UNIVERSEL
DICTIONNAIRE
RF MANT ET COMPLETANT
Tous les faits présentés par lesEr Jopédies, les anciens dictionnaires scientifiques, les OE livres
complètes de Bul'fon , et î'\* .ailleurs traités spéciaux sur les diverses brandies des sciences
naturelles; — Donnant! ’a description des êtres et des divers phénomènes de la nature,
l'étymologie et la définition des noms scientifiques, les principales applications des corps
organiques et inorganiques à l’agrieuîtn. à la médecine , aux arts industriels , etc.;
D'HISTOIRE NATURELLE
OÏÏY1AGE UTILE
Aux Médecins, aux Pharmaciens, aux Agriculteurs, aux Industriels, ef généralement à tous
les hommes désireux de s'initier aux merveilles de la nature;
PAR MESSIEURS
ARAGO, ALDOL1N, BAZIN, BECQUEREL,
BIBRON, BLANCHARD, DE BRÉBISSON , AD. BRONGN1ART,
C. BROUSSAIS ^ BRUM E , CIIEVROLAT , CORD1ER , DECAISSE ,
DELAFOSSE, DESHAYES »■ DESNOYERS, AI ( IDE IT CHARLES B’ORBICNV,
DOYÈRE, DUJARDIN , DUMAS , DUPONCHEL, DUVERNOY , EDWARDS, AULNE EDWARDS,
ÉL1E DE BEAUMONT* FEOLRENS , CERVAIS , G. ET IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE,
AL. DE HUMBOLDT, DE JUSSIEU, DE LAFBESNAYE , LAI BILLARD ,
LEMAIRE, RÉVEILLÉ , LL CAS , MARTIN ST-ANGE, MONTAGNE.
PELOUZE, PELEETAN , C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES,
A. RICHARD, RIVIÈRE, ROLL1N , SPACH ,
VALENCIENNES , ETC.
DIRI&i PAU M. CHARLES D’ORBIGUY,
Et enrichi d’”’-’ ~ii- agnificrue Atias de planches gravées sur acier,
U BUREAU «Km1!
U BES EBI
TMAIJN’, 47.
rr mit?
Digitized by the Internet Archive
in 2019 with funding from
Wellcome Library
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https://archive.org/details/b30454888_0006
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DICTIONNAIRE
UNIVERSEL
D’HISTOIRE NATURELLE
TOME SECOND.
LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES.
Avec V indication des lettres initiales dont leurs articles sont signés.
Zoologie générale» Anatomie, Physiologie» Tératologie
et Anthropologie»
MM.
CASIMIR BROUSSAIS, D.-M. , professeur à l’hôpi tal militaire
du Val-de-Grâce. [C. B.]
DU PO AC URL fils, médecin de l'École Polytechnique.' [A. D. ]
DUVERNOY , D.-M. , professeur d’Histoire naturelle au Collège
royal de France, etc. [Dtiv. ].
EPWARI/S (W. R ), D.-M., membre de l’Institut, etc. [E.]
FLOUBENS, D.-M., secrétaire perpétuel de l’Acad. royale des
Sciences, membre de l’Académie française, professeur-adminis¬
trateur au Muséum d’Ilistoire naturelle. [Fl. s.]
GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l’Institut. %[G. S, -II. J
MM.
ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE, D.-M., membre de
J’Inslitut, inspecteur de l’Académie de Paris, professeur admi¬
nistrateur au Muséum d’Hist. naturelle. [I. G. S. -IL]
DE I1UMB0LDT (le baron Alexandre), membre de l’Institut, de
l'Académie royale de Berlin, de la Société royale de Londres, etc.
BAZIN, D.-M., membre de plusieurs sociétés savantes, professeur
de zoologie à la faculté des sciences de Bordeaux. [Bxz.J
MABTIN SAINT-ANGE, D--M., membre de plusieurs sociétés
savantes. [M. S.-A.j
Mammifères et Oiseanx.
ISIDORE GEOFFROY SAINT HILAIRE ,
l’Institut, etc.
DE LAFRESNAYE (le
> antes.
baron)
D.-M,, membre de
[I. G. S. -IL]
membre de plusieurs sociétés sa-
■ [Lafr].
LAUPiILLARD, membre de la Société philomatique, etc. (Mam¬
mifères, Oiseaux et Reptiles fossiles.) [L. n.]
DE QUATIiEFAGES, doc. en médecine et ès-sciences. [A deQ.]
ROULIN , membre de la Société philomatique, etc. [Bore] *
Iteptile® et PoI*&«n®.
BT R BON. professeur d’Histoire naturelle, aide-naturaliste au Mu¬
séum d 'Histoire naturelle. [G. B.]
VALENCIENNES, professeur administrateur au Muséum d’Histoirc
naturelle. [Val.]
MoIIusc! ne®.
ALCIDE D’ORBIGNYr, auteur du Voyage dans l’Amérique mé¬
ridionale, membre de la Soc. philomatique , etc. [A, d’O.]
DESHAY'ES, membre delà Soc philomatique, etc.
VALENCIENNES, prof.-adm. au Muséum d’Ilist. nat.
[Desh.]
[Val.]
Articulé®»
Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrhopodes, Annélides, Helrnintliides , Systoiides.
ATJDOUIN, D.-M., membre de l’Institut, professeur administra¬
teur au Muséum d Histoire naturelle. [Aud.]
BLANCHARD, membre de la Soe. entomologiquo de France. [Bl.]
BOITARD, auteur de plusieurs ouvrages d’Histoire liât. [Boit.]
BRÜLLÈ, professeur à la Faculté des sciences de Dijon. [B.]
CHEVROLAT, membre de plusieurs sociétés savantes. [C.]
DOYÈRE, prof. d’IIist. liai, au coll. r. de Henri IV. [L. D. y. r. j
DUJARDIN, doyen delà Faculté des sciences de Rennes. [Drj.j
DUPONCIIEL, membre de plusieurs sociétés savantes.
GERVAIS, membre de la Société philorn jlique.
LUCAS, membre de la Société enlomologique de France.
MILNE EDWARDS, D.-M., membre de l’Institut, etc.
Kooph yte» ou Mayonné®.
(Échinodermes , Acalèplies, Foraminifères , Polypes, Spongiaires et Infusoires.)
ALCIDE D’ORBIGNY, membre de la Société philomatique,
auteur du Voyage dans l’Amérique Méridionale. [A. o’O.]
DUJARDIN, membre de la Société philomatique, etc.
MILNE EDWARDS , D.-M., membre de l’Institut, et<-.
[D.]
[P. G.]
[IL L.]
[M. E.]
[Dru.]
[.VL E- j
motanlcgBte.
DE BBEB1SSON, membre de plusieurs soc. savantes. [Bréb.]
BRONGMART, D.-M., membre de l’Institut, professeur-admi¬
nistrateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Ad. B ]
DECAISNE, aide-naturaliste au Muséum d’IIistoire naturelle,
membre de la Société philomatique. [J. D ]
GCILLEMIN, D.-M., aide de botanique au Muséum d’Histoire
naturelle, membre delà Société philomatique. [G».]
DEJUSSIEU, D.-M., membre de l’Institut, professeur-adminis¬
trateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Ad. J.]
LEMATRE, ancien professeur' de l’Université, membre de plusieurs
sociétés savantes. [C. L.)
RÉVEILLE, D.-M., membre de la Société philomatique et de plu
sieurs autres sociétés savantes. [Lev.1
MONTAGNE, D.-M, membre de la Société philomatique et du
plusieurs autres sociétés savantes [C. M.J
RICHARD, D.-M., membre de l’Institut, professeur à la Faculté
de médecine. [A. R.j
SPACII , aide-naturaliste au Muséum d’Hisloire naturelle. fSp.j
Cléoiogte, Minéralogie.
CORDIER, membre de l’Institut, professeur-administrateur au Mu¬
séum d’Ilistoire naturelle , pair de France , inspecteur général
des mines , conseille, r d’Elat. [L. C.]
DELAFOSSE , professeur de minéralogie à la Faculté des scien¬
ces, etc. [Del.]
1IE3NOYERS, bibliothécaire au Muséum d’Ilist. nat, (Questions
géologiques sous le point de vue historique). [J. Desx.]
ÉLIE DE BEAUMONT, membre de l'Institut, professeur au
Collège royal de France, ingénieur en chef des mines, etc,
[E. de R. j
CHARLES D’ORBIGNY , membre de plusieurs sociétés savantes ,
etc. [C. n’O. j
CONSTANT PREVOST, professeur de géologie à la Faculté des
sciences, etc. [C. P.]
Chimie, Wiyslfine et Astronomie,
ARAGO, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, député,
professeur d’Astronomie , etc. [An.]
BECQUEREL, membre de l’Institut, professeur administrateur au
Muséum d'Ui.-toire naturelle. [Becq.]
DUMAS, membre de l’Institut, professeur de chimie à la Faculté
de médecine et à la Faculté des sciences, etc. [Dum.]
PELLETAN, D. 51., professeur de physique à la Faculté de nié
decine , etc. fp„
PEEOUZE , membre de l’Institut , professeur de chimie au Ce!
Iège royal de France et à l’École Polytechnique, etc, [Pel. I
RIVIÈRE , professeur de sciences physiques de l’Université royale]
Y R
IMPRIMÉ CHEZ PAUL RENOTJARD , R U F. GA RANCI FRF , 5° 5,
à
UNIVERSEL
RÉSUMANT ET COMPLÉTANT
Tous les faits présentés par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientifiques,
et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles ; —
Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature, l’étymologie
» et la définition des noms scientifiques, les principales applications des corps orga-
- niques et inorganiques à l’agriculture, à la médecine, aux arts industriels, etc. •
PAR MESSIEURS
ARACO, AUDOUIN, BAZIN, BECQUEREL,
BIBRON, BLANCHARD , BOITARD , DE BRÉBISSON , AD BRONGNIART ,
C. BROUSSAIS, BRITLLÉ, CIIEVROLAT , CORDIER , DECAISNE , DELAFOSSE , DESHAYES ,
J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES D’ORBIGNY , DOYF.RE , DUJARDIN,
DUMAS, DÜPONCHEL, DUVERNOY , EDWARDS, MILNE EDWARDS,
F. LIE DE BEAUMONT , FLOURENS , GERVAIS ,
GEOFFROY SAINT - HILAIRE ET ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE,
GUILLF.MIN , AL. DE HUMBOLDT , DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE , LAUR1LLARD , LEMAIRE ,
LF. VEILLÉ , LUCAS, MARTIN SAINT-ANGE, MONTAGNE, PELLETAN ,
PELOUZE, C PRÉVOST, DE QUATREFAGES , A. RICHARD,
RIVIÈRE, ROULIN , SPACH ,
VALENCIENNES, etc.
OUVRAGE
ÆMiÊ'iffé t*ur Æf. V MARGES irORRÆGWW,
enrichi d’un Atlas de planches gravées sur acier, représentant plus de i ,200 sujets,
PARIS,
AU ïi U BEAU PRINCIPAL DE L EDITEUR,
RUE DE SEINE SAINT-GERMAIN. 47.
1842.
ggSTX
DES ABRÉVIATIONS
EMPLOYÉES DANS CE TOME.
Les abréviations en petite* capitales placées au commencement de chaque article indiquent
la grande classe à laquelle il appartient. ,
Acal . Acalèphes.
Anat . Anatomie.
Ann . Annales.
Annèl . Annélides.
Aracli . Arachnides.
Astr. ..... Astronomie.
Bot . Botanique.
Bot. cr . Botanique cryptogami-
que.
Bot. ph . Botanique phanéroga-
mique.
Bull. . Bulletin.
Chim . Chimie.
Cirrh . Cirrhopodes.
Cru st . Crustacés.
Échin . Échinodermes.
Fig . Figure.
Foram . Forarainifères.
Foss . . . Fossile.
G. ou g . Genre.
Géol . Géologie.
Helm . , . Helminthides.
Hist. nat. . . . Histoire naturelle.
Mam . Mammifères.
Mèm . Mémoire.
Météor. ..... Météorologie.
Min . Minéralogie.
Moll . Mollusques.
Ph, ou Phan. Phanérogame, ou Plia-
nérogamie.
Phys . Physique.
Physiol . Physiologie.
Pl. . Planche.
P o iss . Poissons.
Polyp . Polypes, Polypiers.
Rept . Reptiles.
Spong . Spongiaires.
Systol . Systolides.
Syn . . . Synonyme.
Térat . Tératologie.
V. ou T'oy. . Voyez.
Vulg . Vulgaire.
Zool . Zoologie.
Zooph. ..... Zoophytes.
DICTIONNAIRE
UNIVERSEL
D’HISTOIRE NATURELLE.
Aï» JS
APHODIE. Aphodius ( «yocTos, excré¬
ment). ins. — Genre de Coléoptères penta¬
mères , famille des Lamellicornes , établi par
Illiger, et adopté par Fabricius, Duméril ,
Latreille , etc. Ce dernier le range dans la
tribu des Scarabéides coprophages , et lui
assigne les caractères suivants : Palpes la¬
biaux , presque ras ou peu velus , compo¬
sés d’articles cylindriques et presque sem¬
blables. Antennes courtes , de neuf arti¬
cles, dont les intermédiaires très courts , et
les trois derniers en massue arrondie et
feuilletée. Tête en forme de croissant ou
de demi-cercle , et offrant dans plusieurs ,
chez les mâles surtout , trois petites élé¬
vations ou tubercules. Corps ovalaire ou
ovoïde, arrondi aux deux extrémités, con¬
vexe en dessus et plat en dessous; écus¬
son distinct et triangulaire; étui embras¬
sant ordinairement les côtés de l’abdomen.
Pattes séparées entre elles , à leur naissance,
par des intervalles égaux ; jambes robustes;
les antérieures tridentées au côté externe ;
les autres incisées , ciliées ou épineuses.
Les Aphodies sont des Coléoptères de pe¬
tite taille. Leurs habitudes sont les mêmes
que celles des Bousiers, c’est-à-dire qu’ils
vivent comme eux dans les fientes et les
excréments. Leur démarche est lente ; mais
ils volent avec facilité, et leur apparition
annonce le retour du printemps ; on les
rencontre en assez grande quantité dans les
premiers jours de cette saison. Leurs larves
ont des formes , une organisation et des
mœurs semblables à celles des autres Scara¬
béides.
Ce genre est un des plus nombreux de la
tribu. M. Dejean , dans son dernier Catalo-
t. ri, •
gue, en mentionne 156 espèces, dont plus
de la moitié sont exotiques. Nous citerons
parmi les esp. européennes VAph. fossor ,
Fabr. , qui peut être considéré comme le
type du genre ; VAph. fimetarius, id. , ou le
Scarabée bedeau de Geoffroy; VAph. ter-
restris , id. , et VAph. conspurcatus , id.
Toutes ces espèces sont figurées dans Oli¬
vier, et se trouvent dans les environs de Pa¬
ris. M. Sturm ( Deutschlands Fauna , t. I )
a figuré et décrit les espèces propres à l’Al¬
lemagne. Depuis, le docteur Schmidt {Zeit¬
schrift fur die Entomologie von Germar ,
p. 81-175, 1840), a publié sur le même
sujet, et pour le même pays, une Monogra¬
phie comprenant 76 espèces. (D. et C.)
* APHODIIDES. Aphodiidœ (( VApho -
die , qui ressemble aux Aphodies). ins. —
Tribu de Coléoptères pentamères , éta¬
blie par Mac-Leay dans sa famille des Péta-
locères , division des Saprophages , et qui se
compose des g. Aphodius et Psammodius.
Les Aphodiides , suivant lui , se distinguent
des Scarabéides par leurs mandibules cour¬
tes, dilatées, coriaces, et par de longues
paires de pattes placées à égale distance les
unes des autres. Elles sont séparées des Tro-
gides par le labrum , caché sous le chape¬
ron , et par leurs mandibules déliées , com¬
primées, et à peine cornées. Elles ont toutes
l’écusson distinct. Leur manière de vivre
varie beaucoup , quoi qu’il y ait entre elles
la plus grande conformité de structure; les
unes sont coprophages, et d’autres vivent sur
les plantes putréfiées, principalement les
plantes marines. — De tous les Pétalocères
saprophages, les Aphodiides sont les plus
communes en Angleterre, et semblent y rem-
i
2
APII
A PII
plir le vide des Scarabéides. Elles paraissent
répandues en égale quantité sous toutes les
zones tempérées ; on n’en a pas encore reçu
de la Nouvelle-Hollande, quoiqu’on en con¬
naisse plusieurs espèces du Cap, qui est
presque sous la même latitude.
Cette tribu porte le nom de famille dans
le Catalogue des Insectes de l’Angleterre,
par Stephens. (D. et C.)
* APSIO DITES. Aphodites (
excrément), ms. — Sous-tribu de la tribu
des Créophages, famille des Lamellicornes,
établie par M. Delaporte dans son Histoire
naturelle des Coléoptères , faisant suite
au Buffon - Duménil, et qu’il caractérise
ainsi : Ecusson très distinct ; toutes les pat¬
tes insérées à égale distance les unes des
autres. Elytres recouvrant entièrement l’ex¬
trémité postérieure de l’abdomen. Cette
sous-tribu renferme les genres Aphodius ,
Oxyomus , Psammodius et Euparia . Voy.
ces mots. (D. et C.)
APHODIUS. ms. — Voyez aphodie.
*APIîOI\TXA , Neck. (àps-Ajç, obscur).
bot. th. — Syn. du genre Pariana , de la
famille des Graminées. iSp.)
*APHORA,Neck. (Z?opoç, stérile), bot.
pu. — Syn. du genre Virgilia , de la fa¬
mille des Légumineuses. (Sp.)
* APIIûTISTUS ( «priv.; , lumiè¬
re ; par opposition à d’autres espèces du
même genre qui sont lumineuses ou phos¬
phorescentes). ms. — Sous-genre de Coléo¬
ptères pentamères, famille des Sternoxes ,
tribu des Élatérides, établi par Kirby sans
indication de caractères ( Fauna borealis
americana , p. 149), et auquel il donne pour
type VElater œneus de Fabrieius , qui ap¬
partient au genre Ludius de Latreille. Voy.
ce mot et celui de Dyacanthus pour les
caractères. (D. et C.)
APIIOTISTUS ( àf'JjTtstoç , privé de
lumière), bot. çr. — M. de Humboldt
( Florœ Frib. spec., p. H 8) a donné ce nom
à un genre de Champignons qu’on trouve
sur les planches et sur les poutres qui ser¬
vent d’étais dans les souterrains où la lu¬
mière ne pénètre jamais. Ses caractères gé¬
nériques sont les suivants : Champignon ra-
meux, corné, terminé par un corps mem¬
braneux et pulpeux. LMp/i. fuscus Humb.,
seule espèce décrite, est décombant, très fra¬
gile, d’une couleur brune ou cendrée tirant
vers le noir ; sa surface est glabre et brillante.
Les rameaux sont très nombreux , flexueux ,
épais, fasciculés, demi-cylindriques ou com¬
primés , longs de trois ou quatre pouces ;
leur substance interne est d’un blanc de
neige, sèche et cornée comme celle du
Sphœria hypoxylon ; le corps qui les ter¬
mine, et dans lequel existent peut-être les
organes de la reproduction, est dilaté, strié,
cunéiforme ou inégalement divisé, blanc, fila¬
menteux, et d’une consistance molle et fon¬
gueuse. Ce champignon, comme le pensent
MM. Ch. G. Th. Fr. et Ludw. Nees d’Esen-
beck, n’est probablement qu’un état anormal
de quelque Cryptogame, causé par l’absence
de la lumière. (LÉv.)
* APMRAGME. Aphragmus , Andrz. ,
in DC. Prodromus , t. ï , p. 209. — Oro-
bium , Reichb. ( Consp .). — Qreas, Cham. et
Schlechtend. ( in Linnœa , t. î, p. 29 , tab.
1 ) ; Hook. ( Flor . Bor. Amer., t. I, p. 67 )
(«priv.; < p/sr/pa , cloison), bot. pii. — Genre
de la famille des Crucifères (Siîiculeuses ,
Spach. Tribu des Camélinées DC. ), offrant
les caract. suivants : Sépales presque étalés ,
carénés, point gibbeux à leur base. Pétales
onguiculés , obovales. Étamines 6 , subi¬
somètres ; filets inappendiculés. Stigmate
subsessile. Silicule lancéolée , comprimée ,
2-valve, 1-loculaire, 4-6-sperme ; valves
planes, 1-nervées. Graines immarginées, sus¬
pendues; funieules filiformes, allongés. Em¬
bryon à cotylédons incombants, plans , con¬
vexes ; radicule ascendante. — Herbe basse,
touffue , ayant le port du Cardamine belli-
difolia ; feuilles roselées, longuement pé-
tiolées , subradicales , spatulées , un peu
charnues, très entières, 1-nervées; hampes
aphylles ; fleurs en grappes corymbifor-
mes , garnies de bractées foliacées ; pétales
rouges ou blancs. On n’en connaît qu’une
seule esp. ( Aphragmus Esclischoltzianus ,
Andrz.) de l’Amérique arctique. (Sp.)
*APIÏRAGMIA ( à priv.; p/say/za, cloi¬
son ). bot. ph. Genre de la famille des
Acanthacées K tribu des Ruelliées , formé
par Nées (in hindi. Introd. to Bot., édit. 2),
avec ces caract. : Calice 5-parti , à îaeinies
inégales , dont 2 plus étroites. Corolle hy-
pogyne , infundibuliforme ; à limbe 5-fide ,
égal , obtus. Étain. 4, insérées au tube , in¬
cluses , didynames. Anthères biloculaires ;
à loges étroites , parallèles, égales. Ovaire
APII
ÀPH
biloculaire ; loges bi-ovulées. Style simple;
stigmate bifide. Capsule onguiculée , à
loge sub uniloculaire par avortement par¬
tiel de la cloison , 4 ou 2-sperme par la
même cause, loculicidc - bivalve ; valves
septifères au milieu. Graines soutenues par
des rétinaeles. — Une seule esp., du Mexique.
Pédoncules axillaires, dichotomes ; fleurs
sessiles dans la dichotomie , à bractées des
divisions foliacées , semblables aux feuilles
caulinaires ; bractéoles nulles. (G. L.)
* APÏ1RASTUS (typets caché), ins.
— Genre de Coléoptères , section des Té-
tramères , famille des Curculionides , di¬
vision des Cyclomides , désigné par Schoen-
herr, dans le tableau synoptique qui est en
tète de son grand travail sur cette famille,
et auquel il donne pour type le Curcul. tœ-
niatns de Say, mais dont il ne parle plus
dans le corps de cet ouvrage. (D. et C.)
* APHRIE. Aphria ( à.cppSc, , écume? ).
ins. — Genre de Diptères, établi par M.
Kobineau-Desvoidy dans sa famille desMyo-
daires , tribu des Entomobies , section des
Thryptocérées , et qu’il caractérise ainsi :
Troisième article antennaire d’un tiers plus
long que le deuxième ; le deuxième article
du chète plus court que le troisième. Péri-
stome plus long que large ; division inférieu¬
re de la trompe solide. Corps cylindrique ,
noir ou noir -fauve ; cellule y. C., s’ouvrant
avant le sommet de l’aile. Ce genre est fon¬
dé sur deux espèces nommées par l’auteur,
l’une A. abclominalis , et l’autre A. Servil-
lei, sans indication de patrie. (D.)
API1RITE, Rarsten ( âf/tfe , écume ).
min. — Schaumerde , W., écume de terre.
— Nom donné par Rarsten au Calcaire nacré,
à cause de sa ressemblance avec une sorte
d’écume. Voy. calcaire. (Del.)
APHRITE. Aphritis. ms. — Genre de
l’ordre des Diptères, division des Brachocè-
res, subdivision des Tétrachœtes, famille
des Brachystomes , tribu des Syrphides,
établi par Latreille, et adopté par M. Mac-
quart. Il était compris dans les genres Musca
de Linné, et Mulio de Fabricius , et cor¬
respond au genre Microdon de Meigen, Fal-
len et Wiedemann. En voici les caractères :
Palpes très petits. Antennes plus longues
que la tête; deuxième et troisième articles
/
formant une massue allongée. Ecusson garni
de deux pointes (ce caraCt. leur est coin-
A
mun avec les Stratyomidcs , famille des
Notacanthes). Abdomen ovale; cellule mé-
diastine,et quelquefois première postérieu¬
re des ailes, divisées par une nervure trans¬
versale. — Des quatre espèces que M. Mac-
quart rapporte à ce genre, trois sont euro¬
péennes et assez rares , la quatrième ne se
trouve qu’au Brésil. Ces Diptères, comme la
plupart de ceux de la même tribu , se distin¬
guent par leurs brillantes couleurs , à reflets
métalliques. Nous ne citerons qu’une espèce
qui forme le type du genre, VAph. apifor -
mis; c’est la même que le Mulio apiarius de
Fabricius, le Mulio mutabilis du même au¬
teur , et enfin la Mouche abeille de Degéer
( Mém . ins., t. VI, pl. 7, fig. 18-20). (D.)
* APHRITIS (àtp/sfctç , nom grec d’un
poisson inconnu), poiss. — Genre de Per-
coïdes à ventrales jugulaires ; à corps allon¬
gé ; à deux dorsales séparées, et de longueur
inégale. La bouche, peu fendue, a des dents
en velours ras sur les deux mâchoires , sur
les palatins et sur le chevron du vomer. On
ne connaît encore qu’une seule esp. de ce g.,
V Aphritis Durvillii , originaire des eaux dou¬
ces de la terre de Van-Diémen , où elle a été
prise par MM. Quoy et Gaimard, naviguant
à bord de V Astrolabe , sous les ordres de
M. Dumont-d’Urvillc. (Val.)
APHRIZITE, d’Andrada {à?rAtu>, j’é-
cume). min. — Nom donné aune variété de
Tourmaline de l’île deLangsoé , en Norwége,
dont la véritable nature avait été méconnue.
D’Andrada avait remarqué qu’elle écumaît
fortement avec le borax , et donnait un
verre transparent d’un blanc-verdâtre.
(Del.)
* APHRODES ( à?p-li3ï k, qui écume).
ïns. — Genre de la famille des Cercopiens ,
de l’ordre des Hémiptères , section des
Homoptères , établi par Curtis ( Brit. en-
tom.), et adopté par M. W estwood (Gene-
ric synops. ). — Ce genre , très voisin des
Aphrophora, dont il ne devrait peut- être
former qu’une division, s’en distingue prin¬
cipalement par une tête subtriangulaire ;
des ocelles rejetés sur les côtés de la tê¬
te ; des jambes postérieures très épineuses ,
et des jambes antérieures pectinées en de¬
dans.
On connaît un assez grand nombre d’esp.
d’Aphrodes ; toutes sont indigènes et de
petite taille. Le type est VA. costata (Cica~
4
APH
APH
i la costata Fab.) , esp. répandue dans une
grande partie de l’Europe. (Bl.)
*A.PHROBISIENfS (âfpo^iatoç , qui se
rapporte aux Aphrodites). année. — Au-
douin et Milne-Edwards. — Famille com¬
prenant le genre Âpkrodita , Linné , et
quelques autres plus récemment établis.
Voy. APHRODITES. (P. G.)
APHRODITE. Aphrodita (Àfpoiïirïi,
nom de Ténus), annél. — M. Savigny, fai¬
sant du genre Aphrodita , Linn., modifié
par Bruguière, une famille à laquelle il
laisse le nom d’Aphrodites , donne la déno¬
mination d’Halithea à un des genres de
cette famille. C’est à celui-là que les auteurs
ultérieurs ont laissé le nom A’ Aphrodita
en propre, et voici comment MM. Audouin
et Milne-Edwards le caractérisent : Treize
paires d’élytres sur le dos, fixées à des pieds
qui ne portent ni branchies ni cirrhes supé¬
rieurs, et qui alternent depuis l’extrémité
antérieure du corps jusqu’au vingt-cinquième
segment avec d’autres pieds n’ayant pas
d’élytres , mais pourvus d’un cirrhe dorsal
et de branchies. Quelques paires d’élytres
supplémentaires, fixées sur les anneaux sui¬
vants , mais paraissant et disparaissant dans
un ordre différent. Trois antennes. Mâchoi¬
res petites et cartilagineuses ou à peu près
nulles. Les espèces de ce genre se rapportent
à deux sections :
»
1° Elytres recouvertes et cachées par une
voûte épaisse, ayant l’aspect d’étoupe, et
formées de soies flexibles. Rame supérieure
de tous les pieds pourvue de trois ordres de
soies.
Telle est l’Aphr. hérissée , Aph. aucleata ,
un des Annélides dont les couleurs ont le
plus de brillant. Elle est de nos côtes.
2° Les Hermiones , dont on a fait un gen¬
re à part. Voy. hermione. (P. G.)
APHRODITE. Aphrodita ( lypofirr, ,
nom de la Ténus grecque), moll. — Nous
trouvons dans les mémoires de M. Lea, pu¬
bliés dans les Transactions de la Société
philosophique de Philadelphie, pour l’année
1854, un genre Aphrodite que l’auteur met
dans le voisinage des Cyrènes. Nous n’avons
pas été peu surpris en trouvant dans la co¬
quille , décrite comme nouveau genre , le
Cardium groënlandicum des auteurs. Ce
qui nous étonne le plus, c’est que M. Lea ne
donne aucune synonymie à cette coquille ,
et semble croire qu’elle n’a jamais été dé¬
crite. Tous les Conchyliologues savent cepen¬
dant qu’elle a été décrite depuis long-temps
par Chemnitz. Cette coquille étant natu¬
rellement un Cardium. , le genre de M. Lea
doit être regardé comme non avenu.
(Desh.)
APHRODITES. Aphroditœ ( d1 Aphro¬
dita, g. d’Annélides). année. — M. Savi-
gny ( Syst. des Annélides ) nomme ainsi la
famille d’Annélides marines sétigères dont
le genre Aphrodita de Linné est le type.
M. de Blainville écrit Aphrodités. MM. Au¬
douin et Edwards préfèrent le mot Aphro-
disiens. Cette famille renferme plusieurs
g., outre celui d’ Aphrodita , Linné, Brug.;
ce sont les suivants : Hermione, Eumolpe ,
Polyodonte , Pholoë , Acœte , Sigalion et
Palmyre . Les caractères des Aphrodites
peuvent être ainsi résumés , d’après MM.
Audouin et Edwards : Tête bien distincte
et portant des antennes. Trompe en géné¬
ral armée de quatre mâchoires réunies
par paires. Pieds très développés , dis -
semblables , et alternant dans une étendue
plus ou moins grande du corps , les uns
sans élytres, mais pourvus d’un cirrhe supé¬
rieur, et accompagnés en général de bran¬
chies ; les autres ayant ordinairement des
élytres, mais point de cirrhe supérieur ni de
branchies; branchies, lorsqu’elles existent ,
peu développées, situées à la partie supé¬
rieure de la raie dorsale, au dessus du cir¬
rhe, et en forme de crêtes ou de tubercules.
(P. G.)
*APHROPHORA écume; ?opàs,
qui porte ; parce que ces Insectes sécrè¬
tent par la bouche une sorte d’écume blan¬
che, qu’ils laissent sur les végétaux où ils se
sont posés), ms. — Genre de la famille des
Cercopiens , de l’ordre des Hémiptères ,
section des Homoptères , établi par Ger-
mar , adopté maintenant par tous les en¬
tomologistes , et confondu d’abord par Fa-
bricius avec les Cercopis, et par Linné,
dans le grand g. Cicada. — Ce g. a les plus
grands rapports avec les Cercopis, dont il
se distingue principalement par un corps
plus étroit , une tête plus large, ayant son
bord tranchant , et par des jambes posté¬
rieures munies de deux épines. Les Aphro-
phora sont nombreuses en espèces indigè¬
nes et exotiques. Le type est VA. spumaria
APH
APH
5
(Cicada spumaria Lin.), esp. très commu¬
ne sur les Saules (Salix fragilis) dans toute
l’Europe , sécrétant une sorte d’écume
blanche en très grande quantité , surtout à
son état de larve , de manière à s’en recou¬
vrir quelquefois complètement. (Bl.)
APHRYTIS. poiss. — ' Voyez aphri-
TIS.
*APIIT II ALOSE («?0 trog, inaltérable;
à).?, sel; à cause de son inaltérabilité à
l’air), min. — Nom donné par M. Beudant
au Sulfate de potasse naturel. Voy. sulfa¬
tes. (Del.)
* APHTHONA (occpdo'joç, abondant).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères ,
famille des Chrysomélines , établi par M.
Chevrolat , et adopté par M. Dejean dans
son dernier Catalogue (5e édit.). Ce g. cor¬
respond à la cinquième division du g. Hal-
tica d’Illiger , désignée par cet auteur sous
le nom de Saltatriccs. Ses caract. , suivant
M. Chevrolat , peuvent se résumer ainsi :
Corselet sans aucun sillon transverse. Pre¬
mier article des tarses postérieurs égalant
en longueur les deux suivants, dernier lé¬
gèrement renflé; épine de l’extrémité du
tibia postérieur simple, arquée; élytres
ponctuées çà et là ou lisses. Corps ovale ou
arrondi. Les Haltica cyparissiæ, euphorbiœ
et rubi, de.Fabricius et des auteurs moder¬
nes, font partie du g. Aphthona. M. Dejean
y rapporte 21 espèces , dont 4 d’Afrique , 2
d’Amérique , et le reste d’Europe.
(D. et C.)
APHYE ( âtp'jy , nom grec de tous les
petits poissons ou du fretin ). poiss. — Sous
ce nom on désigne quelquefois spécialement
le frai des Athérines , qui demeurent pen¬
dant quelques jours , après leur naissan¬
ce , rassemblés en masse considérable. On
les pêche sur le littoral de la Méditer¬
ranée, pour les préparer avec du lait en
une sorte de bouillie, ou pour les faire frire
et les vendre publiquement dans les rues ,
en les criant sous le nom de Nonnats (qui
n’est pas né). Ces peuples conservent encore
la trace du préjugé qui les faisait appeler
Aphyes par les Grecs, croyant que ces amas
de petits poissons, provenant de génération
spontanée , étaient des foetus non nés d’au¬
tres poissons semblables à eux. Souvent,
chez les Grecs, ày ùt est le synonyme
de éprjôçi, espèce particulière d’Aphyc , |
qui se composait de toutes sortes de très
petits poissons mélangés , tels que du fre¬
tin de Muges , d’ Anchois, de Gobies, de
Crabes , même de Calmars. Ce nom d’A-
phye a été employé comme épithète d’une
esp. de Gobie ou de Cyprinoïde , du g. des
Ables (Leuciscus , Cuv.). (Val.)
*APHYLAX (« priv.; défenseur).
bot. ph. — Genre de la famille des Com-
mélinacées , formé par Salisbury et réuni
comme synonyme au g. type de la famil¬
le , dont il forme une division , sous le nom
d 'Aneilemci, K. Br., ainsi caractérisée • In-
volucre -nul ( unde nomeri). Inflorescence en
panicule lâche. (C. L.)
APHYLLANTHE. Aphyllanthes («
priv.; pù/zov., feuille; «v0os, fleur ). bot.
pii. — Genre dont la place dans les familles
naturelles n’est pas encore suffisamment
déterminée , mais qu’on s’accorde assez
généralement à réunir à celle des Asphodé-
lées. Formé d’abord par Tournefort , il a
été revu et corrigé ensuite par divers bota¬
nistes, qui l’ont ainsi caractérisé : Périgone
corollacé, sex-parti, égal, marcescent-déci-
du ; à lacinies conniventes en tube à la ba-
9
se , étalées au sommet. Etam. 6 , insérées
au dessus de la base du périgone ; fila¬
ments filiformes, glabres. Anthères peltées.
Ovaire triloculaire; ovules basilaires, ana-
tropes, solitaires dans les loges. Style fi¬
liforme ; stigmate trilobé. Capsule mem-
branacée, triloculaire, loculicide - trivalve.
Graines à test crustacé , noires , à ombilic
nu. Embryon axile , à extrémité radiculaire
infère.
Une seule esp. (l’A. monspeliensis) com¬
pose le genre ; elle croit dans les endroits
arides du midi de l’Europe. Ses nombreu¬
ses scapes , garnies seulement de petites
feuilles vaginantes à la base , forment touf¬
fes , et sont uni ou à peine pauci- flores.
(C. L.)
* APHYLL ANTHÉES. Aphyllantheœ
(i x priv.; (pv/lo'j, feuille ; üvdoi , fleur), bot.
— Bartiing a donné ce nom à une tribu de
la famille des Joncées , fondée sur le g.
Aphyllanthe. (C. i>’0.)
APHYLLE ( à priv.; fùïXov, feuille).
bot. — On appelle ainsi toutes les plantes
dont la tige est privée de feuilles. Telles sont
la Véronique aphylle , la Cuscute, etc. La
Hampe (. scapus ) , étant dépourvue de feuil-
6
API
API
les et de branches , est une sorte de tige
aphy lie. Quelquefois , les feuilles sont rem¬
placées par des écailles , comme cela se
voit dans les Orobranches. (C. d’O.)
APHYLLOCALPA (SpûMos, sans
feuille; xàh rvj, urne, vase), bot. cr. — Ca-
vanilles (Ann. de las ciencias natur., t. V,
p. 14) a formé sous ce nom un g. de Fougè¬
res , qui n’est qu’un double emploi de l’Os-
munda ( Voy. osmonde ). C’est par erreur
typographique qu’on a écrit Aphyllocarpa
clans l’ Encyclopédie et dans le Nomencla-
ior de Steudel. (G....N.)
APHYLLOCAULON ( , sans
feuille ; xav>o's, tige ; tige sans feuilles) . bot.
ph. — Ce g. , établi parLagasca, est syn.
de Gerbera. Voy. ce mot. (J. D.)
* APHYLLODÏUM, DC. (« priv.;
>ov, feuille ). bot. ph. — Syn. du g. Bi-
cerma. (Sp.)
APHYOSTOMES («tyùw, je suce;
ctto//.o£ , bouche ). poiss. — Nom composé
par M. Duméril pour désigner une famille
de Poissons cartilagineux , dans la Zoo¬
logie analytique. Elle n’a pu être conser¬
vée , car elle est composée de trois g. très
différents les uns des autres , qui n’ont pas
le squelette cartilagineux , et qui même
n’ont pas dû tous les trois prendre place
dans la Méthode ichthyologique , parce qu’ils
sont des doubles emplois d’autres genres
conservés et mieux caractérisés.
Le g- Macrorhynque ( Voy. ce mot ) est
un Scombéroïde pris dans l’Atlantique , et
non pas des mers de la Chine , comme on
l’a dit ; il est très voisin des Gempylus , si
ce n’est le Gempylus serpens, lui-même.
Le g. Solenostome ( Voy. ce mot ) de
Klein ne comprend pas les Poissons que
Lacépède a ainsi dénommés ; mais le plus
grand nombre des esp. dont l’auteur al¬
lemand a composé son g. sont des Syngna¬
thes , genre que l’on voit reparaître dans
la sixième famille, celle des Ostéodermes de
l’auteur de la Zoologie analytique.
Le g. Centrisque ( Voy. ce mot ) est très
voisin des Fistulaires et des Aulostomes ,
et appartient, par conséquent, à la famille
des Poissons à bouche en flûte de Cuvier.
(Val.)
APHYTEIA ( à priv. ; puraa, végéta¬
tion ; qui ne se développe pas ). bot. pii.
— Genre fort singulier de la famille déjà si
singulière des Cytinées , formé par Linné
(Amœn.),e t synonyme du g. Hydnora de
Thunberg. Voy. ce mot. (C. L.'
API. bot. ph. — Nom vulgaire d’une
variété de pommier. (C. L.)
*API ACÉES (aitiov, persil), bot. ph. —
Nom substitué par M. Lindley (Nat. Syst. ,
éd. 2 , p. 21 ) à celui d 'Ombellifères.
(Sp.)
APIAIRES. Apiariœ ( apis , abeille).
ins. — Latreille désigne sous ce nom une
section ou mieux une tribu de sa famille
des Mellifères , de l’ordre des Hyménoptè¬
res , qu’il a caractérisée d’après la languet¬
te , dont la division moyenne est au moins
aussi longue que le menton ou sa gaîne
tubulaire , et en forme de soie ; et d’après
les mâchoires et la lèvre fort longues , con¬
stituant une sorte de trompe coudée, et re¬
pliée en dessous dans l’inaction. Latreille
admet dans cette tribu plusieurs groupes :
ce sont les Andrénoïdes , les Dasygastres ,
les Cuculines , les Scopulip'edes et les Apiai-
res sociales. Dans notre Histoire des Ani¬
maux articulés, nous avons augmenté le
nombre de ces groupes, et adopté pour tous
une nomenclature en rapport avec les autres
parties de notre ouvrage. Ces groupes sont
les Apites , Méliponites , Bombites (Apiai-
res sociales ) , Anthophorites ( Scopulip'edes
Lat.), Osmiites (Dasygastres Lat.), Xylo-
copites ( Andrénoïdes Lat. ) , Nomadites
(Cuculines Lat.). Voy. ces noms, et l’arti¬
cle MELLIFÈRES. (Bl.)
* APIARIDES. ins. — M. Lepeletier
de Saint-Fargeau (Hist. nat. des 1ns. hym. ,
suites à Buffon ) forme sous ce nom une
famille comprenant seulement les deux
groupes des Apites et des Méliponites.
(Bl.)
* API A SUTES, ins. — Synonyme d 'A-
pites , employé par M. Lepeletier de Saint-
Fargeau ( Hist. des Ins. hym.-, suites à
Buffon). (Bl.)
APIASTRUM, Nutt. (Mss. ex Torr. et
Gray , Flora ofnorth Amer., t. I, p. 643).
(Allusion à Apium, Ache). bot. ph. —
Genre de la famille des Ombellifères , que
MM. Torrey et Gray rapportent avec doute
à la tribu des Coriandrées, en lui assignant
pour caract. : Limbe calicinal presque in-
apparent. Pétales suborbiculaires, entiers,
concaves , point infléchis. Disque petit. Sty-
API
API
7
les très courts. Fruit didyme, fortement
contracté à la commissure. Méricarpes ova-
les-globuleux, à 5 côtes peu élevées., ru¬
gueuses; bandelettes solitaires dans chaque
vallécule. Carpophore 2-fide. Graines cym-
biformes ( concaves antérieurement., cour¬
bées aux deux bouts). — Plantes (de la Califor¬
nie) annuelles, glabres, dichotomes. Feuil¬
les multipartites, à segments linéaires. Om¬
belles axillaires, sessiles, pauci-radiées, dé¬
pourvues d’involucre et d’involucelles. Fleurs
blanches. Fruit aromatique. On n’en connaît
que deux espèces. (Sp.)
* APICAL ( apex, sommet, pointe ).
zool. — Kirby donne ce nom aux aréoles
qui se terminent à la pointe de l’aile des
Insectes, ou près de cette pointe, comme
dans V Anthrax apicalis. (C. d’O.)
♦APICALES, ms.— M. Nees von Esen-
beck [Hymen. Ichn. affin. Monog .) donne
ce nom à une petite division qu’il a établie
dans le g. Encyrtus , d’après les antennes ,
dont l’extrémité est blanche. (Bl.)
♦APICILAIRE. Apicilaris [apex, som¬
met , pointe ). bot. — On donne cette
épithète, en botanique , à tout organe qui
est inséré au sommet d’un autre. Ainsi on
dit que l "'embryon est apicilaire quand il
est placé dans la partie du périspcrme op¬
posée au hile. Le placentaire est apicilaire
quand il occupe le sommet de la cavité pé-
ricarpienne ; la déhiscence est apicilaire
quand , le placenta étant central, la capsule,
uniloculaire par suture des carpelles, reste
entière à sa base , et s’ouvre et se déchire à
son sommet. Enfin, Varëte qui termine la
glume est dite apicilaire. (C. d’O.)
APICRA (iwcx/îos, non amer), bot. ph.
— Genre de la famille des Liliacées, tribu
des Àloïnées, formé par Haworth, réuni
ordinairement au g. Alo'és , et qui mérite
cependant d’en être distingué par son port,
ses fleurs et ses graines. Nous examinerons
plus amplement ce sujet au mot hawor-
T5BI.4 . (C. L.)
*APICULE. Apiculus (dirnin. d'apex,
pointe), zool., bot.— On donne ce nom à
toute pointe terminale sans consistance.
(Jette expression appartient surtout à la ter¬
minologie botanique ; mais Ehrenberg l’a
appliquée aux prolongements filiformes du
corps des Infusoires. O na fait d 'Apicale
l’adjectif apiculé. (C. D’O.)
♦ APIDÆ [apis, abeille), ins. — Syno¬
nyme (TApiaires, employé par Leach , et
adopté par les entomologistes anglais.
(Bl.)
♦ APÎDES. ins. — M. Westwood dési¬
gne sous ce nom un groupe de la tribu des
Apiariœ ou Apidœ, répondant aux Apiaires
sociales de Latreille, ou à nos Apites , Mé~
liponites et Bombites. (Bl.)
APIE. ins. — Voyez apius.
♦ APINELLA, Neck. ( Elem . [dim. d’A-
pium, ache] ). bot. ph. — Syn. du 'genre
Trinia, de la famille des Ombellifôres.
(Sp.)
♦ APIOCARPA (a»Hov, poire; xcxpndç r
fruit), bot. cr. — Genre de la famille des
Mousses, division des Acrocarpes aplopéri-
stomées , établi d’abord par Bridel sous le
nom d'Oreas, nom que M. Hübener a chan¬
gé en celui d'Apiocarpe pour éviter toute
confusion possible avec un homonyme fondé
par Chamisso , et adopté par les botanistes ;
mais , comme M. Hübener n’a pas tenu com ¬
pte du nom de Mielichhoferia ( Voy. ce
mot), donné antérieurement à ce genre par
Hornschuch ( Bryolog . germ .) , il en résulte
que, sans violer les lois de la priorité , nous
ne pouvons admettre le nom d'Apiocarpa.
Il faut encore noter que M. Hooker ne sé¬
pare pas ces Mousses des Weissies.
(C. M.)
♦APIOCERA ( axuv, poire; xépxç, cor¬
ne). ins. — Genre de Diptères , division des
Aplocères , subdivision des Tétrachœtes ,
famille des Tanystomes , établi par West¬
wood ( îsis , t. XXXI , p. 86). — Ce g. se
rapproche , pour le port , des Mydas , des
Corsomyses et des Némestrine. s, et a pour
caract. : Tête transverse. Antennes plus
courtes que la tête : 1er article épais , 2e
petit ; tous deux garnis de soies roides ;
5e petit , piriforme , terminé par une soie.
Trompe avancée , plus longue que la tête.
Palpes découverts, spatuiiformes. Abdomen
obeonique , presque deux fois aussi long
que le corselet. Cuisses postérieures non
épaisses ; tarses bipulvinés. Nervures des
ailes disposées comme dans le g. Mydas.
L’auteur ne rapporte à ce g. que deux esp.,
qu’il nomme, l’une A. asilica, et l’autre A.
fuscicollis , toutes deux de la Nouvelle-
Hollande. ^ (D. et C.)
APIOCIU AIDÉES. Apiocrinidœ , Al-
8
API
eide d’Orbigny. fol. foss. — (Echinoder-
ines.) Famille de l’ordre des Crinoïdes. Nous
avons établi cette famille ( Histoire naturelle
générale et particulière des Crinoïdes, p. 1),
pour renfermer les Crinoïdes, dont l’ensemble
est formé : 1° d’une racine fixée au sol ; 2° d’u¬
ne tige plus ou moins longue, ronde, penta¬
gone ou elliptique, diminuant graduellement
de diamètre vers l’extrémité, toujours sim¬
ple , dépourvue de verticilles , et composée
d’un grand nombre d’articles perforés au
centre, dont la surface articulaire est le plus
souvent radiée ; 3° d’un sommet pyriforme
ou cupuliforme, placé à l’extrémité supé¬
rieure ; ce sommet est presque toujours for¬
mé des premiers articles très élargis de la
tige et d’un calice pierreux , distinct , très
épais , pétaliforme en dessus, composé de
pièces très épaisses disposées par séries de
cinq, superposées les unes aux autres ; ces
pièces constituent un ensemble solide, sus¬
ceptible de se séparer du reste, et dont la
partie supérieure seulement est creusée ; de
sorte que la cavité est peu grande et ne sau¬
rait contenir qu’une très petite partie des
viscères; 4° d’une masse viscérale renfer¬
mée dans une poche dont la partie inférieure
est contenue dans le sommet ; 5° d’une sé¬
rie de cinq ou de dix bras composés de
pièces simples ou alternes , se subdivisant
une ou deux fois, et pourvus de ramules
ronds, toujours simples, courts, articulés et
canaliculés en dedans.
Cette famille comprend les genres Guet-
tardicrinus , Apiocrinus , Millericrinus ,
Bourgueticrinus , Encrinus et Eugenia -
crinus , caractérisés par le nombre des
étages de pièces qui en composent le som¬
met.
Les genres de cette famille paraissent ap¬
partenir chacun à une époque géologique
distincte. On les trouve : 1° dans le Muschel-
kalk, où les Apiocrinidées se montrent pour
la première fois au sein des couches terres¬
tres, sous la forme d ''Encrinus ; 2° dans la
formation oolitique; elles manquent dans
les couches inférieures, tandis que, dans les
couches supérieures de ce même terrain,
elles abondent sous les formes des genres
Guettardicrinus, Apiocrinus , Millericrinus
et Eugeniacrinus 3° dans les couches cré¬
tacées supérieures , où les Apocrinidées ne
sont plus représentées que par le genre
API
Bourgueticrinus ( VApiocrinites ellipticus
des auteurs ). ( A. d’O.)
*APIOCRINIITES. pol. foss. — Syn.
d’APiocamus. Voyez ce mot. (A. d’O.)
* APIOCRIIVUS. pol. foss. — Genre
de la famille des Apiocrinidées, de l’ordre des
r
Crinoïdes (Echinodermes). Miller ( Crinoidea ,
etc. ) a établi ce g. sous le nom d'Apiocri-
nites , et y a placé deux types bien dis¬
tincts , dont nous avons formé deux genres.
A l’un nous avons conservé le nom d' Apio¬
crinus , en appelant l’autre Bourgueticri¬
nus. Sous le nom d1Apiocrinites , M. Gold-
fuss ( Petrefacta Germaniœ ) y a joint en¬
core une autre modification , que nous
avons nommée Millericrinus.
Le g. Apiocrinus , tel que nous l’envisa¬
geons, est ainsi caractérisé : Ensemble for¬
mé d’une racine , d’une tige ronde et sim¬
ple , radiée à sa surface articulaire, et d’un
sommet généralement pyriforme, composé:
1° de plusieurs articles dilatés , formant à
sa base un cône renversé ; 2° d’une série
de cinq pièces basales , le plus souvent
transverses ; 3° de deux séries de pièces in¬
termédiaires , avec ou sans pièces accessoi¬
res ; 4° d’une série de cinq pièces supérieu¬
res , pourvues en dessus d’attaches brachia¬
les doubles , et de deux canaux brachiaux.
Les bras , au nombre de dix au point de
départ , reposent sur ces pièces supérieures ;
ils sont composés d’une seule série de pièces
simples ; les ramules des bras s’articulent
de deux en deux aux pièces brachiales. Les
Apiocrinus ont donc le sommet composé
de quatre étages de pièces, caractère qui
les distingue nettement des Guettardicri¬
nus , qui en ont six , et des autres genres ,
auxquels on n’en compte qu’un ou deux
seulement.
On ne connaît jusqu’à présent que quatre
esp. d'1 Apiocrinus ( Voy . notre Histoire des
Crinoïdes , où elles sont figurées ) , tou¬
tes des terrains oolitiques moyens et supé¬
rieurs , mais non des mêmes couches. Les
Apiocrinus Parkinsoni et elegans appar¬
tiennent au calcaire à polypiers ou Forest
marble des Anglais, tandis que les deux au¬
tres , les A. Roissy anus et Murchisonianus,
sont propres seulement à 1 ''Oxford clay.
, La grande longueur de la tige et le peu
d’attache de la racine doivent faire suppo¬
ser que ces animaux vivaient à de grandes
API
API
profondeurs ou dans les anfractuosités des
bancs de coraux. Cette dernière hypothèse
paraît d’autant plus admissible, qu’on ne
trouve ces fossiles que près des bancs ou
dans les bancs mêmes de Polypiers.
(A. d’O.)
* APIOME1UJS ( a.i:iov , poire ; //e^o'ç ,
cuisse ). ins. — Genre de la famille des Ré-
duviens, de l’ordre des Hémiptères, section
des Hétéroptères , établi par Hahn ( Wan -
zenart. Insekt.), et adopté maintenant par
tous les entomologistes. — Ce genre se di¬
stingue de ses congénères par un corps fort
épais , couvert de poils longs et très serrés ;
une tête petite comparativement au volu¬
me du corps ; des pattes antérieures ,
ayant des jambes renflées , excessivement
velues , avec une cavité très profonde, et
des tarses fort grêles ainsi que leurs cro¬
chets. Les Apiomerus faisaient partie du
g. Reduvius pour Fabricius et Latreille.
On en connaît aujourd’hui une trentaine
d’esp. ; toutes sont de l’Amérique méridio¬
nale , et remarquables par la villosité de
leur corps. Les plus répandues sont les A.
morbillosus ( Reduvius morbillosus Fab.),
A. hirtipes ( Reduvius hirtipes Fab.), etc.
(Bl.)
APION (cmov, poire), ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères tétramères, famille
desCurculionites, fondé par Herbst aux dé¬
pens des Attélabes de Fabricius, et adopté
par la majeure partie des entomologistes qui
sont venus ensuite. Latreille lui assigne pour
caract. : Antennes terminées en une massue
de trois articles , et insérées sur une trompe
allongée, cylindrique ou conique, non dilatée
à son extrémité. Tête reçue postérieurement
dans le corselet. Point de cou apparent. Epe¬
rons des jambes très petits ou presque nuis;
abdomen très renflé, presque ovoïde ou
presque globuleux.
Le genre Apion est un des plus nombreux
delà grande famille des Curculionites , et
les espèces qui le composent sont à peu
près les plus petites de cette famille, car la
plus grande n’a guère que 5 millim. de lon¬
gueur. Schœnherr, dans sa Synonymie des
Curculionides , en décrit 198 esp. de tous
pays ; mais le plus grand nombre appar¬
tient à l’Europe. Nous n’en citerons que
quelques unes, savoir : L’Apion rouge (Ap.
frumentarium), Oliv. (Coléopt., t. V, n°81,
9
pl. 3, fig. 47) , qui peut être considéré com¬
me le type du genre; l’A pion des Vergers
(Ap. Pomonœ ), Oliv. (Ibid. , pl. 3, Gg. 43) ;
l’Apion bronzé ( Ap. œneum ), Oliv. (Ibid.,
pl. 5, Gg. 45), et l’Apion bleu (Ap. cya~
neum ) , Oliv. (Ibid., pl. 3, Gg. 46). M. Kirby
( Linn . Trans. of London , vol. IX, 1808,
p. 1-80, tab. 1, Gg. 1-20 ) a donné une Mo¬
nographie de ce genre , dans laquelle il en
décrit 60 esp. et en Ggure 20. (D. et C.)
*APÏOMDES. Apionides (’Ï.tuqv, apion ;
eUo;, ressemblance ). ins. — Nom donné
par Schœnherr à une division de ses Or-
thocères , dans la famille des Curculionides,
et qui se compose de celles qui ont le rostre
ou museau-lrorape peu avancé , cylindri¬
que ou Cliforme ; les antennes composées
de onze articles , et insérées vers le milieu
ou à la base du rostre ; la tête allongée der¬
rière les yeux ; les ély très ovales , voûtées ,
couvrant l’anus. Cette division ne renferme
que deux genres : Eurhyncus et Apion.
Voy. ces mots. (D.)
APIOS, Mœnch ( Méth. , p. 165). —
Bradlea , Adans. (non alior.). bot. pii.
— Genre de la famille des Légumineuses
(sous -ordre des Papilionacées , tribu des
Phaséolées), fondé sur le Glycine Apios , L. ,
et offrant pour caract. distinctifs : Calice
campanulé , 4-denté : la dent supérieure et
les deux latérales presque inapparentes ; la
dent inférieure plus longue. Carène falci-
forme, subspiralée, renversée. Étamines
diadelphes. Légume substipité, cylindracé,
grêle, polysperme,septulé transversalement.
Graines subglobuleuses. — L’A. tuberosa ,
Mœnch (vulgairement Glycine tubéreuse) ,
originaire des États-Unis , et fréquemment
cultivée comme plante d’ornement, consti¬
tue à elle seule ce genre. C’est une herbe à
racine tubéreuse et mangeable ; les tiges sont
volubiles, très longues; les feuilles impari-
pennées, 5-ou 7-foliolées, non stipulées;
les pédoncules horizontaux ou défiéchis ,
plus courts que les feuilles; les fleurs, pa¬
nachées de rose et de pourpre-noirâtre ,
sont disposées en grappes courtes et très
denses. (Sp.)
APIOSPORIUM (««ov, poire ; crn Apos ,
spore), bot. €R. — Genre de Champi¬
gnons, de l’Ordre des Périsporiés de Fries ,
créé par Runze (Mykol. hef., t. I, p. 8). 11
est caractérisé par des sporanges adnés ,
1*
T. II.
10
API
API
piriformes, entassés, pulvérulents, et d’une
consistance ferme , qui renferment dans
leur intérieur des spores globuleuses, trans¬
parentes, mélangées avec une matière géla¬
tineuse. On ne connaît encore que deux
espèces de ce genre : l’une qui croît sur le
bois du saule, et l’autre sur celui du sapin.
Elles ressemblent à des Sphéries dont la
surface serait pulvérulente : l’examen mi¬
croscopique peut seul faire saisir la diffé¬
rence. C’est avec doute que l’auteur du
Systema mycologicum a réuni à ces deux
espèces le Stilbospora maxima de Schwei-
nitz , qui , dans la Caroline , recouvre quel¬
quefois , dans une très grande étendue , les
rameaux de quelques arbres morts.
(LÉv.)
*APIROPHORUM , Neck. (Elem.) ( à
priv. ; pirus, poire ; yi/sw , je porte ). bot.
ph. — Syn. du genre Pirus , de la famille
des Pomacées. (8p.)
APIROPODES ( «rcet/îos, infini, sans
nombre; kojç, n o'os, pied : c.»à-d. pattes très
nombreuses). ins.— M. Savigny, dans son se¬
cond Mémoire sur les animaux sans vertè¬
bres, nomme ainsi ceux du type des iirticulés
chez lesquels les pieds sont articulés, et au
nombre de plus de six ; ce qui les distingue
des Hexapodes ou véritables insectes, qui
n’en ont jamais que trois paires ; aussi ,
comme le rapporte l’auteur cité , Mongez
lui proposait-il , comme synonyme du mot
Apiropodes , celui (PHyperhexapodes . M.
Savigny considérait alors les deux groupes
des Hexapodes et des Apiropodes comme
deux classes. Les Insectes apiropodes sont
les Entomoslracés , Pycnogonum , Scor¬
pions , Araignées , et autres Insectes sans
antennes, ainsi que les Crustacés, les Scolo¬
pendres et les Iules. (P. G.)
APIS. os. — Nom latin de P abeille. I
(C. D’O.)
* A PI ST A («ircffTo;, dont on doute; ou
anyTTos, inconnu?), bot. pii. — Genre de
la famille des Orchidées , tribu des Vali¬
dées, formé par Blume (Bijdr. , 296), et
qu’on réunit généralement, comme synony¬
me, au g. Podochilus du même auteur.
(C. LO
* A PISTE ( àiziazoç, , perfide), poiss. —
Genre dePercoïdes à joues cuirassées, de la
tribu des Scorpènes. Ils ont, comme ces Pois¬
sons une dorsale unique et des dents au pa¬
lais. Ils s’en distinguent parce que les rayons
de la nageoire pectorale sont tous branchus.
Un second caractère distinctif de plus haute
importance se prend dans le sous-orbitaire ,
dont la grande pièce est armée d’une épine
souvent très longue , acérée , très mobile ,
que le poisson peut écarter de sa joue , et
dont il se fait une arme offensive, à laquelle
vient en aide l’épine du préopercule. Ces
armes sont d’autant plus dangereuses , que
ces épines sont, dans le repos, cachées dans
des rainures creusées pour les recevoir , de
sorte que, dans cet état, on ne les aperçoit
qu’avec peine.
On distingue dans ce genre deux divi¬
sions. Certaines espèces ont le corps écail¬
leux, comme les Scorpènes, et d’autres l’ont
nu et sans écailles , comme les Cottes.
Quelques espèces de ce genre ont aussi
un caractère qui rappelle celui des Trigles :
ce sont celles qui portent sous la pectorale
un rayon libre et détaché de la nageoire ;
mais ce caractère n’est pas commun à tou¬
tes, et il n’a pas assez d’importance pour
s’appuyer sur lui , et faire un genre distinct
des esp. à rayon libre. Tous les Apistes con¬
nus viennent de la mer des Indes. Nous en
possédons quinze esp., dont quatre à rayons
libres au devant de la pectorale , treize avec
des écailles sur le corps , et dont deux seu¬
lement ont la peau nue. Les esp. à rayons
libres ont des pectorales très grandes , dont
elles se servent pour voler au dessus de
l’eau, comme les Bactyloptères ( Trigla vo-
litans , Lin.), ou les Prionotes ( Trigla
punctata et Fr. carolina, Lin. ). M. Eh¬
renberg a observé une de ces espèces très
abondantes à Tor, au pied du mont Sinaï.
C’est, suivant ce savant voyageur, le seul
poisson volant commun dans la mer Rou¬
ge. Il a cru qu’il faut entendre de lui ce
que l’on trouve dans l’Exode sur les Cailles
« qui servirent à la nourriture du peuple
juif, pendant le temps où il a erré sur
les rives de la mer Rouge ». C’est par suite
de ces observations que cet Apiste a pris
le nom d\ip. Israelitarum. M. Ehrenberg
pense que les interprètes ont traduit par
Caille un mot hébreu qui avait un sens tout
différent. Aujourd’hui les Arabes nomment
ce poisson Gherad el bahr ; ce qui veut di¬
re Sauterelle de mer. Un autre Apiste a
une particularité notable dans l'insertion
APL
des rayons de sa dorsale. Les trois premiers
rayons épineux de cette nageoire sont avan¬
cés sur la nuque , de manière à y simuler
une sorte de première dorsale , semblable à
la nageoire épineuse des Vives ; aussi avons-
nous appelé l’espèce Ap. trachinoides. MM.
Kuhl et van Hasselts nous ont appris que
ce poisson vit caché sous le sable à Java ,
comme les Vives de nos côtes, et qu’il est
dangereux à cause des piqûres qu’il fait
aux pieds des pécheurs qui s’avancent sur
la plage. (Val.)
* APITES. rvs. — Nous avons employé
cette dénomination ( Hist . des Anim. art. ,
t. IV, p. 598) , pour désigner un groupe de
la famille des Mellifères , tribu des Apiaires
ou Apidœ , dont les esp. vivent en sociétés
nombreuses, composées de trois sortes d’in¬
dividus (des mâles, des femelles et des neu¬
tres). — Ce groupe est caractérisé par un
corps ovalaire ; des antennes filiformes, vi-
bratiles; trois ocelles disposés en triangle;
une languette ou lèvre inférieure presque
cylindrique , d’environ la longueur de la
moitié du corps; des ailes ayant une cellu¬
le radiale , et quatre cubitales, dont la der¬
nière incomplète ; des jambes postérieures
dépourvues d’épines à leur extrémité , avec
le premier article de leurs tarses dilaté à
l’angle extérieur de sa base , et la présence
d’un aiguillon chez les femelles et les neu¬
tres.
Ce groupe ne renfermant que le genre
x\beille ( Apis ) , nous renvoyons à cet arti¬
cle pour tous les détails sur l’organisation
et les mœurs de ces Insectes. (Bl.)
APIUM. Tourn. bot. ph. — Synonyme
latin du genre Ache, de la famille des Om-
bellifères. (Sp.)
API US (àmov , poire). ins. — Billberg
désigne ainsi un genre de Coléoptères té-
tramères , de la famille des Curculionites ,
qui correspond au genre Apion des autres
auteurs. Voy. ce mot. (D. et C.)
* APIUS {apis, abeille), ms. — Jurine
(. Nouvelle méthode pour classer les Hym.
et les Dipt.) a appliqué ce nom à un genre
d’Hyménoptères de la famille des Crabro-
niens , qui avait déjà reçu de Fabricius la
dénomination de Trypoxylon. Voy. ce
mot. (Bl.)
* APLATIES. Cornplanatæ. akachtv.
— Nom employé par M. Walckcnaër pour
APL 1 1
désigner un petit groupe dans le genre Al-
tus. (H. L.)
* APLATIS. Depressi. ms. — Tribu
de l’ordre des Coléoptères pentamères , fa¬
mille des Brachélytres, établie par Latreille,
et qui se compose des genres Prognathe ,
Zirophore , Ozorius , Oxytèle, Tieste, Orna -
lie, Lest'eve, Proteine et Aléochare. {Voy.
chacun de ces mots). Les caract. de cette tri¬
bu sont : Palpes maxillaires courts, ayant
leur quatrième article saillant et très dis¬
tinct. Jambes antérieures souvent épineuses.
Tète de plusieurs mâles cornue. Tarses
n’offrant souvent que trois articles distincts,
dont le dernier fort long comparativement
aux précédents. (D.)
* APLECTA ( à*r>s xtj], qui n’est pas
plié, sous-ent. aile), ms. — Genre de Lépido¬
ptères, de la famille des Nocturnes, établi
par M. Guénée aux dépens des genres Polia
elPhlogophorad'OchscnhehnQ.v, et placé par
lui dans la tribu des Hadénides. Voici les
caract. qu’il lui assigne : Chenilles à seize
pattes , rases , cylindriques, allongées , de
couleurs sombres , généralement marquées
de chevrons ou lozanges sur la région dor¬
sale ; à tête subglobuleuse. Elles vivent de
plantes basses, et se cachent ou du moins
s’abritent pendant le jour. Chrysalides lis¬
ses , allongées, à partie postérieure souvent
obtuse, contenues dans des coques de terre
peu solides et enterrées assez profondément.
Insectes parfaits : Antennes simples ou sub¬
ciliées dans les mâles , filiformes dans les
femelles. Palpes dépassant un peu la tête ,
velus ou peu ascendants ; leur second arti¬
cle large à l’extrémité ; le dernier court ,
nu , tronqué au sommet. Thorax robuste ,
carré , sinué antérieurement , chargé , en¬
tre les ptérygodes , d’une huppe fortement
bifide à sa jonction avec l’abdomen. Ce¬
lui-ci, long , dépassant notablement les ai¬
les inférieures, velu latéralement et terminé
carrément dans les mâles, en cylindre ai-
ongé , puis brusquement terminé en cône
grossier dans les femelles. Ailes supérieures
allongées, ayant toutes les lignes et toutes
es taches , même la claviforme , distinctes ;
es deux taches supérieures très dévelop¬
pées. Au repos, les supérieures couvrent les
inférieures; et, quoique disposées en toit
peu incliné, donnent à l’insecte une forme
assez allongée, à cause de leur longueur.
12
APL
APL
L’auteur rapporte à ce genre 10 espèces
qu’il a retranchées des g. Polia et Phlogo-
phora, et qu’il sépare en deux groupes. Le
type du groupe À est la Pol. serratilinea
de Treitschke, et celui du groupe B la
Phlog. empyrea du même auteur. Toutes
deux sont figurées dans VHist. nat. des
Lépid. de France.
M. Boisduvai , dans son nouvel Index, a
adopté ce genre, mais sans y comprendre
aucune des espèces du g. Phlogophora. (ï).)
* APLECTRUM , Blume (in Flora,
1831 , p. 502) ( àiùyxTpo'j , sans ergot,
éperon), bot. ph. — Genre de la famille
des Méiastomacées (tribu des Mélastomées,
sous-tribu des Miconiées, DG.). Son auteur
lui assigne les caract. suivants : Calice ovale-
globuleux, agone, à limbe tronqué ou ob¬
scurément. 4-denté, persistant. Pétales 4.
Etamines 8, anisomètres, alternativement
fertiles et ananthères (celles-ci plus courtes).
Anthères inappendiculées , ovales, grosses,
obtuses aux deux bouts , déhiscentes par un
seul pore terminal. Ovaire adhérent, 4-lo-
culaire , couronné de 4 crêtes. Style fili¬
forme; stigmate simple. Baie 4-loculaire,
* polysperme , subglobuleuse. Graines cunéi¬
formes. — Arbustes sarmenteux. Feuilles non
ponctuées , très entières , sub-5-nervées.
Inflorescences axillaires et terminales , pani-
culées. — Ce g. est propre aux îles de la Son
de. M. Blume y rapporte trois esp., signalées
antérieurement par lui sous les noms de
Melastoma stipulare , Melastoma viminale,
et Melastoma rostralum. (Sp.)
* ÂPLECTRUS (àn 'X%x.Tpov y sans ai¬
guillon ou épine ). ins. — Genre de Coléo¬
ptères tétramères, famille des Longicornes,
tribu des Cérambycins de M. Serville,
fondé par M. Dejean ( Catal . , 5e éd.) sur
une seule espèce originaire du Mexique ,
et nommée Clytoïdes par M. Dupont. Ce
genre participe des Callidies et des Clytres,
et s’en distingue par ses antennes mutiques,
dont les troisième et quatrième articles sont
d’égale longueur ; par son corselet, plus long
que large , et moins globuleux que dans ces
deux genres; par ses élytres, allant en se
rétrécissant vers le bout, comme dans les
Leptures , et dont les angles huméraux sont
élevés et saillants; par l’extrémité de ces
mêmes élytres, qui est tronquée et dente¬
lée. Yoiei , au reste, une courte description
de l’espèce unique qui lui sert de type : D’un
noir à reflets blanchâtres. Tête, corselet et
écusson, recouverts d’un léger duvet soyeux
d’un blanc jaunâtre; chacune des élytres
marquée de 5 taches orangées 1,2,2, dont
les deux dernières se réunissent quelquefois.
Pattes rougeâtres. Long. 16, larg. 5 millim.
— M. Chevrolat propose de donner à cette
espèce le nom de Lepturoïdes , qui ré¬
pondrait en effet mieux à son faciès que
celui de Clytoïdes , qui lui a été imposé par
M. Dupont, et que M. Dejean a adopté dans
son dernier Catalogue. (D. et C.)
*APLESIOA, Rafinesque (à pr. ;
voisin , parent), poiss. — M. Rafinesque
a ainsi dénommé la première subdivision du
neuvième genre établi par lui dans son
Ichthyologie de VOhio , sous le nom de
etheostoma. Voyez ce mot. (Val.)
* APLEXJROSPERMÉES. ( a priv. ;
îtL-u/îov, côte ; Girèp/j-z , graine), bot. ph. —
M. Tausch donne ce nom à une tribu qu’il
établit dans la famille des Ombellifères , et
qu’il caractérise ainsi qu’il suit : Péricarpe
prismatique ou subcylindrique, écosté, le
plus souvent squammelleux ou spinelleux.
Fleurs disposées en capitules , ou bien en
ombelles irrégulières. Cette tribu ne com¬
prend que trois genres, savoir : Alepidea,
Eryngium et Sanicula. ( Sp. )
APLEUROT1S (uiùevpoç, sans côtes).
moll. — M. Rafinesque a proposé ce genre
pour une Coquille fossile qu’il a observée
dans les terrains de transition de la chute
de l’Ohio. D’après les caractères très vagues
qu’il lui donne, on peut supposer que ce
genre ne diffère pas beaucoup de celui des
Térébratules. M. Rafinesque n’ayant jamais
complété la description de ce genre , il reste
pour nous très incertain , et nous le com¬
prenons, en attendant de nouvelles obser¬
vations, parmi les Térébratules. Voy. té-
RÉBRATULE. (DESH.)
APLIDE. Turnicus. moll. — Division
générique établie par M. Savigny dans la fa¬
mille des Ascidies composées ou Téthyes
composées , et caractérisée par ce savant de
la manière suivante : Téthyes composées
dont l’orifice branchial n’offre que 6 rayons
réguliers, dont le corps est sessile et poly¬
morphe , et les systèmes sans cavités cen¬
trales. Suivant M. Milne -Edwards, ce g.
doit être rangé dans la tribu des Polycli-
/
APL
mens. On en connaît plusieurs espèces.
(M. E.)
* APLIDIA. ins.— Genre de l’ordre des
Coléopt. pentamères, famille des Lamellicor¬
nes , établi par M. Hope {the Coleopterist' s
Manual , part thefirst, p. 101) pour y placer
le Melolontlia transversa de Fabricius, esp.
propre aux contrées méridionales de l’Eu¬
rope. Les caractères qu’il lui assigne sont:
Chaperon relevé, subéchancré. Labre bi lo¬
bé ou excavé au milieu. Antennes de dix
articles; le septième en forme de coupe.
Palpes maxillaires à dernier article lancéolé,
excavé en dessus. Tarses filiformes, à ongles
assez longs, fendus par le bout. L’espèce qui
sert de type à ce genre est un Rhisotrogus
pour M. l>ejean. (D. et C.)
* APL! PH US. zooph. — Nom d’un g.
non décrit de Sertulariens , signalé par M.
Rafinesque ( Analyse de la nature , p. 157).
(P. G.)
APLITE. géol. — Nom donné par les
Suédois à une roche composée de Quartz et
de Feldspath, très abondante en Dalécarlie.
Haüy l’appelle Pegmatite. Voy. ce mot.
(C. D’O.)
*APLITES (« priv., ir>soj , je navigue).
poiss, — M. Rafinesque a ainsi nommé le
premier sous-genre du cinquième genre de
son Ichthyologie de VOhio , appelé lépo-
mis. Voy. ce mot. (Val.)
* A PL OA (àir >005, simple), ixs. ■ — Gen¬
re de Coléoptères pentamères, famille des
Carabiques, tribu des Troncatipennes, éta¬
bli par M. lïope , et adopté par M. Brullé ,
qui le caractérise ainsi : Bord postérieur du
corselet sans prolongement. Crochets des
tarses sans dentelure; leur quatrième arti¬
cle simple , c’est-à-dire ni échancré ni bi-
lobé, et sans aucune dilatation ; articles des
palpes presque cylindriques.
Ce genre est fondé sur une seule espèce,
des Indes-Orientales , nommée par M. Hope
Aploa picta ; elle est décrite et figurée
dans le tom. Ier des Transact. de la Soc.
zool. de Londres. (D. et C.)
A P LOGEA T R U S ( ân/ôoç , simple ,
/ivT/sov, épine , aiguillon ). poiss. — M. Ra-
linesque a ainsi nommé , dans son Ichthyo¬
logie de VOhio, un genre de Poissons qu’il
caractérise par un corps elliptique et com¬
primé; une tête petite; des mâchoires gar¬
nies de lèvres et de dents; un opercule lisse
APL 13
et flexueux ; une seule épine à la dorsale ,
qui est allongée.
Comme M. Rafinesque a décrit et établi
ce genre sur le dessin d’un poisson fait par
M. Audubon , et non pas sur l’observation
directe de l’animal , il est permis de rester
incertain sur ce genre , dont l’auteur dit
qu’il est singulier et intermédiaire entre
les Coryphènes, les Spares ( Cynœdus ) et
les Labres. J’avoue que les affinités entre
les Coryphènes et les Labres me parais¬
sent difficiles à saisir. L’auteur ne parle
que d’une seule espèce , qu’il appelle Aplo-
centrus calliops , qui est un beau pois¬
son de l’Ohio, dont les noms vulgaires sont
Red- y e, Bride perch , Sachelors perch,
Greenhars. Il est varié de lignes flexueuses
noires. îl atteint jusqu’à un pied anglais de
long. (Val.)
* ALLOUERA (àîT/oos , simple ; -/.èpxç ,
corne), ms. — Genre de Lépidoptères de
la famille des Nocturnes , tribu des Phalé-
nides , établi par M. Stephens , qui le range
dans sa division des Semi-Diurnes, tribu des
Géométrides ( Steph . Nomenclature ofBri-
tish Jnsects ). Ce genre se compose de trois
espèces, dont l’une, Geom. plagiata , Linn.,
appartient à notre genre Anaitis , et les
deux autres , cœsiala et flavicinctata ,
Ilübn. , qui n’en font qu’une , ont été ran¬
gées par nous dans le g. Larentia de Treit-
schke. Voy. anaitis et larentia. (D.)
APLOCÈRES, ou SIMPLICICOÏU
NES ( «tt/ooç , simple; r.épxç, corne), ms.
— Nom donné par M. Duméril à une famille
de Diptères qu’il caractérise ainsi : Suçoir
nul ou caché ; bouche en trompe rétractile
dans une cavité du front. Antennes sans
poil isolé, latéral. Elle se compose des gen¬
res Rhagion , Bibion, Sique , Anthrax,
Hypoléon, Stratiome , Cyrte , Midcis,Né-
motele et Cérie. Voy. chacun de ces mots.
M. Marquait, dans son ouvrage intitulé :
Diptères exotiques ou peu connus , emploie
aussi le mot d 'Aplocères pour désigner une
grande division de ces Insectes, qui com¬
prend tous ceux dont le dernier article des
antennes est simple, comme dans les En-
tomocères. Toutefois ce caractère essentiel
ne doit pas s’entendre d’une manière abso¬
lue : car, si le dernier article des antennes
n’est jamais divisé en plusieurs segments
ou anneaux, il est le plus souvent accompa-
14
APL
APL
gné d'un style semblable à celui qu'on voit
dans la plupart des Notacanthes , lequel se
compose de 1 à 5 parties , est très variable
pour la forme , se montre ordinairement
sous celle de soie , et est inséré, tantôt à
l’extrémité de l'antenne , tantôt sur le dos
du troisième article.
Les Aploc'eres se divisent naturellement
en deux sections : les Tétrachœtes , dont la
trompe contient un appareil de succion
composé du labre de la languette et des deux
soies maxillaires , et les Dichœtes, dans les¬
quelles ces deux dernières parties n'existent
pas ou ne sont pas distinctes. (D.)
*APLOCNÉMIE. Aplocnemia (««>005,
simple ; , cuisse ). itvs. — Genre de
Coléoptères tétramères , famille des Longi-
cornes, établi par Stephens , qui , dans son
Entomologie d'Angleterre , lui assigne les
caractères suivants : Palpes courts , avec le
dernier article fusiforme ; les maxillaires un
peu aigus. Antennes velues, delà longueur
du 'corps ; bords latéraux du corselet en¬
tiers ou nautiques. Corps oblong , élargi ,
un peu convexe. Élytres ponctuées, arron¬
dies à l'extrémité. Ce genre est fondé sur le
Cerambyx nubilus, Olivier, Lamia nebulo-
sa , Fabr., qui appartient au genre Mesosa
de Mégerle. Voy. ce mot. (D. et C.)
* APLOCNEMUS ( AcMos, simple;
xvyj /u.y\ , cuisse ). ms. — Genre de Coléoptè¬
res pentamères , famille des Malacodermes ,
établi par Stephens, et auquel Westwood
donne les caract. suivants, dans son Syno¬
psis 0 f généra, etc. : Antennes courtes, en
scie intérieurement. Corps obtus, oblong;
jambes courtes. Ce genre, qui appartient à
la famille des Mélyrides de Leach, a pour
type VHispa 4 -pustulata, Fabr., ou genre
Dasytes des auteurs. (D. et C.)
* APLOBACTYLE ( côt>ooî , simple;
iïxATvïoç , doigt ). poiss. — Genre de Pois¬
sons de la famille des Percoïdes, à six rayons
branchiaux , à rayons des pectorales simples
et libres à l’extrémité ; à dents aplaties et
crénelées sur le bord, sur trois rangs à la
mâchoire supérieure, et sur deux seulement
à l’inférieure. Le bord du préopercule n’a
point de dentelures. Les deux nageoires dor¬
sales sont assez distinctes ; les ventrales
plus reculées que celles des autres Poissons
thoraciques. Ce poisson réunit un ensemble
de caractères assez curieux. 11 est voisin
des Cirrhites par ses pectorales; mais les
dents sont semblables à celles qui arment
la bouche des Crenidens , parmi les Sparoï-
des, ou les Acanthures , dans la famille des
Teuthies.
On n’en connaît encore qu’une esp., des
côtes du Chili, où on l’appelle Machuelo.
Il se nourrit de fucus. (Val.)
* APLODEBIJS (âiddos, simple; iïspoc,
peau), ins. — Genre de Coléoptères penta¬
mères , famille des Brachélytres , tribu des
Staphylinides, établi par Stephens, et adop¬
té par Westwood , qui lui donne pour type
le Staphylinus brachypterus Marsham. Cet¬
te esp. est la même que VOxytelus cœlatus
de Gravenhorst, qui appartient aujourd’hui
au g. Phloenœus d’Erichson. Voy. ce der¬
nier mot pour les caractères génériques.
(D. et C.)
APLODINOTUS. poiss. — M. Rafi-
nesque avait institué sous ce nom , dans un
mémoire publié sur soixante genres nou¬
veaux d’Animaux américains, un genre de
Poissons, qu’il a changé ensuite en celui
VAmblodon. Voy. ce mot. (Val.)
* AP LO I H SE ES (àir)oos, simple ; c Tto-xoç,
disque), bot. pii. — INom d’une des sec¬
tions du genre Aplopappus , laquelle ren¬
ferme les espèces dont les capitules sont
discoïdes, et non radiés ; les fruits plus ou
moins velus , et les corolles dilatées à la
gorge. (J. D.)
APLODON ( «»r/ooç , simple; ocToùç,
0 vr os , dent ). moll. — On trouve ce g. in¬
stitué par M. Rafinesque, dans le Journal de
Physique de Vannée i 819. Dans ce genre,
M. Rafinesque introduit une Coquille ter¬
restre, qui ne diffère en rien des Hélices
proprement dites. Elle est ombiliquée ; elle
a une seule dent à l’ouverture , et elle n’est
pas la seule, dans le g. Hélice, qui offre
ces deux caract. A peine ces caract. suffi¬
sent-ils pour établir une sous- division très
secondaire dans le grand g. Hélice. — Ce
g. de M. Rafinesque n’a point été adopté.
Voy. hélice. (Desh.)
* APLODON ( ànAÔG 5 , simple; oJ'ou; ,
dent), bot. cr. — M. R. Brown (Supplém.
au Voy. de Parry ) avait fondé ce g. et
celui de Cyrtodon pour deux espèces de la
famille des Mousses , que Bridel a réunies ,
avec deux autres , sous le nom générique
d'Eremodon[Voy. ce mot). M. Hooker con-
APL
15
APL
serve , ail contraire , les deux genres de son
illustre compatriote, et donne pour type du
premier VEremodon W ormskioldii , Brid.,
et pour type du second VEremodon Splach-
noides du meme auteur. Le genre Disso-
don , de MM. Gréville et Arnott, est aussi
synonyme du dernier de ces deux genres.
Enfin , autant que j’en puis juger d’après
un herbier normal de Mousses d’Europe
que vient de m’adresser M. Schimper, ce
bryologiste, et son collaborateur, M.Bruch,
adoptent aussi le genre Aplodon ; mais ils
paraissent le circonscrire tout autrement
que l’illustre botaniste qui l’a établi , puis¬
qu’ils y font entrer de vrais Splachnums ,
c’est-à-dire des Mousses dont le péristome
est formé de dents rapprochées ou réunies
deux à deux. Je ne suis pas à même de don¬
ner des éclaircissements à cet égard. Les
Duumvirs conservent d’ailleurs les genres
Splachnum et Eremodon. Voy. ces mots.
(C. M.)
*APLODONTIE. Aplodontia (àiùàoç ,
simple; ocToés, ô-jtoç , dent), mamm. — M.
Richardson , dans un Mémoire inséré dans
le Zoological Journal , nomme ainsi un g.
de Rongeurs de la famille des Sciuriens ou
Ecureuils, et dont l’espèce type, A . lepo-
rina Rich. , ne paraît pas différer de VAni-
sonyx ru fa Rafinesque , considéré par plu¬
sieurs naturalistes comme une espèce de
Marmotte. J. -B. Fischer change en Aplu-
dontia le nom du genre de M. Richardson ;
voici quels en sont les principaux carac¬
tères : Incisives fortes , convexes en avant ,
simples; molaires de chaque côté. Tête
aplatie. Nez subarqué , épais, obtus. Yeux
petits. Oreilles courtes, arrondies. Pieds
5-dactyles, à plante nue. Queue courte ,
velue. Six mamelles , dont les deux anté¬
rieures sur la même ligne que les membres.
(P. G.)
APLOLOPHIUM. bot. ph. — Voyez
H APLOLOPHIUM. (G. L.)
APLOME ( omkôoç, , simple), min. —
Nom donné par Haüy à une variété de gre¬
nat calcaréo-ferrugineux, dodécaèdre, de
couleur brune , à faces striées parallèlement
à leurs petites diagonales, et dont Haüy a
fait une espèce particulière à laquelle il attri¬
buait le cube comme forme primitive. Voy.
GRENATS. (Del.)
* APLOMERA ('s.kaqoç , simple ;
cuisse), ins. — Genre de Diptères , division
des Brachocères , subdivision des Aplocè-
res , section des Tétrachœtes , famille des
Tanystomes , tribu des Empides , établi par
M. Macquart dans son ouvrage intitulé :
Diptères exotiques nouveaux ou peu con¬
nus. Les caract. en sont : Trompe assez épais¬
se , un peu plus longue que la tête, abais¬
sée perpendiculairement. Antennes un peu
plus longues que la tête ; les deux premiers
articles courts; le troisième long, conique;
style assez court. Pieds à peu près d’égale
longueur , presque nus ; cuisses postérieures
épaisses, sans denticulcs; premier article
des tarses postérieurs un peu élargi. Ailes
dépassant peu l’abdomen; nervure interne
de la deuxième cellule sous - marginale
aboutissant à l’extrémité du bord interne
de l’aile; deuxième postérieure à base assez
large; la nervure transversale, qui sépare
la première postérieure de la basilaire ex¬
terne , située au quart de la longueur de la
discoïdale; celle - ci assez allongée; ner¬
vure postérieure de la cellule discoïdale
anguleuse. — Ce genre est voisin des Eni-
pis , et surtout des Pachymérines ; il se
rapproche aussi des Hilares par la brièveté
et l’épaisseur de la trompe. Il a pour type
une esp. unique , nommée Gayi par l’au¬
teur, du nom de M. Gay, qui l’a rapportée
du Chili. Son nom générique fait allusion à
l’absence de denticulcs aux cuisses posté¬
rieures. (D.)
* APLOMIA. INF us. — Nom d’un or¬
dre d’infusoires , adopté par M. Rafinesque
( Analyse de la nature ) , et comprenant ceux
qu’il suppose dépourvus d’organes externes.
Cet ordre comprend les Colpodes et les
Monades. (P. G.)
* APLOMYE. Aplomya (à* ’Xooç, sim¬
ple ; pvlK, mouche ). ins. — Genre de l’or¬
dre des Diptères, établi par M. Robineau
Desvoidy dans sa tribu des Entomobies, fa¬
mille des Myodaires , et qu’il caractérise
ainsi : Antennes descendant jusqu’à l’épisto-
me ; les deux premiers articles très courts ,
le dernier long ; premiers articles du chète
courts; faciaux nus; face un peu oblique;
corps lisse. Il rapporte à ce genre 2 esp.,
dont une nommée par lui Api. zonata. Elle
se trouve aux environs de Paris. (D.)
*APLONIS (âiDio&s, simple; ô‘vj£, ongle),
ois. — Genre formé par Gould dans les
16
APL
APL
Froceedings , 1836, p. 73, sur deux nouvel¬
les espèces d’Oiseaux , l’une des îles des
Amis , et l’autre de la Nouvelle-Hollande.
L’auteur annonce qu’elles lui paraissent se
rapprocher à peu près au même degré des
genres Lanius, Turdus et Lamproîorius ,
mais que c’est parmi les Merles qu’il les croit
le plus convenablement placées. Il indique
ainsi leurs caract. génériques : Bec un peu
plus court que la tête , robuste , un peu
comprimé ; mandibule arquée , échancrée
vers le bout; narines basales , ovales et ou¬
vertes; ailes courtes; les 2e et 3e rémiges
les plus longues; les lre et 4e égales; queue
courte, large, carrée ou sub-bifurquée ; tar¬
ses robustes; doigts grands; ongles grands,
arqués, celui du pouce surtout très robuste.
11 décrit la première espèce sous le nom de
A. marginata ; elle est des îles des Amis,
et la seconde sous celui de A. fusca de la
Nouvelle-Hollande australe, près des rives
du fleuve Murrumbidgee.
M. B. Gray, adoptant ce nouveau genre
dans sa List, ofthe généra ofbirds, le pla¬
ce dans sa sous-famille Lamprotorninœ, de
sa famille Sturnidæ, et cite pour type A.
Novœ-Ilollandiœ , Lath., qu’il croit synony¬
me de VA. fuscus de Gould. (Lafr.)
* APLONYCHA («ir>oo«, simple; ovuÇ,
ongle), ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères , famille des Lamellicornes , éta¬
bli par M. Dejean , mais dont il n’a pas pu¬
blié les caractères. D’après la place qu’il
occupe dans son dernier Catalogue (5e
édition), il appartiendrait à la tribu des
Scarabéides phvllophages de Latreille. Il y
rapporte trois esp., dont deux de la Nouvelle-
Hollande, et une dont la patrie est inconnue.
Nous citerons comme type Y Api. obesa de
d’Urville, figurée et décrite par M. Boisdu-
val dans la partie entomolog. du voyage de
V Astrolabe (p. 193, pl. 9, fig. 6). Celte esp.,
par son faciès, se rapproche beaucoup du
genre Schizonycha , Dejean , qui lui-même
est très voisin du genre Rhisotrogus de La¬
treille. Les crochets de ses tarses sont sim¬
ples , ainsi que l’indique son nom générique.
(D. et C.)
* APLOP APPUS (àicMos, simple; Kotnrcoç,
aigrette), bot. ph. — La plupart des es¬
pèces de ce genre faisaient partie des As-
ter. Il a pour caractères : Capitules multi-
flores, radiés; ligules 1-sériées, femelles
(nulles dans une seule espèce), les fleurs du
disque hermaphrodites, 5-dentées. Récepta¬
cle plan, marqué de légères dépressions ,
t
ou alvéolé et fimbrillifère. Ecailles de l’invo-
lucre imbriquées, linéaires, aiguës; les fruits,
oblongs , cylindracés ou turbinés , sont en
général revêtus de poils soyeux, et terminés
par une aigrette 1 ou pluri-sériée ; à soies
inégales, mais cependant de même nature.
— Toutes les espèces de ce genre sont ori¬
ginaires du nouveau continent. (J. D.)
APLOPÉRISTOMÉES (**}*«, sim¬
ple ; Kkptrzofxat, péristome ). BOT. CR. —
Bridel, MM. Hooker et De Notaris, rangent
sous ce titre tous les genres de la famille
des Mousses dans lesquels l’orifice de la
capsule est muni d’une seule rangée de
dents , ou , pour parler d’une manière plus
générale, présente un seul verticille péristo-
mique. (C. M.)
* APLOPH YLLUM ( ànkôos , simple ;
dw, je développe, j’é¬
tends ; kojç, pied), ins. — Genre de la fa¬
mille des Phasmiens, établi [par M. Gray
{Syn. of the spec. of ins. belong. to the
farn. of Phasm. ) , et adopté par la plupart
des entomologistes. M. le docteur Bur-
meister ayant, avec raison , changé ce nom
en celui tfHaplopus , nous renvoyons à cet
article pour donner l’exposition des caract.
du genre. (Bl.)
* APLOSCELIS (dbào'o 5, simple ; a%é)>os,
jambe), ins. — Genre de Coléoptères tri¬
mères, établi par M. Chevrolat , et adopté
par M. Dejean dans son dernier Catalogue.
Ce genre , créé aux dépens du genre Eu-
morphus de Fabricius, s’en distingue au
premier coup-d’œil par une forme ovalaire,
plus allongée et moins dilatée ; par des an¬
tennes plus grêles , et dont la massue est
proportionnellement moins forte , et parce
que les mâles ont l’épine des jambes anté¬
rieures située à l’extrémité. Du reste, ses ca¬
ract. sont semblables à ceux des Eumorphes.
Ce g. renfermait trois esp. , originaires
de Madagascar; mais M. Guérin, dans une
Monogr. du g. Eumorphe , a démontré que
deux d’entre elles n’étaient que les deux
sexes de YEumorphus atratus de Klug(/Je-
richt über eine auf Madagascar veranst.
Samml. , etc. , p. 126 , tab. Y, fig. 12) , qui
n’a connu que la femelle. (D. et C.)
* APLOSOXYX (ck)ooç, simple ; Svu£ ,
ongle), ins. — Genre de Coléopt. tétramè-
res, famille des Chrysomélines , établi par
M. Chevrolat dans la tribu des Gallérucitcs ,
et qu’il caractérise ainsi : Palpes maxillaires
à pénultième article conique , dernier turbi¬
né ; crochets des tarses simples , grands.
M. Dejean a adopté ce g. dans la 5e éd. de
son Catalogue, et il en désigne 5 esp., tou¬
tes de. Java. Depuis, M. Chevrolat en a fait
connaître une sixième provenant des Phi¬
lippines , et qu’il nomme A. smaragdipen-
nis ( Revue de la Soc. Cuvier ., année 1858,
p. 288, et Mag. zool., p. 68, pi. 253-4). Tou •
tes ces esp. sont remarquables par leur gran¬
de taille ; leurs couleurs brillantes et com¬
me lustrées. Nous citerons comme type l’A.
albicornis de YViedemann. (D. et C.)
*APLOSTÈGUES {àxldos, simple;
Gzsyr, , loge ). moll. — Nom donné par Al.
d’Orbigny à une section des Céphalopodes-
foraminifères , comprenant ceux qui n’ont
qu’une seule cavité par loge. (C. d’O.)
APLOSTYLÏDE. bot. pu. — Voyez
HAPLOSTYLIS. (C. L.)
* APLOTARSUS ( àxAooç, simple ; zxp-
1
L/ A
Sa forme fondamentale est un octaèdre à
base carrée , dans lequel l’angle des faces
adjacentes sur la même pyramide est de
104°2’ , tandis que l’angle des faces qui se
rencontrent dans les arêtes latérales est de
121«. Les formes qui dominent dans les cris¬
taux sont tantôt la forme octaédrique, tantôt
la forme prismatique , et souvent celle d’u¬
ne table très aplatie , dont les bords sont
chargés de facettes. Au chalumeau , l’Apo-
phyllite perd sa transparence , se boursou¬
fle , et fond en un verre bulleux. Elle don¬
ne abondamment de l’eau dans le matras.
Elle est sujette à s’altérer dans ses couches
superficielles , et à passer au blanc mat ,
probablement par la perte d’une portion
de son eau de cristallisation; et c’est sans
doute à cette cause que l’on doit attribuer
les variations singulières qu’elle manifeste
dans ses propriétés optiques. Elle est solu¬
ble en gelée dans les acides ; la solution
précipite abondamment par l’oxalate d’Am-
moniaque , et laisse ensuite un résidu alca¬
lin. Après l'évaporation et la calcination ,
la pesanteur spécifique est de 2,3.
L’Apophyllite , d’après son système de
cristallisation , doit avoir un seul axe opti¬
que; cependant il existe des variétés, de
forme prismatique , dont la structure ne
paraît pas être uniforme , et qui offrent ,
comme l’Analcime , une sorte de mosaïque
ou combinaison régulière des parties , les
unes à un axe , les autres à deux axes opti¬
ques. C’est à ces variétés que M. Brewster
a donné le nom de Tessélite. Parmi les
Apophyllites à structure uniforme et à un
seul axe, les unes se font remarquer par les
teintes extraordinaires que présentent leurs
anneaux polarisés ; d’autres offrent cette
particularité que leurs anneaux sont alter¬
nativement blancs et noirs. M. Brewster a
donné à ces dernières le nom de Leucocy -
cliles.
Le même physicien a décrit sous le nom
d ''Oxahvérüe un minéral qui , par sa for¬
me , sa composition , et tous ses caractères
extérieurs , paraît se rapporter à l’esp. que
nous décrivons. Il a été trouvé sur les
bords de la source chaude d’Oxahver en
Islande. — La substance nommée primi¬
tivement Albin, à cause de sa teinte d’un
blanc mat , dont Haüy avait fait d’abord
une variété de Mésotype, et qu’il a ensuite
32
APO
ÀPO
réunie à l’Apophyllite , n’est rien autre
ehose qu’une Àpophyllite devenue opaque
par altération. On la trouve dans les cavi¬
tés d’un Phonoîite , à Marienberg en Bohê¬
me.
L’Apophyllite est le plus souvent inco¬
lore; cependant elle présente quelquefois
des nuances de bleu ou de rougeâtre. Elle
est presque toujours en cristaux implantés ,
souvent fort nets, mais quelquefois lamini-
formes , et groupés alors les uns sur les au¬
tres , de manière à donner à la masse une
structure lamellaire. — On la trouve dans
les dépôts de Fer magnétique du terrain de
Gneiss, en Suède et en Norwége, particu¬
lièrement à Nordmarken , à Hellesta, et
dans l’ile d’Uton ; dans les calcaires qui
accompagnent les minerais de Cuivre de
Cziklowa dans le Bannat , et les minerais
d’ Argent d’Andreasberg au Harz ; enfin ,
elle se rencontre assez fréquemment dans
les roches amygdaloïdes de Marienberg ,
près d’Aussig en Bohême, de Fassa en Ty-
rol , des îles Feroë, de l’île Disco au Gro¬
enland, etc. (Bel.)
APOPHYSE ( dnocpvofiott , je nais de).
zool. — On appelle Apophyses les éminen¬
ces naturelles des os. Les noms qui leur ont
été donnés expriment leur forme : Apophy¬
se odontodoïde (en forme de dent), cora¬
coïde (en bec de corbeau), styloïde (en
style ) , mastoïde ( en mamelon ) , etc. ; ou
bien rappellent le nom de l’anatomiste qui
les a dénommées le premier ; ex. : Apophyse
d’Ingrassius. Elles en changent aussi suivant
leur configuration. On nomme empreintes
les Apophyses peu saillantes et développées
en largeur ; lignes , celles qui sont minces
et linéaires ; crêtes , les éminences plus pro¬
noncées que les lignes; bosses, les saillies
arrondies ; protubérances , celles qui sont
irrégulières. On leur donne aussi des dé¬
nominations qui en indiquent l’usage ,
comme Trochanter , qui fait tourner; ou,
d’après leur position , l’on y joint les épi¬
thètes de verticale , transverse , etc.
On m’appelle Apophyses que les saillies
complètement ossifiées, faisant corps avec
l’os; tant qu’il reste un point d’insertion
cartilagineux , elles sont appelées épiphyses.
Voy. ce mot, ainsi que l’art, os.
(C. D’O.)
En botanique, famille des Mousses,
on donne le nom d’Apophyse à un renfle¬
ment qui se voit au bas et un peu au des¬
sous de la capsule , et dont la forme est très
variable. Les Polytrics et les Splachnes sont
les deux genres qui présentent ces renfle
ments de la manière la plus évidente. Dans
les derniers surtout , l’Apophyse surpasse
quelquefois en grosseur la capsule elle-mê¬
me. Le plus ordinairement elle est due à la
dilatation du pédoncule ; mais, dans quel¬
ques cas aussi, c’est aux dépens de la cap¬
sule que le renflement a lieu. Tantôt c’est
tout simplement un bourrelet ou un anneau
non interrompu autour du sommet du pé¬
doncule ; tantôt c’est une dilatation sphéri¬
que ou piriforme ; tantôt enfin c’est un sim¬
ple renflement unilatéral , en forme de dent,
comme dans le genre Oncophorus de Bri-
del. Dans ce dernier cas , on a donné à cette
sorte d’Apophyse le nom spécial de Slruma
ou Goitre. (C. M.)
* A PO PL AA’ E SI A , Presl. ( Symb ., 1. 1,
p. 65, tab. 41) ( iiroiràâvçffts , qui trompe,
égare), bot. ph. — Genre de la famille
des Légumineuses , sous - ordre des Césalpi-
niées. Son auteur en donne les caract. sui¬
vants : Calice 5-fide; lobes presque égaux,
5-nervés, accrescents. Corolle rosacée , ré¬
gulière, 5-pétale. Etamines 10, monadej-
phes. Ovaire 1-ovulé. Légume sessile, com¬
primé, subelliptique, mucroné, verruqueux,
indéhiscent. Graine comprimée, à embryon
curviligne. — Ce g. est fondé sur une seule
esp. [A. paniculata, Presl.). C’est un arbre
dont la patrie est inconnue. Ses feuilles
sont imparipennées, multifoliolées, non sti¬
pulées ; les fleurs en épis paniculés. (Sp.)
APORETICA , Forst. ( dno/syrtxd;,
douteux , incertain ). bot. ph. — Synon.
du genre Schmiedelia , de la famille des Sa-
pindacées. (Sp.)
* APORIIÎAA, C. (àro, loin de ; ph ,
nez ). ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères , famille des Curculionites , établi
par M. Boisduvaî dans la partie entomolo-
gique du Voyage de V Astrolabe, mais sans
indication de caract. M. Dejean , qui l’a
adopté , le place , dans son dernier Catalo¬
gue, entre les g. Eurhynchus de Schoen-
herr et Apion d’ïlerbst. Il est fondé sur
une seule esp. trouvée dans l’île de Wai-
giou ( Océanie ) par le capitaine d’Urville ,
qui l’a nommée A. bispinosa. (D.)
APO
AP O
33
* A PORGBR ANCHES Aporobran-
chiata [ imperforé ; Gpâyyjx , bran-
chie). moll. — M. de Blainville, dans son
Traité de Malacologie , donne ce nom à
un ordre qui renferme dans 5 familles les
Ptéropodes des auteurs. C’est à l’art, mol¬
lusque que nous nous proposons d’exposer
d’une manière générale les divisions de pre¬
mier ordre , les classifications les plus re¬
commandables. Nous renvoyons , en consé¬
quence , à cet article. (Desh.)
*APOROCÉPHALÉS. Aporocephala
( à priv. ; ir 0/505 , pore ; xe?* , tête ). isel-
muntii. — Premier ordre de la sous-classe
des Annélidaires, Blainv., ainsi nommée par¬
ce que la tête ne présente pas de pore
en forme de ventouse , destiné à la loco¬
motion , comme dans les Amphistornes et
genres voisins. La bouche des Aporocépha-
lés est le plus souvent terminale. Cet ordre
comprend les Térétulariés ( Borlasies , Pro-
stomes, etc.), qui, joints aux Dérostomes,
correspondent à la majeure partie des Tur-
bellaria rhabdocœla de M. Ehrenberg, et
les Planariés, dont les espèces à intestin
rameux reçoivent du savant de Berlin le
nom de Bendrocœla. (P. G.)
* APOROSA ( écopes , embarrassant ;
difficile à classer), rxs. — Genre de l’ordre
des Diptères, division des Némocères, fa¬
mille des Tipulaires, tribu des Tipulides
Brévipalpes, établi par M. Macquart, et
auquel il assigne les caract. suivants : Fa¬
ciès des Limnobies. Tête presque sphéri¬
que. Rostre un peu plus long que la tête ,
cylindrique , terminé de chaque côté par
un petit tubercule. Trompe sortant pres¬
que horizontalement du rostre , trois fois
plus longue que la tête, menue , s’effilant
vers l’extrémité , et se terminant en deux
petits lobes divergents ; une soie dépassant
un peu la trompe. Antennes filiformes, de
quatorze articles : les deux premiers assez
épais; le premier assez court, un peu coni¬
que; le deuxième cyathiforme; le troisième
cylindrique, à peine aussi long que le pre¬
mier; les autres ovalaires, ailés. Une cellule
marginale; une sous-marginale; une discoï-
dale ; quatre postérieures.
M. Macquart rapporte à ce g. deux esp.,
l’une de l’île Bourbon , et l’autre des îles
Canaries. Il nomme la première A. fuscana ,
1 1 la seconde A. maculipennis. Celle-ci a été
décrite et figurée par -lui dans VHistoire
naturelle des Canaries de MM. Webb et
Berthelot.
Le nom générique d \4porosa exprime,
dit l’auteur, son incertitude sur la place
qu’occupe ce g. dans l’ordre naturel. Par la
conformation de la trompe , les Aporoses
se rapprochent des Culicides; mais, par le
reste de l’organisation, elles appartiennent
aux Tipulides, et sont voisines des Limno¬
bies. Voy. ce mot. (D.)
*APOROSA (Zno/soç, sans issue ; incertai¬
ne). bot. ph. — Genre de plantes dicotylé¬
dones, formé par Plume (Bijd., 514), et dont
la place dans les familles naturelles n’est pas
encore déterminée, en raison de ce qu'il
n’a pu être suffisamment caractérisé par son
auteur , qui le regarde comme voisin du g.
Cecropia. Endlicher et Lindlcy le réunis¬
sent, mais avec doute, aux Urticacées.
Voici les seuls caract. connus jusqu’ici :
Fleurs dioïques , dont les mâles en épis
très denses. Périgone profondément 4-par-
tife , à lacinies bisériées. Étam. 2, courtes ;
loges des anthères arrondies. Ovaire rudi¬
mentaire central. — Une seule esp. indigè¬
ne au Japon. C’est un arbrisseau à feuilles
alternes , oblongues , aiguës à la base , très
entières, veinées , scabriuscuîes en dessous ;
à inflorescence mâle en épis très serrés ,
axillaires , pédonculés. (C. L.)
APORRÎIAIS (Anofrécu'jt , je dépouille).
moll. — Il est difficile de reconnaître exac¬
tement les Coquilles qu’Aristote a désignées
sous cette dénomination. Ce pourrait être
une esp. de Murex ; mais Rondelet, Gessner
et Aldrovande, croient retrouver V Âporrhais
d’Aristote dans une Coquille qui fait au¬
jourd’hui partie du g. Ptérocère de La-
marck : Pterocera Chiragra. Voy. ptéro-
cère. (Desh.)
* APGRüM, Bl.; Schismoceras , Presl.
( à priv. ; ndpoç , ouverture , pore ). bot.
ph. — Genre de la famille des Orchida-
cées , tribu des Dendrobiées , formé par
Rlume (Bijd. , 334, fig. 59) , qui le caracté¬
risé ainsi : Folioles extérieures du périgone
charnues, dressées ; les latérales plus gran¬
des , obliques , connées avec la base du gy-
nostème ; les intérieures plus petites. La-
belle articulé avec la base du gynostème ,
dirigé en arrière , indivis ou trilobé ; à lim¬
be calleux , cristé ou nu. Gynostème semi-
3
T. II.
34
APO
APO
cylindrique , longuement prolongé à la ba¬
se. Anthère biloculaire, sessile, quelque¬
fois membranacée au sommet. Pollinies 4 ,
collatérales par paire. — Ce genre renferme
quelques plantes herbacées, épiphytes, cau-
lescentes , de l’Inde; à feuilles distiques,
équitantes , ancipitées ; à fleurs ordinaire¬
ment verdâtres , presque solitaires , et sor¬
tant de squammes membranacées.
(C. L.)
*APORUS (üncpoq, rare), ins. — Genre
de notre famille des Sphégiens, groupe des
Pompilites , de l’ordre des Hyménoptères,
section des Porte - Aiguillon , établi par M.
Spinola ( Insecta Liguriœ), et adopté par
Latreille et tous les autres entomologistes.
Les caract. essentiels de ce g. sont tirés :
1° des mandibules , arquées et bidentées;
2° du thorax , long et convexe ; 5° des ailes
antérieures, ayant une cellule radiale étroi¬
te et presque triangulaire ; deux cellules
cubitales complètes et le commencement
d’une troisième , la seconde recevant deux
nervures récurrentes ; 4° des pattes lon¬
gues , avec les jambes garnies d’épines ; et
5° de l’abdomen, ovalaire et presque sessile.
On ne connaît que quelques esp. indigè¬
nes de ce genre , dont le type est l’X. bi-
volor, Spin. (Bl.)
*APOSERÏS ( ûko, près ; ci/îis, laitue ou
chicorée), bot. ph. — Genre de la tribu
des Chicoracées , parmi les Composées. I! a
pour caract. : Capitules mulliflores. Invo-
lucre caliculé ou double : l’intérieur 1 - sé¬
rié , 5-8-phylle ; l’extérieur 5- phylle , plus
court. Réceptacle nu. Fruits oblongs, ter¬
minés par un bec court et dépourvu d’ai¬
grette. — La seule espèce connue , l’A. fœ-
îida, est une plante vivace, du port du
Leontodon ou de VHyoseris , glabre ou lé¬
gèrement velue à la face inférieure et sur
les nervures des feuilles, lesquelles sont
radicales , roncinées , pinnatipartites. La
hampe, à peu près égale aux feuiiles , porte
un seul capitule de fleurs jaunes. (J. H.)
* APOSTASIE. Apostasia. bot. pii. —
Genre établi par Blume ( Bijdrag ., p. 423),
adopté par Rob. Brown ( In Wallich pl.
asiat. rar., t. I, p. 74), et par M. Lindley,
qui en a fait le type d’une famille nouvelle,
voisine, mais distincte, de la famille des
Orchidées, tandis que pour R. Brown, ce
g. forme une simple tribu de cette dernière |
famille. Voici les caract. du g. Apostasia ,
tels qu’ils ont été donnés par R. Brown. Le
calice est formé de 6 divisions profondes et
régulières. Les étamines, au nombre de
trois , dont deux anthérifères , ont leurs
filets opposés aux deux sépales intérieurs et
latéraux, et soudés à leur base avec le sty¬
le, qui est cylindrique. Ce style porte com¬
munément le filament stérile de la troisiè¬
me étamine, un peu au dessus de la réunion
des deux autres , et opposé au sépale ex¬
terne et antérieur. Les anthères sont bilo-
culaires, et s’ouvrent par une fente longi¬
tudinale; leur pollen est pulvérulent et à
grains simples. Le stigmate est obtus, à
deux ou trois lobes. Le fruit est une capsu¬
le triloculaire , polysperme , s’ouvrant en
trois valves septifères sur le milieu de leur
face interne. Les graines sont petites , ovoï¬
des. — Ce genre ne se compose guère en¬
core que de trois espèces : 1° Apostasia
odorata Blume ( l . c.); 2° Apostasia Wal-
lichii Brown (L c.) , t. LXXXIV, p. 75 ; 3°
Apostasia nuda , ibid., t. LXXXV. La pre¬
mière croît sur les parties les plus élevées
du mont Salak, dans l’île de Java ; les deux
autres ont été récoltées dans les montagnes
du Népauî. Ce sont des plantes vivaces ; à
tige simple ; portant des feuilles alternes ,
engainantes, très rapprochées, lancéolées,
presque linéaires , très aiguës ; des fleurs
jaunes, assez petites, disposées en grappes
terminales. (A. R.)
*APOSTASIEES. Apostasiaceœ. bot.
ph. — Nous avons dit dans l’article pré¬
cédent (lue MM. Lindley et Blume avaient
considéré le g. Apostasia comme formant
le type d’une famille distincte des Orchi¬
dées , tandis queM. Rob. Brown regardait
ce groupe comme une simple tribu de cette
dernière famille. Peut - être l’opinion de
MM. Lindley et Blume doit-elle être préfé¬
rée , car le g. Apostasia diffère des vérita¬
bles Orchidées par plusieurs caractères im¬
portants, et surtout: 1° par ses trois éta¬
mines , généralement développées , et sou¬
dées par la partie inférieure de leur filet
avec un style cylindrique, que termine un
stigmate à deux ou trois lobes ; 2° par ses
anthères à deux loges, s’ouvrant chacune
par un sillon longitudinal, et contenant des
grains de pollen simples et distincts , c’est-
à-dire non réunis en masses comme dans
APO
A P O
35
les Orchidées; 3° enfin, par son ovaire, et,
par conséquent , par son fruit capsulaire à
trois loges, contenant chacune un grand
nombre de graines très fines et ovoïdes ,
s’ouvrant en trois valves septifères sur le
milieu de leur face interne , et adhérentes
entre elles par le sommet et par leur base.
Au genre Apostasia, qui forme le type de
cette petite famille, on doit joindre le gen¬
re Neuwiedia de M. Blume , et peut - être
le genre Rliyncanthera du même auteur.
(A. R.)
* APOSTASIMÉRIDES. Apostasi-
merides (àirdarxucg , intervalle; //.v , cuis¬
se). 1j\s. — Nom donné par Schoenherr à la
deuxième division des Gonatocères dans la
famille des Curculionides , et qui se compo¬
se de celles qui ont les pattes antérieures
séparées à leur base , et dans l’intervalle
desquelles la poitrine est tantôt unie , et
tantôt sillonnée. Elle renferme 103 genres,
qu’il serait trop long d’énumérer ici, et qui
sont répartis dans deux subdivisions, savoir :
les Cholides , dont la poitrine, entre les
pattes antérieures , est plane et entière , et
les Cryptorhynchides , qui ont cette partie
plus ou moins creusée pour recevoir la
trompe. Voy. ces deux mots. (R.)
* APOSURES ( « priv. ; iroûs , pied ;
ovpi, queue), ins. — Nom donné par Cu¬
vier à une tribu de Lépidoptères dont les
Chenilles sont dépourvues de pattes anales.
Telles sont celles des g. Platypteryx , ïlar-
pyia et Dicranura . Voy . ces mots. (D.)
*APOTEMNOUM (skors^vwje divise).
bot. cr. — Genre de Champignons établi
par Corda, et rangé par Nees et Henry (Syst.
der Pilze , p. 17) parmi les Coniomycè-
tes. Il diffère des Stibospores en ce que
les spores se divisent spontanément au ni¬
veau des cloisons. Je n’ai pas encore eu
l’occasion d’étudier ce genre. (LÉv.)
*APOTERIUM, Blume. bot. pii. —
Genre qui paraît appartenir à la famille des
Guttifèrcs, et que l’auteur (Bijdr., 218)
caractérise comme suit : Calice inapparent.
Corolle 4-pétale. Etamines très nombreu¬
ses, submonadelphes par la base; anthères
oblongues , longitudinalement déhiscentes.
Ovaire 1-ovulé. Style filiforme, infléchi;
stigmate pelté , déprimé. Drupe charnu ,
à noyau 1-sperme. — Ce genre est constitué
sur une espèce : arbre de Java, où on le |
nomme Suint ri ; ramilles tétragones ; feuilles
elliptiques, axillaires, oblongues, obtuses;
pédoncules axillaires, fasciculés, courts,
pluriflores; pédicelles en ombelle. (Sp.)
APOTIIËCE. BOT. CR. — Voy. Al'O-
TIlÉCIE. __ (C. M.)
APOTHECIE. Apothecium ( ânodr,-/.?,,
lieu de réserve), bot. cr. — Acharius dé¬
signait sous le nom d 'Apothecium cette
partie des Lichens qui renferme les orga¬
nes de la reproduction. Les Lichénographes
français , en traduisant ce mot , en ont sin¬
gulièrement varié la désinence. On trouve ,
en effet, Apothèce , Apothécie (Brongn.),
Apothécion (Fée), Apothèque (DC.). L’eu¬
phonie seule nous fait préférer le second de
ces noms. L’Apothécie est composée de
deux parties distinctes : le Thalamiurn et
YExcipulvm (Voy. ces mots). Dans les Li¬
chens angiocarpcs, ce dernier manque quel¬
quefois. La position, la forme et la couleur
des Apothécies, sont d’ailleurs fort variables.
Sous le rapport de leur position , elles peu¬
vent être stipitées ( Bœomyces ), sessiles
( Lecidea ) , ou tout à fait enfoncées dans le
thalle ( Endoccirpon ). Leur forme est sphéri¬
que dans les Sphérophores , hémisphérique
dans les Cladonies et les Biatores, discoïde
dans les Parméliées, ovoïde dans les Verru-
cariées, et linéaire , simple ou rameuse , dans
les Graphidées. Chacune de ces formes est
ensuite très diversifiée , selon les différents
genres de Lichens, et ces variations servent
merveilleusement à mettre de l'ordre dans
leur classification, et contribuent à faciliter
leur distinction d’espèce à espèce. Quant à
la couleur, il faudrait la considérer dans
VExcipulum et le Thalamiurn ; mais elle y
est trop variée pour qu’on puisse en parler
d’une manière générale. Nous renverrons ,
pour le faire aux mots Excipulum , Lame
proligère et Lichen. (C. M.)
APOTHÉCION. bot. cr. — Voy.
APOTHÉCIE. (G. M.)
APOTHÈQUE. - Voyez APOTHɬ
CIE. (C. d’O.)
* APOTOMA ( ànozôp-Oç , COUpé). TVN.
— Nom donné par Rirby à un g. de Coléoptè¬
res pentamères , famille des Malacodermes ,
qui correspond au g. Telephorus de Sehoef-
fer, qui lui est antérieur. Voy. ce mot.
(P.)
* APQTOME (ùitcTdy.o-: , coupé à pic).
36
t
APO
r
min. — Epithète donnée par Haüy aux
cristaux dont les faces, ayant fort peu d’in¬
clinaison, forment un angle très aigu avec
leur axe. _ (G. d’O.)
* APOTOMODÈKE. Âpolomoderes
( ectroTo.aos, coupé ; Jë/svj , cou), ins. — Genre
de Coléoptères tétramères , famille des Cur-
culionides , divis. des Brachydérides , établi
par M. le comte de Mannerheim , et adopté
par M. Dejean dans son dernier Catalogue.
Ce genre est le même que celui auquel
Schoenherr a donné le nom (V Apotomus ,
qui n’a pu être conservé , attendu qu’il avait
été déjà appliqué à un g. créé par Hoffman -
segg dans la famille des Carabiques. Le
g. Âpotomodère ne renferme qu’une seule
esp., originaire de Saint-Domingue, nom¬
mée parle comte de Mannerheim A. latera-
lis. Voici les earact. assignés par Schoenherr
au g. dont il s’agit : Antennes médiocres ;
tige presque claviforme ; les deux premiers
articles du funicule assez longs , obeoniques;
les autres presque turbinés ; massue en ovale
allongée. Tête resserrée et comme coupée
derrière les yeux. Rostre assez court, presque
plan en dessus, canaliculé au milieu. Cor¬
selet bi-sinué à la base, légèrement dilaté au
r
milieu , plus étroit antérieurement. Elytres
oblongues , presque ovales , convexes ; cha¬
cune d’elles arrondie à la base. Cuisses an¬
térieures légèrement renflées, armées d’une
forte dent du côté interne. (D. et C.)
* APOTOMOPTERUS (*iror0>o?, cou¬
pé; k rspjy , aile), ins. — Genre de Coléo¬
ptères pentamères, famille des Carabiques ,
tribu des Simplieipèdes de Dejean , établi par
M. Hope ( The Coleopterisfs Manual , 1833,
p. 47), sans indication de caracl. — Ce g.
a pour type un grand et beau Carabe de la
Chine , nommé Prodigus par M. Erichson ,
et qui se distingue des autres par la base à
peine sinuée du prothorax , et surtout par
une profonde échancrure à l’extrémité de
chaque élytre. ■ (D.)
APOTOMUS ( ùitoTc-fjLoç , coupé net ,
séparé ). ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères , famille des Carabiques , tribu des
Searitides, établi par Hoffmansegg, et ad¬
opté par Latreille et M. Dejean. Ce der¬
nier, dans son Species, lui attribue les ca¬
rnet. suivants : Menton articulé. Lèvre su¬
périeure légèrement échancrée ; palpes la¬
biaux très allongés ; le dernier article cy-
APP
lindrique. Antennes filiformes , à articles
allongés et presque cylindriques. Corselet
orbicuîaire. Jambes antérieures non pal¬
mées,
Hoffmansegg a fondé ce g. sur le Scarit.es
rufus de Rossi et d’Olivier. Latreille l’avait
d’abord placé dans ses Subulipalpes , près
des Bembidium : mais, après un examen
plus approfondi, il l’a mis dans cette même
tribu, à côté des Ditomus.
Les Apotomus sont de très petits insec¬
tes d’une couleur roussâtre , et plus ou
moins pubescents , qu’on trouve sous les
pierres, où ils paraissent vivre en société.
M. Dejean , dans son dernier Catalogue ,
en mentionne deux esp. seulement :VApot.
rufus Oliv., déjà cité, qu’on trouve dans le
midi de la France , et VA. testaceus Pej. ,
de la Russie méridionale. (D.)
APPAT, zoom — Ce mot , qui appar¬
tient au vocabulaire de la chasse et de la
pêche , sert à désigner certains moyens
cm’on emploie pour attirer les animaux
dont on veut se saisir. La nature a doué
les animaux de moyens semblables pour
arriver aux mêmes lins. Les Pics ont la
langue couverte d’une humeur visqueuse
qui attire les fourmis ; et , pour s’emparer
de ces insectes , ils introduisent leur langue
dans les fourmilières et les trous d’arbres ,
d’où ils la retirent chargée de proie. Plu¬
sieurs Poissons jouissent d’une propriété sem¬
blable , entre autres la Baudroie ( Lophius
piscatorius ) , qui se- cache dans la vase,
agite les appendices vermiformes qui gar¬
nissent sa bouche, et attire les petits pois¬
sons dont elle se nourrit. Pour l’histoire des
divers moyens employés par les animaux
pour faire tomber en leur puissance les êtres
vivants qui servent à leur nourriture , nous
renvoyons à l’article instinct des ani¬
maux. (C. d’O.)
APPÂT DE VASE, poiss. — Nom
vulgaire que l’on donne sur nos côtes à
V Ammodyte appat (A mm. tobianus). Voy.
ce mot. (Val.)
APPENDICE (c’est-à-dire ajouté à).
zool. et bot. — Ce mot, très fréquemment
employé en zoologie descriptive ainsi qu’en
stéréotomie animale, a une véritable va¬
leur , dans le second cas surtout. Il s’appli¬
que principalement aux diverses sortes de
membres qui sont ajoutés aux anneaux du
APP
APP
37
corps des animaux articulés intérieurement
ou extérieurement , animaux dont on a fait
les deux types ou embranchements des
Vertébrés et des Articulés.
MM. de Blainville et Savigny ont les pre¬
miers fait voir toute l’importance qu’il fal¬
lait attacher aux Appendices , soit dans la
classification des animaux qui les présen¬
tent, soit dans la détermination philoso¬
phique ou la signification des diverses par¬
ties dont le corps est composé.
Les Appendices offrant des variations de
position dans ces deux grandes catégories
d’animaux , et ne se correspondant pas le
plus souvent d’une manière homologue ,
nous indiquerons successivement les ca¬
ractères chez les uns et chez les autres.
Animaux vertébrés. — On peut admet¬
tre deux genres d’Appendices : les uns sont
pairs ou bilatéraux, et constituent les mem¬
bres ( Voy. ce mot), dont le nombre n’ex¬
cède jamais quatre (ces Appendices n’exis¬
tent pas toujours); les autres sont impairs
et placés sur la ligne médiane du corps.
M. de Blainville leur donne le nom commun
de Lophioderme. Telles sont les nageoires
impaires des Poissons.
Le même auteur (Osîéographie , fascicule
I, p. 8) considère comme constituant une
autre sorte d’Appendices les pièces de
chaque articulation annulaire du corps des
Animaux vertébrés , qui partent bilatérale¬
ment de la pièce médio-infère (sternèbre)
ou médio - supère ( vertèbre ). Le nom de
cornes qu’elles portent à l’hyoïde , ou ce¬
lui de côtes qu’on leur donne au thorax,
leur conviendraient également. Voy. ces
mots.
C’est parmi cette troisième sorte d’Ap¬
pendices que M. de Blainville range les
mâchoires ou appendices des vertèbres de la
tête. 11 en admet, comme on le fait généra¬
lement , deux paires : la première ou supé¬
rieure, comprenant l’Apophyse ptérigoïde
interne , le palatin, le maxillaire et l’incisif;
la seconde ou inférieure, formée par le
temporal, les osselets de l’ouïe ( en con¬
nexion avec le bulbe auditif ou rocher ) ,
l'os de la caisse , le cercle du tympan, et le
maxillaire inférieur, composé lui -même de
plusieurs pièces chez les Ovipares.
On sait que , pour d’autres naturalistes ,
et particulièrement pour M. Oken , les
mâchoires et leurs dépendances seraient
des Appendices libres, représentant à la tê¬
te les membres du tronc; bien que toutes
deux naissent des vertqbres , tandis que la
paire antérieure des membres , lorsqu’elle
a un point fixe d’insertion , le prend , au
contraire, à la première pièce sternale an¬
térieure, et que la deuxième paire s’articu¬
le seule avec la colonne vertébrale.
La considération de la position des qua¬
tre sens spéciaux par rapport aux quatre
vertèbres céphaliques semblerait aussi de¬
voir donner un classement particulier des
Appendices céphaliques. Peu importe que
l’on considère ceux-ci comme des Appen¬
dices libres, c’est-à-dire des membres, ou
comme des Appendices costaux ; la premiè¬
re vertèbre ( vomer et os du nez), portant
le sens de l’odorat, aurait alors les os incisifs
ou intermaxiilaires pour Appendices; la
deuxième (frontale ou visuelle) aurait le
maxillaire supérieur et ses dépendances ; la
troisième (pariétale ou auditive), le tempo¬
ral , le maxillaire inférieur, etc.; et la qua¬
trième (occipitale ou gustative), les cornes
antérieures de l’hyoïde. Cette vue théorique
a aussi été présentée avec de légères va¬
riantes par plusieurs anatomistes, entre au¬
tres par M. Halmann , et, en France, par
Dugès ( Physiol . comp., t. I, p. 344).
Animaux articulés. — Chez ceux-ci , la
concordance des Appendices céphaliques
maxillaires (mandibule, mâchoire, lèvre
inférieure ) avec ceux de la locomotion a
été facilement démontrée , ainsi que les
beaux travaux de M. Savigny l’ont fait voir.
D’ailleurs , les anneaux ou articles du corps
enveloppent les organes du tronc et rési¬
dent dans le tégument extérieur : aussi les
a-t-on partagés en arceaux supérieur et in¬
férieur , qui peuvent avoir chacun des Ap¬
pendices. Les ailes des Hexapodes sont des
Appendices de l’arceau supérieur ; les pat¬
tes , les mâchoires, les fausses pattes abdo¬
minales, dépendent de l’arceau inférieur.
Tel est le cas de tous les Entomozoaires à
pieds articulés ( Hexapodes et Apiropodes ,
Sav.).
Dans le groupe des Vers pourvus d’Ap-
pendiccs , ceux-ci , dans la majorité des
cas, se présentent avec leur triple caractè¬
re. Ils sont composés de trois parties : une
sensoriale , l’autre respiratrice , et latioi-
38
APP
AP P
sième locomotrice ; celle-ci n’est plus arti¬
culée. Les Crustacés montrent aussi d’une
manière évidente que la branchie est , par
sa position , dans la dépendance de la pat¬
te. Quant aux Appendices céphaliques sen-
soriaux , tels que les antennes et les pédon¬
cules des yeux lorsqu’il y en a , on les con¬
sidère comme des Appendices à part ou de
l’arceau supérieur. Les animaux articulés
ont rarement des Appendices médians , et
seulement à la partie antérieure du corps ,
comme l’antennule impaire de certaines
Néréides , ou à la partie postérieure , com¬
me la tarière , l’aiguillon ; encore la com¬
position originairement binaire de ces Ap¬
pendices postérieurs est -elle facilement dé¬
montrable.
Mollusques et Zoophytes. — Les Appen¬
dices des autres animaux sont fort variés de
forme ; mais leur signification est plus dif¬
ficile que celle des Appendices des animaux
vertébrés. Ce sont, dans beaucoup de cas,
de simples pincements ou lobes de la peau ,
comme les tentacules , ou le pied, ou le tu¬
be des Mollusques, ou des papilles érectiles
de celles-ci, comme les Cirrhes des Échi-
nodermes , etc. Les cils des animaux infé¬
rieurs , les tentacules des Polypes , les bâ¬
tons des Oursins , pourraient aussi recevoir
ce nom , mais sans qu’il fût possible de leur
supposer la moindre analogie avec les Ap¬
pendices des animaux articulés des deux
premiers types du règne animal.
Nota. — Dans quelques cas , on a donné
en particulier le nom d 'Appendice à un
petit article qui fait suite à la hanche des
insectes , et qu’on appelle plus communé¬
ment le Trochanter.
Dans une signification également spécia¬
le , le mot Appendice s’applique, dans dif¬
férents cas , à des prolongements de plu¬
sieurs organes. C’est dans ce sens que l’on
dit : les Appendices cœcaux du pylore des
Poissons , l’Appendice vermiforme du cæ¬
cum de l’homme , les Appendices cœcaux
de l’estomac de certaines Sangsues, des
Faucheurs , des Acariens , des Astéries ,
etc. (P. G.)
En botanique , les petits prolonge¬
ments qui garnissent la corolle de cer¬
taines Boraginées s’appellent Appendices ;
on donne le même nom aux écailles qui
entourent l’ovaire des Graminées , aux
prolongements du iimbe des feuilles qui
accompagnent le pétiole jusqu’à leur inser¬
tion , et a la partie supérieure de la squam-
me de certaines Synanthérées.
On appelle Appendice terminal le petit
filet qui se prolonge au dessus de l’anthère,
et Appendices basilaires les petits prolon¬
gements qui se trouvent quelquefois à la
partie inférieure des loges de l’anthère ; on
donne encore à ces derniers le nom de Soies.
M. Cassini appelle Appendice collectifere
l’extrémité des branches du style des Synan¬
thérées , quand le stigmate ne se prolonge
pas sur cette partie , qui ne porte que des
Collecteurs. Voy. ce mot. (C. d’O.)
* APPE N D I C I FO RME . App endici for-
mis. bot. — Quand la squamme est entiè¬
rement avortée , et qu’il ne subsiste plus
que son appendice , on dit qu’elle est ap-
pendiciforme. Ce phénomène se voit dans
le Xeranthemum et le Catananche.
(C. d’O.)
* APPENDICULAIRES. Appendice
laris. bot. — M. Turpin ( Essai d'une Ico¬
nographie élémentaire et philosophique des
végétaux ) a donné ce nom à des végétaux
de deuxième formation, dont la tige, au lieu
d’être, comme dans ceux qu’il appelle Axi-
fères (voyez ce mot), composée d’un axe sim¬
ple, diversement modifié, donne naissance à
des organes appendiculaires tels que les co¬
tylédons, les écailles, les feuilles, etc., et
dont la structure organique se compose de
tissus cellulaire et vasculaire. Ce groupe com¬
prend les Mousses, les Fougères , les Mono-
cotylédones et les Dicotylédones. (C.d’Q.)
* APPEADICULAR1A , Sering. , in
DC. Prodr. , t. III , p. 114 ( Appendicula-
ris , âppendiculé ). bot. ph. — Genre de
la famille des Mélastomacées , tribu des
Rhéxiées, DC. Son auteur lui assigne les
caract. suivants : Tube calicinal ovoïde ,
suburcéolé , inadhérent ; limbe subcampa-
nulé , à 4 dents larges et obtuses. Pétales
4 , obovales. Etamines 8 , isomètres ; anthè¬
res déhiscentes au sommet par un seul pore;
connectif prolongé au delà des 2 bouts de
l’anthère en appendice filiforme , et muni ,
à l’articulation , de 2 longues soies. Ovaire
inadhérent , nu au sommet. Capsule oblon-
gue , sèche , 5-loculaire , 5-valve , polysper-
me; placentaire central, columnaire , libre
I après la déhiscence. Graines cymbiformes,
APR
AP R
à hile basilaire , orbiculaire. — Ce genre ne
comprend qu’une seule espèce ( A. thymi-
f'olia I)C. — Rhexia thymifolia Bonpl.,
Rhex ., tab. 50): c’est une herbe (indigène
de la Guyane) annuelle, garnie de poils
glandulifères. Ses feuilles sont pétiolées ,
ovales, 5- ou5-nervées , ciliolées- denticu-
lées ; les fleurs petites , blanches , en cymes
terminales. (Sp.)
APPENDICULE. Appendiculum (di¬
minue ri Vappendix , prolongement), zool.
— On a jusqu’à ce jour employé cette ex¬
pression pour désigner les épines des Asté¬
ries , ainsi que les branches cartilagineuses
qui soutiennent l’enveloppe extérieure du
corps de ces animaux ; mais quelques na¬
turalistes s’en servent pour désigner un pe¬
tit Appendice. (C. d’O.)
* APPENDICULE. Appendiculatus. —
Cette épithète, qui appartient à la Termi¬
nologie générale des sciences naturelles ,
s’emploie pour désigner des organes qui
sont munis d’Appendices. On dit en bota¬
nique qu’une squamme est appendiculée
quand elle change brusquement de nature
ou de direction à un certain point de sa hau¬
teur, comme dans l’Artichaut. Les anthères,
les filets des étamines , les feuilles , la co¬
rolle , etc. , sont dits appendiculés quand
ils sont pourvus d’un prolongement quel¬
conque , qui ajoute à la structure de l’or¬
gane , ou constitue , pour ainsi dire , un
organe accessoire. C’est dans un sens iden¬
tique qu’on emploie ce mot en zoologie.
(C. dJ0.)
*APPRESSÉ. Appressus. bot. — Cette
expression s’emploie pour désigner la posi¬
tion des branches des rameaux et des feuil¬
les quand ils sont dressés le long de la ti¬
ge. On dit aussi Apprimé. (C. d’O.)
A P PRIMÉ, bot. — Synonyme d’AP-
PRESSÉ. (C. D’O.)
APRADUS , Adans. bot. ph. — Synon.
du genre Arctopus, de la famille des Om-
bellifères. (Sp.)
* APRION, Mail, et Henle ( à priv. ;
icpioiv, scie, non dentelé), poiss. — M. Mul¬
ler a établi sous ce nom une troisième
division ou sous - genre des Carcharias ,
caractérisé en ce que les dents de la mâ¬
choire supérieure et inférieure n’ont pas de
dentelures sur leur bord.
Il y rapporte trois espèces: une de Java ,
39
une de la mer Rouge, et la troisième , des
côtes de l’Amérique septentrionale.
(Val.)
* APRION ( à priv. ; , scie), rvs.
— Genre de la famille des Locustiens , de
l’ordre des Orthoptères , établi par M.
Serville ( Ins. Orthopt. — Suites à Ruff. ) ,
qui en a tiré les principaux caractères :
1° des palpes maxillaires beaucoup plus
longs que les labiaux , terminés en massue
allongée et arrondie à l’extrémité, et cana-
liculés au côté interne ; 2° des élytres une
fois plus longues que l’abdomen, dilatées au
milieu ; et 5° des ailes plus courtes que les
élytres. — Ce g., très voisin des Pseudophvl-
les , Serv., s’en distingue par les caractères
que nous venons d’énoncer ; l’auteur y rap¬
porte deux espèces de l’ile de Java, ce sont
les A. virescens et A. ? semivitreum, Serv.
(El.)
APROCTOME. Aproctomus. aanél.
— Genre trop incomplètement connu pour
qu’on dise à quel groupe des vers il appar¬
tient ; c’est un de ceux que M. Rafinesque
a établis.
Voici comment il le caractérise : Corps
flottant , gélatineux , déprimé, mutique,
sans apparence de bouche, mais à canal ali¬
mentaire interne ; animal transparent, ob-
long , à extrémités aiguës. Longueur, un
pied. (P. G.)
APRON. Aspro ( Asper, rude ). poiss.
— Genre de la famille des Percoïdes , qui
diffère des Perches en ce que les deux
dorsales sont éloignées et ne se touchent
pas , et que le museau est saillant et ca¬
verneux. Ce dernier caract. avait fait d’a¬
bord penser à M. Cuvier, ainsi qu’on le voit
dans la lre édition du Règne animal, que
ce g. devait être rangé parmi les Sciénoï-
des ; mais, quand il eut appris, par ses études
sur ce poisson, que le palais est hérissé de
dents, il n’hésita pas à ramener ce genre
aux Percoïdes , auxquels il appartient sans
aucun doute. Outre ces principaux caract.,
il faut aussi remarquer que les Aprons ont
le préopercule finement dentelé , l’opercule
terminé par une pointe aiguë ; la membrane
branchiale a sept rayons; l’estomac est en
cul-de-sac peu allongé, trois appendices cœ-
caux au pylore, et l’intestin replié deux
fois. On ne connaît que deux espèces d’A-
pron : l’une , l’Apron commun ( Aspro vul -
40
A PH
APH
garis ), habite ie Rhône et ses affluents ; on
le trouve aussi dans le Danube et les riviè¬
res qui s’y jettent.
C’est un petit poisson long de quinze à
dix-huit centimètres, d’une couleur ver¬
dâtre, à écailles très rudes. Il était déjà
connu de Rondelet. Sa chair est blanche ,
légère, et agréable au goût. Il fraie en mars
et avril; ses œufs sont petits et blanchâtres.
Rondelet a donné cette espèce sous le nom
d’Apron , que l’on ne connaît plus aux en¬
virons de Lyon, et qui paraît se nommer
aujourd’hui Sorcier. On dit que son nom
allemand , sur les bords du Danube , est
Sirœber.
L’autre espèce, beaucoup plus grande,
car elle atteint jusqu’à quarante centi¬
mètres, est ie Cingle ou le Zingel ( Perça
Zingel, Linn.). Cette espèce, du Danube, ne
se trouve pas en France. Le corps est gris-
jaunâtre , avec quatre bandes noires longi¬
tudinales; sa chair a les mêmes qualités 'que
celles de YÀpron ; et , à cause de sa taille ,
on le sert sur les meilleures tables.
M. de Lacépède avait rangé ces deux
Aprons dans son genre Bipteradon , qu’il
caractérisait par l’absence de dentelures ou
d’épines aux pièces de l’opercule. On voit
que ces deux Poissons ne pouvaient appar¬
tenir au genre de M. de Lacépède.
(Yàl.)
* APROSOPE. Aprosopus ( à priv. ;
ko-j , face ). ins. — Genre de Coléo¬
ptères longicornes, de la tribu des Lamiaires,
établi par Guérin-Méneville {Icon. Règne
anim. , texte ) , très voisin des Hippopsis
de Serville , mais remarquable par la lon¬
gueur extraordinaire de sa tête; par son front
parallèle au sol ; par sa bouche portée en
arrière ; par ses pattes extrêmement courtes,
à cuisses renflées et à jambes antérieures ar¬
quées ; par ses antennes beaucoup plus lon¬
gues que le corps , à articles garnis en tous
sens de longs poils divergents, dont le pre¬
mier article , un peu plus épais , n’est pas
plus long que le troisième. Ce genre est
très rapproché de celui que Guérin nomme
Euthcia ( loc. cil.) ; mais celui-ci s’en dis¬
tingue par le premier article de ses anten¬
nes, qui est beaucoup plus long que le troi¬
sième, et plus épais. L’espèce unique, type
de ce nouveau genre, vient du Brésil , c’est
VA. Buquetii , Guer. Il est très allongé, pa¬
rallèle, brun, avec la tête et le corselet cou¬
verts d’un duvet jaune d’ocre, et les patte.*
et l’anus noirs. Sa longueur est de vingt et
un millimètres , et sa largeur de trois.
(C. d’O.)
* APROSTERNA ( à priv. ; ^4, de¬
vant; criyîvov , poitrine; sans prosternum).
ins. — Sous-genre de Coléoptères penta¬
mères, famille des Lamellicornes, établi par
M. Ilope dans le genre Mimela de Kirhy
( Transact . ofthe entomolog. Society, t. I,
pag. ii 7) pour y placer une espèce de la
Chine nommée par Kirby Mimela nigri-
cans, figurée pl. 10, fig. 7, dud. ouvrage.
Yoy. le g. mimela. (D.)
* APROSTOCETUS. ins.- Genre de
la famille des Chaleidiens , de l’ordre des
Hyménoptères, établi par M. Westwood
(Zool. journ.),e t réuni au g. Entedon, dont
il ne diffère pas essentiellement, par M. Wal-
ker (. Entom . Mag.) et nous (. Hist. . des anim.
art. 4). M. Westwood résume ainsi les cs-
ract. les plus saillants de son genre Apro-
stocetus : Antennes de huit articles ; les deu¬
xième , troisième, quatrième et cinquième,
égaux ; épaississant graduellement. Abdomen
allongé, sessile, deux fois aussi long que le
thorax; tarière saüiante. Tarses de quatre
articles. On ne connaît encore qu’un petit
nombre d’espèces de ce genre ; toutes sont
indigènes et d’une taille très exiguë. Le type
est l’AL caudaius , Westwood. (Bl.)
* APROSTOMA ( à priv. ; «pà , devant;
Tcôy.x , bouche; bouche non avancée), ins.
— Genre de Coléoptères tétramères, éta¬
bli par M. Guérin-Méneville ( Revue zoolo¬
gique , année 1839, n° 6) sur un nou¬
veau Coléoptère rapporté de Madagascar
par M. Goudot. Cet insecte , suivant M.
Guérin , est voisin de son g. Calodromus ,
et lie les Rhvneophores aux Xylophages. Il
lui donne le nom spécifique de Filum, et
lui assigne les caract. génériques suivants :
Antennes filiformes , un peu épaissies vers
le bout ; de onze articles légèrement en
scie , avec les quatre derniers plus longs.
Bouche non avancée ; palpes très visibles ,
terminées par un article un peu en hache.
Tête courte , profondément refendue anté¬
rieurement , avec les antennes insérées en
avant et au dessous des yeux. Corselet très
r
allongé, comprimé sur les côtés. Elytres
deux fois plus longues que le corselet, é-
APS
Ai
troites et parallèles. Pattes courtes , à tarses
de quatre articles distincts , formant ensem¬
ble deux fois au moins la longueur de la
jambe ; le premier plus long que les trois
autres réunis.
D’après l’examen que nous avons fait
nous-même de VApr. filum , il nous a pa¬
ru , par sa tête non prolongée en bec ou en
trompe , appartenir à la famille des Xylo¬
phages plutôt qu’à celle des Curculionites ,
bien que , par sa forme très allongée et
presque linéaire , il ait un peu le faciès des
Br entes. (D.)
APSEUDE (&psucN ;ç, vrai ). crüst. —
Genre de l’ordre des Isopodes et de la fa¬
mille des Asellotes, établi par Leach , mais
très mal caractérisé par ce savant. On peut
le reconnaître aux traits suivants : Les an¬
tennes de la première paire sont courtes ,
grêles, et terminées par un seul filet; les
pattes de la première paire sont terminées
par une main didacty le , et celles de la se¬
conde paire par une espèce de rame apîaiie
et épineuse ; enfin le sixième et dernier an¬
neau de l’abdomen est très grand, lamelleux,
et garni d’une paire d’appendices composées
chacune d’un pédoncule cylindrique et d’un
long filament détaché. On ne connaît qu’une
seule espèce de ce genre , VÂpseude talpi-
forme. Desmarets a confondu ce genre avec
le g. Eupheus de Risso. (M. E.)
APSEUDÉSIE (âÿevtPis, vrai ). polyp.
foss. — Genre établi par Lamouroux d’après
un petit Polypier fossile des terrains juras¬
siques de la Normandie et caractérisé par cet
auteur de la manière suivante : Polypier fos¬
sile presque globuleux, ou hémisphérique,
couvert de lames saillantes de 3 à 4 millim.
au moins, droites ou peu inclinées, con¬
tournées dans tous les sens , unies ou lisses
sur un côté; garnies, sur l’autre, de lamel¬
les presque verticales , variant beaucoup
dans leur longueur, leur inclinaison et leur
forme. Lamouroux rapproche ce Fossile des
Agaricées et des Payonies ; mais sa structure
est trop imparfaitement connue pour qu’on
puisse assigner sa place dans une classifica¬
tion naturelle. (M. E.)
♦ APS3DA , C. ( â-fig , yoûte ). ins. —
Genre de Coléoptères hétéromères , famille
des Taxicornes , établi par M. Dejean dans
la tribu des Diqpériales de Latreille , mais
dont il n’a pas publié les caract. Il y rap-
APT
porte 2 esp., qu’il nomme l’une A. chryso-
melina , et l’autre A. inornata ■ ; la première
de Carthagène , et la seconde de Cayenne.
N’ayant pu nous procurer la vue de ces
deux espèces , qui n’ont pas encore été
décrites, nous ne pouvons rien dire de plus
précis sur le g. qu’elles ont servi à fonder ,
et nous ne le mentionnons ici que pour
mémoire. (D.)
A PSI S (ctyts , voûte, arcade), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères tétramè-
res, famille des Curculionites, établi par
Germar, et fondu depuis dans le g. Myo-
rhinus de Schœnherr. Voy. ce mot. (D.)
APTÉNODYTE. Aptenodytes («*?■•< v,
sans ailes; plongeur), ois. — Genre
établi par Latham , adopté par Vieillot pour
une seule des espèces que Latham y avait
rangées, et qui est un Gorfou pour Cuvier et
pour nous. Voy. ce mot. (Lafr.)
' * APTENODYTES ( «Tt-vjv , sans ailes ;
cTütt$s , plongeur), ois. — C’est le nom ad¬
opté par Cuvier pour son genre Manchot.
Voy. ce mot. (Lafr.)
* APTER ANTHES ( à priv. ; «répov ,
aile ; «v0ûs , fleur : fleur dépourvue d’aile ).
bot. pii. — Mikan a fondé ce g., qui appar¬
tient à la famille des Asclépiadées, sur une
plante trouvée dans ces derniers temps dans
l’île de Lampedouse.Gussone la décrivit sous
le nom de Stapelia europœa ; c’est, jusqu’à
présent la seule esp. d’Àsclépiadée charnue
trouvée en Europe. Ses caractères sont les
suivants : Calice 5 - parti. Corolle rota-
cée, 5-fide. Gynostème saillant. Couronne
staminale simple, à cinq lobes subtriangu-
laires, plans, légèrement tronqués, couches
sur le stigmate. Anthères simples ; masses
polliniques dressées, fixées par la base. Stig¬
mate plan. Follicules lisses. — La seule esp.
connue est une plante vivace charnue , h
tiges tétragones lisses , dentées sur les an¬
gles, à l’aisselle desquels naissent des bou¬
quets de fleurs brunes semblables à celles
des Bncerosia. (J. D.)
APTÈRES. Aptera ( un-repos, privé d’ai-
Ies). zool. — On désigne généralement sous ce
nom, en zoologie, les animaux articulés dé¬
pourvus d’ailes. Linné et quelques autres na¬
turalistes comprenaient sous cette dénomina¬
tion les Crustacés , les Arachnides, les My¬
riapodes, les Thysanoures, les Parasites, et
même les Vers ; en un mot tous les animaux
3*
T. II.
42
AP T
APT
articulés n’acquérant jamais d’ailes à leur
état parfait. Plus tard , chacune de ces clas¬
ses ou ordres ayant reçu un nom spécial ,
Lamarck appliqua le nom d’Aptères seule¬
ment à l’ordre que Latreille a désigné ensuite
sous le nom de Syphonaptères. ( Voy. ce
mot.) Enfin , dans les derniers ouvrages de
Latreille , la dénomination d’Aptères n’a
plus été appliquée spécialement à aucun
ordre; mais, depuis, on l’emploie adjective¬
ment pour désigner tels ou tels animaux ar¬
ticulés privés d’ailes ; et , dans un sens plus
restreint , on dit que la femelle de telle esp.
est aptère , c’est-à-dire qu’elle manque
d’ailes ou qu’elle n’en a que de rudimen¬
taires. On dit aussi que certains Coléo¬
ptères sont aptères lorsqu’ils manquent de la
seconde paire d’ailes , bien qu’ils en aient la
première, connue sous le nom d 'élytres;
tels sont les Carabes , les Pimélies, etc. —
Voy. insectes et articulés. (Bl.)
*APTERÏA ( à priv.; ICTSySOV , aile). BOT.
ph. — M. Lindley rapporte ce genre, qu’il
signe du nom de Nuttal , à la famille des
Burmanniacées. Il n’en est nullement ques¬
tion dans Endlicher [Généra plant arum), et
nous manquons complètement de rensei¬
gnements à son égard. Voy. Burmannia¬
cées et Burmannia. (C. L.)
* APTÉRÏNE. Apterina ( sans
ailes), ins. — Genre de l’ordre des Diptères,
division des Brachocères, subdivision des
Dichœtes , tribu des Muscides , section des
Acalyptères, sous-tribu des Sphæroeérides ,
établi par M. Macquart aux dépens du g.
Borborus de Meigen, et dont le nom indique
l’absence presque complète des ailes, qui ne
sont que rudimentaires. Ses caractères sont :
Ecusson hémisphérique ; abdomen oblong ,
deuxième segment allongé , à ligne enfon¬
cée; pieds finement velus; premier article
des tarses postérieurs dilaté ; balanciers non
distincts; ailes rudimentaires. — Ce genre se
compose d’une seule espèce européenne ,
À. pedestris , découverte d’abord à Ham¬
bourg par ^ï. Von Vinthen , et retrouvée
depuis dans les environs de Lille par M.
Macquart. (D.)
APTERIX. ois. — Voyez aptéryx.
(C. i>’0.)
*APTERNUS [uK-epoç, sans ailes), ois.
— Sous-g. formé par Swainson pour le Pic
tqdactyle, et synonyme du g. Picoïde , La-
cépède , qui lui est de beaucoup antérieur.
Voy. pic et picinée. (Lafr.)
*AP i’ERXYX (tfirrs/îoç, sans ailes), ois.
— C’est, dans la classification de Swainson,
le g. synonyme de celui d1 Aptéryx , Shaw ,
plus anciennement formé. Voyez ce dernier
mot. _ (Lafr.)
APTÉRODICERES. Apterodicera
[ünzspos, sans ailes ; Mxepoç, à deux cornes).
ins. — Latreille , dans son Généra Crusla -
ceorum et Insectorum , désigne ainsi une
sous-classe d’insectes , composée de ceux
qui sont aptères, ne subissent point de mé¬
tamorphose , et ont deux antennes et six
pieds. Elle comprend l’ordre des Thysa-
noures et celui des Parasites. Voy. ces
deux mots. (D.)
* APTEROESSA ( «itts/jos, sans ailes ;
sc7c , étant), ins. — Genre de Coléoptères
pentamères, famille des Carabiques, tribu
des Cicindélètes , fondé par M. Hope sur
une seule espèce du Coromandel , Cicin -
de.la grossa de Fabricius. Il lui donne pour
caract. : Corps grand , aptère. Antennes
comme celles des Cicindèles. Mandibules
cuîtriformes, avec une dent large, striée à
sa base, et deux plus petites au bord inter¬
ne. Palpes maxillaires aussi longs que les
labiaux ; le 1er est très court , le 2e quatre
fois plus long , le 3e moindre que le suivant
et dernier; celui-ci est ovale, allongé et
tronqué à son extrémité. Menton divisé en
deux lobes avancés , avec une dent aiguë au
milieu de l’échancrure. Labre court, garni
de chaque côté de trois dents aiguës, et
dont le milieu se termine par une petite
épine. Corselet plus large que la tête , et
presque autant que les élytres.
Ce g. est très voisin du g. Dromica de
M. Dejean, et l’espèce qui lui sert de type est
figurée avec les caract. génériques dans un
ouvrage de M. Hope , intitulé : The Coleo-
pterisVs manual , etc. (2e partie) , qui a paru
à Londres en 1858. (D. et C.)
APTEROGYNA («irrs^os, privé d’ailes ;
7’jvv), femelle), ins. — Genre de la famille
des Mutilliens, de l’ordre des Hyménoptè¬
res , section des Porte-Aiguillon , établi par
Latreille, et adopté par tous les entomolo¬
gistes. — Ce g. est parfaitement caractéri¬
sé par des antennes longues, grêles et séta-
cées dans les mâles ; un thorax de forme
cubique et sans divisions apparentes dans
API
APT
43
les femelles , et des ailes seulement dans
les mâles,’ n’ofTrant que des cellules bra¬
chiales, et une seule cubitale, petite, et de
forme rhomboïdale. Les esp. connues de ce
g. sont peu nombreuses et propres aux pays
chauds. Le type est VA. Olivierii Latr. ,
d’Arabie. , (Bl.)
APTÉRONOTES ( air^s/jo? , sans na¬
geoires ; vwro;, dos), poiss. — Genre de Pois¬
sons ainsi nommé par Lacépède , en môme
temps que Bloch l’établissait, dans son édi¬
tion posthume publiée par Schneider, sous
le nom de Sternaclius. Il appartient au
groupe des Malacoptérygiens apodes, et il
est très voisin des Gymnotes. Il s’en distin¬
gue en ce que l’anale est terminée avant
d’atteindre le bout de la queue, et en ce
qu’il a une nageoire caudale. La tête est
oblongue, peu comprimée; le corps est écail¬
leux. Les pièces operculaires sont, comme
dans tous les Anguilliformes , cachées sous
la peau. Les dents sont en très fin velours,
à peine sensibles. On n’en connaît qu’une
espèce, originaire d’Amérique comme les
autres Gymnotes. (Val.)
*APTEROPEDA , C. (cwreaos, sans ai¬
les ; mja'aw, je saute), ins. — Genre de Coléo¬
ptères tétram., famille des Chrysomélines,
établi par M. Chevrolat , et adopté par M.
Dejean dans son dernier Catalogue (5e éd.).
Ce g. se compose de trois espèces aptères
d’Europe qui rentrent dans la 6e division du
grand g. Ilalticci d’Illiger, désignée par lui
sous le nom de Striatœ. Les caract. en sont ,
d’après M. Chevrolat : Corselet ponctué, non
sillonné transversalement; élytres aux 2
tiers sphériques , avancées et arrondies an¬
térieurement, légèrement acuminées sur les
côtés, à stries ponctuées; 1er art. des tar¬
ses postérieurs assez épais, conique, aussi
long à lui seul que les deux suivants; épine
à l’extrémité du tibia postérieur, aiguë.
Corps globuleux , sillonné latéralement, et
non ailé. Nous citerons comme type Vllal-
tica ciliata d’Olivier. (B. et C.)
* APTÉROPHASMIENS ( ««-zpo- ,
privé d’ailes ; , spectre ). ms. — M.
Gray ( Synops. of the sp. belong. to the
fam. of phasmid.) a appliqué cette dénomi¬
nation à un groupe qu’il a établi dans la fa¬
mille des Phasmiens , d’après l’absence des
ailes ; mais, comme plusieurs de ces Phas¬
miens aptères se trouvent être des larves
obtenant des ailes quand elles sont parve¬
nues à l’état d’insectes parfaits, et que
d’autres sont des femelles dont les mâles
sont ailés , cette division a été rejetée par
tous les entomologistes , avec d’autant plus
de raison , que la présence ou l’absence des
ailes n’offre pas un caractère assez important
pour établir des divisions, puisqu’il est sou¬
vent le propre d’un sexe. (Bl.)
*APTÉRURE (àrcrs/joç, non ailé ; ou/î*,
queue), crust. — Famille de l’ordre des
Décapodes et de la section des Anomoures,
proposée par Milne-Edwards , et caractéri¬
sée par l’absence d’appendices vers l’extré¬
mité de l’abdomen. Ces Crustacés se rappro¬
chent des Brachyures proprement dits par la
forme générale du corps, et constituent qua¬
tre petites tribus naturelles, savoir: lesDro-
miens, les Homoliens , les Raniniens et les
Pactoles. (M. E.)
APTERURUS («flxe/9o$, sans nageoires ;
o'jpx, queue), poiss. —Nom que Rafinesque
a appliqué aux espèces de Raies , du genre
Céphaloptère de Duméril. Voy. ce mot.
(Val.)
*APTERYGIDA (« priv .; «r kpo'j , aile),
ms. — Genre établi par M. Westwood \Gen.
syn .) dans la famille des Forficuliens , de
l’ordre des Orthoptères , et caractérisé par
l’absence des ailes, et par les antennes, com¬
posées seulement de douze articles. Ce g. ,
qui, d’après nous, ne devrait former qu’une
division du g. Forficula , a pour type la F.
pedestris Bonn , répandue dans une grande
partie de l’Europe. (Bl.)
*APTÉRYGIENS. Apterygia (àrrs/ju-
yog, sans ailes), moll. — M. Latreillc, dans
ses familles naturelles du règne animal, en¬
visageant les Mollusques d’une manière gé¬
nérale et exclusive d’après un caractère de
leur organisation, les partage, d’après la pré¬
sence ou l’absence du pied , en deux gran¬
des classes : les Ptérygiens pour ceux qui
ont un pied , et les Aptérygiens pour ceux
qui manquent de cet organe. Il suffit pres¬
que de rappeler cette division pour en faire
sentir les défauts. Il y a des Mollusques acé-
phalés ( comme les Huîtres , par exemple )
qui n’ont jamais aucune trace d’un organe
locomoteur, et qui se trouveraient séparés
des autres Conchifèrcs; tandis que presque
tous ceux-ci, réunis à tous les Mollusques
gastéropodes, seraient entraînés dans la
44
API
À PT
classe des Ptérygiens. Les Zoologistes ont
reconnu sans doute l’imperfection de ces
grandes divisions , et ils n’ont jamais songé
à les introduire sérieusement dans la mé¬
thode. Voy. mollusques. (Desh.)
*APTÉRYGÏ1VÉES. Apteriginœ (du
g. Aptéryx , faisant partie de ce groupe),
tus. — Sous-famille de la famille Struthio-
uidées de Bonaparte ( Prodromus syst. or-
nith . ) , que nous croyons devoir adopter.
Ses caract. sont : Bec très allongé, très
4 grêle , analogue à celui des Scolopacidées.
Tarses armés de forts éperons. Queue nulle.
Cette famille ne se compose que du seul g.
Aptéryx. Voy. ce mot. (Lafr.)
APTÉRYX. Aptéryx ( uKzepoç , sans
ailes ). ois. — Genre faisant partie des Bré¬
vipennes de Cuvier , des Nullipennes de
Lesson ( Trait. d’Orn .), et des Coureurs de
Temminck. Il fut formé par Shaw sur une
esp. unique de la Nouvelle-Zélande , et des
plus remarquables dans toute la série orni¬
thologique , puisqu’à des ailes rudimentai¬
res et impropres au vol elle réunit un bec
de Courlis ou de Bécasse , et des pattes de
Galîinacées. Ses caract. extérieurs sont :
Bec très long, grêle , droit , mou , sillonné
de chaque côté, par une rainure tubuleuse;
renflé et recourbé à sa pointe , près de la¬
quelle sont percées les narines, en forme
de trous ; base du bec couverte d’une cire
garnie de poils. Ailes presque nulîes , ter¬
minées en moignon muni d’un ongle fort et
arqué. Tarses très robustes , très courts ,
scutellés en avant, terminés par quatre
doigts vigoureux, trois devant, un derrière ;
entièrement libres, et munis d’ongles robus¬
tes, acérés et droits. Queue nulle.
La seule dépouille de l’esp. type connue
existait depuis long-temps en Angleterre ,
et faisait présumer fortement que ce genre
devait faire partie des Brévipennes , îors-
qu’en 1838, le corps de cet oiseau étant par¬
venu à Londres , on a reconnu que toute
son anatomie et son ostéologie venaient
confirmer ces présomptions. Les os, effecti¬
vement , ne sont point percés pour l’intro¬
duction de l’air , qui n’entre pas non plus
dans la cavité abdominale. Le sternum est
d’une petitesse remarquable , et dépourvu
de crête ou bréchet , comme chez les Bré-
vipennes; il en diffère cependant par la pré¬
sence de deux trous circulaires , situés de
chaque côté de la ligne médiane , près de
la grande échancrure antérieure*, et par la
dimension beaucoup plus forte des deux
échancrures postérieures. Du reste, tout
l’appareil alaire n’est que rudimentaire et
atrophié, comme chez les Autruches, et il n’y
a que quelques pennes courtes et fortes ,
attachées au métacarpe. Toute son ostéolo¬
gie le lie donc intimement avec le groupe
des Autruches , quoique les deux trous ou¬
verts entre l’origine des muscles pectoraux
soient une des singulières bizarreries du
squelette de cet oiseau. Dans la longueur du
fémur, on commence à reconnaître une dé¬
viation du type Autruche , dit M. Owen, et
une tendance vers le type Gallinacé dans
la brièveté du segment métatarsal. Le déve¬
loppement du pouce est une autre dévia¬
tion qui , selon le même auteur , le rappro¬
cherait du Dodo , qu’il range dans le grou¬
pe Autruche. Tout en ne pouvant figurer
que dans l’ordre des Brévipennes, ce singu¬
lier oiseau forme transition , par ses pattes ,
avec celui des Gallinacés , et , par son bec ,
avec celui des Échassiers. M. Owen a donné
les détails les plus circonstanciés sur son
anatomie dans les Proceedings , 4838, p.
47, 71 et 103.
L’Aptéryx austral ( Aptéryx australis ,
Shaw) est de la taille d’une Poule. Son plu¬
mage est brun-ferrugineux, décomposé, et
tombant comme celui de l’Emeu de la
Nouvelle-Hollande; son bec rappelle, pour
la forme , celui de la Bécasse , et ses pieds
robustes , voisins de ceux des Gallinacés ,
en font un oiseau mixte des plus singuliers.
Les derniers renseignements que l’on ait
sur les mœurs de cet oiseau ont été fournis
par M. Cunningham à la Société zoologique
de Londres en mai 1839 , et communiqués
par les nouveaux Zélandais eux-mêmes, par
l’entremise des missionnaires. Nous en ex¬
trayons ce qui suit :
« Cet oiseau , que les naturels appellent
Envi , se tient dans les forêts les plus four¬
rées et les plus sombres de l’île du Nord.
Dans ces humides forêts , il reste blotti le
jour sous des touffes de grandes herbes ma¬
récageuses , espèce de Carex abondant par¬
tout dans ces bois, ou se cache , pour mieux
éviter la clarté du jour , dans des cavités
qui sont entre les racines de l’arbre Rata
(le Metrosideros robusta A.C. — N. S.). C’est
APT
API
45
là aussi qu’il construit son nid , très peu
soigné, et où il ne pond qu’un œuf, de la
grosseur à peu près de celui d’un Canard
ou d’un Oie. Aussitôt qu’il fait nuit, il se
met en marche pour chercher sa nourritu¬
re, qui, d’après tous les renseignements
connus, ne consiste uniquement qu’en vers,
qu’il attrape en grattant le sol avec ses pat¬
tes , et introduisant son long bec dans les
terrains mous et marécageux qui le recou¬
vrent en certains lieux. Il n’est pas douteux
qu’un instinct particulier et puissant lui
sert à trouver la nuit ces endroits où sa
nourriture abonde , car ses yeux sont fort
petits ; mais à l’orifice de ses narines , pla¬
cées à l’extrémité de sa mandibule supé¬
rieure , réside probablement une grande
finesse d’odorat.
» Le Kiwi ne vit point en troupes, et on
le rencontre presque toujours par paires,
mâle et femelle. Son cri , pendant la nuit ,
ressemble à un fort coup de sifflet , et c’est
en imitant ce cri que les naturels parvien¬
nent à les attirer. Ils s’en emparent alors
soit en lâchant des Chiens après eux ou en
les éblouissant par l’apparition subite d’une
torche allumée qu’ils tiennent cachée sous
leur natte. Ils peuvent ainsi les prendre
tous vivants en les saisissant par le cou. Ils
choisissent, pour faire cette chasse , les
nuits les plus obscures ; et , comme ils peu¬
vent distinguer au cri le mâle de la femel¬
le , ils commencent toujours par s’emparer
de celle-ci , sachant bien qu’alors iis pren¬
dront facilement le mâle , qui ne s’éloigne
pas du lieu, pour chercher et protéger sa
compagne.
« Lorsque le Kiwi est inquiété dans sa
forêt , il se sauve précipitamment vers son
obscure retraite, et avec une vitesse incroya¬
ble , quoique ses jambes , d’après leur briè¬
veté et leur grosseur, paraissent plus pro¬
pres à fouiller qu’à se mouvoir rapidement.
Elles sont pour lui un puissant moyen de
défense , et , lorsqu’il est sur le point d’être
saisi par les naturels et leurs petits Chiens,
il s’en sert avec avantage contre ceux de
ces Chiens qui ne savent pas s’en garantir
en le saisissant.
«Avant l’arrivée des Européens à la Nou¬
velle-Zélande, les naturels se livraient sou¬
vent à cette chasse, tant pour se nourrir de
la chair du Kiwi que [tour employer ses
plumes à la fabrication et à l’ornement de
leurs nattes , en les cousant sur des tissus
de leur lin indigène. Ils avaient même fini
par en détruire l’esp. dans quelques dis¬
tricts où ils étaient abondants autrefois ; et
aujourd’hui , quoiqu’il se rencontre encore
dans les cantons boisés et moins habités ,
on ne se le procure que difficilement , par¬
ce que les naturels , ayant déjà perdu de
leur ancienne vigueur et de leur énergie ,
depuis qu’ils ont adopté les usages des Eu¬
ropéens , se décident difficilement , même
pour une récompense assez forte , à passer
une nuit obscure à la recherche de cet oi¬
seau , et , sans leur aide , il n’y a pas moyen
de se le procurer. »
M. Cunningham ajoute que « quelques
naturels , habitants du district du Cap de
l’est au sud de la Baie des îles , lieu où il
avait recueilli l’Aptéryx qu’il adressait à la
Société zoologique , lui avaient fait observer
que les Kiwis de leurs forêts étaient beau¬
coup plus grands et plus forts que celui-ci ,
qu’il avait recueilli près des missions, sur
la rivière d’Hokianga , et il en conclut que
ces individus, d’un canton plus méridional,
pourraient bien appartenir à une espèce
différente. »
J’ajouterai , à propos de la taille de cet
oiseau , qu’ayant examiné dernièrement à
Londres les trois individus que possède la
Société zoologique, j’ai été fort surpris de
voir que ces oiseaux n’étaient guère que de
la grosseur d’une Poule , m’étant figuré ,
d’après la description que j’en avais lue ,
qu’ils étaient au moins de celle d’un Din¬
don. (Lafr.)
* APTÏNOTHRIPS ( sans
ailes; 0/îèr' , genre d’insectes), ixs. — M.
Haliday ( Entom. Magaz. ) a établi sous
ce nom , dans la famille des Thripsiens, de
l’ordre des lîémiptères-homoptères, un sous-
genre caractérisé , d’après cet auteur, par
l’absence des ocelles et des ailes. Ces Apti-
nothrips ressemblent du reste complète¬
ment aux Thrips , et nous ne serions pas
surpris qu’ils n’en fussent que des individus
n’ayant pas encore acquis tout leur déve¬
loppement; mais un nouvel examen serait
indispensable pour détruire ou corroborer
cette présomption. M. Haliday donne com¬
me tvpc de son sous-genre le Thrips ru fa,
Gmclin. ( B i. . }
48
ÀPT
APT
AFTmUS,C.(^v, saris ailes ; qui ne
peut voler), ms. — Genre de Coléoptères
pentamères , famille des Carabiques, tribu
des Troncatipennes, établi par Bonelli et
adopté par M. Dejean, qui, dans son Species ,
le caractérise de la manière suivante : Der¬
nier article des palpes un peu plus gros que
les précédents, et allant un peu en grossis¬
sant vers l’extrémité. Antennes filiformes.
Lèvre supérieure courte, et laissant les man¬
dibules à découvert. Point de dent, ou une
très petite au milieu de l’échancrure du
menton. Les trois premiers articles des tar¬
ses antérieurs sensiblement dilatés dans les
mâles. Point d’ailes. Corselet cordiforme.
f
Elytres ovales, allant en s’élargissant vers
l’extrémité.
Les Aptinus ont le plus grand rapport
avec les Brachines, auxquels Latreille les a
réunis -, cependant M. Dejean pense qu’ils
doivent en être séparés, parce que, indépen¬
damment de l’absence des ailes , ils présen¬
tent constamment , suivant lui , les caract.
suivants : Les trois premiers articles des
tarses antérieurs sont toujours sensiblement
dilatés dans les mâles, tandis que cette di¬
latation n’est presque pas sensible dans les
Brachines ; les élytres sont tronquées obli¬
quement à l’extrémité, de manière à former
un angle rentrant dont l’extrémité de la su¬
ture est le sommet ; tandis que, dans les
Brachines , les élytres sont tronquées car¬
rément ; les élytres sont aussi plus ovales, et
elles vont en s’élargissant vers l’extrémité;
tandis qu’elles sont ordinairement plus car¬
rées et plus parallèles dans les Brachines.
Cependant il est vrai de dire que quelques
espèces de ce dernier g. présentent aussi ce
caractère.
M. Solier sépare non seulement les Ap¬
tinus des Brachinus comme M. Dejean ,
mais il en retranche plusieurs espèces avec
lesquelles il forme un troisième genre, qu’il
nomme Pherosophus. M. Brullé ne trouve
pas ces trois coupes génériques suffisamment
caractérisées, et n’adopte que celle des Bra¬
chinus, comme Latreille. Les bornes qui
nous sont imposées ne nous permettent pas
de rapporter ici les raisons sur lesquelles il
fonde son opinion ; on peut consulter à cet
égard son mémoire, inséré dans les Ann . de
la Soc. cntom. de France, t. ÎY, 3e trim.
1833, pag. 621.
Quant au g. Aptinus tel que M. Dejean
le caractérise, il renferme, d’après son der¬
nier Catalogue, seize espèces, dont sept d’A¬
frique, deux d’Amérique et sept d’Europe.
Nous citerons parmi ces dernières , comme
type du g., VApt. ballista d’Hlig. , qui se
trouve en Espagne et dans le midi de la
France. Cette esp., qui est la même que le
Brach. displosor de M. Léon Dufour , est
figurée dans 1 ''Iconographie des Coléoptères
d’Europe. (D.)
*APTOPUS( ùnT'Jjç, stable, ferme ;
pied), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬
ptères pentamères, famille des Sternoxes ,
?
tribu des Elatérides, établi par Eschscholtz,
qui lui donne pour caractères : Tarses dé¬
pourvus de pelote. Ongles en scie. Yeux
globuleux. Angles du thorax très courts.
M. Dejean a adopté ce genre dans son der¬
nier Catalogue, et il y rapporte trois espèces,
dont deux du Brésil , et une de Mexico.
Cette dernière, qu’il nomme A. venator , a
été appelée A. pruinosus par M. Chevrolat.
(D. et C.)
*APTOSïMUM, Burchell, fide Benth.,
in Bot. reg., suh tab. 1852 ( à priv. ; nrch-
Gipos , caduc ; parce que le fruit persiste
après la déhiscence). — Peliostomum, Benth.,
ibid. — Ohlendorffia, Lehm. bot. pii. —
Genre de la famille des Scrophularinées ,
tribu des Salpiglossidées de M. Bentham ,
qui lui assigne pour caract. : Calice campa-
nulé, semi-5-fide, 2-bractéolé à la base. Co¬
rolle à tube évasé au dessus du calice , res¬
serré à la base; limbe sub-2-labié, à cinq
lobes arrondis, plans, presque égaux. Éta¬
mines didynames, déclinées ; anthères sub-
dithèques, velues au dos; bourses confluen¬
tes , déhiscentes par une seule fente trans¬
verse; celles des étamines supérieures plus
petites, souvent abortives. Style indivisé,
terminé par un stigmate très légèrement 2-
lobé. Capsule courte , obeordiforme , sub-
giobuleuse à la base , comprimée au som¬
met , 2-îoculaire , courtement 4-valve au
sommet, à la fois septicide et loculicide.
Graines subtrigones , strophiolées. — Sous-
arbrisseaux raides, le plus souvent diffus ou
touffus. Fleurs axillaires. Ce g., qui com¬
prend six esp., appartient aux environs du
Cap. (Sp.)
* APTUS. sus. — M. Kahn [Wanzenar-
tigen Jnsckt. ) emploie cette dénomination
APL
pour désigner un genre de la famille des
Béduviens, de l’ordre des Hémiptères, exac¬
tement synonyme de Nabis. Voy. ce mot.
(Bl.)
APTYCHUS. moll. foss. — Voyez
TRIGONELLITE. (C. D’O.)
APULEJA, Martius. bot. ph.— Genre
de la famille des Légumineuses , sous-
ordre des Césalpiniées , tribu des Cas-
siées , que son auteur dit voisin de VExo-
stylis, , et dont il expose les caract. ( Herb .
Flor. Brasil. in Flora, 1837, t. II, p. 175 ,
comme il suit : Calice urcéolé, 3-parti. Pé¬
tales 3, courtement onguiculés, presque éta¬
lés. Quelquefois le calice est 4-parti , et
la corolle 4-pétale. Etamines 3, saillantes,
insérées devant les segments calicinaux ; fi¬
lets filiformes; anthères linéaires-oblongues,
2-thèques. Ovaire linéaire-oblong , compri¬
mé , pauci-ovulé. Style courbé ; stigmate
grand, disciforme. — Ce g. est fondé sur une
seule espèce {A. prœcox, Mart. loc. cit.) ;
c’est un arbre des environs de Rio-Janeiro;
ses feuilles sont imparipennées, 9-1 5-folio-
lées ( à folioles alternes , non stipellées ) , à
stipules caduques ; les fleurs sont blanches,
plus précoces que les feuilles , et disposées
en corymbes bractéolés; les pédoncules, les
calices, les filets des étamines et ies pistils ,
sont couverts d’un duvet soyeux roussâtre.
(Sp.)
A PUS ( à priv .; ^oy*, pied), ois. — Nom
donné par Scopoli au g. Martinet. Voy. ce
mot. (Lafr„)
APUS ( à augmentatif ; koï?, pied), crust.
— Genre très remarquable de l’ordre des
Crustacés branchiopodes , caractérisé par
l’existence d’une grande carapace scutifor-
me , qui recouvre la tête et le thorax ; de
pattes-mâchoires rameuses , de pattes bran¬
chiales au nombre de soixante paires en¬
viron , et d’une espèce de queue formée
par 2 appendices sétacés très longs. Ces ani¬
maux habitent les eaux douces et atteignent
à peu près deux pouces de long. (M. E.)
APUS ( « priv. ; it o7s, pied), bot. cr. *—
Mot synonyme de sessile, et qui s’applique
aux Champignons dont le chapeau ou la par¬
tie qui supporte les organes de la fructifi¬
cation adhère par un point, ou par un bord
seulement, aux corps sur lesquels ils se
sont développés. Dans les Agarics , les Po¬
lypores, les Hydnes, etc., il y a toujours une
AQU 47
section désignée sous le nom tfApus, et qui
comprend toutes les espèces sessiles.
(Lév.)
* APYRE ( à priv. ; nvp f feu ; c’est-à-
dire infusible), min. — Nom donné à un
minéral que l’on avait d’abord rapproché
des Fcldspaths, mais dont on a fait depuis
une espèce, sous le nom de Macle ou d’An-
dalousite. On avait remarqué qu’il se distin¬
guait des Feldspaths ordinaires par son in¬
fusibilité; et on le nommait, en conséquen¬
ce, Feldspath apyre. — Voy. macle.
(Del.)
*AFYRITE ( à priv. ; nùp , feu), min. —
Nom d’une espèce particulière de Tourma¬
lines, qui se distingue des autres par une plus
grande résistance à la fusion. — Voy. Tour¬
maline. (Del.)
AQUARIA (Aquarius, pris substanti¬
vement pour Arrosoir, qui concerne l’eau).
moll. —Le genre Arrosoir était depuis long¬
temps établi par Bruguière et parLamarck,
lorsque M. Perry le créa de nouveau dans sa
Conchyliologie sous le nom d Aquaria, qui
n’a point été adopté. Voy. arrosoir.
(Desh.)
AQUARIUS ( Aquarius , qui concerne
l’eau), ins. — Nom donné par Schellen-
berg )Hémipt. suec.) à un genre de l’ordre
des Hémiptères ayant déjà reçu de Fabri-
cius la dénomination d 'Hydromelra. Voy.
ce mot. (Bl.)
AQUARTIA. bot. pii. — Lisez Ac~
quartia, Jacq., Plant, am. Voyez sola-
NUM. (C. L.)
AQUATILE. Aquatilis. bot. — Syn.
inusité d’ aquatiques. (C. d’O.)
* AQUATIQUE. Aquaticus. bot. —
Voyez aquatiques. (C. d’O.)
* AQUATIQUES. Aquatilia. zool.
bot. — Cette dénomination , donnée à diffé¬
rentes div. du règne animal, s’applique à tous
les animaux qui vivent dans l’eau ou sur ses
bords. Boddaert a donné le nom d’Aquati-
ques à une section de la classe des Mammi¬
fères; Latreille, Ritgen et Carus, à une sec¬
tion de celle des oiseaux; Cuvier, à une fa¬
mille de la classe des Mollusques; Latreille,
à une division de celle des Crustacés , La-
mark , à une tribu de la famille des Cimici-
des , et Walckenaër, à une division de sa
tribu des Araignées. — En Botanique, on
donne ce nom aux plantes qui vivent dans
48
ÀQU
l’eau, sur le bord des rivières et des ruis¬
seaux , ou bien dans les lieux humides et
inondés. Les racines des plantes qui nais¬
sent dans l’eau , comme celles des Lemna
et des Utriculaires, prennent aussi le nom
d’ Aquatiques . _ (C. d’O.)
AQUIFOLIACÉES. bot. — Voyez
ILICINÉES. (Ad. J.)
AQUIFOLIUM, Tourn. Aquifolium,
Mort. bot. pïi. — Synonyme du genre llex,
Linn., delà famille des Aquifoliacées ou Ili-
cinées. Chez les anciens botanistes, le nom
(V Aquifolium désignait spécialement le Houx
(llex Aquifolium, L.}. (Sp.)
AQUILA. ois. — Synonyme latin d’Ai-
gle. Voy. ce mot. (C. d’O.)
AQUILAIRE. Aquilaria Schreb. ( Âqui -
la, Aigle), bot. ph. — Genre type de la
famille des Aquilarinées ou Âquilariacées.
M. Àrnott ( in ïïook., le. Plant. , tab. 6 )
lui a assigné les caractères suivants : Calice
turbiné, coriace, 5-fide; tube garni en de¬
dans de dix squammuîes délléchies, velues ,
alternes avec les étamines. Étamines 10 ,
toutes fertiles , insérées au tube calicinal ;
filets courts. Ovaire non stipité, oboYé, ob¬
tus. Stigmate sessile, convexe. Capsule li¬
gneuse, 2-loculaire, 2-valve, 1-sperme. Ar¬
bres. Feuilles subsessiles. Fleurs petites,
disposées en ombelles latérales et termina¬
les , subsessiles ; pédicelles courts, filifor¬
mes.
Ce genre est propre à l’Asie équatoriale ;
on y rapporte quatre espèces, dont une seule
est bien avérée : c’est l’A. Âgallocha , Roxb.,
indigène, dans les montagnes du Thibet, en¬
tre les 24° et 25° de lat. nord. Cet arbre
produit le bois odorant connu sous les noms
de bois c VAlo'es , Agalloche ou Calambac ;
sa substance odorante est une huile essen¬
tielle contenue dans des veines d’une cou¬
leur foncée, éparses dans le corps du vieux
bois ; cette huile , qu’on extrait en faisant
bouillir le bois d’Agalloche dans de l’eau ,
est un parfum très estimé par les Orientaux,
qui l’appellent Aggur ou Uggor. (Sp.)
AQUILARIACEES. bot. pu.— Voy.
AQUILARINÉES. (Ad. J.)
* AQUILARINÉES. bot. ph. - Ce
nom, que M. Lindley a changé en celui d’A-
quilariacées, a été donné par M. R. Brown à
une petite famille de plantes dicotylédones
à étamines périgynes, qui offre les caract.
AQU
suivants : Calice à cinq divisions, dont le tube
s’allonge en cylindre ou se raccourcit en
coupe, et présente, insérées à son ouverture,
cinq ou six squammuîes velues. Etamines
en nombre égal ou double, insérées un peu
plus bas , opposées dans le premier cas aux
divisions caiicinales, à filets courts, à an¬
thères introrses, biloculaires , attachées par
le dos et s’ouvrant en dedans par une
fente longitudinale. Ovaire libre , sessile ou
stipité, comprimé , offrant , dans une loge
unique, deux placentas correspondant à ses
deux faces aplaties , assez saillants pour se
toucher presque, et former ainsi une cloison
apparente au milieu de la loge, portant cha¬
cun, suspendu à son sommet, un ovule ana-
trope. Stigmate simple en tète, sessile, ou
porté sur un style terminal et filiforme.
Capsule de meme forme que l’ovaire, se sé¬
parant en deux valves placentifères par leur
milieu. Beux graines, ou une seule par avor¬
tement , suspendues à un long funicule di¬
laté en manière d’arille, dépourvues de pé-
risperme, à radicule courte et supère, à co¬
tylédons charnus et droits.
Les esp. fort peu nombreuses de cette
famiile sont des arbres ou arbrisseaux ori¬
ginaires de l’Inde et de la Chine ; à feuilles
alternes, dépourvues de stipules, très en¬
tières ; à Heurs disposées en petits faisceaux
sessiles ou en ombelles aux aisselles des feuil¬
les ou à l’extrémité des rameaux.
Genres : Aquilaria , Lam. ( avec lequel
semble devoir se confondre V Ophispermum,
Lour. ) ; Gyrinops , Gœrtn. (Ad. J.)
AQUILE. Aquilus (. Aquilus , de couleur
sombre), moll. — Genre inutile créé par
Montfort, dans le t. II de sa Conchyliologie
pour le Murex cutaceus de Linné , qui of¬
fre tous les caract. du g. Triton de Lamarck.
Voy. triton. (Desh.)
AQUILEGIA (Aquilegia, nom latin de
cette plante), bot. ph. — Voy. ancolie.
(Sp.)
AQUÏLICÎA, L. bot. ph. — Double
emploi du g. Leea, L., de la famiile des Am-
pélidées. (SP.)
AQUILIMÉES. Âquilinœ ( Âquila ,
aigle ). ois. — S.-famille de notre famille Fal-
conidée , ayant pour caract. : Proportions
en général fortes. Bec robuste, droit depuis
sa base , et ne se courbant que vers le tiers
de sa longueur , son extrémité se proion-
ARA
40
AQU
géant en pointe tombante et plus ou moins
longue. Ailes longues , les rémiges primai¬
res s’étendant souvent jusqu’à l’extrémité
de la queue ; celle-ci courte ou médiocre ,
carrée ou légèrement arrondie, rarement
conique. Pieds robustes , à tarses courts ou
médiocres , souvent emplumés ; ongles puis¬
sants , très acérés , ou canaliculés et fort
tranchants sur leurs bords internes, ou cy-
lindracés, et , alors , singulièrement longs
et arqués. Oiseaux chasseurs et pêcheurs.
Des différents genres qui composent cette
sous-famille, les uns se nourrissent de Mam¬
mifères et de gros gibier ; les autres , de
menues espèces et même d’însectes ; d’au¬
tres, de Poissons et Animaux marins; d’au¬
tres enfin, de Poissons d’eau douce. Tous,
sans montrer dans leur chasse le courage et
l’audace des Accipitrinées et des Falconi-
dées , en ont cependant beaucoup plus que
les espèces des sous - familles précédentes ,
les Butéoninées et les Milvinées.
Nous avons cru devoir former un genre,
sous le nom d Aclithyete ( Ichthyetus ), du
Falco ichthyetus d’Horsfield, figuré dans le
n° 5 de ses Zool. research. in Java , le Py-
gargue ichthyophage ( Less. , Tr. ) , parce
que cet oiseau , qui , d’après Horsfield , ne
vit que de Poissons d'eau douce , qu’il pê¬
che dans les grands lacs et les rivières de
Java, a, ainsi que notre Balbusard, des on¬
gles d’une longueur et d’une courbure ex¬
traordinaires, arrondis et non canaliculés
en dessous ; mais , comme il n’en a ni les
tarses réticulés ni la coupe d’ailes, il for¬
me pour nous un genre distinct , quoique
très voisin. — Les Rosthrames de Lesson
( Cymindis de Temminck ) , quoique de di¬
mension bien inférieure , sont aussi de ra¬
paces pêcheurs d’eau douce , chez lesquels
la forme de bec et d’ongles particulière à
ce groupe est poussée à son maximum, Les
Rachas , rangés jusqu’ici dans les Buses ,
mais que leurs habitudes plus courageuses
et leurs armes plus puissantes ont fait
grouper par Vigors dans un genre particu¬
lier, sous le nom d Alœmatornis , doivent
encore prendre place dans nos Aquilinées.
— Seulement, à l’imitation de M. Robert
Gray , nous substituerons à ce nom d "’Rœ-
matornis, déjà employé antérieurement par
Swainson , celui de Spilornis (Gray).
Notre sous-famille Aquilinée se compose¬
ra donc des g. Rosthrame , Pygargue, Bal-
busard , Ichthyète , Bateleur ( genres pis¬
civores), Circaïte , Bacha et Aigle (genres
carnivores). Voy. ces mots. (Lafr.)
* AQU1PARES. ( Aquâ parère , en¬
gendrer dans l’eau), rept. — M. de Blain-
ville donne ce nom à un groupe qui com¬
prend la majeure partie des Batraciens
anoures, tous ceux qui, comme les Grenouil¬
les, les Crapauds, etc., déposent leurs œufs
dans l’eau pour les y faire éclore. Les Pipas,
dont les œufs sont, après la ponte, placés
sur le dos des femelles et y passent leur
vie embryonaire et de têtards , sont seuls
exceptés, et reçoivent le nom de Dorsipares.
(P. G.)
*AQUÏTÈLES. arach.— M. Walcke-
naër, après avoir divisé les Araignées en deux
tions, les terrestres et les aquatiques , ajou¬
te au nom d’ Aquatiques la dénomination
tfAquitèles comme sous-section. Les Aqui-
tèles se composent du seul genre argiro-
neta. Voy. ce mot. (Bl.)
ARA. Ara, Brisson. — Macrocercus ,
Yieillot. ois. — La plupart des auteurs ont
distingué sous ce nom d '‘Aras les grandes
espèces de Perroquets du Nouveau-Monde ,
à queue longue et pointue , et remarquables
autant par leur grande taille que par la ri¬
che bigarrure de leurs couleurs.
Brisson, adoptant comme générique cette
dénomination d ''Ara, qui n’est autre qu’une
imitation des cris rauques de ces oiseaux ,
crut devoir l’employer également en latin.
Yieillot, l’adoptant aussi plus tard, la ren¬
dit en latin par le nom générique de Macro¬
cercus, assez généralement employé depuis.
Dans ces derniers temps, cependant, YYa-
gler , dans sa Monographie , lui substitua
celui de Sittace , et M. Bourjot Saint-Hilai¬
re , dans son 3e volume des Perroquets de
Levaillant, celui d’Arara. Celui d’Ara de
Brisson étant le plus ancien , nous croyons
devoir l’adopter , comme vient de le faire
aussi M. Robert Gray, dans sa nouvelle liste
des genres des Oiseaux, où il a cherché à
rendre aux genres comme aux espèces leurs
plus anciennes dénominations.
La plupart des esp. que l’on a désignées
par ce nom étant remarquables , entre tou¬
tes celles d’Amérique, par leur grande taille,
la longueur extrême de leur queue et la
nudité de leurs joues , il était assez naturel
4
T. II.
50
ARA
AH A
d’en former un groupe ou un genre à part ; j
d’autres , ne présentant ces caract. qu’à un
degré moins élevé , n’ayant meme souvent
de nu sur la face que le tour des yeux ou
quelque petite partie des joues, furent
nommées par Levaillant Perruches - Aras ;
d’autres enfin, ne présentant plus sur la
face aucune partie nue , reçurent simple¬
ment le nom de Perruches.
Wagler n’ayant pu trouver ( dit - il dans
sa Monographie des Perroquets ) des carac¬
tères génériques suffisants pour établir par¬
mi les Perroquets à longue queue d’Amé¬
rique ces trois distinctions , les a tous réu¬
nis et confondus sous le même nom géné¬
rique de Sittace. Il est certain qu’il est à
peu près impossible d’établir la moindre
délimitation un peu rigoureuse entre ces
trois groupes américains , et qu’ici , plus
encore peut-être que dans beaucoup d’au¬
tres grands genres nombreux en espèces, on
trouve des transitions graduées et abondan¬
tes. Si on adopte comme caract. génériques
pour le g. Ara la nudité des joues , des lo-
nim et du menton , jointe à la plus forte
taille et à la plus grande queue , on se voit
sur-le-champ obligé d’en distraire VAra
hyacinthe , figuré dans la galerie de Vieil¬
lot , pl. 24, qui , quoique le géant de tout le
-groupe, et offrant tous ses autres caractères
d’énormité de bec , de longueur de queue ,
etc., portés même au maximum, a néan¬
moins les joues emplumées , et n’a de nu
que le tour de l’œil , et une bande entou¬
rant la mandibule inférieure, line autre esp.
un peu moindre que celle-ci , mais égale
aux autres grandes esp. , l’Ara azuvert
( Macrocercus glaucus , Vieillot), a la face
encore plus emplumée , n’ayant qu’un cer¬
cle très étroit autour de l’œil et une plaque
à l’ouverture du bec dénués de plumes. Elle
doit donc en être également éloignée , tan¬
dis qu’on admettra comme Aras , ainsi
que l’a fait Vieillot, la Perruche-Ara de
Ikifïon (Enl., 864) , sous le nom (VAra ma-
kavouana ; VAra d’Illiger, l’Ara severa ou
maracana , esp. infiniment moindres que
les deux que nous venons de citer , et pré¬
sentant , en outre , une nudité faciale beau¬
coup moins étendue que chez les esp. types,
l’Ara Macao , l’Ara rauna, l’Ara militai¬
re et l’Ara canga , figuré, Ois., pl. 5, Cg.
1, de ce Dictionnaire.
Les esp. dont on a fait un second g., sous
le nom de Perruches- Aras, présentent en¬
tre elles au moins autant de différence ,
quant au caract. de nudité faciale, que les
grandes esp. d’Aras : car les unes ont une
portion de la joue et les lorum nus ; les
autres n’ont qu’un petit cercle étroit autour
de l’œil dénué de plumes , et viennent se
fondre, par conséquent, avec celles qui ont
cette partie emplumée , les Perruches pro¬
prement dites.
Nous pensons donc , comme Wagler ,
qu’on ne peut, sans déranger l’ordre natu¬
rel , former trois genres différents de ces
Perroquets à longue queue conique, du Nou¬
veau-Monde; mais, pour ne pas nous trou¬
ver en opposition avec la plupart des au¬
teurs modernes , nous proposerons, tout en
n’adoptant que le seul g. Ara , de lui lais¬
ser pour sous -genres les Pcrriches-Aras et
les Perriches à longue queue de Buffon.
Les caract. du genre Ara seront alors :
Bec très fort. La mandibule supérieure
élevée, très arquée , terminée par une poin¬
te descendante fort allongée , et dépassant
de beaucoup l’inférieure ; cette pointe mu¬
nie en dedans de petites stries élevées,
obliques, en forme de chevrons brisés , très
rapprochées ; ses bords tantôt simplement
sinueux, tantôt largement dentés; mandi¬
bule inférieure beaucoup plus courte que la
supérieure , très élevée , quelquefois beau¬
coup plus haute que longue , et aussi haute
que large , arquée , et remontant brusque¬
ment de la base à la pointe ; cette pointe
s’appliquant sur une carène transverse et
interne de la supérieure , apparente chez la
plupart des esp. , peu saillante chez quel¬
ques unes , à peine visible chez d’autres.
Tarses très courts, un peu aplatis, robustes;
doigts externes allongés , plutôt grêles que
gros. Queue longue, très étagée, longicône.
Ailes longues , construites sur le type aigu
ou sub-aigu (genre américain).
Dans le sous -genre Ara, il nous paraît
naturel de ranger d’abord toutes les plus
grandes esp. à bec le plus fort et à queue la
plus longue , proportionnellement ; puis
celles qui , quoique de taille inférieure ,
présenteront , comme les premières , une
entière nudité- de joues et de lorum. Les
deux grandes esp., l’Ara hyacinthe et l’Ara
azuvert de Vieillot , qui n’ont qu’une peti-
51
ARA
le portion de la face dénuée de plumes,
pourraient alors en former une sous-division
sous le nom d’Aras à face emplumée, ou
Aodorhynchus de Spix.
Le second sous - genre Perriche - Ara
( Psittacara , Yigors ) se composerait d’esp.
de taille inférieure, ayant le bec moins fort,
la queue moins longue , et les doigts moins
allongés proportionnellement que les Aras ;
ayant la mandibule inférieure moins courte,
vu sa hauteur, et n’ayant que le tour des
yeux ou quelque portion seulement des
joues dénués de plumes.
Enfin, dans le sous-genre Perriche ( Co -
miras , Kulil ) , on pourrait ranger les esp.
qui n’ont aucune partie nue sur la face ,
qui ont le bec le plus petit , avec la mandi¬
bule supérieure toujours dentée , et qui
ont les doigts les moins allongés.
On nous reprochera peut-être d’avoir
employé la taille comme caract. sous-géné¬
rique peu méthodique. Nous répondrons à
cette objection que , dans les genres nom¬
breux , cette considération n’est pas à re¬
jeter , parce qu’il s’y joint presque toujours
d’autres caract. de forme et des différences
de mœurs , et il nous paraît beaucoup moins
choquant de rapprocher les Aras hyacin¬
the et azuvert des Aras rauna et macao
que de les rejeter , à cause de leurs joues
emplumées, près des petites Perriches-Aras
couronnée et à gorge variée.
Nous employons les noms de Perriches
et Perriches-Aras , donnés par BufTon pour
distinguer les esp. à longue queue du nou¬
veau continent de celles de l’ancien , parce
qu’adoptant les nouveaux noms latins de
Psittacara et Conurus comme basés sur
cette distinction géographique, souvent la
meilleure , il nous a paru juste de recourir
à ces anciens noms français de notre célè¬
bre BufTon , qui leur sont synonymes.
(Lafr.)
* ARABERR pojss. — Dénomination
sous laquelle Marcgravea décrit une petite
espèce de Clupée, voisine des Sardines.
(Val.)
* ARABETTE. Araba ( àpxGèu, je fais
du bruit?), ms. — Genre de l’ordre des
Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy
dans sa famille des Myodaires, tribu desEn-
tomobies, et auquel il donne pour caractè¬
res : Antennes descendant jusqu’à l’épisto-
ARA
me ; les deux premiers articles très courts ,
le troisième long , cylindrique ; chète apical
à premiers articles très longs. Front assez
large ; angle frontal très prononcé ; optiques
argentés ; face oblique ; faciaux ciligères ;
péristome carré , à épistome non saillant ;
corps conique, couvert d’un duvet gris pul¬
vérulent ; la cellule de l’aile ouverte bien
avant le sommet , avec la nervure transverse
cintrée.
Les Arabettes sont les Parasites des Hymé¬
noptères fouisseurs, tels que les Scolies , les
Pompyles, les Sphèges , et voici comment.
On sait que les femelles de ces Hyméno¬
ptères creusent dans le sable ou dans la
terre un trou où elles déposent un œuf,
après y avoir enseveli préalablement une
araignée ou une chenille pour servir de nour¬
riture à la larve qui sortira de cet œuf. L’A -
rabette saisit l’instant où l’Hyménoptère
fouisseur s’éloigne de son trou pour y pé¬
nétrer , et se hâter d’y pondre avant qu’il
l’ait fermé ; de sorte que c’est pour une pos¬
térité ennemie que celui-ci a fait des pro¬
visions : car la larve de l’Arabette ne tarde
pas à se développer , et absorbe la nourri¬
ture destinée à celle de l’Hyménoptère avant
l’éclosion de cette dernière.
M. Macquart comprend dans son genre
Metopia les Arabettes de M. Robineau-Des¬
voidy, qui en décrit dix espèces. Nous n’en
citerons qu’une seule, qui est très commune
sur les talus sablonneux percés par les Hy¬
ménoptères : c’est Y Araba leucocephala ,
Tachina id. de Meigen. (D.)
ARABE poiss. — Nom que Forskal a
indiqué comme la dénomination vulgaire
du Mugü crenilabris , mais qui paraît s’ap¬
pliquer à plusieurs espèces. (Val.)
A R ARIDE. Arabis , Linn. bot. piï. —
Genre de la famille des Crucifères ( Sili-
queuses, Spach ; type de la tribu des Ara-
bidées, DC.),dont la circonscription est
fort diversement envisagée par les auteurs
modernes. Nous allons exposer ici les ca¬
ract. que lui assigne M. C. A. Meyer [in Le-
deb. , Flor. Alt., t. III , p. 15), quoiqu’il
nous semble que la délimitation de cet auteur
soit loin d’être assez restreinte; et que , par¬
mi les 8 sections ou sous-genres qu’il y éta¬
blit , il se trouve probablement plusieurs
genres très distincts. — Sépales dressés: les
latéraux à base soit égale, soit sacciforme.
52
ARA
ARA
Glandules hypogynes au nombre de 4, de 6
ou de 8. Filets libres, non dentés. Stigmate
indivisé. Silique non stipitée, allongée , li¬
néaire , aplatie , 2-loculaire , 2-valve , po-
lysperme ; valves presque planes , 1-nervées
(par exception innervées) ; nervures-placen-
tairiennes à dos arrondi. Graines margi-
néesouimmarginées, 1-sériées, comprimées,
suspendues ; funicules filiformes , libres, ou
moins souvent adnés au diaphragme. —
Herbes annuelles, bisannuelles, ou viva¬
ces, ou rarement suffrutescentes, plus ou
moins rameuses , en général pubescentes ou
cotonneuses ; poils le plus souvent bifur-
qués ou étoilés. Feuilles indivisées ou moins
souvent lyrées , en général éparses : les ra¬
dicales roselées , ordinairement pétiolées ;
les caulinaires le plus souvent sessiles , à
base souvent bi-auriculée , amplexicaule.
Grappes terminales, aphylles. Pétales blancs,
ou roses , ou rarement bleuâtres , onguicu¬
lés, ou linéaires-spatulés , toujours indivi-
sés , quelquefois rétus. Filets subulés. An¬
thères elliptiques, ou suborbiculaires, ou ob-
longues. Style en général nul ou columnaire
et court. Pédicelles-fructifères dressés. Grai¬
nes lisses ou finement chagrinées. Cotylé¬
dons minces, plans, rectilignes, accom-
bants. Radicule ascendante, rimale.
M. C. A. Meyer établit dans ce g. les sous-
divisions suivantes : Euarabis , Pseudo-
Arabis, Dendro- Arabis , Leptostylis , Cara-
daminopsis , Turritella , Catolobus , et
Campylocarpus. ( Voy. ces mots. Voyez ,
en outre, pour des g. ou sous-g. établis sur
des Arabis par d’autres auteurs : abasicar-
POX , ARABIDIUM, ARA B JS A, LOMASPQ-
ra, turritîna et TURRiTA.) — La section
désignée par M. de Candolle ( Syst . , t. II,
p. 214; Prodr ., 1. 1, p. 142) sous le nom d’AZo-
matium est tout à fait artificielle , et com¬
prend toutes les esp. dont les graines sont
soitimmarginées, soit légèrement marginées.
La plupart des Arabides croissent en Eu¬
rope ou dans les contrées extra-tropicales
de l’Asie. Le nombre des espèces a été porté
à environ 80; mais il est sans doute exagéré,
et ne saurait être fixé que par un bon tra¬
vail monographique. (Sp.)
*ARABIDÉES. bot. pu.— M. de Can-
doile {Syst., t. II , p. 146; Prodr., t. I, p.
142) donne ce nom h une tribu de Crucifè¬
res, à laquelle il attribue pour caract. di¬
stinctifs : Silique déhiscente , à diaphragme
linéaire, plus large que les graines. Graines
ellipsoïdes, comprimées, souvent margi¬
nées. Cotylédons plans , accombants , paral¬
lèles au diaphragme. (Sp.)
*ARARIBIA, Tausch. ( Hort . Canal.,
fasc. I [allusion à Arabis] ). bot. ph. —
Genre ou sous-genre de la famille des Saxi-
fragées, fondé sur le Saxifraga stellaris, L.,
et quelques esp. voisines. Ses caract. dis¬
tinctifs sont les suivants : Calice inadhé¬
rent , 5-parti , à segments étalés ou réflé¬
chis. Pétales longuement onguiculés ( quel¬
quefois anisomètres ). Filets subulés. —
Herbes vivaces , touffues. Feuilles roselées,
planes , non cartilagineuses aux bords , sub¬
persistantes. Tiges-florifères aphylles, an¬
nuelles. (Sp.)
* ARABIDIUM, Spach. (îlist. des plan-
tes ph. , t. VI, p. 456). (Allusion à Arabis).
— Arabis , sectio Euarabis , C. A. Meyer.
bot. pii. — Genre de la famille des Cruci¬
fères (Siliqueuses) (tr. des Arabides, DC.),
fondé sur 1 ‘‘Arabis alpina, L. (auquel nous
rapportons comme variétés ou synonymes :
l’A. albida, Stev. ; l’A, caucasica, Willd. ;
les A. Bülardieri, brevi folia, longifoliae t
viscosa, DC. , etc.). — Les caractères di¬
stinctifs de ce genre sont les suivants: Sé¬
pales dressés, naviculaires : les deux laté¬
raux plus larges, sacciformes à la base. Pé¬
tales onguiculés, obovales. Glandules hypo¬
gynes au nombre de quatre (1 devant chaque
sépale): les deux latérales scutelliformes,
2-appendiculées à la base. Etamines 6 : les
filets des deux impaires filiformes, ascen¬
dants; les quatre autres plus gros, ancipi-
tés, élargis à la base , rectilignes , dressés ;
anthères sagittiformes-oblongucs. Ovaire li¬
néaire, comprimé parallèlement au dia¬
phragme , 2-loculaire , multi-ovulé. Style
court , columnaire ; stigmate pelté , hémi¬
sphérique. Silique linéaire , apicuîée , apla¬
tie, 2-loculaire, polysperme; valves immargi-
nées, planes, minces, finement 1-nervées;
nervures placentairiennes filiformes, super¬
ficielles. Graines suspendues, A-sériées dans
chaque loge, comprimées, marginées ; coty¬
lédons plans , rectilignes , accombants. —
Herbes vivaces, touffues , stolonifères , cou¬
vertes ou parsemées d’une pubescence en
général étoilée. Stolons ascendants , radi-
cants , suffrutescents , feuilîés, finalement
ARA
ARA
53
Allonges en tige florifère. Feuilles dentées:
les radicales et celles des stolons pétiolées,
spatulées ; les eaulinaires sessiles, à base am-
plexicaule , 2-auriculée. Grappes termi¬
nales ou axillaires et terminales, aphylles,
ébractéolées , longuement pédonculées ,
très lâches après la floraison. Pédicelles
fructifères filiformes, tantôt ascendants,
tantôt horizontaux ou plus ou moins diver¬
gents , tantôt défléchis. Fleurs assez gran¬
des. Corolle blanche. Filets libres, inappen-
diculés , tétradynames. Anthères isomètres,
jaunes. Silique rectiligne ou un peu arquée.
Graines finement chagrinées , à rebord
étroit , membraneux. L’esp. type de ce g.
( A. alpinum , Sp. ) est connue en horticul¬
ture sous les noms de Tourette ou Ara-
bette printanière , ou Arabette des Alpes
( la variété à feuilles non cotonneuses ) ; la
variété à feuilles cotonneuses est désignée
par les noms d ''Arabette blanchâtre ou
Arabette du Caucase. C’est une plante d’or¬
nement très commune, et précieuse à cause
de sa floraison précoce. (Sp.)
*ARABIDOPSlS, DC. (Syst., t. II, p.
480 ; Prodr ., t. I , p. 195, sub Sisymbrio ).
bot. pii. — Section du g. Sisymbrium
famille des Crucifères , que M. C. A.
Meyer (in Ledeb. Flor. Alt., t. III , p.
136 ) caractérise ainsi qu’il suit : Grappes
aphylles. Fleurs blanches ou roses. Silique
subcylindrique. Style court (par exception,
allongé ). Diaphragme sans nervures. —
Herbes en général parsemées d’une pubes¬
cence rameuse. On rapporte à cette section
une dizaine d’espèces , dont le S. thaliana
Gay. (Arabis thaliana , L.) peut être con¬
sidéré comme type. (Sp.)
'ARABIQUE ou FAUSSE ARLE-
QUIAE. moll. — Nom vulgaire que l’on
donne à l’une des espèces les plus commu¬
nes du genre Porcelaine. Yoy. porcelai¬
ne. (Desh.)
'ARABIS. Adans. (nonL.). bot. pii. —
Synonyme du genre lberis, L., delà famille
des Crucifères. (Sp.)
'ARABISA , Reiclib. ( allusion à Ara-
bis). bot. ph. — M. Reichenbach (Flor.
Germ. excurs p. 677) donne ce nom à
un sous -genre qu’il établit dans le g. Ara-
bis (famille des Crucifères) , et auquel il at¬
tribue pour caract. distinctifs : Pétales à
lame étalée. Silique subcylindrique , toru-
leuse. Graines ailées à l’extrémité inférieu¬
re. — Ce sous - genre comprend V Arabis
vochinensis, Spreng. ; VA. ovirensis, Wulf.,
et VA. Halleris L. (Sp.)
'ARACANTUUS (oepx , est-ce? àxxvdx,
épine), ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères, de la famille des Curculionites , di¬
vision des Entimides, créé par Say et adopté
par Schœnherr ( Gen . et sp. Curcul., t. V,
page 821 ) , qui lui donne les caractères
suivants : Antennes médiocres, un peu grê¬
les; leur scapus dépassant à peine les yeux ;
le premier article de leur funicule un peu
allongé, piriforme, les autres courts et ob-
coniques; massue ovale. Rostre court, très
épais , parallélipipède , légèrement aplati en
dessus , canaliculé. Yeux grands, ronds, dé¬
primés. Corselet un peu oblong, tronqué à
la base , un peu arrondi latéralement , lar¬
gement lobé de chaque côté dans sa partie
supérieure. Ecusson invisible. Elytres oblon-
gùes , subovales , tronquées à la base , avec
les épaules carrées. Pattes fortes, toutes mu-
tiques. — Ce genre a pour type VA. palli -
dus, Say, de l’Amérique septentrionale.
(D. et C.)
ARACARI. Pteroglossus , lllig. (nzèpov,
plume; y).ô><7<7 a, langue ). ois. — Genre de
l’ordre des Grimpeurs de Cuvier, de celui
des Zygodactyles de Yleillot , et de no¬
tre famille Ramphastidée. Ses caractères
sont : Bec très grand , mais faible , quoique
plus fort et moins cellulaire que celui des
Toucans , plus long que la tête et quelque¬
fois du double , presque aussi épais qu’elle
à sa base supérieure , qui est un peu dépri¬
mée et élargie , emboîtant exactement le
front ; les deux mandibules courbées en bas,
vers le bout , et crénelées sur leurs bords.
Narines orbiculaires , contiguës au front , et
situées dans les premières plumes frontales.
Langue médiocre , étroite , cartilagineuse et
en forme de plume. Tarses médiocres ;
doigts externes , allongés et grêles; les deux
antérieurs soudés ensemble jusqu’à la se¬
conde articulation. Ailes à rémiges fort
courtes, un peu concaves , obtuses ou sur¬
obtuses , ne dépassant que de peu la base de
la queue. Celle-ci composée de dix rectrices,
allongée et très étagée.
Bufl'on avait déjà distingué les Aracaris
des Toucans. En Amérique , ils le sont éga¬
lement par les indigènes , qui leur donnent
54
ARA
ARA
aussi ces deux noms différents. Yieiilot n’en
a fait qu’une section de ses Toucans, sous
le nom de Toucans- Aracaris. Ils diffèrent
des premiers par leur bec , moins long et
moins gros , mais plus dur et plus solide ;
par leur queue , plus longue en général et
très étagée , tandis qu’elle est carrée chez les
Toucans. Ces oiseaux, particuliers à l’Amé¬
rique méridionale comme les Toucans ,
sont frugivores, et quelquefois insectivores;
mais , dans le temps de la nidification ,
ils font, dit Azara, une grande destruc¬
tion d’œufs et de jeunes oiseaux , qu’ils ava¬
lent entiers , les lançant en l’air avec la
pointe de leur bec, et les recevant dans leur
large gosier , comme ils font pour tous leurs
aliments. Ils vont ordinairement par petites
troupes , ont le vol peu facile , et assez ana¬
logue à celui de la Pie; aiment à se tenir
dans les bois , vers le haut des arbres , où ils
sautent de branche en branche avec assez de
prestesse ; mais ne grimpent jamais com¬
me les Pics. A terre , où ils ne descendent
que rarement, ils sautillent obliquement,
de mauvaise grâce et les pieds très écartés ;
ils font leur nid dans des trous d’arbre , et
leur ponte n’est que de deux œufs. Quoique
ces observations aient été faites sur des Tou¬
cans proprement dits, les Aracaris n’étant
réellement que des Toucans de moindre
taille , à queue étagée , il n’est pas douteux
qu’elles ne puissent également leur être ap¬
pliquées. Nous ajouterons à ces details une
observation que nous avons pu faire nous-
même sur un Toucan vivant : c’est que ,
lorsque cet oiseau dort, il cache, comme
tous les Oiseaux , sa tête entre les plumes de
son dos, et son énorme bec se trouve alors
étendu jusqu’à l’origine (je la queue ; mais ,
de plus, il a la faculté de relever et de rabat¬
tre cette queue sur son dos pour en recou¬
vrir son bec et sa tête, en sorte que, dans le
sommeil, sa longueur totale paraît être ré¬
duite à celle du tronc. Les espèces d’Araca-
ris les plus connues et figurées dans Buffon
sont PAracari grigri ( Ramp . aracari , Lin. ;
Buff., Enl. , 166) ; — l’ Aracari vert (Fiera,
viridis, Enl., 727, 728; — L’Aracari kou-
lik (Piperivorus , Enl., 557).
Dans ces derniers temps, M. Gould a for¬
mé parmi ces Oiseaux un nouveau genre
sur l’Aracari à bec sillonné ( Pteroglossus
suicatus , Swaius,; Tem., Col, 556), sous le
nom < VAulacnrhynchus : Celte espèce nou¬
velle présentait , en effet , dans la forme de
son bec, fortement sillonné latéralement, et
dans son plumage uniformément vert , deux
caractères nouveaux dans ce groupe , mais
peut-être insuffisants pour en former un
genre. Cependant M. Gould a cru y recon¬
naître encore d’autres caractères distincts
de ceux des Aracaris , tels qu’un bec plus
court, plus large et plus aplati en dessus , la
base de la mandibule inférieure s’étendant
obliquement au delà de la ligne des yeux;
des ailes très courtes et très arrondies, la 4e
penne la plus longue ; les 5e, 6e et 7e, à peu
près égales, et enfin une queue plus courte
et moins étagée. Il a alors placé dans ce
nouveau g. quatre ou cinq autres nouvelles
espèces à plumage uniformément vert com¬
me l’Aracari à bec sillonné , mais ne pré¬
sentant plus comme lui ce caractère de sil¬
lons au bec; caractère qui , selon nous., au¬
rait été , avec ce genre de coloration , le
seul caractère distinct : nous possédons trois
espèces de ce nouveau groupe ; et, après de
scrupuleuses, comparaisons avec nos autres
Aracaris , nous n’avons pu y reconnaître
d’autre différence que celles-ci. ISAulaco-
rhynchus prasinus (Gould, Proceed., 1854,
p. 78 ) ne présente pas les moindres vestiges
de sillons , et plusieurs vrais Aracaris en ont
même quelque indication , qu’il n’offre pas.
Sur nos trois esp., une seule présente ce ca-
raet. : c’est notre Pterog . cœrulei-cinctus ,
espèce nouvelle rapportée par M. d’Orbigny.
Le seul caractère de forme vraiment distinct,
celui de bec sillonné, disparaissant donc en¬
tièrement chez quelques espèces de ce grou¬
pe, mais la coloration verte uniforme demeu¬
rant constante chez toutes, il nous a paru
qu’elle n’était pas assez importante pour
donner lieu à la formation d’un genre ou
même d’un sous-genre, et nous proposerons
d’en former seulement dans le genre Aracari
une section sous le nom Aracaris prasinus
(. Pteroglossi prasini), et qui ne diffèrent
réellement des Aracaris que par un plumage
uniformément vert-pré , on peu olive ou
doré en dessus , plus clair et quelquefois un
peu bleuâtre en dessous, avec la gorge blan¬
che , quelques espèces présentant d’ailleurs
un bec sillonné dans sa longueur. — Dans
cette section figureront alors l’Aracari à bec
sillonne ( Plerog , suicatus, Sw. ; Tem.,
ARA
AB A
55
Col. 356); — VAulac. prasinus , Licht.
(Gould , Proceed., 1834, p. 78); — L’Aul.
hœmatopygus (Gould, id., ibid., p. 147); —
VAul. derbyanus (Gould, id., 1835, p. 49),
et nos deux nouvelles espèces Pter. cœrulei-
cinctus et albivitta , cette dernière décrite
par nous dans le Mag. de zool. , et nous
ayant été vendue par M. Boissonneau com¬
me venant de Santa-Fé de Bogota. Parmi
les véritables Aracaris, nous citerons com¬
me espèce remarquable PAracari à crête
bouclée (Eydoux et Gervais), Voy. de la
Favorite, et Mag. de Guérin, pl. 62, décrit
antérieurement par Gould [Proceed., 1833,
p. 38, et Monogr. of Rhamphastidœ), d ont
la tête est couverte de plumes sans barbes,
élargies en lamelles , bouclées en copeaux
sur le dessus de la tête , droites et en spa¬
tules sur ses côtés et sur ia gorge ; la colora¬
tion du bec et du plumage étant variée, du
reste, comme chez les autres Aracaris.
Quant à cette singularité de plumes lamel-
leuses , qui se retrouve encore chez un Bec
ouvert, un Coq, un Ibis, un Cassican , et
chez nos Jaseurs , je Pai encore observée
dernièrement à Londres, au Muséum de la
Société zoologique , chez une nouvelle esp.
de Malkoha rapportée des Philippines par M.
Cuming , et dont la tête et le haut du cou
offrent le même caractère que PAracari cité
ci-dessus. (Lafr.)
*AR ACATCHA ( Aracacha suivant l’or-
thographe espagnole), bot. m. — Nom vul¬
gaire donné par les habitants de la Colom¬
bie à l’Arrac«c/ia esculenta. Voyez ah-
It AC AGI! A. iSP.)
ARACÉES. Araceœ. bot. pm. — M.
Schott ( Meletemata , p. 16) a nommé ainsi
la famille des Aroïdées. Voy. Aroïdées.
(A. R.)
ARACHIDE. Aracliis , Linn.;— Ara-
chidna , Plum. ( Gen. , tab. 37 ; Mœnch ,
Meth.y. ; — Mundubi , Adans. ( Fam .). bot.
pu. — Genre de la famille des Légumi¬
neuses suivant M. de Candolle, sous - or¬
dre des Césalpiniées , tribu des Géoffrées ;
suivant M. Bentham, sous-ordre des Papi-
lionacées , tribu des Hédysarées , et voisin
du g. Stylosanthes. M. Bentham (Tram, of
the Linn. Soc., t. XYIII, p. 155) en expose
les caract. ainsi qu'il suit : Fleurs poiyga-
mes-monoïques : les unes hermaphrodites ,
stériles; les autres femelles, fertiles. —
Fleurs hermaphrodites: Tube calicinal très
long , filiforme ; limbe profondément 2-
labié ; lèvre supérieure courtement 4-den-
tée ; lèvre inférieure étroite, indivisée. Co¬
rolle papilionacée , insérée à la gorge du
calice. Étendard suborbiculaire. Ailes ob-
longues, libres, transversalement plissées ;
carène courbée, rostrée. Étamines 10 (ou
accidentellement 9, par l’avortement de l’é¬
tamine vexillaire), monadelphes, ayant mê¬
me insertion que la corolle. Anthères alter¬
nativement suborbiculaires (médifixes)et
oblongues (basifixes). Ovaire subsessile au
fond du tube calicinal , petit , 2-ou 5-ovu-
lé. Style filiforme , égal aux anthères ; stig¬
mate inapparent. — Fleurs femelles apétales,
anandres. Ovaire stipité, pointu, 1-loculaire,
2 à 4-ovulé; ovules ovoïdes, anatropes, 1-sé-
riés. Style très court, terminé par un stigmate
dilaté. Légume hypogé,obîong, subtoruleux,
2 à 4-spermc , fragile, indéhiscent, réticulé.
Graines irrégulièrement ovoïdes. Embryon
rectiligne, huileux. Cotylédons gros, char¬
nus; radicule courte, obtuse. — L’A. hy-
pogœa, L. (A. af ricana et A. asiatica ,
Loureir. — A. americana. Ténor.), connue
sous le nom vulgaire de Pistache de terre ,
constitue à elle seule ce genre. C’est une
herbe annuelle , rameuse , poilue. Ses
feuilles sont pari-pennées , 4-foliolées , pé-
tiolées; à stipules adnées , inéquilatéraîes ,
acérées , et à folioles obovales , entières ,
obtuses. Les fleurs sont petites, jaunes,
axillaires , sessiles , ordinairement gémi¬
nées. Après la fécondation , le stipe de Po-
vaire des fleurs femelles , court dans Pori-
gine, s’allonge peu à peu , et finit par éle¬
ver l’ovaire au dessus du tube calicinal ,
lequel persiste sous forme de pédoncule.
Alors le jeune fruit se recourbe vers la ter¬
re , s’y enfonce , et y accomplit sa matura¬
tion à plusieurs pouces au dessous de la
surface.
On ignore la patrie de cette plante, qui
est fréquemment cultivée dans la zone
équatoriale , ainsi qu’en Chine et dans les
provinces méridionales des États-Unis; elle
réussit aussi dans les parties les plus chau¬
des du midi de la France. Ses graines, qui
ont la grosseur d’une noisette , et une sa¬
veur assez agréable (surtout après avoir été
torréfiées ) , fournissent beaucoup d’huile
grasse, qu’on dit être d’aussi bonne qualité
56
ARA
ARA
que l’huile d’olives , et qui se conserve fort
long-temps sans rancir. On a prétendu que
les Pistaches de terre peuvent remplacer le
Cacao pour la fabrication du chocolat.
(Sp.)
*ARACHIDNA, Mœnch Meth. {àpàx-
vtoa, espèce de gesse'1, bot. ph. — Syno¬
nyme du genre Avachis , L. , de la famille
des Légumineuses. (Sp.)
*ARACHNE, Neck. (àpccX-j-rh araignée).
bot. ph. — Synonyme du g. Andrachne ,
de la famille des Euphorbiacées. Voy. an¬
drachne. (Sp.)
ARACHNIDES ( àpàyy't{ , araignée ).
zool. — Les Arachnides constituent , dans
la méthode la plus généralement répandue
aujourd’hui, la seconde classe de l’embran¬
chement des Animaux articulés. Cette classe,
établie par Lamarck , adoptée par Latreille
et la plupart des autres naturalistes, offre
des caractères qui la séparent nettement
des Crustacés, des Myriapodes et des Insec¬
tes. La tête est confondue avec le thorax, et
forme, ainsi que dans le plus grand nombre
des Crustacés , un ensemble inséparable ,
nommé Céphalothorax. La bouche est com¬
posée 1° de deux mandibules monodac¬
tyles ou didactylesse mouvant en sens con¬
traire des mandibules des insectes, c’est-
à-dire de haut en bas , ou ayant la forme
de deux lames pointues dans les Arachnides,
dont la bouche est en forme de suçoir ;
2° d’une languette placée au dessous des
mandibules , et fixée entre les mâchoires ;
5° d’une paire de mâchoires supportant cha¬
cune un palpe de plusieurs articles , sou¬
vent très développé , et 4° d’une lèvre infé¬
rieure nommée sternale, formée par un
prolongement du sternum. Les organes de
la vision ne consistent qu’en de petits yeux
simples, analogues aux ocelles ou stemma-
tes de certains insectes, en nombre variable,
groupés de différentes manières, selon les
familles et les genres. Le corps est divisé
en anneaux ordinairement peu nombreux, et
offre à sa surface des ouvertures stigmati-
ques destinées à l’intromission de l’air.
Les pattes sont au nombre de huit, c’est-à-
dire de quatre paires.
Les Arachnides sont , ainsi que les Crus¬
tacés et les Myriapodes , complètement dé¬
pourvues d’ailes, et ne subissent aucune mé¬
tamorphose; mais elles éprouvent seulement
quelques mues ou changements de peau.
Leur corps est généralement de consistance
molle, surtout l’abdomen , et peu garni de
poils propres à le protéger: aussi la plupart
de ces animaux vivent dans des endroits très
retirés, ou se tiennent élevés au dessus du
sol.
Les Arachnides manquent totalement de
labre ou de lèvre supérieure; leurs mandi¬
bules paraissent généralement situées très
en avant de la tête, et, quand elles sont mo¬
biles, elles ne se meuvent jamais dans le sens
latéral, comme celles des Insectes. Latreille
alors a pensé que les mandibules des Arach¬
nides ne devaient pas être considérées com¬
me analogues à celles des Insectes , mais
plutôt à leurs antennes ; et , pour cette rai¬
son, il leur donne le nom de Chelicères ( an¬
tennes-pinces ). Quoi quïl en soit , nous ne
croyons pas que l’opinion de Latreille soit
juste : car , en donnant des antennes aux
Araignées , on ne leur trouverait, plus rien de
comparable aux mandibules des Insectes, et
leur position- au dessus des mâchoires , et
tout à fait en avant de la tête, ne nous sem¬
ble pas permettre de les considérer comme
des appendices d’une toute autre nature
que les mandibules des Insectes. Si l’on ad¬
met en effet que le bord antérieur de la tê¬
te , ou épistome , supporte un appendice
analogue au labre des Insectes , leurs man¬
dibules se trouveront alors absolument dans
les mêmes rapports. Ce labre , si développé
chez les Coléoptères carnassiers, est presque
rudimentaire dans les Prioniens (fam. des
Longicornes); il disparaît entièrement chez
certains Crustacés. Pourquoi n’admettrions *
nous donc pas qu’il en soit de même chez les
Arachnides ; et d’ailleurs, d’après toutes les
lois d’analogie, on pourrait presque affirmer
que, si l’on venait à découvrir quelque Arach¬
nide pourvue d’antennes, ces antennes se¬
raient situées en avant des yeux , au dessus
de l’insertion des mandibules , et vers les
angles antérieurs du céphalothorax. Quant
aux mâchoires, elles ont trop de ressem¬
blance avec celles des Insectes, pour que
l’analogie soit contestée ; la languette nous
paraît entièrement comparable à la lèvre
inférieure des Insectes , qui serait refoulée
entre les mâchoires ; enfin , d’après ce que
nous venons d’exposer, la bouche des Arach¬
nides ne différerait de celle des Insectes que
ARA
ARA
57
par l’absence du labre et par le prolonge¬
ment du sternum formant une seconde
lèvre inférieure, pour clore exactement en
dessous l’oriflce buccal. Les Arachnides sont,
avons-nous dit, munies de quatre paires de
pattes ; ces pattes, situées sur les côtés dutho
rax, à égale distance les unes des autres, pré¬
sentent un certain nombre d’articulations
que nous croyons pouvoir assimiler à celles
des Insectes, mais auxquelles M. Savigny a
appliqué des dénominations différentes. Elles
offrent d’abord un premier article, qui est la
hancbe ou rotule ; vient ensuite un second
article (exinguinal , Savign.)qui n’est autre
chose que le trochanter ; ensuite la cuisse [fé¬
moral, Savign.), puis l’article dépendant de
la jambe ( génual , Savign.); ensuite la jambe
proprement dite ( tibial , Savign.), et enfin le
tarse, ordinairement composé de deux arti¬
cles, et quelquefois de trois. Les pattes des
Arachnides ne présenteraient dès lors d’au¬
tre différence avec celles des Insectes que
la division de la jambe en deux articles. L’ab¬
domen des Arachnides est attaché au thorax
par un simple pédicule , ou fixé dans toute
sa largeur, ou enfin entièrement annexé au
thorax sous un derme commun.
Sous le point de vue anatomique , les A-
rachnides ont été beaucoup moins bien étu¬
diées que les Crustacés et les Insectes; la
cause en est due à la petite dimension des
individus qu’on a pu observer , à la mol¬
lesse des téguments, et à l’extrême délicatesse
des organes , en sorte que plusieurs points
essentiels de l’anatomie de ces animaux sont
encore fort douteux.
Les importants travaux de Tréviranus, de
Lyonnet, de L. Dufour, de Marcel de Serres,
et, dans ces derniers temps, de M. Brandt,
qui a publié avec M. Ratzeburg quelques dé¬
tails curieux sur l’anatomie des Arachnides
dans son ouvrage intitulé : Getreue Dar-
stellung und Beschreibung der Thiere die
in der Arzneimittellehre in Betracht. kom-
men , et qui a ajouté de nouveaux faits dans
un Mémoire spécial inséré dans les Annales
des sciences naturelles , nous fournissent
bien la description plus ou moins exacte
des divers organes dans quelques espèces ,
mais le nombre en est trop peu considé¬
rable pour que nous puissions en déduire
des faits généraux : car ce sont surtout les
Arachnides inférieures , celles chez lesquel¬
les nous observons la plus grande diversité
dans les formes, dont l’anatomie est presque
complètement ignorée , bien que pour les
esp. les plus parfaites cette étude soit encore
très peu avancée.
Nous n’avons, sur le système musculaire
de ces animaux, qu’une description trop peu
détaillée de quelques uns des principaux mus
clés de l’Epeire-diadème pour que nous puis¬
sions rien préciser de général. Quant au
système digestif, il se compose d’un canal
intestinal présentant , dans les esp. les plus
parfaites, un œsophage élargi d’avant en ar¬
rière, formant un proventricule divisé en
deux parties égales par une ouverture ronde.
Il offre, de chaque côté, cinq tubes en forme
de sac, dont la première paire est dirigée en
avant et les autres vers l’insertion des pattes.
Le canal intestinal se rétrécit considéra¬
blement en passant par le pédicule de l’ab¬
domen, et se renfle ensuite en un estomac
propre, de forme oblongue, atténué en ar¬
rière, où il est pourvu d’un appendice ob-
long, en forme de sac. Tréviranus a signalé
des vaisseaux biliaires qui seraient simples
à l’extrémité, comme ceux des insectes, et
M. Brandt prétend qu’ils offrent plusieurs
ramifications étalées dans l’intérieur de l’ab¬
domen.
Dans les Arachnides trachéennes, le canal
intestinal est beaucoup plus linéaire , et il
ne présente pas de tubes latéraux ni de ré¬
trécissement très prononcé dans son milieu,
le corps ne diminuant pas de largeur.
Le système nerveux, dans la plupart, nous
offre un volumineux ganglion central situé à
la partie médiane du thorax , présentant en
avant deux autres ganglions dont la réunion
n’est point complète, et qui donnent nais¬
sance aux nerfs optiques , partant , deux à
deux, de chacun de ces ganglions (au moins
chez les espèces pourvues de huit yeux), et
qui, se bifurquant ensuite, se rendent sépa¬
rément aux yeux. Deux autres branches
prennent naissance sur les mêmes ganglions
et paraissent destinées aux parties de la
bouche. Le ganglion central émet , de cha¬
que côté, quatre rameaux aboutissant aux
pattes, et, en arrière , deux grands cordons
nerveux, se divisant, à la base de l’abdomen,
en quatre ou cinq rameaux se subdivisant
eux-mêmes.
Chez les scorpions, les ganglions ne sont
4*
T. II.
ARA
ARA
KO
t/O
point réunis en une masse centrale, comme
dans la plupart des Araignées , mais ils sont
à peu près également espacés sur deux cor¬
dons longitudinaux.
La respiration s’effectue, chez les uns, au
moyen de poumons , sortes de petites po¬
ches composées d’une grande quantité de
petites lames, unies et rapprochées entre
elles comme les feuillets d’un livre. Ces po¬
ches communiquent à des ouvertures exté¬
rieures transversales , nommées stigmates ,
et pour lesquelles Latreille avait proposé la
dénomination bien préférable de pnmmosto-
mes ; ces ouvertures pulmonaires varient en
nombre : quelquefois il en existe huit, quel¬
quefois quatre, et souvent deux seulement.
Chez les autres, la respiration s’opère, com¬
me chez les insectes, au moyen de trachées.
Enfin, d’après quelques observations assez ré¬
centes, certaines Arachnides, déjà pourvues
de poumons , auraient encore des trachées
analogues à celles des Arachnides inférieu¬
res , et réuniraient ainsi les deux modes de
respiration.
Le système circulatoire consiste en un
cœur ayant la forme d’un gros vaisseau al¬
longé, donnant naissance à des artères qui
se rendent aux diverses parties du corps;
mais, dans les Arachnides trachéennes, il
n’existe très probablement, dans la plupart,
qu’un simple vaisseau, sans ramifications,
analogue au vaisseau dorsal des insectes.
Les organes générateurs existent à la base
de l’abdomen. Plusieurs observateurs avaient
pensé qu’ils étaient situés chez les mâles à
l’extrémité des palpes; mais ces parties ne
sont évidemment que des organes excita¬
teurs. L’appareil générateur mâle se com¬
pose de deux testicules, d’un double canal
afférent terminé par la verge , et de quel¬
ques autres pièces accessoires ; l’appareil
femelle est composé des ovaires , consistant
en deux tubes auxquels sont suspendus les
œufs en forme de grappe, de l’oviducte , et
de la vulve.
La plupart des Arachnides sont ovipares ;
les petits éclosent quelques jours après la
ponte, et ils ont déjà la même forme que
les adultes, sauf quelques espèces, qui nais¬
sent seulement avec six pattes et en acquiè¬
rent deux autres après un changement de
peau ; mais , en général , ces animaux ne
sont propres à reproduire qu’après le qua¬
trième ou cinquième changement de peau.
Les Arachnides se nourrissent en géné¬
ral de divers insectes ; les unes les saisissent,
dans des toiles, les autres dans des fils
soyeux jetés çà et là; d’autres les prennent
à la course ou en sautant ; d’autres, enfin ,
s’attachent sur différents animaux et sur
l’homme lui-même , et occasionnent quel¬
quefois, par leur grandeur , des ulcères et
des plaies très considérables.
La classe des Arachnides était confondue
par Linné et plusieurs autres zoologistes
dans la classe des Insectes, sous la dénomi¬
nation vague (VInsecta aptera ; Brisson en
forma, avec les Crustacés , une classe parti¬
culière ; mais l’importance des caractères
qu’elle fournit ne permettait pas de la lais¬
ser réunie à l’une ou à l’autre de ces deux
classes, quoiqu’elle présente réellement dans
plusieurs familles des caractères qui la lient
avec l’une et avec l’autre. En effet , les
Arachnides se rapprochent des Crustacés
par l’absence totale d’ailes , par la réunion
de la tête avec le thorax , par le mode de
circulation, par la permanence des formes
dans tous les âges; mais aussi elles s’en éloi¬
gnent par les pattes , n’excédant jamais le
nombre de huit-; par les ouvertures situées
sur les côtés du corps pour l’intromission de
l’air respiré au moyen des poumons ou des
trachées, et par l’absence d’antennes.
Certaines Arachnides trachéennes offrent
de grands rapports avec la classe des In¬
sectes par leur mode de respiration , par le
nombre des pattes, qui n’est alors que de six
au moment de leur naissance, comme chez
les Insectes; mais l’absence d’antennes, les
organes de la vision ne consistant qu’en de
petits yeux simples , ou n’existant même
plus, et enfin le nombre de pattes qu’elles
présentent quand elles sont adultes , les
éloignent bien sensiblement des Insectes.
Les Arachnides, dans la méthode de Fa-
bricius, constituent la classe des Unogata,
qu’il caractérise ainsi : Deux palpes avan¬
cés, une mâchoire cornée ou onguiculée. Il
divise cette classe en cinq genres ; ce sont
les genres Trombidium , Aranea , Phalan-
gium, Tarantulaet Scorpio, et il place à la
fin l’ordre des Antliata (Diptères), le genre
Acarus, et de plus les genres Nymphon et
Pycnogonum, regardés par Latreille comme
devant constituer une famille de l’ordre des
4
ARA
ARA
50
Arachnides trachéennes, et placés depuis,
par M. Milne Edwards dans la classe des
Crustacés; ces animaux ne présentant aucune
ouverture extérieure pour la respiration.
Latreille, dans son Précis des caractères
génériques des Insectes, avait appliqué la
dénomination d’ Acéphales à la classe des
Arachnides, prenant essentiellement en con¬
sidération l’absence d’une tête distincte.
Dans ses ouvrages postérieurs, il lui substi¬
tua celle d’Acères, indiquant l’absence d’an¬
tennes ; enfin , dans le Règne animal de Cu¬
vier , il adopte le nom d’ Arachnides , pro¬
posé par Lamarck, et il divise la classe en
deux ordres: les Arachnides pulmonaires et
les Arachnides trachéennes.
L’ordre des Arachnides pulmonaires com¬
prend les Araignées pourvues de sacs pul¬
monaires, ayant un cœur et des artères très
distincts; ce sont celles qui ont la plus grande
analogie avec les Crustacés , elles ont deux
mandibules terminées par un onglet ou sorte
de doigt; de plus, dans quelques g., l’extré¬
mité de l’article antérieur se prolonge , et
forme un autre doigt, qu’on désigne sous le
nom d 'index ; et l’inférieur constitue alors
le pouce. Les mâchoires supportent chacune
un palpe ayant souvent la forme d’une patte,
et d’autres fois terminé en pince, comme les
pattes antérieures des Crabes et des Ecrevis¬
ses. Elles ont généralement de six à huit
petits yeux lisses; mais chez plusieurs ce
nombre s’élève à dix et à douze.
Cet ordre se partage en deux familles, dont
la première est celle des Arachnides fileuses
ou Aranéides. Celles-ci ont des mandibules
terminées par un onglet mobile, replié in¬
férieurement. Ces mandibules sont perfo¬
rées, et ont à leur base une vésicule conte¬
nant un liquide venimeux qui s’épanche par
le canal interne et donne la mort aux in¬
sectes qui ont été piqués par la pointe de
ces mandibules ; chez ces Aranéides , les
palpes sont en forme de petites pattes sans
pince à l’extrémité ; l’abdomen est attaché
au thorax au moyen d’un pédicule fort court;
il offre en dessous quatre mamelons coni¬
ques, perforés à leur extrémité par une infi¬
nité de petits trous destinés à donner passage
aux fils soyeux partant de vaisseaux inté¬
rieurs qui sécrètent la matière soyeuse.
Latreille subdivise ces Aranéides en deux
groupes. Le premier comprend le g. My¬
gale et quatre autres sous-genres ; le se¬
cond , le genre Aranea et vingt-sept sous-
genres, groupés dans plusieurs sections.
La seconde famille des Arachnides pul¬
monaires ( les Pédipalpes) est caractérisée
par un corps revêtu d’un derme assez soli
de ; des palpes fort grands terminés en pince
ou en griffe; des mandibules à deux doigts,
dont l’un mobile, et un abdomen sans fi¬
lières , composé de segments très distincts.
Ces Pédipalpes se divisent en deux grou¬
pes : l’un caractérisé par des mandibules en
griffe ; par un abdomen dépourvu de peignes
à sa base et d’aiguillon à l’extrémité , et
attaché au thorax par un pédicule très étroit;
l’autre par un abdomen intimement uni au
thorax dans toute sa largeur , présentant à
sa base deux lames mobiles en forme de pei¬
gne , terminé par une queue noueuse, et
armé d’un aiguillon.
M. Walckenaër , qui a donné, dès 1805,
un tableau présentant la classification fort
ingénieuse des Aranéides (c’est-à-dire de la
première famille des Arachnides pulmonai¬
res! d’après le nombre et la disposition des
yeux, nous donne, dans les Suites à Buffon ,
un travail général sur la classe des Arachni¬
des , dont malheureusement il n’a encore
paru que la première partie. 11 conserve
pour la classe entière la dénomination d’A-
cères, et il la divise en six ordres : les Ara¬
néides (Arachnides fileuses) ; les Phrynéides ,
correspondant au premier groupe des Pédi¬
palpes de Latreille ; les Scorpionkles , corres¬
pondant au second groupe de la même fa¬
mille; les Solpugides, analogues à la famille
des Faux Scorpions; les Phalangides, iden¬
tiques avec la tribu des Phalangiens , de la
famille des Holêtres; et, enfin, les A carides,
analogues à la tribu du même nom dans les
ouvrages de Latreille.
M. Walckenaër divise ensuite , comme
Latreille, les Aranéides en deux tribus. Il
désigne la première sous la dénomination de
Téraphoses, et la seconde sous celle d’Arai-
gnées ; nous renvoyons à l’article Aranéides
pour de plus amples détails sur la classifi¬
cation de cet ordre, d’autant plus que M.
Walckenaër n’a pas encore fait connaître sa
classification pour les autres ordres.
Le second ordre de la classe des Arachni¬
des, les Trachéennes, a st essentiellement ca¬
ractérisé par les organes de la respiration ,
60
ARA
ARA
consistant en trachées communiquant à l’ex-
térieur par deux ouvertures stigmatiques, et
par les yeux , seulement au nombre de
deux ou de quatre. La plupart de ces Arach¬
nides trachéennes sont d’une très petite
taille. Quelques unes se rapprochent des
Arachnides pulmonaires par les parties de
la bouche ; mais , chez le plus grand nom¬
bre , ces mêmes parties forment une sorte
de trompe ou de petit suçoir. Latreille di¬
vise cet ordre en trois familles : la pre¬
mière , celle des Faux Scorpions , est ca¬
ractérisée par un thorax articulé avec le
segment antérieur en forme de corselet ;
par des palpes très grands en forme de
pattes ou de pinces , et des mandibules di-
dactyles : cette famille ne comprend que
deux genres. La seconde , les Pycnogoni-
des, est remarquable par l’absence d’ouver¬
tures respiratoires , et c’est pour cette rai¬
son que M. Milne-Edwards l’a reportée der¬
nièrement à la fin de la classe des Crusta¬
cés. La troisième famille , les Holétres ,
nous offre un thorax et un abdomen réunis
en une masse, sous un derme commun , et
la partie antérieure avancée en forme de
museau. Elle renferme deux tribus : la pre¬
mière, celle des Phalangiens , ne comprend
que quatre genres , et la seconde , celle des
Âcarides , a pour type le genre Mite , Aca-
rus , et renferme en tout dix-neuf genres.
Tels sont les travaux réellement impor¬
tants sur la classification des Arachnides; il
n’existe d’ailleurs que quelques mémoires
sur des familles ou des genres isolés, quel¬
ques descriptions jetées çà et là, mais au¬
cun autre corps d’ouvrage qui nous pré¬
sente ces animaux considérés dans leurs
rapports entre eux, et il faudra certainement
encore de longues études pour arriver à la
connaissance complète de ces animaux, com¬
me on y est déjà arrivé pour quelques fa¬
milles de la classe des Insectes. (El.)
ARACHNIDES FILEUSES. Voy.
ÂRANÉIDES, (BlA
* AHAC UNI MO R PI î A {àpàyy^, arai¬
gnée ; uoprpi,, forme ). Desv. ( in Hamilt.
Prodr. 28). bot. ph. — Synonyme ( suivant
M. de Candolle) du g. Rondeletia , Plum.,
de la famille des Rubiacées. (Sp.)
* ARACHNIMORPHA (àpccxn, arai¬
gnée; popyk, forme), ins. — Ivirby ( Zool.
journal, t. III, p. 158, 1827) désigne ainsi,
sans indication de caract. , un ç. -genre de
Coléoptères pentamères lamellicornes, tri¬
bu des Mélolonthides , auquel il rapporte
V Anisonyx cinereum ( Melolontha cinerea,
Oliv.) , et quelques autres espèces analo¬
gues. Voy. le genre lepitrix. (D. et C.)
* ARACHNIODES ( «/j«%v£oü J'vîs , sem¬
blable à une toile d’Araignée ). bot. cr. —
Genre de Fougères établi par Blume pour
une plante de l’île de Java, de la tribu des
Cyathéacées , qu’il caractérise ainsi : Grou¬
pes de capsules arrondis , épars , insérés
sur un réceptacle peu élevé. Tégument a-
rachnoïde recouvrant les capsules. — La
seule plante qu’il rapporte à ce g., A. aspi-
dioides , a la forme de VAspidium coria-
ceum, Sw. Par la conformation de ses tégu¬
ments , il semblerait se rapprocher un peu
des g. Trichopteris, Presl., et Chnoophora ,
ILaul.; mais ce tégument est membraneux,
et la forme des feuilles ainsi que la nerva¬
tion sont très différentes. Endlicher , dans
son Généra plantarum , réunit tous ces g,
aux Alsophila , R. Br.
Presl, dans la suite de son ouvrage, laisse
le g. Arachniodes parmi ceux dont l’organi¬
sation ne lui était pas suffisamment connue
pour pouvoir les classer. (Ad. B.) <
*ARACHNION, Schwin. [àpàyyto'j, toile
d’araignée), bot. cr. — Genre de Cham¬
pignons, ainsi nommé parce qu’il ressemble
au petit sac dans lequel les Araignées ren¬
ferment leurs œufs. Il est rangé par Fries
(Syst. myc., p. 303) dans l’ordre des Angio-
gastères et dans le sous-ordre des Nidula-
riées. Ce champignon est presque globuleux
et pourvu d’un double péridium; l’externe
est fugace, comme formé de fils d’araignées;
l’interne, de consistance subéreuse, se déchi¬
re irrégulièrement, est rempli de sporanges
nombreux , libres et pressés les uns contre
les autres ; ils renferment un grand nombre
de spores libres et égales. IA Arachnion al¬
bum ( Schwœgr . Syn. Fung. Car., n° XIV,
tab.l, fig. 2) est sessile, presque globuleux,
du volume d’une petite noix; d’abord d’un
blanc sale et aranéeux , puis glabre. Les in¬
nombrables sporanges globuleux et libres
dont il est rempli contiennent aussi des spores
sous la forme de poussière blanche. Il croît
dans la Caroline, en faisceaux, sur la terre
nue. (LÉv.)
* ARACHNIDES ( àp%yy\ t araignée ;,
ARA
ARA
61
pied), os. — Nom employé par Me-
gerle et adopté par Dahl dans son catalo¬
gue, pour désigner des Curculionites du
genre Acalles de Schœnherr. Voy. ce mot.
(D. et C.)
*ARACHNIS. bot. ph. —Le genre de
la famille des Orchidées ainsi nommé par
Blume rentre dans le g. Renanthera, de
Loureiro, adopté par Lindley. Voy. ren an¬
thère. (A. R.)
* ARACIINOBAS ( àpà.x'J'âxtov, fiole ,
bouteille), bot. ph. — Genre de la famille
des Synanthérées , tribu des Chicoracéés,
proposé par Monnier dans ses Essais mono¬
graphiques sur les Synanthérées. Ses ca¬
ractères différentiels sont : Fruit colum-
naire , strié ; aigrette composée de poils
raides , barbellés et de couleur rousse ; cli-
nanthe nu et alvéolé, et péricline imbrica-
tif. On rapporte à ce genre les Hieracium
paludosum, L., et cœruleum, Scop.
(C. D’O.)
*ARADIENS. ms.— Famille de l’ordre
des Hémiptères , section des Hétéroptères ,
ainsi désignée d’abord par M. Brullé ( Ilist .
des ins., t. IX), et ensuite par nous ( Hist .
des anim. art. , tome IV). Cette famille ,
déjà circonscrite par Latreille sous le nom
de Membraneuses ( membranacei ), est sur¬
tout caractérisée par un corps fortement
déprimé ; une tête pointue , avancée entre
les antennes; un bec inséré dans une cavité
dont les bords sont toujours saillants, et des
élytres presque membraneuses, reçues, ainsi
que les ailes, dans une dépression située au
dessus de l’abdomen. Les Aradiens sont gé¬
néralement de petite taille; ils sont peu
nombreux, et cependant répandus dans les
diverses parties du monde ; leurs habitudes
sont aussi très variées: les uns sucent le sang,
les autres attaquent les insectes vivants ,
d’autres enfin vivent de matière végétale.
Nous rapportons à cette famille les genres
Cimex, Brachyrhynchus , Dysodius, Ara-
dus, Tingis, Eurycera, Piesma, Phlœa ,
Phymata , Macrocephalus (Syrtis), et quel¬
ques autres que nous rattachons à ceux-ci
comme de simples divisions de genre. (Bl.)
* ARA DITES. us. — M. Spinola ( Es¬
sai sur les Uémipt. hétéropt. ) applique
ce nom à sa quatrième famille des Géoco-
rizes, de l’ordre des Hémiptères, ne com¬
prenant que les genres Aradus, Aneurus et
Dysodius, et formant, avec les autres genres
que nous avons rapportés à la famille des
ARA 63
Aradiens, deux familles distinctes sous les
noms de Tingidites et de Phymatites.
(Bl.)
ARADUS. ins. — Genre de la famille
des Aradiens ( membranacei , Lat.), de l’or¬
dre des Hémiptères , section des Hétéro¬
ptères, établi par Fabricius [Syst. Rhyngot.)
et adopté par tous les entomologistes. Tel
qu’il est restreint maintenant , ce g. est ca¬
ractérisé principalement par un corps très
déprimé , des antennes cylindriques ayant
leur dernier article généralement aussi grêle
que les précédents; un bec plus long que la
tête, s’avançant plus ou moins entre les pat¬
tes, et des élytres recouvrant entièrement
l’abdomen. Les Arades vivent sous les écor¬
ces des arbres. On en connaît une dizaine
d’esp., la plupart sont européennes; le type
est VA.betulœ ( Cimex betulœ. Lin.), répan¬
du dans la plus grande partie de l’Europe.
(Bl.)
* ARÆCERUS ( «pxhç, mince ; «-
/3*s , antenne ). ins. — Genre de Coléo¬
ptères tétramères, famille des Curculionides,
division des Anthribides, établi par Schœn-
herr ( Gen. et sp. Curcul., t. Y, pag. 273)
aux dépens du genre - Anthribe de Fa¬
bricius , et auquel il assigne les caractères
suivants : Antennes peu longues , minces ,
insérées librement près des yeux, sur la face
supérieure du rostre; massue allongée, é-
troite, composée d’articles séparés. Rostre
court , large , défléchi , tronqué à l’extré¬
mité. Yeux latéraux, proéminents, arron¬
dis. Thorax court, transverse, bi-sinué à la
base, bordé, avec les angles postérieurs
presque aigus. Elytres oblongues, convexes,
arrondies à l’extrémité. Pattes peu robustes,
tarses longs.
Ce genre a pour type l’Anthribe du café ,
Anthribus coffeœ, Fabr., qui se trouve aux
Indes-Orientales , au Cap de Bonne-Espé¬
rance et dans l’Amérique méridionale. Sa
larve vit aux dépens des graines de cet ar¬
brisseau. Cette espèce est la même que le
Macrocephalus cacao, décrit et figuré par
Olivier dans son Entomologie , tom. IY,
p. 13, n° 21, tab. 2, fig. 21, a, b. On la
rencontre fréquemment dans les envois de
denrées coloniales.
M. Dejean , qui adopte le genre Arœce-
rus dans son dernier Catalogue , n’y rap¬
porte que deux espèces : celle dont nous
-jr-'î/.
G4
ARA
ARA
venons de parler , et une de l’Amérique du
nord qu’il nomme Cinerascens ; mais Scliœn-
herr en décrit quatre autres, savoir : l’A. si -
mulatus, ainsi nommé par lui; l’A. fallax ,
VA. rhodopus de Dalman, et VA. suturalis,
toutes quatre de Java. (D. et C.)
* AIIÆOCE ÏU’S {àpailoç, mince;
corne, antenne), ins. — Genre de Coléo¬
ptères pentamères, famille des Brachélytres,
tribu des Fissilabres, établi par M. Nord-
mann ( Symbolœ ad rponographiam Sta-
pltylinorum) , pour y placer une seule es¬
pèce de Montevideo qu’il nomme A. niger ;
mais M. Erichson , dont nous suivons la
méthode comme la plus récente et la plus
complète sur les Brachélytres, n’a pas ado¬
pté ce g., et rapporte l’esp. qui lui sert de
type au g. Pinophilus , Grav. [Gen. et Sp.
Staphyl., p. 672). Voy. en conséquence ce
dernier mot pour les caract. génériques.
(D. et C.)
*ARÆOCNEMUS [àpacLoç, mince; xvii/nj ,
jambe), ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Brachélytres, tribu des
Fissilabres, établi par M. Nordmann ( Sym¬
bolœ ad monographiam Staphylinorum ,
1837, pag. 163), et auquel il donne pour type
le Staphylinus fulgens de Fabr. , le même
que le violaceus d’Oliv. M. Dejean ( Catal .,
3e éd., 1837) et M. Delaporte ( Études ento-
mologiqaes , 1834, pag. 118) ont fondé sur
cette même espèce , le premier son genre
Plochionocerus, et le second son genre Ster-
culia, qui doit prévaloir sur les deux autres
comme étant le plus ancien ; aussi M. Erich¬
son l’a-t-il adopté dans son Gen. et Spec.
Staphylinorum , 1840. Voy. en conséquence
ce dernier mot pour les caractères géné¬
riques. (D. et C.)
*ARÆOPUS (àpotiQç, grêle ; icoôs, pied).
sns. — Genre de la famille des Fulgoriens,
de l’ordre des Hémiptères, section des Ho-
moptères, établi parM. Spinola [Ann. de la
Soc. entomol. de France, t. VIII ) sur une
seule espèce (A. crassicornis, Fabr.), qu’il a
détachée du genre Asiraca, Lat. , dont elle
ne diffère que par de très légères modifica¬
tions, dans la proportion des articles des an¬
tennes , dans la forme de l’échancrure des
yeux, etc. (Bl.)
*ARAGALUS, Neck. bot. pii. — Syn¬
onyme du genre Astragalus , de la famille
des Légumineuses. (Sp.)
ARAGNE. zool. — Nom de l’Araignée
dans divers dialectes du midi de l’Europe.
On a, par analogie, donné ce nom au Gobe-
Mouche gris , à certaines espèces de Crabes,
dont les pattes sont démesurément allon¬
gées , et à la Vive ( Trachinus draco ) à cause
de sa morsure. C. d’O.)
A R AG AO. poiss. — Nom provençal de
la Vive, Trachinus draco, L. (C. d’O.)
ARAGOA.bot. pii. — Voyez aragoa-
cées. (Sp.)
*ARAGOACÉES. bot. pii. — M. Don
avait établi sous ce nom une famille ayant
pour type le g. Aragoa , que son auteur,
M. Eunth, mettait avec doute à la suite des
Bignoniacées. Maintenant , on s’accorde à
le placer parmi les Scrophularinées , dans
lesquelles vient se confondre la famille pro¬
posée par M. Don. (Ad. J.)
* ARAGUAGA. poiss. — Marcgrave a
figuré sous ce nom la Scie (Squaluspristis),
qui se trouve sur les côtes du Brésil.
> (Val.)
*ARAGUS, Neck. bot. pii. — Synonyme
du genre Astragalus , de la famille des Lé¬
gumineuses. (Sp.)
AR AI G NEE . Aranea (à/j«x vv], araignée).
ins. — Latreille a conservé ce nom pour un g.
de la tribu, ou même famille selon nous, des
Araignées de l’ordre des Aranéides, caracté¬
risé essentiellement par leurs quatre yeux
antérieurs disposés en une ligne courbe d’a¬
vant en arrière , et par leurs deux filières
supérieures, plus longues que les autres. Le
g. Araignée renferme quelques espèces con¬
struisant dans les maisons , dans les angles
des murs , sur les haies , une grande toile
presque horizontale, ayant, à sa partie su¬
périeure , un tube où l’Araignée se cache
pour guetter sa proie. Le type est l’Araignée
domestique ( Aranea domesiica, Linn.), qui
vit dans nos demeures. Latreille avait d’a¬
bord appliqué à ce genre le nom de Tegue-
naria , adopté par M. Walckenaër , qui
pensait que la dénomination d ’ Araignée de¬
vait s’appliquer à toutes les esp. de la fa¬
mille. (Bl.)
ARAIGNÉE DE MER, ou SCOR¬
PION. zool. — On donne dans nos pro¬
vinces ce nom à la Vive, Trachinus draco ,
L. Voy. aragno et vive.
Les amateurs et les marchands de coquil¬
les désignent, sous ce nom, diverses espèces
ABA
AKA
du genre rtérocère, de Lamarck , à cause
des appendices digités dont est munie leur
lèvre antérieure, ce qui les a fait comparer
aux pattes d’Araignées.
Le Murex tribulus , L.,a aussi reçu le
nom d’ Araignée de mer, à cause des épines
divergentes dont sa coquille est armée.
Plusieurs espèces du genre Maïa, de l’or¬
dre des Décapodes, sont aussi connues sous
ce nom dans nos provinces méridionales.
(C. D’O.)
ARAIGNEES. Àraneœ. ins. — Linné,
Fabricius et tous les anciens auteurs, compre¬
naient sous cette dénomination toutes les
Arachnides fileuses de Latreille , ou Ara-
néides de Walckenaër ; Latreille , dans ses
derniers ouvrages, regardant les Arachnides
fileuses comme une famille de l’ordre des
Arachnides pulmonaires, la divise en deux
genres principaux, auxquels il rattache tous
les autres comme sous-genres. Le premier
est celui de Mygale , le second celui d' Arai¬
gnée ( Aranea ). M. Walckenaër regarde ces
deux genres comme deux tribus qui , selon
nous, devraient avoir le nom de familles ; la
première est celle des Téraphoses , et la se¬
conde celle des Araignées.
Ces Araignées sont caractérisées par des
mandibules cylindriques ou coniques, de
moyenne longueur dans les femelles , plus
longues et plus grêles dans les mâles ; par des
palpes peu allongés, de cinq articles, insérés
au côté externe des mâchoires près de la
base, ayant leur dernier article ovalaire, ren¬
fermant , à son extrémité , un organe ser¬
vant dans l’acte de la copulation ; par une
languette avancée entre les mâchoires , et
des sacs pulmonaires réduits au nombre de
deux, ainsi que les ouvertures stigmatiques.
La plupart de ces Araignées filent des toi¬
les dans lesquelles elles saisissent divers in¬
sectes ; quelques autres ne construisent point
de toiles, mais elles vont à la chasse des in¬
sectes, et se retirent dans des trous ou des
cavités qu’elles tapissent de leurs fils ; enfin,
il en est une espèce qui vit dans l’eau, en s’y
construisant avec ses fils une véritable clo¬
che à plongeur. Voyez argyronète.
Nous pourrions donner de beaucoup plus
longs détails sur les mœurs des Araignées ,
si , dans cet article , nous les considérions
comme les anciens auteurs; mais ici nous
ne voulons que parler d’une tribu ; et, pour
65
éviter les répétitions , nous renvoyons nu
mot Aranéides , pour le développement
complet de l’histoire de ces animaux
intéressants. En effet, sous la dénomination
d"1 Aranéides , on comprend aujourd’hui ce
que tout le monde connaît sous le nom
d 'Araignées , tandis que les zoologistes ne
comprennent sous ce même nom qu’une
partie de l’ordre. Il paraîtra , sans doute, dès
lors beaucoup plus convenable que les
mœurs et habitudes diverses de toutes les
Araignées composant l’ordre des Aranéides
soient développées en même temps. Au con¬
traire , ici nous eussions été obligé de pas¬
ser sous silence la tribu des Téraphoses ,
si remplie d’intérêt , pour ne parler que de
la tribu des Araignées proprement dites.
C’est pour éviter de trop séparer ces deux
tribus, qui ne diffèrent réellement entre
elles que par un caractère purement zoolo¬
gique, que nous renvoyons à aranéides.
Latreille ( Régne animal ) établit, dans son
grand genre Araignée , plusieurs divisions
d’après les mœurs et les habitudes, afin de
grouper plus facilement tous les sous-genres
qu’il y rattache; la première de ces divi¬
sions est celle des Araignées sédentaires,
qui. construisent des toiles ou jettent au
moins des fils pour saisir leur proie ; celles-
ci se partagent alors en Rectigrades et en
Latérigrades , d’après le mode dont s’effec¬
tuent leurs mouvements de progression. Les
Rectigrades se subdivisent encore 1° en
Tubit'eles ou Tapissières , ayant des filières
cylindriques; elles comprennent les sous-g.
Clotho, Walck. ( Uroctea , Duf.) ; Drassus ,
Walck. ; Segestria , Lat. ; Clubiona , Lat. ;
Aranea (proprement dit), et Argyroneta;
2° en Inéquitèles ou Araignées filan-
dières , pourvues de filières coniques, et
comprenant les sous-genres Scytodes , Lat. ;
Theridion, Walck.; Episinus , Walck.;
3° en Orbitèles ou Araignées tendeuses ,
ayant des filières presque coniques et dis¬
posées en rosette; celles-ci renferment les
s.-g. Linyphia, Lat.; Uloborus , Lat.; Te -
tragnatha, Lat. , et Epeira , Wraîck. Les
Araignées latérigrades , ayant la facul¬
té de marcher dans tous les sens, de côté,
à reculons, en avant, se composent des sous-
g. Micrommata, Lat. ( Sparassus , Walck.);
Senelops, Duf.; Philodromus, Walck.; Tho-
misus , Walck. Viennent ensuite les Arai-
5
T. II.
63
ARA
ARA
gnées vagabondes , qui se partagent en
Citigrades , comprenant les sous - genres
Oxyopes , Lat. ( Sphasus , Walck,); Ctenus,
Walck.; Dolomedes, Lat. ; Lycusa, Lat. ; et
Myrmecia, Lat.; et en Saltigrades, ren¬
fermant les sous-genres Tessarops , Raffin. ;
Palpimanus , Duf. ; Eresus, Walck.; et
Salticus, Lat. ( Attus , Walck.).
M. Walckenaër ( Hist . nat. des ins . aptè¬
res ) classe les Araignées d’après le même
système, mais il en fait une application un
peu différente. En effet, il divise d’abord sa
tribu des Araignées en Terrestres , ha¬
bitant sur terre , et en Aquatiques , habi¬
tant au milieu de l’eau ; il partage ensuite
les Terrestres en Vagabondes, courant pour
chercher leur proie , en Errantes , errant à
l’entour de leurs nids , et en Sédentaires ,
construisant des toiles pour attraper leur
proie. Les Vagabondes sont ensuite divisées
en Tubicoles, vivant dans des tubes soyeux :
celles-ci renferment les genres Dysdera et
Segestria ; en Cellulicoles , se composant
des g. Uptiotes et Scytodes ; en Coureu¬
ses, comprenant les g. Lycosa, Dolomedes ,
Storena, Ctenus, Hersilia, Sphasus, Uyc-
tion, Dolophones; en Voltigeuses , renfer¬
mant les genres Myrmecia, Eresus, Chersis,
Attus; et en Marcheuses, se composant des
genres Arkys , Delena, Thomisus , Sele-
nops, Eripus, Philodromus, Olios, Sparas-
sus, Clastes. Puis M. Walckenaër partage les
Araignées errantes en Niditèles, se compo¬
sant des genres Clubiona, Desis , Drassus ;
et en Filitèles, comprenant les g. Clotho, E-
nyo, Latrodectus, Pholcus et Arlema; il di¬
vise ensuite les Sédentaires en Tapitèles,
renfermant les genres Tegenaria, Lacliesis,
Agelena, Nyssus ; en Orbitèles, comprenant
les g. Epeira, Plectane, Tetragnatha, Ulo-
borus, Zosis ; en Napitèles, se composant
du seul genre Linyphia ; et enRétitèles,
comprenant les g. Argus, Episina, Theri-
dion.
Viennent enfin les Aquatiques, nom¬
mées encore Nageuses et Aquiteles , et ne
renfermant encore que le genre Argyro-
neta.
Telles sont les différentes méthodes que
l’on a employées pour classer cette grande
famille des Araignées. Le tableau présenté
par M. Walckenaër est réellement très bien
ordonné et très facile h saisir , mais nous
pensons que , lorsque l’étude des Araignées
sera plus avancée sous le rapport des orga¬
nes externes et internes , on en viendra à
prendre en considération certains caract.
qui jusqu’ici ont été négligés. (Bl.)
* AR AÎNÉE S. Arainœ (de Ara, un des
genres de cette sous-famille), ois. — Sous-
famille de notre famille des Psittacidées ,
ayant pour caract. : Bec très fort, très arqué
dessus et dessous , à mandibule supérieure
prolongée en une pointe tombante et dé¬
passant de beaucoup celle de l’inférieure ;
cette pointe munie en dedans de petites
stries élevées, transverses et obliques, for¬
mant des espèces de chevrons brisés très
rapprochés, et, de plus, d’une petite carè¬
ne souvent peu saillante et même obsolète ,
où vient s’appliquer l’extrémité de la man¬
dibule inférieure; celle-ci beaucoup plus
courte, aussi haute que large, et souvent
beaucoup plus haute que longue; la supé¬
rieure ayant ses bords eu simplement si¬
nueux ou munis d’une forte dent élargie et
obtuse. Tarses courts , assez aplatis , ro¬
bustes. Doigts externes allongés, plutôt
grêles que gros , surtout dans les grandes
espèces. Queue longue ou très longue, très
étagée dès la base , longicône. Ailes aiguës
ou subaiguës, à rémiges allongées.
Cette sous-famille, toute naturelle et
toute géographique , ne se compose que des
Perroquets à longue queue conique du Nou¬
veau-Monde. Elle renferme le genre Ara,
avec ses sous-genres Perriche-Ara et Per-
riche. Voy. ara. (Lafr.)
ARAL! A, Linn. bot. pii. — Genre
type de la famille des Araliacées. Suivant
nos observations, ses caractères sont : Lim¬
be calicinal marginiforme , 5-denté. Disque
annulaire , ou confluent avec la base des
styles. Pétales 5 , imbriqués en préflorai¬
son. Étamines 5 ; filets subulés ; anthè¬
res médifixes , échancrées au sommet, bi¬
fides de la base jusqu’au milieu. Ovaire 5-
loculaire, 5-ovulé. Styles 5, courts , obtus',
soudés par la base ; stigmates petits, subca-
pitellés. Drupe (en général 5-coque) à 5
noyaux comprimés, chartacés, 1 -spermes.
Graines inadhérentes, conformes aux noyaux;
tégument membraneux. Périsperme charnu,
huileux. Embryon minime. — Arbrisseaux, ou
herbes vivaces. Feuilles digitées , ou pen¬
nées, ou bipennées, ou tripennées, ou sub-
ARA
ARA
Internées, stipulées; folioles incisées ou
dentelées, articulées par la base, penniner-
vées; pétiole cylindrique, articulé et noueux
aux ramifications , à base élargie en gaine
amplexicaule ou semi-amplexicaule. Inflo¬
rescences terminales, ou axillaires et termi¬
nales. Fleurs jaunâtres ou blanchâtres , pe¬
tites, disposées soit en ombelle, soit en pa-
nicule composée d’ombellule-s ou de capi¬
tules. Inflorescences partielles en général
accompagnées d’une collerette de bractées
persistantes. Pédicelles nus , ou couronnés
d’un calicule cupuliforme. Galice turbiné ,
ou subglobuleux, ou ovoïde. Pétales inon¬
guiculés, ordinairement réfléchis. Anthères
suborbiculaires, ou elliptiques, ou oblon-
gues. — M. deCandolle ( Prodr ., IV., p. 257)
rapporte à ce genre 42 espèces, mais il n’en
est que huit à dix qu’on y puisse admettre
avec certitude. La plupart de ces dernières
habitent les régions extra-tropicales de l’an¬
cien continent; les espèces douteuses appar¬
tiennent à la Flore équatoriale.
L 'A. spinosa, L. (vulgairement Angélique
épineuse ), indigène des États-Unis, se cul¬
tive comme arbrisseau d’ornement; il se
fait remarquer par une tige haute de huit
à douze pieds, en général très simple, héris¬
sée d’aiguillons, et couronnée d’une touffe
de feuilles qui atteignent deux à trois pieds
de long; l’inflorescence est également ter¬
minale , formant une panicule large d’un
à trois pieds. Les feuilles de cet Aralia ont
une odeur analogue à celle de la carotte.
L’écorce de sa racine est un drastique fré¬
quemment employé par les médecins anglo-
américains. — L 'Aralia umbraeulifera ,
Koxb., qui croît aux Moluques, est égale¬
ment remarquable par un port très pitto¬
resque : c’est un petit arbre à tronc très
simple , couronné d’une touffe de feuilles
longues de six pieds, et d’une panicule très
ample. — La décoction de la racine de VA.
racemosa , L. , plante herbacée, qu’on
trouve dans les forêts du Canada et des
Etats-Unis, passe pour un excellent remède
anti-rhumatismal.— Enfin, la racine de VA.
nudicaulis, L. ( vulgairement Salsepareille
de Virginie ), espèce indigène des mêmes
contrées que VA. racemosa , participe, sui¬
vant le docteur Barton, aux propriétés mé¬
dicales de la .Salsepareille. (Sp.)
ARALIACÉES. bot. ph. — Famille
67
de plantes dicotylédones, polypétales, épigy
nés , dont les caractères sont les suivants :
Calice soudé avec l’ovaire, entier, ou à dents
égales en nombre aux pétales et alternes
avec eux. Pétales 5-10, à préfloraison val-
vaire , caducs , et manquant dans un petit
nombre de genres. Étamines insérées avec
les pétales sur le pourtour d’un disque qui
surmonte l’ovaire , égales en nombre et al¬
ternes avec eux , plus rarement doubles ; a
filets courts et subulés ; à anthères intror-
ses, biloculaires. Ovaire à loges contenant
chacune un ovule pendant et anatrope ( lo¬
ges dont le nombre , quelquefois binaire ,
est ordinairement plus grand , et peut s’é¬
lever jusqu’à 15), couronné d’un disque
glanduleux, du centre duquel s’élèvent au¬
tant de stigmates sessiîes qu’il y a de loges,
ou autant de styles courts , terminés chacun
par un stigmate simple , ou , plus rarement,
un seul style résultant de la soudure de
plusieurs. Dans le fruit , le sarcocarpe est
charnu ou sec , et, sous lui , l’endocarpe ,
chartacë ou membraneux , se sépare en au¬
tant de noyaux monospermes. Graines à
test crustacé , contenant au sommet d’un
gros périsperme charnu un petit embryon
droit , à radicule supère plus longue que
les cotylédons. Les Araliacées sont des ar¬
bres ou arbrisseaux souvent grimpants, ou,
plus rarement , des herbes originaires des
régions tempérées et surtout tropicales; à
feuilles ordinairement alternes , simples ou
composées , portées le plus souvent sur de
longs pétioles dilatés à leur base , dépour¬
vues de stipules ; à fleurs régulières , her¬
maphrodites ou plus rarement polygames,
disposées en ombelles ou en têtes qui se
groupent en grappes ou en panicules , nues
ou accompagnées d’un involucelle , axillaires
ou terminales.
Genres. * Fleurs pétalées :
Panax, L. ( Araliastrum, Vaill. ; Plec-
tronia , Lour. ; Aureliana , Catesb. ). —
Cussonia , Thunb. — Maralia , P. Th. —
Gilibertia , Ruiz Pav., non Gmel. (Wan-
genheimia, Dietr.; Ginnania , Dietr.). —
Gastonia , Juss. — P ol y scia, Forst, — To-
ricellia, DC. — Aralia , L. ( Schef fiera ,
Forst.) — Sciodaphyllum , P. Brown. ( Acii-
nophyüum , Ruiz Pav. ). — Hcdera, L. —
Paratropia , DC. (Heptapleurum, Gærtn.).
— Artrophyllum , Blâme.
i
68
ARA
ARA
Fleurs apétalées :
Botryodendron , Endl. — Miquella ,
Meisn.
A ces genres, la plupart des auteurs ajou¬
tent X'Adoxa , L. , dont la place dans la sé¬
rie naturelle peut cependant donner lieu
encore à quelques doutes , et dont la fleur
singulière a donné lieu à des interprétations
diverses. C’est avec plus d’incertitude enco¬
re qu’on rapproche des Araliacées le Tou-
roulia , Aubl. ( Robinsonia , Schreb.).
(Ad. J.)
ARALIÉES. bot. ph. — Voyez ara¬
liacées.
ARAMACA. poiss. — Marcgrave a
donné sous ce nom un pleuronecte des cô¬
tes du Brésil. ^ (Val.)
*ARAMINÉES. Aramrnœ ( Aramus ,
nom latin d’un des g. de cette s.-famille ).
ois. — Sous- famille de notre famille Ardéi-
dées. Ses caract. sont : Bec plus long que la
tète , grêle , comprimé , droit , presque cy-
lindracé ; à carène aplatie en dessus , se
renflant en dessous , à quelque distance de
sa pointe , qui est légèrement arquée en
dessus. Narines non membraneuses , situées
vers la base du bec , dans un sillon latéral ,
profond et prolongé. Jambes à moitié dé¬
nudées , fort longues, ainsi que les tarses et
les doigts ; ceux-ci sans membrane interdi¬
gitale à leur base dans l’un des deux gen¬
res qui composent cette sous - famille , en
étant munis dans l’autre. Pouce posant sur
le sol ; ongles médiocres , légèrement ar¬
qués ; celui du pouce le plus court.
Les deux genres américains , le Courliri
et le Caurale , qui forment à eux seuls cet¬
te sous-famille , ne nous ayant pas paru
susceptibles de figurer naturellement dans
les Grues, à la fin desquelles Cuvier les pla¬
çait , ni dans les Hérons ou les Cigognes ,
d’après la forme grêle et cylindracée de
leur bec, l’absence delà membrane interdi-
gitale du Courlan , la brièveté de l’ongle de
leur pouce , la non-denticulation de celui de
leur doigt médian , et aussi d’après la dif¬
férence de mœurs et de nourriture de ce
dernier, selon Azara , qui l’a observé au
Paraguay , nous avons pensé qu’au lieu de
les intercaler dans l’une de ces sous-famil¬
les , où ils n’auraient figuré que comme
genres exceptionnels, il serait plus naturel,
et même pins méthodique , d’en former
une petite sous-famille américaine, faisant
partie toutefois de notre famille Ardéidée ,
et voisine de notre sous-famille Ibisinée.
Nous les aurions même placés dans celle-
ci , dont ils ont à peu près le bec , sauf la
courbure , s’ils n’en eussent pas autant dif¬
féré par les pattes. Ce sont évidemment des
genres de transition des Ar déidées aux Ral-
lidées. Voy. les genres courliri et cau¬
rale. (Lafr.)
ARAMUS. ois. — C’est le nom latin
donné par Vieillot au g. Courliri ( VArdea
scolopacea de Linné). Voy , courliri.
( Lafr. )
ARANEA {àpàyyyi , araignée), aracii.
— Syn. latin d’ARAiGNÉE. Voyez ce mot.
(C. D’O.)
