’ordonne en poudre intérieurement, depuis un gros jusqu’à trois dans un verre d’eau de fenouil ou de verveine ; il faut en continuer l’usage pendant quelques mois : 011 en tire l’eau par la distillation, qu’on donne à cinq ou six onces aussi intérieurement. Cette plante est un fondant propre à déboucher les viscères, et à rétablir la lluidité des liqueurs. On a été dans l’usage de la fumer , comme on fait le tabac , pour les fluxions des yeux : ceja 11e réussit pas si bien que la poudre. L’eupliraise entre dans les pilules optiques de Mésné. Garidel fait sur l’usage de cette plante , une observation fort utile , et reconnue très-véritable par l’expérience; que cette plante ne convient pas dans toutes les maladies des yeux; qu’il est nécessaire d’en examiner la cause, et le tempérament des malades; car son usage est pernicieux à ceux qui souffrent des fluxions chaudes sur les yeux , et dont la masse des humeurs, et sur - tout la lymphe, est chargée d’un sel acre, comme il arrive dans cette espèce d’ophtalmie sèche où il ne découle sur les yeux qu’un peu d’humeur âcre et brûlante , de même que dans ceux dont les esprits animaux sont dissipés, et la masse du sang ap- pauvrie; car, dans cette dernière circonstance, il faut des remèdes tempérons et rafraîe.hissans. Extrait ( Lxtractum. ) Partie la plus pure des végétaux 234 EXT qui a ete séparée des grossières , et dissoute dans quelque menstrue propre, par le moyen de la digestion, et enfin réduite a une consistance épaisse et humide par la distilla- tion ou évaporation de l’humidité du menstrue. ^ Extrait d'absinthe de Bauderon. Il faut faire sécher l’absinthe romaine en quelque lieu à l’ombre, puis la couper fort menu , la mettre dans un matras étroit d’embouchure en versant dessus de l’esprit-de-vin ( alcohol) , rectifié jus- qu’à ce qu’il surnage l’absinthe de trois doigts , bouchant l’orifice du vaisseau avec de la vessie de porc mouillé, la laissant en digestion l’espace d’un jour et d’une nuit à la chaleur lente du fourneau de cendres jusqu’à ce que l’es- prit-de-vin ait tiré la teinture , laquelle il faudra verser par inclinaison , remettre d’autre absinthe, boucher l’orifice du vaisseau , comme la première fois , et réitérer la digestion comme dessus ; après l’extraction de la teinture séparer la liqueur, la filtrer , et la garder dans une bouteille de verre étroite d’embouchure, exactement fermée. Cet extrait est propre aux indispositions d’estomac, qu’il fortifie ; il aide à la coction et à la digestion , il provoque l’appétit , et a aussi quelque vertu de tuer les vers. On le prend le matin à jeun dans un peu de vin blanc , y dis- solvant quelques gouttes dudit extrait. Il n’y a point d’ab- sinthe qui l’égale en vertu. Extrait de genièvre. Cueillir des baies de genièvre bien mûres au mois de septembre ( fructidor , ) et pendant qu’elles sont encore nouvelles et succulentes , en choisir un boisseau des meilleures, les broyer dans un mortier tant qu’il n’y en ait plus d’entières , les mettre alors dans un grand chau- deron , et les y faire bouillir en suffisante quantité d’eau jusqu’à ce qu’on juge qu’elles y pourront avoir quitté toute leur force et leur vertu , ôter le chauderon de dessus le feu , passer le tout par de bons et forts linges , et les serrer dans des sachets entre deux presses , couler après deux ou trois fois cette expression, afin que toutes les parties ter- restres demeurent dans des couloirs ; et quand elle sera ainsi purifiée , la faire de rechef cuire à petit feu dans une ter- rine vernissée jusqu’à ce qu’elle soit épaissie en consistance de miel , et ait acquis une couleur comme pourprée. Il y a des personnes qui ne pilent point les baies de ganièvre dans le mortier avant de les faire bouillir dans l’eau , et qui ne les pressent point après qu’elles y ont bien bouilli , mais qui coulent simplement la liqueur au travers d’un linge clair sans expression} et ensuite qui la font épais- EXT 235 «ir en consistance de miel dans une terrine vernissée , en la faisant cuire à petit feu , et leur extrait n’en a pas moins de vertu , et est beaucoup plus agréable au goût. L’extrait de genièvre est un remède très-souverain pour prévenir et pour guérir plusieurs grandes et fâcheuses ma- ladies , principalement la gravelle , la colique , les défluxions, l’oppression de poitrine, la toux, la crudité ou indigestion d’estomac, la peste, les défaillances de cœur , les vertiges , l’épilepsie, les douleurs d’yeux, la surdité, la puanteur de bouche, l’hvdropisie , les abscès internes, le tremble- ment de membres ; il fortifie aussi l’estomac et le cerveau , il préserve merveilleusement bien de l’infection de l’air, et de toute maladie contagieuse , ensorte qu’on l’appelle à bon droit la thériaque des Allemands. On peut en user en automne, en hiver et au printemps, mais non en été , si ce n’est quand le mal presse. Il en faut prendre une petite cuillerée soir et matin une on deux fois la semaine. Si cet extrait est bien fait, il se pourra conserver dix ou douze ans dans sa bonté. Extrait de mélisse. Prendre telle quantité de mélisse qu’il plaira , la hacher fortement , et la mettre dans une grande bouteille de verre avec autant d’esprit-de-vin ( al- cohol , ) qu’il en faudra pour surnager toute l’herbe de deux doigts, bien boucher la bouteille, la laisser au bain tiède ou au soleil pendant quelques jours , an bout desquels on passe l’esprit-de-vin par un linge fin , et on met l’herbe entre les presses pour en tirer toute la liqueur, qu’on mêle avec l’esprit-de-vin coulé; ce qui étant fait, on jette le marc comme imitile, et on met infuser d’autre herbe nouvelle dans la liqueur, réitérant le reste comme dessus trois ou quatre fois davantage , selon qu’on désire que l’extrait soit plus ou moins efficace ; et lorsqu’on juge que l’esprit-de- vin a assez attiré à soi la vertu de la mélisse , on distille toutes ces expressions au bain marie ; car quand l’esprit- de-vin est tout monté , on trouve l’extrait au fond de la courge, en consistance de miel , qu’on conserve dans un pot de fayance bien bouché pour l’usage. A l’égard des vertus de la mélisse , voyez ce mot. Extrait de soufre. Mettre sur le feu dans une écuelle de terre vernissée jiar dedans, deux parties de soufre, et quand il sera fondu, y ajouter une partie de sel de tartre , et bien mêler le tout ensemble avec une spatule sur ,un feu médiocre jusqu’à ce qu’il s’épaisisse , et devienne comme lougeâtre; et si on veut corinoitre s’il est assez cuit, en 23 6 FEN faire tomber quelques gouttes dessus du bois mouillé , s’il y adhère , le faire encore cuire , sinon on le verse sur un marbre , puis quand il sera raffermi , il le faut mettre en poudre , et le faire infuser pendant une nuit dans de bonne eau-de-vie , puis le séparer le malin par inclinaison et le garder dans un vaisseau de verre à part , si on y prend garde , aussi-tôt qu’on aura versé l’esprit-de-vin ( alcohol ) dessus cette poudre, elle deviendra safrannée ; et quand elle y aura infusé la nuit, elle paroîtra rouge comme un vrai rubis. C’est un remède unique contre tous les ulcères chancreux, caverneux et corrosifs. Autre Extrait de soufre. Mettre demi-livre de soufre jaune dans une écuelle de terre vernissée , le laisser fondre à petit feu, mêler avec, peu-à peu, demi-livre de tartre calciné réduit en poudre très-déliée , le remuant toujours jusqu’à ce qu’il se refroidisse , mettant ce mélange dans un mortier de pierre , ou sur quelque marbre poli en lieu humide , un peu penché , et un vaisseau dessous , le tout se résoudra en huile ou eau dont on se servira pour laver et bassiner les os pourris et corrompus par la vérole , ou autre cause , et elle les mondifiera et les guérira. De plus, elle ronge et mange la chair des fistules , si on lave au- paravant le mal avec vin et eau rose, et puis qu’on applique dessus l’herbe de grande éclaire pilée. F Fenouil ( Fceniculum dulce , majore et albo semine , Tourn. 3oi. Anethum fœniculum , Linn. ) Plante qu’on cultive dans les jardins. Le fenouil est une plante chaude , sudorifique , stomacale , pectorale et fébrifuge. Les sommités defenouil sont chaudes, dessiccatives , apéritives, résolutives, diurétiques , carminatives et béchiques 5 ellesfortifient l’esto- mac , augmentent le lait des nourrices , aiguisent la vue , adoucissent la trachée artère et les âcretés de la poitrine. Les racines sont apéritives 5 elles s’emploient dans les bouillons et les tisannes. Plusieurs auteurs, entre autres, Simon Pauli, estiment la décoction de ses racines et de ses graines dans la fièvre maligne , la petite-vérole , et dans la rougeole 5 on fait boire le suc des racines depuis trois jusqu’à six onces , au commencement de l’accès des fièvres intermittentes. Zacutus s’en servoit comme d’un bon su- dorifique. Arnauld de Villeneuve recommande l’usage de la FEN 237 graine du fenouil pour conserver et pour rétablir la vue : Tragus est de ce sentiment. L’eau distillée est en usage dans les collyres , pour en bassiner les yeux. L’huile es- sentielle de la graine de fenouil , prise à douze ou quinze gouttes dans un verre de lait coupé , ou de tisane pecto- rale , soulage les asthmatiques , et calme la toux opiniâtre : elle est aussi très-utile dans la colique , à six ou huit gouttes. La fenouillette , qui n’est autre chose que l’esprit- de-vin imbu de cette huile essentielle , fait le même effet à une ou deux cuillerées , sur- tout dans la colique venteuse et dans les indigestions. On emploie la semence de fenouil concassée avec les se- mences résolutives pour les fomentations. Les feuilles et les racines , bouillies dans de l’eau d’orge Ou de riz , font venir le lait aux nourrices. La racine est une des cinq apéritives , et la semence une des quatre grandes chaudes 5 on la fait infuser, lorsqu’elle est encore verte, dans l’eau-de-vie : cette liqueur est esti- mée pour chasser les vents , et guérir la colique : la dose est d’une ou deux onces : on appelle improprement cette graine , anis doux , et cette eau-de-vie , eau d’anis. La semence fortifie l’estomac, aide à la digestion , donne bonne- bouche étant mâchée , et a coutume d’être ajoutée aux pur- gatifs pour les corriger et pour chasser les vents. La racine de fenouil entre dans le sirop d’armoise , dans celui de bétoine , dans celui d’eupatoire et d’hyssope de Mésué , dans celui de prassio et dans les cinq racines du même auteur. On emploie la graine dans le sirop de chi- corée composé , dans celui d’épithyme , dans le looch de poumons'de renard de Mésué, dans sa poudre diagalanga, dans le mithridat , dans la thériaque , dans la confection hamec , dans les pilules optiques de Mésué, et dans les pilules de rhubarbe. Les feuilles entrent dans la composition de l’eau vulnéraire. On apporte sèche , la semence de l’espèce qu’on appelle fenouil doux , des départemens du Midi, où l’on cultive la plante avec grand soin 5 c’est la même qu’on laisoit venir autrefois d’Italie $ et qu’on appeloit fenouil de Florence . On la doit choisir nouvelle , nette, bien nourrie , d’un goût doux, agréable. On prépare une eau ophtalmique excellente contre plusieurs maladies des yeux en cette sorte. On coupe les tetes du fenouil, puis on remplit de poudre de sucre le creux des tiges, lequel se résout en eau durant la nuit et on ramasse cette eau le malin. s38 FEN Fénugrec, ou Sénegré ( Fœnum graccum sativum , Toura. Trigonella fœnum graccum , Linn. 1095.) Plante domes- tique ou sauvage ; la première est la plus usitée. On ne se se sert que de sa semence, qui est chaude, sèche, réso- lutive, emolliente , digestive et anodine ; elle mûrit, résout, et est si usitée , qu’il ne se fait point de cataplasme ou le fénugrec , ou son mucilage qui se fait en mettant trem- per cette semence dans de l’eau chaude , n’ait coutume d’entrer. Il entre spécialement dans les clystères émolliens , pour émousser l’acrimonie des humeurs , et adoucir l’éro- sion des intestins. Le même mucilage , appliqué sur les contu- sions des yeux , les dissipe puissamment 5 il faut choisir cette semence nouvelle , grosse , bien nourrie , de couleur jaune ; car si on la garde long-temps , elle devient obscure ou brune. La farine de fénugrec méiée dans les cataplasmes , dissipe la dureté des mamelles : elle appaise la douleur de la scia- tique et de la goutte , employée de cette manière. Prendre miel et vinaigre , la quantité qu’on veut , y faire bouillir la graine de fénugrec jusqu’à parfaite dissolution , en la malaxant de temps-en-temps : on passe la matière par un linge , et on la fait ensuite cuire encore avec du miel seulement, puis on l’applicjue en cataplasme sur les par- ties souffrantes. Sa décoction est aussi détersive qu’adou- cissante : on l’emploie utilement dans les cours de ventre et dans la dyssenterie , dans les tranchées de colique , et lorsqu’il y a ulcère dans les intestins. Tragus assure, sur le rapport de Pline , que la décoction de la farine de cette plante est utile aux phthisiques et dans la toux invétérée. Le mucilage de semence de fénugrec est un grand ophtal- mique. On ne prend guère la décoction de cette graine par la bouche, mais seulement en lavement dans les maladies dont nous venons de parler, et sur-tout pour adoucir les hémorroïdes ; il n’en faut donner qu’une demi-livre à-la- fois , afin que le malade le garde plus long-temps, car alors ce remède est une fomentation intérieure. Les femmes , dans quelques pays , se servent ordinairement de la poudre de fénugrec, dont elles saupoudrent un oignon ouvert cuit sous la cendre , pour appliquer sur le creux de l’estomac. Elles s’en servent, disent-elles, pour guérir le morfondement qui survient après de violens exercices ou efforts de travail. Le fénugrec entre dans le sirop de marrube , et dans le looch sanurn de Mésué ; il est aussi employé dans l’onguent dialthaea , dans le mondificatif de résine de Joubert, dans F E V 23g le martiatum , dans le diachylon , dans l’emplâtre de mu- cilage , et dans celui de mélilot. Fer ( Ferrum , seu Mars. ) Métal très-dur, sec, et le plus difficile à fondre de tous les métaux. Le fer , de quelque manière qu’il soit préparé, est toujours astringent, et il ne devient apéritif que par accident, et en absorbant l’acide. L’eau dans quoi les forgerons éteignent le fer, est bonne, par sa qualité astringente, dans la diarrhée et la dyssen- terie $ et, par sa vertu apéritive , elle convient au squirre de la rate , et au mal hypocondriaque ; elle restreint es- sentiellement par le moyen des particules du fer , dont elle est impreignée, et elle ouvre par accident, en absor- bant l’acide squirreux. Quelques - uns prennent l’eau qui tombe de la meule des émouleurs , lorsqu’ils aiguisent les couteaux 5 ils y éteignent plusieurs fois de l’acier rougi au feu , et ils font de cette eau une médecine excellente , presque dans toutes les maladies chroniques, comme le mal hypo- condriaque , le scorbut, la suppression des mois, l’obstruc- tion du ventre , le squirre , la jaunisse jaune et noire , la cachexie, et les autres affections où le fer a lieu, tant pour absorber l’acide , que pour corriger et tempérer l’a- crimonie. La limaille d’acier est propre pour lever les obs- tructions, pour la jaunisse, pour les maladies de la rate. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragme. L’eau, dans laquelle on a éteint l’acier ou le fer rougi au feu , est appelée aqua chalybeata , elle est astringente, et propre pour arrêter le cours de ventre. Fer de cheval ( Ferrum equinnm. Hippocrepis unisi - hquosa , Linn. 1049. ) Cette plante dont il y a deux espèces , l’une vivaèe , l’autre annuelle, croît dans les pays chauds aux lieux incultes. Elle est estimée comme vulnéraire , sto- machique et alexipharmaque. Fève ( Faba rotundaoblonga , Tourn. Vicia faba , Linn. ) Plante qu’on cultive dans les jardins et dans les champs. La fève est rafraîchissante, emplastique , dessiccative, in- crassante, abstersive , utile intérieurement dans la diarrhée et la lienterie ; la farine est une des quatre résolutives. La décoction des gousses vertes est bonne en injection contre l’acrimonie de l’urine. Une dragme de la poudre de ces memes gousses séchées au four , prise à jeun dans un verre de vin blanc, dans lequel elle aura infusé pendant la nuit , continuée , est un remède excellent pour la gravelle et la pierre de la vessie, dans les cours de ventre lorsqu’il est permis de les arrêter, la bouillie faite avec le lait et U Mo FIE farine de fève de marais est un excellent remède. Le sel, lire des cendres de la paille ou tige et des gousses des fèves , est un excellent diurétique, célébré dans l’hydro- pisie , le calcul et la rétention d’urine. L’eau distillée des. fleurs est un bon cosmétique propre à nettoyer les taches et les rousseurs du visage. La farine des fèves , cuite avec du vinaigre et de l’eau ou oxycrat en consistance de ca- taplasme , est un remède éprouvé dans l’inflammation et la tumeur des testicules , causées par des coups , des chutes et des contusions. Faber recommande le même cataplasme contre les tumeurs dures et squirreuses du scrotum. Prendre farine de fèves et de semences de cumin , ce qu’il faut de chaque , vinaigre distillé , vin blanc , ce qu’il faut de chaque, pour faire un cataplasme suivant l’art, qu’il faut appli- quer sur la tumeur des testicules. L’eau distillée des gousses de fèves est néphrétique, et pfîusse puissamment par les urines. Feuille d'Inde, ou Malabatre ( Folium aut Malaba- thrumaut laurus cassia.) On apporte cette feuille des grandes Indes ; elle ressemble à celle du laurier : elle n’a guère d’o- deur ni de saveur; cependant les anciens la font entrer dans la composition de la thériaque. On n’ordonne point ses feuilles seules, mais seulement dans quelques compo- sitions alexitères , entr’autres dans la thériaque et dans le mithridat : elles entrent aussi dans l ' hiera-diacolocynthidos. Fièvre intermittente , remède sûr contre elle. Prendre du café torréfié et passé par le moulin ordinaire , la quan- tité suffisante pour deux tasses, c’est-à-dire , six dragmes qu’on fera bouillir dans une seule tasse d’eau commune jusqu’à la consomption de moitié. Laisser reposer; verser ensuite la décoction doucement et par inclinaison dans une tasse à café qui se trouvera à demi-pleine; exprimer du jus de citron ou de limon jusqu’à ce que la lasse soit bien remplie; mêler le tout; la faire boire au malade chaude- ment , le jour de l’intermission , le matin à jeun , si cela se peut, ou à une heure convenable . pour que le remède ne trouve pas l’estomac occupé à la digestion des alimens. Une heure après , le malade prend un bouillon , et demeure tranquille dans son lit le reste de la journée , et il observe une diète légère. Les effets apparens de ce remède sont une abondante éva- cuation par les selles, mais sans tranchées, ou souvent une sueur très-abondante, pendant laquelle le pouls est élevé , et peu après devient ondulent. Il faut observer que, si l’on F I Ù 241 a fait précéder les remèdes généraux comme purgation, sai- gnée , etc. , le remède agit moins bien. Figuier (Ficus sativa , Tourn. Ficus carica , Linn.) Arbre qu’on cultive dans les jardins. 11 y en a aussi une espèce sau- \aee. On se sert en médecine des figues desséchées au four ou au soleil , qu’on appelle caricae , elles sont chaudes et humides , pectorales et bécliiques ; elles remédient au sable des reins , de la vessie, résistent au venin , et sont spéci- fiques dans la petite-vérole et rougeole pour pousser les pustules dehors , les mûrir et ramollir ; et Forestus écrit dans ses observations , que dans un temps où la rougeole regnoit si universellement , que pas un enfant n’en étoit exempt , il les guérissoit tous avec la décoction des figues. Si on y dissout du sirop de scabieuse ou de fenouil , la boisson en sera plus agréable , et ces sirops pectoraux em-» pêcheront les malades de tomber dans la phthisie , qui suit ordinairement, lorsque la petite-vérole se jette sur le pou- mon : comme elles sont outre cela vulnéraires , elles em- pêchent que l’acide ne fasse de trop grandes fosses. Le9 figues vertes ou sèches conviennent toutes deux aux maux de la poitrine et des reins ; la première ayant tant de sym- pathie avec les derniers, que les remèdes propres à la poi- trine sont également propres aux reins. Les figues s’emploient dans les tisanes pectorales , on en met cinq ou six sur chaque pinte d’eau, qu’on fait bouillir légèrement. On s’en sert aussi dans les fluxions sur la gorge et sur la luette , en gargarisme , et bouillies dans du lait. Elles sont propres à adoucir la toux et les rhumes opiniâtres. Pour l’enrouement et l’extinction de voix , on laisse ma- cérer les figues sèches dans de bonne eau-de-vie : on en ex- prime la teinture pour y mettre le feu, et laisser brûler à l’ordinaire : cette liqueur est alors excellente, prise par cuillerées. Les sommités d’hyssope , jettées dans la décoc- tion des figues toute bouillante, et infusées ensuite, font une boisson excellente pour l’asthme. L’eau où les figues ont macère , est utile dans les douleurs de reins , soup- çonnées de gravelle. Chéneau assure que les tiges de figuier, découpées au poids d’une livre , et bouillies dans une livre de vin mêlé avec une livre et demie d’eau , sont un bon sudorifique , à la dose de quatre onces le matin pour les hydropiques. Baglivi , dans sa pratique , donne les feuilles de figuier sauvage pour un spécifique dans la colique : demi-gros de la poudre dos fouilles sèches do cc figuier qui croît dans 16 2./{2 F I L les champs , et non de celui qui vient dans les murs , mêlé avec un scrupule de feuilles sèches d’orme, donné au ma- lade dans un peu de bouillon , calme aussitôt la douleur. Lorsque les figues sont appliquées extérieurement , elles sont résolutives et emollientes , on en fait un sirop propre pour les maladies du poumon. Ertmuller , Senriert , Forestus et A. Mynsicht confirment, par leurs observations , que la décoction des figues et des raisins secs soulage dans la petite-vérole et la rougeole , ceux qui ont mal à la gorge. Les figues rôties et mises en poudre , avec un peu de miel , font un onguent excellent pour les engelures; étant appliquées sur les hémorroïdes, elles en appnisent la douleur et l’inflammation. Le suc lai- teux des feuilles de figuier est très-caustique et dangereux. Filaria ou Phylaria ( Phyllirea latifolia , Linu. 10.) Arbrisseau de moyenne grandeur toujours vert , originaire de provinces méridionales. Ses feuilles et ses baies sont as- tringentes , et les fleurs pilées dans du vinaigre et appliquées sur le front sont céphaliques. Filitendule , ou Saxifrage rouge ( Filipendula vulgaris , s eu Saxifraga rubra. Spiraea Jîlipendula , Linn. 702. ) Plante dont les feuilles ressemblent à la pimprenelle. La saxifrage croît dans les lieux pierreux , rudes , secs ; on la cultive dans les jardins. Cette plante est chaude et dessic- cative, atténuante, abstersive, astringente, résolutive et diurétique ; elle est en usage dans le mucilage tartareux des poumons , des reins , de la vessie et des articles, dans la colique venteuse. Un l’applique extérieurement sur les tumeurs des hémorroïdes. La prise est d’une dragme , tant de la racine que des feuilles , qui sont en usage dans le calcul, et contre les écrouelles , en décoction ou en poudre , sur-tout la racine , et 011 y ajoute aussi celles de scrophu- laire et de petit houx On fait sécher et réduire en poudre, qu’on donne à une dragme dans un verre de vin blanc, ou d’eau de pariétaire, pour la gravelle , la racine de cette plante , particulièrement ses petits tubercules. Taberiia-Monlanus , après Sylvaticus, Peyrus et Lobel , recommande < e remède pour l’épilepsie; et quelques autres ont comparé les vertus de cette racine à celles de la pivoine Simon Pauli loue la poudre de la racine pour 1 s fleurs-blanches , Mercatus et Prœvotius pour la dyssenterie ; elle est estimée pour l’asthme. Sennert en donnoit la poudre pour les écrouelles ; mais il ajoutoit la grande scrophulaire et quelques autres drogues propres à 1 /Ju/iWH' (//' (rc/r (/<• (*r*/fôn fVv* /totr -MxW/lc y*c/tA~ v*s/r . 7ïr//>Aor/>c /l/yr/i, /»//•' ronum/n jKuyaJbir <- «•/£■ (f. /!»/»/»/ /Atw*'// * FOU 143 fondre : d’autres la louent pour la dyssenterie et pour les fleurs-blanches. C’est un excellent diurétique. Fomentations ( Fomenta ) se font ordinairement de dé- coctions d herbes émollientes et rafraîchissantes, pour ra- mollir quelques duretés qui se sont faites dans le bas-ventre , ou de liqueurs astringentes pour fortifier et resserrer les libres. On trempe des linges dans ces fomentations chaudes, et on les étend sur les parties malades, ou bien l’on en- ferme les herbes dans des sachets de toile ; et après les avoir fait bouillir , on les applique. On fait encore des fomentations sèclies sur diverses parties du corps; comme quand après avoir lricassé du son ou de l’avoine , 011 l’applique chaudement entre deux linges pour les douleurs du rhumatisme. On frit asse de la verveine pour la douleur de côté dans la pleurésie , de la pariétaire pour appliquer à la région de l’uretère dans la colique néphré- tique. On remplit de lait chaud nue vessie de cochon , on l’applique sur les duretés du bus-ventre. On fait calciner du sel et des cendres , et on les applique chaudement sur le col pour dessécher et faire dissiper les catarres. Fougère , ou Feugère ( Filix ). C’est une plante dont il y a beaucoup d’espèces , parmi lesquelles trois sont prin- cipalement en usage en médecine , savoir le mâle , Filix mus non ranwsa , dentata , Tourn. Filix mas , Linn. i55i . ) et la femelle , Filix rarnosa major. Pteris aquilina , Linn. i533. ) et la fougère aquatique, autrement dite osmonde , ou fougère fleurie , ( Osrnunda vulgaris et palustris , Tourn< 947. Osrnunda régalis , Linn. îôai.) La fougère mâle est celle dont les feuilles sortent de plusieurs queues; et la femelle , dont les feuilles ne partent que d’une seule queue ; elles croissent dans les bois, aux endroits les plus ombra- geux , elles aiment les terres sabloneuses. Toute la plante s’emploie , mais spécialement la racine i les feuilles peuvent se substituer aux capillaires dans les maladies de poitrine , et 011 en peut faire un sirop. La racine s’ordonne en décoction avec succès dans les obstruc- tions du bas-ventre , une once dans une pinte d’eau. L’eau distillée de la racine de fougère nulle est estimée pour faire mourir les vers : c’est un remède très-bon pour cette ma- ladie ; un gros de la racine fait le même effet; elle pousse les urines, et désopile le foie. Simon Pauli faisoit prendre jusqu’à une demi-once de cette poudre dans du l’eau sdée , ■ à ceux qui avoient des vers. Le mucilage qu’on tire dca 1 racines fraîches pilées , est excellent extérieurement pour 6 2.U FOU la brûlure. Sennert et Forestus recommandent la décoction de fougère dans le gonflement de la rate. Rouyer , tres- habile chirurgien , s’est bien trouvé du cataplasme fait avec cette racine pilée , appliqué sur la rate. Le sel de fougère est un grand fondant. La troisième espèce de fougère est appelée fougère fleurie, parce qu’elle porte ses graines en manière de bouquet au som- met des feuilles. Cette espèce est reconnue par les meilleurs auteurs pour être très-propre aux enfans noués : on en fait prendre la tisane et la décoction de la racine , ou la racine des jeunes pousses 5 on en fait aussi avec la racine de la fougère mâle , et même celle de la langue de cerf et de cétérac suivant le rapport de Ray, lesquelles sont égale- ment utiles pour le rachitis. Les gens de la campagne font coucher les enfans noués sur des paillasses faites de feuilles de fougère. Lobel assure que la racine de l’osmonde est utile dans les descentes, pour la colique, et pour les maladies du foie. Dodonée estime le milieu de la racine, qui est blanchâtre, comme très-efficace dans les blessures, pour les descentes, les chutes et les contusions, soit qu’on l’or- donne en décoction , ou broyée et infusée dans quelque liqueur. Ou calcine la racine de fougère , et on la donne à la dose d’un demi-gros, et d’un gros dans du vin blanc pour chas- ser les vers. Ce n’est point une méthode à mépriser de brûler les plantes , et de les donner de cette façon. Le genêt se donne sous cette forme dans l’hydropisie. On peut encore composer une poudre purgative avec de la gratiole , les feuilles de pêcher , de nicotiane et autres plantes purgatives , qui s’adouciroient par la calcination, et qu’on donneroit à la dose d’un gros ou un gros et demi en poudre. Quercétan a donné la description d’une eau pour la brû- lure , où il mêle demi-livre distillée de feuilles de fougère , avec autant de flegme de vitriol et d’alun , dans lequel il fait macérer une poignée de feuilles de bouillon-blanc, avec autant de lierre, et dix écrevisses de rivière, autant de grenouilles et de limaçons rouges. Il distille le tout, et en fait bassiner la partie brûlée. Une poignée de racines de fougère mâle, ratissee et concassée , infusée dans une pinte de vin blanc pendant vingt- quatre heures, passée ensuite, fournit un excellent remède pour l’enflure qui menace d’hydropisie ; on en fait prendre un verre le malin à jeun, et en inème-temps on fait user au malade d’une tisane faite avec la racine d’oseille et le F R A 24S chiendent , et sur chaque verre on met six gouttes d’esprit de sel dulcifié. Décoction éprouvée contre les squirres et les tumeurs dures de la rate. Prendre fougère avec sa racine , sabine , absinthe, de chaque une quantité suffisante ; faire cuire le tout dans de l’eau tirée de l’auge des forgerons , jusqu’à la diminution du tiers ; ajouter de petits raisins passés , pour donner à la décoction une saveur agréable, seulement sur la fin , parce que les raisins s’aigrissent en cuisant trop, couler le tout. La dose est d’un bon verre en se mettant au lit. On se sert aussi avec succès de la racine de fou- gère mâle en décoction , pour guérir les descentes , ou on avale de sa poudre infusée dans du vin. Fraisier ( Fragaria vu /g a ris , Tourn. 295. Fragaria vesca , Linn. 708. ) Petite plante qui croît aux lieux sombres dans les bois, et qu’on cultive aussi dans les jardins. Les feuilles et les racines du fraisier sont rafraîchissantes et sèches, un peu astringentes, diurétiques et usitées en dé- coction, sur-tout dans la jaunisse, dans les gargarismes, les bains et les cataplasmes. Cette plante est salutaire dans la corruption du sang, ce qu’on appelle intempérie du foie j car elle est hépatique , et on a coutume de l’ordonner pour cette raison dans la cachexie, la jaunisse , et les autres ma- ladies de cette nature. Les fraises sont rafraîchissantes et humides , spléniques et néphrétiques; elles fortifient le cœur et le cerveau, elles résistent au venin, mais elles se cor- rompent facilement. La racine de cette plante est fort en usage dans les tisanes ordinaires rafraîchissantes et apéritives , et dans celles qu’on appelle le bouillon rouge , à cause que la racine d’oseille qui y entre , lui donne cette couleur. Le fraisier est utile dans les longues maladies , sur-tout lorsqu’on soupçonne quelque altération dans le foie. Kulandus faisoit la bois- son ordinaire de ses malades de la décoction de la racine de fraisier , bouillie avec les raisins secs et la réglisse , et un peu de canelle. Cette boisson est utile dans l’asthme et dans la vieille toux La fraise fournit une eau distillée, éga- lement propre intérieurement pour tempérer l’ardeur des entrailles, qu’extérieuremeut pour embellir et décrasser la peau , elle entretient le cours des urines , adoucit l’àcreté de la bile , et convient dans les fièvres. Pour empêcher les engelures de revenir, on frotte en été les endroits qui en sont affligés pendant l’hiver, avec ies fraises, et on les 246 F R A applique dessus pendant la nuit. On emploie les feuilles de fraisier dans le mondificatif d’ache , et dans le martiatum. Framboisier ( Rubus Idaeus , spinosus fructu rubro , Tou rn. ) Espèce de ronce. Il y a des framboisiers épineux , et d’autres qui ne le sont pas , et portent des fruits blancs ou rouges. Les framboises ont les mêmes vertus que les mûres sauvages qui croissent sur les ronces , mais elles sont plus cordiales ; elles fortifient le cœur et l’estomac , elles humectent , elles purifient le sang , elles donnent bonne bouche, et elles rafraîchissent. Les framboises sont spéci- fiques dans les fièvres et maladies malignes pour réveiller les forces, et chasser la malignité. Le sirop de framboises, qui se fait avec moitié de leur jus et moitié sucre entre 1 par cette raison dans les juleps cordiaux. Ce sirop se donne i seul, ou se mêle avec la boisson dans les maladies ma- lignes et pétéchialés. Le vinaigre fait par l’infusion des framboises , est un bon préservatif conlre la peste 5 on l’ap- plique aux deux poulx avec des linges qu’on y a trempés. Les sommités et les feuilles du framboisier sont détersives , et moins astringentes que celle de la ronce ordinaire; elles sont propres pour les gargarismes dans les maux de gorge et des gencives. Les feuille du framboisier sont détersives et astringentes, et peuvent être substituées à celles de ronce pour les gar- garismes qu’on emploie dans les maux de gorge et des gen- cives. L’infusion des fleurs dans l’eau d’orge est utile pour les érysipèles et les inflammations des yeux: il faut la faire tiédir , et en bassiner souvent la partie. On fait avec le vinaigre, la groseille et la framboise , un sirop excellent en été pour calmer la soif, et utile dans les fièvres putrides, bilieuses et verminèuses. Fraxinelle , ou Dictame blanc ( Fraxinella , Tourn. 4oo. Uictamus a/bus, Linn. ûzjS. ) Plante à fleur blanche ou rouge , qui croît dans les pays chauds ; on la cultive 1 aussi dans les jardins. Sa racine est en usage en médecine ; on l’envoie sèche. On doit la choisir récente , hien nourrie , grosse , blanche par-tout , bien mondée; c’est ce qu’on ap- pelle dictame blanc , ou racine de dictame. On la doit cueillir au printemps. Elle est cordiale, alexipharmaque , utérine , céphalîque , amère , chaude , dessiccative et àpé- ritive ; elle résiste aux maladies malignes , et aux autres affections de la tête; elle est bonne pour la peste. Elle pousse les sueurs , les urines, et mêmes les ordi- F R E • a 47 «aires; elle fait aussi mourir les vers. L’expérience con- firme ces vertus. Elle fit jeter un ver de cinq à six pieds de long à un homme qui souffrait des douleurs d’entrailles excessives , avec une faim canine , et cela en lui faisant i user d’un sirop fait avec l’infusion de la racine de fraxi- i nelle pendant quelques jours. Un autre jeta par la bouche, i avec deux écuellées de sang , deux crapauds, dont l’un étoit déjà corrompu et assez gros, et l’autre vivant et de la gros- s seur d’une noix ; ce malade fut guéri en même-temps des .< syncopes et des foiblesses dont il avoit été affligé , après < avoir pris pendant quinze jours d’une tisane faite avec la i racine de fraxinelle , et avoir été purgé ensuite avec un i émétique. Les fleurs et les feuilles de cette plante, prises comme le thé, soulagent les personnes sujettes aux vapeurs: on l’emploie en poudre à une dragine , ou en infusion dans six onces de vin blanc jusqu’à demi-once : quelques-uns l’es- l tinrent pour l’épilepsie, et pour les maladies du cerveau. La racine de dictame entre dans plusieurs compositions cor- t diales , entr’autres dans l’orviétan , dans l’opiat de Salomon , t et dans quelques autres antidotes. L’eau distillée de toute 1 la plante est cosmétique. Zwelfer et Charas ont raison de substituer la fraxinelle aux orobes pour les trochisques de scille , qui entrent dans la thériaque. Frêne ( Fraxinns excelsior , Tourn. 577. Linn. 1509. ) Gros et grand arbre qui croit aux lieux humides , aux bords des rivières , dans les prés , où il profite davantage qu’aux lieux secs. Les feuilles de frêne sont dessiccatives : pour les morsures et piqûres de serpens , on en avale du jus, et on applique le marc sur la plaie. L’écorce ou le bois sont dessiccatifs et atténuans , spécifiques pour ramollir les duretés de la rate, diurétiques et lithontriptiques à mer- veille en décoction. L’écorce et le bois de frêne sont employés en décoction dans le vin , pour les obstructions du foie et de la rate , et pour vider les sérosités superflues : on l’ordonne avec ■ succès dans les bouillons , les potions et les tisanes pour les pales-couleurs. Césalpin estime la décoction du bois de frene , employée comme celle du gaïac , comme un sudo- rifique propre pour la vérole. Les cendres de son écorce sont caustiques , et peuvent servir de cautère dans le besoin ; le sel tiré des cendres du bois est admirable contre les plaies tant extérieurement qu’intérieuremcut. Lobai conseille le parfum, des feuilles , de -la graine et de l’écorce de cet arbre 248 FU M pour la surdité : ce parfum est constamment résolutif. L’oau qui coule par les extrémités des branches mises au feu , » la même vertu; il faut la seringuer dans l’oreille , qu’on bouche ensuite avec du coton trempé dans la même liqueur, : On appelle sa semence langue d’oiseau , à cause de sa figure ; elle est chaude , dessiccative , aussi apéritive et aussi hé- patique que l’écorce : on confit cette semence quand elle est verte , comme on fait les câpres , dans le vinaigre. Le : fel fixe de frêne pousse par les urines, et s’ordonne depuis | un scrupule jusqu’à un demi-gros. On loue l’usage de ce sel dans l’eau de chardon-béni , mêlée avec le sirop de gre- il luide ou de framboise , pour la petite-vérole et la rougeole. J Froment , voyez Blé. Fronteau, ou Frontal ( Frontale. ) Remède qu’on ap- plique sur le front pour diminuer un peu le mal de tête , i et provoquer le sommeil. Fronteau, pour douleur de tête causée de froid. Feuille de sauge , de romarin, de bétoine et de mélisse, de chaque i demie poignée, les faire bouillir dans du vin blanc, ou : moitié eau et moitié de vin ‘r puis le tout étant bouilli , le piler dans un mortier , et l’envelopper entre deux linges , ! et en faire un bandeau pour appliquer chaud sur le front i et sur les tempes. Fronteau pour faire reposer. Prendre un pain de roses i distillées, en couper avec des ciseaux un morceau du moins brûlé, de la largeur et de la longueur d’un bandeau qui s’étende sur le front et sur les tempes ; le faire tremper dans un plat sur les cendres chaudes , avec environ la moitié, ou plus , d’un demi-septier d’oxycrat , après le mettre entre deux linges blancs , et l’appliquer tiède sur le front et sur les tempes à l’heure du dormir , ou à autre temps , selon i l’avis du médecin. Fronteau pour faire reposer dans les fièvres aigues. Un : jaune d’oeuf frais , et autant de gros sel; ies battre ensemble en forme d’onguent qu’on appliquera sur le front entre deux linges et compresses. Il ne morfond point le cerveau , ni ne cause point d’accidens comme font la conserve de roses , ou l’oxyrliodin, et soulage davantage. Fumeterre, onFiel de terre (Fumaria officinarum ,*1! oxnn. 4ai. ) Plante un peu amère , fort commune dans les champs , dans les vignes , dans les jardins. Elle est splénique et hé- patique j elle atténue et purge leshumeurs séreuses , bilieuses et recuites ; elle désopile et fortifie les entrailles , et pu- rifie le sang. On l’emploie pour faire sortir la rougeole eï FUS 249 la petite-vérole , contre le scorbut , les aflections du mésen- tère et de la rate, et toutes sortes de galles, infusée dans du petit-lait après l’avoir concassée. ün l’emploie en décoction e^t en infusion ; on en tire le suc , et on en fait le 6Îrop ou simple ou composé ; on la fait aussi sécher , et on en donne la poudre : toutes ses préparations sont excellentes pour déboucher les obstruc- tions des viscères, pour ouvrir le ventre et faire couler la bile 5 elles poussent aussi les urines, elles calment et adou- cissent considérablement les vapeurs mélancoliques et l’af- fection hypocondriaque. Dans la cachexie , la jaunisse et les maladies chroniques , la fumetevre est d’un grand secours ; on donne son suc depuis deux onces jusqu’à six; on la fait infuserou bouillir un bouillon dans l’eau , ou dans le bouillon de veau, mais plus communément dans le petit-lait, tin© poignée sur chopine de liqueur. Dans les maladies de la peau, cette plante passe pour un bon remède ; car elle est très-propre à purifier le sang , et à détruire les principes vicieux qui l’altèrent. Son eau distillée est sudorifique , détersive et vulnéraire. On fait un onguent du suc de fuineterre , mêlé avec parties égales de suc de patience sauvage et de celui d’aunée , que l’on fait épaissir sur le feu avec du sain-doux. On fait aussi une conserve de furpeterre pour les maladies de la peau. Le sirop de Fumeterre simple se donne depuis une once jusqu’à deux , dans une chopine de tisane apérilive , pour deux ou trois prises. Lf* myrobolans, les tamarins , laçasse et les autres drogues qui entrent dans le composé , le rendent plus purgatif que le sirop simple. Cette plante entre dans l’électuaire de psyllio , l’électuaire de séné , la confection hamcch , dans le sirop de chicorée composé, dans le sirop d épithym de Mesué, dans sa triphera persica ; et elle a donné le nom au pilules de fumeterre d’Avicenne. Fusain, ou Bonnet de Prêtre ( Evonymus europeus , Linn. 286. ) Arbrisseau qui croit dans les haies aux lieux rudes et incultes. On l’appelle bonnet de prêtre , parceque le fruit a une figure à quatre angles comine un bonnet quarré. Ce fruit et ses feuilles sont un poison mortel aux brebis et aux chèvres qui en mangent, à moins qu’elles n’en soient pur- gées par haut et par bas. Si un homme avale trois ou quatre de ces fruits, il en est purgé par le vomissement et par les selles. Ce même fruit répandu sur la tète réduit en poudre , tue les poux el les lentes ; appliqué extérieurement en dé- s5o G A L coction , il guérit la gratelle ; comme aussi la galle des chiens et des chevaux , étant bouilli en fort vinaigre. G Cjalanga. Il y a deux sortes de galanga , savoir le grand , galanga major, et le petit, galanga minor. Le grand a la racine grosse, rouge, et peu odorante ; elle est fort peu en usage en médecine ; il est appelé inal-à-propos acorus , parce qu’on la substitue à cette racine. Le petit est plus estimé , il a la racine menue , remplie de nœuds , rouge dedans et de- hors , dont la saveur pique comme le poivre , et l’odeur est fort douce; elle est à juste raison préférée à celle du grand galanga pour la médecine. Elle est stomachique, céphalique et utérine, chaude, dessiccative, âcre, incisive et apéri- tive. Elle est usitée dans la crudité et enflure de l’estomac, dans le vertige , et dans toutes les maladies causées par les vents et les humeurs froides : elle entre extérieurement dans les errhines pour fortifier la tête. Ces deux sortes de galanga sont des racines qui nous sont apportées des Indes , de Malabar et de la Chine. L’une et l’autre se donnent en infusion dans le vin blanc jusqu’à deux gros, coupées par petits morceaux : cette infusion est utile dans les maladies du cerveau, de l’estomac et de la matrice. Cette racine abonde en sel âcre , huileux et aro- matique : c’est pourquoi elle réveille les esprits , rétablit le levain de l’estomac, et pousse les mois. Elle entre dans l’orviétan , la bénédicte laxative, les tablettes courageuses , la poudre aromatique rosat , et dans la poudre réjouissante et les errhines pour fortifier la tête. Galbanum ( Ferula a f ricana galbanifera , Tourn. Bu- bon galbanum , Linn. ) Gomme qui coule naturellement, on par incision, d’une plante qui croit en Afrique, dans l’Arabie et dans la Syrie. Celui qui est en larmes jaunes, doré, luisant et un peu transparent, est préférable à celui qui est en masse brune , grasse et visqueuse, remplie d’or- dures et de pierres. Ces gommes sortent toutes deux par inci- sion de la racine d’une espèce de férule appelée ferula galba- ntfera , laquelle croit en Arabie, en Syrie, et aux grandes Indes. Le galbanum est chaud , dessiccatif , émollient , at- tractif. Par dehors il est bon aux nœuds de la goutte, aux frondes , et aux écrouelles. On s’en sert dans les emplâtres «t dans les onguens. I G A L 2.5 1 On dissout le galbanum dans l’eau , dans le vin et dans le vinaigre, comine la gomme ammoniac: on l’ordonne pour pousser les ordinaires , les vidanges , et même l’enfant mort dans le ventre de sa mère : La fumée de cette gomme , sur une pelle chaude, soulage les femmes dans l’accès de va- peurs hystériques , par son odeur aussi désagréable que pé- nétrante. La dose en substance est depuis un scrupule jusqu’à demi-gros , en bol ou en opiat 5 on en donne un gros lors- qu’il est dissout : l’emplâtre de galbanum , ou le galbanet de Paracelse , s’applique sur le ventre dans les mêmes ma- ladies : on en frotte aussi la région ombilicale dans la co- lique , et les parties paralytiques en reçoivent du soulagement. Le galbanet de Pardcelse se fait avec une livre de galbanum , demi-livre d’huile de térébenthine, deux onces d’huile de lavande 5 on fait distiller le tout dans la cornue avec suffi- sante quantité de chaux vive en poudre , et l’on conserve la liqueur pour l’usage. Le galbanum est un puissant résolutif; on l’emploie avec succès dans les tumeurs squirreuses et invétérées , et dans les bubons vénériens. Il entre dans la thériaque , le rnithri- dat , le diascordium , l’onguent des apôtres , l’emplâtre dia- chylum avec les gommes, le divin, Voxycroceum , et l’em- plâtre pour la matrice. Galega , ou Ruta Capria. Plante qui croît aux lieux humides et gras proche des ruisseaux; on la cultive aussi dans les jardins. Celte plante est un célèbre alexipharmaque et sudorifique , propre sur-tout à dissiper le venin pestilentiel. O11 s’en sert flans les pustules pétéchiales , dans les mala- dies pestilentielles , dans la peste, la rougeole, les fièvres malignes , l’épilepsie des jeunes personnes au-dessous de vingt-cinq ans , infusée dans du vin blanc , ayant été broyée auparavant , ou en décoction dans de l’e^u pour les mor- sures des serpens et des vers : on donne aussi une cuillerée ou environ de son suc. On distille cette plante quand elle est en pleine fleur , on la pile dans un mortier , on la met dans un pot avec du vin par-déssus ; et ayant fermenté six ou sept jours dans la cave, on la distille au sable, qui est plus fort que le bain-marie. Cette eau est très-sudorifique , et chasse tout le venin de la maladie. On s’en sert dans la petite-vérole et dans l’épilepsie ; au défaut de l’eau on peut donner de la plante en décoction et en tisanne. Dans le transport du cerveau on applique sur la tète le jus de l’herbe, et le marc par-dessus, avec grand succès. Gallium blanc et jaune, voyez Caille-lait. 25s G A R Garance grande ( Rubia tinctorun sativa , Tourn. 114. Lirm. i58. ) Plante qui aime les terroirs gras; on la cultive dans plusieurs pays de l’Europe. On tire sa racine de terre au mois de mai et de juin , (floréal et prairial ) } ou la fait sécher pour la garder et la transporter. Elle est chaude et dessiccative, apéritive , discussive , dissolutive , astringente et vulnéraire. Mangée, elle rend l’urine rouge t comme la rhubarbe la rend jaune, sans pourtant la changer dans sa substance; elle entre dans les potions vulnéraires. La décoction de cette racine faite dans du vinaigre et de l’eau , est salutaire dans les chutes et les contusions. Les racines de cette plante poussent également les règles et les urines ; on les emploie en infusion à une once sur demi-setter de vin blanc , ou en décoction dans une pinte d’eau. Elles font le même effet en poudre , au poids d’un scrupule avec douze grains de succin. Le remède suivant est très'Utile dans l’hydropisie naissante, dans la jaunisse et pour les obstructions du bas-ventre. Une dragme de poudre de racine de garance , douze grains de safran de mars apé- ritif , et six grains d’aloës succotrin ; en faire un bol avec le sirop des cinq racines. La racine de garance cuite dans la bière , est d’usage en Hollande pour les chutes considérables, étant prise intérieu- rement. Elle entre dans le sirop d’armoise de Fernel , et dans le sirop apéritif et purgatif du même auteur. Gargarisme ( Gargarismus. ) Remede liquide destiné pour les maladies de la bouche , des gencives et du gosier, dont on lave ces parties sans l’avaler, et qui se fait avec du miel, des sels, des esprits , des sirops, du vinaigre, des eaux et décoctions , qui guérit en gargarisant et nettoyant la bouche. Gargarisme pour l’esquinancie. Faire bouillir du plan- tain , des roses de Provins et de l’orge , de chaque une poi- gnée dans une bonne pinte d’eau à la réduction du tiers , et s’en gargariser. Gargarisme pour V inflammation du gosier. Faire bouillir une once d’orge entière dans trois demi-septiers d’eau, puis y mettre sommités de ronce, feuilles de plantain et d’ai- gremoine de chaque demie poignée pour faire une forte décoction , qu’on coule , et sur douze onces de cette dé- tection, dissoudre une ouce et demie de miel rosat , et une dragme de sel de Saturne ( acetite de plomb ) , pour faire un gargarisme. Il est propre pour eteindre l’inflammation du gosier, dessécher et guérir les petits ulcères qui peuvent G A Y 2&5 s'y être formés , pour affermir la luette relâchée. On peut substituer en la place du miel, le sirop de roses sèches, ou celui de mûres. On fait aussi des gargarismes pour la même maladie avec de l’oxycrat , ou avec du verjus et de l’eau. Garou, ou Thymélée ( Thymelaea. ) Les feuilles et les fruits de cette plante sont si âcres , qu’on ne s’en sert plus comme on fuisoit ; ses fruits ou baies sont appelés cocca gnidia , ou grand gnidia. Il faut les laiser macérer long- temps dans le vinaigre avant de s’en servir; sans cette pré- caution , leur usage est pernicieux. La décoction des feuilles du garou , au poids de demi- once dans l’eau commune , excite des vomissemens et des syncopes très-dangereux. Schroder donne, depuis six grains jusqu’à quinze, la poudre des feuilles ou de l’écorce, après l’avoir fait infuser dans le vinaigre ou le suc de coings pendant vingt-quatre heures. La racine du garou est apportée sèche ; on l’emploie comme un vésicatoire, pour attirer les sérosités dans les migraines et dans les fluxions violentes. Après avoir percé l’oreille, on passe un petit morceau de cette racine de la même ma- nière qu’avec la racine de l’ellébore. Ces sortes de caus- tiques sont de mauvais remèdes , et augmentent souvent l’inflammation. Gaude , ou Vaude , ou Herbe à jaunir ( Luteola kerba> salicis folio , Tourn. Réséda luteola foliis s irnplicibus , Linn. 643. ) Cette plante croit sur les bords des chemins , dans les terreins légers et qui ont du fond. Elle est estimé en médecine pour résister au venin. Sa racine est apéritive , prise en décoction : on l’applique aux bras des fébricitans pendant*le paroxisme , pour chasser la fièvre. Gayac , ou Bois Saint ( Guajacum , seu lignUnt sanc~ turn , gayacum officinale , Linn. ) Grand arbre qui croît aux Indes et en Amérique. On se sert en médecine de son bois , de son écorce et de sa gomme , mais assez rarement. On doit choisir le bois net, compacte, dur, pesant, brun 011 noirâtre, résineux, mondé de son cœur, ou de sa partie blanche, qu’on appelle aubier , d’un goût âcre. On le fait râper pour l’employer dans les tisanes; mais il faut prendre garde qu’on y mêle V aubier , ou qtielqu’autre bois. L’écorce doit être choisie unie, pesante, difficile à rompre, de cou- leur grise au dehors, blanche en dedans, d’un goût amer. La gomme doit être choisie nette, luisante, transparente, de couleur rouge-brune , friable , rendant beaucoup d’odeur fort agréable quand on l’écrase, ou quand on la met sur z54 ' G A Y du feu , d’un goût acre. L’écorce et le bois de gavac sont sudorifiques , apéritifs , dessiccatifs , propres pour purifier le sang, pour résister au venin , pour fortifier les jointures 7 pour la goutte , pour la sciatique , pour les rhumatismes , pour l’hydropisie , pour les catarres, et autres maladies qui naissent des flegmes, du tartre mucilagineux , ou des vents, et pour la vérole. L’écorce est moins chaude que le bois ; on en fait une décoction en la manière qui suit. Une livre de gayac liaché , douze livres d’eau de fontaine , laisser infuser le tout durant vingt-quatre heures, après quoi le faire bouillir jusqu’à ce qu’il soit réduit à sept livres ou environ de liqueur, qu’on coule pour l’usage. On fait bouillir les fèces ou marc avec encore autant d’eau pour la boisson ordinaire. On prend tous les matins six ou huit onces de la première décoction pour suer copieusement. Cette décoction est également bonne pour guérir l’hydropisie anarsaque , et les catarres par les sueurs ; elle convient aussi à la phthisie causée par une lymphe trop acide ou âcre , sur-tout si elle est compliquée avec le scorbut. La décoction de Lindanus est fort estimée par Ettmuiler. Bois de gayac et de tamaris , de chaque trois onces , bois de roses , sassafras gommeux , de chaque deux onces , ab- sinthe vulnéraire deux poignées, scolopendre , eupatoire , menthe , hyssope , de chaque demi-poignée , racine d’aunée , de grande centaurée , de zédoaire , de canelle , de chaque une dragme ; mettre infuser le tout dans huit livres de bon vin. La dose est d’un verre avant le repas dans les mala- dies catarreuses et dans la phthisie. La décoction de gayac, ou sa teinture tirée avec l’es- prit-de-vin ( alcohol ) , sont recommandées contre la douleur des dents , on tient la décoction dans la bouche , et on applique la teinture avec un linge sur la dent malade , et la douleur cesse bientôt après; la gomme de gayac a les mêmes vertus que l’écorce et le bois , mais elle agit plus fortement. On en donne en substance depuis huit grains jus- qu’à deux scrupules, ou bien on en met infuser dans du vin blanc , et l’on fait prendre l’infusion aux malades. La décoction de gayac pousse par les sueurs , et quelque- fois par les urines : elle convient dans les ulcères véroliques, dans la goutte , les catarres , les fièvres chroniques et dans l’asthme : on en râpe une once qu’on fait infuser vingt -quatre heures dans deux pintes d’eau ; on les fait bouillir ensuite , et réduire à la moitié : quelques-uns y ajoutent deux onces d’antimoine cru (sulfure d’antimoine), enveloppé dans un GEL 2.55 linge : on en fait prendre deux ou trois verres pendant le jour , à distances à-peu-près égales , observant qu’il y ait trois heures qu’on n’ait pris de nourriture. La résine de gayac se donne en bol à un scrupule , y ajoutant quinze ou vingt grains de mercure doux (muriale mercuriel doux et quelques gouttes d’huile de gayac ; ce remède réussit dans la gonorrhée. Le gayac entre dans la tisanne sudori- fique ordinaire : il faut y ajouter du vin blanc pour en tirer la teinture. On fait une eau-de-vie de gayac très-bonne pour les gencives , en infusant son bois râpé dans l’eau-de-vie , une once par chopine. Gelée ( Gelatina. ) Ordinairement la gelée est faite de sucs tirés par expression , ou par décoction , de plusieurs fruits ou de leurs parties. -On la fait aussi par une longue cuisson de différens animaux , ou de leurs parties. On doit dépurer ces sucs ou décoctions par clarilication , ou autre- ment, et les adoucir avec du sucre, pour les rendre plus agréables. On les doit aussi cuire jusqu’à la consistance que doit avoir une gelée , qui est de n’être pas fluide lorsqu’elle est refroidie , et de se séparer nettement de l’assiette , lors- qu’on y a mis quelques gouttes pour en connoitre la con- sistance. La gelée est ainsi nommée, parce qu’elle est transparente comme la glace, et parce qu’elle se congèle au froid , et qu’elle se liquéfie à la chaleur. Gelée de coing ou cotignac. Prendre six livres de poires de coing qui n’aient pas encore atteint une parfaite matu- rité, afin qu’elles soient plus astringentes ; les essuier avec un linge net, les couper par morceaux sans en séparer la peau, ni les semences, les faire bouillir dans l’eau jusqu’à diminution de la moitié , c’est-à-dire, quinze livres réduites à sept et demie , couler la décoction avec forte expression , y mêler quatre livres et demie de bon sucre , clarifier le tout avec un blanc d’œuf, et l’ayant passé par un blancliet, ou par une chausse de drap, le faire cuire jusqu’à con- sistance de gelée 5 ce qu’on connoit en mettant refroidir un peu de la liqueur sur une assiette. Verser alors cette gelée chaude dans des boites de bois, plattes, un peu mouillées auparavant, ou dans des vases de verre ou de porcelaine , c’est ce qu’on appelle cotignac . On le peut aromatiser, en y jettant sur la fin de la cuite un nouet de linge rempli de demie-once de canelle et deux dragmes de girofle concassé , et retirer ce nouet quand on est prêt à verser le coti- gnac dans les boites , ou autres vaisseaux destinés pour le garder. ü56 GEN Il est propre pour fortifier le cœur et l’estomac , pour arrêter les cours de ventre , les hémorrhagies , pour aider à la digestion , arrêter le vomissement. La dose est de la grosseur d’une aveline et davantage, si l’on veut. C’est une confiture agréable au goût , qu’on mange autant pour le délice que pour la santé. — Les gelées de pomme de reinette et d’abricot , se font de la même manière. — On peut rendre le cotignac laxatif, en y ajoutant une suffisante quantité de rhubarbe mise en poudre. Ce cotignac purge fort promp- tement, en fortifiant l’estomac et le foie. Au lieu de rhu- barbe on peut mettre quelqu’autre laxatif, comme séné, agaric, et autre semblable. Le cotignac de Lyon est composé avec la scammonée. Gelée de corne de cerf. Faire bouillir à petit feu dans un pot de terre vernissé demi-livre de raclure de corne de cerf dans quatre livres et demie d’eau de fontaine , jusqu’à la con- somption des deux tiers de l’eau ; couler la décoction en ex- primant bien la corne de cerf, puis clarifier avec un blanc d’œuf ce qui a été coulé , y ajoutant huit onces de sucre fin , cinq onces de vin blanc , et dix dragmes de suc de citron , après quoi faire cuire à petit feu la liqueur clarifiée jusqu’à une consistance de gelée , plutôt moins que trop , laquelle on vide chaudement dans dps tasses ou des pots, et on l’y laisse refroidir. On peut aromatiser cette gelée avec quelques gouttes d’essence de citron, de girofle et de canelle incorporée avec un peu de sucre fin en poudre. La gelée de corne de cerf ne se prépare que dans le besoin , parce qu’elle ne peut se garder que quatre ou cinq jours en hiver , et deux en été , et encore faut-il alors la tenir dans la cave. Il y en a qui attendent de couler la gelée mêlée parmi le sucre et le vin , jusqu’à ce qu’elle ait acquis sa consis- tance , pour ne la plus remettre sur le feu. — On peut appe- ler la gelée de corne de cerf un aliment médicamenteux^ car étant de bonne nourriture, elle fortifie le cœur et l’estomac. Elle est fort usitée dans toutes sortes de fièvres , et particu- lièrement dans les putrides , et dans toutes les maladies épi- démiques. Elle est aussi fort estimée contre tous les dévoie- mens de l’estomac et des intestins. — On peut préparer de même la gelée de vipères , et celle des parties des autres animaux. Genêt ( Genista tinctoria germanica , Tourn. 643. ) Ar- brisseau qui croît dans les champs, aux lieux sabloneux et montagneux. Sa fleur et sa semence sont en usage dans la médecine. Le genêt est splénique , néphrétique, hépatique , chaud GEN a5; chaud , dessiccatif, apéritif, atténuant et détersif; il pousse la pierre des reiim , et purge les humeurs séreuses , tant par le •vomissement que par les selles et les urines. On dit que la se- mence de genêt , appliquée sur les écrouelles , les consume* Prise au poids d’une dragme en poudre à jeun , ayant infusé du soir au matin dans demi-verre de vin blanc , elle guérit l’hydropisie , et nettoie si bien les reins qu’il n’y reste au- cun sable ; elle pousse par les selles , par les urines et quel- quefois par haut. Quand elle fait vomir les goutteux , elle les soulage. Ses fleurs sont bonnes pour purger les ordures et les sucs ramassés par le vice de la rate , soit qu’on les donne eu décoction , ou en infusion , ou en forme d’essence et d’élixir. Ces mêmes fleurs , mêlées et consommées dans du beurre frais exposé au soleil ou au-dessus d’un four , fournissent un Uni- ment excellent pour frotter les membres paralytiques. Leur? eau distillée fait vider le sable et le calcul des reins et de la Vessie. On tire par expression des branches tendres le suc qui , donné à une once , purge par haut et par bas. La conserve des fleurs s’ordonne à demi-once , et les semences en poudre à un ou deux gros. On prépare le sirop des fleurs , ou leur infu- sion , dans l’eau commune qu’on fait, bouillir légèrement avec* les sommités de menthe ou de sarriette : on les ordonne de- puis une once jusqu’à deux dans l’hydropisie , la goutte , le rhumatisme , les cataires , et dans les maladies du foie , de la rate et du mésentère. La fumigation de ses fleurs est uti le aux hydropiques pour désenfler les jambes. Les deux espèces de genêt sont très-apéritives et diurétiques : les cendres du genêt commun , infusées dans du vin blanc, soulagent les hydropiques. Dodonée qui recommandoit ce remède, ordon- noit aussi l’infusion des tendrons de genêt , pour faire passer les eaux et les urines des hydropiques. Claudius y ajoutoit du sel d’absinthe ; et il a publié ce remède comme un grand secret pour l’hydropisie. L’extrait des feuilles de genêt a les mêmes vertus. Les fleurs du genêt commun, infusées dans du lait chaud , sont propres pour les dartres et pour les maladies de la peau , en fomentation. Dans plusieurs endroits on inange en salade les fleurs de cette espèce , qui ne sont aucu- nement purgatives , non plus que leurs boutons qu’on confit au vinaigre , et qui, de cette manière, sont stomachiques et excitent l’appétit. La conserve et l’extrait des fleurs sont propres pour les maladies de l’estomac ; on .les emploie dans les pilules balsamiques que l’on fait prendre au commence- ment du repas. *7 s58 GEN Les fleurs de genêt entrent dans la décoction apéritive, hé- patique , et dans le sirop liydragogue de Ch^ras. . Genièvrier , Fétron , Pétrot ( Juniperus , vulgaris arbor , Tourn. 588.) Arbrisseau toujours vert qui croît dans les champs et dans les bois. Son bois est chaud et sec , odorant , spécialement si on le coupe au printemps. On emploie sa rapure à faire des cucuphes , à cause de ses vertus céphaliques et nervines. Le bois , les sommités des branches et les baies sont en usage. La décoction du bois est presqu’aussi sudori- fique que celle de sassafras ; on en coupe une once par petits morceaux qu’on fait bouillir dans trois chopines d’eau , et ré- duire à une pinte ; on la fait boire ensuite par verrées dans les maladies où il est nécessaire de purifier le sang par l’in- sensible transpiration : il est bon , quand cela est possible , d’y ajouter une petite poignée de baies bien mûres et un peu concassées. On prépare avec la décoction du bois un demi-bain qui soulage les goutteux. Les sommités du genièvre, bouillies dans le vin , le rendent propre à faire uriner; et quelques auteurs assurent avoir soulagé des hydropiques par l’usage de ce vin : Tragus , Matliiole et Simon Pauli sont de ce sentiment, et Tournefort en a vu guérir avec les pilules faites avec deux parties d’aloës et une de baies de genièvrier. Les baies de cet arbuste fournissent à la pharmacie plu- sieurs excellons remèdes : on en tire par la transpiration une eau spiritueuse , et une huile essentielle qui nage dessus , et qu’on sépare : l’eau se donne depuis deux onces jusqu’à six. Elle est sudorifique , cordiale , hystérique , stomachique , carminalive , apéritive et béchiquo. L’expérience fait con- noître que le genièvre est propre à rétablir les fonctions de l’estomac , qu’il dissipe les vents et les matières qui causent les tranchées, qu’il décharge les poumons d’une lymphe gros- sière qui cause souvent la difficulté de respirer , qu’il emporte les obstructions des viscères, qu’il provoque les ordinaires , et qu’il fait passer les urines. Demi-gros d’un mélange fait en forme d’opiat , avec les baies vertes de genièvre pilées avec du beurre de mai (floréal), et pris tous les matins à jeun , soulage les asthmatiques. Popr la paralysie , une livre de baies de genièvrier des plus nouvelles et encore vertes , autant de vers de terre noyés dans l’eau de beurre , autant d’eau-de-vie qu’on laisse infuser vingt-quatre lienres dans un pot de terre neuf; on le presse ensuite , et on tire le suc dont on frotte la partie paralytique. La graine de genièvrier bien pilée , et mêlée avec de la graisse de porc , puis bouillies ensemble dans un pot de terre GEN &5$ bien bouché , fait un onguent admirable pour la teigne des enfans ; il faut les purger souvent avec trois ou quatre grains de diagrède , et autant d ' aquila alba en bol dans un peu de confiture. Il y a peu de plantes en Europe qui soient d’un pins grand usage que le genièvrier. On fait un extrait qu’on peut appeler la thériaque des pauvres , parce qu’elle est facile à faire , et coûte peu ; la dose est depuis un gros jusqu’à deux. Quelques-uns l’appellent la thériaque des Allemands : on l’emploie dans la thériaque réformée dans laquelle on la préfère au miel. On fait une teinture , un vin, un ratafia, un élixir, un miel, une conserve avec le genièvre : on en mange trois ou quatre grains après le repas, pour les vents, et pour aider la digestion. On le couvre de sucre , et on en fait des dragées 5 enfin on le brûle pour chasser le mauvais air , et on enveloppe les jambes enflées des convalescens avec des linges exposés à sa fumée ; cette fu- migation les fortifie , et facilite la transpiration. Le genièvrier entre dans plusieurs confections cordiales , comme dans l’élixir de vie de Fioraventi , dans l’élixir de tribus , dans l’élixir pestilentiel de Sennert , dans celui que Zwelfer a nommé l’ élixir asthmatique , l’électuaire de J tistin , dans l’opiat de Salomon de Joubert , dans l’huile de scorpion de Math i oie , et dans plusieurs autres compositions. La gomme de genièvrier que les Arabes nomment sand.a * rax , est chaude , sèche et discussive ; on l’emploie dans la résolution , froideur , rétraction , et autres aifections des nerfs , aux maladies froides de la tête. Le vernis liquide se fait avec cette gomme dissoute dans de l’huile de lin. Il est bon pour la «brûlure , et pour appaiser les douleurs , surtout celles des hémorroïdes. Il ne faut pas confondre le sandaraX des Arabes dont on parle ici, qui est le vernis, avec le san- daraX des Grecs, qui est l’arsenic rouge. GÉNisTEtLE ou Spargelle ( Gcnistella herbacea. ) Cette plante, haute d’un pied et demi , qui croît aux endroits montagneux et dans les bois , ressemble un peu au genêt , est bonne en fomentation 5 ses fleurs sont détersives et apéritives. Gentiane ( Gentiana major lutea, T ourn. 80. Gentiand lutea , Linn. 32^ ) Plante qui croît partout, mais principale- ment sur les montagnes 5 on se sert en médecine de sa racine qu’on apporte sèche des Alpes et dos Pyrénées où elle est fort commune. Il la faut choisir de moyenne grosseur, ré- cente, nette , jaune en dedans, fort amère. Elle est chaude dessiccative , alexipharmaque , apéritive et atténuante 5 son principal usage est dans la peste , dans les maladies malignes , a6o G E R les opilations de la rate et du foie , l’hydropisie , la suffocation' de matrice , la foiblesse d’estomac , les vers et les fièvres in- termittentes , donnée avant l’accès. Comme elle est fort amère , on l’ordonne plutôt en poudre , en opiat ou en bol , qu’en infusion; sa dose alors est d’un gros au plus; et en infu- sion , elle est d’une demi-once dans l’eau ou dans le vin : on y ajoute une dragme de cristal minéral ( nitrite de potasse mêlé de sulfate de potasse) On tire l’extrait de la racine par le moyen du vin blanc ; la dose alors est depuis un gros jusqu’à quatre. Cet extrait entre dans les pilules tartarées de Schro- der, et dans la plupart des opiats fébrifuges composés. Avant la découverte du quinquina, on se servoit communément de cette plante. Les habitans des Alpes et des montagnes d’Au- vergne s’en servent cependant dans leurs fièvres , et presque toujours avec succès. Tournefort prétend que l’eau distillée de toute la plante au bain-marie, guérit plutôt les fièvres que la racine : la dose en est d’un verre de quatre en quatre heures ; et dans l’intervalle on fait manger les malades selon leur appétit , comme dans l’usage du quinquina. Palmarins- recommande la gentiane dans les fièvres malignes épidé- miques; sa lotion est vulnéraire et détersive. La gentiane est aussi cordiale , hystérique et stomachique : on donne son in- fusion dans les pâles couleurs , et pour fortifier le cœur et l’es- tomac ; on l’emploie extérieurement pour mondifier et rafraî- chir les plaies. Le vinaigre dans lequel on a fait infuser cette racine , est bon dans les maladies contagieuses ; on le boit par cuillerées dans les Alpes. La racine de gentiane est employée dans le vinaigre théria- cal , dans la thériaque d’Andromaque , la thériaque réformée de Charas, la thériaque dialesseron , dans le mithridat, l’or- viétan , le diascordium ; l’opiat de Salomon , dans la poudre contre les vers , et dans le sirop de longue- vie. Elle est propre pour dilater les ulcères sinueux , et elle produit le même effet que l’éponge préparée avec la cire. Geumandrée ou petit chêne ( Cliamaedris major , repens , Tourn. 20/p Teucrium - cliamaedris , Linn. 790. ) Petite plante basse qui croît aux lieux incultes , pierreux et mon- tagneux. Elle est chaude et sèche , splénique , hépatique , amère , incisive , atténuante , apéritive, diurétique et sudo- -rifique ; elle est souveraine dans les fièvres intermittentes les plus opiniâtres , dans le scorbut , dans la coagulation du sang , au commencement de l’hydropisie , dans la suppression des mois i et spécialement dans la goutte. GIN 261 La germandrée réussit également, soit en poudre, en in- fusion , en décoction et en extrait , à la même dose que la peLite centaurée. Des fièvres qui avoient résisté au quinqui- na , ont cédé à la germandrée et à la petite centaurée mêlées ensemble , et prises en infusion ; d’où elle est appelée l 'herbe des fièvres. Cette décoction , prise avec un peu de miel écu- mé chaudement comme un bouillon , est un remède pour la vieille toux , qui 11’est pas à mépriser , surtout pour les per- sonnes d’un tempérament froid et humide. Elle est salutaire extérieurement dans les ulcères errans , dans la gale et les dé- mangeaisons. La germandrée entre dans les sirops hydragogue , apéritif ■et cachectique de Cbaras , dans l’huile de scorpion composée , dans l’onguent martiatuni , dans le mondificatif d’ache , dans la thériaque , dans l ^ hiera - diacolocynthidos , dans le sirop d’armoise de Rhasis , et dans le sirop de chamædrys de Bauderon. Gingembre (Amornum zinziber , Linn.) Racine d’un goût piquant , âcre et un peu aromatique , originaire des grandes Indes, qu’on apporte sèche des îles Antilles où on la cultive aussi. Elle doit être choisie récente, grosse , bien nourrie , bien séchée, non vermoulue , ni carriée , de couleur grise , rougeâtre en dehors, blanche en dedans 5 on en mêle dans les é l 'ices , principalement quand le poivre est cher. Cette racine est puissamment chaude , mais qui ne paroit pas telle d’a- bord , car elle a des parties grossières , aqueuses , non ter- restres et humectantes. Elle ouvre , incise et atténue les humeurs ; elle convient à l’estomac , à la poitrine et aux autres viscères ; elle réveille l’appétit, «et résiste à la corruption et à la malignité des hu- meurs ; elle atténue les matières grossières des poumons , et tempère la lymphe trop âcre et trop ténue, elle est ex- cellente contre la toux invétérée , et principalement contre l’asthme. La racine de gingembre lâche le ventre lorsqu’elle est fraîche ; on la confit dans le pays avec le sucre : après l’avoir dépouillée de son écorce, on la laisse tremper une ou deux heures dans le vinaigre , puis on la sèche au soleil, et on la confit ensuite. Lorsqu’elle est ainsi préparée , sa dose est de- puis demi-once jusqu’à une once dans le scorbut, dans la colique, dans les indigestions et dans les vents. Le gingembre confit aux Indes , est un excellent stomachique , et bon pour dissiper les nuages de la vue qui proviennent de l’estomac. Ou la trouve ordinairement sèche en ce pays , et on l’emploie 262 GIR en poudre dans les mâchicatoires , au poids de huit ou dix grains. La racine de gingembre entre dans la thériaque , dans le jnithridat, le diascordium , l’électuaire de satyrio , le dia- phonie, la bénédiete laxative, l’élecluaire caryocoslin , la confection hamech , l’électuaire diacarthami , celui de citro , les t.rochisques d’agaric, les polycrestes, etc. Girofles ou Gérofles ( Cariophyllus aromaticus , Tourn. 661. Li nn.) L’arbre qui porte les clous de girolle est assez semblable au laurier, et croît dans les îles Moluques, sous l’équateur. Les Holl.andais le cultivent avec grand 6oin dans l’île de Terre-Neuve. Les calices de ses fleurs s’appellent çlous de girojle à cause de leur figure ; le petit bouton qui se trouve dans la partie supérieure, est le bouton de la fleur, Ct s’épanouit lorsqu’on le fait tremper dans l’eau tiède : ces calices deviennent les fruits qui sont de la grosseur et de la figure des olives. On les confit dans le pays , et on les appelle antophylli , ou mères de girofles, ou clous matrices. les meilleurs clous de girofle sont les plus noirs , les plus pesans , dont l’odeur est plus pénétrante, la saveur plus piquante , ceux enfin qui, pinces avec les ongles, paroissent les plus huileux. Le clou de girofle est cordial , céphalique , stomachique ; il échauffe , dessèche , dissipe : il est avantageux dans l’apo- plexie , la paralysie, les vertiges, la léthargie, les mouve- mens convulsifs, les syncopes , défaillances et vomissemens , dans la foiblesse de l’estomac et les indigestions. On le donne en substance et en poudre à la dose de huit ou dix grains , et en infusion jusqu’à demi-gros. L’huile distillée per descensum 11’a pas seulement les mêmes vertus , elle est propre aussi pour le mal de dents et la carie des os. Les clous de girofle entrent dans la poudre contre l’avorte- ment, dans la poudre dyssentérique et dans l’orviétan. Leur huile est employée dans l’électuaire de satyrio , le baume apoplectique , et dans la bénédiete laxative. Giroflier ou Yiolier jaune ( Leucoïum luteum etvulgare , 1 ’ulgà che i ri , Tourn, 221. Cheirantus cheiri , Linn. 924 ) Plante fort commune qui croît sur les murailles , et qu’on cultive auasi dans les jardins. On se sert en médecine de ses fleurs et quelquefois de ses feuilles et de sa semence. Elles sont cordiales , céphaliques , nervales; elle appaisent les dou- leurs , elles excitent les urines et les mois aux femmes , et elles hâtent l’accouchement , infusées dans du vin blanc , une poignée pour une chopine. Elles entrent dans les remèdes GLA â63 céphaliques et apoplectiqnes Le suc des feuilles et des fleurs , ou leur eau tirée par la distillation , avalée à jeun à la quan- tité d’un demi-verre , avec autant de vin blanc , le malade se tenant au lit bien couvert pendant trois heures pour suer, au bout duquel temps il avalera un peu de vin blanc pur , sè donne avec succès pour la pierre et la gravelle des reins et dé la vessie, et pour exciter l’urine. La semence de cette planté prise au poids d’une dragme , réduite en poudre dans un véhi- cule convenable , arrête la dyssenterie. L’inlusion ou macéra- tion à froid des sommités entre fleur et graine , est utile aux personnes sujettes aux étourdissemens , aux mouvemens con- vulsifs et aux engourdissemens de quelque partie du corps , et à ceux qui sont menacés de paralysie. On fait une conserve de fleurs , on distille une eau des feuilles avec les fleurs , et une huile par infusion desdites fleurs dans de vieille huile qu’on appelle communément huile 400 ) Plante annuelle qui croit dans les terres grasses , contre les murailles , le long des ruisseaux , dans les décombres des bà- timens , et dans les fossés dont les eaux sont taries. On ne se 6ert en médecine que de ses fleurs et de ses fruits. On tire lé suc des feuilles pour guérir les écrouelles, les dartres, la grd- telle , et pour purifier le sang. Sa semence infusée dans le virt blanc , fait un bon remède pour débarrasser le gravier des reins. On l’appeloit autrefois plante à jaunir , parce qu’on s’en ser- voit à teindre les cheveux en jaune ou blond. Glaïeul jaune de marais ou Acorus bâtard {Iris pa- lustris lutea , seu acorus adulterimis. ) Espèce de glayeul à fleur jaune , croissant dans les marais. On ne se sert en méde- cine que de sa racine qui dessèche , échauffe, atténue, res- serre , fortifie et résout. On la recommande pour les affections du genre nerveux et du cerveau , pour arrêter la dyssenterie , les flux de ventre et les mois des femmes. Sa décoction faite en eau avec des pois chiches , bue pendant huit jours, guérit la jaunisse. La décoction de cette racine est très -salutaire aüx pleurésies accompagnées de fièvre continue; et la même dé- coction fait puissamment uriner, et est bonne aux apostème.'f f-t aux opilations de la rate et du foie. Pour le rhumatisme et la goutte, on amortit des feuilles de cette plante au feu , e( 2.64 GOM étant chaudes , on enveloppe la partie malade , elles font transpirer l’humeur, et les douleurs cessent. Glayeui puant , plante qui croît aux lieux humides , entre les vignes, dans les jardins. Ses feuilles ressemblent à l’iris de jardin , mais sont plus étroites , et d’une odeur de punaise puante. Sa racine et sa semence sont purgatives, hy- dragogues , apérilives , propres pour les convulsions, pour les rhumatismes, pour les obstructions, pour l’hydropisie , étant prises en décoction. Pour la goutte et la jaunisse, on mâche doucement, le matin à jeun , jusqu’à guérison , une fois tous les cinq a six jours , la grosseur d’une noisette de cette racine fraîche cueillie, et on l’emploie après l’avoir mâchée. La racine sèche et en poudre , se donne au poids d’une dragme ou environ dans un verre de vin blanc , dans les vapeurs hystériques et dans les affections hypocondriaques , dans la difficulté de respirer , dans l’asthme ; on l’ordonne de la même manière dans les écrouelles : on l’applique en- core en cataplasme sur les tumeurs scrophuleuses. Gomme adragant ( Trogacantha gummi , s eu troga - canthum, ) Gomme blanche , luisante , légère , en petits morceaux longs , menus et entortillés en manière de vers , insipide au goût. Elle sort par incision de la racine d’un petit arbrisseau épineux appelé du même nom trogacantha ou spina hirci , en français barbe de renard ou épine de bouc. Cette plante croît en Syrie , en Candie , et en plusieurs autres lieux ; les botanistes la cultivent dans les jardins. On fait-du mucilage en mettant infuser cette gomme dans de l’eau commune ou quelqu’autre , où elle se dissout et se con- gèle en une manière de colle ou de gelée belle , luisante et transparente ; on l’emploie à corporifier plusieurs remèdes ensemble. Elle est humectante , rafraîchissante ; elle bouche les pores de la peau, tempère l’acrimonie, et incrasse. Son principal usage est dans la toux invétérée , l’âpreté de la gorge , l’ex- tinction de la voix , et les autres affections de ces parties. On en forme un looch avec du miel , qu’on laisse fondre sous la langue. On en donne dans du bouillon contre la douleur des reins , les érosions de la vessie , strangurie , dysurie et dyssen- terie*, on la donne aussi dans les lavemens pour la dyssen- terie ; et dissoute dans de l’eau rose et dans du lait , elle remédie aux rougeurs et distillations âcres qui tombent sur les yeux, et aux rougeurs des paupières. Sa prise par de- dans est d’une dragme. Plus elle est vieille, plus elle échauffé. On la mêle crue avec la poudre de\ sympathie , qui est le G O M 265 ■vitriol romain calciné au soleil en blancheur, qnand on veut s’en servir aux plaies accompagnées de contusions , ou frac- tures d’os , ou d’autres symptômes semblables. Celle qu’on appelle froide est d’un usage très-utile pour la toux opiniâtre, pour les àcretés de la poitrine , pour les per- sonnes d’un tempérament vif et bilieux, dont elle tempère la vivacité : sa dose est d’un demi-gros dans un bouillon rafraî- chissant. Gomme ammoniac ( Gummi ammoniacum. ) Gomme qui distille en larmes des branches et de la racine incisées d’une espèce de férule appelée ferula amonifera , qui croît abon- damment dans les sables de la Lybie. La meilleure gomme ammoniac est en belles larmes nettes , figurées comme celles de l’oliban , sèches , blanches , cassantes , s’amollissant au feu , se réduisant facilement en poudre blanche , d’un golàt un peu amer , d’une odeur désagréable. On en vend aussi en masse , mais elle est chargée de beaucoup de graines de l’arbre et d’autres impuretés 5 011 l’emploie dans les emplâtres : il faut la choisir la plus chargée de larmes , et la moins sale. La gomme ammoniac est chaude, dessiccative , émolliente, atté- nuante , résolutive, digestive, maturative, et si attractive, qu’elle tire les épines enfoncées dans la chair ; elle est encore purgative et splénique. Son principal usage est dans les dou- leurs de la goutte , pour résoudre le mucilage tartareux , grossier et visqueux des poumons et du mésentère, dans les obstructions opiniâtres de la rate et du foie , de la matrice , et des reins, dans le calcul. C’est un bon apéritif et un fondant assez efficace : on la donne en bol , en pilules , ou sous tel autre forme solide , mê- lée avec leS ingrédiens qui ont la même vertu , surtout avec la myrrhe, la scammoinée et le mercure doux (mercuriale mercuriel doux) , dans les opiats mésentériques : on y ajoute quelques préparations de mars pour les suppressions des règles : la dose est depuis douze jusqu’à vingt-quatre grains. La gomme ammoniac est utilement employée dans l’asthme ; c’est un puissant résolutif appliqué extérieurement pour les loupes, les écrouelles et pour les autres tumeurs squi rieuses. Herman dit qu’en donnant la gomme ammoniac à une dose un peu forte , elle ouvre le ventre : il l’ordonne à une dragme, dissoute dans deux onces et demie d’eau de canelle, de menthe ou de pouliot. La gomme ammoniac en larmes, purge , à un 6Crupule. L’emplâtre de gomme ammoniac , avec partie égale d’emplâtre de ciguë, est bon pour la sciatique et les douleurs de reins , en l’appliquant sur les lombes. Un emploie avec 266 G O M succès cette drogue dans les vapeurs hystériques et hypo- condriaques, dans le scorbut et dans la plupart des maladies longues et opiniâtres Emmanuel Kœnig assure que l’huile fétide et noire tirée de cette gomme par la distillation , dis- sout les écrouelles. Elle entre dans les pilules puantes, dans les tartarées de Quercétan; elle a donné le nom aux pilules d’ammoniac. Elle entre aussi dans la composition de l’électuaire apéritif ca- thartique de Charas , et celui contre l’hydropisie du même auteur, dans la plupart des onguents, entre autres dans le divin , celui de mélilot , celui des apôtres, le diachylum avec les gommes, l’emplâtre de ciguë , etc. Gomme animé ( Gumrni animata.) Gomme ou résine blanche qu’on apporte d’Amérique. Elle sort par incision d’un arbre moyennement grand , dont les feuilles approchent de celles du myrthe. La meilleure doit être blanche, sèche , friable, de bonne odeur, se consumant facilement quand on la jette sur des charbons allumés. Elle est chaude et humide , atténuante, résolutive, astringente , discussive et céphalique. Son usage externe est dans les affections froides et doulou- reuses de la tête et des nerfs, dans les catarres , la paralysie , rétraction , luxation, contusion , et les autres affections des articles. Vormius la met au nombre des baumes naturels 5 elle convient aux plaies de la tête, étant mêlée avec les emplâtres céphaliques 5 c’est un des principaux ingrédiens des parfums contre les catarres, et la fumée seule de cette liqueur est éprouvée contre le coriza , ou bien son huile distillée pré- sentée à l’odorat. Gomme arabique {Gumrni arabicurn) Gomme tirée par incision d’un petit arbre épineux nommé acacia aegyptiaca , qui croît abondamment en Egypte, dans l’Arabie heureuse, et en plusieurs autres lieux 5 mais la plus grande partie de la gomme surnommée arabique que l’on trouve, ne vient point d’Arabie ; c’est une gomme presque semblable en figure et en vertus, qu’on apporte du Sénégal , ou bien un ramas de plu- sieurs gommes aqueuses qu’on a trouvées sur des pruniers , des amandiers , des cerisiers, qui ont toutes une même qua- lité. On la doit choisir sèche , blanche , claire , transparente , nette, polie, de substance massive, d’un goût insipide. Elle est pectorale, humectante, rafraîchissante \ elle épaissit les humeurs trop séreuses , elle les agglutine et les adoucit. Elle est propre pour le rhume , pour exciter le crachat , pour ar- rêter les cours de ventre et les hémorragies , pour les infiam- malions des yeux : on l’emploie en poudre et en infusion. I G O M 267 Dans la pleurésie, on creuse une pomme pour la repiplir (le gomme arabique, on la fait cuire devant le feu, et on la fait manger au malade : d’autres mettent une dragine d’oliban dans la pomme, au lieu de gomme arabique , et la font manger avec succès au pleurétique qui guérit par la sueur. La gomma arabique entre dans la thériaque des anciens. En poudre , à la dose d’un gros , prise dans un verre d’eau de graine de lin, elle est très-bonne dans la suppression d’urine. Gomme edeuium ( Bdellium . ) Elle découle d’un arbre épineux appelé bdella , croissant en Arabie , en Médie et aux Indes. Cette gomme est apportée en morceaux de diffé- rentes grosseurs et figures ; mais les plus beaux sont ordinai- rement ovales , ou en façon de pendans d’oreilles , nets , clairs , transparens , rougeâtres , s’amollissant aisément, odorans, d’un goût tirant sur l’amer. Quelques-uns croient que la gomme animée est le véritable bdellium.. Cette gomme est chaude , dessiccative, digestive, sudorifique et discussive. Son principal usage interne est dans la toux et l’apostème des poumons , pour briser la pierre , provoquer l’urine. L’usago externe est utile pour discuter les hernies, ramollir les du- retés et les nœuds des nerfs , et d’entrer dans les emplâtres stiptiques. Pour dissoudre le bdellium , on le pile , puis ou verse du vin dessus , de l’eau chaude , ou du vinaigre. On prépare avec les mirobolans les pilules de bdellium , qui sont éprouvées contre le flux immodéré des hémorroïdes et des mois des femmes. La prise est d’une dragme 5 si on y joint la fumée de bdellium à recevoir par le fondement , le remède en est plus efficace. Elle entre dans la composition des trochisques odorans appelés par* les Arabes cyphi , dans le mithridat, et elle donne le nom aux pilules de bdcllio de Mésué. Gomme cakagne ou carègne ( Caranna . ) Cette gomme vient de la nouvelle Espagne et du Mexique; sa couleur et son odeur approchent assez de celle du tacamahaca : elle est plus verdâtre et plus mollasse , car elle s’attache aux doigts comme un emplâtre à demi«cuit. On l’emploie comme la gomme tacamaque dont elle a les vertus , et même dans vu aegre plus éminent; car elle résout plus promptement toutes sortes de tumeurs : elle soulage en peu de temps la goutte , la migraine, le rhumatisme et les autres fluxions. Cette gomme- résine , bien pure et nouvelle, est assez rare. Gomme copae ( Résina copal.) La gomme copal est une résine dure , d’un jaune pâle , tirant quelquefois sur le doré , transparente, et semblable au karabé ou ambre jaune; elle 268 GOM Ee fond au feu , et son odeur est comme celle de l’encens. Quoiqu’elle ait ies vertus des gommes animé et élémi , on ne s’en sert guère que pour faire du vernis : elle est apportée du Malabar et du Mexique. Gomme élémi (. Gumnii , seu résina elerni.) Espèce de résine blanche qu’on apporte d’Ethiopie , en pains de deux ou trois livres , enveloppés dans des feuilles de canne d’Inde ; elle découle par incision d’une espèce d’olivier sauvage. On la doit choisir sèche en dehors , mollasse en dedans, nette , de couleur blanche tirant sur le vert, assez agréable à l’odeur. La gomme élémi est tempérée , émolliente, digestive, résolu- tive , maturative , anodine , spécifique dans les affections de la tête et des nerfs , aux plaies des mêmes parties , et aux con- tusions des articles. Elle excite l’urine ; elle se dissout dans les liqueurs oléagineuses , comme les autres résines. Elle est spécifique dans les affections , et spécialement dans les plaies de la tète, mêlée avec l’emplâtre de bétoine , et appliquée; elle convient pareillement aux plaies des autres parties , sur- tout à celles faites de pointe. Arcæus donne un baume on linirnent simple en apparence, mais excellent en effet contre toutes sortes de plaies , dans lequel cette gomme entre , qui , pétant appliqué au commencement, produit des effets merveil- leux. On l’a décrit parmi les baumes. Pison l’estime beau- coup même pour les douleurs internes , et la préfère à tous les autres topiques , en l’appliquant en forme d’emplâtre sur les parties souffrantes, entre autres sur l’estomac, et pour dissi- per les vents. O11 peut l’appliquer de même , pour appaiser le mal de dents , sur la tempe qui est du côté de la douteur. La gomme élémi est employée dans L’emplâtre d’André de la Croix et dans celui de Paracelse. Ce qui est dit des plaies de la tète, se doit étendre aux plaies des nerfs , des parties ner- veuses et des tendons , où la gomme élémi est préférable à tous les baumes ; elle est outre cela salutaire aux contusions des parties nerveuses. Gomme-gutte ou Gutte- gomme ( Gummi gutta , seu gutta hamba. ) Gomme résineuse qu’on apporte de Siam et de la province appelée Cambodia , voisine du royaume de la Chine , en morceaux atesez gros , figurés le plus souvent en saucissons, durs, mais cassans , extrêmement jaunes. Elle sort liquide par incision d’une espèce d’arbrisseau épineux, et s’épaissit en peu de temps au soleil. Elle doit être choisie sèche , dure , cassante , nette , haute en couleur jaune. C’est un très-violent émétique et purgatif ; il évacue les sérosités , ,et approche par son âcreté de L’euphorbe. On ne l’ordonne G O M 269 guère sans préparation, soit en extrait , soit en magistère : l’extrait se fait en dissolvant la gomme-gutte dans le vinaigre , l’esprit de soufre ou celui de vitriol (acide sulphurique étendu d’eau), et ensuite l’évaporant en consistance d’extrait ordi- naire; le magistère se fait en disssolvant cette gomme dans l’esprit-de-vin (alcohol), versant ensuite de l’eau commune sur cette solution ; une poudre jaune dorée se précipite au fond , laquelle séchée , s’ordonne comme l’extrait , depuis cinq grains jusqu’à dix ou douze. Son principal usage est dans l’hydropisie , la fièvre , la galle , les démangeaisons , et les autres maladies semblables. La gomme-gutte est un remède qui n’est pas aussi redou- table que le croient plusieurs médecins , et qu’il ne faut ce- pendant pas donner aussi fréquemment que le prétendent cer- tains charlatans : on l’a vu souvent suivi de fort bons effets. La poudre hydragoguedu codex a souvent réussi , en ajoutant sur dix-huit grains, trois grains de gomme-gutte, pour des hydropisies ascites confirmées , où le foie n’étoit point squir- reux ; car s’il y avoit forte obstruction , la gomme-gutte , à la plus petite dose , seroit pernicieuse. La gomme-gutte n’est point à mépriser , et il ne faut pas s’y fier aveuglément. La gomme-gutte entre dans l’extrait catholique de Sennert et de Rolfinsius , dans les pilules hydragogues de Bontins , dans l’électuaire anti-hydragogue de Cliaras. On prépare aussi des pilules de gomme-gutte de la pharmacopée de Londres. Gomme laque ( Lacca .) Espèce de résine rouge qui se trouve fortement attachée autour des petites branches de certains arbres qui croissent dans les Indes orientales , prin- cipalement dans la province du Bengale et du Pégu. Cette résine est dure , transparente, d’un rouge foncé, d’une super- ficie inégale et raboteuse , sans saveur sensible , fondant sur le feu , qui s’enflamme aisément , et dont l’odeur est assez agréable. Mâchée , elle doit teindre la salive en couleur rouge , et faire un beau rouge , bouillie dans de l’eau avec quelqu’acide. On trouve trois sortes de gomme laque cbez les droguistes ; la première et la plus naturelle est en bâtons ; la seconde est plate ou en masse, parce qu’elle a été fondue et jetée sur un marbre, où elle prend cette figure en refroi- dissant ; la troisième enfin est en grains: elle est de moindre valeur , et comme le rebut de la première dont on a tiré la plus pure pour la teinture rouge. La laque est modérément chaude ; on s’en sert particuliè- rement dans les obstructions de la rate , de la vésicule du fiel , du foie et des poumons, parce qu’elle est incisive , atténua- 570 G O M tive et detersive de toutes matières crasses et visqueuses; élis est bonne aussi dans l’hydropisie , dans l’asthme , dans l’apos- tème des poumons , pour faire sortir la rougeole et la petite verole , et pour servir de remède à toutes les maladies ma- lignes , surtout à la peste. La gornme laque se dissout dans l’esprit-de-vin (alcohol) et dans l’huile de térébenthine. Son usage dans la médecine , et sa préparation la plus ordinaire, est sa teinture tirée avec l’esprit-de-vin ( alcohol ) , qui est excellente pour nettoyer les gencives, et les préserver de la pourriture qui les menace dans le scorbut : on en mêle une once avec dix ou douze gouttes d’esprit de vitriol, dans cinq ou six onces d’eau de cochléaria ou de bécabnnga. Cette teinture se donne intérieu- rement jusqu’à une dragme dans cinq ou six onces d’eau de chicorée , ou dans quelqu’atitre eau apéritive. On prépare aussi des trocliisques auxquels la gomme laque a donné son nom. Mésué qui en est l’auteur , y a employé plu- sieurs autres drogues , la plupart apéritives ; leur dose est de- puis une dragme jusqu’à une et demie. La poudre dialacca est à peu près la même préparation ; on ordonne l’une et l’autre avec succès dans les obstructions des viscères , dans la jau- nisse , le scorbut , et dans quelques autres maladies longues et opiniâtres. Gomme tacamaque ( Tacahamaca. Il y a deux sortes de gomme tacamahaca ; la première surnommée sublime , parce qu’elle est la plus forte, la plus éssentielle , la plus odorante, laquelle sort sans incision de l’écorce de l’arbre. On l’appor- toit autrefois dans de petites courges sèches , ce qui la faisoit appeler tacamahaca en coque ; mais elle est présentement très-rare. Elle doit être sèche , nette , de couleur rougeâtre , transparente , d’une odeur forte , agréable , tirant sur celle de la lavande , d’un goût tant soit peu amère et aromatique. La seconde est la gomme tacamahaca ordinaire ; elle est apportée en petites masses jaunâtres ou rougeâtres, parsemées de larmes blanches. Elle doit être choisie nette , la plus gar- nie de larmes , la plus odorante, et la plus approchante de la première. La gomme tacamaque est très-chaude et dessicca- tive, elle a beaucoup d’astriction , elle est résolutive, matu- rative , digestive, émolliente , anodine et carminative , uté- rine , vulnéraire , nervine et céphalique. Cette drogue est une sorte de gomme-résine rougeâtre, semée de veines blanches et luisantes, d’une odeur qui n’est pas désagréable, et d’une saveur un peu amère : elle coule par incision etr naturellement d’un arbre semblable au peuplier , G R A 271 qui croît dans les Indes occidentales, dans la Nouvelle-Es- pagne , et dans l’ile de Madagascar.' Cette résine est astrin- gente et vulnéraire; on l’emploie dans plusieurs emplâtres pour la réunion des chairs, et pour aArancer la cicatrice. Elle est d’un grand usage chez les Indiens pour les maladies de la matrice; on l’applique en emplâtre sur le nombril , pour les vapeurs hystériques , et pour la suffocation utérine : on en fait aussi recevoir la fumée en la brûlant sur les charbons; elle fortifie l’estomac en l’appliquant dessus , au rapport de Clusius. Cet auteur ajoute la troisième partie du styrax et uu peu d’ambre, pour en former un emplâtre qui aide la diges- tion, réveille l’appétit , chasse les vents. Cette gomme est fort résolutive , propre pour dissiper les tumeurs , pour appaiser les douleurs de la goutte et du rhumatisme, appliquée sur la partie souffrante : elle soulage aussi dans les fluxions de la tête et dans le mal de dents , lorsqu’elle est mise en forme d’emplâtre derrière les oreilles ou sur les tempes, même dans le creux de la dent gâtée , pour préserver le reste de la cor- ruption. Elle est d’une grande efficacité contre les douleurs des articles , contre la sciatique et les autres gouttes , et contre les plaies des jointures et des nerfs , qu’elle fait suppurer , et préserve des convulsions. Les Américains l’emploient contra toutes sortes de douleurs , pourvu qu’il n’y ait point une trop grande inflammation. La gomme tacahamaca entre dans les emplâtres céphaliques et stomachiques , pour la matrice et pour les loupes; on l’em- ploie aussi dans ta poudre céphalique odorante. Graine de baume ( Balsami veri fructus.) Le fruit de baume est une graine de la grosseur et de la figure des cu- bèbes , qu’oû lui substitue à cause de sa rareté; on l’emploie dans qucdques compositions cordiales et alexitères. Graine d’écarlate, kermès {Cherm.es, kermes , grrx- num tinctonum .) Cette drogue est une sorte de tubercule ou petite coque rouge et luisante , de la grosseur d’un grain d» genièvre; elle se trouve sur les feuilles de l’espèce suivante de chêne vert ( Ilex aculeata cocciglandifera ). On a cru long-temps que cette graine étoit une baie ou une espèce de fruit; mais on a découvert que c’étoit un tu- bercule attaché aux feuilles de cet arbre : son origine vient de la piqûre des insectes , à l’occasion de laquelle le suc nourricier de l’arbre étant extravasé , s’épaissit, et forme do petites vessies par le gonflement et la dilatation de l’écorce déli ee des feuilles ; ces vessies deviennent par la suite dures y rondes , et semblables à des fruits : l’insecte déposant assez 272 G R A ordinairement quelques œufs, après s’être nourri de ce suc $ il s’en trouve (l’enveloppés dans cette liqueur , et enfermés dans la vessie qui leur sert de matrice, dans laquelle, après être eclos , ils consomment la substance qui s’y étoit amassée ; de sorte qu’il ne reste qu’une eau vide et légère. Ces arbres sont communs dans les départemens méridionaux de France. On a soin de ramasser le kermès sitôt qu’il est mûr et d’un beau rouge ; on l’arrose de vinaigre avant de le laisser sécher : on fait mourir par ce moyen les vers , et on conserve ainsi le suc de ces tubercules. La graine d’écarlate est utile à la médecine : on prépare dans le pays un sirop avec son suc exprimé et reposé , et partie égale de sucre : ce sirop a donné le nom à la confection d’al- kermès , qu’on ordonne avec succès dans les syncopes , les pal- pitations de cœur, elles défaillances; la dose est d’une once , et d’un gros pour la confection. Les grains ou le sirop con- viennent assez bien pour prévenir l’avortement; on en donne aux femmes grosses lorsqu’il leur est arrivé quelqu’accident qui les menace d’un accouchement prématuré. Le kermès s’emploie aussi en poudre à quinze ou vingt grains dans deux ou trois cuillerées de vin rosé; il est astringent, et retient cette vertu de l’arbre sur lequel il a pris naissance : on le donne dans les foiblesses d’estomac et les vomissemens. Le sirop et la confection d’alkermès font encore mieux que la poudre. On substitue la cochenille , et avec raison; elle est supérieure en vertus. Graine de paradis. Voyez Cardamome. Gratiole ( Gratiola officinalis Linn. ) Petite plante qui croit dans les prés, dans les marais. Ses feuilles sont un remède efficace pour évacuer les humeurs aqueuses , rebelles et bilieuses des parties les plus éloignées, tant par haut que par bas. On peut employer cette plante avec succès dans l’hydropisie, la jaunisse et les autres maladies de ce genre. Comme elle est douée d’une grande amertume , elle purge efficacement les vers et la vermine du corps ; on la corrige avec la canelle , la semence d’anis, la réglisse , etc. La prise des feuilles en poudre est depuis un scrupule jusqu’à deux. Appliquée extérieurement , elle est vulnéraire. Pour faire l’extrait de gratiole, on exprime le suc de ses feuilles cueillies au mois de mai ( floréal ) , on le clarifie , puis on l’épaissit. La dose est d’un scrupule à demi-dragme. On fait aussi une con- serve et un sel fixe tiré des cendres de cette plante , qui , quoique dépouillé de sa vertu purgative , est fort recommandé dans l’hydropisie ; la conserve se donne depuis une dragme jusqu’à GRE 2^3 jusqu'à trois. Chomel conseille de ne se servir des feuilles de cette [dante, qui purgent avec violence par haut et par bas , que pour des corps robustes. On en met demi-poignée au plus sur un demi-septier d’eau en infusion ; il ajoute qu’il a vu dvS personnes délicates souffrir des tranchées et des superpurga- tions dangereuses , pour en avoir usé inconsidérément ; et que l’on court moins de risque à s’en servir en lavement , une poignée dans chaque chopine d’eau ou de lait. On l’ap- pelle herbe à pauvre homme , parce qu’< lie coûte peu. Gra'iteron , herbe à bouton , ou rièble ( Aparine vulga- ris , Tourn. 114. Gallium aparine , Linn.) Plante qui jette plusieurs tiges carrées, pliantes , s’attachant aux haies ou aux plantes voisines , où elle croit aussi bien que dans les jardins potagers. Elle est détersive , résolutive , sudorifique 5 elle résiste au venin. Le jus de toute la plante pris en breu- vage est singulier, selon Dioscoride , contre les morsures de vipères, et les piqûres des araignées phalanges. Son eau distillée est excellente pour la pleurésie, et autres douleuis de côté; au défaut de l’eau, on donne un verre de jus au malade au commencement du mal qui guérit par la sueur. Cette eau distillée est aussi très-bonne pour la dyssenterie , pour la jaunisse , et pour éteindre l’ardeur des chancres ; lesfeuilles fraîches pilées et appliquées , guérissent les loupes, arrêtent le sang des plaies , et les guérissent aussi ; et in- corporéesavec de la graissede porc , elles fondenties écrouelles. On se sert intérieurement du gratteron pour la petite- vé- role , et pour les fièvres malignes. La décoction de cette plante laite en eau , ou trois ou quatre onces de son jus , se donnent avec succès aux graveleux, aussi bien qu’une dragme de sa graine en poudre infusée pendant la nuit dans un petit verre de vin blanc, le tout avalé le matin à jeun. G hémil , ou Herbe aux Perles ( Lithospermum majut e rectum , Tourn. Lithospermum officinale , Linn.) Plan e qui croit aux lieux incultes, et qu’on cultive aussi dans les jardins , à cause de sa semence qui est en usage dans la médecine. Elle est chaude, et dessiccative : on s’en sert pour briser, et faire sortir la pierre des reins, pour les déterger et pousser les urines dehors. La prise est d’une dragme à deux, réduite en poudre déliée. Quelques-uns donnent plusieurs fois de cette semence dans les fièvres quotidiennes avant l’accès, pour les guérir infailliblement; d’autres as- surent que la décoction de toute la plante faite en vin blanc, bue sept ou huit matins de suite à jeun , à la quantité d’un verre, rompt la pierre, et pousse les urines. rb / 2 74 GRE Mathiole donnoit un demi-gros de la graine dans le Iarî de femmes, à celles qui étoient en travail; et Freitagius en faisoit prendre jusqu’à deux onces en pareil cas : on la recommande pour l’inflammation des protastes ; alors on fait boire aux malades cinq ou six onces d’eau de laitue ou de plantain , dans laquelle on délaye un gros et demi de cette graine en poudre, demi-gros de semence de cétérac, et deux scrupules de karabé. La graine de grémil entre dans l’électuaire de Justin, et dans l’électuaire lithontriptique de Nicolas d’Alexandrie , dans la bénédicte laxative , et dans les pilules arthritiques' de Nicolas de Salerne. Grenadier ( Malus Punica , seu Granata. Punica Gra- natuin , Linn. 676. ) Arbrisseau dont il y deux sortes , le domestique qui porte des fruits appelés grenades , et le sau- vage qui ne porte que des fleurs nommées balaustes. Ces grenades sont de trois soi tes savoir , douces , aigres et vineuses. Les grenades sont de bon suc, et conviennent à l’estomac, mais elles nourrissent peu. Les douces sont bonnes contre la toux invétérée : on les défend dans les fièvres , à cause qu’elles enflent l’estomac. Les grenades aigres sont plus estimées en médecine que les autres; elles sont froides , astringentes et stomacales ; on les ordonne dans les fièvres bilieuses, dans le dégoût des femmes grosses, la corrup- tion de la bouche , et les autres maladies semblables. On s'en sert pour fortifier le cœur , pour arrêter le vomisse- ment et le cours de ventre ; pour précipiter la bile, on fait sucer au malade ses grains. La grenade entière enfermée dans un pot de terre neuf bien couvert, et lutté d’argile , mise au four , et si bien desséchée , qu’elle se puisse ré- duire en poudre, prise au poids de demi-dragme avec du vin rouge , est très-bonne pour la dyssenterie. Les grenades vineuses , c’est-à-dire qui sont moyennes entre l’aigre et le doux, sont plutût froides que tempérées; elles sont cor- diales et céphaliques , et en usage dans la syncope et dans le vertige. Les fleurs appelées balaustes , doivent être choisies nou- velles , grandes , belles, bien fleuries, hautes en couleur , et d’un rouge purpurin. Celle qu’on vend viennent du Le- vant. Les graines du grenadier sauvage et. du domestique, ont des parties terrestres fort astringentes , incrassantes , rafraîchissantes et dessiccatives ; c’est pourquoi les balaustes ofit lieu dans toutes sortes de fluxions , comme la diarrhée, la dyssenterie , le crachement de sang , les pertes de' sang GRE 27^ tles femmes j l’hémorrhagie des plaies, le relâchement des gencives , et des hernies ou descentes de l’intestin. Les ileurs intérieures de grenadier préparées en forme de conserve avec du sucre , ont une vertu incroyable pour arrêter tout flux de matrice , soit blancs ou rouges , la dyssenterie , le flux lientérique et le céliaque , prises au poids de demi- once , avec du jus de grenades aigres, vin rouge, ou eau ferrée. O11 prépare un sirop avec le suc de grenade , qui est excel- lent pour appaiser l’ardeur de la soif dans les fièvres conti- nues ; sa dose est d’une once dans chopine d’eau ; il adoucit la bile et les humeurs âcres par son agréable acidité. Les pépins ou semences de la grenade sont aussi astringens; on s’en sert comme des fleurs pour arrêter les gonorrhées i on les mêle quelquefois avec les semences rafraîchissantes dans les émulsions. L’écorce de grenade appelée en latin malicorium , comme qui diroit cuir de pomme , doit être choisie nouvelle , bien séchée sans être moisie ; assez haute en couleur , d’un goût astringent : elle est beaucoup plus astringente que les fleurs, et sert principalement pour arrêter le flux des hémorrhoïde6 , l’hémorrhagie du nez , et celle de la matrice. Le vin bouilli dans une écorce de grenade tenu chaud dans la bouche , appaise les douleurs des dents. Les grains de grenade sont rafraîchissans et astringens , spécialement ceux des grenades aigres ; on les emploie dans les injections. Grenouille aquatique ( Rana aquatica. ) Animal aqua- tique , terrestre et amphibie. La grenouille aqualique est la meilleure , sur-tout la verte qui vit dans les rivières et dans les fontaines ; celle des marais est regardée comme pernicieuse ; la terrestre vaut moins que l’aquatique , et celle qui a des mouchetures sur la peau passe pour venimeuse. Les grenouilles, selon Dioscoride, mangées avec du sel et de l’huile , ou du beurre , sont l’antidote du venin de tous les serpens ; on avale aussi leur bouillon, qui est salutaire aussi aux hectiques , aux phthisiques , et à ceux que de longues maladies ont desséchés, comme aussi dans les toux invétérées 5 ces bouillons humectent , adoucissent et font dormir. Le vin dans lequel on a étouffé une grenouille étant bu, donne du dégoût ensuite pour le vin. Une grenouille vivante appliquée et laissée dessus un charbon pestilentiel jusqu’à ce qu’elle y soit morte, en attire tout le venin ; plusieurs auteurs disent qu’il faut continuer cette applica- tion jusqu’à ce qu’il y en reste une en vie. Appliquée de 276 G R I la même manière sur les parties attaquées de la goutte , elle en calme les douleurs, comme aussi les tranchées, si on l’applique sur le Ventre. La décoction de grenouilles faite en eau et vinaigre tenue dans la bouche, appaise la douleur des dents. Les foies des grenouilles aquatiques vertes, sont recommandés comme un spécifique singulier, contre l’épilepsie par Hartman , Pélrucius et Sennert lequel as- sure qu’une épilepsie invétérée et rébelle en a été guérie, pris en la manière suivante. Il faut au printemps ouvrir quarante grenouilles , en tirer les foies , les sécher à un petit feu , étendus sur des feuilles de choux mises dans un pot de terre neuf vernissé , les réduire en poudre, qu’on divisera en six prises égales, dont on donnera la première à jeun dans du vin au malade , qui ne prendra rien que deux heures après; la seconde prise, le soir en se couchant, longtemps après avoir soupe , continuant ainsi les quatre autres prises. La semence où frai de grenouilles appellée en latin sper- niola , est réfi igérative , coristipative , incrassante , anodine ; elle été la galle des mains , si on s’en lave en ventôse , elle guérit le panaris , l’herpe , l’érysipèle, la brûlure et les autres inflammations , étant appliquée dessus ; elle re- médie à la rougeur du visage, aux flux des hémorroïdes, introduite dans l’anus. On trempe plusieurs fois un linge dans cette semence , puis étant desséchée, on le garde pour l’usage. La cendre des grenouilles calcinées dans un pot , arrête l’hémorragie du nez et des plaies. Grenouille verte des bois ( Rana sylvestris. ) Se trouve sur les feuilles des arbres , ou sur les ronces ; elle est beaucoup plus petite que l’aquatique. Elle est propre pour tempérer les ardeurs de la fièvre , pour modérer les trop grandes sueurs des mains , on l’y fait tenir vivante pendant quelque temps , quelques-uns même l’y laissent mourir. Ces grenouilles, mangées on prises en bouillon, sont bonnes pour les inflammations de la poitrine; elles arrêtent le sang d’une plaie, étant écrasées et appliquées dessus. Elles ont les mêmes Vertus que les grenouilles aquatiques, et leur cendre saupoudrée sur les plaies , en arrête promptement l’hémorrhagie. Grillon , ou Criquet ( Gryllus. ) Insecte ailé du genre des sauterelles, semblable à la cigale. Il habite les terres sèches et arides , proche les fourneaux et autres lieux où l’on fait de grands feux , et crie presque toujours. Il y a dès-lors le domestique et le sauvage ; l’un et l’autre sont apéritifs , propres à la gravelle étant desséchés et pris en G R O 277 poudre. La dose est de demi scrupule à un scrupule. On s’en sert pour fortifier la vue , étant écrasés et appliqués sur les yeux 5 ils sont résolutifs, propres pour les parotides , et pour les autres tumeurs. Groseiller épineux ( Gros85 HER. feuilles sont réfrigératives , dessiccatives , un peu astrirt-» gentes , et vulnéraires , on en donne la décoction dans l’eau ou dans le lait. On s’en sert principalement dans l’exulcé- ration du poumon , ou de quelques veines rompues ou ron- gées , dans la toux sèche , surtout des enfans, dans le flux de ventre, la dyssenterie , les pertes de sang, et les fleurs blanches, le crachement do sang, et le flux des hémor- xhoïdes , elles sont bonnes aussi contre le scorbut, descente des enfans , données en poudre dans de l’eau ferrée , et appliquées ; toutes plaies récentes et invétérées , stries et pourries, tant au dedans qu’au dehors, et tous ulcères , cuites avec du vin blanc, surtout à ceux des jambes appe- lés loups ; car elle approche des vertus de l’élatine , ou véronique femelle pour le dehors. On appelle cette plante nummulaire , ou herbe aux deniers , parce que ses feuilles ressemblent , par leur figure , aux pièces de monnoie qui portent ce nom. Hekbe aux poux , ou Staphisaigre , ou Herbe à la pituite ( Delphinium , platani folio , Staphis-agria dictum , Tourn. 428. Linn. ) Plante qui croît aux lieux sombres dans les fiays chauds, d'où la graine est apportée sèche. On doit a choisir récente, bien nourrie, nette. Elle est purgative , mais on 11e la donne jamais par la bouche. Son principal usage est externe , en forme de mâchicatoire ou de gar- garisme avec du vinaigre dans les maux de dents 5 elle entre aussi dans les remèdes détersifs pour les idcères, les gales , et la maladie pédiculaire. On la pile seule pour en saupoudrer ' les cheveux pour détruire la vermine, ou 011 la mêle avec du beurre frais pour en oindre la tête. Hebee aux puces ( Psyllium , Linn. 167. ) Il y en a de trois sortes ; celle des Indes à feuilles den telées , la grande et la petite. Ces deux dernières espèces croissent naturel- lement aux lieux incultes , dans les champs, aux bords des vignobles ; on les cultive aussi dans les jardins pour avoir leur semence en médecine. Il finit la choisir récente , bien nourrie , nette, douce au toucher. Elle évacue la bile jaune, et émousse, par son mucilage, l’acrimonie des humeurs j elle est spécifique dans la dyssenterie , le crachement de sang, l’érosion des intestins. La prise est de deux dragmes à six pour en tirer le mucilage , en la faisant infuser dans une eau appropriée chaudement pour faire boire , ou pour donner en lavement dans la dyssenterie, et dans l’inflam- mation des reins. Cette semence a cela de particulier sur les autres purgatifs, qu’elle rafraîchit en purgeant , contra II E R 2B7 l’opinion de Mésué ; mais elle n’est pas pour cela exempte de répréhension ni de malignité. Le mucilage , tiré de la semence du petit psyllium , s’em- ploie dans les inflammations de la gorge, l’esquinancie , l’ardeur et la sécheresse de la langue, pour appaiser les inflammations des érésipèles , et toutes les maladies phleg- matiques, pour appaiser l’ardeur des reins, appliqué dessus, et l’ardeur de la fièvre , appliqué sur la tête et sur les poignets. Ce mucilage , tiré avec du vinaigre , éteint le feu volage et les dartres: appliqué sur la tète, ou sur le front, il en appaise la douleur 5 il ôte aussi la rougeur des yeux , appliqué dessus. L’herbe, répandue par la chambre, en chasse les puces. Un frontal avec la graine de psyllium , pilée et animée avec l’eau -rose , est propre pour les rhumes de cerveau: on fait tirer le même mucilage par le nez , après l’avoir délayé avec du suc de poirée et l’eau-rose. Cette semence donne le nom à l’électuaire de psyllio , dans lequel elle sert plutôt pour adoucir l’àcreté des purgatifs qui font la principale partie de cette composition , que pour en aug- menter l’effet. Herbes aux verrues, ou Héliotrope ( Héliotropium cu- ropaeum , Linn. 187. ) Cette plante est annuelle 5 il y en a deux espèces principales , la grande et la petite 5 elle croît aisément dans les terres sèches, au bords des chemins et des blés. Son suc est corrosif, et fait tomber les poirreanx appelés verrues , d’où vient son nom : avant de l’appliquer dessus , il faut avoir la précaution d’eri couper une partie. Ce suc est aussi très-utile pour le commencement du cancer , pour résister à la gangrène , pour les écrouelles , pour la goutte , pour les ulcères carcinomateux et les ambulans , pour les dartres vives et les vieilles plaies , cette plante étant très-détersive. Dioscoride prétend que la décoction d’une poignée dans de l’eau, purge assez bien la bile et la pituite : des auteurs modernes assurent qu’elle pousse les urines et les ordinaires. L’infusion de ses feuilles fait mourir les vers, selon quelques rapports : on dit aussi qu’étant malaxée avec de l’huile de vers, elle fond les tumeurs les plus dures. Des gens dignes de foi assurent que cette plante , écrasée et mise sous la plante des pieds , arrête les pertes de sang. Herbe britannique, ou Patience aquatique, oaParelie de Marais ( Herba britannica. Lapathuni. Aumex aqua- ticus , Linn. 479* ) Patience ou parelle qui a les feuille» 258 HER longues d’une grande coudée J et qui croît dans les étdngSl et dans les marais. Muntingius , médecin et professeur de botanique a Groningue , a composé un ample Traité tou- chant cette plante, qu’il prétend être la vraie britannique* dont les anciens se servoient si heureusement contre le scor- but 5 et il rapporte dans son livre plusieurs guérisons qu’il a faites de cette maladie , en se servant de cette plante. Les feuilles de la parelle , ou patience de marais sont fort styptiques * un peu amères ; la racine est aussi fort styp- tique et très-amère. Muntingius assure avoir guéri avec la décoction suivante, le scorbut et les autres maladies qui en dépendent , la paralysie , l’hydropisie commençante , l’es- quinancie , et les autres maux de la gorge, la pleurésie, la dyssenterie , la diarrhée , les hémorrhoïdes , les maladies de la peau , dartres , érésipèles , rougeurs , gale. Deux poi- gnées de feuilles , et quatre onces de la racine de l’herbe britannique , ou en hiver qu’elle n’a point de feuilles , six onces de la racine, deux dragrnes de réglise , une dragme de gingembre, quatre onces de sucre , et quatre livres de bon vin } couper et piler grossièrement les ingrédiens , et les ayant fait tremper pendant une nuit dans le vin dans un vaisseau bien bouché, faire bouillir le tout au bain- marie sur un petit feu jusqu’à la consomption du tiers du vin , ou pendant une heure et demie, et ensuite pas- ser le tout par un linge , et conserver la colature dans une bouteille bien bouchée pour l’usage. La dose est de trois onces qu’on fera avaler au malade quatorze ou quinze matins de suite à jeun. Pour la douleur des dents on se gargarise avec le jus de cette plante bouilli avec du vin vieux et du vinaigre , à la consomption de la troisième partie. Une femme qui avoit la bouche perdue de scorbut a été fort soulagée, pour avoir tenu dans sa bouche pen- dant une nuit de la racine de la plante. Pour les ulcères, même des jambes , les plus mauvais , il faut appliquer des- sus une fois chaque jour les feuilles vertes pilées, on bien du jus exprimé de toute la plante , épaissi sur un petit feu en consistance de miel. La décoction de la racine avec le double de celle de tormen tille faite dans du petit-lait, guérit dans les troupeaux le flux d’urine. Sa décoction en forme de tisane , ou son infusion, sont les préparations les plus simples : celle qui suit est en usage pour préserver de la goutte. On fait infuser sur les cendres chaudes pendant trois jours , dans six pintes de vin blanc , six onces de racine de patience de marais , trois onces de celle de gen- tiane HER 289 , tiane, autant de réglisse, de canelle et de macis, et deux onces de safran ; on bouche le pot qu’on expose à une chaleur 61 modérée , que le vin ne puisse bouillir ; on passe cette infu- sion par la chausse , on y ajoute denii-septier de bon esprit- de-vin (alcohol ) , et on en boit pendant quinze jours deux ou trois onces par jour. Muntiugius , dont ce remède est tiré , y joint trois jaunes d’œufs , trois onces de poivre noir , et une pinte de vinaigre de sureau. Herbe de Sainte-Barbe , Ou Roquetté de marais (JSruca lutea latifolia , Toürn. 227. Brassica eruca , Linn.) Espèce de roquette qui croit aux lieux humides , au long des petites rivières ; on la cultive aussi dans les jardins. Elle est chaude et sèche , détersive et vulnéraire , elle excite l’urine, elle est fort bonne pour le scorbut , pour l’hydropisie nais- sante , pour les maladies de la rate , pour la colique néphré- tique ; on l’emploie pour ces maladies dans les bouillons, dans les tisanes , dans les apozèmes. Sa semence qui est fort âcre , chaude et sèche , est apéritive , bonne ponr exciter l’urine , et nettoyer les reins de toute gravelle. Sa dose est d’un gros , concassée et prise dans du vin blanc ou quelque liqueur apéritive. L’herbe est très-propre pour les plaies et ulcères sales et malins , où il y a des chairs baveuses et pour- ries , aux plaies fraîches et récentes pour les nettoyer et les consolider 3 c’est pourquoi les habitans de la, campagne l’ap- pellent communément l 'herbe aux charpentiers . Ils pilent la plante légèrement, la font macérer dans l’huile d’olive pen- dant un mois de l’été, et s’en servent avec succès comme d’un baume excellent pour les blessures. Herbe a éternuer ou Ptarmique ( Ptannica vulgaris , folio long o , serrato , fore albo , Tourn. Achillea ptarrnica , Linn. 1266.) Cette plante vivace croît dans les lieux incultes , humides ou marécageux. Ses feuilles et ses fleurs, séchées et mises en poudre dans le nez , font éternuer • elles font le même effet, fraîches et broyées entre les doigts : on peut uussi les mâcher pour faire cracher dans la douleur des dents ; la racine j produit le même effet. Herbes vulnéraires; leur usage et leurs vertus. Ces herbes sont la pyrole , le pied de lion , l’angélique sauvage, i la verge d’or , lasanicle, les blettes rouges, l’armoise et la petite pervenche; quelques-uns y en ajoutent encore d’autres. 11 les faut cueillir au mois de juillet (messidor) , depuis le plein de la lune jusqu’au renouveau , chacune séparément , lès faire sécher à l’ombre entre deux linges , et les conserver *9 zc)o II E R chacune à part clans des sacs de papiers bien pressées , dans lin lieu sec pour l’usage. Il ne faut point mettre de sanicle , lorsque l’on met de l’ar- moise et de la petite pervenche 5 ces deux herbes ne doivent servir que lorsqu’il y a du sang caillé , et pour la pleurésie , ou chûtes. Il faut prendre une dragme de chaque herbe , les mettre dans un linge blanc que l’on noue bien, et avec deux pintes de vin blanc (mesure de Paris), dans un coquemar bien bouché, les faire bouillir l’espace de quatre minutes environ , puis laisser refroidir la liqueur jusqu’à ce qu’on puisse l’avaler sans se brûler, à la quantité d’un demi- verre à jeun , et deux heures après prendre un bouillon ; si i’011 en veut prendre deux fois le jour, il faut avoir été deux heures sans rien prendre , et ne rien avaler que deux heures après la prise de cette décoction. Pour les plaies , il faut appliquer dessus des linges trempés dans la décoction , après l’avoir fait chauffer; eile est aussi très-propre à tous ulcères , abcès , contusions tant internes qu’externes, et à la gangrène. Lorsque le malade a la fièvre , on fait cette décoction dans de l’eau , qui est bonne aussi pour les fièvres malignes , et après les chûtes violentes pour dissoudre le sang caillé dans le corps. Si on croit que la mala- die soit un abcès interne , on en prendra tous les jours un petit demi-verre le plus chaud qu’on pourra , étant deux heures de- vant et deux heures après sans prendre de nourriture. Pour un abcès externe on en prend comme dessus , et on en bassine la plaie pour la nettoyer , mettant dessus une compresse trempée dans la liqueur , qu’on remouille quand elle est sèche. Dans le besoin , on prend cette décoction à toute heure , comme après une chûte violente. Hérisson ( Erinaceus , seu echinus terrestris. ) Petit ani- mal terrestre , armé de pointes , qui se cache dans le creux des arbres , et se nourrit de souris , de pommes , de poires , de noix, et de fruits semblables; il est à museau de chien , et à museau de cochon. Le hérisson en décoction , ou réduit en cendres, et bû , empêche le pissement involontaire ; il est agréable à l’estomac , et pousse par les selles. Son foie des- séché et pulvérisé , est propre pour les maladies des reins, pour la cachexie, pour l’hydropisie , pour les convulsions, pour l’épilepsie , pour les catai res. Un médecin , sujet à une incon- tinence d’urine depuis plus de vingt ans, s’est guéri en pre- nant de la poudre de hérisson depuis un scrupule jusqu’à une dragme. Voici la poudre de Montagnana , si recommandé» ii e e. 291 pour cette incommodité. Prendre gésier de poule , spéciale- ment la tunique interne charnue , réduite en poudre , demi- once, aigremoine qui est ici spécifique , surtout sa semence , une once , hérisson calciné trois onces ; mettre le tout en poudre : la dose est une dragme dans du vin ou dans du bouil- lon.Voici uneautre composition également éprouvée : prendre la gorge d’un coq rôtie et pilée , cendres de hérisson , de chaque deux dragmes 5 moëlle de pierre , quatre dragmes ; mêler le tout ensemble : la prise e9t une dragme. Le gosier du coq est fort recommandé par Solenander , Ilartman 5 et Hoëf- ferus remarque que ce remède convient particulièrement à l’incontinence d’urine après un accouchement difficile. La graisse de hérisson est bonne pour oindre les lombes dans les hernies, pour retirer et retenir les intestins. On l’emploie seule , ou avec la graisse de lièvre. Hermodactes ( Hermodactylus). Racine tubéreuse ott bulbeuse , grosse comme une petite châtaigne , ayant la figure d’un cœur, qu’on apporte sèche d’Egypte et de Syrie 5 on n’est pas encore bien sûr de l’espèce de plante qu’elle porte : la commune opinion veut que ce soit une espèce de colchique ; les autres croient que c’est une espèce d’iris tubéreux. On doit choisir les hermodactes grosses , nouvelles , bien nour- ries et bien sèches , entières , sans vermoulure à quoi elles sont fort sujettes, rougeâtres en dehors , blanches en dedans. Elles purgent assez doucement la pituite grossière et les autres humeurs gluantes , et spécialement des jointures , et sont par cette raison spécifiques aux maladies des articles , sa- voir à la goutte et à la chiragre, à la sciatique , à la paralysie , au tremblement des nerfs , lorsqu’il est besoin de purger: La prise est de demi-scrupule à demi-dragme en substance, et de deux dragmes à demi- once en infusion ; on l’ordonne ra- rement seule. Les hermodactes entrent dans la poudre arthritique de Para* celse, dans la poudre panchymagogue de Quercétan , dans le sirop hydragogue de Charas , dans le sirop apéritif cachec- tique du mente, dans la bénédicte laxative , dans l’électnaire diacarthami , et dans les pilules fétides ; ils donnent aussi le nom aux pilules des hermodactes de Mésué. Herniaire ou Turquette ( Herniaria , seu herbu turc a ) Espèce de renouée basse qui pousse plusieurs petits rameaux qui se répandent et s’étendent sur la terre en rond ; elle croît aux lieux sabloneux. On se sert en médecine de toute la plante ; elle est rafraîchissante et dessiccative , utile«dans la crue des hernies, d’où lui vient son nom , dans la rétention 292 H E T d’urine , a briser la pierre des reins et de la vessie , à déçoit-* per et purger le mucilage de l’estomac et des autres parties, à pousser la bile et les eaux , et à guérir la jaunisse. La dé- coction d’herniaire appaise la douleur des dents; il faut s’en la-ver la bouche pendant qu’elle est encore chaude. Mathiole est le premier qui a découvert sa vertu que l’expérience a toujours confirmée depuis. Cet auteur l’appelle petite re- nouèe , d’autres la nomment par son effet herniaire , parce que prise en breuvage, elle est bonne aux hernies on rupture des intestins ; Gabriel Fallope de Mutine en a guéri plusieurs parle moyen de cette seule herbe. Toute la plante réduite enpoudre, et prise dans du vin , est non - seulement bonne à la diffi- culté d’uriner , mais de plus elle tire la gravelle des reins , et la fait sortir dehors , et même quelques-uns assurent qu’elle est souveraine pour rompre la pierre de la vessie , la faisant sortir peu-à-peu, prenant tous les jours une dragme de sapoudre dans du vin blanc. Hollier assure que le suc de l’herniaire , tiré par expression , bû dans du vin blanc , est un remède incomparable et infaillible qui guérit les descentes en neuf jours sans manquer ; on peut en même temps l’appliquer ex- térieurement sur la partie en forme de cataplasme, ou bien faire des ongueris de son suc pour raffermir la rupture, après avoir remis l’intestin ou l’épiploon. Cette herbe est pareil- lement singulière dans toutes les plaies tant internes qu’ex- ternes en qualité de vulnéraire; et comme ces plantes sont diurétiques , celle-ci est admirable pour pousser l’urine et les sables arrêtés dans les canaux des uretères , et ne manque guère de réussir dans la cure des coliques néphrétiques. Un homme de travail, âgé de quarante ans environ, se trouvant altéré après un exercice forcé, eut l’imprudence de boire de l’eau fraîche à discrétion : il 11e tarda guère à «’en repentir par une enflure universelle qui lui survint peu après avec une rétention d’urine. Il y avoit déjà quel- ques jours qu’il en étoit affligé , le ventre enflé comme un ballon, et tout le reste du corps boursouflé à proportion. En moins de quinze jours , il fut parfaitement guéri par le seul usage de la tisane d’herniaire qui rétablit le cours des urines , et deux ou trois purgations faites avec l’eau- de-vie allemande , dont la composition est à l’article du jalap , en y ajoutant la scammonée à demi-dose du poids du jalap. Cette plante entre dans la poudre de Bauderon , pour Iss descentes enfans. Hêtre ou Fau {Fagns syUatica . Linn. 1416.) Grand H I R 2î)3 et eros arbre raineux qui croît dans les champs , dans les plaines , aux lieux montagneux un peu humides. Ses feuilles sont détersives, astringentes, rafraîchissantes, propres pour les maux de bouche ou de gorge , en gargarismes. Appliquées chaudes sur les enflures , elles y sont bonnes , et les résolvent. On les mâche quand on a mal aux gencives et aux lèvres. Pilées et appliquées , elles fortifient les membres engourdis ; les noyaux du fruit sont propres > étant mangés, pour adoucir les acre tés des reins, pour faciliter la sortie de la pierre et du gravier. L’eau qui se trouve dans les creux des troncs du fau sert à la rogne , gratelle , et feu volage, tant des hommes que des chevaux , bœufs et brebis , si on les en lave $ ce que Tragus écrit avoir expérimenté aux hommes et aux brebis. La décoction des feuilles , quand elles sont tendres , arrête le flux de ventre , car elles sont astringentes. L’infusion de la cendre du fau , faite en vin blanc , étant bue , est propre à f aire sortir la pierre et la gravelle des reins. Hiéble. Voyez Yèble. Hirondelle ( Hirundo ). L’hirondelle est spécifique contre l’épilepsie ; elle convient à la lippitude et à la foiblesse de la vue , calcinée et enduite avec du miel ; elle remédie à l’es- quinancie et à l’inflammation de la luette , mangée en sub- stance , ou calcinée et avalée en forme de cendres. Le cœur guérit l’épilepsie , fortifie la mémoire , et quelques-uns l’a- valent contre la fièvre quarte. Le sang passe pour être bon aux maux des yeux ; celui qui se tire sous l’aile droite , est lo meilleur. Le nid d’hirondelles est spécifique contre l’esqui- uancie et l’inflammation des amygdales ; on en fait un cata- plasme en la manière suivante : prendre un nid d’hirondelles comme il se trouve plaqué , avec les petits s’il y en a , piler le tout , le faire cuire , puis le passer par un tamis pour en faire un cataplasme qu’il faut appliquer sur la région de l’inflam- mation. Ce cataplasme s’applique seul avec quelques huiles. Ainatus Lusi tamis en a guéri plusieurs esquinancies. En voici un autre de Minsicthus : prendre deux nids d’hiron- delles, verser dessus une suffisante quantité d’eau simple , piler le tout , le faire cuire , passer la pulpe par un tamis , y ajouter une once d’huile de camomille , et autant de celle de lleurs de lis blanc avec un jaune d’œuf, faire du tout un cataplasme pour appliquer sur la partie. La poudre d’hiron- delles calcinées , et spécialement leurs fumées mêlées avec du miel, et enduites, sont souveraines contre l’esquinancie et l’inflammation des amygdales , pour résoudre avant la sup- puration , ou pour rompre l’abcès quand la suppuration est 2 .9 4 H 0 M faite. On peut pareillement faire ce Uniment à la luette en- flammée. Les fumées de l’hirondelle sont extrêmement chaudes, discussives , Acres et apérilives. Leur principal usage est contre la morsure d’un chien enragé , tant intérieurement qu’exterieureinent , contre la colique néphrétique , prises intérieurement , et pour lâcher le ventre , en forme de suppositoires. Homme ( Homo ). Ses cheveux sont propres pour abattre les vapettrs, si en les brûlant, on les fait sentir aux ma- lades. On en tire par la distillation un sel très- volatil et pénétrant, qui a la même vertu que celui du crâne humain. On en distille une eau dont on oint la tête avec du miel, pour faire venir et croître les cheveux : réduits en cendre , et saupoudrés sur la tête , ils remédient à la léthargie et aux autres affections soporeuses ; on boit cette cendre contre la jaunisse. L’haleine d’un homme à jeun arrête l’ophthalmie , dissipe les inflammations des yeux , et les rétablit , au rapport de Burrhus. Les nourrices , pour éclaircir la vue de leurs en- fans , mâchent , le matin à jeun , de la semence de fenouil , puis elles leur soufflent doucement aux yeux. Les ongles des doigts et des pieds sont vomitifs , étant râpés et donnés intérieurement en substance, au poids d’un scrupule, ou bien infusés dans du vin, au poids de deux scrupules. Knophelius , pour purger les soldats à l’armée , par haut et par bas , faisoit infuser les rognures de leurs propres ongles dans du vin chaud durant la nuit. Schroder les prépare ainsi : une dragme de rognures d’ongles , et douze onces de bon vin , mettre macérer le tout jusqu’à ce qu’il se fasse un mucilage, filtrer la liqueur, et ajouter à la filtration une once d’esprit-de-vin (alcohol), puis garder le tout pour l’usage. La prise est d’une dragme à six , ou une once au plus. La salive d’un homme à jeun est estimée contre les mor- sures venimeuses des serpens, des chiens enragés, les ul- cères, les dartres, les démangeaisons, et les autres infec- tions de la peau. Un grain d’orge mâché à jeun , et appli- qué sur l’orgeolet , petite tumeur de la paupière, sert à le mûrir, l’ouvrir et le résoudre. On applique aussi les grains de froment, mâchés long-temps à jeun, sur les clous avec succès. Les ordures des oreilles qu’on appelle cereuma , étant avalées, sont un remède souverain contre la colique : appli- quées extérieurement , elles guérissent la piqûre du scorpion f II O M 29 5 les piqûres des nerfs , consolident les plaies , les fissures et les crevasses de la peau. On les fait cuire avec de l’huile de noix tirée par expression , et on en compose un baume sin- gulier pour les plaies récentes. Le lait de femme est rafraîchissant, adoucissant, matura- tif, pectoral, propre pour la phthisie , et pour les autres ma- ladies de consomption ; mais pour bien faire, il faut que le malade le tète. On en met aussi dans les yeux pour en adou- cir les âcretés , et tempérer les inflammations. L’urine est chaude , dessiccative , abstersive , discussive , inondificative ; elle résiste à la pourriture, et est d’un grand usage dans l’obstruction du foie, de la rate , de la vésicule du fiel , pour préserver de la peste , soulager la goutte , guérir l’hydropisie , la jaunisse, et dissiper les vapeurs , prise inté- rieurement; et plusieurs personnes, selon Zacutus Lusitanus, ont été guéries des morsures des vipères , pour avoir bu quel- ques onces d’urine. L’urine du mari , bue par sa femme en travail, facilite l’accouchement , selon l’expérience journa- lière. Les clystères de l’urine d’un jeune garçon vierge bien sain , sont spécifiques dans la cure de l’hydropisie tympanite , soit qu’on les donne d’urine sextle , soit qu’on y fasse cuire des plantes carminalives : si on y fait cuire des semences de daucus , de fenouil et de cumin , la même urine sera bonne à boire dans la même maladie. Appliquée extérieurement , elle dessèche la gale , résout les tumeurs, mondifie les plaies empoisonnées, guérit les plaies faites parle fer , empêche la gangrène , lâche le ventre en cly stère ; nettoie les ordures de la tète , mêlée avec du salpêtre ; appaise la fièvre , appliquée au pouls; guérit les ulcères des oreilles, et remédie aux rou- geurs des yeux , distillée dedans ; ôte le tremblement des membres, *en lotion ; dissipe la tumeur de la luette, en gargarisme; appaise la douleur de rate , en forme de cata- plasme avec de la cendre. Lorsqu’on la prend par dedans, il faut l’avaler toute récente, à la quantité de cinq ou six onces. Ettmuller dit qu’un goutteux s’est guéri en donnant à manger à un chien ou à un cochon un morceau de lard ou de chair de porc qu’il avoit fait bouillir dans sa propre urine; d’autres y lont cuire un œuf au lieu de chair, et le faisant manger au chat ou au chien , se délivrent de la fièvre qui va par transplantation à l’animal. La fiente humaine est appelée par Paracelse le soufre occidental , et fort à propos , selon Glauber , puisqu’elle contient un soufre semblable au soufre minéral. Elle est di- gestive , amollissante, maturative , anodine, résolutive. On 296 HOM s’en sert pour mûrir les charbons pestilentiels , clous et autres tumeurs , pour guérir le phlegmon de la gorge ou l’esquinancie , étant desséchée , pilée et enduite, mêlée avec du miel , et pour appaiser les inflammations des plaies 3 quelquefois on l’ordonne intérieurement dans l’esquinancie , brûlee et ajoutée à quelque potion ; on la donne de la même manière dans les fièvres pour arrêter l’accès. La prise est de deux dragmes. Elle calme la douleur de la goutte, si on l’applique toute chaude sur la partie. Mise sur les charbons et bubons pestilentiels , elle appaise la douleur, attire le ve- nin , suppure et mûrit promptement. On en a fait plusieurs expériences dans une peste. Cette fiente est un singulier remède pour les morsures des animaux vénimeux et enra- gés ; et on dit qu’il y a un certain serpent dans l’Inde orien- tale , si vénimeux , que ceux qui en sont piqués meurent en huit heures , s’ils ne mettent de leur fiente sur la piqûre avant ce temps-là. Le napellus est si mortel, que celui qui en avale meurt au bout de quatre heures, à moins qu’il n’avale de la fiente humaine sèche ou chaude dans quelque liqueur. La grosseur d’une aveline de cette fiente , avalée le matin à jeun , est très-efficace, tant pour guérir que pour préserver de la peste. L’hémorragie cesse aussitôt qu’on a bu quelques gouttes du sang qui se perd , ou qu’on a jeté dans le feu un linge trempé dans le même sang, ce qui est vrai 3 surtout à l’é- gard du sang qui sort de la matrice. Le sang sortant du nez , enduit au front , ou soufflé dans le nez , desséché $ur une pelle chaude , ou pris en même temps dissous dans du vin , arrête l’hémorihagie du nez. Les vers qui s’engendrent dans les intestins par les cru- dités , se donnent en poudre par dedans , pour chasser les vers des enfans ; mais un auteur moderne n’approuve pas ce remède , et croit que cette poudre est plus capable d’en engendrer de nouveaux et d’augmenter leur nombre , que de le diminuer. Les poux, avalés vivuns , remédient à la jaunisse et à l’atrophie , -et mis dans l’urètre , ils font pisser dans les sup- pressions d’urine. Pour guérir la fièvre quarte, on fait avaler au malades cinq ou six poux d’homme , plus ou moins , selon leur grosseur, à L’entrée de l’accès. Après avoir parlé de l’utilité que la médecine tire de l’homme vivant, il est à propos de marquer celle qu’il lui procure après sa mort. La nmmie est un cadavre d’homme , de femme ou d’en- fant, qui est embaumé et desséché. Lts premières mumies II O M 29 7 ont été tirées des sépulcres des anciens Egyptiens sous les pyramides, dont 011 voit encore de beaux restes en quelques lieux du Grand Caire. La commune qu’on nous apporte n’est point cette véritable niumie d’Egypte , qui est très- rare; et ceux qui en ont quelque partie, la gardent dans leurs cabinets comme une grande curiosité. Celle qu’on, trouve chez les droguistes vient des cadavres de diverses personnes qu’on embaume, après les avoir vidés de leurs entrailles , et de leur cervelle, avec de la mirrhe , de l’aloës , de l’encens , du bitume de Judée , et plusieurs autres drogues ; on met sécher au four ces corps embaumés pour les priver de toute leur humidité phleginatique , et pour y faire pé- nétrer les gommes , afin qu’ils puissent se conserver. Il faut choisir la inumie nette , belle , noire , d’une odeur assez forte , et qui n’est point désagréable. Elle résout le sang caillé après les chutes , purge la tète , soulage les points de la rate , guérit la toux ; elle convient aux affections Iroides de la tête, à l’épilepsie, au vertige, à la paralysie. La prise est deux dragmes. Elle résiste à la gangrène, con- solide les plaies ; elle est propre pour les contusions , et pour empêcher que le sang ne se caille dans le corps. La graisse humaine fortifie, dissout, adoucit les douleurs, remet les contractions, ramollit les duretés des cicatrices, remplit les cavités de la petite-vérole ; elle est salutaire aux allections paralytiques , au tremblement , à la relaxation des tendons , à la contraction et dureté des fibres , aux contrac- tions subites et endurcissemens des tendons , de la para- lysie et du tremblement. On la mêle avec du baume du Pérou et de l’huile d’aspic , pour la rendre plus pénétrante et plus émolliente. Le Uniment de graisse humaine , bien mêlée avec Uesprit de vitriol, est très-pénétrant et usité dans 1 aridité des membres , à cause de sa grande pénétration. Les os humains sont dessiccatifs, discussifs, astrictifs , et par conséquent propres à arrêter toutes sortes de llux, aux t atarres, a la dyssenterie , à la lienterie, etc. Ils calment outre cela les douleurs des articles ; ils se préparent par la méthode ordinaire en les broyant avec une eau convenable. La dent d’un homme mort de langueur, appliquée sur une dent carriée , la fait tomber d’elle-inéme. Le crâne humain est une boite osseuse , qui renferme le cerveau de l’homme. On doit choisir celui d’un jeune homme d'un bon tempérament , qui soit mort de mort violente , et tpii 11’ait point été inhumé. Il faut se contenter de le râper, et de le mettre en poudre sans le calciner; car la calci- 298 II O U ration fait dissiper le sel volatil , en quoi consiste sa princi- pale vertu. Il est propre pour l’apoplexie, l’épilepsie, et pour les autres maladies du cerveau. On doit choisir les crânes des enfans pour les enfans épileptiques ; on les mêle avec de l’eau de fleurs de tilleul , ou quelqu’autre eau anti- épileptique. La dose est depuis demi-scrupule à deux scru- pules. Ëttniuller dit avoir connu un paysan qui, avec la simple rapure de crâne humain, préservoit et guérissoit de l’épilepsie plusieurs malades jeunes et adultes; elle est éprou- vée contre la peur nocturne , qui est l’avant-courière de l’épilepsie. Boire dans un crâne d’homme mort de mort violente , est un remède expérimenté contre les écrouelles ; c’étoit le secret d’Hartman , et l’expérience du docteur Mi- chaël qui a guéri une scrophuleuse par ce moyen. L’Usnée humaine est une petite mousse verdâtre qui naît sur les crânes des cadavres d’hommes ou de femmes pendus , lesquels ont été fort longtemps exposés à l’air ; il naît aussi quelquefois de l’usnée sur les os des cadavres humains qui ont demeuré longtemps exposés à l’air ; mais elle n’est pas estimée si bonne que celle du crâne. L’usnée est fort as- tringente , propre pour arrêter l’hémorrhagie du nez étant mise dans les narines. On guérit les écrouelles, les verrues, et autres tumeurs en diverses parties du corps, , en appliquant dessus la main d’un homme ou d’une femme morts de maladie , et l’y lais- sant jusqu’à ce que le froid pénètre la tumeur , et que la main du mort s’échauffe un peu , ce qu’on peut réitérer plusieurs fois. Houblon ou Vigne du Nord ( Lupulus mas aut femina , Tourn. Humulus Lupulus , Linn. 14 ) Plante qui monte en serpentant. Il y en a deux espèces , une mâle , et l’autre femelle. Le mâle porte fleurs et fruits; et la femelle, qui est plus basse , et moins belle que lui , ne porte que ra- rement des fruits. L’un et l’autre houblon croissent dans les haies , le long des chemins , au bord des ruisseaux. La fleur et le fruit sont employés dans la composition de la bierre ; c’est pourquoi on cultive le houblon avec grand soin dans les pays où elle est fort en usage. Les fleurs de hou- blon sont chaudes , dessiccatives , amères, anodines et dis— cussives. Leur principal usage est dans l’obstruction de la rate et du foie, dans la jaunisse , le mal hypocondriaque , la rétention d’urine etdes mois, en décoction. L’usage externe est pour appaiser la douleur, et guérir les contusions. Le houblon , mangé au printemps en forme d’asperges , ou en H O U 299 sal ide , purifie le sang, préserve de la galle. La cendre des tiges , aussi-bien que la graine , sont propres contre les vers des intestins. Les fleurs , macérées dans du petit lait de chèvre, sont recommandées pour purifier le sang; elles sont admirables dans le scorbut, le mal liypochondriaque , et celui de la rate , la gale , l’herpe et les autres in- fections de la peau ; leur décoction éteignant entièrement le levain morbifique, qui est comme implanté dans la masse du sang. Le sirop de houblon purifie pareillement le sang, ainsi que le suc des sommités , et celui de fumeterre. Le houblon a donné le nom au sirop de lapu/o ; il entre dans le sirop bysantin simple de Mésué , dans le sirop de chicorée composé , dans les triphera persica de Mésué. Houx ( Aquifohum , sivé Agrfolium vulgo , Tourn. Jlex Aquifolium , Linn. 181. ) Les racines, l’écorce et les baies de cet arbre sont utiles ; et la décoction des racines est fort émolliente et résolutive , au rapport de Mathiole. Dodonée assure que dix ou douze de ses baies ou fruits , avalés , guérissent la colique ; et Ray dit avoir connu une personne qui , après avoir inutilement essayé plusieurs re- mèdes , fut enfin guérie en buvant du lait et de la bière dans lesquels on avoit fait bouillir les pointes de feuilles de houx. On fait de la glu avec l’écorce de cet arbre, qu’on laisse pourrir dans l’eau pendant un certain temps; on la pile ensuite , et on la lave pour en faire de la glu. On lui attribue beaucoup de propriétés, entr’autres celle d’a- mollir , de résoudre et de conduire à suppuration les tumeurs , les parotides , et les dépôts d’humeurs qui doivent abcéder; il en ordonne un cataplasme fait avec parties égales de résine et de cire. Un goutteux ne trouvoit pas de meilleur remède qu’un cataplasme de glu étendue sur des étoupes , pour calmer ses douleurs. Houx petit, Housson , Fragon , Houx Frelon, Buis pi- quant ( Ruscus myrtifolius acu'.eatus , Tourn. 