ARANfEIDES. ( Aranea , araignée.)
arach. — M. Walckenaër a le premier em¬
ployé cette dénomination pour le grand genre
Araignée de Linné, qui maintenant forme un
ordre de la classe des Arachnides. Ces Aranéi-
des nous offrent des mandibules mobiles de
haut en bas, et terminées par un seul crochet
mobile , très acéré, courbé inférieurement,
et muni vers son extrémité d’une ouverture
pour la sortie du venin ; des palpes pédifor-
mes , terminés dans les femelles par un pe¬
tit crochet, et ayant dans les mâles leur der¬
nier article fortement renflé , et renfermant
quelques petites pièces cornées, servant au
moins d’organes excitateurs dans l’acte de la
copulation ; une lèvre inférieure appliquée
entre les mâchoires , et une seconde lèvre
formée par un prolongement du sternum.
Le céphalothorax des Aranéides présente
ordinairement une impression en forme
de V , semblant indiquer le point de réu¬
nion de la tête et du thorax; il offre en
avant six et plus souvent huit yeux , grou¬
pés de différentes manières , selon les gen¬
res. Les pattes sont toutes de même forme ,
mais elles varient souvent par la taille ; le
dernier article de leurs tarses est terminé
par deux crochets dentelés , et quelquefois
aussi par un troisième plus petit et sans
dentelures.
Les yeux des Aranéides sont ramassés et
rapprochés en un seul groupe sur la partie
médiane antérieure du céphalothorax , dans
la plupart des Téraphoses ( lre famille de
l’ordre des Aranéides ) , écartés et dissémi¬
nes sur le devant et sur les côtés dans tou-
ARA
09
ARA
tes les autres Araignées ( 2e famille de l’or¬
dre ) ; ces yeux sont presque toujours au
nombre de huit. M. Walckenaër signale seu¬
lement cinq genres où ce nombre n’est que
de six.
Les mandibules, qui ont encore reçu les
dénominations de forcipules , de chélicè-
res , antennes - pinces , serres, sont tou¬
jours placées au dessous du bord antérieur
du céphalothorax , et composées de deux
pièces, la tige et l’onglet ; la tige , qui est
Considérablement plus grosse que l’onglet ,
est aplanie à sa face interne , de forme plus
ou moins cylindrique ou en cône tronqué.
Souvent ces mandibules présentent, à leur
extrémité et vers leur côté interne, une rai¬
nure garnie d’épines aiguës, dans laquelle
s’insère le crochet ou onglet ; ce crochet ,
arqué , extrêmement dur et pointu , offre,
près de la pointe, un petit trou pour le pas¬
sage du venin avec lequel l’Araignée donne
la mort aux insectes.
Les mandibules des Aranéides sont gé¬
néralement couvertes de poils très courts
et serrés ; et, dans quelques unes, on en re¬
marque de beaucoup plus longs vers la par¬
tie supérieure. Dans la famille des Téra-
phoses , les mandibules sont arquées hori¬
zontalement, très comprimées latéralement,
avec leur dos arqué ; dans la famille des
Araignées, au contraire , elles sont articulées
sur un plan incliné, et peuvent se mouvoir
latéralement ; elles sont cylindrico-coni-
ques , diminuant de grosseur de la base à
l’extrémité. Dans quelques mâles seule¬
ment (Tétragnathes ), elles sont fort allon¬
gées et renflées au milieu ; mais presque
toujours les mandibules des mâles sont un
peu plus longues que celles des femelles.
Les mâchoires et la lèvre sternale sont ,
dans toutes les Aranéides, dirigées, en avant,
c’est-à-dire dans le sens de la longueur du
corps. Ces mâchoires, offrant de grandes va¬
riétés de formes , nous fournissent de bons
earact. pour la distinction des genres ; elles
sont ou arrondies ou tronquées oblique¬
ment à l’extrémité, ou terminées en pointe.
(Nous renvoyons, pour la forme particulière
qu’affectent les mâchoires des Aranéides,
aux divers genres , dont elles fournissent un
• les principaux caractères.) Les palpes, insè¬
res au côté externe des mâchoires , ont la
forme de petites pattes ; ils sont composés I
de cinq articles terminés en massue ova¬
laire dans les mâles , et par un crochet dans
les femelles. M. Savigny a appliqué des dé¬
nominations à chacun de ces articles : ainsi,
le premier est 1 ''axillaire , le second 17m-
méral , le troisième le cubital, le quatrième
le radial , et le dernier le digital ; mais nous
devons dire qu’il serait très facile d’assimi¬
ler ces articles à ceux des pattes.
La lèvre sternale représente souvent un
parallélogramme plus ou moins allongé ;
quelquefois elle est allongée ou ovalaire, ou
même triangulaire.
La languette , nommée aussi épichèle ,
située au dessous des mandibules et entre
les mâchoires, est semi-cartilagineuse, et
velue latéralement et à l’extrémité; elle pré¬
sente dans son milieu une petite fente que
plusieurs naturalistes regardent comme l’ou¬
verture buccale ; mais d’autres pensent que
cette ouverture existe au dessous de la lan¬
guette ; cette languette varie beaucoup par
la forme : elle est souvent échancrée , quel¬
quefois pointue ou carrée.
Telles sont les pièces qui entrent dans
la composition de la bouche des Aranéides.
Dans notre article arachnides, nous
avons exposé la structure des pattes, le
rapport de leurs articles avec ceux des pat¬
tes des insectes, etc. ; nous n’y reviendrons
donc pas ici.
L’abdomen est mobile , ordinairement
mou , souv ent fort gros par rapport à la par¬
tie antérieure du corps ; il est fixé au thorax
par un pédicule court et extrêmement min¬
ce; et, en dessous, il présente à sa base une
ouverture médiane qui est l’orifice des or¬
ganes de la génération, deux ou quatre stig¬
mates pour l’intromission de l’air, et de
plus, vers l’extrémité, quatre mamelons ar¬
ticulés , cylindriques ou coniques , perforés
au bout par une multitude de petits trous
donnant passage aux fils soyeux, dont la
matière est fournie par les réservoirs inté¬
rieurs.
L’anatomie des Aranéides étant encore
très peu riche en faits, et ayant eu d’ail¬
leurs l’occasion d’en donner l’exposé à l’ar¬
ticle arachnides , nous y, renvoyons le
lecteur. Nous nous contentons d’ajouter
seulement pour les Aranéides quelques de¬
tails sur les sécrétions et sur les organes de
la respiration.
70
ARA
ARA
Lessécrétions, chez les Aranéides, sont de
deux sortes : l’une, dont le siège se trouve à
la partie antérieure du eorps, consiste dans
la sécrétion du venin. Ce venin est contenu
dans une vésicule située à la base des man¬
dibules, qui communique, par un conduit ex¬
créteur renfermé dans l’intérieur de la man¬
dibule, à l’extrémité de son crochet, auquel
est pratiquée une ouverture pour son émis¬
sion.
Lorsque l’Araignée atteint un insecte, elle
le perce avec le crochet de ses mandibules.
La pression qui a lieu détermine l’éjacu¬
lation du venin dans la plaie , et cause
promptement la mort de l’insecte blessé.
On a prétendu, et l’on prétend encore
dans certaines localités , et principalement
en Italie , en Espagne et dans le midi de la
France, que le venin de certaines espèces
d’Araignées peut être funeste à l’homme, et
même , en certains cas, lui causer la mort;
mais il est à peu près certain qu’il n’en est
rien , car M. Walckenaër, qui s’est fait pi¬
quer par différentes espèces, nous assure
n’en avoir éprouvé aucun mal , et nous en
avons fait autant , sans en avoir éprouvé
d’effets fâcheux. En Italie et en Corse,
on rencontre une espèce du genre Théri-
dion, le Theridion marmignatto ( Tlieri-
dion lù-guttatum), dont on redoute beau¬
coup la morsure, quoique ce Théridion soit
fort petit; mais il paraît que les couleurs
noire et rouge dont cette espèce est ornée
Font fait regarder comme diabolique.
Personne n’ignore toutes les fables racon¬
tées et si complaisamment reproduites par
tant d’auteurs sur la Tarentule. D’après tous
ces récits, les personnes atteintes d’une pi¬
qûre de Tarentule éprouveraient une exci¬
tation nerveuse des plus violentes , et jus¬
qu’à présent on n’aurait trouvé d’autre re¬
mède que la musique pour guérir les ta¬
rent olaii ( c’est ainsi que l’on nomme les
personnes piquées par la Tarentule); on
aurait été jusqu’à indiquer les différents tons
regardés comme les plus propres à guérir
le malade. Peut-être est-il réel, quoique
nous en doutions beaucoup, que la piqûre
de la Tarentule occasionne une excitation
nerveuse; mais il est plus certain qu’en Ita¬
lie on rencontre des charlatans qui , abu¬
sant de la bonne foi publique, donnent en
spectacle des personnes soi-disant piquées
par la Tarentule , et réunissent un plus ou
moins grand nombre de musiciens qui exé¬
cutent des symphonies, pendant lesquelles
le malade se livre à des danses et à de grands
mouvements qui, dit-on, doivent prompte¬
ment le guérir.
La sécrétion produite à la partie posté¬
rieure du corps consiste dans l’émission des
fils soyeux. Elle a lieu au moyen d’organes
intérieurs situés à la partie postérieure de
l’abdomen, et composés de vaisseaux allon¬
gés, contournés et renflés dans leur milieu;
près des filières extérieures, on remarque en¬
core d’autres vaisseaux beaucoup plus petits ,
contenant dans leur intérieur une matière
qui paraît différer de celle contenue dans les
grands vaisseaux. Ces vaisseaux ne sont pas
identiques dans toutes les Aranéides : en
effet, ils varient par le nombre, par l’absen¬
ce ou la présence de ramifications, et par
la plus ou moins grande quantité qu’ils en
présentent. La matière renfermée dans ces
vaisseaux ressemble à une gomme visqueu¬
se , insoluble dans l’eau et dans l’alcool ,
se cassant comme du verre, et n’offrant de
souplesse que lorsqu’elle est divisée en fils
fort minces; l’émission de cette matière,
comme nous l’avons annoncé plus haut , s’ef¬
fectue au moyen de quatre filières situées
vers l’extrémité de l’abdomen , et fermées
par une petite plaque perforée d’une infini¬
té de petits trous , évalués à plus de mille
pour certaines espèces. La matière soyeu¬
se , venant à s’écouler par ces ouvertures
imperceptibles, forme une quantité de fils
d’une ténuité incommensurable , en nom¬
bre égal à celui des trous, et qui, se réunis¬
sant tous ensemble à leur sortie , forment
les fils destinés à construire les toiles ; l’A¬
raignée les dévide par le seul poids de son
corps ou à l’aide de ses pattes.
Les fils sécrétés par ces Aranéides sont
de différente nature: car, dans les Orbitè-
les , les fils disposés en cercle sont agglu¬
tinants, les fils disposés en rayons ne le sont
pas ; et le sac destiné à contenir les œufs est
d’une toute autre texture, et quelquefois il
est encore recouvert d’une bourre de soie.
D’après ces observations , il est bien éta¬
bli que les Araignées ont des réservoirs
pour différentes sortes de matière soyeuse ;
mais jusqu’à présent on ignore quels sont
les vaisseaux propres à sécréter tels fils
AU A
AU A
plutôt que tels autres. Au moment où les
lils viennent de sortir des mamelons, ils sont
gluants, et ce n’est qu’au bout de quelques
instants que la dessiccation a lieu , quand
l’évaporation de l’humidité s’est effectuée ;
mais , lorsque la température est élevée, il
suffit d’un moment, car ces Araignées
s’en servent dès qu’ils sont sortis de leurs
filières.
Tout le monde a observé, dans les beaux
jours du printemps et de l’automne , après
un temps brumeux, des flocons blancs soyeux
voltigeant dans l’air , et désignés vulgaire¬
ment sous le nom de fils de la Vierge. On
ne doute plus aujourd’hui que ces fils ne
soient formés par des Araignées, et princi¬
palement par des espèces appartenant aux
genres Epeire et Thomise; maison avait cru
long- temps qu’ils se formaient dans l’at¬
mosphère. L’analyse chimique a parfaite¬
ment démontré qu’ils avaient complètement
la nature des autres fils d’Àraignées ; et ,
de plus , l’observation attentive faite en des
endroits où des Araignées se trouvaient en
plus ou moins grand nombre ne laisse plus
maintenant aucun doute. Ce sont surtout les
plus grands fils, ceux devant servir à consti¬
tuer les rayons de la toile, qui, affaissés par
l’humidité, se rapprochent et finissent par
se rouler en peloton. On doit en attribuer
aussi à de très jeunes Araignées qui, n’ayant
pas encore assez de soie pour construire
des toiles, jettent seulement quelques fils.
Quelques personnes ont cherché à utili¬
ser la soie des Araignées ; mais, comme cette
industrie n’était pas susceptible d’une ap¬
plication en grand, les essais produits n’ont
fourni aucun résultat important. On a fa¬
briqué avec cette soie des bas et des gants ;
on rapporte aussi que Louis XIV voulut en
avoir un habit; mais le peu de solidité
qu’offrait l’étoffe dont il était confectionné
l’en dégoûta bientôt. M. Alcide d’Orbigny ,
bien connu par ses longs voyages dans l’A¬
mérique méridionale , et par ses travaux
zoologiques , a rapporté au Muséum d1 his¬
toire naturelle un échantillon de la soie
d’une Araignée, dont il m’a assuré avoir re¬
cueilli en Amérique une très grande quan¬
tité, qui lui avait servi à se faire confection¬
ner un pantalon qu’il a long-temps porté.
Xous avons dit que les Aranéides respi¬
raient au moyen d’ouvertures situées à la
71
base de l’abdomen ; que ces ouvertures
étaient au nombre de deux ou de quatre : or,
comme nous l’avons déjà exposé dans notre
article arachnides , ces ouvertures com¬
muniquent à des sacs pulmonaires formés par
la superposition de feuillets triangulaires
extrêmement minces, qui tous convergent
à l’orifice des stigmates. Les deux ouvertu¬
res postérieures, chez les Aranéides, qui
en présentent quatre, communiqueraient,
comme Dugès l’a si bien, démontré par la
belle anatomie qu’il a figurée dans la nou¬
velle édition du Régne animal de Cuvier,
à des vaisseaux trachéens. Le même savant
a le premier observé que les Aranéides pré¬
sentaient , au point de soudure du sternum
avec l’épisternum , une élévation formée
par l’épiderme, et entourée d’un sillon car¬
ré ; que , dans l’angle postérieur de ce car¬
ré, on apercevait des ouvertures stigma-
tiques, et que ces ouvertures communi¬
quaient à des vaisseaux trachéens. Ainsi les
Aranéides seraient pourvues de deux systè¬
mes d’organes de respiration : elles respi¬
reraient par leur thorax au moyen de tra¬
chées analogues à celles des insectes, et par
leur abdomen au moyen de sortes de pou¬
mons propres seulement aux Arachnides
pulmonaires; de plus, ceux de ces ani¬
maux présentant quatre ouvertures respira¬
toires à leur abdomen en auraient deux con¬
sacrées à la respiration trachéenne, et deux
à la respiration pulmonaire. Tels sont les
faits découverts assez récemment sur le
mode respiratoire de l’ordre des Aranéides.
Maintenant que nous avons présenté les
détails spécialement relatifs à l’organisation
des Aranéides, nous allons exposer d’une
manière générale leurs habitudes et leurs
mœurs , renvoyant , pour les faits particu¬
liers , à chacun des genres de l’ordre.
Pendant long-temps on est resté en grande
dissidence sur le siège des organes de la gé¬
nération chez les Aranéides, et, de là, on
s’est mépris sur la manière dont s’opérait
l’accouplement. Aidé de l’anatomie , Trévi-
ranus avait parfaitement reconnu la place
qu’occupent les organes générateurs des
Araignées mâles , et très bien démontré
que leur orifice devait être situé à la ba¬
se de l’abdomen, comme chez les femelles ;
mais tous les autres naturalistes jusqu’à lui,
et plusieurs même de nos jours , ont pris ,
72
ARA
ARA
pour l’organe reproducteur mâle , les peti¬
tes pièces cornées situées à l’extrémité du
dernier article des palpes. Cependant il est
bien certain aujourd’hui, pour la plupart des
naturalistes , que cet organe situé à l’extré¬
mité des palpes n’est qu’un organe excita¬
teur, et que l’oriûce des organes mâles se
trouve à la base de l’abdomen , comme l’a¬
vait si judicieusement pensé Tréviranus.
Les Araignées mâles sont généralement
plus petites que les femelles , et ces derniè¬
res , paraissant souvent peu disposées à re¬
cevoir leur approche, les tuent et, même
les dévorent quelquefois : aussi les mâles
prennent-ils toutes les précautions imagina¬
bles pour atteindre leur but sans être victi¬
mes de la fureur des femelles. Chez les Arai¬
gnées sédentaires, le mâle va trouver la fe¬
melle sur sa toile , en ayant soin de ne ja¬
mais se présenter devant elle ; mais il la
guette par derrière , épiant avec la plus
grande attention le moment favorable. Si la
femelle fait un mouvement, il recule, se
rapproche ensuite , et si la femelle ne l’a
pas poursuivi, il finit par s’élancer sur elle ;
alors , avec ses palpes , il la caresse, il la ti¬
tille, il l’excite en les passant sous son abdo¬
men ; mais tout cela n’est évidemment qu’un
prélude. La femelle finit par céder aux dé¬
sirs amoureux du mâle : elle se laisse ren¬
verser un peu de côté , et alors l’accouple¬
ment a lieu ventre à ventre. Dès que l’acte
est terminé , le mâle fuit aussitôt , car alors
il serait , de nouveau , exposé à être dévoré
par la femelle.
Dans les espèces qui ne construisent pas
de toiles , les mâles ne sont pas obligés à
moins de précautions; l’accouplement seule¬
ment se fait à terre. Pour l’Araignée aqua¬
tique , comme nous le verrons à l’article
Argyronète , le mâle est encore contraint à
employer de plus grands stratagèmes. Cel¬
le-ci se tenant renfermée dans une cloche
qui n’a qu’une ouverture inférieure par où
jamais elle ne laisserait entrer le mâle ,
celui-ci n’a d’autre ressource que de con¬
struire une cloche près de celle de la fe¬
melle ; il fait ensuite une galerie communi¬
quant d’une cloche à l’autre ; il perce alors
celle de la femelle pour s’élancer sur elle,
et la forcer à se soumettre à ses désirs.
Les Araignées prennent le plus grand soin
de leur progéniture; les femelles forment
avec une soie des plus fines et des plus
douces une sorte de petite coque dans la¬
quelle elles placent leurs œufs. Les Arai¬
gnées sédentaires fixent leur cocon dans une
encoignure de muraille , dans quelque cavi¬
té, et toujours contre leur toile. Les espè¬
ces errantes, ne construisant pas de toiles ,
placent leur cocon dans leur retraite. Cer¬
taines espèces, telles que les Thomises, res¬
tent toujours sur leur cocon, et semblent le
couver ; d’autres enfin, appartenant à la di¬
vision des Coureuses, le portent avec elles,
attaché à leur abdomen, et ne s’en séparent
jamais tant que les petits ne sont pas éclos.
Si l’on vient à détacher ce cocon du ventre
de la femelle, elle s’arrête aussitôt, et cher¬
che à ressaisir son fardeau; l’en empêche-t-on,
elle tourne aux alentours , emploie tous les
moyens de reprendre ce qui lui a échappé,
et ne se décide jamais à abandonner le ter¬
rain qu’elle ne soit parvenue à recou¬
vrer le berceau de sa progéniture ; à
peine a-t-elle pu s’en saisir, qu’elle l’at¬
tache de nouveau à son abdomen , et fuit
en toute hâte. Quand elle appréhende une
attaque nouvelle , elle emporte même son
cocon entre ses pattes , et ne l’attache que
lorsqu’elle se croit hors de danger.
Les cocons des Araignées offrent entre
eux quelques différences : généralement,
ils sont parfaitement arrondis; plusieurs
sont ovalaires , d’autres sont plus ou moins
comprimés.
Le développement des œufs des Araignées
a été l’objet d’observations très intéressan¬
tes de la part de M. Moritz-Hérold. La trans¬
parence de certains œufs lui a permis d’é¬
tudier toutes les phases du développement
de l’Araignée dans son premier état. Nous
allons exposer succinctement , d’après les
observations de cet auteur , les faits prin¬
cipaux qui se rattachent à ce premier âge
dans les Aranéides.
Les œufs des Araignées sont générale¬
ment globuleux ou ovalaires, et ne présen¬
tent qu’une seule enveloppe revêtue d’une
pellicule extrêmement mince. Cette pellicule
recouvre entièrement la surface de l’œuf,
excepté dans l’endroit où l’œuf se trouve
accolé contre un autre œuf; l’enveloppe
est transparente dans cet endroit , mais
elle est opaque dans le reste de son éten¬
due , et l’on ne parvient à la rendre
ARA
73
ARA
transparente qu’en l’imbibant d’huile. Alors
on peut aisément distinguer trois parties
distinctes : le vitellus , tout à fait à l’inté¬
rieur , formé de globules ; Yalbumen , lim¬
pide, sans globules, entourant le vitellus ;
et le germe , qui est blanchâtre , lenticu¬
laire, et formé de petits globules. Le germe
se dilate d’abord du centre à la circonfé¬
rence, et quelques uns de ses globules com¬
mencent à se mouvoir et à se confondre
avec l’albumen ; ensuite le centre blanchâ¬
tre de l’œuf se porte vers l’extrémité , sans
se détacher de la partie unie avec l’albu¬
men ; ce mélange du germe et de l’albu¬
men forme un composé que M. Hérold
nomme Colliquamentum. Ce mélange de¬
vient bientôt opaque et brillant, et cache
entièrement le vitellus. M. Hérold nomme
ce composé le cambium ; c’est dans ce com¬
posé ou cambium , qui n’occupe guère en
volume que le quart de celui du vitellus ,
que les parties de l’Araignée commencent à
se développer. Il s’opère d’abord une division
en deux parties : la plus petite occupe l’espace
où se trouvait le germe ; c’est là le composé
céphalique , dans lequel se développent
promptement les palpes et les parties de la
bouche; la seconde partie constitue le com¬
posé pectoral, d’où naissent bientôt les
pattes. Le vitellus reste dans la partie pos¬
térieure de l’œuf ; des plissures et des im¬
pressions marquent au bout de peu de
temps la séparation du céphalothorax et de
l’abdomen. La partie antérieure s’allonge ,
ainsi que les pattes ; le vitellus jaunâtre
remplit la cavité de l’abdomen et les côtés
du céphalothorax, et bientôt après, une ligne
dorsale , qui n’est qu’un rudiment du cœur,
se montre sur le dos du vitellus. Plus le
développement de l’œuf fait de progrès,
plus l’enveloppe se tend et s’applique con¬
tre les parties qui se forment.
La partie antérieure du céphalothorax ,
les pattes et le sternum , qui restent blancs,
sont formés seulement du cambium ou com¬
posé. Au contraire, la partie postérieure du
céphalothorax et l’abdomen sont colorés et
composés des globules du vitellus; enfin,
les yeux paraissent ; les organes de la bou¬
che et les articulations des pattes se dessi¬
nent. Quand l’Araignée est ainsi formée, la
coque de l’œuf se fend sur le céphalothorax,
la tète se montre la première, les mandi¬
bules , les palpes paraissent , les pattes enfin
se dégagent; et, par des mouvements de
contraction et d’expansion, l’enveloppe se
fend entièrement , et l’abdomen se trouve
débarrassé.
Au moment où l’Araignée vient de naître,
elle est comme engourdie et d’une extrême
faiblesse , et ne peut se mouvoir qu’avec
peine; elle est obligée de rester encore plu¬
sieurs jours dans le cocon avant de pren¬
dre son essor, car, avant d’être apte à aller
chercher sa proie , elle doit encore subir
une dernière mue , qui souvent n’a lieu
qu’au bout d’une semaine ; mais dès que l’A¬
raignée a dépouillé cette peau , elle com¬
mence à marcher , quitte aussitôt le cocon
natal, tire de ses filières un fil qui l’emporte
dans l’air , et va ainsi se fixer à quelques
branches. Alors la petite Araignée fileuse
construit une toile proportionnée à sa taille,
et mène déjà le même genre de vie que les
adultes. Les couleurs de la petite Araignée
sont encore pâles et uniformes , mais au bout
de très peu de temps elle se colore , et sa
peau acquiert un peu plus de consistance.
Toutes les Araignées ( Aranéides ) font
leur nourriture de proie vivante; il n’en
est aucune qui vive de matière végétale ou
de matière animale morte. I! faut que l’A¬
raignée elle-même ait donné la mort à l’in¬
secte pour qu’elle s’en nourrisse. Générale¬
ment les Aranéides font leur proie d’insectes
proportionnés à leur grosseur et à leur
force; et, pour les prendre, elles emploient
différents stratagèmes.
Certains voyageurs rapportent que , sous
les tropiques, et principalement dans l’Amé¬
rique équatoriale , les grosses Mygales , ces
géants de la classe des Arachnides, attaquent
jusqu’à des Oiseaux-Mouches, des Colibris ,
et de petits Reptiles. Cependant ces Arai¬
gnées ne construisent point de toiles : elles
ont seulement des tubes dont elles font leur
retraite , et sont obligées de combattre
corps à corps. Dans notre pays , dans le
midi et le nord de l’Europe , et dans d’au¬
tres contrées , on connaît une foule d’Arai-
gnées qui ne font pas non plus de toiles , et
qui cependant ne vivent que de rapine. Les
unes , que M. Walckenaër appelle Tubicoles
et Cellulicoles , se retirent dans des tubes
ou des cellules ; mais elles n’ont aucun
moyen d’y attirer leur proie : aussi font-
5*
\
T. II.
74
ARA
ARA
elles des excursions pour se procurer leur
nourriture. Les Coureuses, telles que les
Lycoses, etc. , courent avec agilité, et sai¬
sissent leur proie à la course. Les Voltigeu¬
ses ( Saltigradcs , Lat. ) se tiennent immo¬
biles dans certains endroits, et s’élancent
sur les petits insectes qu’elles aperçoivent ,
soit en sautant sur eux d’un seul bond , soit
en s’élançant avec une telle agilité , qu’elles
semblent voltiger. Les Marcheuses (Latéri-
grades et Citigrades , Lat. ) sont générale¬
ment peu agiles ; elles ne const ruisent ce¬
pendant pas de toiles, mais lancent quel¬
ques fils dans lesquels elles saisissent des
insectes. M. Walckenaër dit que des espè¬
ces des genres Olios et Delena attaquent
jusqu’à des Kakerlacs. Les Füistates er¬
rent à l’entour de leur retraite , mais elles
tendent de longs fils pour attraper leur
proie; au contraire, toutes les Araignées
appartenant à la division des Sédentaires ,
et que M. Walckenaër subdivise encore en
Tapit'eles, Orbitèles , Napitèles, Rétit'eles ,
construisent de grandes toiles variant par
leur structure, mais ayant toutes pour
but de prendre au passage les insectes qui
viennent s’y précipiter. Les Aranéides qui
construisent ces toiles se tiennent toujours
sur le côté ou dans le milieu ; dès qu’un
insecte vient s’embarrasser dans les mail¬
les , elles achèvent de l’enlacer par de nou¬
veaux fils ; et, quand elles s’en sont ainsi ren¬
dues maîtresses, elles les percent du crochet
de leurs mandibules, qui leur donne bientôt
la mort : l’Araignée suce aussitôt sa victime ,
et abandonne ensuite sa dépouille, qu’elle
ne saurait digérer. Enfin , les Araignées
aquatiques , nageuses , aquitèles, ne peu¬
vent vivre qu’au sein des eaux; et pourvues
d’organes de respiration tout à fait analo¬
gues à ceux des Araignées terrestres, elles
se construisent une cloche qu’elles remplis-
sent d’air , pour en faire leur demeure ,
tendant aux alentours des fils pour saisir les
petits animaux qui vivent dans l’eau , et
dont elles font leur nourriture exclusive.
Ainsi, parmi les Araignées, les unes sont
courageuses , attaquent audacieusement la
proie qui s’offre à elles, comme le lion et le
tigre ; les autres , au contraire , selon l’ex¬
pression du savant Kir b y , offrent la ruse
tranquille et sédentaire du Paresseux, et la
dextérité amphibie de la Loutre.
Tout le monde sait que les mouches con¬
stituent la nourriture la plus générale des
Araignées faisant des toiles , et que souvent
ces dernières en prennent de beaucoup plus
grosses qu’elles; mais il paraît que certains
insectes, même d’une taille inférieure à la
leur, les effraient à tel point, qu’elles aban¬
donnent plutôt leur toile que de se défen¬
dre : les fourmis semblent être du nombre
de ces insectes.
Toutes ces Araignées n’ont de cou¬
rage que sur leur toile ; autrement elles sont
timides, et n’attaqueraient jamais les insec¬
tes qu’elles prennent si bien dans leurs la¬
cets.
Les Aranéides peuvent vivre fort long¬
temps privées de toute nourriture ; le plus
grand nombre hivernent; elles s’enferment
dans leur retraite au commencement de l’hi¬
ver et n’en sortent plus qu’au printemps
suivant. Avant l’hivernation, ces Araignées,
qui ont pris en abondance une nourriture
succulente, sont très grasses; mais, après
l’hiver, elles ont vécu, comme tous les ani¬
maux hivernants, aux dépens de leur propre
graisse, et elles sont extrêmement mai¬
gres quand on les trouve au printemps.
D’après ce qui précède, on peut juger de
l’utilité des Araignées. Ces animaux , bien
loin de nuire aux produits de l’agriculture,
détruisent au contraire une foule d’insec¬
tes très nuisibles aux végétaux : aussi M.
Walckenaër a-t-il nommé une espèce d’Ara-
néide Théridion bienfaisant ( Theridion be-
nignum ) , parce que cette petite espèce se
tient ordinairement dans les grappes de rai¬
sin , et s’empare des petits insectes qui vi¬
vraient aux dépens de ce fruit.
Mais les Aranéides ont aussi de nombreux
ennemis. Il existe un grand nombre d’oi¬
seaux et de reptiles, quelques mammifères,
comme des Singes, des Ecureuils , qui leur
font une guerre à outrance ; il y a aussi
des Scolopendres et un bon nombre d’insec¬
tes qui ne sont pas pour elles des ennemis
moins redoutables, comme, par exemple, des
espèces de Sphégiens , Craboniens, qui font
la chasse aux Araignées pour en approvi¬
sionner leurs petits. Le Sphex ou lePompiie
perce l’Araignée de son aiguillon, et l’em¬
porte dans son nid. Celle-ci est complète¬
ment engourdie ; elle est dans un état de
[torpeur indéfinissable , de manière qu’elle
ARA
ARA
75
sert de pâture aux petites larves du Sphex ou
du Pompile. Certainsïchneumonites et Chal-
cidites ne sont pas moins redoutables pour
les Araignées, car ils percent leurs œufs avec
l’extrémité de leur tarière et déposent un
œuf dans son intérieur.
Les Aranéides sont répandues sur la pres¬
que-totalité du globe; mais c’est principale¬
ment sous les tropiques que vivent les es¬
peces d’une grande taille et celles aux for¬
mes bizarres , aux couleurs éclatantes et
variées. Ces belles Epeires dont on a formé
le genre Argyope , qui se font remarquer
par l’éclat de leurs couleurs argentées et
dorées , et ces autres espèces hérissées de
longues et fortes épines (les Gastéracan -
thés ) ne se trouvent que dans les parties les
plus chaudes de l’Amérique, de l’Asie et
de l’Afrique. Celles qui construisent des
toiles paraissent aussi devenir moins nom¬
breuses quand on se dirige vers le nord ;
au contraire, dans le sud, elles semblent
être de plus en plus abondantes. Dans le
nord , les espèces qu’on rencontre le plus
fréquemment sont des Thomises, des Lyco-
ses , des Clubiones , des Tégénaires, toutes
espèces vivant dans des cavernes , sous des
pierres; ce sont aussi celles qu’on retrouve
encore sur les hautes montagnes; mais les A-
raignées qui ont les plus belles couleurs sont
celles qui , comme les Epeires , font leurs
toiles au grand air ; celles, comme les Tho¬
mises, les Sparasses , etc., qui fréquentent
les fleurs. Au contraire, les Clubiones, les
Tégénaires, les Lycoses, qui ont des couleurs
brunes ou grisâtres, sont celles qui vivent
dans les endroits les plus sombres et les plus
retirés.
On a rapporté bien des histoires sur l’in¬
stinct des Araignées et sur leur goût pour
la musique ; mais on doit certainement en
regarder la plupart comme erronées. L’opi¬
nion que les Araignées sont sensibles à la
musique paraît très accréditée. On raconte
à ce sujet, dans divers ouvrages, que des
Araignées blotties dans des encoignures de
muraille arrivaient vers l’endroit où l’on
faisait de la musique. On cite aussi l’histoi¬
re d’une Araignée qui s’était accoutumée à
venir sur le piano deGrétry dès qu’il jouait,
et qui s’en allait dès qu’il avait cessé. Nous
n’oserions pas avancer comme une chose
certaine que les Araignées ne possèdent pas
la faculté d’entendre, car nous sommes loin
d’en avoir des preuves ; mais elles man¬
queraient de ce sens, que nous n’en serions
nullement étonné : en effet, leur genre de vie
ne semble pas rendre ce sens indispensable ;
ceux de la vue et du tact , chez les Arai¬
gnées, jouent certainement le plus grand
rôle ; et d’ailleurs on peut en faire l’expé¬
rience comme nous l’avons fait souvent ,
et l’on restera convaincu que le bruit ne
paraît influer sur elles en aucune manière.
Certes, si l’on observe une Araignée au mi¬
lieu de sa toile , elle reculera bientôt si
l’on approche de trop près ; elle reculera
également si l’on agite sa toile , même très
légèrement ; mais elle restera immobile
quand on fera entendre les sons les plus
pénétrants. Nous n’avons jamais pu remar¬
quer non plus que les sons les plus suaves
d’un piano agissent d’une manière agréable
sur les Araignées, car toutes celles que
nous avons observées restaient immobiles ,
ou le plus souvent cherchaient à regagner
leur retraite.
îl suffit qu’une histoire de cette na¬
ture ait été dite une fois pour qu’elle soit
répétée pendant plusieurs siècles; mais c’est
aussi une raison pour vérifier si de tels faits
que l’on reproduit trop facilement sans exa¬
men ne sont pas faux.
Nous devons ajouter que nous ne sommes
pas éloigné de penser que les insectes per¬
çoivent les sons par vibrations au moyen
de leurs antennes , et que les Araignées,
étant dépourvues de ces organes, pourraient
bien manquer du sens de l’ouïe ; toutefois ,
ce n’est pas l’absence des antennes qui nous
a fait concevoir des doutes sur la faculté
d’entendre chez les Aranéides, mais bien les
expériences que nous avons faites sur elles
et sur des insectes. On assure généralement
aussi avec hardiesse que les Araignés peu¬
vent parfaitement être apprivoisées; ce
sont là encore des choses peu certaines
pour nous, surtout au point où on le croit
généralement. Tout le monde a entendu
parler de l’Araignée de Pélisson, ce fameux
prisonnier de la Bastille. D’Oiivet raconte
que Pélisson, enfermé dans un lieu qui ne
recevait le jour que par un soupirail , et
n’ayant pour toute compagnie qu’un Basque
stupide qui ne savait que jouer de la mu¬
sette, entreprit d’apprivoiser une Araignée
76
ARA
ARA
qui construisait sa toile à l’entrée du soupi¬
rail. Il mettait des mouches près d’elle ,
tandis que son Basque jouait de son instru¬
ment. Peu à peu l’Araignée s’accoutuma à
en distinguer le son, et à sortir de son trou
pour chercher sa proie; au bout de quel¬
ques mois, elle était si bien instruite,
qu’elle sortait de sa retraite au moindre si¬
gnal , allait prendre une mouche au fond
de la chambre, et jusque sur les genoux du
prisonnier.
Nous ne serions pas étonné que l’histo¬
riette eût été au moins un peu brodée par
le narrateur.
M. Léon Dufour avait accoutumé aussi
une Lycose tarentule à venir prendre une
mouche entre ses doigts ; mais cela se com¬
prend très bien , car cette espèce, ordinai¬
rement très vorace , et sans doute privée de
nourriture dans quelque boîte , se jetait vo¬
lontiers sur une mouche tenue entre les
doigts, quoique probablement elle eût pré¬
féré aller la chercher elle-même. M. Wal-
ckenaër nous raconte aussi qu’une Araignée
conservée par une jeune demoiselle dans
un petit flacon s’était également très bien
habituée à venir chercher la mouche qu’elile
lui présentait.
Mais comme les histoires rapportées sut
l’éducation des Araignées sont toutes à peu
près semblables, nous n’en dirons pas da¬
vantage. Nous engagerons seulement les na¬
turalistes à faire, sur ce sujet intéressant,
des observations qui puissent détruire ou
corroborer les opinions assez généralement
reçues.
La classification de l’ordre des Aranéides
doit les progrès qu’elle a faits aux importants
travaux de M. Walckenaër. En effet, avant
lui, l’étude zooîogique de ces animaux était
bien peu avancée. Son tableau des Aranéi¬
des, publié en 1805, a été le premier ouvra¬
ge important sur cette matière, et il a paru
généralement très commode pour étudier
les Araignées, car jusque là l’on ne savait
réellement pas quelles étaient les parties
pouvant servir à établir des coupes généri¬
ques dans cet ordre. M.Walckenaër a trouvé
que les yeux, par leur nombre, par leur po¬
sition, variaient considérablement ; et, dès
lors , mettant ce caractère en première li¬
gne , et y ajoutant tous ceux fournis par les
parties de la bouche, il a pu créer des gen¬
res, en leur assignant des caractères faciles à
saisir. Latreille a adopté la plupart des gen¬
res deM. Walckenaër, et il a formé de pe¬
tites divisions établies d’après les mœurs ,
pour grouper plus facilement les genres. M.
Walckenaër, prenant en considération les
habitudes des Aranéides, nous donne, dans
son Histoire des insectes aptères, un tableau
présentant la division de ces animaux en
deux tribus (les Téraphoses et les Arai¬
gnées, auxquelles nous renvoyons pour l’ex¬
position des divisions et des genres qu’elles
renferment), et il les partage ensuite en un
certain nombre de divisions basées sur les
habitudes. Certainement nous trouvons très
bien que l’on attache une grande importan¬
ce aux mœurs, mais il serait essentiel que
des caractères zoologiques pussent s’ajou¬
ter à ceux fournis par les habitudes , pour’
que ces petites divisions, que nous désignons
dans nos ouvrages sous le nom de groupes ,
aient toute l’importance qu’on y attache.
Tels sont les principaux faits relatifs à
l’organisation, aux mœurs et à la classifica¬
tion des Aranéides. (Bl.)
* ARANJÉOIDES. Araneoides [Ara-
nea, araignée ; eïfoç, ressemblance), ara.ch.
— Ficinus et Carus ont donné ce nom à la
famille des Aranéides. Voy. ce mot.
(C. D’O.)
ARAAÉOLE. poiss. — Nom qu’on
donne sur nos côtes à la petite "Vive ( Tra -
chinus vipera ), ou à la Vive commune [Tra-
chinus draco ) quand elle est jeune.
(Y AL.)
*ARANîÉOLOGIE. Araneologia [Ara-
nea, araignée, >oy 0$ , discours), arack.
— Traité des Araignées. (C. d’O.)
ARA AI A. poiss. — Voy. vite.
ARANJJAT. bot, cr. — Nom donné
à VAgaricus aurantiacus L., dans quel¬
ques uns des pays méridionaux de l’Euro¬
pe. (C. b’O.)
ARAPABACA, Adans, (Nom vernacu¬
laire ou idéal), bot. pu. — Synonyme du
genre Spigelia, de la famille des Spigélia-
cées. _ (Sp.)
ARAPÈDE. moll. — D’après d’Argen-
ville , ce nom est donné aux Patelles sur
nos côtes de Provence. (Desh.)
* ARAPONGA. ois. — Nom brésilien
d’une espèce de Cotinga du genre Âverano
de Temminck. Voy, averano. (Lafr.)
ARA
ARA
7 7
ARARA. ois. — C’est, dans Spix
( Aves bras., etc.) , le nom générique syno¬
nyme de Perruche - Ara dans Buffon , et
de Psittacara de Yigors ; et , dans le 3me
vol. des Perroquets de Levaillant , par M.
Bourgeot Saint- Hilaire, c’est le nom que
cet auteur emploie pour exprimer en latin
celui d’Ara; c’est aussi le nom vulgaire de
Y Ara rouge. Voy. ara. (Lafr.)
ARARACA. ois. — C’est le nom que
les naturels du Paraguay donnent aux Aras,
ainsi que celui de Guaha, selon Azara. Voy.
ara. (Lafr.)
ARARACA A C* A. ois. — C’est le nom
que les Brésiliens donnent à Y Ara rouge.
(Lafr.)
ARARACA’ A. ois. — C’est le nom
que les Brésiliens donnent à l’Ara bleu.
(Lafr.)
ARASSADE. rept. — Nom vulgaire
des Salamandres. Voyez ce mot.
(C. D’O.)
* A R ATI AG A. ois. — C'est , dans Spix
[Av. bras.), un nom de genre, synonyme de
celui de Perriche à longue queue de Buf¬
fon , et de Conurus de Kuhl. Voy. ara.
(Lafr.)
ARAUCARIA, bot. ph. — Genre de
Conifères, établi, dans le Généra plantarum,
par A. L. de Jussieu, qui a tiré son nom
de celui des Araucanos , nation qui occupe
les parties du Chili austral , où croît la pre¬
mière esp. connue du g. Araucaria. Ce
même g. avait déjà été désigné par Lamarck
sous le nom de Dombeya , en l’honneur du
célèbre voyageur qui l’a recueilli le pre¬
mier; mais ce nom, déjà appliqué à un
autre g., a dû être rejeté. Plus récemment,
Salisbury a donné aux esp. américaines qui
ont servi de type à ce g. le nom de Colurn-
bea , qui a été également rejeté , et le nom
dé Araucaria est généralement admis ; mais ,
peu à peu, le nombre des esp. rapportées à
ce g. s’est accru. A Y Araucaria du Chili ,
auquel on doit conserver le nom spécifique
de chilensis , donné par Lamarck ( Dom¬
beya chilensis Lamk. ; Araucaria im' ri-
cata Ait , Hort. Kev. ; Columbea quadri -
faria Salisb. ) , est venue se joindre l’esp.
très analogue du même continent, Y Arau¬
caria du Brésil ( A. brasiliensis ) ; puis on
a rangé dans le même g. le Pin de l’ile de
Norfolk (Araucaria excelsa ) , et l’esp. ana¬
logue de la Nouvelle-Hollande ( Araucaria
Cunninghami ). Mais ces plantes , très dif¬
férentes par leur feuillage et par leur ger¬
mination , et qui présenteront peut-être
d’autres différences dans leurs organes de
reproduction lorsqu’ils seront mieux con¬
nus, doivent former un g. distinct, que Sa¬
lisbury avait déjà désigné par le nom d'1 En¬
tassa. Voy. ce mot.
Les vrais Araucaria ou Araucaria amé¬
ricains sont de très grands arbres à tige
droite , portant , comme les Sapins , des
branches rapprochées en faux verticilles
très réguliers. Ces branches , surtout dans
l’esp. du Brésil , se détruisent vers le bas
de la tige; celles voisines du sommet per¬
sistent, s’allongent, et retombent en par¬
tie , de manière à donner à cet arbre un
port très remarquable , qui a été bien re¬
présenté dans le Voyage au Brésil de l\u-
gendas.
Les rameaux sont couverts, dans ces deux
espèces, de larges feuilles lancéolées, aiguës,
beaucoup plus longues et étalées dans l’esp.
brésilienne, plus courtes et lâchement im¬
briquées dans celle du Chili. Ces feuilles
sont coriaces , très dures , sessiles , et ne
tombent que très tard par suite de leur de¬
struction. C’est à l’extrémité même des ra¬
meaux que se développent sur des individus
différents, cas fort rare dans les Conifères ,
les fleurs mâles et les fleurs femelles.
Les chatons mâles sont simples , très vo¬
lumineux, composés d’écailles nombreuses
très rapprochées, terminés par un prolon¬
gement subulé ; chacune d’elles porte à sa
face inférieure 12 à 20 anthères étroites, li¬
néaires, disposées sur deux rangs superpo¬
sés , et fixées par leur extrémité opposée à
l’axe de la partie élargie de l’écaille.
Les chatons femelles ou les jeunes cônes
terminent de même les rameaux , et leurs
écailles ne sont, pour ainsi dire, que la suite
des feuilles de ces rameaux ; chacune pré¬
sente une cavité formée par la réunion de
l’écaille proprement dite et de la bractée ;
et dans cette cavité ouverte supérieurement
se trouve contenue une seule graine réflé¬
chie , c’est-à-dire fixée par la chalaze vers
l’extrémité libre de l’écaille , et dont le mi-
cropyle est dirigé vers l’axe du cône. Les
cônes mûrs sont très gros , égalant presque
le volume de la tête d’un enfant ; les écaiL-
78
ARA
ARA
îes, renfermant chacune une graine, sont ca¬
duques, terminées par un appendice subulé.
La graine cylindroïde, plus grosse que celle
du Pin pignon , renferme un périsperme
très épais , doux et bon à manger. L’em¬
bryon, cylindrique, présente deux cotylédons
appliqués l’un contre l’autre , et qui , dans
la germination, ne sortent pas de la graine.
Par ce caractère , ces Araucaria se distin¬
guent de toutes les Conifères dont la germi¬
nation est connue , et surtout des Eutassa
ou Araucaria de l’Australie , qui ont qua¬
tre cotylédons foliacés portés sur une lon¬
gue tigelle.
Les deux Araucaria américains, tous deux
propres aux parties australes et tempérées
de l’Amérique méridionale , l’un abondant
surtout dans l’île de Chiloë , l’autre dans la
province de Saint-Paul au Brésil , sont des
arbres d’une taille très élevée , dont le bois
paraît d’une très bonne qualité. Tous deux
pourraient peut-être se cultiver en pleine
terre dans les parties méridionales de l’Eu¬
rope , et l’espèce du Chili paraît même pou¬
voir résister aux hivers de l’Europe tem¬
pérée.
Les Araucaria, les Eutassa, les Dam-
mara , et peut-être quelques autres Coni¬
fères , présentent une structure de leurs fi¬
bres ligneuses qui les distingue facilement
des Pins et de la plupart des autres Coni¬
fères. C’est la disposition des ponctuations
des parois latérales de ces fibres qui for¬
ment plusieurs rangées longitudinales sur
chaque fibre, ordinairement 2 ou 3, et dont
les ponctuations alternent dans deux ran¬
gées contiguës. Ce dernier caractère îes di¬
stingue des bois de quelques Conifères, tels
que les Taxodium, qui ont aussi deux ran¬
gées de ponctuations , mais formant des sé¬
ries transversales perpendiculaires à la di¬
rection des fibres ligneuses. (Ad. B.)
- ARAUCARITES. BOT. BOSS. — Ce
nom a été donné par M. Endlicher ( Gen.
pl. , p. 265 ) à des bois fossiles découverts
dans les terrains houi 11ers ou dans des for¬
mations aussi anciennes, et qui ont la struc¬
ture essentielle des Conifères du g. Arauca¬
ria. Cette structure , comme nous l’avons
indiqué à l’article Araucaria, consiste dans
l’existence , sur les parois latérales de cha¬
cune des fibres ou cellules allongées qui
constituent le bois , de ponctuations dispo¬
sées non en une seule série comme dans les
Pinus, ou en deux séries, dont les ponctua¬
tions sont opposées à la même hauteur, com¬
me dans les Taxodium , et quelquefois dans
les Pinus, mais en deux ou trois séries al¬
ternant entre elles. Ce caractère appartient
aux Araucaria d’Amérique , type de ce
genre , aux Eutassa ou Araucaria de l’Au¬
stralasie, et aux Dammara , qui constituent
un groupe naturel et remarquable parmi les
Conifères.
Les mêmes caractères essentiels ont été
trouvés dans plusieurs bois fossiles apparte¬
nant à la formation houillère, et qui ont été
décrits et figurés dans le Fossil flora de
MM. Hutton et Lindley, sous le nom de Pi -
nites , quoiqu’ils diffèrent essentiellement
des Pinus actuels par la structure de leur
bois; les analogues de ceux-ci ne se trou¬
vent que dans les terrains plus recents.
Le Piniies Brandlingii, Fossil flora, n° 1 ,
est surtout très analogue aux Araucaria ,
et peut être considéré comme le type des
Araucarias. Le Pinites Withami des mê¬
mes terrains s’en éloigne davantage.
Plusieurs des bois fossiles figurés par M.
Witham , tant parmi ceux originaires des
terrains anciens que parmi ceux trouvés
dans le lias, paraissent offrir aussi une orga¬
nisation analogue à celle des Araucaria , et
devoir se ranger dans le groupe des Arau-
carites. (Ad. B.)
*ARAU JÏA (nom d’homme), bot. ph. —
Ce genre, qui appartient à la famille des Asclé-
piadées, a été établi par Bertero, dans les
Tram. Linn. Soc., t. XII. Il a pour synon.
le Physianthus , fondé par M. Martius. Ses
caractères sont : Calice 5-parti , à folioles
étalées , grandes, persistantes. Corolle cam-
panulée ; tube renflé à la base , et présen¬
tant cinq sortes de poches alternant avec les
folioles calicinales ; limbe à 5 divisions lan¬
céolées, aiguës, étalées ou réfléchies. Gy-
nostème inclus ; couronne staminaîe mem¬
braneuse, courte, à 5 lobes opposés aux
étamines. Anthères terminées par un ap¬
pendice lancéolé; masses polliniques ova¬
les, pendantes; corpuscule surmonté d’une
membrane courte et tronquée. Stigmate
conique, bifide. Follicules géminés, oblongs,
gros, étranglés vers ia base, déprimés au
sommet. Graines nombreuses, garnies de
soies vers l’ombilic. — Les Aravjia sont des
AB B
79
ARB
plantes du Brésil à tiges volubiles , garnies
de feuilles glauques blanches en dessous ;
les fleurs, grandes, blanches, et parfois lavées
de rose , sont portées sur des pédoncules
assez courts. On cultive dans les serres les
A. sericofera Brot. — Physianthus albens
de M. Martius. (J. D.)
* ARBACIA. Arbacia. échin. —
Nom d’un genre établi par M. Gray ( Pro-
ceed. zool. soc. Lond ., 1835, p. 58) dans la
»
famille des Echinides ou Oursins. Ses ca¬
ractères sont : Corps déprimé ; aires des am-
bulacres très rétrécies ; ambulacres droits ,
minces; quatre ou cinq tubercules mame¬
lonnés sur chaque plaque, ou dix rangées
pour chaque aire, peu marqués sur le dos ;
trou de l’anus ovale, fermé par quatre pièces
operculaires couvertes d’épines ou de pi¬
quants. Espèces types : Echinus pustulosus
et punctulatus , Lamarck, ainsi que les au¬
tres espèces de la section À des Echinus de
VActinologie de M. de Blain ville. (P. G.)
ARBALÈTRE ou ARBALÉTRIER,
ois. — Nom vulgaire du Martinet noir, Hi-
rundo apus L. (C. d’O.)
ARBOIS. bot. ph. — Nom vulgaire du
Cytise des Alpes. Voy. ce mot. (C. d’O.)
* ARBORÉE {tige). Caulis arbore-
us. bot. — Ce mot , qui désigne une tige
ligneuse et dépourvue de feuilles, a été
introduit dans la science comme correspon¬
dant à celui de tronc ; mais cette dernière
expression est préférable et plus généra¬
lement adoptée. (C. d’O.)
* ARBORESCENCE. Arborescentia.
r
bot. — Etat d’un végétal qui a acquis la
hauteur ou la grosseur d’une arbre.
(C. d’O.)
* ARBORESCENT. Arborescens. bot.
— On donne cette épithète aux plantes à
tige ligneuse et nue qui sont de véritables
arbres , et à celles qui en affectent le port ,
comme le Datura arborea , le Lavatera ar-
borea , etc. (C. d’O.)
* ARBORISATION, min. — On a
donné ce nom aux dessins arboriformes qui
se rencontrent dans certains grès et calcai¬
res, dans les marnes qui alternent avec le
gypse des carrières de Montmartre , et sur¬
tout dans le quartz agate. Ces dessins , que
l’on peut comparer aux charmantes végéta¬
tions qui, l’hiver, couvrent les vitres de nos
fenêtres, sont dus à la cristallisation de mo¬
lécules de fer ou de manganèse interposées
par infiltration entre les couches de ces ro*
ches, et affectant la disposition particulière à
laquelle on a donné le nom d ^ arborisation
Quand ces cristallisations sont restées à la
surface des roches , elles prennent le nom
de superficielles , et on les appelle profon¬
des lorsqu’elles en ont pénétré la sub¬
stance.
On désigne sous le nom d'1 herborisations
les agrégations cristallines légères ressem¬
blant à des mousses ou à des herbes.
Le synonyme scientifique d’arborisation
est Dendrite. (C. d’O.)
* ARBOR VERNICIS, Rumph. (.4m-
boin. , t. II , p. 259 , tab. 86 ). bot. pii. —
Jack ( Malayan Mise, in Hook. Bot. Mag .
Comp. , t. I , p. 267) rapporte ce synonyme
à son g. Stagmaria de la famille des Téré-
binthacées (Anacardiées ou Cassuviées R.
Br.). (Sp.)
ARBOUSE, bot. ph. —Fruit de l’Ar¬
bousier. Voy. ce mot. (C. d’O.)
ARBOUSIER. Arbutus (? altération
du nom celte de cet arbrisseau), bot. ph.
— Genre de la famille des Éricacées, tribu
des Andromédées, formé par Tournefort ,
et adopté par tous les botanistes modernes,
qui le caractérisent ainsi : Calice 5 -par¬
ti. Corolle hypogyne , globuleuse ou ovée,
9
campanulée , à limbe 5-fîde , réfléchi. Eta¬
mines 10, insérées au bas de la corolle, à fi¬
laments courts ; à anthères comprimées
d’un côté, fixées par le dos au dessous du
sommet, biaristées-réfléchies, déhiscentes au
sommet par deux pores. Ovaire quinquélo-
culaire, ceint d’un disque hypogyne, ou se-
mi-immergé, à loges multi-ovulées. Style
simple; stigmate obtus. Baie subglobuleuse,
granulée-tuberculée , 5-loculaire, à placen¬
tas libres , pendants du. sommet de l’angle
central. Graines assez rares, anguleuses , à
tissu coriace. — Les Arbousiers ou Arboises
sont des arbustes ou des arbrisseaux, répan¬
dus dans l’Europe australe, les îles Canaries,
l’Amérique boréale , dans le Mexique et le
Chili; à feuilles alternes, très entières ou
dentées ; à inflorescence en grappes termi¬
nales paniculées, dont les fleurs sont pédi-
cellées , bractéées, blanches et rosées. On
en connaît environ une douzaine, presque
toutes cultivées comme arbrisseaux d’orne¬
ment dans les jardins. L’espèce lapins com-
80
AH B
AH B
mune, Arbutus unedo L. , a fourni sept ou
huit variétés aux cultivateurs; ses fruits,
d’une saveur aigrelette , de la grosseur d’u¬
ne cerise et de la forme d’une fraise, sont
recherchés par les enfants et surtout par les
oiseaux ; ils mûrissent à l’entrée de l’hiv.er,
tandis que ses fleurs paraissent dès les mois
de mars et d’avril. Sous notre climat , il faut
rentrer en orangerie la plupart de ces
plantes. (C. L.)
ARBRE. Arbor. bot. ph. — Ce
nom, suivi d’une épithète significative,
a souvent été employé par le vulgaire , ou
même par les voyageurs, pour désigner cer¬
tains végétaux ligneux, presque toujours re¬
marquables par quelques unes de leurs pro¬
priétés. Il est donc souvent utile de rappor¬
ter, autant que possible , ces dénominations
vulgaires à des espèces végétales bien déter¬
minées. Nous signalerons ici quelques unes
de ces déterminations. Ainsi, on a nommé :
Arbre a l’ail, plusieurs arbres dont les
feuilles ou quelques autres parties exhalent
Todeur de l’ail. Tels sont, au Pérou, suivant
fluiz et Pavon, l’arbre dont ils ont fait leur
A
genre Cerdana; au Brésil, les espèces du
genre Seguieria.
Arbre d’amour , selon Durante , le Gai-
nier, Cercis siliquastrum L.
Arbre d’argent, le Protea argentea ,
au cap de Bonne-Espérance.
Arbre aveuglant ( arbor excœcans ),
YExcœcaria agalloclia, qui croît dans l’In¬
de , et appelé ainsi par Bumphius parce
que la tige contient un suc âcre et véné¬
neux , qui détermine de violentes inflam¬
mations des yeux.
Arbre des Banians , le Ficus benga-
lensis L.
Arbre de baume , plusieurs arbres qui
fournissent des matières balsamiques et ré¬
sineuses : tels sont le Bursera gummifera,
encore connu sous les noms de Gomart et de
Baumier à cochon; V H edwigia gummifera;
et , aux lies de France et de Bourbon , une
espèce de Badamier, ou Terminalia , et les
Hypericum angustifolium et lanceolatum.
Arbre a beurre , le Bassia butyra-
cea , palmier qui croît dans l’Inde.
Arbre a bourre, selon Bory Saint-
Vincent, VAreca crinita, à l’île Bourbon.
Arbre a brai, un arbre de Manille,
encore inconnu des botanistes , qui donne
une matière résineuse employée dans les
constructions navales.
Arbre du Brésil, ou Brésillet, ou bois
du Brésil , le Cœsalpinia echinata .
Arbre a calebasses , le Crescentia
cujete. Voyez calebassier.
Arbre de Garoni, le Galipea officina-
lis , dont l’écorce porte le nom d'Angustu-
re vraie.
Arbre de Castor, le Magnolia glau-
ca , dans l’Amérique du Nord.
Arbre du ciel ou de Gordon, le Gen-
go, Gincko biloba. Voyez gengo.
Arbre a cire , plusieurs végétaux qui
laissent suinter de leur écorce ou de leurs
fruits une matière tout à fait analogue à la
cire des Abeilles : tels sont le Myrica ceri-
fera , de l’Amérique du Nord , et le beau
Palmier des Andes , décrit et figuré par
Humboldt et Bonpland sous le nom de Ce -
roxylon andicola. En Chine, on donne le
nom d1 Arbres à cire à plusieurs arbres sur
lesquels un insecte encore mal connu dé¬
pose une cire blanche et pure. M. Stanislas
Julien a donné des détails très intéressants
( Voyez les comptes-rendus de l’Acad. des
sciences, 15 avril l£40) sur cette cire et les
arbres qui nourrissent son insecte. Les Chi¬
nois , selon M. Julien, élèvent les insectes à
cire sur trois sortes d’arbres, dont deux sont
bien connus en Europe : ce sont le Niu-
tching (Rhus succedaneum, selon M. Adolphe
Brongniart), le Tong~tsing ( Ligustrum gla-
brum de Thunberg), et le Clioui-kin , qui pa¬
raît être de la même famille que le Mou-kin
(Hibiscus syriacus), c’est-à-dire une malva-
cée. Voy ., pour plus de détails , le mot cire.
Arbre des conseils, le Ficus religiosa
L., cultivé dans l’Inde, auprès des temples
et des pagodes, et sous lequel les habi¬
tants ont coutume de s’assembler.
Arbre de corail, YErythrina corallo-
dendrum , à cause de ses grappes de fleurs
d’un rouge éclatant , et Y Arbutus Andra-
chne , à cause de ses branches nues, lisses,
et quelquefois d’un rouge assez vif.
Arbre a cordes , selon Bory de Saint *
Vincent , plusieurs Figuiers dont l’écorce
fournit, à l’ile Bourbon, des liens très soli¬
des.
Arbre de Cypre, dans nos Antilles, le
Cordia gerascanthus ; à la Louisiane, le
Cyprès chauve ( Taxodium distichum ) , et
ARB
ARB
dans diverses contrées de l’Orient, le Pinus
alepensis, et même d’autres espèces du g.
Pin.
Arbre de Cïthère , le Spondias cyihe-
rea Lamk. , aux îles de France et de Bour¬
bon.
Arbre du diable ou Pet du diable, le
Hura crepitans ou Sablier , dont le fruit
éclate avec fracas quand il est parvenu à sa
maturité.
Arbre de Dieu, le Ficus religiosa , dans
l’Inde.
Arbre de Dragon ou Dragonnier , le
Dracœna draco.
Arbre d’encens , plusieurs arbres qui
donnent des matières résineuses, et, entre
autres , les diverses espèces des genres
Amyris et Icica.
Arbre a enivrer, le Piscidia , aux An¬
tilles, parce qu’il est employé pour étour¬
dir, stupéfier les poissons. On se sert enco¬
re, pour le même usage, des fruits connus
sous le nom de Coques du Levant.
Arbre de fer , le Mesua ferrea , dans
l’Inde; à l’île de France, le Stadmannia
de Lamarck.
Arbre de la folie , V Amyris carana
de Kunth.
Arbre a fraises, l’Arbousier ( Arbutus
une do , L.) , dont les fruits, rouges et
mamelonnés , ont en effet quelque ressem¬
blance avec ceux du Fraisier.
Arbre a franges, le Chionanthus vir-
gineus , à cause de ses belles grappes de
fleurs blanches, dont les pétales sont linéai¬
res et très longs.
Arbre a la glu, le Houx ( Ilex aquifo-
lium, L.), parce que son écorce sert à la
préparation de la glu. Le même nom est ap¬
pliqué, à la Martinique, à VHippomane bi-
glandulosa.
Arbre a la gomme, divers Acacies qui
donnent les gommes arabique et du Séné¬
gal. Le même nom a été appliqué par quel¬
ques voyageurs à des arbres résineux de la
Nouvelle - Hollande , tels que V Eucalyptus
resinifera , et le Metrosideros costata.
Arbre a grives, le Sorbier, Sorbus au-
cuparia , dans plusieurs cantons du midi de
la France.
Arbre de Gordon. Voyez arbre du
ciel.
Arbre d’huile ou a l’iiuile, le Dryan-
81
dra vernica d’Ad. de Jussieu, et le Termi-
nalia catappa , L.
Arbre immortel, VErythrina coral-
lodendrum et VEndrachium madagasca-
riense.
Arbre impudique ou indécent , plu¬
sieurs esp. de Vaquois ( Pandanus ), des îles
de France et de Bourbon , à cause de leurs
grosses racines aériennes charnues et pen¬
dantes.
Arbre de Judas ou de Judée, le Cercis
Siliquastrum , en France, et le Iileinhovia
hospita, dans les Antilles.
Arbre a lait , plusieurs Apocynées et
Euphorbiacées qui sont remplies d’un suc
blanc et laiteux.
Arbre au a lis, le Tulipier, à cause de
ses grandes et belles fleurs , semblables à
des lis.
Arbre de mai ou de Saint- Jean , aux
Antilles, un Millepertuis et un Panax qui
fleurissent communément aux mois de mai
et de juin.
Arbre a la main, le Cheirostemon pla-
tanifolium, de Bonpland, au Mexique, à
cause de ses cinq étamines groupées comme
les doigts de la main rapprochés.
Arbre de mature, selon Sonnerat,
VUvaria longifolia.
Arbre a la migraine, selon Bory de
Saint - Vincent , le Premna integrifolia , à
l’île de France.
Arbre de mille ans , le Baobab ( Adan -
sonia digitatà).
Arbre de Moïse , le Mespilus pyracan-
tha, L., également connu sous le nom de
Buisson ardent, à cause de la couleur rouge
de feu de ses fruits.
Arbre ordéal ou à épreuves, YErythro -
phleum , ou Casa , du Congo ; arbre de la
famille des Légumineuses, dont on fait boi¬
re la décoction aux accusés , comme une
sorte de jugement de Dieu. S’ils la suppor¬
tent sans succomber, ils sont déclarés inno¬
cents.
Arbre de neige, plusieurs arbrisseaux
à fleurs blanches : le Viburnum opulus , le
Chionanthus virginicus, etc.
Arbre a pain, YArtocarpus incisa.
Arbre a papier, le Broussonetia pa
pyrifera, ou Mûrier à papier.
Arbre a la pistache , le Staphylea
pinnata , L.
T. II.
6
82 A RI)
Arbre pluvieux, le Cœsalpinia pluvio-
sa , DC.
Arbre au poivre, dans le raidi de
l’Espagne et en Sicile , le Schinus molle ,
dont les fruits ont une saveur piquante et
aromatique.
Arbre puant, le Fætidia , le Sterculia
fœtida , V Anagaris fœtida , à cause de la
mauvaise odeur répandue par leur bois.
Arbre aux quarante écus , le Gine-
lio biloba.
Arbre saint, le Melia azedarach, dont
les noyaux servent à faire des grains de cha¬
pelet.
Arbre de Saint-Jean. Voyez arbre
DE MAI.
Arbre de Saint-Thomas, le Bauhinia
variegata , parce que, suivant Zannoni , les
chrétiens de l’Inde croyaient que les fleurs
de cet arbre avaient été teintes du sang de
ce saint au moment de son martyre.
Arbre a sang, à la Guyane, une esp. de
Millepertuis arborescent; probablement une
espèce du genre Vismia , qui donne , par
incision , un sucre propre , d’une couleur
rouge de sang.
Arbre de seringue ou à seringue, VHe-
vea guyannensis, d’Aublet, d’où découle le
suc qui , en se concrétant , forme le caout¬
chouc , avec lequel on fait quelquefois , aux
Antilles, des bouteilles et même des serin¬
gues.
Arbre de soie , plusieurs arbres ou ar¬
brisseaux qui donnent un duvet blanc et
soyeux, comme certaines Apocynées. Le
même nom est donné au Mimosa julibri-
sin, à cause des longs filaments de ses éta¬
mines.
Arbre a suif, le Croton sebiferum.
Arbre triste , le Nyctanthes arbor
tristis , L., dont les fleurs restent constam¬
ment closes pendant le jour.
Arbre aux tulipes, le Tulipier, Lirio-
dendron tulipifera , L.
Arbre a la vache, le G alactodendron
utile de M. de Humboldt, qui donne un
suc blanc, doux et agréable, tout à fait
comparable au lait.
Arbre a velours, le Tourne fortia ar-
gentea , de la famille des Borraginées.
Arbre au vermillon, le Quercus cocci-
fera , sur lequel se développe l’csp. de Coche¬
nille connue sous le nom de Kermès végétal.
ARB
Arbre au vernis , plusieurs espèces de
Terminalia , le Bhus vernix, L., etc.
Arbre de vie, les espèces du genre
Thuya.
Arbre du voyageur, P Urania specio-
sa , dont les feuilles , terminées inférieure¬
ment par une vaste gaine, contiennent quel¬
quefois une quantité considérable d’eau, qui
peut être d’une grande utilité pour les voya¬
geurs. (A. B.)
ARBRE. CHIM. — Les anciens chimis¬
tes ont donné le nom h. — On
appelle ainsi les arbres et les arbrisseaux
qui, conservant leur feuillage pendant l’hi¬
ver, ne sont dépouillés dans aucune saison :
tels sont les Lauriers, les Alaternes, les Yeu¬
ses, etc. ; mais ce nom est plus particulière¬
ment réservé pour lès Pins, les Sapins, les
Genévriers, les Thuyas, et autres arbres ré¬
sineux de la famille des Conifères. Dans la
zone torride, on peut dire que les forêts
sont uniquement composées d’arbres verts ,
car la végétation y est constamment en ac¬
tivité, et les arbres ne s’y dépouillent pres¬
que jamais de leurs feuilles. (A. R.)
ARC 83
ARBRISSEAUX, bot. pii. — Voyez,
ARBRES. (A. R.)
ARBRISSEAUX (sous-), bot. pii.—
Voyez arbres. (A. R.)
* ARBUSCULAIRE , arbuscularis .
zool. — On appelle ainsi les appendices
ramifiés à la manière d’un petit arbre, com¬
me ceux qui garnissent la bouche des Holo¬
thuries. (C. d’O.)
ARBUSTES, bot. pu. — Voyez ar¬
bres. (A. R.)
ARBUTUS. bot. pu.— Synonyme latin
d’Arbousier. (C. L.)
ARC-EX-CIEL, météor. — Ce mé¬
téore , auquel les anciens donnèrent le nom
d 'Iris, messagère des dieux , n’apparaît
que sous deux conditions indispensables : la
présence du soleil à l’horizon , et la résolu¬
tion d’un nuage en pluie ; il faut , de plus ,
que l’observateur, pour l’apercevoir, soit
placé entre le soleil , auquel il doit tourner
le dos , et le lieu où tombe la pluie. On re¬
marque presque toujours deux Arcs offrant
les sept couleurs du spectre solaire; dans
l’Arc interne , les couleurs affectent l’ordre
suivant , en commençant par en haut : rou¬
ge , orangé, jaune, vert, bleu, indigo, vio¬
let ; dans l’Arc externe , l’ordre est inverse.
Il est assez rare de voir apparaître trois
Arcs.
La partie visible de l’Arc-cn-ciel n’est pas
toujours la même. Si le soleil est à l’hori¬
zon, l’Arc présente la forme d’un demi-cer¬
cle ; mais, à mesure que l’astre s’élève, l’Arc
va en diminuant ; enfin il disparaît quand le
soleil est à 42° au dessus de l’horizon. L’Arc
externe cesse d’ê*re visib.'e quand la hau¬
teur du soleil est de 54°. On conçoit, par ce
qui précède, que l’observateur placé sur uu
point élevé , quand le soleil est à l’horizon ,
puisse apercevoir un cercle entier.
L’Arc-en-ciel résulte de la décomposi¬
tion , de la réfraction et de la réflexion des
rayons lumineux dans les gouttes d’eau
suspendues en l’air. Ce phénomène, pour
l’explication duquel nous renvoyons le lec¬
teur aux traités de physique , offre la plus
grande analogie avec celui qui se produit
dans le prisme.
Les couleurs de T Arc-en-ciel se remar¬
quent souvent à la cime d’un jet d’eau ou
à la surface de l’herbe d’une prairie hu¬
mectée par la rosée. La lumière lunaire
84
ARC
ABC
donne, dans certains cas , lieu à un Arc-en-
ciel complètement blanc.
Le phénomène connu sous le nom ù' Apo¬
théose des voyageurs est du même genre
que l’Arc-en-ciel. Placés sur un des points
élevés de la chaîne des Cordillères , aux en¬
virons de Quito , l’académicien La Conda-
mine et ses deux compagnons de voyage vi¬
rent leur propre image réfléchie dans un
brouillard très fin , et entourée de plusieurs
cercles concentriques ornés des couleurs de
l’Iris. __ (A. D.)
ARCACÉES ( area , petit coffre, ar¬
che). moll. — La famille des Arcacées de
Lamarck était , pour ainsi dire , préparée
d’avance dans le genre Arche de Linné. On
trouve , en effet , assemblées dans ce seul
genre, des espèces appartenant à presque
tous ceux qui constituent aujourd’hui la fa¬
mille des Arcacées.
Chemnitz avait également compris com¬
bien est naturel le rapprochement des di¬
verses Coquilles du genre Area. Il les dis¬
tingua nettement en plusieurs groupes qui
correspondent assez exactement aux diffé¬
rents g. proposés plus tard par Bruguière
et Lamarck; mais Chemnitz, par une
fausse appréciation des caractères des Ber¬
nes, les rapprocha des Arches, quoique
celles-ci soient dimyaires , tandis que cel¬
les-là sont monomyaires. Proposée pour la
première fois dans sa Philosophie zoologi¬
que , cette famille est composée des cinq
genres Nucule , Pétoncle, Arche, Cucullée
et Trigonie. Dans l’ordre général de sa clas¬
sification, Lamarck met cette famille à la
suite de celle des Naïades. Il n’y apporta
aucun changement dans Y Extrait du cours ;
mais, dans son dernier ouvrage , il la rédui¬
sit à quatre genres , ayant établi une fa¬
mille des Trigonées, dans laquelle se trouve
naturellement le genre Trigonie. Cuvier,
dans la première édition du Règne animal ,
n’a point adopté la famille des Arches. Il
rend au genre Arche la valeur que lui don¬
nait Linné ; seulement, il le partage en qua¬
tre sous -genres, et le place, dans les
Ostracées à deux muscles , à la suite des
Avieules et des Jambonneaux. M. de Fé-
russac a conservé les rapports indiqués par
Cuvier, tout en admettant la famille des Ar¬
cacées de Lamarck. Nous verrons, en trai¬
tant des genres Arche et Pétoncle, ce qui ,
dans l’organisation de ces genres , s’oppose
à l’adoption de l’opinion de Cuvier, opinion
qu’il a cependant conservée dans la seconde
édition du Règne animal. Nous pensons nue
cette famille, réduite comme l’a fait La¬
marck , peut être conservée dans une mé¬
thode naturelle ; cependant on pourrait en
élaguer encore le genre Cucullée, qui ne pa¬
raît guère différer des Arches proprement
dites. Toutes les Coquilles renfermées dans
la famille des Arcacées sont parfaitement
caractérisées par la nature de leur charnière;
cette charnière est composée d’un grand
nombre de dents petites et sériales, et qui
s’articulent avec une grande exactitude. Ces
dents sont en ligne droite dans les Arches
et les Cucullées, en ligne courbe dans les
Pétoncles, et sont disposées sur une ligne
anguleuse dans les Nucules. Outre ces ca¬
ractères , il y a encore celui du ligament ,
qui a une "disposition qu’on ne rencontre
dans aucun autre groupe de Mollusques. En
effet, le dos de la Coquille présente, au côté
interne des crochets, une surface plane sur
laquelle le ligament est appliqué comme une
sorte de toile. Dans les Nucules, le ligament
est rassemblé dans un petit espace triangu¬
laire, et quelquefois il est porté par un pe¬
tit cuilleron interne ; enfin, tous les animaux
de cette famille ont les lobes du manteau
complètement désunis, et presque tous ont
un pied bipède au moyen duquel ils peuvent
s’appuyer sur le sol , et même , dit-on , y
ramper. Dans les Arches, un certain nom¬
bre d’espèces dont M. Broderip a proposé de
faire dernièrement un genre Bysso-arca
ont un pied très gros , au sommet duquel
se trouve un byssus épais, corné, qui n’a
guère de ressemblance avec l’organe soyeux
des Pinnes ou des Moules; mais, par sa na¬
ture et sa position, on doit le regarder
comme l’analogue des autres Byssus. Voy.
le nom des genres mentionnés dans cet ar¬
ticle. (Desii.)
AUC AGITE. Arcacites [area, coffret ,
arche), moll. — On a actuellement aban¬
donné, dans la nomenclature scientifique, les
dénominations qu’on employait pour dési¬
gner les espèces fossiles d’un genre. Ce mot
Arcacite, que des Oryctographes du dernier
siècle employaient pour les Arches fossiles ,
ne se trouve plus maintenant dans aucune
méthode. Voy. arche. (Desii.)
ARC
ARC
85
ARCANETTE. ois. — Nom vulgaire
de la Sarcelle d’été, Anas querquedula , L.,
en Lorraine. (C. d’O.)
ARCANIE ( area , coffret ). crust. —
Genre de Crustacés décapodes, delà section
des Brachyures, de la famille des Oxystomes
et de la tribu des Leucosiens , établi par
Leach,et caractérisé parla forme circulaire
de la carapace ; par la disposition du cadre
buccal , qui est assez large antérieurement,
et par l’existence de fossettes antennaires
très grandes et longitudinales. On n}en
connaît qu’une espèce, VArcanie hérisson.
Voy. Edwards, Atlas du Régne animal de
Cuvier , Crustacés , pl. 24, fig. 2. (M. E.)
* A RC AS (nom propre), rvs. — Genre
de Lépidoptères diurnes, tribu des Lycéni-
des, établi par M. Swainson ( Zoological
illustrations , etc., pl. 88), qui lui donne
pour caractères : Palpes, dans les deux sexes,
deux fois aussi longs que la tête, épais,
courbés inférieurement ; tous les articles
couverts d’écailles serrées. Ailes postérieu¬
res terminées chacune par trois queues.
Ce genre a pour type le Pap. imperialis
de Cramer, qui appartient au genre Thecla ,
Fabr. Voy. ce mot. (D.)
ARCEAUX ( arcus , arc ). zoql. —
On nomme ainsi les parties constituantes
des anneaux du corps des Animaux articu¬
les, et l’on en distingue deux : l’un supérieur,
l’autre inférieur. Voy. les mots anneaux
et ARTICLES. (P. G.)
* ARCELLE ( arcella , petite arche).
inf us. — M. Ehrenberg a donné ce nom à
un genre voisin des Ditïïugies. Voici quels
caractères il lui assigne : Appendices (fila¬
ments protéiformes émis par le corps) va¬
riables , nombreux et épars. Carapace dé¬
primée en forme de bouclier. — Il en ad¬
met quatre espèces , qui toutes se rencon¬
trent près de Berlin. MM. Dujardin et Pel-
tier ont retrouvé dans les eaux des environs
de Paris des microscopiques de ce gen¬
re , et constaté que leur organisation est
bien la même que celle des Protées , des
Tfifilugies, et des prétendus Céphalopodes
microscopiques ou foraminifères auxquels
le premier de ces observateurs a donné le
nom de Khizopodes. (P. G.)
*ARCELLIXES. Arcellina ( arcella ,
genre d’infusoires), livres. — M. Ehren¬
berg, dans ses travaux sur la classification
des Infusoires , nomme ainsi une famille
comprenant les genres Arcelle , Difflu-
gie et Cyphidie ( Voyez ces mots ). Les
caractères qu’il donne aux Arcellines sont
les suivants : Polygastriques sans canal ali¬
mentaire; une seule ouverture au corps,
appendices variables , carapace univalve ur-
céolée ou scutiforme, avec une ouverture
simple.
Les appendices sont des filaments protéi¬
formes et diffluents. M. Dujardin les place
parmi les Khizopodes. (P. G.)
ARCESTHIDE (fy«07 os, la mer), géografh. — On nomme
Archipel un ensemble ou groupe d’îles réu¬
nies sous l’eau et à peu de distance les unes
des autres. De même que certaines îles de
l’Océanie nous donnent des exemples en grand
d’Archipels , de même, dans une multitude
de lieux, des îlots, des bancs, des écueils ou
AUC
ARC
91
des récifs groupés ensemble nous représen¬
tent des Archipels plus ou moins en minia¬
ture. D’après cela, on voit qu’il y a des Ar¬
chipels tout aussi bien dans les lacs , les
fleuves et les moindres étendues d’eau,
qu’au milieu de l’immensité de l’Océan.
Enfin, notre globe, tel qu’il existe mainte¬
nant , avec ses terres , ses eaux, et tel que
l’apercevrait un observateur placé à une
certaine distance dans l’espace, n’est qu’un
vaste Archipel gisant au milieu d’une masse
liquide.
Parmi les Archipels, les uns sont formés
par des atterrissements, des sédiments, des
courants, des sources, etc.; d’autres le sont
par des animaux qui concrètent des ma¬
tières calcaires ( Voy . le mot îles madré-
foriques) ; d’autres par des volcans sous-
marins; d’autres par des soulèvements ou
des affaissements; d’autres, enfin, doivent
leur origine à plusieurs de ces causes com¬
binées.
Jadis, pendant la formation des terrains
anciens, la surface de la terre n’offrait
qu’un vaste Archipel composé d’une infinité
d’îîes basses ; mais , à mesure que le globe
vieillit, les grands Archipels diminuent en
nombre, tandis que les petits paraissent
augmenter en divers endroits , comme la
mer se resserre et devient plus profonde.
C’est au milieu des Archipels ordinaires
qu’il convient surtout d’étudier avec soin
les phénomènes de soulèvements , d’affais¬
sements, d’atterrissements, les dépôts con-
crétionnés, les courants, les volcans sous-
marins, les sillons tracés au fond de la mer,
etc. : car, là, on voit des phénomènes compa¬
rables entre eux et produits sur une échelle
accessible à l’observation directe de l’hom¬
me. Nous trouvons la preuve de la justesse
de cette assertion même chez les anciens ,
parmi lesquels nous citerons les Grecs ,
dont le génie poétique avait placé les îles
de l’Archipel sous la protection des divi¬
nités , et qui avaient établi dans ces îles la
scène de grands événements ou des mer¬
veilles de la nature. C’est, en effet, dans
l’Archipel grec qu’on retrouve ces îles dont
les noms rappellent à l’esprit tous les
grands souvenirs des beaux temps de la
Grèce ; par exemple , Candie , l’ancienne
Crète, qui renferme le fameux mont Ida,
où fut construit le labyrinthe; Négrepont,
l’ancienne Eubée ; Scio , l’ancienne Chio •
Sousam, l’ancienne Samos ; Rhodes, si cé¬
lèbre par son colosse; Lemnos, aux forges
de Vulcain, etc. (R.)
*ARCHON ( üpyuv , prince), ins. — Genre
de Coléoptères pentamères, famille des La¬
mellicornes , tribu des Xylophiles , établi
par MM. Kirby et Spence ( Introd. to ent.,
t. III, 466, et Transact. Linn. of London ,
1823-1825, p. 567), qui lui donnent pour
caractères : Mandibules arrondies, édentées.
Lèvre presque cordiforme, bilobée. Langue
rétractée. Menton très court. Mâchoires
voûtées, tronquées à l’extrémité, unidentées
intérieurement. Corps oblong. Tête à vertex
presque cornu , échancré. Prothorax caréné
transversalement dans le milieu. Ce genre
est fondé sur une espèce que les auteurs
nomment Archon emarginatus , sans indica¬
tion de patrie. (D. et C.)
ARCHONTE. Archonta (upyuv, ovzo?,
chef), moll. — Montfort, qui, dans sa Con¬
chyliologie systématique , ainsi que dans ses
autres travaux , a si souvent donné de si
justes motifs de défiance sur sa véracité, ra¬
conte qu’après un violent coup de vent de
l’équinoxe d’automne, il ramassa sur la plage
de Dunkerque une petite coquille qui s’y
trouva en abondance. Cette coquille, mince
et transparente, paraît avoir les caractères
des Hyales et des Clios. Depuis cette épo¬
que, cette espèce n’a jamais été retrouvée
dans l’Océan, et nous supposons que Mont-
fort, voulant détourner l’attention des natu¬
ralistes, et voulant éviter aussi par là une ac¬
cusation de plagiat , se contenta de copier,
en y faisant quelques changements, la figure
que donne Soldani dans son admirable ou¬
vrage sur les Coquilles microscopiques de
la mer Adriatique; malheureusement la fi¬
gure de Soldani ne présente pas non plus le
moyen de décider à quel genre appartient
la Coquille qu’elle représente. (Desh.)
* ARCI1 YTÆA , Martius et Zuccar,
Nov. gen. et spec., t. I, p. 116, tab. 75. —
Cambess. in Mém. du Mus., t. XVI, p. 410.
bot. i'H. — Genre de la famille des Tern-
strémiacées (tribu des Lapîacées , Endl. ).
Suivant les auteurs précités, il offre pour ca¬
ractères : Calice persistant , ébractéolé, à 5
sépales distincts, imbriqués, presque égaux.
Pétales 5, hypogynes. Étamines hypogynes,
très nombreuses ; filets filiformes, soudés
92
ARC
ARC
par leur base en cinq faisceaux opposés aux
sépales; anthères introrses, dressées, réni-
formes-didymes, 2-thèques , longitudinale¬
ment déhiscentes. Ovaire inadhérent , 5-lo-
culaire ; ovules très nombreux et 2-sériés
dans chaque loge, anatropes, renversés, at¬
tachés à l’angle interne des loges. Style in-
divisé, couronné d’un stigmate 5-lobé. Cap¬
sule 5-loculaire, incomplètement septicide-
5-valve, polysperme ; axe central conique ,
5-gone ; valves coriaces, se détachant infé¬
rieurement de l’axe , mais sans se désunir
vers leur sommet. Graines linéaires, imbri¬
quées , 2-sériées dans chaque loge. — Ar¬
brisseaux du Brésil, à feuilles alternes, co¬
riaces, 1-nervées, veineuses, très entières,
non stipulées, agrégées vers l’extrémité des
ramules; pétiole court, articulé par sa base;
pédoncules terminaux , 3-flores ; pédicelles
l-bractéolés à la base.On n’en connaît qu’une
espèce. (Sp.)
*ARCIMBALDA, Endl. ( Gen . plant. ,
p. 755). bot. pu. — Syn. du g. Menzie-
sia (famille des Ericacées), Smith , réduit
aux limites que lui assigne M. Don ; ou
bien, si l’on préfère ne pas admettre les
genres fondés par M. Don aux dépens de
l’ancien genre Menziesia , VArcimbalda
devient un sous-genre fondé sur le Menzie¬
sia globularis , et dont les caract. distinctifs
sont : Calice 5-parti. Corolle globuleuse ,
4-fide. Etamines 8, à anthères obtuses, mu-
tiques. (Sp.)
ARCINELLE. Arcinella ( diminutif
(VArca, petite arche), mqll. — ïl existe
une espèce de Came qui depuis long-temps
est connue sous le nom vulgaire d’Arcinelle;
les marchands lui donnaient également au¬
trefois le nom de Marron d’Inde. M. Qt ken ,
dans sa Zoologie, a proposé un genre Arci-
nelle, non pour le Chama arcinella des
auteurs , mais pour des Coquilles dont
Bruguière avait fait depuis long-temps son
g. Cardita. Le g. de M. Ocken , étant un
double emploi , n’a point été adopté. Voy .
cardite. (Desh.)
ARCOPAGLJS (k/îxos, pour UpXTOÇ ,
ours ; irâyo? , hauteur), ins.— Genre de Co¬
léoptères dimères, désigné par Stephens,
dans son Cjtslogue, comme ayant été créé par
Leach, mais sans dire dans quel ouvrage. Il le
place dans sa tribu des Psélaphides ; M.West-
wood l a adopté dansson Synopsis , et le carac¬
térise ainsi : Corps court, très convexe. Cor¬
selet très large antérieurement. Second ar¬
ticle des antennes médiocrement long. M.
Aubé , qui n’a pas conservé ce genre dans
sa Monographie des Psélaphiens , en place
les espèces dans le genre Bythinus. Voy. ce
mot. (D. et C.)
ARCTIBEUS. mam. — Voyez ar-
tibeus. (A. de Q.)
* ARCTICOLES («/5xros, le nord;
coleo , j’habite). Arcticolœ. ins. — Je dé¬
signe ainsi (Ann., de la Soc. ent. de Fran¬
ce , t. II, p. 102 ) un groupe de Lépidoptè¬
res diurnes du genre Satyre de Latreille ,
parce que toutes les espèces dont il se com¬
pose habitent de préférence les contrées
les plus voisines du pôle arctique. Ce qui
caractérise ce groupe, c’est d’avoir les ner¬
vures costale, médiane et sous-médiane des
premières ailes sans dilatation sensible à
leur origine, avec les antennes assez fortes
et à massue allongée. Tels sont les Satyres
Aello, N orna, Tarpeya , Jutta, Bore, Boo-
tes, Balder, OEno et Also, dont M. Boisdu-
val a fait son genre Chionobas. Voy. ce mot,
(D.)
ARCTIE. Arctia ( a^/Tos , ours), ins.
— Genre de l’ordre des Lépidoptères noctur¬
nes, établi par Schrank, et adopté par La¬
treille, qui le place dans sa tribu des Noc-
tuo-bombyeites, en lui donnant pour carac¬
tères : Langue très courte et dont les deux
filets sont ordinairement disjoints. Palpes
hérissés. Antennes bi-pectinées , dans les
mâles au moins. Ainsi que l’indique l’éty¬
mologie de son nom, Schrank ne comprend
dans ce genre que ceux des Lépidoptères
nocturnes dont les Chenilles sont très ve¬
lues , et qui, à l’état parfait , sont connues
des Lépidoptéristes français sous le nom vul¬
gaire d'Écailles; mais Latreille, en l’ado¬
ptant, a cru devoir y réunir beaucoup d’au¬
tres espèces qui sont loin d’être dans ce cas,
et qui appartiennent aux genres Liparis et
Orgyia des auteurs allemands. Cependant
Godart, dans 1 ''Histoire naturelle des Lé¬
pidoptères de France , quoique censée ba¬
sée sur la méthode de Latreille, a, de l’as¬
sentiment de ce célèbre naturaliste, restreint
le genre Arctie aux seules espèces qui doi¬
vent y être comprises d’après Schrank, et a
rattaché les autres au genre Bombyx. 11
s’est permis , en outre , toujours avec l’as-
ARC
ARC
93
sentiment de Latreille, de remplacer le nom
un peu dur d ''Arctia par celui plus eupho¬
nique de Chelonia , par allusion à la cou¬
leur des ailes de la plupart des papillons
dont il s’agit, lesquelles sont tachetées com¬
me l’écaille des tortues. ( Voy . le mot ché-
lotvie.) Ainsi, le mot Arctia avait disparu de
la nomenclature des Lépidoptères, du moins
dans les auteurs français , lorsque M. Bois-
duval, dans son Généra et index methodi-
cus, etc., qui a paru en mai 1840 , l’a fait
revivre, en l’appliquant à un groupe de neuf
espèces qu’il a retranchées des Chélonies de
Godart , et auxquelles il assigne les caract.
génériques suivants : Chenilles solitaires, lu-
bricipèdes. Insectes par faits .-Palpes courts,
écartés, très distincts , fortement infléchis ,
poilus, un peu garnis d’écailles ou presque
nus. Antennes du mâle pectinées ou ci¬
liées ; celles de la femelle presque filiformes.
Ailes supérieures unicolores, sans taches, ou
seulement ponctuées de noir. Les deux sexes
d’égale grandeur. Vol nocturne. Nous cite¬
rons comme type de ce genre VA. fuligino-
sa , Latr., espèce figurée et décrite dans un
grand nombre d’auteurs , et qui se trouve
assez communément aux environs de Paris,
dans le courant du mois de mai. Fabricius,
en parlant de la femelle de ce Lépidoptère,
dit que Stroem a remarqué que , lorsqu’on
la rencontre courant sur la neige , c’est un
signe que l’été sera froid , et que les récol¬
tes seront peu abondantes. « Hieme in nive
obambulans, œstates frigidiores et annonce
caritatem prœnunciat. » Godart conteste
l’exactitude de cette remarque.
M. Curtis, dans son Catalogue des Insec¬
tes de l’Angleterre, adopte également la dé¬
nomination générique d ''Arctia mais il
l'applique à cinq espèces qui appartiennent
au genre Liparis des autres auteurs. Voy. ce
mot. (D.)
ARCTIO ( «æx-oç , ours), bot. pii. —
Synonyme d 'Arctium. Voy. ce mot.
(J. D.)
ARCTIQUE. foiss. — Nom spécifique
donné à plusieurs poissons, à une espèce du
genre Chimère, à une autre du genre Sau¬
mon, etc., etc. (Val.)
^ARCTIQUE. Ai 'ctica ( «/jz-fxos, sep¬
tentrional), moll. — Dans son Essai d\m
nouveau système des Coquilles, par M. Schu¬
macher , et qui a paru en 1828 , l’auteur
propose ce genre pour la Venus Islandica
de Müller , de Chemnitz et de Linné. M.
Schumacher aurait pu s’éviter le soin de
créer ce nouveau genre , car Lamarck l’a¬
vait caractérisé dans le t. Y de son Histoire
naturelle des animaux sans vertèbres, qui
parut en 1818. Il nous semble inutile d’ajou¬
ter que le genre de M. Schumacher ne peut
être adopté. (Desh.)
* ARCTISCOX. systolides. — Nom
donné par Schranck à un petit animal arti¬
culé, très voisin du Tardigrade de Spallan-
zani. Récemment Perty l’a employé aussi
pour désigner un groupe générique , établi
par Schultze sous le nom de Macrobiotus ,
et qui comprend plusieurs espèces deTardi-
grades assez différentes entre elles. Voy.
TARDIGRADFS. (M. E.)
ARCTITIS, Temm. mam. — Voyez
PARADOXURE. (A. DE Q.)
* ARCTIUM (sb/Toç, ours; à cause des
poils qui couvrent les fruits des plantes qui
composaient anciennement ce genre), bot.
ph. — Ce nom est réservé aujourd’hui à
une plante des montagnes du Dauphiné et
du Piémont, laquelle était décrite sous ce¬
lui de Berardia; les autres espèces qui
composaient le genre Arctium de Linné
forment actuellement le genre Lappa. La
plante qui nous occupe présente les carac¬
tères suivants : Capitule homogame, à fleurs
égales; involucrecampanulé, formé de plu¬
sieurs rangées d’écailles linéaires, subulées
au sommet. Réceptacle offrant des alvéoles
entourées de fimbrilles. Corolle tubuleuse,
cylindracée, à 5 divisions peu profondes; fi¬
laments des étamines glabres; anthères mu¬
nies d’appendices basilaires. Style à peine
renflé au sommet, où la portion stigmatique
est courte, obtuse et divariquée. Fruits très
glabres , anguleux-comprimés , dépourvus
d’aréole terminale et surmontés d’une ai¬
grette composée de plusieurs séries desoies
scabres souvent enroulées en crosse. — Ce
genre renferme aujourd’hui deux espèces :
une d’Europe; l’autre, indigène des mon¬
tagnes de la Perse. La seule qui soit dé¬
crite est une plante vivace , sans tige ,
pourvue de feuilles rondes, velues, disposées
en rosettes appliquées sur le sol, et du
centre desquelles naît un capitule assez
volumineux. Suivant les observations de
Guettard et de Villars, les feuilles radicales.
94
ARC
ARC
de VA. lanuginosum naîtraient sous les co¬
tylédons en perçant la tigelle. Ce phéno¬
mène n’est pas particulier à cette plante :
il s’explique par la soudure longitudinale
des deux pétioles des cotylédons, à la partie
inférieure desquels se trouve la plumule qui,
en se développant , les écarte d’abord à la
base et se fait ainsi jour au dehors. (J. D.)
* ARCTOCEPHALUS. Fr. Guv. (jkp*-
T05, ours ; xeç>afoj , tête), mai. — Voyez
PHOQUE. ( A. DE Q.)
ARCTOCORÏS (a/jxros, ours; XO pii, ,
punaise), ms. — - Genre de la famille des
Scutellériens, groupe des Scutellérites , de
l’ordre des Hémiptères, établi par îlenrich-
Schœfler ( Wanzenartig . insect., t. Y) sur
Quelques espèces détachées du genre Odon-
toscelis , remarquables par la surface de
leur corps , entièrement couverte de poils
laineux, et par les jambes, munies de qua¬
tre rangées d’épines. Ce genre ne comprend
qu’un petit nombre d’espèces européennes
et africaines; les plus répandues sont les A.
fuliginosus , Panz., d’Europe ; A.plagiatus,
Germ., d’Egypte , etc. (Bl.)
* ARCTOCRANÏA. bot. ph. — Nom
de section donné par M. Endlicher (Gen.
plant.) aux espèces de Cornus à tiges her¬
bacées. (Sp.)
* ARCTODIUM ( diminutif d’a./sxros ,
ours), ms. — Genre de Coléoptères penta¬
mères, famille des Lamellicornes, tribu des
Scarabéides , établi par M. Dejean dans son
dernier Catalogue , d’après une espèce du
Chili qu’il nomme A. villosum. Ce g. avait
été nommé antérieurement Cratoscelis par
M. Erichson , qui appelle Vulpina l’espèce
de M. Dejean. Voy. le mot cratoscelis
pour les caractères génériques. (D. et C.)
* A R CT OGE RO A [
Quoique Rubruquis ne dise point en
quels lieux il a trouvé ces Moutons sauvages,
comme il associe leur nom à celui des Hé-
miones, il est probable qu’il les a observés
dans le même pays, c’est-à-dire dans le voi¬
sinage des Alpes sibériennes (1); d’ailleurs ,
(î) La même conclusion se tire de la ressem¬
blance du mot Arlag avec KirTaga, nom que
porte l’Argali dans certaines parties de la Tartarie.
La différence , comme font remarqué quelques
naturalistes, peut être due uniquement à une mau¬
vaise lecture du manuscrit ; au contraire, les noms
108
ARG
il en aurait pu voir aussi dans son voyage
le long du Volga, car nous savons qu’on en
rencontre quelquefois jusque sur les bords
de ce fleuve. ( Perry , Mém. pour servir à
Vintelligence de la carte de la mer Cas¬
pienne.)
Ces Moutons du Volga , ceux que Frédé¬
ric Gmelin et plus récemment Fraser ont
vus en Perse , et dont M. Botta a rapporté ,
l’an passé (1840) , une belle tête provenant
des environs de Tauris ; ceux de la Mingré-
lie , mentionnés anciennement par le P.
Lamberti, puis par M. Gamba, qui en a en¬
voyé les cornes au Muséum ( c’est sur cette
dernière pièce que M. ïsid. Geoffroy fonde
son espèce Ovis longicornis ) ; ceux enfin
que le colonel Chesney a vus dans les par¬
ties hautes du Diarbekir, et M. Dubois dans
l’Àrarat , diffèrent à quelques égards des
Moutons sibériens , de sorte que Pallas a
fini par les en distinguer spécifiquement
( Zograph . rosso-asiatica , t. I, p. 251), re¬
venant ainsi sur l’opinion qu’il avait soute¬
nue dans ses Spicilegia. Mais, en supposant
que ce grand naturaliste ait eu raison de
séparer ces Moutons de l’Asie occidentale
de ceux qui se trouvent plus à l’est , en les
réunissant, comme il l’a fait dans sa derniè¬
re publication , aux Mouflons de Corse et
de Sardaigne , il est tombé dans une er¬
reur certainement beaucoup plus grande
que celle qu’il s’accuse d’avoir d’abord com¬
mise.
Les cornes envoyées de TifUis par M.
Gamba, et celles que M. Botta a rapportées
de ïauris , présentent des différences assez
marquées, de sorte qu’avec de la bonne vo¬
lonté , on trouverait encore de quoi faire là
deux espèces , et l’on pourrait , avec plus
de raison , en faire une troisième du Mou¬
flon de Chypre. , du moins en supposant
exacte la figure donnée par Branrît et Ra-
tzeburg ( Animaux employés en médecine ,
t. ï , p). 9 , fig. I et A ) : car la fig. A nous
montre les cornes, à leur origine, se regar¬
dant par leur convexité , pendant que c’est
le contraire dans tous les autres Moutons.
Laissant de côté cette espèce insulaire ,
et revenant à celles du continent, nous ré¬
employés dans l'Asie occidentale, Touri , Kotsch
kui, Dach , Tusch, etc., n’ont pas la moindre ana¬
logie avec Arlak.
A R G
rons remarquer que, si, dans l’Asie occiden¬
tale , les Moutons nous offrent des variétés
d’un lieu à un autre , rien ne nous prouve
qu’il n’en soit pas de même dans les régions
orientales. En effet, pour pouvoir affirmer
quelque chose à cet égard, il faudrait avoir,
pour deux points extrêmes du parcours assi¬
gné à l’Argali, pour l’Altaï, et pour les mon¬
tagnes du Kamtschatka par exemple, des de¬
scriptions et des figures qui nous fissent bien
connaître l’animal , avec toutes les modifi¬
cations dépendantes de l’âge, du sexe, des
saisons : or Pallas , malgré son zèle , n’a
pu réunir tous ces éléments pour une loca¬
lité déterminée. La description qu’il nous a
laissée , il le déclare lui-même , est faite
d’après un vieux mâle de l’Irtisch , une fe¬
melle et son petit de l’extrémité orientale
de la Daourie , et la peau d’un jeune mâle
tué dans le Kamtschatka. Nous remarquons
cette lacune que Pallas a laissée forcément
dans l’histoire de l’Argali , non qu’elle soit
quelque chose de fort rare en zoologie (dans
les descriptions des Mammifères , il y en a
neuf sur dix qui donneraient lieu à sem¬
blable remarque , sans que leurs auteurs
aient à alléguer les mêmes excuses) , mais
parce que la nécessité d’avoir des rensei¬
gnements positifs sur l’étendue des modifi¬
cations dépendantes du climat et d’autres
agents extérieurs se fera sentir lorsque ,
comparant entre eux tous les Moutons sau¬
vages connus , nous aurons à rapprocher
l’Argali , d’une part , du Barrhal de l’Hima-
laya, et, de l’autre, du Mouton des Monta¬
gnes rocheuses. Entre l’Himalaya et les Al¬
pes sibériennes , malgré l’espace qui les sé¬
pare , la communication pour des animaux
tels que ceux qui nous occupent se conçoit
sans peine ; entre le Kamtschatka et l’Amé¬
rique, cette communication présente plus
de difficultés; mais elle n’est nullement
invraisemblable, et elle a pu s’effectuer soit
par le détroit de Behring , soit par la chaî¬
ne des îles Aleutiennes. L’Argali existerait
même encore dans ces dernières îles, s’il
en fallait croire Tillesius. Il est probable ,
d’ailleurs , que ce naturaliste a été induit
en erreur : car non seulement les voyageurs
qui nous ont donné les renseignements les
plus détaillés sur les productions de cet
archipel sont muets à cet égard , mais il
suffit de connaître la disposition des lieux et
ARG
ARG
109
les habitudes des indigènes pour se convain¬
cre que PArgali , en supposant qu’il eût
habité ces îles à l’époque où les Aleutes y
arrivèrent , n’aurait pas tardé à en dispa¬
raître.
L’animal est défiant , il est vrai , et , sur
le continent , il échappe souvent aux pour¬
suites en gagnant, au premier indice de
danger, des lieux inaccessibles ; mais , dans
des pays dénués de hautes montagnes , son
agilité à gravir les rochers lui eût bien peu
servi, et cette agilité cependant est sa prin¬
cipale ressource : car , pour des ruses , il
n’en a pas pius que notre Mouton domesti¬
que. Joignez à cela que l’espèce est peu fé¬
conde, et qu’ainsi les naissances annuelles
eussent été bien loin de réparer les pertes.
Tillesius nous parle encore des îles Ruri-
les comme habitées par l’Argali, et, cette
fois , il n’est pas le seul à le dire ; cepen¬
dant rien ne prouve encore que l’animal
désigné dans ces îles sous le nom de Ren¬
ne des hauteurs soit, comme le suppo¬
sent plusieurs voyageurs, un véritable Mou¬
ton. On remarquera même que Rrasche-
ninnikof, dans une Synonymie qu’il nous
a donnée pour quelques unes des espèces
animales et végétales du nord de l’Asie ,
dit positivement que l’Argali n’a point de
nom dans la langue des Ruriles, et qu’il
n’est point connu de ces peuples.
Afin de ne pas faire de double emploi ,
nous ne donnerons point ici la description
de l’Argali ; cette description , de même
que l’exposition des mœurs de l’animal],
sera mieux placée à l’article mouton, où
nous aurons à comparer entre elles les di¬
verses espèces dont ce genre se compose.
(Roulin.)
* ARGANTE (nom d’homme), ins. —
Genre de l’ordre des Coléoptères pentamè¬
res , famille des Sternoxes , tribu des Bu-
prestides , établi par Gistl , et qui répond
au g. Dicerca d’Eschscholtz. Voyez ce mot.
(D. et C.)
ARGAS (à/syccç, nom d’un animal regar¬
dé comme funeste par les Grecs), ahach. —
Genre de la famille des Acariens ( tribu des
Acarides, Latr.), de l’ordre des Arachni¬
des trachéennes, établi par Latreille, et
signalé aussi par Hermann sous le nom de
Rhynchoprion. Ce genre est principalement
caractérisé par un corps ovalaire, par une
bouche située en avant et tout ù fait à la par¬
tie inférieure du corps, et par les palpes, de
quatre articles , et de forme conique, Ren¬
gainant pas le suçoir. Les Argas, qui ont de
grands rapports avec les Ixodes, s’en dis¬
tinguent essentiellement par la position de
la bouche, et par les palpes, offrant un ar¬
ticle de plus. Toutes les espèces de ce g.
vivent sur différents animaux , et acquiè¬
rent un grand développement quand elles
se sont gorgées de sang. Le type est l’A.
bordé, A. reflexus , Fab. , vivant sur les
Pigeons. Une autre esp.,1’4* persica , con¬
nue des voyageurs sous le nom de Punaise
venimeuse de Miana , est fort redoutée en
Orient , où elle paraît être assez commune.
(Bl.)
*ARGE(Argé, nom d’une nymphe),
iss. — Nom d’une espèce de Lépidoptères
diurnes, du genre Satyre, converti en non»
générique par M. Boisduval , pour grouper:
toutes les espèces de ce genre à ailes blan¬
ches tachetées de noir, lesquelles, indépen¬
damment de cela, offrent des caractères as¬
sez tranchés pour former un genre distinct;
aussi l’avons-nous adopté, dans notre Catal.
méthodique des Lépidoptères d’Europe, en
lui conservant le nom d'Argé, quoique nous
ne soyons pas très grand partisan de ces
conversions de noms spécifiques en noms
génériques ; mais nous en avons agi ainsi
pour ne pas surcharger inutilement d’un
nouveau nom la nomenclature.
Ce genre, peu nombreux, paraît confiné
en Europe ; du moins on n’en a encore trou¬
vé aucune espèce sur le reste du globe, à
l’exception cependant de deux, dont Purie
(Arg. Larissœ ) se trouve également dans la
Turquie d’Europe, et les parties de l’Asie
mineure qui l’avoisinent, et l’autre ( Arg.
Darceti) a été trouvée dans les montagnes
du Liban; mais ce qu’il y a de singulier,
c’est que la Corse et la Sardaigne, si voisinés
de l’Italie et de la Sicile , où les espèces du
genre Argé sont très communes, en sont
tout à fait dépourvues.
Parmi les sept ou huit espèces d’Argé con¬
nues , une seule paraît répandue dans toute
l’Europe, sans descendre plus bas, toutefois,
que le 52e degré de latitude nord : c’est l 'Arg.
galathœa des auteurs ( le Demi-Deuil de
Geoffroy), qui se trouve communément aux
environs de Paris; les autres n’habitent que
110
A RG
ARG
les contrées plus ou moins méridionales de
cette partie du globe; telle est, entre autres,
VÂrg. Psyché Fabr., qui est très commune
en Languedoc et en Provence. (D.)
* ARGELÏA (Argel, nom arabe), bot.
pu. — Synonyme de solenostemm a. Voyez
ce mot. (J. D.)
ARGÉMONE. Argemone, Tourn. —
Ecthrus, Loureir. (. Flor . Cochinch.). bot.
ph. — Genre de la famille des Papavéracées
(tribu des Papavérées , sous-tribu des Papa-
vérinées, Spach.), offrant pour caract. : Ga¬
lice de 3 ( accidentellement de 2 ) sépales
cuculliformes , corniculés au dessous du
sommet, caducs dès répanouissement. Co¬
rolle de 6 ( accidentellement de 4 ou de 5 )
pétales éphémères , obovaîes , courtement
onguiculés , étalés , 2-sériés ; les 5 exté¬
rieurs plus larges. Réceptacle assez gros,
F
annulaire. Etamines nombreuses, plurisé-
riées , beaucoup plus courtes que les péta¬
les; filets filiformes ou capillaires. Anthères
linéaires-tétragones , tronquées aux deux
bouts , déhiscentes aux bords ; connectif
très étroit. Ovaire 1-locuîaire, ovoïde ou
ellipsoïde, peu ou point stipité, 5-7-gone;
placentaires pariétaux , nerviformes , en
même nombre que les angles , et correspon¬
dant à ceux-ci; ovules anatropes, nidu-
lants, en nombre indéfini sur chaque pla¬
centaire. Style court ou presque nul , per¬
sistant, obconique , couronné d’un stig¬
mate mince , coloré , pelté , profondément
divisé en 5 à 7 lobes condupliqués, ondulés,
arrondis , plus ou moins recourbés , velou¬
tés en dessous , alternes avec les placentai¬
res. Capsule chartacée, 5-à 7-sulquée, 5-à
7-nervée , subréticulée , 1-îoculaire , poly-
sperrne , déhiscente au sommet par 5 à 7
valvules persistantes, finalement réfléchies;
placentaires filiformes, persistants, alter¬
nes avec les valvules. Graines subglobuleu¬
ses , scrobiculées , strophiolées ; funicule
dentiforme , persistant. Embryon minime.
Cotylédons très courts , obtus , elliptiques ,
un peu divergents ; radicule conique , api-
culée. — Herbes annuelles , à tige panicu-
lée, feuillée. Suc propre jaunâtre. Feuilles
penninervées , glauques, glabres, marbrées
(de taches blanches) , sinuées-pennatifides
et dentées ( dents et lobes ordinairement
^terminés en spinule ) ; les radicales et les
caulinaires inférieures rétrécies en pétiole ;
les autres seasiles , amplexicaules. Pédon¬
cules terminaux ou subterminaux , solitai¬
res, \ -flores , toujours dressés, en général
courts. Corolle jaune ou blanche, grande.
Ce genre , dont on ne connaît que 3 ou
4 esp. bien caractérisées, appartient à l’A¬
mérique, ainsi qu’à l’Asie équatoriale. Le
suc propre de ces végétaux est âcre et dras¬
tique; les médecins hindous l’emploient
à l’extérieur contre les maladies de la peau.
Au Brésil , il passe , à tort ou à raison ,
pour un antidote contre la morsure des
serpents ; aux Antilles , les graines des Ar-
gémones sont employées comme purga¬
tif. On cultive dans nos jardins comme
plantes d’ornement VArgémone commune
( A. vulgaris , Spach.; A. mexicana , L.
[ Bot. Mag. , tab. 243 ] ; *4. ochroleuca ,
Sweet. [Brit. Flow. Gard., tab. 242; Bot.
Reg., tab. 1345] ; A. Barckleyana , Link.
et Otto [le. sel. ] ); — VArgémone à (leurs
blanches ( A . albiflora , Horn. [Bot. May.,
tab. 2542] ), et VArgémone à grandes fleurs
(A. grandiflora , Sweet. [Brit. Flow. Gard.,
tab. 226; Bot. Reg., tab. 1264] ). (Sp.)
ARGENT. Argenium ( xpyvpos , ar¬
gent ). mis. — L’une des substances sim¬
ples de la chimie , faisant partie du grou¬
pe des métaux proprement dits , et consti¬
tuant, dans les méthodes minéralogiques
où les esp. sont rangées d’après les bases, le
type d’un genre composé d’une vingtaine
d’espèces, dont nous allons présenter ici le
tableau complet, renvoyant la description de
quelques unes d’entre elles à d’autres ar¬
ticles généraux , où elles seront plus avan¬
tageusement placées pour l’étude de la Mi¬
néralogie comparative.
1° Argent natif. Gediegenes Silber, W.
C’est l’Argent pur, ou libre de toute combi¬
naison. Ce métal est blanc, ductile, sonore
et tenace. Sa pesanteur spécifique est de
10,5; sa dureté de 2,5 à l’échelle de Mohs.
Il cristallise en octaèdre régulier , est sus¬
ceptible d’être réduit en fils d’une grande
finesse , se laisse limer et couper avec fa¬
cilité , ne fond qu’à la température du
rouge-blanc , et ne se ternit pas dans l’air
pur. ïl est soluble à froid par l’acide nitri¬
que. La solution colore la peau en noir , et
dépose de l’Argent métallique sur une lame
de cuivre; elle donne par l’acide chlorhy¬
drique un précipité blanc de chlorure d’ar-
ARG
1 1 1
cent, attaquable par l’ammoniaque, et qui ,
à la lumière, passe rapidement au bleu et au
noirâtre. On le trouve dans la nature , tan¬
tôt cristallise en octaèdre, cube et cubo-oc-
' taèdre ; tantôt sous la forme de dendrites,
de lamelles, de filaments contournés, ou de
réseaux pénétrant les matières pierreuses
des filons , où il se rencontre accidentelle¬
ment associé aux sulfures et chlorures d’Ar-
gent, qui sont les principaux minerais de ce
métal. Quelquefois il se présente dans ces
mêmes filons en masses ou en blocs d’un
volume assez considérable : on en a cité qui
pesaient plusieurs quintaux. Enfin on le ren¬
contre encore disséminé assez abondam¬
ment, mais en particules imperceptibles,
dans des argiles ferrugineuses qui remplis¬
sent les fissures des filons argentifères (mine
d’Àllemont, en Dauphiné) , ou dans les dé¬
pôts ferrugineux auxquels on donne les
noms de Pacos et de Colorados, dans l’Amé¬
rique équatoriale (mines de Zacatecas, etc.,
au Mexique ; de Pasco, au Pérou). Dans ces
divers gisements, l’Argent contient quelque¬
fois des traces d’ Antimoine , d’Arsenic , de
Cuivre, de Fer, etc. ; et souvent il est recou¬
vert d’un enduit sale et noirâtre qui le dé¬
pare. Les gangues pierreuses de l’Argent na¬
tif sont ordinairement le Calcaire, le Quartz
et la Barytine. Les principales mines où on
le trouve sont celles de Kongsberg, en Nor-
xvége ; du Potosi, dans la république de Bo-
iivia; de Schlangenberg, en Sibérie ; d’Him-
inelfürst, de Schneeberg et de Johanngeor-
genstadt, en Saxe; de Joachimsthal, en Bo¬
hême; d’Andreasberg, au Harz; de Witti-
chen, en Souabe; d’Allemont, en Dauphiné,
et de Sainte -Marie -aux- Mines , dans les
Vosges.
2° Argent aururé , ou Electrum . Voyez
OR.
5° Argent hydrargyré , ou Amalgame.
Voyez mkrcure.
4° Argent telluré. Voyez tellure.
5° Argent antimoniuré , ou Discrase ,
Beud. Syn. : Argent antimonial; Spicssglas-
silber, Antimonsilber. Substance d’un blanc
d’argent, cristallisant sous les formes pro¬
pres au système rhombique , et ayant pour
type fondamental un prisme rhomboïdal
droit de 11 8°, 4’. Les cristaux sont clivables
perpendiculairement à l’axe, et striés verti¬
calement. Leur couleur passe au jaunâtre
A RG
ou au gris noirâtre. Ils sont aigres, et fon¬
dent facilement au chalumeau en grains mé¬
talliques, qui, après avoir donné des vapeurs
d’ Antimoine, se réduisent en un bouton d’ Ar¬
gent malléable. La pesanteur spécifique est
de 9,5. La composition de cette espèce est,
en formule atomique, A So, ou en poids :
Argent, 77,03; Antimoine, 22,98. — On la
trouve dans les mines d’Argent arsénifères ,
à Andreasberg, au Harz ; à Guadalcanal, en
Espagne; à Wolfach, dans le pays de Bade,
et à Allemont , dans le Dauphiné.
Elle se mélange souvent avec de l’Arsé-
niure d’Argent , et constitue alors l’Argent
antimonial arsénifère , ou, lorsque l’Arsenic
prédomine, Y Argent arsenical de de Boni,
qui est moins lamelleux, et a ordinairement
une structure grenue (Andreasberg et Gna-
dalcanal).
6" Argent séléniuré. Voyez sélénium.
7° Argent sulfuré, ou Argyrose, Beud.
Syn. : Argent vitreux , Glaserz , Silberglanz ,
Wcich Gewæchs. Substance métalloïde d’un
gris d’acier noirâtre, non clivable , à struc¬
ture compacte, tendre, et se laissant couper
facilement avec un couteau ; cristallisant
dans le système cubique comme la Galène,
avec laquelle elle est isomorphe, et souvent
intimement mélangée ; pesant spécifique¬
ment 6,9 ; fusible au chalumeau , en déga¬
geant des vapeurs sulfureuses, et réductible
en un bouton d’Argent. Sa composition est,
en formule, Ag2S ; en poids : Argent, 87,05 ;
Soufre, 12,95. Ses formes cristallines les plus
ordinaires sont le cube, l’octaèdre régulier,
le rhombododécaèdre et le trapézoèdre. On
la rencontre encore à l’état de dendrites, de
ramifications, de filaments et de petites mas¬
ses amorphes. Elle forme aussi des enduits
à la surface des matières qui proviennent
des filons ; mais elle ne forme point de filon
par elle-même. Lorsqu’on la chauffe lente¬
ment et avec certaines précautions , de ma¬
nière à éviter la fusion, le Soufre se volati¬
lise, et l’on voit reparaître l’Argent métal¬
lique, sortant de l’intérieur de la masse sous
forme de filaments contournés. On pense
qu’une partie de l’Argent filamenteux que
l’on trouve dans la nature doit sa formation
h une décomposition de ce genre. L’Argent
sulfuré est le minerai d’Argent le plus pré¬
cieux, celui qui fournit presque tout l’Ar¬
gent du commerce. On le rencontre dans
112
ARG
ARG
presque toutes les mines argentifères , et
principalement dans celles de Freyberg, en
Saxe; de Joachimsthal , en Bohême; de
Schemnitz, en Hongrie, et dans celles du
Mexique.
L’Argent sulfuré passe quelquefois à l’état
terreux, et constitue alors l’Argent noir ter¬
reux, le Silberschwærze des minéralogistes
allemands.
8° Argent et Cuivre sulfurés, ou Stro-
meyérine, Beud. Syn. : Cuivre sulfuré ar¬
gentifère, Argent gris, Silberkupferglanz.
Substance métalloïde, d’un gris d’acier noi¬
râtre , fragile, composée d’un atome de sul¬
fure d’Argent et d’un atôrne de sulfure de
Cuivre. Les deux sulfures dont il s’agit sont
susceptibles de cristalliser dans deux sys¬
tèmes différents , et sont isomorphes en
même temps que dimorphes ; la combinai¬
son mixte est pareillement isomorphe avec
les sulfures simples ; on a trouvé en effet à
Rudolstadt, en Silésie, des cristaux de Stro-
meyérine qui présentaient les formes ordi¬
naires et même les groupements caractéris¬
tiques du Cuivre sulfuré ou de laChalkosine.
( Voy . ciialkosine.) Ces formes appartien¬
nent au système rhombique. La Stromeyé-
rine est donc aux deux sulfures d’Argent et
de Cuivre, ce que la Dolomie est aux carbo¬
nates simples de Chaux et de Magnésie. La
Stromeyérine est fusible au chalumeau et
soluble dans l’acide nitrique. La solution
précipite du Cuivre sur une lame de Fer, et
de l’Argent sur une lame de Cuivre. Cette
substance est très rare ; on ne la trouve
qu’en petites masses , le plus souvent com¬
pactes, dans les mines de Schlangenberg, en
Sibérie, et dans celle de Rudolstadt, en Si¬
lésie.
9° Argent et Fer sulfurés , ou Sternber-
gite, Haid. Substance métalloïde d’un brun
de tombac foncé, à poussière noire, cristal¬
lisant en petites tables hexagonales, modifiées
sur quatre de leurs bords horizontaux, et qui
»
sont flexibles comme des lames d’Etain. Ces
cristaux minces sont clivables parallèlement
à leur base. Ils dérivent d’un octaèdre rec¬
tangulaire, dont les angles sont 428° 49’, 84°
28’ et 118°. Pesanteur spécifique, 5. Compo¬
sition en formule : S2 A g Fe; en poids :
Argent, 35,2; Fer, 38; Soufre, 30, d’après
l’analyse de Zippe. On trouve ce minéral,
avec d’autres espèces argentifères , dans les
mines de Joachimsthal , en Bohême , où il
compose de petites masses comme feuille¬
tées ou des groupes en forme de roses.
10° Argent antimonié sulfuré , ou Argy-
rythrose, Beud. Syn.: Argent rouge sombre,
Dunkles Rothgültigerz. Substance rouge ou
d’un gris de plomb bleuâtre ou noirâtre ; à
poussière d’un rouge cramoisi ; fragile, fa¬
cile à racler avec le couteau, et se réduisant
aisément à la flamme du chalumeau, en don¬
nant des vapeurs d’Antimoine et d’acide sul¬
fureux. Ses formes cristallines appartiennent
au système rhomboédrique, et dérivent d’un
rhomboèdre obtus de 108° 20’, très rappro¬
ché, comme on le voit , de ceux que l’on
observe si fréquemment parmi les carbona¬
tes. Les formes secondaires , qui rappellent
singulièrement celles du calcaire , sont des
prismes hexagonaux simples ou modifiés
par des sommets de rhomboèdres ou de
scalénoèdres ordinairement très surbaissés.
Ces formes présentent quelquefois un cas
d’hémimorphisme semblable à celui qui ca¬
ractérise le système de la Tourmaline, c’est-
à-dire que l’un des deux prismes hexago¬
naux qui dérivent d’un rhomboèdre se ré¬
duit à trois faces, et que des différences de
configuration se montrent en même temps
vers les deux extrémités.
La composition de ce minéral est en for¬
mule : Sü A g6 S&2 ; ou en poids : Soufre,
17,58; Antimoine, 23,46; Argent. 58,98. On
le trouve presque toujours en cristaux im¬
plantés, quelquefois en dendrites ou incrus¬
tations , en petits mamelons groupés en
grappes, en petites masses compactes, tou¬
jours peu volumineuses. Le plus souvent, ce
n’est qu’une substance subordonnée aux gîtes
d’Argent sulfuré ou de Galène argentifère ,
mais elle forme quelquefois la partie princi¬
pale des dépôts, comme dans les mines du
Mexique.
11° Argent arsénié , sulfuré ou Proustite,
Beud. Syn. : Argent rouge clair ; Lichtes
Rothgültigerz. Substance non métalloïde,
transparente , d’un rouge de cochenille ou
de carmin ; à poussière d’un rouge clair ;
fragile , fusible au chalumeau en donnant
des vapeurs arsénicales très prononcées , et
laissant un bouton d’Argent. Cette espèce
est isomorphe avec la précédente. Ses for¬
mes , parmi lesquelles dominent des scalé¬
noèdres aigus, dérivent d’un rhomboèdre de
ARG
ARG
107° 36’. Sa composition en formule est:
SGAg6As'i, ou, en poids : Soufre, 19,46 ; Ar¬
gent, 65,38; Arsenic, 15,16. Sa pesanteur
spécifique est 5,6. On la trouve dans les
memes lieux et dans les mêmes gisements
que l’Argyrythrose, avec laquelle elle a été
long-temps confondue. C’est au chimiste
Proust qu’est due la séparation des deux
espèces.
12° Argent myargyrite. H. Rose. Syn. •
TJnobinarguIden , W. — Substance métal¬
loïde, d’un gris d’acier ou d’un noir de
fer; à poussière d’un rouge brunâtre , opa¬
que , cristallisant en prisme rhomboïdal
oblique, dont les pans font entre eux un an¬
gle de 86°4’, et dont la base est inclinée sur
chacun d’eux de 97°53’. Cette espèce se com¬
porte au chalumeau comme l’Argyrythrose ,
avec laquelle elle a été confondue jusqu’au
moment où M. Rose en a fait l’analyse, et a
prouvé qu’elle renfermait moins d’Argent.
Sa composition en formule est S*Agz$b2 ,
ou, en poids : Soufre , 21,35 ; Antimoine,
42,79 ; Argent, 35,86. Ce minéral n’a encore
été observé que dans la mine de Brauns-
dorf, en Saxe.
43° Argent antimonié sulfuré noir, ou
Psathurose, Beud. Syn. : Argent sulfuré ai¬
gre, ou fragile; Sprodglaserz., Schwarzgül-
tigerz , Rôschgexvâchs , Prismatisch Melan-
glanz. — Substance métalloïde d’un gris de
fer ou de plomb ; à poussière noire, aigre,
fragile, pesant spécifiquement 6,2. Sa com¬
position chimique est en formule: S9 A g 1 2S b2,
et, en poids : Soufre, 15,69; Antimoine, 13, 98;
Argent , 70,33. Elle cristallise en prismes à
six pans ordinairement très courts , et qui
dérivent d’un prisme rhombique droit de
115°39’. Les pans de ce prisme sont striés
verticalement. Ces cristaux sont souvent
groupés , et ils présentent dans leurs grou¬
pements une assez grande analogie avec ceux
du Fer sulfuré prismatique, ou ceux de l’Ar-
ragonite. Ce minéral se trouve dans les
mêmes gisements que l’Argyrythrose , dont
il était regardé jadis comme une simple al¬
tération. Les plus belles variétés viennent
des mines de l’Erzgebirge , notamment de
celles des environs de Freyberg, des mines
de Schemnitz , en Hongrie , et de celles du
Mexique.
14° Argent polybasite , Iï. Rose. Syn. :
Mildglanzerz , W. Cette espèce a été eon-
1 13
fondue tantôt avec le Sprodglaserz , tantôt
avec la Bournonite. C’est une substance
métalloïde d’un noir de fer , à poussière
noire, qui cristallise ordinairement en ta¬
bles hexagonales régulières , avec des facet¬
tes additionnelles menant à des formes rhom-
boédriques. Les pans sont striés horizonta¬
lement; les bases le sont dans trois direc¬
tions parallèles aux arêtes d’un triangle
équilatéral. Ces cristaux minces sont sou¬
vent recouverts d’un enduit de Chalkopyrite.
Leur pesanteur spécifique est de 6,2 ; ils
sont composés chimiquement de 9 atomes
de Sulfure d’Argent ou de Cuivre, et de 1 ato¬
me de Sulfure d’Antimoine ou d’Arsenic.
Une variété de Guarisamey, au Mexique,
a donné à M. Rose : Soufre, 17,04; Anti¬
moine, 5,09; Arsenic, 5,74; Argent, 64,29;
Cuivre, 9,95 ; plus, des traces de Fer. La Po¬
lybasite se trouve en cristaux et à l’état
compact dans les mines de Guanaxuato et
de Guarisamey au Mexique, de Schemnitz,
de Neue-Morgenstern et d Himmelsfürst, près
de Freyberg, en Saxe, etc.
15° Argent et plomb antimoniés sulfurés.
Syn..- Schilfglaserz, Freiesleben, Peritomer
Antimonglanz, Mohs. Substance métalloïde,
d’un gris d’acier clair ou d’un gris de plomb
tirant sur le blanc d’argent, cristallisant en
prismes rhombiques de 67° , clivables paral¬
lèlement à leur base, et striés verticalement
sur leurs pans. Pesanteur spécifique , 6,38.
Us renferment environ , sur 100 parties , de
20 à 24 d’Argent , et de 28 à 50 de Plomb.
Les cristaux sont souvent groupés à la ma¬
nière de ceux de la Staurotide. Ce minéral
fort rare ne se trouve que dans les mines
des environs de Freyberg.
Nous mentionnerons ici un autre minéral
encore peu connUj que M. Brooke a indiqué
sous le nom d? Argent sulfuré flexible, et qui
cristallise, selon lui, en prismes obliques rhom-
boïdaux , dont les pans font entre eux l’an¬
gle de 121° ; la base s’inclinant sur l’arête
de cet angle de 125°. Ces cristaux sont cli¬
vables parallèlement à l’axe et à la diagonale
oblique ; ils sont noirs extérieurement , et
forment des lames minces, flexibles , qui se
coupent aisément au couteau; iis provien¬
nent de la mine dellabacht, à Freyberg.
16° Argent ioduré. Voy. ioburks.
17° Argent chloruré, ou Kérargyre ,
Beud. Syn. : Argent muriaté , H. ; Argent
8
T. II.
ARG
î i 4 ARG
corné , Silberhornerz ; Hornsilber des Alle¬
mands. Substance molle comme la cire ; de¬
mi-transparente, d’un gris de perle ou de
couleur verdâtre, fusible à la flamme d’une
bougie, en répandant une odeur de Chlore,
et facile à réduire au chalumeau. Elle cris¬
tallise dans le système cubique; sa pesan¬
teur spécifique est de 5,6 ; c’est un bi-chlo-
Fure composé, sur 100 parties , de 75,34
d’Argent, et de 24,66 de Chlore. Cette espèce
est sujette à noircir lorsqu’elle est exposée
au contact de l’air. C’est un des minerais
d’Argent les plus précieux et les plus abon¬
damment répandus, surtout dans les mines
du Pérou et du Mexique ; on le trouve aussi
dans la plupart des mines de la Saxe, de la
Norwége et de la Sibérie : il constitue quel¬
quefois des masses assez considérables.
18° Argent carbonaté , VVindenmann.
Substance noire ou d’un gris cendré , ter¬
reuse, amorphe, très tendre et facile à réduire,
faisant effervescence avec les acides compo¬
sée, d’après Selb, de 72,5 d’Argent,! 2 d’ Acide
carbonique, et de 15,5 de Carbonate d’Anti-
moine. On ne l’a encore trouvée que dans
la mine de Wolfach, au pays de Bade, dans
une gangue de Barytine , accompagnée de
différents Sulfures.
Ainsi que nous l’avons dit plus haut , les
seules espèces argentifères qui soient exploi¬
tées pour l’extraction de l’Argent sont :
l’Argent natif, l’Argent sulfuré, l’Argent
chloruré, et les diverses combinaisons con¬
nues sous le nom d’’ Argent rouge. Le trai¬
tement métallurgique de ces différents mi¬
nerais est fort simple : il se réduit à deux
procédés qui consistent, l’un à dissoudre
l’Argent par le moyen du Plomb, pour lequel
il a une grande affinité lorsque les deux
métaux sont à l’état de fusion ; l’autre , h
l’amalgamer avec le Mercure , après l’avoir
préalablement amené à l’état de Chlorure,
en grillant le minerai mélangé avec du sel.
Si l’on excepte les mines de Plomb et de
Cuivre argentifère , la France ne possède
de mines d’Argent proprement dites que
dans deux départements , et encore sont-
elles à peu près abandonnées : à Allemont ,
dans l’Isère, et, dans les Vosges, à Sainte-
Marie-aux-Mines , Lacroix , etc. La mine
d’Allemont ou des Chalanches consiste en
minerais d’Argent très riches, disséminés
dans une argile qui remplit des fentes et des
cavités au milieu de roches talqueuses et
amphiboliques. Dans les Vosges, les mi¬
nerais d’Argent sont associés à des minerais
de Plomb et de Cuivre argentifères qui for¬
ment des filons.
Les mines d’Argent européennes sont beau¬
coup moins importantes que celles du Nou¬
veau-Monde ; la plupart même ne sont que
des minerais de Plomb ou de Cuivre argen¬
tifères, auxquels sont accidentellement asso¬
ciés quelques autres minerais d’Argent. Les
mines d’Argent proprement dites sont celles
de Kongsberg en Norwége, où l’Argent na¬
tif est le minerai principal ; celles de Saxe
(Freyberg, Marienberg, Schneeberg, etc.);
celles du Harz (Annaberg, Andreasberg), et
celles de Hongrie (Schemnitz, Cremnitz,
Kœnigsberg, etc.). Tous ces pays tirent aussi
une grande partie de l’Argent qu’ils produi¬
sent des minerais de Plomb argentifère. Ce
sont les mines de Hongrie qui donnent les
produits les plus considérables; viennent
après les mines de Saxe, puis celles du Harz.
La Prusse et l’Angleterre n’ont point de
mines d’Argent proprement dites ; la Savoie
a la mine de Pesey, dont le minerai n’est
qu’un Plomb argentifère ; l’Espagne n’offre
guère de mine en exploitation que celle de
Guadalcanal, dont le produit est très faible.
En somme , la quantité d’Argent produite
annuellement par les mines d’Europe est de
72,000 kil., ce qui n’est que la onzième par¬
tie de celle que fournissent les mines de
l’Amérique espagnole. La Sibérie possède
une mine d’Argent à Sméof ou Schlangen-
berg, dans les monts Altaï ; le produit de
cette mine et de quelques autres moins im¬
portantes du district de Holywan , joint à
celui des mines de Nertschinsk , est de
21,000 kil.
Les mines d’Argent du Nouveau-Monde,
qui sont les plus importantes de ce conti¬
nent, sont situées dans les Cordillières, prin-
cipalei|}ent au Mexique, au Pérou et au
Chili. Le Mexique offre à lui seul plus de
trois mille exploitations établies sur cinq
mille filons ou amas de minerais d’Argent.
Les filons les plus riches sont ceux de Gua-
naxuato, de Catorce, de Zacatecas, de Bato-
pilas, de Sombrerete et de Real del Monte.
Le filon de Guanaxuato, qu’on appelle la
Veta-Madre , est maintenant la plus riche
mine du monde entier ; il a une puissance
ARG
ARG
H5
de 40 à 45 mètres, et on l’exploite sur une
étendue de trois lieues. La seule mine de
Valenciana , qui en fait partie, produit an¬
nuellement plus de 8 millions de francs; les
mines de Guanaxuato donnent à elles seules
près du quart du produit de toutes les mines
du Mexique, qui était, il y a quelques an¬
nées , de 126 millions de francs. Les filons
métallifères du Mexique traversent, comme
ceux de la Hongrie , des roches de cristalli¬
sation et de formation plutonique , parmi
lesquelles on distingue surtout certains por¬
phyres comme très riches en Or et en Ar¬
gent. On trouve aussi ces métaux précieux
disséminés dans des minerais argilo-ferru-
gineux, appelés dans le pays colorados.
L’ancien Pérou est aussi très riche en
mines d’Argent; la république actuelle de
ce nom possède la mine célèbre de Pasco ou
Lauricocha, celles de Huantajaya, de Micui-
Pampa, etc. La république de Bolivia , qui
fait partie du Haut-Pérou, nous oflïe la fa¬
meuse mine de Potosi, dont le minerai était
jadis fort riche, mais qui s’est appauvri d’une
manière extraordinaire ; cependant , il y est
encore si abondant , que la montagne de
Potosi est peut-être toujours la mine la plus
riche du monde, après le filon de Guanaxua¬
to. Cette mine est, en outre, remarquable par
sa prodigieuse élévation au dessus du niveau
de la mer ; les mineurs y travaillent à une
hauteur supérieure à celle du Mont-Blanc.
Les mines du Pérou ont rapporté jusqu’à
11 millions par an , et l’on a calculé que la
seule mine de Potosi a produit, depuis sa
découverte, en 1545, pour 6 milliards d’Ar¬
gent. Le Chili a aussi des mines d’Argent
à Coquimbo ; le métal y est , comme à Pas¬
co, disséminé en parties imperceptibles dans
des minerais terreux et ferrugineux, analo¬
gues aux Colorados du Mexique , et qu’on
nomme Pacos dans l’Amérique du sud.
Au commencement du 19e siècle , les co¬
lonies espagnoles produisaient annuellement
en Argent 846,662 kil. , et le Mexique seul
entrait pour 572,598 kil. dans ce total ; mais,
depuis les guerres de l’indépendance , cet
état de choses a changé : le produit n’est
plus que de 205,268 kil. ; il a donc souffert
une diminution de près des trois quarts.
Depuis trois siècles, l’Amérique a fourni
125,457,690 kil. d’Argent. D’après le calcul
de M. de Humboldt, toute cette masse réu¬
nie formerait une sphère de 28 mèîres de
diamètre. La valeur du kil. d’Argent pur
est actuellement de 222 fr. 22 c.; le rapport
de la valeur du kil. d’Argent au kil. d’Or est
de 1 à 15,5.
Argent blanc, le Weissgültigerz des Alle¬
mands. Nom donné à diverses espèces de
Cuivre gris ( Panabase) et de Bournonite ,
dans lesquelles le sulfure de Cuivre est rem¬
placé par le sulfure d’Argent.
Argent corné. — Voy. argent chlo¬
ruré.
Argent de chat. — Voy. mica argen¬
tin.
Argent gris , le Graugiiltigerz des Alle¬
mands. — Voy. CUIVRE GRIS.
Argent merde - d'oie. — Voy. cobalt
oxydé.
Argent noir. — Voy. argent psatïiu-
ROSE.
Argent rouge. — Voy. argent anti-
MONIÉ SULFURÉ.
Argent vif. — Voy. mercure.
Argent vitreux. — Voy. argent sul¬
furé. _ (DEL.)
* ARGENTIFÈRE. Argenliferus.
min. — Qui contient accidentellement de
l’Argent. (C. d’O.)
ARGENTINA , Lamk. bot. pu. —
Synonyme du genre Potentilla , L, , de In
famille des Rosacées. (Sp.)
ARGENTINE, poiss. — Poisson de la
famille des Salmonoïdes , connu et mention¬
né depuis les auteurs du 16e siècle, mais
qui n’a été bien caractérisé que depuis le
travail publié dans les Mémoires du Mu¬
séum (t. I, p. 228, pl. 11, fig. 1) parM. Cu¬
vier. Les caractères consistent dans une
bouche petite, déprimée horizontalement, à
mâchoires sans dents, dont la langue est ar¬
mée de dents fortes et crochues ; il y en a
aussi sur le chevron du vomer. On compte
six rayons à la membrane branchiostége :
la première, dorsale, sur le milieu du corps,
a dix rayons; la seconde est une très petite
adipeuse que la plupart des auteurs ont né¬
gligé de signaler. La peau n’a point d’écail-
les , la ligne latérale est droite. Les côtés
de la tête et une large bandelette longitudi¬
nale brillent du plus pur éclat d’argent poli.
Le dos est verdâtre ; le ventre comme trans¬
parent. A l’intérieur , l’estomac est d’un
noir très profond; son pylore a huit appen-
116
ÀRG
ARG
dices coecaux; le foie est jaune-pâle ; la ves¬
sie aérienne, longue, peu large, pointue aux
deux bouts, épaisse, est d’une si belle cou¬
leur d’argent, qu’elle semble formée d’une
lame repliée de ce métal ; le péritoine est
aussi argenté.
Ce poisson , abondant dans la Méditerra¬
née, et surtout dans l’Adriatique, y est l’ob¬
jet d’une pêche importante , parce que la
matière argentée qui colore les parties bril¬
lantes de son corps se laisse facilement sé¬
parer, et que, recueillie, elle est employée
à argenter, ou, comme on dit, à orienter les
fausses perles , de même qu’on le fait, dans
nos pays avec le produit fourni par V Ablette.
Voy. ce mot.
L’Argentine, mal caractérisée d’abord, est
devenue type d’un genre tout aussi mal ca¬
ractérisé, dans lequel , jusqu’à Gmelin, on a
réuni tant d’espèces disparates, que le genre
linnéen ne peut être adopté dans un species
des poissons. L’Argentine de la Méditerra¬
née, indiquée d’abord par Rondelet, et puis
par Willughby, fut le type du genre créé par
Artedi, mais qui, le caractérisant d’après les
figures et les descriptions de ses prédéces¬
seurs, ne parle pas de sa nageoire adipeuse.
Linné introduisit dans ce genre une espèce
à dix rayons branchiaux, et de la famille des
Brochets ; Gronovius donna pour tel un
poisson ayant des dents aux deux mâchoires,
et adjoignit à cet inconnu un Anchois (c’est-
à-dire un poisson d’une troisième famille,
celle des Clupéoïdes) des côtes d’Amérique.
Le genre Argentine est donc devenu une com¬
binaison d’erreurs et d’omissions qui ren¬
dirent son caractère tout à fait inappli¬
cable aux espèces que l’on y rapportait. En¬
fin, Linné ajoute encore à ces erreurs en y
rangeant, sous le nom (BArgentina caroli-
na , un poisson à vingt-huit rayons branchio-
stéges, et qui est évidemment un Elops. Voy .
ce mot.
Forskal chercha aussi à ramener dans le
genre Argentine un poisson de la mer Rouge,
qui a la langue et le palais garnis de petites
dents arrondies et serrées. Il en fit son Ar-
gentina glossodonta , qui est d’un tout au¬
tre genre, celui des Butyrins. Voy. ce mot.
Bans l’état actuel de Pichthyologie, il faut
réduire le genre Argentine à la seule espèce
de la Méditerranée, que j’ai fait connaître au
commencement de cet article. (Y ai..)
* ARGES ( nom , dans la mythologie
grecque, de l’un des fils d’Uranus et de la
Terre), poiss. — Genre de Poissons de l’A¬
mérique méridionale , appartenant à la fa¬
mille des Siluroïdes , et distinct des Pimé-
lodes par la forme des dents.
Les caract. génériques consistent dans des
dents bifides à leur extrémité , chaque poin¬
te étant recourbée en dedans. Ces dents ,
disposées sur une bande étroite , forment
une sorte de herse à l’extrémité de la bou¬
che, dont aucun autre poisson ne m’a en¬
core offert l’exemple. Le palais est lisse et
sans dents ; la bouche n’a que deux barbil¬
lons larges et aplatis ; les lèvres sont en¬
tourées d’une sorte de rebord membraneux
qui forme une espèce de ventouse orale.
La dorsale est petite , et n’a qu’un faible
rayon en avant; la nageoire adipeuse est
longue ; les autres nageoires ont leur pre¬
mier rayon prolongé en filet.
On ne connaît encore que deux esp. de
ce genre : l’une , qui vient des eaux douces
de la mission de Santa-Anna, dans le Haut-
Pérou , d’où elle a été rapportée par M.
Pentland ; on l’y nomme Sabalo. C’est un
poisson recherché comme aliment. Ce Sa¬
balo n’a pas de vessie natatoire.
La seconde espèce est le petit poisson ob¬
servé en 1803 par M. le baron Alex, de
Humboldt , et rejeté par le volcan du Co-
topaxi : c’est VArges cyclopum , que M. de
Humboldt avait nommé Pimelodus cyclo¬
pum. Les habitants des Andes le nomment
Pregnadillas , dénomination qui s’applique
aussi à un autre poisson d’un genre voisin ,
mais distinct par l’absence de l’adipeuse ,
et que j’ai nommé Broutes ( Voy . ce mot).
Cette petite esp. offre un des plus singuliers
phénomènes, celui d’être rejeté du sein des
eaux souterraines par les efforts d’éruption
des volcans actifs des Andes : car non seule¬
ment le Cotopaxi, que j’ai déjà nommé, mais
le Tungurahua , le Sungay, l’Imbaburu, le
Cargueirazo, rejettent aussi des Pregnadillas.
Ils sortent par le cratère du volcan ou par des
fentes ouvertes à 5,000 ou 5,200 mètres d’élé¬
vation au dessus du niveau de la mer, et à
2,600 mètres au dessus des plaines d’alentour,
sur lesquelles tombent les poissons lancés au
dehors. Ils sont rejetés en si grande quantité,
que , sur les terres du marquis de Salvalè-
gre , l’odeur infecte s’en répandit au loin.
ARG
ARG
117
Le volcan d’Imbaburuen vomit des milliers
en 1691 sur les environs de la ville d’Ibara.
Les lièvres pestilentielles qui désolèrent ces
contrées furent attribuées aux miasmes pro¬
duits par les exhalaisons putrides des pois¬
sons amoncelés sur le sol, et exposés à l’ac¬
tion du soleil. Lorsque la cime du volcan de
Cargueirazo s’affaissa, le 40 juin 1698, des mil¬
liers de Pregnadillas sortirent de ses flancs,
au milieu des boues argileuses et fumantes
vomies par la montagne. Quels courants
d’eau peuvent donc exister dans ces monta¬
gnes , pour y amener ces poissons? Com¬
ment l’eau soumise à la haute température
de ces fournaises contient-elle encore assez
d’air pour y laisser respirer les poissons?
Comment ces animaux, petits et à chair très
molle, ne sont-ils pas détruits par une sorte
de cuisson en traversant les colonnes de fu¬
mée qui entourent les masses boueuses re¬
jetées pendant l’éruption? Combien d’au¬
tres questions tout aussi difficiles à résou¬
dre ces curieux phénomènes ne font-ils pas
encore poser? (Val.)
* A RG I LACE. Argilaceus ( argila , ar¬
gile). Qui a la couleur de l’argile. Tels sont :
VAgaricus argilaceus, V Hélix argila-
cea, etc. On emploie encore cette épithète
pour désigner les végétaux qui vivent sur
l’argile, comme le Peziza argüacea.
(C. D’O.)
ARGILE. Argila. géol. — La nature des
Argiles est beaucoup plus difficile à détermi¬
ner qu’on ne pourrait le soupçonner au
premier aperçu; aussi trouve-t-on, dans
les auteurs, très peu de notions satisfaisantes
à cet égard. Ils se sont contentés , pour la
plupart, de spécifier les Argiles plutôt d’a¬
près leurs usages que d’après leur véritable
composition. Par suite des recherches iné¬
dites qui ont été faites à ce sujet par M.
Cordier, nous allons pouvoir donner une
définition exacte et complète des Argiles.
On donne le nom d’Argiles à des masses
terreuses, très différentes par leur composi¬
tion et par la proportion de leurs parties élé¬
mentaires. Elles n’appartiennent point à la
minéralogie proprement dite, mais à la géo¬
logie. Ce sont des roches meubles, à parties
submicroscopiques indépendantes, mécani¬
quement mélangées , et dont le volume se
réduit dans beaucoup de cas ù celui des
molécules chimiques composantes. Les prin¬
cipaux éléments de ces mélanges sont des
sous-hydrates de Silice et d’Aluminc, des si¬
licates d’Alumine plus ou moins hydratés,
parfois du sous-hydrate de Magnésie, de
l’hydrate de Fer, de la Silice et de l’Alumine
en particules excessivement ténues, etc. A
ces parties élémentaires se joignent souvent
des parties arénacées communément quart-
zeuses , d’un volume beaucoup moins atté¬
nué, mais qui cependant sont fréquemment
submicroscopiques : de là les caractères si
variés des Argiles, et les emplois si différents
auxquels elles peuvent donner lieu dans les
arts.
Nous renvoyons à l’article général ro¬
ches argileuses les détails que nous
avons à donner sur les diverses variétés
d’Argiles dont l’origine est aussi une ques¬
tion géologique importante. (C. d’O.)
* A RGI L E I A FL A MM A B LE . GÉOL,
— M. Cordier a donné ce nom à une espèce
de sa famille des roches à base de bitume
gris, qui est composée d’Argile ordinaire mé¬
langée de bitume gris pour environ un tiers.
Elle est légère, spongieuse et de couleur gé¬
néralement grisâtre. Quelques géologues la
confondent avec l’Argile ordinaire; mais
elle s’en distingue par la facilité avec la¬
quelle elle brûle, et par l’odeur fétide qui
accompagne sa combustion. Cette roche ap¬
partient à la période salino-magnésienne, et
contient différents fossiles de cette époque.
(C. D’O.)
ARGILE DE KIMMERIDGE
(Kimmeridge clay des Anglais), géol.— Ce
terrain, auquel quelques géologues français
donnent aussi le nom de Marnes argileuses
havriennes , et de Marnes à gryphées vir¬
gules , est le dépôt marneux le plus récent
de l’étage oolithique. Il a pris un assez grand
développement, surtout en Angleterre et
en France, où il est très bien caractérisé
par VOstrea deltoidea et la Gryphœa vir-
gula. (C. d’O.)
ARGILE D’OXFORD ( Oxford clay
des Anglais), géol. —On nomme ainsi un
grand dépôt de matières argileuses et aré¬
nacées , appartenant à l’étage oolithique, et
placé immédiatement au-dessous du Cal¬
caire à coraux ( Coral rag des Anglais). Ce
dépôt, qui s’étend sur une grande partie
de l’Angleterre et de la France, contient
de nombreux débris de reptiles gigantes-
118
ARG
ARG
qucs et de coquilles fossiles , mais il est
surtout caractérisé par la Gryphœa dilata-
ta , d’où le nom de sous-étage des argiles
u gryphées dilatées , que vient de lui donner
M. Cordier dans sa nouvelle classification
des terrains exposés au Muséum d’histoire
naturelle. (C. d’O.)
* ARGILE PHYLLAMGÈNE.
GEOL.— Fot/. ROCHES ARGILEUSES.
(C. D’O.)
* ARGILE SALÎFÈRE. géol. — Voy.
SEL GEMME. (G. D’O.)
ARGILETTE. Phascum ( d’argile ).
bot. cr. ( Mousses. ) — C’est un de ces mots
forgés par Bride! pour traduire en français
les noms génériques de ces plantes. Synon.
de Phasque ou Phase , celui-là devenait ab¬
solument inutile : aussi n’a-t-iî été employé
que par cet auteur, qui voulait lui faire
exprimer la nature du terrain dans lequel
croissent le plus ordinairement les esp. de ce
genre. Voy. phascum. (G. M.)
ARGILEUSE ( Odeur ). géol. — On
donne ce nom à une odeur particulière qui
se dégage, par l’effet de l’humidité, des ro¬
ches argileuses , et même d’une foule de
corps qui ne contiennent pas un atome d’A-
iumine , ni même de Silice à l’état molécu¬
laire. M. Cordier pense que cela est sans
doute occasionné par une action chimique
très faible, analogue à celle que les épon¬
ges métalliques produisent sur différents
corps exposés à l’action électro - galvanique
de leurs cavités. Comme l’Argile est compo¬
sée de parties excessivement atténuées, elle
jouit de cette propriété d’une manière plus
sensible que tous les autres corps réduits
à l’état terreux. Suivant M. Cordier, du
Quartz pulvérisé et trituré convenable¬
ment donne l’odeur argileuse.
(C. D’O.)
* ARGILÎFÈRE. Argiliferus ( argila ,
argile ; fero , je porte), géol. — Qui con¬
tient accidentellement de l’Argile. Tel est
le Calcaire argilifere. (C. d’O.)
* ARGILIFORME. Argiliformis ( ar¬
gila , argile ; forma , forme), géol. — Qui
a l’aspect de l’Argile : Trass argiliforme.
(C. D’O.)
ARG! LITE. geol. — Voyez roches
ARGILEUSES. (C. D’O.)
* ARGILÛIDE. Argiloides. géol. —
Cette épithète est donnée aux roches dont
la masse principale présente l’aspect de
l’Argile, ou à celles qui possèdent quelques
unes de ses propriétés. Telle est la Brèche
à pâte argiloïde. (C. d’O.)
ARGILOLITHE. géol. — Suivant M.
Cordier, plusieurs géologues confondent, à
tort sous cette dénomination, 1° de véritables
argiles sédimentaires, à un état d’endurcis¬
sement plus ou moins complet ( Argilite ) ;
2e des Pétrosilex décomposés; 3° des Tra-
chytes également décomposés et passés ainsi
à l’état de Téphrine. Voy. Argilite , Pe-
TROSILEX DÉCOMPOSÉ et TÉPHREVE.
(C. D’O.)
ARGÏLOPHYRE. géol. — Suivant
M. Cordier , divers géologues confondent
sous ce nom : 1° les Porphyres pétrosiliceux
décomposés (Porphyre argilitique); 2° les
Trachytes et Porphyres leucostiniques dé¬
composés et passés à l’état de Porphyre té-
phrinique ; 3° certaines variétés de Tra¬
chytes silicifères, à pâte très fine et d’un as¬
pect terreux. Voy. Porphyre argiliti-
que, Porphyre téphrinique et Tra-
CHYTE SILICIFÈRE. (C. D’O.)
ARGO-BUCCINUM ( Argo - buccinum ,
Buccin, navire des Argonautes. Voy. la My-
thol.). moll. — Nom donné par Klein à un
des genres qu’il a formés dans son Tenta-
men methodi Ostracologiœ. Celui-ci ne con¬
tient qu’une seule espèce, inscrite par Lin¬
né dans son genre Murex , sous le nom de
Murex Argus. Lorsque Lamarck forma le
genre Ranelle aux dépens des Murex de
Linné, l’espèce de Klein y fut transportée ;
et elle doit y rester, car elle a tous les ca¬
ractères des véritables Ranelles. Voyez ce
mot. (Desh.)
ARGODERME. Argoderma (otpyds.
Argus , nom mythol. ; cTs^a, peau), moll.
——Poli, dans son grand ouvrage sur les Mol¬
lusques des Deux-Siciles , a caractérisé les
genres de Mollusques bivalves d’après l’ani¬
mal lui seul , auquel il donne un nom, et
réunit les Coquilles sous un nom dérivé de
celui de l’animal. Ce savant observateur
nomme Argoderme les Coquilles de son g.
Argus, et dans ce genre il comprend les
Spondyles et les Peignes. Voyez ces deux
mots et argus. (Desh.)
ARGOLASIE. Argolasia. bot. ph.—
Le genre établi sous ce nom par Jussieu ,
et qui appartient à la famille des Hæmodo-
ARG
ARG
119
racées , est le même que le Lanaria d’Ai-
ton. Voy. lanaria. (A. R.)
* ARGOLIDES. Argolidœ. crust. —
Leach donne ce nom à une famille d’Ento-
inostracés dont le type est le genre Argus.
(C. D’O.)
ARGONAUTE. Argonauta^âpyovuvT^,
argonaute), moll. — Nom de genre donné
par Linné ( Syst . nat., éd. XII) à la coquille
d’un Céphalopode connu des Grecs (Aristote,
Hist. des an., lib.VI, cap. L— Athénée, Deip-
neisophistarum lib. VII, cap. cv, etc.) sous
la dénomination de vau7Î>os,de vaun'xos, Nau¬
tique, de Pompile, etc., et des Latins (Plinius,
Hist. nat., 46 ix, cap. XXIX) sous celle
de Nautilus. Linné , au contraire , appli¬
que, à tort, le même nom de Nautilus à
un genre de coquille que ces auteurs ne
connaissaient pas ; mais ces genres étant
consacrés dans la science, il n’est plus pos¬
sible de les changer sans inconvénient pour
l’avancement de la zoologie.
Nous allons donner un aperçu rapide de
ce qu’on sait aujourd’hui sur l’Argonaute,
dont nous avons traité avec beaucoup de
développement dans notre Monographie
des Céphalopodes acétabuliferes.
Il est peu d’animaux marins aussi célè¬
bres et aussi anciennement connus que l’Ar¬
gonaute. Les brillantes fictions sur sa navi¬
gation sont pourtant à jamais détruites par
l’observation immédiate, puisqu'il nage à
reculons, comme les autres Céphalopodes,
par le refoulement de l’eau, au moyen de
son tube locomoteur. L’Argonaute n’est
plus cet élégant nautonnier enseignant aux
hommes à fendre l’onde au moyen d’une
voile et de rames , ce joli vaisseau portant
en lui-même tous les attributs de la navi¬
gation , guidant le marin dans sa course
aventureuse , et lui présageant une heu¬
reuse traversée. Non... , ces croyances ,
plus anciennes qu’Aristote , qui les a sans
doute empruntées aux poètes qui l’ont pré¬
cédé , embellies par, le génie des Athénée,
des Oppien , des Elien, reproduites par
tous les auteurs du moyen-âge, et même
par plusieurs de nos écrivains modernes ;
ces croyances si naïves et si séduisantes ,
n’ont pris naissance que dans la fécondité
de leurs imaginations exaltées. Il nous faut
aussi renoncer à cette jolie fiction d’Op-
pien , qui nous présente les Pompiles en¬
traînés par la joie la plus vive à la vue des
vaisseaux qui sillonnent les mers , les sui¬
vant à l’envi, sautant et se jouant à la proue
de ces chars maritimes. « Comme on voit
un prince qui vient de prendre une ville,
comme on voit un homme vainqueur dans
es jeux publics, le front ceint d’une cou¬
ronne de fleurs nouvelles , autour desquels
se presse un peuple immense, ainsi les Pom¬
piles vont toujours en foule à la suite des
navires, tant qu’ils ne sont pas troublés par
a crainte du voisinage de la terre , dont la
seule approche semble pour eux une bar¬
rière infranchissable. O poisson justement
cher aux navigateurs ! ta présence annonce
es vents doux et amis ; tu ramènes le cal¬
me et tu en es le signe. »
Engendré du sang du ciel , dit Athénée ,
le Pompile, sous la direction des dieux,
conduit la barre et le reste du gouvernail.
Homme d’abord, il dut sa métamorphose à
une belle passion d’Apollon, épris d’amour,
pour la jeune nymphe Ocyrrhoé , que les
Heures avaient douée des charmes les plus
séduisants. Elle était dans l’âge brillant de
la jeunesse , lorsque ce dieu puissant essaya
de l’enlever , quand elle se rendait à une
fête de Diane. Craignant de devenir la proie
d’un ravisseur, elle pria certain Pompile,
nautonnier qui connaissait tous les gouffres
de la mer, de la conduire en sûreté dans sa
patrie ; mais Apollon parut à l’improviste ,
ravit la jeune fille , pétrifia le navire, et
changea Pompile en un poisson qui depuis
a porté son nom. Il est toujours prêt à ser¬
vir en mer les vaisseaux qui la traverse ra¬
pidement.
Les Chinois , à l’article Pei-siao de l’En¬
cyclopédie japonnaise, parlent assez lon¬
guement du Poulpe à bateau , auquel ils
reconnaissent , disent-ils, une propriété vé¬
néneuse ; de là vient sans doute l’erreur de
Bontius , qui rapporte que l’animal , qu’il
tenait dans la main , lui causa une douleur
très vive, semblable à une brûlure , ajou¬
tant, à ce sujet, que les Chinois se servaient
de cette propriété de l’Argonaute pour em¬
poisonner les liqueurs données aux Euro¬
péens, ses compagnons , ce qui, assure-t-il,
causa la mort de plusieurs d’entre eux.
Rumphius nous raconte que, dans l’Inde, on
attache un grand prix à la coquille de l’Ar¬
gonaute, regardée par les femmes de ce pays
130
A KG
comme le plus bel ornement. Dans les jours
de fêtes solennelles, où l’on danse le Lego-
lego , la première danseuse en porte une
dans sa main droite , en l’élevant au-dessus
de sa tête , comme un objet appelé à aug¬
menter la considération qu’elle inspire déjà.
L’Argonaute n’est pas moins célèbre par
la discussion à laquelle il a donné lieu en¬
tre les zoologistes, sur la question de savoir
si le mollusque céphalopode qu’on trouve
dans cette coquille est son véritable auteur,
ou si ce n’est qu’un animal parasite qui
viendrait s’y loger, après en avoir chassé
son véritable propriétaire ; question vive¬
ment débattue de part et d’autre.
Au moyen-âge, Belon, Rondelet, Gessner,
Aldrovande, ont regardé l’Élédon comme
l’animal de l’Argonaute, tout en reprodui¬
sant les croyances des anciens Grecs sur la
navigation à la voile de l’Argonaute, que
Rumphius, le premier, démentit et ramena
â sa juste valeur; mais D’Argenville, qui con¬
sidère aussi à tort l’Élédon comme l’habitant
de la coquille, dit plus loin , avec raison,
qu’on l’en trouve souvent séparé, tandis que
Minasi, tout en décrivant très bien les fonc¬
tions des bras palmés du véritable animal ,
combat, dès 1771, le parasitisme.
Depuis, MM. Lamarck, Bosc, Raffnesque,
Leach, Blainville, Say, Sowerby, Broderip,
Deshayes et Gray, ont successivement défen¬
du l’opinion du parasitisme; les premiers se
basant sur la fausse croyance que l’Élédon
était, l’animal, quelques autres adoptant, d’a¬
près Rafinesque, l’Ocythoé comme l’animal
parasite de la coquille, et s’appuyant surtout,
avec raison (c’est l’opinion de M. de Blain¬
ville), sur la non-adhérence de l’animal avec
la coquille ; fait en contradiction avec les
Sois zoologiques connues.
D’un autre côté , MM. Bruguière, Mont-
fort, Cuvier, Buvernoy, Ranzani, Férussac,
Poli, Rapp, Mauriani, Dellechiaje, Richard
Owen,Rang, madame Power et nous, avons
soutenu l’opinion contraire par de nombreux
arguments basés sur des faits incontestables.
La partie est donc à peu près égale.
Nous ne pouvons pas ici reproduire tous
les points de discussion. Il nous suffira de
présenter en abrégé quelques uns des faits
nombreux qui , d’après nos observations,
nous semblent décider la question en faveur
du non-parasitisme :
A KG
1° L’animal de l’Argonaute diffère zoolo¬
giquement et anatomiquement des Poulpes :
zoologiquement , d’après nous , par sa for¬
me générale, comme ployée sur elle-même;
par la complication de son appareil de rési¬
stance ; par ses ouvertures aquifères ; par ses
bras supérieurs palmés , et par la coquille
mince , fragile , représentant une petite na¬
celle chez laquelle les anciens croyaient voir
la proue dans la partie antérieure , et la
poupe dans la partie postérieure, etc. ; ana¬
tomiquement , d’après M. Owen , par des
branchies différentes. Ce sont donc des ani¬
maux distincts quant à leur organisation,
et susceptibles dès lors d’un genre de vie
tout opposé , bien que normal, par rapport
à ces mêmes formes.
2° La forme ployée de l’animal , non en
ligne droite, est en rapport avec ia forme de
la coquille, de même que sa position connue
dans la coquille : les rapports de l’un avec
l’autre sont dès lors évidents.
5° La forme de l’animal s’oppose à ce
qu’il puisse vivre hors de sa coquille.
4° Les rapports des parties coloriées de
l’animal avec sa position habituelle dans la
coquille sont évidents.
5° Les bras palmés, par leurs membranes
extensibles, sont, comme l’a dit M. Rang,
destinés à envelopper la coquille. Ils nous
paraissent être une dépendance absolue du
mode d’existence de l’Argonaute et un trait
de conformité de plus entre l’animal et sa
coquille.
6° La contexture spongieuse et poreuse
du côté interne des membranes est en rap¬
port avec la supposition que les bras sécrè¬
tent la coquille.
De ces faits, et de bien d’autres que nous
jie pouvons placer ici , résulte évidemment
que l’animal concorde par tous les points
avec la coquille, et que l’un paraît être une
dépendance de l’autre. Cherchons mainte¬
nant , dans l’examen de la coquille et de son
mode d’accroissement, d’autres preuves qu’il
serait difficile de ne pas admettre :
7° La coquille diffère de celles de tous les
Mollusques gastéropodes , par son manque
du nucléus, qui se développe ordinairement
dans l’œuf.
8° La concordance de la forme de la co¬
quille avec la natation , et le genre de vie
pélagien des Argonautes est parfaite.
AH G
121
A KG
9° Sa contexture annonce qu’elle a été
formée par un organe sécréteur bien diffé¬
rent de celui des autres mollusques , et se
trouve en rapport avec l’hypothèse de sa
formation par les bras.
10° La coquille, fraîche, d’abord lisse,
polie sur ses bords, se couvre d’un léger é-
piderme à quelque distance du bord. Cet
epiderme devient de plus en plus épais, jus¬
qu’au sommet de la spire, ce qui prouve
qu’il n’a pas précédé la transsudation cal¬
caire destinée à former la coquille, comme
chez presque tous les mollusques , qui ont,
au contraire, l’épiderme d’autant plus épais
qu’il approche du bord ; mais qu’il est pos¬
térieur à la formation de la coquille, et
qu’il ne peut dès lors être déposé que par
un organe purement extérieur, expliqué en¬
core par la position constante des membra¬
nes des bras de l’Argonaute sur la coquille.
11° La coquille n’existe pas dans l’œuf;
mais, en étudiant, sur une très jeune co¬
quille encore cartilagineuse, son mode de
formation, nous avons reconnu qu’elle est
sécrétée par les bras palmés.
12° L’animal répare sa coquille lorsqu’elle
est brisée; il a donc un moyen de sécrétion
dans ses bras, qui enveloppent constamment
la coquille, comme les lobes du manteau
des Porcelaines, qui sécrètent également la
matière propre à former et à épaissir la co¬
quille.
La forme , la contexture et l’accroisse¬
ment de la coquille sont parfaitement d’ac¬
cord avec l’animal et la supposition que les
bras la sécrètent; ainsi : rapports de l’ani¬
mal avec la coquille, rapports de la coquille
avec l’animal.
Voyons maintenant quelques faits tirés
des mœurs :
13° On a toujours rencontré dans les co¬
quilles des animaux de grandeur propor¬
tionnée , ce qui n’a pas lieu pour les Pagures
parasites.
14° On n’a jamais rencontré que l’animal
à bras palmés dans la coquille, et toujours
la même espèce d’animal dans la même es¬
pèce de coquille.
15° Il est difficile de ne pas croire que les
animaux pris par nous à 500 lieues des cô¬
tes, ayant leur coquille encore cartilagi¬
neuse, et vivant en troupes avec des individus
plus âgés ou à peine éclos, ne soient pas nés
avec une coquille qui leur appartient, qu’ils
ont formée eux-mêmes ; car on ne pourrait
supposer que , sortis de l’œuf à 2 ou 300
lieues des côtes, ils aient franchi cet espace
pour aller chercher une coquille , et qu’ils
soient revenus ensuite au point où nous les
avons trouvés, en refranchissant la même di¬
stance.
On voit, par ce qui précède , extrait de
trente-deux arguments de même nature ,
que notre opinion sur le non-parasitisme de
V Argonaute est toute de conviction, et ba¬
sée sur des observations prolongées et mi¬
nutieuses, faites tant sur les lieux que dans
le cabinet, sur un grand nombre d’animaux
et de coquilles de diverses espèces.
On connaît bien positivement trois espèces
d’Argonautes : V Argonauta argo , VA. tu-
berculata, et VA. Mans, dont les animaux
forment , pour quelques auteurs , VOcythoe
tuberculata , Rafîn. ; l’O. antiquorum,
Leach , Blainv. , et l’O. CraucMi , Leach ,
Blainv.
La première espèce est de la Méditerra¬
née, des Antilles et de l’Inde; la seconde,
de l’Inde seulement ; la troisième, de tout le
Grand Océan et de l’Océan Atlantique.
On n’a pas encore la certitude d’avoir
rencontré d’Argonaute fossile. (A. d’O.)
ARGONAUTES ( Nom des Grecs qui
s’embarquèrent sur le vaisseau Argo pour
aller à la conquête de la Toison d’or), ins.
— Cramer désigne ainsi un groupe de Pa¬
pillons diurnes, qui comprend ceux dont les
antennes sont en massue allongée et les ailes
inférieures pourvues de deux appendices en
forme de queue. Ce groupe répond à une
partie des Nymphales de Latreille , et au
genre Charaxes d’Ochsenheimer. Voyez ces
deux mots. (D.)
ARGONAUTÏER.moll. cépii.— La-
marck a donné ce nom à l’animal de V Ar¬
gonaute. Voy. ce mot. (A. d’O.)
ARGONAUTITE. Argonautites. fo-
ram. — Montfort ( Buffon de Sonnini, Mol-
lusq., t. III) a nommé ainsi des coquilles
qu’il a représentées, d’après Soldani, en dé¬
naturant îes figures de l’auteur italien. Il
les considérait comme des xirgonautes fos¬
siles; mais nous avons reconnu que ce sont
des Peneroplis mal représentés. (A. d’O.)
*ARGOPIIYLLÉE (fyye's, blanc;
>o v feuille), bot. pu. — Section du genre
8*
T. II.
122
ÀRG
ÀRG
Eurybia, de la famille des Composées. Elle
comprend les esp. dont la largeur des ligu¬
les dépasse de beaucoup celle des styles , et
dont les fruits sont cylindracés. (J. D.)
*ARGOPIlYLLÉES (allusion à Argo-
phyllum). bot. ph. — M. Endlicher [G en.
planta p. 823) a proposé sous ce nom un
groupe, jusque aujourd’hui monotype, fondé
sur le genre Argophyllum , et qu’il place à
la suite des Saxifragées -Escalloniées. Ce
rapprochement avait déjà été indiqué par
M. Bartling ( Ord . nat ., p. 428). (Sp.)
ARGOPHYLLUM (&oyo; , blanc; ?A-
),ov, feuille), bot. ph. — Genre formé par
Forster ( Gen . nov. Cal. 13), et dont la place
dans les familles naturelles n’est pas encore
bien déterminée. On le range assez géné-
f
râlement parmi les Ericacées (Yacciniées).
En voici les caractères distinctifs : Calice
turbiné-subhémisphérique, sillonné, à limbe
5-6-parti, réfléchi en dedans, persistant. Co¬
rolle subrotacée, à limbe 5ou6-parti, étalé.
Nectaire inséré à la gorge de la corolle, ex¬
sort, tubulé à la base, 5-6-gone, 5-6-ûde su¬
périeurement; à lobes frangés , opposés aux
lacinies de la corolle. Etamines 5-6 ; stig¬
mate capilé. Capsule semi-supère, turbinée-
obovée , un peu déprimée , 3-4-loculaire ,
3-4-loculicide, à valves septifères au milieu.
Graines nombreuses, attachées à des pla¬
centas centraux. — Ce genre, peu connu,
ne contient qu’une seule espèce découverte
à la Nouvelle-Ecosse par l’auteur, et qui ne
paraît pas avoir été retrouvée depuis. C’est
un bel arbrisseau, à feuilles alternes, entières
ou lâchement dentées ; à surface inférieure
couverte d’un duvet d’un blanc d’argent.
L’inflorescence est en panicule terminale.
(Meisen, Gen. plant.) (C. L.)
*ARGOPUS [àpyâç, , inactif; irouç, pied).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères ,
famille des Chrysomélines, établi parM. Fi¬
scher deWaldheim (Ent. russe , 1823, t. Il,
p. 183, pl. 47, fig. 3 et 4). Ce genre, dit
l’auteur, est intermédiaire entre les Chry-
somèles et les Altises. Il diffère des pre¬
mières en ce qu’il a les cuisses renflées , et
des secondes , parce que , malgré ce renfle¬
ment des cuisses, il n’a pas, comme les At¬
tises, la faculté de sauter. Du reste, le corps
des Argopus est plus allongé que celui des
Chrysomèles , et plus gros que celui des
Attises , dont les cuisses de derrière sont
seules renflées, tandis qu’elles le sont toutes
chez les premiers ; mais ce qui caractérise
principalement le genre dont il s’agit , c’est
la forme singulière du chaperon, qui s’élève
en toit et se prolonge en diminuant jusqu’à
l’insertion des antennes. L’auteur n’y rap¬
porte que deux esp. ; mais on y en compte
aujourd’hui une vingtaine, parmi lesquelles
nous citerons seulement celles qui sont dé¬
crites, savoir : A. sicolor, Fischer, de la
Russie méridionale ; A. nigritarsis, Gebler,
de la Sibérie; A. Arhensii, Germ., de Dal-
matie ; A. cardui, fiirby , et enfin A. tes-
taceus, Fabr. Ces deux dernières se trou¬
vent en France. (D. et C.)
ARGOSTEMMA , Wallich. — Pornan-
gium , Reinw. [àpyds , blanc ; Gzèfxpx , couron¬
ne). bot. ph. — Genre de la famille des
Rubiacées (tribu des Rondélétiées, DC. ) ,
offrant pour caractères : Tube calicinal
court, obeonique, adhérent; limbe 3-5-fide,
supère, persistant. Corolle 3-5-fide, rotacée.
t
Etamines insérées à la gorge de la corolle,
en meme nombre que les lobes de celle-ci ,
saillantes. Filets filiformes. Anthères gran¬
des, lancéolées-oblongues , dressées, conni-
ventes , 2-thèques ; bourses déhiscentes au
sommet par une fente courte et oblique.
Ovaire infère, 2-Ioculaire, couronné d’un
disque operculiforme, charnu; loges multi-
ovulées; placentaires convexes , adnés à la
cloison. Style indivisé, terminé par un stig¬
mate globuleux. Capsule 2-loculaire , po-
lysperme, couronnée du limbe calicinal et
du disque, s’ouvrant au sommet par une
fente transverse. Graines anguleuses. —
Herbes (de l’Asie équatoriale) basses, his-
pidules; feuilles opposées (souvent aniso-
mètres), ou verticillées-quaternées, pétiolées;
pédoncules terminaux ou subterminaux ,
multiflores (rarement 1-fiores) ; fleurs blan¬
ches, en général fasciculées. (Wallich , in
Roxb., Flor. Jnd ., II, p. 324; Plant. Asiat.
rar., tab. 185.) — M. De Candolie ( Prodr . IV,
p. 417 ) énumère huit espèces de ce genre.
(SrO
ARGOUS1ER. bot. pii. — Voyez Ilip-
POPHAE. (C.d’O.)
ARGUILLE ou ARTILLE. ois. —
Nom vulgaire du Traquet motteux , Mota-
cilla œnanthe , L. Voyez traquet.
' (C. D’O.)
ARGUEE. crust. — • ■ Genre établi par
ARG
ARG
193
Muller, et appartenant à la division des Crus
tacés suceurs , famille des Siphonostomes.
Il est remarquable par la ‘forme ovalaire et
discoïde de sa carapace, par l’état rudimen¬
taire de son abdomen , et par la conforma¬
tion singulière de la seconde paire de pattes-
mâchoires, lesquelles sont terminées par des
ventouses. L 'Argule foliacée, qui a servi de
type pour l’établissement de ce genre, est
un petit parasite qu’on trouve sur le corps
des têtards de Grenouille et des Epinoches.
(M. E.)
ARGUS (Nom mythologique donné à cet
oiseau à cause de la quantité de taches ocu¬
laires répandues sur ses ailes ). ois. — Genre
de l’ordre des Gallinacés , formé par Tem-
tninck dans son ouvrage sur cet ordre, adop¬
té par Vieillot et par les ornithologistes mo¬
dernes, mais que Cuvier ne fait qu’indiquer
dans son Règne animal , citant l’oiseau qui
en est le type comme une espèce de grand
Faisan.
Ce g. fera partie de notre famille des Pha-
sianidées et de notre s. -famille des Pavoni-
nées. Les caract. en sont : Bec assez allongé,
nu à sa base, droit et non courbé dans cette
partie. Mandibule supérieure peu arquée , sa
courbure ne commençant que vers les deux
tiers de sa longueur, au-dessus de l’extrémité
antérieure des fosses nasales, qui sont très
grandes et en occupent plus de la première
moitié. Narines situées latéralement au milieu
du bec, à moitié fermées par une membrane.
Tète, joues et cou nus, n’ayant d’autre par¬
tie emplumée qu’une bande étroite et lon¬
gitudinale sur la ligne médiane du front, du
vertex, et de la partie postérieure du cou ;
ces plumes étant de nature duveteuse et
soyeuse, ou à barbes décomposées, et s’éle¬
vant un peu vers l’occiput en forme de pe¬
tite huppe verticale. Tarses longs, grêles, sans
opérons ni tubercules; doigts antérieurs ré¬
unis à leur base par de courtes membranes ;
pouce grêle, articulé sur le tarse; ongles
médiocres. Ailes à rémiges secondaires sin¬
gulièrement allongées et élargies, dépassant
les primaires d’une fois leur longueur chez
les mâles. Queue cunéiforme , à rectrices
également fort élargies et arrondies à leur
extrémité ; les deux médianes excessivement
longues, et dépassant la queue d’une fois et
demie sa longueur.
Tout en reconnaissant que l’oiseau qui est
le type et en même temps l’unique espèce
du genre, 1 e Phasianas argus de Linné, ré¬
unissait des caractères particuliers et assez
distincts pour pouvoir figurer bien natu¬
rellement dans les genres connus , nous
sommes étonné qu’on l’ait souvent rappro¬
ché des Faisans, avec lesquels il n’offre pas
les moindres rapports , tandis qu’il en offre
de si évidents avec les Éperonniers , qu’on
pourrait , selon nous, le classer avec eux
comme sous-genre, n’en différant réellement
que par l’absence d’éperons. Il a effective-<-
ment leur bec effilé , à narines médianes,
courbé seulement vers, l’extrémité , et non
celui des Faisans, qui est très arqué, courbé
dès sa base, et à narines basales ; il a leurs
tarses élevés et grêles, leurs plumes soyeuses
et décomposées du dessus de la tête et du
cou, disposées de même en huppe verticale,
ce qui se trouve aussi chez les Paons , tan¬
dis que chez les Faisans toutes les huppes
sont recourbées en arrière. Son genre de
coloration, si remarquable , et formé d’une
infinité de petites taches brunes irrégulières,
ressortant sur un fond plus clair, se re¬
trouve aussi chez les Éperonniers, et, comme
eux et les Paons, il est surtout remarquable
par une profusion de grandes taches ocu¬
laires répandues sur son plumage. La forme
de sa queue, qui, au premier abord, semble
s’éloigner entièrement de celle des Eperon-
niers, ordinairement élargie et arrondie vers
le bout , trouve déjà une analogie marquée
dans celle d’une nouvelle espèce, VÉperon-
nier chaleur e , de Temminck , col. 519;
et, quant à la singulière disproportion de
ses rémiges, on peut remarquer que, chez les
Éperonniers, les primaires sont déjà un peu
dépassées par les secondaires.
V Argus giganteus de Temminck, Argus
Luen et Pavoninus de Vieillot (Gai., pl. 204),
a de longueur totale 5 pieds et quelques
pouces , dont la queue occupe 5 pieds 8
pouces. La peau nue de ses joues et de son
cou est, selon les auteurs, d’un rouge cra¬
moisi chez l’oiseau vivant. Quoique le fond
de tout son plumage ne soit composé que
de teintes ocreuses, rousses ou brunes, que
ne relève aucune nuance vive et brillante,
elles y sont réparties avec tant d’harmonie
et couvertes d’une si grande profusion de
petites taches, de points même, tantôt plus
foncés, tantôt plus clairs que ce fond, qu’elles
1 24
A R G
ARG
produisent l’effet le plus agréable et meme
le plus rare dans toute la série ornithologi¬
que. Ses longues et larges rémiges secon¬
daires sont couvertes , dans toute leur lon¬
gueur, d’une rangée de grandes taches ocu¬
laires, imitant merveilleusement le relief de
demi-globes, dont la teinte , douce comme
celle de tout le plumage, a cependant quel¬
que chose du bronze antique. Les primaires,
à barbes externes blanchâtres , tigrées de
brun, à barbes internes fauves, pointillées
de blanc , ont leur tige du plus joli bleu de
ciel.
La femelle n’offre ni le développement
extraordinaire de la queue et des ailes, ni
les taches oculaires du mâle. Son plumage
est plus obscur, et sa longueur totale n’est
que de 26 pouces. Lorsque l’Argus mâle
piaffe autour d’elle , il épanouit ses ailes
presque jusqu’à terre, selon Vieillot, et re¬
lève sa queue en forme d’éventail , habitude
qui lui est commune avec les Paons et les
Dindons, et ajoute encore aux divers motifs
qui nous les font grouper avec eux , ainsi
que les Éperonniers.
Ce superbe oiseau habite les forêts obscu¬
res et sauvages de Java et de Sumatra , de
divers points du continent de l’Inde, et sur¬
tout de Malacca, où il est très commun. Se¬
lon Vieillot , l’Argus est très farouche ; son
cri est fort et désagréable, comme celui du
Paon , et sa chair délicate et savoureuse.
Selon le même auteur, il s’accoutume
difficilement à la privation de la liberté, et
ses yeux s’offusquent de la grande lu¬
mière du jour , ce qui le rend triste et im¬
mobile lorsqu’il y est exposé, et lui fait
rechercher l’obscurité. Il paraît néanmoins
que, depuis quelques années, on est parve¬
nu à l’habituer dans les basses-cours de Ba¬
tavia , et nous venons d’en voir un vivant à
Londres dans le Jardin de la Société zoolo-
gique ; mais, comme l’a remarqué Vieillot,
nous avons pu observer qu’il se tenait con¬
stamment caché au fond de sa faisanderie ,
où , pour éviter soit notre présence , soit la
lumière du jour, il retournait promptement
lorsqu’on l’en avait fait sortir. Cette sorte de
sauvagerie nous a empêché de faire sur cet
uiseau, si rarement vivant en Europe, les
diverses observations auxquelles nous nous
étions proposé de le soumettre. (Lafr.)
ARGUS, ia. s. — Seopoli a, le premier,
employé ce nom pour désigner générique¬
ment une foule d’espèces de Lépidoptères
diurnes, par le seul motif qu’ils ont les ailes
ornées de taches ocellées, bien que, du reste,
ils ne se ressemblent nullement. Geoffroy,
en adoptant cette dénomination générique,
ne l’a appliquée qu’à un petit groupe de Lé¬
pidoptères très homogènes, qui correspond
à une partie des Plébéiens ruraux de Lin¬
né et des Polyommates de Latreille. Enfin,
M. Boisduval, dans son ouvrage intitulé :
Icônes historique des Lépidoptères d'Eu¬
rope nouveaux ou peu connus , avait aussi
adopté cette même dénomination en la res¬
treignant à la division des Polyommates a-
zurins ( cyanei ) de Latreille ; mais, depuis, il
a replacé ces Polyommates dans le genre
Lycœna, Fabr. , auquel ils appartenaient
auparavant ; de sorte que le nom d Argus,
dans l’ordre des Lépidoptères , ne sert plus
qu’à désigner une espèce ainsi nommée par
Linné. Voy. les mots polyommate etLY-
COENA. (D.)
ARGUS, au a en. — Walckenaër donne
ce nom à un g. de la famille des Araignées, de
l’ordre des Aranéides, groupe des Séden¬
taires rétitèles , dont il n’a pas encore pu¬
blié les caractères ; mais cette dénomination
d Argus , ayant déjà été appliquée à un g.
de l’ordre des Lépidoptères, devra nécessai¬
rement être changée pour celui-ci. (Bl.)
ARGUS (nom mythologique), rept. —
Nom d’une espèce de Lézard de la section
des Âmeiva , et d’une espèce de Couleuvre
de la troisième section de Daudin.
(C. D’O.)
ARGUS ( àpyôi , argus , nom mythol.).
Moll. — Poli a institué ce genre pour ceux
des Mollusques acéphaiés monomyaires, qui,
ayant les lobes du manteau complètement
désunis , présentent sur les bords libres de
cet organe plusieurs rangées de tentacules
coniques , parmi lesquelles on en remarque
un certain nombre de subitement tronquées,
et dont la troncature semble être terminée
par un point oculaire. Cette disposition se
remarque non seulement dans les Peignes
et les Spondyles que Poli a connus , mais
encore dans les Houlettes, d’après les obser¬
vations de M. Quoy. Poli, ayant pris ces ca¬
ractères pour déterminer son genre Argus ,
y rapportait des animaux qui peuvent faci-
! lement se distinguer en deux bons genres :
celui des Spondyles, créé par Linné, et ce¬
lui des Peignes, retiré des Huîtres de Linné
par Bruguière. Voyez peigne et spondy-
le. (Desh.)
ARGUTOR, C. (étymologie inconnue).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères ,
famille des Carabiques, établi par Mégerle
aux dépens du g. Pœcilus de Bonelli , et
adopté par M. de Chaudoir (Tableau d’une
nouv. subdiv. du g. Feronia, Dej., pages 8
et 14) , qui lui donne pour caractères :
Deuxième article des tarses antérieurs des
mâles non transversal. Antennes non caré¬
nées, à articles peu allongés. Corselet carré
ou rétréci postérieurement. Il y rapporte
seulement dix espèces , parmi lesquelles
nous citerons les suivantes : Arg. strenuus,
Panzer ; A. pullus, Gyllenhal; A. eruditus,
Mégerle; A. dorsalis, de Chaudoir; A. chi-
lensis , Dejean ; A. rubripes , Hoffmann;
A. negligens, Sturm; et A. rufus, Mégerle.
Dans son dernier Catalogue, M. Dejean a
supprimé le g. Argutor, et en a compris
toutes les espèces dans la deuxième division
du g. Feronia de Latreille. (D. et C.)
ARGUZIA , Amman, bot. pii. — Syn.
du g. Tournefortia , L., de la famille des
Borraginées. ( Sp.)
ARGYCTIUS. poiss. — Nom imaginé
par M. Rafinesque pour désigner le poisson
que Gouan avait appelé Trachyptère, mais
qui avait été méconnu, par presque tous les
ichthyologistes, depuis la mort du professeur
de Montpellier. Il y a dans la Méditerra¬
née plusieurs espèces de ce genre. Il est très
difficile , pour ne pas dire impossible , de
rapporter avec quelque certitude à l’une
d’elles le poisson nommé par M. Rafinesque
Argyctius quadrimaculatus. Voy. au mot
trachyptère. (Yal.)
ARGYE. Argya. ois. — Genre formé
par M. Lesson , dans son Traité d’ornitho¬
logie, en 1851, et répondant à celui de Chœ-
tops, de M. Swainson , de la même année,
dans sa North. zool. M. Lesson plaçait dans
ce genre deux espèces de Merles à grandes
jambes , dont l’un , le Malurus squamiceps
de Rüppel, nous paraît faire partie du genre
Megalurus , et devoir être placé à côté du
Megalurus acaciœ de Rüppel , tandis que
l’autre, le Mérion bridé de Temminck, col.
385, devient pour nous le véritable type du
genre Argye,que nous caractériserons ainsi :
Bec médiocre , conformé comme celui des
Merles , mais légèrement plus mince et plus
arque , échancré à la pointe. Narines basalei
percées en fente étroite dans une membra¬
ne ; plumes du front et de tout le pourtour
du bec rigides , à tiges prolongées au delà
des barbes, et piliformes. Tarses très élèves
et robustes ; doigts forts ; les latéraux pres¬
que égaux, le médian beaucoup plus long ;
ongles peu arqués; les antérieurs courts,
presque égaux entre eux , le postérieur al¬
longé. Ailes très courtes, obtuses ou sur¬
obtuses. Queue assez longue, élargie, étagée
et très arrondie.
La forme des pattes de l’espèce type, qui
est entièrement celle d’oiseau marcheur,
nous l’avait fait classer, dans notre Essai de
class., dans notre section des Merles mar¬
cheurs solitaires. Des renseignements ulté¬
rieurs et circonstanciés sur ses mœurs , qui
nous ont été donnés par M. J. Verreaux, qui
l’a observé en Afrique, ont pleinement con¬
firmé nos prévisions , et nous ont indiqué
des rapports si marqués entre cet oiseau
et les grandes espèces de Traquets d’A¬
frique , que nous n’avons pas balancé à le
regarder comme un véritable Saxicolidée ,
mais un .Saxicolidée à ailes courtes et à queue
étagée, formé par conséquent sur un type
particulier, tandis que ses mœurs sont en¬
tièrement conformes aux leurs. Il se tient
en effet toujours à terre, sur des terrains a-
rides et rocheux, courant à la poursuite des
insectes, et se perchant souvent sur les ro¬
ches elles-mêmes , à la manière des grands
Traquets et des Merles de roche. L’espèce
type, l’Argye bridé, Argya frœnata , Less. ,
Mérion bridé, Tem., col., 585, est un peu
plus grand que le Moqueur des Etats-Unis,
mais à tarses et doigts plus longs et plus
forts, à ailes beaucoup plus courtes. La par¬
tie supérieure, jusque vers le milieu du dos,
est gris-de-cendre, à flammèches noires; le
bas du dos, le croupion et le dessous, depuis
la poitrine, sont brun-marron vif ; la gorge,
tout le devant du cou, le haut de la poitri¬
ne et les lorum, sont d’un noir intense, bor¬
dé de chaque côté par une longue strie
blanche, en forme de moustache prolongée ;
la queue est noire , largement terminée de
blanc, couleur qui se remarque encore, sous
forme de taches, sur les couvertures supé¬
rieures de l’aile. Nous lui réunissons le
126 ARG
Merle podobé du Sénégal, de Buffon ( Enl .,
354) , Turdus erythroplerus , Gmel. , qui
offre en plus petit les mêmes caractères ,
et une coloration analogue, à queue noire
terminée de blanc. Nous ne savons rien sur
ses mœurs; mais ses pattes , conformées
comme celles des Traquets, ne nous laissent
aucun doute qu’il ne soit marcheur. Une
seconde espèce du Sénégal, très voisine de
la dernière , mais toute noire , et que M.
Swainson a décrite et figurée dans ses Birds
o f west Africa, pl. 29, sous le nom de Me-
lasoma edolioïdes, nous paraît devoir y être
réunie , et nous sommes étonné que M.
Swainson ait placé cet oiseau à bec de petit
Merle, à longues pattes d’oiseau marcheur,
à queue étagée et à ailes obtuses , dans son
groupe des Drongos, qui sont remarquables,
au contraire , par leurs tarses courts, leur
gros bec, leur queue fourchue, et leurs ailes
pointues, à premières rémiges allongées.
Ce genre Argye, ainsi composé et re¬
streint , fait partie de notre famille Saxico-
lidées, et de notre sous-famille Argynées.
Voy. ces mots. (Lafr.)
*ARGYLIA (un duc d’Argyle). bot.
fh. — Genre de la famille des Bignoniacées,
type de la tribu des Argyliées, formé par
Don ( Edimb . phil. Journ., t. IX, p. 260 et
seq.), avec ces caractères : Calice 5-parti.
Corolle hypogyne, tubuleuse à la base, ven¬
true à la gorge; à limbe quinquélobé-bila-
hié, dont les lobes obtus, presque égaux.
Étamines 4, insérées au tube de la corolle,
didynames, sans rudiment du cinquième; an¬
thères biloculaires , à loges divariquées-éta-
lées. Ovaire biloculaire ; ovules horizon¬
taux , anatropes , peu nombreux. Style sim¬
ple; stigmate bilamellé. Capsule en forme
de silique, toruleuse , bivalve ; valves sub-
crustacées opposées à la cloison séminifère de
chaque côté. Graines transverses , compri¬
mées, subréniformes, tuberculées-convexes
sur le dos , un peu concaves à l’opposé , à
endoplèvre lâche , membranacée. Embryon
orthotrope, exalbumineux ; cotylédons lar¬
gement réniformes, bilobés , à radicule très
courte, centrifuge. — Ce genre, dont le Bi-
gnonia radiata, L. , est le type , renferme
quelques espèces du Chili, à tiges dressées ou
ascendantes, cylindriques, un peu rugueuses,
pubescentes , à feuilles alternes, pétiolées,
peltées-digitées, dont les folioles bi tripinna-
ARG
tifides, étalées, à segments cunéiformes ou
oblongs-linéaires, obtus, très entiers; à fleurs
terminales, presque en grappes, dont les co¬
rolles jaunes, à gorge ponctuée de rouge.
(C. L.)
*ARGYIVEES. Argyneœ ( Argya , un des
genres de cette sous-famille ). ois. — Sous-
famille de notre famille des Saxicolidées ,
ayant pour caract. : Bec médiocre ressemblant
à un bec de Merle, mais plus comprimé et
plus grêle ; tarses fort longs ; doigts robus¬
tes, mais courts , les latéraux surtout , qui
sont égaux, le médian sensiblement plus
long. Ongles peu arqués, les antérieurs
courts, le postérieur assez long; ailes cour¬
tes ou moyennes, de forme arrondie ; queue
moyenne, ou sensiblement étagée, ou seule¬
ment arrondie. Plumage en général noir,
mêlé de brun marron et de blanc. Cette
sous-famille se compose des genres Argye
et Thamnobie. Voy. ces mots. (Lafr.)
ARGYA NE. Argynnis. { upyj woç, sur¬
nom de Ténus), ins.— Genre de l’ordre des
Lépidoptères , famille des Diurnes , section
des Tétrapodes, tribu des Argynnides, éta¬
bli par Fabricius et adopté par Latreille,
qui y réunit les Mélitées du même auteur,
mais à tort, suivant nous: car ces dernières
en diffèrent sous plusieurs rapports, non
seulement à l’état parfait , mais par leurs
chenilles, ainsi qu’on le verra à leur article.
C’est pourquoi, en adoptant ce même genre
dans notre catalogue méthodique des Lé¬
pidoptères d’Europe, nous l’avons restreint
aux seules Argynnes de Fabricius.
La plupart des Argynnes, vues en dessus,
sont très difficiles à distinguer entre elles, à
cause de l’uniformité de leur couleur, qui
est fauve , avec des taches noires disposées
de la même manière dans presque toutes
les espèces ; mais il n’en est pas de même
de leur dessous, qui est orné de taches ar¬
gentées ou nacrées, dont la forme, la gran¬
deur et la position varient dans chaque esp.
En général, ce sont de beaux Papillons, au
vol rapide, qui n’habitent que les bois, et qui
se laissent difficilement approcher. Leurs
chenilles, qui sont épineuses, vivent pour la
plupart sur les violettes ; elles ne mangent
que la nuit , et se cachent pendant le jour.
Ce g. renferme un grand nombre d’esp. dont
plusieurs sont propres aux pays de monta¬
gnes. Nous ne citerons ici que les plus con-
ARG
127
ARG
nues: YArg. paphia, Linn., vulgairement
appelée le Tabac d'Espagne; YArg. aglaia,
Linn., ou le Grand nacré de Geoffroy ;
YArg. lalhonia, Linn., ou le Petit nacré, et
YArg. pandora , espèce qui habite le midi
de l’Europe et les côtes septentrionales de
l’Afrique. ( D-)
* ARGYNNIDES. Argynnidœ. ms.—
Tribu de l’ordre des Lépidopt. diurnes, que
nous avons établie aux dépens de celle des
Aymphalides de Latreille, et qui comprend
les g. Argynne, Méditée et Agraulis. ( Voy .
ces mots.) Ses caractères sont les suivants :
Masse des antennes courte et aplatie. Ailes
inférieures ayant neuf nervures, la cellule
discoïdale ouverte, et les deux bords inter¬
nes réunis et creusés en gouttière au-dessus
de l’abdomen, qu’elles cachent entièrement
lorsqu’elles sont relevées. Chenilles garnies
tantôt d’épines, tantôt de tubercules épi¬
neux sur tous les anneaux. Chrysalides plus
ou moins cambrées, tantôt très anguleuses et
ornées de taches métalliques, tantôt à angles
arrondis et de couleurs variées. (D.)
* ARG Y OPE (à/syo's, blanc ; w'è, œil ). j
arach. — Latreille avait donné ce nom à
un genre de l’ordre des Aranéides , renfer¬
mant un assez grand nombre d’espèces ,
toutes ornées de couleurs d’Or ou d’Argent ;
mais, comme les caractères zoologiques ne
permettent pas de séparer les Argyopes des
Epeira. M. Walckenaër les regarde comme
une simple division du genre Epeira. ( Voy .
ce mot.) (Bl.)
'ARGYRAATÜES ( a.pyvpos, argent ;
Kvtfos, fleur), bot. ph. — Synonyme du g.
Anaxeton de Cass. Voy. ce mot. (J. D.)
* ARGYRE. Argyra ( üpyopos, argent),
ms. — Genre de l’ordre des Diptères , di¬
vision des Brachocères, subdivision des Té-
trachœtes, famille des Brachystomes, tribu
des Dolichopodes. Ce genre, formé par M.
Macquart de la première division des Por-
phyrops de Meigen , a pour caractères :
Front déprimé ; face étroite chez le mâle ,
large chez la femelle. Troisième article des
antennes comprimé, pointu. Style inséré
près de l’extrémité , pubescent. Yeux velus;
appendices de l’abdomen filiformes. Le nom
r'0os, pierre), min. —
Noms de la lithologie ancienne, qui se rap¬
portaient sans doute à des minerais argen¬
tifères dont on ne peut connaître l’espèce ,
faute de désignation suffisante. (Del.)
*ARGY ROCÏÏÆTA ( üpyvpoç, argent ;
soie ou chevelure), bot. ph. —
C’est une des sections du g. Parthenium
(Composées) , qui renferme les espèces à
feuilles bipennées, et dont les paillettes qui
constituent l’aigrette sont ovales-oblongues,
obtuses et membraneuses. (J. D.)
ARGYROCOME ( üpyvpoç , argent ;
y-outi, chevelure), bot. ph. — Ce mot , ap -
pliqué à un genre de la famille des Compo-
A K G
A KG
sées , sert à désigner aujourd’hui une sec¬
tion du genre Helipterum, voisin des Im¬
mortelles. (J. D.)
*ARGYROLÉPIE. A rgyro lep ia ( apyit-
poç, argent ; Aklç, écaille), iîvs. — Genre de
l’ordre des Lépidoptères nocturnes , fondé
par Stéphens dans sa tribu des Tortricides,
et que nous avons adopté, en le plaçant dans
notre tribu des Platyomides ( Hist. natur.
des Lépidopt. de France , t. IX, p. 425).
Toutes les espèces de ce genre se font re¬
marquer par l’éclat de leurs couleurs, qui se
trouve encore augmenté par les raies et les
taches argentées dont leurs ailes sont ornées.
La plupart appartiennent aux contrées mé¬
ridionales de l’Europe, et aucune d’elles n’a
encore été observée dans ses premiers états.
Parmi les onze espèces figurées dans l’ou¬
vrage précité, nous citerons celle qui forme
le type du genre, l’Argyrolépie de Baumann,
Pyralis baumanniana Fabr., qui ]se trouve
principalement dans les environs de Nîmes,
où elle paraît en mai et juillet. On la ren
contre quelquefois autour de Paris. (D.)
* ARGYROLEPIS, Spach, Hist. des
plant, phan., t. YI, p. 56 (upyvpog, argent;
lertlç , écaille), bot. ph. — Section du genre
Hélianthème, famille des Cistacées , fondée
sur le Helianthemum squamatum Pers. ,
et caractérisé comme il suit: Style long, fili¬
forme, ascendant, fortement géniculé. Éta¬
mines peu nombreuses, 1 -sériées; anthères
elliptiques-orbiculaires, échancrées aux deux
bouts. — Sous -arbrisseaux couverts d’une
pubescence furfuracée; feuilles toutes oppo¬
sées; grappes terminales, distiques, souvent
géminées; pédicelles allongés, épaissis au
sommet, défléchis après l’anthèse en deux
séries. (Sr.)
ARGYROLIT1ÏE (apyvpos, argent ; h-
6oç , pierre), min. — Voyez argyrite.
(Del.)
*ARGYROLOBIUM, Eckl. et Zeyh.,
Plant. Cap., t. I, p. 184 {apyvpos, argent;
MGiov, cosse, gousse), bot. pii. — Genre de
la famille des Légumineuses, s. -ordre des Pa-
pilionacées , tribu des Lotées, s.-tribu des Gé-
nistées. .Ses auteurs en donnent les caract.
suivants : Calice profondément 2-labié : lèvre
supérieure 2-dentée ou 2-fide ; lèvre infé¬
rieure 5-dentée. Corolle presque glabre ;
pétales tous courtemcnt onguiculés; éten¬
dard semi-orbiculaire , rétréci vers sa base,
12$
ou bien suborbiculaire , ou obovale , échan-
cré ; ailes oblongues, obtuses, élargies vers
leur sommet; carène 2-céphale , obtuse.
Etamines monadelphes ; gaine soit Indivi-
sée , soit plus ou moins profondément fen¬
due en dessus. Style glabre, infléchi; stig¬
mate terminal , déprimé. Légume linéaire-
ensiforme, polysperme, apiculépar le style,
pointu aux deux bouts, un peu comprimé,
peu ou point toruleux. — Arbrisseaux ou s.-
arbrisseaux. Feuilles pétiolées ousubsessiîes,
2-foliolées, 2-stipulées. Fleurs 1- ou 2-brac-
téolées , subsolitaires , ou en grappes. Co¬
rolle jaune. Ce genre est propre à l’Afri¬
que australe ; ses auteurs en ont énuméré
21esp., parmi lesquelles se trouvent le Cro-
talaria argentea Jacq., et plusieurs Bichi-
lus d’autres auteurs. (8p.)
* ARGYROMIGES { upyvpo/uy-'^, mêlé
d’argent), ins. — Genre de l’ordre des Lé¬
pidoptères nocturnes, formé par Curtis, et
adopté par Stéphens , qui le place dans sa
tribu des Yponomeutides. Il a pour type la
T inea blanc ar délia de Fabricius, qui ap¬
partient au g. Elachista de Treitschke, que
nous avons adopté. Voy. ce dernier mot.
(ï>.)
ARGYROIXÈTE. Ârgyroneta (xpyvpoç,
argent; vio, filer), arach. — Genre de
la famille des Araignées, groupe des Aqua¬
tiques , de l’ordre des Aranéides, établi par
Latreille et adopté depuis par tous les natu¬
ralistes. Ce genre Ârgyroneta est caracté¬
risé par les yeux , au nombre de huit , dont
deux de chaque côté très rapprochés l’un de
l’autre , et placés sur une éminence, et qua¬
tre intermédiaires formant un quadrilatère ;
par la lèvre sternale triangulaire , et par les
mâchoires inclinées sur cette lèvre.
Ce genre ne renferme encore qu’une
seule espèce, l’Argyronète aquatique [Ara-
nea aquatica Lin.) ; mais cette seule espèce
est peut-être, dans tout l’ordre des Ara¬
néides , la plus remarquable par ses mœurs.
En effet, condamnée à vivre au sein des
eaux, elle ne peut respirer que l’air atmo¬
sphérique ; elle n’a que des poumons comme
toutes les autres Araignées , et aucun or¬
gane analogue à des branchies , pouvant
décomposer l’air atmosphérique dissous
dans l’eau , d’où cette Araignée ne sort ja¬
mais. Certainement que si l’observation n’a¬
vait pas fait connaître le genre de vie de
9
T. II.
130
ARG
ARG
cette esp., on épuiserait toute son imagina¬
tion sans parvenir à se douter du strata¬
gème qu’elle emploie. Qui aurait pensé,
lorsqu’on a inventé la cloche à plongeur ,
que, depuis le commencement des siècles,
l’Araignée aqua tique en faisait usage? C’est
pourtant là un fait bien reconnu depuis le
siècle dernier.
L’Argyronète aquatique fut observée pour
la première fois en 17 44, dans une petite ri¬
vière des environs du Mans, par le Père
de Lignac. Ce Père de l’Oratoire nous
dit, dans un Mémoire spécial , que, se bai¬
gnant un jour dans une petite rivière , il fut
frappé d’étonnement en voyant dans l’eau
des bulles qui semblaient se diriger à leur
gré , et qu’il eut grand’peur , lorsqu’il s’a¬
perçut que ces bulles étaient des Araignées
enveloppées d’air. Il sortit de là au plus
vite ; et , deux ans après, il avait oublié ces
Araignées , lorsque, se trouvant à Nantes ,
une personne de sa connaissance lui deman¬
da si déjà il avait remarqué de grosses Arai¬
gnées aquatiques très abondantes dans la
petite rivière d’Erdre. L’abbé de Lignac ne
se souvenait qu’imparfaitement de cette es¬
pèce d’Araignée; mais son ami lui en pro¬
cura plusieurs individus, et, les ayant mis
dans une carafe remplie d’eau, il les ob¬
serva avec le plus grand soin pendant dix-
huit mois.
L’Argyronète , très peu remarquable par
ses formes et ses couleurs, est d’un gris
brunâtre sombre , et revêtue de poils assez
longs. Elle vit dans les eaux dormantes ou
peu courantes , dans les lieux où des plan¬
tes aquatiques croissent en grand nombre ;
c’est là qu’elle fixe sa demeure. Cette Arai¬
gnée sécrète une matière soyeuse qui s’étale,
et prend facilement la forme qu’on lui don¬
ne. Cette matière lui sert à construire sa
cloche.
L’industrieuse naïade vient à la surface de
l’eau, se courbe alors un peu en arc, replie ses
pattes , et , rentrant précipitamment dans
l’eau , emporte avec elle une grosse bulle
d’air qui la fait paraître toute argentée ;
elle va aussitôt placer cette bulle d’air sous
quelque feuille de plante aquatique, en
s’en débarrassant à l’aide de ses pattes 5
l’Argyronète alors entoure sa bulle de ma¬
tière soyeuse et transparente, de façon qu’el¬
le lui sert de moule pour commencer sa
cloche, qu’elle fixe, au moyen de quelques
fils, aux plantes qui l’entourent. L’Araignée
revient bientôt chercher une nouvelle provi¬
sion d’air qu’elle ajoute à la première, et, en
même temps , agrandit sa cloche en éten¬
dant avec ses pattes la matière soyeuse
qui sort de ses filières. Répétant le même
manège une dizaine de fois , sa cloche se
trouve , au bout de quelques heures, en¬
tièrement achevée , et elle atteint alors
presque la grosseur d’une petite noix. Or¬
dinairement la forme en est parfaitement
régulière et le sommet très bien arrondi ;
mais quelquefois elle est un peu réniforme
ou légèrement irrégulière. Elle est tou¬
jours fermée en dessous, et n’offre qu’une
ouverture étroite pour l’entrée de son ha¬
bitant.
Les Argyronètes vivent d’animaux, qu’el¬
les saisissent dans l’eau à l’aide de fils ten¬
dus aux alentours de la cloche. Quand on
jette une mouche ou quelque autre insecte
à la surface de l’eau, elles vont bientôt s’en
emparer ; l’attachant par un fil , elles l’en¬
traînent ainsi dans leur retraite pour s’en
nourrir. Elles se dévorent même entre el¬
les ; aussi , généralement, on les rencontre
à une assez grande distance les unes des
autres. Quand on en place plusieurs dans un
vase, la plupart sont tuées, et quelquefois il
n’en reste plus qu’une seule.
Au printemps , lorsque l’époque de l’ac¬
couplement est venue pour les Argyronètes,
le mâle, qui ne serait jamais admis à entrer
dans la cloche de la femelle, vient s’en con¬
struire une tout près de la sienne ; mais,
quand il l’a terminée , tout n’est pas fini
pour lui : il doit encore ajouter une nou¬
velle construction pour parvenir au terme de
ses désirs ; il établit alors une galerie com¬
muniquant à sa retraite et aboutissant à celle
de la femelle. Dès que cette galerie ou ce
vestibule se trouve achevé et rempli d’air ,
comme la cloche même , le mâle perce la
paroi latérale de la cloche de la femelle ,
et s’élance sur elle. Quand celle-ci est dispo¬
sée à l’accouplement , elle demeure au fond
de son habitation tenue à la renverse , et le
mâle est bien reçu ; mais à peine la femelle
est-elle fécondée que le mâle s’enfuit, car la
femelle le poursuit souvent jusque dans sa
loge. Lorsqu’elle n’est pas disposée à rece¬
voir rapproche du mâle, elle le poursuit
ARG
131
A RG
dès qu’elle l’aperçoit , et le tue quand elle
peut l’atteindre.
L’Argyronète femelle forme un petit co¬
con de la soie la plus fine , la plus blan¬
che , la plus éclatante ; elle place ses œufs
dans ce cocon, qu’elle fixe dans sa loge avec
quelques fils. Au bout de peu de jours , les
petites Araignées aquatiques éclosent; et à
peine ont-elles vu le jour, que toutes s’agi¬
tent dans l’eau , vont s’approvisionner d’air
et commencent à se construire une cloche.
Quoique les Argyronètes ne sortent ja¬
mais de l’eau , elles peuvent vivre encore
plusieurs jours à l’air libre ; mais elles dé¬
périssent promptement, et ne tardent pas à
mourir.
L’Argyronète aquatique se trouve quel¬
quefois en grande abondance dans certaines
localités ; mais on la rencontre , aujour¬
d’hui, assez difficilement. Autrefois on la
trouvait communément à la Glacière, près de
Paris, dans les environs de Charenton; mais
depuis un grand nombre d’années elle
semble en avoir entièrement disparu. On la
trouve encore dans quelques parties de la
France , mais plus particulièrement dans le
nord de l’Europe , jusqu’en Suède et en La¬
ponie. (Bl.)
*ARGYROPELECUS fàwes , ar¬
gent ; tr sàsxv; , hache ). poiss. — Nom
donné par M. Anastasie Cocco au Sterno-
ptyx de la Méditerranée. Voy. ce mot.
(Val.)
*ARGYROPHYTON (upyvpoç, argent; I
cpvrd'j , plante), bot. pii. — Synonyme d’Ar-
gyroxyphium. Voyez ce mot. (J. D.)
* ARGYROPTÈREA Argyroptera
(xpyvpoç, argent ; ^zspô-j, aile), ins. — Genre
de l’ordre des Lépidoptères, famille des Noc¬
turnes, tribu des Platyomides, créé par nous ,
et dont les caract. sont : Palpes courbés en
forme d’S. Deuxième article plus écailleux
que «velu; troisième article nu et cylindri¬
que. Trompe courte ; corps mince et allon¬
gé. Ailes supérieures très étroites et termi¬
nées par une frange très longue. Ce genre
est en même temps un des plus naturels et
des plus brillants de la tribu à laquelle il
appartient ; il est pour elle ce qu’est celui de
Plusies pour les Noctuélides. Toutes les es¬
pèces qu’il renferme, à l’exception d’une
seule , se font remarquer par l’éclat de leur
parure, qui se compose, chez la plupart, de
taches ou plaques d’argent ou de nacre, en¬
cadrées d’or. Nous n’en citerons qu’une qui
peut être considérée comme le type du g.,,
VArgyropt. lathoniana , ainsi nommée par
Hubner parce que les taches d’argent dont
elle est ornée ont quelque ressemblance avec
celles de YArgynne lathonia, ou Petit nacré.
Cette belle espèce n’a encore été trouvée
qu’en Hongrie. (D.)
* ARGYROSE (xpyvpoç, argent), min.
— Nom donné par M. Beudant à l’Argent sul¬
furé. Voy . argent. (Del.)
*ARGYROSÉTIE. Argyrosetia {&py u-
poç, argent; ris, teigne), ins. — Genre
de l’ordre des Lépidoptères nocturnes , éta¬
bli par Stéphens dans sa tribu des Ypono-
meutides, et qui a pour type la Tinea goe-
dartella de Linné , que nous plaçons dans
le genre OEcophore de Latreille. Voy. ce
mot. (D.)'
* ARGYROTOZE. Argyrotoza (ùpyv-
pâzoÇoç , qui porte un arc d’argent), ins. —
Genre de l’ordre des Lépidoptères noctur¬
nes, établi par Stéphens dans sa tribu des
Tortricides, et qui a pour type la Tordeuse
de Bergmann, Tortrix bergmanniana L. ,
que nous plaçons dans le genre Tortrix de
Linné. Voy. ce mot. (D.)
* ARGYROXIPHIUM [«pyvpog, ar¬
gent ; Çtfiov, épée ; à cause de la forme et de
la couleur des feuilles , qui sont couvertes
de poils argentés ). bot. pii. — M. de Can-
dolle a fondé ce genre sur une plante de la
famille des Composées , originaire des îles
Sandwich ; elle a pour caractères : Capitule
multiflore hétérogame : fleurs du rayon 1-
seriées, ligulées, femelles ; celles du disque
hermaphrodites, 5-dentées. Réceptacle nu,
plan. Invol. campanulé, formé de 2-5 séries
d’écailles lancéolées-linéaires , presque éga¬
les , et à peu près de même longueur que
les fleurs du disque. Ligules obovales, cunéi¬
formes, élargies et incisées au sommet. Sty¬
le à rameaux grêles presque filiformes, di-
variqués, recourbés, offrant quelques poils
à leur extrémité. Anthères dépourvues d’ap¬
pendices basilaires. Fruit allongé, glabre,
comprimé, présentant quelques cils sur les
deux angles. Aigrette persistante, 1 -sériée,
paléacée ; celle du rayon auriculaire, entière,
acuminée, située vers le côté externe du fruit;
celle du disque composée de 2-5 écailles
raides, subfoliacées, irrégulières, dentées.—
ABU
AKH
132
La seule espèce connue est une herbe vi¬
vace, à tige épaisse, dont la texture rappelle
celle de quelques Tussilages, Cinéraires, ou
Ligularia d’Europe. Les pédoncules qui
naissent à l’aisselle des feuilles supérieures
portent un capitule de fleurs jaunes. Voy.
DG. ( Mém . comp., t. VIII). (J. P.)
* ARGYRYTHROSE ( xpyvpos , Ar¬
gent ; èpvBpài, rouge ). min.— Nom donné par
Beudant à l’Argent rouge antimonié - sulfu¬
ré. Voy. argent. (Del.)
ARGYTHAMNIA (âpyds , blanc; B'àp-
’joç, , arbuste ). sot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Euphorbiacées , établi par Patr.
Brown pour un arbuste des Antilles, auquel
sa couleur blanchâtre , due aux poils qui le
couvrent, a fait donner ses noms généri¬
que et spécifique (A. candicans ). Scs fleurs
sont monoïques. Les mâles présentent un
calice 4-parti , 4 pétales alternes , velus ; au
centre 4 étamines , dont les filets saillants
soutiennent des anthères introrses , se sou¬
dent à leur base au dessous d’un petit ru¬
diment de pistil , et alternent avec autant
de glandes. Dans les femelles, le calice est à
cinq divisions auxquelles répondent autant
d’écailles; il n’y a pas de corolle ; l’ovaire,
velu, à trois lobes et autant de loges uni-
ovulées, est surmonté de trois styles bifides
dont les branches se terminent par des stig¬
mates déchiquetés , et devient une capsule
à 3 coques. Les feuilles, alternes et simples,
sont, ainsi que les autres parties de la plan¬
te, imbues d’un principe colorant rouge qui
se manifeste par la dessiccation, et pourrait
être analogue à celui du Tournesol , genre
voisin. Les fleurs sont en petites grappes
axillaires , plusieurs mâles au sommet ; les
femelles plus grandes et solitaires à la base.
— L ''Ateramnus du même auteur doit, sui¬
vant Adanson, être rapporté au même g.,
et y formerait ainsi une autre espèce.
(Ad. J.)
*ARHINES (« priv .; pîç,pivdçj narine).
ins. — Genre de Coléoptères, section des Té-
tramères, famille des Curculionides, division
des Phyllobides , établi par Schoenherr
{Généra et species Curculionidum, tom. II,
pars 2, p. 465).
Ce genre, qui ne figure pas dans le der¬
nier Catalogue de M. Dejean , ne renferme
qu’une seule espèce originaire du Bengale :
5 Arhines languidusde Schuppcl, dont voici
la description : Corps oblong, noir, peu con¬
vexe, ^ouvert d’un épais duvet grisâtre. An¬
tennes, jambes et tarses d’un jaune testacé.
Rostre ayant une carène étroite. Corselet
r
rugueux et ponctué. Elytres avec des stries
de points dont les intervalles sont lisses.
(D. et C.)
* ARIÏIPÏS ( & priv. ; pu rts, éventail).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères ,
famille des Sternoxes, établi par M. Dejean
( Catal ., 5e édit.) sur une seule espèce rap¬
portée de Cayenne par M. Lacordaire, et
nommée par lui A. ambülator. Le nom gé¬
nérique donné à cette espèce par M. Dejean
semblerait indiquer que ses antennes sont
simples; cependant il le place dans son Ca¬
talogue à côté du g. Callirhipis de Latreil-
le, dont les antennes sont flabellées dans les
mâles, et qui appartient, par ce motif, à la
tribu des Rhipicérides. Au reste, n’ayant pas
vu l’espèce dont il s’agit , nous ne pouvons
rien dire de ses véritables caractères géné¬
riques , qui n’ont pas encore été publiés , et
nous ne la mentionnons ici que pour mé¬
moire. (D.)
* AROIZES (« priv., et /R'Çac, racine
ou radicule), bot. pii. — Le professeur L.-C.
Richard , ayant pris pour base de la divi¬
sion première des végétaux les modifications
du corps radiculaire de l’embryon, dési¬
gnait sous le nom (VArhizes les végétaux
privés d’embryon, et par conséquent de ra¬
dicule. Cette division correspond exacte¬
ment à celle des Acotvlédonés ou Inembryo-
nés. Voy. embryon. (A. R.)
* ARHIZOBLASTE ( « priv. ; /5/Ça ,
racine; ftïâ<7zy\, bourgeon), bot. — Wilde-
now désigne sous ce nom les embryons qui
restent cachés sous terre lors de leur ger¬
mination et sont privés de racines ; il est
opposé à Rhizoblaste. (C. b’O.)
* ARIIOPALE. Ârhopala {à priv.;
Pokxïov, massue), ins.— Genre de l’ordfe des
Lépidoptères, famille des Diurnes, tribu des
Lycénides, établi par M. Boisduval, et fondé
principalement, ainsi que l’indique son nom,
sur l’absence de la massue dans les antennes
des Papillons dont il se compose. Ce genre,
qui ne renferme que des espèces de l’Océa¬
nie et de l’archipel indien , a pour type le
Pap. heliasdc Cramer. M. Boisduval, dans la
partie entomologique du Voyage de V Astro¬
labe, en décrit deux nouvelles espèces, l’une
ARI
A RI
133
de la Nouvelle-Guinée, et l’autre de la Terre
des Papous. Il appelle la première A.phry-
xus, et l’autre A. meander. Elles sont figu¬
rées toutes deux dans l’Atlas de l’ouvrage
précité. (D.)
*ARHOPALUS («priv.; pôncùov, mas¬
sue ). ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères , famille des Longicornes , tribu des
Cérambycins , établi par M. Serville {Ann.
de la Soc. ent. de France, t. III, p. 77) aux
dépens du g. Callidie, dont il ne diffère que
par le corselet , peu déprimé en dessus , et
par les cuisses , de longueur moyenne , en
massue allongée et comprimée. M. Serville
y rapporte six espèces, parmi lesquelles nous
citerons, comme type , le Callidiam rusti-
cmn Fabr. , qui se trouve en France et en
Allemagne. —Ce g. correspond à celui que
M. Dejean désigne dans son dernier Catal.
sous le nom de Criocephalum, que M. Mul-
sant, dans son Hist. des Coléoptères de
France, a changé, nous ne savons pourquoi,
en celui de Criocephalus. (D. etc.)
*ARIIYNCHUS ( à priv.; pù yxa, bec).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères ,
famille des Curculionites, établi par M. De¬
jean dans la troisième édit, de son Catalo¬
gue , mais dont il n’a pas publié les carac¬
tères. Il y rapporte deux esp. nommées par
lui, l’une A. luridus, et l’autre A. tomento-
sus , toutes deux de l’Amérique septentrio¬
nale. N’ayant pas vu ces espèces, nous ne
pouvons dire en quoi elles diffèrent gé¬
nériquement des Peloporus et des Haplu-
rus de Schoenherr, entre lesquels il les
place. ’ (D.)
ARIA, Sering. (nom ancien de l’Alisier
commun ). bot. ph. — Syn. du genre Ali¬
sier ( Cratœgus , L.; Spach), de la famille
des Pomacées. Beaucoup d’auteurs ne le
considèrent que comme une section du g.
Pyrus. (Sp.)
ARIADNES ( Ariadne , nom mythol.).
arach. — M. Savigny avait appliqué ce
nom à un genre que M. Walckenaër regarde
seulement comme une division du genre
Dysdera, et qui est caractérisée .par les yeux
intermédiaires de la ligne postérieure, plus
gros que les autres , et par les mâchoires,
arrondies à leur extrémité extérieure. Le
type en est le Dysdera ( Ariadne ) insidialrjix
Sav., trouvé en Égypte. Voy. dysdera.
(Bl.)
*ARICIADÉES. Ariciadœ ( (V Aricia,
genre d’Annélides ). annél. — Nom donné
par M. Johnston aux Anciens de MM. Au-
douin et Edwards. (P. G.)
* ARICIE. Aricia ( Nom d’une prin¬
cesse athénienne), ins. — Genre de l’ordre
des Diptères, division des Brachocères, sub¬
division des Dichœtes , famille des Athé-
ricères, tribu des Muscides, section des An-
thomyzides. Ce genre , formé aux dépens
des g. Anthomyia de Meigen , Musca de
Linné, Fabricius et Fallen, répond à la sec¬
tion des Aricinœ terrestres deM. Bobineau-
Desvoidy , et a les caract. suivants : Styles
des antennes plumeux. Abdomen ovale ,
ordinairement muni de soies. Cuillerons as¬
sez grands ; la valve inférieure dépassant la
supérieure. Ailes écartées. Le genre Aride
présente des rapports avec les Muscies ; ce¬
pendant il en diffère par l’ouverture de la
première cellule postérieure , par la médio¬
crité des cuillerons, par les soies à l’abdo¬
men , et par la couleur ordinairement fer¬
rugineuse des pieds, et quelquefois du corps.
Les Aricies fréquentent les lieux frais et hu¬
mides ; les larves se développent dans les
détritus de matières végétales. M. Macquart
en décrit 52 esp., qu’il partage en deux di¬
visions : celles qui ont les yeux velus, et
celles qui les ont nus. Nous en citerons une
de chaque : VA. lardaria, ou la Musca id .
de Fabricius, qui est commune partout,
et VA. testacea ou Musca id. du même
auteur, qui se trouve dans toute l’Europe.
(D.)
ARICIE. Aricia ( Aricie , fille de Pal-
lante). annél.— Genre d’Annélides sétigè-
res marines , de la catégorie des Errantes ,
établi par M. Savigny , adopté par M. de
Blainville, et considéré par MM. Audouin et
Edwards comme type de la famille des
Anciens ; M. de Blainville le rapporte aux
Néréides Acérés. Il a pour principaux ca¬
ract. : Tête conique ; antennes nulles ou ru¬
dimentaires; pieds de deux sortes, et rele¬
vés sur le dos ; ceux de la partie antérieure
du corps composés de deux rames très dis¬
semblables , et les autres composés de deux
rames ayant à peu près la même forme.
Le corps est allongé et la bouche pourvue
d’une trompe très courte , sans papilles ni
dents. Trois espèces des côtes d’Europe :
A. sertulata Sav. ; A. Cuvierii And. et
134
AR1
ARI
Edw.; A. LatreilUi id. MM. Audouin et
Edwards pensent qu’on devra y rapporter
aussi le ISereis armiger MülU, type du g.
Scoloplos de Blainville. (P. G.)
*ARICIENIS (d ’lricm, g. d’Annélides).
annél. — MM. Audouin et Milne-Edwards
établissent sous ce nom , que M. Johnston
remplace par celui d '’Ariciadées, une famille
d’Annélides sétigères errantes, dont le genre
principal est celui des Aricia. Ceux qui s’y
rapportent avec lui sont les suivants : Leuco-
dore , Johnst. ; Nérine , id. ; Aonia , Sav. ;
Oplielia, Sav.; Cirrhatula , Lamk. , ainsi
que ceux de Scoloplos et Scolelepis de M.
de Blainville. Les Anciens onCpour caract.
communs : Pieds peu saillants et d’une struc¬
ture peu compliquée, tantôt similaires, tan¬
tôt dissemblables ; dans les différentes par-
«
ties du corps, mais jamais alternativement ,
pourvus et dépourvus de certains appendi¬
ces mous; branchies nulles ou très simples;
tête rudimentaire ; antennes et yeux nuis
ou rudimentaires. En général , un seul cir-
rhe à chaque pied , et le second , lorsqu’il
existe, est rudimentaire. (P. G.)
* ARICIAE. cïiim. — Matière colorante
rouge, insoluble, des fruits de VAreca Cate-
chu. (C. d’O.)
*ARICL\ES. Aricinœ. ins.— Nom d’une
tribu de Diptères , établie par M. Robineau-
Desvoidy dans sa famille des Mésomydes,
division des Muscivores , et qui correspond
aux premières sections des Anthomyes de
Meigen.
Les Aricines se divisent en terrestres et
en littorales ou aquatiques. La première
division comprend dix genres, et la seconde
vingt-et-un.
Les larves de ces Diptères vivent dans les
débris de tous les végétaux en décomposi¬
tion. Les Insectes parfaits préfèrent en gé¬
néral les lieux retirés , frais , humides, et
même aquatiques. Quelquefois les femelles
se jettent en quantité sur les quadrupèdes
herbivores dans les pâturages , et leur sont
fort importunes. (D.)
ARID. poiss. — Nom donné par M. Rup-
pel comme la dénomination vulgaire de son
Rhombus panlherinus. (Val.)
* AR1E. poiss. Aria. ins. — Genre de
l’ordre des Diptères, établi par M. Robineau-
Desvoidy dans sa tribu des Macropodées ,
famille des Myodaires , et qu’il caractérise
ainsi : Caractères des Esthéries et des Dim -
res , mais diète villeux. Épistome plus sail¬
lant ; corps assez déprimé ; la cellule yG fer¬
mée et non pétiolée au sommet de l’aile. —
Ce genre n’est fondé que sur une seule es¬
pèce, que M. Macquart comprend parmi ses
Omalogastres : c’est Y Aria fulvicrus R.D.,
qui se trouve en France, au printemps.
(D.)
* A IVIETIXUM. bot. pii. — ■ Sous le
nom (PArietinum americanum Beck (Bot.
ofnorth and midd. st. 552) a décrit le Cy-
pripedium arietinum de Brown, qui ne
diffère par aucun caractère important des
autres espèces du même genre. Voy. cypri-
PEDIUM. (A. R.)
ARILLE. Arillus. bot. — On a dé¬
signé sous ce nom un organe très varié
dans sa forme, qui recouvre en partie ou en
totalité certaines graines, et qui souvent en
a été considéré comme un des téguments,
tandis qu’en réalité il fait partie du péri¬
carpe, et non de la semence. En effet, i’arille
peut être défini : Une expansion ordinaire¬
ment charnue du trophosperme se répan¬
dant sur la graine, qu’elle recouvre en partie
ou en totalité Quelques exemples vont éclai¬
rer cette définition. Dans beaucoup d’Euphor-
biacées, on trouve à la base de la graine un
petit corps charnu, caronculiforme, à l’aide
duquel la graine était adhérente au péricar¬
pe : ce corps est un arille. Dans le Polyga-
lavulgaris , la graine est embrassée à sa base
par un petit corps charnu cupuloïde trilobé :
c’est encore un arille. Dans les diverses es¬
pèces du genre Cupania , de la famille des
Sapindacées, l’arille constitue une cupule
entière qui recouvre la graine dans sa moi¬
tié inférieure. Dans les Turnera , l’arille se
redresse sur l’un des côtés de la graine, dont
il égale la hauteur, et les dentelures qui dé¬
coupent son contour lui donnent quelque
ressemblance avec une feuille d’acanthe.
Tout le monde connaît ces lanières irrégu¬
lières, charnues, anastomosées, qui, sembla¬
bles à un réseau, recouvrent la graine du
Muscadier : c’est encore un arille, qui, dans
la matière médicale , est employé sous le
nom de macis. Dans le fusain à bois galeux
( Evonymus verrucosus L.) , l’arille recouvre
les deux tiers inférieurs de la graine; enfin,
dans notre fusain commun (Evonymus eu¬
ropéens L. ) , il s’étend sur toute la graine ,
À RI
ARi
135
et l’enveloppe d’umynembrane charnue d’un
rouge éclatant.
L’arille, même quand il enveloppe com¬
plètement la graine, n’est nullement adhé¬
rent avec sa surface. Il n’y adhère qu’en un
point, le liile ou ombilic externe, par lequel
les vaisseaux nourriciers du péricarpe pénè¬
trent dans la semence. Sur tous les autres
points, il y est simplement appliqué, et peut
être enlevé avec la plus grande facilité et
sans produire aucune déchirure.
Nous avons dit précédemment que l’arille
était une expansion, un épanouissement, en
quelque sorte , du trophosperme ou du po-
dosperme sur la surface externe de la graine;
mais c’est le tissu utriculaire seul du tro¬
phosperme qui constitue l’arille ; tout le tis¬
su vasculaire de cet organe pénètre dans le
tégument propre de la graine.
On a quelquefois considéré comme des a-
rilles des parties entièrement différentes de
cet organe ; ainsi : 1° tantôt le tégument pro¬
pre de la graine , manifestement charnu ,
comme dans le Jasmin, le T abernemontana ;
2° tantôt l’endocarpe lui -même, plus ou
moins adhérent à la graine, comme dans le
Café et quelques Rutacées.
Une loi qui a été établie par mon père, et
qui, jusqu’à présent, n’a pas encore offert
d’exception , c’est que l’arille ne se ren¬
contre que dans les polypétales et jamais
dans les vraies monopétales. Les plantes
monocotylédonées sont également dépour¬
vues d’arille. (A. R.)
* ARILLÉE (graine), bot. — La grai¬
ne arilléef est celle qui est pourvue d’un
arille , par opposition à celle qui manque
de cet organe. (A. R.)
* ARÎLUS. ins. — Genre de la famille
des Réduviens , de l’ordre des Hémiptères,
section des Hétéroptères , établi par Hahn
( Wanzenartig. Insect. ) , adopté par MM.
Burmeister ( Handb . der Eut .) et Spinola
(Ess. Hémipi.), et regardé par nous ( Uist.
des anim. art., t. IY ) comme une simple
division du genre Zelus. Ce genre, en effet,
ne présente pour caractères propres essen¬
tiels qu’une tête grêle, offrant un long cou;
des jambes postérieures sans aucun renfle¬
ment , et un abdomen plus court et plus
large que les élytres. Quelques espèces se
font encore remarquer par leur thorax élevé
en forme de crête.
Le g. Ariliis se compose d’une vingtaine
d’esp. exotiques ; la plupart sont de l’Amé¬
rique méridionale. Le type est VA. serratus
( Cimex serratus Lin. ) du Brésil. (Bl.)
ARIMANON. ois. — Nom d’une esp,
de petite Perruche. (Lafr.)
* AR1NE. Arma. ins. — Genre de l’or¬
dre des Diptères, établi par M. Robineau-
Desvoidy dans sa tribu des Palomydes, et
qui est intermédiaire entre ses Pherbines
et ses Pherbellies. Il s’en distingue par le
chète villeux , et le troisième article anten-
naire , cylindrico-conique. Il est fondé sur
une seule esp., qu’il nomme A. obscura ,
trouvée par lui dans les environs de Saint-
Sauveur. (D.)
* ARIOCARPUS ( ario ?....... Y.x.pi roçf
fruit), bot. pii. — Genre de la famille des
Cactées, que M. Scheidweiler (Act, Acad.
Brux. , 1839) formait, en même temps que
nous l’établissions nous-même , dans nos
Cactearum Généra nova Speciesque novœ,
sous le nom d’ Anhalonium. (Voyez ce mot
dans ce Dictionnaire, et l’ouvrage cité, pour
apprécier les causes qui déterminent l’adop¬
tion de ce dernier.) (C. L.)
*ARIODIVE. ins. — Genre de Lépi¬
doptères diurnes, de la tribu des Nympha-
lides, proposé par Horsfield (Lepid. ofJava ),
et qui a pour type le Pap. Ariodne des au¬
teurs. Ce g. correspond à celui c VErgolis
de M. Boisduval. Voyez ce mot. (D.)
ARION. (Nom myth.) moll. — Depuis
Swammerdam , tous les zoologistes savent
que la Limace rouge , si commune dans les
lieux humides en France et en Allemagne ,
porte à l’extrémité postérieure du corps un
crypte muqueux assez considérable. M. de
Férussae, dans ces derniers temps, a voulu
faire deux genres parmi les Limaces, et il a
réuni, sous le nom d’Arion , toutes les esp.
qui, comme celle dont nous venons de par¬
ler, ont un pore muqueux à l’extrémité du
corps. Ce caractère ne se traduisant à l’in¬
térieur par aucune modification apparente
dans l’organisation, toutes les personnes qui
s’occupent avec soin de la science des Mol¬
lusques ont rejeté ce genre comme inutile.
Voy. limace. (Desii.)
* A RIGA A , ARJOIVA (noms estro¬
piés.) bot. ph. — Syn. du genre Arjoona ,
Cavan., de la famille des Santalacées. (Sp.)
* ARISAREES. bot. ph.— Première
À RI
S 36 ÀRI
s.-tribu établie parSchott (Melethem., p. 46)
dans la tribu des Dracunculinées , de la fa¬
mille des Aroïdées. Voy. aroïdées. (A. R.)
ARISARUM ( âpicxpov , nom , chez les
Grecs, d’une esp. d’arum?), bot. ph. —
Famille des Aroïdées , s. -tribu des Arisarées.
Genre d’abord établi par Tournefort, réuni
par Linné au genre Arum, puis rétabli de
nouveau par le professeur L.-C. Richard
dans les notes de M. Iiunth sur quelques
g. de la famille des Aroïdées. Dans le g.
Arisarum, la spathe est tubuleuse inférieu¬
rement, terminée en languette à son som¬
met. Le spadice est monoïque ; les anthères
sont bivalves ; les ovaires, placés à la par¬
tie antérieure et inférieure du spadice, con¬
tiennent un grand nombre d’ovules dres¬
sés. Ce genre ne se compose que de deux
espèces : Arisarum australe Rich., et A.
proboscideum Schott; plantes vivaces Jà
feuilles entières , qui croissent dans les ré¬
gions méridionales de l’Europe. (A. R.)
*A RI SÈME. Arisœma fë/us, espèce d’a¬
rum? oci/j-x, sang; allusion aux taches des
feuilles et des spathes). bot. pii. — Fa¬
mille des Aroïdées. Genre établi par le pro¬
fesseur Martius , et appartenant à la tribu
des Arisarées. Voici ses caractères : La spa¬
the est roulée dans sa partie inférieure; le
spadice porte des fleurs polygames. Les éta¬
mines ont des anthères qui s’ouvrent en
quatre valves. Les ovaires sont placés circu-
lairement autour du spadice , et terminés
chacun par un style assez long qui se con¬
tinue avec leur sommet. Chaque ovaire con¬
tient généralement quatre ovules attachés
à la partie inférieure de sa cavité , et dres¬
sés. Ce genre a été formé aux dépens du g.
Arum, et a pour type Y Arum dracontium
L. Dans quelques espèces , le spadice sup¬
porte des fleurs monoïques ou dioïques. Le
genre Arisœma se compose d’une douzaine
d’espèces qui croissent, soit dans l’Amérique
du Nord , soit au Japon ou dans le Népaul
supérieur ; leurs feuilles sont généralement
pédalées, et se développent en même temps
que les fleurs. (A. R.)
ARISTA. bot. — Voyez arête.
A RI STE. Aristus [ocptazoc, , courageux).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères
pentamères , famille des Carabiques , tribu
des Scaritides, établi par Ziegler aux dé¬
pens des Ditomes de Bonelli , et adopté par |
Latreille et par M. So^ier. Ce dernier lui
donne pour caractères distinctifs : Echan¬
crure du menton peu profonde; dent de son
milieu très obtuse ou tronquée, atteignant
presque la hauteur des lobes latéraux , qui
sont obtus. Prothorax trilobé en dessous en
avant; ses angles antérieurs aigus et sail¬
lants, embrassant la tête. M. Solier y rap¬
porte cinq espèces, que M. Dejean, dans son
Species et son Catalogue , laisse dans le g.
Bitomus. Nous n’en citerons qu’une seule ,
VA.sulcatus, dont Fabricius avait fait un
Scaurus. Les caract. génériques de cette esp.
sont représentés grossis dans le t. III des
Ann. de la Soc. entomol. de France , pl. 17.
Les Aristes se tiennent ordinairement ca¬
chés sous les pierres ; leurs larves sont très
carnassières, et vivent dans des trous prati¬
qués en terre. (D.)
*ARÏSTÉ, ÉE. Àristatus, a (arista, arê¬
te). bot. ph. — Cette épithète s’emploie pour-
tous les organes qui sont munis d’une arête.
Dans la famille des Graminées , on dit que
la glume est aristée, par opposition à glume'
mutique , quand cet organe est dépourvu
d’arête. Voy. arête. (A. RA
* ARISTÉE, Aristœa ( arista , arête).
bot. ph. — Famille des Iridées. Genre établi
par Aiton ( Hort . kew.) pour Yîxia africana
L. , qu’il distingue par les caract. suivants :
Le calice, pétaloïde, est étalé et régulier ; son
limbe est persistant et roulé en spirale après
la floraison. Les trois étamines et le style sont
déclinés. Le stigmate est concave en forme
de coupe, ouvert, simple ou trilobé. La cap¬
sule est oblongue, prismatique, triangulaire,
à trois loges polyspermes. Les graines sont
comprimées latéralement, et comme chagri¬
nées à leur surface. — Ce g. se compose de
trois or quatre espèces , toutes originaires
du cap de Bonne-Espérance, et qui ont le
port des îxia. (A. R.)
*ARISTELLA. Arislella ( arista , poil,
arête), bot. cr. — M. Rützing(%nop. Dia-
tom. , p. 55, f. 42) a établi ce genre parmi
les Diatomacées , d’après une seule espèce
habitant les eaux douces, et parasite sur les
filaments de la Conferva glomerata. Yoki
les caract. qu’il lui assigne : Individus (ellip¬
tiques ou cunéiformes) parasites, sessiies,
terminés par un filet simple, muqueux, fu¬
gace, excessivement délié. N’est-il pas à
craindre que le caractère si fugace auquel
ARI
A RI
137
on distingue cette production du genre Exi-
laria ou du genre Frustulia ne lui soit
complètement étranger? Pour nous, h qui
ce g. est inconnu , nous nous contentons de
faire part de nos doutes, sans oser rien affir¬
mer de positif à cet égard. (C. M.)
ARISTÉAIE. Aristenia ( arista , barbe,
poil), anivél. — Genre établi par M. Savi-
gny ( Système , p. G4) , et qui n’est pas suffi¬
samment connu. M. de Blainville le consi¬
dère comme de la famille des Amphinomes.
Il le caractérise ainsi dans le Diction, des
sc. nai., t. LVII, p. 453 : Corps fort allon¬
gé , s’atténuant graduellement d’une extré¬
mité à l’autre, et composé d’un grand nom¬
bre d’articulations. Tête et yeux inconnus ;
tentacules id .; branchies pectinées et supra-
dorsales ; pieds biramés; les soies raides et
d’autant plus longues qu’elles sont posté¬
rieures; les cirrhes au nombre de sept à
chaque pied. Type : A. conspurcata Sav.,
Égypte, pl. 2, fîg. 4. (P. G.)
ARISTIDE. Aristida ( arista , barbe de
blé), bot. piï. — Grand genre de la famil¬
le des Graminées , tribu des Stipacées, éta¬
bli par Linné , et adopté depuis par tous les
auteurs et par tous les agrostographes, avec
quelques modifications. Yoici la manière
dont il est caractérisé par M. Runth [Gram,.,
tome I , page 187) : Les épillets sont uni-
flores ; la fieur est stipitée. La lépicène est
à deux valves membraneuses , inégales, or¬
dinairement mutiques ; l’inférieure est plus
courte. Des deux paillettes de la glume, l’in¬
férieure est coriace , roulée sur elle-même ,
et terminée à son sommet par une arête
tripartite ou simplement trifide, quelquefois
articulée à sa base. La paillette supérieure
est mutique et très petite, à peine plus lon¬
gue que les paléoles. Les étamines varient
d’une à trois. L’ovaire est stipité et glabre.
Les deux styles sont courts et terminaux, et
portent chacun un stigmate plumeux, à poils
simples. Les paléoles sont glabres et entiè¬
res, adnées à la base du support de l’ovaire.
Le fruit est cylindrique et glabre.
Tel qu’il vient d’être caractérisé, le genre
Aristida comprend plusieurs genres qui a-
vaient été formés à ses dépens , comme les
genres Chœlaria et Curtopogon, établis par
Palissot de Beauvois , et le genre Streptachne
de M. Runth. Il comprend environ quatre-
vingts espèces, annuelles ou yivaces , toutes
étrangères à l’Europe, mais dispersées dans
les autres contrées soit de l’ancien , soit du
nouveau continent. Aucune de ces espèces
n’offrant d’intérêt spécial, nous ne croyons
pas nécessaire d’en mentionner aucune en
particulier. (A. R.) ^
* AR ISTIFORME . Aristiformis ( aris¬
ta , crête, arête; forma, forme), bot. —
Qui est en forme d’arête. (G. d’O.) |
ARISTOLOCHE. Aristolochia, L. («-
/nvTCiloyJx , aristoloche : herbe qui, selon
les anciens , facilitait les accouchements).
bot. ph. — Genre type de la famille des
Aristolochiées ou Aristolochiacées (Asari-
nées , Bartl.), dont les caractères essentiels
sont les suivants : Périanthe marcescent ou
caduc, tubuleux, ventru à la base ; à limbe
soit liguliforme, soit bilabié et ringent , soit
à 3 segments presque égaux , valvaires en
préfloraison. Étamines 6 ( par exception 5 ),
adnées au style ou au stigmate; filets nuis
ou confondus avec le style ; anthères ex-
trorses. Ovaire à 6 loges multi-ovulées (par
exception, à 5 loges); ovules horizontaux, 1-
sériés. Style court ou nul ; stigmate discoï¬
de, ou subglobuleux , ou stelliforme et à G
lobes. Capsule 6-valve ou irrégulièrement
ruptile, polysperme. — Herbes ou arbustes ;
tiges dressées, ou diffuses, ou volubiles.
Feuilles indivisées ou palmatilobées , péda-
tinervées , alternes , pétiolées , quelquefois
accompagnées d’une stipule oppositifoliée.
Pédoncules solitaires ou fasciculés, axillai¬
res, 1-2-ou pluri-flores, nus , ou garnis vers
leur milieu d’une bractée foliacée. Fleurs
très amples chez certaines espèces, ordinai¬
rement de couleur livide.
Voy., pour les genres, sous-genres et sec¬
tions fondés sur des Aristoloches, les articles
Cardiolochia , Dictyanthes , Einomenia ,
Endodaca, Glossula , Hocquartia, Isotre-
ma, Niphus, Pistolochia, Serpentaria , Si-
phidia , Sipho et Siphonolochia.
On connaît près de cent espèces de ce
genre , dont la plupart appartiennent à l’A¬
mérique intertropicale. Ces végétaux sont
en général remarquables par des propriétés
médicales très prononcées; leurs racines
sont le plus souvent aromatiques et amères :
de ce nombre sont notamment, parmi les
espèces indigènes, l’A. Clematitis L.; VA.
longa L. (vulgairement Aristoloche lon¬
gue), et l’A. rotunda L. (vulgairement
9*
T. II.
138
AUI
ARÏ
Aristoloche ronde ) , qui passant pour être
d’excellents remèdes toniques et stimulants;
VA. Serpentaria L. ( vulgairement Serpen¬
taire de Virginie ), indigène des États-Unis ;
sa racine a une odeur analogue h celle de
la Valériane , et une saveur très piquante.
Les médecins anglo-américains l’adminis¬
trent contre les fièvres typhoïdes : on la re
garde aussi , à tort ou à raison , comme un
antidote contre la morsure des serpents ve¬
nimeux. La racine de VA. odoratissima
s’emploie, aux Antilles , à titre de fébrifuge
et d’anti-dyssentérique ; il en est de même
de l’A. fragrantissima Ruiz et Pav., indi¬
gène du Pérou. Toutefois, certaines espèces
exotiques sont extrêmement fétides et parais¬
sent être plus ou moins vénéneuses ; entre
autres, VA. grandiflora Sw. , espèce des
Antilles , est un poison pour tous les ani¬
maux domestiques , et sa racine , de même
que ses fleurs, exhalent une odeur nau¬
séabonde analogue à celle du Chenopodium
Vulvaria. Beaucoup d’Aristoloches sont re¬
marquables par l’ampleur de leurs fleurs ,
et se cultivent, pour cette raison, pour l’or¬
nement des serres : telles sont surtout l’es¬
pèce que nous venons de citer, ainsi que
VA. labiosa Ker. (Bot. Reg . , tab. 689. —
Nouv. Herb. de l’Amat., II); VA. Sipho
L’Hérit., connue sous les noms vulgaires
d’ Aristoloche siphon ou Aristoloche à
grandes feuilles , originaire des Etats-
Unis, est fréquemment cultivée comme ar¬
buste d’agrément , parce que ses longs
sarments et son ample feuillage la rendent
très propre à couvrir les murs et les ber¬
ceaux. (Sp.)
ARÏST OLOCII I ÂGÉES. bot. ph.-
Voy. ARISTOLOCHIÉES. (Ad. J.)
ARÏSTOLOCHIÉES. bot. pii.— Fa¬
mille de plantes dicotylédonées, apétales,
épigynes. Elle a reçu de M. Lindley le nom
< V Aristolochiacées , et celui d'Asarinées de
M. Agardh et de M. Bartling , qui réservait
le nom (V Aristolochiées à un groupe plus
considérable , ou classe , composé de plu¬
sieurs familles (Balanophorées , Cytinées ,
Asarinées , Taccées ). Notre famille a les ca-
ract. suivants : Calice adhérent à l’ovaire, pro¬
longé au dessus en un tube souvent renflé
que terminent trois segments tantôt égaux,
tantôt très inégaux , à préfloraison valvaire.
Etamines 6-12, ou très rarement en nombre
indéfini, portées sur un disque annulaire épr-
gynique ou soudé avec la base du style; à
anthères presque sessiles, biloculaires. Ovai¬
re à six, plus rarement à trois ou quatre
loges ( dont chacune renferme un grand
nombre d’ovules attachés sur deux rangs à
l’angle interne, ascendants ou horizontaux),
se terminant en un style court en forme de
colonne que couronne un stigmate divisé en
autant de rayons qu’il y a de loges. Fruit
charnu ou plus ordinairement capsulaire, à
déhiscence loculicide , partagé en autant de
loges polyspermes. Graines aplaties ou an¬
guleuses, présentant, vers le sommet d’un
gros périsperme charnu ou légèrement cor¬
né, un embryon très petit, droit, dont la ra¬
dicule , plus longue que les cotylédons , se
dirige vers le point d’attache.-— La plupart des
Aristolochiées se rencontrent dans la zone
intertropicale de l’Amérique, ainsi que dans
les zones tempérées des deux hémisphères,
et surtout dans la région méditerranéenne.
Rares aux Indes , elles disparaissent com¬
plètement au Cap et dans la partie de la
Nouvelle -Hollande située hors des tropi¬
ques.
Ce sont des plantes herbacées ou des ar-
brisseaux souvent grimpants, à feuilles alter¬
nes, simples, pétiolées, où les stipules (quand
elles ne manquent pas) se soudent en une
seule de l’autre côté de la tige, et prennent
souvent un développement foliacé. Les fleurs
sont solitaires ou fasciculées à l’aisselle des
feuilles, plus rarement disposées en grappes.
La tige des espèces frutescentes offre une
structure remarquable, et différente en quel¬
ques points de celle qu’on est accoutumé à
trouver dans les végétaux dicotylédonés. Le
liber forme un grand nombre de petits fais¬
ceaux disposés en cercle au milieu du paren¬
chyme cortical et vis-à-vis les faisceaux du
bois; mais ils ne croissent pas comme ceux-ci,
qui continuent à s’allonger en se multipliant
par division complète ou incomplète dans le
sens des rayons médullaires. On a dit, à tort,
que ce bois est dépourvu de zones concen¬
triques : il en présente dans les espèces li¬
gneuses soumises aux vicissitudes de nos
saisons, mais toujours sans formation an¬
nuelle de liber.
Genres. — Asarum , Tournef. ; Hé¬
téro trop a, Dec. et Morr. ; Aristolochia ,
Tournef. ( Glossula , Pistolochia , Siphisia
ARI
ARJ
139
JEndodaca et Einomenia, Rafin.; Hocquar-
tia , Dumort.); Bragantia, Lour. ( Cera -
minm , Blum.; Munnicliia , Reich.; Van-
liallia , Schult.); Thottea , Rottb.
A ces g. on en ajoute deux autres impar¬
faitement connus, dont quelques caractères,
notamment la diœcie des fleurs, diffèrent de
ceux qui ont été précédemment exposés : ce
sont les Trichopodium, Lindl. ( Trickopus ,
Gærtn.); Trimeriza, Lindl. (Ad. J.)
ARISTOTELA. bot. ph.— Ce genre,
de la famille des Composées , et consacré
par Adanson à la mémoire d’Aristote, com¬
prenait, selon son auteur, les genres Jaco-
bœa , Comm. ; Jacobœaslrum , Yaill. ;
Othonna, Lin., et Calthoides , Juss., dont
l’involucre était formé de sept à dix folioles
soudées entre elles, et renfermant , à la cir¬
conférence, des fleurs rayonnées 3-dentées,
et des fleurs hermaphrodites 5-dentées au
centre. — Ce genre se trouve actuellement
réuni à YOthonna. (J. D.)
ARISTOTELIA, L’Hérit. { kpiv-o-vi-
>/!?, Aristote), bot. pîï. — Genre sur la
classification duquel on est loin d’être d’ac¬
cord : A.-L. de Jussieu le place parmi les
genres non classés; suivant M. R. Brown, il
appartient à la famille des Homalinées ou
Homaliacées; M. Reichenbach le place dans
les Escalloniées; M. Endlicher le met à la
suite des Ternstrémiacées; enfin, M. Bindley
le regarde comme le type d’une famille dis¬
tincte , qu’il appelle Maquinées , et qu’il as¬
socie aux Philadelphées. Ce genre offre les
caractères suivants : Calice turbiné , 5-ou
6-fide ; segments lancéolés , pointus , im¬
briqués en préfloraison. Pétales 5 ou 6, ob-
cordiformes , insérés à l’extérieur d’un dis-
que hypogyne. Etamines 15 ou 18, ayant
même insertion que les pétales , opposées 5
à 5 aux segments calicinaux. Filets courts.
Anthères dressées, oblongues, pointues, 2-
thèques : bourses déhiscentes chacune par
une courte fente terminale. Ovaire 5-locu-
kiire; loges 2-ovulées; ovules superposés,
suspendus. Styles 5, soudés par leur base.
Baie subglobuleuse, 3-gone, 3-sulquée ,
pulpeuse , 3-loculaire. Cloisons très min¬
ces , membranacées. Graines géminées dans
chaque loge, superposées, a-nguleuses.
Test osseux. Hile ventral. Chalaze termi¬
nale, orbiculaire. Embryon axile dans un pé-
risperme charnu, rectiligne, presque aussi
long que le périsperme, parallèle au hile.
Cotylédons elliptiques , foliacés, plissés lon¬
gitudinalement. Radicule subcylindracéc ,
supère , éloignée du hile. -—L’espèce (A.
Maqui L’Hérit.) qui constitue ce genre est
un arbrisseau indigène du Chili, où on le
nomme Maqui. Les feuilles en sont subop¬
posées , pétiolées, coriaces , dentelées , ac¬
compagnées de stipules caduques ; les fleurs
en sont petites , verdâtres , disposées en cy-
mules axillaires ; les baies en sont mangea¬
bles , et l’on en prépare , au Chili , une
boisson vineuse. (Sp.) ?
* ARISTOTELIA (^wror&ns, Aristo¬
te); bot. ph. — Loureiro, dans sa Flore de
Cocliinchine , désigne sous le nom d’Ansfo-
telia spiralis une variété du Spiranthes
australis de Lindley. (A. R.) i
* ARITHMEMA (àpidp.? gu*. , nombre).
ins. — Genre de Coléoptères hétéromères,
famille des Trachélides, Latr., ou des Yési-
cants, Dej., tribu des Cantharidées , Latr.,
établi par M. Chevrolat aux dépens du g.
Hyelœus de Latreille. Il n’en diffère essen¬
tiellement que parce que ses antennes ont
un article de moins que celleAdu genre Hy-
clœus, c’est-à-dire huit au Heu de neuf, et
parce que le dernier est moins gros et plus
allongé que chez celui-ci. Ce g. a pour type
le Mylabris 10 -guttata de Bilberg ( Arith .
10-gullata Chevrolat), figuré dans 1 1 Icono¬
graphie du Règne animal, par M. Guérin-
Méneville, pl. 35, fig. 2, et fig. 2 a (antenne
grossie) ; mais , par erreur, ces deux figures
sont indiquées au bas de la planche comme
se rapportant au g. Hyelœus. Depuis, M. De¬
laporte ( Buffon-Duménil , t. II, p. 268) a
formé de cette même espèce son g. Acteno -
dia, et M. Dejean, dans son dernier Catalo¬
gue, l’a rapportée à son g. Synamma, sous
le nom de 12 -guttata Dej. (D. et C.)
ARITRILLIS. bot. ph. — Synonymo
de Mercuriale ( Voy . ce mot). (C. d’O.)
ARJOOAA, Cavan. (botaniste espa¬
gnol). bot. ph. — Genre de la famille des
Santalacées , auquel son auteur (le., IY, p.
57 , tab. 353 ) attribue les caract. suivants :
Fleurs hermaphrodites. Périanthe 2-brac-
téolé à la base, tubuleux, 5-fide, non per¬
sistant. Disque épigvne, charnu, annulaire,
très entier. Etamines 5, alternes chacune a-
vec une très petite squammule poilue. Ovaire
5-ovulé. Style filiforme ; stigmate obscure-'..
140
ARK
ARM
ment 5-lobé. Baie 1 -sperme.— Arbrisseau (du
Chili) à racine pivotante , fusiforme , garnie
défibrés tuberculeuses ; feuilles alternes, se-
mi-amplexicaules , nerveuses, glabres, très
rapprochées ; les florales laineuses. Fleurs
en capitules terminaux. On n’en connaît
qu’une espèce. (Sp.)
ARKOSE. géol. — M. Brongniart ap¬
pelle Arkose tous les grès qui contiennent
du Feldspath, soit intact, soit plus ou
moins décomposé , mêlé avec des quantités
variables de Quartz.
M. Cordier forme trois espèces distinctes
de roches résultant de ces diverses associa¬
tions, savoir : 1° Grès feldspafhique , les
mélanges dans lesquels le Feldspath est pré¬
dominant ; 2° Arkose , les mélanges de
Feldspath et de Quartz dans lesquels ce der¬
nier élément est prédominant ; 5° enfin Mé-
taxite , les mélanges de Quartz et de Feld¬
spath décomposé (Kaolin).
Ces trois espèces de roches ont été obser¬
vées avec détail, pour la première fois , dans
les assises inférieures des terrains du Lias ;
mais, depuis, on a reconnu qu’elles figurent
à plusieurs reprises, soit à l’état de terrains,
soit à l’état de couches subordonnées, dans
presque toute la série des étages qui com¬
posent l’ensemble de l’écorce secondaire de
la terre. M. Cordier en a reconnu de beaux
gisements dans les terrains de la période
phylladienne de plusieurs parties de la Fran¬
ce. On en trouve également dans les ter¬
rains de la période palæothérienne d’Auver¬
gne et du département du Tarn , et même
dans des étages plus récents, tels par exem¬
ple que le Crag. Voy. grès feldspatiiï-
QUE et MÉTAXITE. (C. D’O.)
ARKTÏZITE ( Enfin , les propriétés amères , aromati¬
ques et un peu astringentes, des Armoises ,
font que plusieurs d’entre elles ont été pro¬
posées comme succédanées du thé , et no¬
tamment V Abrotanum. Ces propriétés sont
dues, suivant M. Braconot , à une matière
animalisée extrêmement amère qui forme
les 18/100 de son poids. Cette plante renfer¬
me, en outre, une huile volatile et un acide
qu’il croit nouveau , et qui s’y trouve com¬
biné avec de la Potasse.
IS Armoise commune ou Herbe de Saint -
Jean croît dans les lieux incultes et sur
les bords des chemins ; elle est apéritive ,
stimulante ; extérieurement elle passe pour
vulnéraire et détersive , ainsi que plusieurs
autres espèces du même genre. (J. D.)
ARMORACIA. Flora der Wetterau.
— Baumgart., Flor. Transylv. — Koch ,
Deutschl. Flora , vol. IV, p. 566. — Spach,
Hist. des plant, phan. , vol. VI, p. 519.
(Nom donné par plusieurs botanograplies
anciens à la plante sur laquelle est fondé le
genre , et faisant allusion à ce que cette
plante est commune dans le nord-ouest de
la France), bot. ph. — Genre de la famille
des Crucifères ( tribu des Alyssinées DC. ,
tribu des Siliculeuses Spach) , auquel nous
avons assigné les caractères suivants : Calice
de 4 sépales cymbiformes, égaux, divergents,
presque étalés. Pétales 4, onguiculés. Glan-
dules 6, denticuliformes, confluentes par la
base, alternes avec les étamines. Étamines
6; filets filiformes, subisomères, subrecti¬
lignes, divergents ; anthères sagittiformes-
elliptiques, obtuses : celles des deux étami¬
nes impaires un peu plus grandes que les
autres. Ovaire ellipsoïde, un peu comprimé
(en sens contraire du diaphragme) , 2-locu-
laire, multi-ovulé. Ovules marginaux , sub-
réniformes, résupinés. Style filiforme, très
court; stigmate pelté, hémisphérique. Sili-
cule tantôt ellipsoïde, tantôt subglobuleuse,
peu ou point comprimée , érigée , 2-Iocu-
laire , courtement apiculée (par le style) ;
loges 4-20-spermes ; valves cymbiformes,
non carénées, innervées, minces , subcarti¬
lagineuses, submarginées ; nervures placen-
tairicnnes filiformes , incluses avant la déhi¬
scence. Graines suspendues , bisériées dans
chaque loge, petites , finement chagrinées ,
subcylindriques, immarginées; cotylédons
rectilignes, subsemi-cylindriques, en géné¬
ral accombants. — VArmoracia rusticana
144
ARN
ARN
Flor. Wctt. ( Cochlearia armoracia Linn.
— Raplianis magna Mœnch. — Cochlearia
macrocarpa Wald. et Kit.), plante connue
sous les noms vulgaires de Cram ou Cran
de Bretagne , Cranson de Bretagne , Cran-
son rustique, Cran des Anglais , Raifort
sauvage , Grand raifort , Moutardelle ,
Moutarde des Allemands, et Moutarde des
Capucins, est la seule espèce qu’on puisse
rapporter avec certitude à ce genre. C’est
une herbe Vivace , à racine pivotante, grosse,
charnue , atteignant deux à trois pieds de
long. La tige est paniculée, et atteint jus¬
qu’à cinq pieds de haut. Les feuilles sont
tantôt indivisées, tantôt pennatilides : les in¬
férieures grandes, pétiolées ; les autres ses-
siles. Les fleurs sont disposées en grappes
terminales et oppositifoliées, nues, denses',
à pédicelles filiformes, plus ou moins diver¬
gents après la floraison. Les sépales sont
d’un jaune verdâtre, membraneux aux bords;
les pétales blancs.— La racine de cette
plante a une saveur extrêmement piquante,
analogue à celle de la graine de moutarde ,
mais beaucoup plus forte ; lorsqu’on la broie
étant fraîche, elle provoque des éternu-
ments fréquents et une abondante sécré¬
tion lacrymaire ; elle jouit de propriétés ver¬
mifuges, stimulantes, diurétiques, et surtout
anti-scorbutiques ; appliquée fraîche sur la
peau, elle agit comme épispastique. En An¬
gleterre, en Allemagne et dans l’ouest de la
France, on fait beaucoup usage de cette ra¬
cine comme assaisonnement , en guise de
moutarde. (Sp0
ARMOSELLE. bot. ph. — Syn. du
genre Seriphium, L. Voyez ce mot.
(C. D’O.)
ARNEBI A, Forsk.(F7or. Ægypt.\ bot.
jph. — Synon. du g. Lithospermum, Tourn.,
de la famille des Borraginées. (Sp.)
ARNICA (par corruption de Ptarmica ,
qui vient de motppLtxi, sternutatoire). bot.
ph. _ Genre de plantes appartenant à la fa¬
mille des Composées, tr. des Sénécionidées,
lequel a pour caractères : Capitules hétéro-
games , radiés, multiflores. Fleurs du rayon
1-sériées, femelles, renfermant quelquefois
des rudiments d’étamines ; celles du disque
hermaphrodites. Involucre campanulé, formé
de deux séries d’écailles linéaires-lancéolées,
égales entre elles. Réceptacle velu ou cou¬
vert de paillettes très fines. Corolle à tube
velu ; rameaux du style tronqués ou termi¬
nés par un petit cône, et couverts extérieu¬
rement de papilles qui se prolongent sur le
style lui-même. Les fruits , cylindriques ,
amincis aux deux bouts , légèrement velus
et sillonnés, sont couronnés par une aigrette
formée d’une rangée de soies assez raides et
scabres. — Ce genre renferme une dizaine
d’espèces particulières à l’hémisphère bo¬
réal ; ce sont toutes des plantes à feuilles
entières , opposées , et garnies de capitules
assez grands de fleurs jaunes. L ''Arnica
montana , très répandue dans les parties
montueuses delà France, passe pour un
puissant sternutatoire; il est même appelé
Tabac dans les Vosges, où l’on en fait un
fréquent usage contre les chutes, les contu¬
sions, etc. (J. D. )
* ARNIDIXJS. ins. — Genre de Coléo¬
ptères pentamères, famille des Carabiques ,
tribu des Scaritides, établi par Leach, et qui
correspond exactement au g. fondé long¬
temps auparavant par Boneîli sous le nom
de Carenum , d’après le S 'cavités cyaneus
de Fabricius, espèce de la Nouvelle-Hollan¬
de, à laquelle Leach a donné le nom de Ar-
nidius emarginatus. C’est ici le cas de re¬
lever une erreur assez singulière commise
par l’auteur de la Faune eniomologique du
Voyage de l’Astrolabe (2e part., p. 23 et 24).
Non seulement il ne s’est pas aperçu que le
g. de Bonelli et celui de Leach ne faisaient
qu’un , mais il a cru que le Carenum cya-
neum du premier était une espèce diffé¬
rente de VArnidius emarginatus du second;
de sorte que d’une seule espèce il a fait à
la fois deux espèces et deux genres distincts,
et cela sur le recto et le verso du même
feuillet. Voy. carenum. (D. et C.)
ARNOGLOSSUM, Endl. Gen., p. 347
(xpvoç, agneau ; yXoaax, langue), bot. ph. —
Section du genre Plantago, L., comprenant
les espèces dont la capsule est à 2 loges 4-
spermes : par exemple le P. major L. , le
P. maxima Ait., etc. (Sp.)
*ARNQLDIA, Arnold (botaniste an¬
glais ). bot. ph. — Ce genre, fondé par Cas-
sini aux dépens du Calendula chrysanthe-
mi folia Vent. , se trouve aujourd’hui réuni
aux Dimorphotheca , où il constitue une
section caractérisée par ses fruits trigones
et lisses , appartenant aux fleurs du rayon.
61 (J. R.)]
ÀRO
ARO
145
ARNOPOGON (fy?, «fyvds, agneau, et
w/wv barbe), bot. ph. — Synonyme
d’ Urospermum. Voy. ce mot. (J. D.)
ARÎVOSERÏS («/ss, «/«vos, agneau, et ?s-
/îtî, chicorée), bot. pu. — Ce genre, de la
famille des Composées , ne renferme qu’une
seule espèce, le Hyoseris minima L.; c’est
une plante annuelle qui croît h l’ombre des
moissons dans les terrains secs de toute
l’Europe. Elle a pour caractères : Capitules
multiflores ; invoîucre formé d’environ 12
écailles linéaires , lancéolées , acuminées et
accompagnées inférieurement de squammel-
îes plus petites. Les unes et les autres se re¬
dressent à l’époque de la maturité des
fruits, de manière à les protéger complète¬
ment. Ces fruits sont obovés-pentagones et
couronnés par une aigrette très courte, en¬
tière ; ceux de la circonférence se trouvent
à peu près complètement nichés dans le
tissu du réceptacle. — La seule espèce con¬
nue est une herbe annuelle, à feuilles dispo¬
sées en rosette, du milieu de laquelle nais¬
sent plusieurs tiges renflées et fistuleuses au
sommet. (J. D.)
i * ARAOTTIE. Arnottia (Arnott, bota¬
niste écossais), bot. ph. — Nous avons éta¬
bli sous ce nom un g. dans la famille des
Orchidées, tribu desOphrydées, qui offre les
caract. suivants : Les trois sépales extérieurs
sont inégaux ; les deux latéraux sont plus
grands, étalés en forme d’ailes ; le supérieur ,
qui , par l’inversion de la fleur, est devenu
inférieur, est plus petit et dressé. Le labelle,
dépourvu d’éperon, est supérieur, redressé',
soudé par sa base avec les sépales intérieurs,
dont il n’est pas distinct par sa forme. Ce g.
ne se compose que d’une seule esp Arnottia
mauritiana Rich. ( Orch . des îles de Fr. et
de Bourbon , p. 53, t. VII, n° 1). C’est une
plante ayant le port d’un Orchis , qui croît
aux îles Maurice. Ce genre est très voisin du
Gymnadenia , par la structure de son an¬
thère ; il en diffère par les divisions exté¬
rieures et supérieures de son calice, prolon¬
gé en forme d’ailes ; par son labelle sans
éperon , semblable aux autres divisions in¬
térieures du calice, et soudé avec elles par
sa base. (A. R.)
* A P» OC A TUS. ins. — M. Spinola a
établi, sous cette dénomination , un genre
de la famille des Lygéens, de l’ordre des
Hémiptères, ne différant guère, d’après M.
T. II.
Spinola lui-même, des Lygœus proprement
dits , que par le canal situé à la partie in¬
férieure de la tête , assez prolongé pour re¬
cevoir le premier article du rostre. Ce g.,
que nous avons réuni au g. Lygœus , a pour
type le Lygœus melanocephalus Fab., très
répandu dans l’Europe méridionale. (El.)
*AROCERA. ins. — Genre de la fa¬
mille des Scuteîlériens, groupe des Fentato-
mites, de l’ordre des Hémiptères, établi
par M. Spinola ( Essai sur les Hémiptères) ,
qui en a tiré les caractères les plus essen¬
tiels : 1° des antennes, composées de cinq
articles, dont les deuxième et troisième
aplatis et sillonnés; et 2° des pattes, dont
les jambes ne présentent pas d’épines ai¬
guës. La seule espèce rapportée à ce g., par
M. Spinola, est VA. aurantiaca Spin., du
Brésil. r (Bl.)
AROIDEES. Aroideœ. bot. ph. — -
C’est le nom d’une famille de plantes mo-
nocotylédonées, établie par Jussieu, et qui
a pour type le genre Arum. Cette famille a
aussi été désignée sous le nom d 1Araceœ
par M. Schott ( WLelethemata , p.1 5), et ce nom
a été adopté par M. Lindley {Natural syst.,
p. 565). Pour M. Schott, le nom & Aroideœ
est celui d’une classe de Monocotylédonées
qui se compose de quatre familles: 1° les
Cyclanthées , 2° les Pandanées, 3° \esAra-
cées, 4° les Acoroïdées. Ces quatre familles
ont pour caractères communs d’être pour¬
vues de feuilles et d’avoir des fleurs sans
périanthe vrai, disposées sur un axe ou spa-
dice allongé, avec lequel elles sont conti¬
nues. Quel que soit celui des deux noms
qu’on adopte pour désigner la famille qui
nous occupe ici, on est forcé de reconnaî¬
tre qu’elle forme un groupe assez naturel ,
quoique assez diversifié dans la structure de
ses fleurs.
Les Aroïdées sont des plantes vivaces , à
racine généralement épaisse , tubéreuse et
charnue, quelquefois dépourvues de tige et
n’ayant par conséquent que des feuilles ra¬
dicales ; d’autres fois ayant une tige tantôt
dressée, tantôt sarmenteuse , et s’élevant
ainsi , à l’aide des végétaux ligneux, à une
très grande hauteur. Leurs fleurs sont uni-
sexuées, monoïques, dioïques ou polygames,
attachées sur un axe ou spadice , qu’elles
recouvrent en partie ou en totalité, et envi¬
ronnées par une spathe quelquefois très
10
146
ARO
ARO
grande , et dont la forme est fort variable.
Les fleurs sont dépourvues de véritable pé-
rianthe; plus rarement elles sont accompa¬
gnées d’un certain nombre d’écailles, dispo¬
sées symétriquement en forme de calice;
dans ce dernier cas, les fleurs sont herma¬
phrodites, c’est -à-dire qu’en face de chacune
des écailles qui environnent le pistil est placée
une étamine. Les fleurs mâles se composent
d’étamines dont le filet est ordinairement
court , et d’une anthère terminale à une ,
deux, ou même à plusieurs loges, s’ouvrant
soit par une fente longitudinale ou transver¬
sale, soit par un pore terminal. Les fleurs
femelles se composent d’un ovaire libre, gé¬
néralement à une seule loge, fort rarement
à trois loges , contenant chacune plusieurs
ovules, tantôt dressés et basilaires, tantôt
renversés et naissant du sommet de la loge,
tantôt insérés à différents points de sa paroi
intérieure. Cet ovaire est surmonté d’un
style quelquefois court et à peine marqué ,
d’autres fois assez long, terminé par un
stigmate simple et papilleux. Le fruit est
généralement charnu et indéhiscent, ayant
comme l’ovaire une seule, rarement plu¬
sieurs loges , qui contiennent chacune un
petit nombre de graines ; plus rarement
le fruit est une sorte de capsule ou de
fruit sec et coriace, qui reste indéhiscent.
Les graines ont leur surface externe souvent
inégale ; elles contiennent , dans un endo-
sperme charnu , un embryon presque cylin¬
drique, tantôt homotrope, tantôt antitrope,
dont la radicule est obtuse. À la base du
cotylédon , R. Brown a observé une petite
fente longitudinale placée en face de la gem¬
mule, qu’on aperçoit à travers. On sait
que ce caractère, indiqué ici pour la pre¬
mière fois par le célèbre botaniste de Lon¬
dres , a été constaté depuis par M. Adrien
de Jussieu dans les embryons de toutes les
autres Monocotylédonées , à leur premier
état de développement.
La famille des Aroïdées a été placée dans
une môme classe avec les Cyclanthées , les
Pandanées et les Âcoracées. Elle se distin¬
gue facilement des deux premières par son
port : des Pandanées, par leurs ovaires sou¬
vent soudés et réunis plusieurs ensemble ,
à une seule loge et à lin seul ovule , et par
leurs longues feuilles sessiles et disposées en
spirale serrée autour de la tige; des Cyclan-
thées, par leurs fleurs souvent soudées et
confluentes latéralement , également rou¬
lées en spirale autour d’un axe commun, et
par leurs trophospermes pariétaux. Quant à
la famille des Âcoracées , nous avons déjà
dit ( Voy . ce mot) qu’elle ne nous paraissait
pas devoir être séparée des Aroïdées. En ef¬
fet , le seul caract. qui pourrait distinguer
les Acoracées des Aroïdées, ce serait la forme
des feuilles et la tige souterraine ou rhizo¬
me articulé : car la présence d’écailles péri-
goniales entourant l’ovaire , et les étamines
disposées circulairement autour de cet
ovaire, et formant par conséquent des fleurs
hermaphrodites, se retrouvent dans la tribu
des Orontiacées. Ces étamines , en nombre
déterminé , sont placées devant chaque é-
cailîe, et leur sont opposées. Il y a donc ici
une analogie dont personne ne peut contes¬
ter l’évidence, et, à moins de vouloir éta¬
blir les familles naturelles uniquement sur
le port ou les organes de la végétation, nous
ne croyons pas qu’il soit nécessaire de sé¬
parer le genre Acorus des autres genres
qui constituent la famille des Aroïdées.
M. Rob. Brown avait réuni à la famille
des Aroïdées Ses deux genres Typha et
Sparganium , qui constituent la petite fa¬
mille des Typhacées ; mais cette réunion n’a
pas été adoptée par les autres botanistes.
Le travail le plus complet et le plus ré¬
cent sur cette famille est celui de M. Schott
(L c.). C’est en le suivant ici, que nous al¬
lons donner l’énumération des genres qui
constituent la famille des Aroïdées ou Ara-
cées.
AROÏDÉES.
Ier sous-ordre : ANDROGYNANTHÉES.
Fleurs nues.
lre tribu. Ambrosimées, Schott. gpathe
persistante ; spadice appendieulé au som¬
met , portant inférieurement une fleur fe¬
melle , et supérieurement les fleurs mâles ,
qui en sont séparées par une sorte de cloi¬
son. Ovaire à une ou plusieurs loges; stig¬
mate terminal étoilé. — Plantes vivaces à
rhizome stolonifère et à pédoncules très
courts. Genres : Cryptocorine , Fisch.; im-
brosinia , Michel!.
2e tribu. Dkacunculinées. Spathe per¬
sistante ; spadice appendieulé portant infé¬
rieurement les fleurs femelles , et supérieu-
ARO
ARO
147
rement les fleurs mâles. Anthères de cha¬
que fleur libres ; loges séparées par un
connectif. Ovaire uniloculaire, surmonté
par un stigmate capitulé ou lobé. Plantes à
rhizome tubériforme. Pédoncules dressés
après la floraison.
lre sous-tribu. Arisarées. Spathe striée,
arquée; spadice monoïque ou dioïque, ino¬
dore. Étamines éloignées , à filaments très
manifestes et à anthère peltée, s’ouvrant en
deux ou quatre valves. Pas de fleurs stéri¬
les. Style assez long et continu. Genres :
Arisarum , Tournef.; Arisœma , Mart.
2e sous-tribu. Euciroïdées. Spathe dres¬
sée, unicolore ou maculée ; spadice monoï¬
que, fétide. Étamines très serrées, éloignées
des ovaires. Anthères presque sessiles et
basifixes, s’ouvrant par une fente longitudi¬
nale. Fleurs stériles nombreuses. Stigmate
sessile. Genres : Biarum , Schott; Arum,
L. ; Typhonium , Schott; Sauromatum,
Schott.
3e sous-tribu. Dracunculées. Spathe dres¬
sée, concolore ; spadice monoïque et fétide.
9
Etamines serrées et rapprochées des ovai¬
res. Anthères basifixes et presque sessiles ,
s’ouvrant par des pores. Fleurs stériles, peu
nombreuses. Style manifeste. Genres : Bra-
cunculus, Tournef.; Candarum, Reichenb.;
Pythonium , Schott.
3e tribu. Calâdiées , Schott. Spathe tu¬
buleuse; spadice quelquefois appendiculé ,
portant des fleurs mâles supérieurement, et
des fleurs femelles à sa base. Anthères sou¬
dées ou libres, à loges plongées dans un
connectif épais et comme tronqué et pelté.
Ovaire à une ou plusieurs loges.
lre sous-tribu. Colocasiées , Schott. Spa¬
the à tube persistant ; spadice nu en partie
ou en totalité. Anthères soudées. Ovaire à
une ou quatre loges. Genres : Remusatia ,
Schott; Coiocasia , Ray; Caladium, Ven-
ten. ; Peltandra , Ratines. ; Xanthosoma ,
Schott; Acontias , Schott; Syngonium,
Schott; Denhamia, Schott.
2e sous -tribu. Philodendrées , Schott.
Spathe persistante en totalité, fermée après
la floraison ; spadice couvert de fleurs ser¬
rées. Anthères libres. Ovaire ayant de cinq
à quinze loges pluri-ovulées. Ovules dressés,
attachés à l’axe externe. Genre : Philo¬
dendron, Schott.
4e tribu. Anapouées, Schott. Spathe
persistante; spadice couvert complètement
de fleurs en partie mâles et en partie her¬
maphrodites. Fleurs neutres mêlées aux
fleurs femelles. Anthères libres ou soudées ,
s’ouvrant par des pores. Ovaire à un petit
nombre de loges.
lre sous - tribu. Spathicarpées . Spathe
persistante ; spadice augmenté de la partie
inférieure de la spathe, portant les ovaires.
Fleurs éloignées. Anthères soudées , à lo¬
ges plongées dans un connectif tronqué et
pelté. Ovaire uniloculaire, contenant un seul
ovule ascendant. Stigmate capitulé. Gen¬
res : Spathicarpa , ïiook. ; Bieffenbachia ,
Schott.
2e sous-tribu. Richardiées. Spathe per¬
sistante ; spadice libre , portant inférieure¬
ment des fleurs hermaphrodites et des fleurs
mâles à sa partie supérieure. Ces fleurs sont
très rapprochées ; leurs anthères sont libres
et sessiles, à loges opposées, s’ouvrant par
un pore terminal. Les ovaires sont à un pe¬
tit nombre de loges, contenant des ovules
dressés ou attachés à l’axe. Genres : Iloma-
lonema, Schott; Aglaonema , Schott; Ri-
chardia, Kunth.
IIe s.-ordre : HERMAPHRODITANTHÉES.
Fleurs hermaphrodites.
lre tribu. Callacées , Schott. Spathe
persistante ou caduque ; spadice tout cou¬
vert de pistils et d’étamines nombreuses
entremêlées. Filets des étamines plans;
anthères attachées par leur partie moyen¬
ne. Connectif très petit; loges s’ouvrant
par des valves. Ovaire pauciloculaire. Gen¬
res : Colla, L. ; Monstera, Adans .-,Scindap-
SUS , Schott.
2e tribu. Orontiacêes, R. Brown. Spa¬
the persistante ou nulle; spadice couvert
d’étamines et de pistils environnés d’un pé-
rianthe formé de plusieurs écailles. Filets
des étamines plans et opposés aux écailles;
anthères attachées par leur partie moyenne.
Connectif très petit.
lre sous-tribu. Pothoïnées, Schott. Spa¬
the persistante; filaments plans et inclus.
Stigmate sessile, correspondant aux écailles
intérieures. Feuilles naissant en même temps
que les fleurs. Genres : Pothos, L.; Lasia ,
Lour. ; Anthurium, Schott; Stathyphyl-
lum , Schott.
ARO
ARO
148
2e sous-tribu. Dracontiées ’, S choit. Spa-
the persistante ; filaments subulés, saillants.
Stigmate porté par un style. Feuilles nais¬
sant après les fleurs. Genres : Dracontium ,
L. ; Symptocarpus, Salisb.
3e sous-tribu. Orontiées . Spathe nulle.
Filaments plans et inclus. Stigmate obtus.
Genre : Orontium, L.
5e tribu. Acorées. Spathe nulle ; spadice
naissant des parties latérales de la feuille ;
tout couvert de fleurs hermaphrodites. Fila»
ments pians; anthères introrses , s’ouvrant
en travers. Stigmate presque sessiîe. Ovaire
à trois loges. Genres : Acorus , L. ; Gym-
nostachys , R. Brown. (À. R.)
*AROM ADEX DROIV, Blume, liijdr.,
1. 1 , p. 10 ; Flor. Jav. , fasc. 19 , tab. 7 et 8
[jkpupv. , arôme ; cTivcf/sov, arbre), bot. pu. —
Genre de la famille des Magnoliacées (tribu
des Magnoliées, DC.). Suivant la description
qu’en donne son auteur , il offre pour ca¬
ractères : Calice de 4 sépales verdâtres , fo¬
liacés, caducs. Corolle de 20 à 34 pétales
pluri-sériés, étalés , disposés en ordre qua¬
ternaire : les intérieurs graduellement plus
petits. Etamines au nombre de 60 à 70, plu-
ri-sériées, très rapprochées , imbriquées en
forme de cône étranglé au milieu , plus
courtes que les pétales, recouvrant en par¬
tie le pistil; filets très courts,- anthères li¬
néaires, serrées, introrses, à appendice api-
cilaire subulé. Gynophore claviforme. Ovai¬
res très nombreux, subquadrangulaires , 1-
loculaires, 2-ovulés , complètement soudés.
Styles terminaux, ascendants, courts, su¬
bulés , non persistants , papilleux à la sur¬
face antérieure. Syncarpe globuleux ou
ovoïde, gros, presque ligneux, aréolé, sti-
pité , caduc à la maturité , composé d’un
très grand nombre de nucules 1-loculaires ,
1-spermes, obpyramidaîes, polyèdres, se sé¬
parant finalement les uns des autres ( long¬
temps après la chute du fruit , par l’effet de
la putréfaction) ; épicarpe subéreux ; méso¬
carpe ligneux ; endocarpe chartacé, luisant ;
réceptacle commun claviforme , subéreux à
la surface , ligneux en dedans , profondé¬
ment alvéolé. Graines par avortement soli¬
taires dans chaque loge (nucule) , horizon¬
tales, obovales, lenticulaires, arillées, enfon¬
cées chacune dans une alvéole du récepta¬
cle; arille rougeâtre, finalement membra¬
neux; tégument presque osseux, d’un brun
noirâtre. Périspcrme huileux , blanchâtre.
Embryon petit ; cotylédons courts , obtus 9
subfoliacés ; radicule cylindrique , obtuse *
presque trois fois plus longue que les coty¬
lédons. — Arbre très élevé. Feuilles alter¬
nes , subdistiques, très entières, coriaces ,
courtement pétiolées ; stipules vertes , li¬
néaires , caduques. Fleurs grandes , très
odorantes, blanchâtres, terminales, soli¬
taires, pédonculées, avant l’épanouissement
enveloppées chacune dans une spathe mo-
nophylle, coriace, caduque, insérée au som¬
met du pédoncule. Pédoncules fructifères
latéraux (par le développement d’un nou¬
veau bourgeon). M. Blume n’a fait connaître
qu’une seule espèce de ce genre ( A. ele-
g ans ). Ce végétal croît dans les grandes
forêts de Java , où on le pomme Kilung-
lung et Kelatrang ; c’est , dit M. Blume ,
l’un des plus beaux arbres que l’on puisse
voir , et qui fournit un bois de construction
très solide ; parmi toutes les Magnoliacées
de Java , son écorce est celle qui joint à l’a¬
mertume l’arome le plus agréable , et qui ,
par cette raison, doit être employée de préfé¬
rence comme stomachique ; les feuilles sont
aromatiques et à peine amères. (Sp.)
* AROMADEXDROX, Andrews, [non
Blume ) ( apoùfjix , arôme ; d'svfyov , arbre ).
bot. pu. — Synonyme du genre Eucaly¬
ptus •, de la famille des Myrtacées. (Sp.)
*AROMARÎA. bot. pïï. — Section éta¬
blie par M. Bentham [Labiat. , p. 51) dans
le genre Coleus, Loureir. (de la famille des
Labiées) , et qu’il caractérise comme il suit :
Calice fructifère à peine décliné , à gorge
imberbe. Faux-verticilles denses, subglobu¬
leux, multiflores. (Sp.)
AROMATES. Aroma ( , par¬
fum ). chim. — On donne ce nom à toutes
les substances douées d’une odeur suave, et
employées soit comme médicaments, soit
comme condiments , soit comme cosméti¬
ques. Les Aromates, tirés spécialement des
végétaux, doivent leur parfum à des huiles
essentielles , à des résines, et quelquefois à
de l’acide benzoïque. Les pays chauds sont
la patrie des Aromates ; c’est de là que nous
viennent le Poivre , le Girofle , la Cannelle ,
la Muscade , la Vanille, etc. L’Anis , le Fe¬
nouil , l’Aneth, la Coriandre, leCarvi, sont
également des Aromates de nos pays; mais
leur odeur est moins pénétrante, et leur
ARO
149
ARO
parfum a moins de suavité. Les propriétés
des Aromates sont d’être excitants et anti¬
spasmodiques ; leur saveur est ordinaire¬
ment chaude , piquante , et souvent même
amère. (G. d’G.)
AROMATITE (upupx, parfum), min.
(Pline ). — Pierre précieuse que l’on trou¬
vait en Arabie et en Égypte , et qui passait
pour avoir l’odeur de la Myrrhe. Il est dif¬
ficile de dire ce que ce pouvait être.
(Del.)
AROME ( K/îûoyUK , parfum), chim. —
Émanations subtiles, invisibles, qui s’échap¬
pent de tous les corps odorants. On croyait
autrefois que l’ Arôme existait dans les plan¬
tes comme un principe particulier ; on pen¬
se généralement aujourd’hui qu’il n’est que
le résultat de la vaporisation du corps odo¬
rant lui-même, et que beaucoup de substan¬
ces différentes , telles qu’un extrait , une
huile , une résine, constituent les divers arô¬
mes végétaux. L’Arome est susceptible de
se fixer, au moins pour un temps, dans l’eau
ou d’autres liquides qui lui servent de véhi¬
cule : les eaux aromatiques s’obtiennent par
la distillation ou la simple imprégnation.
(Del.)
* AROMIA ( 'àpoifj.v. , parfum ). ins. — !
Genre de Coléoptères tétramères , famille
des Longicornes , tribu des Cérambycins ,
établi par M. Serville, et adopté par M. De-
jean, ainsi que par M. Mulsant, qui, dans
son Histoire naturelle des Coléoptères de
France, p. 36, en formule les caractères
ainsi qu’il suit : Prothorax inégal, mais sans
rugosités sur sa zone médiane; armé de
chaque côté d’un tubercule épineux. Man¬
dibules faiblement dentées au côté interne,
inerme extérieurement dans les deux sexes.
Palpes renflésjers^’extrémité , à dernier ar¬
ticle obtriangulaire , aussi long que tous
les précédents réunis. Antennes glabres ;
élytres presque planes, flexibles, non arron¬
dies à l’angle suturai.
M. Dejean , dans son dernier Catalogue,
rapporte à ce genre six espèces, parmi les¬
quelles nous citerons seulement : 1° le Ce-
rambyx moschatus de Fabr., ou Capricorne
à odeur de rose de Geoffroy ; cette espèce
exhale en effet cette odeur, qui augmente à
l’époque de l’accouplement ; 2° \eCerambyx
ambrosiacus de Steven, qui a la même pro¬
priété. La première est répandue dans toute
l’Europe , et se repose sur les saules; la se¬
conde ne se trouve que dans les parties mé¬
ridionales de cette partie du globe et en
Orient. (D. et C.)
A RO Al) E. ois. — Synon. vulgaire de
1 'Hirondelle de fenêtre. (C. d’O.)
AROADE. Avicula (diminutif (T Avis,
oiseau ). moll. — Cuvier a toujours con¬
servé au genre Avicula de Bruguière le nom
français d’Aronde, qui n’a été adopté par
personne, tandis que celui d’Avicule est en
usage dans tous les ouvrages de Conchylio¬
logie. Voy. at ici le. (Desh.)
AROADELLE ou HAROADELLE.
ois. — Noms de l’Hirondelle en vieux lan¬
gage français. (C. d’O.)
AROAGAAA ( nom vernaculaire ) ,
Pers., Enchir. bot. fh. — Syn. du genre
Haronga, Petit-Thou., de la famille des
Hypérieacées. (Sp.)
AROATIA , Pers. Enchir. , t. II , p. 39.
— Spach, Hist. des plant, phan., t. II , p.
87. — Pyri sectio Adenorachis, Sering. in
de Cand., Prodr., vol. II, p. 637. ( âpojvlx ,
plante qu’on croit être le Néflier ). bot.
pii. — Genre de la famille des Pomacées (Ro-
sacées-Pomacées, Juss.) , auquel nous avons
assigné les caractères suivants: Calice cyathi-
forme , 5-denté ; dents dressées pendant la
floraison, finalement charnues, rabattues en
dedans. Pétales 5, courtement onguiculés,
orbiculaires , imberbes , réfléchis. Étamines
divergentes, aussi longues que les pétales.
Styles 5, libres , laineux à la base ; stigma¬
tes petits , capitellés. Fruit 5-locuîaire, om¬
biliqué aux deux bouts; endocarpe mem-
branacé. — Petits arbres ou arbrisseaux.
Feuilles indivisées , courtement pétiolées
(rarement pennatifides ou lyrées, longue¬
ment pétiolées) , crénelées ; crénelures or¬
dinairement terminées en glandule mucro-
niforme ; côte glanduleuse en dessus ; ner¬
vures fines, ordinairement curvilignes. Sti¬
pules petites, caduques. Ramules florifères
plus ou moins allongés , latéraux et termi¬
naux. Fleurs petites , disposées en cymes
ou en corymbes. Corolle blanche. — Ce g.
appartient à l’Amérique septentrionale; on
en connaît environ 10 espèces , dont plu¬
sieurs se cultivent comme arbrisseaux d’or¬
nement ; les plus notables sont VA. sorbi -
folia Spach ( Cratœgus sorbifolia Desfont.,
Pyrus spuria Lindl. , Eot.Reg., tab. 1196;
150
ARQ
Pyrus sorbifolia Wats., Dendr. Prit, tab.
53); VA. densiflora Spach ( Cratœgus ar-
butifolia Desfont. , Pyrus alpina Willd. ) ,
et VA. pyrifolia Pers. ( Cratœgus pyrifo-
lia Lamk. ) , auquel VA. glabrescens Spach ,
l’A. arbutifolia Lindl. , et VA. floribunda
Lindl., doivent être rapportées comme varié¬
tés. (Sp.)
* A ROXICEM (par opposition à Doro¬
nicum). bot. pu. — Ce genre, formé aux
dépens de plusieurs espèces de Doronicum,
s’en distingue par ses fruits munis d’une
aigrette composée de plusieurs rangées de
soies dans les fleurs du disque, et ordinaire¬
ment d’une seule rangée dans celles qui for¬
ment le rayon. Ce genre se trouve , par ces
caractères intermédiaires , entre les Arnica
et Doronicum. (J. D.)
*AROMQEE . Âruncus, Seringe (mDC. ,
Prodr., II , sub Spirœa). bot. piï. —-Sous-
genre de la famille des Rosacées, fondé sur
le Spirœa Âruncus L. (vulgairement Reine
des prés ) , et offrant pour caractères essen¬
tiels : Fleurs, par avortement dioïques.
Ovaires 5, disjoints, réfléchis après la florai¬
son. Disque épaissi en forme d’annule à la
gorge du calice. Inflorescence paniculée,
composée de grappes spiciformes. Feuilles
décomposées, point stipulées. (Sp.)
AROSPE RMEM , Scop. faute typo¬
graphique. Voy. UROSPERMUM et ARNO-
POGON. (J. D.)
* AROTES [àpàz-t )ç, laboureur), ins. — -
M. Gravenhorst ( Ichneumonol.) a ainsi
nommé une division du genre Banchus , qui
est principalement caractérisée par des ai¬
les, ne présentant point de seconde cellule
cubitale, et par l’abdomen, subpédoneulé ,
ayant son extrémité comprimée et la ta¬
rière des femelles assez longue. Une des
espèces les plus communes de cette division
est le Banchus ( Arotes) albicinctus Grav.,
du Portugal. (Bl.)
*AROTONT. bot. pii. — L’un des genres
dans lesquels Necker distribuait les nom¬
breuses esp. de Croton , et qui , d’après ses
caractères , doit y rentrer. Ce nom semble
avoir été formé par consonnance. (Ad. J.)
AROENA , Aubl. (nom caraïbe), bot.
pii. — Syn. du genre Dialium , de la fa¬
mille des Légumineuses. (Sp.)
AROUSSE ou ARROUFLE. bot.
ph.— Nom donné, en Auvergne, à VErvum
ÂRP
hirsutum et à plusieurs autres espèces de
graines légumineuses. (C. d’O.)
ARP ACTES ( <*/?.« «xrr, s 7 ravisseur ; il
faudrait écrire Harpactus). ins. — Jurine
(. Nouvelle Méth. pour classer les Hymen.)
applique cette dénomination à un g. de la
famille des Crabroniens, de l’ordre des Hy¬
ménoptères , tout à fait analogue au genre
Gorytes de Latreille. Voy. ce mot. (Bl.)
* ARPEDI EM ( &pn&$&v , petite corde?).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères,
famille des Brachélytres, tribu des Omali-
nes, établi par M. Erichson ( Généra et Spe-
cies Staphylinorum, p. 858), qui lui donne
pour caractères essentiels : Mandibules mu-
tiques ; mâchoires membraneuses. Palpes
maxillaires ayant leur dernier article égal au
pénultième. Jambes nautiques. Tarses pos¬
térieurs ayant leur premier article allongé.
Il y rapporte quatre espèces , dont nous ne
citerons qu’une seule, VA. quadrum (Oma-
Hum quadrum Grav.) , qui se trouve en Al¬
lemagne, en France et en Suède. Les Arpe-
dium ont presque le port de VOmalium flo¬
rale; mais, parla forme du corselet, ils
se rapprochent davantage des Acidotes. Ces
insectes se tiennent sous les pierres et sous
les écorces. ( D.)
ARPEXTEER. ois. — Nom vulgaire
du grand Pluvier ( Charadrius œdicnemus
L. ). (C. D’O.)
ARPEATEESES , ou GÉOMȬ
TRES. ins. — On nomme ainsi certaines
Chenilles qui , au lieu de marcher en ram¬
pant et par ondulations, font de grands pas
d’égale longueur, qui leur donnent l’air de
mesurerde terrain qu’elles parcourent. Cette
allure leur vient de ce qu’elles n’ont de pattes
qu’aux deux extrémités de leur corps, ce qui
les oblige à rapprocher ces deux extrémités,
en élevant en arc la partie intermédiaire à
chaque pas qu’elles font. Comme toutes les
autres Chenilles , elles ont six pattes écail¬
leuses attachées par paire aux trois premiers
anneaux; mais, chez elles, le nombre des
membraneuses se réduit à quatre, dont deux
anales et deux attachées au dixième an¬
neau. Ces Chenilles sont généralement lisses,
d’une consistance ferme, minces, allongées,
cylindriques, et beaucoup d’entre elles ont
sur le dos et sur les côtés des verrues ou
des tubercules en forme de nœuds ou de
bourgeons; ce qui, joint à leur couleur de
ARP
ARR
151
bois ou d’écorce, les fait ressembler aux pe¬
tites branches sur lesquelles elles se tien¬
nent de préférence dans l’état de repos, afin
d’échapper, par cette ressemblance, à la vue
de leurs ennemis. Fixées alors seulement
par leurs pattes de derrière, les unes élèvent
leur corps verticalement, et se tiennent rai¬
des, dans une position linéaire , qui leur a
mérité le nom d’Arpenteuses en bâton ; les
autres prennent les attitudes les plus bizar¬
res, car on en voit dont le corps est en arc,
en zigzag, etc., et toutes restent ainsi im¬
mobiles des heures entières , ce qui suppose
chez ces petits animaux une force muscu¬
laire qui surpasse l’imagination. Toutes les
Chenilles arpenteuses produisent des Lépi¬
doptères nocturnes qui appartiennent à la
tribu des Phalénites. Voy. ce mot. (D.)
ARPEPÏIORUS (fymi, faux ; o'S«ov, cosse , gousse), bot. ph. —
Genre de la famille des Légumineuses ,
sous-ordre des Papilionacées, tribu des Hé-
dysarées , BC. , compris par Linné dans son
genre Ornithopus. Les caractères essen¬
tiels en sont : Calice tubuleux, 5-denté,
point bractéolé; dents presque égales. Co¬
rolle à carène minime , comprimée. Étami¬
nes diadelphes (9 et 1). Légume subcylin¬
drique, à articles nombreux, 1-spermes, in¬
déhiscents, cylindracés , tronqués aux deux
bouts. —-Herbes annuelles; feuilles impari-
pennées ; stipules nulles , ou soudées en
écaille oppositifoliée, 2-dentée; fleurs jaunes,
disposées en capitules dépourvus de brac¬
tées foliacées. M. deCandolle (Le.) rapporte
à ce genre quatre espèces; mais, suivant
M. Koch ( Deutschl . Flora, vol. Y, p. 204) ,
l’A. ebracteatum DC. ( Ornithopus lœvi-
ART
ART
175
gains Smith ; — Ornithopus ebracteaius
Brotero ; — Ornithopus exstipulatus Tho-
re) est la seule qui y appartienne réelle¬
ment ; tandis que les trois autres doivent être
transférées aux genres Coronilla et Hippo-
crépis. (Sp).
ARTIIROLOBUS, Andrz. , msc. ( ’àp-
6povf articulation; gousse), bot. pii.
— Syn. du genre Rapistrum, Bcerh. , de
la famille des Crucifères. (Sp.)
ARTHROLOBUS, Stev. msc. ; non An¬
drz. {üpOpo'j, articulation; ioSo'*, gousse).
bot. ph. — Syn. du genre Sterigma , DC.,
de la famille des Crucifères. (Sp.)
*ARTHROMACRA (upOpov, article;
fxxxpéç, grand ). ins. — Genre de Coléoptè¬
res hétéromères, famille des Hélopiens, éta¬
bli par M. Kirby ( Fauna borealis ameri-
cana, page 238, année 1837), aux dépens de
son genre Stenochia, d’après une seule es¬
pèce trouvée au Canada, et qu’il nomme
A. donacioides , à cause de sa ressemblance
avec une Donacie. Ce genre est le même
que celui créé par Latreille sous le nom de
Statyra . Voy. ce mot. (D. et C.)
* ARTHRONTARÏA (’dpQpcv, article;
àpix, frêne? ). bot. cr. — Nom donné par
M. Fries [Syst. orb. Veget. , p. 282) â des
taches lichénoïdes , réticulées , noirâtres ,
qu’on observe sur l’écorce lisse de certains
arbres, sur le Frêne, par exemple. L’auteur
les compare hVOpegrapha crassa DC., qui
est un véritable Lichen, tandis que l’absen¬
ce des thèques, dans la production dont il
est question, doit la faire rayer du catalogue
des végétaux. (C. M.)
* A R T 1 1 R O N E A I T S {üpdpo-j, articula¬
tion ; npx, chaîne), annél. — Genre non
décrit d’Annélides, voisin des Sangsues et de
la même famille qu’elles , signalé sans de¬
scription par M. Rafinesque ( Analyse de la
nature , p. 133). (P. G.)
ARTIIRONÏE. Arthronia. bot. cr.
— Voyez ARTIIONIA. (C. M.)
* ARTHROPII Y LLEM , Blume ( &p-
dpov , articulation ; ?ûMov , feuille ). bot.
pii. — Genre de la famille des Araliacées ;
son auteur ( Bijdr . 878) en donne les ca¬
ractères suivants : Limbe calicinal supère ,
court, obscurément 5-denté. Pétales 5, in¬
sérés au bord d’un disque épigyne. Étami¬
nes 5. Ovaire 1-loculaire, 1-ovulé. Style
très court ; stigmate simple , obtus. Baie 1-
sperme, couronnée. — Arbrisseaux (de
Java) inermes. Feuilles 2-pennées, ou irn-
paripennées , ou ternées ; folioles très en¬
tières. Inflorescence en ombelles pétiolaires,
composées. On en connaît trois espèces.
(Sp.)
ARTHROPODE. Arthrapodium ( a p-
Opov , articulation ; iroîî$, ofoi, pied), bot. pii.
— Genre formé par R. Brown {Prodr. 276),
et ainsi caractérisé : Périgone corollacé , 6-
partite ; à segments étalés , dont les 3 inté¬
rieurs ondulés ou frangés sur les bords. Eta¬
mines 6 , insérées à la base du périgone , à
filaments barbus. Ovaire 3-loculaire, à ovu¬
les nombreux. Style filiforme, à stigmate
hispidule. Capsule membranacée, subglobu¬
leuse , 3-loculaire, loculicide-3-valve. Grai¬
nes subanguleuses , peu nombreuses , à om¬
bilic nu. Embryon courbe. — Il renferme
environ une douzaine de plantes herbacées
ou àpeinesuffrutesceetes, appartenant tou¬
tes à l’Australasie. Elles sont glabres ; à ra¬
cines composées de fibres épaisses, fascicu-
lées, ou de bulbes pédicellés; à feuilles li¬
néaires ou ovales-lancéolées-atténuées, flas¬
ques ; à inflorescence en grappes lâches ;
pédicelles agrégés ou solitaires, articulés au
milieu ( undè nomen ); à fleurs pendantes,
dont le périgone connivent après l’anthèse,
et bientôt circoncis au dessous de sa base ,
qui persiste en forme de coupe. Bien que ce
genre soit encore incomplètement détermi¬
né, ces derniers caractères le distinguent
suffisamment du genre Antheric ( Voy. ce
mot) , dont il est très voisin. On en cultive
dans les jardins sept ou huit espèces, dont
la plus remarquable est VA. cirrhatum R.
B., de la Nouvelle-Zélande. (C. L.)
* ARTI1ROPOGONL Arthropogon (jkp-
Opov , articulation ; m iywv , barbe ). bot.
ph. — Genre de la famille des Graminées,
tribu des Andropogonées, établi par le pro¬
fesseur Nees d’Esenbeck ( in Mart. Gram.
Bras. 2, p. 320). Les épillets sont tous sem¬
blables, pédicellés et biflores, articulés sur
leur pédoncule, environnés à leur base par
des poils mous. Les fleurs sont mutiques :
l’inférieure est mâle, la supérieure est her¬
maphrodite. Les écailles sont un peu coria¬
ces ; l’inférieure est subulée , la supérieure
naviculaire et carénée , bifide à son som¬
met et terminée par une arête courte. Les
paillettes sont minces et hyalines ; l’infé-
176
ART
ART
rieure, dans la fleur mâle, est papyracée. Les
étamines sont au nombre de trois. L’ovaire
est glabre ; les stigmates sont plumeux et à
poils simples. Les paléoles sont glabres et
dolabriformes. Le fruit est glabre et nu.— Ce
genre ne se compose que d’une seule es¬
pèce , Arthropogon villosus Nees ab Esenb.,
I. c., Kunth [Gram. II, p. 573, t. 200). C’est
une graminée vivace originaire du Brésil.
Ses chaumes sont touffus; ses feuilles sont
linéaires-lancéolées ; ses fleurs sont en pa-
nicule simple. Ce genre est voisin du genre
Neurachne, Brown. Il en diffère par ses
écailles soyeuses à leur base, et par son in¬
florescence. (A. R.)
ARTHROPSES. Arthtropsia (ZpQpo'j,
articulation; o|ts, apparence ). zool. —
Nom donné par M. Rafinesque dans son
Analyse de la Nature , p. 156 , à la sous-fa¬
mille des Dermopsia, qui comprend les Isis
et autres Coralliens articulés. (P. G.)
* ARTHROPTERUS (apOpov , membre,
article; n?épv%, aile), ins. — Genre de Coléo¬
ptères tétramères, famille des Xylophages,
tribu des Paussides, établi par Mac Leay aux
dépens du g. Cerapterus de Swederus (11-
lustr. of the zoology of South Africa, etc.,
p. 75, tab. 4, fîg. a), et modifié, depuis, par
M. Westwood (the Entomolog. Magaz ., p.
503) , qui le caractérise ainsi : Tête plus
étroite que le corselet ; celui-ci presque
carré. Antennes renflées à dernier article
F
médiocre. Elytres étroites, plus courtes que
l’abdomen ; tibias armés de 2 épines à l’ex¬
trémité, avec l’angle externe très aigu. — Le
typedeceg. est le Cerapt. Macleayi de
Donovan , espèce de la Nouvelle-Hollande,
figurée dans le premier des deux ouvra¬
ges précités, ainsi que dans le vol. II, 2e par¬
tie des Trans. de la Soc. ent. de Londres ( p.
95, pl. 10, fig. 7) ; mais nous devons dire ici
que ces deux figures, qui diffèrent notable¬
ment entre elles par la forme du corselet ,
ne s’accordent guère avec les caractères gé¬
nériques de M. Westwood quant aux an¬
tennes , dont le premier article, dit-il, est
médiocre, tandis que les deux figures le re¬
présentent très volumineux. N’ayant pas vu
l’espèce en nature’, nous ne pouvons dire
de quel côté est l’inexactitude. (D.)
* ARTHROST ACH Y A (fyfyov, arti¬
culation; Gzixvç, épi), bot. ph. — Fa¬
mille des Graminées. La plante désignée |
par le professeur Lînk (Hort. berol., I, p,
151) sous le nom d'Artlirostachya coarc -
tata est VAvena coarctata de Desfontaines
(Cat. 1829, p. 22), et appartient réellement
au genre Avena. Yoy. avoine. (A. R.)
ARTHROSTEMMA. bot. ph. —
Voyez ARTIIROSTEMA. (C. D’O.)
* ARTIIROSTEMA , D. Don , in
Mem. Wern. Soc., t. IV, p. 292. — De
Cand., Prodr., t. III, p. 135 ( apBpov , arti¬
culation; crzvjfj-x. , étamine ), bot. ph. —
Genre de la famille des Mélastomacées (tri¬
bu des Mélastomées, s.-tribu des Osbéckiées,
DG. ) , auquel M. de Candolle assigne les
caractères suivants : Tube calicinal turbiné
ou campanulé, souvent poilu , ou sétifère ,
ou écailleux, à 4 lobes lancéolés, persistants ;
interstices des lobes inappendiculés. Péta¬
les 4. Étamines 8 ; filets glabres. Anthères
oblongues, s’ouvrant au sommet par un
seul pore ; connectif allongé , 2-auriculé à
la base. Ovaire sétifère au sommet. Capsule
4-loculaire. Graines cochléariformes , à hile
orbiculaire , basilaire. — Herbes ou sous-
arbrisseaux. M. de Candolle rapporte à ce
genre 25 espèces, toutes indigènes de l’A¬
mérique méridionale , et qu’il groupe sous
cinq sections ou sous-genres, savoir : Chœ -
topetalum, Brachyotum, Ladanopsis, Trij
furcarium et Monochœtum ( Voy. ces
mots).
De même que la plupart des autres Mé¬
lastomacées , les Arthrostèmes se font re¬
marquer par l’élégance de leurs fleurs ;
aussi en cultive t-on plusieurs espèces comme
plantes d’ornement de serre ; les plus nota¬
bles sont : VA. versicolor DC. ( Rliexia
versicolor Bot. Reg., tab. 1066) , et VA. ni-
tida Hook. (Bot. Mag., tab. 3142). (Sp).
* ART HR OSTEXU S (ocpSpov, membre,
article; arevfe, étroit), ins. — Genre de Co¬
léoptères , section des tétramères , famille
des Curculionides, division des Cryptorhyn-
chides, 'établi par Schœnherr, qui y rapporte
trois espèces’, dont deux nommées par lui
A. spadiceus et A. cinereus , et la troisième
A. fullo par Boeber. Cette dernière provient
du bord oriental de la mer Caspienne. Ces
insectes ont le corps ovale-oblong^vonvexe,
squammeux , ailé ; ils sont de grandeur
moyenne , et ont le faciès des Èrirhines.
(D. et C.)
*ARTIÏROS TIGMA, Endl. (Gen. PL,
ART
177
p. 337 , sub Petrophila) («/jô^ov , articula¬
tion ; o-rtyua , stigmate ). bot. ph. — Sec¬
tion du genre Petrophila, R. Br. (de la fa¬
mille des Protéacées ), comprenant les es¬
pèces à stigmate articulé (l’article inférieur
glabre, anguleux; le supérieur cotonneux),
et à feuilles filiformes , indivisées. (Sp.)
* ARTÏIROSTYLÉES (fyfyov, join¬
ture; c -Z toc, style), bot. ph. — M. Dumor-
tier a donné ce nom à sa quatrième série
des Synanthérées , comprenant les Cardua-
cées dont le style offre, sous les deux bran¬
ches, une sorte de renflement ou d’articu¬
lation. (J. D.)
ARTHROSTYLIS (fyfl/aev, articu¬
lation; azviïç, petit style), bot. ph. — Genre
de la famille des Cypéracées , établi par R.
Brown ( Prodr ., 1. 1, p. 229) pour une plante
dépourvue de feuilles , Arthrostylis aphyl-
la , qui croît à la Nouvelle-Hollande. Ses
fleurs sont réunies en un capitule simple ,
environné d’un involucre formé de trois à
quatre folioles courtes et subulées. Les épil-
lets sont uniflores , composés d’écailles im¬
briquées. Les organes sexuels ne sont pas
environnés de soies hypogynes. L’ovaire est
surmonté d’un style subulé , triangulaire ,
articulé avec son sommet, et, par conséquent,
caduc ; il est terminé par trois stigmates
subulés. Le fruit est un akène triangulaire)
Ce genre est très voisin des genres Abild-
gaardia et Rhynchospora. Il diffère du
premier par ses épillets uniflores et ses chau¬
mes dépourvus de feuilles ; du second par
son style caduc et l’absence des soies hypo¬
gynes. (A. R.)
*A RTH R OTOM A (apOpov, article ; t o-
//.vi, section), bot. cr. (Phycées.) — Genre
établi par M. Corda dans le Reitrage du
docteur Weitenweber, 1840, 5e partie, et
rapproché par lui des Gaillonella, dont il
diffère complètement par la nature non si¬
liceuse des enveloppes de ses espèces. Nous
croyons qu’il se rapprocherait plutôt des
Conjuguées , ou , tout au plus , des Desmi-
diées filamenteuses. Voici les caractères gé¬
nériques présentés par l’auteur : Articles
mous , unis ou rarement biloculaires , rap¬
prochés en séries filamenteuses , longues ,
flexibles et simples ; enveloppe générale lis¬
se, anguleuse, cylindrique, quelquefois com¬
primée ; endochrome granuleux ou en ban¬
des transverses non rayonnantes, j
ART
Quatre espèces sont décrites et figurées
par M. Corda ; la première , VArtlir. lenti -
gerum Cord., rappelle certaines formes du
Desmidium mucosum Bréb. (Bréb.)
* ARTHROZAMIA. bot. -Reichen-
bach, dans son Conspectm regni vegetabilis ,
a donné ce nom à un g. séparé des Zamia,
qui, d’après le caractère qu’il a signalé comme
le distinguant des vrais Zamia , savoir, les
anthères couvrant toute la face inférieure
des écailles des cônes mâles, doit renfermer
les espèces africaines de Zamia dont Leh-
mann a , depuis , formé le genre Encepha-
lartos. Endlicher, dans son Généra, cite
cependant à tort ce nom comme synonyme
des vrais Zamia américains. (Ad. B.)
* ARTHRURUS ( üpdpov, articulation;
o\>pk, queue), helm.— M. Rafinesque ( Ana¬
lyse de la nature ) nomme ainsi un genre
de Gordius ou Dragonneaux ; mais il ne le
décrit pas. (P. G.)
ARTIBEUS , Leach. mam. — Voyez
PHYLLOSTOME. (A. DE Q.)
* ARTICERUS [àp nos, entier; x.èpx$ ,
corne), iins. — Genre de Coléoptères di¬
mères , famille des Psélaphiens , créé par
Dalman, et adopté par M. Aubé ( Mono -
graphia Pselaphiorum, etc., p. 63), qui lui
donne les caractères suivants: Antennes di¬
rigées en avant; massue allongée, cylindri¬
que , sans articles distincts , tronquée à
l’extrémité. Yeux latéraux, distincts, sail¬
lants. Habitus du genre Claviger. Bouche
fermée. Demi-élytres ; abdomen grand ,
bordé.
Ce genre remarquable , qui doit être pla¬
cé à la fin des Coléoptères, dit Dalman,
est très voisin des Clavigères-, cependant
on ne peut s’empêcher de l’en séparer , à
cause de la massue de ses antennes, qui est
d’une seule pièce ; du moins les articles en
sont si bien joints , qu’il est impossible de
les distinguer, tandis que les antennes des
Clavigères se composent de six articles iné¬
gaux , bien distincts. D’un autre côté , les
yeux sont très visibles , et placés de chaque
côté de la tête dans le genre Articère , au
lieu que dans le genre Clavigère ils sont
tellement oblitérés, que MM. Millier et Au¬
bé n’ont jamais pu parvenir à en découvrir
les rudiments.
Le genre Articère est fondé sur une seule
espèce nommée par Dalman A. armatus, et
12
T. II.
178
ART
ART
décrite et figurée par lui d’après deux in¬
dividus renfermés dans un morceau de co¬
pal ( Dalman , om Jnsect innés , i copcil ,
p. 23, tab. 4, fig. 12). (D. et C.)
* ARTICHAUT. Cinar a Scoly mus. bot.
pu. — Ce genre appartient à la famille des
Composées, tribu des Cinarées ou Floscu-
leuses de Tournefort. Des capitules horno-
games; un involucre ovoïde , formé d’é-
cailles coriaces, imbriquées, apprimées, sur¬
montées d’un large appendice obtus ou spi-
nescent, étalé ou réfléchi : celui des écail¬
les extérieures légèrement coriace; celui des
écailles intérieures presque scarieux; co¬
rolle ringenle, tubuleuse, très inégalement
divisée en 5 lobes linéaires ; tube recour¬
bé ; étamines à filets papilleux , terminées
par des appendices basilaires courts et su-
bulés; stigmates très longs, filiformes, ob¬
tus, soudés jusqu’au sommet ; fruits presque
osseux , oblongs , subtétragoncs , finement
striés sur une face , gibbeux sur le côté op¬
posé , et munis inférieurement d’une aréo¬
le basilaire centrale , assez grande , couron¬
nés par une aigrette pluri-sériée , plumeuse,
dont les soies sont soudées à la base en un
anneau corné et caduc à la maturité ; ré¬
ceptacle charnu, couvert de fîmbrilles subu-
lées très ténues, qu’on désigne communé¬
ment sous le nom de foin ; tels sont les ca¬
ractères assignés au genre Cinara , dont
l’Artichaut , suivant certains auteurs , sem¬
ble n’être qu’une race obtenue du Car¬
don.
Le g. Cinara compte environ 6 ou 7 es¬
pèces ; nous n’aurons à nous occuper ici que
du C. Scolymus (Artichaut) et C. Cardun-
culus (Cardon).
L’étymologie du mot Artichaut est fort
obscure. M. de Theis la fait dériver de deux
mots celtiques, art , épine , et chaulx , chou,
chou épineux ; mais on trouve dans Tral-
lien cette plante désignée sous le nom grec
de âfiTvztxÿ, dont on aura fait en italien Ar-
ticoca, et plus tard Artichaut, sous lequel
elle est généralement connue.
C’est probablement à l’Artichaut , ou cer¬
tainement à une Cynarée ou Cardon qu’il
faut rapporter le xâxros de Théophraste,
dans les feuilles épineuses de laquelle quel¬
ques commentateurs de l’époque de la re¬
naissance ont cru reconnaître le Cactus Opun¬
tia. Plus tard on en a conclu que la Figue
dinde était connue en Europe long-temps
avant la decouverte de l’Amérique , quoi¬
qu’il ne soit fait mention d’une plante aussi
remarquable dans aucune des relations des
croisés. Cependant, en rapportant l’Arti¬
chaut au xixToç, je dois faire observer que
Théophraste attribue à sa plante des tiges
rampantes : « Statim à radice caules repen¬
tes in terram mittit , folio lato atque spi-
noso.... caules vocant cactos », caract. qui
ne se trouve ni dans l’une ni dans l’autre
espèce cultivée, mais qui pourrait conve¬
nir à certains Atractylis ( A. gummifera
Desf. ), dont les Arabes mangent encore
aujourd’hui les racines ou les tiges rampan¬
tes et souterraines.
Enfin les noms de Cinara et de 2 xo),u//.os, as¬
sociés à tort par Dioscorides pour désigner
la seule plante qui nous occupe, ont encore
donné lieu à une autre confusion. On a cru
qu’on mangeait les racines et le réceptacle
des fleurs d’une seule et même plante « edulis
tum radix tum floris basis ipsa » , ce qui est
faux. On cultive dans quelques provinces mé¬
ridionales le Scolymus hispanicus pour en
manger les racines comme celles de la Scorso¬
nère ; mais il est évident qu’on n’a jamais pu
tirer parti de ses réceptacles , ni des raci¬
nes de Cardon ou d’Artichaut, pour en faire
un légume. Le Cinara et le Scolymus sont
deux genres parfaitement distincts. L’épi¬
thète de Scolymus ajoutée au nom de Cina¬
ra servait uniquement à indiquer la res¬
semblance entre les feuilles et le port de ces
deux plantes.
Quant au nom de Cinara , il provient,
suivant Columelle, qui nous a laissé une de¬
scription excellente de l’Artichaut ou du Car¬
don (liv. 10), de la coutume où l’on était de
le fumer avec de la cendre : « à cinere quo
stercorari amat » ; coutume encore recom¬
mandée au 16e siècle, mais dans un autre but,
r
par Ch. Etienne dans sa Maison rustique :
«La cendre de figuier répandue autour des
plantes , dit-il, est très propre à écarter les
rats ou les souris, qui causent de grands dom¬
mages aux artichautières. » Or, il est clair
que l’emploi de la cendre de Figuier ne peut
avoir lieu dans les climats septentrionaux ,
r
et que Ch. Etienne a emprunté sa recom¬
mandation à quelques cultivateurs italiens.
Sous le Bas-Empire, les traducteurs chan¬
gèrent l’orthographe latine de Cinara en cel-
ART
ART
179
le d eCynara, le faisant dériver de xüwv ,
xuvo's, chien ; et c’est ainsi qu’on le trouve
écrit dans le traité De alimentis, de Galien,
médecin de Marc-Àurèle, et dans la plupart
des commentateurs de la renaissance.
J’ignore à quelle époque précise la cultu¬
re de l’Artichaut s’est introduite en France.
Vincent de Beauvais , qui nous a laissé des
détails sur les plantes alimentaires le plus
généralement cultivées au 15e siècle, n’en
fait mention nulle part. Ce qu’il dit du Car-
duus ne peut se rapporter à l’Artichaut ,
quoiqu’il ait évidemment emprunté aux an¬
ciens une partie des renseignements qu’il
donne au sujet de la culture de ce dernier.
Ch. Étienne, en 1564, n’en cite qu’une seule
espèce , tandis qu’à peu près à la même épo¬
que Lobel et Bauhin décrivent plusieurs
des races ou espèces que nous cultivons en¬
core de nos jours.
Suivant quelques auteurs, l’Artichaut ne
serait qu’une race obtenue de culture et is¬
sue du Cardon, qui seul , jusqu’à ce jour ,
semble avoir été trouvé à l’état sauvage.
Aussi, comme les Cinara font partie d’un
groupe dont les espèces, sans exception,
sont originaires du bassin méditerranéen ,
nous pouvons être disposé d’avance à adop¬
ter l’opinion qui fait provenir celle qui nous
occupe de la môme patrie que ses congénè¬
res. Ciusius , dont le témoignage ne peut être
révoqué en doute, assure avoir rencontré
le Cardon, à l’état sauvage, dans les plaines
incultes du midi de l’Espagne, du Portu¬
gal , et surtout aux bords du Guadiana. M.
Boissier l’a recueilli en Andalousie, où il
est connu sous le nom d’Alcarcil ou Al-
calcile, qui semble déceler une origine a-
rabe.
Enfin on indique également en Sicile et en
France, aux environs de Montpellier , une
plante congénère qui porte le nom de Car-
(lonette ou Cardonnetta.
Si l’on ne peut rapporter à la culture, d’u¬
ne manière certaine, l’origine de l’Artichaut,
il nous est du moins possible de lui attri¬
buer, en toute confiance , la naissance des
diverses variétés que les deux races de nos
jardins nous y présentent. On en compte
aujourd’hui six variétés dont les plus esti¬
mées sont :
1° V Artichaut vert ou commun , cultivé de
préférence dans nos départements du Nord;
il faut lui rapporter la sous - variété connue
sous le nom d’A. de Laon , plus grosse et à
écailles larges et ouvertes, et celle de Bre¬
tagne ou Camus, à écailles obtuses, très peu
ouvertes. 2° Le Violet , fruit plus allongé;
écailles d’une teinte violette à la pointe. 3°
Le Rouge, moins gros que le précédent, en
forme de pomme ; écailles extérieures d’un
rouge pourpre. 4° Le Blanc, espèce délica¬
te et par cela même peu cultivée.
Quant au Cardon, on n’en cultive que deux
variétés : le C. d’Espagne, dépourvu d’é¬
pines, moins haut et moins étalé que le C.
de Tours, préféré au précédent , malgré les
épines dont il est armé, parce qu’il est
moins sujet à monter.
L’Artichaut craint les gelées des climats
septentrionaux. Comme il a de grosses et lon¬
gues racines, il lui faut une terre profonde
et meuble. On le multiplie de graines ou
d’œilletons. La propagation par semences
n’est usitée que dans le cas où les anciennes
plantes ont péri par accident. En hiver, on le
protège en le buttant, après avoir coupé les
tiges rez terre, et avoir rapproché les feuil¬
les, auxquelles on ne laisse qu’une longueur
d’un pied environ. Si les gelées augmentent,
on couvre la butte de litière ou de feuilles.
Les Cardons se cultivent à peu près de mê¬
me ; seulement , il faut les arroser davanta¬
ge , et les faire blanchir quand ils ont ac¬
quis une certaine taille. A cet effet, on rap¬
proche les feuilles, on les lie , on les enve¬
loppe de paille; et, trois semaines après
l’opération, ils sont bons à manger. An¬
ciennement, on servait ces feuilles ainsi
blanchies crues et assaisonnées de poivre
et de sel: « foliorum pediculi abruti, candi-
di , à cute emundati, hyeme crudi , cum
sale et pipere , m cibos veniunt ( Bauji.,
Pinax ) ».
De nos jours , le Cardon , transporté aux
environs de Montevideo, s’y est tellement
propagé, qu’il envahit des plaines immenses ,
et infeste , suivant le rapport de M. Aug.
de Saint-Hilaire , les campagnes du Rio de
la Plata et de l’Uraguay. (J. D.)
ARTICLE. Articulas. zoo n. — L’ar-
ticle, mot duquel dérive le nom d’articulés
donné aux animaux à articulations exté¬
rieures, devrait être, logiquement parlant,
la portion du corps comprise entre deux ar¬
ticulations ; mais, le terme d 'anneaux ayant
180
ART
ART
été adopté pour désigner les segments du
corps des articulés , on a réservé celui
d’articles pour les pièces qui entrent dans
la composition des différents appendices dont
ces animaux sont porteurs , tels que les an¬
tennes , les palpes , les tarses , etc. L’im¬
portance de ces appendices dans la classifi¬
cation fait pressentir la nécessité d’étudier
avec soin le nombre, la disposition, le mode
d’articulation des articles.
En botanique, on a donné par analogie le
nom d’articles aux espaces compris , dans
les Confère es , les Prêles et autres plantes
articulées, entre deux nœuds ou deux points
d’articulation. (A. D.)
ARTICLE. Articulas, bot. cr. — Les
Algues submergées, ou Phycées , sont con¬
tinues ou articulées ; celles-ci consistent en
une suite plus ou moins nombreuse de cel¬
lules simples ou composées, placées bout à
bout dans un tube cylindrique simple ou
rameux, et séparées entre elles par des cloi¬
sons ( endophragmes , Gaill.) , ou complètes
ou rudimentaires , au niveau desquelles on
observe quelquefois un rétrécissement. On
nomme article ou endochrome la portion
comprise entre deux cloisons ou deux rétré¬
cissements. Nous en traiterons plus au long
au mot endochrome. (C. M.)
ARTICLES, bot. ph. — Voyez arti¬
culations. (A. R.)
ARTICULAIRE. Articularis [«.pOpov,
article), zool. bot. — On appelle artères
et veines articulaires celles qui appartien¬
nent à l’articulation du genou , et naissent
de l’artère et de la veine poplitées; les liga¬
ments capsulaires qui environnent certaines
articulations portent le nom de capsules
articulaires ; les apophyses au moyen des¬
quelles les os sont articulés entre eux ont
été appelées apophyses articulaires. — En
botanique , on nomme feuilles articulaires
celles qui naissent des nœuds ou des articu¬
lations de la tige ou de ses ramifications.
Telles sont celles des Graminées et de plu¬
sieurs Caryophyllées. (G. d’O.)
ARTICULATION. Articulatio des
Latins (jonction ou jointure), zool, bot. —
Dans son acception générale , ce mot signi¬
fie la réunion , l’assemblage de deux ou
plusieurs pièces, qu’elles soient mobiles ou
non les unes sur les autres. Les naturalistes
désignent par ce nom les parties distinctes
de certaines coquilles multiloculaires qui
sont le résultat des déplacements successifs
que l’animal a éprouvés en grossissant. Cha¬
que loge, chaque rétrécissement, marquent
une époque d’accroissement.
On l’emploie aussi pour indiquer le mode
d’union qui existe entre la tête d’un insecte
et son corselet , ou bien pour indiquer le
point où deux parties d’un végétal s’unis¬
sent et s’emboîtent.
En anatomie, on entend par Articulation
l’assemblage des os les uns avec les autres ,
et leur mode d’union, quel qu’il soit.
Elles se divisent, d’après les moyens d’u¬
nion qui les constituent , en trois classes
principales :
1° Les Diarthroses , comprenant toutes les
Articulations à surfaces contiguës ou li¬
bres ;
2° Les Synarthroses, ou les Articulations
à surface continue et sans mouvement;
5° Les Amphiarthroses ou Symphyses ,
ou Articulations en partie contiguës et
en partie continues à l’aide d’un tissu fi¬
breux.
Ire classe. Diarthroses. Leurs caractè¬
res généraux sont : surfaces articulaires
contiguës ou libres, configurées de manière
à se mouler exactement les unes sur les au¬
tres ; toutes pourvues : 1° de cartilage d’en¬
croûtement ; 2° de synoviales ; 3° de liga¬
ments périphériques. Les Articulations mo¬
biles ou Diarthroses se divisent en six gen¬
res :
1° Enarthroses , lorsque la tête d’un os
est reçue dans la cavité profonde d’un autre
os et peut s’y mouvoir en tous sens.
2° Articulations par emboîtement réci¬
proque. Ici les surfaces articulaires sont
concaves dans un sens , convexes dans un
sens perpendiculaire au premier, de maniè¬
re à s’enfourcher réciproquement.
5° Articulations condyliennes , quand les
mouvements sont plus étendus dans deux
sens que dans les deux autres. C’est encore
une tête qui est reçue dans une cavité; mais
cette tête est allongée , de manière à pré¬
senter, en général, son plus petit diamètre
dans le sens du mouvement : elle prend
alors le nom de Condyle , et de là le nom
d’ Articulation conclylienne.
4° Le Ginglyme , articulation qui ne per¬
met des mouvements que dans deux sens
ART
ART
181
opposés. Lorsque les mouvements ont lieu
à la manière d’une charnière , sans dé¬
placement latéral, c’est un Ginglyme par¬
fait ; lorsque l’engrenure , moins exacte ,
permet de légers mouvements latéraux , le
Ginglyme est imparfait. Ces Articulations
sont, de toutes, les plus composées : deux
ligaments latéraux maintiennent les surfa¬
ces en rapport ; d’autres ligaments, et mô¬
me des prolongements osseux, bornent le
mouvement d’extension.
5° Trochoïde, ou Articulation dans la¬
quelle l’os roule sur son axe ?
6° Arthrodies. Quand il a fallu de sim¬
ples mouvements de glissement , les sur¬
faces articulaires sont planes ou presque
planes, et alors des trousseaux ligamenteux
très serrés, irrégulièrement placés tout au¬
tour , maintiennent les surfaces articulaires
en rapport, et s’opposent au déplacement
dans tous les sens.
IIe classe. Synartliroses. Ces Articula¬
tions ont des surfaces articulaires armées
de dents ou d’inégalités qui s’engrènent ré¬
ciproquement , ce qui leur a fait donner le
nom de sutures . On peut établir trois gen¬
res de Synartliroses : 1° les Sutures den¬
tées , 2° les Sutures écailleuses , o° les Su¬
tures harmoniques , suivant que les surfaces
articulaires sont disposées en dents , en
écailles, ou simplement rugueuses et juxta¬
posées.
On a donné le nom de Gomphoses à une
espèce d’Articulation sans mouvement, dans
laquelle un os entre comme un pivot dans
une fosse d’un autre os.
IIIe classe. Amphiartliroses ou Sym¬
physes. Ces Articulations ont des surfaces
articulaires planes ou presque planes , en
partie contiguës , en partie continues , à
l’aide d’un tissu fibreux plus ou moins épais
qui ne permet que de très petits mouve¬
ments.
Comme on le voit, rien de plus varié que
les Articulations, soit pour la mobilité qu’el¬
les permettent, soit pour les moyens d’u¬
nion qui les constituent. Leur étude nous
apprend non seulement à classer et assigner
le genre d’Articulation propre à chaque être,
mais encore à établir que les os correspon¬
dants ne sont pas toujours articulés de la
même manière dans tous les Animaux.
On trouvera, du reste, au mot squelet¬
te , l’application de ce que nous avons
dit dans cet article. (M. S. A.)
Les divers organes dont se compose le vé¬
gétal à son état parfait de développement ap¬
partiennent tous à un même système organi¬
que , c’est-à-dire que les éléments organi¬
ques qui les composent se continuent de
l’un à l’autre , sans interruption apparente.
Ainsi , par exemple , le tissu cellulaire et les
vaisseaux de la tige passent dans les bran¬
ches , de celles-ci dans les rameaux , des
rameaux dans les feuilles ou les fleurs, sans
qu’on puisse observer d’interruption au
point d’origine de chacune de ces parties.
Cependant , il y a quelques organes appen¬
diculaires, des feuilles, par exemple, qui
s’insèrent à l’axe végétal par un rétrécisse¬
ment brusque , qu’on désigne sous le nom
d’ articulation . On dit alors que les feuilles
sont articulées, par opposition à celles qui,
n’offrant pas ce rétrécissement, sont dites
continues. En général les feuilles articulées
tombent de bonne heure , et c’est toujours
dans le point rétréci ou dans l’articulation
que se fait la séparation. On avait dit gé¬
néralement que les feuilles articulées étaient
les seules qui fussent susceptibles de mou¬
vement , et que c’était dans l’articulation
que ces mouvements avaient lieu ; mais il
résulte des expériences faites par M. Du-
trochet sur la Sensitive que les mouve¬
ments des feuilles de ce curieux végétal se
passent non dans la partie rétrécie qui con¬
stitue à proprement parler l’articulation ,
mais , au contraire , dans la partie renflée ou
l’espèce de bourrelet placé immédiatement
au dessus. Voy. feuilles.
L’expression d’ articulés a aussi été appli¬
quée à tous les organes de la plante formés
de segments placés bout à bout , suscepti¬
bles de se séparer facilement les uns des au¬
tres. Chacun de ces segments porte le nom
d ''article. Ainsi , le fruit de beaucoup de
Légumineuses , celui des Hédysarées entre
autres , est articulé. Les tiges de beaucoup
de Caryophyllées sont également articulées,
etc.
Henri Cassini nommait article anthèri-
f'ere , dans la famille des Synanthérées , la
partie du connectif placée au dessous de
l’anthère, et qui s’articule avec le sommet
du filet. Voyez anthère et étamine,
(A. R.)
ART
182 ART
ARTICULE, ÉE. bot. ph. — Voyez
ARTICULATIONS. (A. R.)
ARTICULEES, bot. cr. — Dans la
famille des Phycées , les divisions principa¬
les se tirent de la couleur, et les divisions
secondaires de la structure continue ou
articulée , en sorte que chacune des trois
grandes sections ou sous-familles peut avoir
et a en effet des formes articulées. Il faut
bien se garder de confondre avec celles-ci
certaines Phycées continues, dont la fronde
cylindrique, rétrécie de distance en distance,
simule des articulations véritables. Dans les
Articulées , un seul tube , ordinairement
anhiste , simple ou rameux, contient, dans
son intérieur, une série de cellules simples
ou multiples placées bout à bout, sur un
même plan , et diversement colorées , selon
que la Phycée appartient à telle ou telle
section. ^ (C. M.)
ARTICULÉS [Animaux), zool. — On
nomme ainsi l’un des quatre embranche¬
ments dans lesquels M. Cuvier a reconnu,
dès 1812, qu’on pourrait diviser le règne
animal. Les trois autres embranchements
sont ceux des Vertébrés , des Mollusques ,
et des Zoopliytes ou des Animaux rayon-
nés. Voy. ces mots.
Un Papillon , une Abeille , une Mouche,
qui appartiennent à la classe des Insectes ;
une Araignée , un Scorpion , qui font partie
de la classe des Arachnides ; une Écrevisse ,
un Crabe , qui sont réunis dans la classe
des Crustacés ; une Sangsue même , un
Lombric, appelé vulgairement ver de terre ,
qui appartiennent à la classe des Annélides,
sont des Animaux articulés, dans l’accep¬
tion que M. Cuvier a donnée à ces mots.
Tous ces animaux ont en effet des caractè¬
res communs très importants, qui décèlent
un même plan général dans leur organisa¬
tion.
Leur forme est symétrique , c’est-à-dire
que les deux moitiés latérales de leur corps
sont similaires.
î Ce corps se compose d’un nombre varia¬
ble de segments ou d’anneaux articulés en
série les uns derrière les autres , ou réunis
par la peau , qui se continue de l’un à l’au¬
tre , mais qui est plus mince aux endroits
de leur jonction.
A cette forme générale se joint un sys¬
tème nerveux dont les parties centrales sont
dans la ligne médiane du corps. Elles se
composent : 1° d’un cerveau situé au dessus
de l’origine du canal alimentaire, et 2° d’un
cordon principal , le plus généralement et
évidemment double. Il s’étend d’avant en
arrière sous ce canal , après l’avoir embras¬
sé à son origine, en descendant du cerveau,
où il commence par deux filets, sur ses côtés
qu’il contourne jusqu’à la ligne médiane
inférieure. Une double série de ganglions
médullaires , dont le nombre et les propor¬
tions sont très variables, donnent à ce dou¬
ble cordon une apparence noueuse. Des
filets nerveux vont en divergeant de ces
renflements dans les parties correspondantes
renfermées dans chaque anneau , et trans¬
mettent l’action nerveuse de la circonfé¬
rence du corps au centre, ou du centre à
la circonférence. Tout animal qui présente,
dans sa forme et dans la disposition géné¬
rale de son système nerveux , les caractères
que nous venons d’énoncer est un animal
articulé.
Il a de plus constamment un canal ali¬
mentaire pourvu d’une entrée et d’une is¬
sue. Ce canal est renfermé dans une cavité
viscérale; ses parois sont conséquemment
bien distinctes de l’enveloppe générale du
corps.
Le sujet de cet article, dont nous venons
de donner une description succincte , ayant
une certaine importance relativement aux
principes de classification , nous y revien¬
drons à ce dernier mot , et en traitant de la
méthode naturelle.
Cependant , l’intérêt qu’il présente sous
le rapport de l’histoire de la Zoologie clas¬
sique et, de la Zoologie philosophique ou
spéculative nous détermine à lui donner
ici, dès à présent, une certaine étendue.
Nous le diviserons en plusieurs paragra¬
phes , dans chacun desquels nous envisage¬
rons les A nimaux articulés sous un point
de vue particulier.
Comme c’est la première fois que nous
avons l’occasion de traiter de l’un des grou¬
pes les plus importants du règne animal ,
il ne sera pas hors de propos de faire pré¬
céder ce que nous avons à dire sur les Ani¬
maux articulés , sous le rapport de leur
histoire naturelle classique, de quelques
observations de principes , afin de mettre le
lecteur à même d’apprécier la valeur des
ÀBT
A BT
183
classifications, en général, et pour qu’il soit
moins surpris des variations qui existent, à
cet égard, dans les ouvrages des naturalistes.
Il pourra en conclure que la science est
moins arrêtée qu’on ne le pense générale¬
ment; mais cette réflexion, loin de décou¬
rager la jeunesse , doit l’exciter à se mettre
en état de travailler à ses progrès.
§ I. — Quelques idées sur les classifica¬
tions , pour servir d'introduction à celle
des animaux articulés , et à l'intelli¬
gence des différentes acceptions de ces
termes dans les ouvrages des natura¬
listes.
L’opération de l’esprit au moyen de la¬
quelle le naturaliste réunit dans tel ou tel
groupe , qu’il nomme genre, famille, ordre ,
classe , type , règne , un être quelconque de
la nature , et le sépare de tous les autres ,
est un jugement fondé sur la connaissance
qu’il a acquise des ressemblances de cet
être avec ceux auxquels il le réunit, et des
différences qu’il a aperçues entre ce même
être et ceux dont il le sépare. Ce jugement,
qui suppose une comparaison compliquée ,
sera d’autant plus juste, que ce naturaliste
aura une connaissance plus étendue de ces
ressemblances et de ces différences , et sau¬
ra mieux apprécier leur valeur. Il dépendra
encore de la portée des facultés intellec¬
tuelles et de la justesse d’esprit du savant
classificateur.
On comprendra facilement par ce peu
de mots combien il y a de circonstances
variables dans les vues de classification ;
combien elles dépendent , en premier lieu ,
de l’état de la science au moment où elles
sont adoptées ; en second lieu , des savants
qui les conçoivent, et qui sont plus ou moins
influencés par leur époque , ou par la di¬
rection particulière de leurs études et la
constitution de leur esprit.
Sans doute une méthode de classification
est le fil d’Ariadne nécessaire , comme le
disait Linné, pour ne pas s’égarer dans le
labyrinthe des êtres innombrables de la na¬
ture ; mais il ne faut pas perdre de vue que
c’est une création de l’esprit observateur ,
et qu’elle exprime d’une manière plus ou
moins juste, mais très souvent incomplète,
quelquefois imparfaite ou inexaete, les rap¬
ports ou les différences de toute espèce qui
existent, en réalité, parmi les êtres natu¬
rels.
C’est surtout en les arrangeant par sé¬
ries de genres, de familles ou même de
groupes plus relevés, que ces imperfections
deviennent manifestes.
« Nos méthodes de classification, a dit
l’un des maîtres de la science (1), n’envisa¬
gent que les rapports les plus prochains ;
elles ne veulent placer un être qu’entre
deux autres , et elles se trouvent sans cesse
en défaut. La véritable méthode voit cha¬
que être au milieu de tous les autres ; elle
montre toutes les irradiations par lesquelles
il s’enchaîne plus ou moins étroitement dans
cet immense réseau qui constitue la nature
organisée , et c’est elle seulement qui donne
des idées grandes, vraies, et dignes d’elle et
de son auteur ; mais dix ou vingt rayons
souvent ne suffiraient pas pour exprimer
ces innombrables rapports. »
Je prie le lecteur de méditer ce passage ,
et de le prendre pour règle dans tous les
jugements qu’il portera sur la série des types,
des classes, des ordres, etc., d’une classi¬
fication quelconque , de celle, entre autres,
adoptée dans le Règne animal.
Il en conclura qu’il serait extrêmement
injuste de prononcer contre tels de ces
arrangements des sentences de condamna¬
tion, et de prétendre que M. Cuvier n’a
connu , n’a apprécié que les rapports indi¬
qués par la succession des classes ou des
ordres qu’il a dû adopter, pour le méca¬
nisme de l’exposition nécessairement suc¬
cessive de leurs caractères et de leur his¬
toire abrégée.
Disons encore que , dans un livre destiné
à l’enseignement , on ne doit pas remplacer
des caractères d’organisation positifs, faciles
à exprimer et à faire comprendre , par des
idées spéculatives plus ou moins conjectu¬
rales, par des théories sur la complication
progressive ou sur les dégradations suc¬
cessives des divers organismes du règne
animal.
Il en résulterait que la Zoologie classique
ne serait plus une science pratique, fondée
(1) Cuvier, Histoire naturelle des poissons ,
| t. ï , p. 569.
184
ART
ART
sur l’organisation telle que l’anatomie la dé¬
montre. Elle deviendrait une science spécu¬
lative groupant les êtres , rapprochant ces
groupes et les rangeant en série , d’après
des idées qui peuvent être très ingénieuses,
mais qui ne renfermeraient presque rien
de positif sur leur commune organisation.
§ II. — De la première appréciation des
rapports qui existent entre les Animaux
i- articulés, et de la première application
de ces vues à leur classification.
En 1812, on distinguait seulement deux
grandes et principales divisions dans le rè
gne animal : celle des Animaux vertébrés
et celle des Animaux sans vertèbres. Voy.
ces mots.
Le groupe des Animaux vertébrés, fondé
sur des caractères positifs, sur un plan com¬
mun d’organisation , indiqué entre autres
par l’existence d’une colonne vertébrale ,
renfermant et protégeant le principal cor¬
don des nerfs , etc. , est resté dans la scien¬
ce, et forme le premier embranchement,
le type supérieur du règne animal.
Ce groupe se compose de quatre classes :
celles des Mammifères , des Oiseaux , des
Reptiles et des Poissons, dont les carac¬
tères distinctifs ne sont que des modifica
tions de ce plan général bien évident ,
d’après lequel les animaux de ces classes,
compris sous la dénomination commune de
vertébrés, ont été organisés.
Mais la dénomination (P Animaux sans
vertèbres , exprimant un caractère négatif
et n’indiquant rien de positif dans leur
organisation, était loin de donner une
idée exacte des Animaux rassemblés dans
cette seconde grande division du règne
animal.
11 suffira de lire , pour s’en convaincre ,
l’embarras où se trouve Lamarck pour la
définir ( Système des animaux sans vertè¬
bres , Paris, 1801, p. 35).
« Ils manquent ( les Animaux sans vertè¬
bres ) de véritable sang. Ils ont le corps
mollasse et éminemment contractile. Ce sont
ceux en qui les facultés de régénérer leurs
parties et de se multiplier par la généra¬
tion ont le plus d’étendue. »
On voit que , dans cette énumération de
caractères , il n’y en a aucun de forme ou
d’organisation qui puisse faire distinguer
un animal sans vertèbres.
Dans un Mémoire de la plus haute por¬
tée , lu à l’Institut en juillet 1812, sur un
rapprochement à établir entre les classes
du Règne animal (1), M. Cuvier reconnut
pour la première fois , dans les animaux
sans vertèbres , trois types bien manifestes,
aussi distincts les uns des autres qu’ils le
sont eux-mêmes des vertébrés.
« J’ai trouvé , dit-il , qu’il existe quatre
formes principales , quatre plans généraux ,
d’après lesquels tous les Animaux semblent
avoir été modelés, et dont les divisions ul¬
térieures , de quelques noms que les natu¬
ralistes les aient décorées, ne sont que des
modifications fondées sur le développement
ou sur V addition de quelques parties, mais
qui ne changent rien à l’essence du plan.»
« Le système nerveux, ajoute- t-il plus
bas, est le même dans chaque forme; les
autres systèmes ne sont là que pour le ser¬
vir ou V entretenir ; il n’est donc pas éton¬
nant que ce soit d’après lui qu’ils se rè¬
glent. »
» Cette nouvelle répartition se réduit au
fond à ces mots ( je me sers toujours des
expressions de M. Cuvier ) : Les Animaux
vertébrés tous ensemble ; les Animaux ar¬
ticulés tous ensemble, forment deux grou¬
pes , lesquels n’équivalent , en importance ,
qu’aux Mollusques et aux Zoophytes. »
M. Cuvier montre, dans ce même travail,
que l’embranchement ou le type des Ani¬
maux articulés se divise, comme celui des
vertébrés , en quatre groupes secondaires
ou classes : celles 1° des Crustacés , 2° des
Arachnides , 5° des Insectes , et 4° des An-
nélides. Voy. ces mots.
Cette espèce de révolution , faite dans la
distribution du règne animal , et particu¬
lièrement la détermination du groupe des
Animaux articulés, a été adoptée dans
beaucoup d’ouvrages généraux ou spéciaux
de zoologie ou d’anatomie comparée. Chez
les uns cependant, ce groupe est pris abso¬
lument avec l’acception que M. Cuvier lui a
donnée ; chez les autres , cette acception
s’y trouve plus ou moins modifiée.
(1) Voir les Annales du Muséum d’histoire na¬
turelle de Paris, t. XIX, p. 73.
ART
Voyons d’abord le sens que lui a donné
son premier auteur.
ART
135
§ III. — Caractères organiques des Ani
maux articulés , tels que M* Cuvier les
a exposés dans ses ouvrages (1).
Dans la forme générale , le premier des
caract. évidents d’un animal articulé, nous
voyons le corps et les membres, ou l’une ou
l’autre de ces parties , divisés en segments
ou en anneaux, qui sont joints ensemble
par des articulations le plus souvent mo¬
biles.
« Les anneaux articulés qui entourent le
corps et souvent les membres tiennent lieu
du squelette des vertébrés , et, comme ils
sont presque toujours assez durs, ils peu¬
vent prêter au mouvement tous les points
d’appui nécessaires; en sorte qu’on trouve
ici , comme parmi les vertébrés , la mar¬
che, la course, le saut, la natation, le vol.
Il n’y a que les familles dépourvues de pieds
( telles que les sangsues) , ou dont les pieds
n’ont que des articles membraneux et mous
(les chenilles), qui soient bornées à la repta
tion.
« Cette position extérieure des parties du¬
res, et celle des muscles, dans leur intérieur,
réduit chaque article à la forme d’un étui ,
et ne lui permet que deux genres de mou¬
vements.
»Les articles qui composent le corps sont
unis , le plus souvent , par des membranes
flexibles, ou bien ils emboîtent l’un dans
l’autre, et alors leurs mouvements sont plus
variés, mais n’ont pas la même force que
ceux des membres. Dans ceux-ci, l’article
mobile tient à l’article voisin par une join¬
ture ferme ; il y est fixé par deux points, et
ne peut se mouvoir que dans un seul plan,
ce qui exige des articulations plus nom
breuses pour produire une même variété de
mouvements.
»Le système d’organes par lequel les Ani¬
maux articulés se ressemblent le plus, c’est
celui des nerfs.
(1) Voir le mémoire cité Annales du Muséum
d’hist. nal. de Paris , t. XIX, p. 73; le Règne ani¬
mal , de Cuvier, première édit, de 1817, t. II, p.
508-510, et deuxième édit., 1829, t. I , p. 50 et 51 ;
t. III, 1830, p. 180 à 180.
» Leur cerveau , placé sur l’œsophage ,
fournissant des nerfs aux parties qui adiré-
icnt a la tete, est fort petit. Deux cordons,
qui embrassent l’œsophage, se continuent
sur la longueur du ventre, se réunissent
d’espace en espace par de doubles nœuds
ou ganglions, d’où partent les nerfs du corps
et des membres.
» Si l’on ajoute à cela que les mâchoires
des Animaux articulés , lorsqu’ils en ont ,
sont toujours latérales , et se meuvent de
dehors en dedans , et non de haut en bas ,
on aura exprimé à peu près tout ce qui s’en
laisse dire de général. »
Ajoutons encore que , pour ceux dont on
a pu observer le développement ( les Crus¬
tacés et les Arachnides ), le sac vitellin est
en communication avec l’intestin par la
face dorsale du corps, et non par la face
abdominale, comme dans les Animaux ver¬
tébrés.
«Le groupe des Animaux articulés, après
ces ressemblances générales, présente de
grandes différences dans l’existence d’orga¬
nes de l’ouïe ; dans l’existence , le nombre
et la forme de ceux de la vue ; le produit
et le mode de génération ; l’espèce de re¬
spiration; la couleur du sang (les réservoirs
de ce fluide), son mode de circulation, qui
servent à caractériser les classes ou leurs
subdivisions. »
Celles des Insectes , des Arachnides et
des Crustacés , que Linné laissait réunies
sous la dénomination commune d’insectes ,
ont entre elles , en effet , de nombreuses et
évidentes ressemblances, qui les distinguent
en même temps des Annélides : non seule¬
ment leur corps est manifestement articulé,
mais encore les pieds, dont les Animaux de
ces trois classes sont constamment pourvus
à l’état parfait.
La classe des Annélides , au contraire,
n’a tout au plus que des soies, emboîtées
dans les replis ou les mamelons de la peau,
pour l’aider dans ses mouvements. Certaine
famille , celle des Hirudinées , qui fait par¬
tie de cette classe , est même privée de ces
soies ou de toute autre espèce d’appendice
se séparant de la peau pour constituer un
pied distinct.
Ainsi, les caractères généraux des quatre
classes des Animaux articulés, qui forment
le tableau de l’organisation de ce fype, n’a-
T. II.
136
ART
ART
raient pas empêché M. Cuvier de recon¬
naître, entre les trois premières classes , des
rapports plus nombreux qu’avec la dernière.
(Règne animal , édit, de 1817, t. II, p. 515,
et édit, de 1830, t. III, p. 186.)
§ IY. — Des différentes acceptions des
mots animaux articulés, c’est-à-dire
i des limites du groupe des Animaux ar¬
ticulés, et du rang qu’il occupe parmi les
1 grandes divisions du règne animal, dans
! quelques uns des ouvrages les plus usuels
t de zoologie et d’anatomie comparée.
r Tous les auteurs de zoologie et d’anato¬
mie comparée qui ont adopté la dénomina¬
tion V Animaux articulés n’en font pas
usage avec la même acception. Xous croyons
nécessaire d’expliquer ici les différentes si¬
gnifications de ces mots dans quelques uns
des principaux ouvrages où ils ont été em¬
ployés. Tel devrait être , il nous le semble
du moins, le but principal d’un article de dic¬
tionnaire, afin qu’il pût servir à l’intelligence
des ouvrages où le même sujet serait traité.
Déjà en 1816 (dans son Prodrome (1)
d’une nouvelle distribution du règne ani¬
mal), M. de Blainville prenait ce mot d’J.m-
maux articulés dans un sens différent de
M. Cuvier.
Le premier tableau de ce Prodrome mon¬
tre tout le règne animal divisé en trois grou¬
pes principaux , appelés sous-règnes , et ca¬
ractérisés par la forme générale , ce sont :
1° Les Animaux pairs ou Artiomorphes ;
2° Les Animaux rayonnés ou Actinomor-
phes ;
3° Les Animaux sans forme régulière ou
Hétéromorphes.
Les Animaux pairs sont ensuite sous-divi-
sés en deux types, les Vertébrés et les Inver¬
tébrés. Ces derniers comprennent trois sous-
types. Le premier, celui des Non-articulés ,
répond au type des mollusques de Cuvier,
moins ses Oscabrions, qui font partie de ses
Gastéropodes , et moins sa classe des Cirrho-
podes. Le second , celui des Sub-articulés ,
réunit précisément les Oscabrions , sous le
nom classique de Polyplaxiphores, et la
classe des Cirrhipodes ; enfin le sous-type
(1) Bulletin des sciences de la Société philo¬
mathique. Paris , 1816, p. 105 et suiv.
des Articulés comprend non seulement les
quatre classes des Articulés de Cuvier, mais
encore ses Intestinaux.
Les Articulés, appelés encore Entomo-
zoaires dans cette méthode de classifica¬
tion, sont sous-divisés en huit classes, qui
portent, dans la série de ces groupes du rè¬
gne animal , les n°s X à XVII.
Dans un second tableau , offrant une dis¬
position systématique de tous les corps na¬
turels, les Animaux articulés ou les Ento-
mozoaires forment le premier sous - type
des animaux pairs ou du type Ier. Ce sous-
type comprend non seulement les classes
indiquées dans le précédent, qui sont les
Articulés extérieurement, mais encore les
Vertébrés, appelés ici Ostéozoaires , qui
sont articulés intérieurement.
Quelques années plus tard, en 1822,1e Ta¬
bleau synoptique des subdivisions du règne
animal publié par le même auteur (1 ) pré¬
sente tous les Animaux articulés dans les
mêmes rapports, mais leurs premières divi¬
sions sont élevées au grade supérieur de
types.'
Les Articulés intérieurement constitue¬
ront le type Ier des animaux pairs, celui des
animaux Vertébrés.
Le type IIe comprend les Articulés exté¬
rieurement ou les Entomozoaires, avec des
limites différentes, quelques changements
dans la nomenclature , et d’autres numéros
dans les huit classes qui composent ce type,
la première étant devenue la sixième du rè¬
gne animal (au lieu de dixième du premier
tableau de 1816) , et la dernière ayant le n°
13 au lieu du 17e.
Cette treizième classe ne répond plus
qu’aux Intestinaux cavitaires de Cuvier ;
tandis que ses Intestinaux parenchymateux
sont placés dans un autre sous-règne, celui
des Animaux rayonnés , et forment la dix-
huitième classe, celle des Annélidaires. Les
Annélidaires constituent même le sous-
type des Subrayonnés , appelés encore par
le même auteur Gastroliyzaires , et, en
dernier lieu , Par entomozoaires (2).
Enfin, dans l’article animal ( Supplé -
(1) A la fin du 1. 1 de ses Principes d’anatomie
comparée. Paris, 1822.
(2) Art. vers du Dictionnaire des sciences na¬
turelles, t. LVII, p. 530. Paris, 1828.
ART
ART
187
ment du Dict. des sciences naturelles , Pa¬
ris , 1840 ), M. de Blainville divise le règne
animal en cinq types. Le second , celui des
Entomozoaires , comprend les Articulés de
Cuvier et tous les Intestinaux , qui ne sont
plus séparés , comme en 1828 , en deux
sous -règnes et en deux types distincts. Il
réunit encore à ses Entomozoaires les Cir-
rhopodes et des animalcules.
Un naturaliste expérimenté et clairvoyant
qui parviendra à comprendre ces différentes
combinaisons ne peut manquer d’y décou¬
vrir des vues de rapports qui doivent con¬
tribuer, par là même que ce sont des aper¬
çus sur les ressemblances ou les différences
caractéristiques des animaux, à faire appré¬
cier la méthode naturelle de leur classifica¬
tion. Pour s’élever à cette juste apprécia¬
tion , il faudra mesurer exactement la va¬
leur de ces différences ou de ces ressem¬
blances , relativement à l’ensemble des or¬
ganismes.
Pour M. Duméril ( Eléments des sciences
naturelles, troisième édition, Paris, 1825 ; et
quatrième édition , Paris, 1850 , deux vol.
in-8°), le règne animal se partage en deux
grandes divisions, les Animaux articulés et
les Animaux non articulés. Le première se
sous-divise en deux sections :
La première section , celle des Ar¬
ticulés en dedans ou des Vertébrés , com¬
prend les quatre classes 1° des Mammi¬
fères , 2° des Oiseaux , 5° des Reptiles , 4°
des Poissons.
La seconde section, celle des Articulés
en dehors, se compose 5° des Insectes, 6°
des Crustacés, et 7° des Vers.
Le second type , celui des Animaux non
articulés, ne comprend que deux classes :
8° les Mollusques, 9° les Zoophytes.
Dans cette classification, l’acception du
mot Articulés se rapproche de celle ad¬
mise par M. de Blainville , avec des diffé¬
rences très grandes dans le nombre des clas¬
ses et dans leurs limites, celle des Vers ne
comprenant pas les Intestinaux de Cuvier,
laissés, à son imitation, parmi les Zoophy tes.
Les mots articulés en dehors expriment
sans doute une forme générale, et consé¬
quemment un caractère extérieur ; tandis
que l’expression articulés en dedans signi¬
fie un caractère de structure caché généra¬
lement dans l’axe du corps et dans sa pro¬
fondeur, Cette opposition est en même
temps une ressemblance, mais une res¬
semblance qui ne se lie qu’à un petit nom¬
bre d’autres , et ne constitue pas un plan
dominant, qui se ferait jour dans toute l’or¬
ganisation à travers les modifications qui
constituent les classes et leurs divisions.
Cependant nous devons dire qu’ici la for¬
me articulée est en même temps symétri¬
que, et qu’elle coexiste avec un cordon prin¬
cipal des nerfs situé dans la ligne médiane
du corps , sur le canal alimentaire , ou au
dessous de ce canal , lequel est toujours sur¬
monté , à son origine , par le cerveau , lié
lui-même avec ce cordon principal, quelle •
que soit sa position.
Ces caractères sont assez remarquables
pour pouvoir rapprocher une sangsue ou
un lombric de l’animal vertébré le plus
parfait ; mais ils ne suffisent pas pour faire
comprendre le plan réel , sauf la forme sy¬
métrique , d’après lequel cette sangsue ou
ce lombric et cet animal vertébré ont été
organisés.
La désignation . J.)
ARUM. bot. ph. — Nom latin du genre
Gouet, type de la famille des Aroïdées. Voy.
GOUET. (A. R.)
ARUXA, Willd. bot. ph. — Voyez
AROUNA. (SP.)
ARUXDIXA. bot. ph. — C’est le nom
d’un genre de la famille des Orchidées ,
tribu des Épidendrées , décrit et figuré par
M. Blume ( Bijdrag ., page 401, planche 73),
et adopté par M. Lindley. Ce genre, qui se
compose de quatre espèces , offre des sépa¬
les extérieurs égaux , lancéolés, étroits, éta¬
lés, et un peu soudés ensemble par leur
base. Le labelle, continu à sa base avec le
gynostème, l’environne et l’embrasse ; il est
entier ou à trois lobes, et offre, sur sa par¬
tie moyenne , soit une crête longitudinale ,
soit des stries plus ou moins saillantes. Le
gynostème est droit, semi-cylindrique, un
peu renflé à sa partie supérieure , et paral¬
lèle avec le labelle. L’anthère, operculiforme
et terminale, est à quatre loges, qui contien¬
nent chacune deux masses polliniques égales
entre elles.
Ainsi que nous l’avons dit précédemment,
ce genre se compose de quatre espèces, tou¬
tes originaires des Indes-Orientales. Ce sont
des plantes terrestres , non parasites , ayant
une tige garnie de feuilles distiques ensi-
formes et plissées longitudinalement. Leurs
fleurs, de couleur purpurine , sont grandes
et disposées en grappe. Ce genre a les plus
grands rapports avec le genre Phajus, dont
il diffère surtout par son labelle, dépourvu
d’éperon et libre ; par son anthère à quatre
loges et ses feuillesdistiques. (A. R.)
ARUXDIXACÉES. Arundinaceœ.
bot. ph. — L’une des tribus établies dans
la famille des Graminées. Voyez ce mot.
(A. R.) .î
ARUXDIXAIRE. Arundinaria. bot.
ph. — Famille des Graminées , tribu des
Avénacées. Ce genre , établi par le profes¬
seur L. C. Richard [in Michx. fl. bor. am.,
1. 1, p. 74), et adopté depuis par tous les bota¬
nistes agrostographes , peut être caractérisé
de la manière suivante : Les épillets sont
très comprimés et multiflores ; les fleurs
sont distiques et écartées ; les deux valves
de la lépicène sont petites, nautiques, mem¬
braneuses, et concaves; la supérieure est
deux ou trois fois plus longue que l’infé¬
rieure. Chaque fleur se compose de deux
paillettes lancéolées, aiguës, carénées, à peu
près égales, de trois étamines, d’un ovaire
glabre , de trois styles très courts se termi¬
nant chacun en un stigmate pénicilliforme ?
à poils glanduleux et simples. Les paléoles ,
au nombre de deux ou de trois , sont lan¬
céolées , aiguës , minces et comme ciliées
dans leur contour. Le fruit est allongé ,
presque cylindrique , un peu arqué , termi¬
né en pointe à son sommet.
Ce genre a pour type VArundo gigantea ,
Walther [Fl. car., 81) ou Arundinaria ma -
crosperma, Michx. [I. c.), graminée arbo¬
rescente et presque gigantesque dont les
chaumes ligneux atteignent quelquefois jus¬
qu’à trente et même quarante pieds d’élé¬
vation, dont les feuilles sont distiques et les
fleurs disposées en une vaste panicule ra-
ARV
198 ARU
meuse. Cette plante croît dans l’Amérique
du nord.
; -, On a rapporté au même genre deux au¬
tres espèces : l’une, Arundinaria glauces-
cens (Beauv., agr. 144), est originaire de
l’Inde; l’autre, A. verticillata (Nees ab
Esenb., Gram. bres. , et Kunth, Gram., t.
II, p. 483, t. 155 et 156), croît au Brésil.
(A. R.)
ARUADIAELLA. bot. pu. — Le
genre de Graminées ainsi nommé par Rad-
di ( Agrost . bras., 37) et par Nees ab Esenb.
( Agrost . bras., t. II, p. 465), et qui a pour
type YJschœmum hispidum de Kunth [in
Humb. nov. gen., t. I, p. 194, et Gram.,
t. 100), appartient bien réellement à ce
dernier genre. Voy. ischoemum. (A. R.)
ARUADO ( arundo , roseau ). bot. ph.
— Ce genre de la famille des Graminées ,
fort nombreux en esp., a été successivement
partagé par les agrostographes modernes en
5 ou 6 g. différents , qui constituent la tribu
des Arundinacées dans la méthode du pro¬
fesseur Kunth [Agrost., t. I, p. 236). Ces
genres , ainsi formés aux dépens du genre
Arundo de Linné, peuvent être partagés de
la manière suivante : 1° Épillets uniflores
ou subbiflores : Calamagrostis , Adans.;
Deyeuxia, Clar. ; Ammophila , Iïost.; 2°
Épillets biflores ou multiflores : Arundo ,
Kunth; Ampelodesmos, Link ; Phragmites,
Trinius. Ainsi, le genre Arundo , tel qu’il
est aujourd’hui limité par les agrostogra¬
phes modernes, se trouve déjà débarrassé
de toutes les espèces dont les épillets sont
uniflores, ou contiennent deux fleurs, dont
une stérile.
Indiquons maintenant quels sont les caract.
qu’il présente , après quoi nous ferons con¬
naître en quoi il diffère des deux g. Ampe¬
lodesmos et Phragmites. Ses épillets con¬
tiennent de deux à cinq fleurs distiques, es¬
pacées et hermaphrodites. Les deux valves
de la lépicène sont aiguës, égales,! allon¬
gées, carénées, membraneuses, de la même
longueur que les fleurs et écartées l’une de
l’autre. Les paillettes sont également mem¬
braneuses ; l’inférieure, bifide à son sommet,
porte une petite arête entre ses deux lobes,
et est recouverte , surtout à sa base , de
longs poils [soyeux ; la supérieure est plus
courte et bicarénée. Les styles sont longs et
portent des stigmates plumeux. Les deux
paléoles sont glabres et charnues. Le fruit
est glabre. Ainsi caractérisé , ce genre a
pour type Y Arundo donax L., c’est-à-dire
qu’il correspond au genre Donax de Palis-
sot de Beauvois et de Trinius. Il diffère des
genres Ampelodesmos et Phragmites par sa
paillette externe, bifide et aristée à son som¬
met , qui est entier et simplement subulé
dans ces deux derniers genres. Les espèces
du genre Arundo sont peu nombreuses. M.
Kunth en énumère vingt-deux , dont plus
de la moitié sont incertaines. Parmi ces es¬
pèces, nous mentionnerons ici : 1° IA Arun¬
do donax L. , connue sous le nom de
Canne de Provence. Elle est originaire des
parties orientales de l’Europe. On la trou¬
ve en Égypte, dans le Caucase, etc., et on la
cultive dans le midi de la France. Sa racine
est employée en médecine comme sudorifi¬
que; ses tiges, qui atteignent quelquefois
quatre à cinq mètres d’élévation, servent à
faire des manches de quenouilles, des can¬
nes, des manches de lignes, etc. 2° L’A.
mauritanien Desf., est cultivée , comme la
précédente , dans le midi de l’Italie ; elle
sert aux mêmes usages, et, de plus, ses ti¬
ges sont employées aux environs de Rome
à faire des échalas. (A. II.)
ARUAGAAA. bot. ph. — Nom fran¬
çais du genre Haronga. (Sf.)
ARV AA. moll. — Adanson, dans son
Voyage au Sénégal , donne ce nom à une
Coquille très commune au Cap-Yert, et qui
appartient au genre Terebra de Lamarck.
Linné l’aurait comprise dans sa troisième
section des Buccines ; mais il n’a pu men¬
tionner cette esp. Elle a également échappé à
Gmelin , à Dilhvyn , et Lamarck ne la men¬
tionne pas non plus. Voy. vis. (Desîi.)
* ARVELIUS. rvs. — Genre de la fa¬
mille des Pentatomiens , groupe des Penta-
tomites , de l’ordre des Hémiptères , établi
par M. Spinola ( Essai sur les Hémipt. ), et
regardé par Burmeister et par nous comme
une simple division du g. Acanthosoma. Ce
g. ne diffère essentiellement des Acanthoso¬
ma que par les tarses , de trois articles , et
par les antennes, dont le premier article est
plus court que la tête , avec cette dernière
profondément échancrée, et munie de deux
épines. Le type du genre est le Cimex gla-
diator Fab., du Brésil. M. Spinola rapporte
encore à ce g. deux esp. offrant des carac-
ARY
tères qui nous paraissent les éloigner beau¬
coup du type. (Bl.)
ARYENSIS. bot. — Voyez artin.
(G. d’O.)
*ARYERSIA, Cambess. , in Saint-
Uü. Flor. Rrasil., yoI. II, p. 184, tab. 112.
— Fenzl , in Endl. Gen. plant., p. 960. —
Hapalosia , Wight et Arn. ( Prodr . Flor.
Ind. , I , p. 358 ). bot. ph. — Genre de la
famille des Paronychiées ( tribu des Poly-
carpées, DG.), auquel M. Fenzl assigne les
caraet. suivants : Calice 5-parti; segments
herbacés, membraneux aux bords , égaux
ou inégaux (les deux ou trois extérieurs plus
longs) ; tous naviculaires, comprimés, caré¬
nés au dos , subcuculliformes au sommet,
mutiques. Pétales 3 ou 5, insérés au fond du
calice, linéaires, très entiers, 2-dentés au som¬
met. Étamines 3 ou 5 , alternes avec les péta¬
les , et ayant même insertion que ceux-ci ;
filets filiformes. Anthères 2-thèques, longitu¬
dinalement déhiscentes. Ovaire 1-loculaire',
multi - ovulé ; placentaire basilaire ; ovules
amphitropes. Style 3-parti, à stigmates re¬
courbés. Capsule membranacée , 1-loculai¬
re , 3-valve , polysperme ; valves concaves ,
point convolutées. Graines subfusiformes ;
hile latéral, supra- médian. Embryon rec¬
tiligne au centre d’un périsperme un peu
charnu; radicule éloignée du hile. — Her¬
bes annuelles (habitant la zone équatoriale),
multicaules, pubescentes. Feuilles opposées
ou subverticillées , étroites , accompagnées
de stipules scarieuses. Fleurs fasciculées ou
en corymbes ; bractées scarieuses. Ce genre
comprend quatre ou cinq esp., parmi les¬
quelles se trouvent le Polycarpon apurense
Runth ; le Polycarpœa memphitica Delile,
et le Pharnaceum depressum L. (Sp.)
ARVICOLA, Lin. mam. — Voyez
CAMPAGNOL. (A. DE Q.)
ARVÏCOLIENS. mam. — Famille de
l’ordre des Rongeurs. (A. de Q.)
ARVIN. Arvensis. bot. — Qui croît
dans les champs. (C. d’O.)
ARYTÈYE. Arytena { àp'jT cave*. , sor¬
te de coupe ou de vase), moll. — Tel
est le nom que M. Okcn donne bien inuti¬
lement au genre Arrosoir, depuis long-temps
établi par Bruguière, et adopté par tous
les auteurs, sous le nom de Pinicilla , et
plus fréquemment encore sous celui d’As-
pergillum. Voy. arrosoir. (Desii.)
ASA 1 99
ARYTHÈNE. moll. — Voyez arytk-
ne. (Desii.)
ARZILLA. poiss. — L’un des noms
vulgaires de la Raie miralet. Voy. ce mot.
(Yal.)
* ASAGRÆA. bot. pii. — M. Lin-
dley vient de publier sous ce nom {Rot.
Regist. , 1839, n. 53) un genre nouveau,
dédié .à M. Asa Gray , qui , conjointement
avec M. Torrey , s’occupe d’une Flore gé¬
nérale de V Amérique du nord. Ce genre ,
qui fait partie de la famille des Mélantha-
cées de Rob. Brown , a pour type le Vera-
trum officinale de Schlechtendal ( Linnœa ,
VI, p. 45), ou Helonias officinalis Don {in
Edinb. new pliil. Journ. , oct. 4852, p.
254). Les caract. qui lui sont assignés sont
les suivants : Les fleurs sont polygames ,
disposées en un long épi nu. Le calice est à
six divisions profondes , linéaires , à peu
près égales , épaisses , et marquées d’une
fossette nectarifère à leur base. Les étami¬
nes , au nombre de six , sont alternative¬
ment un peu plus courtes , à anthères cor-
diformes et presque uniloculaires. Les trois
pistils sont dressés , rapprochés du centre
de la fleur. L’ovaire , à une seule loge , est
atténué à son sommet en un style , terminé
par un stigmate excessivement petit et à
peine distinct. Le fruit consiste en trois fol¬
licules uniloculaires très minces , s’ouvrant
par toute la longueur de leur côté interne ,
et contenant des graines ailées d’un côté.
L’espèce unique dont ce genre se compo¬
se , Asagrœa officinalis Lindley {Rot. Reg.,
1859, n. 55), est une plante intéressante, qui
paraît fournir les fruits connus sous le nom
de Cévadille ou Sabadille , employés en
médecine comme vermifuges. Elle est ori¬
ginaire du Mexique , et on la cultive en An¬
gleterre. C’est une plante bulbeuse ; à feuil¬
les étroites , carénées, graminiformes , ru¬
des sur les bords. La hampe est longue de
plus d’un mètre. Les fleurs sont blanches. —
Ce genre se distingue surtout des Helonias
et Veratrum , auxquels l’espèce qui le con¬
stitue avait d’abord été rapportée, par les
segments de son calice , qui sont excavés et
nectarifères à leur base , et par la forme de
ses anthères. (A. R.)
ASAPHE ( «ffapvjs, incertain ). crust.
foss. — M. Brongniart a donné ce nom à
une division générique de l’ordre des Tri-
200
AS À
AS A
îobites, caractérisée de la manière suivante :
«Corps large et assez plat; lobe moyen sail¬
lant et assez distinct ; flancs ou lobes laté¬
raux ayant chacun le double de la longueur
du lobe moyen. Expansions submembraneu¬
ses dépassant les arcs des lobes latéraux.
Bouclier ( tête ) demi-circulaire, portant
deux tubercules oculiformes , réticulés. Ab¬
domen (thorax E.) divisé en huit ou douze
articles ». — Le g. Asaphe a été générale¬
ment adopté par les auteurs qui ont suivi
M. Brongniart dans l’étude des Crustacés
fossiles; mais les progrès de la science ont
rendu nécessaires quelques modifications
dans les limites , la composition et la défi¬
nition de ce groupe. L’ouvrage le plus ré¬
cent sur l’histoire naturelle des Crustacés
place ce genre dans la famille des Caîymé-
niens , et n’y comprend plus que les Tri-
lobites , dont la tête est conformée à peu
près comme chez les Calymènes , le thorax
trilobé et composé seulement de huit ou
dix anneaux, et l’abdomen formé d’un nom¬
bre considérable de segments bien distincts
entre eux , mais réunis par une bordure
submembraneuse , qui souvent se prolonge
postérieurement en forme de queue. Le
corps de ces Crustacés est contractile. Leur
tête est grande , et se prolonge souvent en
arrière de chaque côté du thorax ( ou abdo¬
men , suivant la nomenclature de M. Bron¬
gniart) ; son lobe médian est en géné¬
ral élargi en avant, terminé latéralement
par des bords à peu près droits, et marqué,
de chaque côté, par trois ou quatre petits
sillons dirigés en travers, au lieu d’être obli¬
ques , comme chez les Calymènes. Les li¬
gnes jugales sont bien distinctes , et les yeux
sont gros, réniformes, granulés, et très é-
loignés du bord latéral des joues. Le thorax
est bien distinctement trilobé , ce qui diffé¬
rencie ces Trilobites de ceux dont se com¬
pose le genre Homalonote de M. Rœnig; le
lobe médian est en général très petit , et les
lobes latéraux offrent vers leur milieu un
petit sillon oblique , et se terminent ordi¬
nairement en pointe. Enfin l’abdomen est
bien distinct du thorax , mais ne constitue
pas un bouclier semblable à celui des Isotè-
les , et présente , comme nous l’avons déjà
dit , une espèce de bordure qui paraît avoir
de l’analogie avec celui de l’extrémité pos¬
térieure de la nageoire caudale des Scyl la¬
res. Les principales esp. du g, Asaphe ains
circonscrit sont VA, caudatus , VA. mucro-
natus , l’A. Debuchn , VA. tyrannus, et
VA. grandis, trouvées dans les terrains si¬
luriens de l’Angleterre , de la Norwége * de
l’Amérique , etc. D’autres Trilobites dé¬
crits par M. Brongniart, Dalman, etc., sous
le nom (V Asaphe, appartiennent aux genres
Isotelus, Amphyx et N iléus. (M. E.)
* ASAPIIES ( d<7xtp-/jç y obscur , imper*
ceptible). ms. — Genre de la famille des
Chalcidiens , groupe des Ptéromalites , de
l’ordre des Hyménoptères , établi par M.
Walker ( I?nt. Magaz. , 2 ) , et caractérisé
principalement par une tête courte à peine
plus large que le thorax, des palpes maxil¬
laires de deux articles , des antennes ter¬
minées en massue et composées de douze
articles, et des ailes étroites ne présentant
qu’une seule nervure émettant un rameau
assez long.
Ce genre , qui ne renferme que quelques
espèces d’une taille des plus exiguës, a pour
type VA. vulgaris Walck. , de France ,
d’Angleterre, etc. (Bl.)
* ASAPIIES , DC. ( Prodr. II , p. 90 ,
non Spreng. ) (àaxpiiç, incertain), bot. pm.
— Synonyme du g. Duncania , Reichb., de
la famille des Térébinthacées? (Sr.) i
* ASAPIIES , Spreng. ( Cur. post. , p.
225) (dexpis, incertain), bot. pii. — Gen¬
re douteux , que son auteur rapporte aux
Verbénacées. On n’en connaît qu’une espè¬
ce (A. nepalensis Spr., I. c.). (Sp.)
*ASARCA (cba ysxoc, maigre, décharné).
bot. ph. — Le docteur Pœppig (Nov. gen.
et sp. Plant. Cliü., f. 2, p. 15) a établi sous
ce nom un genre dans sa famille des Orchi¬
dées, tribu des Aréthusées, dans lequel ren¬
tre le g. Gavilea deFeuillée. Ce genre a été
adopté sous ce nom par M. Lindley (Gen.
and sp. Or ch., 406). On peut le caractériser
de la manière suivante : Le calice est étalé
et oblique à sa base. Les sépales extérieurs
et latéraux sont un peu prolongés infé¬
rieurement , mais sans former d’éperon ; ils
sont placés au dessus du labelle, apiculés et
souvent calleux à leur sommet, et réfléchis.
Le labelle est attaché au gynostème par un
onglet court et présentant deux callosités ;
il est charnu, à trois lobes , celui du milieu
plus étroit et plus long que les latéraux, et
relevé de veines souvent glanduleuses. Le
ASA
ASii
201
gynostème est dressé, court, demi-cylindri¬
que, élargi et membraneux à son sommet.
Le stigmate est saillant et oblong. L’anthère
est terminale, operculiforme, à quatre loges
incomplètes. Les masses polliniques sont au
nombre de quatre , ou seulement de deux,
qui sont biparties. Ce genre renferme envi¬
ron huit à neuf espèces , toutes originaires
du Chili; plusieurs d’entre elles avaient d’a¬
bord été placées dans le g. Chlorœa; elles
en diffèrent surtout par leur calice étalé,
non galéiforme. (A. R.)
, ASARERO ou AZARERO. BOT. PH.
— Syn. de Prunus lusitanica. Voyez ceri¬
sier. (C. d’Q.)
ASARET. Asarum , Tourn. bot. ph.
— Genre de la famille des Aristolochiées, et
type de la tribu des Asarées. Il offre pour
caractères essentiels : Périanthe urcéolé ou
campanulé , 5-fide , accrescent , adné infé-
»
rieurement à l’ovaire. Etamines 12 , libres,
insérées au sommet de l’ovaire; anthères
cuspidées, extrorses. Ovaire infère, 6-locu-
laire ; loges multi-ovulées ; ovules renversés.
Style court , columnaire. Stigmate gros , pel-
té , à six lobes réfléchis. Capsule 6-loculaire,
irrégulièrement ruptile ; loges par avorte¬
ment oligospermes. Graines ovoïdes-cym-
biformes , strophiolées. — Les Asarets sont
des herbes vivaces, à rhizome rampant,
acaules ou à tiges courtes , diphylles au som¬
met , aphylles , mais écailleuses inférieure¬
ment. Les feuilles sont réniformes ou subsa-
gittiformes, longuement pétiolées, subco¬
riaces, les radicales persistantes , les cauli-
naires opposées, dépérissant avec la tige
fructifère. Les pédoncules sont radicaux ou
terminaux , solitaires, uniflores. La fleur est
nutante , d’un violet livide. On connaît qua¬
tre espèces de ce genre.
Toutes les parties des Asarets ont une
odeur forte et nauséeuse , jointe à une sa¬
veur âcre et un peu amère ; de même que
beaucoup d’autres Aristolochiées, ces plan¬
tes ont des propriétés fébrifuges et stimu¬
lantes; mais, à fortes doses, elles agissent en
drastiques ; leurs racines, séchées et réduites
en poudre, sont un violent sternutatoire.
L’A. europœum L., qui est la seule espèce
indigène, et qu’on connaît sousles noms vul¬
gaires de Cabaret, Rondelle, Oreillette,
ISard sauvage, et Girard Roussin, était ja¬
dis en vogue comme remède sudorifique,
ernménagogue, fébrifuge, céphalique et ster¬
nutatoire; aujourd’hui, on ne l’emploie
guère que dans l’art vétérinaire ; toutefois ,
le docteur Loiseleur-Deslongchamps le re¬
commande comme une excellente succé¬
danée de l’Ipécacuanha ; suivant cet auteur,
la dose de ces feuilles, comme émétique, est
de 20 à 40 grains. Les trois autres espèces
habitent l’Amérique septentrionale ; VA.
virginicumh., et VA. ari folium Michx., sc
cultivent comme plantes d’agrément, en rai¬
son de l’élégance de leur feuillage. (Sp.)
ASARUVE. Asarina. bot. ph. — Genre
de la famille des Scrophularinées (tribu des
Antirrhinées , Bartl. ) , établi par Tourne-
fort, mais depuis confondu à tort par la plu¬
part des auteurs avec le g. Antirrhinum ,
dont il se rapproche par la structure des
fleurs , tandis qu’il en diffère notablement
par la conformation dejla capsule, qui est
subglobuleuse, chartacée, irrégulièrement
ruptile , à deux loges parfaitement égales.
L’A. cordifolia Mœnch ( Antirrhinum
Asarina L. ) constitue à elle seule le genre :
cette plante, indigène de l’Europe méridio¬
nale, s’éloigne en outre des vrais Antirrhi¬
num par des tiges décombantes ou diffuses,
ainsi que par des feuilles palmatinervées ,
incisées-lobées, pétiolées, toutes opposées.
(Sp.)
* ASARIAEES. bot. ph. — C’est le
nom donné par quelques auteurs aux Aris¬
tolochiées . ( Voy. ce mot. ) M. Link divise
celles-ci en Asarinées et en Pistolochinées.
(Ab. J.)
ASAROÏDES. bot. ph. — Synonyme
d’ Aristolochiées. (Ab. J.)
ASARUM. bot. pu.— Voyez asaret.
ASBESTE ( utySsijToç, inextinguible ).
min. — Les noms (TAsbeste et d-1 Amiante
ont été donnés à des matières filamenteu¬
ses , remarquables à la fois par une grande
souplesse , qu’on peut souvent comparer
à celle du lin ou de la soie, et par leur in¬
combustibilité, qui les distingue de ces sub¬
stances organiques, auxquelles elles ressem¬
blent par leurs caractères extérieurs. Ces
matières filamenteuses ne se rapportent
point à une seule esp. minérale , comme le
pensait Haüy ; aujourd’hui , les mots d’As-
beste et d'1 Amiante ne sont plus que des
termes généraux , qui , comme le mot de
Lave, désignent seulement une manière
15*
T. II.
202
ASB
ASC
d’être particulière , une certaine forme ou
texture qui peut convenir à plusieurs miné¬
raux , et qui s’observe en effet dans diffé¬
rents Silicates pierreux, tels que les Am¬
phiboles, Pyroxènes, Diallages, etc. Toute¬
fois , les variétés les plus communes et les
plus remarquables paraissent appartenir aux
Amphiboles proprement dits , groupe dans
lequel on rangeait naguère tous les Asbes-
tes sans exception.
L'Asbeste n’est pas toujours blanc, sou¬
ple et soyeux, comme celui qu’on con¬
naît plus particulièrement sous le nom
d 'Amiante ; il devient quelquefois clair ,
épais, coloré, et, selon sa texture, sa forme
et sa consistance , prend les noms de Liège ,
de Chair, de Cuir ou de Papier fossile.
L’Amiante le plus recherché est une sub¬
stance blanche ou grise, qui se sépare en
fdaments déliés , soyeux , longs et flexibles ,
susceptibles de se filer à la manière du
chanvre et du coton , sinon seuls , du
moins lorsqu’on les mêle à une petite quan¬
tité de ces matières végétales, qu’on fait
ensuite disparaître en les brûlant. L’A¬
miante résiste à la flamme de nos foyers
ordinaires ; mais, s’il est difficile à fondre en
masse , il se fond aisément au feu du cha¬
lumeau, lorsqu’on n’y soumet qu’une peti¬
te quantité de ses filaments, et la chaleur
d’une bougie suffit même pour faire fondre
un filament isolé. On voit donc que les
tissus qu’on pourrait fabriquer avec cette
substance ne seraient pas absolument in¬
destructibles, ainsi qu’on le pensait autre¬
fois.
Les anciens ont connu l’Amiante, qu’ils
prenaient pour une sorte de lin fossile ; ils
possédaient l’art de filer et de tisser cette
pierre. Avec la toile d’Amiante ils fabri¬
quaient des linceuls , dans lesquels on en¬
veloppait les corps des personnages dont on
voulait recueillir les cendres et les conser¬
ver sans mélange. La même toile servait
aussi à faire des draps et des nappes, qu’il
suffisait de jeter au feu , lorsqu’ils étaient
sales , pour leur rendre leur premier éclat ;
d’où le nom «i :oç, nom du
Gecko dans Aristote), rept. — Genre établi
par Fitzinger, adopté au Musée de Vienne,
et admis par M. Lichtenstein ( Verz. doubl.
zool. mus. Perl., p. 102) comme synonyme
de celui de Phyllurus ( Cuvier, Règne ani¬
mal , 1817). M. Lichtenstein y range le La¬
certa pipiens Pall., et l’A. Sthenodacty-
lus, devenu depuis le genre Stenodactylus ,
Fitz.
Pour d’autres auteurs, Ascalabotes est le
nom générique des Platydactyles {Voy. ce
mot), ou d’une partie d’entre eux seule¬
ment, et il comprend, entre autres, le Gecko
fascicularis ou mauritaniens du périple
méditerranéen. C’est dans ce sens que l’em¬
ploie M. Ch. Bonaparte ; et il est alors syn¬
onyme de Tarentola , Gray , et d’une des
sections du genre Platy dactyle de l’ouvrage
de MM. Duméril et Bibron. Ce n’est qu’une
I
ASC
203
ASC
partie des Ascalabotes comme les compre¬
nait Fitzinger. (P. G.)
ASCALABOTES ( exuxxïxSo? , le Gec¬
ko dans Aristote ). rept. — MM. Duméril
et Bibron ( Erpétologie , t. III, p. 237) em¬
ploient ce mot comme synonyme de celui
de Geckotiens, appliqué à une famille de
Reptiles dont le Gecko du midi de l’Europe
est l’espèce la plus anciennement connue.
(P. G.)
*ASCALABOTOIDES ( le
Gecko dans Aristote ; eld'o;, ressemblance).
rept. — M. Fitzinger nomme ainsi la famille
des Geckotiens. (P. G.)
• ASCALAPHE. Ascalaplius ( ÙGXÙlafoç,
nom d’un oiseau chez les Grecs), ins. —
Genre de la famille des Myrméléoniens,
groupe des Myrméléonites , de l’ordre des
Névroptères, établi par Fabricius ( Entom .
System.), adopté depuis par tous les entomo¬
logistes, et confondu autrefois par Linné dans
le grand genre Myrméléon. Les Ascalaplies
sont parfaitement caractérisés par des an¬
tennes presque aussi longues que le corps ,
terminées brusquement en massue ; par des
palpes labiaux à peine plus longs que les
maxillaires, et par des ailes plus courtes et
plus larges que chez les Myrméléons.
Latreille rapporte que Bonnet a observé
aux environs de Genève une larve sembla¬
ble aux Four mis-lions, mais qui ne marche
point à reculons et ne fait point d’enton¬
noir, et dont l’abdomen offre à son extré¬
mité une plaque bifide et tronquée au bout.
Il suppose que cette larve appartient à
Y Ascalaplius italiens , propre à l’Europe
méridionale.
Les Ascalaphes sont de très jolis insec¬
tes ayant assez l’aspect des Libellules ou
Demoiselles ; ils sont nombreux en espèces et
répandus dans les diverses parties du mon¬
de. Leurs ailes sont le plus ordinairement
variées de noir et de jaune. Leur taille est à
peu près la meme pour toutes les espèces.
Le type est l’A. italicus Fab. (Bl.)
* ASCALAPIIIE. Ascalaphia (de As-
calaphe , nom spécifique de l’espèce type ).
ois. — Genre formé par M. Isidore Geof¬
froy Saint-Hilaire dans ses cours d’ornitho¬
logie au Muséum , et démembré du genre
Hibou (Otus , Cuvier; Bubo , Savigny).
Le principal caractère qui a engagé le pro¬
fesseur à faire ce démembrement nous pa¬
raît consister dans la forme des ailes, qui ,
quoique courtes, sont construites sur le type
aigu. L’espèce qui y a donné lieu est le
grand Hibou à huppes courtes, Otus ascala-
plius Cuv., Régné animal, dernière édit.,
p. 541; (Bubo ascalaplius Sav., Égypte,
Ois., pl. 3, f. 2), et figuré depuis dans les
pl. col. de Temminck, n° 57 , sous le nom
de Hibou à huppes courtes ( Strix ascala-
plius Sav.). — Cette espèce, qui fut rappor¬
tée d’Egypte par M. Savigny , et qu’on
rencontre quelquefois en Europe, outre le
caractère générique tiré de la forme des ai¬
les , diffère encore de nos Hiboux d’Europe
par des aigrettes très courtes, placées à
quelque distance en arrière des yeux; par
un bec grêle, caché presque entièrement
dans les poils très longs de la face. Les
plumes sétacées des joues , rebroussées et
courtes au dessous de l’œil , contribuent à
donner au front et au sommet de la tête une
forme aplatie. Les tarses sont longs et ve¬
lus , ainsi que les doigts , presque jusqu’à
l’origine des ongles ; il n’y a que deux écail¬
les non duvetées à l’extrémité des doigts.
La queue est de moyenne longueur et ar¬
rondie. Cette espèce, commune en Égypte ,
visite accidentellement les parties méridio¬
nales de la Sicile et de la Sardaigne, où quel¬
ques individus ont été tués, et se trouverait
f
aussi en Ecosse, selon Pennant, qui l’a fait
figurer dans sa British Zoology , plane. B,
n° 5; mais ce dernier habitat est encore
douteux , son apparition dans le nord ne
paraissant guère probable. (Laer.)
ASCALAPHUS. ins. — Voyez as ca¬
la eue. (G. d’O.)
ASCARICIDA ( Ascarides , Ascarides ;
cœdo, je tue), bot. pii. — Ce nom fait allusion
aux propriétés anthelmintiques de l’une des
espèces ( Ascaricida indica Cass. — Verno-
nia anthelmintica L. ) réunie aujourd’hui
aux Vernonia, où elle constitue une section
caractérisée par ses capitules terminaux soli¬
taires ou en corymbe, et dont l’involucrese
compose d’écailles foliacées appendiculées ,
plus ou moins étalées , et par la forme de
l’aigrette qui couronne son fruit. (J. D.)
ASCARIDAIRES. helm. — Voyez
ASCARIDE et ASCARIDIENS. (P. G.)
ASCARIDE. Ascaris ( àaxxptç, sorte de
ver), iselm. — La dénomination (Y Ascarides,
appliquée par Aristote à plusieurs sortes
*
204
ASC
ASC
d’animaux , et particulièrement à une esp. de
Vers intestinaux , a été conservée à un g.
dont cette esp. peut être considérée comme
la plus importante. Ce genre lui -même,
d’abord très nombreux en esp., a été, depuis
quelques années, subdivisé en beaucoup
d’autres, et la famille ou l’ordre dans lequel
il prend place reçoit également les noms
d’Ascaridiens, Oxycéphalés ou Nématoïdes';
quelques auteurs considèrent même les Né¬
matoïdes comme une classe à part, et parmi
eux nous citerons M. Ehrenberg.
Ij Ascaris lumhricoides , nominéparGoëze
Ascaris gigas , et par Zeder Fusaria lum¬
hricoides , séjourne dans les intestins de
l’homme, et aussi dans la vessie et les reins.
Plusieurs animaux domestiques en sont éga¬
lement affectés, et parmi eux les Bœufs, les
Chevaux, les Anes et les Cochons. Il atta¬
que aussi quelques individus d’espèce dif¬
férente vivant au milieu de nos habita¬
tions ou dans les ménageries. L’Orang-ou¬
tang du Muséum de Paris, le Daw , espèce
de Zèbre dont il y a des individus au même
établissement, et un Phoque qui y vivait
aussi, ont rendu des vers que leurs carac¬
tères ont dû faire regarder comme des Asca¬
rides lombricoïdes. Les Helminthes de cette
espèce ont le corps épais de deux ou trois
lignes, et long de six pouces à douze ou
quinze; aussi sont-ils depuis fort long-temps
connus des médecins ; on les appelait an¬
ciennement Lumbricus ; et, pour les distin¬
guer des Tœnioïdes, ils recevaient l’épithète
de ter es, Lumbricus ter es-, quelquefois même
on les regarda comme identiques aux vers
de terre (g. Lumbricus ) ; mais l’absence de
soies ambulatoires , les trois papilles buc¬
cales , et beaucoup d’autres caractères , les
font facilement distinguer de ces derniers ,
qui sont même des animaux d’une autre
classe. Tyson, en 1685, avait déjà indiqué
la plupart de ces différences , et cependant
Brera a essayé, il y a environ trente-cinq
ans , de soutenir l’opinion ridicule que les
endroits où s’opère le développement des
Ascarides et des Lombrics , la nourriture
qu’ils y prennent et la température qu’ils y
rencontrent, sont les seules causes de leurs
différences de conformation. Le Stomachide
de Peereboom n’est qu’un Ascaride lombri-
coïde mutilé ou défiguré , et l’animal trou¬
vé par Treutler parmi beaucoup d’Ascari¬
des de la même espèce lui est également
identique, bien que , par anomalie, les val¬
vules de sa bouche ne fussent qu’au nom¬
bre de deux.
L’anatomie de cet Ascaride a été faite
par plusieurs auteurs, et particulièrement
par Rudolphi , Cuvier , Meckel, de Blain-
ville , J. Cloquet , Morren , etc.
Nous en parlerons à l’article Nématoïde
de ce Dictionnaire , en la comparant à celle
de plusieurs autres animaux du même grou¬
pe , particulièrement étudiés par M. Moritz
Diesing et quelques autres observateurs.
Le genre Ascaride appartient à la divi¬
sion des Nématoïdes qui ont l’appendice
mâle double. Il comprend un nombre assez
considérable d’espèces. Rudolphi en con¬
naissait quatre-vingt-dix. Ces animaux sont
tous parasites, et leur séjour habituel est à
la surface du canal intestinal et de quelques
autres muqueuses. On en a trouvé chez les
différentes classes de Vertébrés , et spé¬
cialement dans les Poissons; les mâles sont
incomparablement moins fréquents que les
femelles.
M. de Blainville résume ainsi les caractè¬
res de ce genre : Corps rigidule, élastique
et un peu allongé , rond , fusoïde ou renflé
au milieu et atténué à ses deux extrémités.
Bouche antérieure , terminale , pourvue de
trois nodosités convergentes , deux supé¬
rieures et une inférieure. Anus un peu avant
l’extrémité postérieure et en forme de fente.
Orifice de l’organe femelle au tiers antérieur
ou à peu près. Organe mâle ayant à l’exté¬
rieur deux spiculés sans gaines.
Les espèces de ce genre peuvent être par¬
tagées en trois groupes, suivant qu’elles
ont le corps également atténué à ses deux
extrémités , ou plus épais en avant ou plus
épais en arrière. A chacun de ces trois
groupes appartiennent des espèces à tête ai¬
lée ou non ailée , c’est-à-dire aplatie en
arrière de la bouche , et présentant bilaté¬
ralement une carène saillante. (P. G.)
ASCARIDES édffxûçsccfeç), ins. etHEpM.
— Aristote nomme ainsi de petits vers qui
se forment, dit-il, dans le limon des puits,
et, en général, dans les amas d’eau où il
se dépose des terres. Ascarides pris dans
ce sens est synonyme A’Empis. Le natura¬
liste grec appliquait aussi la dénomination
d 'Ascarides- à une des trois sortes de vers
ASC
ASC
205
qu’il signale dans les intestins de l’homme.
Chez les modernes , elle sert encore à dési¬
gner une espèce de ver parasite de l’hom¬
me, et qui est le type d’un genre assez
nombreux en espèces. Voyez ascaride.
(P. G.)
* ASCARIDIENS (Ascaris, genre de
Vers intestinaux), helm. — M. de Blainville
(Dict.des sc. nat., t. LYII, p. 555) nomme
Ascaridiens ou Oxycéphalés un ordre de
Vers apodes qui a pour type l’Ascaride lom-
bricoïde , et les caractères qu’il lui donne
sont les suivants : Corps médiocrement al¬
longé, rigidule ou assez raide, rond, atté¬
nué aux deux extrémités , avec des articu¬
lations très fines ; canal intestinal bien com¬
plet. Bouche terminale orbiculaire, nue ou
pourvue de quelques tubercules radiaire-
ment disposées. Anus plus ou moins ter¬
minal ; appareil de la génération bisexuel;
les sexes séparés sur deux individus diffé¬
rents. Ce groupe , qui , sauf un très petit
nombre, comprend tous les genres dont Ru-
dolplii a fait ses Nématoïdes , se partage
actuellement en un nombre considérable de
subdivisions génériques qu’on pourrait assez
bien rapporter , ainsi qu’il suit , à trois tri¬
bus :
1° Ascaris, Cucullanus , Dactylius, 0-
phiostoma, Heterocheilus, Lecanocephalus,
Ancyracanthus.
2° Gordius, Filaria, Trichocephahts ,
Trichosoma, Mastigodes , Crossophorus ,
Cheiracanthus , Tropisurus , Oxyurus, Vi-
brio, Amblyura, Anguillula, Phanoglene,
Enchilidium .
5° Strongylus , Syngamus , qui ne re¬
pose que sur une fausse interprétation du
précédent , Stephanurus , Gnathostoma ,
Sclerostoma, Physaloptera, Spiroptera.
On a aussi rapporté, mais avec doute , à
l’ordre des Nématoïdes , les g. Thelazia,
Liorhynchus , Hamularia , Odontobius, et
môme ceux de Trichina, Agama , Sphace-
lura et Sphœrularia , dont l’organisation
paraît beaucoup plus simple.
Voyez , chacun à son article, les différents
noms de genres cités ici. (P. G.)
ASCARINA, Forst. bot. pii. —Genre
de la famille des Chloranthacées, très impar¬
faitement connu ; son auteur ( Gen ., n. 59)
n’en donne que les caractères suivants :
Fleurs dioïques, I-bractéolées, disposées en
chatons lâches, spiciformes. Fleurs mâles
1-andres ; filet très court; anthère oblonguc,
4-sulquée. Fleurs femelles : Ovaire globu¬
leux, 1-loculaire , 1 -ovulé , à stigmate sessi-
le , déprimé, obscurément 5-lobé. (Fruit
drupacé?) L’A. polystachia Forst. consti¬
tue à lui seul le genre ; c’est un arbre indi¬
gène des îles de la Société ; ses feuilles sont
opposées, pétiolées , dentelées, à pétioles
connés en gaîne amplexicaule. (Sp.)
ASCARIS, helm. — Voyez ascari¬
de. (P. G.)
* ASCENDANT. Ascendens , assur-
gens. bot. pii. — Cet adjectif s’emploie
pour désigner une tige ou tout autre organe
filiforme qui , après avoir été couché ou in¬
cliné à sa base , se redresse verticalement
dans sa partie supérieure. Exemple : la Vé¬
ronique en épis. Cette expression est syno¬
nyme (Passurgent et de redressé. (A. R.J
ASCHEE. annél. — Un des noms vul¬
gaires de l’Arénicole des pêcheurs. Voy.
ARÉNICOLE. (P. G.)
ASCII ER. poiss. — L’un des noms
vulgaires du Salmo thymalus. Voy. ombre.
(Val.)
ASCI1ION ( «!//.oç , qui ne porte au¬
cun signe ). ins. — Genre de Coléoptères
tétramères, famille des Longicornes, tribu
des Cérambycins , établi par Eschscholtz
( Bulletin de la Soc. imp. de Moscou , vol.
ïï, 1850, p. 66 ) , et auquel il rapporte 3 es¬
pèces : Callidium rusticum Fabr., Callid.
striatum id., et Asemum atrum Esch. M.
Serville , dans sa Monographie des Longi¬
cornes ( Ann. de la Soc. ent. de France ,
t. ÏÏI , 1834 , p. 79 ) , a adopté ce genre ;
mais il le fonde sur d’autres caractères
qu’Eschscholtz , et n’y comprend pas le
Callidium rusticum, dont il fait le type
d’un autre g. auquel il donne le nom d’Ar-
hopalus. M. Dejean comprend cette même
espèce dans son g. Criocephalum. Voy. ces
deux mots. (D. et C.)
* ASEMUS , qui ne porte aucun
signe). — Sous-genre de Coléoptères tétra-
mères , famille des Curculionides , établi
par Schoenherr ( Curculionid. dispos, me-
thod. , etc. , p. 129 ) pour y placer les Cur-
cul. rusticus et chloroleucus Wiedem., qu’il
a compris , depuis , dans le g. Tanymecus
de Germar. Voy. ce mot. (D. et C.)
ASEPHANAIVTHES (faute d’ortho¬
graphe ou d’impression ). bot. ph. — Voyez
ASTEPHANANTHES. (SP.)
* ASE FI S. année. — Genre de Serpulai-
res voisin des Spirorbes. M. Rafînesque
(Anal, de la nat ., p. 157) l’indique sans le
décrire. (P. G.)
ASEROE ( Anj/o*, dégoûtant ). bot.
cr. — Labillardière ( Voyage aux terres au¬
strales , p. 145 ) a décrit sous ce nom un
champignon voisin du g. Phallus. La volve
est globuleuse , marquée de sillons ; le ré¬
ceptacle est étalé, divisé en rayons bifides ,
et supporté par un pédicule long , ouvert à
son sommet. L "’Aseroe rubra , la seule espè¬
ce qu’on connaisse a le pédicule rouge.
L’auteur l’a trouvée en masse dans les fo¬
rêts, parmi les Mousses, dans la terre de
Yan-Diemen. — Ce genre me paraît avoir
les plus grands rapports avec le g. Pentaci -
na d’Endlicher; mais, dans celui-ci, les
rayons, au lieu d’être bifides, sont simples.
Si ma conjecture est vraie , l’hymenium ,
T. II.
dont Labillardière n’a pas parlé, devrait
être placé sur la face interne des rayons,
tandis que , dans les autres Phalloïdées , il
recouvre la face externe du réceptacle.
(Lév.) ’
* ASEXE ( à priv. ; sexus , sexe ). bot.
cr. — Nom hybride employé par Adansoe
dans ses Familles desplantes pour désigner
les végétaux qui n’ont pas de sexe , comme
les Lichens , les Algues , les Champignons
et les autres Cryptogames. Ce mot n’a pas
été adopté ; pourtant , Gærtner s’est servi
de celui (VAsexualis, en lui donnant le mê¬
me sens. Voy. agames. (Lév.)
ASFUR. poîss. — Ce nom, qui signifie
Moineau , a été employé par Forskal comme
épithète de son Chœtodon Asfur. M. de La-
cépède a cru devoir le placer parmi ses
Pomacanthes ; mais le fait est que l’espèce
appartient à ses Holacanthes. Voy . ce mot.
(Y AL.)
^ASIATIQUES, ara ch.— M. Walcke-
naër nomme ainsi une petite division de
son genre atttjs. Voy. ce mot. (Bl.)
ASIDA (étymologie inconnue), ins. —
Genre de Coléoptères hétéromères, famille
des Mélasomes , tribu des Blapsides , établi
par Latreille aux dépens du genre Gpatrum
de Fabricius, et auquel il assigne pour ca¬
ractères : Etuis soudés. Palpes maxillaires
terminés par un article plus grand , trian¬
gulaire. Menton large, recouvrant la base
des mâchoires. Les deux derniers articles
des antennes réunis en un bouton ; le termi¬
nal plus petit. M. Solier, dans son Essai sur
les Collaptérides, place ce genre dans sa
tribu des Asidites , et le caractérise d’une
manière beaucoup plus détaillée. Il partage
en deux divisions les quarante-deux espèces
qu’il y rapporte. La première comprend
celles qui ont les élytres couvertes d’éléva¬
tions costiformes très irrégulières, fortement
sinueuses ou interrompues , fortement gra¬
nuleuses, et le plus souvent couvertes de pe¬
tits poils serrés ; le tergum du prothorax
plus ou moins prolongé en lobe dans le mi¬
lieu de sa base , l’écusson peu saillant. La
seconde se compose de celles qui ont les é-
lytres sans côtes ni élévations sensibles, ou
avec des côtes longitudinales droites, ni in¬
terrompues ni sinueuses , lisses ou peu tu¬
berculeuses ; le tergum du prothorax sub¬
tronqué, ou à peine saillant, en lobe, au mi-
14*
218
ASI
AS!
lieu de sa base ; la saillie de Fécusson beau¬
coup plus prononcée.
Les Asides sont toutes propres à l’ancien
continent ; on ne les trouve que dans les
endroits chauds et sablonneux. M. Dejean,
dans son dernier Catalogue , en mentionne
quarante-quatre espèces, dont huit d’Afrique
et les autres d’Europe. Nous n’en citerons
qu’une, Y Asida grisea ( Âsidum griseum
Fabr.). C’est la seule qui se trouve aux en¬
virons de Paris. (D.)
* ASIDÏTES. ins. — Groupe de la tri¬
bu des Blapsidaires, famille des Mélasomes ,
ordre des Coléoptères hétéromères, établi
par M. Delaporte ( Hist . naturelle des Colé-
opt., faisant suite au Buffon-Duménil, t.'ÏI,
p. 205), et qui se compose des g. Zopherus ,
Âsida, Pelecyphorus, Microschatia, Mach-
la, Scotynus et Platynotus. Ces sept g. ont
pour caract. communs : Menton grand , cor-
diforme, occupant transversalement la ma¬
jeure partie du dessous de la tête. Corselet à
rebords latéraux très grands. Tarses simples
dans les deux sexes. Ces insectes habitent de
préférence les endroits secs et arides, et par¬
ticipent souvent de la couleur du terrain où
ils vivent. Ils sont en général de couleur
cendrée. La tribu des asimtes , suivant M.
Solier [Ann. de la Soc. entom. de France ,
t. Y, p. 405), se compose de neuf genres,
dont voici les noms : Âsida, Pelecyphorus ,
Microschatia , Machla , Stenoides , Steno-
morpha, Cardigenius , Scotinus , Iletero-
scelis. Voy. ces mots. (D.)
ASILE, oss. — Nom sous lequel Ari¬
stote, et, d’après lui, plusieurs ornithologis¬
tes ont désigné le Pouillot, Motacilla Tro-
chilus , Gm. Voy. SYLviE-PomLEOT.
(C. D’O.)
ASILE. Asilus (Mouche qui tourmente
les bestiaux, suivant Virgile et Pline), ins.
—Genre de l’ordre des Diptères, division des
Brachocères, subdivision des Tétrachœtes,
famille des Tanystomes, tribu des Asiliques.
Ce genre , établi par Linné , a été adopté
depuis par tous les auteurs ; mais il est de¬
venu si nombreux en espèces , qu’on a senti
la nécessité de le diviser en plusieurs genres.
Latreille est le premier qui ait fait cette di¬
vision en convertissant le genre de Linné
d’abord en une famille sous le nom d’Asili-
ques {généra), ensuite en une tribu du même
nom, faisant partie de sa famille des Tany¬
stomes [Fam. natur.). C’est dans cet état
de choses queM. Macquart a adopté le genre
Asile , qui se trouve aujourd’hui très re¬
streint, et qu’il caractérise ainsi : Lèvre su¬
périeure tronquée obliquement ; premier
article des antennes un peu allongé ; troisiè¬
me long, subulé, comprimé ; style sétacé, un
peu allongé, de deux articles. Abdomen al¬
longé, rétréci postérieurement ; organe co-
pulateur grand chez le mâle ; tarière com¬
primée, bivalve chez la femelle. Cellule mar¬
ginale des ailes ordinairement petite , quel¬
quefois plus longue que la première ; qua¬
trième cellule postérieure fermée. Des trente-
huit espèces que M. Macquart rapporte à ce
genre, nous n’en citerons que deux : l’Asile
barbaresque, Asilus barbarus deFabricius,
qui se trouve dans le midi de l’Europe et en
Barbarie ; l’Asile frelon , Asilus crabronifor-
mis de Linné, qui se trouve dans toute l’Eu¬
rope. Cette dernière, qui a servi de type au
genre, a été décrite et figurée par Geoffroy,
pl. 17, fig. 5, sous le nom d Asile brun , à
ventre de deux couleurs.
Les Asiles ont l’abdomen en cône allongé,
très pointu dans les femelles, avec les pieds
robustes. Ce sont des insectes éminemment
carnassiers et ravisseurs, qui se nourrissent
de proie vivante, et font la chasse à tous les
insectes plus faibles qu’eux, et même quel¬
quefois plus forts en apparence. Leur vol est
rapide et accompagné d’un bourdonnement
assez fort. On les rencontre surtout à la fin
de l’été et en automne ; les uns se tiennent
à terre, dans les endroits secs et sablonneux ,
les autres se posent sur les troncs des ar¬
bres ou sur les bois coupés. Frisch a ob¬
servé les métamorphoses de l’A. frelon et de
l’A. cendré. Degéer a donné aussi des dé¬
tails sur celles de cette dernière espèce.
Leurs larves , pour la description desquelles
nous renvoyons à ces deux auteurs , vivent
et se métamorphosent dans la terre , à l’in¬
star de celles des Tipulaires. (D.)
ASILIQUES. Âsilici. ins. — Tribu de
l’ordre des Diptères, division des Bracho¬
cères, subdivision des Tétrachœtes, famille
des Tanystomes. Cette tribu, qui a pour type
le genre Asilus de Linné , a été établie par
Latreille , et adoptée par Meigen , Fallen et
M. Macquart. Ce dernier auteur [Hist. nat .
des Dipt'eres , faisant suite au Buffon-Roret,
1. 1 , p. 275 ) la compose des douze genres
ASI
ÂSI
219
dontvoici les noms : Rhopalogastre , Xipho -
cère, Laphrie, Mégapode , Cératurge, Dioc-
trie, Doripogon, Mallophore, Ommatie, Go-
nype et Damalis. Leurs caractères sont :
Tête fort déprimée. Trompe peu allongée;
lèvres terminales formant la partie saillante,
tantôt coniques, tantôt cylindriques. Labre
très court, conique. Palpes ordinairement
petites. Face barbue. Vertex concave. Yeux
distants dans les deux sexes. Style des an¬
tennes quelquefois nul. Abdomen ordinaire¬
ment cylindrique, déprimé dans les femelles.
Jambes et tarses munis de soies. Cellule mar¬
ginale des ailes ordinairement fermée ; or¬
dinairement cinq cellules postérieures.
On trouve des Asiliques dans les champs,
les jardins et les prairies, surtout vers la fin
de l’été , en automne. Ils volent avec rapidi¬
té, particulièrement quand le soleil est très
chaud. Ils vivent généralement de proie, en
saisissant d’autres insectes au vol avec leurs
pattes antérieures, qui sont très robustes.
Ils les tuent en les piquant avec une des qua¬
tre pièces de leur suçoir , qui est un vérita¬
ble stylet très pointu, et les sucent ensuite.
L’enveloppe coriace des Coléoptères ne les
garantit même pas de cette arme meurtrière.
Les grandes esp., comme les Taons, atta¬
quent aussi les bestiaux et les tourmentent
avec acharnement. Ces Diptères sont beau¬
coup plus nombreux dans le midi que dans
le nord, où l’on ne trouve guère que quelques
espèces des genres Dioctrie et Asile , (D.)
* ASILITES. Asilitœ. rvs. — Nom d’une
sous-tribu de la tribu des Asiliques dans l’or¬
dre des Diptères , division des Brachocères,
subdivision des Tétrachœtes , famille des Ta-
nystomes , établie par M. Macquart dans son
ouvrage intitulé Diptères exotiques nou¬
veaux ou peu connus , et qu’il compose de
quatorze genres, dont cinq ont déjà été cités
dans la tribu des Asiliques ; les autres sont :
Craspédie, Trupanée , Erax, Apoclée, Proc-
tacanthe , Lophonote, Sénoprosope , Léca-
nie et Atractie. ( Voy . ces mots.) Leurs ca¬
ractères communs sont : Antennes à style
allongé et ordinairement sétacé. Ailes à cel¬
lule marginale et quatrième postérieure or¬
dinairement fermées. (D.)
ASILUS. uns. — Voyez asile. (D.)
ASIMINA, Adans. — Orchidocarpon ,
Michx. — Porcelia, Fursh (non Buiz etPa-
von). ( Asiminier , nom vulgaire donné à ces
végétaux par les Français de la Louisiane. )
bot. ph. — Genre de la famille des Ano-
nacées, offrant les caract. suivants (Spach ,
Suites à Buffon, Plant. ph., t. VII, p. 526) :
Calice 5-sépale, non persistant. Pétales 6
(accidentellement 9), distincts, plus ou moins
connivents, ascendants et concaves à la base :
les trois extérieurs plus grands que les inté-
p
rieurs. Réceptacle gros, convexe. Etamines
nombreuses, cunéiformes, imbriquées en ca¬
pitule hémisphérique ; anthères subsessiles,
extrorses, à appendice apicilaire convexe ou
concave , glandiforme. Ovaires 3 à 8, agré¬
gés au sommet du réceptacle , non stipités,
distincts , serrés , 8-20-ovulés ; ovules ana-
tropes, axiles, horizontaux, opposés-bisé-
riés. Styles très courts, distincts, terminés
chacun en stigmate subclaviforme et recour¬
bé. Péricarpe composé de 1 à 5 baies ( la
plupart des ovaires avortant ) distinctes ,
charnues, pulpeuses en dedans, ovoïdes, ou
obiongues , ou subglobuleuses, inarticulées,
substipitées , polyspennes, ou par avorte¬
ment oligospermes. Graines subglobuleu¬
ses, ou plus ou moins comprimées , lisses,
inarillées, par avortement 1-sériées , sépa¬
rées les unes des autres par des diaphrag¬
mes pulpeux. Test dur, coriace; périsperme
profondément rimeux. — Arbrisseaux ou
petits arbres. Feuilles soit coriaces et persi¬
stantes, soit minces et non persistantes, en
général grandes : les jeunes couvertes d’une
pubescence soyeuse. Pédoncules courts ou
presque nuis , nutants , solitaires , 1-flores ,
axillaires sur les ramules de l’année précé¬
dente ( de sorte que les fleurs des espèces
à feuilles non persistantes deviennent com¬
me latérales), 1 ou 2-bractéolés. Fleurs soit
très petites, soit plus ou moins grandes , peu
odorantes, d’un pourpre brunâtre ou verdâ¬
tre, ou bien d’un jaune livide. Baies grosses,
jaunes, pendantes.
Ce genre appartient aux régions tempérées
de l’Amérique septentrionale; on en connaît
six espèces; leur écorce et leurs feuilles ex¬
halent , lorsqu’on les broie , une odeur très
fétide ; les fruits sont mangeables , mais peu
savoureux. Quelques espèces se cultivent
comme arbustes d’ornement; ce sont les
seules , parmi toutes les autres Anonacées ,
qui puissent résister, en plein air, aux hivers
du nord de la France. (Si*.)
* ASI MINE. Asimina. bot. — Nom
220
ASI
ASI
donné par M. Desvaux au fruit appelé Syn-
carpe par M. Richard. Voy. ce mot.
(C. D’O.)
* ASIMIOTER ou ASSIMIMER.
bot. ph. — Nom donné par les Français de
Sa Louisiane aux espèces du genre Asimina ,
indigènes des États-Unis. (Sp.)
ASINDULE. Asindulum. ïns.— Genre
de l’ordre des Diptères , division des Né-
mocères, famille des Tipulaires, tribu des
Tipulaires fongicoîes , établi par Latreille et
adopté par M. Macquart ( Hist. naîur. des
Diptères , faisant suite au JBuffon-Roret ,
t. I, p. 140). Ce genre a pour type et unique
espèce V Asindulum nigrum de Latreille
(Hist. nat . des Crust . et Insect . , t. XIY, p.
290 ; Gener t. I , tab. 14, fig. 1 ). Cette es¬
pèce a été découverte près de Paris par M.
Léon Dufour, et retrouvée depuis dans les
environs de Lille par M. Macquart. Elle est
longue de trois lignes, noire , avec les pieds
bruns et les ailes brunâtres, plus obscures à
l’extrémité dans la femelle. (D.)
ASMUSo mam. — Voyez cheval.
(A. DE Q.)
ASIO. ois. — Genre formé par Swains.
dans sa classification, et synonyme du genre
Duc ( Bubo , Cuv.). Les caract. qu’il lui assi¬
gne sont : Tête grande, avec deux aigrettes;
oreilles et disque facial de grandeur moyen¬
ne, ce dernier quelquefois imparfait. Oreil¬
les sans opercules. Bec court, avec la man¬
dibule supérieure munie quelquefois d’un
feston.
Il donne à ce genre deux sous-genres, dont
îe premier, Heliaptex , a pour type H. arc-
ticus ( North . Zool., pl. 52) , et le second,
Scops, ou petit Duc, espèces bien connues.
Voy. buc. (Lafb.)
* ASIPHONOBRANCHES. Asipho-
nobranckiata ( m opwv , wvos , privé de si¬
phon ; Çpàyyjx, branchies, ouïes), moll. —
M. de Blainville a divisé les Mollusques pa-
racéphalophores dioïques en deux grands
ordres : ceux qui sont siphonobranehes ,
c’est-à-dire qui portent au dessus de la tê¬
te un canal formé par le manteau , et
destiné à porter l’eau sur les branchies ; îe
second ordre comprend ceux des Mollus¬
ques qui n’ont point ce canal. La présence
ou l’absence de ce canal entraîne dans la
Coquille des modifications importantes : car
les mis ont toujours une échancrure ou un
canal terminal , tandis que les autres ont
constamment l’ouverture entière. Pour M*
de Blainville , tous ces Mollusques présen¬
tent ce caractère commun d’avoir les orga¬
nes de la génération séparés dans des indi¬
vidus différents. Nous verrons à l’article
mollusques quelle importance on doit
donner aux caractères qui ont servi de base
aux divisions primordiales des Mollusques
proposées par M. de Blainville. Voy. mol¬
lusques. (Desh.)
* ASIPHOMGIBES. Asiphonoidea («-
ffiÇ'wv, «vos, privé de siphon; sï^og , aspect,
forme ). moll. — Avant la classification
des Céphalopodes par M. de Haan , les zoo¬
logistes confondaient avec les Coquilles de
ces animaux un grand nombre de Coquilles
microscopiques , dont les travaux de Solda-
ni firent connaître les formes variées et les
plus singulières. Linné en avait connu un
petit nombre , et il les rapportait à son
genre Nautile , imité en cela par tous les
autres zoologistes. Ces corps ont toujours
été rapportés aux Céphalopodes , sans qu’on
ait fait assez attention à la différence de
leur organisation intérieure. Dans le meme
temps , M. de Haan de son côté , et M. Al¬
cide d’Orbigny du sien , séparaient en une
classe particulière toutes ces Coquilles mi¬
croscopiques , parce qu’elles n’ont point de
siphon. L’absence de cette partie dans ces
Coquilles a fait proposer pour elles , par M.
de Haan, îe nom d’Âsiphonoïdes. Depuis
leur séparation comme classe des Céphalo¬
podes, un habile observateur, M. Dujar¬
din , a découvert des animaux singuliers,
créateurs de ces Coquilles microscopiques.
Il leur a trouvé une organisation au moins
aussi simple que celle des Zoophytes , et il
a proposé pour eux une classe à part dans
{e règne animal. Maintenant , les Coquilles
microscopiques comprises par M. de Haan
dans sa classe des Asiphonoïdes ne sont plus
comptées parmi les Mollusques. (Desh.)
ASIRACA (àGlpy,mè, nom d’un insec¬
te chez les Grecs), iss. — Genre de la fa¬
mille des Fulgoriens, de l’ordre des Hémi¬
ptères , section des Homoptères, établi par
Latreille, et adopté par tous les entomolo¬
gistes. Ce genre est principalement caracté¬
risé par des antennes dépassant la longueur
de la moitié du corps , et insérées en de¬
hors de la face, ayant leur premier article
ASO
ASP
221
pins long que le second , et celui-ci plus
grêle; et par les pattes épaisses, avec les jam¬
bes postérieures longues, munies d’une é-
pine au bord externe, et d’une pointe plus
grosse à l’extrémité.
Les Asiraca se composent d’un petit
nombre d’espèces , répandues dans les di¬
verses parties du monde; le type est VA.
clavicornis ( Delphax clavicornis Fabr. ) ,
qu’on rencontre dans la plus grande partie
de l’Europe. (Bl.)
* ASOMOPES. Asomopia ( « priv.; râ-
P* , corps ; noïç , pied ). zooph. — Genre
indiqué parM. Rafinesque auprès des Mam¬
maires (Anal, de la nat ., p. 154). (P. G.)
*A SOFIA (nom mythologique), ins. —
Genre de l’ordre des Lépidoptères, famille
des Nocturnes , tribu des Pyralites ,f établi
par M. Treistchke aux dépens des Botys de
Latreille , et que nous avons adopté dans
1 ‘'Histoire naturelle des Lépidoptères de
France , en le caractérisant ainsi : Palpes
inférieurs courts , cylindriques , avec le der¬
nier article très aigu. Trompe longue et
épaisse. Antennes simples dans les deux
sexes. Corps du mâle peu allongé. Ailes su¬
périeures étroites , les inférieures oblon-
gues. — Ce genre comprend pour nous 11
espèces, dont nous ne citerons que celle
qui lui sert de type, le Botys de la farine
de Latreille , Pyralis farinalis de Linné , ou
Phalène à ventre relevé de Geoffroy. En
effet , c’est l’attitude qu’elle prend dans l’é¬
tat de repos. On la rencontre souvent ainsi
dans les cuisines et dans les jardins, sur le
tronc des arbres. Sa chenille n’est pas en¬
core connue , bien que Linné dise : « Ha¬
bitat in farina culinari cibis paratâ , se-
dens caude erectâ » ; mais il y a lieu de
croire que cette phrase , que tous les au¬
teurs ont appliquée à sa chenille, ne doit
s’entendre que du papillon. (D.)
*ASOPUS (Asope, nom mythologique).
ins, — M. Rurmeister applique ce nom à
un genre de la famille des Scutellériens ,
de l’ordre des Hémiptères , renfermant
des espèces très différentes entre elles ,
quoiqu’il les distingue en général de la plu¬
part des autres Pentatomes par l’absence
d’un canal propre à recevoir le premier
article du rostre; mais, sauf ce caractère,
auquel nous n’attachons pas autant d’im¬
portance que M. Burmeister , on ne trouve
plus que de très grandes différences entre
quelques uns de ses Asopus. En effet , cet
auteur y rapporte les g. Arma, Jalla, Ey-
sarcoris , de Hahn , qui se lient intime¬
ment avec les vrais Pentatoma ( Cimex ,
Burm.), et les g. Stiretrus et Discoccra de
Laporte, qui , par la forme générale de leur
corps , et par la grande étendue de l’écus¬
son, forment un passage manifeste entre les
Pentatomites et Scutellérites. D’après ce
qui précède , on reconnaîtra facilement que
la dénomination (VAsopus doit être suppri¬
mée , puisque les trois premiers g., soit qu’on
les réunisse aux Pentatoma, soit qu’on les
regarde comme distincts , n’ont pas besoin
d’autre dénomination que celle qu’ils avaient
déjà reçue , non plus que les seconds nom¬
més précédemment par M. Laporte. Voy.
chacun des genres cités , et principalement
Pentatoma et Stiretrus. (Bl.)
ASOTUS. poiss. — Linné a donné, on
ne peut trop deviner pourquoi, ce nom (dé¬
bouché) à un Silure observé par lui dans
le cabinet de l’Académie de Stockholm, et
dont tous les auteurs ont parlé en copiant la
courte description de Linné. Nous avons ,
dans notre Ichthyologie , rapporté le nom
de Silurus Asotus à une esp. de Silure du
Bengale, très voisine du Silurus atu, et qui
nous a paru convenir à la description de
Linné. (Val.)
*ASPALACÏDÉS. Aspalacidœ. mai.
— Gray donne ce nom à une famille de
l’ordre des Rongeurs , qui a pour type le
genre Aspalax ou Rat-Taupe. (G. »’0.)
* ASPAL ATHIUM , Medicus (Allu¬
sion à Aspalathus ). bct. ph. — Genre non
admis, fondé sur le Psoralea palœstina et
le Psoralea bituminosa h., de la famille
des Légumineuses. (Sp.)
* ASPALATIIOIDES , DG. (sub An -
thyllide) (à?xcàxQc<; , genêt; stcPoç, ressem¬
blance). bot. ph. — M. De Candolle donne
ce nom à une section du genre Anthyllis ,
qu’il caractérise ainsi : Calice à peine bouf¬
fi. Légume 1 ou 2-sperrae, point septulé.
Fleurs solitaires, ou subsolitaires, ou en
épis interrompus. Arbustes très rameux ,
souvent épineux ; feuilles simples ou 5-folio-
lées. Cette section comprend VA. cytisoi-
des , VA. Aspalathi, VA. Hermanniœ, etc.
(Sp.)
ASPALATHUS, L. — Eriocalyx, Neck.
ASP
ASP
*29
Scaligerai k dans. — Aulacinthus, E. Meyer;
Buchenrœdera, Eckl. et Zeyh. ( àinàlaOoç, ,
sorte de genêt), bot. pii. — Genre de la fa¬
mille des Légumineuses, s.-ordre des Papi-
lionacées, tribu des Lotées , s.-tribu des
Génistées, DC. Il offre pour caract. distin¬
ctifs : Calice campanulé ou obconique, 5-fide
ou 5-denté, à lobes presque égaux. Corolle
à étendard courtement onguiculé; ailes fal-
eiformes, obtuses; carène 2-céphale, de la
r
longueur des ailes. Etamines 10, monadel-
phes; androphore fendu en dessus. Ovaire
pauci-ovulé. Style filiforme, ascendant ; sti¬
gmate obtus. Légume 1-4 S-sperme, obîong.
*— Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux. Feuilles
digitées (S-ou 5-foîiolées), subsessiles; folio¬
les planes ou trièdres ; stipules nulles ou
conformes aux folioles. Fleurs solitaires,
axillaires , ou en épis terminaux. Ce genre
appartient à l’Afrique australe. (8p.)
ASPALAX, Oliv. nom grec
de la Taupe), mai. — Voyez rat-taupe»
— Séba donne ce nom au ciirysociilore.
Voy . ce mot. (A. de Q.)
* ASPALOSOME ( taupe ; ffw-
/**, corps). térat. — M. Geoffroy Saint-
Hilaire a donné ce nom à une monstruosité
d’un fœtus humain dont le corps avait avec
la Taupe certains points de ressemblance.
(C. D’O.)
*ASPARAGÉES.Aspara#ece.BOT. ph.
— - L’une des tribus établies par M. Lindley
dans la famille des Liliacées, et qui com¬
prend une partie des genres autrefois placés
dans la famille des Asparaginées. Voy. ce
mot et liliacées.^ (A. R.)
ASPARAGINÉES. Asparagineœ. bot.
pu. — Jussieu ( Gen. Plant. ) avait établi
sous le nom d'Asparagi une famille que
plus généralement on a nommée Asparagi¬
nées. Elle contenait un assez grand nombre
de genres ayant du rapport avec le g. As¬
perge ( Asparagus ) , et qui diffèrent surtout
des Liliacées et des Asphodélées par un
fruit généralement charnu , à trois loges
contenant chacune une ou deux graines
seulement. Depuis cette époque, ce groupe
naturel de végétaux a été l’objet de beau¬
coup de changements. Ainsi Robert Brown
en a d’abord retiré les g. qui, comme les
Dioscorea et Tamus, ont l’ovaire infère,
pour en constituer la famille des Bioscorées.
Quant aux g. plus nombreux qui ont l’o¬
vaire libre, il en a reporté plusieurs dans
la famille des Asphodélées, et a formé des
autres une petite famille qu’il a nommée
Smiiacées , distincte surtout des Asphodé¬
lées par un style trifide ou trois stigmates.
Nous avions nous-même , dans nos ÈU~
ments de Botanique , adopté les idées de
notre savant ami , sans néanmoins retirer du
groupe des Smiiacées, auquel nous avions
conservé le nom d’ Asparaginées, les genres
qu’il avait colloqués parmi les Asphodélées;
mais cependant un examen attentif des g,
nombreux de végétaux autrefois répartis
dans les familles des Liliacées , des Asphodé¬
lées, des Hémérocallidées et des Asparagi¬
nées, nous a amené à les considérer comme
formant un seul et même groupe, auquel
nous conserverons le nom de Liliacées. Au
reste, c’est aussi l’opinion de M. Lindley,
qui, dans la 2e édition de son Système natu¬
rel , a réuni ces diverses familles sous le
nom de Liliacées. Voy. ce moi. (A. R.)
ASPARAGOIDES. bot. ph. — Yen-
tenat appelait ainsi la famille des Asparagi¬
nées. Voy . ASPARAGINÉES et LILIACÉES.
(A. R.)
ASPARAGOLITHE ( àiK'xpy.'joç, , as¬
perge ; Yidoc, , pierre), min. Nom donné
par Abildgaard au Spargelstein (pierre d’As-
perge) de YYerner. Voy . phosphate de
chaux. (Del.)
* ASPARAGOPSIS asper¬
ge, et o'ptç, apparence), bot. cr. — (Phy-
cées). M. Delile a décrit dans sa Flore
d'Égypte, p. 151, t. LYIÏ, une plante marine
que ce savant avait découverte sur la côte
d’Alexandrie, et à laquelle il imposa le nom
de Fucus taxiformis. La description de
cette plante, excellente pour une époque où
l’imperfection du microscope ne permettait
pas de scruter la structure intime des végé¬
taux, est accompagnée d’une figure qui repré¬
sente admirablement son port, et à laquelle
il ne manque que des détails analytiques.
Malheureusement M. Delile ne trouva pas
son algue en bon état : jeune et privée de
sa fructification, il fut impossible de lui as¬
signer une place certaine dans la famille.
Aussi M. Agardh, et, après lui, Sprengel,
la placèrent-ils provisoirement dans leur g,
Chondria , où elle se trouvait encore quand
MM. Webb et Berthelot eurent la bonne
fortune de la recueillir, chargée de capsu-
ASP
ASP
223
les mûres, sur le littoral des îles Fortunées.
Ces deux savants m’ayant confié le soin de
faire connaître les plantes cryptogames qu’ils
avaient rapportées de ces îles, j’ai étudié
cette Thalassiophyte , et j’en ai donné une
description complète et une figure analyti¬
que (F. Hist. natur. des Canar., Pliytogr.,
sect. ult p. 166, t. VIII, f. 6), que récla¬
mait l’état actuel de la Phycologie ; mais ,
soit que j’aie accordé trop de confiance à la
valeur absolue de la fructification, sans tenir
assez de compte de la structure des frondes;
soit que j’aie poussé un peu trop loin la
réserve qu’on doit toujours mettre dans
l’établissement d’un genre quand il ne pa¬
raît pas indispensablement nécessaire , tou¬
jours est-il que je me suis borné a rappor¬
ter cette charmante plante marine au genre
Dasya , dont elle a les capsules et les spori¬
dies, sans présenter toutefois , il faut bien
l’avouer, la seconde sorte de fructification.
J’aurais pu tout aussi bien la ranger parmi
les espèces du genre Bonnemaisonia, puisque
les capsules sont identiquement semblables.
Cependant , en y regardant de plus près, et
surtout en tenant plus de compte du systè¬
me végétatif, que j’avais trop négligé, sy¬
stème qui, pour la taxonomie des plantes de
cette famille, n’est pas d’une moindre im¬
portance que la fructification elle-même, je
me suis enfin convaincu que mon Dasya De-
lilei, sorte de passage, il est vrai, entre ce g.
et le Bonnemaisonia , ne pouvait ni rester
dans l’un, ni entrer dans l’autre. En effet,
le port , la souche rampante , l’organisation
des frondes et la disposition des ramules ,
l’éloignent également de tous les deux. Il
faut donc ou les réunir tous trois, ce qui
est impossible , vu le faciès et les considé¬
rations tirées de la structure , ou bien éle¬
ver au rang de genre l’espèce qui s’écarte
de l’un et de l’autre type. C’est ce dernier
parti que j’ai pris, et j’ai créé le genre As-
paragopsis , mot qui exprime parfaitement
le port de ma plante, principalement quand
elle est en fruit. En voici les caract. distinc¬
tifs : Capsule sphérique, d’abord acuminée,
ou surmontée d’un mucro qui disparaît
bientôt, portée sur un assez long pédicelle
et placée à la base des rameaux, contenant
des sporidies roses, pyriformes, ou en mas¬
sue, attachées à son fond par des filaments
cloisonnés et transparents. Tige ou souche
couchée et rampante sur le sable et les ro¬
chers au moyen de crampons radiciformes
(rameaux métamorphosés) d’où s’élèvent, à
des distances assez rapprochées l’une de
l’autre , des frondes fertiles , dressées , fili¬
formes, cylindriques, continues, rameuses.
Rameaux pénicilliformes, épars autour de la
fronde ou tige secondaire, étalés, les infé¬
rieurs et les supérieurs de plus en plus
courts, de manière à ce que l’algue revête la
forme soit d’un petit if, d’où le premier nom
spécifique ; soit d’une tige d’Àsperge en mi¬
niature, circonstance qui m’a fourni le nom
générique. Ramules membraneux , de con¬
sistance gélatineuse , très délicats , un peu
aplatis , disposés alternativement sur deux
rangées , c’est-à-dire pennés et bipennés.
Pinnules distinctement articulées, à articles
multiples, comme dans les Polysiphonies,
chaque endochrome présentant trois cellules
colorées, une moyenne très étroite, en forme
de pilon à deux têtes, et deux latérales, pro-
portionnément plus larges et carrées.
Cette algue , qui fait partie de la tribu
des Floridées, et qui prend place à côté du
g. Bonnemaisonia , revêt la forme la plus
élégante , et se pare des plus belles comme
des plus vives couleurs. D’abord d’un rose
éclatant, qui passe au pourpre ou au violet,
elle se décolore sur la fin de sa vie , et de¬
vient d’un jaune sale ; mais , même en cet
état , où elle a perdu tout son lustre , les
sporidies contenues dans les capsules con¬
servent leur teinte rosée. Sa consistance est
différente dans les tiges rampantes et secon¬
daires, qui sont cartilagineuses, de ce qu’el¬
le est dans les derniers ramules , remar¬
quables par leur extrême ténuité , leur déli¬
catesse et leur aspect gélatineux.
Cette charmante Thalassiophyte, l’une
des plus belles assurément de toutes les
Floridées , n’a encore été recueillie que sur
les côtes d’Egypte et de Syrie, et aux Cana¬
ries. L’esp. unique qui constitue ce genre
doit prendre le nom (TAsparagopsis Deli~
lei. (C. M.)
ASPARAGUS, bot. pii. — Nom latin
du genre Asperge. Voy. ce mot. (A. R.)
. *ASPAS1A ( âGKocaoç, aimable), ins. —
Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Carabiques , tribu des Troncatipennes ,
établi par M. Dejean aux dépens du genre
Lebia , pour y placer une seule espèce, qu’il
224
ASP
ASP
nomme Cyanoptera, et qui est originaire
du Brésil. Yoici les caractères qu’il assigne
à ce genre dans son Species, t. Y, p. 364 :
Crochets des tarses dentés en dessous. Le
dernier article des palpes maxillaires cylin¬
drique et tronqué à son extrémité; celui
des labiaux très fortement sécuriforme.
Antennes filiformes. Articles des tarses lé¬
gèrement triangulaires ou cordiformes; le
pénultième fortement bilobé. Corps court
et aplati. Tête ovale , peu rétrécie posté¬
rieurement. Corselet court , transversal ,
plus large que la tête, légèrement prolongé
postérieurement dans son milieu; élytres
larges, presque carrés. M. Ilopc (The Co-
leopterisfs Manual, part. 2, p. 76) cite le
genre Aspasia de M. Bejean, comme ayant
été créé précédemment par Eschscholtz ,
sous le nom de Cryptobatis. Voy. ce mot.
(B.)
* ASPASIE. Aspasia. bot. piï. —
M. Bindley appelle ainsi (in Hook., bot.
mise. etGen. and Sp. orch ., p. 139) un genre
de la famille des Orchidées et de la tribu
des Vandées , et auquel ce botaniste donne
pour caractères : IJn calice égal et étalé;
des sépales latéraux , externes , libres , tan¬
dis que le supérieur est soudé à sa base
avec les deux intérieurs et latéraux ; le la-
belle, dépourvu d’éperon, est soudé, dans
la moitié de sa longueur , avec le gynostème ;
il est concave, allongé, et à quatre lobes peu
marqués. Le gynostème, parallèle au label-
le , est semi-cylindrique , marginé et mem¬
braneux. L’anthère contient deux masses
polliniques pyriformes , marquées d’un sil¬
lon dans sa partie postérieure , portées sur
une caudicule plane que termine un petit
rétinacle. — L’espèce unique qui constitue ce
genre, V Aspasia epidendroides Lindî. (I. c .)
est une plante parasite, dont les pseudo¬
bulbes comprimés et comme ailés portent
une à deux feuilles très longues. Les fleurs
forment une grappe un peu plus longue
que les pseudo-bulbes. (A. R.)
* ASPELINJA (Aspelin , auteur de i
l’une des dissertât, des Amœnit. Acad.), i
bot. pii. — Ce g., fondé par Gassini , fait ,
aujourd’hui partie des Senecio. ( J. B. ) ]
* ASPERA, Mœnch ( Meth., page 641 ) <
( asper , âpre; à cause du fruit), bot. pii. 1
— Sous-genre de la famille des Rubiacées, I
compris dans les Galium par la plupart des 1
e auteurs. Il est fondé sur le Sherardia mu-
e ralis Linn. ( Aspera nutans Mœnch; Ga~
: Hum murale DC. ; Aparine minima Al-
3 lion.), auquel M. De Candolle ajoute deux
- autres espèces voisines. Les caractères di-
i stinctifs en sont : Fleurs hermaphrodites.
. Fruit oblong, liispide, à coques (méricar-
- pes) étroites , allongées. Inflorescences ia-
; térales. Les feuilles sont verticillées - qua-
t ternées ou sénées ; la racine est annuelle.
(Sp.)
, * A8PEREGRENI A , Pœpp. et Endl.
; (Nov. Gen. et Spec. II, p. 12, tab. 116).
i bot. pis. — Genre de la famille des Orchi¬
dées ( sous-ordre des Malaxidées, tribu des
Pleurothaliées ) , auquel ses auteurs assi¬
gnent pour caract. : Périanthe à folioles li¬
bres , conniventes ; les extérieures latérales
placées sous le labelle ; les intérieures égales.
Labelle continu avec la base du gynostème,
courtement onguiculé, dressé, 3-fide, à
segments latéraux filiformes, et à segment
moyen large , 3-lobé. Gynostème continu
avec l’ovaire , petit , semi-cylindrique. Mas¬
ses polliniques au nombre de huit , collaté¬
rales. — On n’en connaît qu’une espèce ( A.
scirpoidea P. et E. ) ; c’est une herbe pa¬
rasite, à tiges cylindriques, vaginifères,
semblables à celles d’un Scirpusj les fleurs
sont latérales, fasciculées, accompagnées de
bractées glumacées. Cette plante croît au
Pérou. ^ ( Sp.)
ASPERÈLE. bot. cit. — Voyez
prêle. (C. d’O.)
ASPERELLE. bot. pis. — Voyez
asprella. (C. D’O.)
ASPERGE. Asparagus (ÙGnûpxyoç ^ as¬
perge). bot. ph. — Genre autrefois type
de la famille des Asparaginées, qui est deve¬
nu depuis une simple tribu de la grande fa¬
mille des Liliacées. Nous lui avons reconnu
les caract. suivants : Un calice formé de six
sépales généralement dressés et égaux, un
peu soudés par leur base , et formant ainsi un
périanthe tubuleux ou subcampaniforme. Six
étamines, attachées chacune à la face interne
des sépales, et ayant les anthères allongées,
à deux loges , et introrses. Un ovaire globu¬
leux , à trois loges , contenant chacune
deux ovules attachés à l’angle interne de
la loge. Un style simple , à trois angles ob¬
tus , terminé par un stigmate trilobé. Le
fruit est une baie généralement globuleu-
ASP
ASP
225
se, contenant trois, deux ou meme une seu¬
le graine par avortement. Ces graines ,
presque sphériques , offrent un embryon
cylindrique, placé transversalement au hile,
dans l’intérieur d’un endosperme dur et
presque corné. Les Asperges sont des plan¬
tes vivaces, quelquefois des arbustes ou des
arbrisseaux sarmenteux et grimpants , assez
souvent munis d’épines. Leurs feuilles sont
généralement petites et sétacées , rarement
planes et membraneuses. Leurs fleurs , éga¬
lement petites et jaunâtres„sont, le plus sou¬
vent, incomplètement unisexuées, par l’im¬
perfection de l’un des deux organes sexuels,
qui acquièrent rarement l’un et l’autre un
égal développement dans une même fleur.
On compte aujourd’hui environ une cin¬
quantaine d’espèces dans ce genre. Aucune
d’elles ne croît dans le nouveau Continent.
Près des deux tiers ont été trouvés au cap
de Bonne - Espérance ; huit croissent dans
les diverses parties de l’Europe méridiona¬
le , et les autres, soit dans les|îîes Canaries,
soit dans 111e Maurice, soit au nord de
l’Asie.
Aucune des esp. de ce genre n’est culti¬
vée dans les jardins comme plante d’orne¬
ment , à cause du peu d’agrément de leur
port et de la petitesse de leurs fleurs;
mais tout le monde connaît l’Asperge com¬
mune ( Asparagus officinalis L. ), les soins
dont elle est l’objet de la part du cultiva¬
teur, et ses usages importants dans l’écono¬
mie domestique et la médecine. Les jeunes
pousses de l’Asperge sont, au printemps,
un aliment extrêmement sain et recherché.
On en fait, à cette époque de l’année, une
énorme consommation, surtout dans les
villes. L’odeur forte et fétide que l’usage
des Asperges communique si rapidement à
l’urine avait dû faire penser que cette plan¬
te devait exercer une action puissante sur
la sécrétion urinaire; c’est ce que l’expé¬
rience a confirmé. La racine d’Asperge est
un diurétique dont on fait un fréquent usa¬
ge. Ses jeunes pousses ou turions jouissent
aussi d’une propriété fort remarquable. El¬
les exercent une action sédative sur la cir¬
culation et particulièrement sur les mouve¬
ments du cœur; aussi les emploie-t-on au¬
jourd’hui pour calmer les palpitations et les
mouvements convulsifs de l’organe central
de la circulation. (A. R.)
* ASPERG1LLINI ( aspersorius ou
aspergillum , aspersoir , goupillon ). bot.
cr. — Petite famille de Champignons, créée
par Corda ( Icônes fung., t. I, p. 18), qui
présente les caract. suivants : Stipe droit ,
simple ou rameux , flocciforme , cloisonné
ou continu, formé d’une substance char¬
nue, cornée ou celluleuse, supporté par un
hyphasme plus ou moins étendu. Spores
simples , réunis irrégulièrement sous forme
de capitules à l’extrémité des stipes ou des
rameaux, ou disposés en chapelet. Cette
famille comprend les g. Polyactis , Gra-
phium, Cephalotrichum , Periconia , I)o-
ratomyces , Ceratopodium, Haplotrichum ,
Stilbum , Peronospora , Verticillium, Cla-
dobotryum, Stachylidium , Stachybotrys ,
Dendryphium , Pénicillium , Briarea, Rho-
docephalus , Stysanus. Il est facile de voir,
d’après cet énoncé , qu’elle comprend des
genres qui diffèrent trop les uns des autres,
et qu’elle devra subir plus tard de grandes
modifications. (LÉv.)
* ASPERGILLUM ( aspergillum , arro¬
soir, goupillon), moll. — Nom latin don¬
né par Lamarck au g. Arrosoir , auquel
Bruguière avait imposé la dénomination la¬
tine de Penicillus. Voy. arrosoir.
(Besh.)
ASPERGILLUS ( dicitur à formâ as-
persorii quo in sacris uiimur , Micheli).
bot. cr. — Genre de Champignons appar¬
tenant aux Aspergillinées de Corda, et aux
Mucédinées de Fries, caractérisé par des
pédicelles simples, droits , cloisonnés , di¬
latés au sommet , et recouverts de spores
rondes ou ovales , disposées en chapelet. Il
ne faut pas le confondre avec le g. Pénicil¬
lium , dont les spores ont la même disposi¬
tion , mais dont les pédicelles ne sont pas
dilatés au sommet ; ni avec le g. Haplotri¬
chum, dont les spores sont séparées et re¬
couvrent la surface des pédicelles , qui est
renflée. Persoon a réuni les différentes es¬
pèces qui le composent dans son g. Moni-
lia.
VÂspergillus glaucus , auquel le pro¬
fesseur Linck rapporte le Mucor crustaceus
de Linné , est une des moisissures les plus
communes ; on le trouve sur les substances
végétales et animales en décomposition, sur
les sirops , les confitures , etc. Les taches
qu’il forme sont souvent très étendues , et
15
T. ïf.
ASP
ASP
remarquables par leur belle couleur vert
glauque. La disposition des spores eu séries
linéaires , qui rappellent parfaitement bien
les grains d’un chapelet , est un phénomène
très curieux à examiner , et assez difficile à
expliquer,
M. Ehrenberg ( Sylv . myc. Berol ., p. 24),
qui a suivi le développement de VAspergil-
lus maximum ( Sporidinia grandis Lk. ) ,
dit que ce champignon , quand il commen¬
ce à végéter, n’est d’abord qu’un fil ; à me¬
sure qu’il croît , il se divise en rameaux di-
chotomes , remplis d’une masse sporuleuse.
L’extrémité de ces rameaux devient bientôt
vésiculeuse, et on voit la masse sporuleuse
s’y engager. Ce mouvement , dit l’auteur ,
est visible , quoique le champignon croisse
rapidement. A l’époque de la maturité, cet¬
te masse prend de la consistance , et se divi¬
se alors en globules munis d’un péridiole.
Quand la vésicule se rompt pour répandre
les semences , celles-ci , en raison de leur
viscosité, sortent adhérentes les unes aux
autres , et sont rejetées sous forme de fils
qui restent collés à la face externe de la vé¬
sicule qui les renfermait , qui alors se con¬
tracte , et prend la forme d’une petite mas¬
sue que les mycologues croyaient exister
primitivement. Le célèbre auteur de cette
observation a vu le même mouvement des
spores s’opérer dans le Syzygites megalo-
carpus, le Mucor rhombospora , et il pense
qu’il en est de même dans le Polyactis car -
nea. Des recherches plus multipliées le fe¬
ront peut-être reconnaître dans un plus
grand nombre d’Ascophorées. (LÉv.)
* ASPÉMFOLIÉES. bot. pm. —
Linné, parmi ses familles naturelles, dési¬
gnait sous ce nom la famille pour laquelle
les règles de la nomenclature ont fait plus
tard adopter celui de Borraginées. Voy. ce
mot. ^ (Ad. J.)
* ASFERMÉ. Âspermatus ( « priv. ;
ankp pot semence), bot.— M. Turpin donne
ce nom aux végétaux axifères qui n’ont pas
encore la faculté de se reproduire eux-mê¬
mes. (G. »’0.)
* ASPEROCAULOKT ( asper , rude, et
caulis , fige ). bot. cr. — Genre de la fa¬
mille des Phycées, tribu des Céramiées, éta¬
bli, en 1824, par M. Greville, dans sa Flore
d'Èdimbourg , sur deux esp. de Céramiées
appartenant au g. Dasya d’Agardh. Comme
le nom l’indique, ce g. était principalement
fondé sur les caractères suivants : Fronde
rameuse hérissée, continue, opaque. Ra¬
meaux articulés; double fructification; cap¬
sule et stichidies lancéolées, contenant des
granules sériés. Aux Dasya coccinea et ar-
buscula Ag. , qui composaient primitive¬
ment le g. Asperocaulon, M. Rudolphi
(. Linnœa , 1831, p. 178) avait, plus tard, sous
le nom d’A. collabeus , ajouté une troisième
espèce, originaire du Cap de Bonne-Espé¬
rance. — Ce genre n’a été adopté par per¬
sonne , pas même par les compatriotes de
M. Greville, qui semble l’avoir lui-même
abandonné. Le g. Dasya , qui avait pour lui
la priorité, a prévalu. Voy. ce mot.
(C. M.)
ASPÉROCOQXJE. Asperococcus ( as¬
per , raboteux, et coccum, grain), bot. cr. —
Genre de la famille des Phycées , tribu des
Dictyotées, créé par Lamouroux, et dont les
caractères , très bien exposés par M. Gre-
ville ( Algœ Britann., p. 50, tab. 9), sont
les suivants : Fronde tubuleuse, cylindracée
ou oblongue, continue, membraneuse, d’un
vert olivacé ou brunâtre, fixée par un épa-
tement en forme de bouclier. La fructifi¬
cation consiste en filaments articulés, courts,
claviformes (en massue), épars sur la fronde,
où ils forment, par leur agglomération , des
macules ponctiformes ou des granulations
qui la rendent âpre au toucher. Ces fila¬
ments , hyalins à leur base , ont leurs der¬
nières articulations remplies par une masse
sporacée brunâtre ou noirâtre : ce sont eux
qui sont destinés à reproduire la plante.
Tel que l’a circonscrit le phycologue
écossais , ce genre ne comprend que quatre
espèces, dont deux habitent nos mers, et les
deux autres les mers du Chili et du Pérou.
One cinquième espèce, originaire des Indes
occidentales , vient d’y être ajoutée par M.
Suhr. M. Agardh a publié le même g. sous
le nom d'Encœlium; mais l’antériorité est
acquise au nom consacré par Lamouroux.
(C. M.)
ASPÉROPORE. polyp. — Nom géné¬
rique employé par Lamarck , dans son Ex¬
trait d'un cours de Zoologie, pour une di¬
vision de Polypiers foraminés , mais qui n’a
pas été reproduit dans les ouvrages subsé¬
quents du même auteur , et qui n’a pas été
adopté par les zoologistes. (M. E.)
ASP
ASP
ASPEROTRICHUM. bot. cr. —
Voyez ASPOROTRICIIUM. (LÉV.)
ASPERUGO, Tourn. bot. piï.— Gen¬
re de la famille des Borraginées , offrant
pour caract. essentiels : Calice 5 - fide , ac-
crescent , à segments connivents après la
floraison , alternes chacun avec un appen¬
dice dentiforme. Corolle înfundibuliforme ,
à gorge resserrée , fermée par des squa-
mules. Étamines 5, incluses. Style filiforme ;
stigmate petit , capitellé. Fruit de 4 nucu-
les distinctes , ovales , comprimées , chagri¬
nées , attachées à la base du style , recou¬
vertes par le calice très amplifié , compri¬
mé , sinueux. — Ce genre est constitué par
une seule espèce ( A . procumbens L.) : c’est
une plante annuelle , assez commune dans
les décombres. (Sp.)
ASPÉRULE. Asperula , Lînn. (dimi¬
nutif tfasper, âpre), rot. pii. — Genre de
la famille des Rubiacées, tribu des Stellatœ
ou Aspérulées; il offre les caract. essentiels
suivants : Limbe calicinal soit inapparent ,
soit 5-denticulé, très court , non persistant.
Corolle infundibuliforme ou campanulée, 4-
fide (rarement 5-fide); gorge nue. Etamines
4 ( rarement S ou 5 ), un peu saillantes, in¬
sérées au tube de la corolle ; filets filifor¬
mes; anthères oblongues ou linéaires. Sty¬
les 2, souvent soudés presque jusqu’au som¬
met. Péricarpe sec ou à peine charnu , di-
dyine-globuleux , point couronné , se sépa¬
rant en 2 coques 1-spermes, convexes au
dos, planes antérieurement. Graines adhé¬
rentes. Embryon un peu courbé. Herbes ou
sous-arbrisseaux. Fleurs terminales ou axil¬
laires et terminales , solitaires , ou fascicu-
lées, ou en cymes trichotomes , ou en pani-
cules. Corolle blanche, ou jaune, d ô'ü ogy
consistance par l’exposition à l’air. Au dire Asphodèle), bot. pu.-— Genre autrefois type
de Strabon , les anciens le regardaient de la famille des Asphodélées, qui a été réu-
comme un produit de l’action des feux nie à la famille des Liüacées. (Voy. ce mot.)
souterrains, et cette opinion s’accorde avec Les Asphodèles sont des plantes herbacées
celle de la plupart des géologues modernes, et vivaces, à racine fascieulée , à tige simple
Nous reviendrons sur cette origine au mot inférieurement et ramifiée dans sa partie su-
bitumes, où nous traiterons comparative- périeure. Les feuilles sont , en général , é-
ment des diverses espèces de matières bitu- troites, linéaires, et éparses sur la tige. Les
mineuses, tant sous le rapport minéralogi- Heurs , tantôt jaunes , tantôt blanches , for-
que que sous le point de vue géologique. ment une grappe simple ou ramifiée. Chaque
Le véritable Asphalte ne se trouve pas fleur, qui est pédicellée, est accompagnée, à
seulement en Judée ; il se produit égale- sa base, d’une petite bractée. Le calice est co¬
rnent à la surface des eaux en plusieurs au- loré, pétaîoïde, étalé régulièrement, et for-
tres lieux, notamment dans i’île de la Tri- mé de six sépales égaux, dont trois un peu
nité. Nous avons parié de l’usage que les plus extérieurs. Les étamines , au nombre
anciens faisaient de cet Asphalte; on s’en I de six, sont insérées à la base meme des
sert aujourd’hui pour la confection d’une
sorte de couleur qu’on nomme momie ; on
le fait entrer aussi dans la composition des
vernis noirs, et môme de la cire noire à ca¬
cheter.
sépales. Leurs filets, dilatés et plans à leur
base , sont rapprochés les uns des autres et
forment une sorte de voûte qui recouvre
l’ovaire ; les anthères sont ovoïdes-allongées,
et émarginées à leurs deux extrémités. Les
II ne faut pas confondre avec la substance étamines sont déclinées et quelquefois iné-
dont nous parlons une autre espèce de Bi- gales. Le style, également décliné, est ter-
tume, beaucoup plus connue par son em- miné par un stigmate à trois pointes. Le
ploi dans les arts, et qui porte dans le corn- fruit est une capsule ordinairement gîobu-
merce le nom d’ Asphalte. Celui-ci est le Bi- leuse ou triangulaire , à trois loges , s’ou-
tume glutineux, auquel les minéralogistes j vrant en trois Yalves septifères. Les graines
donnent les noms de Malthe et de Pissas- sont peu nombreuses, anguleuses, et quel-
phalte. Il se ramollit h la moindre chaleur quefois presque tétraédriques,
quand il est pur, mais il devient très solide Ce genre se [compose d’environ une ving-
et même difficilement inflammable quand taine d’espèces qui , pour la plupart , erois-
il est mêlé avec une forte dose de sable. Il | sent dans les régions méridionales de l’Eu-
est toujours fusible à la température de
l’eau bouillante. On le trouve abondam¬
ment en France, en Auvergne , dans les
Landes, et dans les départements de l’Ain
rope , et sur les côtes de l’Asie et de l’Afri¬
que baignées par la Méditerranée. Plusieurs
de ces espèces sont depuis long - temps in¬
troduites dans nos jardins , et cultivées
et du Bas-Rhin. Celui de Seissel, près la (comme plantes d’ornement. Telles sont : 1°
perte du Rhône, est employé aujourd’hui à l’Asphodèle jaune , Asphodelus luteus L.,
Paris pour lo dallage des ponts et des trot- vulgairement désigné sous le nom de Bâton
toirs; on s’en sert aussi pour la couverture de Jacob. La tige en est simple, toute cou¬
des édifices et des terrasses ; et l’on vient verte de feuilles linéaires , striées et glau-
d’essayer, sur quelques points de la capitale, ques , un peu triquètres. Les fleurs , d’un
de l’appliquer à la confection d’une nouvelle beau jaune, forment une grappe simple. On
espèce de chaussée pour les voitures : en le
mêlant à des fragments de pierre meulière ,
en a obtenu une variété à fleurs doubles.
2» L’Asphodèle rameux , Asphodelus ra -
ASP
ASP
229
mostis L., vulgairement Bâton royal. Ses
feuilles radicales sont ensiformes , très lon¬
gues ; sa tige est rameuse dans sa partie su¬
périeure. Ses fleurs forment une grappe
très ramifiée, composée de fleurs blanches ,
dont les sépales, étalés, sont marqués de
lignes roussàtres. (A. R.)
ASPHODÉLÉES. Âsphodeleœ. bot.
ph. — La famille ainsi nommée par Jussieu
et par la plupart des botanistes a été réunie
à la famille des Liliacées , où ses genres, as¬
sez nombreux , constituent trois tribus : celle
des Anthéricées , des Scillées et des Aloï-
nées. Voy. liliacées. (A. R.)
ASPHODÉLOIDES. bot. ph. —
Mœnch (. Mèth ., p. 654) avait proposé de fai¬
re un genre à part de YAsphodelus fistulo-
sus L. ; mais cette séparation n’a pas été ad¬
mise , cette espèce appartenant bien réelle¬
ment au genre Asphodèle. (A. R.)
t * ASPHODÉLINE. Âsphodeline ( di¬
minutif d’àfrpo'd'eios, sorte de Lys chez les
Grecs), bot. ph. — Genre de la famille
des Liliacées, tribu des Anthéricées, formé
par Reichenbach, et ainsi caractérisé : Pé-
rigone corollacé , 6-parti ; tube très court ,
subglobuleux; lacinies étalées - réfléchies.
Étamines 6 , insérées au tube ; les alternes
plus courtes ; filaments dilatés-voûtés à la
basé , géniculés au dessus , ascendants. Ovai¬
re triloculaire; ovules collatéraux, amphi-
tropes, deux dans chaque loge. Style fili¬
forme; stigmate simple. Capsule charnue,
3-locuIaire, loculicide-trivalve. Graines tri-
quètres , en nombre égal à celui des ovules,
à test crustacé, à ombilic ventral, linéaire.
Embryon axile , parallèle à l’ombilic, égal à
l’albumen , à extrémité radiculaire infère. —
Plantes herbacées, vivaces, indigènes dans
l’Europe australe ; à tubercules radicaux
oblongs; à feuilles nombreuses, subulées-
triquètres , courtes ; à fleurs blanches ou
jaunes, bractéées, disposées en grappes sim¬
ples. On en connaît 5 ou 6 espèces. (C. L.)
ASPHYXIE asphyxie), phy-
siol. — L’Asphyxie est la suspension de la
respiration. Elle peut donc avoir lieu chez
tous les animaux , parce que tous respirent,
et parce que chez tous la respiration peut
être suspendue ; mais il y a une grande dif¬
férence à cet égard suivant les animaux, et
cette différence dépend de ce qu’ils sont ani¬
maux h sang froid et animaux à sang chaud.
Les animaux a sang froid sont non seule¬
ment les animaux invertébrés , mais encore
parmi les vertébrés les Poissons et les Repti¬
les. Les animaux à sang chaud sont donc les
Mammifères et les Oiseaux.
Nous avons dit qu’il y a une grande dif¬
férence entre la durée de l’asphyxie des ani¬
maux à sang froid et des animaux à sang
chaud. Pour ceux-là, dans des températures
ordinaires , elle dure au moins une heure ;
tandis que chez les animaux à sang chaud
elle n’a lieu que pendant 2 ou 5 minutes.
Dans l’asphyxie , il y a plusieurs fonc¬
tions qui s’exercent en même temps et qu’il
faut distinguer : 1° la fonction nerveuse et
musculaire , 2° la circulation du sang. On
peut très bien les distinguer. Si d’abord on
excisait le cœur et qu’on mît l’animal sous
l’eau , on déterminerait parfaitement la du¬
rée de la vie du système nerveux et du sy¬
stème musculaire par le temps pendant le¬
quel subsisteraient les mouvements des nerfs
et des muscles. En comparant ainsi cette du¬
rée de la vie avec celle de la même espèce
d’animal simplement plongée dans l’eau, on
voit la différence. J’ai fait cette expérience
sur des Grenouilles, et la différence dans ces
deux cas a été quelquefois de vingt heures
en faveur des animaux asphyxiés ; ainsi donc
la circulation du sang apporte une grande
différence dans la durée de la vie, et elle la
prolonge beaucoup au delà de l’époque que
dure la vie du système nerveux et muscu¬
laire.
Il s’agit maintenant de savoir si, dans
l’asphyxie , la durée de la vie est la mê¬
me , qu’on plonge l’animal sous l’eau , ou
qu’on l’asphyxie dans Pair en l’étranglant.
J’asphyxiai six Grenouilles en assujettissant
fortement une ficelle autour de leur col. Dans
les premiers moments, les Grenouilles furent
paralysées ; mais elles reprirent peu à peu
leurs forces au bout de quelques minutes ,
sans néanmoins les recouvrer entièrement.
Je mis un pareil nombre de Grenouilles dans
l’eau ; mais elles furent mortes au bout de
dix ou douze heures, tandis que celles qui
étaient étranglées vécurent d’un à cinq jours.
Afin de prolonger l’expérience, j’entrete¬
nais leurs corps dans un état d’humidité. Je
répétai l’expérience sur des Salamandres ;
celles qui étaient dans l’eau vécurent égale¬
ment de dix à douze heures , tandis que les
230
ÂSP
autres vécurent bien au delà , et l’une d’el¬
les même vécut onze jours. Je me suis as¬
suré que , dans ces expériences et d’autres
analogues sur la strangulation , il y avait
production d’acide carbonique par la peau
de ces animaux.
Je cherchai ensuite à déterminer quelle
serait la durée de la vie d’animaux pareils
enfermés dans des corps solides.
On sait qu’en 1777 , Hiressont renferma
trois Crapauds dans des boîtes scellées
dans du plâtre, qui furent déposés dans
l’Académie des sciences. On les ouvrit dix
mois après, en présence de quelques uns de
ses membres ; un des Crapauds était mort ,
les deux autres vivaient. On prétend qu’on
en a trouvé dans de vieux murs où ils avaient
dû vivre bien des années, et même dans des
blocs de charbon et des pierres où ils avaient
dû vivre un temps incalculable.
Je fis, pour examiner la durée de la vie des
animaux enfermés dans des corps solides,
une expérience sur 15 Crapauds. Le 24 février
1817, je pris cinq boîtes de bois blanc, dont
trois avaient quatre pouces , les deux autres
quatre et demi de long sur quatre de large et
deux et demi de profondeur. J’y mis du plâ¬
tre gâché, et je plaçai le Crapaud au milieu ;
puis les boîtes furent fermées et scellées.
Je me servis ensuite de cinq autres boîtes
circulaires de carton , ayant trois pouces et
demi de diamètre et deux pouces de pro¬
fondeur , et j’y enterrai cinq autres Cra¬
pauds avec les mêmes précautions. En même
temps , j’en mis cinq autres dans de l’eau
renfermée dans des verres renversés , pour
comparer la durée de ce genre d’asphyxie
avec celui qui pouvait avoir lieu dans le
plâtre.
Le même jour tous les Crapauds que j’a¬
vais mis dans l’eau étaient morts huit heu¬
res après. Ayant ouvert le lendemain une
des boites de carton à quatre heures du soir,
et ayant trouvé le Crapaud vivant , je le re¬
couvris de plâtre et je l’abandonnai avec les
autres. Je ne l’ouvris que le 15 mars sui¬
vant, et je le trouvai parfaitement en vie,
le dix-neuvième jour à dater du commence¬
ment de l’expérience.
Je répétai cette expérience sur des Sala¬
mandres, et j’en trouvai une vivante , mais
considérablement amaigrie, dix-neuf jours
après. * .
Elles vivent donc dans le plâtre, tout
en se desséchant progressivement jusqu’à ce
qu’elles en meurent ; mais il est évident que
les reptiles doivent mourir beaucoup plus
lentement, lorsqu’ils sont enterrés dans un
corps solide que lorsqu’ils sont exposés à
l’air sec. C’est ce que j’ai déterminé par
l’expérience , et la raison en est qu’il y a as¬
sez d’air dans beaucoup de corps solides
pour les faire vivre , et que dans l’air sec le
dessèchement est si prompt , qu’il les tue
rapidement.
De l’influence de la température actuelle
sur VÂsphyxie dans Veau.
Les causes de variations exigeaient un ter¬
me de comparaison qui pût être regardé
comme sûr. Dans cette vue , je fis dans le
mois de juillet quarante-deux expériences
sur la submersion des Grenouilles dans l’eau
aérée, pour y constater la durée de leur vie.
La température moyenne du mois de juillet
était de 15° 6’ , et en septembre de 14° 1’.
L’eau aérée dont je me suis servi a varié de
17° à 15° ; j’en remplis des verres de la ca¬
pacité de 0,2 litres, et je les renversai sur
des soucoupes. Je terminai l’expérience lors¬
que l’animal, étant pincé, ne donnait plus de
mouvements. Le terme moyen, pour le mois
de juillet, fut d’une heure trente-sept minu¬
tes, et pour septembre d’une heure quaran¬
te-cinq minutes.
Spallanzani et quelques autres naturalistes
ont trouvé que les Grenouilles submergées
vivaient plus long-temps en hiver qu’en été ;
mais, comme ils n’ont pas fait de recherches
spéciales sur ce sujet, j’ai voulu éclaircir
la question.
L’eau de la Seine était à 17°; je la refroi¬
dis au moyen de la glace, et je la maintins
à 10°. De deux Grenouilles qui y furent
plongées, l’une vécut cinq heures cinquante
minutes, et l’autre six heures quinze minu¬
tes ; ce qui est près du double de la plus
grande durée obtenue dans les quarante-
deux expériences précédentes. Ayant ensuite
porté la température à zéro, et la mainte¬
nant à peu près à ce terme , j’y submergeai
huit Grenouilles, qui n’y moururent qu’au
bout de six heures sept minutes et de huit
heures dix-huit minutes ; ce qui fait plus du
triple du premier résultat.
ASP
ASP
Il est donc évident que, dans la tempéra¬
ture actuelle , la durée de la vio sous l’eau
va en augmentant avec le refroidissement
de la température jusqu’à zéro. Voilà bien
l’effet de la température actuelle ; mais la
question est maintenant de savoir quelle se¬
rait la durée de la vie aux memes tempéra¬
tures par un temps qui a été antérieure¬
ment beaucoup plus froid.
Effets du froid antérieur aux mêmes
températures.
Si dans une autre saison , l’automne par
exemple, au lieu de l’été, on faisait une
seconde série d’expériences aux memes tem¬
pératures , on pourrait obtenir un autre ré¬
sultat. Nous avions, en été, des expériences
à 10° et à zéro; mais , en faisant des expé¬
riences aux mêmes degrés en automne, nous
pourrions ne pas avoir la même durée de la
vie , parce qu’en été la température précé¬
dente était élevée, et qu’en automne elle
était beaucoup plus basse. Pendant l’expé¬
rience, il est évident qu’en été et en automne
la température était également à 10° ; mais
la température antérieure était très diffé¬
rente; et, comme elle a duré assez long¬
temps avant l’expérience , il se ^pourrait
qu’elle ait modifié la constitution de manière
à la foire durer beaucoup plus long-temps à
l’asphyxie dans de l’eau à 10°. J’en fis donc
l’expérience de la manière suivante : l’eau et
l’air étant à 10° au mois de novembre et la
température de ce mois ayant été, pendant
presque toute sa durée, à peu près au même
degré, je mis cinq Grenouilles dans de l’eau
à cette température. Dans cette circonstan¬
ce, elles y vécurent de cinq heures dix mi¬
nutes à onze heures quarante minutes; mais
ce dernier terme était environ le double de
la durée de leur vie dans l’eau au même de¬
gré qu’en été.
Les expériences, faites dans les deux sai¬
sons , établissent deux faits remarquables :
1° l’influence de la température de l’eau
dans laquelle ces animaux sont plongés; 2°
l’influence de la température de l’air pen¬
dant un certain nombre de jours avant l’ex¬
périence. On peut même évaluer l’influence
relative de ces deux causes. Lorsqu’une seule
cause change, elle produit à peu près le mê¬
me effet. Il suit de là que, lorsqu’on réunit
23f
les deux influences analogues, l’effet est
double.
Mais il serait intéressant de déterminer si
’inlluence de la température antérieure de
’air s’arrête à ce terme , ou si elle va en
augmentant jusqu’à 0°.
Pour décider cette question, je fis les expé¬
riences suivantes :
Le 22 décembre de la même année, la
température de l’air ayant été près de 0° de¬
puis vingt jours, je mis trois Grenouilles
dans de l’eau à 10° ; elles y vécurent de vingt
à vingt-quatre heures ; ainsi , l’influence de
la température antérieure de l’air s’est ma¬
nifestée encore dans cette occasion d’une
manière frappante : car, si l’on compare cette
durée avec celle des expériences faites en
automne et en été dans de l’eau au même
degré, on reconnaîtra une progression re¬
marquable , correspondant aux températu¬
res précédentes de l’air.
La durée de la vie des Grenouilles dans
de l’eau à 10° était, en novembre, double de
celle qui fut constatée en été ; et , en dé¬
cembre, les résultats furent doubles de ceux
obtenus en automne.
Si les conséquences que nous avons tirées
des expériences précédentes sont justes, on
devrait , en réunissant la température pré¬
cédente de l’air à 0° et celle de l’eau égale¬
ment à 0°, pendant l’expérience, obtenir un
bien plus grand effet, qui devrait être au
moins du double du précédent, si les mêmes
causes agissent ici dans la même proportion.
Pour vérifier cette conjecture , je fis l’expé¬
rience suivante :
Le 25 décembre, la température étant à 0°,
et s’étant maintenue à peu près à ce degré
depuis le commencement du mois, je mis
4 Grenouilles^ dans de l’eau également à 0°,
en me servant du même appareil et des mê¬
mes quantités d’eau que dans les expérien¬
ces précédentes. Dans cette nouvelle condi¬
tion, elles vécurent de vingt-quatre à soixan¬
te heures , qui sont au moins le double de
la durée précédente.
Je dirai, pour ne laisser aucun doute à cet
égard , que je ne me suis pas contenté de
répéter souvent la même expérience; mais
que j’ai obtenu le même résultat deux an¬
nées de suite.
232
ASP
De V Asphyxie des animaux à sang chaud.
L’espoir de modifier les conditions vitales
des animaux à sang chaud de manière à
leur faire supporter beaucoup plus long¬
temps la privation d’air conduisit Buffon à
faire une expérience très-importante relati¬
vement aux jeunes animaux à sang chaud.
Voici le fait tel qu’il le rapporte :
« J’avais pris la précaution de mettre une
grosse chienne de l’espèce des plus grands
lévriers dans un baquet rempli d’eau chau¬
de ; et, Payant attachée de façon que les par¬
ties de derrière trempaient dans l’eau , elle
mit bas trois chiens dans cette eau, et ces
petits se trouvèrent, au sortir de leurs en¬
veloppes , dans un liquide aussi chaud que
celui d’où ils sortaient. On aida la mère dans
l’accouchement , on accommoda et on lava
dans cette eau les petits chiens ; ensuite on
les fit passer dans un plus petit baquet rem¬
pli de lait chaud, sans leur donner le temps
de respirer. Je les fis mettre dans du lait
au lieu de les laisser dans l’eau, afin qu’ils
pussent prendre de la nourriture s’ils en
avaient besoin. On les retint dans le lait où
ils étaient plongés, et ils y demeurèrent plus
d’une demi -heure ; après quoi, les ayant re¬
tirés les uns après les autres , je les trouvai
tous trois vivants, ils commencèrent à re¬
spirer et à rendre quelque humeur par la
gueule ; je les laissai respirer pendant une
demi-heure , et ensuite on les replongea
dans le lait, qu’on avait fait réchauffer
pendant ce temps; je les y laissai une se¬
conde demi-heure , et les ayant ensuite re¬
tirés, il y en avait deux qui étaient vi¬
goureux et qui ne paraissaient pas avoir
souffert de la privation de Pair ; mais le
troisième me paraissait être languissant. Je
ne jugeai pas à propos de le replonger une
seconde fois ; je le fis porter à la mère , elle
avait d’abord fait ces trois chiens dans Peau,
et ensuite elle en avait eu six autres. Le petit
chien qui était né dans Peau, qui d’abord
avait passé plus d’une demi-heure dans le
lait avant d’avoir respiré, et encore une autre
demi-heure après avoir respiré , n’en était
pas fort incommodé : car il fut bientôt rétabli
sous la mère, et il vécut comme les autres.
Je continuai ces épreuves sur ceux qui étaient
dans le lait ; je les laissai respirer une se¬
conde fois pendant une heure environ ; en¬
suite je les fis mettre de nouveau dans le
lait chaud, où ils se trouvèrent plongés pour
la troisième fois. Je ne sais s’ils en avalèrent
ou non; ils restèrent dans ce liquide pen¬
dant une demi-heure , et lorsqu’on les en
tira ils paraissaient presque aussi vigoureux
qu’auparavant ; cependant, les ayant fait
porter à la mère, Pun d’eux mourut le mê¬
me jour. »
Legallois, qui avait besoin de savoir com¬
bien de temps un fœtus à terme , parmi les
animaux à sang chaud, peut vivre sans re¬
spirer lorsqu’il a cessé de communiquer
avec sa mère , oubliant la célèbre expérien¬
ce de Buffon , en fit une nouvelle. Il fit
ses recherches principalement sur les La¬
pins , et il détermina que , lorsqu’il les pri¬
vait de la respiration en les plongeant sous
Peau , la durée moyenne de leur yie ne
dépassait pas vingt-huit à trente minutes.
Cependant il découvrit que cette faculté
diminue rapidement avec les progrès de
l’âge. Legallois observa qu’au bout des cinq
premiers jours les Lapins plongés sous Peau
ne vivent plus que seize minutes. Après le
même espace de temps, ils sont réduits à
cinq minutes et demie , et lorsqu’ils sont
âgés de quinze jours , ils ont alors atteint
la limite de la durée de l’asphyxie des adul¬
tes.
D’après les résultats de ces expériences,
on serait porté à croire que la durée de la
vie , dans l’asphyxie des animaux nouveau-
nés, est d’environ une demi-heure ; mais, en
répétant des expériences pareilles sur un
grand nombre d’espèces différentes , je fus
fort surpris de voir que le Cochon d’Inde à
sa naissance , lorsqu’on l’asphyxiait dans
Peau, ne vivait que trois ou quatre minutes
de plus que l’adulte.
Les recherches sur les animaux à sang
froid m’ayanf fait connaître la grande in-
luence que la température exerce sur ce
mode d’existence, ayant, en outre, reconnu
que les animaux à sang chaud présentaient
entre eux des différences marquées dans la
production de la chaleur , j’ai pensé que
cette différence devait en produire une
dans la durée de la vie dans l’asphyxie.
Comparons donc entre elles les espèces
dont nous venons de parler, et nous verrons
que ce rapport se vérifie. D’une part , les
ASP
ASP
233
Chiens, les Chats et les Lapins nouveau-nés,
se comportent de la même manière dans
l'asphyxie. Pans cet état, ils donnent tous
des signes de vie pendant près d’une demi-
heure et quelquefois au delà; or, ce sont
précisément les espèces chez lesquelles j’ai
observé une production de chaleur si faible,
qu’elle les rapproche des animaux à sang
froid. D’autre part, les Cochons d’ïnde sont
dans la classe de ceux qui produisent le plus
de chaleur à leur naissance; aussi n’en ai-je
jamais vu qui vécussent plus de 7 minutes en
les plongeant sous l’eau, et souvent ils n’at¬
teignent pas cette limite. (Edwards.)
ASPIC. rept. — Le Serpent dont les
anciens ont parlé sous ce nom est YHcije,
Col. Haie, dontM, Savigny a donné une ex¬
cellente figure dans l’ouvrage français sur
la description de l’Egypte.
Linné a nommé Coluber aspis une espèce
voisine de la Yipère commune, Col. berus, et
qui vit dans quelques parties de la France ;
on lui donne souvent le nom d’Aspic.
( P. G. )
ASPIC ou SPIC. bot. pii. — Nom
vulgaire de la Lavande , Lavandula spica
Lin. , du Phalaris canariensis Lin. Voy.
LAVANDE et PHALARIS. (C. D’Q.)
ASPICARPA ( âaiztç j bouclier; xupicds,
fruit), bot. ph. — Genre de la famille des
Malpighiacées , remarquable par deux sortes
de fleurs, les unes terminales, disposées
par quatre en ombelles , et que nous nom¬
merons normales ; les autres extrêmement
petites, verdâtres, presque sessiles et ca¬
chées aux aisselles des feuilles, que nous
nommerons anormales. Fl. normales :
Calice o-parti, dont les divisions sont mu¬
nies de deux glandes à leur base. Pétales
plus longs, onguiculés, à limbe frangé, d’un
jaune orangé. Etamines 5, opposées au cali¬
ce, monadelphes , deux anthérifères sou¬
dées dans presque toute leur longueur , les
trois autres libres dans leur plus grande
étendue , et terminées par des masses stéri¬
les et informes. Ovaires 3, soudés vers l’axe,
libres du reste. Un seul style dont la base
s’enfonce entre eux, et dont le sommet por¬
te un stigmate tronqué. Fl. anormales :
Calice 5-parti, sans glandes; pas de pétales,
et une seule anthère sessile et rudimentaire.
2 ovaires sans style. Carpelles couchés , mu¬
nis sur leur dos , qui devient ainsi supérieur,
de trois crêtes, une moyenne et deux mar¬
ginales, indéhiscents. — On connaît deux
espèces de ce genre ; ce sont des sous-ar¬
brisseaux du Mexique. L’un a été depuis
long-temps cultivé dans les serres d’Euro¬
pe , et il est fort remarquable qu’il n’y ait
produit que des fleurs anormales, d’après
lesquelles Richard, n’en connaissant pas
d’autres , avait décrit le genre que Desvaux,
à cause de sa singularité dans la famille,
avait nommé Âcosmus. (Ad. J.)
A S P l CA R FOX. rot. pii. — Voyez
ASPICARPA. (C. D’O.)
* ASPICELA ( ârsidq, bouclier), ins. - —
Genre de Coléoptères tétramères , famille
des Chrysomélines , établi par M. Dejean ,
dans son dernier Catalogue, et dont il n’a
pas publié les caractères. Il y rapporte quatre
espèces de l’Amérique équinoxiale, décrites
comme des Altises par Latreille , dans le
Voyage de Humboldt, sous les noms de
cretacea , unipunctata , albomarginata et
scutata. (D.)
ASPIDALIS. bot. ph. — Section du g.
Bidelta, qui fait partie des Composées : elle
se caractérise par les dimensions des folio¬
les internes de l’involucre , beaucoup plus
longues que les externes, et par son récep¬
tacle profondément alvéolé. Le nomd’Aspf-
dalis, proposé par Gærtner, a été changé
par son auteur en celui de Cuspidia.
(J. D.)
* ASPIDÉCIIIBNfÉS. Âspidechidnei
[âsK i$, bouclier; êyjiïvcx, vipère), rept. —
Nom donné par J. -A. Ritgen à une famille
d’Ophidiens , renfermant les Serpents veni¬
meux qui ont des plaques sur la tête.
(C. D’O.)
* ASPIBEIUM. bot. ph. — Synony¬
me du g. Willemetia, de la tribu des Chi-
coracées, famille des Composées. (J. D.)
*ASPIDIA ( àrnb;, bouclier; idfé«, forme).
ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères ,
famille des Nocturnes , tribu des Platyomi-
des, établi par M. Treitschke, et que nous
avons adopté dans Y Histoire naturelle des
Lépidoptères de France , en lui donnant
pour caractères : Deuxième article des pal¬
pes très large, très velu et spatuliforme ;
troisième article très court et à peine visi¬
ble. Trompe nulle. Corps mince ; ailes su¬
périeures très larges et dont la côte est très
arquée dans toute sa longueur. Chenille vi-
15*
T. II.
234
ASP
ASP
vant en société dans des feuilles réunies en
paquet, et se métamorphosant dans un
tissu commun recouvert de mousses et de
feuilles sèches. — Ce genre ne renferme
qu’une seule espèce chez M. Treitschke , la
Tortrix solandriana Lin.; mais nous lui
avons réuni la Pyralis cynorbana Fabr.,
qui nous a paru posséder les mêmes carac¬
tères génériques. Ces deux espèces se trou¬
vent aux environs de Paris et sont figurées
dans Hubner, ainsi que dans V Histoire nat.
des Lép. de France (t. IX, pi. 245, fig. 1 et
2). „ (!>•)
* ASPIMACÉES. bot. — Presl don¬
ne ce nom à une tribu de la famille des
Fougères qui avait été déjà désignée sous
le nom d' Aspidiées par M. Gaudichaud. —
Cette tribu correspond , en effet, au genre
Âspidium , tel que Swartz et Wilîdenow
l’avaient admis; genre qui fut ensuite sub¬
divisé par Roth , Bernhardi, et les auteurs
plus récents.
Cette tribu des Aspidiées ou Aspidiacées
est donc caractérisée par des groupes de
capsules arrondis ou ovales , insérés sur les
nervures ou à leur extrémité , et recouverts
par un tégument orbiculaire ou réniforme.
Cette différence dans la forme du tégu¬
ment a servi de base à Presl pour la division
de cette tribu en deux sous-tribus : celle des
Xéphrodiées, dans lesquelles le tégument
est réniforme , et qui comprend les genres
JV ephrodium , Nephrolepis , Oleandra et
Lastrea; et celle des Aspidiariées, dont les
groupes de capsules sont recouverts par un
tégument arrondi ou ovale, ombiliqué et in¬
séré par son milieu, et qui renferme les gen¬
res Polystichum, Aspidium, Bidymochlena,
Phanerophlebia , Cyclodium, Cyrtomium
et Sagenia. Voy. ces mots. (Ad.. B.)
* ASPIDIARIÉES. bot. — Voyez as-
pïdiacées. r (Ad. B.)
* ASPIDIÉES. bot. — Voyez aspi¬
diacées. (Ad, B.)
ASPIDIOTES («sirto'iciTvjç, qui porte un
bouclier), crust. — M. Duméril, dans sa
Zoologie analytique, etLatreille, dans son
Généra Crustaceorum , etc. , ont donné Je
nom de Clypéacés ou Àspidiota à une divi¬
sion des Crustacés Entomostracés , compre¬
nant \esLimules, les Caliges , les Âpus, etc.
Ce groupe n’est pas naturel. (M. E.)
* ASPIDIOTES ( A?™ oVArvjç; , qui porte
un bouclier ; sans doute parce que ces ani¬
maux ont tout le corps recouvert d’une
matière blanclie et laineuse), ms. — Genre
de la famille des Cocciniens , de l’ordre des
Hémiptères, section des Homoptères, établi
par M. Bouché ( Naturgesch . der Jnsekt.) et
adopté par M. Burmeister et par nous. Ce
genre, qui se rapproche, à beaucoup d’é¬
gards, des Coccus (Cochenilles), s’en distin¬
gue par les antennes, de neuf articles dans
les mâles , et de six dans les femelles , et par
l’absence de filets abdominaux chez les mâ¬
les. M. Bouché a fait connaître cinq espèces
de ce genre, et depuis on en a découvert
quelques autres. Les plus répandues sont les
A. rosæ , nerii , lauri Bouch. (Bl.)
* ASPIDIPHORUS (xGiziJ'otpàpcç, qui
porte un bouclier), ins. — Genre de Co¬
léoptères pentamères, famille des Cîavicor-
nes , tribu des Byrrhides , établi par Zie-
gler et adopté par M. Dejean dans son der¬
nier Catalogue, ainsi que par M. Westwood,.
qui, dans son Synopsis , le caractérise ainsi :
r
Corps suborbiculaire. Elytres arrondies au
bout. Antennes de dix articles; massue lon¬
gue , composée de trois articles. Ce g., créé
aux dépens du genre Nitidule des auteurs ,
a pour type la Nit. orbiculata de Gyllen-
hal , qui se trouve en Suède et aux envi¬
rons de Paris. Cet insecte se nourrit d’une
espèce de lichen qui croît sur le bois mort.
Sa larve est très renflée sur les côtés , blan¬
che , et ressemble assez, pour la forme, h
celle d’un Anthrène. (D. et C.)
* ASPIDISCINE. Aspidiscina. inf.
— Famille d’infusoires admise par M. Eh¬
renberg, et comprenant le seul genre Aspi-
disque de ce naturaliste. Ses caractères
sont : Animaux polygastriques ; à carapace ; à
canal intestinal distinct et à deux orifices.
Anus terminal. (P. G.)
* ASP1DÏSQUE. Aspidisca (àcKid'c-y.cç
petit bouclier), inf. — Genre unique de la
famille des Aspidisques , établi par M. Eh¬
renberg, et dont le type est le Trichoda
lynceus de Müller, qui est, pour M. Bory,.
une esp. de Ratule. M. Ehrenberg y rappor¬
te aussi une seconde esp. prise à Berlin , et
qu’il nomme JL. venticulata . (P. G.)
* ASPIBISTRA. Macrogyne , L. et O.,
Icon. Sel. (altération d’acre J'tuxos, petit bou¬
clier; forme du stigmate), bot. pu. — Genre
formé par lier {Bot. Reg., t. 629), et sur la.
ÂSP
ÀSP
235
place duquel, dans le système naturel, les
auteurs ne sont pas d’accord : les uns le
rapportant (ainsi que le Tupistra , genre
fort voisin , sinon le même) aux Acoracées
ou aux Aroïdées ; les autres aux Smila-
cées , etc. ; place qui ne sera déterminée
qu’après une analyse parfaite du fruit , en¬
core peu connu. Nous penchons à croire
qu’il pourra devenir le type d’une petite
famille, voisine des Aroïdées et des Smila-
eées, et qui comprendrait, en outre, les g.
Tupistra et Rhodea . Quoi qu’il en soit , en
voici les caractères principaux , d’après une
analyse faite par nous : (A. lurida) Fleurs
hermaphrodites, solitaires, charnues, pen¬
dantes; pédoncules insérés sur le rhizome.
Périgone unique , corollacé , campanulé, 8-
8-fide ; lacinies étalées, granulées, relevées
intérieurement des deux côtés. Etamines en
nombre égal aux lacinies, biloculaires, ses-
siles ( filaments nuis ) , insérées vers la base
du tube ; anthères jaunes , dorsifixes. Style
continu à l’ovaire, court, épais; stigmate
fongiforme , fermant le tube floral comme
d’un bouclier, relevé de saillies, blanc, en¬
tier (radié , 5-4-lobé, Rer). Ovaire (Rer) très
petit, subcylindrique, 3-4-loculaire ; ovules
(Rer) superposés (géminés, Nob. ), arnphi-
tropes , 2 dans chaque loge. Fruit...?— Plan¬
tes herbacées, acaules, glabres; à rhizôme
rampant ; à feuilles solitaires ou subbifariées ,
pétiolées; pédoncules couverts d’une à deux
écailles. Fleurs bibractéées ; bractées enve¬
loppant la base du tube, et munies au som¬
met d’une sorte de inucron. Deux ou trois
espèces , indigènes à la Chine et au Japon.
A l’article Tupistra , nous traiterons com¬
plètement la question soulevée plus haut,
et nous chercherons à la décider par les
recherches auxquelles nous nous livrerons.
(C, L.)
* ASPIDITES. bot. foss. — ?/I. Gœp-
pert, dans son bel ouvrage sur les Fougè¬
res fossiles de la Silésie , a donné ce nom à
un genre renfermant des espèces fossiles qui
ont une analogie assez prononcée avec les
Aspidium , parmi, les Fougères vivantes;
mais, comme il le remarque lui-même, une
partie de ces espèces peuvent appartenir à
d’autres genres de Fougères , qui ont une
nervation analogue et des feuilles assez sem¬
blables. Plusieurs de ces espèces fossiles
ont, il est Yrai, présenté des groupes de
capsules arrondies ; mais cette disposition ,
ainsi que la forme des feuilles, les rappro¬
che au moins autant des Cyaihea que des
Aspidium; enfin, parmi les espèces stériles,
plusieurs ont autant d’analogie avec cer¬
tains Asplénium et avec des Polypodium ,
à nervures non réticulées, qu’avec des As¬
pidium. C’est ce genre de considérations
qui nous avait empêché , jusqu’à ce qu’on
connût mieux la généralité des Fougères
fossiles , de les rapporter aux genres établis
parmi les Fougères vivantes. M. Gœppert
a fait des efforts très louables pour arri¬
ver à ce résultat ; mais les matériaux ont
souvent été trop imparfaits pour qu’il pût
atteindre son but avec un succès complet.
Il divise les Aspidites en deux sections : la
première, comprenant les espèces à feuilles
simples , correspond au g. que nous avons
nommé Tœniopteris , et renferme sept espè¬
ces, dont une a offert des indices de fructi¬
fication ponctiforme qui semblerait la rap¬
procher des Oleandra ( Aspidium articu-
latum Swartz ) ; la seconde comprend les
espèces à feuilles bipinnées , au nombre de
28 ; peu d’entre elles ont été observées en
fructification , et celle - ci se rapproche soit
de certains Aspidium, soit de quelques Cya-
thea. (Ad. B.)
ASPIDIUM. bot. — Swartz, dans son
Synopsis filieum, faisant le premier entrer,
comme caractère , les téguments membra¬
neux ou Indusium qui recouvrent les grou¬
pes de capsules dans beaucoup de Fougè¬
res , partagea presque tous les Folypodes de
Linné en deux genres : les Polypodium ,
dont les groupes de capsules arrondis sont
nus et dépourvus de toute espèce de tégu¬
ment, et les Aspidium, dont les groupes de
capsules, également arrondis , sont recou¬
verts par un tégument ombiliqué ou s’ou¬
vrant latéralement. Ce dernier genre im¬
mense fut admis encore ainsi par Willde-
now, qui y comptait déjà 147 espèces; mais
bientôt une étude plus attentive, jointe à la
découverte de nouvelles espèces , conduisit
à le subdiviser , et même à en éloigner
quelques plantes qu’on y avait placées jus¬
que alors : ainsi Roth créait les genres Athy-
rium, plus voisins des Asplénium que des
Aspidium, et Polystichum ; Bernhardi le
genre Cystopteris ; Richard , dans la Flore
de Michaux , le genre Nephrodnm ; Gava-
â36
ASP
ASP
nilles îe genre Oleandra; plus récemment.
Desvaux établit le genre Didymochlena ,
et Bory de Saint -‘Vincent le genre Las-
trea ; enfin , tout récemment , Schott et
Presl ont ajouté à ceux-ci les genres Ne-
plirolepis , Phaneroplilebia , Cyclodium ,
Cyrtonium et Sagenia ; et, malgré tous
ces travaux, on n’est peut-être pas en¬
core arrivé à bien fixer la limite et sur¬
tout les limites naturelles de ces divers
groupes. Il résulte de ces subdivisions que
îe genre Aspidium , tel qu’il est défini dans
les ouvrages les plus récents et les plus
estimés , est maintenant réduit à un très
petit nombre d’espèces très distinctes. Leur
caractère générique résulte de la disposition
des nervures et de l’insertion des capsules.
Il est ainsi exprimé : Nervures pinnées éloi¬
gnées, formant des côtes plus ou moins
llexueuses et rameuses; nervures secondai¬
res anastomosées et formant un réseau à
mailles , soit hexagonales et inégales , soit
quadrilatères à bords courbes ; les petites
nervures formant un réseau plus fin analo¬
gue, et produisant des rameaux simples ou
rameux , droits ou courbes , qui se termi¬
nent librement dans les mailles du réseau
par des extrémités aiguës. Groupes de cap¬
sules insérés sur le dos des nervures ou aux
angles du réseau, globuleux, très gros. Té¬
gument orbiculaire pelté. Le type de ce
genre est V Aspidium trifoliatum , espèce
autour de laquelle se groupent très natu¬
rellement plusieurs autres espèces améri¬
caines , telles que les Aspidium Plumieri ,
macrophyllum , lier aclei folium.
D’autres espèces rapportées à ce genre ,
mais formant , dans l’ouvrage de Presl,- une
autre section sous le nom de Bathmium , se
distinguent par le réseau des nervures à
mailles quadrilatères ; toutes sont des ré¬
gions tropicales de l’ancien continent.
(Ao. B.)
* ASPIDOACIIÏRES. Aspidoachira
bouclier ; à priv. ; ydp, main), rept.
— Nom donné par J. -A. Ritgen à une fa¬
mille de Reptiles sauriens , renfermant ceux
qui ont le corps couvert d’écaiîles et deux
pieds de derrière, sans pieds de devant.
(G. d’O.)
ASPIDOBRANCHES. Aspidobran -
cliiata (à
238
ASP
ASP
avait nommé Cottus monoplerygius. Ce
poisson, qui n'a en effet qu’une seule dorsa¬
le , doit , sous ce rapport , être séparé des
Aspidophores, qui en ont deux. Je pense
donc que le genre de Lacépède devra être
conservé. J’ai vérifié moi-même, sur les
exemplaires du Musée de Berlin , les carac¬
tères indiqués par Bloch , et j’ai reconnu l’i¬
dentité spécifique du poisson de Bloch avec
d’autres individus que M. Reinhardt , de
Copenhague, a bien voulu envoyer au Ca¬
binet du Roi. Ce savant a prouvé , par ses
recherches, que l’Aspidophoroïde vient,
comme la plupart des autres Cottoïdes , des
mers du nord, et que Bloch ne l’a indiqué
des mers de l’ïnde , à Tranquebar, que par
suite des confusions auxquelles il n’était
que trop sujet. Quant à l’assertion avancée
dans le Dictionnaire classique à l’article As-
pidophoroïde par M. Bory de Saint-Vincent ,
qui affirme avoir trouvé lui-même un pois¬
son de ce genre sur les marchés de File de
France , j’avoue que j’ai peine à croire que
la mémoire de ce savant ne l’ait pas entraî¬
né dans une grave erreur; car il ne peut
y avoir de doute que l’Aspidophoroïde ne
se trouve sur les côtes du Groenland, et
il n’est pas possible que cette même es¬
pèce se retrouve dans les mers de l’Inde ,
sous un climat aussi chaud que celui de l’île
de France. Nous avons reçu par les nom¬
breux voyageurs du Muséum , et entre au¬
tres par M. Dussumier, ou par M. J. Des¬
jardins, de nombreuses collections ichthyo-
logiques faites à l’île dej France , et nous
n’y avons jamais observé d’Aspidophore, ou
d’Aspidophoroïde. Si nous conservons le
nom générique imposé par Lacépède, l’on
ne pourra pas avoir le même respect pour
la dénomination spécifique qui est la con¬
séquence dans laquelle Bloch l’avait induit.
Je propose de le nommer Aspidophoroides
borealis. (Val.)
* A8P1BOPTERY8 ( cw-rciV, bouclier ;
«rrs/îuÇ , aile), bot. ph. — Sous ce nom gé¬
nérique nous avons distingué les espèces
asiatiques que les auteurs confondaient avec
YHirœa , qui n’a de représentants qu’en
Amérique. Les caractères de ce nouveau
genre de la famille des Malpigbiacées sont
les suivants : Calice court, 5-parli , dépour¬
vu de glandes. Pétales plus longs , entiers ,
sans onglets. Dix étamines à filets grêles ,
presque entièrement libres. Trois ovaires
surmontés d’autant de styles allongés, qui se
terminent par un stigmate en tête , entou¬
rés chacun en dehors d’une aile ovale, et
soudés en un seul qui semble ainsi muni de
six ailes. Le fruit se compose de trois sa-
mares, dont chacune quelquefois munie, en
dehors à son milieu, d’une petite crête, offre
toujours une aile marginale ovale ou orbi-
culaire en forme de bouclier. La graine est
remarquable par son embryon droit. — On
en compte onze espèces originaires quelques
unes de Java , la plupart de l’Inde. Ce sont
des arbrisseaux grimpants , à feuilles en¬
tières , glabres ou velues , sans stipules ap¬
parentes. Les panicules, axillaires ou termi¬
nales, se composent de petites grappes ou
ombelles , dans lesquelles les deux brac-
téoles placées sous chaque fleur le sont à
une certaine distance au dessous de l’arti¬
culation du pédicelle. Les fleurs sont peti¬
tes , blanches ou jaunes , sans odeur.
(Ad. J.)
* ASFÏDORHYNCHUS ( à'jidc, , bou¬
clier ; pùyxos, bec), poiss. — Genre de Pois¬
sons fossiles établi par M. Agassiz. Il appar¬
tient à la famille des Sauroïdes, dans l’ordre
des Ganoïdes. Il le caractérise par un corps
allongé, une mâchoire supérieure prolongée
en bec , dépassant la mandibule inférieure .
La dorsale est très reculée et opposée à l’a¬
nale ; la caudale est fourchue. Les pectorales
et les ventrales sont arrondies. C’était un
poisson voisin de nos Lépisostées ; mais ceux-
ci ont les deux mâchoires prolongées égale¬
ment. M. Agassiz en mentionne 2 esp. des
couches de Solenhofen , et une 5me des Lias
de l’Oberland bernois. Une de celles de So¬
lenhofen est très bien figurée dans les Pois¬
sons fossiles de M. Agassiz. (Val.)
* ASPIDOSPERMA, Mart. et Zuccar.
(àsrctç , bouclier; cKippa , graine), bot. ph.
— Genre de la famille des Apocynées , tribu
des Plumériées, auquel ses auteurs ( Nov .
Gen. et Sp. I, p. 57 ) assignent pour caract. :
Calice 5-parti. Corolle subinfundibuliforme ;
tube ventru à la base ; gorge nue ; limbe à 5
lanières obliques. Style filiforme, terminé
en stigmate claviforme, omboné, nu, ou
barbu. Point de squamules hypogynes. Pé¬
ricarpe de 2 follicules (dont l’un souvent ab¬
ortif) ligneux, obovés, comprimés, semi-
bivalves , polyspermes. Graines suborbicu-
ASP
ASP
239
laires , imbriquées , comprimées , pcîtécs ,
inaigrettées , bordées d’une aile membraneu¬
se , striée. — Arbres ( du Brésil ) à rameaux
étalés ou réfractés ; écorce souvent subéreu¬
se. Feuilles sessiles ou pétiolées, éparses.
Fleurs en cymes terminales. On en connaît
8 espèces. (Sp.)
* ASPIDURA (cb-Tu's, écusson; O'J/SK,
queue), échin. — Genre de la famille des
Ophiures ou Astérophides , établi par M.
Agassiz , en 1836, pour VOphiura loricata
Goldf. , espèce fossile. Ses caractères sont :
Une étoile de dix plaques recouvrant la sur¬
face supérieure du disque , tandis que les
rayons, proportionnellement gros , sont en¬
tourés d’écailles imbriquées. (P. G.)
* ASPIGONUS (àœi ç, bouclier; ywvos,
angle ). i>;s. — M. Wesmaël ( Braconid.
de Belgique ) a donné ce nom à un genre
de la famille des Ichneumoniens, tribu des
Braconides, de l’ordre des Hyménoptères,
que nous avons regardé ( Histoire des Ani¬
maux articulés , IY) comme une simple di¬
vision du g. Biospilus , Halid.; car, en ef¬
fet, les Aspigonus ne diffèrent essentielle¬
ment de ces derniers que par le bord anté¬
rieur du chaperon, présentant , dans son mi¬
lieu, un angle droit. — Le type de cette divi¬
sion générique est le Biospilus ( Aspigonus )
diversicornis YVesrn., trouvé en France, en
Belgique et en Angleterre. (Bl.)
* ASPÏLATES (nom d’une pierre pré¬
cieuse, suivant Pline), ms. — Genre de l’or¬
dre des Lépidoptères , famille des Noctur¬
nes , tribu des Phalénites, établi par M.
Treitschke , aux dépens du grand g. Geo-
metra de Linné, et que j’ai adopté dans ma
continuation de V Histoire naturelle des Lé¬
pidoptères de France, par Godart, en lui
donnant les caractères suivants : Antennes
pectinées dans les mâles , et simples dans
les femelles. Bord terminal des ailes simple
et entier. Corselet étroit et squammeux. Les
premières ailes traversées diagonafement
par une ou deux raies qui partent de l’angle
apical ; les secondes ailes ayant à peu près
la même forme que les premières. Palpes
aigus et dépassant le chaperon. Pattes très
longues ; trompe très apparente. Chenilles
allongées, lisses, sans tubercules, seulement
avec deux petites pointes sur le dernier an¬
neau. Chrysalide contenue dans un léger
tissu à la superficie de la terre.' — Ce genre
renferme un assez grand nombre d’es¬
pèces, dont nous ne citerons que deux, VA.
gilvaria Fabr. , et l’A. purpuraria Lin. ,
ou V ensanglantée de Geoffroy. Cette der¬
nière est très commune dans les champs de
luzerne autour de Paris. (D.)
ASPILÎA. bot. ph. — Du Petit-
Thouars a fondé ce genre sur une plante
qui a pour caractères : Capitules multiflores,
radiés; ligules 5-10, neutres, unisériées,
dentées au.sommet; fleurons du disque tubu¬
leux, hermaphrodites, 5-dentés. Rameaux des
styles terminés par un petit cône. Récepta¬
cle plan, couvert de longues paillettes acu-
minées, pliées dans leur longueur, et embras¬
sant les fruits, qui sont linéaires, couverts de
poils opprimés, et terminés par une aigrette
en forme de couronne dentée-ciliée. — Les
deux espèces qui constituent ce g. sont des
herbes vivaces , originaires de Madagascar,
et dont les rameaux, étalés sur le sol , por¬
tent des feuilles opposées , des capitules
longuement pédicelîés, solitaires, à rayons
jaunes. (J. D.)
* ASPILOTUM, Soland. bot. ph. —
Synonyme du genre Geniostoma , Fort., de
la famille des Loganiacées. (Sp.)
ASPÏS (cJcnu’ç , bouclier), rept. — Nom
de l’Aspic chez les Grecs et les Latins. Aris¬
tote nous apprend que ce Serpent se trouvait
en Libye. On en fait , dit-il dans un passa¬
ge , un poison qui corrompt les chairs et
contre lequel on ne connaît point de remè¬
de. Ailleurs , il rapporte les combats de
l’Aspis avec l’Ichneemon. Cet Aspis ou As¬
pic est le Coluber Haje.
YVagler ( Syst . Amphib.) donne le nom
d 'Aspis à un genre d’Ophidiens dont le
type est le Colub. naje de Linné ou Serpent
à lunettes. Le Col. Haje est pour cet au¬
teur l’objet d’un autre genre sous le nom
(BJJrœus. (P. G.)
* ASFISOMA («cjri's , écusson ; cw//.,* ,
corps), ins. — Genre de Coléoptères penta¬
mères , famille des Malacodermes, tribu des
Lampyrides , établi par M. Delaporte (Ann.
de la Soc. entom. de France, tom. Iï, pag.
127 ) aux dépens du genre Lampyris de
Linné, pour y placer les espèces de ce genre
qui ont les élytres ovales , assez convexes,
larges à la base, et allant en se rétrécissant
vers leur extrémité. Parmi ces espèces, qui
sont au nombre de 7 , et toutes de l’Améri-
240
ASP
ASP
rique méridionale , nous citerons seulement
le Lampyris ignita Fabr., qui appartient
au genre Nyctophones de M. Dejean.
(D. et G.)
* ASPISOMA ( âaiciç , bouclier ; crcov.* ,
corps). ins. — Genre de Coléoptères hétéro-
mères, famille des Ténébrionites, établi par
M. Dejean , et dont il n’a pas publié les ca¬
ractères. Il y rapporte quatre espèces iné¬
dites, dont deux du Brésil , une de Cartha-
gène en Amérique , et la quatrième de
Cayenne. Nous citerons comme type du
genre celle qu’il nomme Fulvipenne. D’a-
p ès cette espèce , les principaux caractè¬
res génériques pourraient se formuler ain¬
si : Antennes courtes , moniliformes , dont
les articles, au nombre de il , vont en gros¬
sissant vers le bout. Corselet transversal.
Élytres larges et courtes. En admettant que
ce genre soit adopté, le nom (VAspisoma ,
que lui a donné M. Dejean, ne peut lui être
conservé, puisque M. Delaporte l’avait déjà
appliqué à un genre de la tribu des Lam-
pyrides. (D. et C.)
ASPISTE'RIA ( àaKtrsz'^p , soldat armé
d’un bouclier), bot. cr. — Acharius avait
donné ce nom à une subdivision de son
genre Urceolaria qui comprenait les esp.
dont la marge de l’excipulum propre était
nul , ou du moins confondu avec un faux
rebord formé par l’élévation du thalle. Non
seulement Acharius a négligé cette distinc¬
tion dans son Synopsis, mais le genre Ur¬
ceolaria lui-même ne forme plus qu’une
section du genre Parmélie. Voy. ce mot.
(C. M.)
*ASPÏ STOMUS (àzncç, bouclier ; azàpx,
bouche), ins. — M. Dejean, dans son Spe-
cies, ainsi que dans son dernier Catalogue ,
rapporte au genre Helluo de Bonelli un
Carabique du Brésil qu’il aurait reçu de
Schoenherr sous les noms générique et spé¬
cifique (VAspistomus labrosus . Nous avons
cherché inutilement ces deux noms dans les
ouvrages de l’entomologiste suédois. (D.)
ASPISERE ( âzfïtç , bouclier; cùpà ,
queue ). poiss. — M. de Laeépède avait
établi , sous ce nom , un genre de Poissons
qu’il croyait distinct des Acanthures, par¬
ce que l’épine latérale et mobile qui exi¬
ste sur les côtés de la queue de ces Pois¬
sons eût été pointue aux deux extrémités
chez les Aspisures , tandis que l’extrémité
antérieure seule l’eût été dans les Acanthu¬
res. Ce caractère différentiel est faux, en ce
que les épines caudales de ces Poissons sont,
dans toutes les espèces, terminées en pointe
acérée des deux extrémités. Ce genre a dû
être supprimé. Voy. acantiiure. (Val.)
ASP1TES (à Duméril à une grande division de
la classe des Crustacés , caractérisée par
l’existence d’une croûte calcaire , et com¬
prenant les Décapodes , les Stomapodes et
les Amphipodes des carcinologistes. M. de
Blainville emploie le même nom pour dési¬
gnée une division de ses Entomozoaires
Décapodes. (M. E.)
ASTACOLE. Àsîacolus. Jforam. —
AST
AST
245
Genre établi par Montfort ( Conchyl . Syst.,
p. 262) sur une figure de Soldani {Test., p.
64, t. L.VIII, fig. 1 ). C’est sans doute une
espèce du g. Cristeliaire. Voy. ce mot.
(A. d’O.)
ASTACOLÏTES. crust. foss. —
Nom employé par Davila et par quelques
autres naturalistes pour désigner divers
Macroures fossiles. (M. E.)
* ASTACOPS (àcrr*xo$, écrevisse ; <5ty,
visage. ) ins. — M. Boisduval {Voy. de l’As-
trol.) a appliqué cette dénomination à un
genre de la famille des Coréens, groupe
des Anisoscélites , de l’ordre des Hémiptè¬
res. Ce genre, remarquable par des yeux
très saillants , mais qui a cependant la plus
grande analogie avec les Anisoscelis, ne ren¬
ferme encore qu’une seule espèce de Do-
rey, rapportée, par M. d’Urville, de son
premier voyage de V Astrolabe. (Bl.)
ASTACUS. crust. — Nom générique
p _
des Ecrevisses. Voyez ce mot. (M. E.)
ASTAOEE. crust. — Voyez asta-
cus. _ (C. d’O.)
ASTARTÉ. Astarte (nom mytbol. ).
moll. — Nous trouvons dans l’ouvrage de
Lister, Traité des animaux d’Angleterre ,
la première figure appartenant au genre
Astarte de Sowerby. L’espèce dont il s’agit
est fossile, et provient des terrains zoolithi-
ques de la Grande-Bretagne. Quelques per¬
sonnes ont prétendu que la Venus borealis
de Linné était une véritable Astarté. Chem-
nitz cite cette espèce parmi ses Venus , et la
figure qu’il en donne se rapporte assez exac¬
tement à 1 ’ Astarte danmoniensis de M.
Sowerby. Depuis Chemnitz , tous les au¬
teurs de conchyliologie ont adopté son opi¬
nion au sujet de cette espèce ; il aurait fal¬
lu s’assurer cependant si réellement Chem¬
nitz avait eu raison de prendre pour l’es¬
pèce linnéenne celle qu’il a fait figurer. A
notre avis , rien ne justifie Chemnitz , et il
suffit de lire ce que Linné dit de sa Ve¬
nus borealis pour se convaincre qu’il ne se
rapporte nullement à une Astarté connue.
A sa description, beaucoup trop courte, Lin¬
né ajoute, en synonymie, une figure de Lis¬
ter , qui représente avec fidélité le Mactra
paprita, dont Lamarck a fait uneLutraire.
Personne ne disconviendra de l’erreur de
Chemnitz, qui transporte d’une espèce à
une autre le nom linnéen , espèces qui ne
sont meme pas du meme genre. Depuis
Chemnitz , quelques autres espèces voisines
de sa Venus borealis ont été figurées et
décrites, et toutes rapportées au genre Ve¬
nus, jusqu’en 1816 , époque où M. Sower¬
by créa, pour plusieurs espèces fossiles de
la Grande-Bretagne, un genre Astarte,
qu’il décrivit , pour la première fois , dans
son Minerai conchology. Quelques années
plus tard , Lamarck , dans le tome V de son
Histoire des animaux sans vertèbres, pro¬
posa un genre Crassine , qui est identique¬
ment le môme que celui de M. Sowerby ;
mais le genre du naturaliste anglais, ayant la
priorité de publication, doit être conservé ,
et l’on ne doit plus considérer actuellement
celui de Lamarck que comme un double
emploi. Ce naturaliste n’a mentionné qu’u¬
ne seule esp. vivante dans son genre Cras¬
sine ; et cependant il en connaissait plu¬
sieurs autres, qu’il mentionna parmi les Té¬
nus. On trouve même parmi ses Cypricar-
des quelques espèces fossiles des terrains
zoolithiques, et dont Lamarck n’a point re¬
connu le véritable genre, probablement
parce qu’il n’a pu en étudier la charnière.
Lamarck comprenait les Crassines dans sa fa¬
mille des Tellénides à la suite des Capses. Fai¬
sant ainsi servir ce genre d’intermédiaire
entre cette famille des Tellénides et celle
des Conques , M. de Férussac avait d’abord
compris autrement les rapports du genre
qui nous occupe : il le mettait dans ses Ta¬
bleaux méthodiques des Mollusques. Il pla¬
çait les Astarté à côté des Crassatelles ;
mais, peu de temps après, à l’article as¬
tarte du Dictionnaire des Sciences natu¬
relles , M. de Férussac reconnut que ce g.
ne devait pas être éloigné des Ténus. M. de
Blainville , dans son Traité de Malacolo¬
gie , revint en quelque sorte à l’opinion de
Chemnitz, deGmelin et de Dillwyn, en rap¬
portant aux Ténus le g. Astarte, dont il
propose de faire dans ce grand genre un pe¬
tit groupe particulier. Oublié dans la pre¬
mière édition du Règne animal. Cuvier,
dans la seconde édition du même ouvrage ,
adoptant l’opinion de M. de Blainville , fait
des Astarté un sous-genre des Ténus.
Jusqu’à présent l’animai du genre qui
nous occupe est resté inconnu ; quant aux
Coquilles , il y en a actuellement un assez
grand nombre de répandues dans les collée-
340
AST
AST
lions. Presque toutes sont des Coquilles
subtriangulaires , transverses , inéquilaté¬
rales , parfaitement closes , comprimées la¬
téralement , terminées par des crochets
plus petits 5 opposés » et légèrement inflé¬
chis au dessus d’une lunule ordinairement
grande, enfoncée» et toujours nettement
circonscrite. Le test est épais et compacte ,
caractère qui rapproche un peu les Astartés
des Crassatelles ; mais ce qui distingue émi¬
nemment les deux genres , c’est la position
du ligament. Il est toujours intérieur dans
les Crassatelles » toujours extérieur dans les
Crassines; dans ce dernier genre , la char¬
nière est ordinairement assez large , et elle
porte, sur chaque valve, deux dents cardina¬
les assez épaisses, et toujours divergentes.
Dans l’intérieur des valves on trouve deux
impressions musculaires assez grandes , ova¬
laires ou semi - lunaires , quelquefois creu¬
sées assez profondément dans l’épaisseur
du test. L’impression palléale simple , pla¬
cée assez haut dans l’intérieur des valves ,
s’étend d’une impression musculaire à l’au¬
tre sans former aucune sinuosité. L’absence
de cette sinuosité a fait supposer que l’ani¬
mal des Astartés a les lobes du manteau
désunis dans toute leur étendue, et qu’il est
dépourvu de siphons postérieurs ; mais nous
avons l’expérience que cette induction pour¬
rait fort bien n’être pas juste : car elle
pourrait s’appliquer très bien au g. Cyprine
de Lamarck , si Millier , dans sa Fauna
danica , n’avait pris par avance le soin de
nous détromper .à ce sujet en donnant une
figure de l’animal des Cyprines , et en nous
apprenant ainsi que des Coquilles peuvent
avoir une impression paléale simple, quoi¬
que l’animal qui les habite soit terminé pos¬
térieurement par deux siphons courts. Il
pourrait en être de même dans le g. Astar-
te , qui , par là , se rattacherait encore da¬
vantage au g. Venus.
Caractères génériques. — Animal incon¬
nu. Coquille subtrigone , transverse , iné¬
quilatérale, comprimée, portant au côté
antérieur une lunule cordiforme ou lancéo¬
lée , presque toujours profonde et très net¬
tement circonscrite. Charnière large , ayant
deux dents divergentes à chaque valve et
un ligament extérieur. Impression paléale
simple ; valves épaisses et parfaitement clo¬
ses.
Les Astartés , d’après ce que nous venons
de dire , sont des Mollusques acéphalés ,
lamellibranches , qui , selon toutes les pro¬
babilités, sont très voisins de ceux des Vé¬
nus; cependant on ne sera définitivement
fixé à leur égard que lorsque l’animal sera
connu. Jusqu’à présent, le plus grand nom¬
bre des espèces vivantes connues ont été
trouvées dans les mers du nord. Quelques
espèces se montrent dans la Méditerranée ;
mais nous n’en connaissons aucune prove¬
nant de mers plus méridionales. Les Astar¬
tés fossiles sont nombreuses; on les rencon¬
tre dans presque tous les terrains tertiaires,
et elles se montrent dans presque toute la
série des terrains secondaires. Une coquille
des terrains de transition, que nous devons
à l’obligeance de M. Desjardins, nous pa¬
raît appartenir au g. Astarte; et, depuis ce
gisement, nous trouvons des esp. de ce gen¬
re dans toutes les formations, jusqu’à celles
de la Craie. (Desh.)
* ASTARTE A, DC. ( nom mythologi¬
que). bot. ph. — Genre de la famille des
Myrtacées, tribu des Leptospermées. M. De
Candolle ( Dict . class.,X I, p.400;IVodr.,III,
p. 210) lui assigne pour caractères : Tube
calicinal hémisphérique; limbe 5- parti, à
segments semi-orbiculaires. Pétales 5, orbi-
culaires. Etamines très nombreuses, 5-del-
phes ; phalanges alternes avec les pétales ;
filets libres vers leur sommet. Ovaire semi-
supère , 5-Ioeulaire ; loges multi -ovulées.
Style court ; stigmate capitellé. Capsule o-
loculaire , polysperme , loculicide-3-valve.
— Ce g. est fondé sur le Melaleuca fasci -
cularis Labill.; arbrisseau de la terre de
Van-Diemen ; ses feuilles sont opposées , li¬
néaires, charnues ; ses fleurs solitaires, axil¬
laires, fasciculées. (Sp.)
* AST ASIE. Astasia. infus. — Genre
établi par M. Ehrenberg , et rentrant dans
la famille des Astasiés, qui lui doit son nom.
Il comprend 4 esp. ayant pour caract. com¬
muns de ne pas être fixes , de manquer
d’yeux, et d’avoir un appendice caudal plus
ou moins long. ^ (P. G.)
* ASTASIÉS. Astasiœa ( dé Astasia ,
genre d’infusoires), fvfus. — Famille éta¬
blie par M. Ehrenberg, et comprenant les
g. Astasia, Amhlyophis , Euglena , Chlo-
rogonium , Colacium et Distigma.
Dans son grand ouvrage, l’auteur lui don-
AST
AST
247
ne pour caractères : Animaux évidemment
ou vraisemblablement polygastriques, sans
canal alimentaire’, sans appendices (sans
ramifications) du corps, sans carapace;
changeant de forme à leur gré ; ayant une
seule ouverture au corps, et souvent une
queue. (P. G.)
AST AT A («7-aroç, inconstant), ins. —
Genre de la famille des Craboniens , grou¬
pe des Nyssonites, de l’ordre des Hyméno¬
ptères, établi par Latreille, et généralement
adopté par tous les entomologistes. Les As-
lala sont essentiellement caractérisés par des
mandibules bidentées; par des antennes fili¬
formes, insérées à la base du chaperon; par
des ailes supérieures pourvues d’une cellule
marginale , et de trois cubitales , dont la
seconde reçoit deux nervures récurrentes ;
et par des jambes épaisses, surtout les inter¬
médiaires et les postérieures.
Le type de ce genre , peu nombreux en
esp., est PA. boops(Sphex boops Schranck)
Ross. (Bl.)
*ASTEÏA. ÂstPÀa (Attcios, propre, poli).
ins. — Genre de l’ordre des Diptères , di¬
vision des Brachocères, subdivision des
Dichœtes, famille des Athéricères, tribu
des Muscides, section des Acalyptères, sous-
tribu des Hétéromysides. Ce genre , établi
par Meigen , et adopté par M. Macquart, a
pour caractères : Corps étroit, tête assez
large. Trompe à lèvres terminales , allon¬
gées , dirigées en arrière. Face et front
munis de soies. Antennes couchées; pre¬
mier article très petit; troisième large.
Style garni de quelques soies en dessus et en
dessous. Abdomen étroit. Ailes grandes ,
finement ciliées ; nervure médiastine
courte , double à sa base ; marginale très
courte , dépassant peu la médiastine ;
deuxième transversale nulle ; première cel¬
lule postérieure un peu rétrécie à l’extrémi¬
té. _Ce genre se compose de deux esp. (A.
amœna et continua) , qui se trouvent en
France et en Allemagne. Ces petites Musci¬
des, ornées de couleurs agréablement dis¬
posées, se trouvent dans les herbes. (D.)
ASTELÏA (lord ou lady Astel, promo¬
teur de la Botanique) ; Hamelinia, A. Rich.
(Fl. Nov.-Zel.); Funkia , Willd. , non
Spreng. bot. pu. — Genre placé jusqu’ici
dans la famille des Joncacées, mais qui, très
probablement , devra plus tard en être sé¬
paré , quand il sera mieux connu; fondé
par Banks et Solander (ex. R. Br. Prod. )
sur ces caractères : Fleurs dioïques-poly-
games par avortement. Périgone sex-parti-
te , semiglumacé, persistant. Étamines G,
insérées à la base du périgone. Ovaire 3-Io~
culaire, ou uniloculaire en raison de cloisons
incomplètes, h 5 placentas pariétaux. Ovules
nombreux. Style nul ; stigmates 5, obtus.
Baie l-5-loculaire, polysperme. — Il se com -
pose de plantes herbacées, vivaces, ayant
à la fois le port des Tillandsia et des Ca-
rex , et , comme les premiers , vivant ordi¬
nairement dans les enfourchures des arbres,
à la Nouvelle-Zélande , sur la terre de Dié-
men , etc. Les racines en sont fibreuses ; les
feuilles radicales imbriquées , lancéolées-li-
néaires, ou ensiformes, carénées , velues , à
tiges nulles ou courtes, à inflorescence ver¬
dâtre , soyeuse , en grappes ou en panicules.
Le nombre des esp. est très restreint; depuis
peu , on en cultive en Europe une très belle ,
VA. Banksii. Nous ne sachons pas qu’elle y
ait encore fleuri quelque part. (C. L.)
*ASTELMA ( à priv. ; erré//*» , couron¬
ne). bot. ph. — Section du g. Ilelipte-
rum(Argyrocome), caractérisée par son in-
volucre formé d’écailîes imbriquées, sca-
rieuses, conniventes ou radiées; par son
réceptacle convexe, alvéolé; par ses fleurs
hermaphrodites , munies d’anthères caudi-
culées , à soies plumeuses , et semblables à
celles de l’aigrette qui couronne le fruit. —
Les espèces de ce groupe, toutes indigènes
du Cap, faisaient partie du genre Helichry-
sum , de la famille des Composées.
(J. D.)
* ASTEMMA ( « priv. ; czép-p-x, couron¬
ne , petit œil ). ins. — Genre de la famille
des Lygéens , de l’ordre des Hémiptères ,
établi par MM. Lepelletier Saint-Fargeau et
Serville (Encyclopédie méthod. , t. X) aux
dépens du grand g. Lycjœus de Fabricius.
Les Astemma sont surtout caractérisés par
l’absence d’ocelles ou yeux lisses ; par la tê¬
te , plus avancée que dans les esp. des gen¬
res voisins , et par le prothorax , dont les
bords latéraux sont relevés et aigus. — On
connaît un fort grand nombre d’espèces de
ce genre, répandues dans toutes les parties
du monde; presque toutes sont variées de
rouge et de noir. Le type est VA. optera
(Cimex apterus Lin.), esp. des plus commu-
248
AST
AST
nés dans toute l'Europe , au nord de l’Afri¬
que et dans l’Asie mineure. M. Burmeister
(. Hanâb . der ent.) applique la dénomination
de Pyrrhocoris au g. Astemma ; mais, com¬
me ce dernier nom est le plus ancien , il
doit prévaloir sur celui de M. Burmeister.
Nous rattachons encore au g. Astemma les
g. Meganotus et Odoniopus de Laporte, qui
ne s’en distinguent réellement par aucun
caractère important , non plus que le genre
Platynotus de Schilling et Hahn, Voy. cha¬
cun de ces mots. (Bl.)
* ASTEMMA ( « priv. ; uTsy-px , cou¬
ronne ). bot. ph. — Ce genre, qui a été
fondé par Lessing aux dépens du Monactis
dubia Runth , a pour caract. : Capitules de
3 0-15 fleurs homogames , discoïdes, dioï-
ques. Involucre tubuleux-campanulé, com¬
posé de folioles linéaires, obtuses, légère¬
ment imbriquées. Réceptacle couvert de
paillettes membraneuses , semblables à des
écailles. Corolles tubuleuses, 5 -dentées, à
lobes recourbés; les femelles renfermant des
étamines avortées. Fruit linéaire, dépourvu
d’aigrette , terminé par un bec court et sti-
pité — 1? Astemma appartient à la tribu
des Sénécionées parmi les Composées, et se
classe dans la division des Euxéniées. La
seule espèce connue est indigène du Pérou.
(J. D.)
* ASTEMMITES (« priv.; <77 ifJLfJLX y
couronne, petit œil), ins. — M. Laporte de
Castelnau ( Essai d’uns class. des Hémipt .)
a établi sous cette dénomination une tribu
que nous regardons comme un groupe de
notre famille des Lygéens, qui est essentiel¬
lement caractérisé par l’absence d’ocelles. Ce
groupe renferme les g. Largus , Hahn (syn.
Euryophthalmus, Lap.); Acinocoris, Hahn,
et Astemma, Lap. et Serv. , genre auquel
nous en rattachons divers autres. Voy. ly¬
géens. (Bl.)
* ASTENUS ( à aug. ; czhoç , étroit ).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères,
famille des Brachélytres, tribu des Pædé-
rides, établi par M. Dejean dans son der¬
nier Catalogue, et adopté par M. Lacordai-
rc dans la Faune entomologique des en¬
virons de Paris , mais supprimé par M.
Erichson dans son beau travail sur cette fa¬
mille , comme rentrant dans le genre Su-
nius , fondé antérieurement par Leach. Voy.
suivras. (B.)
ASTÉOSPEÏIME. bot. ph. — Faute
typographique pour Ostéosperme.
(J. D.)
* ASTEPHANANTHES, Bory (Ann.
G en., t. lï, p. 158) ( « priv.; c r-i^avoj, cou¬
ronne ; xvQoç, fleur), bot. ph. — Synony¬
me du genre ou sous-genre Cieca, Medic.,
de la famille des Passiflorées. (Sp.)
* ASTEPHAAUS, R. Br. (dpriv.; ar&-
fig. 5 et 6. M. Agassiz ajoute que ce poisson
fossile forme un genre de Raies très remar¬
quable par la présence de côtes grêles , et
par la structure de la ceinture thoracique du
bassin. La figure ne représente aucune par¬
tie de la tête ; mais ce qu’on voit de la
cage de la poitrine, de la ceinture thoraci¬
que et de celle de l’abdomen , de la forme
ovale de la nageoire pectorale, dont la plus
grande largeur correspond à l’insertion des
rayons sur la ceinture du thorax, et du pro¬
fil de la nageoire ventrale, ne me laisse au¬
cun doute sur une très grande affinité entre
ce poisson et les Rhinobates. Ceux-ci ont
aussi des côtes grêles, semblables à celles
du fossile, et plusieurs espèces ont le corps
couvert de tubercules étoilés , semblables ,
selon M. Agassiz, à ceux de l’Astéroderme.
Les Squatines , parmi les Chondroptéry¬
giens , ont aussi des côtes et des boucliers
étoilés sur la peau; mais la forme des pecto¬
rales des Squatines ne se rapporte pas aussi
bien à celle des nageoires du poisson fossile
que celles du Rhinobate. Je vois, sur le des¬
sin de mon célèbre ami de Neufchâtel , des
traces de ces longs appendices, dépassant en
arrière les nageoires ventrales des Raies, des
Squales , et qui sont bien plus isolés dans
les Rhinobates. On les regarde communé¬
ment comme appartenant aux mâles des
Chondroptérygiens ; mais il paraîtrait, d’a¬
près un passage de Steph. Lorenzinide Flo¬
rence, cité par Schneider, que cet anatomiste
en a vu sur des femelles pleines. Voici le
passage , auquel on n’a pas fait assez d’at¬
tention :
« Negat etiam appendices pinnarum
ventralium masculo sexni proprias
esse, utpote reportas in gravidis foe~
minis Torpedinum aliarumque Raja -
riim. »
N’ayant pas vu les dents du poisson fos¬
sile figuré par M. Agassiz, je n’ose me pro¬
noncer ; mais j’ai tout lieu de croire qu’il
appartient aux Rhinobates , et que , par
conséquent, le genre Astèroderme ne de¬
vra pas être conservé. L’exemplaire parfai¬
tement caractérisé dans ce qui reste du
poisson , est déposé dans le cabinet de la
Société géologique de Londres ; il vient de
Solenhofen. M. Agassiz a nommé l’espèce
Aslerodermus platypterus. (Val.)
* ASI E ROI l) A ( àanip , étoile ; sLci'&ç ,
forme), échin. — M. J.-E. Gray {Ann. and
Mayas, of nat. hist., 1840, p. 178) ap¬
pelle ainsi le groupe des véritables Asté¬
ries, qu’il élève au rang d’ordre. (P. G.)
* ASTÉRO IDÉES. bot. th. — On dé¬
signe, sous ce nom, une des grandes tribus
des Composées , à laquelle Cassini assigne
les caract. suivants : Ovaire plus ou moins
comprimé bilatéralement, obovale-oblong ;
aigrette irrégulière. Branches du style con¬
vergentes , arquées en dedans , ayant une
partie inférieure demi cylindrique, bordée
de deux bourrelets stigmatiques non con¬
fluents, et une partie supérieure semi-co¬
nique, garnie dé poils collecteurs sur la face
interne. Anthères privées d’appendices ba¬
silaires. (J. D.)
ASTÉROÏDES, bot. ph. — Tournefort
et Vaillant ont décrit , sous ce nom , plu¬
sieurs plantes qui font aujourd’hui partie
des Buphthalmum , Telekia et Asteris-
cus. (J. D.)
* ASTÉROÏDES ( àcTTQp , étoile ; eliïc; ,
aspect, ressemblance), met. — On sait au¬
jourd’hui qu’il tombe souvent sur notre
globe des masses pierreuses tantôt en un
seul bloc , tantôt en une multitude de frag¬
ments. Jusqu’à l’époque de la pluie de pier¬
res qui a eu lieu à l’Aigle én 1 8 1 G, et qui
a été régulièrement observée, beaucoup de
personnes doutaient encore de la réalité de
ce singulier phénomène ; aujourd’hui les
faits nouveaux servent dè point d’appui aux
relations anciennes. On possède un nom¬
breux catalogue de chutes de pierres, ac¬
compagnées de circonstances variables de
lumière et de bruit d’explosions. Voy. a é-
ROLITHES.
La théorie la plus probable consiste à ad¬
mettre qu’il existe autour du soleil une zôné
immense de corps solides plus ou moins
M
T. II.
c2 58
AST
AST
volumineux, circulant autour de lui comme
les planètes , mais beaucoup trop petits
pour être aperçus dans les cas ordinaires.
On admet encore que la terre se trouve , à
certaines époques, dans le voisinage de cette
zône ; qu’alors elle attire ces petits corps
vers elle ; qu’ils s’enflamment en traversant
notre atmosphère , se fondent, éclatent, et
produisent les Aérolithes. Dans ce système,
présenté avec tant d’intérêt par M. Arago ,
les étoiles filantes auraient la même origine.
C’est à cette multitude de petits corps ,
circulant ainsi dans l’espace comme des
astres en miniature, qu’on a donné le nom
d 'Astéroïdes. (P.)
* ASTEROLIAOIV, Lk. etHoffmanns.,
Flore portug.: Nees, jun. gen. plant-
fuse. XII , tab. 1 i ( dwrrrip , étoile ; Xîvov ,
lin ). bot. ph. — Genre de la famille
des Primulacées , fondé sur le Lysima-
chia Linum-stel latum L. , et dont les
caract. essentiels sont les suivants : Ca¬
lice 5-parti. Corolle subrotacée, profondé¬
ment 5-fide, marcescente. Étamines 5, li¬
bres , distantes , saillantes , insérées à la
gorge de la corolle. Capsule 5- valve du som¬
met jusqu’à la base, oligosperme. Graines
oblongues , piano-convexes , transversale¬
ment rugueuses. — VA. slellatum Lk.
et H., qui constitue à lui seul le genre, est
une très petite plante annuelle ; à feuilles
opposées; à fleurs solitaires, axillaires,
courtement pédonculées. (Sr.)
ASTEROMA (ào?OATTIOI (àcrpov, étoile ;
o'â'oùç, cvroç, dent), bot. cr. — Genre pleuro-
carpe, de la famille des Mousses, établi par
M. Schwægrichen [Supplém. , IT, P. 1,
p. 1 28, t. 134) sur une esp. unique, propre
aux îles Canaries et à Madagascar. La partie
cryptogamiquc de F Histoire naturelle des
Canaries , de MM. Webb et Berthelot, nous
ayant été confiée, nous avons eu Foccasion
d’étudier cette belle mousse, dont voici les
caractères : Péristome double : l’extérieur
composé de seize dents charnues , courtes,
représentant un triangle isocèle, ayant leur
sommet connivent ou rapproché dans l’état
de sécheresse, réfléchies en dehors par l’hu¬
midité ; l’intérieur consistant en une mem¬
brane annulaire, étroite, presque horizon¬
talement placée, et marquée de seize créne-
3 lires. Capsule sphérique, assez grosse, éga¬
le, sans anneau. Coiffe ventrue, subulée au
sommet, enveloppant la .capsule et se rom¬
pant latéralement. FleursAlioïques? latérales.
Séminules globuleuses ou oblongues, dif¬
formes, d’un jaune brunâtre, et couvertes
de petites aspérités papilliformes. Ces sé¬
minules ont jusqu’à un vingt-cinquième de
millimètre en diamètre. Elles sont Fixées
dans la capsule, à une columelle évasée du
sommet à la base , et plissée dans sa lon¬
gueur. Les crénelures du péristome interne
sont soudées , dans le jeune âge, au pour¬
tour de son évasement supérieur.
VA. cana, rieuse estime mousse qui se
plaît sur l’écorce des arbres. Elle a le port
du Leucodon sciuroides Schwægr. , et,
sans sa capsule , on la prendrait pour un
individu géant de celte dernière. (C. M.)
* ASTROGYAE, Benlh. {Plant. Ilart -
wcg.; p. 14) (àoTpov, étoile; yur/i, femelle),
bot. th. — Genre de la famille des Euphor-
biacées , et fondé sur le Croton gracilis
Kunth. M. Bentham en expose les caractè¬
res comme il suit : Fleurs dioïques. — -
. Fleurs mâles : Calice 5-fide, imbriqué en
estivation. Corolle nulle. Cinq glandules in¬
sérées au fond du calice , antéposées. Éta¬
mines 6 à 10, infléchies en préfloraison,
libres. Anthères 2-thèques ; bourses juxta¬
posées, adnées. Point de rudiment de pistil.
— Fleurs femelles: Calice 5-fide, sans glan¬
dules. Point de corolle ni d’étamines. Ovaire
globuleux, 3-loculaire ; loges 1-ovulées;
ovules suspendus au sommet des loges.
Styles 3, courts, terminés chacun par quatre
longs stigmates infléchis, étalés en étoile.
Capsule à 3 coques; coques 2-valves, 1 -sper¬
mes. -—Sous-arbrisseaux rameux dès la base;
rameaux, feuilles et calices, couverts d’une
pubescence étoilée. Fleurs mâles courte-
mcnt pédicellées, disposées en grappes ter¬
minales ou oppositifoliées , spiciformes ,
bractéolées. Fleurs femelles solitaires. Ce
genre n’est constitué que par une seule es¬
pèce indigène du Mexique et de la Cali¬
fornie.
ASTROÏDE. Astroideus (àcîTpGv, étoi¬
le; elàoç , similitude), bot. cr. ■ — Épithète
donnée à un lichen, Parmentaria aslroi-
dea, parce que ses apothécies sont disposées
en étoiles. (C. d’O.)
A ST ROI A. bot. ph. - — Voyez astro-
NITJM. (C. d’O.)
* ASTROÏDE. roLYP. — Genre proposé
par MM. Quoy et Gaimard pour recevoir
une espèce trouvée , par ces naturalistes,
dans la baie d’Algésiras, et qui n’est autre
que le Madrepora calycularis de Ca-
volini ou Caryophyllia calycularis de
Lamarck ( Voy . Annales des sciences na¬
turelles , t. X, et les additions à la nou¬
velle édition de Lamarck, t. II, p. 3^8).
(M. E.)
ASTROITES. potyp. — Nom employé
par Merceti Guettard et plusieurs autres
naturalistes, pour désigner des Polypiers à
cellules étoilées, tels que les Astrées.
(M. E.)
ASTROLE (àcrpov, étoile), moil. — La¬
marck a désigné, sous ce nom, le genre Poly-
clinum de Savigny. Voy. ce mot. (C. d’O.)
ASTROLEPAS ( àa-pov, astre, étoile ;
IsTiâ;, patelle), mort. — Nom donné aux Pa¬
telles rayonnées et principalement à la Pa-
iella saccharina. Voy. patelte.
Klein a aussi désigné, sous le même
nom, la Coronula testudinaria de La¬
marck. Voy . corohule. (C. d’O.)
ASTRÔLOBIUM, Desv. (faute typogra-
que ). BOT. TH. — Voyez ARTHROLOBIUM.
(Sp.)
ASTROLOGUE. rois, s. — Voyez tjra-
(G. d’O.)
NOSCOPE»
AST
AST
275
ASTROLOMA, R. Br. (da togv, étoile :
Xiou.cr., bordure), bot. ph. — Genre de la
famille des Épacridées, auquel son au¬
teur ( Prodr 538 ) assigne pour caractè¬
res distinctifs : Calice n-parli, 4-011 pluri-
bractéolé. Corolle tubuleuse, courlement 5-
lobée, ventrue au-dessus du milieu, garnie
en dedans, vers sa base, de cinq faisceaux
de poils alternes avec les lobes ; lobes étalés,
barbus. Étamines 5 , insérées au sommet
du tube de la corolle. Disque cyalhiforme.
Drupe presque sec, à noyau osseux , 5-
loculaire. Graines solitaires dans chaque
loge, suspendues. — Arbustes feuillus, bas,
le plus souvent diffus ou décombants. Feuil¬
les alternes, très rapprochées , souvent ci¬
liées. Fleurs axillaires, solitaires, dressées.
Ce genre est propre à la Nouvelle - Hol¬
lande. On en connaît 7 espèces , dont
quelques-unes se cultivent dans les collec¬
tions de serre. (Sp.)
* ASTROMARCHANTIA ( dar? ov ,
étoile 5 Marchaniia, genre d’Hépati-
ques). bot. cr. — M. Nees d'Esenbeck(£!?/-
rop. Leberm ., IY, p. 61) établit deux sec¬
tions dans le g. Marchaniia , de la famille
des Hépatiques. La première, qu’il nomme
Astromarchantia , se compose des espè¬
ces dont le pédoncule occupe le centre du
réceptacle femelle ; dans la seconde, nom¬
mée Chlamidium , le pédoncule est excen¬
trique. (C. M.)
* ASTROMYCTER , Harris, (àavpov,
étoile; p.uttTTjp, nez), mam. — Voyez condy-
XURE. (A. DE Q.)
* AST ROM A, Blume ( acrrpGv, astre).
bot. ph. — Genre de la famille des Alé-
lastomacées (tribu des Charianthées , Se-
ring. ). — M. Blume ( Bijdr ., 103; Rum-
phia , I, p. 30 , tab. 6 et 7 ) en donne
les earact. suivants : Tube calicinal hémi¬
sphérique , adhérent ; limbe supère , 5-
fide, persistant. Pétales 5 ou 6, obovales.
Étamines 10 ou 13. Anthères transverses,
dolabriformes, déhiscentes par deux fentes
longitudinales. Ovaire infère , 2-à 4-locu-
laire ; placentaires basilaires, multi-ovulés.
Style filiforme ; stigmate grand, pelté. Cap¬
sule 2-à 4 -loculaire, polysperme, déhiscente
par 2 à 4 fentes longitudinales. Graines
scobiformes.— Arbresà pubescence furfura-
cée, roussàtre. Feuilles 3-nervéesou tripli-
nervées, longuement pétiolées, très entières,
discolores. Fleurs petites, pourpres, par
avortement dioïques, disposées en panicules
axillaires et terminales. Ce genre, propre
à l’Asie équatoriale, ne renferme que 3 es¬
pèces. (Sp.)
ASTROMUM, Jacq. ( Amer ., p. 261,
tab. 181, fig. 96), (àarpov, astre), bot.
ph. — Genre de la famille des Térébin-
thacées ( Cassuvices ou Anacardiées , R.
Br. ), auquel M. Kunth ( Ann. des sc.
naf. , t. II, p. 34l) assigne pour carac¬
tères : Fleurs dioïques. Calice petit, coloré,
5-parti. Segments égaux, suborbiculaires
dans les fleurs mâles , accrescents et spa-
thulés dans les fleurs femelles. Disque pé-
rigyne , à 5 lobes arrondis. Pétales 5 ,
oblongs, obtus, insérés sous le disque, mi¬
nimes dans les fleurs femelles. Étamines 5
(rudimentaires dans les fleurs femelles),
insérées entre les lobes du disque, alternes
avec les pétales, et plus courts qu’eux; fi-
lets libres, subulés. Anthères introrses, 2-
thèques, oblongues, échancrées à la base ,
supra-basifixes , longitudinalement déhis¬
centes. Ovaire inadhérent , non stipité ,
ovoïde, 1 -loculaire, couronné de 3 styles
courts, réfléchis. Stigmates subcapitellés ,
obtus, terminaux. Caryopse oblongue, cy-
lindracée, rostrée, sèche, mince, submem-
branacée, 1 -sperme, accompagnée du calice
très amplifié, scarieux, étalé. Graine pres¬
que plane d'un côté, du reste conforme au
péricarpe; hile linéaire, oblong, situé vers
le milieu du côté plan de la graine. Em¬
bryon rectiligne. Cotylédons charnus, piano-
convexes, un peu inégaux, accombants ; ra¬
dicule latérale, ascendante, plus courte que
les cotylédons. — Arbres (de l’Amérique
équatoriale) à suc propre résineux, coloré,
dépouillés de feuilles durant l’époque de la
floraison et de la maturation des fruits.
Feuilles alternes, imparipennées , folioles
opposées, non ponctuées ; fleurs petites, pé-
dicellées, rougeâtres, disposées en panicules
bractéolées ; les panicules femelles termi¬
nales, les mâles axillaires. On en connaît 3
espèces, dont 2 du Brésil et l de la Nou¬
velle-Grenade. (Sp.)
ASTRONOMIE ( àcjTpcv , astre; voAoç,
loi). — Aucun sujet plus vaste et plus dif¬
ficile ne s’est jamais présenté à l'investiga¬
tion de l’homme que cette recherche du
nombre, de la nature et des mouvements de
276
AST
AST
jces points brillants qu’on aperçoit dans le
ciel par une nuit sereine; et, chose très re¬
marquable , l’Astronomie est pourtant à-la-
fois la plus simple, la plus vulgaire et la
plus facile à acquérir des connaissances hu¬
maines, quand on ne la considère que sons
un certain point de vue ; tandis qu’il n’y a
pas encore assez des facultés intellectuelles
Jes plus développées, de l’usage des instru¬
ments les plus perfectionnés, et des mé¬
thodes de calcul les plus transcendantes,
pour arriver à une juste appréciation de ce
qui se passe réellement entre ces innom¬
brables corps dispersés dans l’espace.
Il n’y a pas de branche des connaissances
humaines à l’égard de laquelle de plus gros¬
sières erreurs aient été aussi longtemps
accréditées ; il n’en est point qui présente à
cette heure des notions plus certaines, ni
plus précises.
Nous dirons encore, quoique cette pro¬
position soit de nature à surprendre beau¬
coup d’esprits , que cette Astronomie , dont
les notions sont considérées par le vul¬
gaire comme fort incertaines et d’ail¬
leurs d’une très médiocre utilité, est en
réalité la mère des autres connaissances na¬
turelles : c’est, en effet, dans ce mouvement
des astres si éloignés de nous et qui sem¬
blent importer si peu à notre existence,
qu’on a été chercher et qu’on a trouvé la loi
la plus générale de la nature, et celle qui
influe, sans aucune exception, sur tous les
phénomènes qui se passent autour de nous
et même dans notre propre organisation.
Celte grande importance de la science as¬
tronomique et ces contrastes que nous ve¬
nons d’indiquer, ressortiront parfaitement
d’une simple explication des différents
aspects sous lesquels la connaissance des
astres peut être considérée.
Il y a une Astronomie qu’on peut nom¬
mer pratique ou expérimentale , qui con¬
siste à observer avec attention tous les
corps brillants qui paraissent au ciel, à
noter et retracer leur situation respective ,
en les réunissant par groupes qu’on appelle
des Constellations ; enfin, à remarquer et
noter, chaque jour, l’heure à laquelle toutes
ces étoiles, et notre soleil, et notre lune
elle-même , se lèvent à l’horizon ou dispa¬
raissent du côté opposé, comme s’ils décri¬
vaient un demi-cercle au-dessus de nos
têtes. Cette Astronomie date de la plus
haute antiquité; elle a dû faire une des oc¬
cupations et un des charmes de la vie de
tous les peuples pasteurs.
Cette science de pure observation a con¬
servé de nos jours toute son importance ;
son horizon s’est étendu par l’intervention
d’une foule d’instruments qui, d’une part,
ont ajouté à la puissance naturelle du sens
de la vue , et lui ont fait découvrir une mul¬
titude de corps qui , sans eux , ne l’auraient
jamais frappée, et, d’autre part, ont ajouté
à l’observation même un degré de précision
impossible sans eux.
Mais cette Astronomie d’observation ,
qui serait pleine de vérités si tout était im¬
mobile, se compose, au contraire, d’une
foule d’illusions qui résultent des mouve¬
ments et des faux jugements qu’ils nous en¬
traînent incessamment à porter. C’est ainsi
que toutes les étoiles et le soleil lui-même
semblent se mouvoir autour de nous, tan¬
dis que la terre que nous habitons, tour¬
nant en un jour sur son axe, est la seule
cause de toutes ces apparences. Ces illusions
sont d’ailleurs si puissantes, qu’aujourd’hui
même, où tout le monde est si bçpn con¬
vaincu que le soleil est immobile, tout le
monde répète encore chaque jour que le
soleil se lève et que le soleil se couche.
Les savants même ont conservé ces expres¬
sions et n’ont point imaginé d’autres mots
pour les remplacer.
Le second point de vue sous lequel l’As¬
tronomie peut être considérée , porte le nom
d’ Astronomie physique; son but est aussi
difficile et aussi élevé que celui de l’Astro¬
nomie d’observation était simple. L’Astro¬
nomie physique a pour objet la connais¬
sance des mouvements réels que les astres
exécutent, et la recherche des lois qui pré¬
sident à ces mouvements. C’est particulière¬
ment sous ce point de vue que l’Astronomie
a été si longtemps plongée dans de pro¬
fondes erreurs. Ptolémée plaçait la terreau
centre du monde et la supposait entourée de
onze cercles : sept pour les planètes , deux
cristallins, un cercle premier mobile, et
enfin le plus extérieur de tous , qu’il nom¬
mait empirèe et qu’il assignait pour séjour
aux bienheureux.
Une pareille supposition, qui semblait
d’accord avec les plus grossières observa-
AST
277
lions, a bientôt présenté d’énormes d i 11 1 -
cultés dont nous ne citerons qu’un exemple.
Les planètes se mouvant effectivement
autour du soleil, chacune à des distances
différentes et avec des vitesses aussi très
différentes, il en résulte que, vues de la
terre , ces planètes semblent marcher tantôt
dans un sens et tantôt dans l’autre. On ne
peut se faire aucune idée des efforts d’ima¬
gination et de calcul qu’il a fallu faire pour
essayer de concilier chaque nouvelle ob¬
servation avec le système adopté; et, par
exemple, il a fallu supposer que certains
corps se mouvaient dans un cercle dont le
centre parcourait lui-même un autre cercle,
lequel avait à son tour son centre enchaîné
dans un troisième ; car on s’était fait une
singulière idée d’une certaine noblesse des
astres qui ne leur permettait pas de se mou¬
voir autrement que dans un cercle, la plus
noble, la plus symétrique et la plus par¬
faite de toutes les figures géométriques.
Pendant quatorze cents ans, le système de
Ptolémée a subsisté , et les astronomes ont
déployé, pour le défendre et le concilier
avec les observations , cent fois plus de gé¬
nie et de travail qu’il n’en a fallu depuis
pour en démontrer l’erreur.