79. Ruscus aculeatus , Linn. 1474 ) Petit arbrisseau dont les feuilles sont semblables à celles de myrtlie , mais plus rudes, poin- tues et piquantes, qui sont toujours vertes; elle croît aux lieux rudes et pierreux dans les bois. On se sert en mé- decine , de ses baies et de sa racine, qui est chaude et dessiccalive , et une des cinq apéritives , d’une saveur aus- tère , un peu amère , incisive , atténuante. Son principal usage est dans l’obstruction du foie, de la rate, et des autres viscères, et spécialement dans les cachéxies ; elle est outre cela recommandée en tisane dans l’hydropisie , 3oo HUI ischurie , strangurie et dysurie , et la pierre des reins. Les os qui sont dans le fruit du petit houx , pris en poudre dans du vin blanc , sont bons contre la pierre et la gravelle , aussi-bien que la décoction de sa racine, qui convient aussi spécifiquement , en forme de poudre , suivant tous les au- teurs , à la cure des écrouelles. La prise est d’une dragme tous les matins seule dans du vin , ou avec la racine de scrophulaire , ou de filipendule. La racine , et surtout les baies réduites eu forme de conserve avec du sucre , sont propres à la gonorrhée. La dose est de deux dragines à demie once. Huile ( Oleum. ) Liqueur onctueuse, grasse, inflam- mable , qu’on tire ou qui sort de plusieurs corps naturels. On peut diviser les huiles en naturelles et en artificielles. Les naturelles sont comme le liquidainbar , la térébenthine , qui sortent par les incisions qu’on a faites aux arbres $ l’huile de Pétrole qui découle des fentes des rochers. Les artificielles sont les huiles qu'on tire par expression, ou par distillation , ou qu’on prépare par coction ou par in- fusion. Voici des exemples de celles qu’on prépare par coc- tion , par infusion et par expression : celles qu’on tire par la distillation regardent la chimie, on n’en parlera point. Huile, sa proportion avec la cire dans la composition des onguens , des cérats et des linimens. La proportion ordinaire de l’huile et de la cire dans la composition des onguens, est de trois onces de cire sur douze onces d’huile 5 et si l’on doit y mêler des poudres , on peut y en mettre depuis une once jusqu’il deux, et même quelquefois on excède cette proportion. On met quatre onces de cire sur douze onces d’huile dans la composition des cérats, au lieu qu’on se contente de deux onces de cire sur douze onces d’huile, lorsqu’on veut faire un liniment. On doit néan- moins avoir, égard à la saison , et mettre tant soit peu plus de cire en été qu’on ne feroit en hiver. Mais parce que bien souvent les descriptions des onguens’ contiennent des résines , des axonges , ou des suifs, et même des gommes qui tiennent en partie lieu et place de cire, il est fort nécessaire que le pharmacien y ait un égard particulier, et qu’il sache si bien proportionner les uns et les autres , et si bien faire le mélange de tous les médicainens , que l’union et la consistance en puissent être louables. Il faut aussi qu’il sache bien employer et ménager son feu, et même quelquefois s’en passer tout-à-fait , suivant la nature des onguens. La cire blanche est la meilleure pour les onguens PI U I Soi froids , et la jaune est meilleure que la blanche aux onguens chauds. Huiles , leur cuisson au bain-marie. On prend un chau- dron assez grand, au fond duquel on met une tuile suf- fisamment large , sur laquelle on pose le vaisseau où est Pinfusion, qu’on lie par en haut avec une petite ficelle aux deux tenons de l’anse du chaudron, afin qu’il ne vacille ni d’un côté ni d’autre. Il y en a qui mettent de la paille sous le vaisseau ou lieu de tuile , et tout à l’entour. Le vaisseau doit être seulement plein de ladite infusion à quatre bons doigts près du bord , afin que par l’ébullition elle ne sorte point dehors 5 cela fait , on verse de l’eau dans le chaudron à quatre ou cinq doigts près du bord du vaisseau , et on la fait bouillir doucement sur le fourneau de feu de charbon clair et allumé , jusqu’à ce que presque toute l’humidité soit exhalée , ce qu’on reconnoit , quand quelques gouttes jettées dans le feu , s’enflamment sans pétiller, ou faisant bien peu de bruit; alors on la retire hors du feu, et étant un peu réfroidie , on la passe par une forte toile avec mé- diocre expression. Si pendant l’ébullition 011 est obligé de remettre d’autre eau dans le chaudron , la précédente étant bouillie d’une bonne partie, il la faut faire chauffer aupa- ravant de l’y verser; parce que si ou l’y inettoit froide, le vaisseau se casseroit , et l’infusion se perdroit. Huiles , manière commode de leur communiquer les ver- tus des plantes. Mettre les herbes sèches en poudre dans le mortier de fonte, et jeter dessus de l’huile d’olive, en les incorporant bien ensemble avec le pilon , ensuite les faire digérer au bain-marie pendant vingt-quatre heures , puis exprimer et passer par un linge ; mettre la' colature au soleil , dans une bouteille de verre double, ou au bain- marie , jusqu’à ce que les fèces étant précipitées , l’huile soit clarifiée , on la retire par inclinaison pour le besoin dans une bouteille de verre bien bouchée. Huiles , ou Baumes , marque de leur parfaite cuisson. Dans chaque livre d’huile on met communément infuser cinq ou six onces de fleurs ou de feuilles; l’infusion des huiles faite , on les met bouillir dans la bassine sur le four- neau de charbon allumé à petit feu égal. On connoît que presque toute l’humidité des simples est exhalée, lorscju’en prenant avec la spatule un peu du fond de la bassine, et le jettant au feu , aussitôt il s’enflamme, faisant bien peu de bruit , alors on l'ôte du feu , et étant un peu réfroidie , on la passe par une foi le toile avec médiocre expression , 3o2 HUI et on la met dans des bouteilles de verre double , qu’ufi bouche d’un papier double , et d’un parchemin mouillé par dessus , la conservant pour le besoin. • Huiles préparées par coction. Huiles d 'Aimée. Râper une livre de racine d’aunée des mieux nourries, récemment cueillies, les faire bouillir à petit feu avec demi-livre de vin rouge , et deux livres d’huile d’ol ive, jusqu’à la consomption de l’humidité aqueuse, couler la liqueur avec forte expression, et garder l’huile pour le besoin. Elle est propre pour guérir la gratelle , les dartres ; elle est résolutive ; on en frotte les parties malades. Huiles de baies de morelle. Choisir une livre de baies de morelle mûres, des plus grosses, les bien écraser dans un mortier , et les faire bouillir à petit feu avec trois livres d’huile commune, presque jusqu’à consomption du suc; couler l’huile , exprimant fortement le marc, la laisser dé- purer ; puis l’ayant versée par inclinaison, la garder pour le besoin. Elle est rafraîchissante , et propre à condenser et arrêter les humeurs. On s’en sert pour les plaies enflam- mées ; elle entrent dans l’onguent Pomphplix, Huile de baies d’yèble. Mettre des baies d’yèble dans une bouteille de verre double , l’enfoncer dans du fumier d’une étable à brebis , et l’y laisser quarante jours sans y toucher, retirer la bouteille au bout de ce temps, et on y trouvera une huile qui se sera faite de ces baies. Elle guérit les gouttes , si on frotte la partie douloureuse. Huile de câpres simple. On peut préparer une huile de câpres simple avec une partie de boutons de câprier nouvellement cueillis et écrasés, et deux parties d’huile, qu’on fera cuire à petit feu jusqu’à consomption de presque toute humidité , et qu’on coulera ensuite pour la garder pour le besoin. Elle est estimée propre pour les douleurs , et pour les obstructions de la rate ; elle est résolutive, et par consé- quent bonne pour ramollir les squirres et les autres humeurs grossières. On en frotte les parties malades. Huile de courge pour la pleurésie. On prend des courges ni trop longues , ni trop peu mûres, qui aient acquis leur grosseur naturelle , et assez tendres pour qu’on y puisse faire entrer l’ongle : on les ratisse à la façon des navets ou des raves, ensorte qu’on n’en ôte que la petite peau exté- rieure , et que l’écorce paroisse verte. On les coupe de toute leur longueur, de la largeur d’un doigt, et de l’é- p*.,t seur d’une ligne , Ja pulpe blanche ne bervant ce rjen ici ; ou prend pareil j>oidb d'huile d’olive , de la plut vieille 3u’on peut trouver, que d’écorce de courge: on les met ans un pot de terre neuve le plus fort qu’on peut trouver, et qui ait un couvercle de même matière qui joigne bien , et on lait bouillir J’huile et l’écorce de courge à leu mo- déré de charbon ou autre braise sans flamme, jusqu’à eu refroidie , on y en met une autre, et on lait rougir de nouveau ceiui qu’on a tiré , et ainsi de tous les autres qui doivent être aubai rougis et éteints dans l’huile e"* Huile de tabac simple. Piler des feuilles de tabac m-He quand la plante est dans sa vigueur, en tirer lé i ’ expression, le mêler avec une égale quantité d’huii'^rp3'^ Eve , faire bouillir ce mélange jusqu’à ce que le sur i K°" soit consommé , couler l’huile , et la garder pour le K ' ^ Elle est ‘résolutive : on peut s’en^ervïrP püui r^T- pour dissiper les squirres et les autres tumeurs "f I " ** aussi tres-bonne pour les plaies , ulcères, darlrcs ‘ br ôb? et autres infections de la peau. ’ rulures, Nota. On peut préparer de la même manière l’huile I SS& semSe^ brU”e‘le’ de « attires cbaiiJe y mê,er & *££ fa, ^ °e"X ^ s y tond en un instant, couler la i .• ’ CIUI cette huile pour le besoin ^solution, et garder Elle est résolutive, monre u- i i , glaireuses froides ; pour |J rhumatisme "p™r pour la léthargie , o» en frotle les parties malades. ' ’ ’ 20 3o 6 HUI Huile d’oignons. Prendre une livre d’huile d’olive, et deux ou trois oignons pesans environ un quarteron , qu’il faut peler et couper par rouelles , et mettre l’huile et les oignons ensemble dans un chaudron sur le feu , et les faire bouillir jusqu’à ce que l’oignon soit bien cuit; cela fait , retirer le chaudron de dessus le feu , et y verser environ le poids d’une once de chaux vive pilée, remuer le tout avec une spatule ou bâton, de peur que la chaux ne fasse surmonter l’huile, et perdre tout; et pour l’éviter, il sera bon de mettre le chaudron dans quelque plat ou terrine , afin que rien ne se perde; le tout étant un peu reposé, le passer dans une toile , et le verserdans un pot pour le besoin. Elle est bonne pour toutes les plaies nouvellement faites , pourvu qu’il n’y ait point d’os offensé ; elle est bonne aussi pour toute foulure , écorchure, tumeur , enflure , pour toutes sortes de briâlures , pourvu qu’elle y soit appliquée de bonne heure; et pour s’en servir, il ne faut qu’en frotter le mai, et l’envelopper d’un linge trempé dans l’huile. Huile1 verte vulnéraire. Faire bouillir ensemble dans une poëlle sur du feu de charbon , demi - livre d’huile d’olive, et autant d’huile de lin , retirer la poelle du feu , bien laisser réfroidir le mélange , et y filer une livre de térébenthine commune , remuer le tout pendant une demie heure avec une spatule de bois , remettre la poelle un peu de temps sur le feu, puis y verser petit-à-petit une once de vert-de- gris ( oxide de cuivre vert) en poudre subtile , en remuant bien le tout un peu sur le feu , et mettre ensuite l’huile dans une cruche de grès. Elle est excellente pour les plaies , blessures , meurtris- sures , toutes foulures ou chutes; on en frotte la partie, l’ayant fait chauffer auparavant , avec un linge bien chaud trempé dans ladite huile; et avant de l’appliquer, on lave la plaie avec du vin tiède. On laisse le premier et le second appareil chacun vingt-quatre heures sur le mal , et après on y met un emplâtre de Diapalme. Huiles préparées par infusion et coction. Huile de castor , simple. Pulvériser grossièrement une once de castor , et le mettre dans un pot de terre vernissé , verser dessus douze onces de vieille huile , et deux onces de vin , couvrir le pot , et le placer dans le fumier chaud , ou au soleil pendant six jours pour y laisser digérer la ma- tière , le mettre ensuite au bain-marie bouillant sept ou Il U 1 3 07 Jiuit heures, couler l’huile toute chaude , la laisser dépurer par résidence, la verser par inclinaison pour la séparer do ses fèces , et la garder dans un vaisseau bien bouché. Elle est estimée pour les maladies du cerveau qui viennent d’une pituite crasse : on s’en sert dans la paralysie, dans les convulsions , léthargies , dans les frisonnemens ; on en frotte les épaules et l’épine du dos. Nota. On peut préparer une huile de castor 6ans feu, en mêlant trois once9 de teinture de castor faite dan9 l’es- prit-de-vin avec douze onces d’huile d’olive. Huile de coings. Râper une livre de poires de coings qui ne soient pas tout-à-fait mûre9 , et les mettre tremper dans une livre d’huile d’olive pendant vingt-quatre heures sur les cendres chaudes, en un pot de terre couvert ; faire ensuite bouillir L’infusion à petit feu pendant un quart- d’heure, la couler avec expression, mettre infuser de rechef dans l’huile coulée une pareille quantité de coings râpés comme auparavant , faire bouillir doucement l’infusion jus- qu’à consomption de l’humidité du coing, coujt-r l’huile , exprimant fortement le marc , et la garder pour as besoin. Elle est fort astringente , elle/ortine l’estomac, elle arrête le vomissement, et les sueurs immodérées; on en frotte l’estomac, la poitrine et l’épine du dos. On peut en mettre dans le9 lavemens astringens depuis demi - once jusqu’à deux onces. On fait encore l’huile de coing avec parties égales du suc de coing et d’huile, qu’on fait bouillir doucement jus- qu’à consomption du suc ; mais elle n’est pas si astrin- gente’que celle qui est faite avec le coing même. Huile de concombre sauvage. Couper par petits morceaux demi - livre de racines de concombre sauvage bien nour- ries , et récemment cueillies , les bien piler , et les mettre dans une cruche, verser dessus trois livres d’huile d’olive , et une livre et demie de suc de concombres sauvages nou- vellement exprimé, boucher le vaisseau, et l’exposer deux ou trois jours au soleil, ou à un autre lieu chaud; faire bouillir ensuite l’infusion à petit-feu jusqu’à consomption du suc, couler l’huile, et la garder pour le besoin. Elle atténue, elle amollit, elle échauffe, et elle résout* elle dissipe les humeurs froides du cerveau, étant intro- duite dans le nez avec un petit tampon de linge ; elle résout les humeurs scrophuleuses , étant appliquées dessus. Nota. Comme le concombre sauvage est visqueux , il faut le laisser macérer quelque temps quand il a été pilé, en 3o8 H U I et le faire un peu chauffer avant de l’exprimer pour tirer le suc. Huile de fleurs de primevère , ou herbe à la paralysie. Il faut cueillir vers le mois d’avril (germinal), une quan- tité de fleurs de primevère qu’on trouve dans les prairies humides , les éplucher, et les mettre dans une bouteille de verre double à, goulot large, et l’emplir à deux doigts près du goulot , pour y verser dessus de l’huile d’olive aussi à deux doigts près du goulot , et le couvrir d’un papier double piqué pour le faire bouillir quarante jours, ou six semaines au soleil. Elle est bonne contre toutes sortes de contusions, plaies , douleurs , ou points qui prennent aux épaules, aux cuisses , ou ailleurs , et en manière de lassitudes ; contre les rhu- matismes , la paralysie des membres dans son commence- ment, aux inflammations etenfluresqui viennent aux membres blessés, et où il y a plaies. Il faut frotter de cette huile soir et matin la partie malade longtemps avec la main pour la faire pénétrer et appliquer par-dessus de la vessie de porc , ou au défaut de vessie , du vieux papier frotté entre les mains pour l’amollir , et l’étendre mieux dessus la partie. Huile de marjolaine simple. Elle se fait avec la mar- jolaine infusée dans l’huile de la même manière que l’huile de roses , dont on parlera ci-après. Elle est résolutive , elle fortifie le cerveau , les nerfs , l’estomac , elle chasse les vents , elle est bonne pour la scia- tique , elle atténue les viscosités , on en frotte la partie malade. On peut mettre huit poignées d’herbe sur deux livres et demie d’huile. Huile de millepertuis composée. Concasser une livre de sommités de millepertuis fleuries , nouvellement cueillies dans leur vigueur , et les mettre dans une cruche , verser dessus deux livres d’huile d’olive, et quatre onces de bon vin rouge, boucher la cruche, et la placer sur les cendres chaudes , ou au bain-marie , pour y laisser la matière en digestion pendant vingt-quatre heures ; faire bouillir légè- rement l’infusion , la couler avec forte expression, mettre dans l’huile coulée , autant de fleurs de millepertuis qu’au- paravant", faire les mêmes macérations , codions et expres- sions , réitérer une troisième infusion , procédant de la même manière , excepté qu’on fait bouillir plus longtemps l’in- fusion , afin d’en dissiper le suc aqueux ; quand l’huile est coulée, la laisser reposer, la verser par inclinaison pour en séparer les fèces , et y faire dissoudre , par une cha- HUI 3o9 leur lente , une livre de térébentine de Venise , mettre la liqueur encore chaude dans une cruchq , au col de laquelle on met cinq scrupules de safran enveloppé au large dans un nouet , et suspendu par un fil , ensorte qu’il trempe dans l’huile, couvrir la cruche , et garder cette huile pour le besoin. Elle atténue, elle digère, elle résout, elle appaise les douleurs causées par une humeur visqueuse 5 on s’en sert pour fortifier les nerfs et les jointures, pour la goutte scia- tique, seule ou mêlée dans l’esprit-de-vin ; on en met dans les plaies pour les déterger, et pour les guérir : c’est un baume très-efficace. Nota. On doit choisir pour cette huile les sommités de millepertuis , lorsqu’il y paroit un petit bouton sous la fleur; car c’est une marque qu’il y a de la semence, la- quelle est essentielle dans celte préparation , à cause de l’huile qu’elle contient. Huile de millepertuis , simple. On fait cette huile par les seules infusions de la fleur dans l’huile d’olive , comme on prépare l’huile de rose; mais elle n’a pas tant de vertu que la précédente. Huile de mirrhe par défaillance. Couper des œufs durcis en eau chaude de long en long; ôter les jaunes, mettre en leur place dans les cavités , de la myrrhe en poudre sub- tile, rejoindre les moitiés , les lier d’un filet tout autour, suspendre les œufs en la cave, ou autre lieu frais , met- tant dessous un vaisseau de verre pour recevoir la liqueur qui en* découlera , qui sera une dissolution d’une bonne partie de la myrrhe dans la partie aqueuse des blancs d’œufs , verser cette liqueur dans une petite cucurbile de verre, et l’ayant placée au bain-marie tiède, en faire évaporer en- viron un quart , qui n’est qu’une humidité superflue , capable de corrompre la liqueur oléagineuse, si on l’y laissoit sé- journer longtemps, et la conserver dans une bouteille de verre. Elle est estimée contre les vices de la peau, et employée utilement pour effacer les taches et les cicatrices du visage , de même que pour guérir la gale , les dartres , et même les ulcères. Son usage n’est que pour l’extérieur. On l’em- ploie ordinairement seule , mais on peut aussi la mêler dans les pommades , et dans les injections vulnéraires. H u île de nard. Inciser menu trois onces de spic-nard , les mettre dans une cruche , verser dessus quatre onces de bon vin et dix - huit onces d’huile d’olive, couvrir la cruche , Jio H U I et la placer au soleil , ou dans un autre lieu chaud , pour y laisser la matière en digestion , pendant huit jours , faire ensuite bouillir l’infusion doucement, jusqu’à ce que le vin soit consommé , couler l’huile par expression , et la garder pour le besoin. Elle raréfie, elle digère et elle résout les humeurs gros- sières. On l’emploie dans la paralysie , dans les trembleinens des nerfs ; on en entroduit avec un petit coton dans les oreilles pour les bourdonnemens. Huile de roses. Piler des roses rouges récemment cueillies , et les mettre dans une cruche, et sur une livre verser deux livres d’huile d’olive ; boucher la cruche , et l’exposer au soleil pendant sept ou huit jours , puis faire bouillir légè- rement la matière, et l’exprimer fortement par un linge ; mettre une autre livre de roses rouges dans l’huile coulée , et l’ayant exposée au soleil comme auparavant, faire bouillir l’infusion , et l’exprimer ; mettre pour la troisième fois de nouvelles roses dans l’huile coulée , et l’ayant exposée au soleil pendant quelques jours , on peut garder l’infusion plu- sieurs mois sans la couler, jusqu’à ce qu’on en ait besoin; mais quand on veut l’achever, on la fait bouillir plus long- temps que les deux autres fois, afin de faire consumer le suc des roses qui pourroit la faire gâter; ou si on ne la fait pas bouillir assez pour que toute l’humidité aqueuse se dissipe, on laisse dépurer l’huile après l’avoir coulée, le suc se précipite au fond , et il est facile de séparer l’huile, du suc , en la versant par inclinaison. Elle fortifie et rafermit en adoucissant , elle résout les fluxions, elle tempère la chaleur des reins et de la tête; on en frotte chaudement les parties. L’huile de roses pâles ramollit et résout plus que l’huile de roses rouges , mais elle ne fortifie pas tant les parties. Nota. On peut préparer de la même manière les huiles de fleurs d’aneth , de bouillon blanc, de camomille, de genêt, de guimauve, de lys blanc simple, de keiri ou de giroflier jaune , qui croît sur les murailles , de mélilot , de millepertuis simple, de millefeuille , de narcisse blanc, de nénuphar, de pavot, de romarin, de sauge, de sureau , de tabac , de tamaris, de troène, de violette de mars, de sommités d’absinthe , d’auronne , de menthe , de mouron , de myrthe , de rue , de Sabine , de seconde écorce du sureau très-bonne aux brûlures , et autres semblables. Huile de tartre par défaillance. Prendre le tartre, ou lie sèche qui adhère aux douves du tour dos futailles , et II U I 3i i non des deux fonds , qui est trop sale , dans lesquelles il y aura eu de bon vin blanc plutôt que du rouge , pulvériser ce tartre subtilement , l’enfermer dans un linge , ou dans une vessie de bœuf, ou de cochon , qu’on met cuire sous des cendres chaudes jusqu’à ce qu’il blanchisse ; on connoît qu’il est assez brûlé , s’il devient clair , ou pique et brûle la langue ; le pulvériser , et le mettre au fond d’un sac qui se termine par le bas en pointe , comme la chausse à hypocras, qu’on pend en l’air à quelque bâton dans la cave, ou autre lieu froid, pendant huit jours, tant qu’il soit résout en huile ; si elle ne coule pas , serrer et exprimer le sac , ayant dessous un vaisseau de verre pour recevoir la liqueur qui en distillera , laquelle n’est pas proprement une huile , mais une eau âcre et roussàtre. Elle est bonne pour toutes sortes de gratelles , dartres , teignes , et autres infections de la peau , pour les plaies , les ulcères, les verrues , les rides du visage qu’elle nettoie; elle empêche la chute des cheveux, et les lait revenir quand ils sont tombés ; elle blanchit le cuivre et l’argent ; elle ôte les taches du linge , si on les en frotte étant cliaudes. Huile de vers de terre. Laver dans l’eau trois livres de verre de terre des plus gros , et les mettre infuser dans trois livres d’huile, et une livre et demie de vin blanc pendant vingt-quatre heures , ensuite faire bouillir l’infusion à petit feu jusqu’à consomption du vin , couler le tout avec expression , et garder la colature pour le besoin. Elle est bonne pour ramollir et pour fortifier les nerfs , pour les douleurs des jointures , pour résoudre les tumeurs, pour les dislocations , pour les foulures , plaies et ulcères. On en frotte les parties malades, et on applique dessus une compresse trempée dedans. Nota. Pour avoir des vers de terre , on fiche un gros bâton long d’environ cinq pieds , assez gros , et fort pointu par un bout, un pied avant dans terre dans un lieu hu- mide , le prenant ensuite par le bout d’en haut, on l’ébranle fortement en tournant, comme si on le vouloit arracher , conti- nuant ce branlement demi quart- d’heure sans discontinuer , ni remuer les pieds du lieu où on les a placés , tous les vers qui seront à une toise autour sortiront sur la terre , s’y trouvant trop pressés par le mouvement que vous ferez. Ou bien bêcher dans un lieu humide , sous une gouttière , à l’ombre du soleil , surtout dessous quelque grosse pierre qu’on aura détournée , ou bien encore répandre au lieu où on croit qu’il y a des vers une décoction de graine ou de 3i2 H U I feuilles de chanvre , ou de feuilles de noyer , ou d’écorces vertes de noix , et les vers sortiront de terre. Huile d*ins. Râper une livre de racine d’iris des plus grosses et des mieux nourries , et les mettre avec demi- livre de fleurs de la même plante 'dans une cruche , verser dessus cinq livres d’huile commune, boucher la cruche, et la mettre sous les cendres chaudes, ou au bain-marie, pour y laisser la matière en digestion pendant vingt-quatre heures , faire ensuite bouillir légèrement l’infusion , la couler avec expression , mettre infuser les nouvelles racines et de nouvelles fleurs d’iris dans l’huile coulée , et faire la coc- tion et l’expression comme auparavant; réitérer pour la troisième fois , mettre en infusion de nouvelles racines et fleurs dans l’huile coulée , mais laisser bouillir la matière plus longtemps , afin de faire consumer le suc de l’iris , couler ensuite la liqueur avec expression , et garder l’huile pour le besoin. Elle alténue , elle déterge et elle résout puissamment. On s’en sert pour les tumeurs froides , pour les écrouelles , pour avancer la suppuration. Huiles tirées par expression. Huile d’ amandes amères. Prendre des amandes amères récemment séchées , des plus grosses , dépouillées de leurs coquilles , les essuyer fortement dans plusieurs linges un peu rudes pour en ôter la crasse , les piler dans un mor- tier de marbre, jusqu’à ce qu’elles soient bien en pâte, les faire chauffer sur un petit feu dans une terrine ver- nissée , envelopper cette pâte dans un sac, ou dans un mor- cea u de toile forte ; la mettre entre deux plaques de bois de noyer à la presse , poser dessous un plat de fayance ou d’étain , et presser doucement la matière au commen- cement, pour faire couler l’huile peu-à-peu , sans que la toile se crève; mais quand il en sera sorti quelque quan- tité , presser le plus fortement possible , et il en sortira une huile claire. , qui ne sera point amère ; car l’amertume des amandes demeure dans la partie grossière ; et garder cette huile dans une bouteille. Elle détache les pierres et la gravelle des reins , elle excite l’urine , elle dissipe le bourdonnement d’oreilles , on s’en sert pour emporter les taches de la peau. La dose par la bouche est depuis demi-once jusqu’à une once, et en lavement depuis demi once jusquà deux onces. On, en H U I 3i3 instille quelques gouttes dans les oreilles avec un petit coton pour le bourdonnement et la surdité ; on la mêle aussi quelquefois en cette occasion avec un peu d’eau-de vie. L’huile d’amandes amères ne diffère d’avec l’huile d’a- mandes douces, qu’en ce qu’elle se garde plus long-temps qu’elle, sans se rancir. La pète des amandes amères est un poison pour les poules, elle ne fait aucun mal aux autres animaux; on s’en sert pour nettoyer les mains. Nota. On peut tirer les huiles des noyaux des fruits , et des semences oléagineuses à la manière de celle d’amandes amères; mais quand il s’agit de tirer l’huile d’une semence peu oléagineuse par expression, comme de l’anis , ou quand l’huile est naturellement figée, comme dans la muscade, il faut chauffer la matière bien pilée à la vapeur de l’eau ou du vin , puis la presser très-fortement. fl uile d’ amandes douces. On procédera pour tirer l’huile d’ainandes douces, de la même manière que pour tirer celles d’amandes amères, excepté qu’on ne fera point chauffer celles-ci, quand elles seront réduites en pâte. Elle adoucit les âcretés de la trachée-artère et de la poi- trine , elle excite l’urine, elle appaisse les douleurs de la colique néphrétique en faisant couler la pierre, le sable, ou les phlegmes du rein et de la vessie ; elle appaise les tranchées des femmes en couche, et celle des petits enfans. La dose est depuis deux dragrnes jusqu’à une once et demie. On s’en sert aussi extérieurement pour amollir et pour adoucir. Il ne faut ni peler ni chauffer les amandes douces avant de les presser , comme quelques-uns font, parce que pour les peler il les faut mettre dans l’eau chaude dont elles sont empreintes ; et dans l’expression l’eau coulant avec l’huile , la lait rancir par la suite , et les chauffant , on en tire à la vérité un peu plus d’huile , mais elle est d’un goût desagreahle et âcre ; il vaut donc mieux en avoir moius , et qu’elle soit plus douce. On peut tirer de l’huile de noix sans feu , comme de l’huile d’ainandes douces. Elle est propre pour appaiser les coliques et les tranchées en clystère , pour les plaies et pour les ulcères, foulures, piq (ires de nerfs, gale, dartres et tumeurs. Huile de baies de laurier. Mettre dans une grande chau- dière une grande quantité de baies de laurier mûres et nouvellement cueillies , les bien concasser , verser dessus assez d’eau pour qu’elle couvre les baies à la hauteur d’un 3r 4 HUI pied, faire bouillir la matière pendant une heure au moins, puis couler la liqueur toute bouillante , exprimant le marc à la presse le plus fortement possible } laisser refroidir la colature , et on trouvera une huile verte et figée , nageant sur l’eau , c’est l 'huile de laurier. Battre de rechef le marc pressé, le mettre bouillir dans de nouvelle eau, ou dans la même , l’exprimer comme auparavant ; et après avoir laissé refroidir l’expression , recueillir l’huile surnageante , qui ne sera pas si belle ni si bonne que la première ; la garder à part. L’huile de laurier raréfie , ouvre , amollit , et fortifie les nerfs 5 elle chasse les vents ; on s’en sert pour la paralysie , foiblesse de nerfs , pour résoudre les tumeurs , pour les catarres , pour la goutte sciatique , pour se préserver de la crampe , pour la colique venteuse 5 on en frotte chaudement les parties-, on en mêle aussi dans les laveinens depuis de- mi-once jusqu’à une once et demie ; on peut même en faire prendre quelques gouttes par la bouche. Nota. On prépare de la même manière les huiles de baies de lentisque , de lierre, de myrtille, de palme, de ge- nièvre , d’yèble. Huile de froment. Comprimer du froment entre deux lames de fer médiocrement embrasées ou bien chaudes , ou entre une pierre de marbre , et une épaisse platine de fer chaude , en recevoir l’huile qui en distille , ou bien ôter l’écorce du froment , puis le distiller à la façon de l’huile des philosophes. Cette huile appliquée chaude nettoie les taches de la peau , guérit les dartres , fistules, et fissures ou fentes de la peau, comme aussi la teigne des enfans. Nota. On prépare de cette manière les huiles d’orge , de senevé et autres graines oléagineuses. Huile d’œufs. Prendre des œufs de sept ou huit jours t et non pas plus frais, parce qu’étant trop visqueux, l’huile ne s’en sépareroit pas bien ; les faire bouillir dans de l’eau jusqu’à ce qu’ils soient durs , en séparer la coquille et le blanc, émier les jaunes dans une terrine qu’on place sur un petit feu , agiter la matière avec une spatule jusqu’à ce qu’elle rougisse un peu , qu’il en sorte comme de la moelle fondue , et qu’elle commence à se mettre en écume j la mettre alors promptement dans un sac de toile de chanvre forte, et l’exprimer fortement entre des plaques chaudes, il en sortira une huile qu’on gardera. Elle est propre pour adoucir la peau , pour en ôter les H Y D 3i5 cicatrices, pour remplir les cavités de la petite-vérole, pour les crevasses des mains , des lèvres , et des autres parties , pour la brfilure , pour guérir les dartres, pour faire reve- nir le poil, pour les ulcères fistuleux et malins dont Hoff- man dit avoir vu des guérisons, pour appaiser les douleurs , pour adoucir les âpretés de la peau , pour ôter les cica- trices demeurées aux endroits brûlés, et principalement pour les ulcères des membranes du cerveau. Nota. Si après que l’huile jaune a été exprimée , on re- tire le marc des œufs de la presse, qu’on le réduise en poudre , et qu’on le torréfie par un feu un peu plus fort qu’auparavant , le remuant toujours avec une spatule , il se mettra en écume, à cause d’une humidité visqueuse qu’il contient , il faudra alors le remettre chaudement à la presse , il en sortira une huile brune, qui sentira plus l’empireume que la précédente , et qui sera moindre en vertu , parce qu’elle aura été plus torréfiée. Huître ( Ostrea. ) Poisson à coquille naissant dans la mer. L’huître excite le sommeil étant mangée , elle em- porte les bubons pestilentiels, et attire à soi tout le venin. Si le bubon est sous l’aisselle , il faut lier l’huître à la partie du bras par où passe la veine axillaire ; s’il est aux aines, on la liera sur la ligne de la cuisse qui désigne la veine crurale. Les huîtres , aussi -bien que les écrevisses , sont d’une grande utilité au phthisiques et aux hectiques ; et Lindanns lait mention d’une fièvre hectique ensuite de l’ulcère du poumon parfaitement guérie par un long usage d huîtres. L’ecaille d’huître , étant calcinée au feu , et pul- vérisée , est apéritive , détersive, dessiccative, propre pour nettoyer les dents, pour exciter l’urine, pour appaiser la douleur des hémorroïdes , incorporée avec du heure frais nouveau battu , non lavé ni salé , pour les ulcères sau- poudrée dessus; prise au poids d’une dragme avec, du vin blanc , ou fricassée avec des œufs et de l’huile d’olive en forme d’omelette , et appliquée sur la plaie , elle empêche les suites fâcheuses des morsures des bêtes enragées , ce qu’on a éprouvé plusieurs fois avec succès. Voyez ci-après au mot poudre pour la rage. Hydromel pour la gravelle. Mettre dans un coquemar tenant deux pintes, rempli d’eau de rivière, de fontaine, ou de pluie , une poignée de racines de guimauve bien lavées ; les faire bouillir jusqu’à la consomption du tiers en les écumant , puis y ajouter deux bonnes cuillerées de bon miel de Narbonne, ou, à son défaut, du plus beau et du 3i 6 H Y P ■plus dur , faire bouillir le tout ensemble une centaine de bouillons en l’ecumant , parce que le miel laisse un excré- ment qui s’attache au. vaisseau. Pour l’usage , on prend les trois ou quatre derniers jours de chaque lune , sans discontinua lion , un demi-septier à jeun , et on se promène ensuite doucement trois petites heures sans rien prendre. On y peut ajouLer , si on veut, le jus d’un demi citron , ou deux ou trois doigts de bon vin blanc. Au défaut de racine de guimauve fraîchement tirée de terre, qui est la meilleure , on peut se servir de la sèche cueillie en temps convenable. Hydromel vineux. Mettre dans une bassine de cuivre étamée quatre livres de miel blanc , et vingt livres d’eau de pluie ramassée vers l’équinoxe du printemps , les faire cuire ensemble par un petit feu , jusqu’à la consomption d’environ le tiers de l’humidité , ou jusqu’à ce qu’un œuf puisse nager dedans ; écumer la liqueur, la verser dans un baril , l’exposer à la chaleur du soleil , ou dans une étuve pendant quarante jours , ou jusqu’à ce que la liqueur ne fermente plus , l’agita,nt de temps en temps , ensuite le bou- cher , et le garder dans la cave. Il ne faut emplir que les deux tiers du baril , afin que la fermentation ait de l’espace , et qu’il ne se perde rien : ne boucher le baril pendant la fermentation que d’un papier ou d’un linge ; mais quand elle sera achevée , et que le baril sera à la cave , le boucher avec sa bonde en la ma- nière ordinaire ; si on le remplit d’hydromel vineux, il se conserve mieux. Il fortifie l’estomac , il réjouit le cœur, il est propre pour exciter le mouvement des esprits. La dose est depuis demi- once jusqu’à deux onces. On ne s’en sert que deux ou trois mois après qu’il est composé; son goût approche de la mal- voisie. On peut s’en servir aux mêmes usages qu’on se sert du vin d’Espagne; et si l’on en buvoit par excès , il eni- vreroit de même. Les Hollandois et autres nations des pays froids en boivent au lieu de vin. Hydromel ordmaire. Il se prépare comme l’hydromel vineux , excepté qu’on ne le fait point fermenter. On fait souvent les hydromels vulnéraires avec des dé- coctions d’herbes vulnéraires et un peu de miel , pour en faire boire à ceux qui sont malades du poumon. Hypociste ( Hypocistis. ) Espèce de rejetton qui sort au printemps de la racine d’une espece de cistus , assez com- mun aux pays chauds. On coupe cette petite plante vers H Y P 3i 7 le mois Je mai (floréal), on la pile, et on en tire par expression du suc acide , que l’on fait évaporer sur le feu en consistance d’extrait dur et noir , comme le suc de ré- glisse , qu’on forme en petits pains. U doit être choisi d’une bonne consistance , récent, pesant , noir luisant , sans odeur de brûlé , d’un goût acide et astringent. Il est rafraîchis- sant, dessiccatif, et très-astringent. Son principal usage est pour arrêter toutes sortes de flux ; savoir la diarrhée , la lienterie , la dyssenterie , le flux des héinorrhoïdes , le crachement de sang par une chute. Il sert à fortifier le foie , l’estomac , et les autres viscères trop humides. Les effets de l’hypociste sont les mêmes que ceux du ladanuin : c’est un astringent des plus efficaces , lequel se donne intérieurement pour arrêter toutes sortes d’évacua- tions excessives , et s’emploie extérieurement dans les épi- thèmes et emplâtres pour resserrer et fortifier les parties , pour arrêter le vomissement , appliqué sur l’estomac ; pour les hernies , etc. ; il est encore excellent pour arrêter les gonorrhées , après avoir fait précéder les purgations et les autres remèdes nécessaires , lorsqu’il est à propos de les arrêter. L’hypociste entre dans la thériaque , dans le mi- thridate , et dans l’emplâtre du prieur de Cabrières pour les descentes. Comme il est rare, on se sert du suc d’acacia en sa place, il a à-peu-près les mêmes vertus que lui. Hypocras d’eau. Demi-livre de bon sucre , deux dragmes de canelle concassée , deux pintes d’eau, mettre le tout en- semble dans un vaisseau au coin de la cheminée toute la nuit, le lendemain matin, couler et passer le tout par la chausse '•cinq ou six fois. Autrement prendre le suc et l’eau qu’on met ensemble dans le vaisseau , qui resteront toute la nuit; le lendemain matin les passer deux ou trois fois par la chausse, puis jetter dedans la canelle concassée, et repasser l’eau sucrée par dessus cinq ou six fois , et l’hy- pocras sera fait. Il est bon pour les bilieux, et pour for- tifier l’estomac. Hypocras de vin. Une once et demie de canelle con- cassée , deux scrupules de girofle , quatre scrupules de graine de paradis , trois dragmes de gingembre , les concas- ser , et les faire infuser dans quatre pintes de bon vin l’es- pace de quatre ou cinq heures , y ajouter dix-huit onces de sucre , et couler deux ou trois fois le tout par la chausse. Il fortifie très-bien l’estomac, le cœur, et le cerveau travaillé des maladies et intempéries froides et humides ; mais il nuit aux bilieux et migraineux. 3i8 JA C' Hyssope ( Hyssopus officinaruni , Tourn. Hyssopus of- jficinalis , Linn. 796. ) Plante aromatique qu’on cultive dans les jardins. On se sert en médecine de ses feuilles avec les fleurs. Cette herbe est chaude , dessiccative , et douée de parties tenues ; elle découpe, ouvre et déterge 5 appliquée extérieurement, elle est vulnéraire et résolutive. Son usage est dans les maladies tartareuses du poumon, dans la toux, l’asthme , et autres maladies de la poitrine , elle fortifie le cerveau , rend le sang plus fluide , pousse les mois , les urines, et emporte les obstructions. On préfère l’hyssope à l’absinthe pour conforter l’estomac , en décoction ou en infusion. Son sirop , tant simple que composé , fait puis- samment expectorer les mucilages de l’estomac et du pou- mon après les avoir dissous. La poudre d’hyssope donnée dans de l’hydromel , est très-bonne pour les pulmoniques. Le sirop d’hyssope pris souvent avec quatre fois autant d’eau de pariétaire , fait vider la gravelle et le calcul des reins. La tisane faite avec hyssope, figues, rhue , miel et eau, est bonne à l’asthme et à la vieille toux. Une chopine d’in- fusion d’hyssope, tous les matin à jeun , soulage beaucoup les asthmatiques, et dissipe l’étourdissement. Pour les meur- trisures et contusions des yeux , on pile des sommités d’hys- sope qu’on enferme dans un nouet de linge , pour les faire bouillir dans de l’eau qu’on applique sur les yeux 5 ce qui fait dissoudre à vue d’œil le sang grumelé. Contre le tin- tement d’oreille , on en reçoit dedans la fumée avec un entonnoir. L’herbe pilée avec l’huile , et enduite , fait mourir les poux. J J acobée , ou Heb.be de Saint-Jacques , ( Jacobaea , seu Flos sancti Jacobi. Jacobaea vulgaris lanciatay Tourn .) Plante qui croît aux lieux humides dans les champs. Elle est apéritive , vulnéraire , émolliente , détersive , résolutive. Elle guérit merveilleusement les plaies , et est bonne aux entrailles ; ce qu’on a éprouvé avec succès. Appliquée sur les fistules, elle les empêche d’augmenter, et les guérit. Son suc pris en gargarisme , guérit les inflammations et les apostmes du gosier. è On se sert de l’onguent fait avec le suc de jacobée pour l’érésipèle. Tournefort croît qu’il conviendroit mieux de bassiner les parties affligées avec son infusion tiède. Quelques auteurs la regardent comme une espèce de seneçon , par J A L 3i9 rapport à sa figure et à ses vertus ; car on pourroit , dans un besoin , la substituer à cette plante pour les décoctions émollientes. Simon Pauli dit que la tisane ou décoction de cette plante est bonne pour la dyssenterie. L’application de l’herbe chaude sur le ventre , calme aussi les tranchées qui accompagnent cette maladie : on peut la donner en lavement. Jais, ou Jaïet ( Gagates.) Espèce de bitume fossile, opaque , très-noir , solide , compact , qui se trouve oidi- nairement en Cilicie , auprès de la chute du fleuve appelé Gagatte\ c’est de là qu’il a pris son nom. Il faut choisir le jaïet net, dur, d’un beau noir luisant; on en trouve quantité en Flandre et dans le Brabant. Il est émollient, discussif, et bon pour guérir la colique venteuse, si on en prend une dragme réduite en poudre très-fine, durant sept jours consécutifs, jffitus l’allume, puis il l’éteint dans du vin , pour faire boire dans la passion cardiaque. Jalap ( Convolvulus americana. Jalappa dicta. ) Racine grise , résineuse , qu’on apporte sèche coupée par tranches des Indes Occidentales. La plante qu’elle porte quand elle est dans la terre , selon Tournefort, est une espèce de belle- de-nuit , ainsi nommée, parce que sa fleur s’épanouit la nuit , et qu’elle se referme au moindre rayon du soleil. Les fleuristes l’appellent encore merveille du Pérou. On doit choisir la racine de jalap en rouelles épaisses , compactes, parsemées de veines résineuses , difficiles à rompre avec les mains, mais faciles à casser avec le pilon, de couleur grise, d’un goût un peu âcre. Elle purge fort bien par le ventre toutes Tes humeurs. On s’en sert, pour la goutte, pour les rhumatismes , pour les obstructions. La dose en substance est de demi - scrupule à un scrupule , et en inf usion d’une dragme et demie à deux dragmes. On en donne six grains aux petits enfans , douze aux grands , et un scrupule aux adultes les plus robustes. Lorsque le jalap est frais et récent, il purge vigoureusement , et il ne faut pas en donner plus d’un scrupule; mais s’il est vieux, la faculté purgative est diminuée , et on en peut donner un peu plus , mais rarement. L’usage du jalap est très-commun parmi le peuple, qui se purge avec un demi-gros en poudre , où un gros en in- fusion dans le vin blanc. Ce remède est aussi commode et aussi utile qu’il est à peu de frais : il évacue à merveille les sérosités , eton l’ordonne principalement dans l’hydropisie , et aux personnes d’un tempéramment pituiteux. Quelques- uns font infuser cette racine , réduite en poudre avec pareille fl 320 I M P quantité d’iris, dans de bonne eau-de-vie pendant trois ou quatre jours, et même plus, l’exposant au soleil ou au bain de sable : ils en donnent ensuite une ou deux onces, qui purgent fort bien les eaux, et soulagent considérable- ment les hydropiques. On fait un grand secret de cette composition, qu’on regarde comme un spécifique dans l’enflure. La résine de jalap doit être employée avec beaucoup de circonspection, ainsi que la résine de scammonée. En gé- néral , il vaut mieux les donner étendues dans un dissol- vant approprié , que de' les donner en substance. Chomel a donné à des personnes fortes et robustes , que les purga- tifs ordinaires ne pouvoient purger , une émulsion faite de la manière suivante. Depuis quatre jusqu’à huit grains et même davantage , suivant le tempérament, de résine de jalap en poudre; y ajouter douze grains de sel de tartre , un peu de sucre ; broyer le tout exactement, et verser par-dessus, peu-à- peu , dix ou douze onces de lait d’amandes douces , un peu tiède. Donner le tout en deux doses égales, chauffé au bain-marie , à une heure l’une de l’autre. On peut aussi en faire une limonade avec du jus de li- mon et du sucre. La scammonée se donne de la même manière. On tire la résine de jalap avec de l’eau-de-vie ou de l’es- prit-de-vin ( alcohol ) ; versant la liqueur par inclinaison , et la faisant évaporer jusqu’à consistance requise; la dose est de huit à dix grains en poudre et en bol. Le jalap entre dans l’électuaire hydragogue de Sylvius Deleboë , dans l’ex- trait catholique et cholagogue de Rolfinsius, dans les pi- lules arthritiques de Schefier , dans les pilules catholiques et dans le sirop hydragogue de Charas. Impératoire , ou Autruche, ou Benjoin français, ( Imperatoria Ostruthium , Linn. oy i.) Plante qui croit dans les jardins, et sur les montagnes. On ne se sert que de la racine de celte plante en décoction à une once en poudre , et en substance à un gros. Celle des montagnes a plus de force que celle des jardins , et lui doit être pré- férée. On l’apporte sèche du Mont d’or , et de plusieurs autres montagnes. On doit la choisir assez grosse, bien nourrie, difficile à rompre, de couleur brune en dehors, verdâtre en dedans , d’une odeur et d’un goût aromatique et piquant. Elle est d’une saveur âcre, chaude, dessicca- tive, alexipharmaque , sudorifique , atténuante, apéritive, stomacale , cordiale , céphalique , fébrifuge et diaphonique ; elle I N F 321 elle est usitée dans les maladies de morsures venimeuses, pour dissoudre et expectorer le tartre des poumons , et cor- riger la puanteur de l’haleine , dans les maladies phlegma- tiques de la tête , la paralysie , l’apoplexie , les crudités d’estomac, la fièvre quarte , la colique venteuse pour laquelle elle est excellente. Choinel a vu de bons effets de sa tisane dans la réten- tion d’urine et dans la néphrétique ; on en prend une poignée lorsqu’elle est cueillie fraîchement, qu’on fait bouillir dans deux pintes d’eau pendant demi-quart d’heure, et qu’on boit ensuite par verrées. Quelques -uns en font infuser demi- once dans chopine de vin blanc pendant la nuit 5 un verre de cette infusion est sudorifique , et quelquefois diurétique. Demi-poignée des feuilles de l’impératoire , infusées dans un vaisseau bien bouché , est un reinède utile aux eufans épileptiques ; il faut leur en donner un petit verre le matin à jeun. Ce vin est bon pour l’asthme , pour la colique ven- teuse , et pour l’hydropisie : dans les Alpes, on le donne aux femmes en travail. Avant la découverte du quinquina en France , la racine impératoire passoit pour fébrifuge. Son usage externe est dans la douleur des dents en forme de gargarisme , dans les catarres en forme d’étuves , dans les tumeurs et la goutte froide , dans la gale de la tête en forme de lotion , dans la gale invétérée en forme de liniment incorporée avec la graisse de porc , pour tirer les balles et les flèches du corps en forme d’emplàtre. On dis- tille une eau de l’herbe quand elle est prête à fleurir. On tire par ha chimie une huile essentielle de racines d’impé- ratoire , qu’on donne jusqu’à six gouttes; l’extrait s’ordonne jusqu’à deux dragines , et le vinaigre dans lequel on la fait infuser jusqu’à deux onces. Elle entre , comme l’an- gélique , dans la plupart des compositions alexitères, dans l’eau anti-scorbutique de Mynsicht , dans l’eau de pétasite composée, dans le diascordium de Sylvius , et dans le baume du chevalier de Sainte-Croix. Infusion ( Infusio. ) Préparation par laquelle on met trem- per un médicament pendant quelque temps dans une liqueur convenable. Il faut connoître la nature de la matière qu’on veut faire infuser, afin de lui donner un dissolvant convenable. Toute liqueur n’est pas propre à dissoudre toutes sortes de mixtes. La chimie et l’expérience nous apprennent que l’eau suffit pour extraire les vertus de la rhubarbe , du séné et de plusieurs autres plantes ; mais qu’il faut employer l’eau de-vie , ou l’es- 11 322 INF prit-de-yin (alcohol) , pour extraire les principes du jalap, du turbith , et d’autres racines , plantes , ou matières résineuses. La qualité vomitive de l’anLimoine ne peut s’extraire fortement que par le vin. Il ne faut pas charger une infusion d’une trop grande quantité de matière , parce que la liqueur ne peut s’empreindre de la vertu que par proportion à l’ouverture ou capacité de ses pores. Infusion pour la gravelle et les douleurs néphrétiques. Faire infuser dans un pot de fayence ou de terre vernissé deux gros de bois néphrétique râpé , pendant cinq ou six heures , ou jusqu’à ce que sur la superficie de la liqueur il pa- roisse une couleur tiraut sur le jaune et le bleu , ou qui soit nuancée à peu près comme l’arc-en-ciel. On ne sauroit trop boire de cette infusion. A mesure qu’on en prend un verre , il faut en ajouter un autre de bonné eau de rivière ou de fon- taine , et continuer toujours de même jusqu’à ce qu’on n’a- perçoiVe plus la même couleur à la superficie. Il faut continuer de boire cette infusion pendant plusieurs mois , ou même pen- dant des années çntières. Infusion pour purger la mélancolie. Mettre dans un pot de fayence, séné mondé trois dragmes, sel de tartre (carbo- nate de potasse non saturé) un scrupule 5 verser dessus six onces d’eau commune chaude, faire infuser ces drogues sur les cendres chaudes pendant une nuit, laisser frémir un peu cette infusion , ensuite la passer par un linge avec expres- sion , et la faire prendre en une seule fois. Si on ne veut pas une purgation forte, on diminue la dose du séné à proportion. Au lieu de sel de tartre , on peut employer le sel poly- chreste (sulfate de potasse), ou le sel végétal (tartrite de potasse ) , ou le cristal minéral ( nitrite de potasse mêlé de sulfate de potasse ) , ou enfin quelqu’autre sel alcali. Ces sortes de sels empêchent les tranchées , en raréfiant et dissol- vant la substance visqueuse du séné , laquelle s’attacheroit à la membrane intérieure des intestins , et y causeroit des irri- tations qui produisent les tranchées. On peut faire infuser le séné à froid; mais alors il faut en corriger le mauvais goût, en ajoutant dans l’infusion quelques tranches de citron ou d’orange , avec de la pimprenelle. Pour rendre la purgation plus forte , on peut y joindre l’agaric , ou la rhubarbe, ou d’autres purgatifs propres pour les humeurs qu’on veut évacuer. Infusion propre à évacuer la pituite et les sérosités qui tombent sur la poitrine , sur l' estomac et sur les dents. . ; V * î*^ *" *" "**'>'• «* *V-“'*4» ^ * J i*r***+> <* '**M*IU '✓ W '., A <*++„, +,+ „ v. . , _ ; ■ rv:^r: r •”•" ■■ •■■■-■■ £ *»** ****** »*~X ^ ^ V 'Simm* Ut v»vr 4*4*4*fU Ji ' • • •'_ - v yi .»■ t - , .. ' \. V->,. ' •-,! *' •' ' V* -•' - •» -• - ",- '£??** vm ''*** <* V**', * « ms~* X '* ' >'i ^ >«* .•*< ■.«•** •» U,r — “ - ». •• - • •*** +<■+***»* ***** u +*„ ^ *> „ _r 2 SZSSSZrU[ ***“* *+>"»«*-* ***** fcr * ”*•*"* * j*5’* — - « .v* V2 .£Z*ÙZ~* " •— . ; £ ^r.rv v“~- ■■ — - - ^ X*AumU>. 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Il est fait d’une liqueur convenable au mal qu’on veut soulager, et l’injec tion se fait depuis demi-once jusqu’à deux; il y en a pour appaiser les douleurs, pour faire sortir la pierre, et d’autres pour les plaies, ulcères, et fistules, soit qu’on les veuille déterger, dessécher ou conglutiner. Injection pour les plaies , la gangrène , etc. Faire bouillir une once de racine d’aristolocbe , râpée ou coupée par petits morceaux , dans trois demi-septiers de vin blanc , jusqu’à la diminution du tiers ; passer l’infusion par un linge avec forte expression , mêler dans la liqueur une demi-once de teinture de myrrhe et autant de celle d’aloës , avec une once et demie de miel rosat. Injection vulnéraire. On coupe par petits morceaux une once d’aristoloche, on la fait bouillir dans dix onces de vin blanc jusqu’à la diminution du tiers, on coule la dé- coction , exprimant le marc ; on mêle dans la colature une once et demie de miel rosat ; demi-once de teinture d’aloës, et autant de celle de mirrhe pour faire une injection , qui est propre pour raréfier, déterger, résoudre, et pour ré- sister à la gangrène. On en seringue dans les plaies, on en imbibe des tentes , des plumaceaux , des compresses qu’on applique sur les plaies. On peut, suivant les occasions, substituer le sucre au miel rosat. On emploie aussi souvent en injection l’eau vulnéraire ou d’arquebusade , l’eau de chaux, l’eau phagédénique. Instrumens et vaisseaux nécessaires à un pharmacien. TJn mortier de fer ou de bronze , pesant cinquante ou soixante livres , plus ou moins avec son pilon de même ma- tière ; un petit mortier pesant quatre ou cinq livres aussi avec son pilon de même matière. — Un moyen mortier de marbre avec son pilori de bois , et un mortier de pierre avec le même pilon. — Un gros bistortier , ou rouleau de bois , qui sert pour mélanger les médicamens , et pour étendre les tablettes: un autre moyen bistortier. — Deux grandes spatules de fer, deux moyennes et deux petites, pour mou- J O U 325 der la casse , et pour autre chose ; deux spatules de bois. — ■ Un quarré de bois , ou carrelet avec un clou à chaque coin pour tenir les étamines ou blanchets que l’on met dessus , pour passer les décoctions , etc. — Un fourneau de fer. — Deux grandes bassines de cuivre rouge, l’une pour cuire les décoctions , sirops, etc. l’autre pour composer les on- guens et les emplâtres. — Deux poêlions de cuivre rouge à longue queue. — Une grande râpe de fer blanc pour râper les coings , les pommes , etc. — Deux cuillières percées , une grande et l’autre petite. — Deux presses ferrées avec leurs plaques , et chevilles de fer ; une pour presser les fruits , et l’autre pour presser les onguens et les décoctions. — Un réfrigératoire de cuivre rouge pour distiller les eaux. — Deux ou trois plats de fer blanc. — Une grande balance avec ses poids de plomb. — Une petite balance avec ses poids de marc. — Trois ou quatre étamines d’un quartier ou davantage de larges effofilées. — Une ou deux chausses d’hypocras. — Demi-douzaine de toiles fortes d’une bonne demi-aune et plus de large, ourlées à l’entour, pour passer les sucs , décoctions , etc. — Un tamis de crin couvert. — Deux autres tamis communs pour passer les pulpes de casse , tamarins , et pruneaux. — ■ Deux autres pour passer les mé- dicamens amers et autres. — Un mortier de plomb avec son pilon de même matière. Un mortier de verre avec son pilon aussi de même matière. — Un cicotrinoi. — ■ Des cruches et pots de grès , de fayence , et de terre vernissés , pour garder les sirops , les électuaires , les conserves , les huiles , les onguen« , etc. — Deux grandes terrines de terre vernissées, et deux de grès. — Troig coquemars de terre vernissés; sa- voir, un grand , un moyen , et un petit. — Des vaisseaux d’étain, de terre vernissés, ou de grès pour faire les infu- sions.— Un porphyre , ou une écaille de mer avec sa mo- lette. — Une suffisante quantité de boites pour mettre les medicamens ; on en peut mettre plusieurs dans une boîte. — Un tranchet pour couper les bois et les racines. — ■ Un tailloir de bois , d’épaisseur d’un pouce , et large d’un pied en quarré. — Quatre vaisseaux de verre pour mettre et serrer les poudres dites cordiales. — Une grande cuillière de fer pour préparer le plomb, et autres médicamens. — Quelques entonnoirs de verre ou de grès Deux seringues avec leurs canons d ivoire ou de buis de diverses grandeurs , et leurs étuis. — Deux ou trois pots d’étain pour mettre les clystôres Quelques languettes pour filtrer les liqueurs. Joubarbe grande ( Sediun Sempervivum majus et tec - 32 6 I P E torurn , Linn. 664.) Plante basse, dont les feuilles, dispo- sées en rose , sont grasses , charnues , et pleines de suc ; elle croît sur les murailles et sur les toîts des chaumières. On se sert de ses feuilles, qui sont rafraîchissantes, astrin- gentes et incrassantes. Leur usage interne est dans les fièvres bilieuses, pour étancher la soif, et éteindre la chaleur. On s’en sert extérieurement dans l’esquinancie. On a coutume d’en'* exprimer le suc, et de le faire boire dans les ma- ladies chaudes avec du sucre. La joubarbe est employée exté- rieurement pour adoucir les douleurs de la brûlure, de la goutte, des cancers. Pour rafraîchir dans les maladies aiguës et les fièvres ardentes; on la pile , et on l’applique en forme de cataplasme sur la tête , ou sur le front , ou aux plantes des pieds avec du lait de femme , ou du suc d’écrévisse tiré par expression, pour remédier à la phrénésie , et pro- curer un doux sommeil. Le suc de joubarbe mêlé avec le sel ammoniac ( muriate ammoniacal , ) puis distillé , donne un gargarisme éprouvé dans l’esquinancie , l’inflammation du larynx , et les autres inflammations du gosier, ainsi que le suc exprimé de la même plante avec des écrévisses. Le suc mêlé avec de l’huile de noix et battu est excellent pour la brûlure et l’érésipèle ; dans les descentes de matrice et dans les ulcères profonds , ce suc peut être quelquefois employé en injection. Lorsque dans les fièvres ardentes , la langue se dessèche en plusieurs endroits, le suc de jou- barbe tenu dessus sans l’avaler , humecte sa sécheresse , calme la douleur de ses fissures , et les consolide douce- ment. Ce suc mêlé avec l’eau distillée , ou le suc de bru- nelle, est un remède salutaire dans ce même cas. Les feuilles de joubarbe , dont on a ôté la surpeau qui couvre la partie interne, appliquées sur les verrues et sur les cors des pieds soir et matin , les ramollit , ensorte qu’on les peut arra- cher à la longue ; et si on en applique sur les ganglions et sur les nodus des parties tendineuses et nerveuses , en les renouvellant tous les soirs et les matins , ces tumeurs se ramolliront, et se dissiperont insensiblement. Ipécacuanha. Petite racine grosse comme le chalumeau d’une plume médiocre , qui est apporté sèche de plusieurs endroits de l’Amérique. Il y en a de trois espèces ; une brune, une grise, et une blanche. La brune est la plus forte et la plus estimée ; elle est compacte , tortue , ridée par anneaux, cordée dans son milieu, difficile à rompre, d’un goût âcre et amer ; elle naît dans le Brésil sur les mines d’or. On doit choisir l’ipécacuanha , de l’une et de I P E 327 l’autre espèce , gros et bien nourri. Il est purgatif et as- tringent ; il purge par haut et par bas par sa parlie la plus dissoluble ; mais il resserre et raffermit les fibres des viscères par sa partie terrestre. C’est un des meilleurs remèdes et des plus assurés qu’on ait trouvés jusqu’ici pour la dys- senterie; il arrête aussi les autres cours de ventre, mais non pas avec tant de sûreté. Le gris peut être donné en dose plus forte que le brun ; pour le blanc , c’est le plus doux des trois ; on le peut donner aux femmes grosses et aux petits enfans. On prend l’ipécacuanha , selon Maubec , pour la dyssen- terie, par la bouche et en lavement ; on le prend en pilule , en opiate , ou délayé dans quelques liqueurs appropriées. Celles dont on se sert d’ordinaire pour le délayer , sont le vin et le bouillon. Le vin convient parfaitement, lorsque le malade est sans fièvre; et s’il a la fièvre, le bouillon est à préférer. Pour la dose du remède, celle qu’il faut à un homme fait est de dix- huit grains; on. peut l’augmenter selon les indications ; trente-six grains suffisent aux plus robustes , et il ne faut point aller au-delà. Le malade doit prendre ce remède le matin à jeun , et un bouillon quatre heures après; il faut qu’il s’empêche autant qu’il pourra de vomir. Si la première prise du remède ne suffit pas , il en faut donner une seconde le lendemain , et même une troisième et quatrième quelques autres jours après. Si le malade ne s’en trouve pas soulagé , alors on aura recours à d’autres remèdes. Guillaume Pison , et Georges Marcgravius, sont les premiers qui aient parlé , en 1648, des vertus et de l’usage de la racine de l’ipécacuanha. Pison a décrit l’ipécacuanha brun et le blanc , et Marcgravius n’a parlé que du brun. Pison dit que le brun étant bien séché , conserve sa vertu plusieurs années; qu’il est plus fort dans ses opérations que le blanc, qui, agissant avec moins de violence, est plus propre par cette raison pour les enfans et pour les femmes grosses. La dose est jusqu’à une dragme en poudre prise en substance , et de deux dragmes , plus ou moins ; on fait bouillir dans quatre onces de vin, ou on fait infuser dans de l’eau pendant une nuit , selon l’àge et les forces du malade ; laquelle infusion se peut donner, si on veut, avec une once d’oxymel. Le lendemain on fait une seconde , et même une troisième décoction de la même racine, qui , ne purgeant pas tant par haut et par bas que la première fois , fatigue moins le malade affoibli, mais le resserre davan- 3a8 I P E tage. Pison ajoute qu’il ne croit pas qu’on puisse trouver un remède plus excellent et plus assuré que cette racine, non-seulement contre tous les flux de ventre accompagnés de sang, ou autres, mais encore contre plusieurs mala- dies causées par des obstructions , et contre les venins , qu’elle chasse promptement par le vomissement. Marcgravius dit qu’il faut faire sécher la racine de l’i— pécacuanha à l’ombre , et non au soleil ; que tant fraîche que sèche , elle est amère , et pique la langue par son acri- monie ; qu’il la croit chaude et sèche au second dégré ; qu’elle est abstersive, propre à déboucher et à débarrasser le corps des mauvaises humeurs ; que cette plante se plaît dans les forêts humides , et ne vient point dans les jardins y étant transplantée. Pour s’en servir, selon lui, on concasse une ou deux dragmes de cette racine qu’on laisse infuser pen- dant la nuit dans un verre de vin mêlé d’eau ; le matin on fait bouillir le tout légèrement, et l’ayant passé par un linge , on fait avaler la colature au malade qui en est purgé par haut elt par bas ; et non-seulement il assure qu’elle est bonne dans la dyssenterie , mais encore qu’on la donne avec un merveilleux succès dans les maladies de l’estomac. Plus la racine est nouvelle , plus elle a de force, et elle purge quelques-uns plus par le haut que par le bas. D’Aliveau , docteur en médecine , assure suivant les expériences qu’il a faites en Amérique, que non-seulement la racine d’ipé- cacuanha est utile , mais encore que les feuilles de cette plante sont un remède merveilleux pour toutes les maladies de col- liquation , les affections de poitrine , les obstructions , les maux d’estomacs très - dangereux aux . nouveaux venus dans les Indes occidentales , et pour les règles des femmes. Le Gras, médecin, passe pour être le premier qui a ap- porté en France la racine d’ipécacuanha , il y a plus de qua- rante ans. Helvétius l’a mise fort en vogue pour la dyssenterie , et autres cours de ventre, par les cures qu’il en a faites. Il est peu de drogues, en médecine qui ait plus de pro- priétés que cette racine. En qualiLé d’émétique, l’ipécacnanha s’emploie dans tous les cas, et avec tous les tempérainens où il ne seroit pas prudent de donner le tartre stibié (tar- trite de potasse antimonié. ) Chomel en a donné et vu donner aux meilleurs praticiens dans l’asthme humoral , dans la paralysie invétérée, dans la coqueluche des enfans , dans les dévoiemens opiniâtres , dans l’inappétence, dans les pâles- couleurs, en un mot, dans tous les cas où il laut îecli- fler les digestions; dans les glandes engorgées des enfans, I R I 3j9 dans l’embarras du mésentère. Il peut s’allier avec les yeux d’écrevisses, le mars , l’opium, avec le diascordium, et toujours à petite dose. De cette façon l’ipécacuanha est plus efficace; et l’expérience nous a appris que, lorsqu’il est donné à grande dose, en agissant trop promptement, il n’agit pas assez. Il a vu fondre des nodus d’une goutte qui commençoit aux doigts des mains, avec l’ipécacuanha à la même dose. Il a vu des paralysies survenues dans les extré- mités inférieures à la suite des convulsions , guéries par un long usage du vin d’Espagne , Fait avec demi-once d’ipé- cacuanlia, infusé dans une pinte de vin d’Espagne blanc natu- rel , et pris à la dose d’une cuillerée tous les matins à jeun. Il ne faut cependant pas toujours prendre ce remède à jeun : il convient mieux de le mêler avec les alimens ; il agit plus efficacement. C’est le meilleur atténuant , le ré- solutif le plus sûr , et le fondant le moins dangereux. C’est pour cette raison que l’ipécacuanha est un si bon remède dans la coqueluche des enfans : outre qu’il fait vomir , il atténue en même-temps la lymphe épaissie. Bien des auteurs ont fait des traités entiers sur une seule drogue , telles que la sauge , le trifolium, albrinum , la véronique , le gaïac , le quinquina , etc. L’ipécacuanha en mériteroit un qui l’em- porteroit de beaucoup sur tous ceux dont on vient de parler; et ce qui paroîtra singulier, la dyssenterie n’est pas la ma- ladie où il convienrte le mieux. Il y a un grand nombre de dyssenteries différentes ; il ne convient pas dans toutes , ni dans tous les temps : cette racine ne guérit jamais plus sûrement que lorsque la dyssenterie est plus invétérée. Je dois ajouter ici, que ce remède peut se donner en lavement. On fait une décoction d’un demi-gros d’ipécacuanha , avec une tête de pavot pour une chopine , et on en donne un lavement, qu’il faut que le malade garde le plus long-temps qu’il pourra. Ce remède est très-utile dans les cas où l’on soupçone qu’il y a un ulcère dans les derniers intestins. Pison , dans son Traité des plantes et des maladies du Jlrésil , se servoit de cette racine à la dose d’un gros en décoction , pour une pinte d’eau prise par verrées. Iris de Florence ( Iris Florentina , Tourn. Linn. 55.) Racine blanche , grosse comme le pouce , oblongue , qu’on nous apporte sèche de Florence. Sa tige est semblable à celle de notre iris, mais ses feuilles sont' plus étroites, et sa fleur est blanche. On doit la choisir bien nourrie , pesante , compacte , nette , fort blanche, ayant une odeur de violette douce et agréable , d’un goût un peu piquant et amer. Elle 33o I R I est chaude et sèche , incisive , atténuante , digestive, abs- tersive , emolliente et béchique. Elle sert intérieurement à purger le mucilage tartareux des poumons, à la toux, à l’asthme , aux tranchées des enfans , à la rétention des mois de femmes et de l’urine , et extérieurement à effacer les taches et les lentilles de la peau , étant mêlée avec de l’el- lébore et du miel. Elle remédie à la puanteur de l’haleine , étant tenue dans la bouche ; elle entre dans les collyres pour les maladies des yeux. Elle entre dans la composition de plusieurs parfums : on prépare , avec l’iris de Florence , une poudre simple , appelée pulvis diaireos simplex , qui se fait avec sai-acine , la poudre diatragacant froide , et le sucre candi ; sa dose est d’un de- mi-gros : elle est propre à calmer la toux , en adoucissant l’àcreté de l’humeur qui coule du cerveau sur la gorge ; elle convient par cet endroit dans les fluxions catarrheuses. La poudre d’iris composée , appelée poudre de Salomon , est plutôt un électuaire qu’une poudre. Le suc de la racine d’iris de Florence est efficace pour enlever les obstructions des viscères, et pour l’hydropisie. liay rapporte qu’on a guéii plusieurs hydropiques , par le seul usage de ce suc : il en donnoit quatre cuillerées dans six cuillerées de vin blanc , tous les matins à jeun. La racine d’iris entre dans le sirop d’armoise de rhazès , dans la thériaque, dans l’emplâtre de mélilot, dans le dia~ botanum, etc. Iris , ou Flambe de jardin ( Iris nostras vulgaris. Iris germanica sive sylvestris , Linn. ) Plante dont les feuilles sont larges de deux doigts, roides , canelées , finissant en pointe comme une épée; elle croît sur les murailles, et on la cultive dans les jardins. On se sert en médecine de sa racine qui se doit cueillir au printemps avant qu’elle pousse des bourgeons. Elle est chaude et dessiccative , hydragogue et sternutatoire. Son usage interne est de purger les eaux des hydropiques , et l’externe de nettoyer les taches et les démangeaisons de la peau ; elle est contraire à l’estomac et aux autres viscères, et on doit la corriger par quelque stomachique. On tire le suc de la racine de cette plante par expres- sion, et on l’ordonne depuis une once jusqu’à quatre dans l’hydropisie qui commence ; mais il faut continuer ce remède trois ou quatre fois , et même plus , de deux jours l’un. Le meilleur correctif du suc d’iris est la crème de tartre (tartrite acidulé de potasse), ou le cristal minéral (nitrite de potasse J U L 33 1 mêlé de sulfate de potasse ) : on fait fondre demi-once de l’une ou de l’autre dans six onces d’eau bouillante ; on y ajoute deux onces de suc d’iris , qu’on laisse dépurer: on le fait prendre ensuite au malade. On prend ce jus mêlé avec du jaune d’œuf frais à demi-cuit, ou avec du miel, ou avec de l’eau sucrée. La décoction de cette racine délivre des opilations causées d’humeur épaisse , provoque l’urine , fait mourir les vers , et pousse le calcul. Les Italiens confisent cette racine récente avec sucre et miel , et en usent pour les effets susdits. Ivetïe ( Chamacpitis lutea vulgaris , sive folio trijido , Tourn. Teuchriurn chamacpitis , Linn. 787.) Il y en a de plu- sieurs espèces 5 celle à fleur jaune est la plus employée. Elle pousse des tiges ligneuses , velues et rampantes à terre ; elle croît aux lieux incultes, arides et sablonneux. L’herbe entière fortifie les nerfs, échauffe et dessèche, incise et ouvre; elle pousse les urines et les mois , et guérit les douleurs de la goutte ; on en peut user à la manière du thé. Elle est vulné- raire : on l’ordonne ordinairement avec le chamaedrys , ou germandrée. Elle excite si puissamment les règles et la sortie du fœtus mort, qu’on en interdit l’usage aux femmes grosses, de peur qu’elles ne fassent de fausses couches. Cuite dans du vin , elle remédie à la jaunisse ; et dans l’hydromel à la scia- tique. Portier dit qu’en boisson elle guérit le pissement de 6ang. La conserve faite de ses feuilles et fleurs , est bonne aux paraly tiques. Jujubes ( Ziziphus , Tourn. Rhamus ziziphus , Linn.) Fruits gros comme une prune médiocre , rouges en dehors , jaunâtres en dedans , charnus , tendres , d’un goût doux et vineux, ayant la peau assez dure , et renfermant un noyau. Ces fruits naissent à un arbre appelé jujubier , qui croît dans les pays chauds, et est fort commun aux îles d’Yères , vers Toulon , d’où on apporte les jujubes sèches. Il faut les choisir récentes , grosses , bien nourries , d’une belle couleur rouge , d’un goût doux et agréable. Elles sont médiocrement chaudes et humides; leur principal usage est dans l’âpreté du pou- mon, la toux , la pleurésie , l’acrimonie de l’urine , l’efferves- cence du sang , l’érosion des reins et de la vessie ; elles entrent dans les décoctions pectorales et néphrétiques. Julep (Ju/apion , sive julepus. ) Potion douce et agréable , composée d’eaux distillées, ou de légères décoctions qu’on cuit avec une once de sucre } sur sept ou huit onces de liqueur ou de suc clarifié , qu’on donne aux malades. On en donne quelquefois pour la boisson ordinaire en certaines maladies. 33a J U L I! sert à préparer les humeurs peccantes , pour rétablir les forces du cœur abattues , pour provoquer le sommeil. On ne doit faire les juleps que dans le temps qu’il les faut prendre , parce qu’ils ne se gardent pas. Pour les rendre plus agréables au goût des malades , on y peut mêler quelquefois un peu de jus d’orange , de citron, ou de groseille, ou autres acides , comme quelque goutte d’esprit acide de soufre, ou de -vitriol (acide sulfurique étendu d’eau). Pour faire un julep, il faut d’abord peser le sirop et les liqueurs , puis mettre le sirop dans une fiole , verser les eaux par-dessus , et bien agiter la fiole afin de mêler le tout exactement. Julep alexitère. Mêler dans une once de sirop de vi- père demi-gros d’esprit de vipère , deux gros d’eau thériacale , deux onces d’eau de citron , autant de celle d’œillet. Ce julep résiste au venin et aux impressions du mauvais air. Julep anodin. Prendre quatre onces d’eau de pourpier et autant d’eau de laitue , deux gros de canelle orgée , une once de sirop de diacode , avec demi-gros d’yeux d’écrevisses , ou de perles préparées ; mêler le tout ensemble , et en faire trois prises. Julep anodin pour procurer le sommeil , et appaiser les grandes douleurs. Mêler deux gros de sirop de nénuphar et autant de sirop de diacode dans trois onces d’eau distillée de coquelicot. On ne mêle ordinairement aucun purgatif dans les juleps; cependant si les malades ne pouvoient pas supporter la mé- thode ordinaire de la purgation , on. pourroit les tromper agréablement et utilement , en leur faisant prendre le julep purgatif dont voici la composition : mêler une once de sirop magistral de rhubarbe avec les eaux distillées de plantain, de roses et de centinode , de chacune deux onces. Julep céphalique pour les maux de tête opiniâtres. Prendre eaux distillée de bétoine et de muguet , de chacune trois onces , et y mêler une once de sirop de fleurs d’oranger. Julep cordial. On met une once de sirop de limon dans une fiole, puis on y verse eaux à' alléluia , à'ulrnaria et de buglose , de chaque deux onces ; on agite le tout ensemble , et le julep est fait. Il fortifie et réjouit le cœur. Autre. Mêler une once de sirop d’écorce de citron avec les eaux distillées de scorsonère , mélisse , chicorée sauvage , et chardon bénit , de chacune une once ; y ajouter deux gros de cannelle orgée. Autre. Prendre de l’eau de mélisse simple, des eaux de bourrache , de buglose et des trois noix , de chacune quatre I J U L 333 onces ; sirop d’ oeillet ou de grenade deux onces , et demi-once d’eau de cannelle orgée ; le tout mêlé ensemble , en faire quatre prises. Antre. Mêler une once de sirop de limon avec les eaux distillées de buglose > alléluia, et reine des prés, de chacune deux onces. Ce julep se prend en une seule fois. On peut substituer à ces eaux une légère décoction des feuilles des plantes susdites. Ces juleps réjouissent le cœur , et fortifient l’estomac sans l’échauffer. Autre. Prendre un gros de confection d’hyacinthe , et une once de sirop de limons , les délayer dans les eaux distillées de buglose , alléluia et chardon bénit, de chacune une once et demie. Faire prendre au malade cette composition , ou tout à la fois , ou par cuillerées. Elle est propre à résister aux venins , fortifier l’estomac , et corriger le levain des humeurs viciées et malignes. Julep de chaie. Mêler ensemble une once de craie bien blanche et préparée , six gros de sucre bien raffiné , deux j>ros de gomme arabique , et deux livres d’eau pure. Cette préparation fort simple est très-utile pour absorber les acides de l’estomac , émousser en général l’âcreté des hu- meurs , et produire tous les bons effets des poudres absor- bantes. Julep hystérique. Allumer deux gros de camphre, le plonger ensuite dans de l’eau d’armoise , ou dans une chopine d’eau commune; continuer d’allumer et éteindre le camphre de la nîêrne manière, jusqu’à ce qu’il soit entièrement con- sommé. Ce remède provoque les règles, abbat les vapeurs , et fortifie la matrice et le cerveau. On le donne depuis deux onces jusqu’à huit j c’est iinproprementqu’on le nomm e julep. Autre. Prendre sirop chalybé une once , y ajouter des es- prits de succin et de castor, de chacun dix gouttes , eaux d’armoise et de fleur d’oranger, de chacune trois onces , et demi-gros d’esprit volatil aromatique. Autre. On peut composer d’autres potions hystériques , en délayant des drogues et des poudres hystériques dans des eaux appropriées. Il en ej>t de même des autres potions. Julep pectoral. On met une once de sirop de jujubes dans une fiole , et on y verse des eaux de scabieuse , de bour- rache , et de fleurs de coquelicot , de chaque deux onces; on brouille le tout pour délayer le sirop , et le julep sera fait pour une prise. Il humecte la poitrine , et il adoucit les âcretés ou les sérosités salées qui tombent dessus. Autre. Mettre huit onces d’eau de lait distillée au bain- 334 JUS marie dans une once de sirop de jujubes; agiter la fiole , et bien mêler les deux liqueurs. Ce julep est excellent dans la toux , et les maux de poitrine qui proviennent de chaleur. Julep rafraîchissant. Mêler eaux distillées de buglose , bourrache et ileurs de nénuphar, de chacune deux onces, avec une once de sirop , soit violât , soit de pommes de reinettes. Autre. Prendre eau de fraises ou de framboises , et de groseilles , de chacune cinq ou six onces , deux onces de sirop de nénuphar, une once de jus de citron ; mêler le tout et le donner en quatre fois. Pour le rendre encore plus rafraîchissant , on peut y ajouter dix ou douze gouttes d’esprit de soufre , ou de celui de vitriol (acide sulfurique étendu d’eau) , ou deux onces d’eau de laitue , et autant d’eau de pourpier , ou de celle d’oseille. Sur ces modèles on peut faire d’autres juleps appropriés à d’autres maladies. Julep rosat ou Alexandrin , appelé royal parles anciens. C’étoit un sirop clair qu’ils faisoient avec trois parties d’eau rose , et deux parties de sucre. Juleps, sirops, apozèmes , conserves , etc. Remarques sur leur usage. Une tisane bien faite , ou une décoction faite avec les médicamens appropriés , non dégoûtans , une bonne gelée , un bon consommé , un bon bouillon fait avec des herbes communes, valent mieux , et sont plus naturels , et plus utiles aux malades que tous les juleps, les sirops, apozèmes, conserves , tablettes, et autres compositions sem- blables , qui souvent leur nuisent à cause du sucre dont ils sont composés. Julienne ou Giroflée musquée ( Hesperis hortensis , Tourn. Hesperis matronalis , Linn. 927. ) Plante qu’on cultive dans les jardins , à cause de la beauté et de la bonne odeur de ses fleurs. Elle est incisive , apéritive , propre pour le scorbut , pour l’asthme , pour la toux invétérée , pour les convulsions, pour exciter la sueur. Ses feuilles broyées et appliquées marc et jus , sont bonnes aux plaies et aux ulcères. Elle diffère du giroflier par ses gousses et par ses graines qui ne sont pas applaties comme celles du giroflier. Jusquiame , ou Hannebane , ou Potelée ( Hyosciamus ■ vulgaris , velniger , Tourn. Hyosciamus niger , Linn. 258.) Plante dont il y a plusieurs espèces ; on parle ici de la jaune commune dans les champs , et de la blanche qui a les fleurs et la semence de cette couleur , que Fernel préfère à la jaune , laquelle croît principalement aux pays chauds , vers Orange , JUS 335 le long du Rhône , aux bords des chemins , et que les bota- nistes cultivent dans les jardins. L’une et l’autre espèce sont narcotiques , stupéfiantes , assoupissantes , et souvent mor- telles aux animaux qui en mangent ; on les donne rarement intérieurement. Si l’usage des feuilles de cette plante est pernicieux quand il est intérieur, sa semence ne l’est pas tant. Hælideus la re- commande pour le crachement de sang , en la mêlant avec la conserve de roses ou de violettes , en forme de bol. Quelques- uns la font brûler sur une pelle chaude , et font recevoir cette fumée dans la bouche de ceux qui ont mal aux dents, par le moyen d’un entonnoir renversé, dont le bout du tuyau s’ap- plique près de la racine de la dent gâtée. Tragus assure que le suc de jusquiame , ou l’huile faite par infusion avec ses graines , guérit la douleur d’oreille , si on les seringue dans cette partie. Il y a des nourrices qui coupent par morceaux la racine de jusquiame, et les font sécher, après les avoir enfilés; elles en font des colliers qu’elles mettent au cou des enfans pour calmer la douleur des dents : mais si ce topique réussit quelquefois, il demande des précautions; car, comme les enfans portent à leur bouche tout ce qui se rencontre sous leurs mains, s’ils mâchoient quelques morceaux de cette ra- cine, ils en seroient fort incommodés , et peut-être empoi- sonnés. On a vu plusieurs accidens à l’occasion de cette plante , laquelle ayant été prise par inadvertence ou par ignorance , a causé des tranchées douloureuses , suivies de llux dyssen- tériques, de mouvemens convulsifs, de syncopes, de pertes de vue et de sentiment, d’affections soporeuses et léthar- giques, et de plusieurs autres effets très-pernicieux. L’usage extérieur de la jusquiame n’est pas de même; car on l’emploie utilement en cataplasme, bouilli dans le lait , et appliqué sur les endroits affligés de la goutte. Les feuilles amorties ou cuites sous la braise , et mises sur les mamelles , font passer le lait. Taberna Montanus mêle avec le vin les traînes pilées , pour les appliquer en cataplasme sur le sein es nouvelles accouchées. Pour résoudre les tumeurs, on emploie la jusquiame dans les cataplasmes anodins. Par exemple , on fait bouillir dans une certaine quantité de lait deux poignées de cette plante , autant de celle de mandragore et de inorelle , une once de graines de jusquiame et de pavot ; on passe le tout par un linge , et on y ajoute un jaune d’œuf avec un peu de safran : ce cataplasme est excellent pour la fausse esquinancie. Clusius conseille pour concilier le sommeil, la graine de 336 JUS jusquiame avec celle de pavot, pilées et mêlées ensemble, et appliquées sur le front. On tire aussi de la semence de jus- quiame une huile excellente qui est très-anodine. Gaspard Hoffmann assure que , si on en frotte les tempes , elle procure le sommeil, et calme les douleurs dans les parties qui en sort affligées. Voici uneespèce d’huile ou de baume tranquille. Chomelen a vu des effets surprenans dans l’esqninancie et dans les maux de gorge ; on en graisse avec une plume fine les glandes de la gorge, après une ou deux saignées : cette onction, réitérée de deux heures en deux heures , avance la suppuration qui n’arrive souvent que le neuvième jour , et guérit en trois jours une maladie des plus dangereuses. Faire bouillir dans trois pintes de vin jusqu’à la réduction du tiers environ , en pressant bien les herbes , égale quan- tité de feuilles de jusquiame, de langue de chien et de nico- tiane vertes , de chacune une livre ; joindre à ce suc autant de bonne huile d’clive , faire bouillir le tout sur un feu doux , jusqu’à ce qu’il soit réduit à la moitié , prenant garde que la poêle où on le fait ne se noircisse au fond , et ne brûle l’huile ; verser ensuite l’huile doucement dans une terrine , gratter ce que l’on peut de ce qui sera resté au fond de la poêle , qu’on mêle avec l’huile de la terrine , et la laisser re- froidir ensuite. On verse cette huile doucement et à clair dans des bouteilles; et ce qui est resté au fond de plus épais , 011 en fait une espèce d’emplàtre , avec parties égales de cire jaune qu’on fait fondre sur le feu , en la mêlant exactement avec le marc de l’huile : on en forme ensuite une masse d’em- plâtre qui est fort résolutif. Cette huile n’est pas seulement résolutive et très-anodine, elle est aussi vulnéraire , et très-utile dans les plaies et dans les ulcères, pour le rhumatisme et les dotileurs de la scia- tique. Celle qui est tirée par expression des graines de jus- quiame , de mandragore , de morelle et de pavot, a les mêmes vertus. On expose les mains et les pieds affligés des engelures , à la fumée de la jusquiame, après quoi on presse les doigts, et on en fait sortir la lymphe épaissie : ainsi cette plante est anodine et résolutive. Elle entre dans l’onguent po - puleum. Ses semences sont employées dans le reqnies myrepsi , dans le philonium romanum de Nicolas d’Alexandrie , dans la triphera rnogna du même , dans les pilules de cynoglosse de Mésué , et dans les trochisques d’alkékenge. L DICTIONNAIRE BOTANIQUE £ T PHARMACEUTIQUE. SECONDE PARTIE. Ce livre se trouve à Paris , Chez Agasse , Imprimeur - Libraire , me des Poitevins, n°. 18. Chez Boiste , Imprimeur , rue Hautefeuille , vis-à-vis la rue Pierre - Sarrazin , n°. 21. Les deux volumes , brochés en carton et étiquetés , 12 fr. et i5 fr. francs de port dans les départemens. DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇOISE , estrait com. paré des Dictionnaires anciens et modernes, ou Manuel d’Orthographe et de Néologie, i vol. in-8a. oblong. 7 fr. 50 cent, et 9 fr. par la poste. t-’UNIVERS , poème en prose , en douze chants, suivi de Notes et d’Observations sur le système de Newton et la théorie physique de la terre , orné de 6 belles ftg. I vol. jn-8°. 6 fr. et 7 fr. 50 cent, par la poste. DICTIONNAIRE BOTANIQUE £ T PHARMACEUTIQUE, CONTENANT Les principales propriétés des minéraux , des végétaux et des animaux , avec les préparations de pharmacie, in- ternes et externes , les plus usitées en médecine et en chirurgie , d’après les meilleurs auteurs anciens, et sur- tout les modernes : PAR UNE SOCIÉTÉ DE MÉDECINS, DE PHARMACIENS ET DE NATURALISTES} OUVRAGE UTILE A TOUTES LES CLASSES DE LA SOCIÉTÉ ; AVEC XVII GRANDES PLANCHES représentant 278 figures de plantes gravées avec le plus grand soin. • SECONDE PARTIE. A PARIS, CHEZ JEAN-FRANÇOIS BAS TIEN. AN X. — 1 8 o 2. • - I . - , V * 'V - ■ • -, * , LAD 33 7 L .Ladanum ou Labdanum. Matière gommeuse ou résineuse dont on voit deux espèces , une solide et l’autre liquide ; la solide est formée en rouleaux gros comme le doigt, et torse en la manière de pain de bougie , de couleur noirâtre , d’une odeur assez douce quand on l’approche du feu ; c’est le lada- num commun qu’on appelle ladanum en tortis. L’autre es- pèce est en consistance d’un baume fort épais , noire , odo- rante , enveloppée dans des vessies très-minces ; on l’appelle ladanum liquide , ou baume noir. Ces deux espèces de la- danum sont apportées de Chypre , de Candie , d’Italie 5 ils sortent des feuilles d’un arbrisseau appelé cistus ledon , ou cistus ladanifera , qui croit fort communément dans les pays chauds, et dont il y a plusieurs espèces. On ramasse le ladanum pendant les chaleurs de l’été avec une espèce de rateau auquel sont attachées plusieurs courroies d’un cuir rude , qu’on passe légèrement sur les cistes, dont on enlève par ce moyen la liqueur onctueuse répandue sur leurs feuilles , qui s’attache à ces lanières ; on l’en sépare en- suite avec des couteaux , et on en forme des masses ou pains de différentes figures ; c’est ce qu’on appelle ladanum en tortis. La partie la plus mollasse , et qui a la consistance d’un baume épais, est gardée dans des feuilles ou des bou- teilles, et se nomme ladanum liquide ; il est moins noirâtre et moins rare que l’autre. Le ladanum en tortis, pour être bon, doit être noirâtre et résineux , d’une odeur agréable quand on le brûle , facile à s’enflammer , friable, et qui s’amollit aisément dans les doigts; celui qui est rempli d’ordures et de poils , est beau- coup inférieur. Les auteurs conviennent que les feuilles de la plante qui fournit le ladanum , sont astringentes. Cette gomme résineuse est très- utile dans la dyssenterie et dans les cours de ventre , prise en bol avec la gelée de coing et le co- rail en poudre : la dose est depuis demi-gros jusqu’à un gros. Le ladanum est un bon résolutif et digestif, appliqué exté- rieurement; on en fait un emplâtre et des pilules propres à fortifier l’estomac. Il entre dans plusieurs compositions astrin- gentes , vulnéraires et résolutives, entre autres, dans un em- plâtre fameux dont voici la composition : Ladanum trois dragmes, mastic demi-once , trois noix de cyprès , tliérébentine de Venise et cire neuve de chacune une 22 338 L A I once , hypociste et terre sigillée de chacune une dragme, ra- cine de grande consolide , demi-once 5 du tout faire un em- plâtre selon l’art. On l’applique sur la partie , après la réduc- tion. Il faut que le malade prenne pendant vingt jours de l’esprit de sel bien rectifié à différentes doses , selon l’âge. Pour les enfans depuis six ans jusqu’à dix ans, on en inet quatre scrupules dans une livre de bon vin ; on leur en donne deux onces Depuis dix ans jusqu’à quatorze , on inet deux gros d’esprit de sel ( acide muriatique) sur la même quantité de vin ; depuis quatorze jusqu’à vingt ans , on en met deux gros et demi; et aux personnes plus âgées , on met jusqu’à cinq gros d’esprit de sel sur la même dose de bon vin. Lait virginar. Faire infuser trois onces de litliarge d’or en poudre dans six onces de bon vinaigre pendant trois heures dans un vaisseau à part, et mettre en même temps infuser et dissoudre dans un autre vase du sel commun dans de l’eau rose , ou de plantain , ou de morelle , ou à leur défaut dans de l’eau commune; filtrer chaque liqueur à part , et étant filtrées , les mêler ensemble quand on veut avoir du lait vir- ginal. Il est propre pour les rougeurs , boutons , dartres et taches du visage. Autre. Mettre dans une bouteille une- dissolution de litharge d’or faite dans le vinaigre disl illé , filtrée, et dans une autre bouteille pareille quantité de dissolution d’alun de roche faite en eau de nénuphar , ou autre semblable aussi filtrée ; et quand on veut avoir du lait virginal, on mêle de ces deux liqueurs ensemble en parties égales. Nota. Ceux aussi qui ont de la teinture de storax ou de benjoin préparé avec l’esprit-de-vin ( alcohol ) , peuvent avoir en tout temps un lait virginal fort propre pour nettoyer et blanchir les mains et le visage, en mêlant un peu de cette teinture avec sept ou huit fois autant de quelqu’eau distillée cosmétique; c’est aussi le lait virginal qu’on emploie le plus aujourd’hui , tant à cause de sa bonne odeur, que pour ses bons effets. Laitron ou Laceron ( Sonchus levis , laciniatus , latifo- lixts , Tourn. Sonchus oleaceus , Linn. 1116.) Plante dont il y a deux espèces générales, une lisse, tendre et molle ^ appelée levis\ l’autre rude et épineuse, appelée asper. L’une et l’autre espèce rendent un suc laiteux quand on les écrase ; elles croissent dans les jardins dans les champs , dans les vi- gnobles. Elles sont humectantes , rafraîchissantes, adoucis- santes, apéritives ; on s’en sert pour les inflammations du foie , de l’estomac , de la poitrine , pour purifier le sang , pour L A I 339 augmenter le lait des nourrices , étant pris en décoction. On mange leur racine en salade pendant l’hiver en Italie. Le suc qui sort de leurs tiges , pris en breuvage , est bon aux asthma- tiques; il appaise les douleurs d’oreilles , en y en distillant quelques gouttes , principalement si on le fait bouillir avec de l’huile dans une écorce de grenade. Il guérit la stran- gurie et la difficulté d’uriner , si on en boit environ quatre onces. Les feuilles miichées ôtent la puanteur de la bouche. On appelle le laitron palais de lid.vre , parce que cet animal l’aime beaucoup. Le laitron est employé dans le sirop de chicorée. Laitue domestique ( Lactuca sativa , Linn. 1118. ) Il y en a de plusieurs espèces. La plus commune , et dont on se sert le plus , est la laitue pommée. On cultive les laitues dans les jardins, en terre grasse. La laitue est rafraîchissante et sèche; elle procure le sommeil, arrête l’effervescence de la bile, augmente le lait aux nourrices , lâche doucement le ventre , est bonne à l’estomac , nourrit beaucoup , spéciale- ment en salade, adoucit l’âcreté du sang : on la prend en sub- stance et en décoction. Son usage externe sert à soulager le mal de tête, contre la brûlure, et pour faire dormir, en forme de lotion , pour les pieds. La semence est une des quatre pe- tites semences froides ; elle est bonne contre les gonorrhées , l’acrimonie d’urine, et les mêmes maladies que les feuilles. I.es pulmoniques , asthmatiques, ou ceux qui crachent le sang, ne doivent point manger de laitue. La laitue s’emploie aussi intérieurement dans les bouillons et dans les lavemens rafralchissans , dans les fièvres ardentes et dans les maladies qui menacent les parties internes d’in- fla mniation. A l’égard de l’extérieur, on applique la laitue avec succès sur le front, en bandeau ou seule, ou fricassée avec le vi- naigre , le cerfeuil et le pourpier : ce frontal est utile dans la migraine. Dans ce cas , Simon Pauli estime l’eau de laitue dans laquelle , sur une livre , on aura fait fondre une once de sel de prunelle ou de nitre purifié , dont on imbibera un linge qu’on appliquera sur le front : cet auteur la préfère au suc de laitue, mêlé avec l’huile rosat. On prétend que l’usage de cette plante augmente le lait des nourrices. La laitue sauvage est plus amère que celle qu’on élève dans les potagers; mais elle a presque les mêmes vertus. Toutes les espèces de laitues entrent dans le sirop de chi- corée ; la première et la seconde sont employées dans le sirop de pavot composé de Mésué, dans son sirop de jujubes, dans 34° LAN le looch de pavot , dans le requies de Nicolas d’Alexandrie , et dans le populeum de Nicolas de Salerne. Laitue sauvage ( Lactuca sylvestris , costd spinosd , Tourn. Lactuca virosa , Linn. 1119.) Plante qui monte jusqu’à la hauteur de trois pieds ; ses feuilles sont découpées comme celles de laitron , dentelées , garnies sur le dos de pe- tites épines le long de leur côte. Elle croît au bord des che- mins , dans les champs et dans les prés. Elle est froide et sèche ; son jus* pris en breuvage avec vinaigre miellé, purge les superfluités aqueuses par le bas, il nettoie la sanie de l’œil , et ôte toutes les fumées , éblouissemens et nuages des yeux. Sa semence, prise en breuvage, arrête la gonorrhée. Son suc laiteux est abstersif ; il purge , et fait dormir comme le pavot ; il est bon aux hydropiques. L’eau distillée des feuilles éteint la soif dans les fièvres ardentes. Lampsane ou Herbe aux mamelles ( Lampsana domes- fica , aut commuais , Linn. 1141.) Cette plante est très- commune dans la campagne et dans les jardins 5 elle est d’un usage très-utile pour nettoyer les ulcères et les vieilles plaies , appliquée en fomentation , ou son suc mêlé dans les onguens. Elle est très-bonne pour les dartres farineuses : il faut laver souvent avec son suc les parties qui en sont affligées. Cette plante , prise intérieurement dans les décoctions et lavemens , est émolliente. Il y a des pays où 011 l’emploie utilement pour guqrir le bout des mamelles , quand il est écorché ou fendu , d’où vient le nom de papillaris que quelques auteurs lui ont donné. Langue de cerf ou Scolopendre vulgaire ( Lingua cer - vina officinarum , Tourn. 544- Asplénium scolopendriurn , Linn. i537.) Plante qui pousse de sa racine huit ou dix feuilles longues ordinairement d’un demi-pied , larges d’environ deux doigts , pointues en façon de langue , assez roides , polies , vertes, luisantes, d’une odeur de capillaire qui n’est point désagréable, d’un goût un peu astringent. O11 l’appelle scolo- pendre vulgaire , pour la distinguer de la vraie scolopendre , qui est le cétérac. Elle croît aux lieux ombrageux, pierreux et humides , comme dans les puits , entre les joints des pierres. On se sert en médecine de ses feuilles qui sont rafraîchissantes, dessiccatives, astringentes , atténuantes, spléniques et hépa- tiques, pectorales, apéritives et vulnéraires. Leur principal usage est en tisane dans l’enflure de la rate , les obstructions du foie et de la rate, les vapeurs hystériques, les mouvemens convulsifs , le flux de ventre , le crachement de sang , contre la gravelle, et pour mondifler extérieurement les plaies et les L A V 34i •vieux ulcères , même des jambes , pilées et appliquées dessus , ainsi qu’on l’a éprouvé plusieurs fois avec succès ; on les ap- plique aussi sur la région de la rate. On peut aussi préparer avec ses feuilles séchées et pilées , mêlées de sucre , une con- serve propre aux usages indiqués. Les Flamands font bouillir ces feuilles dans la bierre pour la médicamenter, et la faire boire aux rateleux et hypocondriaques , aux scorbutiques , et à ceux qui ont la fièvre quarte. Langue de chien. Voyez Cynoglosse. Langue de serpent , ou petite Serpentaire , ou Herbe sans couture , ou Ophiloglosse v Ophiologlossurn vulgatum , Tourn. Linn. 5t8.) Petite plante qui pousse une queue haute comme la main , soutenant une seule feuille ; elle croît dans les prés, dans les marais et autres lieux humides. Elle est vulnéraire, dessiccative, résolutive, consolidante, propre pour arrêter les hémorragies, pour tempérer les inflammations des plaies , pour les hernies des enfans : on s’en sert intérieu- rement et extérieurement. Ses feuilles pilées et appliquées sur les brûlures, inflammations, hernies, plaies et ulcères ma- lins, y sont très- bonnes. Ün fait un baume avec les feuilles infusées dans l’huile au soleil , auquel quelques-uns ajoutent de la térébenthine. L’huile de cette plante, faite par infusion , est utile dans les maux de gorge les plus violens , en en graissant la partie , et en en faisant avaler quelques cuillerées au malade. Larme de Job ( Lacryma Jobis , Tourn. Coix lacryma Jobi y Linn. 1878 ) Plante annuelle et vivace, si on la pré- serve (les gelées , originaire des Indes; elle a les mêmes pro- priétés que le gremil ou herbe aux perles. La vande , Spic , Aspic ou Nard ( Lavandula angustifo- lia , Tourn. Lavandula spica , Linn 800. ) La lavande mâle a les feuilles plus laiges que la femelle; on emploie les feuilles et les fleurs , surtout delà dernière espèce , parce qu’elle est la plus commune. Un se sert plus ordinairement des épis chargés de fleurs, soit pour les décoctions céphaliques et nervales , soit pour en tirer par la distillation l’huile essentielle qui est fort estimée pour les maladies du cerv au , pour les vapeurs hystériques et pour l’epiiepsie. On en lait avaler huit ou dix gouttes dans quelque liqueur convenable ; on s’en sert pour aromatiser les sels volatils urinenx , dont les personnes sujettes aux vapeurs se servent si familièrement. On fait aussi , par in- fusion dans l’huile d’olive , une huile de lavande appelée huile de spic ou d’aspic L’huile de spic que l’on vend , n’est sou- vent que de l’hurle de térébenthine parfumée à Marseille avec 342 L A U, l'huile essentielle de lavande. Pour connoîlre si elle est sophis- tiquée , il n’y a qu’à en mettre dans une cuiller ; demi-heure après elle est évaporée , et il n’y reste que la térébenthine. Quand l’huile de lavande est pure , elle fait mourir les vers , les poux et leurs œufs 5 on en graisse un papier brouillard , que l’on applique sur la tête des enfans. Quatre ou cinq gouttes d’huile essentielle de lavande dans une cuillerée de vin, prise a jeun , dissipent la migraine et fortifient l’estomac. La même huile , mêlée avec celle de millepertuis et de camomille, fait un excellent Uniment pour les rhumatismes, la paralysie et les mouvemens convulsifs. Les fleurs de lavande , distillées avec du vin ou de l’eau- de- vie , donnent une espèce d’eau de la reine de Hongrie assez agréable. Les sommités de lavande chargées de fleurs et de graine, séchées proprement , sont excellentes , prises en infu- sion comme le thé , pour le vertige , le tremblement des mains, les mouvemens convulsifs , les affections soporeuses , la para- lysie, le bégaiement , et les autres maladies des nerfs. Ce re- mède convient aussi aux asthmatiques , et à ceux dans lesquels le sang croupit par le défaut de la circulation. Rondelet donne la recette suivante pour les accouchemens laborieux : semence de lavande demi-gros, semence de plan- tain et de chicorée de chacun deux scrupules , poivre un scru- pule ; le tout mis en poudre , le délayer dans trois onces d’eau de chicorée , et autant de celle de chèvre-feuille. .Zacutus estime la conserve des fleurs de lavande pour rétablir les règles, pour les catarres , et pour fortifier l’estomac. Ses fleurs entrent dans la décoction céphalique , dans le sirop anti- épileptique , dans le sirop de stœchas , dans la poudre céphalique odorante de Charas , et dans la poudre pour embaumer les corps. L’huile essentielle entre dans le baume apoplectique. On frotte aussi les bois de lits avec cette huile, pour chasser les punaises. LauhÉole ( Laureola mas , Tourn. Daphné mezereum , Linn. 509. ) Espèce de thymelaea , dont il y a deux espèces , une appelée mâle qui conserve ses feuilles en tout temps , et une femelle dont les feuilles tombent en automne , laquelle on appelle mezereum , en français bois gentil. L’une et l’autie croissent dans les bois montagneux , aux lieux ombrageux , rudes et déserts. Leurs feuilles , leurs fruits, leurs écorces purgent violemment la pituite et les sérosiles. La dose est d’un gros en substance, et au double en infusion. On s’en sert pour l’hydropisie; on les fait prend rejen poudre ou en infusion, principalement leurs feuilles. Comme ce purgatif est violent, L A U 343 îl faut le corriger avec la crème de tartre ( tartrite acidulé de potasse), ou quelque sel fixe et lixiviel ; on peut le mettre eu macération dans le vinaigre , ou dans qui lqu’autre acide , pendant vingt-quatre heures : on l’ordonne dans l’hydropisie , le rhumatisme , les vapeurs hystériques et la fièvre quarte. L’écorce de ces arbrisseaux s’emploie de la même manière. Laurier ( Laurus vu/garis , Tourn. JLaurus nobilis , Linn. 529.) Arbre qui croît aux lieux secs et chauds , et qu’on cultive dans les jardins. Ses feuilles et ses baies sont en usage dans la médecine. Le laurier est chaud et dessiccatif, émollient et résol 11 1 if 5 l’usage principal des baies est dans la suppression des mois et de l’urine , dans les affections des nerfs, la colique et les crudités d’estomac. Le laurier est tout rempli de sel âcre , volatil , huileux et aromatique , surtout ses baies , dont on tire une huile excellente pour les maladies des nerfs , la paralysie , les convulsions , la colique et la fai- blesse d’estomac. Cette huile se tire par l’expression , par la coction dans l’eau bouillante, ou par la distillation 5 et on la donne aussi bien intérieurement à petite dose de dix ou douze gouttes, qu’on s’en sert extérieurement en Uniment. On tire aussi par la fermentation de ses fruits un esprit qui a les mêmes vertus. Les feuilles de laurier se donnent en infusion comme le thé, au nombre de cinq ou six, ou en poudre, à deux gros : extérieurement elles entrent dans les fomentations avec les herbes aromatiques , pour fortifier les parties en- gourdies, dans les rhumatismes , la paralysie , contre les pi- qûres dp guêpes, pour ramollir les tumeurs, et appaiser le mal de dents, en gargarisme. Les baies ont donné leur nom à l’électuaire de baies de laurier qui est estimé pour les co- liques , et les maladies de la matrice. Elles ont aussi donné leur nom à l’emplâtre de baccis lauri de Mésué 5 elles entrent dans l’orviétan, dans l’emplâtre de mélilot , dans l’électuaire .de Justin, dans l’ aurea alexandrina , dans la thériaque dia~ tesseron de Mésué, dans la confection anacardine du même. Ses feuilles entrent dans le martiaturn , et dans l’emplâtre de betoine 5 et son huile dans l’onguent de Naples , dans l’emplâtre appelé rnanus dei , dans celui de Paracelse , dans l’emplâtre de grenouilles , et dans l’emplâtre styptique. Laurier-rose (Nerian floribus rubescentibus , Tourn. Kerion oleander , Linn. 3o5. ) Les feuilhs de cet arbuste , séchées et mises en poudre , font un violent sternutatoire : il est long -temps à opérer , mais quand il fait une fois son effet, cela dure long- temps , et avec tant de violence , qu’on éter- nue jusqu’à saigner du nez : ceux même qui sont habitués 4 3 44 L E N prendre du tabac, et qui n’éternuent pas aisément , ne sont pas à l’épreuve de cette errhine. Cette plante est un poison également dangereux aux hommes et aux animaux ; cepen- dant Camérarius et Césalpin disent qu’elle est très-utile contre le venin des serpens : on en fait infuser les feuilles et les fleurs dans le vin , après y avoir ajouté de la rue ; ce correctif adoucit l’âcreté naturelle et la qualité pernicieuse de cet arbrisseau. Lénitif. Décoction de racines de guimauve et de Agites grasses deux livres , sucre blanc une livre et demie , les faire cuire en consistance de miel , y inèler demi-livre de pulpe de casse récente , pulpe de pruneaux, et poudre de séné , de chaque un quarteron , semence de violette deux onces , tartre soluble ( tartrite de potasse) une once ; faire un électuaire de tout selon l’art. Il amollit , et il adoucit en purgeant sans violence. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. Lénitif fin, de Meyssonnier. Dans une décoction de mauve et de chicorée coulée et pressée , faire bouillir des pru- neaux, desquels, étant cuits, on tire la pulpe par le tamis; et à chaque once de pulpe y ajouter aussi chaque once de pulpe de casse fraîchement tirée , deux dragmes de poudre de séné aussi pour chaque once desdites pulpes, de même une dragme de poudre de racine de polypode, demi-dragme de poudre de réglisse , et pesant le tout , y ajouter le double de bonne cassonnade blanche , faisant cuire le tout découvert sur le feu comme une conflture en consistance de miel ferme , ou de bon raisinet , et on aura un lénitif fin aussi utile que le meilleur catholicum . • Lentille ( Lens major aut minor , Tourn. 390. Ervum lens , Linn. 1039.) Plante qu’on cultive comme les autres légumes. Sa farine peut être employée dans les cataplasmes résolutifs et éinolliens avec succès, surtout dans les tumeurs des mamelles et dans les parotides. La décoction des lentilles lâche un peu le ventre lorsqu’elle est légère; car une forte décoction , ou l’eau dans laquelle on a écrasé ce légume pour la rendre plus épaisse et en faire une purée , est plus capable de resserrer que d’ouvrir le ventre; et on la donne dans les flux lientériques avec succès. La première eau , ou la décoc- tion légère des lentilles , est adoucissante 5 on l’emploie utilement pour bassiner le visage dans la petite vérole , mais il faut attendre que l’inflammation des pustules commence à cesser, et 11e s’en servir que lorsqu’elles approchent de l’ex- siccation. La décoction de lenlilles est diaphonique, et propre dans LIE 345 l* ryugeok , ct lentilles entr nt dans le cera né cjnoglo6M) de Oal »en . Lxm 1 .cxx ut * li , ou Len ti Ile dVac ' I^entlcula p hé- morroïde:. On saupoudre deux poignées de lentilles de matais a\ee um cemi-on' e d< n • » rh* : ot tue1 ie ion’ c«i. u; s-ac de toile , e’. 01 habitue le. n.uion .d*-:. ave» ! eau qu distille par et. *uc K. «y cite comme un secret iiniusion tler-celt*: p ante uajit le vjd Liane pour L jaunisse 1 Lut et ôonner s o. onces j tendant neuf jouis, le main, u jeun. J :j-cj t Ouerut i-seûer . Lim 3 Arareoe moyenne hauteur , portant Ces chatons e'. des glands semblait. : a ceux du chêne vert: il croit dans L-s pavs chauds, comme en La- pa g ne , eu imite , vers le: Pyrénées, eie. Le gLu< de liège est astringent, et propre pour la colique venteuse: la dose est depuis un scrupule jusqu’à une dtagmr. t>or écorce doit >• oe ' îioisie ei Lelies labiés , unie . la moins noue use n’etan point crevassée , d’une épaisseur moveniit . légère , le. moins | Oi^tlbe , &<: COUpailt tf*36*'ldCifeni«rn‘ Jvli*- »'Ü'. s jtringente , el*e arrête les b<:mon uet internes et les cours ' e vejitje , étant prise en poudre 01 ei décoction- I^e- cendres du iiege qiu g sei vi eu.- bond 01 aux t «seaux de vin , yjnt rc- C’ ijnmeiifiés par Lorei et pa* Poreslu' cmire la d vssejittrie , c b tiux immodéré des lié/norroïdes. Ve* Leurs incorporées avec du uetirre Irais } ou (tant t’huile d amandes douces sont -346 LIE propres pour résoudre et pour adoucir la douleur des hémor- roïdes enflées , si on les en frotte. Lierre ( Idedera arborea , Tourn. Htdera hélix , Linn, 292.) Arbrisseau très-connu, dont les rameaux sarmenteux s’élèvent et s’étendent beaucoup en rampant, et s’attachent aux arbres voisins et aux murailles. Les feuilles de lierre sont chaudes et dessiccatives, et un peu astringentes. Tout le monde sait qu’on applique sur les cautères une feuille de cette plante , préférablement à celle de plantain , de morelle ou de poirée , dont on se sert en quelques en- droits. IL y a même des personnes qui , au lieu de pois , font tourner de petites boules de même grosseur avec le bois de lierre , dont ils se servent pour mettre dan9 le cautère et en- tretenir la suppuration. O11 les met aussi sur les loupes qu’elles font dissiper par la transpiration , si on en continue long- temps l’application , parce qu’elles attirent des sérosités. Ecrasées , on en applique aussi sur les cors des pieds , ou après avoir infusé vingt-quatre heures dans du plus fort vi- naigré; d’autres y ajoutent du sel. On mêle le suc de lierre avec une huile appropriée comme celle de lys , pour guérir l’ozène ou ulcère puant du fond du nez , et les douleurs des oreilles purulentes. Pour guérir les brûlures, on fait bien cuire des feuilles de lierre dans de l’eau, on applique de ces feuilles sur la brûlure , et on met une compresse épaisse bien trempée dans la décoction tiède , et on continue jusqu’à gué- lison. Les feuilles de lierre , bouillies dans le vin , s’appliquent avec succès sur les ulcères et sur les plaies pour les nettoyer; elles sont propres aussi pour tuer les poux , les lentes , et pour la teigne. Les baies de lierre sont très-purgatives et même émétiques , mais leur usage intérieur est dangereux. Simon Pauli, Hoffmann et quelques autres auteurs sont de ce senti- ment. Les gens de la campagne en prennent cependant un ou deux gros pour les fièvres; Spigelius l'estime pour la tierce causée par une pituite trop abondante II en faisoit prendre nn gros dans trois onces d’eau de chardon-béni , de soucy ou d’endive , avec six grains de nitie et trois grains de trochisques de camphre. Quelques auteurs modernes recommandent pour la douleur des dents la décoction de ces mêmes fruits écrasés et bouillis dans le vin ou dans le vinaigre ; il faut la garder dans la bouche quelques momens, et la rejeter ensuite. La gomme est aussi estimée pour le même mal , et on en met un petit morceau dans le creux de la dent gâtée. Cette gomme qui coule par incision ou naturellement du tronc des gros lierres dans les pay6 chauds , est d’un jaune rougeâtre et LIE 347 tanné , d’une odeur forte , et d’une saveur âcre et aromatique ; elle est dure , friable et transparente ; il en vient des Indes par Marseille Elle est vulnéraire , détersive, propre pour dessé- cher les ulcères, pour faire tomber le poil, pour faire mourir la vermine et résoudre les tumeurs; on l’emploie dans quel- ques onguens , entre autres dans celui d’ althaea. Les anciens se servoient de la décoction de feuilles de lierre dans le vin pour déterger les ulcères malins et pour la brûlure. On prépare pour ce dernier cas l’onguent suivant qui est mer- veilleux , dans lequel ces mêmes feuilles sont employées : Prendre des feuilles de lierre , des sommités de sauge franche deux poignées de chacune, de l’écorce moyenne de sureau une poignée , de fiente de pigeon demi-poignée ; cou- per le tout , et le faire frire avec du vieux beurre, le passer ensuite tout chaud , en le pressant fortement ; on applique cet onguent froid sur l’ulcère que la brûlure a causé , et on le coupe avec du papier brouillard ou du papier gris. Lierre terrestre , Terrette , Herbe de Jean, Rondotte ( Hedcra terrestris vulgaris , Tourn. Glecoma hederacea , Linn. 807. ) Plante odorante qui pousse de petites tiges basses, rampantes à terre , portant des feuilles rondes , den- telées en leurs bords ; elle croît aux lieux ombrageux et hu- mides contre les murailles , contrôles haies. Le lierre terrestre est âcre , amer, chaud , dessiccatif, vulnéraire , apéritif, dé- tersif , très-pectoral , propre à découper et résoudre le tartre du poumon, des reins et des autres parties, et il remédie puissamment aux obstructions causées par ce tartre , à la jau- nisse , ef aux ulcères des viscères pour les déterger et les con- solider , à la toux, à la phthisie , à l’empyême , aux ulcères internes des reins, de la poitrine , du poumon. Toute la plante est en usage en décoction ou en infusion , une petite poignée sur une pinte d’eau. Elle est pectorale et incisive ; outre cela , elle est fort apéritive , elle est aussi vulnéraire , détersive. On prépare l’extrait, la conserve et le sirop des fleurs et des feuilles. Son sirop est excellent pour l’asthme ; la dose de ces préparations est la même que celle des autres de même espèce , c’est-à-dire d’une once pour le sirop et la conserve, et demi-once pour l’extrait. La poudre de cette plante , avec autant de sucre détrempé dons son eau'distillée , est bonne pour l’asthme , la toux opi- niâtre et la phthisie, depuis demi-gros jusqu’à un gros. Le lierre terrestre , appliqué en cataplasme , appaise les tran- chées des femmes en couches. Le suc de lierre, tiré par le llez 5 passe pour guérir la migraine la plus violc-nte. Celte 348 LIE pli rite est utile dans 1 es ulcères internes, surtout ceux de la poitrine et des reins; Lobel l’ordonne pour prévenir la goutte et déboucher les viscères. Le suc récemment exprimé de cette plante , et cuit avec la graisse d’une oie qui n’ait pas été rôtie , fuit un excellent onguent pour la brûlure. (Je jus attiré parles narines , appaise les douleurs de tète ; et mêlé avec du vert-de gris , il est bon contre les ulcères caverneux Ettmuller recommande encore le même suc , pris intérieurement , pour les chûtes où l’on soupçonne du sang extravasé ou caillé. Boyle le prescrit en- core dans quelque véhicule approprié, pour l’ardeur d’urine , dans les rhumatismes. Dans la vieille toux et le catarre , le remède suivant est excellent : lierre terrestre, hyssope une poignée de chaque, polypode deux onces , fleurs de coquelicot une pincée , ré- glisse une once, sassafras demi-once ; le tout infusé dans une pinte d’eau chaude , y ajouter un morceau de sucre de demi- livre, et en faire prendre malin et soir un petit verre , et même pendant la nuit. L’huile d’olive où on a fait infuser trente on quarante jours le lierre terrestre , est très-anodine , appaise la colique ven- teuse , à la dose de trois ou quatre cuillerées. On pile une partie de la plante , et on l’enferme dans une bouteille qu’on expose au soleil; elle s’y pourrit, et se réduit en huile ou suc épais qui est excellent pour les piqûres des tendons ; Ma- réchal l’a employée avec succès. Lièvre ( lepus ). Animal à quatre pieds, très commun. On donne comme un remède excellent contre le calcul , de- puis nu scr upule jusqu’à une dragme , de la poudre d’uu lièvre dont on a seulement ôté la tête, et qu’on a mis sécher an iour dans un pot de terre. La tète guérit l’alopécie ou chûte des cheveux, réduite en cendre, el enduite avec du miel ; cette cendre seule blanchit les dents. Les yeux de lièvre , arrachés au mois de mars (ventôse ) , facilitent l’accouchnnent , font sortir l’arrière-faix et les moles ; on les fait dessécher avec du poivre , sans les presser aucunement , et on les applique sur le sommet de la tête, du côté de la prunelle. Harteman , Major et Rivière t onfirment cette expérience. Le sang de lièvre enduit eflace les tacbes du visage, les rousseurs et les len- tilles; desséché, il arrête la dyssenlerie et le flux céliaque , il brise la pierre des reins , mais il faut, selon Vauhelmont , que ce s >it le sang d’un lièvre forcé par des lévriers , et tué durant la terreur; on reçoit ce sang dans un linge , et quand il est sec i on en met inluscr un morceau dans du vin , pour donner L I M 349 à boire aux dyssentériques. Le docteur Michaël en a fait l’ex- périence sur lui- même , et Schmuck loue le même remède. Le même sang desséché se donne en poudre au poids d’un scrupule dans une eau appropriée, comme de plantain , d’or- tie , etc. Le linge imprégné de ce sang, appliqué sur l’érési- pèle , le guérit infailliblement , selon l’expérience du même Vanlielmont, On peut substituer le sang d’agneau au sang de lièvre , pourvu qu’il ait été tourmenté et tué dans la peur. Le cœur de lièvre couru et tué dans la peur, est un remède éprouvé contre la fièvre quarte ; on le divise en trois ou quatre parties qu’on met en poudre , pour donner chacune avant l’accès , après les remèdes généraux , ce qui est con- firmé par Sennert et par Tornerus. Le foie arrête le flux de ventre , et soulage les hépatiques. Les reins et les testi- cules desséchés se donnent aux graveleux. L’os du talon est recommandé contre la gravelle , la colique , l’épilepsie , et l’accouchement difficile 5 on le donne en poudre. La graisse, surtout la vieille, appliquée extérieurement, sert à tirer les flèches, les morceaux de bois, les balles , et autres corps étrangers des plaies , et elle rompt les abcès. La fiente est bonne pour les graveleux , prise en forme de cendre ; elle guérit la dyssenterie , étant bue 5 et remédie à la brûlure , étant appliquée. Le poil de lièvre entre dans les linimens pour arrêter le sang , et le fameux onguent de Gallien pour arrêter le sang dans l’artériotomie , est composé de parties égales d’aloës , d’encens et de poil de lièvre brûlé. On applique la peau de lièvre sur la partie douloureuse dans la goutte et dans les rhumatismes. Limaçon. Insecte , ou à coquille et qu’on nomme escar- got , en latin cochlea ; ou sans coquille , qui est rouge ou gris , et se nomme limas ou limace , et en latin lirnajc. Les meilleurs escargots sont ceux qui vivent au soleil et dans les vignes, d’herbes odorantes, il faut les ramasser avant le lever du soleil. Ceux qui vivent dans les marais et dans les lieux ombrageux, ont les mêmes vertus, mais en moindre degré. Les escargots sont réfrigéra tifs , incrassans , glutina- tifs , lenitifs, et salutaires aux nerfs et aux poumons. On les estime dans la toux, la phthisie , le crachement de sang , et les autres affections de poitrine, contre la chaleur du foie et la colique. Appliqués seuls, ou avec le fiel de taureau , ils mûrissent et ouvrent les charbons pestilentiels , ils conso- lident les plaies , spécialement celles des nerfs; ils guérissent les ulcères , surtout des jambes , ils appaisent les inflamma- tions de la goutte, ils abaissent le ventre des hydropiques et 35o L I M les hernies aqueuses , étant pilés avec- leurs coquilles , et ap- pliqués ; ils arrêtent l’hémorragie du nez , appliqués sur le front; et l’écume qui en sort lorsqu’ils cuisent sur la braise , guérit les fistules. Les coquilles pilées et réduites en poudre , se donnent contre le calcul , et pour dessécher les crevasses des pieds et des mains. La graisse qui nage au-dessus de la décoction des escargots , quand elle est refroidie , remédie à ia rougeur et à la douleur des yeux , et sert de défensif pour empêcher les fluxions de tomber sur les yeux, étant enduite. Les escargots en hiver sont renfermés dans leurs co- quilles par le moyen d’un couvercle, lequel séparé de la co- quille , bien lavé et pulvérisé , se donne avec succès aux gra- veleux j aux hydropiques , et à ceux dont l’urine est sup- primée ; on en donne tous les jours soir et matin aux hy- dropiques, ce qu’on en peut prendre au bout de la pointe d’un couteau , dans un véhicule convenable ; d’autres y mêlent un peu de nitre , ou une partie de poudre de ces couvercles qu’ils donnent pour la gravelle et la suppression d’urine, dans du vin blanc , ou autre véhicule convenable. L’escargot et la limace conviennent en général à l’hectisie et à la phthisie; on les prépare en manière d’aliment , ou bien on les distille ; ils sont plus efficaces quand on les nourrit de sucre. Voici la méthode d’un médecin italien : il prenoit des es- cargots de montagne qu’il nourrissoit durant deux ou trois jours de sucre et de farine , après quoi il les faisoit cuire légèrement dans de l’eau avec un peu de vinaigre , et enfin dans un bon bouillon de volaille ou de mouton. Préparés de cette façon , ils humectent beaucoup , ils engendrent de bon sang, et ne sont point de dure digestion. Rivière rapporte qu’un homme a été guéri d’une fièvre hectique abandonnée des médecins , en avalant pendant quelques jours un bouillon dans lequel il faisoit cuire des limaces rouges prises dans les bois , après les avoir nettoyées , éventrées , et lavées dans de l’eau rose ; mêler des limaces rouges hachées par morceaux avec un poids égal de sel commun , mettre le tout dans une chausse à hypocras , ou dans un sac de toile qu’on pend à un clou dans la cave , au-dessus d’une terrine ou autre vaisseau , pour en recevoir la liqueur qui en dis- tillera ; elle est bonne pour enduire chaudement les articles dans la goutte , pour la sciatique , catarres , et fluxions sur quelques membres , pour dessécher les verrues, pour la para- lysie imparfaite, crampe et engourdissement ou stupeur de membre , en oignant de cette liqueur chaude , soir et matin , l’endroit malade , et depuis toute l’épine du dos depuis le L I M 35i cou , jusqu’à l’os voisin , de 1 huile d’escargots , ou de celle de cloportes , qui sont re- commandées dans cette maladie. Césalpin estime cette plante pour le cancer et l’érysipèle ; Tragus pour les fistules , et il ajoute que cette plante est apéritive , propre pour la jaunisse , pour les obstructions du foie et la rétention d’urine : elle est utile aussi dans le phleg- mon et dans l’érysipèle, parce qu’elle amollit les fibres en même temps qu’elle procure la résolution. Le suc de l’eau distillée de la linaire est propre pour l’inflammatjjon des yeux. Un verre de celte eau , bue avec un gros d’écorce d’hièble en poudre , fait vider les eaux des hydropiques par les urines. Un cataplasme de linaire passée par la poêle avec du sain-doux , appliqué sur le ventre menacé d’inflammation , soulage le malade ; ce remède est aussi très-utile dans la gravelle et dans la difficulté d'uriner; de simples fomenta- tions avec sa décoction , sont aussi très-propres pour la même maladie. 23 354 L I S Liniment ( Illitus ). Remède topique, adoucissant les âpretés de la peau, humectant les parties qu’il faut amollir pour en résoudre les humeurs qui affligent le malade , et en ôter la douleur. On se sert de différens linimens , suivant les diverses occasions. Le liniment est d’une consistance moyenne entre l’huile et l’onguent ; il est composé d’onguens , d’huiles, de cire , etc. Liniment de Saturne (plomb). On le prépare en agitant ensemble égales parties de la dissolution de chaux de plomb et d’huile rosat, et les réduisant en une espèce d’onguent nu- tritum. Il est fort propre pour la guérison des ulcères malins qui viennent d’une humeur âcre et salée , et pour celle des dartres , gale, feu volage , et même des brûlures. Liniment pour la sciatique. Prendre de la goutte de bœuf, deini-septier d’eau-de-vie , et un quarteron de beurre frais , bien mêler ces trois choses ensemble , les faire chauffer, et les appliquer sur le mal , le plus chaud que l’on pourra souffrir. Si le mal vient de l’épine du dos , il la faut frotter d’eau-de-vie , et après l’oindre de ce liniment, le plus chaud que l’on pourra. Liniment pour les brûlures écorchées. Incorporer en- semble , en forme de liniment pour en oindre le mal , deux onces de suc d’oignon cuit sous la braise avec une once d’huile de noix. Liniment pour les hémorroïdes. Faire un liniment, selon l’art, avec deux onces d’huile dedin , autant de pulpe d’oi- gnons cuits sous les cendres , et demi-once de cire blanche. Autre pour le même mal . Faire fondre deux onces du plus vieux lard, ôter les peaux sèches , y jeter environ demi-once de cire blanche coupée en petits morceaux , pour donner corps au liniment ; la cire étant fondue , retirer le tout du dessus le feu, et le remuer jusqu’à ce qu’il soit froid; le con- server pour en oindre le mal au besoin avec le bout du doigt. Ce liniment , quoique simple , est très-bon. Liniment pour les ulcères ou brûlures. Mêler ensemble parties égales d’huile de noix et d’eau de chaux, et on aura un liniment excellent. Liniment pour toutes les infections de la peau. Faire un liniment pour toutes les parties affligées , avec quatre onces de céruse et six dragines de sublimé en poudre, et mêler avec une livre de beurre. Lis ( L. ilium album vu! gare , Tourn. L ilia m candi d u rn , Linn. 433.) Plante à fleur, dont il y a plusieurs espèces qu’on cultive dans les jardins; 011 ne se sert en médecins L I S 3 55 qne de celle qui porte d es fleurs blanche*. Ces fleurs sont chaudes et humides, de diverses parties , anodines, diges- tives et maturatives. La racine ou oignon de lis est détersive , dessiccative, digestive, émolliente et maturative ; elle n’est usitée qu’extérieure ment pour mûrir et amollir les tumeurs, en adoucir l’inflammation, guérir les cor. des pieds et la brûlure. Il y a peu de cataplasmes érnolliens et résolutifs dans les- quels on n’emploie la racine ou oignon de lis cuit sous la cendre ou dans l’eau , et écrasé avec les autres herbes, pour en former une mot lie ou pulpe. On emplo'e les fleurs de cette plante aussi bien que la racine ; on prépare avec l’une ou avec l’autre une bulle et une eau distillée. L’eau distillée qui se lire des fleurs , appaise les maux de la gorge , et convient a toutes k'g inflammations intérieures; on la donne par verrées dans la pleurésie , la néphrétique , et dans l’ardeur d’urine. Camérarius la prétend admirable pour les femmes eri travail ; Mathiole y ajoute le safran et la casse. L’eau distillée de lis s’ordonne , comme les autres , depuis quatre jusqu’à six onces dans les julejo et [rotions anodines, pour appaiser les tran- chées des accouchées, et de ceux qui ont la colique ou la dyssenterie. L’eau de lis pas^e pour un bon détersif et un grand adou- cissant pour les élevures de la peau ; on y ajoute quelque* gouttes d’huile de tartre , et même un peu de camphre. Pour les tumeurs des testicules , on fait un cataplasme avec les oignons de lis, bouillis avec de la graisse de porc et de l’huile de camomille; quelques-uns y ajoutent de La mie de pain et du lait , et suppriment l’huile et la graisse. L’huile de lis est simple ou composée ; la première est plus en U6age pour les mal dies de la peau , pour les tumeurs , et pour les fluxions de la té‘e et des oreilles. L’huile qui e t com- posée, de l’invention de Mésué , est remplie d’aromates; elle est beaucoup moins en usage que l’autre , et est moins adou- cissante. Un oignon de lis , bien malaxé avec l’huile de noix , après l’avoir fait cuire dans les cendres, est un rernede éprou- vé pour la brûlure. Lisep.on grand , ou Campanette , ou Liset Convolvulus major albus , Tourn. Convolvulus icpium , Linn. 218. ) Plante qui pousse des tiges très - longues , grosses , sar- menteuses, qui s’élèvent en rampant , embrassant les arbres et les arbrisseaux voisins , ayant des fleurs blanches de La figure d’une c!o< he. Cette plante résolutive et anodine est «n usage contre les maladies chaudes , principalement contre 356 LIT celles de la tête et des yeux. Ou a éprouvé que pour faire percer un clou en vingt-quatre heures , il n’y a qu’à broyer entre les doigts sept ou huit de ses feuilles, et les appliquer dessus. Le jus de l’herbe, qui est blanc comme du lait, étant enduit , fait tomber le poil et tue les poux. Liseron tetit ou Petit Liset ( Convolvulus arvensis , Linn. 218.) Plante qui pousse plusieurs petites tiges menues , tendres , rampantes à terre , et se liant aux autres plantes voisines. Ses fleurs ont la même figure que celle du grand liseron , mais elles sont plus petites , blanches , ou de couleur de rose , ou quelquefois purpurines. Elle croît dans les blés et aux lieux incultes. Le jus des feuilles de petit liseron , pris en breuvage, lâche le ventre , selon Dioscoride ; Galien dit qu’il a une vertu digestive et résolutive. Alberl-le-Grand dit qu’il est bon à la poitrine , au poumon et propre pour l’asthme, que son eau purge la bile aduste , et qu’il a pins de force quand on ne le fait pas cuire. Tournefort doute que cette plante soit purgative , comme l’assurent plusieurs personnes , mais il assure , par expérience , qu’appliquée extérieurement, elle est très-vulnéraire ; ce qui est conforme à ce qu’Avicène dit du volubilis , dont il assure que les feuilles fraîches sont très-propres aux grandes plaies , et que cuites dans du vin , elles les consolident. De plus , il dit qu’appliquées sur les brûlures , elles y sont un remède excellent. On prétend que sa semence , qui est mûre à la fin de l’été, prise dans du vin , provoque l’urine. L’eau distillée des fleurs est bonne à toutes les inflammations intérieures et extérieures , surtout aux rou- geurs des yeux. Lithargë {Lythargirus , seu lythargirium). Plomb em- preint des impuretés du cuivre , et réduit en forme de scorie ou d’écume métallique, parla calcination. Cette matière se fait quand on purifie le cuivre au sortir de la mine, en Po- logne, en Suède , en Danneniarck. Il y a deux espèces de lithargë, une jaune tirant sur le rouge , approchant en cou- leur de l’or , appelée h charge d’or\ l’autre a une couleur qui tire en quelque faç >n sur celle de l’argent, qu’on appelle lithargë d’argent Les couleurs ne procèdent que des diffé- rens degrés de calcination , la lithargë d’or ayant été plus long-temps calcinée que la lithargë d’argent ; elles ne con- tiennent l’une et l’autre guère autre chose que du plomb. On doit choisir les litharges en petits morceaux bien calcinés, nets hauts en couleur, pesans. La lithargë qui vient de Dantzi" est plus belle que celle qu’on envoie en Angleterre. On fait aussi de la lithargë en purifiant l’or et l’argent par L O O 3 57 la coupelle, mais en petite quantité ; elle est semblable à l’autre. Les litbarges sont dessiccatives , détersives et rafraî- chissantes; elles donnent la consistance à plusieurs emplâtres ; car elles se dissolvent par la coction dans les huiles et dans les graisses; elles remplissent les cavités , elles détergent, et font venir les chairs. LivâcHE, ou Levéche , ou Ache de montagne ( Angclica montana , Tourn. 