Copernic a osé, le premier, attaquer une
erreur si tenace, et il a fait voir que toutes
les observations se conciliaient aisément, et
que le système du monde devenait très
simple, en admettant que le soleil, aussi
bien que les étoiles, étaient immobiles, pen¬
dant que la terre et toutes les planètes tour¬
naient autour de leur axe et autour du soleil
comme centre , non dans des cercles , ainsi
qu’on le croyait autrefois, mais dans des
ellipses.
Il est remarquable que l’ouvrage de Co¬
pernic, où son système est développé, et
qui est intitulé : De revolutionihus ce-
lestilus , a paru précisément le jour de sa
mort.
C’est un caractère des grands génies, de
deviner des faits encore inconnus. Copernic
écrivait avant l’invention du télescope, qui
seul a permis de distinguer les phases des
planètes ; il a cependant établi l’existence de
ces phases et prédit qu’on les découvrirait.
Ce n’était point assez pour l’Astronomie
physique de découvrir la réalité des mou¬
vements célestes, il fallait encore en con¬
stater les lois : ç’a été l’œuvre de Képler,
ainsi que nous l’avons dit au mot astres.
Connaître certaines lois des mouvements
des planètes , analyser ceux de la terre et
du satellite qui lui est enchaîné, vérifier les
lois du mouvement qui entraîne les petits
corps vers la terre elle-même, ce n’était
encore, en quelque sorte, qu’observer judi¬
cieusement les phénomènes de la nature ;
il était donné à Newton de surprendre son
secret et d’annoncer qu’une seule et même
puissance, agissant avec égalité et suivant
les mêmes lois, sur toutes les particules
matérielles du monde visible, était la cause
unique de tous les phénomènes observés.
C’est la découverte de celte loi générale
de la nature qui nous a fait dire que l’As¬
tronomie était , en quelque sorte , la mère
de toutes les connaissances naturelles ; car
c’est l’Astronomie qui a fourni à Newton
l’occasion et la preuve de sa découverte.
En étudiant les mouvements de la lune au¬
tour de la terre , il chercha à déterminer
de combien elle s’approcherait de celle-ci
en une minute, si elle était abandonnée à
elle-même. Or, comme la lune est placée à
une distance de la terre égale à soixante
fois le rayon de celle-ci, s’il était vrai que
l’attraction s’exerçât, comme il le suppo¬
sait, en raison inverse du carré des dis¬
tances, la lune ne devait tomber sur la
terre que d’une quantité 3,600 fois plus
petite que les corps placés au bout du rayon
de la terre , c’est-à-dire à sa surface ; or ,
ces corps tombant de 1 a pieds dans une
seconde , la lune ne devait tomber que de
1 5 pieds dans une minute.
Pour connaître la valeur de celte force
qui attire la lune, il fallait connaître exac¬
tement l’étendue de l’arc décrit par elle
dans son orbite en une minute : or , les
tables de la lune étaient alors fort peu
exactes, et Newton dut attendre 15 ans
qu’elles se fussent perfectionnées pour voir
enfin le petit sinus varié de l’arc décrit
par la lune en une minute, égaler précisé¬
ment l’espace parcouru en une seconde par
un corps qui tombe à la surface de la terre.
Newton a douté, nous devons en conve¬
nir, que cette belle loi de l’attraction qu’il
avait démontrée pour les corps célestes, fût
également applicable aux dernières molé¬
cules des petits corps qui sont à notre
278
A ST
AST
disposition ; il n’a , par conséquent , pas
connu toute la beauté et toute la généra¬
lité de sa découverte 5 mais les physiciens
qui lui ont succédé ont constaté, par expé¬
rience, l’exactitude de la loi pour des petits
corps voisins les uns des autres ; et notre
célèbre de Laplace est parvenu à la conci¬
lier avec les phénomènes d’adhésion et de
cohésion.
Une troisième branche de l’Astronomie ,
non moins difficile et non moins brillante
dans ses résultats, a pour objet l’applica¬
tion des plus hautes méthodes mathéma¬
tiques à ces mouvements si variés et sou¬
mis à tant d’influences diverses que les
astres exécutent. Outre, la difficulté des mé¬
thodes elles-mêmes , les calculs astrono¬
miques sont souvent d’une multiplicité et
d’une étendue capables de lasser la patience
!a plus robuste. Heureusement, Napier, en
inventant les logarithmes , les a considéra¬
blement facilités.
C’est à cette belle science du calcul qu’est
dù ce grand effort de l’esprit humain , par
lequel un homme semble se survivre à lui-
même, et par lequel il est devenu possible de
prédire, avec la plus grande exactitude, des
phénomènes qui n’arriveront que dans un
temps très éloigné: c’est ainsi, par exemple,
qu’une éclipse de soleil est annoncée avec
la plus minutieuse exactitude pour son
commencement , pour sa durée et pour sa
fin ; c’est ainsi, et ce résultat est plus ad¬
mirable encore , que de Laplace a réussi à
démontrer qu’au milieu de ces variations
perpétuelles , l’ensemble de notre système
planétaire avait une constitution fixe et im¬
muable.
Une quatrième branche de l’Astronomie
devrait traiter, non plus comme autrefois,
sous le nom d 'Astrologie, de l’influence
imaginaire des astres sur les événements
de la vie , mais de l’influence matérielle ,
importante et générale, que les astres exer¬
cent sur les phénomènes qui se passent à
la surface du globe , et en particulier sur
ceux que présentent les êtres organisés.
Cette science n’existe point encore, il est
vrai, comme réunion systématique et uni¬
voque ; mais les faits qui doivent la com¬
poser sont épars dans une foule de bran¬
ches scientifiques de différents noms. On
peut citer, pour exemple , l’influence des
étoiles fixes et du soleil sur la température
des différents points du globe , toute la
théorie des climats, les causes et les lois
des marées proprement dites , celles des
marées atmosphériques , la configuration
actuelle et les changements de forme fu¬
turs de notre globe, etc., etc.
Il serait fort à désirer que quelque ha¬
bile homme se chargeât de réunir, à l’usage
des naturalistes , toutes les notions astro¬
nomiques qui leur seraient utiles , et
qu’il leur est aujourd’hui si difficile de
rassembler. Notre illustre collaborateur ,
M. Arago , serait éminemment propre à
réaliser ce beau travail ; il nous a du moins
promis quelques-unes des principales no¬
tions de cet ordre, qu’on trouvera aux
mots LUNE , COMÈTE , SOLEIL , INFLUENCES
STELLAIRES , etc. (PELLETAN.)
* ASTROPECTEN ( astrum , astre ,
étoile ; pecten , peigne), zooph. — Sous-genre
d’Astéries admis par Linck et correspondant
à celui de Pantasterias , Blainv., etc. Voy.
ASTÉRIE. (P. G.)
* AS ÏROPECTINIDÆ (tfAsiropec-
ten , genre d’Astéries). échin. — M. J.-E.
Gray ÇAnn. and Mayas, ofnat . h is t , 1 8iO,
180) établit, sous ce nom, une famille de
l’ordre des Astéries ou Asteroida, et y place
les Nauricia , Gray; Luidia , Forbes; Pcta-
laster, Gray; Solaster , Forbes; Astropec-
ten , Linck; et Ilenricia, Gray. Ces animaux
n’ont que deux rangées de suçoirs aux sil¬
lons des ambulacres ; leur dos est aplati ,
garni de nombreux tubercules surmontés
d’épines radiées à leur sommet, et que
M. Gray nomme Paxilli. (P. G.)
* ASTROPIÎEA, DC. ( Prodr ., III, p.
322, snl) Passiflora)( àcrpcv, astre; œaw,
cpatvto, je brille), bot. ph. —Genre ou s. -gen¬
re de la famille des Passiflorées, adjoint par
son auteur, avec doute, au genre Passiflo-
ra. Il est fondé sur les Passiflora glauca
et emarghiata Flumb, et Bonpl. (Plant,
èqunt ., tab. 22 et 23); espèces qui diffèrent
de toutes les autres Passiflores en ce qu’el¬
les sont de grands arbrisseaux non sarmen-
teux et dépourvus de vrilles; leurs fleurs,
dépourvues d’involucre, offrent des périan-
thes ô-partis. (Sr.)
ASTROPH YTE . A s trophyton (aax p ov,
astre; «purc'v, plante), échin. — Nom par
lequel Linck désignait les animaux échino-
A ST
dermes de l’ordre des Slellariés, appelés,
depuis, Euryale par Lamarck. (P. G.)
ASTROPHYTOA (àcrrpov, astre, étoile ;
cpuTo’v, plante), échin. — Linck, dans son
Histoire des Etoiles de mer , publiée en
1733 , appelait ainsi une classe de la
deuxième section des Étoiles, et qui répond
parfaitement au genre Euryale, tel que La¬
marck l’a depuis établi ( Voy . euryale).
Quelques auteurs ont adopté le nom d’^5-
trophyton. (P. G.)
* ASTIIOPIIYTOI ( àcrroov , étoile ;
cp'jrov, plante), bot. th. — Nous avons fondé
ce genre de la famille des Cactacées, sur une
plante fort extraordinaire par ses formes,
lesquelles s’éloignent, par leur aspect inso¬
lite, des formes déjà si extraordinaires elles-
mêmes de cette famille singulière. C’est une
plante subglobuleuse, à cinq ou six angles
très robustes, obronds ou légèrement ai¬
gus, d’un vert glauque, parsemée d’une
myriade de petits points blancs, qui, vus à
la loupe, présentent une petite* touffe de
poils (■ unde nomcu specificum ). Le som¬
met en est légèrement ombiliqué, et la
crête des côtes est munie , au lieu de fais¬
ceau d’épines, d’une touffe de soies brunes
ou fauves, et quelquefois de 2 ou 3 aiguil¬
lons d’une extrême petitesse , quoique fort
raides. Cette plante , qui paraît n’avoir en¬
core fleuri que chez M. le Prince de Salm ,
tient des Opuntiées par ses aréoles, et des
Échinocacles par ses fleurs et sa forme.
Nous reviendrons sur son compte à l’ar¬
ticle cactacées, dans lequel nous espérons
en donner la diagnose complète ( Voy. Cac-
tearum nova y criera, speciesque novœ ,
où se trouve une description provisoire dé¬
taillée). VA. myriostiyma paraît indigène
au Mexique , d’où il a été envoyé, en : 839,
en Europe. (C. L.)
ASTROPOI>E(à(TT?ov,étoile;xoü?,pied).
échin. — Voyez astrotus. (P. G.)
* ASTRÔPUS (àcrrpov, astre; 7roùç, pied).
échin. — M. Gray, dans son Synopsis of
Starfish , publié dans l’année 1840 des
Ann. and Marjaz. ofnat. hist., donne ce
nom à un sous-genre A s trope et en, com¬
prenant l’espèce nouvelle qu’il appelle A.
Lonyipes. (P. G.)
* ASTROPUS , Spreng, (Nette Ent.,
III, p. G4). (acrvpov, étoile ; iroüç, pied), bot.
eh. — Double emploi du genre Wallhe-
AST 279
r/a, L. ; de la famille des Byltnériacées.
(Sp0
* ASTROTUEUUM (&jTph. — Gençe de la
famille des Ombellifères (tribu des Hy-
drocotylées, Koch; tribu des Disaspidos-
permées , sous - tribu des Xanthosiées ,
Tausch.). M. De Candolle ( Mèm . , V, p.
29, tab. 5 et 6 ; ici. Prodr.; t. IV, p 74)
en donne les caract. suivants : Tube calici-
nal ovale; limbe minime, 5-denticulé. Pé¬
tales elliptiqucs-oblongs, persistants, plans,
veloutés en dessous. Styles 2 , filiformes,
point épaissis vers leur base. Méricarpes
ovales-oblongs, contractés vers la commis¬
sure, à 9 côtes très obtuses, à peine sail¬
lantes; les deux côtes latérales marginantes,
presque oblitérées. Point de bandelettes
dorsales; commissure à 2 bandelettes. —
Sous - arbrisseaux à pubescence étoilée.
Feuilles alternes, pétiolées-, très entières,
glabres en dessus, pubérules-blanchâtrcs en
dessous. Inflorescences paniculées, compo¬
sées d’ombelles simples. Involucres oligo-
phyllcs, à folioles linéaires. Ce genre ap¬
partient à la Nouvelle-Hollande ; on en con¬
naît six espèces. (Sr.)
ASTRYCIIJM, plus correctement AS-
TRICIUM (àarTip, étoile), bot. cr. — Genre
de Champignons, qu’on trouve énoncé par
Rafincsque Schmaltz , dans le prospectus
des plantes trouvées aux États-Unis {Med.
repertory of New-York, vol. V, p. 356,
et Journal de bot. de Desvaux , vol. II,
p. 166). Ce g. appartient à la section des
Lycoperdacées. Il est caractérisé par un pé-
ridium quinquéfide et dimidié qui ne s’ouvre
pas. La fructification est placée au centre.
Les caract. que lui donne Rafinesque sont
si incomplètement exposés, qu’aucun au¬
teur n’en a fait mention. Il croît dans le
New-Jersey et la Pensylvanie. • (Liv.)
ASTÏJR ois. — Nom ancien de l’Autour.
Voyez ce mot. (C. d’O.)
ASTERIIVE. Asturina {diAstur, nom
latin de l’Autour, avec lequel les espèces de
ce g. ont du rapport de plumage), ois. —
Genre formé par Vieillot sur une espèce d’oi¬
seau de proie figurée dans Buffon {Enl., 473)
sous le noni jd a petit Autour de Cayenne
{ Falco cayennensis Gml.), et est elle-
même l’espèce type du g. Cymindis de
Cuvier, que nous admettons de préférence,
ainsi que tous les ornithologistes modernes.
Asturine n’est donc que le synonyme de
Cymindis. Voij. ce dernier mot. (Lafr.)
* ASTYCES (‘&jTuxoç, galant, poli).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères,
famille des Curculionides, ordre des Gona-
thocères, légion des Brachyrhynques , divi¬
sion des Brachy dérides, établi par Schoen-
herr {Généra et Species Curcu lionidum,
t. II, pars I, p. 91 ).
Les espèces de ce genre ont le faciès des
Tanymescus ; mais elles en diffèrent par
leurs antennes, plus courtes, et par la struc¬
ture de leur rostre anguleux , plan en des¬
sus et canaliculé. Leur corps est allongé,
convexe et ailé. M. Dejean, dans son der¬
nier Catalogue, en désigne 4 espèces, dont
2 des Indes orientales, une de la Nouvelle-
Hollande , et une dont la patrie est incon¬
nue. M. Schoenherr n’en décrit que deux :
l’une, qu’il nomme A. v aria bi lis , et qui lui
a été communiquée par M. Chevrolat; l’autre
qui est le Curculio lateralis de Fabr. Tou¬
tes deux sont du Bengale. (D.)
* AST Yi) AMI A, DC. bot. th. — Gen¬
re de la famille des Ombellifères (tribu des
Peucédanées, Koch; tribu des Diclidosper-
mées, s. -tribu des Peucédanées , Tausch.),
auquel son auteur {Mèm., t. V, p. 53, tab. 1 ,
fig. D; ici. Prodr., t. IV, p. 190) assigne
pour caract.: Calice à bord 5-denté. Pétales
obovales, entiers, surmontés d’une languette
infléchie. Stylopodes épais. Styles très courts.
Fruit comprimé, à rebord épais ; méricarpes
subfongueux, 5-costés ; les trois côtes dor¬
sales, cristées, rapprochées ; les deux côtes
latérales confluentes avec le rebord. Ban¬
delettes peu nombreuses. — Herbe suffrutes-
cente, charnue, glabre. Feuilles pennatipar-
tites; à segments cunéiformes, incisés-den-
tés au sommet. Involucre et involueelles
polyphylles. Fleurs jaunes. Ce genre ne
comprend qu’une seule espèce ( A. cana-
riensis DC.) : c’est le Grithmum, latifo-
liumC., le Tenoria canariensis Spreng.,
et le Luserpitium crithmi folium Link.
(Sp.)
*ASTYLE. Aslylus (à priv. ; ,
ASY
ATA
281
style), bot. — Wachendorff a donné cette
épithète aux plantes dont les fleurs sont dé¬
pourvues de style. (C. d’O.)
* ASTYLUS ,( à priv. ; arûXo;, stylet).
ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères pen¬
tamères, famille des Malacodermes, tribu
des Mélyrides, établi par M. Delaporte aux
dépens du g. Dasytes de Paykull ( Revue
ciitom. de Silbermann, t. IV, p. 32). L’au¬
teur rapporte à ce genre les Dasytes linea-
D/sFabr., variegatus Germar, Antis Por-
ty ou faciatus Germ. , quadrilineatus
Gcrm., et autres grandes et belles espèces
du Pérou et du Chili. (D.)
* ASTYAOMUS ( aarjvop; , édile), ins.
— M. Dejean ( Cat ., 3e édit.) désigne ainsi
un genre de Coléoptères tétramères, famillé
des Longicornes, tribu des Lamiaires, que
M. Serville avait publié avant lui {Ann. de
la Soc. ent. de Fr ., 1835, t. IV, p. 32)
sous le nom d '/Edi lis, qui est celui de l’es¬
pèce qui lui sert de type {Lam/a Ædilis
des auteurs). Quoique cette conversion d’un
nom spécifique en nom générique soit, à no¬
tre avis, très vicieuse, nous avons dû adopter
le nom (YÆdilis de M. Serville comme plus
ancien. Vny. ce mot. (D.)
* ASYMÉTRIQUE (à priv. 5 auimeTpîa ,
symétrie), moll. — Les conchyliologistes
donnent ce nom aux coquilles univalves
dont les côtés ne sont pas réguliers, par
rapport à un axe tiré du sommet à la base.
(C. d’O.)
* ASYSTASIA, Blume (Bijdr, p. 796).
( àgaaracria, confusion ). bot. ph. — Genre
de la famille des Acanthacées (tribu des
Echmatacantées , sous -tribu des Ruel-
liées , Nees) , offrant pour caractères es¬
sentiels : Calice 5-parli , régulier. Corolle
subinfondibuliforme, 5-fide : lobes presque
égaux. Étamines 4 , incluses, didynames,
insérées au tube de la corolle ; filets soudés
deux à deux par la base ; anthères à bour¬
ses étroites, parallèles, calleuses ou appen-
diculées à la base. Ovaire 1 -style, à deux
loges 2-ovulées. Stigmate 1-lobé ou 2-denté,
capitellé. Capsule stipilée, 4-gone, 2-locu-
laire, 4-sperme. Graines disciformes. —
Herbes ou sous-arbrisseaux de l’Asie équa¬
toriale ; feuilles opposées 5 grappes axillai¬
res ou terminales, spiciformes, unilatérales;
bractées et bractéoles, petites, isomètres.
(Sp.)
ATA. bot. ph. — Nom générique des
Cistes dans une partie de l’Espagne où ils
couvrent les terres incultes. (C. d’O.)
ATACAMITE. MIN. - Voyez ATA K A-
MITE. (Df,L.)
* ATACCIE. Ataccia. bot. ph. — Genre
établi par Presl ( Rcliq . lïaenk. 1, p. 149)
pour le Tacca integri folia de Ker {Bot.
mag. t. 1 488) et Roxb.(Coro7n. t. 257). Ce
g. ne diffère pas sensiblement du Tacca. Vv
seul caractère qui le distinguerait , c’est
un ovaire à 3 trophospermes pariétaux et
saillants, de manière à simuler un fruit
comme à 3 loges ; tandis qu’il est bien
réellement uniloculaire dans le g. Tacca.
Voy. ce mot. (A. R.)
* ATACTOMORPHOSE. Atactomor-
phosis (à-rascro? , inflexible ; p.opcpvi , forme).
zool. — Les entomologistes appellent ainsi
l’état complet d’immobilité de certaines
Nymphes, qui n’en sortent qu’à l’époque de
leur dernière métamorphose. (C. d’O.)
ATAGAS. Atagen. ois. — Nom du
Lagopède en habit dJ été selon MaudiuL
(Lafr.)
ATAGO ou ATTAGAS. ois.— Noms
corrompus de celui d ' Attagenne , qu’on
donne à Y AUagas ou Lagopède. Voy. ce
dernier mot. (Lafr.)
ATAJA. roiss. — Nom d’un poisson de
la mer Rouge, indiqué et décrit par Fors-
kal sous le nom de Sciœna mhra. Dans
le Dictionnaire classique, ce nom est donné
comme synonyme d’une esp. du g. Hola-
canlhe de la famille des Squamipennes. Nous
avons retrouvé l’esp. de Forskal, et c’est au
g. des Scorpènes qu’elle appartient. (Val.)
ATAKAMITE ( di Ata kama , nom de
lieu), min. — Nom sous lequel on désigne
le cuivre oxy-chloruré i rapporté pour la
première fois du désert d’Atakama , dans
l’Amérique méridionale. Voy. cuivre oxy-
chloruré. (Del.)
* ATALAATA, Nutt. ; Gen. Amer. 2,
p. 73. non Corréa (nom d’homme), bot.
ph. — Synonyme du g. Périt oma, DC., de
la famille des Capparidées. (Sp.)
* ATALAATIIUS ( Atalanthe , nom
myth. ). bot. th. — Genre de la famille des
Composées, fondé parM. Don, et réuni ac¬
tuellement, par M. De Candolle, au g. Son-
chns , dont il ne paraît différer que par
l’absence de renflement à la base de l’invo-
T. II.
18*
282
ATA
AXE
lucre ; les deux esp. sur lesquelles M. Don
avait établi son g. sont les Prenanthes
pinnata et spinosa. (J- D.)
* ATALANTIA , Corréa {Annal, du
Mus. , t. VI, p. 383). bot. ph. — -Genre de
la famille des Aurantiacées, offrant pour ca-
ract. : Calice 4 -ou 5-denté. Pétales 4 ou 5.
Étamines 8 ou 1 0; filets libres et subulés au
sommet, soudés inférieurement en tube.
Anthères cordiformes , ovales. Ovaire glo¬
buleux, ordinairement 4-loculaire ; ovules
géminés dans chaque loge, collatéraux, at¬
tachés vers la base de l’angle interne. Style
aussi long que l’androphore 5 stigmate 3-ou
4-lobé. Baie 3-ou 4-loculaire, 3-ou 4-sper-
me, globuleuse. — Arbres ou arbrisseaux
épineux. Feuilles simples. Fleurs axillaires
et terminales. Ce g. comprend 4 ou 5 esp.,
toutes indigènes de l’Asie équatoriale. La
plus remarquable est V A.monophylla DC.
( Limonia monophylla L. — Roxb. Co¬
rom. I, tab. 82.5 Turrœa 'virons Kœn.;
Trichilia spinosa Willd . ) (Sp . )
ATALAPHE. mam. — Genre proposé
par Rafînesque , et fort imparfaitement
connu. V oy ■ vespertieiens. (I. G. -S. -II.)
ATALERRIE. bot. ph. — Syn. d’ Hydro-
lea zeylanicaV ahl. Voy. hydroee. (C.d’O.)
* ÀTAMISQÏJEA , Miers (T rave Is in
Chili , II, p. 329. — Hook. et Arn. Bot.
Mise- III, p. 143) (nom vernaculaire), bot.
ph . — Genre de la famille des Capparidées,
DC. (tribu des Capparées, DC.). D’après
les descriptions des auteurs précités, il of¬
fre les caract. suivants : Calice de 4 sépales;
les 2 extérieurs (postérieur et antérieur)
ovales, obtus, concaves, velus en dessus;
les 2 intérieurs ( latéraux ) beaucoup plus
petits, oblongs, obtus, velus. Disque char¬
nu, triangulaire, tapissant le fond du calice,
à angle postérieur prolongé en forme de li¬
gule. Pétales 4 , linéaires-lancéolés , con¬
caves , velus en dessus ; les 2 supérieurs
alternes avec le prolongement liguliforme
du disque 5 les 2 inférieurs insérés devant
les 2 angles antérieurs du disque. Étamines
6 , monadelphes par la base ; androphore
velu , globuleux , fortement gibbeux pos¬
térieurement , engainant la base du stipe
de l’ovaire ; filets glabres , arqués en de¬
dans ; le rudiment d’une 7e étamine en¬
tre les 2 filets postérieurs. Ovaire sti-
pité, claviforme, acuminé, arqué en* dc-
1 dans. Style court , terminé en stigmate
pointu. Baie globuleuse, 1 -sperme, crusta-
cée, apiculée par le style, couverte d’une
pubescence Xurfuracée. Graine apérisper-
mée. Embryon à cotylédons grands, épais,
convolutés ; radicule latérale, cylindrique,
supère. — Arbuste ( du Chili ) à rameaux
cylindriques, subspinescents, incanes par
une pubescence furfuracée. Feuilles courte-
ment pétiolées, étroites, échancrées vertes
en dessus , furfuracées en dessous ; la plu¬
part opposées, les supérieures éparses. Pé¬
doncules axillaires , solitaires , 1 -flores.
VA. emaryinata Miers, constitue seul ce
genre. (Sp.)
AXAS. arach. — Dénomination appli¬
quée, par Fabricius, h un g. de la classe des
Arachnides trachéennes, synonyme de celle
Hydrachna de Millier. Voy. ce mot.
(Be.)
* ATAXIE. Ataxia (à-raH'a, imperfec¬
tion). bot. ph . — Genre de la famille des Gra¬
minées, qu’il ne faut pas confondre avec le
g. Ataceia du groupe des Taccacées. Le g.
Ataxia a été fondé par R. Brown dans sa
Flore de l’île Melville, p. 35, et adopté par
notre savant ami, le professeur Kunth
( Ayrosf . 39). C’est une petite plante ayant
l’aspect d’un Anthoxanthum , mais dont
les caract. n’ont pas encore été donnés d’une
manière complète. Ses épillets sont triflo-
res ; la fleur inférieure est mâle , celle du
milieu est neutre et la supérieure est her¬
maphrodite. La plante est originaire de
Java. (A. R.)
* AXE. Aie. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Orchidées, tribu des Ophrydées,
très voisin du g. Ilabenaria, dont il ne dif¬
fère que par l’interposition entre les deux
processus charnus qui naissent de la base de
l’anthère, d’une lame cornée, obtuse, spa-
thulée, réfléchie et canaliculée. Ce caract.
nous paraît d’une bien faible importance
pour séparer ce g. des autres espèces du g.
Ha ben aria. (A. R.)
* ATECIINA (à priv.; ts ypt 1, art; sans
malice), ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères, famille des Chrysomélines, établi !
par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean ,
qui, dans son dernier Catalogue (3e édit.),
en désigne 19 esp., dont is du Cap de
Bonne-Espérance et une de la Nouvelle- j
Hollande (A. trilineata ) , rapportée par j
AIE
AIE
283
le capitaine de vaisseau Dumont-d’Urville.
D’après les renseignements que nous a
fournis M. Chevrolat sur ce genre inédit,
ses caractères sont : Élytres presque à de¬
mi sphériques ; épipleures larges, plans;
dessous du corps aplati. Palpes maxillaires
à pénultième article en cône arqué à son
origine; dernier article oblong; l’un et l’au¬
tre représentant, par leur réunion , un
gland avec son calice ou sa cupule. Pattes
simples, presque droites; jambes élargies
vers le sommet. — Ce g. a, suivant l’au¬
teur , beaucoup d’analogie avec les Parop-
sis et renferme, entre autres esp., 6 Cliry-
somèles de Fabricius qui sont : C. guttata,
C. 14 decem- guttata , C. altemans , C.
Linea , C. striata et C. vulpina.
(D. et C.)
* ATELA, C. (sctsXtq;, imparfait), ins.
— Genre de Coléoptères pentamères, fa¬
mille des Malacodermes , établi par M. De-
jean dans son dernier Catal. (3me édit.) et
dont il n’a pas publié les caract. Il n’y rap¬
porte qu’une seule esp. nommée par lui A.
cep ha lot es et qui est du Brésil. Il place
ce g. entre les Omalises de Geoffroy, et
les Phengodes d’Holïmansegg. C’est tout ce
que nous pouvons en dire , n’ayant pas vu
l'insecte qui a servi à l’établir. (D. et C.)
* ATELAjVDKA , Lindl. (àvE/ni;, im¬
parfait; àvyjp , homme), bot. ru. —
Genre de la famille des Labiées, auquel
son auteur attribue les caract. suivants ( Bo -
tany of Sir an river, in Bot. Reg. Ap-
pend. 3, p. 1 19) : Calice 2-labié : lèvre su¬
périeure 2-dentée; lèvre inférieure 3-dcn-
tée. Corolle à tube court : lèvre supérieure
plus large, échancrée; lèvre inférieure 3-
partie, à lanière -moyenne plus grande ,
concave. Étamines 4 ; les 2 inférieures
plus longues. Anthères glabres, dithèques;
Tune des bourses ascendante, pollinifère;
l’autre descendante, stérile. Stigmates ani-
somètres : le supérieur minime (péricarpe
inconnu). — Ce g. est fondé sur une seule
esp., qui croît dans la Nouvelle-Hollande.
' (SP.)
ATÉLÉCYCLE ( izôH; , imparfait ;
/.ux/ao;, cercle), crtst. — Genre de Décapo¬
des brachyures, établi par Leach , et rangé
par Milne Edwards dans la famille des
Oxystomes, tribu des Corystiens. Il se dis¬
tingue des autres genres de la même di¬
vision par la forme arrondie de la carapace;
par la ponction longitudinale de ses fos¬
settes antennaires ; par son front dentelé ,
etc. On en connaît deux espèces des mers
d’Europe et une du Chili. (M. E )
*ATELEIA, Moc.ctSess. (à-reXsia, im¬
perfection). bot. th. — Synonyme du g.
Pterocarpus , de la famille des Légumi¬
neuses. (Sp.)
* ATÉLÉNÈVRE. Atelcn evra (««X*,
imparfait; veupov ou vsuoa, nerf), ins. —
Genre de l’ordre des Diptères, division des
Brachocères, subdivision des Dichcetes, fa¬
mille des Athéricères, tribu des Céphalop-
sides; établi aux dépens du g. Pipuncu-
lus de Latreille , par M. Macquart, qui
lui assigne les caract. suivants 2me article
des antennes un peu allongé , presque cy¬
lindrique; 3me ovalaire. Point de cellules
discoïdales aux ailes; 2 postér.; point d’a¬
nale. — Ce g. dont le nom indique l’im¬
perfection des nervures, a pour type l’ J.
vetutina. ou Pipunculus spurius de
Meigen. M. Macquart y réunit le Pip un-
eu lus holosericeus du même auteur, qu’il
nomme A. holosericea. Ces 2 esp. se trou¬
vent en Allemagne et dans le nord de la
France. (D.)
ATÉLÉOPODES. Ateleopodes (àrsXn;,
imparfait; iroüç, pied), ois. — C’est, dans la
méthode de Vieillot, la seconde tribu de
l’ordre des Oiseaux nageurs, dont les caract.
sont: 3 doigts dirigés en avant; pouce nul,
(La fr.)
A TELES. Ateles (àreXufe, imparfait).
mam. — Ce genre, établi par M. Geof¬
froy Saint-Hilaire ( Ann . du Mus., t. Vil)
et adopté par tous les auteurs moder¬
nes, comprend un certain nombre de Singes
américains, fort remarquables par leur
queue très longue , fortement prenante ,
calleuse inférieurement dans sa partie ter¬
minale ; par leurs membres très grêles, et
par leurs mains antérieures seulement té-
tradactyles. C’est à ce dernier caractère que
se rapporte le nom d 'Atè.les, c’est-à-dire
Singes imparfaits, Singes à mains impar¬
faites.
Les Atèles appartiennent à la troisième
tribu des Singes ( Voyez ce mot), et se pla¬
cent naturellement près des Hurleurs, des La-
gotrichesetdes Ériodes, qui, outre les traits
généraux de la troisième tribu, ressemblent
284
ATÈ
aux Atèles par la disposition de leur queue.
Les Atèles se distinguent, au premier aspect,
des deux premiers de ces genres, par la
longueur considérable des membres et par
l’état rudimentaire des pouces antérieurs ,
qui tantôt ne sont nullement apparents à
l’extérieur, tantôt (et seulement dans une
espèce) se montrent au dehors sous l’ap¬
parence d’un simple tubercule sans ongle.
Ces deux caractères sont communs , sauf
quelques modifications , aux Atèles et aux
Ériodes, et ont motivé autrefois la réunion,
encore admise par quelques auteurs , des
uns et des autres en un seul genre. Mais les
Atèles ont aussi de nombreux caractères
distinctifs \h l’égard des Ériodes, Ainsi,
chez les premiers , et contrairement à ce
qui a lieu chez les seconds , le pelage est
long et soyeux ; les ongles sont élargis, dis¬
posés en gouttière et de forme demi cylin¬
drique, comme chez presque tous les Singes;
les narines, de forme allongée, sont assez
écartées l’une de l’autre , et tout-à-fait laté¬
rales ; les molaires sont, aux deux mâchoi¬
res, petites, et à couronne irrégulièrement
arrondie; les incisives inférieures, égales
entre elles et assez grandes, surpassent sen¬
siblement en volume les molaires. A la mâ¬
choire supérieure, les incisives intermédiai¬
res sont beaucoup plus longues et beaucoup
plus larges que celles de la paire externe.
Enfin, parmi les caractères qui séparent les
Atèles des Ériodes, nous devons noter en¬
core ceux qu’offre le clitoris , qui , aussi
bien que le pénis, est nu comme chez la
plupart des Singes, et d’un volume si consi¬
dérable qu’on prend souvent les femelles
pour des mâles. Il n’est pas rare que le cli¬
toris ait jusqu’à 6 centimètres de longueur,
La conformation générale de la tête , et
notamment les proportions du crâne et de
la face , sont sensiblement les mêmes chez
les Atèles, leS Eriodes et les Lagotriches.
La boîte cérébrale est arrondie et volumi¬
neuse , et l’angle facial est de 60° environ.
Les orbites , larges et profondes , se font
remarquer chez les vieux individus par une
sorte de crête existant dans la portion su¬
périeure et la portion externe de leur cir¬
conférence. La mâchoire inférieure est assez
haute, et ses branches sont larges, quoique
beaucoup moins que chez les Hurleurs. Le
corps de l’hyoïde est une lame très étendue
ATÈ
de haut en bas, et recourbée sur elle-même
d’avant en arrière, disposition qui rappelle,
en petit , les modifications si remarquables
de l’hyoïde chez les Hurleurs. L’ouverture
antérieure des fosses nasales est de forme
ovale. Une circonstance remarquable et ca¬
ractéristique des Atèles est qu’une partie
du contour de cette ouverture est formée
par les apophyses montantes des os maxil¬
laires; les intermaxillaires ne se portant pas
jusqu’aux os nasaux, et par conséquent ne
s’articulant pas avec eux , comme il arrive
chez la plupart des Singes, et spécialement
dans tous les genres les plus voisins des
Atèles.
Les Atèles sont généralement doux, crain¬
tifs, mélancoliques, paresseux ; et, lorsque
rien ne les presse , très lents dans leurs
mouvements. Leur voix est, dans les cir¬
constances ordinaires , une sorte de siffle¬
ment doux et flûté. Leur locomotion s’exerce,
tantôt par une marche lente, durant laquelle
ils s’appuient sur leurs poings fermés; tan¬
tôt par des sauts, quelquefois très considé¬
rables, d’une branche d’arbre à une autre ;
mais , le plus souvent , ils se tiennent par
troupes dans les arbres élevés; et, lorsqu’ils
veulent changer de place, se bornent à éten¬
dre, pour aller les accrocher plus loin, soit
leurs longs membres, soit leur queue, qu’on
peut véritablement appeler chez eux un
cinquième membre , et peut-être même le
plus puissant des cinq. Dampierre et Da-
costa affirment qüe lorsque des Atèles veu¬
lent franchir une rivière , ou passer, sans
descendre à terre, sur un arbre trop éloigné
pour qu’ils puissent y arriver par un saut ,
ils s’attachent les uns aux autres, formant
une sorte de chaîne dans laquelle chaque
individu est supporté par la queue d’un
autre , et qu’ils dirigent , en la faisant os¬
ciller vers le but où ils tendent ; dès qu’il
devient possible à l’un d’eux d’atteindre ce
but , il s’y accroche , et tire ensuite à lui
tous les autres. Nous sommes loin de ga¬
rantir ce récit, dans lequel nous voyons plu¬
tôt une exagération de la vérité que la vérité
même ; mais il est certain qu’un Atèle peut
s’accrocher par l’extrémité de sa queue ,
rester ainsi fixé pendant un temps plus
ou moins long, la tête et les membres pen¬
dants, et même, dans cette position, saisir
et supporter un autre individu.
ATE
285
ATÈ
La queue, outre sa fonction la plus habi¬
tuelle, celle de concourir à la locomotion et
d'assurer la station, en s’accrochant à quel¬
que branche d’arbre, est employée par les
Atèles à beaucoup d’autres usages. Ils s’en
servent pour aller saisir au loin divers ob¬
jets sans mouvoir le corps, et souvent même
sans y diriger les yeux ; et cela parce que la
callosité de la queue en fait une véritable
main, tout à la fois organe de toucher et
instrument de préhension. Nous n’avons
jamais vu , du reste , les Atèles se servir
de leur queue pour porter leurs aliments à
la bouche , suivant une habitude que leur
attribuent plusieurs voyageurs. Au con¬
traire , rien n’est plus fréquent , dans nos
climats , que de voir les Atèles s’entourer
de leur queue, et se faire ainsi d’une partie
d’eux-mêmes un abri contre le froid. Us en
agissent même parfois ainsi à l’égard d’au¬
tres Singes, soit de leur espèce , soit d’une
espèce étrangère ou même d’un autre gen¬
re ; car les Singes, ainsi que nous l’avons
très fréquemment constaté, sont disposés à
prendre en affection tous les autres ani¬
maux de la même famille , même ceux que
nous regardons comme les plus éloignés
par leurs rapports naturels.
Les Atèles , quoique répandus dans une
grande partie de l’Amérique du sud, et no¬
tamment dans plusieurs des pays que fré¬
quentent les Européens, sont rares en
Europe. Une grande partie de ceux qu’on
essaie d’y apporter, meurent en route , et
les autres ne vivent ordinairement que peu
de temps sous un climat dont la tempéra¬
ture paraît constamment les faire souf¬
frir. Nous avons néanmoins observé vivants
un assez grand nombre d’ Atèles, apparte¬
nant à six espèces différentes : l’un d’eüx
avait vécu plusieurs années à Paris.
Le CoaÏta, Bufï. ; Ateles paniscus Geoff.-
S.-H. ; Simia paniscus L., est l’espèce
qu’on voit le plus communément en Fran¬
ce. C’est un animal à pelage entièrement
noir, avec la face de couleur de mulâtre. Sa
taille est de deux tiers de mètre, non com¬
prise la queue, qui est plus longue que le
corps. Il habite la Guyane, où il est connu
sous le nom de Coaïla ou Coata , que
les zoologistes, depuis Buffon, lui ont con¬
servé.
L’Atèle noir ou Cayou , Alcles alcr Fr.
Cuv., a d’abord été distingué par M. Geof-
froy-Saint-Hilaire, qui le considérait comme
une simple variété de Y Ateles paniscus : il
diffère de celui-ci par sa face noire. Il ha¬
bite aussi la Guyane, d’après M. Geoffroy-
Saint-Hilaire.
L’Atèle a face encadrée, Ateles margi-
natus Geoff.-S.-H., a, comme les précé¬
dents, le pelage généralement noir; mais
la face est entourée , surtout supérieure¬
ment, d’une fraise de poils blancs. Il ha¬
bile le Brésil. Les auteurs le disent com¬
mun sur les bords des fleuves Santiago et
des Amazones.
M. Bennett a récemment décrit, sous le
nom d \4teles frontalis ( Voy.Proceedings
ofthezool. Soc. o f London , 1830-31), un
Atèle qu’il considérait comme nouveau ,
mais qui nous paraît n’être qu’un double
emploi de Y Ateles marginalité •
L’Atèle Belzébuth , Ateles Belzehuth
Geoff.-S.-H., est une espèce indiquée d’a¬
bord sous ce nom par Brisson, et différente
des précédentes par des caractères assez
tranchés. Sa taille est sensiblement moin¬
dre. Son pelage est généralement d’un noir
brunâtre, et non d’un noir pur; et les par¬
ties inférieures , ainsi que le dedans des
membres , sont d’un blanc légèrement
jaunâtre. Cette espèce (qu’il ne faut pas
confondre avec le Simia Beelzebul ; Voy.
hurleur ) habite les bords de l’Orénoque.
L’Atèle métis, Ateles hyhrklus Is.
Geoff. ( Mèm . du Mus., et Études zoolo¬
giques) , est plus distinct encore par son
pelage , qui n’est pas noir, mais d’un cen¬
dré brun clair en dessus , et d’un blanc
assez pur en dessous, à la face interne des
membres et au milieu du front. Cette es¬
pèce habite la Colombie, où elle est connue
sous le nom de Mono za.mho , c’est-à-dire
Singe métis. Ce nom, que nous lui avons
conservé, a été donné à ce Singe à cause de
sa couleur générale qui est celle du métis
du Nègre et de l’Indien. Depuis que nous
avons établi cette espèce d’après des indi¬
vidus envoyés en France par Plée, nous
avons eu occasion d’en confirmer l’exis¬
tence par l’observation de deux sujets qui
ont vécu à la ménagerie du Muséum.
L’Atèle mélanochire, Ateles niclano-
chir Desm. , est ainsi caractérisé par cet
auteur, d’après un individu de la collection
286
ATÉ
do Paris : Pelage gris ; dessus de la tête ,
extrémité des quatre membres et une tache
oblique et externe sur chaque genou , d’un
brun noir ou d’un gris brun. Cette espèce,
lors de la publication de la M-nmmalogie
de M. Desmarest, en 1820, a été considérée
par tous les auteurs comme douteuse , et ,
depuis cette époque , aucune observation
nouvelle n'est venue en confirmer l'exis¬
tence.
L’ Atèle tentadactyle ou Chamek , A té¬
lés pentadactylus Geoflf.-S.-H., ressemble
aux Ale les paniscus et afer par son pelage
généralement noir; mais il diffère de ceux-
ci , aussi bien que de tous les autres , par
l’état moins complètement rudimentaire
des pouces antérieurs qui se montrent au
dehors sous la forme de tubercules ou de
verrues sans ongles. Ce dernier Atèle ,
comme l'indique son nom, n'est donc pas
véritablement tétradactyle. Spix, dans son
ouvrage sur les Singes du Brésil, a cru de¬
voir, pour cette raison, le séparer des vrais
Atèles, le réunir avec l'Ériode hypoxanthe,
Singe qui s’en éloigne sous des rapports beau¬
coup plus importants, et former, pour ces
deux primates, un genre pour lequel cet
auteur a proposé le nom de Court-i>ouce ,
Brachyteles. C'est avec toute raison que les
auteurs n'ont point admis ce genre dont on
pourrait former tout au plus une section
parmi les Atèles. L' Atèle pentadactyle, en
effet, non-seulement ne peut être séparé du
genre Atèle, mais il a, en particulier, avec
deux de ses espèces, Y Aie Les paniscus et
Y A. ater , une telle analogie, qu'il a été
longtemps confondu avec elles. L' Atèle pen-
tadaclyle, d'après les auteurs, habite le Pé¬
rou et la Guyane. (I. G. -S. -Hilaire.)
* ATÉLESTITE (àTiXcoTToc, imparfait).
min. — M. Breithaupt a indiqué sous ce
nom , dans sa caractéristique du règne mi¬
néral, une substance encore imparfaitement
connue, qui ne s'est encore rencontrée
qu'en petits cristaux jaune de soufre et
transparents , implantés sur le Bisrfmth-
blende ou Silicate de bismuth tétraédrique
de Schneeberg, en Saxe. Ces cristaux se rap¬
portent au système klinorhombique, et ont
une certaine ressemblance d’aspect avec
ceux de Sphène du St-Gothard. Leur éclat
est gras ou diamantaire; leur dureté médio¬
cre; leur densité considérable. Au chalu-
ATE
meau, ils donnent les réactions propres au
Bismuth. (Del.)
* ATELESTUS (àysXscTcç, imparfait).
ins. — Genre de Diptères, établi par M. Wal-
ker ( The entomological magazine, t. IV,
p. 229), avec cette seule indication: sem¬
blable aux Collomyies et aux Plntypèzes ,
mais ayant les nervures des ailes disposées
autrement. Il est fondé sur une seule espèce
qu’il nomme A. sylvieola , trouvée en juin
dans les bois du Hampshire. (D.)
* ATE LIA (àreXèa , imperfection), bot.
cr. — Sprengel a donné ce nom, dans la
Flore de Halle, à la 2üme classe de plan¬
tes qui répond à la Cryptogamie de Linné,
à cause de l'imperfection des organes de
la fructification. Il la divise en OEthioga-
ines, Épiphyllospermes, ptéroïdes, Mous¬
ses, Hépatiques , Homalophyllées, Lichens,
Algues , Gaslromyques , Champignons et
Bysses. Cette disposition n'a pas été adop¬
tée par les auteurs, et Sprengel lui-même
ne l’a pas conservée dans, son édition du
Systema natures, ni dans le Généra
plant arum. (Lév.)
*ATÉLIi\ES. Atelinœ (aTsXsia , im¬
perfection). bot. cr. — Link donne ce nom à
la 2 1 me et dernière classe dans sa distribu¬
tion des végétaux. Elle comprend les Al¬
gues, les Lichens et les Champignons, dont
les organes de la fructification peu saillants
sont regardés comme imparfaits. (Lév.)
* AT ELOGE HA ( inXri; , imparfait ;
jespaç, corne, antenne; parce que ces anten¬
nes présentent un article de moins que dans
les genres voisins), ins. — Genre de la fa¬
mille des Pentatomiens, groupe des Pen-
tatomites, de l'ordre des Hémiptères, établi
par M. Laporte ( Ess . sur les Ilémipt. hé¬
ler.), adopté par M. Burmeister, et rangé
par nous dans une division du g. Ha lys,
dont les Atelocera diffèrent seulement par
des antennes n'ayant que 4 articles, et la
tête un peu moins acuminée. Le type est
Y A. armata Lap., du Sénégal. (Bl.)
* ATELOCE1VLS. INS. - Voyez ATE¬
LOCERA. (Bl.)
* ATELODESMIS (âTsXvfc, imparfait;
é éaiy/] , bouquet), ins. — Genre de Coléop¬
tères tétramères, famille des Longicornes,
établi par M. Dejean dans son dernier Ca¬
talogue. D'après la place qu'il lui donne, ce
g. appartiendrait à la tribu des Lamiaires
AIE
287
ATE
de M. Serville et rentrerait dans la branche
des Pocfonochèraires de M. Mulsant. M.
Chevrolat assigne à ce g. les caractères sui¬
vants : Corps subcylindrique, un peu aplati
en dessus. Élytres arrondies régulièrement
à l’extrémité de chaque étui. Corselet aussi
long que large, droit par le haut et par le
bas, et dont chaque côté est muni, dans son
milieu, d’une petite épine assez large à sa
base. Tète coupée droit en devant, convexe
et uni-sillonnée sur le front. Antennes in¬
sérées un peu au-dessus du milieu antérieur
des yeux, de 1 2 articles, dont les 5 premiers
sont garnis de poils tellement épais qu’il
est presque impossible de distinguer les ar¬
ticulations ; les 7 suivants dénudés ; ongles
assez robustes, simples. — On n’en con¬
naît encore que 2 esp. du Brésil, VA. ves-
tita Dej. et VA. Mannerheimii. Yoici la
description de cette dernière : entièrement
d’un blanc jaunâtre sale ; élytres parsemées
de veines d’un jaune verdâtre ; 2 lignes lon¬
gitudinales de cette môme couleur sur le
corselet. Les mandibules, les yeux et la vil¬
losité des 2-5 articles des antennes, avec le
sommet des suivants, sontnoirs. (D. etc.)
* ATEMELES (àxYiusXYi;, négligent).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères ,
famille des Brachélytres , tribu des Sta-
phylinides, établi par Dilwyn et adopté par
Westvood, qui le caractérise ainsi: Corps
large, pénultième article de l’abdomen
échancré, avec des prolongements latéraux.
2e et 3e art. des antennes, courts. Ce genre,
créé aux dépens du g. Lornechusa de Gvl-
lenbal, a pour type la L. jmracloxa de cet
auteur. M. Erichson, dans son beau travail
sur les Stap hylins (p. 202), n’adopte pas
ce g. et laisse l’espèce sur laquelle il est
fondé parmi les Lornechusa de Gravcn-
horst. Voy. ce mot. (D. et C.)
A TE IV VMM S. bot. ph. — V oyez ar-
GYTBAMNIA. (Aü. J.)
* ATERICA. ins. — Genre de Lépidop¬
tères létraptères, famille des Diurnes ou
Rhopalocères, établi par M. Boisduval dans
la tribu des Nymphalides , et auquel il as¬
signe les caractères suivants : Chenille in¬
connue. Insecte parfait : Tète grosse ;
yeux saillants ; palpes rapprochés , assez
gros, ne dépassant pas le chaperon , cou¬
verts de poils très serrés. Antennes lon¬
gues; massue très allongée, formée insen¬
siblement dans leur quart supérieur. Cor¬
selet épais, assez robuste, de la largeur de
la tète. Ailes inférieures arrondies, à peine
dentelées; le bord postérieur des ailes su¬
périeures coupé presque droit.
Ce g. a pour type le Papillo Cupavius
de Cramer, auquel viennent se joindre
d’autres espèces africaines , entre autres
celle que M. Boisduval nomme rabena , et
qui a été rapportée de Madagascar par M. le
capitaine Sganzin; elle se trouve à Tinlin-
gue, à Tamatave et à Sainte-Marie, dans les
bois, en décembre, et reparaît en juillet et
août. Elle est figurée dans la Faune ento-
mologique de Madagascar, Bourbon et Mau¬
rice, pl. 8, fig. 2. (D.)
*ATEitl*LS (àrepTïoc , désagréable), ins.
— Genre de l’ordre des Coléoptères tétramè-
res, famille des Curculionides , établi par
Schœnherr (Syn. lus. Cur., t. II, p. 250),
qui le place dans sa division des Cléonides et
lui donne les caract. suivants : Antennes mé¬
diocres , assez minces ; les 2 premiers arti¬
cles du funicule assez longs ; les 3-6 courts ;
le 7e un peu plus long et réuni à la massue ;
tous presque obeoniques ; massue ovale.
Rostre court, un peu épais, bossu, comme
rongé à l’extrémité ; yeux brièvement ob-
ovales, peu convexes. Thorax oblong, tron¬
qué à la base, plus étroit postérieurement,
s’élargissant sur les côtés avant le milieu,
arrondi antérieurement, parfaitement lobé
derrière les yeux. Élytres obîongues, sub¬
ovales, tronquées à la base, arrondies à leur
extrémité , avec les angles huméraux bien
prononcés. — Ohs. Le corps est oblong, sub¬
ovale, dur, rigide, sculpté, tuberculeux, ailé,
de grandeur médiocre. M. Dejcan , qui a
adopté ce g. dans la dernière édit, de son
Catalogue , y rapporte 2 esp. ; M. Schœn¬
herr en décrit une de plus, qu’il a nommée
A. horrens ; M. Chevrolat en possède une
4e inédite; toutes sont de la Nouvelle-Hol¬
lande. (D. et C.)
* ATEUCHITES ( octcuxtÇj sans ar¬
mes). ins. — Groupe de la tribu des Copro-
phages , famille des Lamellicornes, ordre
des Coléoptères pentamères, établi par
M. Delaporte ( Hist . nat. des C'ol., faisant
suite au Buffon-Duménil , t. Il, p. 63), et
qui se compose des g. Aleuchus, Circel -
Hum , Pachysoma , Canlhon, Scato-
nomi/s, Gymnopleurus, ïlybema, iïl ru-
288
AIE
ATE
tophilus et Sisyphvs. Ces 9 g. ont pour
caract. communs : Écusson non visible. Les
jambes des 2 dernières paires de pattes cy¬
lindriques, longues, point élargies à l’extré-
mité. Pattes intermédiaires beaucoup plus
écartées entre elles à leur naissance que les
autres.
Les Ateuchites sont, pour la plupart, des
insectes de grande ou de moyenne taille, de
forme large, peu convexe, et généralement
noirs. Cependant quelques-uns sont revêtus
de couleurs métalliques très brillantes, qui
contrastent avec leur manière de vivre dans
les fientes et les excréments des animaux;
mais ce qui, de temps immémorial, a ap¬
pelé sur eux l’attention des observateurs ,
c’est l’instinct qu’ils ont de former avec ces
matières une boule assez grosse qu’ils rou¬
lent avec leurs pattes de derrière. Cette
boule, qui renferme leurs œufs, est d’abord
de consistance molle et de figure irrégu¬
lière ; mais, à force d’être roulée, elle s’ar¬
rondit et durcit, et, lorsqu’elle a acquis la
solidité convenable , l’insecte la pousse jus¬
qu’au trou qu’il a creusé avec ses pattes an¬
térieures, qui sont robustes et armées de
3 à 4 fortes dentelures, et l’y enfonce; elle
sert à la fois d’habitation et de nourriture
aux larves qui naissent des œufs qu’elle
renferme. C’est au commencement du prin¬
temps qu’on voit les Ateuchites occupés à
rouler leurs boules. Quelquefois plusieurs se
réunissent pour en rouler une en commun.
Il arrive assez souvent que, pendant ce tra¬
vail, l’un d’eux perd l’équilibre, roule d’un
côté et la boule de l’autre; et, pendant le
temps qu’il met à se relever, elle devient la
propriété du premier qui s’en empare. Dès
qu’il est parvenu à se remettre sur ses
pattes , il va à la recherche d’une autre
boule, et s’il n’en trouve pas, il travaille avec
une ardeur infatigable à en former une nou¬
velle. Ces insectes marchent mal et , lors¬
qu’ils sont renversés sur le dos , ont beau¬
coup de peine à se remettre sur leurs pattes;
mais ils volent assez bien. La faculté qu’ils
ont de fabriquer des boules et de les rouler
n’avait pas échappé à Aristote, qui, pour
cette raison , donne à ces insectes le nom
de Pilulaires. Leurs larves ressemblent à
celles des Oryctès -, elles ont le corps mou
et gros, replié sur lui-même; la tète écail¬
leuse ; la bouche munie de mandibules et
mâchoires distinctes ; enfin six pattes cour¬
tes , cornées et terminées par un seul cro¬
chet. (D. et C.)
AIEICIII S (octe uyr.;, sans armes).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères,
famille des Lamellicornes , tribu des Sca-
rabéides coprophages, fondé par Weber
(. Observ . en/ora., p. 10) aux dépens du g.
Copris de Geoffroy et d’Olivier , qui lui-
même est un démembrement du grand g.
Scarabæus de Linné, et adopté par un
grand nombre de Naturalistes , en tête
desquels il faut citer Latreille. Ce g., de¬
puis que , pour former le g. Gym nop leu-
rus, on en a retranché les esp. à chaperon
échancré et à élytres sinuées au-dessus
des angles huméraux , peut être carac¬
térisé ainsi : Antennes de 9 art.; 8e et 9e
formant une massue courte , ovale. Palpes
labiaux courts, velus, insérés aux angles
supérieurs du menton. Maxillaires à article
basilaire très petit , 2e et 3e obeoniques ,
dernier ovale, cylindrique, presque du dou¬
ble plus long que le 2e. Chaperon divisé en
3 lobes et présentant 6 dentelures. Tête
large, aplatie. Écusson non visible. Élytres
déprimées, presque carrées. Contrairement
à l’opinion de Latreille , il a été reconnu
que les Ateuchus manquent de tarses aux
pieds antérieurs, comme les Onitis.
Ces insectes, connus des anciens sous le
nom de Heliocanthnrus , sont tous d’assez
grande taille, et ne se rencontrent guère
au-delà du 45° de latitude N. ; ils paraissent
propres aux pays chauds de l’ancien conti¬
nent, particulièrement à l’Afrique. Ils vi-
ventdans les fientes et les excréments ( Voy . ,
pour leurs mœurs, le mot Ateuchites).
M. Mac-Leay, dans ses Horœ Entomol. ,
en décrit 22 esp., et M. Dejean, dans son
dernier Catalogue, en désigne 31 , dont 2
des Indes orientales, 17 d’Afrique et 1 2 de
l’Europe méridionale. Nous n’en citerons
que 2 , savoir : 1° L 1 Ateuchus sncer
{Scarab. id. Linné) , représenté d’une
manière très reconnaissable sur les an¬
ciens monuments de l’Égypte , et appelé
pour cette raison sacer par Linné , qui
l’indique comme se trouvant à la fois en
Égypte, en Barbarie, en Italie, en Espagne
et dans la France méridionale ; mais, du
temps de ce célèbre naturaliste, on ne dis¬
tinguait pas les espèces aussi minutieuse-
ATH
ATH
289
ment qu'on le fait aujourd'hui, et il paraît
que celle qui habite l'Égypte diffère de celle
qu'on trouve dans les autres contrées qu’il
désigne. Si cela est, en effet, il serait lo¬
gique de conserver à la première le nom de
sacer , qui serait un non -sens s'il était
transporté à uneesp. étrangère à l'Égypte,
sauf à donner un autre nom à celle qu'on
trouve ailleurs. Cependant c'est le contraire
qu'on a fait dans les collections de Paris,
du moins dans celles que j'ai consultées, où
le nom de sacer c st donné à l' Ateuchus du
midi de la France, et celui de religiosus h
l’esp. d'Égypte. Au reste, M. Dejean, que
j'ai consulté à ce sujet, pense que le sacer
d'Europe se trouve aussi en Égypte. Tou¬
jours est-il qu'on l'a reçu d’Alger et d’O-
ran, ce qui est une forte raison de croire
qu'il habite également les autres parties de
l'Afrique qui bordent la Méditerranée, et
par conséquent l’Égypte.
2° L 'Ateuchus ÆgypHorum Latr. Ce¬
lui-ci n’a point, sur le vertex, les deux tuber¬
cules qui' caractérisent VA. sacer ; il en dif¬
fère, en outre, en ce qu'au lieu d’être noir,
il est d'un beau vert cuivreux ou doré. Il
habite le Sennaar, d'où il a été rapporté
par M. Caillaud. Cette esp. a d'abord été
décrite et figurée par Latreille dans une
brochure intitulée : Descript. d’ins. d’A-
frique , recueillis par M ■ Caillaud , etc.,
et ensuite par M. Guérin-Méneville , dans
son Iconogr. du Règne animal de Cu¬
vier, pl. 21, fig. 1. (D. etc.)
ATHALAMES. Athalarni (àpriv.;
OaXaao;, lit), bot. cr. — Acharius donnait ce
nom à des productions lichénoïdes qu’il n'a¬
vait pu , faute de fructification , faire ren¬
trer dans ses 3 divisions principales de la fa¬
mille des Lichens. Il réunissait, sous le nom
générique de Lepraria , toutes les esp. à
thalle crustacé pulvérulent privées d'apo-
thécies, imaginant que leurs sporidies ou
gongyles, comme il les nommait, étaient
mélangés avec la poussière de la croûte.
Nous verrons au mot tetraria. que toutes
les esp. qu'y faisait entrer cet auteur, sont
loin d'avoir la même origine. (C. M.)
AT1IALIA (Athalie , nom propre), ins.
— Genre de la famille des Tenthrédiniens,
de l’ordre des Hyménoptères , section des
Tcrébrans, établi par Leach et généralement
adopté par tous les entomologistes. Les
Athalie s sont principalement caractérisées
par un corps court et assez plat; une tête
large; des antennes composées de 16 art.
au moins , un peu en massue ou pectinées
dans les mâles, et des ailes ayant 2 cellules
radiales égales , et 4 cellules cubitales iné¬
gales. — On connaît un grand nombre d'esp.
de ce g., presque toutes propres à l'Europe ;
les plus répandues sont les A. bicolor Lep.
S.-Farg., A • abdomin alis Panz., etc., etc.
(Bi..)
ATH A>I A ]\ TA , L. bot. ph. — Genre
de la famille des Ombellifères (tribu des
Pleurospermées, section des Sésélinées,
Tauscb.; tribu des Sésélinées, Koch.), dont
les caract. distinctifs sont les suivants :
Limbe calicinal marginiforme, 5-denté. Pé¬
tales obeordiformes, terminés en languette
infléchie. Fruit cotonneux, oblong, rétréci
au sommet ; méricarpe à 5 côtes filiformes ;
vallécules de 1 à 3 bandelettes: commissure
à 4 bandelettes. — Herbes vivaces, à feuilles
décomposées. Ombelles hémisphériques ;
involucre oligophylle ; involucelles poly-
phylles. Fleurs blanches. Dans ses limites
actuelles, ce g. comprend environ 12 esp.,
la plupart indigènes d'Europe ou de Sibérie.
VA. crctensis L., plante commune dans
les pâturages des Alpes , passait jadis pour
avoir des vertus lithontriptiques ; ses grai¬
nes ont une saveur aromatique agréable.
(Sp.)
ATHAMUS. bot. ph. — Nom généri¬
que proposé par Necker, pour désigner les
Carlina salicifolia et xeranihemoides
qui, aujourd’hui, constituent seulement ,
sous le nom de Carlowisia , une section
des Carlina. (J. D.)
ATHAXASE (dcôavoccna, immortalité).
crust. — Genre de Décapodes Macroures
établi par Leach, et appartenant à la famille
des Salicoques.Milne Edwards le range dans
la tribu des Alphéens, et y assigne les carac¬
tères suivants : « Yeux libres. Pattes, mâ¬
choires externes sub-pédiformes. Antennes
internes, terminées par 3 filets; pattes an¬
térieures grosses et terminées en pince ;
celles de la seconde paire également didac-
tylcs, mais filiformes. » On ne connaît
qu'une seule espèce qui habite nos côtes et
qui ressemble à un petit homard.
(M. E.)
ATHAIVASIA (àôavaaîa, immortalité).
19
T. II.
'290
AT ÏI
bot. PH. — Genre de la famille des Compo¬
sées , tribu des Sénécionidées , qui a pour
caractères : Capitules multiflores, ho rno ga¬
in es , discoïdes ; réceptacle plan , paléacé ;
involucre formé d’écailles sèches , étroite¬
ment imbriquées ; les extérieures plus cour¬
tes. Fruits cylindracés ; aigrette composée
de poils caducs, courts, très fragiles et con -
stamment formés d’une seule rangée de cel¬
lules superposées. — Les Athnnnsia , au
nombre d’une trentaine environ , sont de
petits arbrisseaux indigènes du Cap , et qui
portent des feuilles entières ou lobées, des
capitules globuleux ou oblongs, disposés en
corymbe, discoïdes, à fleurons jaunes.
(J. D.)
* ATHANASIÉES. bot. ph. — Une
des divisions de la sous-tribu des Anthé-
midées (famille des Composées), caracté¬
risée par son réceptacle paléacé, sur lequel
naissent des fleurs homogames , à corolles
cylindracées. (J- D.)
' * ATHANASIOIDES. bot. ph. — Nom
appliqué à la lre section du genre M or y sia ,
caractérisée par ses capitules ovales-oblongs,
renfermant de O à 12 fleurs. M. De Can-
dolle suppose que les espèces que renferme
cette section devront être un jour rapportées
au g. Athnnnsia . (J- D-)
ATHÉCIE. Athecia. bot.ph.— Gærtncr
a décrit, sous ce nom, un fruit qu’il figure
sous celui de For s ter a, glabra ( Gcertn . de
fmet . , I, p. 24 1 , t. 28), et qui lui avait
été communiqué par Forster; mais, comme
le célèbre carpologiste n’avait eu à sa
disposition que le fruit sans aucune autre
partie de la plante, le genre Athécie est resté
fort douteux, et n’a été mentionné et classé
dans la série des familles naturelles par au¬
cun des auteurs systématiques modernes.
(A. R.)
A THEO A (à, privatif 5 6 «Xr,, papille).
bot. cr. — Genre de Champignons byssoïdes
établi par Persoon (Champ, comm., p. 67,
et Myc. europ- , sect. t, p. 83), qui a la
plus grande analogie avec quelques Thélé-
phores résupinées, mais qui en diffère par
l’absence des papilles. Les espèces qui le
composent se présentent sous la forme de
pellicules membraneuses extrêmement min¬
ces, lisses, dont le pourtour est byssoïde et
filamenteux. Dans cet état les organes delà
fructification ne sont pas toujours dévclop-
ATH
pés, et même très souvent ils ne se dévelop¬
pent pas, parce que les circonstances ne
sont pas favorables ; dans le cas contraire,
ces pellicules deviennent plus épaisses,
presque charnues , et on peut constater
comme sur tous les Hyménomycètes des
basides tétraspores ; alors elles ne diffèrent
plus des Théléphores, avec lesquelles le pro¬
fesseur Fries les a réunies. Voy. thélé-
PHORE. (LÉV.)
ATHENÆA, Schreb. (non Adanson).
bot. th. — Syn. du genre Casearia , delà fa¬
mille des Samydées. (Sp.)
*ATSIEAE. Athene (aôvivv) , nu; nom
de Minerve, à qui était consacré le Hibou),
ois. — Genre formé par Boie et démembré
de celui de Chevêche , Noctua , Cuv. et
Sav. , pour y placer les petites espèces de
Chevêches de la section que Cuvier indique
comme ayant la queue courte et les doigts em¬
plumés, mais dont le plus grand nombre ce¬
pendant n’a aux doigts que des poils clair¬
semés.
Ce genre est synonyme de celui de Nyc-
tipetes et de Scotophilus de Swainson
(Class. of birds). Ses caractères sont :
« Taille très petite. Disque facial à peine
visible ; oreilles fort petites. Ailes très cour¬
tes, arrondies; queue moyenne, arrondie.
Tarses de longueur variable; doigt médian
allongé. » Les espèces qu’on doit rapporter
à ce genre sont , d’après Swainson , la
Chouette perlée ( Slrix perlata Vaill.
afr. 6, pl. 284), qui nous paraît absolu¬
ment la même que l’esp. décrite par Tem-
minck, pl., col. 34, sous le nom de
Chouette occipitale et qui est du Sénégal,
et la Chouette échasse (Strix cnnicvla-
ria , ou yrallaria Tem. , col. 1 4 G) , d’A¬
mérique. ^ (Lafr.)
ATHÉRICÈRES. Athericera ( dcôrlp ,
pointe; Jtspaç, corne), ins. — Famille de
l’ordre des Diptères, division des Bracho-
cères , subdivision des Dicbœtes. Cette fa¬
mille , établie par Latreille et adoptée par
M. Macquart , contient toutes les races in¬
férieures des Diptères , à l’exception des
Pupipares , qui forment eux-mêmes une
famille peu nombreuse. Les caractères gé¬
néraux des Athéricères sont: Suçoir ren¬
fermé dans la trompe. Antennes ayant gé¬
néralement le dernier article patelliforme.
Style ordinairement dorsal. Ailes communé-
ATM
A T 11
291
ment à une seule cellule marginale ; 3 posté¬
rieures. Cette famille se subdivise en 8 tri¬
bus : lesScénopiniens , les Cèphalopsides ,
les Lonchopiërines , les Platypèzines y
les Conopsaires , les Myojmires, les OEs-
trides, et l’innombrable tribu des Musci¬
des, partagée elle-même en 3 sections et
24 sous-tribus. Les divers organes présen¬
tent de* modifications dans ces différentes
tribus, et l’on remarque également que les
larves de ces Diptères se partagent en deux
principaux groupes , d’après leur manière
de vivre; car, tandis que les larves des 4 pre-
mièrés tribus et de quelques Muscides trou¬
vent leur subsistance dans les matières ani¬
males ou végétales en décomposition, celles
des OEstrides, des Conopsaires , des Myo -
paires et des Muscides supérieures, vivent
en parasites dans le corps d’animaux vi¬
vants, et n’en sortent que pour passer à l’é¬
tat de nymphes. Nous renvoyons pour plus
amples détails à chacune des tribus dénom¬
mées dans cet article. (D.)
ATHÉRIJVE. Atherina (àôspivn, arista
ou aristula , selon Gaza (racine âôrip , épi) ,
à cause de leurs arêtes assez nombreuses,
ou selon d’autres àôep^eiv, mépriser, parce
que ce poisson est petit), poiss. — Genre de
Poissons déjà nommé par Linné, et dont le
caractère consiste à avoir deux dorsales et
des ventrales abdominales ; la mâchoire su¬
périeure protractile, garnie de petites dents ;
les maxillaires atténués en pointe à leur
extrémité libre ; la mandibule inférieure
amincie vers la symphyse, mais non relevée
en un petit tubercule ; la membrane bran¬
chiale à 6 rayons.
Quelques espèces ont des dents aux pala¬
tins, d’autres n’en ont qu’au chevron du
vomer , et enfin il y en a qui ont le palais
entièrement lisse.
Les sous-orbitaires sont petits et sans
dentelures; les pièces de l’appareil opercu-
laire sont de même lisses et sans épines ni
dentelures, et ces os ne sont pas bombés ;
les pharyngiens sont hérissés de petites
dents serrées. L’estomac est un simple canal
membraneux, sans branche montante , ni
cæcum ou pylore; l’intestin est court et fait
peu de replis; les œufs sont gros. La vessie
aérienne, assez ample, est souvent prolongée
en un cône logé dans un canal des vertèbres
caudales. Le péritoine , argenté en dehors ,
sous les muscles, est noir à sa face interne.
La couleur est ordinairement verdâtre sur le
dos, blanche sous le ventre, avec une ban¬
delette argentée plus ou moins large le long
des flancs. Dans l’esprit des naturalistes de
l’école de Linné, cette dernière particularité
semblait constituer le principal caractère de
ces Poissons ; aussi a-t-on fait entrer dans ce
g. plusieurs Poissons dont les flancs sont
ornés de cette bande argentée, et qui ce¬
pendant n’ont aucune autre aflinilé avec les
Athérines. Telles sont S! Ai hcr ira Brownii
Gmel.,qui est un Anchois, l’ Atherina aus-
tralis de John White, l’ Atherina Com¬
me rsoiri de Shaw, etc. , qui n’ont qu’une
seule dorsale. En comparant les autres ca¬
ractères que nous avons résumés plus haut,
on conclut que les Athérines ont des affini¬
tés avec les Muges; mais elles ne doivent pas
y être réunies comme le voulait Pallas. Les
Muges en diffèrent par l’échancrure de la lè¬
vre supérieure ; par le tubercule de la lèvre
inférieure ; par des sous-orbitaires dentelés;
par des opercules convexes ; par un appareil
pharyngien très compliqué; par un estomac
charnu, sorte de gésier analogue à celui des
Oiseaux, et très rare dans les espèces de ia
classe des Poissons. La bandelette argentée
des flancs, leur a sans doute fait donner par
nos pêcheurs de l’Océan les épithètes de
P res 1res, Ai Abu s seau ou de Petits Abbés ,
de P restras ; sur les côtes de la Manche,
du Calvados, on les appelle aussi Roserés ;
en Languedoc et en Provence, elles sont dé¬
signées par les noms de Joël , de Sauclets ,
de Cabossons ,-en Italie, elles sont appelées
Coroneda , Aiharina ou Atherno. Ces
dernières dénominations rappellent sans
aucun doute celle d’àôspivvi qui se trouve
dons plusieurs passages des anciens et don¬
née aux petits Poissons qui fournissaient
cette espèce d’Aphie ( Voy . ce mot), nommée
s^YiTÔç. Les petits demeurent rassemblés en
masses considérables, pendant les premiers
jours qui suivent leur naissance. C’est ce
qu’on prend sur les rivages de la Méditerra¬
née pour le vendre frit ou cuit dans du lait,
sous le nom de Nonnai. Adultes, les Athé-
rines vivent aussi en troupes, assez grandes
pour être l’objet d’une pêche , et on les vend
j sous le nom de Faux-Êperlans . Elles sont
quelquefois si abondantes qu’on les aban¬
donne pour la nourriture de nos Carnassiers
292
ATH
AT H
domestiques. On a meme aussi, sur quelques
points de la côte de Bretagne l’habitude* de les
saler ou de les conserver dans l’huile pour les
vendre en même temps que les Sardines. La
Méditerranée et l’Océan en nourrissent six
espèces que nous trouvons sur nos côtes de
France; et, à ce nombre , il faut en ajouter
2 2 étrangères. (Val.)
ATIÏÉIilX. Aiherix. ins. — Genre de
l’ordre des Diptères, division des Brachocè-
res, subdivision des Tétrachœtes, famille des
Brachystomes, tribu des Leptides. Ce genre,
établi par Meigen, a été adopté par Latreille,
ainsi que par M. Macquart, qui lui assigne
les caractères suivants : Trompe convexe en
dessus; lèvre supérieure pointue. Palpes re¬
levés; troisième article des antennes ovale,
transversal, incliné; style paraissant ordi¬
nairement dorsal. Poitrine peu saillante.
Abdomen déprimé. Des sept espèces que
M. Macquart rapporte au g. dont il s’agit,
nous citerons : l° VJ. ibis de Meigen, le
même que VA . ma cubitus de Latreille, dont
Fabricius a regardé chaque sexe comme une
esp. distincte et| appartenant même à un g.
différent : il nomme le mâle Rtuujio ibis et
la femelle Anthrax titanus. Cette espèce
assez rare se trouve dans les prairies; 2° VA.
marginata de Meigen, ou le Bibio ici. de
Fabricius, qui fréquente le bord des rivières,
et se pose sur les bateaux; 3° enfin, VA . im-
maculata de Fabr. , qui est commun sur
les herbes au mois de mai. (D.)
AT HÉROPOGON . Atheropogon (ocOvip,
épi; Tïtâytov, barbe), bot. i>h. — Famille des
Graminées. Ce genre ainsi nommé par Müh-
lenberg a été réuni par Trinius, à son genre
Eutriana. Voy. ce mot. (A. R.)
ATHÉROSFERME. Alherosperma
( àOinp , épi; a-spua , graine), bot. th. —
Genre de la famille des Monimiées , tribu
des Athérospermées, établi par Labillar-
dière [Fl. TSouv.-Holl ., II, p. 74, t. 224),
pour un arbre originaire de la Nouvelle-
Hollande, qui présente les caractères sui¬
vants: Fleurs monoïques; les mâles ont un
calice à tube très court, à limbe eampa-
nulé , divisé en 8 lanières obtuses et dispo¬
sées sur deux rangées , les plus intérieures
étant plus minces et comme pétaloïdes. Éta¬
mines variant de dix à vingt, insérées au
fond du calice : elles sont entremêlées d’é-
cailles pétaloïdes qui sont autant d’étamines
stériles; filets plans, courts et munis de deux
petites écailles à leur base. Anthères à deux
loges allongées, séparées par un connectif
et s’ouvrant par une valve qui s’enlève de la
base vers le sommet. Ces caractères rap¬
pellent, comme il est facile de le voir, la
structure des étamines dans les Laurinées.
Les femelles ont le même calice que les mâ¬
les, mais offrant beaucoup d’écaillps inté¬
rieures qui peuvent être considérées comme
des étamines avortées. Les pistils occupent
le fond du calice ; ils sont nombreux , sessi-
les , uniloculaires, et contiennent chacun un
seul ovule dressé. Le style est un peu laté¬
ral, filiforme, terminé par un stigmate aigu.
Les fruits sont de petites noix , enveloppées
par le calice' persistant et terminées à leur
sommet par un long appendice plumeux,
formé par le style persistant qui s’est accru.
Une seule espèce compose ce genre :
c’est V Alherosperma moschaia LabilL
(N-- [Joli., t. 224) ; arbre aromatique, à ra¬
meaux tétragones ; à feuilles simples et op¬
posées, et à fleurs solitaires et axillaires.
(A. R.)
ATHEROSPERM ACEES . bot. th, —
Voyez ATHÉROSPERMÉES. (Ad. J.)
ATHÉROSPERMÉES. bot. ph. —
Genres: Alherosperma , LabilL; Laurelia ,
Juss. ( Pavonia , Ruiz. Pav. , non Cav.);
Doryphora, Endlich. bot. ph. — La famille
établie par M. R. Brown sous ce nom , que
M. Lindley change en celui d’Asthéroperma-
cées et considérée par M. Endlicher comme
une simple tribu des Monimiées, appartient
à la classe des plantes diclines. Les fleurs de
sexe différent sont réunies dans un même
involucre ou séparées sur des involucres
distincts : ceux-ci offrent un tube divisé, à
son sommet, en segments disposés sur deux
rangs, dont l’intérieur a l’apparence péta-
loïde, et simulent ainsi un calice portant
des pétales périgynes. Les mâles consistent
en un nombre indéfini d’étamines insérées
sur la paroi interne de l’involucre, et dont
chacune peut être considérée comme une
fleur distincte ; les unes stériles et réduites
à l’état d’écailles ; les autres fertiles, à fi¬
lets élargis à leur base ou un peu plus haut
en deux appendices squamiformes , et por¬
tant une anthère , dont les deux loges s’ou¬
vrent par une valve de la base au sommet ;
les femelles présentent plusieurs ovaires,
AT H
ATH
Wo
accompagnés d’autant de styles partant du
sommet ou du côté que termine un stigmate
simple, et contiennent chacune un ovule
unique, dressé. Ils deviennent autant de
noix monospermes surmontées de leurs
styles , qui prennent l’apparence plumeuse
et entourées par l’involucre développé. La
graine contient un petit embryon droit, à
radicule infère, situé à la base d’un péri-
sperme mou et charnu. Les espèces de cette
famille, originaires de la Nouvelle-Hollan¬
de et de l’Amérique du sud, sont des arbres
à feuilles opposées, sans stipules, aux ais¬
selles desquelles naissent les involucres
solitaires. (Ad. J.)
* ATHÉRIJRE. Alheru rus. MAM. -
Nom d’un genre établi par Cuvier, parmi les
Hystriciens, et qui est voisin des Porcs-
épics proprement dits. Voy. torc-épic.
(I. G.-S.-H.)
* AT 3 SE RI RES. bot. ph. — Genre de
la famille des Aroïdées, tribu des Spathi-
carpées, établi par Blume (Rumjih. ,
t. XXVII, f. F.), mais sans en tracer les ca¬
ractères. Endlicber (Gen. plant., n° 1 693) a
donné, d’après la figure publiée par Blume,
les caractères suivants : Spathc roulée dans
sa partie supérieure, ouverte à sa base.
Spadice androgyne. La partie qui porte
les fleurs femelles est séparée par une cloi¬
son membraneuse de la portion qui sou¬
tient les fleurs mâles. Le sommet nu du
spadice se prolonge en un long appendice
filiforme. Les anthères sont très rappro¬
chées, sessiles, à deux loges apposées,
s’ouvrant comme en deux valves par un
sillon longitudinal. Les ovaires sont nom¬
breux et monospermes. Les fruits sont des
baies uniloculaires, contenant une seule
graine allongée et dressée. (A. R.)
* ATIILÏA (àôXio;, misérable), ins. —
Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Lamellicornes, tribu des Scarabéides
phyllophages, établi par Erichson ( Arch .
d’Hist. nat. de Wiegman), qui le caracté¬
rise ainsi : Antennes courtes de 9 art. : les 4
premiers obeoniques, le 4e très court, les 5e
et 6e moins courts et transverses, les 3 der¬
niers brièvement lamellés ; les 3 premières
lamelles concaves en dessus, la dernière
ovale. Labre membraneux, caché; mandibu¬
les également cachées, petites, avec le bord
interne membraneux .Mâchoires assez épais¬
ses, à demi cornées , garnies de G dents ai¬
guës. Palpes maxillaires ayant le Ier art.
court , étroit, le 2e un peu allongé , le 3e
presque obeonique, le 4e légèrement sécuri-
forme ; palpes labiaux insérés sous le bord
latéral du menton, courts avec le dernier
article cylindrique. Menton profondément
échancré à la base, avec les bords latéraux
entiers. Corps ovale, oblong, convexe;
écusson arrondi latéralement, recourbé an¬
térieurement, légèrement sinué, coupé aux
angles. Hanches postérieures médiocrement
dilatées, couvrant à peine le Jcr segment de
l’abdomen. Pieds médiocres; jambes anté¬
rieures tridenlées; tarses longs, peu épais;
tous les articles des tarses antérieurs garnis
de poils épais en dessous ; ongles égaux,
bifides à leur extrémité.
Ce g. est fondé sur une seule espèce du
Chili, nommée par l’auteur Athlia rustica ,
et qui , d’après la figure qu’il en donne dans
l’ouvrage précité, tab. 3 , fig. 4 , nous a
paru se rapprocher beaucoup du g. Ancy-
lonycha de Dejean. Voit, ce mot.
(D. etc.)
A THON, poiss. — Nom vulgaire du Thon
dans le midi de la France. Voy . ce mot.
(C. d’O.)
* ATHORACIQEES (à priv. ;
poitrine, thorax), crust. — M. de Blainville a
donné ce nom à un ordre de la classe des
Décapodes , renfermant les Crustacés qui
paraissent ne pas avoir de thorax, et com¬
prenant les genres Phronirne et Phyllo-
some. ' (C. d’O.)
* ATISOUS ( à6S>o;, innocent), ins. —
Genre de Coléoptères pentamères, famille
des Sternoxes, tribu des Élatéridcs , établi
par Eschscholtz et adopté par M. Dejean
dans son dernier Catalogue , ainsi que par
M. Lacordaire dans la Fauve entomo logi¬
que des environs de Paris , à laquelle nous
renvoyons (t. I, p. 63 7) pour le développe¬
ment des caract. génériques, trop longs
pour être rapportés ici. Les Athous se re¬
connaissent principalement à leurs tarses ,
dont les crochets sont simples ; à leur pro¬
thorax sans rainures pectorales ; à leur tête
non fléchie ; à leur carène frontale saillante ;
à leurs hanches postérieures étroites, non
dilatées à leur côté interne , et enfin à leur
prosternum prolongé antérieurement.
Ce g. est un des plus nombreux de la tribu
ATI I
AT II
294
des Élatérides. M. Dejean, dans son dernier
Catalogue, y rapporte 54 espèces de divers
pays , mais celles d'Europe en forment la
majeure partie. Nous citerons parmi ces der¬
nières ÏEla 1er Rhomheus d’Olivier, VE.
hirtus de Herbst ou aterrimus de Fabr. ,
ou niyer d’Oliv., et enfin 1’/?. lonyicollis
de Fabr. Ces 3 espèces se trouvent aux en¬
virons de Paris. (D. et C.)
* ATHRICHIA. ins. — Nom donné par
Schrank à un genre de Diptères, de la fa¬
mille des Athéricères , tribu des Scénopi-
niens, lequel correspond au g. Scenopinus
de Latr. Voy. ce mot. (D.)
* AT1IR1X1A (à priv.; Ofll* , cheveu).
bot. ph . — Genre de la famille des Compo¬
sées, tribu des Sénécionidées, et qui a pour
caract. : Capitules multiflores hétérogames;
fleurs du rayon unisériées femelles , ligu-
lécs ou biîigulées ; celles du disque tubu¬
leuses, 5-dentées. Réceptacle nu. Involucre
turbiné - campanulé , composé d’écailles
nombreuses, imbriquées, terminées par une
arête assez longue, déjetée sur le côté. Fruits
oblongs , glabres et quelquefois accompa¬
gnés, à la base, d’un bouquet de poils. Ai¬
grette i -sériée, composée de soies filiformes
légèrement scabres, ou de soies et de pail¬
lettes alternes, dentées au sommet. — Les
Athrixia habitent le Cap ou Madagascar ;
ce sont des sous-arbrisseaux qui ont de la
ressemblance avec certains Asters ou Ver-
nonia , et portent des feuilles linéaires ,
raides, mucronulées, décurrentes, lomen-
teuses sur la face inférieure et couvertes,
sur la supérieure, de très petits points. Les
capitules solitaires sont munis de rayons
pourpres, lilas ou blancs. (J. D.)
ATHRODACTYLIS pour Arthrodac-
tylis. Voyez ce mot. (A. R.)
* ATHROISMA (àôp ctap.a, amas ; allu¬
sion à la disposition des capitules ramassés
en glomérule terminal et couleur de paille ).
bot. th. — Ce genre est fondé sur une plante
découverte par M. Wallich , dans l’Inde
orientale, et désignée, dans ses collections,
sous le nom de Sphœranthus laciniatus.
Elle est en effet voisine du Sphœranthvs ;
mais elle en diffère clairement par les caract .
suivants : Plusieurs capitules réunis en un
glomérule ovale dont l’axe cylindrique porte
des bractées concaves, ovales, aiguës. Cha¬
cun des capitules, plurillore hétérogame ,
offre un réceptacle muni lui-même de plu¬
sieurs bractées membraneuses, concaves.
Involucre formé d’un petit nombre de fo¬
lioles a peine distinctes de celles du récep¬
tacle. Les fleurs extérieures, au nombre de
4-5, femelles, tubuleuses, à 3-5 dents ; les
intérieures également peu nombreuses, sont
tubuleuses, à gorge dilatée, 5-dentées. Style
des fleurs femelles bifide, presque glabre.
Fruits obeomprimés , ovales , plans d’un
côté, convexes de l’autre et ciliés à la partie
supérieure du rebord. (J. D.)
* ATIIROMA. bot. ru. — Genre établi
par Necker et considéré comme synonyme
de V Acrne lia . Voyez ce mot. (J. D.)
* ATHROTOMUS (a'ôpooç, serré ; tcAoç,
division, article), ins. — Genre de Coléop¬
tères tétramères, famille des Curculionides,
établi par Klug et adopté par Schoenherr,
qui le range dans sa division des Cossonides,
ordre des Gonatocères. Klug le caractérise
ainsi : Antennes médiocrement longues ;
funicule de 7 articles serrés; le 1er conique,
les autres brièvement transverses , plus
épais en se rapprochant de la massue; celle-
ci composée de 3 articles. Tarses courts ,
aplatis ; pénultième article distinctement
bilobé, garni, en dessous, d’un épais duvet.
Corps et surtout le prothorax plus aplati et
proportionnellement plus large que dans les
Cossonus. Écusson grand, arrondi. Cuisses
antérieures renflées, armées au bord in¬
terne, environ vers le milieu, d’une forte
épine.
Klug place ce g. entre les g. Calandra
et Cosionus de Fabr.; il est fondé sur une
seule espèce rapportée de Madagascar par
AI. Goudot et publiée par l’auteur sous le
nom de Alhrotomus dépressifs (Ins. von
Madagascar, pag. 113, n° 178, tab. 4,
fig. 12). Ce g. est très voisin des Trypetes
de Schoenherr. (D. et C.)
* ATHROZOPHYTE. Athrozophy-
tum (àôpolEo), réunir; eputov , plante), bot.
cr. — Necker donne ce nom aux Algues,
dont les frondes s’accumulent par suite
d’une évolution continue du végétal.
(C. d’O.)
ATHRUPHYLLEM , Loureiro ( Co-
(hinch., p. 14°) (àQpoo;, ramassé; cpôXXcv,
feuille), bot. ru. — Syn. du genre Myrsine ,
L.; de la famille des Ardisiacées. (Sp.)
* ATHRYCIE. Athrycia (à priv.; Gpl; ,
AT 1 ï
AT H
295
poil), ins. — Genre de Diptères établi par
M. Robineau-Desvoidy dans sa famille des
Myodaires , tribu des Entomobies, section
des Faunides. Les Athrycies ont les plus
grands rapports avec les Lalreillies ; mais
ils en diffèrent par le second article antcn-
nairc plus long et nu; par le chète plus court,
ayant le second article plus long, et par les
faciaux non ciliés, le long des fossettes. Du
reste leur corps est noir et cylindrico-
allongé. Ce genre ne renferme que deux es¬
pèces nommées par fauteur : l’une, A. ery-
ihrocera, et l’autre, A. flavescens ; toutes
deux se trouvent aux environs de Paris.
(D.)
* ATHYLACE. Athylax (à privatif;
66 Xa£ , sac, bourse), mam. — Genre proposé
par Fr. Cuvier pour un Carnassier que les
autres auteurs placent parmi les Mangous¬
tes. Voy. ce mot. (I. G. -S. -II.)
* ATIIV3IALLS ( à prîv. ; r-.OÛo.a/.c; ,
Tithymale ; qui n’est pas un Tithymale ).
bot. ph. — Un des genres établi aux dépens
de V Euphorbia, par Necker, d’après cer¬
taines modifications de la forme de l’invo-
lucre et qui n’a pas été adopté. L’auteur joint
à ce nom latin , le nom français de Faux-
Tithymale qui indique son étymologie.
(Ad. J.)
* ATHYREUS ( à priv.; Oupsc; , écus¬
son). ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères , famille des Lamellicornes, tribu
des Scarabéides arénicoles, établi par Mac-
Leay, et dont voici les caractères d’après
l'Encyclopédie : Antennes presque sembla¬
bles à celles du g. Elephastomus {Voy . ce
mot) ; seulement la massue est un peu plus
arrondie. Labre large, en carré transversal,
à peine trilobé antérieurement. Mandibules
cornées, fortes, triangulaires, un peu ar¬
quées, planes en dessus, bidentées extérieu¬
rement. Dernier article des palpes labiaux,
égalant presque en longueur celui des
maxillaires. Menton presque carré. Lèvre
bifide. Chaperon dilaté postérieurement de
chaque côté , se prolongeant en une lame
presque carrée, portant dans son milieu une
élévation munie de trois pointes, dont l’in¬
termédiaire est plus longue. Corps très con¬
vexe, velu en dessous. Corselet mucroné en
devant, prolongé en dessus à sa partie pos¬
térieure au dedans de l’écusson. Ecusson
linéaire peu divisé, se prolongeant entre les
élytres. Pattes intermédiaires très écartées
l’une de l'autre. Jambes antérieures mu¬
nies de 4 ou 5 dents extérieures.
Mac-Leay a fondé ce genre sur trois es¬
pèces toutes du Brésil. A en juger par leurs
noms, aucune n’est identique avec les cinq
que M. Dejean mentionne de son côté dans
son dernier Catalogue. Nous en citerons
deux , une de chaque auteur : VA. furcifer
Dej., de Cayenne, et VA. bifureatus Mac-
Leay, du Brésil. Une espèce du Sénégal a
été figurée et décrite dans V I cou. du Hèy.
anim ., par M. Guérin, sous le nom de
A. enstaneus ; enfin M. Salle en a pris une
au Mexique, qui se trouvait sous terre à une
très grande profondeur ; ce qui donne à
penser que ces insectes sont crépusculaires
comme les Bolbocères qui les avoisinent.
(D. etc.)
ATHYRIUM (à priv.; ôôpiov , petite
porte), bot. foss. — Genre de Fougères con¬
fondues longtemps avec les Aspidium et
dont le type est le Poly podium filix-
fœmina L. ou Aspidium fiLix-fœmina ,
plante qui a cependant , par ses carac¬
tères essentiels , beaucoup plus de rapports
avec les Asplénium qu’avec les Aspi¬
dium. Roth le premier la sépara des Aspi¬
dium, sous le nom générique d’J thyrium-
et on y rangea successivement les Aspi¬
dium fontanum, rntnceum , asplenioi-
des et plusieurs autres plantes classées, tan¬
tôt dans le genr s Aspidium, tantôt parmi les
Asplénium. Les caractères distinctifs de ces
plantes sont d’avoir les groupes de capsules
ovales ou oblongs, mais peu allongés, insé¬
rés le long d’un des côtés d’une des nervu¬
res secondaires et recouvertes par un tégu¬
ment membraneux , convexe , naissant de
cette nervure, dans toute la longueur du
groupe de capsules. Ces plantes ont la même
nervation que les Asplénium , c’est-à-dire
des nervures pinnées simples ou bifurquées,
jamais anastomosées. Elles ne diffèrent de
ce genre que par leurs groupes de capsules
moins allongés et leur tégument courbé et
convexe.
M. Presl croit que le genre Allantodin
de R. Brown , fondé essentiellement sur
V Aspidium umbrosum ne diffère pas de
celui-ci. Cependant, d’après la description
qu’en donne ce célèbre botaniste ( Prodr.
fl. Nov. Iloll , p. 149), et la comparaison
296
AIL
AIL
qu’il établit entre ces plantes et les Athy-
rium, ils seraient parfaitement distincts.
Le genre Athyrium , placé par Presl, on
ne sait sur quels motifs, dans la section des
Blechnées, est bien plus voisin des B ip La-
sium et Asplénium. Ses espèces peu nom¬
breuses, surtout si les AUantodia en sont
réellement distinctes , croissent dans les
climats tempérés et sont en général petites
et herbacées. (Ad. B.)
*ATHYRUS, Neck. (àôupoç,sans porte).
bot. th. — Synonyme du g. Lathyrus , de
la famille des Légumineuses. (Sp.)
* ATILAX. mam. — Fr. Cuvier a écrit
ainsi, dans son Supplément à Buffon , le
nom du genre qu’il avait antérieurement
proposé sous le nom plus régulièrement
formé d 'Athylacc. (T. G.-S.-H.)
*ATIMU8 (àTip.cç, méprisé), ins. —
Genre de Coléoptères pentamères , famille
des Lamellicornes, établi par M.Dejean dans
son dernier Catalogue (3e édit.), et qui se
rapporte au g. Phœockrous de M. Dela¬
porte (Buffon-Duménil , ColéojA., t. II, p.
108). Foy.ce mot. (D. et C.)
ATI AG A ou ATI AGEE A roiss. — Es¬
pèce du genre Diodon. Voyez ce mot.
(C. d’O.)
ATIRSITA. bot. th. — Synonyme de
Plantago coronopus L. Voyez tdantain.
(C. d’O.)
ATLANTE. Atlanta ( Atlantea , nom
myth.). moll. — La découverte du genre
Atlante est due à Lamanon, le malheureux
compagnon de l’infortuné Lapeyrouse. La¬
manon crut trouver dans ce genre le re¬
présentant vivant des Ammonites , répan¬
dus en grande abondance dans tous les
terrains secondaires de l’Europe ; mais il
n’en vit que la coquille et se laissa trom¬
per par l’apparence ; car., après avoir
recherché les caractères de la structure
intérieure des Ammonites , la moindre
comparaison avec sa coquille vivante lui
aurait fait reconnaître, avec la plus grande
facilité, qu’elle n’a qu’un rapport fort éloi¬
gné avec les Ammonites. M. Lesueur, l’ami
et le compagnon de Péron qui , après la
mort trop prématurée de ce savant natura¬
liste , consacra une partie de sa vie à des
voyages qui le mirent à môme d’agrandir
le champ de l’observation, M. Lesueur, plus
heureux que Lamanon , découvrit l’animal
de la prétendue Cornc-d’Ammon vivante ;
lit voir qu’il n’avait aucun rapport avec les
Céphalopodes, et indiqua sa place parmi les
Ptéropodes, en créant pour lui le genre At¬
lante. Depuis, ce genre a été conservé par
presque tous les naturalistes ; mais tous ne
l’ont pas placé parmi les Ptéropodes. M.
Lesueur, il faut en convenir aujourd’hui,
n’avait pas fait parfaitement connaître l’ani¬
mal des Atlantes, et l’on conçoit que les
zoologistes, guidés par des renseignements
incomplets, ont dû, malgré eux, se faire une
opinion erronée sur l’animal dont il s’agit.
Presque tous adoptant l’opinion de M.
Lesueur, l’ont compris parmi les Ptéropo¬
des ; mais M. Rang, habile observateur,
ayant eu dans ses voyages l’occasion d’ob¬
server vivant l’animal des Atlantes , et
l’ayant conservé dans la liqueur, le sou¬
mit à des recherches anatomiques , ce
qui le porta à publier sur ce sujet un tra¬
vail plein d’intérêt dans les Mémoires de
la Société d’histoire naturelle de Paris.
Dans ce Mémoire, M. Rang fait voir que
le genre Atlante ne peut rester parmi les
Ptéropodes , mais qu’il appartient indubi¬
tablement aux Gastéropodes. Il démontre
que les Atlantes sont des Gastéropodes
nageurs, voisins à certains égards des Fi-
rolcs et des Carinaires. Depuis ce beau tra¬
vail de M. Rang, tous les zoologistes sont
d’accord sur la place que les Atlantes doi¬
vent occuper dans la série méthodique.
Presque tous les auteurs les avaient rap¬
prochés du genre Limacine de Cuvier. Cu¬
vier, adoptant les conclusions du Mémoire
de M. Rang, mit le genre qui nous occupe
dans sa famille des Hétéropodcs , le con¬
sidérant comme sous-genre des Ptérotra¬
chées, et le plaçant, à ce titre, entre les Ca¬
rinaires et les Firoles.
D’après M. Rang, l’animal des Atlantes
est proportionné à la grandeur de sa co¬
quille. Son extrémité antérieure la plus
épaisse se partage en trois parties bien dis¬
tinctes , dont la première est la tête; la se¬
conde, un pied considérable; et la troisième
un appendice de ce pied , destiné à por¬
ter un opercule. La tête, assez grosse, est
en forme de trompe, et portée presque à
angle droit sur un col assez long. Son
extrémité antérieure présente une petite
ouverture buccale sans renflement labial.
ATI,
AIL
297
Vers son sommet se trouvent deux tenta¬
cules cylindriques à la base desquels les
yeux sont placés postérieurement sur des
tubercules très courts. Ces yeux sont grands
en proportion de la taille de ranimai , et
ont beaucoup d’éclat lorsque l’animal est
vivant. Le milieu du corps est formé par
un grand pied comprimé, qui prend la for¬
me d’une grande nageoire sur le bord posté¬
rieur de laquelle se trouve une petite ven¬
touse semblable à celle qu’on remarque
chez les Carinaires ; derrière ce pied s’élève
un appendice musculaire qui semble être
l’extrémité du pied des Gastéropodes rame¬
né en haut et à l’extrémité duquel est fixé
un petit opercule corné, extrêmement mince
et transparent comme du verre. Nous ne
suivrons pas M. Rang dans les détails qu’il
donne sur l’animal des Atlantes 5 nous ren¬
voyons à son Mémoire , qui nous a suiïi
pour exposer les caractères zoologiques au
moyen desquels on peut déterminer rigou¬
reusement la place que doit occuper le gen¬
re. On voit, d’après ce que nous venons
de dire, que M. Lesueur s’est laissé trom¬
per par l’apparence. Il a cru voir, dans les
deux parties du pied, les deux nageoires
qui caractérisent les Ptéropodes , tandis
que les observations deM. Rang constatent
irrévocablement que les Atlantes sont de
véritables Gastéropodes nageurs. Depuis
ces nouvelles observations , il est devenu
indispensable de changer les caractères gé¬
nériques. Les voici tels que les propose M.
Rang : Animal spiral, comprimé , pourvu
d’un pied médian, très aplati, en forme de
nageoire, assez grand et portant une petite
ventouse à son bord supérieur. Tête assez
grosse , en trompe ; deux tentacules cylin¬
driques, implantés en avant de deux tuber¬
cules aplatis, au sommet desquels les yeux
sont placés. Une branchie pcctinée dans une
cavité subcervicale , peu considérable. Co¬
quille discoïde, planorbulaire , ayant l’ex¬
trémité de la spire saillante d’un côté; ou¬
verture symétrique, subtransverse ou lon¬
gitudinale, profondément échancrée au mi¬
lieu du bord droit. Une carène mince et
tranchante régnant à la circonférence du
dernier tour ; coquille très mince, transpa¬
rente, vitrée , fermée par un opercule éga¬
lement mince et transparent.
Les coquilles des Atlantes ne sont pas
parfaitement symétriques comme on l’a cru
pendant longtemps; presque toutes sont dis¬
coïdes, aplaties, ctM. Aie. d’Orbigny, dans
son Voyage dans l’Amérique méridionale, a
donné connaissance de plusieurs faits très in¬
téressants touchant les Atlantes. Il a décou¬
vert plusieurs espèces qui commencent par
une spire très saillante, tandis que le dernier
tour s’agrandit assez subitement dans un
plan différent de ceux qui le précèdent. Tou¬
tes les Atlantes ont le test extrêmement min¬
ce, transparent, fragile. Le dernier tour dans
les individus adultes est symétrique , et
porte, sur le milieu, une carène très sail¬
lante, mince, tranchante, dont l’extrémi¬
té antérieure vient aboutir à une fente
plus ou moins profonde qui divise le bord
en deux parties égales. L’ouverture plus
ou moins évasée, selon les espèces, est
longitudinale dans le plus grand nombre,
et ovale subtransverse dans l’espèce de la
Méditerranée. Cette ouverture est fermée
par un opercule qui en reproduit exac¬
tement la forme. Si l’on compare ces co¬
quilles à celles du genre Bellérophe, on
4 doit reconnaître qu’il se trouve entre elles
de très grandes ressemblances ; aussi pen¬
sons-nous , contre l’opinion de quelques
personnes , que le genre que nous venons
de mentionner ne doit pas être éloigné des
Atlantes. Les Atlantes sont des Mollusques
nageurs par excellence ; elles se rencon¬
trent quelquefois en grande abondance au
milieu du Grand - Océan et loin de toute
terre. Ces animaux nagent avec une grande
rapidité, et il leur suffit de rester immobiles
pour s’enfoncer dans les profondeurs de la
mer. Le nombre des espèces connues est peu
considérable ; on les rencontre principale¬
ment dans les mers chaudes ; et il y en a
une, 1 ' Atlante de Keraudren, qui abonde
dans la Méditerranée. (Desh.)
ATLAS, itvs. — Nom d’une grande et
belle espèce de Lépidoptères nocturnes qui
appartient au g. Altacus de Linné ( Voy .
ce mot), et qui est connue des marchands
sous le nom de Phalène à miroirs , parce
qu’elle a , sur le milieu de chaque aile , une
grande tache triangulaire, transparente, en¬
cadrée de noirâtre , sur un fond d’un rouge
fauve. Elle se trouve principalement dans
le midi de la Chine et aux îles Moiuques.
Elle est figurée dans Cramer, pi. fi, fig. A,
19*
T. II.
298
ATL
ATM
pl. 331, fig. C, et pî. 382, fig. 4. (D.)
ATLAS (nom myth.). moll. — Genre
resté incertain depuis que M. Lesueur l’a
proposé, en même temps que le genre Atlan¬
te, dans les Annales du Muséum. L'auteur
de ce genre ayant eu à observer un animal
très petit, a laissé plusieurs lacunes dans
sa description ; ce qui explique comment
plusieurs zoologistes ont vacillé dans leurs
opinions au sujet de l'animal dont il s'a¬
git. C'est ainsi que M. de Blainvillc ,
adoptant d'abord l'opinion de M. Lesueur ,
regarde comme l'organe branchial les cils
nombreux qui sont autour de la tête ; mais,
un peu plus tard , guidé par la position de
l'anus et par quelques autres caractères , le
même auteur pense que l'animal doit avoir
une cavité respiratoire sur l’arrière du corps
et dans le voisinage de l’anus. En conséquen¬
ce de cette supposition nouvelle, M. de Blain-
ville, dans son Traite de Malacologie , pro¬
pose de comprendre le genre Atlas dans la
famille des Acérés. Rien à nos yeux ne jus¬
tifie cette seconde opinion, pas plus que la
première : et nous ne voyons dans les Atlas
qu'un genre très incertain, sur lequel il faut
tout attendre de l'observation. (Desh.)
ATLAS (arXaç). anat. — Nom donné
à la première vertèbre cervicale , parce
qu'elle supporte la tête, comme Atlas sup¬
portait le monde, dans l'ancienne mytho¬
logie. Cette vertèbre, par sa forme , diffère
complètement des autres. Elle consiste ,
chez l’homme, en une sorte d’anneau irré¬
gulier, qui reçoit antérieurement l'apo¬
physe odontoïde de V Axis , deuxième ver¬
tèbre cervicale , et qui donne passage
postérieurement à la moelle épinière.
On conçoit que la position verticale ou
horizontale de la tête , chez les différentes
classes de vertébrés, doit amener des modi¬
fications dans la forme de V Atlas ; ainsi ,
dans la plupart des Mammifères, cette ver¬
tèbre offre plus de largeur que chez
l'homme et présente, en outre , de grandes
apophyses transverses aliformes; chez les
Oiseaux, elle redevient presque entière¬
ment annulaire, etc. ( Voy . colonne verté¬
brale et SQUELETTE. (A. D.)
* AT LO© Y ME. Âtlodymus ( àrAaç ,
atlas, nom de la première vertèbre, en grec
comme en français , et de la terminaison
commune dyme, formée du radical cSuao;).
térat. — Genre de monstres doubles, ap¬
partenant à la famille des Monosoniens.
(I. G.-S.-H.)
* ATMETOMYCHUS (oct^to;, non di¬
visé; 'AA, ongle), ins. — Genre de Coléop¬
tères tétramères, famille des Curculionides,
tribu des Brachydérides, établi par Scbœn-
herr {Syn. Ins. Car ., t. VI, p. 213) aux
dépens de son g. Anoemcrns , et qu’il ca¬
ractérise ainsi : Antennes assez courtes ,
peu fortes, ayant les deux premiers articles
du funicule très brièvement obeoniques ;
les autres courts, presque tronqués au som¬
met ; le dernier ne pressant pas la massue ;
celle-ci ovale, acuminée. Front large, un
peu avancé sur les yeux. Rostre court ,
large, plan en dessus, avec trois sillons.
Yeux serai - globuleux , très proéminents.
Corselet presque carré , légèrement bisinué
à la base, presque tronqué au sommet, avec
une impression cruciforme en dessus. Ély-
tres en ovale allongé, et terminées chacune
en pointe. Tarses allongés, légèrement di¬
latés, spongieux en dessous, avec un seul
ongle au dernier article. — Ce g. a pour
type le Curcvlio peregrùms d’Olivier,
que M. Dejean ( Cat ., 3e éd.) place dans le
g. Avœmerus. (D. et C.)
ATMOSPHÈRE ou AIR ATMO¬
SPHERIQUE (huxts,L. (àrpa-
sorte de légume), bot. rn. — Genre
de la famille des Polygonacées , tribu
des Polygonées, Benth., offrant pour ca¬
ractères essentiels : Fleurs hermaphrodi¬
tes. Périanthe coloré, persistant, 4 -parti :
les 2 segments internes plus grands, ac-
crescents, connivents après la floraison
Étamines 6 , antéposées, géminées devant
les segments externes, solitaires devant les
segments internes. Ovaire comprimé , im-
marginé, 2-style. Stigmates capitellés. Pé¬
ricarpe lenticulaire , subcoriace , aptère,
recouvert par les segments intérieurs du
périanthe. Graine à périsperme farineux ;
embryon latéral, un peu courbé. — Arbris¬
seaux très rarneux, souvent épineux. Feuil¬
les alternes ou fasciculées , petites, co¬
riaces, persistantes, très entières, rétrécies
en court pétiole articulé au-dessus de sa
base; gaine stipulaire membranacée, sca-
ricuse, petite, adnée inférieurement aux
bords du pétiole, bifide ou finalement bi¬
partie. Pédiccllcs axillaires, fasciculés, fili¬
formes, inclinés, articulés vers le milieu.
Périanthe rose , réticulé , finalement sca-
rieux. — Y? Atraphaxis spinosaYu. se cul¬
tive comme arbuste d’ornement. (Sp.)
* ATRAXYLE (nom vulgaire des Grecs
pour le Kentrophyllum lunatum)- bot. ph.
— M. De Candolle désigne sous ce nom une
section du genre Kentrophyllum , carac¬
térisée par les folioles intérieures de l’in-
volucre, qui sont presque entières, non di¬
latées, ainsi que par la série interne de l’ai¬
grette , tronquée au sommet , et beaucoup
plus courte que l’externe. (J. D.)
* ATREMA, DC. p. 7 I ; tab.
1 8). bot. ru. — Genre de la famille des Om-
bellifères, tribu des Coriandrées, Koch,
auquel son auteur ( Prod . , IV, p. 250) as¬
signe les caractères suivants : Calice à 5
dents petites, pointues, persistantes. Pé¬
tales presque égaux, obovales, échanerés ,
surmontés d’une petite languette infléchie.
Fruit subdidyme. Méricarpes subglobuleux,
| ventrus, à 5 côtes fines. Commissure étroite,
20*
/
ATR
ATR
314
dose. Graine involutée au sommet. — Ce
genre est fonde sur le Coriandrum ame-
ricanvrn Nutt., plante indigène de la Loui¬
siane. C’est une herbe annuelle; à tige
sillonnée, anguleuse; ses feuilles sont dé¬
coupées en lanières linéaires ; les ombelles
et les ombellules ont de 5 à 8 rayons, à
involucre et à involucelles polyphyllcs.
(Sr.)
* ATRÉSIE (à privatif ; rpr,atç, perfo¬
ration). TÉRAT. — M. Breschet comprend
sous ce nom les Hémitéries plus géné¬
ralement connues sous celui d ' Im.per fora¬
tions. Voy. HÉMITÉRIES. (I G. -S. -H.)
* A TR El. S ( aiery noir), arach. — M.
Koch, Ubersicht des Ararhniden Sys¬
tem, pl. 6, f. 66, nomme ainsi un genre de
Scorpions voisin des Bulhus , et que, dans
son texte, p. 86, il appelle Opistophthal-
mi/s ; 1837. (P- G.)
ATRICHIUM (âôpd-, é/oç, sans poil).
bot. cr. — •* Palisot de Beauvois ( Prodrome
des Mousses) avait fondé, sous ce nom, un
genre de Mousses démembré des Polytries,
que plus lard, dans sa Muséologie (31 cm.
Soc. Lin. Par. I, p. 460) il reconnaît
être le même que le genre Calharinea
d’Ehrhart ou Oligotricum , DC. Voy. ces
mots, et surtout polytric. (C. M.)
ATRIPLETTE ou ATRIFLOTTE
ois. — Nom vulgaire de la Motacilla ru fa.
Voyez sylvie. (C. n’O.)
ATRIPLEX. ROT. HH. — Voyez ARRO-
CIIE. (Sp.)
* AT RI P LE X l II . bot. ph . — Nom au¬
jourd’hui inusité, employé par les anciens
pour diverses esp. du g. Atriplex. (Sr.)
ATRIPLICÉES. Alriplicinècs. bot.
rH. — Le nom d ' Atriplices ou Arroehe y
donné , dans l’origine, à cette famille par
A. L. de Jussieu, et dont la désinence a été
changée ensuite, suivant la règle générale¬
ment adoptée, nous parait devoir être con¬
servé , de préférence à celui de Chénopo-
diées ou Chénopodiacées proposé plus tard,
quoique ce dernier paraisse avoir prévalu ,
et quoiqu’un petit nombre de genres primi¬
tivement rapportés à cette famille en ait été
exclu pour former des familles nouvelles ou
se ranger dans d’autres déjà connues. Les
Atriplicéessont des plantes apétales, à éta¬
mines périgynes. Leurs fleurs hermaphro¬
dites , plus rarement polygames ou même
diclines, présentent les caractères suivants :
Calice à trois, quatre ou plus ordinairement
cinq folioles , rarement libres , ordinaire¬
ment réunies jusqu’à une plus ou moins
grande hauteur, persistant après la floraison,
mais changeant souvent de nature, alors
sec ou charnu , ou présentant quelquefois
sur le dos de ses folioles des angles en
forme de carène ou des appendices en forme
d’épine. Étamines en nombre égal ou quel¬
quefois moindre par avortement , insérées
sur un disque qui tapisse le fond et quel¬
quefois le côté du calice, opposées à ses di¬
visions, à filets libres et courts, à anthères
introrses, biloculaires , dont la déhiscence
est longitudinale , alternant dans un petit
nombre de genres avec autant d’écailles.
Ovaire simple, oblong ou déprimé, ordinai¬
rement libre, rarement adhérent au calice,
contenant, dans une loge unique , un seul
ovule qui monte verticalement, ou qui, sup¬
porté par un funicule dressé du fond de la
loge, pend ou se dirige horizontalement,
surmonté de trois ou quatre stigmates fili¬
formes , entièrement distincts ou réunis à
leur base en un style court. Le fruit, or¬
dinairement utriculé, ou coriace et même
charnu, doit, le plus souvent, cette apparence
au développement du calice persistant. Sa
graine, qui offre dans sa direction les mêmes
variétés que l’ovule, présente, sous un tégu¬
ment simple ou double, un embryon con¬
tourné d’ordinaire en un cercle complet
ou incomplet autour d’un périsperme cen¬
tral farineux , d’autres fois enroulé en une
spirale qui sépare alors en deux la masse
extrêmement réduite du périsperme. La ra¬
dicule occupe toujours la partie la plus exté¬
rieure de cette courbe, et sa pointe vient se
terminer près du hile.
Les Atriplicées sont des herbes annuelles
ou vivaces ou des arbrisseaux, répandus sur
toute la surface du globe et principalement
en dehors des tropiques, se plaisant les
unes sur les terrains salés et riches alors en
principes salins, les autres autour des lieux
habités et alors abondants en produits azo¬
tés. Les unes (l’Épinard, la Bette, le Quinoa,
l’ Arroehe) sont employées comme alimen¬
taires dans l’usage domestique pour leurs
feuilles ou leurs racines; quelques-unes sont
riches en sucre; d’autres renferment une
huile essentielle, dont les propriétés sont
ATR
ATR
utiles en médecine, surtout comme anthel-
minthiques. Les tiges ordinairement conti¬
nues et munies de feuilles alternes ou plus
rarement opposées, quelquefois vermicu-
laires et charnues, souvent planes, simples,
très entières, ou dentées, ou irrégulière¬
ment découpées , toujours sans stipules ,
sont d’autres fois articulées et sans feuilles.
Les fleurs sont solitaires ou pelotonnées à
l'aisselle des feuilles , souvent aussi dispo¬
sées en cynies, en épis ou en panicules.
Nous suivrons pour la division de cette
famille le travail monographique le plus
récent et le plus complet, celui de M. Mo-
quin-Tandon. Il la partage d’abord en deux
grands groupes : les Cyclolobées ou Atripli-
cées à embryon annulaire, les Spirolobées
ou Atriplicées à embryon spiral. D’autres
modifications de l’embryon, celles de l’in¬
florescence liées à la structure de la tige,
les rapports du péricarpe et du calice, les
enveloppes de la graine et les diverses com¬
binaisons des fleurs , lui fournissent en¬
suite des caractères pour les subdiviser en
7 tribus.
CYCLOLOBÉES.
lre tribu. — ansérinkes. Tige continue
et garnie de feuilles membraneuses, planes.
Fleurs hermaphrodites , toutes de même
forme. Péricarpe libre. Graine revêtue de
deux téguments , l’extérieur ordinairement
crustacé.
Genres : Cryptoearpus , Kunth. — Rha-
yoclia , R. Br. — Beta, Tournef. — Teloxis ,
Moq. — Cycloloma , Moq. [Cyclolepis ,
Moq. lS3i. non Don.) — Lipanclra , Moq.
( O li garnir a , Less.) — Chenopodium ,
Moq. ( Chenopodii. Spec. Auct. ) — Am-
brina , Spach. — Roubieva , Moq. — Bli-
tum , Tournef. (Morocarpits , Adans. —
Monolepis , Schrad. — Agathophylon ,
Moq.).
2me tribu. — sriNAciÉEs. Tige continue et
garnie de feuilles membraneuses, planes.
Fleurs diclines ou polygames; les mâles de
forme différente des femelles, où le calice
est souvent réduit à deux valves et le fruit
comprimé, le plus souvent libre. Graine re¬
vêtue d’un seul tégument, ou plus ordinai¬
rement de deux, l’extérieur crustacé.
Genres : Exomis , Fenzl. — Alriplex ,
Tourn. — Obionc , Gaertn. — Spinacia ,
Tourn. — Acnida , L. — Axyris , L. non
Oi r
0 10
Gaertn. — Euro lia , Adans. ( Krascheuin -
nikovia , Guld. — Diotis , Schreb. non
Desf. — Guldenstædtia , Neck. — Cera-
tospermum, Pers.) — Ceratorarpns , L.
3me tribu. — camphorosmées. Tige con¬
tinue, garnie de feuilles planes ou linéaires,
rarement charnues et demi cylindriques.
Fleurs hermaphrodites ou polygames par
avortement , toutes de même forme. Péri¬
carpe libre, mais à peine. Tégument de la
graine simple.
Genres : Kentropsis , Moq. — A/iisa-
cantha , R. Br. — Sclerolœna , R. Br. —
Echinopsilon, Moq. ( Bassin , Ail. non L.
— WiLlemetia , Mœrkl. non Neck. nec
Brongn.) — Koohia , Moq. — Panderia ,
Fiscli. — Maireana , Moq. — GhenoLca ,
Thunb . — Londesia , Fisch . — Enchylæna ,
R.. Br. — Camphorosma , L. ( Camp ho -
rata , Tournef.) — Threlke.Ldia , R. Br.
4me tribu. — corispermées. Tige conti¬
nue, garnie de feuilles coriaces, planes, li¬
néaires. Fleurs hermaphrodites , toutes de
même forme. Péricarpe adhérent. Graine
revêtue d’un tégument simple qui se con¬
fond avec le péricarpe.
Genres : A nthochlarnys , Fenzl. [Pelti-
spermum , Moq.) — Corispermum , Ant.
Juss. — A g riojj/iy llum , Bieb.
ome tribu. — salicor niées. Tige articu¬
lée, souvent dépourvue de feuilles. Fleurs
hermaphrodites , toutes de même forme ,
logées dans des cavités du rachis ou dans
les articulations. Péricarpe libre ou adhé¬
rent. Graine revêtue d’un ou de deux tégu¬
ments.
Genres : Halocnemnm , Bieb. — Ar-
throc?iemi/m, Moq. — S a lie or nia, Moq.
(■ Salicor niœ , Sp. Auct.).
SPIROLOBÉES.
6me tribu. — suædinées. Tige continue,
garnie de feuilles ordinairement vermieu-
laircs et charnues. Fleurs hermaphrodites,
toutes de même forme. Péricarpe libre, ra¬
rement adhérent. Graine revêtue de deux
téguments, l’extérieur crustacé. Embryon
roulé en spirale sur un même plan.
Genres : Schanginia , C. A. Mey. —
* Snœda , Forsk ( Lernhia , Hall. — Cochlio-
spermum, , Lag.) — Schoberia , Moq.
7me tribu. — salsolées. Tige continue ou
articulée, garnie de feuilles ordinairement
demi cylindriques et charnues. Fleurs her-
316
ATR
ATR
maphrodiles, toutes de même forme. Péri¬
carpe mince, à peine libre. Tégument de la
graine simple et membraneux. Embryon
roulé en spirale sur plusieurs plans, de ma¬
nière à former un cône. — Cette tribu se
subdivise elle-même en deux sections, ca¬
ractérisées par Tabsence d’écailles dans les
fleurs de la première ( halimocnémides ) ,
par leur présence dans les fleurs de la se¬
conde (anabasées).
Genres : lre section. — Salsola , Moq.
( Salsolœ , Sp. Auct.) — K ali, Tournef.- —
Caroæylum , Thunb. — Trayanurn ., De-
lilc. — Ualimocnemis , C. A. Mey. ( Nano -
phytnm , Less.) — Haloyeton , C. A. Mey.
zme sect. — Cornu lac a , Delile. — Ana-
basis , L. — Brachylepis , C. A. Mey.
Dans le Généra plantarum de M. En-
dlicher , les divisions adoptées sont à peu
près analogues, si ce n’est que les lre et
3me tribus sont réunies en une seule sous
le nom de chénotodiées , qui comprend en
outre les genres Lecanocarpus , Nees , et
Hablitzia , Bieb., que M. Moquin considère
comme devant être portés aux Amarantha-
cées. La 2ule section porte le nom dA-
triplicées. Les g. de la 4me sont rejetés
à la suite de la famille , comme ayant avec
elle seulement de l’aflînité. Enfin M. En-
dlicher forme, sous le nom de basellées et
d’ANRÉDERÉEs, deux s. -tribus dont M. Mo¬
quin croit devoir former une petite famille
distincte qu’il nomme basellacées. V oy . ce
mot. (Ad. J.)
* ATRIPLIÇEVA , Moq.-Tand. {Che-
nop. Monogr.} p. 70). bot. ph. — Synonyme
du genre Obione , Gærtn.; de la famille des
Chénopodiées. (Sp.)
ATRÏPLOTTE. ors. — Voyez atri-
PLETTE. (C. D’O.)
ATROCE. rept. oph. — Espèce du genre
Vipère. Voyez ce mot. (C. d’O.)
AT IlOPE . A trop ?/s . roiss. — Genre
formé par Cuvier dans la famille des Scom-
béroïdcs , ordre des Acanthoptérygiens ,
pour une seule esp., le Brama Atropus de
Schneider, ayant pour caractères : Corps
comprimé ; museau court ; front déclive ;
mâchoire inférieure en saillie ; dorsale à
deux ou trois épines et à rayons mous fila¬
menteux. Ce poisson, long de 27 à 30 cen¬
timètres, se pêche dans les mers des Indés,
et principalement à Tranquebar. (C. d’O.)
* ATKOPÉES. Atropeœ. BOT. PH. -
Nom donné par quelques botanistes à une
tribu de la famille des Solanées, ayant pour
type le genre A trop a. (C. d’O.)
ATROPOS ( nom mythologique ). ins.
— - Nom d’une espèce de Lépidoptères cré¬
pusculaires , de la tribu des Sphingides et
du genre Achérontie , vulgairement appelé
Papillon à tête de mort , parce qu’il porte
sur son corselet l’empreinte assez ressem¬
blante de la face du squelette humain. Ce
lépidoptère , remarquable d’ailleurs par sa
grande taille, l’est encore davantage par la
faculté qu’il possède seul entre tous les in¬
sectes de faire entendre une sorte de cri ,
d’autant pins fort que l’insecte est plus
inquiété. Ce cri, que quelques-uns ont
comparé à celui d’une souris , semble en
effet sortir de la tête et n’avoir rien de com¬
mun avec les différents bruits ou sons mé¬
caniques que produisent beaucoup d’autres
insectes , à l’aide d’organes extérieurs cpii
font vibrer l’air ambiant ; aussi a-t-il attiré
l’attention de tous les naturalistes qui ont
été à portée de l’entendre : tous ont voulu
s’en rendre raison , et chacun d’eux en a
donné une explication différente. Nous al¬
lons exposer le plus succinctement pos¬
sible cette diversité d’opinions , et nous
ferons ensuite connaître la nôtre, car la
question est loin d’être décidée. Réau-
mur, le premier qui ait cherché à la ré¬
soudre , attribue , sans élever le moindre
doute , le cri de notre Sphinx au frotte¬
ment de la trompe contre les palpes, et
Rossi partage cette opinion. Un M. de Johct,
cité par Engramelle , dit qu’il est occa¬
sionné par l’air renfermé sous les épaulettes
ou ptérygodes du corselet , et qui en est
chassé avec force par le mouvement des ailes.
Le docteur Lorey prétend qu’il a pour cause
l’air qui s’échappe de deux trachées situées
à la base de l’abdomen , que ferme , dans
l’état de repos, un faisceau de poils réunis
par un ligament qui prend naissance sur les
parties latérales et internes de l’abdomen,
tandis qu’on voit ces trachées s’ouvrir et
les faisceaux de poils s’épanouir et former
une espèce d’astérisque, pendant tout le
temps que l’insecte fait entendre son cri.
D’après M. le docteur Passerini, la tête se¬
rait le véritable siège de l’organe qui le
produit, c’est-à-dire que les sons sortiraient
ATR
ATR
d'une cavité communiquant avec le faux, i
conduit de la trompe , et à l’entrée de la¬
quelle sont placés des muscles assez forts,
qui s’abaissent et s’élèvent successivement,
de manière que le premier mouvement fait
entrer l’air dans cette cavité, et l’autre l’en
fait sortir. En effet, dit-il, qu’on coupe
la trompe à sa base, le cri n’en continuera
pas moins, tandis qu’il cessera tout-à-coup
si l’on paralyse l’action des muscles , soit
en les coupant transversalement, soit en les
traversant par une grosse épingle qu’on en¬
fonce verticalement dans la tête. Dans son
Essai si/r la stridulation des Insectes
(t. VI des Ann. de la Soc. Eut. de Fra?i-
ce, p. 3 1-70), M. Goureau pense que l’organe
du cri de notre Sphinx a beaucoup d’ana¬
logie avec celui du chant de la Cigale , et
il en place le siège à la base de l’abdomen ,
c’est-à-dire à sa jonction avec le corselet 5
mais il est difficile de s’en faire une idée
nette d’après la description peu précise
qu’il en donne, dans un Mémoire lu à l’A¬
cadémie des Sciences de Saint-Pétersbourg,
dans sa séance du 8 déc. 1837. M. Nord-
mann, qui ne paraît pas avoir eu connais¬
sance du travail de M. Goureau, puisqu’il
ne le cite pas parmi les auteurs qu’il a
consultés , se rencontre parfaitement avec
cet entomologiste sur la cause du cri que
fait entendre le Sphinx Atropos ; comme
lui , il en place l’organe à la base de
l’abdomen , et le compare à l’appareil
sonore des Cigales, et la description qu’il
en donne ne diffère de celle de M. Goureau
que dans les détails , et parce qu’elle est
beaucoup plus développée. Cette identité de
vue , de la part de deux observateurs sépa¬
rés par une distance de 600 lieues, et qui
ignoraient les travaux l’un de l’autre , sem¬
blerait avoir résolu le problème qui nous
occupe. Cependant on va voir qu’il n’en est
rien. Dans son Traité de Physiologie com¬
parée, qui a paru en 1838 (t. II, p. 225-
227), M. le professeur Dugès, après avoir
passé en revue toutes les opinions émises
avant lui sur le cri du Sphinx Atropos, ex¬
cepté toutefois celle de M. Goureau, qu’il n’a
connue que postérieurement, ainsi qu’on le
voit dans une note au bas de la page 224 de
l’ouvrage précité, exprime ainsi la sienne :
« C’est , dit-il , sur le point de contact et
d’union des deux moitiés de la trompe que
o j *7
01 J
nous avons trouvé l’organe sonore. Le ca¬
nal central est formé par la réunion des
gouttières appartenant à chacune des moi¬
tiés latérales représentant les mâchoires, et
ces deux moitiés peuvent glisser l’une sur
l’autre sans se disjoindre , parce que leurs
bords, et surtout le postérieur, sont emboî¬
tés , et que l’un offre une rainure pour re¬
cevoir l’autre : or, le fond de cette rainure
et le bord qui s’y loge sont très finement
crénelés en travers, et leurs frottements ré¬
ciproques sont la vraie cause de ce son, dont
la théorie a été tant controversée.» Du reste,
il ajoute que ce son peut être renforcé non
par la membrane molle observée à la région
prébasilaire , mais par la cavité dont cette
membrane tapisse le fond , et que consti¬
tuent ensemble la spirale de la trompe et
les deux palpes qui s’emboîtent. La tète
même est d’ailleurs en grande partie rem¬
plie d’air , qui donne au crâne dépouillé de
ses poils une demi-transparence remarqua¬
ble. » Ainsi, M. Dugès, contrairement à
l’opinion de MM. Lorey, Goureau et Nord-
mann, paraît convaincu, comme Réaumur,
Rossi et Passerini, que le cri part de la tête •
mais il lui donne une autre cause que ces
trois derniers naturalistes. Maintenant voici
M. Goureau qui, dans une seconde note insé¬
rée dans le 9e vol. des Ann . de la Soc. Eut.
de France (1840), p. 121-128, recon¬
naît s’être trompé dans sa première expli¬
cation, et en donne une nouvelle, de la¬
quelle il résulte que le cri du Sphinx Atro¬
pos n’est pas produit par un organe spécial,
mais qu’il est analogue à celui des Diptères
et des Hyménoptères , c’est-à-dire qu’il est
occasionné par les vibrations du thorax, mis
en mouvement par les muscles puissants
qu’il renferme et par le frottement des épau¬
lettes contre le mésothorax qui frémit sous
elles. Mais nous craignons bien que, dans
cette nouvelle explication, M. Goureau n’ait
confondu le bourdonnement que font en¬
tendre tous les Sphinx en volant, et qui est
plus ou moins fort suivant les espèces, avec
le cri particulier au Sphinx Atropos. Quoi
qu’il en soit , nous aussi , nous avons fait
des expériences pour tâcher de découvrir le
siège de l’organe sonore de ce Sphinx , et
pour leur donner plus d’authenticité , nous
les avons faites en présence de plusieurs
membres de la Société Entomologique de
318
ATR
France ; mais leur résultat, consigné dans
le t. VIII des Annales de cette société, est
loin d’être satisfaisant ; ainsi nous avons
bien constaté l’existence de l’appareil décrit
par MM. Lorey, Goureau et Nordmann, et
nous avons vu , comme eux , s’épanouir en
rayonnant les deux faisceaux de poils qui
en font partie; mais cet épanouissement ne
coïncidait pas toujours avec le cri , et il
avait lieu souvent pendant que l’insecte se
taisait, et vice versa ; de sorte qu’il est
évident pour nous qu’il ne contribue en rien
à la formation du son. D’ailleurs, ce qui le
prouve à priori^ c’est que cet appareil,
dont l’usage reste à découvrir, existe dans
beaucoup d’autres Sphinx qui sont absolu¬
ment muets, comme l’a fait observer M. Pas-
serini en combattant l’opinion deM. Lorey.
D’un autre côté, en prêtant une oreille at¬
tentive , il nous a été facile de nous con¬
vaincre que le cri ne partait pas de la base
de l’abdomen, mais de la partie antérieure
du thorax. Nos recherches se sont en con¬
séquence dirigées sur ce point, et nous
avions déjà dépouillé cette partie de l’é¬
paisse fourrure qui la revêt, lorsque notre
lépidoptère, affaibli par les mutilations que
nous lui avions fait subir , a cessé de vivre
avant que nous ayons pu atteindre notre
but. Cependant , mon fils , qui tenait le
scalpel, pense que le cri pourrait bien pro¬
venir du frottement du prothorax contre le
mésothorax , et alors il serait analogue à
celui que font entendre la plupart des Co¬
léoptères Longicornes; mais il faudrait ad¬
mettre pour cela que ces deux parties fus¬
sent libres et pussent agir l’une sur l’autre,
ce qui serait une exception pour le Sphinx
Atropos, car elles sont ordinairement sou¬
dées dans les autres Lépidoptères. Or ,
nous n’avons pu nous assurer si cette ex¬
ception existe réellement, à cause de la sé¬
paration forcée que le prothorax et le mé-
sothorax ont éprouvée dans la dissection.
En attendant que de nouvelles observations
viennent détruire ou confirmer cette opi¬
nion, il nous est démontré d’une manière
certaine que la sortie de l’air par les trachées
latérales de la base de l’abdomen , comme
le dit M. Lorey, ou par le faux conduit de
la trompe, comme l’exprime M. Passcrini,
ne contribue en rien à l’émission du cri que
fait entendre le Sphinx Atropos. Pour dé-
ATR
truire l’assertion de ce dernier , il suffit ,
comme nous l’avons fait, de pincer forte¬
ment la trompe à son origine avec des brucel¬
les , et l’insecte n’en criera pas moins
malgré cette pression ; de même qu’il con¬
tinuera de crier si l’on déroule la trompe et
qu’on l’isole des palpes en écartant ceux-ci,
malgré l’opinion contraire de Réaumur.
Quant à celle de M. Dugès , elle n’est pas.
mieux fondée , puisque la pression de la
trompe à sa base, en paralysant l’action des
deux gouttières crénelées de cet organe, de¬
vrait empêcher l’émission du son qu’il at¬
tribue au frottement de ces deux parties
l’une sur l’autre, et c’est ce qui n’est pas.
Enfin, l’explication donnée par l’observa¬
teur cité par Engramelle, se réfute d’elle-
même , car le mouvement des ailes est in¬
dispensable , suivant lui, pour produire le
cri de l’insecte : or, c’est précisément quand
on l’empêche de les ouvrir et qu’on le gêne
dans ses mouvements, qu’il crie le plus fort,
comme s’il voulait exprimer sa colère.
Il résulte de cet exposé que la véritable
cause du cri que fait entendre le Sphinx Atro¬
pos est encore à trouver. Ce cri, joint à la
figure lugubre qu’il porte sur son corselet, a
suffi pour répandre, en 1 7 33, l’alarme et l’ef¬
froi parmi le peuple de la Basse-Bretagne,
ainsi que le rapporte Réaumur. En effet, ce
lépidoptère ayant été, cette année-là, beau¬
coup plus commun que de coutume, et son
apparition coïncidant avec une épidémie très
meurtrière qui régnait alors dans cette pro¬
vince, il n’en fallut pas davantage aux gens
faibles et crédules pour l’accuser d’être ,
sinon la cause, au moins le précurseur du
fléau. Mais si l’innocence de notre papil¬
lon dans ce cas était facile à prouver , il
n’en est pas de même d’une autre accu¬
sation qui s’élève contre lui , et d’après la¬
quelle on prétend qu’il s’introduit dans les
ruches des abeilles pour se gorger de miel.
Sa présence seule cause une telle épou¬
vante, ou du moins un tel désordre parmi
les abeilles, qu’elles finissent par déserter
la ruche , après avoir essayé vainement
de faire périr cet audacieux voleur par
leurs coups d’aiguillon impuissants con¬
tre son épaisse fourrure. M. Lepelletier
de Saint-Fargeau nie la possibilité de ce
fait , quoiqu’il soit attesté par le célè¬
bre Huber. Il fait observer d’abord que le
ATR
ATT
319
Sphinx Atropos n’a qu’une trompe très
courte , qui , par son organisation , paraît
impropre à pomper le suc des fleurs ou le
miel ; ensuite que l’intervalle qui sépare les
gâteaux de miel est tellement dispropor¬
tionné avec la grosseur de ce lépidoptère ,
que ce n’est qu’en les brisant avec deg efforts
prodigieux qu’il pourrait arriver aux al¬
véoles; que ces efforts ne peuvent guère se
concilier avec la fragilité de ses ailes , et
qu’en admettant le contraire, il se trouve¬
rait bientôt aussi empêché dans ses mouve¬
ments, par le miel s’échappant des alvéoles,
que le serait une fauvette tombée dans un
vase rempli de glu. Il conclut donc de ces
objections, que si le Sphinx Atropos pénètre
quelquefois dans les ruches, c’est afin d’y
chercher un asile , et non dans l’intention
d’en piller le miel. En effet, beaucoup de ces
Lépidoptères éclosent du 20 septembre à la On
d’octobre ; et tous ceux qui, à cette époque,
n’ont pas trouvé à s’accoupler, de même que
les femelles fécondées qui ne trouveraient
plus de plantes pour nourrir leur progénitu¬
re, passent l’hiver dans l’engourdissement,
et n’en sortent qu’au printemps suivant : cel¬
les-ci pour pondre leurs œufs sur les plantes
propres à la nourriture de leurs chenilles
qui ne tarderont pas à en sortir ; les autres
pour continuer de vivre jusqu’à leur accou¬
plement. Or , les individus qui sont dans
l’une de ces deux circonstances, ayant be¬
soin de s’abriter pendant l’hiver, se réfu¬
gient dans les ruches qu’ils rencontrent
ouvertes, comme ils le feraient dans toute
autre cavité qui leur offrirait un abri con¬
tre les intempéries de l’air. Au reste ,
quel que soit le motif qui fasse pénétrer le
Sphinx Atropos dans les ruches , toujours
est-il que sa présence suffit pour obliger les
Abeilles à les déserter; et, que, dans les pays
où il est très commun , et où l’on se livre
en grand à l’éducation de ces précieux Hy¬
ménoptères , on le considère avec raison
comme un de leurs ennemis , et l’on tue
sans pitié tous ceux qu’on surprend volant
ou rôdant autour des ruches.
V Acherontia Atropos et sa chenille sont
figurés et décrits dans une foule d’ouvrages.
Le plus récent est l’ Histoire naturelle des
Lépidoptères de France , commencée par
Godart et continuée par l’auteur de cet ar¬
ticle. (D.)
* ATROPOS (nom mythoL). ins. — Le
docteur Lcach a établi, sous cette dénomi¬
nation, un genre de la famille des Termiens,
de l’ordre des Névroptères, aux dépens du
genre Psocvs de Latreille. Ce genre Atro-
pos est caractérisé par un corps aptère; une
tête oblongue ; des tarses de trois articles ;
les cuisses postérieures renflées , et par
l’abdomen ovalaire et déprimé. — La seule
espèce que nous connaissions encore est
VA. pulsatorium {Termes pulsatorium
Lin.), très petit insecte, fort commun dans
les collections , les bibliothèques , etc.
(Bl.)
ATROPOS. rept. — Ce nom, déjà em¬
ployé par Linné pour désigner une Vipère
d’Afrique qu’il avait rangée parmi ses Cou¬
leuvres , a été ensuite donné à tort , par
Wagler , à un g. d’Ophidiens créé pour
une toute autre espèce que le Coluber Atro¬
pos de l’auteur du Syslema natnrœ , c’est-
à-dire pour un Trigonocéphale des Indes-
Orientales , que Reinwardt a fait connaître
sous le nom de T puniceus . (G. B).
* ATRYPA (à priv.; rpu-âw, je per¬
fore). moil. — M. Dalman , dans son Mé¬
moire sur les Térébratules , donne ce nom
à un genre démembré inutilement, selon
nous, des Térébratules. Voy. ce mot.
(Desh.)
ATTA. ins. — Voyez atte.
ATTACHES MUSCULAIRES. Li-
gamenta muscularia. moll. — On donne
ce nom aux impressions que laissent sur les
coquilles des Mollusques les muscles qui
servent à attacher l’animal au corps pro¬
tecteur qui le recouvre. On étudie particu¬
lièrement ces impressions musculaires dans
les coquilles bivalves ; et nous verrons aux
articles conchifères et mollusques, quel
parti on en peut tirer pour la classification
(Desh.)
* ATTACHEES, ins.— Tribu de Lépi¬
doptères nocturnes créée par nous aux dé¬
pens de celle des Bombycites de Latreille,
et qui a pour type le grand genre Attacus
de Linné. Ses caractères sont : Ailes larges,
étendues dans le repos. Antennes des mâles
fortement pectinécs. Trompe nulle ou ru¬
dimentaire. Corps court et laineux. Cetle
tribu renferme les plus grands Lépidoptères
connus. Leurs chenilles sont très grosses et
très belles; chaque segment de leur corps
320
ATT
ATT
est arrondi et garni de tubercules de cou¬
leurs vives , surmontés soit de poils raides
et divergents, soit d’épines verticillées. Leur
métamorphose s’opère dans des coques d’un
tissu très solide et comme feutré. Voy. at-
TACUS. (D.)
* ATTACUS (sorte d’insecte suivant la
Bible), ins. — Linné désigne sous ce nom la
première division de son grand genre Pha-
lœnn , qoi embrasse tous les Lépidoptères
nocturnes : elle comprend ceux qui ont les
quatre ailes étendues dans le repos, avec
les antennes tantôt pectinées, tantôt séta-
cées, et dont les uns ont une trompe et les
autres n’en ont pas. Cette division a été
indiquée par Latreille, dans ses familles
naturelles publiées en 1825, comme de¬
vant former un genre ayant pour type
V Attacvs Pavonia major de Linné (le
Bomb. grand Paon ) ; mais il n’èn parle
plus dans ses ouvrages subséquents, où
cette espèce et ses analogues sont placées
dans le genre Bombyx ; tandis que les
entomologistes allemands ont formé de
ces mêmes espèces leur genre Saturnin,
adopté par M. Boisduval , dans son Ind.
Melhod. Quant à nous, tout en adoptant
également ce même genre dans notre sup¬
plément à l'histoire des Lépidoptères de
France, nous avons cru devoir lui restituer
le nom d 1 Attacvs de Linné, qu’il avait été
dans la première intention de Latreille de
lui imposer ; et nous le caractérisons ainsi :
Antennes pectinées dans les deux sexes,
mais à dents beaucoup plus longues dans
les mâles que dans les femelles. Palpes
courts et très velus. Trompe nulle ou rudi¬
mentaire. Corselet laineux. Ailes très larges
et dont le centre est orné ou d’une tache
ocellée ou d’une tache diaphane, traversé
par une petite nervure. — Ce genre renferme
un assez grand nombre d’espèces tant exo¬
tiques qu’indigènes. Nous citerons comme
type des premières, YAlfacus atlas Linn.,
l’un des plus grands Lépidoptères qu'on
connaisse , et qui se trouve en Chine ; et
comme type des secondes, le Pavonia
major Linn., Saturnin pyri Ochs., le
Grand Paon Geoffroy, qui est très com¬
mun dans les environs de Paris. Le premier
est figuré dans Cramer, t. I, p. 13, pl. 9,
«ig. A., et le second dans beaucoup d’ou¬
vrages, et entre autres dans les Pap. de
France , par Godart, t. IY, p. 60, pl. 4.
Ce dernier provient d'une très belle che¬
nille qui vit principalement sur l’orme ; elle
est très grosse, d’un beau vert, avec des
tubercules d’un bleu de turquoise , sur¬
montés chacun de 7 poils raides et diver¬
gents , et dont celui du milieu, plus long
que les autres, se termine par un petit
bouton. (D.)
ATTAGAS. ois. — Oiseau dont les an¬
ciens ont beaucoup parlé et sur l’identité
duquel on était fort incertain , jusqu’à ce
que Picot Lapeyrouse ait prouvé, par suite
de savantes recherches, que l’Altagas des
anciens et des modernes est le même oi¬
seau que le Lagopède. Voy. ce mot.
(Lafr.)
ATTAGENUS (nom d’un poisson de
mer), ins. — Genre de Coléoptères penta¬
mères, famille des Clavicornes , établi par
Latreille aux dépens du genre Dcrmcstes
de Linné, dont il diffère par les antennes
dont la massue est allongée, avec le der¬
nier article, fort long dans les mâles; par
les palpes maxillaires plus allongées et plus
grêles, et par l'absence d'une dent cornée
au côté interne des mâchoires. — M. Dejean,
dans son dernier Catalogue , rapporte à ce
genre 26 espèces, dont 10 exotiques et 16
d’Europe. Nous citerons parmi ces dernières
les Derme si es pellio et undatus de Fa-
bricius, qui se trouvent toutes deux aux en¬
virons de Paris. (D. et C.)
* ATT AGÉNITES . ins. — Groupe de
la tribu des Dermestins , famille des Clavi¬
cornes, ordre des Coléoptères pentamères,
établi par M. Delaporte ( Hist . nat. des
Colèopt. faisant suite au Buffon-Duménil ,
t. II, p. 35), et qui se .compose des genres
Attagenus , Trogoderma, Anthrenus et
Globicornis. Ces 4 genres ont pour carac¬
tères communs : Antennes, ou au moins
leur massue, se logeant dans des cavités
thoraciques. (d.)
' ATT AGIS. Attagis. ois. — Genre de
l’ordre des Échassiers de notre famille des
Chionidèes et de notre sous- famille des
Tinochorinèes. Ce genre, formé par MM.
Is. G. S. -H. et Lesson et publié dans la
Centurie zoologique de ce dernier, en oc¬
tobre 1830, a pour caractère , selon ces au¬
teurs : «Bec court, robuste, comprimé sur
les côtés, voûté et convexe en dessus, légè-
ATT
ATT
321
rement recourbé à la pointe, qui est arron¬
die ; mandibule inférieure convexe en des¬
sous, droite, relevée sur ses bords et comme
eanalieulée , à pointe arrondie et mousse ;
bords du bec lisses, légèrement recourbés ;
fosses nasales amples, demi circulaires, en
partie recouvertes par une lame membra¬
neuse, arrondie et convexe à son bord et en
partie couverte elle-même par les plumes du
front ; narines percées de part en part sous
la lame convexe ; tête et joues emplumées ;
ailes courtes, pointues, à première et deuxiè¬
me rémiges plus longues ; queue courte, lar¬
ge, arrondie, à quatorze rectrices ; jambes
emplumées 5 tarses courts, robustes, réticu¬
lés, à plante granuleuse 5 les doigts médio¬
cres , le moyen le plus long , scutellés en
dessus : pouce petit surmonté ; les ongles
allongés, recourbés, le moyen dilaté à son
côté interne. »
Les deux auteurs précités, frappés des
rapports extérieurs que présentait l’Attagis
de Gay, Attagis Gayi{ Is. G. etLess. Cent-
zoo L- , pl. 4 ), d’une part, avec les Gangas
de l’ordre des Gallinacés, et, de l’autre, avec
les genres Chionis et Tinochore , genres
américains comme lui , le réunirent à ces
deux derniers et en formèrent une famille
sous le nom de PontogalLes ou Tètra-
ochores que M. Lesson publia également
dans son Traité dé Ornitholog ie , comme
dernière famille des Gallinacés.
Depuis cette époque , l’acquisition faite
par le Muséum du squelette d’un Chionis ,
que le savant M. de Blainville a étudié et
analysé avec le plus grand détail, et qu’il a
reconnu être presque analogue à celui de
l’Huîtrier , et des observations ultérieures
sur les mœurs des deux autres genres dues
à M. Alcide d’Orbigny, ont prouvé claire¬
ment que ce groupe appartient à l’ordre des
Échassiers et non à celui des Gallinacés.
Cette seule raison , suffisamment déter¬
minante, nous a décidé à changer le nom
de PontogalLes ou Tétraochores qui, dès-
lors, n’offrait plus qu’une fausse indication,
en celui de Chionidées , formé primitive¬
ment par M. Lesson dans son manuel pour
le seul genre Chionis.
L’ Attagis de Gay (Is. G. et Less. Cent-
zool-, pl. 47) de la taille et de la forme d’une
Perdrix grise , offre néanmoins , dans la
forme de son bec et dans la coupe de ses
ailes , des rapports évidents avec les Gan¬
gas; mais il est facile de lui reconnaître,
avec les Chion is et les T i nochorcs , une vé¬
ritable affinité que vient encore confirmer la
similitude des mœurs. Le fond du plumage
est roussâlre, varié sur toute la partie supé¬
rieure de blanchâtre , couvert de très fines
linéoles anguleuses et de bandes squami-
formes d’un noir brun, lesquelles se remar¬
quent encore sur le devant du cou. La poitrine
et les flancs , ainsi que tout le reste du des¬
sous, sont d’un blond fauve agréable. La fe¬
melle ne diffère du mâle que par une taille
plus petite (30 centimètres, au lieu de 34).
Les premiers individus de cette espèce inté¬
ressante que le Muséum ait possédés, lui
furent envoyés du Chili , en juillet 1830 ,
par M. Gay, voyageur et naturaliste zélé ,
mais sans détails sur les mœurs et les es¬
pèces. Une seconde espèce, faisant partie de
la collection de feu M. Pesquet, à Caen, et
provenant aussi du Chili , a depuis été dé¬
crite et figurée par AI. Lesson , dans ses
IlLusir. de zool ., pl. H, sous le nom At¬
tagis de LalreiLle. Voy- chionidées et
tinochorinées. (Laer.)
Aï TALEE. Attalea. bot. ph. — Un
beau Palmier, trouvé par MAI. dellumboldt
et Bonpland dans l’Amérique méridionale ,
est devenu le type de ce genre , établi par
Kunth [In Hiimh. nov. gen ., I, p. 319, t.
96 et 96). Ce genre, adopté par Martius
dans son excellente et magnifique mono¬
graphie des Palmiers, offre les caractères
suivants: Fleurs monoïques, réunies sur
le même spadice , les mâles à la partie
supérieure des rameaux, et les femelles
moins nombreuses vers la base. Spathe
simple. Dans les fleurs mâles, le périan-
tbe se compose de six sépales, presque li¬
bres ou seulement un peu soudés par leur
base. Les étamines, dont le nombre varie
de dix à vingt-quatre , ont leurs filets iné¬
gaux et lancéolés ; leurs anthères dressées
et linéaires. Dans les fleurs femelles, Fo-
vairc est à trois loges; plus rarement à
quatre ou cinq. Le fruit est une drupe ovoïde
ou allongée, dont le noyau, très dur, est
environné d’un mésocarpe sec et fibreux.
Ce noyau est à 2, 3 et 5 loges monospermes.
Ce genre se compose de 5 à 6 espèces.
Toutes croissent dans l’Amérique méridio¬
nale , tantôt dans les forêts de la plaine ,
21
T. II
tantôt sur les montagnes. Leur stipe ac¬
quiert quelquefois de très grandes dimen¬
sions ; d’autres fois il est court ou même
presque nul. Les frondes sont pinnées et
très grandes. Leur spathe est généralement
assez petite. On mange leurs graines dans
les pays où ils croissent. (A. R.)
ATTA VILLE. rorss. — Espèce de Raie.
Voyez ce mot.
A T TE. Ait a ( 6c r t to , je saute ). ins.
— Genre de la famille des Formiciens,
groupe des Myrmicites , de l’ordre des
Hyménoptères, établi par Fabricius (Syst.
Piez. ) et adopté généralement par tous
les entomologistes. Ce genre, très voisin
des Myrmicites , s’en distingue surtout
par des palpes très courts; des antennes
entièrement découvertes; un thorax dé¬
pourvu d’épines ; et des ailes présentant
trois cellules cubitales, dont la troisième
incomplète. On connaît peu d’espèces de ce
genre : les unes sont européennes, les au¬
tres sont américaines. Dans certains neutres
la tête acquiert un volume considérable.
Les especes les plus répandues dans notre
pays sont les A. capitata Lat. et A. struc-
wr Lat. Cette dénomination devra être
changée ; car elle a été appliquée avant
Fabricius à un genre d’Aranéides par M.
Walckenaër. (Bu.)
ATTE. A tins («ttw, je saute), arach. —
Genre de l’ordre des Aranéides, établi par
M. Walckenaër (Tableau clés Aranéides),
et généralement adopté par tous les ento¬
mologistes. Ce genre est principalement
caractérisé par des yeux au nombre de huit,
inégaux entre eux, disposés sur trois lignes,
en avant et sur les côtés du céphalothorax ;
quatre sur la ligne antérieure, dont les
deux intermédiaires plus gros que les au¬
tres , et deux sur chacune des deux lignes
postérieures. La lèvre est ovalaire, allongée,
et les mâchoires sont droites, arrondies et
dilatées à leur extrémité.
Les Attes sont fort nombreux en espèces,
généralement de petite taille, ayant souvent
des couleurs vives ou variées; ils sont ré¬
pandus dans les diverses parties du monde.
Ces petites Aranéides épient leur proie , la
saisissent à Sa course ou en sautant; elles
se renferment dans un sac de soie fine ,
entre des feuilles réunies ou dans des fentes
de murailles, etc. M. Walckenaër établit
quatre divisions principales dans le genre
Allas. Ce sont : les sauteuses, ayant des
pattes grosses et courtes dans les femelles.
Une première race, les courtes , est subdi¬
visée en européennes , af ricaines , Co¬
lomb e nne s , américaines , aus Ira la-
sicnncs et asiatiques ■ une seconde, les
allongées, se subdivise en européennes
et américaines • une troisième race est
celle des aplaties. Aient ensuite la subdi¬
vision des voltigeuses , ayant des pattes
allongées, propres à la course et au saut,
et des palpes longs et filiformes; celle-
ci est subdivisée en européennes , améri¬
caines et austral a siennes . Enfin , les
longimanes, ayant des palpes très longs,
et les caudées, ayant des filets sétifères très
grands. Voy., pour les nombreuses espèces
qui composent ce genre, l’ouvrage de
M. Walckenaër, Histoire naturelle des
Insectes aptères ( Suites à Buffon , t. I ,
p. 402 et suivantes). (Bu.)
* ATTE. Attus (aTiw, je saute), ins. —
M. de Hahn (W an zen art. insekt.) avait
appliqué cette dénomination à un genre de
la famille des Mirions , Br. ou Capsini ,
Burm., de l’ordre des Hémiptères; mais,
comme elle était déjà employée dans la
classe des Arachnides et dans l’ordre des
Hyménoptères , nous l’avons changée en
celle de Slrongylocoris (IJist. des anim
art.). Voy. ce mot. (Bu.) 1
ATTE. bot. th. — Fruit de V Anona
squammosa dans quelques-unes de nos
colonies. Voy. anone. (C. d’O.)
AT TÉLABE . Atfelabus (6ct TÉXaëoç,
insecte qui ronge les fruits), ins. — Genre
de l’ordre des Coléoptères tétramères , fa¬
mille des Curculionites , que Schœnherr
place dans sa division ou tribu des Attéla-
bides. Voy. ce mot.
Sous le nom d 'Attelabus, emprunté à
Aristote , Linné avait réuni dans le même
genre plusieurs Coléoptères très différents
de mœurs et d’organisation. Geoffroy, en
s’emparant de ce nom , l’appliqua aux His-
ters ou Escarbots du naturaliste suédois,
et forma , avec l’Attélabe du Coudrier ,
celui-ci et quelques espèces voisines , un
genre fort naturel qu’il nomme Becmareen
français et Rhinomacer en latin. Fabricius
ne crut pouvoir mieux faire que de l’adop¬
ter, en lui restituant toutefois, avec raison,
ATT
ATT
le nom d'Altelabus de Linné, comme pins
ancien. Depuis , les travaux successifs de
Herbert, de Clair ville, d’Olivier, et, en der¬
nier lieu, de Schœnherr, ont apporté de
telles modifications au genre dont il s’agit,
qu’il se restreint aujourd’hui aux espèces
qui offrent , d’après Latrcille , les carac¬
tères suivants : Point de labre apparent.
Palpes très petits, coniques. Antennes droi¬
tes , de onze articles , dont les trois der¬
niers forment une massue perfoliée. Trompe
courte, large, dilatée au bout ; point de cou
apparent ; mandibules fendues à leur ex¬
trémité. Jambes terminées par deux forts
crochets. — Les Attélabes ont le corps plus
ou moins ovale , très corné ; le prothorax
est sans rebords , plus large que la tête et
moins que les élytres ; celles-ci sont con¬
vexes et recouvrent les ailes membraneuses;
les pattes ont une longueur moyenne ; l’ab-
domen est court et a plus de largeur que
de longueur. M. Schœnherr (, Syn . 1ns.
Curent., t. V, p. 199-31 S) rapporte à ce
genre 4 1 espèces qu’il partage en deux
groupes, dont le second répond au genre
lins relus de Germar, qu’il n’adopte pas.
Parmi ces espèces , qui sont presque toutes
exotiques , nous n’en citerons que deux :
l’Attélabe curculionoïde , Attelabus cur-
c u lion aides Fabr., qui forme le type du
genre ; c’est le Becmare Laque de Geoffroy,
très commun aux environs de Paris ; et
l’Attélabe longimane , Attela bus longi-
manus Fabr., remarquable par la longueur
de ses pattes antérieures ; il est de Cayenne.
Ces deux espèces sont décrites et figurées
dans V Entomologie d’Olivier, t. Y, 8! ,
p. 5, n° 1, tab. I, fig. 1 , a, b , et p. 7, n° 4;
tab. I, fig. 4, a , h. (D. et G.)
* ATTÉLABIDES. Attelabides. ins.
— Division établie par Schœnherr dans la
famille des Curculionides , et qif il caracté¬
rise ainsi : Rostre ou bec subcylindrique,
défléchi , souvent filiforme ou plus souvent
dilaté à l’extrémité. Tête allongée derrière
les yeux. Antennes ou massue de il à 12
articles ; élytres presque carrées ; extré¬
mité de l’abdomen à découvert. Cette divi¬
sion comprend les genres Apode rus , Atte¬
labus, Rhynchites et Pterocolus. Voy.
ces mots.
Les larves des Attélabidcs sont apodes,
molles, blanchâtres, ramassées, composées
o
de douze anneaux peu distincts ; leur tête
est dure , écailleuse et armée de deux man¬
dibules assez solides. Leur ventre est garni
de petits tubercules lubrifiés par une hu¬
meur visqueuse qui paraît favoriser leur
progression à défaut de pattes ; elles vivent
toutes de substances végétales. Les unes se
tiennent dans l’intérieur des tiges ou des
fruits qui leur servent à la fois d’abri et de
nourriture ; les autres vivent de feuilles ou
de fleurs qu’elles enroulent autour d’elles,
à l’instar de certaines chenilles , et dont
elles rongent seulement le parenchyme.
Elles changent plusieurs fois de peau avant
de parvenir à toute leur taille. Arrivées à
cette époque , elles se renferment dans
une coque composée tantôt de pure soie ,
tantôt d’une matière résineuse assez solide,
et s’y transforment en nymphes pour deve¬
nir bientôt insectes parfaits. Sous celle
forme , les Attélabidcs se nourrissent de
la liqueur mielleuse des fleurs, et causent
peu de dégâts ; mais il n’en est pas de
même de leurs larves, qui sont très vo¬
races, et qui, lorsqu’elles sont nombreuses,
font beaucoup de tort aux végétaux , soit en
les privant de leurs feuilles , soit en atta¬
quant les jeunes pousses, soit enfin en
rongeant les fleurs et les fruits, ou l’inté¬
rieur des tiges dans lesquelles elles vivent.
Il est d’autant plus difficile de prévenir
leurs ravages , qu’elles ne travaillent pas à
découvert, et qu’on n’est averti de leur
présence que lorsque le mal est sans re¬
mède.
Le tome Y III , 2me part, des Mémoires
de la Société de physique et d> histoire
naturelle de Genève, renferme un mé¬
moire très intéressant de M. Pierre Huber
sur l’industrie variée qu’emploient certaines
espèces d’ Attélabidcs pour contourner en
cornet l’extrémité ou le rebord des feuilles
sur lesquelles elles vivent , à l’effet d’y
déposer leurs œufs. Il en désigne cinq ,
dont une seule [Attela bus curcvlionoi-
des ) appartient au genre AÜélabe ; les au¬
tres sont des Apodères et des Rhynchites.
(D. et G.)
* ATTÉLABITES. uns.— M. Delaporte
( lîist . nul. des 1ns. faisant suite au Bu/
fon-Duméml , t. Il, p. 288) désigne ainsi
un groupe de Sa famille dîs Cureulionitcs ,
auquel il donne pour caractères : Rostre
324
ATT
long, presque cylindrique, allongé, plus
ou moins arqué. Corps ovalaire. Il se com-*
pose des genres Apoderus , Attelai us ,
Rhync hiles, Pteroeolus , Diodyrhyncus ,
Rhinomacer, Auletes , Rhinotia, Relus ,
Ithycerus , Eury?ichus , Apion , Rham-
phus et Tachyyonus. Voy. attélabjdes.
(D.)
ATTELABES. ISS. - F07/. ATTÉLABE.
* ATTÉNUÉ. Altehutus. bot. — Cette
épithète s’emploie pour désigner les parties
du végétal qui vont en diminuant du som¬
met à la base ou de la base au sommet.
(C. »’0.)
ATTÉRISSEMENT. géol. — Les ma¬
tières que les eaux continentales charrient et
qu’elles déposent sur leurs rives et à leur
embouchure finissent , dans un grand nom¬
bre de localités, par faire reculer graduelle¬
ment la limite de celles-ci et par étendre
les terres émergées, aux dépens de celle des
bassins qni contiennent les eaux ; c’est à ces
nouvelles terres qu’on donne le nom d’JC
tèrissemeni. Les vagues de la mer , en re¬
jetant , sur certains points de ses rivages ,
des vases, des sables et des galets, donnent
également lieu à la formation de vastes ter¬
rains de cette nature : il y a donc des At-
térissements marins et des Attérissements
fluviatiles ; mais , dans la plupart des cas ,
les fleuves et la mer concourent à la pro¬
duction des grands Attérissements. En effet,
ce sont principalement les eaux courantes
qui , dans leur trajet sur les terres émer¬
gées , les ravinent et se chargent d’une très
grande quantité de matières ; elles déposent
bien une partie de ces matières sur leur lit
et à leur embouchure, mais elles en portent
une très grande quantité à la mer qui , par
un mouvement en sens opposé , arrête la
marche des sédiments qu’elle refoule sur
ses rivages.
La matière qui compose les Attérisse¬
ments n’est pas toujours de Iamêihe nature
dans un même lieu ; elle varie successive¬
ment et alternativement en raison de plu¬
sieurs circonstances, telles que la nature du
sol traversé par les divers affluents d’un
même fleuve , la quantité et la rapidité des
eaux 5 ainsi, par exemple, la Seine dépose
au-dessous de Paris des sédiments argileux,
jaunâtres , lorsque , grossie dans la pre- J
mièrc partie de son cours , elle a lavé le j
ATT
sol de la Bourgogne ; tandis que les sédi¬
ments qu’elle charrie et dépose lors des dé¬
bordements de la Marne , sont blanchâtres
et calcaires comme le sol crayeux de la
Champagne. C’est, une des causes des alter¬
nances qu’on observe non-seulement dans
les Attérissements , mais dans toutes les
formations neptuniennes.
La vitesse variable avec laquelle mar¬
chent les eaux occasionne de la même
manière , sur une ligne verticale , le dépôt
de particules grossières et pesantes , et de
matières ténues et légères ; aussi voit-on
souvent , dans les coupes que présentent
d’anciens Attérissements ou dans les puits
qu’on creuse pour les traverser , des lits
d’argile recouverts par du sable ; ce dernier
par des graviers et des galets que recou¬
vrent encore des argiles , et ainsi un grand
nombre de fois.
C’est principalement à l’embouchure des
cours d’eau , soit des affluents dans les
fleuves principaux , soit de ceux-ci dans la
mer , que se déposent les grands Attérisse¬
ments. Les courants , ralentis dans leur
marche par l’action d’autres courants ou
par les mouvements périodiques ou irré¬
guliers des vagues de la mer , laissent dé¬
poser les sédiments qu’ils transportent 5
des hauts fonds , des bancs , des barrages ,
sont le produit de ces dépôts ; ils s’élèvent
successivement , forment des lies à des dis¬
tances plus ou moins grandes des côtes ;
mais , graduellement entre celles-ci et les
premiers Attérissements, l’espace se trouve
comblé. A des lagunes peu profondes suc¬
cèdent des étangs , des marécages , puis
enfin de vastes plages que les hommes ne
tardent pas à rendre habitables et dont ils
s’emparent, à cause de leur grande fertilité.
Le delta du Nil , celui du Gange , ceux des
grands fleuves de l’Amérique , une partie
des côtes de la Provence , toute la Hollande
et les bords méridionaux de la mer Baltique,
ne sont que des Attérissements, dont l’éten¬
due et la forme ont considérablement varié
depuis les temps historiques.
On reviendra , à l’article eau et forma¬
tion, sur l’histoire des Attérissements. Voy.
ces mots. (C. P.)
ATTICUS. rois. — Synonyme d’Æx-
turycon. Voyez ce mot.
* ATT1DES [Atlas, genre d’Aranéi-
ATT
ATT
des), aracu. — MM. Sundevall et Koch
nomment ainsi la famille de Tordre des
Aranéides, qui comprend le genre Atte ou
Saltique et ses subdivisions, ainsi que les
Palmanes et les Creses. (P. G.)
ATTIELl . iîot. ru. — Nom vulgaire de
T Anona sqtiamosa L. , ou Corosollier
écailleux. (Sp.)
* ATTILA. Attila, ois. — Genre formé
parM. Lesson, dans son Traité d’ Ornitho¬
logie, sur une seule espèce américaine du
Musée de Paris. Les caractères qu’il assigne
à ce genre, qu’il place dans sa famille des
Coracines, sont : « Bec triangulaire, allongé,
dilaté à la base; à fosses nasales profondes,
avec l’arête saillante, arrondie, terminée en
crochet aigu ; mandibule supérieure com¬
primée vers l’extrémité, dentée; bouche ci¬
liée; ailes allongées, à troisième rémige la
plus longue ; queue ample, élargie, presque
rectiligne ; tarses allongés , sculellés. »
La seule espèce du genre est T Attila bré¬
silien , Attila b ras i liens is Less., ou Ty¬
ran olive, du Musée de Paris, à bec et tar¬
ses rougeâtres ; à plumage vert olivâtre en
dessus, vert jaunâtre en dessous, avec le
bas-ventre jaune clair et la queue roux ca¬
ndie.
Nous ne savons pas quel est cet oiseau et
ne pouvons par conséquent émettre aucune
opinion sur ce genre. (Lafr.)
ATTRACTION. — On nomme ainsi
la cause ou la force qui sollicite les parties
de la matière à se porter les unes vers les
autres. Newton, qui a -établi les principales
lois de cette force , en a fait connaître l’im¬
mense influence dans les grands phénomè¬
nes de la nature.
L’attraction, combinée avec une impulsion
primitive, fait décrire à la terre et aux au¬
tres planètes des orbites elliptiques, dont le
soleil est un des foyers , et qui , en s’allon¬
geant indéfiniment, deviennent les orbites
paraboliques des comètes. C’est elle qui fixe
de même les divers systèmes de satellites
autour de leur planète, et qui règle leur
cours. C’est elle qui produit la pesanteur à
la surface de la terre et des autres corps
célestes, le poids n’étant que l’effort total
des forces attractives. C’est elle qui, com¬
binée avec la force centrifuge du mouve¬
ment d - rotation, et agissant sur des mas¬
ses encore fluides, a élevé l’équateur des
planètes et aplati leurs pôles ; c’est elle enfin
qui produit la nutation de Taxe terrestre , la
précession des équinoxes, ainsi que le flux
et le reflux des mers. Tous ces phénomènes
sont autant de conséquences nécessaires et
calculables du principe de l’attraction uni
vcrselle.
Outre le genre d’attraction que nous ve¬
nons de considérer, il existe encore d’autres
forces dont la tendance est semblable, mais
qui se développent seulement lorsque les
molécules de la matière sont rapprochées
les unes des autres, à de très petites distan¬
ces pour notre appréciation. Néanmoins leur
action n’est réellement pas limitée : au con¬
traire , elle s’étend aussi indéfiniment dans
l’espace; mais son intensité décroît avec
l’éloignement d’une manière tellement ra¬
pide, qu’elle ne peut, pour ainsi dire , pro¬
duire d’effets sensibles que tout près du
contact apparent. Ce sont ces forces qui pro¬
duisent tous les phénomènes chimiques , et
l’ascension ou la dépression des liquides par
, rapport à leur niveau naturel, dans des tu¬
bes très étroits , etc.
On observe encore dans la nature des for¬
ces attractives d’un autre genre, qui s’exer-
i cent seulement entre certains corps , ou
entre des corps modifiés d’une certaine ma¬
nière. Telles sont les attractions magné-
j tiques et électriques ; les premières ayant
lieu seulement entre les métaux susceptibles
d’aimantation , et les dernières seulement
entre les corps amenés à l’état électrique
par la communication , le frottement, etc.;
il se produit dans ces différents cas des
forces répulsives. Nous citerons enfin les
attractions qui appartiennent à l’endosmose
■ et à la caléfaction , l’attraction qu’exercent
les hautes montagnes, etc.
L’attraction a de bonne heure occupé
l’esprit des hommes qui cherchent la raison
des choses. Différents écrits des anciens
prouvent que ceux-ci avaient des idées plus
ou moins nettes sur l’attraction de la ma-
; lière, et même sur la gravitation céleste.
Parmi les modernes , c’est Nicolas Copernic
qui, le premier, a employé le mot Pe¬
santeur pour expliquer la cause de la ten¬
dance des corps à prendre la forme sphéri¬
que. Le docteur Gilbert parle aussi d’une
attraction générale, mais il ne la distingue
pas assez clairement de TatlraüUn magné-
326
ATT
I ique. Cette distinction est mieux établie pas-
François Bâcon. Il représente l’attraction
comme une force générale de la nature, et
qui s’applique au mouvement des corps
célestes. Néanmoins, personne avant Des¬
cartes et Newton ne s’était fait une idée
aussi juste de l’attraction que Hooke. Des¬
cartes regarda l’éther comme la cause de la
plupart des phénomènes, par conséquent
de l’attraction; et il a trouvé sur ce point
beaucoup de partisans. Newton eut, dans
le principe , une opinion semblable : c’est
de la pression, de la gravitation de l’éther,
mais non des tourbillons , qu’il fit d’abord
dériver la pesanteur. Il parle d’un éther très
subtil, répandu dans toute la nature, et qui,
par suite, existe dans tous les corps , dans |
les pores desquels il doit encore être plus j
subtil. En partant de ces idées premières, !
il expliqua la réfraction de la lumière , la j
cohésion , l’adhésion et les combinaisons
chimiques. De même que cet éther, par sa
pression constante, déterminait la cohésion j
des particules des corps, de même, agis¬
sant sur tous les corps et sur toute la sur¬
face de la terre, simultanément, il forçait
ces corps à tendre constamment vers le cen¬
tre du globe.
Comme on ne connaît l’attraction que
par ses effets et non par sa nature intime ,
on s’est demandé si tous les phénomènes
dont nous avons parlé appartenaient à une
cause unique, bien que modifiée dans quel¬
ques circonstances; ou s’il faut les attri¬
buer à plusieurs causes, dont l’action con¬
comitante produit les phénomènes que nous |
percevons. Newton assure qu’il considère
Ses forces centripètes comme des attractions,
quoiqu’elles ne soient peut-être, physique¬
ment parlant, que de véritables impulsions.
A la fin de son traité d’optique, il s’expli¬
que encore sur ce sujet. Je n’examine point,
dit-il, quelle peut être la cause de ces at¬
tractions ; ce que j’appelle ici attraction
peut-être produit par impulsion , ou par
d’autres moyens qui me sont inconnus ; je
n’emploie ce mot attraction , que pour qua¬
lifier en général une force quelconque , en
vertu de laquelle Scs corps tendent récipro¬
quement les uns vers les autres , quelle
qu’en soit la cause. S’Gravc Sande, disciple j
de Newton , s’est tenu dans une pareille ré-
serve ; mais , pendant quelques années , ce
ATT
sujet a été vivement discuté. On voulait à
toute force découvrir si l’attraction était
une qualité essentielle de la matière ou bien
une qualité purement adventice.
Cette question agita les esprits pendant
un assez grand nombre d’années; Kant lui-
même crut devoir s’en occuper. Or, il con¬
sidéra l’attraction comme une force infinie,
absolue, mais qui ne peut devenir mani¬
feste ou objective que par l’existence de la
matière ; il la regarda toutefois comme une
force spécialement adventive à toute ma¬
tière connue.
Depuis quelque temps, des savants ont
prétendu qu’il était oiseux de chercher à
expliquer l’attraction. Il est vrai que la na¬
ture intime de l’attraction nous sera tou¬
jours cachée ; qu’en essayant de l’expliquer
on ne fera que reculer la difficulté; mais,
dans les sciences humaines , expliquer un
phénomène général, c’est le rattacher à une
cause plus générale encore, à une cause
qui rende raison et du phénomène à expli¬
quer et d’autres phénomènes généraux ,
paraissant de prime abord n’avoir au¬
cune relation directe avec le premier ; aussi
plusieurs autres savants illustres de nos
jours, parmi lesquels nous citerons M.
Àrago, pensent-ils que la question mérite
d’être approfondie sous ce point de vue.
Naguère MM. Ampère , Cauchy, Savary,
Becquerel, de La Rive, etc., ont écrit, sur
la constitution des corps et sur la nature
des agents, des travaux qui sont destinés à
jeter un grand jour sur l’attraction et les
phénomènes dépendants de cette cause ;
nous en parlerons aux mots corps, Iyiatière,
causes, calorique, etc. Tout récemment M.
de Tessan a rattaché à la cause de la lumière
l’attraction moléculaire à grande distance ,
et l’attraction moléculaire à petite distance.
Ce savant est parti des travaux dè Descar¬
tes , de Huyghens, d’Euler, d’Young, de
Fresnel, sur la théorie de la lumière, et du
résultat suivant, obtenu par M. Lamé et
confirmé en partie par M. Cauchy : l’exis¬
tence de corps transparents entraîne néces¬
sairement la conclusion que, dans l’éther en
équilibre, la pression est constamment pro¬
portionnelle à la densité de ce fluide ; que
les molécules des corps transparents re¬
poussent le fluide éthéré ; qu’en fin celle
force de répulsion suit la loi de la raison in
ATT
ATT
327
verse du carré de la distance. Il prétend avoir
démontré que les molécules des corps 11e
s’attirent pas réellement les unes les autres,
mais qu’elles sont poussées les unes vers les
autres par l’étlicr qui les environne. Il croit
avoir démontré aussi que cette poussée ou
attraction apparente est proportionnelle à la
masse des corps, et qu’elle varie suivant la
raison inverse du carré de leur distance ,
quand cette distance est grande ; ce qui est
le caractère de la gravitation. Il dit avoir
démontré, enfin, que l’attraction apparente
de deux molécules est nulle , si la distance,
venant à croître, cesse d’être nulle; qu’elle
acquiert une très grande intensité pour une
distance encore excessivement petite des
deux molécules ; et qu’elle décroît ensuite
avec une extrême rapidité, quand la distance
continue à augmenter. Tels sont les carac¬
tères de la force de cohésion qui , combinée
avec la force de répulsion , rend compte de
tous les phénomènes que présentent les di¬
vers états des corps.
Les conclusions du travail de M. de Tes-
san sont donc les suivantes : les molécules
des corps ne s’attirent réellement pas les
unes les autres , mais elles sont poussées
les unes vers les autres par l’éther envi¬
ronnant; la cause de l’attraction apparente
qu’on observe est la même que celle de la
lumière, de la chaleur : c’est là, enfin, une
conséquence forcée de la théorie des ondu¬
lations.
Il est remarquable que la cause de l’at¬
traction se trouve être , pour M. de Tes-
san , à très peu de chose près celle que
Newton lui avait assignée. Or, s’il est vrai
que la cause réelle, la cause physique de la
chaleur réside dans l’éther, comme celle de
la lumière et de l’attraction , on peut rai¬
sonnablement espérer qu’on aura bientôt
rattaché à la même cause les phénomènes
de l’électricité, dont les rapports avec ceux
de la lumière , de l’attraction et de la cha¬
leur , sont si nombreux et si intimes ; en
sorte que l’éther , dont on parlait à peine ,
il y a quelques années, dont le nom même
était exclu de la science , se présenterait au¬
jourd’hui comme la cause unique de presque
tous les phénomènes connus de la nature.
Les conclusions du Mémoire de M. de
Tessan, relatives à la force d’inertie , se¬
raient de nature à changer complètement
les idées admises aujourd’hui sur cette pro¬
priété générale des corps; et l’on serait
forcé de revenir à l’idée première que na¬
turellement on s’en fait, c’est-à-dire à l’i¬
dée d’une résistance réelle , opposée aux
variations du mouvement des corps, comme
les anciens philosophes l’admettaient, avec
cette différence toutefois qu’ils plaçaient
cette résistance dans les corps visibles et
palpables , tandis qu’il faudrait la placer
dans l’éther environnant, qu’on ne peut ni
voir, ni toucher.
Newton a ramené à l’attraction toutes
les lois découvertes par Kepler, ainsi que
par les autres astronomes qui l’avaient pré¬
cédé, en y ajoutant d’autres lois que lui fit
découvrir sa prodigieuse sagacité. Il édifia
alors ce grand système de l’attraction uni¬
verselle , qu’on peut regarder comme la
plus belle création de l’esprit humain.
Nous allons donc présenter les principa¬
les lois qui se rapportent à l’attraction.
Yoici celles deKépler : 1° Les aires, décrites
par les rayons vecteurs des planètes dans
leur mouvement autour du soleil, sont pro¬
portionnelles aux temps. Il en résulte, par
le calcul, que la force, qui sollicite les pla¬
nètes, est dirigée vers le centre du soleil
2° Les orbes des planètes et des comètes sont
des sections coniques, des ellipses, dont le
soleil occupe un des foyers. On en conclut
que la force qui les anime , est en raison
inverse du carré de la distance du centre
de ces astres à celui du soleil ; réciproque¬
ment , dès que la force suit cette raison , la
courbe est une section conique. 3° Les car¬
rés des temps des révolutions des planètes
autour du soleil , sont proportionnels aux
cubes des grands axes de leurs orbites.
On déduit de cette troisième loi que cette
force est la même pour tous les corps ;
qu’elle ne varie de l’un à l’autre qu’en rai¬
son de leur distance au soleil ; en sorte que,
s’ils étaient placés à des distances égales
autour du centre du soleil, et abandonnés à
l’action de la force , qui les pousse vers cet
astre, ils emploieraient tous le même temps
à tomber sur sa surface ; d’où l’on voit que
la force qui les sollicite pénètre chacune de
leurs molécules , et est proportionnelle à
leur masse.
Newton a établi les principes suivants :
l’attraction ne dépend pas du temps ; car
328
ATT
elle s’exercerait immédiatement, quelle que j
fût la distance entre des corps qui seraient
créés tout-à-coup ; de plus, elle se mani¬
feste indifféremment à travers toutes les
substances, quel que soit aussi leur état de
repos ou de mouvement; elle est toujours
réciproque; enfin, elle est proportionnelle
aux masses des corps , tandis qu’elle a lieu
en raison inverse des carrés de leurs dis¬
tances.
Lapiace , en admettant que , dans les
corps les plus denses , la somme des pores
est incomparablement plus considérable
que la masse des corps , a ramené l’attrac¬
tion atomique ou moléculaire à l’attraction
planétaire. Les conséquences de l’hypo¬
thèse de Lapiace et du calcul de Schmidt
paraissent être admissibles, en faisant la
part des modifications particulières que
peut apporter la nature des corps.
Coulomb et d’autres physiciens ont dé¬
montré que les lois des attractions et ré¬
pulsions électriques suivent celles de l’at¬
traction céleste.
Enfin on a reconnu que les lois de l’at¬
traction s’appliquent à notre système so¬
laire entier ; et l’analogie peut faire pen¬
ser qu’elles régissent les autres systèmes ,
et par suite que l’attraction est universelle.
Au reste , dans l’observation et l’analyse
des phénomènes qui résultent de l’attrac¬
tion , il nous est souvent impossible d’em¬
brasser tous les faits particuliers, toutes les
petites causes auxiliaires ou fortuites qui
concourent à l’accomplissement de l’en¬
semble. De là, les variétés des phénomè¬
nes et les divisions que nous établissons
dans les lois de l’attraction combinée ; mais,
nous le répétons, l’attraction paraît être une
cause générale.
Ce qui précède suffît pour montrer que ,
par rapport aux mouvements célestes , le
mot attraction n’est au fond que l’énoncia¬
tion d’un fait certain et susceptible de me¬
sure précise , et que toutes les consé¬
quences déduites par le calcul demeureront
vraies, quelles que soient les diverses cau¬
ses qu’on veuille assigner à ce fait.
Comme nous l’avons vu , on a beaucoup
discuté sur la nature de l’attraction. Son
essence a toujours été réellement cachée
pour les observateurs; car l’homme perçoit
seulement des phénomènes plus ou moins
simples; il les analyse, mais il ne voit que
des faits d’un certain ordre, dans une cer¬
taine limite , et non la cause première à
laquelle le fait obéit en s’accomplissant.
Néanmoins, en comparant les phénomènes,
en les généralisant, nous déduisons des
conséquences qui sont regardées comme des
lois pour la sphère de nos connaissances.
Or, si nous partions de ce principe et si nous
devions formuler une opinion, nous serions
portés à croire que les vibrations de l’éther
donnent naissance aux agents, et que ces
mouvements proviennent d’une force pre¬
mière immatérielle, unique et modifiée, se¬
lon une loi de la nature.
On donne à l’attraction des noms parti¬
culiers , suivant les circonstances diffé¬
rentes dans lesquelles elle s’exerce , et le
genre d’effets qu’elle produit. On l’appelle
gravitation ou attraction planétaire , ou
bien encore attraction céleste , lorsqu’elle a
lieu entre les astres; 'pesanteur ou at¬
traction terrestre , quand elle est rela¬
tive à la terre , ainsi qu’aux corps qui dé¬
pendent de celle-ci ; adhésion , lorsque
certains liquides adhèrent aux corps solides
qu’on y plonge , ou lorsque les particules
liquides ont entre elles une adhérence très
sensible, ou bien encore lorsque, après
avoir mis en contact les surfaces de deux
corps solides , ils adhèrent aussi sensible¬
ment ; capillarité , quand on plonge un
1 tube très fin dans un liquide, et que le li¬
quide contenu dans le tube s'élève au-dessus
ou s’abaisse au-dessous du niveau du liquide
extérieur, ou bien quand un phénomène
analogue a lieu avec des corps de forme et
d’espèce différentes; cohésion ou attraction
d’agrégation , lorsqu’elle s’exerce entre les
parties , atomes ou molécules de même
espèce ; affinité ou attraction de composi¬
tion, lorsqu’elle a lieu entre les parties ou
atomes d’espèces différentes. On donne
également à la cohésion et à l’affinité le
nom d’ attraction atomique ou molécu¬
laire. Enfin il est probable que Y endosmose
ou la cause qui permet à une surface po¬
reuse d’absorber plus de liquide que sa ca¬
pacité ne peut en contenir , que Y exos¬
mose , la caléfaction , Y absorption , la
viscosité , l’ élasticité , etc. , sont aussi
des cas particuliers de l’attraction. On trou¬
verait peut-être encore ; si l’on voulait ap-
ATY
AT Y
329
profondir le sujet, que la plupart des phé¬
nomènes de la végétation et de la vie sont
soumis aux lois générales de l’attraction ;
mais nous laissons à d’autres le soin de dis¬
cuter ces questions, qui touchent de trop
près aux croyances philosophiques et reli¬
gieuses. Voyez surtout les mots : causes ,
force, Éther, gravitation , pesanteur , co-
9 t •
HESION , COMBINAISONS , CALEFACTION , CAPIL¬
LARITE , ÉLECTRICITÉ ? MAGNÉTISME, ENDOS¬
MOSE, exosmose. (Rivière.)
ATTRACTION DES MONTAGNES. Voyez
MONTAGNES. (R.)
ATTRAPE-MOUCHE, ois. — Syno¬
nyme de Gole-mouche. Voyez ce mot.
(C. d’O.)
ATTRAPE-MOUCHE, bot. ph. —
Nom vulgaire du Dionoea muscipula L.,
du Silene muscipula L., de V Apocynum
andro s œmi folium L., et de plusieurs au¬
tres plantes. (Sr.)
ATTUS. ins. — Voyez atte.
ATTUS. arach. — Voyez atte.
ATUNUS. Rumpli., Amh. III, tab. 63.
bot. th. — Espèce du g. ïleritiera, famille
des Sterculiacées. (Sp.)
ATURION ou ATYRXON ( oc priv. ;
ôupicv, turion ). bot. foss. — Mauvaise or¬
thographe du mot grec Athyrion , employé
par Dioscoride pour désigner une fougère
qu’Adanson place dans son genre Ceterach ,
qui correspond au genre asplénium de
la plupart des auteurs, et comprend le
Ceterach et l’ Athyrium des botanistes
plus modernes. Voy. athyrium. (Ad. B.)
* ATYCHIDES. Atychidæ. ins. —
Tribu de Lépidoptères crépusculaires , que
nous avons établie aux dépens de celle des
Zigénides de Latreille , et à laquelle nous
donnons les caractères suivants : Antennes
courtes, diminuant insensiblement de gros¬
seur de la base au sommet, bipectinées
dans les males et simplement ciliées dans
les femelles. Tète très petite. Palpes sépa¬
rés du front, velu^ ou écailleux. Trompe
nulle ou presque nulle. Abdomen long et
volumineux dans les femelles. Ailes plus ou
moins courtes. Chenilles inconnues. — Cette
tribu ne renferme que le genre Atychie.
Voy. ce mot. (D.)
ATYCHIE. Atychia (àru yj.cc, misère).
ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères,
famille des Crépusculaires , créé par Hoff-
mansegg et adopté par Latreille, qui le place
dans la tribu des Zygénides 5 mais nous
pensons qu’il doit en être distrait pour for¬
mer, comme nous l’avons fait dans notre Ca¬
talogue méthodique des Lépidoptères d’Eu¬
rope, le type d’une nouvelle tribu. Scs ca¬
ractères sont : Tête beaucoup plus étroite
et plus basse que le corselet. Yeux assez
gros. Palpes droits, velus, séparés du front
et dépassant le chaperon , avec le dernier
article très distinct. Antennes courtes, dé¬
croissant insensiblement de la base à la
pointe, bipectinées dans les mâles et sim¬
plement ciliées dans les femelles. Corselet
très velu. Abdomen de grandeur ordinaire
dans les mâles , mais très long et renflé vers
le milieu dans les femelles, avec le dernier
segment cylindrique, et beaucoup plus long
et plus étroit que les précédents. Ergots
des jambes postérieures très forts. Ailes
courtes ; les supérieures très étroites.
Les chenilles des Atychies ne sont pas
encore connues 5 mais, d’après l’oviducte
en forme de tarière de la femelle , il y a
lieu de croire qu’elles vivent, comme celles
clés Sésies, dans l’intérieur des végétaux.
Ce genre, dont toutes les espèces, au
nombre de cinq, appartiennent particulière¬
ment au midi de l’Europo , a pour type le
Sphinx appendiculata d’Esper, ou Chi-
mœra de Hubner. Ce dernier nom a été
converti en nom générique par Ochsenhei-
mer, et substitué sans motif par cet auteur
à celui (V Atychia de Hoffmansegg, qu’il
a appliqué aux espèces des genres Procris
et Aglaope de Latreille, dont nous suivons
la nomenclature , comme ayant pour elle
l’antériorité. Voy. ces mots. (d.)
ATYE. crust. — Genre de Décapodes
Macroures de la famille des Salicoques et
de la tribu des Alphéens , remarquable par
la grosseur des pattes des trois dernières
paires et la conformation anormale de celle
des deux paires antérieures qui sont petites
et terminées par une main ovalaire , didac-
tyle, fendue dans toute sa longueur et arti¬
culée avec le carpe par le milieu de son bord
inférieur. Ce genre, établi par Leaeh, ne ren¬
ferme encore qu’une seule espèce, propre
aux côtes du Mexique. (M. E.)
ATYLE (à priv. ; ruXoç , appendice).
crust. — Genre de l’ordre des Crustacés
! Amphipodes, établi par Leach et rangé par
21*
T. II.
330
ATY
AUB
Milne Edwards dans la tribu des Cre-
vettines marcheuses , à côté des Com¬
plues, etc. 5 mais n’ayant pas comme celles-ci
les antennes pédiformes et ayant toutes des
pattes non chélifères. (M. E.)
* ATYLOSIA, Wight et Arn. (à priv.;
tûXoç, callosité), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Légumineuses (s. -ordre des Papi-
lionacées, tribu des Phaséolées, et voisin des
Cajanus), auquel ses auteurs [Prodr.Flor.
P en ins. Ind t. I, p. 257) assignent pour
caract. : Calice ébractéolé, campanulé, pro¬
fondément 2-labié ; lèvre supérieure courte-
ment 2-fide; lèvre inférieure 3-partie, à seg¬
ment moyen plus long que les segments laté¬
raux, un peu plus long que la lèvre supé¬
rieure. Corolle papiiionacée , persistante,
finalement scarieuse ; étendard large, re¬
courbé, point calleux, un peu plus long que
les autres pétales ; carène obtuse , légère¬
ment falciforme. Étamines diadelphes (9 et
1 ), alternativement un peu plus longues et
plus courtes ; anthères conformes. Ovaire
subquadri-ovulé. Style à partie inférieure
grêle, poilue; partie supérieure glabre ; stig¬
mate subcapitellé. Légume oblong-linéairc,
comprimé, sub-4-sperme, septulé entre les
graines, légèrement toruleux. Graines sub¬
globuleuses , casonculées ; hile elliptique-
oblong ; caroncule grande, charnue. — Ar¬
bustes dressés ou diffus, branches velues
ou cotonneuses. Feuilles digitées-trifolio-
lées ; folioles 3-nervées à la base, non sti-
pellées. Pédoncules axillaires ou en grappes
terminales, ordinairement 2-flores. Légume
velu ou cotonneux. — Ce genrbest propre à
l’Inde. MM. Wight et Arnott y rangent
4 esp., dont une ( Atylosia Canclollii
W. et A. ) est le Collœa irinervia DC.
( Mèm. Lègum ., p. 247 , tab. 41 ); les 3
autres sont nouvelles. (Sp.)
* ATY ICI ( à privatif ; tôtco; , forme ;
informe '. uns. — M. Laporte de Castelnau
{Ann. Soc. eut. de Fr.) avait employé cette
dénomination pour désigner un genre de la
famille desMembraciens, de l’ordre des Hé¬
miptères homoptères, qu’on ne saurait dis¬
tinguer du genre Hemiptycha de Gerrnar,
adopté par M. Burmeister et par nous (ffist.
des anim. art , G.). Voy. hemiptycha.
(Bt.)
* ATYPOMORPHOSE Aiypomor-
phosis (à priv.; tûtto;, type; u.opc pri , forme).
— Expression employée en entomologie
pour désigner un mode de métamorphose ,
dans lequel les larves se changent en des
nymphes ou chrysalides ovoïdes qui ne pré¬
sentent à l’extérieur aucune trace , soit de
leur état primitif, soit de l’insecte parfait;
telles sont celles de la plupart des Diptères.
(D.)
ÂTYPUS ( à privât. ; tûttoç , forme ).
arach. — Latreille a désigné, sous ce nom, un
genre de l’ordre des Aranéides, famille des
Téraphoses , qui avait été établi précédem¬
ment par M. Walckenaër , sous la dénomi¬
nation d’oLETERA. Voy. ce mot. (Bl.)
ATYS ou ATHYS (nom rnyth.). mole.
— Montfort propose ce genre dans sa Con¬
chyliologie systématique , t. II, p. 14 2,
pour une Coquille appartenant au genre
Bulle. C’est le Bulla naucum , dont son
auteur veut faire le type de ce genre complè¬
tement inutile. Voy. bulle. (Desh.)
ATlrS. MAM.-Nom spécifique donné par
plusieurs auteurs à un Singe blanc qui est
une simple variété albin e. D’après l’examen
récent que nous avons fait de cette variété
albine , l’espèce à laquelle nous avons cru
pouvoir la rapporter avec le plus de vrai¬
semblance, est le Cercopithec fusuligino-
sus. (I. G. -S. -H.)
* AURENTONIA , Dombey. bot. i>h,
— Synonyme du genre Waltheria , de la
famille des Byttnériacées. (Sp.)
AUBÉPINE. bot. th. — Nom vulgaire
commun au Mespilus oxyacantha L. ,
et au Mespilus oxyacanthoides Willd.
(Sp.)
AUBERGINE, bot. ph. — Synonyme
de Mélongène dans nos départements mé¬
ridionaux. VOIJ. SOLANUM. (C. d’O.)
AUBERTXA (Aubert du Petit-Thouars,
botaniste), bot. cr. — C’est ainsi que Pali-
sot de Beauvois nommait d’abord un genre
de Mousses . auquel il donna plus tard le
nom de Racopilum. Voy. ce mot. (C. M.)
AUBIER. Alburnum. bot. ph. — On
appelle ainsi, dans la tige ligneuse des vé¬
gétaux dicotylédonés, les couches ligneuses
les plus extérieures, qui, par leur couleur
généralement plus pâle et leur moindre so¬
lidité, se distinguent au premier coup-d’œil
du bois proprement dit ou cœur de bois.
Comme il n’existe aucune différence de
structure entre l’Aubier et le Bois propre-
AUC
AUC
ment dit, nous traiterons de ces deux or¬
ganes en même temps au mot Bois. Voy.
(A. R.)
ALBIFOIIV, AEBITON . BOT. I'H. -
Noms vulgaires du Centaurca cyanus.
Voy. CENTAURÉE. (C. d’O.)
AUBLETIA , Lour., Flor. Co chine h
p. 348 (Aublet, auteur d'une flore de la
Guyane), bot. th. — Synonyme du genre
Paliurus, Tourn., de la famille des Rham-
nées. (Sr.)
AUBLETIA, Schreb., Gen . BOT. PH. -
Synonyme du genre Apeiba , Aubl., de la
famille des Tiliacées. (Sp.)
AUBOUR. bot. ph. — Le même qu’J/-
honr , synonyme de Vibumum opulus L.
Voy. viorne. (C. d’O.)
AUBRESSIiNL bot. ph. — Nom vul¬
gaire du Cratægus oxyacuntha L. Voy.
ALIZIER. (C. d’O.)
AUBRIER. ois. — Nom vulgaire du
Hobereau, Falco su b bu tco L. Voy . FAU¬
CON. (c. d’O.)
AUBRIETIA, Adans. bot. ph. — Genre
de la famille des Crucifères (tribu des Alys-
sinées, DC.; Siliculeuses, Spach). Herbes vi¬
vaces , très rameuses , touffues , à tige suf-
frutescentes. Feuilles très entières ou den¬
tées , roselées à l’extrémité des ramules
stériles. Grappes terminales et oppositifo-
liées, lâches, nues, pauciflores. Pédicelles
filiformes -, les fructifères point réfléchis.
Fleurs inodores. Corolle d’un pourpre violet.
Ce genre ne comprend que 2 espèces.
VA. clcltoidca DC. ( Alyssum deltoideum
L.), dont VA. purpurea du même auteur
n’est qu’une variété , se cultive comme
plante d’ornement ; elle forme des gazons
serrés, d’un vert glauque, couverts de fleurs
depuis le commencement du printemps jus¬
qu’à la fin de mai ; elle est très rustique ,
et très propre à garnir des glacis ou des
roeailles. Cette plante croît dans les monta¬
gnes de l’Italie méridionale, de la Grèce, de
l’Asie Mineure et de la Syrie. VA. Colum-
nœ Ténor., indigène de Calabre et des
Abruzzes, n’est pas moins élégant que ses
congénères. (Sp.)
* Al Bl EO\. bot. cr. — Nom qu’on
donne, dans le département des Vosges, à
l’Agaric poivré {Ag. piperatns Auctor.),
A. acris de Bulliard. (Lév.)
* AUCEPS. arach. — M. Walckenaër
Sol
{Ins. apicrcs , Suites à Buffon) dési¬
gne sous ce nom la troisième race ou di¬
vision du genre Mygale, ne comprenant en¬
core qu’une seule espèce. Voy. mygale.
(Bl.)
* AUCHENANGIUM ( aùy> , cou ;
àyelov, vase), bot. cr. — Nom par lequel Bri-
del avait d’abord fait connaître un genre de
Mousses acrocarpes, qu’il a ensuite désigné
{Bryol. univ.) sous celui (VOreas, que
MM. Hooker et Schwægrichen rapportent
aux Weissies, et qu’enfin M. Hornschucb a
définitivement établi en lui imposant le
nouveau nom de Mielichhoferia. Voy. ce
mot. (C. M.)
AUCHE1MIA {y.ùyjv 10;, qui appartient à
la tête ou au cou), ins. — Genre de Coléop¬
tères tétramères , famille des Chrysoméli-
nes , établi par Mégerle aux dépens du g.
Crioceris de Fabricius, et adopté par M
Dcjean, qui, dans son dernier Catalogue, y
rapporte trois espèces , toutes d’Europe.
M. Westwood, qui l’adopte également dans
son Synopsis of Généra , etc. , le carac¬
térise ainsi : Antennes plus courtes que le
corps, ayantles articles allongés, le deuxième
et le troisième moins longs que les autres.
Nous citerons, comme type du g., V Anche-
nia subspinosa ( Crioceris id. Fabr. ) ,
qu’on trouve à Paris et dans presque toutes
les contrées de l’Europe. (D. et C.)
AIJCHENflA. (aùyjnv, cou), mam. — Nom
latin du genre Lama. Voyez ce mot.
AUCIIÉAOPTERES. ( , cou ,
TTTspov , aile), roiss. — Nom donné par
M. Duméril , dans sa Méthode ichthyolo-
gique, à une famille de Poissons de l’ordre
des Holobranches, dont les nageoires infé¬
rieures précèdent les thoraciques et sont
placées sous le cou. Elle répond à l’ordre
des Jugulaires de Linné, et comprend les
genres Callionyme , Uranoscope , Batra-
choïde , Murénoïde , Oîigopode , Blennie ,
Calliomore , Vive , Gade , Chrysostrome et
llurte , qui, dans la méthode de Cuvier et
dans celle de M. de Blainvillc, sont distri¬
bués dans plusieurs ordres. (C. d’G.)
AUCHÉIVORHYNQUES ( aùyra , cou ;
bec), ins. — M. Duméril {Consklèr.
gènèr. sur les Ins .) désigne, sous ce nom,
une de ses familles comprenant la plus,
grande partie des Hémiptères homoptères,
et renfermant les genres Cicada, Flala ,
332
AUC
AUD
Membracis , Fulgora , Listra , Cercopis ,
Delphax , Centrotus. Voy . chacun de ces
mots. (Br..)
* AUCHERA ( Aucher-Eloy , bota¬
niste-voyageur, mort à Ispahan , en 1839).
bot. ph. — La seule espèce qui consti¬
tue ce g. est originaire de la Perse. C’est
une herbe vivace, rameuse, dont la tige
porte des feuilles pinnatifides , à lobes ai¬
gus, et terminée en une sorte de panicule
lâche , composée de capitules multiflores
homogames, présentant un involucre com¬
posé d’écailles étroitement imbriquées et
terminées par une petite pointe raide et
calleuse. Le réceptacle plan , et couvert de
longues fibrilles , porte des fleurs à tube
très court, à gorge longue, cylindracée, di¬
visée en 5 lobes dressés, et à l’orifice de la¬
quelle naissent les étamines, à filets gla¬
bres, supportant des anthères caudiculées.
Les fruits, glabres, comprimés, terminés
par un rebord bidenté et une aréole basi¬
laire, sont couronnés d’une aigrette unisé-
riée et composée de soies raides , à peine
denticulées et très caduques. — Le g. Au-
cher a, très voisin de V Ancathia, fait par¬
tie du groupe des Composées - Cynarées.
(J. D.)
AUCUBA ou AUIOJBA. Aucuha ,
Thunb . bot . ph . — Ce genre a de l’aifinité avec
la famille des Rhamnoïdes, où je l’ai précé¬
demment placé, et avec celle des Loran-
thées, où l’avait mis M. Richard. Les carac¬
tères en sont : Fleurs dioïques ; calice
tronqué, très petit, à quatre dents; quatre pé¬
tales ovales, ouverts. Étamines 4 ; un style ;
un stigmate ; baie monosperme. — On n’en
connaît qu’une espèce, qui est l’Aucuba du
Japon (Aucjiba japonica Thunb.). Ar¬
buste de quatre à cinq pieds, très rameux.
Ses feuilles sont persistantes , opposées ,
ovales-aiguës , coriaces , d’un vert clair et
luisant, tachées ou marbrées de jaune ou de
blanc. Ses fleurs , qui paraissent en avril ,
sont brunes , petites , peu apparentes. On
cultive beaucoup cet arbuste dans nos jar¬
dins pittoresques, à cause de l’effet qu’il
produit, surtout en hiver, par ses feuilles
d’un vert pâle et agréablement panachées.
On lé plante dans une terre franche, légère,
à une exposition à demi ombragée , et on
le garantit de l’humidité pendant l’hiver ;
mais il faut avoir le soin d’en conserver
quelques pieds en orangerie ; car , sous la
latitude de Paris, il périt quelquefois dans
les hivers rigoureux. On le multiplie fort
aisément de marcottes et de boutures, qui
sont quelquefois reprises en quinze jours.
Il ne faut pas regarder les taches foliaires
de l’Aucuba comme un caractère spécifique,
mais seulement comme une maladie asthé¬
nique, qui se communique aisément d’indi¬
vidu à individu par l’inoculation. Du reste,
il en est de même pour tous les autres vé¬
gétaux panachés ou maculés, tels que Buis,
Alaternes, etc. L’inoculation se pratique
absolument comme la greffe en écusson , à
cette différence près qu’il n’est pas néces¬
saire de lever un œil (gemme) avec l’écus¬
son, mais simplement un morceau d’écorce.
Ce fragment, se trouvant infecté de la ma¬
ladie , suffit pour en infecter toutes les
branches qui croissent au-dessus de lui, et
quelquefois même celles qui sont placées
dessous, comme l’expérience me l’a prouvé.
(Boit.)
* AEMBEBTIA, Benth. (Bot. Reg.,
tab. 1469 ; Labiat ., p. 312). bot. th. ■ —
Genre de la famille des Labiées, tribu des
Monardées, s. -tribu des Salviées, de M.
Bentham , qui lui assigne pour earact. :
Calice ovoïde, 2-iabié ; lèvre supérieure en¬
tière ou courtement 3-dentée, concave ; lè¬
vre inférieure 2-fide ; gorge nue. Corolle à
tube aussi long ou plus long que le calice ;
lèvre supérieure à 2 lobes étalés ; lèvre in¬
férieure 3-fide ; segments latéraux ovales ou
oblongs, étalés ; segment moyen très large,
échancré. Étamines 4 : les 2 inférieures
ascendantes, fertiles, souvent saillantes ;
les 2 supérieures minimes , claviformes ,
stériles. Anthères 1-thèques , linéaires , à
connectif filiforme, articulé au filet, ascen¬
dant , transverse , inappendiculé ou très
courtement rostré postérieurement. Stig¬
mates courts, subulés. Akènes trièdres,
glabres. Herbes ou sous-arbrisseaux en
grappes ou en panicules. Ce g. est propre
à la Californie; M. Bentham en a énuméré
6 espèces. (Sp.)
* A L 1)0 (LIA E IXE . Audouinella (nom
propre), bot. cr. — Ce g., de la famille des
Phycées , a été fondé par M. Bory (Dict
class., t. III, p. 340) aux dépens de quelques
Confervacées ectocarpes. Il lui a assigné
pour caractères : Filaments cylindriques
AUG
AUG
sans renflement aux articulations , et pro¬
duisant des gemmes extérieures , nues ,
ovales-oblongues , opaques et stipitées. Il
le dédia à son collaborateur, M. Victor
Audouin , célèbre entomologiste , depuis
membre de l’Institut. M. Bory divise en¬
suite ce genre en deux sections: l’une con¬
tenant des espèces à gemmes solitaires ,
l’autre remarquable par ses gemmes agré¬
gées sur un même pédicule.
Bonnemaison, dans ses Hydrophytes lo-
culées ( Mem . du Mus. d’hist. nat ., 1825),
a commencé à attaquer le genre du savant
micrographe, en en séparant la seconde des
deux divisions, dont il fait le type du genre
AudouineUa , rejetant l’autre parmi les
Ectocarpes.
Enfin, M. Duby, qui, à cette époque du
moins, semble n’avoir pas eu connaissance
du travail de Bonnemaison , puisqu’il ne le
cite pas, M. Duby ayant remarqué, comme
ce naturaliste, que l’une des espèces com¬
prises dans le genre en question appartenait
bien évidemment au genre Eetocarpus, en
entreprit aussi la réforme et en traça ainsi
les nouveaux caractères : Filaments courts,
rameux , extrêmement ténus , doués d’une
certaine rigidité , pourpres ou violets ; con-
ceptacles ovales-oblongs , sessiles , termi ¬
naux ou latéraux , agglomérés sur des ra¬
meaux nombreux , alternes , extrêmement
courts. Les deux seules espèces qui com¬
posent ce genre ainsi circonscrit sont les
Conferva chalybœa et Hermanni Roth.,
appartenant toutes deux, mais l’une comme
simple variété de l’autre, au genre Trente-
pohlia, Ag., non Hoffm., auquel nous ren¬
voyons le lecteur. (C. M.)
* A IDOIIMA , Brongn. {in Ann . des
sc. nat., t. VIII, p. 886, tab. 38, fig. 1).
bot. th. — Genre de la famille des Brunia-
cées, fondé sur une seule espèce (A. capi-
tata Brongn., Diosma capitata Thunb.).
C’est un sous-arbrisseau, habitant le Cap de
Bonne-Espérance ; ses feuilles sont imbri¬
quées en spirale ; les fleurs , de couleur
pourpre, agrégées en capitule terminal spi-
ciforme. (St.)
* AUGE ( airpi, éclat, splendeur), ins. —
M. Dejean, dans son dernier Catalogue (8e
édit.) qui a paru en 1837, désigne ainsi un g.
de Coléoptères pentamères, famille des Ma-
lacodermcs , tribu des Lampvrides , que
M. Delaporte avait créé antérieurement sous
le nom de H y as {Ann. de la Soc. ent. de
France, 1833, pag. 127 et 134), pour y placer
les Lam]>yr. denticornis de Gennar, fla-
bellata et yuttata ? Fabr. Ces trois espèces
paraissent être identiques avec celles que
M. Dejean nomme de son côté : A. Herbstii ,
Olivieri et Panzeri . La première est ori¬
ginaire du Brésil et les deux autres de
Cayenne. Le nom d 'Auge fait allusion à l’é¬
clat phosphorescent que répandent ces in¬
sectes pendant la nuit. Voy. hyas.
(D. et C.)
AUGEA, Thunb. ( Flor. Cap., 886 ).
(atrpi , éclat), bot. th. — Genre incomplète¬
ment connu et non classé. Son auteur lui
assigne les caract. suivants : Calice 5-parti,
persistant, à segments ovales, dressés, con¬
caves. Corolle nulle. Disque urcéolaire ,
périgyne court, 10-denté. Étamines 10 5 filets
très courts, insérés aux dents du disque;
anthères dressées, subulées, sillonnées.
Ovaire à style filiforme, très court. Stigmate
simple. Capsule charnue, 10-loculaire , 10-
valve, polysperme. Graines à arille mem¬
braneux. — 1?A vgea capensis est la seule
espèce du genre ; c’est une herbe charnue ,
annuelle, glabre, rameuse dès la base, à
feuilles opposées , connées , cylindriques ;
les fleurs sont géminées ou ternées, solitai¬
res , latérales , pédicellées. (S p.)
' * AUGEA, Retz {Obs., V, p. 3) (aù-pi ,
éclat), bot. th. — Syn. du genre Lanaria ,
Thunb., de la famille des Hémodoracées.
(Sr.)
AUGIA, Lour. {Flor.Cochinch., p.411)
(aù-pi, éclat), bot. th. — Genre incomplète¬
ment connu, qu’on rapporte avec doute à la
famille des Térébinthacées ; son auteur en
donne les caractères suivants : Calice disci-
forme, minime. Pétales 5, oblongs, étalés,
insérés au réceptacle. Étamines très nom¬
breuses, insérées au réceptacle; filets fili¬
formes, plus longs que la corolle; anthères
arrondies. Ovaire inadhérent , comprimé ,
suborbiculaire. Style filiforme, à stigmate
obtus. Drupe sublenticulaire, verticalement
comprimé, petit, luisant, à noyau 1-sperme.
— Le genre n’est fondé que sur une seule
espèce : A. sinensis Lour.; c’est un arbre
de taille médiocre; à écorce scabre ; à feuilles
impari-pennées, subquinquéjuguées; à fo¬
lioles très entières ; les fleurs sont eu pa~
334
AUL
AUL
nicules grandes, lâches, subterminales. Au
témoignage de Loureiro, cet arbre contient
un suc résineux , qui donne le vrai vernis
de Chine. (Sp.)
AUGITE. Augites, Plin.,(aùyn , éclat).
min. — Nom employé dans la minéralogie
allemande pour désigner le Pyroxène noir
des volcans. Voy. pyroxène. (Del.)
* AUGNATSIE. Auynathus (aù, ad¬
verbe qui exprime le redoublement, la ré¬
pétition; pàôoç, mâchoire), térat. — Genre
de Monstres doubles appartenant à la famille
des Polygnathiens. (I. G.-S.-H.)
* AUGOCORIS ( aùyri , éclat ; xo'piç ,
punaise ). ins. — Genre de la famille des
Scutellériens , de Tordre des Hémiptères ,
établi par M. Burmeister (. Ilandb . der ent .)
et adopté par M. Brullé ( Hist . des Ins.) et
nous [Ilist. des anim. art., t. IY). Les
Augocoris ont absolument le même aspect
que les espèces du genre Scutellera , dont
on ne saurait les distinguer au premier
abord; en effet, ils n’en diffèrent réelle¬
ment que par leurs antennes composées
seulement de trois articles, caractère qui
les distingue complètement de tous les au¬
tres Scutellériens , dont les antennes ont
quatre articles et le plus souvent cinq. Nous
ne connaissons encore que trois espèces
américaines du genre Augocor is , dont la
plus répandue est VA. Gomesii Burm. du
Brésil. (Bl.)
AUGXJO. bot. pu. — C’est le nom qu’or
donne, sur les côtes de Provence, à la Zos-
ter a, océanien L. Voy. zostère. (C. d’O.)
* AUGUSTA, Pohl. [Plant. Bras., II)
bot. ph. Synonyme du genre Schreiber
sia du même auteur, de la famille des Ru
biacées. (gP).
* AUGUSTA. bot. rn. — Synonyme di
genre Stiftia, Mik. Voy. ce mot. (J. D.'
* AUGUSTEA, DC. ( Prod IY, p. 404)'
bot. ph. — Synonyme, du genre Schrei-
bersra, Pohl., de la famille des Rubiacées.
AïJJOjV. bot, ph. — Synonyme d’ ajonc.
Al j. K. ois. — Nom du Pingouin , Aléa
torda, en Angleterre. Voy. pingouin.
AUKEBA, Kœmpf. ( Amœn ). bot. ph.
—Synonyme du genre Ancuba. (Sp.)
AULACIA , Lour. ( Flor . Cochinch. ,
1. 1, p. 335). bot. ph. — On suppose que c’est
un double emploi du genre Cookia , de la
famille des Aurantiacées. (SrA
* AULACIDIUM , Rich. Mss . BOT. PH.
— Syn. du genre Salpinga , Mart., de la
famille des Mélastomacécs. (Sp.)
* AUL ACIG ASTRE . Aulacigaster
(auXaij, sillon; quaTvip, ventre), ins. — Genre
de l’ordre des Diptères , division des Bra-
chocères, subdivision des Dichœtes, famille
des Athéricères , tribu des Muscidcs , sec¬
tion des Acalyptères, sous-tribu des Hété-
romyzides. Ce genre est formé par M. Mac-
quart d’une seule espèce (A. rufitarsis) ,
trouvée aux environs de Liège. Le petit
diptère sur lequel ce genre est fondé se
distingue particulièrement des autres Hé-
téromyzides par la nervure médiastine des
ailes, qui est double à l’extrémité, comme
dans les Muscides des tribus supérieures.
Son nom générique fait allusion aux lignes
transversales dont Tabdomen est sillonné.
(D.)
*AULACE\THUS, E. Meyer. Buchen-
rœdera , Eck. et Zey. bot. th. — Genre
de la famille des Papilionacées (tribu des
Lotées , sous-tribu des Génistées ) , auquel
son auteur [Commet., p. 156) assigne pour
caractères : Calice inégalement 5-parti, non
bilobé , à lobes latéraux connivents. Éten¬
dard ample, déployé, plus long que la ca¬
rène. Carène arquée , obtuse , plus longue
que les ailes. Étamines incluses. Légume
rectiligne , polysperme , bouffi , à suture
dorsale infléchie. — Arbustes à feuilles
trifoliolées ; folioles linéaires. Fleurs en
grappes terminales. Ce genre, propre au
Cap de Bonne-Espérance , n’est fondé que
sur deux espèces , que M. Bentham ( An¬
nal. Wien. Mus., II, p. 142) ne croit pas
suffisamment distinctes des Aspalathus.
(Sp.)
*AULACÏUM (a l\a\, sillon), ins. —
Genre de Coléoptères pentamères , famille
des Lamellicornes, tribu des Coprophages,
établi par M. Dejean [Cat., 3e édit.) aux
dépens du g. Circellium de Latreille, pour
y placer une espèce qu’il rapporte à VA-
teuchus Hollandiæ de Fabricius ; mais
M. Hope [ColeopterisC s M annal , p. 55)
fait observer que cette espèce , qu’il a vue
dans plusieurs collections de Paris, est très
différente de celle de Fabricius; et, en effet,
la figure qu’il donne de cette dernière , et
qui ressemble parfaitement à celle d’Oli¬
vier (1, 3, 217, pl. 13, fig. 117), citée par Fa-
AUL
AUL
335
bricius , représente un coléoptère à corse¬
let, sans carène dans le milieu, arrondi à
la base et sur les cotés, et se joignant exac¬
tement aux élytres , comme dans les On~
thophagus ; tandis que l’espèce de M. De-
jean, dont nous avons vu trois individus,
l’un dans la collection du Muséum , et les
deux autres dans celles de MM. Reiclie et
Chevrolat , ont le corselet caréné dans le
milieu , très dilaté sur les côtés , avec les
angles postérieurs très saillants et la base si¬
nueuse et séparée de celle des élytres. D’un
autre côté, l’espèce d’Olivier, de Fabricius et
de M. Hope, est de la taille de V Onthopha-
gus Schreberi , comme le dit le premier
de ces trois auteurs, tandis que l’insecte de
M. Dejean est du double plus grand. Le
seul point de ressemblance qui existe entre
ces deux espèces, est d’avoir toutes deux
les élytres sillonnées; du reste, elles ont un
faciès tellement différent, qu’elles ne peu¬
vent appartenir au même g., et qu’on ne
conçoit pas comment M. Dejean a pu rap¬
porter la sienne à celle d’Olivier et de Fa¬
bricius.
M. Delaporte, dans son Hist. nat. des
Coléoptères , faisant suite au Buffon-Du-
mènil , p. 74, a également fondé, sur l’es¬
pèce dont il s’agit, un genre qu’il nomme
Menfophilus; et, de même que M. Dejean,
dont il aura probablement suivi l’autorité,
sans se donner la peine de vérifier, il a aussi
rapporté cette espèce à celle d’Olivier et de
Fabricius. Il résulte de tout ceci que 1 ' Au-
lacium Hollandiœ de M. Dejean devra
recevoir un autre nom spécifique. Quant à
son nom générique , il faudra opter entre
celui de cet auteur et celui de M. Delaporte.
Pour nous , nous pensons que c’est le der¬
nier qui doit être adopté, quoique plus ré¬
cent, par la raison que M. Delaporte, en
le publiant, a donné les caractères du g.;
ce que n’a pas fait M. Dejean à l’égard du
sien. Or , ce qui constitue un g., ce n’est
pas son nom , mais bien ses caractères.
Voy • mentophiltjs , et aussi le mot tes-
serodon , nom du g., créé par M. Hope,
d’après le véritable Ateuchus Hollandiœ
de Fabricius, qui ne peut appartenir au g.
de MM. Dejean et Delaporte. (D. et C.)
* AULACOCHEILUS (au Xa£, axo;, sil¬
lon ; xsTXoç, bord), ins.— Genre de Coléop¬
tères tétramères , famille des Chrysoméli-
nes, tribu des Érotylides, établi par M.
Chevrolat, et adopté par M. Dejean {Catal.
3e édit.), qui y rapporte 4 espèces, dont
3 de Java et 1 des Philippines. Nous ne ci¬
terons que la seconde, décrite par Fabricius,
sous le nom dErotylus k-pustulatus ,
comme étant de Sumatra; et que nous avons
mentionnée dans notre monographie des
Èrotyles, pag. 49, comme ne pouvant ap¬
partenir à ce g. Les caractères assignés au
g. Aalacocheilus , par M. Chevrolat, sont :
Antennes de 11 articles ; 3e aussi long que
le 4e et 5e réunis ; massue composée de 3
articles; 1er triangulaire renflé au milieu et
au sommet ; 2e transverse, à peine échan-
cré en croissant; dernier au 3,4 circulaire.
Palpes maxillaires à dernier article en bou¬
ton; labiaux modérément allongés et renflés;
leur dernier article , terminé subitement en
pointe courte. Corps ovalaire, court, large,
convexe ; corselet transversal sinué à la
base, avec le milieu légèrement lobé ; écus¬
son large, irrégulièrement arrondi en ar¬
rière, et tronqué en avant; élytres sillon¬
nées sur leurs bords latéraux. Les espèces,
connues jusqu’à ce jour, sont noires , à
taches jaunes sur les élytres. (D. et C.)
A A IXACÜDE . Aulacodus (auXa£, re¬
pli; o^cuç, dent), mam. — Dans son tableau
des Mammifères, M. Tenuninck indique
sous ce nom un genre de l’ordre des Ron¬
geurs établi par le professeur W. Swinder,
de Groningue; et il lui consacre sa septième
monographie.
Le sujet unique observé par M. Tem-
minck était jeune , et voici quels caractères
on a pu lui reconnaître :
Incisives 2/2 ; les supérieures fortement
cannelées et pourvues chacune de deux sil¬
lons ; les inférieures lisses ; molaires 2/2,
seulement de chaque côté ; les supérieures
partagées en deux sillons profonds, lesquels
forment trois collines; le premier de ces sil¬
lons traverse entièrement la dent ; mais le
second est arrêté par un talon interne, qui
réunit l’extrémité des deux crêtes ou col¬
lines postérieures. La première des deux
molaires inférieures a trois sillons et quatre
collines ; le sillon postérieur traverse en¬
tièrement la dent; la seconde molaire res¬
semble aux deux supérieures. La forme de
ces dents offre quelque analogie avec celle des
parties correspondantes dans le sMarmottes.
336
AUL
AUL
Point d’abajoues ; le museau court, large
et obtus ; à l’extérieur on ne voit que quatre
doigts à tous les pieds ; mais le squelette
montre un pouce distinct , comme cin¬
quième doigt aux pieds de devant; ce doigt
manque de phalange onguéale , et n’est pas
visible extérieurement. La queue est plus
courte que la moitié du corps et de la tête et
entièrement couverte de poils. Les oreilles
sont très grandes ; le bord externe en demi-
cercle complet, et la conque pourvue de
plusieurs appendices membraneux.
« Notre animal , dit M. Temminck , a
quelques rapports avec les Porcs-Épics , et
c’est des Marmottes qu’il s’éloigne le moins
par la forme des dents. »
L’espèce unique de ce genre, VAula-
codus s iD in de ri anus Temm. ( Monog.
Mammal ., t. I, p. 248), était, comme on le
voit, trop incomplètement connue, pour
qu’on put en déterminer d’une manière posi¬
tive les rapports zoologiques. Encore très rare
aujourd’hui dans les collections, cet animal
y est cependant représenté par quelques
exemplaires; et M. Jourdan avait commencé
à son sujet un travail dont nous avons vu
les planches en épreuves, mais qui n’a pas
encore paru. Le Muséum doit à l’un de ses
voyageurs-naturalistes, feu M. Heudelot, un
exemplaire adulte de V Aulacodus. L’A¬
frique, au sud du Sénégal, est la patrie de
ce mammifère, et il appartient incontesta¬
blement à la famille des Hystricicns ou
Porcs-Épics.
Sa queue est de moyenne longueur, et
ses poils sont épineux , surtout aux parties
supérieures. Le crâne nous a présenté les
particularités suivantes : il est trapu, élargi
à l’espace inter-orbitaire, pourvu d’une crête
occipitale puissante ; d’un grand trou sous-
orbitaire ; d’apophyses styloïdes bien dé¬
veloppées; de caisses du tympan peu renflées
et de trous incisifs allongés. Le front est
bombé de chaque côté, et les os du nez sont
également convexes dans leur longueur, ce
qui laisse entre eux une sorte de gouttière.
Le canal lacrymal s’ouvre en arrière de l’a¬
pophyse jugalc du maxillaire ; il est plus
grand que chez les autres Hystriciens. La mâ¬
choire inférieure est assez semblable à celle
des Capromys. Sa symphyse est élargie et
solide. L’émail des molaires forme des re¬
plis assez compliqués , en feston et inver¬
sement disposés à chaque mâchoire. Il y a
supérieurement trois replis externes et deux
internes pour chacune des quatre paires de
molaires (1), et inférieurement trois replis
ou festons internes et deux externes. Les
sommets intérieurs des festons externes et
internes se touchent presque , et la partie
éburnée qu’ils laissent entre eux est très peu
considérable. La barre ou espace vide entre
les incisives et les molaires est plus considé¬
rable supérieurement qu’inférieurement.
Les incisives sont larges et puissantes; celles
d’en haut, les seules qui soient sillonnées,
ont chacune trois sillons ; un presque mé¬
dian , le plus marqué de tous , et deux à
son bord externe ; le second , ou le plus
interne, étant plus considérable que l’autre.
Longueur du crâne : 10 centimètres.
M. Heudelot étant mort avant la fin de
son voyage, on n’a aucun détail sur les
mœurs de l’Aulacode adulte. L’exemplaire
qu’on lui doit est indiqué comme provenant
du Fouta Dhiallon, dans la Sénégambie.
(P. G.)
* * AULACODUS (auXaÇ, sillon; 6£o6ç,
dent), ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬
res, famille des Lamellicornes, tribu des Sca-
rabéidesphyllophages,établiparEschscholtz
( Entomo graphie a , Berlin, 1822), qui lui at¬
tribue pour caractères : Mâchoires cornées,
sillonnées à l’extrémité, dilatées intérieure¬
ment, ciliées. Labre transverse. Les quatre
derniers articles des tarses antérieurs, dila¬
tés; une épine droite entre les cuisses anté¬
rieures. Ce g., voisin des Anomala, a pour
type une espèce du Brésil, nommée par l’au¬
teur A.flavipcs, figurée et décrite dans l’ou¬
vrage précité, pag. 20, tab. 1, fig. 2. M. Mac-
Leay ( Horæ e?itomologicœ, p. 78), a décrit,
sous le nom de A. kirbyanus, une seconde
espèce, avec laquelle il a fait son genre Leu-
cothyreus , qui doit prévaloir comme plus
ancien. Voy. ce mot. (D. etc.)
* AULÂCOMERUS (xuAa£ , sillon; us-
poç, cuisse), ins. — Genre de la famille des
Ichneumoniens, de l’ordre des Hyménop¬
tères, section des Térébrans, établi par M.
Spinola [Ann. soc. ent. de Fr., t. IX), sur
une seule espèce recueillie à Cayenne. Ce
genre est surtout caractérisé par des anten-
(t) Il y a , en effet , quatre paires de molaires à chaque
mâchoire, au lieu de trois, comme le supposait M. Tem¬
minck.
AUL
AIJL
337
nos de neuf articles seulement ; par des pal¬
pes maxillaires très longs et filiformes ;
par des labiaux, ayant tout au plus le tiers
de la longueur des maxillaires et leur 4e
article cylindrique brusquement terminé en
pointe fine; par des ailes ayant une seule
cellule radiale et 4 cubitales, et des pattes de
la 3e paire, ayant des hanches extrêmement
grandes, et des cuisses encore plus longues,
très épaisses, renflées, etc.; leur bord infé¬
rieur offrant un profond canal dans lequel
la jambe peut pénétrer. La seule espèce
connue de ce genre remarquable est l’/l.
Buquetii Spin. (Bt.)
* AULACOMNIOA (aùXaç, cowç, strie,
sillon ; p.viov, mousse ). rot. cr. — Genre
de la famille des Mousses, division des
Acrocarpes , récemment établi par M.
Schwægrichen ( Hedw . Suppl. III, p. I,
t. 215) aux dépens des Mnium de Linné,
et qui a pour type, le Mnium \ androgy-
num. En voici les caractères : Péristome
double; l'extérieur composé de 16 dents li¬
bres et dressées ; l’intérieur formé d’une
membrane plissée à la base , divisée en un
nombre égal de dents opposées aux pre¬
mières et portant des cils dans leur inter¬
valle. Capsule inégale, oblique, striée ou
sillonnée. Opercule conique. Coilîc subulée.
Fleurs dioïques terminales. Tiges longues,
droites, rameuses, à rameaux quelquefois
dénudés de feuilles , chargés de gemmes à
leur sommet , ou seulement prolifères.
Feuilles lancéolées, rapprochées, à nervure
disparaissant avant la pointe et a réseau
composé de cellules rhomboïdales ou arron¬
dies. Pédoncule terminal, droit, en général
plus court que la tige. — Trois Mousses
européennes , dont deux sont communes à
l’Amérique boréale, composent ce genre.
Elles habitent de préférence les lieux maré¬
cageux ou du moins très humides. MM.
Bruch et Schimper {Bryol europ. Fasn.'X.)
réunissent à ce genre V Arrhenoptemm ,
dont nous avons parlé plus haut. (C. M.)
*AULACOPALPUS (mot hybride com¬
posé de oLXoa , n y. o', sillon, et de palpas,
palpe), ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Lamellicornes, tribu des
Xylophiles de Lat. , établi par M. Guérin-
Ménevillc ( Mag. zool. , 1838 , Ins. du
voyage de la Favorite , pag. 57). Ce g. est
voisin des Amblyterus de Mac-Leay , et
n’en diffère essentiellement que parce que le
dernier article de ses palpes maxillaires est
fendu au coté interne, et surtout parce que
son labre est invisible. Il est fondé sur une
seule espèce trouvée au Pérou, dans les en¬
virons de Lima, et nommée A ni. virùlis
par l’auteur. (D. et C.)
* AULACOPIIORA (a5Xa£, sillon; us , quelques
traits qui appartiennent à l’Aurochs et ne
puissent appartenir qu’à lui ou à une espèce
très voisine; tel n’est pas le cas, cependant,
comme on pourra le reconnaître en compa¬
rant les deux passages suivants:
« La troisième sorte d’animaux propres
AU K
AU R
350
à la forêt Hercynienne, dit César dans ses
Commentaires ( liv . V , ch. 28), est celle
qu'on désigne sous le nom d’ é7r//f .Cet ani¬
mal est d’une taille peu inférieure à celle
de l’Éléphant. Son port, sa couleur et scs
formes sont celles de notre Taureau. C’est
un animal d’une grande vitesse à la course ,
d’une grande force, et qui n’hésite pas à at¬
taquer tout homme ou toute bête qui se
présente devant ses yeux. On prend les Unis
dans des fosses habilement préparées, et
leur chasse, qui est très propre à endurcir
les hommes à la fatigue, est pour la jeu¬
nesse de ce pays un exercice favori. Ceux qui
ont tué plusieurs Unis et peuvent en mon¬
trer les cornes qu’ils conservent comme
des témoignages de leur valeur , s’atti¬
rent de grands éloges. On peut prendre,
comme il a été dit, des Unis vivants; mais
on ne parvient pas à les habituer à la vue
de l’homme, à les apprivoiser, même
quand ils sont pris tout jeunes. Les cornes
de ces animaux , par leur grandeur, par
leur forme et par tout leur aspect extérieur
diffèrent beaucoup des cornes de nos
boeufs. Elles sont très recherchées par les
habitants, qui en garnissent le bord en ar¬
gent et s’en servent, comme de coupes,
dans leurs festins. »
Le second passage que nous voulons
rapprocher du premier sera emprunté au
jRèyne animal de Cuvier.
« L’Aurochs , dit ce célèbre naturaliste,
passe d’ordinaire, mais à tort, pour la
souche sauvage de nos bêtes à cornes. Il
s’en distingue par son front bombé , plus
large que haut , par l’attache de scs cornes
au-dessous de la crête occipitale , par la
hauteur de ses jambes , par une paire de
cotes de plus, par une sorte de laine cré¬
pue qui couvre la tête et le cou du mâle, et
lui forme une barbe courte sous la gorge,
par sa voix grognante _ »
Les signes qui viennent d’être énumérés
dans cette courte description sont, comme
on le voit, tous, à l’exception d’un seul (la
différence dans le nombre des côtes), des
signes extérieurs et qui s’offrent pour ainsi
dire d’eux-mêmes à l’observation. Quelques
uns, tels que la crinière, la barbe , sont
de nature à frapper nécessairement tout
homme qui verra pour la première fois un
Aurochs. Cet homme remarquera encore,
sans doute, l’énorme développement des
épaules, la petitesse comparative de la
croupe, la brièveté de la queue, et, quand
il voudra faire connaître l’animal , il ne
manquera pas d’insister sur plusieurs de
ces particularités. Or, comme on n’en peut
pas citer une seule qui soit mentionnée dans
tout ce que les anciens nous ont dit de
V Unis , il en faut conclure, ou que leur
Unis était un être imaginaire, ou que c’é¬
tait une espèce très différente de l’Aurochs.
Remarquons bien que les seules différences
qu’ils signalent entre ce Bœuf et la race do¬
mestique italienne , ce sont la taille élevée
de l’animal , la grandeur et la forme de ses
cornes ; mais supposons qu’un bœuf de la
campagne de Rome, ou des steppes de la
Hongrie se trouve transporté dans une fo¬
rêt de la Bretagne, les paysans du voisinage
pourront en dire précisément tout ce que
les anciens latins nous disent de leur Unis ;
or, la race bovine en Italie , à l’époque où
César écrivait , ne ressemblait guère plus à
la race que nous trouvons aujourd’hui dans
ce pays , que n’y ressemble la race bre¬
tonne. Ainsi, soit qu’on voie dans les Unis
des forêts de la Germanie des Bœufs ancien¬
nement domestiques, puis repassés à l’état
sauvage (comme il est arrivé en plusieurs
endroits, dans les temps historiques, et no¬
tamment dans les régions tropicales du
Nouveau-Monde) , soit qu’on les considère
comme appartenant à la souche sauvage
de notre bétail domestique , il n’y a ni dans
l’une ni dans l’autre de ces opinions, dont
la dernière a pour elle l’autorité de notre
illustre Cuvier, rien qui soit en désaccord
avec les témoignages des anciens 5 au con¬
traire , dans ces témoignages, il n’y a rien
qui puisse servir à établir l’identité de
l’Aurochs et de l 'Unis.
Comment se fait-il donc que les zoolo¬
gistes systématiques aient appliqué ce nom
( T Unes à une espèce à laquelle il paraît si
peu convenir ? Hisons-lc pour leur justifi¬
cation , ce ne sont pas eux qui ont eu l’idée
de cette application ; ils l’ont trouvée déjà
faite par des écrivains qui 11’étaient nulle¬
ment naturalistes; mais ils ont eu le tort,
après l’avoir adoptée sans réflexion, de la
défendre par des sophismes. Voici à-peu-
près comme ils ont raisonné :
« César ne dit pas avoir vu l 'Unis, ou
AU R
AU R
351
plutôt il avoue implicitement qu’il ne l’a
pas vu, car tout en aflirinant que l’animal
ne vit point en captivité, il lui donne pour
patrie un pays dont il a à peine entrevu la
frontière. Les autres écrivains n’ajoutent
aucun trait à la description qu’il nous a
donnée, ils n’en précisent aucun; ils ont
donc, comme lui , parlé sur de simples ouï-
dire; ainsi, il n’y a aucun fond à faire sur
les détails qui nous ont été transmis , et
fout ce qu’on peut conclure des divers pas¬
sages où se trouve le nom de YUrus , c’est
qu’au commencement de notre ère , il
existait, dans les forêts de la Germanie, un
Bœuf sauvage qu’on désignait sous ce nom.
« Maintenant si l’on considère que, dans
cette forêt Hercynienne, patrie de V Urus
au temps de César, existe aujourd’hui une
espèce de Bœufs sauvages, l’Aurochs, et
que cette espèce est la seule qu’on y
trouve, ne sera-t-on point porté à conclure
que les deux noms désignent un seul et
même animal ?
« La comparaison même de ces deux
noms conduit à une conclusion toute sem¬
blable; car, évidemment, les mots Aucr et
Urus dérivent d’une même racine, ou plu¬
tôt c’est le même mot sous deux formes
différentes.»
Nous admettrons que les mots Aucr et
Urus dérivent d’une même racine; mais
on nous accordera aussi la communauté d’o¬
rigine des trois mots Vulpes (1), Wolf (2),
WhcLp (3), et nous ne nous croirons pas pour
cela en droit d’en conclure qu’ils désignent
une même espèce.
Si l’argument puisé dans les considéra¬
tions étymologiques est absolument sans
valeur, on va voir que l’autre n’a pas plus
de poids.
Les écrivains anciens, en effet, ne nous
donnent pas V Urus comme le seul Bœuf
sauvage des forêts de la Germanie ; au con¬
traire, ils indiquent sous le nom de Bison
une deuxième espèce qui est certainement
notre Aurochs. A la vérité , ils auraient pu
parler du même animal sous deux noms
différents, ce qui leur est arrivé plusieurs
fois; niais il est difficile de supposer que
ce soit ici le cas , quand nous voyons un
(i; Fulpes , en laiin , Bénard.
(a) Wolf, en allemand et en .malais, Loup.
',3) ÏVhelp , en anglais, jeune chien.
| poète latin parler dans un même vers de
I YUrus et du Bison comme ayant paru l’un
et l’autre dans les jeux du cirque.
De ce qu’il n’existe aujourd’hui dans
l’ancienne forêt Hercynienne qu’une seule
espèce de Bœufs sauvages, conclure, contre
le témoignage formel des anciens, qu’il n’en
existait pas dans les mêmes lieux une se¬
conde, il y a deux mille ans, c’est procé¬
der bien hardiment. En raisonnant de la
sorte , si l’espèce de l’Aurochs , aujour¬
d’hui réduite à un très petit nombre d’in¬
dividus et dont la destruction complète est
sans doute très prochaine, s’était éteinte il
y a trois siècles, on n’hésiterait pas à affir¬
mer qu’aucune espèce du genre Bœuf n’a
existé depuis les temps historiques à l’état
sauvage dans les forêts de l’Europe.
D’après ce qui vient d’être dit, on voit
que pour désigner l’Aurochs dans la no¬
menclature latine, les classificateurs avaient
j à choisir entre deux noms donnés par les
anciens à des Bœufs sauvages , l’un dont
l’application était parfaitement légitime, et
ne pouvait entraîner aucune confusion ,
l’autre dont l’acception était au moins
douteuse ; c’est ce dernier qu’ils ont pré¬
féré : évidemment ils ont eu tort; mais,
leur erreur, une fois reconnue, convient-il
de la réparer ? non, sans doute ; le remède
serait pire que le mal.
Si l’on en était aujourd’hui à créer pour la
zoologie une nomenclature latine, on pour¬
rait, on devrait peut-être s’attacher à n’y
; pas faire entrer un seul nom, avant de s’être
bien assuré qu’on ne le détournait point
de la signification qu’il avait anciennement.
Pour cet examen préalable, on trouverait
sans doute de grands secours dans les re¬
cherches de certains naturalistes qui unis¬
saient à une parfaite connaissance des faits
et à beaucoup de sagacité une très vaste
érudition; mais quoique ces savants aient
pu faire , le travail n’est pas terminé , et
ceux qui s’occuperont de le poursuivre
rencontreront de grands obstacles ; souvent
il leur arrivera de ne recueillir aucun fruit
de leurs recherches.
Il n’est pas rare en effet, comme nous le
faisions remarquer plus haut, de trouver
dans les écrits des anciens le même animal
désigné par plusieurs noms différents, sui-
! vaut les pays dans lesquels il a été observé,
352
AU R
AU R
et c’est déjà là une cause de confusion ;
mais ce qui est au moins aussi commun, et
beaucoup plus fâcheux , c’est l’applica¬
tion d’un même nom à la désignation de
plusieurs espèces distinctes. Constater ce
double emploi du mot est chose difficile à
cause de la brièveté des indications qui
d’ordinaire s’y rattachent. Quand par ha¬
sard on trouve des descriptions, elles sont
toujours incomplètes,' et, quand l’auteur n’a
pas parlé de visu , elles sont presque né¬
cessairement inexactes. Ce n’est pas tout
encore ; souvent les écrits originaux ont été
perdus, et nous n’obtenons les renseigne¬
ments qu’ils contenaient que par l’inter¬
médiaire des compilateurs. Or ceux-ci ne se
sont pas toujours contentés de transcrire, à
la suite les unes des autres, les diverses don¬
nées qui se rattachaient à un nom commun;
quelquefois ils les ont combinées pour en
faire un seul animal ; alors la difficulté est
vraiment inextricable.
Supposons cependant tous ces obstacles
surmontés, et voyons quelle sera, relative¬
ment à la nomenclature, l’importance d’un
résultat si péniblement obtenu ; très peu de
chose, en vérité. Pour les Mammifères, par
exemple, si nous passons en revue les noms
qui nous ont été transmis par les anciens,
nous voyons qu’il y en avait bien trente à
peu près dont l’application n’était pas dou¬
teuse; eh! bien, toutes les recherches des
savants n’ont guère abouti qu’à augmenter
ce nombre d’une vingtaine. Admettons que
les recherches futures l’augmentent encore
d’autant, ce seront soixante-dix noms qu’on
aurait pu employer sans scrupule dans la
nomenclature zoologique. Tous lés autres
noms anciens d’ailleurs en auraient dû
être bannis, comme propres à donner de
fausses idées ; ainsi , pour le cas qui nous
occupe, le mot Bison serait appliqué à
l’Aurochs et le mot U rus disparaîtrait, du
moins comme nom d’une espèce aujourd’hui
vivante. La même proscription s’étendrait au
mot B un a s us , à moins qu’on ne l’appli¬
quât à l’Aurochs du Caucase, dans le cas où
des recherches ultérieures prouveraient,
ce qui est assez peu probable , qu’il dif¬
fère spécifiquement de l’Aurochs de Li¬
thuanie.
Certes, ce serait un assez mince avantage
pour une nomenclature que d’être vraie
sous le point de vue historique, et ce n’est
pas là ce qu’on doit lui demander, mais en¬
fin ce serait un avantage réel. On pourrait
donc s’étonner de voir que , dans les nom¬
breux systèmes de nomenclature qui ont
été proposés depuis quelques années et qui
menaceraient, si leurs auteurs jouissaient
d’assez de crédit pour se faire écouter , de
jeter la science dans une confusion com¬
plète, on n’ait jamais pensé à faire prévaloir -
ce principe. C’est que pour en faire l’appli¬
cation, il faudrait du travail , il faudrait des
connaissances que n’ont point les novateurs
auxquels nous faisions allusion; c’est qu’il
est bien plus facile de forger, au moyen du
Dictionnaire grec , cent noms nouveaux ,
plus ou moins sonores, plus ou moins si¬
gnificatifs, que de déterminer d’une ma¬
nière satisfaisante la véritable acception
d’un nom ancien, restée douteuse jusqu’à ce
jour. (Roul.)
AUROAE. BOT. TH. - VoyCZ ARMOISE.
* AUROPOUDRE. min. — Nom donné
à un Aurure de palladium et d’argent, d’une
couleur d’or sale , qui sc trouve en petits
grains cristallisés au Brésil, dans la capitai¬
nerie de Porper. Il est composé, suivant
M. Rerzélius, sur 100 parties, de 85,98 d’or;
9,85 de palladium ; et 4,17 d’argent. (Dee.)
AURORE . phys. — On nomme ainsi
ia lumière qui précède le lever du soleil.
Le crépuscule du matin que parfois l’on
confond avec l’Aurore n’est que la première
lueur qui succède à la nuit et qui ne suffit
point encore pour distinguer les objets.
L’Aurore commence quand le crépuscule
cesse, et lorsque chaque chose revêt la cou¬
leur qui lui appartient. Le levant, qui n’of¬
frait qu’une légère bande lumineuse, prend
une teinte orangée qui s’anime graduelle¬
ment; les nuages se colorent des plus vives
nuances d’or et de pourpre , l’horizon de¬
vient tout resplendissant , et cet admirable
spectacle n’est effacé que par la lueur du
soleil.
L’Aurore est un double phénomène de
réfraction et de réflexion. La lumière du
soleil, qui commence à paraître lorsque cet
astre est encore à 18° au-dessous de l’hori¬
zon, nous est envoyée , non par transmis¬
sion directe , mais par réflexion sur les va¬
peurs atmosphériques, sur de petites mo¬
lécules solides qui y flottent et peut-être
AU R
AUR
353
aussi sur les atomes matériels réels de
l’air lui-même (Herschcl).
Quelques physiciens considèrent l’Au¬
rore comme un phénomène de diffraction
(modification qu’éprouve la lumière par son
passage auprès des extrémités des corps). Ils
pensent expliquer ainsi plus facilement les
modifications que font éprouver à l’Aurore
non-seulement l’état hygrométrique ou ther¬
mométrique de l’atmosphère, mais encore
les dispositions locales de la contrée dans
la direction du soleil levant. (A. D.)
AURORE RORÉALE . MÉTÉOR. - -
Dans les régions voisines du pôle , on ob¬
serve parfois, quelques heures après le cou¬
cher du soleil, un météore lumineux, dont
nous allons décrire les différentes phases.
Il s’annonce d’abord par une espèce de
brouillard qui occupe la partie nord de l’ho¬
rizon, en tirant un peu vers l’occident, et
qui présente la figure d’un segment de cercle
dont l’horizon forme la corde. La partie vi¬
sible de la circonférence de ce brouillard
paraît bientôt bordée d’une lueur blanchâ¬
tre , produisant un arc lumineux ou plu¬
sieurs arcs concentriques, séparés par des
bandes obscures. Des jets et des rayons de
lumière, diversement colorés, s’élancent en¬
suite de l’arc , ou plutôt du segment, nébu¬
leux où se forme toujours quelque brèche
éclairée qui semble leur livrer passage.
Quand le phénomène augmente et qu’il doit
occuper une grande étendue , ses progrès
se manifestent par un mouvement général,
par une sorte de trouble dans toute la masse.
Des brèches nombreuses se forment dans
l’arc et dans le segment obscur, et dispa¬
raissent à l’instant; des vibrations de lu¬
mière, des éclairs viennent frapper, comme
par secousses, toutes les parties du météore.
Enfin , lorsqu’il est arrivé à sa plus grande
extension, on voit se former au zénith
une couronne de feu, vers laquelle conver¬
gent une multitude de traits enflammés.
C’est alors que le phénomène, dans toute sa
magnificence , présente un spectacle admi¬
rable, tant par la variété des figures lumi¬
neuses qui se jouent de mille manières dans
les hautes régions de l’atmosphère, que par
la vivacité et la richesse des couleurs dont
elles brillent. Il diminue ensuite par de¬
grés. Les jets lumineux et les vibrations se
renouvellent cependant encore de temps en
temps; mais enfin le mouvement cesse ; la
lumière qui s’était étendue dans toutes les
portions du ciel se resserre et se concentre
vers la partie boréale; le segment obscur
s’éclaircit, puis finit par s’éteindre, tantôt
subitement, tantôt avec lenteur, à moins
qu’il ne se prolonge pour se confondre avec
le crépuscule du matin.
Telle est l’Aurore boréale dans tout son
éclat : c’est ainsi que la voient les habitants
de la Laponie, de la Norwège, de la Russie
septentrionale, de la Sibérie; ceux du nord
de l’Écosse, de l’Islande, du Groenland, du
Canada, des régions arctiques, en un mot;
mais, plus on s’éloigne du pôle, moins on
en voit distinctement les diverses périodes.
Elle ne paraît généralement en France que
comme une lumière plus ou moins écla¬
tante, peu élevée au-dessus de l’horizon.
L’Aurore boréale n’avait point échappé
aux observations des anciens. On rencontre,
chez leurs historiens et chez leurs poètes,
maintes descriptions qui ne permettent
point d’en douter. Nous nous bornerons à
nommer , après Tite-Live , Lucain , qui ,
dans les vers suivants , décrit ce phéno¬
mène avec une énergique précision :
Tgnota obscuræ viderunt aidera noetes,
Ardenlemque Polum flammis, cœloque -volantes
Obliquas per inane faees .
(Pbars. , liv. 1.)
Ces auteurs, toutefois, n’ont point eu
en vue le phénomène lui -même; ils ne
l’ont considéré que comme le présage de
quelque événement considérable.
Nous pourrions trouver plus de lumières
à ce sujet chez les philosophes de l’anti¬
quité, en général bons observateurs ; mais
il faut remarquer, qu’habitant des contrées
méridionales , ils eurent peu d’occasions
d’observer des Aurores boréales complètes.
Aristote, cependant, en donna une descrip¬
tion satisfaisante; après lui, Sénèque et
Pline en parlèrent de manière à ne laisser
aucun doute; plus tard encore, Julius Ob-
sequens et Isidore de Séville en firent men¬
tion.
En arrivant aux temps modernes, il nous
serait facile d’augmenter la liste des auteurs
qui ont parlé de l’Aurore boréale; mais
laissant de côté ce luxe d’érudition , nous
nous empresserons d’arriver à ceux qui ont
observé ce phénomène en savants et non
23
T. II.
354
AUR
AU R
en diseurs de bonne aventure , Le premier
fut Gassendi , qui rendit compte d’une
Aurore boréale observée par lui en Pro¬
vence, et vue, en même temps, dans toute
la France , en Syrie , à Alep , c’est-à-dire
dans une étendue de 700 lieues de l’ouest à
l’est, et à douze degrés sud environ, de
Paris.
Depuis Gassendi les observations se mul¬
tiplièrent. On reconnut que ce météore n’é¬
tait point particulier au pôle nord ; que le
pôle sud avait ses Aurores australes, moins
souvent signalées , peut-être à cause du
nombre moins considérable d’observateurs,
mais n’en existant pas moins réellement (1).
Avec les observations se multiplièrent
les explications, les théories, sans que jus¬
qu’à présent la nature de l’Aurore boréale
ait été parfaitement définie.
Nous allons faire connaître les principales
opinions émises.
On crut d’abord que l’Aurore boréale était
produite par des vapeurs et des exhalai¬
sons élevées dans la région moyenne de
Pair. De leur mélange résultait une fermen¬
tation très vive , suivie de coruscations , de
flammes et de détonations. Lemonnier et
Muschenbroëck furent partisans de cette
opinion.
Halley supposa que l’Aurore boréale est
due à des tourbillons magnétiques traver¬
sant la terre du sud au nord , avec une ex¬
cessive vitesse, et pouvant devenir lumineux
par eux-mêmes ou par leur contact avec les
substances terrestres qu’ils rencontrent.
Les tourbillons furent abandonnés, et Mai-
ran vint à son tour (1733) proposer une
nouvelle théorie.
Partant du fait qu’il existe autour du so¬
leil une espèce de vapeur lumineuse d’une
extrême ténuité, ce savant admit que l’Au¬
rore boréale n’est qu’une portion de cette va¬
peur, ou plutôt une portion de l’atmosphère
solaire , que la terre rencontre sur sa route
et emporte avec elle dans l’espace. Comme ,
d’après cette théorie, l’Aurore boréale a né¬
cessairement son siège dans notre atmos¬
phère, et comme néanmoins ce météore offre
parfois une élévation de plus de 200 lieues ,
Mairan fut obligé de supposer à celte at-
(i) Le mcléorc dont uous parlons se présentant aux deux
pôles, le* nom d 'Aurore polaire lui conviendrait mieux;
mais le premier a prévalu.
mosphère une hauteur incomparablement
plus considérable que celle qu’on lui attri¬
bue communément.
Cette objection n’échappa point à Euler,
qui, tout en repoussant la théorie de Mairan,
en proposa lui-même une nouvelle. Suivant
l’illustre géomètre , les rayons solaires ,
exerçant leur impulsion sur les particules
de l’atmosphère, les chassent à une grande
distance et les rendent lumineuses en se ré¬
fléchissant à leur surface . Étendant cette
explication à la queue des Comètes et à la
lumière zodiacale , il attribue leur appari¬
tion à une impulsion semblable, qui agit
d’une part sur l’atmosphère des premières,
et de l’autre, sur celle du soleil lui-même.
Quelques physiciens attribuèrent l’Aurore
boréale aux glaces dont les terres circumpo¬
laires sont couvertes. D’après eux, ces neiges
et ces glaces , comme autant de miroirs,
réfléchissent vers la surface des couches su¬
périeures de l’atmosphère, les rayons du
soleil qui, dans ces climats, s’abaisse très
peu au-dessous de l’horizon; et les molé¬
cules, dont ces couches sont composées , dé¬
terminant une seconde réflexion, les ren¬
voient vers la surface de la terre , et produi¬
sent ainsi les phénomènes de l’Aurore
boréale.
Un autre savant, l’abbé Hell, avança que
l’Aurore boréale a son origine dans la ré¬
fraction des rayons du soleil ou de la lune ,
par notre atmosphère, et dans leur ré¬
flexion par des nuages lumineux, formés de
particules glacées. 'Ce serait, d’après cet
astronome, un météore semblable aux par-
helies ou parasélènes , produites par la
réflexion des rayons du soleil ou de la lune
sur des vapeurs congelées, suspendues dans
l’atmosphère à différentes distances de la
terre , et transportées par les vents comme
de légers nuages.
Au milieu de toutes ces explications ,
celle qu’avait présentée Mairan réunissait
les plus nombreux suffrages ; elle était
adoptée par les hommes les plus distin¬
gués de l’époque , quand , en 1740 , Celsius
et Niorter découvrirent que l’aiguille ai¬
mantée éprouve une agitation extraordinai¬
re, à l’apparition d’une Aurore; mais lorsque
les propriétés de la lumière électrique furent
connues, toutes les théories précédentes
furent abandonnées ; Éberhart, professeur
ÀUK
AU K
355
à Hall, et Paul Frisi, à Pise, proposèrent
d’expliquer l’Aurore boréale par l'électri¬
cité, en s’appuyant sur les faits suivants : 1°
l’électricité qui passe dans le vide s’y mon¬
tre sous les mêmes apparences lumineuses
que celles qu’on observe dans l’Aurore bo¬
réale; 2° l’air devenant moins dense à me¬
sure qu’il s’élève au-dessus de la surface de
la terre, les décharges électriques, dans les
régions supérieures, doivent présenter les
mêmes apparences que dans des tubes rem¬
plis d’air plus ou moins raréfié.
Ces idées furent adoptées par Canton ,
Beccaria, Wilke, Franklin, etc. , qui y ap¬
portèrent néanmoins quelques modifica¬
tions.
Il est à remarquer, du reste, que depuis
cette époque, quelque éloignées de la vrai¬
semblance qu’aient été les hypothèses mises
en avant, les auteurs ont toujours reconnu
l’influence électrique ; ainsi , à l’époque
où le gaz inflammable ( hydrogène ) fut
découvert, Yolta, tout en cherchant , par
plusieurs expériences, à démontrer que ce
gaz pouvait être la cause de l’Aurore bo¬
réale, ne proposa cette théorie que comme
une supposition sans importance , et il
ajouta même : « Je me repens déjà d’a¬
voir avancé , quoiqu’on passant seulement,
quelques idées qui heurtent de front l’ortho¬
doxie électrique. »
Malgré l’anathème que l’auteur lui-même
avait jeté sur sa théorie, elle fut reprise par
Patrin, bien qu’elle ne puisse soutenir l’é¬
preuve de l’expérience ; et, en effet, l’hydro¬
gène ne pouvant s’allumer sans le concours
de l’oxygène, comment sa combustion au¬
rait-elle lieu au siège de l’Aurore boréale ,
c’est-à-dire dans ces hautes régions de l’at¬
mosphère, où la raréfaction est arrivée à
un point extrême; et à plus forte raison,
hors de l’atmosphère , si l’on admet que
c’est là que se produit le météore ?
Dans les dernières années du siècle der¬
nier, lephysicien anglais Dalton présenta les
idées suivantes sur le phénomène qui fait le
sujet de cet article : « il se passe, dit-il, à 150
milles d’élévation de la surface de la terre.
En s’élevant au-dessus de notre planète, on
trouve d’abord la région des nuages , puis
celle des météores , tels que les étoiles fi¬
lantes, les globes de feu, etc. ; au-delà on ren¬
contre la région de l’Aurore boréale, dont la
grande élévation se déduit de sa lumière ex¬
trêmement affaiblie qui peut s’étendre sur
une moitié de l’hémisphère. Dalton appelle
encore à son aide les effets électriques
lumineux produits dans l’air plus ou moins
raréfié ; il attribue , en outre , une origine
ferrugineuse aux rayons du météore , en
raison des propriétés magnétiques du
fer , etc. »
Au commencement de ce siècle, le profes¬
seur Libes présenta une nouvelle théorie
qui, au premier coup-d’œil, semble satisfai¬
sante. D’après ce savant, la production du
gaz hydrogène étant presque nulle aux
pôles, le fluide électrique, qui reflue de l’é¬
quateur, n’y rencontre qu’un simple mé¬
lange d’oxygène et d’azote, dont il déter¬
mine la combinaison. Cette combinaison se
manifeste par des vapeurs rutilantes d’a¬
cide nitreux (hypo-azotique) , qui consti¬
tuent le phénomène de l’Aurore boréale. Si
ce phénomène, ajoute l’auteur, n’a pas lieu
dans les zones tempérées, cela tient à ce que,
dans cette atmosphère fortement échauffée,
il se trouve toujours un mélange de gaz hy¬
drogène et de gaz oxygène , que l’étincelle
électrique enflamme de préférence, en pro¬
duisant, en même temps que la forma¬
tion d’une certaine quantité d’eau , les
phénomènes des éclairs et de la foudre.
Cette théorie, plus ingénieuse que solide,
donne lieu à la même objection que celle de
Yolta.
Il nous reste encore à exposer la théorie
de M. Biot. Dans un voyage qu’il fit, en 1817,
aux îles Shetland , l’illustre physicien ayant
eu l’occasion de voir souvent et d’étudier les
Aurores boréales, proposa l’explication sui¬
vante :
« Pour s’assurer, dit-il, si le phénomène
des Aurores existe dans notre atmosphère
ou au dehors, il suffit de voir s’il a des re¬
lations quelconques avec le mouvement
diurne de la terre: or, toutes les observations
faites jusqu’ici , et qui ont été constatées
aux îles Shetland , prouvent que les arcs et
les couronnes ne participent en rien au
mouvement apparent des astres d’orient
en occident; dès lors ce phénomène est pu¬
rement atmosphérique. »
Ce principe établi, M. Biot fait remar¬
quer que l’Aurore boréale est en résumé
composée de véritables nuées, venant ordi-
356
AUR
AU K
nairement du nord, et formées d’éléments
extrêmement ténus et lumineux , flottants
dans les airs ; que ces nuées forment sou¬
vent des colonnes qui prennent la direction
de l’aiguille aimantée. Or, quelle est la na¬
ture de ces éléments ? L’auteur résout ainsi
la question :
« Parmi les substances terreuses , nous
ne connaissons jusqu’à présent que les mé¬
taux dont les particules soient susceptibles
de magnétisme ; encore cette propriété est-
elle particulière à quelques-uns d’entre
eux. Il est donc vraisemblable que les élé¬
ments en question sont, au moins en grande
partie, composés de particules métalliques
réduites à une ténuité extrême ; mais de là
résulte aussitôt une autre conséquence. On
sait que tous les métaux connus sont d’ex¬
cellents conducteurs du fluide électrique 5
or , les diverses couches qui composent
l’atmosphère sont habituellement chargées
de quantités très inégales d’électricité... Si
donc des colonnes , composées en 'partie
d’éléments métalliques , se trouvent sus¬
pendues verticalement dans l’atmosphère ,
comme le sont les colonnes de l’Aurore bo¬
réale, lorsqu’elles flottent au-dessus des ré¬
gions les plus voisines du pôle, l’électricité
des couches d’air situées au sommet et au
bas des colonnes , trouvera en elle autant
de conducteurs plus ou moins parfaits ; et ,
si la tendance de cette électricité, pour se
répandre uniformément , surpasse la ré¬
sistance que l’imperfection des colonnes
conductrices lui oppose, elle s’écoulera le
long de ces colonnes en illuminant sa route,
comme nous voyons que cela arrive, en gé¬
néral, avec des conducteurs discontinus...»
Après cette explication fort ingénieuse,
sans aucun doute, il restait à démontrer
comment des nuages composés de parti¬
cules métalliques se forment dans le voi¬
sinage des pôles plutôt que partout ailleurs,
pour se répandre de là dans le reste de l’at¬
mosphère ; il fallait aussi expliquer ces ef¬
fets , véritables phénomènes d’inflamma¬
tion, dans ces nuages phosphorescents qui,
se détachant du nuage lumineux principal ,
lancent par intervalle des jets de lumière.
Ces nouvelles questions furent abordées par
M. Biot de la manière suivante :
« Le pôle magnétique est évidemment le
point de départ des colonnes lumineuses 5
dès-lors, les parties extrêmement déliées
qui composent ces colonnes , et la nue lu¬
mineuse qui leur donne naissance, doivent
sortir de la terre en ce point ou en quelques
autres peu éloignés. Or, les contrées sep¬
tentrionales ont été , dans tous les temps,
comme elles le sont aujourd’hui, exposées
à de violentes éruptions volcaniques. Plu¬
sieurs des volcans voisins du pôle sont en
activité autour de la zone où se trouve le
pôle magnétique. Je citerai particulièrement
les volcans des îles Aleutiennes, de l’Is¬
lande et du Kamschatka. Ces éruptions
sont toujours accompagnées de phénomènes
électriques ; la foudre sillonne sans cesse
les tourbillons de vapeurs et les déjections
pulvérulentes qui sortent des cratères. Ces
colonnes , ces tourbillons de poussière vol¬
canique , chargés d’électricité , sont trans¬
portés , comme on sait , à des distances
considérables, et abandonnent à l'air, dans
leur trajet, toute l’électricité donc ils étaient
imprégnés en sortant du cratère.
« Ces éruptions si vastes, ajoute l’auteur,
partant d’abhnes si profonds qu’ils sem¬
blent communiquer entre eux par dessous
la croûte solide du globe , d’un bout à l’au¬
tre de la terre , ne doivent-elles pas, lors¬
qu’elles durent quelque temps, exciter, au-
dessus du gouffre dont elles sortent , de
violents courants d’air et de véritables vents
ascendants qui emportent les poussières
volcaniques jusqu’à des élévations bien su¬
périeures aux nuages ordinaires ? D’un
autre côté , l’on sait , au rapport des voya¬
geurs qui ont visité l’Islande, qu’on voit
quelquefois au-dessus de Pile, pendant les
éruptions volcaniques , un brouillard , ou
pour mieux dire , des nuages de nature sul¬
fureuse et métallique , qui irritent dou¬
loureusement les yeux, la bouche et les
narines. Au surplus, l’existence d’un sem¬
blable brouillard , composé de matières
sèches et répandant une odeur fétide et
sulfureuse, fut constatée en 1783 ; toute l’Eu¬
rope en fut alors couverte, et les voyageurs
le rencontrèrent, au sommet des Alpes, sur
la Méditerranée et sur l’Océan atlantique, à
plus de cent lieues des côtes. Le journal de
physique (1784) rend également compte d’un
brouillard sec, possédant la propriété lumi¬
neuse dont sont douées les nues qui com¬
posent l’Aurore boréale. »
AUR
AUR
S57
En conséquence de la nature combustible
qu'il accorde à ces nuées, M. Biot pense
que des décharges électriques répétées
peuvent les enflammer.
Un habile physicien , M. Becquerel , à
qui Ton doit une histoire complète des phé¬
nomènes électrique et magnétique, a détruit
la théorie de M. Biot, en démontrant que,
dans Tétât actuel de nos connaissances géo¬
logiques , on ne peut admettre, dans les
matières vomies par les volcans , et par
conséquent , dans les nuages volcaniques ,
aucune parcelle métallique, mais seulement
des matières vitreuses, des silicates et au¬
tres composés, entièrement dépourvus de
conductibilité.
Quoi qu’il en soit des théories , l’Aurore
boréale paraît intimement liée au magné¬
tisme terrestre ; le sommet de l’arc lumi¬
neux est toujours situé dans le plan du
méridien magnétique du lieu de l’observa¬
tion ; le centre de la couronne suit le pro¬
longement de la boussole d’inclinaison , ou
d’un aimant suspendu en son centre de
gravité, quand il atteint sa position d’équi¬
libre; enfin, l’Aurore boréale occasionne
des variations irrégulières dans l’inclinai¬
son et la déclinaison de l’aiguille aimantée.
M. Arago a remarqué qu’à Paris , dès le
malin du jour où une Aurore boréale doit
se montrer, l’aiguille de déclinaison dévie
vers l’occident; le soir, au contraire, elle
dévie à l’orient ; cette déviation va quelque¬
fois jusqu’à un quart de degré. Des obser^
vations analogues ont été faites dans tous
les observatoires de l’Europe. Il est donc
facile de prédire, dans un point quelconque
de notre hémisphère, l’apparition d’une Au¬
rore boréale. Le même savant a voulu re^
connaître si les Aurores australes exercent
quelque influence sur l’aiguille aimantée à
Paris ; mais il est arrivé que toutes les fois
qu’une Aurore australe a été observée , elle
a coïncidé avec une Aurore boréale: doit-on
en conclure que cette coïncidence est une
des lois du phénomène?
Les rapports que nous venons d’indiquer
entre le magnétisme terrestre et l’Aurore
polaire, sont jusqu’à ce jour les seules don¬
nées certaines qui puissent servir de point
de départ , pour la recherche des causes de
ce météore. Se produit-il dans les limites de
notre atmosphère ou au-delà ? Les obser¬
vations, et par conséquent les opinions, se
contredisent. Si l’on en croit les récits des
habitants des régions du nord, des îles
Shetland, par exemple, l’Aurore boréale est
toujours accompagnée d’un bruissement
bien sensible, analogue à celui que produit
une succession d’étincelles électriques. Ce
fait, s’il est Yrai, ne semble point indiquer
une très grande élévation . Des mesures d’an¬
gle , prises de deux lieux différents sur la
même Aurore boréale, pendant l’expédition
du capitaine Franklin au pôle nord , ne
donnèrent que trois ou quatre lieues d’élé¬
vation à sa couronne. D’un autre côté ,
M. Dalton, dont nous avons rapporté plus
haut les opinions , calcula qu’une Aurore
boréale, aperçue et mesurée le 29 mars 1826,
à Manchester , à Edimbourg , et dans d’au¬
tres localités , devait être élevée à quarante
lieues au-dessus de la terre.
Les expériences de plusieurs physiciens,
et, entre autres, de MM. Harris et Becquerel,
tendent à prouver qu’un corps électrisé ,
placé dans le vide , loin de tout corps capa¬
ble d’exercer sur lui une action par in¬
fluence , conserve indéfiniment son électri¬
cité sur sa surface ; mais que si les corps
sont placés à une distance telle que l’action
par influence puisse avoir lieu, l’électricité
franchit l’espace vide. Si donc, l’électricité
atmosphérique intervient dans le phéno¬
mène des Aurores boréales, il faut qu’el¬
les aient lieu dans des portions de l’at¬
mosphère où l’air n’est point dans un
grand état de raréfaction ; mais comment
expliquer alors ces couleurs si variées des
rayons lumineux, qui ont tant de ressem¬
blance avec celles des décharges électriques
dans le vide , ou dans l’air plus ou moins
raréfié ?
On voit, d’après tout ce qui précède,
qu’une explication complète de l’Aurore
boréale a 'échappé jusqu’ici aux investiga¬
tions de la science. Il fautMonc multiplier
et rendre plus précises les observations sur
ce météore et le magnétisme terrestre ;
peut-être ainsi parviendra- 1- on à recon¬
naître le lien caché qui semble réunir ces.
deux grands faits.
(A. DuroNCHEi..)
Vi llL'M. MIN. — Voyez OR.
* AURURES. min. — Genre formé de
l’alliage ou de la combinaison de l’Or avec
358
A US
d’autres métaux, à l’égard desquels il sem¬
ble jouer le rôle d’élément électro-négatif.
Ces mélanges ou ces combinaisons ont
pour caractères communs d’être attaquables
par l’eau régale, et de donner ainsi une so¬
lution qui précipite en pourpre par le Pro¬
tochlorure d’étain. Les seules qu’on con¬
naisse sont d’un jaune d’or pâle, et elles
sont solubles dans l’eau régale avec préci¬
pité immédiat de Chlorure d’argent. Ce
sont : 1° l’Aurure d’argent, ou l’Electrum
(syn. Or argentifère ) ; et 2° l’Aurure de
palladium et d’argent , ou l’Auropoudre
( Or palladifèrc et argentifère). Voy. or,
(Del.)
AUSERDA. rot. ph. — Nom vulgaire
de la Luzerne, dans le Roussillon.
(C. d’O.)
* AUSTRALASIE. Australasia. ois.
—Genre formé parM. Lesson (Tr.df Ont.),
dans la famille des Perroquets, et syno¬
nyme du genre Trichoglossc de Yig. et
Hors , qui lui est antérieur. Voy. tricho-
GLOSSE. (LAFR.)
* AI. ST II A L ASIE ANE S (Australasie).
arach. — M. Walckenaër ([ns. apt Sui¬
tes à Buffon) applique cette dénomination à
deux petites subdivisions de son genre At-
tus , comprenant les espèces de ce genre
qui habitent les différentes îles de l’Océa¬
nie et la Nouvelle-Hollande. (Bl.)
AUSTRALICA (suivant l’auteur , ce
mot veut dire originaire de l’Australasie).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères ,
famille des Chrysomélines, établi par M.
Chevrotât, aux dépens des Chrysomèles ,
dont il se distingue par ses antennes un peu
plus courtes , épaisses ( les 6 derniers arti¬
cles renflés) ; par son corselet, non rebordé
et non sillonné sur les côtés ; par l’écusson
plus régulièrement arrondi en arrière ;
enfin , par le dernier article des palpes
maxillaires en forme de coupe, aplati,
tronqué et creusé sur la troncature. M. De-
jean, qui a adopté ce g. dans son dernier
Catalogue, y rapporte 5 espèces, dont 3 seu¬
lement sont des Australica pour M. Chc-
vrolat : ce sont les A. ruficeps, Mac-Leay ;
litura, id . , et Ourtisii, Kirby, que M. De-
jean nomme Pulchella. Toutes trois sont
de la Nouvelle-Hollande. (D. et C.)
*AUSTRALIAA, Gaudich fin Frcycin .
Voy. Bot , p 505) bot. th. — Genre in-
AUT
complètement connu, fondé sur Y (Jrtica
pusilla Poir. M. Gaudichaud lui assigne
les caractères suivants : Involucre presque
nul Fleurs axillaires : les mâles au nombre
de 1 ou 2 , les femelles au nombre de 1 à 3
(à chaque aisselle). Tiges filiformes, ram¬
pantes, rameuses. Feuilles alternes.
(Sp.)
AUSTRALITE. min. — Sable grisâ¬
tre, trouvé à Sidney-Cove, en Australie, et
dans lequel on avait cru reconnaître une
substance terreuse d’une nature particu¬
lière, que de nouvelles analyses ont prouvé
n’être pas exacte. (Del.)
*AUTALIA(étymologie incertaine), ins.
— Genre de Coléoptères pentamères, fa¬
mille des Braehélytres, tribu des Aléocha-
rides, fondé par Leach, et adopté par MM
Mannerheim, Dejean, Lacordaire et Erich-
son. Yoici comment ce dernier, dont nous
suivons ici la méthode , comme la plus
récente et la plus complète sur cette fa¬
mille, caractérise le g. dont il s’agit (Ge-
nera et Species Staphylinorum, p. 48) :
Mâchoires à lobe intérieur mutique, bordé
intérieurement de petites épines. Languette
allongée, garnie de deux franges dont l’in¬
terne est très courte et l’externe linéaire ;
paraglosses petites , étroites, acuminées.
Palpes labiaux de deux articles. Tarses des
pattes postérieures seuls de 5 articles, dont
les quatre premiers égaux entre eux ; tarses
des autres pattes composés seulement de 4
articles.
Les Autalies sont des Insectes très petits,
qui ont le faciès de quelques Psélaphiens ,
suivant M. Lacordaire, et qui vivent dans
les Bolets et autres végétaux en décomposi¬
tion. Selon M. Erichson, ils se rapprochent
des Falagria par leurs paraglosses acumi¬
nées, et s’en éloignent par leur menton
profondément échancré et leur languette al¬
longée et quadrifide. Cet auteur n’en décrit
que deux espèces : Y A. impressa (Aleoch.
idem Gravenh.), et Y A. rivularis (Al¬
eoch. id. Gravenh.), toutes deux d’Europe.
Mais M. Shuckard (Eléments of British
entomology , etc., pag. 14 1), en désigne 4
autres sous les épithètes de plicata Kirby,
et de ruficomis , aterrima et angusticol-
lis Stephens. Nous n’en citerons qu’une
comme typedug., Y A. impressa Gravenh.,
figurée dans Olivier sous le nom de Sta-
AUT
AUT
phyl. impressus ( Eut . III, 42, 2B, 28, t. 5,
lig. 41). (D. et C.)
* AUTARCITE bot. cr. — Nom
proposé par Leclerc pour remplacer celui
de Prolifère. Cette dénomination n’ayant
pas été adoptée, nous renvoyons pour ces
détails au mot vaucherie. (C. d’O.)
* AUTOCARPIENS (fruits), bot.ph.—
M. Desvaux, dans sa Classification géné¬
rale des fruits, appelait ainsi ceux qui con¬
sistent uniquement dans le développement
du pistil, sans addition d’aucun autre organe
de la fleur. Voy. fruits. (A. R.)
AUTOMOLITE et AUTOM ALITE .
MIN. — *■ VoyCZ GAHNITE. (DEU.)
* AUTÔIVOMÉE. CRUST. — Genre de
Décapodes macroures de la farfiille des Sa-
licoques et de la tribu des Alphéens, ayant
les pattes de la 2e paire monodactyles ; les
antennes supérieures terminées par deux
filets ; les pattes-mâclioires externes non
foliacées : les yeux libres, etc. Cette petite
division générique a été établie par M.
Risso, d’après une Salicoque de la Méditer¬
ranée. (M. E.)
* AUTOPSIDES. Autopsides ( àoTGÇ ,
soi-méme ; 6-kt^cli, voir), min. — Haüy
a donné ce nom à une classe de sub¬
stances métalliques possédant par elles-
mêmes de l’éclat. (C. d’O.)
* AUTOSIT AIRES. Autositarii (aù-
toç, soi-même; alrcç, nourriture), térat.
— Premier ordre des Monstres doubles. Ce
nom doit être donné aussi au premier ordre
des Monstres triples et généralement de
chacune des sous-classes qui pourront être
établies parmi les Monstres composés.
L’ordre des Monstres doubles autositai-
res, moins anomal et plus étendu que l’or¬
dre des parasitaires qui le suit , comprend
un très grand nombre de monstres , com¬
posés de deux individus semblablement
égaux en développement. Cette égalité d’or¬
ganisation, qui est le caractère essentiel de
l’ordre, indique suffisamment que les deux
individus composants jouissent d’une égale
activité physiologique. C’est, en effet, ce qui
a constamment lieu, soit que les deux sujets
composants, réunis seulement dans une
région , vivent chacun d’une vie presque
distincte , soit que , plus intimement con¬
fondus , ils concourent également à la nu¬
trition et à l’accomplissement des autres
859
fonctions nécessaires à la vie commune. On
peut résumer en quelques mots les carac¬
tères et l’organisation de cet ordre , en di¬
sant que tout monstre double Autositaire
peut être’ considéré comme le résultat de
l’union de deux Autosites. Au contraire ,
tout monstre double parasitaire est le ré¬
sultat de la greffe d’un Parasite ou d’un
Omphalosite sur un Autosite.
Les monstres doubles Autositaircs, quoi¬
que fort nombreux, se rapportent tous à
trois tribus naturelles , dont chacune se
subdivise en deux familles :
Tribu I. Sujets composants, doubles in¬
férieurement et supérieurement, réunis seu¬
lement dans une région. Huit genres, dont
trois, Pygopnge , Mètopage , Cèphalo -
page , forment la famille des eusompha-
uiens, et cinq, Ischiopage , Xiphopage ,
Sterropage , Ectopage , Hémipage , celle
deS MONOMrHAUIENS.
TribuII. Individus composants, bien dis¬
tincts, séparés même â leur extrémité pel¬
vienne, se confondant au contraire inti¬
mement à leur extrémité céphalique. Les
deux familles de cette tribu se composent
chacune de trois genres, savoir : celle des
sycéphaliens, des g. Janiceps, Iniopes et
Synotes , celle des monocéphaliens, des Dé-
radelphes , Thoradelphes et Synadel-
phes.
Tribu III. Modifications inverses de celles
qui caractérisent les précédents : l’extrémité
céphalique est double, tandis que les deux
sujets composants sont réunis, et souvent
même entièrement confondus inférieure¬
ment. Aux Sycéphaliens correspondent, dans
cette famille, les sysomiens, comprenant les
genres Psodyme , Xiphodyme et Déro-
dyme; aux Monocéphaliens, les monoso-
miens, comprenant les genres Âtlodyme ,
Iniodyme et Opodyme.
Il existe quelques monstres triples Au-
tositaires ; mais ils sont si peu connus et
en si petit nombre , qu’il nous suffit ici
de mentionner leur existence , sans présen¬
ter le résumé de leur classification. Voy.
MONSTRES COMPOSÉS. (i. G. -S. -H.)
* AUTOSITES. Autositi (aù-roç, lui-
même , soi-même; oïtoç, nourriture)
térat. — Premier ordre de la classe des
Monstres unitaires. Il comprend , comme
l’indique son rang, les moins anomaux des
360
AUT
AUX
Monstres unitaires. Chez tous les Autosi¬
tes, en effet, se trouvent réunis les carac¬
tères généraux suivants : A l’extérieur, les
organes, quelques modifications qu’ils aient
subies, sont, au moins pour la plupart,
disposés symétriquement des deux côtés .du
plan médian ou de l’épine (voy. axe). De
plus , outre sa division en moitiés droite et
gauche, l'ensemble de l’être se partage en
plusieurs régions distinctes 5 à l’intérieur,
un grand nombre d’organes sont conservés,
et la plupart même avec des conditions peu
différentes de l’état normal. Enfin, et ce ca¬
ractère, qu’exprime le nom de l’ordre, est la
conséquence des précédents, la vie est possi¬
ble après la naissance pendantun temps dont
la durée est d’ailleurs extrêmement varia¬
ble , et toujours en rapport avec le rang de
chaque type dans l’échelle tératologique ;
ainsi , les premiers Autosites sont complè¬
tement viables, et peuvent même se repro¬
duire, tandis que, chez ceux qui viennent
ensuite, la vie ne se prolonge jamais au-delà
de quelques semaines, de quelques jours,
et même pour les derniers genres, de quel¬
ques heures.
Cet ordre est le plus étendu de la classe
des Monstres unitaires. Il comprend, dans
l’état présent de la science , huit familles ,
qui doivent être partagées en quatre tribus.
Tribu I. Anomalies portant surtout sur
les membres. Deux familles : les ectromé-
TjIens , comprenant les genres Hèmimcie ,
Ectromèle et Phocomèle , et les syméeiens,
comprenant les genres Symèle , Uromèle
et Sirènomèle.
Tribu II. Anomalies portant surtout sur
le tronc, qui est affecté de déviations graves
et complexes. Une seule famille : les célo-
somien5 , comprenant les six genres sui¬
vants : Aspalasome , Agérosomc , Cyllo-
some, Schistosome, Pleurosome et Cèla-
some.
Tribu III. Anomalies portant principa¬
lement sur l’axe cérébro-spinal. Trois fa¬
milles : les EXENCEPHALIENS , leS PSEUDEN-
céphaliens et les anencéphaliens. A la pre¬
mière appartiennent les six genres: Nole?i-
nephale, Procncèphale , Podencèphale ,
Hyper encéphale, Iniencèphale et Exen¬
céphale ; à la seconde , les trois genres
ISosencéphalc, Thlipscncéphalc et Pseu-
dencéphale ; enfin à la troisième, les deux
genres Dérencéphale et Anencéphalc .
qui ont été précédemment décrits.
Tribu IV. Anomalies portant sur la tête
entière, et spécialement caractérisées par
l’atrophie de quelques-unes des parties cen¬
trales de la face , et le rapprochement ou
même la fusion médiane des parties laté¬
rales. Deux familles : les cyceocéphaeiens ,
comprenant les cinq genres Ethmocéphale ,
Céhocéphale , Rhinocéphale , Cyclocé-
phale et Stomocéphalc , et les otocépha-
eiens , auxquels se rapportent également
cinq genres , savoir : Sphènocèphale ,
Otocèphale , Édocephale , Opocèphale et
Triocèphale. (I. G. -S. -H.)
AUTOUR. A star , Briss.; Dœdalion ,
Sav. (Aster tas , étoilé ; à cause du plumage
de cet oiseau), ois. — Genre de l’ordre des
Rapaces , de ia famille des Falconidées et
de notre sous-famille des Accipitrinées. Ce
genre, en apparence fort naturel comme le
genre Faucon , est néanmoins beaucoup
moins circonscrit dans ses limites généri¬
ques, et les nombreuses espèces étrangères
qu’il renferme dans toutes les parties du
monde se départissent plus ou moins des
caractères qu’on lui assigne ordinairement,
basés en général sur nos deux espèces eu¬
ropéennes , V Autour et 1 Èpervier. En
ayant égard aux diverses modifications
qu’elles présentent sur les divers points
du globe , leurs caractères génériques peu¬
vent être exprimés ainsi : « Bec court ,
comprimé, courbé dès sa base et forte¬
ment crochu; mandibule supérieure non
dentée , mais dilatée , vers le milieu de son
bord , en un feston plus ou moins pro¬
noncé , ou simplement sinueuse; l’infé¬
rieure tronquée et retroussée à son extrémi¬
té ; narines ovalaires ; tarses et doigts tan¬
tôt longs et grêles, garnis en dessous de pe-
lottes saillantes ou de longueur médiocre,
mais robustes, avec des doigts allongés et
vigoureux , ou longs et forts avec les doigts
courts ; ces tarses écussonnés ou réticulés ;
ongles des doigts antérieurs très inégaux ;
l’interne souvent de moitié plus grand que
l’externe et presque aussi fort que celui du
pouce ; tête généralement petite, déprimée;
ailes longues, quant à leur ostéologie, mais
de forme obtuse, sub-obtuse ou sur-obtuse,
à rémiges primaires médiocres ou courtes ,
atteignant dans le repos la moitié ou seule-
AUX
A UT
361
ment le tiers de la queue ; celle-ci longue, ,
ou médiocre ou courte, étagée, arrondie |
ou carrée.» On peut ajouter encore que, chez j
ces Oiseaux, la courbure de l’épine dorsale et 1
le rétrécissement du ventre les fait paraître
comme bossus , et que la plupart se dis¬
tinguent (mâles et femelles adultes) par des
raies transversales dans le plumage du des¬
sous de leur corps.
Tous les Rapaces, qui composent ce gen¬
re nombreux, sont chasseurs et en général
courageux comme les Faucons; mais ils en ;
diffèrent totalement dans leur manière d’at¬
taquer et de poursuivre leur proie ; car les
Faucons n’exercent leur courage qu’au mi¬
lieu des airs', se laissant tomber oblique¬
ment avec la rapidité d’un trait sur la proie
qui s’enfuit, se relevant incontinent s’ils
l’ont manquée, pour fondre de nouveau sur
elle, et cherchant toujours l’avantage de la
hauteur. — Les Autours et Épcrviers, ail
contraire, ne chassent qu’en rasant la sur¬
face du sol , presque sans mouvement ap¬
parent de leurs ailes; ou bien, immobiles
sur un arbre , ils attendent qu’une proie
vienne à passer pour fondre dessus, et si
elle leur oppose1 une fuite rapide, ils la
poursuivent à tire d’aile jusqu’au milieu des
bois et des lieux couverts où elle cherche
en vain un abri; mais si, parmi les nom¬
breuses espèces étrangères, on remarque
diverses modifications dans les formes , on
en retrouve aussi de nombreuses dans le
mode de chasse et dans le degré de courage
dont elles sont douées.
Jusqu’ici l’on n’a guère établi dans le gen¬
re que deux subdivisions basées principale¬
ment sur les différences qu’offrent entre
elles nos deux espèces indigènes : V Autour
et V Épervier. En cela, nous suivrons la
plupart des ornithologistes , en y com¬
prenant toutefois les espèces étrangè¬
res ; mais nous ne pensons pas que ces
subdivisions doivent être élevées au rang
de genres, comme elles l’ont été derniè¬
rement; car nous trouvons parmi les Au¬
tours étrangers de petits groupes s’éloi¬
gnant au moins autant de l’espèce ty¬
pe, notre Astur palurnbarius que notre
Épervier, et qui, par conséquent, devraient
comme lui former aussi les types d’autant,
de genres. Nous croyons que, dans le grand
genre Astur , il suffit de former deux sous-
genres : Astur et Accipiter , nous réser¬
vant de faire connaître les divers groupes
que nous avons remarqués dans le sous-
genre Astur.
Les caractères sous-génériques et diffé¬
rentiels (V Astur et Accipiter sont donc que,
chez le premier, les tarses sont toujours
robustes, de longueur médiocre ou allon¬
gés , écussonnés ou réticulés , avec des
doigts proportionnés ou courts, quelquefois
réticulés avec le tarse écussormé ; le bec de
grosseur moyenne ou élevé avec sa cour¬
bure un peu prolongée en avant, et un sim¬
ple sinus quelquefois h peine sensible au
bord de la mandibule supérieure; les ailes
variant de la forme obtuse à celles sub¬
obtuse et sur-obtuse, et la queue de la forme
courte et carrée à celles moyenne et arron¬
die , ou longue et étagée. Quant à l’ana¬
tomie, il y a présence de cæcum, selon Sa-
vigny, qui nomme ces espèces Dædalio-
nes Astuces , ne prenant toutefois pour
type que le Dœdalion palurnbarius ou
l’Autour proprement dit.
Chez le second sous-genre ou Accipiter ,
les tarses sont toujours longs, grêles et
écussonnés , ainsi que les doigts. Le doigt
médian surtout est dans les espèces types
d’une longueur remarquable, d’où il résulte
que sa première phalange est plus longue
que le doigt postérieur, sans son ongle , et
| égale à l’interne sans son ongle également.
Les verrues plantaires sont grêles et pédi-
cellées. Le bec est petit, très court, à cour¬
bure subite , avec un feston très prononcé,
formant presque une dent obtuse chez cer¬
taines espèces. Les ailes varient de la forme
obtuse à celle sub-obtuse et la queue de la
forme longue et arrondie à celle fort longue
1 et étagée. Il y a absence de cæcum, d’après
Savigny,qui les appelle Dæda lianes sim-
! plices , prenant pour type l’Épervier com¬
mun, Falco nisus L., Dcedalioîi fringil-
larius Sav.
Les espèces de ce sous-genre, en général
de petite taille, sont remarquables par la
grande célérité de leurs mouvements et sur¬
tout par l’extrême dextérité de leurs pattes.
Cette grande longueur du doigt médian leur
: rendant l’action de saisir et d’empoigner
beaucoup plus facile, et, sûres de ce double
; avantage, elles poursuivent leur victime jus¬
que sous le couvert et l’atteignent souvent
AUI
AUT
362
au milieu des branchages ; emportées par
leur ardeur, on les a vues souvent se faire
prendre dans des bâtiments à la poursuite
du Moineau qui venait y chercher un refuge.
Le mâle de notre espèce, quoique incompa¬
rablement plus petit que la femelle, est en¬
core plus entreprenant et plus courageux
qu’elle. J’en ai eu plusieurs individus vivants
des deux sexes. Lorsque je leur jetais, même
d’assez loin, un morceau de viande, ils s’en
saisissaient toujours en l’air, et le male
avec plus de prestesse que la femelle ; mais
si par hasard elle l’avait saisi la première,
il s’y cramponnait aussi d’une patte et de
l’autre la harcelait jusqu’à ce qu’il lui eût
fait lâcher prise.
On rencontre des espèces de ce sous-
genre Épervier dans toutes les parties du
monde. Un certain nombre sont entièrement
conformées , quant à la longueur du doigt
médian comme notre espèce type; lesautres
s’en éloignent un peu par ce doigt plus
court et les pattes moins grêles.
Nous citerons, parmi les premières et
comme espèce européenne, notre épervier
commun, Accipiter nisus ,* comme africai¬
nes, 1’ autour menu, Falco exilis (Tem., pi.
col. 496), et 1’ Épervier minule, Accipiter
minulus Vaill. , pl. 34 ; comme Austra¬
lienne , l’ AUTOUR A COLUIER ROUX, FdlCO lOV~
quatus Cuv. (ïem.,/;Z. co£.43et93); espèce
remarquable par le feston de son bec , pro¬
noncé en forme de véritable dent obtuse, et
aussi en ce qu’elle a pour compatriote une
autre espèce entièrement semblable de
forme et de coloration, ne différant que par
une taille de moitié plus forte et par des pattes
d’ Autour , c’est YAstur approximatif
de Yigors , véritable Autour. Nous citerons
encore 1’ autour a bec sinueux , Falco peu •
sylvanicus Wilson (Tem., pl. col. 67) de
l’Amérique septentrionale; Vautour chape¬
ronné, Falco pileatus (Tem., pl. col. 205)
du Brésil et I’épervier malfini , Sparvius
s tria tus , Vieillot am. pl. 14.
Parmi les espèces qui s’éloignent un peu
des espèces types, nous citerons Vau¬
tour dussumier, Falco Dussumieri (Tem.
pl.col. 308) deYlndefi Accipiter bracty lus
Swains. {West. Afr. 7, p. 118) , du Séné¬
gal, et Vépervier gabar (Tem., y;/, col. 122),
du même pays et du cap de Bonne-Espé¬
rance, à tarses et doigts moins grêles et à
quatrième penne de l’aile à peine plus lon¬
gue que la troisième, d’où il résulte qu’elles
sont toutes deux les plus longues. Nous re¬
marquons chez Vautour coucoïde , Falco
ruculoidei(Tem.,pl.col. 129-110), une forme
d’ailes et de pattes si différente de celles des
Éperviers, que cette espèce nous semblerait
devoir y former un sous- genre; chez elle
effectivement l’aile est sensiblement plus
longue que chez toutes les autres espèces ,
s’étendant jusqu’aux deux tiers de la queue,
et sa troisième penne évidemment plus
longue que la seconde et la quatrième ; d’où
il résulte une aile à forme sub-obtuse ; les
tarses et les doigts assez gros, et le médian
non prolongé, diffèrent également de ces
parties chez les Éperviers , et parmi eux ,
c’est une espèce des plus anomales qu’on
pourrait peut-être, malgré sa petitesse, faire
figurer plus convenablement en tête du
sous-genre Autour.
Dans le second sous-genre Autour ( As -
fur) , nous avons cru devoir former divers
groupes que nous allons décrire successive¬
ment , d’après la forme de leurs ailes plus
ou moins bien organisées pour le vol; ainsi,
nous remarquons : 1° chez quelques espèces
africaines, une aile plus allongée; des pennes
primaires étagées seulement jusqu’à la troi¬
sième , qui est exactement égale à la qua¬
trième, toutes deux se trouvant alors les
plus longues de l’aile, Tandis que, chez toutes
les autres espèces , l’aile positivement ob¬
tuse est étagée jusqu’à la quatrième; celle-ci
formant avec la cinquième les deux plus
longues; les bords du bec sont sans feston
et presque droits ; les tarses et les doigts
robustes ; ceux-ci assez courts ; la queue
moyenne, étagée ou carrée.
L’autour chanteur , Falco musicus ,
Faucon chanteur (Vaillant, pl. 27), est le
type de ce petit groupe qu’on pourrait
nommer autours faucoïdes, Astures fal-
coîdcs , d’après la forme de leurs ailes, qui
se rapprochent un peu de celles des Faucons
et aussi parce que Le Vaillant, décrivant
l’espèce type dans ses Oiseaux d’Afrique,
en fait un Faucon sous le nom de Faucon
chanteur, et dit que , malgré sa ressem¬
blance avec un grand Épervier, ses ailes
plus longues, sa queue plus courte et son
corps plus épais Vont décidé à le ranger
parmi les Faucons. Tl le décrit aussi comme
AU T
AUX
363
grand destructeur de Lièvres, Perdrix,
Cailles, par conséquent comme intrépide
chasseur.
Nous trouvons chez l1 autour monogramme
du Sénégal (Tem., pl. col • 314) une forme
d’aile entièrement semblable , les mêmes
nuances de plumage et aussi la même colo¬
ration rouge orangée des tarses et de la cire
du bec, particulière aux mâles de ces espè¬
ces, principalement au temps des amours ;
mais chez l’Autour monogramme, les tarses
robustes sont , comme chez l’Autour chan¬
teur, très courts, tandis qu’ils sont allongés
chez ce dernier; leurs doigts également ro¬
bustes sont très courts et réticulés chez le
premier, de longueur médiocre et écusson-
nés chez le second. Chez celui-ci la queue
est terminée carrément ; elle est étagée
chez l’autre. L’Épervier Gabar d’Afrique de
Le Vaillant, par l’ensemble de ses for¬
mes, des nuances de son plumage et par
le rouge de ses tarses et de' sa cire, semble
représenter en petit l’Autour chanteur et
devoir lui être réuni, tout en s’en éloignant
néanmoins par des tarses et des doigts grê¬
les d’Épervier, et par une légère différence
dans la coupe de l’aile ; mais il peut être
considéré comme espèce de transition entre
ce petit groupe et les Éperviers.
Dans le second groupe du sous-genre Au- ;
tour, nous plaçons 1’ autour proprement dit; |
1’ autour royal (Tem., pi. col. 495), Falco i
atricupillas Wilson, pl. 52-3; I’autouk |
blanc de la Nouvelle - Hollande , et un
certain nombre d’ Autours américains de
taille moyenne et de forme ramassée ;
à queue courte et carrée; à pattes vigoureu¬
ses, mais non allongées, et qui toutes ont,
comme notre Autour type, les rémiges
étagées jusqu’à la quatrième, et cette qua¬
trième et la cinquième les plus longues de
l’aile; ce sont : 1’ autour mille raies (Tem.,
pl. col ■ 87 et 294); 1’ autour a nos noir, Spar¬
vias mclanops Lat. Vieillot ( Dict . , 10-339),
le même que 1’ autour mélanope, Falco me -
/ano/>5Lat.(Tem.,^/.eo/.105), mais anté¬
rieurement nommé en français par Vieillot;
1’ autour cul blanc de Quoy et Gaim. ( Zool .
de V Uranie, pl. 13); I’f.pervier a gros bec,
Falco magnirostris des auteurs, etc.
Parmi les espèces s’éloignant un peu de
ce type normal , nous citerons 1’ autour
jaunâtre, Sparvias radia tas Vieillot,
( Dict . , 10-340 ), Falco radial as Lath., le
même quel’ autour radieux, Falco radia -
lus (Tem., pl. col. 123), de la Nouvelle-Hol¬
lande, changé en A star approximans ,Par
MM. Vigors, Horsfield ctGould, à cause de
son entière similitude de plumage avec l’Éper-
vier à collier roux du même pays cité plus
haut. Cet Autour a les formes plus sveltes,
les pattes, la queue et les ailes plus longues
que chez les espèces précédentes avec les
troisième et quatrième rémiges les plus lon¬
gues de toutes; \ Autour iachiro d’Afrique
Le Vaill. pl. 24 (Tem , pl. col. 377), qui, aux
formes sveltes de ce dernier joint des ailes à
rémiges courtes qui le rapprochent de la
forme des Éperviers et du groupe qui va
suivre. Toutes ces espèces n’ont qu’un feston
peu prononcé. On pourrait nommer ce se¬
cond groupe autours normaux, A s turcs
normales .
Un troisième groupe , que je nommerai
autours brachyptèrks , renferme un cer¬
tain nombre d’espèces de l’Amérique du
sud, à rémiges fort courtes et à longues
pattes; leurs ailes sont plus obtuses; les
rémiges primaires plus courtes et les secon¬
daires plus longues et plus larges que chez
les autres ; d’où il résulte que, l’aile étant
ployée, les primaires ne dépassent les secon¬
daires que d’un court espace. Le bec est
plus élevé et sa courbure est moins brus¬
que avec ses bords peu sinueux. Les tarses
sont allongés, réticulés chez la plupart,
avec les doigts assez courts. La queue est
longue et étagée. Le plumage est souvent
noirâtre ou brun en dessus avec la queue
noire , terminée de blanc et traversée de
quelques bandes de la même couleur, mais
étroites et en forme de taches. Ces espèces
sont vives et courageuses, quoiqu’en appa¬
rence peu favorisées pour le vol ; mais
peut-être la grandeur de leurs pennes se¬
condaires supplée-l-elle en cela à la briè¬
veté des primaires.
Ces espèces sont : I’épervier noir et
blanc d’Azara, Sparvias rnelanoleacas
Vieillot (Dict. j 10-327, le même que l’Au-
tour BRAciiYPTÈRE(Tem., pl. col- 14 et 116) ;
l’ÉPERVIER A QUATRE LIGNES , FalcO C07l~
centrions Illig., Cuv., ou épervier a gorge
cendrée. Vieillot (Dict., 10-323; I’épervier
a cou roux, Sparvias ruficollis Vieillot
( Dict ., 10-322), le môme quel’AUToun a voi-
364
AUX
AUT
TRINE ROUSSE (ïeiïl., pl. COl. 92) ; l’ AUTOUR A
NUQUE BLANCHE (TeiU., pl. COl. 306).
Quelques autres espèces enfin , égale¬
ment de l’Amérique du sud, sont remar¬
quables comme ces dernières par des tarses
fort élevés , mais gros, à doigts peu vigou¬
reux et dont l’externe est si court et si menu
qu’il paraît disproportionné. Leurs ailes
sont sur-obtuses, c’est-à-dire qu’elles sont
étagées jusqu’à la cinquième penne qui est
par conséquent la plus longue; toutes leurs
rémiges primaires et secondaires sont de
longueur moyenne, mais ont peu de fer¬
meté. La queue est très ample, longue et ar¬
rondie , et ses larges pennes ont peu de
raideur. Le bec petit et faible n'a qu’un
sinus peu sensible. Ces espèces, qui tien¬
nent un peu des Busards par l’élévation de
leurs tarses, la faiblesse de leur bec et de
leurs serres et l’ampleur de leur queue tra¬
versée, comme chez eux, de larges zones ru¬
banées, en diffèrent cependant par beaucoup
moins de longueur d’ailes et par leurs tar¬
ses beaucoup plus hauts et plus gros ; elles
*en tiennent encore par leurs habitudes peu
courageuses, car Azara, et après lui M. Aie.
d’Orbigny,ont observé qu’elles s’éloignaient
beaucoup, par leurs moeurs, des Éperviers
proprement dits, qu’elles étaient beaucoup
moins vives , et que leur genre de vie et
les localités qu’elles affectionnaient les
rapprochaient davantage des Buses et des
Busards , se tenant habituellement aux
bords des marais et des lieux inondés ou
probablement elles vivent de Reptiles aqua¬
tiques, peut-être même de Poissons. Azara
avait placé l’une des espèces dans ses Buses
mixtes et non dans ses Éperviers.
Nous désignerons ce dernier petit groupe
par le nom d’ autours-busards , Asti ires
oircoides. La seule espèce qui en fasse par¬
tie jusqu’à ce moment , et dont M. Tem-
minck avait fait deux espèces, dans ses Pl.
col., sous les noms d’ Autour à doigt court,
le mâle, et d’ Autour grêle, la femelle, est
pour nous l’ AUTOUR- BUSARD couleur de
plomb, Astur cœrulescens Yieillot. Azara
l’ayant nommé le premier p.use mixte cou¬
leur de plomb, n° 22, et Vieillot lui ayant
donné le premier nom latin de cærules-
cens ( Dict ., 10-318), auquel il a joint à tort
Je nom français d’Épervier ardoisé.
Au milieu de ces nombreuses modifica¬
tions dans la forme de l’aile, et surtout de
ses pennes primaires , graduellement éta¬
gées jusqu’à la troisième , la quatrième ou
la cinquième, selon les espèces, on peut re¬
marquer qu’elle ne s’éloigne cependant pas
de celle que M. I. Geoffroy a caractérisée
et nommée aile obtuse , se subdivisant en
aile sub-obtuse et aile sur-obtuse , ce qui
confirme l’observation de ce savant , que ,
dans le même genre, la forme de l’aile
peut offrir deux modifications différentes,
outre celle qui est caractéristique ; mais
ce ne peut être que celle qui la précède
et celle qui la suit immédiatement , d’a¬
près l’ordre où il les a rangées sur son
tableau {voy. le mot aile) ; ainsi la forme
caractéristique du grand genre autour étant
l’aile obtuse , nous trouvons néanmoins ,
chez quelques espèces, une aile sub-ob¬
tuse ; chez d’autres , une aile sur-obtuse ,
avec les sous-modifications de chacune de
ces deux-ci ; ce qui établit en tout , dans
l’aile obtuse, cinq modifications graduées,
que nous avons retrouvées, en effet, chez les
différentes espèces que nous venons de pas¬
ser en revue. Cette observation a été l’un des
motifs qui nous ont engagé à les renfermer
dans un seul grand genre , se subdivisant
en deux sous-genres , et qui nous ont em¬
pêché d’adopter les deux genres nouveaux
proposés par M. G. R. Gray, dans sa List
of the généra , etc., qui sont : Melierax ,
pour le Falco musions , et Micronisus ,
pour l’Épervier Gabar, ainsi que celui de
Brachypterus de M. Lesson , dans son
Tableau des Accipitres {Rev. zool ., 1839,
p. 132). Ces trois nouveaux genres n’étant
d’ailleurs qu’indiqués nominativement par
leurs auteurs et sans caractéristique.
L’autour a queue cerclée, Falco uni-
cinctus (Tem., pl. col. 313), qui n’est
autre que la buse mixte noirâtre et rouge
d’ Azara, n° 19, nous parait, d’après le grand
développement de ses ailes et de sa queue,
la courbure prolongée et la forme de son
bec , et sui out d’après son système de co¬
loration, analogue à celui de VUrubilinga
et des Buses reptilivores américaines, ses
compatriotes ; comme aussi , d’après son
peu de vivacité et de courage , et son habi¬
tation près des eaux et des marais, au rapport
de M. Aie. d’Orbigny, devoir figurer plus
naturellement près de ces Oiseaux que dans
AUX
AVJT
ofiù
le genre Autour. Voyez àccipitrinées.
(Lafr.)
AUTOURSERIE ( Autour , nom de
l'espèce d'oiseau de proie qu’on dressait
particulièrement à cette chasse), ois. — On
a ainsi appelé Part d'élever, de familiariser
et de dresser à la chasse du vol les Autours
et Éperviers. En fauconnerie, Pou distin¬
guait deux genres de chasse à l’oiseau: la
Fauconnerie proprement dite, ou chasse de
haut vol, à laquelle se dressaient naturel¬
lement les Faucons, Laniers, Gerfaults,
Hobereaux et Émerillons, les espèces enfin
du genre Faucon proprement dit; et l’Au-
tourserie ou chasse de bas vol, où l’on em¬
ployait les Autours et Éperviers. Cette dis¬
tinction est fort ancienne, car les Romains
avaient aussi Vtrs fa Leon aria , et P ars
accipitraria.
On n’a eu besoin, pour faire cette dis¬
tinction , que d’observer et de suivre l’in¬
stinct et le mode de chasse naturels et parti¬
culiers à chacun de ces deux groupes de ra¬
paces , et dépendants des différences de
leur organisation extérieure. En effet, toutes
les espèces du genre Faucon , pourvues
d’ailes très fermes, longues et pointues, et
douées, par suite, d'un vol très facile et
très rapide, aiment à s’élever au haut des
airs, à s’y ébattre, et, n’exercent d’ordinaire
leur adresse et leur courage qu’en se lais¬
sant tomber obliquement d’une région plus
élevée sur leurs victimes, que la rapidité du
vol ou de la course ne peut soustraire à
cette chute précipitée et comparable à celle
de la foudre.
Les espèces du genre Autour , au con¬
traire, ayant les rémiges beaucoup plus
courtes, l’aile plus arrondie, mais pourvues
de pattes plus longues et plus déliées, ne
chassent pour ainsi dire qu’à la surface du
sol, dont elles parcourent, en planant ra¬
pidement, les divers accidents. Elles y sur¬
prennent les espèces d’Oiseaux qui s’élèvent
peu dans les airs , les poursuivent avec in¬
trépidité jusqu’au milieu des bocages et sous
les taillis, où elles les saisissent au moyen
de leurs pattes longues et agiles.
Ainsi donc, pour tirer parti en fauconne¬
rie de ces deux modes de chasse fort diffé¬
rents, on habituait les Faucons, dès qu’on
était entré en chasse, et qu'on les avait dé¬
chaperonnés, à s’élancer sur-le-champ de
dessus le poing, à prendre leur essor dans
| les airs, où on les abandonnait à eux-mê-
mes, et où l’on avait soin de les faire monter
le plus haut possible, avant de faire partir le
gibier sur lequel ils se précipitaient d’après
leur instinct naturel. Presque toujours,
aussi, on en lâchait trois en même temps,
afin d'être plus sur de la prise du gibier.
Les Autours, au contraire , n’étaient, point
chaperonnés. Ils étaient élevés au sortir du
nid, et non pris vieux au filet, comme les
Faucons à leur double passage, et ils étaient
assez familiarisés pour rester constamment,
la tête découverte, sur le poing du chasseur,
ou y revenir lorsqu’il les réclamait. Ils
iFen partaient qu’au moment où l’on faisait
lever devant eux un gibier quelconque. Ils
le; poursuivaient à tire d'aile, et, lorsqu’ils
l’avaient atteint, le chasseur le leur retirait
facilement en leur présentant quelques bec¬
quées de viande; il les reprenait de nou¬
veau sur le poing et pouvait ainsi leur faire
voler trois ou quatre Perdrix de suite. On
s’en servait également pour le Faisan, le Ca¬
nard, l’Oie sauvage, le Lièvre et le Lapin.
En comparant cette chasse, dite Autour-
serie, avec la première qui se passait au
haut des airs, où l’on voyait trois ou quatre
Faucons planer, venir, à la voix du faucon¬
nier, tournoyer en se jouant au-dessus de
lui et des spectateurs , et se précipiter
enfin avec la rapidité d’un trait sur le gibier
qu'on leur faisait partir, et qui, s’il échap¬
pait à l’un, ne pouvait éviter les serres de
l'autre , on jugera facilement que celle-ci
était, sans nul doute, une chasse de luxe et
vraiment royale; aussi était-elle l’apanage
des rois et des princes, tandis que l’autre,
beaucoup moins dispendieuse et plus lucra¬
tive, était surtout exercée par les particu¬
liers et les simples gentilshommes. Cepen¬
dant, lorsque la fauconnerie existait encore
en France, outre tous les Oiseaux de haut
vol apportés chaque année à Versailles ,
des diverses provinces, par les fauconniers
qui les y avaient pris et dressés, on y pré¬
sentait aussi douze Autours élevés et dres¬
sés en France.
Si la chasse à l’oiseau et l’Autourserie en /
particulier ne sont plus du tout en usage en
France , elles subsistent encore dans cer¬
taines parties de l’Allemagne, en Pologne,
en Perse,, etc. En Pologne, on a su pro-
366
AUX
AUX
fi ter de la terreur qu’inspire au gibier la
vue d’un Autour, pour prendre au fdet,
chaque année avant l’hiver, un certain nom¬
bre de Perdrix vivantes , qu’on garde dans
des volières, et qu’on relâche au printemps,
pour peupler de nouveau les campagnes.
Les seigneurs polonais, pour soustraire leur
gibier à la rigueur du froid et des neiges,
emploient le moyen suivant. Plusieurs gar¬
des et chasseurs se réunissent. Un d’eux
porte sur le poing un Autour dressé ; un
autre fait battre la campagne à un chien
d’arrêt pour trouver les Perdrix; un troi¬
sième porte une longue perche, terminée
par un juchoir en forme de T, sur lequel
on a coutume d’attacher la viande dont on
repaît l’Autour. Lorsque le chien a rencon¬
tré des Perdrix, l’homme porteur de la per¬
che court se placer au loin, de manière à
ce que le gibier se trouve à peu près en li¬
gne entre lui et l’homme qui porte l’Au¬
tour. Il élève alors sa perche sur laquelle
est attachée un peu de viande , et , à son
coup de sifflet, l’Autour quitte le poing de
son conducteur, et, d’un vol rapide, vient
sè percher et se repaître sur le juchoir. Les
Perdrix qui ont vu leur cruel ennemi passer
au-dessus d’elles , et qui le voient encore
sur sa perche, en sont tellement épouvan¬
tées qu’elles restent immobiles et blotties
sur le sol , se laissant facilement couvrir
de grands filets dont un ou deux chasseurs
à cheval les enveloppent à l’instant.
En Perse , on chasse encore aujour¬
d’hui, avec l’Autour, le Lièvre et même la
Gazelle. Pour celle-ci, l’on a des Autours
habitués à ne trouver leur nourriture que
dans le trou des yeux d’une Gazelle empail¬
lée qu’on a soin d’agiter pendant son re¬
pas. Lorsqu’une Gazelle part en plaine, le
chasseur à cheval, posté de la manière la
plus favorable, lâche son oiseau qui vole
droit à elle, plane un instant au-dessus,
puis se précipite sur sa tête où il se cram¬
ponne, et ne cesse de lui donner des coups
de bec dans les yeux. Le malheureux ani¬
mal, arrêté dans sa fuite par cette attaque
cruelle, est bientôt transpercé d’un coup de
lance par un des chasseurs , ordinairement
désigné d’avance, et auquel on a voulu faire
honneur. (Lafr.)
AUTRUCHE. Struthio ( GTÇiOUÔOÇ, AU-
t ruche , ou orpouôo)cap.yiXo; , Autruche-Cha¬
meau , d’après l’analogie qu’il y a dans la
forme des doigts, les callosités de la poitrine
et du bas-ventre, et par suite, dans la ma¬
nière de se coucher de ces deux animaux),
ois. — Genre de l’ordre des Échassiers de
Cuvier et Vieillot , de celui des Coureurs
( Cursorcs ) de Lacépède , Illiger, de Blain-
ville et Temminck , et de la famille des
Brévipennes de Cuvier. Ses caractères sont :
« Très grande taille; pattes très robustes;
â jambes demi nues , très musculeuses et
charnues ; à tarses longs, gros et arrondis,
terminés par deux doigts dirigés en avant ,
dont l’externe , formé de cinq phalanges et
sans ongle , est plus court que l’interne,
qui a quatre phalanges avec un ongle large
et obtus ; ailes fort courtes , impropres au
vol, terminées par un double éperon, gar¬
nies, ainsi que la queue, au lieu de rémiges
raides , de plumes à barbes longues et lâ¬
ches, molles et très flexibles ; bec déprimé,
élargi, droit, obtus, à mandibule supé¬
rieure onguiculée; narines oblongues, pla¬
cées un peu à la surface et vers le milieu du
bec; tête chauve, calleuse en dessus et
aplatie. »
A ces caractères extérieurs , on peut
en joindre d’intérieurs, et entre autres,
comme caractères ostéologiques, un ster¬
num dépourvu de bréchet, en forme de plas¬
tron, ressemblant à celui des Tortues ; une
épaule non composée, comme chez tous les
oiseaux, de trois os distincts, les coracoïdes,
la clavicule, et l’omoplate, mais n’en pré¬
sentant qu’un seul formé des trois, soudés
ensemble dans l’âge adulte. Comme carac¬
tères anatomiques, une langue charnue ar¬
rondie, légèrement libre à son extrémité ;
un tube digestif se rapprochant, par la tex¬
ture de ses appareils et le volume de ses
intestins , de celui des quadrupèdes ; un
vaste réceptacle où l’urine s’accumule
comme dans une vessie , et auquel se joint
une fa iilté tout exceptionnelle dans cette
classe, celle d’uriner ; enfin, une verge très
grande, souvent apparente au dehors, et,
par suite, une fécondation qui ne s’opère
point par simple compression , mais bien
par intromission et durant quelques in¬
stants.
Lorsqu’on rapproche ces divers carac¬
tères qui sont presque tous autant d’anoma¬
lies dans la classe, qui semblent faire, des
cinq ou si* espèces de Struthionidées qui
les possèdent, des espèces de transition en¬
tre cette classe et celles des mammifères et
des reptiles, et pourraient autoriser à les
séparer au moins comme sous-classe de
tous les autres oiseaux, on est étonné que
plusieurs de nos savants naturalistes et ana¬
tomistes les plus distingués se soient bor¬
nés à n’en former qu’une famille distincte,
qu’ils ont placée tantôt dans l’ordre des Gal¬
linacés , tantôt dans celui des Échassiers,
leur adjoignant même quelquefois les Ou¬
tardes, les Courtvites, etc. Ce n’a pas été
cependant l’opinion de tous; et, en remon¬
tant vers l’antiquité, nous voyons qu’Aris-
tote avait dit de l’Autruche : partira avis,
partira quadrupes . Les Grecs la nom¬
maient Struthos , Struthoearnelos, et les
Latins Straihio Camelus, d’après les rap¬
ports qu’ils lui trouvaient avec le Chameau.
De nos jours Latham, en 1790, en forma un
ordre distinctsous le nom de Struthiones ,
qui devint le sixième de son Système. En
1799, Lacépède, dans sa Classification, divi¬
sant les Oiseaux en deux sous-classes, forma
des Autruches une des deux divisions de la
seconde sous-classe, sous le nom Ci Oiseaux
coureurs. M. de Blainville lut à l’Institut,
en 1816, et publia, en 1821, un Mémoire sur
l’emploi de la forme du sternum et de ses an¬
nexes dans la classification naturelle des Oi¬
seaux, qu’il divisa en neuf ordres, et où les
Autruches et les Casoars en forment un dis¬
tinct, le septième, sous le nom de Coureurs
( Cursores ), qu’il place entre celui desGalli-
nacéset celui des Échassiers. C’estle système
qu’il continue encore aujourd’hui de profes¬
ser. En 1827, M. Lherminier, élève de M. de
Blainville, publia, sous le titre de Recher¬
ches sur C appareil sternal des oiseaux ,
suivies d’un Essai sur leur distribu¬
tion , une nouvelle méthode, où déve¬
loppant celle de M. de Blainville, quant aux
familles et aux genres, il adopte une base
de classification différente , en divisant la
classe entière en deux sous-classes sous le
nom Ci Oiseaux normaux cl Ci Oiseaux
anomaux , et ne formant celle-ci que des
genres Autruche , Nandou , Casoar et
Emou. M. Lesson, dans son Traité d’ Orni¬
thologie ^ publié en 1831 , a suivi ces deux
grandes divisions, excepté qu’à l’inverse
de M. Lherminier, il commence , au lieu
de finir, par celle des oiseaux anomaux.
Convaincu, comme M. de Blainville et ces
derniers auteurs, de l’importance des carac¬
tères distinctifs et même anomaux des Au¬
truches et des Casoars , ainsi qu’eux aussi
nous n’hésitons pas à les regarder comme ne
pouvant figurer dans aucun des ordres
déjà établis; mais doivent-ils former sim¬
plement un ordre nouveau, ou plutôt une
grande section distincte de tous les autres
Oiseaux ? C’est ce que nous sommes loin de
prétendre décider ni même discuter ici.
Nous nous conformerons aux vues du sa¬
vant zoologiste M. de Blainville, adoptant,
par conséquent , son ordre des Coureurs
(Cursores ) , dont le genre Autruche fait
partie.
Le genre Autruche proprement dit ne
renferme qu’une seule espèce , répandue
dans tout l’intérieur de l’Afrique , depuis
l’Égypte et la Barbarie jusqu’au Cap de
Bonne-Espérance ; et, en Asie, depuis l’Ara¬
bie , où elle est commune, jusque dans la
partie de l’Inde en deçà du Gange, où elle
est devenue rare. C’est l’Autruche propre¬
ment dite (Struthio Camelus Linn. Lat.),
Buff. pl. cal. 457 ; Vieill. Gai. pl. 223. Cet
oiseau, le géant de sa classe, atteint jusqu’à
2 mètres de hauteur, et son poids est de
40 kilogrammes. Sa petite tête, munie de
grands yeux, à paupières mobiles et garnies
de cils, d’oreilles dont l’orifice est à décou¬
vert, et son cou effilé, long de près de trois
pieds, sont presque nus ou seulement recou¬
verts de poils épars. Le mâle adulte a le plu¬
mage du corps noir, varié de blanc et de gris,
avec les grandes plumes des ailes et de la
queue blanches et noires. La peau nue du cou,
couleur de chair, prend, de même que celle
des jambes également nues, une teinte de
rouge vif au temps de l’accouplement. La fe¬
melle est brune et d’un gris cendré sur le
corps où le mâle est noir ; elle n’a de plumes
noires qu’à la queue et aux ailes. Les petits,
dans les premiers jours qui suivent leur
éclosion , ont la tête et le col couverts d’un
duvet épais et soyeux de couleur fauve clair,
plus foncée sur la tête; dans cette partie,
le devant et les côtés du cou sont tigrés de
taches et de bandes noires, et le derrière
en est parcouru dans toute sa longueur par
{rois bandes longitudinales de celle cou¬
leur. Tout le dessus du dos et ses côtés, les
AUX
AUX
068
ailes et la queue présentent une particula¬
rité tout à fait remarquable ; les faisceaux
de long duvet sortant de chaque tuyau , et
ayant déjà l’aspect des barbes fines et
moelleuses qui plus tard se remarqueront
sur tout ie plumage , sont variés de noir
et de brunâtre et terminés par de longues
lamelles très étroites , légèrement spatuli-
formes, les unes noires , les autres couleur
de paille , et arquées en sens divers ; d’où il
résulte qu’à ce premier âge du jeune autru¬
chon , son cou et sa tète rappellent entière¬
ment la première livrée des marcassins et
des jeunes bêtes fauves , tandis que le reste
de son corps a tout à fait l’aspect de celui
d’un Hérisson. A cette première livrée, il
en succède bientôt une autre couleur gris
cendré , où la jeune Autruche a la tète , le
cou et les jambes couverts de plumes pen¬
dant une année ; mais elles tombent bientôt
pour ne plus revenir sur ces parties.
L’Autruche se couche en pliant d’abord
le genou, puis en s’appuyant sur la partie
qui recouvre le sternum et calleuse à cet
effet; ensuite elle se laisse tomber sur la
partie inférieure du corps. Elle court avec
une telle rapidité qu’un cheval au galop ne
peut l’atteindre que lorsqu’elle est fatiguée.
Son instinct la porte , quand elle est pour¬
suivie de près, à lancer en arrière, avec ses
robustes pieds, tout en courant, des pierres
sur son ennemi. Elle pond dans les sables
exposés à l’ardeur du soleil une quin¬
zaine d’œufs qu’elle couve dans les ré¬
gions les moins chaudes de l’Afrique , mais
qu’elle abandonne sous la zone torride à la
chaleur solaire pendant le jour, ayant soin de
les couver la nuit. Du reste, la femelle veille
avec sollicitude sur sa nichée dont elle ne
s’éloigne pas beaucoup; et si elle est surprise
par les hommes, au lieu de fuir en ligne
droite, elle se contente de courir en faisant
de petits circuits et déployant ses grandes
plumes, ce qui annonce que son nid est
dans le voisinage. Ce nid est un enfonce¬
ment formé par l’oiseau dans le sable , .de
trois pieds de diamètre à peu près , et
de quelques pouces d’élévation , entouré
d’une rigole où l’eau de la pluie se ras¬
semble. La durée ordinaire de l’incubation
est de six semaines, du moins dans les con¬
trées où l’Autruche couve à la manière des
autres Oiseaux, comme dans l’Afrique mé¬
ridionale. Ses œufs fort gros, de forme
arrondie et raccourcie, ont , du moins celui
que nous possédons, 15 centimètres de dia¬
mètre longitudinal et 12 centimètres, 24 mil¬
limètres de diamètre transversal. Ils sont
d’un blanc légèrement nuancé de couleur de
paille et couverts de gros points enfoncés qui
leur donnent l’air d’ètre tiquetés de points
bruns. Ces œufs sont, dit-on, un assez bon
manger et d’une grande ressource aux voya¬
geurs.
On voit souvent les Autruches réunies et
en grandes troupes; elles sont herbivores.
On les rencontre quelquefois au midi de
l’Afrique , paissant de compagnie avec le
Zèbre et le Couagga. Elles ont l’ouïe fine et
la vue perçante , mais en môme temps les
sens du goût et de l’odorat extrêmement
obtus et presque nuis , à ce qu’il paraît ;
car , en domesticité , on les a vues avaler
non-seulement toutes les substances végé¬
tales et animales , mais encore des matières
minérales, même les plus pernicieuses,
telles que du fer , du cuivre, du plomb,
des pierres, de la chaux, du plâtre, tout ce
qui se présente, enfin, jusqu’à ce que leur
grand estomac soit rempli. Il est doué
d’une force si digestive et si dissolvante,
qu’elles rendent les métaux qu’elles ont
avalés, usés et même percés par le frotte¬
ment et la trituration.
L’Autruche, malgré sa force, a les mœurs
paisibles des Gallinacés ; elle n’attaque
point les animaux plus faibles qu’elle , et
ne se soustrait au danger que par une
prompte fuite. Dans les pays cultivés, elle
dévaste les moissons en dévorant les épis et
ne laissant que la lige. Son cri ressemble à
une sorte de gémissement, plus fort chez
le mâle que chez la femelle; mais tous deux,
quand on les irrite, font entendre un sifile-
menf analogue à celui des Oies. Lorsque le
mâle recherche la femelle, au temps de
l’accouplement, ce cri ressemble, dit-on,
quelque peu au rugissement du Lion.
On est parvenu à réduire pour ainsi dire
les Autruches en domesticité dans leur con¬
trée natale. On les y fait parquer en
troupeaux , afin de s’assurer la récolte de
leurs plumes qui, comme on sait, sont
un objet considérable de commerce; car
chez tous les peuples, on a su tirer parti de
l’élégance de ces plumes gracieuses , soit
A UT
AVA
369
pour orner la tête des femmes, ou les coif¬
fures militaires des hommes , l’encolure
même des chevaux , au temps de la che¬
valerie 5 soit pour décorer les ameublements
des riches ou des dignitaires. Leur peau est
assez épaisse pour fournir aux naturels, qui
savent l’apprêter avec beaucoup d’intelli¬
gence , un cuir solide, dont ils se font des
boucliers et des sortes de cuirasses pour
leurs combats. La chair en est médiocre ;
cependant des nations entières,, de l’Arabie
s’en nourrissaient autrefois; ce qui leur avait
valu de la part des anciens le nom de Stru-
thiophages, et plusieurs tribus africaines
s’en nourrissent encore aujourd’hui.
Secondé par ses excellents coursiers, l’A¬
rabe parvient à s’emparer de l’Autruche après
une poursuite des plus opiniâtres où l’oi¬
seau finit par tomber de fatigue, victime
de son habitude de décrire , en fuyant, de
grands cercles que le chasseur sait couper à
propos , épargnant ainsi à son cheval une
grande partie du trajet. Lorsqu’il a répété
ce manège un bon nombre de fois, il par¬
vient enfin, mais seulement parfois après 8
ou 10 heures de chasse, à s’emparer de l’oi¬
seau, dont la course est plus rapide que
celle du cheval le plus léger. S’il emploie
des Lévriers à cette chasse, elle devient
moins pénible et moins longue. Les peuples
d’Afrique la font de la même manière avec
le secours de chevaux barbes.
Il paraît probable aujourd’hui que l’ile de
Madagascar est habitée par l’Autruche d’A¬
frique ou une espèce voisine; car, au rapport
de Flaccourt [Hist. gèn. des voy., t. VIII,
p. 606), (c le Vourou-Patra de Madagascar
serait une espèce d’Autruche qui se retire
dans les lieux déserts et pond des œufs
d’une singulière grosseur ; » fait qui
semble confirmé par les débris de coquilles
d’œufs queM. Goudot, le voyageur, a rap¬
portés de cette île ces dernières années, et
qui annoncent des œufs du volume de ceux
d’Autruche.
Il serait d’un grand intérêt de s’assu¬
rer si ce Vourou-Patra de Madagascar
est réellement l’Autruche d'Afrique , ou
une seconde espèce particulière à cette
grande île, comme la Patagonie nous offre
aujourd’hui une seconde espèce de Nandou
dans l’Amérique méridionale.
(Lafr.)
AUTRUCHE DE MAGELLAN (/IzftZYZ ) .
ois. — Voyez nandou. (Lafr.)
AUTRUCHE A TARSES EMPLUMÉS. OIS. — •
Voyez nandou a tarses emplumés. (Lafr.)
AUTUMNÆA. CRUST. - V. AUTONOMÉe.
*AUXLDE (. Auxis , nom ancien d’un
poisson de la famille des Thons), poiss —Sous-
genre de la famille des Scombres, ordre des
Acanthoptérygiens , ayant pour caractères ,
outre le corselet et les pectorales médiocres
des Thons , les deux dorsales séparées
comme dans les Maquereaux. Ce sous-genre
comprend l’Albacore de Sloane , le Tasard
de Lacépède , l’A. Bonicou ( Scomber La¬
roche de Risso ou Sc. B /sus Rafin.), et
une autre espèce commune dans les parages
des Antilles où elle porte le nom de Thon.
(C. d’O.)
AVIGNON ou AVIGNON, moll. —
Nom vulgaire qu’on donne sur nos côtes
à une coquille fort commune que Linné a
nommée Venus Borealis ; Gmelin : Mac-
tra jiiperata, et que Lamarck a introduite
sous ce dernier nom spécifique dans son
genre Lutraire. Voy. lutraire. (Desh.)
* AV AIII. mam. — Genre nouvellement
proposé par M. Jourdan et très voisin de
l’Indri. Voyez ce mot et lémuriens.
AVALANCHES, LA V ANGES, ou
LA l VIVES. géol. — Ce sont des masses de
neige qui, accumulées pendant l’hiver dans
les hauts vallons des montagnes, se déta¬
chent subitement, lorsque le retour de la
saison moins froide diminue leur adhé¬
rence avec le sol. En suivant des pentes
plus ou moins rapides, leur mouvement
s’accélère , et il devient tel que rien ne peut
résister à leur passage. Elles renversent et
détruisent tout ce qu’elles rencontrent; ce¬
pendant, comme assez généralement, les
Avalanches ont lieu dans les mêmes locali¬
tés, les habitants des montagnes cherchent à
se garantir de leurs effets, soit en réservant
des forêts sur leur trajet, soit au moyen de
gigantesques constructions.
Au printemps, les voyageurs prennent
toutes les précautions possibles pour ne pas
être surpris par les chutes de neige. Les
guides leur recommandent de ne pas faire
de bruit , dans la crainte que le moindre
ébranlement de l’air ne détermine la chute
d’une avalanche; en Suisse, dans les endroits
les plus dangereux, on va jusqu’à empêcher
T. II.
24
AVE
A Vf
370
les grelots et les sonnettes des mulets de
sonner; ou bien, avant de s’engager dans les
vallons , on tire quelques coups de fusil ou
de pistolet, pour déterminer les masses de
neige à se détacher.
On donne aussi le nom d’ Avalanches à
des tourbillons de neige dure entraînée par
un vent impétueux, et qui exposent aussi
les voyageurs à de grands dangers — On les
appelle Lauvines venteuses , tandis que
les neiges, qui se détachent en masses et
roulent par leur poids, sont des Lauvines
joncières. (C. P.)
AVAOUSSÉS ou AVAUX . BOT. PH.
- — Synonyme de Quercus coccifera L., en
Languedoc. Voyez chêne. (G. d’O.)
AVASU ou AV ATI. bot. th. — Syno¬
nyme de Maïs. Voyez ce mot.
AVAIJX. BOT. PH. - Voyez AVAOUSSÉS.
AVELANÈRE. bot. ph. - — - Nom de la
copule de diverses espèces de glands et par¬
ticulièrement de celle du Quercus Ægüojis
L. Voyez chêne. (C. d’O.)
AVELINE, 8CARARÉ ou GUEULE-
DE-LOUP. moll. — Noms vulgaires sous
lesquels on connaît chez les marchands une
coquille du genre Auricule de Lamarck,
Auricvla Scarabceus et Hélix Scara-
hœus de Linné, et dont Montfort a fait son
genre Scarabe. Voy. auricule. (Desh.)
AVELINE. bot. ph. — Grosse variété de
Noisettes. V oyez noisetier.
AVELINIER ou AVELLANIER.bot.
ph. — Variété à gros fruits du Corylus
Avellana L. (G. d’O.)
AVELLANO. bot. th. — - Synonyme de
puADRiA. Voyez ce mot.
AVENA' . bot. ph. — Nom latin de l’A¬
voine. Voyez ce mot. (A. R.)
AVENACEES. Avenaceœ . BOT. PH. -
M. le Prof. Kunth donne ce nom à sa neu¬
vième tribu des Graminées , qui renferme
les genres Carynephorus, Dcsehampsia ,
Air a , Triseium , Avenu , Dcinthonia ,
etc. Voy. graminées. (A. R.)
AVENÉRON ou A VÉRON, bot. ph. —
Nom vulgaire, dans les provinces méridio¬
nales de la France , de la folle Avoine et
de quelques autres Graminées qui ont des
rapports avec elle. (A R.)
* AVENTIA ( nom d’une divinité gau¬
loise). ins. — Genre de l’ordre des Lépi¬
doptères, famille des Nocturnes, tribu des
Phalénîtes , établi par moi aux dépens du
g. Ennornos de M Treitschke , et adopté
par M. Boisduvai dans son nouvel Index
methodiens. Voici les caractères que je lui
donne : Antennes pectinées dans les mâles
et simples dans les femelles. Corselet étroit
et peu velu. Les premières ailes fortement
échancrées au-dessous de leur angle supé¬
rieur; les secondes ailes arrondies. Palpes
dépassant le chaperon avec leur dernier
article largo et déprimé. Trompe longue.
Chenilles plates et garnies de franges sur
les côtés, comme celles des Catacaia, avec-
la tête petite et arrondie. Leur transforma¬
tion a lieu dans un cocon lâche entre des
feuilles. Ce genre ne renferme qu’une
espèce que Laspeyres a rapportée mal à
propos au g. Piatipteryx ; c’est le Born-
byx flexula deFabr. ou Gcom .flex ularia
d’Hubn. (tab. 4, fig. 19), ou le Crochet
d’Engramelle (tom. V, pl. 210, fig. 280 ,
a , h). Celle espèce se trouve, mais assez ra¬
rement, aux environs de Paris. (D.)
AA ENTERINE, min. — On a donné le
nom d’Aventurine naturelle à des variétés
de Quartz grenu, ou de Feldspath , coloré le
plus souvent en rouge ou en jaune, et dans
lesquelles de petites parcelles minérales ,
plus vitreuses que le reste de la masse,
ou bien des paillettes de Mica , uniformé¬
ment disséminées, forment des points bril¬
lants dont la pierre est comme parsemée.
Ce nom leur vient de ce qu’elles offrent une
imitation bien imparfaite de l’Aven turine
artificielle, sorte de verre coloré , où
l’on a mêlé , lorsqu’elle était en fusion ,
des parcelles d’un composé métallique ,
dont, d’après les essais de Lebailiif, le
Cuivre et le Fer font partie. On prétend
qu’un ouvrier de Venise ayant laissé tomber
par hasard, ou comme on dit, par aventure,
de la limaille de ce composé dans du verre
en fusion, fut agréablement surpris du ré¬
sultat de ce mélange , auquel il donna le
nom d’Aventurine. Ce produit de l’art est
incomparablement plus brillant que l’Aven-
turine naturelle. Si l’on vient à l’examiner
au microscope, on voit qu’il est formé
d’une multitude incalculable de petits cris¬
taux opaques , appartenant au système cu¬
bique , ou tétraédrique, et qui se montrent
sous la forme de triangles équilatéraux , ou
d’hexagones réguliers. (Del.)
AVE
AVE
AVEU A AG. Ch asrna rhync/ws (~/_âcr-
u.a , gouffre; çôy/oç , bec), ois. — Genre
formé par Temminck, en 1820 , dans son
Anal . Ann st/s!, yen- d'Orn., en tète
de son manuel , et démembré par cet
auteur de celui de Cotitiya ( Amp élis ,
Lin.). Le nom d’ Averano vient de celui de
ave de verano (oiseau d'été), donné par
les Portugais du Brésil à une des espèces
du genre, parce qu'elle ne chante que pen¬
dant les plus fortes chaleurs de ces climats
intertropicaux. Les caractères génériques en
sont : Bec large, très déprimé, faible et flexi¬
ble à la base , comprimé et corné à la poin¬
te ; fosses nasales très amples , recouvertes
par une membrane garnie de petites plu¬
mes rares; narines grandes, ovoïdes,
ouvertes, placées vers la pointe du bec;
mandibule supérieure échancrée vers son
extrémité; l'inférieure cornée seulement
à la pointe ; le reste de cette mandibule,
surtout ses bords, minces et flexibles;
pieds à tarses plus longs que le doigt du mi¬
lieu , à doigts soudés à la base ; les laté¬
raux égaux ; ailes à deux premières rémi¬
ges étagées, avec la 3me et la 4me les plus
longues. »
Les espèces peu nombreuses de ce genre
et qui faisaient partie des Cotingas Am-
pelis de Linné, en furent détachées par II-
liger , qui les réunit à son nouveau genre
Proc nias , ayant pour type l' Amp élis
tersa ; mais Temminck leur trouvant des
caractères génériques distincts de celui-ci,
les en retira pour former son genre Ave-
rano, ne laissant alors dans celui de Procnè
que l'espèce type. Cuvier emploie le nom
générique de Procnias d'Illiger , dans sa
2ine édit, du Règ. an ., pour les Averanos
de Temminck , qu'il subdivise alors en
Procnias proprement dits, ou espèces à
gorge emplumée et en Averanos , ou espè¬
ces à gorge nue, adoptant alors le genre Ter-
sine ( Tersina ) de Vieillot pour V Ampelis
fers a. Cette subdivision ne nous parait pas
basée sur des caractères suffisants, puisque
cette nudité de la gorge est la seule distinc¬
tion entre les espèces qui, d’ailleurs, sont
entièrement conformes sous tous les rap¬
ports, et quant à la coloration du plumage ,
en général blanc chez les mâles, verdâtre
chez les femelles et les jeunes.
Trois espèces composent ce genre. Ce
371
sont les Amp dis carvnculata et varie-
gata de Linné et 1 Averano araponya de
Temminck, col. 368 et 383. Chez chacune de
ces trois espèces, le mâle est remarquable,
soit par la nudité de la gorge et du devant du
cou, soit par une caroncule charnue s’éle¬
vant de dessus le front. Ces Oiseaux, particu¬
liers à l'Amérique méridionale, font, à l'épo¬
que de la nidification, retentir les forêts
de cris bruyants et sonores , qui imitent
parfaitement le son produit par des coups
de marteau sur l'enclume, ou par une cloche
fêlée. Parmi leurs espèces , celle nommée
Averano gnirajmng a [Chasmarhynt hos
rarieyata Tem.,eol. 31), etquiestle Cotin-
ya averano deBuffon, se fait remarquer par
la nudité de sa gorge et du devant de son
cou , d’où pend un faisceau d’appendices
charnus, aplatis, venniformes, larges d'tine
ligne et longs au moins d’un pouce chez
l’adulte , d’une teinte bleuâtre et suscepti-’
blés de se colorer en rouge, quand l'oiseau
est animé. Son plumage est d’un gris pres¬
que blanc, avec la tête couverte d’une ca¬
lotte brune, les ailes, le bec et les pieds sont
noirs. La troisième penne de l’aile qui
est la plus longue, est pointue et contour¬
née à son extrémité. La femelle est ver¬
dâtre avec la gorge emplumée et sans ca¬
roncules.
On n’a que très peu de détails sur les
mœurs des Averanos. On les regarde ce¬
pendant comme essentiellement frugivores.
La largeur de leur bec et son peu de fer¬
meté, qui lui donne une analogie marquée
avec celui des Hirondelles , nous fait présu¬
mer que, comme elles, ils avalent, sans les
dépecer, les fruits ou insectes entiers, qui
leur servent de nourriture. (Laer.)
AVEU A O. bot. th. — Nom vulgaire de
l'Aune, A Inns y en Provence.
AVÉROA. BOT. TH. - Syn. (I’aVENEROIN.
Voy. ce mot.
AVERRiiOA. bot. ni. — Nom donné
au Carambolier, en l'honneur d’Averrhoës.
VOI/. CARAMBOLIER.
A VET ou AVETTE. bot. fh. — Syno¬
nyme de Mélèze ou de Sapin dans quelques
parties de la France.
AVEUGLE, poiss. — Nom donné à des
Poissons de l’ordre des Suceurs ou Cydos-
tomes, tels que la Lamproie rouge ( Pelro -
myzon ru/ter) et le genre Myxine ou Gas-
372
AVI
AVI
trobranche , dans lequel on ne voit aucune
trace d’yeux. Une espèce de Morue, le Bib
( Gndus Luscus Penn.), a également reçu
ce nom., (C. d’O.)
AVEUGLE . rei>t. — On donne , dans
quelques-uns de nos départements, le nom
de Serpent aveugle à l’Orvet commun, An-
guis fragilis L., par suite d’un préjugé
qui faisait croire que les tronçons de ce Ser¬
pent, qui se brise facilement, devenaient
un être complet , mais privé de la vue. Le
ïiîême nom a été donné à une espèce du
genre Acontias (A. cgecus Cuv.), qui est
entièrement aveugle. A la Guyane , on
donne le nom d’ Aveugles aux Amphis-
bènes , qui ont les yeux fort petits ; et, à la
Martinique, il y en a une espèce , Amp h.
cœca Cuv. , qui est privée d’yeux. Voy.
les mots ORVET, ACONTIAS et AMTHISBÈNE.
(C. d’O.)
AVICEDA. ois. — Genre formé par
Swainson , en 1837, dans son ouvrage inti¬
tulé Birds of Western Africa , sur un
oiseau de proie de cette contrée , auquel il
assigne les caractères suivants dans sa
Class. of birds : «Bec de forme de faucon ;
mandibule supérieure avec deux dents de
chaque côté, petites et anguleuses; l’infé¬
rieure avec une seule; narines transverses ;
ailes allongées à 4me rémige la plus longue,
les lre, 2me et 3me échancrées à leur bord
interne ; pattes très courtes ; tarse pas plus
long que le pouce , et ongle emplumé jus¬
qu’à moitié, à squamelles irrégulières, hexa¬
gones ; doigt médian fort allongé, plus long
sans son ongle que le tarse ; doigts latéraux
presque égaux ; l’externe plus court ; la
plante très large , étalée et sans pclottes ;
tous les doigts séparés à leur base ; queue
large, moyenne, carrée; ongles grêles,
moyens. »
Swainson , en décrivant l’espèce type,
Aviceda cuculoides, dans ses West. A-
frica birds , et après l’avoir rapproché, à
cause de la double dent du bec, des genres
Bidens ou Diodon d’Amérique et Lop hôtes
de l’Inde et d’Australie , et l’avoir rangée,
ainsi qu’eux , à la suite des vrais Faucons ,
avoue cependant qu’en comparant le bec,
les narines, les ailes, les pattes, la forme
générale enfin de cet oiseau avec ces mêmes
parties chez le genre Cymindis , il n’y
trouvait aucune différence, et que le bec seul
en offrait, étant analogue à celui des Faucons.
Nous sommes étonné que ce seul carac¬
tère de bec à double dent, qui d’ailleurs
n’est point réellement celui des Faucons, ait
déterminé ce savant ornithologiste à placer
son oiseau près d’eux, dans sesFalconinées,
ainsi que le genre Lop hôte s , qui a , d’ail¬
leurs, les plus grands rapports avec lui dans
toutes ses parties. La comparaison qu’il
établit entre son oiseau et le genre Cymin¬
dis nous a paru si exacte et si positive que
nous trouvons tout naturel de rapprocher
ces deux genres. Comment, en effet, lors¬
que deux genres offrent une analogie par¬
faite dans toutes leurs parties, et même dans
la forme générale du bec , et qu’ils ne diffè¬
rent que parce que ce bec présente chez l’un
une dent bifide, et, chez l’autre , une dent
simple et obtuse ; comment , dis-je , ne pas
les rapprocher, sinon dans le même genre,
au moins dans la même sous-famille ?
Nous avons donc pensé que la place la
plus naturelle du genre Aviceda, comme du
genre Lophotcs, qui en est si voisin , était
près du genre Cymindis de Cuvier, dont
l’espèce type, 1 £ petit autour de Cayenne
(Buff.), Fciico Cayennensis (L.), présente
une dent obtuse au bec ; et, comme ce der¬
nier genre offre, selon nous, des rapports
très marqués avec les Bondrées , dans la
brièveté des tarses à demi emplumés et
réticulés , dans la forme des narines , en
fissure étroite et presque fermée, nous
avons cru naturel de rapprocher ces deux
nouveaux genres, Aviceda et Lophotes ,
de ceux de Cymindis et Pernis. Enfin, ces
quatre genres offrant aussi des rapports
marqués avec les Milans américains , sur¬
tout avec le genre Ictinie de Yieillot qui ,
comme le g. Cymindis , se fait remarquer
par une dent obtuse vers le milieu du bec ,
nous les ferons figurer dans la sous-famille
des MiLvinèes ; par conséquent bien loin
des vrais Falconinées.
L’espèce type , et unique jusqu’à ce mo¬
ment, est F Aviceda cuculoides (Swains.
West. Afr ., I, p. 104, pl. 1), qui a 45 centi¬
mètres de longueur, avec le tarse seulement
de 35 millimètres et dont le dessus est
d’un gris foncé avec le dos brun ; la gorge
et la poitrine gris pâle ; le ventre blanc,
ocreux , traversé de larges bandes brunes;
la queue terminée d’une large bande noire;
AVI
AVI
375
la cire et les pieds jaunes. L’auteur ne dit
rien des mœurs de cet oiseau, Punique in¬
dividu, peut-être, qui soit encore connu ,
d’une des espèces les plus intéressantes
de CymindiS) par ses formes, jointes à un
bec à dent bifide .
Ce dernier caractère, qui avait paru suffi¬
sant à M. Svvainson pour rapprocher trois
genres chez lesquels il se trouve, et les pla¬
cer près des Faucons, quoique différents
entre eux et avec ceux-ci sous beaucoup
d'autres rapports , ne nous a paru , au con¬
traire, que tout à fait secondaire dans ce
cas-ci, d’abord parce que, chez tous trois,
cette double dent et le bec diffèrent de
forme, et aussi parce que si l’on retrouve
chez les deux genres, Aviceda et Lophotes ,
assez d’analogie dans leurs autres parties
pour les rapprocher et les grouper avec les
Cymindis , le troisième genre, Diodon .
s’en éloigne , au contraire , par ses ailes
courtes et n’est, selon nous, qu’une espèce
de transition des Faucons aux Autours à
tarses courts d’Amérique. (Lafr.)
*AVICELLES . ar ach . — M . Walckenaë r
(Ins. apt Suites à Bnffon ) emploie ce
nom pour désigner une petite subdivision
du genre Mygale, comprenant les espèces
dont les pattes sont allongées et presque
égales entre elles. Voy. mygale. (Kl.)
A VICE IV MA , Linn.; Halcdendrum ,
Thouars.; Sceura, Forsk. bot. th. — Genre
voisin des Verbénacées et des Myoporinées.
M. Endlicher le considère comme type d’une
famille nouvelle ( les Avicenniées). On lui
assigne les caractères suivants : Calice 4-
parti, régulier, couvert de squamules im¬
briquées. Corolle hypogyne, à tube court,
campanulé; limbe 4-fide, étalé, à segment
postérieur un peu plus large. Étamines 4,
insérées au tube de la corolle , subdidy-
names, courtement saillantes. Ovaire 2-lo-
culaire ; ovules géminés dans chaque loge,
collatéraux, pendants, attachés au sommet
d’un axe tétragone comprimé. Fruit coriace,
2- valve , par avortement 1-loculaire et 1-
sperme. Graine apérispermée , germant
dans le fruit. Embryon à radicule infère ,
barbue; cotylédons très larges, épais, bilo-
bés à la base , condupliqués. — Les Avi-
cenniu croissent en compagnie des Man-
gliers dans la vase des plages de la zone
équatoriale. Ce sont des arbres dont les ra¬
cines rampent au loin à la surface du sol ,
produisant de nombreux rejets simples ,
nus, et semblables à des baguettes. Les
feuilles sont opposées, coriaces, persistan¬
tes , très entières ; les pédoncules termi¬
naux etdichotoméaires, ternés, multiflores ;
les fleurs sont petites, à corolle presque co¬
riace. On connaît six espèces de ce genre.
(Sp.)
AVICEPTOLOGIE ( mot hybride :
avis, oiseau ; capere , prendre ; Xd-yo?, dis¬
cours). ois. — C’est l’art de prendre les Oi¬
seaux vivants ou morts par toute sorte de
moyens, comme pièges, filets, etc. Ce sujet
n’étant pas du ressort de ce Dictionnaire ,
nous nous contenterons d’indiquer le recueil
le plus étendu en ce genre, qui est le Dic¬
tionnaire économique de Chomel , en
2 vol. in-fol., avec un supplément non moins
volumineux par Roger. (Lafr.)
AVICULA ( avicula , petit oiseau ).
moll. — Nom latin du genre Hironde de Bru¬
guière , Aronde de Cuvier et Avicule de La-
marck. C’est sous ce dernier nom français
que ce genre est le plus généralement adopté,
et c’est à lui que nous renvoyons. (Desh.)
* A VICUL AIRES, arach.— M. Walcke-
naër emploie cette dénomination pour dé¬
signer la seconde race ou division du genre
Mygale , caractérisée par des pattes as¬
sez courtes, inégales entre elles; la pre¬
mière étant moins longue que la quatrième.
L’auteur rapporte à cette division trois espè¬
ces américaines. Voy. mygale. (Bl.)
AVTCULARIA , Meisn. ( Polygon.
p. 85). bot. th. — Synonyme du g. Poiy-
gonum de Tournefort; M. Meisner ne le
considère que comme une section du g.
Polygonum de Linné. (Sp.)
AVICULE. Avicula ( avicula , petit
oiseau ). moll. — Longtemps avant que
Linné rassemblât parmi ses Mytilus les
Coquilles du genre Avicule, Watton, dans
son livre si remarquable de Differenliis
animalium , avait désigné les Avicules sous
le nom de Coucha margaritifera , les dis¬
tinguait très bien des Jambonneaux, et re¬
connaissait cependant l’analogie qu’elles ont
avec ce genre. Belon , dans son livre des
Poissons , donne un extrait de l’ouvrage de
Watton , et professe les mêmes opinions.
B.ondelet ajoute une figure conforme à la
description de ses devanciers , et l’on re-
I
/
374 AVI
connaît en elle l’ Avicole mère-perle men¬
tionnée dans les ouvrages des anciens: Gess-
ner commence par copier la figure de Ron¬
delet 5 puis, quelques pages plus loin, il
représente la même coquille par une très
bonne figure de grandeur naturelle ; mais
Gcssner n’avait point reconnu la ressem¬
blance de sa coquille avec celle de Ronde¬
let ; aussi leur donne-t-il des noms diffé¬
rents. Il n’en est pas de même d’Aldro-
vande, qui, sous le nom de Coucha ntar-
yaritifera , donne trois ligures exactes de
la grande Avicule , où se trouvent les plus
belles perles orientales. Dans une autre
partie de son ouvrage , à la page 465, il re¬
présente, sous le nom de Coucha, tennis
festæ , un groupe assez considérable de
l’ Avicule de la Méditerranée ; et cette li¬
gure, quoique grossière, ne permet aucune
erreur. Les Avicoles n’échappèrent pas à
l’observation de Fabius Colonna ; il en fit
représenter une espèce dans ses Observa-
fioncs nnimalium aquatilium et terres-
trium. Nous soupçonnons qu’il s’agit d’une
espèce fossile. A la fin de son Traité de l’His¬
toire naturelle , Ferrante Imperato donne
également une figure très reconnaissable de
i’Avicule mère-perle, déjà mentionnée par la
plupart de ses prédécesseurs. Enfin Bonanni,
Lister, Rumphius, ont ajouté plusieurs espè¬
ces intéressantes à celles déjà connues. L’une
des figures de l’ Avicule mère-perle , qu’on
peut citer comme très exacte, est celle qu’on
trouve à la page 198 du Metallotheca vati-
cana de Mescati. Les ouvrages de Gualtieri
et de d’Argenville , quoique plus modernes
que celui que nous venons de mentionner,
n’ont pas de figures dont la perfection appro¬
che de celle-ci. Jusque-là, à l’exception de
Fabius Colonna, tous les auteurs que nous
avons mentionnés n’ont connu que des
espèces vivantes d’ Avicule. Volfart, dans
son Hisforia nat tira lis Asiæ inferioris ,
paraît être le premier qui en ait figuré une
espèce fossile ; mais nous devons prévenir
que cette coquille fort singulière a été long¬
temps rangée parmi les Mytilus , sous le
nom de Mytilus socialis. Nous aurons oc¬
casion d’en reparler plus tard. Tandis que
Linné travaillait aux premières éditions
du Systema natures , Adanson publiait
son ouvrage , si utile encore aujourd’hui ,
sur les Coquilles du Sénégal. Dans les mers
AVI
qui baignent cette contrée, on trouve assez
fréquemment une espèce d’ Avicule , à la¬
quelle Adanson donna le nom de Chu non ;
il ne connut pas l’animal de son espèce , et
entraîné par l’analogie des Coquilles, il l’a
confondue avec des Modioles , des Moules ,
et une Cardite dans son genre Jambonneau.
Lorsque Linné publia la dixième édition du
Systema natures , il sut éviter une partie
de la confusion d’ Adanson ; mais , vou¬
lant ne pas trop multiplier ses genres ,
il rapprocha dans chacun d’eux toutes les es¬
pèces auxquelles pouvaient s’appliquer des
caractères fort étendus ; aussi , Linné ras¬
sembla-t-il, sous le nom de Mytilus Arun-
clo , presque toutes les Avicules connues
de son temps. La plupart des auteurs qui
succédèrent à Linné ne manquèrent pas de
l’imiter ; et , comme le nombre des espèces
s’accroissait toujours, il en est résulté une
extrême confusion dans la synonymie du
Mytilus Arundo. Bruguière conçut l’heu¬
reuse idée de réformer la plupart des genres
linnéens : il retira des Moules le Mytilus
Arundo , et créa pour lui, dans les Planches
de l’Encyclopédie, le genre Eirundo Avi¬
on la , auquel il rapportait judicieusement
VAstrea Malleus de Linné, dont plus tard
Lamarck a fait le genre Marteau. Peu dé
temps après la mort trop prématurée de
Bruguière, Lamarck, dans sa première clas¬
sification des Mollusques ( Mémoires de la
Société dJ hist. nat. de Paris , 1799) porta
plus loin que son prédécesseur la réforme
dans les genres linnéens; et, déjà à cette
époque, on trouve le genre Avicule dans des
rapports très naturels entre les Marteaux et
les Perles. A cette époque, Lamarck n’avait
point encore établi sa classification des Co¬
quilles bivalves d’après le nombre des mus¬
cles; et, quoique ce caractère d’une haute
valeur lui ait alors échappé , sa grande ha¬
bitude de l’observation lui a fait deviner dès
le principe les rapports des genres, de telle
manière que, dans ses méthodes suivantes,
il eut peu de changements à faire pour les
mettre entièrement d’accord avec les nou¬
velles observations. Depuis, le genre Avi-
culc , généralement adopté , est resté con¬
stamment dans les mêmes rapports ; seu¬
lement Lamarck , pour en simplifier da¬
vantage les caractères, a voulu en séparer,
comme genre particulier , l’ Avicule mère-
AVI
AVI
perle et quelques autres espèces qui n’ont
presque pas de prolongement postérieur.
Ce nouveau genre , d’abord admis par quel¬
ques personnes , est actuellement rejeté ,
parce qu’il ne se lie que de la manière la plus
insensible avec les Avicules proprement
dites. Les anciens zoologistes et Linné lui-
même n’ignoraient pas que les Avicules vi¬
vent à la manière des Moules, attachées au
fond de la mer au moyen d’un byssus. Poli,
dans son grand ouvrage, fit le premier con¬
naître avec tous les détails convenables l’a¬
nimal d’une Avicule assez commune dans la
Méditerranée. Son travail, publié dès 1795,
fut longtemps à se répandre en France, n’eut
aucune influence sur les premiers travaux
de Lamarck ; et l’on peut dire , avec vérité,
que la connaissance de l’animal des Avicules
a confirmé les rapports que Lamarck avait
assignés à ce genre.
Les Avicules sont des Coquilles singu¬
lières dont le bord supérieur, dans un assez
grand nombre d’espèces, se prolonge en une
sorte de queue assez grêle , plus ou moins
longue, entièrement détachée, de sorte que,
les valves étant entr’ouvertes , la coquille
offre la représentation assez grossière d’un
oiseau qui vole. Toutes sont inéquivalves,
très inéquilatérales , presque toujours apla¬
ties; la valve gauche est la plus grande et la
plus profonde. Dans quelques espèces , la
valve droite est d’une petitesse tellement
disproportionnée qu’on ne pourrait croire,
si on ne les voyait réunies, que les deux val¬
ves appartiennent à la même coquille. Le
bord cardinal est droit, ordinairement sim¬
ple, et offre quelquefois une ou deux dents
rudimentaires ; ce bord , comme celui des
Limes ou des Huîtres, se prolonge en dehors
en une sorte de talon dont la surface plane
est creusée obliquement d’une fossette trian¬
gulaire et peu profonde , où s’attache
un ligament assez épais et solide. Dans
toutes les espèces , l’extrémité antérieure
présente, au-dessous d’une oreillette, une
échancrure plus ou moins profonde, qui pé¬
nètre dans l’intérieur des valves lorsqu’elles
sont rapprochées, et qui est destinée à don¬
ner passage au byssus. Si nous examinons les
Avicules à l’intérieur , nous observons vers
le centre des valves une grande impression
musculaire, ovale, semi-lunaire, ordinaire¬
ment peu profonde. Si l’on partage par une
ligne longitudinale la coquille en deux par¬
ties égales , on s’aperçoit que l’impression
musculaire est presque tout entière com¬
prise dans le côté postérieur. Si l’on a sous
les yeux un grand nombre d’espèces d’Avi-
cules, soit vivantes, soit fossiles, voici ce
qu’on observe, relativement aux formes
extérieures : dans l’ Avicule mère-perle, dont
Lamarck a fait le type de son genre Penta-
dine, la coquille est subquadrangulairc , et
ses extrémités supérieure et postérieure ne
présentent aucun indice d’une oreillette pos¬
térieure. A côté de cette espèce, viennent s’en
placer quelques autres qui ont les mêmes
caractères, mais chez lesquelles on voit ap¬
paraître le rudiment d’une oreillette posté¬
rieure, indiquée par une légère inflexion du
bord postérieur. Peu à peu, en passant à de
nouvelles espèces , on voit se creuser l’in¬
flexion du bord postérieur, et l’appendice
de ce côté se prolonger de plus en plus et
parvenir enfin, par une série non interrom¬
pue de modifications, à une longueur presque
égale à la coquille elle-même. Ce prolon¬
gement postérieur des valves est tout à
fait comparable à celui qu’on remarque
dans les Marteaux et dans quelques espèces
de Perles; mais quelle que soit la longueur de
cet appendice postérieur, tous les caractères
n’en restent pas moins les mêmes, de telle
sorte qu’il est impossible de séparer géné¬
riquement les espèces dépourvues de cet
appendice , de celles où il se trouve le plus
développé. Nous passons sous silence plu¬
sieurs modifications à l’une desquelles se
rattache le Mytilus socialis de Schlott-
heim ; coquille restée pendant quelque
temps problématique pour la plupart des
personnes qui l’ont mentionnée. Le pre¬
mier, guidé par une analogie qui nous a ra¬
rement trompé, nous avons reconnu les
caractères de cette espèce, et l’avons rangée
dans le genre auquel elle appartient réelle¬
ment. Il suffit d’ouvrir les valves d’une Avi-
culc pour s’apercevoir que les Coquilles de
ce genre ont une composition différente
de celle des Vénus, par exemple ; mais qui
se rapproche beaucoup de celle desPinnes et
des Pernes. On voit , en effet , que la plus
grande partie de la partie interne des valves
est formée d’une couche de substance na¬
crée très brillante, et l’on aperçoit vers les
bords la substance nacrée subitement rem-
%
376
AVI
AVI
placée par le prolongement de la couche
extérieure du test, prolongement qui est
plus ou moins considérable , selon les es¬
pèces. Si Ton vient à casser cette partie non
nacrée de la coquille, on s’aperçoit , en la
soumettant à un grossissement convenable,
qu’elle a une structure fibreuse à fibres per¬
pendiculaires ; structure tout à fait sembla¬
ble à celle des Firmes et à celle de quelques
autres Coquilles du même groupe.
D’après les observations de Poli, l’animal
des Avicules est réellement intermédiaire
entre celui des Pinnes et celui des Moules.
Les lobes du manteau, désunis dans toute
leur longueur, sont épais et garnis d’un
plus ou moins grand nombre de petits ten¬
tacules. La masse abdominale est peu consi¬
dérable , et porte à l’extrémité antérieure
un pied un peu en massue , au moyen du¬
quel l’animal file un byssus, dont les élé¬
ments restent assemblés en un corps cylin-
dracé, fort solide, terminé par un large em¬
pâtement, au moyen duquel l’animal s’at¬
tache fortement aux corps sous-marins. La
bouche est grande, transverse, garnie de
petites lèvres tentaculifères. Ce que nous ve¬
nons d’exposer nous permet de résumer
les caractères de ce genre de la manière sui¬
vante :
Caractères génériques.
Animal ovale , oblong, subtransverse ,
ayant les lobes du manteau libres et char¬
gés de petits tentacules. Pied petit, subcla-
viforme , portant à sa base un byssus com¬
pacte , dont les filaments sont réunis. Bou¬
che transverse , garnie de lèvres tentaculi¬
fères; un seul muscle subcentral adducteur
des valves.
Coquille oblongue, subtransverse ou lon¬
gitudinale, inéquivalve, inéquilatérale, as¬
sez souvent prolongée du côté postérieur en
appendice de dimensions variables. Une
oreillette antérieure échancrée à la base de
la valve droite pour le passage d’un byssus ;
bord cardinal droit , presque toujours sim¬
ple, présentant quelquefois une ou deux
dents obsolètes et creusées sous le crochet
d’une gouttière oblique , peu profonde,
large et triangulaire, pour le ligament.
Les Avicules ont des mœurs assez sem¬
blables à celles de nos Moules; elles vivent
généralement à de faibles profondeurs , se
fixant aux rochers ou aux coraux, et souvent
se mettant les unes sur les autres et for¬
mant ainsi des paquets considérables. L’es¬
pèce la plus connue est celle qui fournit
presque toutes les Perles répandues dans le
commerce; aussi est-elle presque toujours
mentionnée dans les catalogues sous le nom
de Mère-perle ou de Margaritifère. Cette
espèce, la plus grande de toutes, fournit éga¬
lement au commerce presque toute la na¬
cre de perles qui s’emploie dans la bijou¬
terie et comme ornement. On fait des pê¬
ches régulières de cette coquille dans plu¬
sieurs parties de la mer de l’Inde et du
golfe persique. Nous en parlerons à l’article
de ce Dictionnaire particulièrement des¬
tiné à rendre compte de la formation des
Perles. Le genre Avicule n’étant pas le
seul qui en offre , il convient de rassem¬
bler en un seul article tout ce qui a rap¬
port aux Perles. Le nombre des espèces
que renferme actuellement le genre Avi¬
cule est assez considérable : elles sont dis¬
tribuées dans presque toutes les mers ,
mais surtout dans les mers les plus chau¬
des. On les rencontre fossiles dans presque
tous les terrains ; on les observe régulière¬
ment réparties depuis les terrains tertiaires
jusque dans les terrains de transition.
Elles se montrent en abondance dans une
formation très intéressante que les géo¬
logues connaissent sous le nom de Mu-
schelkalk. On en rencontre un assez grand
nombre dans la formation oolithique ; c’est
parmi celles de ce terrain qu’on remar¬
que les espèces les plus inéquivalves. Le
terrain crétacé en contient aussi plusieurs
qui lui sont tout à fait particulières;
et, quoique notre collection soit loin d’ê¬
tre complète , nous y comptons quarante
espèces fossiles et vingt-cinq espèces vi¬
vantes. Nous connaissons dans les auteurs
au moins une vingtaine d’espèces qu’il faut
ajouter pour se faire une juste idée de ce
qu’on connaît aujourd’hui dans le genre
Avicule. ^ (Desh.)
AVICULEES. moix. — Sous ce nom de
famille , Férussac a proposé de réunir les
genres Avicula , Pinna , Crenatula ,
Ma Iléus, etc. Suivant la méthode de La-
marck, ces genres appartiendraient aux fa¬
milles des Myiilacees et des Malléacées .
Voy. ces mots. A cet égard, nous pensons
que zoologiquement on devrait rassembler
AVO
AVO
377
les Coquilles pourvues de byssus, distinctes
des Pccten et des Area , dans une seule
famille, celle des Mytilidèes. Voy. ce mot.
(A. d?0.)
AVIGNON, moll. — Nom qu’on em¬
ploie comme synonyme d’Avagnon ou
d’Avignon. Voy. avagnon.Nous ferons ob¬
server que la coquille, ainsi désignée, est
le Mactra pij/erata de Grnelin , Lutraria
piperata de Lamarck; coquille dont Cu¬
vier a fait son genre Avignon; Mégcrle,
son genre Arénaire. Montagu a créé pour
elle son genre Ligule, et, enfin tout récem¬
ment , M. Turton en a fait son genre Lis¬
tera. Voy. ces différents mots, ainsi que
lutraire. (Desh.)
AVIOSA. rept. — Synonyme de Boa
devin. Voyez boa.
AVIRONS . ins. — Nom sous lequel
on a désigné les pattes aplaties de certains
Insectes nageurs : tels que les Dytiques et
lès Hydrophiles, parmi les Coléoptères ; les
Notonècles et les Sigares, parmi les Hémip¬
tères. Voy. TATTES. (D.)
* AVISUGES. Avisuga {avis, oiseau ;
sj/go , je suce), ins. — Nom donné par
M. Duméril à une famille d’insectes aptères
qui vivent en parasites sur les Oiseaux.
(C. d’O.)
AVOCAT ou POIRE AVOCAT, bot.
ph. — Nom vulgaire du fruit de l’Avocatier.
(Sp.)
AVOCATIER, bot. ph. — Nom vulgaire
du Persea gratissima Nees ( Lauras Per-
sea L.), de la famille desLaurinées. (Sp.)
AVOCETTE. Recvrvirostra , L.ois.—
Genre de l’ordre des Échassiers, de la famille
des Longirostres de Cuvier et de celle des
Palmipèdes de Vieillot. Pour nous, ce
genre fait partie de la famille des Scolopaci-
dees et de la sous-famille des Rècurviros-
trinècs , où nous le groupons avec le genre
Échasse, celui de Leptorhynque de Dubus
[Mag. de Zool. de Guérin), qui forme le
lien de transition entre les deux, et celui de
Drôme. Ses caractères sont : «Bec allongé,
très grêle , très déprimé dans toute sa lon¬
gueur , se rétrécissant insensiblement jus¬
qu’à la pointe, qui est singulièrement fine
et flexible ; ce bec se recourbant en haut
progressivement depuis la moitié de sa lon¬
gueur ; narines linéaires , situées en des¬
sus, dans un sillon qui s’étend jusqu’au tiers
du bec; la mandibule inférieure sillonnée
aussi latéralement; pattes grêles, très éle¬
vées, à jambes demi nues, à tarses réticulés ;
doigts antérieurs, réunis jusqu’aux trois
quarts de leur longueur par une membrane
largement échancrée ; pouce très petit,
presque nu et s’articulant très haut sur
le tarse. Ailes longues, pointues, sur-aiguës,
atteignant presque l’extrémité de la queue
qui est très courte. » Ce genre d’oiseau,
remarquable par la forme toute particulière
de son bec retroussé en arc dans une partie
de sa longueur, ne l’est pas moins parmi
les Échassiers , par ses pieds palmés, qui
l’ont fait grouper, par Vieillot, avec le
Flammanl , dans sa famille des Palmi¬
pèdes, et par M. Lesson , avec ce même
F Lammnnt et le Drôme ardeole, dans son
sous-ordre des Hémipalmes; et dans sa
famille des Hétérorostres. Celte dcmi-pal-
mure , qui se retrouve d’ailleurs plus ou
moins prononcée chez d’autres genres d’É-
chassiers, tels que le Chevalier semi-palmé,
les Phalaropes, etc., ne nous paraît pas ici
un caractère suffisant pour rapprocher des
Oiseaux aussi disparates que le Phèni-
copière et l’ Avocette , tandis qu’entre
ces derniers et F Échasse , il y a des rap¬
ports généraux et vraiment naturels. Mê¬
mes mœurs, mêmes proportions, même
coloration de plumage , même forme de
bec grêle, acùminé , sauf la courbure en
haut, dont on voit déjà, toutefois, un indice
chez l’Échasse d’Amérique, mêmes tarses
écussonnés ; et , quant à la palmure des
doigts de l’ Avocette, dont il existe déjà des
vestiges chez les Échasses , cet oiseau de la
Nouvelle-Hollande , dont M. Dubus a fait
son genre Leptorhynque , et qui réunit, à
des pieds palmés d’Avocette, des formes et
un bec d’Échasse , au point que M. Gould,
dans son Synop. austr. , en a fait une
Échasse sous le nom $ Himantopus pal-
matus (Échasse à pieds palmés) ; cet oi¬
seau, dis-je, peut être regardé comme l’es¬
pèce de transition qui lie ces deux genres.
C’est ce qui nous a engagé à les réunir
tous trois en un groupe particulier dans
les Scolopacidées, leur adjoignant encore
le genre Drôme. Wilson trouvait tant
de rapports entre l’ Avocette d’Amérique
et l’Échasse du même pays, qu’il faisait
de cette dernière une Avocette sous lé
24*
T. Il,
«
z)
AYO
AYO
nom de Recurvirostra Ilimnnlopus.
Les Avocettes, d’après la conformation
même de leur bec si faible , si atténué et
retroussé à son extrémité, ne peuvent l’em¬
ployer à la recherche de leur nourriture que
dans les matières les plus molles ; aussi,
est-ce dans la vase et le limon charié par les
rivières à leur embouchure, et dans l’écume
des bords de la mer qu’elles l’enfoncent
assez profondément, pour y chercher les
petits animaux dont elles se nourrissent.
Elles sont d’un naturel sauvage et fort in¬
quiet , et ne se laissent approcher que par
surprise , au moins notre espèce d’Europe.
Wilson, qui a observé celle d’Amérique au
moment de sa ponte , dit qu’alors elle a
tout à fait les mêmes allures , les mêmes
cris répétés que l’Échasse, la même manière
de faire son nid et de le placer dans des
touffes de longues herbes aux bords des
marais salés , et que ses œufs ont la même
coloration , olive pâle , marquée de grandes
taches noires , irrégulières. Les Avocettes
fréquentent, particulièrement en Amérique,
les marécages salés et bas qu’elles parcou¬
rent à gué, ayant souvent de l’eau jusqu’au
ventre, pour chercher , sur le fond vaseux,
les Vers marins , les petits Mollusques et
Crustacés qui s’y trouvent en abondance ,
et dont elles font leur nourriture , selon
Wilson. Elles nagent aussi fort bien, lors¬
que l’eau , plus élevée , leur fait perdre le
fond.
On ne connaît encore que quatre ou
même cinq espèces d’ Avocettes , si l’on ad¬
met comme telle le genre Leptorhynque
(Dubus), réparties sur toutes Ses grandes
contrées du globe , ainsi qu’il suit : une en
Europe et en Afrique, une dans l’Inde, une
en Australie et une en Amérique. Elles ont
toutes la plus grande analogie de forme,
de taille et de coloration. Celle d’Europe ,
qui se retrouve aussi en Égypte et au Cap
de Bonne-Espérance , V Avocette ( Buff.
Efil. 353), ou plutôt l’ Avocette à nuque
noire Tem., Man. ( Recurvirostra Avo-
cetta Gmel.), est d’un beau blanc , avec le
dessus de la tête , la partie postérieure du
cou, les scapulaires, les petites et moyennes
tectrices et les huit premières rémiges
noires ; le bec est noir , l’iris brun rou¬
geâtre et les pieds couleur de plomb. Sa
longueur est de 47 centimètres. (Lafr.)
AVOINE. Avenu . bot. i>h, — Grand
genre de la famille des Graminées, type de
la neuvième tribu, les Avénacées. Ce genre,
fort ancien dans la science, a été successive¬
ment modifié dans ses caractères et dans
les espèces qui y ont été rapportées par les
différents auteurs d’agrostographie. Pâli-
sot de Beauvois me paraît être le botaniste
qui a le mieux déterminé les limites de ce
genre , en en retranchant un grand nombre
d’espèces qui en diffèrent assez pour en
avoir constitué les genres Trisetum etAr~
rhenatherum. Cette opinion de Beauvois
a été adoptée parM. Kunth ( Agrost ., t. ïy
p. 299), tandis que Trinius avait proposé
une autre délimitation du genre Avenu . Ce
célèbre agrostograpbe adoptait le genre
Arrhcnathcrum de Beauvois, et réunissait
dans le genre Avenu, non-seulement les
espèces dont on avait fait les genres Trise¬
tum et Gaudinia, mais toutes les espèces
du genre Aira de Linné , conservées sous
ce nom par tous les botanistes modernes,
ne laissant dans le genre Aira que celles
dont Persoon avait créé le genre Kœleria ,
généralement adopté par tous les botanis¬
tes. Cette manière d’envisager le genre
Avenu n’a pas été adoptée. Voici quels
sont les caractères du genre Avenu, tel
qu’on le comprend aujourd’huiet en particu¬
lier Ai. Kunth. Les épillets contiennent trois,
ou un plus grand nombre de fleurs, plus ou
moins écartées sur leur axe , et dont la ter¬
minale est à l’état rudimentaire. Les deux
valves de la lépicène sont membraneuses,
nautiques , terminées en pointe à leur
sommet ; les deux paillettes de la glumc
sont également membraneuses, bifides à
leur sommet; l’extérieur porte sur le milieu
de son dos une arête longue, raide et tordue
en spirale à sa base ; les deux paléoles sont
glabres, ovales, lancéolées. Le fruit est cy-
lindracé, allongé, marqué d’un sillon lon¬
gitudinal et généralement velu à son som¬
met. Les fleurs sont disposées en panicule ;
rarement elles semblent constituer une
grappe ou un épi. Ce genre se compose d’au
moins cinquante espèces , presque toutes
originaires d’Europe , un petit nombre du
cap de Bonne-Espérance. Parmi ces espèces,
quelques-unes sont extrêmement intéres¬
santes par leurs usages et tiennent un rang*
distingué dans l’agriculture européenne
AVO
AVO
379
1. L'avoine commune, Avenu sutiva L.,
est la plus généralement répandue. Elle
ollïe un très grand nombre de variétés, soit
dans la coloration de scs fruits, soit dans
la présence ou l'absence des arêtes. — 2.
L AVOINE NUE OU AVOINE A GRUAU, AvClUl
nncla L., porte également le nom d’Avoine
de Tartarie. Son grain, plus petit, se
détache facilement des paillettes de la
glume. — 3. L'avoine de Hongrie ou d'o¬
rient, Avena orientalis L. Ses grains sont
gros, blancs,' "lourds et farineux; mais cette
espèce a l’inconvénient de s’égrainer facile¬
ment.
L’Avoine est une céréale fort importante.
Non-seulement c’est la nourriture par ex¬
cellence du cheval; mais, dans beaucoup de
pays, où le froid et l’humidité s'opposent à
la culture du Seigle et du Froment, l’homme
y trouve une nourriture assez substantielle,
mais non aussi savoureuse que celle du
froment. L’Avoine s’emploie comme ali¬
ment, surtout en Bretagne, en Écosse et
dans les régions les plus reculées du nord
de l’Europe, ou dans les pays montagneux
que leur élévation rapproche des pays du
nord, quant à leur végétation. Le Gruau
(ï Avoine, c’est-à-dire les grains dépouillés
de leur péricarpe et de la partie extérieure
de leur amande et grossièrement concas¬
sés , servent à faire des bouillies très nu¬
tritives. Tout le monde sait que la décoc¬
tion du gruau d’Avoine est fréquemment
employée en médecine, comme une boisson
adoucissante , dont on fait usage dans les
rhumes ou dans les affections chroniques
des organes respiratoires. (A. 11.)
AVOINE FROMENTAL. bot. ph.—
Voyez arrhénathère. (A.. II.)
AVORTEMENT. Abortio. zool. — Ce
mot, considéré sous le rapport purement
physiologique, signifie l’expulsion du fœtus
avant qu’il ait atteint l’époque de la viabi¬
lité. Les causes qui déterminent l’Avorte¬
ment sont fort nombreuses , et les plus
communes sont l'irrégularité d’évolution
du fœtus , un développement anomal ,
confirmé par un grand nombre de faits té¬
ratologiques , la coexistence de produits
étrangers dans l’utérus, des travaux trop
prolongés, les météorisations, la mauvaise
construction des habitations, des commo¬
tions violentes, des hémorrhagies prolon¬
gées, des modifications subites dans l’état
de l’atmosphère, et, pour la femme, il faut
ajouter à ces causes physiques, les peines
morales et une sensibilité exaltée jusqu’à
l'état maladif ; aussi est-ce chez elle que
l'Avortement est Je plus fréquent; viennent
ensuite les animaux domestiques, dont la
constitution a été modifiée par l'esclavage ,
et surtout les bêtes à cornes. Cet accident
est très rare chez les Chèvres et les Truies,
et plus rare encore chez les Chattes et les
Chiennes.
L'état pathologique de la femelle chez
laquelle un Avortement est imminent ne
cesse qu'après l’expulsion du fœtus ; et le
danger qu’elle court est d'autant moindre
que cet accident a lieu à une époque plus
rapprochée de la conception.
Nous ne parlerons pas ici de l’Avorte¬
ment dû à des pratiques criminelles, et qui,
dans le cas de réussite ou d’insuccès , est
toujours fatal à la mère et au fœtus.
L’Avortement a également lieu chez les
Oiseaux. Les œufs à coque molle, appelés
œufs hardes , ne sont autre chose que des
germes avortés dont on ne peut attendre
aucun produit. (C. d’O.)
AVORTEMENT, thysiol. végét. —
En physiologie végétale, comme en physio¬
logie animale , le mot Avortement expri¬
me la suppression naturelle ou le non-dé¬
veloppement , soit d’un organe, soit seule¬
ment d'une partie d'un organe composé,
soit enfin de plusieurs organes. L’Avorte¬
ment peut être complet, c’est-à-dire que
l’organe qui manque a disparu sans laisser
aucune trace, ou bien, au contraire, l’Avor¬
tement est incomplet, l’organe existant,
mais déformé, rapetissé, en un mot atro¬
phié: d'où le nom d’ Atrophie, donné à
cet Avortement incomplet-
L’Avortement peut avoir lieu à une épo¬
que où les organes échappent par leur pe¬
titesse à tous nos moyens d'investigation, de
telle sorte que, dès que la partie à laquelle cet
organe appartient est visible et appréciable
à nos sens, nous ne pouvons saisir aucune
trace de l’organe manquant ; ainsi , par
exemple, dans les Labiées, une des cinq éta¬
mines avorte de si bonne heure, qu’il n'y
a aucune période de la vie de la plante
où elle soit visible. On a donné à ces
Avortements le nom d' Avortements in-
AVO
380 AVO
ternes ; tandis qu'on nomme Avorte¬
ments externes , ceux qui se font en quel¬
que sorte sous nos yeux par la disparition
d'organes qui se sont d'abord montrés pen¬
dant un certain temps.
On a encore divisé r Avortement en con-
stant ou naturel et en inconstant ou
accidentel. Le premier est celui qui se
reproduit constamment et sans interrup¬
tion dans la série de tous les individus de
la meme espèce ; le second, au contraire, se
montre, pour ainsi dire, par exception, pro¬
duit par une cause accidentelle , qui n'agit
que sur un individu isolé.
L'étude des Avortements est d'une haute
importance en botanique. Elle conduit à la
solution des problèmes les plus compliqués
de l'organisation végétale , et c’est par elle
que nous pouvons arriver à la connaissance
de la véritable structure et surtout du type
normal des végétaux. En effet, l'homme qui
étudie la science d’une manière philosophi¬
que peut reconnaître , au milieu des varia¬
tions sous lesquelles se présentent les plan¬
tes d'une famille naturelle ou d’une tribu
ou groupe de familles, un type fondamen¬
tal dont toutes ces variations ne sont que
des modifications ducs, soit à l'Avortement
de quelques parties, soit au contraire à leur
multiplication.
Nous avons dit précédemment que l’A¬
vortement ne laissait quelquefois aucune
trace de l'existence de l'organe avorté; d'au¬
tres fois, au contraire, il est remplacé par un
organe d’une apparence tout à fait diffé¬
rente , quoique d'une nature physiologique
semblable. Il y a donc une extrême connexité
entre ces deux phénomènes : Avortement
et Métamorphose; ainsi qui ne sait, par
exemple , que dans les fleurs qui doublent,
les étamines avortées se transforment en
pétales.
C'est dans la fleur surtout qu'il est im¬
portant de rechercher les Avortements :
d’abord , parce qu'ils sont le plus fré¬
quents dans cet organe, et en second lieu,
parce qu'ils y exercent une influence plus
marquée , en troublant la disposition ré¬
gulière des parties constituantes. En ef¬
fet, quand une partie constituante d'un
des verticilles floraux vient à avorter ,
il est bien rare que les autres parties du
même vertîcillc n'en éprouvent pas une
influence plus ou moins considérable. Gé¬
néralement les parties restantes se dé¬
veloppent davantage; aussi plusieurs au¬
teurs attribuent-ils l'Avortement des or¬
ganes qui manquent à l'inégalité primitive
de force de nutrition des organes, dont les
plus forts absorbent, à l'exclusion des au¬
tres, les fluides nutritifs qui leur étaient
destinés en commun , et s'opposant ainsi à
leur nutrition les font complètement dispa¬
raître.
De ce développement plus considérable,
des parties subsistantes résulte en général
un trouble, un dérangement dans la dispo¬
sition normale de la fleur, qui devient irré¬
gulière; aussi, selon nous, l’irrégularité de
la fleur reconnaît-elle pour cause, du moins
dans le plus grand nombre des cas , l'A¬
vortement d'une partie d'un des verticilles
floraux ; ainsi , par exemple, l'irrégularité,
des fleurs dans les Orchidées, dans les La¬
biées, les Antirrhinées, etc. , est le résultat
évident de l'absence naturelle ou de l'Avor¬
tement de deux des trois étamines dans la
première de ces familles et d'une des cinq
dans les deux autres. Ce qui prouve évi¬
demment l'opinion que nous émettons
ici, c'est que, quand ces étamines avortent
d'habitude ou viennent accidentellement
à se développer, la fleur reprend sa régu¬
larité normale. C’est ce que prouvent les
exemples d’Orchis à trois étamines déve¬
loppées et à fleurs régulières , de Digitale
et de Pédiculaire à cinq étamines et à
corolle régulière que nous avons fait con¬
naître à différentes époques.
Quand, dans un verticille floral, la moitié
des organes qui le composent, vient à man¬
quer, l’harmonie de la fleur peut ne pas
être troublée. Ainsi, dans le genre Géra¬
nium, la fleur a dix étamines et est parfaite¬
ment régulière ; dans le genre Erodinrn de
la même famille, cinq des étamines de la
fleur avortent, et celles qui sont ainsi rédui¬
tes à leur état rudimentaire alternent régu¬
lièrement avec celles qui se développent :
aussi la fleur des Erodium conserve-t-elle sa
régularité; mais, dans le genre Pélargo¬
nium où trois des étamines sont avortées et
sept sont restées fertiles, l'harmonie est dé¬
rangée et la corolle est d’une grande irrégu¬
larité. Ii en est de même dans la Capucine
(J'ropœolum), dont deux étamines sur dix
AXE
381
AXE
ne se développant jamais, la ileur est irré¬
gulière.
Nous ne saurions donc trop le répéter :
l’élude approfondie des Avortements et de
leur influence sur la disposition générale
des parties subsistantes est la clef de la
plupart des anomalies qu’on observe dans
l’arrangement des parties constituantes des
végétaux. Elle appelle donc l’attention des
botanistes philosophes. Voy. fleur, mon¬
struosités, etc. (A. R.)
*AXAXTHES, Blum.; Maschalanthe ,
Blum. ; Wa llichia, Reinwardt^onfl'/ io r. ) ,
in Flora , 1825, p. 107. bot. th. — Genre de
la famille des Rubiacées (tribu des Hamé-
lites DC.), 'auquel son auteur ( Bijdr. , p.
1002) assigne les caract. suivants : Fleurs
hermaphrodites ou par avortement dioïques.
Limbe calicinal urcéolé , presque très en¬
tier. Corolle rotacée, à tube court, cylin¬
drique ; gorge garnie de 5 faisceaux de poils-
limbe 5-flde. Étamines 5, à peine saillantes,
insérées à la gorge de la corolle. Ovaire 5-
loculaire, à disque sillonné. Style indivisé ;
stigmate à 5 lobes, connivents avant l’an-
thèse. Baie globuleuse, 5-loculaire, poly-
sperme, couronnée. Graines petites, poncti-
culées. — Arbres ou arbrisseaux. Feuilles
opposées. Fleurs en capitules, ou en cymes,
ou en corymbes , axillaires. Ce genre ap¬
partient aux îles de la Sonde et aux autres
archipels des mêmes parages ; on en connaît
7 espèces. (Sp.)
* AXARQEES. Axarchia , Rafin.
zooph. — Famille du sous-ordre des As-
clères de Rafinesque et qui comprend les
Pennatules , les Vérétilles , plus les En¬
clines. (P. G.)
*AXE (à£wv, essieu, axe), zool. et térat.
— Ce mot, fort anciennement emprunté à la
mécanique par la géométrie, l’astronomie et
même l’architecture, d’un emploi plus récent
en physique et en minéralogie, a été intro¬
duit en dernier lieu dans les sciences biolo¬
giques. Son emploi en botanique, en zoolo¬
gie, en tératologie , est môme,, depuis quel¬
ques années , devenu très fréquent ; et c’est
pourquoi nous avons cru devoir ne pas nous
borner ici, comme dans les dictionnaires
précédents, à de simples renvois aux arti¬
cles généraux.
S E De la signification du mot axe.
Lorsqu’un terme passe d’une science
dans une autre , il est bien rare que sa va¬
leur primitive ne subisse pas dans celle-ci
quelque altération; ainsi, le sens du mot
Axe n’est exactement, ni en géométrie, ni
en minéralogie, le même qu’en mécanique ;
mais les différences sont très légères ; et la
même définition, pourvu qu’elle soit élevée
à un certain degré de généralité , est appli¬
cable sans nulle difficulté à toutes ces scien¬
ces. La définition, au contraire, doit être plus
profondément modifiée , lorsque des po¬
lyèdres, idéalement réguliers, de la géomé¬
trie, et des cristaux que la minéralogie assi¬
mile à ceux-ci, on veut transporter les lignes
idéales appelées Axes, dans l’élude des êtres
vivants. Les formes très complexes des vé¬
gétaux et surtout des animaux (voy. forme)
deviennent alors une cause de sérieuses dif¬
ficultés sur lesquelles on ne s’est pas arrêté,
et qu’on n’a pas résolues. Les zoologistes ,
en particulier, ont paru croire qu’ils pou¬
vaient tout aussi bien emprunter à la géo¬
métrie et à la cristallographie la définition
du mot Axe, que le mot lui-même ; et c’est
pourquoi ils l’ont employé , sans jamais le
définir , comme une expression , dont le
sens, généralement compris, est à l’abri de
toute équivoque.
En s’écartant du principe logique, qui
veut que nul mot ne soit introduit dans la
science sans être rigoureusement défini,
on s’exposait à de graves inconvénients qui,
en effet, n’ont pas manqué de se produire.
Le mot Axe a reçu , dans les livres des zoo¬
logistes, plusieurs acceptions fort différen¬
tes ; et il n’est pas jusqu’aux meilleurs ou¬
vrages dans lesquels on ne les retrouve
simultanément admises. Cuvier lui -mê¬
me, dans le Règne animal, n’évite pas
cette cause de confusion et d’erreur. L’Axe
est tantôt pour lui une ligne idéale , autour
de laquelle un certain nombre de parties ,
analogues entre elles, se disposent circulai-
rement ; tantôt un plan idéal , des deux
côtés duquel les parties analogues se ran¬
gent symétriquement par paires ; tantôt, en¬
fin , une partie ou un ensemble de 'parties
matérielles , telles que le tronc ou Axe
principal d’un polypier , et ses branches
ou Axes secondaires. Cette dernière accep¬
tion et la première, les seules qu’on trouve
en botanique, se lient d’ailleurs entre elles,
d’une manière intime. De même que l 'Axe
matériel ou essieu d’une machine peut
être ramené abstractivement à un Axe idéal
passant par le centre du premier, rien ne
s’oppose à ce qu’on considère VAxe ?na~
iériel d’un végétal ou d’un polypier, en
d’autres termes, sa 'portion axile , selon
une expression déjà consacrée par l’usage
en botanique, comme traversé par une ligne
fictive , VAxe idéal .
En indiquant les divers sens attribués
par Cuvier au mot Axe f nous avons eu
pour but, non-seulement de montrer com¬
bien sa signification est encore loin d’être
fixée , mais aussi d’établir dès à présent un
fait très important sur lequel nous revien¬
drons bientôt, savoir: que les parties qui
se correspondent symétriquement , sont
coordonnées, chez les animaux, tantôt par
rapport à des lignes , tantôt par rapport
à des plans, ou mieux, plus généralement,
par rapport à des surfaces : car les sur¬
faces , aussi bien que les lignes de coordi¬
nation, sont quelquefois courbes et non
droites.
Devrons-nous donner également le nom
(ÏAxe à toutes ces lignes et à toutes ces
surfaces de coordination ?
En géométrie et en astronomie, un Axe
est toujours une ligne droite. De même, en
minéralogie, les Axes sont des lignes droi¬
tes , autour desquelles sont disposés symé¬
triquement les faces analogues d’un cristal.
L’architecture , au contraire , a déjà admis
des Axes courbes aussi bien que droits ;
et cette extension de sens 11’a , au fond ,
rien de contraire aux principes de la géomé¬
trie elle-même , qui peut toujours décom¬
poser un Axe courbe en une suite infinie
d’Axes droits. Rien ne s’oppose donc à ce
que nous appelions Axe , toute ligne au¬
tour de laquelle se coordonnent les par¬
ties analogues d’un être. Cette définition
très générale, selon laquelle l’Axe peut être
également rectiligne ou curviligne, est, par
cela même , comme on le verra bientôt, la
seule acceptable en zoologie.
Autant il est rationnel d’étendre le nom
(VAxes à toutes les lignes de coordinalioti,
autant il est peu logique de confondre avec
celles-ci , sous ce même nom , les surfaces
de coordination. Celles-ci ne correspon¬
dent nullement aux Axes des géomètres et
des cristallographes , mais à leurs plans
de symétrie. Les surfaces , les lignes de
coordination, peuvent d’ailleurs être cour¬
bes aussi bien que droites , et par consé¬
quent, cette expression géométrique, plan
de symétrie , non plus que sa définition ,
ne sont admissibles en zoologie. Nous pro¬
posons , comme terme plus général , le mot
Épine, déjà usité dans cette acception , en
architecture surtout, et nous l’appliquerons
à toute surface des deux côtés de la¬
quelle se coordonnent les parties ana¬
logues d’un être.
Cette définition générale de V Épine re¬
produit presque mot pour mot, comme on
le voit, la définition précédemment don¬
née de VAxe , et il devait en être nécessai¬
rement ainsi. En effet, toute épine plane ,
aussi bien que les plans d’axes déjà admis
par l’illustre Brewster , dans ses Mémoires
sur la double réfraction, peut être consi¬
dérée comme composée d’une infinité
d ''Axes rectilignes ; et de même, toute
Épine courbe, comme composée d’une in¬
finité (VAxes curvilignes.
Pour que VAxe et V Épine, tels qu’ils
viennent d’être définis , correspondent
exactement à VAxe et au plan de symé¬
trie des géomètres et des cristallographes,
il faut qu’ils réunissent deux conditions
dont l’une a déjà été indiquée, et dont la
seconde , non encore exprimée , dérive
de celle-ci. La première est que VAxe soit
rectiligne ou V Épine plane ; disposition
dont s’écartent un très grand nombre
d’animaux chez lesquels les lignes et les sur¬
faces de coordination sont non-seulement
courbes , mais très sinueuses , souvent
même contournées en spirale. L’autre est
que les parties analogues se correspondent
régulièrement, outre leur volume et leur
forme, par leur distance, et généralement
par leur disposition par rapport à l’Axe ou
à l’épine; en d’autres termes, qu’ils soient
symétriques. Il en est ainsi le plus sou¬
vent quand l’Axe est rectiligne ou l’épine
plane; mais, s’ils sont courbes, par cela
même, il n’y a plus symétrie , mais seule¬
ment similitude , correspondance , coordi¬
nation de parties analogues. C’est pourqnoi
nous avons dû, dans la définition des Axes et
des Épines , les considérer comme des li¬
gnes et surfaces de coordination , cl non
comme des lignes et plans de symétrie ;
AXE
AXE
383
expressions dont les premières sont géné¬
ralement vraies, et dont les secondes sont
applicables seulement à un cas particulier,
qui est, il est vrai, le plus remarquable, et
en même temps, le plus fréquent de tous
ceux qui se présentent à l’observation.
En insistant, comme nous venons de le
faire, sur la valeur des mots J xes et Épines ,
nous avons eu pour but de donner à leurs
définitions la rigueur et la précision dont
les sciences biologiques ont été si long¬
temps privées, et qui , cependant, ne leur
sont pas moins indispensables qu’aux scien¬
ces dites exactes.
Nous présenterons maintenant, sur la
forme des animaux , quelques remarques
générales dont nous avons , depuis quel¬
ques années, donné le développement dans
nos cours (surtout dans les leçons faites en
1839 à la Faculté des Sciences , et dont di¬
verses analyses ont été publiées). Il sera
facile au lecteur de voir quelle extension
peut être donnée aux considérations de ce
genre , lorsqu’on ne s’en tient pas, comme
nous devons le faire ici , à quelques re¬
marques sommaires sur les groupes princi¬
paux du Règne animal (1).
§ II. Des Axes et des Épines dans les
animaux .
Comme l’a établi depuis longtemps M. de
Blainville, les animaux peuvent être rame¬
nés à trois types principaux , d’après leur
forme générale : les animaux pairs , bi¬
naires ou zygomorphes ; les radiaires ,
rayonnés ou actinomorphes ; enfin les
irréguliers , amorphes ou hétéromor-
phes. Nous examinerons successivement
quels systèmes d’Axes et d’épines corres¬
pondent à ces trois types, ou du moins aux
deux premiers , les seuls dont l’organisa¬
tion générale soit bien connue.
1° Animaux binaires. La disposition
générale qui caractérise les animaux binai¬
res, et qui leur est commune avec l’homme,
a de tout temps fixé l’attention et n’est
ignorée de personne ; mais elle a été géné-
fi) Outre plusieurs autres articles généraux de ce dic¬
tionnaire, tels que Cristaux, Forme, Monstres composés,
Fayonnés, on peut consulter comme complément de ces
remarques et de celles qui 3uivent , les deux thèses fort re¬
marquables que notre savant collaborateur, M. Delafosse,
a soutenues en septembre i84o devant la Faculté des
Sciences de Paris, l’une sur la structure des cristaux, l’au¬
tre sur la -symétrie en général.
râlement mal exprimée. Il est fort inexact
de dire, comme 011 le fait ordinairement,
que les organes sensitifs et locomoteurs ,
et le plus souvent aussi les organes repro¬
ducteurs , sont disposés symétriquement
des deux côtés de la ligne médiane ou dé
l’Axe. La coordination , qui d’ailleurs est
loin d’être constamment symétrique , n’a
jamais lieu par rapport à une ligne ou
Axe , mais par rapport à une surface ou
épine: rectification d’autant plus impor¬
tante, que la coordination par rapport à
une ligne ou Axe forme précisément la con¬
dition essentiellement caractéristique de la
forme dans le second type du règne animal.
L’épine offre le plus souvent la disposi¬
tion générale d’un plan de symétrie , sans
mériter cependant ce nom dans la rigueur
de son acception géométrique. C’est ce qui
a lieu chez Fhomme : son corps offre une
disposition généralement symétrique ; mais
les courbures de la colonne épinière et la
prédominance du côté droit rendent la symé¬
trie imparfaite. Chez les Animaux vertébrés,
chez les articulés , chez les Mollusques su¬
périeurs, la disposition générale est la même
que chez l’homme ; toutefois la symétrie
est presque toujours beaucoup plus com¬
plète. Au contraire , chez la plupart des
Mollusques à coquille, l’épine, au lieu d’êtré
plane, est courbe ; le plus souvent même ,
elle présente une courbure très marquée
qui , chez une multitude d’espèces , affecte
la disposition spirale dans une grande par¬
tie de son étendue. Lorsqu’il en est ainsi,
l’être se trouve partagé, non pas en deux
moitiés, mais en deux portions inégales,
l’une plus grande, située du côté convexe
de la courbure, l’autre plus petite, du côté
concave.
Ainsi, dans le premier des trois types
que présente à notre observation l’ensem¬
ble du règne animal, il existe non une sim¬
ple ligne , mais une surface de coordina¬
tion ; non un Axe, mais une Épine. Si cette
épine est plane, il y a. symétrie ; si elle
est courbe, simple disposition binaire dé
parties analogues, mais inégales ; d’où l’on
voit que la coordination par rapport à une
épine , et la disposition bilatérale des par¬
ties qui est la conséquence de cette coordi¬
nation , sont des faits généraux et essen¬
tiellement caractéristiques du premier type/
tandis que la symétrie, par r existence de
laquelle on a si souvent caractérisé ce même
type, n’est pour lui qu’un fait non constant
et d’une importance secondaire.
Et s’il est besoin de confirmer ce résul¬
tat qui, du reste , est la conséquence ri¬
goureuse de faits généralement connus,
une remarque bien simple fera com¬
prendre comment l’existence de l’épine
étant fort importante, sa disposition droite
ou courbe n’est au contraire que d’un inté¬
rêt fort secondaire. Chacun de nous peut,
et il lui suffit pour cela d’incliner latérale¬
ment son thorax, changer la disposition de
son épine, la rendre courbe, de plane
qu’elle est normalement, et par suite, alté¬
rer momentanément la symétrie bilatérale.
Cette même possibilité , qui est chez nous
renfermée entre d’étroites limites, existe à
un très haut degré chez une multitude d’a¬
nimaux. Dans les espèces en particulier qui
ont le corps très allongé, et en même temps
les téguments flexibles, la courbure de l’é¬
pine peut devenir extrêmement prononcée,
et souvent même arriver jusqu’à la dispo¬
sition spirale. Et si, dans ce cas, la disposi¬
tion générale peut être changée momenta¬
nément, par conséquent sans aucune modi¬
fication importante de l’organisation, si
l’épine peut être tour à tour, chez le même
animal, plane , demi circulaire , sinueuse ,
contournée, spirale, ne conçoit-on pas aus¬
sitôt la possibilité de trouver toutes ces
dispositions réalisées , et d’une manière
permanente, chez d’autres animaux du
même groupe , surtout parmi ceux dont la
peau est indurée et non flexible.
Après l’épine principale qui partage l’être
en deux portions latérales, tantôt égales
et symétriques , tantôt inégales , mais cor¬
respondantes , on peut distinguer, chez les
animaux du premier type , un grand nom¬
bre d’épines et aussi d’Axes secondaires.
J’appellerai surtout l’attention sur la dis¬
position remarquable qu’offre la portion
postérieure du corps chez un grand nombre
de Poissons, et spécialement chez les Pleu-
îonectes. Outre l’épine principale qui, con¬
tournée et sinueuse en avant , est posté¬
rieurement plane et presque comparable
par sa régularité à un plan de symétrie, il
existe une seconde épine plane, on peut
presque dire un second plan de symétrie
perpendiculaire au premier. La symétrie
est donc ici, non-seulement bilatérale, mais
en ‘même temps bilatérale et inféro-supé-
rieure ; et tes organes post-abdominaux,
se correspondant par zones de quatre cha¬
cune, sont coordonnés par rapport à la ligne
d’intersection des deux plans; ligne qui tra¬
verse le centre des corps vertébraux , et
qui constitue un véritable Axe.
L’Axe optique, autour duquel les diverses
parties de l’œil sont disposées circulaire-
ment, est encore un exemple trop remar¬
quable pour être omis , mais trop connu
pour que nous insistions sur lui. Disons
seulement que l’Axe principal de l’œil con-
prend , outre le centre de la sphère que
représente cet organe dans son ensemble ,
les centres des divers cercles, zones et
segments sphériques que son examen exté¬
rieur offre à l’observation.
Enfin, nous ferons remarquer qu’un très
grand nombre d’appareils et d’organes en
particulier sont divisibles, aussi bien que le
corps tout entier, soit par des épines planes,
soit plus fréquemment par des épines
courbes, diversement sinueuses ; fait gé¬
néral, déjà indiqué dans le premier volume
de notre Histoire généra le des Anomalies
( Voyez aussi Essai de zoologie géné¬
rale ).
2° Animaux radiaires. Lorsqu’ils veu¬
lent définir d’une manière générale la forme
des animaux radiaires, les auteurs disent tan¬
tôt que les parties sont disposées comme les
rayons autour d’un centre ; tantôt qu’el¬
les sont disposées autour d’un Axe, sur
deux ou 'plusieurs rayons , ou sur deux
ou plusieurs lignes allant (Sun côté à
l’autre. De ces deux expressions, qui tou¬
tes deux sont empruntées au Règne ani¬
mal, la première, qu’on trouve presque
partout reproduite, est fort inexacte ; ce qui
ressort clairement des considérations plus
haut présentées. La seconde est exacte, mais
insuffisante. Les véritables radiaires, et des
remarques analogues sont applicables à un
grand nombre d’organes dans les végétaux,
ont en effet leurs organes coordonnés par
rapport à un Axe principal , mais aussi en
même temps, et secondairement par rap¬
port à des Épines , souvent, et notamment
dans les Polypes , à peine indiquées , très
manifestes, au contraire, dans les classes’
AXE
supérieures, par exemple dans les Échino-
dermes et les Acalèphes.
La disposition générale de ces épines
nous est connue à l’avance ; car elle est la
même que celle de F épine principale des
animaux du premier type. Seulement , au
lieu d’une seule épine , il y en a ici au¬
tant que le corps a de rayons ou lobes ,
chacun d’eux ayant sa propre épine qui le
divise en deux parties correspondantes ,
mais inégales, si l’épine est courbe, égales
et symétriques, si elle est plane. Ces deux
parties , non-seulement se correspondent
l’une à l’autre, mais encore ont des ana¬
logues dans chacun des autres lobes.
De là, un premier mode de coordination,
comparable à celui qui caractérise le type
précédent : la coordination des parties ana¬
logues de chaque lobe par rapport à son
épine.
En même temps que chaque épine divise
un lobe de l’animal en deux parties corres¬
pondantes et souvent symétriques , elle di¬
vise de même, si on la prolonge suffisam¬
ment par la pensée , l’animal tout entier.
Si le nombre des lobes est pair, l’épine
d’un rayon , étant prolongée , divisera pa¬
reillement le rayon opposé à celui-ci, ou, en
d’autres termes, se confondra avec l’épine
de celui-ci. Si le nombre est impair, l’épine
prolongée passera entre deux lobes, mais de
même en partageant l’animal en deux par¬
ties correspondantes, et le plus souvent
même égales l’une à l’autre. Tout radiaire
est donc, comme tout animal binaire, di¬
visé en deux moitiés, ou au moins en deux
portions analogues; seulement il y a cette
différence que ces deux moitiés ou portions
peuvent être prises d’autant de manières dif¬
férentes qu’il y a de lobes et par consé¬
quent d’épines.
Ce système de coordination, quelque re¬
marquable qu’il soit, n’est ni le seul, ni
même le principal. Toutes les épines con¬
vergent vers la région centrale, et viennent
s’y rencontrer en une ligne d’intersection,
qui est V Axe principal , renfermant en lui
le cen tre de figure ; ainsi , les parties se
coordonnent des deux côtés des épines , et
les épines, à leur tour, se coordonnent au¬
tour de VAxe; double système de coordina¬
tion , d’où résulte , lorsque la coordination
est parfaite et vraiment symétrique , une
AXE 385
forme presque aussi régulière que celle des
solides géométriques eux-mêmes.
Les radiaires , comparés aux animaux
binaires , présentent donc trois ordres de
différences :
A. Leur organisation est soumise à une
double loi de coordination : coordination
directe des parties, par rapport aux épines ;
coordination directe des épines (mais indi¬
recte pour les parties) par rapport à VAxe,
B. C’est en définitive à unë ligne , et
non , comme dans le premier type , à une
surface , que se rapportent toutes les con¬
ditions de coordination et de régularité.
Cette différence, qui résulte directement,
de la première , ne serait pas appréciée à
toute sa valeur, si nous ne rappelions que ,
dans les radiaires inférieurs, les lobes du
corps, et par conséquent aussi leurs épines,
s’effacent peu à peu ; mais V Axe subsiste
toujours.
C. Enfin chaque partie n’a pas une seule
analogue, mais, un grand nombre d’analo¬
gues"; nombre qui est toujours d’autant, de
fois deux qu’il y a d’épines. En termes con¬
cis, les radiaires ne sont donc pas doubles ;
ils sont multiples , leurs conditions de
multiplicité étant du reste rigoureusement
définies.
3° Animaux hélérumorphes . Ces ani¬
maux, et spécialement les spongiaires, ont-
ils une forme complètement irrégulière ?
Méritent-ils réellement le nom d 1 amorphes
qu’on leur a quelquefois donné? Il suffit de
considérer la disposition générale d’une
masse spongiaire , d’examiner l’arrange¬
ment et la forme de ses oscules pour re¬
connaître qu’il y a aussi, même chez ces
êtres inférieurs , une tendance à la régula¬
rité. Du reste, leur nature est encore beau¬
coup trop obscure, et surtout les naturalis¬
tes qui, comme nous , ont été privés de la
possibilité de les étudier sur le vivant , les
connaissent trop imparfaitement, pour qu’il
soit possible de discuter ici à leur égard ,
du moins dans les étroites limites où nous
sommes renfermés, la question de l’exis¬
tence des Axes de coordination. Cependant
ne serait-on pas autorisé dès à présent à
dire que la dualité , caractérisant le pre¬
mier type du règne animal, et la multipli¬
cité dé f nie , le second , les hétéromorphes
paraissent offrir un troisième mode de ré-
T. Il,
25
AXE
AXE
386
pétition , le seul qu’on puisse concevoir
après les précédents : la multiplicité in¬
définie de parties tendant à se disposer au¬
tour de points , et non de lignes ou Axes?
Disposition qui existe d’ailleurs incontesta¬
blement chez d’autres êtres des degrés infé¬
rieurs de l’échelle zoologique, spécialement
chez plusieurs des animaux si longtemps
confondus par les auteurs sous le nom d’In-
fusoires.
§ HT. Des Axes etdes Epines chez les
êtres anomaux.
Nous ne nous arrêterons ni aux êtres
anomaux des trois premiers embranche¬
ments ( voyez anomalies), ni aux Mons¬
tres unitaires. Les derniers de ceux-ci ex¬
ceptés [voyez anidiens et zoomyeiens) , tous
ccs êtres anomaux ont leurs parties coor¬
données , quoique moins régulièrement,
d’après les mêmes épines ou Axes auxquels
se ramène la conformation normale de
leurs espèces.
Chez les Monstres composés, la considé¬
ration des épines et des Axes offre beaucoup
plus d’intérêt. L’organisation d’un monstre
double , pour prendre ici le type le plus
simple que puisse offrir un monstre com¬
posé , est coordonnée très régulièrement ,
par rapport à trois épines, presque toujours
planes, et par conséquent comparables à des
plans de symétrie , savoir : l’ épine indi¬
viduelle de chacun des sujets composants
(sa ligne médiane , comme on dit ordinai¬
rement), et Y épine ou plan d'union , c’est-
à-dire le plan selon lequel se fait l’union des
deux sujets composants, et qui, selon une
expression impropre , mais souvent usitée,
est la ligne médiane du monstre tout en¬
tier. Ce plan médian, ou plan d’union, est
toujours , comme l’indique son nom et
comme il résulte de sa disposition, inter¬
posé entre les deux épines individuelles.
Il peut d’ailleurs être , par rapport à
celles-ci , et celles-ci peuvent être entre
elles , dans des rapports très différents ,
soit d’étendue , soit de disposition ; ainsi
les trois épines peuvent être égales ou
inégales. L’épine ou plan d’union peut être
parallèle aux épines individuelles; il peut
leur être perpendiculaire ; il peut aussi leur
être oblique; et, de là, des différences dont
l’importance est telle , que , les exprimer
avec exactitude, c’est véritablement résu¬
mer en quelques mots toutes les modifi¬
cations essentielles de l’organisation des
Monstres doubles. Nous pourrions montrer
que la même classification des Monstres
doubles , à laquelle nous avons été conduit
par de laborieuses recherches d’analyse ,
eût pu être déduite presque tout entière
de la manière la plus simple , de la seule
considération des trois épines. C’est ainsi ,
et ces exemples suffiront pour bien faire
comprendre notre pensée , que la division
générale des Monstres doubles en deux or¬
dres , les Autositaires et les Parasi¬
taires ( voy . ces mots), eût pu être four¬
nie immédiatement par la seule considéra¬
tion de l’étendue relative des deux épines
individuelles , toujours égales dans le pre¬
mier ordre, inégales dans le second. De
même, la considération de la direction de
l’épine ou plan d’union , tantôt parallèle ,
tantôt perpendiculaire aux deux autres épi¬
nes , tantôt oblique sur celles-ci , eût pu
nous fournir les principales subdivisions de
ces ordres. Bien plus encore , elle pouvait
faire prévoir approximativement le nombre
des genres que chacun peut comprendre.
Qui ne voit, en effet, que les épines peu¬
vent présenter des degrés très divers d’o¬
bliquité , se rencontrer sous des angles
très différents; cpie les combinaisons fon¬
dées sur le parallélisme des épines sont né¬
cessairement moins nombreuses; enfin que
l’incidence perpendiculaire de l’épine mé¬
diane ou d’union sur les épines individuelles
n’est possible qu’avec un nombre beaucoup
moindre encore de combinaisons ?
Les Monstres composés plus que doubles,
par exemple, les Monstres triples, les seuls
dont l’existence soit encore authentique ,
peuvent donner lieu à des considérations
analogues à celles que nous venons d’indi¬
quer. Dans tout monstre triple, il y a trois
épines individuelles et deux plans d’union :
la question est donc plus complexe, mais
elle n’est réellement pas plus difficile ; et il
en serait de même de Monstres plus compo¬
sés encore, si l’on venait à en établir l’exis¬
tence avec certitude. Quels qu’ils fussent,
tous se ramèneraient , par la considération
de leurs épines, à des notions fort simples,
en ce qui concerne leur disposition géné¬
rale ; et il ne serait même pas difficile de
la prévoir, et d’en résumer à l’avance les
/
AXI
387
conditions dans une formule commune à
tous les Monstres composés. Voyez notre
Histoire généra te des anomalies , t. III,
et l’article monstres composés de ce Dic¬
tionnaire. (I. G. -S. -H.)
AXE (à^tov, axe), min. — Dans l’étude des
cristaux, on donne ce nom à certaines lignes
d roites, ou directions principales, qu’on ima¬
gine passer par le centre d’un cristal, ou mê¬
me par le centre de chacune de ses molécules,
et qui servent à exprimer les lois des diverses
propriétés , soit géométriques , soit physi¬
ques, qui ne se montrent pas les mêmes
dans tous les sens. Dans la cristallographie
proprement dite, on distingue des Axes de
cristallisation, qui sont des Axes de figure
ou de symétrie , passant par le centre du
cristal , qu’on suppose ramené à sa plus
grande régularité, et qui vont aboutir soit
à des sommets d’angles solides, soit à des
milieux de faces ou d’arêtes. Il y a toujours
dans un cristal quelconque plusieurs sys¬
tèmes d’Axes , parmi lesquels on en dis¬
tingue un comme principal : tel est , par
exemple , dans les systèmes cubiques ou
prismatiques, le système des trois Axes,
qui aboutissent aux sommets de l’octaèdre
fondamental, ou aux milieux des faces du
parallélipipède circonscrit , par lequel on
remplace souvent cet octaèdre. Il est clair
que ce système d’Axes , qui est en quelque
sorte la charpente ou le squelette géomé¬
trique de l’octaèdre , peut tenir lieu de ce¬
lui-ci, lorsqu’il est déterminé en longueur
et en direction ; et voilà pourquoi les Axes
cristallins jouent un si grand rôle dans la
cristallographie allemande, où ils servent
de principal fondement à la détermination
des systèmes cristallins.
Dans la physique des cristaux , on dis¬
tingue aussi plusieurs sortes d’Axes, et l’on
peut en admettre d’autant d’espèces diffé¬
rentes qu’il y a de propriétés susceptibles
de varier avec la direction autour d’un
même point. Tels sont les Axes optiques
(Axes de double réfraction, ou de polarisa¬
tion ) , les Axes d’élasticité , les Axes ther¬
miques, etc. VOy. CRISTALLOGRAPHIE.
(Del.)
AXE. Axis ( à£o)v , axe), bot. — Ce
nom a été donné, en botanique, à plusieurs
organes différents du végétal ; ainsi c’est la
partie principale de la plante, celle qui sert
de support à tous les organes appendiculai¬
res. Suivant la position qu’il occupe, cet Axe
porte des noms différents ; il est successive¬
ment la souche, la tige, le rameau, le pé¬
doncule, le réceptacle de la fleur, la co-
lumelle, etc. On a aussi donné le nom d’Axe
au support commun des épillets dans les Gra¬
minées, et particulièrement dans celles dont
les fleurs sont disposées en épis. (A. R.)
* AXESTUS (à p ri vg barôç, uni), ins.—
Genre de Coléoptères tétramères, famille
des Curculionites , établi par M. Dejcan
dans son dernier Catalogue , et dont il n’a
pas publié les caractères. Il n’y rapporte
qu’une seule espèce , originaire de Java ,
et nommée par lui A . morosus. Il place ce
g. entre les g. Lepyrus et Hytobins de
Germar, qui appartiennent à la division des
Molytides de Schoenherr, ordre des Gona-
tocères. (D.)
AXÏ (ai; (ov, axe), bot. pu. — Synonyme
de Piment. Voyez ce mot.
*AXIA. zooph. — Synonyme d’Axiolime,
Axiotima . Voyez ce mot. (P. G.)
AXIA , Loureir. ( àfyoc , importance ).
bot. ph. — Genre incomplètement connu ,
qu’on a rapporté avec doute à la famille des
Nyctaginées , ainsi qu’à celle des Yaléria-
nées. Son auteur lui attribue les caractères
suivants : Calice triphylle, court, irrégulier,
caduc. Corolle campanulée, minime, à limbe
10-fide régulier, plan. Étamines 3; filets fili¬
formes, aussi longs que la corolle ; anthères
didymes, à bourses globuleuses. Ovaire in¬
fère, ovoïde, sillonné. Style filiforme, à stig¬
mate épaissi. Péricarpe sec, indéhiscent,
ovoïde, sillonné, velu. — Loureiro ne fait
mention que d’une seule espèce dVixia (A.
cochinchinensis ) 5 c’est un arbuste à tiges
nombreuses, très rameuses, noueuses, pro-
cumbantes , rougeâtres ; à feuilles petites ,
opposées , inégales, sub-crénclées 5 à fleurs
petites, rougeâtres, disposées en grappes
sub-terminales. La racine de celte plante
est charnue et fusiforme ; on la substitue, en
Cochinchine, au célèbre Gin-Sein). (Sr.)
AXIE. crust. — Genre de Décapodes,,,
macroures , établi par M. Leach , rangé par
Milne Edwards dans la famille des Thalassi-
niens ou Macroures fouisseurs ; tribu des.
Cryptobranchides et caractérisés de la ma¬
nière suivante : Antennes internes portant
deux filaments très allongés. Pattes de la
388
AXI
seconde et de la première paires didactyles ;
celles des trois paires suivantes monodac¬
tyles 5 nageoire caudale à cinq laines élar¬
gies et foliacées. On ne connaît qu’une es¬
pèce d’Axie , savoir : VA. stirhynque qui
habite nos côtes. (M. E.)
*AXIFERÈS(aa?iV, axe; fera , je porte).
bot. — Dans son Essai d’une iconographie
élémentaire et philosophique des végétaux,
Turpin a donné ce nom à des végétaux qui ,
comme les Champignons et les Algues ter¬
restres et maritimes , se composent d’un
axe diversement modifié , et dont l’inté¬
rieur ne contient que du tissu cellulaire.
(C. d’O.)
* AXILE. Embryo axilis (Embryon).
bot. th. — Embryon dirigé suivant l’axe de
la graine et surtout de l’endosperme. Voy.
EMBRYON. (A. R.)
AXI LS. A. bot. ph. — Nom latin de l’ais¬
selle ou angle formé par la soudure d’un
organe sur un autre organe. Voy. aisselle.
(A. R.)
* AXILLAIRE. Axillaris . ins. — On
nomme ainsi une petite pièce triangulaire
qui remplit l’intervalle existant entre les
angles postérieurs du corselet et les angles
huméraux des élytres dans les Cètonides.
Voy. ce mot. (D.)
* AXILLAIRE. Axillaris. bot. ph. —
Cette expression s’emploie pour désigner
tous les organes placés à faisselle d’un autre
organe, mais particulièrement des feuilles.
C’est dans ce sens qu’on dit: fleurs ou fruits
axillaires , par opposition à fleurs termi¬
nales , fruits terminaux. Voy. inflores¬
cence. (A. R.)
* AXILLAHIA, Rafrn. bot. ph. — Sy¬
nonyme du g. Polyg onatum, Desf.,de la
famille des Asparaginées. (Sp.)
axillaris. INS. - Voyez AXILLAIRE.
AXILLARIS .BOT. PH. — Voy. AXILLAIRE.
AXIN. Axinus (à^tvn, hache), moll. —
M. Sowerby , dans son Minerai Concho-
logy, a proposé ce genre pour des Coquilles
fossiles dont le moule seul lui était connu ;
il est fort diflicile , en l’absence des carac¬
tères que donne la charnière, d’établir de
bons genres ; aussi il est à regretter que
M. Sowerby ait proposé celui-ci. En exami¬
nant les figures , nous trouvons aux Co¬
quilles du genre Axinus une très grande
analogie avec les Lucines et nous pensons
AXI
V
que les deux genres pourront être réunis
[voy. lucine). Nous trouvons en effet, à la
planche 314. une coquille dont le moule in¬
térieur olïre deux impressions musculaires
fort écartées, dont l’antérieure se prolonge
à la manière de celle des Lucines. Ce qui
nous confirme dans notre opinion, c’est que
d’après les mêmes figures , l’impression
palléale paraît simple et sans échancrure
postérieure , également comme dans les
Lucines. (Desh.)
AXLVA (à^tvvi , hache), ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères pentamères , établi
par Kirby {Lin. Soc. Tra?is., t. XII,
p. 389), et cité par Latreille dans son
ouvrage intitulé : Familles naturelles du
règne animal , où il le place dans sa tribu
des Clairones , entre les g. Eurypus et
Priocerus. Ce genre est très voisin des No-
toxus de Fab., et renferme deux espèces
du Brésil : V Axina analis du fondateur
du genre et VA. rufilarsis de Perty {No~
toxus ) , toutes deux figurées : la lre, loc.
cil. tab. 30, f. 6 ; la 2e ( Delectus an.
pl. 6, f. 16, p. 30). (D. et C.)
AXIJNFÆA, Ruiz et Pav. (àî-twi, hache).
bot. ph. — Genre de la famille des Mélas-
tomacées (tribu des Lavoisiérées , DC. ).
Ses caractères distinctifs , suivant M. Don
{Mèm. Wcrn. Soc. 4, p. 320), sont : Ca¬
lice cyathiforme, nu à la base, à limbe per¬
sistant, 5-ou 6-denticulé. Pétales 5 ou 6.
Anthères obtuses au sommet, simplement
éperonnées à la base , déhiscentes par 2
pores apicilaires. Capsule 5-ou 6-locuIaire,
inadhérente. — Arbres ou arbrisseaux.
Feuilles ovales-lancéolées ou cordiformes,
dentelées ou crénelées, 5-nervées, réticu¬
lées, coriaces, pétiolées, cotonneuses-fer-
rugineuses en dessous. Fleurs blanches ou
pourpres , grandes , terminales , disposées
en corymbe ou en grappe. Ce genre est
propre à l’Amérique équatoriale ; il com¬
prend 5 espèces. (Sp.)
*AXIXE. Axine{ù'&’n, hache), annél. —
Abildgardh et Okcn ont signalé sous ce nom
un genre d’ Animaux parasites de VEsox Be~
lone , poisson sur les branchies duquel ils
vivent. M. Oken range ce genre parmi les
Lernées, mais M. de Blainville ( Dict.des sc.
ndt. t. VII, 568) fa rapproché de la famille
des Hirudinées, parmi les Annélides. D’a¬
près M. Diesing, les Axines qu’il appelle
AXI
AXl
389
Heretacanthus (Nov. uct. curios. XVIII,
310) seraient plus voisins des Polystomes
ou Polycotylaires, et voici comment il les
caractérise : Corps comprimé , allongé ,
atténué et tronqué en avant; bouche granu¬
leuse ; deux suçoirs de chaque cojté de la
partie antérieure du corps ; extrémité cau¬
dale, pourvue de deux petits crochets.
A Wlxine Bellonis , type du genre,
M. Diesing ajoute une seconde espèce ,
trouvée sur le même poisson , et qu’il ap¬
pelle Uct. sagittatus. M. Nordmann doute
que cette nouvelle espèce soit réellement
distincte. (P. G.)
AXIJNlÉE. Axinœa (à^îvy), hache), moll.
— Poli, l’un des premiers, a séparé les
Pétoncles du grand genre Arche de Linné.
Il a fondé cette séparation sur des caractères
zoologiques d’une grande importance, et il
a donné aux animaux le nom d 1 Axinœa,
qui aurait dû être conservé ; mais Lamarck,
dont la nomenclature a prévalu, ayant établi
le même genre sous le nom de Péronile , ce
nom a définitivement été adopté et nous y
renvoyons. (Desh.)
AXÏÎVÏTE (à^r/i, hache) . min. — Synony¬
me de Thumerstcin. Ce nom a été donné par
Haüy, à un Silicate d’alumine et de chaux,
qui se présente souvent en cristaux amincis,
dont les bords sont tranchants comme le fer
d’une hache. Ces cristaux , d’une forme très
remarquable , appartiennent au système
klinoédrique, et ont pour forme fondamen¬
tale et dominante un prisme oblique à la
base de parallélogramme PMT, dont les
deux pans M, T, sont inclinés l’un sur l’au¬
tre de 133°, 24' , et dont la base P fait avec M
un angle de 134°, 48', et avec T un angle de
113°, 39'. Les deux pans sont striés verticale¬
ment et la base est striée parallèlement à
son arête d’intersection avec le pan M. Il y
a des indices de clivage parallèlement aux
faces P et M , et aussi dans le sens d’une
troncature faite sur l’arète aiguë formée par
l’intersection des mêmes faces. — La cassure
des cristaux est légèrement écailleuse; etlcur
éclat vitreux. La dureté est de 6, 5 à l’échelle
de Mohs ; la pesanteur spécifique de 3,3.
Ce minéral est transparent, et presque tou¬
jours coloré, quelquefois en vert pâle, par un
mélange grossier de chlorite, le plus souvent
en brun de girofle, ou en brun violâtre par
un mélange intime d’oxyde manganique.Ona
cru reconnaître dans scs cristaux des indices
d’électricité polaire , après les avoir préala¬
blement exposés à l’action de la chaleur.
Inattaquable par les acides, elle fondai!
chalumeau avec boursouniement,et se trans¬
forme en une matière vitreuse d’une cou¬
leur sombre. La poudre fine de l’Axinite
fondue donne une gelée avec l’acide chlor¬
hydrique. Si l’on fait digérer cette poudre
dans l’acide sulfurique, qu’on évapore en
bouillie, et qu’on allume dessus de l’alcool,
ce dernier brûle avec une flamme verte. L’a¬
nalyse chimique donne pour éléments de sa
composition: Silice 43; Alumine 19; Chaux
12; Oxyde ferrique 12; Oxyde manganiqueO;
et Acide borique 2.
Cette substance appartient aux terrains de
cristallisation , et se rencontre en petits
nids, en veines et en cristaux implantés dans
les roches de Protogyne, de Diorite , de
Schiste amphibolique et Schiste argileux.
Elle est accompagnée d’Épidote, d’Asbeste,
de Prelmite, de Feldspath et de Calcaire spa-
thique.On la trouve principalement auBourg
d’Oisans en Dauphiné; aux Pyrénées, dans
les environs de Barrèges; dans le Cornouail¬
les ; dans la vallée de Chamouny ; au Tyrol;
à Thum en Saxe , et à Treseburg au Hartz.
(Del.)
AXIXODEÎIME . Axinoderma ( aç!vï] ,
hache; è\'pp.a, peau), moll. — C’est sous ce
nom que Poli, dans son Système de nomen¬
clature, désigne les Coquilles de son genre
Axinœa , qui est identique au g. nommé
Pétoncle par Lamarck. (Desh.)
*AXINOPALPIS (mot hybride : ài^vr,,
hache; palpus , palpe), ins. — Genre de
Coléoptères tétramères, famille des Longi-
cornes , tribu des Cérambycins , établi par
M. Dejean dans son dernier Catalogue. La
seule espèce connue de ce g. vient d’Autriche,
et a été nommée par Ziégler Ohriurn gra¬
cile. Elle est testacée, ponctuée profondé¬
ment, et d’une manière serrée en dessus,
luisante en dessous , avec les yeux noirs ,
couverts de fortes hachures. Ceux-ci sont
étroits, échancrés en avant, plus élargis
par le bas que par le haut.
Ce genre ressemble assez à un OUrium -7
mais dans ceux-ci les palpes sont amincis,
tandis que dans le genre en question, les 4
derniers articles sont fortement en hache.
(D. et C.)
390
AXI
AXO
*AXH\OPliORUS (àÇîvy), hache ; cpo'poç,
porteur), ins. — Genre de l’ordre des Co¬
léoptères tétramères, famille des Curcu-
lionites, établi par Schoenherr (Syn. Ins.
Cur ., t. IV, p. 863), qui la range dans sa
division des Rhynehophorides.
Ce genre, créé aux dépens du g. Lisons,
Fabr. et du g. Calandra , Illig., ne figure
pas dans le dernier Catalogue de M. Dejean.
Schoenherr n’y rapporte qu’une seule espèce,
le Lixus gages de Fabr., qui se trouve en
Guinée. (D. etc.)
*AXIM)PIIOI\US ( à^îvYi, hache ; cpo poç,
porteur), ins. — Nom de genre donné par
M. Gray ( In the animai Kingdom ) à
un coléoptère du Brésil de la famille des
Carabiques, qu’il a nommé A. brasilicn-
sis. MM. Brullé et Solier ont décrit peut-
être le même insecte sous le nom de Ca-
tapieris nitida ( Ann. Soc. Ent. de Fr.,
t. IV et Y, p. 43 et 393). M. Mannerheim
a publié encore , sous celui de Hololissns
lucanoides, un insecte qui ne nous paraît
pas différent de 1 1 Axionoph. brasitiensis
de M. Gray. On retrouve un quatrième nom
de genre employé par M. Westwood, celui
de Basilœa , pour désigner une autre es¬
pèce qui appartiendrait aussi au g . A xino-
phorus. (C.)
* AXIXOPSOPIIUS ( à£îv n , hache ;
^o'œo;, bruit), ins. — Genre de Coléoptères
pentamères, famille des Carabiques, établi
par M. le baron de Chaudoir ( Bulletin de
la Soc imp. des naturalistes de Moscou ,
année 1837, pag. 9), pour y placer une es¬
pèce nouvelle du Cap de Bonne-Espérance ,
qu’il nomme Ax. quadris ignatus .
Cette espèce est la même que celle d’a¬
près laquelle M. Delaporte a fondé son
genre Arsinoe , et qu’il a figurée sous le
nom de k-guttata, d’après M. Chevrolat,
dans ses Études cntomo logique s , qui ont
paru en 1834, c’est-à-dire trois ans avant la
publication de M. de Chaudoir, dont les
noms générique et spécifique doivent , par
conséquent , être considérés comme non
avenus. Voy. arsinoe. (D. et C.)
*AXI\OTOMA (àÇîvvj, hache; ropi ,
section), ins. — Genre de Coléoptères penta¬
mères, famille des Carabiques, tribu des
Harpaliens, établi par M. Dejean dans son
dernier Catalogue , et dont il a publié les
caractères au t. IV, p. 29, de son Spccies.
Il n’y rapporte qu’une seule espèce, originai¬
re du Sénégal, quil nomme A. fa lia x. Ce
genre, dans sa méthode, précède immédiate¬
ment le g. Acinopus de Ziégler. (D. et C.)
MXIXL1VE. Axinurus . roiss.- — Genre
établi par Cuvier dans la famille des Acan-
thoptérygiens , pour une espèce nouvelle
rapportée de la Nouvelle-Guinée par MM.
Quoy et Gaimard, et ayant pour caractères :
Quatre rayons aux branchies et trois mous
aux ventrales. Le corps plus allongé que les
Nasons, et la queue armée de chaque côté
d’une seule lame carrée , tranchante , sans
bouclier. La bouche est petite et les dents
grêles. Cette espèce unique a reçu le nom
(VA. thynnoides. (C. d’O.)
* AXIOTHEATA ( c&côsaTo; , digne
d’être vu), ins. — Genre de Coléoptères té¬
tramères, famille des Chrysomélines, tribu
des Alticides, établi par M. Chevrolat et
adopté par M. Dejean, qui, dans son der¬
nier Catalogue , y rapporte deux espèces ,
trouvées à Cayenne par M. Lacordaire :
l’une nommée par lui A. divisa, et l’autre
par M. Dejean, A. crocata. Ses caractères,
d’après M. Chevrolat , sont : Corps globu¬
leux. Antennes épaisses, perfoliées de 12
art. : 1er et 3e longs ; les suivants courts ,
moniiiformes : dernier petit et acuminé, de
même que celui des palpes maxillaires.
(D. etc.)
* AXIOTIME. Axiotima (àçioTtp.o;, di¬
gne d’honneur), zoom. — Genre de Béroï-
des, proposé par M. Esclischoltz pour une
espèce des mers australes, VA. Gaïdis
Eschsch. ( Acalephen , p. 34, pl. 2, f. 6).
Ses caractères sont : Corps peu élevé, trans¬
verse , très comprimé, prolongé à droite et
à gauche en espèces d’appendices, portant,
vers leur moitié terminale seulement, et
jusqu’à la pointe, des séries de cils.
M. Eschscholtz avait d’abord nommé ce g.
Axia ; d’après feu M. Mertens, il repose sur
l’étude d’un échantillon incomplet. (P. G )
AXIS. mam. — Nom d'une espèce du
genre Cerf. On en a fait aussi le nom d'un
sous -genre dans le même groupe. Voy.
CERF. (I. G. -S. -H.)
AXIS. bot. pu . — Voyez axe.
AXO LO 1*1 IL S, DC. (àÇwv, axe ; Xoçg; ,
panache), bot. m. — Section du g. Lava -
tera (famille des Malvacées), fondée sur le
Lavatera maritima. (Sr.)
A Y D
AZA
AXONOFE. Axonopiis (à£tov, axe;
6m;, suc), bot. ph. — Le genre ainsi nommé
par Palisot de Beauvois, pour quelques es¬
pèces de Paspahim, a été réuni au genre
Urochtoa du même auteur. Voy. urochloa.
(A. R.)
* AXOIVOPIIYTE. Axonophytum (à-
£92 AZA
AZADARACIITA. BOT. TH. — Voyez
AZADIRACHTA. (G. d’O.)
AZARARÏCIITA. bot. ph. — Il n’est
pas rare de trouver cité sous ce nom , ou
sous celui d \4zaradichta , par une trans¬
position vicieuse de lettres, celui qu’on doit
écrire Azadirachta. Voyez ce mot.
(Ad. J.)
AZADIRACHTA. bot. th. — Ce nom
est un des dérivés d’ Azedarach et servait à
désigner spécifiquement un arbre rapporté
au même genre que l’ Azedarach commun ,
Melin azedarach L., type de la famille
des Méliacées et de la tribu des Méliées.
Nous avons cru devoir l’en séparer en lui
conservant le même nom comme générique
et en le caractérisant de la manière sui¬
vante: CaliceS-parti; 5 pétales étalés; 10 filets
soudés en un tube que terminent dix lobes
courts, réfléchis, au-dessous desquels s’in¬
sèrent dix anthères opposées, oblongues.
Style en forme de colonne ; sigmate par¬
tagé en 3 lobes coniques. Ovaire porté sur
un disque court, à 3 loges , contenant cha¬
cune deux ovules pendants et collatéraux.
Drupe uniloculaire et monosperme par avor¬
tement. — L’espèce unique de ce genre est
un arbre indien , à feuilles pennées avec ou
sans impaire, dont les folioles très obli¬
ques sont dentées et glabres, à fleurs dis¬
posées en panicules axillaires. Voy. Brey-
nyus, Icon. , 1; Cav., Dûs., tab. 108; et
Ad. J., Meliac., tab. 2, n° 5. (Ad. J.)
AZALEA, L. ( exel . spec .) — Àntho-
dendron , Reichb. — O smathamnusta ,
DC. — jR hodo dendron, G. Don. — Theis,
Salisb. — Tsvtsusi , Adans. (àÇaXe'a, brû¬
lée). bot. ph. — Genre de la famille des
Érieacées ( tribu des Rhodorées ) ; ses
caractères distinctifs sont : .Calice petit ,
5-parti. Corolle ringente , sub-bilabiée ,
hypocratériforme ; limbe 5-parti. Étamines
5, hypogynes, longuement saillantes, dé¬
clinées , ascendantes au sommet ; filets fili¬
formes , arqués ; anthères elliptiques ou
oblongues, obtuses, échancrées, sub-mé-
difixes , déhiscentes par 2 pores apicilaires.
Ovaire 5-loeulaire; loges mulli-ovulées.
Style filiforme, saillant, arqué, ascendant,
épaissi au sommet. Stigmate disciforme ,
5-lobé. Capsule oblongue, 5-loculaire, 5-
valve, septieide, polysperme; axe-central
5-plère. Graines petites, scobiformes, ap-
pendiculées aux 2 bouts. - — Arbrisseaux à
ramulcs sub-verticillés. Feuilles sub-persis-
tantes ou non persistantes, éparses, très
entières, ciliées. Bourgeons-floraux aphyl-
les, multiflores, terminant les ramules de
l’année précédente. Fleurs odorantes, dis¬
posées en corymbes ; pédicelles 1-bracléo-
lés à la base : les florifères plus ou moins
inclinés ; les fructifères dressés. Bractées
caduques, scarieuses. Corolle jaune ou blan¬
che , ou rouge , ou panachée , poilue ou glan¬
duleuse , assez semblable à celles des Chè¬
vre-feuilles. — Ce genre , qui appartient aux
régions extra-tropicales de l’hémisphère
septentrional, est, comme on sait, pré¬
cieux pour l’horticulture, qui lui doit plu¬
sieurs espèces très recherchées comme ar¬
brisseaux d’ornement , dont les plus remar¬
quables sont VA. pontica L.; VA. speciosa
W. (A. nudiflora L. ; A. calendulacea
Pursh.; A. eanescens et A. periclymcna
Mich.) , et l’ A risnosa L. On possède un
grand nombre de variétés de chacune de ces
espèces, ainsi que beaucoup d’hybrides ob¬
tenues par la fécondation artificielle. (Sp.)
* AZA AZA. , DC. (nom vernaculaire).
bot. ph. — M. De Candolle ( Prodr.,
I, p. 453) donne ce nom à une section du
g. Hibiscus , section dont la plupart des
espèces doivent être rapportées au g. Pan-
tium , Ad. Juss. (famille des Malvacées).
(Sp.)
AZARA, Ruiz et Pav. (nom d’homme).
bot. ph. — Genre de la famille des Bixacées;
on en connaît 7 espèces, toutes indigènes
du Chili. (Sp.)
* AZAROLUS, Borkh . (à’(a, suie ; oXoç,
limon), bot. ph. — Syn. du genre Qro-
nia , Pers., de la famille des Pomacées.
(Sp.)
AZE. mam. — Nom de l’Ane dans les
dialectes méridionaux.
AZERRE . mam. — Nom ancien du Zèbre.
AZEDARACH, AZEDA RAC SIS . bot .
rn. — Ce nom, qui désigne un arbre bien
connu, Melia Azedarach L., vient de celui
d 1 Azadaracht, que lui donnait l’Arabe Avi¬
cenne. Il a passé en français, et, dans le
principe , s’était étendu non-seulement au
genre, mais à toute la famille dont cet ar¬
bre fait partie. — Les noms de Melia et Me¬
nacées {voy. ces mots) ont prévalu mainte¬
nant, (Ad. J.)
AZO
AZO
393
AZÉLIDES. Azelidæ. ins. — Nom
donné par M. Robineau-Dcsvoidy à une
section de sa tribu des Anthomydes, dans
l'ordre des Diptères , et qu’il caractérise
ainsi : Chète paraissant nu. Tête de gros¬
seur ordinaire; péristome carré. Abdomen
des mâles non atténué. Corps piqueté de
noir. Cette section ne comprend que le g.
Azèlie. Voy. ce mot. (D.)
AZÉLIE. Azclin (a^vf/dx, sans ja¬
lousie ). ins. — Genre de l’ordre des
Diptères, établi par M. Robineau - Des-
voidy dans sa tribu des Anthomydes, sec¬
tion des Azélidcs, et auquel il donne les
caractères suivants : Chète nu ou parais¬
sant nu. Épistoine non saillant. Anus des
femelles o tirant deux carènes superpo¬
sées. Abdomen des mâles piqueté de noir ;
teintes noirâtres. Taille petite. — Il y rap¬
porte 9 espèces , dont la plupart volent sur
lesOmbellifères. Nous n’en citerons qu’une,
Vizçlia gentilis R. D., qui se trouve sur
les fleurs du Persil et du Cerfeuil. Ce genre
répondait g. Atomogastrc de M. Macquart.
Voy. ce mot. (D.)
AZERBES. rot. rn. — Nom d’une es¬
pèce de Muscade sauvage, dépourvue de sa¬
veur. (C. n’O.)
AZEROLE et AZEROLIER. rot m.
- Voy • ALISIER.
AZIER-MAC AQEE . rot. vu. — Voyez
MÉLASTOME.
AZ1MA, Lamk., III., tab. 807 (àfrîp'a,
impunité), bot. ph. — Synonyme du g. l\lo-
nelia . Lhérit., qu’on range, avec doute, à
la suite des Aquifoliacées ou Ilicinées.
(Sp.)
* AZEVEPHORA (à&n, barbe; cpcpà,
aetkm de porter), ins. — Nom donné par
Stéphens à un genre de Lépidoptères de la
famille des Nocturnes, -tribu des Phalénites,
lequel correspond à notre g. Numeria ,
qui est un démembrement du g. Fidonia
de Treitschke. Voy. ces deux mots. (D.)
AZIO. roiss. — Un des noms de V Ai¬
guillât. Voy. ce mot.
AZOLLA. rot. ru . — Lamarck a donné
dans l’Encyclopédie ce nom à une pe¬
tite plante rapportée par Commerson du
détroit de Magellan , et qu’il a supposé de¬
voir former le type d’un nouveau genre de
la famille des Naïades, quoique l’absence
de toute espèce d’organes de fructification
dût laisser dans le doute à cet égard, cl que
l’aspect de ces petites plantes les rappro¬
chât , comme il le fait observer , des Fou¬
gères et des Jungermannes.
En effet, les Azolln , dont on a depuis de-
couvert plusieurs espèces en Amérique, de¬
puis le Canada jusqu’au détroit de Magel¬
lan et à la Nouvelle-Hollande, ont l’appa¬
rence de petites Jungermannes, à rameaux
pennés , à feuilles petites et imbriquées .
flottant sur les eaux douces, sans être fixées
au sol.
On a longtemps ignoré la nature des or¬
ganes reproducteurs de ces petits végétaux.
Ils ont été d’abord découverts, dans les es¬
pèces de la Nouvelle-Hollande , par M. R.
Brown , qui en a donné une excellente des¬
cription , accompagnée de figures analyti¬
ques, aussi parfaites qu’on pouvait les at¬
tendre du célèbre peintre Ferd. Bauer, dans
l’appendice au Voyage de Flinders. Ce n’est
que depuis peu d’années que la fructifica¬
tion des espèces américaines a été obser¬
vée, décrite et figurée par M. Martius, dans
ses Icônes selectœ plantarum Crypto-
| gnmicarurn Brasilicnsis (p. 125, pl. 74
et 75). Ces deux auteurs s’accordent dans la
plupart des points , et leurs observations
semblent prouver qu’il n’y a pas de diffé¬
rences importantes entre la structure des
Azolln de ces deux parties du monde : ce¬
pendant ces différences ont paru à M. Meyen
suffisantes pour considérer les espèces amé¬
ricaines et les espèces australiennes comme
constituant deux genres distincts , dont le
premier conserverait le nom primitif (VA-
zollu , et le second recevrait celui de Bhi-
zosperma. Nous exposerons ces différen¬
ces, en faisant connaître, aussi bien que
cela est possible sans le secours des figures,
la structure remarquable de ces plantes.
Tous les Azolln ont des tiges pinnées ou
bipinnées, quelquefois paraissant dichoto-
mes, s’étalant en rosette de quelques centi¬
mètres de large, et flottant à la surface de
l’eau; des tiges principales naissent des ra¬
cines simples , souvent garnies de poils et
plongeant dans l’eau. Les feuilles, très pe¬
tites , ovales , obtuses , entièrement cellu¬
leuses , sont imbriquées , et dans l’espèce
du Brésil ( Azolln microphy lia Mark),
elles sont disposées sur quatre rangs : deux
inférieurs correspondant à l’eau, deux su-
25*
T. H.
AZO
AZO
Su¬
périeurs en rapport avec l’air ; les pre¬
mières, plus grandes, sont roses et lisses;
les secondes sont vertes et papillcuses.
C’est vers la base de la tige, à Faisselle
des feuilles, dans les espèces australiennes,
dans une position qui paraîtrait indépen¬
dante de ces organes dans l’espèce brési¬
lienne, que se développent les organes re¬
producteurs. Ils sont de deux natures ; mais
leurs fonctions ont été diversement com¬
prises par les savants qui les ont étudiés,
et il reste nécessairement encore des doutes
à cet égard.
L’un de ces organes est un sac membra¬
neux fermé de toutes parts, formé d’une
membrane celluleuse, mince et uniforme,
renfermant des corps sphériques, pédicellés,
nombreux, dont les pédicelles naissent tous
du fond de eet involuere. Chacun de ces corps
sphériques [Capsula, II. Br.) est lui-même
formé d’une membrane celluleuse , fine ,
continue, ne s’ouvrant que par déchirement,
et renfermant dans l’espèce de la Nouvelle-
Hollande, d’après M. Brown, de 6 à 9 corps
anguleux , qu’il désigne sous le nom de
graines, et qui offrent dans leur angle inté¬
rieur quelques fibrilles saillantes, considé¬
rées par ce savant comme des radicules.
L’espèce américaine, d’après M. Martius,
offre des invclucres [Orçjana indu sia la
Mart. ) dont l’organisation générale est la
même que celle que nous venons de dé¬
crire, mais dont les sporanges [Capsulœ ,
R. Br. ) renferment de 4 à 8 corps globu¬
leux, dont la surface est hérissée de poils
crochus, et dont l’intérieur renferme des
vésicules contenant des granules jaunes ,
souvent quaternés. Cette structure inté¬
rieure semble éloigner l’idée de comparer
ces corps à des graines, comme M. R. Brown
l’avait fait pour les corps analogues de l’es¬
pèce de la Nouvelle-Hollande.
L’autre organe, d’une structure beau¬
coup plus extraordinaire , est désigné par
M. Brown comme organe mâle, et par M.
Martius sous le nom d’ Organum ccilyp-
fratnm.
Il présente un sac membraneux ellip¬
soïde, divisé en deux cavités par une cloi¬
son transversale, et dont la partie qui cor¬
respond à la cavité supérieure se sépare
par une division transversale et se détache
comme une coiffe; la cavité inférieure, qui
est parfaitement close, et qui est envelop¬
pée par la prolongation de la membrane qui
forme la coiffe et par une enveloppe propre
qui se continue avec la cloison transversale,
est remplie , d’après M. Brown , d’un li¬
quide trouble, qui devient ensuite une sub¬
stance pul vérulente , et , d’après M. Mar¬
tius, des globules disposés en série et rem¬
plis d’une masse grumeleuse.
La cavité supérieure de ces mêmes orga¬
nes, qui se trouve mise à découvert par la sé¬
paration de la coiffe qui la recouvre d’abord,
présente un axe ou columelle naissant du
milieu de la cloison qui sépare les deux cavi¬
tés et se terminant supérieurement par une
touffe de fibrilles. A cette columelle, que
MM. Brown et Martius considèrent comme
perforée dans toute sa longueur, sont fixés
des corps solides, arrondis ou anguleux, au
nombre de 3 dans l’espèce américaine , de
6 ou 9 dans les especes australiennes. Ces
corps sont formés d’im tissu très fin entrés
serré , semblable à celui de la columelle
elle-même; ils avaient d’abord été dési¬
gnés par M. Brown sous le nom d’anthères
( Prodr . , p. 166); mais il a renoncé plus
tard à cette dénomination , et paraît consi¬
dérer cet organe tout entier comme une an¬
thère , dont la matière d’abord fluide, puis
pulvérulente, contenue dans la cavité infé¬
rieure, serait le pollen.
Ainsi M. Brown, à l’époque déjà reculée
où il a publié la description de cette struc¬
ture si anomale, considérait le premier de
ces organes comme un involuere renfer¬
mant des capsules contenant chacune 6 à 9
graines, ou plutôt 6 à 9 embuons à radi¬
cules saillantes, et le second organe comme
un organe mâle dont la cavité inférieure re¬
présentait l’anthère pleine de pollen.
M. Martius , qui a observé la structure
très singulière des corps considérés comme
des graines par M. Brown , paraît pencher
à les regarder comme des vésicules polli-
niques et à admettre chacun de ses Organa
eu lyj) irai a, pour une graine. Dans ce cas,
la matière pulvérulente comparée au pollen
serait analogue à la fécule qui, renfermée
dans une vésicule spéciale, forme l’embryon
des Chara et d’autres plantes cryptogames.
Malgré les doutes que peuvent encore
laisser plusieurs points obscurs de l’orga¬
nisation de ces parties , et l’ignorance où
AZO
nous sommes de la germination de ces
plantes, cette dernière opinion de M. Mar-
tius me paraît plus vraisemblable et plus
en rapport avec ce qu’on sait actuellement
de la structure des organes reproducteurs
des autres plantes cryptogames , plus ou
moins analogues aux Azolln.
Les différences de structure intérieure
que nous avons indiquées entre VAzoLla
microphy lia du Brésil et les Azolla pin-
nata et rubra de la Nouvelle -Hollande,
paraissent tenir plutôt à la manière dont les
observations ont été faites qu’à la nature
même des choses, à l’exception du nombre
des lobes ou corps solides fixés à la colu-
melle des organes biloculaires qui varie¬
raient de 3 à 9. Il y a cependant une autre
différence qui ne paraît avoir qu’une im¬
portance tout à fait secondaire : c’est la
manière dont les organes que nous avons
décrits sont enveloppés. Dans les espèces
australiennes, les premiers de ces organes
sont contenus chacun isolément dans un
second involucre extérieur, et les seconds
sont réunis deux par deux dans un invo¬
lucre semblable. Dans l’espèce américaine,
dont la fructification a été observée, ces or¬
ganes sont au contraire nus et isolés. La
combinaison de ces divers caractères con¬
duira-t-elle un jour à admettre la division
proposée par Meyen de ce genre en deux
genres, sous les noms A? Azolla et de Rhi-
zosperma ? c’est ce que des observations
répétées sur les autres espèces américaines
et sur celles de la Nouvelle-Hollande pour¬
ront seulement décider.
Ces plantes paraissent très répandues
dans l’Amérique : on les a observées sur
les eaux stagnantes des terres Magellani-
ques, du Chili, du Brésil, du Pérou, de la
Colombie, dans plusieurs parties des États-
Unis ; mais elles paraissent très rares en
fructification , et les espèces n’en ont pas
encore été distinguées convenablement ; on
ne les a pas jusqu’à ce jour signalées ail¬
leurs qu’à la Nouvelle - Hollande , hors du
continent américain. (Ad. B.)
* AZO II A. eot. cr. — M. Fries ( Syst .
Myc ., vol. III, index alph., pag. 55) consi¬
dère ce genre comme un état du Cladospo-
riîim herharum. Vcy. azosma. (Lév.)
* AZOOTIQUE. Azoolinvs (à priv.;
cv, animal), géob. — Épithète donnée aux
AZO 395
terrains entièrement privés de débris orga¬
niques. (c. d’O.)
* AZOPHOR A , Neck. ( a(r,v , barbe,'
epop à, action de porter), rot. ph. — Syn.
du genre Rhizophora, de la famille des
Rhizophorées. (Sr.)
AZORELLA, Lamk. bot. th. — Genre
de la famille des Ombellifères ; il parait
être propre à l’Amérique australe ; on y
rencontre 7 espèces. (Si>.)
* AZOSMA ( je n’ai jamais pu découvrir
l’étymologie de ce mot), bot. cr. — Genre
de Champignons que Corda place dans les
Helminthosporiées , et qui ne renferme
qu’une seule espèce , décrite dans la Flora
Germanlca de Sturm (pl. 8, p. 35). H
est caractérisé par des filaments droits, dia¬
phanes, simples, sur lesquels sont répan¬
dus des spores ovales , pyriformes , trans¬
parentes et cloisonnées. VA. helminlhos-
poroides C. croît sur les feuilles des Coni¬
fères. Quoiqiîe je ne connaisse que la figure
de ce genre , je crois que c’est avec raison
que le professeur Fries en a fait un Hcl -
minthosporium ■ (Lév. )
AZOTE (à privatif; Çwovv, vie), chim. —
Le gaz Azote, confondu d’abord avec le
gaz acide carbonique , en fut distingué, en
1772, par Rutterford ; son existence fut dé¬
montrée trois ans plus tard , dans l’air at¬
mosphérique, par Lavoisier.
Rangé par les chimistes modernes parmi
les métalloïdes, l’Azote est l’un des corps
simples les plus répandus dans la nature ; il
forme en effet les soixante-dix-neuf centiè¬
mes de l’air atmosphérique ; il entre dans la
composition de toutes les matières anima¬
les, à l’exception des substances grasses; il
concourt à la formation d’un certain nom¬
bre de principes immédiats des végétaux.
Plus rare dans le règne minéral, il s’y ren¬
contre néanmoins, combiné avec l’oxygène,
à l’état d’acide azotique (nitrique) uni avec
des bases.
L’Azote n’a, pour ainsi dire, que des carac¬
tères négatifs ; car, dès qu’un gaz ne pré¬
sente aucune des propriétés qui caractérisent
les autres gaz connus, on peut en conclure
que c’est de l’Azote. Il est toujours gazeux ;
il est incolore, inodore, insipide ; il éteint
les corps en combustion. Son pouvoir ré¬
fringent est supérieur à celui de l’air ; sa
densité est un peu moindre. Soluble dans
396
AZO
AZY
l’eau, il l’est cependant moins que l’oxy¬
gène. Impropre à la respiration, il donne
la mort , mais sans exercer d’action délé¬
tère ; il semble , au contraire , exercer dans
l’air atmosphérique , un rôle providentiel ,
en tempérant l’action trop vive de l’oxygène
sur l’appareil respiratoire des êtres orga¬
nisés.
L’Azote se dégage quelquefois des fentes
de la terre, dans les phénomènes volcani¬
ques , ou dans les tremblements de terre 5
c’est à ce gaz qu’on attribue l’asphyxie des
animaux qui a quelquefois lieu dans ces
grandes convulsions de la nature. Mélangé
a l’oxygène dans la proportion des quatre
cinquièmes environ , l’Azote constitue ,
comme nous l’avons déjà dit , l’air atmos¬
phérique, et prend ainsi part à tous les phé¬
nomènes dont nous avons rendu compte
dans l’article Atmosphère, auquel nous
renvoyons le lecteur.
Combiné avec ce même oxygène, l’Azote
donne lieu à cinq composés, dans lesquels
la proportion d’oxygène croît comme de 1 à
5. Ce sont le protoxyde d’azote , le bioxyde
d’azote , et les acides azoteux , hyjpozo-
tique et azotique. Les deux premiers sont
gazeux; le troisième n’a pu encore être
isolé; les deux derniers sont liquides. Au¬
cun de ces composés ne se rencontre dans
la nature , bien qu’ils puissent s’y former
sous l’empire de certaines circonstances.
Le plus connu est Y acide azotique (acide
nitrique, eau forte), dont les arts font un
usage habituel. Voyez acides.
Cet acide , le plus oxygéné des composés
d’ Azote et d’oxygène , se trouve dans la na¬
ture , combiné avec des bases. Ces combi¬
naisons font partie de la famille minéralo¬
gique des Azotides (Nitridés, Beudant).
L’Azote est l’un des principes consti¬
tuants du gaz ammoniaque , composé
d' Azote et d’hydrogène , dont la formation
est fréquente partout où il se rencontre des
matières animales ; il forme aussi , avec le
carbone , le cyanogène , radical binaire du
plus haut intérêt; enfin il peut se combiner
avec quelques métaux. (A. D.)
* AZOTIDES ou NITRIDES. min —
Dans la classification de M. Beudant , c’est
le nom d’une famille de minéraux, dont
l’Azote est le type, et qui réunit aux di¬
verses espèces de nitrates naturels, l’A¬
zote, l’Ammoniaque et l’Air atmosphéri¬
que. (Dec.)
* AZOTOXYDES. min. — M. Beudant
donne ce nom aux minéraux comprenant
les combinaisons de l’azote avec l’oxygène.
AZUR (Pierre d’). min. — Synonyme
de LAZULITE. (Del.)
AZUR DE CUIVRE, min. — Syn.
d’ azurite. (Del.)
* AZURITE . min. — Ce nom a été donné
d’abord à la Klaprothine , qui est un phos¬
phate d’alumine et de magnésie coloré en
bleu; ensuite, et plus généralement, au
carbonate bleu de cuivre , Kupferlasur des
Allemands. Voy. carbonates. (Del.) |
AZURIN (l’Azurin). Turdus cyanu-
rus. ois. — C’est le nom d’une espèce du
genre Brève. Voy . brève. (Laer.)
* AZ AGITES (à priv.; Xja , pair).
bot. cr. — Genre de Champignons décou¬
vert par M. Mongeot, et ainsi nommé par
M. Fries ( Syst . Myc. vol. III, p. 830 ),
parce que les péridioles sont solitaires , au
lieu d’être géminées comme dans le g. Sy-
zigites. Ses filaments sont tubuleux, conti¬
nus, droits, rameux. Les péridioles sont so¬
litaires et placées à l’extrémité des pédi-
celles latéraux ; ils renferment dans leur
milieu un globule opaque formé par la réu¬
nion des spores. VAzyyiles Mongeotii F,
croît en automne sur les Bolets corrompus.
Je l’ai rencontré une fois dans les environs
de Paris. C’est une plante très curieuse qui
demande à être étudiée de nouveau, parce
que la description que je viens de donner a
été faite sur des échantillons secs. (Lév.)
* AZYGOCÈRES (à priv.; Çop; , pair ;
xspaç, corne , tentacule ). annél. — Nom que
M. de Blainville ( Dict . des Sc. nat ., LVII,
472 ) donne à une section des Néréidiens ,
correspondant au genre Eunice de Cuvier.
Le système tentaculaire de ces Annélides
est impair. (P. G.)
B
BABA. ors. — Synonyme de Pélican
blanc. Voyez pélican.
B AB AA. ins. — On donne ce nom, sur
les côtes de Nice , à un insecte qui détruit
les Oliviers et qu’on rapporte au genre
Thrips. Voy. ce mot. (C. d’O.)
BABATAMBI ou BABATEMBI. bot.
ph. — Synonyme de trioptère. Voyez ce
mot.
BABEUBRE. zool. mam. — On donne
ce nom au liquide restant dans la baratte
après la fabrication du Beurre. Il est com¬
posé de la partie séreuse du lait, vulgaire¬
ment appelée petit lait , et de Fromage ou
matière caseuse. Le petit lait obtenu par
tiltration de la Babeurre est une boisson ai¬
grelette fort agréable au goût , très rafraî¬
chissante et légèrement purgative. C’est par
l’évaporation lente du petit lait qu’on ob¬
tient les cristaux Appelés sel ou sucre de
lait. Voy. ces mots. (G. d’O. )
* BABIA (nom mythologique), ins. —
Genre de Coléoptères tétramères, de la fa¬
mille des Chrysomélines, créée par M. Che-
vrolat et faisant autrefois partie des Cly-
ihm. Ce genre a été adopté par M. le comte
Dejean , qui , dans son dernier Catalogue ,
en mentionne 23 espèces, dont 22 sont pro¬
pres à l’Amérique méridionale et septen¬
trionale. L’espèce qu’il a citée comme se
trouvant au Cap de Bonne-Espérance ne
nous paraît pas appartenir à ce genre.
Nous ne mentionnerons que la seule espèce
décrite, qui est la Clythra quadriguttata
d’Olivier. Ces Insectes se distinguent de la
plupart de leurs congénères par une forme
bien plus arrondie, quoique oblongue. La
couleur générale est le noir, le vert et le
bleu foncé, toujours luisante; les élytres
ont presque toujours des taches fauves ou
rouges, ou les étuis sont rouges avec une
bande médiane de couleur obscure. (C.)
BABIANA. bot. th. — Dans les Anna¬
les de botanique et dans sa révision des
genres de la famille des Iridées,Ker a sépa¬
ré, comme genre distinct, plusieurs espèces
d Jxia ^ qui offrent à peine des différences
propres à les en distinguer. Ainsi, le genre
Babiana a son calice évasé et comme in-
fondibuliformc , celui des véritables Jxia
étant hypocratériforme ; les stigmates sont
cunéiformes dans le premier de ces genres
et subulés dans le second. Le fruit est co¬
riace et épais dans le Babiana ; le péri¬
carpe est mince et membraneux dans les
Jxia. Au reste le genre Babiana n’a pas
été généralement adopté. Voy. ixie.
(A. R.)
BABILLARD, ois. — Nom donné , à
cause de son gazouillement continuel , au
Gobe - Mouche vert de la Caroline , de
Buffon, Mnscicapa viridis L.
BABILLARDE. ois. — Espèce du
genre Fauvette, Molacilla curruca L.
Voyez ce mot.
BABINGTONITE (nom propre), min.
— Espèce minérale, établie par Lévy, et nom¬
mée ainsi en l’honneur de Babington. Elle
ne s’est encore présentée qu’en petits cris¬
taux, d’un noir verdâtre, à la surface de l’Al-
bite, avec de la Hornblende et du Feldspath
rouge de chair, à Arendal, en Norwège. Sui¬
vant Lévy, ces cristaux dérivent d’un paral-
lélipipède obliquangle PMT, dans lequel
l’incidence des pans M et T est de 112°, 3(/,
et celles de la base P sur les mômes pans
de 92°,34\ et 88°. On observe des clivages
parallèlement à P et à T. La forme générale
de ces cristaux est celle d’un prisme à huit
pans, terminé par des sommets dièdres.
Ils ressemblent beaucoup à certaines va¬
riétés de Pyroxène augite de couleur foncée.
D’après les essais de M. Children, ils se¬
raient formés de Silice , de Chaux , d’Oxy-
des de fer et de manganèse , et d’un peu
d’Oxyde de titane. Leur dureté est d’envi¬
ron 5,5 ; leur pesanteur spécifique, 3,4.
Il sont opaques, et d'un éclat vitreux. Ils
fondent en émail noir à la flamme du cha¬
lumeau. (Del.)
BABIROUSSA (sus Babyrussa ,Lin.,
Syst. nat ., édit. XII). mam. — Le mot Ba—
b irons sa que les Hollandais et les Anglais
prononcent comme nous, quoiqu’ils l’écri-
25* *
T. II.
vent quelquefois différemment (Bahi-rocsa
et Baby-Rusa ), est un mot composé , ap¬
partenant à la langue malaise et qui signifie
Cochon - Cerf. L’animal qu’on désigne
sous ce nom dans les pays qu’il habite,
c’est-à-dire dans certaines îles de l’Archi¬
pel indien , appartient en effet à la famille
des Cochons , et les naturalistes s’accordent
à le placer dans le genre des Cochons pro-
prements dits, où il forme une espèce par¬
faitement tranchée. En le désignant sous le
nom de Cochon-Cerf, pour le distinguer de
i espèce qui se trouve à l’état domestique
dans leur pays, les Malais ont certainement
fait allusion à ses défenses qui , à raison de
leur grandeur et de leur position, ont été as¬
similées à des cornes ; mais les naturalistes
européens, entendant différemment le mot ,
ont cru qu’il se rapportait aux proportions de
l’animal ; et, dans presque toutes leurs figu¬
res, ils lui ont donné un port élancé qu’il n’a
point Ce défaut se retrouve même, jusqu’à
un certain point, dans l’Atlas du voyage
de l’Astrolabe, quoique les naturalistes de
l’expédition, MM. Quoy et Gaimard, qui
ramenèrent en France deux de ces animaux
vivants, eussent pris soin de signaler l’er¬
reur dans laquelle leurs devanciers étaient
tombés à cet égard.
Quoique habitant un pays très éloigné du
nôtre , cet animal paraît avoir été connu fort
anciennement en Europe. Aristote, à la vé¬
rité, n’en parle point encore , et ce que dit
Élien des Cochons cornus d’Éthiopie, pour¬
rait bien, comme l’ont déjà remarqué plu¬
sieurs zoologistes , être relatif à des es¬
pèces africaines ; mais le passage suivant de
Pline est plus explicite et ne peut guère
se rapporter qu’au Babiroussa. « Dans l’In¬
de, dit ce célèbre écrivain (Livre VIII, cha¬
pitre 52) , se trouvent des Sangliers dont le
boutoir est armé de deux dents recourbées,
longues chacune d’un empan , et qui en
portent deux auîres au front, comme les
cornes d’un jeune Taureau. »
Les Cochons cornus d’Éthiopie sont men¬
tionnés par Élien dans deux passages diffé¬
rents de son étrange et curieux ouvrage.
D’abord, au chapitre 27 du Ve livre, on lit:
«Agatharchides nous apprend qu’en Éthiopie
les Cochons ont des cornes; » et plus loin ,
du chapitre 10 du livre XVII, « Binon rap¬
porte qu’en Éthiopie il y a des Oiseaux uni-
cornes, des Cochons à quatre cornes, et
des Moutons qui , au Heu de laine , portent
un poil semblable à celui du Chameau. »
MM. Quoy et Gaimard, en rappelant ce
dernier passage, disent qu’il leur paraît
devoir être appliqué au Sanglier d’Éthiopie
ou Phacochœre , plutôt qu’au Babiroussa ,
qu’on n’a point encore trouvé en Afrique.
Cette détermination, fondée sur Y habitat
connu des deux espèces, serait valable si
le mot d’Éthiopie employé par Élien dési¬
gnait bien certainement l’Afrique ; mais
dans les auteurs anciens, le mot n’a pas une
signification aussi précise que le supposent
les deux habiles naturalistes que je viens de
nommer. Ce n’est pas à l’Afrique seulement
qu’on l’a appliqué, mais encore à tous les
pays dont les habitants sont noirs ou très
basanés, et dans plusieurs passages que
je pourrais citer, il désigne évidemment cer¬
taines contrées de l’Inde tropicale. Or, il est
certain qu’Élien a eu sur les animaux de
cette partie de l’Asie des renseignements
assez nombreux, et ce serait dans son livre,
bien plutôt que dans celui du naturaliste
romain, qu’on aurait dûf’attendre à trouver
quelques renseignements sur le Babiroussa.
Malheureusement nous ne savons pas
quel était le sujet du livre de Dinon, et quoi¬
que ce qu’il dit puisse très bien s’appliquer
à l’Afrique , pays où les Moutons ont en gé¬
néral du poil au lieu de laine, et où il existe
plusieurs espèces d’Oiseaux unicornes (des
Calaos), ces indications pourraient aussi
convenir à d’autres pays. En effet, d’une
part, le genre Calao n’est pas, à beaucoup
près, un genre exclusivement africain, et
on lui connaît plusieurs représentants dans
ces Archipels de l’Océan indien où vit le
Babiroussa ; de l’autre , la nature particu¬
lière du peiage des Moutons est un phéno¬
mène qui ne tient pas au sol de l’Afrique
mais à l’ardeur du climat, et il n’y a pas de
raison pour croire qu’il n’ait pu sc produire
dans certaines parties de l’Inde tropicale ,
comme il s’est manifesté dans les régions
les plus chaudes de l’Amérique , où je l’ai
moi-môme observé ( Mem. des sav. ètr . ,
t. VI , p. 34).
Nous ne savons donc pas au juste quelle
étaitla patrie du Sanglier cornu de Dinon, et
nous sommes dans la même incertitude pour
! celui d1 Agatharchides , même en supposant
B AB
399
que cet écrivain soit l'auteur d’un Traité de
la Mer Rouge, dont il nous reste quelques
fragments, puisque cette mer, plutôt asia¬
tique qu’africaine , était la voie principale
par laquelle arrivaient en Europe les faibles
notions qu’on recevait relativement au litto¬
ral et aux îles de l’Océan indien.
Entre Élien et Cosmas, le premier auteur
qu’on cite après lui, comme ayant parlé de
l’animal qui nous occupe, il y a un intervalle
de trois siècles. Cosmas a-t-il, en effet,
parlé du Babiroussa ? C’est ce qu’a supposé
un premier traducteur, homme étranger aux
sciences naturelles , et ce qu’ont répété un
peu légèrement, comme nous le montre¬
rons bientôt, tous les zoologistes. Voici
comment s’exprime, à ce sujet, M. F. Cu¬
vier, dans un article , d’ailleurs excellent
et qui contient des observations très cu¬
rieuses sur les habitudes de l’animal en
captivité.
« Cosmas, le solitaire qui, comme on
sait, avait voyagé dans l’Inde au commen¬
cement du vxe siècle, donna, dans sa Topo¬
graphie chrétienne , une très passable fi¬
gure du Babiroussa, sous le nom de Cochon-
cerf, en ajoutant qu’il avait vu cet animal
et en avait mangé (Rcc. des Voy ., par Thé-
venot). »
Qu’il nous soit permis d’abord de repren¬
dre dans cette phrase un défaut de rédaction
qui pourrait faire supposer, certainement
contre l’opinion de l’auteur, que la figure
jointe à l’extrait que Thévenot a donné de
l’ouvrage de Cosmas, est la reproduction
d’une figure trouvée dans le manuscrit
original ou dans quelque très ancienne
copie. La vignette, il convient de ie faire
remarquer aux personnes qui n’ont pas
le loisir de remonter aux sources , a été
ajoutée par l’éditeur, et nous dirons bientôt
où il l’avait prise. Cette remarque n’est pas
sans importance ; car on conçoit bien que
si l’image était contemporaine du texte, il
ne serait pas permis de douter que l’animal,
indiqué par l’ancien voyageur, ne fût en effet
le Babiroussa ; tandis que, la figure étant
démontrée moderne , s’il n’en existait pas
d’autres antérieures à l’établissement des
Européens dans les Moluques , la question
d’identité reposerait tout entière sur la dis¬
cussion de la phrase de Cosmas. Or, cette
phrase, isolée de ce qui la précède et de ce
B AB
qui la suit, semblerait se rapporter à un
animal très différent des Cochons. Voici ,
en effet, le passage original :
« Tôv $£ XciplX«cpov xai EtcJ'cv xai scpaqov. »
a Quant au Chœrélaphos, j’en ai vu et
j’en ai mangé.»
Le mot Xo^psXaepoç est formé de la réu¬
nion de deux mots ayant la même significa¬
tion que ceux dont se compose le mot Babi¬
roussa et placés dans le même ordre; ce¬
pendant a-t-il la même signification? C’est
ce qui au premier abord paraît au moins
fort douteux. En effet , la langue malaise et
la langue grecque suivent dans la forma¬
tion des mots composés des règles diffé¬
rentes : dans la première , le mot placé le
second est toujours le déterminatif (. Bahi -
Roussa , Cochon-Cerf, O rang - oula?i ,
homme sauvage , Cambing-outan , bouc
sauvage, Orang-laut , homme de la mer.
Crawfurd); dans l’autre, c’est tout le contrai¬
re (X.Gi£>O7n0ïiîcoç , Singe-Cochon, BrTrsXaçoç,
Cerf-Cheval. Arist.'). Si donc, nous trou¬
vions , dans Aristote , le mot XotpsXacpoç,
nous chercherions l’animal auquel il fau¬
drait l’appliquer, non parmi les Pachyder¬
mes, mais parmi les Ruminants à cornes ca¬
duques. Le nom de Cerf-Cochon, (car c’est
ainsi que le mot grec devrait être rendu, si
on le trouvait dans un ouvrage des bons
temps) est appliqué aujourd’hui par les na¬
turalistes à désigner une espèce particulière
de Cerf; mais dans l’usage vulgaire, ce
nom qui fait allusion à la taille, à l’allure
pesante et à la facilité avec laquelle s’en¬
graissent les individus qu’on garde dans
une sorte de demi-domesticité, sert à dési¬
gner plusieurs espèces appartenant à des
groupes différents , et qui seulement ont à
peu près les mêmes proportions, la même
disposition à l’obésité. Rien n’empêcherait
de croire que cette désignation remontât à
une époque fort reculée, et cette supposi¬
tion n’a rien d’inconciliable avec la phrase
de Cosmas , puisque la chair des Cerfs-
Cochons est un mets assez commun.
Il faut remarquer cependant que Cosmas
n’écrit pas le grec comme l’écrivait Aris¬
tote ; c’est un homme qui a vécu longtemps
en pays étranger , et les voyageurs sont,
comme on sait, sujets à confondre les syn¬
taxes. Christophe Colomb, par exemple,
dans des lettres écrites en italien, emploie
#
B AB
400
à chaque instant des tournures de phrase
purement espagnoles, et quand il fait usage
d’un mot commun aux deux langues, c’est
souvent l’acception espagnole qu’il lui donne.
Il se pourrait donc fort bien que Cosmas eût
péché de la même façon que le navigateur
génois, et qu’en forgeant ce mot XoiçsXaooç,
il eût cru rendre le sens de Cochon-Cerf.
Cela se pourrait, dis-je, mais cela n’est pas
prouvé, et il n’y a, comme on a pu le re¬
marquer, dans la phrase où le mot se trouve
employé, rien qui vienne à l’appui de
cette conjecture. A la vérité , si au lieu de
considérer la phrase isolément, on la con¬
sidère dans ses rapports avec ce qui la pré¬
cède et ce qui la suit, on aperçoit quelque
raison de croire que c’est, en effet, un
Cochon et non un Cerf que l’auteur a voulu
désigner.
Les animaux, mentionnés par Cosmas,
sont dans l’ordre suivant : l°le Rhinocéros;
2° un ruminant de genre douteux , qu’il dé¬
signe sous le nom de Taups'Xacpo; ; 3° la Gi¬
rafe ; 4° le Bœuf sauvage (Bœuf à queue de
Cheval, Yak des naturalistes) ; 5° le Musc;
6° le Monocéros ou Licorne ; 7° le Xoips-
xaqjo? et 8° l’Hippopotame . Cosmas dit, et cela
fait honneur à sa véracité , qu’il n’a pas vu
la Licorne ; il n’a connu que des figures de
l’animal qu’il désigne sous ce nom , et qui
n’est pas pour lui, comme il l’est pour plu¬
sieurs auteurs anciens, le Rhinocéros, puis¬
que, comme on l’a vu, il fait de ce dernier une
mention à part. Or, à fépoque où Cosmas
écrivait , quoique le Narval fût encore in¬
connu des peuples riverains de la Méditer¬
ranée, les défenses de ce cétacé ne l’é¬
taient pas entièrement, et elles étaient déjà
venues compliquer l’ histoire des Monocéros.
Il y avait donc une Licorne qui fournissait
de l’Ivoire; l’Hippopotame en fournit égale¬
ment; n’était-ce pas là un motif pour croire
que les armes qui avaient valu son nom
au XoipsXaepoç étaient aussi de substance
éburnée ?
Pour que cette conjecture eût quelque
poids, il fallait que, dans l’ouvrage de Cos¬
mas, les trois animaux se trouvassent men¬
tionnés à la suite les uns des autres, comme
ils le sont dans le fragment donné parThé-
venot. La vérification était facile, puisque
Montfaucon a publié ( Colleclio nova Pa-
trnm t. II ) une traduction complète de la
BAB
Topographie chrétienne. J’eus donc recours
à cette collection, et je reconnus d’abord
que Thévenot n’a rien omis, et qu’il a re¬
produit complètement le dixième livre du
Traité de Cosmas ; mais je trouvai plus que
je ne cherchais. En effet, le savant bénédic¬
tin a joint à sa traduction des figures qui
accompagnaient un manuscrit du ixe siècle,
et qui, selon lui, sont la copie des figures
appartenant à un manuscrit beaucoup plus
ancien , peut-être même au manuscrit auto¬
graphe du voyageur. Dans une des planches
sont représentés tous les animaux mention¬
nés dans le livre X, le X&ips'Xaooç, aussi
bien que le Movoxepwç , tous les deux avec
leur nom bien lisiblement écrit. Le dernier
est de tout point semblable à la Licorne
qui sert de support aux armes d’Angleterre,
ayant comme elie de la barbe au menton et
portant au front une corne droite tournée
en spirale, une véritable défense de Narval.
Ma conjecture était donc fondée ; mais je
n’en étais déjà plus réduit aux conjectures,
puisque j’avais la figure du XotpsXacpoç. L’a¬
nimal est certainement un Cochon, mais
ce n’est point un Babiroussa , car s’il a de
longues défenses qui lui sortent de la bou¬
che, il n’en a point qui naissent du chan¬
frein, en perçant la peau du museau ; or c’est
là un caractère trop saillant pour que Cos¬
mas n’eût pas souhaité qu’on l’exprimât, et
pour que son dessinateur, quelque mala¬
droit qu’il pût être, fût embarrassé pour le
rendre. Ce signe et l’existence d’une cri¬
nière bien marquée sur le dos porte donc à
considérer le XotpsXacpo; comme un de ces
Sangliers à grandes défenses d’Afrique.
Personne n’ignore que Cosmas avait voyagé
dans l’Éthiopie aussi bien que dans l’Inde,
et il ne dit point auquel des deux pays ap¬
partient l’animal.
Le manuscrit, dont Thévenot a fait usage
et qui est différent de celui de Montfaucon,
contenait aussi certainement, quoiqu’il
n’en dise rien, la figure des animaux décrits
par Cosmas, et ces figures dans les deux
manuscrits devaient être les mêmes ; ce qui
leur donne un nouveau degré d’authenticité.
En effet, dans la vignette de Thévenot, nous
voyons, à côté du Babiroussa, le Musc, dont
la figure est tout à fait conforme pour les
proportions et la pose à celle de la planche
de Montfaucon ; c’est évidemment une eu-
BAB
BAB
pie qu’on a cherché à améliorer par l’addi¬
tion de deux caractères en effet importants :
la saillie des canines et la protubérance du
sac qui renferme la matière odorante.
Pour terminer cette discussion déjà trop
longue peut-être , je ferai remarquer que,
lors même qu’on contesterait la date as¬
signée par Montfaucon au manuscrit dont
il s’est servi , cela ne changerait rien à la
question, puisque cette, date serait toujours
fort antérieure à celle où l’Europe a com¬
mencé à recevoir d’une manière suivie des
informations sur les productions de l’Inde,
c’est-à-dire à l’époque où se sont établies
les relations par mer entre les deux pays.
Les îles qu’habile le Babiroussa furent
visitées par les vaisseaux européens dès le
premier quart du seizième siècle; mais leurs
animaux furent peu remarqués , et il sem¬
blait que de toutes les productions de ce
pays , les épices étaient les seules qui fus¬
sent dignes d’attirer l’attention. Cependant
Antonio Galvan qui avait été gouverneur des
Moluques,et que le roi de Portugal, malgré
les éminents services qu’il en avait reçus,
laissa mourir à l’hôpital, mentionne, à deux
reprises différentes, leBabiroussa, dans un
petit ouvrage qu’il nous a laissé, un précis
des découvertes géographiques, qui ne fut
publié qu’après sa mort, survenue en 1557,
et queHakluit, en 1601, traduisit en anglais.
Il en parlait sans doute plus en détail dans
une histoire des Moluques, qu’il avait écrite
et qu’on a laissé perdre. Des deux indica¬
tions contenues dans le précis, la première
est faite à l’occasion du naufrage de F. Ser-
rano, arrivé en 1512, et par suite duquel
cinq ou six Portugais, les premiers qui
soient arrivés aux Moluques, furent jetés à
Mindanao ; la seconde se rapporte à l’épo¬
que de l’administration de Galvan. Dans
une des missions entreprises par ses or¬
dres, soit pour un but politique, soit pour
la propagation de la foi, ses envoyés visitè¬
rent plusieurs des îles où se trouve le Babi¬
roussa ; c’est sur leur témoignage et sur
celui de quelques Espagnols que repose ce
qu’il nous apprend de l’animal , n’ayant ja¬
mais eu lui-même l’occasion de l’observer. Il
signale les quatre défenses longues chacune
d’un empan et demi , et dont deux , au lieu
de sortir de la bouche, naissent du chan-
frein ; la position de la seconde paire est
Ù01
mal indiquée dans la version anglaise, mais
peut-être est-ce la faute du traducteur;
c’est une vérification à faire et que je re¬
commande à ceux qui pourront consulter le
texte original.
Lorsque les Moluques, qui avaient passé
de la domination des Portugais à celle des
Espagnols, furent devenues, vers la fin du
xvie siècle, la conquête des Hollandais, leurs
productions les plus curieuses ne tardèrent
pas à affluer dans les collections publiques
et privées des Pays-Bas , venant ainsi , en
quelque sorte, s’offrir à l’observation des
hommes studieux qu’attirait de toutes parts
la réputation déjà très grande des nouvelles
universités. Le Danois Thomas jBartholin ,
qui, moins que tout autre, paraissait avoir
besoin d’aller chercher au loin l’instruction
quand il trouvait dans sa propre famille
une si grande réunion de lumières, Thomas
Bartholin, dis-je, fut un de ces étrangers ,
et c’est à lui que nous devons les premières
notions un peu exactes sur les formes de
l’animal cpii nous occupe.
Dans la seconde centurie de ses Hist.
anat. rar., publiées à la Haye, en 1654 , il
donne l’histoire de deux Cochons étrangers,
l’un de l’Inde et l’autre de l’Amérique. «Le
premier, dit-il , est originaire de Bouro, pe¬
tite île située à 30 lieues d’Amboine. Les in¬
digènes l’y désignent sous le nom de Babi¬
roussa. Sa tête, semblable pour la forme à
celle du Porc ordinaire, s’en distingue par
quatre défenses longues et recourbées
comme des cornes de Bélier : deux sont por¬
tées par la mâchoire inférieure; les deux au¬
tres naissent de la mâchoire supérieure et
apparaissent au dehors, en se faisant jour à
travers la peau du chanfrein ; les molaires
ressemblent à celles de notre Cochon. La
taille de l’animal est celle d’un Chien cou¬
chant. Le poil ressemble plus au poil de nos
Chiens de chasse qu’à des soies de Porc ;
sa couleur est d’un gris doré. Les pieds sont
comme ceux de la Chèvre. Je ne crois pas
que l’animal ait été décrit jusqu’à présent.
J’en ai vu un crâne dans le Musée royal de
Copenhague et la figure que j’en donne ici
montre les singulières apophyses qui servent
d’alvéoles aux défenses de la mâchoire su¬
périeure. La figure de l’animal entier est
gravée d’après une peinture exécutée à Ba¬
tavia , en 1650. »
t. ir.
26
BAB
BAB
Cette figure de ranimai entier est assez
médiocre ; elle est surtout défectueuse pour
les pieds, dont les doigts semblent garnis
d’ongles plutôt que de sabots. C’est sans
doute la faute du graveur, puisque, dans le
texte, Bartholin, comme on l’a vu, compare
ces pieds à ceux d’un ruminant. La figure
de la tête osseuse , quoique grossièrement
exécutée, rend bien les formes générales,
la disposition des défenses et la direction
de l’alvéole pour celles de la mâchoire supé¬
rieure. On reconnaît bien aussi cinq mo¬
laires à chaque mâchoire, et les trois incisi¬
ves de la mâchoire inférieure ; quant à
celles de la mâchoire supérieure, elles ne se
distinguent point, la figure étant tout à fait
confuse en ce point. Bartholin, d’ailleurs,
paraît ne pas avoir observé , du moins il ne
le mentionne point, la différence qui existe
dans le nombre des incisives aux deux mâ¬
choires.
Cette omission ne peut pas être repro¬
chée à un auteur qui , quatre ans plus
lard, et de môme en Hollande, fit paraître
un livre où se trouve une notice sur le Ba-
biroussa , notice également accompagnée
d’une figure de l’animal entier et d’une re¬
présentation de la tête décharnée. Cet au¬
teur est Pison , qui , ayant donné en 1658
une seconde édition de ses œuvres et de
celles de Marcgraff, déjà publiées en 1648
par Laët, y joignit quelques écrits encore
inédits de Bontius , médecin hollandais ,
mort à Batavia en 1581 . Le chapitre sur le
Babiroussa est une addition de l’éditeur. Il
dit que personne avant lui n’a fait connaître
cet animal , et pourtant il copie l’article de
Bartholin , auquel il n’ajoute rien d’impor¬
tant. Il signale, il est vrai, comme je le di¬
sais, une différence dans le nombre des in¬
cisives , en haut et en bas; mais , au lieu de
quatre , il n’en donne que deux (une de cha¬
que côté) à la mâchoire supérieure. Quant
aux molaires, il dit qu’elles sont « au nom¬
bre de 12 environ , » étrange manière de
s’exprimer , et qui tient sans doute à ce
que, dans la tête qu’il a fait figurer, tête
qui faisait partie de la collection d’un
pharmacien d’Amsterdam, il se sera trouvé
6 molaires en haut et 5 seulement en bas ;
il aura cru qu’il manquait une molaire à
la mâchoire inférieure , tandis que c’est là
réellement le nombre complet ; la sixième
molaire supérieure même manque habituel¬
lement, et c’est pour cela qu’on n’en voit
que 5 à chaque mâchoire, dans la figure de
la tête osseuse donnée par le savant danois .
Dans Pison, la figure de l’animal entier est
exécutée avec plus de soin que dans Bar¬
tholin; mais elle est plus défectueuse à tous
égards, sauf pour la forme des pieds. Ou¬
tre la gravure en bois qui est intercalée
dans le texte, il y a dans le frontispice une
figure du Babiroussa, où l’animal est re¬
présenté couché. C’est cette figure que Thé-
venot a reproduite en tête de son extrait de
Cosmas; seulement le graveur, pour s’é¬
pargner de la peine, l’a copiée sur le cui¬
vre telle qu’il la voyait sur l’estampe , ce
qui fait que dans l’épreuve elle est tournée
en sens opposé. La figure ^du Musc, qu’il
donne dans la même vignette, et qui est
faite comme je l’ai dit, d’après celle des ma¬
nuscrits de Cosmas, se trouve également
retournée.
Des différents écrivains que nous avons
cités jusqu’ici, aucun, comme on l’a pu re¬
marquer, ne parle de visu , et il faut arriver
jusqu’au second quart du xvme siècle
avantde trouver un auteur qui nous donne,
relativement au Babiroussa, les résultats de
ses propres observations, et de renseigne¬
ments recueillis sur les lieux. Cet auteur est
Valentyn, qui, en 1724-26, publia un ouvrage
ayant pour titre : « Les Indes oriejitalcs
anciennes et modernes 9 comprenant
un traité détaillé de la puissance Néer¬
landaise dans ce pays. » (5 tomes en 8
volumes in-folio). Cet immense ouvrage,
qui eût contribué puissamment auxprogrès
de l’histoire naturelle, s’il eût été écrit en
toute autre langue qu’en Hollandais, ren¬
ferme une histoire du Babiroussa, qu’ont
copiée successivement, en la tronquant plus
ou moins, tous les naturalistes, jusqu’à
l’époque de l’expédition de l’Astrolabe ; ex¬
pédition qui procura à notre ménagerie
deux de ces animaux vivants.
« On trouve dans l’île de Boero, dit notre
auteur, un quadrupède que je n’ai vu nulle
part ailleurs, et que je n’ai trouvé inen-.
tionné par aucun écrivain. On le nomme en
malais Babi-Roesa , c’est-à-dire Cochon-
Cerf, comme si c’était un mélange des deux
animaux. Son port est à très peu près celui
de notre Sanglier , si ce n’est que le mâle
B AB
AO 3
BAB
ollïe une particularité qui n’existe point
chez le Sanglier commun ; en effet , outre
les deux défenses qu’il possède comme ce
dernier à la mâchoire inférieure , le Babi-
lloesa en porte à la mâchoire supérieure
deux autres , placées juste au-dessus des
premières , et qui , se recourbant en arrière
jusqu’à former un demi-cercle, lui donnent
un aspect étrange. Souvent ces défenses se
recourbent à tel point qu’elles viennent
s’implanter dans l’os frontal. La partie an¬
térieure des mâchoires est garnie d’inci¬
sives , au nombre de 4 en haut et de 6 en
bas, dont les plus externes sont dirigées
en avant. En arrière des incisives supé¬
rieures, et à la place qu’occupent ordinai¬
rement les canines, sont les deux défenses
singulières dont nous avons parlé ; puis de
chaque côté six mâcbelières , dont les pos¬
térieures sont trilobées. Dans la femelle ,
les défenses ne font pas saillie au-dehors.
« Le Babi-Roesa a une peau fine et peu ré¬
sistante; le poil est court, ras et assez souple;
le dos est dépourvu des longues soies qu’il
nous présente chez le Sanglier. La couleur
de la robe est un gris cendré , légèrement
roussâtre en quelques places et mêlé d’un
peu de noir. La tête est plus effilée que celle
du Cochon ; les oreilles sont assez courtes ;
les yeux petits. La queue, plus allongée que
celle du Sanglier, est terminée par un petit
bouquet de poils. Chaque pied est garni de
quatre sabots, deux grands et deux petits.
Le train de devant est sensiblement plus
bas que celui de derrière , et c’est peut-être
à cela que tient l’allure pesante et saccadée
que j’ai observée chez l’animal.
« La chasse du Babi-Roesa donne peu de
peine , et l’animal une fois atteint par les
Chiens est bientôt rendu ; car sa peau mince
et mal protégée par un poil court et rare ,
n’offre à leurs dents aucune résistance. Il
est vrai que ses défenses inférieures se¬
raient des armes assez redoutables ; mais
les supérieures, à raison de leur courbure,
sont à peu près inutiles, et nuisent à l’effet
des autres. Les Chiens donc sont rarement
blessés à cette chasse , pour laquelle ils
montrent beaucoup d’ardeur. Une fois sur
la piste de la bête , on dit qu’ils ne la
quittent jamais , et qu’il est même très rare
de leur voir prendre le change.
« Le Babi-Roesa a l’odorat très fin ; et,
pour éventer son ennemi, il a coutume de
se dresser sur ses pieds de derrière, en s’ap¬
puyant contre le tronc d’un arbre. C’est dans
cette posture qu’il dort la nuit , afin de pou¬
voir sentir de plus loin, et c’est ainsi que le
trouvent souvent les chasseurs. U a aussi
l’habitude d’accrocher scs défenses à quel¬
que branche d’arbre ou à quelque liane, afin
de dormir, ainsi suspendu, avec plus de
commodité.
« La chair de cet animal est très savou¬
reuse; elle rappelle, par le goût, la chair du
Cerf plutôt que celle du Porc ; mais elle
l’emporte en finesse sur l’une et sur l’autre ;
elle n’a pour ainsi dire point de lard. La
nourriture du Babi-Roesa n’est pas la même
que celle du Sanglier, qui se trouve aussi
dans ces pays ; et tandis que le dernier est
très friand de Canaris (sorte d’amandes de
l’Inde ) , l’autre ne vit que d’herbes , de
feuilles de Waringin , et d’autres feuilles
d’arbres sauvages ; aussi ne lui arrive-t-il
point, comme au premier, de faire invasion
dans les jardins, de forcer les clôtures et de
bouleverser les plantations ; il ne commet
même , on peut le dire , aucune sorte de
dommages.
« Les Babi-Roesas sont très abondants
dans l’île de Boero, et les soldats qui vont
leur faire lâchasse sont presque certains d’en
trouver dans la baie de Cajeli. On les trouve
encore aux îles de Xoeslasche , surtout à
Xoela-Mongoli , ainsi qu’à Bangay, sur la
côte occidentale de Célèbes , et également
à Manado. L’ile de Boero a aussi, comme je
l’ai dit, de vrais Sangliers, et ces animaux,
que les Maures n’inquiètent point , parce
qu’ils ne mangent d’aucune espèce de Co¬
chons, y sont devenus très nombreux; mais
jamais on ne voit en leur compagnie de
Babi-Roesas , les deux espèces marchant
toujours séparément.
« Quand les Babi-Roesas sont poursuivis
par les Chiens , et qu’ils commencent à se
sentir fatigués, ils tâchent de gagner le bord
de la mer; s’ils y parviennent, ils se jettent
aussitôt à l’eau , et y plongent comme des
Canards. Par ce moyen , ils échappent sou¬
vent à leurs ennemis. Us peuvent nager
très longtemps, et passent ainsi quelquefois
d’une île à l’autre.
« On a essayé de nourrir les Babi-Roesas
qu’on avait pris par hasard vivants, en leur
BAB
BAB
«
hOâ
donnant du Riz et des feuilles de Patates,
mais on est rarement parvenu à les conser¬
ver. J’en ai vu un cependant, chez M. Pad-
brugge, qui avait été nourri de cette ma¬
nière. Il y en avait un autre à Amboine ,
dans la maison d’un amateur qui le gardait
depuis longtemps. Cet animal avait appris à
reconnaître le nom qu’on lui donnait , et
venait quand les enfants l’appelaient ; il se
plaisait à se faire gratter le dos par eux, et
permettait même, dans ces moments de sa¬
tisfaction, qu’ils lui montassent sur le corps.
Ce Rabi-Roesa mangeait des Canaris, du Riz
et du Paddy, et était très friand de poisson.
Il avait dans sa robe plus de roux et de noi¬
râtre que n’en ont d’ordinaire ces animaux ;
il avait aussi le poil plus crépu , et l’on ne
remarquait point en lui cette finesse d’odo¬
rat qui est si développée chez les individus
sauvages.
«Les Babi-Roesas font rarement entendre
leur voix, qui a, du reste, quelque rapport
avec le grognement du Cochon. »
Le passage de Valentyn sur le Eabirous-
sa conservant encore aujourd’hui de l’im¬
portance , j’ai cru devoir le reproduire
presque textuellement (1) , et c’est , à
plus forte raison , ce me semble, le parti
qu’auraient dû prendre les naturalistes du
dix-huitième siècle. Cependant ils ne nous
en ont donné que des lambeaux auxquels
plusieurs ont eu le tort de rattacher des faits
pris ailleurs , et sans s’ètre bien assurés
qu’ils ne se rapportaient pas à une espèce
toute différente des Cochons. Les sources
où ils ont puisé sont même quelquefois des
plus suspectes : ainsi Buffon , pour reculer
les limites de V habitat de notre animal,
s’appuie sur un passage dû Voyage de Ro¬
bert Lade (t. XII, p. 383). Or, cette préten¬
due relation de voyage, celle de F. Gorreal,
et de deux ou trois autres qu’on trouve ci-
(1) Deux phrases seulement ont été omises, parce qu!eljes
suspendaient le sens; l’une se rapporte à la figure qui ac¬
compagne le texte et que l’auteur dit avoir été faite d'après
nature ; l’autre parle des têtes osseuses qu’on envoyait en
Hollande comme objet de curiosité, et qui , dit Valentyn,
étaient devenues assez communes dans les cabinets. Toutes
n’allaient pas directement en Europe; et, dans les différentes
colonies Hollandaises, les amateurs en achetaient des ma¬
telots qui avaient touché aux Moluques. De là vient qu’on
en recevait quelquefois par des navires partis des ports de
l’Inde continentale , ainsi que nous l’apprend Seba , qui
semble conclure de ce fait que l’animal habite la terre
ferme aussi bien que les îles. Seba dit avoir vu plus de
cinquante de ces têtes.
tées comme des autorités respectables par
Buffon , par Montesquieu , par Rousseau ,
et par divers philosophes et moralistes de la
même époque, sont de misérables impostu¬
res, des ramas de faits pris çà et là , géné¬
ralement mal compris et liés par des évé¬
nements de pure invention.
Je ne dois pas laisser l’ouvrage de Valen¬
tyn sans faire remarquer , en terminant ,
qu’il n’y a pour ainsi dire rien à reprendre
dans tout ce qu’il dit de l’animal. Il indi¬
que très bien (ce qui est rare chez les écri¬
vains de cette époque, même chez les natu¬
ralistes de profession) , le nombre et la
disposition des dents. On désirerait, à la
vérité, un peu plus de précision dans ce
qu’il dit des défenses supérieures; mais la
figure de l’animal entier et celle de la tête
osseuse qui se trouvent en regard de ia des¬
cription, quoique mauvaises l’une et l’autre,
suppléent au silence du texte, montrent la
direction des alvéoles d’où naissent ces
longues canines , et la sortie de celles-ci à
travers la peau du chanfrein. Il indique
exactement le nombre normal des mâche-
lières supérieures, mais il ne parle point
du nombre des inférieures , et c’est la
principale omission qu’on ait à lui repro¬
cher.
Ce qu’il dit des habitudes de l’animal
est à peu près tout ce que nous en savons
jusqu’à ce jour. Le seul renseignement sus¬
pect est celui qui se rapporte à la coutume
qu’aurait l’animal d’accrocher ses défenses
à une branche pour dormir debout. On peut
croire que Valentyn, dans ce cas, a mal
compris les récits des chasseurs qui auront
dit , non pas que l’animal prenait pour
dormir une position verticale , mais seule¬
ment qu’il dormait debout sur ses quatre
jambes , comme font volontiers les grandes
espèces dans cette famille des Pachydermes.
C’est ainsi que l’a entenduBuffon, lequel rap->
proche le fait de ce qu’il a observé chez un
vieil Éléphant qui , afin de n’être pas in¬
commodé par le poids de ses défenses , les
introduisait , lorsqu’il voulait dormir , dans
deux trous qu’il avait pratiqués, à cet effet,
dans la muraille. Ainsi interprété le fait me
paraît encore peu vraisemblable; mais il est
tout à fait absurde de la manière dont font
compris quelques écrivains , qui supposent
que dans son sommeil leBabiroussa estcom-
»
BAB
BAB
plètement suspendu et sans que ses pieds de
derrière touchent à la terre.
Le même conte, au reste, pour le remar¬
quer en passant , a été fait pour plusieurs
animaux. On le trouve, par exemple, dans
quelques écrits du moyen âge et dans les
Encyclopédies chinoises, relativement à un
ruminant à cornes recourbées en crochet
comme celle du Chamois.
Un ruminant sans cornes , un Chevro-
tain, est aussi, dans quelques parties de
l’Archipel indien , l’objet d’une histoire à
peu près semblable. Suivant les habitants
du pays, le KanchiL , quand il est pour¬
suivi par les Chiens, ne cherche d’abord qu’à
gagner du terrain; mais, comme il ne sou¬
tiendrait pas comme eux une longue course,
lorsqu’il est hors de leur vue, il se détache
de la terre par un bond , et , s’accrochant
h quelque branche à l’aide des longues cani¬
nes qu’il porte à la mâchoire supérieure , il
reste suspendu à environ trois mètres de
hauteur, de sorte que les ennemis, emportés
par l’ardeur de la chasse, passent au-des¬
sous de lui sans l’apercevoir.
Pour en revenir au Babiroussa, je répète
que, pour tout ce qui concerne les habitudes
de l’animal, l’ouvrage hollandais est encore
aujourd’hui à peu près l’unique source où
l’on ait à puiser, et que pour les formes, sauf
en ce qui concerne celles de la tête osseuse,
les naturalistes , pendant près d’un siècle ,
n’ont rien ajouté d’important à ce qu’avait
ditValentyn. Je puis donc me dispenser
de parler ici de leurs descriptions, et passer
directement à celle que nous ont donnée
les naturalistes de l’Astrolabe , MM. Quoy
et Gaimard.
Ce fut à la générosité de M. Merkus ,
alors gouverneur des Moluques, que l’ex¬
pédition dut le don de deux beaux Babi-
roussas vivants , mâle et femelle , qu’on
conservait depuis quelque temps au comp¬
toir de Manado, sur l’île de Célèbes. M. Mer¬
kus ajouta à ce présent celui d’une femelle
sauvage qu’on venait de prendre. Elle ne put
être conservée et l’on dut la tuer; mais on eut
par là l’occasion de s’assurer que la chair du
Babiroussa est en effet fort bonne à manger.
L’expédition reçut en outre de M. le ca¬
pitaine Lang , directeur de l’artillerie à Am-
boine , un jeune mâle qui mourut peu de
temps après être arrivé à bord , épuisé, à ce
405
qu’on supposa , par suite de fréquentes
copulations avec la femelle d’un Cochon or¬
dinaire. Cet individu était fort apprivoisé ,
et on l’a vu, presque mourant, venir caresser
son maître, en agitant les oreilles et la queue.
Dans leur jeune âge, ces animaux se dis¬
tinguent à peine du Cochon ordinaire et ce¬
lui-ci avait été donné comme tel à M. Lang,
qui ne le reconnut pour un Babiroussa que
lorsque ses défenses commencèrent à
pousser.
A l’état adulte , les Babiroussas sont des
animaux trapus, à formes arrondies. Leur
tête est petite ; le museau est très pointu et
plus allongé dans la femelle que dans le
mâle ; le boutoir assez peu évasé ; les na¬
rines terminales, larges et arrondies; la mâ¬
choire inférieure, à cause du développement
du boutoir, paraît moins avancée que la su¬
périeure. L’œil est petit ; son grand angle
se prolonge en forme de larmier. L’iris est
rougeâtre ; la pupille est grande , arrondie;
cependant elle a été trouvée un peu oblique
sur un des individus observés. Les oreilles
sont écartées, petites, pointues, droites et
dirigées en arrière. Les dents canines supé¬
rieures percent, comme on sait, la peau du
museau, et se recourbent au point de s’en¬
foncer quelquefois dans les chairs du front.
Les inférieures remontent verticalement en
soulevant un peu la lèvre supérieure.
Les jambes, comprimées latéralement,
sont proportionnellement courtes et peu
fortes ; les pieds sont un peu déjetés en
dehors; les ongles sont petits, arrondis,
bien séparés ; ceux des doigts postérieurs
ne portent point habituellement à terre. La
queue grêle, nue et munie d’un petit bou¬
quet de poils terminal, ne se tortille point
comme dans les Cochons. La peau rude,
épaisse , forme des plis dans plusieurs par¬
ties du corps , notamment entre les oreil¬
les et sur les joues. Dans le mâle, le front est
couvert de petits tubercules rapprochés. La
tête est brune en dessus. Les oreilles sont
couvertes, à leur base et dans tout l’inté¬
rieur de la conque, de petits poils fins. Le
corps, d’un brun sale, est parsemé de poils
assez rares , très courts , sortant de petits
tubercules qui contribuent à donner de la
rudesse à la peau. Le dessus du cou et du
ventre est, ainsi que la face intérieure des
membres, d’une couleur rougeâtre assez
406
BAB
BAB
marquée. Une bande dorsale blonde, large
d’un pouce 5. son origine, commence au-des¬
sous du cou et va se terminer près de la
queue : elle est plus fournie de poils que les
autres parties du corps et moins marquée
chez la femelle que chez le mâle. Chez ce
dernier, les testicules sont saillants et re¬
jetés en arrière comme dans les Cochons.
Les canines de la femelle sont très courtes et
ne font seulement que percer la peau.
Les Babiroussas amenés par l’Astrolabe
furent nourris, pendant la traversée, de
pommes de terre et de farine délayée dans
l’eau; mais si ces aliments étaient ceux
qu’ils préféraient, ils mangeaient cependant
à peu près de tout, comme les Cochons
ordinaires , même de la viande , dont ils
rongeaient les os, en les tenant entre leurs
pattes, presque à la manière des Chiens.
Pour se défendre ou pour attaquer, ils sou¬
levaient brusquement et très souvent le mu¬
seau, comme disposés à se servir des dé¬
fenses que la nature leur a données.
Malgré tout leur zèle, MM. Quoy et Gai-
mard ne trouvaient pas à bord d’un navire
les mêmes facilités pour observer les mœurs
des Babiroussas qu’en eut plus tard M. F.
Cuvier , quand les animaux eurent été
déposés à la ménagerie du Muséum :
aussi est-ce du livre de ce consciencieux na¬
turaliste que nous allons extraire ce qui
nous reste à ajouter sur ce sujet.
Les deux individus donnés au Muséum y
arrivèrent en juillet 1829; et, en février 1830,
la femelle mit bas un jeune mâle qui mou¬
rut en décembre 1831. La femelle mourut en
1832 et le mâle l’année suivante. Malgré tou¬
tes les précautions qu’on prit , on ne put
les préserver des atteintes de la phthisie pul¬
monaire , maladie à laquelle succombent la
plupart des animaux amenés des pays chauds
en France.
Malgré l’état parfait de santé dans le¬
quel étaient arrivés les Babiroussas, l’àge
avancé du mâle, son extrême obésité, la pe¬
santeur de ses mouvements et leur mala¬
dresse dans quelques circonstances, avaient
fait craindre qu’il ne fût plus propre à la re¬
production. Cependant, le 10 février 1830 ,
au moment où l’homme qui soignait ces
animaux entra dans leur écurie, la femelle
furieuse lui sauta au visage, et le poursuivit
jusqu’à ce qu’il se fût soustrait à ses at¬
teintes. Pendant cette lutte , on entendit un
léger cri sortir de dessous la litière; ce qui
fit soupçonner la naissance d’un petit, qu’on
découvrit en effet, en tenant la femelle
éloignée, tandis qu’on visitait la paille. Ce
jeune animal avait à peine 15 à20 centimètres
de longueur ; il était nu , mais ses yeux
étaient ouverts et il marchait. Pendant plu¬
sieurs semaines , la femelle ne permit pas
qu’on approchât de son petit, qu’elle tenait
toujours caché , qu’elle surveillait avec la
plus grande sollicitude et qu’elle nourrissait
avec le plus grand soin. Le mâle vécut en
paix comme par le passé avec la femelle ,
mais il ne prit aucun soin du petit , qui
bientôt se montra en suivant sa mère. A six
semaines , ce jeune animal avait environ
quinze pouces de hauteur ; et, à l’époque de
sa mort, c’est-à-dire à vingt-deux mois, sa
hauteur était de 45 à 50 centimètres. Il
avait les mêmes proportions que sa mère ,
mais, étant moins gros , il paraissait plus
élevé sur ses jambes ; ses canines ne se
voyaient point encore au-dehors , mais se
montraient par la saillie qu’elles impri¬
maient à la peau à l’endroit où elles de¬
vaient percer.
Le mâle, comme nous l’avons dit, était
fort âgé , et son obésité le rendait lourd et
inactif ; il passait sa vie à dormir caché sous
sa litière , et ne semblait se réveiller que
pour boire et manger. La femelle, plus jeune
et plus vive, était moins grasse et ne dor¬
mait pas d’un sommeil aussi profond; mais
autant le premier était paisible et inoflén-
sif , autant celle-ci était irritable et hostile à
tous ceux qu’elle ne connaissait pas. Elle
vivait d’ailleurs avec son compagnon dans
la plus parfaite intelligence, et avait pour lui
les soins les plus marqués. Comme on s’é¬
tait bientôt aperçu du besoin très grand
qu’ils avaient de se coucher, on leur don¬
nait chaque jour une épaisse litière, dis¬
posée dans un coin de leur écurie de telle
manière qu’elle ne pouvait pas se disperser
par leurs mouvements. Lorsque le mâle
voulait se reposer, il venait se coucher sur
cette litière ; aussitôt, et sans que cela man¬
quât jamais , la femelle arrivait, saisissait
successivement avec sa bouche cette litière ,
et en couvrait le mâle de manière à le sous¬
traire entièrement à la vue ; et, si le repos
lui devenait à elle-même nécessaire, elle se
&
BAB
glissait sous la litière restante, de manière,
aussi à ne pouvoir être aperçue.
« Ces soins instinctifs, commandés par la
nature à la femelle envers son mâle, ne per¬
mettent pas, remarque M. F. Cuvier, de
douter que, dans l’état sauvage, ces animaux
ne vivent par paires. La nature , toujours
conséquente dans ses œuvres, n’a pas im¬
posé vainement un besoin à un animal , et
celui que , dans les circonstances que nous
venons de rappeler, manifeste la femelle du
Babiroussa, serait inutile et sans but si elle
avait été destinée à vivre solitaire. Cet in¬
stinct a aussi pour objet de soustraire ces
animaux à leurs ennemis, et c’est le seul
exemple de ce genre que nous connais¬
sions. »
Nous pensons avec M. F. Cuvier que les
observations faites sur les deux Babiroussas
captifs autorisent à croire que , dans l’état
de liberté , ces animaux vivent en effet par
couples; mais quant aux moyens qu’ils em¬
ploient pour se dérober aux yeux, nous ne
pouvons admettre qu’ils soient aussi excep¬
tionnels que le suppose le savant naturaliste.
Les rapports des mâles avec les femelles
chez les Yertébrés à sang chaud, non-seule¬
ment varient d’un genre à l’autre ; mais
encore dans le même genre, ils présentent,
selon les espèces, des différences très tran¬
chées; ainsi, des deux espèces de Cerfs que
possède notre pays , l’une est monogame
dans toute la force du mot, l’autre ne forme
même pas d’union temporaire. Le Cerf, dans
le temps du rut, poursuit toutes les femelles
indistinctement; le Chevreuil garde, en toute
saison, et toute sa vie la même compagne.
Dans le genre, ou si l’on veut, dans la
famille des Cochons , on connaissait aussi
déjà des particularités selon les espèces.
Par exemple, pour le Pécari à mâchoires
blanches , les habitudes sont à peu près
celles qu’on a signalées dans le Cheval : un
vieux mâle guide en tout temps une troupe
plus ou moins nombreuse. Pour le Pécari à
collier, au contraire, on le rencontre habi¬
tuellement par paires ou seulement avec la
famille de l’année. En Europe, notre San¬
glier n’accompagne la Laie qu’environ un
mois sur douze, et les petites troupes qu’on
voit dans le reste de l’année sont, ou une fa¬
mille d’une à deux années conduite par la
mère , ou la réunion de plusieurs de ces fa-
BAB 407
milles , mais sans qu’il s’y trouve jamais un
vieux mâle. L’espèce du Babiroussa semble
nous offrir un quatrième système, et peut-
être en trouverons-nous encore d’autres
quand nous pourrons étudier les mœurs
des Sangliers à masque et celles des Phaco-
chæres.
Parlons maintenant du soin que pre¬
naient nos Babiroussas de se cacher sous la
paille, lorsque dans le jour ils voulaient
dormir. On ne nous dit point si, dans l’obs¬
curité, ils prenaient les mêmes précautions :
du reste , le besoin de la chaleur eût pu en¬
core dans cette circonstance suffire pour
les déterminer à se tapir sous leur couver¬
ture ; car, en toute circonstance, ils se mon¬
traient assez frileux, et l’on n’en eût rien
pu conclure, relativement à leurs habitudes
dans les régions très chaudes où la nature
les a placés. Ce que nous savons, c’est
qu’en général la nuit n’est point pour les
Cochons, dans l’état de liberté, un temps de
repos. C’est, au contraire, le temps où ils
sont le plus actifs , et où ils errent pour
chercher leur nourriture ; du moins, est-ce
ce que nous observons chez les Sangliers.
Pendant le jour, au contraire, ces animaux
(surtout ceux qui vivent solitaires comme
les vieux mâles et qui ont déjà de l’em¬
bonpoint) passent une partie de leur temps
à dormir; et, afin den’être point surpris,
ils placent leur bauge dans la partie la plus
reculée de la forêt , dans les lieux les plus
fourrés. La tendance à se cacher pendant
le sommeil du jour est, on peut le dire ,
commune à cette famille d’animaux ; les
moyens d’y parvenir doivent différer selon
les lieux et selon les espèces.
Une autre tendance également commune
à la famille est celle de changer d’habita¬
tion, selon les saisons. Nos Sangliers d’Eu¬
rope, en été, se rapprochent des lisiè¬
res des forêts pour être à portée des blés
et des vignes où ils vont fourrager pendant
la nuit; en automne, ils se retirent dans les
futaies pour y manger le Gland et la Faîne ;
en hiver, ils s’enfoncent dans le bois pour
y vivre de vers', de racines, etc. M. de La
Borde nous apprend de même qu’en Améri¬
que les Pécaris , après la saison des pluies,
quittent les forêts épaisses et s’approchent
des lieux bas et des marécages. Enfin, au
Bengale, un Sanglier, qui ressemble beau-
m
BAB
BAC
coup à notre Sanglier commun , mais qui
peut-être un jour sera reconnu comme une
espèce distincte, quitte aussi les bois après
la saison des pluies, et vient s’établir dans
les lieux découverts. Les plaines qu’il habite
à cette époque ne sont point cultivées, et l’a¬
nimal y peut rester de jour, sans être inquié¬
té par les hommes , au lieu que notre San¬
glier, qui n’a pas les mêmes motifs de sé¬
curité, est obligé de regagner chaque matin
la forêt. Cependant le Sanglier indien n’en
éprouve pas moins le besoin de se soustraire
pendant le jour, non-seulement aux regards
des importuns, mais encore aux rayons du
soleil ; car tous les Cochons souffrent de
l’excès de la chaleur comme de l’excès du
froid. Or, voici le moyen que lui a enseigné
la nature pour arriver à ce but. Les plaines,
où il a fixé sa demeure temporaire , sont
couvertes d’une grande espèce de grami¬
nées qui atteint une hauteur de 1 mètre à 1
mètre 25 centimètres , et dont on se sert
dans le pays pour couvrir les maisons. Notre
Sanglier, avec ses dents, coupe cette herbe
aussi nettement que le ferait un faneur avec
sa faux; il en forme des meules allongées,
parfaitement régulières, et qu’on prendrait
de loin pour le toit allongé d’une maison.
Sous cet amas de foin, il pratique une sorte
de galerie longitudinale , dans laquelle il
ménage d’espace en espace de petites ou¬
vertures à peine visibles du dehors , mais
qui lui servent comme de fenêtres pour ob¬
server, lorsqu’il ne dort point, les bêtes ou
les gens qui s’approchent de sa retraite
(Johnson Sketches ofltidianfield-sports,
2e édit. Lond., 1827, in-8, p. 278).
On peut bien supposer que le Babiroussa
a, dans l’état de liberté, des habitudes à peu
près semblables à celles de ce Sanglier. Il
n’y a point d’invraisemblance même à croire
que quelque chose d’analogue a pu être pra¬
tiqué autrefois par nos Sangliers d’Europe,
dans les pays où ils avaient à leur portée de
grandes prairies naturelles, et qu’ils aient
perdu plus tard cet instinct par suite des per¬
sécutions de l’homme, comme nos Castors
du Rhône ont perdu , par la même cause ,
l’habitude de se bâtir des habitations. Nous
voyons encore, dans la femelle de notre
Cochon domestique , la tendance à former
une litière au moment où elle est près de
mettre bas. Si cette tendance n’est presque
jamais suivie d’un effet utile, cela tient à ha
dégradation d’instinct produite par une
longue domesticité. Il en est de même de
la maladresse de Serins , lorsqu’ils cher¬
chent à se construire un nid à l’époque de
la ponte. L’espèce se propage depuis long¬
temps en captivité, et les soins de l’homme
en prévenant ses besoins lui ont fait per¬
dre la faculté d’y pourvoir elle -même.
L’inhabileté du Ver-à-soie à se porter d’une
feuille sur l’autre, quand on l’abandonne
sur un mûrier, est encore un exemple plus
frappant de ce pouvoi^ de notre espèce
pour anéantir les instincts des espèces in¬
férieures qu’elle s’est soumises. (Roulin).
BABOUCARD. ois. — Nom donné h
plusieurs espèces du genre Martin-Pêcheur.
Voyez ce mot.
* BABOUNYA bot. ru. — - (Babouny ,
nom sous lequel les fleurs sèches de cette
plante sont vendues dans les boutiques de
Cahira.) — Synonyme de Santolina fra-
yrantissimn.
BABOUIN. mam, — Synonyme de Cy¬
nocéphale. Voyez ce mot.
BABYRUSSA. MAM. Voyez BABI¬
ROUSSA.
BACA. bot. ph. — Synonyme de Bæa .
Voyez ce mot.
BACAU ou BACAUVAN. BOT. PH. -
Espèce du genre Manglier dont L’Héritier
a formé un genre sous le nom de Bru-
guicra. Voyez ce mot. (C. d’O.)
BACAZIA. bot. th. — Genre établi par
M. De Candolle dans le groupe des Labia-
tiflores, tribu des Mutisiacées, famille des
Synanthérées , par le démembrement du g.
Barnadcsia. Ruiz et Pavon avaient déjà
donné ce nom aux B. lanceolata et co-
ryrnhosa ; mais M. De Candolle l’a res¬
treint à cette dernière espèce. — C’est un
arbuste des Andes du Pérou. (C. d’O.)
BACBAILIRI. ois. — Nom donné, à
cause de son cri, au Lanius hachakiri
Shaw, par les habitants de l’Afrique.
Voyez riE-GRiicHK. (C. d’O.)
BACCA. bot. Voyez baie.
BACCANTE. bot. ph. — Orthographe
vicieuse du mot Bacchante. Voyez bac-
charide.
BACCAREO. mam. — Nom d’un ani¬
mal de l’Indoustan qu’on croit être V Axis.
Voyez cerf.
BAC
BAC
m
B ACC A BOIDES . bot. th. — Synonyme I
(le BAGOU AROIDES. VOT/CZ CC 1110t. (A. 11.)
B ACC AUL AIRE . bot. th . — AI. Dos-
vaux a établi, sous ce nom, un genre de fruits
composé de plusieurs ovaires distincts, bac-
eiformcs, non soudés, quelquefois même
plus ou moins éloignés les uns des autres
et provenant d’une seule et même lleur :
exemple le fruit des Drymis , des Zari-
thoxylum. Voyez fruit. (à. R.)
B ACC AERE A , Loureir. ( bcicca , baie 5
auren , dorée), bot. pu. — Genre incomplète¬
ment connu, qu’on rapporte avec doute à la
famille desRhamnées. Son auteur en signale
3 espèces, indigènes de la Coehinchine.
' (Sr.)
BACCUA ((3a/// ri, prêtresse dcBacchus).
ins. — Genre de l’ordre des Diptères, divi¬
sion des Brachocèrcs, subdivision des Tétra-
cbœtcs, famille des Brachystomcs, tribu
des Syrphides , créé par Fabricius et adopté
par Meigen, ainsi que par Fallcn et Al. Mac-
quart. Ce dernier ( Histoire natur. des
Diptères 3 tome I, p. 577), le caractérise
ainsi: Corps grêle, allongé. Tête convexe
antérieurement. Face à proéminence. Troi¬
sième article des antennes assez grand, car¬
ré, arrondi. Abdomen allongé, menu, rétréci
à la base.— Al. Alacquart y rapporte trois es¬
pèces dont nous ne citerons que la B. al¬
longée, Baccha elongata Fab. , Fallen
n° 1 et Alcig. ii° 1, tab. 28, f. 13. Cette es¬
pèce est assez commune et se trouve en
Europe. Latreille avait d’abord considéré ce
g. comme rentrant dans celui qu’il a créé
de son côté sous le nom de sétédon ; mais
depuis il l’en a séparé dans ses familles na¬
turelles. (D.)
BACCHANTE (prêtresse deBacchus).
ins.- — Geoffroy désigne ainsi un lépidoptère
diurne, Papilio Dejanira Lin., qui appar¬
tient au g. Satyre , Latr. Voyez ce mot.
(D.)
BACCHANTE, bot. ru. — Synonyme
de b \ cch aride. Voyez ce mot.
BACCHA BIDE ou BACCHANTE.
Barcharis. bot. th. - — Genre de la fa¬
mille des Svnanthérécs corymbifères , tribu
des Astéroïdées , ayant pour caract.: Capi¬
tules multiflores dioïques; corolles homoga-
mes , tubuleuses. Réceptacle nu ou sub-
paléacé dans un petit nombre d’espèces ; in-
volucre hémisphérique ou allongé , plurisé-
rié, imbriqué. Ces plantes, communément
frutescentes, sont pour la plupart originaires
de ^Amérique méridionale. On en compte
plus de 200 espèces. — La Baccharide de
Virginie, B ■ haiimifolia , ou Séneçon en
arbre, et la B. a feuilles de laurier rose, ou
B. neriifolia , sont cultivées dans nos jar¬
dins comme plantes d’agrément. La pre¬
mière passe l’hiver en pleine terre , l’autre
demande l’orangerie.
Le genre Baccharis, assez naturel pour
ne pas souffrir de démembrement, est très
voisin du g. Conyza , dont il ne diffère que
par ses fleurs dioïques. (C. d’O.)
B ACCH AROIDES. bot.th. — Le genre
ainsi nommé par Linné {Fl. zeyl. , 195) fait
aujourd’hui partie du grand g. Ver no nia,
dans la famille des Synanthérécs. Voyez
VERNONIE. (A. R.)
* BACCHIDE. Bacchis (divinité égyp¬
tienne). ins. — Genre de Diptères, établi par
M. Robineau-Desvoidy dans son ouvrage sur
les Aîyodaires, et qu’il place dans la famille
des Napéellécs et la tribu des Putrellidées.
Ses caractères sont ceux des Nèrèes , dont
il ne diffère que par des pattes plus allon¬
gées et les tibias intermédiaires nus. Les
espèces de ce genre , au nombre de 4, et
toutes nommées par l’auteur, se trouvent
plus particulièrement dans les caves , sur
le vin qui dégoutte de la cannelle des ton¬
neaux. Elles sautillent lorsqu’on veut les
saisir. Une espèce se joue à la surface des
eaux. Nous citerons comme type celle que
l’auteur nomme B. cellarum , et dont voici
une courte description : Long. 2 à 3 millimè¬
tres. Tout le corps d’un noir luisant , gla¬
bre; quelquefois les pattes sont d’un brun
pâle. Ailes ayant une légère teinte fuligi¬
neuse. Cette espèce vit sur le vin corrompu
et exposé à l’air. (D.)
B VECUES, roiss. — Ce nom qui se
trouve dans Pline, paraît appartenir aune
espèce de Lotte, Gudus violua.
BACCHUS. ins. — Voyez rhynchites.
BACC1ENS (fruits), bot. th. — On
appelle ainsi tous les fruits à péricarpe
charnu qui ont du rapport avec la baie. Voy.
fruit. (A. R.)
BA CCI VOUES. Baccivori. ois. — Nom
donné par Vieillot à sa seizième famille des
Oiseaux sylvains , qu’il suppose se nourrir
de baies.
25*
T. II.
410
BAC
BAC
* BACCIVOIUDÉES. Baccivoridæ
(mangeurs de Baies), ois. — Famille faisant
partie de l’ordre des Passereaux denty’os-
tres de Cuvier et de notre sous-section des
Dentirostres à bec déprimé.
Au mot AMrÉtiNÉEs, nous avons indiqué
cette sous-famille comme faisant partie de
notre famille des Baccivores ; mais vou¬
lant nous conformer à l’usage adopté pres¬
que généralement aujourd’hui dans les clas¬
sifications d’histoire naturelle, de terminer
en idées les noms de famille et en inées ceux
de sous-famille, nous avons cru devoir faire
ici le petit changement de Baccivores en
Baccivoridées.
Ce nom de famille , employé primitive¬
ment par Vieillot pour rapprocher un cer¬
tain nombre de genres américains à bec
large, déprimé, très fendu, et mangeurs de
baies et de fruits mous , nous a paru si na¬
turel et si expressif, que nous avons cru
devoir l’adopter pour ces mêmes espèces ,
l’étendant toutefois à beaucoup d’autres
genres, la plupart américains aussi, et of¬
frant les mêmes caractères de mœurs sylvi-
coles et baccivores , quoique différant quel¬
quefois par un bec moins élargi et moins
déprimé, ou par une taille plus forte. Nous
devons convenir que , dans la nombreuse
réunion de genres dont nous composons
cette famille , nous avons à peu près
suivi les idées du célèbre Cuvier dans son
Tiègne animal , et du savant ornithologiste
anglais Swainson dans la composition de sa
famille Ampclidœ ou F ruit—caters , ou
Chatterers. Nous y avons cependant ap¬
porté quelques changements qui nous ont
paru plus conformes à la nature. Ainsi, nous
y avons ajouté les Coracinées , les Cépha-
îoptères et genres voisins d’Amérique, for¬
mant les Coracinées des auteurs modernes,
parce que ces espèces , quoique de plus
grande taille que les Cotingas ou Ampè-
linées leurs compatriotes, en ont entière¬
ment la forme , les pattes courtes et per-
cheuses, le bec large et déprimé, les mœurs
frugivores, et sont loin d’indiquer, sous
tous ces rapports, le moindre motif de rap¬
prochement avec les Corvidées , où Swain¬
son les plaçait. Les mêmes raisons nous ont
décidé à y introduire les Rolles et Rol-
liers, les Eurylaimcs , dont quelques es¬
pèces sont entièrement frugivores, et même
les Loriots , dont le bec, quoique en appa
rence conformé comme celui des Merles,
est néanmoins beaucoup plus élargi et dé¬
primé à la base, dont les pattes courtes, les
ailes longues et pointues indiquent des Oi¬
seaux à mœurs percheuses et forestières, ei
qui sont effectivement presque uniquement
frugivores.
Nous avons cru devoir grouper en tête
de notre famille des Baccivoridées les sous-
familles tenant encore des familles précé¬
dentes, par des pattes assez longues ; par un
bec comprimé , quoique large à la base , et
par une nourriture moitié insectivore, et
moitié frugivore.
Il résulte de cette nombreuse association
de genres à mœurs à peu près semblables ,
que notre sous-section des Dentirostres à
bec déprimé se trouve ne renfermer, pour
ainsi dire, que deux grandes familles , les
Baccivoridées et les Muscic.apidées, très
rapprochées par la forme du bec et les
mœurs, et dont un assez grand nombre d’es¬
pèces participant de ces deux genres de nour¬
riture forment le passage de l’une à l’autre.
Lorsqu’on compare l’immense quantité
d’espèces de toute grandeur que cette fa¬
mille et la famille voisine , les Muscicapi-
dées, nous offrent dans le nouveau monde,
au nombre exigu de leurs représentants
en Europe , où il est borné à trois dans
la première et à quatre dans la seconde ,
et qu’on observe les modifications sans
nombre du bec , plus ou moins déprimé,
plus ou moins élargi , quelquefois même
fendu à l’excès chez ces espèces améri¬
caines, il est facile d’y reconnaître, et on
ne peut trop admirer la balance conserva¬
trice , les sages proportions avec lesquelles
l’auteur de la nature a réparti , suivant les
lieux et les climats , ses diverses produc¬
tions. Sous les zones torride et tropicale, en
effet , où des flots d’une chaleur humide et
continue déterminent une végétation aussi
somptueuse que variée, des fruits, des baies
de toute espèce , de toute dimension , cou¬
vrent les plantes, les arbustes et les arbres
gigantesques des forêts. Par suite de cette
haute température, lesB.eptiles, les Insectes,
les Mollusques terrestres et fluviatiles , se
présentent tantôt avec un développement
presque incroyable, tantôt sous des propor¬
tions moyennes et même petites, mais tou-
BAG
BAC
411
jours en nombre immense. Là aussi Ton re¬
trouve dans la classe des Oiseaux une mul¬
titude , une variété d’espèces , destinées ,
suivant leur taille et les proportions de leur
bec, à engloutir par centaines ces Reptiles,
ces Mollusques, ces essaims innombrables
d’insectes et ces fruits si variés ; ainsi, près
des lacs et des vastes marécages , dans les
bois qui les avoisinent , ou abondent les
Reptiles aquatiques et terrestres , une in¬
imité d’Oiseaux de proie reptilivores , qui
semblent avoir perdu tout le courage et l’ar¬
deur de nos espèces européennes, se con¬
tentent de cette proie facile, qu’ils guettent
de dessus la branche où ils se tiennent im¬
mobiles; parmi eux, quelques espèces encore
moins carnassières , vont chercher sous le
feuillage ces énormes Bulimes sylvicoles
qu’elles savent extraire de leur coquille au
moyen de leur bec terminé en crochet pro¬
longé.
A côté de ces Fourmis gigantesques et
voyageuses, de ces Termites destructeurs,
dont les innombrables légions menacent
d’envahir le sol américain , vous retrouvez
une multitude d’Oiseaux formicivores, et
cette féconde famille de Fourmiliers ( fa¬
mille étrangère à l’Europe ) qui , fidèle
au but de la nature, ne cesse de poursuivre
à outrance les Insectes nuisibles dont elle
fait son unique nourriture. Au milieu de
ces antiques forêts si riches en fruits sa¬
voureux , en baies de toute dimension , et
sur leurs lisières, que peuplent des légions
d’insectes , on voit aussi voltiger en grand
nombre les diverses espèces de nos Bacci-
vores et de nos Muscicapidéos , sans cesse
occupées à découvrir ces fruits ou à pour¬
suivre ces Insectes ailés que la nature leur
a destinés comme aliment.
A propos de ces deux familles d’Oiseaux
frugivores et insectivores, nous devons citer
une anomalie des plus remarquables dans les
mœurs d’une espèce de la famille des Engou¬
levents en Amérique, et qui prouve que si à
chaque instant la nature nous présente des
espèces dont les formes anomales sont en¬
tièrement rebelles à nos classifications, elle
en a créé d’autres qui ne le sont pas moins par
leurs mœurs et leur nourriture ; ainsi, dans
cette famille des Engoulevents, si éminem¬
ment insectivore sur tous les points du
globe, l’Amérique nous offre une espèce, le
Guacharo ( Sleaiornis de Humboldt ) ,
uniquement frugivore , et les cavernes , les
rochers en pleine mer qui lui servent de
retraite diurne, sont jonchés des noyaux des
divers fruits que ces Oiseaux avalent entiers,
mais dont ils ne peuvent digérer que la pulpe.
On peut assigner pour caractères gé¬
néraux à la famille des Baccivoridées •
Bec de longueur variable , mais toujours
élargi à sa base dégarnie de poils , le plus
souvent large, déprimé et très fendu, plus
ou moins comprimé sur les côtés , vers la
pointe, qui est échancrée et quelquefois
assez brusquement courbée. Pattes à tarses
courts; doigts courts ou moyens, quelque¬
fois syndactyles : l’externe allongé , soudé
plus ou moins loin avec le médian, et beau¬
coup plus long que l’interne. Ailes courtes
ou moyennes, ou longues, ayant quelque¬
fois quelques-unes de ses premières ré¬
miges rétrécies , ensiformes ou même atro¬
phiées. Queue courte ou moyenne , coupée
carrément ou légèrement arrondie, ayant
quelquefois ses deux rectrices médianes
prolongées.
Les sous-familles dont elle se compose ,
en suivant l’ordre que nous avons indique
ci-dessus, sont :
(Sous familles à bec plus com¬
primé , Insectivores et JÜac-
civores.)
fSous-familles à bec
déprimé et Bacct
vores.)
Piprtnèes
Ampèlinèes .
Coracininècs
Eurylaiminècs .
P a chycép ha lin ces .
L èio thrioinces .
Coraciadinèes .
Oriolinèes.
Virèoninèes .
Voy. ces mots. (Lafr.)
BÂCHA. ois. — Aigle d’Afrique, appar¬
tenant au genre Faucon. Voyez aigle.
BACHA DE MER. poiss. — Synonyme
du genre Triure Bougainvillien , de Laeé-
pède. Voy. triure.
BACH AL A. rot. ph. — Synonyme t VA -
maranth'iis oleraoeus L. Voy. amaranthe.
BACH AO , BACHAS, bot. ph. — Sy¬
nonyme de bacau. Voy. ce mot.
BACHE (Palmier Bâche), bot. — Nom
vulgaire, à la Guiane , du Mauritiu flexuo-
sa Linn. {Suppl.) , Palmier très répandu
dans les lieux humides et voisins de la mer,
depuis l’embouchure de la rivière des Ama¬
zones jusqu’à celle de l’Orénoque. Voy.
MAURITIA. (Ad. B.)
BAC1IEBO. ois. — Nom vulgaire du
BAC
4Î2 BAC
Pic-Vert, Pic us viridis L. Voyez rie.
(C. d’O.)
lîACILE. Crithmum. bot. th. — Genre
de la famille des Ombellifôres, comprenant
originairement six espèces, dont cinq ont
été distribuées dans les g. Astydamia , Ce-
noloyhium , Piluranthes et Sescli. Le
Crithmum marilimum , vulgairement ap¬
pelé Perce-pierre ou Passe-pierre, et que
Sprengel a appelé Caehrys mari lima , est
une plante herbacée, cultivée dans les
jardins potagers pour scs feuilles , qu’on
confit au vinaigre comme l’Estragon . Elle
croit sur les rochers du littoral de la Médi¬
terranée, sur les bords de l'Océan occiden¬
tal, depuis le Portugal jusqu’aux Canaries,
et sur ceux de la mer Noire. Il en existe une
variété, à feuilles plus larges, qu’on ap¬
pelle C. canariense ■ (G. d’O.)
BACILLAIRE. Bacillaria {bacillus ,
baguette), inf. végét. — Müller avait donné
ce nom à un genre dont les nombreuses
subdivisions constituent aujourd’hui la fa¬
mille des Baciilariées. M. Ehrenberg le ré¬
serve aux espèces qui ont pour caractères
d’être libres; à carapace simple, bivalve
ou multivalve, siliceuse, prismatique, et
qui forment des chaînes brillantes ou des
polypiers en zig-zag, par la division spon¬
tanée imparfaite de la carapace, et par la
division parfaite du corps.
Les Bacillaria paracloxa Gmcl., B.
pectinalis Nitzen , et quelques autres sont
dans ce cas. (P. G.)
BACILLAIRE [bacillus , baguette).
min. — Nom qu’on donne à certains cris¬
taux en prismes allongés et arrondis ,
comme ceux de l’Arragonite, de l’Épidote et
du Plomb carbonaté. (Del.)
B ACILL ARIENS, infus. — Synonyme
de BACILLARIÉes. Votf. CC 1110t. (P. G.)
BACILLARXÉES. Bacillaria (Bacil¬
laire, genre d’infusoires). infus. végét. —
M. Ehrenberg nomme ainsi la famille à la¬
quelle les Bacillaires servent de type. Les
Baciilariées sont pour lui des Infusoires ani¬
maux, et il les classe parmi les polygastri-
ques. Beaucoup d’autres naturalistes ad¬
mettent an contraire que ce sont des pro¬
ductions végétales.
Les genres de la famille des Baciilariées
sont fort nombreux et c’est surtout à M. Eh¬
renberg qu’on en doit la distinction, ainsi
que celle de la plupart des espèces qui s’y
rapportent. Ce sont en général des corps de
fort petite taille, et qu’on ne peut étudier sans
le secours du microscope; il y en a beaucoup
dans nos eaux douces ; les eaux de la mer en
fournissent aussi et M. Ehrenberg en a re¬
connu à l’état fossile dans des roches prove¬
nant de différents points du globe. Le lit si¬
liceux des Baciilariées se conserve en effet
avec beaucoup de facilité., Or, comme ces
êtres organisés se reproduisent en grande
quantité dans les eaux stagnantes, et que
les individus se succèdent rapidement, le
dépôt de tous leurs petits cadavres ne tarde
pas à prendre une certaine épaisseur. Il y a
aussi des débris de Baciilariées dans laBa-
régine, et la Farine fossile de Suède en ren¬
ferme également beaucoup. M. Ehrenberg ,
dans son grand ouvrage sur les Infusoires,
a traité ces divers points de vue de l’histoire
des Bacillaires, avec beaucoup d’extension,
et iha donné des figures de tous ces pré¬
tendus animaux. On lui doit aussi des tra¬
vaux plus récents sur ce sujet, insérés dans
les Mémoires de l’Académie de Berlin, il
en sera traité plus longuement à l’article
infusoires , auquel nous prions le lecteur
de recourir. (P. G.)
* BACILLES ( hacillus , baguette), ins.
— Genre de la famille des Phasmiens, de
l’ordre des Orthoptères, établi par Lalreille
aux dépens du genre Phasma de Fabricius,
et adopté depuis par tous les entomologistes.
Les Bacillus sont caractérisés principale¬
ment par un corps grêle, linéaire, en forme
de baguette, et par des antennes très courtes
et moniliformcs, composées d’un nombre
d’articles qui n’excède pas doüze. Ces In¬
sectes, qui sont aptères dans les deux sexes,
se tiennent sur les arbrisseaux exposés à
l’ardeur du soleil, etilsse traînent lentement
et comme avec peine sur leurs branches.
Le genre Bacillus ne renferme qu’un
petit nombre d’espèces , dont deux sont
propres à l’Europe méridionale : l’une, le
B. Rossii Fab., habite la France méridio¬
nale et l’Italie; l’autre, le B ■ granulatus
Brui., a été recueillie en Morée, et se trouve
probablement dans d’autres parties de l’Eu¬
rope méridionale. (Bu.)
BACINET, BASSINET, bot. th. —
Noms vulgaires de la Renoncule bulbeuse.
Voy. RENONCULE.
413
BAC
* BACIS (étymologie inconnue), uns. — j
Genre de Coléoptères tétramèrcs , famille
des Chrysomélines , établi par M. Dejean
0 Catalogue , 3e édit.), mais dont les carac¬
tères n'ont pas été publiés. Il y rapporte 3
espèces, toutes de Cayenne, dont une nom¬
mée A. sculellaris par M. Lacordaire. Par
la place qu'il occupe dans le Catalogue, ce g.
paraît voisin du g. Ægithus de Fabricius.
M. Hope ( Revue cuvièriennc , 1831) lui
donne pour caractères : Forme des Scaphi-
dimorphes ; antennes à peine [dus longues
que le corselet. Corselet presque échancré
antérieurement, à peine sinueux à la base,
avec les côtés arrondis. Élytres arrondies à
l'extrémité. Le corps, en dessous, plus con¬
vexe au milieu. Jambes à peine courbées.
(D. et C.)
BACIUCCO, BATICULA . BOT. PH. - j
Synonyme de Crithmum marilimum L.
Voyez bacite.
BACRELY8 , BARELEYS. mam.
— Les Hottentots donnent ce nom à des
Bœufs d'une race particulière, employés par
eux, suivant le récit de Kolbe , à la garde
des troupeaux. Voy. boeuf. (C. d'O.)
BACOMIA , DC. bot. th. — Genre de
la famille des Rubiacées (tribu des Cofféa-
cées),- auquel son auteur assigne pour ca-
ract. distinctifs : Limbe calicinal 4-fide. Co¬
rolle infondibuliforme, à gorge barbue ; lim¬
be 4-fide, contourné en estivation. Étamines
4. Ovaire 2-locuIaire , couronné d’un disque
conique ; loges 1-ovulées 5 ovules peltés ,
amphitropes, insérés au milieu de la cloi¬
son. Style filiforme, saillant ; stigmate ela-
viforme. Baie sèche, subglobuleuse , ombi¬
liquée , contenant 2 noyaux crustacés , 1-
spermes. Graines semi-globuleuses, à hile
ventral ; radicule infère. — Ce genre n’est
fondé que sur une seule espèce (B. corym-
bosa DC. — Ixora niiida Schum. ) : c’est
un arbuste de Sierra-Leone à feuilles op¬
posées , pétiolées , acuminées ; à stipules
connées, engainantes ; à fleurs blanchâtres,
disposées en corymbes terminaux tricho-
tomes. (Sp.)
BACOPA, Aubl. bot. ph. — Genre que
M. Bentham rapporte à la famille des Scro-
phularinées, en lui assignant les caract. sui¬
vants : Calice S-parti ; segment postérieur
plus grand. Corolle sub-rotacée ou campa-
nulée, régulière, 5-fide. Étamines 5, insé-
BAC
rées au tube de la corolle, toutes fertiles,
alternes avec les segments de la corolle.
Ovaire â 2 loges multi-ovulées. Style indi-
visé ; stigmate bilamellé. Capsule membra-
nacée , indéhiscente, 2-loculaire, poly-
sperme. Graines scrobiculécs. — On ne
connaît que deux espèces de ce genre : ce
sont des herbes glabres , indigènes de
l’Amérique équatoriale ; à feuilles oppo¬
sées; à pédoncules solitaires ou fascicu-
lés, axillaires, 1-flores; à corolle blanche
ou bleuâtre. (Sp.)
BACOVE. bot. ph. — Yariété de Ba¬
nane. Voyez ce mot.
* BACTEBIA (fjouvnripia, bâton), uns. —
Genre de la famille des Pbasinicns, de l’ordre
des Orthoptères, établi par Latreille aux dé¬
pens des Phasma, et adopté depuis par tous
les entomologistes avec de plus ou moins
grandes restrictions. Les Bacteria ont un
corps long, étroit et filiforme, entièrement
aptère; des antennes plus longues que letho-
rax et d’une extrême ténuité, et le premier
article des tarses plus long que les trois sui¬
vants.
Ce genre renferme un assez grand nom¬
bre d’espèces , provenant de toutes les ré¬
gions intertropicales. Le type est la B.
arumatia Stoll ( Phnsma ferula Fab.) ,
des Indes-Orientales. (Bl.)
* BACTERIE. Bacterium (paXTT.OlGV,
bâton), un fus . — AI. Ehrenberg établit sous
ce nom, dans ses ouvrages sur les Infusoires,
un genre de sa famille des Yibrioniens,
dont l’espèce type est le Monas punc-
tatnm de Müller. Les Bactéries sont en
chaînes filiformes, rectilignes et inflexibles,
1 (P. G.)
*BACTRA((3à/c-rpov, bâton), ins.— Genre
de Lépidoptères nocturnes, établi par Ste¬
phens et adopté par Westwood ( Synops . of
the généra of British insects , p. 108 ) ,
qui le place dans sa famille des Tortricides,
et lui donne pour caractères : Palpes mé¬
diocrement longs, comprimés, épais, squam-
meux ; le dernier article caché. Ailes hori¬
zontales; les antérieures très étroites, avec
le bord postérieur tronqué obliquement, et
l’angle apical aigu. Ce g. a pour type le
Tortrix pauperana de Ilaworth , espèce
propre à l’Angleterre, que nous ne connais¬
sons pas, mais qui, d’après ses caractères
génériques , paraîtrait appartenir au genre
BAC
U1U BAC
Phoxopteryx de Treitschke. Voy. ce mot.
(D-)
B AUTRIDIÉES . Bactridicœ. bot. cr.
*— - Nom donné, par M. Ad. Erongniart, à
«ne tribu de la famille des Urédinées.
(C. d’O.)
BACTRIDIUM ( [3axT7ipt<5'iov , petite
canne), bot. cr. — Kunze et Schmidt ont dé¬
crit, sous ce nom, des petits Champignons qui
appartiennent aux Hypomycètes de Link et
auxMucédinées de Fries. Ils se développent
sur le tronc des arbres. Les filaments qui les
composent sont cloisonnés, le plus souvent
simples ; leur extrémité se tuméfie , s’al¬
longe, et se remplit d’une matière granu¬
leuse formée par les spores ; le dernier ar¬
ticle seulement reste vide et transparent.
■ — On en connaît trois espèces. J’ai souvent
rencontré dans les environs de Paris le
Bactridium flavum sur l’écorce des Peu¬
pliers. Bulliard l’a figuré sous le nom de
Trèmella mucoroides . Ce petit genre de¬
mande encore à être étudié pour son déve¬
loppement, quoique Kunze et Schmidt en
aient donné d’excellentes figures ( Mycol.
Beft. ). (Liv.)
* BACTRIDIUM ( (3cwty)ci[/iorca?.
bot. ph. — Petite famille de végétaux mono-
cotylédonés qui, dans ce grand embranche¬
ment du règne végétal , représentent, par
leur port et leur mode de végétation para¬
site, les Orobançhes , les Hypocistes, et les
Lathrœa de l’embranchement des Dicotylé-
donés. Cette famille a été établie par le prof.
L. C. Richard, dans un travail spécial in¬
séré dans le VIIIe volume des Mémoires dti
Muséum d’hist. naturelle. Depuis cette
époque, M. Marlius, à la fin du IIIe volume
de ses Nov. yen. et Sp. Bras., p. 150, et
MM. Schott et Endlicher (Meletemata ,
p.10), se sont successivement occupés de ce
groupe de végétaux , en déterminant, avec
plus de précision qu’on ne l’avait fait jus ¬
qu’alors, plusieurs points de leur organisa¬
tion. C’est en nous aidant de ces travaux et
de nos propres observations que nous allons
reproduire ici les caractères généraux des
Balanophorées.
Les Balanophorées sont des plantes para¬
sites sur les racines d’autres végétaux,
Ù27
ayant, comme nous l’avons dit précédem¬
ment, un port qui rappelle beaucoup celui
des Orobançhes et des Hypocistes. Elles sont
épaisses, charnues, fungi formes, dépour¬
vues de véritables feuilles , remplacées
par des écailles qui se rapprochent sou¬
vent vers la partie supérieure de sa tige
où elles forment une sorte d’involucre au¬
tour des capitules. Avant leur développe¬
ment, ces tiges sont en général renfermées
dans une sorte de spathe tubuleuse. Les
fleurs sont généralement petites, unisexuées,
monoïques ou dioïques, le plus souvent dis¬
posées en un gros capitule terminal et so¬
litaire , très rarement en capitules distincts
et comme paniculés: enfin, dans un seul
cas, les fleurs mâles constituent une sorte de
grappe terminale. Tantôt chaque capitule se
compose à la fois de fleurs mâles et de fleurs
femelles réunies ; tantôt ils ne portent cha¬
cun que des fleurs d’un môme sexe. Ces
capitules, comme nous l’avons déjà exposé,
sont environnés d’écailles de même nature
que celles qui , sur les tiges, remplacent les
feuilles. Les fleurs sont réunies sur un pho-
ranthe ou réceptacle rarement nu , le plus
souvent chargé de soies ou d’écailles de
formes très variées.
Les fleurs mâles, souvent pédicellées ,
ont un périanthe composé d’un à trois ou
quatre sépales étalés , planes ou concave? ;
des étamines dont le nombre varie comme
celui des sépales. Quand il n’y a qu’une
seule étamine , elle se compose d’un filet
plus ou moins allongé, terminé par une
anthère arrondie, à deux loges, s’ouvrant
chacune par un sillon longitudinal ; quand
les étamines sont au nombre de trois, ce
qui est le nombre en quelque sorte normal,
elles sont symphysandres , c’est-à-dire que
les filets sont soudés en un androphore al¬
longé et cylindrique , tantôt très court
[Langsdorffia] , tantôt très allongé (7/e-
losis) , et que les anthères sont soudées à la
manière des Synanthérées. Ces anthères
sont toujours biloculaires et s’ouvrent cha¬
cune par un sillon longitudinal. Le pollen,
dans les espèces où il a été observé , se
compose de particules globuleuses.
Les fleurs femelles, tantôt scssilcs, tan¬
tôt pédicellées , se composent d’un ovaire
infère, couronné par un limbe calicinal, tan¬
tôt formé de plusieurs sépales distincts ,
428
BAL
BAL
tantôt tronqué et à peine distinct. Cet ovaire
est à une seule loge, qui contient un ovule
unique naissant de son sommet ; plus ra¬
rement il est à deux loges, dont une géné¬
ralement plus petite et en quelque sorte
oblitérée. Tantôt un seul style, tantôt deux
styles partent du sommet de l’ovaire.
Les fruits sont en général assez coriaces,
secs ou légèrement charnus, distincts ou
soudés, ou simplement agglutinés plusieurs
ensemble. Chacun d’eux est uniloculaire et
monosperme. En général, la graine est peu
distincte du péricarpe : elle se compose d’un
tégument coriace et comme osseux , recou¬
vrant un gros endosperme celluleux, charnu,
blanc , contenant un très petit embryon ,
presque globuleux , placé dans une petite
cavité superficielle.
La famille desBalanophorées forme, com¬
me nous l’avons déjà remarqué, un groupe
fort distinct parmi les Monocotylédonés.
Quelques botanistes, et entre autres MM.
Lindley, Schott et Endlicher , etc., l’ont
rapprochée des Cytinées et des Rafflésia-
cées ( voy . ces mots) , pour en former une
classe à part, différente à la fois des Mo¬
nocotylédonés et des Dicotylédonés. Quoi
qu’il en soit, cette famille a, par sa structure,
des rapports intimes avec les Aroïdées et
les Hydrocharidées, tandis que par son port
et par son mode de végétation elle se rappro¬
che des Cytinées et des Orobanchées.
Les genres de cette famille ont été par¬
tagés de la manière suivante :
lre tribu: Sarcophytées. Capitules distincts
et réunis plusieurs ensemble sur la même
tige. Étamines libres. Ovaire uniloculaire.
Genre Sarcophyle , Sparm. (. Act.Holm .,
37, p. 300 , t. 7).
2me tribu : Lophophytées. Capitules dis¬
tincts , réunis plusieurs ensemble sur la
même tige. Étamines distinctes. Ovaire à
deux loges.
Genres : Lophophytum , Sch. et Endl.
(. Meletem -, 1 , t. 1). — Ornbrophytnm
de Pœppig.
3me tribu : Cynomoriées. Capitules soli¬
taires, terminaux. Étamines libres ou sym-
physandres. Ovaire uniloculaire.
Genres: Cynomorium , Mich. ( Gen .,
17, t. 12; Rich., B alan ., t. 21). — Balano-
phora , Forst. ( Gen ., 50).
4me tribu : Hélosiées. Capitules solitaires
et terminaux. Étamines symphysandres.
Ovaire biloculaire.
Genres : Cynopsole , Endl. [Gen., n. 719).
— Scybalium , Sch. et Endl. [Meletem.,
3, t. 2). — Helosis, Rich. [Balanoph., t. 20).
— Langsdorffia , Mart. (A. R.)
BALANOPTERIS. bot. ph. — - Syno¬
nyme z co rm\s (Æ « rZ> a ,
barbe; cornu, corne), ins. — Genre de
Lépidoptères, famille des Diurnes , section
des Hexapodes , tribu des Papillonides ,
établi par Latreille ( Encyclop. méthode
t. IX, p. 705) et qu’il caractérise ainsi :
Antennes sétacées , plumeuses. Palpes
s’élevant à peine au-delà du chaperon ; ailes
inférieures, ayant la cellule discoïdale ou¬
verte, le bord interne concave et replié. — Ce
g. se rapproche des Uranies par ses anten¬
nes sétacées et fait le passage de la tribu
des Papillonides à celles des Hespérides; il
est fondé sur une seule espèce du Brésil ,
nommée par l’auteur Burbicornis basilis,
et décrite dans l’ouvrage précité (p. 708,
n°l). (D.)
BARBIER. roiss. — Nom vulgaire d’un
poisson commun et abondant sur les côtes
de la Méditerranée et de l’Espagne. Il avance
aussi dans l’Océan Atlantique jusqu’aux Ca¬
naries. L’espèce est du genre Anthias.
Voyez ce mot. (Val.)
BARBIERI A, DC. bot. th. — Genre
de la famille des Légumineuses (sous-ordre
des Papilionacées, tribu des Clitoriées), au¬
quel son auteur assigne les caract. suivants :
Calice tubuleux , 5-fide , 2-bractéolé à la
base; segments acuminés , égaux. Pétales
longuement onguiculés; ailes plus courtes
que la carène ; carène plus courte que l’éten¬
dard. Étamines diadelphes; l’étamine libre de
moitié plus courte que les autres. Style fili¬
forme longitudinalement, barbu au som¬
met; stigmate obtus. Légume 1-loculaire,
polysperme. — Ce genre est fondé sur le
Clitoria polyphylla Poir. ( B. polyphylla
DC., Galactia pinnata Pers.). C’est un
arbrisseau à feuilles imparipennées ; à fo¬
lioles stipellées; à grappes axillaires, cour¬
tes, pauciflores. (Sp.)
BARBIFÈRE [barba, barbe; fero , je
porte), bot. cr. — Synonyme de Barbula.
BARBILA1YIER. ois. — Ce genre, sy¬
nonyme du g. Sparactes d’Illiger et du
Bec de fer de Levaillant , quoiqu’adopté
par plusieurs auteurs , devrait disparaître
des méthodes , puisqu’il est fondé sur une
supercherie. L’individu qui a donné lieu à
la création de ce genre paraît évidemment
avoir été fait avec le corps d’un Barbican, la
huppe d’un Dronge et les tarses d’une Pie-
Grièche ou d’un Tyran , par esprit de cupi¬
dité , sans doute , pour tromper un riche
amateur hollandais. (C. d’O.)
BARBIO. roiss. — Synonyme de Bar¬
beau.