3j3. Ligusticum levisticurn , Linn. 35g.) Espèce d’ache dont la racine ne meurt point, qui pousse des tiges très-hautes , et qu’on cultive à l’ombre. On se sert en médecine de la racine , des feuilles et de la semence. Cette plante est chaude, dessiccative, incisive , apéritive, alexi- pharmaque , diurétique et vulnéraire ; elle fortifie l’estomac, guérit l’asthme, excite les mois aux femmes, si elles en mâchent quelques feuilles et en avalent le jus et l’herbe ; elle désopile la rate , remédie particulièrement à la jaunisse. La semence de livêche est fort usitée comme carminative , dans les tranchées des femmes , soit grosses , soit accouchées ; elle rend l’urine fort noire , ce qu’il est bon de savoir pour n’ètre pas surpris , car l’urine noire est d’un mauvais augure sans cela. On croit que de boire avec un chalumeau fait de la tige de cette plante , est un bon remède contre la toux. La livêche entre dans les tisanes pectorales et dans les emplâtres vulnéraires. Loocn , Ecligma et Linctus , trois mots qui signifient une même chose , lèchement et sucement ; le premier est arabe, le second est grec, et le troisième est latin. On a donné Qes noms à des compositions pectorales qui ont une consistance entre les sirops et les électuaires moux. On les fait sucer aux malades avec un bâton de réglisse concassé par le bout qu’on trempe dedans, ou on les donne à la cuiller , afin qu’étant pris peu à peu, ils demeurent plus de temps au passage , et humectent mieux la poitrine; on ne les pré- pare que lorsqu’on en a besoin. Looch de chou rouge , de Gourdon. On tire le suc des choux rouges par expression , à la manière ordinaire , puis on le dépure en le faisant bouillir un bouillon, et le passant par un blanchet , on mêle une livre de ce suc dépuré avec demi-livre de miel écumé , et autant de sucre blanc; on fait bouillir le mélange doucement jusqu’à consistance de looch , puis étant réfroid i , on y mêle trois dragmes de safran réduit en poudre très-subtile. Ce looch est propre pour l’asthme et pour les autres mala- 358 LOT dies de la poitrine et des poumons. On le prend au bout d’un bâton de réglisse concassé. Looch de lentilles d’ Avicenne. Faire bouillir légèrement deux pincées de lentilles rouges dans de l’eau commune , jeter cette première décoction , et les faire bouillir de rechef dans trois demi-septiers de nouvelle eau de fontaine, jusqu’à la consomption de la quatrième partie ; on y jette alors deux dragmes de semence de pavot blanc , on fait bouillir la décoction quelques bouillons , on y met une pincée de raisins mondés de leurs pépins, on continue la coction jusqu’à ce qu’il ne reste qu’environ la moitié de la liqueur, enfin on y jette deux dragmes de roses rouges, et leur ayant fait prendre un bouillon , on coule la décoction avec forte expression , on la laisse reposer, on la passe par un blanchet, et on la fait cuire avec six onces de sucre candi en consistance de looch. Il déterge , fortifie , et adoucit les âcretés de la poitrine , il soulage les maux de gorge , il est bon pour l’enrouement , pour exciter le crachat. On en prend avec le bout de bâton de réglisse concassé , ou à la cuiller. Looch de tussilage simple. Couper par morceaux des ra- cines de tussilage , cueillies dans leur vigueur, en mettra bouillir quatre onces dans ce qu’il faudra d’eau , jusqu’à ce qu’elles soient molles , et qu’il ne reste qu’environ six onces de liqueur; on coule la décoction, on pile les racines dans un mortier de marbre , on en tire la pulpe au travers d’un tamis , on dissout cette pulpe dans la décoction coulée , et on y mêle huit onces de miel écumé ; on met le mélange sur un petit feu pour lui donner plus de liaison ou de consistance , et le looch est achevé. Il adoucit l’acrimonie des humeurs qui descendent sur la gorge , il appaise la toux , il excite le crachat , il humecte la poitrine. On en use avec un bâton de réglisse concassé. Lotier odorant. Voyez Baumier. Lotion ( Lotio ). Préparation de médicamens , qui se fait en les lavant dans quelque liqueur , soit qu’elle se fasse lé- gère , pour en ôter seulement les ordures , comme les racines nouvellement tirées de terre , soit qu’elle soit pénétrante , pour en emporter quelque sel ou esprit corrosif, comme la lotion de l’antimoine , des précipités , des magistères, etc. soit pour ôter quelque mauvaise qualité du remède , ou lui en communiquer une bonne. On lait aussi des lotions pour dé- terger les plaies , pour fortifier quelque membre , amollir quelque tumeur , etc. Lotion ( Lotio , fomentatio). Remède qui tient le milieu LOT ô59 entre la fomentation et le bain. Il y en a de rafraîchissantes, de somnifères pour les fébricitans , faites de feuilles , fleurs et racines de nymphaea , de laitue , de pourpier, de mauve , de violier, de saule, de pavot blanc, et de semences froides écrasées , bouillies dans de l’eau, dont on lave les pieds et les mains des malades , les enveloppant dans des linges trempés dans la même décoction , qu’on mouille à mesure qu’ils se dessèchent. On lave quelquefois la tête avec une lessive claire faite avec les cendres de sarment pour en ôter la crasse , et celle des cheveux. On emploie aussi plusieurs lotions pour la gué- rison de la teigne , plus ou moins fortes et pénétrantes, selon que le mal est plus ou moins grand, et entre autres celles qu’on prépare avec la seule décoction de cresson aquatique , faite dans de l’eau commune, et celle qu’on compose avec les racines d’iris , d 'asarurn et à'enula campana ; les feuilles de lierre , d’absinthe , de fumeterre, de chélidoine , de scabieuse, de serpolet et de marjolaine ; les baies de laurier et des lu- pins , bouillies ensemble dans une lessive claire de cendres de bois de genièvre, continuant de se servir de cette lotion pendant plusieurs jours , et surtout dans les décours de la lune , après qu’on a pratiqué les remèdes généraux internes , et surtout les purgatifs et les diaphoniques. On ajoute aussi quelquefois à ces décoctions des fientes desséchées de pigeon , d’oie et de brebis , les racines de patience et d’ellébore , la coloquinte , l’euphorbe , le vert de gris (oxide de cuivre vert) , et plusieurs autres médicamens pénétrans , lorsque le mal ne cède pas à des remèdes plus doux. On fait bouillir les capillaires et l’auronne femelle dans de l’eau de rivière , et on lave la tête et les cheveux , tant pour les empêcher de tomber , que pour les faire croître et les rendre plus beaux. Pour faire mourir les poux et les autres vermines , on em- ploie avec un heureux succès une décoction de lupins , de sta- phisaigre , d’absinthe et de petite centaurée , faite dans de bon vinaigre ou dans l’urine, dont on lave la tête et même tout le corps , s’il en est besoin , pour faire mourir les poux et les autres vermines. On prépare encore plusieurs lotions pour guérir la gale, les dartres et les autres maladies de la peau , y employant les, décoctions des racines et des feuilles d’année , de lapathum acutum dit oxy lapathum , de scabieuse , de fumeterre, etc, dont voici un exemple : faire bouillir dans deux pintes et de- mie d’eau commune , jusqu’à la diminution du tiers , des 36o LOU racines <]’ oxylapathnm et d’année , de chaque quatre onces , d’elleoore blanc une once , feuilles d’absinthe et de cresson de fontaine , de chaque une poignée ; couper par morceaux les racines et les feuilles ; on coule la décoction , on y dissout six dragmes de sel de tartre (carbonate de potasse). Cette liqueur est propre pour dessécher et chasser la gale , la teigne et les autres vices de la peau. On lave chaudement la partie malade. On lave la tête avec de l’esprit-de-vin (alcohol), ou de l’eau de la reine de Hongrie , pour fortifier le cerveau , ou pour en dissiper les humidités superflues, ou pour en guérir les contusions. On en lave aussi les autres parties du corps dans les rhumatismes , et pour appaiser toutes sortes de dou- leurs. On s’en sert aussi -fort uLilement contre les brûlures , mais encore plus heureusement , si on y ajoute un peu de vitriol (sulfate de zinc) /et quelques grains de vert de gris ( oxide de cuivre vert ). On lave aussi les plaies et les ulcères avec les teintures ou décoctions d’aristoloche, de gentiane, de petite centaurée , de millepertuis , de pervenche , d’absinthe , de verge d’or, de pyrole , de bugle , de sanicle , de véronique mâle et fe- melle , etc. faite dans les sucs de semblables plantes , ou dans du vin blanc , y ajoutant même quelquefois la mirrhe , l’aloës en poudre , dont on fait aussi les injections lorsque les plaies sont profondes. Loup ( Lupus ). Animal hardi, carnassier, et si semblable an chien , qüe quelques-uns l’appellent chien sauvage. La dent ,du loup est employée pour aider à faire sortir les premières dents des eufans ; on l’enchâsse dans un hochet d’argent, et on la leur fait mâcher , afin que les gencives s’ouvrant par ce frottement, les dents sortent. Le cœur torréfié et brûlé, pris en poudre depuis demi-scrupule jusqu’à deux , est propre pour l’épilepsie. Le foie séché et pulvérisé , donné depuis un scrupule jusqu’à une dragme dans une eau appropriée , est bon aux squirrhes de la rate , à l’hydropisie , à la phthisie et à la toux. Les intestins et la fiente du loup desséchés, donnés en poudre jusqu’à une dragme , sont recommandés universellement par tous les auteurs pour la colique ; et Pa- nurole assure avoir guéri des coliques désespérées avec de la fiente de loup. Les os qui se trouvent dans la fiente sans avoir été digérés , sont meilleurs en poudre que la fiente même. On fût aussi des ceintures avec les intestins , ou avec la peau , qu’on applique sur la chair nue , du côté du poil , avec beaucoup do succès dans la colique. La chair de loup , LUT 36i mangée, est bonne aux épileptiques. La graisse de loup n’est pas moins estimée que celle du chien; elle est chaude , di- gestive, nervale , propre aux maladies des articles, et à la chassie des yeux , étant enduite. Les os. du loup pulvérisés , donnés jusqu’à une dragme , sont propres pour la pleurésie, pour la sciatique , pour les douleurs de côté. L'huile qui se fait par la coction d’un loup, convient à la goutte. Meysson- nier dit avoir vu un homme délivré d’une douleur et foiblesse d’estomac en portant sur le sein une portion de la peau qui couvroit la poitrine d’un petit loup. Lupin ( Lupinus sa t ivus , Tourn. Linn. ) Plante qu’on cultive dans les champs, qui porte dans ses gousses plates des grains presque ronds , applatis , plus gros que des pois , durs, blancs en dehors , jaunes en dedans , d’un goût amer, dont on se sert en médecine. La farine des semences de cette plante est la quatrième des f.irines résolutives si souvent employées dans les cataplasmes émolliens. On incorpore ordinairement la farine de lupin avec l’oxymel pour les tumeurs des testicules. La décoction de cette semence est apérilive, propre à déboucher 1e foie, à chasser les vers du corps, aux pâles couleurs , à lever les obstructions des viscères ; elle pousse les mois comme les urines, elle est encore bonne contre les vitilignes ou taches blanches, la teigne , les pustules sortant du corps , les dartres, gale , gratelle , démangeaison, gangrène, ulcères malins , si on les en lave souvent. Les lupins en poudre , mêlés avec le miel et le vinaigre , tuent les vers aussi bien que leur décoction; Tragus y ajoute les feuilles de rue et le poivre. La farine de lupin, détrempée et cuite avec le vinaigre, appliquée ensuite en cataplasme sur les tumeurs et sur les écrouelles, les dissipe insensiblement , surtout dans leur naissance. Les lupins entrent dans les tro- chisques de myrrhe de Rhasis , et dans l’onguent contre les vers. Lut ( luturn. ) Pâte, ciment, ou enduit qui sert tant à bâtir les fourneaux qu’à mettre autour des vaisseaux de verre et de terre qui doivent résister au feu violent, à les joindre les uns aux autres, et a reparer les lentes qui y arrivent pendant l’o- pération , pour les rendre propres à servir presqu’aussi bien qu’auparavant. Lut pour bâtir les fourneaux de brique. Pour construire un fourneau avec de la brique , à la manière ordinaire , ou peut y employer le lut suivant : trois parties de terre grasse dont on se sert pour les fours , une partie de sable de rivière i 3 6* LUT délie, et une partie de fiente de cheval , bien pétrir le tout ensemble avec de l’eau , et en faire comme un mortier dont on se sert pour la liaison des briques , lorsqu’on veut en bâtir des fourneaux. Ce lut pourroit être renforcé de mâchefer, de verre pile , meme d’eau salée , et de plusieurs autres ma- tières , si on le vouloit rendre plus tenace et plus durable ; mais on peut se passer de ces additions pour une construction ordinaire. Lux pour enduire les vaisseaux de verre et de terre. La violence du feu fait souvent fondre les cornues de verre dans le fourneau de réverbère , c’est pourquoi il est bon de les en- duire d’une pâte qui étant séchée , soit capable de soutenir et de conserver la matière qu’on a mise dedans pour distiller. La suivante peut servir à cet effet. Il faut prendre de bonne terre à potier bien pure et bien pulvérisée, autant de bol, et autant de pots à beurre cassés , subtilement pulvérisés-, les incorpo- rant avec de la chaux vive qui a été nouvellement éteinte avec du petit lait, y ajouter de la liqueur de blancs d’œuf , et de la bourre en charpie autant qu’il en faut pour les bien lier ensemble , et en faire un mastic un peu mou , en sorte qu’on en puisse enduire les cornues par trois ou quatre fois différentes, une couche sur l’autre , à chaque fois bien secher le lut avant que d’en réappliquer. Ce lut seroit encore plus ferme , si l’on y mêloit quelque portion de sang de taureau tout chaud, le malaxant bien avec le reste. -dutre. Il faut prendre deux parties de bonne terre à potier bien sèche , deux parties de pots de grès à beurre cassés , le tout en poudre bien subtile , et une partie de sable de rivière délié , pétrir et bien unir le tout ensemble avec de l’eau. Cette pâte qui peut servir à enduire, à couvrir toutes sortes de vaisseaux, tant de terre que de A'erre , étant capable de contenir elle seule les matières dans un feu bien violent , lorsque le vaisseau qu’elle enferme se fend ou se fond , est de plus très-propre pour construire des fourneaux d’une ou de plusieurs pièces sans pierres ni briques , ou pour faire des vaisseaux propres à résister au feu , comme sont les capsules , les cornues et les aludels , etc. Autre. Prendre six livres de bonne terre à potier seche , deux livres de la tête morte de l’eau forte , deux livres de pots de grès à beurre cassés , une livre de mâchefer , une livre de verre , et une livre de brique , le tout bien pulvérisé , deux livres de fiente de cheval sèche et brisée , cinq ou six poignée de bourre bien battue et bien en charpie , bien pétrir le tout ensemble avec de l’eau, et faire une pâte un peu LUT 3 6j solide qui approchera en bonté de la précédente , et qui pourra servir aux memes usages. Autre. On pourroit aussi pour le même dessein prendre deux livres de briques, quatre livres de terre à potier , et une livre de chaux, le tout en poudre subtile , et les pétrir en- semble avec égales parties de sang de bœuf, et de la dissolu- tion de la tète morte de l’eau forte , et s^en servir de même que les deux derniers luts. Lut pour joindre les vaisseaux les uns aux autres. L’ami- don cuit, onia farine bouillie dans de l’eau, ou même seule- ment délayée à froid sans la faire bouillir , étendue sur du papier gris , et appliquée , peut suffire lorsque l’on veut adapter et lutter les chapes avec les cucurbites , ou joindre des ré- cipiens aux chapes ou aux cornues , ou luter ensemble des vaisseaux de rencontre , lorsque ces vaisseaux contiennent des matières spiritueuses qui n’ont point de corrosion; mais si l’on veut les luter plus exactement, on peut avoir recours à la vessie mouillée qui porte avec elle une glu très-facile à s’at- tacher, ou aux boyaux des animaux fraîchement tirés , ou mouillés s’ils sont secs. On a coutume de s’en servir pour les matières fort spiritueuses et volatiles ; on couvre les jointures des vaisseaux de ces vessies ou boyaux applatis , on les lie bien tout autour avec de la ficelle , et on les laisse bien sécher avant d’allumer le feu sous les vaisseaux. On peut aussi y em- ployer la colle de poisson dissoute dans l’esprit-de-vin ( al- cohol ) , ou dans du vinaigre, l’étendre sur des bandes de linge , les appliquer et les bien lier sur les jointures. Lut pour réparer les fentes des vaisseaux. Pour réparer les fentes qui arrivent aux vaisseaux de terre ou de verre , et les remettre en état de pouvoir servir presque de même que s’ils n’avoien t pas été fendus , il faut avoir des œufs bien frais , en prendre les blancs, les battre dans une terrine avec des vergettes, tant qu’ils soient tous réduits en écume, laisser reposer cette écume , attendre qu’elle soit convertie en liqueur, y mêler de la chaux vive nouvellement éteinte dans du petit lait, et en faire une pâte molle et bien unie, laquelle on éten- dra sur une petite bande de linge fin qui puisse bien couvrir l’endroit de la fente du vaisseau : on l’appliquera promptement sur la fente , on saupoudrera légèrement et également le dessus de la bande avec de la chaux vive subtilement pulvérisée , on appliquera en même temps une nouvelle bande de pareille grandeur , enduite delà même pâte sur la poudre de chaux , un saupoudrera de poudre de chaux pulvérisée le dessus de cette seconde bande , et on y en appliquera une troisième en- 3 64 LUT duite de la même pâte, dont on couvrira encore le dessus et les bords de celle dernière bande , et on laissera bien sécher le tout à loisir. Ce lut ainsi appliqué tient parfaitement bien, et empêche les lentes des vaisseaux de s’étendre plus loin. IL y en a qui ajoutent à cette pâte du verre subtilement pilé j d’antres y mêlent de la poudre de brique ou de la terre scellée qui peuvent encore fortifier le lut. On peut aussi appliquer fort à propos sur les fentes des vais- seaux , de la colle de poisson dissoute dans l’esprit-de-vin (al- cohol ) , et étendue sur de petits morceaux de vessie de cochon ou de bœuf, et l’y laisser sécher. On peut encore faire un lut très-ferme et très-constant au leu pour les fentes des vaisseaux , et même pour les enduire et couvrir, avec deux parties de minium en poudre subtile, et une partie de ce qu’on appelle laitance de harengs $ ces matières doivent être bien incorporées ensemble , et étendues sur de petites bandes de linge fin , pour être appliquées sur les fentes des vaisseaux. Lut de sapience. Composé comme il suit, peut servir tant pour les jointures des alambics , que pour boucher les fêlures des vaisseaux de verre ; il en faut appliquer trois couches dessus avec des bandes de papier. De la farine et de la chaux éteinte , de chaque une once , du bol en poudre demi-once ; mêler le tout , et en former une pâte liquide avec une suffi- sante quantité de blancs d’œufs bien battus auparavant avec un peu d’eau. Lut propre à Loucher les bouteilles. Pour bien boucher les bouteilles , en sorte qu’il n’en puisse sortir aucune vapeur , il faut dissoudre de la colle de poisson dans de l’esprit-de-vin (alcohol), en faire comme un mucilage , et y incorporer quelque portion de fleurs de soufre (soufre sublimé) et de mastic subtilement pulvérisés, à quoi on peut ajouter aussi de la chaux éteinte dans du petit lait ; bien mêler le tout , et en enduire exactement le bouchon , et même le dedans du cou de ta bouteille j le tout bien sec , rien n’en pourra sortir. Il y a un lut commun et fort bon , qui est composé d’égales parties de minium , de cérusé de Venise, de bon bol , et de gomme sandarach , subtilement pulvérisés , incorporés avec l’huile de lin , et réduits en pâte. Son usage est le même que celui des luts précédens. On peut aussi boucher bien exactement les bouteilles qui ont le cou court, renforcé et bien fait, si après y avoir en- foncé un petit bouchon de liège bien juste et court , en sorte qu’il y reste au-dessus environ deux lignes de vide au haut M A C 365 du cou , on remplit ce vide de soufre fondu , ou de quelqu’un des luts ci-dessus décri Is ; on couvre ce lut d’une double vessie de bœuf, mouillée et fortement liée autour du cou de la bouteille. Le mastic, le bol de Levant, et le borax , subtilement pul- vérisés et incorporés avec la liqueur de blanc d’œuf, peuvent faire un lut fort propre à cela et à plusieurs autres usages. Lysimachie , ou Chasse- bosse , ou Perce- bosse , ou Cor- nelie, ( Lysimachia vulgaris , Linn. 210) Plante haute de deux ou trois pieds , ayant les feuilles semblables à celles du saule , et les fleurs jaunes ; elle croît dans les marais , proche des ruisseaux, aux bord des fossés et autres lieux humides. Il y a aussi d’autres espèces de lysiinachies qui ont des fleurs rouges. Le suc des feuilles de cette plante , par sa vertu as- tringente , guérit le crachement de sang e*t la dyssenterie , clystérisé ou pris en breuvage , soit en poudre , soit en décoc- tion , mise dans le nez , broyé , ou dans les clystères. Elle est vulnéraire , et on s’en sert pour arrêter les hémorragies , nettoyer et consolider les plaies. Sa poudre guérit les écor- chures, même celles des pieds, faites par des souliers trop étroits. Quand on la brûle , elle chasse les serpens , et tue les mouches par son odeur forte et acre. Lysimachie rouge , ou Salicaire ( Salicaria spicata , pur - purea, foliis oblongis, Tourn. 253. Lithrum salicaria, Linn. 640. ) Plante qui porte des fleurs rouges en forme d’un long épi , et que Tournefort appelle salicaire , parce qu’elle naît ordinairement dans les saussaies , ou plutôt parce que ses feuilles ressemblent à celles du saule. Elle est détersive , as- tringente, vulnéraire, rafraîchissante. Ses feuilles et ses fleurs sont très- efficaces pour les plaies récentes, et pour mondifler les ulcères caverneux. Son eau distillée est propre pour les inflammations et pour fortifier les yeux. M JVFaceron , gros Persil de Macédoine ( Hipposelinum Theo- p/irasti , vel smyrniurn Dioscoridis , Tourn. Snyrnium. olu- s a Cru/n , Linn. 376.) La racine et les feuilles de cette plante pourraient être substituées à celles de l’ache , car elles sont employées dans les bouillons qu’on ordonne pour purifier le sang ; mais sa semence est la partie la plus en usage. Les her- boristes l’uppellent gros persil de Macédoine 5 elle entre dans quelques compositions cordiales et carminatives , à la place de 3 66 MAN la semence du persil de IVÏacedoine ; la plupart de ses semences ont la même propriété , en ce qu’elles abondent toutes en huile essentielle. La semence entre dans l’électuaire lithon- triptique de Nicolas d’Alexandrie , et dans la poudre de l’élec- tuaire de Justin. Mâche , Blanchette , Poule-grasse , Salade de chanoine ( Valeriana arvensis precox , semine compresse) , Tourn. V alerianella locusta et oletoria , Linn. 4 7. ) On trouve cette plante dans les terres grasses , et on la sème dans les jardins pour les salades; elle est fort î-afraîchissante et un peu laxa- tive. Simon Pauli l’estime pour appaiser l’ardeur de la fièvre et pour adoucir les douleurs de la néphrétique ; il l’emploie dans les bouillons de veau et de poulet pour ces sortes de maladies. Taberna Montanus confirme cette vertu. On s’en sert avec succès dans les rhumatismes, pour la goutte , le scorbut et l’affection hypocondriaque : en un mot , cette plante est adoucissante, et très-capable de corriger l’âcreté des humexirs , et la trop grande saumure du sang. Macb.es , Cornouelles , châtaignes d’eau , corniches , écharbots, truffes d’eau, etc. ( Trapa natans , Linn. 11 5 ) Cette plante qui n’est pas rare dans les étangs , n’a pas été inconnue aux anciens. Dioscoride et Téophraste en ont parlé comme d’une plante rafraîchissante et propre à être appliquée en cataplasme dans les inflammations. Dodonée ajoute que sa décoction avec le miel en gargarisme , est très-propre à net-' tover les gencives ulcérées; cet auteur loue même son suc pour les maladies des yeux. Ce sont ses fruits et non pas ses racines qui doivent être employés dans l’onguent d’Agrippa , qui est émollient et résolutif. Mandragore ( Mandragora mas autfœmina , Tourn. 76. Atropa mandragora , Linn. 2 5q.) Plante baccifère sans tiges, dont il y a deux espèces , l’une desquelles est appelée man- dragore mâle , et l’autre mandragore femelle. L’une et l’autre espèce croissent aux pays chauds , dans les champs et aux lieux montagneux. On se sert en médecine de l’écorce de la racine de mandragore qu’on apporte d’Italie. Elle est ra- fraîchissante, dessiccative, émolliente, narcotique et somni- fère ; elle se donne rarement par la bouche , mais elle est usitée extérieurement dans la rougeur des yeux, accompa- gnée de douleurs , dans l’érysipèle , et dans les tumeurs dures et scrophuleuses. Hartmann recommande fort l’emplâtre de la mandragore pour les squirrhes de la rate. On emploie ordinairement la racine , et le plus souvent son écorce ; ses feuilles sont aussi M A R 3 67 d’usage. Les unes et les autres , bouillies dans le lait ou cuites dans î’eau , et écrasées , sont très-résolutives et adoucissantes, appliquées en cataplasme sur les tumeurs scrophuleuses et squirrheuses. On les mêle avec la jusquiame et la ciguë. Les feuilles de mandragore entrent dans l’onguent populeum. L’écorce des racines est employée dans le requies myrepsi , dans Vaurea - alexandrin a de Nicolas d’Alexandrie, et dans la triphera magna du même auteur. Manne ( Manna ). Suc ou grains composés d’un suc vis- queux de certains arbres , et de la rosée du matin , que l’on trouve sur les feuilles et sur l’écorce des frênes cultivés ou sauvages , et autres arbres auxquels on a fait le soir de lé- gères incisions, qui se condensent, s’endurcissent, et se des- sèchent par la chaleur du jour en la forme qu’on voit la manne. On préfère celle de Calabre à toutes les autres; elle se cueille sur les frênes communs et sur les sauvages. La meilleure en- suite est la manne qui se ramasse sur le melèze , au sentiment de Sylvius. On la doit choisir sèche , blanche , nette , sans mélange , un peu grasse , d’un goût doux , ayant quelque chose de fade ; étant gardée , elle diminue beaucoup en beauté , mais elle ne, diminue pas en vertu. On ne doit point se servir des mannes rousses , brunes , salées , mielleuses, ou trop mol- lasses , dont on fait bon marché , parce qu’on peut y avoir mêlé plusieurs drogues pernicieuses , ou du moins qui affoi- blissent sa vertu. La manne est tempérée , mais un peu plus chaude que froide; elle adoucit la gorge , la trachée-artère et la poitrine , elle purge la bile , et lâche le ventre avec les hu- meurs séreuses, O11 corrige sa flatuosité avec la canelle et l’anis , et sa chaleur en y mêlant quelque chose de rafraî- chissant et aigret, comme les tamarins; on la dissout ou dans du bouillon , ou dans quelqu’autre décoction. La dose pour les enfans est de deux dragmes à demi-once , et pour les adultes jusqu’à deux onces. 11 n’y a point de meilleur remède pour purger les femmes grosses , quand même elles auroient un peu de fièvre. Elle corrige fort bien la sécheresse et l’acri- monie du séné. On en tire un esprit qui est excellent dans la peste pour faire suer , en distillant la manne choisie à petit feu dans une cucurbite. La dose est d’une petite cuillerée. La manne entre dans l’électuaire diacarthami , et dans l’hydra- gogue merveilleux de du Renou. Marguerite petite ou Pâquerette ( Belli perennis , Linn. 1248.) Petite plante assez connue qui croit dans les Jirés et dans les autres lieux humides ; on en cultive aussi dans es jardins , les fleurs sont de diverses couleurs. La marguerite 368 M A R est vulnéraire , et propre surtout aux plaies de la tête et do la poitrine. La cultivée et la sauvage sont également usitées , surtout la cultivée à fleurs ronges qui est un excellent vulné- raire , salutaire intérieurement et extérieurement pour ré- soudre le sang coagulé par les chûtes, les plaies et les con- tusions , en quoi elle passe pour un remède expérimenté , même dans la pleurésie pour dissoudre le sarigà demi-coagulé. Minderreus recommande cette herbe en salade ou en décoction à ceux qui se trouvent mal d’avoir bu trop frais dans les grandes chaleurs. Michaël en a fait l’expérience sur un cuisinier qui ayant souffert un feu extraordinaire. tout le jour , avala le soir un verre d’eau fraîche qui le jeta dans un asthme accompagné de symptômes si terribles , qu’on eût dit qu’il alloit être étouffé 5 il but une décoction de bcllis à fleur rouge, et le lendemain matin il se trouva parfaitement guéri. Cette meme plante est pareillement expérimentée dans l’hydropisie ; et le même Michaël a guéri plusieurs hydropiques par l’usage de cette marguerite. On la met cuire dans du bouillon, et on l’exprime bien, ou bien ou la donne dans du vin , ce qui s ac- corde assez avec la doctrine de Vanhelmont touchant 1 hy- dropisie qu’il attribue au sang grumelé que la betlis dissout. Les fleurs de petite marguerite avec l’herbe Robert , amorties sur une pelle chaude et appliquées sur la tete , soulagent beaucoup la migraine , selon l’expérience de Chomel. Pour guérir les loupes , on les bassine soir et matin avec la décoc- tion de toute la plante de marguerite sauvage faite en vin blanc, et on applique dessus l’herbe le plus chaudement qu’on la peut souffrir. Les marguerites pilées avec l’armoise, et ap- pliquées en cataplasme, font fondre les tumeurs scrophu- leuses. Pour les plaies reçues à la poitrine ou à la tête, il est bon d’avaler aussitôt du jus de marguerites pilées. _ Marjolaine ( Majorana vulgaris , Tourn. Origanum A — . V • I * .II. a n /I n O I /"V C* majorana, Linn. 825.) La marjolaine se cultive dans les jardins ; elle est céphalique , pectorale , stomacale , hysté- rique et sternutatoire. Chesneau , habile médecin de Mar- seille mettoit sur deux pincées de marjolaine deini-dragme d’ellébore blanc, et faisoit bouillir le tout dans six onces d’eau pour les réduire à quatre ; on passait cette liqueur , et on en mettoit dans le creux de la main pour la tirer par le nez , pour le rhume du cerveau et l’enchifrènément. L eau distillée ou la simple décoction peut servir dans un besoin. Les feuilles et les bouquets de fleurs de la marjolaine iour- nissént seules une poudre sternutatoire assez bonne ; elles entrent dans celle qu’on prépare ordinairement avec h^auü'es M A R 3r9 errhines. Outre cette propriété , elJe a celle de fortifier le cerveau , de pousser les règles , de dissiper les vents , et d’ap- paiser la colique; on en tire l’eau distillée et l’huile essen- tielle comme des précédentes, et on la donne à la même dose, h ile entre dans la poudre céphalique , dans le vin aromatique et dans les autres préparations propres à fortifier les nerfs et à faciliter la circulation du sang et des autres liqueurs. La poudre de marjolaine , incorporée avec la marmelade d’abricot ou la conserve des fleurs d’orange , est bonne dans l’épilepsie, dans le vertige et pour le tremblement. La mar- jolaine entre dans le sirop d’armoise de Bhasis , dans le sirop de bétoiW composé , dans la poudre x yloaloës de Mésué, etc'. Maiioute. Voyez Camomille. Marronier. ployez Châtaignier. Marrube blanc ( M arrubium album vulgare , Tourn. Marrubium vulgare , Linn. 616 ) Plante qui croit aux lieux incultes , fort commune sur les bords des chemins , où on la trouve en tout temps. Le inarrube est chaud, fondant, des- siccatif , apéritif , abstersif , atténuant, amer ; il est usité dans les obstructions du poumon, du foie , de la rate, de la ma- trice, dans la phthisie, l’asthme , le crachement de sang 1 accouchement difficile et la rétention de l’arrière - faix - il résiste au venin. Sa décoction est très-utile dans l’affection hypocondriaque et la passion hystérique. On le croit contraire aux rems , c’est pourquoi on le corrige avec la réglisse et les raisins passes. Il est excellent dans la toux invétérée causée par le mucilage acide et les sucs grossiers qui chargent l’es- tomac, et empêchent l’élaboration du chyle, donné en dé- coctiondans.de 1 eau ou du vin pour découper et tirer dehors ce mucilage, et il est surtout spécifique dans la toux des vieil- lards. Son suc seul , réduit en forme de sirop , ou bu dans du vin , passe pour guérir infailliblement la jaunisse. Le siroi. de marrube est célèbre dans l’asthme , dans la toux et dans les autres maladies de poitrine qui procèdent d’un mucilage ou dune pituite grossière et visqueuse qui embarrasse les’ bronches du poumon ou de l’estomac. Borel dit qu’il a re- connu , par une infinité d’expériences , que le vin blanc dans equel on a lait infuser des sommités de marrube blanc pen- dant la nuit , étant bu trois matins de suite à jeun , est un re- mède admirable pour fortifier l’estomac , pour provoquer les ori maires aux filles , pour guérir la cachexie , les pâles cou- leurs, et leur redonner l’appétit. Forestus , Zacutus et Hartman recommandent cefte plante poiu es tumeurs du foie , même celles qui sont squirreuses, 24 370 MAR Chomel a vu guérir deux personnes d’un squirrhe dans la région du foie , de la grosseur d’une noix, par un long usaee de l’infusion d’une petite poignée de feuilles de marrube blanc dans un demi-septier de vin blanc, qu’elles ont conti- nué pendant plusieurs mois tous les matins. On prépare un sirop de marrube appelé sirupus de prassio , domt une ou deux onces s’ordonnent avec succès pour la suppression des mois ; on y joint quelques préparations de mars, pour rendre le remède plus efficace. Le marrube blanc entre dans les pi- lules d’agaric, dans V hiera-diacolocynthidos , dans Vhiera- logodii , dans la thériaque et dans la poudre diaprassii de JNicolas d’Alexandrie. Marrube noir puant ( Marrubitim nigrum feetidum , Tourn. Ballota fœtida , Linn. 814.) Plante dont les feuilles et les fleurs qui sont rouges , sont d’une odeur puante; elle croît aux lieux ombrageux, contre les murailles, dans les haies , aux bords des chemins. Elle est vulnéraire, anodine , propre pour déterger et mondifier les vieux ulcères , appliquée avec miel. Ses feuilles broyées avec du sel, et appliquées , guérissent la morsure des chiens ; amorties sous la cendre chaude , elles sont bonnes à réprimer les crevasses et les du- rillons qui sont au fondement. Selon Ray , la décoction du marrube noir est très-utile dans l’affection hypocondriaque , et dans la passion hystérique. Le marrube noir est résolutif et anodin, appliqué extérieu- rement. Quelques-uns recommandent l’infusion des feuilles de l’un et de l’autre marrube avec celles de bétoine dans l’eau bouillante , pour rendre les attaques de la goutte moins fré- quentes et moins dangereuses. Taberna Montanus assure que les feuilles du marrube noir, séchées sous la cendre chaude, incorporées ensuite avec le miel , guérissent les hémorroïdes sur lesquelles on les applique. Le marrube noir n’est pas d’un usage ordinaire pour l’inté- rieur , à cause de sa mauvaise odeur et de son àcreté; on l’em- ploie plus communément à l’extérieur : il est détersif et vul- néraire, et peut s’appliquer sur la teigne avec succès. Marum ou Marjolaine de Crète ( Chamacdrys maritima , Tourn. 2o5. Teucrium maritimum , Linn. 788. ) Plante d’une odeur agréable et d’un goût âcre et piquant; elle croît dans les pays chauds d’où on l’apporte sèche; on la cultive aussi dans les jardins. On doit la choisir récemment séchée avec toutes ses fleurs entre deux papiers , ayant une odeur forts et pénétrante, et un goût aromatique , piquant, amer. Le marum est céphalique, stomacal , sudorifique, hystérique ; il, M AS 371 résiste au venin , il est propre contre la morsure des bêtes ve- nimeuses , il est vulnéraire , nerval , fortifiant , corrigeant la mauvaise haleine ; il entre dans les mêmes compositions que la marjolaine, dans les trochisques d’Hédycroi , et par con- séquent dans la thériaque. Mastic ( Mastiche). Gomme résine , ou plutôt résine pure qui découle en été sans incision ou par incision , du tronc et des grosses branches du lentisque. On doit choisir le mastic le plus net , en grosses larmes claires, transparentes , d’une odeur qui n’est point désagréable. On le sophistiqué avec l’encens , ou la résine du pin , mais l’odeur découvre fa- cilement la fraude. Il est chaud, dessiccatif, astringent, émol- lient , et bon pour fortifier l’estomac. Son principal usage est d’arrêter le vomissement, les nausées et le flux de ventre, pris intérieurement en poudre ou en masticatoire. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à deux scrupules. Il émousse et corrige l’acrimonie des purgatifs, abaisse les vapeurs qui montent de l’estomac à la tête , il aide à la coction et à la fermentation , et guérit par conséquent le flux lientérique , et la passion céliaque , si on en avale quelques grains après lé repas. Il fortifie la tête et le genre nerveux , remédie au cra- chement de sang et à la toux ; il corrige la puanteur de l’ ha- leine , et tire la pituite du cerveau , en masticatoire. Demi- once de mastic , bouilli dans trois ou quatre livres d’eau , est bon pour la boisson ordinaire dans la diarrhée. La décoction de mastic est merveilleuse , mais l’eau de mastic n’êst pas moindre ; on la prépare ainsi : On fait fumer du m Stic sur des charbons allumés , et on reçoit la fumée dans un pot de terré neuf, et lorsqu’il est bien rempli de cette fumée , on y met de l’eau ou de la tisane, suivant l’intention du médérin , puis on couvre bien le pot. Cette eau prend la saveur et les facwl- . tés du mastic . et devient un excellent remède dans les maux d’estomac et le flux des intestins , spécialement dans la dys- senterie, à quoi l’esprit de mastic est spécifique ; mais cette fumée vaut mieux que l’esprit , parcé qu’elle contient en même temps l’esprit et l’huile. Le mastic entre dans la poudre diarrbodon, l’électuaire de suc de roses, les trocbisques de karabé, d’ Hedycroi, les pilules d’aminoniaque de Quercétan , les pilules sim quibus , les pi- lules de rhubarbe et les pilules catholiques de Potérius 5 il entre aussi dans plusieurs emplâtres, cérats et onguents. On en fait de petits emplâtres sur du taffetas noir, pour appliquer sur les tempes , afin d’adoucir la douleur des dents. Masticatoires , ou Apophlegmatismes ( Masticutoria , MAT sive apophlegmatismi ) , ainsi nommés , parce que leur prin- cipal effet est de faire sortir la pituite du cerveau , sont des drogues âcres qu’on mâche , afin qu’elles échauffent la bouche, qu’elles ouvrent les vaisseaux salivaires , qu’elles délayent la pituite , et qu’elles fassent cracher ; tels sont le mastic , la bétoine , la sauge , le tabac , le gingembre, la pyrèthre , la se- mence de moutarde , les poivres , les racines d’iris , d’angé- lique , d’imperatoire , de valériane , d 'acorus , de costus , les figues, lespassules, etc. On en peut faire aussi des composés en la manière suivante : Racine d’iris, semence de staphisaigre , de chaque demi- once ; poivre long , pyrèthre, semence de moutarde, de chaque deux dragmes ; toutes ces drogues pulvérisées en- semble , incorporer la poudre avec ce qu’il faudra de sirop de roses pâles, pour en faire une pâte dure qu’on forme en trochiscjues ou en pastilles , et on les fait sécher. Mâchées , elles sont propres pour exciter le crachat; on en enveloppe aussi dans un petit linge délié , et on mâche le nouet. Les masticatoires sont ordonnés dans les affections sopo- reuses , dans la paralysie de la langue , dans les maux de I e te et autres douleurs produites par une affluence d’humeurs sur ces parties. Matricaire ou Espargoutte {Matricaria vulgaris , sert saliva y Tourn. Matricaria parthenium. , Linn. 1255. ) Plante qui rend une odeur forte , désagréable , et qui a un goût amer ; elle croit en terre grasse dans les jardins. Elle est chaude , dessiccative , atténuante , incisive. Son principal usage est pour les maladies froides et venteuses de la matrice , elle pro- voque les mois aux femmes , elle résout les duretés , elle chasse les vents, elle abat les vapeurs, elle lève les obstruc- tions , elle excite l’urine , elle pousse le sable et la pierre des reins et de la vessie, elle est bonne pour l’hydropisie. On s’en sert en décoction par la bouche , en lavement et en fomen- tation. La matricaire , cuite avec la camomille vulgaire ou romaine , et appliquée en forme de sachet sur le bas-ventre, appaise infailliblement les douleurs d’après l’enfantement. Pour appaiser la douleur des dents , 011 applique dessus des feuilles de matricaire broyée , qui font distiller par la bouche goutte à goutte l’humeur qui cause la douleur. La matricaire n’est pas seulement hystérique et céphalique, elle est aussi très-propre contre les vers; l’eau où elle a ma- céré les tue , et rétablit les levains de l’estomac par son amer- tume. Simon Pauli préparoit une légère infusion avec la ma- tricaire , les fleurs de camomille et un peu d’armoise , et U MAU 373 faisoit boire aux femmes sujettes aux vapeurs; ces plantes en lavement les soulagent beaucoup, surtout lorsqu’on y ajoute une once de miel de concombre sauvage. G. Hoffmann, après Tragus et Brassavola , assure que le suc de la matricaire , au poids de quatre onces , purge la pituite et la bile noire, et qu’il enlève les obstructions. Le sirop de ses feuilles et la con- serve qu’on en prépare , font passer les urines et en adoucissent les conduits. La matricaire entre dans le sirop d’armoise de Rhasis , dans l’onguent contre les vers , et dans l’emplâtre de Vigo de ranis. Mauve de jardin , Passerose , ou Rose d’Outremer ( Malva rosea folio subrotundo , Tourn. ç4* Alcea rosea , Linn. 966.) Plante qui pousse une tige à la hauteur d’un arbrisseau , grosse , droite , ferme , velue. Ses fleurs qui sont grandes comme des roses, sont simples ou doubles, de diverses couleurs. On cultive cette [liante dans les jardins , à cause de la beauté de ses fleurs ; elle est plus chaude et moins humide que la mauve vulgaire avec quelqu’astriction ; on ne se sert en médecine que des fleurs ronges, simples ou doubles , dont l’usage principal est dans les maladies des amigdales, et la pourriture de la bouche , dans l’inflamma- tion des gencives , l’esquinancie , l’exulcération de la gorge, les élevures ou aphtbes de la bouche , et dans toutes les affec- tions du gosier, en forme de gargarisme. M auve sauvage ou vulgaire ( Malva sylvestris , sive 'vulgaris). Il y en a de deux sortes , l’une à feuilles rondes et l’autre à feuilles échancrées ; elles croissent aux lieux in- cultes , en terre grasse, dans les cimetières , dans les jardins; on se sert en médecine de leur9 racines, feuilles , fleurs et semences. La mauve est rafraîchissante , humide et émol- liente , elle appaise les douleurs , lâche le ventre , et adoucit l’acrimonie de l’urine. Son usage principal interne est dans les maladies du poumon , de la vessie et des intestins; savoir la phthisie , la toux , l’enrouement , la pierre des reins , l’exul- cération de la vessie et des intestins , la slrangurie , la dysurie et les autres affections des reins qui procèdent de l’acrimonie de l’urine. La conserve des fleurs est spécifique contre l’ar- deur d’urine ; la décoction de la racine a la même vertu. La décoction de mauve dans une lessive âcre ou dans l’urine, est recommandée contre la teigne de la tète, en forme de lotion. Ettmuller propose un onguent fait avec le beurre frais et la mauve , auquel il ajoute un peu de camphre, pour en frotter la tète des enfans qui ont la teigne. Gnridel , à l’occasion de ce remède , nous donne la description d’un plus sûr , et qu’il a 3 74 MED expérimenté : De l’huile de noix demi-livre, du vieux beurre quatre onces, du soufre vif ou en pierre une once , racine de pyrèlhre deux gros , poivre trois gros , sel gemme demi-once 5 le tout grossièrement pilé, le laire bouillir pendant un quart d’heure dans l’huile et le beurre fondu , passer le tout à tra- vers un linge, et dans la colature faire dissoudre deux onces de suie la plus pure , en frotter la tête du malade de deux jou r s l’un . et la couvrir assez pour faire pénétrer l’onguent par la r haleur. IM écho ac a n ( Mechoacanna alba , sive Rhabarbarum qlburn). Racine blanche , légère , qu’on apporte de la Nou- velle-Espagne , coupée par tranches; on l’appelle la rhubarbe blanche , pour la distinguer de la jaune , avec quoi elle a beaucoup de convenance. Elle doit être choisie nouvelle , en belles rouelles , blanches en dehors et 'en dedans , légère , mais sans carie , d’un goût presqu’insipide , prenant garde qu’on n’y ait mêlé de la racine de bryone vulgaire , qui lui ressemble beaucoup; mais on les distinguera par le goût , car la racine de bryone est fort amère , et celle du méchoacan est presqu’insipide. Le méchoacan purge doucement et sans fa- tiguer les humeurs pituiteuses , séreuses et aqueuses de tout le corps , et spécialement du genre nerveux et de la poitrine ; c’est un excellent remède pour les catharres, et les maladies qui en dépendent, pour l’hydropisie , la goutte sciatique, les rhumatismes et l’enflure. Il est spécifique pour les enfans sujets aux vers et qui opt l’estomac et les intestins embar- rassés de beaucoup de mucilages visqueux. On le donne tou- jours en poudre, à cause qu’il n’opère point en infusion, soit dans de l’eau , soit dans du vin. Comme il est chaud et sec , il ne faut pas en donner trop souvent aux tempéramens chauds. La prise en substance est d’un scrupule pour les enfans , et jusqu’à une dragme pour les adultes. Boile ordonne , pour guérir la crampe , de remplir de poudre de racine de méchoacan une petite bourse ou sachet fait d’une étoffe légère, grand d’environ trois pouces en carré, et de le porter pendu au cou avec un cordon , ensorte qu’il descende au creux de l’estomac , et qu’il touche immédiatement à la peau. Cette racine entre dans l’hydragogue merveilleux de du Renou , dans le sirop hydragogue de Charas , et dans l’ex- trait catholique de Wichard. Médicament ( Medicaz/ientum ). C’est tout ce qui étant appliqué extérieurement, ou donné intérieurement, excite quelqu’altération dans les humeurs , et y cause un change- ment aalutaire. Qu le divise en simple et en composé ; le simple MED 3 j5 est celui qu’on emploie comme il est venu naturellement , et le composé est celui qui est fait de plusieurs simples différera en vertus, et mêlés artistement ensemble. La matière des mé- dicamens est prise des minéraux , des végétaux et des animaux. Par les minéraux , on entend tout ce qui se tire des entrailles de la terre et de la mer, comme les métaux, les demi-métaux et les métalliques , toutes les espèces de terres et de bols , toutes les pierres , les marbres , les cailloux , les cristaux , les pierres précieuses, les soufres , les vitriols , les aluns , le plâtre , la chaux , etc. Par les végétaux , il faut entendre , les arbres , les arbrisseaux , les sous - arbrisseaux , les herbes, toutes leurs parties , comme sont les racines , les tiges , les écorces , les bois, les feuilles, les fleurs , les fruits, les baies, les gousses , les semences , les gommes , les résines , les sucs , les larmes , les liqueurs , etc. Sous les animaux , on com- prend leur chair , leurs os , leurs ongles , leur lait, leur sang , leur poil , leurs excrémens 5 on peut les diviser en quatre classes , savoir les animaux terrestres parfaits , les oiseaux , les poissons et les insectes. Mf.dicamens. Circonstances à observer dans leur choix. Touchant le lieu , il faut remarquer que les plantes qui viennent d’elles-même en un lieu libre et proportionné à leur nature, sont à préférer à celles qu’on transplante et qu’on élève par artifice , et que les plantes qui se trouvent aux montagnes , et surtout celles qui ont l’aspect du soleil le- vant ou du midi, doivent être préférées à celles d’une même espèce qui naissent dans les vallées. Qu’une plante chaude et âcre trouvée en lieu humide, a bien moins de chaleur et bien moins d’âcreté qu,e celle qui se trouve en lieu sec ; que celle qui abonde en humidité superflue , sera au contraire meil- leure en lieu sec qu’en lieu humide, La plupart des règles qui s’observent pour le lieu natal des plantes , peuvent être suivies pour le choix des animaux ser- vans dans la médecine , et même ceux qui nous servent d’alimens. Pour ce qui est des minéraux, il n’y a pas d’autres me- sures à garder, que de les prendre où on les trouve plus beaux et plus purs. Touchant le nombre et la grandeur , ou la grosseur , on remarque que les plantes estimées bonnes, et surtout les iruits , valent mieux en petit nombre qu’en grand ; qu’au contraire les plantes et les fruits malins ont moins de mali- gnité lorsqu’ils sont bien nombreux ; qu’un fruit bon de lui-même est estimé meilleur lorsqu’il est bien gros. Il faut 3 76 MED observer le contraire aux frjiits et aux autres parties des plantes , de même qu’aux animaux malins. Touchant le voisinage, on recommande le guy et le poly- pode qui naissent sur les chênes , l’épithyme sur le thym , la cuscute sur les herbes hépatiques, ün rejette les champi- gnons naissans sur les arbres pourris, et on doit rejeter les plantes qui naissent pris des cloaques , ou dans des lieux sombres et privés de la vue du soleil , à moins que ce ne soient des plantes qui ne se trouvent naturel! ment que dans les lieux ombrageux, comme sont les capillaires, l’hépa- tique , la langue de cerf, etc. Le temps propre pour la collection des plantes dépend de leur diversité, et de celle de leurs parties , comme aussi de l’emploi qu’on en veut faire. L’air serein doit être générale- ment recherché pour cela. On cueille les fruits lorsqu’ils sont bien mûrs, de même que les baies et les semences ; les herbes avec leurs sommités se cueillent lorsqu’elles sont en leur force , et autant qu’il est possible vers le plein de la lune ; les fie urs lorsqu’elles sont en gros boutons, ou qu’elles ne sont pas tout-à-fait épanouies , et avant que le soleil les ait fanées ; les racines doivent être cueillies au commencement du prin- temps, et dès-lors qu’elles commencent à pousser; les bois doivent être coupés après le plein de la lune; les larmes , les gommes , les résines et les sucs découlans , avant qu’ils soient dissipés par les rayons du soleil ou par les pluies; les écorces doivent être cueillies lorsque les plantes sont en sève. La pluie que l’on met au rang des minéraux , doit être prise environ à l’équinoxe du printemps ; la neige et la glace lorsqu’il y en a ; le frai de grenouille au mois de mars (ven- tôse ; , la rosée et la manne au mois de mai (floréal) , et sur des plantes salutaires ; l’ambre gris , le succin, le jayet, l’huile pétrole, et toutessortes de bitumes, avant qu’ils soientaltérés par les eaux de la mer ou des rivières , ou par le soleil , ou par les injures du temps. On doit choisir les animaux bien sains et bien vigoureux, soit qu’on les veuille employer entiers, soit qu’on n’ait affaire que de leurs parties. Leur conservation dépend de leur pré- paration dont on va parler. Médicamens. Leur conservation et leur durée. Les simples étant cueillis , doivent être convenablement gardés et réservés pour le 'besoin , ayant été bien nettoyés de toutes leurs impuretés et saletés. Quant aux minéraux , on en doit bien séparer toutes les sa- letés qui s’y trouvent attachées, et les garder en lieu sec. Les MED 3 77 eaux aigres, et les minérales particulièrement , doivent être gardées dans des fioles bien bouchées , et en lieu Irais et sec ; les terres se mettent dans des boîtes de bois , et les sels dans du verre. Les racines se sèchent , comme celles qui sont épaisses , au soleil, et les autres plus petites à l’ombre; les unes se gardent toutes entières , comme celles de gentiane et de sa- tyrion; les autres se coupent par pièces, comme celles d’an- gélique , de couleuvrée , d’aunée de Flandres ; d’autres, on en ôte le bois, ou la corde du cœur, comme de celles de persil et de fenouil ; on les enferme dans des boîtes de bois , ou on les pend au plancher. Les feuilles et les fleurs doivent être séchées à l’ombre , à la réserve de celles qui sont épaisses et succulentes qu’on expose à l’ardeur du soleil , autrement elles se pourriroient plutôt que de sécher; puis on les garde dans des sachets de papier ou de toile en lieu sec, ou dans des boîtes. Les semences doivent être séchées au soleil, et gardées en lieu sec dans des vases de bois ou de verre ; les plus menues pourront encore être enfermées dans du papier pour les pré- server de la poussière. Les fruits se conservent ou bien à l’air, ou bien enfermés dans le bois ou le verre, ou dans des sachets de papier. Les gommes et les résines sèches se gardent en lieu sec dans des boites de bois, les liquides dans des vessies. Pour ce qui est des animaux, et premièrement des parties charnues, après les avoir lavées, on les dessèche au four, puis on les enveloppe de feuilles d’absinthe , ou autres sem- blables pour les conserver. Les parties membraneuses, comme les intestins , se lavent d’abord avec du vin , puis étant cou- pées par pièces , se sèchent au four , et se gardent envelop- pées (Je feuilles dans des boîtes de bois. Les choses huileuses et grasses , comme les graisses , suins et mobiles qu’on tire des animaux, doivent être bien lavées, fondues , coulées, nettoyées , écuinées , puis gardées en lieu frais dans des vases de terre ou de verre. Pour le sang , on en sépare la sérosité , et on le dessèche au four. Les fiels étant séparés du foie , se dessèchent , pendus à la cheminée. Les caillets se dessèchent au four , et se gardent au soleil. Entre les simples il y a grande diversité à raison de leur durée; car les uns conservent long-temps leur force et leur vertu , et les autres les perdent d’abord. Les minéraux se conservent très-long-temps , à la réserv» 378 MED des eaux minérales et des sucs sulphurés qui perdent plutôt leur vertu. Entre les végétaux , les racines petites et menues se doivent changer toutes lesannees 5 mais les grandes et épaisses peuvent se garder deux ou trois ans, comme l’aristoloche, la couleu- vrée , la gentiane et l’ellébore. Les ecorces ne se gardent pas plus d’une année , non plus que les feuilles , encore celles qui n’ont point d’odeur, et principalement les rafraîchissantes et les humectantes , perdent leur vertu avec leur verdeur , de sorte qu’il vaut mieux les distiller, ou en tirer le suc, que de les sécher. Les fleurs ne conservent leurs vertus que quelques mois. Entre les semences , les froides, celles qui sont menues se doivent changer toutes les années ; mais les plus grosses , chaudes , âcres et aromatiques se peuvent garder deux ou trois ans , sans diminution de leurs vertus. Les fruits aqueux 11e durent pas long-temps ; mais les étran- gers qui sont revêtus d’écorce et de croûte , peuvent se garder deux ou trois ans. Les bois durent encore plus long-temps , comme aussi les gommes et les résines. Entre les parties des animaux , celles-là durent plus qui sont plus sèches et plus solides , et on les croit être bonnes, tant qu’elles restent sans se moisir , ou rancir , ou sentir mauvais. Médicamens. Leur préparation. Elle consiste i°. à les laver pour en ôter la crasse , comme on fait aux racines aus- sitôt qu’elles ont été retirées de la terre , ou pour les purifier de quelques parties âcres qu’elles contiennent, ainsi on lave la litharge et la tuthie dans de l’eau , ou pour augmenter leur vertu , comme quand on lave les pommades dans des eaux odorantes. 2°. A les émonder de leurs parties grossières et inutiles , ainsi l’on monde le séné de ses bâtons et de ses feuilles mortes; on ôte de certaines racines une espèce de corde qui se trouve dedans, comme à celles de fenouil, de persil , de patience sauvage , etc. On ôte des raisins secs les pépins qui sont durs et astringens. 3°. A les faire sécherait soleil ou à l’ombre , afin que l’hu- midité en étant dissipée , ils puissent être gardés sans se cor- rompre ; mais comme les fleurs en séchant perdent souvent leur couleur et leur odeur, on doit en envelopper quelques- unes dans du papier gris par petits paquets , comme celles à'hjpericum , de petite centaurée. Pour les roses rouges, elles MED 079 doivent être séchées promptement an soleil le plus chaud ; car si on les faisoit sécher lentement, elles perdroient leur cou- leur. Les grosses racines ont peine à sécher sans se pourrir en dedans ; les gros morceaux de rhubarbe sont souvent gâtés dans le cœur: on doit les choisir de grosseur médiocre. On coupe par tranches les racines de jalap , de méchoacan , de bryone , pour les faire sécher plus facilement. Les fruits qui abondent en humidité superflue, doivent être séchés dans le four, autrement ils se pourrissent. Les vipères, après qu’on en a séparé la tète, la peau et les entrailles , doivent être attachées à une ficelle , et séchées à l’ombre. Il faut prendre garde que les drogues ne sèchent trop long-temps , de peur qu’elles ne perdent leur meilleure substance ; quand elles sont sèches , il faut les enfermer dans des boîtes pour les garder. 4°. A les humecter ainsi que l’on humecte la limaille d’acier et la rouillure de fer avec de la rosée ou de la pluie pour les ouvrir , et pour augmenter leur vertu. 5°. A les infuser dans des liqueurs , soit pour les faire dis- soudre, comme la céruse dans le vinaigre ; soit pour commu- niquer leur vertu à la liqueur , comme quand on fait tremper le séné , les roses, la rhubarbe dans l’eau ; soit pour corriger leur action trop forte , comme quand on met tremper la racine à'ésule dans du vinaigre avant que de l’employer; soit pour ouvrir et pour augmenter leur vertu , comme quand on fait tremper les dattes dans du vin blanc, ou dans l’hydromel , et quand on fait infuser Pantimoine (sulfure d’antimoine ) dans une liqueur acide pour le rendre émétique; soit pour les con- server , comme quand on inet des fruits, des racines, ou des animaux dans l’esprit-de-vin (alcohol ) ou dans du vinaigre ; soit pour les attrndrir, en sorte qu’011 puisse les pulvériser facilement , comme quand on éteint du cristal et des cailloux rougisjdans du vinaigre. 6°. A les faire macérer ou digérer , comme quand, après avoir pilé les roses , on les met dans un pot , on les couvre de sel , et on les laisse en cet état pendant plusieurs mois , afin que le sel et l’huile s’exaltant par la fermentation , on re- tire ensuite plus d’esprit quand on les fait distiller. On fait écunter du iniel dans de l’eau, puis on le met dans un lieu chaud pendant plusieurs mois , afin que par la digestion ou fermentation il devienne vineux. 70. A les fai re cuire , soit pour les amollir, comme quand on fait bouillir les racines d’aunée et de guimauve pour en tirer la pulpe; soit pour qu’elles communiquent leur qualité à la décoction , comme quand on fait des tisanes; soit pour 38o -MED Iss rendre épais, comme quand on fait cuire le mou , ou le .suc de coing en sapa , ou en cotignac ; soit pour les conserver comme quand on confit les racines , les yeux de peuplier ÿ soit pour les corriger , comme quand on fait bouillir la casse , afin d’empêcher qu’elle n’excite des vapeurs 5 soit pour les purger de leurs parties inutiles , comme quand on fait cal- ciner le tartre ; soit pour les faire dissoudre et incorporer , comme quand on fait cuire la litharge et les autres prépara- tions de plomb avec les huiles et graisses ; soit pour augmenter leur force , comme quand on torréfie la rhubarbe pour la rendre plus astringente, et quand on calcine l’alun pour le faire devenir escarrotique ou cautérisant. \ 8’. A les scier ou couper comme les bois ; à les hacher comme les herbes ; à les râper comme la corne de cerf, l’iviire j à les limer comme le fer , l’acier; à les casser ou rompre comme les racines, les fruits secs. 9°. A les réduire en poudre, soit par le moulin comme les farines , soit par le mortier comme le séné , la rhubarbe. Il faut néanmoins en certaines matières et en certaines occasions avoir recours à des additions , car , par exemple , si l’on veut piler seules les racines d’aristoloche , de gentiane , ou autres semblables qui sont de substance tenace , quoiqu’elles pa- roissent bien sèches, elles adhéreront au fond du mortier et au pilon , si on n’y mêle quelques amandes , quelques semences froides mondées , ou quelques autres matières oléagineuses , propres à diviser les parties tandis qu’on les pilera , sans quoi on ne réussiroit que fort difficilement. Les raclures d’ivoire et de corne de cerf peuvent être triturées parmi Le sucre candi seul. Le camphre ne peut être pulvérisé seul, mais bien si on y ajoute quelques gouttes d’esprit-de-vin (alcohnl), lors- qu'on le pile , ou quelque semence froide mondée , ou quelques petites gouttes de quelqu’huile. Les mêmes semences froides servent aussi à diviser les parties des matières tenaces, et entre autres celles des parties sèches et non adipeuses des animaux. Elle aide aussi à pulvériser l’ambre gris , tous les bitumes , et tous les sucs résineux desséchés, comme sont la scammonée , le benjoin , Le baume blanc desséché, et leurs semblables. La chaleur du mortier de bronze et de son pilon , aide beaucoup à pulvériser les gommes adragant et arabique , de même qu’à pulvériser le talc de Venise , lequel se pile en- core mieux , s’il a été auparavant exposé quelque temps au feu de flamme. Plusieurs minéraux et plusieurs parties d’animaux ne peuvent pas être réduits en poudre bien subtile , sans avoir été auparavant brûlés ou calcinés. Les pierreries, les boLs , M E D 38* les terres , le succin , l’aimant , et quelques parties d’ani- maux , sont réduits en poudre impalpable qu’on appelle al- kohol , étant broyés sur le porphyre , ou sur l’écaille de mer , avec addition de quelqu’eau cordiale , tant pour tenir les ma- tières liées , que pour empêcher qu’elles n’exhalent tandis qu’on les broie 5 et lorsqu’elles sont bien subtilisées , on h s étend sur du papier net en façon de trochisques , et on les laisse sécher à l’ombre; et c’est ce que la pharmacie galénique ap- pelle préparer. Les inédicainens de substance solide , comme sont les bois et les parties compactes ou fibreuses des plantes ou des ani- maux , doivent être pilées à grands coups dans un mortier de fer ou de bronze 5 mais les médicamens dont les parties se trouvent minces et sans fibres , n’ont besoin que d’une légère attrition pour être bientôt réduits en poudre ; tels sont l’aloës , l’agaric, la mirrhe , l’amidon , le mastic , le safran , la scam- monée et plusieurs autres. Cependant lorsqu’on doit réduire en poudre divers médicamens destinés pour une même composi- tion, on doit avoir égard à la nature de leur substance , afin de piler à part ceux qui le doivent et qui le peuvent être plus commodément , et de piler ensemble ceux qui le peuvent être , et alors il faut commencer la poudre par ceux qui ont leur substance plus compacte et plus dure, et ajouter consécuti- vement les autres suivant le degré de leur dureté. La seconde sorte de trituration qui n’est que des matières humides, se fait ordinairement dans un mortier de marbre , ou de porphyre, ou de quelque pierre dure , avec un pilon de bois, de verre ou d’ivoire , quoique pour certaines choses elle puisse être aussi faite dans un mortier de fer ou de bronze. Cette façon de triturer est aussi quelquefois en usage pour des matières sèches et triturables ; mais son principal usage est pour les médicamens , et même pour les alimens humides , visqueux* ou onctueux; telles sont les racines , les herbes , les fleurs et les fruits récens , les baies aqueuses , les se- mences et les fruits onctueux , et même toutes les parties molles des animaux dont on prépare aussi des conserves, des cataplasmes , des pulpes et des pommades , et on les pile éga- lement pour les infuser, cuire ou distiller , pour en tirer des sucs, pour en exprimer des huiles , pour en extraire des émul- sions , pour en faire des pâtes pour la bouche et pour le dehors , et pour en faire des tablettes , des loochs , ou d’autres remèdes. Après avoir donné une idée générale de la préparation des tjiédicamens simples, il convient de parler en particulier de 382 MED celle de plusieurs de ceux qui sont les plus ordinaires dan# l’usage. Médicamens simples. Préparation de plusieurs d’ entre eux en particulier . La préparation du corail , des perles, de la nacre de perles, des yeux ou pierres d’écrevisses , du spodium ou ivoire brûlé , des porcelaines , des pierres précieuses , du succin ou karabe , de la pierre hématite , de la pierre d’aimant, et de plusieurs autres semblables , ne consiste qu’à les réduire eri poudré impalpable $ les mortiers ne suffisant pas pour en faire une aussi exacte atténuation , on a recours aux porphyres et aux écailles de mer. Les marbres communs peuvent être propres pour la préparation des matières tendres, comme des yeux d’écrevisses , de l’ivoire brûlé 5 mais si on y broyoit des corps plus durs, il s’en mêleroit avec la poudre, parce que la ma- tière grattant le marbre , elle en détacheroit une partie. Afin donc de bien préparer ces matières , par exemple le corail, il faut en prendre la quantité qu’on veut du rouge et du blanc, ou du rouge seul , on le pulvérise autant qu’on peut dans un mortier de bronze , on jette la poudre sur une table de por- phyre ou d’écaiMe de iner , on y mêle la quantité qu’il faut d’eau rose ou d eau de plantain, pour la réduire en pâte li- quide , on broyé cette pâte avec une molette pendant deux jours, ou jusqu’à ce qu’elle ne fasse plus de bruit, ce qui montre que le corail est en poudre très-subtile , on forme la matière en petits trochisques pour la faire sécher, c’est le corail préparé. Il est propre pour arrêter le cours de ventre , les hémorra- gies, les gonorrhées. La dose est depuis six grains jusqu’à un scrupule. On préfère ordinairement le corail rougè aux autres espèces de coraux pour là médecine , à cause de sa teinture qui est estimée bonne pour fortifier le cœur. La préparation de la tuthitf et de la pierre calaminaire n’est différente de la précédente qu’en ce qu’on les calcine et qu’on les lave avant de les pulvériser, afin d’en enlever les parties les plus salines et les plus sulpliureuses. On prend donc un© de ces deux drogues, par exemple , de la tuthie la quantité qu’on veut , on la met rougir dans un creuset entre les char- bons ardens , on l’éteint en la jetant dans un vaisseau rempli d’eau, et l’y laissant pendant un quart d’heure, on retire la tuthie de l’eau , et on la remet rougir et éteindre encore deux fois comme devant, en de nouvelles eaux, ensuite la tuthie étant hors de l’eau, et égouttée , on la broyé sur le porphyre avec une molette , y mêlant ce qu’il faut d’eau rose ou de MED 383 plantain , jusqu’à ce qu’elle soit en poudre impalpable , alorà on la forme en petits trochisques, et on la fait sécher. Elle est dessiccative et propre pour les maladies des yeux ; c’est la base de l’onguent pompholix; on en mêle dans les col- lyres et dans du beurre frais 5 elle nettoie la sanie des yeux en desséchant et fortifiant les fibres. Plusieurs se contentent de laver la tuthie sans la calciner , ce qui 11e fait pas une dif- férence fort considérable. La préparation du bol , de la terre sigillée , de la craie, de» litharges et de la céruse , consiste à pulvériser les matières et à les purifier de quelques parties grossières et terrestres qu’elles contiennent. On prend donc une de ces drogues, par exemple , du bol fin la quantité qu’on veut , on le pulvérise subtilement dans ur mortier de bronze, et l’ayant mis dans une terrine, on verse dessus de l’eau de plantain , on agite la matière avec un bistortier , et on la verse doucement dans un autre vaisseau , afin que le plus pur et le plus subtil de la poudre coule avèe l’eau , on continue à laver , à agiter la ma- tière , et à verser la liqueur trouble dans un autre vaisseau , jusqu’à ce qu’il ne reste au fond que du sable ou une autre impureté grossière qu’on rejette ; on verse toute la matière dans un entonnoir garni de papier gris, afin que l’eau s’en sépare, et l’on forme le bol qui y est resté en petits tro- chisques , pour le faire sécher au soleil. Il est astringent et propre pour arrêter les cours de ventre , les hémorragies et les gonorrhées ; la dose est depuis dix grain» jusqu’à un scrupule. Nota. Cette préparation n’est pas d’une grande utilité , car on sépare bien peu de matière grossière du bol fin ; de plus cette impureté ne seroit pas capable de causer aucun mauvais effet dans le corps. Pour le bol grossier , comme il ne sert qu’exléi ieurement , on ne lui donne point d’autres prépara- tions qtie de le réduire en poudre dans un mortier. Les litharges n’ont pas plus besoin de préparation que le bol , il suffit de les mettre en poudre subtile dans le mortier de bronze; elles se dissolvent aussi aisément de cette manière dans les graisses ou dans les huiles en bouillant , pour donner consistance aux emplâtres , que si on les avoit bien lavées. Quant à la céruse, la lotion peut augmenter sa blancheur, et la rendre plus propre pour le cosmétique et pour la peinture où elle est souvent employée ; mais pour la pharmacie , il suffit de la réduire en poudre subtile. La préparation de la gomme lacque consiste à la purifier de ses parties terrestres, en lui imprimant une qualité vulnéraire / 384 MED et détersive. On fait une décoction de deux dragmes de racine d’aristoloche, et d’autant de fleurs de schœnanthe dans deux livres d’eau à diminution du tiers, on coule la décoction, et l’"n y fait bouillir lentement quatre onces de gomme lacque concassée, mais non pas réduite en pondre, jusqu’à ce que la partie la plus pure de la gomme se soit séparée des fèces, et qu’elle surnage la liqueur ; on ramasse cette partie pure , et on la fait sécher au soleil. Elle est détersive, astringente, propre pour fortifier l’es- tomac et les gencives. La méthode la plus usitée pour préparer la scatnpionée , est de la réduire en poudre , de lui faire recevoir à travers un papier gris la vapeur du soufre qu’on fait brûler dans un réchaud de feu environ demi-quart d’heure , la remuant doucement de temps- en-temps avec une spatule 5 cette vapeur sulphureuse passe pour raréfier la substance glutineuse de la scaminonée , et l’empêcher de causer des tranchées. On ap- pelle cette prépartion diachridiurn sulphuratuni , en français diagrède. La préparation suivante est encore meilleure. On fait tremper environ deux heures demi-once de réglisse bien concassée dans huit ou neuf onces d’eau chaude , on coule l’infusion , et l’on y mêle daus une écuelle de grès quatre onces de bonne scammonée la plus pure, la plus ré- sineuse , et la plus friable qu’on peut trouver, on pose l’écuelle sur le sable , et par un petit leu l’on fait évaporer l’humidité jusqu’à ce que la scammonée ait repris sa solidité; on l’ap- pelle diach.ridiumglycyrrisa.tiun. C’est un fort bon purgatif; elle purge principalement l’humeur mélancolique, elle agit sans causer des tranchées ; la dose est depuis dix grains jus- qu’à un scrupule. L’extrait de réglisse qui est mêlé dans cette préparation de scammonée l’adoucit, c’est pourquoi on en peut faire prendre une plus grande dose que des autres diagrèdes. Lemery en donne ordinairement vingt grains avec succès. Nota. Pour conserver le diagrède glycyrrise , il faut l’en- fermer dans une bouteille , car autrement il s’humecte aisé- ment à cause de l’extrait de réglisse. La préparation de l’euphorbe consiste à le purifier et à l’adoucir. On prend de l’euphorbe du plus beau et du plus pur la quantité qu’on veut , on le réduit en poudre , on le met dans un matras , on verse dessus du suc de citron dépuré jus- qu’à la hauteur de quatre doigts , on bouche le matras , et on le place en digestion au feu de sable, on l’agite de temps en temps , et quand la gomme est dissoute , on coule la liqueur par un linge dans un vaisseau de verre ou de grès , et l’ayant MED 385 mis sur un feu Je sable, on en fait évaporer l’humidité jus- qu’à consistance d’extrait; c’est l’ euphorbe préparée : on le garde dans un pot. On en mêle dans quelques pillules cépha- liques et arthritiques en petite quantité; il délaye la pituite , et il purge par bas. Si l’euphorbe n’est point tout- à-fait dis- sout dans le suc de citron après la digestion , il faut séparer la liqueur par inclinaison , et mettre de nouveau suc de citron sur ce qui reste , pour achever de dissoudre la gomme. Pour faire L’œsipe, prendre ce que l’on veut de laine grasse tirée du cou et d’entre les cuisses des brebis , sans avoir été nettoyée ; on l’appelle en latin lana succida : la laver plusieurs fois dans l’eau bouillante jusqu’à ce qu’elle ait été dégraissée , la presserforternent , et ramasser toutes les lotions ensemble , les battre dans deux vaisseaux jusqu’à ce qu’il s’y soit fait beaucoup d’écume , laisser reposer le tout , et ramasser la graisse qui surnage, verser de l’eau froide sur la liqueur, et la battre encore de nouveau , afin qu’il s’y fasse de nouvelle écume, et qu’il y paroisse encore de la graisse , la ramasser, et continuer l’agitation de la liqueur jusqu’à ce qu’il ne pa- roisse plus d’écume ni de graisse laver alors avec de l’eau froide ce qu’on aura ramassé , le nettoyant avec la main des ordures qui peuvent y être , et changeant d’eau jusqu’à ce que la matière soit privée d’acrimonie , puis la garder dans un pot. L’œsipe est employée dans les emplâtres pour ramollir et pour résoudre. On l’appelle en latin œsipus humida , parce qn’e lie est toujours liquide. On peut se servir de la laine lavée pour les usages ordinaires. Pour préparer V elateriurn , on écrase les concombres sau- vages mhrs dans un mortier de pierre ou de marbre, on les laisse en digestion quatre ou cinq heures à froid , afin que les parties visqueuses s’étant raréfiées , le suc s’en tire plus faci- lement , fin les chauffe, on les met à la presse dans un linge pour eu tirer le suc, on inet ce suc dans un vaisseau de verre ou de grès, et l’on en fait évaporer l’humidité jusqu’à consis- tance d’extrait ou de pilules ; c’est Velaterium qui purge violemment la pituite crasse, la mélancolie , les sérosités. On s’en sert dans l’apoplexie, dans la léthargie, dans l’hy- dropisie , dans la mélancolie hypocondriaque. La dose est depuis trois grains jusqu’à demi-scrupule Pour préparer les fécules de bryone , d'iris nnstras , d'arum et d’autres racines semblables , il faut prendre une bonne quantité d’une de ces espèces de racines des plus grosses et des mieux nourries , récemment tirées de terre : par exemple , 25 386 MED de la bryone huit ou neuf livres ; on en sépare l’écorce avec un couteau , ensorte qu’elle soit bien blanche et bien nette, on la râpe , et on en tire le suc en la manière ordinaire , on laisse reposer ce suc dans une terrine pendant dix ou douze heures , on le verse par inclinaison dans un autre vaisseau , et l’on trouve au fond des fécules fort blanches , ressemblantes à de l’amidon > on les fait sécher au soleil , et on les garde en poudre. Elles sont hydragogues , elles purgent les sérosités , on en donne dans l’hydropisie , et dans les autres maladies où il s’agit de faire uriner; la dose est depuis dix grains jusqu’à demi-dragme. Le suc qui se sépare d’avec les fécules, est propre pour purger les eaux; on en peut donner depuis demi- once jusqu’à deux onces. Si on veut le conserver , il en faut remplir une bouteille jusqu’au cou , et y mettre dessus un peu d’huile pour empêcher l’air d’y entrer. Les fécules d’iris sont un peu plus purgatives que celles de bryone , et celles à? arum plus purgatives que celles d’iris. Les fécules à? arum ou de serpentaire sont appelées par quelques auteurs gersa , seu cerusa serpentariae. Nota . Les racines de ces plantes, en poudre subtile , pro- duiront en médecine un aussi bon effet que les fécules. Les préparations de l’oignon de squille consistent : la pre- mière à faire sécher les oignons , pour les priver d’une humi- dité nuisible et superflue ; la seconde à faire cuire la squille , pour en pouvoir tirer la pulpe. Pour la première on prend des oignons de squille de gros- seur médiocre , bien sains et bien nourris, on en sépare avec un couteau de bois l’écorce ou les premières feuilles sèches rouges qu’on rejette , ensuite on lève les lamines blanchâtres , laissant îe cœur et les racines comme inutiles , on fait sécher C( s lamines au soleil. On les emploie pour le vinaigre squillilique. Pour la seconde préparation on enveloppe ces oignons de squille de pâte ordinaire, et on les met cuire au four jusqu’à ce qu’ils soient mous, ce qu’on connoît en introduisant de- dans un petit bâton pointu , on en sépare alors la pâte cuite en croûte , et l’on tire la pulpe de la squille. Elle est employée pour faire les trochisques de squille. La squille entre dans plusieurs compositions , elle raréfie et incise la pituite ; on s’en sert pour l’épilepsie , pour résister au venin , pour l’asthme. Nota. On se sert d’un couteau de bois , et non de fer , pour couper et préparer l’oignon de Squille , parce que tous les auteurs prétendent que le fer rend pet oignon venimeux. MED 387 Pour préparer les racines d’ésule et d’ellébore noir, 1< s feuilles de mezereum ou laureola , et les graines de coriandre et de cumin , on les fait tremper dans du vinaigre pour em- porter une partie de leur force , puis on les fait sécher ainsi : 011 choisit, par exemple, des racines de la petite és'ule, les plus grosses et les mieux nourries , la quantité qu’on veut , on les concasse , et on sépare le cœur appelé corde qu’on re- jette ; on fait sécher au soleil les racines ainsi mondées , puis on les met tremper dans du fort vinaigre pendant vingt-quatre heures , et on les fait sécher au soleil. Elles purgent violemment la pituite; il en entre dans plu- sieurs compositions. Nota. Le mezereum ou laureola n’est plus en usage , parce qu’il purge trop violemment. Pour les semences de coriandre ou de cumin, c’est un abus que de leur vouloir donner un correctif; elles n’ont rien de malin , et on leur ôte ce qu’elles ont de bon en les faisant tremper dans le vinaigre; car cette liqueur emporte la plus grande partie de leur substance volatile , dans laquelle con- siste leur vertu, et il fixe ce qui leur en reste- Pour faire V acacia nostras , on prend une bonne quantité de prunes sauvages mures nouvellement cueillies , on les écrase dans un mortier de marbre , et les ayant laissées di- gérer quelques heures à froid , 011 en tire le suc par la presse , on met ce suc dans une terrine, et l’on en fait évaporer l’hu- midité par un petit feu jusqu’à consistance solide ; c’est Y acacia nostras. On s’en sert dans les remèdes astringens , au lieu de V aca- cia véritable ; il arrête le cours de ventre , le crachement de sang , il résiste à la malignité des humeurs. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragme. La térébenthine étant difficile à prendre par la bouche à cause de sa glutinosité et de son mauvais goût, on cherche les moyens de la durcir , afin de la rendre en état d’être prise en bol ou en pilules. O11 se contente en hiver de la laver plu- sieurs fois dans de l’eau de pariétaire , ou avec celle de rave, non pas tant pour en emporter quelque saleté qu’elle pourrait avoir contractée , que pour la rendre plus ferme ; elle se con- dense par des lotions, et elle devient blanche. On n’emploie pour la bouche que la térébenthine la plus claire En été, les lotions nu suffisent pas pour rendre la térében- thine en état d’être prise par la bouche , elle serait encore trop molle, il faut la faire cuire dans une eau distillée , ou dans une décoction apéritive , jusqu’à ce qu’étant refroidie , e lié eit la consistance de résine , et qu’on en puisse former des 388 M E D pilules ; cetle cuite est faite ordinairement en demi-heure : la terébènLhine se sépare d’avec laliqueur qui reste comme inutile. La térébenthine lavee ou cuite , est apéritiveqon l’emploie pour la pierre , pour la gravelle , pour les gonorrhées , pour les ulcères du rein , de la vèssie et de la matrice. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragrue. La térébenthine de Lliio n’a pas besoin de préparation , car elle est solide , et en état d’être formée en pilules. La préparation des poumons du renard , du foie et des in- testins du loup , et autres matières semblables , ne consiste qu’à les faire sécher , afin de pouvoir les garder, et les mettre en poudre quand on voudra, ün prendra , par exemple , des poumons de renard bien sains, tirés de l’animal récemment tué , on les lavera , on les coupera par tranches , on les fera sécher au four par une douce chaleur , puis on les enveloppera de feuilles sèches d’hyssope , ou de ina»rube blanc, pour les garder. Ils sont estimés pour les maladies de la poitrine et des pou- mons , comme pour l’asthme , pour la phthisie. La dose 'est depdis un scrupule jusqu’à une dragrne. Nota, ün prépare de la même manière le foie et les intes- tins du loup, coupés par morceaux , afin qu’ils sèchent plus facilement dans le four. Ils sont propres pour la colique ven- teuse. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragrne. On peut Les conserver enveloppés dans des feuilles de méiilhe ou d’origan sèches. La préparation des crapauds , des vers de terre , des clo- portes et d’autres insectes semb ables , consiste à les faire sé- cher au soleil pour les pouvoir conserver et mettre en poudre quand on voudra. On prend donc , par exemple , des cra- pauds , après les avoir tués , on les lave , et on ies pend par un pied en quelque lieu exposé au soleil , pour ies y faire sécher. On prétend que le crapaud entier desséché, étant tenu dans la inain , ou dessous l’aisselle , ou derrière i’oreilie , ou pendu au cou, arrête le saignement du nez, et qu’étant appliqué sur le nombril , il guérit le Ilux d’hémorroïdes. On en applique en poudre sur les bubons ou charbons pestilentiels , et sur les bubons vénériens ; il en atttire la malignité en dehors , et il les fait suppurer. On en donne aussi par la bouche pour l’hvdropisie , depuis demi-scrupule jusqu’à demi dragme Après avoir bien lavé les vers de terre dans de l’eau , et en- suite dans du vin pour les^faire mourir , on les attache à une ficelle par un bout , et on les fait sécher au soleil. M E D 38p- Tls sont résolutifs 5 011 les emploie clans les compositions de quelques emplâtres. Ou lave les cloportes , et on les fait mourir dans du vin blanc , ou dans de l’eau aiguisée d’esprit de sel (acide muria- tique) , puis on les fait sécher au soleil , ou dans le four quand lé pain est tiré, pour les pouvoir mettre en poudre. Ils sont apéritifs, et propres pour faire sortir la gravelle , la pierre, pour la colique néphrétique , pour les rétentions d’urine. La dose est/depuis un scrupule jusqu’à une dragme. Pour avoir le sang de bouc préparé selon la méthode de Vanhelmont, il faut suspendre un bouc par les cornes, et après avoir ramené et lié les pieds de derrière à ces mêmes cornes , lui couper les testicules, puis recevoir le sang qui coule par cette plaie, jusqu’à ce qu’il soit mort, sans négli- ger néanmoins celui qui peut encore rester , et que l’on peut avoir en lui coupant à la fin la gorge; car ce dernier sang , quoique moins fort , ne laisse pas ‘d’être bon. On fait sécher doucement ce sang dans le four, une heure après que le pain en a été tiré, on l’étend pour cela le plus mince qu’on peut dans plusieurs plats de terre, ou terrines, parce qu’il se corrompt aisément , s’il est trop épais. On jette une eau qui vient et qui surnage au-dessus à mesure qu’il se sèche , et*on le remet au four par plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il soit sec, alors il est extrêmement dur; on le broie dans un mortier de pierre ou de marbre , et on le passe dans un tamis. Cette poudre se garde mieux dans du verre en lieu sec, que dans du bois où les vers se mettent plus facilement. Dans la pleurésie et dans l’inflammation de poitrine , on en fait prendre au malade le poids d’une dragme dans une cuiller avec du vin dont on se sert pour le délayer, et ensuite on lui fait avaler un petit demi-verre de vin par-dessus ; le malade ne manque pas de suer. S’il n’est pas parfaitement guéri de la première prise , il lui en faut donner une seconde le lende- main , et prendre garde sur toutes choses de ne le point laisser refroidir lorsqu’on l’essuiera , ce qui est toujours dangereux dans les sueurs. On ne voit guère ce remède manquer son effet , surtout si le malade n’a point été saigné ; car les saignées affoiblissent la nature, et l’empêchent de pouvoir facilement jeter dehors par la sueur ce qui lui est contraire. Ce remède se donne encore très-utilement à ceux qui ont fait quelque grande chute , parce qu’il fait transpirer par la sueur le sang qui peut être répandu dans le corps par la rupture de quelque petit vaisseau , et empêche ainsi que ce sang ne produise quel- qu’abcès. 390 MED La préparation des vipères consiste à les faire sécher pour les pouvoir garder , et les mettre en poudre quand on veut. On choisit des vipères les plus grosses et les plus vives au prin- temps et en automne, on en coupe la tête , on les écorche , on en sépare les entrailles , on lave les troncs dans de l’eau , on les attache a "une ficelle , et on les met sécher pendus en un lieu sec ; on amasse aussi les cœurs et les foies , et on les fait secher de la même manière. On sépare la graisse des intestins , on la fait fondre douce- ment dans une écuelle sur un peu de feu , on la coule avec expression a travers un linge fin , pour la purger de ses mem- branes , et étant refroidie, onia verse dans une bouteille de verre pour l’y garder; elle est liquide comme de 1 huile , à cause de la quantité de sel volatil qu’elle contient , qui excède de beaucoup celle des autres animaux. Quand on veut conserver longtemps entiers les troncs , les cœurs , les foies des vipères secs , il faut les oindre lé- gèrement avec du baume du Pérou; car il empêche les vers de s’y mettre. . La poudre de vipère se fait tantôt en pulvérisant les troncs de vipères seuls, et tantôt en y ajoutant leurs foies: elle eü meilleure de cette dernière manière; mais elle ne peut pas être gardée si longtemps que quand on l’a fait avec les troncs seuls , parce que les foies et les cœurs étant grais- seux ou huileux , la font rancir , et les vers s’y engendrent. La poudre de vipère est propre pour purifier le sang, pour chasser les mauvaises humeurs par transpiration , pour ré- sister au venin, pour les fièvres intermittentes, pour la fièvre maligne, pour la petite-vérole , pour la peste. La dose est depuis huit grains jusqu’à deux scrupules. Le foie et le cœur mis ensemble en poudre , font ce qu’on appelle bézoard animal. La dose est depuis six grains jusqu’à un scrupule. La graisse de vipère est propre pour raréfier les humeurs , pour exciter la transpiration ; on en donne dans les fièvres malignes , dans la petite-vérole. La dose est depuis une goutte jusqu’à six. On s’en sert aussi extérieurement pour résoudre les tumeurs; il entre dans l’emplâtre de Vigo. Les serpens peuvent être préparés de la même manière, mais ils n’ont pas tant de vertu que les vipères. La corne de cerf, l’ivoire, le crâne humain, le pied d’é- lan , et les os des animaux ne contenant rien de malin , et leur substance étant d’une nature à se dissoudre aisé- ment dans l’estomac , ils n’ont point besoin d’autre pré- / MED 39i paration que de celle d’être râpés et pulvérisés subti- lement. La corne de cerf est bonne pour arrêter les cours de ventre, les hémorrhagies, les gonorrhées, pour adoucir les acides de l’estomac. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à une dragme. Pour le crâne humain , il faut choisir celui d’une per- sonne morte de mort violente , qui est meilleur pour les remèdes, que celui d’un homme mort de maladie longue, parce que ce premier a retenu presque tous ses esprits , au lieu qu’ils ont été épuisés en l’autre par la maladie. On rompt ce crâne par morceaux , et on le fait sécher , afin qu’il puisse être mis en poudre. Il est propre contre l’épilepsie , la paralysie , l’apoplexie, et les autres maladies du cerveau. La dose est depuis un demi-scrupule jusqu’à deux scrupules. Quand on aura besoin de la vertu cordiale de l’ivoire , il faudra se contenter, pour toute préparation , de le râper , et de le mettre en poudre. On doit aussi râper le pi»d d’élan et les os des animaux, si on veut les mettre en poudre ; mais il n’est pas néces- saire d’en faire aucune autre préparation , parce que tous leurs principes actifs et essentiels se dissipent par le feu , dont on se sert ordinairement pour les préparer par la calcination. Pour préparer les hirondelles , on tire de leurs nids les peti ts vivans , on les égorge , et l’on fait répandre leur sang sur leurs ailes , on les saupoudre d’un peu de sel commun en poudre , et on les met calciner dans un pot bien bouché au milieu des charbons ardens pendant environ une heure , on retire ensuite le pot p et l’ayant laissé réfroidir , on le débouche , et on ramasse une matière brune qu’on trouve dedans, laquelle on réduit en poudre subtile. Elle est propre pour exciter l’urine , pour chasser la pierre , la gravelle. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à derni- dragme. Nota. Lemery estime qu’il vaudroit mieux pour toute préparation , se contenter de les faire sécher au four , pour ensuite les réduire en poudre, parce que la 'calcination fait dissiper le sel volatil, qui est le meilleur de la vertu des hirondelles. On prépare les éponges en deux manières , pour des usages bien différens ; car une est destinée pour la bouche , et l’autre pour les plaies. La première préparation se fait ainsi : On lave bien ces éponges dans l’eau , et on les fait sécher , 39t M E D on les met dans un pot de terre qui ne soit point vernissé en dedans , on bouche le pot exactement , et on l’entoure de charbons ardens pour faire calciner la matière pendant une heure , ou jusqu’à ce qu’elle soit réduite en une ma- tière brune 5 on retire le pot du feu , on ramasse cette ma- tière, on la pulvérise subtilement, et on la garde. Elle est bonne pour le goitre , pour le scorbut , elle est apéritive. La dose est depuis six grains jusqu’à un scrupule. On prépare de la même manière le poil de lièvre. La cendre d’éponge , ou l’éponge calcinée contient un sel fixe , en quoi consiste sa vertu. Pour les poils de lièvres, ils perdent dans la calcination leur sel volatil , et il ne leur reste pas grande vertu ; on les donne pour exciter l’urine. La dose est depuis un demi- scrupule jusqu’à demi-dragme. L’autre préparation de l’éponge se fait par la méthode suivante. On coupe avec des ciseaux par petits morceaux, le plus menu qu’il se peut , de l’éponge fine bien nette , on la mêle avec de la cire jaune , qu’on a mis fondre sur le feu , on remue le mélange avec une spatule, et quand il est presque refroidi , on le met dans un linge à la presse, pour en faire une forme de gâteau , on le retire de la presse , on en sé- pare pendant qu’il est encore un peu chaud , le linge et la cire qui est passé au travers , et on a V éponge préparée. Elle est propre pour déterger et pour absorber les séro- sités âcres qui abreuvent les plaies , et qui entretiennent le mal ; on en met dedans de petits morceaux. La préparation du cachou consiste à le rendre moins amer, plus agréable au goût , odorant , et en petits grains faciles à tenir dans la bouche. Pour cet effet on pulvérise , et on mêle ensemble deux odccs de cachou avec une once de sucre candi, un grain de musc, et autant d’ambre gris 5 on y incorpore la poudre en pâte dure, avec une suffisante quan- tité de mucilage de gomme adragant , tiré en eau de Heurs d’orange , pour en faire masse qu’on forme en petits grains longuets qu’on fait sécher, et on les garde dans une boite bien close. Le cachou préparé est bon pour fortifier l’estomac , pour exciter l’appétit, pour donner bonne bouche, pour résister au mauvais air ; l’on en met trois ou quatre grains dans la bouche, et on les y laisse fondre doucement. Nota. On y peut augmenter le musc et l’ambre gris selon qu’on le juge à propos ; mais les personnes sujettes aux M E D 3 9?) •vapeurs doivent faire retrancher ces aromates de la compo- sition , parce qu’ils causent souvent des accidens fâcheux capables de produire plus de mal que le remède ne feroit de bien. L’oléosaccharum , comme le mot le porte, est une huile ou essence incorporée dans le sucre' candi en poudre. On prend , pjar exemple , une dragme d’essence de canelle , on la mêle exactement dans un mortier de marbre ou de verre, avec quatre onces de sucre candi réduit en poudre bien sub- tile , on enferme le mélange dans une bouteille de verre, alin qu’il conserve son odeur. Il réjouit le cœur , il fortifie le cerveau et l’estomac , il excite les mois aux femmes. La dose est depuis un scru- pule jusqu’à deux , dans quelque liqueur appropriée. On n’a pas besoin de mettre des essences en oléosaccharunt , quand on veut les mêler avec des liqueurs sulphureuses , comme dans de l’eau-de-vie, dans de l’esprit-de-vin 5 car elles s’y lient facilement, étant de substance homogène avec ces esprits. Comme le cristal et les cailloux sont trop durs pour être mis en poudre par la manière ordinaire, on a recours à la préparation suivante : On met rougir du cristal dans le feu, puis on l’éteint dans l’eau froide 5 quand il est refroidi ,.on regarde s’il est attendri, et s’il se rompt facilement ; s’il est encore trop dus, on le remet rougir au feu , et on l’éteint dans de l’eau froide comme devant 5 il devient friable , on le pulvérise alors grossièrement dans un mortier, et on le broie sur un porphiie avec un peu d’eau de verveine pour le rendre im- palpable , on en forme de petits trochisques , qu’on fait sécher , c’est le cristal préparé. On llestirne propre à exciter le lait aux nourrices. La dose est depuis six grains jusqu’à deux scrupules. Les cailloux sont plus durs , et ils demandent une plus longue préparation que le cristal. Quelques-uns les font éteindre dans du vinaigre , les autres dans une" dissolution de sel am- moniac , et d’autres dans du vin blanc , qu’ils font avaler ensuite aux graveleux. Ils sont estimés bons pour faire sortir la pierre et la gra- velle du rein et de la vessie. La préparation de la pierre-ponce , appelé en latin pumex , consiste à la nettoyer de quelque impureté qu’elle pourroit avoir , et à l’attendrir avec du lait de vache pour la pou- voir pulvériser bien subtilement. Pour cet effet on fera 3?4 MED rougir dans le feu telle quantité qu’on voudra de cette pierre , ou l éteindra dans du lait de vache , on la broyera sur le porphire , et on la formera en petits trochisques pour la faire sécher. On l’estime propre pour absorber les acides de l’estomac, pour arrêter les cours de ventre , et pour blanchir les dents. La préparation du colcothar ( oxide de fer rouge par l’acide sulfurique , ) consiste à le dépouiller de son sel ; pour cet effet , on prend le colcothar qui reste après la distillation de l’huile de vitriol ( acide sulfurique, ) on le met dans une terrine , on verse dessus beaucoup d’eau chaude , et on l’y laisse tremper neuf ou dix heures , on filtre la liqueur , et l’on met dessus la matière autant de nouvelle eau chaude que devant, on la laisse infuser quelques heures, puis on filtre la liqueur, on continue ces lotions jusqu’à ce qu’elles se retirent insipides, on fait alors sécher la terre rouge qui reste , et on la garde. Elle est astringente et fortifiante , elle arrête le sang étant appliquée sur les plaies. Si après avoir filtré les lotions , on en fait évaporer l’hu- midité dans un plat de terre , on a le sel de vitriol qui est vomitif. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragme. Nota. Quand la terre de vitriol a été gardée quelque temps à l’air , elle.reprend de nouveau sel; et quand elle est bien enveloppée et enfermée , elle demeure plus long- temps douce et insipide. La préparation de l’alun de plume et de la pierre amiante, n’est qu’une calcination qu’on leur donne pour les réduire en poudre. On mêle ensemble une partie d’alun de plume , ou de pierre amiante, et deux parties de sel commun, on met le mélange dans un creuset , qu’on place au milieu d’un grand feu de charbon pour faire fondre le sel, on conti- nue cette calcination pendant sept ou huit heures, puis on verse le tout dans de l’eau froide , le sel s’y dissout , et l’on trouve l’alun de plume en poudre au fond du vaisseau, on le lave plusieurs fois , et on le garde. On s’en sert pour embellir la peau , on en mêle deux dragmes dans une once de pommade. Pour préparer ou purifier plusieurs gommes qu’on ne peut mettre aisément en poudre , comme le galbanum , la gomme ammoniac, Yopopanax , le sagapenurn , on prend la quan- tité qu’on veut d’une ou de plusieurs de ces gommes , on les écrase par petits morceaux, et on les met tremper quelques heures dans du vinaigre, on les y fait fondre sur un petit MED 395 fèti , on passe la dissolution par une étamine avec forte ex- pression , on remet le marc dans de nouveau vinaigre sur le feu pour achever de les dissoudre comme devant, et on la mêle avec l’autre dans une terrine qu’on place sur le feu , pour en faire consumer l’humidité jusqu’à consistance d’emplâtre , et on a les gommes purifiées. Elles sont propres pour ramollir , pour résoudre , pour aider à la suppuration , pour abattre les vapeurs ; on les applique sur le nombril , et sur les tumeurs. Elles entrent dans plusieurs emplâtres. Nota. Leniery estime qu’il vaut beaucoup mieux quand on le peut , mettre les gommes en poudre, même avec leurs impuretés , que de les préparer comme on vient de marquer , parce que dans la purification on laisse échapper beaucoup de 6els volatils qui font la principale vertu de ces gommes. Quand on les veut pulvériser , il faut choisir les plus belles et les plus nettes en larmes , et les faire sécher douce- ment entre deux papiers au soleil , ou devant le feu ; il e6t farile de les mettre en poudre quand elles sont mêlées avec beaucoup d’autres drogues , comme dan6 la poudre de la thériaque. Médicaments simples qui excellent par dessus les autres. Lorsque les meilleurs auteurs ordonnent absolument , et sans spécifier l’aloës , il faut entendre le succotin qui est le meilleur 5 du vinaigre, relui qui est fait de vin, et non de bierre ; du baume , le naturel d’Egypte 5 du benjoin, l’agmigdaloïdes à cause de certaines petites taches blanches qu’il a, qui ressemblent à des amandes pelées ; de la casse, la noire; du corail, le rouge; du dictamnurn , celui de candie; de la racine douce, de la réglisse; de l’endive, la chicorée à large feuille ; de l’épithym , celui qui naît sur le thym; du fenouil, le marathrum ; du fiel de terre, la petite centaurée ; de la gomme , l’arabique ; des grenades, les aigres ; de l’hépatique, celle qu’on appelle lichen ; du lierre, celui qui porte les baies; du jasmin, le blanc; de ht jusquiame , la blanche; de la laitue , la domestique ; des lis , les blancs et bulbeux; du marrube , le blanc; de la menthe , la vraie ou domestique , surtout celle à feuille frisée; de la nielle, sa semence; du nénuphar, le blanc; du cresson , 6a semence ; de l’huile , celle d’olive ; de l’o- pium , celui de Thèbes ; du pavot, le blanc ; du polypode , celui qui croît aux pieds des chênes ; du quercula minor ; le chamaedrys ou germandrée; du quinquenervia , Le plan- tain long ; des roses, les rouges ; du regina prati , \'ulma - M E L ria ’ ^ !’ stoechas , l’arabique ; du santal , le citrin 5 du tJiapsns barbatus ; le bouillon blanc; de la térébenthine, celle de Venise; de la véronique, le mâle; de violettes, cellefe de Mars de couleur céleste; du xilaloës , celui qui tire sur le noii ; de l’iris, celle de Florence; du gingembre, celui de Malvoisie qui est le meilleur et le plus recherché de tous. Méleze , owLarix (Larix folio d.eciduo ,conifera , Tourn. Pinus Larix , Linn. 1420. ) Cet arbre , dont il y a plu- sieurs espèces , croît dans les forêts , et diffère peu du sapin , il en découle une térébenthine , et est même fort usité en médecine. Il fournit aussi le meilleur agaric. J^oyez Téré- benthine. ^ ^ Mélilot ( Melilotus vulgaris ojficinarurn gcrmnniae , lourn. Linn. 1078. ) Espèce de trèfle qui pousse des tiges hautes de deux ou trois pieds , dont les fleurs jaunes naissent aux bouts des branches disposées par longs épis. Il croit aux lieux rudes , pierreux , aux bords des prés , le long des chemins. Le mélilot est chaud et émollient , discussif , apéritif, et adoucissant. La tisane faite avec ses sommités, dit Tournefort , et celle de camomille , est excellente dans les inflammations du bas-ventre , dans la colique-, la réten- tion d’urine , dans les rhumatismes, et généralement dans toutes les occasions où il faut faciliter le cours des humeurs en tempérant. On se sert du mélilot dans les lavemens car- minatifs , et dans les cataplasmes anodins et résolutifs. Pour les lavemens on fait bouillir ses sommités avec celles de camomille dans du bouillon de tripes , et on ajoute quelques gouttes d’huile d’anis à la décoction passée par un linge. Faire bouillir quelques poignées de mélilot et de camomille dans une suffisante quantité d’eau , tremper dans cette dé- coction un morceau de drap ou de flanelle de la largeur du bas-ventre, et après l’avoir exprimé légèrement, l’ap- pliquer le plus chaud possible sur le ventre; renouvellcr cette fomentation de deux en deux heures , et couvrir le ventre de linges chauds. Chomel dit que ce retrlède lui a souvent réussi dans la colique venteuse , dans l’hydropisie tympauite , et dans la tention douloureuse du bas- ventre menacé d’inflummalinn. Simon Pauli employoit la fomentation suivante dans la pleurésie ; sommités de mélilot, de pariétaire , deux poignées de chaque , des feuilles debétoiue une poignée , de guimauve une poignée et demie , des fleurs de camomille demi-poignée , f lire bouillir le tout dans une quantité suffisante d’eau, pour en faire de fréquentes fomentations sur le cote. M F- L 3 97 Pour les tumeurs des bourses et autres, on fait bouillir deux oignons de lys avec une poignée de feuilles de ciguë et de jusquiame , trois bonnes pincées de sommités de mé- lilot } on passe le tout à travers d’un tamis, et on y mêle quelques gouttes d’huile fétide de tartre. L’emplâtre de mé- lilot , recommandé pour ramollir les tumeurs dures , et mener les abcès à la suppuration , est salutaire au commencement de l’esquinaucie , et dans l’inflammation des antigdales ; on l’applique sur la gorge, après l’avoir malaxé avec l’huile d’amandes douces , ou de camomille , et quelques gouttes d’huile distillée de cumin. Enfin le mélilot est usité partout où il s’agit de ramollir et de faire suppurer. 11 donne le nom à un emplàire, il entre dans quelques compositions, et entre autres dans l’einplàtre de cire si estimé pour les contusions. Mélisse ou Citronelle ( Melissa hortcnsis , Ton ni. Me- lissa officinalis , Linn. 827. ) Plante qu’on cultive dans les jardins , dont les feuilles ont l’odeur du citron , d’où 011 lui a donné le nom de citronelle Les feuilles et les fleurs sont d’un usage très-familier dans les maladies des femmes , et dans celles du cerveau. Cette plante est hystérique , céphalique , stomachique ; elle est chaude, dessiccative , excellente dans les affections de la tête , du cœur, de la matrice, dans la mé- lancolie, dans les songes turbulens, la paralysie, l’apoplexie , l’épilepsie, le vertige, la lipothymie ou syncope, la rétention des mois, la suffocation de matrice, et la puanteur de l’ha- leine. On prend l’infusion des feuilles à la manière du thé , une bonne pincée lorsqu’elles sont sèches , et une petite poignée toutes fraîches pour un demi-septier d’eau } on eu met aussi une poignée bouillir légèrement dans un bouillon de veau. Sa préparation ordinaire est son eau distillée, la- quelle est ou simple , ou composée. L’eau de mélisse simple s’ordonne dans les potions cordiales et hystériques, jusqu’à six ou liuit onces, comme les autres ; mais à l’égard de l’eau de mélisse composée ou magistrale , elle est beau- coup plus spiritueuse, soit par les aromates qu’on y ajoute , soit par l’eau-de-vie dans laquelle on la fait infuser. Cette préparation consiste dans les différentes doses des drogues ajoutées aux feuilles de mélisse 5 la meilleure est celle de Lémery , que voici : Des feuilles fraîches de mélisse six poignées, écorce de ci- tron séchée , noix muscade , coriandre de chacune une once , girofle et canelle de chacune demi-once ; les feuilles pilées et les autres drogues concassées, seront mises dans un vais- seau propre à les distiller , avec deux livres de vin blanc et 398 M E L demi-livre d’eau-de-vie ; on laissera ce mélange trois jours en digestion, après avoir couvert le vaisseau de son chapiteau, auquel on joindra le récipient dont on bouchera exactement les ouvertures , ensuite on fera distiller cette matière au feu de sable modéré , ou au bain-marie. Cette eau est fort estimée pour l’apoplexie , la léthargie et l’épilepsie , pour les vapeurs , les coliques , la suppression des ordinaires et celle des urines j-enfin cette eau s’est acquis une réputation égale à celle de l’eau de la reine d’Hongrie , à laquelle même plusieurs la préfèrent. On en donne une cuil- lerée , ou pure , ou mêlée dans un verre d’eau , suivant les différentes maladies plus ou moins violentes. Forestus recom- mande la mélisse pour les palpitations de cœur, et pour les défaillances; Rondelet pour la paralysie , le mal caduc et les vertiges ; Simon Pauli pour la mélancolie, et pour pousser les règles; Rivière pour la manie. La mélisse entre dans le sirop d’arinoise de Rhasis , dans le catholicon , etc. Mélisse bâtarde ou Mélisse des bois ( Alelissa humilis , sylvestris , latifolia , maximo flore purpurescente , Tourn. iç3. Melitis nie lissa- sophylu/n, Linn. ) Cette plante assez commune dans les bois de haute futaie et dans les endroits humides , est estimée comme vulnéraire. Voici ce que Tour- nefort dit des vertus de cette fausse mélisse pour la suppres- sion d’urine : mettre deux livres de cette plante dans un alambic avec autant d’herniole , les saupoudrer de sel , y ajouter un peu d’eau , les laisser en digestion pendant trois jours , après lesquels on les distille au bain-marie ; remettre l’eau distillée jusqu’à trois fois sur de nouvelles herbes pilées, et garder la dernière eau dans une bouteille bien bouchée. Dans la suppression d’urine , de quatre heures en quatre heures , il faut en donner quatre onces mêlées avec autant de vin blanc, et il faut oindre le bas-ventre , le périnée et U région des reins avec l’huile suivante : faire infuser au soleil pendant trois jours dans l’huile d’olive , ou y faire bouillir légèrement une poignée de cloportes , dix cantharides , et un scrupule de semence d’ammi. On peut en même temps donner des lavemens avec la décoction de mauve , de cette mélisse et d’herniole. Ces remèdes peuvent être utiles lorsque la ré- tention d’urine n’est pas accompagnée d’inflammation ni de lièvre ; autrement ils pourroient nuire beaucoup au lieu d’être utiles , étant des diurétiques chauds. La racine de cette plante est d’une odeur assez aromatique , et semblable à celle de 1 ' aristolochia tennis , à laquelle quelques - uns la substituent. M E N 399 Melon ( Melo). Fruit d’une plante qui pousse des tiges longues et sarinenteuses , cultivée dans les jardins. Sa se- mence est une des quatre grandes semences froides ; elle est apéritive , abstersive , hépatique et néphrétique , elle convient à la toux , à la phthisie , aux fièvres , à la stran- gurie , à l’ardeur d’urine et à la soif. La chair ou pulpe de melon est humide et rafraîchissante , elle tempère les ardeurs du sang, elle réjouit le cœur , mais c’est un mauvais aliment sujet à la corruption , qui excite facilement des fermenta- tions dans la masse du sang , dispose à la fièvre , enfle l’esto- mac, et engendre des tranchées et le choiera morbus ; c’est pourquoi on doit en viser avec grande modération , pour peu qu’on aime sa santé. Meniente ou Trèfle d’eau ( Menianthes palustre , lati- foliurn et triphyllurn , Tourn. 117. Menianthes trifoliata , Linn. 208. ) Cette plante vivace croît aux lieux humides et marécageux. La fleur et la plante ont une odeur aromatique et piquante , une saveur âcre et amère. La plante est réso- lutive, détersive , savoureuse, diurétique, tonique, fébri- fuge , anti-scorbutique ; la semence est expectorante ; les feuilles sont quelquefois indiquées dans le scorbut , dans l’ictère essentiel, lorsqu’il n’existe ni spasmes, indispositions inflammatoires , dans les pâles couleurs, les affections hypo- condriaques par obstruction récente et légère du foie ou de la rate , dans la paralysie par des humeurs séreuses, la sup- pression des règles. On en prépare une eau distillée qui a moins d’action que la simple infusion des feuilles ; il en est de même de son extrait. Menthe ou Baume ( Mentha angustifolio spicata , Tourn. Mentha viridis , Linn. ) Plante dont il y a plusieurs espèces , une domestique et les autres sauvages. Les propriétés les plus connues de la menthe sont de rétablir les fonctions de l’estomac., de faciliter la digestion, d’arrêter le vomissement et le hoquet , de corriger les aigreurs et les rapports , de pousser les mois et les urines, de dissiper aussi les vents , soulager la douleur de la colique , et d’exciter l’appétit. Quel- ques-uns prétendent qu’elle est astringente , et qu’elle arrête les fleurs blanches et les pertes de sang. Dans les obstructions des viscères elle peut être utile , et quelques auteurs l’es- timent hépatique. Ou l’emploie comme l’absinthe, et on en prépare l’extrait , l’eau distillée et l’huile par infusion 5 cette dernière préparation est d’un grand usage pour toutes sortes de plaies et de contusions, sous le nom d 'huile de baume. On le fait simple ou composé : le simple se fait en faisant infuser 4 OO M E N au soleil, dans de grosses bouteilles ou cruches, les feuilles de baume ou ses sommités dans de bonne huile d'olive , et cela pendant un mois ou environ de l’été. A l’égard du com- posé , chacun le fait à sa manière} voici celui qui réussil le mieux : On met dix livres d'huile d'olive dans un grand pot de grès qui n’en soit rempli qu’à l'a moitié, on y inet baume, sauge franche, sauge large , millepertuis, tabac en feuilles vertes, bugle , sanicle , bétoine , camomille , armoise et roses de Pro- vins , de chacun une poignée hachée et bien mondée des tiges et des côtes dures ; on les arrose de bon vin rouge auparavant de les mêler avec l’huile , puis on y ajoute un quarteron d’a- ristoloche concassée , on laisse le vaisseau exposé au solril pendant les trois mois de l été , prenant soin de remuer tous les jours les herbes , ensuite on fait bouillir l’huile dans un chaudron pendant une heure ou environ, jusqu’à ce qu’elle soit bien verte, et les herbes bien cuites, les remuant avec un bâton , de peur qu’elles ne brûlent, on passe le tout par un gros linge neuf, et on presse fortement pour tirer le suc des herbes, puis on /remet l’huile dans un autre chaudron bien net, on y ajoute environ un poisson de bon vin rouge , deux gros de mastic et autant d’oliban en poudre , et on fait bouillir le tout pendant demi-heure , remuant toujours avec un bâton ; enfin on tire l’huile , et on la met dans des cruches pour le besoin. Le baume macéré dans les doigts , et appliqué sur une cou- pure , y est fort bon. Tragus assure que les feuilles de menthe, infusées dans du lait , l’ empêchent de se cailler. L’eau de menthe est très-bonne dans les coliques d’estomac, dans la difficulté de digérer , dans les palpitations de cœur. Hartmann la recommande fort et avec raison, dans le vomissement; une cuillerée de cette eau appaise les tranchées des enlans. Le cataplasme de menthe , de rue, de camomille et des se- mences de carvi , résout le lait grumelé dans les mamelles; on y ajoute avec succès les feuilles et la racine de jusquiame. L’huile essentielle de menthe est un bon stomachique , don- née à huit ou dix gouttes dans deux onces de son eau distillée. On mange en salade les jeunes feuilles du baume , surtout de la première espèce. La menthe entre dans le sirop de mélisse sauvage, dans le sirop anti-scorbutique de Charas , dans la poudre diagalanga , et dans la poudre xyloaloës du même auteur. Les sirops de menthe major et minor Mes. sont fort utiles dans le crachement de sang. Parkinson faisoit boire aux enlans qui MER , 4^1 qui avoient des vers deux onces de vin où on avoit fait infuser les feuilles et les graines île menthe ; sa vertu balsamique lui a fait donner le nom de balsa/nita . Elle entre dans l’onguent martiatum de .Nicolas d’Alexandrie. Menthe ou Baume aquatique ( Aient h a rotundïfoUa , pâ- lit s tris , s eu aquatica major , Tourn. Mentha a q a a tic a , Linn. 8o5.) Cette plante vivace naît dans les marais; elle est stomachique et hystérique. On applique ses feuilles Sur le front dans la douleur de tête, et on s’en sert contre la piqûre des guêpes et des mouches à miel. Menthe poivrée ou citronnée ( Mentha p/perata, Linn. 8o5. ) Cette plante vivace, originaire d’Angleterre, se cul- tive dans les jardins. Le goût piquant de cette plante est suivi d’une fraîcheur très-sensible. Cette menthe est beaucoup jdus active que touLes les autres espèces , particulièrement dans les maladies d’estomac causées par des humeurs séreuses ou par foiblesse , ou par abondance d’humeurs pituiteuses ; l’époque de la plus grande activité de la plante est lorsque les fleuis croissent, et c’est celle de la cueillir On prépare des pastilles aussi agréables qu’elles sont utiles; elles lussent sur le palais et dans toute la bouche une odeur et une fraî- cheur très agréables. Mercure ou Vif-argent ( Mercurius aut hydrarg ;n:s ). Métal ou demi-métal fluide, coulant, de couleur d’argent , fort pesant et néanmoins volatil, pénétrant, se liant et s’amal- gamant facilement avec l’or et l’argent. On le trouve dans pl usieurs mines de l’Europe , comme en Hongrie , en Espagne ; on en a même découvert en France une mine depuis environ cinquante ans , proche Saint-Lo. Le vif-argent est un remède pour le miserere ; on en fait avaler une livre, et même da- vantage, afin que par sa pesanteur il étende en passant les fibres des intestins qui sont plissés dans cette maladie ; on le rend par les selles comme on l’a pris. On emploie le mer- cure crud pour tuer les vers dans le corps ; on le fait bouillir dans de l’eau mise dans un vaisseau de terre ou de verre , et non de métal , parce qu’il le perccroit , et l’on donne à boire la décoction qui n’a pris qu’une légère impression du mer- cure , quelque long - temps' qu’on l’ait fait bouillir, car le métal se retrouve au même poids , et la décoction n’a autre couleur, autre goût, i.i autre odeur que de l’eau commune bouillie , et elle ne laisse pas de produire un bon effet. Le vif- argent tue les poux , les puces et les autres petits insectes du corps. On en suspend au cou des enfans et des adultes , après l’avoir enfermé dans d(?s chalumeaux de plume , pour résister 26 4 02 MER au mauvais air en temps de peste; il guéri t la gratelle , les dartres, la lèpre et les autres infections de la peau, à quoi les ceintures de mercure sont très-salutaires , pourvu qu’on observe les conditions suivantes, qui sont de faire précéder les remèdes généraux , de bien dépurer la masse du sang , de prendre en même temps des diaphoniques bénins , de retenir le malade dans un lieu chaud , et de le faire un peu marcher; à ces conditions les ceintures mercurielles sont bonnes et sans danger. Le mercure est fort recommandé par son agilité , sa subtilité et sa pénétration , pour ramollir extérieurement les tumeurs dures , spécialement le nodus vérolique et les squirrhes ; on l’applique en forme d’onguent ou d’emplâtre, comme est l’onguent de Vigo avec les grenouilles et le mer- cure. Les lamines de plomb , enduites de mercure, et appli- quées sur les loupes , ganglions et nodus , les guérissent promptement. Du mercure renfermé dans un nouet cordial , est un excellent préservatif contre la peste. Mercuriale, Foirole ( Mercurialis mas , Mercurialis fccmina , Tourn. Mercurialis annua , Linn.) Plante qui est de deux sortes , savoir mâle et femelle. La mercuriale femelle a ses grains ou semences joints deux à deux autour de la tige , et la mâle les a disposés en façon de grape ou d’épi. L’une et l’autre croissent partout le long des chemins, dans les cime- tières, dans les vignobles , dâns les jardins, mais principale- ment aux lieux humides. Elles sont émollientes , laxatives , apéritives , elles purgent la bile et les eaux. Pour l’hydropisie, la cachexie , les vapeurs et les pâles couleurs , on fait boire Peau dans laquelle elles ont macéré à froid pendant vingt- quatre heures. Leur usage ordinaire est d’entrer dans les décoctions émol- lientes et laxatives, surtout dans les lavemens qu’on ordonne aux femmes en couche et dans les suppressions des règles. On prépare un miel avec le suc des feuilles de mercuriale, qu’on ordonne à deux onces dans les mêmes maladies. Ettmuller dit qu’on peut faire des pessaires, pour la même fin , avec cette plante , surtout si on y ajoute la poudre de myrrhe , le safran et les trochisques alhandal avec le suc de mercu- riale. On fait prendre trois onces de suc de mercuriale avec deux ou trois gros de teinture de mars , aux filles dont les mois sont supprimés , et aux femmes qu’on croit stériles. Cette plante est purgative ; on en prépare un sirop simple et un sirop composé : le sirop simple s’ordonne à une ou deux onces pour lâcher le ventre , pour pousser les urines et les vidanges. Celui qui est composé s’appelle sirop de longue M Ë R 4o3 i)/’e ou de gentiane , que l’on prépare différemment ; les uns y ajoutent le suc de la racine de flambe, et les autr s n’y en mettent point. Quelques-uns retranchent du sirop de longue vie la gentiane qui le rend , selon eux , trop àcre et trop pi- quant , et ils y substituent le quinquina ; cependant quand on emploie la racine de gentiane en infusion dans le vin blanc, on ne doit pas craindre cet inconvénient. C’est pour cela que la composition de Tournefort paroît la meilleure à Cho- mel qui en a fait préparer de cette manière avec succès, pour tenir le ventre libre, pour purifier le sang, fortifier l’esto- mac et faciliter la digestion , pour dissiper certaines bouffis- sures qui menacent d’hydropisie , pour préserver de la scia- tique et du rhumatisme 5 en voici la préparation : Six livres de miel blanc , quatre livres de suc de mercuriale, une livre de suc de bourrache , mêler le tout dans une bas- sine sur le feu , et le passer par la chausse sans le faire bouillir , y ajouter ensuite trois deini-septiers de vin blanc dans lequel on a fait infuser pendant vingt-quatre heures deux onces de racine de gentiane coupée menue, mettre le mélange sur le feu , et bien remuer les sucs avec le vin et la gentiane , passer ensuite sans faire bouillir, puis faire cuire ce qu’on aura passé en consistance de sirop qu’on gardera pour le besoin ; la dose est d’une ou deux cuillerées à jeun qu’on délaye dans un verre d’eau tiède , et on ne mange que deux heures après. La mercuriale entre dans le lénilif, dans le catholicon, et d ms quelques autrescompositions. Quelques-uns font bouillir une poignée de cette plante dans un bouillon devenu , qu’ils prennent à jeun pour lâcher le ventre. Merisier , Cerisier sauvage ( Cerasus major sylvestris , fructu subdulci , nigro , colore inficiente.) Les fruits de cette espèce de cerisier sont estimés par les auteurs modernes , comme très-utiles dans les maladies du cerveau. Schroder en fait cas pour l’apoplexie , la paralysie et l’épilepsie. Simon Pauli confirme, aussi bien que Kœnig , leur vertu spécifique pour cette dernière maladie , soit qu’on fasse manger ces fruits à ceux qui en sont atteints , soit qu’on leur en fasse prendre l’eau distillée au bain de vapeurs. Quelques-uns estiment davantage la quintessence des merises, ou l’esprit qu’on en tire par la distillation , après les avoir laissées en fermentation un temps convenable pour en développer les principes. Ray assure que les matrones d’Angleterre font un grand cas des cerises sauvages pour les mouvemens convul- sifs qui affligent les enfans. 4 04 M E U Le marasquin , liqueur agréable et qui a son utilité , rient d’Italie , de Sicile et de Venise 5 ce 11’est autre chese que l’es- prit de merises blanches , tiré par la distillation après l’effer- vescence nécessaire. Merlan {Asellus Gadus merlangus , Linn. ) Poisson de xner assez connu. On trouve dans la tête de ce poisson deux petites pierres oblongues qui sont apéritives, propres pour la pierre dés reins, pour la colique néphrétique ; elles sont propres aussi pour arrêter le cours de ventre. On les prépare en les broyant sur le porphyre ; la dose est depuis demi-scru- pule jusqu’à demi-dragme. Mesures de plusieurs ingrédiens. Les mesures des bois , des herbes, des fleurs, des semences , sont la fascicule , la poignée et la pincée. La fascicule est ce que le bras plié en rond peut contenir ; on le marque \>a.rfas. j. La poignée ou manipule est ce que la main peut empoigner 5 elle est désignée par man. j . ou ni. j . La pincée ou pugile est ce qui peut être pris entre les trois doigts ; elle est désignée par pug. j . ou p. j . La mesure des fruits ou de plusieurs animaux se fait par le nombre qu’on désigne par N". ou par paires désignée par par. Quand on trouve dans les descriptions ana ou â à , il faut entendre de chacun. Par Q. S. une quantité suffisante ou autant qu’il faut. Par S. A. ou ex arte. Suivant les règles de l’art. Par B . M. Balneurn Maricie , ou bain-marie. Par B. V. Balneurn vaporis , ou bain vaporeux. Mesures des liqueurs en usage à Paris. Les mesures dont on se sert sont connues 5 on se sert aussi du verre à boire ou du gobelet appelé c intestin» , pour modérer les cour» de ventre; on ne s’en v-rt que dan» Je» lavemens. La dose est depuis une once jusqu’à trois, Miei. ,/ e bassine avec quinze livre» d’eau jusqu'à din. r.- • un du tiers, cou er la décoration avec expression, Lire bouiiiir de rechef dans la colature une pareille quantité de pariétaire écrasée er, ’.iron une demi-heure, couler la liqueur, exprimant fortement 1 s herbes , la mêler avec un poids égal de miel commun , et faire cuire le mélange en •■.< amant ; jsqu’a consistance de sirop. Il n’est employé que dans les Lavemens. On »*en sert pour la colique néphrétique, peur ta pierre, pour ia douleur d*-> rains , [jour la difficulté d’uriner. On en met deux cm trois oncesdans chaque lavement. Miel de radine. Monder deux livres de raisins de leurs pépins , les mettre infuser chaudement vingt-quatre heures dans six livres d’eau , puis faire bouillir l’infusion a diminu- tion de la moitié , la couler et l’exprimer fortement . v faire cuire deux livres de miel , en l’écumant jusqu'à consistance de sirop. Le miel de raisin est propre pour le rhume , pour exciter le crachat, pour tempérer les arrêtés de la poitrine. La do*e est depuis demi-once jusqu’à une once. Nota. Quelques-uns appellent miel de ra in la décoction de raisin évaporée en consistance de miel ou d’extrait ; mais les noms de rob ou de tapa conviendraient mieux a cette préparation. Miel de vulvaria , ou d’arroche puante, dite herbe dt Bouc. Prendre deux bonnes botte» de vulvaria , apq-elé ar- rnche puante , les inciser, les faire bouillir dans dix livres d'eau commune , jusqu’à la consomption du tiers; et ayant coulé et bien exprimé les herbes bouillies, faire de nou- »eau bouiiiir dans 1a liqueur un pareille quantité de auh- varia , procédant en toutes choses de même qu’à ia première fuis; puis ayant mêlé dix livres de 1. .a miel car.» cette 4o3 > MIE liqueur, les clarifier avec deux blancs d’œufs . les faire cuire jusqu'à la consistance nécessaire , et ayant bien écumé Je miel , le garder pour le besoin. Ce miel produit de très-bons effets dans les maladies hys- tériques , et surtout pour appaiser les émotions violentes de la matrice. Il est aussi propre dans les coliques venteuses. On s’en sert dans les clystères , depuis deux onces jusqu’à trois. Ce miel pourra aussi être employé avec succès dans les ulcères venimeux des animaux à quatre pieds , pour en chasser les vers , parce que l’herbe pilée et appliquée y est très-bonne , aussi bien que mise de même sur le nom- bril. des femmes tourmentées de suffocation de matrice. Miel mercurial de tabac. On tire le suc de mercuriale et de tabac par expression en la manière ordinaire , on le dépure en le faisant bouillir légèrement , et le passant par un blanc.het , on mêle ce suc dépuré avec un poids égal de miel commun , on les fait cuire ensemble jusqu’à con- sistance de sirop, on les coule par un tamis découvert, et on le garde dans des cruches. Le miel mercurial est plus purgatif que les autres miels: on l’emploie dans les lavemens pour la colique venteuse , pour les maladies hystériques. La dose est depuis une once jusqu’à trois. Le miel de tabac ou de nicotiane purge vio- lemment On s’en sert dans les lavemens des apoplectiques, des léthargiques , etc. Miel rosat. Piler des roses rouges récemment cueillies , dans un mortier de marbre, jusqu’à ce qu’elles soient en pâte , les laisser cinq ou six heures en digestion à froid , puis les mettre à la presse pour en tirer le suc , qu’on mêle avec autant de bon miel, clarifier le mélange par le moyen d’un blanc d’œuf, puis l’ayant passé chaudement par un blanchet , les faire cuire en consistance de sirop et. le garder. Il est détersif et astringent : on l’emploie dans les gar- garismes pour les maux de la bouche et de la gorge ; dans les injections et les lavemens , quand il est besoin de res- serrer le ventre. Autre miel rosat. Mettre digérer au soleil pendant dix ou douze jours une partie de roses rouges bien pilée, et mêlée avec deux parties de bon miel dans un pot de terre couvert } faire ensuite bouillir doucement la matière, après y avoir ajouté une quantité suffisante de décoction de roses rouges, puis la couler avec expression, clarifier la cola- ture , et la faire cuire selon l’art. Ce miel ne cédera point en vertu au précédent. M IL 4e 9 Miel violât. Mêler dans un pot de terre quatre livres de violettes récentes , avec douze livres de miel commun , bouclier le pot, et le mettre en digestion dans le fumier, ou en un autre lieu chaud , sept ou huit jours ; ensuite faire une forte décoction de fleurs et de feuilles de violettes , la couler , la mêler dans une bassine avec la matière digé- rée , faire bouillir le mélange jusqu’à diminution d’environ le quart de l’humidité , la couler avec expression , et faire cuire la colature jusqu’à consistance de sirop , l’écumant de temps en temps , garder ce miel dans des cruches de grès. Il est propre pour rafraîchir , pour adoucir , et pour là- cher le ventre. On ne s’en sert que dans les lavemens : on en met depuis une once jusqu’à trois dans chaque lavement. Nota. Les violettes simples sont prélérables aux doubles , parce qu’elles sont laxatives. Les apothicaires n’y emploient ordinairement que le bouton qui reste après qu’on en a ôté la fleur bleue dont on fait la conserve et le sirop violât ; c’est aussi dans ce bouton que consiste la qualité purgative de la violette. Mi lle-feuillk, ou Herbe militaire, ou Herbe à la coupure, ou aux voituriers ( M t Lie folium vu Ig are album. , Tourn. Achillea rnil/efolium , Linn. ) Plante qui pousse plu- sieurs tiges hautes d’un pied ou environ , dont les feuilles sonL découpées menu , et rangées le long de la côte , repré- sentant une plume d’oiseau. Elle croit aux prés , sur le bord des grands chemins , et les gazons sont couverts de mille- feuille : celte plante est vulnéraire , chaude , astringente et dél ersive; on l’emploie intérieurement et extérieurement pour arrêter toutes sortes d’hémorragies , soit en infusion et en décoction , soit pilée et appliquée sur les plaies et les cou- pures , d’où lui vient le nom d ‘'herbe au charpentier qu’on lui a donné, aussi bien qu’aux autres plantes qui ont la propriété d’arrêter le sang , comme la brunelie , la bugle , la grande consolide, l’orpin , etc. La mille-feuille est très- utile dans le cours déréglé des hémorroïdes et des fleurs- blanches. Son suc déterge d’une manière surprenante les ulcères intérieurs , surtout ceux qu’on appelle vomiques du poumon. Il n’est guère de meilleur remède pour les matières purulentes qui coulent après la taille. Dans les hémorragies, cours de ventre et incontinence d’urine , on met une petite poignée de cette plante dans les bouillons , ou bien on la prend comme le thé; j’en ai vu d’excellens effets, mais les femmes et les filles sujettes au flux hémorroïdal n’eu doivent pas trop long-temps continuer l’usage, qui leur eau- 4 io MIL seroit une suppression de règles plus fâcheuse que les hé- morroïdes. Simon Pauli assure avoir connu des femmes enceintes qui s’étoient garanties de l’avortement, par l’usage de la dé- coction de cette plante. Son suc à six onces avec autant de celui d’ortie , pris en deux doses à une heure l’une de l’autre, a réussi plusieurs fois à Chomel pour arrêter une hémorragie survenue par l’ouverture de quelque vaisseau sanguin qui se dégorgeoit dans le canal intestinal : cet accident étoit ar- rivé à deux ouvriers en faisant effort pour lever un poids considérable ; ils avoient déjà rendu par le ventre plus de deux pintes de sang: il leur fit donner une forte décoction des mêmes plantes en lavement. On peut donner dans les mêmes cas la poudre de mille-feuille à deux gros, qu’on mêle avec de la pâte pour en faire des biscuits astringens. L’eau distillée de cette plante est très-bonne pour l’épilep- sie , au rapport de Taberna Montanus. Ses feuilles légè- rement pilées et mises dans le trou de l’oreille., calment souvent la douleur des dents : c’est un remède éprouvé par des pra- ticiens dignes de foi. Quelques personnes se servent, pour le même effet , des feuilles de pariétaire. La mille-feuille entre dans l’eau vulnéraire , dans le baume polycreste de Bauderon , dans le mondificatif d’ache , dans le rnartiaturn , et dans quelques emplâtres astringens. Mille-pertuis ( Hypericum vulgare , Tourn. Hyperi- cum. quadrangulum , Linn. 1104.) Plante fort connue, qui croît dans les bois , et autres lieux incultes. Cette plante est chaude , dessiccative, diurétique et vulnéraire. On donne le millepertuis intérieurement pour emporter les obstructions des viscères , pour pousser le sable et les urines , pour faire mourir les vers , pour dissoudre le sang caillé par quelque coup ou chûfe , pour abattre les vapeurs hy- pocondriaques , et soulager les prétendus possédés ou ma- niaques , d’où vient ce nom de fuga daemonum. Mynsicht et Rolfinsius proposent pour cela une leinture excellente des fleurs avec celles d 'anagallis. On l’emploie extérieure- ment pour les blessures, les contusions , la goutte, les rhu- matismes , les mouvemens convulsifs , les treinblemens de nerfs , les plaies des tendons , et généralement pour forti- fier les parties, et résoudre l’enflure qui survient à celles qui ont été blessées. On emploie ordinairement les fleurs, et quelquefois les feuilles et les semences en décoction, en infusion et en ex- trait. La préparation la plus commune dont on se sert exté- rieurement, est son huile, qui est ou simple ou composée. M IL 4>> La simple se fait en mettant les sommités entre fleur et graine dans l’huile d’olive exposée au soleil pendant quelques jours ; on réitère l’infusion avec de nouvelles fleurs sur la même huile , jusqu’à ce qu’elle soit d’un rouge foncé. L’huile de millepertuis composée se fait en infusant une livre de sommités dans deux livres d’huile d’olive , et une livre de vin rosé ; après trois jours de macération , on les lait bouillir au bain-marie jusqu’à la consomption du vin; on fait trois infusions de même , et on délaie dans la dernière une livre de térébenthine de Venise et quatre scrupules de safran. Dans les pays chauds , on prépare l’huile de millepertuis avec cette liqueur balsamique qui se trouve dans les ves- sies des feuilles des ormes piquées par les insectes. Trois onces d’huile simple de décoction émolliente , adoucissent les hémorroïdes internes; il faut que le malade la garde un peu de temps ; c’est une fomentation interne vulnéraire. Ces huiles sont excellentes pour toutes sortes de bles- sures ; on eu fait même prendre intérieurement demi-once ou' une once dans le crachement de sang et la dyssenterie. On fait frotter les parties affligées du rhumatisme , de la sciatique et des humeurs froides, avec un mélange de deux parties d’huile de millepertuis et d’une de bon esprit-de- vin ( alcohol ; ) ce remède est fort résolutif. Il y a peu d’huile ou de baume composé destiné pour les plaies , où on ne mêle l’huile de millepertuis. Préparation d’une teinture excellente , estimée comme un grand secret pour les maladies dont on vientde parler , etpour toutes sortes de plaies ; elle a réussi pour le rhummatisme. Faire infuser des feuilles de millepertuis épluchées, dans une bouteille qu’on remplit de bon esprit-de-vin (alcohol, ) et qu’on bouche ensuite exactement; la laisser au soleil un mois, jusqfi’à ce que la teinture soit d’un beau rouge; la passer ensuite, et y faire fondre du camphre environ un Gros sur demi-livre de cette teinture. L’extrait des fleurs de millepertuis en bouton , digérées pendant deux jours dans l’esprit-de-vin (alcohol,) expri- mées ensuite , et l’infusion évaporée en consistance d’extrait, se donne depuis un scrupule jusqu’à un gros. Angélus Sala la prescrit dans la manie, la mélancolie, et les égaremens d’esprit qui viennent sans fièvre et sans aucune autre cause manifeste. Baglivi en fait grand cas dans la fausse pleurésie. La décoction de millepertuis , l’eau distillée de cette plante et l’infusion de la graine tuent les verset poussent les urines, suivant Bartholin et Pûvière. Dans les grandes contusions, A 4 12 MIL dans le soupçon des ulcères dans les reins ou dans la vessie , on fait avec les fleurs de millepertuis, une conserve qui est si estimée. , Cette plante entre dans les sirops an ti- néphrétique , apé- ritif et cachectique de Charas, dans le sirop d’armoise, dans ia poudre contre la rage de l’aulmier , dans la thé- riaque d’Andromaque , la thériaque réformée de Charas, le mithridat, l’huile de scorpion composée, dans l’onguent martiatuni , dans le inondicatif d’ache , etc. Millet , ou Mil ( Milium vu/gare semina luteo aut albo , lourn. JVhliurn tffusum , Linn. 90.) Plante qui aime les' lieux sabloneux , ombrageux et humides. On se sert en mé- decine de sa semence et de sa farine qui peut être employée dans les cataplasmes résolutifs et émolliens. Le millet est jéfrigératif et dessiccatif , il resserre le ventre , il est aisé à digérer, et est un bon aliment pour ceux qui y sont ac- coutumés. Sa décoction pousse puissamment par les sueurs et par les urines. L’eau distillée de l’herbe en fleur est un excellent préservatif contre la pierre des reins. Ou fait une excellente décoction sudorifique de cette manière. Faire bouillir une livre de millet dans trois livres d’eau de fon- taine jusqu’à ce que le millet soit crevé , et couler la li- queur qui est excellente dans les fièvres, et spécialement dans les tierces , sur le déclin de l’accès , pour faire suer ; quelques-uns font cette décoction dans du vin. Elle con- vient encore à la petite-vérole pour la faire sortir , et modérer l’effervescence. On ajoute ordinairement à cette décoction la racine de fenouil ou de scabieuse avec quelques figues. 1. Itmuller est pour la racine de scabieuse , qui est un ex- cellent vulnéraire , et propre pour prévenir la phthisie , le pissement de sang, et la dyssenterie , qui sontles suites de la petite-vérole , lorsqu’elle se jette sur les parties internes. Il est pareillement salutaire de mêler le sirop de scabieuse à la décoction de millet, pour préserver la poitrine et les antres viscères, contre l’exnlcération de la petite-vérole. La décoction susdite convient aux mêmes maladies. Le miel torréfié avec du sel commun, et appliqué eri forme de sacbet sn r le sommet ou fontaine de la tête , remédie puissamment aux affections catarreuses, et aux douleurs de tête accompa- gnées de pesanteur et tension. Ces sachets sont fort recom- mandés par Lindanus pour appliquer sur les oreilles , même dois la surdité et le tintement. Mine de plomb (oxide de plomb rouge,) ( Minium .) Plomb minéral pulvérisé, et rendu rouge par une longue M 0 R 4 13 calcination au feu. On envoie le minium d’Angleterre. On doit le choisir net, hiut en couleur. Il est astringent et dessiccatif : on s’en sert dans les emplâtres , dans les onguens. Molluque odorante, ou Mélisse des Molluques ( Mo- lucella levis , Linn. Tourn. ) Cette plante annuelle, origi- naire des Isles Moluques se cultive dans les jatdins. Llle est alexipharmaque , propre à fortifier le cerveau et le cœur. On l’emploie en poudre , en cataplasme , en décoction , en infusion. MorElle ( Solanum officinarum acinis n/gritantibus , Tourn. Solanum nigrum , Linn. 266. ) Plante fort connue qui croit proche les haies, le long des chemins, et fleurit tout l’été. Elle porte des fruits gros comme des baies de genièvre, ronds, verdsau commencement, mais en mûris- sant ils deviennent mous , noirs et remplis de suc. On se sert en médecine de l’herbe et des baies qui sont rafraî- chissantes , astringentes et répercussives Le vin dans lequel on a fait infuser les baies , étant bu , arrête le flux dys- sentérique, appaise la douleur, et chasse toute la malignité par la sueur ; mais le principal usage de la morelle est ex- terne dans l’érésipèle , les dartres, les démangeaisons, les inflammations , le feu volage , pour lesquels maux on se sert du jus mêlé avec une sixième partie d’esprit-de-vin ( al- cohol. ) La morelle est éprouvée contre le cancer tant occulte et non ulcéré , qu’après l’exulcération , non pour le guérir absolument , mais comme remède palliatif Le suc de cette plante entre dans tous les onguens et les cataplasmes qu’on ordonne contre ce mal, et ils doivent toujours être pré- parés dans un mortier de plomb , d’autant que ce métal convient lui-même aux cancers , et que pendant la prépa- ration , il se détache toujours quelques parties de plomb cjui se mêlent aux remèdes , et les font paroître de couleur grise. On applique l’herbe pilée sur les hémorroïdes , ou on les bassine avec son suc tiédi pour en appaiser la douleur. L’eau distillée de morelle a les mêmes usages que le suc, mais pas tant de vertu. O11 emploie cette plante dans la plupart des cataplasmes anodins. Le suc de morelle mélangé avec un blanc d’œuf, est excel- lent pour calmer l’inflammation du prépuce , qui accom- pagne les chancres de cette partie , suivant Palmer. Sebi- tius assure que cette plante pilée et appliquée en forme de cataplasme sur les mamellles tuméfiées par l’épaississe- ment du lait , le résout facilement. Piay , après le docteur Hulse , rapporte que le cataplasme fait avec ses feuilles et 4H M O R la semence de lin , bouillies dans le vin muscat , est ex» .cellent pour résoudre toutes sortes de tumeurs , et pour dissiper les contusions. La décoction d’une poignée des feuilles de morelle dans une pinte d’eau , est bonne pour les femmes tourmentées d’urinesâcres et de fleurs blanches. Elles peuven t s’en étuver souvent. Cette plante entre en quantité dans l’onguent populeum , dans la triphera persica de Mésué , dans l’onguent pornpîiolix de Nicolas d’Alexandrie , dans le mondificatif d’ache , le ma rticttum et le baume tranquille. Morelle grimpante , ou Vigne de Judée ( Solarium dul - camara , Tourn. Linn. ) Cette plante sarmenteuse et grim- pante croît dans les endroits humides, les haies, les buis- sons. Cette plante est vivace seulement par ses racines. Ses feuilles sont modérées , d’une saveur purement douceâtre, ensuite légèrement amères , enfin âcres Elles sont apéri- tives, détersives , résolutives, expectorantes. En Afrique la décoction des sarmens de la vigne de Judée bue long temps et en quantité, guérit la gale, la goutte, et surtout les maladies vénériennes. Les nègres du Sénégal emploient de même la racine pour la chaude-pisse. Tragus assure qu’on guérit les vieilles jaunisses , avec un verre de vin blanc dans lequel on a fait bouillir légère- ment la tige de cetfe plante coupée menu ; on en met une livre sur deux livres de liqueur , dans un pot bien bouché ; on la laisse consommer d’un tiers. Cainerarius recommande la racine de cette plante dans l’hydropisie et pour purger les sérosités; il la fait bouillir dans l’eau, et ajouter à cette décoction deux verres de vin trempé d’eau salée : on peut aussi mettre environ une poignée de la racine sur cho- pine d’eati , et la donner ensuite à deux ou trois prises dans la matinée. Jean Prévost range cette plante parmi les pur- gatifs de la bile. Parkinson confirme cette propriété par l’ expérience. Morgeltne ( Alsine media , Tourn. Linn, 38ç. ; Plante fort commune qui croît par-tout, dans les jardins, dans les vignobles, aux lieux ombrageux. On la nomme impro- prement, mouron blanc. Cette herbe est humide, rafraîchis- sante, adoucissante , épaississante $ elle a presque les memes vertus que la pariétaire, à l’aslriction près; on la dit fort nourrissante , et on en fait manger dans l’atrophie et dans la phtisie ; et Jean Bauhin assure que son eau distillée , ou le vin dans lequel la plante a infusé, rétablissent ceux qui sont exténués après de grandes maladies. On fait manger aux malades qui crachent du sang, des omelettes faites avec M O U 4>5 cette plante hachée au lieu de persil. Appliquée stirles mam- ïnelles , elle dissout le lait grumelé , et dissipe la trop grande quantité de cette liqueur. Elle est bonne en décoction pour les galleux après avoir fait précéder les remèdes généraux ^ appliquée sur les contusions, elle y est bonne; elle arrête le flux des hémorroïdes, et elle en appaise les douleurs, étant prise en décoction , et appliquée extérieurement. Emmanuel Kœnig assure que cette plante est très-adou- cissante , et qu’on en donne avec succès aux enfans qui ont des tranchées et des douleurs capables de les faire tom- ber dans les convulsions : c’est par-là qu’elle est utile à ceux qui tombent dans des mouvemens épileptiques. Le suc dépuré de Morgeline , à la dose d’une once dans un petit bouillon , la poudre de ses feuilles séchées à l’ombre à une dragme , ou la décoction d’une poignée dans une chopine d’eau , sont les doses ordinaires. L’usage extérieur de cette plante est utile pour nettoyer les plaies et les ul- cères. Suivant Ettmuller , cette herbe , pilée et appliquée sur les mammelles , résout le sang coagulé. Mouron. Plante annuelle dont il y a deux espèces d’usage, en médecine , savoir celui à fleur rouge , ( Anagallis pke- niceo flore , Tou rn. Anagallis arvensis , Linn. 21 1. ) et celui à fleur bleue qui n’est qu’une variété du premier, ( Ana- gallis ceruleo flore.) Ces deux mourons, distingués impro- prement en male et femelle , puisque la fleur de chacun est hermaphrodite , naissent dans les champs , dans les vignes, dans les jardins , ils fleurissent presque tout l’été. Quand on ordonne simplement l’ anagallis , on entend toujours par- ler du rouge. L’un et l’autre mouron est amer, chaud, dessiccatif, détersif et astringent. 