BARBION. Micropogon ( 0.1*00';, pe¬
tite; Tuoywv, barbe), ois. — Genre formé
par Temminck pour recevoir tous les Barbus
d’Afrique, d’Asie et d’Amérique, différant
des autres par un bec plus comprimé et
l’absence de longs poils à sa base. Cette
modification du bec se retrouvant effective¬
ment chez quelques espèces de ces trois
grands groupes géographiques , modifica¬
tion qui ne nous paraît pas plus importante
ici que chez tant d’autres genres où il s’en
rencontre de semblables , nous avons cru
plus naturel, tout en sectionnant géogra¬
phiquement toutes les espèces du grand
genre Barbu, de séparer aussi ces Barbions
de Temminck pour les grouper comme sous-
genres avec ceux des Barbus qui sont leurs
compatriotes. Nous n’avons pu cependant
en agir ainsi pour les Barbions américains,
ne connaissant pas de vrais Barbus en Amé¬
rique ; car nous sommes très porté à croire
que les deux espèces citées comme telles par
Temminck [PI. col art. Barbu ) sous les
noms de Barbu des Maynas ( Brisson ,
pl. 7, f. 3, et Buff., enl. 830) , et de Barbu
oranvert Vaill. ( Barb . sup., pl. col.), ne
sont eux-mèmes que des Barbions de Tem¬
minck ou Barbusérics de Lesson. Nous ne
pouvions non plus les réunir aux Tamatia-
nées leurs compatriotes , qui , malgré leurs
rapports dans l’ensemble de leurs formes ,
s’en éloignent cependant par celle de leur
bec droit en dessus, de leur coloration ob¬
scure , et en ce qu’ils n’auraient pas la fa¬
culté de se cramponner aux arbres, faculté
que nous supposons appartenir aux Barbu¬
sérics américains , d’après la conformité de
leurs pattes et de leur ensemble avec les
Barbicans et les Promépics , les uns réelle¬
ment grimpeurs, les autres au moins cram-
ponneurs, si je puis m’exprimer ainsi. Nous
les avons alors rapprochés des Barbicans,
avec lesquels ils nous ont paru avoir le plus
BAR
BAR
465
de rapports de coloration. Déjà, quelques au¬
teurs modernes avaient fait plusieurs sub¬
divisions dans les Barbions de Temminck,
sous les noms génériques ou sous-généri¬
ques de Micropogon , Barbu série , Cou-
coupic , etc. 5 nous n’avons fait, tout en
adoptant ces nouveaux noms ,. que de les
grouper chacun comme sous-genre seule¬
ment dans la section des Barbus dont ils
sont compatriotes. Ainsi les Barbions afri¬
cains sont devenus notre sous-genre Pro-
mépic ( Protnepicus , Nob.), du nom spécifi¬
que donné par Levaillant à l’espèce type.
Le docteur Smith , dans son Report, of the
expédition for exploring central Africa,
june 23 , 1834, pag. 53, établit le sous-genre
Polysticte sur une espèce qu’il n’a pas re¬
connue et qui est positivement le Promépic
de Levaillant auquel il donne le nom de
Polysticte quopopa. Nous avons commis
la même erreur en le publiant dans le Ma¬
gasin de Zoologie , sous le nom de Barbion
soufré ( Micropogon snlphuratus). Ceux
de l’Inde nous ont paru réunir les caractères
assignés par M. Lesson à son genre indien
Caloramphe,e t nous avons conservé le nom
générique de Micropogon de Temminck
pour les espèces américaines, en changeant
le nom français de Barbion comme donné
anciennement par Levaillant à de petits
Barbus d’Afrique , en celui de Barbusèric ,
que lui a substitué M. Lesson, dans son
Traité d’ Ornithologie. Voyez barbu, BAR¬
BICAN, BUCCOÏDEES et POGONINÉES. (LAFR.)
BARBION. Pogoniulus , Nob. (Pogo-
niulus , diminutif d ePogonias, Barbican).
ois. — Sous-genre que nous avons cru de¬
voir former, parmi les Barbicans d’Afrique,
de deux petites espèces ne présentant pas
comme eux de dents au bec, et dont l’une,
type de notre sous-genre , est le Barbion
de Levaillant , Bucco parvus des auteurs,
Pogoniulus parvus Nob. Voyez barbican.
(Lafr.)
* BARBIONS (les Barbions), ois.— C’est,
dans le Traité dé Ornithologie de M. Les¬
son , son troisième sous-genre de son genre
Barbu. (Lafr.)
* B ARBIROSTRÉ . B a rbirostris (bar¬
ba, barbe ; rostrum , bec), zool. bot. — En
zoologie, on donne cette épithète aux Oiseaux
et aux Insectes dont le bec ou la trompe est
garni de poils. Les botanistes l’ont donnée
à une espèce de cryptogame, la Spheria
barbirostris , dont les ostioles sont allon¬
gés en forme de bec, et pubescents.
(C. d’O.)
* B ARBITISTES (papêin'Çca, je joue du
luth ; à cause de la stridulation que pro¬
duisent ces Insectes), ins. — Genre de la
famille des Locustiens , de l’ordre des Or¬
thoptères, établi par Charpentier ( Horœ
entomologie ex) sur la Locusta ephippiger
de Fabricius et quelques autres espèces eu¬
ropéennes. Depuis, MM. Serville (Ins.
orth.) et Burmeïster (Handb. der Ent.)
n’ont conservé sous le nom de Barbitistes
que les espèces dont les élytres sont en
forme de folioles oblongues, et dont les an¬
tennes sont insérées sur le sommet du front.
Telles sont les B. autumnalis Hagenb. ,
B. serricauda Fab., etc., de la France et
de l’Europe méridionale. Ces deux auteurs
ont adopté le nom générique d 'Ephippi¬
ger, proposé par Latreille pour la Locus¬
ta ephippiger Fab. (Locusta perforata
Ross., Ephippiger vitium Serv. ) et les
espèces voisines qui ont les élytres en forme
d’écailles courtes, bombées ou arrondies,
et les antennes insérées au milieu du front.
Voy. EPHIPPIGER. (Bu.)
BARBOTA, pois. — Un des noms du
grand Esturgeon, Acipenscr huso.
BARBOTE ou BARBOTTE . POIS. - -
Un des noms vulgaires de la Lotte commune,
Gadus lot la.
BARBOTEAU. pois. — Un des noms
de la Loche franche et du Cyprinus jeses.
Voyez roche.
BARBOTEUR. ois. — Nom vulgaire
du Canard chipeau, Anas strepera L.
BARBOTINE. bot. ph. — Nom vulgaire
de l’Armoise.
BARBOTTE. roiss. — Voyez barbote.
BARBOTTE. bot. ph. — Nom vulgaire
de la Vesce, Vicia saliva, dans plusieurs
de nos départements.
* BARBU. Barbatus. zool. bot. — En
zoologie, on donne celte épithète aux Mam¬
mifères, dont la partie antérieure de la face
est garnie de poils, et aux crins qui bordent
les fanons des Baleines ; chez les Oiseaux ,
à ceux dont le bec est garni de poils à la
base, ou dont la partie inférieure des joues
est munie de moustaches. Les ichthyologis-
tes l’appliquent aux Poissons dont la mâ-
T. II.
30
BAR
BAR
466
choire inférieure porte des barbillons ou
de longs filaments. Cette épithète est aussi
donnée à certaines Coquilles bivalves du
genre Arche, dont l’épiderme est couvert de
pointes raides et dures, et aux Insectes dont
les cuisses antérieures, la tète ou la trompe ,
sont couvertes de poils.
En botanique, ce mot s’emploie quelque¬
fois comme synonyme d 'Aristè; mais on
l’applique communément à toutes les par¬
ties d’un végétal garnies de poils , réunies
en touffes ou munies de filets longs et aigus
comme dans certaines Graminées.
(C. d’O.)
BARBU. Bucco. ©is. — Genre formé
par Brisson dans son Ornithologie , t. IY,
p. 91, et adopté depuis par tous les ornitho¬
logistes. Il créa le nom français à cause
(dit-il) des plumes raides et en forme de
poils ou de barbes, dont la base du bec de
ces Oiseaux est garnie , et le nom latin ,
Bucco , à cause du renflement des côtés de
la bouche ( Buccarum ) et de la grosseur de
la tête. Sous ce nom, Brisson confondait les
espèces asiatiques et américaines. Buffon ,
le premier, en fit une distinction très judi¬
cieuse, en le laissant aux espèces de 'l’an¬
cien continent, et désignant celles du nou¬
veau par le nom de Tamatias. Il réunit
alors, sous ce nom, les vrais Tamatias et
les Barbions américains ou Barbusérics de
Tesson.
Nous avons cru devoir restreindre ce
genre aux espèces asiatiques, d’abord parce
qu’elles diffèrent des espèces africaines (nos
Barbicans) par l’absence de dents au bec; par
le renflement beaucoup plus prononcé de sa
base, et l’arqûre moins forte de sa carène ;
parce que presque toutes nous offrent, dans
leur plumage analogue à celui des Perro¬
quets , une bigarrure de couleurs les plus
vives, de vert, de rouge, de jaune doré et de
bleu ; ce qui ne se retrouve pas chez les espè¬
ces africaines, qui n’ont jamais de bleu ni
de vert pur, mais seulement un mélange de
noir, de rouge et d’olivâtre ou jaunâtre;
puis , enfin , parce que les sections géogra¬
phiques, dès qu’elles nous présentent chez
leurs espèces quelques différences, soit dans
les formes extérieures, et la coloration du
plumage, soit dans les habitudes, nous pa¬
raissent les plus naturelles et bien préfé¬
rables à toute autre II est certain que cha¬
que grand continent renferme un grand
nombre de genres ou familles qui lui sont
particuliers et ne se retrouvent pas sur les
autres ; et , lorsque quelques-uns de ces
genres s’y retrouvent représentés par des
espèces analogues, il est rare qu’elles n’of¬
frent pas quelque caractère, sinon dans les
formes, au moins dans la coloration, qui ne
puisse les faire sectionner en groupes afri¬
cains, asiatiques et américains.
Notre genre Barbu ( Bucco , Briss., L.,
etc.) ainsi restreint, aura donc pour ca¬
ractères : « Bec très robuste, droit, coni¬
que, arqué dessus et dessous, renflé latéra¬
lement à sa base, surtout à celle de la man¬
dibule supérieure, garni, selon Cuvier, de
cinq faisceaux de barbes raides dirigées en
avant, dont un derrière chaque narine, un
de chaque côté de la base de la mandibule
inférieure, et le cinquième sous la sym¬
physe. Ailes courtes et obtuses. Queue
courte et légèrement arrondie, composée de
dix rectrices seulement. Pattes assez ro¬
bustes ; à doigts internes beaucoup plus
courts et plus faibles que les externes ; l’in¬
terne antérieur réuni à l’externe par toute
sa première phalange. Formes raccourcies,
lourdes et massives ; plumage peint de vives
couleurs , vives et tranchées comme chez ies
Perroquets , généralement vert , varié de
rouge, de bleu, de jaune doré vers la tête.
Toutes ies espèces asiatiques. »
Ce genre fait partie de nos Zygodactyles
grimpeurs, de notre famille des Buccoïdées,
et de notre sous-famille des Buccoïnées. De¬
puis qu’on a reconnu que les Barbus d’Afri¬
que ou Barbicans avaient la faculté de grim¬
per le long des troncs d’arbres, que les Pro-
mépics du même pays s’y tenaient cram¬
ponnés verticalement, on n’a pas balancé à
les ranger près des Pics , comme Oiseaux
grimpeurs, et, par analogie, on y a placé
aussi les Barbus d’Asie et même les Barbu¬
sérics d’Amérique. Nous ignorons si ces
deux derniers groupes jouissent de la même
faculté; mais il nous parait tellement indis¬
pensable de les réunir tous en une même
famille, que , lors même qu’ils en seraient
privés, on rie pourrait, selon nous, encore
les séparer.
Les Barbus sont frugivores et insectivores.
Le lieutenant-colonel Sykes n’a trouvé que
ces deux substances dans l’estomac des es-
BAR
BAR
467
pèces indiennes qu’il a disséquées. Il ne dit
point qu’il les ait^ues grimper ou se cram¬
ponner sur les troncs d’arbres. Les fruits
dont ils se nourrissent sont, surtout, diver¬
ses espèces de Figues.
Temminck n’a cité et décrit ( Pl . col.),
dans ses Barbions, qu’une seule espèce
asiatique, le Barbion fuligineux, espèce
remarquable par sa coloration uniformé¬
ment fuligineuse en dessus, blanc jaunâtre
ou roussâtre en dessous, et par un bec très
comprimé et dont l’arête supérieure est cou¬
pante à son insertion dans les plumes fron¬
tales. M. Lesson ayant assigné ce caractère
et quelques autres, qui se retrouvent en¬
core chez le Barbion fuligineux, à un nou¬
veau genre indien de Buccoïnées, son genre
Caloramphe {Caloramphus , Less., Rev .
zooly 1840, p. 134), nous avons cru devoir
adopter ce nom de Caloramphe pour dési¬
gner les Barbions d’Asie et comme sous-
genre de notre genre Barbu. Ce genre Ca-
loramphus est synonyme, selon M. Les¬
son, de celui de Xylopogon de M. Tem¬
minck. Nous adopterons encore comme
sous-genre , dans notre genre Barbu, le
genre Psilopogon de Boié, formé sur une
superbe espèce indienne nouvellement dé¬
couverte et publiée par Temminck, dans ses
Planches coloriées , sous le nom d c Bucco
Pymlophus {col. 597). Ce Barbu est effec¬
tivement remarquable par son bec diverse¬
ment coloré ; par un faisceau de poils allon¬
gés formant une aigrette recourbée en
avant et s’élevant du front , et par une
queue allongée et étagée. L’aigrette frontale
est d’un rouge éclatant ; le bec d’un jaune
verdâtre , traversé vers son milieu d’une
bande noire. La tête est noire jusqu’au ver-
tex, qui est traversé d’une bande inter-ocu¬
laire grise, suivie d’une autre d’un rouge
noirâtre, avec l’occiput noir tranchant sur
le gris des joues; une bande sourcillaire
d’un vert éclatant, et un demi-collier pec¬
toral d’un jaune orpin, bordé d’un second
noir plein , avec le reste du plumage vert,
forment la parure de cet oiseau remarqua¬
ble de Batavia.
Notre genre Barbu ( Bucco ) aura donc
pour sous-genres : 1° Barbu {Bucco), 2°
Caloramphe {Coloramphus , Less,, ou
Xylopogon, Tem.), ayant pour type Ca¬
loramphus sanguinolentus Less., ou
Xylopogon Lathami Tem., de Sumatra,
auquel nous croyons pouvoir rattacher le
Barbion fuligineux de Temminck; 3° Psi-
lopogon de Boié, ayant pour type le Bucco
Pyrolophus Tem. {PL col. 597).
Nous citerons entre autres, comme Bar¬
bu proprement dit, et comme espèce re¬
marquable par sa taille comme par son bril¬
lant plumage, le Barbu a moustaches jaunes
{Bucco Chrysopojon Tem., caZ. 285), qui
a jusqu’à trente centimètres de longueur, et,
dans ce cas, le bec aussi fort que celui du
Corbeau d’Europe, large et déprimé à sa
base. Les narines sont recouvertes d’une
tache d’un beau rouge. Cette couleur se re¬
trouve sur le dessus de la tête , du vertex à
l’occiput , en petites taches triangulaires
sur un fond azur, couleur qui forme un
demi-collier antérieur au bas du cou ; une
large bande frontale et la gorge sont d’un
gris un peu jaunâtre soyeux. Une large
moustache jaune s’étend de la mandibule
inférieure au dessous des joues qui sont
brunes ; tout le reste du corps est vert fon¬
cé en dessus, plus clair en dessous. De Su¬
matra.
Comme espèce anomale dans son plu¬
mage et par la nudité de sa tête , nous in¬
diquerons notre Barbu chauve {Bucco cal-
vus de Lafr., Rev. zool. , 1841, p. 241), long
de quinze centimètres, d’un brun fuligineux
uniforme , plus clair en dessous , avec de
petites stries plus pâles sur la tige des plu¬
mes du dos et de la poitrine; la tête dégarnie
de plumes jusqu’à l’occiput et sur les côtés,
jusqu’au-delà des oreilles ; le bec de gros¬
seur médiocre , ayant un court sillon sur la
mandibule supérieure, depuis la narine, un
peu plus long sur la mandibule inférieure avec
la carène supérieure coupante comme chez
le Barbion fuligineux de Temminck et le
petit Barbu à bandeau d’or {id. , pl. col. 536,
2). Nous ignorons sa patrie , mais nous le
croyons indien.
Temminck, dans ses Pl. col., art Barbu,
indique vingt-et-une espèces de Barbus de
l’Ancien continent et deux du nouveau , le.
Barbu élégant OU des Maynas, Beau Tama-
tia Buflf. ( Enl. , 330, Bucco maynanensis
auct.), et le Barbu oranvert Yaill. {R'arh.
supp., pl. c); ne sont-ce point plutôt des
Barbusérics, ou Barbions de Temminck ?
(Lafr.)
468
BAR
BAR
* BARBU. bot. cr. — Nom donné, dans
quelques pays de la France , au Clavaria
coralloides L. Voyez les mots clavaire,
CLAVARIA. (LÉV.)
BARBULA, Loureir. (no/zSwartz). bot.
ph,— Synonyme du genre Mastacanthus.
(Sp.)
BARBULE. Barhula (diminutif de
barba , barbe ). bot. cr. — Genre de
Mousses, fondé par Hedwig (Sp. Musc.,
p. 115), et distingué par le même auteur du
genre Tortula (L c., p. 122), sur le seul
caractère de la position des fleurs maies.
Frappés de ce que quelques espèces de l’un
et de l’autre genre d’Hedwig présentaient
les cils de leur péristome tissu, sous forme
de membrane à la base , Weber et Mohr
établirent pour ces espèces le genre Syn-
trichia. Bridel , en adoptant ce dernier
genre (Bryol. univ ., I, p. 578), réserva le
nom de Barhula pour les espèces dont les
cils sont libres à leur origine, et M. Endli-
cher a admis cette distinction dans son
Généra Plantarum ; mais, le nom de Bar¬
hula ayant été depuis longtemps consacré
par Loureiro à un genre de la phanéroga-
mie, et ce genre étant universellement adop¬
té, nous renverrons au mot Tortula , admis
par nous dans le sens étendu que lui donne
M. Hooker. C’est là que nous signalerons
les différents caractères qui distinguent ce
genre et les deux sous - genres dans les¬
quels doivent être réparties ses espèces.
Fuyez TORTULA. (C. M.)
* BARBULE S (barhula diminutif de
barba, barbe), ois. — Nom donné par les
ornithologistes aux petits crochets cornés
qui garnissent les barbes des plumes des
Oiseaux. (C. d’O.)
* BAR BUEES ( barhula , diminutif de
barba , barbe), bot. — Necker a appelé ainsi
le petit corps barbu formé par la réunion
des cils du péristome soudés ensemble et
qu’on remarque dans les Tunia , genres de
Mousses. (C. d’O.)
* B ARBULOIDE S . Barbuloides. bot.
cr. — Nom donné par Bridel à une famille
de Mousses dont le genre Barhula est le
type. (C. d’O.)
* BARBUS, ois. — C’est, dans le Règne
animal de Cuvier (dernière édition), le
nom qu’il donne au groupe ou au grand
genre qu’il subdivise en trois sous-genres :
1° les Barbicans; 2° les Barbus propre¬
ment dits, qu’il indique comme des deux
continents, leur réunissant les Barbions
d’Amérique, et 3° les Tamatias ; il en ex¬
clue les Barbacous qu’il place dans sa fa¬
mille des Coucous. Les Barbus ou Buccoi-
nèes sont également , dans le Traité dé Or¬
nithologie de M. Lesson , le nom qu’il
donne à la même famille, qui comprend
les genres Barbacou et Barbican, ce der¬
nier composé seulement de l’espèce type
le Barbu , renfermant les autres Barbicans
d’Afrique comme premier sous-genre ; les
vrais Barbus d’Asie comme second sous-
genre ; les Barbions de Levaillant comme
troisième sous-genre; les Barbusèrics d’A¬
mérique comme quatrième ; Coucoupic
comme cinquième et Tamatia comme
sixième. (Lafr.)
BARBUS. Barbati. ins. — Latreille
désigne ainsi, dans le Règne animal de
Cuvier, une division de la famille des Co¬
léoptères carnassiers, tribu des Carabiques,
comprenant les genres Nébrie , Pogono-
phore , Loricère et Omophrone , lesquels
offrent pour caractères communs d’avoir le
côté externe des mâchoires dilaté et cilié à
sa base. Vouez carnassiers et carabiques.
(D.)
*BARBUSÉRIC. Micropogon , Tem.
(p.t/.poç, petite; barbe; à cause de
l’absence de longs poils autour du bec de ces
espèces de Barbus), ois. — Sous-genre for¬
mé par M. Lesson, dans son Traité dé Or¬
nithologie, du genre Barbion (Micropogon
de Temminck) et ne renfermant que les
Barbions d’Amérique de cet auteur.
Nous adoptons ce sous-genre de M. Les¬
son, auquel nous conservons le nom grec de
Micropogon , donné par M. Temminck à
tous les Barbions , mais que nous restrei¬
gnons ici à ceux d’Amérique seulement.
D’après nos idées de groupement géogra¬
phique , nous aurions désiré les accoler aux
Tamatiadées leurs compatriotes et les repré¬
sentants des Barbus en Amérique ; mais ils
s’en éloignent évidemmentpar la forme beau¬
coup plus courte, plus arquée et très compri¬
mée de leur bec, et par la coloration de leur
plumage, tandis que, par tous ces caractères,
ils se rapprochent singulièrement des Bar¬
bicans d’Afrique. Trois ou quatre espèces
seulement composent ce petit groupe à plu-
BAR
BAR
â69
mage mélangé de noir et d’olivâtre en des¬
sus, jaunâtre pâle en dessous et relevé par
un rouge vif ou un jaune doré sur la tête ou
sur le cou. L’espèce type est le Micropo-
yon cayennensis Tem., Barbu db cayenne
BufT. ( Enl . , 206), Buceo cayennensis
Gmel., de la Guiane. (Laf.)
BARBYLUS, P. Br. bot. ph. — Genre
douteux, qui paraît appartenir aux Térébin-
thacées. (Sr.)
BARCRHAUSIE. bot. ph. — Voyez
barkhausia.
*BARCLAYA,Wallich. bot. ph.— Gen¬
re de la famille desNymphéacées, auqueljon
assigne pour caract. : Calice 5-sépale, inad¬
hérent, hypogyne, subherbacé. Corolle
gamopétale , insérée au sommet d’un ré¬
ceptacle globuleux; tube cylindracé; limbe
à 8 ou 10 segments courts, inégaux, 2-ou
3-sériés. Étamines très nombreuses, plu-
risériées, libres, insérées au tube de la co¬
rolle, incluses ; les deux séries supérieures
recourbées, stériles ; filets très courts, su-
bulés ; anthères basifixes. Ovaire recouvert
par le réceptacle, inadhérent , supère rela¬
tivement au calice, infère relativement à la
corolle, multiloculaire, multi-ovulé, à som¬
met creusé d’une cavité infondibuliforme
qui descend jusqu’au centre. Styles nom¬
breux, subulés, courts, convergents, entre¬
greffés à la base en anneau adné au fond
de la corolle ; stigmates simples , obtus.
Fruit polysperme, gélatineux en dedans , à
loges se disjoignant sans s’ouvrir. Graines
globuleuses, hérissées au sommet de soies
succulentes, étalées.— Ce genre remarquable
s’éloigne des autres Nymphéacées par la
structure de son réceptacle et par sa co¬
rolle gamopétale ; il n’est fondé que sur
une seule espèce. C’est une plante habitant
les eaux stagnantes du Pégu, et semblable
à un Potamogeton par le port ; ses feuilles
sont flottantes ou submergées, oblongues,
subhasliformes à la base, luisantes en des¬
sus, cotonneuses en dessous, penninervées;
les fleurs sont inodores, verdâtres, larges
d’environ quatre centimètres. (Sp.)
* BARCLAYÉES. bot. th. — Une des
tribus établies par M. Endlichcr dans la fa¬
mille des Nymphéacées. Voyez ce mot.
(Ad. J.)
BARDAIVE. bot. pfl. — Voyez happa.
BARDEAU ou BARDOT, mam — Mé¬
tis du Cheval avec l’Anesse. Voyez mulet.
B ARDIGLIONE . min. — Nom donné
par de Bournon à la Karsténite ou Sulfate
anhydre de chaux , d’après celui de Bar-
diylio , sous lequel on désigne en Italie la
Karsténite lamellaire ou Pierre de Yulpino.
(Del.)
BARDOT. MAM. — Voyez BARDEAU.
BARDOTTIER. bot. ph. — Synonyme
(V Imbric aire .
BARERIA. bot. ph . — Voyez barreria.
BARETIA. bot. ph. — Nom donné par
Commerson au Quivisia de Jussieu , de la
famille des Méliacées.
BARGE. Limosa , Briss. ois. — Genre
de l’ordre des Échassiers et de la famille
des Longirostres de Cuvier , formé par
Brisson qui lui donna pour nom français
celui par lequel Belon avait désigné ancien¬
nement une des espèces, et pour nom latin
scientifique celui même que les Vénitiens
donnaient à cette même espèce. On est en¬
core étonné de voir Vieillot, tout en adop¬
tant ce genre, en changer, sans motif ap¬
parent, la dénomination de Limosa en
celle de LimicuLa.
Ce genre, qui fait partie de notre famille
des Scolopacidées et de notre sous-famille
des Totaninées, a pour caractères : Bec très
long, cylindracé, plus ou moins recourbé en
haut, mou et flexible dans toute sa longueur,
déprimé vers la pointe ; les deux mandibules
sillonnées dans toute leur longueur, obtuses
et légèrement dilatées à leur extrémité. Na¬
rines latérales, longitudinalement fendues
dans le sillon et percées de part en part.
Pieds longs , grêles , avec un grand espace
nu au bas de la jambe ; quatre doigts ; le
doigt médian antérieur réuni à l’extérieur à
sa base par une membrane qui s’étend plus
ou moins en avant ; l’intérieur libre , ou
engagé (chez un sous-genre) par une mem¬
brane semblable; le pouce fort petit , arti¬
culé sur le tarse; tous les doigts ayant de
chaque côté une étroite bordure membra¬
neuse; l’ongle médian ayant son bord inter¬
ne légèrement dilaté en forme de tranche
saillante , quelquefois dentée. Ailes à ré¬
miges de longueur médiocre ; la première
et la seconde égales et les plus longues ;
queue courte.
Les Barges qui faisaient partie du genre
ScoLopax de Linné, sont d’assez grands Oi-
470
BAR
BAR
seaux, très haut montés sur pattes et à bec
très long. En les rapprochant des Cheva¬
liers, des Bécasseaux et même des Courlis,
on est frappé de la grande analogie qu’ils
offrent avec ces différents genres dans la
forme des pattes , du bec et de la queue ,
et aussi dans leur double mue , prenant
comme eux au printemps un plumage où
le roux domine fortement, ce qui en a fait
multiplier à tort les espèces. Elles pré¬
sentent néanmoins un caractère de sexe
qui leur est particulier , c’est que le mâle
est constamment plus petit que la femelle
(observation qui fut faite pour la première
fois par M. Bâillon d’Abbeville, qui la com¬
muniqua à Vieillot, comme celui-ci nous
l’apprend à son article Barge du Diction¬
naire). Elles ont encore de particulier que
ces femelles prennent leur plumage roux
d’été plus tard que les mâles et lorsque
ceux-ci en sont déjà entièrement revêtus.
Ces Oiseaux se plaisent à l’entour des ma¬
récages, particulièrement des marais salés
et sur les bords fangeux des fleuves près de
leur embouchure. Leur bec très mou et flexi¬
ble , propre seulement à fouiller dans les
boues, dans les limons, ou dans le sable
mouvant baigné par les vagues de la mer,
est certainement doué d’une grande délica¬
tesse de tact qui leur fait distinguer, à une
certaine profondeur, dans la vase ou le sable
mouvant , le petit crustacé , le ver aquati¬
que propre à leur nourriture. Qui sait même
si, dans cette fonction alimentaire, le sens
de l’odorat ne leur est pas aussi d’un grand
secours? Nous voyons que chez l’ Aptéryx de
la Nouvelle-Zélande , le bec qui a la plus
grande analogie de forme extérieure avec
celui des Courlis et par conséquent des
Barges, est muni de deux espèces de tuyaux
depuis les narines, celles-ci n’ayant leur
ouverture qu’à son extrémité. Il n’est pas
douteux que cette conformation particulière
du sens de l’odorat, chez cet oiseau singu¬
lier qui ne se nourrit que la nuit de Vers
qu il va chercher dans les parties humides
des forêts, ne lui ait été accordée que pour
faciliter cette recherche. Chez les Barges
comme chez les nombreuses espèces de Bé¬
casseaux, chez les Bécasses et Bécassines
et autres genres voisins , nous voyons, non
pas deux conduits cylindriformes depuis les
narines jusqu’à la pointe du bec, mais deux
rainures qui semblent en tenir lieu et pour¬
raient bien servir de conduit aux parties
odorantes lorsque le bec agite la vase, et in¬
diquer à l’oiseau, aussi bien que le tact, la
présence de petits animaux.
On ne connaissait que deux espèces de
Barges en Europe : la Barge a queue noire
( Limosa melanura Tem., Man . 664), ou
Barge commune (Buff.,Z?n/. 874) et la Barge
rousse {Limosa ru fa Briss. ,Tem. ,ibid. ,668)
OU Barge aboyeuse OU a queue rayée (Guv.,
Rèy. anim.\ car M. Temminck, après en
avoir décrit une troisième dans la première
édition de son Manuel sous le nom de
Barge de meyer ( Limosa Meyeri ) d’après
les indications du docteur Leister, annonce
dans sa seconde édition que c’est par erreur,
et qu’il a reconnu que cette prétendue es¬
pèce n’est établie que sur de grands indi-
dividus de la Limosa ru fa ; puis , dans la
quatrième partie de son Manuel, publiée
en 1840, il annonce formellement que c’est à
tort que , dans sa seconde édition , il avait
réuni comme même espèce les Limosa Meye¬
ri et Limosa rufaf que ce sont bien des
espèces distinctes et sans nul doute, ce qui
porte à trois le nombre des espèces eu¬
ropéennes. Celui des espèces étrangères
est peu considérable , car , outre les trois
nôtres qui se retrouvent presque partout,
on n’en connaît guère qu’une autre, la
Barge marbrée ou eédoa [Limicula mar-
morata Vieil. , Gah, pl. 243; Wilson, pl.
66-4), de l’Amérique méridionale.
Comme nous l’avons indiqué au com¬
mencement de cet article , les Barges ont
au printemps une double mue dans laquelle,
ainsi que chez plusieurs espèces de Bécas¬
seaux , la couleur de leur plumage change
presque totalement, en sorte que le blan¬
châtre, entremêlé de noirâtre de la partie
supérieure de leur corps , devient noir et
roux , tandis que la tête , le cou et tout le
dessous, ordinairement blancs ou d’un blanc
grisâtre , deviennent d’un roux prononcé.
— - Ces Oiseaux ont encore de particulier de
pondre des œufs très gros à proportion de
leur volume.
Une petite espèce asiatique , Scolopax
ierek Lat., cinerea Gmel. , Barge a tieds
taumés ( Limicula indiana Less., Tr. 654)
diffère des précédentes par une taille beau¬
coup plus petite ,• par des tarses plus courts
BAR
BAR
un
à proportion, et par ses pieds, dont le doigt
interne est aussi réuni au médian à sa base
comme l’externe; par une portion de mem¬
brane interdigitale plus développée que chez
les autres espèces ; son bec est également
plus retroussé au bout. M. Lesson , dans
son Traité , en a fait simplement une sec¬
tion dans le genre Barge. Bonaparte en a
fait un genre voisin des Barges, sous le nom
de Terekia , et M. Horsfield l’avait décrite
sous le nom de Tringa javanica.M.. Tem-
minck, dans la 4me partie de son Manuel ,
p. 426, la décrit comme européenne, en
ajoutant toutefois qu’elle ne se montre en
Europe qu’accidentellement , qu’elle vit en
Russie , en Sibérie , sur les bords de la mer
Caspienne, au Japon et aux îles de la Sonde.
Elle se rencontre également à la Nouvelle-
Hollande. Cette espèce est en quelque sorte
une miniature des autres espèces de Barges.
On peut adopter le nom de Terekia comme
sous-genre seulement de Limosa et la dé¬
signer alors par le nom de Terekia ierek
(Bonap.). (Lafr.)
BARBARA . bot. ph . — Synonyme du
genre Wormia de De Candolle.
* BARIDIUS ( pàptç , vaisseau ; iiïéa. ,
forme), ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères, famille des Curculionides, ordre des
Gonatocères , division des Cbolides , établi
par Schœnherr aux dépens des g. Rynchœ-
nus et Calandra de Fabricius. Les espèces
de ce genre ont le corps oblong, sub-ellip-
tique, un peu convexe en dessus, ailé ; elles
sont de médiocre ou de très petite taille.
Schœnherr en décrit jusqu’à 112, dont le
plus grand nombre est de l’Amérique méri¬
dionale : une seule est de la Nouvelle-Hol¬
lande , 7 appartiennent à l’Afrique , 3 aux
Indes-Orientales , et 29 à l’Europe. Parmi
ces dernières, nous citerons, comme type
du g., le Baridius nitens , Calandra id.
Fabr. , qui se trouve à la fois dans le midi
de la France, à Tanger en Afrique, et même
en Perse, suivant Schœnherr. Le g. Baris
de Germar, auquel M. Dejean rapporte 125
espèces dans son dernier Catalogue , est sy¬
nonyme de celui de Baridius. (D.)
BABILLE. bot. ph. — Synonyme de
Soude , considéré sous le rapport de son
rapport économique. On donne encore ce
nom au Bâtis maritima.
BARILLET, zooph. — Quelques auteurs
appellent ainsi en français le genre très peu
connu que Otto a établi sous le nom de
Doliole , Doliolum . Voyez doliole.
(P. G.)
BARIPHONUS. ois. — Orthographe vi¬
cieuse ; on devrait toujours écrire Bary-
p bonus. Voyez ce mot.
*BARIPUS (Papoirouç, qui marche len¬
tement). ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Carabiques, tribu des
Féroniens, établi par M. Dejean, dans son
Species général (t. III, p. 24). Ses princi¬
paux caractères sont : Dernier article des
palpes labiaux presque cylindrique, tronqué
à l’extrémité et légèrement sécuriforme.
Corselet convexe, presque ovalaire. L’auteur
y rapporte deux espèces : l’une du Brésil ,
nommée B. sj)eciosus par Klug, et l’autre
de Buénos-Ayres, qui est le Molops riva- .
lis de Germar. (D.)
BARIS ((3ap iç, vaisseau), ins. — Germar
désigne ainsi , à cause de sa forme , un g.
de Curculionides que Schœnherr avait sinon
établi , du moins publié avant lui , sous le
nom de Baridius , qui a la même significa¬
tion. Voyez ce dernier mot. (D.)
BARISTUS. ois. — Synonyme de Si-
telle.
* BARITIYÉES. Baritinœ (Barila ,
nom d’un des genres de cette sous-famille),
ois. — Sous-famille formée par Bonaparte ,
répondant à la sous-famille Gymnorhini-
næ de G. R. Gray, dans sa List of the gé¬
néra ofbirds, renfermant le genre Cassi-
can et ses sous-genres et le genre Calybé de
Cuvier. Nous adoptons cette sous-famille,
qui alors fait partie de notre famille des Cor-
vidées. Swainson trouvant une grande analo¬
gie de formes entre les Cassicans et les Cor¬
beaux , les a placés non seulement dans sa
famille Corvidœ , mais même dans sa sous-
famille Corvinœ, immédiatement après ses
genres Corvus , Pica et ISucifraga , et
avant sa sous-famille Garrulinœ , qui com¬
prend les Geais proprement dits et les Pies et
Geais du Nouveau-Monde. Cuvier trouvant,
au contraire, dans le bec très crochu et denté
de quelques espèces, des rapports évidents
avec celui des grandes espèces de Pies-griè¬
ches, les groupa près d’elles dans son Règne
animal. Bonaparte, tout en en formant une
sous-famille à part, en a fait autant. Vieil¬
lot les avait placés dans sa famille Coraces ,
BAR
472 BAR
répondant aux Corvidées des auteurs mo¬
dernes.
Ce qu’il y a de certain , c’est que ce genre
est un genre de transition entre les Pies-
grièches et les Corbeaux , dont quelques es¬
pèces , telles que le Cassican proprement
dit de Buffon , le Vanga destructeur , ou
plutôt le Cassican destructeur de Tem¬
minck, ont, dans leurs habitudes criardes ,
dans leur bec fortement écbancré ou denté
et brusquement crochu à la pointe, des rap¬
ports évidents avec les Pies-grièches, tandis
que quelques autres de taille plus forte , à
plumage plus noir et à bec plus arqué en
dessus et à peine crochu à la pointe, telles
que les Cassicans rèveilleur et flûteur,
en ont de plus marqués avec les Corbeaux.
C’est ce qui a déterminé M. Lesson à déta¬
cher ces dernières espèces de sa famille des
Cassicans, et à en former, dans son Traité,
un groupe sous le nom de Rèveilleur ,
qu’il place comme sous -genre dans son
genre Corvus.
Temminck, croyant trouver dans une es¬
pèce nouvelle de Cassicans des rapports im¬
médiats avec l’oiseau de Madagascar décrit
et figuré par Buffon sous le nom de Vanga ,
adopta ce dernier nom comme nom géné¬
rique , et figura sa nouvelle espècé sous
le nom de Vanga destructeur, dans ses
Planches coloriées. Plus tard, il reconnut
son erreur, replaça son Vanga destruc¬
teur dans le genre Cassican , dont il n’au¬
rait jamais dû sortir , et annonça que le
genre Vanga devait être annulé comme
genre, puisque l’oiseau auquel ce nom avait
/été donné primitivement était une grande
Pie-grièche du genre Batara et voisine du
Blanchot de Levaillant.
Nous sommes étonné , d’après cela , que
les auteurs modernes anglais, Swainson,
Gould, etc., aient adopté et maintenu ce
genre Vanga pour les espèces de Cassicans
à bec très droit et très crochu , réservant
celui de Barita (Cuvier) aux espèces à bec
de Corbeau , dont M. Lesson avait fait son
sous-genre Rèveilleur.
Quant à nous , voici ce que nous adop¬
tons, comme le plus naturel et le plus juste
d’après l’ordre d’ancienneté. Nous for¬
mons, comme Bonaparte, une sous-famille
des Cassicans sous le nom de Baritinécs , et
la plaçons dans la famille des Corvidées,
Pans cette sous-famille, nous prenons pour
type du genre Cassican , BufT. ; Barita ,
Cuv. ; l’oiseau pour lequel Buffon créa ce nom,
et sous lequel il le figura dans ses planches
coloriées, ne sachant pas que Latham l’avait
décrit avant lui sous celui de Coracias va¬
ria ; nous admettons comme sous-genres
celui de Réveilleur ( Strepera ) de M. Les¬
son , et peut-être (ne le connaissant que par
la planche de Temminck) celui de Pytiria-
sis du même , pour le Cassican à tête
chauve de Tem., et pour second genre ce¬
lui deCalysé [Chalihœus , Cuv., ou Pho-
nygame de Lesson. Les caractères de cette
sous-famille sont : Bec robuste, dur, al¬
longé, ou très droit en dessus avec la pointe
très crochue, ou légèrement arqué avec cette
pointe simplement inclinée ; la mandibule
supérieure entamant les plumes du front
par une échancrure plus ou moins large ,
profonde , ovalaire ou anguleuse ; narines
ouvertes en fente étroite dans ia partie cor¬
née du bec, et en partie recouverte par elle
sans aucune membrane. Pieds robustes , à
doigt externe plus long que l’interne, et
réuni au médian par sa première phalange.
Ailes médiocres ou longues ; les quatre pre¬
mières rémiges étagées ; la quatrième et la
cinquième les plus longues. Taille et faciès
des Corneilles et des Pies. (Lafr.)
BARIUM (j^apucy, pesant), chim. — -
Métal extrait de la Baryte par Davy, au
moyen de la pile galvanique. Voyez baryte.
(Ded.)
BARKAAIA, Ehrenb'. bot. ph. — Syno¬
nyme du g. Halophila. (Sp.)
BAR li H VUS U AI A , Hop. bot. ph. —
Synonyme du g. Barkhausia. (Sp.)
BABKHAUSIA (nom d’homme), bot.
ph. — Genre de la tribu des Chicoracées ,
caractérisé par ses fruits cylindracés, que
sont tous , ou ceux du centre seulement ,
longuement atténués au sommet ; ceux de
de la circonférence tronqués , ou terminés
par un court prolongement, portent, comme
ceux du centre, une aigrette composée de
poils blancs très ténus. L’involucre est cali-
culé 5 le réceptacle presque nu ou couvert
de fimbrilles. — Les Barkausia sont des
herbes annuelles ou vivaces. On en cultive
une espèce dans les jardins comme plante
d’agrément; c’est la B. pur pur ea.
(J. D.)
BAR
BAR
473
* BARKHAUSIA , Nutt. bot. ph. —
Synonyme de Pyrrhopappus.
(C. d’O.)
BARLERIA ou BARRELERIA (Bar-
relier, nom d’homme;, bot. ph. — Genre de
la famille des Acanthacées, tribu des Ecma-
tacanthées, s. -tribu des Barlériées , ayant
pour caract. : Calice inégal, 4-sépale, muni
de 2 bractées. Corolle infondibuliforme, S-
fide. Capsule 2-loculaire , presque tétra-
gone.— Les Barleria sont des plantes her¬
bacées ou frutescentes 5 à feuilles opposées ;
à fleurs axillaires ou en épi ; à bractées lar¬
ges ou étroites , et à bractéoles ciliées ou
épineuses. Corymbes bleus , blancs ou
jaunâtres, plus ou moins veinés. Les Bar¬
leria, dont on compte une quarantaine d’es¬
pèces, sont, pour la plupart, originaires de
l’Asie tropicale. On en trouve quelques-
unes en Afrique, en Amérique et à la Nou¬
velle-Hollande. ^ (C. d’O.)
* BARLÉRIÉES. bot. ph. — Section de
la tribu des Ecmatacanthées, dans la famille
des Acanthacées. Voyez ce mot. (Ad. J.)
BARIVADESIA (nom d’homme), bot.
ph. — Les Barnadesia qui font partie de
la tribu des Composées-Mutisiacées, et pres¬
que tous indigènes des parties montueuses
du Pérou, sont des sous-arbrisseaux, garnis
de feuilles alternes , coriaces, mucronées ,
souvent accompagnées d’aiguillons stipu-
laires.Les capitules assez grands présentent
un involucre formé d’écailles raides , lisses
et jaunâtres ; le réceptacle couvert de pail¬
lettes ténues , tordues en spirales , porte
des fleurs en général bilabiées, à étamines
monadelphes. Ces deux caractères de la
corolle et des étamines servent à distinguer
les Barnadesia des F loto via et des Chu-
quiraga avec lesquels ils offrent les plus
grands rapports. __ (J. D.)
*BARNADÉSIÉES. bot. ph. — Section
des Composées-Mutisiacées ou Labiatiflores,
comprenant les genres à anthères dépour¬
vues d’appendices basilaires. (J. D.)
*BARJ\ARDIE. Barnardia. bot. ph.
— M. Lindley {Bot. reg., t. 1029) a formé
sous ce nom un genre dans la famille des
Liliacées , pour l’ Ornilhogalum Japoni-
cum de Thunberg. Il se distingue par son
calice formé de six sépales colorés , égaux
et étalés 5 des étamines en même nombre
insérées à la base des sépales et ayant leurs
filets dilatés à une aile. L’ovaire est à trois
loges contenant chacune un seul ovule
dressé. Le style est subulé, droit, terminé
par un stigmate simple. Ce g. diffère sur¬
tout des Ornithogales par ses ovules soli¬
taires dans chaque loge. (A. R.)
BARNET. MoiL. — Adanson ( Voyage
au Sénégal, p. 46, pl. 10) assigne ce nom à
une petite espèce de son genre Buccin. D’a¬
près la description qu’il donne de cette co¬
quille, elle aurait beaucoup de rapports avec
le Columbella nitida de La ma rdc ; mais
nous ne sommes pas certain de l’identité
des deux Coquilles dont il est ici question.
Nous pouvons ajouter que le mollusque
nommé ainsi par Adanson n’est point un
véritable Buccin , mais appartient bien
plutôt aux Colombelles. Voyez ce mot.
(Desh.)
BAROLA. bot. ph. — Nom donné par
Adanson , dans ses Familles naturelles, au
Barbylus de Brown , qu’il place après le
Ptelæa.
BAROLITHE (jSapoç, poids; Xîôo?,
pierre), min. — Synonyme de Baryte car-
bonatée. Voyez baryte. (Del.)
BAROLLEA. bot. ph. — Synonyme de
Pekea.
BAROMÈTRE ([làpoç, poids; f/irpov,
mesure ). phys. — Il n’y a pas bien long¬
temps encore , deux siècles tout au plus ,
qu’on expliquait l’ascension de l’eau dans
le corps de pompe par V horreur de la na¬
ture pour le vide. Or, en 1640, des fontai-
niers de Florence, ayant voulu construire
des pompes dont les tuyaux avaient plus de
10 mètres et demi (environ 32 pieds) , re¬
marquèrent avec surprise que le liquide
refusait de s’élever au dessus de cette li¬
mite ; ils en demandèrent la cause à Gali¬
lée, et l’on prétend que le philosophe,
pris au dépourvu, leur répondit , en plai¬
santant il est vrai , que la nature n’avait
horreur du vide que jusqu’à trente-deux
pieds. Cependant, par la réflexion, l’il¬
lustre Florentin crut reconnaître dans ce
phénomène un effet de la pression atmos¬
phérique. Pascal , alors à Rouen, ayant eu
connaissance de ce fait, résolut de le sou¬
mettre à l’expérience : ayant fait construire
à cet effet un tube de 13 mètres de long ;
puis l’ayant rempli de vin , alors qu’il le
tenait dans une position horizontale, il le
30*
T. ir.
klk
BAR
BAR
redressa, et vit le niveau supérieur du liqui¬
de se fixer à 10 mètres et demi environ au
dessus de celui du bassin dans lequel plon¬
geait l’extrémité inférieure du tube.
Quelque temps après (1643), Toricelli, dis¬
ciple de Galilée, ayant médité sur lé phéno¬
mène en question , en conclut ce que son maî¬
tre n’avait fait que soupçonner, c’est-à-dire
que l’eau s’élève dans les pompes par la pres¬
sion que l’air extérieur exerce sur elle, et
que cette pression n’a que le degré de force
nécessaire pour faire équilibre à une co¬
lonne d’eau de 10 mètres et demi. Il appuya
cette opinion par une expérience qui la mit
hors de doute : pensant, avec raison, que la
hauteur de la colonne de liquide à laquelle
la colonne atmosphérique fait contrepoids
doit être en raison inverse de la densité du
même liquide, il remplit de mercure un
tube de verre d’environ un mètre de hau¬
teur, et fermé hermétiquement à l’une de
ses extrémités 5 puis il le plongea, par son
extrémité ouverte, dans un bain du même
métal. A peine le tube eût-il pris la verti¬
cale, que la colonne de mercure descendit,
oscilla et se fixa enfin à la hauteur de 76 cen¬
timètres environ, laissant, entre elle et l’ex¬
trémité close du tube, un espace vide d’air,
et contenant à peine quelques atomes de
vapeur mercurielle , à supposer que cette
vapeur puisse se former à la température à
laquelle se faisait l’expérience. Or, le poids
d’une colonne de mercure de 76 centimè¬
tres correspondant précisément à celui
d’une colonne d’eau de 10 mètres et demi,
puisque la densité du métal est un peu plus
de treize fois et demie celle de l’eau , Tori¬
celli fut en droit de conclure que la pres¬
sion atmosphérique équivaut à une colonne
d’eau ou à une colonne de mercure , ayant
les hauteurs ci-dessus énoncées.
Telle fut l’origine de l’un des plus pré¬
cieux instruments que possède la physique,
du Baromètre , qui n’est encore aujour¬
d’hui , malgré les nombreux perfectionne¬
ments qu’il a reçus, que le tube de Tori¬
celli.
L’année suivante (1644) , le bruit de l’ex¬
périence de Toricelli s’étant répandu en
France, elle y fut répétée par Pascal ; enfin,
en 1647, celui-ci imagina de la rendre plus
décisive encore, en la répétant à différentes
hauteurs. Il envoya, en conséquence, ses
instructions à son ami Perrier , qui , ayant
porté le tube barométrique au sommet du
Puy-de-Dôme , constata un abaissement
graduel du mercure à mesure qu’il s’éleva,
et un retour progressif au premier niveau
lorsqu’il descendit.
Les résultats obtenus par Perrier furent
si concluants, que le Baromètre devint bien¬
tôt d’un usage général , quand il fut néces¬
saire de mesurer la pression atmosphéri¬
que ; et cette nécessité se présentait à cha¬
que instant , puisque cette pression étant
une force qui se combine toujours avec les
autres , il est indispensable d’en tenir
compte.
Dans le principe, on se contenta de l’ap¬
pareil de Toricelli. Un tube rempli de mer¬
cure était renversé sur une cuvette conte¬
nant une certaine quantité du même métal;
mais cet appareil incomplet donnait lieu à
de grandes inexactitudes. Le mercure et les
parois du tube retenaient de l’air , qui , en
vertu de sa légèreté , se rassemblait à l’ex¬
trémité du tube, agissait, par son élasticité,
sur la partie supérieure de la colonne mé¬
tallique, la déprimait, et devenait ainsi une
source d’erreurs d’autant plus graves, qu’il
éprouvait lui-même une plus ou moins
grande dilatation , par l’effet de la tempé¬
rature extérieure.
Les physiciens mirent donc tous leurs
soins à perfectionner la construction du
Baromètre. La première condition à rem¬
plir était de purger et le mercure et le
tube de l’air qui s’y trouvait retenu ; on y
parvint facilement , en faisant bouillir le
métal et en séchant le tube , d’après des
procédés qui ne peuvent prendre place ici ,
mais dont on trouve la description dans
tous les ouvrages de physique.
Une autre cause d’erreurs se présentait :
comme on employait ordinairement une cu¬
vette d’un petit diamètre, le niveau du mer¬
cure qu’elle contenait s’élevait ou s’abais¬
sait à mesure que la colonne barométrique
diminuait ou augmentait , et il en résultait
que la hauteur du mercure dans le tube ne
marquait plus d’une manière précise le de¬
gré de la pression atmosphérique. En em¬
ployant une large cuvette , on parait à cet
inconvénient; mais l’instrument devenait
moins maniable.
Nous ne parlerons point ici des nom-
BAR
BAR
h 75
breuses modifications qui furent successi¬
vement apportées à la construction du Ba¬
romètre depuis son invention , et qui toutes
à peu près consistent à substituer alterna¬
tivement le siphon à la cuvette et la cuvette
au siphon 5 nous nous bornerons à rappor¬
ter celles auxquelles, de nos jours, M. le
professeur Gay-Lussac , d’une part, et M.
Fortin, artiste distingué, de l’autre, ont at¬
taché leurs noms.
Le Baromètre de M. Gay-Lussac est à si¬
phon; il se compose d’un tube présentant
trois parties distinctes : la première et la
troisième ont un même diamètre, égal à ce¬
lui du tube barométrique ordinaire (0ra,004) •
la seconde, qui forme le coude du si¬
phon, est beaucoup plus étroite, afin de
prévenir toute introduction de l’air dans la
plus longue branche de l’appareil. Cette
branche est fermée supérieurement , tandis
que l’autre communique avec l’atmosphère
par une très petite ouverture qui laisse en¬
trer l’air, mais par laquelle le mercure ne
peut sortir. Le tube est fixé sur une échelle
graduée double, et renfermé dans une boîte
longue et étroite.
Le Baromètre de Fortin est à cuvette ;
mais il se distingue des autres instruments
du même genre, en ce qu’on peut toujours
ramener avec exactitude le niveau du mer¬
cure de la cuvette au zéro de l’échelle , en
rendant ce niveau mobile et en laissant l’é¬
chelle fixe. A cet effet , le fond de la cu¬
vette est formé par un sac de peau qui ,
s’appuyant sur une tête de vis, et devenant
mobile lorsqu’on fait marcher cette vis ,
peut toujours ramener le mercure au zéro
de l’échelle.
Le Baromètre de M. Gay-Lussac, moins
lourd , et par conséquent plus portatif que
celui de Fortin , est cependant moins em¬
ployé que ce dernier, parce qu’il exige deux
opérations de hauteur au lieu d’une , ce qui
double les chances d’incertitude du résultat.
Ce désavantage se fait surtout sentir quand
il s agit de constater de légères différences
dans la pression atmosphérique ; car de
très petites variations de hauteur, sensibles
dans l’instrument de Fortin, peuvent rester
inaperçues, partagées entre les deux bran¬
ches du Baromètre à siphon.
Le Baromètre à cadran n’est qu’un Ba¬
romètre à siphon , fixé derrière un cadran
dont l’aiguille se meut à l’aide d’une petite
poulie très mobile. Sur la gorge de cette
poulie passe un fil portant à ses deux extré¬
mités deux poids parfaitement égaux 5 l’un
de ces poids entre dans l’ouverture de la
petite branche et repose sur le mercure ;
l’autre pend librement au dehors. Lorsque
la pression atmosphérique augmente , le
mercure descend dans la branche ouverte ,
ainsi que le poids qui pèse à sa surface , et
l’aiguille, suivant le mouvement de la pou¬
lie entraînée par le fil , vient s’arrêter sur
un point du cadran. Si, au contraire, la pe¬
santeur de l’atmosphère diminue , le mer¬
cure remonte avec le poids , et l’aiguille
tourne en sens contraire. Comme la cir¬
conférence parcourue par l’aiguille est plus
grande que celle de la gorge de la poulie ,
il s’ensuit, en apparence du moins, que les
plus petites différences de niveau dans la
colonne de mercure, et par conséquent, les
moindres variations atmosphériques, sont
appréciables sur le cadran. Ces indications
sont loin cependant d’être aussi précises
qu’on pourrait le croire au premier aspect 5
il faut, avant que l’aiguille se mette en mou¬
vement, que la force qui fait monter ou des¬
cendre le mercure dans la petite branche
surmonte la résistance que lui oppose le
double frottement de la poulie sur son axe
et du fil sur la poulie. Aussi, quand on veut
consulter cet instrument, qui n’est du reste
employé que dans les usages habituels de la
vie , est-il bon de le frapper doucement à
petits coups, pour faire mouvoir l’aiguille.
Les observations barométriques doivent
toujours subir deux corrections pour donner
une mesure exacte de la pression de l’air :
l’une , relative à la capillarité, tient compte
de la dépression occasionnée dans la colonne
de mercure par son contact avec le tube de
verre : l’autre est relative à la température
dont les variations , en déterminant des
changements dans la densité du mercure ,
obligent de réduire les hauteurs observées à
la même température normale, pour qu’elles
puissent devenir comparables ; aussi est-il
ordinaire de joindre un Thermomètre à
l’appareil barométrique.
Revenons maintenant aux usages div Ba¬
romètre. Les expériences, fafies au Puy-
de-Dôme par l’ami de Pascal, ayant dé¬
montré qu’on ne pouvait s’élever sans
476
BAR
BAR
que le mercure s’abaissât dans le tube ba¬
rométrique, on en conclut qu’il serait possi¬
ble de reconnaître ainsi la hauteur d’un
point quelconque ; mais il fallait détermi¬
ner préalablement la loi suivant laquelle les
variations de la colonne de mercure répon¬
daient aux élévations des lieux observés.
Si la densité de l’air était toujours la
même à toutes les hauteurs , il aurait été
facile de calculer rabaissement progressif
de la colonne de mercure, à mesure qu’on
s’élève. En effet , lorsque le Baromètre
est à 0m,76 et la température à 0°, on trouve,
par expérience, qu’il faut s’élever de 10m,05
pour faire baisser le mercure de 0m,001, en
sorte que, sous l’empire de ces circonstances,
un cylindre de mercure d’un millimètre de
hauteur a précisément le même poids qu’un
cylindre d’air de même base et d’une hau¬
teur de dix mètres et demi. Les mêmes cir¬
constances se présentant dans toutes les
couches atmosphériques , il était donc évi¬
dent que , chaque millimètre de la colonne
barométrique répondant à dix mètres cinq
décimètres de la colonne atmosphérique,
la hauteur de l’atmosphère devait être égale
à 760 fois 10m5 ou à 7,980 mètres ; or, ce
résultat est bien loin de la vérité, puisque,
dans sa mémorable ascension , M. Gay-
Lussac s’éleva à 7,000 mètres et plus, et
qu’à cette prodigieuse hauteur, le mercure
du Baromètre ne descendit qu’à 0m328.
La source de ce mécompte découlait d’une
des propriétés physiques de l’air, de sa com¬
pressibilité. Il résulte, en effet, de l’expé¬
rience, que l’air se comprime en raison du
poids dont il est chargé , et qu’en consé¬
quence la densité de ce fluide, dans un point
quelconque , est toujours proportionnelle
au poids de la partie supérieure de la co¬
lonne atmosphérique sous laquelle il est
placé, ou bien , ce qui revient au même , à
l’élévation du mercure dans le Baromètre à
ce point. En appliquant le calcul à cette ob¬
servation , on trouve que les différences de
hauteur des diverses couches au dessus du
niveau de la mer sont proportionnelles aux
différences des logarithmes des hauteurs
du mercure dans le Baromètre.
Rien , comme on voit, n’était plus simple
que cette règle , si le nombre ou module ,
par lequel il fallait multiplier la différence
des logarithmes, pouvait être regardé
comme constant ; mais , à mesure qu’on
s’élève dans l’atmosphère , la densité de
l’air, qui décroît en raison de la diminution
de pression des couches supérieures ,
éprouve une variation en sens inverse par
le refroidissement qui a lieu à mesure
qu’on s’éloigne de la surface terrestre.
Deluc , Tremblay et quelques autres sa¬
vants cherchèrent à déterminer la loi de ce
refroidissement, et de la condensation qui
en résulte. Laplace , après eux, imagina
une méthode qui paraît être celle qui se
rapproche le plus de la vérité, et dont Haüy
fit l’application aux observations faites par
de Saussure sur le Mont-Blanc. Nous consi¬
gnerons ici les résultats obtenus, en laissant
de côté les calculs qui rentrent tout à fait
dans le domaine de la physique.
Le Baromètre observé à Genève, à 25 mè¬
tres au dessus du niveau du lac, avait mar¬
qué 0m7385, la température étant de 28,05.
Les observations faites au même instant ,
à un mètre au dessous de la cime du Mont-
Blanc avaient donné 0m4342 pour le Baro¬
mètre , et 2°87 au dessous de zéro pour le
Thermomètre. Par des calculs établis sur ces
bases, en tenant compte de la condensa¬
tion de l’air et du mercure par le refroidis¬
sement des couches supérieures , Haüy
trouva que la hauteur totale du Mont-Blanc,
au dessus du lac de Genève , devait être
évaluée à 2,224 toises, 3 pieds (4,360m46).
Les observations trigonométriques offrirent
des résultats à peu près semblables.
Plus récemment , un savant allemand ,
M. Oltmanns a dressé , pour calculer la
hauteur des montagnes, des tables qui faci¬
litent singulièrement l’opération, du moins
lorsqu’on renonce à l’usage toujours com¬
pliqué des logarithmes. Yoici comment on
procède.
Soit h la hauteur barométrique de la
station inférieure exprimée en millimètres ;
ht celle de la station supérieure 5 T et T' les
températures centigrades des deux Baromè¬
tres ; t et { celles de l’air aux deux stations.
On cherche, dans la première table, le nombre
qui correspond à h et que nous appellerons
a ; on cherche de même celui qui corres¬
pond à //, nous le désignerons par b ; c
sera le nombre , généralement très petit ,
qui, dans la deuxième table, est en face de
T T' ; la hauteur approchée sera donc a —
BAR
Ull
BAR
l — c. (Si T T' était négatif, il faudrait écrire
a — b+o)
Pour appliquer à cette hauteur approxi¬
mative la correction dépendant de la tempé¬
rature des couches d’air, il suffira de multi¬
plier la millième partie de cette hau¬
teur par la double somme 2 ( t+t' ) des ther¬
momètres libres; la correction sera positive
ou négative , suivant que t+tr sera lui-
même positif ou négatif.
La seconde et dernière correction, celle
de la latitude et de la diminution de la pe¬
santeur, s’obtiendra en prenant, dans la
troisième table, le nombre qui correspond
verticalement à la latitude, et horizontale¬
ment à la hauteur approchée. Cette correc¬
tion, qui ne peut jamais surpasser 28m , est
toujours additive.
Dans les cas très rares où la station in¬
férieure serait elle -même très élevée au
dessus du niveau de la mer, il faudrait
appliquer au résultat une petite correction
dont on trouverait la valeur à l’aide de la
table quatrième.
Au moyen de ces formules qui touchent
pour ainsi dire à la perfection , le Baromètre
est devenu d’un usage habituel , non seule¬
ment pour le physicien qui veut constater
le degré de pression atmosphérique , mais
encore pour le naturaliste qui cherche à
fixer la hauteur à laquelle se trouvent les
minéraux , les plantes , les animaux qu’il
observe.
Les différences de niveau dans la colonne
barométrique ne se manifestent pas seule¬
ment en passant d’un lieu plus bas à un
lieu plus élevé, on les observe encore dans
un même lieu : ainsi à Paris il n’y a pas de
jours où ce niveau ne change de plusieurs
millimètres. En général , on remarque deux
sortes de variations dans le Baromètre , les
variations accidentelles et les variations
horaires. Celles-ci, se reproduisant régu¬
lièrement et à des heures marquées , sont
d’une étendue constante ; les autres sur¬
viennent irrégulièrement, sans qu’on puisse
en prévoir ni l’époque , ni l’étendue.
Dans nos climats, les variations horaires
sont tellement dissimulées par les variations
accidentelles , qu’il a fallu toute la sagacité
et toute la persévérance d’un observateur
comme M. Ramond , pour les découvrir et
les mesurer. Cet habile physicien a reconnu,
par une longue suite d’expériences, que les
moments de ces variations changeaient avec
les saisons ; ainsi, en hiver, le maximum
de hauteur est à 9 heures du matin , le mi¬
nimum à 3 heures de l’après-midi , et le
second maximum à 9 heures du soir ; en
été , les heures critiques sont 8 heures du
matin, 4 heures de l’après-midi et 11 heures
du soir. Au printemps et en automne , ces
heures sont intermédiaires à celles de l’été
et à celles de l’hiver. L’étendue moyenne
des variations n’est pas la même pour toutes
les années ; mais, en général, la différence
est peu considérable. En dix ans, de 1816 à
1825 , la moyenne des variations atteignît à
peine quatre millimètres.
Sous l’Équateur , les mouvements de dé¬
pression et d’ascension sont, d’après M. de
Humboldt qui les a longuement observés,
tellement réguliers, qu’ils pourraient servir
à indiquer les heures, comme le ferait une
horloge ; seulement ils ont peu d’amplitude,
car ils s’accomplissent dans une étendue qui
ne dépasse point deux millimètres.
Les variations accidentelles ne sont sou¬
mises à aucune loi. A Paris , par exemple ,
le Baromètre est en oscillation continuelle
au dessus ou au dessous de la moyenne de
l’année, et quelquefois ces oscillations oc¬
cupent une très grande étendue ; ainsi, dans
cette localité, où la hauteur moyenne du Ba¬
romètre est à peu près de 0,754, on observa
dans la même année , en 1821 , deux oscilla¬
tions présentant entre elles une différence
de 0m,061 ; en février, la colonne de mer¬
cure s’éleva à 0,7889 ; en décembre, elle des¬
cendit à 0,719.
Les variations du Baromètre indiquent
ordinairement un changement présent dans
l’atmosphère ; il descend rapidement avec
les tempêtes, et il éprouve, en quelques heu¬
res, de grandes oscillations quand elles ont
lieu. L’expérience semble même avoir dé¬
montré que ces variations annoncent un
changement futur , et qu’il suffit de savoir
bien consulter le Baromètre quelque temps
à l’avance pour pouvoir prédire, à coup sûr,
la pluie et le beau temps. En général, il s’é¬
lève lorsque le temps doit se mettre au beau ;
il s^abaisse, au contraire, quand il doit pleu¬
voir. On a expliqué l’abaissement de la co¬
lonne barométrique en cas de pluie , et par
conséquent la diminution de la pression at-
478
BAR
BAR
mosphérique, par la présence dans l’atmos¬
phère d’une certaine quantité de vapeur
d’eau plus légère que le volume d’air qu’elle
remplace. Il s’en faut cependant que cette
explication soit complètement satisfaisante,
bien qu’on ne puisse guère attribuer la va¬
riation de pesanteur dans l’atmosphère qu’à
des variations d’élasticité produites par l’é¬
vaporation.
On remarque que c’est dans les pays les
plus éloignés de l’Équateur que les varia¬
tions accidentelles du Baromètre ont le plus
d’étendue ; nous avons vu qu’à Paris il ar¬
rive qu’elles dépassent six centimètres; elles
se réduisent à onze millimètres sous les
Tropiques et à deux millimètres dans le
voisinage de la Ligne, où ni les pluies pé¬
riodiques, ni les ouragans même ne font J
sortir le Baromètre de sa tranquille uni- !
formité. La hauteur exerce la même in¬
fluence sur ces variations, qui sont en effet I
d’autant moins grandes qu’on s’élève da- j
vantage.
Nous terminerons cet article en disant
quelques mots des pressions différentes que J
supporte une surface d’un mètre carré sui¬
vant les hauteurs du Baromètre. La colonne
de mercure étant à 0m,76 ( niveau de l’O¬
céan ) , cette surface est chargée d’un poids
de 10,325 kilogrammes , qui diminue de 13 !
kilogrammes et demi par chaque millimètre jj
de dépression. Or, le Baromètre marquant
environ 0m,600 au Mont-d’Or et à la maison
de poste du Mont-Cenis, il en résulte qu’un
voyageur de moyenne taille , partant du ni¬
veau de la mer pour s’élever sur ces mon¬
tagnes, est soulagé d’un poids de 3,950 kil.
Sur l’Etna et sur le mont Liban, où le Baro¬
mètre ne marque plus que 0m,500 , la dimi¬
nution de poids est de 5,300 kilogrammes.
(A. Duponchel.)
BAROMETZ. bot. cr. — (Fougères).
Espèce de Polypode, Polyyodium Baro-
metz de Linné.
*BAROSCOPE. Btiroscopium ((3apoç,
pesanteur; (dcottsw, je regarde). phys.-— Sorte
de Baromètre inventé par Caswel, indi¬
quant les moindres variations de l’atmos-
Phère. (C. d’O.)
BAROSÉLÉNITE ((3apoç, poids ; az\rr
vtTYiç, Sélénite ou Gypse; c’est-à-dire Sélé~
nite pesante), min. — Synonyme de Baryte
Sulfatée. Voy. baryte. (Del.)
BAROSMA ((3apuç, pesant, fort; ocp.x,
odeur), bot. ph. — Genre de la famille des
Diosmées , de la tribu de celles du Cap ou
des Diosmées proprement dites. Les carac¬
tères en sont les suivants : Calice ponctué ,
à 5 divisions plus ou moins profondes , re¬
vêtu dans son fond d’un disque dont le bord
libre forme un anneau entier à peine sail¬
lant. Pétales courtement onguiculés. Filets
au nombre de 10 , dont 5 opposés aux pé¬
tales en offrent l’apparence sans onglets et
sans anthères, et sont bordés de petits cils ;
5 alternes plus longs , glabres ou légère¬
ment hérissés, capillaires, avec un élargis¬
sement inférieur , portant chacun une an¬
thère ovoïde ordinairement surmontée d’une
petite glande. Ovaires 5, soudés entre eux ,
surmontés chacun en dehors d’une oreillette
libre , tout couverts le plus souvent de tu¬
bercules glanduleux et renfermant deux
ovules superposés. Les 5 styles soudés en
un seul, de la longueur des pétales, un peu
arqué, glabre ou velu à la base seulement,
s’amincissant à son sommet, que termine
un petit stigmate à 5 lobes. Le fruit est une
capsule à 5 coques. — On en compte une
dizaine d’espèces. Ce sont des arbrisseaux ori¬
ginaires de l’Afrique australe, d’une odeur
forte et pénétrante, comme toutes les plan¬
tes de cette famille ; à feuilles opposées ou
éparses, coriaces, planes, ponctuées, en¬
tières ou bordées de dents glanduleuses.
Les fleurs, blanches ou rougeâtres, sont so¬
litaires aux aisselles des feuilles, ou réunies
deux ou trois sur un court rameau qui si¬
mule un pédoncule , ou rapprochées plu¬
sieurs en faisceaux par la contraction de
ce pédoncule commun axillaire. (Ad. J.)
BAROTE ($apoç, poids), min. - — Nom
ancien de la Baryte. Voyez ce mot.
BARRACOL. roxss. — Synonyme de
Baie miraillet , Raia mlrciletus L. Voyez
raie.
BARRALET. bot. th. • — Nom vulgaire
duMuscari, Hyacinthus comosns L.
BARRAS. bot. ph. — Suc résineux qui ,
après avoir découlé des incisions faites à
| dessin au Pin maritime , s’est desséché
spontanément.
BARRE . mam. — Un des noms de l’ɬ
léphant.
BARRE, géol. — A l’embouchure de
presque tous les fleuves , la rencontre des
BAR
BAR
eaux douces qui se versent dans la mer et
des flots de celle-ci qui viennent frapper les
rivages détermine le dépôt des matières
que ces eaux tiennent en suspension ; il en
résulte des Bancs ou Barres qui s’oppo¬
sent souvent à l’entrée des vaisseaux dans
les fleuves, les obligent à attendre le mo¬
ment de la haute mer, ou bien à chercher
des Passes ou Cheneaux en contournant la
Barre, entre laquelle et les rivages il se
trouve presque toujours un canal profond ,
plus ou moins large.
La Seine, la Gironde, l’Adour, les grands
fleuves du Sénégal, du Gange, des Ama¬
zones , présentent ainsi à leur embouchure
des Barres bien connues des navigateurs.
On donne également le nom de Barre à la
remontée subite et impétueuse d’une ou plu¬
sieurs vagues, à une distance plus ou moins
grande, dans le lit des fleuves au moment du
flux de la marée montante. Ce phénomène
quotidien paraît être dû à la Barre sub¬
mergée dont nous avons parlé précédem¬
ment ; en effet, d’un côté, celle-ci s’oppose
à l’écoulement des eaux du fleuve , et d’un
autre , elle arrête les premiers flots de la
marée montante. Lorsque ceux-ci accumu¬
lés contre l’obstacle viennent à en triom¬
pher et à le franchir, ils refoulent les eaux
du fleuve et remontent avec elles dans le lit
de celui-ci , dont le rétrécissement favorise
encore l’élévation locale des eaux.
On donne des noms particuliers à cet
effet dans plusieurs localités : c’est le Mas¬
caret, dans la Gironde ; le Pororoca, dans
plusieurs fleuves de l’Amérique. Voy . ces
mots et marée* (C. P.)
BARRELIERA. bot. fh. — Synonyme
de Barleria. Voyez ce mot.
BARRE RI A. bot. ph. — Synonyme de
Poraqueiba.
BARRES. mam. — On appelle ainsi l’es¬
pace vide qui, chez le Cheval, les Rumi¬
nants et les Rongeurs , sépare les canines
des molaires.
BARRI. mam. — Nom vulgaire du jeune
Verrat.
BARRINGTGNIA , Forst. bot. ph. —
Genre de la famille des Myrtacées (type de la
tribu des Barringtoniées). On lui assigne les
caractères suivants : Tube calicinal ovoïde ;
limbe 2-à 4-parli, supère, persistant. Pétales
4, grands, coriaces. Étamines très noinbreu-
Û79
ses, plurisériées, insérées sur un disque
annulaire, épigyne ; filets filiformes, libres,
longs. Ovaire 2-à 4-loculaire ; loges 2 -à 6-
ovulées. Style filiforme, à stigmate simple.
Baie fibreuse , tétragone , pyramidale , ou
oblongue, uniloculaire, couronnée du limbe
calicinal ; endocarpe presque osseux , mo¬
nosperme par avortement. Graine obovée,
suspendue , apérispermée. Embryon sub¬
globuleux, à cotylédons entregreffés. — Ce
genre, propre à l’Asie équatoriale, ne ren¬
ferme que deux espèces ; ce sont des arbres
à feuilles opposées ou verticillées ; à fleurs
très grandes , disposées en thyrse ou en
grappe. (Sp.)
* BARRINGTONIÉES. bot. ph.— Sec¬
tion établie par De Candolle dans la famille
des Myrtacées. Voyez ce mot. (Ad. J).
BARRIS. mam. — Nom donné sur la côte
de Guinée au Troglodyte et au Mandrill.
BARRES, mam. — Nom latin de l’Élé¬
phant.
BARS. poiss. ■ — Voyez bar.
B ART AL AI. bot. ph. — Nom vulgaire
du Cnicus ferox de Linné.
BARTHELIEM. bot. cr. — Ce genre,
établi par Achar, a été depuis réuni par lui
au g. Tr y jp et hélium.
*BARTHESIA, Commers. bot. ph. —
Synonyme du g. Myrsine. (Sp.)
BARTHOLINA. bot. th. — Genre de
la famille des Orchidées, fondé par R. Brown
( Hort . kew., V, p. 194) pour une espèce ori¬
ginaire du cap de Bonne-Espérance ( Orchis
Burmania L.). Ce g., très rapproché du
g. Orchis, a, comme ce dernier, son labelle
trilobé et éperonné à sa base; mais son
anthère est disposée comme dans les es¬
pèces du genre Üjphrys des auteurs mo¬
dernes , c’est-à-dire que chaque masse pol-
linique, caudiculée à sa base , a son rélina-
cle contenu dans une petite bourse parti¬
culière, tandis que , dans les vraies espèces
(V Orchis , les deux rétinacles sont renfer¬
més dans une bourse commune. (A. R.)
*BARTLINGIA, Brongn. bot. ph. —
Genre de la famille desMyrtacées, auquel son
auteur assigne pour caract.: Tube calicinal
hémisphérique, 2-bractéolé à la base; limbe
à 5 segments imbriqués en préfloraison. Pé¬
tales insérés au fond du calice , minimes ,
plans, arrondis. Étamines 10, alternative¬
ment plus longues et plus courtes, insérées
BAR
BAR
480
au fond du calice inclus. Ovaire iriadhérent,
comprimé, 1-loculaire , 2-ovulé. Style ter¬
minal, subulé, court, à stigmate simple. —
On n’en connaît qu’une esp.; c’est un sous-
arbrisseau de la Nouv. -Hollande; à feuilles
très entières , alternes , courtement pétio-
lées, glabres, bistipulées ; à fleurs termi¬
nales , agrégées. (Sp.)
BARTOLIXA. bot. ph. — - Synonyme
de Tridax.
BARTONIA, Nutt. bot. ph. — Genre de
la famille des Loasées , offrant pour caract.
essentiels : Limbe calicinal 5-parti. Pétales
10, plans, courtement onguiculés, lancéolés,
bisériés, contournés et imbriqués en pré-
floraison. Étamines très nombreuses ; filets
libres , filiformes : les extérieurs souvent
stériles et pétaloïdes. Style à stries spiralées;
stigmate tronqué. Capsule cylindracée ,
grêle , 1-loculaire , polysperme, B-à 7-valve
au sommet; placentaires nerviformes. Grai¬
nes horizontales , comprimées , bisériées
sur chaque placentaire. — Herbes bisan¬
nuelles ou vivaces, hérissées de poils raides.
Feuilles alternes , sessiles , pennatifides.
Fleurs blanches ou jaunes, nocturnes, ter¬
minales.
Ce genre est propre à l’Amérique septen¬
trionale ; on n’en connaît que deux espèces.
Le B. ornata Nutt. ( B • decapetala ,• Bot.
Mng. , tab. 1487) mériterait d’être cultivé
comme plante d’ornement. Ses fleurs sont
odorantes , d’un blanc jaunâtre , larges de
10 à IB centimètres, et pourvues de 200 à 250
étamines. (Sp.)
*BARTOXIA, Mühlenb. , Pers. ( non
Nutt.) bot. ph. — Synonyme du g. Centau-
rella. (Sp.)
* B ARTR AMIE . B a r t ramia , Less. ois.
— Sous-genre formé par M. Lesson, dans
son Traité d’ Ornithologie , ayant pour
type le Chevalier a longue queue ( Toianus
Bariramia Tem.). Voyez chevalier.
(Lafr.)
B ARTR AMIE . Batramia (nom pro¬
pre). bot. cr. — (Mousses). Ce g. très na¬
turel, de la division des Mousses acrocarpes,
n’a éprouvé que bien peu de variations de¬
puis qu’il a été établi par Hedwig (Musc.
Frond., II, p. 3, t. 40), qui le dédia à Bar-
tram, colon de l’Amérique septentrionale,
souvent cité par Dillen. La seule que Bridel
lui ait fait subir consiste, en effet, dans la
séparation des espèces qui se plaisent dans
les lieux marécageux , et cela sur des carac¬
tères si légers que le genre Philonotis qui
en résulte n’a pas été universellement
adopté. Tel qu’il a été limité par Hedwig et
Schwægrichen et tel que nous l’admettons
ici, le g. Bartramia , type de la tribu des
Bartramiées , se compose de Mousses dont
la capsule, brièvement ou longuement pé-
donculée, est terminale ou pseudo-latérale,
sphéroïde, ovoïde ou obpyriforme, inégale;
c’est-à-dire que, le pédoncule étant excen¬
trique, elle parait et est effectivement pen¬
chée. Elle est en outre sillonnée dans toutes
les espèces , à l’exception du Bartramia
arcuata , surtout après la dispersion des
spores. Son orifice, resserré et oblique,
est muni d’un péristome ordinairement
double, mais aussi quelquefois simple (ex.:
B. stricta Brid.). Le péristome unique ,
ou , quand il y en a deux , le péristome ex¬
térieur se compose de seize dents infléchies.
L’intérieur consiste en seize cils entiers ou
bifides, dont les segments écartés reçoivent
dans leur intervalle les dents extérieures.
Chez quelques espèces , on observe encore
d’autres petits cils ( ciliola ) interposés en¬
tre les premiers. L’opercule est convexe ou
conique , mais toujours mousse. La coiffe
est en capuchon, caractère qui, joint à la
présence du péristome , peut suffire à faire
distinguer ce genre d’un autre infiniment
voisin qu’on a nommé Glyphocarpus
(voyez ce mot). Les fleurs sont hermaphro¬
dites, monoïques ou dioïques selon les es¬
pèces. M. Schwægrichen a même observé
que, sur le même indivicfta, on rencontre
maintes fois des fleurs diclines et d’autres
hermaphrodites. Dans les espèces monoï¬
ques ou dioïques, les mâles sont en tête et
se composent de 6 à 12 anthéridies, accom¬
pagnées de paraphyses filiformes ou en
massue et articulées. La fleur femelle ne
contient qu’un petit nombre de pistils, dont
un seul, entouré des mêmes paraphyses
qu’on rencontre dans le mâle , devient fé¬
cond et se développe. La fleur hermaphro¬
dite est composée de 4 à 12 anthéridies et
d’autant de pistils qu’accompagnent les
mêmes paraphyses que nous avons vues
dans les autres fleurs , soit monoïques, soit
dioïques.
Ces mousses vivaces, que distinguent un
BAR
BAR
port tout particulier, forment des gazons
touffus sur la terre et les rochers , soit dans
les lieux ombragés et les forêts de la zone
froide ou tempérée, soit sur les montagnes
élevées des contrées tropicales où elles ac¬
quièrent souvent une taille gigantesque.
Leurs feuilles, dressées ou ouvertes, sont
remarquables par une base élargie qui em¬
brasse la tige. De cette base, elles vont en
se rétrécissant en une pointe acérée , quel-
fois subulée. Leurs bords présentent le plus
souvent des dentelures très fines. Trente à
quarante espèces , croissant sous toutes les
latitudes , constituent ce genre. Quelques-
unes ont la capsule très courtement pédon-
culée ; toutes les autres ont un pédoncule
plus ou moins long. (C. M.)
* BARTRAMIÉES. bot. cr. — Cette
tribu ou ce groupe, de la subdivision des
Mousses acrocarpes, dontM. Schwægrichen
(Spec. Musc , p. 90) fait une petite famille
sous le nom de Bartramieæ , offre les ca¬
ractères suivants. Les tiges de ces Mousses
sont le plus souvent droites, réunies en
touffes et généralement très longues. Leurs
feuilles sont serrées contre la tige , ou
seulement dressées, et forment avec elle
un angle plus ou moins ouvert; elles sont
lancéolées, ou lancéolées très aiguës. Les
fleurs terminales et en disque, ou latérales
par suite des innovations de la tige , sont
ordinairement assez grandes. Les pédoncu¬
les sont terminaux ou latéraux, le plus sou¬
vent longs et dressés, rarement courts et
recourbés, et, dans ce dernier cas, à peine
deux fois plus longs que la capsule. Celle-
ci est presque globuleuse, inégale, sillonnée
suivant sa longueur et resserrée à son ori¬
fice. Le péristome, court, est double, simple
ou manque tout à fait. L’opercule est court,
convexe ou conique. La coiffe est subulée,
un peu plus longue que la capsule, ou bien
entière et en forme de mitre (exemple Gly-
phocarpus Wehhii Nob.).
Les genres qui composent ce groupe
sont les suivants : Cryptopodium , Brid.;
Bnrtramin, Hedw.; Glyphocarpus, Rob.
Br., et Conostomum , Sw. Ces Mous¬
ses vivent sur la terre, dans les endroits
marécageux. Il en est qui préfèrent les lieux
secs et stationnent sur les rochers.
(C. M.)
* BARTRAMÏOEDES. Bartrnmioi- 1
Ù8i
dœ. bot. cr. — Furnrohr a donné ce nom
à un groupe de la famille des Mousses ayant
pour type le genre Bartramia. (C. d’O.)
*BARTSCI1IA, Endl. bot. PH. — Sub¬
division du genre Bartsia. (Sr.)
B AllTSI A , Lin. bot. th. — Genre de
la famille des Scrophularinées (Rhinantha-
cées). Les caractères distincts en sont: Calice
eampanulé , presque également 4-fide , à
fente inférieure un peu plus profonde. Co¬
rolle tubuleuse; limbe infondibuliforme,
obliquement 4-fide. Étamines incluses.
Anthères velues, courtement mucronées.
Style longtemps persistant. Capsule bouf¬
fie , cuspidée, 2-loculaire, 2-valve. Graines
un peu courbes; tégument muni de 7 plis
aliformes transversalement striés. — Ce
genre ne comprend que 2 ou 3 espèces. Ce
sont des herbes vivaces, à feuilles dentelées
ou incisées , opposées , sessiles ; les fleurs
naissent aux aisselles des feuilles supé¬
rieures. (Sp.)
BARUCE. bot. ph. — Fruit du Sablier.
* BARYBAS (pap 6;, lourd ; paç, participe
de ëa [vw, je marche), ins. — Genre de Co¬
léoptères pentamères, famille des Lamel¬
licornes , établi par M. Dejean, qui y rap¬
porte trois espèces , dont une du Brésil ,
B. nubilus Dej., une de Carthagène , B.
œruyinosus id., et la troisième de Cayen¬
ne, B. modes tus Lacord. L’auteur n’a pas
publié les caractères de ce genre ; mais il
le place ( Catal . , 3e édit.) à côté du g.
Dasyus , qui ‘appartient à la tribu des
Scarabéides , division des Phyllophages.
(D. etc.)
*BARYCERQS (Papû;, épais ; xïpaç ,
corne, antenne), ins. — Genre de la famille
des Ichneumoniens , de l’ordre des Hymé¬
noptères, établi par Gravenhorst. Il offre de
grands rapports avec les Cryptus ■ mais
il s’en distingue essentiellement : 1° par des
antennes un peu plus courtes que le corps ,
élargies et comprimées entre le milieu et
l’extrémité , et allant ensuite en diminuant
de grosseur; et 2° par des ailes sans cellule
cubitale interne distincte, et pourvues d’une
petite nervure joignant les deux autres cel¬
lules cubitales. Les Baryceros ont des
pattes longues et grêles, et un abdomen de
forme ovalaire.
On ne connaît encore qu’une seule espèce
de ce genre: c’est le B. guttatus Gravenh.,
31
T. II.
482
BAR
trouvé dans les environs de Dresde. (Bd.) :
*BARYCERIJS (jBapuç, lourd; xs'paç ,
corne), ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères, famille des Curculionides, ordre des
Gonatocères , division des Mécorhynchides,
subdivision des Baridides , établi par
Schœnherr. Ce genre se rapproche beau¬
coup du g. Baridius ; mais il en diffère
par l'organisation particulière de ses an¬
tennes. Il est fondé sur une seule espèce
du Brésil , nommée B. collaris par l’au¬
teur ; elle a le faciès de l’Attélabe, et est un
peu plus grande que Ÿ Attela bus curcu-
lionoides. L’espèce nommée par M. Dejean
{Calai., 3e édit.) B. Lacordairei, et sur
laquelle il a établi son g. Taxicerus , pa¬
raît appartenir au g. Baridius de Schœn¬
herr, et pourrait bien être identique avec le
B. collaris de ce dernier auteur. (D. et C.)
* BARYXOTLS ( pap’jvfô-oç , recouvert
d’un cuir), ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères, famille des Curculionides, établi par
Germar et adopté par Latreille , ainsi que
par MM. Dejean et Schœnherr. Ce dernier ,
dont nous suivons ici la méthode , le place
dans sa division des Cléonides , ordre des
Gonatocères. Les espèces de ce genre ont le
corps presque ovale, convexe, couvert d’é-
cailles. Elles sont aptères, de petite et de
moyenne taille. M. Dejean {Calai., 3e édit.)
en désigne 14 , toutes d’Europe , parmi les¬
quelles nous citerons comme type du genre
le B. margaritaceus Germ. , qui se
trouve en Suisse et en Italie. (D.)
*BARYOS3!A. bot. i>h. — Synonymede
Dipterix .
BARYOS3IE. Baryosma ([3aPuç, pe¬
sant; ÔG[xr, odeur), bot. ph. — Rœmer et
Schultes écrivent ainsi le nom du Barosma
{voy. ce mot), genre de la famille des Dios-
mées. Gærtner le donnait à un genre de
celle des Légumineuses , le Coumarouna
d’Aublet. (An. J.)
* BARYPETVTHUS (Papuwevfci;, plongé
dans le deuil ; à cause des couleurs sombres
de ces Insectes), ins. — Genre de la famille
desPhryganiens, de l’ordre desNévroptêres,
établi par M. Burmeister {Handh. der Eut .)
sur deux espèces du Brésil , qu’il nomme
B. concolor et rufipes. Les Barypenthus
sont caractérisés essentiellement par des
jambes postérieures et intermédiaires â
peine éperonnées à l’extrémité et nullement
BAR
au milieu , et par des palpes maxillaires
velus. (Bd.)
R ARYPIIOjVUS (Papcpwvo;, qui a la voix
forte), ois. — Synonyme de Momot , Mo-
motus , Briss. Le nom de Baryphonus a
été donné par Yieillot à ces Oiseaux à cause
de la force de leur voix. (C. d’O.)
*BARYPLOTÈRE([3apvçf pesant; tcXio-
r«p, nageur), ois. — -Nom donné parRitgen
à une famille d’Oiseaux aquatiques compre¬
nant ceux qui nagent pesamment. (C. d’O.)
*f BARYSCEEIS (papuç, lourd ; a^sXiç,
cuisse), ins. — Genre de Coléoptères hété-
romères, famille des Ténébrionites , établi
par M. Boisduval, sans indication de carac¬
tères , dans l’entomologie du Voyage de
V Astrolabe, pour y placer deux espèces de
la Nouvelle-Hollande , nommées, l’une B .
politus par Latreille, et l’autre B. laticollis
par M. Dejean , qui place ce genre immé¬
diatement avant celui de Tenebrio , Fabr.
{Calai., 3e édit.). (D.)
* BARYSOMUS (P*p&ç , lourd ; amj.z ,
corps), ins. — Genre de Coléoptères penta¬
mères , famille des Carabiques, tribu des
Harpaliens, établi par M. Dejean qui , dans
son Speeies (t. IY, pag. 56), lui donne les
principaux caractères suivants : Tête plus
ou moins carrée ou triangulaire , non rétré¬
cie postérieurement. Point de dents au mi¬
lieu de l’échancrure du menton. Mandibu¬
les obtuses et non saillantes. Dernier article
des palpes plus ou moins cylindrique ou ova¬
laire et tronqué à l’extrémité. 4e article des
4 tarses antérieurs du mâle triangulaire ou
cordiforme. Les Barysomus , voisins des
Agonodères {voy. ce mot), sont des In¬
sectes au dessous de la taille moyenne ,
ayant un peu le faciès des Amara , mais
une forme moins ovalaire et presque car¬
rée. M. Dejean en décrit trois espèces, dont
une du Mexique et deux des Indes-Orien¬
tales, savoir : B.Hopfneri Dej., B. Gyllen-
halii Dej., et B. semiviltatus Fabr. (D.)
*BARYSTOMUS ((kpuç, lourd ; gto'u.z,
bouche), ins. — Genre de Coléoptères té-
tramèrcs, famille des Curculionides, établi
par Germar et non adopté par Schœnherr ,
qui en place les espèces dans son g. Rhi~
gus. Voy. ce mot. (D.)
BARYTE (papuç, pesant), min. — Oxyde
de barium des chimistes ; l’une des an¬
ciennes terres que la chimie moderne a
I
BAR
mise au rang des Oxydes métalliques. Elle
est formée d'un atome de Barium et d’un
atome d’Oxygène, en poids de 89,55 de Ba¬
rium et de 10,45 d’Oxygène. Elle a été nom¬
mée d’abord terre pesante , puis baryte , à
cause de sa pesanteur. Dans un vase bien
fermé , elle est dissoute par une grande
quantité d’eau bouillante : la dissolution
porte le nom d'eau de baryte. Elle est re¬
marquable par sa puissante affinité pour
l’acide sulfurique , qui surpasse celle de
toutes les autres bases. Le composé qu’elle
forme avec cet acide est absolument inso¬
luble dans l’eau. De là, le moyen qu’on
emploie pour reconnaître sa présence dans
un minéral , lorsque celui-ci a été amené à
l’état de dissolution : une goutte d’acide
sulfurique, ou d’un sulfate, y produit un
précipité, qui se forme toujours quelle que
soit la quantité d’eau qu’on ajoute à la li¬
queur. — Dans les anciennes classifications,
la Baryte était la base d’un genre minéralo¬
gique composé de deux espèces : la Baryte
carbonatée et la Baryte sulfatée. Ces deux
espèces seront décrites, l’une au genre Car¬
bonate, l’autre au genre Sulfate [yoy. ces
mots). La Baryte fait aussi l’une des parties
constituantes d’un silicate alumineux (l’Har-
niolome) et d’un minerai de manganèse (le
Psilomélane). (Del.)
BARYTILE. min . — Synonyme de Ba¬
ryte sulfatée. Voyez ce mot.
BARYTIIYE ((3apuç, pesant), min.— Nom
spécifique de Sulfate de baryte dans la mé¬
thode de M. Beudant. Voyez sulfate. (Del.)
* B ARYTIYTQUE . Barytinicus. min.
— Épithète donnée par M. d’Omalius à un
genre de minéraux pierreux sulfatés com¬
prenant le Sulfate de baryte. (C. d’O.)
BARYTOCALCITE (mot hybride ;
êapôç, pesant ; calx , cis , chaux), min. —
Double Carbonate de chaux et de baryte.
Voyez carbonate. (Del.)
* BARYTOPUS ( Papû; , lourd ; noüç ,
pied ). ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères , famille des Chrysomélines , tribu
des Clavipalpes , établi par M. Chevrolat
aux dépens du g. Erotylus, Fabr. M. De-
jean ( Catal ., 3e édit.) y rapporte 14 espèces,
parmi lesquelles nous citerons seulement
Erotylus alternans Fabr. , comme lui
servant de type. Les caract. de ce g. n’ont
pas encore été publiés. Ce g. est le même j
BAS 483
que celui de Scaphido morphus , créé pos¬
térieurement par M. llope ( Revue envié -
vienne , 1841 ). (D. et C.)
BARYXYLOY, Loureir. (jüapuç, pesant ;
£ùXov, bois), bot. ph. — Synonyme du genre
Cathartocarpus. (Se-)
BASALTE (mot éthiopien), géol. — -
Roche noire ou d’un gris bleuâtre plus dure
que le verre, très tenace et, par conséquent,
difficile à casser , d’apparence homogène ,
mais essentiellement composée de Pyroxène
et de Felspath [Orihose, Albite, Labra -
do rite), et contenant une très grande pro¬
portion de Fer oxydé ou titané.
Cette roche , qui se présente souvent en
masses ou pitons non stratifiés, s’étend
fréquemment en nappes , de forme et d’é¬
paisseur variables, soit sur le flanc de mon¬
tagnes coniques , soit sur le sommet de pla¬
teaux élevés, soit dans les plaines basses et
les vallées profondes. Ces nappes recouvrent
quelquefois d’autres nappes de même ma¬
tière , ou bien des dépôts de nature diffé¬
rente avec lesquels elles alternent même
plusieurs fois, disposition qui alors rappelle
une véritable Stratification ( voyez ce
mot). Le Basalte se rencontre également
en filons , ou dikes , qui coupent et traver¬
sent les dépôts stratifiés. Dans ces divers
gisements, on le voit, par place, se diviser
en plaques, en sphéroïdes à couches con¬
centriques et en prismes de 3 à 7 et 8 pans.
Ainsi caractérisé, le Basalte est aujour¬
d’hui, pour tous les géologues, un pro¬
duit de formation ignée , sorti du sein
de la terre à l’état fluide , par des chemi¬
nées étroites, plus ou moins cylindriques ,
ou par de longues fissures. La matière qui
s’est arrêtée et refroidie dans l’intérieur du
sol et dans les foyers d’émission a formé les
dikes et les pitons massifs , ou culots, tan¬
dis que celle qui, après avoir traversé le sol,
s’est épanchée à la surface , l’a recouvert de
larges manteaux ou de nappes.
Avant que cette opinion fût généralement
admise, les observateurs ont été longtemps
partagés; les uns, et particulièrement les
Allemands , cédant à l’influence du célè¬
bre Werner, regardaient le Basalte comme
le résultat de précipités formés dans le sein
des eaux, tandis que les autres, guidés par
l’étude des volcans éteints de l’Auvergne et
de l’Italie, et par celle des volcans en acti-
BAS
BAS
vité de ce dernier pays, soutenaient que les
Basaltes étaient volcaniques.
Quelque acerbe que la discussion soit de¬
venue parfois entre les neptuniens et les
volcaniens , elle a , en définitive , été très
utile aux progrès de la science, par les nom¬
breuses observations qu'elle a provoquées,
et qui ont eu pour résultat, non seulement
d’éclairer sur la véritable origine du Ba¬
salte , mais , par une suite d’analogie , sur
celle de toutes les rocbes de cristallisation
dans lesquelles le Feldspath, l’Amphibole, le
Mica, lePyroxène, entrent comme éléments
constituants, roches que, contrairement aux
idées des géologues wernériens, qui voyaient
en elles les précipités formés dans un li¬
quide primitif, on considère maintenant
comme les produits ignés de tous les âges.
En Irlande, en Écosse, en Bohême, en
Allemagne, en Italie, en France , en Amé¬
rique, à Ténériffe, à file-Bourbon, et dans
un grand nombre de localités , le Basalte
se présente avec des caractères minéralogi¬
ques et de gisement qui sont identiques.
Les analyses chimiques faites sur des échan¬
tillons de divers lieux donnent en moyenne,
sur 100 parties, 44 à 50 de Silice, 15 à 16 d’A-
lumine, 20 à 24 de Fer oxydé, 8 à 9 de Chaux,
2 de Magnésie, 2 à 8 de Soude et 2 d’Eau.
Quoique généralement noir, le Basalte
passe accidentellement au gris, au verdâtre
et au rouge , soit par le mélange avec diver¬
ses substances minérales , soit par la dé¬
composition. Sa cassure est semi-cristalline
et même terreuse; il agit sur le barreau
aimanté; et, en fondant, il donne un émail
noir ; sa pesanteur spécifique , lorsqu’il est
compacte, est 8. Bien que la pâte du Ba¬
salte soit homogène , l’œil , armé d’une
loupe, distingue , dans sa composition, les
cristaux de Pyroxène et de Feldspath , dont
il est essentiellement formé ; il y découvre
également, mais accidentellement, des
cristaux d’ Amphibole, de Péridot, d’Olivine
et de Fer titané. Quelquefois des cristaux de
ces diverses substances sont visibles à l’œil
nu, et engagés dans la pâte basaltique; ils
donnent à la roche un aspect hétérogène et
porphyroïde, qui l’a fait distinguer du Ba¬
salte par plusieurs géologues qui en ont
fait le Basanite {voyez ce mot).
Le Basalte n’est pas toujours compacte.
On voit très fréquemment les parlics rap¬
prochées de la surface des masses, ou nap¬
pes , comme criblées de vacuoles qui sont
restées vides , ou qui ont été remplies après
coup par des substances étrangères , telles
que l’Arragonite , la Calcédoine , la Chaux
carbonalée, desZéolithcs, du Fercarbonaté,
du Soufre et même de l’Eau.
La division des masses basaltiques en
prismes est évidemment l’effet du retrait
par suite du refroidissement ; mais le con¬
cours de plusieurs circonstances est néces¬
saire pour que ce retrait donne lieu à des
formes aussi constantes et aussi régulières;
car, non seulement toutes les parties d’une
même masse ne sont pas ainsi divisées ,
mais des matières d’une toute autre compo-
position , et même évidemment d’une autre
origine , affectent des formes analogues ;
telles sont le Grunstein , le Porphyre , et
d’une autre part, certaines marnes et le
Gypse à ossements (Montmartre). — On
dira au mot retrait ce qu’on peut présu¬
mer relativement à la cause de la division
prismatique en général et à celle de sa plus
ou moins grande régularité. Quant aux
prismes basaltiques, observés avec admira¬
tion par tous les voyageurs, ils diffèrent
beaucoup entre eux par leur grosseur et
leur longueur ; on en a décrit de 20 mètres
de haut. Leur direction, par rapport à l’ho¬
rizon, n’est pas toujours la même ; dans les
nappes horizontales l’axe des prismes est
généralement perpendiculaire au plan des
nappes ; dans les grandes masses isolées ,
ou pitons , les prismes sont très fréquem¬
ment verticaux, mais ils sont aussi placés
dans tous les sens et semblent même con¬
verger vers un ou plusieurs points (rochers
de Murat, Auvergne).
Les prismes, d’une grande longueur, sont
souvent formés de tronçons placés bout à
bout, et qui même s’emboîtent les uns dans
les autres , la face inférieure de chaque
tronçon offrant une convexité qui s’articule
dans une concavité correspondante de l’ex¬
trémité supérieure du tronçon contigu. On
a remarqué que dans un faisceau de pris¬
mes ainsi articulés , les articulations sont
sur une même ligne, c’est-à-dire au même
niveau; aussi, lorsque par une dénudation
on peut voir en plan une surface basaltique
ainsi divisée, elle ressemble à une grande
mosaïque qu’on a , dans diverses localités.
BAS
désignée sous les noms de pavé , de
chaussée des Géants. La côte septentrionale
de rirlande est particulièrement citée pour
la beauté et la dimension des prismes ba¬
saltiques qu'on y rencontre, et par la fa¬
meuse Chaussée des Géants qu’on voit au¬
près du cap de Fairhead. La grotte de Fin-
gai , dans l’île de Staffa , à l’ouest de l’É-
cosse , n’est pas moins célèbre par ses di¬
mensions majestueuses. Les parois de cette
grotte, dans laquelle la mer s’engouffre,
jusqu’à près de 50 mètres de profondeur, avec
un bruit effroyable, sont formées de prismes
verticaux réguliers , dont la hauteur est de
20 mètres, et qui soutiennent un plancher
divisé lui-mème en prismes couchés en
diverses directions.
Quoique le Basalte paraisse, dans certains
cas, résister à toutes les actions atmosphé¬
riques , cependant, dans d'autres, il subit
des altérations très profondes, qui le trans¬
forment en une matière argileuse, tendre,
dans laquelle s’établit une riche végétation.
Quelquefois aussi, il se désagrégé en peti¬
tes sphères, dont les dimensions varient de¬
puis la grosseur d’un pois jusqu’à celle
d’une boule de plusieurs centimètres.
La sortie des Basaltes du sein de la terre
est récente, comparée à celle des Granités ,
des Porphyres et des Trachytes. Cependant
il n’y a pas de ligne nettement tranchée en¬
tre l’émission des dernières roches graniti¬
ques et porphyriques et celle des plus an¬
ciens Basaltes. Il y a liaison , alternance
même entre les Basaltes et les plus anciens
produits de la cause ignée, comme il y a
rapports intimes entre eux et les laves qui
s’écoulent encore actuellement par la bou¬
che des volcans modernes.
Le mot B as aile n’est pas moderne 5
Pline l’emploie pour désigner une pierre
noire très dure que les anciens Égyptiens
liraient de l’Éthiopie et dont ils faisaient des
vases, des statues et des tombeaux, etc., qui
sont parvenus jusqu’à nous sans altération.
Cette pierre n’est pas , pour les géologues
modernes, un véritable Basalte, mais plutôt
une Syénile à grains fins, composée de
Feldspath et d’ Amphibole , et non pas de
Pyroxène. C’est. Agricola qui paraît avoir
transporté ce nom ancien de Basalte aux
prismes de Stolpen , et ce nom a depuis été
appliqué aux roches noires pyroxéniques
BAS 485
qui viennent d’être décrites. Voy. les mots
FORMATIONS IGNEES , VOLCANS.
(C. P.)
BASALTEXE. min. — Nom donné par
Kirwan à l’Amphibole et au Pyroxène qu’il
avait confondus.
*BASALYS (|3aoLaùlay.o;, petit
roi ). rept. — Genre de Reptiles de la fa¬
mille des Iguaniens, sous-famille des Igua-
niens pleurodontes, ayant pour caractères
essentiels : Une expansion cutanée de figure
triangulaire, s’élevant verticalement au-des¬
sus de l’occiput ; le bord externe des doigts
postérieurs garni d’une frange dentelée et
composée d’écailles ; une arête écailleuse ,
dentelée en scie , régnant depuis l’occiput
jusqu’à l’extrémité de la queue, et, chez les
mâles de l’une des deux espèces , formant
une crête élevée , soutenue par les apophy¬
ses épineuses des vertèbres ; sous le cou, un
rudiment de fanon , suivi d’un pli transver¬
sal bien marqué ; des dents palatines , et
pas de pores fémoraux. Le dessus du tronc
est couvert d’écailles rhomboïdales , caré¬
nées , disposées par bandes transversales ;
le ventre est garni, suivant les espèces, d’é¬
cailles lisses ou carénées. Les membres sont
très allongés, surtout ceux de derrière; les
doigts grêles; la queue longue et comprimée.
Basilic a capuchon , B ■ mitratus D. Ce
saurien est long d’environ 70 à 80 centimè¬
tres et a de 4 à 5 centimètres de diamètre.
Sa queue , comprimée , a trois fois l’éten¬
due de son corps. Sa tête, de forme pyra-
mido-quadri- angulaire , porte sur l’occiput
une expansion conique, en forme de capu¬
chon arrondi à son sommet et un peu
penché sur le cou. Cette crête , rudimen¬
taire chez les jeunes sujets , ne se développe
qu’avec l’âge; chez les individus mâles,
les crêtes dorsale et caudale sont soutenues
par les apophyses épineuses , et les écailles
du ventre sont lisses. Cet animal est d’un
brun fauve en dessus et blanchâtre en des¬
sous. Sa gorge porte des bandes d’un brun
plombé, et, de chaque côté de l’œil,
règne une raie blanchâtre, lisérée de noir,
qui va se perdre sur le dos. On remarque
chez les jeunes Basilics et chez les femelles
des accidents de coloration fort irréguliers.
Le Basilic à capuchon est originaire d’A¬
mérique. Il se trouve à la Guiane, à la Marti¬
nique et au Mexique, ce qui lui a fait donner
le nom de Basilic d’Amérique. Ses mœurs
sont peu connues ; on sait seulement qu’il
vit sur les arbres , et saute de branche en
branche pour cueillir les graines, et peut-
être aussi pour attraper les Insectes dont il
fait sa nourriture.
»
EUCOMIS.
BAS
£188 BAS
Quoi qu’on ne sache à quelle espèce rap¬
porter le célèbre Basilic des anciens , et que
ce ne puisse être celui que nous venons de
décrire , puisqu’il est originaire d’Améri¬
que, Linné, frappé de sa ressemblance avec
la description du Basilic des Grecs , lui a
appliqué ce nom ; mais il est aussi inoffensif
que l’autre avait de puissance malfaisante.
D’après les récits des auteurs de l’antiquité,
reproduits par les écrivains du moyen âge,
le Basilic , quoique de petite taille , causait
par sa piqûre une mort instantanée , et si
son contact était redoutable, son regard l’é¬
tait encore plus ; car l’homme dont la pru¬
nelle venait à rencontrer la sienne se sentait
dévoré d’un feu soudain, et périssait au mi¬
lieu des tourments : en revanche , s’il aper¬
cevait le Basilic le premier , il n’avait plus
rien à craindre. Le Basilic exerçait sur lui-
même une influence mortelle , et les chas¬
seurs se servaient d’un miroir pour le pren¬
dre ; car dès que l’animal avait fixé son
image, il devenait victime de sa puissance
fatale. Aux époques de crédulité , les char¬
latans vendaient aux curieux ignorants de
petites Raies façonnées en forme de Basi¬
lics. La tradition a transmis jusqu’à nos jours
le souvenir de cet animal fabuleux ; le
vulgaire pense encore que les œufs hardés ,
à enveloppe membraneuse et sans vitellus ,
sont pondus par un vieux Coq , et donnent
naissance à un Basilic.
Le Basilic a bandes , B. viltatus Wieg.,
ne diffère du précédent que par le moindre
développement de la crête rachidienne ; par
ses écailles ventrales qui sont carénées, au
lieu d’être lisses , et par des bandes noires ,
au nombre de six ou sept , régnant en tra¬
vers du dos. Le B. à bandes est originaire
du Mexique. C’est le même que le saurien
inscrit par Wagler ( Système de classifie,
des Amphibies) sous le double nom de
Basiliseus et d’ Ædicoryphus. (C. d’O.)
BASILIC. Ocymum ([SacnXtxdç, royal;
à cause de son odeur), bot. pu. — Genre
de la famille des Labiées , ayant pour ca¬
ractères : Calice à deux lèvres : la supérieure
large et entière; l’inférieure à 4 dents ai¬
guës. Corolle renversée, ayant la lèvre su¬
périeure à quatre lobes et l’inférieure plus
longue et crénelée. Étamines 4, recourbées
vers la partie inférieure de la fleur ; les 2
plus courtes munies d’un petit appendice à
leur base. — Plantes herbacées et aromati¬
ques, originaires, pour la plupart, des
parties chaudes de l’ancien continent, et
comprenant une quarantaine d’esp. dont
quelques-unes sont cultivées dans nos jar¬
dins. Tels sont: le Basilic commun, Ocy-
mum basilicumV. , plante annuelle , ori¬
ginaire des Indes. Sa tige est haute d’envi¬
ron 0m33, carrée, rameuse et rougeâtre ; ses
feuilles sont pétiolées, cordiformes, légère¬
ment ciliées , dentées sur leurs bords , et
d’un vert foncé ; fleurs blanches ou purpu¬
rines, en épis verticillés à l’extrémité de
la tige. Cette espèce est cultivée fort com¬
munément à cause de son odeur aromati¬
que, et sert dans les apprêts culinaires, aux
mêmes usages que le Thym. On en connaît
plusieurs variétés. Le Basilic petit, O. mi-
ninum , à feuilles vertes ou violettes, sui¬
vant, la variété, et formant une touffe épais¬
se, haute d’à peine 0m20 ; le Basilic de Cey-
lan, O. yratissimum , ligneux, à odeur
très forte et de serre chaude ; le Basilic a
grandes fleurs, O. ( \randiflorum , à fleurs
rares, blanches, plus grandes que celles
des autres et à odeur peu agréable. Les Ba¬
silics aiment la chaleur, et si l’on en veut
jouir longtemps, il faut les tondre en boule
au moment de la floraison.
On a aussi donné le nom de Basilic sau¬
vage à plusieurs autres plantes de la famille
des Labiées, tels que les Clinopodes, les
Thyms, etc. (C. d’O.)
* BASILINJYA (ffacnAwva, reine), ois.
— Ce genre , établi par Boié, est synonyme
de Polylmus de Brisson , et répond à la
division des Émeraudes deLesson, dans sa
Monographie des Oiseaux-Mouches.
(C. d’O.)
BASILISCUS. rept. — Voy . BASILIC.
*BASILOSAXJBUS ([iacrtXsu;, roi, royal;
aaüpoç, lézard), paléont. — Nom donné par
Richard Harlan à un animal fossile dont les
restes ont été trouvés dans les terrains ter¬
tiaires de la Louisiane, parce que ce natura¬
liste croyait que cet animal était un reptile
de l’ordre des Sauriens. M. Richard Owen ,
ayant trouvé que ce fossile appartenait à un
mammifère de l’ordre des Cétacés herbivo¬
res , a dû en changer le nom , et il lui a
donné celui de Zeuglodon. Voyez ce mot.
' (L- ».)
BASIAERVÉ. Basinervis {ha sis ,
*
BAS
BAS
m
base; nervns , nerf, nervure), bot. ph.— Cette
expression s’emploie particulièrement pour
exprimer une disposition spéciale des ner¬
vures ; ainsi , une feuille est basinervée ,
quand ses nervures principales partent tou¬
tes en divergeant de la base de la feuille ,
comme dans un grand nombre de plantes
monocotyîédonées. On dit, dans le même
sens, que les feuilles sont digitinervées.
(A. R.)
'BASIPRIONOTA (^aa'?,base; -ttoiovco-
toç, en scie), ins. — Genre de Coléoptères
tétramères, famille des Chrysomélines, éta¬
bli par M. Chevrolat et adopté par M. De-
jean ( Catal ., 3e édit. ) , qui y rapporte trois
espèces, toutes des Indes-Orientales. Nous
citerons comme type du genre la Cassida
8-punctata ou Imatidium 8-punctatum
de Fabricius, qui se trouve à Siam. Les carac¬
tères de ce g. sont : Tête découverte ; an¬
tennes longues, contiguës à la base, de 11
articles ; 3-11 filiformes ; dernier un peu acu-
miné. Corselet profondément échancré en
avant , bisinueux à la base et d’une manière
flexueuse; celle-ci est dentée, ainsi que les
étuis , sur le dedans ; éîytres ovalaires.
M. Hope a fait depuis , avec ces Insectes
( Coleopterit . Man., p. 152), son genre
Prioptera. (D. et C.)
*BASIPTA (étym. inconnue) . INS . -
Genre de Coléoptères tétramères , de la fa¬
mille des Chrysomélines, établi par M. Che¬
vrolat et qui faisait autrefois partie des Cas-
sida. M. le comte Dejean, dans son dernier
Catalogue, a adopté ce genre. On n’en con¬
naît encore qu’une seule espèce, originaire
du cap de Bonne-Espérance, et que nous
avons nommée B. g lança , en raison de sa
couleur générale quiestd’un vert pâle, tirant
sur le jaunâtre; les côtes du corselet en des¬
sus offrentune espèce de villosité blanchâtre;
les élytres ont la suture un peu plus obscure
et de gros points irréguliers qui , observés
à la transparence , font voir des cercles vi¬
treux, lesquels présentent une tache po¬
reuse au centre. La longueur de cet insecte
est de 8 millimètres et de la largeur de 6.
(C-)
* BASISOLUTE. Basisolutus (hasts,
base ; solutus , détaché), bot. i*h. — Se dit
des feuilles dont la base se prolonge en un
petit appendice sans adhérence , comme
dans le Scdurn reflexum.
* BASITOXE. Basitoxus (^aoi?, base ;
ToijGv , arc), ins. — Genre de Coléoptères té¬
tramères , de la famille des Longicornes ,
établi par M. Audinct-Serville, qui le range
dans la tribu des Prioniens (Nouv. classif.
des Longicornes, Ann. de la Soc. ent. de
France, tom. I, pag. 174). Ses caractè¬
res essentiels sont d’avoir les mandibules
épaisses ; le premier article des antennes
gros, conique et arqué ; l’angle suturai des
élytres sans épine distincte. Il y rapporte
deux très grandes espèces du Brésil , nom¬
mées par lui, l’une B. armatus de sa Col¬
lection, et l’autre B. Maillet de celle de
M. Mail. (D.)
* BASOLEIA ( étymologie inconnue ).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères ,
famille des Carabiques, tribu des Ozénides,
Hope , établi par Westwood , et qui corres¬
pond au g. Axinophorus de Gray et à celui
de Catapiesis de Brullé. Voyez ces mots.
(D.)
* B ASS ARIDE . Bassans ( (3aacrapi; ,
renard ). mam. — Un carnassier digiti¬
grade , découvert au Mexique , et retrouvé
depuis en Californie , est le type de ce
genre , établi en 1834 par M. Lichtenstein
( Saeuyihiere , liv. IX), et depuis diver¬
sement classé par les auteurs. H est con¬
sidéré par M. Waterhouse ( Proceed . zool.
society of London , 1839 ) comme appar¬
tenant au groupe des Ursus de Linné ; par
M. de Bîainviîle , dans un mémoire pré¬
senté à l’Académie en 1837 (voy. les Comp¬
tes-rendus hebdom. de F Acad. , octobre
1837), par moi-même dans mes cours , et
par MM. Eydoux, Gervais et Souleyet (Zoo¬
logie de la Bonite , 1841 ) , comme un
Viverra ; enfin par M. de Blainville, dans
un travail tout neuf (Compte s-rendus ,
février 1842), comme un Mustela. Les mo¬
laires sont au nombre de G à chaque mâ¬
choire , savoir : en haut , 3 fausses mo¬
laires, 1 carnassière, et 2 tuberculeuses ; en
bas, 4 fausses molaires, 1 carnassière et 1
tuberculeuse. Ce sont les nombres qu’on
trouve le plus ordinairement chez les Vi-
verriens ; et les formes de ces diverses dents
se rapprochent aussi beaucoup de celles
qu’on connaît chez la plupart de ces der¬
niers. Les doigts sont au nombre de 3 par¬
tout , et à ongles fortement arqués, comme
chez plusieurs Viverriens et chez la plupart
31*
T. II.
490
BAS
des Mustéliens ; et c’est de ceux-ci que la
Bassaride se rapproche par ses formes gé¬
nérales , le corps étant allongé et porté sur
des membres courts : caractères qui toutefois
se retrouvent aussi chez les Yiverriens dans
plusieurs genres, notamment dans ceux que
nous avons nommés Galidie et Galidictis.
Les détails suivants, empruntés au travail
déjà cité de MM. Eydoux , Gervais et Sou-
leyet , achèvent de montrer dans la Bassa¬
ride un genre appartenant aux Yiverriens,
voisin en particulier sous quelques rapports
des Geneltes , sous d’autres des Galidies ,
mais faisant le passage aux Mustéliens. La
langue est douce. Il n’existe point de poche
odorifère ; mais il existe à l’extrémité de
l’intestin une petite plaque crypteuse, à la
surface de laquelle débouchent les deux
conduits des glandes anales. Enfin le pénis
est soutenu par un os considérable : carac¬
tère qui , ordinairement , existe chez les
Mustéliens et manque chez les Yiverriens.
L’unique espèce de ce genre a reçu l’épi¬
thète spécifique de rusée, asluta. Son pe¬
lage est d'un gris fauve, dont la nuance uni¬
forme est relevée par la coloration remar¬
quable de la queue. Celle-ci a huit anneaux
noirâtres incomplets en dessous.
Avant la découverte de la Bassaride , la
famille des Yiverriens ne comptait aucun
représentant en Amérique. Ce genre , quoi-
qu’imparfaitement connu, offre donc, dès
à présent , un assez grand intérêt , sous
deux points de vue, savoir : comme établis¬
sant un lien intime entre les Mustéliens et
les Yiverriens, et comme modifiant les idées
généralement admises sur la distribution
géographique de ceux-ci, les seuls qui, parmi
tous les grands groupes de Carnassiers ,
fussent encore regardés comme apparte¬
nant à un continent, à l’exclusion de l’au¬
tre. (I. G.-S.-H.)
BASSETS, mam. — Race de Chiens à
jambes basses, droites et quelquefois tor¬
ses. Voyez chien.
BASSETS, bot. cr. — On a donné ce
nom à quelques Champignons à pédicule
court et particulièrement à des Agarics.
* BASSIA (détroit de Bass). tunic. —
Genre cité par M. de Blainville ( Âetino -
loyie, p. 135) comme ayant été proposé par
MM. Quoy et Gaimard , pour leur Bassin
quadrilatera , espèce de Diphye du détroit
BAS
de Bass. Il rapporte ce genre à celui des
Abyles.
Dans la partie zoologique de leur relation
( Voyage de l’ Astrolabe, IV, p. 9, pl. 4,
f. 18-20), MM. Quoy et Gaimard renoncent
à la distinction du g. Bassin, et donnent à
Fanimal sur lequel il reposait le nom de
Diphyes hassensis. (P- G.)
BASSIA, L. bot. th. — Genre de la fa¬
mille des Sapotées , offrant pour caract. :
Calice à 4 ou 6 segments bisériés. Corolle
campanulée ou rotacée, divisée en 7 à 14 lo¬
bes bisériés. Gorge inappendiculée. Étami¬
nes en nombre double ou triple des lobes de
Sa corolle. Ovaire ô-à 12-loculaire ; loges
1-ovulées. Style saillant; stigmate pointu.
Baie par avortement 1-ou pauci-îoculaire ,
oligosperme, ou 1-sperme. Graines apéris-
permées, lisses , grosses , nucamentacées ,
à hile ventral. — Arbres lactescents. Feuil¬
les éparses, coriaces. Pédoncules axillaires,
ou latéraux, ou agrégés au sommet des ra¬
milles. Fleurs nutantes ou pendantes ,
jaunes. Ce g. est propre à l’Asie équato¬
riale ; on en connaît 8 espèces.
Le B. ionyi folia W. est fréquemment
cultivé au Bengale (où on l’appelle Illupi )
et dans beaucoup d’autres contrées de l’Inde,
en raison de ses usages économiques. On
exprime de ses graines une huile grasse ,
que les Hindous emploient très communé¬
ment à l’éclairage, ainsi qu’à la préparation
des aliments et du savon. Les fleurs qui
tombent spontanément des arbres sont ra¬
massées avec soin ; on les mange après les
avoir fait torréfier. Le fruit, cueilli soit avant
sa maturité, soit mûr, est mangé en bouillie.
Le suc laiteux de l’écorce passe pour un bon
remède contre les maladies de la peau. En¬
fin, le bois de cet arbre est aussi dur et aussi
incorruptible que le fameux bois de Tek ,
mais plus difficile à travailler.
Le Bassia laiifolia , qui croît dans les
contrées mon tueuses du Bengale, ne le cède
guère en utilité au B. Ionyi folia. Son bois
est dur, très tenace, propre au charronnage
et à toutes sortes d’autres ouvrages. Les
fleurs ont une saveur douce et vineuse ; on
les mange sans autre préparation, et l’on en
extrait une boisson alcoolique. Les graines
fournissent aussi de l’huile.
Les graines du Bassia hntyracea Roxb.
contiennent une substance qui, à l’état frais,
BAS
est analogue au beurre , mais qui , avec le
temps durcit peu à peu , et devient sem¬
blable au suif. Cette substance jouit d'une
grande vogue dans la thérapeutique des
Hindous , qui la regardent comme un spé¬
cifique contre les rhumatismes. La pulpe
du fruit de cette espèce est mangeable,
mais fade. Le bois, au témoignage de Rox-
burgh , est l’un des plus légers qu'on con¬
naisse. Ce Bassin croît au Népaul , où on
le désigne par les noms de Fulwah ou
Phulwara. (Sp.)
BASSIN . anat. — On donne ce nom à
la partie du squelette des Vertébrés qui sert
de point d'attache aux os des membres pos¬
térieurs. On comprend, d’après cette défini¬
tion, que ces rapports physiologiques doivent
établir certaines relations de développement
entre ces membres et le Bassin ; aussi trou¬
vons-nous ce dernier existant constamment
avec tous ses caractères chez les animaux
plus ou moins marcheurs ; et le voyons-
nous disparaître en quelque sorte pièce à
pièce dans les animaux rampants et nageurs,
à mesure que les membres postérieurs eux-
mêmes perdent de leur importance.
Chez les Mammifères adultes, le Bassin
semble formé de trois os solidement réunis
par des ligaments ou des cartilages, de ma¬
nière cà former, à la partie postérieure de
l'abdomen, une sorte de canal osseux plus
ou moins largement ouvert inférieurement ,
si ce n’est dans un étroit espace où la cein¬
ture est complète. C’est à lui que viennent
aboutir les principaux muscles de l’épine ,
du bas-ventre et des cuisses 5 et c’est lui
qui, à raison de son peu de mobilité, semble
jouer le rôle de point fixe sur lequel ces
organes de mouvement prennent leur prin¬
cipal appui. Une partie des viscères du bas-
ventre, entre autres la vessie, la matrice,
et quelquefois les testicules, sont logés dans
sa cavité.
Les trois os que nous avons indiqués
comme composant le Bassin des adultes,
sont le sacrum et les deux os innommés. Le
premier résulte de la soudure d’un nombre
variable de vertèbres dites vertèbres sa¬
crées , et fait réellement partie de la co¬
lonne vertébrale. Les os innommés sont
également formés chez les jeunes de trois
os distincts: l’iléon, le pubis et l’ischion.
Le premier forme la partie antérieure et
BAS 491
supérieure du Bassin. En bas et en avant se
trouve le pubis articulé d’un côté avec l’iléon
et de l’autre formant , avec son symétrique
sur la ligne médiane, la symphyse du pubis.
En arrière de l’iléon se trouve l’ischion qui,
après avoir donné la tubérosité et l’échan¬
crure appelées ischiatiques , se porte en
avant pour rejoindre le pubis. Les réunions
de ces deux os laissent au milieu de l’os in¬
nommé un trou appelé ovalaire. Les trois os
aboutissent à une cavité arrondie , dans la¬
quelle s’engage la tète du fémur, et qui porte
le nom de cavité cotyloïde. Telle est la
composition la plus générale du Bassin des
Mammifères ; mais M. Serres a découvert
chez un certain nombre de Carnassiers ,
un quatrième os qui entre dans la formation
de la cavité cotyloïde et qu'il a appelé , pour
cette raison , os cotyléal. En outre, les
Marsupiaux et les Monothrèmes présentent
de chaque côté un os particulier, articulé en
avant avec les pubis, et qui a reçu le nom
d’o.f marsupial. Nous reviendrons tout à
l'heure sur ces détails.
Le Bassin de l’homme diffère de celui de
tous les autres animaux, non point par sa
composition essentielle , mais par sa forme
générale. Chez lui et surtout chez la femme,
le Bassin est assez court, tandis que les
iléons, largement développés, offrent une
large surface qui supporte; le paquet des
viscères abdominaux. Ces os sont légère¬
ment concaves et le sacrum est fortement
recourbé. Le bord supérieur du pubis se
prolonge à la surface interne de l’iléon, de
manière à y former une crête saillante,
correspondante à l’angle sacro-vertébral.
Ces deux saillies forment ce qu’on a
appelé le détroit antérieur ou supérieur
qui partage le Bassin en grand Bassin , ou
Bassin supérieur, et en petit Bassin, ou
Bassin inférieur. Ces épithètes, empruntées
uniquement au langage de l’anatomie hu¬
maine, s’appliquent souvent mal chez les
Mammifères. Ainsi , chez les Tatous et les
Fourmiliers, c’est le petit Bassin qui est le
plus considérable, tandis que Se grand est
presque réduit à rien.
De l’inclinaison des plans du Bassin vers
la colonne vertébrale, de la position et de la
direction de la cavité cotyloïde dépend en
grande partie le mode de station. Chez
l’homme, les plans des moitiés antérieures
m
BAS
BAS
regardent en bas, et la cavité cotyloïde est
dirigée de côté, en bas et un peu en avant.
Son échancrure correspond à Taxe de
l’os de la cuisse dans la station droite, et
voilà pourquoi cette dernière est naturelle
à rhomme. Dans les Singes, qui se rappro¬
chent le plus de rhomme, les plans dont
nous parlons regarderaient en avant et en
dehors dans cette situation. Il s’ensuit
que la cavité cotyloïde elle-même change de
position et que , pour que l’axe de l’os de
la cuisse corresponde à son échancrure, il
faut que cet os soit presque perpendiculaire
au plan de l’épine dorsale et c’est en effet
la position du fémur dans la station natu¬
relle des quadrupèdes. Ainsi que nous le
disions tout à l’heure, les Singes ne font
pas exception à cette loi. Les Orangs, les
Gibbons ont le Bassin plus large que les
autres Quadrumanes , et surtout les iléons
plus développés; mais la direction des plans
est presque parallèle à l’épine dorsale. Le
Bassin est en outre plus allongé que chez
l’homme et son diamètre transverse est
moindre que son diamètre antéro-pos¬
térieur.
On rencontre, dans la classe des Mam¬
mifères , quelques exceptions remarquables
à la disposition générale que nous venons
d’indiquer ; ainsi , dans la Roussette d’Ed-
vvards , le pubis et l’ischion ne se soudent
pas mais se prolongent en arrière. Dans la
Taupe , la Musaraigne , la Chrysochore , on
ne trouve pas non plus de symphyse pu¬
bienne. Nous voyons déjà se montrer ici
comme exception ce qui devient la règle
dans une classe inférieure, ce qui ne s’ob¬
serve que comme monstruosité chez des
Mammifères plus élevés. En outre, la Taupe
présente cette particularité unique, peut-
être, que les os coxaux sont tellement serrés
contre l’épine du dos que le détroit antérieur
ne peut plus servir de passage aux viscères
abdominaux et que ceux-ci se trouvent re¬
jetés en dehors. Enfin , chez certaines
Chauves-Souris, les ischions se soudent en¬
semble et avec l’extrémité du sacrum.
Le Bassin est une des parties du squelette
auxquelles se rattachent quelques-unes des
questions les plus intéressantes de la phi¬
losophie anatomique. Déjà Vicq - d’Azyr
avait signalé en détail ses nombreuses
analogies avec l’épaule. Il a été suivi
dans cette voie par un grand nombre de
naturalistes, qui sont loin d’être toujours
d’accord dans leurs déterminations. Nous
reviendrons plus tard sur ce sujet ( voyez
épaule); mais la comparaison même des
divers Bassins de Mammifères entre eux a
soulevé déjà bien des discussions. Nous
avons parlé du cotyléal comme n’ayant été
signalé que dans un certain nombre d’ani¬
maux de cette classe. Quelques naturalis¬
tes y ont vu le représentant du marsupial ;
mais ces deux os existent simultanément
dans quelques Marsupiaux , et entre autres
dans un Phalanger de la Nouvelle-Hollande,
où le cotyléal présente absolument la même
disposition que dans le Lion et l’Hyène. On
a aussi cherché à le regarder comme l’ho¬
mologue de l’os de la verge ; mais on le
trouve bien développé chez des Carnassiers
qui présentent également ce dernier, par
exemple chez l’Ours. Lors même d’ailleurs
que les faits ne seraient pas en opposition
avec ces diverses déterminations, elles nous
paraîtraient peu probables ; car elles se
trouveraient en opposition avec une des lois
auxquelles la nature semble le pius fidèle,
la loi des connexions (Geoffroy-Saint-Hi-
laire). Il nous paraîtrait difficile de recon¬
naître dans l’os marsupial placé vers l’ex¬
trémité interne du pubis , ou dans l’os de
la verge qui n’a aucune relation avec*le
reste du Bassin , ce même os cotyléal qui
dans l’Hyène, par exemple, se trouve placé
au fond de la cavité cotyloïde, et en rapport
direct avec les trois os élémentaires du
grand os innominé.
Nous nous sommes occupé jusqu’à pré¬
sent du Bassin considéré seulement chez les
Mammifères , qui s’éloignent le moins de
leur type. En arrivant aux Cétacés , nous
rencontrons tout à coup de bien grandes
différences. On ne trouve plus chez ceux-ci
que quelques petits os flottants dans les
chairs , os qui ont été considérés , tantôt
comme appartenant au Bassin, tantôt comme
les rudiments du squelette des membres
postérieurs. Il est assez difficile de se déci¬
der à cet égard, avant de nouvelles recher¬
ches ; car ces deux opinions peuvent égale¬
ment se fonder sur des analogies tirées de
l’étude des Reptiles, ainsi que nous le ver¬
rons plus bas.
Dans les Oiseaux , le Bassin semble être
BAS
BAS
formé d’un seul os, résultant de l’union des
vertèbres lombaires et sacrées avec les os
propres du Bassin. Entre autres change¬
ments , on ne retrouve plus chez eux la
symphyse des pubis ; ces deux os, au lieu
de se réunir en avant , se portent directe¬
ment en arrière , sous la forme de stylets.
Dans l’Autruche seule , les deux pubis se
rejoignent sur la ligne médiane , et c’est
un des caractères les plus saillants par
lequel cet oiseau marcheur se rapproche
des Mammifères. De plus, l’iléon se porte
presque toujours en arrière et s’unit avec
l’ischion , de manière à transformer en un
trou l’échancrure ischiatique. Enfin la ca¬
vité cotyloïde est largement ouverte en de¬
dans , disposition que l’Échidné offre déjà
dans la classe des Mammifères. La classe
des Reptiles renfermant des types si diffé¬
rents les uns des autres , on comprend que
le squelette tout entier, et par suite la partie
qui nous occupe , doivent offrir de grandes
variations. Dans les Tortues, l’iléon, et par
suite le Bassin tout entier, sont articulés avec
la colonne vertébrale d’une manière mobile.
On y retrouve d’ailleurs les trois os coxaux
principaux , variant de forme et de propor¬
tion d’un genre à l’autre , mais s’éloignant
généralement assez peu du type des Mam¬
mifères. Nous pourrions en dire autant
à peu près des Batraciens et de la plupart
des Sauriens.
On voit que nous intervertissons un peu
ici l’ordre consacré dans les classifications.
C’est qu’en effet l’organe qui nous occupe
présente dans les derniers Sauriens et les
premiers Serpents des faits d’une grande
importance, et que nous allons exposer avec
un peu plus de détails. Chez les uns et les
autres, les membres postérieurs n’existent
plus qu’à l’état rudimentaire, et leur sque¬
lette est par conséquent dans le même cas;
mais chez les uns , la partie persistante
semble appartenir au membre lui-même ,
pendant que le Bassin manque entière¬
ment , tandis que le contraire semble se
présenter chez les autres, c’est-à-dire qu’on
trouve des rudiments de Bassin avec ab¬
sence de membres. Ainsi , chez l’Orvet
{Ancjuis fratjilis ) , on trouve de chaque
côté un os unique situé dans la rangée des
côtes, mais s’en distinguant par sa forme
et son volume. Cet osselet, articulé avec la
A93
colonne vertébrale , a été généralement re¬
gardé comme l’analogue des os du Bassin.
On ne découvre pas d’ailleurs la moindre
trace de membres. Les Ophisaures et les
Chirotes présentent une disposition toute
semblable. Au contraire, dans les Typhlops ,
on trouve sous la peau , de chaque côté de
l’anus, deux os étroits, qui paraissent bien
appartenir à un reste de squelette des mem¬
bres postérieurs , et qui restent non seule¬
ment isolés, mais fort éloignés de la colonne
vertébrale , celle-ci n’offrant d’ailleurs au¬
cun indice de sacrum ou d’os coxal. Enfin
M. Mayer a regardé l’ergot des Boas, des
Pythons, etc., comme un véritable ongle, et
a montré qu’il existait sous la peau une sé¬
rie de petits osselets, qu’il regarde comme
ainsi rangés, en procédant de dehors en de¬
dans : une phalange unguénale, un os du
métatarse et un tibia portant deux apophy¬
ses, dont chacune représente un os tarsien.
On voit d’après ce qui précède qu’il est en¬
core difficile de savoir au juste quel est ce¬
lui qui disparaît le premier du Bassin ou du
membre auquel il sert de point d’appui ;
mais, en tout cas, nous trouvons ici la preuve
de ce que nous disions en commençant, que
sous le rapport de leur développement , ces
deux parties semblent essentiellement su¬
bordonnées l’une à l’autre.
L’étude du squelette des Poissons confir¬
me pleinement ce principe. En effet, on ne
trouve aucune trace de Bassin chez les
Apodes. Quand il existe, il présente le carac¬
tère remarquable de ne plus être en rapport
direct avec la colonne vertébrale, ou du
moins avec cette partie de l’épine qui cor¬
respond à la partie postérieure du corps.
Il consiste d’ordinaire en deux os, dont l’un,
placé à la face interne du eoracoïdien , sert
d’attache au second , qui se porte en ar¬
rière le long des côtés du corps , au milieu
du grand muscle latéral. Ces rudiments de
Bassin manquent d’ailleurs dans un très
grand nombre de Poissons osseux , alors
même qu’il existe encore des nageoires ven¬
trales qui représentent les membres posté¬
rieurs ; mais, dans les Squales et dans les
Raies en particulier, nous voyons notre
ceinture osseuse reparaître presque en en¬
tier et rappeler ce que nous avons tromé
chez les Reptiles. Ainsi, sous ce rapport
comme sous tant d’autres, ces Poissons
494
BAS
cartilagineux , encore trop peu étudiés , se
montrent bien supérieurs à ceux que les
ichthyologistes ont placés en tête de la
classe à laquelle ils appartiennent.
(A. DE Quatrefages.)
BASSIN. géol. — Dépression à la sur¬
face du sol vers le centre de laquelle coulent
et convergent les eaux qui tombent dans un
certain rayon. — La forme et l’étendue des
Bassins sont très variables 5 un même Bassin
peut se sous-diviser en Bassins secondaires,
qui eux-mêmes comprennent de plus petits
Bassins 5 c’est dans ce sens qu’on dit : le
Bassin général des mers ou l’Océan; le
Bassin de l’Atlantique ; le Bassin de la Mé¬
diterranée, de la Mer Noire ; le Bassin des
fleuves, celui des lacs , etc. Par cette ex¬
pression, on ne doit pas seulement entendre
la partie du sol sur laquelle se réunissent
les eaux, et qui en est couverte, mais toutes
les pentes exondées qui convergent vers le
fonds commun. De cette manière, toute la
surface de la terre est divisée en Bassins sé¬
parés par des lignes étroites, qui sont celles
du partage des eaux. Ces lignes ne se
voient pas seulement dans les montagnes,
comme les Alpes , les Pyrénées , mais
aussi dans les plaines basses, comme celles
du centre de la Russie, où la pente qui con¬
duit les eaux vers les mers du Nord se réu¬
nit d’une manière à peine sensible à celle
qui descend vers la Mer Noire.
Il s’en faut de beaucoup que le fond des
Bassins soit au même niveau. On trouve
dans les Andes , dans les Alpes et les Py¬
rénées , des dépressions du sol à plusieurs
mille mètres d’élévation , et souvent en
étage au dessous les uns des autres ; les
grands lacs de l’Amérique du Nord fournis¬
sent un bel exemple de Bassins disposés
ainsi en gradins.
Beaucoup de parties du sol, qui sont au¬
jourd’hui à sec, ont été des Bassins circon¬
scrits et remplis d’eau; le lit de presque
tous les grands fleuves (le Rhin, le Danube)
se partagent en Bassins partiels, qui 11e
communiquent entre eux que par des pas¬
sages étroits à travers lesquels le fleuve ac¬
tuel s’écoule ; on voit, même à la surface du
sol, de vastes étendues de pays aujourd’hui
habités, et qui sont à un niveau inférieur à
celui des mers (bords de la Caspienne, As¬
trakan).
La disposition, la forme, le nombre des
Bassins qui partagent la surface du sol n’ont
rien de fixe, et les mouvements, les dislo¬
cations que celui-ci a éprouvés, et qui peu¬
vent chaque jour avoir lieu, ont changé plu¬
sieurs fois les rapports des parties basses
et des parties élevées, et modifié les plans
de pente. Voyez «ol , dislocations.
Il faut distinguer les Bassins hydrogra¬
phiques , dont les géographes s’occupent
spécialement, des Bassins géologiques. Ces
derniers sont ceux dont les parties centrales
les plus basses sont formées par les ter¬
rains les plus nouveaux et dont les bords
sont composés par les terrains plus an¬
ciens, qui sortent successivement les uns
de dessous les autres , en se relevant.
Tels sont, par exemple, les Bassins de la
Seine, de la Tamise, de la Dordogne, du
Pô. Les lits de ces fleuves appartiennent en
même temps à un Bassin hydrographique et
géologique. Au contraire, certains fleuves,
comme la Loire, la Meuse, la Moselle, le
Rhin, ne coulent pas dans des Bassins géo¬
logiques. Les eaux dont la réunion compose
ces derniers fleuves ne descendent pas tou¬
jours des terrains anciens vers les plus nou¬
veaux ; elles marchent souvent dans un sens
inverse ( la Loire , de Blois à Angers ; la
Meuse, de Verdun à Namur ; la Moselle, de
Metz à Coblentz ) ; de sorte que la direction
des cours d’eau n’est pas toujours pour le
géologue un indice de la disposition des
terrains ; elle n’en est même pas un de la
pente du sol qui, dans certains cas, est op¬
posée à celle de l’écoulement des rivières
(Moselle). Cela tient à ce que certains Bas¬
sins , qu’on peut appeler nalurels , ont été
successivement remplis par des sédiments
qui n’ont fait que couvrir une partie des dé¬
pressions anciennes ; tandis que d’autres
sont le résultat de dislocations violentes,
qui ont produit de larges crevasses et des
effondrements vers lesquels les eaux se sont
portées.
Il est très important d’établir cette dis¬
tinction et de la reconnaître par l’étude géo¬
logique du sol, avant de faire des recherches
de charbon de terre et d’eau jaillissante,
par exemple. On reviendra sur ce sujet aux
mots HOUILLE et TUITS ARTÉSIEN. (G. P.)
BASSINET. bot. ph. — Voyez baci-
NET.
BAT
BAT
BASSON. ois. — Nom vulgaire de la
Foulque morelle ou macroulc, Fulica atra
Lath.
BASSOBIA, Aubl. bot. th. — Syno¬
nyme du g. Solarium. (Sp.)
BASSUS. ins. — Genre de la famille des
Ichneumoniens , de l’ordre des Hyménop¬
tères, établi par Fabricius et adopté par
Gravenhorst et tous les entomologistes. Les
Bassus sont essentiellement caractérisés
par un abdomen scssile et comprimé, avec
le premier segment linéaire et aplati.
Plusieurs divisions ont été établies dans
ce genre; mais la première, c’est-à-dire
celle qui renferme les véritables Bas-
sus , se distingue des autres par plusieurs
caractères. Les ailes de ceux-ci ont la se¬
conde cellule cubitale triangulaire , quel¬
quefois un peu oblitérée ; leurs antennes et
leurs pattes sont grêles. Les espèces de
ce genre sont assez nombreuses. Presque
toutes celles connues sont européennes ; le
type est le Bassus lætatorius ( Ichneu -
mon lætatorius Fab. ) , commun dans
presque toute l’Europe. (Bt.)
BASTARDIA, Kunth. bot. ph. — Genre
ou sous-g. de la famille des Malvacées ; il
paraît ne différer des Sida qu’en ce que les
coques de son fruit sont vésiculeuses. (Sp.)
BASTERA. bot. ph. — Synonyme de
Rohria. Voy. ce mot.
BAT. annÉl. — Voyez clitei/lum.
BATA. bot. ph. — Un des noms vul¬
gaires du Bananier.
BAT ARA, ki&v.ThamnophUus,S\v\W.
(ôàpoç, buisson ; cptXoç , qui aime) ois. —
Genre de l’ordre des Passereaux de Cuvier,
de sa famille des Pies-grièches et de celle
des Collurions de Vieillot. Ce dernier au¬
teur forma ce genre sur un groupe d’Oiseaux
de l’Amérique méridionale, déjà décrits par
Azara sous le nom de Bataras , il y joignit
le nom grec latinisé de Thamnophilus .
Celui de Batara ne leur avait été donné
par l’auteur espagnol que parce que c’était
celui même par lequel les habitants de Pa¬
raguay désignaient ces Oiseaux , et en par¬
ticulier une de leurs espèces. Leurs carac¬
tères génériques sont : Bec fort, droit,
tendu, arrondi en dessus, brusquement
courbe et denté à son extrémité ; mandi¬
bule inférieure , concave en dessous à sa
base, puis bombée jusqu’à sa pointe qui
495
est échancrée. Pieds forts ; tarses et doigts
assez allongés : l’externe réuni jusqu’à la
première articulation, l’interne divisé; tous
terminés par des ongles forts, larges et
très arqués, comme chez les Oiseaux essen¬
tiellement percheurs. Ailes très courtes,
arrondies , à rémiges fortement étagées
jusqu’à la quatrième ou la cinquième;
queue étagée, le plus souvent longue et lar¬
ge ; plumes coccygiennes longues; le plus
souvent du blanc à la base des plumes in¬
terscapulaires chez les mâles. Les deux sexes
diffèrent tout à fait de teintes ; les mâles ,
généralement, avec le dessus de la tête noir
et plus ou moins variés de cette couleur et
de blanc ou gris, les femelles presque
toujours brunes ou rousses variées de rous-
sâtre clair.
Vieillot, en décrivant les espèces de ce
genre des plus naturels , quand on le res¬
treint à celles d’Amérique , y réunit à tort
quelques Pies-grièches buissonnières d’Afri¬
que et de Madagascar , et un assez grand
nombre de Fourmiliers d’Amérique. Il était
bien excusable, sans doute, car ces Pies-
grièches en sont réellement les représen¬
tants en Afrique, et quant aux Fourmiliers,
les Bataras ont avec eux une telle analogie
dans leurs mœurs isolées et buisonnières,
même dans l’ensemble de leurs formes, par
leurs espèces à bec grêle, qu’il est presque
impossible d’établir une distinction entre
celles-ci et celles à longue queue du genre
Fourmilier. Aussi, quoique Vieillot, Cuvier
et la plupart des ornithologistes modernes
aient placé les Bataras américains dans le
groupe des Pies-grièches , tout en recon¬
naissant leurs grands rapports avec les
Fourmiliers du Nouveau-Monde, ces rap¬
ports nous ont paru si intimes, puisque
certaines espèces des deux genres finis¬
sent par se rapprocher au point d’avoir été
confondues par la plupart des auteurs, qu’il
nous a paru plus naturel de les grouper
avec ces Fourmiliers qu'avec les Pies-griè¬
ches. Nous avons encore été fortifié dans
cette opinion par ce que nous en a dit
M. Aie. d’Orbigny, dans notre travail de col¬
laboration avec lui sur les Oiseaux de son
voyage en Amérique , où il a été à portée
d’observer leurs mœurs. Ce sont, dit-il, des
Buissonniers par excellence, qui ne se ren¬
contrent qu’à l’est de la grande chaîne des
Andes , et dans tous les lieux couverts de
fourrés épais, soit dans les haies autour
des maisons , soit dans les champs aban¬
donnés , au sein môme des forêts ou dans ces
petits bois peu élevés et chargés d’épines ,
nommés chaparrales par les Espagnols, et
qui caractérisent certaines parties du centre
de l’Amérique méridionale. Ils vont habi¬
tuellement isolés ou par couples ; et, les plus
familiers , s’approchent des lieux habités en
sautillant toujours sur les branches basses
des buissons qu’ils parcourent en tous sens,
pour y chercher des Insectes et leurs larves
ou des Fourmis. Ils descendent très rare¬
ment à terre et seulement pour y saisir l’in¬
secte qu’ils vont manger ensuite sur les
branches basses des arbustes ; ils paraissent
sédentaires dans les contrées où ils naissent,
quoique passant toujours d’un lieu à un au¬
tre. On est frappé , ajoute M. Aie. d’Orbi-
gny, de qui nous empruntons ces détails
de mœurs , au milieu des sites sauvages si
communs en Amérique, et surtout au prin¬
temps, des chansons brayantes des Bataras,
de ces gammes sonores que les mâles font
entendre, surtout au temps des amours.
La femelle y répond par des accents moins
prononcés , mais c’est en vain qu’on cher¬
che ceux qui les produisent, ces Oiseaux
étant presque toujours cachés en des fourrés
si épais , que les rayons du soleil y pénè¬
trent à peine. C’est aussi là qu’ils déposent,
à quelques pieds au dessus de terre , leur
nid , formé de bûchettes en dehors et quel¬
quefois de crin en dedans. Leurs œufs ont
beaucoup de rapports avec ceux de nos Pies-
grièches; de môme ils sont souvent blan¬
châtres , tachetés de rouge violet.
Nous pensons qu’on peut sectionner les
Bataras, suivant la forme de leur queue
et de leur bec, en trois groupes , dont le
premier, inûniment plus nombreux, ren¬
fermera les espèces à queue longue et large,
fortement étagée; à bec fort, comprimé,
très crochu , bombé en dessous , et chez
lesquelles les mâles sont toujours d’une
couleur différente des femelles. Telles sont
le Grand Batara Azar. ( T hamnophilus
majoré ieil.), le Batara rayé (enl. 297-1), le
Yanga OU Batara gris, et le Yanga OU Ba¬
tara roux [Tham . cinereus et ru fus Yieil . ,
Dict . 35, p. 200), l’espèce géante de ce
groupe , le même cpie le Yanga strié HuprÉ
[Voy. de Freyc ., pL 18 et 19, ou T hamno¬
philus vigorsii Such, etc.).
Dans le second groupe, nous plaçons de
petites espèces à pieds conformés , comme
les précédents ; à bec semblable, mais dont
la queue est très courte, presque carrée ou
légèrement arrondie , et chez lesquelles les
mâles et les femelles diffèrent peu en cou¬
leur. Telles sont le Fourmilier tachet
( Myot . strictothorax) et le Fourmilier
gorgeret ( Myot . mai ta lis Tem., pl. col.
179 , fig. 1, 2, 3) , le Fourmilier moucheté
( Myrmoihera gutlata Yieil., Gai. pl. 155).
Notre troisième groupe renfermera tous
ces petits Bataras à bec plus ou moins grêle,
très peu crochu ; à queue longue , moyenne
ou courte, plutôt grêle que large, mais
toujours très étagée et très souvent terminée
par des taches blanches ; à pattes faibles ,
mais toujours conformées comme chez les
précédents. Ces espèces, dont Temminck et
Lichtenstein ont fait des Fourmiliers a
longue queue, et Swainson son genre For-
micivora , nous paraissent, d’après la
forme de leurs pattes percheuses et leur
système de coloration, appartenir bien plu¬
tôt aux Bataras qu’aux vrais Fourmiliers; et
tels sont, parmi les espèces à queue longue,
le Batara a coiffe {Tham. pileatus d’Orb.
etLalr. Synops. pl. 12, Myothera pileata
Lichtens., n° 479, le Tham. affinis d’Orb.
et Lafr., ibid, pl. 12, n° 17, les Myothera
squamata , superciliaris Licht., ibid. y
n° 478 et 80) , les Fourmiliers châtains et a
ailes rousses (Tem pl. col. 132), et parmi
les espèces à queue courte, nous indique¬
rons le Fourmilier a flancs blancs {Myo¬
thera axiliaris Yieil. , fuliginosa 111. ,
Licht., n° 483) et le petit Gobe -mouche ta¬
cheté de Cayenne (Buff., enl. pl. 831, f. 2).
Ces espèces forment évidemment la tran¬
sition des Bataras aux Fourmiliers, par les
Drymophila de Swainson , chez lesquels
les tarses et les doigts deviennent plus longs
et plus grêles , les ongles plus minces, plus
longs et moins courbés , caractères qui an¬
noncent évidemment des Oiseaux beaucoup
plus marcheurs.
Nous tenons de M. Natterer de Yienne,
qui a passé plusieurs années au Brésil, une
particularité de mœurs des Bataras assez
curieuse. Lorsque les Fourmis d’Amérique,
et surtout la Fourmi de visite, se mettent
BAT
497
BAT
en campagne, à rapproche de ces armées
formidables et dévastatrices, tous les In¬
sectes, à quelque ordre qu’ils appartiennent,
saisis d’épouvante , prennent la fuite , soit
en gagnant le sommet des plantes et des
Graminées , soit en s’envolant sur les buis¬
sons environnants. On voit alors une se¬
conde armée composée de diverses espèces
de Bataras , accompagner la première en
éclaireurs , voltigeant de buissons en buis¬
sons, en avant et sur ses flancs, et saisissant
cette foule de malheureux Insectes , qui,
pour se soustraire à un danger, se sont pré¬
cipités au devant d’un autre plus fatal
encore.
Notre genre Batara ( Thamnophilus )
se compose donc des Bataras proprement
dits , OU Bataras a grande queue , et des
Bataras a courte queue, et du SOUS-genre
Formicivora de Swainson , ou Bataras a
BEC GRELE. V 01/ . DRYMOPHILE , MYIOTHERI-
dées et myiothérinÉes. (Lafr.)
BATARD, annél. — Nom donné par
les pêcheurs aux petits Vers rouges dont
ils se servent comme d’appât , et qu’ils
trouvent entre les rochers. (C. d’O.)
BATAUCAULON, DC. (pàroç, ronce;
xauXo'ç, tige), bot. ph.— Section du g. Mi¬
mosa. (Sp.)
BATEAU, moll. — On donne vulgai¬
rement ce nom à une grande et belle espèce
de Patelle , Patella compressa de La-
marck. On donne également le nom de Ba¬
teau ponté aux grandes espèces de Cré-
pidules. (Desh.)
BATELEUR. Teratopius , Less. (re-
paT07rcio';, qui fait des prestiges), ois. —
Genre de l’ordre des Oiseaux de proie et
de la famille des Aigles de Cuvier. Levail-
lant donna ce nom de Bateleur à l’espèce
africaine , type du genre , parce qu’elle fai¬
sait, dans les airs, en volant, certaines évo¬
lutions ou cabrioles qui la lui firent com¬
parer à un faiseur de tours ou Bateleur.
Ce genre, qui fait partie de notre famille
des Falconidées et de notre sous-famille
des Aquilinées, a pour caractères généri¬
ques: Bec droit à sa base, plus allongé
que chez la plupart des Aquilinées, ne
commençant à se courber que vers la moi¬
tié de sa longueur et d’une manière peu
prononcée ; mandibule supérieure très éle¬
vée dans son milieu , du front à son bord
inférieur; ce bord à peu près rectiligne, à
ouverture très fendue et très large. Face
nue ; tout l’espace du loruin n’ayant que
quelques petits poils à peine visibles; nari¬
nes ovalaires, verticales. Tarses robustes,
très courts, largement réticulés , ainsi que
les doigts , jusqu’aux deux tiers de leur
longueur ; le dernier tiers recouvert d’une
rangée de trois ou quatre larges écailles.
Queue rectiligne , extrêmement courte ,
tronquée, dépassée de beaucoup par les
ailes pliées; celles-ci de longueurmédiocre,
aiguës comme chez les Faucons, à rémiges
primaires, décroissant brusquement com¬
me chez les Hirondelles ; la quatrième étant
de 4 centimètres plus courte que la seconde,
qui est la plus longue; la cinquième plus
courte que la quatrième de 8 centimètres ,
et la sixième de S centimètres plus courte
que la cinquième ; rémiges secondaires très
développées en largeur et recouvrant en
partie les primaires; plumes des côtés de la
tête très grandes, pouvant se redresser et s’é¬
taler latéralement comme chez les Cacatois.
Nous croyons être le premier qui ayons
remarqué ce double caractère d’ailes con¬
struites sur le type aigu et à décroissance si
brusque des primaires, caractères vraiment
anomaux dans la sous-famille des Aquili¬
nées, et qui paraissent avoir échappé à
M. Lesson en établissant le genre, puisqu’il
ne les indique pas dans son Traité.
L’extrême brièveté de la queue de ce ra¬
pace est certainement une bizarrerie , une
anomalie même, des plus singulières, dans
l’ordre des Oiseaux de proie ; car ce mem¬
bre faisant l’office de gouvernail chez l’oi¬
seau dont les ailes font celui de rames lors¬
qu’il vole, il semblait devoir conserver ses
justes proportions et toute son énergie chez
l’oiseau de proie , qui , pour se procurer sa
nourriture , a besoin d’un vol plus rapide,
ou au moins plus facile que les autres.
La seule espèce du genre que Levaillant
nous a fait connaître le premier est le Ba¬
teleur (Levail., Afriq-i pl. 7 et 8 etp. 20,
Falco ecaudatus Sh. ), le Bateleur a
courte queue ( Teratopius ecaudatus
Less. , Tr. , p. 47, Helotarsus typus
Sm.). Il est au moins de la taille de l’Ai¬
gle Jean-Leblanc, mais beaucoup plus court;
car l’individu mâle adulte que nous possé¬
dons a de largeur, vu de face et d’un pli de
32
T. II
BAT
BAT
498
l’aile à l’autre, près de 22 centimètres, et
n’a de longueur, du bec à l’extrémité de la
queue, que 51 centimètres, et à l’extrémité
des ailes 62 centimètres. On voit que ces
ailes ployées dépassent la queue de 11 cen¬
timètres. Celle-ci porte à peine ^centimè¬
tres. Ses couvertures supérieures la recou¬
vrent jusqu’à 3 centimètres de son extré¬
mité, et les inférieures jusqu’à cette extré¬
mité même. La tête, le cou, tout le des¬
sous et les jambes, les ailes et les scapu¬
laires , en forme de deux bandes longitudi¬
nales , sont d’un beau noir avec quelques
reflets vert foncé ; tout le dos et la queue
d’un beau brun roux très vif. Toutes les
couvertures petites et moyennes de l’aile
d’un gris cendré , formant une large bande
alaire , se détachant sur le noir des rémiges
et des scapulaires ; la cire , la large peau
nue des lorum et les tarses d’un jaune ou
rouge orangé.
C’est, comme on voit, un des Oiseaux
de proie dont le plumage est le plus mar¬
quant , en même temps qu’il offre les for¬
mes les plus bizarres ; car, à cette queue
presque atrophiée , il joint les plumes la¬
térales de la tête , susceptibles de s’ébour-
riflfer, et qui lui donnent un peu la phy¬
sionomie d’un rapace nocturne.
Ses allures et ses mœurs présentant aussi
quelques singularités , nous extrayons de
Levaillant les faits suivants.
Quand il vit, pour la première fois, voler
le Bateleur^, il crut que quelque accident l’a¬
vait privé de sa queue, d’autant plus qu’il re¬
marqua dans son yoI un mouvement très
extraordinaire ; mais il reconnut bientôt que
la queue écourtée de cet oiseau était un ca¬
ractère de l’espèce, et sa manière de voler
un jeu dont il s’amusait, en provoquant sa
femelle qui lui répondait de la même ma¬
nière. U plane, dit l’auteur, en tournoyant,
et laisse échapper de temps en temps deux
sons très rauques , l’un d’une octave plus
haut que l’autre. Souvent il rabat tout à
coup son vol jusqu’à une certaine distance
de la terre, en battant l’air de ses ailes, de
manière à faire croire qu’il s’en èst cassé
une et qu’il va tomber. Sa femelle ne man¬
que jamais alors de répéter le même jeu. Ces
coups d’aile s’entendent à une très grande
distance, et leur bruit peut être comparé à
celui d’une voile dont un- des coins s’est
détaché et que le vent agite avec violence.
Ces Oiseaux sont très communs près des
bois de Lagoa , au cap de Bonne-Espérance,
dans tout le pays d’Auteniquoy , et le long
de la côte Natal jusqu’en Cafrerie. Ils se
tiennent par couples isolés dans les monta¬
gnes. La femelle est d’un quart plus forte
que le mâle, et, par conséquent, que l’in¬
dividu de notre description , et ses couleurs
ont en général un ton plus faible. Elle con¬
struit son nid sur les arbres, et ses œufs,
au nombre de trois ou quatre, sont entière¬
ment blancs.
Le Bateleur , dit encore Levaillant , se
repaît comme les Vautours, de toute sorte
de charogne; cependant il attaque souvent
les jeunes Gazelles, les Agneaux ou les
Moutons malades près des habitations , et
les jeunes Autruches encore petites, lors¬
qu’elles se trouvent séparées de leurs père
et mère.
Il suffît de jeter un coup d’œil sur cet
oiseau pour reconnaître qu’il n’a point
les caractères des Aigles; ses serres sont
moins fortement arquées, et son bec aussi,
par conséquent, moins vigoureux. C’est en¬
core une de ces espèces ambiguës qui tien¬
nent autant du Vautour que de l’Aigle.
L’opinion de cet excellent observateur
est d’autant plus fondée , qu’il ajoute plus
loin qu’il a remarqué que ces Oiseaux em¬
portaient, dans leurs jabots, la nourriture
qu’ils dégorgeaient ensuite à leurs petits ,
habitude particulière aux Vautours.
C’est donc avec grande raison que M. Les-
son a formé un genre particulier de cet oi¬
seau , qui ne pouvait rester dans les Cir¬
caètes où le plaçait Cuvier. C’est une de ces
espèces à caractères mixtes et même bi¬
zarres dans les formes comme dans les
mœurs, qu’on ne peut placer dans aucun
groupe connu , et qui doivent être type d’un
nouveau genre. Le docteur Smith, dans son
expédition de l’Afrique australe, et pendant,
son séjour au cap de Bonne-Espérance, a
formé de cet oiseau son genre Uelotars/i.s ,
et l’a appelé Ilc/otarsus typus; mais nous
croyons la formation de celui de Tcrato-
pius antérieure. Celui de, Bateleur, comme
nom générique français, est certainement
le premier. (Lafr.)
* BATEMAIVAIE. B aie ni an /lia. bot..
th. — Genre de la famille des Orchidées,
BAT
BAT
tribu des Vandées, établi par M. John
Lindley [Bot. reg ., t. 1714) pour une plante
originaire de rAmérique tropicale , et dont
les caractères sont les suivants : Les sépales
sont étalés 5 les inférieurs , opposés au la-
belle, sont égaux et onguiculés à leur base 5
les deux intérieurs, plus larges, sont obli¬
ques et attachés sur les parties latérales du
prolongement inférieur du gynostème ; le
labelle, articulé avec la base du gynostème
prolongé , est concave et trilobé. L’an¬
thère , petite et biloculaire, contient deux
masses polliniques, bilobées dans leur par¬
tie postérieure et appliquées sur un réti-
nacle triangulaire.
Les pseudobulbes sont ovoïdes et comme
à quatre angles ; les feuilles obovales, oblon-
gues, plissées 5 les fleurs, longuement pédi-
cellées et d’une teinte brune pourprée, sont
accompagnées chacune d’une bractée con¬
cave, renflée et comme quadrilatère. Elles
forment une grappe radicale. (A. R.)
BATHELIUM (parvi , percé ; 0yM , ma¬
melle). bot. cr. — (Lichens). Acharius avait
d’abord créé ce genre (Meth. Licht ., p. 111)
pour un lichen africain , qu’il a depuis re¬
porté dans son g. Tryy et hélium. Voyez ce
mot. (C. M.)
* BATHIS. ins. — Genre de Coléoptères
tétramères, famille des Chrysomélines, éta¬
bli par M. Dejean ( Catal. , 3e édit. ) sans
publication de caractères. Il y rapporte deux
espèces , l’une du Brésil méridional , nom¬
mée par lui B. cognata , et l’autre de Bué-
nos-Ayres, nommée par M. Buquet B.
bonariensis. Ce genre faisait autrefois
partie des Colaspis. (D. et C.)
*BATIISEBA (nom mythologique), ins.
• — Genre de Coléoptères tétramères, famille
des Chrysomélines , établi par M. Dejean
[Catal., 3e édit.), qui n’en a pas publié les
caractères. Ce g. ne renferme qu’une seule
espèce, nommée par lui B . transver salis,
et qui est du cap de Bonne-Espérance. Ce g.
appartenait autrefois à celui de Colaspis-
(D. etc.)
BATHYERGES, Illig. mam. — Voyez
ORYCTÈRES.
* BATHYRHYIVCIIIJS, Macn. (paûùç,
vaste; pû-y/cç, bec), ois. — Genre synonyme
de celui de Paradoxornis de Gould. Voyez
TA R A 1)0X0 RN I-S. (LAFR.)
*BATIA (nom d’une Naïade), ins. — M.
499
Weshvood ( Synops. of gênera British
ins. , pag. 113) désigne ainsi , d’après Ste¬
phens, un g. de Lépidoptères nocturnes ,
de la famille des Tinéides, etauquel il donne
pour type la Tinea flavi frontella de Fa-
bricius. Voyez teigne. (D.)
*BATILLUS [batiilus, pelle), mole.—
M. Schümacher, dans son Essai d’une
Classification des Tcstacès , donne ce nom
latin à un genre qu’il nomme Pelleron en
français, et qui est inutilement créé pour
quelques espèces du genre Turbo de Linné.
(Desh.)
BATIS, L. [odroq } ronce), bot. ph. —
Genre non classé dont les caractères sont :
Fleurs dioïques. Fleurs mâles : Chatons
compactes, à écailles 1-flores, arrondies, 1-
flores , convexes à la base , concaves aux
bords, quadrisériées. Périanthe spathacé,
monophylle , comprimé. Étamines 4 ; iilets
subulés ; anthères oblongues, dithèques ,
incombantes. — Fleurs femelles: Chatons
charnus , à écailles uniflores, acuminées ,
presque planes, distancées, quadrisériées.
Ovaire subovoïde, pointu , adné au chaton.
Stigmate grand, sessile , bilobé. Baies suc¬
culentes, 1-loculaires, agrégées en syncarpe,
oblongues. Graines au nombre de 4 dans
chaque baie, triangulaires. — Arbrisseau
diffus. Rameaux opposés ; les jeunes sont
tétragones. Feuilles opposées, charnues.
Chatons axillaires, solitaires. Ce genre n’est
fondé que sur une seule espèce , le B. ma-
ritima Sw., qui croît sur les plages de l’A- *
mérique équatoriale. (Sr.)
* BATOCERA ( pàxoç , buisson ; xépaç;
corne), ins. — Genre de Coléoptères tétra^
mères, famille des Longicornes, établi par
M. Dejean dans la 3e édition de son Cata¬
logue. On connaît plus d’une dizaine d’es¬
pèces qui rentrent dans ce genre, parmi les¬
quelles trois seulement ont été décrites :
Ceramhyx armatus Ol. ou humeridens
Latr. , Lamia 8-rnaculaia et L. ruhus
Fabr., toutes originaires des Indes orien¬
tales ; cependant la dernière se rencontre
aussi aux îles Bourbon, de France et de Ma¬
dagascar. M. W. W. Saunders a fait insérer
une notice sur les habitudes de cette espèce
( Trans . ofthe Eut. soc., vol. I , p. 60), et
il dit à ce sujet : Ces Insectes se trouvent
pendant les mois de mai et juin, dans le
voisinage de Calcutta, sur le Pipai (Ficus
500
BAT
BAT
religiosa ), dont ils mangent les bourgeons.
Ils sont si fortement attachés aux branches
de cet arbre, qu’on ne peut les en détacher
que par une forte secousse. Leur vol a lieu
en ligne droite, et leur grande taille les fait
ressembler à de petits Oiseaux. Ce genre se
distingue des autres Lamiaires, leurs congé¬
nères, par ses antennes de 12 articles, gar¬
nies en dessous d’un grand nombre de peti¬
tes épines scabreuses ou crochues. Le corse¬
let est fortement étranglé près des extrémi¬
tés, et armé, sur le milieu latéral, d’une forte
épine aiguë. Les élytres sont tronquées ,
chargées de tubercules à leur base ; l’é¬
paule est saillante et munie d’une épine 5 le
sommet de la suture en offre aussi une pe¬
tite. (D. etc.)
BATOLITE. Batolites. Moix.' — Mont-
fort, dans sa Conchyliologie systémati¬
que , a proposé ce genre pour une coquille
fossile , qu’il regarde comme cloisonnée, à
la manière des Orthocères. Ce genre, cor¬
respondant exactement à celui que Lamarck
nomme Hippurite , a été reconnu comme
un double emploi absolument inutile. Quel¬
ques auteurs l’ont cependant, à l’imitation
de Montfort, conservé parmi les Cépha¬
lopodes décapodes ; mais , depuis très
longtemps , nous avons démontré que les
Hippurites, et par conséquent les Batolites,
sont des Coquilles bivalves, voisines des
Sphérulites, et appartenant à la famille des
Rudisles de Lamarck. Voyez hippurite et
rudiste. (Desh.)
BATON. bot. — Les jardiniers donnent
ce nom aux plantes dont les fleurs sont dis¬
posées en épi le long d’un axe redressé et
rigide. C’est d’après ce principe qu’on a
nommé : Bâton de Jacob, V Asphodelus
luteus ; Bâton de saint Jean, le Polygo-
num orientale ; Bâton d’Or , le Cheiran-
thus cheiri ; Bâton royae, l’ Asphodelus
albus. (C. d’O.)
BATONNET, moue. — Nom vulgaire
d’une jolie espèce de Cône , Conus tendi-
neus des auteurs. Voyez cône. (Desh.)
* BATOSCELIS (Poctoç, buisson; crxe-
tç, cuisse ou jambe), ins. — Genre de Co¬
léoptères pentamères, famille des Cara-
biques, tribu des Harpaliens, établi par
M. Dejean dans son dernier Catalogue ,
mais dont il n’a pas publié les caractères.
D’après une note qui nous a été communi¬
quée par M. Reichc , l’un de nos Coléopté-
ristes les plus instruits , ce genre se distin¬
gue de ses voisins par un corps cylindrique^
par un corselet presque carré , très légère¬
ment rétréci postérieurement; par des man¬
dibules saillantes, très arquées, et enfin
par des pattes courtes, robustes, dont les
antérieures sont fortement échancrées inté¬
rieurement et armées extérieurement de 6
dents spiniformes; et les intermédiaires et
les postérieures hérissées d’épines au côté
externe , ce que l’auteur a voulu exprimer par
le nom de Batoscelis.— Ce genre a pourtype
le B. Reichei Dej. C’est un insecte du
Bengale qui a tout à fait l’aspect d’un Cli-
vina. mais M. Reiche pense que M. De¬
jean a eu tort de lui donner pour congénères
les AgonoderiLS ohlongus et discipennis
de son Species, qui n’ont que deux dents au
côté interne des pattes antérieures, au lieu
de six qui caractérisent le genre dont il est
ici question. (d.)
*B ATR ACHIDE A ((3 arpay/jç, grenouil¬
le; iô'ê'a, forme), ins. — M. Serville {Ins. or-
thop., Suites à Buffon) applique cette dé¬
nomination à une division du genre Te-
trix , de la famille des Acridiens , compre¬
nant les espèces dont les ailes sont fort
courtes et rudimentaires , et dont l’extré¬
mité du prothorax ne dépasse pas le bout
de l’abdomen.
M. Serville rapporte à cette division les
Tetrix mucronata {Encycl. du Brésil)
et hipunctata ( Gryllus hipunctatus
Lin.), commune dans une grande partie de
l’Europe. (Bl.)
* B ATR ACHION (,8 xvoay, tov, petite gre¬
nouille). ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères , famille des Carabiques , tribu des
Harpalides , établi par M. Chevrolat et
adopté par M. Dejean qui, dans son dernier
Catalogue, en mentionne trois espèces pro¬
pres au Mexique ; la première nommée par
lui B. chalconotum et les deux autres B.
rana , et B. rufipalpum. Ch. Ce genre est
voisin des Hypolithus. Ses principaux ca¬
ractères sont : Corps large , aplati. Palpes
labiaux , à deuxième article arqué et renflé
par l’extrémité ; pénultième presque uni¬
que, très aminci par le bas ; dernier oblong,
mince. Yeux saillants, grands, arrondis,
latéraux. Menton échancré semi-circulaire -
ment, armé d’une dent ; deux larges fosset-
BAT
501
tes entre les yeux, et deux autres sur la base
du corselet : celui-ci est presque droit en
avant et en arrière, coupé cependant un peu
obliquement près de l’angle postérieur ,
et élargi et arrondi sur le côté antérieur.
Élytres courtes, sinueuses près de l’extré¬
mité, à côtes peu élevées. Pattes à 4 articles
dilatés ; 3 et 4 trianguliformes. Le premier
article des tarses des pattes postérieures est
très allongé et le suivant d’un tiers plus
court. (C.)
BATRACHITE ( pàrpaxoç, grenouil¬
le ). min. — M. Breithaupt a désigné
sous ce nom un minéral d’un gris verdâtre
et d’un éclat gras qui , par son aspect, lui
a paru avoir quelque ressemblance avec le
frai de Grenouille , et qui vient du Mont-
Rizoni , dans la partie méridionale du Ty-
rol. Il est'en masses compactes, présentant
quelques indices de clivages, qui mènent à
un prisme rhombique de 115°. Sa dureté est
celle de l’Apatite ; sa pesanteur spécifique
est de 3,04. Ses composants essentiels pa¬
raissent être la Silice et la Magnésie.
(Del.)
B ATRACHOIDE . Batrachus, Schn.
(Parpaxc ç, grenouille), poiss. — Genre de
Poissons ainsi nommé par Lacépède, parce
que l’une des espèces qu’il réunissait à celle
sur laquelle il a établi ce genre avait reçu
de Müller l’épithète de Raninus. C’est le
Gadus raninus de Muller, devenu le Bien-
nius raninus de Linné, mais associé à tort
par Lacépède au Gadus tau Lin. L’espèce
a la tête large et grosse, ce qui fait ressem¬
bler ce poisson à un têtard de Grenouille.
Bloch , dans son édition posthume de
Schneider, eut la même idée, car il a nom¬
mé Batrachus le genre formé sur la même
espèce. Le caractère de ce genre de la fa¬
mille des Acanthoptérygiens, à pectorales
pédiculées , consiste dans une tête large et
plate; une gueule amplement fendue, le
plus souvent garnie de lambeaux cutanés ;
une dorsale très petite , sortant à peine
de la peau, suivie d’une seconde très lon¬
gue et étendue jusqu’à la caudale ; des pec¬
torales portées sur des bras courts et plats,
situées en arrière des ventrales; des jugulai¬
res à trois rayons, dont le premier est très
élargi par le bord de la peau. Les mâchoires,
le palatin et le vomer portent des dents, et
enfin le sous-opercule, armé de deux fortes
BAT
épines, est aussi considérable que l’opercule.
La membrane branchiostège a six rayons.
On retrouve d’ailleurs, dans ce poisson, le
caractère constant de tous ceux de cette fa¬
mille qui est de manquer de sous-orbitaire.
Lacépède, comme nous l’avons dit, et Bloch
ont gâté le genre naturel qu’ils dénom¬
maient en associant ensemble plusieurs es¬
pèces tout à fait éloignées les unes des au¬
tres. Aussi peut-on dire que, seulement de¬
puis la Monographie publiée dans notre
Ichthyologie , le genre a été régulière¬
ment fondé sur des caractères naturels.
Linné en connaissait deux espèces : l’une le
* Gadus tau ; l’autre le Cottus grunniens .
Cette dernière épithète a été donnée par
Linné à l’espèce de Batavia, parce que les
Hollandais de cette colonie ont appliqué à
ce poisson le nom de Knorrhan (Coq
bruyant ou grognant), qui est la dénomi¬
nation du petit Coq de Bruyère ( Tetrao
tctrix Lin.), et qui a été aussi appliqué à
des Poissons du genre des Trigles et autres
voisins. Willugby a traduit par Gallus
grunniens le nom hollandais qu’il pre¬
nait dans Nieuhotî, et c’est ainsi que l’épi¬
thète est restée à l’une des espèces. Ce genre
est embarrassant à placer dans la méthode
ichthyologique ; mais, en examinant par
quel plus grand nombre de leurs caractères
les Batrachoïdes ressemblent aux autres
Poissons , on est conduit à les rapprocher
des Baudroies. Il en existe dans les deux
Océans. Les uns ont la peau nue, d’au¬
tres l’ont écailleuse. On trouve , sur
deux rives de l’Amérique méridionale, des
espèces à peau nue et sans barbillons, dont
les dents sont longues et crochues , et
qui pourraient bien être distinguées généri¬
quement. Je ne l’ai pas fait, parce que tous
les autres caractères rappellent suffisam¬
ment les Batrachoïdes. L’une d’elles est le
Niqui de Marcgrave. (Val.)
* B AT H ACIIOi* JI1\ A ((3àTpaXoç, gre¬
nouille ; ptv, nez), ins. — Genre de Coléop¬
tères tétramèrçs, famille des Longicornes,
établi par M. Dejean dans son 3e Catalogue,
avecune espèce qu’il nomme B. cylindrica,
et qui se trouve aux îles de France et de
Bourbon. Ce genre a été placé par lui après
les Xylotribus de Serville, et par conséquent
dans la tribu des Lamiaires de cet auteur ;
mais sa place véritable est à côté des Tmc-
502
BAT
BAT
sistemus de Latreille , faisant partie de sa
tribu des Cérambycins. Il en diffère, en ce
que le corselet est convexe , presque en
disque , qu’il s’avance anguleusement sur
l’écusson , et que les étuis en sont plus
étroits et arrondis chacun sur l’extrémité.
Le présternum est large et arrondi ; il ne
dépasse guère l’origine des pattes antérieu¬
res et ne fait que les séparer entre elles. Le
mésosternum offre une petite saillie arron¬
die , en avant de laquelle , en dessous , est
une faible dépression pour recevoir une par¬
tie du présternum. (C.)
BATRACHQSPERME. Bntrachos-
permum ( pârpayo; , grenouille ; h. — Le genr c Bedfor¬
d/a appartient à la tribu des Composées-
Sénéeionées, et comprend aujourd’hui deux
arbrisseaux indigènes de Van-Diérnen, dont
l’une est cultivée dans les jardins de bota¬
nique, sous le nom de Cacalia salicina.
Ces plantes ont pour caractères : Capi¬
tules multiflorcs homogames ; réceptacle
alvéolé ou marqué de petites fossettes ; in-
volucre muni à la base de 2 ou 3 bractéoles
subulées, et formé de deux ou 3 rangées d’é-
cailles distinctes et d’égale longueur. Fruits
glabres, cylindracés anguleux, munis, au
sommet, d’un rebord portant une aigrette
composée d’une rangée de poils scabres à
la base , ou barbillés au sommet. — Les
Bedfbrclia , que Labillardière avait réunis
aux Cacalia , sous les noms de C. sali¬
cina et linearis , sont remarquables par
leur port ; leurs fleurs jaunes ; leurs feuilles
entières, allongées, cotonneuses en dessous,
et assez semblables à celles du Saule.
(J.D.)
BEDILLE. bot. th. — Nom vulgaire
du Liseron des champs, dans le départe¬
ment de la Gironde.
BÉDOUIDE ou BÉDOIIÏLLE. ois. —
Nom de la Farlourse en Provence.
BÉDOUIN, bot. th. — Un des noms
vulgaire du Mélampyre des champs.
BÉDOUSI (nom vernaculaire), bot. th.
— Ce serait, selon quelques auteurs, un
petit arbre de l’Inde, à feuilles épaisses,
ovales et alternes, d’une odeur aromatique,
et à fleurs petites , inodores, à baie sèche,
3-valve et 3-sperme, etc.; mais, faute à eux
de l’avoir suffisamment caractérisé, on de¬
vrait le passer sous silence. (C. L.)
BEELZEBUL. mam. — Nom d’une es¬
pèce du genre Hurleur.
BEELZEBUTH. mam. — Voyez belze-
Buth.
BÉEMEBLE ou BOEIIMEBLE. ois.
— Synonyme de Jaseur de Bohême ( Bom -
bycilla garrula).
BEENA. ois. — Synonyme de Corbeau
choucas.
BEEIVEL ( nom vernaculaire), bot. ph.
— Rheede a figuré sous ce nom ( Ilort.
mal., Y, t. 4) un petit arbre de l’Inde, que
quelques auteurs rapportent au Croton ra-
cemosum Burm., quoique son fruit paraisse
tétracoque. (c. l.)
* BEES A. bot. th. — Le genre ainsi
nommé par Palisot de Beauvois, dans la fa¬
mille des Cypéracées, est le même que le
genre Hypœlytrum du professeur L.-C.
Richard. Voyez hypoelytrum. (A. R.)
BEESHA. bot. ph. — Le botaniste
Rheede ( Hort . Malabar. Y, p. 119, t. 60)
a décrit et figuré, sous ce nom, une grande
et belle graminée , originaire des Indes
Orientales , décrite et figurée de nouveau
par Roxburg {Corom. III , p. 38, t. 243),
sous le nom de Bambusa baccifera. On
s’est bien vite aperçu que cette plante n’ap¬
partenait pas au genre Bambou; aussi Tri-
nius en avait-il fait un genre nouveau qu’il
nommait Melocanna ; mais on a pensé
que le nom proposé par Yan-Rheede, étant
beaucoup plus ancien dans la science, et n’of¬
frant d’ailleurs rien qui pût s’opposer à
son adoption, devait être adopté. C’est ce
qu’ont fait Rœmer et Schultes, dans leur
Species, et plus récemment mon excellent
ami M. le professeur Kunth , dans son
agrostographie. Nous nous contenterons de’
dire que le genre Beesha se distingue sur¬
tout des autres Bambusacées par son fruit
très gros et charnu , caractère fort remar¬
quable et tout à fait insolite dans la famille
des Graminées. Voyez bambou. (A. R.)
BEFABIA. bot. ph. — Voyez bejaria.
BEFFROI (Grand et Petit), ois. — Le
premier est synonyme de Turdus tinniens
et le second de Turdus lineatus. Voyez
FOURMILIER.
BÉGASSE. ois. — Synonyme deBécasse.
BEGONIA (Mich. Bégon , français;
promoteur de la botanique), bot. ph. — .
Type de la famille desBégoniacées.Ce genre,
fondé par Linné, renferme un grand nom¬
bre de plantes remarquables la plupart par
leur port singulier, etsurtoutpar l’obliquité
de leurs feuilles.On en connaît près de quatre-
vingts espèces, dont plus de 60 sont culti¬
vées dans les jardins. Quelques-unes, dans
leur pays natal , sont employées comme
condiment et en salade. Lapins belle d’entre
elles est le B. manicata, plante mexicaine,
décrite par M A. Brongniart (Voir Ilerb
BEG
BEI
gêner, de VAmat. t. 3). Elles sont indigènes
dans les parties tropicales de l’Asie et de
l’Amérique. Ce beau genre (dont les carac¬
tères sont indiqués à l’article Bégoniacées ,
qui suit) n’a pas encore de place jusqu’ici
bien certaine dans le système , et les au¬
teurs n’ont pu encore être à peu près unani¬
mes sur ce point. M. Endlicher, dans son
Généra plantarum , le place entre les Cu-
curbitacées et les Cactées , familles avec
lesquelles, il faut l’avouer, ce genre n’offre
guère d’analogie; M. Lindley, entre les Fi-
coïdées et les Crucifères, et nous ne voyons
pas que le rapprochement soit plus rationnel.
Sa véritable place est, selon nous, dans
l’état actuel de la science, et comme avant
nous quelques auteurs l’ont indiquée, entre
les Chénopodiées et les Polygonées ; c’est
avec ces deux familles qu’il offre le plus
d’affinités, surtout avec la dernière , sous le
rapport de Y habitus et de la structure des
fleurs et des fruits. Quoiqu’il en soit, pour
mettre le lecteur à portée de faire un rappro¬
chement plus heureux , nous le renvoyons à
la caractéristique de la famille qui est né¬
cessairement celle de l’unique genre qu’elle
renferme. (C. L.)
BÉGOAIACÉES. bot. ph. — Famille
de plantes à fleurs monoïques. Dans les
mâles, un calice à 4 sépales colorés, dont
deux intérieurs opposés plus petits que les
extérieurs, renferme de nombreuses éta¬
mines dont les filets libres ou soudés in¬
férieurement en colonne, s’épaississent en
masses, et portent, à leur sommet, deux lo¬
ges adnées à un connectif large et s’ouvrant
dans leur longueur. Dans les femelles , ce
calice adhérant à l’ovaire se partage , au-
dessus de lui, en segments pétaloïdes au
nombre de 4 à 9, et, au dessous, forme 3 ai¬
les verticales et inégales, avec lesquelles al¬
ternent 3 loges renfermant des ovules très
nombreux, attachés à un double placenta
qui fait saillie de l’angle interne. L’ovaire
est surmonté de 3 styles courts , partagés
chacun plus ou moins profondément en deux
branches stigmatiques flexueuses. Il devient
une capsule membraneuse, couronnée par
les segments flétris du calice , relevée de
trois ailes et s’ouvrant par autant de fentes
qui les suivent dans leur longueur, et divi¬
sent par conséquent les loges dans leur mi¬
lieu. Les graines, très nombreuses et très
menues, contiennent, sous un test membra¬
neux, un embryon nu, cylindrique, dont la
radicule, plus longue que les cotylédons, est
tournée du côté du hile. — Les Bégoniacées
sont des plantes herbacées, annuelles ou vi¬
vaces, originaires des régions tropicales, et
cultivées en assez grand nombre dans nos
serres. On les reconnaît facilement à leurs
feuilles alternes, ordinairement partagées
en deux moitiés très inégales, et par consé¬
quent très obliques, à nervures palmées, à
contour entier ou denté, à 2 stipules larges,
décidues et presque axillaires. Leurs fleurs
blanches roses ou rouges, sont souvent dis¬
posées par dichotomies. Jusqu’ici la famille
se compose du seul genre Bégonia , dont
quelques auteurs avec M. Lindley, séparent
une espèce sous le nom AEupetalum.
(Ad. J.)
BEHENANTHA ( Behen , en arabe,
sorte d’QEillet; àvôdç, fleur), bot. th. —
Genre formé par par Otth (DC. Prodr., I,
p. 367), et rapporté comme sous-genre au
Silene, L. Voyez ce mot. (C. L.)
*BEHRIIVIE. bot. th — Genre de la
famille des Synanthérées, établi par Siaber
pour une plante de la Carniole, le B. chon-
drilloides , et qui a été réuni aux Crépis ,
auxquels il appartient. (C. d’O.)
* BEHUBI A . bot. ph. — Genre de la
famille des Mélastomacées , tribu des La-
voisiérées . formé par Chamisso ( lin-
nœa , IX, 373), dont le type est un ar¬
brisseau unique, brésilien; à rameaux té-
tragones, pubescents, garnis de feuilles
opposées , pétiolées, elliptiques-lancéolées,
triplinervées ; à bords calleux-dentés. Les
fleurs sont disposées en cymes termina¬
les, solitaires, ou en panicules foliolées.
Calice libre, tubulé , turbiné-cupulifonne,
à lacinies décidues, renflées et carénées
dorsalement. Pétales 6, cunéiformes-ob-
ovés. Étamines 12, à anthères oblongues ,
unipores ; ovaire couronné de six glandes
poilues. Capsule 4-loculaire. (C. L.) “
BEÏLSCHMIDTIA (nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Lauracées,
tribu des Cryptocaryées , formé par Nees
(in Wall., PL as. rar., II, 61, et Laur.)
pour quelques arbres de l’Inde, à feuilles
alternes, veinées; à fleurs hermaphrodites
oudioïques, axillaires. Le périgone est sex-
parti ; les étamines sont au nombre de 12 *
BEI
BEL
529
quadrisériées, dont 9 extérieures fertiles,
et B intérieures stériles. Le stigmate est
déprimé, subdiscoïde , sans fruit. Une baie
coriace, monosperme. (C. L.)
BEILSTEIN, Wern. min. — Mot alle¬
mand qui veut dire Pierre de Hache. Voyez
jade. (Del.)
Iî El \ B I VE € 1 1 E H . ors. — Synonyme de
Percnoptère d’Égypte.
H EJ A USA (Bejar , botaniste espagnol).
Acuna , R. et P. bot. ph. — Ce mot , par une
faute typographique, est écrit, dans la plu¬
part des auteurs, Befaria ; et, malgré l’évi¬
dence , M. Endlicher ( Gen ., pl. 4342), par
exemple , persiste à l’écrire ainsi. C’est un
genre de plantes de la famille desÉrieacées,
de la tribu des Rhododendrées , fondé par
Mutis ( in L. fils , suppl. 246 , et Alii
auct.) pour quelques arbrisseaux indigènes
dans l’Amérique boréale et australe, et dans
les Andes du Pérou , à feuilles alternes ,
souvent serrées , coriaces, très entières ; à
fleurs ordinairement pourpres et disposées
en grappe ou en corymbe. Calice 6-7-fide ;
corolle de 6 à 7 pétales hypogynes , dressés
ou étalés. On en cultive deux espèces; ce
sont les B. racemosa et glauca. (C. L.)
BEJUCO bot. th. — Loeffling (Iter. 404)
avait désigné sous ce nom le genr eHippo-
cratea; mais cette dénomination vulgaire
s’applique en général, dans les pays soumis
à la domination espagnole, à tous les arbris¬
seaux sarmenteux et grimpants. (A. R.)
* BELANGERA (Bélanger, botaniste
français). Polystemon, Don.; Lamanonia
( Fl.Flum ., Y, 1. 104). bot. ph. — Genre de
la famille des Saxifragacées (Cunoniacées ,
Alii), de la tribu des Cunoniées, fondé par
Cambessèdes {in St-Hilaire, Fl. bras., II,
203, t. 115-117 , et alio ) pour un petit nom¬
bre d’arbres indigènes dans le Brésil ; à
rameaux et à feuilles opposées, pétioîées ,
3-5-foliolées , folioles dentées; à stipules
caduques; à inflorescence en grappes axil¬
laires, simples. Le calice est 6-parti , dé-
cidu ; point de corolle. Étamines en nombre
indéfini. Capsule birostre, biloculaire, bi¬
valve. Graines nombreuses, comprimées,
ailées au sommet. (C. L.)
BELBUS. mam. — Synonyme d’Hyènc
dans la basse latinité. Voyez ce mot.
BELEMCANDA. bot. ph.- La plante
figurée sous ce nom par Rheede {H ort. ma -
lab. , t. XI , p. 308, t. 7) a été réunie au
genre Pardanthus de Kerr, dans la famille
des Iridées. Voyez pardanthus. (A. R.)
BÊLEMENT ((H, en grec). mam. — Cri
des petits Ruminants, tels que les Moutons
et les Chèvres.
BÉLEMNITE. Belemnites ((3sXsy.v£- rviç,
pierre. en forme de flèche), moll. céph.
— Les Bélemnites ont de tout temps appelé
l’attention par leur forme de doigt ou de
fer de lance , ainsi que par leur multipli¬
cité au sein des couches terrestres. Le
peuple les ^regardait comme des pierres de
foudre, des pierres de tonnerre, tandis que
les savants du seizième siècle les appelaient
Daclylus idœus , ou , suivant le préjugé
plus ancien encore qui prétendait y voir
une pétrification de l’urine du Lynx, con¬
tinuaient à les nommer Lyncurion. Forcé
de me renfermer dans le cadre restreint
de cet ouvrage, je ne reproduirai point
ici les différentes idées plus ou moins ex¬
traordinaires répandues sur les Bélemnites;
mais j’examinerai les principales opinions
scientifiques relatives à leur classification
dans le règne animal.
Depuis 1724 , Ehrnart, Scheuchzer ,
Linné , Lamarck et Cuvier, etc., sans cher¬
cher à spécifier la forme des Bélemnites ,
les regardèrent comme appartenant à des
animaux voisins des Nautiles.
D’un autre côté, M. Beudant, d’après
d’autres considérations, n’y vit que des
pointes' d’Oursin, opinion d’abord admise,
puis rejetée par Klein. Poussant plus loin
les conjectures , M. Raspail en fit égale¬
ment les appendices cutanés d’un échino-
derme voisin des Oursins; opinion tout à
fait rejetée, heureusement pour la science.
MM. Miller et de Blainville comparèrent
la Bélenmite avec les autres Céphalopodes
et crurent reconnaître, dans l’osselet fossile,
un corps entier voisin de l’os interne de la
Seiche. Le premier de ces auteurs en donna
môme une figure idéale. Bientôt les idées
changèrent. La découverte, faite dans les
couches de Lyme-Regis, d’un osselet corné,
voisin de celui du Calmar, terminé par
une Bélemnite , vint démontrer à MM. A-
gassiz et de Férussac, que la partie conique
appelée Bélemnite n’était que l’extrémité
d’un osselet et non un osselet entier. Plus
tard, les nombreuses observations de M.
34
T. IL.
Volz confirmèrent tout à fait celle opinion,
à laquelle j’ai aussi rapporté les résultats de
nies recherches. Voici, du reste, les considé¬
rations zoologiques qu’on peut admettre
dans l’état actuel de la science.
Les Bélemnites étaient des animaux cé¬
phalopodes évidemment voisins, non des
Seiches (comme on l’a cru très souvent en
ne consultant qu’une certaine analogie de
contexture de l’osselet), mais, d’après leurs
caractères zoologiques, des Ommastrèphes
et des Onychoteuthis [voyez ces mots).
En effet , les Bélemnites ont également un
osselet corné , allongé , pourvu d’un godet
à sa partie postérieure. Elles n’en diffèrent
même que par cette dernière partie plus
vaste, cloisonnée et contenue dans un rostre,
semblable à celui qu’on remarque à l’ex¬
trémité de l’osselet interne de quelques Sei¬
ches. D’après les osselets de Bélemnites
et l’empreinte que j’ai pu suivre sur un al¬
véole de la Belemnites aalensis, l’animal
devait avoir des formes très allongées, dès
lors très distinctes de celles de la Seiche et
analogues à celles des Céphalopodes péla-
giens.
Les Bélemnites se composent d’un osse¬
let corné, spatuliforme, élargi en avant, ré¬
tréci en arrière et pourvu latéralement de
deux petites expansions aliformes qui se
réunissent postérieurement et constituent
une vaste cavité conique, au fond de laquelle
sont des cloisons transversales, séparant
l’ensemble en un grand nombre de petites
loges percées latéralement d’un siphon et
contenant de l’air. Cette partie postérieure,
appelée alvéole, reçoit en dehors un dépôt
calcaire également conique, plus ou moins
épais , quelquefois très long. Cette partie
terminale est la Bélemnite des anciens au¬
teurs. Je l’appelle rostre.
Un mot sur les fonctions de l’osselet in¬
terne chez les Céphalopodes me paraît in¬
dispensable pour ramener le rostre de la
Bélemnite à sa juste valeur zoologique.
L’osselet interne corné est placé au milieu
des parties charnues du corps , pour leur
donner plus de solidité, pour les soutenir ;
et scs fonctions sont alors seulement celles
des os chez les animaux vertébrés. Lorsque
l’osselet contient des parties crétacées rem¬
plies d’air, comme celui de la Seiche, ou
des loges, comme la coquille de la Spirule,
il est , de plus , appelé à remplir d’autres
fonctions tout à fait distinctes, celles de
soutenir l’animal, de le rendre plus léger au
sein des eaux, de lui faciliter la natation et
de remplacer simplement la vessie nata¬
toire des Poissons ; aussi voit-on le nom¬
bre des loges augmenter en raison pro¬
portionnelle de la pesanteur du corps de
Fanimaî, afin de le maintenir constam¬
ment en équilibre, dans toutes les périodes
de son existence. Chez les Bélemnites, les
deux fonctions sont certainement réunies.
L’osselet corné soutient le corps en avant,
tandis que , pour que le poids énorme du.
rostre crétacé ne détruise pas l’équilibre
de l’ensemble, il devenait indispensable
qu’il fût soutenu par quelque appareil; et
telles sont, sans doute, lcs|fonclions qu’a¬
vait à exercer, dans l’alvéole, l’empilement
des loges constamment remplies d’air ,
comme je l’ai toujours trouvé dans les Co¬
quilles de Spirales qui, lorsqu’elles sont
enlevées à l’animal, surnagent à la surface
des mers.
Si l’on cherche encore à reconnaître, par
analogie, les fonctions spéciales du rostre,
on pourra facilement les déduire de sa po¬
sition par rapport à la natation rétrograde
des Céphalopodes. Tous ces animaux avan¬
çant par l’extrémité opposée à la tête , et
conséquemment n’appréciant pas toujours
les obstacles qui pouvaient les arrêter dans
un élan donné, avaient besoin d’une partie
plus ferme qui pût résister aux chocs,
comme le Tait, par exemple, l’extrémité
lostiaîe de 1 os de la Septa orbigniana.
En résumé, la Bélemnite des auteurs ne
serait, zoologiquement, qu’une partie ferme
de l’extrémité d’un osselet interne, destinée
à soutenir les chairs, et propre, elle-même,
à résister aux corps durs que l’animal peut
rencontrer en nageant.
Yoilà donc la Bélemnite réduite à sa plus
simple valeur ; elle n’est ni une pointe
d Oursin, ni une pointe d’échinoderme , et
l’alvéole n’est pas un animal parasite ,
comme i’a cru M. Raspail. Elle ne peut être
comparée aux Orthocères, Coquilles com¬
plètes, susceptibles de recevoir l’animal en¬
tier dans leur loge supérieure; elle n’est pas
non plus un corps parfait interne , mais la
très petite partie d’un osselet placé dans
les téguments , à l’extrémité postérieure
BEL
BEL
531
d’un animal complet, pouvant , dès lors ,
varier beaucoup plus dans sa forme, qu’une
partie dont les fonctions sont importantes
dans l’économie vitale. Si je le compare au
rostre crétacé des os de Seiche, j’aurai la
certitude qu'il devait être très dur avant la
fossilisation , et qu’il n’a pas beaucoup
changé de nature. Cette comparaison m’a
conduit à remarquer que le rostre , chez les
Seiches, varie de forme dans la même es¬
pèce, ce qu’il est facile d’expliquer par un
choc blessant les téguments qui le recou¬
vrent. Appliquée au rostre de la Bélemnite,
cette observation m’a fait reconnaître, non
seulement des variations de formes dues à
l'age, mais aussi des limites bien plus lar¬
ges dans les caractères spécifiques des es¬
pèces.
On pourrait croire que les Bélemnites
étaient des animaux côtiers, voyageant par
grandes troupes sur les rives des anciens
océans, ce qu’indiqueraient les bancs qu’on
en rencontre dans presque tous les lieux
où elles se trouvent.
Les Bélemnites ont paru sur la terre avec
les couches du Lias. Elles se montrent d’a¬
bord sous la forme plus générale d’un étui
conique sans sillon ni canal , pourvu seu¬
lement de quelques piis à l’extrémité du
rostre (Belemnites niger List., B. irri-
gularis, elongatus, etc.).
Toutes ces espèces disparaissent et sont
remplacées, dans l’Oolithe inférieure, par
quelques formes analogues , comme le B.
aalensis , mais plus particulièrement par
des Bélemnites pourvues d’un profond sil¬
lon en dessous et d’une forme moins coni¬
que ( B . acutus , canaliculatus, fleuriau -
si anus').
En remontant dans les couches plus su¬
périeures des terrains jurassiques, à l’Ox-
ford-clay, par exemple , on trouve encore
des Bélemnites. Celles-ci sont alors lancéo¬
lées ou fusiformes et pourvues d’un sillon
inférieur [B. hastatus).
Passe-t-on des terrains jurassiques à la
formation crétacée ? On trouve d’abord ,
dans l’étage néocomien, un grand nombre
de Bélemnites; mais ces Bélemnites pren¬
nent, pour la plupart, une forme compri¬
mée toute spéciale, inconnue dans les cou¬
ches inférieures ( B. dilataius, Emerici,
laïus, polygonalisSe te.), où elles sont fu¬
siformes et pourvues de deux sillons sur
les côtés (2?. subfusiforrnis, bipartitus).
Voyez pour ces espèces ma Paléontologie
française.
Le Gault montre encore une espèce de Bé¬
lemnites voisine, pour la forme, des espèces
fusiformes des terrains néocomicns [B. mi-
nimus ); puis les Bélemnites proprement
dites cessent d’exister et sont remplacées,
dans l’étage des Craies blanches, par les
espèces du genre Belemnitella ( voyez ce
mot) pourvues d’une fissure antérieure.
En résumé, les Bélemnites commencent
avec le Lias et finissent vers les régions su¬
périeures des terrains crétacés, changeant
de forme à chaque époque géologique.
Il paraît certain qu’elles n’ont pas sur¬
vécu aux dernières couches de la forma¬
tion crayeuse , puisqu’on n’en a jamais
trouvé de traces dans les divers bassins
tertiaires. Aujourd’hui, aucun céphalopode
vivant ne se rapproche positivement des
Bélemnites. (A. n’O.)
*BÉLEMNITELLE. Belemnitella (di¬
minutif de Bélemnite ). moll. céph. —
Sous ce nom , j’ai séparé des Bélemnites
( Paléontologie française ) les espèces pour¬
vues d’une fente inférieure au bord anté¬
rieur du rostre. Ce genre se distingue en¬
core par deux impressions dorsales latérales
qu’on ne voit pas chez les Bélemnites pro¬
prement dites. Cette division de Céphalo¬
podes est, géologiquement, d’autant plus
importante , qu’elle manque partout où les
Bélemnites se montrent ; ainsi, elle est in¬
connue dans le Lias , dans l’Oolithe infé¬
rieure, dans î’Oxford-clay. Elle ne s’est pas
montrée au sein des couches crétacées in¬
férieures, ni avec le Gault. Elle ne paraît
donc qu’avec la Craie blanche, après l’ex¬
tinction de toutes les Bélemnites , comme
derniers représentants sur la terre de cette
forme d’animaux.
On connaît positivement trois espèces
de cette série : les Belemnitella micronata
et quadrata , du sol de la France, et le
Belemnitella scaniœ, de Suède.
(A. n’O.)
* BÉLEMMTIDÉES. Belemnitidœ.
mot.l. céph. — J’ai établi sous ce nom, dans
l’ordre des Acétabulifères, une famille com¬
prenant les genres Belemnites, Belemni-
lella et Conoteutkis. Cette famille est carac- *
532
BEL
BEL
térisée par un animal pourvu d'un osselet cor¬
né, allongé, terminé par un alvéole conique,
contenant une série aérienne de loges trans¬
versales. L’extrémité de l’alvéole est , le
plus souvent, recouverte extérieurement par
les dépôts successifs d’un rostre crétacé,
conique ou lancéolé , souvent très allongé.
Ayant donné, à l’article Bélemnite, divers
détails qui peuvent se rattacher à la famille,
j’y renvoie pour le complément de cet arti¬
ste- (A. d’O.)
* BELEOPTERUS (fc'Xo;, dard ; 7TTS-
oov, aile), ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Carabiques , tribu des
Troncatipennes, établi par Klug ( Bestim -
mung dreier neuen Gattungen , und Aus-
einandersetzung einiger verwandten Ar-
ten von Madagascar s ans den Familien :
Cicindeleta und Carabici, pag. 382), pour y
rapporter deux espèces nouvelles de Mada¬
gascar qu’il nomme, l’une B. cyanipennis ,
et l’autre B. signatus. Ce g. se place entre
les genres Thyreopterus , Dej., et Catas-
copus, Kirb., et s’en distingue principale¬
ment par un menton inerme profondé¬
ment échancré au milieu. (d.)
BELETTE, mam. — Espèce du genre
Putois. Voyez ce mot.
BELHARNOSIA. bot. ru. — Syno¬
nyme de Sanguinaire.
BELIER. MAM. — Voyez MOUTON.
BÉLIER BE MONTAGNE, mam. —
Voyez mouton.
BELÎÈVRE. min. — Nom sous lequel
on désigne, en Normandie, l’Argile plasti¬
que, qu’on y emploie comme terre à poterie.
(Del.)
BELIGANA. bot. ph. — Nom vulgaire
languedocien de la Vigne sauvage.
RELILLA, Rheed. bot. ph. —Synonyme
de Mussœnda.
BÉLINGELE ou BÉRINGÈNE. bot.
th. — Nom vulgaire de l’Aubergine.
BELIONO TA (fk'Xoç, flèche; vtoroç, dos).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères ,
famille des Sternoxes , tribu des Bupresti-
des, établi par Eschscholtz (Atlas zoologi¬
que du voyage du capitaine Kotzebüe). Ce
genre a été adopté par M. Solier, dans son
Essai sur les Buprestides (Ann. de la Soc.
ent. de France , p. 261-316), ainsi que par
MM. Gory et Delaporte , dans leur belle
» Iconographie de cette tribu, où ils en figu¬
rent six espèces , parmi lesquelles nous ci¬
terons seulement celle qui a servi de type
à Eschscholtz pour fonder son genre et qu’il
nomme B. sagittaria, mais qui paraît être le
même que le Buprestis scutellaris Fabr.
Cette espèce , qui varie du vert cuivreux au
bran bronzé, se trouve aux îles Philippines
et à l’île de France. Le genre Belionota >
suivant MM. Gory et Delaporte , a les plus
grands rapports avec le genre Chrysobo-
thris du même auteur, et ils ne se sont dé¬
cidés à l’en séparer qu’à cause du grand
nombre d’espèces que renferme celui-ci.
(D.)
* BELIOPMORXJS (fc'Xo;, dard ; epo poç,
qui porte), ins. — Genre de Coléoptères
pentamères , famille des Sternoxes , tribu
des Élatérides , établi par Eschscholtz , et
adopté par Latreille , dans sa Distribution
méthodique des Serricornes ( Ann. de la
Soc. ent. de France , tom.«III, pag. 147).
Ses caractères principaux , suivant ce der¬
nier auteur, sont : Antennes en scie; point
de palettes sous les tarses ; bord postérieur
du corselet presque droit. — Ce genre, placé
par Latreille entre les genres Tetralobus ,
Serv., et Lobœderus, Guér., a pour type VE-
later mucronatus d’Oliv. (Journ. d’Hist.
nat., n°7, pl. 14, fig. 1), de Java; il ne figure
pas dans le dernier Catalogue de M. De-
jean, et nous y avons inutilement cherché
l’espèce sur laquelle il est fondé. (D.)
BELIS (3 éXoç , flèche , trait ; forme des
feuilles), bot. ph. — Genre de la famille des
Conifères , formé par Salisbury ( Linn.
Trans . VIII, 315), sur le Pinus lanceo-
lata Lamb. , et rapporté généralement au
genre Cunninghamia, R. Br. (C. L.)
BELLABONNA. bot. ph. — Genre de
la famille des Solanacées, formé par Tour-
nefort (Inst. 13, exc. sp.), et synonyme du
genre Atropa. Voyez ci-dessous bella-
DONNE. (C. L.)
BELLABONNE (Bella donna belle
dame en italien ). bot. ph. — Dénomina¬
tion spécifique d’une des espèces du genre
Atropa. Comme ces plantes sont d’une
haute importance sous le rapport thérapeu¬
tique , nous allons donner ici la caractéris¬
tique de ce genre, omis à son ordre alpha¬
bétique, et dire un mot de leurs principa¬
les propriétés.
Le genre Atropa (Atropos, une des trois.
I
BEL
BEL
Parques ; d’arpo-rco?, cruel), [Belladonna ,
Tourn. et Lam.] a été fondé par Linné
( Gen. 242; excl. sp .) et appartient à la fa¬
mille des Solanacées, tribu des Solanées. Ses
caract. principaux sont : Calice 5-parti ; co¬
rolle hypogyne, infondibuliforme-campa-
nulée, à limbe plissé , 5-fide. Étamines 5 ,
insérées vers la vase du tube et le dépas¬
sant ou à peu près ; filaments filiformes, à
anthères déhiscentes longitudinalement.
Ovaire biloculaire , à placentaires mulli-
ovulés, insérés à la cloison par une ligne
dorsale. Style simple; stigmate petit , dé¬
primé. Baie biloculaire, conservant le calice
étalé. Graines nombreuses, subréniformes.
Embryon subpériphérique, arqué ou annu¬
laire, dans un albumen charnu. — Ce genre
renferme des arbrisseaux ou des herbes
caulescentes , au nombre de vingt environ,
croissant dans l’Europe médiane et méridio¬
nale, ainsi qu’au Pérou ; à feuilles alternes
ou géminées, très entières; à fleurs violacées
ou verdâtres, portées sur des pédoncules
extra - axillaires , 1-2-pluriflores. Toutes
sont suspectes et la plupart sont regardées
comme vénéneuses. Parmi ces dernières,
la mieux connue est VA. belladonna L.,
qui croît souvent en France , près des lieux
habités ou dans les bois. Elle s’élève envi¬
ron à un mètre de hauteur , est pubescente
dans toutes ses parties et garnie de feuilles
assez amples, ovales-aiguës, géminées vers
le haut des tiges, et répandant, quand on
les froisse, une odeur vireuse et nauséa¬
bonde. Les fleurs , de médiocre grandeur,
sont d’un rouge livide et donnent naissance
à une baie, dont la forme et la couleur
sont celles d’une Cerise-guigne ; apparence
si souvent fatale! Le suc qu’elles renfer¬
ment est en effet un poison subtil qui, d’a¬
bord d’une saveur fade ou à peine sapide ,
cause souvent dans l’économie, quand il est
pris en certaine quantité, des accidents gra¬
ves, bientôt suivis de la mort. On remédie
à l’ingestion récente de ce poison par les
vomitifs et les boissons acidulées. Malgré
ses qualités funestes, la médecine a su tirer
d’excellents spécifiques de la Belladonne.
Ses feuilles et ses racines , données à des
doses très faibles, soit en pilules, soit mê¬
lées avec du sucre en poudre, agissent éner¬
giquement contre la coqueluche et les toux
convulsives. Une qualité singulière qu’elle
50 <>
ùo
possède en outre , et dont la connaissance
est due au hasard, est de dilater la pupille
d’une manière considérable ; aussi les pra¬
ticiens en emploient-ils la solution pour
arroser les cataplasmes ou les compresses
qu’ils appliquent sur le globe dejjl’œil, quel¬
que temps avant de pratiquer l’opération de
la cataracte, afin de faciliter l’intromission
et l’action des instruments opératoires.
Le nom de Belladonne fait , dit-on , al¬
lusion à l’emploi de ces fruits que faisaient
autrefois les dames italiennes pour en com¬
poser un fard. VA. Mandragora L. est
aujourd’hui le type d’un nouveau genre.
Voyez MANDRAGORA. * (C. L.)
BELLADONNE. Belladonna ( Bella
donna , belle dame, en italien). Callirhoe,
Link. bot. vu. — Genre de la famille des Ama¬
ryllidacées , formé par Sweet {Mort, brit.,
édit. 2, 506), sur l’ Amaryllis Belladonna
de Linné , et qu’on a rapporté comme sim¬
ple section au genre Amaryllis , L. Voyez
ce mot. (C. L.)
BELL AN. bot. th. — Nom employé
par quelques auteurs comme synonyme de
Poterium spinosum.
BELLA1VDE. Bellardia , Schreb. (nom
propre), bot. th. — Synonyme de Coco-
cypselum.
* BELLATBIX {bellatrix , guerrière),
oxs. — Genre démembré par Boié de celui
de Trochilus J Lin. , et synonyme de Lo-
phornis ou les Coquets de Lesson. Voyez
COLIBRI. (LAFR.)
BELLE DAME. ins. — Nom donné
par Geoffroy à un Papillon diurne du genre
Vanessa et connu des entomologistes sous
le nom de Vanessa cardui. Celte espèce a
cela de remarquable qu’elle est répandue sur
presque toute la surface du globe, sans que
la différence des climats la fasse varier. Elle
se distingue encore des autres en ce qu’a-
près avoir été commune dans certaines lo¬
calités, elle en disparaît complètement plu¬
sieurs années de suite. Sa chenille vit sur
les chardons. (D.)
BELLE DAME. bot. th. — Nom vul¬
gaire de la Belladonne , Amaryllis Bella¬
donna , et de l’Arroche commune, Atri-
plex hortensis.
BELLE DE JOUR. bot. th. — Syno¬
nyme vulgaire de Convolvulus trüolor.
Voyez lislron .
534
BEL
BEL
BELLE DE M IT. ois. — Nom vul¬
gaire de la Rousserolle ou Rossignol de ri¬
vière ( Turdus arundinaceus). Voyez rqus-
SEROLLE.
BELLE DE NUIT. bot. ph. — Nom
vulgaire du Nyctage faux jalap , Mirabilis
jalappa.
BELLE D’UN JOUR. bot. ph. — Nom
vulgaire de l’Hémérocalle et de l’Asphodèle.
BELLENBENIA (nom propre) . BOT.
rn. — Famille des Iridées. Le genre Bellen-
denia de Rafinesque, qu’il ne faut pas con¬
fondre avec le genre Bellendenia de R.
Brown , qui fait partie de la famille des
Protéacées, est le même que le genre Mont-
bretia de De Candolle. Joy. montbrétie.
(A. R.)
BELLEREGI ou BELLERIS. bot. ph.
— Synonyme de Myrobolan.
BELLÉROPHE. Bellerophon ( nom
mythologique), mole. — Ce genre est du petit
nombre de ceux qui peuvent être conservés,
quoique créés par Montfort. Cependant , si
celui-ci a été maintenu , il a fallu apporter
dans ses caractères des changements très
notables. Toutes les personnes qui s’occu¬
pent de conchyliologie n’ignorent pas au¬
jourd’hui que Montfort n’hésitait point à
ajouter des caractères aux genres qu’il
créait, voulant ainsi, par un artifice blâ¬
mable, suppléer à l’observation directe.
C’est ce qu’il fit pour le genre Bellérophe.
Jugeant, par la forme extérieure, que ces
Coquilles avoisinent les Nautiles, il ne man¬
qua pas d’ajouter à sa description et à sa fi¬
gure des cloisons et un siphon qui n’ont
jamais existé que dans son imagination. On
ne peut concevoir le moindre doute à ce
sujet; car M. Defrance, ayant fait l’acquisi¬
tion d un Bellérophe provenant de l’ancienne
collection de Montfort , et probablement
del individu meme qui a servi à la figure de
cet auteur, M. Defrance, n’apercevant an¬
iline tiace de cloison ou de siphon , voulut
se convaincre de la réalité de ces caractères,
et, afin d y parvenir, fit couper en deux, j
par un lapidaire, le Bellérophe de Montfort, j
et l’expérience lui confirma bientôt que les
Lellérophes ne sont point cloisonnés. A
peu près à l’époque où' M. Defrance pu- |
bliait, dans les Annales des sciences natu¬
relles $ une note dont nous venons de résu-
mei le contenu, M Sowcrby, dans son !
| Minerai conchology , faisait connaître les
moules intérieurs de plusieurs espèces de
Bellérophes et apportait ainsi de nouvelles
preuves de la supercherie de Montfort. De¬
puis qu’on a paru rectifier d’une maniéré
convenable les caractères du genre qui nous
occupe, deux opinions se sont élevées parmi
les zoologistes sur l’appréciation de ses ca¬
ractères. M. Defrance pense qu’il est voisin
des Argonautes et qu’il se rapproche égale¬
ment des Bulles; mais on voit que c’est près
des Argonautes qu’il placerait de préférence
les Bellérophes. M. de Blainville, dans son
Traité de Malacologie, n’hésite pas à com¬
prendre le genre Bellérophe dans la famille
des Bulles, comparant ainsi le Bulla nau -
cuni avec quelques espèces très épaisses
de Bellérophes. Cuvier ne mentionna pas ce
genre dans la première édition du Règne
animal y mais, plus tard, dans la seconde
édition du même ouvrage, il l’adopta et le
plaça à la suite des Argonautes.
Si nous examinons les Bellérophes dans
tous leurs caractères, nous ne partagerons
ni l’une ni l’autre des opinions des deux
zoologistes dont nous venons de parler. Les
Bellérophes sont des Coquilles parfaitement
symétriques , enroulées sur elles - mêmes
à la manière des Nautiles. Souvent elles
sont globuleuses et leur ombilic est entiè¬
rement fermé ; d’autres fois, elles sont plus
discoïdes et l’ombilic est plus ou moins ou¬
vert; et, si nos conjectures sont fondées, le
genre Poscellio, publié par M. Léveillé dans
les Mémoires de la société géologique de
France, appartiendrait encore aux Belléro¬
phes, et serait, dans ce genre, l’extrême li¬
mite de la forme planorbulaire. Dans toutes
les espèces admises aujourd’hui parmi les
Bellérophes, l’ouverture est transverse,
ordinairement semi-lunaire, étant modifiée
par l’avant-dernier tour, qui produit une
saillie plus ou moins considérable. Cette ou¬
verture est ordinairement parfaitement sy¬
métrique ; son bord droit, mince et tran¬
chant , se relève en avant et se déprime en
une large gouttière, au moment où il va s’in¬
sérer de chaque côté sur l’axe de la coquille.
Au point de son insertion, le bord s’épaissit
notablement , et ressemble , dans toute sa
manière d’être, à celui d’un Nautile; mais,
outre ces caractères, les Bellérophes en pré¬
sentent un autre très important : toutes les
BEL
5o5
espèces, sans exception , ont ce bord pro¬
fondément échancré dans le milieu de sa
longueur, de telle sorte qu'une ligne longi¬
tudinale qui couperait la coquille en deux
parties parfaitement symétriques passerait
nécessairement par le milieu de cette fente,
selon que la fissure du bord droit est plus
ou moins large..On trouve, à la circonfé¬
rence du dernier tour, une ou deux petites
carènes. Si la fente est très étroite , elle
produira à la circonférence une seule carène
saillante. Si, au contraire, la fente est plus
large, on remarquera deux choses : ou un
petit méplat dans lequel on apercevra les
stries d’accroissement courbées vers l’ex¬
trémité de l’échancrure, ou bien ce méplat
accompagné , de chaque côté , d’une petite
carène résultant d’une légère saillie des
bords latéraux de l’échancrure. Si mainte¬
nant nous cherchons l’analogie que ces ca¬
ractères indiquent, nous verrons qu’il est
difficile de les accorder avec ceux des Argo¬
nautes et impossible de le faire avec ceux
des Bulles. En effet, de toutes les Bulles,
la plus symétrique est le Bulla nau-
cum ; mais, dans cette coquille, cette sy¬
métrie n’est point parfaite, et du premier
coup d’œil on reconnaît quel est le côté
supérieur de la spire. D’ailleurs cette Bulle,
comme toutes les autres espèces du même
genre , a une véritable columelle qu’on
distingue avec la plus grande facilité de
l’échancrure supérieure du bord droit. Ja¬
mais le bord droit des Bulles n’est éclian-
cré ou même déprimé dans le milieu ; aussi
l’opinion de M. de Blainville doit être abso¬
lument abandonnée. Il y a beaucoup plus
de raison pour rapprocher les Bcllérophes
des Argonautes. Comme eux, les Argonautes
sont symétriques , les extrémités du bord
se dépriment, s’épaississent et s’insèrent
sur l’axe , à peu près de la même manière
que dans les Bcllérophes. A la partie mé¬
diane de l’ouverture, se trouve , dans les
Argonautes , une dépression qu’on peut
comparer avec la fente profonde des Bellé-
rophes. Enfin, on peut dire que la double
carène dentelée des Argonautes est repré¬
sentée, dans quelques espèces de Belléro-
phes, par la double carène qui s’y marque ;
mais il reste des caractères importants qui
n’offrent pas assez de similitude dans les
deux genres pour justifier les rapports in-
BEL
times qu’on a établis. Dans les Argonau¬
tes , les Coquilles les plus grandes ont à
peine un tour et demi de spire ; l’extré¬
mité de cette spire n’est pas pointue, mais
subitement terminée en un large cul-de-sac.
Le test est presque également mince partout.
L’ouverture est toujours longitudinale plu¬
tôt que transverse , et n’est véritablement
jamais échancrée. Si nous cherchons', dans
d’autres familles, des Coquilles plus analo¬
gues à celles des Bellérophes, nous trou¬
vons dans les Atlantes des points de con¬
tact qui nous ont frappé depuis longtemps,
et qui nous ont déterminé à les rapprocher
des Bellérophes. Un seul caractère échappe
à l’analogie la plus complète : c’est que, dans
les Atlantes, les deux ou trois premiers tours
de la coquille sont saillants à droite, tandis
que tous les autres tours sont d’une symé¬
trie parfaite. Dans les Bellérophes, la symé¬
trie s’étend même jusqu’à ces premiers
tours. Les caractères de l’ouverture sont
les mêmes dans les deux genres. Le bord
droit est fendu à la même place et de la
même manière. Dans les Bellérophes om¬
biliquées, l’insertion du bord droit se fait
comme dans les Atlantes ; cependant, outre
ce caractère de la non-symétrie des Atlantes,
il y a une autre différence générale entre
les deux genres. Dans les Atlantes , la co¬
quille est vitrée, très mince, transparente,
et beaucoup plus mince, en proportion, que
dans les Bellérophes. Il faut cependant ex¬
cepter de cette règle générale quelques es¬
pèces de ce dernier genre , dont le test est
excessivement mince. Il nous semble pou¬
voir réduire ce que nous venons de dire
à ceci : que les Bellérophes sont des At¬
lantes parfaitement symétriques. Les dé¬
tails qui précèdent sur le genre Bellérophe
nous permettent d’en résumer ainsi les ca¬
ractères :
Caractères génériques. — Animal incon¬
nu. Coquille nautiliforme , globuleuse ou
subdiscoïde, parfaitement symétrique. Ou¬
verture transverse, semi-lunaire, modifiée
par le retour de la spire. Bord droit, mince
et tranchant, profondément échancré dans
le milieu, s’épaississant à ses extrémités et
présentant une large dépression au point
de son insertion.
Les Bcllérophes sont des Coquilles fossi¬
les qu’on n’a jamais rencontrées jusqu’à
536
BEL
BEL
présent en dehors des terrains nommés de
transition parles géologues. Quelques-unes
des couches de ces terrains en contiennent
un grand nombre, et presque toujours elles
sont empâtées dans une roche calcaire extrê¬
mement dure. Dans quelques localités pri¬
vilégiées, comme le comté de Juliers et les
environs de Tournay, on trouve de ces Co¬
quilles détachées et présentant leurs carac¬
tères d’une manière assez nette. Dans cette
»
dernière localité, surtout, les Coquilles pas¬
sées à l’état siliceux sont contenues dans
une marne noirâtre que le lavage enlève fa¬
cilement. On obtient ainsi des échantillons
dont la conservation peut être comparée à
celle des Coquilles des terrains tertiaires.
En rassemblant ce qui est actuellement
connu, dans les collections, du genre Bellé-
rophe , on peut l’estimer au moins à vingt-
cinq espèces, parmi lesquelles on n’en re¬
marque qu’un petit nombre qui atteignent
un volume assez considérable , de 0m05 à
0m08 de diamètre ; et d’autres qui restent
constamment fort petites. (Desh.)
BELBEVALIA ( Belleval , botaniste
français ). bot. ph. — Le genre ainsi nommé
par Picot Lapeyrouse ( Journ . de phys.,
t. LXTII , p. 425, t. 1) appartient à la fa¬
mille des Liliacées et a pour type et pour
espèce unique VHyacinthus romanus L.,
commune en Italie et dans quelques par¬
ties du midi de la France ; mais les carac¬
tères sur lesquels ce genre a été fondé me
paraissent de trop faible valeur pour qu'il
soit adopté. Voyez jacinthe.
Il existe encore un autre genre Belleva-
lia proposé, par le professeur Delile, pour
une petite plante aquatique qui croît dans
les lacs salés du midi de la France. Ce
genre a été publié par M. Félix Petit {Ann.
sc. d’observ., I, p. 451) sous le nom (VAlthe-
nia , quia été adopté. Voy. althenia. (A. R.)
BELLICANT. roiss. — Synonyme vul¬
gaire de Gurnau ( Triglus gurnardus ).
Voyez trigle.
*BELLIDÉES. bot. fh.— Une des sous-
divisions des Composées- Astérinées , com¬
prenant les genres dont les capitules pré¬
sentent, à la circonférence, une ou plusieurs
rangées de fleurons ligulés, et des fruits
dépourvus ou munis d’une aigrette en forme
de couronne membraneuse. (J. D.)
BELEIDIASTlllJM' (qui se rapproche
du Bellis ). bot fh. — Micheli a formé ce
genre aux dépens d’une plante qui faisait
avant lui partie des Aster ou des Arnica.
Elle diffère principalement du Bellis par ses
fruits surmontés d’une aigrette , composée
d’un grand nombre de poils flexueux et
scabres, et par son réceptacle plan et non py¬
ramidal comme dans les Pâquerettes. — La
seule espèce connue, indigène dans les par¬
ties montueuses de l’Europe , est une herbe
vivace, munie de feuilles radicales, obovales,
oblongues, dentées, du centre desquelles
naît une hampe à un seul capitule de fleurs
blanches ou rosâtres. (J. D.)
BELLIDIASTRUM (voir l’article pré¬
cédent). bot. fh. — Ce nom a été donné par
Taillant à une plante du Cap, qui fait aujour¬
d’hui partie du genre Osmites. (J. D.)
BELLIDIOIDES ( Bellis , la Pâque¬
rette; euS'oç, forme), bot. fh. — Linné
avait donné spécifiquement ce nom à une
espèce du genre Bellium , qui est devenu
le B. droserafolium de Labillardière ; Des¬
fontaines appelait B. Bellidioides le Bellis
dent al a , et Taillant nommait ainsi des
Chrysanthèmes et des Matricaires à feuilles ’
entières. (C. d’O.)
* BELLÎBÏÛPSIS , DC. ( Bellis , la Pâ¬
querette; o
Genre formé par Desvaux ( Journ . de bot.,
t. IY, p. 130), et dont Rob. Brown fit une
petite famille sous le nom de Belvisiaeées
( voyez ce mot). Palisot de Beauvois ayant
établi antérieurement, sur la même plante ,
son genre Napoleona, ce dernier doit avoir
la priorité. Voyez napoueona. (C. L.)
BELVISIAEÉES. bot. ph. — Voyez
BELVIStÉES.
BELVISIÉES. bot. ph. — M. de Beau¬
vois avait dédié h Napoléon une belle et cu¬
rieuse plante africaine. A la chute de l’em¬
pereur, un botaniste crut qu’elle devait en¬
traîner celle de son genre, et il en changea
le nom, en lui appliquant, en l’honneur de
son premier auteur , celui de lielvisia. Ce
nom prévalut quelque temps, et ce fut dans
cet intervalle que M. Robert Brown pro¬
posa , sous le nom de Belvisiées , une fa¬
mille dont ce môme genre était le type ; mais,
plus tard , une sorte de restauration réta¬
blit le Napoleona, qui, d’après les règles de
la nomenclature botanique , était vraiment
légitime, et la famille a dû nécessairement
dès lors être appelée Napoléonêes. Voyez
ce mot. (Ad. J.)
*BELVOISIE. Belvoisia[nom propre).
ins.— Genre de Diptères établi par M. Ro-
bineau-Desvoidy, et dédié par lui à la mé¬
moire de Palisot de Beauvois. Il le place
dans la famille des Calyptérées , tribu des
Entomobies, section des Faunides. Ce genre
est fondé sur une seule espèce rapportée
de la Caroline et des Antilles , et nommée
par l’auteur B. bicincta. En voici la des¬
cription : longueur, 0m02; largeur, 0m01;
front noir et frontaux rougeâtres ; face
blanchâtre; antennes brunes ; corselet poi¬
lu , noir mat ; écusson rougeâtre ; abdomen
d’un beau noir luisant, avec 2 zones flaves-
centes ; cuillerons très noirs, ainsi que les
pattes; ailes très enfumées. (D.)
BELYTA (diminutif de , aiguille).
ins. — Genre de la famille des Oxyuriens
[Oxyures , Latr.; Diaprides , Westw.), de
l’ordre des Hyménoptères , établi par Ju-
rine, et adopté par Latreille et tous les en¬
tomologistes. Les Bélytes sont surtout ca¬
ractérisés par des antennes composées de
quatorze à quinze articles , sans aucune di¬
latation ; par des palpes maxillaires de qua¬
tre articles, dont le premier renflé à l’extré¬
mité , et les autres presque cylindriques ;
par des ailes antérieures pourvues d’une
cellule radiale, grande, complète et de forme
triangulaire; et par une tarière, chez les fe¬
melles, très peu saillante , ayant la forme
d’un aiguillon.
Le genre Belyta ne renferme qu’un petit
nombre d’espèces , dont les plus connues
sont les B. bicolor Jur. et B. boleti^Sees Von
Esenb., répandues dans une grande partie
de l’Europe. (Bu.)
BELZEBUTH. mam.— Espèce du genre
Atèle.
BEM
BEM
* BEMBECIA (fiéy£rfc7 espèce de Guêpes,
Arist,), ins. — Genre de Lépidoptères, de
la famille des Crépusculaires, créé par Hub-
ner aux dépens du genre Sésie , et adopté
par AI. Newman n ( Monographia œgeria-
rum Angliæ , the Entomological Magaz .,
n° 1, p. 76) , qui le caractérise ainsi : Palpes
allongés, et dont ious les articles sont cou¬
verts d’écailles. Antennes à peine plus lon¬
gues que le corselet, ciliées chez le mâle.
Abdomen plus épais au milieu , à peine
barbu. Ce genre , dont les caractères nous
paraissent bien vagues, qe renferme que
deux espèces : la Sesia ichneumoniformis
Fabr., et la Sesia vespiformis Esper. Voy.
SESIE. (D.)
BEMBÉCIDES. l?môecû?(F. ins. — Nom
employé par Latreille et Westwood, comme
synonyme de Bembéciens. Voyez ce mot.
(Bl.)
‘BEMBECIENS .ins.— Nous désignons,
sous cette dénomination, une famille de l’or¬
dre des Hyménoptères , dont les principaux
caractères peuvent se résumer ainsi : Tête
transversale avec des yeux s’étendant jus¬
qu’au bord postérieur. Mandibules pointues,
unidentées au côté interne. Prothorax étroit,
ne formant qu’un seul rebord linéaire et
transversal, dont les extrémités sont éloi¬
gnées de l’insertion des ailes. Pattes assez
courtes et robustes. Abdomen en cône allon¬
gé, arrondi latéralement près de sa base. —
Cette famille est, de toutes celles de l’ordre
des Hyménoptères, la moins nombreuse ;
elle ne renferme que les trois genres liern-
bex de Fabrieius, Monedula et Stizus de La¬
treille. LesBembéciens sont tous d’une assez
grande taille et d’une couleur noire entremê¬
lée de taches jaunes. Ils sont propres aux ré¬
gions chaudes du globe, et disparaissent en¬
tièrement dans le centre et le nord de l’Eu¬
rope et de l’Amérique septentrionale. Les
femelles de ces Insectes creusent dans le sa¬
ble des trous profonds pour y déposer leurs
œufs , et leur apportent des Insectes pour
subvenir à la subsistance des larves qui en
sortiront; elles ferment ensuite, avec de la
terre , la retraite qu’elles ont préparée à
leurs petits. D’après Latreille, la femelle du
Bembex rostrata nourrit sa progéniture de
divers Diptères, et particulièrement de Syr-
phes et de Mouches. Les Bembéciens sont
extrêmement agiles et volent rapidement
de fleur en fleur, en faisant entendre un
bourdonnement aigu etsouvent interrompu;
ils paraissent exhaler la plupart une odeur
de rose très prononcée.
Latreille etM. Léon Dufour ont fait des
observations intéressantes sur les mœurs
et l’organisation de quelques espèces de
Bembex et de Stizus , (Br..)
BEMBEX ( (3iu.gr, , espèce de Guêpes).
ins. — Genre de la famille des Bembéciens,
de l’ordre des Hyménoptères, établi par Fa-
bricius , et adopté par Olivier , Latreille et
tous les entomologistes. Les Bembex , qui
faisaient partie du genre Apis de Linné, sont
essentiellement caractérisés par un corps
épais et terminé en pointe ; par des antennes
coudées au second article et grossissant vers
l’extrémité; par des palpes courts : les maxil¬
laires composées de quatre articles , et les
labiaux de deux ; par des mâchoires et un
labre très allongés, formant une sorte de
trompe ; et par des ailes antérieures pour¬
vues d’une cellule radiale de forme ovalaire,
et de trois cellules cubitales, dont la troi¬
sième est presque connivente avec la cellule
radiale.
On connaît un certain nombre d’espèces
de ce genre ; elles proviennent de l’Europe
méridionale, de l’Asie, de l’Afrique , de la
Nouvelle-Hollande. Les plus répandues dans
le midi de l’Europe sont les B. rostrata
( Apis rostrata Lin.) et tarsata Latr.
(Bl.)
BEMBIDIOIY. Bembidium ( ftég&v £ ,
Guêpe ; euhç , forme ; allusion à la forme de
ces Insectes), ins. — Genre de Coléoptères
pentamères, famille des Carabiques, éta¬
bli par Latreille et adopté par presque tous
les entomologistes. M. Dejean , dans son
Species, t. 4, p. 31, le range dans sa tribu
des Subulipalpes , qui se compose seule¬
ment de trois genres, dont celui-ci se dis¬
tingue principalement par le dernier article
de ses palpes, qui est beaucoup plus petit
que le précédent. Vu le grand nombre
d’espèces qu’il renferme, cet entomologiste
a cru devoir le diviser en 10 groupes qui, à
l’exception des 5e et 6e, correspondent aux
genres Cillenum , L.; Blemus , Ziég. ; Ta-
cliys , Notaphus , Peryphus , Leja, Lopha
et Tachypus , Még. Il serait trop long de rap¬
porter ici les caractères qui distinguent ces
différents groupes. Nous nous bornerons à
BEN
542 BEN
citer une espèce type pour chacun d’eux ,
savoir : lre division, Cillmum Leachii Dej.,
du nord de l’Europe ; 2P div., Blernus areo -
latus Ziég., de France; 3e div., Tachys bi-
striatus Még., de France ; 4e div., Noîa-
phus undulatus Sturm. , d’Autriche; 5e div.,
Bembidium paludosum Panz., d’Allema¬
gne (. Elaphrus Uttoralis d’Oliv. ) ; 6e div.,
Bembidium striatum Fabr. , de Paris ; 7e
div., Peryphus eques Sturm, du midi et de
l’est de la France; 8e div., Leja sturmii
Panz., de Paris ; 9e div., Lopha quadrigut -
lata Fabr., dç Paris ; et enfin, 10e div., Ta-
chypus picipes Még., de France.
Les Bembidions sont des Coléoptères en
général très petits, qui vivent presque tous
aux bords des eaux, dans le sable, sous les
débris des végétaux ou courant sur la vase.
On en trouve aussi communément sous les
pierres, dans les endroits humides. Quel¬
ques espèces ne se rencontrent que dans les
montagnes et quelques autres sous les écor¬
ces.
Sur 142 espèces mentionnées dans le der¬
nier Catalogue de M. Dejean, 36 seulement
sont étrangères à l’Europe, et appartiennent
à l’Asie, l’Afrique et l’Amérique. (D.)
BEMBIX ( , toupie ; forme des
styles), bot. th. — Loureiro a donné ce
nom générique à une Liane de la Cochin-
chine, qu’on peut rapporter, quoique avec
doute, à la famille des Malpighiacées. Ses
caractères sont les suivants : Calice 3-parti.
Pétales 5, plus longs, concaves. Étamines 10,
à filets filiformes, à anthères biloculaires
dressées. Styles 3, dressés, allongés, renflés
de la base au sommet, et terminés chacun
par un stigmate comprimé et échancré.
Fruit charnu. Feuilles entières, opposées,
grandes. Grappes petites et terminales, à
fleurs blanchâtres. (Ad. J.)
BENARI. ois. — Synonyme vulgaire
du Proyer, Emberiza miliaria L. Voyez
BRUANT.
BÉNARIS ou BENNARIE. ois — Sy¬
nonyme d’Ortolan, Emberiza hortulana.
Voyez bruant.
* BENEDICTIA, DC. bot. m. — Syno¬
nyme de Saussurea.
BENGALI. ois. — INom imposé à une
petite famille d’Oiseaux Granivores, parce
que les premiers qu’on a connus venaient
du Bengale. Voyez amadksa. (Lafr.)
* BENGALIE. Bengalia. ins. — Genre
de Diptères établi par M. Robineau-Des-
voidy , dans sa famille des Calyptérées ,
tribu des Muscides, section des Testacées,
pour y placer 4 espèces exotiques, dont 3
originaires du Bengale et une de la Nou¬
velle-Hollande. Nous citerons pour type la
B. testacea, dont voici la description : lon¬
gueur, 2 centimètres ; front rougeâtre ; face
et antennes d’un testacé jaunâtre ; corselet
d’un testacé brun ; abdomen testacé avec
une ligne transverse noire sur chaque seg¬
ment, cette ligne plus ou moins large. Pattes
et cuillerons testacés; ailes flavescentes.
Cette espèce a été rapportée à la fois de
Cayenne et de la Nouvelle-Hollande, suivant
l’auteur. (D.)
BENINCASA (nom propre), bot. ph.
— Ce genre de plantes , de la famille des
Cucurbitacées , tribu des Bryoniées, a été
formé par Savi ( Mem . 1818, p. 6, cum
icône ), uniquement sur le Cucurbita ceri-
fera Fisch. C’est une plante herbacée , an¬
nuelle, grimpante, originaire de l’Inde,
extrêmement poilue dans toutes ses parties
et à odeur musquée. Ses feuilles sont alter¬
nes, pétiolées, cordiformes, subquinqué-
lobées ; à lobes acutiuscules, crénelés ; à
cirrhes simples ; à pédoncules axillaires ,
portant des fleurs solitaires, amples, jaunes.
(C. L.)
BÉNITIERS, moll. — Synonyme vul¬
gaire des genres Peigne et Tridacne.
* BENJAMINA (nom propre), bot. ph.
— Genre de plantes indiqué dans la Flora
fluminensis (v. II, tabl.139) pour un arbre
à feuilles pinnées sans impaire ; à rachis
ailé; à inflorescence en panicule ramifiée ; à
fleurs petites , pédiceilées. La figure citée
représente un bel arbre, qui nous paraît,
autant qu’on peut en juger d’après un dessin
si médiocre, appartenir à la famille des Sa-
pindacées et peut-être au genre Nephelnon.
(C. L.)
BENJOIN. bot. ru. — Voyez baume.
BENNARIE. ois. — Voyez bénaris.
BÉNOITE. bot. ph. — Nom vulgaire
d’une espèce du genre Geum. Voyez ce mot.
(C. L.)
BENSIPONELOS. bot. ph. — Nom
vulgaire de la Verge d’or en Provence.
BENTÈQUE . bot. ph. — On trouve sous
ce nom, dans VHortus malabaricus , la
BEN
figure d’un arbre indien , qu’on rapporte
aujourd’hui au genre Ambelania. Voyez ce
mot. (C. l.)
*BElYTEVEO ou plutôt BIEYTEVEO.
ois. — Nom d’une espèce du genre Tyran,
Lanius sulphuratus Gra., c’est le Biente-
veo ou Pintaya d’Azara. Voyez bienteveo.
(Lafr.)
* BENTHAMIA (G. Bentham, botaniste
anglais), bot. ph. — M. Lindley ( Bot.Rey .,
t. 1579) a fondé ce genre , adopté depuis par
plusieurs autres botanistes. Il appartient à
la petite famille des Cornacées (Caprifolia-
cées, alior.), et renferme des arbrisseaux
ou de petits arbres, indigènes au Népaul et
au Japon ; à rameaux plusieurs fois dicho-
tomes et garnis de feuilles opposées , exsti-
pulées, pétiolées, très entières, costées-
nervées , glabres ou soyeuses en dessous.
Les fleurs sont disposées en capitules pé-
donculés, naissant dans la dichotomie des
rameaux et munis d’un involucre tétra-
phylle coloré. Le type du genre est le Cor¬
nus capitata de Wallich. (C. L.)
* BEIVTII AMI A . bot. ph. — Genre delà
famille des Orchidées , synonyme de Peri-
stylus. Voyez ce mot. (A. R),
*BENTIYCRIE.jBmtmcâ:m(Bentinck,
promoteur de la botanique), bot. ph. —
Genre de la famille des Palmiers, tribu des
Borassinées, établi par Berry {in Roxb., Fl.
Ind. or., III f p. 621 ) , et caractérisé par
des fleurs monoïques placées sur des spa-
dices distincts , enveloppés chacun d’une
spathe simple. Dans les mâles, le calice ex¬
térieur est gamosépale et tridenté ; les sé¬
pales intérieurs sont distincts, les étamines
au nombre de six. Les fleurs femelles ont
le périanthe comme dans les mâles, mais
accompagné extérieurement par deux brac¬
tées ; six étamines rudimentaires. Un ovaire
à trois loges, dont deux sont ordinairement
stériles. Le fruit est une baie monosperme
et succulente. — Ue genre ne se compose que
d’une seule espèce ; Palmier élégant , grêle
et bambusiformc, à frondes terminales et
pinnatifides. U croît sur les montagnes de
Travancore , dans les Indes orientales.
(A. R.)
BEIVTUROIVG. mam. — Voyez icrioE.
BEYZOIY. bot. ph. — Synonyme de
Benjoin.
* BENZOIWA (nom propre), bot. th.—
CEO 5ûS
Genre formé par Schumacher ( JSov . Act
Soc. H. N. Hafn., III , 333) et encore trop
incomplètement déterminé pour être rap¬
porté rationnellement à une des familles du
système. M. Endlicher ( Gen. PL, p. 566 )
le joint avec doute aux Rubiacées. U ne
contient qu’un arbrisseau de la Guinée, à
rameaux cylindriques, couvert dans le haut
de poils papilleux à la base; les feuilles en
sont opposées, ovales-oblongues , acumi-
nées , glabres ; l’inflorescence est en co-
rymbes, à pédoncules dichotomes , à pédi-
celles bifides et Yelus. (C. L.)
BEOBOTRYS, Forst. (pat oç , petit; go-
f pu; , grappe), bot. ph. — Synonyme de
Mœsa.
BÉOLE. bot. th. — Synonyme de Bœa.
BÉOMYCES. Bœomyces ( patoç , petit;
jxuxyi;, champignon), bot. cr. — (Lichens).
Ce genre , tel que l’avait fondé Persoon
( lister. Ann., VII, p. 28), se composait
d’espèces rapprochées seulement par le fa¬
ciès , mais que leur structure ou leur fruc¬
tification ramenait à des types différents.
M. Léon Dufour publia [Ann. yen. des sc.
phy s. de Bruxelles , tom. VIII), une mo¬
nographie de ce genre , tel que le com¬
prenait alors Persoon lui-même; mais, à
cette époque , Acliar en avait déjà distrait ,
pour le reporter dans son genre Lecidea ,
le B. icmadophila. Enfin, dans ces der¬
niers temps, Fries, en modifiant de nou¬
veau les caractères du genre qui nous oc¬
cupe ( Syst . orb. veyet., p. 249 , et Lich.
eur., p. 246 ), n’y a définitivement laissé
qu’une espèce, le B. roseus. Voici comme
ce savant le définit : Apolhécies primitive¬
ment globuleuses, sans rebord, recouvertes
dans leur jeunesse d’un voile membraneux,
analogue à celui des Solorina , creusées
d’une cavité que remplit un tissu aranéeux,
comme spongieux , et recouvrant en partie
le pédicelle qui les supporte. Lame proli¬
gère colorée , occupant toute la périphérie
de l’apothécie , et de toutes parts ascigère.
Thèques innombrables , cylindriques ou
claviformes , c’est-à-dire un peu amincies
vers la base, renfermant de 6 à 8 sporidies
fusiformes , hyalines et marquées de cloi¬
sons peu apparentes. Nous n’avons pu voir
les spores observées par M. Fée. Peut-être
que nos échantillons n’étaient pas assez
avancés. Ce genre a des affinités avec les
BER
BER
m
Cladonies et les Biatores. La membranule
qui voile primitivement les apothécies lui
donne aussi quelque analogie avec les Pel-
tigères. Il se compose aujourd’hui d’une
seule espèce , le B. roseus , qui croît par
toute l’Europe sur la terre, dans lés bruyè¬
res et les lieux un peu marécageux. On en
trouve une assez bonne ligure dans VEn-
glisli Botamj , t. 374 , mais sans analyse.
(C. M.)
BEOïV; mam. — Synonyme de Beou.
BEOIV-HOLI. ois. — -Synonyme vulgaire
de l’Effraie commune, Strix flammea L.
BEO-QUEBO ou BEQUEBO. ois. —
Nom du Pic-vert en Picardie.
BEOU. mam. — Synonyme de Bœuf dans
le midi de la France ;
BEQUEBO. ois. — - Voyez beo-quebo.
BEQUEBOIS ou B EQ U E BOIS-CEN¬
DRÉ. ois. — Synonyme vulgaire, en Nor¬
mandie, du Torche-pot commun, Sitta Eu-
ropea. Voyez sitteixe.
BEQUERELA. bot. ph. — Synonyme
de BEC querelià.
*BERARDIA (Bérard, botaniste fran¬
çais ). bot, ph. — Genre formé par M. Ad.
Brongniart, dans son excellente Revue de la
famille des Bruniacées ( Annales des sciences
nat., VIII, 380), aux dépens du Brunia
paleacea de Thunberg et de quelques es¬
pèces de Nebelia , Neck. Ce sont des arbris¬
seaux indigènes au cap de Bonne-Espérance ;
à rameaux grêles, dressés, fastigiés, garnis
de feuilles subulées , aiguës, appliquées,
couvrant complètement la tige. Les fleurs
sont capitées, involucrées , tribractées. On
rapporte avec doute à ce genre le Ptyxos-
toma de Vahl ( Naturh. Selsk. Skrift. ,
VI, 96). (C. L<)
BERARDIA (Bérard, botaniste fran¬
çais). bot. ph. — Genre formé par Villars
{Fl. Dauph., II, p. 27, t. 22) , et synonyme
du genre Arctium , Dalech. Voyez ce mot;
(C. L.)
*BÉRBÉRACEES. bot. ph. — Syno¬
nyme de Berbéridées.
BERBÉRALES. bot. ph. — M. Lindley
a changé le nom de Berbéridées en Berbé-
racées, et cette famille compose à elle seule
le groupe ou l’alliance qu’il nomme Bcrbé-
rales. ^ __ (Ad. J.)
BERBÉRIDÉES. bot. th. — Famille
de plantes dicotylédonées, à fleurs herma¬
phrodites polypétalées, à étamines hypogy-
nes. Ces fleurs régulières présentent un
calice composé de 3 , 4 ou 9 folioles , dis¬
posées sur un seul ou plusieurs rangs; des
pétales en nombre égal ou double, munis, à
leur base, d’une glande double, d’un pore
ou même d’un éperon ; des étamines ordi¬
nairement égales en nombre et opposées
aux pétales, qui, eux-mêmes sont opposés
aux folioles calicinales, et dont les anthères
extrorses se font remarquer par leur singu¬
lière déhiscence , ayant lieu par une valve
qui se détache de la paroi de chaque loge de
la base au sommet; un ovaire uniloculaire,
surmonté latéralement d’un style que ter¬
mine un stigmate orbiculaire, renfermant
des ovules anatropes en nombre défini, qui
s’attachent tout le long du côté de la loge
correspondant au style , par conséquent à
son angle interne, ou vers sa base seule¬
ment, ascendants dans ce dernier cas. Cet
ovaire devient une baie charnue ou une cap¬
sule monosperme ou oligosperme , dont
les graines , sous un test crustacé ou mem¬
braneux et vers l’extrémité d’un périspërme
corné ou charnu > renferment un embryon
très petit, à radicule plus longue que les co¬
tylédons et tournée vers le hile. — Les plan¬
tes de cette famille sont vivaces , herbacées
ou frutescentes; à feuilles alternes, impari-
pinnées, quelquefois surdécomposées, quel¬
quefois, au contraire, réduites, par l’avorte¬
ment de toutes les folioles latérales, à la ter¬
minale qui alors parait simple , mais qui
est articulée ; à grappes en panicules axil¬
laires. On les observe dans les climats tem¬
pérés de l’hémisphère boréal de l’Améri¬
que au Japon.
Cette famille mérite de fixer l’attention
des botanistes par quelques particularités
propres soit à tous ses genres , soit à quel¬
ques-uns seulement. Dans le premier cas
est l’opposition des folioles du calice, des
pétales et des étamines^ M. Auguste de
Saint-Hilaire a fait remarquer que ce carac¬
tère si rare est dû ici , comme dans les Mo-
nocotylédonées , aux parties florales qui ,
au lieu de former les verticilles quinaires,
ordinaires aux Dicotylédonées , forment
des verticilles binaires ou ternaires, d’où doit
résulter nécessairement cette opposition.
Parmi les caractères remarquables propres
à quelques genres, on peut citer celui du
5/45
BER
péricarpe du Leontice , dont le développe-
ment s'arrête longtemps avant celui de la
graine qui le rompt et croît libre au dehors;
on peut citer aussi les épines du Berberis,
où Ton voit clairement une transformation
de la foliole réduite à ses nervures qui se
sont durcies et lignifiées.
Genres : Achlys , DG.; — Podophyllum,
L. ( A na podophyllum , Tournef.) ; Jeffer-
sonia, Bart. (ces deux derniers genres,
ranges ici par M. Endlicher , formaient au¬
paravant la petite famille desPodopliyllées);
— Diphylleia , Rich.; — Bongardia, Mey.;
— Chrysogonum , Bauh.;' — Leontice , L.
(. Leontopetalon , Tournef.; CaulophyUum,
Rich . ) ; — Epimedium, L. ; — Vancouveria,
Dec.; — Aceranthus , Morr. et Decaisn.;
— Berberis , L. (. Mahonia , Nutt.) ; — Nan-
dina, Thunb. (Ad. J.)
BERBERIS (ëépêept , sorte de coquil¬
lage ; allusion à la forme ovale-oblongue
du fruit de l’Épine-vinette ; selon d'autres,
c'est un mot arabe , ayant la même signifi¬
cation). bot. rn. * — L’Épine-vinette , plante
qui a servi de type à Linné pour établir ce
genre , est extrêmement commune en
France , dans les haies , sur les lisières des
bois, etc., où les enfants s’empressent
d'en cueillir les jolis fruits rouges, acides
et rafraîchissants. Le genre Berberis est
très nombreux en espèces, dont plus de
trente sont cultivées comme plantes d'or¬
nement dans les jardins d’Europe. Ce sont,
en général, des arbrisseaux communs dans
les parties tempérées de l’Europe, de l’Asie
et de f Amérique, et quelques-uns s’avan¬
cent dans le dernier continent jusqu’au tropi¬
que. Dans certaines espèces, les feuilles pri¬
maires avortent et se changent souvent en
une épine simple ou divisée; les secondai¬
res , fasciculées au sommet de ramilles très
courtes et axillaires, sont courtement pé-
tiolées, simples, très entières ou ciliées, et
même comme épineuses sur les bords ; dans
les autres, les feuilles développées norma¬
lement sont imparipennées , 2-7-juguées,
munies de stipules pétiolaires géminées,
très petites, caduques; les fleurs, d’un
jaune verdâtre, sont ordinairement nom¬
breuses et réunies en grappes sur des pé¬
doncules axillaires, uni-multiflores.
Ce genre se divise en deux sections, qui
sont : le Berberis proprement dit et le
BER
Mahonia de Nutlal ( Odostemas , Raf.). Les
principaux caractères sont : Calice 7-9-phyl-
le , à divisions colorées , 2-3-sériécs , déci-
dues. Corolle de 6 pétales hypogynes , bi-
glandulcux à la base. Étamines 6 « à fila¬
ments plans; anthères cxlrorses, déhiscen¬
tes du haut en bas par une valvule. Ovules
2 à 8, anatropes. Style très court, se
terminant en un ovaire ovale - arrondi ;
stigmate pelté. Baie uniloculaire , 1-8-
sperme.
L’espèce la plus connue, l’Épine-vinette,
dont les fruits servent a faire d’excellentes
confitures , produit un bois jaune propre
à la teinture. On observe, dans les éta¬
mines de cette plante , un phénomène d'ir¬
ritabilité que nous ne devons pas passer
sous silence. Si l'on touche avec une pointe
quelconque les filets staminaux, on les voit
s’agiter et se ruer, pour ainsi dire, sur le
pistil , et leur action est d’autant plus vive
que la température extérieure est plus éle¬
vée. Sauf l’espèce indigène, toutes les autres
se cultivent généralement en terreau de
bruyères et en plein air. Un très petit nom¬
bre seulement exige la serre tempérée.
(C. L.)
BERCE, bot. ph. — > Nom vulgaire de
plusieurs espèces du genre Heracleum .
Voyez ce mot. (C. L.)
BERCEAU DE LA VIERGE, bot.
ph. — Nom vulgaire de la Clématite des
haies.
*BERCtIEMlA (nom propre). bot. ph.—
Les Berchémies sont des arbrisseaux indi¬
gènes dans l’Amérique boréale, où ils crois¬
sent dans les parties les plus abritées. On
en trouve aussi quelques-uns dans l’Asie
tropicale. Us sont très rameux , dressés ou
grimpants, à feuilles alternes, obliquement
multinerves , très entières ; les fleurs sont
subombellées dans les aisselles des feuilles
supérieures ou disposées en panicules ter¬
minales ; elles sont dioïques , pentapéta-
les. Le fruit est un drupe oblong. U a été
formé par Necker ( Elem ., II, 122) , appar¬
tient à la famille des Rhamnacées, tribu des
Frangulées, et a pour synonymes les genres
OEnoplia, Hedw. ; OEnopïia , Schult.; pour
type, le Rhamnus volubilis L. et R. flori -
bundus Wall. (C. L.)
* BERCIITOLDIA. Berchtoldia (nom
propre), bot. th. — Famille des Graminées,
35
t. rt
5ù6
BER
tribu des Pauicées. Genre établi par Presl
( Reliq . Hœnck. I, p. 323, t. 43) et adopté par
Kunth (Â grost. I, p. 148) pour une plante
originaire du Mexique, figurée sous le nom
de Berchtoldia bromoides Ce genre* voisin
de V Oplis menus , a ses épillets solitaires et
biflores : la fleur supérieure fertile et herma¬
phrodite ; l'inférieure neutre et unipaléa-
cée. La lépicène se compose de deux écail¬
les lancéolées, terminées par une longue
arête droite. Dans la fleur hermaphrodite, la
paillette extérieure de la glume est cartila¬
gineuse mucronée, embrassant la paillette
intérieure plus petite, obtuse et denticulée
vers son sommet. (A. 11.)
BERCïiflEYA. Berkheya , Schreb.
bot . ph. — Genre de la famille des Synan-
thérées , tribu des Gortériées , très voisin
des Gorteria et comprenant toutes les es¬
pèces décrites par T h un ber g sous le nom
de Rohria. Ce sont des plantes vivaces ou
même des arbustes en partie originaires du
Cap. Ce genre comprend un assez grand
nombre d’espèces. (C. d’O.)
BERCLAN. ors. — Nom vulgaire du
Tadorne, en Picardie. Voyez canard.
BERB-ROUISSET (vert buisson) . BOT.
ph. — Nom vulgaire du Fragon piquant
[Ruse, us aculeatus ) , en Languedoc.
BERDIN, BERLIN ou BERNICLE
moll. — Noms vulgaires d’une coquille du
genre Patelle.
BEREAU . mam, — Synonyme vulgaire
de Bélier.
BÉRÉE ou MARIE BÉRÉE. ois. —
Nom vulgaire du Rouge-gorge, en Norman¬
die, Voyez RUBIETTE.
BÉRÉNICE. Berenicea (Bérénice, nom
de femme), polyp. — Genre de Polypes mi¬
croscopiques , de l’ordre des Bryozoaires,
formé par Lamouroux ( ad Sol. et Eli.,
pl. 80, fig. 1-6) aux dépens du genre Flus-
tre , et étendu par Fleming. Il présente ,
pour caractère, un polypier sub-membra-
neux, composé de cellules saillantes, ovales
ou pyriformes, réunies entre elles comme
des rayons d’Abcilles, et tapissant, comme
un réseau à mailles fines et régulières, les
Hydrophyles de la Méditerranée. L’ani¬
mal n’est pas connu. Les espèces vivantes
sont : les B. prominens , annulata , coc-
cinea, , hyalika , immer sa , utriculata et
nitida. On trouve, sur les Térébratules
des environs de Caen une espèce fossile , la
seule qui soit connue, et qui est désignée par
Lamouroux sous le nom de B. diluviana.
(C. d’O.)
BÉRÉNICE ( nom propre). z,ooph. — »
Genre de la classe des Acalèplies simples , à
corps déprimé, hémisphérique , et pourvu
de cirrhes tentaculi formes sur toute sa cir¬
conférence , et quelquefois même à l’orifice
buccal. On en connaît trois espèces : le B.
euchroma , très abondant dans les mers
équatoriales ; les B. thalassina et Cuvie-
ria, qui se rencontrent dans les mers aus¬
trales. Ce genre, établi par MM. Pérou et
Lesueur, et adopté par M. de Blainville ,
avait été fondu par Cuvier dans les Rhizos-
tomes , et par Lamarck dans les Équorées.
(C. d’O.)
BERGAMOTTE. bot. ph. — Fruit
d’une variété du Citrus margaritta, auquel
on donne quelquefois le nom de Bergamot-
tier. Voyez orangers.
BERGAMOTTIER. bot. th.— Voyez
BERGAMOTTE.
B REGRETTER. MIN. - Voyez BEURRE
DE MONTAGNE. (Del.)
* BERGE, géol. — La plupart des ri¬
vières et des fleuves qui sillonnent aujour¬
d’hui la surface du sol ont leur lit creusé
dans des dépôts d’attérissements formés
par des cours d’eau plus considérables qui
suivaient la même direction. On nomme
Berges les rivages à pic, taillés dans ces at-
térissements , composés soit de sable , soit
de gravier, soit de limon. Les eaux courantes
entament et entraînent facilement ces ma¬
tières meubles que les eaux pluviales , la
dessiccation, la gelée, contribuent sans cesse
à faire ébouler; aussi les Berges d’une ri¬
vière conservent-elles rarement la même
forme et le même emplacement. Les ma¬
tériaux enlevés sans cesse aux Berges sont
portés par le courant sur la rive opposée, où
ils donnent lieu à des attérissements; et ceux-
ci , par leur accroissement , contribuent à
refouler les eaux sur la rive opposée , dont
elles entament de plus en plus la Berge.
C'est à cette action qu’est due la marche
tortueuse des cours d’eau dans une plaine
unie, où l’on voit un bord à pic alterner suc¬
cessivement avec une plage basse sur l’au¬
tre bord. C’est par ce transport continuel
des matières d’une des rives d’un fleuve h
la rive apposée* (pic le lit de celui-ci, lors¬
qu’il est abandonné à lui-même, change
si fréquemment de forme et de direction.
Dans presque toutes les vallées que par¬
court un cours d’eau, on voit, à des hauteurs
que les eaux n’atteignent plus, les traces
d’anciennes Berges qui dessinent plusieurs
terrasses en étage, et attestent, d’une part,
que le volume des eaux courantes a dimi¬
nué , et d’une autre, que le fond des vallées
a été creusé à plusieurs reprises, depuis le
remplissage de ces mêmes vallées par les
anciens attérissements. Voyez vallées.
(€. P.)
BERGENIA (nom propre). Megasea ,
Haw. ; Geryonia , Schr. ; Erophoron ,
Tauseh. bot. th. — Genre de la famille des
Saxifragacées , formé par Mœnch ( Meth .,
664), et rapporté comme sous-genre au
Saxifraga , L. Voyez ce mot. (C. L.)
*BERGENTIA, Desv. bot. th.— Sy¬
nonyme de Bergeretia.
BERGE 1\ A (nom propre), bot. th. —
C’est un petit arbuste de l’Inde, à feuilles im-
paripennées, dont les folioles sont alternes,
acuminées, pubescentes, dentées en scie; à
fleurs en panicules terminales corymbi-
formes. Il a été créé par Kœnig ( Linn .
Mant., 565), et appartient à la famille des
Aurantiacées, tribu des Linnoniécs. Ce genre
diffère assez peu du Murray a, auquel il
devrait peut-être se réunir. On n’en con¬
naît que deux espèces. Voyez murraya.
(C, L.)
BERGERE ou BERGERETTE. ois.
— Synonyme vulgaire de Bergeronnette.
BERGERETIA (nom propre), bot. th.
— Genre de la famille des Crucifères, tribu
des Alyssinées, formé par Desvaux ( Journ .
Bot., III, 161, t. 25), sur une petite plante
annuelle, indigène en Asie. Il n’a pas été
adopté , et est regardé comme une simple
division du genre Clypeola de Linné. Voy.
ce mot. (C. L.)
BERGERETTE. ois .—Voyez BERGÈRE.
BERGERONNETTE, Br iss.; Mota¬
cilla, Lat. ois. — Genre de la famille des
Becs fins de Cuvier et du petit groupe qu’il
a désigné sous le nom de Iloche - queues.
Ses caractères sont : Bec très menu , droit ,
subulé ; tarses grêles, très élevés, avec les
doigts latéraux à peu près égaux et nota¬
blement plus courts que le médian; l’ex¬
terne légèrement soudé avec celui-ci à sa
base ; les ongles antérieurs courts et peu
arqués; le postérieur quelquefois très long
et alors presque droit. Ailes longues, avec
les trois premières rémiges presque égales ;
les scapulaires fort allongées ; l’une d’elles
atteignant ou atteignant presque l’extré¬
mité des pennes primaires. Queue longue ,
composée de pennes étroites, mais très
susceptibles de se développer, il est facile
de reconnaître que ces caractères, qui se
retrouvent chez les Alouettes et les Far-
louses , indiquent des Oiseaux marcheurs.
Linné avait désigné la plupart des Becs
fins sous le nom de Motacilla. Latham le
restreignit aux seules Bergeronnettes et
Lavandières , et c’est dans ce sens qu’il a
été généralement adopté depuis. Les es¬
pèces qui le composent ont reçu divers
noms d’après leurs habitudes , tels que
Hoche-queues . à cause de leur habitude
de la mouvoir sans cesse de haut en bas ;
Lavandières , parce qu’on les voit souvent
voltiger et se poser autour des lavoirs et
près des laveuses ; et enfin Bergeronnettes ,
parce qu’elles accompagnent souvent les
troupeaux , probablement pour saisir des
Insectes ailés attirés par eux, ou peut-être
mis en évidence sur le sol par leur marche.
Cuvier et Vieillot les ont décrites sous le
nom de Hoche-queues ( Motacilla ) ; mais
le premier en a formé deux divisions sous
les noms de Hoche-queues proprement dites
OU Lavandières ( Motacilla ) et de Bergeron¬
nettes ( Budytes , Cuv., nom de la Bergeron¬
nette, parce qu’on la voit parmi les Bœufs).
Temminck a adopté comme nom générique
français celui de Bergeronnette; quant à
nous, comme Brisson les a décrites sous les
noms sous-génériques de Bergeronnette et
Lavandière dans son grand genre Fice-
dula, nous adoptons aussi ce premier nom,
comme le plus anciennement publié.
Qui n’a remarqué la légèreté et la pres¬
tesse avec lesquelles ces Oiseaux aux formes
sveltes, et qu’on pourrait comparer aux élé¬
gantes Levrettes chez les Mammifères, par¬
courent, en poursuivant les Moucherons ,
tantôt les grèves des abreuvoirs et des étangs,
tantôt les parapets des murs qui les entou¬
rent , ne cessant d’agiter et de développer
leur queue par un balancement continu et
vertical ? Elles ont encore l’habitude de sui-
BER
BER
548
vre de très près le laboureur dans le sillon
qu'il vient de tracer, pour y saisir les petits
Yers qui s'y trouvent à découvert, et sem¬
blent rechercher la société de l’homme des
champs et celle des laveuses , malgré le
bruit de leurs battoirs. Elles ont un cri assez
perçant, qu'elles font entendre ou en volant
comme les Alouettes, ou perchées sur le pi¬
gnon de quelque vieille masure, sur quelque
amas de pierres des carrières , plus rare¬
ment sur la cime d’un arbre. Leur vol est
onduleux, Elles construisent leur nid ou
sur le sol dans les champs , ou entre les
pierres amoncelées des carrières. Leurs
œufs, souvent finement pointillés de gris.,
ont des rapports de coloration avec ceux des
Farlouses et même des Alouettes. Lorsque
leurs petits sont élevés, elles se réunissent en
petites bandes avec eux au commencement
de l'automne, et se rendent le soir dans les
roseaux des rivières ou des étangs, qui ser¬
vent aussi de retraite nocturne à de nom¬
breuses volées d’Étourneaux et d’Hiron-
delles jusqu'au moment de leur départ.
Leur double mue , dans laquelle leur plu¬
mage est totalement différent, a donné lieu
à plusieurs erreurs, en faisant multiplier
à tort quelques espèces 5 mais Temminck ,
dans son Manuel, et surtout dans la 4^îe par¬
tie, a très bien débrouillé ces petites diffi¬
cultés, en y décrivant six espèces d’Europe,
dont deux nouvelles : une qui n'a encore été
observée qu'en Angleterre (la Flaveola de
Gould), l’autre (la Citrine, Citreola ) de
Russie et de Crimée.
L'espèce type de la section des Lavan¬
dières (Motacilla, Cuv.), à ongle du pouce
arqué et pas plus long que ce doigt, est la
Bergeronnette grise ( Motacilla alba et
cinerea Gmel. ; la Lavandière, Kuff., enl.,
652, f. 1), qui, dans son plumage de prin¬
temps, a le front jusqu’au vertex, les joues,
les côtés du cou et l’abdomen blancs ; la
nuque, la gorge, le devant du cou et la poi¬
trine, les pennes médianes de la queue d’un
noir profond 5 le dos et les flancs cendrés ;
et qui , dans son plumage d'hiver , a la
gorge et le devant du cou d'un blanc pur,
terminé en bas par un hausse-col d’un noir
profond , dont les parties latérales remon¬
tent vers la gorge, et le cendré des parties
supérieures moins foncé qu'en été.
L’espèce type du genre Bergeronnette
(BudyUs, Cuv.), à ongle du pouce presque
droit et plus long que ce doigt, est la Ber¬
geronnette DU PRINTEMPS OU B. PRINTA¬
NIERE (Tem. Man. et atlas de son Manuel ),
LIoche-queue de printemps Yieill. (Faune
franç., pl. 82-1, 2 et 8), Motacilla f lava
Gmel., qui a la tête et la nuque d'un cen¬
dré bleuâtre, tout le dessus vert olivâtre,
avec une bande sourcilière et une autre
mystacale blanches , ainsi que les pennes
latérales de la queue, dont la médiane et
celles des ailes sont noirâtres ; tout le des¬
sous est d'un jaune brillant. L’oiseau figuré
dans Buffbn (Enl. 674, f. 2), sous le nom
de Bergeronnette de printemps, est, selon
Temminck (Man. , part. 4), la Bergeron¬
nette jaune en mue de printemps.
La plupart des individus de l'espèce ap¬
pelée Bergeronnette grise et toutes les Ber¬
geronnettes de printemps émigrent de nos
contrées aüx approches de l’hiver, tandis
que l’espèce, dite Bergeronnette jaune ou
Boarule, y vient au contraire passer cette
saison et en repart quand les autres y arri¬
vent. La plupart de nos Bergeronnettes
d'Europe se retrouvent en Asie jusque dans
l’Inde, au Japon et en Afrique , puisqu’on
en reçoit des dépouilles de ces divers points;
ainsi, la Bergeronnette grise se retrouve en
Sibérie, au Kamtschatka , dans l'Inde et en
Afrique; la B. lugubre, en Crimée, en Hon¬
grie, en Égypte et au Japon; la B. jaune, au
Japon, à Java et Sumatra ; la B. citrine, au
Bengale; la B. printanière, en Sardaigne, en
Sicile, en Barbarie, au Japon et dans l'Inde
jusque sur les monts Hymalaya. La B. tla-
véole de Gould, qui avait été jusqu’ici con¬
fondue avec la B. printanière , paraît seule
confinée à notre continent et n’a même encore
été observée qu’en Angleterre. Le caractère
de l’ongle du pouce plus long et plus droit
étant le seul d’après lequel Cuvier a formé
son genre Budytes , et n’étant accompagné
d’aucun caractère de mœurs distinctes de
celles des autres espèces, ne peut guère fi¬
gurer, ce nous semble , que comme sous-
genre tout au plus. Ainsi donc, notre genre
Bergeronnette ( Motacilla , Lat. ) , ayant
pour sous-genre ou section Budytes, Cuv.,
fera partie de notre famille des Alaudidées
et de notre sous-famille des Anthusinées.
Voyez ces mots. (Lafr.)
BERGIA (nom propre), rot. i>h. — Ce
BER
BER
549
genre ne renferme guère que trois ou quatre
plantes herbacées , annuelles ou vivaces ,
croissant dans les parties tropicales de l’A¬
sie et de l’Afrique. Leurs feuilles sont op¬
posées , lancéolées ou elliptiques, aiguës,
denticulées au sommet , tomenteuses ; à
Heurs blanchâtres, agrégées, pédonculées,
pentandres. Il fait partie de la famille
des Élatrinacées ( Caryophyllées , alior.)
et a été formé par Linné (G en. , 791).
(C. L.)
BERGIERA. bot. th. — Synonyme de
Bergia.
BERGRIAS , Sonn. bqt. pg. — - Syno¬
nyme de Gardénia.
BERGMANNITE , Schum. ( nom
d’homme), min. — Substance grisâtre ou
rougeâtre, composée de lamelles ou d’ai¬
guilles groupées confusément et légèrement
nacrées. Elle est fusible en émail blanc, et
on la regarde comme voisine de la Werné-
rite. Elle accompagne PÉléulithe , dans la
Syénite de Stavern et de Frédérischwern,
en Norvège. (Del.)
* BERGSALZ. min. — C’est-à-dire Sel
de montagne. Voyez chlorure de sodium.
(Del.)
BERGSEIFE. min. — C’est-à-dire Sa¬
von de montagne. Voyez ce mot. (Del.)
BERGUE. bot. th. — Dans quelques-
uns de nos départements méridionaux, ce
nom est synonyme d’Aune.
BERG-ZIAAOBER . min. — - Cinnabre
naturel. Voyez sulfure de mercure.
(Del.)
BÉRICHON ou BÉRICHOT. ois. —
Nom vulgaire du Troglodyte, Motacilla tro¬
glodytes Lin. Voyez troglodyte.
*BERIJIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Lauracées , formé
par Klein (ibTsc.), et rapporté comme syno¬
nyme au g. Telranthera , Jacq. Voyez ce
mot. (C. L.)
BERIL. MIN. — Voyez BÉRYL.
BÉRFYGÈNE . bot. ph. — Voyez eé-
lingèle.
*BERUVGERIA (nom propre), bot. th.
— Genre de la famille des Labiacées, tribu
des Népétées-Balatées, formé par Bentham
(. lab . 592), et synonyme du genre Ballotta
de Linné. Voyez ce mot. (C. L.)
*BERIIVIA , Brign. bot. th.— Synonyme
de Crépis .
BERIS. ins. — Genre de l’ordre des
Diptères, division des Brachocères, subdivi¬
sion des Tétrachœtes, famille des No tachan¬
tes, tribu des Xylophagiens, établi par La-
treille et adopté par Meigen ainsi que par
M. Macquart, dans son Hist. des Diptères ,
faisant suite au Buffon de Roret, 1. 1 , p. 231.
Les Beris diffèrent essentiellement des
autres Xylophagiens par leur écusson armé
de pointes. Ce sont des Diptères générale¬
ment petits, qu’on trouve au printemps dans
les bois et les lieux marécageux. Leurs
mœurs sont peu connues; on croit que
quelques-uns placent leurs œufs dans la ca¬
rie humide des arbres, sur le tronc desquels
on les trouve souvent à l’état parfait, et
que les autres les déposent dans l’eau.
M. Macquart en décrit neuf espèces,
parmi lesquelles nous citerons seulement :
1° le B. mferwLatr. ( Hist . Natur . t. XIY,
p. 341. Meig. n° 1), ou Xylophagus nitens
Latr. [G en. t. IV, p. 273); 2° le B. tibialis,
Meig. n°2, tab.12, fig. 18. Ces deux espèces
se trouvent en France et en Allemagne. (D.)
* BERRELEYA (Berkeley , cryptoga-
mistc anglais ). bot. cr. — ( Phycées ).
Genre appartenant à la famille des Diato¬
mées , établi par M. Greville dans son
Cryptog. Flora, avec les caractères sui¬
vants : Filaments simples , muqueux , li¬
bres à leur sommet, réunis à leur base en
une masse gélatineuse, arrondie et renfer¬
mant des séries longitudinales de frustules.
Le B. fragilis Grev., seule espèce con¬
nue, est figuré dans l’ouvrage cité, tab.
294 ; il forme des masses gélatineuses bru¬
nes ou verdâtres sur la Zostère et sur quel¬
ques Algues marines. (Bréb.)
BEREHEYA. bot. th. — Voyez berck-
heya.
*BEREHE YOIDES [Berkheya et
qui ressemble au Berkheya). bot. ph. — -
Section du genre Stephanocoma , fondée
sur une espèce du Cap, munie de capitules
radiés et de réceptacles légèrement alvéolés.
(J. D.)
BERRIE DU CAP, Sonn . BOT. PH. -
Synonyme de Bergkias.
* BERL AADIËRE . Berlandiera (Ber-
landier, nom d’un botaniste français), bot.
ph. — Genre de la famille desSynanthérées,
tribu des Sénécionidées, établi par De Can-
dolle pour une plante rapportée du Mexi-
550
BER
BER
que par le botaniste auquel il l'a dédiée. Le
B. texana est un arbrisseau à tige et ra¬
meaux arrondis et velus; à feuilles alter¬
nes, sessiles, cordées, crénelées et pubes-
centes ; à calathides munis de longs pédi-
celles, portant des fleurs jaunes en corymbe,
réunies par groupes de trois ou de cinq à
l’extrémité des rameaux. (C. d’O,)
BERLAX. miss. — Synonyme d eBerg-
lachs.
BERLE. bot. th. —Nom vulgaire fran¬
çais du genre Sium. (C. L.)
BERLEY. MOL. - » Voyez BERLIN.
BERMUDIANA. bot, th. — Famille
des Iridées. Le genre ainsi nommé par
Tournefort est plus généralement connu
sous le nom de Sisyrinchium, qui lui a été
donné par Linné ; mais le nom de Bermu-
dienne est resté dans la langue française.
Voyez bermudienne. (A. R.)
BERMUDIE \i\E . Sisyrinchium. bot.
ph. — Grand genre de la famille des Iridées,
qui se compose d’un nombre considérable
d’espèces , croissant pour la plupart dans
les parties tempérées de l’Amérique méri¬
dionale, quelques-unes à la Nouvelle-Hol¬
lande , et dont plusieurs sont cultivées dans
nos jardins. Leur périantbe, tubuleux à la
base , est formé de six divisions étalées et
presqu’égales. Les étamines , au nombre de
trois , sont complètement soudées par leurs
filets en un tube grêle plus ou moins long ,
ayant les anthères allongées. L’ovaire infère
est à trois angles obtus et à trois loges con¬
tenant chacune un grand nombre d’ovules
insérés à leur angle interne. Le style se ter¬
mine par trois stigmates filiformes et con¬
tournés. Le fruit est une capsule membra¬
neuse , couronnée par le calice, de forme
variée, à trois loges, s’ouvrant en trois
valves. Les graines sont globuleuses ou an¬
guleuses, à épisperme coriace.
Les Bermudiennes sont des plantes viva¬
ces, à racine souvent fibreuse, rarement
renflée et tubériforme. Leurs feuilles sont
ordinairement distiques, engainantes à leur
base, souvent étroites. La tige est simple ou
rameuse, cylindrique ou comprimée. Les
fleurs sont généralement de grandeur mé¬
diocre et très fugaces. On cultive dans les
jardins quelques-unes de ces espèces. Telles
sont la Bermudienne a fetites fleurs [Si¬
syrinchium Bermudiana L.), qui est ori¬
ginaire de l’Amérique du nord ; la Bermu—
dienne striée ( Sisyrinchium striatum
Sm.), qui vient du Mexique, et quelques
autres. Ces espèces se cultivent en pleine
terre. (A. R.)
BERNACHE. ois. — Sous-genre de
notre genre Oie. Voyez ce dernier mot.
(Lafr.)
* BERNACHES. ois. — Sous-division
établie par Cuvier, dans son Règne animal,
et renfermant les espèces d’Oies à bec
court, menu, et dont les bords ne laissent
point paraître au dehors l’extrémité des la¬
melles buccales , telles que la Bernache , le
Gravant, etc. Voyez oie. (Lafr.)
BERNACLE. ois. — Synonyme de Ber¬
nache.
BERNADET ou BERNARDET. roiss.
— Synonyme de Squalus centrina L.
Voyez HUMANTIN .
BERNARD LHERMITE . CRUST. —
Nom vulgaire des Pagures. Voyez ce mot.
(M. E.)
BERNARDET, rois. — ■ Voyez berna-
det.
BERNARDIA ( nom propre), bot. th.
• — Voyez adelia. (Ad. J.)
BERNHARDIA, Wild. bot. ph.— Sy¬
nonyme de Psilotum.
BERNICLE. MOLL. • - Voyez BERDIN.
* DERNIER A ( Bernier, botaniste fran¬
çais du xvne siècle ). bot. fh, — Genre de la
famille des Synanthérées , tribu des Muti-
siacées , établi par De Candolle , pour une
plante herbacée et vivace du Népaul , le
B. Nepalensis , dont on ne connaît jusqu’à
ce jour qu’une seule espèce. (C. d’O.)
BERNOULLI A (nom propre), bot. i>h.
— Genre formé par Necker pour les espèces
de Benoîtes dont les capitules ont des arêtes
plumeuses. C’est aussi le Sieversia de Wil-
denow, et tous deux ne sont que des syno¬
nymes du genre Geum. Voyez ce mot.
(C. L.)
‘BERNSTEIN, min. ■ — Nom allemand
du Succin. Voyez ce mot. (Del.)
BÉROÉ. Beroe (nom mythologique).
acal. — Brown, dans son Histoire de la Ja¬
maïque, a le premier donné ce nom à des
animaux pélagicns, aujourd’hui classés par¬
mi les Acalèphes Cténophores ou Ciliogra-
des. Linné , dans sa douzième édition du
Systema naturœ , le remplace par celui de
BER
BER
551
’ Volvox , qui a aujourd’hui une autre signi¬
fication. D’après M. de Blainville ( Actino -
logie , page 644) , les véritables Béroés sont
susceptibles d’être caractérisés ainsi : Corps
plus ou moins allongé , à ouverture très
grande, plus ou moins côtelée par huit côtes
inégales, portant les ambulacres des cils
presque égaux, complets sur la crête; point
d’appendices buccaux ; une paire de longues
productions cirrhiformes et cirrhigères.
Voici comment le même naturaliste dis¬
tribue les Béroés en deux groupes : A. Es¬
pèces dont le corps est profondément cô¬
telé. Chaque côte portant un ambulacre de
cils ; les productions cirrhiformes courtes
et peu ou point ramifiées. Genre : Janira,
Ok. Les Béroés hexagone, de Slabber ,
comprimé et octoptère , sont dans ce cas.
B. Espèces dont le corps est assez pro¬
fondément côtelé. Les ambulacres com¬
plets ; ex. : Béroés ovale , melon , macros-
tome , globuleux, œuf, etc. L’organisation
de ces animaux a été étudiée par plusieurs
auteurs modernes , et tout récemment en¬
core par M. Milne Edwards {Ann. des sc.
nat., 2e série, t. XVI, p. 217). L’espèce
des mers de Nice, observée par ce natura¬
liste , est le Médusa Beroe Forsk. Comme
les autres animaux du même groupe, ce
Béroé est phosphorescent. « Il existe, dit M.
Milne Edwards, près de la surface du corps,
un nombre immense de corpuscules pyri-
formes, terminés par une sorte de queue
très grêle, qui ressemblent beaucoup à ceux
dont la peau de certaines Méduses est gar¬
nie, et qui semblent devoir être des organes
sécréteurs. J’avais pensé que ces glandules
pourraient bien être la source de la lumière
phosphorescente dont les Béroés brillent
avec tant d’éclat; mais, en observant avec
attention cette lueur, il m’a semblé qu’elle
partait principalement du voisinage des cô¬
tes ciliées, tandis que c’est dans l’intervalle
compris entre ces côtes que se trouvent les
granules pyriformes. La lumière que ces
animaux répandent ainsi avait été aperçue
par Forskal, et observée plus récemment
parBolando; elle est de couleur verte, et
offre beaucoup d’intensité. Pour en déter¬
miner l’émission, il suffit d’exciter l’animal
en l’irritant mécaniquement, mais lorsque
les décharges ainsi produites se succèdent
rapidement, leur intensité s’affaiblit beau¬
coup. » M. Grant décrit le système nerveux
des Béroés d’après des observations faites
par lui sur le Beroe pileus, qui est une es¬
pèce du sous-genre Cydipe de Péron, et il a
reconnu qu’il formait , autour de l’ouver¬
ture buccale , un cordon ganglionnaire com¬
parable à celui des autres animaux radiaires.
M. Milne Edwards fait remarquer que ce¬
lui du Lesueurea, nouveau genre découvert
par lui, et qui appartient aux Callianirides,
est fort différent, et disposé en forme de
ganglion unique, duquel partent tous les
nerfs ; mais les Callianirides ont eux-mê¬
mes une autre forme que les Béroïdes, et
sous tous les rapports avoisinent les Tuni-
ciens ; tandis que les Béroés proprement
dits ont plus d’affinité avec les Médusaires.
Voyez ce mot et tunicieins. (p. g.)
*BÉROIDE ( bero , sac ; zliïoç, , forme ).
acal. — Genre de Dyphyide proposé par
MM. Quoy et Gaimard pour une acalèphe
incomplète et imparfaitement connue, dont
M. Lesueur a fait le g. Galeolaria; c’est pour
ce dernier la G. australis ; elle parait faire
le passage des Diphyides aux Béroés. (Duj.)
* BÉROÏDES. acai. — Famille d’Aca-
lèphes établie par M. Eschscholiz dans l’or¬
dre des Cténophores , caractérisés par une
grande cavité digestive centrale , et par les
rangées longitudinales de lamelles vibra-
tiles, irisées, qui leur servent d’organes lo¬
comoteurs. Avec les vrais Béroés , cette fa¬
mille comprend les genres Medœa et Pan-
dora, qui en diffèrent, l’un par la longueur
plus considérable des lamelles vibratiles ,
l’autre par la situation de ces lamelles dans
des sillons. — M. Lesson a compris dans
une seule famille, sous le nom de Béroïdes,
tous les Acalèphes Cténophores, divisés par
lui en sept tribus, et de plus un grand nom¬
bre de genres douteux , dont il fait sa divi¬
sion des Acils. (Duj.)
*BÉROSOMES(6eroJ sac; corps).
acau. — Huitième tribu des Béroïdes de
M. Lesson , comprenant toute sa division
des Acils , ou Béroïdes dépourvus de cils.
Les genres nombreux de cette tribu ont été
établis pour la plupart sur des débris de di¬
vers Acalèphes , et sont indiqués comme
douteux par l’auteur lui-même. Ce sont
les g. Doliolum, Epomis, Bursarius, Bu-
gainvillæa , Sulcularia, Appendicularia ,
P rai a , etc. (Duj.)
552
BER
BER
BEROSUS ( nom d’une montagne de la
Tauride). ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Palpicornes, Dej., et
de celle des Hydrophilides de Mac-Leay.
Ce genre, établi par Leach aux dépens du
genre Hydrophile de Fabricius, a été adopté
par M. Westwood ( Synops . of the généra
of British Insects , p. 10), ainsi que par
M. Dejean dans son dernier Catalogue, où
il en mentionne 13 espèces , dont nous ne
citerons que deux : celle qui lui sert de
type d’après Leach , l’ Hydrophilus luridus
Fabr., qui se trouve en Suède et en Angle¬
terre, et V Hydrophilus signaticollis Még.,
qui se trouve aux environs de Paris.
M. Solier , dans ses observations sur la
tribu des Hydrophiliens [Ann. de la soc .
eut. de France, t. III, p. 299), adopte aussi
îe genre Berosus, qu’il place entre le genre
JJmnebius de Leach et le genre Spercheus
de Fabricius. (F).)
*BERRYA(nom propre), bot. ph.— Genre
de la famille des Tiliacées, tribu des Gré-
wiées, formé par Roxburgh {Fl. of Corom.,
III, 59, t. 264) , pour un arbre de l’Inde , à
feuilles alternes, pétiolées , ovales-cordi-
formes , acuminées , très entières , glabres ,
ô-7-nervées à la base , colorées en dessous ,
et munies de stipules latérales , géminées ,
ensifonnes, décidues. L’inflorescence est en
panicules axillaires ou terminales ; les fleurs
nombreuses, petites, blanches. Calice 5-
phylle ; corolle pentapétale ; capsule sub¬
globuleuse , sex-ailée. (C. L.)
* BERS AM A. bot. ph.— Fresenius a dé¬
crit sous ce nom {Mus. Senhenberg , 11 ,
280 , t. 17 ) un arbre de l’Abyssinie , qu’il
rapporte à la famille des Méliacées, et que
Endlicher place dans les genres douteux de
la famille des Ampélidées. Ce genre est
encore trop mal connu pour que la place
puisse en être indiquée avec certitude.
(C. d’O.)
BERTAZINA. ois. — Synonyme d \Em-
beriza cia L., dans quelques départements
septentrionaux de la France. Voyez bruant.
*BERTERA. bot. th. — Famille des
Iridécs. Le Gladiolus segctum de Sibthorp
est devenu le type d’un genre que Sweet a
nomme Bertera, mais ce genre n’a pas été
adopté. Voyez glayeul. (A. R.)
BERTEROA ('Rertero, botaniste voya¬
geur). bot. ph. — Ce genre, de la famille
des Crucifères, tribu des Alyssinées, formé
par De Candolle ( Sysl ., Il, 290), contient
quatre espèces herbacées, croissant dans le
midi de l’Europe et le nord de l’Asie. Elles
sont bisannuelles , vivaces ou fruticuleuses
à la base , et couvertes d’une pubescence
blanchâtre. Leurs feuilles sont alternes, ses-
siles, très entières ; les fleurs sont blanches
ébractéées et disposées en grappes termi¬
nales. Calice 4-phylle, à lacinies dressées ;
corolle de 4 pétales onguiculés , à limbe
biparti. Étamines 6, tétradynames. M. De
Candolle indique une cinquième espèce, du
Pérou, mais en doutant qu’elle appartienne
à ce genre. (C. L.)
*BERTEROA (Eertero, botaniste voya¬
geur ). bot. ph. — Genre indiqué par Zip-
pelius ( Mackl . in Bijdr. tôt. de nat. Wet.
V, 142, etc.) , et qui ne paraît pas avoir été
décrit. C’est, dans tous les cas, un genre à
biffer , puisqu’il existe déjà un autre genre
de ce nom adopté par les botanistes. (C. L.)
* BERTHELOTIA ( Berthelot , l’un
des auteurs de l’Histoire de la Phytogra-
phie des îles Canaries), bot. ph. — Ce
genre , qui appartient à la tribu des Com-
posées-Astéroïdées, faisait avant partie des
Conyza. Il a pour caractères : Capitules
multiflores, hétérogames ; fleurs du rayon
plurisériées, femelles, tubuleuses, très grê¬
lées , à 5 dents ; celles du disque, au nom¬
bre de 5 à 12 , beaucoup plus grandes et
hermaphrodites , reposent sur un récep¬
tacle plan , dépourvu de paillettes. Les an¬
thères sont terminées par des appendices
basilaires ; les branches des styles , qui
appartiennent aux fleurs hermaphrodites ,
sont couvertes de papilles qui se prolon¬
gent sur le tronc, tandis que celles des fleurs
femelles sont complètement glabres. Les
fruits cylindracés, terminés par une aigrette
formée de soies coriaces plus ou moins ré¬
gulièrement soudées entre elles à la base,
sont lisses inférieurement et rudes au som¬
met. L’involucre est composé de plusieurs
rangées d’écailles ovales, imbriquées : les
inférieures terminées par une petite pointe,
les intérieures mutiques et scarieuses à
leurs bords. — Le genre Berthelotia com¬
prend deux espèces : l’une, originaire du Sé¬
négal, qui se reconnaît à ses corolles herma¬
phrodites, velues; l’autre, indigène dans l’In¬
de tropicale, se distingue au contraire par des
553
BER
fleurs complètement glabres (Vid. Deless.
ic. select., vol. IY, tab. 21). (J. D.)
* BERTHIÉRINE , Beud. (nom pro¬
pre). min. — Substance en petits grains
bleuâtres ou gris verdâtre , magnétiques ,
attaquables par les acides , qui en séparent
de la Silice sous forme de gelée. Elle est
composée, d'après l'analyse de M. Berthier,
de Silice 12,40, Protoxyde de fer 74,70, Alu¬
mine 7,80, Eau 5,10. Elle se trouve au milieu
des minerais de fer oolitbiques de Hayan-
ges, dans le département de la Moselle, et
ses grains ne diffèrent pas souvent à l’exté¬
rieur de ceux de cés minerais, formés d’Hy-
drate* de Peroxyde ou de Carbonate de fer.
(Del.)
* BERTHIÉRITE. min. — Même chose
que Haidingérite. Voyez ce mot. (Del.)
BERTHOLLETIA (Berthollet, physi¬
cien français), bot. ph.— Très grand arbre
de l’Amérique australe , croissant sponta¬
nément dans les forêts de l’Orénoque, etc.,
à rameaux alternes, dont les plus jeunes
garnis au sommet de feuilles alternes, exsti-
pulées , amples , oblongues , très entières ,
éponctuées, coriaces. Les fleurs, d'un jaune
blanchâtre, à étamines blanches, sont dis¬
posées en sortes de grappes ou d'épis. Ca¬
lice turbiné-tubulé , conné avec l’ovaire , à
limbe supère, 6 -parti. Corolle de 6 pé¬
tales insérés sur le bord d'un disque épi-
gyne , pulviniforme ; un urcéole slamini-
fère inséré avec les pétales, très court d'un
côté, allongé de l’autre en une ligule péta-
loïde , cucullée , dilatée au sommet , cou¬
verte de lamelles imbriquées, et se termi¬
nant en un style incombant. Étamines fer¬
tiles, plurisériées. Style subulé , courbe 5
stigmate simple. Capsule ligneuse, sub¬
globuleuse, charnue en dedans. Graines au
nombre de 16 à 20, triangulaires, dressées,
fixées à la colonne centrale. — Le IC excelsa
compose seul ce genre, formé par Hum-
boldt et Bonpland (Fl. /Equin., 1, 122, t. 36),
et qui appartient à la famille des Myrta-
cées , tribu des Lécythidées. C’est le Tonka
de Richard (An. fr., 84). Les graines sont
comestibles, et on le cultive pour cette rai¬
son au Brésil et à la Guiane. (C. L.)
BERTIERA (nom propre), bot. i>h. —
Genre de la famille des Rubiacécs , tribu
des Gardéniées-Eugardéniées , formé par
Aublet (Guy an., III, 192, t. 73) et adopté par
BER
les botanistes postérieurs. Il se compose de
9 ou 10 espèces, divisées en 3 sous-genres :
Bertiera, proprement dit, Zaluzania et
Mycetia (voy. ces mots). Ce sont des ar¬
brisseaux indigènes dans l'Amérique tro¬
picale, l'île Bourbon et l’Inde ; à feuilles op¬
posées, pétiolées, ovales-oblongues, aeumi-
nées, velues ; à stipules solitaires, concrètes
à la base, terminées en pointe; à inflores¬
cence en thyrses terminaux, paniculés en
grappes, bractéolés, dont les fleurs petites,
blanchâtres. Calice tubulé-globuleux , 5-
denté ; corolle infondibuliforme , à limbe
5-parti. Anthères 5, oblongues, incluses.
Stigmate bilamellé. Baie sub-globuleuse ,
presque sèche. (C. L.)
BERTOLONIA, DC. bot. ph.— Syno¬
nyme de Chabrœa.
* BERTOLONIA (nom propre). Tri-
blemma, R. Br.; Rhexiœ, Sp., Bonp. bot. ph.
— Genre de la famille des Mélastomacées,
rapporté avec doute à la tribu des Lavoi-
siérées, formé par Raddi (Mem. PI. bras.,
Add. 5) et ne renfermant encore que quatre
espèces, découvertes dans les forêts vierges
du Brésil , où elles croissent dans les lieux
très ombreux et étouffés. Ce sont des plantes
vivaces, à tiges procombantes , portant des
feuilles assez amples, opposées, pétiolées,
cordiformes , 5-pluri~nervées, presque en¬
tières ou crénelées sur les bords ; à inflo¬
rescence en cyme ; fleurs blanches, roses ou
purpurines, sur des pédicelles très courts.
Calice campanulé , à 5 lobes obtus ; corolle
de 5 pétales obovales. Étamines 10; anthè¬
res cylindriques, unipores, à connectif à
peine proéminent. Style court, sub-clavi-
forme. Capsule ceinte du calice devenu tri-
quètre-ailé. Graines nombreuses, sub-semi-
lunaires-trigones. . (c. L.)
* BERTOLONIA (nom propre), bot.ph.'
— Genre de la famille des Clusiacées, formé
par Sprengcl , et réuni comme synonyme
au g. Tovomita d’Aublet. Voyez ce mot.
(C.L.)
BERTONNEAU. roiss. — ]\om vul¬
gaire du Turbot.
*BERTUCHIA (nom propre), bot.ph.—
Genre de la famille des Rubiacées, formé
par Dennster (Hort. Mal., IX, 39), et réuni
en synonymie au genre Dentella de Forster
(voy. ces mots). Endlicher (Gen. PI. 3305,
I Suppl.) le cite de nouveau comme synonyme
35*
T. Il,
554
BER
BER
du genre Gardénia de la môme famille, en
indiquant un autre endroit de l’ouvrage de
l’auteur (IV, 58). (C. L.)
BERULA (altération de Ferula). bot.
ph. — Genre de la famille des Ombellifè-
res, tribu des Amminées, formé par Koch
(. Deutschl . Fl. 1834, p. 335) sur le Sium
angustifolium L. C’est une herbe vivace,
croissant en Europe et dans l’Asie septen¬
trionale , où on la trouve dans les fossés
inondés, les mares, les eaux peu courantes.
Du collet de sa racine , elle produit des sto¬
lons qui se dressent bientôt en tiges à
peine striées, portant des feuilles pennati-
séquées, à segments ovales, inégalement et
grossièrement dentées en scie. Les fleurs
sont apparentes et disposées en ombelles
pédonculées, oppositifoliacées et termina¬
les. Calice 5-denté. Pétales échancrées ,
dont une laciniule infléchie. Fruit ovale,
subdidyme, comprimé d’un côté. Carpo-
phore biparti. Graines cylindriques.
(C. L.)
BERUS. rept. — Nom scientifique de
la Vipère commune, Coluber Berus.
BÉRYL, min. — Nom donné par les
anciens aux variétés de l’Émeraude , non
colorées en vert pur, et qui est employé par
plusieurs minéralogistes modernes comme
terme spécifique, pour désigner ce minéral,
que nous décrirons sous la dénomination
d 1 Émeraude. Voy. ce mot. (Del.)
* BÉRYL BE SAXE. min. — Variété de
l’Apatite, ou Phosphate de chaux. Voyez
PHOSPHATES. (Del.)
* BÉRYL SCHORLIFORME. min.—
Synonyme de Pycnite. Voyez ce mot.
(Del.)
* BERYLLIUM (j^poAXtov, béryl), min.
— Nom par lequel est désigné, dans la no¬
menclature latine , le métal, qui est le radi¬
cal de la Glucyne, l’un des principes consti¬
tuants du Béryl ou Émeraude. Voyez glu-
cyne. (Del.)
BÉRYTE. Berytus. ins. — Fabricius a
appliqué cette dénomination à un genre
de notre famille des Coréens, de l’ordre des
Hémiptères, qui avait été précédemment
indiqué par Latreille sous le nom de Nêides
plus généralement adopté. Voyez ce mot.
(F,!.)
'ItÈltYV poiss. — Nom grec de pois¬
son tiré de Varinus, par Gesner, et qu’on
ne sait pas déterminer. Nous l’avons ap¬
pliqué , dans notre Histoire des Pois¬
sons , a un genre de la famille des Percoï-
des , de la division des Polydactyles , qui
ont , comme les Holocentrums , des rayons
épineux au dessus et au dessous de la base
de la caudale , des crêtes dentelées sur les
diverses parties de la tête , des yeux énor¬
mes, des dents en velours ras sur les mâ-
choires et sur les palatins, et, sur le vomer,
une ventrale composée de plus de sept
rayons , huit rayons à la membrane bran-
chiostège ; mais qui en diffèrent , parce
qu’ils n’ont qu’une seule dorsaie. — Ce sont
des Poissons brillants d’un beau rouge, re¬
levé de teintes dorées, dont on ne connaît
encore que deux ou trois espèces. La plus
grande vient du nord de l’Atlantique inter-
tropical, MM. Vebb et Lowe nous ayant
fait connaître qu’on la prend aux Canaries
et à Madère. C’est l’espèce appelée Béryx
décadactyle, ainsi nommée du nombre des
rayons de ses ventrales. On en connaît une
seconde des mers de la Nouvelle-Guinée,
rouge, rayée d’or, et enfin une troisième a
été trouvée, par suite de nos recherches ana¬
tomiques , dans l’estomac d’un autre pois¬
son. (Val.)
*BERZÉLIA , Mart. bot. ph. — Syno¬
nyme d'Hermstadtia glauca.
*BERZÉLI]\E (Berzélius, célèbre chi¬
miste suédois), min. — - Séléniure de cuivre
deSkrickerum en Smolande. Voyez sélé-
niures. M. Necker de Saussure a décrit ,
sous le même nom, une substance en petits
octaèdres blancs , à surface mate et à cas¬
sure vitreuse, fusible en verre bulleux, et
soluble en gelée dans l’acide chlorhydrique
chauffé, ne donnant point d’eau dans le ma-
tras, et conservant sa transparence. Elle a
été trouvée dans les cavités d’une roche py~
roxénique, à Galloro, près de la Riccia (en¬
virons de Rome). Elle paraît se rapprocher
de la Haüyne par sa composition chimi¬
que. (Del.)
*BERZÉLITE. min. — Synonyme de
Pétalite. Voyez ce mot. (Del.)
* BERZÉLITE , Lévy. min. — Même
chose que Mendipite. Voyez ce mot.
(Del.)
* BERZELIUS (Berzélius, célèbre chi¬
miste suédois), bot. th. — Genre de la fa¬
mille des Bruniacées, fondé par Ad. Bron-
gniarl(vlnn. des se. ?iat., VIII, 370, t. 35), et
comprenant un petit nombre d’arbrisseaux
du Cap , à feuilles courtes , sub-trigones ,
glabres ou à peines velues , imbriquées ou
étalées , calleuses et comme roussies au
sommet; fleurs petites, blanches, tribrac-
téées, réunies en capitules nus, terminaux,
solitaires ou agrégés ; la bractée antérieure
claviforme et calleuse. Calice tubulé, conné
avec l’ovaire , plan en arrière , convexe en
dessus; limbe 5-4-parti. Pétales 5 ou 4,
insérés à une lame périgyne. Étamines 5
ou 4, alternant avec les pétales et plus longs
qu’eux. Style simple, sillonné; stigmate sub¬
conique. Pour fruits, des nucules peu nom¬
breuses, coriaces, obliques, monospermes,
réunies par un placentaire spongieux.
(C. L.)
BESCHEBOIS. ois. — Nom vulgaire du
Pic-vert.
BESENGE ou BEZENGE. ois. —
Noms vulgaires de la Mésange charbon¬
nière.
BÉSIMÊME, bot. cr. — Necker a don¬
né ce nom aux corps reproducteurs des
plantes agames; mais il n’a point été adop¬
té. Voyez spores et sporidies. (C. M.)
* BESLÉRÉES. bot. th.— Tribu établie
par M. Endlicher dans la famille des Ges-
néracées. Voyez ce mot. (Ad. J.)
BESLERIA (Basile Besler, botaniste
allemand au xvie siècle). Eriphia, P. Br.
bot. ph. — Genre de la famille des Gesné-
racées, tribu des Beslériées, fondé par Plu¬
mier (Gen. 29, ic. t. 49), et adopté par les
auteurs modernes. Il comprend des plantes
à peine frutescentes , habitant les forêts de
l’Amérique tropicale, et dont la plupart (de
celles qui sont connues) sont cultivées dans
nos serres comme plantes d’ornement. Tel¬
les sont les B. incarnata, lutea , hirtella,
grandifolia. Plusieurs espèces ont été re¬
tirées de ce genre et sont devenues les types
de genres nouveaux. Voy. EnsciA, aeloplec-
tus. Les principaux caractères du Besleria
sont : Calice libre, 5-fide , coloré. Corolle
hypogyne, subcampanulée, à limbe quin-
quéfide. Étamines 4, didynames, incluses,
avec rudiment de la 5e, insérées sur le
tube; anthères biloculaires. Ovaire libre,
ceint d’un disque annulaire, uniloculaire;
deux placentas pariétaux , bilobés. Ovules
très nombreux, anatropes. Style simple; I
stigmate bifide. Baie; graines obovées. —
Plantes dressées, rameuses ; feuilles oppo¬
sées, un peu charnues, pubérules en des¬
sus, assez luisantes en dessous, à nervures
saillantes; fleurs belles, assez grandes,
jaunes ou rouges, disposées en une grappe
terminale ; pédoncules axillaires , uni-ou
pauciflores. (C. L.)
BESOjV. mam. — Synonyme provençal
de Chevreau.
BESSERA (nom propre), bot. ph. —
Famille desLiliacées. Le professeur Schultes
fils a nommé ainsi un genre qui a pour type
et jusqu’à présent pour espèce unique une
jolie plante bulbeuse , originaire du Mexi¬
que. Son calice coloré est régulier et cam-
paniforme, à six sépales. Les étamines sont
au nombre de six, ayant leurs filets libres at¬
tachés sur une sorte de couronne pélaloïde
à six lobes qui naît de la gorge du calice.
L’ovaire sessile est à trois loges, contenant
chacune des ovules nombreux et bisériés.
La capsule, accompagnée par le calice per¬
sistant, s’ouvre en trois valves.
Les feuilles naissent du bulbe ; elles sont
linéaires, étroites ; les fleurs, d’un bleu vio¬
lacé, forment un sertule terminal. (A. R..)
BESSERA, Spreng. (nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Flaucourti-
nées. Synonyme de Ronmea.
BESSERA , Schuit. bot. ph. — Syno¬
nyme de Pulmonaria.
BESSÉRIE. Besscria ( nom propre ).
ins. — Genre de Diptères, établi par M. Ro-
bineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les
Myodaires , et dédié à M. Besser, entomo¬
logiste russe. Ce genre fait partie de la fa¬
mille des Calyptérées , tribu des Entomo-
bies, section des Ocyptérées. L’auteur l’a
fondé sur une seule espèce trouvée par lui
sur les plantes d’une colline calcaire dans
les environs de Saint-Sauveur. Il la nomme
B. reflexa. (D.)
BESSI. bot. ph. — Synonyme de Caju.
* BESSONORNIS (gyjh. —
Comme nous ne considérons, avec la plu¬
part des botanistes modernes, ce genre de
Linné , que comme une section du genre
Stachys, du même auteur, nous n’en trai¬
terons qu’à ce dernier mot. Voyez stachys.
(C. L.)
BETTE. Beta ( bett , rouge, en langage
celte), bot. ph. — Tout le monde connaît
l’emploi qu’on fait , dans l’économie et
dans la thérapeutique , d’une espèce de ce
genre. La Betterave, qui, dans ces dernières
années , a été l’un des objets les plus
considérables de la grande culture , four¬
nil un excellent sucre, rival de celui qu’on
tire des cannes. La variété de cette plante,
dite vulgairement Poirêe, la Beta cicla de
Linné, sert en médecine à divers usages.
On en mange également les feuilles, qui
sont douces et fades. Une sous-variété de
celle-ci fournit des feuilles remarquables
pour le développement que prend leur ner¬
vure moyenne, et dont on fait usage comme
aliment. Comme tous autres développe¬
ments, au sujet de cette plante, seraient ici
déplacés, en ce qu’ils se rapportent unique¬
ment à l’industrie sucrière , nous les pas¬
serons sous silence, et aborderons immé¬
diatement la caractéristique de cette plante
importante.
Le genre Beta a été fondé par Tourne-
fort (Inst, rei herb. 286), et adopté par tous
les boianistes qui l’ont suivi. Il appartient
à la famille des Chénopodacées, tribu des
Chénopodées-Kochiées, et a pour caractères
principaux : Fleurs hermaphrodites. Péri-
goneurcéolé, 5-fide, s’endurcissant à la base,
à lacinies immutées. Étamines 5, insérées à
la gorge du tube sur un anneau charnu,
Squamules hypogynes nulles. Ovaire dé¬
primé, uniloculaire, uniovulé. Stigmates 2,
courts , cornés à la base. Le fruit est un
utricule subglobuleux, inclus dans le tube
périgonial, devenu drupacé et couvert de son
limbe charnu. Graine horizontale, dépri¬
mée. Embryon annulaire, embrassant l’al¬
bumen farinacé. Ce g. renferme 6 ou 8 csp.,
croissant spontanément dans les parties les
plus méridionales de l’Europe, et qui sont
cultivées, soit en raison de leurs proprié¬
tés, soit pour l’étude, dans les jardins do
botanique. Les feuilles en sont alternes,
ovales, oblongues 5 les fleurs agrégées cri
épis, et les fruits souvent réunis.
(C. L.)
BETTERAVE, bot. ph. — TNlom vul¬
gaire d’une espèce de Bette. Voyez ce mot.
(C. L.)
BETTHYLUS. ms.— Même chose que
Bethylus.
BETULA (nom du Bouleau, dans Pline).
BOT. PH. - Voyez BOULEAU.
* BÉTULACÉES ou BÉTULINÉES.
bot. ph. — Famille de plantes Dicotylédo-
nées diclines, l’une de celle dans lesquelles
on a décomposé le grand groupe des Amen-
tacées. Les fleurs mâles consistent en 4 éta¬
mines insérées à la base d’une écaille unique,
ou opposées à quatre écailles verticillées en
manière de calice ; elles sont réunies trois
par trois à l’aisselle de bractées peltées ,
dont chacune est accompagnée extérieure¬
ment de deux bractéoles, et tous ces groupes
sessiles , réunis sur un axe allongé , consti¬
tuent le chaton. Les fleurs femelles sont de
la même manière sur un axe commun, réu¬
nies par groupes de deux ou de trois , sous
autant de bractées entières ou trilobées,
sans autre enveloppe que d’autres petites
écailles accessoires qui manquent quelque¬
fois ; elles consistent en ovaires surmontés
de deux longs stigmates styliformes, à deux
loges , dans chacune desquelles est un ovaire
d’abord dressé, puis enfin pendant. Les
bractées !et bractéoles s’épaississent en
croissant avec le fruit et forment ainsi un
véritable cône , dont les écailles portent
chacune deux ou trois nucules, bordés d’an¬
gles ou d’une aile membraneuse, monosper¬
mes par avortement. La graine pendante ,
sous une enveloppe mince qui se soude avec
l’endocarpe , présente un embryon à radi¬
cule courte et supère, à embryons larges et
foliacés. Les espèces appartenant aux deux
seuls genres Betula et Alnus de Tourne-
fort, que Linné réunissait même en un seul,
sont des arbrisseaux à feuilles simples, al¬
ternes et dentées , très répandus dans les
climats tempérés, et bravant des climats
très froids, soit en latitude, soit sur les
montagnes. On a trouvé à l’état fossile des
chatons qu’011 croit pouvoir rapporter aux
deux mêmes genres. (Ad. J.)
* BÉTULITES ( betula , bouleau), bot.
BEU
5"58 BEU
foss. — Gœppert a donné ce nom à des
chatons de Bétulacées fossiles, trouvés ré¬
cemment par lui dans des Lignites, à Salz-
hausen, en Yétéravie, et qui paraissent dif¬
férer à peine de notre Bouleau. (Cl. d’O.)
* UEIDAA TEVE . min.— La substance
du Vésuve, que MM. Monticelli et Covelli
ont décrite sous ce nom, ne doit pas être
confondue avec la Beudantite de Lévy. Sui¬
vant M. Mitseherlich , ce n’est qu’une va¬
riété de la Néphéiine. Voyez ce mot.
(Del.)
* BEUDANTITE. min. — . M. Lévy a
nommé ainsi, en l’honneur de M. Beudant,
une substance minérale d’un brun foncé,
et d’un éclat résineux, cristallisée en rhom¬
boèdres légèrement obtus, d’environ 92° 30’,
et qui s’est rencontrée à la surface de cer¬
tains morceaux de Limonite mamelonnée
de Horhausen, dans le pays de Nassau. Cette
substance raie la fluorine : sa poussière est
d’un gris-verdàtre, et elle paraît être com¬
posée d’oxyde de plomb. (Del.)
BEURRE. zool. min. — ■ Matière grasse
qu’on retire du lait. Voyez lait.
(A. DE Q.)
Le nom de Beurre a encore été donné à
diverses substances végétales ou minérales,
ainsi l’on a appelé :
Beurre d’ Antimoine, le Chlorure d’ Anti¬
moine.
B. de Bismuth , le Chlorure de Bismuth.
B. de Cacao, une espèce d’huile con¬
crète, jaune, pâle, cassante comme de la
cire, d’une saveur agréable et même légè¬
rement aromatique; mais s’altérant peu
de jours après avoir été préparée. Cette sub¬
stance, entièrement soluble dans l’éther
quand elle est pure, s’obtient par ébulli¬
tion des graines du Theobroma cacao, préa¬
lablement réduites en pâte dans un mor¬
tier chaud. C’est cette matière qui donne
au chocolat son aspect gras et onctueux.
Le bon Cacao doit donner en Beurre un
tiers de son poids. Le B. de Cacao, quoi¬
que doué de propriétés émollientes très dé¬
veloppées, est aujourd’hui peu employé en
médecine, où il ne sert plus qu’à faire des
suppositoires.
B. de Cire, la cire distillée; à cause de
sa consistance buty reuse après cette opé¬
ration.
B. de Coco , ie matière grasse qu’on
retire des fruits du Cocotier ( Cocos nuci-
fera), par le même moyen que le Beurre
de Cacao , et qui sert à l’assaisonnement
des mets.
B. d’Étain, le Chlorure d’Étain.
B. de Montagne, de Pierre ou de Roche,
un mélange d’Argile , d’Alumine sulfatée ,
d’Oxyde de fer et de pétrole , formant une
masse jaunâtre , à cassure lamelleuse et
brillante, onctueuse au toucher et d’une sa¬
veur très astringente. Cette substance se
trouve en forme de stalactites dans les ca¬
vités schisteuses de la Haute-Lusace et en
Sibérie. Patrin, qui l’a trouvé dans les mon¬
tagnes voisines du fleuve Amour , dit que
les Élans et les Chevreuils sont très friands
de cette terre, et qu’on s’en sert pour attirer
ces animaux dans les pièges qu’on leur tend.
B. de Muscade, l’huile concrète et odo¬
rante extraite de la Muscade ( Myristica
emoschata ) bouillie dans l’eau , ou mieux
par expression, et dont ce fruit donne envi¬
ron un tiers de son poids. Le B. de Muscade
a perdu sa réputation comme sudorifique
et antispasmodique , et il entre seulement
encore aujourd’hui dans la composition
du Baume Nerval. Il nous arrive de Hol¬
lande sous forme de pains carrés, ou des
Grandes-Indes, dans des pots de terre. C’est
ce dernier qu’on préfère. Le Gueyema-
don qui vient de Cayenne, y sert de com¬
bustible et d’aliment, est tiré du Myristica
sebifera.
B. de Zinc, le Chlorure de Zinc.
(C. d’O.)
BEURRERI A (nom propre) . Bourreria,
P. Br. (Jam. 168, t. 15). bot. ph. — Genre
de la famille des Aspérifoliacées (Borragi-
niacées-Ehrétiacées , etc.), tribu des Ehré-
tiacées-Tournéfortiées , formé par Jacquin
(Amer. 44, t. 173), sur quelques espèces
d’arbrisseaux croissant dans l’Amérique
tropicale, à feuilles alternes, très entières,
à fleurs blanches disposées en corymbes sub¬
terminaux . On en cultive six espèces dans les
jardins anglais. Les caractères principaux
sont: Calice campanulé,sub-bilabié, 5-denté;
corolle hypogyne, infondibuliforme, 5-par-
tite. Étamines 5, insérées au tube, etsub-
exsertes. Ovaire 4-8-loculaire. Style ter¬
minal, bifide ou indivis. Le fruit est un
drupe 2-4-pyréné ; chaque section a deux
loges monospermes. (C. L.)
BEZ
*BEURRERIA (nom propre) . BOT. PH. —
Genre formé par Adanson, et synonyme du
Calycanthus de Lindley. Voyez ce mot.
(C. L.)
* BEVERINCKIA (nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Éricacées,
formé par Salisbury, et synonyme du Pen-
tciptera de Klotsch. Voyez ce mot. (C. L.)
BEYRICHIA (nom propre), bot. ph. — *
Genre de la famille des Scrophulariacées,
tribu des Gratiolées, formé par Chamisso
(. Linnœa III, 21), sur une plante herbacée
brésilienne, pubescente,à tige dressée, tétra-
gone, dont les feuilles sont opposées, courte-
ment pétiolées, ovales, dentées en scie, les
florales très courtes ; les fleurs résupinées,
tribractéées, disposées en un épi terminal,
feuillé, dense. (G. L.)
*BEYTHEA( nom propre), bot. ph. — Le
type et la seule espèce de ce genre est VE-
lœocarpus bifidus d’Hooker et Arnott (Voy.
BeecheyllO, t. 24). Il appartient à la famille
des Tiliacées, tribu des Éléocarpées. C’est
un arbre trouvé aux îles Sandwich, à feuil¬
les alternes , pétiolées , ovales-acuminées,
dentées en scie, très glabres, à stipules dé-
cidues ; les fleurs sont disposées en groupes
axillaires pauciflores ; les pétales en sont
pubescents en dehors. Calice 5-phylle ; di¬
visions lancéolées ; corolle hypogyne de 5
pétales, oblongs-linéaires, courtement bilo-
bés au sommet. Étamines 15 , insérées sur
un disque hypogyne glanduleux. Ovaire
sessile ; biloculaire. Ovules nombreux, ana-
tropes ; stigmate simple. Drupe monos¬
perme? (C. L.)
BEZENGE. ois. — Voyez besenge.
BEZETTA. bot. ph. — Un des noms
vulgaires du Croton tinctorium L.
BEZOARD. zool. min. — On a désigné
sous ce nom, d’origine arabe, des concrétions
de nature très variée qui se rencontrent dans
les diverses régions du corps de différents
animaux. C’est ainsi qu’on a confondu, sous
cette dénomination commune, des calculs
biliaires , urinaires, salivaires, etc. De nos
jours , on donne plus particulièrement ce
nom, dans la médecine vétérinaire, aux
concrétions calcaires formées de couches
concentriques qui se forment assez fréquem¬
ment dans le tube alimentaire des Herbi¬
vores , et qui y acquièrent un volume quel¬
quefois très considérable.
ÜEZ 551)
Le Bézoard oriental (Lapis bezoardicus )
a joui autrefois d’une immense renommée,
non seulement, comme remède souverain
contre toutes les maladies, mais encore
comme ayant la vertu d’éloigner de son
heureux possesseur les maux de toute na¬
ture. Ce précieux talisman , qui devait sa
réputation à l’école des médecins arabes de
Cordoue, se retire de la caillette ou qua¬
trième poche stomacale de la Gazelle des
Indes (Antilope cervicapra Pall.). C’est
un corps arrondi, à surface lisse, d’une
couleur brune ou verte, formé de couches
concentriques, minces , fragiles ; à cassure
vitreuse, d’une odeur forte et aromatique.
La substance qui entre dans sa composi¬
tion présente la plupart des propriétés
qu’on observe dans les corps résineux. Elle
fond à une chaleur douce , s’enflamme et
brûle en donnant beaucoup de fumée. Elle
est soluble dans l’alcool concentré , et
précipitée de sa dissolution par l’eau. Ce
médicament, qui se payait jadis au poids
de l’or, est aujourd’hui entièrement tombé
dans l’oubli, et figure tout au plus dans les
collections de quelques amateurs de curiosi¬
tés , bien loin de se trouver, comme autre¬
fois, dans toutes les officines d’apothicaire.
Il est facile de concevoir qu’à l'époque
où le Bézoard oriental était si recher¬
ché, on dut s’efforcer de le contrefaire;
aussi trouvait-on , dans le commerce, une
grande quantité de Bézoards factices qu’on
obtenait en fondant ensemble certaines ré¬
sines avec des aromates. On reconnaissait
la fraude à l’absence des couches concentri¬
ques et à la différence d’odeur. Lors de la
découverte du Nouveau-Monde, les pre¬
miers conquérants de l’Amérique en rap¬
portèrent un grand nombre de médica¬
ments analogues, et de là vint la distinction
qu’on fit des Bézoards occidentaux. Ceux-
ci, qui étaient fournis, à ce qu’il paraît,
principalement par le Lama (Camelus llac -
ma Lin.), étaient d’ailleurs d’une compo¬
sition très différente et ne différaient guère
des corps de même nature , qu’on trouve
dans l’intestin de nos Bjuminants domesti¬
ques. Ces Bézoards occidentaux étaient du
reste regardés comme très inférieurs à
ceux qui venaient des Indes orientales, et
le prix en était beaucoup moindre.
La Gazelle des Indes et le Lama du Pé-
Ô60
BÏ1U
BIA
rou n’ont pas eu seuls le privilège de four¬
nir à nos aïeux les prétendues panacées
dont nous parlons. Les Bézoards de Cay-
man,de Porc-épic, de Tatou, de Crocodile,
ceux surtout qui étaient censés provenir de
certaines espèces de Serpents, ont joui pen¬
dant longtemps d’une immense réputation.
On les portait sur soi comme des amulettes,
propres non seulement à préserver des
maladies ordinaires, mais encore à écarter
les maléfices. Ces dernières croyances
étaient surtout populaires en Italie, en Es¬
pagne et en Portugal, où une de ces pier¬
res se payait ou se louait souvent des
sommes très considérables. Enfin l’Homme
lui-même avait fourni son contingent à
cette classe d’alexipharmaques, et la pou¬
dre de Bézoard humain , c’est-à-dire de
simples calculs urinaires , était regardée
comme un remède héroïque dans un grand
nombre de maladies. Il est presque inutile
de rappeler ici que la croyance aux vertus
prétendues de ce genre de médicaments
n’existe plus aujourd’hui, et que si quelques
populations ignorantes regardent encore le
Bézoard comme propre à les mettre à l’a¬
bri des sortilèges, du moins ces produc¬
tions pathogéniques ne figurent plus dans
aucun formulaire de pharmacie ou de mé¬
decine. (A. deQ.)
BÉZOARD ou BÉZOARDIQUE.
moll. — Noms vulgaires, parmi les mar¬
chands et les amateurs, d’une espèce du
genre Casque. Voyez ce mot.
BÉZOARD FOSSILE, min— Voyez
CALCAIRE GLOBULIFORME. (DEL.)
BÉZOARDIQUE. MOLL. Voyez Bɬ
ZOARD.
BIIES A, Arn. ( Edingh . new philo-
sophical Journal, XVI , 315). bot. ph. - —
Genre peu connu de la famille des Célastri-
nées, établi par Hamilton, pour des arbris¬
seaux ou des arbres des Indes-Orientales,
que Lindley donne comme synonyme du
genre Kurrimia de Wallich, tandis qu’End-
licher en fait un genre qu’il met dans ses
genres douteux de la famille des Célastri-
nées. (C. d’Q.)
*BHRI]\GA. ois. — Genre établi par
Hodgson, en 1837, pour un oiseau du genre
Irine qu’il désigne sous le nom de B. tec-
tirostris .
* BHUCII A1VGA, Hod gs. ois. Syno¬
nyme de Dicrurus balicassius Vieill., ou
Drongo cul-hîanc. Voyez ce mot.
BIACUMI1VÉ. Biacuminatus (bis,
deux ; acumen, pointe), bot. — M. de Mir-
bel désigne sous ce nom les poils à deux
branches opposées par leur base, de ma¬
nière qu’ils paraissent être attachés par le
milieu, tels que ceux du Malpighia urens.
M. De Candolle donne aux poils de cette
plante y qui sont glanduleux à leur base, le
nom de poils en nanette (pili malpighia-
cei ), et il n’appelle poils biacuminês ou
poils en fausse nanette (pili pseudo-mal-
pighiaceî ), que ceux dont la base est non
glanduleuse , ainsi que cela se voit dans
VAstragalus asper. (C. d’O.)
* BIAIG EILLOAXÉ. Biaculeatus (bis,
deux; aculeus, aiguillon), zool. — Ce nom
signifie qui porte deux aiguillons , comme
le Batistes biaculeatus , dont chaque ven¬
trale est armée d’un aiguillon.
*BlAlTÆ.Bialatus(bisAeu\] ala , aile).
bot. ph. — Cette épithète s’applique à tous
les organes des végétaux qui portent deux
ailes ou appendices membraneux; ainsi,
les fruits de l’Orme, de l’Érable sont biailés.
(A. R.)
BI-AILES. ins. — Synonyme ancien de
Diptère.
BIAL. MAM. — Voyez BOEUF.
*BIAA iï IÉRIE ÈRE. Biantlieri férus
(bis, deux; anthera, anthère; fero,]e porte).
bot. i — - On désigne par cette épithète les fi¬
lets des étamines qui portent deux anthères.
*BIARÉ. Biarum. bot. ph. — Genre de
la famille des Aroïdées , formé pour une
plante trouvée par Bové sur le Mont-Liban,
et qu’il avait provisoirement placé dans le
genre Caladium. La seule espèce , qui soit
connue jusqu’à ce jour, est le B. Bovei.
BIAROjV. Biarum (bis, deux; arum ,
nom d’une plante), bot. ph.— -L’un des gen¬
res nombreux , établis par M. Schott dans
la famille des Aroïdées ( Meletem. 17 ) ;
il a pour type les Arum tenuifolium et
Arum gramineum Lam. Sa spathe , tu¬
buleuse à sa base, est ensuite plane et étalée.
Son spadice nu et très saillant à son som¬
met est androgyne à sa base. Les étamines
se composent d’une anthère sessile à deux
loges opposées , s’ouvrant , soit par un
pore , soit par un sillon longitudinal. Les
ovaires nombreux contiennent un seul
B IA
56.1
ovule dressé, attaché à la hase de la loge. Le
style est distinct, terminé par un stigmate
presque globuleux. Le fruit est une baie
monosperme , dont la graine , presque glo¬
buleuse, contient un embryon anlitrope
dans le centre d’un endosperme charnu.
Voyez aroïdées. (A. R.)
*BIAS. Bios, Less. ((3i%, force), ois. —
Sous-genre formé parM. Lesson, dans son
Traité (V Ornithologie, et faisant partie de
sa famille des Muscicapidées. Les caractè¬
res qu’il lui assigne sont : Bec fort, crochu,
déprimé, assez élevé; tarses très courts,
emplumés au dessous du tibia. Ailes pres¬
que aussi longues que la queue ; celle-ci
courte, comme rectiligne. On peut ajouter :
Ailes à première rémige très courte (carac¬
tère particulier à tous les Muscicapidées de
l’ancien monde seulement); genre africain.
Ce sous-genre est synonyme des Mouche-
rolles de Buffon et Cuvier, des Platyrhyn-
ques de Yieillot et du sous-genre Platys-
tera de Swainson. U a pour type le Mus-
cicapa melanoptera de Gmelin, Platy-
rhynque noir et beanc Plat. ( Melanoleu -
eus , Vieill. , Encyclop p. 835); Platys-
tera lobata Sw. (Flycatchers , p. 187),
dont la femelle est le Gobe-mouche a col¬
lier du Sénégal Briss. (Orn. 2, p. 370,
pl. 36-1. Moucher, a gorge rousse Buff.
( Enl. 367 - 3 ). Platyrhynque a collier
Vieill. (. Encyclop ., p. 836) et Platystera
labata Sw. ( Elycat . , pl. 22) remarquable
par une excroissance de peau nue et de
couleur jaune ou orange , qui s’élève en
lobe arrondi au dessus des yeux dans les
deux sexes. Celui qu’on présume être le
mâle est noir luisant en dessus, sur les
ailes et la queue, blanc en dessous, ainsi
que sur le milieu de l’aile, en forme de bande
longitudinale, et sur les côtés de la queue,
avec la poitrine traversée d’une large bande
noire. La femelle diffère en ce qu’elle est
cendrée en dessus, et que le devant de son
cou et de sa poitrine est d’un marron vif,
bordé de noir inférieurement. Cette espèce
n’est pas rare au Sénégal. Plusieurs autres
espèces africaines, telles que les Gobe-
mouches Molénar, Pririt et Mignard de Re¬
vaillent font partie de ce sous-genre. Ce
dernier auteur a remarqué que ces Oiseaux
se tenaient de préférence dans les buissons
touffus des plaines , du milieu desquels ils
B1A
font entendre leur ramage, qui n’est qu’une
sorte de petit cri répété. Ce sous-genre fera
partie de nos Moucherolles dans notre
sous-famille des Muscicapinées, composée
seulement d’espèces de l’ancien monde.
(Lafr.)
BIASLIA. bot. ru. — Genre formé par
Vandelli (ex Rœm. script ., 72, t. 6), sy¬
nonyme du Mayaca d’Aublet, qu’on rap¬
porte avec doute à la famille des Xyrida-
cées. Voyez mayaca. (C. L.)
* BIASOLETTIA (nom propre), bot.
ni. — L’unique espèce, type de ce genre, est
une plante d’une structure remarquable,
trouvée par Hœnk, dans les îlesMariannes.
On le rapporte avec doute à la famille des
Byttnériacées. C’est une plante à rameaux
ligneux; à feuilles pétiolées, excentrique¬
ment peltées ; à nervures réticulées, im¬
mergées; à fleurs verdâtres, petites, dispo¬
sées en panicules axillaires, multiflores.
Ses principaux caractères sont : Fleurs mo¬
noïques, fasciculées, dont les mâles laté¬
rales, pédicellées, nues à la base ; une fleur
femelle centrale, sessile, munie à la base
d’un involucre urcéolé, très entier. Le péri-
anthe est unique, pentaphylle , à lacinies
uninerves. Dans les fleurs mâles, le tube
staminal est obconiqUe, triquètre, court,
iridenté ; 3 anthères sessiles, ovales, bilo-
culaires. Dans les femelles, le tube est qua-
drangulaire et quadridenté, portant 4anthè-
res stériles ; ovaire inclus , à un seul ovule
pendant; Le style est tétragone, dressé, ve¬
louté; sligmates2,semipeités, plans, colorés.
Le fruit est monosperme, charnu, globu¬
leux, et porte au sommet une cicatricule or-
biculaire. Cette plante nous semble assez
voisine du Phillippodendrum de Poiteau,
Voy. ce mot. (C. L.)
* BIASOLETTIA (nom propre), bot.
ph.-— Genre de la famille des Ombellifères,
tribu des Scandicinées , formé par Koch
(Flora 1836, p. 163), et Synonyme du genre
Freyera , Reich. Voy. ce mot. (C. L.)
BIATORA (PtaTc;, petite tasse ; 4oa,
forme), bot. cr.^- (Lichens). Il n’est point
question ici du genre homonyme établi par
Acliarius (Lich. univ p. 49), sur un seul
Lichen, qui rentre évidemment dans son
genre Lecidea, dont il l’avait distrait sans
motif valable. L’étymologie elle-même du
nom de Biatora, que nous donnons d’après
36
T* II,
562
BIA
BIB
le lichénographe suédois, nous semble non
seulement obscure, mais encore fausse de
tous points. Quoi qu’il en soit, ce nom, re¬
pris par Fries, a été appliqué à un genre
de Lichens , que quelques-uns nomment
encore Patellaria; mais, outre qu’il existe
déjà , dans la famille des Discoinycètes, un
autre genre généralement admis, qui porte
ce nom, sorte de double emploi auquel a
voulu parer M. Endlicher, en proposant
( Gener . Plant., p. 33, n° 381) son Lecani-
dion, les Patellaires de la plupart des au¬
teurs, véritable Farrago, offrent un assem¬
blage incohérent d’êtres si dissemblables,
que nous pensons que, pour éviter à l’avenir
toute équivoque, il serait nécessaire, d’a¬
dopter le nouveau nom imposé par Fries,
avec d’autant plus de raison que , dans sa
Lichenographia europœa , il a parfaitement
défini et limité le genre Biatora (1). Nous
allons en indiquer d’après lui les princi¬
paux caractères. Les apothécies se dévelop¬
pent librement dans le thalle; aux pre¬
miers moments de leur évolution, elles sont
pourvues d’un rebord formé par celui-ci,
rebord qui disparaît plus tard par sa méta¬
morphose en la propre substance de V ex¬
cipulum [voyez ce mot). De là, la forme
hémisphérique ou globuleuse qu’elles revê¬
tent le plus souvent. Le disque ( lame pro¬
ligère) est toujours ouvert, d’abord sensi¬
blement déprimé au centre , puis dilaté,
convexe , recouvrant le bord plus pâle
(jamais noir) d’un excipulum concolore, et
reposant sur une couche de cellules ordi¬
nairement plus pâles, mais jamais carbo-
nacées.Le thalle, horizontal, crustacé, uni¬
forme ou limité par un bord figuré, est
aussi quelquefois formé d’écailles ou de fo¬
lioles; il naît le plus souvent d’un hypo-
thalle [voyez ce mot). Il n’y a point de
vraies podéties comme dans les Cladonies,
mais plusieurs espèces présentent des apo¬
thécies pédicellées (ex. : B. byssoides). Les
thèques en massue plus ou moins allongée,
contiennent (dans les espèces que j’ai ana¬
lysées) des sporidies qui se montrent sous
deux formes principales : 1° naviculaires
et contenant un nucléus granuleux ; 2° cl-
'l) Le tjpe du genre Palella'ia, Pers. ( Usier . Ann., VII,
p. a 8) est le Verrucaria sanguinaria Hoffm. , qui est un
Lecidea d’où l’on voit que c’est sur la forme et non d’après la
structure et le mode d’évolution des auolhéeies que Persoon
avait établi son genre.
liptiqucs avec une gouttelette d’huile éthé-
rée à chaque extrémité , qui simule une
sporidiole. Celles-ci se rencontrent dans
toutes les espèces à thalle orangé ou jaune.
Malgré les affinités qui lient ce genre,
d’une part avec les vraies Lécidées, de l’au¬
tre avec certaines Parmélies crustacées ,
dont Acharius avait fait son genre Leca-
nora, cependant on arrive assez facilement
à l’en séparer , sinon d’une manière bien
tranchée , ce qui devient toujours difficile
dans d’aussi vastes genres, et dont les in¬
dividus confluent, par quelques points,
au moins assez pour la pratique. Ainsi,
l’absence d’un excipulum carbonacé (noir)
le fera distinguer sur-le-champ du pre¬
mier de ces genres , et le défaut de re¬
bord thallodique des apothécies empê¬
chera qu’on ne confonde aucune de ses
espèces avec celles du second. Néanmoins,
il ne faudrait pas s’imaginer que ce soit
toujours une chose fort aisée d’éviter quel¬
ques erreurs dans la détermination. Il ar¬
rive, en effet, que plusieurs espèces du genre
Parmclie offrent des apothécies dépourvues
de rebord thallodique, et que, pour cette
raison, l’on pourrait prendre pour de vraies
Biatorcs. Cela tient à ce que chez ces Li¬
chens, les apothécies naissent de l’hypo-
thalle, et non, comme cela a lieu dans l’état
normal , de la couche médullaire du thalle.
C’est surtout chez les Parmelia brunnea
Ach., gossypina Nob., qu’on observe cette
disposition. Pour éviter toute difficulté,
c’est dans la nature et non dans les herbiers
qu’il faut étudier ces espèces. Ce genre, qui
a son centre géographique dans les zones
tempérées de l’un et l’autre hémisphère, se
compose d’environ soixante espèces, pres¬
que toutes propres à l’Europe. (C. M.)
IM A Tl: . ois. — Un des noms vulgaires
de l’Ortolan , Emberiza hortulana. Voyez
BRUANT.
*BIAIJRELLA. bot. pu. — Famille des
Orchidées. Le genre que M. Lindley nomme
ainsi et qui a pour type le Thelymitra ve-
nosa de R. Brown , a été réuni au genre
Macdonalia. Voyez ce mot. (A. R.)
BIB ou BIBE. roiss. — Pennant [Cop.
encycl., 102) désigne sous ce nom le Gadus
luscus. Voyez morue.
* BIBARYTO-CALCITE [bis, double;
£ap6r/ïç , pesanteur; calx, cis, chaux), min.
— Même chose que Diplobase. Voyez car¬
bonates. (Del.)
BIBBY. bot. ph. — Nom vulgaire d’un
Palmier de l’Amérique méridionale qu’on
croit pouvoir rapporter au genre Elais.
BIBE. poiss. — Voyez bib.
BIBEBBATZE. mam. — Synonyme
vulgaire de Desman.
BIBIOA, Sav. ors. — Synonyme de De¬
moiselle de Numidie. Voyez anthropoïde.
BIBIOA. Bib io ( Bibio ou Vipio 7 petite
Grue, suivant Pline), ins. — Genre de l’or¬
dre des Diptères, division des Némocères,
famille des Tipulaires , tribu des Florales ,
établi par Geoffroy aux dépens du genre
Tipule de Linné et adopté par tous les en¬
tomologistes , excepté Fabricius qui, cepen¬
dant, finit par l’adopter également , mais
en remplaçant le nom de Bibio qu’il avait
reçu de son fondateur par celui (VHirtea, et
cela pour ne pas rectifier l’erreur qu’il avait
commise auparavant, en transportant le
premier nom à un autre genre que celui de
Geoffroy ; mais on n’a pas eu égard à cet
arrangement arbitraire du naturaliste da¬
nois , et le nom de Bibio a été conservé
au genre qui nous occupe. M. Macquart le
caractérise ainsi, dans son Histoire des
Diptères , faisant suite au Buffon de üoret,
tom. I, pag. 177 : Tête presque entièrement
occupée par les yeux dans les mâles ; petite,
allongée et inclinée dans les femelles.
Trompe saillante; lèvres terminales peu
distinctes ; labre et langue ciliés vers l’ex¬
trémité. Palpes de 5 articles ; premier très
petit ; antennes cylindriques , perfoliées ,
insérées sous les yeux , de 9 articles ; les
deux premiers séparés des autres; les autres
très courts. Les yeux velus dans les mâles,
unis, petits et peu saillants dans les femel¬
les. Abdomen terminé par deux crochets
et deux tubercules dans les mâles. Pieds
velus ; cuisses antérieures courtes, renflées
dans les femelles ; les postérieures allongées
dans les mâles; jambes sillonnées: anté¬
rieures courtes, renflées, terminées par
une longue pointe et une petite ; posté¬
rieures renflées dans les mâles ; articles des
tarses allongés; trois pelottes à l’extrémité.
Deux cellules basilaires aux ailes.
Plusieurs espèces de ce genre sont con¬
nues sous des noms qui rappellent les épo¬
ques où elles paraissent : on nomme Mou¬
ches de Saint-Marc celles (pii se montrent
au printemps, et Mouches de la Saint-Jean
celles qu’on voit plus tard. Ces Insectes
se posent ordinairement sur les arbres frui¬
tiers et quelquefois en si grand nombre que
les jardiniers ignorants croient qu’ils font
du tort à ces arbres , en rongeant les bou¬
tons ou les fleurs; mais c’est une erreur ;
la conformation de leur bouche les rend in¬
capables de causer le moindre dommage.
Leur accouplement a lieu bout à bout et dure
des heures entières. Le mâle retient sa fe¬
melle par les deux crochets qui terminent son
abdomen , et, lorsqu’il ne veut pas la quitter,
celle-ci l’emporte en l’air ; c’est ainsi qu’on
les prend souvent accouplés sans qu’ils fas¬
sent aucun effort pour se séparer. Les fe¬
melles fécondées déposent leurs œufs dans
la terre. Les larves qui en sortent sont apo¬
des, cylindriques , munies de 20 stigmates
et couvertes de poils qui les font ressem¬
bler à certaines chenilles. Ces poils, rudes et
dirigés en arrière , paraissent destinés à
remplacer les pieds qui leur manquent, dans
les marches souterraines qu’elles sont obli¬
gées de faire pour chercher leur nourriture
qu’elles trouvent principalement dans les
bouses. Pendant l’hiver, elles s’enfoncent
dans la terre pour se garantir de la gelée ;
elles y pénètrent encore au mois de mars
pour s’y changer en nymphes. Sous cette
forme, elles sont oblongues et n’offrent
plus que seize stigmates ; la partie corres¬
pondante au thorax est relevée en bosse ;
les ailes et les pieds sont moins développés
que dans la plupart des autres nymphes
nues.
Parmi les onze espèces de Bibions décri¬
tes par M. Macquart, nous ne citerons que
les deux plus connues : B. précoce ( B . hor-
tulanus Mcig. , n° 1), Bibion de Saint-
Marc rouge Geolï., n°3, Tipula hortulana
Linn. ; B. de Saint-Marc ( Bibio marci
Meig. n° 2), Bibion de Saint-Marc noir
Geoff., n° 2, Tipula Marci Linn. Ces deux
espèces pourraient fort bien n’en faire
qu’une, car nous les avons souvent trouvées
accouplées ensemble ; elles sont très com¬
munes aux environs de Paris. (D.)
* B! BIOAIDES. Bibionidæ. ins.— M.
Macquart, dans ses Diptères exotiques nou¬
veaux ou peu connus (tom. I, lre part. ,
pag. 83) , désigne ainsi une sous-tribu qui a
564
BIB
BIC
pour type le genre Bibion et qui se compose
de huit genres dont voici les noms : Simu¬
liez Penthêtrie, Eupëitènc , Plécie , Bibion ,
Arthrie , Dilophc et Scatopse. Ces huit gen¬
res appartiennent à la famille des Tipulai-
res, tribu des Tipulaires florales. Voy. ces
mots. (D.)
* BIBI ONITE S . Bibioni tes. ins . — Nom
d’une tribu de Diptères établie par M. Blan¬
chard dans Y Histoire nat. des Insectes ,
faisant suite au B u ff o ri -Dumên i l , t. III , p.
575, et qui correspond à celle des Tipu¬
laires florales de M. Macquart. Voyez ces
mots.
M. Newmann , dans sa Classification
des Ins. d'Angleterre (The entomologi-
cal magazine , n° 9, pag. 387), donne ce
même nom à une des nombreuses divisions
établies par lui dans l’ordre des Diptères
et qui est fondée sur les métamorphoses
des larves du genre Bibio (Penthetria) et
Dilophus. Voy. ces mots. (D.)
BIBLIOLITHE ((jt'oXlov, livre; Xtôor,
pierre; livre pétrifié), min. — Nom donné
anciennement à des Schistes composés de
feuillets, comme un livre, ou à des pierres
chargées d’empreintes de feuilles végétales.
(Del.)
* BIBLIS. Biblis (nom mythologique ).
ois. — Genre formé par M. Lesson (vol . VIII
de son Complément à Buffon), dans la fa¬
mille des Hirundinées , et dont les carac¬
tères sont , d’après cet auteur : Tarses
longs, nus. Queue courte, arrondie ou
égale. Les espèces qu’il y range sont les
Hirundo dominicensis , torquata , leu-
coptera, concolor , francisca, borebonica ,
melanogaster et americana de Gmelin.
Ce genre nous paraît avoir de grands
rapports avec celui de Chelidon de Boié, et
n’en est peut-être qu’une section, formée
des espèces à queue non fourchue. Voy.
HIRONDELLE. (LAFR.)
BIBLIS (nom mythologique), ins. —
Genre de Lépidoptères diurnes, section des
Tétrapodes, tribu des Papillonides, établi
par Fabricius, et adopté par Latreille, qui
lui réunit le genre Melaniiis, du même
auteur. Ses caractères ( Encycl . mêthod.,
t. IX. p. 10 et 807) se réduisent aux suivants:
Antennes terminées en une petite massue.
Palpes inférieurs manifestement plus longs
que la tête. Nervure supérieure ou sous-
costale des premières ailes très renflée à
son origine ; cellule discoïdale des secon¬
des ailes, ouverte postérieurement. Latreille,
dans ses Familles naturelles, place ce genre
entre les Lybithécs et les Nymphales , et
Godart , dans l’ouvrage précité, en décrit 8
espèces, toutes exotiques, parmi lesquelles
nous citerons comme type la Biblis tha -
dana, la même que le Pap. Biblis Herbst,
ou Pap. hyperia Cramer. Pap. pl. 236, fig.
e, f. — Cette espèce se trouve au Brésil et
dans l’île Saint-Thomas. Les Chenilles des
Biblis ont le corps garni de tubercules
charnus et pubescents. (D.)
*BIBLÏTES. ins. — M, Blanchard (Hist.
nat. des Insectes, faisant suite au Buffon-
Dumênil, p. 443) désigne ainsi un groupe
de Lépidoptères diurnes, appartenant à sa
famille des Nymphaliens. Ce groupe, qui
renferme les genres exotiques Melanitis ,
Eurytela, Hypanis et Biblis , a, suivant
l’auteur, beaucoup d’analogie avec les Va-
nesses; mais, d’un autre côté, il se rappro¬
che des Satyres par les antennes et le ren¬
flement des nervures, de sorte que la placé
qu’il doit occuper définitivement lui paraît
encore douteuse. (D.)
BIBORA. reft. — Synonyme de Vivora.
*BIBRACTÉTÉ. Bibracteatus (bis,
deux ; bractea, bractée), bot. — Se dit d’un
organe munie de deux bractées. On dit aussi
Bibraclêolê.
BIBREUIL. bot. ph. — Un des noms
vulgaires de V Heracleum sphondylium.
* BIC APSEL AIRE. Bicapsularis (bis,
deux; capsula, capsule), bot. ph. — Épi¬
thète employée pour exprimer qu’un fruit
se compose de deux carpelles représentant
chacun une sorte de capsule, tel est celui de
la plupart des plantes de la famille des Apo-
cynées, etc. Voy. apocynées et fruit.
. . (A. R.)
* BIC ARENE. Bicarinatus (bis, deux ;
carina, carène), bot. ph. — Ce nom a été
donné à une espèce de Gryphées, dont la
valve inférieure est marquée de deux carè¬
nes, et M. Raspail applique cette épithète
à la paillette supérieure des Graminées,
quand elle porte deux nervures équidis¬
tantes , et plus près des bords que du
centre.
* BIC AUBE. Bicaudatus (bis, deux;
cauda, queue), zool. — On désigne par
BIC
cette épithète, tout organe muni de deux
appendices caudiformes.
* BICELL AIRES. polyp. — La divi¬
sion générique désignée sous ce nom, par
M. de Rlainville, correspond au genre Cel-
lularia, tel que M. Flemming Pavait pré¬
cédemment circonscrit, et se compose des
Bryozoaires de la tribu des Cellariées, dont
les cellules peu ou point saillantes sont dis¬
posées sur deux rangs alternes, souvent du
même côté, et constituent, par leur réu¬
nion, un polypier subcrutacé, phytoïdc, di-
chotome, fixé par des filaments radicifor-
mes. Le Cellularia ciliata, figuré par Eliis
( Coral . pl. 20, fig. 5), peut être considéré
comme le type de ce petit groupe. (M. E.)
*BICHATIA (Bichat, illustre physio¬
logiste). bot. cr. — (Phycées). Genre éta¬
bli par Turpin, dans les Mémoires du
Muséum d'histoire naturelle , tome XVIII,
pour une algue appartenant à la tribu
des Nostocinées. Ses caractères consis¬
tent en une fronde muqueuse formée de
vésicules diaphanes, globuleuses , renfer¬
mant des granules endochromiques verts,
au nombre de trois à sept, le plus souvent
quaternés. Cette production, le B. vesicu-
linosa Turp., qui croit principalement sur
les vitres humides des serres , a fourni à
Turpin des observations du plus haut inté¬
rêt, puisque ce savant physiologiste a re¬
connu, dans les premiers états de cette vé¬
gétation si simple, des faits qui expliquent
tout le développement du tissu cellulaire
ou utriculaire. Ces faits, du reste, peuvent
également trouver des explications faciles
dans la plupart des premiers états des plan¬
tes appartenant aux genres Protococciis ,
Chlorococcum, Phytoconis, Microcystis ,
etc. Nous pensons, avec M. Kutzing, que
le Bichatia doit être réuni aux Microcystis;
mais ce dernier nom , que nous croyons
postérieur au premier , doit-il être con¬
servé? (Bréb.)
BICHE, mam. — Femelle du Cerf et de
plusieurs espèces du même genre. Voyez
CERF.
BICHE . roiss. — Synonyme de Bleu ,
Squalus glaucus L., et de Scombre.
* BICHENIA (nom propre), bot. i>h. —
Genre formé par Don ( Linn . Trans., XVI,
237) et rapporté en synonymie au Chœtan -
thera de Ruiz et Pavon (famille des Synan-
BIC 565
thérées), dont il constitue une des divisions.
Voy , ce mot. (G. L.)
BICHET. bot. — Synonyme de Rocou.
BICHIR. poxss. — Dénomination arabe
d’un poisson du Nil, rapporté par M. Geof-
froy-St-Hilaire, qui se l’est procuré pendant
l’expédition d’Égypte. Si l’auteur avait voulu
imaginer un nom tiré des langues latine et
grecque pour nommer le poisson qu’il
avait à faire connaître , il aurait certes
exprimé par le nom de Bichir un des ca¬
ractères les plus saillants de cette espèce ,
car les nageoires pectorales sont portées
sur deux pédicules libres, formant une
sorte d’avant-bras qui soutient la main. Un
autre caractère consiste dans la force de
petites nageoires dorsales séparées, sou¬
tenues chacune par un rayon épineux ,
aplati, portant quelques rayons articulés,
innées par une membrane ; le nombre de
ces nageoires varie de seize à dix-huit. Le
bord de la mâchoire supérieure est formé
par les inter-maxillaires immobiles, et au
milieu comme dans les Poissons de la fa¬
mille des Clupées, et par des maxillaires
jouant sur les côtés. La mâchoire inférieure
est composée de sept pièces osseuses distinc¬
tes. Les ventrales sont très reculées, et par
conséquent l’anale est rejetée en arrière
sous le tronçon de la queue. Une seconde
dorsale correspond à cette nageoire anale,
et la position de cette nageoire a fait que
M. Geoffroy, en décrivant le Bichir, l’a
comparé avec le Brochet , sorte de poisson
de nos eaux douces avec lequel il n’a au¬
cune affinité , n’étant pas même de cette
famille. Une grande plaque osseuse couvre
la joue, et une autre plus mobile existe sur
une fossette qui répond aux mastoïdiens.
Les viscères dégustifs présentent cela de re¬
marquable, qu’une valvule en spirale suit
le gros intestin, comme dans les Raies ou
les Squales. U y a deux vessies natatoires.
Tout le corps du Bichir est couvert d’é-
cailles osseuses et dures, comme les Lépi-
sostées. M. Geoffroy n’a pu rien apprendre
sur les habitudes des Bichirs qui , à cette
époque, étaient très rares dans le Nil. M.
Geoffrov-Saint-Hilaire a fait un genre dis¬
tinct du Bichir, sous le nom de Polyptère
[voyez ce mot). Depuis lui, on a trouvé une
autre espèce de ce genre dans le Sénégal.
(Val.)
BICHON ou CHIEN DE MALTE.
mam. — Jolie petite espèce de Cbiens, pro¬
venant du croisement du petit Barbet et de
l’Épagneul. Voyez chien.
BICHON DE ME II. échin. — Syno¬
nyme de lia la te.
*BICHY, Lunan. bot. ph.— Synonyme
de Lunanea.
BICLE ou BIGLE. mam. — Nom d’une
espèce de Chien commune en Angleterre ,
qu’on emploie pour la chasse du Lièvre.
*BICIPITÉ (6û, deux; caput, tête).
bot. ph. — On désigne, par cette épithète,
la carène des fleurs légumineuses , quand
les deux pièces qui la composent sont sou¬
dées aux deux extrémités.
* BICONJUGUÉ ou BIGÉMINÉ. Bi-
conjugatus {bis, deux; conjugo, je joins).
bot. ph. — Se dit d’une feuille dont les deux
pétioles secondaires portent chacun une
paire de feuilles : exemples le Mimosa sen-
sitiva L. , Mimosa unguis cati L. Voyez
FEUILLES. (A. R.)
BICORNE (bis, deux; cornu, corne).
intest. — Synonyme de Ditrachycère.
* BICORNELLA. bot. ph. — Genre de
la famille des Orchidées, tribu des Ophry-
dées , établi par M. Lindley (Bot. reg. , n°
3701) pour une plante de Madagascar, dont
la tige feuillée porte de petites fleurs dispo¬
sées en épi. Les folioles externes du calice
sont réunies à leur base en un tube , et tou¬
tes rapprochées. Les intérieures , parallèles
aux premières, sont réunies avec la division
supérieure pour former une sorte de casque.
Le labelle étalé , dépourvu d’éperon , est à
trois lobes, celui du milieu multifide, les
deux latéraux à trois lobes. L’anthère est
dressée, allongée, à deux loges se prolon¬
geant à sa base et se soudant au rostelle, qui
est trifide. (A. R.)
BICORNES. bot. ph. — Ventinat avait |
donné ce nom à la famille des Éricinées de
Jussieu.
* BICOURONNÉ. Bicoronatus ( bis ,
deux; corona, couronne), bot. ph. — Nom
sous lequel M. Cassini désigne les Calathi-
des qui offrent trois sortes de fleurs diffé¬
rentes par la corolle.
BICIJCULLA, Borckaus. (bis, deux;
cuculla , capuchon), bot. ph. — Synonyme
de Corydalis fungosa dont M. Rafinesque
a formé son genre Adlumia. Voyez ce mot.
B IC L C L LL AT A . bot. ph. — Ce genre,
établi par Marchand pour le Fumaria cu-
cullaria , a été placé par De Candolle dans
le genre Diclytra. Voyez ce mot.
* B I C L I BASSES." crust. — INom donné
par La treille à l’une des familles dont se
compose l’ordre des Stomapodes. Cette pe¬
tite division comprend les Phyllosomes ,
etc., et peut être caractérisée de la manière
suivante: Carapace foliacée, horizontale,
11e s’appliquant pas contre la base des pattes
et ne recouvrant en général qu’une petite
portion du thorax ; thorax également dé¬
primé, lamelleux, et n’offrant pas de divi¬
sions annulaires distinctes ; pattes ayant
toutes la même forme , disposées pour la
natation et portant un palpe flabellaire très
développé; abdomen en général très peu
développé ; point de branchies proprement
dites. (M. E.)
BICUSPIDÉ. Bicuspidatus (bis, deux;
cuspis , pointe), zool. bot. — - On donne
ce nom, en zoologie ou en botanique , aux
organes présentant deux pointes divergentes
ou offrant à leur sommet une échancrure
bidentée.
BIDACTYLE. Bidactylîs (bis, deux;
(5'àx.TuXoç , doigt), ois. — Cette épithète ,
formée contre toute règle étymologique de
l’association de deux mots de langues diffé¬
rentes, a été employée comme synonyme de
Didactyle.
* B IR ARIA. bot. th. — Division du
genre Gymnema, R. Br., de la famille des
Asclépiadacées , indiquée par Endlicher
( G en ., PL 3498, b), et caractérisée par 5 li¬
gnes velues, décurrentes sur la gorge de la
corolle. Le type de ce sous-genre est l’As-
clepias tingens de Roxburgh (PL Corom.,
t. 239). ‘ (C. L.)
* BIDDULPHIA (en l’honneur de Miss
Biddulph , botaniste anglaise ). bot. cr.
— (Phycées). Genre de la famille des Dia¬
tomées , créé par M. Gray pour le Dia-
toma biddulphianum Ag., avec les carac¬
tères suivants : Frustules de forme qua<-
drangulaire ou trapézoïde, adhérant entre
eux par des angles saillants , de manière à
former des filaments. Ce genre , auquel
nous avons cru devoir réunir le genre Isth-
mia, Ag., renferme trois espèces qui habi¬
tent nos mers d’Europe et se trouvent at¬
tachées aux Algues. (Breb.)
Bli)
BÏE
567
* BIDEXS (bis, deux 5 dens, dent), ois.
— Genre formé par Spix sur un oiseau de
proie du Brésil , synonyme de Harpagus ,
Vig., qui lui est antérieur. Voyez ce dernier
mot. (Lafr.)
BIDEXS (bis , deux ; dens , dent ; son
fruit est surmonté de deux dents aiguës).
bot. ph. — Le genre Bidens appartient à la
famille des Composées , tribu des Sénécio-
nées, telle que la comprend M. De Candolle,
Il a pour caractères : Capitules multiflores,
homogames, discoïdes ou radiées sur un
même individu, et dans ce cas, les fleurons
de la circonférence sont neutres. Involucre
composé d’écailles bisériées, semblables ou
différentes entre elles. Réceptacle plan et
paléacé. Rameaux des styles terminés par
un appendice conique, très court et papil-
leux. Fruit plus ou moins obcomprimé,
surmonté de deux pointes aiguës de même
consistance que la sienne , et munies sou¬
vent, au sommet, de poils raides, dirigés in¬
férieurement. — Les Bidens , qu’on dé¬
signe quelquefois sous le nom de Chanvre
aquatique , habitent ordinairement le bord
des eaux, et se rencontrent dans les deux
hémisphères. La plupart d’entre eux sont
des plantes annuelles, garnies de feuilles
opposées, plus ou moins découpées ou pin-
natifides et à lobes incisés. Les capitules
renferment des fleurons ordinairement
jaunes, plus rarement blancs ; ils sont
purpurins, ainsi que les fleurons du disque
dans une seule espèce. (J. D.)
ABIDENTÉ. Bidentatus (bis, deux fois;
dentatus, denté), zoot. — Les zoologistes
donnent celte épithète aux animaux, dont
la bouche ou le bec est garnie de deux dents
ou présente une double échancrure. Elle
s’applique encore à d’autres organes et en¬
tre autres aux antennes des Insectes, quand
elles sont dentées des deux côtés.
(G. d’O.)
* BIDENTE, BIFIDE, BIPARTI.
Bidentatus , bifdus,bipartitus. bot.ph. —
Ces trois expressions sont en quelque sorte
des nuances ou des degrés divers d’une même
disposition d’un organe. Ainsi, on dit d’une
feuille , d’un pétale ou d’un sépale qu’il est
bidenté , quand il présente à son sommet
une fente peu profonde qui le partage en
deux dents; si la fente s’étend à peu près
vers le milieu de la hauteur de l’organe, on
dit qu’il est bifide; il est biparti, au con ¬
traire quand l’incision se prolonge plus
profondément, et qu’elle gagne presque la
base de l’organe. On dit dans le même
sens d’un calice gamosépale qu’il est bidenté,
bifide ou biparti. fA. R.)
*BIRE_\ I IDÉES. bot. th. — Division
de la tribu des Sénécionées, correspondant
à celle des Coréopsidées de Cassini, et qui a
pour caractères : Capitules hétérogames , à
fleurons de la circonférence neutres, très ra¬
rement discoïdes, homogames. Fruits termi¬
nés le plus ordinairement au sommet par
deux pointes garnies de poils raides et ré¬
fléchis. (j. D.)
* BIDIGITÉ. Bidigitatus ( bis , deux ;
digitus , doigt), bot.ph.— On nomme feuilles
bidigitées, celles dont le pétiole commun
est terminé par deux folioles.
BIDON A , Adans. bot. cr. — Syno¬
nyme (V Hypnum .
BIEBEB. mam. — Synonyme de Castor.
* BIEBERSTEINIA ( nom propre ).
bot., ph. — Ce genre, établi par Stephan ,
d’après une plante des montagnes de l’A¬
sie , a été consacré à l’un des botanistes
qui ont rendu le plus de services à la flore
de ces montagnes , l’auteur du Flor.
Taurico - caucasica , Marschall de Bie-
berstein. Il se rapproche des Zygophyl-
lées, à la suite desquelles on l’a placé,
et où M. Endlicher le considère comme
devant former à lui seul une petite sec¬
tion à part, celle des Biéberstéiniées. Le
calice est profondément 5-parti, et ses divi¬
sions alternent avec autant de pétales cour-
tement onguiculés et ouverts. Étamines 10,
insérées avec les pétales sur le pourtour
d’un disque hypogynique , alternativement
plus courtes et plus longues ; celles - ci
opposées au calice et accompagnées exté¬
rieurement d’une glande : les filets sont
dilatés à leur base, les anthères oscillantes.
Les ovaires, au nombre de 5 et opposés aux
pétales, sont presque entièrement libres,
portés sur un gynophore court et commun,
munis chacun d’un style qui s’insère à
son angle interne au dessus de sa base, et
libre dans toute son étendue, se soude par
le stigmate obtus qui le termine avec ceux
des 4 autres styles. L’ovule unique est sus¬
pendu à un funicule dressé qui naît à la
hauteur de l’insertion du style. Le fruit est
568
BIE
y
composé de 5 carpelles indéhiscents ; la
graine renversée, légèrement arquée, re¬
couverte d’un tégument membraneux, sur
lequel on voit un hile ponctiforme au des¬
sous du sommet et une large cnalaze au
dessus de la base, joints entre eux par un
raphé linéaire; l’embryon sans périsperme,
Vert, à cotylédons oblongs et charnus, à
radicule supère, épaisse. — Les espèces de
ce genre sont des plantes vivaces herba¬
cées, indigènes de l’Asie centrale, de l’At¬
las, de l’Himalaya , de la Perse, tout héris¬
sées de poils glanduleux; à feuilles alternes,
divisées en segments pennés avec impaire
et incisés, portés sur un pétiole commun à
la base duquel sont adnées les stipules. Les
fleurs jaunes forment des grappes simples
terminales. (Ad. J.)
* BIÉBERSTÉINIÉE S . bot . ph. - Voy .
BIEBERSTEINIÀ.
BIELEOUGE. MAM. - - V0ljeZ BEBUGA.
*BIEIVTEVEO ou PIIVTAGA. ois — -
C’est le nom sous lequel Azara a décrit, dans
ses Oiseaux du Paraguay, une espèce de .Ty¬
ran, qui n’est point, comme on l’a pensé >
l’espèce appelée vulgairement Tyran bec en
cuiller , figurée dans Buffon, pl. 212, et dé¬
crite sous le nom de Bentaveo de Buénos-
Ayres et Pitangua guacu des Brésiliens ;
le Bienteveo (je te vois bien, en espagnol) ou
Pintciga de Azara , n° 200 , appartient au
contraire à l’espèce si commune du Lanius
sulphuratus et Corvus flcivus de Gmelin
(BufT. Enl. 296 et 249) , Tyrannus magna-
nimus Yieill. (Dict., y. XXXV, p.81); tandis
que le Bec en cuiller est décrit parfaite¬
ment sous le nom de Neinei, n° 199, par
Azara , qui dit que son bec est beaucoup
plus large qu’épais, que ses bords sont sail¬
lants en dehors comme les plats-bords
d’une embarcation, etc. ; ce qui, joint à sa
description , convient parfaitement au Bec
en cuiller, tandis que celle de son Bien¬
teveo ou Pintaga, dont il décrit le bec
comme aussi large qu’épais , volumineux ,
droit, ne convient qu’au Lanius sulphura¬
tus. Il est incroyable, malgré cela, que
Sonnini, dans sa traduction de cet auteur,
ait rapporté ce dernier au Bec en cuiller et
le Neinei ou Lanius sulphuratus. L’erreur
doit provenir primitivement du voyageur
Commerson, cité par Buffon, comme ayant
rapporté cet oiseau (le Neinei) de Buénos- I
Ayrés , auquel il aura probablement mal
appliqué cette dénomination espagnole de
Bienteveo. L’erreur s’est propagée depuis
chez tous les auteurs qui ont décrit ces deux
espèces presque semblables de plumage,
mais différant entièrement par la forme de
leur bec. (Lafr.)
BIEVRE, mam. — Nom ancien du
Castor.
BIÈVRE. ois. — Nom vulgaire du Harle
commun.
BIF; mam; — Prétehdu produit de l’ac¬
couplement du Taureau avec l’Anesse.
BIF. ois. — Nom vulgaire du Pygargue
orfraie, Falco ossifragus Gm.
BIF ARIË . B ifarius . bot . ph . —Disp osi -
tion dans laquelle les feuilles ou les autres
organes appendiculaires des végétaux sont
placés en deux filets ou deux rangées oppo¬
sées ; ainsi , les feuilles sont bifariées dans
le Donax bifarius ; les poils sont bifariés
dans la Veronia chamcedrys L. , etc.
(A. R.)
* BIFÈRE (bis, deux ; fero , je porte).
bot. ph.— Se dit des plantes qui fleurissent
deux fois dans une année.
BIFIDE. Bifidus (bis, deux ; findo, je
divise), bot. ph - — Voyez bidenté.
(A. R.)
BIFEUILLE (bis, deux; folium, feuille).
bot. th. — Ce nom se rapporte à plusieurs
espèces de plantes , et a été formé d’après
leur appellation spécifiquetels; sont le Ma -
janthemum bi folia, VOrchis bi folia et le
Smilacinum bi folia (Flor. Wetter.) ; mais
il a été également appliqué à deux Ophrys :
les O. cordata et paludosa. (C. d’O.)
* BIFLORE (bis , deux; flos, fleur).
bot. ph. — Qui renferme ou porte deux
fleurs.
* BIFOLIOLÉ . bot. ph. — Se dit des
feuilles composées de deux folioles.
BIFORA ( Corian , Link. et Hoffm.
(Fl. port.)-, Anidrum, Neck. (Biforis, qui a
deux portes, deux battants), bot. ph. —
Genre de la famille des Ombellifères, tribu
des Coriandrées , formé par Hoffmann
(Umbellif, 191, f. 2), pour un très petit
nombre de plantes herbacées, annuelles,
fétides, croissant dans le midi de l’Europe ;
à tiges sillonnées-anguleuses, garnies de
feuilles décomposées; à fleurs blanches, dis¬
posées en ombelles pauciradiées, dont l’in-
MG
vulucre et les involucelles nuis ou rnono-
phylles. Le nom générique de celte plante
provient de la forme de son fruit, qui est di-
dyme , variqueux , et dont la commissure
est concave et percée de deux ouvertures au
sommet. Le type est le Coriandrum testicu-
lalum L. (C. L.)
"BIFORÉ. Biforus ( biforus , qui a deux
trous), bot. — Cette épithète s’applique à
toute partie d’un végétal qui est percée de
deux trous ; telles sont les anthères des Éri-
cinées , etc.
BIFORIS ( biforis , qui a deux portes).
bot. pu. — Ce genre , de Sprengel , n’est
autre chose que le Bifora d’Hoffmann, dont
il a altéré la terminaison en l’adoptant. Voy.
BIFORA. (C. L.)
BÏFRE. mam. — Synonyme de Bièvre.
BIFRENARIA. bot. pii. — FamilledesOr-
chidées, tribu des Yandées. Une orchidée bré¬
silienne, d’abord décrite et figurée par M. Lod-
diges(Z?oî.cotoç, écorce.
ins. — Genre de Coléoptères tétramères , fa¬
mille des Xylophages , établi par M. Dejean ,
pour y placer trois espèces retranchées par
lui des Cucujus de Fabricius, savoir : C. der-
mestoides Fabr., de la Suède; C. angusta -
BIP
577
ms , Dej., d’Allemagne , et C. pusiltus , Dej.,
de Styrie. V oy. cucujus. (D.)
*BIOPHYTUM (/3c'oç, vie; cpvrov, plante).
bot. ph. — Genre de la famille des Oxalida-
cées, proposé par Jacquin ( (Jjcal. , t. 78) , et
admis par De Candolleet autres auteurs mo¬
dernes , comme sous-genre du type de cette
petite famille. Voy. oxalis. (C. L.)
^BIOTLA (Biot, célèbre physicien ). bot.
ph. — Ce genre a été établi par De Can-
dolle, aux dépens de quelques espèces com¬
prises antérieurement parmi les Asters. 11 ap¬
partient à la famille des Composées, tribu
des Astéroïdées, et a pour caractères : Ca¬
pitule radié ; ligules femelles fertiles , uni-
sériées, assez larges, pourvues de styles
glabres ; fleurons du disque hermaphrodites,
fertiles. Réceptacle couvert d’alvéoles peu
profonds et obscurément dentés. Involucre
composé d’écailles étroitement imbriquées,
nautiques, et insensiblement plus longues à
l’intérieur. Fleurons munis de styles, à ra¬
meaux aigus et hispides. Fruits glabres ou
pubescents, allongés, présentant plus ordi¬
nairement trois cotes peu prononcées , et
courpnnés par une aigrette formée de soies
filiformes, inégales, roides et scabres. — Les
/
Replia sont indigènes des Etats-Unis d’Amé¬
rique. Ce sont des plantes vivaces, munies
de feuilles dentées , de capitules disposés en
corymbe , qui présentent des fleurons ligulés
de couleur blariche ou azurée. Plusieurs es¬
pèces se cultiventcommeplantesd’agrément;
telles sont les B. corymbosa , latifolia , macro-
phylla , etc. (J. D.)
*BIOTIïVE (nom propre), min. — M. Mon-
ticelli a dédié sous ce nom, à M. Biot, une
substance minérale du Vésuve , en petits
cristaux jaunâtres, transparents, et d’un
éclat assez vif, qui sont accompagnés de
grenats bruns, et dont la forme dériverait,
suivant lui , d’un rhomboèdre obtus. Us
rayent faiblement le verre, pèsent spécifique¬
ment 3,11, sont infusibles au chalumeau , et
partiellement solubles dans l’acide azotique.
D’après M. Brooke, la Biotine ne serait qu’une
variété d’Anorthite, dont la base aurait pris
une extension considérable. (Del.)
BIOUTÉ. bot. ph. — Nom vulgaire du
Peuplier dans le midi de la France.
BIPAPILLAIRE. BipapiUaria ( bis, deux
fois -,papilla, papille), moll. — Genre formé
par Lamarck pour un mollusque tunicier dé-
T. II.
BIP
couvert par Pérou sur les côtes de l’Australie,
et qui a pour caractère : un corps libre, nu,
ovale, glanduleux , d’une consistance mem¬
braneuse et duriuscule, terminé en queue de-
rat, étayant, à son extrémité supérieure, deux
papilles coniques, égales, perforées, termi¬
nées par un oscille d’où l’animal fait sortir
trois tentacules sétacés et rigides dont il se
sert pour saisir sa proie et la sucer. La seule
esp. connue est la B. australis. (C. d’O.)
BIPARTI. Bipariilus. bot. ph. — Voyez
B1DENTÉ. (A. R.)
^BIPARTIS. Bipartiti. ins. — Division éta¬
blie par Lalreiîle dans la famille des Carabi-
ques , et qui correspond à celle des Scaritides
de M. Dejean. MM. Serville et Lepeletier de
Saint-Fargeau ( Encyclop . méih., t. X, p. 345)
répartissent ainsi les 15 genres qu’ils y rap¬
portent : I. Menton inarticulé , recouvrant
presque tout le dessous de la tête. G.: Ence-
ladus , Siagona. If. Menton articulé, laissant
à découvert une grande partie de la bouche.
A. Jambes antérieures palmées: a. Mandi¬
bules fortement dentées intérieurement. G.:
Caréna , Scarites, Acanthoscelis , Pasimachus,
Scapierus. b. Mandibules point ou très légè¬
rement dentées intérieurement. Oxysiomus ,
Oxygnathus, Camptodontus, Clivinia. B. Jam¬
bes antérieures non palmées : a. Antennes
grenues ou presque grenues; corselet presque
carré. G.: Ozœna, Mono. b. Antennes à ar¬
ticles allongés, presque cylindriques; corselet
presque lunulé ou cordiforme. Arisfus, Apo-
tomus. (D.)
BIPÈDES ( bis, deux fois ; pes, pied), zool.
— On donne ce nom aux animaux qui mar¬
chent sur deux pieds seulement. Les Bi¬
manes sont des Bipèdes ; les Gerboises et
les Kanguroos partagent cette prérogative ;
les Oiseaux sont essentiellement Bipèdes , et
l’on trouve , dans la famille des Scincoides ,
des animaux qui n’ont que les membres
postérieurs. Latreille avait désigné sous ce
nom une section de la classe des Mammi¬
fères, comprenant ceux qui sont privés de
membres postérieurs.
Cette même dénomination de Bipèdes, qui
pourrait s’appliquer généralement aux Rep¬
tiles munis de deux pieds seulement, a été res¬
treinte dans cette classe au genre Hystérope,
qui n’a que deux membres postérieurs . (G. d’O. )
BIPELTÉS. crust. — Synonyme de Bi-
cuirassés.
37
BIP
BIP
578
BIPENNE, bot. — Foyez bipinnk.
'BIPENNES. Bipennia {bis, deux fois ; pen-
na, plume, aile), ins.— Latreille désigne ainsi,
dans sa Méthode , une coupe de la division
des Insectes anélytres , comprenant ceux qui
n’ont que deux ailes. F oyez diptères. (D.)
RÏPHORE. Salpa (, biforis , qui a 2 trous).
moll. — Ces animaux, si remarquables sous
tant de rapports, et que les navigateurs avaient
dû observer depuis long-temps , lorsqu’au
milieu de l’obscurité des nuits ils voyaient de
longues bandes phosphorescentes briller, en
ondoyant, au sein des eaux , n’ont néanmoins
été positivement signalés pour la première
fois que par Brown , dans son Histoire natu¬
relle de la Jamaïque. Il en avait formé un g. sé¬
paré sous le nom de Thulia. Cette distinction
si heureusement établie ne fut cependant pas
admise sans difficultés. Linné y porta la con¬
fusion en plaçant les Biphores dans le g. Ho¬
lothurie; Forskhaî, qui leur donna le nom de
Salpa, et qui les avait étudiés avec attention,
les confondit pourtant avec des Ascidies.
Gmelin, dans la treizième édition du Systema
naturæ , adopta à la fois le g. Salpa de Fors-
kahl et le g. Dagysa de Banks et Solander,
créé récemment par eux pour un vrai Bi-
phore. Bruguière, à qui l’on doit des travaux
étendus , quoique incertains encore sür ces
Mollusques, changea le nom de Salpa en ce¬
lui de Biphore , et conserva à la fois les Bi¬
phores et les Thalies , qu’il confondit meme
avec les Physales ; mais les observations de
Bosc, celles de Péron, et, en dernier lieu, les
travaux de Cuvier, tirent disparaître la con¬
fusion qui régnait dans ce g.; et, à l’excep¬
tion de La marck , qui en lit, sous le nom de
Tuniciers, une classe intermédiaire à ses Ra-
diaires et aux Vers, tous les zoologistes , se
rangeant à l’opinion de Cuvier, les considè¬
rent comme des acéphales sans coquille.
M. de Blainville en a fait la 2e famille de
l’ordre de ses Hétérobranches sous le nom de
Saipiens, dont les Biphores constituent la
1 re division sous celui de Saipiens simples. Les
travaux de M. Savigny, et plus récemment
ceux de Sturm et dp Chamisso, de MM. Quoy
et Gaimard, de Kuhl et de Van Hasselt , ont
permis de compléter les renseignements
qu’on avait sur les animaux de ce genre.
Les Biphores sont, de tous les Mollusques
acéphales nus, ceux dont l'organisation est la
plus compliquée ; ce sont des animaux libres,
mous , à corps complètement diaphane , tu-
biforme ou cjlindroïde, plus ou moins al¬
longé, tronqué aux deux extrémités et mu¬
nis souvent, antérieurement, d’appendices
tentaculiformes ; ils sont renfermés dans
une enveloppe membraneuse et transparente
qu’on appelle le manteau , pourvue de tu¬
bercules en nombre variable, faisant l’office
de ventouses qui servent à leur agrégation et
portant des bandes musculaires transverses.
Deux ouvertures terminales sont situées aux
deux extrémités du corps, et l’ouverture pos¬
térieure est munie d’une valvule destinée à
empêcher la sortie de l’eau. Les viscères for¬
ment un nucléus , et sont placés à la partie
antérieure du corps , près de la bouche. L’a¬
nus est plus loin en arrière et dans l’inté¬
rieur du manteau. Us sont pourvus d’une
branchie unique en forme d’écharpe finement
striée en travers , et se portant obliquement
du nucléus à la partie postérieure du corps :
on ne connaît rien de leur système nerveux.
Les organes de la génération sont à peine
connus ; cependant on considère comme un
ovaire une masse granuleuse qu’on aper¬
çoit autour du nucléus, et l’on pense que les
Biphores sont hermaphrodites.
Pendant leur jeunesse , les Biphores s^nt
réunis , suivant les espèces , d’une maniéré
différente, soit en rosaces, soit en rubans
souvent fort allongés, dont les chaînons sont
formés d’individus disposés de manière à
laisser libres leurs deux ouvertures; et,
en général , pendant cette période, ils diffè¬
rent beaucoup des individus adultes. Un fait
digne d’attention rapporté par Chamisso ( Dis¬
sertai . sur les Salpa, 1819), c’est que les Bi¬
phores agrégés produisent , après être deve¬
nus libres , des petits libres aussi , dont la
forme diffère de la leur, et ces derniers don¬
nent à leur tour naissance à des individus
agrégés.
Les Biphores abondent dans la Méditerra¬
née et dans les mers équatoriales ; ils vivent
en haute mer, immergés à des profondeurs
variables ; mais, pendant les temps calmes,
On les voit près de la surface des eaux , où
ils répandent quelquefois une lueur phos¬
phorescente. Leur progression est lente et due
à l’eau qui, en traversant le tube, baigne l’ap¬
pareil respiratoire ; cette eau est expulsée par
l’ouverture postérieure du manteau , ce qui
fait qu’ils nagent en arrière et généralement
bip
5/9
renversés le dos en bas. La faiblesse de ce
mode de locomotion ne leur permet pas de
se soustraire aux ondulations de la mer, dont
ils sont constamment le jouet.
Le nombre des espèces est considérable et
s’augmente tous les jours: 'aussi des divi¬
sions ont-elles déjà été établies dans ce genre;
elles sont généralement fondées sur la pré¬
sence ou l’absence d’appendices et sur leur
mode d’agrégation. (C. d’O.)
*BIPHYLLOCERA (bis, deux fois; epvttov,
feuille ; x/pocg , corne), ins. — Genre de Co¬
léoptères pentamères , famille des Lamelli¬
cornes , tribu des Mélolonthides , établi par
M.Withe dans tin ouvrage intitulé: Notes
on some insects frorn king George’ s Sound ;
collected and presenled to the British Mu¬
séum by Captain George Grey , by Adam
JVithe , etc. , p. 461. Ce g. est fondé sur
une seule espèce trouvée dans l’île du Roi-
Georges, située entre la Nouvelle-Hollande
et la terre de Diérnen. Cette espèce , d’a¬
près la figure et la description qu’en donne
l’auteur, nous a paru très voisine du Rhiso-
trogus ; mais elle en diffère essentiellement
par la forme extraordinaire des antennes du
mâle, dont le dernier feuillet est fortement
pectiné extérieurement. Il la nomme Biphyl-
locera kerbyana-, elle est couleur de poix, et
couverte d’un duvet jaunâtre, avec 9 séries
longitudinales de points enfoncés sur chaque
élytre. (D.)
BÏPHYLLUS (bis, deux fois; yvUov ,
feuille), ins. — Genre de Coléoptères té-
tramères , famille des Xylophages , établi
par M. Dejean, dans son dernier Catalogue,
et adopté par M. Shuckard ( Eléments of Bri¬
tish entomology, etc., p. 178), qui le place
dans la famille des Clavicornes et dans sa
tribu des Engydæ , entre les g. Mycetopha-
gus et Tripliyllus. Il n’y rapporte, comme
M. Dejean , qu’une seule espèce ( Dermestes
lunatus Fabr.) ; mais M. Chevrolat en possède
une seconde , nommée par lui R. fagi, et qui
est figurée dans l’Iconographie du Règne
animal de Cuvier, pi. 41, fig. 7. Ce g. se dis¬
tingue principalement du g. voisin par ses
antennes biperfoliées. Latreille, dans ses Fa¬
milles naturelles , le place dans sa tribu des
Trogossitaires, et le nomme plus correctement
Diphyllus. Ces Insectes se tiennent sous les
écorces des arbres. (D.)
*BIPU\INATIFIDE. Bipinna lift dus (bis,
BIP
deux fois ; pinna, aile;//m/o, je divise), rot.
— Les feuilles sont dites bipirmatifides quand
elles sont partagées en lobes latéraux et at¬
teignant presque jusqu’à la côte ou nervure
moyenne , et quand chacun de ces lobes
est divisé en segments profonds imitant cha¬
cun une feuille pinnatifide. Cette disposi¬
tion est commune dans beaucoup d’espèces
de Fougères des g. Poly podium, Aspidium, etc.
(A. R.)
*BIPI\NÉ ou BIPENNE. Bipinnatus ou Bi-
pennatus (bis, deux fois; pennatus ou pinna tus,
ailé), bot. — Une feuille décomposée, dans
laquelle le pétiole commun porte, de chaque
côté , un certain nombre de pétioles secon¬
daires , sur lesquels les folioles sont rangées
comme dans une feuille pinnée , porte le
nom de feuille bipinnèe. La feuille bipinnée
se compose donc d’une série de feuilles pin-
nées, superposées sur les parties latérales
d’un pétiole commun. Par exemple, les feuil¬
les de presque toutes les espèces du genre
Gleditschia , beaucoup de Mimeuses, etc.
Voy. FEUILLE. (A. R.)
BIPINNULA (bis, deux fois; pinuula, petite
plume), bot. pii. — Genre de la famille des
Orchidées, tribu des Aréthusées, établi par
Jussieu , d’après Commerson , pour une
plante originaire de l’Amérique australe ,
et que Linné désignait sous le nom d’Are-
thusa biplumata. Les trois sépales extérieurs
du calice sont inégaux : les deux inférieurs
placés par-dessus le labelle sont allongés et
finement découpés en lanières étroites dans
leur partie supérieure. Le sépale supérieur
est concave et réuni aux deux internes ; il
forme une sorte de casque. Le labelle est con¬
cave, sessile, entier, présentant deux appen¬
dices allongés et fimbriés. Le gynostème est
allongé, semi-cylindrique, aminci et comme
membraneux de chaque côté. L’anthère est
terminale, opercuiiforme, à deux loges con¬
tenant deux masses polliniques biparties.
— L’espèce type de ce g. est originaire de
l’Amérique australe. C’est, comme nous l’a¬
vons déjà dit, P Arelhusa biplumata L., que
MM. Pœppig et Endlicher ( Nov. gen. et sp.,
t. 51) ont décrite et figurée sous le nom de
Chloroea ftmbriala. (A. R.)
BIPLEX. moll. — Ce genre , formé par
Perry aux dépens du genre Murex de Linné,
correspond à celui de Ranelle de Lamarck.
Foy. ce dernier mot. (C. d’O.)
580
BIS
BIS
BUPOREIA (bis , deux fois ; pores , pore).
bot. ph. — Genre de la famille des Simarou-
bacées, formé par Du Pelil-Thouars ( Gen.
Madag.), et réuni en synonymie au Sama-
dera de Gœrtner. (C. L.)
BIQUE et BIQUET, mam. — Vieux noms
de la Chèvre et de son petit.
BIR-REAGEL. ois. — Nom d’une espèce
du g. Engoulevent, Caprimidgus striguloides.
BIRA-SOUREL. bot. pu. — Synonyme
languedocien de Tournesol , Helianihus an-
nuus L.
BÏRAGO. bot. pii. — Ce mot est synonyme
d’ivraie dans le dialecte gascon.
BIRGUE. crust. — Le genre Birgue ou
Birgus a été établi par Leach pour recevoir
un pagurien dont l’abdomen n’est pas con¬
tourné sur lui-même , et se trouve garni de
grandes plaques cornées à peu près comme
celui des autres Décapodes. On n’en connaît
qu’une seule espèce habitant les mers d’A¬
sie, et remarquable par les végétations vas¬
culaires dont est garnie la voûte de ses cavi¬
tés branchiales. (M. E.)
BIRÛLIA (nom propre), bot. ph. — Genre
de la famille des Elatrinacées, formé par
Bellardi (Mèm. acad. Tur., XVII, 64), et'
réuni comme synonyme à l’Élatrine de
Linné. (C. L.)
BIROSTRITE. Biroslrites (bis, deux fois;
rostnim , bec), moll. — Genre créé par La-
marckpour le moule intérieurdes Sphérulites
et des Badiolites dont il ignorait les rapports
avec la coquille. Des observations qui ne re¬
montent guère qu’à 12 aimées ont démontré
l’erreur du savant conchyiiologiste et fait
rayer de la classification le genre qu’il avait
établi. Voyez rudiste et spherülite.
(C. d’O.)
BIRRIIE. uns. — Voyez byrriie.
BISAAM ou BIZAAM. mam. — Variété de
la Civette.
BISANNUEL. Biennis (bis, deux fois;
annus, année), bot. ph. — Plante dont la vie
dure deux années, c’est-à-dire qui ne fleurit,
ne fructifie et ne meurt qu’au bout de deux
ans. La première année , la plante bisan¬
nuelle ne pousse que des feuilles radicales
ou groupées et réunies en une sorte de
tète. A la seconde année, naît du centre
de ces feuilles une tige qui se charge de
fleurs, auxquelles succèdent des fruits et des
graines , et la plante périt ; ainsi, la Carotte,
le Chou, etc., sont des plantes bisannuelles.
Dans les ouvrages descriptifs, on exprime la
durée bisannuelle des plantes par le signe o''*
qui est celui dont les astronomes se servent
pour désigner la planète de Mars, qui fait sa
révolution sidérale en deux ans. (A. R.)
BISCACHO. mam. — V oyez viscaciie.
MBISCHOFFIA (nom propre), bot. pii. —
Ce genre, dédié par M. Blume à l’un des bo¬
tanistes distingués de l’Allemagne, a pour sy¬
nonyme le Microelus , Wight et Arnolt. Il
appartient à la famille des Euphorbiacées, et
comprend aujourd’hui 5 espèces, dont 3 iné¬
dites, indigènes des Moluques ou du conti¬
nent indien. Ses caractères sont : Fleurs
dioiques. Mâles. Calice à 5 folioles concaves
ou infléchies en capuchon, et auxquelles cor¬
respondent 5 étamines à filets très courts ,
supportant de grosses anthères introrses ,
biloculaires ; rudiment d’ovaire en forme de
clou à tête aplatie ou même légèrement con¬
cave. Point de corolle. Femelles. Calice à
5 folioles petites , dressées, lancéolées. Co¬
rolle et étamines milles. Parfois 1-2 glandes
excessivement petites, correspondant à 2 di¬
visions du calice. Ovaire ovoïde, 3-locu-
laire , à loges 2-ovuiées , et surmonté de
3 styles linéaires , entiers , recourbés ou
flexueux , papilleux sur la face interne ou
supérieure. Fruit indéhiscent , en forme de
petit drupe charnu , de la grosseur d’une
Merise ou d’un gros Pois , triloculaire , cha¬
cune des loges ne contenant, par avorte¬
ment, qu’un seul ovule. — Les Bischoffia, pla¬
cés par M. Blume à la suite des Rutacées ,
doivent réellement appartenir aux Euphor¬
biacées. La plupart d’entre' eux sont des ar¬
bres qui atteignent une très grande hauteur ;
leurs feuilles sont composées, 3-foliées ; leurs
fleurs, disposées en panicules lâches dans les
femelles , très serrées au contraire dans les
mâles , sont en général de couleur jaunâtre
et toujours fort petites. Ce g. , à cause de
ses loges 2-ovulées , ses étamines définies et
insérées à la base ou sous le rudiment d’un
ovaire central et sessiîe , semble devoir faire
partie de la l,e division établie dans les Eu¬
phorbiacées par M. Ad. de Jussieu. (J. D.)
BISCLCLLLA , Endl. bot. pii. — Syno¬
nyme de Bicuculla.
*BISCUCULLATA, Endl. bot. ph. — Sy¬
nonyme de Bicuculla ta.
BISCUTELLA (bis, deux fois; scutella,
BIS
BJS
581
écuelle; forme (les fruits), bot. pu. — Ce
genre linnéen appartient à la famille des Cru¬
cifères, tribu des Thlaspidées, et a été divisé
par De Candolle en deux sections renfer¬
mant en tout 30 espèces , dont 2 incertaines.
Les Biscutelles croissent dans le midi de l’Eu¬
rope et le bassin méditerranéen, en Italie, en
Espagne , dans le midi de la France , etc. La
plupart sont hispides ou tomenteuses ; à
feuilles subradicales ou caulinaires, alternes,
oblongues , entières , dressées ou pinnatifi-
des; à tiges cylindriques; à fleurs inodores ,
ébractéées, disposées en faux corymbe.
(C. L.)
BIS-ERGOT, ois. — Syn. de Francolin
Haban Ivukalla, Teirao bicalcaratus Forst.
*BISERIE. Ri séria tus (bis, deux fois; sériés,
série), bot. pu. — Se ditde tout système d’or¬
ganes disposés en deux séries , l’une inté¬
rieure, l’autre extérieure; ainsi les pétales
sont bisériés dans plusieurs plantes de la fa¬
mille des Anonacées. (A. R.)
BISERRULA (bis ,,deux fois ; serrula , pe¬
tite scie), bot. pu. — Genre de la famille des
Papilionacées', tribu des Astragalées? formé
par Linné et indiqué d’abord par Tourne-
fort sous le nom de Pelecinus vulgaris. Il ne
renferme que cette seule espèce, remarquable
surtout par sa gousse biloculaire. C’est une
plante herbacée , annuelle , diffuse , pubes-
cenle ; à feuilles imparipennées, multiju-
guées; à fleurs petites, bleuâtres, disposées
en un épi ovale, croissant au midi de l’Eu¬
rope et en Orient, dans les lieux pierreux.
(C. L.)
BISET, ois. — Nom vulgaire du Columba
livia , appelé également Pigeon de roche, et
qu’on regarde comme la souche de la plus
grande partie de nos races domestiques.
RISETTES, ois. — Nom vulgaire de la Ma¬
creuse commune.
RISETTES, bot. cr. — Nom vulgaire
des Mousserons.
*BISEXUEL ou mieux BISEXUÉ. Bisexua-
tus (bis, deux fois; sexus, sexe), bot. — Cette
expression est synonyme de fleurs herma¬
phrodites , c’est-à-dire munies des deux or¬
ganes sexuels, étamines et pistils, réunis dans
un même périanthe. (A. R.)
BISIPHITE. Bisipliiles (bis, deux fois ; si¬
phon, siphon), moll. foss. — GenredeCépha-
lopodes fossiles, établi parMontfort, pour une
espèce de Nautiles auquel il avait cru trou¬
ver deux siphons, et qui n’a réellement qu’un
enfoncement en entonnoir et sans issue à la
partie postérieure des cloisons, ce qui a causé
son erreur. Ce g., que M. Deshayes laisse en¬
core dans les Nautiles, semble à quelques au¬
teurs, à cause de cette particularité, justifier
une division dans le g. Nautile. (C. d’O.)
BISMUTH ( de l’allemand Wismuih ).
min. — Ce métal était connu des anciens ,
qui le confondaient avec le Plomb et l’ɬ
tain ; Stahl et Dufay en reconnurent les pre¬
miers les propriétés distinctives. A l’état pur,
il ressemble beaucoup à l’Antimoine , mais
il est d’un blanc rougeâtre , il est très cas¬
sant et facile à pulvériser ; il a beaucoup de
tendance à cristalliser. On l’obtient aisément
sous formes cristallines, en faisant fondre du
Bismuth dans un creuset ; lorsque le métal
est fondu on le laisse refroidir, et dès que la
surface du métal est figée, on perce la croûte
et l’on décante la partie encore liquide. Après
le refroidissement on brise le creuset , et on
le trouve tapissé à l’intérieur de cristaux
dont la forme ressemble à ceux du sel ma¬
rin. Ces cristaux paraissent être des cubes,
dont les surfaces seraient excavées en tré¬
mies , avec cette différence que les lames
qui les composent ne sont pas complètes
comme celles du sel marin, mais présentent
en certains endroits , vers leurs bords , des
interruptions et des inflexions qui imitent les
dessins à la grecque. — La forme primitive du
Bismuth est, d’après Haüy, l’octaèdre régu¬
lier. Le Bismuth fond à la simple flamme
d’une bougie: à une haute température, il se
volatilise, et on peut le distiller en vases clos ;
il se sublime alors en cristaux feuilletés. Il
est soluble dans l’acide nitrique avec dégage¬
ment de gaz nitreux ; l’addition d’une cer¬
taine quantité d’eau pure le précipite en
blanc de ses dissolutions par les acides.
Le Bismuth est, dans les méthodes minéra¬
logiques qui procèdent comme celle d’Haüy,
la base d’un genre composé d’au moins six
espèces, savoir : le Bismuth natif, le Bismuth
sulfuré, le Bismuth telluré, le Bismuth oxydé,
le Bismuth carbonaté et le Bismuth silicalé
phosphorifère.
1 . Bismuth natif. Gediegener Wismuth.W.
Substance métallique, très lameîlcuse, d’un
blanc rougeâtre , présentant quelquefois des
teintes superficielles de gris jaunâtre ou ver¬
dâtre , très fragile , s’égrenant sous le mar-
582
BIS
BIS
teau, très fusible au chalumeau, et donnant
un oxyde jaune qui couvre le charbon; solu¬
ble avec effervescence dans l’acide nitrique,
où elle produit une nébulosité d’un vert jau¬
nâtre.
Le Bismuth se clive en octaèdre régulier :
on en cite des cristaux en octaèdres , en té¬
traèdres réguliers , et en rhomboèdres aigus
de 70° 31' (angle plan, 60°), qui résultent de
la combinaison d’un octaèdre et de deux té¬
traèdres , et représentent ainsi ce qu’Haüy
considérait comme la molécule soustractive.
— Le Bismuth naturel est rarement pur ; il
est presque toujours mélangé d’une certaine
quantité'd’Àrsenic. On le trouve ordinaire¬
ment à l’état lamellaire , ou sous forme de
ramifications , qui présentent les structures
palmée ou penniforme, et qui sont dissémi¬
nées dans le Quartz ou le Jaspe, dans le Cal¬
caire ou la Barytine. Il se rencontre principa¬
lement dans les filons arsénifères, argentifères
et cobaltifères à Bieber, dans le Hanau ; à
Wittichen , en Souabe ; à Joachimsthal , en
Bohême ; à Schneeberg, en Saxe ; à Bispberg
et à Bastnaës, en Suède. On en trouve aussi
des traces dans la mine de plomb de Poul-
laouen , en Bretagne , et dans la vallée d’Os-
sau (Pyrénées). — Le principal usage du Bis¬
muth consiste dans les alliages qu’on en fait
avec diverses substances métalliques , entre
autres avec l’Étain , auquel il donne plus
d’éclat et de dureté. Il est un des composants
de l’alliage fusible de Darcet. On a proposé
de l’employer dans l’étamage -des glaces , et
de le substituer au Plomb dans l’essai de l’Ar¬
gent à la coupelle.
2. Bismuth sulfuré. Bismuthine, Beud. ;
Wismuthglanz , W. Substance métalloïde ,
d’un gris de plomb ou gris d’acier, avec une
nuance de jaunâtre, cristallisant en aiguilles
rhomboïdales très allongées, et striées longi¬
tudinalement. Cette espèce paraît être iso¬
morphe' avec l’Antimoine sulfuré ou la Sti¬
bine. Elle est composée de deux atomes de
Bismuth et de trois atomes de Soufre ; en
poids de 81,5 de Bismuth et de 18,5 de Sou¬
fre. Sa forme fondamentale est un prisme
rhombique. droit d’environ 91°, clivable avec
beaucoup de netteté , comme celui de la Sti¬
bine, dans le sens de la petite diagonale ; elle
est moins dure que le calcaire, et pèse spéci¬
fiquement 6,5. Elle est fusible à la simple
flamme d’une bougie ; fondue sur le charbon
elle entre en ébullition , éclabousse et pro¬
jette des gouttelettes incandescentes , couvre
le charbon d’oxyde jaune, et donne pour ré¬
sidu un globule de Bismuth. Elle est soluble
lentement dans l’acide nitrique ; la solution
en est troublée par l’eau et précipite en noir
par les hydrosulfates. — On la trouve dans les
filons qui traversent le Granit et les Schistes
cristallins, sous la forme d’aiguilles ou de la¬
melles striées, à Bieber en Hanau, avec la Si¬
dérose ; en Saxe et en Bohême, avec le Silex
corné ; à Bastnaës en Suède , avec la Cérite
rouge.
On a rapporté à cette espèce : io un miné¬
ral en aiguilles d’un gris métallique jaunâ¬
tre, qui se trouve disséminé dans un Quartz
gras, dans la mine d’or deBérésof, en Sibérie,
c’est le Nadelerz de Werner, le Bismuth sul¬
furé plumbo-cuprifère d’Haüy, qui paraît
formé de Sulfure de Bismuth , mélangé ou
combiné avec des sulfures de Cuivre et de
Plomb. 2° Un autre minéral en aiguilles qui
ressemble beaucoup au*Nadelerz , et qui est,
comme lui, disséminé dans des gangues sili¬
ceuses , c’est le JVnmuihbleierz de Schap-
bach, pays de Baden, ou le Bismuth sulfuré
plumbo-argentifère d’Haüy, composé de sul¬
fure de Bismuth , de sulfure de Plomb et de
sulfure d’ Argent. — Le sulfure de Bismuth se
rencontre encore uni au sulfure de Cuivre
dans le Kupfenvismutherz de Wittichen en
Souabe, et au sulfure de Nickel dans le
JVickelwismiithqlanz de Grünau, comté de
Sayn-Altenkirch. oyez sur toutes ces ma¬
tières le mot SULFURES.
3. Bismuth tellure. Tétradvmite , Haid.;
Bornine, Beud. Substance métalloïde, d’un
gris de Plomb ou d’un blanc d’Étain , en la¬
mes à cassure striée, dérivant d’un rhom¬
boèdre aigu de 66° 40' , clivable très nette¬
ment perpendiculairement à l’axe. C’est un
sulfo-tellurure de Bismuth avec traces de Sé¬
lénium. Sa pesanteur spécifique est de 7,5.
On l'a trouvée dans un conglomérat trachy-
tique, près de Schemnitz, en Hongrie. — L’Ar¬
gent molybdique de Deutsch-Pilsen, en Hon¬
grie , paraît se rapporter à la même espèce ;
cependant sa pesanteur spécifique est un peu
plus considérable , et il contient 2 à 3 pour
100 d’ Argent. On cite encore la même sub¬
stance, en lamelles éclatantes, à Tellemarken,
en Norwège, et à Bastnaës, en Suède, où elle
accompagne la Cérite et la Chalkopyrite.
BIS
BIS
583
4. Bismuth oxydé. Wismuth-Ocker, W.
Cette substance u’a encore été trouvée qu’à
l’état pulvérulent sur les minerais de Bis¬
muth, de Cobalt et de Nickel, principalement
près de Schneeberg , en Saxe. Elle est très
tendre et même friable, et se réduit très faci¬
lement sur le charbon. Sa couleur est le
jaune verdâtre , passant quelquefois au gris
jaunâtre.
5. Bismuth carbonate. On a décrit sous
ce nom une substance terreuse , brune , ve¬
nant de Sainte-Agnès en Cornouailles, et qui
a été analysée par Mac-Grégor ; mais celte
analyse laisse beaucoup à désirer. La sub¬
stance que M. Breithaupt vient de décrire
sous le nom de Bismuthite, et qu’on trouve
en petites aiguilles jaunes et vertes à Ullers-
reuth en Yoigtlang, paraît n’être qu’un Car¬
bonate de Bismuth.
6. Bismuth silicate phospiiorifere. Euly-
ane, Br. ; Wismuthblende. Substance brune,
à éclat adamantin , clivable en dodécaèdre
rhomboïdal, et cristallisant dans le système •
tétraédrique. Ses cristaux , qui sont fort pe¬
tits, sont des tétraèdres pyramidés. Leur du¬
reté est de 4,5, leur pesanteur spécifique de
5,8. — Ils fondent aisément, et sont réductir-
blés par la Soude. Ils font gelée avec les aci¬
des nitrique et chlorhydrique. Analysée par
Kesten, cette substance a donné : Silice, 22,23 ;
oxyde de Bismuth, 69,36 ; acide phosphori-
que, 3,31 ; oxyde de Fer, 2,40 ; oxyde de Man¬
ganèse, 0,30 ; Eau et acide fluorique, 1,01. —
On la trouve à Schneeberg en Saxe , où elle
est accompagnée d’Atélestite , en petits cris¬
taux jaune de Soufre. (Del.)
*BÏSMUTHU\E, Beud. min. — Voy. bis¬
muth SULFURÉ.
B!S\I1 TIIITE, Br. min. — Voy. bismuth
CARBONATE. (DEL.)
BISNAGILLI. bot. ph. — Synonyme vul¬
gaire de Bryonia laciniosa.
BISNAGO. bot. ph. — Synonyme pro¬
vençal du Daiicus visnaya L. Voyez ca¬
rotte.
BÏSNIl.S. ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères, de la famille des Brachélytres , éta¬
bli par Stephens, et non adopté par Erich-
son , qui en rapporte les espèces au g. Phi-
lonthns de Leach. Voy. ce mot. (E.)
BISON. Bos americanus Gmel. mam. —
Le mot Bison , etnployé par les auteurs latins
du premier siècle (1) pour désigner l’Aurochs,
que les progrès des armes romaines avaient
fait récemment connaître à l’Italie , parait
dériver du nom que portait l'anima! dans la
langue des Germains, ou du moins d’un mot
qui s’appliquait au genre, sans distinction
d’espèces (2). En effet, nous voyons, dans le
vieux pocme des Niebelungen, un Bœuf sau¬
vage mentionné sous le nom de JViseni; et,
plus tard, Albert-le-Grand fait usage de Vi%
sent dans le même sens.
f ans les auteurs latins du moyen-âge, le
mot Bison se trouve appliqué non seulement
à l’Aurochs , mais encore à tous les Bœufs
sauvages en général, et il en est de même
des mots Urus et Bubalus. Ainsi, à mesure
que les pays où se trouvaient ces grands Ru¬
minants devenaient plus accessibles , les
noms par lesquels on en distinguait les diver¬
ses espèces perdaient leur sens précis , et les
renseignements devenaient si vagues , qu’il
est aujourd’hui presque impossible d’en tirer
parti pour fixer les anciennes limites géogra¬
phiques de quelques unes de ces espèces. Il
est évident , en effet , qu’on ne saurait as¬
seoir aucune conclusion sur tout passage où
l’un des trois noms que nous venons de rap-
(i) Tibi dont varice pectora Tigres,
Tibi vellosi terga Bisontes...
Sénèque , Hippol., act. I , v. 63.
Paucissima Scythia gignit , inopia fruticum ; pauca con
termina itli Germania , insignia tamen Boum ferorum gé¬
néra, jubatos Bisontes excellentique vi et velocitate uros...
quibus imperitum vulgus Bubalorum nomen imposuit.
Plin., Nat. Hist., lib. VIII , cap xv.
Illi cessit atrox Bubalus atque Bison.
Martial, Spect., épigr. xxiii.
(?.) Parmi les naturalistes qui soutiennent cette étymolo¬
gie, jusque là fort plausible, quelques uns vont plus loin, et
veulent que l’ancien nom , dont la forme précise ne leur est
pas connue , dérive du mot Bisam , mot qui , dans l’alle¬
mand moderne , signifie Musc. Cette dernière conjecture est
peu vraisemblable, et il en est une bien plus naturelle , qui
consiste à supposer que le mot par lequel on a d’abord dé-
signé,dans les pays allemands, non le véritable Musc, qui n’y
a été connu que fort tard , mais l’odeur musquée , en géné¬
ral , a été tiré du nom de l’animal qui la présente à un très
haut degré. Par la suite , on aura étendu l’acception de
ce mot; et c’est par abus qu’on l’aura attribué enfin exclu¬
sivement au musc du Chevrotain. Au reste , le même trans¬
port a eu lieu dans d’autres pays, où le musc a reçu le nom
de castouri , parce que le castoreum y avait été long-temps
le type des odeurs musquées. Dans les contrées de l’Europe
où l’on ne connaissait point le Bison et très peu le Castor, le
Musc a reçu des noms dérivés de ceux qu’il porte dans les
langues asiatiques, et ces derniers noms , pour le remarquer
en passant, rappellent les rapports qu’a la substance odo¬
rante avec l’appareil génital de l’animal qui la fournit.
584
BIS
peler se présente sans être accompagné d’une
indication de caractères; mais, même quand
cette indication s’y trouve jointe, nous ne la
pouvons accepter qu’avec une extrême ré¬
serve, puisque nous savons comment on pro¬
cédait dans cet âge du demi-savoir, cent
fois pire que l’ignorance. Au lieu de donner
les résultats dé ses propres observations ou
les renseignements qu’il aurait pu recueillir
fies chasseurs et des habitants de la campa¬
gne, l’écrivain qui voulait faire connaître
un animal puisait à des sources qu’il re¬
gardait comme beaucoup plus respectables ,
et allait chercher dans quelque manuscrit
incorrect de Pline ou de Solin la description
correspondant au nom qu’il avait adopté.
C’est ainsi que le naturaliste romain ayant
parlé des yùbalos Bisontes, Boethius, qui dé¬
signait, sous le nom de Bisons, les Bœufs sau¬
vages de l’Écosse , n’hésita pas à leur donner
une crinière de Lion. Ces Bœufs cependant,
comme on le sait aujourd’hui , n’ont rien de
commun avec les Bœufs à crinière, et appar¬
tiennent à la même souche que notre bétail
domestique.
Une extension plus judicieuse du mot Bi¬
son fut faite à une époque postérieure. Les
Espagnols, qui pénétrèrent vers le milieu du
xvie siècle dans le bassin du Mississipi , y
trouvèrent une espèce de Bœufs , le Buffalo
des Anglo-Américains , qui offrait avec l’es¬
pèce de l’Aurochs une telle ressemblance dans
tous les caractères extérieurs, qu’elle pouvait,
qu’elle devait même d’abord n’en être consi¬
dérée que comme une variété. En effet , si
les descriptions des parties externes et les fi¬
gures du nouvel animal permettaient d’a¬
percevoir entre lui et l’Aurochs quelques dif¬
férences , telles que la brièveté des jambes,
de la queue, le moindre développement du
train de derrière, etc., ces différences n’é¬
taient pas plus grandes que celles qu’on ob¬
serve entre deux races sauvages appartenant
à une même espèce , mais habitant des pays
éloignés l’un de l’autre. Plus tard , à la vé¬
rité , on reconnut que le nombre des côtes
n’était pas le même chez les deux animaux;
on les considéra comme spécifiquement dis¬
tincts, et l’on sentit la nécessité de ne plus les
confondre sous un même nom ; npiis, par une
de ces bizarreries qui ne sont que trop com¬
munes en histoire naturelle, ce fut l’espèce
du Nouveau- Monde qui conserva le nom
BIS
donné originairement à l’espèce de l’ancien
continent.
Quoi qu’il en soit, ces deux especes offrent
entre elles beaucoup de traits de ressem¬
blance; elles forment un groupe bien tran¬
ché , qu’on peut avoir besoin de considérer
isolément , et pour lequel il est bon d’avoir
une dénomination commune. Quelques na¬
turalistes les désignent collectivement sous
le nom de Bisons; mais c’est une mauvaise
pratique que de faire ainsi d’un mot une dou¬
ble application, puisque le lecteur est souvent
embarrassé pour savoir si ce mot doit être
pris dans le sens le plus général ou dans le
sens le plus restreint. Le mot Bisomidèes ,
employé par d’autres zoologistes , ne laisse
pas l’esprit en suspens , mais il prête à une
autre objection, car la terminaison en idées
est, en quelque sorte, consacrée par l’usage
aux noms de famille, et ne paraît guère con¬
venable pour un petit groupe qui ne s’élève
pas même au rang de'sous-genre. Je propo¬
serai d’y substituer le mot Bonase , employé
par Aristote , qui a donné la première et
la seule bonne description de l’Aurochs que
nous trouvions dans les auteurs anciens.
C’est à ce mot (t) que je placerai ce que
j’aurai à dire des caractères communs aux
deux espèces , et de ceux qui caractérisent
chacune d’elles en particulier. (Roulin.)
BISOTTE. bot. pii. — Nom vulgaire de
Y Ayaricus livescens.
BISPÉNIEIMS (bis, deux fois; pénis, pénis).
rept. — C’est le troisième et dernier ordre de
la sous-classe des Reptiles, établi par M. de
Blainville pour les Sauriens et les Ophi¬
diens , qu’il réunit dans un même groupe , à
cause de leurs affinités organiques , et qu’il
désigne sous le nom de Bispéniens, par suite
de la disposition double de l’organe excita¬
teur du mâle. (C. d’O.)
BISSE, ois. — Synonyme de Rouge-Gorge.
Voyez RUBIETTE.
BISSE-MORELLE. ois. — Nom vulgaire
de la Fauvette traîne-buisson, Motacilla mo-
dularis. Voyez accepteur.
BÎSSET et BISSES, bot. cr. — Synonyme
de Byssus.
BISSOLITHE. min. — Voyez byssolitiie.
BISSOURDET. ois. — Nom vulgaire du
Troglodyte.
(i) Voir aussi aux mots Aurochs , Boeuf , Buffalo et
Zinsn.
,BIT
585
BIT
BISSOUS. mam. — Synonyme vulgaire de
Lapin.
BISSUS. bot. cr. — Voyez byssus.
BISTARDE ou BÎTARDE. ois. — Syno¬
nyme d’Outarde.
‘BISTOX (fils de Mars), ins. — Leach dé¬
signe ainsi un g. de Lépidoptères nocturnes ,
déjà nommé Amphidasis par les entomolo¬
gistes allemands. Voyez ce mot. (D.)
BISTORTE ( bis , deux fois ; tonus , tor¬
tueux). bot. pii. — Nom vulgaire d’une es¬
pèce du g. Polygonum.
RISTOURNÉE, moll. — Nom vulgaire
d’une coquille du g. Arche, Area tortiiosa.
Oken en a fait un g. distinct des Arches
sous le nom de Trisis. (C. d’O.)
RISTROPGGOX. bot. pii. — Voyez bys-
tropogon. (C. L.)
' BISULFURE DE CUIVRE, min .—Voyez
cuivre et sulfures. (Del.)
BISULQUES {bis, deux fois ; sulcas , sillon).
mam. — Animaux à deux sabots principaux,
tels que les Ruminants.
BITARDE. ois. — Voyez bistarde.
BITESTACÉS. Bitesiaceus {bis, deux fois ;
testa, coquille), crust.— Nom sous lequel on
a désigné les Crustacés de l’ordre des Bran-
chiopodes, dont le corps est recouvert d’un
double bouclier semblable à une coquille bi¬
valve; tels sont les Cypris, les Daphnies, etc.
(C. d’O.)
BITOMA {bis, deux fois ; Top-n , portion ;
ce nom fait allusion aux deux articles de la
massue des antennes), ins. — Genre de Co¬
léoptères tétramères, famille des Xylopha¬
ges, tribu des Trogossitaires, établi par Herbst
aux dépens du g. Lyctas , Fabr. Il n’en dif¬
fère que parce que les espèces qui le compo¬
sent ont les antennes plus courtes et les man¬
dibules cachées ou peu découvertes. M. De-
jean, dans son dernier Catalogue, y rapporte
8 espèces , dont 7 d’Amérique et une seule
d’Europe. Cette dernière est le Lyctus cre-
natus Fabr. , qu’on trouve sous les écorces
aux environs de Paris; elle est figurée dans
Panzer {Hist. ins. , t. I, tab. 24). M. Guérin-
Méneville, dans son Iconographie du Règne
animal de Cuvier, pi. 41 , fig. 5, en figure
une espèce nouvelle qu’il nomme B. unicolor.
La treille avait changé le nom de ce g. en ce¬
lui de Ditoma comme plus correct ; mais ce¬
lui de Bitoma a prévalu. (D.)
BITOME. Bitomus {bis, deux fois ; xôpoç ,
division, section), moll. — Coquille micros¬
copique que Soldani prétend avoir trouvée en
abondance dans la Manche, où personne ne
l’a retrouvée depuis , et que Mont fort a prise
pour type du g. Bitome, sur une figure de
Soldani. L’adoption de ce g. est ajournée
jusqu’à ce que son existence soit bien con¬
statée. (C. d’O.)
BUTOR ou BITOUR. ois. — Nom vulgaire
du Butor.
BITRISCI1US. ois. — Synonyme de Roi¬
telet.
*BITTACOMORPIIE. Biltacomorpha {Bit-
tacus , nom d’un g. de Névroptères ; yopep-a ,
forme), ins. — Genre de l’ordre des Diptères,
division des Némocères , famille des Tipulai-
res, tribu des Terricoles, établi par M. Wcst-
wood sur une seule espèce, Plychopiera clci-
vipes de Fabricius,ct adopté par M. Macquart,
dans son Suppl, à l’IIist. nul. des Diptères ,
t. II, p. 648.
L’espèce unique, sur laquelle ce g. a été
fondé, est remarquable par la longueur inusi¬
tée de l’abdomen ; par la conformation de ses
pieds en massue, et par les nervures des ailes.
En voici une courte description : longueur,
8 lignes ; obscure ; thorax à bandes ; côtés et
écusson blancs; jambes à bandes blanches;
1er art. des tarses longs, à base blanche. Elle
est de l’île de Terre-Neuve , Amérique bo¬
réale. (D.)
BITTAQUE. Bitiacus. ins. — Genre de la fa¬
mille des Panorpiens, de l’ordre des Névrop¬
tères, établi par Latreille aux dépens du g.
Panorpa , Lin., et adopté par tous les ento¬
mologistes.
On ne connaît encore que quatre espèces
de ce genre , dont le type est le B. tipularius
( Panorpa lipularia Lin., Fab.), qui habite la
France et tout le midi de l’Europe, et offre en¬
tièrement l’aspect d’un Tipule (g. de l’ordre
des Diptères). (Bl.)
*BITTERSALZ, c’est-à-dire Sel amer.
min. — Synonyme d’Epsomite ou Sulfate de
magnésie. Voyez sulfates. (Del.)
BITTERSPATH, c’est-à-dire Spath amer.
min. — Synonyme de Dolomie ou Garbonate
de chaux et de magnésie. V oyez carbonates.
(Del.)
BITUBULITE. Bilubuliles {bis, deux fois ;
tabulas, tube, petit tuyau), moll. foss.— Blu-
menbach a donné ce nom à un fossile très
singulier trouvé dans le calcaire d’Heinhcr >
•77 *
T. II.
5 80
BIT
BIT8
près de Gœttingue. Ses affinités sont encore
inconnues ; car on ne sait si l’on peut le re¬
garder comme un fossile ou s’il appartient à
une autre classe. C’est sans fondement que
M. Sehlotheim le rapproche des Hippurites
de Lamarck. (C. d’O.)
BITUME, min. — Les Bitumes sont des
substances liquides ou visqueuses , qui pa¬
raissent formées d’après les lois de la com¬
position organique , et sont beaucoup plus
analogues aux huiles et aux poix végétales
qu’aux minéraux proprement dits. Ces ma¬
tières, qui ne cristallisent pas, et dont la
nature chimique n’est pas bien définie ,
échappent complètement à la méthode mi¬
néralogique , dans laquelle on ne les admet
que par tolérance : on ne peut donc les dé¬
crire qu’à la manière des substances orga¬
niques naturelles , surtout à l’aide de leurs
propriétés chimiques. Les Bitumes sont des
substances combustibles, composées de car¬
bure d’hydrogène, seul ou uni à un principe
oxygéné. Iis sont tantôt liquides et plus ou
moins transparents, tantôt mous comme de
la poix , quelquefois solides ; mais , dans ce
dernier cas, iis sont très friables , se pulvé¬
risent facilement entre les doigts , et se ra¬
mollissent à une température peu élevée.
Tous s'enflamment aisément et brûlent avec
flamme et fumée épaisse , en dégageant une
odeur forte qui leur est particulière. Leur pe¬
santeur spécifique varie de 0,7 à 1,2 , ce qui
fait que la plupart du temps iis surnagent à
la surface de l’eau : ils sont généralement de
couleur brune ou noire. On les divise en
plusieurs sous-espèces , ou variétés princi¬
pales , entre lesquelles il existe des passages:
le Naphte , le Pétrole, le Malthe et l’As¬
phalte.
1° Le Naphte. Erdœl, W. C’est le Bitume
le plus rare. Il est parfaitement fluide à la
température ordinaire , diaphane, d’un blanc
jaunâtre, très inflammable; il suffit d’en
approcher un corps embrasé pour qu’il
prenne aussitôt feu comme de l’Alcool. Il
donne une flamme bleuâtre , une fumée
épaisse , et ne laisse aucun résidu. Lorsqu’il
est exposé à l’air pendant long-temps , ii s’é¬
paissit et se change en Pétrole. Le Naphte
pur ou distillé paraît être isomère avec le
percarbure d’hydrogène des chimistes.
2o Le Pétrole (c’est-à-dire huile de pierre)
est de couleur brune ou d’un rouge noi¬
râtre , d’une consistance visqueuse plus ou
moins épaisse, et d’une fluidité qui aug¬
mente par la chaleur. C’est le Bitume li¬
quide le plus commun ; il diffère du Naphte,
en ce qu’il laisse pour résidu de la distilla¬
tion une matière bitumineuse non volatile ,
qui paraît être identique avec le Malthe.
3° Le Malthe ou Pissasphalle (l’Asphalte
du commerce) : sorte de Bitume glutineux ,
de poix ou de goudron minéral , qui se dur¬
cit par le froid et se ramollit par la chaleur.
Il se fond toujours dans l’eau bouillante ; il
est soluble dans l’Alcool , dans le Naphte et
dans l’huile de térébenthine. Sa composition
n’est pas encore bien connue.
4° V Asphalte. Le Bitume de Judée ; le
Karabé de Sodome ; le Bitume des Momies.
Il est solide, d’un noir brunâtre, très fragile,
à cassure vitreuse largement conchoidale. Il
est connu de temps immémorial , et il pro¬
vient principalement , ainsi que l’indique
son nom, du lac Asphaltite ou de la mer
Morte en Judée. Il ne fond pas à la tempé¬
rature de l’eau bouillante, mais il est fu¬
sible à une température plus élevée , et il
est insoluble dans l’Alcool, il est formé de
carbone, d’hydrogène et d’oxygène, dans des
proportions qui ne sont pas encore bien dé¬
terminées.
On a beaucoup discuté sur l’origine des
Bitumes , et l’opinion la plus accréditée jus¬
qu’ici était qu’ils provenaient du règne vé¬
gétal , et résultaient d’une sorte de distilla¬
tion naturelle des Houilles. La ressemblance
qui existe entre certains Bitumes naturels et
les matières bitumineuses qu’on extrait de
la Houille appuyait fortement cette idée ;
mais elle était sujette à d’assez grandes dif¬
ficultés , par l’impossibilité où l’on se trou¬
vait d’expliquer d’une manière satisfaisante
l’immense quantité de Bitumes répandue à
la surface de la terre , l’existence de ces ma¬
tières dans les roches ignées, les filons, les
terrains antérieurs à la Houille, et enfin
les rapports constants qu’on remarque en¬
tre le gisement des Bitumes et les dépôts de
Sel , de Gypse et de Soufre, les salses, les
éruptions gazeuses , les sources thermales et
minérales : aussi les géologues pensent-ils
aujourd’hui que les Bitumes sont, comme
ces dernières substances , des produits vol¬
caniques indirects, ou une nouvelle sorte de
manifestation de l’activité de ces causes sou-
BIT
B1V
587
terrâmes, qu’un désigne généralement sous
le nom d’agents pluloniques.
Les Naphtes ou Pétroles accompagnent
presque toujours les salses ou les dégage¬
ments de gaz hydrogène carboné, qui s’é¬
chappent en différents lieux de l’intérieur de
la terre. On connaît des sources de Pétrole
à Miano , près de Parme; au montZibio,
près de Sassuolo, dans le Modénais ; en Tos¬
cane, au nord des salses de Barigazzo et de
Pietra-Mala; en Sicile, près de Girgenli ; en
France, à Gabian , près de Pézénas , dans le
département de l’Hérault, et à Bechelbrunn,
en Alsace; à l’ile de Zante , dans des lacs
ou bassins naturels; au Caucase, en Perse,
dans l’Inde, au Japon et en Chine. Une des
localités les plus célèbres est le Schirvan ,
aux environs de Bakou et de la presqu’île
d’Abchéron, sur la mer Caspienne. — On em¬
ploie le Naphte pour l’éclairage ; on le fait
entrer dans la composition de certains ver¬
nis et de quelques préparations pharmaceu¬
tiques. On s’en sert aussi dans les labora¬
toires pour conserver le Potassium, en le
mettant à l’abri du contact de l’air et des
corps oxygénés.
Le Malthe ou Pissasphalte se trouve dans
une grande partie des lieux où se rencontre
le Pétrole ; il s’écoule par les fissures des ro¬
ches , et couvre souvent la surface du sol
environnant d’un enduit visqueux et mame¬
lonné. Il imprègne beaucoup de roches; par¬
ticulièrement dans le sol tertiaire , et consti¬
tue ce qu’on appelle les Grès, les Sables,
les Calcaires bitumineux, les Argiles et Mo¬
lasses bitumineuses, etc. Il forme des gîtes
assez considérables à Orthez et Caupenne ,
près de Daz ; à Pyrimont et Seissel , près de
la perte du Rhône ; à Lobsann , dans le dé¬
partement du Bas-Rhin ; à Pont-du-Château,
en Auvergne, et au Puy de la Pége, où il
imprègne des vakes et tufs basaltiques, etc.
La plupart de ces Bitumes sont employés au¬
jourd’hui, à Paris, pour le dallage des ponts
et des trottoirs. On s’en sert aussi pour la
couverture des édifices et des terrasses , et
on cherche en ce moment à les appliquer à
la confection d’une nouvelle espèce de chaus¬
sée pour les voitures. En les mêlant à des
fragments de pierres meulières , on en fait
des pavés très solides, auxquels on donne
une forme rectangulaire; on les pose ensuite
les uns à côté des autres sur une couche
de sable et de ciment bien dressée , puis
on les réunit en un tout impermé&We en
faisant couler entre leurs joints du Bitume
fondu.
L’Asphalte proprement dit abonde par¬
ticulièrement en Judée; les anciens Égyp¬
tiens en faisaient usage dans la préparation
de leurs momies. Il s’élève continuellement
du fond du lac Aspliallite à la surface des
eaux, où il arrive dans un certain état de
mollesse ; les vents le poussent ensuite dans*
les anses et les golfes où on le recueille.
Par l’exposition à l’air, il prend plus de con¬
sistance. On voit par un passage de Slra-
bon que les anciens le regardaient comme
un véritable produit volcanique , et celte
opinion est d’accord avec celle de la plupart
des géologues modernes. On trouve aussi de
l’Asphalte en d’autres lieax, où il se produit
également à la surface des eaux; tel est en¬
tre autres un lac de 3 milles de tour, qui
existe dans l’iie de la Trinité. Enfin , on ren¬
contre, mais en petite quantité, des sub¬
stances bitumineuses analogues à l’Asphalte,
noires, brunes ou rougeâtres, qui accom¬
pagnent diverses substances des filons et
des terrains de cristallisation, telles que le
Quartz , la Barytine , le Calcaire , la Ga¬
lène, etc. (Del.)
BITUME ÉLASTIQUE, min. — y oyez
ÉLAïERITE.
BITUME DE JUDÉE, min. — Voyez bi¬
tume ASPHALTE.
BITUME DES MOMIES, min. — Voyez
BITUME ASPHALTE.
BITUME IiÉSmiTE. min. — Voyez Rii-
TIN ASPHALTE. (DEL.)
BITURE, ins. — Voyez byture.
"BIUS (jSfoç, vie), ins. — Genre de Coléop¬
tères hétéromères, famille des Ténébrionites,
établi par M. Dejean, dans son dernier Cata¬
logue, pour y placer une seule espèce re¬
tranchée par lui du g. Ltoros de Herbst. Cette
espèce est le Trogosita thoracina Fabr. , de
la Suède. (D.)
BIT AI. ois. — Nom vulgaire du Pic vert,
Picus viridis L.
BIVALVES. Bivalves {bis, deux fois ; valva ,
valve), zool., bot. — Les conchyliologistes ont
presque tous introduit, dans leurs classifica¬
tions, le nom de Bivalves, qu’ils ont appliqué
à des groupes plus ou moins limités des Co¬
quilles à deux battants. Les détails relatifs a
588
BIX
BIX
celte dénomination se trouveront à l’article
mollusques , auquel nous renvoyons.
Les botanistes appliquent ce nom aux
capsules formées de deux parties ; tels sont,
par exemple, la capsule du Lilas, les noyaux
des Drupes, etc. (C. d’O.)
BIVALY. mam. — C oyez boeuf.
BIVET. moll. — Synonyme du Cancella-
rin cancellaia Lam.
BIVONÆA (Bivona Bernardi, botaniste
sicilien), bot. pu. — Ce genre, formé par De
Candolle (Syst. 2, 154), appartient à la famille
des Crucifères, tribu des Notorhizées-Angus-
tiseptées, et ne renferme qu’une espèce, le
B. luiea DC. C’est une petite plante annuelle
(Thlnspi luteum Biv. Cent. 1, 78), glabre,
glauque, débile, haute à peine de quelques
centimètres, et croissant en Sicile, sur les
flancs des montagnes arides. Ses fleurs sont
petites, jaunes, en grappes terminales; sa
tige, à peine rameuse, filiforme, porte des
feuilles alternes, cordiformes-amplexicaules;
les bases grossièrement dentées, sessiles su¬
périeurement. Introduite, en 1829, dans les
jardins anglais. (C. L.)
*BIV01\ÆA (nom propre), bot. pii. — Ce
genre , dédié par Rafinesque à un botaniste
sicilien, Bivona Bernardi, dont un autre
genre a conservé le nom , comprenait plu¬
sieurs espèces de Jairopha , et répondait au
Cnidoscolus de Pohl. F'oy. ce mot. (Ad. J.)
*BÎVGNÆA (Bivona Bernardi, botaniste
sicilien), bot. pu. — Ce genre, formé par Mo-
cino et Sessi (Fl. mex. ined.) , est rapporté en
synonymie au g. Cardiouema , DC. (C. L.)
BIWALDÏA, Scop. bot. pii. — Synonyme
présumé de Gard nia.
BIX A. bot. pii. — Vieux nom du Rocou,
devenu le nom scientifique de cet arbuste.
*BIXACÉES. Biai iées. bot. pip. — La fa¬
mille de plantes dicotylédones polypétales
hypogynes ainsi appelée a été différem¬
ment circonscrite par plusieurs auteurs. Le
genre qui lui a donné son nom et plusieurs
autres voisins étaient, dans le principe, pla¬
cés à la fin des Tiliacées, dont on les a sépa¬
rés ensuite d’après plusieurs considérations,
dont la principale est leur placentation parié¬
tale ; mais elle est souvent telle aussi dans les
Tiliacées, où les placentas, il est vrai, s’ap¬
prochent plus de l’axe, mais sans se confon¬
dre. M. Endlichera élargi le cadre des Bixi-
nées, en y faisant entrer les Flacourtianées ,
qui s’en distinguent par la multiplicité de
leurs styles ou de leurs stigmates sessiles. Mal¬
gré les intimes rapports de ces deux grou¬
pes, nous continuerons à les séparer, en con¬
servant aux Bixacées à peu près les mêmes
limites que leur avait données leur auteur,
M. Kunth, et alors nous leur assignerons les
caractères suivants : Fleurs hermaphrodites
ou rarement unisexuelles par avortement.
Calice de 4-7 folioles entièrement distinctes
ou soudées entre elles à la base , à préflorai¬
son imbriquée. Pétales en nombre égal , al¬
ternant avec elles , ou quelquefois nuis. Eta¬
mines en nombre indéfini , à filets libres
insérés sur un large disque qui occupe le
fond du calice , et leur donne ainsi souvent
l’apparence d’une insertion périgynique ;
anthères biîoculaires. Ovaire libre , sessile ,
contenant des ovules nombreux attachés à 4-
7 placentas pariétaux dans une loge unique.
Style simple , indivis ou partagé au sommet
en 2-4 branches. Fruit capsulaire ou charnu,
renfermant, comme l’ovaire, plusieurs graines
fixées à des placentas saillants sur la paroi in¬
terne en lignes longitudinales, ascendantes ,
enveloppées d’un tégument pulpeux, sms
lequel on trouve un test crustacé , doublé
d’une mince membrane , un périsperme
charnu plus ou moins épais , et dans celui-ci
un embryon droit ou légèrement courbé , à
cotylédons foliacés, à radicule dirigée vers le
hile. — Les Bixacées sont des arbres ou des
arbrisseaux croissant entre les tropiques , la
plupart en Amérique, quelques uns dans les
îles d’Afrique ou d’Asie. Leurs feuilles sont
alternes, simples, entières, souvent parse¬
mées de points glanduleux, transparents,
posées sur des pétioles quelquefois munis ,
quelquefois dépourvus de stipules. Les pé¬
doncules axillaires , solitaires ou réunis plu¬
sieurs ensemble, quelquefois ramifiés par di¬
chotomies, ou en grappes, ou en panicules,
portent en conséquence une seule ou plu¬
sieurs fleurs , et les pédiceiles sont accompa¬
gnées de bractées. Le plus souvent la plante
est glabre; lorsqu’elle se couvre de poils, ils
sont ordinairement étoilés.
Genres.
1° Fruit déhiscent. Fleurs hermaphrodites.
Bixa, L. — Echinocarpus , Bl. — Trichos-
pennum, Bl. — Lindackeria , Presl. — Denha-
»m"«,Meisn. (Leucocarpon, Ach. Rich.)
589
ULA
2° Fruit indéhiscent. Fleurs assez souvent
unisexuelles.
Carpoiroche , Endl. ( Meyna , Radd. non
Aubl.) — Oncobu , Forsk. ( Lundra , Thonn.
et Schum. ). — Phoberos, Lour. ( Rhinan -
lhera , Bl. — Scolopia, Schreb.) — Ludia ,
Lani. — Lœlia , Lœfll. ( l'hamnia, P. Br. —
Aellwingia , Adans.) — Prockia, P. Br. —
1 liiodia, Benn. (fJgltfoolia, Sw.) — Aphloia,
Benn. — Banara , Aubl. [Ancra, Sch. — Boca,
Fl. Aura.) — Kuhlia, Kunth. — Azara, Ruiz
et Pav. ( Silenia , Berter.) — Pineda , Ruiz
et Pav. — Chrisiannia , Presl. — Dasyan-
ihera, Presl. (Ad. J.)
BIXINEES. BOT. PH. — Voijez BIXACÉES.
BIZAAM. mam. — V oyez bisaam.
BIZE, Rond, poiss. — Synonyme de Sarde,
Scomber sarcla de Bloch.
*BIZIURA, Leach. ois. — Genre démem¬
bré des Hydrobates de Temminck et des Ma¬
creuses de Cuvier, ayant pour type l’Hydro-
bate à fanon, Hydrobalas lobatus Tem. [PI.
col. 400), de la Nouvelle-Hollande.
Ce genre ou sous-genre faisant partie de
notre sous-famille des Fuligulinées , nous
renvoyons à ce mot, où nous indiquerons les
divers genres ou sous-genres qui en font par¬
tie. (Lafr.)
BL ABERLS (|3Xaoepoç, nuisible), ms. —
Genre de Coléoptères tétramères, famille des
Curculionides , ordre des Gonatocères, divi¬
sion des Anlhribides , établi par Schœnherr,
qui le place entre les g. AnLhribus et Pieso-
corynus. 11 s’en distingue principalement par
la forme du corselet, qui olTre près de sa base
une carène transverse et se continuant un
peu sur les côtés.
Ce genre ne renferme qu’une seule espèce,
retranchée par l’auteur des Tropidères, et
nommée par lui B. fallax. Elle est de la Ca-
frerie. (D.)
"BLABERUS ((tiuGepoç, nuisible), ms.—
M. Serville (Bev. mèih. de L’ordre des Orth.)
a appliqué cette dénomination à un genre de
la famille des Blattiens, de l’ordre des Orthop¬
tères, que plusieurs entomologistes regardent
comme une simple division du g. Blatia.
Les Blabères sont les plus gros Insectes de
la famille des Blattiens ; on en connaît un pe¬
tit nombre d’espèces qui toutes proviennent
des parties chaudes du globe. Le type est le
B. giganleus ( Blaita yiganlea Linn.) de l’A¬
mérique méridionale. (Bl.)
I3LA
BLAC. ois. — Espèce du genre Milan, Falco
melunopterus Daud., dont M. Savigny a fait
le type du genre Couhieh, nom arabe de cet
oiseau.
BLACK-WAD. MIN. — K Oyez MANGANESE
HYDROXYDE. (l)EL.)
BLACKBOUR1VEA , Kunth. bot. pii. —
Synonyme de Bluckburnia.
BLACKBURNIA (nom propre), bot. pii.
— Genre de plantes dédié par Forster à J.
Blackburne, Anglais qui avait rendu quel¬
ques services à la science par son jardin bo¬
tanique. Il a été placé parmi les Zanthoxy-
lées et olï're les caractères suivants : Fleurs
monoïques par avortement. Calice 4-fide; 4
pétales plus longs, à préfloraison valvaire in-
dupliquée. Fleuns mâles : Étamines 4 , plus
courtes que les pétales, à anthères introrses,
biloculaires , portées sur des Filets extrême¬
ment courts, entourant un rudiment d’o¬
vaire conique et simple. Fleurs femelles :
Pas d’étamines ; ovaire unique porté sur un
gynophore très court, à une seule loge, vers le
sommet de laquelle est suspendu un ovule
unique, se. rétrécissant à son sommet en un
style court que termine un stigmate obtus.
Capsule presque globuleuse, sessile, s’ou¬
vrant à moitié en deux valves; sa loge uni¬
que, revêtue d’un endocarpe qui ne se détache
pas, présente une graine de même forme sus¬
pendue à un funicule filiforme, couverte d’un
test osseux et noir , doublé d’une peau mem¬
braneuse, et contenant , dans l’axe d’un pé-
risperme charnu , un embryon à cotylédons
foliacés, articulaires, plans , à radicule très
courte et supère. — L’espèce connue est un ar¬
bre de l’ile Norfolk, à feuilles alternes ou op¬
posées, de 2 à 4 paires de folioles entières avec
une impaire terminale, à panicules serrées,
axillaires et terminales. (Ad. J.)
*BLACRSTOMA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Gentianacées , formé
par Hudson (Fl. angl., 146), et synonyme du
Chlora de Linné.
Ce nom a été donné aussi par Scopoli
( Iniros ., n. 125G) à un genre de la famille
des Clusiacées , synonyme de Moronobea
d’Aublet. (C. L.)
*BEACKWELLIA (nom propre), bot. pii.
— Ce genre de la famille des Homalinacées ,
fondé par Commerson ( mse .) et adopté par
Jussieu (G 'en. 343), renferme environ 8 es¬
pèces, indigènes des fies de Madagascar et de
590
BLA
BLA
Bourbon , de l’Asie tropicale et du Népaul.
Ce sont des sous-arbrisseaux ou arbrisseaux
à feuilles alternes , exstipulées , courteraent
pétiolées, coriaces, dentées ou plus rarement
très entières, glabres ou pubescentes en des¬
sous ; à fleurs blanches, petites, disposées en
épis terminaux ou axillaires, simples ou pa-
niculés. (C. L.)
*BLACODES (j3>ax«otyiç , action de nuire ).
ins. — Genre de Coléoptères hétéromères ,
tribu des Blapsites, famille des Colîaptérides
de M. Solier, ou des Mélasomes de Latreille,
établi par Fabricius aux dépens des Téné-
brions de Linné , et subdivisé depuis par les
auteurs.
Les Blaps ont le corps oblong, rétréci anté¬
rieurement, avec le prothorax presque carré.
Ils sont en général privés d’ailes, et leur ab¬
domen est recouvert par les élytres,qui sont
soudées entre elles et plus ou moins prolon¬
gées en pointe. La démarche de ces Insectes
est très lente. Ils habitent pour la plupart les
lieux sombres et humides, d’où ils ne sortent
que pendant la nuit pour chercher leur nour¬
riture. Lorsqu’on les saisit, ils répandent par
l’anus une liqueur d’une odeur très fétide et
analogue à celle qu’exhalent les Blattes des
cuisines. Leur larve n’est pas connue ;
mais on présume qu’elle vit dans la terre
B LA
596 B LÀ
et qu’elle diffère peu de celle des Téné-
b rions.
M. Solier rapporte à ce genre 45 espèces de
divers pays ; nous n’en citerons que deux qui
appartiennent à l’Europe, savoir :
l°Le Blaps mucrone, Bl. mortisaga Fabr.,
qui peut être considéré comme le type du
genre. Cette espèce est de la Suède, et c’est
par erreur qu’Olivier l’a décrite et figurée
comme clés environs de Paris : celle de ces
environs est Vobtusa de Sturm.
2° Le Blaps gages Fabr., décrite et figurée
par Olivier sous le nom de gigas. Cette der¬
nière espèce est très commune dans le midi
de la France. (D.)
*BLAPSIDAIRES. Blapsidariœ. ms. —
Deuxième tribu établie par Latreille dans sa
famille des Mélasomes, et divisée par M. le
comte de Castelnau, dans son Histoire natu¬
relle des Coléoptères , t. SI, p. 199 ( Buffon -
Duménil ) , en trois groupes: les Blapsites ,
les Asidiies et les P éditâtes. Les Insectes de
cette tribu ont pour caractères : Corps aptère
et généralement oblong. Palpes terminés par
un article sécuriforme. (D.)
^BLAPSITES. ins. — M. Newmann , dans
sa Classification des Insectes de l’Angleterre,
d’après les larves ( The eniomologicat Maga¬
zine , n° 9 , p. 412) , donne ce nom à une des
nombreuses divisions établies par lui dans
l’ordre des Coléoptères, et fondées sur les
métamorphoses des larves des g. Pimelia ,
Blaps et Tenebrio. (D.)
*BLAPSÏTES. ins. — Tribu établie par
M. Solier dans sa famille des Collaptérides ,
et qui a pour type le g. Blaps. Les Blapsites
se lient aux Molarités et aux P éditâtes ; ils se
distinguent des premiers par leurs yeux moins
saillants et par le dernier article de leurs
palpes maxillaires, notablement sécuriforme ;
des seconds par leur épistome tronqué ou à
peine éclfancré ; par leurs mandibules à dé¬
couvert latéralement et le labre entièrement
saillant. Cette tribu se compose de 2G genres.
(D.)
•BLAPSITES. ins. — Deuxième groupe
établi par M. le comte de Castelnau dans la
tribu des Blapsidaires de Latreille. Il com¬
prend les g. Blaps, Leptomorpha , Eleodes ,
Xysta , Dolichoderus , IVycloropus , Pseudo-
blups , Ammophorus , P somme liens , X g dopo¬
ns , Gonopus, Anthrasomus, Misolampus, He-
âofugid é\ A canlhomerus . (D.)
BLAPSTINUS (diminutif de Blaps). ms,
— Genre de Coléoptères hétérornères, famille
des Melasomes , établi par M. Dejean dans
son dernier Catalogue, et dont il n’a pas pu¬
blié les caractères. Il le place entre les g.
Philax, Még. , et Pachylterus, Sol., lesquels
appartiennent à la tribu des Pédinites de ce
dernier. M. Dejean y rapporte 15 espèces,
t ules de l’Amérique , tant méridionale que
septentrionale. Nous ne citerons que la pre¬
mière , nommée par lui B. pieipes, et qui est
originaire du Chili. (D.)
BLAQUET. poiss. — Nom collectif donné
à diverses espèces de Clupées qui restent en¬
gagés dans les filets, et dont les pêcheurs se
servent comme d’appât. (C. d’O.)
BLARY, BLÉRIE ou BLÉRY. ois. —
Noms provinciaux de la Foulque.
BLASÏA (nom propre), bot. cr. — ( Hé¬
patiques.) Ce genre très remarquable appar¬
tient à la division des Jongermanniées mem¬
braneuses ou frontliformes. Créé par Micheli
( Nov. Gen., p. 14, t. 7 ), adopté ensuite par
Linné et beaucoup d’autres botanistes , il a
été plus tard déclaré illégitime par M. Hoo-
ker, qui, sans tenir aucun compte de la
morphose , l’avait considéré comme une
Jongermanne dont la capsule était d’abord
enfouie dans la cavité de la fronde. D’après
les idées qui prévalaient à cette époque , on
devait s’attendre à l’adoption de cette opinion.
En effet , le caractère générique consistant
uniquement alors dans une capsule quadri-
valvaire, et la plante dont il est question
portant une capsule ainsi conformée , il de¬
vait paraître tout simple de la ranger dans
l’immense genre auquel la rapportait le sa¬
vant botaniste anglais ; mais depuis que l’en¬
combrement survenu dans le g. Jungerman-
nia a forcé de le subdiviser, on a été obligé
de porter son attention sur des organes dont
la forme et la structure , d’une importance
majeure dans cette famille, avaient été jus¬
que là négligées , et cela avec d’autant plus
de tort qu’elles offrent des caractères de pre¬
mière valeur pour la taxonomie ou classifi¬
cation. Nous y reviendrons lorsque nous
exposerons les généralités de la famille dont
le g. Blasia fait partie. MM. Dumortier, Corda
et Nees d’Esenbeck ayant rétabli ce g., en ré¬
formant tant soit peu les caractères qui lui
étaient attribués par les anciens auteurs ,
voici comment d est défini par le professeur
B LA
597
de Breslau dans scs Hépatiques d’Europe
( Europ . Leberm., 111, p. 391): Fructification
femelle d’abord immergée dans la nervure
de la fronde, puis portée par un pédon¬
cule qui dépasse l’orifice du tube. Involucre
nul. Point de périanthe, à moins qu’on ne
prenne pour cet organe la couche cellulaire
la plus intérieure de la cavité creusée dans
la nervure de la fronde. Dans la jeunesse du
fruit, cette couche représente une sorte d’ou¬
tre soudée seulement par son sommet aux
parois de la cavité; mais dans la suite elle
disparaît, ou, ce qui est la même chose, con¬
tracte dans tous ses points une adhérence
intime avec la cavité tout entière, de manière
à laisser douter de son existence primitive.
Pistils stériles , nus et dispersés çà et là à la
superficie de la nervure ; quelques uns agré¬
gés vers son sommet , un seul fertile placé dans
sa cavité. Capsule elliptique ou presque glo¬
buleuse, tronquée à sa base, un peu calleuse,
et divisée jusque là en quatre (rarement 5
ou 6 ) valves. Elatères à double spirale ,
amincies aux deux extrémités et fixées au¬
tour du fond de la capsule. Spores arrondies,
plus obscures au centre. Anthéridies immer¬
gées dans la nervure de la fronde et proémi¬
nentes à la surface inférieure de celle-ci , où
elles sont couvertes par une écaille dentée
dans son pourtour; elles sont globuleuses ou
ovales, granuleuses à l’intérieur, absolument
sessiles. On trouve encore des espèces de po¬
ches ou utricules, solitaires ou géminées, creu¬
sées dans la nervure et communiquant avec
l’extérieur par un goulot ascendant qui sert
à donner issue à des gemmes globuleuses
ou légèrement polyèdres contenues dans leur
intérieur. Enfin on rencontre encore des pro¬
pagines enfoncées dans la partie membra¬
neuse de la fronde à la face inférieure de la¬
quelle elles font saillie; celles-ci consistent
en granules verts, menus, globuleux et trans¬
parents. Les frondes de ce g. sont traversées
longitudinalement par une côte ou nervure,
qui , quelquefois peu apparente , en occupe
le milieu. Ces frondes, d’un vert gai , rayon¬
nent en se bifurquant d’un centre commun
à la circonférence ; leurs bords sont sinués
ou pinnatifides. Elles sont composées de cel¬
lules assez semblables entre elles, excepté
dans le trajet de la nervure où elles s’allon¬
gent davantage. Cette plante, car jusqu’ici on
n’en connaît qu’une seule espèce, habite les
BLA
c imats tempérés de l’hémisphère boréal ;
elle vit sur la terre humide, où elle reste fixée
par de nombreuses radicelles , nées du des¬
sous de la côte moyenne. (C. M.)
*BLASIACÉES. Blasiaceœ. bot. cr —
(Hépatiques.) M. Dumortier rangeait sous ce
nom toutes les Jongerinanniées membraneu¬
ses que M. Nees réunit sous celui de Fron-
dosce. Foy. jongermanniées. (C. M.)
BLASIÉES. Blasieœ. bot. cr. — (Hépa¬
tiques.) Foy. haplolénées. (C. M.)
BLASTE (^occttj, bourgeon), bot. pii. —
Le professeur L.-C. Richard a donné ce nom
à cette partie de l’embryon des Graminées
qui, sous la forme le plus généralement d’un
corps cylindroïque, se compose supérieure¬
ment du corps cotylédonaire et inférieure¬
ment du corps radiculaire. Foy. embryon et
GRAMINÉES. (A. R.)
BLASTÈME. Blastema ( (Haar-nya , bour¬
geon). bot. — Sous ce nom , M. Mirbel com¬
prend la graine tout entière , dépouillée
de ses enveloppes ; c’est-à-dire l’embryon
proprement dit, les cotylédons, la radicule, la
plumule, etc. Cette dénomination n’a pas
prévalu ; car la science moderne , au con¬
traire, regarde chacune de ces parties comme
distincte , et en tire d’importants caractères
pour la détermination des genres et des fa¬
milles. Ce nom a été donné aussi par M.Wall-
roth au thalle des Lichens ; mais il n’a pas
été adopté. (C. L.)
*BL ASTOPHORE. Blastophorus (fiïxvrr, ,
bourgeon ; rpop^ç, porteur), bot. pii.— Déno¬
mination appliquée par L. C. Richard à cette
partie intermédiaire, et très vaguement défi¬
nie, comprise entre le Blaste et i’Hypoblaste.
Foy. ces mots ainsi que vitellus et grami¬
nées. (C. L.)
BLATLX. moll. — Adanson a désigné sous
ce nom un Buccin du Sénégal.
BLATTAIEES. Blattariæ. — Synonyme
de Blattiens, employé par Latreille , M. Ser-
ville, etc. (Bl.)
BLATTARÏA , Tourncf. bot. pii. — Sy¬
nonyme de Molène.
BLATTE. Blatla (j3>a7n:«, je nuis), ins.
— Genre de l’ordre des Orthoptères , établi
par Linné , qui comprenait sous cette déno¬
mination toutes les espèces composant au¬
jourd’hui notre famille des Blattiens.
Ce genre a été plus ou moins restreint par
divers entomologistes. Tel que nous l’avons
598
BLA
BLA
adopté, il comprend toutes les espèces 'dont le
corps est allongé et plus ou moins déprimé, les
antennes glabres, les palpes ayant leur dernier
article tronqué, et les élytres se recouvrant
obliquement à leur suture , et offrant , sur
le disque , une strie arquée très prononcée.
M. Serville ne place dans le genre Blatte
que les espèces qui, offrant les caractères que
nous venons d’énoncer , ont un prothorax
court et large laissant le front à découvert ,
et des tarses dont les trois premiers articles
vont en diminuant de grosseur, le quatrième
étant fort petit.
Parmi les nombreuses espèces du genre
Blatia proprement dit, les plus répandues
sont les B. Maderœ Fab., qui se trouve dans
toutes les régions intertropicales du globe ,
et B. laponica et germcinicci Fab., commu¬
nes dans toute l’Europe. Voyez pour les dé¬
tails de mœurs et d’organisation l’article
BLATTIENS. (Bl.)
BLATTI, Adans. bot. ph. — Voyez son-
NERATIA.
*BLATTIDES. ins.— Synonyme de Blat-
tiens , employé par M. Westwood ( Introd. of
lhe mod. cLas. of Ins.). (Bl.)
'BLATTIEAS. Blatiii. ins. — Famille de
l’ordre des Orthoptères , essentiellement ca¬
ractérisée par des antennes très longues ; par
une tête que cache entièrement ou presque
entièrement un prothorax en forme de bou¬
clier ; par des élytres plates sur l’abdomen ,
se recouvrant l’une l’autre sur la ligne mé¬
diane; par des pattes essentiellement propres
à la course, ayant des tarses composés de cinq
articles , et enfin par un abdomen arrondi ,
déprimé , et muni de filets terminaux.
Cette famille est représentée dans les ou¬
vrages des anciens auteurs par le seul genre
Blatia. Linné le plaça en tête des Hémiptè¬
res ; Degéer le rangea parmi sesDermoptères ;
Fabricius, Olivier et la plupart des autres na¬
turalistes, parmi les Orthoptères ; Latreilie
en forma le premier une famille distincte ,
adoptée depuis par presque tous les entomo¬
logistes. Cependant quelques uns d’entre eux,
attachant une très grande importance aux
caractères particuliers des Blattiens, les ont
considérés comme un ordre distinct. Leach, le
fondateur de cet ordre , lui a appliqué la dé¬
nomination de Dyctioptères , adoptée par
MM. Boisduval et Lacordaire dans la Faune
entomologique des environs de Paris. M. La¬
porte de Castelnau a considéré , dans ses
études entomologiques , les Blattiens comme
un sous-ordre des Dermoptères ; mais l’obser¬
vation montre combien ces divers auteurs se
sont laissé entraîner par l’aspect particulier
que présentent les Insectes de cette famille,
et par la disposition des ailes ; car toutes les
parties de la bouche , les métamorphoses , la
ponte des œufs, sont analogues dans les Blat¬
tiens et dans les autres Orthoptères.
L’anatomie de ces Insectes a été étudiée par
Ramdohr, par M. Marcel de Serres , et, dans
ces derniers temps, par M. Léon Dufour; mais,
jusqu’à présent, le canal digestif et les orga¬
nes de la génération ont seuls attiré l’attention
des anatomistes. Le système nerveux des Blat¬
tiens, comme celui de la plupart fies Insectes,
a été complètement négligé : c’est une lacune
que nous comptons remplir prochainement
dans un travail spécial.
Le Tube digestif ou Canal alimentaire ob¬
servé dans la Blatte des cuisines ( Blatta orien¬
tons Lin.) n’a pas tout-à-fait le double de la
longueur totale du corps de l’insecte ; il offre
par conséquent de nombreuses circonvolu¬
tions dans la cavité abdominale. L ’OEso-
phage , tubuleux et assez court , se dilate in¬
sensiblement vers le mésothorax, en un ja¬
bot expansible, de forme oblongue. Ce Jabot,
glabre extérieurement , offre des stries longi¬
tudinales plus ou moins prononcées. La tu¬
nique interne présente seulement quelques
plissures. Le Gésier , très distinct du jabot,
a une forme conico-ovoïde et des parois d’une
certaine épaisseur, très lisses extérieurement.
Cet organe, dans l’état normal, paraît sessile
entre le jabot et le ventricule chylifique ; mais
comme M. Léon Dufour le fait observer, en
le distendant , on met en évidence un col tu¬
buleux qui se trouve engagé dans le ventri¬
cule chylifique. Ce dernier consiste en un
tube allongé, cylindroïde et plus ou moins
flexueux. A son origine , il est garni de 8
bourses ventriculaires, de forme cylindroïde.
A son extrémité, il présente un bourrelet au¬
tour duquel sont implantés les vaisseaux
hépatiques. Ceux-ci , au nombre de GO en¬
viron , sont capillaires et extrêmement dé¬
liés. U Intestin, assez long et cylindroïde, for¬
me une circonvolution sur lui-même ; il se ter¬
mine par un rectum présentant six bandelet¬
tes musculeuses, longitudinales.
Les organes de la génération, chez les Blat-
BLA
599
tiens, ont encore été peu étudiés, surtout chez
les mâles. M. Léon Dufour a seulement ob¬
servé que les vésicules séminales étaient
nombreuses , très petites , oblongues ou co-
noides, et disposées en deux pelotons arron¬
dis. Les Ovaires des Blattes se composent seu¬
lement de huit gaines multiloculaires , for¬
mant un faisceau conoïde. Le Calice de l’o¬
vaire est généralement ovoïde , et s’amincit
en arrière en un col plus court que lui.
Dans les Insectes de cette famille, comme
dans les Manticns, on rencontre une glande
sérifique ; appareil destiné à la sécrétion
d’une matière qui doit former aux œufs une
enveloppe ou coque d’une substance plus ou
moins coriace. Cet appareil consiste en un
grand nombre de vaisseaux tubuleux, libres,
et flottant par leurs extrémités , confluant à
leur base à des souches rameuses. Ces vais¬
seaux, dans leur position naturelle, masquent
les calices et l’oviducte; les uns sont simples,
les autres sont bifides , quelques uns même
sont trifides.
Pendant l’accouplement, les Blattiens sont
placés sur un même plan, joints l’un à l’au¬
tre par l’extrémité de leur abdomen. Au bout
d’un certain temps , la ponte a lieu : on voit
sortir de l’abdomen de la femelle une sorte
de capsule, semblable, pour la forme, à une
sorte de fève ou de haricot. Cette capsule ,
composée de deux pièces , et divisée à l’in¬
térieur en un certain nombre de compar¬
timents renfermant chacun un œuf, af¬
fecte des formes diverses , selon les espèces ;
mais elle est toujours plus ou moins en
carré long , avec les angles émoussés , pré¬
sentant sur une des arêtes, par où doit se faire
l’ouverture, une série de dentelures très ser¬
rées. La femelle porte pendant quelque temps
sa capsule appendue à l’extrémité de son ab¬
domen ; mais elle l’abandonne ensuite au
hasard. Au moment de l’éclosion, les petites
larves ramollissent cette enveloppe au moyen
d’un liquide qu’elles dégorgent et qui facilite
la déhiscence de la capsule.
On reconnaît les sexes dans les Blattiens
au développement de l’abdomen : il est beau¬
coup plus grêle dans les mâles que dans les
femelles ; en outre , dans les premiers, on
distingue 8 segments ventraux, tandis que
dans ces dernières on n’en compte que G ou
7. Dans quelques femelles aussi, les ailes sont
beaucoup plus courtes que dans les mâles.
BLA
Les changements de peau ou les mues suc¬
cessives des Blattiens , depuis leur sortie de
l’œuf jusqu’à l’état d’insecte parfait, ont été
observés avec le plus grand soin sur la Blatte
germanique, par M. Hummel.
« J’avais déjà, dit-il, depuis plus d’une se¬
maine, enfermé sous un verre une femelle de
Blatte germanique, portant un œuf ou plu¬
tôt une masse d’œufs à l’extrémité de son
abdomen, lorsque le matin du 1er avril, on
m’apporta un grand œuf tout frais (la cap¬
sule renfermant les œufs) , qui venait appa¬
remment d’être jeté à l’instant même par
quelque autre femelle. Il avait la forme d’un
carré long, peu convexe, arrondi par les cô¬
tés et les deux bouts, rayé transversalement,
et ayant à l’un des côtés une suture relevée.
« A peine eus-je introduit cet œuf sous le
verre que ma prisonnière s’en approcha , le
tâta et le retourna en tout sens. Elle le prit
enfin entre ses pattes de devant, et lui fit une
ouverture longitudinale d’un bout à l’autre.
A mesure que cette fente s’élargissait, je vis
sortir de l’œuf de petites larves blanches, rou¬
lées et attachées deux à deux. La femelle
présidait à cette opération ; elle les aidait à se
développer, en les frappant doucement avec
ses antennes, et en les touchant avec ses pal¬
pes maxillaires. Les larves commencèrent
par remuer leurs longues antennes , puis
leurs pattes, puis se détachèrent les unes des
autres, et en quelques secondes elles furent
en état de marcher. La coque , restée vide ,
montrait autant de petites cellules séparées
par des cloisons blanches et lisses , qu’il y
avait de paires de larves, et le nombre de ces
cellules correspondait en même temps à ce¬
lui des raies que j’avais vues antérieurement
sur l’œuf.
» Toutes les jeunes Blattes une fois sorties,
la femelle ne s’en occupa plus. Je comptais
alors trente-six larves, toutes blanches et
transparentes , n’ayant que les yeux noirs et
un point foncé sur l’abdomen, qui indiquait
les intestins ; mais en peu d’instants elles
prirent une autre couleur, au commencement
verdâtre, et bientôt noire, nuancée de gris
jaune. Elles se mirent à courir; elles s’atta¬
chèrent aux miettes de pain qui se trouvaient
sous le verre : tout cela fut l’affaire de vingt
minutes. L’immense propagation de cette es¬
pèce , dont je parlerai plus au long dans la
suite, s’explique facilement par la quantité
000
B LA
BLA
des larves que renferme une seule coque.
» La Blatte germanique doit changer G
fois de peau avant de parvenir à l’état d’in¬
secte parfait. La première mue a lieu huit
jours après la sortie de l’œuf. La larve est de
nouveau toute blanche après avoir jeté sa
vieille peau ; mais elle reprend vite ses véri¬
tables couleurs. Elle est déjà beaucoup plus
grande , plus arrondie par derrière.
» Dix jours plus tard, j’observai la deuxième
mue. Toutes les larves ne l’ont cependant pas
faite en même temps ; il a fallu plusieurs
jours à ma colonie pour subir cette méta-
mophorse.
» La troisième mue s’opéra au bout de
deux semaines. La larve sortit lentement ,
mais avec assez de facilité, de son étui, après
s’être accrochée à quelque chose de fixe , et
avoir la peau sur le corselet. En sortant, elle
était très mince, fort allongée, et pour ainsi
dire cylindrique ; mais en quelques minutes
elle reprit une forme oblongue et aplatie :
elle avait plus de volume que la peau qu’elle
venait de quitter. Le bord jaune du corselet
se dessinait alors, et l’on remarquait déjà les
deux premiers anneaux de l’abdomen (c’est-
à-dire du thorax) , qui sont plus larges, et
d’où naîtront ensuite les éîytres et les ailes.
Une tache jaune et carrée se trouvait au mi¬
lieu de ces anneaux. Toutes ces différentes
formes, qui indiquent ce que la larve devien¬
dra un jour, sont beaucoup plus apparentes
à la suite de la quatrième mue , qui arrive
environ un mois après la troisième.
» Un mois plus tard mes larves étaient
nymphes ; elles méritent ce nom à leur cin¬
quième transformation. La nymphe est moins
longue que l’insecte parfait ; mais elle est
beaucoup plus plate et un peu plus large. Le
corselet a déjà la forme qu’il gardera, et porte
des lignes noires qui se continuent sur les
deux anneaux dont j’ai parlé plus haut, et
qui débordent de beaucoup la poitrine. Le
reste de l’abdomen est noirâtre en dessus avec
quelques taches rouges au milieu ; en des¬
sous, il est brun, tel qu’il restera. Les pattes
ont à peu près toute la grandeur et toute la
consistance qu’elles doivent recevoir. En cet
état la nymphe reste un mois ou six semaines.
Peu à peu les fourreaux des ailes se séparent
et s’étendent, la nymphe perd de sa vivacité,
elle mange moins, ne court plus, cherche
l’ombre et la solitude ; tout à coup elle s’ac¬
croche , la peau s’ouvre , et il en sort une
Blatte parfaite, blanche comme la neige, avec
des yeux noirs. Celte blancheur, cette pro¬
preté, qui la rendent fort jolie, ne durent pas
long-temps. A vue d’œil, l’insecte reprend ses
couleurs naturelles; les antennes et les pattes
brunissent les premières, puis ensuite l'abdo¬
men. En trois heures le corselet a ses lignes
noires parallèles ; les élytres se colorent les
dernières , et dans l’espace de dix à douze
heures toute la toilette est achevée. C’est la
sixième et dernière mue. »
Il est à regretter que ces observations si in¬
téressantes n’aient pas été reproduites jus¬
qu’à présent sur d’autres espèces. Nous
pensons qu’à l’état de nature, la femelle
d’une Blatte ne vient pas en aide à ses petits,
comme M. Hum me! l’a observé chez des indi¬
vidus en captivité. Le nombre de larves qui
sortent de chaque capsule explique facile¬
ment la prodigieuse multiplication des Blat-
tiens ; ce nombre est de 3G chez la Blatte ger¬
manique. Dans la Blatte des cuisines, il n’est
que de IG; mais nous avons eu lieu d’obser¬
ver les capsules de certaines Blattes exotiques
qui renferment un nombre d’œufs beaucoup
plus considérable.
Les Blattiens ont attiré l’attention des na¬
turalistes depuis les temps les plus reculés.
Comme nous l’avons démontré dans un mé¬
moire publié par nous, en avril 1837, on les
trouve mentionnés dans un grand nombre
d’auteurs grecs et latins. Les premiers les ont
généralement désignés sous la dénomination
de Sylphes. Aristote et Dioscoride font men¬
tion de ces Insectes. Ce dernier dit que ces
animaux viventdans les lieux où l’on fabrique
le pain, et que leurs entrailles broyées avec
de l’huile sont très efficaces pour guérir l’o-
talgie. Le nom de Sphondyle paraît également
se rapporter aux mêmes Insectes. Dans sa co¬
médie de la Paix , Aristophane désigne , par
cette dénomination , un insecte qui court en
exhalant une mauvaise odeur, ce qui est
parfaitement le cas des Blattes.
Pline s’étend assez longuement sur les
Blattes ; et, s’il a confondu avec ces Insectes
d’autres espèces, il paraît au moinsavoir bien
connu celle que nous rapportons à la famille
des Blattiens , comme le prouvent plusieurs
de scs observations. D’après lui , ce sont des
animaux qui fuient la lumière et fréquen¬
tent les lieux sales' et humides. Ainsi que
BLA
Dioscoride, il prétend que la graisse de cer¬
taines Blattes broyée avec de l’huile de rose
est très bonne contre les douleurs d’oreille.
.Nous retrouvons à la suite de cette assertion
toutes les fables qu’on rencontre dans les an¬
ciens auteurs ; il ajoute que celte graisse en
se décomposant produit un ver. C’est un ani¬
mal qui infecte, dit-il, et dont on a fait plu¬
sieurs genres: les Molles, qui étant cuites
dans rhuile'guérissent les verrues; un se¬
cond genre appelé Mylæcon , qu’on rencon¬
tre près des meules ; et enfin , un troisième
genre de Blattes qui ont une odeur fétide.
Celles-ci ont le corps terminé en pointe. Il
attribue à toutes ces Blattes la propriété de
guérir une infinité de maux. Les Blattes mol¬
les du naturaliste romain sont évidemment
les mêmes que les Sylphes des Grecs, et que
les Blattiens des naturalistes modernes. Les
Mylæcons ont été rapportés par Latreille aux
Tenebrio molilor ; mais le fait est douteux.
Quant aux espèces du troisième g., tout porte
à croire que ce sont des Coléoptères du g.
filap s. Horace parle des Blattes qui dévorent
les vêtements comme le font les Teignes. Vir¬
gile les signale comme des Insectes lucifuges,
ennemis des Abeilles , s’introduisant dans
leurs ruches pour les dévaster. Comme de
notre temps personne n’a jamais observé que
les Blattes s’introduisissent dans les gâteaux
des Abeilles , nous avons soupçonné que le
poète latin avait peut-être voulu désigner par
ce nom le Sphinx Tête-de-Mort ( Acheronlia
Atropos) , auquel plusieurs personnes ont
reconnu cette habitude.
Plusieurs auteurs du moyen-âge ont aussi
appliqué la dénomination de Blattes à des
Mollusques du genre Pourpre. Au commen¬
cement du xvne siècle, Mouffet, dans son
Théâtre des insectes, s’étendit très longue¬
ment sur les Blattes, qu’il connaissait parfai¬
tement ; car il représenta même la Blatta
oriental’ s d'une manière très reconnaissable.
Il ne comprenait sous ce nom que les espèces
qui forment le genre Blatta de Linné ; mais ,
à cette époque , il ne dédaigna pas encore de
reproduire , comme des faits positifs , toutes
les propriétés curatives attribuées à ces In¬
sectes par Dioscoride et par Pline. Linné
plaça le genre Blatta en tête de son ordre des
Hémiptères. Il n’en connaissait que des es¬
pèces sombres et de consistance molle ayant
un corps fortement comprimé. Une seule [Co-
BLA GDI
rydia petiveriana), plus arrondie et plus con¬
vexe que les autres, portant quelques taches
jaunes ou rouges , fut regardée par l’illustre
naturaliste comme un coléoptère du genre
Casside.
A la fin du xvme siècle, Drury désigna
sous le nom de Blatta picta une espèce fort
différente de toutes les autres espèces con¬
nues à cette époque. Elle était fortement
bombée ; tout son corps et ses élytres avaient
presque autant de consistance qu’en ont ceux
des Coléoptères. Le corps était d’un noir
brillant, et les élytres élégamment ornées de
deux bandes du plus beau rouge.
Quoique les Blatta petiveriana et picta
présentent des caractères qui les distinguent
parfaitement des Blattes proprement dites ,
Fabricius, Olivier, Latreille lui-même, n’ont
admis que le genre Blatta. Au reste , toutes
les autres espèces ont un aspect des plus uni¬
formes. Latreille se contenta d’indiquer, sous
la dénomination de Kakerlac , les espèces dont
les ailes sont courtes ou rudimentaires chez les
femelles. M. Serviile fut le premier qui, dans
sa Revue méthodique de l’ordre des Orthoptè¬
res , sépara la famille des Blattiens en huit
genres; M. Brullé et nous, avons adopté les
genres établis par M. Serviile , en en consi¬
dérant deux comme de simples divisions du
genre Blatta proprement dit. M. Burmeister
(. Handb . der Eni .) ne porte pas le nombre des
genres de cette famille à moins de 20 ; mais
il est. évident que plusieurs ne présentent
que des caractères bien peu importants pour
les distinguer entre eux. M. Serviile n’en
admet que 10 dans son ouvrage sur les Or¬
thoptères faisant suite à Buffon, dernier
travail qui ait été publié sur cette matière.
Les Blattiens sont, en générai, des Insectes
nocturnes d’une grande agilité, courant avec
une extrême vitesse. Us exhalent une odeur
fétide des plus repoussantes, odeur qui per¬
siste sur tous les objets qui ont eu leur con¬
tact. Us attaquent toutes les substances ani¬
males et végétales, dans quelque état que se
trouvent ces substances. Les Blattiens sont
répandus sur toute la surface du globe , mais
bien plus abondamment dans les pays chauds
que partout ailleurs ; c’est là aussi qu’on ren¬
contre les plus grandes espèces , les espèces
les plus incommodes pour ï’homme. Les ani¬
maux s’attachent aux provisions de bouche
de toute espèce , aux cuirs , aux vêtements.
t. n.
B LA
602
même au bois, qu’ils parviennent à ramollir
au moyen d’un liquide particulier qu’ils sé¬
crètent en assez grande abondance.
Certaines espèces , la Blatta giganlea , par
exemple, au rapport de Drury, courent sur
le visage de l’homme pendant son sommeil,
et lui rongent même l’extrémité des ongles.
Les maisons , les navires sont souvent in¬
festés par ces horribles Insectes. Dans une
grande partie de l’Europe, les boulangeries ,
les cuisines, les garde-manger, sont visités
par une espèce de Blattes , la Blatte des cui¬
sines ( B lalla orienta lis), insecte aplati, d’un
noir brunâtre, courant très vite, souvent con¬
fondu avec le Grillon domestique connu vul¬
gairement sous le nom de cri-cri. On trouve
encore plusieurs autres espèces européennes ;
mais , dans notre pays , elles ne sont pas ré¬
pandues en quantité assez considérable pour
occasionner des dégâts importants. En Lapo¬
nie, il est une petite espèce très nuisible, qui,
assure-t-on , dévore le poisson que les pau¬
vres Lapons font sécher pour leur nourri¬
ture. Ce fait est rapporté par Linné. Cette
petite Blatte , véritable fléau des régions bo¬
réales , a reçu le nom de Blatte laponne
(. Blatta laponica ). C’est principalement dans
les pays chauds que les Blattiens exercent des
ravages immènses. Dans les colonies , dont
ils sont le fléau, on les désigne sous les noms
de Kakerlacs , Kakkerlaques ou Cancrelats ,
de Bavets , de Bêles noires , etc. On assure
qu’en une seule nuit ils peuvent percçr des
malles , des caisses ; en outre , leur forme
aplatie leur permet de s’introduire facilement
par tous les interstices , par toutes les fissu¬
res. Ces Insectes se multiplient en prodigieuse
abondance quand ils trouvent des aliments.
Des barils entiers de substances comestibles
sont souvent leur proie. Au bout de quelque
temps, on les trouve remplis de ces Insectes,
qui en ont totalement dévoré le contenu. Il
n’est pas de navires marchands qui ne recè¬
lent des masses de ces Insectes : aussi s nt-
ils très abondants dans les ports de mer de
toutes les parties du monde , où des denrées
amassées leur fournissent un appât succu¬
lent.
Comme tous les Insectes omnivores , un
grand nombre de Blattiens sont répandus in¬
distinctement dans presque toutes les parties
du monde; transportés par les navires , ils
se perpétuent presque dans tous les lieux où
RLA
ils sont amenés. C’est ainsi que beaucoup
d’espèces portent des noms de pays qui pa¬
raissent être en contradiction avec leur habi¬
tat. La Blatta orientalis est répandue dans l’Eu¬
rope entière et dans presque toutes les parties
du monde. Il en est de même de la Blatta
arnericana, qui, commune dans tous les pays,
est plus abondante aux îles Bourbon et Mau¬
rice que partout ailleurs. Les Blatta Ma-
derce, indica, laponica, germanica , etc., sont
également répandues dans une infinité de ré¬
gions.
Comme nous l’avons déjà dit , il existe
deux genres de Blattiens, les Corydia et les
Phoraspis , ayant pour type la B. picta , qui
ont une forme plus convexe que toutes les
autres espèces de cette famille, et qui sont or¬
nées de vives couleurs Ceux-ci ont aussi des
mœurs fort différentes; on ne les rencontre
pas comme les précédents dans les lieux ha¬
bités. Ils viventdans les régions intertropicales
de l’Amérique et de l’Asie. D’après des obser¬
vations que M. Doumerc m’a communiquées,
on rencontre les Blattiens du genre Phoraspis
blottis entre les feuilles qui forment les spa-
thes des Mais, des Cannes à sucre et des Gra¬
minées qui croissent sur la lisière des forêts
de la Guiane et du Brésil. Elles s’y tiennent
de la même manière que les grandes Cassi-
des , qu’on trouve dans ce pays , immobiles
sur les feuilles ; mais aussitôt qu’on agite les
tiges de ces Graminées, elles se laissent choir
ou s’envolent brusquement pour aller se ré¬
fugier dans une autre gerbe. Les quelques
espèces qui composent les genres Corydia et
Phoraspis ne forment, au reste, qu’une petite
exception aux autres Blattiens , dont on con¬
naît des centaines d’espèces.
Ces Insectes ont des ennemis naturels; on
prétend que les Oiseaux des basses-cours en
sont très friands. Depuis long-temps on a ob¬
servé aux îles Bourbon et Maurice une es¬
pèce de Sphégicns , le Chlorion compression
de Fabricius , qui approvisionne son nid de
Blattes. Cet insecte s’introduit dans les mai¬
sons ; et, dès qu’il aperçoit une Blatte,
il vole à sa rencontre et parvient à la piquer
avec son aiguillon et à l’attirer dans son trou.
La Blatte ne meurt pas , mais elle demeure
dans un état d’engourdissement complet; le
Sphex pond ses œufs dans le même trou , et
les larves qui en sortent bientôt après, trou¬
vent à leur portée un aliment convenable.
RLE
D'après quelques observations rapportées
par MM. Kirby, Spence, Weslwood, il paraît
que les Evania les attaquent également , et
que souvent de petites espèces de Chalidiées
vivent aux dépens de leurs œufs.
Il serait à désirer, dans certaines circon¬
stances, que ces ennemis naturels fussent
plus répandus qu’ils ne le sont.
Nous avons représenté dans notre Atlas,
Insectes-Orthoptères, pl. 1, fîg. 2, comme
type de la famille des Blattiens , la Blaita
MacJerœ Fab. (Émile Blanchard.)
BLATTINA. ins. — Synonyme de Blat-
tiens , employé par M. Burmeister ( Uandb .
der Entom.). (Kl.)
BLAU-SPATH. MIN. — Ployez KLAPRO-
thine. (Del.)
BLAVELLE, BLAVÉOLLE et BLAVE-
BOLLE. bot. ph. — Noms vulg. du Bleuet,
Centaurea cyanus. On désigne aussi sous ce
nom, en Picardie, l’Agaric palomet, appelé
encore Bltivet.
BLAVET. bot. cr. — Un des noms vul¬
gaires de l’Agaric palomet.
BLAVETTE. bot. ph. — Syn. languedo¬
cien de l’Agaric palomet.
*BLAXHJM (ÔAà£, mou), bot. ph. — Ce g.,
fondé par Cassini, répond aujourd’hui et sui¬
vant M. De Candolle à une section du g. Di-
morphotheca, laquelle renferme seulement
une espèce qui a pour caractères : Fleurs du
disque stériles et mâles, munies d’appendices
au côté externe de chacun des lobes. La seule
espèce qui constitue cette section a pour
synonyme le Calendala fruticosa Lin. (J. D.)
BLE. bot. ph. — F oyez froment. ( Trili -
cum.) (C. L.)
Le nom de Blé a été donné à des plantes
qui n’ont aucun rapport avec les Triiicurn ,
et dont quelques unes n’appartiennent même
pas à la famille des Graminées ; ainsi l'on a
nommé :
Blé de Canarie, l’Alpiste.
Blé d’Espagne, B. d’Lnde , B. turc, le
Mais.
Blé de Guinée, le Sorgho à épi.
Blé noir, B. rouge, le Sarrasin.
Blé de vache, le Mélampyre des champs,
qui croit souvent avec une telle abondance
au milieu des froments, qu’on le regarde
comme ^un fléau.
Le même nom a été donné à la Saponaire
et au Sarrasin. (C. d’O.)
BLE 603
BLECHNÉES. bot. pii.— Tribu de la fa¬
mille des Fougères. F oy. ce mot.
BLECHNUM ( jS^^vov , sorte de Fou¬
gères). bot. pu. — Ce g. de Fougères est
un de ceux de Linné qui a subi le moins
de modifications depuis celte époque ; de
nombreuses espèces cependant sont venues
s’ajouter aux Blechnum occidentale , orien¬
tale et australe , qui lui servaient de types.
Ce g. comprend essentiellement des Fou¬
gères à feuilles allongées, une seule fois pin-
natifides , naissant d’une lige ordinairement
rampante ou à peine redressée, quelquefois
s’élevant un peu au dessus du sol, et se rap¬
prochant ainsi de celles des Lomaria. sous-ar¬
borescents ; les bases des pétioles sont en
général couvertes d’écailles noires, sétacées,
assez raides. Les pinnules sont allongées, pres¬
que toujours adhérentes par leur base au ra¬
chis et aiguës à leur extrémité ; les nervures
sont simples ou bifurquées, et réunies sur les
frondes fertiles par des nervures transver¬
sales, parallèles à la nervure moyenne, for-
mantainsi une ligne continue de chaquecôté
de cette nervure entre elle et le bord de la
feuille. C’est le long de ces deux nerv ures,
sur leur côté interne , que naissent les cap¬
sules qui forment ainsi une ligne continue de
chaque côté de la nervure moyenne et sont
recouvertes par un tégument également con¬
tinu , naissant de la nervure et rabattu du
côté de la nervure moyenne.
Presl énumère 3G espèces qui ont les carac¬
tères et le part que nous avons décrits ci-
dessus. a ces espèces, qui forment le groupe
réellement naturel des vrais Blechnum , il
faut ajouter : 1° le Blechnum lunceola Sav.,
qui n’en diffère que par ses frondes simples ;
2° le Blechnum sccmdens Bor. , très différent
par ses tiges grêles et grimpantes et par l’as¬
pect de ses frondes à panicules coriaces ,
grandes et peu nombreuses ; 3° le Blechnum
F ontanesianum deM. Gaudiehaud, espèce pro¬
pre aux îles Sandwich, et à laquelle le même
savant voyageur doit ajouter quelques espè¬
ces voisines provenant des mêmes îles. Toutes
ces espèces se distinguent au premier abord
par leurs frondes grandes et bipinnatifides ,
à pinnules beaucoup plus petites que celles
des Blechnum ordinaires , mais ayant la
même structure essentielle. Ivaulfuss avait
formé de cette plante son g. Sadleria. Ces
plantes ont des tiges sous - arborescentes ,
604
BLE
RLE
dressées, d’un mètre environ de hauteur,
couvertes de nombreuses écailles scarieuses,
piliformcs, brunes.
Enfin M. Presl a réuni au genre Blechnum
les Asplénium australe Linn., et rudiatum de
Kcenig, dont Link a formé le g. Acropterisye t
qui diffèrent , en effet , tellement des vrais
Blechnum qu’il paraît difficile de les ranger
dans ce genre.
Les Blechnum appartiennent à des régions
très différentes, mais plus spécialement à la
zone équatoriale, et surtout aux régions
australes. (Ad. B.)
*BLECHROPUS. ois. — Genre formé par
Swainson ( Class. of Birds ) dans la famille
Mmcicapidœ , et synonyme du genre Aday
Less., qui lui est antérieur. (Lafr.)
BLECHUM (j&yj'xojv, nom, chez les Grecs,
d’une plante aujourd’hui inconnue ): bot.
pii. — Genre de la famille des Acanthacées,
tribu des Dicîiptérées , formé par Patrick
Brown ( Jam ., 2G1), et comprenant un nom¬
bre d’espèces indigènes de l’Amérique tro¬
picale et des îles Manilles. On en connaît
dans les jardins 3, dont 2 vivaces , B. laxi-
florum et angusii folium; la dernière annuelle,
B, Broumei. (G. L.)
BLEDÂ ou BLÈDE. bot. pii. — Syn.
vulg. de Poirée dans nos dialectes méridio¬
naux. Voy. BETTE,
* BLED SES. ins. — Genre de Coléoptères
pentamères, famille des Brachélytres, tribu
des Oxytélides, établi par Leach et adopté par
Erichson ( Généra et species Staphylinorum ,
p. 7G0). Ce g. se distingue des autres de la
même espèce par la structure du labre et de
la languette, et parles tibias antérieurs, épais
et très épineux. Le corps est légèrement pu-
bescent. Dans quelques espèces la tête et le
corselet du mâle sont cornus; dans d’autres,
le sixième segment de l’abdomen est échan-
cré au sommet , et cette échancrure est close
par une membrane.
Erichson décrit 45 espèces de bledius, dont
12 d’Amérique, 1 d’Afrique , 2 d’Asie, et les
autres d’Europe. Nous ne citerons qu’une de
ces dernières : Ji. Taurus Germ. ( Oxytelus
furcatus Oliv . , Encyclp.mèth., VIII, 616, 12).
Ces Insectes vivent dans le sable ou l’argile ,
sur le bord des rivières. Ils se creusent des
espèces de terriers qu’ils habitent par paires.
Les larves vivent de la même manière que l’in¬
secte parfait. Certaines espèces préfèrent les
bords de la mer, où elles sont alternativement
mises à sec et submergées par les flots. Toutes
exhalent de l’odeur et volent en nombre après
le coucher du soleil. (D.)
BLEMES, ins. — Genre de l’ordre des
Coléoptères pentamères, famille des Carabi-
ques , tribu des Subulipalpes , établi par
Ziegler aux dépens du g. l 'rechus de Bo-
nelli. M. Dejean l’avait d’abord adopté ;
mais, dans son Species et son dernier Catalo¬
gue de 1836, il en a réparti les espèces dans
les genres Trechus et Bembidium. Voy. ces
mots. Parmi ces espèces il s’en trouve une
dont les mœurs sont très curieuses, et qui a
fait le sujet d’un Mémoire très intéressant,
lu à l’Académie des sciences, parM. Audouin,
le 3 juin 1833. Cette espèce est le Blemus ,
ou YAepus fulvescens de Leach. Ce petit cara-
bique vit sur les bords de l’Océan, où il est
alternativement submergé lorsque la marée
monte, et mis à sec lorsqu’elle descend, sans
que, dans le premier cas, il périsse asphyxié,
bien qu’il ne paraisse pas organisé pour vi¬
vre sous l’eau ; mais il est entièrement cou¬
vert de poils , y compris ses antennes et ses
pattes, et M. Audouin a remarqué que lors¬
qu’on le fait passer immédiatement de l’air
dans un vase rempli d’eau de mer, on voit
ses poils se couvrir de petites bulles d’air qui
bientôt se réunissent pour former autour de
son corps une espèce d’atmosphère qui ne l’a¬
bandonne jamais, malgré l’agitation qu’il se
donne en courant dans l’eau , au fond ou
contre les parois du vase où on l’a placé.
M. Audouin ne doute pas que ce qui a lieu
dans cette expérience ne se produise lorsque
la mer vient submerger ces Insectes. Toujours
il emporte avec lui une petite couche d’air,
et quand il se cache sous une pierre , il se
trouve momentanément dans les conditions
d’un insecte placé librement dans l’air; mais,
comme cette petite couche d’air doit être
promptement viciée , comment s’y prend-il
pour la renouveler, puisqu’il n’a aucun moyen
de remonter à la surface de l’eau? M. Au¬
douin suppose qu’alors ce renouvellement
s’opère de la même manière que l’a expliqué
M. Dutrochet à l’égard de la chenille du Po-
tamogeton qui vit également submergée [V oy.
cette explication à l’art, hydrocampe ). Au
reste, le Blt mus fulvescens n’est pas le seul co¬
léoptère non aquatique qui jouisse de la fa¬
culté de respirer sous l’eau pendant un temps
BLE
BLE
plus ou moins long; suivant une notice de
M. W. Spence, insérée dans les Transactions
de la Soc. eut. de Londres , année 1836, pag.
179-181 , le S laphylinus tricornis et les Po-
gonus Bunellei , chalctus et œruginosus se¬
raient dans le même cas. (D.)
BLENDE (Blenden , éblouir ; à cause du
vif éclat de la substance), min. — Syno¬
nyme de Sulfure de Zinc. P oyez sulfures.
Dans le Système minéralogique de Mohs , le
mot Blende a été détourné de son ancienne
acception , comme beaucoup d’autres noms
consacrés par l’usage, et a été employé pour
désigner un ordre de substances métalliques
dont la Blende ordinaire fait partie, avec
d’autres sulfures, tels que ceux de Mercure,
de Manganèse , etc. (Del.)
BLENDE CHARBONNEUSE ou KOH-
L EN BLENDE de Born. min. — Synonyme
d’Anthracite. (Del.)
BLENDE DE MARMATO.'min. — F oyez
MARMÀTITE. (DEL.)
BLENNE (jSkvva, morve), poiss. — Nom
spécifique de Poissons remarquables par la
mucosité qui suinte de leur peau, le plus sou¬
vent nue et sans écailles , tels que le Gade
Blenne, etc. (Val.)
BLENNIE. Blenni us , Lin. (/Skvva, morve).
poiss. — Genre de Poissons établi par Ar-
tédi, et caractérisé par nous comme ayant
le corps allongé , revêtu d’une peau molle et
sans écailles , avec 6 rayons à la membrane
branchiostège, et des ventrales attachées sous
la gorge et composées de 3 rayons.
Les yeux, et souvent les narines ou la nu¬
que, portent des tentacules ou des panaches.
Les dents sont fortes et sur un seul rang ; il
n’y a pas de vessie natatoire. Les mâles ont
auprès de l’anus des houppes de papilles qui
ne se rencontrent pas chez les femelles. La
chair des Blennies est tendre et blanche. Us
vivent en petites troupes le long du rivage.
On prétend qu’on peut les enivrer avec le
Tithymale ( Euphorbia dendroides). Ce sont
de petits Poissons connus sous le nom de Ba¬
veuses sur nos côtes de Provence, et que la
mucosité sécrétée par eux rend très propre à
recevoir ce nom. Il n’est pas très certain que
ce soit le j3iUvvoç ou le fiûtwoç, ou quelque¬
fois aussi le j3//voç des Grecs , quoique Be-
lon et Salviani aient identifié ces noms à nos
Poissons. On en connaît plus de 30 espèces.
(Val.)
605
BLENNIOIDES. poiss. — M. de Blainville
a donné ce nom à une famille de la classe
des Poissons ayant pour type le g. Blennius.
BLENN ODE UNI A ( /3)ewoç , morveux ;
J/ppa, peau). BOT. PII. — Genre de la famille
des OEnothéracées , tribu des Épilobiées ,
formé par Spach (. Nouv . Ann. mus., IV, 369),
et qui paraît devoir être réuni en synonymie
au type de cette famille, Poy. oenothera.
(C. L.)
BLENNOIDES. poiss. — On désigne sous
ce nom une sous-division de la famille des
Gobioïdes et qui se rapporterait au genre
Blennius, tel qu’Artédi l’entendait. Elle com¬
prendrait les genres Blennius, Pliolis, Sala¬
rias et Clinus. Poy. ces mots. (Val.)
"BLENNOBIA (/3Ae woc, morve), bot. cr. —
M. Fries [S y si. orb. veg., p. 366 et Syst. myc.,
vol. III, p. 472) a donné ce nom, en raison de
sa consistance, à un petit champignon qui a
été découvert par M. Mongeot [Ext. n. 882)
sur les feuilles du Buis et sur les faces des¬
quelles ils forment de petits tubercules mous
d’une couleur rousse et noire quand ils sont
secs. Leur base est entourée par les lambeaux
de l’épidenne qui les recouvrent presque en¬
tièrement. Ce genre est caractérisé par des
spores simples, cylindriques, transparentes,
qui recouvrent un stroma gélatineux, et qui
sort de dessous l’épiderme sous la forme
d’un petit disque. Le B. Biuci est la seule es¬
pèce qu’on connaisse. (Lév.)
BLENNORINA ( altération de fih'vvot ,
mucus ). BOT. CR. — (Lichens). Acharius dé¬
signait sous ce nom une petite section de son
genre P errucaria , caractérisée par un thalle
gélatineux. (C. M.)
*BLENNOSPERMUM ( /ft/wa , mucus ;
cmeppa, semence), bot. pii. — Ge g., auquel
correspond X A palus de M. De Gandolie., ap¬
partient à la famille des Composées, tribu des
Sénécionidées, et offre les caractères suivants :
Capitule pauciflore , hétérogame ; fleurs du
rayon femelles, 1-sériées, ligulées, larges, el¬
liptiques, dépourvues de tubes; celles du dis¬
que mâles, tubuleuses, 5-dentées. Involucre
formé de 5 folioles elliptiques, disposées sur
un seul rang; réceptacle petit, glabre. Fruits
du rayon 4-angulaires , oblongs, blanchâtres,
couverts de petites verrues ; ceux du disque
appartenant aux Heurs mâles avortent. — Le
Blennospermum est une petite herbe annuelle,
originaire du Chili, laquelle a pour synonyme
606
BLE
BLE
YUnxia anihemidifolia lïerter. et Coll., Mèm.
acad. Tarin , 38, tab. 32. (J. D.)
*BLEPIIAR ACANTHES (Phtpaptç, cil des
paupières ; axavôa, épine), bot. pii. — Genre
de la famille des Acanthacées, tribu des Ec-
matacanthées , formé par Nees ( in Lindl.
Introd. to Bot. ed. II , p. 444) , renfermant
quelques arbrisseaux du Cap, dont le port
est celui des Acanihus et le type les A. ar-
pensis et procmnbius de Thunberg. (C. L.)
*BLEPHAR ANTHES (|3 Xcyaptç, cil des pau¬
pières ; avôoç , fleur), bot. ph. — Ce g., de la
famille des Passifloracées, tribu des Modec-
cées, a été établi par Smith ( Gramm . of Bot.,
188) et réuni par Wight et Arnott , comme
sous-genre, au Modecca de Linné. (C. L.)
*BLÉPHARE (j3 Ucpapov, paupière), bot.
— M. Link désigne sous ce nom les cils qui,
dans certaines Mousses, bordent le péristome.
BLEPIIARIDA ( ^eyapt'ç , cil ou poil
des paupières ). ins. — Genre de Coléoptères
tétramères , famille des Alticides , établi par
M. Chevrolat avec la Chrysomela meticulosa,
Olivier ( C. stolida Fab. ). M. Dejean , qui a
adopté ce genre dans son Catalogue, en men¬
tionne 5 espèces : 1 des Indes orientales, 3 de
l’Afrique australe, et une citée par nous
comme type ; celte dernière se trouve dans
les Étals du sud de l’Amérique septentrio¬
nale. (C.)
*BLEPHARIDÏEM' ( (2\ecp.)
*BOJÉRIÉES. bot. ph. — Une des divi¬
sions de la tribu des Vernoniées qui renferme
des arbrisseaux ou des herbes de Madagas¬
car, munies de capitules homogames pluri-
BOL
flores, à anthères garnies d’appendices basi¬
laires , et à fruits surmontés d’une aigrette
formée d’une seule rangée de soies. (J. 13.)
BOJOBI. rept. — Espèce du g. Boa.
Voyez ce mot.
BOL (|3aRoç, bol), min. — Nom sous le¬
quel on comprenait autrefois diverses Argi¬
les colorées par des oxydes métalliques. L’Ar¬
gile ocreuse rouge, par exemple, était le Bol
d’Arménie. On employait autrefois les Bols
en médecine comme astringents ; ils servent
aujourd’hui dans la peinture comme terres
colorées. (Del.)
' BOLANTHUS ((Zôiïoç, masse; avôoç, fleur).
bot. ph. — Section indiquée par Seringe (in
I)C. Prodr., I, 366, exc. sp. 12-15) dans le
genre Saponaria de Linné, et adoptée comme
simple division du Smeqmanthus de Fenzî ,
sous-genre dudit Saponaria . Voyez ce mol.
(C. L.)
•'BOLAX ( i3w)a£ , motte de terre , champ).
ins. — Genre de Coléoptères pentamères,
famille des Lamellicornes, classé parmi les
Anoplognaiidœ de Mac-Leay. En consul¬
tant un savant mémoire de M. Westwood ,
suivi de descriptions nouvelles , avec plan¬
ches détaillées pour l’anatomie ( May. zool.
de M. Guérin , 1833) , on voit que ce nom
avait été proposé par M. Zoubcoff, pour dé¬
signer un coléoptère du Brésil , qu’il adres¬
sait à M. Fischer, et que ce dernier lui au¬
rait imposé le nom de Bolax Zoubcovii ;
qu’on aurait regardé depuis ce genre comme
identique , avec les Leucothyreus de Mac-
Leay, et Aulacodus , Esch., tant les carac¬
tères et les figures relatifs à ces genres
étaient inexacts. M. Westwood donne à la
fin de son mémoire un tableau synoptique
qui contient deux divisions. Dans la pre¬
mière sont les g. Aulacodus , Bolax et Apo-
gonia , dont les antennes ont généralement
dix articles , et le genre Bolax est ainsi ca¬
ractérisé : un des angles bifides , sternum
non avancé. Dans la deuxième , les genres
Leucothyreus , Géniales et Loxopyga , qui
n’ont que neuf articles. Voyez ces différents
noms.
M. Delaporte (Buffon - Dumênil , t. (I,
p. 140) a établi depuis, dans le genre Bolax ,
2 divisions qu’il définit ainsi: lre division
(Bolax), tète très grande, arrondie; cor¬
selet court , très petit , anguleux sur les cô-
és ; 1. Bol. Zoubcovii; 2. B. JVeslwodi ,
BOL
BOL
Lup. Brésil ; 2e division ( Bolaxoules ) , tête
moyenne, un peu carrée; corselet grand,
arrondi sur les côtés ; 1. B. Fischeri ; 2. Bol.
Eschscholtzii Sap.; l’un et l’autre se trou¬
vent au Brésil. (C.)
BOL AX ( j3 w)a£ , motte de terre ; allusion
probable à la forme , dans ce genre, de l’in¬
florescence avant l’épanouissement), bot. ph.
— Genre de la famille des Ombellifères, tribu
des Mulinées , formé par Commerson ( ex
Juss. G. 226), et ne comprenant encore réel¬
lement qu’une seule espèce , YHydrocotyle
gummifera de Lamarck (t. 189, f. 21), que
l’auteur a nommé Bolax glebaria. C’est une
petite plante, indigène de Patagonie, croissant
en touffe et sécrétant une grande quantité de
substance résineuse. Les feuilles en sont très
serrées-im briquées , trifides , coriaces , gla¬
bres ; à pétioles larges , échancrés-membra-
nacés à la base ; à fleurs peu nombreuses ,
réunies en ombelles sessiles ou pédonculées,
simples ; à involucre oligophylle. Les jeunes
fruits sont couverts d’une pubescence étoi¬
lée; les adultes, souvent séparés du tube
calicinal , sont vésiculeux et remplis de ré¬
sine. (C. L.)
BOLBÏDUJM ((3o/6l3tov, plante bulbeuse
indéterminée), bot. pii. — Famille des Or¬
chidées. Nom de la 4e tribu établie par
M. Lindley dans le grand genre Cymbidium ,
et qui renferme cinq à six espèces originaires
de l’Inde ou d’Amérique. Foyez cymbidium.
(A. R.)
BOLBITIS (fioXSiTov, fiente de bœuf)
bot. ph. — Genre de la famille des Polypo-
diacées , tribu des Polypodiées , établi par
Schott ( Gen . Fil., fasc. II, t. 2), et regardé
comme simple section du genre Acrostichum,
L. (C. L.)
BOLBOCERAS (0o>Soç, bulbe;
corne), ins. — Genre de Coléoptères penta¬
mères , famille des Lamellicornes , tribu des
Scarabéides arénicoles , établi par Kirby
( Trans. Linn. of London , vol. XII). Ce g.,
le même que celui d ’Odontceus, créé posté¬
rieurement par Mégerle , est très voisin des
Athyrem de Mac-Leay, dont il ne diffère es¬
sentiellement que par ses mandibules iné¬
gales : l’une simple , concave , et l’autre bi-
dentée à l’extrémité ; par ses palpes maxil¬
laires plus longs que les labiaux , et par la
deuxième paire de pattes qui, chez lui, n’est
pas éloignée de la première, comme dans les
639
Alhyreus. — Les Bolboceras sont des Insec¬
tes de moyenne taille et même au-dessous ,
de forme très convexe et presque globuleuse,
qu’on rencontre rarement , parce qu’ils ne
volent que la nuit, et qu’ils s’enterrent pen¬
dant le jour. Ils se trouvent de préférence
dans les endroits sablonneux. Du reste, leurs
habitudes sont les mêmes que celles des
G éotrupes. Leur nom générique fait allusion
à la forme bulbeuse du dernier article de
leurs antennes. — M. Dejean, dans son der¬
nier Catalogue, en mentionne 16 espèces,
dont trois seulement appartiennent a l’Eu¬
rope. Nous citerons parmi ces dernières le
B. rnobilicomis {Scarab. id. Fabr.) , de la
femelle duquel Fabricius a fait à tort une
espèce distincte, sous le nom de testaceus.
Cette espèce , qu’on trouve aux environs de
Paris, se fait remarquer par la mobilité de la
corne dont le chaperon du male est armé. —
Nous citerons en outre , parmi les exotiques ,,
le B. fulvus Gor., du Sénégal, représenté
dans Y Iconographie du Bègue animal de Cu¬
vier, par M. Guérin-Méneville (Ins., pl. 22,
fig. 8). — Des amateurs m’ont assuré s’ê¬
tre procuré le B. rnobilicomis en éventrant
les Crapauds ou les C renouilles qu’ils ren¬
contraient dans les endroits où ils savaient
que cet insecte volait le soir. (D.)
' BOLBOCEULS (/îotéoç , bulbe ; xepaç ,
corne), ins. — Acharius, naturaliste suédois,
avait appelé ainsi un g. de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Lamellicornes, tribu des
Scarabéides arénicoles , que Fabricius a
nommé de son côté Lelhrus. F oyez ce der¬
nier mot, qui a prévalu. (D.)
*BOLBOCHÆTE (j3 oXffoç , bulbe; yalvn ,
crin), bot. cr. — (Phycées). La Conferva se-
tigeraYxOih. [Calai. Botan., III, t.8, f. l),que
Dilhvyn publia troisansplus tard (B rit. Conf.,
t. 59), sous le nom de Conferva vivipara, est
devenue le type de ce nouveau g. anomal ,
établi par M. Agardh {Syn.Alg. XXIX), mais,
attendu sa fructification extérieure, fort mal
placé par lui parmi les Confervacées. Le g.
Bolbochœie, qu’on écrit incorrectement Bul-
bochœte, se compose de filaments déliés, arti¬
culés, .à articles trois ou quatre fois plus longs
que leur diamètre, rameux , dichotomes, à
rameaux dressés, portant alternativement au
niveau de chaque cloison une soie très lon¬
gue, continue, renflée en bulbe ou en écusson
à sa base, et un conceptaclc sessile, ovoïde ou
i
640
BOL
sphérique. La seule espèce connue de ce g.
forme, sur les plantes des eaux douces et dor¬
mantes, de petites touffes d’environ 1 milli¬
mètre de haut, d’un aspect gélatineux au sor¬
tir de l’eau, et d’une couleur verte brunâtre
qui ne tarde pas à passer au gris par la des¬
siccation. Cette algue singulière, que M. Har¬
vey compare avec justesse à certaines Sertu-
laires , n’a que des affinités douteuses. Elle
ne peut être inscrite parmi les Céramiées ,
où M. Bory propose de la placer. Peut-être
serait-elle plus convenablement rapprochée
des Ectocarpées? F oyez ce mot. (C. M.)
BOLBONACH et BULBONACH. bot.
ph. — Noms vulgaires de la Lunaire.
BOLBOPHYLLUM (0 o/Soç, bulbe; .
analis (Siapliyl. id. Payk.). — Ces Insectes
sont généralement très petits. Leur corps est
grêle, recourbé; leurs ély très dépassent à
peine les cuisses postérieures ; leur tête et
leur corselet sont très lisses. Ils habitent les
bois , où ils vivent dans les Bolets, la Mousse, '
les feuilles pourries, et quelquefois dans les
bouses. (D.)
*BOLITOCHARA {fiwlîrnq, champignon,
ou fioXiroç , fumier; /apa, délectation), ins.
— Genre de Coléoptères pentamères , fa¬
mille des Brachélytres, tribu des Aléochari-
des , établi par M. le comte Mannerheim.
M. Erichson ( Généra et spec. Slaphyl ., p. 59),
en adoptant ce g. , l’a singulièrement restreint,
puisqu’il n’y rapporte que 4 espèces au lieu
de 57, dont il se compose suivant M. Man¬
nerheim : il répartit les autres sur différents
genres plus ou moins éloignés de celui-ci. —
Les 4 espèces décrites par M. Erichson sont :
Y Aleocharu Lucida Gravenh. , d’Allemagne
et de Suède ; le Staphyl. lu mimas Payk.
( Bolilochara pulchra Lacord. ) , d’Europe;
le Boliloch. obliqua [Bol. cincla Lacord.),
d’Allemagne et des environs de Paris ; et en¬
fin le Bol. varia Erichs. , trouvé en Sar¬
daigne par M. Guéné. — Ces Insectes vivent
64 [
dans les Bolets et les végétaux en décompo¬
sition. Les mâles se distinguent par le sixième
anneau de l’abdomen, dont le dos est tuber-
culé ou granuleux. (D.)
*BOLITOGYRlJS (fi^roç, fiente ; yvpôc,
arrondi), ins. — Genre de Coléoptères penta¬
mères , famille des Brachélytres , établi par
M. Dejean , dans son dernier Catalogue, sur
une espèce du Mexique, nommée par nous
B. cribripennis ; mais M. Erichson , à qui
cette espèce a été envoyée depuis en com¬
munication, l’a placée dans le genre Quedi un
de Leach, et lui a donné le nom de Q. buph-
thalmus. Voyez quedius. (C.)
BOLITOPHAGE. Bolitophagus (fitoXl mç,
champignon; cp fyœ, je mange), ins. — Nom
donné par Fabricius, Illiger, M. Duméril et
M. Dejean , à un genre de Coléoptères que
La treille avait établi précédemment ( Pré¬
cis des caruct. génériques des Insectes ) , sous
le nom d ’Eledone. Voyez ce mot. (D.)
BOLITOPHILE. Bolitophila ( fiuliznq ,
champignon; 42
BOLTONIA ( J.-B. Bolton , botaniste an¬
glais). bot. ph. — Genre appartenant à
la famille des Composées , tribu des Asté-
roïdées, et qui a pour caractères : Capitule
radié; ligules 1-sériées, linéaires, femelles,
fertiles ; fleurons du disque hermaphrodites.
Réceptacle hémisphérique alvéolé. Involucre
composé d’écailles 2- sériées, imbriquées ,
membraneuses sur les bords, égales en lon¬
gueur aux fleurons du disque. Fruits com¬
primés , marqués d’un rebord assez épais ,
glabres ou hispides , surmontés d’une ai¬
grette formée de soies très courtes, scabres ,
égales ou souvent inégales, et offrant alors
sur les fleurons du disque deux soies subu-
lées plus fortes et plus longues que les au¬
tres. — Les Boltonia sont indigènes de l’A¬
mérique septentrionale. On en cultive deux
espèces comme plantes d’agrément : ce sont
les B. glaslifolia et cisteroides. (J. D.)
*BOLTONTTE , Shepard (Bolton, nom de
lieu), min. — Substance minérale d’un gris
jaunâtre , à structure grenue et lamelleuse ,
transparente et d’un éclat vitreux , qu’on
trouve disséminée dans un calcaire blanc
saccharoïde , près de Bolton , dans l’Etat de
Massachusetts. C’est un bisilicate de Magné-
sje , probablement isomorphe avec la Wol-
lastonite. Comme celle-ci , elle se divise, se¬
lon deux directions obliques , en un prisme
rhomboidal , subdivisible dans le sens de
l’une de ses sections diagonales. Ce dernier
clivage est plus net que les deux premiers.
La dureté de la Boltonite est de 4,5; sa den¬
sité de 2,8. Elle est infusible au chalumeau.
(Del.)
BOM-GORS. ois. — Nom vulgaire du Bu¬
tor en Bretagne.
BOM-UPAS. bot. ph. — Ployez ÜPAS.
BOMAREA (Yalmont de Bomare). bot.
ph. — Famille des Amaryllidées. Ce g., au¬
quel M. de Mirbel a donné ce nom , et qui
renfermait quelques espèces d ’ A Istrœmeria
à tige volubile et grimpante , n’est pas suffi¬
samment distinct des autres espèces du même
g. auquel il a été de nouveau réuni. Voy.
ALSTROEMERIA. (A. R.)
ROMARIN, mam. — Synonyme d’LIippo-
potame.
*BOMBACÉES. bot. pii.— Les Malvacées
forment un grand groupe très naturel, admis
par tous les botanistes, mais partagé par les
modernes en plusieurs familles. L’une d’elles
est celle des Bombacées : nous la traiterons
avec les autres a l’article général malvacées.
Voyez ce mot. (Ad. J.)
BOMBARDIERS. Crepilanles. ins. — La-
treille désigne ainsi, dans ses premiers ou¬
vrages , une division de la famille des Cara-
biques , composée des g. Brachinus, Cymin-
dis, Lebia, (JdocanthaeAAgra ; mais cette dé¬
nomination , à laquelle il a renoncé depuis ,
était vicieuse, en ce sens que les espèces du
g. Brachinus , auquel il réunit les Apiines ,
jouissent seules de la propriété qu’elle indi¬
que, de faire sortir avec explosion par l’anus
une vapeur caustique et d’une odeur péné¬
trante , lorsqu’elles se croient en danger.
Voyez les mots aptinus et brachinus. (D.)
BOMBAX. bot. ph. — Synonyme latin de
Fromager.
'BOMBES VOLCANIQUES, min. — Ce
sont des portions de lave en fusion que les
volcans lancent dans l’atmosphère , en leur
imprimant un mouvement de rotation sur
elles-mêmes. Par suite de ce mouvement, ces
matières prennent une forme sphéroïdale,
qu’elles conservent en retombant sur le sol
presque complètement refroidies. Ces sphé¬
roïdes sont quelquefois creusés de sillons
plus ou moins profonds, tous dirigés dans le
sens perpendiculaire à l’axe de rotation. On
trouve souvent dans leur intérieur un noyau
de substance cristalline , qui d’ordinaire est
de l’Olivine , ou du Péridote granuliforme.
(Del.)
*BOMRICELLA. Bombyx, Medik. (dimi¬
nutif de Sop.ffv£, ver à soie), bot. pii. — Une des
sections indiquées par De Candolle { Prod . I,
452) dans le g. Hibiscus , famille des Malva¬
cées. (C. L.)
* BOM BIDES, ins. — Synonyme de Bom-
bites , employé par M. Lepelletier de Saint-
Fargeau. (Bl.)
BOMBILE. ins. — Synonyme de Bombyle.
BOMBILIERS. ins. — Synonyme de Bom-
byliers.
* BOM B I TE (Bombay, ville de l’Inde).
min. — De Bournon a décrit sous ce nom un
minéral compacte, d’un noir bleuâtre , qui a
été trouvé aux environs de Bombay, et rap¬
porté de l’Inde par Leschenault. Il est dou¬
teux que ce soit une véritable espèce ; et d’a¬
près l’analyse que Laugier en a faite, on peut
croire que ce n’est rien autre chose qu’une
variété de Schiste argileux ou siliceux. (Del.)
BOM
643
BOMBITES. uns. — Groupe de la famille
des Mellifères, de l’ordre des Hyménoptères,
caractérisé principalement par des antennes
coudées et des palpes maxillaires très petits
n’ayant qu’un seul article.
Toutes les espèces de Bombites se compo¬
sent , comme les Abeilles, de trois sortes
d'individus : des mâles , des femelles et des
neutres ; mais leurs sociétés ne persistent
pas , comme celles de ces dernières, chaque
année; elles se dispersent vers le milieu de
l’automne. Les femelles fécondées se cachent
dans les tissures des murailles , dans les
trous des arbres, et hivernent ainsi jusqu’au
retour de la belle saison ; quant aux neu¬
tres ou ouvrières et aux mâles, ils périssent
tous à l’époque des premières gelées. Aussi,
lorsqu’au printemps le moment de pondre
est arrivé pour les femelles , leur premier
soin est de commencer à se confectionner un
nid pour pondre leurs œufs et élever leur
progéniture. Ce nid ne s’accroît que lorsque
les larves sorties des œufs sont devenues In¬
sectes parfaits : les ouvrières s’adonnent aux
soins du domicile commun. Le groupe des
bombites se compose essentiellement du
genre Bourdon. Voy. ce mot, et surtout l’art.
melliferes , pour tous les détails relatifs
aux mœurs de ces Insectes. (Bl.)
BOMBIX. ins. — Voyez bombyx.
BOMBIX. moll. — Humphrey a indiqué
sous ce nom, dans le Mus. calonnianum , des
coquilles qu’on n’a pu rapporter à aucun g.
connu.
BOMBOMYDES. Bombomydœ. ins. —
Nom donné par M. Bobineau-Desvoidy à une
section ou sous-tribu de ses Myodaires , qui
se compose des g. Stunnia, Winthemia, Car-
celia et Smidiia. Elle rentre dans la tribu des
Muscides-Créophiles de M. Macquart. Voy.
ces mots. (D.)
BOMBE. bot. ph. — Synonyme de Bobu.
BOMBES. ins. — V oyez bourdon. (Bl.)
BOMBYCE. ins. — Voyez bombyx.
BOMBYCIA (dérivé de Bombyx), ins. —
Genre de Lépidoptères nocturnes , établi par
Stephens , et placé par lui dans sa famille des
Noctuides. Westwood l’a adopté ( Synops . of
lhe généra of Brilish insecls , p. 06). Ce g. a
pour type la JYociua viminalis Fabr., qui ap¬
partient au g. Teihea d’Ochsenheimer, et que
VL Boisduval place dans son g. Cleoeeris.
(D.)
BOMBYCIDES. ins. — Nom donné par
M. Blanchard [Hist. nai. des insectes , faisant
suite au Buffon-Dumènil , t. III , p. 482 ) à la
première tribu de la famille des Bombyciens,
dans les Lépidoptères nocturnes. (D.)
*B0MBYCIE1\S. ins. — M. Blanchard
(Hisl. nat. des ins. , faisant suite au Buffon-
Dumènil, t. III, p. 481) donne ce nom à sa
première famille des Lépidoptères nocturnes,
qu’il divise ensuite en 2 tribus : les Bomby-
cides et les JV biodonlides. (D.)
BOMBYCIL.EXA , ver à soie;
taîva, manteau, couverture), bot. pii. — Une
des sections indiquées par De Candolle dans
le g .Micropus de Linné , famille des Synan-
thérées-Astéroïdées. (C. L.)
BOMBYCILLA. ois. — C’est le nom sous-
générique latin donné par Brisson au Jaseur
de Bohême , qu’il laissait dans le genre Tur-
dus, et que Linné plaçait avec plus de raison
dans le genre Ampelis , Cotinga. Vieillot l’a
employé comme nom générique pour les Ja-
seurs , et Temminck lui a substitué peut-être
à tort celui de Bombycivora. V oyez jaseur.
(Lafe.)
’BOMBYCILLIN E. ois. — Sous-famille
formée par Swainson , dans sa famille Am-
pelidœ , et renfermant les genres Phibalura,
Bomby cilla et Procnias. Nous l’avons confon¬
due dans notre sous-famille des Ampélinées.
V oyez ce mot. (Lafr.)
v BOM B YC INES . Bomby cini. ins. — M. Bois¬
duval ( Généra et ind. method p. 69) désigne
ainsi une tribu de Lépidoptères nocturnes ,
qui se compose des g. Bombyx, Odonestis et
Megazoma. (D.)
BOMBYCITES. ins. — M. Newmann ,
dans sa Classification des Insectes de l’An¬
gleterre d’après les larves ( The eniomolog.
Magaz., n° 9, p. 383) , désigne ainsi une des
nombreuses divisions qu’il établit dans l’or¬
dre des Lépidoptères, et qui sont pour lui au¬
tant d’ordres naturels. Ces divisions répon¬
dent aux tribus ou aux familles des autres
auteurs. Celle dont il est ici question ne ren¬
ferme que les g. Eriogaster, Odonesiris, Gas¬
tropacha et Lasiocampa. (D.)
"BOMBYCITES. ins. — M. Blanchard
[Hisl. nat. des Ins., faisant suite au Buffon-
Dumènil, t. 3, p. 484) désigne ainsi un groupe
de Lépidoptères nocturnes faisant partie de
sa tribu des Boinbvcides et de sa famille des
Bombyciens , et qui se compose des g. Me-
BOM
BOM
(>44
galosornum (Megasoma , Boisd. ), Borocera,
Lasiocampa et Bombyx. (D.)
BOMBYCITÏCS. BonÛycites. ins. — Tribu
établie par Latreille, dans la famille des Lé¬
pidoptères nocturnes, et qui a pour type le g.
Bombyx. Cette tribu se compose pour nous
de 7 genres , dont voici les noms : Clisio-
campe , Trichiure, Cnéthocampe, Eriogastre,
Pæciîocampe, Macroplie et Bombyx. (D:)
BOMBYCIVORA ( Bombyx , ver à soie;
voro , je dévore), ois. — Nom générique
donné par Temininek au genre Jaseur, au
lieu de celui de Bombycülci. Voyez jaseur.
(Lafb.)
'BOMBYCÛtBES. Bombycoidi. ins. —
MM. Boisduval ( Généra et ind. method. ,
p. 94) et Guéné [Ann. de la Soc. enlom. de
France , t. X , p. 235) désignent ainsi une
tribu dans la famille des Lépidoptères noc¬
turnes, qui se compose, pour le premier, des
g. Acronycta , Diphtera et Bryophila, et pour
le second , des g. Semaphora, Apatela, Acro¬
nycta , Colocasia et Diplitera. F oyez ces diffé¬
rents mots.
Cette même tribu est nommée Acronyc-
tiies par M. Blanchard (Hist. nat. des ins.,
t. III). (B.)
*BOMBYCOSPERMUM ( j3oVSv? , ver à
soie; crir /pua, graine), bot. pu. — Genre de la
famille des Convolvulacées , formé par Presl
( fieliq ., Rænk. , O , 137, t. 71 ), et considéré
comme synonyme du g. Aniseia de Choisy.
(C. L.)
BOMBYLE. Bombylius (| 3op.Sv}n , espèce
d’Abeille). ins. — Genre de l’ordre des Dip¬
tères , division des Brachocères , subdivision
des Tétraclioetes, famille des Tanystomes, tri¬
bu des Bombyliers, établi par Linné, et adopté
par tous les entomologistes, qui l’ont réduit
et modifié successivement. Il renferme néan¬
moins encore un assez grand nombre d’es¬
pèces qui , d'après M. Macquart , dont nous
suivons ici la méthode, se distinguent des au¬
tres Bombyliers par les caractères suivants :
Trompe longue; base saillante, épaisse, en
forme de tube. Palpes cylindriques. Face
proéminente, velue. Premier article des an¬
tennes allongé, velu ; 3e plus allongé, subulé,
comprimé; style de 3 art., peu distinct, quel¬
quefois nul. Abdomen large. Ailes étroites ;
première cellule postérieure fermée.
Les Bombyles ont le corps ramassé, large,
couvert de poils denses ; la tête petite , ar¬
rondie , armée d’une longue trompe; le cor¬
selet élevé ; les pattes longues et très minces,
les ailes grandes, écartées, étendues horizon¬
talement. Ce sont des Insectes très agiles et
d’un vol extrêmement rapide : on ne peut
mieux les comparer sous ce rapport qu’aux
Macroylosses, dans les Lépidoptères. Comme
eux, ils planent au-dessus des fleurs sans s’y
poser, et y introduisent leur longue trompe
pour en tirer la liqueur mielleuse dont ils se
nourrissent. Le bruit qu’ils font en volant est
presque aussi fort que celui des Abeilles-
Bourdons. Ces Insectes ne se voient qu’en
été , et sont plus communs et généralement
plus gros dans le midi que dans le nord de
l’Europe. On en connaît quelques espèces du
nord de l’Afrique , du Sénégal et du cap de
Bonne-Espérance. On ne sait encore rien de
leurs métamorphoses ; on présume cepen¬
dant que leurs larves vivent dans la terre. —
M. Macquart , qui en décrit 23 espèces , les
partage en trois groupes , d’après les cellules
de leurs ailes. Nous citerons comme type du
premier groupe , le B. bichon , Bombylius
major Linn., Fab., Latr., Meig. , no 1, et
Fall., no l , qui se trouve partout, et qui est
commun aux environs de Paris ; comme type
du second, le B. luisant, Bombylius nitidu-
lus Fab., Meig., n» 22, tab. 18, fig. 5, 6; et
comme type du troisième , le B. sulfureux,
Bombylius sulphureus Fab., Meig., n° 34,
tab. 18, fig. 10. (D.)
*BOMBYLÏAIRES. Bombyliari. ins. —
Eichwald et Wiedmann appellent ainsi une
tribu de la famille des Diptères tanystomes ,
la même que celle des Bombyliers de La¬
treille. V oyez ce mot. (D.)
*BOMBYLIDES. ins. — Leach donne ce
nom à la famille des Bombyliers de Latreille.
(O.)
"BOMBYLIERS. Bombyliarii. ins. — Tribu
de l’ordre des Diptères , famille des Tanys¬
tomes, division des Brachocères, subdivision
des Tétraclioetes , établie par Latreille, et
adoptée par Meigen ainsi que par M. Mac-
quart, qui la divise en 13 genres, qui sont :
Bombyle , Usie , Ploas , Xestomyze , Toxo-
phore, Gyllénie, Tblypsomize, Apalomyze,
Amicte, Systrope, Géron, Phthirie, Méga-
paîpe.
Les Bombyliers se reconnaissent principa¬
lement à leur trompe longue et dirigée en
avant. Ils se divisent naturellement en 3 sec-
BON
645
tiens, d’après la forme de leur corps court
et épais dans la première et allongé dans la
seconde. Comme nous l’avons dit au g. Bom-
byle, ces Diptères ont le vol très rapide. Ils pla¬
nent au-dessus des fleurs, et en pompent les
sucs en volant ; ils ne prennent leur essor
qu’à l’ardeur du soleil, et font entendre un
bourdonnement grave. Quand ils se posent ,
c’est le plus souvent sur la terre ou sur le
tronc des arbres. Ils sont beaucoup plus com¬
muns dans les climats chauds que dans le
Nord. Leurs larves ne sont pas encore con¬
nues : il est probable qu’elles vivent dans la
terre. Voyez les noms des g. cités dans cet
article. (D.)
BOMBYLIITES. ins. — M. Newmann ,
dans sa Classification des Insectes de l’An¬
gleterre , d’après les larves ( The eniomolog.
Magaz., n° 9, p. 389) , désigne ainsi une des
nombreuses divisions qu’il établit dans l’or¬
dre des Diptères , et qui repose sur les méta¬
morphoses du seul g. Bombyle. (D.)
BOMBYX ((3o(jlGv!;, ver à soie), ins. — Genre
de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des
Bombycites de Latreille , établi par Linné et
adopté par tous les auteurs , mais tellement
réduit par les retranchements successifs qu’on
lui a fait subir, que les caractères qu’on lui
assignait primitivement ne peuvent plus lui
convenir aujourd’hui. Ce qu’il y a de plus
singulier dans ces retranchements , c’est que
le Bombyx par excellence , celui du mûrier,
autrement dit le Yer à soie , qui aurait dû y
rester comme type , n’en fait plus partie , et
forme à lui seul un genre auquel Latreille a
donné le nom de Sericaria ; tandis qu’on y a
conservé les espèces qui méritent le moins la
dénomination de Bombyx par la nature du
cocon de leurs Chenilles , qui , au lieu d’être
de pure soie, consiste en une espèce de feutre
très gommé. Voici, au reste, leurs caractères
génériques à l’état parfait : Antennes large¬
ment pectinées dans les mâles et dentées dans
les femelles. Palpes courts , velus , obtus.
Trompe nulle. Corselet robuste et garni de
longs poils. Abdomen de la femelle très gros,
cylindrique , velu , terminé en pointe obtuse.
Ailes larges, aussi velues que squameuses.
Les Chenilles sont longues , cylindriques et
garnies de deux sortes de poils : les uns , en
plus grand nombre , bas et très denses ; les
autres longs, isolés ou fasciculés. Toutes vi¬
vent solitaires, les unes sur les arbres, les
autres sur les plantes basses , et se transfor¬
ment dans des coques d’un tissu très solide
ayant la forme d’un gland, excepté cependant
celle du B. rubi , qui se renferme dans un
tissu lâche et fusiforme.
Ce genre se réduit pour nous, en Europe, à
5 espèces : ce sont les Bombyx rubi et quercus
Linn. , B. trifolii Fab. , B. spariii et codes
Ilubn. Toutes ces espèces volent très rapide¬
ment pendant le jour, du moins les mâles (car
les femelles restent tranquilles au pied des ar¬
bres), et paraissent en juillet, à l’exception
de la première, qui éclôt en mai. C’est parmi
elles que se trouve celle qui est connue vul¬
gairement sous le nom de Minime à bandes
( B. quercus) , si remarquable par la finesse
de son odorat. En effet, si l’on a chez soi une
femelle récemment éclose , on voit accourir
en plein jour une foule de mâles pour s’ac¬
coupler avec elle , alors même qu’elle serait
renfermée dans une boîte bien fermée , et
que votre appartement serait très éloigné des
lieux où l’on suppose que ces mâles ont pu
naître. Cette espèce et les quatre autres sont
figurées dans l’ouvrage de Hubner, ainsi que
dans notre Hist. des Lépidoptères de France.
Voyez bombycites. (D.)
BOMBYX (Sop.Gvï;, ver à soie), bot. pii. —
Genre indiqué par Medikus, adopté par
Mœnch, synonyme d 'Hibiscus, L., famille des
Malvacées. (C. L.)
BGMOLOCt S. crust. — Genre de Crus¬
tacés suceurs, de l’ordre des Siphonostomes,
de la famille des Pachycéphaîes et de la tribu
des Ergasiliens , établi par M. Nord m an n , et
composé des Ergasiliens dont le corps est py-
riforme sans lobes latéraux, dont l’extrémité
antérieure de la tête n’est pas garnie de pat¬
tes-mâchoires ancreuses, et dont les antennes
sont renflées et épineuses à leur base, afin de
servir comme organes d’adhésion. On ne
connaît qu’une espèce de ce genre trouvée
sur les branchies de YEsox belone , et figu¬
rée par M. Bunneister dans le XVIIe vo¬
lume des Actes des cur. de la nul. de Bonn.
(M. E.)
BONÂFIBIA (nom propre), bot. pii. —
Genre delà famille des Papilionacées, formé
par Necker {Elément., n. 1364), et synonyme
du g. Arnovpha de Linné. (C. L.)
BOXVMÏA (nom propre?), bot. pii. —
Genre de la famille des Convolvulacées,
formé par Dupetit-Thouars ( Hist. vég. AJr.
646
BON
BON
ausi.y 17 , t. G,) sur un arbrisseau trouvé à
Madagascar et encore peu connu , à tige
dressée, garnie de feuilles alternes, coriaces,
très entières , ondulées ; à inflorescence en
particule terminale , petite et contractée. Un
calice pentaphylle immuté ; une corolle in-
fondibuliforme, campanulée, à limbe 5-parti,
plan ; des étamines subexsertes ; un style bi¬
fide, longuement exsert, à stigmates capités,
le caractérisent principalement. (C. L.)
BONANA. ois. — Foyez banana.
'"'BONA-NOX (en français Bonne-Nuit).
bot. pii. — Genre de la famille des Convolvu¬
lacées , formé par Rafinesque , et synonyme
du Calonyction de Choisy. (C. L.)
BON APARTE A ( Bonaparte , premier
consul), bot. ph. — Genre de la famille des
Amaryllidacées (Amaryllidées anomales, tri¬
bu des Agavées, secund. Endlich. Gen. PL,
p. 181), formé par Willdenow, sur X Agave
geminiflora de Brandes, et réuni définitive¬
ment au g. Agave de Linné.
On désigne encore sous ce nom un genre
de la famille des Broméliacées , tribu des
Tillandsiées , Nob. ( voyez ce mot), formé
par Ruiz et Pavon ( Flor . peruv., III, 38,
t. 262 , 263) , et comprenant un petit nom¬
bre de plantes de l’Amérique tropicale ,
couvertes d’une pubescence furfuracée ; à
feuilles radicales , subulées ou ensiformes ,
roulées à la base ; à scape squameuse ; à in¬
florescence bractéée en épis simples , strobi-
liformes ou thyrsoïdaux ; à périgone libre,
sexparti , dont les lacinies externes , égales ,
cohérentes à la base , roulées en spirale ; les
intérieures pétaloides , roulées en tube infé¬
rieurement, linéaires lancéolées au sommet ,
nues en dedans à la base. Capsule raembra-
nacée, ovale, pyramidale. (C. L.)
BONAROTA, Midi. bot. ph.' — Synonyme
de Pœderota.
"BONASA (j3ovaToç, Bona.sus, Taureau sau¬
vage). ois. — Nom latin par lequel Brisson
désignait la Gelinotte et quelques autres es¬
pèces de Tétras.
Dans la List oftlie gen. of birds de Gray,
c’est le nom d’un genre de la sous-famille
Tetraoninœ , ayant pour type le Tetrao urn-
bellus de Linné. (Lafr.)
BON A SE. Bonasus. mam. — F oyez buffle.
BONASIA (|3 ovaa-oç, Bonasus , Taureau
sauvage), ois. — Genre formé par Bonaparte
dans la famille Tetraonidœ, ayant pour types
le Tétras gelinotte ( Tetrao Bonasia L. ) et le
Tetrao umbellus L. Foyez tétras. (Lafr.)
BON A SL A. bot. pii. — Synonyme d’Agri-
paume, Leonurus cardiaca.
BONASUS. mam. — Syn. latin de Bonase.
BONATÉE. Bonatea. bot. ph, — Genre
de la famille des Orchidées, tribu des Ophry-
dées. Ce g. a été établi par Willdenow et
adopté par M. Lindîey. Il est extrêmement
voisin du g. Habenaria, dont il a non seule¬
ment le port , mais presque tous les points
d’organisation. Il en diffère seulement par
son rostelle libre, allongé et concave; du
reste , il offre encore les deux appendices ou
processus charnus qu’on observe dans tou¬
tes les espèces du g. Habenaria. Nous ne
croyons pas ces deux g. suffisamment dis¬
tincts. Les espèces qui composent le g. Bona¬
tea, au nombre d’environ 10, sont originaires
de l’Afrique australe ou de l’Inde. (A. R.)
BON AVER! A (nom propre?), bot. pii. —
Genre de la famille des Papilionacées , tribu
des Hédysarées-Coronillées , formé par Sco-
poli [Introd. 1420), aux dépens de la Coronilla
securidaca de Linné , qui seule compose ce
genre. C’est une plante herbacée, annuelle ,
croissant dans les campagnes du midi de
l’Europe , et jusque dans l’Asie-Mineure , à
feuilles imparipennées, à fleurs jaunes, om-
bellées-fasciculées. (C. L.)
BONDRÉE. Pernis , Cuv. ois. — Genre
formé par Cuvier , ayant pour type la Buse
bondrée des auteurs, Falco apivorus L., et
auquel il assigne pour caractères : « Bec
courbé dès sa base, faible comme chez les
Milans ; intervalle entre le bec et l’oeil cou¬
vert de plumes bien serrées et coupées en
écailles, au lieu d’être nu et seulement garni
de quelques poils, comme dans tout le reste
du grand genre Falco. Tarses à demi em¬
plumés vers le haut et réticulés; queue
égale; ailes longues. >» Nous ajouterons;
« Narines obliques et en scissure étroite
comme chez les Cymindis du même auteur. »
Il est assez singulier que ce dernier carac¬
tère qui, avec la brièveté des tarses, en par¬
tie emplumés , leur articulation , et la lon¬
gueur de la queue , se retrouve semblable
chez les Cymindis, n’ait pas frappé ce savant ,
et ne l’ait pas engagé , dans son Régné ani¬
mal, à rapprocher ces deux genres au lieu de
les tenir éloignés.
L’espèce européenne, la Bondrée commune
BON
BON
647
Cuv., Falco apivoms L. ( enl . 420), a lin plu¬
mage très variable. Le mâle adulte a le som¬
met de la tète d’un cendré bleuâtre; les par¬
ties supérieures d’un brun plus ou moins cen¬
dré ; les pennes secondaires des ailes rayées
de brun et de gris bleu , et la queue traver¬
sée par trois bandes d’un brun foncé à dis¬
tances inégales ; le dessous d’un blanc jaunâ¬
tre avec des stries sur la gorge et le cou ; des
taches triangulaires sur la poitrine, et le ven¬
tre de couleur brune ; la cire d’un cendré
foncé, et les pieds jaunes.
Quoique la Bondrée ait les pattes fort cour¬
tes, elle marche et court même avec facilité
sans s’aider de ses ailes, faculté qui lui a été
accordée sans nul doute pour se saisir des
Mulots, Grenouilles, Lézards, dont elle fait sa
nourriture, ainsi que d’insectes, comme Che¬
nilles, Guêpes, etc. Elle nourrit ses petits de
chrysalides, et particulièrement de celles des
Guêpes, ce qui lui a valu le nom spécifique
latin d ’ apivorus. On a profité de son instinct
chasseur pour lui tendre sur le sol différents
pièges où elle se prend en poursuivant sa
proie. « Il n’y a, dit Belon, petit berger, dans
la Limagne d’Auvergne , qui ne sache con¬
naître la Bondrée , et la prendre par engin
avec des Grenouilles. » Cette chasse facile
en a beaucoup diminué l’espèce , autrefois
commune en France, et aujourd’hui devenue
rare. Elle habite particulièrement les con¬
trées orientales , et est de passage en France
et presque dans toute l’Europe. On n’a en¬
core bien constaté qu’une seconde espèce
appartenant à ce genre , la Bondrée huppée
de Java ( Pemis crislata Cuv., Règ. anim .,
Tem., pi. col. 44), remarquable par une
huppe occipitale et par une taille plus forte.
Le caractère des lorum garnis de petites
plumes tassées , tout exceptionnel chez ce
genre de Piapaces mangeurs de Guêpes, ne
leur aurait-il point été accordé pour les ga¬
rantir des piqûres de ces Hyménoptères et de
leur cruel aiguillon au moment où ils les sai¬
sissent dans leur bec ? Cette supposition nous
paraît la plus probable à adopter.
Les nombreux rapports que nous retrou¬
vons entre les Bondrées et les Cymindes d’une
part, et de l’autre , entre ces dernières et les
g. Lophoies , Less., sïviceda , Sw., et même
Rosthrame, Less., nous ont engagé à réunir
ces cinq genres en une petite sous-famille,
sous le nom de Cy min di nées , dont la place
naturelle est entre celles des Milvinées et des
Buléoninées , étant très voisine de la première,
mais en différant par des ailes beaucoup moins
longues et une queue non fourchue. Voy.
AVICEDA, CYMINDE et CYMINDINÉES. (LAFK.)
BONDI C. bot. ph. — Synonyme de Guil-
landina.
"BONGARDIA (J. -B. Bongard , botaniste
allemand), bot. ph. — Genre de la famille des
Berbéridacées, formé parC.-A. Meyen [V er-
zeichn. Cauc. Pflanz, 174), sur le Leontice
chrysogoniim de Linné. Il ne renferme guère
que deux espèces, les B. Oliveriiet Rauwolfii.
Ce sont deux petites plantes herbacées, viva¬
ces, croissant en Orient, en Perse et dans la
partie orientale du bassin méditerranéen ,
acauies , très glabres , à rhizome tubéreux ,
produisant des feuilles toutes radicales, pen-
natiséquées , du milieu desquelles s’élèvent
des scapes portant des fleurs d’un beau jaune,
en grappes. (C. L.)
BONGARE, Bongarus ( Bungarum-pamah ,
nom du Bongare à anneaux au Bengale), rept.
— Genre d’Ophidiens confondus d’abord
avec les Boas à cause de leurs plaques cauda¬
les entières , désignés plus tard sous le nom
de Pseudoboas , puis enfin placé par Cuvier
dans sa troisième tribu des Serpents veni¬
meux. Caractères essentiels : Tête courte et
couverte de grandes plaques ; l'occiput plus
renflé ; le dos comprimé en carène et garni
d’une rangée longitudinale d’écailles hexa¬
gonales. Pas de crochets mobiles ; mais les
premières maxillaires antérieures fort gran¬
des , creusées d’un sillon, et communiquant
avec une glande venimeuse.
Ce genre renferme trois espèces : le B. a
anneaux, B. annularis, Boa fasciaia , le plus
grand de tous , et qui atteint jusqu’à sept ou
huit pieds de longueur ; le B. bleu , B. cœ-
ruleus, Boa lineaia, toutes deux assezT répan¬
dues dans le Bengale ; et le B. a demi-bandes,
B. semi-fascialus , naturel à l’île de Java.
•
Tous les Bongares sont venimeux, et l’on dit
même que leur venin est fort actif. fC. d’Q.)
BOA HENRI, bot. ph. — Nom vulgaire du
Chenopodium Bonus Henricus. Voyez ciieno-
PODIUM.
BON-HOMME, bot. pii. — Nom vulgaire
d’une espèce du genre Molène, le V erbascurn
Thapsus.
BON-IIOMME-MISÈRE. ois.— Nom vul¬
gaire du Bouge-gorge, Molacilla rubecida.
BON
648
BONITE, poiss. — Cette dénomination ,
qui a été donnée à plusieurs Poissons du g.
Scombre , et suivant M. Ajasson au Scomber
sarda Bl., s’applique plus communément au
Sc. pelum y s , Thon à ventre rayé, Bonite des
tropiques. C. d’O.)
*BONJEANIA (nom propre), bot. pu. —
Genre de la famille des Papilionacées , tribu
des Lotées-Trifoliées, formé par Reichenbach
( Fl. excurs., 507 -,Iconog., t. 1080), aux dé¬
pens de plusieurs espèces de Lotus de Linné.
Il ne renferme guère que deux ou trois
espèces indigènes de l’Europe australe , à
feuilles pennées -trifoliées , garnies de sti¬
pules semblables aux folioles ; à inflorescence
sub-ombellée ; à fleurs assez nombreuses ,
sur des pédoncules très courts. (C. L.)
BONJOUR COMMANDEUR, ois.— Nom
vulgaire du L,oxia grossa.
*BONNANIA, Bafin. (nom propre), bot.
ph. — Synonyme de Cupania de Plumier.
(C. L.)
BONNAYA (nom propre), bot. ph.- — Genre
de la famille des Scrophulariacées, tribu des
Gratiolées , créé par Link et Otto ( le. select. ,
25 ), et divisés en trois sections par Bentham
( Scrophul. Ind., 32); a. Siliqunsæ ; b. Bra-
chycarpœ; c. Sphœrocarpœ. Ce sont des plan¬
tes herbacées, annuelles, bisannuelles ou vi¬
vaces, indigènes de l’Inde, assez débiles, gla¬
bres ou rarement pilosiuscules , rampantes
ou subérigées ; à feuilles opposées, très en¬
tières ou dentées ; à fleurs blanches ou rou¬
ges, axillaires , opposées ou alternes par
avortement , souvent pédiceliées , les supé¬
rieures quelquefois disposées en grappes.
On en cultive plusieurs espèces dans les
jardins. (C. L.)
BONNE-DAME. bot. pii. — Nom vulgaire
d’une espèce du g. Arroche.
* BONNE ï JJ E. Bonnellia (nom propre).
ins. — Genre de Diptères établi par M. Robi¬
neau -Desvoidy, dans son ouvrage sur les
Myodaires, et consacré par lui à la mémoire
du professeur Bonelli, de Turin. Ce g. fait
partie de la famille des Calyptérées, tribu des
Entomobies , section des Anthophiles. L’au¬
teur y rapporte 3 espèces , toutes nommées
par lui : B. tesellans, B. laleralis et B. rubi-
ginosa. Les deux dernières sont des environs
de Paris. (D.)
*BONNELLIE. Bonnellia (nom propre).
k ( ; 1 1 1 n . — G e n r e éla bl i par M . R o 1 an d o , pour u n
BON
animai très mou, qui vit dans la vase , près
des côtes de la mer Méditerranée. Son corps
est ovoïde ou fusiforme, terminé par l’anus et
prolongé en une longue trompe, formée par
une lame repliée, très extensible, ce qui lui
donne une certaine analogie avec les Si-
poncles. Son intestin est très long, plusieurs
fois replié ; il est accompagné en arrière par
deux organes ramifiés, intérieurs, servant
probablement à la respiration. M. Pmlando
en a décrit 2 esp. : l’une verte, B. viridis , lon¬
gue de 0m,66 ; l’autre brune , B. fuliginosa ,
longue seulement de 0m,14 à 0m, 1 G. (Duj.)
*BONNEMAISONNIA (nom propre), bot.
cr. — (Phycées). Ce genre, l’un des plus élé¬
gants de l’ordre des Floridées, a été fondé par
M. Agardh ( Spec . Alg., t. t, p. 196), et dé¬
dié à notre compatriote Bonnemaison, dont
les travaux sur les Céramiées , ou ce qu’ii
nommait Hydrophytes loculées , trop négligés
par les phycologues modernes , méritent
pourtant qu’on en fasse quelque compte. Lé¬
gèrement modifié dans ces derniers temps
par le fils du célèbre algologue suédois (Lin-
nœa, 1841, I, p. 21), il peut être ainsi défini :
Racine scutiforme. Fronde déliée, cylindrique
ou comprimée, irrégulièrement rameuse; ra¬
meaux vagues, garnis de nombreuses pinnu-
les en forme de cils , distiques et alternes.
Conceptacîes ovoïdes ou globuleux , courte-
ment pédicellés, axillaires ou marginaux,
et, dans ce dernier cas, opposés aux cils.
Ces conceptacîes contiennent des sporidies
pyriformes, fixées au fond de leur cavité,
et qui en sortent à la maturité par un orifice
dont leur sommet est percé. Les espèces de
ce genre , au nombre seulement de 3 , sont
remarquables par leur belle couleur rose ou
purpurine, et surtout par l’élégance inexpri¬
mable de leur port. 2 habitent les côtes de
l’Europe baignées par l’Océan et la Méditer¬
ranée, la 3e m’est totalement inconnue.
Ce g. est voisin de Y Asparagopsis que
M. Agardh a publié aussi , deux ou trois mois
plus tard ( Linuœa , loc. cil., p. 22), sous le
nom de Lictorici; mais celui-ci en diffère sur¬
tout par la disposition et la structure des der¬
niers ramilles, abstraction faite de l’espèce de
souche rampante d’où s’élèvent les frondes
fertiles et dont M. Agardh ne dit pas un mot ,
probablement parce qu’il n’a eu en sa pos¬
session que des échantillons incomplets.
Nous avons dit plus haut que cet habile
BON
BON
phycologue a apporté quelques modifications
à ce g.; voici en quoi elles consistent. Il ne
conserve dans l’ancien g. de son père que les
B. pilularia , asparagoides et apiculala. Il
range dans le g. Calocladia ( voy . ce mot), à
côté du C. pulchra Grev., le Bonnernaison-
nia elegans Ag. et le Sphœrococcus Jlacci-
dus Suhr, qu’il nomme Calocladia Suhrii.
Enfin , il propose le nom de Marnmea , pour
deux espèces, le Delisea fimbriala Lam., et le
Bhcdomela dorsifera Ag. Le nom de Mam-
mea, occupé par un g. linnéen de la Phané-
rogamie, ne pouvant être admis , nous pen¬
sons qu’il est de toute justice, nous ne disons
pas de restituer , mais bien de conserver à
l’algue de Lamouroux le nom qu’il lui a im¬
posé. Le g. Delisea de M. Fée n’avant pu
être adopté, celui-ci ne saurait manquer de
l’être, puisqu’il joint à l’avantage de la prio¬
rité celui d’avoir été consacré par un ami à
la mémoire d’un botaniste recommandable,
connu par des travaux estimables sur la li-
chénographie et que la mort vient d’enlever
récemment à la science et à ses amis. (C. M.)
BONNET, zool. — On appelle ainsi le se¬
cond estomac des Ruminants. — En ornitho¬
logie , ce nom s’applique à la partie supé¬
rieure de la tête de l’oiseau. — Les mar¬
chands et les amateurs ont aussi désigné sous
ce nom des Coquilles appartenant à des gen¬
res différents , et qui ne se distinguent que
par des épithètes indiquant leur ressem¬
blance avec l’objet dont ils portent le nom.
Ainsi ils ont nommé : Bonnet chinois, le
Palella sinensis L. ; B. de fou, le Chaîna
Cor L. ; B. de Neptune, le Palella eques-
iris Lam. ; B. de Pologne, le Cassis testiculis
Lam. (C. d’O.)
En botanique , on donne ce nom à diverses
esp. d’Agarics , à cause de leur ressem¬
blance avec un bonnet; ils forment la 76mo
famille de Champignons de Paulet. Elle com¬
prend trois espèces : le Bonnet d’argent
FEUILLETS NOIRS OU le BONNET ROMAIN (. Agar .
plialœnarum F.); le Bonnet d’argent feuil¬
lets roux ( Agar . uligineus F.) ; et le Bon¬
net RABATTU OU DE MATELOT ( Agar. Sllb-
atratus F.). Ces trois espèces données aux
animaux ne les incommodent point. LÉv.)
BONNET BLANC, échin. — Espèce du
genre ananchite.
BONNET CHINOIS, mam. — Espèce du
g. Macaque.
649
BONNET DE NEPTUNE, polyp. — Nom
vulgaire d’une espèce du g. Fongie , Fungia
limacina Lam.
BONNETS A , Schreb. non Mart. et Zucc.
(nom propre), bot. pii. Genre de la fa¬
mille des Ternstræmiacées, tribu des Lapla-
cées, synonyme du Mahurea d’Aublet. —
Ce nom a été donné aussi par Martius et
Zuccarini à un autre g. de la famille des
Ternstræmiacées, tribu des Laplacées {JVov.
G en. et Ap., I, 115, t. 110, Excl. synon .). Il
renferme une dizaine d’espèces environ. Ce
sont des arbres ou des arbrisseaux croissant
sous les tropiques , au Brésil; à feuilles al¬
ternes, rassemblées au sommet des ra¬
meaux, rétrécies à la base en un pétiole qui
s’articule avec la branche , coriaces , très en¬
tières , uninerves, pinnées-veinées , éstipu-
lées. Les fleurs en sont grandes , blanches ,
belles , et disposées en grappes terminales
feuillées ; pédoncules axillaires , articulés à
la base , uni-paucifiores et pédicelles brac¬
tées. j
* BONNETTE. Bonnelia (nom propre), ins.
—Genre de Diptères établi parM. Robineau-
Desvoidy, dans son ouvrage sur les Myodai-
res , et consacré par lui à la mémoire du cé¬
lèbre auteur de la Contemplation de la nature.
Ce g. fait partie de la famille des Calypté-
rées , tribu des Entomobies , section des An-
thophiles. Il ne renferme que 2 espèces ,
nommées par l’auteur : B. longipes et B.
œnantliis. Cette dernière se trouve dans les
environs de Paris, sur les fleurs de l’OE-
nanthe fistuleuse. (d.)
BONPLANDIA (nom propre), bot. ph. —
Deux genres ont été consacrés au célèbre
voyageur Bonpland. Celui qu’avait créé Will-
denow pour l’arbre américain qui produit
l’écorce d’Angusture, si renommée par ses
propriétés fébrifuges , a dû être supprimé
comme se confondant avec un genre plus
anciennement connu , le Galipea. Voyez ce
mot. (Ad. J.)
L’autre, établi par Cavanilles, est regardé
comme syn. du g. Caldasia, Willd. (C. L.)
TIONSDÛRFITE, Thoms. (nom propre).
min. — Thomson a donné ce nom à un mi¬
néral peu connu que Bonsdorf a indiqué le
premier, en le considérant comme une Cor-
diérite hydratée, et qui parait différer de
cette dernière esp. par une moindre dureté,
un clivage très sensible parallèlement à la
41*
T. II.
650
JBOO
BOO
base, une couleur d’un vert olivâtre , et une
proportion d’eau considérable , puisqu’elle
est de plus de 10 pour 100. On la trouve
près d’Abo , en Finlande , dans un Granité ,
où elle est associée à une Cordiérite gri¬
sâtre. Son analyse par Bonsdorf a donné :
Silice , 45,05 ; Alumine , 30,05 ; Magnésie ,
9,00 ; Oxydule de fer, 5,30 ; Eau , 10,60.
(Del.)
BON TI A (nom propre), bot. ph.— Genre
de la famille des Myoporacées , établi par
Plumier ( Gen. , t. 23 ) , adopté par Linné
(Gen., n. 791), et composé jusqu’ici de deux
espèces arborescentes appartenant aux Indes
occidentales. Ce sont des arbrisseaux (arbres?)
à feuilles alternes, lancéolées, presque entiè¬
res , glabres ; à fleurs d’un jaune obscur, pé-
doneulées, solitaires , ébractéées , axillaires ;
la lèvre inférieure semitrifide est barbue et
rayée longitudinalement de pourpre. On les
distingue suffisamment par un calice 5-par-
tite, immuté; une corolle hypogyne, rin-
gente ; 4 étamines exsertes, didynames; un
drupe bacciforme , biloculaire , à loges semi-
bipartites , tétraspermes. Ce genre est en¬
core incomplètement connu , bien qu’on cul¬
tive dans les serres l’une de ses espèces , le
B. dapitnoides. (G. L.)
“BONI1 IA (Bontius, nom propre), bot. pii.
— Famille des Orchidées. La plante figurée
par Petiver ( Gazopli . t. 44, f. 10) sous le nom
de Bonlia luzonica est le Dendrobium cari¬
natum de Willdenow. Troy. dendrobium. II
ne faut pas confondre le g. Bonlia de Peti-
ver avec le g. Bonlia de Plumier, le seul qui
ait été conservé. Voyez l’article précédent.
(A. R.)
BOODFÏ. rept. — Synonyme d’Ibiare ,
Cœcilia tentaculata L. Voyez coecilia.
BOOM-UPAS. bot. pu. — Voyez upas.
BOOPHANE, Herb. bot. pii. — Altération
orthographique de Bouph me. (G. L.)
B0OPIDÉES. bot. ph. — V oyez calyce-
rees.
BOOPIS (jSoîç, Sooç, bœuf; dir.zq, yeux).
bot. ph. — Genre de la famille des Boopidées
ouCalycérées. V oyez ces mots. Il a pour carac¬
tères : Involucre composé de 7-8 écailles réu¬
nies vers le milieu , souvent accompagnées
de denticules. Pœceptacle petit, convexe,
chargé, entre chacune des fleurs, de paillettes
filiformes , élargies au sommet. Fleurs ferti- |
les, de même nature et de même forme. Lo- j
bes du calice plus courts que l’ovaire, mem¬
braneux, entiers, ou incisés-dentés. Corolle
à tube grêle ; limbe campanulé, 5-fide. — Les
Boopis sont dès herbes vivaces, garnies de
feuilles alternes , pinnatifides , et munies de
capitules terminaux, hémisphériques. (J.D.)
BOOPS. mam. — Nom spécifique d'une
espèce du genre Baleine , Balœna Boops , la
Jubarte des Basques. V oyez baleine.
"BOOBAM (nom propre), bot. ph.— Genre
de la famille des Éricacées, tribu des Rhodo-
dendrées, formé par G. Don (Gen. sysi ., 3,
814), et réuni depuis comme simple section
au genre Bhododendrum , L., par De Can-
dolle , qui en latinisa le nom en celui de
Buramia. Endlicher adopta également cette
section, en en rétablissant l’ancienne ortho¬
graphe. (G, L.)
BOOTIIIA (nom propre), bot. pii. — Genre
manuscrit de Douglas, le même que le Pla-
tystemon de Bentham , dans la famille des
Papavéracées. (G. L.)
BOOTIA (nom propre), bot. pii. — Genre
de la famille des Rosacées , tribu des Drya-
dées-Fragariées , formé par Bigelow ( Fl.
bosi. , II , 206 ) , et réuni comme section au
Poientilla de Linné. — Ce nom a été donné
aussi à une section indiquée par Seringe
(DG., Prodr. I, Excl. Saponaria ojjicinalis) ,
dans le genre Saponaria de Linné, et adoptée
comme sous-section de la section Smegman-
the de Fenzl , du même genre. (G. L.)
' BOOTIE. Bootia (nom propre), bot. pii. —
Famille desHydroeharidées.Leg., ainsi nom¬
mé par Wallich , a été décrit et figuré dans
son magnifique ouvrage intitulé : P lanlce asia-
licæ rariores, I, p. 51, t. 65. Voici quels sont
ses caractères : Fleurs unisexuées et dioïques.
F leurs mâles réunies dans une spathe termi¬
nale, renflée et tubuleuse , à orifice resserré
et denté. Fleurs assez nombreuses pédicu-
lées. Calice composé de 6 sépales: 3 exté¬
rieurs allongés et verts , 3 intérieurs péta-
loïdes et obtus. Étamines 12, disposées sur
deux rangs , les extérieures ayant les filets
plus courts. Anthères ovoïdes, à deux loges
séparées par un connectif. On trouve au fond
de la fleur un ovaire rudimentaire. Fleurs fe¬
melles solitaires. Chaque fleur est contenue
dans une spathe assez semblable à celle des
fleurs mâles. Cette fleur est sessile. Son calice,
tubuleux à sa base, est adhérent avec l’ovaire
infère. Son limbe se compose comme celui des
BOQ
fleurs mâles de 3 divisions externes vertes, et
de 3 divisions intérieures pétaloïdes. Les der¬
nières sont insérées à la base de trois glandes
qui occupent le sommet de l’ovaire. L’ovaire
présente 9 loges, contenant chacune un grand
nombre d’ovules attachés aux parois des cloi¬
sons. Cet ovaire est surmonté par des stig¬
mates bifides. Le fruit est inconnu.
La seule espèce qui compose ce g. a été
trouvée sur les bords du fleuve Irravadi, dans
le royaume d’Ava. C’est une plante herbacée,
vivace, à feuilles radicales, les unes sub¬
mergées et les autres nageant à la surface des
eaux. (A. R.)
BOPYI1E. Bopyrus. crust. — Genre de
Crustacés composant à lui seul une pe¬
tite famille, et qui, joint aux Ioniens et
aux Képoniens plus récemment décrits par
M. Duvernoy, constitue le sous-ordre des
Isopodes sédentaires (Milne Edw.), ou Épica-
rides de Latreille.
Les Bopyres étaient réunis aux Monocles
par Fabricius, et c’est par Latreille ( Hist.
des Crust., VII) qu’ils ont été séparés en un
genre distinct.
On trouve des Bopyres fixés sous la cara¬
pace des Palémons et des Hippolytes ( Cre¬
vettes) , dont ces petits animaux sont para¬
sites. Ils y déterminent une tumeur plus ou
moins saillante. Le mâle est placé sous l’ab¬
domen de sa femelle, et les jeunes, au sortir
de l’oeuf, ressemblent beaucoup aux Cyclo-
pes naissants. Nos pêcheurs prennent sou¬
vent les Bopyres pour de petites Soles ;
cette opinion , tout-à-fait dénuée de fonde¬
ment, a été néanmoins soutenue par Des¬
landes , dans Y Histoire de L’Académie des
sciences, pour 1722.