11 est mis au nombre des vulnéraires, et recommandé par quelques auteurs contre la morsure du chien enragé et de la vipère : on fait boire au blessé un verre de vin, dans lequel le mouron a bouiili légèrement ; on en lave les blessures , et on applique l’herbe par-dessus ; on l’emploie aussi tant intérieurement qu’exté- rieurement dans la goutte et dans la manie. Hartinan pour guérir la manie, fait précéder un vomitif d’une infusion d’an- timoine , et ensuite il fait user au malade de la décoction de mouron rouge durant plusieurs jours. Le mouron est salutaire dans la mélancolie , dans les délires de9 fièvres ar- dentes et malignes. Il est pareillement un excellent vul- néraire dans les plaies récentes, suivant l’expérience de Potier , qui dit que la décoction du mouron à fleurs rouges , calme les douleurs des vieilles plaies , qui sont ordinaire- 416 MOU ment accompagnées de chaleurs et de convulsions : il fait cuire le mouron avec des feuilles de roses, puis il applique le tout. Schumuck recommande comme un spécifique expé- rimenté le mouron à fleurs rouges pour arrêter t -ut s les hémorragies soit qu’on le tienne suspendu sur la fosselte du cœur pour arrêter, sans manquer, le flux immodéré des mois, soit qu’on le tienne dois la main , jusqu’à ce qu’il soit échauffé pour arrêter même le sang quand la veine est piquee. Mynsicthus assure que ce même mouron est uri < xcel- lent céphalique. On a guéri des écrouelles ouvertes en ins- tillant dedans du jus de mouron à fleurs rouges broyé , et appliquant le marc par-dessus Son eau distillée est fort bonne aux inflammations, nuages eL ulcères des yeux 5 à son défaut, on peut appliquer l’herbe pilée, ou instiller son suc dans les yeux. Mousse d’arbre ( Muscus arboreus , sive Usnea offl- cinarum. ) La meilleure mousse est celle de melèzè , de pin , de pesse et de sapin ; celle de peuplier ensuite , mais la blanche, car la noire ne vaut rien; et enfin, la meilleure de toutes est celle de chêne. La mousse d.'arbre est sèche , astringente, et médiocrement froidç,. La meilleure est la plus odoriférante , qui se trouve dur le cèdre. Le vin où la mousse blanche aura trempé pendant certains jours , si on le b. >i t , fait dormir profondément, fortifie l’estomac , arrête les vomissemens , et resserre le ventre. Elle est fort bonne dans les remèdes qu’on ordonne pour le cœur à cause de sun odeur agréable. On en donne une demi-dragme de l’odoriférante dans du vin à ceux qui ont difficulté d’uriner. Une prise de trois dragmes , fait vider l’eau aux hydro- piques. La poudre de mousse arrête le sang. Mousse de terre ( Muscus vulgatissimus , Tourn. ) A des feuilles menues comme des cheveux bien fins , molles , vertes , et quelquefois jaunâtres; elle rampe, et couvre les terres maigres , stériles , humides , dans les bois , dans les forêts , sur les pierres , dans les déserts. Elle est astrin- gente , propre pour arrêter les hémorragies , étant appliquée dessus. Mousse terrestre ( Lycopodiumclavatum , Linn. i564- ) Plante qui jette de longs sarmens , faits comme des cordes, garnis de petites feuilles , d’où naissent d’autres petites branches garnies de même Toute la plante est rude au tou- cher ; elle rampe, je.ltant de petites racines capilleuses , comme fait le lierre. Vers le mois de juin , (prairial) , elle produit au bout de ses sarmens des chatons presque sem- blables M O U 4'7 LLibles à ceux des coudriers qui sont de couleur jaunâtre. Elle' croit dans les bois, aux lieux sabloneux et pierreux. Tonte la plante est bonne pour la gravelle , dit Matthiolej car l’expérience a enseigné que , si on boit le vin de sa dé- coction, on tire la pierre des reins, et on la fait sortir deli us ; l’eau distillée de toute la plante fait le même effet. La mousse terrestre est propre pour exciter l'urine, pour arrêter le cours de ventre, pour le scorbut 5 elle a cou- tume d’être chargée de certaine farine qu’on appelle autre- ment le soufre de la mousse, lequel sert extérieurement pour guérir les ulcères sordides et les écorclrur s ; mêlé avec la poudre d’encens et de colophane, il est admirable pour arrêter les hémorragies. Moutakde , Sénevé. Plante dont il y a trois espèces prin- cipales : une dont les feuilles sont semblables à celles de la rave [S inapis rapi folio , Toùrn. Sinapis nigra , Linn. y33.) 5 une autre à feuilles d’ache ( Sinapis apii folio , Tourn. Sina- pis alba , Linn. q33. ). On les cultive toutes deux dans les champs et dans les jardins 5 la semence de la première espèce est rousse ou noirâtre , et celle de la seconde est blanche. La troisième espèce ( Sinapis crucac folio , Tourn. Sinapis ar- vensis , Linn q33. ) croît aux lieux rudes, pierreux , hu- mides , maritimes 5 elle a les feuilles semblables il celles de la roquette, et a la semence rougeâtre. La semence de mou- tarde est chaude et dessiccative , apéritive, stomacale, anti- scorbutique, hystérique, incisive , atténuante. Sou principal usage est pour réveiller l’appétit Dans les affections hypo- condriaques , dans la fièvre quarte causée par un mucilage tartareux , on en donne une dragme avant le paroxisme ; elle convient aussi au scorbut, au calcul , et pour purger la tête. La moutarde est excellente pour corriger le sel acide fixe, volatiliser le levain de l’estomac , et cuire plus parfaitement les alimens. La moutarde se prépare en pilant la semence avec du vin doui , ou avec du vinaigre jusqu’à consistance requise ; ainsi préparée , elle aiguise l’appétit , et perfectionne fa diges- tion des alimens. Lorsque le mal hypocondriaque occupe la rate , et qu’il y a tumeur, squirrhe. enflure ou obstruction en cette partie, la semence de moutarde y est très-salutaire tant intérieure- ment qu’extérieurement. Bartliolin s’est servi heureusement de la semence de moutarde pilée avec de l’urine , pour appli- quer en forme de cataplasme sur la région de la rate dans une tumeur dure et squirrheuse d^ ce viscère. La moutarde est encore admirable, prisa intérieurement pour la cachexie, 27 4 18 . M U C surtout celle des filles, jointe à l’obstruction du flux mens- truel. Les matelots, en s’embarquant, font provision de se- mence de moutarde pour se préserver et se guérir du scorbut. Pour se préserver de l’apoplexie , il en faut prendre tous les matins une pincée à jeun , seule ou dans quelque véhicule approprié 5 ce même remède est bon dans le vertige et dans les catarrhes, surtout à l’égard des vieillards. Cette même se- mence convient à la suffocation de matrice , qui est une es- pèce de mal hypocondriaque , et aux maladies soporeuses. L’huile tirée par expression de la semence de moutarde , est propre pour la paralysie , et pour résoudre les humeurs froides. La graine de moutarde est un puissant sternutatoire et un mâchicatoire des plus efficaces. On enferme une dragme de cette graine dans un linge , après l’avoir concassée légère- ment , et on la fait mâcher aux malades menacés d’apoplexie ou de paralysie; ce remède les fait cracher abondamment, et soulage aussi ceux qui ont la tête pesante et chargée de pituite. Ainsi la graine de moutarde est utile dans les affections sopo- reuses et léthargiques ; elle est bonne aussi aux personnes sujettes aux vapeurs hystériques et hypocondriaques. Dans les pâles couleurs, dans le scorbut et dans les indigestions , on l’emploie avec succès. La moutarde préparée, approchée du nez des personnes de l’un et de l’autre sexe sujettes aux vapeurs, les soulage dans leurs accès; elle réveille aussi les léthargiques. Le cataplasme suivant est un bon résolutif, propre dans la goutte sciatique , les rhumatismes et les tumeurs squirrheuses. Faire frire des poireaux avec de fort vinaigre , après les avoir hachés me- nus , et lorsqu’ils seront cuits , les saupoudrer avec de la graine de moutarde pilée; si on y en ajoute beaucoup, ce cataplasme deviendra un vésicatoire assez caustique. Quel- ques-uns en font un avec la fiente de pigeon , la moutarde et la térébenthine , pour l’appliquer dans les endroits où la goutte se fait sentir; mais Choniel pense qu’il faut attendre que l’inflammation soit passée. La graine de moutarde est bonne pour les engelures crevées , soit en la brûlant sur une pelle chaude et exposant le pied ou la main sur la va- peur , soit en frottant légèrement la partie malade avec la moutarde ordinaire. Elle entre dans la composition aurea alexandrina de Nicolas d’Alexandrie , et dans l’emplâtre vésicatoire. Mucilage ( Mucilago , viscositas ). Corps gluant et épais. Il se fait avec des racines et semences pilées au mortier , in- MUC 4*9 fusées en eau chaude , cuites et coulées à travers une forte toile. Les racines dont on se sert sont de guimauve , de mauve , de grande consolide ; les semences sont celles de psyllium , de lin, de guimauve, de mauve, de coings. Les mucilages entrent dans la composition de plusieurs emplâtres. On fait aussi des mucilages avec des gommes et des fruits , comme gomme arabique , gomme adragant , colle de poisson , coings , figues , etc. Mucilage de colle de poisson. Couper par petits mor- ceaux une once de colle de poisson, la mettre dans un petit pot , verser dessus douze onces d’eau chaude , couvrir le pot et le placer sur les cendres chaudes, laisser infuser la ma- tière, l’agitant de temps en temps jusqu’à ce qu’elle soit en- tièrement dissoute , et qu’il se soit fait une colle. Si l’humi- dité se consume trop tôt , et qu’il n’y en ait pas assez pour dissoudre la colle de poisson appelée ichthycolla , on peut y ajouter un peu d’eau chaude. Ce mucilage est fort propre pour ramollir les duretés ; on le fait entrer dans plusieurs emplâtres. Mucilage émollient commun. Couper quatre onces de racine de guimauve par petits morceaux, les concasser et les mettre dans un pot de terre vernissée , avec une once de se- mence de lin , et autant de celle de fenugrec , verser par dessus trois livres d’eau chaude, et après avoir couvert le pot , le placer sur les cendres chaudes, ou sur un peu de feu pour entretenir la chaleur pendant dix ou douze heures , en- suite faire bouillir l’infusion doucement dans le même pot couvert, jusqu’à la diminution de la moitié , ou jusqu’à ce qu’elle soit en mucilage, qu’on coule avec expression. Il est propre pour ramollir les duretés , pour calmer les douleurs, pour adoucir; on en peut faire des fomentations chaudement. Mucilage pour arrêter les hémorragies. Mettre demi- once de semence île coing , et autant de celle de psyllium , ou herbe aux puces , dans un pot de terre , verser dessus six onces d’eau de plantain , et autant de celle de roses , couvrir le pot et le placer sur les cendres chaudes dix ou douze heures , puis faire bouillir l’infusion doucement dans le même pot couvert , la remuant de temps en temps avec une spatule d’ivoire ou de bois, jusqu’à la consommation d’environ le tiers de la liqueur, et qu’il se fasse un mucilage qu’on coule au travers d’une étamine , l’exprimant le mieux possible. Il est propre pour arrêter le crachement de sang et les autres hémorragies; on le mêle avec partie égale de sirop de 4?-o M U G coing, ou roses sèches, et ou en prend line cuillerée pour chaque dose. Mucilage pour les fentes et les crevasses des mains , des lèvres , des mamelles , iÿc. Faire macérer à feu fort doux , dans une raisonnable quantité d’eau rose, deux gros de gomme adragant blanche , pulvérisée subtilement, en tirer le muci- lage, dont on oint le mal dans le besoin. Mufle de veau ( Anthirrinum vutgare , Tourn. Antlir- rinum rnajus , Linn, ) Cette plante vivace qui croît sans cul- ture dans les terres incultes, sur les vieux murs , passe pour vulnéraire , et on l’emploie en décoction. La racine de cette plante est bonne pour adoucir les fluxions qui tombent sur les yeux. Muguet (Lilium convalliurn album , Tourn. Convalla- ria majallis , Linn. 45i.) Plante qui croit dans les bois, aux vallées et aux lieux ombrageux et humides , et dont la fleur est en usage en médecine. Le muguet est chaud , dessiccatif et céphalique. On emploie ses racines et ses fleurs , mais par- ticulièrement les fleurs qu’on fait sécher à l’ombre, et qu’on réduit en poudre , laquelle est un sternutatoire assez puissant qu’on ordonne pour décharger le cerveau dans la paralysie et dans les fluxions de la tête, surtout dans l’épilepsie et dans les vertiges. Les racines de cette plante excitent l’éternue- ment avec plus de violence. On distille les fleurs , et on en fait une conserve. L’eau distillée se donne à quatre onces , et la conserve à demi-once. L’esprit tiré des fleurs par leur in- fusion dans l’eau-de-vie , ou l’esprit-de-vin (alcohol) , est propre à calmer la frayeur des hypocondriaques, et à ranimer les personnes épuisées par les femmes. Simon Pauli s’en ser- voit pour l’épilepsie des enfans dont il oignoit l’épine du clos. On prépare le suc de muguet en forme d’huile , en rem- plissant de fleurs de muguet un vaisseau qui se ferme bien avec son couvercle, qu’on enfouit dans un tas de fourmis, jusqu’à ce que les fleurs se résolvent en suc. Il est anodin , et excellent contre la goutte et l’herpe. Muguet des bois , ou petit Muguet , ou Hépatique étoi- lée , espèce de grateron ( A par in a la t /folia , humilior , mon- tana , Tourn. 1 1 4> Asperula odorata , Linn. i5o. ) Cette plante à racines vivaces , ainsi nommée parce que ses feuilles sont rangées autour de sa tige en forme d’étoiles , croit aux lieux montagneux et dans les bois ; elle rend une odeur fort douce et agréable. File est chaude et dessiccative , ou plutôt tempérée ; elle est propre au foie et au cœur. Son usage prin- cipal est dans l’obstruction du foie , dans la jaunisse et dans M U R " 421 les chaleurs du foie pour lesquelles on l’applique aussi exté- rieurement. Les Allemands en mettent infuser en mai ( flo- réal ) dans leur boisson à laquelle elle donne une agréable saveur ; elle réjouit et fortifie le cœur et le foie mal disposé ; prise en infusion ou en décoction , elle excite l’urine et les mois aux femmes , et leur bâte l’accouchement. O11 l’applique avec succès sur les plaies , surtout quand la fièvre et l’inflam- mation y surviennent. Mulet ( Mulus ). Animal assez connu; la femelle s’ap- pelle mule ( mula). L’ongle ou la corne du mulet est propre pour arrêter le flux des menstrues et les autres hémorragies; on en donne parla bouche depuis demi-scrupule jusqu’à deux scrupules; on en fait aussi des fumigations. Le sang de mulet, ou plutôt de mule, enduit, guérit les verrues. Le vin dans lequel on a mis infuser les verrues d’un mulet, est bon à boire contre l’épilepsie. L’urine avec sa bourbe , guérit les cors des pieds , et est très-salutaire à la goutte. La fiente de mulet arrête le flux menstruel et la dyssenterie , appaise la douleur de la rate, et excite la sueur; et pour cette nison on en fait infuser quelque pelotes toutes fraîches rendues , dans un verre de vin blanc sur des cendres chaudes pendant quel- que temps , ensuite on passe le tout par un linge , on fait avaler la colature à un pleurétique, on le couvre bien, il sue abondamment, et guérit par ce moyen , sans le secours de la saignée. Au défaut de lieute de mulet , on peut se servir de la même manière de celle du cheval. Pour les autres maux ci- dessus marqués , la dose de cette fiente de mulet est depuis un scrupule jusqu’à une dragme , étant séchée et pulvérisée , prise dans un véhicule convenable. Mumie ( Mumia. ) Voyez au mot Homme. Mûrier. ( Murus nigra aut alba , Linn. i3<;8.) Arbre grand et raineux dont il y a deux espèces, savoir le blanc et le noir, suivant la couleur de ses fruits ; le noir est le plus usité : on les cultive dans les jardins. L’écorce de la racine est chaude et df ssiccative , amère, abstersive et astringente ; elle, désopile le foie et la rate , lâche le ventre et tue les vers larges , elle a une grande amertume. Les mûres blanches sont peu usitées , leur saveur étant fade et désagréable. Les mûres noires avant leur maturité sont rafraîchissantes , dessiccatives et très-astringentes. Leur usage interne sert dans toutes sortes de flux, savoir la diarrhée, la dyssenterie , le crachement de sang , le fin x menstruel. L’usage externe sert dans les inflam- mations de la gorge et de la bouche , et les ulcères des mêmes parties , en gargarisme. Les mûres dans leur maturité sont 422 MUS rafraîchissantes et dessiccatives , elles purgent ; mangées au commencement du repas, elles étanchent la soif et excitent 1 appétit, elles nourrissent peu et sont aisées à se corrompre , elles adoucissent la poitrine. Le jus de rn tires noires en ma- turité imprime aux doigts une couleur diliicile à effacer, et qui disparoit d’abord cju’on les frotte avec d’autres mûres vertes. La décoction de feuilles de mûrier seules , ou avec de la racine , guérit le mal des dents 5 en gargarisme. On fuit avec les mûres noires un sirop très -utile pour adoucir les acretés de la gorge et de la poitrine ; on en mêle une cuillerée dans un verre d’eau. On ordonne ce sirop sous le nom de diamorurn. Pour le faire composé, on y ajoute du "verjus , de la myrrhe et du safran. Cordus le faisoit avec le suc de mûres, le suc du fruit de ronces, de framboises , de fraises et du miel , et on les emploie dans les gargarismes pour les ulcères de la bouche et de la gorge. L’écorce et la racine du mûrier sont détersives et apérilives en décoction. L’écorce du mûrier, mise en poudre et prise en bol , liée avec le sirop d’absinthe , à la dose de demi-gros , est fort bonne contre le vers solitaire. Muscade et Macis ( Mo s ch a ta , sive nux aromatica). L’arbre qui porte la noix muscade croit dans l’Asie, dans les îles Molucques , et particulièrement dans celle de Banda. Son fruit est composé de deux enveloppes et d’un noyau ou amande $ la première enveloppe est épaisse et charnue , comme celle de la noix ordinaire ; la seconde est mince et tendre, elle couvre immédiatement la muscade comme un ré- seau , et s’en sépare dans sa maturité , après que la première écorce est ouverte et tombée/ Cette deuxième écorce s’ap- pelle macis , 011 improprement fleur de muscade; elle est d’un jaune rougeâtre et orangé, d’une odeur très agréable , et fournit une huile excellente pour les douleurs et les tumeurs dans les jointures. L’amande qui occupe le centre de ce fruit, est la muscade dont 011 se sert si communément dans la cui- sine , et que tout le monde connoît. Les Indiens font confire ce fruit avec ses enveloppes , comme nous faisons les noix ; mais elles sont dangereuses , car ceux qui en mangent avec excès, tombentdans des assoupissemens léthargiques. La muscade est céphalique, cordiale , hystérique , stoma- chique et carminative ; elle fortifie le cœur et le cerveau , ré- tablit le cours du sang et des esprits ; elle pousse les mois , arrête la diarrhée , le vomissement , et dissipe les vents ; elle appaise le cours de ventre , et devient anodine et assoupis- sante lorsqu’elle est rôtie et dépouillée 5.) Cet arbre croit dans les terres grasses. Les noix vertes sont chaudes et dessiccatives , les sèches le sont beaucoup plus , elles sont de difficile digestion , peu nourrissantes, contraires à l’estomac, bilieuses , elles font mal à la tête, et irritent les maladies des poumons, et prin- cipalement la toux. L’écorce verte de noix fait vomir douce- ment; son suc tiré par expression , épaissi selon l’art , se nomme rob nucum. Il est recommandé avec justice par Hart- mann dans les maux de gorge, spécialement dans l’inflamma- tion de la luette, des amygdales et dans l’esquinancie. On l’emploie dans cette dernière maladie dès le commencement pour arrêter l’inflammation. Les noix confites fortifient l’es- tomac , donnent bonne bouche et corrigent l’haleine mau- vaise. On tire par expression des noix sèches une huile fort en usage dans la médecine ; elle est très-adoucissante et réso- lutive , elle est , au rapport d’Haudry , bonne contre les vers et la gale qui vient au visage des enlans. Boyle assure qu’ayant pris de temps en temps deux ou trois ornes de cette huile , vieille au moins d’une année , parce que plus elle est vieille, plus elle a de.vertus , mêlée avec de l’huile d’amandes douces , cela lui a plus servi qu’aucun des antres remèdes dont il avoit usé plusieurs années auparavant, et lui a fait rendre en forme de sable menu la gravelle dont il étoit tourmenté. On donne aussi des lavemens de cette huile avec succès dans les grandes douleurs de la colique néphrétique ; on l’emploie aussi pour les coliques venteuses, pour résoudre, et pour fortifier les nerfs. Mêlée avec partie égale d’eau de chaux, elle est bonne aux brûlures. Bouillie avec du vin , elle est bonne aux ulcères auxquels les feuilles de noyer bouillies en eau avec un peu de sucre sont aussi très-efficaces , si on applique dessus des compresses trempées dans cette décoction , ou les feuilles 436 , N U M mêmes. Le snc qu’on tire de la racine du noyer, appaise les douleurs de la goutte et de la colique néphrétique , et outre cela il convient aux céphaliques. Les feuilles et les chatons ou fleurs de noyer sont astringentes , sudorifiques, et propres pour résister à la malignité des humeurs, étant prises en dé- coction. La poudre de ces chatons desséchés est excellente dans la dyssenterie, donnée au poids d’une dragme dans du gros vin rouge , et pour la colique et la suffocation de matrice dans du vin blanc. Les anciens ont reconnu dans les noix une espèce de contre-poison. Ray assure qu’en Angleterre les noix rôties, mangées à jeun , sont un préservatif contre la peste. On distille les fleurs dans leur saison , on fait macérer dans l’eau qu’on en retire les noix lorsqu’elles sont parvenues au tiers de leur grosseur , qn les distille ensuite , et on garde la liqueur distillée dont on se sert pour mettre en digestion les noix lorsqu’elles sont bonnes à confire , c’est-à-dire avant leur maturité. Ces trois distillations différentes ainsi réunies, forment l’eau des trois noix qui est sudorifique, apéritive , cordiale , stomachique et hystérique. On l’ordonne avec succès depuis quatre jusqu’à six onces dans les fièvres ma- lignes , dans la petite vérole, les vapeurs hystériques, les indigestions , la colique venteuse et l’hydropisie. Chomel a vu de très-bons effets dans cette espèce d’hydropisie qu’on appelle leucophlegmatie ou bouffissure universelle. Les coquilles de noix sont aussi sudorifiques $ plusieurs les emploient dans les tisanes avec la squine , la salsepareille et les autres ingrédiens qui entrent dans la tisane sudorifique propre pour la vérole. Les zestes de noix mis en poudre , et donnés jusqu’à demi-gros dans un verre de vin rosé , gué- rissent la colique venteuse ; rien ne soulage plus dans cette maladie, qu’un lavement fait avec un quarteron d’huile de noix , un verre de vin et demi-septier d’eau de son ou de dé- coction émolliente. Chomel a donné avec succès dans la même maladie , un verre de bon vin rosé dans lequel on avoit éteint à huit ou dix reprises des noix sèches allumées. L’eau de noix, à la dose d’une ou deux cuillerées , avec un peu de sucre , redonne le lait aux nourrices , et peut être utile à réparer ceux qui se sont épuisés avec des femmes. Les feuilles de noyer sont employées utilement pour la brûlure , étant graissées d’un onguent fait de parties égales d’huile de noix et de cire jaune. Nummulaire. Voyez Herbe aux icus. OE I L 43/ O Ochue ( O chra , terra metallica). Terre ou masse sèche , graisseuse , friable , douce au toucher , de couleur jaune ou dorée. On la calcine au feu jusqu’à ce qu’elle ait acquis une couleur rouge 5 c’est ce qu’on appelle ochre rouge. L’une et l’autre de ces terres sont employées dans la médecine. On les choisit nettes , fragiles , hautes en couleur. Elles sont réso- lutives , dessiccatives , astringentes; elles arrêtent les excrois- sances , dissipent les tumeurs dures , et font disparoitre les marques des coups et les contusions , appliquées extérieure- ment. Quelques-uns veulent qu’elles soient diurétiques , et d’autres, pour toutes sortes de flux de sang, prennent gros comme un œuf de pigeon , d’ochre qu’ils mettent en poudre dans un bouillon , et ayant bien remué le bouillon, afin que rien ne demeure au fond , ils le font avaler au malade. OEil de boeuf ( Buphtalnium tanaceti rninoris fnliis , To urn. Authemis tinctoria , Linn. ) Cette plante croît dans les départemens méridionaux de France , auprès de la mer , dans les près secs et arides. Elle entre dans l’eau vulné- raire , et plusieurs la substituent à la grande pâquerette. Tra- gus estime la décoction des fleurs dans le vin pour chasser les vers , et pour adoucir les douleurs de la colique. Il ajoute tju'il s’est servi avec succès de cette décoction dans les ma- ladies du foie , et que ce remède est un bon apéritif. Ses feuilles sont vulnéraires. OEillet de jardin ( Caryophillus hortensis , Tourn. 174. JDianthus , Linn.) Plante qu’on cultive dans les jar- dins à cause de la beauté de ses fleurs , dont il y en a de diverses couleurs. On se sert en médecine de l’œillet rouge simple préférablement au double , qu’on choisit haut en cou- leur , et bien odorant. Il est chaud et sec, céphalique et cordial , et est ordonné principalement dans le vertige et l’apoplexie , l’épilepsie et autres affections des nerfs, dans la syncope , la palpitation de cœur , contre les vers. On en fait un sirop et conserve qu’on ordonne sous le nom de tunica depuis demi-once jusqu’à une once et demie. La décoction de ses fleurs est un excellent cordial ; Simon Pauli assure avoir guéri une infinité de personnes avec ce remède , lesquelles étoient affligées de fièvres très-malignes ; cette décoction les faisoit suer ou uriner, selon les divers efforts de la nature , elle leur fortiüoit le cœur , et calmoit leur 438 O I G soif. Dans les potions cordiales les plus tempérées, le sirop d’œillet est employé, lors même que la fièvre est violente; on le délaye alors dans l’eau distillée d’alléluia, sans y ajouter de thériaque ni d’autre remède volatil ou sudorifique. On fait infuser les fleurs d’œillet dans l’eau-de-vie , et on y ajoute du sucre , pour en faire un ratafia bon pour les indigestions et pour les vents. Oignon (A Ilium cepa. , Linn. 4oi.) Plante de différentes espèces qui ont les mêmes vertus , et il suffit de choisir les plus âcres , savoir ceux qui ont la tête un peu longue. On Ue se sert en médecine que de la racine ou bulbe. L’oignon est chaud et sec, apéritif, incisif, détersif, mais venteux par la grossièreté de sa substance. Il sert principalement à inciser et à déterger le tartre des poumons, en décoction avec du miel. Il excite les mois des femmes , et tue les vers , en infusion dans du vin. Six onces du suc de la racine et des feuilles d’oignon , avec un peu de sucre candi , est un puissant diurétique ; il faut appliquer en même temps sur la région de la vessie un ca- taplasme fait avec les feuilles de pariétaire et de mauve, et les oiguons cuits et passés par le tamis, pour les réduire en une pulpe ou bouillie épaisse. Ce cataplasme appliqué sur le nombril , et la potion ci- dessus, ont quelquefois réussi dans l’hydropisie. Les oignons seuls cuits sous la cendre et écrasés , appliqués ensuite sur la région de La matrice après un accou- chement laborieux , ont, fait vider une matière purulente et les restes de L’arrière-faix d un enfant qu’on avoit tiré par morceaux. Un oignon coupé par rouelles , infusé dans un demi-septier de vin blanc , pris les trois derniers jours de la lune , est un remède éprouvé pour la néphrétique. L’oignon est pectoral et apéritif; quand il e.st cuit et amorti sous la braise , et mangé avec de l’huile et du sucre , il appaise la toux et soulage les asthmatiques. La salade d’oignons cuits de même pousse les urines , et soulage le rhumatisme sur les reins. Fernel et Ambroise Paré assurent qu’un oignon écrasé avec un peu de sel, et appliqué sur la brûlure toute récente, en appaise la douleur , et empêche qu’il ne s’y forme des cloches. Dans la migraine on applique avec succès sur la tête , des oignons partagés en deux, et imbibés d’esprit- ile-vin ( alcohol ). L’oignon pilé et mêlé avec du beurre f rais , appaise les douleurs des hémorroïdes ; le jus d’oignon dont on a imbibé du coton , mis dans l’oreille , en dissipe le bruissement. L’oignon n’est pas seulement apéritif, il est aussi diapha- O L I 4^9 rétiqne , et propre daus la peste. On donne aux pestiférés le suc exprimé d’un oignon dont on a ôté le cœur qu’on a rempli de thériaque , et qu’on a fait cuire ensuite dans un four ; on a soin de les couvrir pour aider la sueur que ce remède pro- cure; on applique en même temps un pareil oignon écrasé sur le bubon pestilentiel. Olivier. ( Olea sativa, Tourn. Olea europaea , Linn. 1 1.) Arbre de grandeur médiocre , dont il y a une espèce cultivée , et l’autre sauvage ; on les cultive dans les pays chauds ; ils aiment les lieux secs et argilleux. Les feuilles de l’olivier sont rafraîchissantes , dessiccatives et astringentes. Leur usage principal est externe dans la céphalalgie , le flux de ventre , l’herpe et le6 autres maladies semblables. Les olives dont on tire la meilleure huile et la plus douce par sa saveur et par son odeur , sont les picholines. Il faut que les olives soient dans une parfaite maturité pour donner* de l’huile, et qu’elles soient noires : avant cela leur suc est trop gluant. L’huile qui sort la première est appelée huile ■vierge ; elle est préférable aux autres pour les remèdes. Elle adoucit les tranchées de la colique , et les dotdeurs du té- nesme et de la dyssenterie , soit qu’on la donne par la bouche à une ou deux cuillerées , soit qu’on la mêle avec les décoc- tions émollientes, en lavement, ou dans de l’eau seule, à la d >se de deux ou trois onces. L’huile d’olive est bonne contre les vers ; c’est en bouchant l’ouverture de leurs trachées dans leur peau , et fermant le passage à l’air, que ces ani- maux sont suffoqués. Elle est aussi très-propre pour arrêter le progrès des poisons corrosifs , comme sont l’arsenic , le sandarac , l’orpiment, etc. mai6 il faut en avaler une quan- tité suffisante. L’huile qu’on emploie si communément dans les emplâtres et dans les ouguens , est la plus vieille , ot par conséquent la plus résolutive. Plusieurs personnes mangent à jeun des rôties à l’huile, pour avoir le ventre libre; d’autres en avalent une ou deux cuil- lerées dans un verre d’eau tiède , pour se faire vomir. L’huile et le vin battus ensemble , font un baume propre pour la brû- lure ; c’est ce qu’on appelle baume du Samaritain. Le marc ou lie d’huile d’olive, appelée Amurca , est un bon remède pour le rhumatisme et pour la sciatique ; pour la rendre plus pénétrante, on y ajoute un peu d’eau-de-vie ou d’esprit-de- vin {alcoliol). Schroder assure qu’en Westphalie on fait avaler une si forte dose d’huile d’olive avec de la bière à ceux qui ont été blessés , que la sueur que ce remède excite a l’odévr de l’huile que les malades ont [irise. 44° ONG , L’huile omphacine, recommandée par les anciens pour les hémorragies , se tiroit , selon eux , des olives vertes. Quoi- qu’il y ait des auteurs qui prétendent qu’elle était naturelle , il est certain que les olives vertes ne fournissent qu’un suc visqueux et gluant , parce que leurs principes sulfureux ne sont développés que dans leur parfaite maturité ; ainsi il pa- roit plus probable que cette huile omphacine étoit une infu- sion de drogues astringentes dans l’huile d’olive ordinaire. Les olives vertes sont astringentes; on ne les mange que con- fites avec le sel : c’est une nourriture des plus légères qui n’est propre qu’à exciter l’appétit. Les femmes se servent de l’eau des olives appelées muria , pour calmer les aifections hystériques nommées maux de mère ; on la donne aussi aux hommes sujets à l’affection hy- pocondriaque, à la dose d’un bon verre; on peut la donner aussi en lavement. L* s feuilles de l’olivier sont astringentes ; plusieurs s’en servent en gargarisme pour les inflammations du gosier. Okguens ( Unguentd). Compositions de graisses, d’huiles, de cires, de poudres auxquelles on donne ordinairement des consistances approchantes de celle des graisses dont on se sert pour panser les plaies , les ulcères , et guérir les autres maux externes. Dans leur préparation , la proportion de l’huile doit être, selon Gallien , de quatre fois autant d’huile que de cire , et huit fois autant que de poudre , la matière desquelles se prend ordinairement des herbes sèches , ou des minéraux et terres pulvérisés qu’on doit jeter dans le céi'at à demi-refroidi , et paiis les agiter tout doucement et continuellement aarec une spatule de bois, de peur que la composition ne vienne à se grumeler ; et quand on veut mettre dans les onguens quelques sur s arides et secs , on les doit premièrement pulvériser, et puis après les dissoudre; s’ils sont liquides, on les mêle tels qu’ils sont dans le leste de la matière , et on les fait cuire jusqu’à entière consomption de leur partie aqueuse. Quant aux poudres, elles doivent être très-subtiles, surtout celles des racines , bois, feuilles, fleurs et résines sèches ; et pour les gommes, il les faut ramollir avec un pilon de fer bien chaud , ou les dissoudre dans du vinaigre ou autre liqueur convenable. Les autres ingrédient encore plus humides , on les mélange diversement; on laisse couler ou filer tout dou- cement la térébenthine dans le vaisseau de l’onguent, et on fait cuire en perfection, ou dans du vin , ou dans quelqu’autre liqueur convenable , les herbes qui sont par trop humides, ou les parties des animaux qui ne se peuvent pas réduire en ONG 44i poudre , et on laisse consommer toute leur humidité super- flue , puis on passe le tout par le couloir , et dans cette liqueur on jette la poudre et la cire en la proportion ci-dessus mar- quée , pour en faire L’onguent de bonne consistance. Aux on- guens qui sont destinés pour les ulcères , et qui sont com- posés de choses minérales , pour une once d’huile on met demi-once de poudre et deux ou trois dragmes de cire. Onguent admirable de Nicodème. Pulvériser deux onces de myrrhe , autant d’aloës et autant de sarcocolle , les incor- poier dans une bassine avec trois quarterons de mielécumé, y ajouter sept ou huit onc'es de vin blanc , faire bouillir le mélange à petit feu , l’agitant toujours avec une spatule de bois , jusqu’à ce qu’il se soit épaissi en consistance d’on- guent , le garder au besoin 5 quelques-uns y ajoutent une once de colcothar. Il déterge, il inondifie les plaies , les vieux ulcères et les fistules, il agglutine, il cicatrise, il résiste à la pourriture j on en met dans les plaies avec de la charpie. Onguent aegyptiac , au de miel Quatorze onces de bon miel , sept onces de fort vinaigre , et cinq onces de vert-de- gris (oxide de cuivre vert) ; au lieu de piler du vert-de-gris à sec dans le mortier , à la manière ordinaire , dont la pondre subtile qui s’élèveroit entreroit dans les yeux et dans le nez , et y causeroit une cuisson insupportable en rongeant ces parties , on le met dans une poêle de cuivre sur un fort petit leu , et l’y ayant écrasé avec un pilon de bois, et bien délayé avec du vinaigre , on passe le tout par un tamis de crin , et en cas qu’il reste quelque peu de vert-de-gris sur le tamis , on le remet dans la poêle , et on l’y broyé et dé- laye avec une portion du même vinaigre , on les passe par le tamis , en sorte qu’il n’y reste que les parties inutiles du cuivre et de marc de raisins qui s’y trouvent ordinairement mêlées, un lait cuire alors sur un petit feu cette dissolu- tion de vert-de gris avec le miel, les remuant de temps en temps , jusqu’à ce qu’ils aient acquis une consistance d’on- guent un peu molle , et une couleur assez rouge. Nota. On ordonne cinq onces et demie de vert-de-gris, au lieu de cinq onces seulement , à cause du déchet des parties de cuivre et de marc de raisins qui sont mêlés. Cette manière d’incorporer le vert-de-gris avec le vinaigre , eu lieu Je le piler à sec , a été inventée et communiquée par Charas. Il est propre pour déterger et consumer les chairs baveuses et la pourriture; il résiste à la gangrène. 442 ONG Onguent basihcum , ou suppuratif de Lemery. Cire jaune, suit de mouton, résiné , poix navale, térébenthine de Ve- nise, de chaque demi-livre, huile commune deux livres et demie, couper par morceaux la cire et le suif, casser la ré- sine et la poix noire , mettre fondre le tout dans l’huile sur un feu médiocre , couler la matière fondue, et y mêler la té- rébenthine pour faire un onguent qu’on garde , lequel est meilleur que celui de Mésué , composé avec la cire , la ré- sine , la poix noire, de chaque demi-livre, et l’huile com- mune deux livres , qu’il appelle tetrapharmacum ou basili- cum minus. Le basilicum , ou suppuratif, digère les humeurs, avance la suppuration , étant appliqué sur les tumeurs et dans les plaies. Si on ajoute de la myrrhe et de l’oliban réduits en poudre subtile, on aura unguenturn basilicum majus , il sera plus détersif et plus vulnéraire que les autres. Onguent blanc de céruse de Rkasis corrigé. Rompre six onces de cire blanche en pe ti ts morceaux , la faire fondre sur un petit feu lent dans une livre et demie d’huile rosat , ou commune , y mêler avec un bistortier huit onces de cé- ruse ( oxide de plomb blanc par l’acide acéteux,) réduite en poudre subtile ; et enfin une dragme de camphre dissout dans un peu d’huile , agiter l’onguent jusqu’à ce que les ingrédiens soient bien unis ensemble , puis le garder pour le besoin. Nota. Les six blancs d’œufs que Rhasis y mêle pour le rendre plus rafraîchissant, le font corrompre-, c’est pourquoi il vaut mieux y en mêler quand on s’en veut servir. Il y ajoute quatre onces davantage de céruse , et une dragme de camphre; mais, ainsi composé, il est trop dur, trop sec , et sent trop fort ; et on retranche même souvent de la composition tout le camphre, à cause de son odeur dé- sagréable. Il est propre pour dessécher et guérir les brûlures , la gratelle , les démangeaisons de la peau , les dartres , les plaies légères , comme les écorchures. Onguent blanc de Fernel Quatre onces de céruse (oxide de plomb blanc par l’acide acéteux , ) deux onces de htharge, les laver long-temps dans l’eau rose; ayant fait écouler toute l’eau rose, rneltre la céruse et la litharge dans le mortier, et jeter petit à-petit , en remuant toujours , ce qu’il faudra d’huile rosat pour en faire un onguent d’une bonne con- sistance ; sur la fin , y ajouter un peu de vinaigre blanc , et une dragme et demie de camphre en poudre. ONG 44S Il rafraîchit, et est un peu astringent, il appaise les in- flammations et les brûlures , il appaise et réprime le feu de la galle et des démangeaisons , et toutes les saillies bi- lieuses. Nota. Il peut suppléer aux onguens de litliarge , au nu- trition de céruse crud et de céruse cuit , appelé emplâtre de céruse ; car cet onguent possède toutes les vertus de ces différens onguens. r Onguent d’acée. Tirer par expression trois quarterons de suc d’ache pilé , y démêler , et y faire cuire neuf onces de miel , et trois onces de farine de froment, remuant tou- jours avec un bistortier jusqu’à consistance d’onguent. Il est propre pour ramollir et pour dissoudre les tumeurs. Cette composition est plutôt un cataplasme qu’un onguent. 11 n’en faut faire que pour le besoin , car il se garde peu. Onguent d’année. Six onces de racine d’aunée séchée au soleil, et réduite en poudre , vif-argent ( mercure , ) té- rébenthine claire , huile d’absinthe, de chaque trois onces, et une livre et demie de graisse de pourceau : éteindre dans un mortier de bronze le vif argent avec la térébenthine , en le6 agitant cinq ou six heures ensemble, puis y mêler peu-à-peu l’huile , la graisse et la poudre de la racine d’au- née , pour faire un onguent qu’on garde pour le besoin. Ceux qui emploient dans cet onguent la pulpe de la ra- cine d’aunée cuite dans le vinaigre, perdent la meilleure partie de la qualité de la racine , font un onguent grume- leux , mal lié , et qui se moisit promptement ; au lieu qu’en la mettant en poudre , toute la vertu y demeure , l’onguent est bien lié , et de garde. Il est propre pour la gale , pour les dartres et pour les autres démangeaisons de la peau. Onguent de Bartholin. Demi-livre de cire neuve , autant de beurre frais, et six onces de térébenthine de Venise , faire fondre la cire , coupée en petits morceaux , sur un petit feu , en remuant avec une spatule de bois; étant fondue, y mettre le beurre, et les remuer ; étant bien incorporés, y mettre petit à petit la térébenthine , en remuant toujours jusqu’à ce que la composition commence à bouillir , ôter' la vaisseau de dessus le feu , et continuer de remuer jusqu’à ce que l’onguent soit froid , on le conserve dans un pot cou- vert pour le besoin. Il est bon pour les plaies , pour les ulcères , et pour les écrouelles. Onguent de bol de Guidon. Pulvériser subtilement neuf 444 ONG onces de bol d’Armenie , le mêler peu-à-peu dans un grand mortier avec neuf onces de vinaigre ou de suc de morelle , ou de plantain , ou de quelqu’autre plante , de même vertu , et dix-huit onces d’huile rosat , agitant le mélange pour en faire un onguent nutritum. Il fortifie , il arrête le sang étant appliqué sur les plaies, il se durcit en peu de temps, ensorte qu’on est obligé d’y ajouter de l’huile rosat pour le ramollir. Onguent de cynoglossum , ou langue de chien. Couper par petits morceaux demi-livre de racine de langue de chien dans leur plus grande vigueur , les écraser , et les faire cuire avec une livre et demie de beurre frais , et cinq onces devin rouge à petit feu , jusqu’à consomption du vin , couler ia matière avec forte expression , et l’ayant laissée reposer , en séparer les fèces , et garder l’onguent pour le besoin. Il est propre pour les contusions, pour les dislocations , pour dissoudre le sang caillé. On s’en sert extérieurement et intérieurement. On peut en donner par la bouche depuis une dragme jusqu’à six. Onguent défensif. Huile rosat trois quarterons, cire jiuue, bol d’Arménie, de chaque trois onces, sang de «ïragon, une once , vinaigre tr^s-fort , une once et demie , couper la cire en petits morceaux , on la fait fondre dans l’huile, puis on la bassine étant hors du feu , et la matière à demi refroidie , y mêler , avec un bistortier , le bol et le sang de dragon en poudre subtile, y incorporer ensuite le viwaigre peu-à-peu , l’agitant avec l’onguent dans un mortier. Il arrête les fluxions, et il les empêche de tomber sur les parties malades , il fortifie et dessèche , il a plus de vertu que l’onguent de bol , et il est de meilleure consistance. OngCTent de genièvre d’ Arnault de Villeneuve. Piler firteinent ensemble une poignée de baies de genièvre, et une cuillerée de sel commun , ensorte qu’ils soient parfai- tement incorporés, faire fondre de la graisse de porc mâle , jeter dedans le genièvre , et les remuer bien ensemble sur le feu , ensuite passer le tout chaudement au travers d’une grosse et forte toile avec expression , et garder la colature pour le besoin. Cet onguent est bon pour oindre la galle u Icérée. Onguent de genièvre , de Guy de Chauliax. Faire bien cuire dans une suffisante quantité d’eau , quatre onces de baies de genièvre concassées , passer le tout par un linge avec forte expression, ajouter à la colature six onces d’oing de porc frais fondu et coulé, et une once d3 térébenthine j ONG 44-> incorporer le tout sur le feu en remuant, puis étant bien liés ensemble, ôter le vaisseau de dessus le feu , et quand, l’onguent sera réfroidi , jeter l’aquosité, et agiter fortement la composition dans un mortier , y ajoutant petit-à- petit deux onces de soufre vif en poudre, pour du tout faire un onguent. Il est très-bon pour les dartres, même invétérées de plu- sieurs années, comme on l’a éprouvé avec succès sur une dartre de cinq ans. Onguent de genièvre de Rongeard. Faire bouillir des baies de genièvre concassées dans un mortier avec du beurre ou de la graisse, sans sel dans un pot neuf bien bouché, pour en arrêter les sels fugitifs ; quand le beurre aura tiré toute la force des baies , ayant bouilli ensemble un temps suffisant à petit feu , passer le tout chaudement au travers d’un linge en le tordant et le pressant le plus que l’on pourra, et conserver la colature pour s’en servir à guérir la teigne, même la plus invétérée. Il faut commencer par purger le malade par le diagrède , le sel de tartre et le mercure doux ( rauriate mercuriel doux , ) incorporés dans la conserve de roses. Chaque fois que l’on se servira de l’onguent, il faudra bien nettoyer la tête en la lavant avec de l’urine chaude , ou avec la dé- coction de baies de genièvre , ou de cresson , pour mon- difier les ulcères, ensuite essuier la tète sans frotter, et aussitôt appliquer l’onguent seulement , et aussi chaud qu’il faut pour le tenir fondu , avec un pinceau , ou un petit linge, et par -dessus l’onguent on mettra une calotte de vessie de porc. Rongeard , inventeur de cet onguent , a assuré qu’il guérissoit les teignes les plus invétérées en huit jours , sans douleur , ce dont il a fait plusieurs expériences. Onguent de genièvre pour fluxions , etc. Une livre de beurre de, mai, demi-livre de baies vertes de genièvre bien pilées, demi-poignée de sauge franche à feuitles étroites coup>ée menu, faire bouillir le tout ensemble à petit feu environ demi-heure , puis l’ayant mis dans un pot de terre neuf bien bouché, l’exposer au soleil pendant quinze jours , après quoi le faire bouillir deux ou trois bouillons , afin de le presser tout chaud dans une toile forte , ou cannevas , ajouter à la colature demi-verre d’eau-de-vie faite avec la lie de vin , et faire bouillir le tout jusqu’à consomption de l’eau-de-vie, et le conserver pour l’usage. Il est bon pour les fluxions froides , toutes sortes de gouttes , foulures de nerfs, et chutes sans plaies , entorses des pieds 446 ON G et des mains. On en frotte soir et matin la partie malade devant le feu , passant la main dessus pour mieux faire pénétrer l’onguent, particulièrement à la nuque du col. Onguent dégommé élemi. Suif de mouton deux onces, gomme eleini , térébenthine claire, de chaque une once et demie, graisse de porc une once, mettre fondre toutes les drogues ensemble sur un petit feu en remuant, les couler , et laisser réfroidir la matière qu’on garde pour le besoin. Cet onguent est propre pour résoudre et fortifier les nerfs. Onguent de Guybert pour la brûlure. Quatre onces d’huile d’olive , une once de cire neuve , faire fondre la cire avec l’huile sur un petit feu, puis jetter le tout dans un mor- tier , et y ajouter trois ou quatre jaunes d’œufs durcis sous les cendres chaudes , émier et bien mêler le tout ensemble avec un pilon , en forme d’onguent , et le conserver pour le besoin. Pour s’en servir on l’étend fort mince sur du linge, ou plutôt sur du papier brouillard , qu’on applique sur la partie brûlée , et en continuant l’application deux fois le jour, il guérit la brûlure très-promptement. Onguent de la mère. Beurre frais, sain-doux de porc, suif de mouton, cire blanche, litharge d’or en poudre, de chaque un quarteron , huile d’olive demi-livre , faire fondre la cire et les graisses avec l’huile , mêler peu-à- peu la litharge dans la fusion, en remuant avec la spatule , ôter de dessus le feu, et remuer jusqu’à ce que l’onguent soit froid. Il est excellent pour les panaris, les frondes, les abcès , et surtout les tumeurs qu’on veut faire mûrir, amollir, suppurer et percer. Il est spécifique pour les duretés et abcès qui surviennent au sein des nourrices et des nouvelles accouchées; il ramollit toutes sortes de plaies. Quand un ulcère est sec, et qu’il ne suppure pas bien , il le faut ap- pliquer dessus pendant quelques jours pour attirer la sup- puration , et puis on l’ôte pour y mettre le mondifîcatif. Quand il a fait percer une tumeur , il ne faut point mettre de tente dans l’ouverture, il suffit d.’y mettre un emplâtre de cet onguent, et on continue jusqu’à l’entière guérison. Il faut étendre l’onguent assez épais sur la toile , parce qu’il fond aisément , et le linge reste tout sec. Nota. Pour le conserver , il le faut bien envelopper et l’enfermer ; car si on le laisse à l’air , il devient blanc et perd sa qualité. Il n’en faut pas beaucoup faire à-la-fois, à moins que ce ne soit pour le distribuer. O N G 447 Onguent de lierre terrestre , composé. Faire fondre une livre de panne de porc mâle , jeter dedans deux poignées de feuilles de lierre terrestre , et autant de seconde écorce verte de sureau, hachées; faire bouillir le tout ensemble sur un petit feu pendant un petit quart-d’heure , passer le tout chaudement par un linge avec expression au-dessus d’un vaisseau à demi plein d’eau fraîche, et ramasser l’on- guent quand il sera condensé , on le met dans un pot pour le besoin. Il est bon pour les brûlures , plaies et ulcères , tels vieux qu’ils soient. Onguent de lierre terrestre , simple. Faire cuire dans du beurre frais , sans sel , des feuilles de lierre terrestre sur un petit feu , passer le tout chaudement au travers d’un linge avec expression comme le précédent. Il est éprouvé pour guérir toutes sortes d’ulcères , même les écrouelles. Onguent de linaire. Séparer une livre et demie de graisse de porc de ses membranes, la bien laver , et la mettre dans un pot de terre vernissé , y mêler une livre de linaire fleurie , récemment cueillie et pilée dans un mortier de marbre , cou- vrir le pot, le placer dans le fumier , ou au soleil, pour y laisser la matière en digestion trois ou quatre jours , en- suite la faire boni llir doucement , l’agitant avec une spa- tule de bois jusqu’à consomption de l’humidité aqueuse, la couler avec expression , et garder l’onguent pour le besoin. Il est bon pour ramollir et pour adoucir; on s’en sert pour les hémorrhoïdes. Nota, ün peut réitérer l’infusion de la linaire une ou deux fois , pour rendre l’onguent plus empreint de la vertu de l’herbe. Onguent de madame de Lansac. Beurre frais une livre, jus de sauge et d’yêble , et vin rouge , de chaque un demi- seplier , baies de laurier en poudre une once ; faire bouillir le tout ensemble dans une bassine, jusqu’à consomption des jus et du vin. Cet onguent, a opéré les belles cures de toutes sortes de plaies et d’ulcères en fort peu de temps , quelques opi- niâtres et invétérées qu’elles fussent. Onguent de rnarrube blanc. Graisse de mouton , poix de Bourgogne et huile d’olive, de chaque demi-livre, som- mités de rnarrube blanc, trois quarterons, faire fondre la graisse de mouton, ôter ce qui se trouvera sec, puis jeter la poix en morceaux dans la graisse, fondue ; mettre le chau- 448 - ONG dron hors du feu , tourner le tout avec une grande spatule de bois , jusqu’à ce que la poix soit presque fondue, re- mettre le vaisseau sur le feu pour achever d. fondre la poix , le retirer , et y jeter l’huile d’olive , et r muer avec la spa- tule pour bien mêler le tout ensemble, remettre sur le feu, et faire bouillir quelques bouillons, retirer du feu, et y jeter le marrube haçlié poignée à poignée, en retournant bien avec la spatule , puis remettre le vaisseau sur un feu doux de charbon, et faire cuire le tout en tournant pen- dant environ une heure et demie, ou jusqu’à ce que les herbes soient parfaitement cuites, et qu’elles aient commu- niqué leur vertu aux autres drogues; pour lors passer le tout chaudement dans une grosse toile nette avec forte ex- pression sons la presse, et garder la colature pour le besoin. Cet onguent se conserve bon plusieurs années, pourvu que le pot soit bien couvert. Il est très-éprouvé pour les plaies et ulcères, tant vieux que nouveaux , foulures , maux d’aventure , clous , apos- tèmes, loupes et gangrène , aussi bien sur les animaux que sur les hommes. Onguent de miel. Battre ensemble dans une terrine en- viron l’espace d’un petit demi quart d’heure demi-livre de bon miel , six jaunes d’œufs , et demi-septier de vin, ensuite le mettre dans un chaudron pour le faire bouillir douce- ment, de peur qu’il ne sorte par-dessus, le remuant con- tinuellement pour l’empêcher de s’attacher au fond , il le faut faire bouillir jusqu’à ce que le vin soit consommé , et qu’il soit venu en consistance de cotignac , ce qui durera plus d’une demie heure. Cet onguent est bon aux maux de mamelles, aux abcès des genoux et des autres parties , aux plaies , aux ulcères même désespérés, aux charbons, peste, clous, inflamma- tions et tumeurs. Pour s’en servir aux mamelles , il en faut faire un emplâtre assez épais sur un morceau de papier brouillard qu’on appliquera sur la mamelle , lorsqu’on voit qu’elle est prête à jeter , ce remède l’ouvre en peu de temps, et la guérit ensuite en très-peu de jours. Lorsque le inal est percé, on ne met point d’autre remède que celui-là; on le renouvelle en faisant d’autres emplâtres. Il faut faire servir chaque emplâtre jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cet onguent sur le papier ; on l’essuie seulement tous les jours, et on le remet sur le mal. Pour l’ordinaire on guérit avec trois emplâtres, ce remède est souverain. Onguent de millefeuille. Suif, cire neuve, et poix de Bourgogne ONG 449 Bourgogne, de chaque une livre, L’herbe de mille-feuille , une livre et demie ; faire fondre le suif sur un petit feu , y jeter ensuite la cire coupée par petits morceaux, en re- muant avec une spatule de bois ; la cire étant fondue et incorporée aveC le suif, y mettre la poix de Bourgogne , aussi en morceaux, en remuant; le tout étant bien lié ensemble., y jeter la mille-feuille hachée, par poignée, en retournant bien avec la spatule , luisant le reste comme il est marqué à l’onguent de marrube blanc. Il est éprouvé pour toutes plaies et ulcères, tant vieux que nouveaux ; comme aussi pour la gangrenne et maux pourris. Un bras tout prêt à être coupé a été sauvé par l’usage de cet onguent. Onguent de hérnery pour la brûlure. Einier quatre onces de pelotes de fiente de cheval récemment faites ; les mêler avec douze onces de graisse de porc dans une poêle, Iricasser le mélange spr un feu modéré pendant environ un quart- d’heure , -remuant toujours la matière avec une spatule , puis la couler toute chaude , l’exprimant fortement au travers d’une forte toile , laisser réfroidir la colature , et l’onguent est fait. Nota. Si on n’a point de graisse de porc, faire cuire, comme il est dit ci-dessus, la fiente de cheval fraîche, avec égal poids d’huile de noix ; et faire le reste comme dessus ; cette huile ainsi préparée estausi bonne que l’onguent. Il est bon pour la brûlure entamée , ou non entamée , il adoucit beaucoup; on en applique dessus avec un peu de papier brouillard, qui est préférable au linge, parce qu’il se lève plus facilement , et qu’il ne creuse point la plaie comme le linge. Lérnery dit, par expérience, que cet onguent est le meilleur de ceux qu’on emploie [tour la brûlure. Onguent d 'or. Suif de mouton , cire neuve , poix-résine , huile d’olive , rniel , térébenthine , égales quantités de chaque ; faire fondre le suif le premier, puis la cire par petits mor- ceaux; quand tout sera fondu, mettre l’huile, le miel et la térébenthine, passer le tout par un linge, toujours remuer jusqu’à ce qu’il soit froid. Cet onguent attire , nettoie , cicatrise et fait venir les chairs Onguent de patience de du Renou. corrigé. Faire bouillir des racines de patience sauvage dans du vinaigre , jusqu’à ce qu’elles soient molles , les écraser , et les passer par un tamis renversé, [jour en avoir demi-once de pulpe, qu’on inèle dans un mortier avec six onces de gcaisse de porc , demi- 29 45o ONG once de populeum , et autant de soufre subtilement pul- vérisé pour faire un onguent. Nota. On ne doit préparer de cet onguent qu’à mesure du besoin , parce qu’iL se moisiroit à cause de la pulpe qui y entre. Si on veut qu’il se garde, il y faut employer la racine de patience séchée et pulvérisée , il n’en aura pas moins de vertu. Il est propre pour la gratelle , pour les dartres , et pour les autres démangeaisons de la peau. Onguent de patience sauvage crue. Oter la cord^ du milieu des racines de patience sauvage \ couper le reste des racines menu, les piler dans un mortier de pierre, y mettre enfin du beurre frais, et piler le tout ensemble si bien qu’il s’en fasse une espèce d’onguent, qui rie se garde pas long- temps à cause de la racine crue. Il guérit la rogne et la grosse gale en la frottant dou- cement d’icelui soir et matin: la gale sortira d’abord avec abondance 5 mais l’humeur s’étant enfin épuisée par la con- tinuation, la gale se guérira parfaitement , ainsi qu’il a été éprouvé plusieurs fois. Il est bon aussi à la gale des ani- maux , comme chiens , etc. Onguent de petite chélidoine ou éclaire. Faire cuire ensemble à petit feu de charbon , environ pendant une demi- heure , jusqu’à ce que les herbes et racines soient bien cuites , et l’humidité consommée , des feuilles de petite ché- lidoine , ou éclaire , non lavées , et une poignée des racines lavées et essuyées , une livre de beurre frais 5 ensuite passer le tout chaudement par un linge net avec forte expression , et conserver l’onguent dans un pot de fayence ou de terre vernissée, pour le besoin. Il est très-excellent pour oindre les hémorroïdes doulou- reuses. Onguent de résine. Faire fondre dans une bassine avec une once de térébenthine , et une once d’huile sur un petit feu , une once de cire , et autant de résine en petits mor- ceaux, couler la matière fondue , et la laisser refroidir. Il est digestif, et propre pour préparer et attirer les matières des abcès : il a à-peu-près la même vertu que l’on- guent basilicum , mais il n’est gnères en usage. Onguent dessiccatif rouge. Faire fondre sur un petit feu trois onces de cire blanche rompue par petits morceaux , dans trois quarterons d’huile , et quand la matière est à demi refroidie , y mêler deux onces de pierre calaminaire , autant de bol d’Arménie, une once et demie de litharge ONG 4r* tVor , et autant de céruse , le tout en poudre; et quand l’onguent est refroidi , demi-dragme de camphre dissout dans environ une dragtned’huile , et on aura l’onguent dessiccatif , qu’on garde dans un pot. 11 dessèche en rafraîchissant , il fortifie et fait revenir les chairs : on s’eu sert pour les plaies enflammées. Onguent de soufre. Faire fondre la grosseur de deux noix de cire blanche dans deux verrées communes d’huile de noix sur un feu doux , et y mêler denii-once de fleurs de soufre (soufre sublimé,) remuer le tout continuelle- ment pendant trois minutes , l’ôter du feu , continuer de le remuer jusqu’à ce qu’il soit froid , et le mettre dans un pot pour l’usage. 11 est admirable pour guérir les plaies. Onguent de storax. Mettre fondre ensemble dans une bassine sur un feu médiocre storax liquide, gomme élémi , cire jaune, de chaque sept onces et demie ; colophone, deux onces, huile de noix, trente onces; passer la matière par un linge , pour la purger des ordures qu’elle pourroit con- tenir, et laisser refroidir, l’agitant de temps-en-temps pour" empêcher qu’il ne s’y fasse des grumeaux. On peut aug- menter ou diminuer la quantité de l’huile de noix , suivant qu’on veut rendre l’onguent plus ou moins liquide. Cet onguent est propre pour déterger et mondifier les ulcères scorbutiques. Il fortifie les nerfs , et il résout les tumeurs froides. Onguent de tabac composé. Mêler, inciser, piler dans un mortier une livre et demie de feuilles de tabac nouvel- lement cueillies en leur vigueur avec une livre et demie de sain-doux dans un pot de terre vernissé, couvrir le pot, et laisser la matière en digestion pendant trois jours , ensuite tirer par expression six onces de suc d’autre tabac après l’avoir bien pilé , verser ce suc dans le pet avec les autres drogues , et faire bouillir le mélange doucement , jusqu’à la consomption de l’humidité aqueuse, l’agitant fort sou- vent avec une spatule de bois, puis couler le tout à travers d’un linge avec forte expression ; quand la colature est presque refroidie, y mêler deux onces de racines d’aristoloche ronde , subtilement pulvérisée, et faire un onguent qu’on gardera. Il nettoye les ulcères, même chancreux , sans douleur; il digère les tumeurs, il guérit les dartres, la gratelle , les autres démangeaisons de la peau , et toutes les plaies. Onguent de tabac simple. Faire cuire une livre de feuilles 452 ONG de tabac nouvellement cueillies , pilées avec demi-livre de sain-doux , netloyee de toutes ses pellicules et membranes , jusqu’à consomption de l’iiumidité 5 passer le tout par un linge avec forte expression , remettre la colature sur le feu pour consommer quelque humidité qui s’y pourroit trouver , et la garder pour le besoin. Il a les vertus du précédent. Onguent de térébenthine composé. Mastic, myrrhe et oliban , de chaque demi-once , térébenthine de Venise, douze onces, trois jaunes d’œufs , mêler le mastic , la myrrhe et l’oliban en poudre subtile avec la térébenthine , puis y ajou- ter les jaunes d’œufs , bien agiter le mélange avec un bis— tortier , et garder cet onguent qui est digestif. Il digère , il dispose les matières pour la suppuration 5 on en applique dans les plaies nouvellement faites , sur des plumaceaux , et l’on en entoure les tentes. Onguent de térébenthine plus simple. Trois onces de poix de Bourgogne , et douze onces de térébenthine com- mune , faire fondre la poix de Bourgogne rompue aupa- ravant en petits morceaux sur un petit feu , et l’incorporer avec la térébenthine, en remuant toujours jusqu’à ce que l’onguent soit froid. Il est très - bon pour les apostâmes , maux d’aventures et tumeurs des mamelles. Onguent de tuthie. Laver dans de l’eau d’euphraise cinq ou six fois , ou jusqu’à ce qu’il ait perdu son odeur , quatre onces de beurre frais ; l’égouter pour en séparer l’eau autant qu’il se pourra , puis y mêler exactement demi-once de tuthie préparée, garder cet onguent pour le besoin. On petit doubler la dose de la tuthie lorqu’on veut rendre l’onguent plus dessiccatif. Il est propre pour les démangeaisons des yeux, il en net- toyé les pustules et la chassie, il en appaise les douleurs, il en arrête les fluxions. On en met un petit morceau dans le coin de l’œil malade en se couchant , et on frotte dou- cement la paupière Onguent digestif magistral. Faire fondre demi-livre de cire blanche dans une livre d’huile rosat , puis y ajouter une livre de térébenthine, quand l’onguent sera refroidi, le laver avec de l’eau de plantain. Il se garde plus long- temps que celui qu’on prépare avec le jaune d’œuf, l’huile rosat et la térébenthine. Il est digestif et vulnéraire , il prépare la matière des ONG 4- 53 plaies pour la suppuration ; on en applique avec des plu- maceaux. Onguent /flaae. Beurre de mai cuit à petit feu, pu- ri lié de ses fèces et de son humidité , trois livres , cire jaune, deux livres, résine une livre , térébenthine de Venise , de- mi-livre ; composer cet onguent selon l’art. Il est un peu solide afin qu’il séj'ourne sur les maux pour lesquels on le prépare. Il est propre pour guérir les ulcères des janrbes , les dartres , les engelures , les gersures et les feules des mamelles , et des antres pal lies du corps. Onguent napolitain simple. Agiter fortement six onces et demie de vif-argent, avec quatre onces de térébenthine de Venise, dans un grand mortier de bronze pendant cinq ou six heures, afin qu’il s’éteigne entièrement, y mêler ensuite peu-à-peu trois livres de graisse de pourceau pour faire un onguent qu’on garde pour le besoin. Il est propre pour la gale, la gratelle , les dartres, et les autres démangeaisons de la peau ; il tue les poux , les puces, les punaises; on en frotte les parties du corps, ex- cepté la poitrine, à laquelle il pourroit apporter quelque altération , à cause du vif argent qui y entre , on en oint les colonnes des lits pour faire mourir les punaises. Onguent nutriturn , ou litharge. Agiter long-temps six onces de litharge d’or pulvérisée subtilement avec huit onces de pur vinaigre, et dix-huit onces d’huile d’olive, qu’on met peu-à-peu dans le mortier, tantôt de l’un , tantôt de l’autre, pour nourrir, et lier les ingrédiens ensemble, et faire une espèce d’onguent, qu’on garde dans un pot. Il est propre pour dessécher la gale, les dartres, et les autres démangeaisans de la peau; il ôte l’inflammation et l’àcreté des plaies , car il cicatrise étant appliqué dessus. On peut, à la place de la litharge, employer la céruse ou le miniuni , et à la place du vinaigre, les sucs de morelle , de plantain , et de joubarbe ; mais ces onguens se corrompent bientôt, à cause de l’aquosité de ces sucs, d’où vient qu’on ne les prépare que dans le besoin , et qu’on ne fait pro- vision que de celui qui est préparé avec le vinaigre , qui se peut garder plusieurs mois lorsqu’il est bien préparé. On l’emploie à la guérison des ulcères, sur-tout de ceux qui sont causés par une pituite salée-; il rafraîchit et des- sèche beaucoup. Nota. Ceux qui auront fait une dissolution de litharge dans le vinaigre, pourront en tout temps préparer promp- tement et sans beaucoup de peine un nutriturn. d’aussi bonne 454 ONG consistance, et pour le moins aussi efficace, en incorporant ù froid celte dissolution avec une pareille quantité d’huile. Onguent ophtalmique de Baudron. Quatre onces de beurre frais lavé en eau rose, tuthie d’Alexandrie préparée, six dragmes, sucre candi, trois dragmes, vitriol blanc, un scrupule; tous ces ingrédiens , pulvérisés subtilement, se- ront incorporés avec le beurre , après en avoir fort exac- tement séparé l’humidité de l’eau rose. Il empêche les défluxions des yeux , tempère la chaleur et l’acrimonie des humeurs, arrête et dessèche leur trop grande humidité , en ôte la rougeur , et fortifie l’œil : on en graisse le coin des yeux , les paupières et le tarse, sou- vent et sans chauffer , observant que rien n’y puisse entrer , à cause du sentiment exquis de la membrane adnate. Onguent ophtalmique de Charas. Faire fondre et cuire a petit feu dans une poêle , jusqu’à ce qu’il ne pétille plus seize onces de beurre bien frais, y verser peu-à-peu , et à diverses reprises , quatre onces de très-fort vinaigre , et continuer de cuire le beurre jusquà ce qu’il ne fasse plus de bruit, ce qui est une marque assurée de la consomp- tion de toute L’humidité , mettre alors quatre onces de tuthie préparée dans un mortier de bronze de grandeur propor- tionnée, y verser dessus le beurre cuit, passé par un petit linge blanc , bien fin , qui en retiendra les fèces , qu’on doit rejeter , après en avoir bien exprimé le beurre , puis agiter dans le mortier le beurre et la tuthie, mêler jusqu’à ce que l’onguent soit tout-à-fait réfroidi ; ce qu’on est obligé de faire pour empêcher que la tuthie , se séparant du beurre, tombe au fond du mortier par son propre poids. Cet onguent est merveilleux pour éteindre les inflamma- tions, et appaisser les douleurs et les démangeaisons qui arrivent aux yeux , de même que pour mondifier et cica- triser leurs pustules , et celles des paupières. Il est aussi fort éprouvé pour dessécher les yeux chassieux, et parti- culièrement ceux des personnes âgées , arrêter et dessécher les fluxions qui causent les chassies, et empêcher que les paupières ne se collent l’une à l’autre. Il faut en se cou- chant en mettre dans le coin des yeux malades la grosseur d’un petit pois, et fermer en moine-temps les paupières, jusqu’à ce que l’onguent soit tout-à-fait fondu. On sent d’a- bord un petit picotement dans l’œil, mais cela passe un moment après. Onguent pour la ff râtelle , etc. IVTêler demi-once de sel de Saturne , et une dragine de sublime doux ( inuriate de ONG 45^ mercure doux ), pulvérisés subtilement, avec trois onces d’onguent rosat exactement , et garder cet onguent pour le besoin. 11 est propre pour guérir la gratelle , les dartres et autres démangeaisons de la peau ; on en frotte les parties malades ; mais il est fort à propos d’avoir auparavant saigné et purgé, de peur d’enfermer les humeurs. Onguent pour les hémorroïdes. Faire fondre deux onces du plus vieux lard , éter les peaux sèches , y jeter environ demi-once de cire blanche coupée en petits morceaux , remuer le tout jusqu’à ce que la cire soit fondue et incorporée avec la graisse, retirer le vaisseau du feu , et remuer l’onguent avec la spatule jusqu’à ce qu’il soit froid , et le conserver pour le besoin. Il est bien éprouvé pour appaiser la douleur des hémorroïdes ; on les en frotte souvent avec le bout du doigt. Onguent rosat. Nettoyer de ses peaux de la graisse de porc récente,' et la laver plusieurs fois dans de l’eau; en mettre trois livres dans un pot de terre , y mêler un égal poids de roses pâles récemment cueillies , séparées de leur pellicule et de leur calice , et concassées dans un mortier de marbre , couvrir le pot et le remettre en digestion au soleil pendant sept jours , remuant de temps en temps la matière avec une spatule de bois , ensuite faire cuire l’infusion à petit leu pendant une heure ou deux, la couler , exprimant fortement le marc, mettre dans l’onguent coulé autant de nouvelles roses pâles qu’auparavant , laisser encore digérer la matière pendant sept jours , la faire bouillir à petit feu, et la couler avec expression , on aura l’onguent rosat achevé, dont on sépare les fèces , et on le garde pour le besoin. Pour lui donner une couleur rouge , on fait tremper chaudement pen- dant quatre ou cinq heures deux onces de racine d’orcanette. Nota. On fait de même l’onguent violât , et celui des têtes de pavots. L’onguent rosat est estimé pour résoudre et pour adoucir ; on s’en sert pour les hémorroïdes, pour les inllaminations , pour les douleurs de jointures. Onguent rert. Prendre trois livres de beurre frais , cuit et purifié , de la résine et de la poix de Bourgogne, de chaque trois quarterons, et quatre onces de cire jaune , pour faire cet onguent selon l’art , y ajoutant hors du feu deux gros de vert-de-gris (oxide de cuivre vert) pulvérisé, et agitant le tout ensemble jusqu’à ce que l’onguent soit froid. 11 est merveilleux pour mondifier et pour guérir toutes sortes de plaies et d’ulcères. 456 O P I Onguent vert de Galien. Mettre fondre dans demi-livre d’huile d’oiive, une livre de résine de pin , et demi-livre de cire , puis y mêler exactement avec le bistortier deux onces de vert-de-gris réduit en poudre subtile, faire du tout un on- guent dur et emplastique pour le besoin. Il liettoyo les plaies et les ulcères, et il les guérit 5 on en fait un emplâtre qu’on applique dessus. Onguent vulnéraire. Faire fondre demi - livre du plus vieux lard , hier les peaux sèches , jeter dedans autant de résine, les bien incorporer' ensemble en les remuant , retirer le vaisseau du feu, filer dedans demi-livre de térébenthine, en remuant toujours avec la spatule, jusqu’à ce que l’onguent soit froid , le conserver dans un pot bien bouché. J1 est bon pour guérir les plaies. Opiate ( Opiaturn ). Nom qu’on donne souvent aux con- fections , antidotes et électuaires , quoiqu’il ne convienne qu’aux compositions molles dans lesquelles ‘entre Vopiu/n qui leur a donné son nom. C’est en général un remède in- terne , diversement composé de poudres, de pulpes , de li- queur , de sucre ou de miel, réduits en consistance molle et propre à être enfermés dans des pots. Otiate d ' hyssope. Faire bouillir du meilleur miel vierge à petit feu pour l’empêcher de se brûler, jusqu’à ce qu’il soit bien écume , et qu’il soit bien clair ; après prendre de la poudre de feuilles d’hyssope , séchées à l’ombre , et passées an tamis , autant qu’il en faudra pour réduire le tout en consistance d'opiate, de laquelle on prendra tous les matins la grosseur d’une noisette. Elle est souveraine pour l’asthme. Nota On peut faire de la même manière des opiates de bë- toine, de véronique , et d’autres plantes semblables. Opiate fébrifuge. Une once de bon quinquina en poudre déliée , passée au tamis, petite centaurée, yeux d’écrevisses en poudre , et confection d’hyacinthe , de chaque deux drngmes ; incorporer le tout avec ce qu’il faudra de sirop de capillaire, pour faire une opiate d’une bonne consistance. On en prendra , en suivant le régime ordinaire au quin- quina , c’est-à-dire mangeant deux heures après la prise deux fois chaque jour dans le temps de l’intermission de la fièvre , un gros chaque fois de cette opiate en bol dans du pain à chan- ter, avalant par-dessus un demi-verre de vin trempé d’autant d’eau , et on continuera huit ou quinze jours , selon la mali- gnité de la fièvre tant tierce que quarte, même invétérée de plusieurs mois. Cette opiate est bonne à toutes sortes de lem- péramens. O P O 457 Opium. Le véritable est une larme gommeuse qui sort de la tête des pavots d’Egypte et de la Grèce ; les Turcs le gardent pour eux, 11e permettant pas qu’pn en transporte 5 ils envoient en sa place le méconium , qui est un suc tiré par ex- pression des têtes et des feuilles du même pavot, et réduit par évaporation en consistance d’extrait; ils le divisent par pains de différentes grosseurs , et ils les enveloppent de feuilles de pavot, afin qu’ils s’humectent moins \ c’est ce que nous appelons improprement opium , et dont nous nous ser- vons au défaut du véritable. Il doit être choisi pesant, com- pact, net , visqueux , de couleur noire tirant un peu sur le roux, amer et un peu acre au goût,- facile à se dissoudre , et luisant au-dedans quand il est fraîchement rompu. On trouve dans les auteurs diverses manières de purifier et de préparer l 'opium / après lesquelles opérations on l’appelle laudanum. L’opium est propre pour épaissir les humeurs , pour exciter le sommeil, pour calmer les douleurs, pour ar- rêter le cours de ventre , le vomissement, le choiera rnorbus , les hémorragies, le hoquet, pour provoquer la sueur, pour les maladies des yeux et des dents. Boyle dit qu’il a observé avec bien des gens que des malades se trouvoient délivrés de cruelles douleurs dans leurs parties internes par le secours d’un peu d’opium mêlé avec les ingrédiens des emplâtres, et appliqué extérieurement. i\;ota. L’opium a ses inconvéniens aussi bien que ses ver- tus, et il demande bien des précautions dans la pratique ; car il supprime les urines et les selles , il renferme de la malignité , il rend les parties livides , excite les sueurs froides , rend la respiration petite et difficile, cause le délire et les démangeaisons , si on en use souvent. La dose est depuis demi-grain jusqu’à deux grains. Opopanax. Gomme jaune qu’on tire par incision de la tige et de la racine d’une espèce de spondylium qui croît dans la Macédoine , dans la Béotie , et dans la Phocide d’Achaïe. On doit choisir l’opopanax récent, pur, en grosse.', larmes jaunes en dehors, blanches au dedans , grasses et assez fragiles, d’un goût amer, d’une odeur forte et très- désagréable. Jl est chaud, émollient, résolutif , vulnéraire, hystérique, dessiccatif, digestif, carminatif ; il purge la pi- tuite grossière et lente des parties éloignées du cerveau , des nerfs , des jointures , de la poitrine ; il incise et atténue le mucilage grossier et visqueux , c’est pourquoi il convient à l’asthme et aux toux invétérées, bu avec du suc de mnrrube blanc et du miel. Sa fumée , reçue par la bouche, remédie à 458 O R A la chiite Je la luette. Son usage externe sert contre les vieux ulcères et les fistules. Il entre dans les pilules d’euphorbe de Quercétan , les pilules fétides , celles d’Hière de coloquinte. Il a donné le nom aux pilules d’Opopanax 5 il entre aussi dans l’électuaire anti-hydropique de CharaSj-et dans les trochisques de myrrhe. Oranger { Aurantium). Arbre toujours vert qui porte des oranges aigres et amères, ou douces. L’orange amère est la pins usitée en médecine ; ce fruit est appelé en latin aurantium , sAe aureutnmalum. L’écorce de l’orange amère est chaude , et con- vienLaux fièvres en qualité de fébrifuge sudorifique, à la dy- surie, réjouit et fortifie l’estomac et le cerveau, résiste à la malignité des humeurs. Les fleurs des oranges douces et amères fournissent par la distillation une eau qu’on appelle eau de naphe , fort estimée pour son odeur et pour ses vertus ; elle réjouit le cœur et l’ es- tomac , elle ranime le sang et les esprits, elle tue les vers , elle aide à la digestion, elle abat les vapeurs des femmes $ ainsi elle est cordiale , hystérique , céphalique et vermifuge j on en fait prendre une ou doux cuillerées, ou pure, ou dans un verre d’eau. On l’emploie aussi dans les potions et dans les juleps à une once 5 elle est utile dans les syncopes , fièvres malignes , dans la peste , et poür faciliter la transpiration. On fait aussi tine conserve avec ses fleurs , qu’on emploie dans quelques opiats stomachiques à demi-once. Les feuilles de l’oranger ont à peu près la même vertu. Un verre de vin d’Espagne avec un gros de poudre d’écorce d’orange aigre râpée, est bon pour la colique venteuse , ou celle d’estomac. Couper de travers une bigarade , la saupou- drer de safran en poudre , lier ensuite les deux moitiés , et les faire cuire sous la cendre , mettre cette orange inluser pendant la nuit dans un demi-septier de vin blanc, le passer , presser l’orange, et le faire prendre deux jours de suite à une personne dont les règles sont supprimées , ce remède les ré- tablit ordinairement. Une dragtne d’écorce d’orange sèche , mise en poudre , prise dans quelque liqueur convenable , ap- paise les tranchées des accouchées. Le remède suivant est très-utile pour les vers des enfans. Ouvrir une orange par-dessus , la creuser pour y mettre deux ou trois gros de bonne thériaque, la recouvrir et la mettre sur les cendres chaudes ; quand elle y aura été assez de temps pour être entièrement cuite, ouvrir l’orange par le milieu, et l’appliquer chaudement sur le nombril , avec un linge par- dessus. O R G 4% On confit les jeunes fruits avant leur maturité , comme on fait les noix, les amandes et quelques autres fruits ; 011 pré- pare de meme leur écorce entière , ou coupée superficielle- ment par zestes ; ces parties ont la même propriété que l’écorce et les zestes de citron. L’écorce d’orange sèche en poudre et sa semence s’emploient aussi de même , et entrent dans les mêmes compositions alexitèros. On fait avec le suc de la bigarade , l’eau et le sucre , une liqueur appelée orangeat ou orangeade , qu’on permet aux fébricitans , et qui fait le même effet que la limonade ; ce jus , à une once , mêlé dans un bouillon ou dans un verre de vin blanc , pousse les ordi- naires et les urines. Orcanete ( Buglossum radice rubrd , sive anchusa vul- çatior , Tourn. îo/j- Anchusa tinctoria , Linn.) Espèce de buglose sauvage qui a la racine grosse comme le pouce , rouge en son écorce , blanchâtre vers le cœur ; elle croît dans le midi de la France , aux lieux sabloneux 5 on lait sécher sa racine au soleil. Il faut la choisir récemment séchée , un peu pliante, de couleur rouge foncé extérieurement , blanche intérieurement, rendant une belle couleur vermeille quand on en frotte l’ongle. Elle sert à donner une teinture rouge à l’onguent rosat, à des pommades , à de la cire , à de l’huile , étant infusée dedans; celte teinture vient de son écorce. La racine d’orcanete est astringente ; elle arrête le cours de ventre, étant prise en décoction. On l’emploie aussi extérieu- rement pour déterger et pour sécher les vieux ulcères. Oreille d’ours ( Auricula ursi , flore luteo , Tourn. Pri- mula auricula , Linn. 206.) Plante qu’on cultive dans les jardins cause de la beauté de ses fleurs qui sont odori- férantes et de différentes couleurs^; elle croît aux lieux mon- tagneux , humides et ombrageux. Cette plante est bonne pour les breuvages que l’on ordonne à ceux qui ont des plaies dans le corps , et pour consolider les plaies extérieures. Les Allemands en font grand cas pour les ruptures et descentes des intestins, et pour les blssures de la poitrine, la prenant tous les jours en breuvage. Ils s’en servent généralement à toutes sortes de plaies, la prenant par la bouche, et l’ap- pliquant par dehors. Ettmuller dit qu’on la recommande contre le vertige. O Orge ( Hordeum ). Il y en a de deux sortes, l’une se sème en hiver et l’autre en été ; la première est la meilleure. L’orge est rafraîchissante, dessiccative , abstersive , apéritive , digestive , émolliente , diurétique et nourrissante. On sépare l’écorce des grains d’orge , et on les appelle orge mondé. Ils sont pecto- 46o 0 R I raux , emolliens , huinectans , adoucissons ; ils excitent le cracliat , ils temperent par leurs parties inucilagineuses les âcre tés qui descendent du cerveau , ils concilient le sommeil j on s’en sert en décoction. Il faut choisir l’orge nouvelle , bien nourrie, blanche, nette, sèche. Rien n’est plus commun que l’usage de l’orge dans les tisanes ordinaires. On en inet une poignée dans une pinte d’eau , à laquelle on fait d’abord jeter un bouillon ; on la re- jette ensuite parce qu’elle est trop âcre. Cette orge ainsi lavée , sert à la tisane ; on la fait bouillir avec du chiendent et les autres racines dont on veut se servir. Il ne faut pas attendre c|ti’elle soit crevée pour retirer latisane du feu, mais qu’elle soit seulement gonflée ; alors la liqueur est rafraîchissante , nour- rissante , émolliente et légèrement apéritive ; elle est aussi un peu détersive, et sert à délayer les remèdes qu’on ordonne pour les gargarismes dans les maladies de gorge. On fait bouillir l’orge inondé , c’est-à-dire dépouillée de son ccnxce , comme la précédente, mais sans y joindre d’autres drogues ; car il fournit seul une liqueur assez chargée, d’un blanc jaunâtre, et d’une qualité plus nourrissante et plus adoucissante que la première. On met une cuillerée d’orge mondé dans une pinte ou deux livres d’eau qu’on fait bouillir jusqu’à la diminution d’une sixième partie, et on a soin d’en séparer l’écume ; on fait prendre une chopine ou environ de cette liqueur chaude comme un bouillon ordinaire , après y avoir dissout demi-once de sucre 5 on y mêle quelquefois par- ties égales de lait pour rendre ce bouillon plus nourrissant, et on a soin de l’écrêmer à plusieurs reprises lorsqu’il est sur le feu , afin qu’il charge moins l’estomac , et n’y laisse pas tant de crasse. Cette boisson, qui est une sorte de crème d’orge , est utile aux personnes dont la poitrine est délicate ou échauffée, dans la toux opiniâtre , dans les rhumes invétérés , et lorsqu’on a intention de tempérer et de rafraîchir les entrailles 5 on s’en sert aussi pour les émulsions rafraîchissantes , en y délayant les semences froides pilées. Sa farine est une des quatre qu’on emploie dans les cataplasmes résolutifs. L’orge entre dans le sirop d’hyssope de Mésué , dans le sirop de jujubes du même, dans le sirop de chicorée com- posé, dans le lénitif, dans les trochisques de Gordon, etc. Origan ( Origanuin sylvestre , Tourn. Origanu/n vul- nare , Linn. ) Espèce de marjolaine qui croit aux lieux cham- pêtres , montagneux, ombrageux. Il a les mêmes usages et est employé du la même manière que la marjolaine. La poudre I O R M 4<>l- de ses feuilles et de ses fleurs séchées à l’ombre , est cépha- lique , et propre à faire couler par le nez la sérosité ; on se sert avec succès de l’infusion de ses fleurs dans la suppres- sion des urines et des règles ; elles font aussi cracher avec plus de facilité les asthmatiques et ceux qui ont une toux opiniâtre. Cette plante est chaude , dessiccative, astringente , apéritive , incisive, hystérique et stomachique 5 elle facilite la respiration. On s’en sert principalement dans l’obstruction des poumons , du foie et de la matrice , dans la toux , l’asthme, la jaunisse, pour augmenter le lait des nourrices, dans les indigestions , les rapports aigres et les vents: son eau distillée, son huile essentielle, le sirop et la conserve qu’on prépare avec cette plante , sont d’un secours merveilleux. L’huile essentielle d’origan est très-agréable 5 elle réjouit les sens et appaise les douleurs des dents , en mettant un coton qui en est imbu dans le creux de la dent qui est gâtée. Dans le rhume du cerveau et le torticolis , on fait sécher l’origan au feu , et on l’enveloppe tout chaud dans un linge chaud dont on couvre bien la tête. L’origan entre dans le sirop d’armoise, dans l’électuaire des baies de laurier , dans l’onguent martiatum , dans le sirop de stœchas de Mésué , et la poudre diaprassii de Nicolas d’A- lexandrie. Orme ( Ulnms campestris , Tourn. Linn. 327.) Grand arbre qui croit dans les champs , aux lieux plats et décou- verts , en terre humide, proche des rivières. Dioscoride , Pline et Galien conviennent que cet arbre est astringent ; il est plein d’une humeur balsamique et gluante qui le rend propre à réunir les plaies. La décoction de ses racines en est plus chargée que celle des autres parties de cet arbre ; c’est pour cela qu’elle convient à toutes sortes de pertes de sang, surtout à celui qui s’échappe des vaisseaux du poumon et de la matrice. Cette humeur balsamique s’épanche dans des vessies qui se forment sur les feuilles d’ormeau par la piqûre des moucherons. Il y en a dans les pays chauds qui sont plus grosses que le poing, semblables par leur figure à des truffés, et remplies de ce baume naturel , qu’on passe par un linge 1 jour le nettoyer des pucerons. On a découvert que c’étoit une iqueur précieuse, et les babitans de la campagne en Italie , s’en servent pour y faire infuser les sommités de millepertuis ; l'a liqueur devient rouge comme avec de l’huile d’olive , et se conserve plusieurs années; la plus vieille passe pour la meil- leure. Mathiole assure que cette liqueur sans aucun mélange de millepertuis , guérit les descentes des enfans , si on leur en ' O R P graisse les parties; et Fallope convient qu’ii n'a lien trouvé de plus souverain pour La réunion des chairs. Le cataplasme fait avec l’écorce de cet arbre cuite dans le vin , après l’avoir pilée et appliquée chaudement sur la partie blessee , est un remède merveilleux pour l’anévrisme , au rapport de Poppius. Il faut l’y laisser jusqu’à ce que le cata- plasme devienne sec, Ray assure que la décoction de l’écorce , faite jusqu’à ce qu’elle ait acquis la consistance de sirop , en y ajoutant le tiers d’eau-de-vie, est très-bonne pour calmer la douleur de la sciatique, si on en fait une fomentation chaude sur la partie malade. Ornithogale ( Ornithogalum vulgare ) Plante qui croît dans les haies et dans les blés aux environs de Paris. On se sert en médecine de sa racine pour exciter les crachats et les uri nés. Or.obe ( Ervum verum , Tourn. 398. Ervum ervilia , Linn. 1040.) Cette plante se trouve dans les blés. La farine de sa semence est une des quatre farines résolutives qu’on emploie si ordinairement en chirurgie; cette semence est aussi déter- , sive et apéritive : on s’en sert comme de celle du pois chiche. La farine d’orobe entre dans la poudre diaprassio de .Ni- colas d’Alexandrie, dans l’électuaire de Justin, et dans les trochisques de sci lie. Orpin , Reprise , Grassette , Joubarbe des vignes , Fève épaisse ( Telephium vulgare , Tourn. Sedum telephium , Linn. 616. ) Plante vivace dont les feuilles sont épaisses , remplies de suc comme celles de pourpier. Elle croit aux lieux incultes, pierreux , ombrageux; elle est humectante , rafraîchissante, résolutive, détersive , vulnéraire, consoli- dante, propre pour les hernies , pour effacer les taches de la peau. Quelquefois on en fait boire la décoction , ou bien on la reçoit en forme de clystère , après les remèdes généraux , pour consolider les ulcères des intestins dans la dyssenterie , et souvent on y ajoute la grande consoude et les autres vul- néraires. On se sert avec succès des feuilles pour les coupures , comme de celles de la grande consoude ; lorsqu’elles sont appliquées extérieurement sur les tumeurs, elles avancent la suppuration ; elles réussissent ordinairement sur les panaris appelés communément mal d’ aventure : il faut auparavant les amortir sur la biaise , et les écraser ensuite. On les em- ploie pour les blessures, les hernies et les décoctions astrin- gentes et rafraîchissantes ; elles entrent dans l’eau vulnéraire. *3 ' O R T 463 Ses racines qui ressemblent à des hémorroïdes , étant com- posées de petits tubercules , sont estimées pour cette maladie ; on les écrase et on les fait cuire dans du beurre frais et ré- duire en onguent, on l’applique dessus les hémorroïdes lors- qu’elles sont enflammées 5 ori en. reçoit plus de soulagement que de celui qu’on fait avec la joubarbe. Ortie morte ( Qaleopsis procerior , fætida , s pic a ta , Tourn. i85. Stac/iys Sylva tic a , Linn. 811.) Il y a plu- sieurs genres d’orties mortes qui diflèrent par la couleur des fleurs , par l’odeur et la figure ; il y en a de puantes et non puantes, de tachées et non tachées, à fleurs rouges, blanches et jaunes. Ces orties croissent proche des haies, des murailles , et dans les masures. O11 se sert en méde- cine de leurs feuilles et de leurs fleurs; elles sont dessic- catives et astringentes , propres pour arrêter les cours de ventre. Le galeopsis à fleurs rouges en forme de décoction, est salutaire contre la dyssenterie , et celui à fleurs blanches contre les fleurs blanches. Les feuilles du blanc, et parti- culièrement ses fleurs prises à la manière du thé , sont très- bonnes pour la gravelle des reins et de la vessie, ainsi qu’on l’a éprouvé , aussi bien que pour les gouttes des pieds ; on l’applique aussi sur le lien affligé , pilé , ou bouilli dans de l’eau. Les feuilles pilées avec du sel sont bonnes aux contusions, aux ulcères pourris , et aux plaies. L’huile d’o- live dans laquelle on a fait infuser au soleil les fleurs de cette plante, est un excellent baume pour les blessures des tendons. L’ortie morte est ainsi appelée à cause qu’elle ne pique point. Ortie morte grande des bois ( Galeopsis larnium pur- pureum , Linn. 809. ) Espèce d’ortie non piquante qui croit dans les bois, où elle se multiplie beaucoup, parce que ses racines rampent sous terre; la tige est quarrée, haute de plus d’une coudée, portant des fleurs rouges disposées en forme d’épi à son sommet. La plante , dit Tournefort , sent le bitume ou l’huile fétide , d’un goût d’herbe un peu salé , astringent ; elle est vulnéraire et fort adoucissante. A la campagne, on se sert avec succès de l’infusion de 6es feuilles et de ses fleurs pour la colique néphrétique , surtout si on la boit étant dans le bain. Frite avec du beurre , et appliquée, elle dissipe la douleur de la pleurésie , résout les tumeurs scrophuleuses et est un excellent remède contre les hémorroïdes. Elle est très-adoucissante , tant prise par dedans , qu’appliquée par dehors. On en peut préparer l’ex- trait pour s’en servir pendant l’hiver. On en fait une huile 4#4 0 R T par L’infusion , surtout de ses fleurs au soleil dans cellô d’olive, ou de noix pure, ou de lin, excellente pour les brûlures, pour les plaies, surtout des tendons, pour les ulcérés, et pour arrêter et guérir la gangrène, pour laquelle on l’a éprouvé avec beaucoup de succès. Ortie piquante. Piaule dont il y a trois espèces prin- cipales ; savoir , la grande dont les fleurs sont en forme de grappes, ( urtica urens maxima , Tourn. ) la petite qui périt tous les ans , appelé ( ortie griéche , ) et la romaine , ( urtica romana , Tourn. ,) qui porte de petits globules ou fruits ronds, gros comme des pois , qui renferment une se- mence semblable à. celle du lin. Les orties croissent aux lieux incultes , sabloneux , dans les haies , contre les n;i - railles, dans les jardins. Toute ortie est chaude et dessic- cative , de parties ténues ,• apéritive , incisive, abslersive, emolliente , diurétique , lithontriptique , et l’antidote de la ciguë et de la jusquiame. Les racines et les grapes de fleurs de la première espèce sont apéritives , et on les emploie avec succès dans les ti- sanes et dans les apozèmes qu’on ordonne dans la gravelle et dans la rétention d’urine : on en fait aussi une conserve pour la même fin. Mais le suc de l’ortie commune , et de celle qu’on appelle ortie grièche , est un des plus assurés remèdes pour le crachement de sang et pour les hémorra- gies ; Chôme! en a ordonné pour la première maladie à plu- sieurs personnes , et toujours avec succès : la dose est depuis deux onces jusqu’à quatre, ou seul un peu tiède, ou mêlé avec partie égale de bouillon. On est depuis quelque temps à Paris dans l’usage de prendre les feuilles d’ortie infusées dans l’eau bouillante , à la manière du thé , pour purifier le sang, pour la goutte et le rhumatisme : cette infusion est bonne en gargarisme pour les maux de gorge. Les ra- cines confites au sucre procurent l’expectoration dans la vieille toux , dans l’asthme , dans la pleurésie , surtout si on y applique les feuilles en cataplasme sur le côté : on en fait boire le suc pour les mêmes maladies. Le remède suivant réussit dans la pleurésie. Piler légèrement deux ou trois poignées d’ortie grièche , la plus fraîche, et les faire bouillir avec un demi-quarteron d’huile d’olive et un verre de vin; passer le tout, et en faire prendre le jus au malade, qu’on tiendra bien couvert pour ménager la sueur : on peut appliquer le marc sur le côté , le plus chaud possible : le temps favorable pour appli- quer ce remède , est après avoir fait deux ou trois saignées, et 1 O R V 465 Çt entre le deux et le troisième jour. Gandél a éprouvé plusieurs fois ce remède avec succès : il rapporte que les pleurétiques auxquels on faisoit ce remède , vidoietit dés urines comme teintes de sang. La tisane d’ortie est bonne dans les fièvres malignes, la rougeole , et dans la petite- vérole. Plusieurs médecins se servent des orties pour attirer les esprits et le sang sur les parties desséchées et paralytiques en les frappant avec un paquet d’orties. Quelques-uns croient qu’elle est l’antidote de la ciguë et de la jusquiamc. Lé cataplasme d’ortie est émollient et résolutif; il soulage les goutteux , et dissipe quelquefois les loupes et les tumeurs froides , selon le rapport de Tournefort. Un gros et demi de semence d’ortie eu poudre subtile, prise dans un verre de vin chaud , est un bon remède pour chasser les vents de l’estomac , au rapport de Clusius. La graine d’ortie entre dans l’électuaire de Justin, dans la poudre et l’électuaire lithontriptique de Nicolas d’ Alexan- drie , et dans le martiatum. Urvalk, ou Toute- bonne ( Sclarea pratensis , Totirm 179. Salvia sclarea , Linn. 38. ) Plante odoriférante ciu’on cultive dans les jardins. Il y en a aussi une sauvage qu’on trouve dans les prés. L’orvale est chaude, dessiccative ,ths- tersiye et atténuante, apéritive et hystérique. Un appliqué les feuilles fraîches sur les yeux pour en appaiser l’inflam- mation. L infusion des feuilles de toute-bonne est apéritive propre a pousser les mois et les urines t la semence est ophl thalmique 5 on en met un ou deux grains dans l’œil , on le frotte ensuite doucement; celte graine s’imbibe de l’hu- midité superflue qui est entre les paupières et le globe dé l’œii, et la vue en devient plus éclaircie. Le docteur Mi- chel fait entrer cette plante dans son essence pour gtiérii' les fleurs- blanches ; et Corbius en préparoit l’onguent sui- vant pour les mêmes maladies. Piler de cette plante avec quantité suffisante de beurre frais , environ demi-livre par livre d’herbe ; laisser pourrir ce mélangé, puis le faire bouillir, et le passer par un linge ; il en faut graisser le bas-ventre, et faire user intérieure- ment de la même plante en tisane. Craton recommandoit cet onguent pour les suffocations de matrice , surtout V ajoutant du tacamahaca. Schwenfeldius appfouvoit fort la toute-bonne dans l’épilepsie. Orviétan de Meyssonier. Prendre racines de gentiane dé raxinelle , d aunée , de chaque deux onces; racines d’a-i 466 OSE ristoloclie longue et ronde, de tormentille, de scorsonère, d’angélique , de grande valériane , de chaque une once ; dictarae de Candie , demi-once ; thériaque fidèlement pré- parée , trente-six onces ; miel cuit et écume selon l’art , ce qu’il faut, pour faire de tout ce que dessus, les racines bien pulvérisées et passées au tamis , un électuaire d’une bonne consistance. Cet orviétan est bien éprouvé , et facile à composer. Lorsqu’on s’en veut servir pour quelque venin avalé , il en faut prendre une dragme , et le dissoudre dans du bon vin , de l’eau de scorsonère ou de bétoine , qui sont les plus propres contre les venins. Meyssonier dit l’avoir composé et éprouvé lui-même avec succès. Oseille, ou Surelle , ou Vinette ( Aeetosa hortensis , Tourn. Runex acétosa. Linn. 481. ) Plante potagère dont il y beaucoup d’espèces. Toutes les oseilles fortifient le cœur, excitent l’appétit, désaltèrent, résistent au venin et à la corruption, calment la bile, arrêtent le cours de ventre , et les pertes de sang. La racine entre dans la plupart des apozèmes et des ti- sanes apéritives et rafraîchissantes , comme très-propre à procurer le mouvement du sang , lorsqu’il est ralenti dans le tissu des viscères : les feuilles sont, au contraire, plus capables de modérer la fermentation du sang que d’augmen- ter son mouvement : leur acidité tempère labile, et calme l’ardeur de la fièvre continue; elles appaisent la soif, et soulagent fort les scorbutiques : on les mêle pour cela avec le cresson et l’herbe aux cuillers , dans leurs bouillons et leurs autres alimens. Les œufs à la farce d’oseille , ou l’omelette dans laquelle on mêle de l’oseille hachée menu , est un aliment utile dans cette maladie: on fait prendre à ces malades en même-temps un demi-gros de teinture de mars , tirée avec le suc d’oseille dès le matin. Bartholin remarque que l’oseille et l’herbe aux cuillers naissent ensemble dans le Groënland, comme si on ne devoit pas employer l’une sans l’autre, l’une abondant en sel vo- latil, et l’autre en sel acide : de ce mélange il résulte un sel moyen très-utile dans le scorbut et dans les maladies chroniques. Platerus fit boire avec succès la tisane d’oseille avec le jus de grenade à un phrénétique, qui la prit pour de bon vin. Les feuilles d’oseille sont très-résolutives , étant appliquées en cataplasme avec le levain , après les avoir fait cuire sous la cendre chaude dans une feuille de chou ; elles avancent la suppuration des tumeurs, La semence d’o- O X Y ' 4fy Èeille peut entrer dans les émulsions apéritiveS rafraîchis- santes , à la dose de deux gros sur chopine de liqueur. Ray1 soupçonne qu’elle est astringente comme celle des espèces de patience. La graine d’oseille entre dans la poudre diamargariti fri* gidi , dans la confection d’hyacinthe ; le suc des feuilles entre dans les trochisques de raraieh de Mésué ; et la con- serve d’oseille est employée dans l’opiat de Salomon de Jonbert : on fait aussi le sirop d’oseille. Ostéocolle , ou Pierre des os rompus ( OsteOcolla. ) Pierre sabloneuse , creuse , de couleur cendrée ou blan-* châtre, ayant la figure d’un os, de différentes grosseurs* On en trouve qui sont grosses comme le bras. On en voit de deux espèces ; une ronde , raboteuse , graveleuse , pesante ; l’autre, moins raboteuse et légère; elle adhère à la langue comme fait la pierre ponce. On trouve l’une et l’autre dan9 plusieurs endroits de l’Allemagne ; elle naît dans des lieux sabloneux. Cette pierre est catagmatique et célèbre pour consolider promptement les fractures des os, par le moyen de la matière du calus qu’elle fournit abondamment. On la donne intérieurement depuis une dragme jusqu’à une dragine et demie. On la mêle aussi aux emplâtres et aux cataplasmes. Ou la donne en forme de poudre sèche avec du sucre ou de la canelle , ou dans une décoction de per- venche. Pour préparer cette poildre , on broie l’ostéocolle avec l’eau de grande consolide , d’hcf be à Robert , ou quel- qu’autre appropriée. Il faut prendre garde que l’usage de cette pierre ne soit pas excessif^ car oh a remarqué qu’elle faisoit en ce cas le calus trop gros, qu’il falloit ensuite le diminuer avec des étnolliens et des disCussifs. Oximel simple. Mêler dans un plat de terre , deux pâr-* ties de bon miel blanc , et une partie de vinaigre blanc ; filacer le plat sur le feu, et faire bouillir doucement le më-« ange , l’écumant à mesure qu’il paroît de l’écume ; èt quand il est cuit en consistance de sirop, le garder. Il est estimé propre pour inciser et pour déraciner les humeurs crasses et visqueuses qui sont attachées à la gorge et. à la poitrine : on les mêle dans les gargarismes et dans les loochs ; on en peut prendre aussi à la cuiller. La dose est d’une demi-cuillerée. JŸota. Il n’eSt pas convenable à la poitrine , quand elle e9t irrité par des humeurs trop âcres qui tombent dessus ; au contraire, par son acidité il feroit tousser, et l’irrité-* roit encore davantage , mais il propre à inciser par ses pôintes , 468 O Y E et à dissoudre la pituite grossière qui s’attache en plusieurs endroits. IL est bon de l’avaler doucement, afin qu’il ait le temps de pénétrer les phlegmes qu’il rencontre à son passage. Oxyrrhodin. Mettre dans une même phiole deux onces d’huile rosat , et une once de vinaigre rosat , les agiter quelque temps, afin qu’ils se mêlent autant que faire se pourra; ce sera Y oxyrrhodin , qui est bon pour les inflam- mations , pour dessécher les dartres et les gratelles ; on en frotte les parties malades. Oye ( Anser . ) Oiseau dont le mâle s’appelle jars. Il y en a de deux espèces , un domestique et l’autre sauvage. Mangé , il donne un aliment excrémenteux et mélancolique. La graisse d’oye est plus chaude que celle de porc ; et à raison de la subtilité de ses parties , elle pénètre et résout promptement; injectée dans l’anus, elle émousse les ma- tières acrimonieuses des intestins , elle fai t venir du poil où il n’y en a point ; elle est d’un grand usage dans les pa- ralysies des nerfs , les convulsions et les contractions des membres. Quelques-uns prennent pour se purger plein la coquille d’une noix de graisse d’oye, qu’ils appliquent sur le nombril , et peu de temps après leur ventre se lâche ab :n- damment ; la même graisse, avalée dans une pomme cuite, ramollit puissamment le ventre constipé. La graisse d’oye non lavée , enduite aux pieds et aux mains , les défend contre la rigueur du froid. Cette graisse enduite guérit les fissures des lèvres , et remédie au tintement des oreilles distillée dedans. Bartholin donne un excellent Uniment contre la paralysie. Prendre une oye éventrée, la remplir de plantes nervines , d’onguens et de moelles appropriées , et la faire rôtir à la broche, garder la graisse qui en distille , et s’en frotter les membres paralytiques. La fiente d’oye est chaude et fort dessiccative , incisive et apéritive ; elle fait sortir l’arrière-faix, et pousse par les urines; elle est, par cette raison , d’un grand secours dans la jaunisse , l’hydropisie et la toux, en poudre. La prise est d’une dragme dans du vin blanc , ou autre liqueur convenable. Elle convient au scorbut , en forme de poudre ou de décoction. Ettmuller a vu un scorbutique désespéré guérir avec la décoction. La meilleure fiente est la verdâtre , qui se trouve au printemps dans les prairies : on la dessèche à une chaleur modérée , puis on la pulvérise. La dose est de demi- dragme à une dragme. On la peut prendre fraîche depuis une dragme jus- qu’à deux , dans quelque liqueur convenable. La fiente d’une oye mâle appliquée, lire les flèches et les balles hors du I 1 <] v it fi èli *5 1 PAN 46 9 corps. La langue d’oye , desséchée et donnée en poudre , guérit la strangurie et la dysurie , par une propriété par- ticulière. La petite peau des pattes , desséchée et pulvérisée , est recommandée par son astriction pour arrêter les pertes de sang des femmes ; la prise est de demi-dragme. On l’ap- plique avec succès extérieurement sur les engelures. P I^ain de Pourceau, voyez Cyclamen. Paliure , oh Porte - chapeau ( Paliurus , Tourn. Rham- nus paliurus , Linn. ) Cet arbrisseau épineux croit sur le b >rds des chemins en Italie et dans les endroits chauds de 1 1 France. Ses semences passent pour être diurétiques 5 la racine , la tige et les feuilles sont astringentes ; toute la plante, le fruit excepté , pilée et appliquée en cataplasme est re- commandée contre les clous , les furoncles et autres tumeurs de ce genre qui s’élèvent à la superficie de la peau. Paimier ( Raima. ) Grand arbre qui croît dans la Judée , la Syrie, l’Egypte, l’Afrique, et les autres pays chauds. Il porte un fruit qu’on appelle datte ( dactylus. ) On doit choisir les dattes nouvelles, grosses, charnues, pleines, fermes au toucher, le noyau s’en séparant aisément, jaunes , douces , comme sucrées. Les meilleures sont celles qui viennent du royaume de Tunis. On en apporte de Salé , mais elles sont maigres et sèches ; celles qui viennent de Provence sont fort belles et bon de goût , mais elles ne peuvent être gardées , car les vers s’y engendrent aisément, et elles se sèchent, ensorte qu’il n’y reste plus d’humeur. La chair des dattes mûres est chaude et moins astringente que celles des vertes 5 elle adoucit l’âpreté de la gorge , arrête le cours de ventre, fortifie le foetus dans la matrice, et remédie aux maladies des reins et de la vessie. On les emploie dans les tisanes pectorales , mondées de leurs noyaux; on les em- ploie aussi à faire des cataplasmes astringens. Elles sont dif- ficiles à digérer, font mal à la tête, et engendrent du sang grossier et mélancolique ; leurs noyaux sont estimés contre l’accouchement difficile. Panais , ou Pastenade ( Pastinaca sativa latifolia , Linn. 3i6. Tourn. ) Plante fort commune. Il y en a de deux espèces , une cultivée et l’autre sauvage ; celle-ci est plus [>etite en toutes ses parties que la cultivée, dont on mange es racines. Leurs semences et leurs feuilles sont quelque- 4t° par fois employées en médecine. La semence est dessiccative et chaude ; son usage est dans le hoquet , la pleurésie , les tranchées du ventre , le calcul et la rétention des mois. La dose est d’une dragme ; elle appaisse les vapeurs et chasse les vents. On la fait bouillir légèrement dans du vin , et on en prend un verre le matin à jeun. Panicaut, voyez Chardon a cent têtes. Paon ( Pavo ) Le plus beau de tous les oiseaux connus en Europe. Sa chair est sèche, dure et difficile à digérer, mais elle se garde long-temps sans se corrompre , et en se mor- tifiant , elle devient bonne à manger. On en fait du bouillon qui est propre pour la pleurésie , pour le calcul des reins et de la vessie , pour exciter l’urine. La fiente a la pro- priété de guérir l’épilepsie et le vertige. On en prend durant plusieurs jours une dragme qu’on met infuser en poudre dans du vin, puis on boit la colature à jeun, continuant depuis la nouvelle lune jusqu’à la pleine lune , et plus long- temps s’il est nécessaire. Quelques-uns en font un sirop anti-épileptique. Plusieurs épileptiques ont été guéris de la manière qui suit. Infuser de la fiente de paon fraîche dans du vinaigre de fleurs d’œillet ; l’expression bue neuf jours. Tous les auteurs en général recommandent la fiente de paon dans cette maladie. Elle est admirable au vertige, qui a beaucoup de rapport avec l’épilepsie. Voici comment on l’emploie. Verser suffisamment du vin sur une poignée de fiente de paon, couler le tout par un linge, partager la colatures en trois parties égales , à prendre trois fois avant le paroxisme , couvrant bien le malade, ensorte que la sueur s’ensuive. Pareira brava, ou Vigne sauvage. Racine qui vient du Brésil, que les naturels du pays nomment bouton ou > boutoua. On en connoît deux espèces en France , une qui est la plus usitée , et qui est brune par dehors , et d’un jaune brun en dedans , l’autre est blanche par dehors, et en dedans d’un jaune citron. Toutes deux sont d’une sub- stance dure , et cependant poreuse et spongieuse , quelque- fois de la grosseur du pouce , et d’un goût amer , mêlé de quelque légère douceur, comme la réglisse. Geoffroy a re- connu par diverses expériences que cette racine ne manque guères de guérir les coliques néphrétiques ; guérison qu’elle opère , non pas comme les Portugais le prétendent , en bri- sant la pierre dans les reins ou dans la vessie, mais eu dissolvant les glaires qui collent ensemble dans les reins les sables et les graviers dont se forment le§ pierres j et P A R 471 en effet , après avoir pris de cette racine ., on rend ordi- nairement beaucoup de sable. Geoffroy s’est encore servi très utilement de cette racine pour la cure des ulcères des reins et de la vessie , elle rend les urines plus coulantes , elle nettoie pen-à-peu les ulcères; et y joignant à la fin le baume de Copaü , quelques malades ont été entièrement guéris. Cette propriété de fondre promptement et facilement les glaires, éprouvée dans le pareira brava par Geolfroy , lui a fait juger que cette plante seroit bonne pour l’asthme humoral causé par une pituite gluante qui embarrasse les bronches du poumon , et pour la jaunisse causée par L’épais- sissepient de la bile; le succès a justifié son espérance, et il a guéri par deux verres d’infusion de pareira brava , pris à une demi-heure l’un de l’autre, un vieillard de soixante- douze ans, loible, et prêt à être suffoqué par une pituite qu’il ne pouvoit arracher de sa poitrine; et cette même in- fusion lui a réussi sur une femme attaquée d’une jaunisse universelle à l’occasion d’une colique violente , et qui fut délivrée de sa colique par trois verres de cette infusion pris à demi-heure l’un de l’autre, et de sa jaunisse, au bout de vingt-quatre heures, après avoir continué de boire de quatre heures en quatre heures une prise de pareira brava . La dose de cette racine est de deux gros, coupée par petits morceaux que l’on fait bouillir dans demi - septier d’eau , jusqu’à ce que la liqueur soit réduite à ebopine. On coule cette décoction , et on la partage en trois verres , que l’on fait prendre chauds comme du thé avec un peu de sucre , pour préserver ceux qui sont sujets à la gravelle. O11 leur fait user de cette racine tous les mois pendant huit jours à la dose de Vingt-quatre grains seulement, qu’on fait bouillir légèrement dans une tasse d’eau. Ü11 peut donner cette racine en substance pulvérisée à la dose de douze ou dix- huit grains. Selon Helvétius , la manière de s’en servir dans le Brésil et en Portugal . est de faire bouillir une once de cette racine battue et effilée avec un gros de sel ammo- niac dans une pinte d’eau; lorsqu’elle a fait cinq ou six bouillons, on la retire du feu et on la laisse infuser jusqu’à ce qu’elle soit froide, on passe la liqueur, et le malade en boit ensuite un verre de quatre heures en quatre heures. On en peut aussi donner en substance un demi-gros avec quinze grains de sel ammoniac ( muriate ammoniacal , ) qu’on réitère de quatre heures en quatre heures, jusqu’à ce qu’on soit soulagé. Parfums ( Stiffimina , seu suffimenta. ) Vapeurs bonnes 473 PAR ou mauvaises , qu’on fait élever en l’air pour guérir les jualadies. Il y a des parfums secs qui sont en trochisques et en pilules , faites d’oliban , de mastic , d’aloës , de clous de gérofle , de benjoin , etc. les autres humides visqueux et gras qui se font de jus , et de décoction d’herbes , etc. Parfum agréable pour cassolette. Préparer une poudre avec trois dragmes de benjoin, une dragme et demie de bon storax , une dragme de bois rose , demi-dragine de santal ritrin , demi-scrupule de calarnus aromaticus , autant de fleurs de benjoin , et trois clous de gérofle; mêler cette poudre dans six onces de bonne eau rose, et trois onces d’eau «le .fie ur d’o range ; et après qu’on les aura gardés à froid dans un matras de verre bien bouché l’espace de vingt- quatre heures, et même plus long-temps, si on le veut, verser une partie de ce mélange dans une cassolette qu’on fait chauffer doucement pour en faire exhaler dans la chambre la bonne odeur. On peut garder le surplus des matières dans le matras ou dans une bouteille bien bouchée , pour s’en servir au besoin. Parfum céphalique. Storax calamite, benjoin , de chaque une dragme et demie , gomme de genièvre et encens , de chaque une dragme ; gérofles , canelle , de chaque deux scru- pules ; feuilles de laurier , de sauge , de romarin , de mar- jolaine, de chaque demi-dragme ; pulvériser ensemble les gommes , puis les autres drogues , le tout grossièrement ; mêler ces poudres ensemble, et en jeter une pincée à-la- fois dans un réchaud où il y aura un peu de braise , ou charbon bien allumé , pour en faire recevoir la vapeur au malade. Ce parfum est bon pour l’épilepsie, apoplexie, paralysie. On peut faire aussi flairer au malade l’esprit volatil de sel ammoniac, l’eau de la reine de Hongrie. Parfum contre le mauvais air. Six cuillerées de bonne eau rose , dix ou douze clous de- gérofle concassés , trois ou quatre petits morceaux de pelure de citron ou d’orange , mettre le tout ensemble dans une écuelle sur un réchaud, dans léqnel ait été. mis un peu de feu, et le mettre au milieu de la chambre , ou autre lieu , pour parfumer. Autre. Sept ou huit cuillerées de vinaigre rosat , ou autre bon vinaigre , quatre ou cinq morceaux de pelure de citron , douze ou quinze clous de gérofle concassés , et faire cointna dessus. Nota. Ce parfum n’est pas si odoriférant que l’autre, mais U est fort bon. Remarquez qu’il ne faut pas que la PAR 473 liqueur houille , niais qu’elle se résolve doucement en vapeur. Parfum pour arrêter la fluxion qui tombe sur la poitrine. Ambre jaune , mastic, gomme tacamahaca , roses, lauda- num, sucre, de chaque deux dragmes ; pulvériser grossiè- rement toutes les drogues, mêler les poudres, et en jeter un peu dans un réchaud de feu , pour en faire recevoir la vapeur au malade. Ce parfum est propre pour calmer le grand mouvement des sérosités qui coulent du cerveau sur la poitrine dans le commencement du rhume, et pour les adoucir. Parfums pour diverses maladies. Un verse peu-à-peu un mélange d’esprit-de-vin ( alcohol ) et de soufre dans un poêlon de fer , pour en faire recevoir la vapeur aux pul- muniques. — On fait recevoir la vapeur de bon vinaigre mis sur un petit feu par un entonnoir renversé à ceux qui sont enchifrenés. — On fait brûler des poudres céphaliques pour fortifier le cerveau. — On fait brûler des poudres astrin- gentes pour empêcher que les sérosités ne tombent sur la poitrine au commencement du rhume. — On fait brûler des poudres cordiales pour fortifier le cœur. — On fait des sa- chets de senteur pour réjouir les mélancoliques , et pour leur fortifier le cerveau; on parfume aussi leurs habits avec des poudres aromatiques. Pariétaire ( Parietaria ojfîcinalis , Tourn. Linn. 1492.) Plante ainsi nommée parce qu’elle naît ordinairement entre les pierres des murailles; elle croît aussi dans les haies. Les feuilles de la pariétaire sont rafraîchissantes , un peu humides, émollientes , matt ratives , apéritives , abstersives avec un peu d’astriction. \ La pariétaire est employée ordinairement dans les décoc- tion émollientes , et dans les demi-bains qu’on ordonne dans la néphrétique. On l’appliquoit , du temps de Dioscoride , sur les parties où la goutte se faisoit sentir; on en ordonnât Je suc dans la vieille toux ; on en préparoit un gargarisme pour les maux de gorge , et on l’injectoit dans l’oreille pour oppaiser la douleur de ces parties. Cet auteur assure qu’elle est propre pour arrêter les feux volages et les ulcères ambu- lans. Césalpin , Tragus , Dodonée et la plupart des auteurs conviennent que la pariétaire est très-utile dans la suppres- sion d’urine et dans la gravelle. On en fait prendre l’eau dis- tillée à la dose de trois onces , avec autant de lis , une once d’huile d’amandes douces , et autant de sirop de limon pour la colique néphrétique; ce remède a souvent réussi à Chomel. 4? 4 PAS On applique la pariétaire bouillie en cataplasme sur.la région de la vessie et sur le bas-ventre , pour dissiper les obstructions des viscères , et faciliter le cours des liqueurs. Quelques-uns y ajoutent du cresson et du vin ; Hælideus préfère l’huile de scorpion à celle d’amandes douces que Dodonée y ajoutoit. Le cataplasme de la même plante fricassée avec le sain-doux , appliqué sur le front , appaise la douleur de la migraine. Le suc de pariétaire entre dans l’opiat céphalique qu’on emploie avec succès dans les vertiges , l’épilepsie , et pour prévenir l’apoplexie des personnes qui en ont eu des attaques , et sont menacées d’y retomber. En voici une description exacte : De la poudre de semence de cumin une livre, de suc de pa- riétaire dépuré et épaissi en consistance d’extrait demi-livre , de la poudre des feuilles et fleurs sèches de marjolaine six onces, du miel de Narbonne ou du miel blanc du meilleur ce qu’il en faut pour faire l’opiat ; la dose est d’un gros pour les adultes, et pour les enfans à proportion. Pour l’épilepsie , il est bon d’y ajouter la fiente de paon avec la poudre de la racine de pivoine mâle, ou , à son défaut, de la femelle. Pour les inflammations du gosier, on fait frire dans du vieux beurre fondu cette plante hachée , et on l’applique chaude sur la gorge. La pariétaire , mise en poudre et mêlée avec le miel , passe pour être béchique , et propre dans l’asthme et la phthisie. Tragus faisoit faire pour les contusions un cataplasme avec la pariétaire fricassée dans la poêle avec la farine de fèves , les mauves, le son , l’huile et le vin. Pour les descentes ac- compagnées de douleurs dans les bourses , Caméraxius or- donnoit qu’on l’appliquât toute chaude sur ces parties, après l’avoir pilée avec du vinaigre. Le sirop fait avec le suc de cette plante et le miel blanc , soulage les hydropiques. On leur en fait prendre une once battue dans un verre d’eau de chiendent tous les matins. Les sommités de la pariétaire entrent dans la composition du sirop de guimauve de Fernel. Pas d’ane ou Tussilage ( Tussilago vulgaris , Tourn. et farfara , Linn. 1214.) Plante qui croît aux lieux hu- mides , aux bords des rivières , des ruisseaux , des fossés ; sa fleur qui est jaune , pousse avant ses feuilles, d’où on l’ap- pell ejîliiis ante patrem. Les feuilles et les fleurs Je cette plante sont en usage, surtout les fleurs , lesquelles entrent dans la plupart des tisanes pectorales; on en ordonne deux ou trois pincées pour chaque pinte de liqueil^. O11 en fait une / PAS 4?5 conser\»e et un sirop simple dont la dose est d’une once comme le6 autres. Le sirop de tussilage composé se fait avec les ra- cines , les feuilles et les fleurs de cette plante , auxquelles on ajoute les capillaires et la réglisse. L’eau distillée des fleurs de tussilage se donne jusqu’à six onces , et la conserve à demi- once. Les feuilles de cette plante ne sont pas moins utiles que les fleurs. Ray rapporte qu’Hill. r a guéri plusieurs enfans étiques, en les nourrissant de feuilles de pas d’àne qu’il fai- 6oit cuire avec le beurre et la farine , comme d’autres légumes. On fait fumer ces feuilles aux asthmatiques; en Angleterre , on les fume pour la toux. Boyle conseille d’y mêler la fleur de soufre (soufre sublimé) et le snccin en poudre; il dit que ce remède a guéri plusieurs phthisiques. 11 y a des personnes qui estiment la racine de tussilage autant que les feuilles et les fleurs , et qui l’emploient en dé- coction et en tisane , lors même qu’elle est sèche. Fernel a employé le tussilage dans le sirop de symphito. Tournefort nous donne une tisane excellente pour la toux sèche. Quatre poignées de feuilles avec trois pincées de ses fleurs , deux poignées de sommités d’hyssope , une once de raisins secs , trois cuillerées de miel de IMarbonne ; on met le tout dans le fond d’nn pot, et on y verse quatre pintes d’eau bouillante , on fait jeter seulement trois bouillons , on tire le pot. du feu , on le couvre , et on passe la tisane lorsqu’elle est refroidie, Simon Pauli , après Sennert, assure que la décoction des fleurs de pas d’àne , faite dans le vin , à laquelle on ajoute un peu de myrrhe , de mastic et de litharge, est excellente pour les ulcères des jambes des hydropiques , menacées de gangrène. Passf.rage {1-jepidum latifolium , Tourn. Linn. 889.) Plante hante de deux ou trois pieds , dont les feuilles sont longues et larges comme celles du citronnier , et quelquefois plus grandes. La racine est longue , grosse comme le doigt , serpentante , blanche , d’un goût âcre. Elle croît aux lieux ombrageux et humides. Cette plante est d’une saveur très- âcre , pénétrante et corrosive comme le poivre , apéritive , propre pour pousser les urines. Un emploie sa racine et ses feuilles , mais particulièrement ces dernières qui passent pour excellentes dans le scorbut , en tisanne et en décoction, comme les plantes dont on vient de parler; elles poussent les urines, emportent les obstructions et com ienneut à ceux qui sont affligés de vapeurs mélancoliques t ' • 4?6 PAT qu’on appelle affections hypocondriaques. Les feuilles do passerage , mises en poudre , après les avoir fait sécher à l’ombre ou au four, prises à la dose d’un deini-gros dans un verre de vin blanc , soulagent les hydropiques 5 il faut conti- nuer ce remède pendant huit jours au moins , et le prendre le matin. L’eau commune où la passerage a macéré , peut servir dè boisson au scorbutique. L’onguent préparé avec les feuilles , est bon pour les humeurs érésipélate uses, La racine est résolutive et adoucisante; on la pile avec le beurre , et on l’applique sur les endroits où la goutte se fait sentir. Les feuilles broyées et appliquées en cataplasme , soulagent les do deurs de la sciatique. O11 peut distiller la passerage avec le miel fermenté , sui- vant la méthode de l’abbé Rousseau ; elle donne alors unç essence ou liqueur spiritueuse et inflammable qui est ex- cellente pour les vapeurs hystériques, et pour celles qui affligent les hommes , et qu’on appelle hypocondriaques ; on en fait prendre une cuillerée , ou pure , ou mêlée avec de 1’ eau où elle a macéré. La teinture de cette plante , tirée avec l’esprit-de-vin (alcohol) , est trop forte 5 elle étourdit les malades. Il y a une seconde espèce de passerage qui se trouve sur le bord des grands chemins et dans les terres sèches ; elle a les mêmes vertus que la première espèce. Dioscoride et Galien Fordonnoient comme un bon remède pour la sciatique. Do- donée indique la manière de s’en servir, qui est d’en faire cuire les racines avec du vieux-oing , et de les appliquer en cataplasme pendant quatre heures , et de graisser en- suite la partie malade avec de la laine imbue d’huile. Cette espèce entre dans l’huile des trois espèces de poivre de Mésué. Pastee ou Guesde ( Glastum isatis tinctoria , Linn. q36.) D ans les terres sèches et sabloneuses , cette plante n’est pas rare 5 l’espèce qu’on cultive dans certains endroits pour les teintures, n’en diffère que par la culture. Le pastel , pilé et appliqué extérieurement sur les tumeurs , est un des plus puissans résolutifs ; l’infusion de ses feuilles fait pousser la petite vérole , et on s’en sert pour guérir la jaunisse. Wédel , fameux médecin de Gênes , en a tiré du sel volatil par la seule fermentation , et sans le secours du feu. Patience ou Parelle des marais ( Lapatum aquaticum folio cubitali , Tourn. Rumex aquaticus , Linn. 479') Plante fort commune dont les feuilles sont faites comme celles de l’oseille ordinaire, mais beaucoup plus longues. Sa racine est PAT 477 longue , grosse comme le doigt , jaune , d’un goût amer ; elle croit partout dans les terres incultes. Onia nomme papillaris , parce qu’elle guérit les ulcères des mamelles , appelés papil- ■ lac. La patience est assez tempérée , mais elle incline à Li siccité. La semence, donnée au poids d’une dragme dans du vin rouge, arrête tous les flux de ventre; et les feuilles le lâchent. La racine est laxative et apéritive ; oi; s’en sert dans l’hydropisie , dans les pâles couleurs appelées jaunisse , et dans les autres maladies qui viennent d’obstruction. On l’em- ploie en tisane. La décoction de patience est bonne pour pu- rifier le sang dans les maladies de la peau , et même meilleure que la fumeterre. Le suc de la racine , ou l’infusion , sont usités dans la gale , l’herpe , les rousseurs et les autres vices de la peau, en forme de fomentation ou de Uniment , dont on èn a fait un excèdent pour la gale et la gravelle, en pilant cette racine avec du beurre frais , comme il est dit au mot onguent de patience sauvage crue . Pour guérir les dàrtres , on met infuser les racines de patience sauvage coupées en rouelles dans du fort vinaigre, et on en frotte les dartres. On fait des cataplasmes pour les tumeurs de la rate , de cette ra- cine cuite dans du vinaigre, et pilée. L’eau distillée de cette même racine est excellente pour effacer les infections de la peau , les pustules , les aphthes , les lentilles ; à son défaut, on y peut employer une forte décoction de cette racine. L’ex- trait de la semence est utile à la dyssenterie. Patience des jardins ou Parelle ( Lapatlum liortense latifolium , Tourn. liumex patientia , Linn. 479-) On em- ploie les racines de ces espèces comme celle de l’oseille à la- quelle on les substitue ; on en ratisse une ou deux onces qu’on fait bouillir dans les décoctions , tisanes ou bouillons apéritifs ; quelques-uns ajoutent un demi-gros de tartre mar- tial soluble sur chaque bouillon. La tisane de patience est utile à ceux qui ont des dartres, de la gale , ou quelqu’auire maladie de la peau , surtout lorsqu’on y ajoute autant de ra- cine d’aunée. Ces deux racines font la principale vertu de l’onguent pour la gale , si familier dans les hôpitaux et dans les campagnes. Pour le faire , on fait bouilir dans peu d’eau et assez de beurre quatre onces de racine de patience sau- vage , et autant de celle d’aunée coupée menu ; on les passe par un tamis , et on mêle une once et demie de fleurs de soufre, avec six onces de ce qui est passé. Cet onguent ne réussit jamais mieux que lorsqu’on en frotte les malades , après les avoir fait saigner et purger une ou deux fois. Willis estime l’infusion de la racine de patience faite dans 47 3 P A V la bière, comme un excellent anti-scorbutique. Simon Pauli loue fort la décoction de cette racine faite avec la fiente de coq ou de poule , pour en bassiner les parties galeuses. Le même auteur se servoit de la poudre dé cette racine , mêlée avec du vinaigre , pour arrêter le feu volage. Cette racine pilée s’applique avec succès sur les ulcères des jambes. La tisane de patience est bonne dans l’ébullition de sang et l’érési pèle. Sa semence en poudre est propre dans le cours de ventre; Ray y ajoute la poudre de la racine de tormentille , avec le sucre rosat et la poudre de coquille d’œuf. La racine de patience est un des meilleurs remèdes pour l’es- tomac , le foie , et pour toutes les maladies opiniâtres de la peau. Elle se prend en tisane, en bouillon, en poudre, en opiat ; elle est apéritive , diurétique, hépatique , cordiale. On peut la substituer à l’eau de rhubarbe , si mal à propos vantée pour les maladies des enfafls. Sa dose est d’mie once pour une pinte d’eau. La patience entre dans l’onguéht mar- tiatum de Nicolas d’Alexandrie. Pavot blanc et noir cultivé ( Papaver hortense , semine albo aut nigro , Tourn. Papaver somniferum , Linn. 726. ) Le pavot est une plante fort commune dont il y a deux espèces générales, une domestique et cultivée dans les jardins , et l’autre sauvage , dont on parlera. La cultivée est divisée en deux autres espèces , savoir en pavot blanc et en pavot noir , ainsi nommés à cause de la couleur de leiflr semence. Entre les plantes narcotiques, il n’y en a point qui soit plus en usage que le pavot, La partie de la plante qu’on em- ploie ordinairement, est la tête, ou cette capsule qui ren- ferme les semences. Ces semences ne sont point capables de faire dormir, mais seulement d’adoucir et d’épaissir le sang , comine peuvent faire les semences rafraîchissantes avec les- quelles on les mêle dans les émulsions, à peu près à la même dose. En Italie les femmes les mangent à poignées , et surtout à Gênes où on les couvre de sucre. Il n’en est pas de même des têtes; il seroit dangereux d’en trop prendre. On appelle la semence de pavot œillette ; on préfère les têtes du pavot J blanc qui sont ovales, à celles du noir qui sont rondes et plus petites. On les rompt par morceaux , et on en fait bouillir une dans une cliopine d’eau pour les lavemens anodins qu’on id donne dans la dyssenterie , dans les tranchées douloureuses i| de la colique néphrétique , et dans les autres maladies du bas- ventre où il y a irritation. On en fait bouillir trois ou quatre dans un chaudron plein d’eau , dans lequel on fait mettre les jambes des malades auxquels on 11’ose pas donner intérieure- ■ I P A V 479 ment le pavot ; ce petit bain leur provoque un doux sommeil. L’usage intérieur du pavot demande beaucoup de circons- pection 5 la préparation la plus ordinaire est le sirop qu’on appelle diacode , ou sirop de pavot simple de Mésué. Voyez à l’article des sirops. Les fleurs de pavot peuvent s’employer en infusion , comme le thé, dans les tisanes pectorales, dans l’enrouement, la toux , le crachement de sang, la pleurésie , etc. On en met une pincée sur huit onces de liqueur. On peut aussi faire bouillir une tête de pavot blanc coupée par morceaux , sur deux livres d’eau , dans les tisanes qu’on ordonne pour les mêmes maladies. Pour le diacode composé , Mésué joignoit à chaque livre de diacode simple un gros d’acacia, autant d’hypociste , de myrrhe , de safran et de balaustes , avec demi-once de tro- chisques de Ramno. Quelques-uns ajoutent au sirop de pavot les graines de laitue , les jujubes , les semences de mauve et de coing , la réglisse et les feuilles de capillaire. Les graines de pavot blanc entrent dans le sirop de jujubes de Mésué , dans la poudre diarrhodon abbatis , dans la poudre diatragacant froide, dans le requies myrepsi , le phi- lonium persicum de Mésué, dans les trochisques d’alkékenge du même , et dans ceux de Gordon. On emploie les têtes de pavot dans le martiatum et dans le baume tranquille, et les feuilles dans le populeum. Quercétan croit que le pavot qu’on cultive a Nîmes vaut celui du Levant , dont la récolte se fait dans la Galatie et la Caramnnie. Pavot cornu , Glaucium à fleurs jaunes ( Glaucium flore luteo , Tourn. 254- Chelidonium glaucium , Linn.) Cette plante biennale est très-commune dans le midi de la France, Discoride assure, et ses commentateurs le confirment , que cette plante est utile à ceux qui ont des urines troubles et épaisses. En Portugal, on fait boire à ceux qui sont sujets à la pierre Un verre de vin blanc dans lequel on a fait infuser une demi-poignée des feuilles écrasées de cette plante. Galien dit qu’elle est vulnéraire et détersive; on l’emploie pour les ulcères et les blessures des chevaux ; on broie ses feuilles , et après les avoir pilées légèrement , on y ajoute un peu d’huile : c’est la manière dont s’en servoit Dodonée. Pavot rouge des champs , ou Coquelicot ( Papaver erra- ticum majus , Tourn. Papaver rhaeas , Linn. y36. ) Plante qui se fait assez remarquer dans les blés par la couleur rouge vif de sa fleur 5 elle croît aussi dans les terres labourées et le long des chemins. 48o P E C On emploie les fleurs de celte plante , soit en sirop ou en infusion , à la manière du thé , une pincée sur un (lenii- septier d’eau , et en tisane une petite poignée dans deux pintes de liqueur ; on ne les jette dans le coquemart que sur la fin , lorsqu’on est près de le retirer du feu et d’y jeter la réglisse ou les autres fleurs 5 on tire aussi de ces fleurs l’eau distillée , et on en fait une conserve. Dans les pleurésies , esquinancies , fluxions de poitrine et toux opiniâtres , cette plante s’ordonne avec succès; elle a réussi souvent à Chomel pour la colique venteuse , faisantxprendre une infusion un peu chargée d’une petite poignée de ses fleurs avec un peu de sucre , chaudement comme le thé. En donnant une pa- reille infusion le troisième ou le quatrième jour de la pleu- résie , lorsque la sueur se présente , elle en devient plus abon- dante ; Chomel l’a éprouvé plusieurs fois comme un sudori- fique plus efficace que le sanc de bouc , la fiente de mulet, et les autres qu’on vante tant. Quand on a saigné deux ou trois fois brusquement dans cette maladie , la sueur survient ordi- nairement, et pour peu que cette crise naturelle soit aidée, la maladie se termine bientôt avec succès. On n’emploie pas ordinairement les fruits ou les têtes de pavots rouges , cependant ils ne sont pas sans vertu ; leur dé- coction est très-adoucissante , et même un peu somnifère; on en peut donner dans les pleurésies , les fluxions de poitrine , crachement de sang, et autres maladies du poumon. La tisane faite avec une douzaine de ces têtes cueillies avant que les fleurs soient tout-à-fait passées , une poignée d’orge et deux onces de réglisse pour trois pintes d’eau , est très-utile dans ces maladies. L’extrait des têtes de pavots rouges , depuis demi-gros jusqu’à un gros , est anodin , et procure un som- meil assez doux; on peut le donner avec succès dans la toux opiniâtre. Le sirop de coquelicot se fait avec l’infusion des fleurs, réitérée deux ou trois, et même quatre fois sur de nouvelles fleurs. Dans les rhumes opiniâtres , la teinture de coquelicot , chargée de deux ou trois infusions , est très-utile particulièrement si on dissout sur chaque pinte de liqueur une once de sucre candi. On prend communément dans ces ma- ladies l’infusion des fleurs de coquelicot à la manière du thé , une bonne pincée pour un demi-septier d’eau , avec un peu de sucre. Pêcher (Persica , Tourn . Amygdales persica, Linn. 677.) Arbrefort estimé à cause de son fruit appelé pcche. Les pêches sont rafraîchissantes et humides , elles donnent peu de nour- riture , et se corrpmpent aisément. Elles lâchent le ventre , étant PER 481 étant mangées à l’entrée du repas, elles le constipent étant sèches, et sont estimées dans le cours de ventre. Les fleurs , les feuilles et les noyaux sont chauds , dessiccatifs et détersifs. On prend les fleurs, et même quelquefois les jeunes feuilles du pêcher pour en faire un sirop qui purge assez bien ; la dose est d’une once. On met quelquefois une petite poignée de ces fleurs dans un bouillon de veau qu’on fait infuser légèrement sur un feu modéré ; on les ordonne aux personnes d’un tem- pérament pituiteux , et sujettes aux fluxions dans la tête ; elles conviennent aussi aux enfans qui ont des vers. On leur applique avec succès sur le ventre un cataplasme fait avec les feuilles de pêcher et de la suie pilées ensemble et liées avec de bon vinaigre. La décoction d’une poignée de fleurs dans un verre de lait, n’est pas moins efficace , et les purge. On peut encore purger ceux de quatre à cinq ans avec un gros de fleurs sèches mêlées avec le pain de leur déjeùner, ou dans un bouillon. L’eau distillée de fleurs de pêcher est aussi pur- gative , selon Schroder et Ettmuller. Ray assure qu’elle efface les taches du visage. La gomme de pêcher est astringente, et propre pour arrêter le cours de ventre et le crachement de sang. Les noyaux ou amandes de pêches sont estimés contre le calcul , et ils excitent puissamment les urines. La poudre de ces amandes , prise dans du vin blanc , au poids d’une dragme durantneuf jours, guérit le calcul , ce dont Ettmuller dit avoir vu plusieurs expériences. On tire de ces noyaux une huile par expression , excellente pour les maux d’oreilles , surtout pour les vers qui s’y trouvent , la douleur de ces parties , le tinte- ment et la surdité 5 ce remède sera meilleur, si on y ajoute de l’huile dans quoi on aura fait bouillir de la coloquinte qui est elle-même bonne aux maladies des oreilles. Perce-feuille ou Oreille de lièvre ( Buplevrum perfo- liaturn , rotundifoliurn , annuum. , Totirn. 3iO. Linn. 34o. ) Plante qui croît dans les champs , entre les blés , aux lieux sabloneux. Elle est chaude et dessiccative , d’une saveur amère , astringente et vulnéraire. La décoction de toute la plante , ou ses feuilles sèches et en poudre , se donnent à ceux qui , par quelque chùte ou contusion violente , pour- roient avoir quelque vaisseau ouvert dans le corps , cette plante étant , de l’aveu de tous les auteurs , vulnéraire et as- tringente. On l’emploie avec succès pour les descentes, sur- tout celles des enfans ; ceux dont le nombril est plus élevé qu’il ne doit l’être, sont garantis de l’exomphale parle cata- plasme qu’on fait avec la perce-feuille fraîche pilée avec un 432 PER peu de farine et de vin. Dodonée prétend que ce remède ap- pliqué sur les écrouelles , les résout. Schwenfeld , au rapport de Jean Bauhin , estime ce cataplasme pour les exostoses. L’herbe pilée s’applique avec succès à l’extrémité des pieds lorsqu’ils sont enflés par suite d’une maladie chronique , ou au commencement de l’hydropisie. L’eau et l’essence de per- ce-feuille sont pour l’usage interne. Perce-mousse ( Muscus capiliaceus , major , pediculo et capitulo crassioribus , Tourn. 55 o. Polytricum commune , Linn. i5y3. ) Cette plante croît dans la mousse des vieux arbres, sur les vieilles murailles, dans les terrains humides. Tournefort rapporte qu’un habile médecin se servoit uti- lement de sa décoction dans la pleurésie, mais qu’il estimoit encore plus l’esprit qu’on en tire par la distillation ; pour cela on pile la plante, on l’arrose avee de l’eau , on la distille après trois jours de macération, on repasse l’eau distillée sur de nouvelles plantes jusqu’à six fois , et après six distilla- tions réitérées , on a un esprit très-sudorifique qu’on donne par cuillerées. Perce-pierre , ou Passe-pierre , ou Fenouil marin ( Crith - mum marinum , Linn. 3 54* ) Plante dont il y a deux espèces , une grande et une petite; la grande croît aux lieux maritimes et pierreux en Sicile , et la petite croît sur les rochers , dans les pays chauds, proche de la mer; elle sort des fentes des pierres qu’elle semble avoir faites, d’où on l’appelle perce- pierre. L’une et l’autre espèce sont apéritives , et particuliè- rement la grande, propre pour la gravelle , pour atténuer la pierre du rein et de la vessie, pour exciter l’urine et les mois des femmes, et pour la jaunisse. Au défaut de celle qui est confite en vinaigre , on peut faire une décoction de la feuille , de la racine et de la semence en vin blanc , pour en user aux mêmes maladies. Perdrix ( Perdix ). Oiseau assez connu. Son fiel est pré- féré aux autres fiels contre les affections des yeux. Le sang et le fiel de perdrix sont propres pour les ulcères des yeux , pour les cataractes, y étant instillés chauds sortant de l’ani- mal quand on le tue. Le foie desséché au feu et pulvérisé , guérit la jaunisse , et il chasse la fièvre si on en prend plu- sieurs fois dans de l’eau de millefeuille. Les plumes des ailes de perdrix sont fort usitées en forme de parfum au nez dans l’épilepsie et la suffocation de matrice. La poudre des pattes rôties et desséchées sur une tuile mise proche des charbons ardens , donnée soir et matin au poids d’une dragrne dans du Vin rouge ou du bouillon , guérit la dyssenterie. PER 483 Persicaire âcre et brûlante dite Curage , ou Poivre d’eau ( Persicaria urens , sive hydropiper , Linn. 5 17. ) Plante qui pousse des tiges rondes, nouées , portant des feuilles sem- blables à celles du pêcher ou du saule , d’un vert jaunâtre, d’un goût poivré ou brûlant ; ses fleurs sortent en épi des aisselles des feuilles d’en haut , attachées par de longs pédi- cules. Elle croit aux lieux humides et auprès des eaux dor- mantes. Le curage est très-efficace dans l’affection hypocon- driaque, le scorbut, les maux de la rate, les tumeurs et les obstructions du mesentère. Son principal usage est externe contre les plaies , les tumeurs dures, les ulcères malins invé- térés et difficiles à guérir, en forme de cataplasme ou de dé- coction. Chôme! dit avoir vu de très-prompts effets de la dé- coction de cette plante pour dissiper les enflures et les tumeurs oedémateuses des jambes , des cuisses et des autres parties, en appliquant un peu chaudement l’herbe bouillie , ou des linges imbibés de sa décoction. Le suc de l’herbe pilée fait mourir les vers des oreilles , instillé dedans , et nettoie les ulcères des hommes et des animaux 5 et l’herbe pendue au cou d’un animal qui a une plaie ou un ulcère plein de vers , les en chasse. On met macérer du curage vert dans de l’eau , puis on met l’herbe sur une plaie ou sur un ulcère , jusqu’à ce qu’elle soit bien échauffée , et alors on l’enfouit dans du fu- mier pour la faire plutôt pourrir , et les plaies et les ulcères se guérissent à mesure qu’elle pourrit , parce qu’elle attire à elle toute leur malignité. Planiscampi assure que l’eau de curage tirée par la distillation au bain-marie des feuilles et des som- mités de cette plante, y ajoutant le sel tiré des cendres de l’herbe restée après la distillation avec de l’eau de pluie dis- tillée , est excellente pour toutes sortes d’ulcères , si malins et si invétérés qu’ils soient , même véroliques , toutes fis- tules , cancers, noli me tangere , toutes plaies d’arme à feu , gangrène , mortification de chair, ulcères des chevaux, etc. Le curage pilé , appliqué sur les vieux ulcères, en mange les chairs baveuses , et en nettoie la pourriture et les vers. Le cu- rage convient aux affections néphrétiques , et son eau cohobée plusieurs fois sur la plante récente , est un préservatif souve- rain et éprouvé par quelques Anglais contre le calcul , au rapport de Boyle. La persicaire entre dans le sirop d’armoise • de Rhasis , et dans l’eau vulnéraire. Persicaire douce tachetée ( Persicaria milis et maculosa , Tourn. Polygonum persicaria , Linn.) Plante qui diffère de lia persicaire âcre, en ce que ses feuilles sont plus larges et plus longues , d’un vert plus foncé , marquées au milieu d’une t tache noire ou de couleur plombée , et presque insipides au 4H PER goût j lorsqu’on les mâche. Elle croît aussi aux lieux aqua- tiques , dans les marais , dans les fossés humides et dans les étangs. Cette plante est incisive , astringente , vulnéraire , rafraîchissante , propre pour arrêter les hémorrhagies , étant prise en décoction , et appliquée extérieurement. Pour le mal de tête, ayant broyé cette plante dans un mortier , on la sau- poudre de sel, et on applique le tout sur le front entre deux linges en forme de bandeau qu’on y arrête avec une bande. Pour arrêter les pertes de sang des femmes , on met de cette herbe sous leurs aisselles , et pour les provoquer , il faut mettre huit ou dix de ses feuilles du côté de la tache noire qui est le côté lisse , sous la plante de chaque pied à nu dans les chaussons, le matin en s’habillant, deux ou trois jours de suite , les renouvelant chaque jour , dans le temps que les purgations ont coutume de se faire , ou lorsqu’il se fait quelque mouvement dans le corps , qui est comme l’avant- coureur des purgations. La décoction de la persicaire est bonne dans le cours de ventre et dans la dyssenterie , surtout si les intestins sont ulcérés , comme aussi à ceux qui ont la gale , et qui sont sujets aux infections de la peau. Cette plante est fort résolutive ; car si on l’applique , après l’avoir pilée , sur la contusion d’un cheval blessé , elle la guérit dans les vingt - quatre heures ; elle guéxût les plaies , et les fistules surtout: , dit Fuchs qui assure qu’elle est bonne pour les dyssenteries , et pour les autres maux qui demandent du ra- fraîchissement et de l’astriction. Persil ( Apium hortense , seu petroselinum vulgo } Tourn. Apium petroselinum , Linn. 379.) Plante potagère et médi- cinale. Sa racine et sa semence sont plus en usage en méde- cine que ses feuilles; la racine est du nombre des cinq apé- ritives majeures. Le persil est chaud et dessiccatif, atténuant , apéritif , détersif , diurétique et hépatique. Son principal usage est dans l’obstruction du poumon , du foie , de la rate , des reins , de la vessie , la jaunisse , la cachexie , le calcul , la gravelle , la suppression d’urine et des mois. La décoction de la racine , faite en vin blanc ou en eau , est très-bonne pour faire uriner , et chasser le calcul, et la gravelle des reins , provoquer les mois , dans la petite vé- role et les fièvres malignes ; On la inet aussi dans les bouil- lons et dans les tisanes apéritives. Les feuilles de persil sont résolutives et vulnéraires , c’est pourquoi on les applique avec grand succès sur les coupures , si profondes qu’elles soient , et sur les contusions , après les avoir froissées entre les doigts , comme aussi sur les mamelles pour faire perdre le lait aux femmes nouvellement accouchées 5 elles font résoudre les PER 485 tumeurs chaudes, et spécialement les contusions des yeux* Ces feuilles récentes répandues sur l’eau des étangs ou des fontaines, récréent et réjouissent les poissons malades. La semence de persil est une des quatre petites semences chaudes. Cuite avec les graines d’anis et de fenouil dans un bouillon , elle est très-utile dans les tranchées des accouchées. Persil de bouc. Voyez Pimprenelle. Saxifrage. Persil de Macédoine. Voyez Maceron. Pervenche ( Vinca major , seu minor , Linn. 3o40 Plante dont il y a deux espèces principales , une grande et l’autre petite; celle-ci est la plus en usage dans la médecine. Elle pousse plusieurs sarmens ou tiges menues , serpentantes sur terre , garnies de feuilles approchantes de celles du laurier , mais plus petites , vertes en tout temps ; ses fleurs sont bleues. L’une et l’autre croissent dans les bois aux lieux humides. La pervenche est rafraîchissante , dessiccative , détersive , astringente , vulnéraire par excellence , propre pour les cours de ventre , la dyssenterie , pour purifier le sang , pour les ul- cères du poumon ; elle convient aux plaies et aux ulcères , tant dans les potions vulnéraires , que pour mondifier et con- solider. Son suc entre dans les clystères contre la dyssen- terie , quand il est temps de consolider les petits ulcères des intestins. Son usage le plus ordinaire est pour modérer le flux des menstrues et des hémorroïdes , lorsqu’il est immodéré ; dans le saignement de nez , on met dans cette partie un tampon des feuilles de cette plante pilée; Costaeus assure qu’il a vu plusieurs pertes de sang par le nez s’arrêter , en prenant dans la bouche des feuilles de pervenche. Agricola donne le gar- garisme de décoction de cette plante pour un des meilleurs remèdes que l’on puisse donner dans l’esquinancie qui me- nace de suffocation ; ce gargarisme est très-utile pour les maux de gorge. La pervenche écrasée et appliquée sur les mamelles, fait revenir le lait aux nourrices , suivant le rapport de quelques auteurs. Dans l’hydropisie , on emploie utilement le lait dis- tillé dans lequel on a fait macérer vingt-quatre heures la per- venche , la tanaisie et l’enpatoire d’Avicenne. La décoction ou l’infusion de pervenche est utile dans le crachement de sang et aux pulmoniques ; on la mêle avec parties égales de lait écrémé : ce remède est propre à la dyssenterie. Chomel s’en est souvent servi avec succès pour les fleurs blanches ; pour cela on verse deux pintes d’eau bouillante sur trois poi- gnées de feuilles de pervenche , on couvre le pot, on le retire 486 PET du feu , et on fait boire l’inlusion par verrées , ou bien on la fait infuser comme le thé, une bonne pincée sur demi-septier d’eau. L’infusion de pervenche , et la tisane dans laquelle on la fait entrer , sont des boissons propres dans la pleurésie. Garidel s’en sert avec succès dans le crachement de sang , en la faisant bouillir avec les écrevisses , et en donnant un bouil- lon le matin pendant un temps un peu considérable. Pétasite , ou Grand Pas d’âne , ou Herbe aux teigneux ( Petasites major vulgaris , Tourn. Tussilago petasites , Linn. 121 5. ) Plante dont il y a deux espèces , une grande qui a les fleurs purpurines , et une petite qui les a blanches ; elle est plus petite que la première dans toutes ses parties , et moins usitée qu’elle. L’une et l’autre espèce croissent aux lieux humides , aux bords des rivières, des étangs , des lacs 5 on se sert de leurs racines , et rarement de leurs feuilles. La racine du grand pétasite est préférée à celle du petit; elle est gommeuse, chaude , dessiccative, raréfiante , atténuante, apéritive , hystérique , sudorifique , résolutive, vulnéraire et alexipharmaque , aussi la nomme-t-on par excellence la ra- cine de la peste , à cause de ses vertus contraires au venin et à la maladie qu’elle chasse puissamment par les pores de la peau et par les sueurs ; elle entre par cette raison dans toutes les poudres alexipharmaques composées. Son usage est dans la peste , la suffocation de matrice , la toux , l’asthme et les autres maladies de poitrine causées par le tartre muci- lagineux. On l’emploie en décoction jusqu’à deux onces dans deux pintes d’eau , ou en infusion dans le vin blanc , une once sur une chopine , dont on donne ensuite un demi-verre. La racine verte , pilée et appliquée sur les bubons pestilentiels , les mûrit , et en tire la malignité ; elle est bonne aussi aux ulcères malins. On prépare avec la racine un vinaigre par in- fusion , lequel mêlé avec le suc de rue et la thériaque, est un puissant sudorifique. On a remarqué que cette racine avoit les mêmes vertus que le costus , auquel on la peut substituer. Pétrole ou Huile de pétrole ( Petrolaeum , sive oleum petrae ) Espèce de naphte , ou liqueur bitumineuse qui sort des fentes de9 pierres, des rochers, des terres, en plusieurs lieux d’Italie , de la Sicile. On en apporte de plusieurs cou- leurs, de noire , de rouge , de claire ou blanche , de jaune. Le pétrole noir vient ordinairement d’un village du Langue- doc nommé Gabian , ce qui l’a fait appeler huile de Gabian ; elle a une odeur forte et désagréable. Toutes les espèces de pétrole sont incisives , pénétrantes , raréfiantes , résolutives , PEU 487 atténuantes ; elles résistent au venin , elles chassent les vers , elles font dissiper les vents , elles fortifient les nerfs; on en fait prendre quelques gouttes par la bouche. Dix ou douze gouttes avalées dans du vin , provoquent sans manquer les mois , spécialement si on en fait en même temps recevoir par le bas , la fumée de quelques gouttes de la même liqueur je- tées sur des cailloux rougis , il est bon aussi d’en oindre la région du pubis. L’huile de pétrole est très-salutaire aux affections convulsives et paralytiques des nerfs , surtout quand c’est de cause de froide , enduite seule , ou mêlée avec l’huile de succin. Peuplier ( Populus). Grand arbre dont il y a trois es- pèces , savoir le blanc ( populus alba , majoribus foliis , Linn. 1 463 ) , le noir ( populus nigra , Linn. 1464 ) , et le tremble ( populus tremula , Linn. 1464). On ne se sert en médecine que des deux premiers. Les peupliers croissent aux lieux humides , marécageux , aux bords des rivières , de la mer , des étangs. L’un et l’autre peuplier est d’une nature tempérée et détersive , tirant un peu vers le froid. L’écorce du blanc est employée intérieurement et extérieurement dans la sciatique, la strangurie et la brûlure. Les yeux ou bour- geons du peuplier noir, appelés en latin oculi , seu gemniae populi nigrae , qui donnent le nom à l’onguent populeum , sont propres pour amollir , pour adoucir et calmer h s dou- leurs , appliqués extérieurement. Leur décoction dans de' l’eau ou du vinaigre , tenue dans la bouche , appaise la dou- leur des dents. La teinture tirée de ces bourgeons avec l’es- prit-de-vin (alcohol) , est excellente , selon Chomel , pour les vieux cours de ventre et pour les ulcères intérieurs , prise soir et matin’, au poids d’un demi-gros ou d’un gros dans une cuillerée de bouillon chaud. Le peuplier noir donne une gomme chaude, mais peu usitée. On croit que le suc qu’on ramasse dans les trous qu’011 fait an peuplier, guérit les ver- rues. Les feuilles écrasées et appliquées sur la partie malade , sont estimées bonnes par quelques-uns pour adoucir les dou- leurs de la goutte. L’onguent populeum et l’huile de peu- plier qui se fait en faisant cuire au commencement du prin- temps ses bourgeons dans de vieille huile et du vin , jusqu’à la consomption du dernier, sont fort usités dans les affections des nerfs et de la tête , spécialement l’onguent dont on enduit le front et les tempes , pour appaiser le mal de tête et pro- curer un doux sommeil , seul ou mêlé avec l’onguent rosat. Appliqué aux poignets et sous la plante des pieds , il appaise les douleurs de tête des fébricilans , et tempère l’ardeur de 488 P I E leur fièvre ; il guérit les brûlures, les érésipèles , et toutes sortes de feux volages , étant enduit sur le mal , il appaise l’inflammation des hémorroïdes , surtout si on y ajoute de V opium. Phalaris , ou Alpiste , ou Graine de Canarie. Plante qui pousse trois ou quatre tiges , ou tuyaux à la hauteur d’un pied et demi , nouées; ses feuilles sont semblables à celles du blé , mais plus petites. Elle pousse des épis courts , garnis de petites écailles blanchâtres qui renferment des semences blanches, luisantes et oblongues. On cultive cette plante aux environs de Paris, dont la semence sert à nourrir les serins de Canarie. Son origine vient des îles de ce nom. Le suc tiré de l’herbe verte pilée , bu dans du vin ou dans de l’eau , appaise les douleurs de la vessie, ce que fait aussi la graine quand on la boit dans de l’eau à la mesure d’une cuillerée. Cette graine, selon Lobel , bue dans du vin ou du vinaigre, ou oxymel , lait sortir les pierres de la vessie , et guérit les autres maux auxquels elle est sujette , comme aussi le pain qu’on fait de la farine de sa graine. Phytolaca , ou Raisin d’Amérique ( Phytolacca ameri- cana , Linn. ) Cette plante vivace , originaire de Virginie , se cultive dans les jardins. Ses feuilles passent pour être anodines et résolutives ; la racine est au rang des plantes pur- gatives médiocres dont on ne doit faire aucun usage quand iL y a des inflammations internes , mais qu’on emploie dans les fièvres malignes, putrides, intermittentes , et dans les menaces de léthargie. Pied d’alouette ou Dauphinelle ( Delphinium segetum flore caeruleo , Tourn. /\i6. Delphinium consolida , Linn. 748. ) Les blés sont souvent remplis de cette plante; scs fleurs sont principalement en usage. On les applique sur les yeux , après les avoir fait macérer dans l’eau rose; elles en appaisent l’inflammation. Taberna-Montanus dit que la conserve des fleurs de cette plante appaise les tranchées desenfans; quel- ques-uns prétendent que cette plante est vulnéraire , apéri- tive. Ettmuller , après Agricola , observe que la décoction des fleurs de cette plante facilite l’accouchement; mais il con- seille de la faire avec du vin , en y ajoutant les fleurs de bleuet. Il ajoute qu’elle est bonne pour la suppression d’urine, soit qu’on en boive la décoction, ou qu’on en applique le marc sur le bas-ventre. Pied de chat ( Elycrisum montanum , etc. Tourn. Gna- phalium dioïcum , Linn. i 199. ) Espèce de piloselle , ou de gnaphalium. La plante est petite et cotoneuse , surtout les PIE 489 fleurs qui sont blanches ou rougeâtres , représentant en figures , quand elles sont bien épanouies , le dessous du pied d’un chat. Elle croît sans culture aux lieux secs , déserts , sur les collines. La fleur avec la plante est en usage en médecine ; elle a les mêmes vertus que les autres piloselles dont elle est une espèce. Elle est détersive , vulnéraire , adoucissante , pectorale , spécifique dans les affections des poumons, dans leur exulcération, la phthisie, l’empyême } elle excite le crachat , elle arrête le crachement de sang , étant prise en décoction. La fleur entre dans les tisanes béchiques ; on en fait un sirop simple , un composé , et une conserve dont on se sert avec succès dans les maladies de poitrine. Pied de liOn ou Alchimille ( Alchimilla vulgaris , Tour. Linn. 180. ) Plante qui croît aux lieux herbeux et humides , dans les prés , le long des vallées , dont les feuilles atta- chées à de longues queues , sont presque semblables à celles de la mauve , partagées chacune en huit ou neuf quartiers ou angles. Sa racine est longue , noire en dehors , et fibreuse. On la cultive dans les jardins botaniques , comme un ex- cellent vulnéraire. Les feuilles du pied de lion tiennent le premier rang parmi les vulnéraires ; elles sont tempérées entre le chaud et le froid , elles servent pour consolider , pour astreindre , déterger et incrasser le sang , elles sont utiles aux flux immodérés des mois des femmes. On les em- ploie intérieurement en décoction pour les ulcères des pou- mons , pour la phthisie, dans les potions vulnéraires et dyssentériques , et dans les lavemens quand il s’agit de con- solider dans la dyssenterie. On les emploie aussi extérieu- rement pour les ulcères et pour les plaies , on en forme des cataplasmes pour appliquer sur les hernies ou descentes de l’intestin. Pied de pigeon ( Géranium folio malvac rotundo , sive pes colurnbinus. ) Espèce de géranium ou bec de grue qui croit le long des chemins , aux lieux incultes et pierreux et aux montagnes. Ses feuilles ressemblent assez à celles de ht mauve , mais elles sont plus petites. Elle a des tiges menues , longues et souples ; ses fleurs sont purpurines , d’où naissent ensuite certaines têtes avec des becs de grue attachées à de longues queues rougeâtres. Cette plante est d’un goût d’herbe salé, gluant et sliptique, dit Tournefort. Son suc, cuit avec du sucre , est bon pour la dyssenterie , aussi bien que son extrait. O11 emploie ses feuilles dans les potions , dans les décoctions, dans les emplâtres, dans les onguens , et dans 49° PIE 5es li u îles que 1 oti préparé pour les plaies et pour les contu- sions auxquelles l’herbe seule pilée et appliquée eft bonne aussi ; l’eau que l’on en distille a la même vertu. La décoc- tion du pied de pigeon , faite en vin ou en eau , mondifie et nettoie les plaies et les fistules , prise par la bouche , elle pousse par les urines, et nettoie les reins dit sable , des glaires et des petites pierres qui les embarrassent , ainsi qu’on l’a éprouvé. Rondelet ordonne cette plante dans les clystères qu’on donne pour l’hydropisie. Les fomentations faites de l’herbe et de la racine du pied de pigeon , soulagent extrê- mement les goutteux. Pied de veau {Arum vulgare , Tourn. Arum maculatum aut non maculatum , Linn. j3 70.) Plante dont il y a deux espèces en usage dans la médecine , une dont les feuilles sont tachetées de taches blanches et noires, et celles de l’autre ne le sont point. L’une et l’autre croissent aux lieux ombra- geux, gras et champêtres. La racine du pied de veau n’est guère en usage quand elle est fraîche , à cause de sa trop grande acrimonie. On la cueille quand la plante commence à pousser, puis on la laisse sécher. Elle est incisive, pénétrante, atténuante, purgative, hydragogue. On en donne depuis un demi-gros jusqu’à un gros , avec un peu de sucre et de canelle en poudre , pour les pâles couleurs , dans la jaunisse , les em- barras du foie et des autres viscères ; on la mêle dans les opiats mésentériques et apéritifs. Cette plante n’est pas seu- lement hépatique et hystérique , elle est aussi béchique et purgative. Cette racine dissout et fond la lymphe épaissie et glaireuse qui, dans l’asthme et dans la vieille toux, enduit ordinairement les vésicules du poumon , et qui , dans la ca- chexie , le scorbut , les fièvres intermittentes , et les maladies longues et opiniâtres, corrompt le levain des premières voies , et farcit les viscères. Demi-once de racine de pied de veau , fraîche, pilée et passée par le tamis, mêlée avec trois gros de menthe et un peu d’absinthe en poudre et malaxées ensemble avec suffisante quantité de miel et de suc de coings mêlés en pareille quantité, font un opiat excellent pour purger les ca- chectiques. Les feuilles de pied de veau , pilées et appliquées sur les ulcères des hommes et des chevaux , les nettoient en peu de temps; l’eau distillée est aussi détersive , et nettoie îe visage. Le suc de sa racine , porté dans le nez avec une tente faite exprès, consume le polype du nez ; si ce suc est trop âcre, il faut y mêler la décoction ou l’eau de plantain. La fécule d 'arum , qui n’est autre chose que la résidu du suc de la racine pilée , soulage fort les asthmatiques ; on en PIE 4 91 lionne deux gros en bol , liée avec un peu de miel. Cette fécule entre dans les pilules fébrifuges de Scheffer. Pierre admirable. Pulvériser et mêler ensemble du vitriol blanc (sulfate de zinc) dix-huit onces, du sucre fin, du salpêtre , de chaque neuf onces , de l’alun (sulfate d’alu- mine ) deux onces , du sel ammoniac (muriate ammoniacal ) six dragmes , et du camphre demi-once , mettre le mélange dans un pot de terre vernissé, l’humecter en consistance de miel avec de la saumure d’olives, puis ayant mis le pot sur un petit feu , faire dessécher doucement la matière jusqu’à ce qu’elle ait pris la dureté d’une pierre , la garder cou- verte , car elle s’humecte aisément. Elle est détersive, vulnéraire, astringente, elle résiste à la gangrène , elle arrête le sang , étant appliquée sèche ou dissoute. On l’emploie pour les cataplasmes des yeux en col- lyre, pour les ulcères scorbutiques , pour les vieilles gonor- rhées , en injection. On ne s’en sert qu’extérieurement. Pierre admirable de Charas Du vitriol blanc (sulfate de zinc ) et du vitriol vert ( sulfate de fer) , de chaque quatre onces , de la céruse (oxide de plomb blanc par l’acide acé- teux) et du bol du Levant, de chaque une once, et un gros de camphre; pulvériser toutes ces drogues , et les mettre dans trois onces de vinaigre distillé , pour les laire cuire en- semble jusqu’à ce qu’elles aient acquis une dureté de pierre. On recommande principalement cette pierre pour guérir les maladies des yeux. On en fait infuser une dragme dans quatre onces de quelqu’eau ophthaimique , et l’ayant filtrée , on la met tiède dans les yeux. Pierre admirable de Solleysel. Une livre de coupe- rose blanche (sulfate de zinc) , une livre et demie d’almi ( sulfate d’alumine ) , un quarteron de bol d’Arménie , pt une once de litharge d’or; le tout étant en poudre, le mettre dans un pot neuf de terre vernissé , dans lequel on verse trois chopines d’eau, pour le faire cuire fort lentement sur un petit feu sans flamme , jusqu’à ce que l’eau soit entière- ment évaporée ; il faut que le feu soit également tout au- tour du pot. Il se fera au fond une matière qui doit être dure , et qui durcira de plus en plus , si on la garde long-temps. On met dissoudre une dragme de cette pierre dans quatre onces d’eau, pour s’en servir aux fluxions et aux maladies des yeux ; pour les plaies et pour les ulcères , on peut faire l’eau plus forte , en augmentant la dose de la pierre , ou 4 92 P I E diminuant la quantité de l’eau ; on la filtre , et on la met tiède dans les yeux. Solleysel ordonne de s’en servir pour les chevaux de la manière suivante : Jetter demi-once de cette pierre dans quatre onces d’eau où elle se dissoudra dans un quart- d’heure , et remuant la bouteille , l’eau blanchira comme du lait, on en mouillera l’œil du cheval soir et matin; elle se peut conser- ver vingt jours. Elle est bonne pour Les fluxions des yeux , pour les coups et pour la lune des chevaux; et il y a peu de remèdes pour les yeux qui ne cèdent à cette pierre. On met de cette eau sept ou huit fois par jour dans l’œil du cheval , ayant remué la bouteille auparavant. Cette pierre est bonne aussi , si on en met deux dragmes dans trois onces d’eau , pour les plaies , les ulcères ; elle en ôte le feu , et les dessèche , lavant deux fois le jour la plaie , ou l’ulcère , et y appliquant une compresse de linge mouillée dans cette eau. Pierre des rHiLosor-HEs , de Charas. Prendre de l’alun de roche et de vitriol romain , de chaque une livre et demie , sel de tartre deux onces , de la céruse ( oxide de plomb blanc par l’acide acéteux) et du bol blanc, de chaque trois onces, du camphre et de Poli bail , de chaque demi-once , et douze or.ces de fort vinaigre , mêler le tout ensemble, réduit en poudre, le faire cuire doucement jusqu’à consistance de pierre. Mettre infuser une once de cette pierre dans six onces de vin blanc et autant d’eau de plantain , et ayant filtré cette liqueur , y tremper de petits linges qu’on applique sur toutes sortes d’ulcères, pour les mondifier et cicatriser. Pierre hématite ou Sanguine ( JlematUes , sive lapis sanguineus. ) Pierre dure , compacte , pesante , participant du fer;, disposée en aiguilles pointues , de couleur brune- rougeâtre , mais devenant rouge comme du sang à mesure qu’on la met en poudre. On la tire des mines de fer. La plus estimée et la meilleure est celle qui vient d’Espagne , nette, pesante, dure, compacte , en belles aiguilles , de cou- leur rouge- brune avec des lignes noirâtres par dehors , res- semblante au cinabre en dedans. On prépare la pierre héma- tite sur le porphyre , suivant la méthode ordinaire , avec de Peau de plantain, ou de tormen tille , ou d’ortie, ou quel- qu’autre astringente. Elle est rafraîchissante, dessiccative , astringente , agglutinative , et par conséquent salutaire aux ulcères des yeux et du poumon , aux larmes involontaires , au crachement de sang , aux flux et hémorragies du ventre , des reins , de la vessie et des viscères. La prise est d’un PIE 49^ scrupule à une dragme , en forme de poudre très-fine , ou en farine. Elle sert aussi extérieurement, tenue dans la main , ou appliquée au front , elle arrête infailliblement l’hémorragie du nez. Pierre hématite d’Angleterre, ou Crayon rouge. Autre espèce de sanguine qu’on apporte d’Angleterre, et qu’on peut appeler en latin havmatites spurius; elle diffère delà précé- dente en ce qu’elle n’est point disposée en aiguilles , ni si dure. On la taille facilement pour faire des crayons ; c’est ce qu’on appelle crayon rouge , dont les peintres et les des- sinateurs se servent. On doit la choisir rouge-brune , pesante , compacte, unie , douce au toucher. Elle est fort astringente ; on l’a éprouvée avec succès pour arrêter le crachement de sang , en la donnant en poudre au poids d’une dragme dans un jaune d’œuf frais cuit mollet, ensuite d’une saignée de la basilique. Pierre infernale ou chirurgicale de du Bé. Faire dissoudre dans un matras , avec quatre onces d’eau forte ( acide nitreux du commerce) , deux onces d’argent de cou- Iielle réduit en limaille, verser la dissolution dans une cucur- )i te couverte de son alambic , ou autre vaisseau convenable qu’on met au feu de sable, et en retirer environ la moitié de l’humidité de l’eau forte, laisser ensuite refroidir le vaisseau durant quelques heures, on trouve la matière restante au fond de la cucurbite en forme de sel , on la met dans un creuset un peu grand , sur un petit feu , jusqu’à ce que les grandes ébullitions soient passées , et que la matière s’abaisse au fond , on augmente un peu le feu, et la matière paroit comme de l’huile au fond du creuset, on la verse dans un vaisseau bien net , et oiula trouve dure comme de la pierre. Si on veut , on la retire avant qu’elle ait cette grande dureté , pour la couper par morceaux avec un couteau , et lui donner une figure longue en pointe pour l’usage , la réservant dans une boîte ou dans une fiole bien bouchée , et ne la maniant qu’avec un peu de papier. Elle divise les parties qui sont unies , et par accident elle unit celles qui sont divisées; elle consume ce qui est superflu , et par ce moyen elle ôte tout ce qui est étranger à ces parties. Par le ministère de cette pierre , en touchant les chairs ba- veuses et sordides des ulcères , on les guéri t ; et si la gangrène n’est pas profonde , on sépare bien le mort du vif, et les chair9 mortifiées de celles qui sont saines. Les écrouelles ulcérées et les chancres vénériens , touchés de cette pierre , ont été guéris lorsque sou opération a été aidée par les remèdes 494 PIE généraux. Si les bords calleux d’un vieux ulcère empêchent la réunion, on les sépare plus heureusement en les touchant de cette pierre , que par la lancette qui fait les scarifications ; par ce moyen on avance la cicatrice de tel ulcère, qui ne se Jèroit point. En introduisant cette pierre au fond des ulcères fistuleux , la callosité a été consommée , et telle carie d’os qui avoit résisté au bouton de feu , a cédé à la puissance de ce remède , après avoir été appliqué quelque temps sur lad ite carie. Pierre médicinale. Douze onces de vitriol de Hongrie , six onces de sel de nitre , de la céruse ( oxide de plomb blanc par l’acide acéteux) , de l’alun suLfate d’alumine) , du bol du Levant , du sel de verre, de chaque quatre onces , deux onces de sel ammoniac ( muriate ammoniacal) ; toutes ces matières bien pilées seront humectées de vinaigre commun , et cuites dans un pot de terre , jusqu’à ce qu’elles soient de- venues dures comme pierre, et alors ayant cassé le pot, on en sépare la pierre qu’on garde pour l’usage. Il y a plusieurs descriptions de pierres médicamenteuses sous divers noms, et qui tendent toutes à une même fin. Celle -ci pourra suffire ; elle est propre pour mondifier et cica- triser les plaies et les ulcères , pour guérir les maladies des yeux , la gale , les érésipèles , et tous les maux qui arrivent à la peau, et même les brûlures ; elle est aussi spécifique pour arrêter les chaudepisses , en en faisant injection lorsqu’on a surmonté leur malignité. On en dissout une once dans une livre et demie d’eau de pluie, puis on la filtre en liqueur, et on s’en sert en lotion , en injection , ou en y trempant des linges qu’on applique sur les endroits qui en ont besoin. Pierre opthalmique. Mettre en poudre fort déliée et tamisée dans un pot de terre plombé , avec ce qu’il faudra d’eau de pluie , deux livres de couperose blanche (sulfate de zinc), demi-livre de bol dArménie , et trois livres d’alun de roche calciné , faire cuire et évaporer l’humidité, en sorte que la matière devienne en forme de pierre. Pour l’inflammation ou autres maladies des yeux, il en faut faire dissoudre la grosseur de trois pois dans trois onces d’eau de plantain , ou au défaut, d’eau de fontaine. Pour h-s plaies , ulcères, érésipèles et autres maux semblables, on en fait dissoudre une once dans trois chopines d’eau , puis on filtre la liqueur dont on se sert en lotion, en injection , ou en y trempant des compresses pour appliquer sur les endroits malades. Pierre-ponce ( Putnex ). Pierre ou terre qui a été calcinée P î E 495 par des feux souterrains , et emportée par des ouragans dans la mer, où elle se trouve nageante. Il y en a de plusieurs es- pèces, de grosses , de petites, de rondes , de plattes , de lé- gères, de pesantes, de grises, de blanches. Les plus estimées sont les plus grosses , les plus légères , les plus nettes ; elles doivent être poreuses, spongieuses, d’un goût salé maréca- geux , remplies de petites aiguilles , aisées à polir , et sans mélange de sable. La pierre-ponce est dessiccative , rafraî- chissante , atténuante ; elle mondifie les ulcère^ et cicatrise : les chirurgiens en saupoudrent les plaies. Sa farine ou fleur entre dans les remèdes pour les yeux, comme aussi dans les poudres pour blanchir les dents, et dans les sternutatoires. Pierre vulnéraire d’acier. Poudre fine de limaille d’a- cier et de tartre de Montpellier de chaque demi-livre, racine d’aristoloche ronde en poudre fine quatre onces , mettre le tout dans une terrine vernissée , verser dessus bonne eau- de-vie qui surnage les matières de deux doigts, les laisser tremper en digestion , la terrine étant bien couverte , pen- dant trois ou quatre jours , remuant de temps-en-temps les matières avec une spatule de bois ; au bout de ce temps , faites consumer l’eau-de-vie sur un fort petit feu , ensorte que les matières soient comme de la pâte, dont on forme de petites boules. Pour s’en servir, mettre tremper une de ces boules dans de l’eau-de-vie, ou à son défaut dans du vin, jusqu’à ce que la liqueur prenne la couleur de la pierre , ce qui se fera en moins d’un quart-d’heure. Faire tiédir cette teinture avant d’en laver la plaie, et appliquer dessus une compresse trempée dedans. Si la plaie pénètre dans le corps , il y faut faire entrer de la liqueur bien teinte de la pierre en seringuant ,’ou autrement , ensorte quelle touche et pénètre jusqu’au fond delà plaie, ensuite il faut réunir ses bords autant qu’on le pourra, et mettre par-dessus une compresse imbibée de ladite liqueur, la tenant toujours humide pen- dant vingt-quatre heures , en la mouillant de temps en temps , au bout duquel temps on la lève. Si la plaie pénètre dans la capacité du corps , le blessé peut avaler deux ou trois cuillerées de la teinture , qui est bonne aussi pour le rhu - matisme appliquée par dehors. Pierre vulnéraire et styptique. Mettre seuls sans eau , dans un pot de terre vernissé sur un bon feu de brasier et de charbon , et les y laisser fondre, bouillir , durcir, et pour ainsi dire, calciner pendant trois ou quatre heures, deux livres de vitriol romain ou de Chypre , et uno livre 496 P I G d’alun de roche; au bout de ce temps retirer le pot de dessus le feu , et la matière étant refroidie , casser le pot pour avoir la pierre , qui se conserve tant que l’on veut. Pour s’en servir, on en réduit une demi-once en poudre qu’on met ensuite dans un vaisseau de terre ou de grès avec une quitte d’eau. Plus la pierre a été sur le feu, moins il en faut pour préparer l’eau ; mais pour connoître si elle est bonne, il ne faut qu’en faire couler un peu dans l’œil; si elle cuit , elle est trop forte , et elle est bonne quand elle ne pique plus. On la conserve dans une bouteille de verre on de grès. Dans les plaies , de quelque manière qu’elles soient arrivées , dans la teigne, ou dans les écrouelles , on prend un linge délié , on l’imbibe de cette eau , et on le presse avec la main pour en faire dégoûter sur le mal , ensuite on le retrempe dans celte eau , et on l’étend dessus , et par-dessus celui-là , on y en remet encore un plus gros aussi imbibé , et il ne faut jamais que les linges se sèchent sur le mal , mais il faut les mouiller aussi souvent qu’il est besoin , sans pourtant les lever. Quand la plaie traverse , par exemple , la main , le bras , la jambe , il faut tâcher d’en faire entrer un peu dedans , et mettre deux compresses imbibées des deux côtés. Si le mal est dans une partie que l’on puisse tremper dans L’eau sans la développer , comme le doigt , sans ôter le premier linge , il ne faut que tremper de temps en temps le doigt dans l’eau. Pour arrêter le sang que l’on jette par la bouche d’une veine rompue dans le corps , et celui d’un flux de sang par le bas, on fait avaler une ou deux petites cuillerées de cette eau au malade chaque jour. Cetle eau a produit des effets surprenans. Pigeon ( Columba , sive Columbus . ) Oiseau dont la chair est massive , et un peu difficile à digérer. Le pigeon vif coupé par le milieu , et appliqué chaud sur la tête après l’avoir rasée, tempère les humeurs effarouchées, et dissipe la mélancolie et la tristesse. C’est un excellent remède dans la phrénésie , la céphalalgie , la mélancolie , la goutte. On l’applique de la même manière aux plantes des pieds , dans les fièvres malignes jointes à la phrénésie. Le sang de pigeon distillé chaud dans l’œil , guérit la douleur de la partie malade , la chassie , la suffusion , la sugillation ou meur- trissure, et les plaies récentes. Il sert particulièrement à • arrêter le sang qui sort des membranes du cerveau , et à calmer les douleurs de la goutte. Le sang de pigeon mâle , tiré sous l’aile droite , est préférable , comme le plus cliaud et le plus spiritueux. Le cœur d’un pigeon ouvert vif avalé crud '3 P I G 497 Crud encore palpitant avec deux cuillerées du sang tout chaud, a délivré une fille affligée de dyssenterie, et des douleurs de flux immodéré du sang avec une promptitude merveilleuse. La tunique du gésier desséchée et pulvérisée, est recommandée aussi contre la dyssenterie. La fiente de pigeon est très-chaude à cause du nitre cjont elle abonde; elle brûle, dissipe et rougit la peau par le sang qu’elle y attire. Elle entre par cette raison dans les cataplasmes et emplâtres rubéfians. On la pile , on la tamise , puis on la mêle avec la semence du cresson , pour appliquer dans les maladies invétérées, telles que la goutte, la migraine, le vertige , la céphalée , les douleurs de côtés et d’épaules , du col et des lombes , la colique , l’apoplexie , et la léthar- gie : elle dissipe les écrouelles et les autres tumeurs , ap- pliquée avec de la farine d’orge et du vinaigre; elle guérit la chauveté étant enduite ; elle remédie à la colique en clystère, et elle dissipe les défluxions qui se jettent sur les genoux , appliquée avec de l’huile et du vinaigre. Prise par dedans, elle brise le calcul, et pousse par les urines; la dose est d’un ou de deux scrupules. On en fait aussi , après l’avoir calcinée , une lessive avec de l’eau simple pour boire, qui pousse à merveille par les urines , et qui convient aux hydropiques. Si on lave les pieds et les mains avec la niénie lessive , ces parties seront exemptes du froid pour quelque temps. Les gants et les bas de toile trempés dans la même lessive , défendent les pieds et les mains trois semaines ou environ contre la plus grosse rigueur de l’hiver. On applique cette fiente avec les autres discussifs sur les tumeurs œdé- mateuses et séreuses , ce qui les fait bientôt disparoître. Pignons d’Inde , Ricin , Paline de Christ , Grains de Tilli ( Ricinus vulgaris , Linn. i43o. ) Les pignons d’Inde sont des fruits ou des espèces d’amandes qu’on apporte des Indes occidentales et de l’Amérique : on en trouve de trois sortes. La première et la plus commune , est le ricin ou paljna Christi , qu’on distingue aisément , parce que sou fruit est marbré de noir et de blanc : on le sème dans les jardins, où on l’élève ordinairement ; il purge avec moins de violence que les autres. Les sauvages en prennent huit ou dix grains, qui purgent par haut et par bas : c’est un dangereux remède , qui ne convient qu’à des corps robustes, à moins qu’il ne soit adouci et corrigé par le sel de tarliv. On pile li ii i L ou dix de ces grains; on les délaye ensuite avec six onces d’eau tiède, dans laquelle on a dissout un scrupule de sel de tartre ; on y ajoute deux ou trois gcuiies i 3u 498 P I L d’Iiuile de canelle ou d’anis : ce remède ainsi préparé, peut être employé avec succès dans l’hydropisie. La seconde sorte de pignons d’Inde , s’appelle pignons de Barbarie ; il sont plus gros , et semblables à des amandes de noisettes , mais noirâtres : trois ou quatre suffisent pour purger 5 il faut; les préparer comme les précédens. On en peut donner jusqu’à une once en lavement , dans l’eau de graine de lin ou l’eau de son , pour la colique et pour l’hydropisie. On pourroit , dans un besoin, faire une émul- sion purgative, comme nous l’avons décrite ci-dessus, et prendre garde, eu la préparant, de les confondre avec les pignons blancs , qui sont les amandes de la pomme de pin 5 on tomberoit dans l’inconvénient qui arriva à une personne qui se mêloit de médecine, laquelle, peu instruite dans la matière médicale , ordonna , dans une violente colique d’estomac , une once de pignons d’Inde dans un bouillon de poulet , en forme d’émulsion : il en auroit coûté la vie à la malade , si les pignons d’Inde avoient été communs j mais heureusement on n’en trouva point dans deux ou trois endroits où on fut en chercher. La troisième espèce de pignons d’Inde , ou les grains de Tilli , sont moins gros que les pignons de Barbarie, mais un peu plus que les fruits de Ricin , dont on les distingue parce qu’ils ne sont pas marbrés. Ils sort beaucoup plus vio- lens que les précédens , et doivent être regardés comme un poison; trois ou quatre grains étant capables de purger avec la dernière violence. Les anciens tiroient des pignons d’Inde une huile par expression , appelée huile de kerva ou oleum ricinutn , la- quelle purgeoit Jes sérosités en frottant seulement de cette huile l’estomac et le bas-ventre. Lorsqu’on a dépouillé les pignons d’Inde de cette huil.3 âcre et caustique qu’on en tire par expression , il reste une partie qu’il faut laisser sécher , c’est un des meilleures re- mèdes pour les enfans sujets- à ces glandes du cou, qui ressemblent si fort aux écrouelles , et qui souvent le de- viennent par négligence. Ce remède est aussi ce qu’il y a de mieux dans la recette de Rotrou pour cette formidable maladie. Cliomel a donné long-temps deux et trois grains de cette poudre , qui agissoit comme absorbant , comme fon- dant et comme purgatif. Les fondans mercuriels perdent l’estomac, et rarement réussissent aux enfans. Pieo*sei.i.e , ou Oreille de Souris ( JDens Leonis quae pi- losclla oj’ficinarum , Touru. 469. Hieraciurn pilosclîa , Linn. ) P T L 499 Plante rampante dont les feuilles velues ont la figure des oreilles de rat ou de souris. Ses fleurs sont jaunes î elle croit aux lieux montagneux , dans les champs. La pi- 1 oselle est chaude, sèche, astringente, abstersive, sternu- t itoire , vulnéraire, propre pour arrêter la dyssenterie , lô flux de ventre , et les mois des femmes ; elle convient aux- maux de poitrine , au calcul. Mise dans la bouillie , et dans les autres alimens des enfans , réduite en poudre, et ap- pliquée extérieurement , elle guérit leurs descentes ; en gar- garisme , elle convient aux ulcères de la bouche, et arrête l’hémorragie du nez, attirée n les prend en mangeant, ou immédia- tement avant le tepas. La dose est depuis demi-scrupule jus- qu’à une dragme. Pilules pour la toux. Pulvériser ensemble demi -once d’encens et quatre scrupules de myrrhe , d’un antre côté quatre scrupules de safran, après l’avoir fait sécher entre deux papiers , amollir ensemble quatre scrupules d'opium , et demi-once de suc de réglisse , en les battant long-temps dans un mortier de bronze , et y ajoutant un peu de sirop de coquelicot , on y mêle les poudres, et on incorpore le tout 5o 4 P I M ensemble pour en faire une masse qu’on garde pour en former des pilules nu besoin. Elles agglutinent et épaississent l’humeur âcre qui descend du cerveau sur la poitrine, elles calment la toux, elles ex- citent le crachat et le sommeil. La dose est depuis six grains jusqu’à un scrupule. Pilules stomachiques. Une once et demie d’aloës succo- trin bien choisi , des roses rouges dont on sépare l’onglet, et de bon mastic , de chaque demi-once , pulvériser chacun à part , les bien mêler, et les incorporer ensemble dans le grand mortier de bronze avec autant de sirop d’absinthe qu’il en faudra pour les réduire en une masse de bonne consistance , qu’on serre , après l’avoir long-temps battue de même que les autres pilules. Ces pilules sont nommées stomachiques , parce qu’en net- toyant l’estomac de ses impuretés , elles le fortifient et le rendent en état de bien faire ses fonctions. On les nomme aussi pilules ante cibum , parce qu’on a coutume de les prendre avant de se mettre à table , et qu’elles ne demandent aucun régime particulier ; elles ne font pas aussi de grandes évacuations à la fois , parce qu’on les donne en petite dose , et d’ordinaire depuis demi-scrupule jusqu’à demi-dragme; on en réitère l’usage aussi souvent qu’on en a besoin. P i aient ou Patte d’oie ( Botris ambroisioïdes). Plante qui croît en manière d’un petit arbrisseau ; elle aime les lieux humides proche des fontaines et des ruisseaux. Elle est fort estimée par les modernes pour les affections du poumon. Ca- merarius assure qu’on en fait un électuaire souverain dans les maladies de poitrine , et Etlmuller dit que pour la toux et l’asthme , on la fait cuire dans du vin pour la boisson du ma- lade , laquelle fait beaucoup expectorer , et par ce moyen di- minue la difficulté de respirer. La décoction est meilleure, si on y ajoute un peu de miel, ou si on fait bouillir la plante dans de l’hydromel. On peut la concasser , puis la'mettre fer- menter dans de l’eau avec du miel, et on aura un remède ex- cellent dans les maux chroniques de la poitrine, de la trachée- artère, et pour l’orthopnée. La conserve de piment convient à la phthisie, ainsi que le sirop qui suit: Trois poignées de botris , à'1 e' résim uni et d’ortie de chaque deux poignées , choux rouge , tussilage , de chaque une poignée et demie ; faire cuire le tout dans de l’eau , puis faire un sirop de la colature avec du sucre. L’herbe prise en décoction de réglisse , dit Mathiole, ou la décoction de l’herbe même prise pendant quelques jours avec miel violât ou sucre violât, est singulière PIN 5o 5 À toutes les affections de la poitrine procédantes d’humeurs froides , même aux asthmatiques , à ceux qui ne peuvent res- pirer sans avoir le cou droit, et aux phthisiques qui crachent du pus , ainsi qu’on l’a éprouvé. La décoction de cette plante est salutaire en gargarisme dans l’allongement de la luette , en clystère dans la diarrhée , en parfum dans le flux immo- déré des mois des femmes. Le suc est excellent contre les fluxions des yeux. Pi mpren elle sanguisorbe ( P impinella sanguisorba major -, Tourn. Sanguisorba ojficinalis , Linn. ) Plante qui croit sur les montagnes , dans les prés, dans les pâturages; on la cultive dans les jardins potagers. Elle est rafraîchis- sante, dessiccative, astringente, vulnéraire , pulmoniqne , et d’une saveur agréable. Son usage principal est dans les affec- tions catarrheuses des poumons , dans l’érosion de poumon , dans la phthisie , dans les maladies malignes , dans la dyssen- terie, diarrhée , flux'des hémorroïdes. Un l’emploie intérieu- rement en décoction , et extérieurement par application contre toutes sortes d’hémorragies de plaies ou du nez. Les feuilles tendres purifient le sang. La pimprenelle entre dans le sirop d’ adianthum de Fernel , dans celui de guimauve du même , dans le sirop d’armoise de Rhasis , dans celui de grande consoude de Fernel , dans le ba urne polycreste de Bauderon , dans le mondificatil d’ache , dans le martiatum , et dans l’emplâtre gratta dei de Nicolas. Pimprenelle saxifrage. Boucage ou Persil de bouc ( Pra - goselinttm majus, umbellâ candida, Tourn. 309.) Plante dont il y a plusieurs espèces qui ne diffèrent que par la grandeur de leurs feuilleset par la couleur de leurs fleurs ; elles croissent aux lieux incultes en terre grasse. La pimprenelle saxifrage est chaude , dessiccative, atténuante, apéritive , abstersive , lithontriptique , vulnéraire et sudorifique. Sa saveur est âcre , et son usage principal est de préserver et de guérir les mala- dies malignes et contagieuses, de lever les obstructions du (oie , des reins , du poumon ; elle remédie à la strangurie , à la colique, à la toux, à l’asthme, à la péripneumonie, aux crudités, et à la foiblesse de l’estomac , étant prise en décoction ou en poudre. La décoction de cette plante dans de l’eau avec du beurre, guérit la dyssenterie , selon Rivière. Sa racine frite dans du beurre , est bonne pour tirer les balles dehors, suivant Slaricius , pour mondifier les ulcères , mûrir les bubons et les tumeurs carcinomateuses , mondifier et consolider les plaies tant récentes qu’invétérées. Pin ( P inus pinea , Linn. 1419) Arbre dont il y a quatre ♦ 5o6 P I S espèces , une cultivée , et les autres sauvages. Le pin culliva porte ries fruits appelés pignons , ou pignolas , rinces pinene , strobili pmei. On cultive cet arbre clans les jardins, prin- cipalement aux pays chauds ; les autres espèces croissent aux lieux montagneux et pierreux. L’écorce et les feuilles du pin sont astringentes et dessiccatives. Les pignons viennent de Catalogne et des pays chauds de la France. On doit les choisir recens , assez gros, nets , blancs, tendres , d’un bon goût doux. Les pignons sont tempérés et humides , maturalifs, adoticissans , pectoraux , propres à engraisser , ce qui fait qu’on en donne aux phthisiques , dans la toux, la stran- gurie , et l’acrimonie de l’urine, pour radoucir 5 ils mondi- lient les ulcères du rein , ils résolvent , ils mûrissent, ils amol- lissent, ils sont salutaires dans les maladies du poumon qui dé- pendent de la lymphe âcre , salée et acide qui tombe dessus , comyie la phthisie, l’enrouement, l’àpreté de la gorge. On en tire une huile par expression , comme ori tire celle des amandes , après les avoir bien pilés dans un mortier de marbre. Cette huile est pectorale et adoucissante à peu près comme l’huile d’amandes douces. Il faut bien prendre garde de confondre ces pignons avec les pignons d’Inde qui sont des purgatifs très- violens. Les pignons sont utiles dans le crachement de sang , le dessèche- ment, et la maigreur appelée tabes ,• ils tempèrent et cor- rigent la saumure des urines , détergent l’ulcère des reins , et réparent le lait des nourrices. Une pomme de pin infusée dans de l’eau tiède pendant vingt-quatre heures , est fort bonne pour laver les parties affli- gées d’érésipèle , et en appaise l’inflammation. Voy. Pignons. Pissenlit ou Dent de lion ( JDens leonis , latiore folio , Tourn. Leontodum taraxacum , Linn. 1122.) Plante fort commune qui croit aux lieux herbeux , incultes. O11 la mange en salade au printemps , quand la feuille commence à croître , et pendant qu’elle est encore tendre. Elle est chaude et des- siccative , d’une saveur amère , abstersive , apéritive, hépa- tique , et a du rapport avec l’endive ou chicorée ; elle est plus efficace. La tisane faite avec ses racines , tempère l’ardeur des urines, et convient dans les fièvres , dans la colique néphré- tique , et dans la gravelle. Pour appaiser la toux violente et guérir le rhumatisme , on fait boire soir et matin un poisson de lait de vache sur lequel on verse autant de dé- coction de pissenlit toute bouillante ; on y ajoute un peu de sucre candi, Tragus ordonne l’eau de pissenlit dans les P I V 5oy inflammations intérieures et extérieures , comme dans les collyres. Mathiole ordonne le pissenlit bouilli avec des len- tilles dans la dyssenterie. Parkinson recommande les racines et les feuilles de pissenlit, bouillies dans le vin ou dans du bouillon , pour la cachexie , la phthisie , et pour les fièvres in- termittentes. Ettmuller regarde cette plante comme un remède assuré dans ces sortes' de fièvres, même les plus invétérées ; et Ga- ridel l’a éprouvée avec succès dans les malades d’un tempéra- ment sec et bilieux , où le quinquina n’avoit fait que sus- pendre légèrement les accès , et où la fièvre dégénéroit en fièvre lente et habituelle. Barbette se servoit de son suc pour les inflammations internes, comme dans la pleurésie , mêlé , à la dose d’une once et demie , avec l’eau de chardon béni et de scabieuse , et le sirop de coquelicot , y ajoutant demi- gros d’yeux d’écrevisses. On peut substituer la décoction de tonte la plante à l’eau distillée , en faisant prendre trois verres par jour au malade. Pistaches ( Pislacia ). Le pistachier est un arbre qui croît en Perse et en d’autres lieux de l’Asie ; on l’élève aisément dans les pays chauds. Son fruit, appelé pistaches , est en usage dans la médecine comme dans les alimens ; on en or- donne jusqu’à une douzaine dans une pinte d’émulsion pec- torale , avec les amandes et les pignons blancs. On les couvre de sucre , et on fait des dragées; elles sont fort nourrissante* et très-agréables au goftt. Pivoine ( Paeonia ). Plante dont il y a deux espères prin- cipales, l’une mâle [Paeonia folio nigricante , splendido quae nias , Tourn. Paeonia ojficina/is mcscula , Linn. 747.), dont les fleurs sont simples ; l’autre femelle {Paeonia com- muais , vel fœmina , Tourn. Paconii ojficina/is fœmina , Linn.) qui lésa doubles. L’une et l’autre espèce sont cul- tivées dans les jardins. La pivoine est chaude et dessiccative, d’une saveur amère et astringente , elle est céphalique et éprouvée dans les grands maux qu’on a coutume d’attribuer à la tête , comme l’épilepsie le vertige, la convulsion , l’in- cube appelé vulgairement cochernar , ou oppression nocturne. On se sert ordinairement de la racine de pivoine et de sa semence , ek quelquefois de ses fleurs dont quelques-uns tirent la teinture avec le vin blanc , qu’ils donnent jusqu’à quatre onces. L’usage commun de es parties est de les ré- duire en pondre, après les avoir fait sécher à l’ombre, et d’en donner depuis un gros jusqu’à <’eux en bol , en opiat , ou de quelqu’autre manière ; ou orlonne les racines en 5 o8 PLI décoction et en infusion jusqu’à une once lorsqu’elles sont fraîches ; on les fait bouillir dans un bouillon de veau , ou dans une pinte d’eau , en forme de tisane. Cette plante pousse aussi les ordinaires, les vidanges des accouchées , et emporte les obstructions des viscères. La racine entre dans la poudre de Giittète. Plantain ( Plantago). Plante très-commune dont il y a trois principales espèces usitées, savoir le grand ( plantago major , Linn. i63) , dont les feuilles sont luisantes, larges, marquées chacune de sept nerfs en leur longueur; le moyen ( plantago media , Linn. i63) , qui diffère du précédent en ce que ses feuilles , ses tiges et ses épis sont couverts d’un poil blanc et mou , et en ce que sa racine est un peu plus grosse ; et enfin le long ( plantago lanceolata , Linn. 164) , ainsi appelé à cause que ses feuilles sont longues, étroites, pointues comme le fer d’une lance. On emploie la première espèce de plantain comme la plus commune , et à son' défaut , on se sert des deux antres dans la plupart des décoctions et des tisanes vulné- raires et astringentes. Cette plante est d’un usage très-fami- lier; elle est rafraîchissante , dessiccative, abstersive, incras- sante , hépatique , astringente et vulnéraire; on se sert des feuilles qu’on applique toutes fraîches sur les blessures et sur les contusions. On donne le suc depuis deux onces jusqu’à quatre au commencement des fièvres intermittentes; quelques malades en ont été guéris. On choisit pour cette maladie la seconde espèce dont on prend cinq ou six racines , on les pile , on les fait infuser dans cinq onces d’eau , auxquelles on ajoute trente gouttes d’esprit de soufre pour trois prises , qu’on donne une heure avai t le frisson ; il faut auparavant bien purger le malade. Tragus estime le plantain pour les phthi- siques. La tisane etsen eau distillée sont utiles dans la dys- senterie , dans le cracioment de sang, et dans les hémorra- gies , de quelque natu-e qu’elles soient. Pour les hémorroïdes on pile le plantain, an en fait un onguent avec le beurre frais qu’on fait fondre ensemble , on en frotte la partie souf- frante avec le bout d'un porreau ; ce remède est très-salu- taire. Sa semence à in gros, prise dans du lait, a souvent réussi pour les cours ce ventre , ou mise en poudre et avalée dans du bouillon. Dam les collyres on emploie communément l’eau distillée de plantiin avec l’eau rose, pour appaiser l’in- flammation des yeux. Camérarius donnoit le suc de toute la plante avec l’eau rose et le sucre. Dans la gonorrhée , on ordonne l’eau de plaitain en injection, lorsqu’il s’agit de P L A. 5c9 l’arrêter 5 c’est une méthode pernicieuse. Simon Pauli se ser- voit utilement de l’extrait de plantain , et de la décoction de salsepareille pour guérir le pissement de sang qui survenoit après la gonorrhée. Le cataplasme fait avec les feuilles de plantain et la mousse qui croit sur les pruniers, cuits ensemble dans le vin, pusse pour un bon remède, appliqué sur les hernies. Rivière assure qu’un demi-gros de semence de plantain avalée dans un œuf, est capable de prévenir l’avortement. Boyle propose pour le crachement de sang le remède suivant qui paroit bon : piler dans un mortier avec un peu de sucre , six onces de racines de grande consoude fraîche et ratissée , et en faire une espèce d’électuaire avec le suc d’une douzaine de poignées de feuilles de plantain. Schwenfeld recommande la fomentation des feuilles de plantain en décoction pour la chiite de l’anus. Pour les cuissons et démangeaisons de cette partie , Ettmuî- ler conseille la décoction des feuilles de cette plante , dans laquelle on fait fondre un petit morceau d’alun 5 on peut lui substituer son eau distillée. On se sert aussi du plantain avec succès en faisant cette décoction dans l’eau de chaux , pour dessécher les ulcères des jambes. Cette plante entre dans l’eau vulnéraire , et dans la poudre contre la rage, de Paulmier. Dans les maux de gorge le gar- garisme de plantain est excellent. Plantain d’eau ( Plantago aquatica). Plante dont les feuilles sont plus longues et plus pointues que celles du grand plantain. Elle croît dans les étangs , dans les marais et dans les eaux dormantes. Le plantain d’eau renferme un sel très- caustique, âcre et volatil comme celui de la flammula ,* de sorte qu’étant appliqué sur quelque partie , il y excite des ampoules ©t des vessies. On en applique même sur les deux pouls dans les fièvres intermittentes , et on croit qu’elf s cessent par ce remède , pourvu qu’on ait fait précéder les ge- neraux. Son sel âcre, volatil , capable de corriger l’acide» scorbutique , le rend spécifique contre le scorbut 5 il passe pour un excellent alexipharmaque interne qui chasse le venin par les sueurs. Sa graine, prise en breuvage, guérit toutes sortes de flux , même ceux de sang les plus invétérés. La dé- coction de sa racine , faite en vin , est bonne au calcul des reins et de la vessie. Cette racine , prise en breuvage seule , ou avec semblable poids de daucus , est bonne aux tranchées et aux dyssenteries. L’herbe resserre le ventre. L’eau de sa décoction , prise en breuvage, rompt et diminue la pierre et la gravelle des reins. 5 io PLO Plâtre crud ( Gypsuni cruduni ). Pierre blanche d’une dureté médiocre , assez poreuse, qui se trouve dans toutes les carrières; on la calcine , et on en lait une demi-chaux qui est le plâtre dont on se sert dans la maçonnerie. Le plâtre crud est astringent , et propre pour dessécher les humidités super- flues , pour arrêter le sang , pour resserrer et fortifier On s’en sert dans les hernies , on en fait entrer dans quelques emplâtres ou onguens. Si on en avale, il étoulfe et étrangle la personne. Ltant brûlé . il n’est pas si emplaslique qu’au- paravant , toutefois il est plus subtil et plus dessiccatif; on trouve aussi qu’il est répercussif, et principalement étant dé- trempé en eau et vinaigre. Le plâtre ratissé à une muraille , mis sur une coupure fraîche, en arrête le sang et la guérit. Plomb ( Plumbum). Métal mou , pliant, pesant, noir, luisant, fort froid, s’étendant sous le marteau. Il naît dans les mines d’Angleterre et de France en une pierre nommée plomb minéral ou mine de plomb , et par quelques ouvriers alqnifoux . Le plomb minéral doit être choisi en beaux mor- ceaux, les plus nets , les plus pesans , les plus briilans, doux et comme gras au toucher. Le plomb est rafraîchissant , as- tringent, incrassant; il incarne les ulcères , cicatrise et dimi- nue l’excroissance des chairs; il convient aux plaies, aux ulcères nommés chironniens , malins , chancreux et pourris , seul appliqué dessus en plaque , ou mêlé avec d’autres- re- mèdes : on en applique aussi des plaques sur les tumeurs pour les résoudre. Pour purifier le plomb , on y jette de la cire ou vieux-oing lorsqu’il fond ; et quand la flamme est passée , on verse dessus de l’eau chaude : mais la meilleure manière de purifier le plomb , est de le faire fondre dans un creuset, et d’y jeter un quart-d’heure après qu’il est fondu , sans le retirer du feu, un peu de sel ammoniac ( muriate am- moniacal ) , et de remuer doucement avec une spatule de fer jusqu’à ce que le sel ammoniac soit évaporé , après quoi on jette les ordures qui sont dessus , et on a du plomb blanc et pur comme de l’argent; cette dépuration a pareillement lieu à l’égard de l’étain. On pulvérise le plomb en le faisant fondre, et y mêlant du charbon en poudre ; on lave ensuite ce plomb pulvérisé pour en séparer le charbon , puis on le fait sécher. On peut pulvériser le plomb en se contentant de le faire fondre dans une terrine, et l’agiter sans y ajouter de charbon ; mais l’opération est plus longue. Pour faire le plomb brûlé ( plum- bum ustum) , on met dans un creuset ou dans un pot deux parties de plomb et une partie de soufre , on calcine le tout ensemble jusqu’à ce que le soufre soit brûlé , et que le métal P 0 I 5 11 soit réduit en poudre noire. Il est dessiccatif , astringent , résolutif; on l’emploie dans les emplâtres et dans les onguens. Quant au sucre de Saturne commun (acétite de plomb) , c’est un remède polycreste , et d’une grande utilité , dit Ettiuuller , car il est propre à absorber l’acide vicié du corps , et un re- mède spécifique dans le mal et la maladie hypocondriaque, et dans les affections de la rate , causées par l’acide. Plusieurs mélancoliques hypocondriaques ont été guéris par le moyen de ce sucre qui n’est pas moins salutaire an scorbut. Le sucre de Saturne est excellent contre la colique causée par la bile. Il est éprouvé contre l’érésipèle scorbutique provenu du vice de la rate. Un homme affligé d’un érésipèle splénique résis- tant à tous les remèdes , a été guéri par l’usage interne du sucre de Saturne qui lui fit jeter des excrémens fort noirs. Ce sucre dissout dans de l’eau de plantain , ou même dans de l’eau commune, est un remède incomparable , selon Boyle , pour la brûlure, aussi bien que pour arrêter le sang, et pour détourner les symptômes qui suivent l’amputation des membres , appliquant aussitôt des étoupes imbues de cette liqueur le plus chaudement qu’on les peut souffrir, arrêtées avec des bandages , en les y laissant long-temps pour donner au remède le temps d’opérer. La dose est d’une once de sucre de Saturne dans une livre d'eau. Il a encore d’autres pro- priétés qu’il seroit trop long de rapporter. . Poids qui sont en usage. Les poids dont on se sert sont la livre, la demi-livre, le quarteron , l’once, la dragme ou gros, le scrupule et le grain. La livre marchande , et cjui est celle dont on entend parler dans cet ouvrage, est de seize onces qui sont deux marcs; mais la livre de médecine n’est que de douze onces. Les an- ciens la désignoient par as ou pondo ; mais les modernes U désignent par ce caractère j ; pour la demi-livre , l’on met -jfo $ , et pour la livre et demie j . Le quarteron, poids de marchand , est de quatre onces , et poids de médecine trois onces; il est désigné par 4W j. Le demi-quarteron est désigné par /±“r $. L’once est toujours la seizième partie de la livre , poids de marchand , et la douzième partie de la livre, poids de mé- decine. Ainsi l’on ne doit point admettre deux sortes d’onces , car l’once de la livre du poids de médecine est égale à cefle du poids de marchand. On désigne l’once en médecine parce caractère ^ j. , la demi-once ^ $. , et l’once et demie ^ j. L’once est composée de huit dragmes ou gros. La dragme ou gros est la huitième partie d’une once , 5 12 P O î désignée par ce caractère 5 j , qui est comme un 3 en chiffre , parce qu’elle est composée de trois scrupules. La demi- dragrne est désignée par 3 > et la dragme et demie par 3j. On appelle aussi la dragme un gros, et le poids d’un écu d’or. Nos liards pèsent à peu près un gros. Le scrupule est la troisième partie d’une dragme, désigné par ce caractère 3 j • î U est composé de vingt-quatre grains. Le demi-scrupule est marqué 9 {$. Nota Le grain est la vingt-quatrième partie d’un scrupule marqué par gr. j. On doit se servir de celui de laiton , et c’est celui qu’on emploie dans le commerce; car quand on se sert de grains de blé ou de grains d’orge, comme plusieurs font, on n’est pas bien sûr du poids, parce que ces grains sont de pe- santeur différente ; ce qui peut avoir de dangereuses suites dans les médicamens violens comme les chimiques Poireau ( Porrum commune capitatum , Tourn. Porrum , Linn. 423. ) Plante potagère fort commune. Le poireau est très-chaud, dessiccatif, atténuant, apéritif, incisif, réso- lutif; il excite les urines et les mois aux femmes , il est bon contre la morsure des serpens , la brûlure , le mucilage des poumons, le tintement et la suppuration des oreilles , la tu- meur et la douleur des hémorroïdes. On fait cuire sous la cendre, dans une feuille de chou , une ou deux poignées du blanc des poireaux, qu’on applique ensuite sur le côté dans la pleurésie, ou bien on les fricasse dans la poêle avec de bon vinaigre. Les poireaux crus ou bouillis légèrement , pilés et appliqués sur les tumeurs des articles, sont excellens pour les dissiper. Les bouillons aux poireaux et aux navets Con- viennent dans l’extinction de voix, et fortifient la poitrine. Le poireau cuit sous la cendre , et mangé , est bon contre le venin des champignons. Le poireau n’est pas si pénétrant que l’oignon ; leurs semences sont apéritives aussi' bien que leurs racines : on en donne un gros, après les avoir concassées et infusées dans un verre de vin blanc, pour guérir la difficulté d’uriner , et faire sortir le sable des reins et de la vessie. Quatre ou cinq gouttes de suc des fibres pilées de la racine de poireau avec un peu de sucre , sont fort bonnes pour les enfans qui ont des vers. Poirée ou Bete ( Beta alba vel pallcscens quae cycla oflicinaruni , Tourn. 5oa. Beta vulgaris , Linn. 322 ) Plante potagère dont il y a deux espèces principales, une blanche et une rouge. La première est appelée poirée blanche , beta alba ; la seconde est subdivisée en deux espèces dont la première e6t appelée poirée rouge , beta rubra , siye nigra ; et la seconde bete-^ e . hete-rave , beta rubra radice rapae. Elle diffère de l’autre espèce de be te rouge en ce que ses feuilles sont plus petites et plus rouges , en ce que sa racine est fort grosse , ayant) la figure d’une rave , et empreinte d’un suc rouge comme du 6ii ng. On cultive toutes les betes. On se sert, en médecine principalement , delà blanche. La poirée est chaude , dessic- cative et abstersive; elle est bonne à ceux qui sont incoimuo* dés de la rate 5 cuite et mangée avec de l’ail , elle fait mourir les vers dans le ventre. On applique extérieurement les feuilles sitr la peau, lors- qu’elle a été enlevée par quelque vésicatoire ou remède caus- tique ; on les met aussi sur les petits ulcères de la gale , elles entretiennent avec douceur l’écoulement des humeurs qu’on veut faire sortir par les glandes de la peau. On fait aspirer par le nez le suc de la poirée blanche, pour détremper et pour dissoudre la pituite qui s’y est épaissie et qui en bouche les conduits, ou bien on y introduit un morceau de p>édicule de la feuille , coupé pour cet effet. Ces pédicules sont appelés cardes lorsqu’ils sont parvenus à une certaine grandeur. Le suc de la racine passe pour un sternutatoire assez puis- sant ; quelques auteurs en font cas pour la migraine , parce qu’en mettant cette racine pilée dans le nez, il en coule une quantité considérable de sérosités. On fait avec la racine de poirée un suppositoire ; on la dépouille de son écorce, et on l’introduit dans le fondement pour lâcher le ventre des en- fans 5 elle est plus efficace lorsqu’on la saupoudre de sel. Poirier ( Pyrus ). Le poirier est l’arbre qui porte les poires ; les douces et franches sont les plus usitées. Les poires en général ont de l’astriction , et outre qu’elles chargent l’estomac, pour être de difficile digestion , elles rendent le ventre paresseux. Les poires sèches sont estimées contre les flux de ventre excessifs et les diarrhées. Le poiré est un ex- cellent remède pour fortifier l’estomac et les intestins, en raffermissant leurs fibres. Pois chiche ( cicer arletinum , Linn. 1040.) Les pois chiches sont chauds, dessiccatifs ; ils amollissent , détergent j discutent, adoucissent, excitent les urines , nettoient les reins et la vessie, lâchent le ventre, et enlèvent les obstruc- tions du foie et de la rate. Leur décoction est utile dans la néphrétique ; elle fait jeter aux malades quantité de glaires comme si c’étoit des pierres fondues. Les pois chiches sont utiles dans la jaunisse, pour tuer les vers, fiiire venir le lait aux nourrices , rétablir les règles, et faciliter l’accouchement; on s’en sert en Espagne. 5i4 P O I La farine de ces semences est propre pour résoudre les tu- meurs , surtout celles des testicules. Ils entrent dans le sirop de guimauve de Fernel. Poivre noir ( Piper rotundum nigrum ) , Poivre blanc ( Piper rotundum album ) , Poivre long {Piper longurn orientale ). Le poivre croît aux Indes orientales , à Malaca , Java , Sumatra et Malabar. Le poivre est chaud , dessicca- tif, incisif , atténuant , apéritif, astringent , et usité dans la froideur et la crudité de l’estomac , dans la colique , la vue basse et les maladies venteuses. Il convient à toutes les ma- ladies causées par l’acide vicié , en en prenant quelques grains concassés dans du vin , et quoiqu’on les rende comme on les a pris , leur sel a produit de bons effets dans l’estomac pendant le séjour qu’il y a fait, en corrigeant l’acide vicié , et décou- pant les mucilages grossiers. La manière de s’en servir est en poudre ou concassé sim- plement , à la dose de cinq ou six grains , avec les autres in- grédiens âcres , pour faire cracher. Outre cette vertu, il ré- veille l’appétit , appaise la colique , fortifie l’estomac et chasse les vents ; pour cela on avale trois ou quatre grains de poivre blanc tout entiers après le repas , ou la pesanteur de huit ou dix grains en poudre dans un verre d’eau tiède. On emploie le poivre en poudre au bout d’une spatule pour resserrer la luette relâchée , pourvu que l’inflammation soit appaisée ; il calme aussi la douleur des dents. Quelques auteurs assurent que le poivre blanc n’est autre chose que les gros grains du poivre noir dépouillés de leur écorce , après les avoir trempés dans l’eau salée qui les gonfle; on les fait sécher ensuite. Ce sen- timent est appuyé sur l’expérience. Quand on ordonne le poivre , c’est le noir , autrement on ajoute blanc ou long. Le poivre noir n’est pas employé dans les machicatoires , parce qu’il est moins agréable que le blanc; mais il entre dans la thériaque d’Andromaque , dans le mithridat , le dias- cordium , l’électuaire de satyrio , celui des baies de laurier, et dans la hénédicte laxative. Le blanc entre dans le mithri- dat , le diaphénic, et dans l 'hiera-diacolocynthidos. On fait un excellent cataplasme pour appaiser les tranchées xles femmes en couche, avec le poivre long en poudre. On en prend une once , deux œufs frais , autant d’esprit-de-vin ( al- cohol) qu’il y a de blanc dans les œufs; on les bat bien en- semble pendant demi-heure , on l’étend ensuite sur des étoupes et on l’applique sur le nombril , après l’avoir échauffé sur une assiette. Poivre de Guinée ou d’Inde, Corail de jardin, Poivre P O I Sis du Brésil , Piment ( Capsicum vulgare , siliqtiis longis pso~ pendentibus , Tourn. Capsicum. annuum , Linn. 270. ) Cette espèce de poivre croît naturellement dans les Indes et au Brésil : on l’élève aisément de graine dans les jardins. Le fruit ou les capsules de cette plante ne sont guère en usage en mé- decine. La semence est d’une àcreté intolérable ; la seule gousse ou capsule qui l’enveloppe est supportable. On la confît au sucre , et on en mange une demi-once au plus , pouf dissiper les vents , aider à la digestion , et fortifier l’estomac. L’usage de ce fruit peut causer la dyssenterie. Poivre de la Jamaïque ( Piper jamaïcense)» Le poivre de la Jamaïque fortifie le cœur et l’estomac , il dissipe les vents , pousse les urines et les mois, soulage la colique et la passion iliaque , en un mot il ranime le sang et les esprits , et emporte les obstructions; ainsi il est cordial, céphalique, apéritif, hystérique, stomachique et carminatif. Le petit gi- rofle rond a les mêmes vertus , et approche de celles du girofle ordinaire ; quelques-uns le substituent au fruit du bois de baume appelé carpobalsamurn ; ou bien le poivre de la Jamaïque qui est plus commun. La dose et la manière de se servir de l’un et de l’autre est la même que celle des cubèbes j ils peuvent aussi être employés dans les mêmes compositions* Poix de Bourgogne, Poix grasse ou blanche ( Pix Bur- gundiac ). Galipot sec , fondu sur le feu , et mêlé avec de la térébenthine grossière , et un peu d’huile de térébenthine ; la meilleure poix vient de Hollande et de Strasbourg. Il faut la choisir assez dure, nette, blanchâtre , tirant sur le jaune. Elle entre dans la composition de plusieurs onguens; on en fait des emplâtres avec la cire, appelés ciroënes , dont les gens de la campagne se servent ordinairement lorsqu’ils se sont blessés en portant des fardeaux trop pesans , ou qu’ils ont fait quelqu’effort dans leur travail; ils l’appliquent sur les vertèbres des lombes, ou sur les autres parties souffrantes. Le poix est résolutive , digestive, détersive et ramollissante. 11 est dangereux , dit Chomel , de l’appliquer sur une partie , lorsqu’il y a disposition à érésipèle ; car elle pourroit aug- menter l’inflammation. On applique avec succès sur les loupes des genoux un emplâtre de poix de Bourgogne toute seule , et saupoudrée de soufre en poudre , ou de minium pour la sciatique , l’y laissant jusqu’à ce qu’il tombe de lui-même ; et s’il survient démangeaison , on bassine l’endroit avec de l’eajl commune mêlée avec autant d’eau-de-vie. Poix noire appelée aussi Poix navale ( Pix navalis). Mélange d’arcançon ou fausse colophane , et de talc ou 5i6 P O L goudron , afin de lui donner une couleur noire. Il y en a de deux sortes qui ne différent néanmoins que suivant qu’elle est dure ou molle. La meilleure doit être d’un beau noir lui- sant, faisant le soleil , et en un mot la plus approchante du bitume de Judée que faire se pourra. Celle qu’on fait en France ne vaut pas à beaucoup près celle de Stockolm. Elle est résolutive , détersive , dessiccative , vulnéraire , digestive ; on l’emploie dans les emplâtres et dans les onguens. La poix na- vale , dit Ettmuller , appliquée en forme d’onguent ou d’em- plâtre , amollit , digère , et dissipe puissamment les tumeurs douloureuses des parties causées par une lymphe âcre et acide qu’elle attire par les pores de la peau ; l’emplâtre de poix est par cette raison fort salutaire à la sciatique et à la goutte, comme aussi aux rhumatismes. En voici une formule de Potier, excellente contre la sciatique: poix navale quatre onces , térébenthine commune demi - once , mastic trois dragmes, soufre bien pilé demi-once ; mêler le tout en forme d’emplâtre , selon l’art. On tire de la poix noire , selon Pomet, par le moyen d’une cornue, une huile rougeâtre, à qui par excellence , à cause de ses grandes propriétés , on a donné le nom de baume ou huile de poix. C’est un très-bon baume , et l’on prétend que ses qualités approchent de celles du baume naturel. Outre cette poix noire , il y en a encore une autre à qui les anciens ont donné le nom de zopissa , qui est propre- ment ce qu’on appelle goudron , dont on se sert pour gou- dronner les vaisseaux. Ce zopissa est une composition de poix noire, de poix résine, de suif et de talcs fondus en- semble. Poix résine ( Résina pini). Galipot pur , ou encens blanc qui est sorti par les incisions qu’on a faites au pin , cuit jusqu’à une certaine consistance; mais celui qu’on vend est fait île celui qui est ramassé au pied des arbres, appelé encens marbré , et qui est plein d’ordures. La plus belle poix résine vient de Bayonne et de Bordeaux ; et pour être de la plus belle qualité , elle doit être sèche , blanche , la moins remplie de sable que faire se pourra. La poix est propre pour amollir, pour atténuer, pour digérer, pour résoudre , pour consolider , pour déterger , pour dessécher. On ne s’en sert qu’extérieurement ; on la mêle dans les emplâtres et dans les onguens. Poli u m ( Polium montanum luteum , seu album). On re- cueille le polium dans les collines de la Provence et du Lan- guedoc ; on le fait sécher pour s’en servir dans la thériaque et dans le mithridat. On estime beaucoup celui qui vient d’Italie / P O M Sij et de Candie ; on se sert des fleurs et des feuilles du poLium en infusion à la manière du thé, et on l’ordonne dans les ma- ladies du cerveau , dans les obstructions des viscères , et pour pousser les mois et les urines. En Provence on fait boire dans les cours de ventre fâcheux , l’eau où le polium a macéré ; on en donne la décoction en lavement, et on applique le marc sur le bas-ventre. P olyfode ( Polypodium vulgare , Linn. 1 5440 Plante dont les feuilles ressemblent à celles de la fougère mâle , mais elles sont beaucoup plus petites. Elle croit sur les troncs des vieux arbres et sur les vieilles murailles. On se sert de sa racine pour les remèdes. La meilleure et la plus estimée est celle qu’on trouve entortillée au bas des chênes ; on l’appelle polypodium quernum aut quercinum. On la doit choisir ré- cente , bien nourrie , grosse , se cassant aisément; on la inonde de ses filamens avant que de s’en servir. La racine de poly- pode sert à purger la bile recuite, la pituite visqueuse ; elle convient aux obstructions du mésentère, du foie , aux mala- dies de laquelle elle est spécifique , au mal hypocondriaque , au scorbut et aux écrouelles. Sa racine donnée en poudre, à un gros, avec un peu de crème de tartre ( tartrite acidulé de potasse) et de cassia lignea , est un excellent remède contre les duretés de la rate , la jaunisse et pour l’hydropisie. Tragus et Turnerus préfèrent à son eau distillée sa décoction faite avec le vin , et à laquelle on ajoute un peu de miel et de sucre , pour la fièvre quarte et l’alfection mélancolique. Le polypode est utile dans l’asthme et dans le scorbut , parce qu’il adoucit le sang et le rend plus fluide; sa décoction ne devient laxative qu’après qu’elle a bouilli long-temps dans l’eau. Elle entre dans 1 e catholicum , dans le lénilif , dans la con- fection hamec, dans i’électuaire de psyllio , dans Vhiera- diacolocinthidos , dans l’extrait panchimagogue d’Hartmann, et dans les pilules tartaréps de Quercétan. Polytric ( Asplénium trichomanes , Linn. i54o.) Cette plante, une des cinq capillaires , aime les lieux humides; elle croît proche des fontaines , aux bords de$_ruisseaux, , contre les vieilles murailles, à l’ombre , dans les puits , sur les rochers ; elle demeure verte pendant l’hiver. Elle est apé- ritive, pectorale, détersive , propre pour les maladies de la rate , pour exciter les mois. Son eau distillée est spécifique pour ceux dont le foie commence à se pourrir, f^oyez Capillaire. Pommade pour la gale. Mêler ensemble en forme de âiS P O M pommade quatre onces de graisse de porc lavée plusieurs fois , et demi-once de mercure blanc précipité (muriate mer- curiel par précipitation). Si on veut qu’elle soit odorante , on pourra se servir de pommade de jasmin à la place de la graisse lavée. Pommade pour les hémorroïdes. Faire fondre dans un poêlon sur le feu , et la passer dans un linge fin pour en séparer les pellicules, un quarteron de panne de porc mâle , bien épluchée de ses peaux , coupée en petits morceaux ; re- mettre la colature dans le poêlon sur un petit feu , avec un quarteron de beurre bien frais qu’on fait fondre en remuant toujours avec une spatule ; le tout bien fondu et incorporé , le retirer du feu et le mettre dans un plat avec deux onces de miel rosat, et deux jaunes d’œufs, bien frais délayés dedans , re- muer toujours avec la spatule le tout ensemble jusqu’à ce qu’il soit bien incorporé et bien froid , et le mettre dans un pot dans lequel il est bon de le remuer de temps en temps. Pour s’en servir , ou met souvent de cette pommade avec le bout du doigt, c’est-à-dire quand celle qu’on y a mise est sèche. Si on sent quelque petit picotement , c’est un signe que la sérosité se dissipe. Si les hémorroïdes sont in- ternes , il faut avoir une canule de bois ou d’ivoire, sem- blable à celles des seringues , mais un peu plus ouverte , dans laquelle on met de la pommade qu’on pousse douce- ment avec un petit bâton arrondi par le bout, pour la communiquer plus facilement à la partie douloureuse. Pomme de merveille ou Balsamine mâle ( Momordica 'vulgaris , Tourn. Momordica balsamina , Linn. ) Plante qui pousse des tiges menues , sarmenteuses à la hauteur de deux ou trois pieds , s’attachant par des fibres qu’elle pousse. Son fruit est long, formé à peu près comme un petit con- combre renflé vers son milieu , prenant en mûrissant une couleur rouge. On cultive cette plante dans les jardins. On se sert en médecine de ses feuilles et de son fruit qu’on appelle pomme de merveille. Elle est rafraîchissante, un peu dessiccative et fort vulnéraire ; elle appaise les dou- leurs des hémorroïdes , remédie aux nerfs blessés , aux her- nies et à la brûlure. On l’appelle balsamine , à cause de sa qualité balsamique , et qu’elle est une espèce de baume qui guérit et soude toutes sortes de plaies. L’huile d’amandes douces dans laquelle son fruit mûr , dépouillé de ses semences , a infusé, est un baume incom- parable 5 cetle infusion se fait au soleil ou au bain-marie : c’est un bon remède pour la piqûre des tendons , et pour P O M 5u) ôter l’inflammation des plaies , pour les hémorroïdes , les ger- çures des mamelles, les engelures , la brûlure, la descente de l’anus; elle dessèche les ulcères, et injectée dans la ma- trice , elle soulage considérablement les femmes qui en ont dans cette partie. Pomme d’or ou Pomme d’amour ( Solarium lycopersicum , Linn. 266. ) Cette plante annuelle, originaire de l’Amérique , est à peu près de la même qualité que la mandragore. Quel- ques personnes font infuser ce fruit dans l’huile d’olive dont elles se servent ensuite pour les contusions, les tumeurs, le rhumatisme et la sciatique ; c’est un assez bon résolutif et anodin. Le suc de toute la plante s’emploie extérieurement dans l’inflammation des yeux et des autres parties ; on l’ap- plique en fomentation. On peut s’en servir aussi en cataplasme comme des feuilles de la morelle ordinaire. Pomme épineuse , ou Stramonium , ou Herbe aux sor- ciers ( Stramonium fructu spinoso , rotundo , flore albo sim- plici, Tourn. 118. Datura stramonium , Linn. 255.) Espèce de solanum haut de quatre ou cinq pieds , qui porte des fleurs de la forme de celles du grand liseron , mais beaucoup plus longues et plus larges. Les fruits qui sont plus gros que les noix, sont armés de grosses et courtes épines , et remplis de semence semblable à celle de la mandragore. Cette plante est aussi dangereuse , étant prise intérieurement , que la jus- quiame , la belladona et la ciguë ; appliquée par dehors en cataplasme, elle est adoucissante , résolutive , anodine et émolliente. On assure , dit Tournefort , que le vinaigre dis- tillé où ses graines ont trempé pendant une nuit, est admi- rable pour les dartres vives , et pour les ulcères ambulans. L’onguent /ait avec le suc de ses feuilles et le sain-doux , guérit les brûlures , même les plus grandes , et est bon aux hémorroïdes, aussi bien que l’huile ainsi préparée : piler une livre de feuilles fraîches de stramonium , en versant dans le mortier deux livres et demie d’huile d’olive, faire cuire le tout à la consomption du jus, exprimer la décoction au tra- vers d’un gros linge clair, ajouter à la colature demi-livre de nouvelles feuilles concassées de la même plante , exposer en- suite au soleil cette préparation mise dans une bouteille du- rant quatorze ou quinze jours , et ensuite la cuire et l’expri- mer. Cette colature est admirable, selon Bateus , pour les blessures de toutes sortes de feux. Le stramonium est or- donné dans le baume tranquille de Rousseau , sous le nom de solanum furiosum , ou maniacum . On se sert utilement de P O M cette plante , dit Choniel , dans les érysipèles, brûlures, in- flammations, ulcères chancreux , etc. Pommier (Pomus seu malus . Grand arbre dont il y a deux especes générales , une cultivée , et l’autre sauvage. Il y a une infinité d’especes de pommes qui diffèrent par leur figure , par leur grosseur , par leur couleur, par leur goût. Celles qui sont les plus employées en médecine , sont les pommes de reinette ; elles sont humectantes, pectorales, rafraîchis- santes, aperitives, cordiales , elles chassent la mélancolie, elles lâchent le ventre , si , les ayant fait cuire devant le feu , on les mange le matin à jeun , mêlées avec du beurre frais. Pour la pleurésie, on creuse une pomme de reinette ou autre , on remplit Je trou d’une dragme d’oliban en poudre, on re- bouche l’ouverture, on fait cuire la pomme devant le feu,- puis on en fait manger la pulpe au malade qu’on couvre bien , etil survient une sueur qui le guérit, ainsi qu’on l’a éprouvé plusieurs fois. L’esprit tiré du cidre fortifie le cœur, et con- vient aux affections mélancoliques , ainsi que les pommes douces , et spécialement celles de reinette. Le cidre qui a fer- menté avec de gros raisins de Damas passés , est la meilleure boisson médicamenteuse qu’on puisse ordonner dans le mal hypocondriaque. Le sirop de pommes simple , est salutaire dans les maladies causées par le chagrin et la tristesse , dans la syncope , la palpitation du cœur, etc. Le sirop de pommes composé , appelé vulgairement le sirop du roi Sapor , est la- xatif, et purge la mélancolie. Si on met infuser du séné dans ce sirop, ce sera un purgatif agréable et spécifique pour les mélancoliques , les scorbutiques , les hypocondriaques , et les autres maladies de cette sorte. On distille des pommes pourries une eau éprouvée et spécifique dans les maux ex- ternes , spécialement dans les ulcères malins, la brûlure, la gangrène , et le sphacèle où il n’y a pas de remède pareil à celte eau. Si on dissout du mercure doux (muriate mercuriel doux) , ou du sucre de Saturne (acétite de plomb) dans la même eau , elle sera souveraine contre les ulcères phagédé- niques, téléphiens et cacoëthes. Elle est encore excellente contre le cancer putride et corrosif; on la met avec des com- presses mouillées dessus les cancers et les ulcères corrosifs , et c’est un remède éprouvé. La même eau mêlée avec le sucre de Saturne, et appliquée sur la brûlure avec du linge, la guérit en rafraîchissant, et en corrigeant le vice que le leu y a causé. Les pommes douces étant cuites et appliquées sur les yeux en forme de cataplasme , sont merveilleuses contre P O R 521 l’inflammation et la douleur des yeux, ensuite d’un coup ou d’une blessure. Les pommes sauvages sont astringentes , propres pour arrêter le cours de ventre , étant prises en décoction , et pour les maux de gorge , en gargarisme. Pompholix ou Calamine blanche ( Nil , seu nihili album ). Fleur d’airain, blanche, légère, qu’on trouve attachée au couvercle ou à la voûte de la fournaise où on le rafine; mais comme on en trouve rarement , on lui substitue la tuthie» Noyez ce mot. Le pompholix doit être blanc léger, friable; étant lavé, c’est le meilleur de tous les dessiccatifs pour dessécher sans mordication. Il convient à tous les ulcères chancreux et ma- lins , et aux plaies. Il entre dans les collyres pour les fluxions et pustules des yeux qu’il guérit parfaitement. On ne s’en sert guère qu’extérienrement dans les onguens. Ponc ou Cochon [Sus , sive porcus ). Sa femelle s’appelle truie ( Scrofa , sive porca ). Le fiel de porc est salutaire contre les ulcères des oreilles et des autres parties. Le foie, appliqué , sert aux affections. Le poumon guérit les écor- chures des souliers trop étroits, appliqué sur le mal. La graisse appelée panne est amollissante , anodine , résolutive ; elle entre dans les cataplasmes pour ramollir les tumeurs , à cause de sa qualité rafraîchissante. Jetée bouillante goutte à goutte sur des feuilles de laurier , et enduite sur une partie brûlée, elle guérit très-prouiptem nt la brûlure d’une ma- nière admirable , quelque grande qu’elle soit, et de quelque manière qu’elle soit arrivée. Le lard cuit et lié sur les frac- tures des os , les agglutine heureusement. La graisse d’un vieux porc, ou de la graisse salée , est plus chaude et plus efficace que celle des jeunes porcs , et que la douce ; la vieille est aussi plus âcre que la fraîche. Si on applique une couenne de lard sur des verrues , qu’on l’y laisse jusqu’à ce qu’elle soit échauffée , et qu’ensuite on la pende à la cheminée , ou qu’on l’enfouisse dans du fumier de cheval , à mesure qu’elle se sèche à la cheminée, ou pourrit dans le fumier , les verrues 6e sèchent et se consument. Dans l’esquinancie où la langue est sèche , brûlée et noire , si un gargarisme fait avec le suc de grande joubarbe , avec du sel ammoniac ( muriate ammo- niacal ) dissout dans ce jus, ne déterge pas la langue , il faut mettre dessus une couenne de lard , et l’y laisser quelque temps , la langue se ramollira , et la matière de dessus se lè-- vera comme une croûte. Contre les toux violentes qui tour- mentent principalement durant la nuit , trois têtes d’ail , et une quantité suffisante de graisse de porc , piler ensemble , 522 POU et en faire un onguent pour oindre les plantes des pieds du malade devant le feu, le soir en se couchant , et étant au lit , on lui en oindra un peu l’épine du dos ; si on continue trois jours , la toux cessera infailliblement. La graisse de porc sert à faire plusieurs onguens , comme le rosat , la pommade , et beaucoup d’autres. La fiente de porc est émolliente , discus- sive , et bonne à mettre toute chaude sur les démangeaisons , sur la gale , les exanthèmes ou pustules qui s’élèvent sur la peau t les cors des pieds , et les autres tumeurs dures de la peau ; elle remédie aux morsures des bêtes venimeuses , étant cuite avec du vinaigre. Elle surpasse toutes les autres fientes d’animaux pour arrêter les hémorragies. On exprime le suc de la fiente récente de porc , et on le donne intérieure- ment, ou bien on l’applique au front et au nez. On en fait aussi un sirop pour prendre intérieurement. Si la fiente est sèche , on la délaie avec de l’eau ou d u suc de plantain , d’ortie , de bourse à berger , ou autre semblable pour l’usage interne et externe. Si on a de la fiente toute chaude , on peut l’ap- pliquer au front ou aux tempes , la donner à flairer au ma- lade dans un linge clair, on la fait brûler sous son nez , ou bien on trempe une tente de linge dans le suc pour la fourrer dans le nez. Par exemple , trois dragmes de poudre de fiente de porc desséchée , demi-dragme de poudre de roses pour corriger la puanteur ; mêler ces poudres avec du suc de plantain , ou plutôt avec du suc d’ortie , puis y tremper du coton pour introduire dans le nez. La vessie de porc soulage le pissement involontaire 5 on la donne en décoc- tion ou en poudre , après avoir été desséchée au four dans un pot de terre ; elle a les mêmes vertus , appliquée sur la région du pubis. Poudre contre la rage. Mettre sur de la braise telle quantité d’écailles de dessous des huîtres , les couvrir de charbon noir qui s’allumant , les brûlera , et les y laisser jusqu’à ce qu’elles soient toutes blanches , et se rompent facilement , ensuite les mettre en poudre qui se conservera long-temps sans se corrompre , et la garder pour s’en servir au besoin , de la manière suivante : D’abord quand on aura été mordu d’une bête enragée , ou qu’on soupçonnera de l’être , pour empêcher toutes les suites fâcheuses d’une telle morsure , sans être obligé d’aller se baigner dans la mer , on prendra la poudre d’une écaille ou même davantage , car le plus ne peut nuire tant aux hommes qu’aux bêtes , et avec quatre œufs on en fera une omelette qu’on fricassera avec de l’huile au lieu de beurre ; POU 5s3 on la fera manger à la personne mordue étant à jeun , la- quelle ne prendra rien que six heures après; et quand elle auroit eu même un accès de rage, elle guérira assurément; et pour plus grande précaution, il faut réitérer ce remède de deux jours l’un, trois fois, c’est-à-dire pendant six jours. D’autres ne se contentent pas de manger l’omelette , mais ils en appliquent sur la morsure ; d’autres enfin se contentent de faire avaler une dragme de cette poudre dans un verre de vin blanc. Pour les chiens mordus, on leur fait manger la poudre d’une écaille calcinée, mêlée avec de l’huile d’olive, puis on les laisse jeûner , et on réitère trois fois en six jours comme aux hommes. Aux chevaux , bœufs et vaches, on leur fait avaler la poudre de quatre ou cincj écailles avec de bonne huile d’olive , et on réitère seub-ment deux fois de deux jours l’un , les ayant fait jeûner six heures avant la prise , et au- tant après. Poudre contre les vers. Quatre onces de semen contra , feuilles de séné une once , coriandre préparée et corne de cerf en poudre , de chaque derni-dragme ; mêler le tout en- semble réduit en poudre. Cette poudre est une des plus usitées. On l’appelle avec raison poudre à vers , parce qu’elle les attire et 1rs fait sortir. Autre contre les vers. Faire une poudre très -déliée de semen contra , semences de citron mondé , de genêt , de pour- pier et de chou , de la rhubarbe, du scordium , de la petite centaurée, racine de gentiane, raclure de corne de cerf, de chaque une once , et la garder pour le besoin. On peut y mêler lors de l’usage quelques grains de mercure doux (mu- riate mercuriel doux). Cette poudre contient un assemblage de ce que fa médecine a de plus spécifique contre les vers. On doit choisir autant que l’on peut le décours de la lune pour donner cette poudre, et toutes sortes de remèdes pour les vers, parce que le succès est beaucoup meilleur qu’en un autre temps. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à demi-dragme , et même jusqu’à une dragme pour les adultes. On la peut donner dans du vin , ou dans de l’eau de scordium , de pourpier ou de fleurs d’orange, ou dans de la pommade cuite, quelque 6irop ou confiture. Ou la mêle aussi quelquefois dans les opiats ou dans les potions; on peut y ajouter quelques grains de mercure doux , lorsqu’on la veut donner , mais on ne peut pas alors la faire prendre commodément en breuvage , parce 524 P O U. que le mercure doux reste au fond du verre à cause de sa pe- santeur. Ün peut aussi , lorsqu’il en est besoin, rendre cette poudre purgative en y mêlant quelques grains de résine de scammo- née ou de jalap , ce qui réussit ordinairement bien, faisant sortir par bas les vers que la poudre a fait mourir. Poudre cornachine de Charas. Réduire en poudre subtile pour l’usage , deux onces et deux gros de bonne- scammonée préparée à la vapeur du soufre , une once et demie d’antimoine diaphorétique (oxide d’antimoine blanc par le nitre) , et autant de crème de tartre ( tartrite acidulé de potassé). On l’a ainsi nommée, à cause qu’elle a été in- ventée par Cornachinus, médecin à Pise. On a voulu y re- trancher ou y ajouter , mais celle-ci produit tous les bons effets qu’on en peut attendre , si on met la dose comme elle est marquée. Elle opère promptement, sûrement et agréablement, elle purge doucement les humeurs superflues qui se rencontrent dans tous les viscères, et déracine la matière et la cause des fièvres , et de plusieurs fâcheuses maladies. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à demi-dragme , même jusqu’à une dragme. On la prend le matin à jeun dans du vin blanc , du bouillon , ou quelque décoction hépatique ; on la mêle aussi quelquefois dans quelqu’infusion de médecine. On la peut prendre aussi dans un jaune d’œuf, dans un peu de sirop , ou dans quelque confiture. Poudre de Baudron pour les descentes des enfans. Feuilles d’herniaire, racine de grande consoude , de chaque deux dragmes; racine de pain de pourceau , de sceau de Sa- lomon, de chaque une dragme et demie; cendres de limaces rouges une dragme ; mettre sécher les racines après les avoir nettoyées et coupées par morceaux, envelopper l’herniaire d’un papier brouillard, et la faire sécher sans que sa qualité soit détruite , la mettre en poudre avec les racines, mettre des limaces rouges dans un pot de terre non vernissé en de- dans , couvrir le pot et le placer entre des charbons ardens jusqu’à ce que les limaces soient réduites en cendres; alors on les retire du pot , et on les met en poudre, on mêle tous les ingrédiens pulvérisés , et on en fait une poudre. Elle est propre pour les descentes des petits enfans ; on leur en donne dans une petite quantité de bouillie, leur donnant à manger par dessus le reste de la bouillie , et l’on continue l’usage de ce remède pendant plusieurs jours , mettant cepen- POU 525 dant un petit bandage sur la partie. La dose de la poudre est de demi-dragme. Poudre de bouillon blanc de Mynsicht. Remplir un creu- set de feuilles de bouillon blanc vertes , le couvrir d’un autre creuset , bien luter les jointures , placer le vaisseau au milieu des charbons ardens , pour faire réduire la matière en une espèce de charbon qu’on puisse réduire en poudre, la retirer du creuset, et la pulvériser subtilement , mêler une once de cette poudre noire avec deux dragmes de rhubarbe aussi en poudre subtile. Elle est propre pour résoudre les hémorroïdes 5 on l’applique dessus , ayant été détrempée avec un peu de salive. Poudre de Galien contre la rage. Dix onces de poudre de cancres ou d’écrevisses de rivière desséchées, en sorte qu’elles se puissent mettre en poudre , après les avoir mises vivantes dans un pot de terre non vernissé à l’entrée du four 5 une once d’encens, et cinq onces de poudre de racine de grande gentiane ; mêler ces trois poudres ensemble. On fait avaler à la personne mordue une cuillerée de cette poudre dans de l’eau pendant quarante jours ; si le malade se trouve incom- modé au commencement, on lui en donne deux cuillerées au lieu d’une , et on met pendant le temps sur la blessure un emplâtre composé avec douze onces de poix , vingt onces de fort vinaigre , et trois onces d’opopanax. Galien dit avoir vu pratiquer ce remède avec succès par son maître , le vieillard .AEschrion , empirique , docte et ha- bile médecin. Poudre de Pirou contre la rage. Des feuilles de grande absinthe , d’armoise , de bétoine , de petite centaurée , de mé- lisse , de menthe , de millepertuis , de plantain , de polypode , de rue, de .petite sauge et de verveine , dé chaque parties égales; ayant recueilli toutes ces herbes lorsque chacune d’elles est en sa grande force , et les ayant fait sécher à l’ombre, enveloppées dans du papier , en faire une poudre très-fine , passée par le tamis de soie. Cette poudre a été inventée par Pirou , et Palmarius assure l’avoir très-souvent éprouvée , et en avoir vu des effets mer- veilleux , et que tous ceux qui en avoient usé avoient été préservés de l’hydrophobie , sans y être jamais tombés, et que même ceux qui y étoient tombés avant que d’avoir pris de la poudre , en avoient été délivrés par son usage , pourvu qu’ils n’eussent pas été mordus à la tête , aux parties au- dessus des dents , et qu’on n’eût pas lavé la partie mordue avec de l’eau , auquel cas il estime qu’il y a fort peu d’espé- 5^6 POU xance de guérison. Charas loue beaucoup ce remède. Palma- rius veut qu’on puisse augmenter la dose jusqu’à deux ou trois dragmes pour les personnes robustes. 11 y en a qui , parmi l’usage de la poudre , veulent qu’on applique le persil pilé sur la morsure. Poudre de Minsycht pour les érêsipèles . Farine volatile six onces , plomb brûlé, bol rouge , de chaque deux onces , mastic, oliban et céruse (oxide de plomb blanc par l’acide -acéteux), de chaque une once 5 pulvériser ensemble le bol et la céruse , pulvériser séparément l’oliban dans un mortier oint de quelques gouttes d’huile , et le mastic humecté de quelques gouttes d’eau ; mêler ces ingrédiens pulvérisés avec le plomb brûlé , et la farine de froment bien tamisée , pour faire une poudre. Elle est propre pour sécher et guérir les érésipèles ; on en applique un peu dessus , et on les couvre d’un morceau de pa- pier bleu, après qu’on a saigné et purgé le malade. Cette composition de poudre peut servir pour les dartres faciles à guérir, mais non quand elles sont invétérées et rebelles. Poudre d’encens et d’aloës. Pulvériser ensemble dans un mortier de bronze oint de quelques gouttes d’huile , deux parties d’encens et une partie d’aloës. Cette poudre est propre pour raréfier et déterger les hu- meurs visqueuses et gipseuses des plaies , et pour résister à la gangrène , étant appliquée dessus. Poudre des trois poivres de Galien. Trois onces de chaque des poivres qui sont le noir, le blanc , le long, une dragme de gingembre , de sommité de thym avec la fleur et la semence d’anis , de chaque demi-once , et pulvériser le tout ensemble subtilement. Elle est propre pour inciser et raréfier la pituite crasse , pour fortifier l’estomac , pour en chasser les vents , pour aider à la digestion. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à de- mi-dragme. On la prend après le repas ; on peut s’en servir aussi pour les relâchemens de la luette , en en appliquant une petite quantité dessus avec le bout d’une spatule ou d’une cuiller. Poudre digestive. Semences de fenouil , d’anis et de co- riandre , de chaque une once et demie , de canelle, écorce de citron et d’orange , de chaque trois dragmes , gérofles et rhubarbe , de chaque une dragme , sucre candi huit onces ; on pulvérise séparément le sucre candi , mettre en poudre toutes les autres drogues ensemble , mêler les ingrédiens pul- vérisés pour faire une poudre. POU 5 27 Elle aide à la digestion , elle chasse les vents , elle fortifie l’estomac , elle excite l’appétit ; on en prend immédiatement après le repas. La dose est depuis demi-dragme jusqu’à deux dragmes. Poudre du Duc simple. Canelle demi-once, sucre candi blanc six onces; les deux ingrédiens pulvérisés séparément , seront mêlés pour en faire une poudre. Elle fortifie l’estomac , elle aide à la digestion , elle excite l’appétit , elle appaise les nausées. La dose est depuis une dragme jusqu’à trois; on en prend immédiatement après le repas. Poudre du prince de la Mirandole. Faire sécher et mettre en poudre subtile égales parties de feuilles de germandrée , de chamepytris , de petite centaurée , de racines de grande centaurée , d’aristoloche ronde et de grande gentiane , mêler ces poudres, et les garder dans une boîte bien bouchée, et dans un lieu sec. Cette poudre a été éprouvée avec succès par des goutteux tourmentés depuis plusieurs années ; on s’en sert aussi pour la sciatique. On en fait infuser pendant la nuit une dragme dans un demi-verre de vin vieux, ou dans un bouillon dé- graissé qu’on prend le matin à jeun, ne mangeant que trois heures après , vivant le reste du jour à l’ordinaire, continuant ainsi tous les jours pendant un an pour les plus invétérées ; et si elle n’est pas invétérée , on guérit en trois mois ; et lorsque la goutte donne du relâche , on en prend une ou deux lois la semaine seulement. Poudre dy s s entérique. Racines d’ipécacuanha deux onces , myrabolans citrins , rhubarbe choisie , de chaque trois dragmes , graine de thalitron , ou sophia chirurgorum deux dragmes ; pulvériser subtilement toutes les drogues ensemble dâns un mortier de bronze , et garder la poudre. Elle fait vomir sans violence , purge par les selles , et arrête aussi la dyssenterie. La dose est depuis un scrupule jusqu’à quatre. La principale drogue de cette poudre est la racine d’ipécacuanha; on la donne ordinairement seule, maison verra que cette composition produit de bons effets. Autre de Jean Longius. Mâchoires de brochet avec les dents , priape de cerf , écorce de grenade , corne de cerf brûlée , bol d’Arménie et semence de patience sauvage , de chaque une once ; faire sécher au four les mâchoires de bro- chet garnies de leurs dents , et le priape de cerf, puis les pulvériser avec l’écorce de grenade sèche et la semence de patience sauvage à feuilles étroites; d’une autre part mettr» 5^8 POU en poudre ensemble la corne de cerf calcinée et le bol, mêler les ingrédiens pulvérisés , pour faire une poudre. •EUe est propre pour arrêter les cours de ventre, et prin- cipalement la dyssenterie. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragme. Poudre pour dartres invétérées et rebelles . Farine vola- tile d’orge six onces , racine d’aunée sèche une once , sel de Saturne (acetite de plomb / et mercure blanc précipité [mu- riate mercuriel par précipitation ) , de chaque trois dragmes; mêler ensemble et en faire une poudre. Poudre pour dessécher et fortifier le cerveau. Mastic, oliban , ambre jaune , sommités de sabine , de rue , et fleurs de stœchas , de chaque demi-once , sucre trois onces; pulvé- riser ensemble le mastic et l’oliban , d’une autre part l’ambre jaune , d’une autre le sucre ; mêler le tout pulvérisé grossiè- rement pour en faire une poudre On en jette deux ou trois pincées dans un réchaud de feu , et on en reçoit la vapeur en inclinant la tête dessus. Elle des- sèche la trop grande humidité du cerveau , et elle le fortifie. On s’en sert dans les rhumes de cerveau. Poudre pour la gravelle et la colique néphrétique. Yeux d’écrevisses de rivière, os pierreux des têtes de perches et de merlans , cloportes secs , sang de bouc préparé, semence de grémil , de chaque une once. Il est à propos de broyer sur le porphyre les yeux d’écrevisses et les os pierreux des têtes de perches et de merlans , les humectant avec de l’eau de raves , ou autre appropriée , et y procédant de même que pour les pierres précieuses ; prendre le sang d’un jeune bouc nourri sur les montagnes , et y ayant brouté les herbes aro- matiques , et ce sang aura été séché à l’ombre en été, étendu sur des assiettes ou des bassins bien plats, tant qu’il ait été en état d’être pulvérisé parmi les cloportes séchés et la semence de grémil ; ces choses étant passées par le tamis de soie , et mêlées avec les antres ingrédiens , la poudre sera faite. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragme; on la prend ordinairement dans du vin blanc , et on en peut réi- térer et continuer l’usage suivant le besoin , tant pour empê- cher la génération des calculs , que pour les dissoudre , s’il est possible, et en faciliter la sortie par les voies ordinaires. Elle est composée d’ingrédiens fort bien choisis et essentiels. Poudre pour les dents. Pierre ponce , corail préparé , os de sèche , et crème de tartre ( tartrite acidulé de potasse), de chaque une once , iris de Florence deux dragmes ; pulvé- riser l’iris de Florence à part , et les autres drogues en- semble POU ^29 semble ; mêler les ingrédiens pulvérisés , et L’on en lait une poudre. Elle est propre à nettoyer, à blanchir , à fortifier les dents et à les conserver contre la carie. O11 en prend avec le doigt mouillé de vin , et l’on s’en frotte les dénis le matin en se le- vant , et après le repas ; on en peut mettre aussi sur les gen- cives attaquées du scorbut , pour en adoucir et détei'ger L’hu- meur âcre- qui décharné et ébranle toutes les dents. Nota. Si on veut réduira la poudre en opiat, il ne faut que la mêler avec du sirop de roses sèches , ou avec du miel rcisat clarifié. Poudre purgative. Six onces de poudre déliée de séné ta- misé , trois onces de crème de tartre tamisée (tartrite aci- dulé de potasse ) , une once et une dragine de scammonée préparée et tamisée, et six dragines de semence d’anis bien séchée et tamisée; mêler toutes ces poudres ensemble. La dose est d’une demi-dragme pour les grandes personnes , et une dragme et demie pour les personnes robustes et diffi- ciles à émouvoir. On la prend le matin à jeun , en bol dans du pain à chanter, ou dans la pulpe d’une pomme cuite; et deux ou trois heures après la prise , on donne un bouillon , comme quand on a pris une médecine ordinaire. Nota. Lorscpi’on veut purger les sérosités , on compose la dose qu’on prend , de moitié de cette poudre purgative , et; de moitié de poudre de jalap. Poudre sternutatoire Feuilles sèches de bétoine , de mar- jolaine, desauge, de fleurs de muguet, de stœchas , de ra- cine d’iris de Florence , de chaque demi-once , pyrèthre , ellébore blanc et tabac , de chaque deux dragmes , écorce d’orange sèche une dragme; pulvériser grossièrement toutes les drogues .ensemble , et garder la poudre pour le besoin. Elle excite l’éternuement sans grande violence , et elle fortifie le cerveau. On s’en sert dans l’épilepsie , apoplexie , léthargie , paralysie, et autres maladies du cerveau prove- nantes d’humeurs pituiteuses , grossières ; ou l’aspire par le nez, ou on en souille dans les narines avec un chalumeau à ceux qui ne sont pas en état de l’aspirer. Poule. Voyez Coq. Pouliot ( JVFentha aquaticcL , seu pulegium vulgare , Tourn. 189. Pulegium , Linn. 807. ) Plante odorante dont il y a deux espèces , une à feuilles presque rondes , et l’autre à feuilles oblongues et étroites, appelée pulegium cervinum angustifolium , qui est plus rare que l’autre , et moins en usage. Le pouliot croît dans les lieux cultivés et incultes1. 34 53o POU humides et champêtres. Il est chaud et dessiccatiC, d’une sa- veur un peu âcre et amère , de parties ténues , atténuant , incisif , apéritif, résolutif; il convient au foie et au poumon , il dissipe la nausée et les tranchées , pousse la gravelle et l’urine , remedie à la jaunisse et à l’hydropisie , bu avec vin blanc. Pour la toux opiniâtre et les rhumes invétérés, il en faut prendre à la manière du thé , savoir une pincée quand il est sec , ou une petite poignée quand il est récent dans un demi-septier d’eau. Une cuillerée du suc de pouliot est ad- mirable avec un peu de sucre candi , selon Boyle , contre la toux convulsive des enfans. Chesnegu ordonnoit un verre de la décoction pour l’en- rouement. Le pouliot facilite le crachement, et soulage con- sidérablement les asthmatiques; on le prend à la manière du thé, une bonne pincée dans un demi-septier d’eau lorsqu’il est sec, ou biçn une petite poignée quand il est récent; les plantes odorantes et aromatiques sont plus efficaces , étant sèches qu’étant fraîches. Tragus estime le vin blanc où le pouliot a bouilli , pour les fleurs blanches et les pâles couleurs ; il assure aussi que son suc éclaircit la vue , et dissipe la chassie. Montanus faisoit prendre la poudre de pouliot avec autant de miel et d’eau , pour les maladies des yeux. Le poulio.t entre dans Vaurea alexandrina de Nicolas de Salerne , dans le sirop d’ armoise de Rhasis , dans le diacala- minth.es de Nicolas d’Alexandrie , dans la poudre diaireos , dans celle d.iahyssopi , dans celle diaprassii , et dans la poudre de l’électuaire de Justin du même auteur. Pourpier ( Portulaca latifolia , sive sativa , Tourn. Por- tula oleracea , Linn. 638. ) Plante potagère dont il y a deux espèces, une cultivée dans les jardins, et l’autre sauvage. Le pourpier cultivé est le plus en usage ; on emploie dans la médecine sa tige tendre, ses feuilles , sa graine. Il est rafraî- chissmt, dessiccatif, astringent, il nourrit peu, et tue les vers. Son principal effet est d’éteindre l’ardeur de la bile; il est par conséquent souverain dans les fièvres putrides , malignes , dans l’ardeur d’urine , le scorbut , et le feu de la fièvre; il adoucit, les âcretésde la poitrine, et purifie le sang. Le suc de pourpier convient dans l’ardeur d’urine et la strangurie, et même dans le soda , ou ébullition qui s'e fait dans l’estomac avec ardeur et douleur, parce que toutes ces maladies procèdent de l’acide vicié que ce suc tempère et cor- rige doucement ; le sirop a les mêmes vertus. Les feuille* mâchées sont bonnes contre l’agacement des dents , en ab- POU 53 1 sorbant l’acide. Les mêmes feuilles pilées avec du sel , puis arrosées de vinaigre , et appliquées en forme de cataplasme a la plante des pieds dans les fièvres ardentes , diminuent considérablement la chaleur et la douleur de tête. Le pourpier, en forme de suc, de sirop, ou de looch, est bon contre le crachement de sang, particulièrement contre celui qui vient du poumon. Si le sang sort des dents , ou des gencives , du palais , ou de la gorge, ce qui est assez ordi- naire dans le scorbut , le pourpier mâché et avalé peu à peu , guérit cette hémorragie. L’eau distillée de pourpier , donnée depuis deux jusqu’à quatre onces, est un remède éprouvé dans les pertes de sang des femmes , et au crachement de sang , comme aussi pour faire mourir les vers des enfans , et arrêter la dyssenterie ; ce que fait aussi le suc de la même plante, ou sa décoction. Une feuille de pourpier mise sur la langue , appaise la soif. Le cataplasme lait de pourpier et de farine d’orge, appliqué sur le foie et sur les flancs, est miraculeux contre les fièvres ardentes. Pilé et appliqué sur le front, il fait reposer le malade. Pour faire dispuroître les verrues , il n’y a qu’à les frotter fréquemment avec des feuilles de pourpier. La semence de pourpier , donnée aux enfans à la quantité d’une demi-dragrne dans du lait, les délivre des vers des intestins ; on augmente la dose pour les adultes. Dans la dyssenterie bilieuse , un bouillon fait dans un pot de terre vernissé, luté , et dans lequel on mettoit, lit sur lit , une livre de veau coupé par tranches , et deux grandes poignées de pourpier mises aussi par couches entre chaque tranche de veau , avec une chopine d’eau commune pour deux petits bouillons , a réussi. Ce remède calme les en- trailles et l’ardeur de la bile. Dans les fièvres putrides épi- démiques , 'dans la snette , dans les fièvres vermineuses, dans les fièvres pourprées, le pourpier ajouté dans les bouil- lons ordinaires , est un très-bon remède. Son suc mêlé avec le miel rosat , est bon pour graisser les hémorroïdes dont il appaise la douleur et l’inflammation. Ses feuilles mâchées , appaisent la douleur des dents agacées pour avoir mangé des fruits verts. Poux ( pediculi ). Insectes qui se trouvent sur les hommes. Les remèdes qu’on emploie pour les faire mourir sont les sr- mences de staphisaigre , appelée herbe aux poux , et celle de pied d’alouette, le soufre, les racines de patience et d’au- née , le tabac, le vert-de-gris (oxide de cuivre vert) , le mercure, etc. Les poux sont apéritifs et fébrifuges ) on s’en sert pour lever les obstructions. Pour la fièvre quarte , on eu 5 32 P R I fait avaler cinq ou six, ou plus , ou moins , suivant leur grosseur , à l’entrée de l’accès. Avalés au nombre de huit ou neuf tout vifs, ils guérissent la jaunisse; ce remède, fami- lier aux gens de la campagne , est éprouvé et confirmé par Zacutus Lusitanus. On inet des poux vifs dans le conduit de la verge , aussi bien que des punaises , pour faire pisser dans les rétentions d’urine. Prèle ou Queue de cheval ( Equisetum majus aquati- cum , Tourn. Equisetum palustre et liniosum , Linn. i5i6.) Plante qui ressemble à la queue d’un cheval. Il y en a de plu- sieurs espèces ; il s’en trouve dans les marais , dans les bois , dans les champs , dans les prés : toutes ces espèces ont à peu près les mêmes propriétés ; celle des prés est le plus en usage. La prêle est rafraîchissante , vulnéraire , dessiccative , incras- sante , astringente , et usitée dans les hémorragies , dans l’exulcération et la blessure des reins , de la vessie et des in- testins. Elle convient à tous les flux d’humeurs ou de sang, pour les hémorroïdes, par le nez , par les reins et les autres parties. Sa décoction a beaucoup d’astriction , et remédie sû- rement au crachementde sang qui regorge dans le poumon par éruption , ou par l’ouverture de quelque rameau. Le suc , donné à la quantité de deux ou trois onces , est bon aux dyssenteries , au pissement de sang et aux descentes ; il est bon extérieurement pour les ulcères et pour les plaies- Dioscoride prétend qu’elle pousse les urines. Hoffmann rapporte que dans des fièvres opiniâtres , même malignes , il s’est bien trouvé de sa décoction. Bauhin conseille ce re- mède dans l’ulcère du poumon , pris soir et matin à la dose fie deux ou trois onces , pourvu que la décoction soit un peu forte. Taberna - Montanus faisoit mêler la poudre de prèle dans la nourriture des pulmoniques. La prêle entre dans l’onguent de la comtesse de Varignana , dans les potions vulnéraires pour les plaies ou ulcères des par- ties internes , et dans les onguens vulnéraires. Prime-vere ou Herbe de la paralysie ( Primula verts odorata , flore luteo , simplici , Tourn. Primula ojficinahs , Linn. 204. ) Plante basse qui porte des fleurs jaunes dès le commencement du printemps, d’où elle a pris son nom de prime-vère. Elle croit dans les champs , dans les prés, dans les bois. Cette plante est plus dessiccative que chaude , d’une saveur entre l’âcre et l’amer, astrictive et anodine. Son principal usage est dans les affections de la tète, l’apo- plexie , la paralysie ; pour cet effet , 011 peut user des fleurs à la manière du thé , de leur conserve ou de l’eau distillée. P R U 533 L’huile d’olive dans laquelle on a fait infuser les fleurs au soleil dans une bouteille de verre double bien bouchée pen- dant six semaines , est bonne contre toutes les contusions ou meurtrissures , plaies malignes , douleurs ou points aux épaules , aux cuisses ou ailleurs, en manière de lassitudes , paralysie commençante , surtout celle de la langue et le bé- giyement, inflammation et enflures aux membres blessés, et où il y a plaie; on en frotte soir et matin la partie malade avec la main pour la faire pénétrer , et on applique dessus de la vessie de porc, ou vieux papier froissé entre les mains pour l’amollir. Les feuilles et les racines sont apéritives et vulnéraires. Bartholin assure avoir guéri un paralytique du côté gauche, en lui faisant user de l’eau-de-vie de froment , dans laquelle on avoit fait bouillir la prime-vère. La racine, prise en poudre, est bonne contre les vers, et en décoction, pour déboucher les reins et la vessie, et faire sortir le gra- vier. Le suc de cette plante , mis sur les articles , guérit les douleurs de la goutte , et les tumeurs qui s’ensuivent des pi- qûres des bêtes venimeuses. Toute la plante , broyée et appli- quée , guérit les blessures. Elle entre dans l’onguent martia- turn. Le vinaigre dans lequel on a mis infuser ses racines , attiré par le nez en forme d’errhine , guérit le mal de dents. Prunier franc ou cultivé ( Prunus sativa , sice hor- tensis). Grand arbre flirt commun dans les vergers , dont il y a diverses espèces. Le fruit s’appelle prune ( prununi ). Les prunes de damas noir sont celles dont on se sert en médecine ; elles mûrissent vers l’automne ; elles doivent être choisies assez grosses , bien nourries , mûres, nouvellement cueillies, d’un goût et d’une odeur agréables. On fait sécher an four de ces prunes; c’est ce qu’on appelle petits pruneaux . Il faut les choisir nouveaux, charnus, moelleux, mollets, de bon goût. Les prunes sont rafraîchissantes et humectantes, étant fraîches ; et mangées crues , elles ramollissent le ventre , mais elles se corrompent facilement , et ne sont pas bonnes au dessert , surtout si on en mange beaucoup. On doit s’abs- tenir des blanches, parce qu’il n’y a point de fruit d’automne qui donne plutôt la diarrhée et la dyssenterie. Les prunes de damas sont les moins nuisibles; elles ouvrent le ventre, corrigent l’acrimonie des humeurs , humectent la langue , et éteignent la soif. On a coutume de faire cuire des pruneaux avec du séné enfermé dans un nouet de linge , pour avoir un laxatif do- mestique qui se prend par précaution. Les pruneaux laxatifs se préparent de diverses manières; la meilleure est celle de 534 P R U Timæus. Faire cuire dans de l’eau simple quatre onces de prunes de Damas entières , prendre trois quarterons de cette décoction , deux onces de séné mondé , deux dragmes de creme de tartre (tartrite acidulé de potasse) , et une dragme et demie de canelle ; laisser infuser le tout durant la nuit , le faire bouillir le matin , et l’exprimer une fois ou deux , verser l’expression sur les prunes , et garder le tout dans un vais- seau qui ait l’ouverture large , afin que l’humidité s’évapore insensiblement. La dose est de cinq à dix ou douze prunes. Les prunes confites de Berserus se préparent ainsi : une once de séné, demi-once d’anis , des fleurs cordiales, de chaque une dragme , et douze onces d’eau de fontaine ; laisser infuser le tout, et mettre bouillir les prunes dans l’infusion jusqu’à ce qu’elles soient bouffies, après quoi verser la li- queur par inclinaison pour séparer la décoction d’avec les prunes , y faire dissoudre trois on quatre onces de manne fiour confire les prunes. Elles purgent doucement la bile et a mélancolie ; et ceux qui n’aiment point les clystères , peuvent en prendre depuis trois jusqu’à six , une heure avant le repas. Voici encore une autre préparation de pruneaux purgatifs inventée par Bauderon : polypode de chêne concassé trois onces, semence d’anis demi-once, séné mondé trois onces , gérofles entiers huit en nombre , pruneaux de Damas noirs et doux , et manne de Calabre , de chaque huit onces ; il faut premièrement faire bouillir médiocrement dans trois demi- septiers d’eau le polypode concassé avec l’anis , puis le séné auquel il suffira de donner un bouillon avec les gérofles en- tiers , couvrir le pot, et laisser infuser le tout pendant quel- ques heures , puis l’exprimer. La colature pour toute clarifi- cation sera passée deux ou trois fois sur le blanchet et cuite avec les pruneaux et la manne en consistance de sirop cuit , afin qu’il se puisse garder sans se moisir. Pour empêcher que le sirop ne se candisse , il faut mettre quatre onces de manne et quatre onces de sucre. Ce remède est bon pour les per- sonnes âgées, délicates et faciles à émouvoir , parce qu’il purge doucement et sans violence. La dose commune du sirop sera de trois ou quatre cuillerées , et six ou huit prunes le matin seulement , sans qu’on soit obligé de garder la chambre. La pulpe des prunes , en forme d’électuaire de la manière qui suit , est encore fort bonne pour lâcher le ventre : pulpe de raisins passés, de pruneaux , de tamarin, de sebesle , de casse, de chaque une once, canelle en poudre trois dragines; mêler le tout pour un électuaire bon dans la constipation et P R U 535 le mal (le ventre. On trouve sur toutes les espèces de pruniers une gomme blanche , luisante, transparente, que les mar- chands mêlent souvent parmi la gomme arabique à laquelle elle ressemble beaucoup en couleur et en vertus. Elle est propre pour la pierre , pour la colique néphrétique , pour humecter la poitrine, pour exciter le crachat , étant prise en pondre ou en mucilage. Les prunes entrent dans le sirop de fumeterre de Mésué , dans celui d’épithym , dans le lénitif et dans la confection hainech. Prunier sauvage ou Prunelier ( Prunus sylvestris , Tourn. et spinosa , Linn. 681.) Petit arbrisseau qui croît communément dans les haies , dans les champs , aux lieux incultes , et qui porte de petites prunes grosses comme de gros grains de raisin , presque rondes ou ovales , de couleur noire tirant sur le bleu 5 on les appelle prunelles. Elles sont d’un goût stiptique et âcre. Son bois , ses feuilles et son fruit sont fort astringens , propres pour la dyssenterie , et pour les autres cours de ventre. La poudre du fruit entier cueilli étant presque mûr , et desséché comme les pruneaux , prise à la dose d’une dragme dans un verre de vin blanc, fait sortir promptement l’urine retenue et la gravelle. On fait des gar- garismes avec les feuilles les plus tendres, pour calmer les douleurs de dents. Les fleurs fraîchement cueillies et cuites , ou mises infuser dans du petit lait, ou dans du lait , donnent un excellent purgatif pour toutes les humeurs séreuses et les eaux des hydropiques , pour le scorbut auquel le lait et le petit lait sont très-salutaires, pour la gale de la tète et du corps , et pour toutes les maladies séreuses. Le sirop qu’on prépare avec les fleurs récentes, perd sa faculté' purgative quand il esf vieux. On prépare un vin qui se tire des fruits lorsqu’ils sont mûrs et desséchés. On pile les prunelles , on les met ensuite en petites masses pour les faire sécher au four, après quoi on les met infuser. Ce vin est utile à tous les flux de sang et à la dyssenterie. Le demi-vin se prépare avec les prunelles et de l’eau. On écrase les prunelles , on en tire le suc par expression , et l’on fait épaissir ce suc sur un petit feu jusqu’à ce qu’il soit dur comme du suc de réglisse ; c’est un extrait qu’on appelle acacia nostras , ou acacia ger- manica ; on le substitue au véritable acacia d’Egypte, quand il est rare. L 'acacia nostras doit être bien sécbé , noir , res- semblant assez au suc de réglisse , d’un goût fort astringent , aigrelet. Il est propre pour arrêter les hémorragies , les cours de ventre , le vomissement , pour résister au venin. 53 6 P U N La dose est depuis scrupule jusqu’à une dragme. La mouss» du prunier sauvage est spécifique pour les hernies. Iulmonaire ( Pulmonana itaLoruni ad buglossum acce~ dent , fourn. Pulmonaria ojficinalis , Linn. 1 94- ) Plante dont il. y a deux espèces principales, une à larges feuilles, et l’autre à feuilles étroites ( Pulmonaria angustifolia , Linn. iq4). La pulmonaire pousse des feuilles assez semblables à celles de la buglose, marbrées de taches blanches pour l’or- dinaire. Elle croît dans les bois , aux lieux ombrageux et ca- chés. Les feuilles de la pulmonaire sont rafraîchissantes , dessiccatives et agglutinatives ; elles sont usitées intérieu- rement dans la phthisie , dans le crachement de sang , et autres affections du poumon et de la poitrine , et on la nomme souvent consolide , à cause de sa vertu à conso- lider’ on l’emploie dans l’érosion et l’ulcère du poumon, en forme de tisane avec le miel blanc , ainsi que dans le crache- ment de sang; on l’emploie aussi dans les bouillons dans les mêmes maladies , aussi bien qu’en sirop. Elle convient exté- rieurement aux plaies , tant pour en arrêter l’hémorragie que pour les guérir. Pulmonaire de chêne , ou Hépatique des bois ( Pul- monaria atborea . Tonrn. Lichen pulmonarius ,Linn. 1612.) Espèce de mousse qui s’attache sur les troncs des hêtres, ou des chênes , et quelquefois sur les pierres mousseuses dans les bois ; celle de chêne est la plus usitée en médecine. Elle est rafraîchissante et dessiccative , et utile dans les affec- tions des poumons , principalement dans l’exulcération , la phthisie , la toux et l’asthme , dans le flux de ventre et de la matrice ; elle est vulnéraire , astringente ; elle arrête les hémorragies , étant prise en décoction avec de l’eau et du miel, et appliquée snr les plan s. O11 s’en sert aussi à la manière du thé ; on en met une petite poignée sur une cho- pine d’eau bouillante avec du sucre. Punaise ( Cimex \ Insecte large, plat, rouge, et d’une puanteur fort incommode ; il naît dans les bois de lits , dans les vieilles solives des maisons , principalement aux lieux secs. On introduit des punaises vives dans le conduit de l’urine , pour la faire sortir quand elle est supprimée ; Dioscoriue les y met mortes en poudre. Schroder dit en avoir vu donner au nombre de trois pilées , avec succès, pour faire sortir l’arrière-faix et le foetus. Dioscoride assure que sept à huit punaises délit, avalées à l’entrée de l’accès, sont un grand remède contre les fièvres quartes. L’odeur des punaises fait revenir les femmes de la suffocation de matrice. QUE 5 37 , Pybèthiîe ou Racine salivaire ( Pyrethrum officinarum , Toiun. Anthémis pyrethrum , Linn. Racine d'une plante tjiiinait à Tunis, et qu’on apporte sèche des pays étrangers. Un en voit de deux espèces, la première et la meilleure est en morceaux long et gros environ comme le petit doigt , ronds, ridés, de couleur grisâtre en dehors, blanchâtre en dedans, garnis de quelques petits fibres, d’un goût fort âcre. La seconde espèce est plus menue que la précédente; quel- ques-uns l’appellent pyrèthre sauvage : elle a moins de force que la première La racine de pyrèthre est chaude et dessic- cative , atténuante, incisive et sudorifique. Son usageinterne, quoique rare , est contre les phlegrnes grossiers du corps, et spécialement du poumon qu’elle atténue et purge par les urines. Elle convient extérieurement dans les douleurs de dents de cause froide , et dans la paralysie de la langue , en forme de masticatoire pour exciter le crachat ; elle enlre dans les compositions des poudres sternutatoires et dans le phi/onium romanum. Pyrole ( Pyrola rotundifolia major , Linn. ) Petite plante verte en tout temps, qui croit dans les lieux humides et ombrageux des forêts , dont les feuilles sont rondes , et ap- prochantes de celles du poirier , d’où on lui a donné ce nom. Un se sert en médecine de ses feuilles qui sont fort astrin- gentes, vulnéraires, rafraîchissantes, dessiccatives , consoli- dantes , propres pour les cours de ventre , pour les hémor- ragies , pour les inflammations de la poitrine , étant prises en infusion en la manière du thé , ou en poudre ; elles con- viennent également aux plaies internes et externes ; elles entrent dans les décoctions et dans les essences vulnéraires, pour consolider les plaies des intestins. Staricius recom- mande la décoction des feuilles de pyrole dans du vin, dans les plaies considérables; il en faut boire pendant plusieurs jours , et il assure qu’elle fait sortir les os, les morceaux de bois, et tout ce qu’il y a de corps étrangers. On joint souvent la pyrole aux plantes vulnéraires , telles que la pervenche , la sanicle , la verge d’or , la véronique , la bngle , dont on fait des décoctions excellentes dans de l’eau ou dans du vin, pour prendre intérieurement , et pour bassiner les plaies et les ulcères. UEUE DE POURCEAU Q Fenouil de porc ( Peuccdanum 538 QUI officinale , Linn. 353. ) La racine de cette plante est ordi- nairement d’usage; on la donne intérieurement en pondre et en décoction; on s’en sert extérieurement pour nettoyer les plaies et. les ulcères. Cette plante est incisive et apéritive , bechique et hystérique; elle est propre dans l’asthme et dans la difficulté de respirer , en aidant l’expectoration ; elle pousse aussi les urines , les mois et les vidanges. Son suc épaissi et réduit en poudre, est très-utile dans la toux opi- niâtre , suivant Tragus qui l’estime aussi pour la difficulté d’uriner, en mêlant cette poudre avec le miel : sa dose est d’une dragme avec une once de miel blanc. On estime cette racine pour les maladies hypocondriaques; elle est employée dans la poudre diaprassii de Nicolas , dans I’électuaire li- thontriptique et la triphœa magna du même auteur. Quinquina ( Cortex peruvianus , sive arbor febrifuga peruviana ). Ecorce d’un arbre appelé Kinakina , qui croit au Pérou , dans la province de Quito , sur des montagnes , proche de la ville de Loxa ; il est à peu près grand comme un cerisier. On en trouve de différentes sortes ; le meilleur est sec, pesant, d’une substance serrée et compacte, en pe- tites écorces fines et chagrinées, d’une couleur foncée et noi- râtre en dehors , et d’un tanné pâle en dedans; sa saveur est amère, et a quelque chose de résineux. Le quinquina qui est en grosses écorces épaisses , filandreux quand on le casse , d’une couleur rousse, ou semblable à celle de la canelle , n’est pas si bon , non plus que celui qui est mêlé d’éclats de l’arbre qui tiennent à l’écorce , qui est rempli d’ordures. Le quinquina bien choisi est un des meilleurs remèdes dans les fièvres intermittentes , et dans les continues qui ont des redoublemens réglés et périodiques. Celles qui sont accom- pagnées de frissons cèdent plus facilement à la vertu de cette écorce. Le quinquina ne réussit pas quelquefois, parce qu’il est mal choisi , ou parce que le malade n’est pas assez bien préparé par les remèdes généraux qui doivent précéder son usage ; car il faut remarquer qu’il y a deux causes assez générales des fièvres : la première l’abondance des mauvais sucs cruds et indigestes dont les premières voies sont rem- plies ; la seconde L’embarras et les obstructions qui se ren- contrent dans les viscères. Dans le premier cas , si on ne com- mence par les évacuations , selon les différentes indications , inutilement tentera-t-on le quinquina ; ou s’il réussit, ce n’est que pour un temps, après lequel la fièvre revient plus vio- lente et plus dangereuse qu’auparavant. Dans la seconde circonstance , après l’usage de la saignée et des purgatifs , il Q U I 539 faut employer les apéritifs , et même y mêler quelque prépa- ration de mars , pour frayer un passage au quinquina , autre- ment le malade est en danger de tomber dans l’enflure, l’hy- dropisie, la jaunisse, ou quelqu’autre maladie pire que la fièvre. Il y a différentes manières de faire prendre le quinquina, en substance oser six ou sept heures au soleil , ou au défaut du soleil , dans une étuve ou lieu chaud , puis passer le tout par une chausse , ou par le papier gris, et remettre la colature dans une bouteille bien bouchée. En prendre trois cuillerées le matin à jeun , et être ensuite trois heures sans manger, continuant toujours de trois jours l’un; ce remède préserve de la colique néphrétique. Ratafia, purgatif- Une once de jalap , demi-once d’iris de Florence, canelle en morceaux et clous de girofle , de chaque une dragme , et une pinte d’eau-de-vie ; mettre in- fuser les quatre drogues dans l’eau-de-vie pendant dix ou douze jours dans une bouteille de verre bien bouchée , au bout de ce temps passer le tout par un linge , mettre une livre de sucre en poudre dans la colature , et conserver la liqueur dans une bouteille bien bouchée pour le besoin. Elle est bonne pour la bile, pituite, rhumatisme , en en prenant tous les mois. Pour l’hydropisie on en prend de quatre jours en quatre jours. Pour les femmes qui enflent après leurs couches, quand il n’y auroit que deux jours qu’elles seroient accouchées, on en a vu des effets admi- rables. Pour toutes sortes de fièvres, on la prend le lende- main de l’accès. La dose ordinaire est de deux onces pour les grandes personnes , et à proportion pour les enfans. Rat et Souris ( Mus et Sorex). Deux animaux fort connus qui se tiennent cachés dans les trous des mui ailles , dans les caves, dans les greniers , pour éviter les chats , leurs, cruels ennemis. Le rat , fendu vif et appliqué , tire les épines t les pointes des flèches , le venin du scorpion et des autres piqûres venimeuses, les rats et les souris, réduits eh cendres et bus , empêchent le pissement involontaire de la nuit ; on les fait cuire pour les faire manger à ceux qui sont sujets à l’incontinence d’urine. Les éphémérides de Leipsic rapportent des guérisons d’incontinence d’urine , laites par la poudre de souris séchée au four, mêlée dans des œufs fricassés et man- gés. Les têtes de souris, calcinées et mêlées avec du miel pour enduire les parties chauves , font venir le poil. La fiente du rat lâche le ventre des petits enfans ; la prise est de trois , quatre , cinq ou six grains qu’on met dans leur bouillie. On l’emploie aussi en clystère ou en suppositoire ; on s’en sr-tt aussi en Uniment contre l’alopécie. Cette fiente est apéritive , et propre pour la pierre , étant prise desséchée et réduite en poudre; la dose est depuis demi-scrupule jusqu’à une dragme. Elle emporte les condylomes, les verrues, les marisques et les autres excroissances de Vanus ; on la fait cuire dans du 35 5\6 R E G vin pour l’appliquer. On s’en sert aussi pour la gratelle , dis- soute dans du vinaigre, et enduite , et pour faire croître et revenir les cheveux , étant pulvérisée et délayée dans l’esprit de miel et du suc d’oignon. Rave ( Rapa sativa rotunda , Tourn. 228.) Plante dont il y a deux espèces ; l’une appelée mâle , dont la racine est charnue , ronde , très-grosse 5 et l’autre appelée femelle , qui diffère de la première en ce que sa racine est oblongue et grosse ; celle ci est estimée plus délicate au goût que l’autre. L’une et l’autre tiennent beaucoup de la nature du naveau , et on les prend indifféremment l’un pour l’autre. Le suc et la décoction adoucissent l’acrimonie de la bile, et l’àcreté de la trachée artère. Cette décoction est bonne pour adoucir la toux et la voix rauque, étant édulcorée avec du sucre, et bue le soir en se couchant; elle est des plus recommandées comme un remède familier dans le mal hypocondriaque et contre les vents qui en dépendent. Elle est aussi spécifique, suivant Gabelchoverus , dans l’ardeur d’urine ou la dysurie , et dans la rétention d’urine. Craton avoit coutume d’ordonner la dé- coction de rave dans la toux, l’asthme et les autres affections des poumons qui dépendent de l’acrimonie de la lymphe , que la douceur tempérée des raves et des naveaux corrigent facilement. Les raves, cuites sous la braise, appliquées der- rière les oreilles sur les carotides , font révulsion, et ap- paisent efficacement la douleur des dents. La rave , cuite en eau simple , et appliquée en forme de cataplasme , guérit les engelures. Quelques-uns creusent une rave qu’ils rem- plissent d’huile rosat et de térébenthine , faisant cuire le tout pour en oindre les parties gelées, Le même remède convient aux fissures des parties gelées; mais avant de les oindre, il faut les baigner dans de l’eau froide, et les exposer ensuite à la fumée de l’eau bouillante. Voici un emplâtre éprouvé par Fonseca contre la gangrène des engelures : Piler dans un mortier une racine de rave et une de raifort, y ajouter une once de semence de moutarde, trois dragmes de gérofles en poudre , et une suffisante quantité d’huile de lin et de vieille huile de noix; mêler le tout pour en faire un emplâtre qui peut être excellent. La semence de rave résiste aux venins, et fait sortir la rougeole , prise depuis demi-dragme jusqu’à une dragme. La rave a les mêmes vertus que le navet. Réglisse ( Glycyrrhiza , sive liquiritia ). Plante assez connue , principalement la racine ; elle croît aux pays chauds , dans les bois , dans les lieux sablonneux ; on ne se sert en médecine que de sa racine qu’on apporte d’Espagne. On doit n e n 547 la choisir récente, moyennement grosse, bien nourrie , rou- geâtre en di hors . d’un beau jaune en dedans , d’un goût doux et agréable. La réglisse est tempérée entre le chaud et le froid, humide, pulmonique et néphrétique; elle adoucit l’acrimonie des humeurs , humecte la poitrine et les pou- mons , facilite l’expectoration ; elle désaltère. Son usage est dans la toux, l’enrouement , l’érosion de la vessie, et l’acri- monie de l’urine; on s’en sert en poudre, en infusion et en décoction. Le suc de réglisse épaissi , a coutume d’être or- donné dans les affections de la gorge , de la langue et du la- rinx; on le tient dans la bouche pour le laisser fondre insen- siblement , pour mieux corriger l’acrimonie de la lymphe. Lorsque cette racine est bien fraîche , il suffit de l’infuser à froid dans les tisanes, ou même dans l’eau simple; elle convient dans les maladies des reins et de la vessie , dans la pleurésie et le crachement de sang. Les sucs de réglisse , noir ou blanc , sont employés familièrement dans les rhumes et dans la toux opiniâtre; ce sont des extraits faits par l’éva- poration d’une forte décoction de réglisse , à laquelle on ajoute des gommes adragant et arabique , du sucre, de l’ami- don , et quelquefois de l’iris et de l’ambre gris. La réglisse entre dans un grand nombre de compositions de .pharmacie , entre autres dans la thériaque , dans les pi- lules de rhubarbe de Mésué , dans les poudres des trois san- taux , dans celle diatragacant froide et celle diarrhodon , dans les trochisques de Gordon, etc. Reine des prés ( Ulmaria , Tourn. Spiraea ulmaria , Linn. 702.) Cette plante vivace croît dans les prairies un peu humides. Sa racine et ses feuilles sont en usage. L’eau distil- lée de cette plante est sudorifique et cordiale; la dose est la même quê celle du chardon béni. La décoction de la racine est estimée dans les fièvres malignes. Cette plante est aussi vul- néraire et détersive ; on l’emploie comme celle de scorsonère *à laquelle quelques-uns la préfèrent. L’extrait de cette ra- cine est sudorifique , à un gros ; mais il en faut prendre matin et soir , et même deux ou trois jours de suite , et ajouter à la prise du soir un demi-grain de laudanum. Renard ( Kielpes). Animal sauvage , fin et rusé. La graisse de renard est émolliente , résolutive , fortifiante ; en- duite , elle sert contre les convulsions , les rétractions des membres , le tremblement, la paralysie et les autres affec- tions des nerfs, la douleur d’oreilles , les plaies de la tête, et la chauveté ou alopécie. L’huile de renard par la décoc- tion de l’animal dans de l’huile commune , a le même usage. 548 P, E N Le poumon consolide et déterge ; étant desséché et brûlé , il est estimé contre les vices du poumon, surtout contre les plaiesetles ulcères. Un homme cjui avoit les poumons percés, dit Ettmuller , d’une grosse balle de mousquet, crachant le sang et des morceaux de poumon , fut guéri avec le poumon d’un renard qu’on fit cuire légèrement dans une eau appro- priée au crachement de sang , aussitôt qu’on l’eût arraché , ensuite on le hacha , et on y ajouta de la conservé de racine de grande consoude , de ses fleurs, de l’amidon , et spéciale- ment de la sarcocolle dépurée, lavée et nourrie dans du lait de femme. Le looch de poumon de renard est recommandé contre l’asthme et la toux 5 et la chair de renard, rôtie ou bouillie , est utile à la phthisie. Le foie , comme le poumon , convient aux maladies du foie et de la rate. Le fiel enduit efface l’ongle des yeux. La rate appliquée , remédie à la tu- meuretàladureté de la rate. Le sang de renard , enduit sur la région de la vessie , et bu , brise le calcul arrêté dans le canal ; desséché et pilé , il remédie au calcul des reins et de la vessie ; et bu tout chaud jusqu’à un verre , il fait le même effet , et appliqué sur l’abdomen , les aînés, la région du pubis et des reins. Le renard entier calciné, ou sa chair seulement, est recommandé contre les vices de la poitrine. Renoncule, ou Bacinet , ou Grenouillette ( Ranunculus palustris , apii folio levis , Tourn. Ranunculus sceleratus , Linn. 779. ) Plante dont il y a un grand nombre d’espèces ; les unes cultivées à cause de la beauté de leurs fleurs, les autres sauvages naissent sans culture dans les bois , dans les champs, dans les prés , dans les marais, sur les montagnes , sur les rochers. On ne doit jamais se servir intérieurement de ces plantes qui sont très-âcres et très-caustiques. Il n’y a que la renoncule des prés , ou le bacinet rampant et velu ( ranunculus pratensis rspens , Linn. 779 ) qu’on em- ploie utilement en fomentation sur les hémorroïdes. Les autres peuvent servir pour faire des cautères et des vésicatoires; mais cette pratique est dangereuse , parce qu’elle peut attirer la gangrène. Il n’y a guère que les charlatans qui s’en servent et qui les appliquent sur les articulations des parties où la goutte se fait sentir , ou sur les cors des pieds, après les avoir amollis dans l’eau chaude et coupés jusqu’au vif. Il est moins dangereux d’employer ces remèdes violens pour la teigne, les écrouelles, la gale et les vieux ulcères , dans lesquels ils sont fort utiles. Cliomel a vu de bons effets de la renoncule des bois ( ranunculus nernorosus) , appliquée sur la tète des enfans teigneux; les feuilles et les fleurs , R II U 54g écrasées sans antre préparation , se mettent en cataplasme sur la partie affligée qu’elle guérit en peu de temps; on les re- nouvelle deux fois par jour. C’est la renoncule bulbeuse ( Ranunculus bulbosus , Linn. 772 ) qu’on pile et qu’on met sur les poignets, avec du sel et du vinaigre , en épicarpe pour la fièvre. Ce remède n’est pas indifférent; il enlève quelquefois la peau, comme si le feu y avoit passé, et il attire alors une fluxion érésipélateuse plus douloureuse que la fièvre qu’on veut guérir. Ce remède est excellent pour rappeler la goutte aux pieds, lorsqu’elle est vague , et qu’elle menace la poitrine. Renouée , ou Traînasse, ou Herniole ( Polygonum ). Plante qui pousse plusieurs petites tiges déliées, rampantes et couchées à terre, d’où elle a pris le nom de traînasse] il y en a de plusieurs espèces. Elle croit dans les lieux incultes et arides , et le long des chemins. La renouée est astringente , détersive, rafraîchissante , dessiccative et vulnéraire. Son usage interne est d’arrêter toutes sortes de flux, savoir: la diarrhée , la dyssenterie , les pertes de sang des femmes , le vomissement , l’hémorragie du nez. Elle est appelée sangui- naria , parce qu’elle arrête le sang de quelque partie qu’il coule , aussitôt qu’elle est appliquée dessus , après avoir été pilée. Prise par dedans , elle guérit spécialement les hernies. Fallope surtout en a guéri un grand nombre avec la grande renouée. On a guéri, dit Ettmuller , une hémorragie du nez rebelle aux plus forts remèdes , en appliquant sous les ais- selles de la malade de la renouée bouillie dans de l’eau. Le suc de renouée , bu dans du gros vin , est éprouvé contre le vomissement de sang, et les pertes de sang des femmes, Schroder assure qu’elle est employée utilement dans les ulcères et les inflammations des yeux , et même dans toutes sortes de plaies , y étant appliquée extérieurement , après avoir été pilée. La renouée entre dans le sirop de consoude de Fernel, et dans le mondificatif d’ache. Rhubarbe des boutiques ( Rhabarbarum ojjiclnarum f Tourn. Rheum rhabarbarum , Linn.) Grosse racine spon- gieuse , jaune , que l’on apporte sèche de Perse et de la Chine où elle naît et croît abondamment. Il faut choisir la plus nou- velle , jaune au dehors , au dedans semée de veines rouges , à peu près comme la noix muscade ; elle doit être d’une odeur aromatique et assez agréable. Lorsqu’elle est infusée dans l’eau , elle lui communique assez promptement une couleur safranée. Quand elle est ainsi choisie , la meilleure prépara- tion est de la prendre en substance ou en pondre dans quelques 55 o R H U cuillerées de bouillon , ou de la mâcher simplement , son amertume étant supportable; la dose est depuis quinze ou 'V)ngt grai'ns jusqu’à demi-gros , mais en infusion dans l’eau, on l’ordonne ordinairement à un gros. Les propriétés de la rhubarbe sont en très-grand nombre ; ses vertus les mieux autorisées par l’expérience, sont de purger avec douceur les humeurs bilieuses, de rétablir le ressort des fibres intesti- nales , lorsqu’elles ont été trop relâchées par des flux de ventre et des lienteries, de fortifier l’estomac, de faciliter la digestion , de détruire les matières vermineuses , et de tuer les vers auxquels les enfants sont sujets ; c’est pour cela qu’on leur donne avec succès pendant quelques jours, pour boisson ordinaire , une légère infusion d’un gros de rhubarbe dans une pinte d’eau, avec un peu de réglisse. L’infusion de deux gros de rhubarbe coupée par morceaux, et mise dans un linge, dans une livre d’eau de chicorée sauvage , et prise ensuite à la dose de quatre onces, après avoir pressé le nouet , est un assez bon remède pour les fièvres longues et opiniâtres ; il faut en continuer l’usage pendant ou huit ou quinze ■ fours , et laisser seulement infuser la rhubarbe pendant la nuit. L’usage de cette racine ne convient pas dans l’ardeur d’u- rine, ni dans les maladies où il y a disposition inflammatoire dans le bas ventre. L’expérience apprend que la rhubarbe réussit dans les cours de ventre , quand elle est bien choisie , sans qu’il soit nécessaire de la faire rôtir. La manière la plus ordinaire de l’employer est d’en ordonner la préparation qu’on appelle catholicon double de rhubarbe , à une once , délayée dans un verre d’eau de plantain. Elle réussit mieux quand on la délaye dans l’infusion d’un gros de myrobolans citrins. La préparation suivante est un excellent stomachique : Faire bouillir dans trois pintes d’eau , après les avoir enveloppés dans un nouet , et réduit à deux pintes sur un feu doux, de la rhubarbe et des trois santaux en poudre , de chacun deux gros , rajmre d’ivoire et corne de cerf, de chaque un gros et demi ; en prendre un poisson ou quatre onces le matin à jeun , et manger deux heures après. La rhubarbe ne convient pas à tous les enfans , mais seule- ment à ceux qui sont pâles , sujets au dévoiement , et qu’il faut purger en fortifiant; dans tous les autres cas elle leur fait plus de mal que de bien. On prépare des pilules de rhubarbe dont la dose est depuis demi-gros jusqu’à un gros. Son extrait fait avec l’eau de pluie, se donne à demi-gros , aussi bien que les trochisques de RIZ 55 1 rhubarbe de du Renon. Celle racine entre dans le catholicon simple et dans le double , dans la confection Hamech , dans l’électuaire de Psyllio , dans l’extrait béni de Schroder, dans l’extrait panchymagogue de Crollius et d’Arthinan , dans l’extrait catholique de Sennert , dans les pilules panchyma- gogues de Quercétan , le sirop magistral , etc. Rhubarbe des moines , ou Rhapontic ( Rhabarbarum farté Dioscoridis et antiquorum , Tourn. 89. Rheum rha- ponticum , Linn.) Espèce de lapathum étranger qui vient aisément dans les jardins. On substitue sa racine à celle de la rhubarbe de la Chine , en doublant la dose. On doit la choisir récente , légère , la plus haute en couleur, bien con- ditionnée en dedans, non cariée, d’un goût un peu amer, visqueux et astringent. Elle ne purge point, mais elle est très propre pour arrêter le cours de ventre , et pour fortifier l’es- tomac. Voici ce qu’en dit du Bé : Le cours de ventre étant le plus souvent un bon effet de la nature , on ne doit pas se hâter de l’arrêter, mais seulement lorsqu’après avoir conti- nué trop long-temps, le malade en estaffoibli; ce qui arri- vant, on lui donnera fort à propos une infusion de deux gros de la rhubarbe domestique , faite dans un verre de dé- coction de plantain qu’on peut fortifier d’une douzaine de roses pâles, si.c’étoit la saison} après quoi, si le cours de ventre ne s’arrêtoit pas, on pourroit sécher la rhubarbe in- fusée , la mettre en poudre , et la faire prendre dans du vin trempé , ou dans un peu de vin , ou de décoction de plantain. Si on n’a pas la rhubarbe domestique, on pourra lui substi- tuer la racine de l’herbe nommée lapathum acutum , ou la patience , la faire sécher, la réduire en poudre et s’en servir, la donnant depuis demi-gros jusqu’à un gros. Cette plante entre dans la thériaque d’Andromaque , dans la poudre diaprassii de Nicolas , dans celle des trois santaux du même , dans les trochisques de laque , dans le diacurcuma de Mésué , et dans Vaurea alexandrin a. Cette racine a les mêmes vertus que celle de la patience sauvage ; elle est apéritive et stomacale. Ricin. Voyez Palme de ciirist. Riz ( Oriza ). Plante cultivée aux lieux humides, maré- cageux, dans l’Italie et en Espagne. Ses graines doivent être choisies nouvelles , nettes , bien nourries , dures , blanches. Le riz est restaurant , adoucissant , il épaissit et agglutine les humeurs , il modère les cours de ventre , il purifie le sang. C’est une nourriture très-utile aux personnes épuisées par des hémorragies , aux femmes qui ont souffert des pertes de 55z R O B sang excessives, aux pulmoniques , aux hectiques ; il adoucit l’âcreté du sang , il l’épaissit et le tempère. On en fait bouillir une cuillerée dans une pinte d’eau pendant un quart-d’heure, on la coule ensuite , et on y ajoute très-peu de sucre pour la boisson des malades. On peut faire de la gelée , de la crème , de la bouillie et de fort bon pain avec sa farine. Rob ( Succus decoctus et defecatus ). Nom qu’on donne aux sucs des fruits dépurés et cuits jusqu’à consomption des deux tiers de leur humidité. On en fait de coings , de mûres, de baies de sureau , de réglisse , etc. Roc de baies de sureau. Il faut prendre les baies de su- reau bien mûres et nettoyées de leurs petites queues , les exprimer par une forte toile , en tirer le suc , le laisser ras- seoir pendant trois jours , le séparer de ses fèces , et le faire bouillir à petit feu dans un vaisseau de terre vernissé , jusqu’à ce qu’il soit diminué des deux tiers, ou qu’il ait une véritable consistance de rob 5 on le laisse refroidir , on en sépare l’écume, et on le garde pour le besoin Pour le rendre plus agréable et mieux en état d’être conservé plus long-temps , on y ajoute , en le cuisant , le tiers on le quart de son poids de bon sucre ou de miel écumé. li est fort estimé pour la guérison des maladies du cerveau , et principalement de l’épilepsie et de la paralysie 5 il est aussi spécifique contre la dyssenterie, et pour ceux qui vomissent après le repas , aussi bien qu’aux asthmatiques , pris le matin. On peut le prendre seul à la cuiller, loin des repas, ouïe mêler dans les potions , ou dans diverses mixtures liquides ou épaisses. La dose n’est pas bien déterminée , mais on peut en prendre depuis une demi-cuillerée jusqu’à une cuillerée à la fois. Rob de coings appelé sirop de l’empereur Ferdinand. Peler et râper jusqu’au cœur une. centaine de pommes de coings mûrs, cueillis quelques jours auparavant, jeter les pierres ; mettre reposer deux ou trois jours ce qui aura été râpé , puis l’exprimer dans une forte toile neuve , lentement au commencement , mais fortement à la fin , et par ce moyen on aura un suc assez clair qu’on battra avec cinq blancs d’œufs pour le clarifier, comme on fait le sucre , puis on le met dans un chaudron sur un feu de charbon, pour le faire bouillira gros bouillons jusqu’à ce qu’il soit clarifié , ensuite on le coule sans le presser , et on met la colature dans une bassine sur un petit feu , pour bouillir bien peu ou point du tout , le laissant ainsi consommer jusqu’à la consistance de sirop qu’on garde au besoin dans un pot bien bouché. 11 ne se conserve bon qu’un an. R O B 553 Ce rob renferme les principales vertus qu’on attribue à la cbair de coings, ün en | rend deux cuillerées le matin, deux heures avant de manger, et on se promène a près lorsqu’on le peut. Il est fort recommandé pour fortifier l’estomac , pour en arrêter les dévoiemens , et ceux des intestins ; il excite l’appétit, et il aide à cuire les alim^is. On l’emploie heureu- sement dans les diarrhées , dyssenleries , lienteries , choiera viorhus , et les hémorragies internes. De plus il est bon contre toutes sortes de poisons , contre les maux de cœur , les ver- tiges , l’hydropisie et la phthisie. Il est propre contre les fièvres malignes ; mais lorsque l’on en prend pour le poison , pour la fièvre maligne, ou la pleurésie, on en prend quatre ou cinq , et même six cuillerées , en cette quantité i! fait suer -beaucoup. Quant aux autres incommodités , il suffit d’en prendre deux cuillerées, et continuer selon le bien qu’on en ressentira , le pouvant aussi quitter et reprendre quand on veut, ce remède n’assujetissant point. Rob de mûres composé. Prendre des mères, tant domes- tiques que sauvages, cueillies avant leur parfaite maturité , les piler dans un mortier de marbre, on en tire le suc qu’on laisse dépurer un jour ou deux au soleil , puis on le passe par un blanchet , on en fait cuire de chacun une livre et demie avec une livre et demie de miel , trois onces de sapa , et une once de verjus , jusqu’à consistance de miel , puis on y mêle myrrhe et safran en poudre subtile, de chaque une dragme et demie, pour faire un rob qu’on garde pour le besoin. Il est propre pour déterger les phlegmes de la poitrine , pour faciliter la respiration. La dose est depuis une dragine jusqu’à demi-once. Rob de, mûres simple. Après avoir tiré le suc des mûres , ou domestiques ou sauvages , cueillies avant leur parfaite maturité , et l’avoir dépuré, comme il vient d’être dit , on en mêle deux parties avec une partie de miel dans un plat de terre vernissé; on les fait évaporer par un feu médiocre jus- qu’à consistance de miel ; ce sera la rob de mûres simple que l’on gardera dans un pot. II est bon pour les inflammations de la gorge , pour les aphthes qui viennent au palais et à la langue. Quelques- uns retranchent le miel de ce rob , mais il est moins agréable. Rob de noix , de Gallien. Amasser au mois de juillet et d’août ( messidor et thermidor) une bonne quantité d’é- corce de noix vertes , les bien pi 1er dans un mortier, et en tirer le suc; on le dépure en lui faisant prendre un bouillon , 554 ROM et le passant par un linge; on mêle deux parties de ce suc de noix avec une partie de miel écume , on les fait cuire par un feu inediocre dans une terrine vernissée , jusqu’à consistance de miel ; c’est le rob de noix. Si l’on ne peut pas tirer aisément le suc des écorces de noix vertes pilées , on les huxçecte avec de l’eau distillée de noix vertes , ou avec une forte décoction d’autres écorces de noix. Il est propre pour fortifier l’estomac, pour faire suer , pour résister au venin. La décoction est depuis une dragme jusqu’à demi-once. Rob de véronique. Tirer le suc de véronique à la manière ordinaire , le dépurer en le faisant légèrement bouillir , et le passant par un blanchet , en mêler deux parties avec une partie de miel ou de sucre dans une terrine vernissée , et l’on en fait consumer l’humidité par un feu médiocre jusqu’à consistance de miel. Ce robest propre pour les ulcères du poumon , pour l’asthme, pour faire uriner , pour purifier le sang. La dose est depuis trois dragmes jusqu’à une once. Rocambole. Voyez Ail. Romarin ( Hosmarinus hortensis , angustiore folio , Tourn. Hosmarinus officinalis , Linn. 33. ) Arbrisseau li- gneux , odorant et aromatique , qu’on cultive dans les jar- dins , et qui conserve ses feuilles pendant l’hiver même ; mais il naît sans culture et abondamment dans les pays chauds et secs. On se sert souvent dans la médecine des feuilles et des fleurs de romarin , mais on doit préférer celles qui naissent dans les pays chauds , parce que la chaleur du climat les rend plus spiritueuses et meilleures. Le romarin est chaud et dessiccatif, incisif, d’une saveur mêlée d’âcre et d’amer, astringent, et un des principaux céphaliques et utérin. Son principal usage est dans l’apoplexie et l’épilepsie , le vertige, la paralysie , le carus , et les autres affections de la tête et du genre nerveux. Il éclaircit la vue, corrige la puanteur de l’haleine , lève les obstructions du foie et de la rate , il fortifie le cœur. Sa décoction est spécifique contre la paralysie , elle excite la sueur. Quelques-uns font cette dé- coction de trois simples , savoir de mélisse , de menthe et de romarin. Les remèdes tirés du romarin sont encore propres à fortifier le fœtus, et à prévenir l’avortement. On se sert ex- térieurement du romarin pour fortifier les jointures et les nerfs , pour résister à la gangrène , pour résoudre les humeurs Iroides. Le vin aromatique dont on se sert si utilement en fomen-* T\ O N 555 tation , pour dissiper l’enflure qui survient aux plaies , est fait avec les feuilles de romarin , de thym , de sauge, etc. L’eau où les feuilles et les fleurs de romarin ont macéré pendant la nuit , est bonne pour la jaunisse et les fleurs blanches , pour le relâchement de la matrice en injection ; et prise intérieu- rement , elle fortifie la mémoire et la vue. Les feuilles prises en infusion , à la manière du thé ou au- trement j pendant un temps considérable, sont utiles pour les écrouelles , suivant Ettmuller. Borel prétend que les feuilles ou les fleurs cuites dans le vin , étant passées , il faut y mêler un peu de miel, et les prendre en boisson en se mettant au lit 5 elles sont un excellent remède pour les asthmatiques. On a donné avec succès dans les fièvres tierces , quatre à cinq gouttes d’essence de romarin dans une liqueur convenable. On fait avec les feuilles le miel appelé anthosat , qui se donne à une once ou deux dans les vapeurs et dans la colique venteuse. Les fleurs de romarin entrent dans le sirop de stœchas , dans l’opiat de Salomon et dans l’orviétan 5 l’huile essentielle est employée dans le baume apoplectique. Ronce ( Rubus vutgaris fructu nigro , Tourn. Rubus fru- ticosus , Linn. 707.) Arbrisseau dont les branches sont toutes garnies d’épines , et qui porte un fruit appelé mûres de re- nard , ressemblant à celui du mûrier, mais bt aucoup plus petit j il croit dans les haies , dans les buissons , dans les vignobles , le long de3 chemins. Les feuilles et les fruits de la ronce , avant leur maturité, sont rafraîchissans , des- siccatifs et astringens. Le fruit rnûr est tempéré et moins astringent. On se sert des feuilles dans les gargarismes pour les inflammations de la gorge. La décoction des branches et des feuilles arrête les cours de ventre et les fleurs blan< lies , suivant Dioscoride ; elle nettoie les ulcères des gencives et de la bouche, en garga- risme, surtout lorsqu’on y ajoute quelques gouttes d’esprit de vitriol ( acide sulfurique étendu d’eau ). Le sirop des fruits de ronces est utile , et on s’en sert avec succès pour les maux de gorge, sans vitriol. Les feuilles pilées et appliquées sur les dartres, sur les vieilles plaies et sur les ulcères des jambes , les guérissent en peu de temps. Galien employoit la fleur et le fruit pour le crachement de sang , et la racine pour la gra- velle. Néedham faisoit grand cas du sirop des fruits de ronce pour l’ardeur d’urine. On en fait un sirop qui est plus détersif et astringent , lorsqu’on n’a pas attendu la parfaite maturité de ces fruits , 556 RO S et qu’on les a cueillis encore rouges. Le suc des mûres sau- vages ( on appelle ainsi les fruits de ronce) entre dans la com- position du diamorum composé de Nicolas. Ces fruits , bien mûrs et bien noirs , sont rafraîchissans et appaisent la soif; on les peut substituer aux mûres domestiques. Les sommités des ronces entrent dans l’onguent populeum. Roquette ( Eruca) . Plante dont il y a deux espèces prin- cipales, l’une cultivée ( eruca latifolia alba , Tourn. 227. brassica eruca , Linn.), et L’autre sauvage ( erucago sege- tnm , Tourn. 23a. bunias erucago , Linn.). La première a les feuilles plus grandes que celles de la sauvage ; on la cul- tive dans les jardins potagers où on la sème tous les ans pour la manger en salade ; mais comme elle est extrêmement chaude , on la mêle avec la laitue , afin qu’elle la tempère. La semence de roquette a un sel âcre volatil qui lui donne le premier rang parmi les semences and- scorbutiques qui peuvent entrer en hiver dans les médicamens propres au scor- but , à la place des feuilles qui manquent dans cette saison. La décoction de leurs feuilles est bonne dans le scorbut ; elle pousse les urines et les mois , elle emporte les obstruc- tions des viscères, et soulage les hydropiques. Sa semence est aussi d’usage, et entre dans quelques compositions de phar- macie , entre autres dans l’élecluaire de satyrio , et dans celui qu’on appelle electuariuin magnanimitatis . Cette graine est fort âcre , et se substitue à celle de la moutarde , soit pour les remèdes qui font cracher , soit pour les assaisonnemens: Cette semence est meilleure que les feuilles pour les scorbutiques ; ou en donne jusqu’à un gros , concassée et infusée dans un verre d’eau distillée de cochiéaria , ou quelqu’autre con- venable. Mathiole recommande la décoction de la roquette pour la toux opiniâtre des enfans ; la graine passe pour être propre à faire mourir les vers. On tient que l’usage de cette plante garantit les vieillards des affections soporeuses , et qu’elle soulage dans la paralysie. Quelques auteurs font cas de cette plante en épicarpe pour les fièvres intermittentes. Roseau. Voyez Caeamus veeus. Rosée du soleil , ou Herbe de la rosée , ou Herbe aux goutteux ( Ros solis , Tourn. 127. Drosera rotundifolia , Linn. 4°2. ) Cette plante annuelle naît dans les lieux sau- vages, humides, marécageux , le plus souvent parmi une mousse aquatique , d’un blanc rougeâtre. Toute cette plante est en usage pour l’asthme, la toux inveteree , et 1 ulcère du poumon; on l’ordonne en infusion jusqu’à deux gros , et a un / R 0 S 55 7 gros en poudre. On en fait un sirop fort estimé pour les mêmes usages } qu’on ordonne à une once. Rosier ( Rosa ). Arbrisseau dont la fleur estappelée rose 1 { rosa ) aussi bien que la plante qui la porte. Cet arbrisseau est franc ou sauvage ( voyez églantier ) ; il n’est question ici que de la rose franche qu’on cultive dans les jardins. Il y en a beaucoup d’espèces différentes 5 celles qu’on em- ploie dans la médecine , sont les roses pâles , appelées en latin rosac pallidae , sive incarnatae , les roses muscates , appelées en latin rosae muscatae et darnascenae , les roses blanches communes , appelées en latin rosae sativae albac , Linn, yo5 , et les roses rouges ou de Provins , appelées en latin rosae gallicae rubrae , Linn. 7 o/j. les roses pâles qu’on doit choisir les plus simples et les moins garnies de feuilles , sont purgatives; elles atténuent et délaient la pituite du cer- veau ; elles purifient le sang , elles purgent principalement l’humeur bilieuse et les sérosités ; elles sont plus purgatives quand elles ont été cueillies le matin avec la rosée. ün emploie ordinairement les fleurs de cette espèce de rose pour faire l’eau des neuf infusions , qu’on ordonne à deux onces dans les potions purgatives. L’eau rose distillée se fait aussi avec les fleurs de cette espèce , ou avec les roses blanches simples. Elle est propre pour les maladies des yeux ; on la mêle avec celle de plantain dans les collyres , pour l’inflammation de ces parties. Dans les cours de ventre simples et la diarrhée, on prescrit avec succès des bouillit s avec deux onces d’eau rose et un jaune d’œuf, pour un demi-septier de lait. Il y en a qui préfèrent les calices des fleurs aux fleurs mêmes , pour faire l’eau rose. Le sirop de roses pâles se prépare avec leur suc épuré , et parties égales de sucre; on l’ordonne à une once dans les fluxions du cer- veau. On se sert particulièrement de celui qui est composé , dans lequel entrent le séné , l’agaric et quelquefois la rhu- barbe; on donne souvent ce dernier seul à une once et de- mie. On fait aussi avec le suc de roses un électuaire qui est estimé , dans lequel entre la scammonée, et dont la dose est de demi-once. C’est avec cette espèce de rose qu’011 fait le miel rosat, l’onguent rosat , l’huile rosat. Il y a des auteurs qui préfèrent les roses blanches pour en tirer l’eau par la distillation, pour les maladies des yeux. Ettmuller les estime contre les fleurs blanches. Constantin les croit aussi purgatives que les roses pâles. Les dames de Provence se trouvent bien dans les vapeurs , d’une potion faite avec trois onces d’eau rose et autant d’eati 553 R O S de fleurs d’oranges, échauffées sur un feu doux, pour y faire fondre un morceau de sucre. La conserve des roses de Provins, mêlée avec la plus vieille thériaque qu’on peut trouver , en assez grande dose pour en faire un cataplasme et l’appliquer sur l’estomac , appaise le vomissement causé par une indigestion. Les roses muscates sont de petites roses simples blanches qui n’éclosent ordinairement qn’en automne ; elles ont une odeur musquée fort douce et fort agréable. Les meilleures et les plus purgatives sont celles qui croissent dans les pays chauds. Trois ou quatre de ces roses muscates, prises en con- serve ou en infusion, purgent vigoureusement , et quelquefois jusqu’au sang. Celles de Paris ne purgent pas si fort ; mais elles sont plus purgalives que les roses pâles. On en fait infu- ser une ou deux pincées dans un bouillon au'veau , pour se purger, ou bien on mêle dans le potage une dragme de ces roses sèches et réduites en poudre. Les roses blanches communes sont grandes , belles , odo- rantes , un peu laxatives et détersives ; mais on ne les em- ploie que dans les distillations. Quelques-uns préfèrent les roses blanches pour en tirer l’eau par la distillation, pour les maladies des yeux. Eltmuller les approuve contre les fleurs blanches. Les roses rouges ou de Provins ont une belle couleur rouge foncée et veloutée, mais peu d’odeur; on les cueille en bou- tons lorsqu’elles sont prêtes à s’épanouir , afin de conserver mieux leur couleur et leur vertu. On les choisit hautes en cou- leur; celles qui croissent aux environs de Provins sont les plus belles et les plus estimées. Les roses rouges sont em- ployées pour la conserve de roses; on en fait aussi sécher au soleil une grande quantité pour les garder , parce qu’elles entrent dans beaucoup de compositions. Elles doivent être choisies récentes, hautes en couleur , d’un rouge brun ve- louté, bien séchées , ayant assez d’odeur. Il faut avoir soin de les tenir enfermées et pressées dans des boîtes en un lieu sec , afin qu’elles conservent leur couleur , leur odeur et leur vertu. Elles sont astringentes , détersives , propres pour for- tifier l’estomac , pour arrêter le vomissement, les cours de ventre, les hémorragies, étant prises intérieurement. On les emploie aussi extérieurement pour les contusions à la tête et ailleurs , après des coups et des chûtes, pour les dislocations, pour les entorses des pieds ou des mains , pour les meurtris- sures , pour fortifier les jointures et les nerfs. On les applique en fomentation , bouillies dans du gros vin, ou bien on les RUE 559 mêle dans des cérats , dans des onguens , dans des emplâtres , réduites en poudre. On doit observer de cueillir toutes les roses au matin avant que le soleil ait passé dessus, parce qu’alors leurs substances essentielles sont comme concentrées par la fraîcheur de la nuit , au lieu que le soleil y ayant passé, il s’en dissipe une partie. Rossoms purgatif . Mettre dans une bassine deux dragmes de scammonée, huit onces de sucre candi , une livre de bonne eau-de-vie, y mettre le feu, et remuer toujours jusqu’à ce qu’il s’éteigne, ensuite couler la liqueur par un linge. Il en faut prendre une once chaque fois , et continuer jus- q[u’à ce qu’on se trouve assez purgé. -Autre. Mettre dans une bouteille de verre bien bouchée , pour infuser au soleil pendant quelques jours , une once de turbith, une once de jalap , une dragme de scammonée en poudre , deux onces de sucre blanc , et une chopine d’eau- de-vie rectifiée. La dose est depuis deux cuillerées jusqu’à trois. Ce rosso- lis est fort commode pour les personnes délicates , surtout pour celles qui ont de l’aversion pour les remèdes. Quand on veut s’en servir , on verse doucement par inclinaison , de peur que le marc ne tombe, ou, pour mieux faire , on passe par un linge ce qu’il en faut pour la prise. Rou cou {Mite lia americana , maxima , tinctoriay Tourn.) Voyez Chocolat. Rue ( Ruta hortensis la ti folia , Tourn. Ruta gra veolens , Linn. 548.) Plante dont il y a deux espèces générales, une domestique , et l’autre sauvage. La première croît dans les jardins, aux lieux secs exposés au soleil; toute la plante a une odeur fort désagréable , et un goût âcre et amer. Les rues sauvagçs croissent dans les pays chauds , aux lieux rudes, pierreux , montagneux. La rue de jardin est chaude et dessic- cative , incisive , atténuante, digestive, discussive , alexi* pharmaque et nervine. Son principal usage est contre l’épi- lepsie, la peste et les maladies malignes, tant comme préser- vative que curative , pour chasser le venin , aiguiser la vue , corriger la foiblesse de l’estomac , dissiper la colique ven- teuse , et remédier à la morsure des serpens. Les feuilles et les semences sont en usage en infusion et en décoction ; comme elles sont d’une odeur très-forte et même désagréable , la dose en est moindre que des autres plantes. La rue est encore hystérique , céphalique , stomacale et vermifuge , carminative , anti-scorbutique , cordiale et vulnéraire. Une ou deux pincées de feuilles fraîches infusées 56o RUE dans un verre de vin blanc, ou une dragme lorsqu’elles sont sèches et en poudre , est très-propre à rétablir le cours des mois, et à appaiser les vapeurs hystériques. Misaldus pres- crit la rue avec l’hyssope , bouillis dans du vin , et en donne un verre pour la même maladie. La conserve des feuilles et des fleurs de rue dissipe les indigestions. Simon Pauli la loue pour les vers ; et pour cela on met dans le nombril des enfans qui y sont sujets , du coton imbibé de quelques gouttes d’huile de rue , ou à son défaut , du suc de ses feuilles fraîchement pilées ; on peut même en donner quel- ques cuillerées par la bouche à jeun , mêlées dans l’eau de chiendent ou de scordium. Ce même auteur s’étend beau- coup sur les qualités de la rue , surtout pour la colique , soit qu’on en donne la décoction en lavement , soit qu’on mêle quelques cuillerées de son huile dans les décoctions carmi- natives , soit enfin qu’on l’applique en cataplasme sur le ventre. L’huile d’olive dans laquelle on a fait infuser les feuilles et les semences de cette plante , est un puissant remède dans les mêmes maladies ; cette huile bue à une cuillerée , et prise à trois onces en lavement, soulage con- sidérablement dans la colique humorale ; l’huile essentielle de rue est plus estimée , surtout pour la passion hystérique. O11 prépare avec les feuilles une conserve , une eau distil- lée , et un vinaigre pour les mêmes usages. La rue est propre pour les écrouelles ; on en fait prendre , le matin à jeun , trois ou quatre feuilles aux enfans affligés de cette maladie. Ils les mangent avec leur pain , et continuent long-temps ce remède. On peut leur faire avaler deux ou trois gros de suc de rue dépuré dans un bouillon , lorsqu’ils ne veulent pas manger les feuilles. Dans les maladies contagieuses , pour se garantir du mau- vais air, deux cuillerées de suc de rue , avec autant de bon vin , est un remède très-utile, on peut même en augmenter la dose jusqu’à un verre le matin à jeun , et autant quatre heures après le diner. Le vinaigre de rue fait le même effet 5 on le prépare en Italie de cette manière : on fait infuser les feuilles de rue dans le plus fort vinaigre; on y ajoute de la pimprenelle , de la bétoine , quelques gousses d’ail, des noix et des baies de genièvre, avec fort peu de camphre ; la dose est d’une cuillerée. Zacutus loue fort la rue pour l’épilepsie , et Valeriola ordonne pour la même maladie une once de son suc , avec demi-once de miel scillitique. Sylvius et Fabricius Hildanus comptoient fort sur la même plante dans le même cas. Dolæus en RUE 56 1 en Faisoit mettre dans le nez des épileptiques dans le temps de l’accès. La décoction des feuilles de rue est un excellent gargarisme pour les gencives des scorbutiques, et pour ceux qui sont attaqués de la petite vérole ; ce gargarisme résout les grains qui fatiguent la gorge ; ou en peut bassiner aussi la tour des yeux. Jean de Milan , dans son école de Salerne, prétend que la rue sert à éclaircir la vue , ce que l’expérience confirme dans les taies de la cornée , et dans les suffusions où l’humeur aqueuse est trouble , si on fait souffler dans l’œil malade l’odeur de la rue , par une personne saine qui en a mâché auparavant. La vapeur de la décoction , reçue à l’œil malade par le moyen d’un entonnoir renversé, fait le même effet. La rue convient dans les ulcères internes, soit vénériens ou autres. On mêle parties égales de rue , de menthe , de graine àragnus castus , de succin et d’os de sèche , pour en faire prendre un gros. Dans quelques pays on applique sur le ventre une omelette faite avec beaucoup de feuilles de rue sauvage , pour la passion hystérique. Chomel a vu réussir pour les pâles couleurs, de faire mettre sous la plante des pieds, dans le chausson, des feuilles de rue , aussi bien que celles de matricaire. Mayerne assure que la poudre de rue, prise jusqu’à deux gros dans de vieille bière pendant un temps considérable , guérit l’épilepsie , et que son suc est de même usage , lâche le ventre , fait quel- quefois vomir, et agit par la transpiration. D’autres em- ploient les feuilles de rue exposées à l’air pendant la nuit , et pilées le lendemain , puis les font prendre trois matins de suite dans une eau céphalique ; la dose peut être d’une once de ce suc dans quatre onces d’eau distillée de tilleul ou autre. La rue ejitre dans la composition du vinaigre fébrifuge de Sylvius Deleboë , dans le sirop apéritif cachectique de Cha- ras , le sirop anti-épileptique et le sirop martial apéritif ca- thartique du même auteur , dans les trochisques de câpres ceux de myrrhe, l’électuaire des baies de laurier, la poudre de Paulmier contre la rage, le sirop de stæchas , le sirop d’ar- moise et la décoction céphalique. Elle entre aussi dans la poudre diahyssopi de Nicolas d’Alexandrie , dans Vaurea du même auteur , dans l’huile de câpres , dans l’onguent aregon , dans le martiatum , et dans le baume tranquille. La semence de rue est employée dans les pilules optiques de Mésué , dans les pilules fétides , dans celles des hermodates , et dans les tro- •hisques de rhubarbe du même auteur. Rve UE CHÈVRE. Voyez Galïga . 36 56 a SAB Rue de muraille , ou Sauve-vie ( Ruta muraria , Tourn. Adianthum ruta muraria , Linn. ) Petite plante toujours verte qui tient rang entre les cinq capillaires; on l’appelle ainsi à cause qu’elle porte des feuilles assez semblables à celles de la rue de jardin , mais beaucoup plus petites , et qu’elle croit dans les murailles , entre les pierres , proche des eaux , et à l’ombre; elle est tempérée , dessiccative, diges- tive, discussive , et propre à découper la matière tartareuse et mucilagineuse des poumons ; elle sert principalement à la toux, à l’asthme , à la jaunisse , à la pleurésie, aux douleurs des reins et de la vessie, à exciter les urines et dissiper la gravelle des reins. Mathiole assure que la poudre de rue de muraille , prise pendant quarante jours , guérit parfaitement les descentes des enfans. Elle est spécifique contre le scorbut. Chomel assure que l’infusion ou le sirop de cette plante est un excellent remède pour les pulmoniques , dont il a vu de' très-bons effets , et qu’il a fait vider un vomica au abcès dans la poitrine , à une femme guérie d’une pleurésie, en lui fai- sant user pour boisson ordinaire d’une tisane faite avec une poignée de rue de muraille sur une pinte d’eau bouillie demi- quart-d’heure , y ajoutant deux onces de sucre; après l’avoir passée. Voyez Capillaire. S Sabine, ou Savinier ( Juniperus sabina, Linn. 1472.) Ar- brisseau à feuilles de tamaris , ou à feuilles de cyprès ; on cultive le premier qui est le plus usité , dans les jardins ; et le second croît sur les montagnes , dans les bois et autres lieux incultes. On se sert en médecine des feuilles de la Sabine qui Bont chaudes et dessiccatives , de parties ténues , incisives , atténuantes, discussives', en infusion jusqu’à demi-once , et en substance ou en poudre à une dragme dans le vin blanc ; on en prépare aussi l’extrait, l’huile essentielle et l’eau dis- tillée. Son usage principal est de pousser les urines, et de re- médier à l’asthme. Son usage externe est contre les ulcères rampans, invétérés et incurables , en forme de lotion , parce qu’elle attire les vers, et les autres choses invisibles qui en rendent la guérison difficile. La même décoction dans du vin avec la nicotiane , sert à purifier les ulcères fistuleux et chancreux ; elle guérit la gale de la tête des petits enfans , appliquée en poudre avec de la crème , en forme de Uniment , S A G 563 et pour effacer les taches du visage, et dissiper les défluxions en forme de parfum. Cette plante pousse les mois avec violence ; on s’en sert pour aider l’accouchement laborieux , pour les vidanges , et pour faire sortir le fœtus lorsqu’il est mort dans le ventre de sa mère. Les femmes ou filles qui usent de ce remède pour se procurer l’avortement , n’y réussissent pas toujours , et risquent souvent leur vie avec celle de leur enfant. La sabine est fort résolutive ; on l’applique avec succès sur les loupes , après l’avoir fait bouillir dans le vinaigre. Elle cause souvent des vomissemens violens , et est dangereuse intérieurement. Elle est employée dans la poudre de Charas pour l’accouchement laborieux , et dans la poudre pour les petits ulcères de la verge. Safran {Crocus sativus , Tourn. 75. Linn. 5o. ) Plante bulbeuse qui porte des fleurs purpurines dès le commence- ment de l’automne. On cultive le safran en plusieurs lieux de France. Il doit être choisi nouveau, bien sec, mais mol- lasse et doux au toucher, en longs filets de très-belle couleur rouge , les moins chargés de parties jaunes , fort odorans , d’un goût balsamique agréable ; on le conserve dans des boîte3 bien fermées. Le safran est cordial ; mis sur l’estomac , il empêche les nausées qui fatiguent ceux qui vont sur mer, çe qu’on a reconnu par hasard. On le nomme l 'ami des poumons , parce qu’il convient particulièrement à ce viscère. Il est chaud . dessiccatif., digestif et émollient, il procure le som- meil. Son usage est dans la syncope et l’apoplexie , où l’on met une goutte ou deux de sa teinture sur la langue. Sagapenum , ou Gomme séraphique , sive serapinum. Gomme rousse en dehors , et blanchâtre en dedans , d’une odeur forte, et désagréable comme le poireau . d’un goût âcre , laquelle sort par incision d’une espèce de férule dont les feuilles sont fort petites , qui croît abondamment en Perse et en Médie. On doit choisir le sagapenum en belles larmes claires , nettes, luisantes , et ayant les qualités ci-dessus dites. Cette gomme se dissout dans le vin , dans le vinaigre , et dans les sucs des plantes 5 mais il vaut mieux la réduire en poudre quand on veut l’employer dans les compositions, que d’en faire la dissolution , parce que la chaleur du feu qui est né- cessaire pour cette dissolution, et pour la faire épaissir, dis- sipe et emporte la plus grande partie de son sel volatil en quoi consiste sa plus grande vertu. Il faut donc sc contenter , l’ayaul choisie nette , de la faite sécher et de la pulvériser. Le saga- penum est chaud , dessiccatif, atténuatif, apéritif et de 564 S A L substance ténue; il est si attractif, qu’il tire les flèches et les balles hors du corps; il purge les sérosités visqueuses et grossières de la poitrine , de l’estomac, des intestins, des reins , du cerveau , des nerfs et des jointures. Il est bon dans l’hydropisie , la toux invétérée, l’asthme, l’épilepsie , la pa- ralysie , le tremblement des articles; il excite le flux mens- truel, mais il fait mourir le fœtus, et pousse par les urines. L’usage externe sert dans la pleurésie , et dans les tumeurs douloureuses où l’on a besoin d’adoucir et de résoudre. Sa fumée fait revenir les épileptiques. La prise est de demi- dragme à une dragme , en bol ou en pilule ; niais comme l’estomac et le foie n’y sont pas faits , on le corrige en y ajoutant partie de mastic, de canelle et de gingembre. Elle entre dans l’hière de Pacchius, Vhiera diacolocynthidos , les pilules d’hermodates de Mésué , et dans les pilules fétides. Nota. Il est bon de remarquer que la différence des gommes et des résines consiste en ce que les premières , qui sont mucilagineuses , se dissolvent dans un menstrue aqueux et acide , comme l’eau simple et le vinaigre ; et les résines , comme grasses , se dissolvent dans un menstrue huileux , par exemple , dans l’esprit-de-vin ( alcohol ) , les jaunes d’œufs , et autres. Salep , ou Salop ( Salep turcarum , orc/iis mascula , Lin.) Racine qui mise en poudre , est très-nourrissante à la dose d’une cuillerée dans demi-septier d’eau bouillante avec un peu de sucre, ou dans du lait. Ce n’est autre chose que la racine d’orchis. On doit la regarder comme béchique , adou- cissante et incrassante. Salpêtre , ou Nitre (Salpetrae , sive nitrum). Sel mi- néral en partie volatil , et en partie fixe , qu’on tire des pierres et des terres des vieilles masures et des vieux bàtimens, des urines de plusieurs animaux qui ont long-temps séjourné dans la terre des caves, ou sur des pierres. On trouve aussi du salpêtre naturel attaché contre des murailles et à des rochers en petits cristaux ; on le sépare en houssant les lieux avec des balais : on l’uppelle salpêtre de houssage ; il est préfé- rable au salpêtre ordinaire pour la poudre à canon et pour les eaux fortes. Les anciens l’appeloient alphonitrum. Le salpêtre ordinaire doit être choisi bien raffiné en longs cris- taux , rafraîchissant la langue lorsqu’on en applique dessus , jetant une grande flamme quand on le met sur des chat bons ardens. Le salpêtre est apéritif, incisif, résolutif , il appaise la soif, il excite l’urine, il résiste à la pourriture, il éteint les ardeurs du sang , ilpousse la pierre du rein et de la vessie, SAN 565 il résout le sang grumelé ; il est usité intérieurement dans la boisson , et spécialement dans l’eau de fontaine , une dragma ou une dragme et demie par pinte pour les fièvres ardentes , putrides, pour la fièvre hongroise, la pleurésie , la péripneu- monie, les obstructions du foie et du mesentère , il n’est pas bon quand le ventre est trop lâche, et l’estomac foible. L’u- sage externe est en forme de gargarisme , dans l’inflammation de la gorge et l’esquinancie, dans les topiques anodins et ra- fraichissans , ou bien on le dissout dans une liqueur appro- priée , et on l’applique avec un linge , comme dans la brû- lure , etc. Salsepareille ou Sarce pareille ( Sarsaparilla , sive smilax aspera pcruviana). Racine qu’on apporte sèche de la Nouvelle Espagne. Cette plante croit abondamment au Pérou dans les lieux humides. La racine de salsepareille doit être choisie en longues fibres bien nourries et bien séchées , grosses environ comme une plume à écrire, flexibles , grises en dehors , un peu ridées , faciles à être fendues , blanches en dedans , mais bordées de deux raies rougeâtres , étant bien saines , moel- leuses, sans vermoulures, et ne se séparant point en petits éclats , ni en poussière. Elle est sudorifique , dessiccative , propre pour les rhumatismes , pour la goutte sciatique , pour l’hydropisie , pour arrêter les gonorrhées , pour les écrouelles, pour adoucir les accidens de la vérole. On en fait prendre en décoction; la dose est depuis une once jusqu’à deux qu’on fait bouillir dans quatre pintes d’eau et réduire à la moitié; et quelquefois en poudre. Sang de dragon ( Sanguis draconis) . Suc gommeux, congelé , sec , friable, de couleur ronge comme du sang, tiré par incision d’un grand arbre des Indes , appelé dracœna draco , Linn. On doit choisir le sang de dragon net, pur , ré- sineux , sec, friable, fort rouge. Celui qui est enveloppé s’appelle sang de dragon en roseau ou en herbe. Celui qui est en larmes est fort rare ; on l’envoie des Indes où cet arbre est commun; il est ordinairement en petits morceaux de la longueur et de la grosseur du doigt d’un enfant, enveloppés dans des feuilles repliées et liées ensemble. Il est fort astrin- gent , agglutinant , dessiccatif ; il arrête les hémorragies , les cours de ventre, ii déterge et consolide les plaies , il fortifia et raffermit les jointures relâchées ; il est propre pour les con- tusions ; appliqué sur le nombril , il remédie à la dyssenterie. On le donne en poudre depuis un scrupule jusqu’à une dragme dans toutes sortes d’hémorragies et de pertes de sang , dans le crachement de sang , on le mêle aussi utilement au 566 S AN poids de huit ou dix grains , avec autant de poudre de corail et d’yeux d ecrevisses pour une prise deux fois par jour, en augmentant le nombre selon le besoin dans un bouillon , ou en bol , ruele avec quelques gouttes de sirop de plantain ou autre astringent , et diminuant les prises quand le mal s’ap- paise. On l’applique extérieurement dans les hémorragies des plaies , surtout pour arrêter le sang des artères coupées. Sang de dragon , ou Patience rouge ( Lapathum folio acuto rubente , Tourn. Runiex sanguineus , Linn. /\ 76.) Plante dont les feuilles sont faites comme celles de la patience ordinaire , mais plus Courtes , et traversées de quantité de veines rouges , d’où il sort quand on les rompt un suc rouge comme du sang. Elle croit dans les jardins; elle est un peu laxative par ses feuilles, et astringente par sa semence qui se donne en poudre depuis deini-dragme jusqu’à une draguie , pour arrêter tous flux de sang. Les feuilles pilées et appli- quées sur une coupure, quelque profonde qu’elle soit, la guérissent promptement. Sangeier , ou Porc sauvage ( Aper). Animal qui a la figure et la grosseur d’un cochon , qui habite les bois oii il vit de glands et de racines. Le mâle est appelé verres sylvaticus , la femelle sus fera , sive scropha sylvestris. Le sanglier a les mêmes vertus que le porc domestique, et en un plus haut de- gré. La graisse entre dans la composition de l’onguent arma- riuni ; elle est propre pour amollir , pour résoudre , pour for- tifier , pour adoucir les douleurs , spécialement du côté ; on en frotte les parties malades. Les grosses dents étant broyées en poudre très-subtile, sont alkalines, sudorifiques , apéritives, propres pour la pleurésie etl’esquinancie.La prise estde demi- dragme à une dr.agme , dans une décoction de pavot rouge ou de chardon béni , ou dans leurs eaux distillées. Valeriola donne une dragme de rapure de dent de sanglier avec de l’huile d’amande douce et du sucre candi , comme un remède éprouvé contre la pleurésie et l’esquinancie. Le fiel résout les tumeurs des écrouelles; la fiente est résolutive , etproprepour guérir la gratelle , appliquée extérieurement; bue sèche, elle arrête l’hémorragie , aussi bien qu’appliquée par dehors. Sangsue ( Sanguisuga hirudo nigricans , Linn.) Animal aquatique, amphibie au besoin , ayant la figure d’un gros ver , long comme le petit doigt. Il y en a de plusieurs espèces et grosseurs; celles dont on se sert en médecine doivent être les plus petites, ayant la tête menue, le dos rayé, de couleur verte-jaune, et le ventre rougeâtre , qui aient été prises dans des eaux claires et courantes , bien vives. Il faut les laisser SAN 56j dégorger et jeûner quelques jours dans de l’eau clàire ayant de s’en servir, afin qu’éiant affamées , elles s'attachent plus •vîte aux endroits du corps où l’on veut les mettre. Il faut frot- ter l’endroit avec du salpêtre , et y mettre un peu de sang et d’argile, pour les faire mordre. Les endroits où on les attache ordinairement sont les veines des pieds , proche du gras de la jambe , les tempes dans les longs ou grands maux de tête , derrière les oreilles pour prévenir les désordres que produit l’engorgement à la tête; près de l 'anus pour les hémorroïdes trop enflées ou supprimées. Quand on veut les retirer , il faut jeter dessus un peu de sel, de cendre, ou du lin brûlé. Il est dangereux qu’elles ne se rompent, et ne laissent leurs têtes à la partie , ce qui cause des ulcères sordides. Comme quelque- fois on a peine à arrêter le sang , après que les sangsues ont quitté la place, il se fait de grandes hémorragies qui affai- blissent beaucoup le malade; il faut alors faire des applica- tions de remèdes astringens sur la partie. Sanicle (i Sanicula ajficinarum , Tourn. Sanicula euro- paca , Linn. 33q. ) Plante qui croît dans les bois , aux lieux ombrageux ; elle se plaît en terre grasse et humide : son goût est amer. Elle est chaude, dessiccative, astringente , conso- lidante , une des premières vulnéraires , détersive , propré pour les ulcères internes et externes , les fistules, les her- nies , prise par dedans en décoction, et appliquée sur la partie. Elle entre dans les potions , dans les tisanes et dé- coctions vulnéraires; onia prend à la manière du thé. Pour les pertes de sang , de quelque manière qu’elles arrivent aux hommes et aux femmes , soit par le nez, ou par l’ouverture de quelque vaisseau dans la poitrine, ou dans les reins , il faut nettoyer et piler Une poignée de feuilles et queues de sanicle, le£ faire infuser à froid pendant une nuit dans un verre de vin blanc , couler le tout le matin par un linge avec expression , et faire avaler la colature au malade à jeun , qui ne mangera que deux ou trois heures après. Ce remède a été éprouvé plusieurs fois avec grand succès; s’il ne réussit pas à la première prise, il faut le réitérer. Le cataplasme de sanicle , bouilli dans le vin , résout l’exomphale dans sa naissance , selon le rapport de quelques auteurs. La sanicle entre dans l’eau vulnéraire , et dans quelques emplâtres et baumes pour les blessures. L’herbe pilée et appliquée sur une plaie , y est très-propre pour la guérir. Santal ( Santalum , sive sandal ). Bois qui est apporté des Indes; il est citrin , blanc, ou rouge. Le Santal citrin 568 SAP est le meilleur des trois santaux ; il est apporté de la Chine, de Siain. On doit le choisir récent, dur , compact, pesant , de couleur citrine ou tirant sur le jaune, d’une odeur douce et fort agréable. Le santal blanc diffère du citrin, non-seu- lement en couleur , mais en ce qu’il est bien moins spiritueux et odorant $ il est apporté de l’île de Timor. On doit le choisir recent, pesant, blanc, et de la plus forte odeur qu’il se pourra. Le santal .rouge est le moins odorant de tous; il est apporté de Tanasarim , et des lieux maritimes de Coroman- del , au-delà de la rivière du Gange. On doit le choisir ré- cent, dur, compact, pesant, de couleur rouge foncé, noi- râtre en dehors. Les santaux sont un peu astringens , et par- ticulièrement le rouge; ils fortifient le cœur , l’estomac, le cerveau, ils purifient le sang , ils arrêtent le vomissement, les catarres , et les obstructions du foie et des autres vis- cères , et les rapports aigres. On les emploie en infusion, après les avoir râpés, depuis une once jusqu’à deux, dans deux ou trois pintes d’eau; on les fait bouillir ensuite à la diminution du tiers de la liqueur , et on fait boire cette tisane par verrées dans les fièvres ma- •'g nés. On les ordonne aussi en poudre, depuis demi-gros jus- qu’à un gros, pour fortifier l’estomac , et détruire les rapports aigres et les levains qui empêchent la digestion. Le santal citrin entre dans l’opiat de Salomon , dans le sirop hydragogue de Charas, le sirop de myrthe , la poudre aroma- tique rosat , et la confection alkermès; le rouge entre dans le sirop lientérique de Charas. L’un et l’autre sont employés dans la poudre diarrhodon , et dans celle qu’on appelle dia- margariti frigidi. Les trois santaux ont donné leurs noms à la poudre diatria santalorum , et on les emploie dans la con- fection d’hyacinthe , et dans l’électuaire du suc de roses. Sapin ( Abies , Tourn. Pinus , Linn. ' Grand arbre tou- jours vert dont il y a deux espèces , le blanc et le rouge; ils sont si semblables, qu’on les confond très-souvent; il y a pourtant de la différence entre eux. Les feuilles du rouge ap- pelé pesse ( abies tenuiore folio , Tourn. 5o5. Pinus picea , Linn. î/fîo) , sont plus noires, plus larges, plus molles, plus unies , moins piquantes , et rangées autour de la branche ; son écorce est aussi plus noire et plus forte que celle du sapin , qui est blanchâtre et aisée à rompre; enfin les branches de la pesse se courbent vers la terre , au contraire de celles du sapin. Ces arbres croissent principalement aux lieux monta- gneux , pierreux. Les sommités de ces arbres sont salutaires dans /s scorbut, les gouttes , les rhumatismes , cuites dans de / S A R ^9 l’eau et du vin pour la boisson , pour le mal de dents, en gargarisme , aussi bien que leurs pommes dans leur primeur , lorsqu’elles sont encore résineuses et saupoudrées d’une cer- taine poussière jaUne , qui ne sont pas moins bonnes que les feuilles. Le gny qui se trouvequelquefois sur le sapin , est spé- cifique pour la goutte des pieds. La dose est de demi-dragme à une dragmeen poudre à prendre tous les matins. On préparé des bains avec les pommes et les feuilles du sapin , excellens contre les contractions et les paralysies scorbutiques. L’écorce est astringente, et son usage est externe pour les ulcères et la brû- lure. Les pommes de sapin sont aussi astringentes. On s’en sert extérieurement dans les inflammations du foie et des autres parties , en forme d’épithème , et contre les verrues et les cors des pieds , en forme de lotion. La vermoulure du sapin est bonne contre les écorchures des petits enfans , et pour dessécher les parties ulcérées. Saponaire, ou Savonière (Lychnis sylvestris , quae sa- ponaria vulgo , Tourn. ) Espèce de lychnis qui croit proche des rivières , des étangs , des torrens , le long des ruisseaux , aux lieux sabloneux ; on la cultive aussi dans les jardins , principalement celle dont la fleur est double. Cette plante est chaude, atténuante, apéritive, sudorifique; elle excite l’urine et les mois aux femmes , elle est propre pour l’asthme , étant prise en décoction. Une dragme de sa semence, donnée en poudre aux épileptiques , en nouvelle lune trois mois con- sécutifs, une fois chaque mois , diminue notablement le nombre et la violence de leurs accès; ce que Borel assure avoir éprouvé avec succès sur une fille de vingt-cinq ans. On se sert de cette plante dans les sternutatoires ; on l’applique aussi extérieurement pour résoudre les tumeurs , et pour guérir les dartres , la gratelle et h s autres démangeaisons ; on se sert de sa décoction en fomentation. Le jus de ses feuilles est si détersif, qu’il emporte les taches des habits , ce qui lui a fait donner le nom de savonière. Sa racine est bonne , selon Zapata , pour résoudre et ramollir les écrouelles , et , selon Schroder, ponr adoucir les maux vénériens, pour garantir de l’asthme, et provoquer les ordinaires. Sarcocolle, ou Colle-chair ( Sarcocolla ). Gomme égre- née en très-petits morceaux spongieux , de couleur jaunâtre tirant sur le blanc, ressemblant à des fragmens de gomme , ou à de l’encens qu’on auroit pulvérisé grossièrement. On l’apporte de Perse et de l’ Arabie-Heureuse. On dit qu’elle sort d’un arbre épineux dont les feuilles approchent en figure de celles du séné. Il faut choisir la sarcocolle récente , en 57o SAS petites larmes , ou égrenée , légère , pâte, glutineuse , d’im goût un peu amer , désagréable , écumante , et facile à dis- soudre dans l’eau, Elle est astringente , digestive, détersive, aaS^,l^na,’^e > consolidante. Elle étoit fort estimée par les an- ciens contre la dyssenterie. Son principal usage sert à déter- ger , consolider et cicatriser les plaies. Elle est merveilleuse contre les fluxions des yeux, aux taies et aux nuages de ces parties. On la macère durant cinq jours dans du lait de femme ou de vache, puis on la mêle avec de l’eau rose pour en bas- siner les paupières , et on y ajoute , si l’on veut, un peu de sucre, et dans l’héinorragie du nez aux frontaux. Sariette ( Satureia saliva , Tourn. Satufeia hortensia , Linn. 79 5.) Plante qu’on cultive dans les jardins potagers ; elle est d’une odeur et d’une saveur âcre et piquante, ce qui la fait réputer chaude et dessiccative, atténuante, apéritive et discussive. Son usage est dans les crudités, le dégoût, l’asthme , la suppression de l’urine et des mois , et dans les autres affections de l’estomac et de la poitrine. Elle aiguise la vue , dissipe extérieurement les tumeurs , et appaise les douleurs des oreilles. Elle convient à la léthargie et aux autres affections soporeuses , soit intérieurement jointe aux autres remèdes , soit extérieurement en forme de décoction dans du vin , pour appliquer à la partie occipitale. Quelques gouttes de celte décoction, distillées dans les oreilles, réveillent promptement les malades assoupis. La sariette est pectorale, et son sel volatil, aromatique, est propre pour déterger les ordures des poumons et de la poitrine, et pour guérir la toux , l’asthme, et les autres maladies qui en dépendent. Elle sert èn forme de gargarisme Contre la relaxation de la luette , les plaies et les ulcères de la gorge , et les autres affections de ces parties, et surtout des amigdales. La fumée de sa décoction convient au tintement et à la douleur des dents. Sarrazin, Voyez Beé noir. Sassafras ( Laurus sassafras ). Bois jaüne, odorant , d’un goût un peu acre, aromatique, tirant sur celui de fenouil. On l’apporte en gros morceaux de la Floride , province de la Nou- velle-Espagne , où il naît. On le tire d’un arbre appelé par les Indiens pavane , et à qui les Français ont donné le nom de sassafras y que les Espagnols ont retenu. On le doit choisir couvert de son écorce , car elle a plus de vertu que le bois , récent, odorant , de couleur jaunâtre tirant sur le blanc , d’un goût aromatique urt peu piquant. Il est chaud , dessic- catif', atténuant , apéritif, discussif et sudorifique. Son usage est dans les maladies où il y a des obstructions à lever , et de» S A U 47* viscères à fortifier. Ce remède entre comme les autres dans les décoctions sudorifiques , et convient aux maladies pecto- rales et catharreuses , si bien que Brunerus l’appelle Le véri- table alexipharmaque des cataires. Mynsicht donne une teinture de sassafras facile à tirer, et excellente pour guérir radicalement toutes les fluxions catharreuses. Elle se fait en mettant infuser simplement ce bois dans de l’eau de fontaine claire et bouillante , qui devient d’un beau rouge , et il ne reste plus qu’à l’aromatiser avec un peu de canelle ; cette teinture est un nectar pour les catarrheux. On attribue la même vertu à l’écorce de tamaris , prise et préparée comme le sassafras. Barthole recommande le sel ammoniac (muriate ammoniacal ) avec une décoction de sassafras , pour guérir un grand dégoût après une grande indigestion. Le sassafras râpé ou haché , infusé depuis une once jusqu’à deux dans trois chopines ou deux pintes d’eau , donne une très-bonne boisson dans les rhumatismes , dans la goutte , dans les fièvres ma- lignes , et dans toutes les maladies où il est nécessaire d’aug- menter la transpiration , et de pousser les sueurs. Satyhion ( Orchis moriomas , Tourn. Orchis mascula , Linn. i333. Satyrium tricinum , Linn. i357_) Entre un grand nombre d’espèces de cette plante, qui sont communes dans les prés et dans les bois humides , on choisit ordinai- rement les précédentes, ou celles qui ont les racines les plus ch a mues 5 on en fait une conserve estimée pour augmenter la semence , et pour fortifier les parties de la génération ; on les fait aussi sécher , et on en donne une demi-dragme en poudre dans un verre de bon vin. Cette plante est une de celles dont on a conjecturé les propriétés sur la figure extérieure de leurs parties : et parce que la racine de cette plante ressemble aux testicules , on a jugé qu’elle pourroit être utile à la génération. Elle a donné le nom à l’électuaire de satyrio , qu’on donne à une dragme pour réveiller les esprits, et ré- tablir les forces épuisées; mais les ingrédiens âcres, comme la semence de roquette, le- poivre, le gingembre, les aro- mates spiritueux et volatils , comme les huiles de canelle et de girofle, le musc, l’ambre gris, et les autres drogues de cette nature, qui forment cette composition, en font plutôt la vertu , que les racines de la plante dont il s’agit. Sauge ( Saleia major , Tourn. Salvia ojficina lis , Linn. 34-) Plante dont il y a plusieurs espèces qui diffèrent entre elles par la grandeur et la couleur de leurs feuilles ; on parle ici de celles qu’on cultive ordinairement dans les jardins, et qu’on emploie dans la médecine. Elles sont distinguées S-jt. SAU en deux espèces, une grande et l’autre petite; celle-ci est la plus estimee et la tneilleure , elle est appelée sauge franche. La sauge aime les terres argilleuses; il est bon en la plantant d’y mêler de la rue pour éloigner les serpens et les crapauds qui cherchent la sauge. On se sert en médecine des feuilles et des fleurs de cette plante , qui sont chaudes , dessiccatives , astringentes , abstersives , céphaliques et diurétiques. La sauge convient à la paralysie, au rhumatisme , au vertige, à l’épilepsie, aux catharres , aux trembleinens de membres , à l’apoplexie , et aux autres affections du cerveau; on s’en sert à la manière du thé , une pincée ou un petit bouquet de huit à dix feuilles dans un demi-septier d’eau bouillante; on y ajoute un peu de sucre. Cette boisson continuée plusieurs jours les matins à jeun , n’est pas seulement bonne aux maux ci-dessus, mais elle est aussi très-utile dans la suppression des urines et des mois des femmes, dans les indigestions, foiblesses d’estomac, dans les vents et la colique , pour tuer les vers , et pour débarrasser le poumon des asthmatiques. Ruland a guéri une femme épileptique par l’usage seul du vin dans lequel il mettoit infuser de la sauge, laquelle n’est pas moins recommandée dans le scorbut que le cochlearia , où leur suc et leur décoction servent conjointement pour gar- gariser les gencives enflées et exulcérées. Lindanus a guéri plusieurs scorbutiques par cette décoction. Fumer de la sauge soir et matin avec une pipe, soulage généralement toutes les maladies du cerveau. Forestus dit qu’il a connu un malade qui se délivra d’un grand tremblement par l’usage continuel de bierre préparée avec la sauge , de sauge crue hachée et mangée avec du pain et du beurre, et enfin en mettant de la sauge dans tous ses ali mens. L’eau distillée de la sauge inondifie les plaies, si on les en lave; attirée par le nez, elle en arrête l’héinorragie , fortifie le cerveau et les membres , guérit les pituites , soulage le mal des dents , resserre les gencives, en lavant toutes ces parties avec de cette eau. Sauge des bois , ou sauvage ( Scordium alterum seu salvia sylvestris , Tourn. Tenerium scordium , Linn. ) Es- pèce de germandrée , selon Tournefort , dont les feuilles ressemblent en quelque façon à celles de la sauge ; mais elles sont plus larges et plus molles ; étant froissées , elles ont une odeur aromatique tirant sur celle de l’ail. Elle croit dans les bois montagneux, contre les haies, et aux autres lieux incultes. Cette plante est fort apéritive , diaphonique, vulnéraire et résolutive ; elle résiste à la malignité des hu- SAU 5;3 meurs, à la gangrène 5 elle résout les tumeurs. Tragus en loue le suc et l’infusion dans du vin , comme un remède très- apéritif et sudorifique, propre à fortifier l’estomac, à tuer les vers, à faire couler les urines, et à emporter la jau- nisse et la fièvre tierce. On s’en sert très-utilement à Paris dans l’hydropisie , selon Tournefort, faisant boire de quatre heures en quatre heures un verre de vin blanc dans lequel cette plante a infusé. Saule, ou Saulx ( Salix . ) Plante dont il y a deux es- pèces générales; une grande, appelé salix vulgaris al b a arborescens ; et une petite, appelé osier, salix vulgaris rubtns , sive minor viminalis. Tous les saules aiment les lieux humides et marécageux. Leurs feuilles sont rafraî- chissantes, dessiccatives , astringentes et sans mordication. Leur décoction est bonne pour le crachement de sang , et pour arrêter les ardeurs de Vénus. On la donne en la- vement pour la dyssenterie. Son usage externe est en forme de lotion aux pieds contre les insomnies , et la chaleur de fébricitans , et pour arrêter les hémorragies des plaies, du nez, et des autres parties. On en jonche les chambres des malades pour rafraîchir l’air. Pour l’opilation du foie et de la rate, et pour nettoyer l’estomac, on fait bouillir une fielite poignée d’écorce de saule dans une chopine d’eau à a consomption du tiers, et ayant mis un peu de sucre dans la colature pour en adoucir l’amertume , on l’avale à jeun tous les matins jusqu’à ce qu’on se trouve soulagé. Pour le mal de rate , on applique dessus des feuilles de saule broyées avec un peu de sel. La décoction de l’écorce d’osier, dont on lie les cerceaux, faite en gros vin rouge, et bue, est un remède éprouvé dans les pertes de sang des femmes, le’s plus opiniâtres : on peut boire à même inten- tion en forme de tisane , la décoction faite en eau de pe- lure ou écorce de saule ou d’osier. La cendre de l’écorce de saule, mêlée avec du fort vinaigre, est bonne aux cors des pieds et aux verrues , étant appliquée dessus. Le saule mâle ne porte que des chatons , et le saule femelle ne porte que la graine. Ces chatons ou Heurs appliquées , arrêtent toutes sortes d’hémorragies. Saumur ( Garum , sive Muria.) Liqueur salée, dans laquelle on a conservé de la viande ou du poisson. Elle est propre pour nettoyer les vieux ulcères , pour la mor- sures du chien enragé, pour résister à la gangrène, pour résoudre , pour dessécher : on en fomenta les parties ma- 6^4 SCA lades; on en mêle aussi dans les lavemens , pour l’hydro- pisie , pour la goutte sciatique. Saxifrage blanche ( Saxifraga rotundifolia , alba , To urn. Saxifraga radice granulosd , Linn. 5y6. ) Plante qui pousse des feuilles presque rondes , dentelées en leurs bords, ressemblant un peu à celles du lierre terrestre, mais plus grasses et plus blanches ; elle a des petites fleurs blanches au bout d’une tige assez haute. Sa racine est garnie de petits tubercules un peu plus gros que les grains de coriandre, que l’on appelle grains ou semence de saxifrage. Elle croit aux lieux herbeux , incultes , sur les montagnes , aux vallées. Cette plante est chaude et dessiccative , diurétique et apé- xilive. Son principal usage est contre le gravier et la pierre des reins et de la vessie qu’elle brise et chasse dehors , contre le mucilage des mêmes parties; elle pousse puissamment par les urines : on fait bouillir une poignée de ses racines dans une pinte d’eau , ou infuser une demi-once pendant la nuit dans un demi-septier de vin blanc , ou bien on en fait bouillir une poignée avec du cerfeuil et du maigre de veau , avec une telle quantité d’eau , qu’il en reste une écuellée après l’ébullition , qu’on avale le matin à jeun , ce qui a guéri plusieurs personnes de la gravelle. Scabieuse ( Scabiosa pratensis , hïrsuta , quae officina- rum, Tourn. Scabiosa arvensis , Linn. i43. ) Plante assez connue qui croit dans les prés, dans les champs, sur les montagnes , dans les bois. Elle est chaude , dessiccative , abstersive , atténuante , discussive , sudorifique, alexiphar- maque et pectorale. Son principal usage est dans les apos- tèines internes , la toux, l’asthme, la pleurésie, la peste , les ulcères fistuleux et sanieux des mamelles et des jambes, dans la galle , démangeaison, gratelle , teigne : elle est très- propre aux apostèmes et abcès des parties internes, soit du foie, de la rate , de l’estomac ou du poumon. Son sirop, sa décoction , ou son eau distillée ouvre l’abcès . le mondi- fie , amortit le levain morbifique, et consolide enfin la plaie 5 un seul des trois remplit toutes ces indications. La scabieuse , Surtout en forme de \sirop , est éprouvée dans la petite vé- role, lorsqu’elle se jette sur les parties internes, qu’elle est accompagnée de la toux , et qu’il est à craindre qu’elle ne laisse après soi la phtisie; la décoction peut suppléer au sirop en ce cas. La scabieuse pilée seule, ou avec autant de sel , appliquée sur un charbon , le fait diparoître promp- tement ; pour la galle, gratelle, et autres infections de la SCA 5/5 {>eau , on fait avaler sa décoction faite en eau, on en frotte e mal avec le jus de la plante seule, ou mêlé avec des onguens. Scabieuse des bois, on Mort du diable ( Scabiosa folio integro hirsuta , Tourn. 1466. Scabiosa succisa , Linn. i420 Outre les vertus que cette plante a communes avec la sca- bieuse, Dodonée assure que la décoction est excellente en gargarisme pour l’inflammation du gosier. Simon Pauli con- firme cette propriété , et ajoute qu’elle est propre aussi dans les ulcères vénériens de la gorge et des gencives. Bontius recommande cette plante comme un très-bon re- mède dans l’hydropisie et dans les abcès du foie. Cette es- 1)èce de scabieuse est aussi bonne pour les femmes qui perdent eurs règles, et qui sont tourmentées d’engorgemens à la matrice, de coliques sourdes , d’écoulemens de couleur sus- pecte. Chomel l’a souvent donnée avec succès en pareil cas. Il a même vu que dans les menaces d’ulcères à la matrice, la décoction de la racine et des feuilles , mise en usage pen- dant six mois de suite, faisojt fort bien , forlifioit l’eslomaç, rectifioit les digestions, ranimoit la circulation, et faisoit cesser toutes les douleurs sourdes de colique utérine. On prend une demi-poignée de fenil les et de racines sèches de cette scabieuse , fort commune dans les bois ; on la fait bouillir dans trois demi-septiers d’eau, réduits à chopim? ; on en donne soir et matin un grand verre. La scabieuse entre dans la décoction pectorale, dans le vinaigre fébrifuge de Sylvius Deleboé , dans le sirop de mélisse composé de Charas , et dans le sirop de symphito de Fernel. Scaiumonée (. Scammonium 1 sive Scammonea. ) Suc ré- sineux, coiicret , ou une gomme grise brune, qui découle par incision de la racine d’un grand liseron qui croît abon- damment en plusieurs lieux du Levant, mais principalement aux environ d’Alep, ou de Saint-Jean d’Acre en terre grasse. Quand le suc est sorti de la racine de la plante par les incisions qu’on y a faites, on le met épaissir ou évaporer au soleil jusqu’à ce qu’il soit réduit en foime solide. On doit choisir la scamnionée nette , légère , tendre , friable, résineuse , grise , se réduisant facilement en une poudre grise cendrée, d’une odeur fade, désagréable, d’un goût un peu amer. Elle est fort purgative ; elle évacue par le bas les humeurs bilieuses, âcres , séreuses, mélancoliques, ou tartareuses. Il est rare de la trouver à présent bien pure et sans 5y6 SCE mélange des sucs de périploca, de tithymale , ou d’autrès plantes laiteuses et corrosives 5 c’est pour cela qu’on la pré- pare soit a la vapeur du soulre , soit avec les sucs de limon , de coing , ou de réglisse. Lorsqu’elle est préparée , elle s’appelle diagrède , dont la dose est depuis six grains jusqu’à douze ou quinze. La scainmonée qui est pure , d’un gris cendre , luisante et résineuse , laquelle se met en poudre blanchâtre en la pressant dans les doigts, n’a besoin d’au- cune préparation , et vaut bien le diagrède ; c’est la véri- table scammonée d’Alep , qu’on trouve avec peine : celle qu’on débite ordinairement est la scammonée de Smyrne , noirâtre et altérée par d’autres matières, et qui a par conséquent besoin de préparation. On ordonne la scammonée en bol, en opiat , ou en pi- lules , et rarement en liqueur , parce qu’elle ne se dissout Ïias , à moins que ce ne soit par l’addition d’un acide , comme e jus de citron, le verjus, etc. On la corrige avec les sels fixes , comme la plupart des autres purgatifs trop âcres , ou bien avec parties égales de mercure doux ( muriate mer- curiel doux:) ce fondant empêche que cette résine ne s’at- tache à la surface interne de l’estomac et des intestins , où elle pourroit causer des tranchées douloureuses sans cette précaution. On tire l’extrait , ou la résine et le magistère de la scammonée , avec de l’esprit-de-vin ( alcohol , ) dont la dose est de six à dix grains. Le sirop de scammonée , dont on fait un grand secret, sous le nom de sirop pur- gatifs ou sirop pour la bile , se fait avec l’eau-de-vie, le sucre et la scammonée en poudre 5 on y met le feu, on renjue la matière jusqu’à ce que la flamme s’éteigne; on garde ensuite cette liqueur dans une bouteille, et 011 en prend une ou deux cuillerées délayées dans un verre d’eau : c’est un assez bon purgatif. La scammonée sert d’aiguillon à la plus grande partie des électuaires purgatifs, entr’autres, au diaprun composé, au diaphénic, à la bénédicte laxative , à l’électuaire de psyllio, à l’électuaire diacarthami, à celui de citron, et à celui du suc de roses ou de violettes. Elle entre dans la confection Haniech , et dans l’extrait catholique de Sennert. Presque toutes les pilules célèbres tirent la vertu de la scammonée , comme les pilules cachées majeures et mineures , les pilules mercurielles , les pilules des deux de la pharmacopée de Londres, les pilules hydropiques de Bontius , la poudre arthritique de Paracelse , etc. Sceau de INotue-Dame , ou Racine Vierge ( Ramnus racemosa S C E 577 racemosa , flore minori , luteo pallescente , Tourn. io3. Tam- nus commuais y Linn. Plante qui pousse plusieurs sarmens menus comme la bryone ou couleuvrée ; dont il y a deux espèces, qui croissent l’une et l’autre dans les bois. Leurs racines sont lort apéritives et un peu purgatives , hydragogues 5 elles évacuent la pituite, les sérosités; elle3 provoquent l’urine étant prises en poudre ou en décoction ; on mange aussi ses premieis rejetons tendres, comme les asperges , pour les maux ci-dessus , comme aussi pour di- minuer la rate; ils sont bons aussi au vertige et à l’épi- lepsie. Cette racine pilée et appliquée sur les meurtrissures, les guérit en peu de temps, comme celle de la couleuvrée. Selon Ray , la poudre de cette même racine mêlée avec la fiente de vache et du vinaigre , donne un excellent cata- plasme pour appaiser les douleurs- de la goutte. La racine vierge entre dans la poudre de Buuderon pour les descentes des enfans , et dans l’emplâtre diabotanum de Blondel. - Sceau de Salomon , ou Genouillet ( LaCifoliurn vulgare , Tourn. Coa.valla.ria polygonaetum , Linn. 4 5i.) Plante qui croît dans les bois aux lieux ombrageux , et se multiplie par ses racines qui tracent; la partie la plus usitée en mé- decine est la racine. Elle est détersive et astringente, et d’un usage très-familier pour les descentes, selon Cliomel , qui en a vû plusieurs expériences en cette sorte. On en a fait infuser une once coupée par morceaux dans un demi- septier de vin blanc pendant vingt-quatre heures, qu’on fait boire ensuite en deux ou trois prises pour chaque jour aux enfans, on en continue l’usage pendant huit ou quinze jours , et on applique sur l’hernie de la même racine pilée , et un bandage par-dessus , ce qui a même réussi dans des personnes avancées en âge. La décoction ci-dessus de cette racine faite en vin blanc , se donne aussi avec beaucoup de succès pour faire sortir la gravelle. La racine attachée au coin de la chemise par le bas , de ceux qui sont incom- modés des hémorroïdes enflées et douloureuses , les soulage dans peu de temps, ce qui a été éprouvé plusieurs fois avtc succès : elle est bonne aussi pilée avec la racine de grande consolide, qui corrige son acrimonie, pour appliquer sur les contusions, et pour guérir les plaies. On donne la ra- cine de sceau de Salomon hachée dans l’avoine des cIhj- vaux qui ont le farcin. Cette plante étant astringente , peut être fort utile dans les fleurs-blanches. Palmer, après Herman, la donne pour 3/ 57 8 SCO un bon remède contre la goutte , si on en fait boire l’in- fusion faite dans la bière. Sa racine est excellente pour les erichymoses et meurtrissures ; c’est pour cet effet qu’elle entre dans l’emplâtre d’Adrianus de Mynsicht. Sennert et Ettinuller confirment, cette vertu, soit qu’on en applique la racine pilée sur la partie meurtrie, soit cuite et en ca- taplasme. Quelques- uns en font un avec deux parties de celte racine et une de grande consoude , cuite dans peu d’eau, et passée ensuite par le tamis : il faut l’appliquer en cataplasme un peu chaudement. C’est Ettinuller qui propose cette formule. La tisane avec la racine de sceau de Salomon , est bonne pour la gravelle : son eau distillée décrasse le teint et l’em- bellit , au rapport de Césalpin : la décoction de toute la plante guérit la gale et les autres maladies de la peau. Schoenante, ou Jonc odorant ( Andropogon Schaenan- t-hus , Linn. ) Cette espèce de chiendent croît en Arabie , surtout au Mont-Liban , où il est en si grande abondance , qu’on en fait la litière des chameaux. On nous en apporte les fleurs ou les épis, qui sont d’une odeur aromatique très- agréable. Quelques-uns tirent les fleurs du reste de l’épi, pour l’employer dans la thériaque et dans les autres compo- sitions dans lesquelles elles entrent; d’autres y mettent tout l’épi. Ori peut ordonner les fleurs de schœnante en poudre, depuis un demi-scrupule jusqu’à trente grains , dans les ma- ladies contagieuses ; elles sont propres aussi dans celles du cerveau, pour pousser les mois et les urines, et pour lever les obstructions des viscères. Les fleurs de schœnante entrent dans la thériaque, et dans quelques confections alexitères. Scoeopendre, voyez Langue de Cerf. Scordium , ou Chamaraze ( Chamaedrys palustris canes- cens , seu scordium ojficinaru/H , Tourn. ao5. Teucrium scordium , Linn. 290. ) Espèce de germandrée , ou plante qui pousse plusieurs petites tiges quarrées, velues, rameuses et serpentantes, qui étant broyées , ont une odeur d’ail , et un goût amer, astringent. Elle croît aux lieux humides, marécageux, le long des fossés remplis d’eau. On se sert en médecine de ses feuilles, qui sont chaudes, dessiccatives , abstersives , atténuantes, incisives, alexipharmaques , su- dorifiques, et résistent à la pourriture. Le principal usage du scordium est dans la peste, les maladies pestilentielles , les fièvres malignes, tant pour préserver que pour guérir, dans les obstructions du foie et de la rate , dans les abcès SCO 5yc) et les mucilages du poumon. Il sert extérieurement à mon* difier les plaies et les ulcères , et appaiser les douleurs de la goutte. On emploie les feuilles et les fleurs de cette plante en décoction et en infusion , une petite poignée sur chaque pinte d’eau , ou une bonne pincée à la manière du thé , pour un demi-setier de liqueur. Cette plante est cordiale, diaphorétique , apéritive , béchique, vulnéraire et détersive; c’est aussi un bon fondant , et capable, par son amertume, de rétablir l’appétit et faire mourir les vers. On en fait boire l’infusion avec succès dans les fièvres malignes , la petite-vérole, la rougeole, et dans les maladies de la peau. L’extrait de toute la plante , à demi-once en bol, fait suer, et pousse quelquefois les urines. On en prépare aussi un vin et un vinaigre , dans lesquels on fait infuser le scor- dium , qui font le même effet depuis quatre onces jusqu’à six. La conserve qu’on fait avec les feuilles fait suer, et s'ordonne utilement pour faire cracher les asthmatiques et les phthisiques. Elle soulage aussi les filles qui ont la jau- nisse , et qui ne sont pas réglées ; la dose est d’une once. L’eau , le sirop et le vinaigre de scordiumsont usités dans la peste et dans les maladies contagieuses, tant pour pré- server que pour guérir. La décoction de scordium avec la myrrhe, l’aloës et l’esprit-de-vin ( alcohol , ) est une fo- mentation éprouvée pour corriger et arrêter la gangrène et le sphacèle. Cette plante a donné son nom à l’électuaire diascordium de Fracas tor : elle entre dans le vinaigre thériacal , dans la thériaque, le mithridat , l’orviétan, la poudre contre les vers, l’huile de scorpion, et dans plusieurs autres confec- tions alexitères. On l’emploie aussi dans les lotions vulné- raires, pour bassiner -les parties ulcérées et menacées de gangrène. L’espèce sui vante approche des vertus du scordium, et luiest quelquefois substitué. Scorpion ( Scorpio. ) Petit insecte terrestre, gros environ comme une chenille , ressemblant à une petite écrevisse. Il est fort commun dans les pays chauds. Il habite les trous des murailles et de la terre; il se nourrit de vers et d’herbes. Sa piqûre est mortelle , si on n’y remédie. On le fait sécher après l’avoir tué, et avoir séparé le bout de sa queue , puis on le réduit en poudre. Elle est propre pour exciter l’u- rine , comme celle d’escarbot et de vers de terre, chasser le sable du rein et de la vessie , pour résister à la malignité des humeurs, pour provoquer la sueur. La dose est depuis 58 o SCO demi-scrupule jusqu’à demi-dragme , c’est-à-dire, depuis douze grains jusqu’à trente-six. Le scorpion remédie à sa propre morsure, étant écrasé et appliqué dessus, ou l’huile d’amandes amères, dans laquelle on en fait infuser plusieurs jetés vivans dedans ; quelques-uns la donnent dans la colique et dans la douleur du calcul. On en enduit la région des reins pour chasser la pierre , et la région du pubis ou de la vessie pour pousser l’urine : on y ajoute quelquefois l’on- guent A'althaea , ou le cataplasme d’oignons et de pariétaire ; pour lever la suppression d’urine , on en oint la verge. Elle est encore très-bonne dans la douleur des oreilles; on en mêle une dragme avec demi-dragme d’huile d’amandes douces, dont on distille une goutte ou deux chaudes dans l’oreil e malade. Les cloportes pilés et bouillis dans l’huile de né- nuphar ou violât , conviennent au même mal , spéciale- ment s’il y a inflammation. L’huile sanguine de scorpion se prépare en la manière suivante. Mettre infuser dans du vin de Malvoisie durant trois jours et trois nuits six onces de semence d’hypericum , puis y ajouter trois onces de té- rébenthine de Venise, six onces de la plus vieille huile qu’on pourra trouver, une dragme de safran, et quatre poignées de fleurs d’hypericum ; renfermer le tout dans une bouteille bien bouchée durant trois jours , au bout de ce temps exprimer fortement la liqueur dans une autre bouteille qu’on verse par inclinaison jusqu’à ce que l’huile paroisse, qui sera rouge comme du sang; mettre dans chaque livre de cette huile cinquante scorpions, et laisser le tout en digestion au bain-marie jusqu’à ce que la fermentation soit passée ; en faire l’expression par une étamine , et garder l’huile pour le besoin. Elle calme souverainement les dou- leurs néphrétiques appliquée extérieurement. Scorsonère , ou Cercifis d’Espagne ( Scorzonera , lati- folia , sinuata .Tourn. Scorzonera hispanica , Linn. 1 1 12. ) Plante que l’on cultive dans les jardins potagers. Elle croit en Espagne sans culture aux lieux humides , et dans les bois montagneux. On se sert principalement de sa racine qui est chaude, humide et alexipharmaque. Son principal usage est contre la morsure de la vipère et des autres ser- pens , ce qui la fait appeler viperaria , la peste, la mélan- colie, l’épilepsie, le vertige, la palpitation de cœur, pour exciter la sueur , résister au venin, pour la petite-vérole, et pousser l’urine. Mathiole rapporte que des moissonneurs mordus des vipères, et en danger de leur vie, furent sau- vés en leur faisant avaler le jus de cette racine , dont on SCR 58 1 fît plusieurs expériences ; ce qui lui fit donner le nom de vipérine. Scrophulaire graxde ( Scrophularia nodosa , J'actida , Tourn. Scrophularia nodosa , Linn. 863. ) Plante dont la racine est grosse, noueuse, inégale. Toute la plante a une odeur désagréable et un goût amer. Elle croît dans les lieux ombrageux et humides, dans les taillis. On se sert, en médecine principalement, de sa racine, qui est chaude, dessiccative , digestive , incisive , vulnéraire. Son usage prin- cipal est dans les écrouelles et les hémorroïdes , dans les ulcères carcinomateux et rampans , dans les gales malignes. Lorsqu’on se trouve tourmenté cruellement par la douleur des hémorroïdes cachées, il faut prendre dans son aliment ou dans sa boisson de la racine ou des feuilles de scrophu- laire, et la douleur s’appaisera ; il n’importe qu’on les mange en substance, sèches ou vertes, ou qu’on boive le vin dans quoi on les aura mis bouillir ou infuser. Si on attache au bas de la chemise , ou qu’on pende au col , de la racine de cette plante, ensorte qu’elle touche la chair , toutes sortes d’affections hémorroïdales se guériront d’une manière sur- prenante. Pour les écrouelles on arrache les racines au crois- sant de la lune pour s’en servir au décours, pendant lequel temps elle se sèche. La prise est de demi-dragme à une dragme en poudre , ou bien on en boit la décoction. Pour l’usage externe on prend plusieurs tubercules de cette ra- cine , on les enfile en forme de collier pour les porter au cou , et toutes les écrouelles , surtout celles de cet\e partie , disparoissent. Préparation d’un onguent propre aux maux cités. On tire de terre en automne la racine de grande scro- phulaire; l’ayant bien nettoyée , on la broie avec du beurre frais , et on la met dans un pot de terre bien couvert en lieu fort humide, où on la laisse pendant quatorze ou quinze jours 5 au bout de ce temps on fait fondre ce beurre sur un petit feu; et après l’avoir passé au travers d’un linge, on le garde pour le besoin. Pendant l’application de cette on- guent , on fait prendre au malade une dragme de poudre de racine le matin à jeun en bol , ou en conserve , avec quelque sirop approprié, ou bien un verre de vin, dans lequel la racine aura infusé pendant la nuit. Schophulaire ( grande) aquatique, ou Herbedu siège ( Scrophularia aquatica major , Tourn. Scrophularia aqua- tica , Linn. 864* ) Plante dont les feuilles , qui sont d’un verd brun , ressemblent assez à celles de la bétoine des bois, 582 S E B mais sont beaucoup plus grandes , ayant à leur base deux petits oreillons. La tige, qui est quarrée, monte à la hau- teur de deux ou trois pieds, au haut de laquelle il vient des fleurs semblables à celles de la scrophulaire vulgaire dont nous venons de parler en l’article précédent. Elle naît aux lieux humides et ombrageux, comme sur le bord des petites rivières et des fossés remplis d’eau. Cette plante est chaude , dessiccative et détersive. Ses feuilles pilées et appli- quées , sont très-bonnes pour mondiher les ulcères sales et malins, et pour la gangrène; ou leur jus cuit avec du miel, les feuilles amorties sur le feu et broyées , guérissent les ulcères et les contusions, si on les applique dessus soir et matin tous les jours; elles sont bonnes aussi aux panaris, aux plaies, et aux foulures et froissures de membres par chutes ou par coups reçus. Pour les clous , il faut en ap- pliquer dessus une feuille, après l’avoir passée légèrement sur le feu. On en fait un onguent excellent pour les écrouelles, hémorroïdes, ulcères sales, plaies et contusions, en cette sorte. Faire bouillir le tout sur un feu médiocre jusqu’à la consomption de l’humidité, demi -livre d’huile d’olive, une livre et demie de jus de scrophulaire d’eau , un demi- setier de vin ; ensuite jeter dans l’huile deux onces de cire jaune coupée en petits morceaux; étant fondue et bien incorporée avec l’huile , retirer le vaisseau hors du feu , et remuer avec une spatule jusqu’à ce que l’onguent soit froid , on le conserve pour le besoin dans un pot bien bouché. Cette plante a toutes les vertus de la grande scrophulaire décrite en l’article précédent. Sebeste ( Sebesten , seu Prunus Sebesten. ) Fruit gros comme un petit gland, oblong , rond, noirâtre, ridé, sem- blable à une petite prune , d’un goût donçâtre , visqueux ; ce fruit naît à un arbre de même nom qui croit en Syrie, en Egypte. On doit choisir les sebestes nouveaux , charnus, bien nourris, noirâtres, garnis de leurs petits chapitaux, d’un goût doux , et visqueux. Les sebestes sont émolliens , adoncissans , pectoraux: on s’en sert pour les âcretés de la poitrine et des reins, pour exciter le crachat, pour là- cher le ventre , pour émousser l’acrimonie de l’urine dans la dysurie et ses autres vices ; on les prescrit ordinairement avec les jujubes. La décoction d’une once ou deux de se- bestes dans une chopine d’eau avec la manne et la casse , est un purgatif doux, fort convenable dans les maladies du poumon ; ils sont bons dans les catarres , la toux , le rhume , SEL 5 83 et Ips fluxions de poitrine On les mêle en nombre égal avec les jujubes dans les tisanes pectorales : ils entrent dans le lénitif, et dans l’électuaire qui porte leur nom. Seigle ( Secale. ) Espèce de blé qui est de deux sortes, le grand qui se sème l’hiver , et le petit qui se sème au printemps. Ee seigle est médiocrement chaud , moins toute* fois que le froment, et plus que l’orge. Sa farine sert 4 dissiper les tumeurs douloureuses des épésipèles et de la goutte en forme de cataplasme , ou saupoudrée , surtout sur les érésipèles. Le cataplasme de farine de seigle avec le miel et un jaune d’œuf est adoucissant, résolutif et avance la suppuration : on l’applique ordinairement sur les ma- melles pour le lait grumelé. Le son est fort détersif , émoi* lient, propre pour arrêter le cours de ventre , pour adoucir les àcretés de la poitrine , étant pris en décoction par la bouche ou en lavement. La décoction du son et des figues est utile dans les affections des amigdales. Le pain de seigle s’applique dans les douleurs de tête et des autres parties, dans la foi blesse d’estomac, la palpitation de cœur, et dans l’appréhension de l’avortement par la foiblesse du fœtus. On le fait rôtir, ou bien on le réduit en miettes, puis on 1q trempe dans du vin, ou quelqu’autre liqueur convenable pour l’appliquer sur la partie. La croûte , ou une tranche rôtie, puis arrosée de vinaigre, et saupoudrée de canelle , de muscade , et d’un peu de safran , et de quelques autres poudres aromatiques, est salutaire pour appliquer sur la région de l’estomac dans le choiera morbus , pour arrêter le vomissement, et ôter le dégoût. Le pain d’épices est bon pour le même usage. L’odeur du pain chaud empêche le vomissement , et le dégoût qui suivent souvent la prise d’un purgatif désagréable , ou d’un vomitif. Le pain de seigle, mâché avec du beurre, et appliqué sur les tumeurs, les fait mûrir. Ce pain est un peu laxatif, et est bon à ceux qui ont le ventre paresseux. Sel Ammoniac, ( Muriate ammoniacal. Sal Arnionia- cum, sive Ammoniacum. ) Celui des anciens se trouvoit dans les sables de Lybie , proche le temple de Jupiter Ammon ; ce qui le faisoit appeler sel Qt/iinoniac , où il se formoit par l’urine des chameaux, et de plusieurs autres animaux: il étoit naturel ; mais comme on n’en apporte plus, il n’y en a que d’artificiel , qu’on prépare avec cinq parties d’urine, une partie de sel marin , et demi-partie de suie de che- minée qu’on fait cuire ensemble , et qu’on réduit en masse, laquelle étant mise dans des pots sublimatoires sur un leu 584 S E L gradué , on en fait sublimer un sel qui est le sel ammoniac ordinaire. On l’envoie de Venise qui est le meilleur, celui •l’Anvers vient après. On doit choisir le sel ammoniac beau, blanc, sec, net, cristallin, d’un gollt âcre fort pénélrant. Il est sudorifique, apéritif; il résiste à la corruption et à la gangrène ; il est bon pour la fièvre quarte , étant pris intérieurement ; on le donne le jour de l’iutermission , ou avant l’accès , et il manque rarement. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à demi-dragme. Il guérit l’esquinancie en forme de gargarisme , et il sert à faire l’eau bleue des oculistes pour emporter les tacbes des yeux. L’eau dans laquelle on a fait dissoudre du sel ammoniac , guérit les verrues , si on les en mouille souvent. Sel de Duobus , ( Sulfate de potasse. Arcanum dupli- caturn. ) On fait ce sel avec la matière rouge qui reste au fond de la cornue dans le procédé de l’eau forte ( acide ni- treux du commerce) et ayant dissout cette matière da'ns de l’eau commune , on filtre la dissolution , et on fait évaporer l’humidité ; il reste un sel fort blanc. Cette blancheur est parfaite quand le sel ne contient plus de parties vitrioliques , il peut exciter le vomissement , quand il participe encore du vitriol ( sulfate) , soit martial (de fer, ) soit cuivreux ( de cuivre. ) Ce remède donné plusieurs fois au commencement des î accès, guérit la plupart des fièvres, même celles qui ac- compagnent lescorbut. On le regarde ,àParis, presque comme un spécifique pour le lait épanché. Il convient très-bien dans l’hydropisie. Sel de prunelle, ou Cristal minéral, (nitrite de po- : tasse mêlé de sulfate de potasse ) Salpêtre duquel on a em- porté une partie du volatil par le moyen du soufre et du feu , on le prépare ainsi. Concasser trente-deux onces de salpêtre rafiné ( nitrate de potasse,) et le mettre dans un creuset qu’on place dans un fourneau entre les charbons ardens ; lorsque le salpêtre est en fusion , y jeter à diverses n reprises demi-once de fleurs de soufre (soufre sublimé,) la matière s’enflammera aussitôt, et les esprits du salpêtre 1 les plus volatils sont enlevés ; quand la flamme est passée^, 5 la matière reste en fusion fort claire; on renverse le creus/t :l dans une bassine d’airain platte , bien nette, et qu’on aura il un peu chauffée auparavant , de peur qu’il n’y reste de l’hu- i nudité; on remue la bassine entre les mains, afin que le sel s’étende en réfroidissant ; c’est ce qu’on appelle sel de prn- " nelle , il s’en trouvera vingt-huit onces. Il faut pour l’avoir SEL 585 bien pur, le faire fondre dans une quantité suffisante d. eau , filtrer la dissolution , et la faire cristalliser en la faisant évaporer dans un vaisseau de verre ou de terre, jusqu a diminution de la moitié, ou jusqu’à ce qu’iL commence à paroitre une petite pellicule dessus , transporter alors le vaisseau dans un lieu frais ; l’agitant le moins possible , et l’y laisser jusqu’au lendemain, on trouvera des cristaux qu’il faut séparer d’avec la liqueur; faire évaporer de rechef cette liqueur jusqu’à pellicule; et remettre le vaisseau dans un lieu frais , il se fera de nouveaux cristaux, réitérer les éva- porations et les cristallisations , jusqu’à ce qu’on ait tire tout le sel. On le dit meilleur que le salpêtre rafrné pour la méde- cine, parce qu’on prétend que le soulre l’a corrige. On le donne pour rafraîchir , et pour faire uriner dans les fièvres ardentes, dans les esquinancies , dans les gonorrhées, et dans les autres maladies qui proviennent de chaleur et d’obs- tructions. La dose est depuis dix grains jusqu’à une dragme dans du bouillon , ou dans une autre liqueur appropriée à la maladie. Sel marin , ou commun, (muriate de soude )( Sal ma- rirtum , sice commune . ) Ce sel est tiré des eaux de la mer par évaporation et par ci istallisation. On tire aussi du sel de plusieurs endroits de la France , et de plusieurs lacs salés d’Italie et d’Allemagne ; mais le sel marin est le meilleur de tous, celui de fontaine est le moindre. Le sel échauffe, dessèche, déterge, dissout, purge, restreint médiocrement, consume les superfluités , pénètre, digère , ouvre , découpe, résiste à la corruption et aux venins. Il est salutaire inté- rieurement aux crudités de l’estomac, à la perte de l’ap- pétit , aux constipations de ventre , à la suppression d’urine, à la colique ; on s’en sert dans l’apoplexie. L’usage externe est pour mondifier les ulcères putrides et rampans , pour dissiper les tumeurs simples et pestilentielles, pour des- sécher la gale et les démangeaisons pour résoudre les contusions et le sang extravasé , pour consumer l’ongle des yeux, pour calmer la douleur des dents. Sf.l polychreste (sulfate dépotasse). Salpêtre ( nitrite de potasse , ) dépouillé de sa partie volatile par le soufre : on le prépare ainsi. Pulvériser et mêler exactement parties égales de salpêtre et de soufre commun , jeter environ une once de ce mélange dans un bon creuset, qu’on a auparavant fait rougir au feu, il se fera une grande flamme, laquelle étant passée, y jeter encore autant de matière, et couti- 586 SEL nuer ainsi jusqu’à ce que tout le mélange soit employé, entretenir le feu pendant environ une heure, ensorte que !e creuset soit toujours rouge, puis le renverser dans une bassine d’airain bien sechee au feu ; la matière étant ré- froidie , la pulvériser et la (aire fondre dans une suffisante quantité d’eau, filtrer la dissolution, et la faire évaporer dans une terrine de grès ou dans un vaisseau de verre , au feu de sable jusqu’à siccité. Si ce sel n’étoit pas tout-à- fait blanc, c’est qu’il contiendroit encore du soufre ; il faut le calciner à grand feu dans un creuset , en l’agitant avec une spatule pendant trois ou quatre heures, ou jusqu’à ce qu’il soit bien blanc , puis réitérer la dissolution dans de l’eau, la filtration et l’évaporation; on aura un sel poly- chreste très- pur. Il faut rejeter comme inutile ce qui sera demeuré dans les filtres. Le sel polychreste purge les sérosités par le ventre, et quelquefois par les urines. La dose est depuis demi-dragme jusqu’à six dragmes dans une liqueur appropriée. Ce sel est appelée polychreste , du mot grec c’est-à-dire, servant à plusieurs usages, parce qu’on s’en sert non-seulement pour purger par les selles , mais pour fai re uriner , étant pris au poids d’une ou de deux dragmes dans une pinte d’eau le matin, comme une eau minérale. On l’emploie communément dans les infusions de séné , depuis un scrupule jusqu’à quatre , tant afin d’augmenter le pur- gatif, que pour tirer plus fortement la teinture du séné. On ne doit point se servir du sel polychreste qu’il n’ait été rendu bien blanc et bien pur; car quand il y reste quelque partie grossière du soufre, il est sujet à exciter des ver- tiges , des stupeurs de nerfs , et des soulèvemens d’estomac. Sel végéxal (tartrife de potasse). Crème de tartre réduite en forme de sel en cette manière. Pulvériser et mêler en- semble huit onces de cristal de tartre ( tartrite acidulé de potasse , ) et quatre onces de sel de tartre fixe ; mettre ce mélange dans un pot de terre vernissé, et ayant versé dessus trente-six onces d’eau commune, faire bouillir la matière doucement pendant demi-heure, puis l’ayant laissée réfroi- dir, la filtrer, et faire évaporer la liqueur jusqu’à siccité: il Lut garder ce sel dans une bouteille. L’évaporation de la liqueur doit se faire dans tine terrine de grès au feu de sable, plutôt que dans un plat de terre vernissé , parce que la terre étant plus poreuse que le grès , le sel pénétreroit au travers , et il s’en perdroit beaucoup. Les vaisseaux de métal ne sont pas propres ici , parce qu ils S EN 587 donneroient quelque impression au sel , et il ne seroit pas si blanc que quand on le fait dans un vaisseau de terre. Ceux qui n’ont point de terrine de grès , peuvent se servir d’un vaisseau de verre. Il faut prendre garde sur la fin de l’évaporation que le feu ne soit trop fort ; car comme la crème de tartre (tartrite acidulé de potasse ) qui entre dans ce sel est composée de cinq principes , la matière s’attache facilement au vaisseau, et elle se brûle; il est nécessaire, pour éviter cet inconvénient , de la remuer avec une spatule, jusqu’à ce qu’elle soit sèche. C’est un bon apéritif et laxatif; il est propre pour les cachexies , pour les hydropisies , et pour toutes les mala- dies qui viennent d’obstruction. La dose est depuis dix grains jusqu’à deux scrupules dans du bouillon , ou dans quelque liqueur appropriée. Semence contre tes vers , ou Poudre à vers ( Semen contra vermes ,sive Santonicum.) Semence menue , oblongue, verdâtre , d’une odeur désagréable , d’un goût amer , et assez aromatique. Elle nous est envoyée sèche de Perse. Elle naît à une plante dont les feuilles sont très-petites, que l’on croît être une espèce d’absinthe. Il faut choisir cette semence récente , bien nourrie, d’une odeur assez forte. Elle est chaude , dessiccative et amère ; elle est fort propre pour provoquer les ordinaires , et fortifier l’estomac, pour faire mourir et chasser les vers du corps : on en donne de- puis un scrupule jusqu’à une dragme aux enfans suivant leur âge, aux petits dans le lait de leur nourrice, et aux plus grands dans de l’eau distillée de chien-dent, de fleurs de pêcher, d ' hypericum , de pourpier, ou quelqu’autre sem- blable , ou dans la pulpe d’une pomme cuite : on la donne seule , ou mêlée avec de la corne de cerf brûlée , la se- mence d ' hypericum , l’aloës , ou même avec le mercure doux (muriate mercuriel doux,) qui est l’ennemi juré des vers. Il la faut donner , autant que l’on peut , dans le décours de la lune , parce que les remèdes contre les vers font alors incomparablement mieux leur effet que dans un autre temps. Séné ( Sonna. ) Petite feuille oblongue qu’on apporte sèche de plusieurs endroits. Elle naît sur un petit arbrisseau dont il y a deux espèces , celui d’Alexandrie , qui a les feuilles pointues , et est le meilleur ; et celui d’Italie, qui a les feuilles plus rondes , duquel on peut se servir au défaut du premier. Le séné doit être choisi récent , en feuilles , la plupart entières , ou les moins brisées , de grandeur mé- diocre , nettes , les moins remplies de bûchettes et de feuilles 588 S E N mortes, douces au toucher, de couleur verte jaunâtre, d’une odeur assez forte , d’un goût un peu visqueux et désagréable , donnant à L’eau une forte teinture. On se sert aussi des fol- licules ou gousses de séné; elles doivent être choisies ré- centes , grandes , entières , de couleur verdâtre tirant sur le jaune. Le séné est le purgatif le plus en usage ; il purge sans incommodité les humeurs recuites et séreuses , la bile et la {'•tuile de la tête , du foie , de la rate et des jointures ; par a suite il tranche quelquefois , ce qui vient de son muci- lage visqueux qui tranche en s’attachant aux intestins, c’est pourquoi il né faut jamais donner le séné sans y ajouter le sel de tartre (carbonate de potasse) pour aiguillon , et pour dé- couper ce mucilage , soit qu’on le donne en substance ou en infusion. Ce mucilage du séné se démontre en ce que si on le fait bouillir, la décoction est épaisse et mncilagineuse , laquelle étant bue , cause seulement des tranchées sans rien opérer , au lieu que si on y ajoute la crème de tartre (tartrite acidulé de potasse) , la décoction deviendra très-purgative, et ne tranchera point. On donne le séné plutôt en infusion qu’en décoction , d’autant que cette dernière dissipe beau- coup la vertu purgative. Comme le séné est chaud et sec , on le corrige avec les fleurs de violette et de bourrache ; et pour empêcher qu’il ne nuise à l’estomac, on y ajoute la canelle , le galanga , le gingembre , etc. On peut le donner à toutes s irtes d’àges , et même aux femmes grosses. La dose en sub- stance est d’une dragme ou une dragme et demie; en infu- sion deux dragmes et demie ou deini-once. Choinel dit que le séné purge assez bien toutes sortes d’humeurs , mais qu’on ne doit pas l’ordonner dans les hémorroïdes, les hémorragies, les maladies de la poitrine, non plus que dans les dispositions inflammatoires. Le séné ne peut nuire à personne , dit du Bé ; il n’allume point par sa chaleur les humeurs, il ne ronge pas les intestins , et ne brûle point les entrailles , il purge douce- ment toutes sortes d’humeurs , il purge la mélancolie et la bile, si on en fait infuser demi-once dans deux verres de lait clair , et si on les donne le matin à une heure l’un de l’autre, ce qui peut être réitéré aux longues maladies qui dépendent des obstructions causées par ces humeurs ; il purge aussi la pituite , et la tire du cerveau, du mésentère et de l’estomac , comme la bile et la mélancolie du foie et de la rate. Il ne se donne pas seulement en infusion , mais aussi en substance ; car il purge fort bien , si on en prend une dragme avec une demi-dragme de creme de tartre (tar- trite acidulé de potasse) et un peu d’ecorce de citron , pour S E N 5P9 en faire une poudre d’une prise; ou si la dragme est mêlée avec un peu de sirop , pour le donner en forme de pilules. Le séné entre dans la plupart des électuaires purgatifs , entre autres dans le lénitif, le catholicon , la confection lia — mer, h, les tablettes de Citro, l’électuaire de tamarins d’Hors- tius , l’extrait panchyinagogue de Crollius , la poudre arthri- tique de Paracelse , etc. Il a donné le nom à l’électuaire de séné. Les follicules s’emploient dans les pilules tartarées de Quercétan, Seneçon ( Senecio rulgaris , Linn. 1216 ) Plante fort commune qui croît dans Us champs, dans les chemins , dans les jardins. Le seneçon est émollient, résolutif, humectant , rafraîchissant, apéritif, vulnéraire. Son principal usage est dans l’épilepsie des enfans, cuit dans leur bouillie; dans le choiera morbus , la jaunisse, l’intempérie chaude du foie, contre les vers , pour le vomissement et le crachement de sang, pour appaiser la colique. On emploie toute la plante dans la décoction ordinaire des lavemc-ns , et dans les cata- plasmes que l’on ordonne pour avancer la suppuration des tumeurs ; car cuit en vieux-oing , et appliqué , il n’y a point de tumeur qu’il ne fasse mûrir et percer , ou dissiper , soit aux genoux ou ailleurs, et il guérit les démangeaisons et les herpes. Pour la goutte , pour les hémorroïdes, et pour dissiper le lait grumelé dans les mamelles , il faut faire bouillir celte plantedansdu lait, ou bien la faire cuire avecdu beurre frais, et l’appliquer en cataplasme. Le seneçon pris en décoction ., ou autrement, provoque les mois retenus. Pilé et appliqué sur une plaie , il la guérit en peu de temps. Il est bon à la gale de la tète, aux écrouelles, à la suppression d’urine, aux fistules et à.l’inflammation des mamelles. Deux onces de suc de seneçon , avalées, font mourir les vers, et appaisent la co- lique , selon Tournefort. On assure que l’eau distillée de sé- neçon fait passer les fleurs blanches. Sénéka , ou Polygala virginiana. Racine grise en dehors, blanche en dedans, fort entortillée, de la grosseur d’une plume d’oie, qui vient de la Virginie où elle est fort connue des sauvages comme spécifique certain contre la morsure du serpent à sonnettes. Suivant le docteur Tennent , cette ra- cine contient un sel actif, atténuant , enveloppé dans un prin- cipe balsamique , d’un goût piquant, mais qui ne se déve- loppe pas d’abord. Elle est diurétique , diaphorétique , pur- gative , et quelquefois émétique , mais plus rarement, à moins qu’on ne la donne à double dose. On peut ne la rendre que diurélique et diaphorétique , en y ajoutant des absorbans , de 39c S E N l’eau de canelle affoiblie , des yeux d’écrevisses , etc. Cette racine est très-atténuante , facilite puissamment l’expectora- tion , et convient principalement dans certaines pleurésies et fluxions de poitrine. Le docteur Tennent s’en servoit de trois manières diffé- rentes , ou en poudre à la dose de trente-cinq grains , et alors elle agissoit plus lentement, ou en teinture dans du vin d’Es- pagne , ou en décoction dans de l’eau. La décoction se fai- soit en prenant quatre onces de la racine concassée , et la faisant bouillir dans une pinte d’eau réduite à moitié. lia dose étoit de trois cuillerées réitérées de quatre en quatre heures, jusqu’à ce que les crachats, la sueur , les urines devenues plus abondantes , le malade fût soulagé. Il faisoit toujours précéder une saignée de dix onces. Il préparait la teinture avec quatre onces de la racine concassée mise dans une pinte de vin d’Espagne , sur les cendres chaudes pendant six heures ; la dose étoit aussi de trois cuillerées. Il paroit que le docteur Tennent a employé par prédilection la teinture , et avec raison ; l’eau tire beaucoup moins que le vin sur les racines gommeuses, aromatiques et résineuses. Chomel qui a employé cette racine toujours avec succès , étoit étonné des doses dont usoit le médecin écossois. Il ne l’a jamais donné en substance qu’à la dose de douze ou quinze grains , en décoction qu’à la dose d’une once , et il faisoit constamment la décoction avec une chopine de vin blanc léger, et autant d’eau , à un tiers tout au plus de réduction , observant d’en donner quatre onces toutes les quatre heures. Les malades se plaignent d’un goût de poivre qui leur reste dans la gorge ; ce qui exige quelques cuillerées de looch blanc ou d’infusion de guimauve, pour adoucir. Il faut observer (et cette observation est conforme à celle du docteur Tennent) que ce remède convient beaucoup mieux dans les fausses pleurésies et fausses fluxions de poitrine appelées nothae , que dans les pleurésies sèches et inflamma- toires. Les premières qui sont les plus fréquentes , et même presque toujours épidémiques , viennent dans un temps froid et humide après un hiver tempéré , ou après un été chaud et humide , auquel succède un froid inattendu ; mais lorsque les pleurésies sont occasionnées par un froid piquant accom- pagné d’un vent de nord sec et opiniâtre , la racine ne con- vient nullement. Voici comme le médecin écossois s’est conduit, et en gé- néral Chomel n’est pas éloigné de sa méthode. La maladie constatée par un frisson, un point de côté , de la fièvre , de .. 1 S E R 591 la difficulté Je respirer , une toux fréquente et vaine , il faisoit tirer dix onces de sang du bras; une heure après, il faisoit prendre trois cuillerées de la teinture , et continuoit jusqu’à ce que les symptômes se calmassent ; lorsque ces mêmes symptômes se réveilloient , il recouroit à la saignée et tout de suite à la racine. Clioinel croit qu’il seroit mieux de ne donner ce remède qu’avant le 3 de la maladie ou après le 5, pour hâter et faciliter l’expectoration. Tout le monde sait que dans les fausses pleurésies la saignée est moins nécessaire } tandis que dans les vraies elle est l’unique remède. Cette ra- cine merveilleuse est bonne dans les hydropisies ; elle con- vient dans l’asthme, dans la goutte , et dans tous les cas où il est avantageux de diviser la lymphe , et d’atténuer la partie trop mucilagineuse du sang. Il faut observer que si le docteur Tennent donnoit, à la Virginie , quatre onces de la racine de Sénéka pour une pinte de teinture , tandis qu’en France on n’en emploie qu’une once, c’est parce que les racines aromatiques séchées ont plus de vertu que celles qui sont fraîches, ainsi qu’elle étoit sur les lieux. Serpent ou Couleuvre ( Serpens ^ anguis , coluber ). Ani- mal reptile qui dépouille sa peau deux fois l’année , savoir au printemps et en automne. Il demeure l’hiver caché en terre, spécialement sous les racines du bouleau et du coudrier; il est l’ennemi de l’homme. Le mot de serpent est un mot gé- nérique qui comprend en soi plusieurs espèces ; on le prend ici pour le serpent vulgaire qui fait une espèce particulière distinguée de l’aspic, de la vipère et des autres reptiles. Le serpent doit se prendre au printemps quand il a quitté sa dé- pouille , nop pas pourtant quand il est nouvellement sorti de terre. Les serpens desséchés entiers, ou leur poudre, sont alexitères et sudorifiques; leur usage est dans les maladies malignes et venimeuses, comme la fièvre ; les fièvres pété- chiales , la lèpre, etc. Cardan dit que les phthisiques et les vérolés doivent regarder comme un beau secret l’usage des serpens, et surtout des vipères. La chair, dit-il, se mange cuite , le bouillon se boit, et la graisse sert à enduire l’épine et les jointures. Après avoir jeté la peau , les entrailles, le fiel, la tète et la queue, on peut manger le reste sans crainte. On jette la tète à cause de sa malignité et des dents; on jette la queue , non qu’elle soit venimeuse , mais à cause qu’il n’y a que des os ; la vésicule du fiel est rejetée à cause qu’elle est proche d’une lacune remplie d’une matière venimeuse qui est portée de là par deux canaux aux vessies des dents ou aux 5<)2 S E R gencives nù elle se rend si spiritueuse et si efficace , que la morsure des dents de la vipère est mortelle , même long- temps après sa mort. Pour le fiel, il fait mourir les chiens quand il est frais, mais ils le mangent sans danger quand il est desséché. Les entrailles sont rebutées à cause des ordures et des œufs qui y sont attachés , sans cela elles seroient bonnes. Les cœurs et les foies gardés à part , sont, suivant quelques- uns, un trésor précieux en médecine ; mais il ne faut pus croire qu’ils aient quelque vertu particulière plus que la chair et les os. La graisse de serpent ramollit les écrouelles , guérit les rougeurs et les taies des yeux, aiguise la vue si on en frotte le bord des, yeux , et calme les douleurs de la goutte. Les dépouilles des serpens , détachées d’elles-mêmes , liées sur le ventre ou sur les lombes , facilitent l’accouchement ; elles guérissent les démangeaisons , appliquées en forme de poudre ou de cendre , et (ont revenir le poil, enduites aux parties chauves. Ces dépouilles , appliquées en forme de ceinture, purgent les eaux des hydropiques par les urines. Leur poumon mêlé avec de la poudre d’écrevisses, convient aux plaies des nerfs qui ont été coupés , et même des tendons qui se consolident dès qu’on en a jeté dessus. La même poudre est éprouvée contre les plaies des yeux qu’elle guérit promp- tement. La pondre de dépouille seule , semée sur une plaie récente, la guérit en trois jours , et leur décoction est souve- raine pour guérir la maladie pédiculaire. On se sert encore de la dépouille de serpent pour les douleurs d’oreilles , de dents , en gargarisme, et des yeux , en infusion ou en décoction. Le fiel des serpens , appliqué sur leurs morsures , en at tire le ve- nin ; on dit la même chose de la tête écrasée et appliquée. Le foie desséché se donne dans l’eau de canelle ou dans du vin , dans les accouchemens difficiles, à la grosseur d’une aveline. Pour faire le bézoard animal, simple , prendre un serpent dé- pouillé de sa peau , jeter les intestins, la queue et la tête , le laver et le dessécher pour le pulvériser avec les vertèbres , et garder la poudre pour l’usage. La prise est de demi-dragme à une dragme ; on dessèche le serpent à l’air. Le bézoard animal, composé se fait de h manière suivante : Prendre deux dragraes de poudre de serpent, racines de valériane , d’angélique, de pimprenelle , feuilles de rue , de chaque une dragme ; mêler le tout pour une poudre. La dose est d’un scrupule à deux au plus. La poudre de serpent seule est le contre-poison des arai- gnées vives et de l’arsenic; mais elle ne suffit pas contre la peste. Tout le serpent est alexipharmaque , et la poudre de serpent est appelée avec justice bézoard animal. La méthode S £ R 59 3 (3e brûler les serpens n’est pas bonne , puisque leur force qui consiste dans le sel volatil et l’esprit, s’exhale au feu 5 il vaut mieux les dessécher , puis les pulvériser, et arroser la poudre d’esprit-de-vin (alcohol) camphré , pour exalter la vertu alexipharmaque. On en donne depuis un scrupule jusqu’à deini-dragine dans les fièvres malignes et le pourpre , dans les fièvres pétéchiales et la peste, ce qui fait suer. Les serpens sont merveilleux pour affermir la santé et pour prolonger la vie. La chair , le foie et le cœur des serpens sont sudori- fiques , propres pour résister à la malignité des humeurs , pour chasser les fièvres intermittentes, pour purifier le sang, et exciter l’urine. On les fait sécher , et on les réduit en poudre. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à une dragine. La poudre de serpent de Norimberg , décrite par Mayerne , se prépare ainsi : Prendre les cendres blanches de six serpens ou couleuvres calcinées dans un pot de terre bien bouché , 11’ayant qu’une petite ouverture au-dessus du couvercle , ajouter à ces cendres des racines d’angélique, de valériane , de tormentille et d’éclaire séchées et réduites en pondre , de chaque trois dragmes , et faire du tout une poudre dont la dose est de la grosseur d’une aveline. Serpentaire grande ( Dracunculus major vulgaris , Tourn. Arum dracunculus , Linn. 1367.) Plante qui pousse aine seule tige à la hauteur de deux pieds ou environ , droite , couverte d’une écorce qui représente la peau d’un serpent par ses marbrures ou taches de couleurs diversifiées 5 sa ra- cine est grosse en forme d’oignon : elle croît aux lieux om- brageux , particulièrement aux pays chauds. Sa racine ou oignon est purgative , elle détache les humeurs grossières , pituiteuses et visqueuses, elle purge les sérosités. On la fait sécher , et on la prend en poudre; la dose est depuis un scru- pule jusqu’à une dragme. Ses feuilles sont détersives et vul- néraires ; on les estime propres pour résister au venin et contre les morsures des serpens. On emploie la racine et les feuilles de la serpentaire comme celles du pied de veau , qui est appelé par quelques-uns petite serpentaire , et elle en a les vertus. Serpolet ( Serpyllum foliis citri odore , Tourn. Thymus serpyllum , Linn.) Petite plante qui s’étend sur terre, dont les feuilles approchent assez de celles du thym ; elle croit aux lieux incultes, montagneux, secs, rudes, sablonneux , pier- reux , dans les champs ; elle a une odeur fort agréable, et un goût aromatique acre. Le serpolet est chaud , dessiccatif, d’une saveur acre, atténuant, apéiitif, céphalique, utérin 3ü 594 SES et stomachique. Son principal usage est d’exciter l’urine et les mois , d’arrêter le crachement'de sang et les mouvemens convulsifs 5 il est d’une grande utilité dans les maladies catar- yeuses de la tête, à quoi l’eau et l’esprit sont spécifiques ; la plante se doit cueillir le matin lorsqu’elle est mouillée de la yosée. On applique le serpolet sur le front pour appaiser le jtnal de tête , ou on le fait cuire an vinaigre et huile rosat , et on en oint les tempes. Bouilli avec du miel , il nettoie les poumons. Une dragme de sa poudre, bue avec de l’eau , ap- paÿse les tranchées , et délivre de la difficulté d’uriner. La conserve des fleurs et des sommités de serpolet soulage ceux qui sont sujets au vertige et à la migraine. Simon Pauli dit qu’en Danemarck , on se trouve bien de boire dans l’érési- pèle la décoction de serpolet qui dépure le sang, et pousse par les sueurs ou par les urines. On laisse macérer une poi- gnée de serpolet dans de l’eau commune à laquelle on ajoute une cuillerée de bon miel blanc , pour le rhume et pour la toux opiniâtre. Paracelse estimoit la liqueur qu’on droit du serpolet, distillée avec l’esprit-de-vin (alcohol), pour les fluxions çatarreuses et le rhume de cerveau. Ray rap- porte qu’elle est merveilleuse pour faire recouvrer la parole aux apoplectiques , sur le témoignage du docteur Soame. Skrrette ( Jacea nemorensis quac serracula vulgo ). Es- pèce de petite jacée qui croît dans les bois , dans les prés , aux lieux sombres et humides. Elle est vulnéraire, propre pour les contusions, pour ceux qui sont tombés de haut; elle dissout le sang caillé , elle déterge, elle dessèche , elle appaise la douleur des hémorroïdes , étant écrasée et appli- quée dessus. Elle est propre pour les hernies. On s’en sert intérieurement et extérieurement. On donne de sa racine en poudre par la bouche. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dtagmç. Séséli ( Fceniculum tortuosum , Tourn. Seselli tortuo- $um , Linn.) La semence de séséli de Marseille chasse les \ents , pousse les ordinaires et les urines ; on l’emploie comme l’anis , et à la même dose- Cette semence est aussi stomacale et apéritive. Dioscoride l’ordonne dans le vin pour aider la digestion , et pour dissiper les tranchées 5 cet auteur recom- mande la racine et la graine pour l’asthme , pour la passion hystérique et pour l’épilepsie ; elle facilite aussi , selon lui , l’accouchement , et pousse les règles. Les habitans de la cam- pagne , du côté de Marseille, font infuser la graine de sé- séli dans du vin pour rétablir le flux menstruel. Quand on fc’a point le séséli de Marseille, on se sert du séséli commun. S I M 595 La semenre de séséli est employée dans le sirop diacala- mintkes de Mésué, dans la poudre diacalaminthes de Nicolas d’Alexandrie, dans le diagalanga major , dans le diahysso- pu.m, diaprassium et le diacyrninuin de Mésué, dans Y aurea alexandrina , dans l’électuaire des baies de laurier , dans le diabotanum , dans le mithridat , dans la thériaque , et dans plusieurs autres compositions cordiales. Simarouba ( Evonimus fructu nigro , vulgâ simarouba). On trouve depuis peu dans les serres chaudes du Jardin des Plantes , et dans quelques serres d’amatenrs , un arbuste asse^ élevé auquel on a donné cette dénomination. Il paroît démon- tré que le simarouba est semblable au macer des anciens , connu par Dioscoride. Cette drogue a commencé à être con- nue en France dans l’année 171J. Antoine Jussieu ayant ob- servé que dans la grande quantité de dévoiemens dyssenté- riques occasionnés par des chaleurs excessives, i’ipécacuanlia , les purgatifs et les astringens ordinaires nuisoient plus qu’ils ne réussissoient , eut recours au simarouba, comme au der- nier remède , et eut tout lieu de s’en louer. Encouragé par le succès , il continua de s’en servir, non-seulement dans les dévoiemens dyssentériqnes , mais même dans les pertes de sang auxquelles les femmes sont fort sujettes. C’est de l’écorce surtout dont on use dans le traitement des maladies , quoique le bois râpé ne soit pas absolument dépourvu de vertu , mais à la dose double. Deux gros d’écorce de simarouba , bouillis dans trois demi- sepliers d’eau , réduits à chopine , suffisent pour trois verrées dont on prend deux dans la matinée, à trois heures l’une de l’autre , et la troisième quatre heures après un léger repas fait avec du riz ou du vermicelle , ou quelqu’autre farineux. Ce remède étant légèrement amer, on peut y ajouter un peu de canelle. Chomel a observé, ainsi que Jussieu , que ce remède réus- sissoit mieux dans les dévoiemens séreux occasionnés par une grande fonte des humeurs. Il est stomachique, apéritif, lé- gèrement purgatif et astringent. On peut en continuer l’usage long-temps, et alors on en prend un verre tous les matins. On peut aussi le prendre en substance, en poudre ou en bol , à la dose de douze ou quinze grains , suivant les circons- tances. La manière de s’en servir dans les pertes des femmes est la même que dans les dévoiemens 5 mais il faut observer , de même que dans les cas de dyssenterie , qu’il faut qu’il n’y ait ni grande lièvre , ni tension douloureuse , ni obstruc- tion dans les viscères. Ce remède élant tonique et balsa- 596 SIR mique , occasionneroit de l’irritation. Il fait quelquefois vomir, et il est bon de ne le donner que lorsque les pre- mières -voies ont été évacuées. Sinapisme d’Aëc.e. Faire tremper des figues grasses un jour entier dans de l’eau tiède, les exprimer fortement le len- demain, et les battre long-temps dans un mortier, broyer en même temps dans un autre mortier de la semence de mou- tarde , et l’arroser peu à peu de l’eau où auront infusé les figues , afin de la broyer plus commodément , incorporer en- suite cette graine ainsi préparée avec les figues , et en faire une masse. Si on juge qu’il soit nécessaire que le sinapisme soit un peu violent , on le compose de deux parties de mou- tarde , et d’une de figues ; s’il est besoin qu’il soit médiocre , on y met autant de l’une que de l’autre 5 si c’est pour un corps tendre et délicat, on y met de la mie de pain au lieu de figues , ou bien on fait infuser la semence de moutarde dans du vinaigre, pour tempérer par ce moyen sa trop grande acrimonie. Il est bon contre toutes les maladies longues , comme ver- tige , épilepsie, migraine, sciatique , et autres maladies de cause froide. Sirop ( Sirupus ). Composition ou liqueur agréable , d’une consistance un peu épaisse, qui est extraite des eaux, des sucs , ou des teintures des fruits ou des herbes , cuite et assaisonnée de sucre ou de miel. Nota. On ne doit jamais se servir de vaisseau d’airain pour faire les sirops aigres , de peur qu’ils n’en tirent un vert-de-gris. Sirop astringent. Faire infuser deux onces de roses de Provins pendant douze heures sur la cendre chaude , demi- septier d’eau rose et autant de celle de plantain, puis passer le tout, et mettre dans la colature deux dragmes de rhu- barbe coupée par petits morceaux, infuser le tout pendant douze heures, puis l’ayant passé et pressé , mettre la liqueur dans un poêlon sur le feu , avec deux onces de sucre pour faire un sirop. Il est bon pour le flux de sang et le dévoiement ; il en faut prendre à jeun, le premier jour deux cuillerées, et une tous les jours suivansj on demeure une heure et demie après la prise sans manger , et on continue ainsi jusqu’à guérison. Sirop d’absinthe simple. Inciser menu six onces de som- mités ou de feuilles d’absinthe , quand la plante est dans ea vigueur , et les mettre tremper chaudement cinq ou six S I R 5 97 heures dans vingt onces d’eau , puis faire bouillir l’infusion à diminution du tiers; on la coule avec expression , on la laisse rasseoir pour en séparer les fèces , on mêle dix-huit onces de bon miel , et on fait cuire le mélange , en l’écu- inant jusqu’à consistance de sirop. Nota. Si dans la composition de ce sirop on emploie de l’absinthe cueillie avant le lever du soleil , lorsqu’elle est couverte de la rosée , et qu’on y mêle un peu de poudre de rhubarbe , il sera meilleur. Il aide à la digestion, il fortifie l’estomac, il tue les vers. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once. On s’en sert aussi extérieurement pour mondifier les plaies. Sirop d’aigremoine simple. On peut le préparer en fai- sant cuire ensemble parties égales de suc d’aigremoine et de sucre. Il fortifie l’estomac et le foie, il lève les obstructions. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. Sirop d* alléluia. Piler des feuilles et des fleurs d’o-rz- triphyl/urn , dit alléluia , nouvellement cueillies dans leur vigueur , les ayant laissées trois ou quatre heures en diges- tion à froid , les exprimer pour en avoir le suc ; on les dépure en lui donnant un bouillon , et en le passant plusieurs fois par un blanchit , on mêle ensemble dans un plat de terre vernissée parties égales de ce suc d 'alléluia dépuré, et de sucre blanc , on place le plat sur un feu modéré , pour faire fondre le sucre , et pour faire évaporer l’humidité de la liqueur jusqu’à consistance de sirop. Nota. Le sirop d’oseille peut se faire de la même manière. Il est propre pour désaltérer , pour fortifier le cœur , pour purifier le sang. On le donne dans les fièvres ardentes , dans tes fièvres malignes. La dose est depuis une demi-once jusqu’à une once et demie. Sirop d’ A Ithaca simple. On peut faire ce sirop avec une infusion ou une décoction de racines de guimauve faite dans de l’eau chaude et du sucre, parties égales ; on les fait cuire ensemble à consistance de sirop. Il est excellent pour les âcretés de la poitrine , pour le rhume. Sirop de berheris ou épine-vinette. Ecraser bien dans un mortier des fruits murs de berberis , les laisser trois ou quatre heures en digestion à froid , puis les mettre à la presse pour en tirer le suc; pour dépurer ce suc , on le met dans une bouteille qu’on expose deux ou trois jours sans la re- muer , puis on le filtre. Si on veut le garder long-temps, on 8 SIR en emplit deè bouteilles jusqu’au cou, on ajoute par dessus de l’huile d’amandes douces ou d’olive à ia hauteur de deux travers de doigt, pour empêcher que l’air n’y entre, et le fasse corrompre; on met dans un plat de terre vernissé, et non de métal dont il pourroit tirer une impressiort , un poids égal de suc de berberis et de sucre blanc , on place ce plat 6iir un petit feu , et ou fait consumer l’humidité de la liqueur jusqu’à consistance de sirop. Il est astringent et rafraîchissant ; on l’emploie dans les juleps pour arrêter les cours de ventre , pour fortifier le cœur, et pour résister à la malignité des humeurs. La dose est de- puis demi-once jusqu’à une once et demie. Sirop de berberis préparé sans feu. On peut faire ce sirop en mettant simplement fondre deux parties de sucre dans une partie de suc de berberis , sans le faire bouillir ni évaporer , car on n’aura employé que la quantité du suc qu’il faudra pour liquéfier le sucre en consistance de sirop, il sera plus agréable au goût que le premier , mais il ne contiendra pas tant des acides du fruit, et il aura moins de vertu. Sirop de bétoine simple. Ce sirop se fait de la même ma- nière que celui du lierre terrestre , dont la description sera ci-après. On peut encore préparer un sirop de bétoine avec une forte infusion de ses fleurs , faite dans de l’eau distillée de la même plante. Il est bon pour les maladies du cerveau , il le fortifie , il provoque les urines, il est bon pour les pulmoniques. La dose est depuis demi-once jusqu’à deux onces Sirop de bourrache simple. On fait cuire ensemble parties égales de suc de bourrache dépuré et de sucre blanc. il est propre pour humecter la poitrine , pour purifier le sang, pour récréer les esprits; on le donne aux mélanco- liques. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. Le suc de buglose peut être substitué en la place de celui de bourrache. Sirop de camomille simple. Mettre infuser douze heures dans quatre livres d’eau chaude de fontaine , c’est-à-dire deux pintes , en un pot couvert , une livre de fleurs de ca- momille récemment cueillies dans leur vigueur , faire bouillir légèrement L’infusion , la couler avec expression , réitérer ainsi jusqu’à trois fois avec nouvelles fleurs, mêler dans la troisième colature trois livres de sucre blanc, clarifier ce mélange avec un blanc d’œuf, et par un feu modéré le faire cuire en consistance de sirop. S I R 599 Nota. On prépare de la même manière le sirop de sauge. Il est excellent pour la colique venteuse. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. Sirop do capillaire simple. Couper menu et mettre trem- per chaudement dans trois livres d’eau pendant six ou sept heures, six onces de capillaires fraîchement cueillis, des plus beaux et des plus odorans , faite ensuite bouillir l’infusion jusqu’à diminution de la quatrième partie , la couler avec expression, et y mêler du sucre blanc à la quantité de deux livres et un quarteron ; on clarifie le mélange avec un blanc d’œuf , et après l’avoir passé par un blanchet, on le fait cuire jusqu’à consistance de sirop. Nota. La meilleure méthode pour faire le ben sirop de capillaires , est de faire venir la conserve de capillaires des pays chauds, et de l’employer pour la composition de ce sjrop ; car comme l’herbe a fermenté avec le sucre dans la conserve , le détachement de ces principes se fait aisément pour le sirop. On prend donc une livre de conserve de ca- pillaires , on la met infuser chaudement dans quatre livres d’eau commune pendant quatre ou cinq heures , ensuite on coule l’infusion avec expression , on y mêle trois livres de sucre blanc,, on clarifie le mélange avec un blanc d’œuf, et on le fait cuire en consistance de sirop. Le véritable sirop de capillaire doit avoir une couleur rougeâtre et un goût de ca- pillaires très-aisé à distinguer. Ce sirop est pour les mala- dies de la poitrine , parce qu’il adoucit l’humeur âcre qui y tombe ; il excite le crachat. On le donne mêlé avec de l’huile d’amartdes douces aux enfans. Nota. On peut rendre le sirop de capillaires plus teint et plus pectoral , en augmentant la quantité des capillaires qui entrent dans sa coinposstion , et en y ajouant une once et demie de réglisse , mais il en sera un peu moins agréable au goût. On peut aussi y employer les cinq espèces de capillaires, et même la langue de cerf, connue sous le nom de scolopendre , ou bien n’y en mettre que d’une ou de deux sortes } il est assez indifférent de quelles espèces de capillaires on empreint le sirop ; car elles ont toutes une vertu semblable. Le Sirop de capillaires est bon pour la toux, pour les maladies de la poitrine , et pour les maux de rate. On en prend à cuillerée , et l’on en mêle dans les jtileps , dans les émulsions , dans la tisane. Sirop de cerises appelées aigriottes. Ecraser dans un mortier de marbre des cerises appelées aigriottes , avant 6 OO SI P, leur parfaite maturité, en tirer le sur qu’on laisse dépurer au soleil pendant deux jours , ou le filtre , on y mêle un égal poids de sucre blanc dans un plat de terre vernissé , et on fait eu ire le mélange en sirop. Il rafraîchit, il désaltère, il est bon pour les fébricitans et pour tempérer la bile ; on le prend en julep avec de l’eau. La dose est depuis demi-once jusqu’à deux onces. Sirop de chicorée simple. On le peut faire avec le suc de chicorée sauvage dépuré et le sucre blanc, parties égales , qu’on fera cuire en consistance de sirop. Il est apéritif, et purifie le sang. Sirop de chou rouge. Rompre par morceaux toutes les feuill es d’une pomme de chou rouge , grosse comme la forme d’un chapeau , les mettre dans une cruche de terre conte- nant deux pintes, qu’on emplit d’eau de rivière , la bou- cher par dessus avec sept ou huit demi-feuilles de papier bien serrées et bien liées , ensorte qu’il n’y entre point d’air , la mettre devant un feu médiocre environ cinq quarts- d’heu re , passer le tout au travers d’un linge blanc sans presser, mettre la colature dans une bassine de cuivre avec une livre de bon miel de Narbonne sur un feu médiocre de charbon , bien écumer jusqu’à ce que le sirop soit par- fait , dont il ne restera environ qu’un bon demi-septier et demi , qu’il faudra conserver dans une bouteille de verre double, ou de grès qu’on bouche bien. Il est bon pour les maladies de la poitrine et du poumon. Il faut, avant de commencer à en user , se purger le jour de devant, avec un quarteron de casse eu bâton que le ma- lade sucera entièrement , l’ayant fendu par la moitié. Le lendemain il prendra à jeun une cuillerée à bouche dudit sirop , et il sera après deux heures sans rien prendre , et autant deux heures après le souper, continuant ainsi soir et matin jusqu’à guérison. Pendant l’usage de ce sirop, il ne faut point user d’autres remèdes , ni lavement , ni sai- gnée , ni médecine. Sirop de cinq racines. Nettoyer, monder, couper par morceaux des racines d’ache , d’asperge , de petit houx , de fenouil et de persil, de chaque deux onces, les plus grosses, les mieux nourries, récemment tirées de la terre ; les fuie bouillir dans deux pintes et demi-septier d’eau à la diminution du tiers, couler la décoction et l’exprimer; ou y mêle deux livres et un quarteron de sucre , on cla- rifie le mélange avec un blanc d’œuf, et on le fait (*iire avec le sucre dans un vaisseau de terre vernissé jusqu’à f SIR 601 consistance d’opint, nn y mêle alors Huit onces de vinaigre» et sur un petit feu on , réduira le tout en sirop. Nota. Lenieri est d’avis de retrancher le vinaigre de cette composition, parce qu’il est astringent, et qu’il ne convient guère dans un sirop apéiitif. Il est estimé bon pour lever les obstructions du foie , de la rate , du mésentère ; il excite l’urine. On le donne aux hydropiques, aux graveleux, et dans toutes les autres ma- ladies causées par des opilations. La dose est depuis demi- once jusqu’à deux onces. Sirop de citron ou de limon. Séparer l’écorce des citrons ou des limons des plus succulens , écraser le dedans dans un mortier de marbre avec un pilon de bois , les laisser digérer à froid cinq ou six heures , afin que leur viscosité se rarélie , les exprimer pour en tirer le suc , les mettre dans des bouteilles , et l’exposer quelques jours au soleil pour le faire dépurer 5 on le filtre ensuite , et l’ayant mêlé avec le double de son poids de sucre fin dans un plat de terre vernissé , on met le mélange sur un petit feu pour f lire fondre le sucre , et le sirop est achevé 3 on l’écume et on le coule. Il est cordial et rafraîchissant ; on le donne pour résister à la corruption des humeurs et pour les vers. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. On en mêle dans les potions et dans les juleps. Une cuillerée ou deux battues d’un pot dans un autre dans un bon verre d’eau , c’est ce qu’on appelle limonade. Sirop de citron ou de limon préparé sans feu. On peut faire ce sirop en coupant le fruit par tranches, saupoudrant les tranches de sucre pulvérisé , et les mettant sur un tamis renversé qu’on pose dans une grande terrine, on place le tout à la cave , ou en un antre lieu humide , il coule dans la terrine un siiop qui a les mêmes vertus que le précédent. Sirop de coquelicot ou pavot rouge. Mettre dans un pot de terre vernissé trois quarterons de fleurs de coquelicot , nouvellement cueillies , verser dessus trois chopines d’eau de fontaine bouillante, couvrir le pot, et laisser la matière èn digestion sept ou huit heures chaudement, on fait bouillir l’infusion légèrement, on la coule avec expression , et on y met tremper sur des cendres chaudes de nouvelles fleurs , comme auparavant , pendant un pareil temps ; on fera le reste comme la première fois , on mêle dans l’infusion coulée trois livres de sucre blanc et deux onces de miel écuiné , 6c2. SIR on clarifie le mélange avec un blanc d’œuf, et on le fait cuire en sirop. II est propre pour épaissir les sérosités trop subtiles , pour faire cracher ; on s’en sert pour le rhume , pour l’esquinancie , pour la pleurésie , pour la phthisie , pour le crachement de sang ; il provoque un peu le sommeil et la sueur. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. Sirop de deux racines . Monder et couper par petits mor- ceaux les racines de fenouil et de persil , de chaque quatre onces , dans leur vigueur et nouvellement tirées de terre , les faire bouillir doucement dans trois livres et douze onces d’eau commune jusqu’à diminution de la moitié, couler la décoc- tion avec expression , et y mêler une livre et demie de sucre , clarifier le mélange avec un blanc d’œuf, et le faire cuire en sirop. Il est propre pour exciter l’urine , et pour lever les obstruc- tions. La dose èst depuis demi-once jusqu’à deux onces. Sirop de fleurs de genêt simple. On le fait avec le suc des fleurs tiré par expression , et le sucre blanc , parties égales. Il est apéritif, et propre pour lever les obstructions de la rate et du mésentère , il fortifie le cœur et l’estomac 5 on en donne aux mélancoliques. La dose est depuis demi-once jus- qu’à une once et demie. Sirop de fleurs de pêcher simple. Ecraser dans un mor- tier de marbre deux livres de fleurs de pêcher nouvellement cueillies, les mettre dans un pot de terre vernissé, verser dessus quatre pintes d’eau toute bouillante, couvrir le pot, et laisser la matière en digestion pendant douze heures , la faire bouillir légèrement , la couler avec forte expression , on fait dans la colature trois ou quatre pareilles infusions de nouvelles fleurs de pêcher, les coulant et les exprimant comme devant 5 enfin dans la dernière colature, on mêle huit livres de sucre blanc , on clarifie le mélange avec un blanc d’œuf, et on le fait cuire en sirop. Il purge doucement , principalement les Sérosités , c’est pourquoi on l’estime pour purger le cerveau ; il est propre aussi pour les obstructions, pour les vers. La dose est depuis demi -once jusqu’à deux onces. Nota. Il ne s’agit, pour faire l’infusion des fleurs de pê- cher , que d’empreindre l’eau autant qu’elle peut 1 être de leur substance , et l’on reconnoît que cette infusion est assez forte lorsque les fleurs en sortent pour le moins aussi teintes S T R 6o3 qu'elles y ëtoient entrées 5 il seroit inutile alors d’y en em- ployer davantage, parce que les pores de l’eau en étant rem- plis, ils ne pourroient plus rien recevoir. On peut garder une partie de l’infusion de fleurs de pêcher coulée dans des bouteilles de verre ou de grès, mettant un peu d’huile d’amandes douces par dessus , pour empêcher l’air d’y entrer , et quand on veut faire le sirop, on retire l’huile avec du coton , on verse par inclinaison la liqueur claire , on la filtre et on la fait cuire avec autant de sucre. Si en mêlant le sucre avec l’infusion , on y ajoute quelques onces de conserve de fleurs de pêcher , qu’on fasse bouillir le mélange , qu’on le coule avec expression , qu’on le clarifie, et puis qu’on le fasse cuire , on aura un sirop qui sentira l’a- mande, et qui aura autant de vertu que s’il avoit été fait au printemps. On peut, au lieu de l’infusion, tirer le suc des fleurs de pêcher par expression , après les avoir suffisamment pilées dans un mortier de marbre , et ayant mêlé un égal poids de sucre avec ce suc , clarifier le mélange , et en faire un sirop de fleurs de pêcher pour le moins aussi bon que le précédent. Sirop de fleurs de pécher préparé sans feu. Piler et bien mélanger dans un mortier de marbre trois livres de fleurs de pêcher, autant de sucre en poudre, y ajouter un demi-septier d’eau commune, brouiller le tout pour en faire une conserve liquide , étendre un linge clair sur un pot de fayence ou de terre vernissé qui ait l’embouchure grande, le lier autour du bord , et y faire une cavité dans le milieu , y mettre la con- serve , et la couvrir d’un autre linge, placer le pot à la cave ou en un autre lieu humide , et l’y laisser quelques jours , on trouve au fond du pot un sirop de fleurs de pêcher qui a bon goût et bea’ucoup de vertu. On peut, au lieu du linge, se servir d’un tamis propre , renversé. Comme tout le sucre n’a pas été résout en sirop, on peut faire bouillir dans de l’eau la conserve restante , couler la décoction, la clarifier , et la faire cuire en consistance de sirop 5 ce sera un sirop de fleurs de pêcher ordinaire. On peut encore faire un sirop de feuilles de pêcher, en employant les feuilles les plus tendres de l’arbre au lieu de fle urs; il aura la même vertu que l’autre, mais il sera un peu plus purgatif. Sirop de fleurs de saule. Prendre fleurs et bouts des’ plus tendres des branches de saule , et feuilles d’orties , de chaque trois poignées , sommités de ronce ou de framboisier , et de bursa pastoris , de chaque une poignée ; faire bouillir le tout 604 SIR dans quatre livres "et demie d’eau distillée de saule jusqu’à consomption du tiers de l’liumidité , couler la décoction , y mêler une livre et demie de sucre blanc, clarifier le mélange avec un blanc d’œuf, et le faire en sirop. Il est propre pour arrêter les cours de ventre , le crachement de sang et les antres hémorragies. La dose est depuis demi- once jusqu’à deux onces. On s’en sert aussi dans les gar- garismes. Sirop de fleurs de soufre. Prendre quatre onces de fleurs de soufre (soufre sublimé), une pinte de bonne eau-de-vie , une livre de sucre ; mettre les fleurs de soufre dans une ter- rine vernissée , mettre la terrine sur un fourneau avec un feu doux, remuer la matière avec une cuiller' d’argent , pour l’é- chauffer également. Lorsque le soufre commence à roussir, et à vouloir s’attacher , y verser peu à peu l’eau-de-vie en remuant, pour bien délayer la matière, et l’empêcher de se former en pierre , faire bouillir le tout pendant un bon quart- d’heure, pour bien tirer la teinture du soufre , passer le tout à travers un linge bien serré , remettre la liqueur sur le feu , y ajouter le sucre, et faire cuire en consistance de sirop un peu épais qu’on garde dans une bouteille bien bouchée. Il est merveilleux pour la poitrine , pour la difficulté de respirer, et les vents de l’estomac. On en prend le matin une cuillerée à jeun , ne prenant rien que deux heures après. Le soir on en prend autant deux heures après le souper , et on continue ainsi soir et matin jusqu’à guérison. On a guéri par ce moyen des malades désespérés. Sirop de fleurs de tussilage simple. Mettre dans un pot de terre vernissé dix-huit onces de fleurs de pas-d’àne ré- centes , cueillies dans leur vigueur, et mondées de leurs queues , verser dessus six livres douze onces d’eau de fon- taine toute bouillante, couvrir le pot, laisser Je tout en macération pendant douze heures , faire bouillir ensuite lé- gèrement l’infusion , la couler avec expression , et la verser toute chaude sur une pareille quantité de nouvelles fleurs ; on laisse digérer la matière comme devant , on la fait bouillir, on la coule et on l’exprime ; on mêle trois livres de bon sucre blanc dans la colature , on clarifie le mélange avec un blanc d’œuf, et l’ayant passé par un blanchet ou par une chausse de drap , on le fait cuire en sirop. On pourroit encore faire le sirop de tussilage avec la con- serve des mêmes fleurs qu’on auroit mise tremper dans de l’eau, en y ajoutant du sucre. il est propre pour la toux et pour les maladies de la poi- S I R 6o5 trine , asthme , etc. On en prend à la cueiller , et l’on en mêle dans les juleps. Nota. Le sirop de pied de chat se prépare comme celui de fleurs de tussilage. Sirop de fleurs d’œillets simples. Monder de leur partie herbeuse et blanche des oeillets bien rouges et bien odorans , nouvellement cueillis , retenant seulement la partie purpu- rine , en mettre deux livres dans un pot de terre vernissé ou de fayence , et verser dessus six livres d’eau toute bouil- lante j couvrir le pot, et on laisse la matière en digestion dix ou douze heures , ensuite on fait bouillir l’infusion légè- rement , et on la coule avec expression , on y met tremper autant de nouvelles fleurs d’œillets comme devant; on a par ce moyen une forte teinture d’œillet, on y mêle quatre livres de bon sucre , on clarifie le mélange avec blanc d’œuf , et après l’avoir passé par un blanchet , on le fait cuire douce- ment en consistance de sirop qui est fort agréable au goût. Nota. Si l’on faisoit bouillir dans le sirop clarifié, sur la fin de la décoction, deux ou trois dragmes de gérofles con- cassés, et enveloppés dans un nouet de linge , le sirop seroit plus odorant , et aussi plus céphalique. Il est bon pour fortifier l’estomac , pour réjouir le cœur et le cerveau, pour résister au venin , pour chasser par transpi- ration les mauvaises humeurs. On le donne pour la peste , pour la petite vérole , pour les fièvres malignes , pour l’épi- lepsie. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once. Sirop de fraises simples. Pour tirer aisément le suc des fraises , il ne faut pas attendre qu’elles soient trop mûres , car alors elles sont visqueuses , mais il faut les prendre dans le commencement de leur maturité ; on les écrase dans un mortier de marbre , on les laisse trois ou quatre heures en digestion à froid , afin que leur viscosité se raréfie , puis on les exprime, on fait dépurer le sucre dans une bouteille au soleil , on le filtre, on mêle ce suc dépuré avec un égal poids de sucre fin dans un plat de terre , on le met sur un feu mé- diocre , pour en faire consumer l’humidité jusqu’à consis- tance de sirop, l’écumant de temps en temps à mesure qu’il cuit. Nota. Le sirop de framboises , qui possède à peu près les mêmes vertus que celui de fraises, se peut préparer de la même manière. 11 réjouit le cœur, il fortifie l’estomac , il purifie le sang, il excite l’urine. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. 606 SIR Sirop de fumeterre simple. On cueille de la fumeterre dans sa vigueur , on la pile dans un mortier, et on l’exprime à la presse pour en tirer le suc , on clarifie ce suc en le fai- sant bouillir un bouillon, et le passant par un blanchet 5 on mêle ensemble parties égales de ce suc dépuré et de sucre blanc , on fait bouillir le mélange à petit feu dans un plat de terre jusqu’à consistance de sirop, l’écumant de temps en temps. Il est propre pour la gale, pour les dartres , pour exciter l’urine , il purifie le sang. La dose est depuis demi-once jus- qu’à une once et demie. Sirop de genièvre. Faire cuire dans un seau d’eau jusqu’à ce qu’elles tombent au fond , et qu’elles se puissent écraser facilement sous les doigts , quatre livres de baies de genièvre noires cueillies dans leur maturité , ensuite les passer dans un linge qu’il ne faut pas trop exprimer, on met la cola- ture sur le feu pour l’y faire réduire par coction à trois cho- piines dans lesquelles on met un quarteron de sucre , et on fait cuire doucement le tout en consistance de gelée ; ce qu’on connoît en en jetant sur une assiette , et on la conserve dans des pots de fayence ou de verre. Il est cordial, propre au mal d’estomac foible et refroidi , aux indigestions, à la colique venteuse , à la gravelle , à l’é- pilepsie , et aux autres maux auxquels le genièvre convient. La dose est d’une demi-cuillerée qu’on délaie dans un demi- verre d’eau , qu’on avale le matin à jeun , ne mangeant que deux ou trois heures après. On en peut prendre une fois ou deux chaque semaine. Sirop de grande consoude simple. O11 peut préparer ce sirop en faisant une forte décoction de racines de grande consoude, y mêlant un poids égal de sucre, et faisant cla- rifier et cuire le mélange en consistance de sirop. Il est bon pour arrêter le crachement de sang et les autres hémorragies , il fortifie les poumons et la poitrine , il modère les cours de ventre. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. Sirop de grenades aigres. On le fait comme le premier sirop de berberis. Il réjouit le cœur , arrête le vomissement , le flux de ventre et les hémorragies, il désaltère en rafraîchissant. La dose est depuis demi-once jusqu’à une otnce et demie. On peut en préparer un sirop sans feu , comme le second sirop de berberis. Sirop de groseilles rouges. On écrase des groseilles rouges SIR 607 clans un mortier, on en tire le suc par expression , dont ou emplit des bouteilles jusqu’au cou , on met dessus de l’huile d’amandes douces à la hauteur de deux travers de doigt , on bouche les bouteilles, et on laisse dépurer ce suc quinze ou vingt jours , ou jusqu’à ce que les fèces se soient précipitées au fond, et qu’il soit bien clair; on le filtre alors parle pa- pier gris , le versant doucement par inclinaison , on le pèse , et on le mêle avec le double de son poids de sucre blanc dans un plat de terre vernissé, on place ce plat sur un petit feu pour faire fondre le sucre , et alors le sirop est fait, 011 l’é- cume , on le passe , et on le garde. Il est astringent , rafraîchissant, il réjouit le cœur. La dose est depuis demi -once jusqu’à une once et demie. Sirop de houblon simple. On le prépare avec parties égales de suc de houblon dépuré et de sucre , qu’on fait bouillir ensemble jusqu’à une consistance raisonnable de sirop. Il purifie le sang , il appaise les effervescences , il excite l’urine. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. Sirop de jaunes d’œufs. On fait durcir douze œufs frais , on en tire les jaunes , on les pile dans un mortier de marbre, avec quatre onces d’eau rose , jusqu’à ce qu’ils soient en pâte , on fait fondre une livre de bonne cassonnade , on y ajoute petit à petit de ce sirop avec les jaunes d’œufs , en remuant jusqu’à ce que tout le sucre fondu y soit entré et incorporé, puis on jette le tout dans une bassine , on l’y fait prendre un bouillon , on coule le tout par un linge clair , et on fait cuire la colature en consistance de sirop. Il est bon pour les pulmoniques. La dose est d’une cuillerée le soir , deux heures après le souper. Sirop de joubarbe simple. Un pile de la grande joubarbe dans un mortier, on la laisse quelques heures en digestion à froid , on l’exprime , on dépure le suç , le faisant bouillir légèrement, et le passant plusieurs fois par un blanchet,on en mêle trois parties avec deux parties de sucre blanc, et par un feu médiocre , on les fait cuire en sirop. Nota. Pour faire un sirop de joubarbe composé , on dissout une dragme de sel ammoniacal pulvérisé subtilement dans une livre de sirop de joubarbe simlpe. On l’estime pour calmer l’ardeur de la fièvre , pour désaltérer, pour b s inflammations de la gorge. La dose est la même que celle du sirop simple , c’est-à-dire, depuis demi-once jusqu’à une once. Il tempère les ardeurs de ft’énus , il calme le trop grand 6o8 SIR mouvement des humeurs , il éteint la soif. On en donne dans les fièvres ardentes, dans les sécheresses de bouche , et dans les humeurs. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once. Smop de jujubes simple. On le fait avec une forte décoc- tion de jujubes et de sucre blanc en parties égales. Nota. Le sirop de dattes peut se préparer aussi de la même manière. Il est propre pour épaissir les sérosités ou les autres hu- meurs trop subtiles et trop âcres qui tombent sur les pou- mons; il provoque le crachat; il fait mûrir la toux. On le donne dans les pleurésies , dans l’asthme , et aux autres flu- xions de poitrine. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. Sirop de lierre de terre. Comme le lierre terrestre est peu succulent , on auroit de la peine à en tirer le suc sans y ajouter quelque liqueur. Après avoir pilé exactement au mois d’avril ou de juin (germinal ou prairial) , neuf ou dix poignées de lierre terrestre dans un mortier de marbre, on les humecte avec neuf ou dix onces d’eau distillée , ou de forte décoction de la même plante , ou à son défaut, d’eau commune chaude , on couvre le mortier , et on met la matière en digestion dix ou douze heures , puis on l’exprime, on dépure le suc exprimé en le faisant bouillir un bouillon , et le passant deux ou trois lois par un blanchet , ou pèse ce suc dépuré , on le mêle avec un poids égal de sucre blanc, et par un petit feu on fait cuire le mélange en sirop. Nota. Ceux qui ne se contenteront pas de l’humectation des herbes, pourront employer dans la composition dece sirop deux parties de suc de l’herbe sur une partie de sucre. Le sirop de mélisse se fait de la même manière. Il est propre pour les maladies du poumon et de la poitrine, quand elles procèdent d’une pituite crasse qui tombe dessus, car il déterge et consolide. Il est bon pour l’asthme , pour lever les obstructions de la rate, du foie et du mésentère; c’est aussi un sudorifique. La dose est depuis demi-once jus- qu’à deux onces. Sirop de longue vie ou de Calabre. On pile dans un mor- tier de marbre avec un pilon de bois une bonne quantité de mercuriale nettoyée de toute ordure, on pile aussi séparément de la buglose et de la bourrache, et on tire les jus sous la presse aussi séparément , on prend huit livres de jus de mer- curiale à bon poids , deux livres de celui de buglose , et autant de celui de bourrache aussi à bon poids , on les fait bouillir en- semble , et on les écume jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le clair S I R 609 clair 5 il faut mettre le poids fort de ces jus , parce que l’é- cume les diminue. Les jus étant écumes, on les passe par un linge , et on les met dans une bassine nette avec douze livres de miel de Narbonne , ou de miel blanc aussi écume ; on aura mis vingt-quatre heures auparavant infuser sur les cendres chaudes quatre onces de racines de grande gentiane , et demi- livre de racines de flambe de jardin , coupées par tranches bien minces dans trois chopines du meilleur vin blanc qu’on aura souvent remué pendant les vingt-quatre heures d’infu- sion j on les passe dans un linge sans expression , et on met la colature dans la bassine avec les jus d’herbes et le miel écumé , pour les faire cuire ensemble sur le feu jusqu’à con- sistance de sirop. Il entretient en santé ceux qui en usent , ne souffrant au- cune corruption dans le corps, il la fait évacuer par le bas. Il est très-bon contre les maladies de langueur , contre la goutte , il dissipe les chaleurs d’entrailles , il rétablit le poumon ma- lade dont il est fort ami , il est bon pour les douleurs d’esto- mac , la sciatique , le vertige , les migraines , pour les oppres- sions , engorgemens , ou autre mal de poitrine , d’estomac, rhumes où l’on tousse , et maux de la rate qu’il purge. La dose est d’une cuillerée tous les matins à jeun. Il le faut com- poser quand les herbes ont plus de vertu , mais le printemps vaut mieux que l’automne. Sirop de mercuriale simple . On le prépare comme le sirop de fuineterre décrit ci-devant. Il lâche le ventre , il purifie le sang. La dose est depuis une once jusqu’à trois. Un le lait cuire à très-petit'feu , afin qu’il se fasse moins de dissipation du sel essentiel. Sirop de mûres simple. On écrase des mûres de jardin dans un mortier de marbre, on les laisse digérer sept ou huit heures à froid , puis on exprime le suc au travers d’un linge j on mêle ce suc avec un poids égal de sucre fin , et on fait cuire ce mélange en sirop ; c’est ce qu’on appelle diamorum cum saccharo. Il est bon pour les maux de la bouche et de la gorge; on en mêle dans les gargarismes , on en prend aussi à cuillerée pour le rhume. Un peut préparer de la même manière le sirop de mûres sauvages qui croissent sur les ronces , appelées communément mûres de renard. Il est bon pour les maux de gorge et pour arrêter la dyssen- terie. Si on laisse dépurer le suc au soleil , et qu’on le passe en- suite par un blanchet , le sirop en est plus beau et moins épais. 39 6 10 S I R Sirop de nénuphar simple. On prend des fleurs blanches de nénuphar , nouvellement cueillies , on en sépare les feuilles du milieu les plus blanches et les plus nettes, dont on met deux livres dans un pot de terre vernissé, on verse dessus quatre pintes et demie d’eau bouillante , on couvre le pot, on laisse la matière en digestion pendant vingt-quatre heures , ensuite on la fait bouillir légèrement, on la coule avec ex- pression , on met dans la liqueur coulée toute chaude autant de nouvelles fleurs de nénuphar que devant, on les laisse en macération , on fait bouillir l’infusion , on la coule avec ex- pression , on y mêle quatre livres de sucre , on clarifie le mélange avec un blanc d’œuf, et on le fait cuire en sirop. Il tempère la chaleur des entrailles , et en incrassant les humeurs trop subtiles, il provoque le sommeil. Il calme les ardeurs de Vénus, il modère les cours de ventre qui viennent des sels âcres et bilieux , il arrête les hémorragies. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. Sirop de nerprun. Prendre beaucoup de baies mûres de nerprun , les écraser dans un mortier de marbre, les laisser quelques heures en digestion , puis les exprimer , faire dé- purer le suc en le laissant reposer dix ou douze heures en un lieu chaud, et le séparant de ses fèces par inclinaison , en mêler six livres avec quatre livres de sucre et demi-livre de miel écumé , faire le mélange à petit feu jusqu’à consistance de sirop , y ajouter sur la fin de la cuite demi once de canelle et deux dragmes et demie de mastic , concassés et enveloppés dans un nouet de linge qu’on laisse toujours tremper dans le sirop. Il est fort purgatif, il évacue principalement les sérosités. On en donne aux goutteux, aux hydropiques, pour le té- nesme , à ceux qui ont des obstructions. La dose est depuis deux dragmes jusqu’à une once et demie. Il faut manger aussitôt qu’on l’a pris , pour empêcher qu’il ne cause des tranchées. Sirop de noix , de Mésué. On pile bien dans un mor- tier des noix vertes, on les laisse un jour en digestion, puis on les met à la presse , on fait bouillir légèrement le suc sur le feu , afin que la partie crasse s’en sépare, on la passe ensuite par un blanchet , on en mêle quatre livres avec deux livres de miel écumé , et on fait cuire le mélange en sirop. Nota. Il ne diffère du rob de noix qu’en consistance. Il est propre pour les fluxions qui tombent du cerveau sur la poitrine , pour l’esquinancie , pour exciter la sueur S î R 6 il et le crachat. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. Sirop de pavot blanc simple , dit diacodium. Couper par morceaux deux livres de tètes de pavots blancs presque mûres , et une livre de celles de pavots noirs , et les mettre dans un vaisseau de terre vernissé 5 verser dessus sept ou huit livres d’eau bouillante, et après l’avoir bouché, le laisser sur les cendres chaudes pendant vingt-quatre heures , faire bouillir ensuite pendant un quart-d’heure , passer et couler la liqueur avec expression , ajouter deux livres de sucre qu’on fait ctiire en consistance de sirop. La dose de ce sirop est depuis demi-once jusqu’à une once. Nota. Le sirop de pavot excite quelquefois le vomissement , à moins qu’on n’ait la précaution de ne point donner d’aliment au malade deux heures devant de le prendre et deui heures après l’avoir pris. Ce sirop est contraire à ceux qui sont sujets aux vapeurs et à la migraine, auxquels il cause des étourdis- semens , des nausées , et augmente leurs vapeurs. On l’ordonne avec succès dans la toux violente et opi- niâtre , dans les tranchées de la colique venteuse et néphré- tique , surtout avec partie égale d’huile d’amandes douces, dans la dyssenterie , le ténesme , le flux immodéré des mens-* trues et des hémorroïdes , lorsqu’il est à propos de les arrêter 5 car aux femmes en couche et à celles qui sont dans le temps de leurs règles, il faut le défendre. Ce sirop est aussi très- utile pour appaiser les douleurs du rhumatisme et de la goutte sciatique. Le diacode de Gàlien se faisoit ainsi : Laisser macérer sur les cendres chaudes pendant vingt-quatre heures dans une suffisante quantité d’eau, des têtes de pavots; les faire cuire jusqu’à ce qu’elles soient molles , pour en tirer le suc qu’on réduit en consistance d’électuaire avec le sucre ou le raisiné. Sirop de plantain. Concasser quatre onces de racines ré- centes de plantain , une once de semence de plantain , les faire bouillir doucement dans une livre et demie d’eau^de plantain distillée jusqu’à diminution d’environ le tiers de l’humidité, couler la décoction avec expression, y mêler une livre et demie de suc de plantain tiré récemment par expres- sion , et trente onces de sucre blanc , clarifier le mélange avec un blanc d'œuf , et on le fait cuire en sirop. Cette composition de sirop renferme les qualités de toutes les parties du plantain , et c’est assurément la meilleure qu’on puisse donner. La méthode ordinaire de faire le sirop de plan- tain , est de faire bouillir ensemble parties égales de suc d« 6 1 2 SIR plantain dépuré et de sucre blanc, jusqu’à consistance raison- nable. — De cette manière on peut préparer le sirop d’arrête- bœuf, de pulmonaire , de renouée. Il est propre pour arrêter les cours de ventre, les hémorra- gies , les gonorrhées, La dose est depuis demi-once jusqu’à deux onces. Sirop de pommes simple. Râper des pommes de reinette , les laisser dix ou douze heures en digestion à froid , puis Les exprimer , mettre le suc dans des bouteilles de verre , l’expo- ser au soleil jusqu’à ce qu’il soit clair et dépuré ; ou s’il ne fait point soleil, emplir des bouteilles dudit suc jusqu’au cou , puis y verser de l’huile d’amandes douces à la hauteur d’un doigt, les boucher, et les laisser en repos jusqu’à ce que le suc soit dépuré, filtrer alors par un papier gris ; on le pèse , et on le mêle avec un égal poids de sucre fin dans un plat de terre vernissé , et par un petit feu l’on fera cuire le mélange en l’écumant jusqu’à consistance de sirop. Il est cordial , pectoral , lientérique , propre contre la mé- lancolie. La dose est depuis demi-once jusqu’à une once et demie. Sirop de pommes simple préparé sans bouillir. On se contente quelquefois , pour faire le sirop de pommes , de mettre fondre sur un feu modéré deux parties de sucre fin eu poudre dans une partie de suc de pommes bien dépuré sans les faire bouillir. Sirop de pommes simple préparé sans feu. Mettre dans un grand plat de terre vernissé ou de fayence un tamis de crin découvert , arranger dedans, lit sur lit , des pommes de reinette coupées en tranches minces , et bien saupoudrées de sucre fin, couvrir le tout d’un linge délié , le mettre à la cave ou en un autre lieu humide , et l’y laisser trois ou quatre jours , après lesquels on trouve dans le plat du sirop qui aura découlé par défaillance, parce que l’humidité des pommes et du lieu auront liquéfié le sucre. Ce sirop est fort agréable au goût; il doit être meilleur que les autres , parce qu’il n’a reçu aucune impression da feu , mais il ne se garde pas tant ; aussi ce qu’il y a da commode, c’est qu’on le peut préparer en tout temps fort facilement. Sirop de pourpier simple. On peut préparer ce sirop en mêlant parties égales de suc de pourpier dépuré et de sucre-, et faisant cuire le mélange doucement jusqu’à consistance requise. Il est propre pour désaltérer , et pour calmer le trop grand S 1 B 6*1 mouvement do» humeur» I» fe-re, pour Ut d tret4* i foie , pour tuer Ut tirt. On en r>W i Ul COo fer. Srxor de fjiunfjiiina Or. p rer. -î de bor qo.'U...-.a q . ’ '- '• pulvérise gro*t«eremer. . o - en a. e t ê » rr •-! . ’ ;e '"i.'t de terre vernis*^ , on verte dette» 'teu z pin te* r/ai.v- marie, ou antre lieu ch» .'i p«e»d»nt trou jour* , de »«-rnp* -n tem [A la rr. % t.re , or. f»:t ert.ite y, ...lie do uce- ruvnt l’infusion dans le même pot joto .'* d.m:- .*.ivr. do ««»?*. rie l’humidité, on coule aieo express, o», cm a»é.e tro.t livre» rie sucre blanc , or. clarifie le rr.éia.-.;e aiec -r. . <«. d’ceuf , ' t on le fait cuire en contittance de tirop dar.t m va ttea : rl<; terre p .'Kl que «far.» une bassine . y. .t eut er ; . rr. prêt - won rlu cuivre qu’il pc«urroit prendre. CY-» t un fébrifuge} ij arrête toute* le* terre» in terr.'.i' teste*, /.a dote est depoi» demi-cmce jo*q >*a de.x oc.ee*. On peut le délayer dan* un verre d’ea . de petite centaurée , q -and or. le vent faire prendre au malade. Nrjta On ne doit t’en ervjr qu’arre» avoir r..er. p.rgé le malade, et fait le» saignée» néceatair t, parce q . .. t xe .et hiimenr». Ji en faut Oor.r.er troi» on quave foi» par jour , e*. en continuer l’ usage au moin» quinze jour». Autre, faire bouillir de .x or. ce* de q . r.q. oa pulvérisé , dan» troi» demi-ter. * ier* d’eau j .*o .'a a c/m*cmp' /e de i’ea a qu’on coule en exprimant un pe . , faire /eocr.i. «r le marc dan» trois autre* demi -te prier* d’ea u , comme «îevar.t , ju*- qu’a consomption de la moitié , couler comme la première foi», faire encore rcbounlir ce marc . ae troiaienae foi* avec trois autre» demi-septier* d’eau et .r. grt . 6 14 SIR clans quatre livres et demie «l’eau commune , environ demi- heure, les racines de réglisse deux dragmes , de tussilage et d’aunee , de chaque une once et demie , d’iris de Florence une «'mce , de feuilles de pulmonaire, de inarrnbe blanc , de sca- bieuse , d’hyssope et de véronique , de chaque une poignée , dattes , jujubes , figues, de chaque dix en nombre , semence d’ortie demi-once 5 y ajouter les fruits ouverts , la semence d’ortie pilée , et les herbes incisées , continuer de faire bouillir la décoction jusqu’à diminution de la moitié de l’humidité, la couler avec expression , y mêler deux livres et un quarteron de sucre blanc, clarifier le mélange avec un blanc d’œuf, et après l’avoir passé par un blanchet , le faire cuire en sirop ; lorsqu’il sera presque refroidi , y mêler exactement une dragme d’essence d’anis. Ce sirop est vulnéraire, il est propre pour l’asthme , pour nettoyer les ulcères du poumon , pour exciter le crachat , pour fortifier le cerveau , la poitrine et l’estomac. La dose est de- puis demi- once jusqu’à une once et demie. Sirop de roses pâles sans feu. Faire un lit de feuilles, épais de quatre doigts dans un vaisseau de verre , des roses pâles qui son t les communes des jardins, cueillies avant le lever du soleil, puis y mettre un lit de sucre en poudre , selon la cjuantié des roses; le jour suivant remettre dessus un autre lit de sucre , et continuer ainsi de jour en jour jusqu’à ce que le pot soit rempli , et quand le sucre aura entièrement con- sommé les roses , le sirop sera fait: ; il faut alors tirer tout le clair, et le conserver dans une bouteille de verre bien bouchée. Il est purgatif; la dose est de deux cuillerées le matin , prises seules ou dans un bouillon. Cette purgation est sans douleur, et purge extrêmement. Sirop de roses pâles solutif. Monder de leurs pédicules et de leurs calices des roses pâles simples , nouvellement épanouies et cueillies le matin avant le lever du soleil , les piler dans un mortier de marbre , et les ayant laissées ouls foible et frémissant, et autres accidens, quoiqu’ils eussent rendu ce remède aussitôt après l’avoir reçu; et s’ils n’avoient été promptement secou- rus par l’eau tiède et l’huile d’amandes douces prises par haut et par bas , ils auroierjt peut-être péri malheureusement. La fumée du tabac corrige le mauvais air , et Diemerbroeck le recommande pour la peste. Les feuilles fraîches du tabac ont des vertus différentes de celles qui sont sèches , car elles sont vulnéraires déter- «ives ; étant appliquées sur les ulcères et sur les vieilles plaie6 , elles les nettoient et les conduisent à une heureuse cicatrice. Elles sont contraires aux poux, et principalement aux puces qu’elles tuent. On les écrase et on les fait macérer dans le vin, ou infuser ou bouillir dans l’huile; elles sont aussi très-résolutives , et on en fait un emplâtre qu’on ap- plique sur les tumeurs avec succès. Cette huile guérit la teigne des enfans, mais il faut les purger souvent. On rase la tête et on la frotte d’huile de tabac. Les feuilles de Nicotiane entrent dans l’eau d’arquebusade ou vulnéraire , dans le baume tranquille , dans l’onguent de nicotiane de Joubert , et dans l’onguent splénique de Bauderon. Tablette ( Tabella medica , seu lamella medica ). Elec- tuaire solide , ou composition de quelques drogues réduites à *ec , qu’on taille en forme de petites tables, ou carrés. On dissout dans du sucre des poudres , des condits , des confec- tions de fruits pilés, des huiles, des sels et des esprits dont on fait des tablettes , comme celles du jus de réglisse pour le rhume. Tablettes de guimauve. On fait bouillir dans de l’eau 64 O T A B des racines de guimauve bien nettes jusqu’à ce qu’elles soient molles , on les sépare de leur décoction , on les écrase dans un mortier de marbre , on les passe par un tamis renversé pour en avoir la pulpe , on fait cuire dix-huit onces de sucre fin dans six ou sept onces d’eau rose, jusqu’à consistance d’élec- tuaire solide; on y mêle alors hors du feu quatre onces de pulpe de guimauve avec un bistortier , on remet la bassine sur un très-petit feu pour faire dessécher la matière, l’agi- tant toujours , et quand elle a une consistance raisonnable, on la jette sur un papier huilé d’huile d’amandes douces , ou on l’étend avec un bistortier, et on la coupe en tablettes. On peut faire un sirop de guimauve de cette décoction avec poids égal de sucre. On peut encore faire des tablettes de guimauve sans feu avec le sucre pulvérisé qu’on réduit en pâle dans un mortier de marbre avec une suffisante quantité de pulpe de racines de guimauve , dont on forme des pastilles ou des rotules , et on les fait sécher. Les tablettes de guimauve sont propres pour adoucir et émousser les âcretés de la toux , pour épaissir les sérosités qui tombent sur la poitrine , pour faire cracher. On en met fondre une tablette dans la bouche. Tablettes de sucre rosat. Mettre trois quarterons de sucre grossièrement pulvérisé dans une bassine avec un quarteron d’eau rose , le faire cuire à petit feu jusqu’à consistance d’é- lectuaire solide , le retirer alors de dessus le feu , et quand il est à demi- refroidi , le verser sur un marbre où on a épars de l’amidon en poudre subtile; on étend la matière en levant le marbre de côté et d’autre , puis on la coupe en tablettes. Elles sont propres pour déterger et pour adoucir la poitrine, pour exciter le crachat , pour fortifier le cœur. La dose est depuis une dragme jusqu’à six. Quand on veut faire du sucre rosat pour mêler dans le lait qu’on fait prendre aux malades , il suffit de mettre du sucre en poudre dans un plat de terre vernissé , de l’arroser plu- sieurs fois d’eau rose , et de le faire sécher à chaque fois sur un peu de feu , en le remuant incessamment avec un bistortier. Tablettes de tussilage. Piler dans un mortier de inarbre des feuilles de pas d’àne cueillies dans leur vigueur , en tirer le suc à la presse , le dépurer en le faisant bouillir un bouil- lon , et le passant par un blanchet; dissoudre sur le feu deux parties de sucre blanc dans une partie de ce suc dépuré , et le faire cuire en consistance solide ; retirer alors la matière de dessus T A B 64 1 dessus le feu , et quand elle est à demi -refroidie , la verser sur un marbre où on aura épars de l’amidon en poudre sub- tile , elle se condense en s’étendant , on la coupe Jen tablettes qu’on garde dans une boîte , en lieu sec. Elles sont propres pour adoucir les àcretés de la poitrine , et pour exciter le crachat j on en met fondre une tablette dans la bouche. Tablettes diurétiques. Racines d’arrête-bœuf, de char- don-roland , de fenouil , de petit houx et de persil , de chaque demi-once ; des semences de grande bardane et de grémil , de chaque deux dragmes : faire la décoction de tous ces simples dans une livre et demie d’eau de raifort, coulant ensuite et faisant cuire artistement la colature avec six onces de bon sucre , pour en former des tablettes du poids de deux dragmes. Les graveleux et ceux qui sont sujets à des difficultés d’u- riner , peuvent user avantageusement de ces tablettes et en 1)rendre une ou deux à la fois le matin à jeun , et en continuer ’usage. Tablettes pectorales de Gendron. On fait bouillir douze onces d’orge entière dans une suffisante quantité d’eau com- mune jusqu’à ce qu’elle soit crevée, alors on ajoute dans la décoction quatre onces de raisins mondés de leurs pépins , trois onces de réglisse ratissée et concassée , une once de semence d’anis , et quatorze clous de girofle concassés ; quand le tout est suffisamment cuit , on coule la décoc- tion avec forte expression , on fait cuire dans la colature une livre et demie de sucre blanc, à petit feu , jusqu’à consistance d’électuaire solide , et on remue la matière in- cessamment {ivec une spatule de bois, dès qu’elle commence à s’épaissir , de peur qu’elle ne s’attache au fond de la bas- sine 5 on la verse sur un marbre, ou sur un papier huilé d’huile d’amandes douces , et on l’étend avec un bistortier aussi huilé , puis on la coupe en tablettes qu’on garde dans une boîte , en un lieu sec. Nota. Ces tablettes sont difficiles à faire à cause de la grande quantité de mucilage que donne l’orge crevée ; car ce mucilage s’épaississant parla cuite, s’attache facilement à la bassine et se brûle, si le feu y est un peu trop fort, ou si l’on manque à remuer la matière comme il faut. Elles sont propres pour faire mûrir le rhume , pour adoucir l’àcreté des sérosités qui tombent du cerveau , pour exciter le crachat. La dose est depuis une dragnia jusqu’à demi-once. Quand on use de ces tablettes , il est bon de les laisser 4t 6\i T A B dissoudre doucement dans la bouche , afin cjue leur mucilage arrose et humecte insensiblement les conduits qui vont à la poitrine. Tablettes pectorales pour la toux. Une once de pulpe de racines de guimauve , iris de Florence en poudre, de ré- glisse ratissée , de chaque deux dragmes , fleurs de soufre (soufre sublimé) deux scrupules , fleurs de benjoin un scru- pule , bon sucre huit onces •, former ces tablettes avec du mucilage de gomme adragant , suivant l’art. Elles soulagent beaucoup ceux qui ont la toux; on en prend la moitié d’une à la fois , loin des repas , à toute heure du jour ou de la nuit lorsqu’on est pressé de la toux. Tablettes pour les hernies ou descentes. Racines de grande consoude une once , roses sèches mondées de leurs onglets, bon mastic, corail rouge préparé , sang de dragon , de chaque deux dragmes , sucre candi douze onces ; faire une poudre du tout, et l’incorporer avec du mucilage de gomme adragant , pour en former des tablettes du poids de deux dragmes. On les recommande beaucoup pour fortifier les parties de ceux qui sont sujets à des descentes , pourvu qu’ils se servent de bandages nécessaires. -On en peut prendre une à la fois à toute heure , loin des repas , et en continuer l’usage. Tablettes pour tuer les vers. De bonne rhubarbe, des semences mondées de citron , de pourpier , de choux , de genêts, et de poudre à vers, de chaque trois gros, deux gros de mercure doux ( muriate mercuriel doux ) , et une livre de sucre royal, réduisant, le tout en poudre subtile, et l’incorporant avec du mucilage de gomme adragant tirée avec de l’eau de fleurs d’orange , dont on fait des tablettes du Îioids d’environ une dragme , qu’on met sécher à l’ombre pour ’usage. On en donne une ou detix aux enfans le matin à jeun , et trois ou quatre à la fois aux personnes plus avancées en âge. Elles font mourir les vers de l’estomac et des intestins ; on les peut prendre en toutes saisons , mais le succès en est beaucoup meilleur, si on choisit pour cela le déclin delà lune , et principalement les trois derniers jours. Tablettes vomitives. Tartre émétique (tartre de potasse antimonié) , réglisse ratissée , amidon , de chaque deux onces, sucre blanc six onces ; pulvériser subtilement les ingrédiens , les mêler exactement ensemble dans un mortier de marbre , les incorporer avec ce qu’il faut de mucilage de gomme adra- gant , pour en faire une pâte solide , la battre long-temps T A M 643 avec un pilon de bois , puis en former de petites tablettes ou rotules pesantes chacune demi-dragme. Elles purgent doucement par le vomissement, et quelque- fois par les selles. La dose est depuis une tablette jusqu’à deux ; si le remède excitoit un vomissement un peu trop vio- lent, il faut donner au malade quelques cuillerées de bouil- lon gras ou d’huile d’amandes douces. Tamarins ( Tamarindi ). Espèce de pruneaux qu’on ap- pelle dattes acides , qui viennent sur un arbre grand comme le frêne , qui croît en plusieurs lieux des Iodes , en Cambaïa , en Guzarate, au Sénégal. Les Indiens séparent les tamarins de leur écorce , après les avoir fait sécher , et les envoient entassés en masse les uns sur les autres. Il les faut choisir récens , en pâte assez dure , moëlleux , noirs , d’un goût aigrelet agréable , d’une odeur vineuse, qu’ils n’aient point été encavés ; on connoîtroit s’ils avoient été gardés à la cave par leur consistance trop liquide , par une odeur qu’ils au- roient prise , et par leurs semences qui se seroient gonflées. Ils sont détersifs , légèrement laxatifs et astringens ; ils calment par leur acidité le trop grand mouvement des hu- meurs , ils modèrent la fièvre , ils rafraîchissent , ils désal- tèrent, ils purgent doucement la bile et les humeurs recuites. La dose est depuis demi-once à une once t et en décoction depuis deux onces jusqu’à trois. La décoction de tamarins est un souverain remède dans les fièvres tierces , en forme de potion ou de julep , et m!me dans les fièvres malignes; quand il faut lâcher le ventre , pour lors on peut les dis- soudre dans du petit lait. La dose est d’une once de tamarins ou six dragnies de pulpe qu’on met cuire dans du petit lait; on en fait avaler la colature. Il n’est point de meilleur laxatif dans les fièvres ardentes , tierces et malignes. Les tamarins entrent dans les mêmes électuaires que la casse ; ils donnent le nom à l’électuaire de tamarins d’Korstius; ils entrent aussi dans l’électuaire hydragogue de François Sylvius , dont la dose est de demi-once. Tamaris (Ta/nariscus gallica , Linn. 386.) Arbre de moyenne hauteur, qui croît principalement aux pays chauds , proche des rivières et autres lieux humides. Sa racine , son bois et son écorce sont en usage pour faire vider les urines , pour l’hydropisie , les opilations du foie, de la rate et des autres viscères; on les emploie dans les apozèmes , tisanes et bouillons apéritifs, une once pour chaque pinte de liqueur qu’on fait réduire à deux tiers. L’extrait de i’écorce fait avec le vin blanc ou l’eau-de-vie , est un puissant apéritif; on en 644 TAN prend depuis une dragme jusqu’à deux. Son sel fixe est d’un usage très-fainilier dans les bouillons, depuis douze grain» jusqu’à vingt pour chaque prise. L’écorce de la racine est la partie la plus usitée ; elle est chaude et dessiccative , atténuante , apéritive , abstersive , astringente, diurétique et splénique ; elle remédie efficace- ment aux affections de la rate aussi bien que l’écorce de frêne , et on a coutume de les ordonner conjointement pour rétablir les fonctions de ce viscère. On assure que de boire dans une tasse de tamaris , est un remède préservatif et même curatif pour tous les maux de rate. On prend ordinairement six onces d’écorce du bois de tamaris et de la racine de frêne ou de tamaris qu’on fait cuire dans six pintes d’eau commune jusqu’à la consomption de la moitié ; et cette décoction , bue seule ou avec du vin , est fort estimée contre les affections catarreuses , la goutte et l’hydropisie , à quoi elle est très- salutaire ; mais il faut avoir soin que le ventre demeure libre. Enfin le tamaris a les vertus du frêne , excepté la faculté vulnéraire. Tanaise ou Tanaisie ( Tanacetum vulgare luteum. , Tourn. Linn. 1184.) Plante qui a une odeur forte , désa- gréable , et d’un goût amer ; elle croît le long des chemins , dans les champs, proche les haies, dans les jardins. Elle est chaude , dessiccative , incisive , discussive , vulnéraire, uté- rine et néphrétique. Son principal usage est contre les vers , les tranchées du ventre , le calcul , contre les vents , et contre les pâles couleurs. Les feuilles et les fleurs de tanaisie s’emploient en infusion , en décoction et en substance. Leur suc se donne à deux gros avec l’eau de plantain dans les fièvres intermittentes ; et leur infusion dans le vin provoque les ordinaires , au rapport de Césalpin. Outre la vertu de fortifier l’estomac, de tuer les vers et de corriger les rapports aigres de l’estomac , la ta- naisie est apéritive , hystérique et céphalique; elle emporte les obstructions, et nettoie les conduits de l’uriné; elle est utile dans l’hydropisie , dans la jaunisse et dans les pâles. cou- leurs. Quelques-uns estiment la conserve de ses fleurs bonne pour les vertiges et pour l’épilepsie. Ses feuilles fraîches , pilées et appliquées sur le nombril , préviennent l’avortement. On fait beaucoup de cas du suc de tanaisie pour la gerçure des mains , pour les dartres et pour la teigne. Pour le rhuma- tisme , il faut distiller les tendrons de tanaisie avec l’eau-de- vie • l’esprit qu’on en tire est pénétrant , et l’on en bassine les parties affligées ; ce même esprit est bon pour les hydro- T A R. 645 piques , et la décoction de toute la plante, mêlée avec la lie de vin et le jus d’hièble , est excellent pour bassiner leurs jambes. On fait boire en même temps aux malades trois ou quatre onces du suc de tanaisie , ou bien plusieurs verrées de l’infusion faite en versant une pinte d’eau bouillante sur deux petites poignées delà plante, feuilles, fleurs et graines. Cette boisson est utile dans les fièvres malignes et dans les maladies du bas -ventre. La tanaisie entre dans le baume tranquille. La tanaisie est utile dans les foulures et entorses ; on en pile les feuilles , et on y mêle du beurre frais , puis on les applique en cataplasme sur la partie affligée. Tarc ou Goudron. 11 est employé ordinairement pour goudronner les navires , c’est pourquoi on l’appelle pix na~ valis. Le goudron est détersif, résolutif, dessiccatif ; on s’en sert pour guérir les dartres , pour les plaies des chevaux , pour la gale des moutons. Tartre ( Tartarum ). Matière dure, pierreuse ou croû- teuse qu’on trouve attachée contre les parois intérieures des tonneaux de vin. Il y a deux espèces de tartre, un appelé tartre blanc qui se tire du vin blanc , et l’autre tartre rouge qui se tire du vin rouge ; le blanc est plus pur que le rouge. 11 en faut choisir les morceaux assez épais , pesans, faciles à casser , de couleur grise-blanchâtre ou cendrée , nets , cris- tallins et brillans en dedans, d’un goût aigrelet agréable. Le tartre ronge se sépare en gros morceaux épais ; ils doivent être nets, secs, rougeâtres, pesans : il a le même goût que le blanc, et on en tire les mêmes principes. Tous les tartres de vin sont apéritifs et un peu laxatifs, ils lèvent les obstruc- tions , ils excitent l’urine , ils calment la fièvre , ils dissolvent les glandes. On n’emploie guère le tartre rouge intérieure- ment, mais on se sert souvent du tartre blanc et du cristal de tartre (tartrite acidulé de potasse). La dose est depuis deini-dragme jusqu’à trois dragmes. La crème de tartre atté- nue, incise , déterge les humeurs crasses, pituiteuses et mé- lancoliques; aussi son usage est très-fréquent dans les obs- tructions du mésentère , du foie, de la rate et des reins , et dans les fièvres intermittentes. La dose est d’une dragme dans un bouillon ou autre liqueur. Pour faire l’huile de tartre par défaillance ( potasse mélangée de carbonate de potasse en dé- liquescence ), on met du tartre calciné à la cave dans un petit sac de drap ou de toile qu’on suspend, mettant un vaisseau dessous , pour en recevoir la liqueur qui en distillera , ou bien on dissout le tartre calciné dans de l’eau commune , filtré et 646 T E I coagulé 5 c’est un excellent remède dans les dartres , les ul- cères , la teigne , la gale et les autres affections semblables. Ieinture ( Coloruin extractio). L’extraction ou sépara- tion qu’on fait de la couleur d’un ou de plusieurs mixtes, et l’impression qu’elle fait dans quelque liqueur ou menstrue propre , qui emporte une portion de leur plus pure substance ; car elle quitte son propre corps en se dissolvant, et s’unit aux menstrues , pour leur communiquer sa couleur et ses vertus. Teinture de fleurs de millepertuis. Mettre une cb opine de bonne eau-de-vie dans une bouteille de verre double avec deux fortes poignées de fleurs ou boutons de millepertuis , la bien boucher et l’exposer au soleil , ou dans un lieu chaud pendant cinq ou six jours ou plus long-temps ; passer le tout par un linge avec forte expression , puis mettre dans la co- lature de nouvelles fleurs ou boutons de millepertuis , réi- térer l’insolation et l’expression jusqu’à trois fois , et garder la liqueur après la troisième expression dans une bouteille de verre double bien bouchée pour le besoin. Elle est bonne pour la colique; on en avale une ou deux cuillerées dans la douleur. Elle est aussi bonne pour les plaies et les ulcères tant internes qu’externes ; et lorsqu’on a quel- que plaie ou ulcère où il y a de la chair morte ou baveuse , il ne faut que tremper de la charpie dans cette liqueur , qu’on applique dessus , et en peu de temps elle les nettoie et les guérit. Pour les rhumatismes , sciatique et humeurs froides , il les faut frotter de cette teinture, après avoir fait dissoudre dedans un peu de camphre. Teinture de roses. Mettre infuser dans trois livres d’eau rose ou de fontaine tiède , une once de roses rouges sèches, y ajouter deux dragmes d’esprit de vitriol ( acide sulfurique étendu d’eau ) ou de soufre , exprimer et filtrer le tout, s’il est nécessaire. Teinture de roses astringentes. Mettre demi-once de belles roses rouges sèches dans un pot de fayence ou de terre vernissé , verser dessus trois demi-septiers d’eau bouil- lante, couvrir le pot, et après une heure d’infusion , le dé- couvrir , et verser dans la liqueur goutte à goutte une demi- dragme d’esprit de vitriol ( acide sulfurique étendu d’eau ) , en même temps elle prendra une belle couleur rouge. On remet le couvercle sur le pot , et on laisse la matière en- core trois heures en infusion, puis on la coule, et c’est la teinture de roses ; on y peut mêler du sucre ou du sirop de roses sèches , pour la rendre plus agréable. TER 647 Si on met infuser les roses dans une décoction de raclure de corne de cerf faite en eau ferrée , elle sera plus as- tringente. On y peut aussi ajouter des balaustes , ou de l’é- corce de grenade. Au défaut de roses sèches qui sont plus astringentes , on peut se servir de roses récentes. Cette teinture ne peut être conservée qu’un jour ou deux en été , et deux ou trois en hiver. Elle est -propre pour arrêter les diarrhées , la dyssenterie , le crachement de sang et les autres hémorragies. Oa la prend en manière de tisane, un verre à chaque fois. Teinture thériacale. On peut tirer la teinture de quatre ou cinq onces de thériaque , les mettant tremper pendant quelques jours dans douze ou quinze onces d’esprit-de-vin ( alcohol ) , puis on filtre la liqueur. La dose de cette teinture est depuis un scrupule jusqu’à deux dragmes. Tenche ou Tanche ( Cyprinus t inc a , Linn.) Poisson d’eau douce fort connu , qui naît dans les eaux marécageuses ÿ il vit de bourbe. La tanche fendue et appliquée entière sur les pouls des mains et aux plantes des pieds , diminue la cha- leur de la fièvre , et détourne le venin pestilentiel ; on en ap- plique aussi contre la douleur de tète et la goutte sur les par- ties affligées. La vertu de la tanche est célèbre pour la cure de la jaunisse } on l’applique de différentes manières: les uns la mettent sur le nombril , et l’y laissent jusqu’à ce qu’elle meure , les autres sur la plante des pieds , d’autres sur la rate ; mais la meilleure manière est de l’appliquer sur la région du foie , et de l’y laisser toute la nuit ; le matin on trouve le poisson jaune et enflé du côté qu’il a été appliqué, et le mal est guéri sûrement. Mœbius assure que ce remède lui a bien réussi toutes les fois qu’il a appliqué la tanche sur le nombril ou sur le foie. Le fiel est recommandé contre le» affections des oreilles. La pierre qui se rencontre dans la tête a les mêmes vertus que celle de la tête de carpe. Térébenthine ( Terebenthina ). Résine liquide, ou li- queur visqueuse, gluante , résineuse, huileuse , claire, transparente , ayant la consistance et la qualité des baumes naturels. On emploie dans la médecine deux sortes de téré- benthine ; la première est appelée térébenthine de Chio , parce qu’elle coule par des incisions qu’on fait au tronc et aux grosses branches du térébinthe qui croit dans cette île 5 c’est la plus estimée , la plus chère, mais elle est rare ; sa consis- tance est épaisse , assez dure. On doit la choisir nette , trans- parente , de couleur blanche-verdàtre , ayant peu d’odeur , d’un goût presque insipide. O11 l’emploie dans la thériaque \ 648 TER on la substitue à la térébenthine de Chypre , parce qu’on n’en apporte point de ce pays. La seconde espèce de térében- thine est appelée térébenthine claire , qui est beaucoup plus liquide , plus belle et plus odorante que la précédente ; elle sort sans incision et par incision du térébinthe , du mélèze , du pin , du sapin et de quelqu’autres arbres qui croissent aux pays chauds. Celle dont nous nous servons nous est apportée des pays chauds de France , des bois de Pilate. La térében- thine qui sort sans incision est appelée bijon ,• c’est une es- pèce de baume qui a une consistance , une couleur et des vertus approchantes de celles du baume blanc du Pérou ; mais parce qu’elle naît proche de nous, et qu’elle est assez commune , on n’en fait pas beaucoup de cas. La térébenthine qui sort par incision est appelée vulgairement térébenthine de Venise , quoiqu’elle n’en vienne point , mais on en ap- portait autrefois de ce pays-là; elle est la plus en usage dans la médecine. Il faut la choisir nette , claire , belle , blanche , transparente , de consistance de sirop épais , d’une odeur forte, et assez désagréable , d’un goût amer. Les térébenthines sont fort apéritives , propres pour la pierre , pour la colique né- phrétique , pour les ulcères du rein et de la vessie , pour les rétentions d’urine, pour la goutte. On en prend par la bouche, et l’on en mêle dans les lavemens ; la dose par la bouche est depuis demi-dragme jusqu’à une dragme dans du pain à chan- ter , ou dans un jaune d’œuf; elle donne à l’urine une odeur de violette , et elle excite quelquefois des douleurs de tête : on en met deux ou trois dragmes dans un lavement. Quant à l’usage externe , la térébenthine est un vulnéraire excellent , et il n’est guère d’emplâtre ni d’onguent où elle n’entre , à quoi la térébenthine vulgaire est même plus usitée que celle de Venise, dit Ettmuller. Elle guérit promptement, sûrement et agréablement les plaies , quand on ne ferait que la fondre et l’appliquer seule dessus. Terre sigillée du scellée ( Terra sigillata). Espèce de bol ou terre graisseuse , argilleuse , sèche, tendre, friable, tantôt jaune, tantôt blanche - rougeâtre , insipide ou astrin- gente au goût. On la prenoit autrefois dans l’ile de Lemnos , mais il en vient présentement de Constantinople , d’Alle- magne , de Blois et de plusieurs autres lieux , formée ordi- nairement en petits pains, gros comme le bout du pouce , ar- rondis d’un côté , et aplatis de l’autre par un cachet gravé de quelques armes ou certaine figure que les princes des lieux où on les prend y font mettre ; c’est fa raison pour laquelle on l’a nommée terre sigillée ou scellée. On doit la choisir doues T H A 64 9 au toucher , argilleuse , friable , de couleur blanche- rou- geàtre, qui s’attache à la langue et s’y suspend. La terre sigillée est dessiccative, astringente, alexipharmaque, réso- lutive , elle dilate le sang et pousse les sueurs. Son principal usage est dans la fièvre maligne , la peste , la diarrhée , la dyssenterie , les morsures des bêtes vénimeuses , les hémorra- gies , les gonorrhées, les fleurs blanches, et le vomissement. La dose est depuis demi-scrupule jusqu’à deux scrupules. On s’en sert aussi extérieurement pour arrêter le sang , pour dessécher les plaies , pour mondifier les plaies empoisonnées et les piqûres de bêtes vénimeuses , pour purifier et conso- lider les ulcères chancreux et malins. La terre de Vétéravie approche des vertus de celle de Lemnos , n’étant ni moins sudorifique, ni moins astringente ; à l’égard de l’axonge du soleil , qui est la terre stigienne , l’expérience a fait voir qu’étant donnée toute crue comme elle sort de la mine , elle guérissoit l’épilepsie et les philtres ; la prise est de deini- dragme jusqu’à deux dragmes. Thalitron ( Sysirnbrium sophia , Linn. 922. et annuum , absinthi minoris folio , Tourn. 206. ) Plante qui croît haute d’un pied et demi, branchue en forme de petit arbre , dont les feuilles blanchâtres sont découpées très - menu , et qui porte une graine rougeâtre fort déliée , enfermée dans de pe- tites gousses; elle croît aux lieux rudes, pierreux , sablon- neux , incultes. Le thalitron est d’un goût un peu astrin- gent , mais acre , et qui approche de celui de la moutarde; il est vulnéraire, astringent, détersif et fébrifuge. Le suc, la conserve, et l’extrait des feuilles et des fleurs sont propres pour le crachement de sang et pour le flux immodéré des hé- morroïdes. On en vend la graine , sous le nom de thalitron , qui est éprouvée pour les fièvres tierce et quarte et même continues , donnée les jours de crise , pour arrêter les diar- rhées, les dyssenteries , les flux hépatiques, les pertes de sang et les fleurs blanches des femmes ; on la donne écrasée , avec la pointe du couteau, depuis demi-dragme jusqu’à une dragtne : savoir pour les fièvres tierce et quarte dans un œuf cuit mollet au lieu de sel deux heures avant le frisson , observant que le malade n’ait bu ni mangé deux heures aupa- ravant la prise, et soit aussi deux heures après sans boire ni manger. Il est bon qu’il ait été saigné , et ait pris quelques lavemens avant d’en user , pour les fleurs blanches , pour tous les flux de ventre , de sang et autres ; on la donne dans du potage ou dans du vin rouge , s’il n’y a point de fièvre , ou dans un œuf cuit mollet , étant deux heure» 65o THE devant et après la prise sans rien prendre. On s’en sert aussi pour les hernies. Elle tue les vers 5 on la peut donner dans une pomme cuite , on dans du vin , ou dans de la bouillie aux enfans à la mamelle. L’eau où la plante a macéré à froid , a les memes vertus. Cette graine est bonne aussi pour les hé- morragies , tant du nez que des plaies ; on l’applique écrasée sur celles-ci , et on en attire par le nez , en forme de tabac , pour en arrêter le sang, serrant un peu la narine avec le doigt pendant quelqu’espace de temps. La plante, broyée et appli- quée , guérit les blessures et les ulcères même invétérés et malins , et elle est outre cela bonne à résoudre le sang gru- melé et épanché sur les tégumens qu’elle fait évaporer en l’attirant à la surface. Ihapsie. Voyez Turbith. Thé ( The sinensium , Tsia japonensihus , The a viridis , Linn. ) Très-petite feuille qu’on apporte sèche de la Chine , du Japon , de Siam ; elle croit à un petit arbrisseau d’où on la cueille au printemps pendant qu’elle est encore petite et tendre. Cet arbrisseau croit également bien en terre grasse et en terre maigre. Il faut choisir le thé récent, en petites feuilles entières, vertes, d’une odeur et d’un goût de violette, doux et agréable. Il doit être gardé dans une bouteille, ou dans une boite bien fermée , afin de conserver son odeur en quoi consiste sa vertu. On en met infuser chaudement pendant demi-heure deux pincées, ou environ une dragme dans une livre d’eau , et l’on prend l’infusion toute chaude en plusieurs prises à la cuiller. Cette décoction est estimée contre plu- sieurs maladies, spécialement contre l’indigestion, les cru- dités , et les autres vices semblables de l’estomac ; elle remé- die par conséquent au mal hypocondriaque qui a sa source dans l’estomac. L’infusion du thé , prise avec discrétion , est capable de détruire les mauvais levains des premières voies , et de dis- soudre ces matières visqueuses qui , se rencontrant dans l’es- toinac , corrompent et allèrent le chyle, et par conséquent forment les obstructions des glandes du mésentère et des par- ties voisines , d’où naissent une infinité de maladies rebelles et opiniâtres. Le thé n’est pas moins propre aux maladies du cerveau et de la poitrine , qu’à celles du bas-ventre; car il appaise la migraine , réveille les esprits , dissipe les vapeurs , les étorrrdissernens et l’assoupissement , rétablit la mémoire , rend l’esprit plus libre, et prévient l’apoplexie , la paralysie et le catarre ; il est utile aussi aux asthmatiques , aux phthi— j siques et aux pulmoniques , pris avec le lait. Eu un mot , il THE *5f entretient dans le tang cette fluidité naturelle dans laquelle consiste la santé. Un** forte infusion , par exemple . d’un gros sur un demi-septier d’eau , cuivre le -entre et purge douce- ment oii fait suer. I,e thé desseche et maigrit. Thp.k rac^ui» jvAxmtoauou» , ses vertu* et san usage. Cette composition qu’on trouve °n tout temps, étant trop longue et trop difficile à préparer pour être décrite, on s’est contenté d’y marquer les maladies a !a guérison desquelles (.haras l’aine emplo^r avec succès. Quoique le climat des pays méridionaux de la France soit sans contredit oins ch and que celui de Paris , néanmoins l’usage de la thériaque y est très - familier. (feux qui se sentent attaqués d’accès de fièvres , de rhumes , de foi— blesses d’estomac, d’indigestions , de maux de cœur, de co- liques , ou d’autres douleurs internes , morne les femmes pour les maux de matrice , ont coutume d’en prendre par deux ou trois matins consecutifs le poids d’une drsgme i ta fois avec la pointe d’un couteau , et orennent deux doigts de "In par- dessus. n* »’en servent communément contre les vers des petits encans et des grands, tant orise oar la bouche, qu’en l’appliquant sur l’estomac , étendue sur la oeau en forme d’écusson. Ils en prennent pour préservatif contre la teste , le poids de demi-gros . -»t jour r^mede curatif. *u poids d’ in gros , même de deux dans du vin , on dans des eaux ou des décoctions cordiales. Ils l’appliquent en forme d’emplâtre sur les bubons et sur les charbons , et même sur les clous ou petits entra* qui arrivent en tout tvmps. Ils reeon- noissent aussi que , prise par la bouche , elle rionsse le venin en dehors , en fortifiant le cœur et toutes es parties nobles , et qu’étant appliquée . elle tire le venin à soi , s’en rend maîtresse , et aide mèine à a--an cor la formation du pus. Ils s’en servent aussi en application sur les pouls des bras . et sous la plante des pieds , contre les accès des fièvres. Us s’en servent contre la colique des -letits aît tans , et leur eu donnent quelquefois dès leur naissance la grosseur d’an petit pois , ou davantage suivant l’âge de l’enfant, réitérant souvent le même remède r et tout intant de fois que le mal revient. Ils en donnent avec, succès à tou» les animaux domestiques ; de aorte que souvent avec la seule thériaque , iis se guérissent eux et ieur bétail de diverses maladies. Les médecins commissent autrement es --•rtus de la thé- riaque ; car lis savent bien mieux jusqu’ou se peuvent étendre ses effets. Ceux qui ont coutume d’en ordonner. 652 THE ont suffisamment reconnu son utilité pour beaucoup de ma- ladies , et entre autres contre toutes sortes de poisons , prise par la bouche , contre toutes morsures et contre toutes piqûres de bêtes venimeuses intérieurement et extérieure- ment; contre la morsure des chevaux , et même des chiens enrages, contre toutes sortes de pestes et de fièvres pestilen- tielles, et contre toutes maladies épidémiques , pour arrêter l’effet d’un médicament purgatif , contre la fièvre quarte , contre les vers , et contre toute pourriture , contre la diar- rhée , la dyssenterie, la lienterie , le miserere , le choiera rnorbus , contre toutes coliques , contre toutes froideurs , toutes foiblesses et tous dévoiemens d’estomac et des intes- tins, contre toutes ventosités, cardialgies , convulsions, épi- lepsies , paralysies , apoplexies , et contre toutes maladies du cerveau causées de froideur, prise intérieurement, et ap- pliquée extérieurement sur tout le long de l’épine du dos, contre les douleurs des jointures , contre les maladies de la vessie, contre les inquiétudes et les insomnies , contre les tumeurs froides et les contusions , contre l’hydropisie et la jaunisse, contre toutes passions hystériques , et enfin contre un si grand nombre de maladies, qu’il seroit difficile de pouvoir citer toutes celes pour la guérison ou pour le soula- gement desquelles la thériaque produit des effets mer- veilleux. Théihaque de Mesué composée de quatre drogues , dite diatessaron. Prendre racines de gentiane et d’aristo- loche ronde, baies de laurier et myrrhe, de chaque deux onces , miel blanc écumé et extrait de baies de genièvre , de chaque trois quarterons ; pulvériser la myrrhe à part et les trois autres ingrédiens ensemble , mêler les poudres et les in- corporer dans le miel et l’extrait de genièvre, agiter quelque temps la matière avec un bistorlier, et garder cet électuaire dans un pot bien bouché. On l’appelle thériaque des pauvres , parce qu’elle se fait à peu de frais et en peu de temps. Si on n’a point d’extrait de genièvre , on met une livre et demie de miel. Elle est fort propre contre les maladies contagieuses , les poisons et les morsures des bêtes véniraeuses , contre l’apo- plexie , convulsions , toutes maladies froides du cerveau , comme aussi contre les vers, pour fortifier l’estomac et ou- vrir les obstructions de tous les viscères, contre la colique. Huffman dit que par son usage , il a guéri un vieillard qui , ensuite d’une apoplexie, étoit devenu paralytiqne, surtout de la langue. La dose esl d’un scrupule à une dragme. T H Y 65 3 Thlaspi ou Taraspic ( Tklaspi vulgatius , Tourn. Thlas- pi arvense , Linn. 901.) Cette plante n’est pas d’un grand usage 5 elle est très-commune , et les auteurs de la thériaque emploient la semence de l’une ou de l’autre espèce dans cette composition si fameuse. Schroder assure qu’elle est propre à pousser les ordinaires, et à faire vider les abcès internes. Sa semence est acre et piquante au goût; étant mâchée , elle fait cracher; ainsi elle peut passer pour être salivante. Thurbith. Le thurbith entre dans le diaphénic , dans la bénédicte laxative , dans le diacarthami , dans l’électuaire de citro , dans l’extrait catholique de Sennert , dans l’extrait panchymagogue d’Arthrnan , dans les pilules tartarées , dans le sirop d’ellébore de Quercétan , dans la poudre arthritique de Paracelse, et dans le sirop hydragogue de Charas. Thym [Thymus). Plante dont il y a plusieurs espèces; car il y a le thym de Candie , qui est celui de Dioscoride , appelé thymus capitatus , et le thym vulgaire qu’on cultive dans les jardins , à feuilles larges et à feuilles étroites. Le thym est chaud et dessiccalif, d’une saveur un peu âcre, atténuant , incisif et discussif ; il fortifie le cerveau , il atté- nue la pituite. Son principal usage est dans les affections tartareuses des poumons, comme l’asthme , la toux, pour la colique venteuse , pour exciter l’appétit , aider à la digestion. Il convient extérieurement aux tumeurs froides , aux contu- sions des yeux , aux douleurs de la goutte et à la paralysie. Le meilleur thym est celui de Crète ou de Candie. Cette dernière espèce est la plus estimée , niais elle est fort rare et difficile à élever. Dioscoride dit que sa décoction sou- lage l’asthme , tue les vers, pousse les règles et les vidanges ; étant mêlée avec du miel, en manière de looch , elle fait cracher. Pline dit que l’odeur du thym est si pénétrante , qu’elle appaise le paroxisme du haut-mal; extérieurement, le thym de Crète est résolutif et soulage la goutte sciatique, étant appliqué sut la partie souffrante en manière de cata- plasme fait avec le miel , la farine d’orge et la pondre de thym. On emploie cette espèce dans les anciennes compositions oîi les auteurs l’ordonnent , comme dans ta confection hamech , Yaurea alexandrina , la poudre réjouissante de Nicolas de Salerne , etc. Les autres espèces de thym s’emploient dans les décoctions et dans les infusions aromatiques et cépha- liques , dont on se sert ordinairement en fomentation pour bassiner les parties nerveuses et musculeuses trop affoiblies ou trop gonflées. Son huile essentielle est fort estimée; on en donne cinq ou six gouttes dans deux ou trois onces d’une 654 T I L liqueur convenable , pour appaiser la colique venteuse, pour fortifier l’estomac , et pour pousser les mois et les urines. C’est aussi un excellent remède pour la douleur des dents qui sont cariees ; on en imbibe un petit coton qu’on met dans le trou de la dent gâtee , on l’y laisse quelque temps 5 quand la douleur est opiniâtre , on change de coton tous les jours. Elle entre dans le baume tranquille 5 elle est plus agréable que l’huile de thym de Crète. Tillaul , ou Tilleul ( Tilia). Bel arbre dont il y a deux espèces , savoir le mâle à feuilles larges , et la femelle à feuilles étroites ( tilia europaca , Linn. y33). Les tilleuls demandent une terre grasse ; on les cultive dans les jardins. Le mâle est stérile et non usité, et on se sert de la femelle qui porte des fleurs et de la graine. Les fleurs de tilleul sont chaudes , dessiccatives , de parties ténues , discussives et cé- phaliques. Leur principal usage est dans l’épilepsie, le ver- tige et l’apoplexie. Les feuilles et l’écorce dessèchent , ré- percutent , et poussent par les urines. Schroder a vu une femme cachectique parfaitement guérie par l’usage d’une décoction d’écorce de tilleul dans du vin. Le mucilage tiré de la même écorce , est bon contre la brûlure et contre les ulcères. La semence remédie à la dyssenterie , à toutes sortes de flux , et à l’hémorragie du nez , étant mise dedans. Le bois réduit en charbon , et éteint dans du vinaigre , résout puis- samment le sang grumelé. Les feuilles de tilleul entrent ordinairement dans les nouets et les potions céphaliques. Ses feuilles appliquées sur les tumeurs des pieds , servent à les dissoudre ; leur décoction sert contre la douleur du ténesme, appliqué en forme de fomentation à l 'anus avec des linges doubles; elle resserre en même temps le ventre , et ète l’en- vie d’aller fréquemment au siège. Le guy de tilleul n’ést pas moins anti- épileptique que celui de coudrier. Les feuilles et les fleurs du tilleul sont en usage, parti- culièrement les fleurs; on en tire l’eau par la distillation, on en prépare une conserve, et par le secours de la fermen- tation , on en tire un esprit qu’on donne à douze ou quinze gouttes; cetvçsprit sert d’un excellent menstrué pour tirer la teinture dés plantes céphaliques. La décoction du bois , sur- tout des jeunes branches de deux ans ou environ, soulage fort les hydropiques; on jette pour cela une poignée de ce bois coupé menu dans deux pintes d’eau bouillante, on la réduit à chopine , et on la donne au malade en deux ou trois prises , après l’avoir passée. L’eau distillée se prend à six onces , et la conserve jusqu’à une once. Toutes ce» I T I S 65 5 préparations sont estimées pour l’épilepsie, pour la paralysie et pour les vertiges. Les fleur6 mises en poudre , entrent dans la composition de la poudre de Gui tète , et dans quelques autres remèdes utiles contre l’épilepsie. Les feuilles de tilleul passent pour apéritives, et propres à pousser les urines et les règles des femmes. Les baies ou fruits du tilleul sont propres à arrêter toutes sortes d’hémorragies et de cours de ventre. Tisane ( Ptisana ). Potion rafraîchissante faite d’eau bouillie avec de l’orge et de la réglisse ; on y ajoute quelque fois du chiendent, de l’oseille , du séné , pour la rendre laxa- tive et purgative. Tisane apéritive. On nettoie et on écrase des racines de chiendent , de guimauve et de fraisier , de chaque demi-once. On les coupe par petits morceaux , et on les fait bouillir dans trois chopines d’eau jusqu’à la diminution du quart , on verse la décoction bouillante dans une terrine où l’on a mis demi- once de réglisse ratissée et bien concassée , on la laisse re- froidir et on la coule. Elle est propre pour faire uriner, pour adoucir les âcretés des reins et de la vessie ; on s’en sert pour le boire ordinaire. On peut ajouter, quand on le trouve à propos , une dragine de cristal minéral ( nitrite de potasse mêlé de sulfate de po- tasse) ou d’autre sel apéritif, sur chaque pinte de la tisane , pour qu’elle soit plus diurétique. Tisane astringente. On nettoie deux onces d’orge de ses ordures, on la lave et on la met bouillir dans deux pintes et demi-septier d’eau avec une once de raclure de corne de cerf, et demi-once de racines de tormentille concassées 5 après de- mi-heure de coction , on y ajoute une poignée de fruit d’épine- vinette , on fait bouillir encore la liqueur environ un quart- d’heure , puis on la laisse refroidir et on la coule. Elle est bonne pour arrêter le cours de ventre, le* hémor- ragies; on s’en sert pour le boire ordinaire. Ceux qui aiment la réglisse, peuvent en ajouter dans cette tisane, et pour la rendre plus astringente , la faire avec de l’eau ferrée au lieu d’eau commune. Tisane commune. On nettoie une poignée d’orge de ses impuretés , on la lave dans de l’eau , puis l’ayant laissée égoutter, on la fait cuire dans trois chopines d’eau jusqu’à la diminution du tiers , on verse cette décoction toute bouil- lante dans une terrine où l’on a mis demi-once de réglisse ratissée et bien concassée , on la laisse refroidir et on la coule. 656 T I S Elle désaltère, elle rafraîchit, elle adoucit l’âcreté des hu- meurs , elle tempère la fièvre , elle modère le rhume ; on en donne aux malades pour leur boire ordinaire. Nota. On peut rendre la tisane citronnée en mettant trem- per avec la réglisse un citron coupé par tranches. Quelquefois on y ajoute aussi quelques grains de coriandre et un petit morceau de canelle. Si l’on veut que la tisane soit un peu apé- ritive , on emploie , au lieu de l’orge , la racine de chiendent j on y met même bien souvent l’une avec l’autre. On peut rendre la tisane plus pectorale en y ajoutant des jujubes , des raisins, des pommes , etc. Tisane contre la goutte , la sciatique et le rhumatisme. Prendre polypode de chêne , hermodactes , esquine , salse- pareille , de chaque quatre onces , bois de gayac six onces ; concasser les hermodactes , et mettre les autres drogues par petits morceaux, ayant un vaisseau assez grand, les mettre dedans avec neuf pintes d’eau, trois pintes de vin blanc, et faire bouillir jusqu’à la diminution du quart, puis passer et remettre sur le marc six pintes d’eau et deux pintes de vin , et faire bouillir comme dessus. Boire de cette décoction le plus qu’il sera possible ; il en faut user durant quarante jours , et pendant ce temps-là s’abste- nir de bouillons , potages , salades , laitages , fruits , et ne boire aucune autre boisson. On peut manger de toutes viandes, mais la rôtie est la meilleure. Le quatrième jour il faut se purger légèrement. En usant de la sorte , il n’y a fluxion de goutte , ni sciatique , et grand rhumatisme dont on ne guérisse. Les douleurs de la goutte cessent en huit ou dix heures , ou plutôt , si on en boit beaucoup , il ne reste que foiblesse à la partie. Cette tisane ne purge que par les urines. Tisane contre le rhume et la toux. Mettre deux pintes d’eau avec de la réglisse coupée ffert menu, des figues et du ^s-d’âne à volonté, et quand cette eau sera réduite à la moitié , la tirer du feu , pour la boire refroidie aux repas et hors des repas. Si la toux est sèche, il ne faut point boire de vin. Tisane contre l’hydropisie. Ratisser et couper par aiguil- lettes , comme de la réglisse , deux ou trois racines de fougère mâle , les faire bouillir dans deux pintes d’eau à diminution du quart, on aura une tisane rouge dont on prendra le matin un verre, et autant trois autres fois pendant la journée, pourvu qu’il y ait trois heures d’intervalle du manger à la prise. Autre contre l’hiydropisie. Il faut prendre deux onces de T I S 65; racines de petit houx: les mettre bouillir avec quatre pintes d’eau de rivière, et réduire à une chopine , mettre deux gros de séné dans un pot , et verser la décoction toute bouillante sur le séné , }a laisser infuser jusqu’au lendemain, et en donner un verre à boire à jeun , et l’autre moitié le lende- main. Si le malade n’est pas guéri , il faut réitérer le remède. Tisane de santé , ou de Sainte-Catherine. Cette tisane est indiquée comme utile à toutes sortes de personnes, soit en maladie pour recevoir guérison , soit en santé pour s’y maintenir. Elle est bonne même aux petits enfans , et surtout très-bonne aux vieillards. Une infinité d’expériences en at- testent les bons effets. Il faut prendre environ trois poignées d’avoine , de la meil- leure , bien nette et bien lavée, une petite poignée de racine de chicorée sauvage 5 les mettre bouillir ensemble dans six pintes d’eau de rivière pendaut trois quarts-d’heure à moyen bouillon; ajouter une demi-once de cristal minéral (nitrite de potasse mêlé de sulfate de potasse), et trois ou quatre petites cuillerées de miel , du meilleur , mettre encore bouillir le tout ensemble pendant demi-heure, puis le passer par un linge , mettre la colature dans une cruche , et la laisser re- froidir. Pour ceux qui sont d’un tempérament bilieux , il ne faut que la moitié de la dose du miel; car la douceur aug- mente la bile. On prend de cette tisane , le matin à jeun , deux bons verres , demeurant après , quelques heures de temps sans manger , et l’ayrès-midi , trois ou quatre heures après dîner, deux autres verres. Il faut continuer ainsi pemîant quinze jours , sans se faire saigner , ni garder le lit ou la chambre , mais aller à* ses affaires ordinaires. Les foibles et les malades peuvent n’en prendre qu’un verre, et ne laisseront pas d’en ressentir le bon effet. Il est à propos que ceux qui sont re- plets et resserrés, commencent par quelques lavemens ou lé- gères purgations , pour donner lieu à évacuation ; après quoi , ce remède agira beaucoup mieux. Ce breuvage est facile à prendre, doux en ses opérations , ne donnant aucune tranchée ni émotion , et cependant il purge parfaitement les reins . fait uriner, cracher et moucher, dé- charge le cerveau , nettoie le poumon , le foie et la rate , chasse toute ordure , putréfaction et malignité interne , tout mal de tête, la gravelle , jusqu’à la pierre nouvellement for- mée , toute fièvre tierce , quarte , même invétérée , toute co- lique et mal de côté , toute gale , gratelle et clous , enfin toute pesanteur, lassitude de membres et assoupissement. 658 T I S ]1 réveille les sens, aiguise la vue, ouvre l’appétit, fait re- poser et dormir ; il rafraîchit , engraisse , donne une santé parfaite, et semble encore opérer et faire du bien , un et deux mois après qu’il a été pris. 11 est outre cela fort nourrissant. Au lieu d’affoiblir , comme la plupart des autres remèdes , il fortifie ; dans le temps de la canicule et des plus grandes chaleurs de l’été où les remèdes ordinaires sont sujets à de- venir dangereux et mal-faisans , celui-ci fait mieux qu’en toute autre saison. On peut en prendre tous les jours sans qu’il fasse mal , excepté dans les grands froids , à moins de se tenir alors bien chaudement 5 et pour vivre long-temps, il suffira peut-être d’en prendre pendant quinze jours , une ou deux fois l’année , lors des grandes chaleurs , comme la meil- leure saison pour en user. Tisane laxative. Faire bouillir dans une pinte d’eau une once ou six dragmes de réglisse ratissée et concassée , l’écu- mant bien , et quand elle ne jetera plus d’écume, retirer le coquemar du feu, et y mettre infuser toute la nuit demi-once de séné, et une dragme de semence île fenouil vert enfermé dans un nouet de linge blanc et délié, un peu au large; le lendemain matin , couler le tout , et en prendre à chaque prise un bon verre, et deux heures après , si l’on veut , un bouillon maigre. Si on souhaite la tisane plus forte , ne mettre que trois derni-septiers d’eau au lieu d’une pinte. Tisane pour se garantir de la, gravelle. Il faut prendre de la graine de turquette avec de la graine de lin , autant de l’une que de l’autre , environ demi-once . à dfini-concassée , une bonne racine de guimauve, et une de celle de chardon roland , les faire bouillir dans deux pintes d’eau , et réduire à trois çhopines. On en prend un verre le matin à jeun , et quand le mal est très-violent , un autre verre le soir en se couchant ; cette ti- sane est très- bonne. Tisane purgative. Deux dragmes de séné , demi-once de coriandre, de réglisse, et demi-once de roses de buisson ; mettre tremper le tout le soir dans une pinte d’eau froide , et le lendemain matin le passer par un linge blanc, en prendre un verre en se levant , et ne manger de deux heures ; après le dîner , en prendre autant après' la digestion , et un troi- sième verre en se couchant. Titiiymale. Voyez Esule. Toque , ou Centaurée bleue , ou Tertianaire ( Cassida palus tris , flore cacruleo , Tourn. J 82. Scutellarea gale - riculata , Linn. 835.) Celte plante qui croit aux lieu mon- T R E 65g îflgneux, humides, marécageux, pierreux, et même dans les bois , est détersive , vulnéraire , apéritive , et recommandée pour le cours de ventre et pour les fièvres intermittentes. On l’appelle aussi casside des marais , à fleur bleue. Tormentille ( Tormentilla sylvestris , Tourn. et erecta , Linn. ) Plante dont il y a deux espèces : la sauvage qui est une espèce de quintefeuille , et qui croît dans les bois aux lieux sablonneux, et aussi aux lieux herbeux et humides 5 et celle des Alpes et des Pyrénées. Elle diffère de la première en ce que ses feuilles sont plus grandes et sa racine plus grosse. On l’envoie sèche pour être employée en médecine O11 doit choisir cette racine récente , bien nourrie , grosse à peu près comme le pouce , nette , entière , mondée de ses filainens , compacte , bien séchée , de couleur brune en dehors , rou- geâtre en dedans , d’un goût astringent. La racine de tormen- t i I le est dessiccative sans beaucoup de chaleur , astringente, vulnéraire , diaphorétique et alexipharmaque. Son prin- cipal usage est dans la peste, et les autres maladies ma- lignes accompagnées de dyssenterie, de la diarrhée , ou de l’hémorragie fréquente du nez , d’autant qu’elle résiste d’un côté à la malignité, et arrête de l’autre le mouvement vicié du sang et des autres humeurs, et elle est la plus usitée de tous les végétaux dans tous les flux de ventre et de matrice , comme aussi dans le crachement de sang; elle résiste au venin et au poison avalé. O11 la mêle dans les remèdes cardiaques ; elle est bonne pour les plaies. La racine de tormentille entre dans la confection d’hya- cinthe ; la décoction de cette même racine , adoucie avec la conserve deroses ou un peu de sucre, à la dose d’une once quatre fois par jour, est un bon remède pour prévenir l’avor- tement, au rapport de Rivière. Toute-bonne des prés Voyez Orvaee. Toute - saine ( Androsaetnnm maximum frutescens , Tourn. Hypericum androsaemum , Linn. 1 102. ) Cette plante vivace qui croît dans les pays chauds de la France , est apéritive, vulnéraire, résolutive, propre pour tuer les vers, en un mot contre une infinité de maladies ; d’où on l’a nommée tonte-saine. Trèfle musqué, ou Trèfle des jardins, ou Trèfle bitu- mineux ( Trifolium bitumen redo/ens). Plante qu’on sème dans les jardins, dont les tiges sont hautes d’un pied et demi, portant des feuilles disposées trois à trois comme les autres trèfles , mais plus blanchâtres , et dont les fleurs sont bleues pour l’ordinaire ; car il y a une espèce qui les a blanches. I,a 66o T R î plante qui périt tous les ans, se resème d’elle-même quand on laisse mûrir la semence sur le pied. Le trèfle est tempéré, dessiccatif, digestif , abstersif , alexipharmaque , anodin , diurétique et vulnéraire. Son principal usage est dans la pleu- résie , la dysurie , il entre dans les potions alexipharmaques et vulnéraires , dans les maladies où le sang est grumelé 5 l’eau distillée est ophtalmique, et éclaircit la vue 5 et le suc de l’herbe , distillé dans les yeux, en efface les taches. L’huile préparée par infusion , principalement de ses fleurs, exposée au soleil comme celle de millepertuis, est très-vulnéraire et salutaire contre les vieux ulcères qu’elle nettoie et cicatrise , propre aux plaies récentes , aux contusions , aux hernies des enfaiis , et pour appaiser l’inflammation des tumeurs et la douleur des hémorroïdes. Trituration et pulvérisation de plusieurs drogues. IL est nécessaire de pulvériser les ingrédiens secs qui entrent dans les compositions de pharmacie , non-seulement afin qu’ils s’y mêlent plus facilement et plus exactement, mais aussi afin qu’ils puissent mieux communiquer leur vertu quand ils sont dans le corps. Gommes. Quand on veut mettre les gommes en poudre , il est nécessaire d’oindre le fond du mortier et le bout du pilon de quelques gouttes d’huile d’amande douce ou d’autre huile, autrement les gommes s’attachent au mortier, et l’on a de la peine à les pulvériser , excepté pourtant les suivantes. Gommes adragant et arabique. Quand on veut mettre en poudre des gommes adragant et arabique , il faut avoir aupa- ravant chauffé le mortier avec des charbons allumés , afin que celte chaleur fasse dissiper une humidité superflue qui est dans ces gommes , et qui en empêche la pulvérisation. Mastic. Quand on veut mettre en poudre le mastic, il faut auparavant humecter le fond du mortier et le bout du pilon d’un peu d’eau , autrement il s’attacheroit. » Canelle , santaux. Quand on veut mettre en poudre des matières aromatiques bien sèches, comme la canelle , les san- taux, il faut les arroser de quelqu’eau appropriée à leur vertu, pour empêcher la dissipation qui se feroit du plus subtil de leurs parties. Coloquinte. Quand on veut pulvériser la coloquinte , il faut l’avoir auparavant frottée ou ointe d’huile rosat ; car autre- ment il s’échapperoit beaucoup de ses parties qui rempliroient le lieu d’amertume. Euphorbes , cantharides , ellébore blanc- Quand on veut mettre en poudre l’euphorbe , les cantharides , l’ellébore T R ï 66 1 blanc , il faut les humecter de quelques gouttes de vinaigre ou d’une autre liqueur appropriée ; car si on ne prend cette précaution , l’artiste est fort incommodé des particules vola- tiles de ces matières, qui étant agitées parle pilon , voltigent et entrent dans le nez et dans les yeux, et par leur âcreté , font pleurer et éternuer extraordinairement. Safran , roses , etc. Quand on veut mettre en poudre le safran , les. roses et plusieurs autres fleurs qui conservent quelqu’huinidité aqueuse, quoiqu’elles paroissent sèches, il faut les faire sécher très-doucement entre deux papiers au soleil ou au feu , autrement on auroit peine à les mettre en poudre. Opium , acacia , etc. On ne peut pas bien mettre en poudre séparément l'opium, l’ acacia , l 'Ziypocistis , le suc de réglisse, \e galbanurn , V opopanax , le sagapenum , Vassa fœtida ; mais quand ces drogues sont mêlées avec des ingré- diens secs d’une autre nature, en grande quantité , l’on en vient à bout. J1 en est de même à l’égard des amandes , des semences froides , des avelines, des pignons. Cristal , cailloux. Quand on veut mettre en poudre le cris- tal, les cailloux et les autres pierres de pareille dureté, on doit les avoir auparavant plusieurs fois rougies au feu , et éteintes dans de l’eau pour les attendrir, autrement il seroit bien difficile d’en vènir à bout. raie de Venise Quand on veut pulvériser le talc de Ve- nise , il faut l’exposer environ demi -quart-d’heure à un grand feu de flamme, puis le piler dans un grand mortier de fer qu’on aura presque fait rougir au feu. Cornes , ongles , etc. Quand on veut pulvérisçr des cornes , des ongles , l’agaric , la noix vomique , il faut les avoir aupa- ravant râpés , puis les piler dans un mortier de métaL Plomb , ctaitn. Quand on veut puh ériscr le plomb , l’étaim, il faut les mettre en fusion dans un plat de terre, puis les re- muer toujours sur le (eu avec une spatule demi heure ou une heure, ils se réduiront en poudre. On peut encore jeter ces métaux fondus dans une boite de bois frottée au dedans de craie , couvrir la boite et l’agiter. Bois , racines , etc. Il est nécessaire de battre fortement plusieurs matières qu’on veut pulvériser , comme le bois , les racines , les feuilles , les semences , les fruits , les os ; mais plusieurs autres ne doivent être que broyées , comme l’aloës , lascammonée , les terres , l’amidon. Sels et matières âcres. Les sels et les autres matières âcres et corrosives doivent être mis en poudre dans les mortiers de 662, T R O verre , ou de marbre , ou de pierre , pour éviter l’impression qu’ils pou rroient recevoir d’un mortier de métal. Trociiisque ( Trockiscus , pastillus). Composition sèche dont les principaux médicamens sont mis en poudre fort subtile , puis étant incorporés avec quelque liqueur, comme eaux distillées , vin , vinaigre , mucilage , sont réduits en une masse dont on fait de petits pains auxquels on donne telle figure qu’on veut, et qu’on fait sécher à l’air, loin du feu et à l’ombre. Ori fait des trochisques purgatifs, des apéri- tifs , des confortatifs , des altératifs , etc. Trochisques béchiques noirs. Sucre candi trois quarte- rons , suc de réglisse quatre onces , orge mondé, amidon , de chaque une once , iris de Florence , gommes arabique et adragant , de chaque demi-once ; pulvériser ensemble l’orge mondé et l’iris de Florence , d’une autre part mettre en poudre le sucre candi et l’amidon , d’une autre part les gommes dans un mortier chaud , mettre dissoudre dans une écuelle de terre sur un petit feu le suc de réglisse , ou plutôt l’extrait de réglisse , avec du mucilage de racine de guimauve 5 faire consumer l’humidité de la dissolution jusqu’à consistance de miel, alors y mêler les poudres , et battre le mélange dans un mortier pour faire une pâte solide dont on forme des trochisqups. Ils sont propres pour atténuer et délayer la pituite , pour aider la respiration, pour exciter le crachat, pour adoucir les âcretés de la poitrine et de la trachée-artère , pour le rhume ; on en laisse fondre doucement dans la bouche. Trochisques béchiques rouges. Sucre candi rouge cinq onces , bol d’Arménie une once , amidon demi-once ,v iris de Florence et gomme arabique une dragme de chaque; pulvériser ensemble le sucre candi, le bol et l’amidon , d’une autre part pulvériser l’iris , d’une autre part la gômme arabique; mêler les poudres, et avec une suffisante quan- tité d’extrait de pavot rouge, ou coquelicot épaissi en con- sistance de sirop , on fait une masse solide dont on forme des trochisques. Les trochisques béchiques blancs sont le suc de réglisse blanc décrit ci-devant. Ils sont propres pour arrêter les catarres causés par des humeurs subtiles ou séreuses , pour le crachement de sang. La dose est depuis demi -dragme jusqu’à une dragme et demie. Trochisques citrins. Céruse lavée deux onces , tuthie préparée une once , safran, deux dragmes , gomme adragant T R O 66 3 deux drigmes , opium une dragme; mettre sécher par une lente chaleur le safran entre deux papiers , et le réduire en poudre très-subtile 5 d’une autre part pulvériser la gomme adragant dans un mortier chaud , mêler les poudres avec la céruse (oxide de plomb blanc par l’acide acéteux ) et la tutbie préparées , on liquéfie avec un peu d’eau de pluie sur un petit feu l 'opium coupé par petits morceaux dans une écuelle de terre, on le mêle dans un mortier avec les poudres, battant bien le tout ensemble, et ajoutant ce qu’il faut d’eau de pluie pour faire une masse solide , dont on forme de petits tro- chisques. Ils sont bons pour les ophtalmies violentes , pour les ul- cères des yeux , pour calmer la douleur 5 on s’en sert en col- lyre , on en dissout une dragme dans quatre ou cinq onces d’eau de plantain ou d’euphraise. Tuochisques d’arsenic. Pulvériser ensemble quatre onces d’arsénic blanc ( oxide d’arsénic ) , et demi-once de sublimé corrosif (muriate de mercure corrosif) dans un mortier de marbre ou de pierre , on incorporera la poudre avec du mu- cilage de gomme adragant pour en faire une pâte dont on fait des trochisques. Trochisques de balaustes . Balaustes une once , roses rouges , bol d’Arménie , gomme arabique, de chaque demi- once , acacia trois dragmes ; pulvériser ensemble les balaustes et les roses , d’une autre part le bol, d’une autre part la gomme arabique : liquéfier Y acacia avec un peu d’êau rose sur un petit feu , le mêler avec les poudres dans un mortier avec ce qu’il faut de mucilage de gomme adragant tiré en eau rose 5 on en fait une masse solide dont on forme des tro- chisques. Ils sont propres pour arrêter les cours de ventre, les hémor- ragies. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragme et demie. Trochisques de baies de sureau. Ecraser dans un mortier de marbre avec un pilon de bois des grains de sureau bien mêrs, nouvellement cueillis , en tirer le suc par expression , mêler dans ce suc de la farine de seigle autant qu’il en faut pour en faire une pâte dont on forme des trochisques ou de pe- tits pains ; on les met cuire dans le four jusqu’à ce qu’ils soient durs comme du biscuit dont on se sert sur mer , alors on les retire , on les réduit en poudre, on les remet en pâte avec du même suc, on les forme , et on les remet cuire comme devant , ce qu’on réitère jusqu’à trois fois , puis on garde ces trochisques ou petits pains dans un lieu sec, pour le besoin. 664 T R O Ils sont fort propres pour arrêter la dyssenterie et les autres cours de ventre, foiblesses et dévoieniens d’estomac. La dose est depuis demi-dragme jusqu’à deux dragmes qu’on prend le matin à jeun dans un peu de vin , dans lequel on aura fait tremper cette poudre pendant la nuit , ou dans quelqu’eau ou décoction astringente. On peut aussi la prendre en bol dans quelque sirop , dans un œuf frais ou dans quelque confiture astringente, ne mangeant que trois heures après la prise ; on réitère jusqu’à guérison. Schroder en donne demi-dragme avec une dragme de poudre. Trochisques de soufre et de tutliiei Tu thie préparée demi- once, soufre vif, camphre et gomme adragant, de chaque une dragme , pulvériser séparément le soufre vif, le camphre et la gomme adragant, mêler les poudres avec la tuthie pré- parée , et avec une quantité suffisante de mucilage de gomme adragant tiré en eau rose, on fait une masse solide dont on forme des trochisques que l’on fait sécher à l’ombre. Ils sont propres pour emporter les taches de la peau , pour dessécher les dartres , les érésipèles. On en dissout une dragme dans quati'e onces d’eau , et l’on en fomente la partie malade. Trochîsques détergens. Vert-de-gris (oxide de cuivre vert ) trois onces et demie , sel ammoniac ( muriate ammo- niacal ) , encens et alun de roche, de chaque une once ; pulvériser ensemble l’alun et le sel ammoniac, d’une autre part mettre en poudre le vert-de-gris , d’une autre part l’en- cens , mêler les poudres , et avec ce qu’il faut de vin rouge on fait une masse dont on forme des trochisques que l’on con- serve en lieu sec. Ils sont propres pour nettoyer les vieux ulcères ; on les ap- plique seuls , en poudre , ou dissous dans quelque liqueur ap- propriée , ou mêlée dans un onguent. Trochisques de vipères- Prendre des vipères bien nour- ries et des plus vigoureuses, en couper la tête , les écorcher , en séparer les entrailles , mettre sécher les troncs , les foies et les cœurs , les attachant séparément à des ficelles , et les pen- dant au plancher , on les coupe ensuite par petits morceaux , et on les met ensemble en poudre subtile , on réduit la poudre en pâte dure dans un mortier de marbre avec une suffisante quantité de mucilage de gomme adragant préparée dans du vin d’Espagne, puis on forme des trochisques qu’on fait sécher à l’ombre ; et afin de leur donner une bonne odeur , et d’em- pêcher que les vers ne s’y engendrent , on les oint de quelques gouttes de baume du Pérou, T R O 665 Ces trochisques sont différens de ceux d’Andromaque , et sont beaucoup meilleurs. Ces trochisques sont propres contre toutes les maladies où il y a de la malignité; ils chassent par la transpiration les mauvaises humeurs , ils résistent à la pourriture , ils purifient le sang , et ils rétablissent les forces. La dose e6t depuis demi- scrupule jusqu’à une dragme. Trochisques d’iris. Pulvériser ensemble une once dTris de Florence et autant de poivre blanc , d’une autre part choisir demi-once de gomme ammoniac en larmes, la mettre en poudre , mêler les ingrédiens pulvérisés , et avec une quantité suffisante de vin blanc , on fait une pâte dont on ■ forme des trochisques qu’on fait sécher. Ils sont propres pour résoudre les obstructions de la rate et du mésentère, et pour les pâles couleurs. La dose est de- puis demi-dragine jusqu’à quatre scrupules. Trochisques escarotiques. Pulvériser une once de mer- cure sublimé avec autant de minium, subtilement, et les ayant bien mêlés, on les incorporera avec ce qu’il faudra de muci- lage de gomme adragant, pour en faire une pâte solide dont on forme des trochisques longuets en petits bâtons ronds. Ils sont propres pour faire escarre ; on les applique sur les écrouelles, sur les excroissances; ils n’anibulent pas beau- coup, et ils font assez promptement leur effet : ils ne peuvent servir qu’extérieure ment. JSota. 11 est bon d’humecter avec un peu d’eau le bout du trochisque quand on veut l’appliquer, afin qu’il pénètre plus vite. . Trochisques pour le flux d'urine involontaire. Pulvé- riser ensemble deux onces de myrtilles et autant de semence d’oseille , d’une autre part une once d’amidon , et d’une autre part une once de gomme arabique , mêler les poudres, et avec une suffisante quantité de mucilage de semence de psyllium , on compose une masse dont on forme des trochisques que l’on fait sécher à l’ombre. Ils arrêtent le flux immodéré de l’urine en fortifiant les con- duits de la vessie; ils sont bons aussi pour le crachement de sang La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dragme. Troène ( Ligustrum gerrnanicum , Tourn. Ligustrum vul- garc , Linn. 110. ) Arbrisseau qui croît aux lieux rudes et dans les haies, ün se sert en médecine de ses feuilles et de ses fleurs qui sont blanches et d’une odeur assez agréable. Le troène est rafraîchissant , dessiccatif, astringent, incisif, les feuilles plus que les fleurs. On l’emploie contre les jnflam- fM T U R mations, la pourriture et les ulcères de la bouche et de la gorge , contre la rélaxation et la tumeur de la luette , la laxité des gencives, pour le scorbut, en forme de gargarisme. Fo- restws estime les mêmes gargarismes pour les ulcères de la bouche , et il y ajoute le miel ; ce remède sera meilleur si on ajoute les feuilles de scabieuse , surtout si on veut souder la solution de continuité. L’eau distillée du troène , dans laquelle on dissout un peu de miel rosat , et quelques gouttes d’esprit de vitriol ( acide sulfurique étendu d’eau ) ou de sel , est mer- veilleuse contre la pourriture des gencives, symptôme ordi- naire du scorbut-. Quatre onces du suc ou de la décoction des feuilles et des fleurs du troène , prises par verrées , arrêtent le crachement de sang , les hémorragies et les cours de ventre. Les fleurs , exposées au soleil dans une bouteille de verre double bien bouchée , y mettant un peu d’huile pour les em- pêcher de s’y sécher , se pourrissent et fournissent une liqueur ou baume excellent pour guérir les écrouelles , et tous les ul- cères pourris , ce qui a été pratiqué avec beaucoup de succès , au rapport de Velchius. Tuile ( Tegula}. Terre formée en carré, aplatie et cuite au feu ; elle approche en dureté de la terre de grès. On s’en sert pour couvrir les maisons. Pulvérisée et appliquée exté- rieurement , elle est astringente et propre pour arrêter le sang. La poudre des tuiles et pots de terre qui ont servi an feu , broyée avec du fort vinaigre , éteint toutes gratelles et déman- geaisons de la peau , et pustules; bien incorporée avec de la cire, et appliquée sur les écrouelles, elle les fait venir à sup- puration; et mêlée avec du miel , elle sert à blanchir et à net- toyer les dents. Turbith ( Turpethum). Racine d’une espèce de convoi- t ’ulus , longue, grosse comme le doigt , résineuse, grise-brune en dehors, blanchâtre ou grise-cendrée en dedans. On l’ap- porte des Indes, sèche, fendue dans sa longueur en deux moitiés-^, et mondée de son cœur. Cette plante croît aux lieux humides, proche de la mer, en l’ile de Ceylan , à Surate , à Goa. On doit choisir le turbith pesant, bien mondé, rési- neux , compact, non carié , difficile à rompre. Il est chaud , , il purge les humeurs crasses et visqueuses , ou la pituite, assez vigoureusement des parties éloignées on des jointures ; on le recommande par cette raison dans les maladies chro- niques , spécialement dans la goutte , dans la pituite qui net- toie l’estomac, dans la vérole , l’hydropisie , la lepre et la gale. Comme il cause des nausées et des vomissemens . on lo corrige avec le gingembre , le mastic , le poivre , la canclle , lo TUT 66? fenouil. La dose en substance est depuis un scrupule jusqu’à une demi-dragme , rarement jusqu’à unedrngme. On le donne en infusion jusqu’à trois dragmes au plus ; il ne faut pas une liqueur vineuse, ni aqueuse , parce que le turbith, qui est gommeux, ne communique point sa vertu purgative à ces sortes de menstrues; il en faut un spiritueux comme l’esprit- de-vin (alcohol). Les espèces diaturbith avec la rhubarbe, se donnent depuis demi-drap me jusqu’à une dragme , et on diminue la dose pour les enfans sujets aux vers; car il n’y a point , après le mercure , de meilleur remède contre les vers , que ces espèces qui sont des vermifuges spécifiques : on en forme des tablettes avec du sucre pour mieux tromper les en- fans. Deidier ordonne cette racine dans la dyssenterie à la même dose , et de la même manière que V ipecacuanha. Le turbith entre dans le diaphénic , dans la béné- dicte laxative , dans le diacarthami , dans l’électuaire de citro, dans l’extrait catholique de Sennert , dans l’extrait pnnchymagogne d’Arthman , dans les pilules tartarées , dans le sirop d’ellébore .de Quercétan , dans la poudre arthritique de Paracelse, et dans le sirop hydragogue de Charas. Turquette. Voyez Herniole. Tussilage. Voyez Pas-k’ane. Tu thie ( Tuthia ). Suie métallique formée en écailles voûtées ou en gouttières, de différentes grandeurs et gros- seurs , dure , grise, chagrinée au-dessus, et relevée de beau- coup de petits grains gros comme des têtes d’épingles, ce qui l’a fait appeler par les anciens spode en grappe. Elle se trouve attachée à des rouleaux de terre, suspendus exprès au haut des fourneaux des fondeurs en bronze , pour recevoir la vapeur du métal. La tuthie doit être choisie nette , en belles écailles larges, assez épaisses, grenées , d’un beau gris - de - souris en dessus, unies et d’un blanc jaunâtre en dessous, difficiles à casser. Elle étoit autrefois apportée d’A- lexandrie ; mais celle qu’on emploie en France vient d’Alle- magne , de Suède et de quelques autres endroits où l’on tra- vaille au bronze. Elle est dessiccative, détersive , propre pour les maladies des yeux, pour dessécher et cicatriser les plaies , pour les hémorroïdes. On ne s’en sert qu’extérieure- mcnt , après l’avoir broyée en poudre très-subtile sur le por- phyre. Il n’est rien de meilleur pour les yeux que la tuthie : ell e entre aussi dans les onguens. Celui nommé diaponmho~ ligos est bon pour la gale , les pustules entamées , les larmes involontaires , la lippitude , l’ophtalmie , etc. V A C 66Ü v Urine ( Urina , seu lotiurn). On se sert assez souvent dans la médecine de l’urine de l’homme ; celle d’un jeune homme bien sain est préférable aux autres. Elle est incisive, atté- nuante , résolutive, détersive; elle lève les obstructions , elle dissipe les vapeurs , elle soulage et guérit la goutte, elle lâche le ventre , elle dessèche la gratelle , elle guérit les plaies fraîches, étant appliquée nouvellement rendue. On s’en sert extérieurement et intérieurement. On en fait prendre cinq ou six onces à chaque dose , pendant qu’elle est toute récente. Vache ( Vacca). Grand animal à quatre pieds et à cornes. Ses mamelles , prises en bouillon , sont pectorales. Son lait est humectant, pectoral, émollient , rafraîchissant, restau- rant; il adoucit les humeurs âcres du corps , il arrête les hé- morragies, la dyssenterie , ayant éteint plusieurs fois dedans des cailloux , de l’acier ou du fer rougi au l'eu; on. s’en sert intérieurement et extérieurement. Il faut boire le lait tout chaud , et au sortir du pis de la vache , parce que l’air le cor- rompt facilement. Comme il est fort nourrissant , il convient dans l’atrophie , l’éthisie et la phthisie où il sert d’aliment et de remède; il est spécifique contre le scorbut, et il le guérit mieux qu’aucun autre remède ; il est bon aux ulcères des parties internes , des reins , par exemple , du foie , etc. car il déterge le pus ; par sa partie séreuse il tempère t’acri- monie des humeurs, et facilite la consolidation de l’ulcère par sa partie bulireuse. Il est bon dans le pissement de sang, la dysurie et la strangurie. Durant l’usage du lait on doit s’abs- tenir de tout ce qui est acide , de peur qu’il ne se coagule dans le corps ; on y ajoute dans cette vue du sucre ou quelqu’alcali , par exemple , le sel ammoniac. Le sucre est si propre pour empêcher la coagulation du l'ait, qu’on n’en peut faire ni beurre ni fromage , quand on y a mis un peu de sucre. Nota. En général , le lait est contraire aux rateleux , aux maladies du foie , à l’épilepsie, nu verlige , à la fièvre, à la douleur de tête, aux hypocondriaques, et à ceux dont les viscères sont mal composés. Le meilleur lait et le meilleur beurre sont ceux de mai (prairial) , soit pour l’usage ex- terne ) soit pour l’interne. On mêle du beurre frais avec des écrevisses dans un mor- tier , et ayant pilé le tout, on en fait l’expression qu on VAL 66 9 laisse épaissir jusqu’à consomption de l’humidité. Ce beurre d’écrevisses , est un remède excellent contre la phthisie , contre les chûtes et les exulcérations des reins , des parties urinaires , et des autres parties internes. Le fromage mou adoucit les douleurs de la goutte , modère la chaleur du foie, et remédie à la tumeur du nombril des eiifans , en forme de cataplasme. La graisse de vache est propre à ramollir et à résoudre. La moélle est émolliente , résolutive, nervale. Sa fiente est résolutive, rafraîchissante , anodine , propre pour les tumeurs enflammées , pour les douleurs de la gorge , pour les érésipèles, pour la gale , pour les brûlures , pour les inflammations , pour la goutte , pour les piqûres des abeilles et des guêpes. En forme de parfum , elle remédie à la chûte de la matrice. On en fait des cataplasmes pour les parties hydropiques , et elle guérit les ganglions. Le suc exprimé de la fiente de vache , est un excellent re- mède dans la colique et dans la pleurésie ; il opère par les sueurs. On tire au mois de mai ( prairial ) , par la dis- tillation au bain-marie ou de cendres , une eau appelée eau de millef leurs , parce que les vaches en mangent une infi- nité dans cette saison , qui rafraîchit et résout 5 on la donne dans la colique néphrétique pour dissiper le gravier et les urines quand elles sont supprimées; elle s’applique sur les parties douloureuses et sur les ulcères carcinomateux. Cette eau est aussi un fard excellent pour effacer les taches du visage , et pour adoucir la peau. Valériane ( Valeriana ). Plante dont il y a deux es- pèces principales employées dans la médecine , savoir : la grande valériane franche qu’on cultive dans les jardins , ayant des fleurs blanches ( valeriana hortensis , Tourn. va- leriana phu , Linn. 45 ; la seconde espèce est la grande va- lériane sauvage ( valeriana sylvestris major , Tourn. vale- riana officinalis , Linn. 45) , dont les fleurs sont à peu près semblables à celles de la précédente. La grande valériane franche est chaude , dessiccative , atténuante, apéritive , ale- xipharmaque , sudorifique et diurétique. Son principal usage est contre la débilité de la vue , et la poudre de sa racine qu’on fait sécher au soleil, prise tous les matins, rétablit merveilleusement la vue des vieillards. L’eau distillée de toute la plante, racine, tige et feuilles , sur la fin de mai (prairial) , y est encore bonne extérieurement , en forme de collyre ou de lotion, pour guérir non - seulement l’ophtal- mie , mais même les taches et les taies. La valériane est C7o _ / V E L bonne dans la peste , l’asthme , la pleurésie , l’obstruction du foie, de la rate , des uretères, contre la jaunisse, les va- peurs , les hernies dont on a guéri plusieurs personnes en leur donnant chaque matin une cjragme de poudre de la ra- cine. Les feuilles pilées et appliquées , appaisent les douleurs de tête, corrigent la malignité des charbons et des bubons , tirent les balles , les flèches et les épines enfoncées dans la chair , et mondifient les ulcères invétérés. Ettmuller a expé- rimenté que ces mêmes feuilles fraîches , appliquées soir et matin sur les pieds des goutteux enflés et enflammés, en ap- paisent la douleur. La racine de la grande valériane sauvage est un des plus assurés remèdes spécifiques pour guérir l’épilepsie , dont Marchant et Chomel ont fait plusieurs expériences , après Fabius Coluinna qui l’avoit éprouvé sur plusieurs personnes et sur lui-mèine. Pour cet effet, il faut cueillir cette racine au mois de mars (ventôse) , avant qu’elle ait poussé ses tiges , la faire sécher à l’ombre , la mettre en poudre , purger d’abord le malade , même avec le tartre émétique , s’il est assez grand et assez replet, ensuite lui donner trois jours consécutifs à jeun , depuis demi-gros jusqu’à un gros et demi de cette poudre , suivant son âge , dans une cuillerée de vin ou de lait$ Marchant la donne dans un verre de vin blanc. On purge le malade une seconde fois , et on lui donne encore trois prises de la poudre. Chomel a guéri par cette méthode plusieurs malades de différens âges et de différens sexes; un, entre autres , âgé de douze ans , qui tomboit depuis trois ou quatre ans deux ou trois fois par mois dans les inouvemens con- vulsifs, et auquel il étoit resté un tremblement continuel , lequel en a été guéri sans aucun retour. L’extrait des racines a les mêmes vertus ; on en donne un scrupule avec un grain de laudanum , ou bien on mêle le laudanum avec demi-scrupule de poudre de la racine. La racine de la première espèce , ou de la grande valériane, entre dans la décoction céphalique, le vinaigre thériacal , l’orviétan , le sirop anti-épileptique , dans le sirop bydra- gogue de Charas , dans le sirop d’armoise de Rhasis , dans le mithridat, la thériaque, et dans le diabotanum. Vanille. Voyez Chocolat. Velar ou Tortelle ( Eresimum vu/gare , Tour. Lin. 922.) Plante très-commune qui croît aux lieux pierreux , contre les murailles , et aux autres lieux incultes et lieux humides, Elle est chaude, dessiccative , incisive, détersive , apéritive et béchique. Son principal usage est de tirer le mucilage des VER ' 671 poumons, et de remédier à la toux invétérée, à l’enroue- ment, étant prise en forme de tisane laite avec les feuilles et les fleurs de cette plante , auxquelles on joint la réglisse; ou bien on se sert du sirop fait avec une lorte décoction , ou avec le suc de ladite plante , et du sucre en parties égales. La semence est spécifique pour l’astlime , le scor- but , la suppression d’urine et la pierre La prise est d’une dragme en poudre dans du vin blanc ou qnelqu’autre véhi- cule approprié. Son usage externe est contre les cancers et les tumeurs squirreuses ; on la pile dans un mortier de plomb avec du miel en consistance d’onguent. O11 se sert d’un mor- tier et d’un pilon de plomb pour préparer ces sortes d’on- guens, parce que le plomb absorbe l’acide qui pèche dans les cancers et les squirres , et ces onguens sont toujours gris , recevant cette couleur- là du plomb dont il se détache des parties qui s’unissent à l’onguent. Le vélar est un grand résolutif pour les tumeurs des ma- melles , et pour les cancers. Veévote. Voyez Véronique. Verdet ou Vert-de-gris (oxide de cuivre vert) ( Ærugo , sive viride acris). Rouillure de cuivre qui déterge puissam- ment , qui consume les chairs baveuses , atténue , résout , dont on ne se sert que dans les remèdes extérieurs, comme dans les eaux, dans les onguens, dans les emplâtres, contre les vieux ulcères et'les fistules. Verge u’or ( Virga aurea senecio doria , Linn. 1221. ) Plo nte dont il y a plusieurs espèces différentes par la grandeur et la largeur de leurs feuilles. Leurs tiges sont hautes de trois pieds ou environ , droites , ayant à leur sommet des fleurs disposées en épis, d’une couleur jaune-dorée ; ce qui a fait donner le nom de verge d’or à cette plante. Elle croit aux lieux montagneux , sombres , humides , dans les bois. O11 se sert en médecine des feuilles et des fleurs de cette plante. Les unes et les autres sont chaudes et dessiccatives , déter- sives , astringentes , vulnéraires tant intérieurement qu’exté- rieurement, lithontriptiques et diurétiques. Leur usage est contre la diarrhée et la dyssenterie , le crachement de sang , {>our déterger le mucilage des reins et des uretères , guérir a pourriture des gencives et raffermir les dents qui bi aillent , mondi/ier et guérir les plaies récentes et invétérées. Données en poudre, au poids d’une dragme dans un œuf cuit mollet, ou infusée du soir au matin dans un petit verre de vin blanc , elles sont éprouvées contre la difficulté d’uriner , la gravelle des reins et de la vessie ; et Arnault de Villeneuve prétend 672 VER même que la prise étant continuée douze ou quinze jours , elles brisent la pierre dans la vessie , et la font sortir , et que ces feuilles et ces fleurs , pilées fraîches et appliquées sur de vieux ulcères des jambes, les ont guéris en neuf jours d’ap- plication , les renouvelant soir et matin ; ce qu’il dit avoir vu. La verge d’or entre dans l’eau d’arquebusade. Vermicul a ire ou petite Joubarbe ( Sempervivnm minus ■vermicularium acre). Petite joubarbe qui jette quantité de petites branches fort minces , garnies de petites feuilles suc- culentes , presqu’anssi épaisses que les longues ; les fleurs qui sont jaunes viennent au bout des rameaux. Elle croit sur les murailles et dans les lieux pierreux et sablonneux. Elle est lort âcre au goût, en quoi elle diffère d’une autre espèce qui lui ressemble , mais qui n’a point cette âcreté. Cette plante est chaude et fort dessiccative , et d’une saveur beaucoup plus âcre que celle du curage, du raifort sauvage et autres plantes semblables, à raison de son sel volatil âcre. Elle est spécifique dans le scorbut et le mal hypocondriaque j elle purge puissamment la bile par en haut. Le suc , avalé , picote tellement le ventricule , que le vomissement s’ensuit $ c’est par cette raison qu’étant pris avant l’accès des fièvres intermittentes , il les guérit efficacement. Un médecin dit avoir éprouvé cette plante dans les fièvres invétérées , qu’il avoit pilé l’herbe avec du vinaigre , puis exprimé le suc , dont il avoit fait avaler un bon verre avant l’accès, qu’il avoit fait vomir le malade, et guéri parfaitement la fièvre j qu’il en avoit fait deux expériences , l’une sur une fièvre de quatre-vingt-quatre jours , et l’autre sur une de quarante. Les i fièvres se guérissent quelquefois par le vomissement , quelque- fois par la sueur ou par l’insensible transpiration. Le suc par expression , ou la décoction de cette plante, en gargarisme avec les autres remèdes appropriés , guérissent la laxité et la pourriture scorbutique des gencives , parce que le sel volatil âcre corrige l’acide qui cause ces vices de gencives qui se raf- fermissent après cela. Véronique femelle , élatine , ou Velvotte ( Veronica fœmina , sive elatina ). Plante qui pousse une petite tige qui se divise en plusieurs verges grêles , velues , un peu rougeâtres , se répandant à terre. Ses feuilles sont semblables à celles de la véronique mâle , mais moins pointues, presque rondes et velues , d’où lui est venu le nom de -velvotte. Il y en a une autre espèce que les botanistes appellent e/atine femelle , dont les feuilles sont semblables à celles du petit liseron , mais plus petites ; la plante est velue comme la pré- cédente VER 67 3 cédfcnte , et n’est pas si commune cju’elle. Elles croissent toutes deux dans les champs entre les blés. Les feuilles de la véronique femelle ou velvorte sont très-amères et un peu styptiques. Cette plante est adoucissante , détersive, vulné- raire , elle purifie le sang , et arrête le cours de ventre. Cé- salpin l’estimoit pour les tumeurs scrophuleuses , pour la lèpre, l’hydropisie , la goutte, les dartres , les cancers. On fait un baume de l’herbe de véronique femelle, ou de la véronique mâle , exposée au soleil dan3 de l’huile d’olive > de lin ou d’amandes douces, ou au bain-marie, ou en fiente de cheval bien chaude, dans chaque livre duquel quelques- uns mettent une once de vernis liquide , lequel est excellent sur tous autres baumes à toutes sortes de plaies et d’ulcères malins , même pour la lèpre et les écrouelles. Un homme ayant un ulcère virulent en façon de polype au nez, de la guérison duquel on désespéroit , a été guéri par la seule ap- plication de ce baume , par des fréquentes potions de la dé- coction des feuilles de la véronique femelle , laquelle est bonne aussi pour les fièvres pestilentielles , ulcères des pou- mons, opilations du foie et de la rate, et souveraine en clvs- tères pour les dyssenteries. L’eau de ses feuilles et de ses rameaux, distillée au bain- marie pendant qu’elle est dans sa force et sa viguenr , est très- bonne pour éteindre et arrêter les progrès du cancer des ma- melles , et le polype rampant; en injection , elle mondifie et consolide les plaies , et dessèche promptement tes fistules et les ulcères malins; distillée dans les yeux , elle dessèche les larmes , et elle arrête les fluxions qui causent l’inflammation et l’éblouisspment ; appliquée avec une compresse sur les dartres, gratelle, rogne, boutons , feu volage, feu Saint-An- toine , elle les dessèche et les éteint en peu de temps , comme aussi toutes autres inflammations. Bue pendant quelques jours , elle arrête tous rhumes , vornissemens , flux de ventre , dessèche les eaux des hydropiques , appaise les douleurs de la colique , et guérit les fièvres tierce et quarte ; bue , et appli- quée avec une compresse en plusieurs doubles, tr( mpée de- dans , elle consolide la rupture et descente d’intestins et de matrice , et arrête toutes sortes de flux de sang; en garga- risme avec un peu de vin, elle dessèche les ulcères de la bouche; et gargarisée seule , elle est très-bonne à la défluxion sur la luette et à l’esquinancie. Le suc et la décoction de ses feuilles font les mêmes effets quand elle n’est pas encore trop desséchée par l’ardeur du soleil. On peut user de ses feuilles en infusion , à la manière du thé. Enfin , celte plante a 674 VER toutes les vertus de la véronique mâle , mais plus froi- dement. VÉRONIQUE MALE RAMPANTE , VULGAIRE , OU le Thé d’Europe ( Veronica mas supina et vulgatissima , Tourn. Veronica ojjicina/is , Linn. 14.) Plante qui croît aux lieux rudes , sablonneux , pierreux , sur le bord des taillis : celle qui se trouve aux pieds des chênes est la meilleure. La véro- nique mâle est chaude, dessiccative , d’une saveur amère et astringente , incisive , vulnéraire par excellence , et su- dorifique. O11 emploie ordinairement une pincée des feuilles dans demi-séptier d’eau , à la manière du thé , ou une petite poignée dans un bouillon dégraissé. Les feuilles de cette même plante entrent aussi dans les décoctions et les infu- sions vulnéraires, et dans l’eau d’arquebusade. Tous les au- teurs s’accordent assez sur les propriétés de cette plante ; elle est devenue d’un usage si familier, que plusieurs la substi- tuent au thé de la Chine ; ses bons effets l’ont fait appeler à juste titre le thé de l’Europe , et l’expérience le con- firme tous les jours. xEn effet, la véronique est un apéritif doux et tempéré , très-utile dans la gravelle , la rétention d’urine et la colique néphrétique ; on s’en sert même avec succès dans l’hydropisie après la ponction , pourvu que le foie et les intestins ne soient point altérés. L’usage de cette plante débouche les viscères , rétablit le cours des liqueurs , aussi l’emploie-t-on utilement dans la jaunisse et dans les maladies longues causées par les obstructions du foie , du pancréas et des glandes du mésentère. La véronique n’est pas seulement apéritive , elle est aussi béchique. Deux onces d’esprit, tiré par la distillation du vin dans lequel la véronique a été en digestion pendant quelques jours , mêlées avec un gros de thériaque , font suer considérablement, et conviennent dans les fièvres malignes, au, rapport de Tragus. L’eau distillée de cette plante, la ti- sane qu’on en prépare, et le sirop fait avec son jus et le sucre, sont d’excellens remèdes pour la toux sèche , l’asthme , l’ulcère du poumon et le crachement de sang. Dans les mi- graines et la pesanteur de tête , les étourdissemens et assou- pissemens , la véronique vaut le thé; sofi infusion rend la tête plus libre, et plus capable de soutenir l’application et. l’étude. Elle est fort utile extérieurement pour la gale , la gratelle , les ulcères des jambes , ceux qu’on appelle ambulans, pour effacer les taches de la peau, même pour le cancer, suivant du Renou. Pour ces maladies , on emploie la décoction de VER 67B toute la plante ou son eau distillée ; on en bassine les parties malades, et on en fait des fomentations. On vante pour la colique l’usage fréquent des lavemena de décoction de véronique et de camomille L à laquelle on ajoute une once de beurre et autant de sucre. La décoction de véronique avec le miel blanc , est bonne pour l esquinancie , suivant Ettmulier; elle est encore utile pour laver la bouche de ceux qui sont sujets à avoir du chancre aux gencives , à la langue , ou dans l’intérieur de la bouche , comme il arrive souvent aux enfans. La véronique mâle entre dans le mondificatif d’acbe et dans 1 eau vulnéraire. Quelques-uns font dissoudre dans 1 eau distillée de véronique autant de vitriol qu’elle en peut dissoudre, pour la rendre plus détersive. 1 Vers de îeure (Lumbrici terreni , she Termes terreni) . Insectes connus de tout le monde , qui s’engendrent et se nourrissent de terre. Les meilleurs sont ceux qui ont des lignes rouges autour du cou , en forme de collyre Les vers de terre sont très-diurétiques, diaphoniques , anodins , dis- cussils, emolliens , apéritifs ; ils servent h augmenter le lait aux nourrices , a consolider les plaies, et à rejoindre les nerfs coupes. Leur principal usage est contre l’apoplexie les convulsions , dans les autres affections des neîfs et des muscles, dans les deux jaunisses, l’hydropisie , la colique , et spécialement dans la goutte vague et scorbutique. On les donne intérieurement et extérieurement ; intérieurement en es écrasant et en les coulant par un linge avec du vin * ou bien en poudre, après les avoir desséchés au four - ex’ teneurement, ils s’appliquent vifs sur les panaris où on les laisse mourir, et ils en appaisent merveilleusement la douleur insupportable Leur poudre , appliquée chaudement appaise les douleurs de la goutte. Le temps de prendre I», vers de terre est le soir après la pluie; car alors ils sortent de la terre et rampent sur l’herbe. Voyez au mot huilé 2 vers de terre , encore d’autres moyens d’en trouver dan, le besoin. dJls Dans les rétractions des membres et convulsions scorbu t.ques, nen n’est plus efficace que les vers , soit qu’on prenne 1 esprit de vers intérieurement, soit qu’on applique les vers piles en forme de cataplasme sur la partie LT vers tout vifs, car la douleur cesse aussitôt qu’ils meurent dessus ; on peut aussi mettre le malade dans un bain ou de nu-bain préparé avec une décoction de vers de terre • ces bains sont d’une très-grande efficacité. La décoction de 676 VER vers de terre est recommandée par Sennert dans la dyssen- terie , et elle y est effectivement souveraine. La poudre de vers de terre est aussi souveraine pour la jaunisse, seule, ou mêlée avec les autres spécifiques , parce que les diuré- tiques conviennent surtout à cette maladie. La décoction des vers avec la grande chélidoine y est bonne aussi , prin- cipalement si on y ajoute des baies de genièvre pour aug- menter la vertu diurétique des vers. Dans l’hydropisie ascite, on ordonne la décoction des vers de terre avec les racines de fenouil et de persil. Dans les affections de la goutte scor- butique et non scorbutique , le suc ou l’esprit de vers de terre , pris intérieurement, ou enduits , ou la décoction des vers appliquée en forme d’embrocation , font des merveilles. Les vers de terre sont salutaires aux contusions et aux plaies ; et quand les nerfs sont entièrement coupés , la poudre de vers de terre bien lavés et ensuite desséchés au four, mêlée avec une portion de térébenthine , tenue sur la plaie pendant vingt jours , la guérit et réunit les nerfs parfaitement. La poudre de vers, seule avec l’huile de vers, produit le même effet. L’huile de vers de terre avec l’huile d’aspic ou de la- vande , étoit le remède de Barbette dans les plaies et les pi- qûres des nerfs. En général , la poudre de vers de terre doit entrer dans tous les remèdes pour les plaies et piqûres de nerfs ou des tendons , ainsi que la poudre d’yeux d’écre- visses, comme spécifiques. Voici l’huile de Carpi et de Fores tus , recommandée dans les blessures : Mettre infuser et digérer dans deux livres et quatre onces d’huile commune demi-poignée de fleurs de millepertuis , y ajouter six onces de térébenthine , une once et demie de poudre de vers de terre , et tin peu de sa- fran; mêler le tout , ce remède est excellent. Quand on parle de l’huile de vers, on entend celle qui se fait par la décoc- tion ; mais la liqueur préparée au four en cette manière , est bien meilleure : On lave bien les vers, et on les essuie avec des étoupes , on les enferme dans un vaisseau de verre qui ait le cou étroit , on le bouche bien , puis on le met dans un morceau de pâte, et on met le tout au four pour l’en tirer avec le pain, on filtre ensuite la liqueur, et on la garde pour l’usage tant interne qu’externe. Elle est ad- mirable aussi bien que la liqueur de fourmis extérieure- ment contre la paralysie, le tremblement , les plaies et les contractions scorbutiques, spécialement contre les douleurs de la goutte , en y ajoutant quelques grains de camphre ou quelqu’autre spécifique , pour en augmenter l’efficacité. Les VER 677 éphémérides de Leipsîck remarquent qu’il n’y a point de meilleur vulnéraire interne dans toutes les plaies , les frac- tures, les contusions, et autres semblables , que l’huile de ■vers de terre 5 car prise deux fois chaque jour, à la quantité de douze ou quinze gouttes dans quelque liqueur, non-seu- lement elle appaise les douleurs les plus violentes , mais même elle ferme et guérit promptement les plaies et les fractures ; ce qu’on a reconnu par un très-grand nombre d’expériences. Pour faire de bonne huile de vers , il faut les mettre dans une fiole avec de l’huile, au bain-marie ; car par ce moyen , sans qu’ils soient brûlés, toute leur humeur demeure dans l’huile. Cette huile ainsi préparée, et surtout quand les vers ont été mis en infusion en huile rosat , sert aux gouttes causées de fluxions chaudes , oignant premièrement la partie de cette huile, et y appliquant ensuite les vers cuits comme dessus, et broyés avec semblable poids de triapharmacum , médica- ment composé d’huile, de vinaigre et de lithargc. Verveine ( V erbena officinalis , Linn. 29. ) Plante fort commune qui croit le long des chemins, contre les haies, contre les murailles. Elle est chaude , dessiccative, d’une sa- veur amère , astringente, céphalique et vulnéraire. Son prin- cipal usage est dans la douleur et les autres affections de la tète par causes froides, dans les maladies des yeux et de la poitrine , la toux invétérée , l’obstruction du foie et de la rate , la jaunisse , les maux de ventre et la dyssenterie, où la décoction de toute la plante est un remède éprouvé; elle brise et pousse le calcul , et guérit les plaies. L’usage externe est contre la céphalalgie , pilée et appliquée sur le front et sur les tempes. Les mêmes feuilles , pilées , mêlées ensuite avec de la farine de seigle et des blancs d’œufs , le tout étendu sur des étoupes , et appliqué sur la partie , est un remède fort éprouvé pour les maux de rate , et pour la pleurésie ; on ap- plique aussi pour cette dernière maladie et pour le point de côté , les feuilles seules fricassées dans la poêle avec un peu de vinaigre , ou amorties sur une pelle chaude avec suc- cès. Forestus a guéri une douleur de tête extraordinaire , en pendant au cou du malade de la verveine pilée et mise dans un sachet. L’eau distillée de verveine est très-bonne pour les maladies des yeux , surtout dans l’inflammation. Le suc de l’herbe éclaircit la vue , et nettoie les yeux comme l’eau distillée. Ce suc nouvellement tiré, est purgatif, et il évacue particulièrement la pituite , ainsi que Lémeri l’a éprouvé plu- sieurs fois. Le suc de verveine , ou son extrait , modère les accès des 678 VE S fièvres intermittentes , et les guérit quelquefois ; on fait prendre un gros de cet extrait deux fois par jour, devant le le frisson et sur le déclin de la fièvre , les jours d’accès et les jours d’intermission , le matin et l’après midi. Le suc de la plante se donne de même depuis deux jusqu’à quatre onces 5 dans les fièvres meme qui ne sont précédées d’aucun frisson , le quinquina mele avec le suc ou l’extrait de verveine , réussit mieux que seul. t L’eau distillée ou la décoction de cette plante , dans la- quelle on a fait bouillir des écrevisses de rivière , passe pour prévenir i’avortement. Le cataplasme de verveine , ap- pliqué sur le front ou sur la tête en manière de calotte , n’est pas inutile dans la migraine , surtout lorsque Içs ma- lades sentent un froid considérable sur la tête. La sérosité qui s’échappe par les pores de la peau , jointe au suc de cette herbe , rend les linges qui couvrent la partie d’une couleur rougeâtre 5 ce qui en impose au peuple ignorant qui s’imagine que la verveine attire au dehors le sang extravasé sous la plèvre. La décoction de verveine est propre en gargarisme pour les maux de gorge ; le suc de cette plante , ou son huile par infusion , guérit les plaies. Vescf. ( Vicia semine aut nigro aut albo , Tourn. Linn. 1037.) Plante dont la semence nourrit les pigeons Elle est aussi d’usage en médecine 5 elle est astringente , épaississante ; consolidante , propre pour resserrer le ventre , étant mangée. On en fait de la farine qu’on emploie dans les cataplasmes , pour amollir , pour résoudre , pour fortifier. Vesse de loup (Lycoperdon , sive fungus pulverulentus , dictas crépitas lupi). Espèce de champignon rond de diverses grosseurs , car il y en a de la grosseur de la tête , lequel est blanchâtre au commencement, puis pâle, et enfin jaune quand il est sec. Il naît aux lieux sablonneux et humides, principalement après les pluies. Pour peu qu’on le presse avec le pied en marchant dessus , il se crève en pétant , et la poudre qui est dedans s’envole en l’air, rendant une mauvaise odeur. Il est propre pour dessécher les ulcères. Cette poudre, mêlée avec un blanc d’œuf, et appliquée , arrête sur-le-champ toutes sortes d’hémorragies , soit des hémorroïdes ou des plaies. On prépare encore la vesse de loup en cette manière : On en prend telle quantité qu’on veut , on les arrose en été pendant quinze jours avec de l’eau dans laquelle on a fait dissoudre du vitriol blanc (sulfate de zinc), et chaque lois qu’on les en arrose , on les fait sécher au soleil } V I G 67 9 ensuite on les met en poudre que l’on conserve dans un lieu sec, pour arrêter les hémorragies externes dans le besoin. Les chirurgiens d’Allemagne ayant ainsi préparé les vesses de loup , les pendent entières à leurs planchers, et lorsqu’une veine considérable est coupée , par le moyen de leur poudre qu’ils introduisent dans la plaie , ou qu’ils appliquent sur la veine coupée , ils arrêtent le sang presqu’en un moment. Vigne ( Vitis vinifera , Linn. 293.) On cultive la vigne dans les pays chauds et tempérés , et il y en a de plu- sieurs espèces. Les feuilles de vigne récentes sont rafraî- chissantes et très-astringentes 5 l’usage interne est pour le cours de ventre, pour la dyssenterie , le pica , le vomisse- ment, le crachement de sang et les autres hémorragies; on en boit le suc, la décoction, ou la poudre des feuilles cueil- lies en octobre (vendémiaire) , au poids d’une dragrne dans un véhicule approprié. L’usage externe est de rafraîchir et de modérer la douleur de tête , de procurer le sommeil , en forme de lotions aux pieds ou à la tète. La liqueur ou larme qui découle de la vigne quand on la taille au printemps dans le temps de la sève , est «pé- ri tive , détersive , propre pour la pierre, pour la gravelle , prise intérieurement. Distillée dans les yeux , elle guérit l’ophtalmie et la rougeur de ces parties, les taies, les toiles, et éclaircit la vue ; elle remédie aux démangeaisons , si on les en lave après les avoir frottées avec du nitre; elle passe pour être confortative dans les fièvres malignes. En se la- vant de cette liqueur , on se guérit de la gale et de toutes les infections de la peau. Quelques gouttes versées dans l’oreille , guérissent la surdité. Ce suc, exposé pendant un ari au soleil, s’épaissit en consistance de miel , qui est un excellent baume pour nettoyer et guérir toutes sortes de plaies et d’ulcères. Le raisin vert, ou le verjus de grain , est rafraîchissant , dessiccatif et astringent ; il excite l’appétit , il peut servir aux fièvres ardentes, et pour arrêter le cours de ventre, mais il engendre un sang indigeste. Le raisin mûr est chaud et humide; il enflamme l’estomac d’abord, et engendre des crudités, des diarrhées et autres maladies semblables. Le raisin sec est meilleur à l’estomac , car il donne de l’appétit, et lâche le ventre. Les raisins secs ou passés , uvae passae , seu passulae , sont ceux qui ont été desséchés à la chaleur du soleil , ce qui les rend plus doux , ou à la chaleur du four , ce qui leur donne un goût aigrelet. Il y en a de trois sortes , savoir : les gros , ou raisins de Damas ; les médiocres. « 680 VIN ou rnisins de Marseille, et les petits, ou raisins de Cdrintlie. Tous ces raisins sont plus tempérés que chauds 5 ils amol- lissent et lâchent le ventre , émoussent l’acrimonie , sont agréables à l’estomac , an poumon et au foie , et calment la toux; on les emploie dans les tisanes pectorales. Les raisins de Damas , mondés de leurs pépins dans une infusion d’eau de fontaine ou de quelqu’eau appropriée- , donnent une bois- son très-agréable aux malades et très- désaltérante : on les monde de leurs pépins qui sont très-aslringens , et qui con- viennent aux vomissemens et aux flux de ventre , de sang et autres. Ou les torréfie pour les piler ensuite, dont on donne line dragrne dans une liqueur convenable , ou bien on fait boire la décoction des pépins concassés. Les sarmens ou le bois de la vigne sont fort apéritifs , étant pris en décoction. Le marc du raisin , après son expression , lorsqu’on en a tiré le moût, est appelé en latin vinacea ; on l’amasse en un tas, afin qu’il se fermente et qu’il s’échauffe, on en enve- loppe alors les membres ou tout le corps des malades de rhu- matisme , de paralysie , de goutte sciatique, pour les y faire suer, et pour fortifier les nerfs; mais il excite souvent des vertiges par son esprit sulfureux qui monte à la tête. Vin ( Vinurn'). Suc des raisins mûrs, tiré par expression et ensuite dépuré et exalté par la fermentation. Il est appelé par Paracelse le sang de la terre , et par Quercétan le prince des végétaux et le plus vitriolé. Pour être bon , il doit être vigoureux et bien mûr. Les vins doivent être clairs , trans- parens , de belle couleur , d’une odeur réjouissante , d’un goût balsamique un peu piquant, mais agréable, tirant quel- quefois sur celui de la framboise, remplissant la bouche , et passant doucement sans irriter le gosier, donnant une douce chaleur à l’estomac , et ne portant point trop vite leurs es- prits à la tête. Le vin blanc est celui dont les principes sont le plus en mouvement, et qui donne le plus de gaieté d’abord quand on l’a bu , mais il est sujet à exciter la douleur de tête ; il est fort apéritif, propre pour faire uriner , pour la colique né- phrétique , pour la pierre , pour la gravelle , pour la mélan- colie , pour l’hydropisie. Le vin paillet tient beaucoup du vin blanc , mais il est moins fumeux et plus stomacal. Le vin rouge est le moins fumeux , le plus stomacal , !o plus nourrissant-, et celui qui s’accommode le mieux ordinai- rement à tous les tempévamens'j il fortifie, il chasse la mé- VIN 68 i lancolie , il résiste au venin , il chasse les vents , il remédie à la gangrène , il résout, il est propre pour les contusions , pour les dislocations. Le vin de teinte est un gros vin noir chargé de tartre , qu’on tire de certains raisins noirs ; il n’est pas bon à boire , son goût eststyptique , il est astringent, fortifiant, résolutif, propre pour les cours de ventre , pour le flux d’hémorroïdes et de menstrues. On s’en sert pour faire l’extrait de mars as- tringent ; on l’emploie aussi extérieurement dans des fomen- tations astringentes et fortifiantes. Le vin résiste puissamment au venin , et on sait par expé- rience qu’un verre de bon vin, bu le matin, est un excellent préservatif contre la peste. Le vin , bu pur, guérit même les douleurs et les rougeurs des yeux. Borel fait mention de trois hommes , affligés depuis très - long - temps de grandes douleurs aux yeux avec rougeur , à quoi tous les remèdes étoient inutiles, lesquels furent guéris par la bois- son du vin pur. Les maladies qui suivent les trop fréquentes débauches du vin, sont l’apoplexie, la paralysie, la léthar- gie , les rhumatismes et la goutte. Ori tire un esprit-de-vin (alcohol) par la distillation , qui a bien des vertus, qu’on appelle eau-de-vie. L’esprit- de-vin est chaud et dessiccatif , pénétrant, incorruptible; il résisté à la corruption , il fait revenir les apoplectiques et les léthargiques auxquels on en donne une demi-cuil- lerée ; on leur en frotte aussi les poignets , la poitrine et le visage. Il résout extérieurement les tumeurs froides et scorbutiques , il empêche la coagulation du sang dans les contusions , et il résout le sang caillé , il est spécifique contre l’érésipèle, et contre les autres inflammations qui viennent de contusion , parce qu’il dissout le sang et lui redonne la fluidité qu’il avoit perdue. Il défend de cor- ruption les matières qu’on y met infuser, et il guérit les plaies , la pleurésie , en en frottant l’endroit douloureux , les ulcères sordides , cacoëthes et malins , en les bassinant d’esprit-de-vin seul , ou dans lequel on a mis infuser de l’aloës , de la myrrhe et d’autres drogues semblables 5 il agit en corrigeant l’acide putréfactif. L’esprit-de-vin camphré se fait en dissolvant du camphre dans de l’esprit-de-vin rectifié, lequel est bon pour les rhumatismes, gangrène, sphacèle , érésipèle et la goutte. I.’espri t-de- vin est bon aussi contre la brûlure , il arrête l’hémorragie des plaies très - promptement , et a encore beaucoup d’autres vertus qu’il seroil trop long de rapporter 682 VIN ici. Les vins les plus forts ne sont pas ceux qui rendent le plus d’eau-de-vie , il vaut mieux faire distiller du vin qui commence à se passer , parce que l’esprit de celui qui tend à se gâter , est plus détaché et plus disposé à être enlevé par le feu que l’autre. Lorsqu’on veut avoir de l’eau-de-vie dès la première distillation , aussi pure qu’elle devient après les suivantes, il faut jeter du sel de tartre (carbonate de po- tasse) dans le vin, et donner ensuite un feu très- lent. Vi naigre ( Acetum ). Liqueur acide qui se fait par une seconde fermentation de vin, qui dissout et raréfie son tartre. Afin que le vin aigrisse promptement, il faut mettre le ton- neau qui le contient en un lieu chaud. Le vinaigre est diffé- rent en substance et en vertus , suivant les matières dont on le fait ; car il s’en fait avec le vin , la bierre , le pommé , le poiré, le miel, etc. Le plus usité est celui qui se tire du vin , et celui qu’on doit prendre quand on ordonne simple- ment le vinaigre. Comme il y a plusieurs sortes de vins , il y a pareillement plusieurs sortes de vinaigres , et les meilleurs sont ceux du meilleur vin. Le vinaigre est d’une substance mixte , plus froide que chaude , et dessiccative,* il est de parties ténues , pénétrant , atténuant , astringent , résistant à la putréfaction , et sudo- rifique. Il est propre pour les esquinancies , pour les hémor- ragies, pour les brûlures; il approche de la nature du vitriol, et il n’est point de meilleur correctif pour corriger la chaleur des gommes et des sucs venimeux. C’est un remède souverain contre les piqûres des serpens , même des aspics. Il est rouge ou blanc , conservant, la couleur du vin dont il est fait. On peut faire du vinaigre sur-le-champ, suivant Schmuck , en mêlant de la crème de tartre ( tartrite aci- dulé de potasse ) avec de la lie de vinaigre , et versant de l’eau simple par dessus , qui fermente d’abord et dégénère en vinaigre. Dès le temps de Galien , le vinaigre étoit re- commandé comme alexipharmaque , et ayant la vertu de^ résister au venin. On fait du vinaigre thériacal par la dissolution de la thé- riaque dans du vinaigre de vin , digérant le tout à un feu lent , et le filtrant suivant l’art. Ce vinaigre bésoardique est un bon préservatif contre la peste. Sylvius s’est garanti dorant deux pestes avec une simple cuillerée de vinaigre de vin qu’il buvoit le malin avant d’aller visiter les pesti- férés. Le vinaigre composé dans lequel ou a mis infuser quelques spécifiques contre la peste , vaut cependant mieux que le simple ; ces spécifiques sont le scordtum , la scor- VIN 683 sonère, le vincetoxicum , la rue, la zédoaire , le gingembre , les girofles , la tormentille , l’angélique , l’aunée , et autres simples semblables. On fait cette infusion à une chaleur douce , puis on filtre la liqueur pour la dépurer. Le vinaigre sert souvent de correctif contre les médica- mens qui ont quelque qualité nuisible, comme les purgatifs trop violens et les sucs trop vénimeux. Il est nuisible aux goutteux, aux hypocondriaques, scorbutiques et mélanco- liques, parce que, outre qu’il conçoit facilement des effer- vescences , il exalte l’acide de ces sujets , c’est-à-dire le suc mélancolique. Le vinaigre est merveilleux intérieure- ment contre toutes sortes de venins et de malignités , pour résister à la corruption , et rendre maigres les hommes qui ont trop de graisse , surtout le vinaigre squillitique , ou de rue, ou mêlé avec de l’eau chalibée. L’usage externe du vinaigre est pour empêcher la cor- ruption des ulcères et la gangrène, et pour dissoudre les humeurs séreuses et œdémateuses , en forme de parfum qui se fait en jetant du vinaigre sur un caillou ou sur une tuile rougis au feu. Le même parfum guérit les tumeurs dures et squirrheuses , et on applique du vinaigre sur la rate squirrheuse et endurcie , pour découper le mucilage grossier , et désopiler. Pour arrêter le sang dans l’hémor- ragie du nez , on fait recevoir la fumée du vinaigre mis dans un vaisseau sur un peu de feu dans lequel on a jeté du vitriol (sulfate) avec le vinaigre, ou on applique un linge trempé dans du vinaigre aux narines ou à la nuque ; on bien on en fait un cataplasme avec du bol d’Annénie , ou bol commun , pour mettre sur le front , même sans linge ; ce qu’Eltinuller dit avoir éprouvé à l’é- gard d’un fébricitant. Un linge trempé dans du vinaigre, appliqué au scrotum , produit le même effet, et désenivre sûrement. Le vinaigre appliqué au nez , et pris intérieurement , convient aux affections soporeuses , et on en fait recevoir la fumée par le nez aux léthargiques , pour les réveiller ; et lorsqn’après avoir pris du laudanum , le malade dort trop long-temps , on lui fait avaler du vinaigre , pour le faire éveiller. L’odeur du vinaigre , ou la liqueur enduite sur les tempes , guérit la syncope , spécialement si elle procède de la disposition du sang , et de la dissipation des esprits dans le bain. Le vinaigre de muguet est meilleur qu’un autre en ce cas. Un fait de l’oxycrat en mêlant une cuillerée de vinaigre 684 V I N sur douze ou quinze cuillerées d’eau; on s’en sert dans les lave mens , dans les gargarismes , dans les fomentations. Vinaigres médicaux ou médicinaux. Ce sont des vi- naigres remplis des substances , ou des vertus d’une ou de plusieurs espèces de drogues médicinales. Vinaigre contre la peste. Mettre dans un vaisseau de verre double deux pintes du plus fort vinaigre blanc ou rouge avec une poignée de sel, autant de baies de genièvre, une tete ou deux d’ail coupée par morceaux , une once de clous de girofle rompus en deux , une poignée de feuilles de rue , et une once et demie de racine d’angélique coupée par mor- ceaux ; faire infuser le tout au soleil douze ou quinze jours, ou bien le mettre dans le four aussitôt que le pain en est tiré pendant trois ou quatre heures. Il en faut prendre tous les matins une gorgée , s’en frotter les tempes, les narines et les mains ; si l’on se sentoit surpris du mal , en avaler deux cuillerées , et en mettre tiédir dans un plat, puis tremper dedans une compresse , et l’appliquer sur la partie qui fera douleur, changeant la compresse de quatre en quatre heures, qu’il faut jeter dans le feu avec la bande qui aura servi à la conteuir sur le mal. Si on n’a pas tous ces ingrédiens pour mettre dans le vinaigre , la seule rue peut suffire au défaut des autres. Vinaigre rosat. Prendre de gros boutons de roses rouges on de Provins , séparer avec des ciseaux la partie blanche couverte du calice , nommée onglet de la rose , faire sécher la partie rouge au grand soleil , si faire se peut , ou du moins à l’air le plus promptement possible , prendre une livre de ces roses ainsi séchées qu’on met dans une forte bouteille de verre, sur lesquelles on verse huit livres de bon vinaigre; et ayant bien bouché la bouteille , l’exposer au soleil pen- dant quinze jours ou trois semaines , puis couler, exprimer bien le tout , et verser l’expression dans la même bouteille sur une livre de nouvelles roses , après quoi on bouche bien cette bouteille , et on l’expose au soleil tout autant de temps que la première fois, puis on peut couler le vinaigre en expri- mant bien les roses , et le garder pour s’en servir, ou laisser si on veut les roses dans le vinaigre, pour ne le couler qu’à mesure du besoin. Le vinaigre rosat incise, déterge, tempère , réjouit , donne de l’appétit , provoque le sommeil , étant appliqué sur le front , il émousse l’acrimonie des sels fixes , et modère l’ac- tivité des volatils; il tue les vers, arrête les vomissemens , réprime l’action des purgatifs, éteint les inflammations , aids I V I N 685 à l’expectoration et à détacher la pituite, arrête les hémorra- gies , pris intérieurement 5 et appliqué extérieurement, il ré- siste à la pourriture , et est bon à sentir contre le mauvais air. On le mêle parmi plusieurs liqueurs, et même dans les linimens , dans des onguens et dans des emplâtres. Nota. Le vinaigre rosat pourroit bien servir d’exemple pour plusieurs vinaigres composés de fleurs , comme sont celles d’œillet , de romarin , de sauge , de soucy , de sureau , de corne de cerf ; mais parce que ces fleurs n’abondent pas tant en humidité que la rose, on peut se passer de la faire sécher, surtout des œillets, dont le meilleur pourroit se dis- siper , ou du moins on peut se contenter de les sécher à moi- tié , pour ne point dissiper les bonnes parties. Vinaigre rara/e. Ce vinaigre se prépare de la même ma- nière que celui de roses. Il est propre pour inciser, pour déterger les phlegmes , pour exciter l’appétit , pour résister au venin 5 on s’en sert plus dans les alimens que dans les remèdes. Nota. Quelques-uns font aussi de la même manière du vi- naigre de feuilles d’estragon et de fleurs de capucine. On con- fit aussi en vinaigre, en manière de câpres , les boutons des fleurs de capucine et ceux des fleurs de genêt , qu’on mange ensuite en salade , comme les câpres. Vins médicaux ou médicinaux. Vins empreints des sub- stances et des qualités d’une ou de plusieurs espèces de drogues qui servent en médecine. Pour les faire prompte- ment , on jette dans un vase de terre ou de verre les drogues bien séchées , hachées menu et concassées , ou bien on les enferme dans un sachet de toile qu’on met dans ce vase, puis on verse le vin dessus , ou couvre le vaisseau , et on le laisse quelque temps en lieu chaud , puis on le coule, on en ôte le sachet , et on le garde pour le besoin. Ainsi on peut faire des vins purgatifs , mais il en faut faire peu à-la-fois , parce qu’ils perdent bientôt leur vertu , et sont sujets à se gâter. Vin chalibé. Faire infuser l’espace de deux ou trois nuits en lieu chaud , dans deux pintes de bon vin blanc , deux onces de limaille d’acier , y ajoutant une poignée de la plante en- tière de la grande éclaire, l’herbe de fraisier et de petite ab- sinthe, de chaque une pincée , de canelle deux dragmes ; la couler à mesure qu’on en prend. Ce vin a réussi plusieurs fois pour la jaunisse, après les purgations convenables. Vin contre la génération de la pierre. Faire sécher à l’ombre des racines et des feuilles de quintefeuille , des 686 VIN racines de chiendent, de fenouil et de persil, de chaque une poignée , et mettre au temps des vendanges dans un petit tonneau bien net , et par-dessus , du moût de raisin blanc du plus fort , autant qu’il en faudra selon la quantité des herbes et dos racines , après que le vin aura bouilli , et qu’il ne bouillira plus , quelques jours après le mettre dans un autre vaisseau , jetant les matières qu’on y a fait bouillir, dont le vin aura tiré la vertu, pour en faire boire à ceux qui sont su- jets à la pierre, une ou deux lois la semaine, la quantité de trois ou quatre onces , eu égard a l’âge et à la complexion du malade. Autre contre la pierre et la gravelle. Mettre douze ou quinze livres de cerises aigres mondées de leurs queues et de leurs noyaux , dans un demi-muid de bon vin blanc avec les mêmes noyaux concassés , bien boucher le tonneau ; et un mois après , le fruit ayant communiqué au vin sa qualité ra- fraîchissante et apéritive , on pourra alors commencer d’en user. Il tempère les reins , vide les sables , les glaires et les petites pierres ; on en peut prendre un bon verre tous les matins. Autre contre la pierre et la gravelle. Prendre des baies d’alkékenge, fruits rouges d’épine blanche , appelés senelles , de chaque une livre . racines de chardon à cent têtes net- toyées , racines d’arrête-bœuf et de petit houx , de chaque une poignée; au temps des vendanges, avoir un baril conte- nant environ quarante pintes , dans lequel on met les drogues ci-dessus , après avoir concassé les graines , fendu et coupé en petits morceaux les racines, puis le remplir avec du moût de raisin blanc qu’on laisse bouillir à la manière des autres vins, et ensuite le rentplir encore, et le bien boucher pour s’en servir au besoin Il fait sortir des reins des phlegmes , du sable et des pierres , ainsi qu’on l’a éprouvé. La dose est uu verre le matin à jeun , deux ou trois fois la semaine , et continuer quelque temps , àyant avalé auparavant environ gros comme une châtaigne de bon beurre frais. Vin d’absinthe. Avoir au temps des vendanges un petit tonneau d’environ cinquante pintes , y faire entrer par la bonde un fascicule de sommités d’absinthe cueillie dans sa vigueur , et séchée , et trois onces de canelle concassée , rem- plir le tonneau de moût ou suc de raisins blancs mûrs , nou- vellement exprimé , placer le tonneau à la cave sans y mettre la bonde , et laisser fermenter la liqueur ; quand la ferrnen- V I S W>7 talion aura fini , rempli r le tonneau de vin blanc . parce qu’en bouilkot it s’en sera perdu, le b. en boucher; et quand en veut avoir du tin d’absinthe , on en tire par une f .ntarne a l'ordinaire. H fortifie l’estomac , il excite I’ap.pétit, il tue les vers, il guérît la colique venteuse, ii abbat les vapeur» j mais son trop fréquent usage affoib.it la roe. On en prend depuis or. e once juso .‘a quatre. La dose ordinaire est un dem. -verre , et on continue l’usage quelques jours. Vis 5 ploie leurs feuilles en décoction , en infusion et en poudre* Tous les auteurs conviennent que l’yvette est apéritive , vul- néraire , hystérique, céphalique , nervale , propre à rétablir le mouvement des liqueurs, et à dissoudre le sang caillé in- térieurement; elle dissipe les causes de la goutte , et passe pour très-utile dans cette maladie. Dans la paralysie , les rhu- matismes et les tremblemens, on fait prendre un gros de sa poudre avec autant de celle des feuilles de germandrée , dé- layées dans un verre de vin rosé, tous les matins pendant un mois ; ou bien deux gros de l’extrait de ces mêmes plantes , avec une ou deux gouttes d’huile de canelle en bol; ces re- mèdes sont très-utiles dans la goutte. L’yvette , macérée dans l’eau froide , ou infusée dans l’eau chaude , est également bonne peur la sciatique et pour la goutte. On prétend qu’elle est bonne aussi pour la jaunisse , pour l’hydropisie , et pour les obstructions des viscères, L’yvette a donné le nom aux pilules y va arthritica de Nicolas de Mathiole, qu’on or- donne à un ou deux gros dans les maladies des articles. Cette plante entre dans le sirop d’armoise, la thériaque d’Androinaque et la réformée , dans l’onguent martiatum , et dans la poudre du prince de Mirandole contre la goutte. Z i^EDOAÎRE ( Z.edoaria'). Racine dont il y a deux espèces, qu’on apporte sèche , des grandes Indes, de l’ile de Saint-Lau- rent , où elles naissent. Ces racines diffèrent en figure et en couleur , mais elles sont tirées d’une même plante nommée z edura lierba. Cette plante porte des feuilles longues , poin- tues, semblables à celles du gingembre ; ce qui l’a fait ap- peler par quelques-uns gingembre sauvage. La première espèce, appelée zedoaire longue (z edoaria longa) , est une racine longue et grosse comme le petit doigt , de couleur blanchâtre ou cendrée, d’un goût aromatique. La seconde , appelée zedoaire ronde ( zedoaria rotunda) , est une racine coupée par tranches et séchée , de couleur grise , et d’un goût aromatique. Ces deux racines n’en font qu’une dans la terre ; la zedoaire ronde , ou zsrumbeth , est la partie d’en haut , ou la tête ; et la zedoaire longue est ia partie d’en bas. La zedoaire longue doit être choisie bien nourrie , pe- sante , mal-aisée à rompre, sans vermoulure , à quoi elle est sujette, d’un goût aromatique chaud , approchant de celui du romarin. La zedoaire ronde, ou zcrumbetli , doit être choisie 6ç6 ZED pesante, difficile à rompre, non cariée, d’un goût aroma- tique ; elle est bien moins employée en médecine que la pré- cédente. Ces racines sont chaudes , dessiccatives, carrnina- tives , d’un goiit très-amer , vermifuges et alexipharmaques ; elles servent contre la colique et les douleurs de l’estomac , elles remédient aux piqûres des bêtes vénimeuses , arrêtent la lienterie et le vomissement , elles provoquent les mois , guérissent la suffocation de matrice , tuent les vers , et entrent dans les antidotes. On tire de ces racines , avec de l’esprit-de-vin ( alcohol ), une belle teinture rouge , merveil- leuse dans la colique , et dans les autres affections des intes- tins et de l’estomac. La zedoaire, tenue dans la bouche , em- pêche de prendre le mauvais air des malades. Le vinaigre de zedoaire est un excellent préservatif contre la peste. On donne ces racines en infusion dans le vin blanc , ou en décoction dans l’eau commune , depuis deux dragmes jusqu’à deini-once dans une chopine de liqueur. En substance et en poudre , la dose est de quinze à vingt grains. L’extrait , tiré avec l’esprit- de-vin ( alcohol ) ou l’eau-de-vie , se donne , à une dragme. La zedoaire entre dans le vinaigre thériacal , dans le vi- naigre fébrifuge, ou l’eau prophylactique de Sylvius Deleboéj et dans la poudre réjouissante. FIN. T A BLE des noms d’ animaux , de végétaux , de miné- raux, et des différentes préparations utiles pour la santé , contenus dans ce Dictionnaire. A. Aavora , page 1 • Abanga , ibid. Abeille , 2. Abricotier , ibid. Absinthe , 3. Absinthe (conserve d’) , 146. Absinthe (eau d’). 174. Absinthe ( extrait d’ ) , de Bauderon , 2.34. Absinthe (sirop d’), 596. Absinthe ( vin d’ ) , 686. Acacalis , 5. Acacia , ibid. Acacia nostras, manière de le faire , 387. Acacia ( sirop d’ ) , 6i5. Acacia , moyen de le pulvé- riser , 66 1 . Acajou 6. Acanthe , ibid. Acaricaba , 7* Accioca , ibid. Achanaca , ibid. Ache , ibid. Ache ( conserve d’ ) , solide ou liquide. 1 45. Ache d’eau , 8. Ache de montagne. 357. Ache ( onguent d’) , 443. Acmelle , ibid. Aconit , ibid. Acouit salutaire , 33. Acorus véritable , page 9. Acorus hâtard , 263. Adène, 10. Adiante , ibid. et 97. Adonis, 10. Agaric , 1 1. Agaric de chêne , 121 . Agaric , moyen de le pulvé- y y riser , 66 1 . Agératum , ibid. Agnacat , 1 2. Agneau , ibid. et 76. Agnus castus , 12. Agripaume , ibid. Agul , 1 3. Ahouai , ibid. Aigremoine ( Agrimonia of- fcinanim , T ou r. 3o i . dgri- monia eupatoria , Linn. 6^3.) Plante commune dans les bois ; son nom fait assez connoître sa vertu spéci- fique pour les maladies du foie : aussi n’ordonne-t-on guère de tisane ou de bouil- lon dans ces maladies qu’elle n’y soit employée ; elle est excellente dans les inflam- mations du foie et de la rate, dans l’hydropisie par obs- truction du foie , dans la suppression du flux meus- 69S TABLE truel par les corps froids , dans l’émoptisie par un ef- fort, les fleurs blanches, la gonorrhée virulente dont le virus est. corrigé , l’écoule- ment involontaire ou trop abondant de l’urine , l’ul- cère de la vessie, la colique néphrétique causée par des graviers , et lorsqu’il s’agit d’absorber un acide coagu- lant , et d’inciser une lym- phe épaissie qui est souvent la cause des maladies lon- gues et chroniques ; elle est quelquefoisastringente,apé- ritive en même temps, parce que , resserrer les fibres des parties solides en augmen- tant leur ressort, et débou- cher la texture des viscères en rétablissantla fluidité des humeurs, sont des effets dif- férents qui sont souvent pro- duits par les mêmes causes ; aussi cette plante est - elle utile dans le crachement de sang et dans la dyssenterie. On a employé sa décoc- tion dans laquelle on avoit ajouté l’écorce de tilleul , dans une violente colique qui menaçoit le ventre d’in- flammation ; on en faisoit boire qnelqnes verrées , et on appliquoit le marc sur le ventre , le plus chaudement qu’on le pouvoit sbuffrir. L’aigremoine est aussi vulnéraire , détersive et ré- solutive lorsqu’elle est ap- pliquée extérieurement en cataplasme 5 elle résout la tumeur des bourses et des autres parties où il y a in- flammation. C’est un spéci- fique dans le pissement de sang , pris intérieurement en décoction , aussi bien que dans le cours de ventre; en gargarisme , contre les ulcères de la bouche ; sous forme de cataplasme , dans les chûtes du vagin. Tragus assure qu’elle est excellente fiour les luxations et les fou- ures ; pour cela , on la fait bouillir avec du son de fro- ment dans la lie de vin , et on l’applique sur la partie malade. L’usage de l’aigremoine est de mettre une poignée des feuilles sur chaque pinte de liqueur pour les tisanes, décoctions , apozèmes apé- ritifs jet rafraîchissans , ou dans un bouillon dégraissé. On peut aussi la prendre à la manière du thé , cinq ou six feuilles sèches sur un demi-septier ou huit onces d’eau bouillante , avec un peu de sucre. On a dissipé des duretés assez sensibles dans le foie, à deux per- sonnes , par cette boisson seule , prise deux mois de suite à jeun , secondée d’un emplâtre de ciguë , appliqué extérieurement. La décoc- tion d’aigrenioine avec de l’orge et du sirop de mûres , est le gargarisme le plus or- dinaire pour les maux de gorge • . , L’aigremoine entre dans la décoction apéritive , le DES MAT sirop hydragogue , le sirop apéritif cachectique , dans le sirop martial apéritif ca- thartique de Charas , dans les pilules polycrestes ou aggrégatives de Mésué , dans le baume Poiycreste de Bauderon , dans l’on- guent mondificatif d’ache , dans le martiatum , et dans l’eau vulnéraire. Aigremoine ( sirop d’ ) , 597. Ail , Ail ( élixir d’ ) , Airelle , Alaterne , Album grecum , Alcana, Alcée , Alchimille , Algaroth , Algue , Alhàgi , Aliaire , Alimens médicamenteux, 256. Alisièr , ibid. Alkekenge, 17 et i5i. Alkekenge ( vin de baies d’ ) , 6 87. Allelui^, 17. Alléluia ( conserve de feuilles I È R E S. 699 21. i3. 198. 15. 16. 125. ibid. ibid. 489. ibid. J7* i3. ibid. Alun , Aluyne , o. Alysson , 22. Amande, ibid. Amandes amères (huile d’ ) , 3i3. Amandes douces (hüile d’ ) , ibid. Amandes , moyen de lés pul- vériser , 661. Amaranthe , 23. AmbaVba , 24. .Ambaïtinga , ibid. Ambare, ibid. Ambre jaune, ibid. Ambroisie , 25. Ame de hareng, 282. Amidon, 25. Amidon, moyen de le pulvé- riser, 661. Ammi , 2.5. Ammoniac , 26. Amürca , 4^9* Amorne , 26. Amourette franche , 27. Anacarde , 27. Anagyris , ibid. Ananas , ibid. Anchois, 28. Ancolie , ibid. Andira, d’). 146. Ane , ibid. Alléluia ( sirop d’ ) , 597. Anemone , ibid. Allier , Anet , 3o. Aloe ou aloès , 18. Angelin à grappes , 29. Aloès , moyen de le pu lvéri- Angélique , 3o. ser , 661. Angolan , 0 01 . Aloïdes , 20. Anguille , ibid. A lose , ibid. Anil. , 32. Alouette , 21 . Anis , ibid . Alpiste , 488. Anis âcre , j 60. Althæa , 21 . Anthora , 33. Althæa (conserve d’ ) , 147. Antidote de Parapelse , ibid. Althæa ( sirop d’ ) , 597. Antimoine , 3 4. 700 TABLE Antophilly, 262. A oura, 1. Apophlegmatismes , 371. Apozème , 35. Apozème anodin et apéritif , ibid. Apozèrae cordial et apéritif , ibid. Apozème pour rafraîchir ceux qui ont la fièvre , ibid. Apozème pour rafraîchir le sang , 36. Aqua chalibæata, 23ç. Araignée, 36. Arbousier , ibid. Arcançon , ibid. Argentine , ibid. Argille, 37. Aristoloche , clématite , ibid. Armoise , 38. Arnica , 39 et 170. Arrête-bœuf, 3ç. Arrête-bœuf (sirop d’) , 612. Arroche, 39. Arroche puante , 4°* Arroche puante (miel d’), 4°7» Arséniate ammoniacal , 26. Arsenic , 4°* Arsenic (trochisques d’), 663. Artichaut, 41* Artichaut sauvage , 116. Arum , sa préparation , 385. Asperge, , 41- Asphodel , 42, Aspic , 341 • Aspic d’outremer , 42- Assafœtida, ibid. Assafœtida , moyen de le pul- vériser , 66 1. Aster, 43. Astragale , ibid. Avelines , moyen de les pulvé- riser , 661. Avelinier, i55. Avocatier , 4^» Avoine , 45. Avoura , 1. Aubergine , 43. Aubespin , 223. Aubifoin , 44. Augura de lin, l6l. Aune , 44. Aune noir. 73. Aunée , 44- Aunee ( conserve de racines a>), 147. Aunée (huile d’ ) , 302. Aunée ( onguent d’ ) , 443. Aurone , 46. Aurone femelle , 46. Autruche, 320. Azédarach , 46. Azime , B. 47* Bacinet , 548. Badanier, .47- Baguenaudier à vessies , ibid. Bahel-scully , ibid. Balaustes , 274. Balaustes ( trochisques de ) , 663. Balsamine mâle, 588. Barbe de bouc , 47 • Barbe de capucin , 433. Barbe de chèvre , 47- Barbe de moine , 22 5. Barbe de renard , 2 64. Barbeau , 47- Barbiche , 433. Bardane grande , 47. Bardane petite, 263. Basilic petite , a63. Basilic , 49. Baume , ibid. Baumes , 399. Baume aquatique , 401 . Baume d’Arcæus, 52. Baume du commandeur da Perne , ibid. I DES MATIÈRES. 70 1 Baume d’Espagne , 56. Bistorte , 64. Baume de poix. 5 16. Blanc de baleine , ibid. Baume du Samaritain , 5y et Blanchette , 366. 439. Blé, 65. Baume de Liébaut . 54. Blé d’Inde y 66. Baume de soufre , 55. Blé noir , ibid. Baume de soufre de Ruland , Blé de Turquie, ibid. ibid Bluet , ibid. Baume de sureau , 56. Bluet ( sirop de ) , 616. Baume de tabac simple , ib. Bœuf, 66. Baume vulnéraire d’Ettinul- Bois d’aloès , 67. 1er , 5n . Bois de baume , 58. Baumes , marque de leur par- Bois à canon , 24. faite cuisson, 3oi. Bois de crabe, 96. Baumier , 5j. Bois gentil, 342. Bdella , 267. Bois néphrétique , 58. Becabunga , 58 . Bois néphrétique de l’Eu rope, Bec de grue , ibid. . 73. Bedeguar , 195. Bois puant , 27. Btidelsar , 59. Bois saint, 253. Belier , 76. Bois trompette. 24. Bella-dona , 5q. Bois , moyen de le pulvériser , Belle-dame , ibid. et 09. 6 61 . Belle-dame des Italiens , 60. Bol , 58. Belle de nuit , ibid. Bol , sa préparation , 383. Benjoin , ibid. Bol de casse pour pureer et Benjoiti françois , 320. rafraîchir les reins , 68. Benoite , 61. Bon-henri , 60. Berberis , 223. Bonne-dame , 3o. Berberis ^ sirop de ) , 597. Bonnet piqué pour réjouir et Berce , 62. fortifier le cœur , 160. Berle , 8 et 162. Bonnet de prêtre, 249. Bète, 5 1 2. Borate sursaturé de soude, 6o. Bétuine , 62. Borax , ibid. Bétoine (conserve de fleurs Botrys , i'oid. de ) , 1 46. Bouc , 70. Bétoine (emplâtre de), 209. Bouc , préparation de son Bétoine (opiate de), 456. sang , 38q. Betterave , 63. Boucage , 5o5. Beurre de cacao. 86. Bouillon blanc. 7 1 • Bézoard animal , comment Bouillon pour nettoye: / r les compose, 090,592e t 690. reins , 72. Bièvre , io5. Bouillon pour rafraîchir et dé- Bimauve , 16. sopiler le foie , ibid. 702 T A : BLE Bouis , 83. Caille-lait . 88. Bouleau , 72. Caillou . 80. Büurdain , 73. Cailloux , leur préparation , Bourg-épine , 43a. 393. Bourgène , 73. Cailloux , moyen de les pul- Bourrache , 74. vériser . 661. Bourrache ( sirop de ) , 598. Caïmitier , 89. Bourse à berger , 75. Cakile , 90. Brai sec, 36. Calaguala , ibid. Branc-ursine , 6. Calament , ibid. Branc-ursine ( fausse ) , 62. Calamine blanche , 521 . Brebis , 76. Calamus-verus , 90. Brion , ï53. Callebasse , i56. Brique , 77- Callebasse (sirop de), 9i. Brochet , 78. Callebassier , ibid. Brunelle . ibid. Caméléon blanc , 101 . Brunelle ( moyen de faire de Camomille , 91 • l’huile de ) , 3o£. Camomille (sirop de ) , 598. Bruyère , 79- Campanette , 355. Bryone , ib . Camphre , 92. Bryone ( préparation des fé- Camphre ( élixir de ) , 199. cules de) , 385. Camphrée , 94. Bugle , 81. Cancre , 193. Bugle ( moyen de faÿ- e de Canne-congo , 9 7- l’huile de ) , 3o5. Canelle , 94- Buglœe , 82. Canetle giroflée , 96. Buglose ( vin de ) , 687. Canelle blanche , ibid. Bugrande , 3ç. Canelle (eau de ) , 176. Buis , 83. Canelle , moyen de la pulvé- Buis piquant , 299. riser , 660. Busserole , 83. Cantharides « 97- Cantharides , moyen de les c. pulvériser, , 660. Capelet , 96. Caapéba , 84. Capillaire , 9 7* Caa-pia , ibid . Capillaire (conserve de) , i45. Cabaret , ibid . Capillaire (sirop de). 599. Cacao, 85 et 127. Capillaires , quels sont les Cacavate , 127. cinq , l66. Cachou , 86. Capucine , 99. Cachou , sa préparation , 392. Capucine (vinaigre de fleurs Cade , 87. de). bût). Café , ibid. Carminatives (fleurs), quelles Caille } 88. sont les quatre , 166. DES MATIÈRES. 70$ Câpres (huile simple de) , 302. Câprier , 98. Caragne ou caraigne , 99. Carambolier , JO 0. Cardamome , ibid. Cardons , ibid. Carie ae , 24 J • Carline , 101 . Carotte , ibid. Carotte sauvage , ibid. Carpe , 102. Carthame , ibid. Carvi , io3. Casminar , io5. Casse , j 04. Casse puante. io5. Casse- lunette , 66. Cassis puant , jo5. Cassis ou groseiller noir , ib. Cassu minier , ibid. Castor , ibid. Castor (huile de) simple, 3o6. Castoreum , 106. Cataplasme , 106. Cataplasme anodin et résolu- lif , ibid. Cataplasme pour les apostèmes et tumeurs , ibid. Cataplasme émollient et bon pour appaiser les inflamma- tions , ♦ 107. Cataplasme pour les mamelles tuméfiées , 106. Cataplasme pour la pleurésie , i3o. Cataplasme pour le rhuma- tisme , 1 29. Catapuce , 225, Caté indien , IO7. Catholicon commun , ibid. Céleri , ibid. Centaurée grande , ibid. Centaurée petite , 108. Centaurée bleue, 658. Cepæa , ïo8. Cérat , ibid. Cérat blanc et rafraîchissant de Galien, 109. Cérat d’euphorbe deGalien,r'5. Cérat de tabac , ibid. Cercifis d’Espagne , 58o. Cereuina , 2ç4* Cerfeuil commun ou cultivé , 109. Cerfeuil musqué ou d’Espa- gne , 110. Cerises ( sirop de ) , ^99* Cerisier, m. Cerisier souvage , 4°3. Cerveau , bonnet piqué pour le le fortifier et le réjouir, 160. Céruse , 111. Céruse (emplâtre blanc de ) , 208. Céruse ( emplâtre noir de ) , 21 5. Céruse , sa préparation , 383. îii. 578. 1 1 2. ibid. 1 14. ibid. 116. 1 13. ibid. 1 16. 114. 1 1 6. 1 13. i o 1 . 1 17* Cétérach , Chamaraze , Champignon , Chanvre , Chardon aux ânes , Chardon bénit cultivé , Chardon bénit sauvage, Chardon à carder , Chardon à cent têtes , Chardon étoilé , Chardon hémorroïdal, Chardon-marie , Chardon-roland , Chardonerette , Charme , Charpie (emplâtre de) de Fou quet , 209 Chasse-bosse, 365 Chat , j iy Châtaignier, 118 Chausse-trape, 116 T A 704 BLE Chaux vive , 1 19. Chélidoine , ibid. Chélidoine petite , i2oeti93. Chélidoine (onguent de), 480. Chêne , 121. Chêne ( petit) , 260. Chervis , 1 22. Cheval , ibid. Cheval marin , 123. Cheveux de Vénus , 9.7' Chèvre , 1 28. Chèvrefeuille , ibid. Chicorée sauvage , 1 24. Chicorée ( sirop de ) , 600. Chien , 125. Chiendent, 1 26. Chiens (huile de petits) , 3o4. Chocolat , 126. Chou, 1 29. Chou marin , 62.0. Chou rouge ( looch de ) , 357. Chou rouge (sirop de) , , 600. Ciguë , i3o. Ciguë ( moyen de fai re de l’huile de ) , 3o5. Ciguë ( emplâtre de ) , 2 1 7. Cinabre , 182. Circée , i33. Cire, ibid. Cire , sa proportion d ans la composition des onguens , des cérats et des linimens , 3oo. Ciroënes , 5i5. Cirse , i33. Citron ( élixir de ) , 199. Citron ( sirop de ) , 601. Citronelle , 397. Citronnier , j 33. Citrouille , 134. Clématite , i35. Cloportes , 186. Cloportes, leur préparation , 889. Clous matrices , 262, Clystère , i36. Clystère astringent ou resser- rant, " 107. Clystère pour la colique , ib. Clystère pour la dÿssenterie , ibid. Clystère pour rafraîchir , ib. Clystère purgatif et anodin pour les vives douleurs de côté , ibid. Cocca gnidia, ✓ 253. Cochlearia , 284. Coehlearia (conserve de), 146. Cochon, Si 1. Coignassier , 137. Coignier , ibid. Coin ( gelée de ) , 2 55. Coin (huile de), 807. Colchique , i38. Colcothar (eau de), j88. Colle-chair , 56q. Collyre, 13g. Collyre bleu , ibid. Collyre de Charas , ibid. Collyre sec pour les taies des yeux , 140. Colophone , ibid. Coloquinte , ibid. Coloquinte, moyen de la pul- vériser , 660. Concombre cultivé , 141* Concombre sauvage , 142. Concombre sauvage ( huile de ) , 807. Concombre sauvage , sa pré- paration , 385. Condits , 1 44* Confection contre les vers , i43. Confitures , i44- Conserve , ,45. Conserve d’ache , solide ou li- quide , ibtd.. Conserve D E S M A Conserve de capillaires , 14 5. Conserve de fleurs de pas d’âne, J 4°. Conserve de fruits de cynor- rliodon , dits gratecu , ib. Conserve de racine d’aunée , *47. Conserve molle de roses , ib. Conserve solide de roses, 14S. Consolide grande , ibid. Consoudo grande ( conserve de), 147. Consoude grande (électuaire de) de Fioravanti, 1 06. Consoude ( sirop de grande ) , 606. Consoude moyenne, 81. Consoude petite , 78. Contrayerva , 149. Coq , i5o. Coq de jardin , 149. Coquelicot , 479 Coquelicot ( sirop de) , 601. Coquelourde , 1 5o. Coqueret , i5 1 . Corail , ibid. Corail préparé, 38a. Corail de jardin , 5,4. Coraline , i53. Coriandre , ibid. Coriandre. ( préparation des gruins de ) , 387. Cormier , i53. Corne de cerf, i54. Corne de cerf , sa prépara- Uon , 090. Corne de cerf (vinaigre de) , 685. Cornélie , 365. Cornes , moyen de les pulvé- riser , 661. Cornier , 1 54. Cornouiller, ibid. Coruouilles,en faire du vin, ib. T I È’R E S. 1 70 5 Costus , i54. Cotignac, 255. Coton , ibid. Coudrier , 1 55. Coulevrée , 79- Couleuvre , 5 91 . Couperose , 692. Courge , i56. Courge (huile de) pour la pieu- résie , 302. Couronne impériale , i56. Crâne humain , sa prépara- tion , 391. Crapaud , i56. Crapaud (moyen de faire de l’huile de ) , 3o4- Crapauds , leur préparation , 388. Craye blanche , 1 5y. Craye rouge , ibid. Craye , sa préparation , 383. Crayon rouge. 493. Cresson d’eau , 157. Cresson de jardin , dit alenois, i58. Cresson du Pérou , 99* Crête de coq , i58. Criquet , 276. Cristal , sa préparation , 393. Cristal minéral ou sel de pru-1 nelle , 584. Cristal, moyen de le pul véri- ser , 66 1 . Cristal de tartre , j 5ç. Croisette velue . j 58. Cubèbes , 159. Cucuphes , 1 60. Cucuphe ou bonnet piqué pour réjouir et fortifier le cer- veau , 160. Cuir de pomme , 275. Culen , 160. Cumin , ibid. Cumin des pré9 , io3. 4-5 l « yot > T A Cumin , préparation de ses graines , %• Curage , 483. Curcuina , 161. Cuscute , ibid. Cyclamen , 1 62. Cym bal aire , 161 . Cynhorrodon , dit grattecu ( conserve de ) , 146. Cynoglosse , 1 62. Cynoglossum (onguent de), 444- Cyprès , 1 63. Cyprès petit, ibid. D. Dattes , 164. Dattes ( sirop de ) , 608. Daucus de Candie , 101 et 1 64. Dauphinelle , 488. Décoction , comment elle se se fait, et pourquoi , , 164. Décoction blanche de Siden- ham , ibid. Décoction détersive pour les lavemens , 1 65. Décoction émolliente pour les lavemens , ibid. Décoction pectorale ou sto- macale , ibid. Dénominations usitées en nié- decine, expliquées, 1 66. Dent de lion , 5o6. Diacodinm , 611. Diagrède , 576. Diagrède, sa préparation, 384- Dû taine de Crète, i 60. Dictame blanc , 246. Digitale, 168. Dompte-venin , 1 69. Doronic, ibid. Doronic d’Allemagne , 1 70. L E Double-feuille , ,7,; Doute amère , ibid. E. Eau ( hypocras d’) , 3 17. Eau d’absinthe , 174. Eau alexipharmaque , c’est-à- dire , qui résiste au venin . •> 1 73. Eau alumineuse de Liébaut , ibid. Eau anti-néphrétique, ibid. Eau d’arquebnsade , 81. Eau bénite de Ruland , 187. Eau de bluet , 176. Eau d’extinction de cailloux , 189. Eau de canelle , 176. Eau de casse-lunette , 43 1 . Eau pour les catarres , 186. Eau de colcothar , 188. Eau divine de F< rnel, 1 90. Eau de fraises , 176. Eau contre la gangrène , 188. Eair de baies de genièvre , 17 5. Eau de gentiane composée , 1 78. Eau pour les douleurs des gouttes chaudes , 1 86. Eau de frai de grenouil'es , 177. Eau de limaçons , 179. Eau de mélisse composée , ib. Eau minérale artificielle de du Bé , j 90. Eau de noix vertes , 180. Eau de Naphe , 458. Eau ophtalmique, 1 76. Eau ophtalmique de du Re- Il ou , 1 90. Eau d’oseille , 184. Eau de pétasite composée , 181 . DES MATIÈRES. 707 Eau pliagédémique , 190. Eau de plantain , 181. Eau de Quercélan pour la gra- velle et le calcul , 182. Eau de la reine d’Hongrie , 1 78. Eau de rose , j 83. Eau styptique de Jean - Cor- neille Weber , 191. Eau qui provoque la sueur , 1 67. Eau thériacale préparée sur- le-champ , 391. Eau végétale de frère Ange , 1 92. Eau végétale aisée à composer, ibid. Eau végétale en limonade , ib. Eau qui tue les vers , 167. Eau-de-vie purgative , 188. Eau vulnéraire , dited ' arque- busade , 187. Eau vulnéraire double et sim- ple , 82. Eaux distillées, comment on doit les distiller , etc. 172. Eaux de différentes plantes , comment les extraire , 172 et suiv. Eaux préparées par coction et par infusion , 187. Eaux alexitères qui résistent au venin et à la peste , 167. Eaux anti - pleurétiques , quelles sont les quatre , ib. Eaux céphaliques qui forti- fient le cerveau , quelles elles sont, 166. Eaux cordiales , quelles sont les quatre , 167. Eaux hépatiques qui fortifient le foie , ibid. Eaux néphrétiques qui forti- fient les reins , ibid. Eaux ophtalmiques qui remé- dient aux maux des yeux , quelles elles sont , 167. Eayx pectorales, quelles elles sont , ibid. Eaux spléniques qui fortifient la rate , ibid. Eaux stomachiques qui forti- fient l’estomac , ibid. Eclaire grande , 119. Eclaire ( onguent d’), /f5o. Eclairette, 193. Ecligma , 357. Ecorce de gérofle , 96. Ecrevisse , 1 93. Ecrevisses ( manière de faire l’huile d’ ) , 3o4. Ecrevisses , préparation de leurs yeux en pierres , 382. Ecusson , son utilité, sa com- position , 1 94. Ecusson composé de poudres , ibid. Eglantier , ibid. Elan , 195. Elan , préparation de son pied, 391 . Elaterium , 14a. Elaterium , sa préparation , 385. Elatine , 672. Electuaire , son usage et ses différentes compositions , 196. Electuaire cariocostin , ib. Electuaire de grande consolide de Fioravanti, ibid. Electuaire de genièvre , 397. Electuaire de noix, ibid. Electuaire de sorbes , ibid. Eléphant, 3 98. Elixir , compositions diffé- rentes de cette liqueur, ib. Elixir d’aulx , ibid. 708 T A B L E Elixir de camphre , ou d’es- prit-de-vin camphré , 199. El ixir de citron , ibid. Elixir cordial , 201. Elixir de Garus , 202. Elixir de propreté , 200. Elixir de Stougthon, ou grand élixir cordial, ou gouttes d’Angleterre, 201. Elixir de longue vie , ibid . Elixir de vitriol (acide sulfu- rique ) , 200. Ellébore blanc , 2o3. Ellébore noir , 2o4- Ellébore blanc , moyen de le pulvériser , 660. Éllébore noir, sa préparation, 387. Embrocation pour exciter le sommeil , 2o5. Emplâtre , son utilité et ses différentes compositions , ibid etsuiv. Emplâtre d’André de la Croix, 208. Emplâtre basilicum (grand) de Mésué , 207. Emplâtre basilicum (petit) ib. Emplâtre de bétoine , 209. Emplâtre blanc de céruse, 208. Emplâtre noir de céruse (oxide de plomb par l’acide acé- tenx ) , 2i5. Emplâtre de charpie de Fou- quet , 209. Emplâtre de charpie plus sim- ple, 211. Emplâtre de ciguë, 217. Emplâtre contra rupturam , ib. Emplâtre diabotarium, ibid. Emplâtre diachalciteos , ib. Emplâtre diachylum , ibid. Emplâtre diapalme , 218. Emp là ire d i apomphol i gos , ib . Emplâtre divin , 218. Emplâtre d’euphorbe, 214. Emplâtre de gomme élémi , 2 1 7. Emplâtre de Grasse , 211. Emplâtre pour les loupes , 2 1 6. Emplâtre manus dei , 218. Emplâtre de Mélilot , 217, Emplâtre de minium simple , 211. Emplâtre de mucilages , 2 1 7. Emplâtre oxycroeeum , ibid. Emplâtre noir , 2 1 9. Emplâtre polycreste , 2 1 5. Emplâtre du prieur de Cabriè- res pour les descentes, 2 1 4 • Emplâtre de savon , 2 1 2. Emplâtre de soufre , de Eu- land , 2 1 3* Emplâtre de suie , 636. Emplâtre de tabac , 2 1 3. Emplâtre triapharmacum de Mésué , 2 16. Emplâtre vert , ibid. Emplâtre (le Vigo cum mercu - rio , 217. Emplâtres , vertus des plus communs qu on trouve pre- parés , ibid. Emulsion , utilité de ce re- mède , 219. Emulsion astringente , ibid. Emulsion pectorale , ibid. Emulsion purgative , 220. Emulsion rafraîchissante et apéritive , ibid. Encens , ibid. Encre à écrire , 221. Endive , 222. Emile campane , 44- Epinards , 222. Epinards sauvages, 69. Epine blanche , 223. DES MA Epine de bouc , 264. Epine-vinette , 223. Epine-vinette (sirop d’) , 597. Epitliême , 224. Epitlrême , pour l’intempérie froide du cœur , ibid. Epithême pour mettre sur la région du cœur, aux fièvres pourprées , malignes et pes- tiférées , ibid. Epithême pour rafraîchir les parties iutempérées de cha- leur, 225. Epitym , ibid. Eponge 5 manière de la pré- parer , 391. Eponge préparée , 392. Errhine ; à quoi propre , 226. Errhine en forme d’onguent , ibid. Errhine en sternutatoire , en forme de poudre , ibid. Errhine en forme liquide, 227. Erysimum ( sirop d’ ) , 6i5. Escarbot, 227. Escargot , 349. Espargoutte , 372. Esquine , 6a5. Essence d’hypocras , 228. Estragon ,♦ 229. Estragon ,( vinaigre d’ ) 685. Esule , 229. Esule; préparation de ses ra- cines , 38? . Etaim ; moyen de le pulvé- riser , 66 1. Eupatoire d’Avicenne , a3o. Eupatoire de Mésué , a3i. Euphorbe , ibid. Euphorbe , (emplâtre d’) 214. Euphorbe simple, ( huile d’ ) 3o5. Euphorbe ; sa préparation , 384. T I È R E S. 709 Euphorbe; moyen de les pul- vériser , 660. Euphraise, 232. Euphraise , (conserve d’) 146. Extrait des plantes , 233. Extrait d’absinthe de Baude- ron , 234- Extrait de genièvre , 234* Extrait de mélisse , 236. Extrait de noix , 180. Extrait d’oseille , i85. Extrait de soufre , 235. Farines résolutives ; quelles elles sont, 168. Eau , 292. Fenouil , 236. Fenouil marin , 4^2. Fenouil de porc , 5'5j. Fenugrec- , 238. Fer , 239. Fer de cheval , ibid. Fève , ibid. Fève épaisse , 462. Fèverolle , 282. Feugère , 243. Feuille d’Inde , 24©. Feuilles ; moyen de les pul- vériser, 661. Fiel de terre , 248. Fièvre intermittente ; remède contre elle , 240. Figuier, 241. Filaria , 242. Filipendule, ibid. Flambe de jardin , 33o. Fleurs carminatives ; quelles sont les quatre , 166. Fleurs cordiales ; quelles sont les trois, ibid. Fleur de muscade, 422. Fleur du soleil , 282. TABLE Fleur du vent , i5o. Foin , (huile de) 3o/[. Foirolle , 402- Folette , 34. Fomentations ; leur utilité 5 comment elles se font , 243. Fougère , ibid. Fragmens précieux 5 quels sont les cinq , 166. Fraises , ( eau de ) 176. Fraises , ( sirop de ) 6o5. Fraisier , 245. Framboises , ( sirop de ) 6o5. Framboisier, 246. Fraxinelle ibid. Frêne , 24 7. Fritillaire , i56. Froment, 65. Froment , ( huile de ) 3i4* Fronteau ; utilité de ce re- mède ; moyen d’en faire pour différentes maladies , 248. Fruits ; moyen de les pulvé- riser , 661. Fuga dæmonum , 410 Fumeterre , 248. Fumeterre , ( conserve de ) 146. Fumeterre , ( sirop de ) 606. Fusain , 249. G. Gabian ; ( huile de ) 4^6. Galanga , 25o. Galbanum , ibid. Galbanum; moyen de le pul- vériser , 661. Galega , 25i. Gallium blanc et jaune , 88. et 25 1 . Gants de Notre-Dame , 28. Garance grande , 252. Gargarisme ; différens garga- rismes pour différentes ma- ladies. 252. Gariot , 61 . Garou , 253. Gaude , ibid. Gayac , ibid. Gelées différentes ,* leur uti- lité, 2 55. Genêt , 256. Genêt , ( conserve des fleurs de ) 146. Genêt, (vinaigre de fleurs de) 685. Genil , ( sirop de ) 602. Genièvre , ( eau de baies de) 175* Genièvre , ( électuaire de ) 197. Genièvre, ( extrait de) 204. Genièvre , ( huile de ) 3l4- Genièvre , ( onguens différens de ) 444 et suiv. Genièvre , ( sirop de ) 60 6. Genièvrier , 258. Genistelle , 259. Genouillet , 577. Gentiane , 259. Gentiane , ( eau de ) 178. Geraine cicutaine , 58. Géranium musqué , 58. Germandrée , 260. Gingembre. 261. Gérofle , 262. Girard roussin , 84. Girofle , 262. Giroflée musquée , 334. Giroflier, 262. Glaiteron , 263. Glaucium à fleurs jaunes , 479* Glayeul puant , 264. Glayeul jaune de marais, 263. Glouteron , 263. DES M A Gomme adragant , 264. Gomme ammoniac , 265. Gomme animé , 266. Gomme arabique , ibid. Gomme bdellium , 267. pomme caragne , ibid. Gomme copal , ibid. Gomme élémi , 268. Gomme élémi, ( emplâtre de ) 217. Gomme élémi , ( onguent de ) Gomme gutte , 268. Gomme lacque , 269. Gomme lacque ; sa prépara- tien , 383. Gomme tacamaque , \ 270. Gommes; moyens de les puU vériser , 660. Goudron , 645. Gouttes d’Angleterre , 201. Goutte de sang , 10. Graine de baume , 271 . Graine de Canarie , 448. Graine d’écarlate , 27 1 . Graine de paradis, 100 et 272. Graine de perroquet. 1 02. Graines angéliques , 5oo. Graines de tilli , 497- Gramen , 1 26. Grana gnidia , 253. Grappelles , 263. Grassette , 463. Grate-culs , 194. Gratiole , 272. G ratteron , 273. G remil , ibid. Grenade , ( sirop de ) 606. Grenadier, 274. Grenouille , ( eau de frai de ) 177. G renouille aquatique , 2 y5. Grenouille verte des bois , 276. T I È R E S. 711 Grenouilles, (huile de) 3o 4. Grenouillette , 548. Grillon , 276. Groseiller épineux , 277. Groseiller , rouge , blanc et noir , ibid. Groseilles rouges , ( sirop de) 6o5. Gruau , et 278. Guesde , 4?^' Gui de chêne , 278. Guimauve , / 279. Guimauve . ( tabletteé de ) 639. Gutte-gomme, 268. H. Hannebane , 334* Hanneton, 281. Hareng , 282. Haricot , ibid, Hélian thème, ibid. Héliotrope , 287. Hépatique des bois , 536. Hépatique de fontaine , 283. Hépatique étoilée , 42°* Hépatique noble , 283. Herbe de Sainte-Barbe , 289. Herbe de Saint-Benoit, 6z Herbes de bonc , 40. Herbe de bouc, (mie} d’ ) 407. Herbe à bouton , 278. Herbe britannique , 287. Herbe aux charpentiers , 78 et 409. Herbe au chat, 284. Herbe à coton , 283. Herbe à la coupure , 4°9- Herbe aux cuillers, 284. Herbe aux deniers , 285. Herbe aux écus , ibid. Herbe à éternuer , 289. Herbe de Saint-Etienne, i33. à TABLE Herbe des fièvres , 261. Herbe aux goutteux , 556. Herbe aux gueux , 1 35. Herbe de Saint - Jacqi ues , 3t8. Herbe de Jean , 347. Herbe de la Saint-Jean , 38. Herbe à jaunir , 253. Herbe aux magiciennes, 1 33. Herbe aux mamelles , 340. Herbe militaire, 409. Herbe à la paralysie , 3o8. Herbe à pauvre homme , 273. Herbe aux perles , ibid. Herbe aux poux , 286. Herbe aux puces , ibid. Herbe de Robert , 58. Herbe de rosée , 556. Herbe du siège , 58i. Herbe aux sorciers , 5t 9. Herbe aux teigneux , 47 et 486. Herbe velue , 283. Herbe aux verrues , 287.1 Herbe aux vipères , 69 1 . Herbe aux voituriers , 409. Herbes émollientes : quelles elles sont , 1 66. Herbes vulnéraires ; leu r usa- ge et leurs vertus , 289. Hérisson , 290. Hermodactes , 291 . Herniole , 549. Hêtre , 292. Iiièble , 293. Hippopotame , 1 23. Hirondelle , 293. Hirondelles : leur prépara- tion , 39 1 . Ilissone , ( conserve des fleurs d’) 1 40. Homme , 294. Houblon , 298. Houblon , ( sirop de ) 607. Housson , 299: Houx * ibid . Houx petit , ibid. Houx frelon , ibid. Huile ; sa préparation avec la cire dans la composition des onguens, des cérats , des linimens , 3oo. Huile d’amandes amères, 3i2. Huile d’amandes douces. , 3 1 3. Huile d’aspic , 341. Huile d’aunée , 3o2. H nile de baume , 399. Huile de câpres simple , 302. Huile de castor simple , 3o6. Huile de cheiri , 263. Huile de petits chiens , 3o4. Huile de coings , 3oy. Huile de concombre sauvage, ibid. Huile de courge, pour la pleu- résie , 3o2. Huile fixe empyreumatique , 77- Huile d’Euphorbe,simph e,3o5. Huile de foin , 3o4 . Huile de froment , 3 1 4* Huile de genièvre , ibid. Huile de grenouille , 3o4. Huile d’iris , 3l2. Huile de baies de laurier , o o 3 i 3. Huile de baies de lentisque , 3 1 4- Huile de lierre , ibid. Huile de marjolaine simple , 3o8. Huile de mastic , 3o4- Huile de mille-pertuis com- posée , 3o8. Huile de mille-pertuis sim- ple , 3 1 9. Huile de baies de morelle , 3o2. DES MATIÈRES. Huile de myrrhe par défail- Hypociste 309. 3 1 4. 3oç. 3i3. 3o6. 3 1 4 ibid. 486. 3o 5. 77* 5 1 6. lance , Huile de myrtille , Huile de nard , Huile de noix , Huiles d’oignons , Huile d’orge , Huile de palme , Huile de pétrole , Huile de peuplier , Huile des philosophes , Huile de poix , Huile de fleurs de pruniers , 3o8. Huile de roses , 3 10. Huile de senevé , 3i4- Huile de tabac simple , 3o5. Huile de tartre par défail- lance, 3 10. Huile de vers de terre , 3ii. Huile verte vulnéraire. Huile d’œufs , Huile de baies d’yéble , 3o2. Huile d’yéble , 3 1 4- lluil es stomachiques ; quelles 3c6. 3.4. sont les trois 1 67. Huiles; leur cuisson au bain- marie , 3oi. — Manière de leur commu- niquer les vertus des plan- tes , ibid. de leur parfaite ibid. — Moyen cuisson , — préparées pa r coction 302. — préparées par infusion et coction , 3o6. expression , 3 1 2. 3 1 5. la gravelle , ibid. Hydromel ordinaire y 3 16. Hydromel vineux , ibid. — tirees par Huître , Hydromel pour 71 J 3 1 6. Hypociste; moyen de le pul- vériser , 661. Hypocras d’eau y 317. Hypooras de vin , ibid. Hyssope , 3 18. Hyssope des Garrigues , 282. Hyssope , ( opiate d’ ) 4^6. I. Immortelle , 627. Impératoire , 320. Indigo , 32. Infusion, 32 1. Infusion pour la gravelle et les douleurs néphrétiques , 322. Infusion pour purger la mé- lancolie , ibid. Infusion propre à évacuer la pituite et les sérosités qui tombent sur la poitrine , sur l’estomac et sur les dents , ibid. Infusion de rhubarbe contre la bile , ' 323, Infusion purgative y ibid. Injection , 324- Injection pour les plaies , ib. Injection vulnéraire, Instrumens nécessaires pharmapien , Ipécacuanha , Iris , Iris de Florence , Iris , ( huile d’ ) Iris nostras ibid. à un 324. 326. 33o. 329. o 012. sa préparation , 285. Iris , ( trochisques d’ ) 665. Ivelte , 33 1. Ivoire; sa préparation, 3qi , 382 et 624. Voyez élé- phant. 714 TABLE J. Jacobée , 3.8. Jais ou Jaietj Jalap , 3 1 9. ibid. Jonc odorant , 578. Joubarbe grande t 325. Joubarbe petite , 672. Joubarbe des vignes , 462. Joubarbe , ( sirop de ) 607. Jujubes , 33 r. Jujubes . ( sirop de ) 608. Julep , 33 1. Julep alexandrin. 334. Julep alexitère , 332. Julep purgatif ibid. Julep anodin , pour procurer le sommeil , et appaiser les grandes douleurs , ibid. J ulep céphalique , ibid. J tilep cordial , ibid. Julep de craie , 333. Julep pectoral , ibid. Julep rafraîchissant ? 334. Julep rosat , ibid. Julep royal , ibid. Juleps , sirops, .etc. ibid. Julienne , 334* Jus des plantes 5 manière de les tirer et de les conser- ver , 632. J usquiame , 334. K. Karabé , 382. Kermès , 27 1 . Kerva , 498. L. Labdanum ou Ladanum, 337. Laceron , 338. Lait virginal , Laitron , Laitue domestique, Laitue sauvage , Lampsane , Langue de cerf , Langue de chien , i62e/34i. Langue de chien , ( onguent de ) 44 4* Langue de serpent , 34i- Larix , 396. Larme de Job, 3-4 1 - Lavement, i36. Lavemens 5 décoction déter- sive et émolliente pour les faire , 1 65. Lauréole , 342. — Sa préparation , 387. Laurier , 343. Laurier-rose , ibid. Laurier, ( huiles de baies de ) 3i3. Lénitif, 344* Lénitiffîn de Meyssonnier, ib. Lentille , 344- Lentille d’eau , 345. Lentille de marais , ibid. Lentille ( looch de ) , 358. Lentisque ( huile de), 3 14. Livèche , 3 5y. Liane à glacer l’eau , 84- Liane à serpent , ibid. Liège , 345. Lierre , ( huile de ) 3i4« Lierre terrestre , 347- Lierre terrestre , ( conserve de) 146. Lierre terrestre, (onguent de) 447- Lierre terrestre . ( sirop de ) 608. Lièvre , 348. Lièvre ; préparation de son . poil , 392. 338. ibid. 339. 340. ibid. ibid. DES M A T I E R E S. ?i5 Limaçon , 349. Lut pour enduire les vaisseaux Limaçon , ( eau de ) 179. de verre et de terre , 002. Limas ou Limace. 349, Lut pour ioindre les vaisseaux Limons , 35 1. les uns aux autres, 363. Li n , 35a. Lut pour réparer les fentes Linaire , 353. des vaisseaux , ibid. Linaire, ( onguent de ) 447- Lut de sapience , 364. Linctus , 357. Lut propre à boucher les bou- Liniment , 354. teilles , ibid. Liniment de Saturne , ibid. Lycion , 1 07- Liniment pour la sciatique, ib. Lysimachie , 365. Liniment pour les b rûlures Lysimachie rouge , ibid. écorchées , ibid. Liniment pour les hémorroï — M. des , ibid. Liniment pour les ulcères ou Macis , 422. brûlures , ibid. Maceron , 365. Liniment pour toutes les in- Mâche , 366. fections de la peau, ibid. Maïs , 66. Lis , 354. Malabàtre , 240. Lis des étangs , 43i. Malicorium , 275. Liseron grand , 355. Mallette , yS. Liseron petit , 356. Mandragore , 366. Liset, 355. Maniguette , 100. Liset petit , 356. Manne , 367. Litharge , ibid. Marguerite petite , 367. Litharge, (onguent de) Marie ( la ) , 622. Litharges; leur préparation , Marjolaine , 368. 383. Marjolaine , ( conserve de ) Livêche ;. 357. 1 46. Looch , 357. Marjolaine simple, ( huile de ) Looch de chou rouge , ibid. 3o8. Looch de lentilles. 358. Marjolaine de Crète, oyo. Looch de tussilage sim pie, ib. Maronnier d’Inde, T l8. Lotier odorant , 5y et 3 58. Maronnier de France , ibid. Lotion, médicament , 358. Maroute , 309. Lotion , fomentation , ibid. Marum , 370. Loup , 36o. Marrube blanc , ibid. Loup; préparation de son foie Marrube blanc , ( conserve et de ses intestins , 388. de ) 146. Lupin , ibid. Marrube blanc , ( onguent de) Lut , 36 1 . 447- Lut pour bâtir les fou rneaux Marrube noir, puant , 370. de briques , ibid. Masticatoires , oy 1 . y\6 T A Mastic, (huile de) 3o4. Mastic, 371. Mastic; moyen de le pulvé- riser, 660, Matières âcres 5 moyens de les pulvériser, 661. Matricaire , 372. Mauve de jardin , 373. Mauve sauvage ou vulgaire / ibid. Mayenne , 43. Méchoacan , 374* Médicamens 5 ce que c’est , 374- Médicamens 5 circonstances à observer dans leur choix , 3y5. Médicamens ; leur conserva- tion et leur durée , 376. Médicamens 5 leur prépara- tion , 378. Médicamens simples ; prépa- ration de plusieurs d’en- tr’eux en particulier, 382. Médicamens simples , qui ex- cellentpar-dessusles autres, 395 Mélèze , Mélilot , Mélilot , ( emplâtre de ) Mélisse , Mélisse bâtarde , Mélisse des bois , Mélisse , ( conserve de ) 146. Mélisse ( eau de ) composée , 179. Mélisse, ( extrait de) 235. Mélisse des Molluques , 396. 376. 2 1 7. 397. 398. ibid. Melon Melongène , Menthe , Menthe d’eau , Menthe poivrée ou citronnée, ibid. 4 1 3- 399. 43. 399. 40 1. BLE Menthe (conserve de), 146. Mercure, 401* Mercuriale , 402. Mercuriale , (sirop de ) 609. Mères de gérofles , 262. Meringeanne , 43. Merisier , 4°3> Merlan , 4°4» Merveille du Pérou , 60 et 3i 9. Mesures de plusieurs ingré- diens , 4°4* Mesures de liqueurs en usage à Paris , ibid. Meum , 4°4* Meurte , /{ib. Mezereum ; sa préparation , 387. Mica panis , 65. Miel , 4°5« Miel anthosat ou de romarin , 4o6. Miel de nénuphar , ibid. Miel de pariétaire , 4°7- Miel de raisins , ibid. Miel de vulvaria ou d’arroche puante , dite herbe de bouc , ibid. Miel mercuriel de tabac, 408. Miel rosat , ibid. Miel ( onguent de ) 441* Miel , ( autre onguent de ) 448. Miel violât , 4°9« Mille-feuille , ibid. Mille- feuille , ( moyens de faire de l’huile de ) 3o5. Mille - feuille ( onguent de ) , 448. Mille-fleurs, ( eau de ) 669. Mille-pertuis, 410- Mille-pertuis composée, (huile de ) 3o8. — simple , 009. D F S MATIÈRES. 717 Mille-pertuis , ( teinture de fleurs de ) 646. Millet , 412. Mine-de-plomb , ibid. Minéraux ; comment il faut les choisir pour les médi- carnens , 3.75 . Minium simple , ( emplâtre de ) 21t. Mirrhe , 424, Mirrhe, ( huile de ) par dé- faillance , 309. Molluque odorante , 4i3. Morelle rampante , 17.. Morel le , 4i3. Morelle grimpante , 414. Morelle , (huiles de baies de) 3o2. Morgeline , 4 '4- Mort du diable , 5n5 et 628. Mouron , 4.5. Mousse d’arbre , 416. Mousse marine , i53. Mousse de terre , 4 1 6. Mousse terrestre , ibid. Moutarde , 417. Mouton , 76. Mucilage , 4i8. Mucilage de colle de poisson , 419. Mucilage gmollient commun , ibid. Mucilage, (emplâtre de) 217. Mucilage pour arrêter les hé- morragies , ibid. Mucilage pour les fenteset les crevasses des mains , des lèvres , des mamelles , Mufle de veau , ibid. Muguet , ibid. Muguet des bois , ibid. Muguet petit , 88 et ibid. Muguet, ( conserve de fleurs de ) j46. Mulet , 421 . Mumie , ibid. Mûres , ( sirop de ) 609. Mûres de renard , (sirop de) ibid. Muria , 44o. Mûrier , 421. Muscade , 422. Myrobolans , 423. Myrte , 425. Myrtille , i5 et A2.5. Myrtille, (huile de) 3i4* Myra cydoniorum , x38. N. Nacre de perles ; sa prépara- tion , 382. Napel , 426. Napellus , 296. Narcotique , ibid. Nard , 34 r. Nard , ( huile de ) 3og. Nard indique , 42. Nard sauvage. 84. Nature de baleine , 427. Naveau , 429. Navet , ibid. Navets ; manière d’en faire le sirop , ibid. Navette , 43o. Néflier , ibid. Neige , 43 1 . Nénuphar, ibid. Nénuphar ,( miel de ) 4o6. Nénuphar , ( sirop de ) 610. Nerprun , 432. Nerprun , ( sirop de ) 610. Nielle , 433. Nilre , 664. Noirprun , 432. Noisetier , i55. Noix , ( électuaire de ) 197. 7i8 T A Noix, ( huile de ) 3 1 3 , Noix , ( eau de ) 180. Noix , (sel fixe de ) 181. Noix, ( sirop de ) 610. Noix de cyprès . i63. Noix de Galles , 121 et 433. Noix vomique 5 moyen de la pulvériser, 661. Noli me tangere , 4^4- Nombril de Vénus , 4°5. Noyer, ibid. Nummulaire , 280 et 436. o. Ocbre , 4^7. OEsipe; moyen de le faire , 385. OEil de bœuf , 4^7 • OEil de Christ , /fi. OEillet , ( conserve des fleurs d’ ) 146. OEillet , ( sirop de fleurs d’ ) 6o5. OEillet de jardin , 437* OEufs , ( huile d’ ) 3 1 4 • OEufs (sirop de jaune d’), 607. Oignons , 4^8. Oignon marin , 624. Oignon de squille ; sa prépa- ration , 386. Oignons, (huile d’ ) 3o6. Oleosaccharum 5 sa prépara- tion , 3q3. Oleum Heraclium , i55. Oleuin ricinum , 498. Oliban , 220. Olivier, 4^9 Ongles ; moyens de les pul- vériser , 661. Onguent; ses différentes com- positions , 44° • Onguent ægyptiac ou de miel, 441. BLE Onguent basilicum ou suppu- ratif de Lémery , 442- Onguent blanc de cerise , de Rhasis , corrigé , ibid. Onguent blanc de Fernel , ib. Onguent d’Ache , 44^* Onguent d’année , ibid. Onguent de Bartholin , ibid. Onguent de bol de Guidon , ' ibid. Onguent de Cynoglossum , / , . 444- Onguent détersif, ibid. Onguent dessicatif rouge, 45o. Onguent de genièvre, d’Ar- nault de Ville-Neuve, 444* Onguent de genièvre , ihid. Onguent de genièvre, de Ron- geard . 44^« Onguent de genièvre pour flu- xions , ibid. Onguent de gomme élémi , 446. Onguent de Guybert , pour la brûlure , ibid. Onguent de la mère , ibid. Onguent de lierre terrestre, composé , 447* Onguent de lierre terrestre , simple , ibid. Onguent de Linaire , ibid. Onguent de madame de Lan- sac., ibid. Onguent de marrube blanc, ibid. Onguent de miel , 448- Onguent de mille-feuille , ib. Onguent de Lémery pour la brûlure , 44 9* Onguent d’or, ibid. Onguent de patience de Du- renou , corrige , ibid. Onguent de patience sauvage, crue , 43o* DES MATIÈRES. Onguent de petite chélidoine ou éclaire, 4^0. Onguent de résine * ibid. Onguent pour les rhumatis- mes, i3o. Onguent de soufre , 4^1* Onguent de storax , ibid. Onguent de tabàc , ibid. Onguent de tartre composé, ib. Onguent de tartre simple, ib. Onguent de térébenthine com- posé , 45a. Onguent de térébenthine plus simple , ibid. Onguent de tuthie , ibid. Onguent digestif magistral, ib. Onguent jaune , 4^3. Onguent napolitain simple, ib. Onguent nutritum ou litharge, ibid. Onguent ophtalmique de Bau- dron , 454. Onguent ophtalmique de Chn- ras , ibid. Onguent pour la gratelle , ib. Onguent pour les hémorroï- des y 455. Onguent de rosat , ibid. Onguent de tête de pavot, ib. Onguent violât , ibid. Onguent vejt , ibid. Onguent vert de Galien, 4^6. Onguent vulnéraire , ibid. Onguens chauds ; quels sont les trois , 168. Onguens froids 5 quels sont les quatre , 1 68. Onguens ordinaires aux chi- rurgiens ; quels ils sont,r'Z>. Ophiloglosse , 34'. Opiate , 456. Opiate d’hyssope , ibid. Opiate de bétoine , ibid. Opiate de véronique , ibid. 71 9 Opiate de différentes plantes , 456. Opiate fébrifuge , ibid. Opium , 4^7- Opium ; moyen de le pulvé- riser. 661. Opopanax , 4^7- ,Opopanax; moyen de le pul- vériser , 66 1. Oranger , 4^8. Orcanette , 4^9- Oreille d’àne , 148. Oreille d’homme , 84. Oreille de lièvre , 481. Oreilles de Judas-, 63 6. Oreille d’ours , 4^9- Oreille de souris -, 498. Orge , • 459. Orge mondé , ibid. Orge, ( huile d’ ) 3i4. Origan , 460. Orme , /\6 1 . Orpin , 462. Ortie morte, 463. Ortie morte, grande, des bois, ibid. Ortie piquante , 464. Ortie grièche , ibid. Orvale , 465. Orviétan de Meyssonnier, ib. Os des animaux 5 leur prépa- ration , 3çi. Os ; moyen de les pulvériser, 66,. Oseille , 466. Oseille, (eau d’ ) ,84. Oseille , ( sel essentiel et sel fixe d’ ) , 85. Ostéocole , 467. Oxide de cuivre vert , 671. Oxide de plomb blanc , par l’acide acéteux , j , , Oxide de plomb rouge , 4,3 Oximel simple , 46- T 720 Oxirrhodin , Oye , P. A 463. ibid. Pain à coucou , 17. Pain de pourceau, 162 et\6y. Pâli ure , 4^9‘ Palme de christ , 497* Palme ( huile de ), 3 1 4- Palmier , 469. Panais , ibid. Panicaut, Ii3et 470. Paon , ibid. Papillaris , 34° et 477- Pâquerette , 367. Pareira brava , 47°. Parelle des marais, 287 et 476. Parelle , 477- Parfum ( du ) , 471 • Parfum agréable pour casso- lette , 472 Parfum céphalique , ibid. Parfum contre le mauvais air. ibid. Parfum pour arrêter la fluxion qui tombe sur la poitrine , 473. Parfums pour les pulmoni- ques ; pour les enchifrenés 5 pour fortifier le cerveau 5 pour les sérosités au com- mencement du rhume 5 pour fortifier le cœur , etc. ibid. Pariétaire , 47^* Pas d’âne , 4 74- Pas d’âne ( grand )', 486. Pas d’âne, (conserve des fleurs de) , 146 Pas d’âne ( tablettes de ) , 640. Passe-fleur , i5o. Passe-pierre , 4^2* Passerage , 4 76. Fasserose f 3yO. BLE Pastel , 476. Pastenade , 469. Patience , 476. Patience aquatique , 287. Patience des jardins , 477- Patience rouge , 566. Patience, ( onguent de) 449- Patience sauvage, crue, ( on- gm-nt de ) , 45o. Patte d’oye, 62 et 5o4- Pavot blanc et noir cul tiv é,4 78. Pavot cornu , 479* Pavot rouge des champs , ibid. Pavot , ( onguent de tète de ) 4 55. Pavot blanc ( sirop de ) , , 61 1. Pavot rouge ( sirop de ) , 601. Pêcher , 480. Pêcher ( conserve de fleurs de ), i45. Pêchers , ( sirop de fleurs de) 602. Perce-bosse , 365. Perce-feuille , 481.- Perce-mousse , 482. Perce-pierre , ibid. Perdrix , ibid. Perles 5 leur préparation, ibid. Persicaire âcre , 483. Persicaire douce, tachetée, ib. Persil , 484. Persil de bouc , 485 e t 5o5. Persil de Macédoine, 485. Persil de Macédoine, (gros ) 365. Pervenche, 485. Pétasite , 486. Pétasite composée , ( eau de ) , 101. Pétrole , 79 et 486. Pétron , 258. Pétrot , ibid. Peuplier , 487, Peuplier , (huile de) 3o5. Phalaris DES MA Phalaris , 4^8. Phylaria , 242. Phytolaca , 488. Pied d’allouette , ibid. Pied de chat , ibid. Pied de chat, ( sirop de ) 60 5. Pied de lion. Pied de pigeon , Pied de poule , Pied de veau , Pi lerre admira xerre ad mira ble ble T I È R E S. 721 Pignons ; moyens de les pul- vériser , 661. Piloselle , 498- Pilules , 499' Pilules angéliques de Senntrt » 5oo. 48g. Pilules angéliques ordinaires, ibid. ibid . 126. Pilules ante cibum , So/\. 490. Pilules apéritives de Duclos, > 491* . 499- de Charas , Pilules astringentes d’Helvé- ibid. tius, ibid. Pierre d’aimant ; sa ration , Pierre calaminaire ibid. prépa- 382. sa pré- ibid. Pierre admirable de Solleysel, Pilules cochées, petites , dites admirables , 5oi. Pilules diurétiques 5o3. Pilules de Francfort , 5o2. Pilules hépatiques et stoma- chiques , 5o 3. Pilules de longue vie, de Ma- crobe , 5û2. Pilules de térébenthine , 3o3. Pilules pour la toux , ibid. Pilules de tribus , ibid. sa compo- Pilules stomachiques, 5o4« 36. Pimprenelle sanguisorbe, So5 . Pimprenelle , saxifrage , ibid . paration , Pierre hématite , 492- Pierre hématite d’Angleterre, 4g3. Pierre hématite tion , sa prepara- 382. Pierre infernale 4g3. 4g4. ibid. 4 67. 492. 494. sition , Pierre infernale , Pierre médicinale , Pierre ophtalmique , Pierre des os rompus , Pierre des philosophes Pierre-ponce , Pierre- ponce ; sa préparation, 393 . Pierres précieuses ; leur pré- paration , 382. Pierre vulnéraire d’acier, 4g5. Pierre vulnéraire et styptique, 495. Pierres dures; moyens de les pulvériser, 661. Pigeon , 496. Pignons de Barbarie , 498. Pignons d’Inde , 497* 5i5. 5 o5. 5o6. 5 07. 508. 509. j8i. 611. Piment , 5o4 et Pin , Pissenlit , Pivoine , Plantain , Plantain d’eau. Plantain , ( eau de ) Plantain , ( sirop de ) Plantes ; manière commode de communiquer leurs vertus aux huiles , 3oi. Plantes ; choix à en faire pour l’usage des médicamens , 3 y5. Plantes ; tems d’en faire la collection , selon l’usage qu’on veut en faire , 3y6. 46 722 TABLE Plantes alexitères , ix. Plantes alexiphannaques , ib. Plantes anti-épileptiques, x. Plantes anti-scorbutiques, xj. Plantes anti-vénériennes, xij. Plantes anti-vermineuses, xiv. Plantes apéritives , xv. Plantes apophleg.natisantes , xv j. Plantes assoupissantes , ibid. Plantes astringentes , xviij. Plantes béchiques , xix. Plantes carminatives , xx. Plahtes céphaliques , xxj. Plantes cordiales , xxiij. Plantes corroboratives , ix et xxiij. Plantes détersives , xxiv. Plantes diaphoniques , ibid. Plantes diurétiques , ibid. Plantes émétiques , xxvj. Plantes emménagogues , xxv. Plantes émollientes , xxvij. Plantes errhines , ibid. Plantes fébrifuges , xxviij. Plantes hépatliiques , xxix. Plantes hystériques , xxx. Plantes incarnatives , ibid. Plantes à jaunir, 263. Plantes masticatoires , xxx. Plantes maturatives , xxxj. Plantes narcotiques , ibid. Plantes odontalgiques , ibid. Plantes ophtalmiques , ibid. Plantes , otalgiques , ibid, Plantes ptarmiques xxvij. Plantes purgatives , xxxij. Plantes rafraîchissantes, xxxv. Plantes salivaires , xxxvj. • Plantes spléniques , xxix. Plantes sternutatoires , xxvij. Plantes stomachiques, xxxvij. Plantes sudorifiques , xxxviij. Plantes vénéneuses , xxxix. Plantes vésicatoires , xxxix. Plantes vomitives ,. xl. Plantes vulnéraires, xlj. Plantes vulnéraires détersi- ves , xliv. Plantes vulnéraires employées à l’extérieur , xliij. Plantes vulnéraires incarna- tives , xliv. Plantes vulnéraires matura- tives , xliij. Plâtre crud , 5 1 0. Plomb , ibid. Plomb ; moyen de le pulvé- riser , 66i . Poids en usage en pharma- cie , 5n. Poireau , 5 1 2. Poirée , ibid. Poirier , 5.3. Pois chiche , ibid. Poivre^du Brésil , 5 1 5. Poivre d’eau , . 483. Poivre de Guinée ou d’Inde , -• • ibid. Poivre de la Jamaïque , 5 15. Poivre noir , 5j4. Poivre à queue , i5g. Poix de Bourgogne , 5 15. Poix grasse ou blanche , ibid- Poix navale , ibid. Poix noire , ibid. Poix résine , 5.6. Polium , ibid. Polygala virginiana, 58g. Polypode , 5r\7; Polytric , ibid. Pomme d’amour , 5 1 g. Pomme d’or , ibid. Pomme épineuse , ibid. Pomme de merveille y 5i 8. Pommade pour la gai e, 5i7. Pommade pour les héinorrm- des , 5ï8. DES MATIÈRES. 7*3 Pommes ,( sirop de ) 612. Pourpier simple , ( sirop de ) Pommier, 5ao. 612 Poinpliolix , 5ii. Poux, 53t. Porc , ibid. Prêle , 532. Porc sauvage , 566. Prime-vère 532. Porcelaine ; sa préparation, Priine-vère , ( huile de fleurs 382. de) 3o8. Porte-chapeau, 4^9 • Prime-vère , (conserve des Potelée , 334. fleurs de ) 146. » Poudre de bouillon blanc , Propolis , i33. 525. Prunelier, 535. Poudre cornachine , 524. Prunelle, ( sel de ) 584. Poudre pour dessécher le cer- Prunier franc ou cultivé, 533. veau , 528. Prunier sauvage , 535. Poûdre pour les dartres invé- Ptarmique , 289. térées et rebelles , ibid. Pulmonaire , 536, Poudre pour les dents, ibid. Pulmonaire de chêne , ibid. Poudre pour les descentes des Pulmonaire, ( sirop de ) 612. ' enfans , 524. Pulsatille , i5o. Poudre digestive , 526. Punaise , 536. Poudre du duc , simple , 527. Purgatif universel , 107. Poudre Dyssenterique, ibid. Pyrèlhre , 53 7. Poudre d’encens et d’aloës , Pyrole , ibid. 626. Poudre pour les érésipèles , ibid. Poudre fébrifuge , 23o Poudre pour la gravelle et la colique néphrétique , 5a8. Poudre des trois poivres, de Galien , 5i6. Poudre purgative , 52g. Poudre contre la rage , 522. Poudre de Galien , contre la rage , 525. Poudre de Piron , contre la rage , ibid. Pondre sternutatoire , 5 29. Poudre contre les vers. 523 et 587. 5 29. 366. 529. 530. Queue de cheval , 532. Queue de pourceau , 53y. Quinte-feuille , 54o. Quinquina , 538. Quinquina 3 ( sirop de ) 6i3. R. Racine de la peste , 426, Racine sentant les roses, 541. Racine salivaire , b3y. Racine vierge , 5y6. Racines moelleuses ; com- ment en préparer la con- serve, i/fy. Racines ; moyen de les pul- vériser, 66 1. Raifort cultivé , 642. Poule , Poule-grasse , Pouliot , Pourpier , 724 Raifort sauvage , 542. Raiponce , 543. Raisin ihid. Raisin d’Amérique , 488. Raisin d’ours , 83. Raisin de renard . 543. Raisins , ( miel de ) 4 07. Rapontic , 544- Ratafia , ihid. Ratafia de baies de genièvre , ihid. Ratafia des six graines , ihid. Ratafia pour se préserver de la colique néphrétique, ihid- Ratafia purgatif , 545. Rat , 545. Rave , 546. Raves, ( sirop de ) 61 3. Recise , 61. Réglisse ; moyens d’en pul- vériser le suc, 661. Réglisse , ( sirop de ) 6i3. Réglisse ; sucs de réglisse blanc , noir , etc. 629. Reine des prés , 47 et 54 7* _Remède contre la fièvre in- termittente, 240. Renard , 54 7. Renard ; préparation de ses poumons , 388. Renoncule , 548. Renoué , 549. Reprise , 482. Résine , ( onguent de ) 45o. Rhubarbe des paysans , 229. Rhubarbe des moines , 55 1. Ricin , 497- Rièble . 273. Riz , 55 1 . Rob , 55 2. Rob de baies de sureau , ihid. Rob de coins , ihid. Rob de corme , >54- Rob de mûres composé, 553. table Rob de mûres simples , 553. Rob de noix, 435 et ihid. Rob de véronique , 554- Rocambole , i3et 554. Romarin , 554. Romarin ( conserve de ) , 1 46 . Romarin, ( miel de) 4°8. Romarin, ( vinaigre de ) 685. Ronce , 555. Rondelle , 84. Rondotte , 347. Roquette , 556. Roquette de marais , 289. Rose , ( eau de ) i83. Rose de chien , ai. Rose d’outre-mer , 373. Roses , ( conserve molle et solide de) 1 47 et 148. Roses, ( huile de ) 3 10. Roses, ( onguent rosat ) 455. Roses, ( sirop de) 61 4. Roses ; moyen de les pulvé- riser , 661 . Roses, (vinaigre de) 684. Roses , ( teinture de ) 646. Roseau , 556. Roseau odorant , 90. Rosée du soleil , 556. Rosier , 55j. Rosier sauvage , 194. Rossolis purgatif, 559. Rossolis , ( conserve de ) 146. Roucou . 128 et 559. Rubrique . l5j. Rue , 559. Rue, ( conserve de ) 146. Rue de chèvre, 56 1. Rue de muraille , 562. S. Sabine , Safran , 562. 563. D E S M A Safran 5 moyen de le pulvéri- ser , 661. Safran bâtard , 102. Safran des Indes , 161. Sagapenum ; moyen de le pulvériser . 66 1 . Salade de chanoine , 366. Sa lep ou salop , 564. Salicaire , 365. Salicotte , 623. Salpêtre , 564. Salsepareille , 565. Sang de dragon , 566. Sundarax , 259. Sanglier , 566. Sangsue , ibid. Sanguine , 492. Sanicle , 567. Santal , ibid. Santaux , moyen de les pul- vériser , 660. Santoline à feuilles de cyprès. 46. Sapa ribesii , 278. Sapin , 568. Saponaire , 569. Sarcepareille , 565. Savonière , 569. Sarcocole , ibid. Sarcette , * 5yo. Sarrazin , 66 et ibid. Sassafras , ibid. Satyrion , 5y 1. Sauge des bois., 572. Sauge , ( conserve de) 146. Sauge , ( vinaigre de ) 685. Savinier , 562. Saule ou saulx , 5y 3. s) 6o3. Saule, (sirop de fleurs d Saumure , 5yb. Savon , ( emplâtre de ) 212. Sauve-vie , 562. Saxifrage , 242. Saxifrage blanche , 574. T I È R E S. y 2.5 Scabieuse , 5y4. Scabieuse de bois, 5y5. Scammonée , ibid. Scammonée : sa préparation , • 384. Scammonée ; moyen de la pulvériser. 661 . Scariole , 222. Sceau de Notre-Dame, 576. Sceau de Salomon , 577. Schœnante , 578. Scolopendre , ibid. Scolopendre vraie , io5. Scolopendre vulgaire , 340. Scolopendre , (sirop de) 61 5. Scordium , 578. Scordium (conserve de) 146. Scorpion , 579. Scorsonère , 58o. Scrophulaire petite , 120. Scrophtilaire grande, 58i . Scrophulaire grande , aqua- tique , ibid. Sebeste , 582 Seigle , 583* Sel ammoniac , ibid’ Sel de duobus , 584* Sel marin ou commun , 585- Sel essentiel d’oseille , 1 85* Sel fixe d’oseille, ibid.- Sel fixe de noix , 181. Sel polychreste , 585. Sel de prunelle , 584» Sel végétal , 586. Sel végétal ; ( tartrite de po- tasse) 5 manière de le faire, 1 93. Sels 5 moyens de les pulvéri- ser, 661. Semences chaudes , grandes ; quelles sont les quatre, 166 Semences, chaudes, petites quelles sont les quatre , ihid. ^2 6 T'A B Semences froides ; quelles sont les quatre grandes , x66. Semences froides , petites ; quelles sont les quatre, ihid. Semences froides} moyens de les pulvériser , • 661. Semences contre les vers, 587. Semences ; moyen de les pul- vériser , 66*. Séné . 587. ,Sené , ( faux ) 47* Seneçon, 589. Sénegré , 238. Sénevé, 41?* «Sénevé, ( huile de ) 3i4- Sénéka , 689. Serpent , 591. Serpentaire grande, 34 1, 5g3. Serpentaire de Virginie , 692. Serpolet, 5g3. Serrette , 694» Séséli , ibid. Simarouba , 5g5. Sinapisme d’Aëce, 5c)6. Sirop , 696. Sirop d’absinthe simple, ibid. Sirop d’acacia , 6i5. Sirop d’aigremoine , 69 7. Sirop d’alleluia , ibid. Sirop d’althœa , ibid. Sirop d’arrête-bœuf, 612. Sirop astringent , 596. Sirop pour l’asthme , 129. Sirop de berberis , 697. Sirop de berberis , préparé sans feu , Sirop pour la bile , 5y 6.. Sirop de bluets , _ 6.6. Sirop de bourrache simple , 598. Sirop de callebasse , 91* Sirop de camomille simple , 598. Sirop de capillaire simple , L E 599* Sirop de cerises , appelées ai- griotes, ibid* Sirop de pied de chat, 6o5. Sirop de chicorée simple, 600. Sirop de ebou rouge , ibid . Sirop de citron , 601. Sirop de citron préparé sans feu , ibid. Sirop de coquelicot ou pavot rouge , ibid. Sirop de dattes , 6o3. Sirop émétique fébrifuge, 617. Sirop pour l’enrouement et l’extinction de la voix, 169. Sirop de Ferdinand , 55 2v Sirop d’érysimum , 61 5. Sirop de fleur de genet sim- ple, 602. Sirop de fleurs de pêchers simples , ibid. Sirop de fleurs de pêchers préparé sans feu , 6o3. Sirop de fleurs de saule , ibid. Sirop de fleurs de tussilage simple , ibid. Sirop d’œillets simples , 6 o5. Sirop de fraises , ibid. Sirop de pied de chat , ibid. Sirop de framboises , ibid. Sirop de fumeterre simple , 606. Sirop de genièvre , ibid. Sirop de grande consoude sim- pie 1 , . Sirop de grenades aigres, ibid. Sirop de groseilles rouges, ibid. Sirop pour les hémorrhagies, r 618. Sirop de houblon simple, 607. Sirop de jaunes d’œufs, ibid. Sirop de joubarbe simple , ib. Sirop de jujubes, 608* Sirop laxatif* 61 9* D E S M A Sirop de lierre terrestre, 608. Sirop de longue vi eou de Ca- labre, ibid. Sirop magistral liydragogue , 618. Sirop de mercuriale simple , 60g. Sirop de mûres simples , ibid. Sirop de mûres de renard , ib. Sirop de nénuphar simple , 6 1 o. Sirop de nerprun , ibid. Sirop de noix de Mésué , ib. Sirop de pavot blanc simple, 611. Sirop de plantin , ibid. Sirop de pommes , 612. Sirop de pourpier simple , ib. Sirop de pulmonaire , ibid. Sirop purgatif , 5j6. Sirop de quinquina , 6i3. Sirop de deux racines , 602. Sirop des cinq racines , 600. Sirop pour les maladies de la rate , 618. Sirop de raves simple , 61 3. Sirop de réglisse composé, ib. Sjrop de roses pâles , sans feu , 614. Sirop de roses pâles, solutif, ibid. Sirop royal , 61g. Sirop de sauge, 5gg. Sirop de scolopendre , 6i5. Sirop scorbutique , 618. Sirop de tabac, 61 5. Sirop pour les vieilles toux et rhumes-, 61g. Sirop de verjus , de grain , 6 1 5. Sirop de vinaigre simple, 616. Sirop de violettes simples ib. Sirop de vipères , . ibid. Sirop d’yèble simple , 617. T I E R E S. 7a7 Sirop : manière de le clari- fier , 619. Solarium furiosum , 519. Soldanelle , 620. Sorbes, ( électuaire de) 197. Sorbier , i53. Souchet , 620. Souchet des Indes , 16 1 . Soucy , 621. Soucy , ( conserve de fleurs de ) 146. Soucy , ( vinaigre de ) 685. Soude , 622. Soufre , ibid. Soufre occidental , 2g5. Soufre de Ruland ,'( emplâtre de) 2 1 3. Soufre , ( extrait de ) 235 et 236. Soufre de la mousse , 4*7- Soufre , ( sirop de fleurs de) 604. Soufre , (trochisque de) 664. Souris , 5 45. Spargelle , 25g. Sperme de baleine, 427. Sperniola , 276. Spic , 34i . Spic nard , 623. Spina solstitialis , etc. 623. Spodée , 624. Spodium , 198. Spodium j sa préparation 382. Spongiola , 195. Squille , 624. Squine , 625. Staphisaigre , 280 et 626. Statice , 626. Sternutatoire en forme de poudre , 226. Stæchas arabique , ibid. Stæchns , citrin , 627. Storax , ibid * 728 v TA Storax , (onguent de) Stramonium, 5 19 et 628. Stupéfactifs , 42^- Suc de réglisse blanc , 629. Suc de réglisse de Blois, ib. Suc de réglisse noir , ibid. Succin , 24- Succin ; sa préparation , 382. Silccise , 628. Sucre , 63o. Sucre rosat , ( tablettes de ) 640. Sucs ou jus ; manière de les tirer et de les conserver , BLE au jardin des plantes de Paris, par Bernard- de Jus- sieu , ix. Tablettes, 639. Tablettes diurétiques , 641. Tablettes de guimauve , 639. Tablettes pour les hernies ou descentes , 642. Tablettes pectorales de Gpn- dron , 641. Tablettes de sucre rosat , 640. Tablettes pour la toux , 642. Tablettes Je tussilage , 640. Tablettes pour tuer les vers , 632. 642. Suie , 636. Tablettes vomitives, ibid. Suie, ( emplâtre de) ibid. Tabouret , 75- Sulfate alumineux , 21. Tacamahacaen coque. 270. Sulfate d’antimoine , 34. Talc de Venise : moyen de Sulfure d’huile volatile, 55. le pulvériser. 661. Sumac , 634. Tamarins , 643. Suppositoires , ibid. Tamaris, (conserve de) 146. Sureau , 635. Tanaise ou Tanaisie , 644. Sureau , ( petit ) 694. Taraspic , 653. Sureau , (trochisques de baies Tare ou goudron , 645. de ) 663. Tartre , ibid. Sureau, ( vinaigre de ) 685. Tartre, pour le calciner, 1 92. Surette , 466. Tartre, ( huile de ) pa r dé- faillance , 3io. T. Tartrite acidulé de potasse , r 59. Tabac , 637. Teinture , 646. Tabac simple , ( huile de ) Teinture de fleurs de mille- 3o5. pertuis , ibid . Tabac, (miel mercurie 1 de) Teinture de roses , ibid. 408. Teintures de roses astringen- Tabac, (onguent de) composé tes , ibid. et simple , 45 1 . Teinture theriacale , 647. Tabac , ( sirop de ) 6 1 5 . Tenche ou Tanche , 647» tes usuelles , ou des princi- pales propriétés des plantes en médecine, extrait des dictées de botanique , faites Terre glaise , . Terre du Japon , 86. Terre méritée , J6i. Terre sigillée ou scellée , 648» D E S M A Terre sigillée ; sa préparation. 383. Terres ; moyens de les pul- vériser , 661. Terrette , 347» Tertianaire , 658. Tetrapliarmacum de Gallien, 207. Thalitron , 649. Thapsie , 65o. Thé , 1 b ici. Thé d’Europe , 674. Thé à foulon , 160. Thé du Mexique 7.5. Térébenthine : manière de la préparer , 38y. Térébenthine , ( onguent de ) 452. Thériaque des Allemands , 235. Thériaque d’Andromaque ; ses vertus et son usage , 651. Thériaque de Mesué , com- posée de quatre drogues , 652. Thériaque des pauvres, 75g. Thlaspi, 653. Thym , ibid. Thymelée , 253. Tillau ou Tilleul , 654» Tilleul, ( conserve de ) 146. Tisane , 655. Tisane apéritive , ibid. Tisane astringente , ibid. Tisane commune , ibid. Tisane contre la goutte , la sciatique et le rhumatisme, 656. Tisane contre le rhume et la toux , ibid. Tisane contre l’hydropisie , ibid. Tisane de santé , 657. T I È R E S. 729 Tisane laxative , 658. Tisane pour se garantir de la gravelle , ibid. Tisane purgative , ibid. Tithymale , ibid. Toque , ibid. Tormentille , 65g. Tortelle , 670. Toute-bonne , 4 65. Toute-bonne des prés, 659. Toute-épice , 433. Toute-saine , 659. Traînasse , 549, Trefle bitumineux , 659. Trefle des jardins , ibid. Trefle musqué , ibid. Trituration et pulvérisation de plusieurs drogues , 660. Trochisque , composition , 662. Trochisques béchiques noirs, ibid. Trochisques béchiques rouges, ibid. Trochisques citrin , ibid. Trochisques d’arsenic , 663. Trochisques de balaustes, ih. Trochisques de baies de su- reau, ibid. Trochisques de soufre et de tuthie, 664. Trochisques détergens , ibid. Trochisques de vipères , ibid. Trochisques d’iris , 665. Trochisques escarotiques , ibid. Trochisques pour le flux d’u- rine involontaire, ibid. Troène , 665. Tue-chien, i38. Tuile , 666. Turbith, 653 , et 666. Turquette, 66 7. T ussilage , 474 ; et 667. 7^o TABLE Tussilage , ( sirop de fleurs de ) 604. Tussilage, ( tablettes de) 640. Tuthie , 66 7. Tutliie 5 sa préparation , 382. Tuthie , ( trochisques de ) 66 4. V. Urine , 668. Vache , 668. Valériane, 669. Vanille, 127 e t6yo. Vaude, 253. Velar , 670. Velvotte , 671. V erdel , ibid. Verge d’or , ibid. Vergne , . 44. Verjus, ( sirop de ) . 6i5. Vermiculaire , 672. Vermillon , i32. Véronique aquatique , 58. Véronique femelle , 672. Véronique mâle rampante , vulgaire , 674. Véronique , ( opiate de ) 456. Vers de terre, 675. Vers de terre ; leur prépara- tion , 388. Vers de terre , ( huile de ) 3i 1. Vert de gris , 671. Verveine , 677. Vessedeloup, 678. Vif argent, 401* Vjgne , 679. Vigneblanche , 79. Vigne de Judée , 414- Vigne du Nord , 298. Vigne sauvage , 47°- Vin , 680. Vin d’absinthe , 686. Vin de baies d’Alkekenge , 687. Vin de buglose , 687. Vin chalibé , 685. Vin de cornouilles , 154. Vin , ( hypocras de ) 3 j 7. Vin médical ou médicinal , 685. Vin contre la génération de la pierre , 685 et 686. Vinaigre , 682. Vinaigre, (sirop de) 616. Vinaigre de fleurs de capu- cines , 685. Vinaigre de corne de cerf, ib. Vinaigre d’estragon , ibid. Vinaigre de fleursdë genêt, ib. Vinaigre médical , 684* Vinaigre d’œillet , 685. Vinaigre contre la peste , 684. Vinaigre de romarin , 685. Vinaigre rosat , 684, Vinaigre de sauge , 685. Vinaigre de soucy , ibid. Vinaigre surale , ibid. Vinaigre de sureau , ibid. Vinette , 466. Violette , 688. Violettes , ( miel de ) 409. Violettes , ( onguent violât ) 455. Violettes , ( sirop de ) 616. Violier , 688. Violier jaune , 262. Viorne , 689. Viorne des pauvres , i35, Vipères ; leur préparation r 390. Vipère , 690. Vipère, (sirop de) 6 1 6. Vipères , ( trochisques de ) 66 4. Vipérine , 691. Vitriol , 69a. DES M A T I È R E S. 73 l Vitriol , ( élixir de ) 200. Yéble , ( huile d’ ) 3j4. Volant d’eau , 43i . Yéble , ( sirop d’ ) 617. Vulvaria , ( miel de ) 4 07. Yeux de cancre } 1^3. Y. Yéble , 604. Yvette , z. 694. leble, (huile de baies d’) 3oz. Zedoaire , 696. TABLE • des maladies pour lesquelles ou trouve des remèdes dans ce dictionnaire. A. .Abcès, i. 29. 150. m, 290. 349. 397. 446. 448. 450. J74. Abcès dans le corps. 2. 29. 235. 290. 57ï>- 619. 6 53. Abdomen, voyeç ventre, ( maladies du bas). Accouchement, le hâter.jj no. 123. 212. 161. 284. 293. 321. 348. 421. 488. 592. 394. Accouchement difficile ou laborieux , 6. 31. 52. 54. 78. loi. 1 27. 168. 274. 342. 34 9- 353. 369.469. 513. 563. 592- Acides, les absorber, 20. SS. 152. 428. 511. 314. Adoucissans ( remèdes ) , 10.332. Affections hippocondriaques , 13S. 349. 264. 366. 369. 370. 399. 417. 440. 476. 483. 627. Affections hystériques, 440. 623. Affections paralytiques , 297. Affections scorbutiques, voy. scorbut. Affections soporeuses , 158. 204. 296. 342.372.534.356.570.639. Aigreurs, 3. 19. 30. 44. 87. 399. 426. 568. Air, le purifier, 13. 67. 192. 199. 200. 201. 235. 239, 2S2. 351 , 402, 472. 639. Air , préservatif contre ses mauvaises impressions, 332. 35t. 392. 502. 684. 696. Air, le rafraîchir, 573. Aisselles, en corriger la mauvaise odeur, 15. 425. Alopécie , voye[ chauveté. Amour pour y exciter, 11. A,mour , pour le réprimer, 12. Amygdales ( inflamation des ) 293. , 373* 397- 435-499; 583. Amygdales, leurs ulcères , 570. 6 29. Anasarque , voye[ hy dropisie anasar- que. Anévrisme , voy «3 tumeur sanguine. Anus, sa chute , voye\ fondement. Aphte , voye\ bouche (élevure de la). Apoplexie, 24. 34. 97. 100. 105. bis. ni. 141. 150. bis. 159. 160. 178. 179. 192. 199. bis. 204.22 6. 227. 232. 262, 298. 321. 383. 391. 397.403. 408.418.437.472. 474. 497- 5 *9- 531- 553- 554- 560. 57*. 585. 594.^627. 638. 650.652. bis. 654. 675. 68t. Apostème ou abcès , voyeç tumeur. Apotstème pestilentiel, voye 3 bubons et charbons. Apozème cordial et apéritif, 35. Appétit dépravé, voye{ pica. Appétit perdu , d’exciter , 3. 4. 9. 10, 14. 24. 28. 30. 41. 8S. 94. 9S. 105. 136. 147. 154. 174. 185. 194. 197. 201. 203. 223. 229. 234. 257. 261.271. 328. 369. 392. 399, 417. 422. 466.514. 354. bis. ter. ibid. 355. 35 6. 360. 431. 435- 436- 438. 439» 442.443.446.447. 449. 487. 494. 5U. 512. 518. e,U)..bis. 520. 52I. 565. 367. 569.63.5. 637. 654. 669. 681.682. Brûlures, en effacer les cicatrices, 315- Bubon , 71. 150. 228. 296. 315. 388. 448. 486. 505. 543.636. 651. 67c; Bubon vénérien, 388. c. Cachexie, 45. no. 196. 230. 232. 239. 245. 249. 290. 299. 369. 40?. 417. 43 *• 484- 49°- 5C7. 587. 624. 626. 654. Cacochymie, 34. Calcul , voveç gravelle. Canaux biliaires, leur empâtement, 20. Cancer commençant , 287. Cancer ulcéré et non ulcéré , 14. 44. 48. 54. 59.60.76. 83. 89. 1 12. ,,4. 119. J32. 136. 143. '77- 204, 2xi, 283.326.333.413.483.520. 637. 671. 673.674. Cantharides , remède pour ceux qui en auroient pris , 97. Carcinome , royt{ cancer. 734 TABLE Cardialgie, voye[ estomac, sespicote- mens. Carie , 20, 2} 2. Carnosité, voyc\ excroissance. Carus , voyc{ affection soporeuse. Cataplasme résolutif , 4 , 46 , 39 6. Cataractes , voyei yeux. Catarre , 24.61. 78. 101. 115. 168 18 6. 221. 230. 243. 2<4. 237. 2 66. 290. 297. 303. 314. 32t. 342. 348. 330. 374. 412.418 428 302.341. 56S. 371. 57*- 382. 591. 623. 628. 6 38. 644. 630. 662. 6 88. Céphalalgie, voyei tête ( mal de ) Cerveau , ses maladies , 25. bis. 61. bts. 90. 130. 16S. 22 6. 247. 230. 363. 279. 298. 307 341.360.391. 397.403 ï'7 .S29.332. SS7. 372. 37S. 398. 627. 630. 65 2. bis. Cerveau ses membranes ulcérées, 313. "Cerveau , le fortifier , 24 , 30 , 60. 67. bis. 87. 93. 100. 127. 149. 139. 1 60. bis. 166. 167. 170. 175. 1*6. bis. 179. 221. 226. 233. 213. 304. 308. 3 1 7- 31 8. 333.360. 369.392. 413- 4^2. 458- 47?- 3 JS. 568. 39S. 614. 619. 623. 628. 633. Cerveau, le purger, 49. 63. 139. 226. 360. 460. 302. 3 37. 602. 615. 687.638.637. Cerveau, le réjouir, 49. 160. 351. 603. Cerveau , ses humeurs froides , 307. 3ï7.652. Cerveau , ses pituites , 371. 372.437. 460. 337. Cerveau (rhume de ) , 24. 287. 36S. 433. 461. 528. 594. 610. 641. Cerveau , ses transports, 130. 231. Chair l'engourdir,. 4 3 1. Chair, la faire venir , 187. 208.337. 449- 45°- Chairs baveuses, les consumer , 6. 21. 40. 214. 236. 441. 483. 493. 310. 646. 671. 689. 693 . Chairs, les purifier. 33. 483. Chairs, les réunir, 271.462. Chairs superflues , 21. 310. Chaleur naturelle, la réveiller, 28. Chaleur ( pour rafraîchir les parties intempérées de ) 223. 326.607. Champignons venimeux mangés, 130. ï'2- Chancres , 24. 35. 218. 273. 41 3. 493. Charbon, t. 8. 78. 106. 150. 137. 21 1. bis. 228. 273. 296. 349. 388. 448. bis. 543. 374. 622.629.636, 63 1. 670. Chassie , voyt\ yeux. Chaude-pisse, 2. 15. 118. 136. 348. 492. 54t. 347. Chrvaux, leurs blessures, 151. 479. 484. 492. Chevaux, leurs enclouur s , 33. Chevaux, leur farcin , 377. Chevaux, leur gale, 23c. Chevaux , leu- lune. 492. Chevaux , leur pousse , 119. Chevaux , lêurs tumeurs et abcès , 43 . 479. 483. 490 Chevaux , leur toux , > 20. Cheveux , v oye[ poil. Chien ; leur gale , 230. Chiragre , voyt\ goutte aux mains. Choiera morbus , 13.277.437.33}. 583: 389. 632. Chute de haut, sang caillé dans le corps. 61. 77. 82. 91. 110. 170. 172.193. 199. 209.241. 260. 290. 29 7. 34§r 333. 368. 389. 410. 42S. 444. 394. 629. 636, 630. Chute violente , 77. 17c. 244. 232. 284. 290. 30 6. 443. 669. Cicatrices , amollir leurs duretés, 297. Cicatrices , les avancer, 271. Ciguë , son antidote, 464. Clou , 65. 72. 78. 81 . 21 1. 213. 230. 294. 296. 336. 446.448. bis. 469. 582. 631. 637. Cochemar . 32 ,307. Coction , l’aider ,234. Coeur, le fortifier , 18. 24. 2S. 30. 67. 83.93. 96 100. ni. 133 !47. 14S. 132. 13,9 166. 167. 176 bis. 178 179 183. 183. 200. 201. 202. 224 233. 243. 24 6. 2 "6 bis. 260. 274.517 332 bis. 382 397.413. 416.421 422.457.466.473 313. 520 347. s 74. 368. 397. 39S. 602. 612. 619. 6:3. 6 40. 6S7. Cœur (mal de) , 202. 333. 631. Cœur, Ieréjo >ir 8?. 2. o. ti6. 33!. 393. 399 603 bis. 6.6 bis 687. Cœur, ses palpitations, 61.74. 169. 178. 197. 272 398. 40c. 423. 437. 320. 580. 383. 687. Cœur , ses vers , 1 3S. Colique , S. 9. 14. 21. 22. 31. 3 2. 3 3. DES MALADIES. 45- bis. 47. p. 54. 77- 79- 93- 93* loi. 103 bis. 104. 103. no. 114. 117. 123. 125. 137.150 bis. 162. 202. 223. 235. 236. 237. 238. 241. 244. 251.261. 294. 299. 313. 343- 349 bis- 351- 355- 360- 369- 3 96- 398. 399. 413- 4*5- 415- 3 Î4 i 59- 1 • 4®*- 4* 3- 4*o. 439.442.443 445.450.471. 453 iis. 454.468.477. 52 6. 541. 555. 589. 606. 637. 644. 645. 646. 66 4. 673. Dartres farineuses, 55. 340. Dartres invétérées , 5 28. Dartres vives ,55. 287 .519. Dartres du visage , voye[ visage. Défaillance, 169. 201. 235. 262. 272. 274. 397 • 4*3- 437. 45s- 510‘ 363* 683. Défluxions sur les articles , voye\_ articles. Dégoût, voye{ appétit perdu. Délire, 17 150. 282.415. Démangeaison, 109. 126. 204. 261, 2 69. 294. 330. 361.413.442.443. 450. 431. 453 bis. 434. S2I> 569. 574. 585.389- Î92- 666. Démangeaison des yeux , voyeçyeux. Dents agacées , 530. 531. Dents, en appaiser la douleur, 54. 56.60.64. 77. 83. 93. 96. 105. t >9. 153. 178. 213. 234. 262. 26S, 271. 273. 27 6. 286. 288. 289. 292. 321. 333. 343. 346. 371. 372. 422. 430. 431.437. 461.487. 514. 53 3- 535- 337. 546. 369. 570. 572. 5S5- 5 92- 621. 638. Dents , les conserver , 29. 329. Dents branlantes, les raffermir, 7. 21. 28. 29. 275.285. 384. 529. 541. 572. 634. 666. 6 71. Dents cariées , 74. 262. 297. 529. 654. , * Dents , leurs fluxions , 6. Dents sales, 21. 315. 348. 394- 495 - 5 29. 666. Dents , en purger les sérosités , 322. 529. Dents des enfans , en faciliter la sor- tie , voye\ enfans. Dépilatoire , voye\ poil , le faire tomber. Descente d’intestin ou hernie, 81, 149. 163 bis. 172, 197. 214. 217. 244.245. 267.275. 283. 291 bit. 292. 317. 341. 351. 459. 462. 474. 481. 489. 509. 518. 536. 541. 549. 567.577 594.642.650.670. Descente aqueuse , voye[ hydrocèle. Descente des enfans , voye\ enfans. Descente du nombril , yoye-i nom- bril. Descente de matrice , voye{ matrice. Descente du fondement , voyt\ fon- dement. Dessèchement , voye{ maigreur. Dévoiement, voyc\ cours de ventre. Diarrhée, 24. 42. 43. 47 bis. 51.54. 58. 61.64. 76. 77. 91. 107. 126. 150. 163 . 165. 223. 2^.' bis. 274. 275. 277 bis. 288. 293, 317. 328. 340.348 349* 371. 3874.21. 422. 414-427- 499 > 505 ?■ Pi- 5^2- 53S- 536. 541. 549- 55 î- 557- 647, 649 bis. 652.671. 673. Difficulté de respirer , 107. Difficulté d’uriner, voye\ uriner. (dif- ficulté d’) Digestion, pour la faciliter, 3. 9. 20. 26. 2S. 32: 87. 105. 110. 127. 12S. 132. 133. 138. 148. 149. 150. 153. 159. 174. 176. 194. 2CO. 201. 234.256. 259. 27t. 328. 551. 399. 400. 403. 417. 458. 515. .526. 527, bis. 5.0. 553. 568. 575. 594. 597. 638.653. Dislocations , roye^ os disloqués. Douleurs des femmes , après l’enfan- tement, voye[ enfantement. Douleurs externes, les adoucir, 297, 302. 308. 332. 373. 419. 428. 429. 457. 5*?. $83. Douleurs internes , 268 , 457. Douleurs de côté , voyt\ côté dou- loureux. Douleurs des jointures, voye[ join. tures. Douleurs d’oreilles, voye\ oreilles. Douleurs de rate , voyt\ rate. Douleurs des reins, voye\ reins. Douleurs de tête , voyt\ tête. Douleurs des yeux , voyc\ yeux. Duretés du foie , voye\ foie. Duretés, les amollir , 1 50. 372.419. bis. 423. Duretés, les dissiper, 133. Duretés des mamelles , voye^ ma- melles, leurs duretés. Dysaenterie D E S M A Dyssenterie, 8. 13. 1 6, 22. 23. 24. 37- 45- 47- 5'- 51- 54- 57- 5S-6*- 64. «S'y. 6y.bis6 8. 70. ins. 71 .75 76. ifs. 77. bis. Si. 84. lûo. 107. il 8. 123. i2y. 127. 128". 136. 137. 148. 149. 130. 152. 154. 155 182.163. 163. 191. 193. 213 . 219. 12 t. 223 . 224. 23S. 239. 242. 262. 263. 264. 27?. 274. 277. 283. bis. 286 bis. 288. 297. 304. 317. 319. 327. 32S. 337. 343. 348. 349. 353. 3 63. 371. 411. 412. 413. 421. bis. 423. 424. 423. 42 6. 427. 430.434 43^- 437. 439. 462. 463. 477. 478. 482. 484. 483. 489. 496.497.499. 303. bis. 507. 308. 309.327.528.331.332. 835- S4> 349- 5S1 553- 5^6. 570. 373. 395. 396. 606. 6cç) 611 . 626. 634. 635.639. 647. 64 ÿ.bis. 652. 654. 667. 668. 671. 677. 680. 690. 698. Dyssenterie bilieuse ,531. Dyssenterie épidémique, 698. Dysurie , voye\ urine rendue avec douleur. E. Eaux , les purger , 103. 232. 291. 340. 402. Ebullition de sang , 478. Ecchymose , voyc{ contusions lé- gères. Echauboulures ,355. Echauf ferment, 45 , 133. Eclaircir la vue , voyc\ yeux. Ecorchures, 109. 208. 306. 365. 417. 442. Ecorchures entre les cuisses, 109. Ecorchures des pieds , voyc{ pieds. Ecrouelles ou scrophules , humeurs froides , 14. 24. 29 42. 34, 57. 92. 1 1 2 . 120. 136. 143. 162. 163. 17S. 211. 213. 214. 217. bis. 2i 8. 242.250. bis. 257. 263. 264 265. 266. 273. 282.287.298.300.305. 312. 321. 361.411 416.418. 443. 447. 481. 493. 496. 497. 317. 348. S S 4- 555- ï^o 563. 966. 569. 581. 582. 589. 592. 621. 637. 646. 665. 666. bis. 673. 690. Effort de reins , voye{ reins. Empyeme ou apostème dans la poi- trine , voyc\ poitrine. LADIES. 737 Enchifrennement, 368.433,473. Enchymose , 578. Enfans, leurs coliques, 651. Enfans , leurs convulsions , 403. 415. Enfans , leur coqüeluche , 2S. 328. 428. Enfans , faciliter la sortie de leurs dents, 66 126, 335. 360. 626. Enfans , leurs descentes , 286. 341. 46t. 4S1. 499. 324. 562. 577. 659. Enfans, leur dyssenterie, 159. Enfans, leurs écorchures, 569. Enfans, leur épilepsie, 40. 298. 321. 420. 589. 636. Enfans', leur estomac embarrassé , 374- Enfans étiques , 475. Enfans , leur gale sèche, 89. 435. 362, 626. Enfans , leurs glaires , 626. Enfans , leurs maux de gorge gangre- neux , 278 Enfans, leur gourme, 626. Enfans, inflammations qui leur sur- viennent aux cuisses et aux autres parties, 109. Enfans , ranule ou apostème sous leur langue ,63 6. Enfans tardifs à marcher, 188. Enfans, leur teigne , 21S. 239. 314. 373- S48- 639 Enfans , leur noueure , 13. 112. 244. Enfans , tumeurs de leur nombril 769. Enfans, les empêcher de pisser au lit, 227. Enfans leur toux sèche , ou convul- sive , 12. 286. 330. 536. 631. Enfans , ieurs tranchées, 313. ^30. 400. 415. 429. 4S8. Enfans, leur lâcher le ventre , 76.89. 481. 513. Enians, leur vermine , 203. 342. Enfans, leurs glandes engorgées , 328. 498. Enians, leurs vers, 4. 13 .bis. 14.123. 126. 130. 198. 231. 296. 374.435. 458. 4S1. 5 12. 331. 550. 618. 641. 650. 65 1 . 667. Enfant mort , le chasser de la matrice , 3S. 168. 251. 331. 563. Enfantement, ( douleurs de 1’ ) 372. Enflure des femmes après leur couche, voyt\ femme. 47 738 TABLE Enflures, les résoudre, 29 3. 306.308. 374. 410- 5S5-. Enflure des gencives ^ voyc\ gen- cives. Enflure qui menace- d’hydropi sie, 244. Engelures et mules dés mains et des talons , voye\ mains, talons. Engourdissement, 62.263. 2.93. 343. 3Ï°- Enrouement, 45. 87. 129. 241. 358. 375-479- 5o6-95° 547- 61 5. 671. Entorses , 21. 188. 211. 445. 358. 643. Entrailles échauffées , 1 34. 137. 142. 223. 243. 432. 460. 33!. 609. 610. Entrailles, en corriger l’intempérie, 192. 318. Entrailles oppilées , 7. 80. 248. Envie de vomir , 229. Epanchement de sang, roye[ sang, son épanchement. Epaules , ( douleurs d’ ) 497. 333. Epilepsie , mal caduc, n. 12. 24. 29. bis. 3 1. 34. 62. 66. 67. bis. 70. 73, 78. 80. 83. 88. 89. 102. 103. bis. 110. in. 113. 118. 122. 132. 141. 153. bis. 160. 169. bis. 179. 192. 195. 198. 199. 204. bis. 223. 227. 233. 242.247. 231.276. 179 bis. 293. 297.298. 341. 349.360. 369. 386. 39t. 397.403- 4i°- 4' 5- 420. 421. 437.463.470.472.474. 482. 307. 319.743 SS*- 554- 5 59* 360. 36t. 364.369. 372.377.580. 594. 596. 603. 606. 623. 629. 644. 649. 632. 953. 654. 670. 691. Epileptiques, les réveiller , 29. 195. _ 4?*- , Epuisement, 420. 436. 502. 551. Erésypèle, 93. 109. 110. 118. 177. 188. 199. l'i. 246. 276. 287. 288. 318. 326. 349. 333. 413. 478. 48S. 494. bis. 506. 520 526.583. 594. 623. 635. 664. 669. 681. 694. Erésypèle scorbutique ,511. Esprits , leur défaillance , 1 69. Esprits , appaiser leurs mouvemens violens , 452. Esprits dissipés , les réparer, 26.77. 89.103. Esprits, les réveiller , 28.50.67.74. 95. 100. 105. 133. 192.316.422. 458. 315. 571. 598. 650. 6S7. Esquinancie, 4. 24. 78. 79. 125. 136. 152- 282. 287.288.293.296.32 6 3 36- 3 73 - 397.423-435-480.483. 521. 565. 566. 584. 385. 602. 610. ^29. 636. 673. 675. 682, Esquinancie fausse, 333. Estomac, absorber ses acides, 333. 394. 614. 619. 62 1.62 3. 644. 651. Estomac, ses aigreurs et ses rapporcs , 19. 30. 87. 152. 153. 201. 321. 391. 399. 56S. 644. Estomac , son ardeur , dite soda , 16. M7- 530. Estomac, ses coliques, 400. 45S. 544. Estomac, ses crudités, 514. 5S5. Estomac douloureux, 42. 149. 197. 198. 212. 344. Estomac enflammé, 338. Estomac , relaxation de ses fibres , 57. 138. 153. Estomac faible , 10. 20. 24. 25. 28. 30. bis. 32. 54. 6t. 86. S7. 95. 96. 105. ni. 126. 128. 144. 147. 148. bis. 149. 150. 152. 133. 159. 161. 167. bis. 174. 175. 176. 178. 179. 180, bis. 1S3. 194. 197. 198. 200. 2Ci. bis. 223* 229.235.236. 239.246. 256. bis. 25S. 260. 261. 262. 271. 272. 274. 29c. 304. 307. 408. 3 16. 317.irr.rer.3i8.333. 337. 341- 342. 34 3- 557- 361.369.372.384.392. 39*5 ■ 401. 403. 404 416.423. 435. 45». 502 bis. 503. 504. 505. 513. 514. 515. bis. 526. 327. bis. 544. 550. 551. 553. 554- 558- 859- 5^8- 572. 575- 575- 583- S87. 597- bis. 602. 605. bis. 606. 652. bis. 654. 664. 687. 696. Estomac froid , 14.28. 11 S. 126. 127. 194. 302. 504. 314. 606. 632. Estomac , ses gonflemens, 4. 250. Estomac, ses indigestions, 54. 100. 235. Estomac malade , 3. 9. 10. 24 23. 29. 62. 178. 234. 250.257. 328. 147. 37'- 399- 401. 478- 544- 570 573- 609. 613. 696. Estomac , ses picoremens , 223. 652. Estomac rempli de pituites, 136. 202. Estomac , ses vents , 201. 463. 604. Estomac, ses vers, 80. 149.642. Estomac, ses viscosités. 250. 292. 318. 322. 374.4c6.564. Estomac ulcéré, 57. Eternuement,, pour le procurer, 67. DES MA toj. 157. 162. Ioa. 206. 226. 2)1. 289. 34Î- 368.418. 420.493. 513. 525. {69.637. Etlsie, 23.102. 127.475.668. Etouffement ,63. Etourdissement , 62. 89. 159. 263. 31 8, 6-50.674. Evacuations, 171.634. Evacuations excessives de sang mens- truel , voyt\ règles. Evacuations excessives d’urine , voyc\ urine. Evanouissement , faiblesse, dé- faillance. Exanthème , voye\ pustule. Exercés ances charnues, 21. 39. 69. 77. in. 457. 665. Exumphale , voy c\ nombril, (descente du ) Exostose , voye{ os , ( tumeur osseuse sur I’) Expectoration , 14. 1 ", 8. 433. 547. 590* Exténuation à la suite de maladies , 41 4- # Extinction de voix , voye\ voix. Exulcération superficielle, 208. F. Faim trop grande , provenant de cha- leur , 1 30. Fébrifuge ,121. Femmes enflées après leurs couches, 545- Femmes grosses pleurs dégoûts , 274. Femmes grosses, les purger, 367. Fentes , voyç\ crevasses. Fer chaud , 3 2. Feu, (coups de) 52. Feu Saint-Antoine ,304. 425. 673. Feu volage , 211. 287. 292. 354. 41 3 . 473-478. 4^8 673. Fibres , leur dureté et contraction , 297. Fibres relâchées, 87. 90. 227. 243.297. 4)0- 550. Fibres des yeux . les raffermir . voyt\ yeux. Fièvre , 8. 37. 54. 59- 6) • 78- 98- 108. 114. 115. 124.168.230.245.2,3. 256. 260. 261. 269. 277. 295. 323, 346 359- 3 99- 404-412.423.42;. 432. 456. 458.482.487. 491. 506. RADIES. 739. 524. 530. 538. 541. 545- 5^4- J91* 600. 613. 623. 642. 65 1. 655. 672 678. 696. Fièvre, calmer ses ardeurs , 10. >8. 27. ni. 128. 154.276.277. 280. 282. 207. 326. 337. 340. 345. 35 < • 366. /3». 531. bis. 563.585. 597. 607. 6c8. 643. 645. 647. 679.608. Fièvre, pour raffraîchir ceux qui I ontj 35. 438. 616. bis. Fièvre aiguë , 248. - Fièvre d’automne, 539. Fièvre bilieuse , 100.185. 222. 246. 274. 277. 326. Fièvre chronique, 161.254. Fièvre continue, 98. 107. 124. 229. 263. 466. 538. 649. Fièvre double-tierce, 159. 163. 456. Fièvre épidémique , 690. Fièvre hectique , 99. 283. 315. 350. Fièvre hongroise, 365. Fièvre intermittente , 3. 7. 16. 34 36. 37. 38. 61. 74. 78. 85. 92. 98. 107. 1 1 5 . 117. 124. 136. 141. 202. 236. 240. 260. bis. 343. 390. 488. 49?. 507. 308. 509. 51&- 5S'>- 593- 6,i* 637. 644. 635. 65 O. 672 . 678. 692. Fièvre invétérée ,115. 657. 672. fièvre lente , 79. 3C7. Fièvre maligne, v. fièvre pestilentielle. Fièvre opiniâtre, 229. 4;6. 532. 530. Fièvre pestiférée, 2:4. 429. Fièvres pestilentielle et maligne , !?. 30. 35. 42. 48. 64- 98- 1 34- >38- 130. 151. 180. 181. 193. 201. 224. 236. 246. 251. 260. 273. 277. 29c. 345 Wr.39c.il/ 429.436.437.458. 465. 484. 488. 436. 530. 532. 542. 547- 513- 8*8. 57«- 57«- 879- Î93- 397. 605 622. 623. 643. 645. 649. 632.673.674.690. Fièvre pourprée, 30. 224. 531. 591, . 593- Fièvre putride, 201. 246. 256. 277. 488. 330. 531. 565. Fièvre quarte, 36. 48. 85. 91. 112. 113. iij, 141.139,163.204 227. 279. 293. 296. 321. 341. 343. 349. 351. 417. 456. 317- 53'- 536-584- 617. 649. 652.657. 673. Fièvre quotidienne , 273. ^17, Fièvre rebelle, 85. 692. Fièvre avec redoublement, 338. Fièvre tierce ,8;. ic8. 346. 3 31. 412. 74° table 499- 5 55* 573- <^I7- 643. tfy7. _ 67 3- . Fièvre tierce bâtarde ,351. Fièvres vermineuses, 246. 55 1, Fi ssures , roye^ crevasses. Fistules, 54. 59. 72.77. h 6. 158.211. 216. 228. bis. 3 14. 318. 3 <50. 353. 441. 45S. 4S3. 484 490.567, 589. 671.673, Fistule carcinomateuse, 129. Fistule du fondement , voye{ fonde- ment. Fistule de l'oeil, voyeç yaux. Fistule restée après la taille, 21S. Fleurs blanches, 25. 37.43. 49. so. 51. 64. Si. 1 16. 1 18. 195. 224. 24;. 2 Si. 399. 409. 414. 423 463. 465. 4S5. 53°. 555. bis. 559. 589. 647. bis. 6<}8. Fluidité des liqueurs , les rétablir *33-, . Flux céliaquc , voyt{ diarrhée. Flux lientérique, voye[ lienterie. Flux de sang ; voyei dyssenterie. Flux de sang de veine rompue , voyc7 veine. Flux de ventre , voyci diarrhée. Fl. x d’urine, causé par le déchire- ment du col de la vessie , dans l’ac- couchement, voyc^ urine, etc. Flux d’urine involontaire, dit diabatest voye{ urine. Fluxions, 54. 58. 61. 6 S. 7 6. 253.267. 274. 281. 3 10; 350.444. 619.638. Fluxions catareuse. 330.571. 594. Fluxions des dents , voyc{ dents. Fluxions froides, 445. Fluxions des gencives , voye\ gen- cives. Fluxions sur les genoux , voye\ ge- noux. Fluxions de poitrine, voye 3 poitrine. Fluxions dans la tête, voye^tëte. Fluxions sur les yeux , voye{ yeux. Foetus, le fortifier dans la matrice, 469. Fœtus mort, voye[ enfant. Foiblesse d’estomac, voye[ estomac faible. Foie , ses abcès , 573. Foie échauffé , 72. 73, 180. 222. 3 38. 349. 42t. 569. 589.623 . 669. 698. Foie, le fortifier, 149. 152,167.223. 224.256. 317.421. Foie, ses maladies, 11, 18. 61.62. 99° no. 124. 130. 144.222.231.244* 245. 257. 283.349.424. 437. 478* 490. 541. 548. 569. 649.657.697. Foie ,ses ob .tructions , 23.46. 71. 72. 81. 85. 98. 99. 10t. 107. 113. bis. 124 130. 157. 161. I72.'i74. 192. 230. 231. 243.247.260. 263.265. 269. 283. bis. 28s. 295.298. 299. •340. 353. 361. 369. 399. 420. 421. 461 4R4. 505. 513. 517. 541. 542. 554, 565 568. 573.578.601.608. 613 622. 624.643.645.670.673. 674. 677. 679. Foie qui commence à se pourrir, 5 17. Foie , ses tumeurs , 77. 13 1, 214. 217. bis. 218. 369 Foie ulcéré , 668. Folie , 204. Fondement (chute du), 3t. 188.227. 35 ' - 42^ 5 >9- Fondement ( descente du ) , 6. 434. Fondement , ses crêtes ou excrois- sances, 544. 545. Fondement, ses crevasses, 370. Fondement, ses fistules , 54. 113. Fondement, ses maladies, 125. Fondement , ses tumeurs dures ou con- dylome , 163. 370. 545. Fondement , ses ulcères, 121. Forces, les rétablir, 168. 202. 571.665. Foulures, 1 8 8. 306. bis. 311.313.448. 582. 645. 698. Fractures, 55. 149. 150. 208. 217. 219. 677. Frénésie, voye{ ph^nésie. Frissonnement, 307. Froid, en préserver les mains et les pieds, voye[ mains et pieds. Furoncles, voyei clo'us. G. Gaieté , pour l’exciter , 87. Gale, 9. 14. 35. 38.45. 57-7'-7î-74- 89. 109. 141. 15S. 160. 16t. 190. 204. bis. 205. 249. 261. 268. 276. 2S3. 286. 288. 295. 299- 309. 312. 354. 359. 360. 361. 414. 415. 443- bis. 453. bis. 477. 478. 4S4. 494- 513. 522. 535. 548. 569. 574. 57*. 585. 606. 622. 623. 635. 637. 646. 657. 666. 667. 66 9. 674. 679. Gale gras e, 213. 430. DES MA Gale invétérée, 321. 637. Gale maligne , 89. 34s. 581. Gale , s’en préserver .P99. Gale de la tête, 138. 311. 535. 589. 624. Gale ulcérée , 444. Gale , la sécher , 293. Gale sèche cfes enfans, voyci enfans. Gale des paupières , voyc^ yeux. Ganglion, voye\ nerfs ( tumeur sur les ). • Gangrène ,5. 17. 37. 53. 46. 37. 60. 79. 93. 178. 188. 190. 191. 199. 287. 290. 297. 324. 361. 423. 441. 448. 449. 483. 49t. 520 526. 554. 573. bis. 379. 582. 584. 637. 68t. Gangrène , la prévenir , 56. 295. 423, 475- Gangrène causée par le froid, 282. Gencives chancrées, 675. Gencives , leurs enflures , 39. Gencives , leurs fluxions , 6. Gencives , leur inflammation , 373. Gencives, leurs maladies, 97. 24 6. 253. 284. 287. 293. 384.426. Gencives , pour les nettoyer, 270. Gencives , leurs plaies , 79. Gencives pourries, 18. 634. <566. 671. Gencives relâchées, voyt{ dents bran- lantes. Gencives scorbutiques, 329. 561.634. 672. Gencives saignantes , scorbutiques , 2S. 64. 74- 79- 57*. Gencives ulcérées , 107. 366. 555. 57*. 575 • Genoux , leurs abcès , 448. Genoux enflés , 48. 213. Genoux ( fluxions sur les ) , 188. 497. Genoux , leurs loupes ,315. Gerçures, voye{ crevasses. Glaires des reins et de la vessie, voye{ reins et vessie. Glandes du cou, voyc 3 cou. GJandes du mésentère, 283. 645. Goitre , 195. 392. Gonflement de la rate , voyc\ rate. Gonorrhée, 12. 51. 76. 112. 113. 134. 140. 163. bis. 182.255.275. 300. 317. 339.340. 374- 38?- 3*8. 35'- 491. 508. 565. 585. 612. 624. 634. 649. 698. Gorge , acretés qui tombent dessus , 412. 506. LADIES. 741 Gorge enflammée , 21. 43. 44. S7. 130.252.287. 318.427.431.440. 474- 543- 547. 553- 555- 565* J7Ï- 607. 636. 669. Gorge enflée, 71. 241. Gorge, ses glandes, 78. Gorge ( maux de ) , 39. 58. 64. 81. 93. 105. 1 23. 224. 246. 264. 280. 288. 293. 296. 336. 341. 355. 35S. 367. 408. 426. 429. 435. 460. 464. 469. 473.485. 509. 521. 541. 555. 609. 636. 669. 678. Gorge ulcérée , 6. 7. 18. 2S. 79. 193. 373. 421.422. 499. 570. 574. 666. Gosier enflammé, 252. 326. 373.440. 474. 575. 688. Gosier ( plaies du ) , 57. 99. 570. Gourme 4*5* 43S» BLE 438. 447. 450. 454. 455. 463. bit'. 501. 508. 512.518. bis. 519.62*. 531. 53Z. 544- 548. 567. 577. 581. 582. 589. 594. 659. 667. 678. 681. 694. Hémorroïdes, les dessécher, 78. Hémorroïdes enflammées, 39. 242. 488. Hémorroïdes externes, 132. Hémorroïdes internes, 3S. 127.227. 353. 411. Hémorroïdes , en arrêter le flux , 191. 275. 276. 286. 317. 345. 388.409. 425. 485. 505. 541. 61 1. 634. 649. Hémorroïdes , les ouvrir , 54. 67. Hémorroïdes , s’en préserver, 114. Hémorroïdes, les résoudre", 55. 120. 5^5* Hernie aqueuse , voye[ hydrocèle. Hernie charnue , voye\ sarcocèle. Hernie, voye 3 descente d’intestins. Herpe, voyt\ dartres. Hoquet , le faire cesser, 30. 101. 1 24. 138. 203, 399. 426.457.470. Humeurs âcres; 138- 141. 162. 193. 238. 275. 236. 333. 358. 3 66. 396. 42S. 504. 547. 575. 616. 624. 626. 642. 655. 66 S. Humeurs, les amollir , 165. 302.442. Humeurs aqueuses , 272. 374. Humeurs bilieuses , 108. 225. 24S. 272. 424. 502. 503.550. 557.575. Humeurs, les condenser, 302. 457. 608. Humeurs enflammées, 44. 142. Humeurs épaisses, 11. 49. 90. 134. 188. 229. 261. 291. 309. 310. 396. 467. 593 . 645. 666. Humeurs érésipélateuses , 476. Humeurs , en modérer la trop grande fermentation , 223 . 278. 496. 60S. Humeurs froides , voye\ écrouelles. ■ Humeurs malignes , 159. 173. 18c. 197. 200. 261. 333 . 3S7. 436. 45S. 572.579.593.598. Humeurs mélancoliques , 161. 204. 225. 229. 384.645.687. Humeurs phlegmatiques , 225. Humeurs pituiteuses, 10. 13. 80. 108. 374. 401. 593.645. Humeurs , les purger, 319. 321* 31®* 390. bis. 500. 502. 524. 605. 615. Humeurs , les purifier, 18. (92. 2S4. Humeurs recuites , 248. 5S8. 643. DES ma: Humeurs scrophuleuses , 307. Humeurs séreuses , 80. 98.13$. 168. 20S. 223. 248- 2$7- 266. 374. 399. 533.375. 3S8.635. Humeurs sur les genoux et les talons , voye[ genoux , talons. Humeurs visqueuses , les dissiper , 109. 196.467.510.593.666. Hydrocèle ou descente aqueuse ,231. 350. 694. _ Hydrophobie, 116. 195. 281. 522, t • • Hydropisie ascite ou aqueuse , 3. S. 9. 14. 35. 37. 59. bis. 72. 80. 85. 91. 94. 108. 115. 116.120. 125.139. 141. 150. 151. 153. 156. 158. 159. 161. 162. 169. 174. 180. 202. 226. 229. 232. 235: 240. 141. 244. 254. 257.258. 260. bis , 264. 266. 269. 270. 272.282.285.29O. 295.299. 319. 321. 330. bis. 340. 342. 349- 350. 353. 360. 368. 372. 374' 385 - 386. 388.402. 414.416. 432.436. 438. 468. 474. 477. 485. 490. 497. 498. 502. 517. 530. 533. 542. 543. 545- 5ïh 55<î' 364. 565. 573. 574. $75. 584. 587. 592. 601. 610. 617. 618, 62t. bis. 624. 626. 635. 636. 643. 644. 652. 654. 656. 666. 673. 674* 675* 676. 680. 689. 694. 695. Hydropisie commençante , 94. 252. 288. 289. 499. Hydropisie, dite leuco-plilegmatie , ou anasarque, 103. 110. 169 254. 43<î. 625. _ Hydropisie timpanite ou venteuse , 295. 39*r. Hypocondres tendus , 217. Hypocondriaques, 74.99. I'1* M8- 204. bis. 225.239. 249. 265. 298. 299. 341. 385.420. 511. 517. 520. 538. 546. 627.650. 672. Hypocondriaques scorbutiques , 249. 34». 47** I. Ictère , vôyej jaunisse. Imagination , pour la rendre plus vive, 87. _ jnappétence , voye\ appétit perdu. |ncontinençe d’urine , voye\ urine , son flux involontaire. LADIES. 743 Indigestion, 30. 31. 44. 51. 54* 86. 103. 202. 203. 229.235.237.261. 262. 343. 418. 436. 438. 461. 544. bis. 560. 572.606.650.651. Infection de la peau , voyc{ peau. Inflammation, pour lesappajser, 107. 1C9. 110. 112. 150. 156. 222. 276. 280. 304. 305. 308. 318. 341. 345. 351- 356- 366- 413. 421. 431. 443. 448. 455.468. 488. 519. 569. 633. 666. 669. 673 .681. 684. 694. Inflammation^xterne , 44. 356. 435. Inflammation des amygdales, voye\ amygdales. Inflammation qui survient aux cuisses des enfans et3- Nez ( polype du ) , 158. bis. 425.490. Nez ( rhume du ) , 93. Nez (saignement du), 17.63. 388. 426. 485. Nez ( ulcère puant au fond du ) , 346. Nodosités , 217. Nodosités de la goutte , voyc\ goutte. Nodosités véroliques, 217.402. Noueure des enfans , voyc\ enfans. Noli mt tangcre ulcéré , 57. 483 637. D E S M A Nombril ( descente du ) ,481. 567. Nuages sur les yeux , voye[ yeux. O. Obstructions, 5. 9. 19.35- 37- 41- 4*- 44. 81. 105. 1 14. 1 17. 114. 1 26. 136. 141.141. 155. 181. 1S5. 195. 197. 221. 229. 230. 231. 239. 258. 264. 269. 318. 319. 32S. 331. 347. 373- 425. 473. 477. 500. bis. 503. 508. 315. 531. 570. 585. 5S7. 397. 6c2. bis. 6 10. 621. 6 431 644. 643. 632. 668. 693. Obstructions du foie , voyc\ foie. Obstructions des mois , voye\ mois. Obstructions de la rate , voye{ rate. Obstructions du bas-Ventre, voy. bas- ventre. Œdème , roye[ tumeurs molles et blanches. Œdème des pieds , voycq pieds. Œsophage, ses plaies , 37. Ongles , voye[ yeux. Ophtalmie , voyc{ yeux. Opilation , voyt\ obstruction. Opium avalé , 149. Oppression nocturne, voye[ coche- mar. Ordinaires, voye\ mois. Ordures dans les yeux , voye 4 yeux. Oreilles , leur bruissement , 2. 67. 438. Oreilles douloureuses, 6 3. 67. bis. 112. 156. 227. 333. 339. 473.481. 347.370. 380. 592.647. Oreilles, leurs flatuosités, 77. Oreilles, leurs fluxions , 335. Oreilles purulentes , 76. 346. Oreilles suppurées , 76. 77. 3 1 2. Oreilles , leur tintement , 23. 103. 103. 310. 312. 318. 412.468. 481. 3 1 2. 647. Oreilles vermineuses ,481. 483 . 62 1 . Oreilles ulcérées , 67.293. Orgeolet , ou petite tumeur de la pau- pière , voye\ yeux. Orteils écorchés ,213. Orthopnée , ou oppression qui em- pêche de respirer , 304. Os cariés , 232. 262. Os disloqués, I49. 187. 208. 217. 219. 311. 444. 338. 681. Os fracturés, 33. >97.467.521. LADIES. 747 Os pourris , 236. Os ( tumeur osseuse sur V) , 482. Ouie , la rétablir ,31. 162. Ozène , ou ulcère puant au fond du nez , voye{ nez, P. Palais ulcéré , 79. Pâles couleurs , 4. 1 3 . 3 S. 44. 94. 1 1 0.' 120. 230, 247.284. 328.361. 369. 399. 402. 41S. 477. 490. 530. 561. 621. 644. 6 65. Palpitations de cœur, voye{ cœur. Panaris , 1S8. 276. 446. 448. 452. 462.543.582. 675. Pancréas ( remède .contre le) , 99. 131. 674. Paralysie, 9. 34. 56. 77. 80. 90. 97. 100. 105. bis. 111. 139. t6o. 178. 179, 192. 22 6. 227. 251. 258. 262, 2 66. 278. 288. 291. 297. 305. bis . 307. 310. 314. 321. 328.342. 343. 35°. 391. 397. 399- 4°3' 406. 418. 420.432. 468. 472. 529. 532. 533. 547- S52- 554- S16. 564. 572. 626. 627. 638. 650. 632. 653. 680. 695. Paralysie commençante , 62. 218. 308. 533. Paralysie , s’en préserver , 99. 263. Paralysie scorbutique , 569. Parotides , 71. 276. 299. 344. Parties de la génération , les fortifier, 571- Passion cardiaque, 319. Passion céliaque, 371. Passion hystérique , 9. 12. 39. 40. 42. 70. 369. 370. 560. 561. 573. 394. 609.652. Passion iliaque ,352.513. Paupières , gale qui se forme dessus . voye{ yeux. Paupières ulcérées , voyc\ yeux. Peau, l’adoucir, 86. 156. 3 14.394. 669. Peau , ses âpretés , 304. 309. 315. Peau, la blanchir, 60. 177. 245. 247. 394- Peau , ses cicatrices', 315. Peau , ses démangeaisons, 330.442. 443- 453: Peau , son infection , 190. 294. 299. 305, 309. 311.354. 402. 477. 484. 574. 679.687. T A B Peau , ses maladies, 45. 108. 123. 130. bis. 160. 177. 205. 208. 230. 249' 257- *88. 359. 3 60 . 468. 477. 478. 494. 578. 579. 622. Peau, ses taches et lentilles , 312. 3' 4- 33 o. £«. 462. 477. 664. 674. Péricarde, ses vers , 158. Péripneumonie , 64. 332. 428. 505. 563. Perte de sang, 6. 37. 49. 51.34. 58.61. 64. j. 67. 76. 78. 79. Si. 162. bis. 171. 275. 286. 287. 461. 466.469. 4S4. 531, 549. 552. <565. 567. 573. 595- 634 649* Pesanteur de tête 9,roye{ tête. Peste , la guérir , 14. 47. 64. 152. 169.180.190.235. 246.251.259. 270. 295. 29 6. 367. 390. 439. 448. 4îS. 539- 374- 378- 579- 580. 593. 605. 622. 623. 629. 639. 649. 651. 632. 658. 670. 681.684. 696. Peste , s’en préserver, 149. 199. 200. 246. 296. 402. 436. 502. 579. 621. 63 9. 65 1. 682. Petite vérole, voye[ vérole petite. Peur nocturne , 298. Philtre , 649. Phlegmes, les purger. 287. 537. 683. Phlegmon, voye{ tumeur phlegmo- neuse. Phrénésie , 77. 142. 150. 229. 326. 496. Phthisie, 29. 48. 51. 55. 60. 64.70. 71 . 81. 99. 1 10. 114. 1 22. 123. 140. 146. 149. 179. 193. 238. 241. 134. 275. 295. 315. 347. 349. 350. 352. 360. 369. 373. 388. 399. 412. 414. 474 475 480. bis. 305. bis. 506. 508.536. bis. 541. 548. 553. 579. 391 . 602. 623. 650. 668. 669. Phthisie scorbutique ,110. Pica , ou appétit dépravé , 679. Pieds fatigués , 44. Pieds enflés, 59. 670. Pieds ( cors des ) , 6. 14 40. 77. 1 33 . 209. 326. 346. 353. 421. 522. 548. 569. 573.621. Pieds enflés à la suite d’une longue maladie, 482. ' Pieds , leurs écorchures , 363. 521. Pieds ( œdème des ) , 654. Pieds gelés , 546. Pieds, les préserver du froid , 46S. 427* Ii E Pierre infernale , comment elle se forme , 36. Pierre des reins , voye{ gravelle. Pierre dans la vessie , 228. 23 9. 393. Piqûre de tendons , voyez tendons blessés. Piqûre de guêpes, de mouches à miel , 279. 343. 400. 669. Piqûre de scorpion , 46. 545. Piqûre de vive , 57. 637. Piqûre venimeuse , 57. 284. 333. 545. 6 37. 649. 65 2. 696, Pissement de sang , voyc{ urine san- glante. Pissement , involontaire, voj'e^urine, flux involontaire. Pituite , la purger , 84. 160. 174. 204. 229.231.287.291. 319.322.342. 37>- 37i- 373- 38ï- 386. 387. 424. 471. 481. 302. 503. 545. 372. 377. 388. 662. 66 6. 677. 684. 689. Pituite visqueuse, 53. 103. 175.369. 385.386. 468. 471. 502. 5 17. 526, 653. 684. Plaies, 24. 27. 32 36. 5J . 54. 55- 56. 57. bis. 77. 78. 82. 109. 123. 148. 154. 197. 208. 209. 210, 21 1,. bis. 213. bis.&if, bis. 217. 2tS. bis. ter. 219. 228. 230. 247. 260. 268. 2S6. 289. 290.292.293. 305. 306. 308. 311. bis. 313. 318. 324. 5 34- 335- 34>- 3î6- 3<>-- 368. 392. 399. 406.421.442.443* 4'+6- 447* 448. bis. 449.450. 451.455.456. bis. 459. 463.464. 483. 484,485. 489. 490. 492. 494 495. 496. 499. 501. 526. 532. 536. 537. 548. 549* S 5 5 • 5^7* 577- 582 589.626.637. 646. 648. 65S. 673. 675. 677. 679. 681. Plaies d’armes à feu , 48 3. Plaies de la bouche , voye\ bouche. Plaies, les consolider, 8. 100. 148. 150 154. 216. 2S9. 294. 297. )49* 356. 365. 565. 570. 574* 667- <>75* Plaies du crâne , voye\ crâne. Plaies , les dessécher, 43., 157. bis. 198. 208. 218. 435. 649 667. Plaies empoisonnées, 295. 649. Plaies enflammées , 188 208. 280. 296. 302. 450-453- 5*9- Plaies , les fermer, 154. 208. 212» 218. 453. 518. Plaies du gosier . voyt\ gosier. DES MA Plaies, leur hémorragie, 37. Ui. 148. 2 3. 275. 276. bis. 283. 394, 431. 505. 566. 567. 573. 650. 68r. Plaies des jambes , jambes. Plaies imernes , 459. 532. 537. 546. Plaies de la langue , voy ci langue. Plaies, les nettoyer, 56.69. 87. 154. 173. 208. 21 3 . 260. 309.340. 346. 3^8. 565. 415. 441. <338.570. 372. 578. S97-673- Plaies de l’œsophage, voy. œsophage. Plaies de la poitrine, voy ci poitrine. Plaies du poumon , voyci poumon. Plaies pourries , 116.286. 533. Plaies récentes, 36. 57. 71. 115. 124. 1 50. 286. 289. 295 . 306. 400. 409. 415. 423. 462.484. 310. bis. 366. 592. 629. 63 1. 659. 668. 671. Plaies, les réunir, 49.69.150. 169. 207. 461. 518. Plaies jde la trachée-artère, voyei tra- chée artère. Plaies vieilles , 48. 8z. 119. 171. 210. 213. 286. 287. 340. 415. 4*5-447- 535- *39- 671. Plaies des yeux, voyei yeux. Pleurésie , 22. 23. 45. 48. 71 . 74. 78. 83.91. 10 j. bis. 104. 1 15. 1 16. 123. 1 24. 1 30. 155. 167. 1 94. 22 1 . 213. 243. 263. 26 6. 273. 279. *88. 289. 303. 331. 352. 355. 361. 368. 389. 396. 421. 415. 42S. 463. 464. 465. 470. bis, 478. 480. 482. 486. 507. 512. 520. 5 7- 36*- 565- 5*6. 574. 390. 602. 608. 624. 636, 659. 669. 670. 677. 6S1. 688. Pleurésie fausse, 41 1. Poil, le faire croître, 46. bis. 294. 359- 8. *545- Poil, le faire tomber , 226.347. 356. Poil , l’empêcher de tomber , 42. 3 1 1. ÎT9- Poil, le faire revenir, 313. 592. Points qui prennent aux épaules , etc. 30S. Poison avalé , voy ci venin. Poitrine , ses abcès , 562. Poitrine , ses âcretés , 47. 128. 136. 220.236. 278. 279.313.322.358. 407. 422.502. 530.582. 583.597. 630. 641. 662. Poitrine embatrassée|, 374. 486. 533. 364.570. Poitrine enflammée , 10. 16. Si. 276. / LADIES. 749 334. 338. 389 460. 537. 598. 616. Poitrine (empyeme dans la), 352.489. Poitrine, ses fluxions, 124. 149. 480. 590. 608. Poitrine malade , 7. 12. 33.98. 146. bis. 147- 158. 167. 183.261. 279. 328. 356. 358. 388. 422. 460.486. 504. 505. 512. 53 5. 536. 547. 548. 564. 570. 571. 600. 604. bis. 606. 609. 614. 616.619. 623. 629.640. bis. 650. 677. Poitrine , ses maux , 71. 91. 103. 112. 126. 129 146. bis. 147. 158. 167. 221.241318. 367. 457.489.499. 504.548.553. 599. 600. 608.609. 612. 640. 630. Poitrine, ses oppressions, 235. Poitrine, ses picotemens ,45 ,118, Poitrine , ses plaies, 20S. 36S. 459. Poitrine ( rhume de ) , 86. Poitrine ulcérée, 347. 348. Polype du nez , voyci nez. Polype rampant, 158. 673. Pores, les ouvrir, 205. Porreaux , voye\ verrues. Possédés , voye\ manie. Poumon embarrassé de phlegmes, 147. 258. 261.284.3r8. 406.438.47»- r)i*- 537- 541. 562. 57S. 624. 657. 671. Poumon enflammé , voy ci péripneu- monie. Poumons, les fortifier, 143. 336. 606. Poumons, leurs maladies, 120. 153. 242. bis. 265. 316. 318. 321. 330. 331. 349- ?58. 373. 388.480. 485. 489. 502. 504. 505. 506. 532. 536. 3/6. 547. 548. 552. 570. 582. 600. 6c8. 609.631.653. Poumons . leurs obstructions , 369, 461. 484. 503. Poumons, leurs plaies , 57. 548. Poumons ulcérés, 81. 19-7. 267. 270. 286. 347. 485. 48 9. èù. 492. 532, 536. bit. 554. 556. 614- 673. 674. Pourriture, 4. 74.93. 198. 213. bit. 295. 441. bis. 449. 564. 578. 623, bis. 652. 665. 6 66. 6S2. 683. 692. Pousse des chevaux, voy ci chevaux. Poux, les faire mourir, 9. 14. 46. 15 u 230. 286.295.318. 342.346.347. 356. 359. 401. 453-639- Prrépuce , son inflammation , 413. Prostates, (inflammation des) 174. TABLE y5o Puces , les chasser, 44. 2S7. 401. 453. 639. Pulmome, 44. 50. 57. 201. 473. y6 2. 598. 607. 650. Punaises , 341. 453. Purgatif, 13. bis. 16. 19. 27. 35. 60. 68. 73. 78. 87. 104. loy. 107. 162. 164. 193, 204. 213. 223. 230. 249. . 256. 257. 265. 29c. 294. 3 19. 323 . bis. 327. 340. 346. 367. 384. 383. 402. 409.421. 424. 434.468.481. 524. 527. 329. 533. 543. 557. 359. 575- 577* S8y. yS8. 593. 595. 603. 609. 610. 614. 6 ty. 643. 651. 677. 678. bis. 688. 6S9. 692. 694. Purgatif agréable pour les malades qui ont de la répugnance pour les mé- decines ordinaires , 220. Purgatif doux, 47. 80. 102. 104.' 137. 161. 1S8. 344. 374. 433. 488, 524. 5 34. 3.50. 582. 602.617. 6yi. 688. Purgatif, en réprimer lîaction exces- sive , 632. 684. Purgatif d’antimoine , ( sulfure d’an- timoine) pour divers , 34. Purgatif violent , 34. bis. 8s. 84. 140. *4*. '41- >69. 172. 204. 229. 230. 268. 273. 319. 342.408. 497. 5 5 S. «35-639- Pus, (crachement de) 2y. y 1.70. 126. Pus, le déterger , 668. Pus , rendu par le fondement , 38. Pustules, 241. 2yi. 361. 477. y22. 666. 667. Pustules , voye\ yeux. Putréfaction, 11 y. 682. R- Rachitis, voye\ enfans (noueure des). Rage, voyei hydrophobie, morsure de chien enragé. ' Rar.ule ou apostème sous la langue des enfans, voye{ enfans. Rapports aigres, 44. 87. iy2. 359. 49». 368. Rate , ses abcès , 190. Rate, ses duretés, 131. 217. 244. 245- 147- 35-- 548. Rate enflée, 132. 138. 244.340.377. 624. Rate , la fortifier, 167. Rate , ses gonflemens , 244. 423. 577, Rate, ses inflammations, 698. Rate malade, n. 41. 99. 112. 12». 144. 145. 197. 239. 244. 249. 237. 283. 289. 293. 297. 299. 34t. 421. 483. y 1 1 . 513. y 17. 548. 573. 388. 399. 609. 619. 644. 6 y7. 677. Rate , ses obstructions , 3. 9. 23. 71. 85. 99. 101. 114. 130. 157. 161. 174. 192. 223. 247. 260.263. 265. 269. 283. bis. 294.298. 299. 302. 340- 3ï7.î69. 399. 4*7- 4JI- 484- 313. 342. 534. 373. 378. 601. 602. 608. 613. 624. bis. 643. 645. 663. 670. 673. 677. Rate squirreuse ou dure , 12. 48. 67. 69. 71. 77. 99. 112. 131. 162. 214. 217. bis. ter. 218. 239. 285. 360. 366. 417. 317. 683. Rate, ses tumeurs, 77. 131. 217.285. 477. 548. Rate ulcérée, 190. Rats , les chasser , 67. Paucité , voye{ voix rauque. Règles, en modérer l’évacuation ex- cessive , 6. 283. 611. 618. 681. Règles , les provoquer, etc. , voye ç mois. Règles, les rétablir , 342. 313. 394. Reins, leurs abcès, 29. 190. P.eins , leurs âcretés , 293. 582. 653. Reins échauffés , 68. 310. Reins, leurs efforts , 513. Reins embarrassés de glaires, 42. 105. 189. 313. 471. 564. 574. Reins enflammés , 37. 286. 287. Reins, leur érosion, 331. Reins, les fortifier, 167. Reins , leur hémorragie , 492. Reins, leurs maux, 241. 242. 264. 263. 279. 290. 407. 469. 342. 547. 362. Reins, les nettoyer, 41. 72. 7S. 8S. 110. ni. 114. 135. 283.289. 373. 490. 509. 3 1 2. 5 1 3 . 564. 636. 657. 671 . 686. 688. Reins, leurs obstructions, 46. 263. 372. 4S4. 303.624.643. Reins ulcérés, 114. 347. 34°- 3®®* 411. 471. 303. 5C6. 332.341. 648. 668. 669. 6S8. Relâchement delà luette, voye^luette relâchée. Relâchement de la matrice , voyc[ matrice. Repos , le procurer , 248. Respiration, la faciliter, *45- !Ï7« DES MALADIES. 75 1 204. 264. 284. 461. 504. S3 8. ç 5 j • 604.. 662. Rétention d’urine , voye{ urine. Rétraction , 266. Rhagades , gerçures , voyc\ crevasses. Rhumatisme , n. 33. 43. 6 3. 65. 7S. 85. 92. 95. 97. 12 6. 1 46. 141. 149. 186. 196. 199. 209. ii8. 215. 245. 254.257. 265. bis. 264. 267.271. 278. 281. 303. 308. 319. 336. 342. 345- 345- 348. 349- 366- 374- 39^ 403.410. 411. 418. 452. 438. 439. 464. 495 . 506. 516. 518. 545.365. 568. 571. 572. 61 1. 617. 63S. 644. 646. 656. bis. 680. 681.694. 695. Rhumatisme goutteux , 591. Rhume, 22. 128. 146. 168. 266. 407. 547. 582. 594. 597. 602. 609. bis. 6x6. 619. 630. 632. 64t. 651. 655. 662. 673. Rhume de cerveau , voye\ cerveau. Rhume invétéré , 65. 241. 460. 530. Rhume du nez , voyc{ nez. Rhume de poitrine, voyei poitrine. Rides, les adoucir, 179. Rogne , 293. 304. 450. 673. 687. Rogne maligne des jambes , voyei jambes. Rots , voyei estomac , ses aigreurs. Rougeole, 35. 64. 236. 241. 248. bis. 25t. 270. 345. 429. 465. 546. 57 9- , . Rougeurs du visage , \oyt\ visage. Rougeurs des yeux , voye{ yeux. s. Sable des reins , voye{ gravelle. Saignement de nez , voye\ nez. Salive amère , IH. Sang , l’arrêter , 37. 47. 58. 6S. 77. 78. 130. 162. 191. 216. 219. 276. 394. 409. 416. 426. 427. 434. 444. 49 1 . 496. 497. 509. 5 10. 3 1 1 . 649. 666. 679. 693. bis. Sang caillé , 209. 290. 654. 659. 681. 69>- Sang , entretenir sa circulation , 466. 649- <^5 T* Sang coagulé dans le corps, voye{ chute de haut. Sang extravasé , 66. 77. 585. Sang , l’épaissir, 478. 489. 552. Sang , son épanchement , 170. Sang, l’adoucir, 163. 339.478. 317. 55 Sang , en corriger l’acide vicieux , 18. 152. Sang ( crachement de ) , 6. 7. 15. 17. 23. 25. 47, 48. bis. 50. bis. 61. 65. bis. 68.7t. 7 6. 78. 81. 107. 11 3. 118. 148. 155. 157. 163. 165. 179. 191. 201. 219. 221. 274. 277. bis. 286. bis. 317. 335. 340. 349. 365. 369. 371. 3S6.400. 411. 414. 419. 411. 425. 426. 464. 479. 480. 481. 485. 489. 492. 493. 301. 506. 508. 509. 531. 53Z. 536. 541. 347. 555. 563. 573. 589. 594. 602. 604. 606. 6x6. 616. 647. 649. 658. 662. 66 5. 666. 671. 674. 679. 698. Sang , augmenter sa circulation ,131. 152. 318. 342. 369. 575. Sang, le purifier , 34. 41 . 5S. 78. 81 . 83. 98. Iio. 116. 125. 152. 157. 176. 178. 193. 200. 222. 246. 249. 254. 238. 263. 283. bis. 299. 538. 365. 390. 403. 464. 477. 4S5. 305. 5jo. 551. 554. 557. 568. 393. 594. 397. 398. 600. 605. 606. 607. 609. 624. 665. 687. Sang, sa corruption , 245. Sang, sesâcretés, 23. 74. 83. 278. 339- i66- 552- Sang agité, 16. 17. 141. 142. 211. 432. 466. Sang ( vomissement de ), 15. 46. 49g. 501. 549. 589. Sang, le rafraîchir, 36. 134. 135. 277. 33 1- 345- 399- 564- Sang, le ranimer, 26. 67. 74. 100. 133. 422. 438. 313. Sang ( pissement de ) , voye{ urine sanglante. Sang grumelé , 565. Sang , voyei perte de sang. Sarcocèle , 39. Sciatique , voyc{ goutte sciatique. Scorbut , 7. 8. 9. 14. 17. 18. 22. 28. 37. 39. 58. 74. 90. 94. 96. 99. 108. 11 5. 120. 127. 129. 130. 131. 154. 157. 158. 175. 1 S 1. 193. 195. 201. bis. 229. 239. 249. 260. 261.270. 2S3. 288. 289. 299. 334. 34t. J92. 399. 417. bis. 466. 468. 475. 47g, 483. 490. 509. 311. 517. 520 530. 53 »• 535- 54i- 556- 5^i. 561. 568. TABLE rjSl 572. 584. 6t 9. 626. 634, 63 5. 666. 668. 671. 672. Scorpion, ses morsures, 170. 294. 580. Scrophules , roje^ écrouelles. Scrotum , voye\ bourses. Semence, 1’augmenfer , <571, Sens, les aiguiser, 202.461, 658. Sérosités, les pousser, 72. 108. 196. 2oj. 209. 229. 232. 247. 233. 268. 280. 342. 385. 386. 392. 414. 468. 473. bis. 498. 502. 329. 557. 564. 575.577. 586. 602. 610. 615. 617. 618. 620. 635. 637. 640. 685. 694. Serpent, ses morsures, 31. 46. 54. 84, bis. 247, 251, 275. 294. 296. 344. 512. 559. 5S0. 589. 592. 593. 682. Soif excessive , 18. 86. 111.128. 1 54. 223. 246. 275 277. bis. 326. 399. 422,466. 531. 547 556. 597. 600. 607. 6o8. 61 2. 616. 643. 656. 680. Soleil ( coups de ) , 91. Sommeil , le provoquer, 23. 93 . 163. 205. 220. 275. 278. 304. 315. 326. 332 bis. 333. 339. bis. 340. 427. 457. 460. 478. 487. 504. î3I. 563. 602. 610. 638. 657. 679. 684. Sommeil immodéré , 76. 6S3. Songes turbulens , 397. Sphacèle , 56. 520. 579. 68t. Squirre, 112. 130. 13 t. 143. 217. 239. 245. 302. 305. 370. 402, Squirre des viscères , voye{ viscères squirreux. Stérilité , 402. Strangurie, voyeç urine rendue goutte à goutte. Suette, 531. Sueur, l’exciter, 29. 77. 90. 117. 120. 149. 167. 169, 17t. 197. 200. 236. 241. 246. 254. 25S. 321. 334. 404. 412. 421. 423, 436. 437. 437. 486. 547. 554. bis. 571- 579. 580. 593. 594. 602. 608. 6u. 621. 622. 623. 624. 635 . 649, 65 1 . 680. 682. 694. Sueurs immodérées , 307. 425 . Sueur des mains , la modérer , 27 6. Suffocation, 32. 42. Suffocation de matrice, 39. 62. roi. 105. 122. 161. 260. 271 . 397- 4°8. 418. 436. 465. 482. 486. 536. 636. 696. Suffusion des yeux , voyc{ yeux. Suppression des règles, voye^ mois. Suppression d’uriue , voyt{ urine. Suppuration , pour l’avancer , 207. 209. 3 11. 452.453. 583.589. Surdité ,2. 51. 63. 67. 103. 105. 115, 235.248. 278.313. 412.679. Syncope, voye\ défaillance. T. Tatiès, voye\ maigreur. Taches du visage , voye\ visage. Taches sur les yeux, voye[ yeux. Taies, voye 3 yeux. Taille, remède pour les matières pu- rulentes qui coulent après , 409. Talons (engelures et mules des) , 29. 213. 216. 221. 242. 418. 430. 45 3. 469. 519. 546. 6 24. Talons ( humeur sur les) ,188. Tartre mucilagineux du corps , le ré- soudre , 136. 158. 234. 284. 347. 541. Teigne, 14. 8r. 108. 158. 2r8. 259. 3 » 1. 346. 359. 360. 361. 370. 373. 445. 496. 548. 574. 637. bis. 644. 646. Teint , le rendre uni, 156. 578. Tempérament foible , le fortifier , 28. Tendons blessés , 268. 348. 410. 463. 464. 5 19. 592. 676. Tendons , leur relaxation , 297. Ténesme, ou envie d'aller à la selle sans rien rendre, 16. 67. 71, 127. 163. 283. 439. 610. 654. Tension douloureuse du bas-ventre , voye\ ventre. Testicules enflées, 355. 361 . 514. Testicules enflées et enflammées , 132. 240. 345. 397- 543- Testicules ulcérés ,283. Tête ( blessures de la ) , 63. r 24. 209. 217. 268. 36S. 425. 547. Tête , ses chaleurs , 310. Tête (douleurs de) occasionnées 'par cause chaude, 18. 345. 356. 43t. 502.531. Tête ( douleurs de) occasionnées par cause froide, 248. 259. 266. 297. 341. 677. Tête , la fortifier, 209. 221 . 250. 371 • Tête , ses fluxions , 11. 49. 27'- 3 5 5- Tète DES MA Tête (mal de), 33.49. 78. S7. 91. ni. 149. 213. 217. 242. 246. 248. 268. 287. 332. 339. 348. 372. 397. 401. 416. 436. 439.484.487. 496. 497- 53* • 5 3*- 54*- 5 54- 583. 594- 621. 626.647. 634. 657. Û70. 677. 679- Tête (mal de) occasionne par de mau- vaises digestions , 47. Tête, ses pesanteurs, 412.418.674. Tête (douleur de) provenant d’une pituite crasse, 227- 321.418. 58S. Tête , la purger , 297. 417. 433. Tête, ses ulcères, 209. 221. Tête tremblante , 617. Tintement d’oreilles , voyt\ oreilles. Tœnia , voyt\ ver solitaire. Torticolis ,461. Toux, 13. 16. 17.20. 22. 33. 45. 57. 64. 71. 78. 88. 91. 101. 11 3. 118. 122. 126. 127. 140. 148. 155. 162. 220. 222. 230. 235. 267. 279. 284. 297. 318. 330. 331. 334. 347. 348. 349- 35*- 3 57- 358- 380.371. Î73- 399. 429. 429. 438. 461. 468.478. 48 6. 502. 303. 904. bis. 505. 306. 521. 536. 541. 342. 343. 546. 547- 54S. 562. 570. 374. 582. 399. 604. 608. 61 1. 3 19. 623. 624. 628. 631. 632. 640. 642. 633.636. 680. 688. Toux des chevaux , voyc[ chevaux. Toux des enfans, enfans. Toux opiniâtre, 37. 61. 63 93. 98. 107. 128. 133. 223. 237. 238. 241. 243. 261. bis. 264. 274. 273. 280. 318. 334. 3 47- 369. 437. 44- 4^5- 442. 443.446. 448. 45 t. 452. 462. 466. 468. 476. 4S 3. 497. 310. 512. 514. 516. bis. 518.521.364.569. 570. 573- jS 3 . 621 . 616. 639 690. 694. 698. Tumeurs , ou abcès internes , 374. 629. Tumeurs des bourses , voyei bourses. Tumeurs carcinomateuses, 305. Tumeurs chaudes ,434. 485. Tumeurs cutanées , 77. Tumeurs dures, 125. 143. 217. bis. 358. 3 66. 390. 397-437- 45*- 483- 522,589.683. Tumeurs enflammées, 57.355.659. Tumeurs érésipélateuses , 222. 583. Tumeurs du foie , voyci foie. Tumeurs du fondement , voye{ fonde- ment. Tumeurs froides, 56. 312. 451. 465. 652. 653. 681. Tumeurs humides et mollasses , 77. Tumeurs inflammatoires, 3. Tumeurs invétérées, 25. Tumeurs des jambes, voyei jambes. Tumeurs des jointures, voye{ join- tures. Tumeurs malignes, 106. Tumeurs des mamelles , voyt-i ma- melles. Tumeurs du mésentère, voy ci mésen- tère. Tumeurs du nombril des enfans, voy, enfans. Tumeurs œdémateuses, molles et blan- ches , 90. 106. 163 . 497. 683 . Tumeurs osseuses sur l’os , voy ci os. Tumeurs pestilentielles, 217.585. Tumeurs sanguines, ou anévrisme, 20. 462. Tumeurs phlegmoneuses, 296. 353. Tumeurs scorbutiques, 58.681. Tumeurs scrophuleuses ,81.1 16, 143. 162. 163. 168. 264. 366. 368. 463. 673. Tumeurs squirreuses , 112. 162. bis. 214. 25 1. 265. 418. 626. 671. 683. Tumeurs de la rate , voy ci rate. 4 9 754 TABLE Tumeurs veneriennes, 217. Tunique des yeux, la fortifier, voye[ yeux. Tympanite, voye{ hydropisie tym- panite. V. Vagin, sa chute, 698. Vaisseau rompu par chute et contu- sion , 82. 162. 481. Vapeurs, 62. 63. 80. 83 . 89. 102. 120. 143. 152. 153. 175. 178. 187. 201. 247. 249. 284. 294. 295. 371. 372. 373- 395 • 398- 402. 4l8- 4S8- 47°. 55 j. 650. 668. 670. 6S7. Vapeurs hypocondriaques, 249. 263. 418.476. Vapeurs hystériques , 17.29. 38. 39. 67. 91. 92.93. 95. 174. 179. 180. 197. 199.200. 251.264. 265. 27t. 284. 333. 340. 341. 343. 406.408. bis. 410. 418. 436. 476. 560. Vapeurs mélancoliques, 473. Varices, 133. 545. Veines mésaraïques, leurs obstruc- tions , 107. Veine rompue (flux de sang de) , 286. 501. 679. Venins avalés, 12. 18. 24. 30. 37.46. 6 5. 86. 149. 150. 169. 239. 328. 333. 439. 466. 486. 509. 553. 6 21. 647. 651. 632. 658. 683. Venins , plantes, etc. qui y résistent, 47. 60. 67.70. bis. 79. 91. 105. 11 2. 115. 127. 145. 147. 152. 173. 175. 178. 181. 193. 229. 241. 245. 252. 254. 277.284. 332. 333. 331. 369. 371.386. 390. 429. 466. 487. 533. 554- 559- 5S°- 593- 6oï- 6l6- 621. 623.624. 651. 681.682. 685. Ventre (faire bon), 282. Ventre des enfans, le relâcher , voyc\ enfans. Ventre , ses douleurs et tranchées, 79. 470. 644. 677. Ventre enflé, 70, Ventre, ses flux et hémorragies, 492. 658. Ventre ( inflammation du bas- ) , 104. 280. 353. Ventre, le lâcher, 66. 67. 72. 74. 104. 107. in. 129. 133. 136. 222. 249. 261. 263, 294. 295. 339. 344» 356. 367. 373.402. 403. 409. 4213 430. 439. 468.477.480. 513. 520. 5S3. 65 S. 668. 679. 680. 688. Ventre , le resserrer , 509. 520. 533. 561. 582. 609. 618. 643. 65 1, 678. Ventre ( maladies du bas- ) , 16. 95. 143. 243. 396. 478. 645. 650. Ventre relâché, voyt\ cours de ventre. Ventre resserré , voyt\ constipation. Ventre (obstructions du bas-), 8. 98. 13 1. 190.239. 243. 252. Ventre (tension douloureuse du bas-), 243. 396. Ventre ( ulcères du bas- ) , 57. Vents, les chasser, 7. 11. 30. 32. 42. 44. 46. 70. S7. 93. 100. 103. 105. 127. 136. 145. 149. 166. 176. 201. bis. 217.229.. 237. 250.254. 258. 259. 26t. 268. 271. 308. 314, 369. 372.399. 404. 422.430.438. 461.470.486. 5J4. 513. bis. 526. 527. 544. 546. 372. 394. 621.623. 627. 644. 652. 681. Verge , ses ulcères , 563. Ver solitaire , 422. 618. Vermine, en garantir les habits, 70. Vermine de corps, la détruire, 272. 359- Vérole, 7. 48. 83. 141. 236. 247. 234. 436. 565. 591. 617.623. 626. 666. Vérole petite , 14. 30. 3 5. 42. 48. 54. 64. 15S. 180. 202. 236. 241. 24S. 249. 251. 270. 273.344.390. bis. 412. 429. 436. 465. 476. 4S4. 561. 574. 579. 580. 605. 622. 69 1. Vér°le petite , en remplir les cavités , 54- 1 1 3 • *97- 3*5- Verrues , 18. 31. 41. 60. 67. 77. 113. 119. 123. 126. 221. 287. 2S8. 3 11. 326. 350.421. 487. 321. 531. 545. 569. 573. 5S4. Verrues du visage, voye{ visage. V errues pendantes ,113. Vers du cœur, voyei cœur. Vers des enfans , voyt\ enfans. Vers de l’estomac , voyc{ estomac. Vers des intestins , 19. 29. 31. 44. 46. bis. 67. 80. 108. 113. 126. 134. 143. 149. 153. bis. 155. 157. 158. 162. 167. 172, 174. 175. 180. I93. iÿS. 201.202. 231. 234. 243. 244. 247. 260. 272. 287. 331. 34*. 351. }6i. 372. 373.401.410.411.4*1.4*5. DES MA 457- 43** 439- 45*. 4*<- JM* 52?- 533- i55*- V*- 573* 579- 487. 589. 597. 6oi. 602. Ci j. <42. 644. <50. <.51. 952. éi». 459. 667, 484. 487. 4ÿï. 494. Ver» du péricarde , voyr{ péricarde. Ver» large» et plat», 421. Vertige» , 24. 34, 80. 100. no. 113. »i<. 141. 150. 159. ir>o. 170. «97. 204.224. 244. 240. 2^2.274. 297. 442. 369. 497. 4'«. 4ÎO- 437* 459-47^.474- 497- 5^7- 55Î- 554- 572. 477. 480. 594. jyî. Corj. Cl-], <44- 6j4- Vésicule du fiel, te» obttruction» , *5 3 1 <9. 294. Vetue , ve» abce» , 190. Ve»»ie, vet maladies, 4t. 104- i+o. 242. 279. 373. 449. 4 88. 442. 447. 462. 652. C 54, Ve»»ie, û déterger , 134. 283. 412. 5'?- . Vetue douloureuse, 48?. Vettie éofiaainét, 37. Vettie, te» érotior.i, 244/331. Vetsie , te» hémorragie», 492. Veitie, set glaire» , ic*. 189. 313. 47». 4J4»- 474- 422. 986. Vettie, ur» obstruction», 372.484. <70. Vettie u Itérée , i-.t, 373.38?;. 4 1 r . 47i. 403. 332. 447. 617. 921. 448. 698. Vidange de» accouchée», 127. 241. 402. 308. 43?. 493. 421. <43. Vin , en ca-ter dudégoîit,275. Vipere, te* nvortures , 44. 273. 29;. 414. 48c. 991. bit. 992. Visage , te» bouton , 33?. Vitage, te» cicatrice», 309. Visage, te» dartre», 7>- 33*. Vitage , le décrasser , 177. 179, 33?. Visage , te» ride», 31t. Visage, te» rougeur», 37. 9c. »4t. 177. 240. 276. 28:8. 338. 3481. 923. <37* Vitage, tes cachet , 9. 23. 37. 60. 67. 147- 17*- 240. 309. 312. 33$. 348. 4«I. 9<9 ù Vitage , te» recrue» , 9o. Visceret , iet fortifier, 19?. 231. 29t. 317. 327-57«- Vite ere» , leur hémorragie, 492. Vive ere» cAwtruét, 11.12.19. 37.94.99. 124. J»<, 141. ifi, 222.229. 230. LADIES. 755 233. 249. 258. 270. 284.259. 330. 348, 3». V c m ."if etoîenr, 443. 439. Vue foible, yoye\ jt-iz. V'.::.éraire ( injection ) , 324. U. Ultetet, 4. 7. 32. 53.5*. 5*. j4. 57. bu. 82. 1.9. no. 1 14. ||7, 119. 129. 136. 17». 187. 1 90. 191. 2C.9. 2!'.. 21 t. bu. 2 I 3. 217. 2». «r. 219. 221. 284. 288. 29c. 294. 304. 309. 3 II. é<». 318. 326, 334* 33^- 3 v*. 34>. 354* î<«. 417. 423.435. 443-4'7- -448.449. 45'. 45 3. 455* 454. 4<4 483.483. 489. 4.90. 49*. é/«. 4/4- 532* 537. 438. 548 541. 549. 381. 4»!. 9 37. Ct/i. bit. 434 <78. 979. 4?j, Ulcéré» a.-.-v-lan», 287. 47J, Ulcéret Cet amygdale» , »"/yfr amyg- dale». U ceret de a bouche, ho.-.! t ulcérée. U 1 ceret oacoetie c: , royrr ulcéré» melku. y56 T A B Ulcères carcinomateux , 17. 129. 2S2. 187. 581. 669. Ulcères, les cicatriser, 65.77. 152. 208. 212. 221. 494. bis. 495. Ulcères cancéreux et chancreux , 63. 1 15. 119. 136. 256. 417. 45 1. 494. 510. 320. 521. 562. 649 Ulcères caverneux , 348. 3 6y. Ulcères chitor.niens ,310. Ulcères désespérés, 71. 133.448. Ulcères desséchés , les faire suppurer , 446. Ulcères, les des.écher , 12. 49. 50. 77. 125. 137. 218. 347. 519. 569. Ulcérés errans , 261 . yicères fistuleux , 37. 494. 562. 574- Ulcères du fondement, voyc{ fonde- ment. Ulcères de la gorge , voye{ gorge ulcérée. Ulcères humides, 126. Ulcères internes, 77. 81. 348. 409. 487. 532. 361. 567. 646. 668.^69. Ulcères des intestins , voye^ intes- tins ulcérés. Ulcère; des jambes, voyc\ jambes. Ulcères malins, les mondifier et les guérir , 6. 48. 125. 136. 169. 194. 221. 282. 2S9. 315. 341. 347. 354. 361. 405. 455. 4S3. 486. 494. 493. 505. 510. 52c. bis. 321. 341. 578. 382. 583. 626. 631. 637. 649. 630. 673. <>82. Ulcères des mamelles, vo yez ma- melles. Ulcère de la matrice , voyc[ matrice. Ulcères, les nettoyer, 3S. 48. 50. 37- I2J- IJ7. 169- «71- 2°8- 346- 4 J 5 • 455- 47I-.,494« 538- 646. Ulcérés des paupières, voye\ pau- pières. Ulcères du poumon , voye\ phthisie, poumon ulcéré. Ulcères pourris, 284. 463. 4 66. Ulcères des reins, voye\ reins ul- cérés. Ulcères sanieux, 13. 574. 582, Ulcères sinueux, 360. Ulcères scorbutiques , 99.451. 491. Ulcères vénériens, 190. 254. 483. 5fi- 575- Ulcères de la verge, voye{ verge. Ulcères vetmineux, 69.408, 483, L E Ulcères vieux, 55. 57. 77. 78. n6, bis. 15 1. 213.213. 219. 341.406. 441. 447. 449. 458. 459. 348. 562.573. 615.622. 637.639.659. 664. 670. 671. 689. Ulcères des yeux , voyt\ yeux. Urine , la pousser, 3. 6. 7. S. 9. 13. 21. 28. 37. 39. 41. 43. 44- 4^- 47- 48. 51. 58. 59.62. 66. 68. bu. 71. 78. bis. 79. 81. 85. 87. 89. 90. 91. bis. 94. 99. ici. 102. 1 10. 1 1 1. 1 12. 113 116. 117. 122. 126. 134. 135. 136. bis. 145. 147. 130. 1 5 1 . ii4* bis. 155. 160. 161. 167. 171. 174. 173. 193. 195.229. 230. 240. 243. 246. 248 249. 252. 254. 257.258. 262. 263. 267. 268. 273. 280. 283. 284. 287. 289. 292. 298. 312. 313. 315. 31S. 330. 331. bis. 352. 35^ 361. 386. 391. 398. 399. 401. 404. 410. 4i!.4'i. 4>7»42t- 414- +37* 438. 438. 46c. 462. 465 468. 470. 475. 4S1. 4S2. 490.497- 5°°- 5 ' + 513 s'S U7- 5 30, SU- S38- 54> 543. 554. 556. 562. bis. 564. bis. 567. 569. 573. 574 577 S7S- S79" 580. bis. 582. 593.594. bis. 59S. 60t. 602. 605. 606. 607. 621. bis . 622. 623. 624. 625. 636. 643 . 645. 654. 655. b is. 657. 673 680. 688. Urine , ses ardeurs , 16. 37. 113. 118. 162. 179. 223.279 34S. 355. 373. 399. 432. 306 530 346 547. Urine âcre, 88. 220.239. 278. 2S2. 33’. 339 373- 4*4- 431- *06. 5S2. Urine, ses conduits , les nettoyer, *44-, • Urine épaisse et trouble . 479 . Urine , en modérer les évacuations excessives , 6. 201. 66 5. Urine , son flux involontaire, dit dia- bètes, 64. 70. 77. 150. 137. 163. 290. 409 5 22. 545. 698. Urine, son incontinence causée par le déchirement du col de la vessie dans l’accouchement des femmes , 1.57- 29'- , , , Urine rendue avec douleur , ou dy u- rie,73. 264. 300. 373. bis. 46 9. 346. 582 659. 66 S. Urine rendue goutte à goutte , ou strangurie, 8. 70.73. 84. 101 264. 300. 339- 35'- J5 3- 373- 399 43,5» 469. 487. 505. 506. 530, 56S, DES MALADIES. Urine sanglante , 76. 78. 90. 351. 412. 500. 509. 532. 66 S. 698. Urine supprimée , ou ischurie , 84. 127. 134. 130. 2 66. 278. 296. 300. 34?. 3î o. 351. 398. 429.473.484. 488. 536.570. 572. <380. 585. 589. 671. 683. Urine , sa rétention causée par des glandes ou des glaires , 1 1. 46. 48. 83. 117. 134. 154. 1S9. 292. 321. 35 *• 35 3- 396- 432- 464. 332.346. 648. 673. 687. Uriner (difficulté d' ) , 66. 108. 114. 127. 142. 150. 282. 292. 339. 353. 373. 389. 396. 407.416. 426.432. 503. 512. 532. 535. 538.394. 641. 648. 671. 687. Y. Yeux , leurs diverses maladies. Acreté des yeux , 295. Aiguiser la vue, 236. 237. 570. 592. Blessures , 690. Cataractes, 139.233.482. 691. 693. Chassie , 37. 221 . 293. 361. 452. 454. 496. 530. 667. Contusions, ou meurtrissures, 238. 318. 485. 633. Démangeaisons, 1 19. 47 1. 454. 679. Douleurs , 235. 550. 431. 454. 321. 592. 663. 681. Eblouissemens , 340. 673. Eclaircir, 66. 119. 1 52. 233. 294.431. ,463- 554- 559- 5.°- 366- 43 « 454- 593. 6] 1. 679. 681. 691. Suffusions grossières, 34 83. 496. 56t. Taches naissantes , 88. 102. 11S. 139. 5 84. 659. 669. 691. Taies, 66. 88. 102. 117. 118. 119. 140. bis. 570. 592. 669. 679. Tuniques , les fortifier , 190. Ulcères, 34. 37. 119. 120. 139. 190. 340. 383. 416. 482. 491. 492. 549. 663. 690, Vue foible , 276. 293. 5 14. 657. 669. Yeux malades , 97. 293. Yvresse , la dissiper , 87. 130. 6Sj. ■i ( — I _ — —