Les caractères distinctifs du genre Bopyre
consistent surtout dans ses appendicès abdo¬
minaux lamelleux et cachés sous l’abdomen.
Les deux sexes n’ont ni le même volume
ni la même forme. La femelle, cinq ou six
fois plus grande que le mâle, a le corps py-
riforme très déprimé , et toujours plus ou
moins déjeté de côté. Les deux espèces au¬
thentiques de ce genre sont le B. squillarum,
qu’on trouve fréquemment sur les Crevettes
de table , et le B. hippolytes , nouvellement
découvert par M. Krover sur l’Hippolyte po¬
laire. (P. G.)
BOQUEREL. ois. — Nom vulgaire du Moi¬
neau Friquet.
BOR 651
BOQUETTIER. bot. pii. — Nom vulgaire
du Pommier sauvage.
BOQLILA (nom vernaculaire), bot. pii. —
Genre de la famille des Ménispermacées ,
sous-famille des Lardizabalées , formé par
Decaisne et ne renfermant que le Lardizabala
trifoliolata de De Candolle. C’est un sous-ar-
brisseau du Chili et du Pérou, à feuilles trifo-
liolées ; folioles entières ou sinucuses-lobées ;
à inflorescence axillaire sur des pédoncules
solitaires géminés ou ternés ; à fleurs dioiques,
blanches, réunies en groupes, pédicellées, de
la grandeur et de la forme de celle des Ber-
beris. Les fruits sont des carpelles courtement
stipités. Voy. pour plus de détails le beau
mémoire de l’auteur sur les Lardizabalées.
( Archiv . du Mus. d’hist. nat., 1839.) (C.L.)
BOR. bot. pu. — Synonyme de Jujubier.
BORAC1TE. mijv. — Borate de magnésie
naturel. V oyez borates. (Del.)
"'BOR ASSUMÉES. Borassineœ. bot. pii.
— Tribu établie par Martius ( Synops . ruse.)
pour renfermer les Palmiers dont l’ovaire
est tri ou plus rarement bi-quadriloculaire ,
et composé le plus souvent de trois carpi-
dies , moins souvent de deux ou de quatre ,
connées dans l’origine , à ovules solitaires ,
ascendants ou résupinés dans les loges. Le
fruit est un drupe ou plus rarement une
baie , indivise ou lobée ; les étamines hypo-
gynes. L’auteur sous-divise ainsi cette tribu :
FLABELLIFRONDES.
Borassus, L. ; Lodoicea, Labill. ; Latania ,
Commers. ; Hypltœne, Gærtn.
PINJVATIFRONDES.
Benlinckia, Berry ; Keppleria, Mart. ; Geo-
noma , Willd. ; Manicaria , Gærtn. (C. L.)
BORASSOS. bot. pii. — Syn. de Bo¬
rassus.
BORASSUS (/3 opaaaoç, datte), bot. ph. —
Genre de la famille des Palmiers, institué
par Linné, distingué principalement par des
fleurs dioiques sur un spadice enveloppé de
spathes incomplètes ; les mâles en un chaton
cylindrique, bractéées, rassemblées en deux
séries dans des fossettes résultant de la sou¬
dure des squames ; calice trifide ; corolle tri-
partite ; 6 filaments staminaux libres ; an¬
thères sagittées. Les jemelles presque solitai¬
res entre les squames d’un chaton ; calice
triphylle et corolle de (i à 9 pétales étroite-
652
BGR
BOR
ment imbriqués, révolutés sur eux-mêmes;
0-9 étamines abortives ; ovaire 3-, plus rare¬
ment 2-4-lüCiilaire ; stigmates 3 ou 2-4, ses-
siles ; drupe 3-pyréné ; chaque pyrène obcor-
diforme, fibreuse, percée d’un pore au som¬
met ; albumen égal , puis creusé ; embryon
vertical. — Ce genre renferme trois espèces
environ, de l’Inde, à stipe élevé, annelé-ci-
catrisé, dur à l’intérieur, noirâtre ; les frondes
sont toutes terminales , pairaées-üabelli for¬
mes , portées sur des pétioles dentés -épi¬
neux ; les spadices s’élèvent d’entre les feuil¬
les; les mâles sont ramifiés, les femelles moins
divisés ou presque simples; les fleurs sont
petites , d’un rouge jaunâtre ; le drupe est
très gros. L’une des espèces la mieux con¬
nue , le B. flabelliformis , se voit dans nos
cultures. Il s’élève dans son pays natal , les
Indes orientales, à plus de 30 mètres ; le bois
de son stipe sert à la construction des mai¬
sons , et on tire de ses spadices une liqueur
connue dans le pays sous le nom de vin de
palmier. (C. L.)
BORATES, min. — Sels résultant de la
combinaison de l’acide borique avec les ba¬
ses salifiables , et formant un genre minéra¬
logique composé d’un petit nombre d’espèces,
qu’on reconnaît aux caractères suivants :
Fondus sur le fil de platine avec un mélange
de 4 parties 1/2 de bisulfate de Potasse et
1 partie de Fluorine, ces minéraux commu¬
niquent à la flamme du chalumeau une cou¬
leur d’un vert pur ; réduits en poudre et hu¬
mectés d’acide sulfurique, ils donnent à l’Al¬
cool la propriété de brûler avec une flamme
verte. On en connaît quatre espèces diffé¬
rentes, dont deux anhydres , et deux hydra¬
tées. Les premières sont : la Boracite et la
Rhodizite ; les deux autres l’Hydroboracite et
le Borax.
1. Boracite. Sous-Borate de Magnésie. Ma¬
gnésie boratée, H. ; Würfelstein. — Substance
vitreuse, limpide et incolore , quand elle est
pure, ou grisâtre et translucide, et devenant
même opaque par altération; insoluble dans
l’Eau, mais soluble dans l’acide nitrique, et
précipitant alors par la Soude ou l’Ammo¬
niaque ; le précipité , qui est blanc , prend
une couleur lilas, lorsqu’on le chauffe après
l’avoir humecté de nitrate de Cobalt. La Bo¬
racite ne s’est encore offerte dans la nature
qu’en petits cristaux disséminés dans le
Gypse ou l’Anhydrite ; ces petits cristaux ,
remarquables par la netteté de leurs formes
et la singularité de leurs propriétés physi¬
ques, appartiennent au système tétraédrique.
Leur forme dominante est ordinairement
celle du cube; quelquefois cependant c’est
celle du rhombododécaèdre, et plus rarement
encore celle du tétraèdre régulier. Les cubes,
dont l’épaisseur est au plus de 10 à 12 mil¬
limètres , sont généralement modifiés de la
même manière sur toutes leurs arêtes ; mais
les modifications sur les angles sont celles
qui conviennent au système tétraédrique ,
c’est-à-dire que quatre angles, qui répondent
aux sommets d’un tétraèdre régulier, sont
tronqués d’une certaine manière, et les qua¬
tre autres , opposés aux précédents , d’une
manière différente.- C’est à tort qu’on a pris
cette disposition pour un défaut de symétrie ;
elle est parfaitement régulière, et ne saurait
être autre, d’après la structure moléculaire
de la substance , comme nous l’avons fait
voir dans un Mémoire présenté à l’Académie
des Sciences. Les minéraux du système té¬
traédrique ont pour type moléculaire un té¬
traèdre : on peut les considérer comme for¬
més de petits tétraèdres réguliers , disposés
parallèlement les uns aux autres , de telle
manière que si l’on porte son attention sur
les files de molécules qui sont situées dans
la direction des diagonales d’un cristal cubi¬
que, on voit que dans chacune d’elles les mo¬
lécules tournent une de leurs pointes vers
un des sommets , et une de leurs bases vers
l’autre. Les deux sommets opposés ne se trou¬
vent donc pas dans les mêmes conditions
physiques, et ne sauraient être considérés
comme identiques : de là, la raison des diffé¬
rences qu’ils présentent quand on les étudie
sous le, rapport des propriétés physiques et
géométriques.
La Boracite est clivable avec peu de net¬
teté , parallèlement aux faces d’un octaèdre
régulier. Sa dureté est de 6,5 ; sa densité de
2,9. Elle est fusible au chalumeau en glo¬
bule vitreux, qui se hérisse de petites aiguilles
cristallisées par refroidissement, et devient
blanc et opaque. La formule de composition
de la Boracite est, selon Berzélius, M^Bo; ou
bien, Bo“203,MgO, si l’on adopte avec M. Du¬
mas un poids atomique moindre de moitié
pour le Bore. Toutefois les analyses connues
ne répondent pas parfaitement à cette for¬
mule, et elles sont loin de s’accorder entre
130R
BOR
653
elles. Celle de Stromeyer a donné : Acide bo¬
rique , 67 ; Magnésie, 33.
Les cristaux de Boracite sont doués de la
pyroélectricité polaire ; et, conformément à
leur structure moléculaire , ils acquièrent
par l’action de la chaleur huit pôles électri¬
ques , qui correspondent aux angles solides
du cube, et dont quatre sont positifs , et les
quatre autres négatifs ( voyez électricité
polaire). Cette propriété physique est par¬
faitement en rapport avec l’espèce de struc¬
ture qui caractérise la Boracite, et que nous
avons indiquée plus haut.
La Boracite se trouve disséminée dans un
Gypse saccharoïde, avec de petits cristaux de
Quartz, près de Lunebourg en Brunswick, au
mont Kalkberg, où elle s’associe à des grains
de Sel gemme, et au Schildstein, où elle est
en outre accompagnée de cristaux d’Anhy-
drite. — On la trouve aussi au Segeberg ,
près de Kiel, dans le Holstein, dans un gise¬
ment analogue. L’âge de ces gypses n’est pas
encore bien déterminé. Selon M. Gaillardot ,
la Boracite se rencontrerait encore, en pe¬
tites masses fibreuses , dans un Gypse des
environs de Lunéville , qu’on rapporte à
la formation du Trias. Peut-être est-ce la
même chose que la substance désignée par
Hess sous le nom d’Hydro-Boracite.
2. Rhooizite. G. Rose. Borate de chaux. —
Substance vitreuse, transparente, d’un blanc
grisâtre ou jaunâtre , appartenant au même
système de cristallisation que la Boracite ,
avec laquelle elle est sans doute isomorphe.
Comme cette dernière, elle jouit à un haut
degré de la polarité électrique. Ses cristaux
sont petits, et leur forme dominante est celle
du rhombododécaèdre. Sa dureté est supé¬
rieure à celle de la Topaze ; sa pesanteur spé¬
cifique =3,41. On la trouve sur le Quartz et
la Tourmaline rubellite , dans des filons ou
de petites cavités remplies d’Argile, au milieu
du Granité , près de Sarapulsk , non loin de
Mursiusk , au nord d’Ekaterinebourg en Si¬
bérie.
3. Hydrobokacite, Hess. — Substance en
petites masses fibro-lamellaires, blanches ou
rougeâtres par place par suite d’un mélange
d’argile ocreuse, transparente lorsqu’elle est
en lame mince ; fusible aisément au chalu¬
meau en un vert limpide , qui colore la
flamme en vert ; soluble légèrement dans
l’eau , et facilement dans les acides azotique
et chlorhydrique. Sa dureté est de 1,5 j sa
pesanteur spécifique de 1,9. Elle est compo¬
sée , d’après M. Hess, de 49,22 d'Acide bori¬
que ; 13,74 de Chaux ; 10,71 de Magnésie, et
20,33 d’Eau. Son gisement n’est pas bien
connu ; on sait seulement qu’elle vient du
Caucase.
4. Borax, vulgairement Tinkal. Sous-Bo¬
rate de Soude naturel. Soude boratée , H.
— Substance saline, blanche , d’une saveur
douceâtre, soluble dans l’eau, très fusible ,
cristallisant dans le système klinorhombique.
La forme fondamentale de ses cristaux est
un prisme oblique à base rhombe , dont les
pans font entre eux un angle de 87°, et sont
inclinés sur la base de 101° 20'. Sa for¬
mule de composition est , selon Berzélius ,
NaB2 + 10 A q. On parvient, par un procédé
particulier, à obtenir le Borate de Soude sous
la forme de l’octaèdre régulier ; mais alors il
ne contient plus que cinq atomes d’eau. —
Le Borax naturel est formé , en poids , de
Soude, 16,37 ; Acide borique, 13,52, et Eau,
47,11.
Le Borax , à l’état natif , est d’un gris ver¬
dâtre, couleur qu’il doit à une matière or¬
ganique. On le purifie par la fusion , la
dissolution 'dans l’eau et la cristallisation.
C’est ainsi qu’on obtient les cristaux de
Borax , qui se rencontrent dans le com¬
merce.
Le Borax, employé principalement dans
les arts comme fondant , à cause de sa
grande fusibilité, était autrefois entièrement
tiré de l’Inde, où il existe dans certains lacs,
qui avoisinent les montagnes du Thibet ; il y
est dissous , et on le trouve aussi sur les
bords de ces lacs, en petites couches cristal¬
lines, qui ne sont probablement que des dé¬
pôts formés par l’évaporation des eaux. Le
Borax brut de l’Inde nous arrive enveloppé
d’une matière grasse, dont l’objet est de ga¬
rantir le sol du contact de l’air, qui le fait ef-
* fleurir. Depuis quelques années, on fabrique
le Borax en Europe avec les eaux des lagonis
de Toscane. Ces eaux étant chargées d’acide
borique, il suffit de leur fournir la base alca¬
line. — On trouve encore le Borax à Ceylan,
en Perse, en Chine et en Tartarie. On le cite
enfin dans les eaux de quelques mines du
Haut-Pérou. (Del.)
BORAX, min. — Nom vulgaire du sous-
Borate de Soude. Voyez borates. (Del.)
654
BÜR
BORBONIA (J. -B. Gaston de Bourbon,
fils d’Henri IY, promoteur de la botanique).
bot. pu. — Genre institué par le père Plu¬
mier dans la famille des Papilionacées, tribu
des Lotées-Génislées , et comprenant une
douzaine d’espèces environ du cap de Bonne-
Espérance. Ce sont des arbrisseaux à feuilles
alternes , simples , muliinerves à la base ,
amplexicaules , éstipulées ; à fleurs jaunes ,
axillaires , ou capitulées au sommet des ra¬
meaux. On les cultive presque toutes dans
les serres tempérées de nos jardins d’Europe.
(G. L.)
*BORBORE. BorboruslfcpÇopoq, bourbier,
ordure), uns. — Genre de Diptères créé par
Meigen et adopté par M. Macquart , qui le
place dans la division des Brachocères , sub¬
division des Dichœtes , famille des Athéricè-
res , tribu des Muscides , section des Acalyp-
tères , sous-tribu des Sphœrocérides. Le nom
de Borborus fait allusion à la fange dans la¬
quelle se développent la plupart des espèces
de ce genre. Quelques unes vivent sur les
Champignons en déliquescence , et de ce
nombre est le B. niiidus, dont le mâle se dis¬
tingue par un crochet très recourbé qu’il
porte à la base des cuisses postérieures en
dessous, et qu’on ne remarque pas dans les
autres espèces.
Parmi les 18 espèces rapportées à ce genre
par M. Macquart, nous citerons, indépendam¬
ment du Borborus nitidus dont nous venons
de parler, le B. des chevaux, Borborus equi-
nus Meig., n° 5 ; Caprornyza. id. Fall., n° 2 ;
Mycelia vulgaris Bob. D., n° 1. Cette espèce
est commune dans toute l’Europe. (D.)
*BORBORITES. ins. — M. Newmann, dans
sa classification des Insectes de l’Angleterre
d’après les larves ( The eniomolog. Magaz.,
n. 9, p. 396), désigne ainsi une des nom¬
breuses divisions établies par lui dans l’ordre
des Diptères, et qui se compose des g. Bor¬
borus , O chier a , Dichœta, Ephydra , Noti-
phila , Hornalura , Orygma et Cœlopa. (D.)t
BORBORUS. ins. — Voyez borbore.
BORD EN SCIE. rept. — Espèce du g.
Emyde.
BORE. chim. — Le Bore ne se rencontre
dans la nature qu’à l’état de combinaison
avec l’oxygène , et forme ainsi un acide
borique qui existe seul ou combiné, soit à la
Soude, soit à la Magnésie, soit encore à
d’autres oxydes , comme dans les minéraux
BÜR
connus sous les noms de Tourmaline et
d 'A$inile.
Bien qu’on eût déjà prouvé par l’action de
la pile que le Bore était le radical de l’acide
borique , on ne l’avait point encore obtenu
en assez grande quantité pour l’étudier,
quand, en 1808, MM. Thénard etGay-Lussac
l’obtinrent en décomposant le même acide
par le Potassium. Un chimiste allemand ,
M. Dœbereiner , a depuis retiré le Bore du
Borax , en traitant directement ce sel par le
charbon, dans un tube de fer, à une haute
température. Dans les deux procédés , l’acide
borique est désoxygéné, soit par le Potas¬
sium, soit par le Charbon.
A l’état de pureté , le Bore est solide , pul¬
vérulent , d’une couleur brun-verdâtre ; il
n’a ni saveur , ni odeur. D’une densité plus
grande que celle de l’eau , il y est complète¬
ment insoluble ; il peut cependant , s’il est
très divisé , y rester, un certain temps , en
suspension sans se précipiter.
Le Bore est fixe au feu et infusible. A la
température ordinaire , il est sans action
sur l’air et sur l’oxygène ; mais chauffé au
rouge dans ce dernier gaz, il se convertit en
partie en acide borique : cette conversion
n’est point complète , parce que la portion
d’acide formé se fond, enveloppe le Bore res¬
tant , et le préserve de son contact avec
l'oxygène.
Le Bore n’a point d’action sur l’eau, même
à une température de -f- 100. Il est néan¬
moins probable qu’à une chaleur rouge il la
décomposerait, en en absorbant l’oxygène et
en mettant l’hydrogène en liberté.
Le Bore, avons-nous dit, forme avec l’oxy¬
gène un acide borique , connu jadis sous le
nom 'd’acide boracique , et plus ancienne¬
ment encore sous celui de sel sédatif de Hom-
berg ( voyez acides). Il se combine aussi avec
le Chlore, le Soufre , le Fluor... ; mais ces
composés ont été peu étudiés. (A. D.)
*BOREAPHILES ( 0opeaç , nord ; ,
j’aime), ins. — Genre de Coléoptères penta¬
mères , famille des Brachélytres , établi par
Sahlberg et adopté par Erichson ( Généra et
spec. Stapliylinor. , pag. 899), qui le range
dans sa tribu des Omalinines, d’après les ca¬
ractères que lui donne le premier auteur; car
il déclare n’avoir pas vu l’espèce unique sur
laquelle il est fondé. Cette espèce , suivant
Salhberg, a 1/4 de ligne de long. Elle est
BOR
BOR
655
couleur de poix, ponctuée, légèrement pubes-
cente, avec la bouche, les antennes et les
pattes testacées. Elle habite le nord de la La¬
ponie , où elle est excessivement rare. Trois
individus seulement ont été trouvés par
M.Sahlberg, le 9 août 1830, sur les bords du
lac Mandujarvi, dans des débris de feuilles
sèches. (D.)
BORÉLIE , Montf. moll. — Synonyme
d’Alvéoline.
BORELLIA (nom propre), bot. ph. —
Genre formé par Necker (. Elem 434 e/ seq.),
et synonyme de Cordia de R. Brown , dans
la famille des Cordiacées. (C. L.)
BORETTA (nom propre?), bot. ph. — Ce
genre de Necker est synonyme du Dabœcia de
Don , sous-genre de 1 ' Andromeda de Linné,
dans la famille des Ericacées. (G. L.)
BOREES ( Boreus , du nord), ins. — -
Genre de la famille des Panorpiens, de l’or¬
dre des Névroptères , établi par Latreille
sur une petite espèce qu’on trouve pendant
l’hiver sous les Mousses qui croissent sur
les Sapins de Suède, dans le nord de l’Al¬
lemagne , sur les Alpes. Quelquefois on la
rencontre même sur la neige en assez grande
abondance. L’espèce qui se rapporte à ce g.
est le B . hyemalis ( Panorpa hyemalis Linn.).
(Bl.)
BORGNE, zool. — Nom vulgaire de la Mé¬
sange charbonnière. — Dans quelques par¬
ties de la France on donne ce nom à l’Orvet,
Anguis fragilis, appelé aussi Serpent aveugle.
(C. d’O.)
BORGNIAT. ois. — Nom vulgaire de la
Bécassine sourde.
BORE II A E SEVI A (nom propre), bot. ph.
— Ce genre de la Flora J'Fetieraiviensis est
synonyme de Capnoïdes de Gærtner, sous-
genre du Conj/talis de De Candolle, dans la
famille des Papavéracées-Fumariées. — Roth
( Catalect ., II, 56) donne ce nom à un genre
de la famille des Scrophularinées-Gratiolées,
synonyme du Teedia de R.udolphi. (C. L).
*BORKHABSIA (Borkhausen , botaniste
allemand), bot. ph. — Ce genre, qui appar¬
tient à la famille des Composées, tribu des
Chicoracées , a pour caractères : Capitule
multiflore. Involucre muni d’un calicule, ou
plus rarement formé d’écailles légèrement
imbriquées. Réceptacle presque nu ou fim-
brillifère. Fruits cylindracés, tous ou seule¬
ment ceux du centre, terminés par une sorte
de bec qui porte l’aigrette formée de plusieurs
rangées de poils blancs; les fruits de la cir¬
conférence sont tronqués ou légèrement at¬
ténués au sommet. — Les Borkhausia sont
la plupart indigènes de l’Europe ; elles ont le
port des Crépis, et présentent en général des
fleurs jaunes : cependant on en cultive dans
les parterres une espèce , le B. purpurea , «à
cause de la couleur pourprée de ses fleurs.
r (J- D.)
'BORE ASIE. Borlasia. iielm. — Nom
donné par Oken au g. Nemerte. (Duj.)
BORMM: (nom d’homme), min. — Syno¬
nyme de Tellurure de Bismuth. Voyez tel-
lurures. (Del.)
BOROCÈBE. Borocera. ins. — Genre de
Lépidoptères nocturnes établi par M. Bois-
duval ( Faune de Madagascar, p. 87 ). Il est
très voisin du g. créé par le même auteur,
sous le nom de Megasoma , et qui fait partie
de sa tribu des Bombycines. L’espèce unique
sur laquelle il est fondé a été trouvée à Ma¬
dagascar par le voyageur Goudot , dans les
environs de Tamatave. Elle est figurée dans
l’ouvrage précité (pl. 12, fig. 5 et 6) , sous le
nom de Borocera madagascariensis. (D.)
BORONIA (nom propre), bot. pii. — Bo-
roni, jeune botaniste italien , compagnon des
voyages botaniques de Smith, et plus tard de
Sibthorp, reçut du premier la dédicace d’un
genre de Diosmées de la Nouvelle-Hollande,
qui a les caractères suivants : Caiice à 4 divi¬
sions plus ou moins profondes. Pétales 4, plus
longs , marcescents. Étamines 8, dont 4 plus
courtes, opposées aux pétales ; filets libres, ci¬
liés ou tuberculeux, linéaires, souvent amin¬
cis à leur sommet en un filet qui porte l’an¬
thère cordiforme , prolongés supérieurement
en un petit appendice. Ovaires 4, sur un dis¬
que entier ou sinué, glabres, contenant deux
ovules superposés. Autant de styles nés de
leurs sommets, bientôt soudés ensemble en
un seul, court, que termine un stigmate à 4
sillons, égal ou épaissi en tête. Fruit composé
de 4 coques , quelquefois allongées en forme
de légume. Les espèces, assez nombreuses,
répandues depuis les tropiques jusqu’à la
pointe australe de l’île de Van-Diemen , sont
des arbrisseaux à feuilles opposées , simples
ou impari-pcnnées, quelquefois l’un et l’au¬
tre ensemble sur le même pied, entières ou
dentées , criblées de points transparents. La
fleur est posée sur un pédicelle , articulée
656
BOR
BOR
avec un pédoncule qui porte une bractée à
sa base et deux bractéoles opposées à son som¬
met. Les pédoncules axillaires ou terminaux
sont simples et uniflores, ou bien ils se divi¬
sent et portent 2 ou plusieurs fleurs, roses ou
rouges , d’une odeur agréable. On en cultive
plusieurs espèces dans nos serres. (Ad. J.)
BOHO\lÉKS. bot. ph. — Quelques au¬
teurs ont donné ce nom à la tribu des Dios-
mées, composée de celles qui sont originai¬
res de la Nouvelle-Hollande, et se distinguent
de toutes les autres par leur embryon cylin¬
drique dans S’axe d’un périsperme épais et
charnu. (Ad. J.)
R0I408 (/3o p6'„ vorace), ins. — Genre de
Coléoptères tétramères, famille des Ténébrio-
nites, établi par Herhst aux dépens du g.
Hypophlœus de Fabricius , et adopté par
M. Dejean, qui, dans son dernier Catalogue,
n’y rapporte qu’une seule espèce, Boros elon-
gaïus de Herbst ( Hypophlœus Boros Fabr. ,
ou Trogosita coriicalis Payk.) ; mais M. Gué-
rin-Méneville, dans son Iconographie du Bè¬
gue animal de Cuvier , pl. 30, fig. 7, en re¬
présente une 2e sous le nom de B. thoracicus
Gyîlen. Ces 2 esp. sont de la Suède. (D.)
BORRAGINÉES. bot. ph. — Ce nom a été
donné par Jussieu au groupe de plantes ex¬
trêmement naturel pour lequel Linné avait
proposé celui d’Aspérifoliées. Plus tard il n’a
plus été employé qu’à désigner une section de
ces mêmes plantes par quelques auteurs, qui
croient devoir partager cette famille en plu¬
sieurs distinctes. Nous n’admettrons ces der¬
nières ici que comme des tribus , parce que
leur séparation ne nous semble pas justifiée
par des caractères d’une assez grande va¬
leur. Ceux qu’on a attribués aux Cordiées ,
l’embryon plissé et la dichotomie du style,
pourraient avoir ce degré d’importance ; mais
ils n’ont pu être vérifiés que dans le seul genre
type, et leur présence simultanée dans les
autres genres qu’on en rapproche est jusqu’ici
hypothétique. Voici donc les caractères et les
divisions de la famille des Borraginées : Ca¬
lice libre, à 5 divisions réduites plus rarement
à 4 , plus ou moins profondes , persistant et
se développant souvent après la floraison.
Corolle monôpétale hypogyne , le plus ordi¬
nairement régulière et droite, plus rarement
irrégulière et recourbée, tubuleuse inférieu-
rieurement, partagée supérieurement en lo¬
bes en nombre égal aux divisions du calice,
et alternant avec elles , à gorge nue ou gar¬
nie de 5 touffes de poils, de 5 écailles ou de
cinq replis généralement opposés aux lobes.
Étamines en nombre égal, insérées au tube
de la corolle , et alternant avec ses lobes.
Ovaire à 4 loges , tantôt réunies en un seul ,
du sommet duquel part le style, tantôt dis¬
tinctes et formant autant de carpelles , entre
lesquels le style s’enfonce pour s’insérer sur
le réceptacle : c’est ce qu'on appelle un style
gynobasique. Il est simple et terminé par un
stigmate simple ou bifide, ou très rarement se
partage une ou deux fois par dichotomie.
Dans chaque loge pend un ovule unique. Le
fruitest simple et présente, sous son péricarpe
charnu, un noyau à 4 loges, ou 2 noyaux bi-
loculaires, ou 4 uniloculaires , ou bien il est
composé de 4 carpelles distincts, nucamen-
tacés, qui se détachent séparément à la ma¬
turité. La graine, sous une enveloppe double
et membraneuse, présente un embryon quel¬
quefois revêtu d’une couche d’un périsperme
charnu, plus ordinairement nu, à radicule
courte et supère, à cotylédons foliacés, géné¬
ralement plans , très rarement plissés dans
leur longueur.
Les caractères de la végétation varient un
peu, ainsi que la patrie des espèces dans les
differentes tribus, qui sont les suivantes :
1. CORDIÉES (Cordiacées pour les auteurs
qui en font une famille distincte). Embryon
à cotylédons plissés, sans périsperme. Style
terminal , une ou deux fois dichotome. — Ar¬
bres ou arbrisseaux répandus sous les tropi¬
ques par tout le globe, à feuilles alternes,
simples, entières ou dentées, raides et coria¬
ces , âpres au toucher. Fleurs en panicules,
corymbes ou épis terminaux , quelquefois
très courts, diclines par avortement dans un
petit nombre de cas.
Genres.
Cordia, R. Br. [V arronia, L. — Sebesiena,
Gærtn. — Cerdana, Ruiz et Pav. — Gerascan-
thus, P. Br. — Myxa, Roxb.). — Genres qui
paraissent s’en rapprocher, mais dans les¬
quels on n’a pu constater à la fois le double
caractère qui distingue la tribu : Sacellium ,
Hurnb. et Bonpl. — Cordiopsis, Desv. — Pa-
tagonula, L. (Patagonica, Dilî .). — Menais,
Loeffl.
2. ASPER SPOLIÉES. Cotylédons plans.
Style indivis. — Herbes, arbrisseaux ou ar-
BOR
BOR
657
bres couverts de poils raides, simples ou plus
rarement étoilés ; à feuilles presque toujours
alternes et entières, d’un tissu mou; à fleurs
solitaires ou réunies en panicules, corymbes
ou épis souvent scorpioïdes, c’est-à-dire por¬
tant les fleurs du côté intérieur seulement,
et contournés en dehors en crosse avant la
floraison.
Trib. 1. Ehretiées. Style terminal. — La
plupart habitent entre les tropiques , hors
desquels on en rencontre très peu.
§ 1. Tourné/ or liées. Graines périspermées.
Genres.
Ehrelia , L. ( Carmona, Cav.). — Rhabdia,
Mari. — Grabowskya , Schiecht. — Beurre -
ria , Jacq. ( Bourreria , P. Br.). — T ournefor-
lia , R. Br. ( Piltonia , Kunth. — Anjuzia ,
Àmm.). — M ésserschmidlia , Rœm. et Sch.
— Coldenia, L. — Tiquilia , Pers.
§ 2. Hèliotropièes . Pas de périsperme.
S'chleidenia , Endl. (Preslea , Mart. non
Opitz). — Heliotropium , L. — Tiaridium ,
Lehm.
Trib. 2. Borraginées proprement dites. —
Style gynobasique. Pas de périsperme.
— Elles habitent les climats tempérés;
nombreuses surtout dans la région médi¬
terranéenne, et vers le milieu de l’Asie.
§ 1. Anchusées. — Carpelles adnés au
réceptacle.
Cerinthe , L. — Onosma , L. — Onosmo-
dium, Rich. ( Osmodium , Rafin. — Purshia,
Spreng.). — Moltkia , Lehm. — Echium ,
Tourn. — Ethiocliilon, Desf. — Pulmonaria,
Tournef. — Steenhammera, Reichenb. ( Mer -
tensia , Roth, non W.) — Casselia , Dumort.
— Lilhospermum , Tourn. (Rhytispermum ,
Link. — Ægonycliion , Gray. — Balschia ,
Gmel. — ■ Cyphorima , Rafin. — Margarosper-
mum, Reichenb.). — Macrômeria , Don. —
Cranio^permum , Lehm. — Colsmannia, Lehm.
— Nonnea , Med. ( Echioides , Desf.). — A/e-
neghinia , Endl. ( Dioclea , Spreng. non
Kunth). — Lycopsis, L. — Anchusa , L. (/?«-
glossum , Tourn. — Buglossoides, Tausch. —
Baphorhiza , Link. — Alkanna , Tausch. —
Oscarrtpia, Mœnch.). — Plagioboihrys , Fisch.
et Mey. — Eritrichium , Schrad. — Bothrios-
permurn, Bung. — Myosotis , L. ( Echioides ,
Mœnch.). — Exarrhenu , R. Br. — Lobosie-
mon, Lehm. — Slomoiechium, Lehm. — Syrn-
phytum, L. — Truchysiemon , Don. — Æor-
?'o
joie), ins. — Genre de Coléoptères tétramè-
res, famille des Chrysomélines , établi par
M. Dejean, dans son dernier Catalogue, aux
dépens du grand g. Cas, sida de Linné, et qu’il
place entre les g. Cyrtonola et Chelirnorpha
de M. Chevrolat. Il y rapporte 19 espèces,
de l’Amérique, parmi lesquelles nous en ci¬
terons 2 seulement : la B. nervosa ( Cas-
sida id. Fabr.) du Brésil, et le B. Panthe-
rina Dej. de Buénos-Ayres. (D.)
BOTAURUS. ois. — C’est le nom latin
adopté par Brisson pour une sous-division
de son g. Ardea, Héron, ayant pour type le
Butor, Ardea siellaris Linn. Depuis lui , on
a continué de l’employer dans le même sens,
et même dans ces derniers temps comme
nom générique. Voyez héron. (Lafr.)
BOT-ELUA. BOT. PII. — V oyez BOUTE-
LOUA.
*BOTHRIDERES (|3 oGptov, petite fosse;
c Dpv), cou), ins. — Genre de Coléoptères tétra-
mères , famille des Xylophages , établi par
M. Dejean , dans son dernier Catalogue, aux
dépens du g. Biionia et Lycius. il y rapporte
9 espèces dont 6 d’Amérique, 2 d’Afrique et
1 d’Europe. Nous n’en citerons que 2 : le IL
sulcatus Dej., de Saint-Domingue, et le B.
contractas Fabr., qui se trouve aux environs
de Paris. (D.)
BOTHRIDIE. Bothridium ( jSoGpcov , su¬
çoir). helm. — M. de Blainviile ( Appendice
à La traduction française de Bremser , pi. 2 ,
f. 15) a établi ce genre pour le ver tænioide,
de la famille des Anorhynques, qui vit dans
l’intestin des Pillions, et qu’on trouve coin-
BOT
669
BOT
inunément lorsqu’on fait la dissection de ces
animaux.
Corps mou, très allongé, très déprimé, tæ-
nioide , composé d’un très grand nombre
d’articles enchaînés, transverses, réguliers,
sans pores latéraux ni cirrhes. Renflement
céphalique bien distinct, composé de deux
cellules latérales , ouvertes en avant par un
orifice arrondi. Ouverture des ovaires unique
pour chaque article, et percée au milieu d’une
des faces aplaties.
Tels sont les caractères assignés à ce genre
par l’auteur ( Dici . sc., n. lvh , 609). M. Ch.
Leblond ( Ann . sc. nul. , 2e série, v, 299,
pl. 16, f. 9-15) a donné de nouveaux détails
sur le Boihridiurn Pithonis , et changé le nom
de ce ver en celui de Prodicœia diirerna. Il
a remarqué que l’ouverture des ovaires est
double pour chaque article, et non unique,
comme l’avait dit M. de Blainviile. (P. G.)
BOTIHUMOXE. BatU rimonus ( [ ïoôpiov ,
suçoir; fxovoç , unique), helm. — M. Duver-
noy vient d’établir sous ce nom (A'oc. philom.
de Paris , 1842) un genre de Vers intesti¬
naux voisins des Ligules, et qui lie ces ani¬
maux aux Bolhriocéphalcs et aux Bothridies.
L’espèce sur laquelle ce genre repose a été
découverte, par M. Lesueur, dans l’intestin
d’une espèce d’Esturgeon de l’Amérique du
Nord. Voici les caractères génériques du Bo-
thrimone : Corps plat, liguliforme, ayant en
avant un suçoir unique à ouverture anté¬
rieure ; en dessus et en dessous sur la ligne
médiane , une bande longitudinale percée
d’orifices rapprochés par paires et qui sem¬
blent être ceux des ovariens ; ceux de la face
inférieure plus prononcés. Cette nouvelle es¬
pèce de ver vit dans Y Accipenser oxyrhyn-
chus. M. Duvernoy l’appelle Boili. slurionis.
(P. G.)
BOTHRIOCEPHALE. Bolhriecephalus
( Mp cov , fossette; xtcpouY), tête), helm. —
( en ré de Vers intestinaux Tænioides ou Bo-
throcéphalés ( voyez ce mot), de la famille
des Anorhynques , Blainv. , et dont une
espèce est parasite du canal intestinal de
l’homme : c’est le tænia large , Taenia lata,
dont les articulations sont larges et courtes,
et qui se trouve dans les intestins grêles ,
principalement chez les habitants de la Po¬
logne, de la Russie, de la Suisse, et de
quelques contrées de la France : on l’y prend
souvent pour le ver solitaire, qui ne s’ob¬
serve que rarement dans les mêmes pays et
qui cause d’ailleurs les mêmes accidents. Ce
ver , qui est plus mince , est très souvent
beaucoup plus large que le ver solitaire [Tae¬
nia solium) , et non pas plus étroit, comme
on l’a prétendu ; il acquiert habituellement
20 pieds de longueur. Goeze assure en avoir
vu un de 60 aunes 1 /4 , et Boerhaave pré¬
tend qu’il en a fait rendre un de 100 aunes
à un Russe. Les anneaux du Bothriocéphale,
qui, détachés les uns des autres , portent le
nom de Cucurbitains (1) , acquièrent jusqu’à
1 pouce dans leur grand diamètre transver¬
sal ; mais ils sont beaucoup plus étroits à me¬
sure qu’on se rapproche de la tête du ver,
qui est fort difficile à bien voir. L’incision
qu’on trouve quelquefois sur l’extrémité
large a été regardée à tort , par plusieurs
médécins, comme la fin du Bothriocéphale ,
et Tulpius, en 1685, avait représenté un
de ces morceaux postérieurs détachés , sous
le litre de Gerninum lati lumbrici caput , er¬
reur qui a été copiée par d’autres.
Les Mammifères autres que l’Homme n’ont
point donné de Bothriocéphales ; on en con¬
naît une espèce chez les Oiseaux , B. nodo-
sus , parasite des Plongeons ; les autres , au
nombre de 14 ou 15, proviennent des Pois¬
sons.
D’après M. de Blainviile , les caractères
génériques de ces animaux sont les suivants :
Corps très mou , très déprimé , fort allongé ,
tæmoide , composé d’un très grand nombre
d’articles enchaînés , ordinairement trans¬
verses , sans pores ni cirrhes latéraux. Ren¬
flement céphalique té tragone, plus ou moins
distinct , généralement allongé , sans rétré¬
cissement postérieur bien marqué , et pourvu
de deux fossettes latérales , étroites, allongées
et peu profondes ; orifices des ovaires dis¬
tincts et constamment à la face inférieure
des articles , quelquefois doubles pour cha¬
cun d’eux. (P. G.)
" BOTH R 3 OC El» A (jSoGptov, fossette; xépaç,
corne, antenne), ins. — Genre de la famille
des Fulgoriens, de l’ordre des Hémiptères,
section des Homoptères , établi par M. Bur-
meister ( Handb . der Ent .) sur quelques esp.
de l’Amérique méridionale. Le type du g. est
le B. tinealis Burin., du Brésil. (Bl.)
BOiTIIUOAOPA ((3 o'ôpiov, fossette ; ttovç,
(i) Les anciens médecins considéraient ces Cucurbitains
comme autant do Vers.
670
BOT
pied), ins. — Genre de Coléoptères tétramè-
res , famille des Cycliques , tribu des His-
poides, établi par M. Chevrolat et adopté
par M. Dejean dans son dernier Catalogue.
M. Guérin-Méneville qui a donné une Mono¬
graphie du g. Alurnus, Fab. ( Société Cuvié-
rienne 1840, p. 330), regarde ce g. comme
une simple division de ce dernier ; cependant
le g. Bothrionopa présente des caractères qui
le distinguent des Alurnus. Les 4 espèces
publiées par M. Guérin sont originaires de
Java; il les a nommées B. sanguinea , B. Go-
njiy B. gracilis, B. rufa. (C.)
*BOT II R 10 1 ’TERUS (j3o%ov , fossette;
-rrr/pov, aile), ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères , de la famille des Carahiques, créé
par Eschscholtz,et adopté par M. le baron de
Chaudoir ( Tableau d’une nouvelle subdivi¬
sion du g. Feronia). Cet entomologiste rap¬
porte à ce g. 6 espèces, savoir : 1° B.oblongo-
punciata Fabr., qui se trouve dans presque
toute l’Europe; 2 nB. angustata Még.,en Alle¬
magne; 3° B. Lugoiii Chevr., Terre-Neuve;
4° B. adstricla Esch., aux îles Ounalashka;
5° B. vitrea, au Kamtschatka; 5° B. Chaly-
bicolor Chevr., au Chili. (C.)
*BOTHRÏOSPERMUM ( (3 oGpiov , petite
fosse [fossette] ; en épax, graine), bot. ph. —
Genre de la famille des Borraginacécs, tribu
des Anchusées, formé par Bunge (. Enum . PL
Ckin. bor., 47), comprenant 3 ou 4 plantes
herbacées, annuelles ou bisannuelles, in¬
digènes du nord de la Chine et probable¬
ment aussi dans les contrées limitrophes ,
ayant le port des Myosotis ; à fleurs petites,
bleues ou blanches , portées sur des pédon¬
cules latéraux, extra-foliacées. On en cultive
plusieurs en Europe. (C. L.)
BOTHRODEADRON. bot. ru. — Svn.
de Bolryodendron.
'BOTHROPS. rept. — Synonyme de Tri-
gonocéphale.
* BOTHROCÉPHAEÉS. Bothrocephala
(fioQptov , fossette; x£0-
chus Labio L.
B. .1 aune ou safranee, le Buccinurn hœ-
masioma L.
B. noire, le Sirombus gibberulus Lam.
B. sanglante , le Bulimus liæmaslomu v L.
(C. u’G.)
BOUCHE DE LIÈVRE, bot. cr. — Sy¬
nonyme vulgaire de Merulius eau lare lias.
BOUCHEFÛUR. ois. — Nom vulgaire du
Pouillol , Mo ta cilla irochilus L.
BOUCIIRAIE ou BOUCRÂIE. ois. —
Noms vulgaires de l’Engoulevent d'Europe.
BOIÏCIROLLE. ois. — Un des noms vul¬
gaires de la Bécassine sourde.
BOUCLIER, poiss. — Ce nom a été donné
à plusieurs espèces de Poissons appartenant
aux genres Cycloptère, Spare , Lépadogastre
et Centrisque.
BOUCLIER. Silpha ( lllyn , sorte d’in¬
secte). ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères , famille des Clavicornes , fondé
par Linné , et aux dépens duquel plusieurs
autres genres ont été formés depuis. Celui
des Boucliers proprement dits, tel qu’il a été
réduit par Fabricius et adopté par Latreille,
qui le place dans sa tribu des Peltoïdes , se
compose des seules espèces qui ont pour ca¬
ractères communs : Antennes terminées par
une massue allongée de 4 articles perfoliés.
Palpes filiformes, inégaux. Mandibules fortes
et aiguës. Tête inclinée, cachée sous le pro¬
thorax ; celui-ci dilaté sur les côtés, rétréci
et souvent échancré en avant , large et pres¬
que droit en arrière. Éiytres plus ou moins
arrondies à l’extrémité, plus ou moins con¬
vexes, et dont les bords sont relevés en gout¬
tière. Pattes courtes, avec les quatre premiers
articles des tarses antérieurs dilatés dans les
mâles. La forme générale de ces Insectes est
celle d’un bouclier ovale, ainsi que l’indi¬
que leur nom français. La plupart sont de
moyenne taille, de couleur noire ou sombre,
et tous exhalent une odeur nauséabonde qui
provient de leur genre de nourriture. En
effet, iis ne vivent que de cadavres en putré¬
faction et d’excréments , et paraissent desti¬
nés par la nature , surtout leurs larves , à
purger la terre des immondices que la des¬
truction et la décomposition des êtres orga¬
nisés entraînent sans cesse après elles. Lors¬
qu’on les saisit, ils répandent, par la bouche
et par l’anus , une liqueur noire et fétide ,
dont l’usage parait être d’accélérer le ramol¬
lissement des chairs dont ils se nourrissent.
Les larves se rencontrent sur les cadavres en
même temps que l’insecte parfait. Elles ont
le corps aplati, composé de 12 segments,
ayant leurs angles postérieurs aigus, et dont
le dernier est muni de deux appendices co¬
niques. Elles sont très agiles et s’enfoncent
dans la terre pour subir leur métamorphose.
Quelques espèces se nourrissent de proie vi¬
vante. T elles sont entre autres la Silpha qua-
BOU
BOU
685
drula Lin. (Bouclier jaune a taches noi¬
res Geoff. ) , et la Silplia ihoracica Fabr.
( Bouclier a corselet jaune Geoff. ), qui
vivent de Chenilles : on les voit souvent
courir sur les arbres après celles-ci à la
première apparition des feuilles. D’autres
espèces grimpent sur les plantes, notamment
sur les tiges des Blés , où se tiennent de pe¬
tites Hélices dont elles font leur nourriture.
Leach a établi dans ce genre plusieurs di¬
visions ou sous-genres , dont il serait trop
long de donner ici les caractères. M. Dejean
y rapporte 30 espèces , dont 7 d’Amérique , 4
d’Afrique, 2 d’Asie, et le reste d’Europe.
Toutes ces espèces peuvent être séparées en
deux groupes , comme l’a fait M. le comte
de Castelnau , savoir : celles dont le corselet
est échancré antérieurement , et celles dont
le corselet ne présente pas cette échancrure.
Nous citerons , comme type du premier, la
Silpka americana Fab., Oliv., 2, 11,4, pl. 1,
fig. 9 ; et, comme type du second, les Silplia
alraia Fab., punctata Herb., col. 5, pl. 51 ,
fig. 13. Cette dernière se trouve dans les en¬
virons de Paris. (D.)
BOUCLIER. moll. — Nom vulgaire de la
Paiella tesiudinaria.
BOUCLIER, écho. — F oyez clvpeus ,
genre d’Oursins. (P. G.)
BOUCLIER, bot. cr. — Nom que donne
Paulet à VAaancus brtvipes de Bulliard.
(LÉv.)
BOUCRAÎE. ois. — Voyez bouchraie.
BOUDIN NOIR. bot. cr. — On nomme
ainsi , dans l’Inde , une espèce de Bolet qui
est fort agréable au goût. Elle porte égale¬
ment le nom de Tripàn. (LÉv/)
ROI DR! NE. bot. ph. — Nom du Blé er¬
goté , dans quelques uns de nos départe¬
ments.
BOUE, géol.— C’est vulgairement le mé¬
lange plus ou moins pâteux , avec l’eau, de
tous les débris que le broiement et la dé¬
composition produisent à la surface du sol.
L’accumulation de matières semblables sur
le fond de cavités ou bassins remplis d’eau
stagnante est plus particulièrement désignée
sous le nom de Vase. La Boue entraînée
dans les fleuves, les lacs ou la mer, y est dé¬
layée, et les particules qui la composent sé¬
parées d’abord , puis déposées en raison de
leur pesanteur spécifique , contribuent à la
formation des Sédiments. Voyez ce mot.
Des mélanges boueux, plus ou moins ana¬
logues par leur consistance et leur composi¬
tion à ceux qui se forment journellement
sous nos yeux , sortent de l’intérieur de la
terre à la manière des sources et des matiè¬
res volcaniques ; telles sont les Boues miné¬
rales que déposent les eaux de certaines fon¬
taines, et qui avec des matières argileuses
contiennent une assez grande quantité de
Soufre et de matière animale. Tels sont les
volcans de Boue ou Salses des environs de Mo-
dène, de Maralouba en Sicile, de Bakou près
de la mer Caspienne , de l’ile de Java , de
Turbaco en Amérique, etc.
Parmi les phénomènes volcaniques on cite
souvent des éruptions boueuses ; les unes
proviennent du mélange des eaux pluviales
ou de la neige fondue avec les cendres volca¬
niques qu’elles entraînent. C’est sous une
Boue de cette sorte que Pompeia et Hercula-
num paraissent avoir été ensevelis en 79 lors
de la célèbre éruption du Vésuve , qui fut
cause de la mort de Pline.
Dans d’autres cas, des émissions boueuses
sont sorties de l’intérieur même des monta¬
gnes volcaniques. On rapporte qu’en 1797
une grande surface du sol et un village au¬
près de Rio-Bamba furent recouverts par une
Boue noire que dans le pays on désigne sous
le nom de Moya. Voyez ce mot et éruption,
VOLCANS. (C. P.)
BOUFFE, zool. — Métis du Barbet et de
l’Épagneul. Voyez chien. — C’est aussi un
des noms vulgaires de la Raie bouclée.
BOUFFRON. moll. — Nom vulgaire de la
Sèche sur nos côtes.
BOUGAINVILLE 4 (Bougainville, célè¬
bre navigateur français ; c’est donc par erreur
que quelques auteurs ont écrit Bugnin-Bu-
gin , Bugenvillœa). bot. ph. — Genre tort re¬
marquable de la famille des Nyctaginacées ,
formé par Coinmcrson , et caractérisé prin¬
cipalement par un involucre triphylîe , co¬
loré , triflore ; chaque nervure médiane de la
foliole portant une fleur à sa base ; un périgone
corollacé, tubulé, rétréci à la gorge, à limbe
court, plissé, persistant obscurément, 5-10
denté. Étamines 7-8, libres, incluses ; akène
monosperme, anguleux, libre, caché par
l’involucre persistant. — Ce g. ne renferme
que 2 esp. : ce sont des arbrisseaux indigènes
de l’Amérique tropicale, à feuilles alternes,
ovales, lancéolées-acuminées , munies d’épi-
686
BOU
BQ U
nés en crochets axillaires , à pédoncules axil¬
laires et terminaux , simples ou divisés au
sommet. L’une d’elles, le B. speclabdis , mé¬
rite ce nom en raison du magnifique aspect
qu’offrent au printemps ses milliers de fleurs
roses (involucre), quand il est palissé sur le
mur d’une serre , qu’il parvient à couvrir,
quelle que soit l’étendue de celle-ci , en fort
peu d’années. (C.L.)
"BOUGAINVILLÉE. Bugainvillcea (Bou¬
gainville, célèbre navigateur français), acépii.
— Genre établi par M. Lesson dans la hui¬
tième tribu de ses Béroïdes , pour un aca-
lèphe qu’il avait précédemment réuni aux
Cyanées, et dont M. Brandt a fait le genre
Hippocrène. Ployez ce mot. (Duj.)
BOUGR AINE , BOUGRANE ou BU-
GRANE. bot. ph. — Noms vulgaires des
Ononis arvemis et spinosa : le dernier est
même attribué à tout le genre.
BOUGRANE. BOT. PH. — V Oyez BOUGRAINE.
BOUGUERIA (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Plantaginacées, formé
par Becaisne ( Nouv. ann. sc. nat., Y, 132)
pour une plante des Andes herbacée, vivace,
haute à peine de quelques centimètres , ga-
zonnante ; à racines charnues ; à feuilles li¬
néaires, très entières, subcharnues, glabres;
les plus jeunes revêtues d’une pubescence
blanche ; à fleurs polygames , hermaphrodi¬
tes, capiîées ; celles-ci sans ordre, mêlées aux
femelles sur les mêmes épis , et munies de
bractées larges. Le calice est velu , 4-parti ,
persistant ; la corolle hypogyne , tubuleuse,
scarieuse ; une seule étamine , à filament
longuement exsert, ainsi que le style à an¬
thère biloculaire. Le fruit est un nucule os¬
seux, monosperme, comprimé, costé; graine
peltée, réniforme. (G. L.)
BOUEE A RI), ois. — Nom vulgaire du
Chevalier aux pieds rouges , Scolopax ca-
lidris.
BOURLARD, bot. ph. — Nom vulgaire
du Bouleau commun.
BOUILLON. bot. ph. — Nom vulgaire et
inusité des espèces du genre Moiène natu¬
relles à la France; on n’a conservé ce nom
qu’à la Moiène officinale, Ferbascum thap-
sus , qui s’appelle Bouillon blanc , et au
F. nigmm , qui porte le nom de Bouillon
noir. Foy. molène. On appelle encore Bouil¬
lon sauvage le Phlomis frulico.su L. F oy.
(G. d’O.)
BOEIELOT. bot. pii. — Nom provincial
de la Camomille, Anthémis colula.
BOUS. bot. ph. — Foyez buis.
BOULA, bot. cr. — Synonyme de Bo¬
let. Mot dont on se sert dans quelques pays
de la France pour désigner le Boletus ungu-
lalns de Bulliard. (LÉv.)
BOULANGÉRITE, Taulow (nom d’hom¬
me). min. — Nouvelle espèce de Sulfure d’An-
timoine et de Plomb. F oy. sulfures. (Del.)
BOUEBOUL. ois. — Foyez boubout.
BOULE DE NEIGE, bot. ph.— Nom vul¬
gaire d’une variété de la Viorne obier , F i-
burnum opulus , à fleurs stériles et ramassées
en boule.
‘BOULE DE NEIGE ou CHAMPIGNON
DES BRUYÈRES, bot. cr. — Espèce d’A-
garic ainsi nommée à cause de sa forme
et de sa couleur. C’est la variété de YAga-
ricus carnpestris L., qui croît dans les forêts,
ou P Agaricus sytvicola de Fries. (LÉv.)
BOULÉ, ois. — Nom vulgaire du Pluvier
à collier, Charadrius hiaticulas L.
BOULEAU. Betula (de belu , nom celte de
l’arbre , selon les uns ; mais plutôt de ba-
tula , verge , de batuo , je frappe), bot. ph. —
Genre type de la famille des Bétulacées ,
formé par Tournefort (Inst., t. 360), et com¬
prenant 35 à 40 espèces, répandues dans les
forêts de l’Europe et de l’Asie boréale et mé¬
diane, un peu plus nombreuses encore dans
l’Amérique septentrionale , rares dans les
montagnes du Pérou et de la Colombie, ainsi
que dans celles de l’Inde (Népaul ). Ce sont
des arbres ou des arbrisseaux à feuilles en¬
tières , annuelles ; à bourgeons pérulés, ren¬
fermant les jeunes feuilles plissées , équitan-
tes ; à chatons cylindriques, grêles, dont les
mâles latéraux et terminaux, nus en hiver ;
les femelles latéraux pérulés. ( F oy. bétula¬
cées , pour les caractères génériques). Les
Bouleaux se plaisent dans les contrées hy-
perboréennes , en Europe et en Asie , par
exemple ; là, l’un d’eux, le B. alba, forme à
lui seul des forêts entières. De tous les ar¬
bres , il est celui qui craint le moins les ri¬
gueurs du froid ; mais plus il avance vers le
pôle, moins il s’élève : il est alors de plus en
plus rabougri, noueux; ses feuilles sont pe¬
tites , plus rares ; enfin, vers le 70e degré, il
cesse de croître. Dans les montagnes , en
Suisse , dans les Alpes , etc. , dans le Né¬
paul, les Cordillières, etc., il s’arrête à l’état
PH LOMIL'E.
BOU
BOU
687
nain , à peu de distance des neiges perpé¬
tuelles. Les Bouleaux sont d’une grande uti¬
lité dans l’économie domestique, malgré le
peu de dureté de leur bois , qui sert surtout
à chauffer les fours en raison de sa propriété
de produire de grandes flammes. On en fait
des perches commodes, mais de peu de du¬
rée ; les jeunes branches du Bouleau blanc
servent à faire des balais : on fabrique un
assez bon papier avec les diverses enveloppes
de son écorce. Les Groenlandais , les Kamt-
chadales , etc. , couvrent leurs cabanes avec
cette écorce ; ils s’en nourrissent quand elle
est nouvelle, s’en font des chaussures quand
elle est vieille; les Russes , les Suédois, etc.,
savent tirer de son tronc une liqueur fermen¬
tée; enfin son écorce possède encore des ver¬
tus essentiellement fébrifuges. De plus, ces jo¬
lis arbres ornent bien les jardins paysagistes,
et à cet effet on en cultive un grand nombre
d’espèces dans les pépinières. Le bois du
Bouleau noir, par exception , est fort dur et
excellent pour les constructions; on le trouve
dans l’Amérique du Nord. (C. L.)
BOULEAU DE CONSTANTINOPLE.
bot. ph. — Nom vulgaire de l’Aune à feuil¬
les oblongues, Alnus oblongala.
BOULESIA. bot. pii. — Ployez bowlesia.
BOULET, bot. cr. — Mot altéré , et qui,
dans quelques patois de la France, sert à dé¬
signer les Bolets. (Lév.)
BOULET DE CANON, bot. ph. — Syno¬
nyme vulgaire de Couroupite.
BOULETTE, bot. pii. — Nom vulgaire des
espèces du genre Echinops ; on l’a conservé
en horticulture à Y Echinops ritro, qu’on ap¬
pelle Boulette azurée.
BOULEVART. bot. cr. — Voyez boule-
vert. (Lev.)
BOULE VE RT. bot. cr. — Espèce de
Bolet qu’on appelle ainsi dans le départe¬
ment de la Nièvre, à cause de sa forme et de
la couleur verte de ses pores. Ce Bolet est
comestible ; il appartient à la famille des
Cèpes mousseux de Paulet. (Lév.)
BOULEZ, bot. cr. — Nom ancien qu’on
retrouve encore dans quelques pays de la
France, et qui sert à désigner l’Oronge fran¬
che, Agàricus cœsareus Schæff. (Lev.)
BOULÏGOULE et BOULIGOULOU. bot.
cr. — K oyez baligoule. — On donne aussi
quelquefois le même nom à la Chanterelle ,
Cmuharellus ribarius F. (LÉv.)
*BOUPHON, et non BUPIIONE , Herb.
(j3oUCpoV£0> , je tue les bœufs ; les bulbes de ces
plantes possèdent des qualités vénéneuses).
bot. ph. — Genre de la famille des Amaryl¬
lidacées, tribu des Amaryllidées , formé par
Herbert ( Bot. mao. , t. 2578 ) aux dépens de
quelques espèces de firunswigia et d ’Hœnan-
thus , non adopté et regardé comme une des
sections du premier de ces deux genres.
V oyez BRUNS WIGIA. (C. L.)
BOUQUET. Serlulum. bot. — On donne
ce nom aussi bien que celui de Seriale à un
certain mode d’inflorescence dans lequel des
pédoncules uniflores, partant d’un même
point, arrivent à peu près à la même hauteur,
comme dans les Primevères, les Aulx, etc.
Quelques botanistes regardent la Sertule
comme une ombelle simple. (G. d’O.)
BOUQUET PARFAIT, B. TOUT FAIT.
bot. ph. — Nom vulgaire de l’OEillet barbu,
Dianthus barbatus.
BOUQUETIN. MAM. — Voyez CHEVRE.
ROUQUETTE, bot. pii. — Nom vulgaire
du Sarrasin , Polygonum bagopyrum. Voyez
RENOUÉE.
BOUQUIN, mam. — Nom du mâle dans
l’espèce Lièvre, en usage dans le langage des
chasseurs. On donnait encore ce norn au
6
Bouc en vieux français.
BOUQUIN BARBE, bot. cr. — On nomme
ainsi, dans quelques endroits de la France,
la Clavaire coralloïde , Clavaria coralloides
L., parce qu’on lui trouve quelque ressem¬
blance avec la barbe d’un Bouc. (Lév.)
BOURBONNAISE, bot. ph. — Nom vul¬
gaire de la variété à fleurs doubles de la
Lychnis viscaria.
BOURDAINE ou BOURG EN E. BOT. PH.
— Noms vulgaires du Rhamnus frangula L.
V oyez NERPRUN.
BOURBON. Bombas, ins. — Genre de la
famille des Mellifères , de l’ordre des Hymé¬
noptères, établi par Latreille, et adopté par
Fabricius et tous les naturalistes. Les Bour¬
dons sont remarquables par leur corps fort
gros et très velu ; leur lèvre inférieure est
presque cylindrique, et constitue, avec les au¬
tres parties de la bouche , une fausse trompe
presque aussi longue que le corps quand elle
est déployée; leurs antennes sont filiformes
et vibratiles , et leurs ailes antérieures pré¬
sentent une cellule radiale assez grande et
quatre cellules cubitales. — On connaît un
688
BOU
BOXJ
certain nombre d’espèces de ce genre , tant
européennes qu’exotiques ; les plus remar¬
quables dans notre pays sont les B. lapida-
rius (Apis lupidaria Lin.), B. horlorum ( Apis
hortorum Lin.), B. terreslris [Apis terrestris
Lin.), etc. P' oyez pour les mœurs de ces
Insectes l’article bombites et surtout l’art.
melliferes. (El.)
BOURDON DU SAINT JACQUES. BOT.
ph. — Nom vulgaire de la Guimauve , Alcea
rosea L.
BOURBONNEURS. ois. — Les habitants
de nos colonies ont donné ce nom aux Coli¬
bris et aux Oiseaux-Mouches , à cause du
bruit sourd et monotone qu’ils produisent en
volant.
BOURG -ÉPINE et BOURGUE-ÉPÏNE.
bot. ph. — Noms vulgaires appliqués indiffé¬
remment au Filaria et à l’Alaterne.
BOURGÈNE. bot. ph. — Voyez bour¬
daine.
BOURGEON. G ernma. bot. pu. — On ap¬
pelle ainsi des corps ordinairement ovo'ides-
allongés , qui se développent sur différentes
parties des végétaux, et particulièrement sur
la tige soit aérienne, soit souterraine, et qui
par leur évolution donnent naissance aux
branches et aux rameaux. Certains Bour¬
geons ont reçu des noms particuliers-. Ainsi,
on appelle turion le Bourgeon qui naît cha¬
que année, au printemps, delà souche ou
tige souterraine des plantes à racine vivace,
comme dans l’Asperge, le Houblon, les Asters
et toutes les autres plantes herbacées viva¬
ces. On donne le nom de bulbe à un Bourgeon
particulier, qu’on n’observe que dans cer¬
taines plantes monocotylédonées ; il naît éga¬
lement d’une souche souterraine, ordinai¬
rement mince et plane, qu’on nomme le pla¬
teau. C’est le même organe qu’on appelle
vulgairement Yognon. Les bulbilles sont aussi
une sorte de Bourgeon particulier à certai¬
nes plantes et qui ont la plus grande analogie
avec les bulbes proprement dits. Voy. bulbe,
BULBILLE, TURION.
Nous nous occuperons spécialement ici des
Bourgeons proprement dits, c’est-à-dire de
ceux qui se développent sur la tige et sur
ses ramifications aériennes, particulièrement
dans les arbres dicotylédonés. Leur forme
est en général ovoïde-allongée, comme nous
l’avons dit précédemment, mais elle est su¬
jette à varier; ainsi, les Bourgeons de la
vigne sont ovoïdes et globuleux , tandis que
ceux du charme sont allongés et presque li¬
néaires.
Examinés à l’extérieur, les Bourgeons sont
formés d’écailles appliquées les unes sur les
autres , se recouvrant en partie à la manière
des tuiles d’un toit, quelquefois recouvertes
à l’extérieur d’un enduit de matière pois¬
seuse et garnies à la face interne d’un duvet
cotonneux. Le semblables Bourgeons se re¬
marquent surtout dans les arbres des cli¬
mats froids , dont la jeune pousse qu’ils
contiennent a besoin d’être défendue pen¬
dant l’hiver contre le froid et l’humidité.
Une disposition analogue s’observe dans
quelques arbres des régions tempérées ou
chaudes du globe, et l’on a généralement re¬
marqué que ce sont les seuls qu’on puisse
acclimater dans les pays plus froids.
En général, il se développe chaque année
un seul Bourgeon à l’aisselle de toutes les
feuilles. Parmi ces Bourgeons, il en est tou¬
jours un qui termine la branche ou la tige,
et qu’on nomme Bourgeon terminal. C’est
lui qui par son élongation est destiné à
continuer la tige ou la branche. Dans les ar¬
bres à feuilles opposées , ce Bourgeon termi¬
nal occupe réellement le sommet de la tige ;
il est placé entre les deux dernières feuilles,
qui chacune offrent aussi un Bourgeon axil¬
laire ; mais le Bourgeon terminal, plus vigou¬
reux, est en général le seul qui se développe.
Dans les arbres à feuilles alternes, le Bour¬
geon est réellement latéral, bien qu’il semble
terminer la branche. Généralement on ne
trouve qu’un seul Bourgeon à l’aisselle de
chaque feuille : cependant il en existe quel¬
quefois deux ou plusieurs ; dans l’Abricotier,
par exemple.
Les Bourgeons commencent à se montrer
à l’aisselle des feuilles, dès que celles-ci ont
pris tout leur développement. Ils sont alors
excessivement petits, parce qu’ils reçoivent
très peu de nourriture, les feuilles détour¬
nant à leur profit tous les sucs nutritifs.
Dans cet état, on les nomme yeux. Au mo¬
ment de la chute des feuilles ils sont déjà un
peu plus développés. Us grossissent et pren¬
nent en général la forme qu’ils doivent con¬
server pendant l’automne. Beaucoup d’au¬
teurs les désignent alors sous le nom de bou¬
tons. Us restent stationnaires pendant l’hiver,
époque où dans nos climats la végétation pa-
HOU
HOU
689
rait complètement endormie. Ce n’est qu’au
printemps, qu’au moment où le retour de la
chaleur semble donner une vie nouvelle aux
végétaux, qu’ils se gonflent, se dilatent ; leurs
écailles s’écartent et mettent à nu la jeune
pousse qu’elles recouvraient , et qui bientôt
va se convertir en une nouvelle branche.
Assez généralement les écailles extérieures
du Bourgeon tombent au moment où la
jeune pousse se développe ; d’autres fois, au
contraire , ces écailles persistent , parce
qu’elles sont formées par des organes non
déformés. D’après la nature et l’origine va¬
riées de ces écailles, on a distingué les Bour¬
geons de la manière suivante :
1° Bourgeons foliacés , ceux dont les écail¬
les ne sont que des feuilles incomplètement
développées , réduites à de faibles propor¬
tions, mais qui néanmoins peuvent, dans
certaines circonstances , reprendre le carac¬
tère de feuilles; celles des Bourgeons des
Daphnés, par exemple.
2° Bourgeons pètiolucés , quand la jeune
pousse est protégée par la base persistante
du pétiole de la feuille à l’aisselle de laquelle
le Bourgeon s’est formé. Tantôt le pétiole est
creusé en gouttière à sa base, tantôt la jeune
pousse est renfermée dans l'intérieur même
du pétiole qui présente à cet effet une ca¬
vité spéciale. Cette disposition est surtout
remarquable dans le Virgilia luiea, joli ar¬
bre de l’Amérique septentrionale, introduit
depuis un certain nombre d’années dans nos
jardins.
3° Bourgeons stipnlncés , ceux dont les
écailles ne sont autre que les stipules qui
accompagnent la base des feuilles, soit que
ces stipules soient au nombre de deux à
la base de chacune d’elles, comme dans le
Tilleul, le Charme, etc., soit qu’il n’y en ait
qu’une seule qui embrasse la base du pétiole,
ainsi qu’on le remarque dans les Figuiers.
4° Enfin, on a nommé Bourgeons fulcracés,
ceux dont les organes protecteurs sont formés
par des pétioles garnis de stipules ; comme
dans le Prunier.
Les Bourgeons contiennent soit le rudi¬
ment d’un rameau foliifère, soit un rameau
florifère. De là , la distinction des Bourgeons
proprement dits, qui ne développeront que
des feuilles, d’avec les Boutons ou Bourgeons
à fleurs , et par conséquent à fruits. Cette
distinction est surtout importante pour les
arbres fruitiers, les soins du cultivateur de¬
vant tendre en général à multiplier les Bour¬
geons à fruits et à favoriser leur développe¬
ment. Leur forme sur un même arbre les
distingue facilement des Bourgeons foliifères ;
ainsi, ils sont d’ordinaire plus volumineux,
et surtout plus renflés que ces derniers. Ce¬
pendant il y a ce qu’on appelle des Bour¬
geons mixtes qui , contenant à la fois des
fleurs et des feuilles, tiennent le milieu pour
la forme entre les Bourgeons à fruits et les
Bourgeons foliifères.
On a donné le nom général de pécule à
l’ensemble des organes extérieurs d’un Bour¬
geon qui servent à protéger la jeune pousse ;
ainsi, la pécule peut être formée d’écailles, de
feuilles rudimentaires, de stipules , etc. Il y
a des Bourgeons complètement nus, et par
conséquent dépourvus de pérule : ce sont
ceux dont toutes les parties se développent
en feuilles ; comme les Bourgeons des plantes
herbacées.
Si l’on fend longitudinalement un Bour¬
geon au moment où il va se développer, c'est-
à-dire au printemps, on trouve que son cen¬
tre est occupé par un axe , rudiment d’une
jeune branche ou d'un scion, comme on dit
plus généralement. Cet axe est chargé de
feuilles rudimentaires, ayant déjà la disposi¬
tion qu’elles présenteront plus tard, quand
le scion se sera allongé. Cet axe fendu dans
sa longueur montre un canal médullaire as¬
sez grand, occupant son centre et communi¬
quant directement avec celui de la branche
sur laquelle le Bourgeon est placé. Les pa¬
rois de ce canal sont formées par des fais¬
ceaux de fibres ligneuses disposées circu-
lairement , et qui plus tard s’organiseront
pour constituer la première couche de bois.
Nous avons dit qu’il existait un et quel¬
quefois plusieurs Bourgeons à l’aisselle de
toutes les feuilles; ces Bourgeons sont très
évidents dans les végétaux dicotylédonés. Ils
existent aussi bien dans les plantes herbacées
que dans les espèces ligneuses : seulement
dans les premières , ils se développent rapi¬
dement, presque dès le moment où ils se
montrent , et donnent ainsi naissance aux
branches nombreuses dont se compose ordi¬
nairement la tige d’une plante herbacée. Dans
i les végétaux monocotylédonés, les Bourgeons
sont bien moins apparents, et généralement
ils restent stationnaires et ne se développent
T. II.
BOU
BOU
690
en rameaux que dans certaines circonstan¬
ces, en quelque sorte accidentelles: aussi les
liges ligneuses des Monocotylédons sont-elles
ordinairement simples et sans ramifications.
Mais quelquefois on voit dans ces végétaux
un Bourgeon se développer et donner nais¬
sance à un rameau. Cela s’observe habi¬
tuellement pour quelques espèces , et acci¬
dentellement pour quelques autres ; ainsi
le Doum de la Thébaïde ( Crucifera the-
baica), beau Palmier qui habite le désert de
la Haute-Égypte, se distingue-t-il de pres¬
que tous les autres arbres de la même famille
par un stipe ramifié. Quand une cause ac¬
cidentelle a agi sur le Bourgeon terminal des
Palmiers , des Dracœna , des Pandanus, de
manière à arrêter son évolution , quelques
Bourgeons préexistant à l’aisselle des feuilles
se mettent en mouvement et donnent nais¬
sance à quelques rameaux. Le même phé¬
nomène a également lieu pour certaines Mo-
nocotyiédonées herbacées , les Graminées,
par exemple, où les Bourgeons sont visibles
à l’aisselle des feuilles, même dans celles de
nos climats , quoique ordinairement ils ne
se développent pas.
On voit , dans certaines circonstances , se
former et se développer des branches dans
des parties où les Bourgeons n’étaient pas ap¬
parents ; ainsi , quand on étête un arbre , on
voit sortir de la partie supérieure de sa tige
des Bourgeons qui s’allongent en branches.
I! en arrive autant quand on coupe les ra¬
meaux d’une plante herbacée. On a donné
les noms de Bourgeons latents ou Bourgeons
adventifs à ceux qui semblent ainsi se for¬
mer de toutes pièces sous l’influence de cau¬
ses assez variées , comme l’irritation , l’hu¬
midité, l’avortement des fleurs, etc. il ne fau¬
drait pas croire , comme quelques physiolo¬
gistes semblent l’avoir admis, que ces Bour¬
geons existaient à l’état latent. On ne peut
admettre l’existence d’un organe que quand
sa présence matérielle peut être directement
constatée ; mais Se tissu dans lequel ces Bour¬
geons adventifs se montrent plus tard n’en
contenait aucune trace. Ils s’y sont donc dé¬
veloppés de toutes pièces, parce que la force
végétative, excitée par une cause accidentelle
dans un point déterminé, y a appelé les sucs
nutritifs qui ont peu à peu déterminé sur
ces points les modifications de tissu néces¬
saires à la formation des Bourgeons. C’est
ainsi qu’on a vu des Bourgeons adventifs
apparaître sur la feuille de YEucomis régla,
de Y Omithogalum thyrsoides , du Cardamine
pratensis et de plusieurs autres végétaux.
(À. PtlCHARD.)
BOURGEONNEMENT. Gemmatîo. bot.
ph. — On appelle ainsi l’ensemble des phé¬
nomènes que présentent les bourgeons quand
ils se développent et passent à l’état de scions
ou de branches développées.
Ainsi que nous l’avons indiqué dans l'ar¬
ticle précédent , l’évolution des bourgeons
n’a lieu que dans l’année qui suit leur appa¬
rition. C’est en général au printemps que le
Bourgeonnement s’opère. Dès que les rayons
solaires ont remis la sève en mouvement,
elle afflue dans les bourgeons. Ceux-ci se
gonflent; leurs écailles s’entr’ouvrent , s’é¬
cartent, les plus extérieures se détachent, le
jeune scion se dégage des enveloppes qui
l’ont jusqu’alors protégé ; les feuilles diver¬
sement plissées s’étalent, grandissent à me¬
sure que la jeune branche s’allonge et que
les feuilles s’écartent les unes des autres
pour prendre la position qu’elles doivent
toujours conserver par la suite. L’allonge¬
ment du jeune scion se fait successivement
de la base vers la partie supérieure ; ainsi ,
le premier entre-nœud, c’est-à-dire le plus in¬
férieur, s’allonge et grossit, puis celui qui
est placé immédiatement au-dessus, et ainsi
successivement jusqu’au moment où l’élon¬
gation de la branche est terminée. La pro¬
portion de cet allongement n’est pas la même
dans toutes les parties de la branche. Duha¬
mel divisa une jeune branche de 1 pouce et
demi de longueur avec des fils d’argent très
fins qui furent enfoncés dans l’écorce. Ces
fils étaient d’abord également espacés. L’au¬
tomne suivant, ceux qui étaient à la partie
inférieure de la branche étaient peu écartés,
tandis que ceux qui étaient vers l’extrémité
supérieure l’étaient beaucoup. 11 en tira
donc cette conséquence, que les jeunes tiges
tendres s’étendent dans toute leur longueur,
mais beaucoup plus vers l’extrémité où la
tige est restée plus long-temps tendre qu’ail-
leurs, et que par conséquent l’extension di¬
minue à mesure que l’endurcissement de la
tige fait des progrès. Cette règle parait à peu
près générale. Elle s’applique non seulement
à la branche prise dans son ensemble, mais
encore à chaque entre-nœud ou mérithalle,
RO U
BOU
6L D.)
BRA
*BRACHÉLIE. Brachelia (0 P«Xwç, court).
ins. — Genre de Diptères établi par M. Ro-
bineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les
Myodaires, et qu’il place dans la famille des
Calyptérées , tribu des Entomobies , section
des Microcérées. Ce genre est fondé sur une
seule espèce provenant du cap de Bonne-Es¬
pérance , et faisant partie de la collection de
M. le comte Dejean, qui l’avait reçue de La-
treille : ce dernier l’avait étiquetée Tachina
W^estermanni. (D.)
BRACHÉLYTRES. Brachelylra (ftxxxvç,
court; Av rpov, ély tre ou étui), ins. — Famille
des Coléoptères pentamères , ainsi nommée ,
parce que toutes les espèces qu’elle renferme
ont leurs ély très plus ou moins courtes. Cepen¬
dant ce caractère se retrouve également dans
plusieurs genres qui n’en font pas partie ,
et nous citerons entre autres les Molorches et
les Atractocères, chez lesquels il est très pro¬
noncé. C’est ce qui a déterminé M. Erichson,
dans sa Monographie de cette famille, à sup¬
primer la dénomination de Brachélytres ,
et à intituler son ouvrage Généra et xpecies
Stapiiylinorum, etc., la famille dont il s’a¬
git correspondant en effet à l’ancien genre
Siapliylinus de Linné. Mais , bien que dans ce
Dictionnaire nous suivions la méthode de
l’auteur allemand que nous venons de citer,
comme la plus récente et la plus au niveau
des progrès de la science , nous avons cru
devoir conserver la dénomination de Bra¬
chélytres , attendu que depuis sa création
par Latreille, elle a été adoptée par
tous les entomologistes français, et a pré¬
valu sur celle de Siaphytiniens , qu’on
avait voulu y substituer. D’ailleurs il est bon
d’observer que si l’on appliquait dans toute
sa rigueur le principe émis par M. Erichson
à tous les noms de familles , de tribus et de
genres, qui ont une signification en entomo¬
logie, il faudrait les changer presque tous.
De toutes les familles de Coléoptères, celle
des Brachélytres est une des plus difficiles à
étudier, à cause du grand nombre d’espèces
presque microscopiques ou peu caractérisées
qu’elle renferme , aussi fallait-il joindre ,
comme l’auteur allemand, beaucoup de pa¬
tience à une grande sagacité d’observation
pour en entreprendre la monographie , et la
conduire à bonne fin. A la vérité , la rouie
lui avait été aplanie par plusieurs entomo-
I légistes distingués, tels que Paykull ( Monor-
BRA
BRA
70J
graphia Staphylinorurn suecico, 1800), Graven-
horst ( JVJonogr. rnicropierorum , 1806), Man-
nerheim ( Précis d’un nouvel arrangement de
la famille des Brachèlytres , 1830), et Nord-
mann ( Symbola ad monoyraphiam Staphylin.,
1837) ; mais aucun de ces auteurs ne possé¬
dait un assez grand nombre d’espèces pour
fonder une classification applicable à toutes
celles qu’on connaît aujourd'hui. îl existait
donc à cet égard une lacune, que M. Erich-
son s’est chargé de combler, après avoir ras¬
semblé le plus de matériaux possible, c’est-
à-dire après avoir fait un appel aux entomo¬
logistes les plus riches en Brachèlytres , et
qui se sont empressés d’y répondre. Ainsi il
a pu opérer sur une base beaucoup plus large
que celle sur laquelle ses devanciers avaient
travaillé , et donner par conséquent une
méthode sinon plus naturelle , du moins
d’une application plus générale que toutes
celles qui l’ont précédée. Les bornes qui nous
sont prescrites ne nous permettent pas de
présenter ici une analyse complète de cette
méthode; nous nous bornerons à en faire
connaître les principales bases. L’auteur par¬
tage d’abord les Brachèlytres en deux gran¬
des divisions : l’une de ceux dont les stigma¬
tes du prothorax sont visibles, l’autre de ceux
chez lesquels ils sont cachés. La première se
compose de 3 tribus , qui sont : les Aleocha-
rini , les Tachyporini et les Siaphylini ; la se¬
conde en renferme 8 , qui sont : les Pœde-
rini, les Pinophilini , les Steinini, les Oxyte-
lini, les Piestini, les Phlœocharini, les Oma-
lini et les Proteinini. Dans ces onze tribus
sont répartis 113 genres , fondés principale¬
ment sur les parties de la bouche. Nous ren¬
voyons à chacune de ces tribus , auxquelles
nous avons conservé l’ancienne terminaison
en ide , pour connaître les noms des genres
qu’elles contiennent respectivement, ainsi
que les caractères sur lesquels elles sont fon¬
dées. — M. Lacordaire et M. le comte de Cas¬
telnau réunissent les Elaphiens aux Bra-
chélylres. Il est certain qu’abstraction faite
des articles des tarses , dont beaucoup d’en¬
tomologistes ne tiennent plus compte aujour¬
d’hui dans leur classification , ces deux fa¬
milles ont entre elles la plus grande analogie ;
mais il n’en est pas de même de celle des
Palpeurs de Latreille, que M. de Castelnau
comprend également comme sous- famille
parmi les Brachèlytres. Les Palpeurs ont
l’abdomen entièrement caché par les élytres,
et ne peuvent par là même entrer dans une
famille dont le principal caractère est préci¬
sément d’avoir cette partie du corps plus ou
moins découverte. Au reste , ce qui frappe le
plus, au premier coup d’œil, dans la majeure
partie des espèces de cette famille, c’est une
forme très allongée, aplatie; une tête large,
avec des antennes courtes et des mandibules
fortes et avancées ; un prothorax court ; un
abdomen très long, et couvert seulement en
partie par les élytres, qui sont plus ou moins
courtes et tronquées carrément ou oblique¬
ment à leur extrémité ; des pattes médiocres
et assez grêles , avec les tarses antérieurs or¬
dinairement dilatés. — Ces Insectes sont tous
très agiles , et volent pour la plupart assez
bien ; néanmoins ils font assez rarement
usage de leurs ailes. Celles-ci, quoique pro¬
tégées par des élytres très courtes , sont ce¬
pendant très longues quand elles sont déve¬
loppées, et se trouvent, dans l’état de repos,
pliées sur elles-mêmes en trois ou quatre par¬
ties. Presque tous les Brachèlytres , surtout
les grandes espèces , ont l’habitude de rele¬
ver en courant leur abdomen , et quelques
petites, parmi les Aléocharides, le ramènent
si complètement sur leur dos, qu’elles ont
alors une forme presque globuleuse. Cette
partie de leur corps est extrêmement flexi¬
ble , et c’est à l’aide des mouvements qu’ils
lui donnent qu’ils font rentrer leurs ailes
sous les élytres , lorsqu’ils cessent de voler.
Leur anus est garni de deux vésicules coni¬
ques, velues, que l’insecte fait sortir à vo¬
lonté, et d’où s’échappe une vapeur très sub¬
tile et très odorante. Les espèces qui vivent
de matières animales ou végétales décompo¬
sées exhalent une odeur de musc particulière
à tous les Coléoptères nécrophages.
Les Brachèlytres sont en général très vora¬
ces, et les esp. de chaque tribu ont une ma¬
nière de vivre assez uniforme. On les trouve
dans les cadavres, le fumier, les matières ex¬
crémentielles, les plaies des arbres, lesBolets,
et sous les écorces. Quelques uns ne fré¬
quentent que les fleurs, et un petit nombre
vit en société avec une esp. de Fourmis , la
Formica rufa Fabr. Leurs larves ressem¬
blent beaucoup à l’insecte parfait, vivent
dans les mêmes endroits, et se nourris¬
sent des mêmes matières que celui-ci ; mais
il est assez rare de les rencontrer, et l’on
702
BRA
BRA
n’en connaît encore qu’un petit nombre.
Elles sont très agiles, et se changent en
nymphes immobiles comme celles des autres
Coléoptères. — M. Léon Dufour a étudié l’a¬
natomie des Brachélytres dans les g. Sta-
phylinus et Pœderus , et il a trouvé que leur
tube intestinal différait très peu de celui des
Carabiques, dont ils ont en effet la manière
de vivre. ( Voyez ces deux mots pour plus
de détails.) Linné, dans la dernière édition
de son Systema naturœ , ne mentionne que
26 espèces de Brachélytres , et M. Erichson
en décrit près de 1600 dans sa Monographie.
Ces Insectes se trouvent répandus sur tout
le globe, mais plus abondamment dans les
parties boréales et tempérées. La majeure
partie de ceux qu’on connaît appartiennent
à l’Europe. (D.)
*BRACHIELLE Brachiella (diminutif de
brachium , bras ). crust. — Genre de Lernées
établi par G. Cuvier ( Règ. anim. , III , 257,
1830), et qu’il suppose pouvoir, ainsi que ses
Anchorella , rentrer dans les Lernéomyzes de
M. de Blainviile. C’est ce qui a été confirmé
par M. Milne-Edwards , dont la famille des
Lernéopodes est en effet une extension du g.
Lerneomyza, devenue nécessaire par suite de
la révision de ses caractères. Cuvier donne
pour caractères aux Brachielles deux proé¬
minences en forme de bras, se réunissant en
une seule partie cornée par laquelle l’animal
se fixe aux ouïes des Poissons. Il cite 4 esp.
de Brachielles : B. ihynni Cuv. , Lernea sal-
monea Gisl., L. perneiiiana Blainv. , L. Ha¬
chants Schr., et il dit qu’il y en a encore d’au¬
tres. Le g. Brachielle de Cuvier se compose,
dit M. Milne-Edwards , de Lernéopodiens ,
dont les appendices brachiformes se réunis¬
sent à leur extrémité seulement ; dont la por¬
tion céphalique se prolonge en un cou très
long, terminé par la bouche, et armé à son
extrémité de deux paires de pattes-mâchoires
ancreuses très apparentes , et dont le thorax
est allongé, ovalaire ou pyriforme. Ici il n’y
a pas d’appendices articulés insérés à la
base du cou , près de l’origine des bras ,
comme chez les Trachéliastes , et les an¬
tennes ne sont pas distinctes. Enfin les
tubes ovifères sont de longueur médiocre.
Le mâle est extrêmement petit relative¬
ment à sa femelle ; son corps est divisé en
deux portions ovalaires : l’antérieure repré¬
sente la tète et porte de grosses mains sub-
chéliformes ; la seconde, plus grande que la
première, constitue le thorax et offre des ar¬
ticulations transversales. MM. Nordmann et
Broyer se sont aussi occupés des Brachielles.
(P. G.)
*BRACHII\IDES. Brachinidœ. ins. —
M. Stephens désigne ainsi, d’après Mac-Leay,
une famille de Carabiques qui se compose
des genres Drypta , Polislichus , Odacantha,
Demelrias , Dromius, Lebia, Lamprias , Parus
et Brachinus. (D.)
BRACIIINITES. ins. — M. de Castelnau
désigne ainsi un groupe de Carabiques, de
la tribu des Troncatipennes , auxquels il
donne pour caractères communs : Tête non
étranglée en arrière en forme de col. Cro¬
chets des tarses non dentelés. Ce groupe se
compose de 26 genres , dont le g. Brachinus
est le type. (D.)
BRACHINUS (|3pa^vç, court), ins. -Genre
de Coléoptères pentamères , famille des Ca¬
rabiques , tribu des Troncatipennes , établi
par Weber et adopté par tous les entomolo¬
gistes. M. Dejean , après en avoir donné les
caractères dans son Species général , partage
en deux grandes divisions les 85 espèces qu’il
y rapporte. La première renferme celles dont
les élytres sont sillonnées ; ce sont les plus
grandes du genre , et presque toutes appar¬
tiennent à l’ancien continent. La seconde se
compose des espèces qui ont les élytres pres¬
que unies : elles sont beaucoup plus petites
que celles de la première division , et quel¬
ques unes , quoique de l’ancien continent ,
ont les angles postérieurs du corselet sail¬
lants et aigus comme celles de l’Amérique.
Nous citerons comme type de la première
division le B. jurinei Dej. , du Sénégal , et
comme type de la seconde le B. 6-maculatus
Leach , des Indes orientales. Nous citerons
encore le B. causticus Latr., du midi de la
France, elle B. crépitons Fabr., très commun
aux environs de Paris : ces deux dernières
espèces sont figurées dans V Iconographie des
Coléoptères d’ Europe , par MM. Dejean et
BoisduvaJ , tom. I , pl. 17.
Toutes les espèces du genre Brachinus se
trouvent ordinairement sous les pierres, et
paraissent répandues sur toute la surface du
globe; elles partagent avec celles du genre
Aptinus la propriété singulière de lancer par
l’anus, lorsqu’elles sont inquiétées, une va¬
peur blanchâtre ou jaunâtre , avec détona-
BRA
BRA
703
lion , et qui laisse après elle une odeur forte
et pénétrante, analogue à celle de l’acide ni¬
trique. D’après l’expérience qu’on en a faite,
cette vapeur est en effet très caustique, rou¬
git le bleu de tournesol, et produit sur la
peau la sensation d’une brûlure. Les taches
rouges qu’elle y forme passent promptement
au brun et durent plusieurs jours, malgré
de fréquentes lotions.
M. Léon Dufour, si connu par ses beaux
travaux anatomiques sur les Insectes, a pu¬
blié dans le temps ( Ann. du Muséum
d’hisr. nat ., t. XXVIII, p. 70, et Nouv. bul¬
letin de la soc. philom.y juillet 1812) un Mé¬
moire très intéressant sur l’une des esp. du
g. dont il s’agit qu’il nomme B. displosor , le
même que Y Aplinus balista Illig. Il résulte
de ses observations que, lorsque cet insecte
est pressé ou inquiété , il peut fournir dix à
douze décharges successives avec détona¬
tion ; mais ensuite ses forces semblent épui¬
sées , et au lieu de fumée avec bruit , on ne
voit plus sortir de son anus qu’une liqueur
jaune , quelquefois brunâtre , se figeant à
l’instant , et sous la forme d’une légère
croûte. Observée immédiatement après son
émission, cette liqueur laisse échapper quel¬
ques bulles d’air et semble être en fermen¬
tation. La mobilité des derniers anneaux du
ventre permet à l’animal de diriger ses fusées
en tous sens. Si c’est par le corselet qu’on
l’inquiète , la surface des élytres est bientôt
saupoudrée d’une sorte de poussière acide ré¬
sultant des explosions. Ces propriétés sont
communes aux deux sexes.
Voici maintenant une description abrégée,
d’après le même auteur, de l’appareil pro¬
ducteur des explosions dont nous venons de
parler. Cet appareil est situé dans la cavité
abdominale et consiste en deux organes très
distincts, dont l’un est l’organe préparateur et
l’autre l’organe conservateur. Le premier,
plus intérieur , se présente sous deux as¬
pects différents , suivant qu’il est contracté
ou dilaté. Dans le premier cas, c’est, un corps
blanchâtre, irrégulièrement arrondi, mou,
paraissant glanduleux , placé sous les der¬
niers anneaux de l’abdomen , s’abouchant
par un bout dans le réservoir, et se termi¬
nant constamment par l’autre en un filet
très long et très grêle ; dans le second cas ,
c’est-à-dire lorsqu’il est dilaté, il ressemble 1
à un sac oblong, membraneux, diaphane,
rempli d’air, occupant alors toute l’étendue
de l’ahdomen, et paraissant libre, à l’excep¬
tion de l’extrémité qui s’abouche dans le
réservoir. Le second organe ou le conserva¬
teur , et qui est aussi le réservoir, offre un
corps sphérique de la grosseur d’une graine
de navet, brun ou rougeâtre, d’une consis¬
tance papyracée , constant dans sa forme ,
creux intérieurement et placé sous le der¬
nier anneau dorsal, justement au-dessus du
rectum. Il s’ouvre par un pore de chaque
côté de l’anus. Un tube membraneux fort
court, mû sans doute par le sphincter, sert
à expulser la fumée. M. Léon Dufour a ob¬
servé dans les Carabes et les Blaps un organe
semblable à celui qu’il nomme préparateur,
mais qui n’est jamais gonflé d’air. (D.)
BB ACHSOX. Brachionus (/3 px^ûov, bras).
syst. — Genre établi par Müller avec sa si¬
gnification actuelle , bien différente de celle
que lui avaient donnée Hill et Pallas, qui dé¬
signaient ainsi des Vorticelles. Le genre de
Müller, plus ou moins restreint, a été adopté
par tous les micrographes qui l’ont suivi. II
comprend des animaux à carapace en forme
d’utricule déprimée ou de fourreau court ,
dentée en avant et largement ouverte, pour
laisser sortir les lobes ciliés de l’appareil ro¬
tatoire , souvent dentée ou armée de pointes
en arriére, et également ouverte pour le
passage d’une queue articulée que termine
une paire de doigts ou de stylets articulés.
Les Brachions sont pourvus de mâchoires
articulées et digitées à leur bord libre ; ils
montrent presque toujours au-dessus des
mâchoires un point rouge qu’on a pris pour
un œil ; ils portent long-temps attaché à la
naissance de la queue leur œuf, qui est pro¬
portionnellement très volumineux. Ceux des
Brachions de Müller, qui ne présentent pas cet
ensemble de caractères, ont été reportés dans
les autres genres de la famille des Brachio-
niens. Les vrais Brachions sont longs de 2 à
4 dixièmes de millimètre, et vivent dans les
eaux stagnantes. (Duj.)
BBACHIOXIDES. syst. — Famille de
l'ordre des Crustodés de M. Bory de Saint-
Vincent, parmi ses Microscopiques. Celte fa¬
mille comprend des animaux revêtus d’une
enveloppe résistante ou d’une cuirasse , et
ayant le corps muni postérieurement de
queues ou d’appendices , et antérieurement
de cils vibratiles. Cette famille comprend
704
BRA
BRA
9 genres divisés en 2 sections , savoir : les
g. Brachion, Siliquelle, Kératelle, Tricalame
et Troboskidie , qui ont 2 organes rotatoires
distincts, et les g. Testudinelle , Lépadelle ,
Mytiline et Squatinelle , dont les cils vibra-
tiles ne se développent jamais en 2 rotatoires
complets et distincts. (Duj.)
"BRACFI IONIENS. Brachionœa. syst.—
Famille de Systolides nageurs cuirassés ,
comprenant des animaux de formes diverses;
les uns presque orbiculaires , déprimés, les
autres ovoïdes ou cylindriques ou compri¬
més, revêtus d’une cuirasse membraneuse
d’une ou de deux pièces, souvent munis de
pointes saillantes ou d’appendices résistants,
fixes ou mobiles. Leur bouche est munie de
mâchoires, et précédée par un vestibule dont
les parois ciliées se prolongent plus ou moins
en lobes garnis de cils vibratiles , offrant
l’apparence de roues dentées en mouvement.
Les uns sont sans queue , les autres ont une
queue articulée , simple ou bifurquée. La
famille des Brachioniens de M. Dujardin cor¬
respond assez exactement au genre Brachion
de Muller, et se divise en dix genres, savoir :
Ptérodine , Anourelle , Brachion , Lépadelle,
Euchlanis, Dinocharis, Salpine, Coîurelle ,
Ratule, Polyarthre. M. Ehrenberg divise ces
mêmes animaux en ses 2 familles des Eu-
chlanidota et des Brachionœa ou Zygotroques
cuirassés , cette dernière comprenant les
genres Noteus , Annrœa , Brachionus et Pie-
rodina. (Duj.)
BRACIIIOPITHÈQUE. Brachiopithecus
(Ppa^œv, bras; 'TriGyjxoç , singe), mam. —
M. de Blainville réunit sous ce nom généri¬
que les Orangs et les Gibbons ( voyez ces
mots), dont un des caractères communs est
d’avoir les membres antérieurs fort longs.
M. Hollard , dans ses Nouveaux éléments de
zoologie , p. 575, a adopté cette dénomina¬
tion. (P. G.)
BRACîIIOPOBES. Brachiopoda (j3paXt'cov,
bras; ttovç , pied), moi.l. — Ce nom, qui ré¬
pond à celuideConchifèresde Lamark, et de
Palliobranches de M. de Blainville, a été créé
par M. Duméril ( Zool. anal., 180(5), et adopté
ensuite par Cuvier pour des Mollusques à co¬
quille bivalve, privés de locomotion, et fixés
à des corps solides. Ils offrent pour caractères :
Un manteau à deux lobes toujours ouverts ;
des branchies consistant en de petits feuillets
rangés autour de chaque lobe delà face in¬
terne; pas de pieds, mais deux bras charnus,
ciliés et rétractiles; la bouche entre les ba¬
ses des bras et l’anus sur un des côtés; deux
cœuis aortiques, et un canal intestinal re¬
plié autour du foie. Les organes de la géné¬
ration et le système nerveux sont peu
connus.
Les g. qui composent la classe des Mollus¬
ques brachiopodes sont, suivant les coupes
proposées par M. Deshayes, les Lingules, les
Térébratuies, îesSpirifères, les Strygocépha-
les, les Productes, les Mages et les Orbicules,
dont les Coquilles adhèrent par le moyen
d’un pédoncule fibreux, et les Thécidies, les
Cranies elles Calcéoles, qui sont fixées par
une de leurs valves , et quelquefois libres
à l’état adulte.
On trouve assez rarement les Brachio¬
podes à l’état vivant; mais on en connaît un
grand nombre de fossiles. (C. d’O.)
*BRACHIOPTÈRES (£oaXicov, bras ; tttî-
pov , aile, nageoire), poiss. — Nom donné par
M. de Blainville à une famille de Poissons
renfermant ceux dont les nageoires sont pé-
diculées. (C. d’O.)
"BRACHOCÈRES. Brachocera. ins. —
M. Macquart désigne ainsi l’une des deux
grandes divisions établies par lui dans l’or¬
dre des Diptères : elle comprend tous ceux
qui ont les antennes plus ou moins courtes,
comparées à celles des Némocères , qui for¬
ment l’autre division. Les Brachocères se
partagent ensuite d’après le nombre de soies
dont se compose leur trompe ou suçoir, en
Hexachœtes, Tetrachœtes et Dichœtes. E oyez
ces mots , où nous entrons dans plus de dé¬
tails. (D.)
"BRACHONYX et BRACONYX (/3PaX-j? ,
court; ow£, ongle), ois. — Genre formé par
Swainson dans sa sous-famille des Alaudinœ ,
répondant aux Alouettes de Cuvier, sur une
espèce africaine, l’Alouette bateleuse de Le-
vaillant, Afr., pl. 194. M. G. R. Gray (List
of the généra ) remplace ce nom générique de
Brachonyx, déjà employé en entomologie,
par celui de Corypha (G, R. Gray). Ce g.,
qui ne contient que l’esp. type, fait partie de
la 2e section de notre g. Alouette , celle que
nous avons nommée Alouettes petites voi-
lières et percheuses. (Lafr.)
"BRACHONYX (|3paXôç, court; . ow$, on¬
gle). ins. —Genre de Coléoptères tétramères,
famille des Curculionides, ordre des Gona-
ERA
BRA
705
tocères, division des Érirhinides , établi par
Schœnherr aux dépens du genre Rhynchœ-
nus , Fabr. Ce genre , adopté par M. Dejean
dans la 3e édition de son Catalogue, ne ren¬
ferme qu’une seule espèce , le Rhyncliœtius
indigenus de Gyllenhal , qui se trouve en
Suède , en Norwége et en Allemagne. (D.)
*BRACHYACA]\THA ( 0paXvç , court;
axavOa , épine), uns. — Genre de Coléoptères
trimères , établi par M. Chevrolal avec les
Coccinella dentipes , bisquinque-pusiulala et
ursina de Fabricius , originaires des Etats-
Unis. M. Dejean , qui adopte ce genre dans
son Catalogue, en mentionne dix espèces de
l’Amérique septentrionale et méridionale. Ce
genre est assez voisin des Scymnus ; mais, au
lieu d’être velu , il est glabre. La tête en est
large, et les yeux en sont gros et distants. Ce
qui le fait reconnaître aisément , c’est une
épine très aiguë, située extérieurement près
de la base des jambes antérieures. (C.)
BRACHYACHYRIS. bot. rn. — Syno¬
nyme de Brachyris.
BRACHYAIMTIIEMUM. bot. pii. — Voyez
BRACHANTHEMUM.
*BRACHYASPIST£S (/3PaXuç, court ; àcr-
'rz ccrTyjç , écussonné). ins. — Genre de Coléop¬
tères tétramères, famille des Curculionides,
ordre des Gonatocères, division des Brachy-
dérites , créé par Schœnherr, et placé par lui
après le genre Asiycus, avec lequel il a beau¬
coup d’affinité ; mais il porte un écusson
court et transverse, tandis que l’écusson du
précédent est triangulaire et fort aigu par le
bas. L’espèce qui a servi de type à l’auteur a
été nommée par lui B.femoralis; elle provient
des Indes orientales. Depuis , M. Perrolet a
rapporté des Neel-Gherries 4 esp. qui ren¬
trent dans ce genre ; l’une d’elles est de cou¬
leur fort tranchée, et une autre est couverte
d’écailles diamantées très brillantes. (C.)
*BRACHYBAIV1US (/3paXvç, court ; |3a>vj,
pas ins. — Genre de Coléoptères tétramè¬
res, famille des Curculionides, ordre des Go¬
natocères , légion des Mécorhynchides de
Schœnherr ( Sysl. Cure., t. III , p. 330 , g.
215 ). Ce g. , créé par Germar, a été adopté
par M. Schœnherr, qui le place entre les Bra-
chonyx et les Bradybaïus. Ses tarses sont
courts , larges , leur pénultième article est
bilobé; mais le caractère qui le distingue
surtout des g. les plus voisins, c’est que ces
tarses n’ont qu’un seul ongle. L’espèce dé¬
crite a été nommée B. electus Gr. ; elle a été
trouvée dans les environs de Boston , et n’a
pas plus de (H, 002 de longueur. (C.)
BRACHYCARPÆA (/3 p«Xu;> court; xap-
«eîov, fruit), bot. ph. — Genre de la famille
des Crucifères-Diplécolobées, tribu des Sé-
nébiérées, formé par I e Candolle {Sy&t., II ,
G98 ) sur VHeliophila fluva L. Fils. Il ne ren¬
ferme que cette plante. C’est un arbrisseau
du Cap, glabre, à rameaux grêles, garnis de
feuilles oblongues ou linéaires , très entiè¬
res , mucronées ; à fleurs grandes , jaunes
ou pourprées. (C. L.)
*BRACHYCE1XTRUM (j3 paXuÇ, court;
x/vTpov , aiguillon), bot. pii. — Genre de la
famille des Mélastomacées-Mélastomées, tribu
des Lavoisiérées , formé par Meisner ( Gen
114) aux dépens du Rhexia exceha de Bon-
pland , et ne renfermant encore que cette
espèce. (C. L.)
BRACHYCÉPHALE. Brachycepliulus
(|3paXu?, court; xe’. un-
daius 01iv.,qui est très commun dans les en¬
virons de Marseille , et dans la ville même,
où je l’ai pris en quantité contre les murs
des rues qui avoisinent la campagne.
On ne connaît pas encore les larves de ces
Insectes; mais bien que tout fasse présumer
qu’elles vivent dans l’intérieur de la terre ,
on est encore à concevoir quelle substance
nutritive elles peuvent y trouver, vu l’ari¬
dité des lieux où l’on rencontre l’insecte par¬
fait. (D.)
RRACIIYCÉRÉES. Brachyceratœ. ins.
— Nom donné par M. Robineaii-Desvoidy à
une section de ses Myodaires qui se compose
des g. Millogramma , Megœra et Amobia ,
et qui rentre dans la tribu des Musci-
des-Créophiles de M. Macquart. Voyez ces
mots. (D.)
BRACHYCÉRIDES. Rrachycerides. ins.
— Schœnherr désigne ainsi la lie division de
ses Gonatocères dans la famille des Curcu¬
lionides, et qui a pour type le g. Brachyce¬
rus ( voyez ce mot). Cette di vision ne se com¬
pose que de deux g.: Brachycerus déjà
nommé , et Microcerus. (D.)
*BRACHYCHIT01\T ^ jSpax^ç, court; Xt-
rwv, tunique), bot. ph. — Un des sous-gen¬
res indiqués par Schott et Endlicher ( Me-
leth. 34) dans le g. Sierculia de Linné. Il ne
renferme qu’un arbre de la Nouvelle-Hol¬
lande tropicale ; à feuilles arrondies , très
amples, sublobées ; à fleurs grandes, parse¬
mées de points assez apparents ; elles sont so¬
litaires et paraissent dans l’aisselle des feuil¬
les, qui tombent de bonne heure. (C. L.)
*BRACHYCLADOS (|3 PaXvç, court; xU-
36c, , rameau), bot. ph. — Ce g. fait partie
de la tribu des Mutisiacées parmi les Com¬
posées. M. Don, qui l’a établi, lui assigne
pour caractères : Capitule multiflore, liétéro-
game, radialiforme. Involucre muni inté¬
rieurement de bractéoles et composé de 5 fo¬
lioles ou écailles ovales-lancéolées , acumi-
nées , carénées. Réceptacle nu Fleurons du
BRA
BRA
707
rayon 1 -sériés, femelles, par avortement de»
étamines dont on trouve les rudiments ,
bilabiés ; lèvre extérieure en forme de ligule,
l’intérieure linéaire, bifide, révolutée. Fleu¬
rons du disque hermaphrodites, tubuleux ,
bilabiés: lèvre extérieure 3-dentée, l’inté¬
rieure bipartie. Étamines à filets glabres;
anthères munies de soies plumeuses à la
base. Styles des fleurons de la circonférence
entière obtus , recourbés; ceux des fleurons
du disque bifides, à lobes courts , coniques.
Fruits cunéiformes, 5-gones, tronques, cou¬
verts de papilles et couronnés d’une aigrette
persistante, composée de plusieurs rangées
de soies capillaires, scabres, et de couleur
cendrée. — Ce g. ne renferme qu’une seule
espèce, qui habite les Andes de Mendoza.
C’est un arbrisseau très rameux et raide, cour
vert de feuilles également raides, linéaires,
entières , fasciculées et terminées par une
petite pointe. Les capitules sont solitaires.
(J. D.)
*BRACHYCOME (/3paXvç, court; xopî ,
chevelure.) bot. pu. — Ce g. a été fondé par
Cassini, pour plusieurs plantes de la Nou¬
velle-Hollande , qui ont le port des Pâque¬
rettes , et près desquelles il doit venir se
classer. Il fait partie des Composées-Astéroï-
dées , et présente pour caractères : Capitule
multiflore, hétérogame. Fleurs du rayon li-
gulées, femelles, 1-sériécs; ceux du disque tu¬
buleux, 5-dentés , hermaphrodites. Récep¬
tacle conique, dépourvu de paillettes, légè¬
rement alvéolé. Involucre campanulé, formé
par un petit nombre de folioles , ou mieux
d’écailles membraneuses sur les bords. Fruit
comprimé latéralement, tronqué, couronné
d’une aigrette très courte. — Les Brachyco-
mes sont des herbes vivaces , portant des
feuilles pinnatilobées, et des capitules à dis¬
que jaune et ornés de rayons blancs. (J. D.)
* BRACHYCORYNA ( 0paXvç , court;
xopvvv), massue), ins. — Genre de Coléoptè¬
res tétramères, famille des Cycliques, tribu
des Hispoides, établi par M. Dejean dans son
Catalogue, sur une espèce originaire de Co¬
lombie, qu’il nomme B. pumila. (C.)
BRACHYCORYS , Schrad. ( 0paXvç ,
court; xopuç, casque), bot. ph. — Un des sy¬
nonymes du genre Lindenbergia. (C. L.)
'BRACHYCORYTHÏS ( jSp«Xvç » court ;
xopuGoç , casque), bot. ph. — Famille des
Orchidées , tribu des Ophrydées. Genre éta¬
bli par M. Lindley ( Cen. et sp. , 303) pour
une plante trouvée au cap de Bonne-Espé¬
rance , par M. Drège , et qui offre les carac¬
tères suivants : Le calice presque globuleux
est oblique; le sépale supérieur est convexe,
et beaucoup plus petit que les deux latéraux,
qui sont libres. Les intérieurs sont dressés,
un peu obliques à leur base, ovales , obtus ,
plus épais vers leur milieu , deux fois plus
longs que le sépale supérieur, et de moitié
plus courts que les sépales latéraux externes.
Le labelle est coriace, concave à sa base, di¬
laté et à 3 dents à son sommet; il est plus
grand que les sépales latéraux externes. L’an¬
thère est dorsale, pédicellée, attachée au stig¬
mate qui est très grand et caché en partie
dans la cavité que le labelle présente à sa
base. Cette anthère à 2 loges contient 2
masses polliniques dont les rétinacles sont
nus. Ce g. ne sc compose encore que d’une
seule espèce. (A. R.)
*BRACHYDEREA. but. ph.— Section du
g. Crépis. (J. D.)
’BRACHYDERES (|3pa^uç, court; < î/pv?,
cou), ins. — Genre de Coléoptères tétramè¬
res, famille des Curculionides, ordre des Go-
natocères, division des Brachydérites , établi
par Schœnherr aux dépens du g. Naupacius ,
Még., et Thylacites, Germ. Ce g. a été adopté
par M. Dejean , qui y rapporte 14 csp., dont
10 d’Europe, 1 du cap de Bonne-Espérance ,
I de Sibérie, 1 des Indes orientales, et 1 de
la Perse occidentale. Nous n’en citerons
qu’une comme type du g. : c’est le B. lusiia-
nicus Fabr., qui se trouve en Portugal et
dans le midi de la France. (D.)
'BRACHYDÉRITES. Brachyderites. ms.
— M. Schœnherr désigne ainsi la 4e division
des Gonatocères, dans sa famille des Curcu¬
lionides , ayant pour type le g. Brachyderes.
II se compose de 48 g. , répartis en 2 sections ;
la lve en renferme 9 , qui ont pour caractères
communs : Corps aptère, le plus souvent
court, ovale ou ovaie-oblong dans quelques
uns; épaules de la plupart arrondies ou ob¬
tuses, non saillantes. La 2e en comprend 39,
dont les caract. communs sont : Corps al¬
longé ouoblong, ailé chez la plupart ; épaules
plus ou moins anguleuses, ou saillantes. (! .)
“BRACHYDÏRUS (/3p 'acteiformis {brac¬
lea, bractée ; forma , forme), bot. pii.— Cette
expression s’applique à tous les organes fo¬
liacés ayant dans leur position quelque res¬
semblance avec les véritables Bractées.
(A. R.)
'BRACTEOGAMA (b raclea, bractée j ya-
p.oç, noces), bot. pu. — Section indiquée par
De Candolle dans le genre Tacsonia. (C. L.)
*BRACTÉOLE. Bracleola ( diminutif de
braclea, bractée), bot. pii. — Quand un
axe floral est ramifié, il existe des folioles ou
Bractées non seulement à la base de chaque
pédoncule portant immédiatement les fleurs,
mais encore à la base des ramifications de
l’axe. Ces dernières retiennentîe nom de Brac¬
tées , tandis que celles placées à la base des
pédicelles se nomment Braciéoles. (A. R.)
’BRADBIJRYA, Baf. (nom propre), bot.
pii. — Syn. du genre Galaciia de P. Brown.
(C. L.)
BRADDIÆAA, Arrab. Fl. Flum. (nom
propre . bot. pii. — Syn. du genre Am-
phirrox. (C. L. )
BRAüLÆIA , Neck. (nom propre), bot.
ph. — Syn. du genre Siler, Scop. (C. L.)
*BEADLALIA, Neck. (nom propre?) bot.
ph. — Syn. du genre Laserpitiurn. (C. L.)
BRADLEIA (nom propre), bot. pii. —
B. Bradley, botaniste anglais, auteur dAine
Histoire des plantes grasses , avait reçu de
Banks et de Gærtner la dédicace de ce g.
d’Euphorbiacées , déjà appelé d’autre part,
par Forster, Glochidion. (Ad. J.)
BRADA BÆMS ( ppaMç, lent; [ Sau'vœ , je
marche), ins. — Genre de Coléoptères pen¬
tamères, famille des Carabiques, tribu des
Harpaliens, établi par M. Dejean , et qui se
compose de 3 espèces du Sénégal , savoir :
Carab. scalaris Gliv., Brud. feslivus Dej. , et
Brad. sellatus Dej. (D.)
' BRADA BATIS (PpaMç, lent ; je
marche), ins. — Genre de Coléoptères tétra-
inères, famille des Curculionides, établi par
Schœnherr, qui le place parmi les Gonato-
cères, et dans la division des Érirhinides. Le
corps est allongé , presque cylindrique, cou¬
vert de quelques poils, ailé, de moyenne
taille. Ce g. ne renferme qu’une esp. qui se
trouve en Autriche, en Tauride et en Italie :
BRA
720 BRA
c’est le B. Creuizeri Még., B. elongatus Chevr.
(D.)
*BRADYCELLUS ( foocêvç, lent; x/Uw,
je cours ? ) ins. — Ce g. de Coléoptères pen¬
tamères , de la famille des Carahiques, au¬
rait été créé, suivant M. Hope, par M. Erich-
son, avec YHarpalus placidus de Gyîlenhal.
M. Hope le range parmi les Stenolophidœ, et
y rapporte les g. Trechus de Clairville, et
Acupalpus de Latreille. (C.)
*B1\ADYEPETES. ins.— Genre de Lépi¬
doptères nocturnes , établi par M. Stéphens,
et qui rentre dans celui de Timandra , que
nous avions fondé avant le sien. ' (D.)
BRADYPE. Bradypus. mam. — Voyez
TARDIGRADES.
BRADYPIPTUM (|3pa les ouïes d’un
poisson), zool. — Les Branchies sont des
organes vasculo- respiratoires destinés à
soumettre à l’oxygénation le fluide sanguin
de la plupart des animaux aquatiques , et
c’est au moyen de l’oxygène de l’air dissous
dans l’eau que s’exécute ce mode de respira¬
tion. Ainsi que l’exprime le nom qui leur a
été imposé, les organes dont il est ici ques¬
tion sont plus ou moins branchus , en sail¬
lie sur une partie spéciale du corps, leur
position variant beaucoup selon les animaux
chez lesquels on les examine. Au lieu de
recevoir le fluide respirable dans des ramifi¬
cations d’une capacité quelconque, comme
le font les poumons et les trachées, elles
baignent dans le fluide même , soit qu’elles
pendent librement à la surface du corps ,
soit que, rassemblées dans une cavité spé¬
ciale, et en apparence plus profondes, elles
s’épanouissent dans une sorte de réservoir
où l’eau est introduite par des procédés
toujours fort curieux. Leur surface, multi¬
pliée proportionnellement au nombre de
leurs ramifications, est toujours recouverte
d’une peau fort mince et très perméable.
Les animaux aquatiques sont plus nom¬
breux que ceux qui vivent à l’air libre ;
mais tous n’ont pas une respiration bran¬
chiale. Beaucoup d’espèces des degrés in¬
férieurs de l’échelle zoologique n’ont ni
poumons , ni Branchies, ni trachées ; la res¬
piration cutanée leur suffit, et elles n’ont
aucune partie spécialisée pour l’exercice de !
cette fonction. D’autres, également aquati¬
ques, mais plus élevées en organisation,
respirent l’air atmosphérique ; c’est aux ar¬
ticles poumons et trachées de ce Diction¬
naire qu’il doit être question de leurs organes
de respiration. Tous les autres animaux
aquatiques ont des Branchies. Les Amphi-
biens, qui, dans l’âge adulte, sont tous pour¬
vus de poumons, ont aussi des Branchies
dans leur premier âge; et il en est plusieurs
qui les gardent même pendant toute leur vie,
ce qui les a fait appeler P érennibr anches .
Ajoutons que divers embryologistes moder¬
nes ont admis l’existence de Branchies tran¬
sitoires chez les Vertébrés supérieurs , mais
seulement à l’état fœtal.
L'étude de l’appareil branchial est tout-à-
fait digne d’intérêt ; mais sa description nous
conduirait fort loin, si nous voulions faire con¬
naître ici, sous le rapport anatomique seule¬
ment, ses dispositions diverses chez les Am-
phibiens , les Poissons , les Crustacés , les
Annélides , Ses Mollusques , lesTuniciens et
les Radiaires. D’ailleurs la connaissance ana¬
tomique et physiologique des animaux est
inséparable de celle de leur classification ;
et, comme les particularités offertes par les
Branchies fournissent autant de caractères
au moyen desquels bien des ordres , beau¬
coup de familles, et même des genres et
des espèces, sont distingués et fort souvent
dénommés , c’est à propos de chacune de
ces catégories qu’il devra en être question
(voir les articles de ce Dictionnaire qui en trai¬
tent). Et en effet, pour en citer un exemple
frappant , combien d’ordres parmi les Pois¬
sons, les Crustacés et les Mollusques ont des
noms qui rappellent la forme de leurs Bran¬
chies ! Les travaux des zoologistes modernes
ont démontré tout le parti qu’on peut tirer
de ces organes pour la classification géné¬
rale. G. Guvier, Latreille, MM. de Blainville
etMilne-Edwards, y ont eu fréquemment re¬
cours, et en ont en même temps fait connaî¬
tre les curieuses dispositions. Dans le sep¬
tième volume de la seconde édition des Leçons
d’ Anatomie comparée (1840), M. Duvernoy a
aussi traité ce sujet avec le plus grand soin.
Nous ne saurions cependant passer sous
silence quelques faits généraux relatifs aux
Branchies ou aux organes confondus à tort
avec elles.
Chez les animaux vertébrés, les Branchies,
BRA
BEA
723
lorsqu’elles existent, soit dans le jeune âge ,
soit dans l’àge adulte , sont sous la dépen¬
dance de l’appareil hyoïdien. Chez les ani¬
maux articulés, au contraire (Crustacés,
Cirrhipèdes et Annélides ), elles appartien¬
nent aux appendices locomoteurs, et sont
l’une des trois parties qu’on leur a recon¬
nues [voy. appendice). Chez les Mollusques ,
toujours privés d’appendices comparables à
ceux des Entomozoaires ou des animaux
vertébrés, les Branchies constituent une ex¬
pansion plus ou moins ramifiée du man¬
teau, expansion où l’hématose s’opère , et
qui , chez les espèces conchylifères autres
que les Céphalopodes, offre le plus souvent
avec la coquille des rapports concordants de
forme et de disposition : aussi la considéra¬
tion anatomique des animaux , ce qu’on a
quelquefois appelé la malacologie , et celle
de leurs Coquilles , c’est-à-dire la conchy¬
liologie proprement dite, sont-elles devenues
inséparables lorsqu’on a voulu arriver à une
classification méthodique.
Divers Crustacés et des Mollusques , bien
que munis de Branchies, vivent à l’air libre ;
mais ils doivent se tenir constamment dans
les endroits humides.
Diverses larves d’insectes hexapodes dont
les habitudes sont aquatiques ont aussi des
Branchies. Lorsque le sang arrive à ces or¬
ganes , comme chez les Semblides , etc. ,
ce nom leur convient parfaitement; mais,
dans certains cas , leur fonction est uni¬
quement de séparer de l’eau l’air qui s’y
trouve dissous , et de l’introduire dans des
trachées , la respiration s’exécutant alors
comme chez les Insectes aériens.
D’après les recherches nouvelles de
M. J. Muller , les organes qu’on a nommés
Branchies accessoires des Poissons ne sont
pas destinés à la respiration ; au lieu de re¬
cevoir du sang noir comme les vraies Bran¬
chies , c’est du sang rouge qui leur vient ;
et, contrairement à celles-ci, iis donnent du
sang noir : aussi les nomme-t-on maintenant
des Pseudobranchies. La veine qui en part se
transforme en veine porte pour l’œil , c’est-
à-dire pour la glande choroïdale ; et cette
glande, qui manque dans les Poissons privés
de pseudobranchies , est un plexus vascu¬
laire double artériel et veineux, dont i! sera
question ailleurs. (P. G.)
BRAIVCHIFÈRES. zooi.. — Nom donné
par M. de Blain ville à une famille de l’ordre
des Mollusques cervicobranches, comprenant
les g. Fissurelle et Émarginule. Hartmann
l’a appliqué à un ordre de la classe des Gas¬
téropodes. (c. d’G.)
*BRA!XCI2IOBDïXLA , Blainv. non Od.
(Spxyyja, branchies ; 6
branchies ; 7i:o 3 ç,ttocÎoç, pied ; à cause de leurs
pattes branchiales , à la fois organes de res¬
piration et de locomotion), crust. — Syno¬
nyme du genre Branchipe. Voyez ce mot.
(C. n’G.)
* BRANCHIOPXONTES. Brandi iopnon -
tes, Çpcüyxia. , branchies ; ttv/m , je respire).
zool. — Fischer comprend sous ce nom tous
les animaux invertébrés respirant par des
branchies, tels que les Mollusques, les Anné¬
lides et les Crustacés. (C. d’O.)
BRANCHIOPODA (5payX:a, branchies;
ttovç, vrodoç, pied), crust. — Latreille, dans
son Histoire des Crustacés , et Lamarck, d’a¬
près lui , nommaient ainsi le genre Bran¬
chipe. Depuis, ce mot a été appliqué au grand
groupe de Crustacés auquel appartiennent les
Branchipes. (P. G.)
BRANCHIOPODES. Branchiopoda (Gpxy-
ytoc, branchies ; tcovç, noSoç, pied), crust. —
C’est un des grands groupes de Crustacés ,
considéré comme un ordre par Latreille ,
comme une légion par M. Milne-Edwards, et
dans lequel se placent une grande partie de
nos Crustacés d’eau douce. La taille des
Branchiopodes est en général petite ; les an¬
neaux de leur corps varient en nombre ; leur
tête, ordinairement distincte , porte un seul
œil ou bien deux ou trois de ces organes ,
dont deux sont souvent pédonculés. Leurs
antennes sont peu développées ou en forme
de rames natatoires , comme dans les Daph¬
nies, et alors fort grandes ; leur bouche a un
labre, une paire de mandibules , une lèvre
inférieure, et une seule paire de pattes-mâ¬
choires peu développées; leur abdomen est
en général assez grand , et terminé par une
sorte de queue bifide. Leurs membres ont
une disposition toute spéciale, et constituent
le caractère qui a servi à les dénommer; ils
sont à la fois respiratoires et locomoteurs ,
d’apparence foliacée et tout-à-fait branchi-
formes. Ces organes sont dans un état d’agi¬
tation continuelle , même lorsque l’animal
ne change pas de place, et c’est plutôt au
moyen de ses antennes et de sa queue que
par l’effet de ses pattes-branchies que la na¬
tation s’opère.
Les Apus, Limnadies, Branchipes, Da¬
phnies, Poîyphèmes, sont les genres de Bran¬
chiopodes les plus connus. On les partage
en 2 ordres, sous les noms de Phyllopodes
et Cladocères ou Daphnoïdes , les premiers
ayant un grand nombre de pattes foliacées, et
les seconds n’en présentant jamais que quatre
ou cinq. (P. G.)
BRANCHIOSTÈGE (êpayXca, branchies ;
o-r/yw , je couvre), poiss. — Épithète donnée
à la membrane soutenue par des rayons
osseux plus ou moins nombreux , et qui ,
étendue ou resserrée sous l’opercule par l’ac¬
tion des muscles insérés sur les rayons ou
sur les os destinés à les soutenir, sert, par ses
mouvements et conjointement avec l’appa¬
reil operculaire , à la respiration du poisson.
Les trois pièces osseuses , l’opercule, le sous-
opercule et le préopcrcule , ne suffisent pas
seuls en effet à fermer la grande fente des
ouïes ; la membrane branchiostège y con¬
court : elle adhère à l’os hyoïde. Cet os ,
placé comme dans les autres classes des Ver¬
tébrés et suspendu au temporal , est formé
de deux branches : l’une de l’osselet styloïde,
nommé par M. Geoffroy Stylhyal; et l’autre
composée elle-même de plusieurs pièces dans
lesquelles M. Geoffroy a cherché à retrouver
des parties correspondantes ou démembrées,
soit du sternum , soit de l’os hyoïde des au¬
tres Vertébrés ; de sorte que la nature aurait
formé, avec une portion de l’hyoïde et le ster¬
num des autres Ovipares , l’appareil destiné
à soutenir directement les rayons et la mem-
BRA
BRA
7>5
brane branchioslège des Poissons, et aurait
attaché cet appareil à l’os lingual des Pois¬
sons. On voit d’abord deux grandes pièces
latérales : Y Hyosternal et l’ HyposlernaL de
M. Geoffroy, qui forment le corps principal
de la branche , et qui sont attachés à la face
interne de l’interopercule ; puis deux autres
pièces, l’une au-dessus, l’ Apohyal , de
M. Geoffroy ; l’autre à l’extrémité antérieure
de la branche, le Cératohyal de M. Geoffroy.
Ces deux pièces s’unissent avec celles de la
branche correspondante opposée , et ensuite
à l’os lingual des Poissons en avant. Dans
l’angle formé par ces deux branches est une
pièce impaire, qui va rejoindre la symphyse
des huméraux et forme l’isthme qui sépare
en dessous les ouïes. Cet os, que M. Cuvier
a comparé à celui nommé queue de l’os
hyoïde, et qui est si connu dans les Oiseaux
et les Sauriens , a été regardé par M. Geof¬
froy comme l’analogue de l’apophyse im¬
paire et antérieure du sternum , et par cette
raison cet os a été nommé Épisternal; mais
cette apophyse du sternum des Oiseaux est
toujours placée derrière la clavicule de ces
Vertébrés ; tandis que l’os impair dont il
s’agit ici dans les Poissons est au-devant de
toute l’ossature de l’épaule.
Les rayons qui soutiennent la membrane
branchiostège adhèrent aux deux pièces prin¬
cipales de chaque branche : le nombre de ces
rayons, depuis 1, dans le Polypière bichir,
jusqu’à 30 et plus, comme dans YElops. Le
nombre en est assez constant dans les es¬
pèces d’un même genre ; mais dans un grand
nombre il y a un rayon de plus à une mem¬
brane qu’à l’autre ; de sorte qu’on peut en
compter six d’un côté et sept de l’autre.
Outre les muscles releveurs et abaisseurs
de l’opercule , qui servent principalement
à l’agrandissement ou au rétrécissement de
la cavité branchiale, et qui sont l’agent prin¬
cipal de la systole et de la diastole pulmo¬
naire , il faut aussi ajouter que le temporal
d’une part et l’os hyoïde de l’autre contri¬
buent beaucoup aussi, par leur mouvement,
au mécanisme de la respiration des Poissons.
Le principal muscle de l’hyoïde répond au
génio-hyoïdien ; mais on trouve encore, sur¬
tout dans les Poissons dont l’isthme est
large , une bande transversale musculaire ,
qui va d’une branche de l’hyoïde à l’autre.
La membrane branchiostège a aussi ses
muscles propres, et qui varient beaucoup dans
les différentes espèces. Ce qu’on observe gé¬
néralement est une couche de fibres qui
passe en travers sur les rayons branchiostè-
ges à leur face interne ; les fibres charnues n’y
prennent aucune insertion , elles y adhèrent
par du tissu cellulaire : elles viennent de
l’opercule et du sous-opercule , et vont se
perdre sur le bord de la membrane. Elles
contribuent à former une sorte de bourse
d’autant plus complète que l’ouverture bran¬
chiale est plus petite ; on les voit passer d’une
membrane à l’autre dans les Anguilles, dans
les Cy cloplères, et autres encore. Cette couche
sert à contracter la membrane , à diminuer
la cavité des branchies , et à retenir l’eau
dans l’intérieur si le poisson a besoin de la
conserver. D’autres fibres musculaires , an¬
tagonistes de celles-ci , vont en s’entrecroi¬
sant du rayon inférieur d’une des membra¬
nes à l’extrémité antérieure de la branche :
elles servent à ouvrir la membrane. Puis on
trouve, dans quelques espèces, des muscles
allant d’un rayon à l’autre ; mais ils ne sont
pas toujours faciles à suivre.
On vient de voir, dans ce que j’ai dit, que
l’épithète de Branchiostège s’applique aussi
aux rayons qui soutiennent la membrane ;
mais Artédi avait aussi donné ce nom à un
des ordres de sa classe des Poissons.
11 comprenait les genres Balistes , üslra-
cion , Cyclopieras et Lophius, association fort
peu naturelle, qui fut cependant adoptée par
Gronovius , sans y rien changer , dans son
Muséum Ichthyologicum ; mais, dans le Zoo-
phylacium , ce célèbre naturaliste augmenta
le groupe des Branchiostèges encore plus
malheureusement peut-être qu’Arlédi ne
l’avait conçu. Il se compose de trois divi¬
sions : lo Pinnis ventralibus nullis , com¬
prenant les genres Murœna , Gymnotus ,
Syngnalhus , Ostracion; 2° Pinnis ventra-
libus spuriis , comprenant les genres Batis¬
tes , Cyclopterus , Cyclogaster ; et 3° enfin,
Pinnis ventralibus veris , comprenant les
genres Gouorhynclius, Cobitis, Uranoscopus,
Lophius. Linné n’a pas adopté cette division ,
parce qu’il plaçait dans ses Amphibia riantes
les Branchiostèges d’Artédi. Dans les mé¬
thodes récentes d’ichlhyologie, on a été aussi
obligé de ne plus former un groupe de ce
nom, et fondé sur un caractère qui détruit
les rapports naturels entre les êtres. (Val.)
726
BRA
BRA
BRA1VCHIPE. Branchipus (Çpxyxia, bran-
chies; iroüç,7ro<îoç,pied).CRusT.— Leg.de Crus¬
tacés ainsi nommé par Schœffer a reçu de La-
treille, dans quelques uns de ses ouvrages, le
nom de Branchiopoda , appliqué depuis à l'un
des grands groupes de la même classe, et de
Bénédict Prévost celui de Chwocephalus. Les
Branchipes appartiennent à la famille des
Branchipiens , et à la légion des Branchio-
podes ( voyez ces mots). On en connaît plu¬
sieurs espèces, soit lacustres, soit marines.
En général, ils se plaisent dans les eaux stag¬
nantes , assez troubles , mais non croupies.
Des mares de très petite dimension en nour¬
rissent parfois en grande abondance ; et à
Fontainebleau, par exemple, on en trouve
souvent dans les petits amas d’eau que re¬
tiennent les creux des rochers. Leurs mou¬
vements sont rapides et gracieux. Semblables
à de petits Poissons, arqués, allongés, et
presque transparents , ils ont le dos en bas,
et agitent incessamment en dessus leurs pat¬
tes branchiales , lesquelles aident à la nata¬
tion , en même temps qu’elles amènent les
aliments vers la bouche , et sont de plus les
organes essentiels de la respiration dans ces
petits animaux. La queue et la tête servent
parleur contraction à changer la direction
des mouvements, et à entretenir l’harmonie.
La nature des eaux où vivent les Branchi¬
pes expose souvent la vie de ces animaux.
La dessiccation des flaques, les Grenouilles,
les Salamandres, les Dytiques, etc., les font
périr par milliers , et divers parasites leur
sont aussi fort nuisibles ; mais leur force de
multiplication l’emporte sur toutes chances
de destruction.
Leurs œufs , dont l’enveloppe est dure et
coriace, résistent au dessèchement aussi bien
qu’à la gelée ; et , après que les premières
pluies ont rempli d’eau les mares ou les
fossés dans la terre desquels ils étaient res¬
tés, on voit apparaître des légions nombreu¬
ses de Branchipes , là où l’on aurait pu en
croire la race entièrement perdue. Bénédict
Prévost a pu envoyer de ces œufs de Bran¬
chipes de Montauban à Genève; et, après
quelque temps , Jurine , à qui ils étaient des¬
tinés, réussit à les faire éclore, et il en suivit
toutes les métamorphoses. C’est même ainsi
qu’il put vérifier les observations curieuses
de son correspondant, et sa fille dessina ces
Branchipes nouvellement éclos sur plusieurs
planches qui ont été publiées, ainsi que le
travail de Prévost, dans la Monographie des
Monocles.
Le corps des Branchipes est allongé , pres¬
que filiforme, et composé d'une tête, d’un tho¬
rax et d’un abdomen très développés. La tête,
un peu renflée en avant et rétrécie en forme
de cou en arrière, est divisée en deux an¬
neaux par un sillon transversal. Les yeux
sont grands, très saillants , et portés à l’ex¬
trémité d’un pédoncule mobile. Entre leur
base, on aperçoit sur le front une tache qui
paraît être un œil sessile impair. Les an¬
tennes sont au nombre de quatre. Celles de
la paire inférieure constituent un appareil
préhensile très remarquable, occupant le de¬
vant de la tête , et qui consiste essentielle¬
ment en deux grandes cornes dirigées en bas.
A raison de leur forme, ces organes ressem¬
blent aux pattes-mâchoires des Lernées bien
plus qu’à des antennes ; dans les femelles ,
ils sont toujours moins développés que
chez les mâles. Le thorax est plus ou moins
cylindrique, et se compose de 12 segments
portant chacun une paire de pattes bran¬
chiales. L’abdomen a 9 anneaux, dont le
dernier est bilobé , et se termine par 2
grands appendices iamelleux, à bords ciliés,
constituant une nageoire caudale. Le mâle
a, au-dessous de la base de l’abdomen, 2 tu¬
bercules ou appendices cornés qui sont sans
doute ses organes excitateurs , et à la même
place, chez la femelle, on trouve une poche
ovifère. Il y a plusieurs pontes de 100 à
400 œufs chacune. Les petits qui en sortent
sont fort différents des adultes, et ils ne leur
ressemblent qu’après un certain nombre de
mues.
On connaît dans l’Europe centrale plu¬
sieurs esp. de Branchipes. Leur longueur or¬
dinaire est de 5 à 6 lignes ; tels sont les B.
siagnalis, diaphanus , et quelques autres indi¬
qués par M. Guérin. M. Milne-Edwards en a
décrit 2 des environs d’Odessa , découverts
parM. Nordmann, l’un dans les eaux douces
des environs de cette ville, et l’autre dans le
lac salé de Hadjibé. (P.*G.)
*BRANCHÏPIEÏVS. crust. — Le singulier
crustacé de nos eaux douces dont Schœffer
a fait l’histoire sous le nom de Branchipus
siagnalis , et qui est encore aujourd’hui l’es¬
pèce la mieux connue du g. Branchipe , a
été pris par M. Milne-Edwards {Hist. nat.des
I
BRA
727
PRA
Crust., III, 364) pour type d’une famille à
part, appelée Branchipiens, et dans laquelle
se placent aussi les genres Artémie et Euli-
rnène.
Les Branchipiens sont des Crustacés bran-
chiopodes , de l’ordre des Phyllopodes ,
parmi lesquels ils constituent une divi¬
sion à corps grêle , allongé , et entière¬
ment à découvert, leur dos n’offrant aucune
trace de carapace clypéiforme ni de tête bi
valve. Ils ont les yeux pédonculés , les an¬
tennes simples , et, en .général , une paire
d’appendices céphaliques préhensiles , de
forme bizarre , et représentant les secon- |
des antennes. Ils ont 11 paires de pattes
branchiales; leur abdomen est allongé et
multi-articulé, sauf chez les Eulimènes. Ce
dernier caractère distingue les Eulimènes des
Branchipes et des Artémies , qui différent
entre eux par la présence d’appendices fili¬
formes à la base des cornes céphaliques ou
préhensiles dans les premiers , et par leur
absence dans les seconds. (P. G.)
BRANCHIPUS. crust. — Voyez bran-
chip e.
BRANCOIURUS ( 0p#yx«« > branchies ;
ovoâ, queue), annél. — Viviani [De phos-
phorescentia maris) donne ce nom à de pe¬
tits animaux qu’il fait connaître trop incom¬
plètement pour qu’on puisse dire à quel
genre d’Annélides ils appartiennent. Cuvier
se demande même si ce ne seraient pas des
larves. (P. G.)
*BRA]\CHULE. bot. cr. — (Mousses.) Nom
français donné par Bridel aux deux genres
Hypnum et Cladodium , nom à peine connu,
et nullement usité. 'C. M.)
BRANC-URSINE ou BRANCIÎE-UR-
SINE. bot. ph. — Nom vulg. de YAcanlhus
mollis. On appelle fausse branc - ursine ,
V Heracleurn sphondyliurn.
*BRANDESIA ( Brandes , botaniste alle¬
mand). bot. pu. — Genre de la famille des
Amaranthacées , tribu des Gomphrénées ,
formé par Martius ( Nov . yen. et sp., II, 29),
et qui paraît devoir être réuni comme sec¬
tion au g. Teleianthera , Rob. Br. On en cul¬
tive plusieurs espèces dans les jardins d’Eu¬
rope. (C. L.)
BRANDON D’AMOUR moll. — Nom
vulg. de l’Arrosoir de Java , Aspergillum
juvanum Lam.
"BRANDONIA (nom propre), bot. ph. —
Ce genre de Reichenbach ( Consp., 127) est
syn. du g. Pinguicula , Tourn. (C. L.)
"BRANDTIA (nom d’homme), bot. ph. —
Famille des Graminées, tribu des Avénacées.
M. Kunth a décrit et figuré sous ce nom
(. Agrosi ., II, p. 511, t. 170) une belle grami¬
née, originaire de l’Inde, et qui forme un g.
nouveau. Il se distingue surtout par des épil-
lels composés de 2 fleurs sessiles : l’inférieure
hermaphrodite, la supérieure femelle. Lalé-
picène est formée de 2 valves concaves et
mutiques, l’externe un peu plus grande que
l’interne. Les paillettes de la fleur herma¬
phrodite sont mutiques et concaves. Le fruit
est une cariopse elliptique, comprimée, nue.
Les fleurs sont disposées en une panicule ra¬
meuse, et les feuilles sont planes et assez
larges. (A. R.)
BR ANTE. Bi 'anta , Ok moll. — Syno¬
nyme d’Otion, nom créé par Leach, et adopté
par Lamarck et tous les auteurs.
BRAQUE.mam. — Race de Chien de chasse.
V oyez chien.
BRAS, poiss. — Un des noms vulgaires de
la Raie bouclée.
BRASENIA , Schreb. bot. ph. — Syno¬
nyme d ’Hydropellis, L. C. Rich.
"BRA SII. EXT ÏA [Brasileiio , nom verna¬
culaire d’une espèce), bot. pii. — Section
indiquée par De Candolle ( Prod ., II, 481),
dans le g. Cœsalpinia , et qu’il paraissait as¬
sez disposé à regarder comme distinct. (C.L.)
BRASSA DE. poiss. — L’un des noms vul¬
gaires du Thon, Scomber thynnus.
*RRASSAIA. bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Araliacées, formé par Endlicher
(iVoe. Stirp, Mus. Vindob. decad, 100) Ico-
nog.,t. 114-116) sur une plante (le B. acii-
nophora) de la Nouvelle - Hollande tropi¬
cale. C’est un grand et bel arbre, à feuilles
peltées, 7-1 4-foliolées , longuement pétio—
lées, rassemblées au sommet des rameaux ,
à folioles pétiolulées,oblongues, subobtuses,
| subcordiformes à la base , munies sur les
bords de quelques dents distantes , insérées
en rayons sur les pétioles dilatés-aplatis au
sommet; à stipules intra-axillaires , adnées,
ovaîes-acuminées, imbriquées ; à fleurs ras¬
semblées en grappes terminales ; chaque
pédicelle pluriflore. (C. L.)
BRA SSA VOLA (nom d’homme), bot. ph.
— Famille des Orchidées, tribu des Epiden-
! drées. Genre établi par R. Brown, adopté par
728
BRA
BBA
Lindley et très voisin des g. Epidendrum et
Isochiluà. Ses caractères consistent en un
calice étalé, formé de sépales à peu près
égaux. Le labelle, un peu adhérent par sa
base avec le gynostèrne, est concave, dressé,
entier. Le gynostèrne est long, marginé dans
sa partie supérieure. L’anthère, terminale et
operculiforme, est à 4 loges , et contient 8
masses polliniques, ou quelquefois 12, adhé¬
rentes entre elles 2 par 2 ou 3 par 3. —
On compte environ 10 esp. de ce genre,
toutes originaires des Antilles ou du conti¬
nent de l’Amérique méridionale. Ce sont des
plantes parasites à feuilles solitaires , ordi¬
nairement épaisses et charnues, quelquefois
même cylindriques et à fleurs très grandes,
terminales, blanches ou d’une couleur pâle.
(A. R.)
BRASSIA ( W. Brass , collecteur de plan¬
tes en Guinée), bot. pu. — Genre très re¬
marquable de la famille des Orchidacées,
tribu des Yandées, créé par R. Brown ( Hort .
kew., II, 5, 215), et comprenant un assez
grand nombre d’espèces, dont plusieurs sont
recherchées et cultivées dans les jardins
pour la beauté de leurs fleurs. Elles appar¬
tiennent à l’Amérique tropicale , sont épi-
phytes, pseudo-bulbeuses, à feuilles rigides,
membranacées, à scapes radicales, vaginées,
à fleurs en épis. Les folioles périgoniales sont
libres , étroites , étalées ; les intérieures or¬
dinairement plus grandes ; le labelle sans
éperon, plan, indivis, bicrêté à la base, con¬
tinu avec le gynostèrne ; celui-ci nain, libre,
aptère; anthère 1-loculaire; pollinies 2;
caudicule courte ; glandule épaisse. (G. L.)
BRASSICA (nom latin du Chou ordi¬
naire). bot. ph. — Nom botanique du genre
Chou. (C. L.)
*BRASSICASTRUM (diminutif de Bras-
sica). bot. ph. — Une des sections du genre
Brassica. Ce genre avait été établi par M.Link
(. üandb ., III, 318) sur le B. fruticulosa de
Cyrillo. (C. L.)
BRASSICÉES. Br assicece ( Brassica ,
Chou), bot. ph. — Tribu établie parDeCan-
dolle dans la grande famille des Crucifères
pour renfermer les g. Sinapidendron, Lowe;
Brassica, L. ; S inapis , Tourn. ; Douepea ,
Cambess. ; Erucastrum , Presl. ; Orijcho-
phragmus, Bung. ; Moricandia, DC. ; Diplo-
laxis , DC. ; Eruca, Tourn. (C. L.)
BRASSOEÏDE. Brassolis. uns.— Genre de
Lépidoptères diurnes, section des Tétrapodes,
Latr., établi parFabricius et adopté par La-
treille. Godart en décrit deux : B. sophorœ,
Fabr., et B. astyra God. La lre se trouve à la
fois au Brésil et à Surinam ; la 2e ne se
trouve qu’au Brésil. Ce sont de très grands
et beaux Papillons, qui ont près de 0m, 12 d’en¬
vergure et des taches oculées comme nos
Satyres d’Europe. Leurs Chenilles , suivant
Stoll et Mérian , vivent , en société nom¬
breuse , dans un tissu serré qu’elles se fa¬
briquent, et d’ou elles ne sortent que pen¬
dant la nuit, pour manger. (D.)
BRASSOLITES. ins. — M. Blanchard
désigne sous ce nom un groupe de Lépidop¬
tères diurnes , de sa famille ou tribu des
Nymphaliens qui ne comprend que le g.
Brassolis. (D.)
BEAU! Y DU AI (/3pa0v, genévrier; «T-
ch>ç, forme ; qui a le port du Brathys). bot.
ph. — Genre indiqué par M. Spach dans le
démembrement qu’il a fait du grand g. lin-
néen Hypericum (famille des Hypéricacées),
et dans lequel , s’il n’est pas adopté comme
distinct, il constitue une excellente section.
Toutes les esp. qui la composent appartien¬
nent au nord de l’Amérique. (C. L.)
BRATHYS ( jSpaQu , genévrier) bot. ph.
— Genre de la famille des Hypéricacées, éta¬
bli par Mutis [in Linn. f. supp., 43), et réuni
comme section au grand g. Hypericum de
Linné. (C. L.)
BRAULA. ins. — Nitzsch ( Thierin-
sekten, p. 56) décrit sous ce nom une singu¬
lière espèce d’insecte trouvée parasite sur
des Abeilles en mai et juin, et qu’il lui pa¬
raît impossible de rapporter à un des ordres
établis dans cette classe. Le Braula , qui est
très différent du Triongulïn , est à peu près
de la taille d’une Puce, et, par sa forme, il
ressemble à un Hippobosque ou à une pe¬
tite Araignée. Son corps est cuirassé, d’un
brun brillant , et garni de toutes parts de
petits poils courts assez raides et comme ai¬
guillonnés. Il se fixe fortement au thorax
des Abeilles au moyen de ses pattes ; tantôt
il est sans mouvement, tantôt il .relève la
partie antérieure de son corps , et remue
ses pattes de devant comme le font les Nyc-
téribies. Retiré de dessus l’Abeille, et placé
sur un corps lisse , il marche dans tous les
sens avec anxiété , et cherche l’animal sur
lequel il était précédemment , et sur lequel
BRA
BRE
729
il reprend dés qu’il le peut son ancienne
place. L’espèce unique de ce genre est le B.
cæca. Nitzsch en a développé les caractères
avec soin. (P. G.)
BRAUXEA, Willd. (nom propre), bot. pu.
— Un des nombreux syn. du genre Coccu -
lus de De Candolle. (C. L.)
BRAUÎMERIA , Neck. (nom d’homme).
bot. pii. — Svnonyme d’ Ecliinacea, Mœnch.
(J. D.)
*BRAUMTE (nom d’homme), bot. ph. —
Espèce minérale établie par M. Haidinger en
l’honneur de M. Braun , minéralogiste de
Gotha. D’après l’analyse qu’en a faite M. Tur¬
ner, c’est un Manganèse sesquioxydé. V oyez
MANGANESE. (DEL.)
*BRAYAISIA (Bravais, botaniste fran¬
çais ). bot. ph. — Ce genre , de la famille
des Bignoniacées , formé par De Candolle,
ne renferme qu’une espèce. C’est un bel
arbrisseau grimpant , indigène des envi¬
rons de Caracas, à rameaux pubescents, cy¬
lindriques, comprimés alternativement au
sommet, garnis de feuilles opposées, pétio-
Iées , simples, elliptiques, très entières; à
fleurs amples, disposées en panicules ter¬
minales. (C. L.)
*BRAVOA (Bravo , botaniste mexicain).
bot. pii. — Genre de la famille des Liliacées,
tribu des Aloïnées , formé par La Llave et
Lexarza UVov. vey. descr., 1-6), le même que
le Robynsia de Drapiez ( tlerb . génér. de C cl¬
imat., t. II) , et que le Cœtocapnia de Link et
Otto. La jolie plante qui le compose unique¬
ment est introduite et cultivée depuis 1838
dans nos jardins d’Europe. Elle se distingue
principalement par un périanthe tubuleux,
allongé , géniculé , obscurément 6-lobé ; par
un limbe, qui est fort court; par 6 étamines
insérées à sa base, à anthères fixées par leur
milieu; par un ovaire pédicellé, trigono-sphé-
rique, à stigmate trilobé? capsule obtusé-
ment trigone , tripartible. Le B. geminiflora
a des racines fibreuses , articulées ; la scape
s’élève à près d’un mètre de hauteur et du
milieu de nombreuses feuilles radicales, li¬
néaires, ensiformes , acuminées , longues de
30 à 40 cenlim. , dilatées et semi- engainantes
à la base. Les fleurs , disposées en un long
épi lâche, sont géminées par paires, très
distantes, et alternantes autour de l’axe ;
elles sont dressées avant l’épanouisse¬
ment, et s’inclinent au moment même où le
périanthe commence à se colorer; celui-ci
est d’un beau rouge pourpré. Ce g. est voi¬
sin du Blandfordia. (C. L.)
BRAYA (nom propre), bot. pii. — Genre
de la famille des Grucifères-Notorhizées ,
tribu des Sisymbriées , formé par Sternberg
etHoppe (. Regensb . Denkschr., I, t,G5, t. 1),
et comprenant un assez petit nombre d’es¬
pèces indigènes des montagnes de l’Europ-e
médiane et des contrées arctiques de l’Amé¬
rique. Ce sont de petites plantes vivaces , à
feuilles éparses, très entières, quelquefois
sinuées ou lyrées-pinnalifides ; à fleurs pour¬
prées , disposées en grappes terminales ser¬
rées ou allongées. On en cultive quelques
unes dans les jardins. On les distingue prin¬
cipalement à leur siîique oblongue , subcy-
lindracée,dont les valves planiuscuîes ; à un
stigmate sessile ; à des graines ovales ; à un
calice égal à la base. (C. L.)
BRAYERA (Brayer, médecin allemand).
bot. pii. — Genre voisin de la famille des Ro¬
sacées et de la tribu des Spiréées, formé par
Kunth (Brayer, Nolic. verrai f., 1824, 8) sur
une plante encore peu connue, qu’on pré¬
tend être souverainement anthelmintique et
détruire particulièrement le Tænia. C’est un
arbre de 20 mètres de hauteur, croissant en
Abyssinie, à rameaux tomenteux- velus ,
marqués de cicatrices annulaires , formées
par la chute des feuilles ; celles-ci alternes,
serrées et imparipennées-interrompues , à
folioles oblongues dentées en scie, velues en
dessous aux nervures et aux bords; à stipules
adnées à un pétiole dont la base est dilatée
et semi-amplexicaule ; à cymes florales, plu¬
sieurs fois dicliotomes, divariquées-flexueu-
ses , dont les pédicelles pourvus à la base
d’une bractée ovale. (C. L.)
BREBIS, mam. — Femelle du Bélier. Voy.
MOUTON.
*BREBSSSGXIA ( Brébisson , cryptoga-
misle français), bot. pii. — Genre de la fa¬
mille desOEnolhéracées, tribu des Fuchsiées,
indiqué par Spach (. Nouv . ann. mus., IY, 319,
sur le Fuchsia microphylla Rh. ) et qui pa¬
rait devoir être réuni comme simple section
à la section Encliandra , Zucc. du F uchsia
de Plumier. (C. L.)
BRÈCHES, géol. — Voyez roches.
BRÉCHET, ois. — On désigne générale¬
ment sous ce nom la partie antérieure du
sternum qui présente une large plaque car-
46*
T. II.
730
BRE
B RE
rée , bombée dans le milieu et s’y élevant en
carène ; quelquefois cependant on le res¬
treint à l’appendice xiphoïde seulement.
(C. d’O.)
RRÉCHITES. polyp. — Nom employé
par Guettard pour les Polypiers fossiles
(P. G.)
BREDEMEYERA (nom propre), bot. pu.
—Genre formé par Willdenow ( Berlin . V er-
handl., III, 411, t. 6) dans la famille des Po-
lygalacées, incomplètement déterminé, et ne
renfermant qu’un arbrisseau de l’Amérique
tropicale à peine connu , appartenant peut-
être au genre Momiinci, à feuilles alternes ;
à Sieurs jaunes terminales, paniculées, nom¬
breuses, bractéolées. (C. L.)
BRÈDES (du portugais Bredos ). bot.
ph. — On appelle ainsi dans toute l’A¬
sie méridionale , à Bourbon , à Maurice et
dans les Antilles , toutes les plantes herba¬
cées ou les pousses nouvelles qui se mangent
en guise d’épinards ; mais la Brède par ex¬
cellence, celle dont l’usage est le plus gé¬
néralement répandu, est la Brède morelle
(Brède Martin à Pile Bourbon) , qui est ser¬
vie sur les tables les plus somptueuses
aussi bien que sur les plus humbles. Cuite
à l’eau avec un peu de sel et quelquefois de
saindoux , ou bien mêlée à la viande ou au
poisson, elle paraît à tous les repas, dont elle
forme le fond. Les Européens la mangent d’a¬
bord avec répugnance, à cause de son amer¬
tume ; mais ils s’y accoutument prompte¬
ment et ne peuvent même plus s’en passer.
La Brède morelle n’est autre que notre Mo¬
relle noire, Solanum nigrum, qu’un préjugé
condamne comme un poison , et dont nous-
même avons mangé plusieurs fois sous le
climat de Paris sans en avoir éprouvé la plus
légère incommodité. Comme dans la Morelle
de notre pays le principe amer paraît plus
développé, il faut la faire blanchir pour l’en
dépouiller. En repoussant ce mets de nos
tables, nous nous privons d’un produit qui
croît spontanément et en abondance dans les
bois et dans les champs cultivés.
Les autres Brèdes n’appartiennent pas
à la famille des Solanées ; ce sont des plan¬
tes qui n’ont entre elles de commun que
leur usage culinaire. Nous citerons les prin¬
cipales :
Brede Bengale , Chenopodiurn atriplex.
B. chevrette, Jllecebrum sessilc.
B. chou caraïbe , les jeunes pousses des
Arum esculentum et Colocusia.
B. cresson, Sisytnbrium nasturtium , Cres¬
son de fontaine.
B. France , notre Epinard commun.
B. G ANiiOLE , B. TALI , Baselta rubra.
B. giraumon , les pousses nouvelles du
Cucuvbila pepo.
B. glaciale , Mesembry anthemum cristal-
linum.
B. malabare, Arnaranthus spinosus, Atri¬
plex bengulensis , Corchoras olitorius.
B. malgache , Spilanthus oleracea.
B. morongue, Guilandina morivga.
B. moutarde , S inapis indiea.
B. piment, les pousses du Piment com¬
mun.
B. puante, Cleome pentaphyllu , qui perd
par la cuisson son odeur désagréable.
(C. rt'Q.)
■RREEA , Less. bot. ph. — Synonyme de
Cnicus, Schr.
' RII Eî SL A CK STE (nom d’homme), min.
— Ce nom a été donné par Brocchi, en l’hon¬
neur du géologue Breislack, a une substance
brune , métalloïde, en filaments capillaires ,
trouvée dans les cavités des laves qui contien¬
nent de la Néphéline, à Capo di Bove près de
Rome, à Viterbe, à la Scala, au Vésuve, etc.
Sa composition n’est pas encore bien connue :
elle paraît renfermer une quantité assez no¬
table de Cuivre. Elle fond au chalumeau en
une scorie noire , magnétique ; elle donne
avec le Sel de phosphore , au feu d’oxyda¬
tion, un bouton verdâtre, qui devient rouge
au feu de réduction. (Del.)
BRÊME. Brama, poiss. — C’est le nom
d’un poisson des plus communs dans toutes
les eaux douces de l’Europe, mais qui mul¬
tiplie davantage dans les grands lacs du nord
et du nord-est de cette contrée. Bloch rap¬
porte, d’après Richter , que dans un lac de
Suède prés de Nordkœping , on en prit une
fois plus de 50,000 qui pesaient 18,200 li¬
vres. Dans quelques lacs de Prusse, on pê¬
cha en une seule fois pour 3,4, 5 ou 700
écus de Prusse , c’est-à-dire pour plus de
2,000 fr. , et c’est un poisson qui se vend
cependant bon marché à cause de sa grande
abondance.
La Brême devient grosse ; on en trouve
fréquemment d’un pied de long ; mais il
n’est pas extraordinaire d’en voir de plus
BRE
BRE
grandes, de 12 à 14 livres de poids, et même
on en a vu de 20 livres. On reconnaît ce
poisson à son corps comprimé, haut, de forme
à peu près parallélogrammique , à la lon¬
gueur de son anale, étendue sous toute la
queue. La Brême fraie en mai , quand le
temps est beau. Dans cette saison, les mâles
se couvrent de tubercules trièdres, jaunâtres
et pointus , plus abondants sur la tète que
sur les autres parties du corps qui en ont ce¬
pendant aussi. Les femelles alors deviennent
souvent malades.
La Brême a la vie dure ; on peut la trans¬
porter facilement en hiver : pendant les
chaleurs , elle meurt plus promptement.
Plusieurs Oiseaux , et surtout les Grèbes et
les Plongeons, en sont très avides. L’homme
en fait aussi une pêche active , à la truble ,
à la nasse et même à la ligne ; elle mord bien
à l’hameçon amorcé de vers. Quand elle est
bien nourrie, sa chair est blanche, ferme et
de bon goût ; cependant elle est moins esti¬
mée que la Carpe.
La longueur de l’anale de plusieurs autres
Poissons d’Europe à corps comprimé et assez
semblable à celui de la Brême , a donné le
caractère d’un genre de Cyprinoides sous ce
nom de Brême, dont on peut exprimer ainsi
la diagnose : Corps haut et comprimé , à
dorsale petite, sans rayons épineux , à anale
très longue ; à bouche petite sans barbillons ;
à dents pharyngiennes sur un seul rang,
comprimées , courbées en dedans et faible¬
ment crochues , et tronquées à leur bord in¬
terne.
Il y en a au moins une douzaine d’espèces
en Europe ; quelques autres sont connues
des Indes occidentales , et Agassiz n’en cite
pas de fossiles.
On donne le nom de Brême de mer à plu¬
sieurs Poissons de merde genres et de familles
très différents, mais surtout à la Castagnole
et au Canthère de nos côtes de Picardie et
de Normandie, Voy. ces mots. (Val.)
BREME. Bremus. ins. — Jurine nomme
ainsi {Clussif. des Hyrnénop.) un genre d’in¬
sectes hyménoptères, désigné sous le nom de
Bourdon par Fabricius, Latreille et la plu¬
part des entomologistes. (C. d’O.)
"BREMONTIERA (nom propre), bot. ph.
— Arbrisseau de Elle de France , à feuilles
simples, oblongues, couvertes d’une pubes¬
cence très courte et blanchâtre, rétrécies aux
731
deux extrémités, très brièvement pétiolées;
à stipules ténues , dentées , non scarieu-
ses ; à fleurs petites, pourpres, disposées en
grappes axillaires , subspiciformes. De Can-
dolle en a fait un genre qu’il place dans la
famille des Papilionacées, tribu des Hédysa-
rées-Alhngées. (C. L.)
BREMES. î ns. — Voyez brème.
BRENTE. Brentus, ou mieux Brenlhus
(fip/vQoq , espèce d’oiseau aquatique), ins. —
Genre de Coléoptères tétramères, famille des
Curculionides, établi par Fabricius et adopté
par tous les entomologistes. Schœnherr, qui
le place parmi les Orlhocères , division des
Brenthides, a changé avec raison l’orthogra¬
phe de son nom en celui de Brenlhus , d’a¬
près son éty mologie, en même temps qu’il y
a réuni les g. Nernocephalüs , Uropierus et
Stenorhynchus, Latr. Il en résulte que les ca¬
ractères du genre Brentus, suivant Fabricius
et Latreille, ne sont pas identiques avec ceux
du g. Brenlhus de Schœnherr, qui a pour
type le B. anchorago des auteurs, lequel se
trouve dans plusieurs parties de l’Améri¬
que méridionale. Schœnherr y réunit 24 esp. ,
dont 23 de la même contrée et une seule des
Indes orientales, le B. siriatulus Oliv. (D.)
"BRENTHIDES. Brenthides. ins.— Schœn¬
herr désigne ainsi la 9e division de ses Or-
tliocères , dans la famille des Curculionides ,
et qui a pour type le g. Brenlhus. Cette di¬
vision renferme les g. Arrhenodes , Belophe-
rus , Enlruchelus , Belorhynchus , Brenlhus ,
Ceocephcilus, Clœoderes et Taphroderes. (D.)
RRENTHUS. ms. — Voyez brente.
*BREOMA (nom propre), bot. pii.— Arbre
de l’ile de Madagascar , à feuilles opposées,
très amples ; à stipules connées ; à inflores¬
cence en capitules axillaires, solitaires, lon¬
guement pédonculés , dans un invoiucre
spathiforme , fendu d’un côté, longuement
rostré au sommet , décidu. A. Richard en a
fait un genre qu’il place dans la famille des
Rubiacées, tribu des Gardéniées-Sarcocé-
phalées. (C- k.)
*BREPHA. ins. — M. Westwood désigne
ainsi, d’après Hubner, un genre de Lépidop¬
tères nocturnes, que les entomologistes fran¬
çais et allemands nomment Brephos, d’après
Ochsenheimer. (^-)
"BREPHOS (|3ptVoç , enfant qui vient de
naître), ins. — Genre de Lépidoptères noc¬
turnes établi par Ochsenheimer , et adopté
732
BRE
BRE
par MM. Treitschke et Boisduval. Ce dernier
le range dans sa tribu des Noctuo-Phalé-
nides ; il ne renferme en Europe que 8 esp.
qui se montrent dès les premiers beaux jours
du printemps. Elles volent en plein jour
comme des Diurnes , et d’un vol rapide et
très élevé. La Noci. parthenias Linn., typedu
g., est très commune, en mars, dans les bois
des environs de Paris. (D.)
BRESAGUE, Saler, ois. — Synonyme de
Strix flammea. Voyez chouette.
BRÉSILLET. bot. pu. — Synonyme de
Cœsalpinia.
BRESSAN, ois. — Nom vulgaire du Ca¬
nard sauvage, Anas boschas L.
BRETEAU. poiss. — Un des noms vul¬
gaires de l’Anguille commune.
RRETEUIELIA (nom propre), bot. pii.
• — Synonyme du genre Diclelta. (J. D.)
BRETONNE, ois. — Nom vulgaire de
la Fauvette passerinetle , Sylvia passerina
Lath.
BRETTES. bot. ph. — Synonyme de
Brèdes.
*BREUNÉRITE , Haiding. (nom propre).
min. — Mélange cristallin de deux Carbonates
isomorphes, la Giobertite et la Sidérose, dans
lequel ce dernier n’entre d’ordinaire que
pour ] de la masse totale. C’est donc une
Giobertite ou Carbonate de Magnésie ferri-
fère, qui diffère un peu de la Giobertite pure
par la valeur de ses angles, sa couleur et ses
autres caractères physiques. M. Haidinger ,
qui avait cru devoir en faire une esp., l’a dé¬
diée au comte deBreuner, directeur des mines
en Autriche. Voyez carbonates. (Del.)
BRÈVE. Pilta , Vieill. ( brevis , court ; sans
doute à cause de la brièveté de leur queue
ou de leurs ailes), ois. — Genre de l’ordre des
Passereaux dentirostres , famille des Four¬
miliers , groupe des Fourmiliers humicol.es
de M. de Lafresnaye.
Ce genre , propre aux parties chaudes de
l’ancien continent, est encore mal connu, et
les naturalistes ne sont pas d’accord sur ses
affinités et sa circonscription. Ainsi , tandis
que Cuvier le réunit à son g. Fourmilier,
M. Lesson en fait une famille, M. de Lafres¬
naye et Temminck un simple genre, et M. G.-
R. Gray [List, of the Gen. , 1841) le disperse
dans les g. Formicarius, Graüaria, Brachyn-
rus et Timalia , ce qui n’est pas étonnant ;
car le caractère sauvage et solitaire des Brè¬
ves , et leur séjour dans les parties les plus
reculées des pays qu’elles habitent, ont em¬
pêché les naturalistes d’étudier suffisamment
leurs mœurs, dont plusieurs particularités
sont complètement inconnues.
Les caractères propres à ce genre, tel que
l’ont circonscrit les ornithologistes qui l’ont
adopté, sont : Bec allongé, robuste, crochu ,
très fendu , convexe en dessus , à bords
rentrés , à narines larges et placées sur les
côtés ; à mandibule inférieure convexe et
pointue. Tarses longs et scutellés. Queue
courte, quelquefois légèrement en coin. Ailes
de médiocre grandeur, concaves, arrondies,
à lre et 2e rémige plus longues.
Les Brèves , dont on compte une dizaine
d’espèces , sont des Oiseaux à forme lourde
et massive, volant mal à cause de la brièveté
de leurs ailes ; mais, d’après la longueur de
leurs jambes et le peu de développement de
leurs doigts , devant faire d’excellents cou¬
reurs. Cette dernière particularité organique
empêche sans nul doute ces Oiseaux de per¬
cher. Leur nourriture consiste en Fourmis et
en Termites. Les Brèves ont généralement
un plumage fort brillant. (G. n’O.)
RREVER. bot. cr. — Genre formé par
Adanson aux dépens de quelques espèces
du genre Bryum et du Bartrcimia fonîana.
*BREVICEPS ( brevis , court; ceps , tête).
rept. — Genre de Batraciens bufoniformes
établi par Merrem , et dans lequel prend
place une espèce de l’Afrique australe, con¬
nue depuis assez long -temps, et que la
forme singulière de son corps et de sa tête
a fait appeler Breviceps bossu, Rana gibbosa
Linn. Sa longueur pour la tête et le corps
est de 0,048 ; scs jambes et ses pieds ont
0,028. VEngystoma granosum de G. Cuvier
n’est qu’un animal de cette espèce altéré et
rendu granuleux, parce qu’on l’avait con¬
servé dans une liqueur trop chargée d’al¬
cool. Les caractères du g. Breviceps ont été
résumés ainsi qu’il suit : Tète complètement
confondue avec le tronc; pas de museau
distinct. Bouche très petite ; langue ovale ,
entière , libre à son extrémité postérieure ;
pas de dents au palais ; tympan caché ;
trompes d’Eustache excessivement petites ;
pas de parotides. Les cuisses et les bras pro¬
prement dits non distincts extérieurement ;
quatre doigts en avant, cinq en arriére, tout-
à-fait libres; deux tubercules sous-métatar-
BRE
BRE
733
tiens ; apophyses transverses de la vertèbre
sacrée dilatées en palettes triangulaires ; une
vessie vocale sous -jugulaire chez les mâles.
(P. G.)
*BRÉYICITE, Berz. (nom de lieu), min. —
Substance du groupe des Zéolilhes , voisine
de la Mésole , et qu’on trouve à Brévig , en
Norwége. Elle est blanche avec des stries
d’un rouge sombre. D’après l’analyse de Son-
den , elle est composée de: Silice, 43,88;
Alumine, 28,39 ; Soude, 10,32 ; Chaux, 6,88 ;
Magnésie, 0,21 ; Eau, 9,63. (Del.)
*BREVICOLASPIS. ins. — Genre de Co¬
léoptères tétramères , famille des Chrysomé-
lines , établi par M. le comte de Castelnau ,
et syn. du g .HcrsiLia deM. Dejean. (D.)
*BRÉVIGASTRES ( b revis, court ; yaorvjp,
ventre), arach. — M. Walckenaer emploie
ce nom pour désigner une division de son
genre Épéire. Voyez ce mot. (Bl.)
BRÉVIPENNES. ois. — Cuvier, La-
treille , Duméril , Lesson , ont désigné sous
ce nom un groupe formé des g. Autruche ,
Casoar et Dronte , mais occupant dans leur
méthode une place différente. Cuvier en fai¬
sait une division de l’ordre des Échassiers.
BREYIPEWES. j Brevipenn.es. ins.' — Sy¬
nonyme de Brachélytres. (D.)
*BREWERIA (nom propre), bot. pii. —
Genre de la famille des Convolvulacées,
tribu des Convolvulées, formé par B. Brown,
aux dépens de plusieurs espèces de Convol-
vulus de Roxburgh et de Wallich. fl renferme
des plantes herbacées ou ligneuses, indigènes
de la Nouvelle-Hollande, de l’Asie tropicale
et de Madagascar. Elles sont remplies d’un
suc aqueux , ont des feuilles alternes , en¬
tières , des fleurs axillaires, solitaires. On
cultive dans les jardins le B. Roxburghii
( ConvoLvulus semidigynus Roxb.). La capsule,
2-loculaire, renferme 4 graines dressées.
(C. L.)
* BRE W ST ÉR ï TE , Brooke. Jiiagonite ,
Breith. min. — Substance vitreuse, d’un blanc
jaunâtre ou grisâtre , translucide , en cris¬
taux ou pellicules cristallines. On l’a trou¬
vée pour la première fois à Strontian ,
en Ecosse , où elle est accompagnée de Cal¬
caire spatliique. C’est un Hydrosilicate alu¬
mineux , à base de Strontiane et de Baryte ,
constituant une espèce voisine de la Stilbite ;
mais elle en diffère par ses cristaux , qui
appartiennent au système klinorhombique.
Ces cristaux , fort petits , sont des com¬
binaisons de prismes verticaux , avec les
deux faces parallèles à la section klinodia-
gonale, et des sommets dièdres , dont l’arête
oblique est dans le plan de cette même sec¬
tion. L’angle du biseau terminal est de 172°,
et son arête est inclinée à l’axe de 93° 40’.
Les cristaux sont striés verticalement et cli-
vables dans le sens de la Section dont nous
venons de parler ; les faces de clivage offrent
un éclat nacré très sensible. Pesanteur=2,2 ;
dureté = 5,5. lis sont composés , suivant
M. Connel, de Silice, 53,66 ; Alumine, 17,49 ;
Strontiane, 8,32 ; Baryte, 6,75 ; Chaux, 1,34 ;
Oxyde de fer, 0,29 ; Eau, 12,58. — Un miné¬
ral tout semblable à celui d’Écosse a été
trouvé à Saint-Turpet , dans la vallée de
Munster, près de Fribourg en Brisgau. (Del.)
BREXIA (Æp/£ tç, pluie ; allusion, dit-on, à
l’ample feuillage des espèces qui abrite de la
pluie), bot. pii. — Genre type et unique delà
famille des Brexiacées , formé par Dupetit-
Thouars ( Gen. madagcisc. , 69) pour renfer¬
mer quelques esp. découvertes dans l’ile
de Madagascar. Ce sont des arbrisseaux à
feuilles alternes, pétioîées, subcoriaces, très
entières ou dentées-épineuses ; à fleurs axil¬
laires et terminales en ombelles, sur un pé¬
doncule subcomprirné. On en cultive plu¬
sieurs dans les jardins européens, entre au¬
tres les B. spinosa , clirysophylla , serrala.
Les caractères principaux de ce genre de
plantes sont : Calice libre, 5-fide , persis¬
tant, à lacinies coriaces, courtes, aiguës, im¬
briquées par estivation. Corolle de 5 pé¬
tales, insérés au bord extérieur d’un anneau
périgyne, coriaces , oblongs , obtusiuscules ,
imbriqués par estivation, subcohérenls à la
base , et un peu étalés lors de l’anthèse.
Etamines 5 , insérées avec les pétales , et
alternant avec eux, à filaments subuiés ,
charnus , à anthères oblongues , dressées ,
basi fixes , biloculaires. Disque annulaire
épais, adné à la base de l’ovaire, et divisé en
5 lobes multifides et alternant avec ceux-
ci. Ovaire supère , ové-penlagone , 5-locu-
laire ; ovules nombreux, bisériés dans l’an¬
gle central. Style très court ; stigmate 5-lobé ;
drupe obîong, 5-coslé, brusquement conique
au sommet qui porte 5 petites cornes, à épi-
carpe papilleux, à endocarpe osseux, luisant.
Graines horizontales , ovales - anguleuses ,
luisantes. Embryon ex-albumineux , ortho-
734
BRI
RR]
trope , amygdalin. Cotylédons ovales-obtus.
Radicule cylindrique, centripète. (C. L.)
*BREXIACÉES. bot. pii. — Le genre
rexia semble à M. Endlicher pouvoir
devenir le noyau d’une famille des Brexia-
cées, qu’il placerait à la suite des Saxifra-
gées. Ses caractères seraient ceux du seul
genre qui s’y rapporte jusqu’ici. Voyez
BREXIA. (Ad. J.)
BREYNIA (nom propre), bot. pii. — Ce
genre d’Euphorbiacées , établi par Forster
d’après un arbrisseau de Tanna, et consacré
a un botaniste belge J. Breynius, est encore
imparfaitement connu. Son auteur décrit les
fleurs comme polygames, à calice 4-5-parti;
les hermaphrodites avec 6 anthères adnées
au style , un stigmate simple et une baie à
3 loges 2-spermes ; les femelles offrant une
capsule à 5 loges et 5 graines, portée sur un
disque annulaire et surmontée de 5 stigma¬
tes. Ces caractères ne paraissent pas appar¬
tenir à une même esp. et à un même g. Les fe¬
melles , dans un herbier de Forster, se sont
trouvées un rameau de Melamhesa. (Ad. J.)
BREYNIASTRUM ( diminutif de Brey-
nia). bot. pu. — Section indiquée par De Can-
dolle ( Prodr ., 245 ) dans le grand genre lin-
néen Capparis, et caractérisée par un calice
à divisions triangulaires ; par des étamines
nombreuses ou définies ; par une baie oblon-
gue. Celte section renferme quelques espè¬
ces inermes de l’Amérique , et répond au
genre Breynia de Plumier. (C. L.)
*BRIAREA (nom mythologique), bot. cr.
— Ce nom rappelle Briarée , le géant aux
cent bras. Le champignon qui forme ce petit
genre a été créé par M. Corda dans la Flora
germunica de Slurm ( Hefi ., II, tab. 6). Il est
caractérisé par un pédiceile droit , cloisonné
et légèrement étranglé au niveau des cloi¬
sons ; au sommet il supporte un grand nom¬
bre de filaments simples, courbés, et formés
de spores rondes , transparentes , placées les
unes à la suite des autres comme les grains
d’un chapelet. L’espèce qui a servi de type
est le Briarea elegan.s ; elle croît sur le
chaume des Graminées humides. Les indivi¬
dus sont isolés, d’une belle couleur blanche
et hyaline. M. Fries n’a pas cru devoir con¬
server ce genre. Il l’a rangé parmi les Mo-
nilia. (LÉv.)
AJRIARÉE (nom mythologique), moll. —
Genre formé par MM. Quoy et Gaimard ,
pour un mollusque de l’ordre des Gastéro¬
podes nudibranches, trouvé par eux dans les
eaux du détroit de Gibraltar , et ayant pour
caractères : Un corps nu, gélatineux, transpa¬
rent, scolopendriforme , aplati ; deux yeux
sessiles ; quatre tentacules, larges et triangu¬
laires, les postérieurs terminés par deux ap¬
pendices filiformes; une queue; les bran¬
chies disposées de chaque côté, et composées
de lames aplaties , bifurquées à leur extré¬
mité. Les autres particularités de structure
sont inconnues. — On n’en connaît qu’une
seule espèce, le B. scolopendra. La place de
ce g., dans la méthode, est entre les Laniogè-
res et les Éolides. (C. d’O.)
BRIBRI. ois. — Nom vulgaire du Bruant
de haie, Emberiza cirlus.
BRICKELLIA (nom d’homme), bot. pu.
— Ce genre paraît avoir été formé par El-
liot sur une espèce du g. Eupalorium , et se
trouve cité dans l’ouvrage deM. DeCandolle,
sous le nom d’ii. Brickellia. ^J. D.)
BRIDÉ, roiss. — Nom sous lequel on a dé¬
signé plusieurs Poissons des g. Baliste, Spare,
Scare et Chœtodon, à cause des bandes noi¬
res sur fond d’argent qui régnent le long du
corps et viennent se terminer à la bouche.
BRÏDELIA (nom propre), bot. ph. — Ce
genre, consacré à un botaniste qui a fait sur
les Mousses des travaux nombreux et esti¬
més, Bridel-Brideri, a été écrit à tort Briede-
lia, d'après l’orthographe allemande de son
auteur Willdenow. Il appartient à la famille
des Euphorbiacées, et présente les caractères
suivants : Fleurs monoïques. Calice 5-fide à
préfloraison valvaire. 5 petits pétales alter¬
nes insérés au calice. Fleurs mâles ■■ 5 éta¬
mines à anthères internes , à filets soudés
en un support surmonté d’un rudiment du
pistil, et partant du centre d’un disque
soudé avec le fond du calice , sinué dans
son contour. Fleurs femelles : 2 styles bifi¬
des. Ovaire entouré d’un tube à 5 dents,
à 2 loges bi ovulées. Fruitlégèrement charnu.
— Les espèces originaires de l’Inde et de l’A¬
frique tropicale sont des arbres ou des ar¬
brisseaux quelquefois grimpants , à feuilles
alternes, entières, accompagnées de stipules;
à fleurs réunies en pelotons axillaires qui
sont quelquefois disposés eux-mêmes en épi,
et contiennent tantôt des fleurs toutes du
même sexe, tantôt des mâles entremêlées à
des femelles. (Ad. J.\
BRI
'BRIDGESIA, Hook. et Arn. ( nom pro¬
pre). bot. ph.— Genre de la famille des Sapin-
dacées, tribu des Sapindées, formé par Ber-
tero (msc. ex Cambess. JYouv. ann. mus., III,
234 , t. 13) pour un arbrisseau du Chili ,
dressé, non cirrhifère , à feuilles alternes ,
simples , stipulées, incisées-lobées, dentées
en scie ; à pédoncules axillaires , solitaires ,
uniflores. — C’est aussi un synonyme du
genre Ercilia , Ad. Juss. (C. L.)
‘BRIDGESÏA (nom propre), bot. ph. —
Synonyme du g. Polyachyrus , qui fait par¬
tie de la famille des Composées, tribu des
Nassauviacées. (J. D.)
BRIEDELIA. bot. ph. — Eoyez bridelia.
BRIGNE. pofss. — On désigne sous ce
nom, sur les côtes voisines de la Loire et de
la Garonne, le Bar, Labrax lupus Cuv.
BRIGNOLIA, Bertol. (nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Rubiaeées-
Cinchonacées , tribu des Haméliées , formé
par De Candolle pour un arbrisseau ou un
arbre de l’île de la Trinité, à rameaux cylin¬
driques , velus, garnis de feuilles opposées ,
pétiolées , ovales-oblongues , obtuses à la
base, acuminées au sommet, pubérules sur
les nervures, glabres sur le reste ; à stipules
binées de part et d’autre, lancéolées -acu-
rninées, soudées d’abord en une seule inter-
pétiolaire , bientôt se séparant de la base au
sommet ; à Heurs sessilesdans les dichotomies
et au sommet des pédicelles d’un corymbe
terminal pédonculé ; à rachis court , velu ,
formant des ra-meaux serrés, pubérules, tri-
chotomes , garnis de bractées ciliées. — Ce
nom s’applique aussi à un synonyme du
genre Kundmannia. (C. L.)
BRIGOULE. bot. cr. — Même chose que
Baligoule.
BRILLANTE, moll. — Nom donné par
Geoffroy à une petite Coquille terrestre des
environs de Paris, que Bruguière avait dési¬
gnée sous le nom de Bulimus lubricus, et qui
appartient au g. Agathine. (C. d’O.)
BRILLANTESIA. bot. ph.— Genre de la
famille des Acanthacées , décrit par Palisot
de Beauvois, dans sa Flore d’Oware, sous le
nom de B. owariensis , et que MM. Endlicher
et Bindley s’accordent à placer dans leurs
genres douteux. M. A. Richard ( Dicl. clas.
d’hist. nai. ) l’avait rapporté avec doute,
au g. Juslicia. (B. d O.)
BRIN -BLANC, ois. — Nom vulgaire
BRI 735
d’une espèce du genre Colibri, Trocbilus su-
perciliosus L.
BRIN-BLEU. ois. — Nom vulgaire d’une
espècedug. Colibri, le Trocbilus cyanurus. L.
BRINBALLIER. bot. ph. — Nom vul¬
gaire de l’Airelle, Vaccinium myrtillus , dont
les fruits portent le nom de Brinballes.
BRINBALLUS. echin. — Synonyme
d ’ Holothuria pentacla.
BRINDONIA , Dupetit-Th. (nom propre).
bot. ph.— Un des synonymes du genre Gar-
cinia de Linné. (G. L.)
BRISE, phys. — P'oyez meteores.
BRISE-LUNETTE, bot. ph. — Nom vul¬
gaire de l’Euphraise officinale.
BRISE-MOTTE, ois. — Nom vulgaire du
Traquet molteux.
BRISSE. Brissus (fiplatjoç, Oursin), echin.
— Genre d’Échinides , établi par Klein , et
adopté avec quelques modifications par
M. Gray, et plus récemment encore par
M. Agassiz ; il correspond à la section d du g.
Spatangue de M. de Blainville, et a pour ca¬
ractères l’absence d’un sillon bucco-dorsal ,
et la disposition des quatre ambulacres pairs
déprimés , et formant au sommet du disque
une espèce de croix circonscrite par une
ligne sinueuse, sans tubercules ni piquants,
tandis que l’ambulacre impair est à peine
perceptible. M. Agassiz comprend dans ce g.
8 espèces de Spalangues de Lamarck. (Duj.)
BRÎSSÏTES. echin. — Espèces fossiles de
Brisses.
BRISSOCARPUS ( jSP^oç, Oursin ; xap-
-rroç, fruit), bot. cr.— (Hépatiques.) Genre de
la tribu des Ricciées , que Raddi avait déjà fait
connaître sous le nom de Corsinia ( voy. ce
mot), quand M. Bischofflui a imposé le nou¬
veau nom de Brissocarpus , qui n’a pu consé¬
quemment être reçu dans la science. (C. M.)
BRISSOIDES. Brissoides (jV^oç, Our¬
sin ; U^oç, aspect), éciiin. — Genre d’Échi¬
nides, proposé par Klein pour diverses es¬
pèces que Lamarck avait laissées parmi les
Spatangues et les Muléolites, et dontM. Agas¬
siz a fait son g. Micrasier , caractérisé par
la forme en cœur du test , et par la partie
dorsale des ambulacres très développés et
presque en étoile. (Duj.)
BRISSONIA (nom propre), bot. ph. — Ce
genre , établi par Necker, est rapporté en
synonymie au Tephrosia de Persoon, dont i!
forme une section. (O. L.)
736
BRI
*BRÏSSUS (PpcVffoç, Oursin), ins. — Genre
de Coléoptères tétramères , établi par Mé-
gerle dans la famille des Curculionides, et
non adopté par Schœnherr, qui en rapporte
les espèces au g. Omias de Germar. (D.)
*BRITHIÂ (fipiGvç, lourd, pesant), ins. —
Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par
M. Boisduval, qui le place dans sa tribu des
Hadénides. Il ne renferme que 3 esp. , dont
une d’Amérique (B. limais Cram.),et2 d’Eu¬
rope (B. Pancratii Cyril!., et B, encausta
Hubn.). L’une d’elles , la B. Pancratii , est
très commune sur les bords de la Méditer¬
ranée, dans les environs de Montpellier. Sa
chenille vit sur le Pancralium maritirnurn. (D.)
* BRITHOPIJS (i3p?0o; , lourd, pesant;
7T0VÇ , pied), paléont. — Nom proposé par
M. Kutorga, professeur à l’Université impé¬
riale de Saint-Pétersbourg, pour un animal
dont les restes viennent du Grès cuivreux des
pentes occidentales de l’Oural, terrain qui ap¬
partient à l’étage du Grès bigarré. Cet animal,
dont on ne connaît encore qu’une partie in¬
férieure d’humérus, aurait été, selon M. Ku¬
torga, un mammifère de l’ordre des Éden¬
tés, et d’un genre voisin des Tatous ; mais le
peu de profondeur de la poulie cubito-ra-
diale , et l’absence de la fosse olécranienne
à la partie postérieure de l’os, nous font pen¬
ser que cet humérus était celui d’un reptile
voisin des Moniiors. En effet, chez ceux-ci,
le condyle externe est percé d’un trou,
comme le condyle interne de plusieurs Mam¬
mifères. Cette circonstance du percement de
l’un des condyles de l’humérus fossile, qui
paraît avoir déterminé M. Kutorga en faveur
des Édentés, peut donc tout aussi bien venir
à l’appui de notre opinion : seulement, au
lieu de voir, dans la figure publiée par M. Ku¬
torga, sous le nom de Brithopus prisais, un
humérus gauche de mammifère percé à son
condyle interne, il y faudrait voir l’humérus
droit d’un reptile percé à son condyle ex¬
terne.
Il nous paraît même probable qu’un autre
os, donné par le même auteur, pour la partie
inférieure de l’humérus d’un second édenté
qu’il place entre les Paresseux et le Briiho-
pus, et qu’il nomme Orthopus primœvus, est
la partie supérieure d’un humérus de rep¬
tile, peut-être de la même espèce que le pré¬
cédent. Dans ce cas , la partie prise pour la
poulie cubito-radiale deviendrait la tête ar-
BRI
ticulaire , et les saillies considérées comme
les condyles interne et externe seraient les
tubérosités de même nom.
Eniin, et nous croyons pouvoir prendre ici
l’affirmative, la dent de Syodon biarmicum,
autre nom proposé par M. Kutorga, est, non
pas une dent de pachyderme, comme l’au¬
teur cherche à le démontrer , mais une dent
de reptile ou de poisson. Quoi qu’il en soit,
on ne peut qu’engager la Société minéralo¬
gique de Saint-Pétersbourg, qui a publié l’é¬
crit de M. Kutorga , à favoriser de tout son
pouvoir la recherche de ces Fossiles, qui sont
jusqu’à présent, à notre connaissance, les plus
anciens ossements d'animaux vertébrés à
respiration pulmonaire qui aient été trouvés,
et qui pourraient bien être ceux des ani¬
maux qui ont laissé l’empreinte de leurs pas
dans ce même Grès bigarré. (L... d.)
BRÏÜS. ins. — Ce nom avait été employé
par M. Mégerle et adopté par MM. Sturm et
Dahl dans leurs catalogues pour désigner
quelques Curculionites d’Allemagne, parmi
lesquels on regardait comme type du g. le
C.mercurialis de Fab., qui se rencontre en¬
core aux environs de Paris. Schœnherr a fait
rentrer ces Insectes dans le g. Barynotus de
Germar. (C.)
BRIZE. Briza ( |3piÇa , espèce de plante
céréale), bot. pu. — Famille des Graminées.
Genre établi par Linné, et dont le port et les
caractères sont tellement saillants qu’il a été
adopté par l’universalité des botanistes. Ses
épillets sont multiflores ; les fleurs sont im¬
briquées et distiques. La lépicène se compose
de deux valves courtes, arrondies, membra¬
neuses , dépourvues d’arêtes comprimées et
renflées à la base. La glume se compose de
deux paillettes membraneuses : l’inférieure
arrondie , comprimée, cordiforme à sa base ,
arrondie et mutique à son sommet ; la supé¬
rieure beaucoup plus courte et bicarénée sur
son dos. Les deux paléoles sont glabres, en¬
tières etbilobées ; la cariopse est comprimée,
glabre, ordinairement nue.
Les espèces de ce g., au nombre d’une
douzaine, sont pour la plupart originaires
de l’Europe; quelques unes cependant sont
exotiques. Parmi celles qui croissent le plus
communément en France, nous citerons le
Briza media L., qu’on trouve si fréquem¬
ment sur nos pelouses, et qu’on connaît sous
le nom vulgaire d’Àmourette ; la Briza
B RO
737
BRO
maxima, très abondante dans toutes les ré¬
gions méridionales. (A. R.)
*BRIZOPl'RUM (jSpiÇa, espèce de plante
céréale ; 7njpoç , blé), bot. pii. — Famille des
Graminées. Genre que le professeur Link a
établi pour les espèces du g. Poa, dont les
épillets sont multiflores, comprimés, et les
fleurs disposées en épis paniculés. C’est
une simple tribu du grand genre Poa.
Voyez paturin. (À. R.)
BROCARD DE SOIE. moll. — Nom
vulgaire du Cône géographique.
BROCATELLE. géol. — Nom de plu¬
sieurs variétés de calcaire globulifère di¬
versement colorées qu’on exploite pour les
besoins du commerce. Elles sont employées
à la décoration des édifices ; et , entre les
mains des sculpteurs, elles servent à fabri¬
quer des objets de luxe, jadis fort recherchés.
La Rrocatelle la plus belle est celle d’Espa¬
gne, qu’on tire des environs de Tortose.
Voyez calcaire. (C. d’O.)
BROCATELLE D’OR , D’ARGENT et
BRLNE. ins. — Noms spécifiques donnés
par Geoffroy à 3 esp. de Lépidoptères noc¬
turnes de la tribu des Phalénites , et appar¬
tenant aujourd’hui au g. Larentie. (D.)
*BROCCIILA (nom propre), bot. pii. —
Section du genre Tanaceium (famille des
Composées), renfermant les esp. africaines
munies de capitules homogames ou rare¬
ment hélérogames, et de fleurons à 4 dents,
de fruits anguleux ou comprimés, et non ob-
comprimés au rayon. (J. D.)
*BROCCHINIA (nom propre), bot. pii.
— Genre de la famille des Broméliacées
établi par Schultes fils (, Syst . vég., VII,
p. 1250) pour une plante originaire du Bré¬
sil , très voisine des Pitcaimia , dont elle
diffère seulement par ses étamines soudées
par leurs filets presque jusqu’à la moitié
de leur hauteur ; par ses ovules horizon¬
taux et non ascendants, et enfin par ses
graines allongées , qu’un appendice ensi-
forme termine à chaque extrémité. Ces ca¬
ractères sont d’assez faible valeur pour sé¬
parer le g. Brocchiniu du grand g. Pilcair-
nia. Voyez pitcairnia. (A. R.)
*BROCHANTITE , Lév. ( nom propre).
min. — Substance vitreuse, transparente,
d’un vert d’émeraude, insoluble dans l’eau,
attaquable par les acides , et donnant de
l’eau par la calcination. C’est un sous-sul-
T. II.
fate de Cuivre, signalé comme espèce nou¬
velle par Lévy, qui lui a imposé le nom de
Brochantite, en l’honneur du minéralogiste
français Brochant de Villiers. Ce minéral
cristallise en prisme droit rhomboidal de
117°, avec un biseau terminal de 150° 30’,
correspondant à la grande diagonale. Pe¬
santeur = 3,8 ; dureté = 3,5. Sa formule
de composition est SC u* + 3Aq. Cette sub¬
stance rare a été trouvée avec la Malachite
et le Cuivre rouge à Ekaterinebourg en Si¬
bérie, avec la Galène et l’Azurite à Rez-
banya en Transylvanie. On la cite encore
au Chili. (Del.)
BROCHET. Esox. poiss. — Poisson d’Eu¬
rope, connu de tout le monde par sa vora¬
cité et la légèreté de sa chair blanche, d’une
digestion facile, et qui vit en abondance dans
toutes nos eaux douces. Son corps est allongé,
arrondi, ou plutôt à quatre pans dont les an¬
gles sont mousses ou obtus. La dorsale pe¬
tite , reculée sur le dos et au-dessus de l’a¬
nale, qui n’est pas allongée ; la queue courte
et comprimée est suivie d’une caudale
peu grande. La gueule de ce poisson est
fendue jusqu’au-delà des yeux, sous un
museau large et déprimé. Les maxillaires
qui bordent la plus grande partie de la mâ¬
choire supérieure ne portent pas de dents ;
mais il y en a sur les intermaxillaires, sur
les palatins, le vomcr, les os pharyngiens,
les arceaux des branchies, la langue et la
mâchoire inférieure. Plusieurs de celles-ci
sont longues, (comprimées et très tranchantes.
Avec une gueule aussi bien armée pour
satisfaire à sa voracité , on a donc eu rai¬
son de surnommer le Brochet le Requin de
nos eaux douces. Ce poisson s’y nourrit
de tout ce qui y est vivant et animal , sans
épargner les individus de son espèce; il
avale toutes les autres espèces de Poissons,
même ceux qui peuvent le blesser et lui
causer quelquefois la mort. Il poursuit aussi
les Rats d’eau, les petits Oiseaux aquatiques,
et même il se jette sur les animaux morts et
jetés dans l’eau. Le Brochet croît très vite
et atteint à une très grande taille, quoiqu’on
l’ait exagérée en parlant de Brochets de
dix-neuf pieds ; du moins assure-t-on que le
squelette de celui de cette taille conservé
à Manheim , qu’on disait avoir été trouvé
avec un anneau d’or attaché à son ouïe, et
portant la date et le nom de l’empereur
47
738
BRO
BRO
Frédéric Barberousse, a la colonne verté¬
brale composée de vertèbres appartenant à
des individus différents, et qu’on aurait, par
conséquent , pu allonger encore la taille de
ce prétendu géant des Brochets. Les auteurs
rapportent cependant que, dans le Volga, on
en trouve du poids de quarante livres et de
sept pieds de longueur. Linné, Lacépède et
Bloch considéraient comme du genre des
Brochets les Abdominaux ayant la dorsale
reculée au-dessus de l’anale. Cuvier a fait
de ce genre une famille, et a limité le genre
Brochet aux espèces de Lucioides dont la
gueule est armée de dents implantées sur les
mêmes os que dans le Brochet ordinaire. On
ne connaît alors que peu d’espèces de ce
genre ; deux ou trois qui vivent dans les
eaux douces de l’Amérique septentrionale.
On donne aussi le nom de brochet de
mer à plusieurs Poissons tels que l’Orphie,
les Merlus, etc. (Val.)
BROCHET DE TERRE, rept. — Nom
vulg. du Mabouya , Laceria occidua de
Shaw, espèce du g. Scinque.
BROCOLI (Broccoli, nom italien de cette
plante), bot. pu. — Nom d’une espèce du
g. Chou.
BRODÂME, Lacép. poiss. — Synonyme
d’Aspidophore.
BRODERIE, rept. — Espèce du g. Boa.
B RODEE A (nom propre), bot, pu. —
Le genre ainsi nommé par Smith ( fAnn.
Trans., X, p. 2, t. 1) appartient à la famille
des Liliacées. C’est le même genre que Salis-
bury ( Par ad . Land., p. 117, t. 98) a nommé
Hookeria. ïl se compose d’un certain nombre
d’espèces, qui toutes croissent sur la côte
orientale de l’Amérique du Nord. Ce sont des
plantes herbacées, à feuilles linéaires, à fleurs
bleues , disposées en sertule ou ombelle sim¬
ple. Leur calice coloré est campaniforme ,
anguleux, composé de six sépales unis infé¬
rieurement. Les six étamines sont insérées à
la gorge du calice ; trois seulement sont fer¬
tiles , les trois autres sont sous la forme d’é-
cailles pétaloïdes. Un disque annulaire est
placé au-dessous de la base de l’ovaire. Le
fruit est une capsule pédiceilée , recouverte
par le calice ; elle est à 3 loges et s’ouvre en
3 valves. Chaque loge contient 4 ou 5 graines
ovoïdes-comprimécs , à tégument membra¬
neux et de couleur noire. (A. B.)
B Fs OM E [ (le (o ko'., pu a n tou r) . vi i \ . — N o 1 1 -
veau corps simple, découvert par M. Balard,
en 1820 , dans l’eau -mère provenant de la
cristallisation du Sel marin, et ainsi nommé
à cause de l’odeur forte et désagréable qu’il
exhale, il n’existe point à l’état libre dans la
nature; il est contenu dans les eaux de la
mer sous la forme de Bromure magnésique et
de Bromure sodique. On l’a reconnu en ou¬
tre dans quelques mines d’ Argent et de Zinc
à l’état de Bromure solide et cristallin. A la
température ordinaire, le Brome est liquide
et d’un rouge brun foncé ; sa vapeur est ru¬
tilante. A 25° au-dessous de zéro, il se
fige, devient dur, cassant, prend une cou¬
leur d’un gris de plomb foncé , et un éclat
presque métallique, f^oy. bromures. (Del.)
BROME (/3 puu.oç, puanteur), chim. — Le
Brome est un corps élémentaire découvert ,
en 1826, par M. Balard dans les eaux-mères
des marais salants, où il existe en combinai¬
son avec le Magnésium, à l’état de Bromure
de Magnésium.
Rangé parmi les Métalloïdes , le Brome
présente une grande analogie avec le Chlore
par la manière dont il se comporte avec les
autres corps simples; il en diffère cependant
par plusieurs caractères saillants.
Le Brome, à la température ordinaire, se
présente sous la forme d’un liquide rouge-
brun, paraissant noir par réflexion, et d’une
belle couleur hyacinthe par réfraction. Son
odeur, forte et désagréable , lui a fait don¬
ner le nom qu’il porte; sa saveur est acre
et caustique ; mis en contact avec la peau ,
il la colore en jaune foncé et la corrode, fl
entre en ébullition à 49°, et donne des va¬
peurs rouges ; sa volatilité est telle, qu’une
goutte versée dans un grand flacon se vapo¬
rise à l’instant et le remplit de vapeurs ru¬
tilantes. A 25° au-dessous de zéro, il se soli¬
difie et prend une apparence métallique qui
le fait ressembler à l’ïode. Sa densité est de
2,966; celle de sa vapeur 5,393; le poids
de son atome égale 489,153.
Peu soluble dans l’eau, le Brome se dis¬
sout dans l’Alcool, et mieux encore dans l'ɬ
ther, qu’il colore en rouge hyacinthe, im¬
propre à la combustion, sa vapeur éteint la
flamme d’une bougie en lui communiquant
d’abord une couleur verte. Le Brome détruit
rapidement les matières colorantes, et se
comporte à leur égard comme le Chlore.
Le Brome forme, avec l’oxygène et l’by-
B RO
B RO
739
drogène, des acides bromique et bromhydii-
que. Il déplace l’Iode de ses combinaisons,
mais il est à son tour déplacé parle Chlore;
c’est même en profitant de cette propriété
que M. Balard l’a mis à nu pour la première
fois. Il forme, avec le Carbone, le Chlore, le
Soufre, le Phosphore, le Cyanogène, etc., des
composés que Sérullas a fait connaître, mais
qui n’offrent qu’un intérêt scientifique.
L’action du Brome sur l’économie ani¬
male est des plus énergiques; il agit, à pe¬
tite dose, comme un poison caustique très
wolent: une goutte, ingérée dans le bec d’un
oiseau, suffit pour lui donner la mort. (A.D.)
BROME. B romus (jS pofjLoç, sorte de grami¬
née). bot. pu. — Grand genre de la famille des
Graminées, type de la tribu des Bromées, dont
les caractères sont très saillants et par con¬
séquent très 'faciles à saisir. Les fleurs sont
toujours disposées en panicule. Les épillets
sont allongés , ordinairement multiflores ;
quelquefois, mais plus rarement , composés
de trois fleurs seulement : celles-ci sont dis¬
tiques. Les deux' valves de la lépicène sont
allongées, mutiques, inégales, carénées sur
leur dos ; la paillette extérieure de la glume
est allongée , bifide a son sommet , et porte
une arête qui naît immédiatement au-des¬
sous de cette petite fente; la paillette in¬
terne est dépourvue d’arête , mais bicaré-
née à son dos et ciliée sur ses deux carènes.
Les deux paléoles sont très petites , entières
et glabres. La cariopse est étroite, allongée,
et convexe d’un côté, plane de l’autre côté.
Les Bromes , au nombre d’environ 80 es¬
pèces , sont répandus dans presque toutes
les contrées du globe , et particulièrement
en dehors des tropiques. Ce sont des Gra¬
minées vivaces , acquérant souvent d’assez
grandes dimensions , et qu’on trouve très
abondamment dans les prés , les bois et les
champs. En France , on en compte environ
18 espèces, qui , pour la plupart, forment
un fourrage d’assez bonne qualité. (A. R.)
‘BROMÉES. Bromece. bot. ph. — L’une des
tribus de la famille des Graminées. C’est la
même qui a été nommée Festucacées par
M. Kunth. Voyez graminées. (A. R.)
BRQMELÏA. bot. ph. — Voyez bromélie.
BROMÉLIACÉES. Bromeliaceœ. BOT. PH.
— Famille naturelle de plantes monocoly-
lédonées, qui a pour type le genr e Brornelia,
et dont les caractères peuvent être énoncés
de la manière suivante : Les fleurs sont her¬
maphrodites , généralement régulières, dis¬
posées en épis tantôt très denses, tantôt plus
ou moins lâches, plus rarement en grappes
ou en panicules. Chaque fleur est accompa¬
gnée à sa base par une bractée de forme et
de grandeur variées. Le calice est formé de
six sépales disposés sur deux rangs , soudés
inférieurement , et formant un tube tantôt
complètement libre , tantôt soudé dans une
étendue plus ou moins considérable avec
l’ovaire. De ces sépales, trois extérieurs sont
ordinairement plus courts et quelquefois
moins colorés ; les trois intérieurs sont plus
grands et pétaloides , quelquefois un peu
inégaux, souvent munis à leur face interne
d’une crête nectarifère. Les étamines, géné¬
ralement au nombre de six , sont quelque¬
fois peu nombreuses. Elles sont insérées à
la face interne des sépales, quelquefois tout-
à-fait à leur base , de manière à paraître
comme hypogyniques. Leurs filets sont li¬
bres, et les anthères plus ou moins allongées
sont introrses. L’ovaire est ou tout-à-fait li¬
bre, ou semi-infère, ou complètement infère,
à 3 loges contenant chacune un nombre va¬
riable d’ovules, attachés soit à l’angle interne
de chaque loge, soit à sa partie supérieure ,
soit à sa base. Ils sont en nombre déterminé
ou indéterminé. Le style est simple, trigone,
quelquefois partagé en trois segments à son
sommet ; il est terminé par trois stigmates
plus ou moins allongés, quelquefois soudés
et presque confondus en un seul. Le fruit est
sec ou charnu , tantôt couronné par les di¬
visions calicinales quand l’ovaire était plus
ou moins adhérent , tantôt accompagné et
simplement recouvert par les sépales, quand
l’ovaire était libre. Il offre trois loges conte¬
nant chacune un nombre variable de graines.
Quand le péricarpe est capsulaire, il s’ouvre
en trois valves seplifèrcs sur le milieu de leur
face interne. Les graines sont ovoïdes-allon-
gécs , portées sur un funicule quelquefois
accompagné à son sommet d’un bouquet de
longs poils appliqué sur un des côtés de la
graine. Celle-ci se compose d’un embryon
très petit, quelquefois droit ou en forme de
crochet placé à la base d’un gros endosperme
farineux.
Toutes les plantes de celte famille sont ori¬
ginaires, soit des Antilles , soit du continent
de l’Amérique méridionale. Elles se font re-
740
BRO
BRO
marquer par un port tout particulier, et qui
est certainement le meilleur caractère de ce
groupe. Ce sont des plantes vivaces , quel¬
quefois des arbustes rameux , portant des
feuilles très nombreuses , épaisses et raides,
souvent armées de dents épineuses sur leurs
bords. Voici le tableau des genres qui y ont
été rapportés.
§ I. Ovaire infère.
I. Fruit charnu : six étamines.
Ananassees, Nob. : Ananas , Lindl.; Bro-
melia , L. ; Æchmea , R. et Pav. : BiUbergia,
Thunb. ; Flohenbergia, Schult. fils.
II. Fruit capsulaire : six étamines ou plus.
Velloziees : Barbacenia, Vand.; Vellosia ,
Vand.
§ II. Ovaire semi-infer e .
Pitcairniées , Nob. : Brocchinia, Schult.
fils ; Pücairnia, L’Hérit.
§ III. Ovaire libre.
TillandSiées : Tillandsia, h.-, Caragnala ,
Plum. ; Guzmanniu, R. et Pav. ; Bonapartea,
R. et Pav. ; lYatia , Mart. ; Coüendorfia ,
Schult. fils; D y chia , Schult. fils ; Enclio-
lirium, Mart. ; Pourrelia, R. et Pav. ; FVelde-
nia ?, Schult. fils.
La famille des Broméliacées forme un
groupe assez naturel, si l’on n’envisage que
le port des végétaux qui y ont été rapportés;
mais quand on examine leur structure , on
voit ses genres se rapprocher de plusieurs
groupes au milieu desquels les Broméliacées
se trouvent placées. C’est ainsi, par exemple,
que les genres à ovaire libre, qui forment la
tribu des Tillandsiées, ont une assez grande
analogie avec les Liliacées, dont ils ne diffè¬
rent guère que par leur port et leur embryon
placé au centre d’un endosperme farineux et
non charnu , caractère qui, pour le dire en
passant, ne me parait que d’une médiocre
importance. D’un autre côté, les Bromélia¬
cées à ovaire infère se rapprochent beau¬
coup des Hémodoracées , dont le port s’ac¬
corde assez avec le leur, à tel point même
que MM. Martius et Endlicher ont placé la
tribu des Vellosiées dans cetle dernière fa¬
mille. Mais ce qui en distingue les Bromé¬
liacées, ce sont les sépales disposés sur deux
rangs ; le fruit toujours à trois loges poly-
spermes, tandis qu’il est souvent à une seule
loge, et même monosperme et indéhiscent
dans les Hémodoracées. Nous pensons que
les genres de la famille des Broméliacées
auraient besoin d’une révision approfondie
propre à déterminer définitivement ceux qui
doivent constituer cetle famille, si toutefois
une famille des Broméliacées doit être con¬
servée. (A. R.)
BROMÉLIE. Brornelia (Bromel, botaniste
suédois), bot. pii. — Type de la famille des
Broméliacées. Ce genre se compose d’un cer¬
tain nombre d’espèces , grandes plantes vi¬
vaces, à feuilles toutes radicales, épaisses,
coriaces, à dents épineuses sur leurs bords,
à liges ordinairement nues, rarement fouil¬
lées, portant des fleurs assez grandes et dis¬
posées en épi lâche, surmonté d’un bouquet
de feuilles rapprochées. Leur calice, adhé¬
rent avec l’ovaire infère, a son limbe double,
composé de trois divisions extérieures calici-
nales, et de trois internes pélaloïdes. Les éta¬
mines, au nombre de six, ont leurs filets
courts , attachés vers la partie inférieure de
chaque sépale. L’ovaire infère contient un
grand nombre d’ovules attachés à l’angle in¬
terne de chacune de ses trois loges. Le fruit
se compose de baies distinctes à 3 loges po-
lyspermes. Parmi les espèces de ce genre ,
on cultive fréquemment dans nos serres
chaudes les Brornelia pinguin et Brornelia
Icaraias , espèces plus remarquables par leurs
feuilles et leur port que par leurs fleurs peu
brillantes. On a retiré du g. Brornelia le B.
ananas L., devenu le type d’un g. particu¬
lier. Voyez ananas. (A. R.)
*BROMFELDÏA (nom propre), bot. pii. —
Ce genre, dédié par Necker à un Anglais au¬
teur de quelques opuscules botaniques ,
N. Bromfield, est synonyme de Jairopha, nom
que Necker réservait pour les esp. de ce g.
dépourvues de corolle, et dont on fait main¬
tenant le Junipha. Voyez jatropiia.
(Ad. J.)
*BROMFELDIA, Neck. (nom propre).
bot. ph. — Un des synonymes du genre C ar¬
eas d’Adanson. (C. L.)
*BROMIUS ( surnom de Bacchus). ins. —
Genre de Coléoptères tétramères, famille des
Chrysomélines, tribu des Eumolpoides, créé
par M. Chevrolat et adopté par M. Eejean ,
qui {Calai.) en mentionne 4 espèces : 2 des
Indes orientales et 2 d’Europe. Parmi celles-
ci, il faut regarder comme types VEumolpus
BRO
BRO
741
obscurus et le vitis, qui se trouvent en France;
ce dernier est assez commun aux. environs
de Paris. Il n’est malheureusement que trop
connu par les dégâts qu’il cause aux vigno¬
bles , tant comme larve que comme insecte
parfait. Da’ns ce dernier état, il se tient au-
dessous des feuilles de la vigne, qu’il perfore
irrégulièrement par tracés multiples ; si l’on
veut le prendre, il déploie alors une ruse ex¬
cessive ; car, au moindre mouvement ou au
moindre bruit, il se laisse tomber, se fixe,
en décrivant une courbe, à la partie inférieure
des feuilles qui se rapprochent le plus du sol ;
et lorsqu’il est pris , il fait le mort. Je crois
avoir observé la larve se nourrissant de ce
fruit ; mais elle ne se trouve que dans les
grappes dont les grains sont très serrés et
noirs. Une espèce presque identique, et qu’on
croit être la même, se trouve aux États-Unis,
où l’on sait que ne croit pas la vigne.
M. Hope (Coleoplerisï s inanual, pag. 8) indi¬
que ces Insectes sous le nom générique d ’A-
doxus , Rirby. (C.)
BROMURES. min. — Genre de composés
minéraux résultant de la combinaison du
Brome avec d’autres corps simples. Ces es¬
pèces on t pour caractères communs de donner
des vapeurs rouges de Brome lorsqu’on les
chauffe dans le tube fermé avec du bisulfate
de Potasse, et de colorer la flamme du cha¬
lumeau en bleu verdâtre lorsqu’on les fond
avec du sel de Phosphore mêlé d’oxyde de
Cuivre. On en connaît quatre , dont deux
sont solubles dans l'eau (les Bromures ma-
gnésique et sodique), et deux sont insolubles
(les Bromures d’Argent et de Zinc). Les deux
premiers n’existent qu’à l’état de dissolution
dans les eaux de la mer , et dans quelques
sources salées de l’intérieur des continents.
Les deux autres sont de véritables minéraux,
mais d’une grande rareté , et sur la nature
desquels nous n’avons pas encore de rensei¬
gnements bien précis.
1. Bromure de zinc. La présence de ce
Bromure a été indiquée dans les minerais de
Zinc de la Silésie. On le reconnaît à ce qu’il
donne, par les alcalis, un précipité qui prend
une couleur verte par la calcination avec le
Nitrate de Cobalt.
2. Bromure d’argent ( Argyrobrome). En
petits cristaux d’un vert d’herbe , dont la
forme n’a point encore été déterminée, et
que M. Berthier a reconnu le premier dans
un minerai d’Argent de San-Onufre, district
de Plateros au Mexique : ils sont accompa¬
gnés de Carbonate de chaux , de Carbonate
et de Phosphate de plomb , etc. Le tout a
pour gangue un Quartz ferrugineux, pénétré
de veines d’Argenl chloruré.
Le Bromure d’Argent est facile à recon¬
naître au moyen de l’Ammoniaque. On le
dissout dans cet alcali , puis on évapore
l’Ammoniaque. Le Bromure qu’on reproduit
ainsi ne tarde point à se colorer en vert au
contact de la lumière. — M. Berthier a re¬
connu la même espèce dans d’autres mines
d’Argent , où elle est de même associée au
Chlorure, et quelquefois dans une propor¬
tion qui égale celle de ce dernier minerai.
On cite entre autres les pacos du Pérou,
ceux de Chanaveilles , de Uuelgoët en Bre¬
tagne, etc. (Del.)
BROMES, bot. pu. — Nom latin du genre
Brome. (A. R.)
BRONCHES, zool. — Voyez respiration.
BRONCHES ((3poyx°ç, gosier), ins. — Genre
de Coléoptères tétramères, établi par Germar
dans la famille desCurculionides. M. Dejean,
après avoir adopté ce genre dans ses précé¬
dents Catalogues, l’a supprimé dans le der¬
nier ( 3e édit. ), et en a rapporté les espèces
au genre Hipporhinus de Schœnherr. (D.)
BRONGA I ARTELLE (diminutif de Bron-
yniariia). bot. cr. — (Phycées.) M. Bory de
Saint-Vincent ( Dictionnaire classique d’his-
loire naturelle ) proposait ce genre, qu’il fon¬
dait sur un démembrement des Huichinsia
d’Agardh, devenues depuis les Polysiphonies.
Le caractère qu’il assignait à ce nouveau
genre , c’est-à-dire la fructification stichi-
diaire, convenant non seulement au P. bys-
soides qu’il prenait pour type, mais encore à
toutes les espèces du genre Polysiphonia ,
la proposition n’aliaità rien moins qu’à sub¬
stituer un nom à un autre. Le nom proposé
par le spirituel micrographe n’a donc pas dû
être adopté. (C. M.)
*BROj\G\ I ART! A (Brongniart pere et
fils, célèbres naturalistes), ins. — Genre de
Coléoptères pentamères, famille des Cébrio-
nites de Latreille , créé par M. Leach , ainsi
que celui de Dumerilia, avec des femelles du
genre Cebrio. Latreille, avant de savoir que
le Cebrio brevicornis d’Olivier n’était que la
femelle du C. gigas de Fabricius, avait formé
avec celle-ci son genre Hammonia. Il a été
742
BRO
BRO
abandonné depuis, et il en sera de même de
ceux de Leach , lorsque l’histoire de ces In¬
sectes sera mieux connue. (G.)
*BRONGNIARTIA ( voyez l’article pré¬
cédent). crust. — Genre de Trilobites pro¬
posé par M. Eaton , et synonyme de celui
d'Isotelus. (p. G.)
* BRONGNIARTÏA , Blum. (Ad. Bron-
gniart, célèbre botaniste français), bot pu.—
Genre de la famille des Papilionacées, tribu
desLotées-Gaîégées, établi par MM. de Hum-
boldt et Kunth, et qui peut-être devra être
réuni au Perultea des mêmes, dont il ne diffère
guère que par un légume plus distinctement
slipité et non échancré à la suture sémini-
lere. Il ne renferme encore que 2 espèces ,
dont l’une , le B. podalyrioides , est cultivée
dans les jardins. Ce sont des arbrisseaux
appartenant à l’Amérique tropicale, à feuil¬
les imparipennées , 2-5-juguées ; à stipules
pétiolaires géminées, foliacées; à fleurs in¬
carnates ou violacées, dont la carène jaunâ¬
tre , portées sur des pédoncules axillaires ,
géminés, uniflores et articulés.— On désigne
aussi sous ce nom un synonyme du genre
Kibara , Endlich. (G. L.)
BRONGNÏARÏIEN. rept. — Nom d’une
espèce de Lézard européen dédié à M. Bron-
gniart. * (P. G.)
' i ! HONG A I A 1 ITTN F- (nom propre), min.
— Même chose que Glaubérite. Voyez sul¬
fates. (Del.)
’BKONÎVIA (nom propre), bot. ph. — Genre
de la famille des Frankéniacées (? Fouquiè-
racées, DG.), formé par MM. de Humboldtet
Kunth, sur un arbre mexicain, glabre, à bois
blanchâtre, fragile; à rameaux armés d’é¬
pines éparses, solitaires, portant des feuilles
fasciculées-serrées dans les aisselles des épi¬
nes, obovales-oblongues,très entières, mem-
branacées;à fleurs coccinées, disposées en
panicules terminales, très rameuses, subco-
rymbiformes. (G. L.)
“BROYEE ( nom d’un des fils d’Uranus,
un des Cyclopes). poiss. — Genre de Silu-
roïdes à dents bifides à l’extrémité , chaque
pointe étant recourbée en dedans. Le pa¬
lais est lisse et sans dents , il n’y a que
deux barbillons maxillaires, une petite
dorsale à premier rayon faible. Point de na¬
geoire adipeuse sur le dos de ia queue; les
premiers rayons des nageoires prolongés en
filet. On ne connaît qu’une espèce de ce g.;
les habitants du Pérou la nomment Prenna-
dilla. Elle vit dans les ruisseaux qui des¬
cendent du Gotopaxi, et se tient à 5,000 mè¬
tres au-dessus du niveau de la mer. On le
regarde comme le poisson lancé par le vol¬
can dans les éruptions qui vomissent en
abondance ces petits animaux, dont le nom¬
bre est assez considérable pour déterminer
des émanations putrides et pestilentielles
dans ces contrées. C’est un poisson très voi¬
sin de celui que M. de Humboldt. a nommé
Pimelodus Cyclopum. (Val.)
RRONTE. Broutes (nom mythologique).
moll. — Genre établi par Montfort pour quel¬
ques espèces du genre Rocher, et qui ont été
réintégrées dans ce dernier genre auquel
elles appartiennent réellement. (C. d’O.)
BRONTES (nom mvthologique). ins. —
Fabricius désigne ainsi un genre de Coléop¬
tères tétramères établi antérieurement par
Latreille sous le nom d’Uléiote. (D.)
4 BRONZE, min. — Le Bronze, ou l’Airain,
est un alliage de Cuivre et d’Étain, qu’on
fait en diverses proportions , qui , en don¬
nant au Cuivre plus de dureté, de résistance
ou de qualité sonore , le rendent propre à la
fabrication des statues , des canons , des
cloches, etc. Le Bronze est donc un composé
artificiel. On a donné quelquefois le nom
de Bronze ou d’ Airain natif à des minerais
formés d’Étain et de Cuivre pyriteux, et ca¬
pables de donner immédiatement, par la fu¬
sion , un métal semblable à celui des clo¬
ches. (Del.)
BRONZÉS. Auro-fulvi. ins. — Latreille
désigne ainsi, dans sa méthode, un groupe
de Lépidoptères diurnes de son g. Polvom-
mate, et qui a pour type l’Argus bronzé de
Geoffroy, Polyomrnaïus Phlœas des auteurs.
Voyez polyommate. (D.)
BRONZITE. min. — Variété de Diallage
métalloïde, à reflets bronzés. Voyez dial¬
lage. (Del.)
*BROOKITE ( nom propre), min. — Es¬
pèce du genre Titane, séparée du Rutile, ou
Titane oxydé rouge, par Lévy, qui l’a dé¬
diée au minéralogiste anglais H. -J. Rrooke.
Voyez titane. (Del.)
BROSGUS (PiGp$trx MM Brurli
rt Schimper, où l’on trouve, p 3, t. Il, une description et
une figure de l’espèce des Vosges.
BRI
ami et confrère le docteur Mougeot, dans
les régions alpines des montagnes des Vos¬
ges, et publiée d’abord sous le nom de Voi-
tia V ogesiacu Hornsch. , au n. 706 de la
collection cryptngamique , intitulée : Stir-
pes cryptogames Vogeso-rhenance. Dédié à
M. Bruch , pharmacien à Deux- Ponts, et
l’un des plus habiles bryologistes de l’épo¬
que actuelle, ce g. peut être ainsi caracté¬
risé : Capsule terminale , pyriforme , à long
bec, astome, c’est-à-dire ne s’ouvrant pas ré¬
gulièrement, mais se déchirant à la matu¬
rité , munie d’une apophyse, et supportée
par un long pédoncule. Coiffe mitriforme,
déchirée à sa base et surmontée aussi d’un
long bec. Spores globuleuses, chagrinées.
Fleurs dioiques, terminales, gemmiformes.
Anthéridies et pistils assez nombreux, envi¬
ronnés de paraphyses filiformes, à articles
allongés. Tige simple ou rameuse à fructifi¬
cation et innovations terminales. Feuilles es¬
pacées, ovales, subulées, disposées sur cinq
rangs.
Naguère encore, ce g., qui a pour syno¬
nyme le Sapronia de Bridel, nom postérieur
à celui de Schwægrichen, s’est accru de deux
nouvelles espèces, l’une (R. hrevipes), origi¬
naire du cap de Bonne-Espérance ; l’autre, de
l’Amérique septentrionale. Ces Mousses se
plaisent sur la terre; l’espèce des Vosges
a été trouvée sous la bouse de vache.
(C. M.)
BRUCHSDES. Bruchides. ins.— Schœn¬
herr nomme ainsi la première division de
l’ordre des Orthoeères , dans sa famille des
Curculionides, et qui se compose des g. Car-
pophagus, Bruchus , Spermopliagus et Urodon .
Cette division répond a la tribu des Bruchèles
de Latreille. (D.)
BRUCIIUS. ins. — Voyez bruche.
*BRUCITE ( nom d’homme), min. — Ce
nom , qui rappelle celui d’un minéralogiste
américain , a été donné à deux minéraux
différents des États-Unis , à la Chondrotite
et à la Magnésie hydratée de New-Jersey.
Voyez magnésie. (Del.)
BRUCKENTIIALf A (nom propre), bot.
ph. — Genre de la famille des Ericacées, éta¬
bli par Reichenbach ( Fl. germ. , 414) sur
l’ Erica spiculiflora Salisb. C’est un petit ar¬
buste croissant dans la partie austro-orien¬
tale de l’Europe , à feuilles ternées ou gémi¬
nées, vertici Nées ou éparses; à fleurs pédon-
748
BRU
culées, subverticillées, ébractéées, disposées
en petits épis au sommet des ramules.
(c. L.)
'BRUCKMANNIA (nom propre), bot. pu.
— Famille des Graminées. Le genre ainsi
nommé par Nuttal est le même que le Beck-
mannia. (A. R.)
*BRUEA (nom propre), bot. ph. — Genre
de la famille des Artocarpacées , incomplè¬
tement connu , et fondé par Gaudichaud
( Freycin ., 511) sur un arbre du Bengale, à
feuilles alternes, ovales -subcordiformes ,
dentées ? , velues-tomentcuses ; à fleurs dioi—
ques , terminales-pédonculées ; à bractées
foliacées, glanduleuses. (C. L.)
BRUGMANSIA ( J. Brugmans , botaniste
allemand), bot. pii. — Genre de la familledes
Rafflésiacées, établi par M.Blume(Æÿdragr., 2,
p. 422. Ibid. FL Jav.Fas.,l,p. 17, t. 3-6) pour
une plante parasite sur la racine des Cissus,
dans File de Java. Ses fleurs, de la grosseur
du poing, sont d’abord enveloppées dans des
bractées d’un violet sale ; leur calice est blan¬
châtre, hérissé de pointes à sa face interne ; il
est subinfundibuliforme , presque campa-
nulé , à cinq lobes partagés chacun en deux
ou trois segments; la gorge du calice est gar¬
nie d’une couronne interrompue. Les organes
sexuels, mâles et femelles, forment une tête
globuleuse, attachée au tube du calice. Les
anthères, attachées au dessous du sommet
du corps central, sont sessiles, horizontales,
comprimées , disposées sur un seul rang.
L’ovaire est libre, uniloculaire, contenant un
grand nombre d’ovules attachés à plusieurs
trophospermes pariétaux. (A. R.)
Ce nom a été aussi appliqué par Bern-
hardi à un genre rapporté comme simple
section au Datura, L. (G. L.)
BRUGUET. bot. cr. — C’est ainsi qu’on
appelle , dans quelques endroits , le Ceps es-
culent ou Boletus edulis L. (Lév.)
BRUGUIERA ( Bruguière , naturaliste
voyageur français), bot. pii. — Genre de la
famille des Rhizophoracées , formé par La-
marck ( Dict ., IV, 696, t. 397) et renfermant
des arbres et des arbrisseaux de l’Asie et de
la Nouvelle-Hollande tropicales, où ils crois¬
sent sur les bords de la mer. — Deux
autres g. ont aussi reçu ce nom : l’un établi
par Richard (Msc.) et synonyme de Conosie-
gia ; l’autre créé par Dupetit-Thouars (Dict.),
et synonyme de îumnitzera. (C. L.)
BRU
BRULEE ou POURPRE BRULEE, mou,.
— Nom vulgaire d une belle espèce du g. Ro¬
cher.
BRULURE. bot. cr. — Nom qu’on
donnait autrefois à la Rouille des Céréales
(Uredo rubigo vera DC.). Cet état , qui dé¬
pend de la présence d’un petit champignon
parasite , était considéré , avant Persoon ,
comme le produit de l’action des rayons so¬
laires, concentrés par les gouttes d’eau ou de
rosée qu’on observe sur les feuilles des Gra¬
minées. Quelques personnes , et surtout les
agriculteurs, croient encore qu’on doit at¬
tribuer la présence de cet Uredo au voi¬
sinage du Berberis vulgaris. (Lév.)
BRUMES. PHYS. — Voyez METEORES.
BRUN DE MONTAGNE. géol. — Voyez
TERRE D’OMBRE.
BRUNELLA, Mœnch. bot. pii. — Alté¬
ration de Prunella, L. (C. L.)
BRUNELLE. rept. — Syn de Coluber
bruneus L. Voyez couleuvre.
BRUNELLIER. BruneUici (nom propre).
bot. ph. — Genre dédié par Ruiz et Pavon â
Brunelli, botaniste bolonais. Il appartient à
la famille des Zanlboxylées, et offre les ca¬
ractères suivants : Fleurs diclines. Calice
4-5-parti , revêtu â sa base d’un disque
velu, déprimé, 8-IO-lobé dans son contour;
pas de pétales. Fleurs mâles : 8-10-étamines
plus longues que le calice, insérées sur le
contour d’un disque qui porte^ des ovaires
rudimentaires, b leurs femelles : étamines in¬
sérées comme les précédentes, plus courtes
que le calice, à anthères vides. Ovaires égaux
en nombre aux divisions du calice, distincts,
velus, surmontés chacun d’un petit style
aigu, et contenant 2 ovules collatéraux sus¬
pendus à l’angle interne. Autant de capsules
distinctes , s’ouvrant par devant dans leur
longueur, 1-2-sperrnes. Graines ovoïdes ou
globuleuses, offrant, dans un test crustacé
revêtu d’une pellicule fine et dans un péri-
s per me charnu, un embryon droit. — Les es¬
pèces, originaires pour la plupart de l’Améri¬
que tropicale, une ou deux des îles Sandwich
et Rawak, sont des arbres garnis ou dépour¬
vus d’aiguillons, à feuilles opposées ou verti-
cillées 3 à 3, simples ou trifoliées ou im¬
pari pennées , variations qu’on rencontre
quelquefois sur un même rameau, â folioles
coriaces, entières ou plus souvent crénelées,
sans points transparents. Les fleurs sont dis-
BRU
BRU
posées en particules ou en corymbes axillai¬
res ou terminaux. (Ad. J.)
BRUNET, ois. — Nom vulgaire du Frin-
gilla pecoris Cm., que Cuvier a réuni au g.
Moineau.
BRLNETTE. ois. — Nom vulgaire du
Tringa variabilis L., esp. du genre Bécas¬
seau.
BEI \! EUS! A (Othon Brunfels , bota¬
niste du xvie siècle), bot. ph. — Genre fort
remarquable de la famille des Scrophularia-
cées, tribu des Salpiglossidées , formé par
Plumier (le., t. G5), et adopté par tous les
botanistes, tl renferme quelques espèces in¬
digènes de l’Amérique ciséquatoriale, et fort
recherchées dans les serres d’Europe en rai¬
son de leur beau port et de leurs fleurs gran¬
des et odorantes. Ce sont des arbrisseaux à
feuilles alternes, oblongues, très entières;
à fleurs axillaires, solitaires ou en nombre,
et terminales. L’espèce la plus belle de celles
qui sont cultivées est le B. violaceus, remar¬
quable surtout par ses jeunes tiges et ses
grandes feuilles violacées en dessous, lisses
et verdâtres , avec les grandes nervures lar¬
gement bordées de blanc en-dessus. (C. L.)
BELAI A (nom propre), bot. ph. — Genre
type de la famille des Bruniaeées, établi par
Linné ( G en. , t. 1737 ), revu et adopté par
Ad. Brongniart (Ann. sc. nul., VIII , 372),
renfermant un assez grand nombre d’esp. ,
dont plus de 20 sont cultivées dans les jar¬
dins européens. Ce sont des arbrisseaux du
Cap , à rameaux subverticillés , tantôt à
feuilles petites , étroitement imbriquées , à
fleurs capitées ; tantôt à feuilles plus gran¬
des, semblables à celles des Abiétinées ou
des Myrtacées, et à fleurs paniculées , à ca¬
lices 1 -ou 3-bractéés. Voyez pour les carac¬
tères l’article bruniacées. (C. L.)
BRLAIACÉES. bot. pii. — Cette famille,
dont les genres ou les espèces les plus an¬
ciennement connues étaient placées à la
suite des Rhamnées, s’en éloigne réellement
pour se rapprocher plutôt des Cornouillers,
ainsi que l’a fait remarquer son auteur,
M. Ad. Brongniart, dans une excellente mo¬
nographie ; et l’insertion des étamines peut
être considérée plutôt comme épigynique
que périgynique,à cause de la structure sin¬
gulière et vraiment exceptionnelle d’un de
ses genres, le Raspailia, où l’ovaire, quoique
libre, porte les pétales avec les étamines
749
attachés vers son sommet. Quoi qu’il en
soit, voici ses caractères : Calice tubuleux,
à 5, ou très rarement 4 divisions imbriquées.
Autant de pétales alternes, à limbe spathulé,
posé sur un long onglet, à préfloraison im¬
briquée. Autant d’étamines alternant avec
les pétales, unissant quelquefois leur base
en une corolle monopétale, insérée avec eux
sur un disque qui lie le plus ordinairement
le tube du calice avec l’ovaire, à anthères
biloeulaires , s’ouvrant en dedans par des
fentes longitudinales. Ovaire adhérent au
calice dans la totalité ou dans la plus grande
partie de la longueur, quelquefois couronné
par une expansion du disque qui opère cette
adhérence, entièrement libre dans un seul
cas, à deux ou trois loges, plus rarement à 5,
mais paraissant alors uniloculaire et à pla¬
centation centrale à cause de l’avortement
des cloisons. Dans chaque loge, 1 ou 2 ovu¬
les collatéraux , suspendus. Style bifide ou
simple avec 2 ou 3 stigmates terminaux.
Fruit ordinairement couronné par le calice ,
persistant et marcescenl, sec, indéhiscent
ou se séparant en 2 coques, souvent 1-locu-
laire par avortement. Graines souvent coif¬
fées d’une petite caroncule , revêtues d’un
test crustacé, et présentant, au sommet d’un
périsperme charnu, un très petit embryon à
radicule supère. — Les espèces de cette fa¬
mille se rencontrent toutes au cap de Bonne-
Espérance, excepté une seule appartenant
au genre Berzelia, originaire de Madagascar.
Ce sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux
dont le port rappelle les Bruyères ; dont les
feuilles, petites, roides, entières, calleuses à
leur sommet, alternent en s’imbriquant;
dont les fleurs , rarement solitaires et termi¬
nales , se groupent quelquefois en épis ou
panicules, ou plus ordinairement se pelo¬
tonnent en tètes auxquelles souvent plu¬
sieurs bractées larges et scarieuses forment
un involucre.
genres : Berzelia , Brongn. — Bruuia,
Brongn. — Raspailia, Brongn. — Siaavia,
Thunb. ( Levisanus , Schreb. — Asirocoma ,
Neck.) — Berardia, Brong. (. Nebelia , Sxveet.)
— Linconia , L. — Audouinia , Brongn. (P a-
vinda , Thunb.) — Tittrnannia , Brong. (Mœss-
lera, Reich.) — Tbamnea , Soland. — On a
de plus placé avec doute, à la suite de la fa¬
mille, Y Heterodon , Meisn., et le Gravenhors-
lia , Nees. VFrasma, R. Br., dont on ne
750
BRU
BRU
connaît que le nom , se rapporte probable- ,
ment à l’un des genres énumérés plus haut.
(Ad. J.)
BRUNNICHI A (T. Brunnich , naturaliste
danois), bot. ph. — Genre de la famille des
Polygonacées ( Polygonées-douteuses ), éta¬
bli par Banks sur une plante découverte
dans l’Amérique boréale. Le B. cirrhosa est
un arbrisseau volubile , cultivé dans nos
jardins, à feuilles alternes, cordiformes-ova-
les , glabres ainsi que les rameaux ; à pé¬
tioles semi-amplexicaules, entourant la tige
par un bord annulaire, pubérule ; à inflores¬
cence en grappes paniculées , cirrhifères au
sommet ; à fleurs d’abord serrées , puis dis¬
tantes, solitaires ou subternées dans l’ais¬
selle des bractées , à pédicelles articulés au
milieu. (G. L.)
BRUNONIA (nom propre), bot. pii. —
Genre type de la famille des Brunoniacées,
établi par Smith ( Linn . Trans., X, 367,
t. 28, 29). Il renferme un petit nombre de
plantes, dont une est cultivée en Europe, le
B . australis. Voyez pour les caractères l’art.
BRUNONIACEES. (G. L.)
*BRUNONIACÉES. bot. ph. — Le genre
Brunonia, d’abord placé à la suite des Goo-
dénoviées, en a été plus tard séparé comme
type d’une famille distincte, dont il est jus¬
qu’ici le seul genre, et qui se distingue par
les caractères suivants : Calice à 5 divisions
terminant un tube court. Corolle monopé¬
tale , hypogyne, marcescente, dont les seg¬
ments, alternant avec ceux du calice, sont
légèrement irréguliers : les 2 supérieurs sé¬
parés l’un de l'autre dans une longueur plus
grande que les autres , tous parcourus par
une nervure médiane, à préfloraison val-
vaire. Étamines 5, hypogynes, alternant avec
les divisions de la corolle, dont les filets sont
réunis entre eux à leur sommet, ainsi que
la base des anthères. Ovaire libre , renfer¬
mant dans une seule loge un seul ovule
dressé, surmonté d’un style que termine un
stigmate entouré par une espèce de colle¬
rette ou indusium à deux valves. Le fruit est
un utricule membraneux qu’enterre et ca¬
che le tube du calice endurci. La graine, re¬
vêtue d’un test simple , n’a pas de péri-
sperme, mais un embryon nu, à radicule
infère, beaucoup plus petite que les cotylé¬
dons, qui sont droits et charnus. — Le genre
Brunonia comprend plusieurs plantes her¬
bacées de la Nouvelle-Hollande, dont le port
rappelle celui de nos Scabieuses ; dont les
feuilles radicales sont entières, spathulées,
sans stipules ; les hampes terminées par des
têtes de fleurs bleues , chacune accompa¬
gnée de 4 bractées , l’ensemble entouré
d’un involucre de larges folioles. (Ad. J.)
BRIXSVÎ Y (nom propre), bot. pii. — Ge
genre de Necker est un des nombreux syno ¬
nymes du Croton de Linné, dont il semble¬
rait cependant s’éloigner par les 2 envelop¬
pes de 3 folioles chacune , et par les capsu¬
les polyspermes que lui assigne son auteur,
qui l’avait peut-être dédié à un ancien au¬
teur d’un ouvrage pharmaco-botanique,
Jér. Brunschwyg. (Ad. J).
BRUNSWIGIA (nom d’homme), bot. pii.
— Genre de la famille des Amaryllidées , éta¬
bli par Ker (In Ait. hort. Kew. ed., 2, II,
p. 230) pour un certain nombre d’espèces
d’abord rangées dans le g. Amaryllis, dont
elles diffèrent par les caractères suivants :
Calice presque campanulé ou même ur-
céolé, à six lobes égaux ou un peu inégaux.
Étamines 6 , insérées à la base et non à la
gorge du calice; stigmate presque simple ou
à peine trilobé. Capsule mince , membra¬
neuse, à trois loges, s’ouvrant en trois valves
par le milieu de chaque loge. Celles-ci con¬
tiennent chacune un petit nombre de grai¬
nes oblongues. — Les esp. de ce g., assez
nombreuses, sont toutes des plantes bulbeu¬
ses originaires du cap de Bonne - Espérance .
Leurs fleurs , souvent très grandes , forment
une ombelle simple , et sont accompagnées
d’une spathe bivalve. Nous pensons que
ce g. pourrait, sans inconvénient, être réuni
de nouveau au grand g. Amaryllis, dont il
formerait une simple section. (A. R.)
BRUSLURE. bot. cr. — Voyez brûlure.
BRI TES. Bruia. mam. — Linné avait dési¬
gné sous ce nom un groupe disparate formé
de Mammifères dépourvus d’incisives à doigts
onguiculés, tels que les Morses, les Éléphants,
les Bradypes qui ont été distribués dans les
ordres des Carnassiers amphibies, des Éden¬
tés et des Pachydermes. M. de Blainville a
donné le même nom à une famille de l’ordre
des Mammifères ongulogrades, comprenant
le Tapir, le Daman et le Rhinocéros. (G. d’O.)
BRUYÈRE, bot. ph. — Nom vulgaire
des espèces du g. Erica. (C. L.)
BRUYÈRES, bot. ph. — Nom français
751
BR Y
qu’avait reçu la famille des Éricinées, dans la
première nomenclature qui désignait chaque
famille par le pluriel de son g. type. (Ad. J.)
BUY. Bryum (/3puov, mousse), bot. cr. —
Ce g., l’un des plus nombreux et des plus
remarquables de la famille des Mousses, ap¬
partient à la division des Acrocarpes. Son
nom lui a été imposé par Dillen , qui l’a
emprunté à la langue grecque ; mais, chez
les Grecs, ce nom avait une signification plus
étendue, puisqu’on s’en servait indifférem¬
ment pour désigner une mousse , un lichen,
une algue , et même une plante phanéro¬
game. Toutefois, ce g. Bryum , tel que l’en¬
tendait le botaniste anglais, comprenait des
Mousses qui en ont été distraites, et il a subi
depuis son établissement une foule de vicis¬
situdes qu’il serait trop long de rappeler ici.
Les bryologistes modernes ne sont même
pas d’accord entre eux sur sa circonscrip¬
tion. Les uns, comme MM. Bruch et Schim-
per, y réunissent le genre Ptychoslomurn ,
Hornsch.; le Webera et le Pohlia, Hedxv. ;
les autres , comme M. Schxvægrichen , conti¬
nuent à les tenir séparés. M. Hooker (in Lin-
dley, A nat. syst. of Bot. , p. 411) admet la
réunion proposée par les deux premiers
bryologistes; mais il en excepte le Ptycho.sto-
mum. Quant à nous , nous admettons ce
genre tel qu’il a été défini par Bridel ( Bryol .
tttliv., I, p. 623) , en excluant toutefois la
section III ou Polla, qui forme pour nous,
comme pourM. Schwægrichen et les auteurs
de la Bryologia europœa, le genre Mnium ,
lequel emprunte à la végétation des carac¬
tères tels , que la similitude apparente des
péristomes ne suffit pas pour motiver la réu¬
nion de deux g. si bien tranchés. Voici
comme nous définissons le genre Bryum •
Péristome double: l’extérieur formé par 16
dents simples, lancéolées, équidistantes, in¬
fléchies par la sécheresse, marquées d’arti¬
culations plus apparentes en dedans, où des
lamelles proéminentes les séparent, et par¬
courues longitudinalement dans leur mi¬
lieu par un sillon plus ou moins prononcé et
plus ou moins long ; l’intérieur consistant
en une membrane délicate, blanche ou jau¬
nâtre, offrant 16 sillons qui résultent d’au¬
tant de saillies en carène, d’où partent des
cils eux-mêmes carénés et séparés l’un de
l’autre par 1, 2 ou 3 filaments articulés op¬
posés aux dents, et qu’on nomme ciliola.
BR Y
Ces filaments sont ou nus (tf/r eberu) ou ap-
pendiculés (Bryum), c’est-à-dire munis de
crochets. Capsule égale, lisse, dépourvue de
toute apophyse, inclinée, penchée, horizon¬
tale ou pendante, cylindrique, ovale ou py-
riforme, munie d’un anneau et portée par
un long pédoncule. Opercule court, con¬
vexe ou conique, légèrement obtus, terminé
par un mamelon ou une petite pointe, ja¬
mais par un bec comme dans les Mnium.
Coilfe assez petite, cuculliforme ou en capu¬
chon, tombant avant la maturité. Fleurs mo¬
noïques, dioïques et hermaphrodites, c’est-
à-dire fort variables ; les mâles axillaires,
libres B. nu tans ), ou terminales gemmifor-
mes (B. nudum ), ou bien réunies en tête
(B. pallem). Anthéridies et pistils nombreux
environnés de paraphyses filiformes ou lé¬
gèrement renflées en massue au sommet,
articulées. Un seul pistil fécond. Spores lis¬
ses, très petites, globuleuses, d’un vert jau¬
nâtre. Tiges dressées ou ascendantes, pous¬
sant de nouveaux jets sous leur sommet,
mais non comme les Mnium de leur base.
Innovations ou rejets semblables à la tige
mère. Feuilles le plus souvent disposées sur
huit rangées, embrassant la tige dans sa
demi-circonférence, quelquefois décurren-
tes, ovales, ovales-lancéolées , concaves,
munies d’une nervure qui dépasse quelque¬
fois le sommet sous forme de pointe ou de
macro, entières ou denticulées, à bord mince
ou épaissi , acquérant généralement une
longueur d’autant plus grande qu’on les ob¬
serve plus près du sommet de la tige. Ré¬
seau des feuilles composé d’aréoles rhom-
boidales ou quadrilatères et parallélogram-,
mes inférieurement, et disposées en une
seule couche.
Ces Mousses vivent en société sur la terre,
où elles forment des gazons plus ou moins
touffus, jamais dans l’eau ni sur les arbres.
Elles sont vivaces et se rencontrent sous
tous les degrés de latitude de l’un et de l’au¬
tre hémisphère, depuis le fond des vallées
jusqu’au sommet des plus hautes monta¬
gnes. Ainsi le Bryum coronutum croît dans
les zones les plus chaudes du Nouveau-
Monde, et M. Martins nous a rapporté du
Spitzberg les B. cœspiticium et julaceum, ce
dernier, il est vrai, sans capsules. Le B. ar-
! genteum se trouve sous les latitudes les plus
^ diverses et dans les deux hémisphères.
7 52
BRY
BR Y
Nous l’avons reçu du Chili, de la Bolivie,
de l’Égypte, des îles Canaries, du Brésil et
des Neel-Gherries. Le nombre des espèces
connues de ce g. s’élève à environ cinquante,
et à un nombre plus grand encore si l’on
veut admettre comme espèces légitimes tou¬
tes les formes proposées comme telles. (C. M.)
BRY A. BOT. PH. — Voyez AMERIMNUM.
* BRYACÉES. bot. cr. — Cette tribu
de la famille des Mousses acrocarpes a
pour type le g. Bryum , défini plus haut ,
et en comprend plusieurs autres encore ,
tous réunis par les caractères suivants :
Capsule terminale, le plus souvent égale,
oblongue ou pyriforme, dressée, penchée
ou pendante, lisse, rarement striée, munie
d’un long pédoncule et s’ouvrant par un
orifice plus ou moins évasé. Coiffe en alêne
fendue sur le côté. Opercule varié. Péristome
ordinairement double , rarement simple et
encore plus rarement réduit à une mem¬
brane annulaire horizontale. Tige simple ou
rameuse, poussant des rejets, soit de la base
[Mnium], soit du sommet [Bryum). Feuilles
espacées ou serrées et étroitement imbri¬
quées, assez variables dans leur forme gé¬
nérale et dans celle de leur réseau, souvent
marginées, dentées, mucronéesou cuspidées,
réunies chez un grand nombre au sommet
de la tige, de manière à figurer une rosette
ou une sorte de toupet. Fleurs hermaphro¬
dites , monoïques, mais aussi très souvent
dioïques; et, dans les deux derniers cas, les
mâles réunies en tête ou en disque au som¬
met des tiges, rarement placées dans Fais¬
selle des feuilles supérieures, avoisinant les
fleurs femelles. Les genres qui constituent
cette tribu peuvent être répartis en trois
sections, dont M. Schwægrichen fait autant
de petites tribus.
1 0 mnia. Genres: Cinclidium, Sw.; Mnium ,
Hedw. ; Peromnium , Schwægr. ; Aulacom-
nion , Schwægr.; Arrhenopterum , Hedw.
2° brya. Genres : Bryum , Dill. ; Pohlia ,
Hedw. ; Ptychosiomum , Hornsch. ; Timmia ,
Hedw.; Acidodonlium? , Schwægr.
3° leptostomi. Genres : Leplosiomum , Rob.
Br. ; Brachymenium , Ilook. ; Leptolheca ,
Schwægr. (C. M.)
*BRYANTHUS, Gmel. (/3p-Jo> , je crois en
abondance ; av0oç , fleur), bot. ph. — Syno¬
nyme de Menziesia de Smith. (C. L.)
BR Y A VIS. uns. — Genre de Coléoptères
dimères, famille des Psélaphiens, établi par
Knoch, et adopté par Latreilîe, ainsi que par
M. Aubé, qui, dans sa monographie de cette
famille , p. 23, le range dans la division de
ceux à tarses monodactyles. M. Aubé rap¬
porte à ce g. 14 espèces qu’il sépare en 4
groupes ou sous-genres, dont il serait trop
long de détailler ici les caractères. Nous
nous bornerons à citer une espèce pour
chacun d'eux : 1° B. sanguinea ( Amhicus
sanguineus Fabr. ) ; 2» B. fossulata Reich.;
3° B. Lefebvrei Aub. ; 4° B. Goryi Aub. Les
trois 1res sont d’Europe , et se trouvent aux
environs de Paris. La quatrième est de Car-
thagène en Amérique. M. Dejean [Calai., 3e
édit.) désigne 17 espèces de Bryaxis, dont 5
d’Amérique, et les autres d’Europe. (D.)
‘BRVOBUTÎ (/3pvov, mousse; jScoç, vie).
bot. ph. — Famille des Orchidées , tribu des
Malaxidées. Genre établi par Lindlev [Nat.
sysi., p. 446), et très voisin du g. Otiomevia.
Les folioles externes de son calice sont rap¬
prochées , ovales et velues, les intérieures
sont allongées , linéaires , tronquées, cour¬
tes et réfléchies entre les externes. Le labelle
rétréci à sa base est ovale, entier , sans ap¬
pendices. Le gynostème, très court, porte une
anthère biloculaire, qui contient huit masses
polliniques disposées 2 par 2 sur 2 rangées.
Ce g. ne se compose que d’une seule esp. ,
petite plante parasite , originaire des An¬
tilles, à fleurs petites, herbacées , réunies en
tête; à tige épaisse, et à feuilles disposées
2 par 2, oblongues et émarginées au som¬
met. (A. R.)
BRYOBIUS (iSpvov, mousse; jStoç, vie). uns.
— Genre de Coléoptères pentamères, de la
famille -des Carabiques, créé parM. deChau-
drçir ( Tabl. d’une subdivis. du g. Feronia ),
qui indique les trois espèces suivantes
comme en faisant partie: Pt. Jurinei Panz.,
Hirdenii Find. , bicolor Peirol. , et peut-être
le Pt. Xartanii Dej. Les deuxième et troi¬
sième ne sont regardés par M. Dejean que
comme des variétés du premier; et le bi¬
color, que ce dernier a reçu des Pyrénées se
trouverait aussi en Suisse , suivant M. de
Chaudoir, si toutefois ce n’est pas une es¬
pèce distincte. (c.)
BRYOCIIARIS [ftp-uov , mousse; /«ptç,
grâce ). ijns. — Genre de Coléoptères penta¬
mères, de la famille des Brachélytres , établi
par M. Lacordaire, dans la Faune entomolo-
BRY
BRY
gigue des environs de Paris, et non adopté
par M. Erichson, qui en rapporte les espèces
au g. Boliiobius de Leach. (D.)
*BRYOCHYSIUM ( fipvov, mousse ;
diffusion), bot. pii. — Link ( Handb . der bol.,
III, p. 341) décrit sous ce nom un champignon
dont le sporange est plus ou moins étalé, d’a¬
bord d’une consistance molle , puis friable,
et composé de filaments mêlés de sphérules
grandes et petites, qui pourraient en être les
spores. Le B. muscorum est de couleur oran¬
gée, et ses filaments en sont blancs. M. Endli-
cher croit que ce champignon ne diffère pas
du Rhizocionia muscorum. (LÉv.)
*BR1 OCLADIEM (|3pvov, mousse ; x)a^oç,
rameau), bot. cr. — Genre de Champignons
établi par Kunze, et dont la description ne
parait pas très exacte. Endlicher , dans son
Généra plantarum, le place à la suite des
Pyrénomycètes. (LÉv.)
*BRYOCLES. bot. pii. — Famille des Li-
liacées. Le g. ainsi nommé par Salisbury
{Hort. Soc. Trans.yili, p. 11), et qui a
pour type les Hemerocallis japonica et H.
cœrulea, avait été établi antérieurement par
Sprengel sous le nom de Funkia. (A. R.)
BRYOCORIS (^pvov, mousse ; xopcç, pu¬
naise). ins. — M. Fallen a désigné ainsi un
genre , qui rentre parfaitement dans celui
d ' Eurycephala, Lap., ou Hallicus, Hahn., de
la famille des Miriens , de l’ordre des Hé¬
miptères. La seule esp. citée par M. Fallen
est le B. pieridis. (Bl.)
BRYOÏOEI. BOT. CR. — y oy. BRYACÉES.
BRYOIVE. Bryonia ((3 pvœ, je végète avec
force), bot. pii. — Genre de la famille des
Cucurbitacées, tribu des Cucurbitées Bryo-
niées, formé par Linné (Gen., 1480, Excl. sp.),
et comprenant un grand nombre d’esp. répan¬
dues dans toutes les parties tempérées et chau¬
des du globe. On en cultive une trentaine
d’esp. dans nos jardins européens, en y com¬
prenant 2 esp. indigènes, les B. dioica
et alba. Ce sont des plantes herbacées an¬
nuelles ou pérennes, pileuses ou scabres,
volubiles, à rhizome tubéreux ; à feuilles al¬
ternes, pétiolées, cordiformes, anguleuses
ou trifides ; à fleurs axillaires, en grappes
ou en fascicules, dont les femelles souvent
solitaires. Les fleurs, dans ce genre, sont
monoïques ou dioïques. Les mâles ont le
calice campanulé , 5-fide, la corolle 5-par-
tite, adnée à la base de celui-ci; 5 étamines
753
triadelphes dontles anthères à une seule loge
adnée dorsalement et en cercle le long d’un
connectit incisé-denté ; à la base une glan-
dule trilobée. Les femelles ont un tube cali-
cinal tubulé, conné avec l’ovaire et étranglé
au-dessus, à limbe supère, 5-fide, campa¬
nulé ; la corolle des males ; un style trifide ;
à la base du style une glandule annulaire,
entière ou lobée. Baie globuleuse, oligo¬
sperme. La /». dioïque, fort commune dans
tous les bois et dans les haies, offre un rhi¬
zome charnu, très gros, composé presque
entièrement d’amidon et d’un principe âcre,
lequel est un violent purgatif ; traité convena¬
blement, et dégagé de celui-ci, on en tire une
fécule assez bonne et comestible. (C. L.)
BRYOXIÉES. bot. pii. — Tribu de la
famille des Cucurbitacées ( voyez ce mot),
ayant pour type le g. Bryonia. (Ad. J.)
RRYOPHAGïDES. Bryophagidi ((3p-6ov ,
mousse; yuytiv, manger), ins. — Nom d’une
tribu établie par M. Guénée, dans sa famille
des Noctuelles d’Europe , pour y placer le
seul genre Bryophile. (d.)
BRYOPHÏLE. Bryophila (/3puov, mousse ;
(pcXsco, j’aime), ins. — Genre de Lépidoptères
nocturnes , établi par M. Treitschke , et
adopté par M. Boisduval , qui le place dans
sa tribu des Bombycoïdes. Toutes les espèces
de ce g. sont de petite taille (la plus grande
n’a pas plus d’un pouce d’envergure). Leurs
Chenilles ont beaucoup de rapports avec
celles des Lithosides ; elles sont garnies de
tubercules surmontés de poils courts, et vi¬
vent aux dépens des Lichens qui croissent
sur les pierres , les murailles et les arbres.
Elles se cachent pendant le jour, et se méta¬
morphosent dans des creux qu’elles tapissent
intérieurement de soie, et qu’elles recouvrent
de Lichens, de manière à cacher leur retraite.
Ce g. renferme 14 espèces, dont 4 seulement
se trouvent aux environs de Paris. Nous ci¬
terons parmi ces dernières, comme type du
genre , la B. glandifera des auteurs alle¬
mands , nommée B. lichenes par Fabricius,
et figurée dansl 'Histoire des Lépid. de France,
t. IV, pl. 86, fig. 1. (D.)
*BRYOPHTHALMUM, Mey. (jSPv»,je
j végète; ocp0a/p.oç , œil), bot. pu. — Syno-
| nyme de Moneses, Salisb. (C. L.)
BRYOPHYLLEM (p Pv®, je croîs en abon-
! dance ; fvtiov, feuille), bot. ph. — Genre de
' la famille des Crassulacées, tribu des Ombi-
48
T. II.
754
BR Y
BR Y
licées (Crassulées-Diplostémones, DC.), formé
par Salisbury ( Paradai. 3), et peu distinct
du Kalanchoë d’Adanson, auquel on devrait
peut-être le réunir. Nous examinerons cette
question à l’article kalanchoë. Le B. calyci-
num, seule espèce du genre, est fort remarqua¬
ble par sa facilité de reproduction, à laquelle
son étymologie générique fait allusion. Si
l’on pose sur le sol une de ses feuilles, dont
la forme est ovale-arrondie, crénelée-sinuée,
il sort bientôt de chacune des sinus de peti¬
tes radicelles, que surmontent immédiate¬
ment une ou plusieurs jeunes plantes. (C.L.)
*RRYOPOGON ( jSpuov , mousse; 7rwy«v,
barbe), bot. cr. — (Lichens.) Genre établi
par M. Link ( Handb ., III, p. 164) sur un dé¬
membrement des Corniculaires d’Acharius,
mais qui n’a point été admis. Toutes ces es¬
pèces, ou au moins le plus grand nombre,
rentrent dans le g. Evernia. [Voyez ce mot.)
On peut encore consulter un article que
MM. Nees d’Esenbeck et Flotow ont publié
dans la Linnœa , sur leur nouveau g. Neu-
ropogon , lequel ne nous semble pas lui-
même devoir être distrait des Évernies. Nous
avons donné une traduction de cet article
dans les Annales des sciences naturelles (2 esér.
Bot., tome III, p. 238). (G. M.)
BRYOPSIS (Spvov , mousse ; tyiç, appa¬
rence). bot. cr. — (Phycées). Lamouroux a
établi sous ce nom [Ann. Mus., 20, p. 281,
t. 7 ) un g. fort remarquable de la famille
des Zoospermées, et qui depuis n’a subi au¬
cune modification, tant il est naturel. Ses
caractères sont les suivants : Fronde mem¬
braneuse, tubuleuse, cylindrique, continue,
simple ou rameuse ; rameaux irréguliers ou
dichotomes, chargés dans une plus ou moins
grande étendue , mais surtout vers leur
sommet, de ramules tantôt étroitement im¬
briqués de tous les côtés, tantôt disposés
sur deux rangées, comme les barbes d’une
plume, ou, en d’autres termes, pennés. Ces
filaments tubuleux, anhistes, du moins en
apparence, car M. J. Agardh nous apprend
que, dans les Confervées et plusieurs Sipho-
nées, il a constaté qu’ils étaient composés
de fibres spirales entrecroisées, ces filaments,
disons-nous , sont remplis, pendant la vie,
d’un liquide chargé de granules verdâtres
d’une excessive ténuité , lesquels, dans la
dessiccation, se déposent à l’intérieur de la
paroi du tube, s’y eoncrètent et la tapissent
comme d’une sorte de vernis. Les granules
en question se métamorphoseront un jour
en Zoospermes ou sporidies animées , des¬
tinées â propager la plante. M. J. Agardh,
qui a suivi toute leur évolution dans le
Bryopsis arbuscula , a très bien décrit tous
les phénomènes qui se sont passés sous ses
yeux pendant cette métamorphose, sur la¬
quelle nous reviendrons plus en détail au
mot zoospermes. Jusqu’à ces derniers temps,
on avait cru les Bryopsis privés de ces or¬
ganes appendiculaires qu’on retrouve dans
les g. Codium, Vaucheria et Flabellaria, et
qui ont reçu le nom de Coniocystes. M. Me-
neghini les a observés le premier, en 1837
[Flora, décemb ., 1837, p. 721), et nous avons
vérifié son observation sur des échantillons
de B. balbisiana recueillis à Villefranche
par M. Webb. [V. Ann. sc. nat. 2e sér., II,
p. 370). Ces Coniocystes sont des espèces de
poches sphériques, de la même nature que
le filament qui les porte, et dans lesquelles
se voit une masse granuleuse d’un vert dont
la teinte noirâtre dépend probablement de
leur agglomération. Elles tiennent au fila¬
ment par un très court pédicelle. On ne sait
pas bien encore si ces organes se compor¬
tent comme les analogues qu’on rencontre
dans quelques g. voisins, c’est-à-dire s’ils se
détachent et germent en masse pour repro¬
duire la plante.
Le g. Bryopsis est composé d’Algues fort
élégantes par leur ramification et leur port.
Il a son centre géographique dans les zones
tempérées des deux hémisphères. Il s’avance
un peu plus dans le Nord que dans le Sud,
car on en trouve une espèce au Danemark,
tandis que les Malouines forment sa limite
dans l’hémisphère opposé. La Méditerranée
en fournit proportionnellement le plus grand
nombre. Ce nombre s’élève aujourd’hui à
environ 16 esp. bien distinctes. (C. M.)
*BR10PTERIS (Æpvov, mousse ; 7TT£pOV ,
aile), bot. cr. — (Hépatiques.) Le g. Frulla-
nia de Raddi, réhabilité et solidement éta¬
bli aujourd’hui par M. Nees d’Esenbeck
[Hepat. Fur. , III, p. 211), offre , dans sa
structure, deux formes principales dont ce
savant a fait le type des 2 sous-genres Jubula
et Bryopteris. Les Bryopteris , qui se com¬
posent d’espèces exotiques , offrent pour ca¬
ractères : Un périanthe à trois angles et à
dos lisse ; un style allongé ; des feuilles mu-
l
LU B
BUC
755
nies d’un lobule plan , infléchi el uni dans
toute sa longueur au lobe dorsal , enfin des
arnphigastres entiers, tronqués à leur som¬
met et dentés. Les Jungerrnannia spalhuli-
siipa Nees et diffusa Sw. font partie de celte
section des Frullania. F oij. ce mot. (C. M.)
BRYEM. bot. cr. — F oyez bry.
BEBALE ( jSou'gaXoç, bullle ). mam. — Es¬
pèce du genre Antilope, type d’un sous-genre.
FoiJ. ANTILOPE.
"BEBALIDES. mam. — Nom sous lequel
quelques auteurs désignent les Antilopes voi¬
sines du Bubale.
*BEBALI!VA ( Bubalinus , de Bœuf ou Buf¬
fle). bot. ph. — Svn. de Burchellia , B. Br.
(C. I,)
*BEBALORIVIS, Smith, ois. — Synonyme
du g. Alecto de M. Temminck.
*BEBAS (contraction de fiôvSalos, buffle).
ins. — Nom donné par Mégerle à un genre
de Coléoptères pentamères, de la famille des
Lamellicornes, qui ne renferme jusqu’à pré¬
sent que 2 espèces du midi de la France ,
V Onitis bison Fabr., et F O. tabulas Latr. Ce
genre se distingue des Oniiis par la tête
armée de 2 cornes longues et divergentes, et
par le corselet qui s’avance en pointe dans la
première espèce, et dont l’avancement est
tronqué dans la seconde. (C.)
BEBBOLA. bot. cr. — Nom qu’on
donne, dans quelques parties de l’Italie, à la
Coulemelle ( Agaricus procerus Scop.), et qui
paraît emprunté à la forme de son pédicule,
dont l’extrémité inférieure est renflée en
forme de bulbe. (Lév.)
BEBO. ois. — Nom spécifique du Grand-
Duc d’Europe, Slrix bubo Gm. , employé
comme générique par Cuvier pour désigner
les Oiseaux nocturnes à conque petite, dont
le disque de plumes est moins prononcé que
dans les Chats-Huants, et qui ont des tarses
emplumés jusqu’aux ongles. V oyez duc.
(C. d’O.)
BEBON (jSovSwv, aine; qui guérit les tu¬
meurs de l’qine). bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Ombellifères , tribu des Peucéda-
nées, formé par Linné ( non Sprengel), pour
renfermer quelques espèces du Cap , dont
plusieurs sont cultivées dans les jardins eu¬
ropéens. Ce sont des arbrisseaux très glabres,
sécrétant une gomme résineuse , à tiges cy¬
lindriques, portant des feuilles biternatisé-
quées, glauques, rigidules, à segments den¬
tés ou pinnatifides , el à pétioles vaginants;
à fleurs d’un jaune verdâtre en ombelles
composées, multiradiées , à involucre, et
involucelles polyphy Iles, dont les folioles sont
linéaires. (C. L.)
BEBROMA, Schreb. (/3ov, particule aug-
mentative ; /?pwp. a , nourriture), bot. pii. —
Synonyme de Guazumu. (C. L.)
BEBETES, Ois. — Syn. latin de Boubou,
nom du Coucou chez les Malais. Foy. Bou¬
bou. (C. d’O.)
BECANOFÏIYELEM, Pluckn. ( j3 uxàv/i,
trompette, tm*
/ 0/
Sparmann et de Thunberg, il fallait déjà s’a¬
vancer assez loin vers l’est pour en rencon¬
trer, et aujourd’hui ils commencent à deve¬
nir rares dans des lieux où nos deux voya¬
geurs les trouvèrent par troupeaux de cinq
à six cents têtes. Cependant on en a vu en¬
core récemment jusqu’au cap Lagullas , le
point le plus austral du continent. Du côté
opposé on les connaît jusqu’au tropique, et
il est possible qu’ils s’avancent beaucoup
plus loin ; mais jusqu’à présent on manque
de renseignements positifs à cet égard; car
ce que disent les anciens voyageurs des Buf¬
fles de la côte de Guinée est ordinairement
si vague , qu’il n’y a pas de raison pour le
rapporter à l’espèce du Cap plutôt qu’à
l’espèce dont il nous reste à parler, quoique
jusqu’à présent on n’ait pas de preuve que
cette dernière se trouve au sud de l’équa¬
teur.
L’existence d’une deuxième espèce afri¬
caine de Buffle n’est bien établie que depuis
le voyage de Denham et Clapperton , qui
rapportèrent du Bornou quelques dépouilles
de cet animal, qu’on leur avait désigné dans
le pays sous le nom de Zamouse. Les natu¬
ralistes qui dressèrent le catalogue de la
collection zoologique formée dans le cours
de l’expédition n’eurent pas de peine à re¬
connaître dans le Zamouse un véritable Buf¬
fle ; mais ils ne le distinguèrent pas du Buffle
commun, et ce fut en 1837 seulement que
M. Gray (Magazine of nat. hist. N. S.,
t. II ) le présenta comme une nouvelle es¬
pèce . qu’il caractérisa par la phrase sui¬
vante : « B. brachyceros Gray : front large ,
plat ; cornes courtes , fortes , aplaties anté¬
rieurement à la base, arrondies postérieure¬
ment, divergentes de chaque côté et à peine
inclinées en arriére, un peu recourbées vers
la pointe, qui se dirige en avant; pelage
roux. » Vers la fin de l’année 1838, une jeune
femelle fut amenée vivante à Londres , et
M. Gray en donna, dans les Annals of nat.
Iiist. , t. II , une description assez détaillée,
que nous regrettons de n’avoir pas connue à
l’époque où nous avons fait l’énumération
des espèces comprises dans le genre Bœuf.
Au reste , depuis la publication de cet
article, notre ménagerie s’est enrichie
d’un Bos brachyceros figuré dans l’atlas de
ce Dictionnaire. C’est l’individu observé par
\T. Grav, mais maintenant adulte, et dont
768
BU F
BUF
les caractères ont été, en certains points, no¬
tablement modifiés par l’âge. Ainsi on ne
peut plus dire aujourd’hui que l’animal a le
front plat : la convexité dans le sens trans¬
versal est certainement peu prononcée, mais
dans le sens de la longueur elle est très mar¬
quée. Au reste , la forme du front dans les
Buffles est , comme nous l’avons dit , très
sujette à changer par suite du développe¬
ment des sinus olfactifs, qui se continue
long-temps après que la taille a cessé d’aug¬
menter.
Notre Bos brachyçeros est de la taille d’une
Vache bretonne , mais beaucoup plus com¬
pacte de forme. Les épaules surtout sont re¬
marquablement charnues ; le cou est fort,
c’est-à-dire épais transversalement; il ne
présente pas à sa partie inférieure la plus
légère apparence d’un fanon ; les flancs
sont bien développés ; la croupe, avalée
comme dans tous les Buffles , est d’ailleurs
très charnue, et les os n’y font point saillie,
comme chez les individus des races domes¬
tiques , qui paraissent toujours maigres en
ce point, quel que soit d’ailleurs leur em¬
bonpoint. Les cuisses sont rebondies, pres¬
que comme celles des Zébus ; les jambes
sont fines, comparativement à ce que nous
les voyons dans les autres espèces du sous-
genre; les pieds sont bien faits, et ceux du train
de derrière surtout sont remarquablement
petits et serrés , ce qui semblerait indiquer
que l’animal foule plus souvent un sol ré¬
sistant qu’un terrain fangeux. La queue,
terminée par un petit bouquet de poils, est
très courte, et ne descend pas au-dessous
du pli de la cuisse. La tête est petite, large
à la partie supérieure, mais moins resser¬
rée au-dessous des yeux que dans le Buffle
commun ; le museau est assez large, mais
ne se relève pas supérieurement; le front
est large, presque nu à sa partie supérieure ;
les yeux sont petits, de couleur foncée; leur
pupille est presque ronde , cependant un
peu allongée dans le sens transversal ; le re¬
gard n’a rien de farouche , et l’animal en
effet s’est montré jusqu’ici d’un naturel as¬
sez doux. Les cornes, qui ont un peu changé
de forme depuis qu’elles ont été décrites
par M. Gray, sont d’ailleurs restées remar¬
quablement courtes, et ainsi l’animal mérite
encore le nom qui lui a été imposé. C’était
hasarder un peu cependant que de donner à
une espèce dont on ne connaissait pas l’état
adulte un nom tiré du caractère qui est le plus
sujet à varier avec l’âge. Les cornes, placées
très près des yeux, se portent en dehors et
en haut, presque dans la continuation du
front, puis se recourbent de manière à for¬
mer par leur ensemble un croissant; leur
courbure, assez uniforme, est pourtant un
peu plus marquée vers la partie supérieure,
de sorte que les deux pointes se regardent;
elles sont triangulaires à leur base; la face
frontale rencontre la face occipitale sous un
angle aigu, et la face temporale sous un angle
droit; le troisième angle est arrondi.
Ces cornes ne présentent à leur surface
aucune empreinte marquée ; l’animal les
use en les frottant contre les corps durs, et
la face supérieure, qui est toute rayée par
suite de ces frictions , au lieu de paraître
noire, présente une teinte ardoisée.
Les oreilles sont d’une grandeur démesu¬
rée; très larges à leur partie moyenne, elles
se prolongent ensuite en une pointe aiguë
dont l’extrémité est comme tronquée. Cette
sorte de troncature porte un pinceau aplati
de poils noirs ; deux replis saillants dans
l’intérieur de la conque sont garnis de longs
poils blanchâtres disposés en franges élégan¬
tes. Les oreilles sont d’ailleurs presque
nues ; l’animal les agite fréquemment et pa¬
rait s’en servir avec assez d’adresse pour
chasser les mouches. Dans l’état de repos,
l’extrémité en est retournée en dehors.
Le Bos brachyceros a la peau d’un noir bru¬
nâtre et d’une grande épaisseur; à en juger par
les gros plis qu’elle forme sur le cou et près
du garot , on peut croire qu’elle est propor¬
tionnellement aussi épaisse que celle du Rhi¬
nocéros ; à la partie supérieure du cou , et
au dos , elle est garnie de poils excessive¬
ment rares, qui y sont implantés presque à
angle droit ; sur les parties latérales et infé¬
rieures, les poils sont un peu plus abondants
et mieux couchés. Aux jambes ils ne présen¬
tent rien de remarquable. Les poils sont roux
sur le dos et à la tête, brunâtres au cou et sur
les flancs, un peu plus foncés sur les jambes,
surtout au-devant des genoux; le bout du
museau est d’un brun noir des deux côtés
du muffle glanduleux et au menton ;
outre les poils courts et bien couchés dont
ces parties du museau sont couvertes , on y
voit un bon nombre de longs poils noirs qui
BU F
BIJF
769
naissent perpendiculairement à la surface;
le dessous de la ganache, la partie inférieure
du cou et celle du ventre sont de couleur
cannelle.
L’individu que nous venons de décrire a
été amené de Sierra-Leone où les Anglais le
désignent sous le nom de bush cow , Vache
des bois ; d’après les renseignements qu’a
reçus M. Gray, l’espèce paraît être assez
commune dans les bois du voisinage de celte
colonie. Comme c’est aussi dans ce lieu que
Thomas Candish , en 1586 , rencontra deux
Buffles sauvages , il y a tout lieu de croire ,
quoiqu’il ne donne aucun détail , que l’ani¬
mal qu’il a vu est celui que nous venons de
décrire.
On pourrait croire que c’est aussi du Bos
bracliyceros qu’a voulu parler Bosman , et
dont il dit avoir vu, en un point de la côte
plus reculé de 80 vers le sud , c’est-à-dire à
l’entrée de la rivière de Gabon, un troupeau
d’une centaine de têtes. Pour la taille et la
couleur, son Buffle ressemble bien au nô¬
tre; mais au lieu de cornes en croissant, il
a des cornes droites. Bosman, d’ailleurs, re¬
marque que l’animal , quoique très agile ,
semble boiteux au moment où il se met en
marche, et ceci semble indiquer plutôt une
de ces grandes espèces d’vVntilopes à garrot
plus haut que la croupe dont l’allure, au
partir, a en effet quelque chose de claudicant.
Rien ne prouve au reste qu’il ne puisse
exister en Afrique une troisième espèce de
Buffle , qui serait propre aux régions tropi¬
cales de ce pays , régions restées jusqu’à ce
jour presque complètement inconnues aux
naturalistes. En Asie nous avons peut-être
aussi quelques découvertes à faire , et nous
possédons même déjà des indications assez
importantes relativement à l’existence d’une
espèce qui , si elle ne rentre pas complè¬
tement dans les limites que nous avons assi¬
gnées au groupe dont il s’agit, y tient au
moins de très près.
Witsen dit qu’en Daourie on trouve des
Yaks, dont les mâles ont de grandes cornes
aplaties et courbées en demi-cercle qui ser¬
vent à la fabrication des arcs. Notre auteur
paraît avoir eu principalement égard au pe¬
lage en rattachant cet animal au Yak , et l’on
conçoit que d’autres prenant surtout en con¬
sidération la forme des cornes aient bien pu
le rattacher au Buffle ; aussi c’est sans doute
à la même espèce que se rapportent les ren¬
seignements obtenus par Pallas de certains
Tartares occident aux voisins de l’Irtisch, sur
un grand Buffle sauvage très semblable aux
laks, qui se trouve dans la grande chaîne
altaïque, chaîne dont un rameau se prolonge,
comme on le sait, à travers la Daourie. L’exi¬
stence du Buffle à pelage de Yak , ou si l’on
veut du Yak à cornes de Buffles , ne repose
pas d’ailleurs seulement sur les indications
que nous venons de donner; elle est mieux
établie par le passage suivant extrait d’une
grande encyclopédie chinoise , passage que
nous pouvons citer, grâce à l’extrême obli¬
geance de notre savant ^sinologue , M. Sta¬
nislas Julien.
« Le Li-nieou est un Bœuf sauvage qui ha¬
bite dans les forêts profondes. Par la forme
de son corps, par son pelage et par sa queue, il
ressemble au Mao - nieou ( Yak ) ; seulement
ce dernier est petit et l’autre est très grand :
il y en a qui pèsent jusqu’à mille livres. Son
corps est entièrement velu, et sa queue,
qu’on connaît sous le nom de li, peut servir
à faire des étendards ; on s’en sert aussi pour
les houpes des bonnets, et pour faire les
cordons avec lesquels on attache ces bonnets
sous le menton : il a des cornes très longues
dont on se sert pour faire d’ excellents arcs. Ces
cornes sont d’un jaune mêlé de noir. Il y a
des gens qui les ont prises pour des cornes
de Rhinocéros, quoique leur texture ne soit
pas la même ; et c’est peut-être pour cela
qu’un des noms par lesquels on désigne l’a¬
nimal est celui de Rhinocéros velu.... D’a¬
près ce qui vient d’être dit on voit que les
cornes de cet animal ont plus de valeur que
celles duMao-nieou (Yak), et que, d’un autre
côté, les poils et la queue du Mao-nieou ont
plus de valeur que ceux du Li-nieou. »
(Boulin.)
BUFFLESSE ou BUFFLONNE. MAM. —
Femelle du Buffle.
BU F FL ET IN ouBUFFLON. mam.— Nom
du jeune Buffle.
BUFFONIA (Buffon, célèbre écrivain
naturaliste), bot. ph. — Genre de la famille
des Garyophyllacées , tribu des Alsinées-
Eualsinées , formé par Sauvages ( Mei/t .
nat ., 141), et renfermant quelques plantes
annuelles, ou vivaces, ou suffrutescentes,
répandues dans le bassin méditerranéen ,
l’Asie-Mineure, la Perse et l’Arabie pétrée.
40
T. II.
770
BUG
BU J
Elles ont le port d’xmJuncusbufonius très vi¬
goureux; les tiges en sont presque nues, effi¬
lées, paniculées, rameuses ; à feuilles oppo¬
sées, subulécs, dont les supérieures oppri¬
mées , éstipulées; les fleurs sont en épis
cymeux ou en grappes, ou en panicules. On
en cultive deux espèces dans les jardins,
les B. annua et perennis. (G. L.)
BUFO. rept. — Nom latin du Crapaud.
4 BUFONIFOIiMES. rept.— MM. Duméril
et Bibron (Hist. nat. des Rept.), nomment ainsi
une des grandes familles dans lesquelles se
partagent les Batraciens anoures. Les Bufo-
niformes, dont le faciès se rapproche toujours
plus ou moins de celui de nos Crapauds,
sont partagés par ces naturalistes en 12 g. ,
qui sont: Dendrobate, Pihinoderme, Atélope,
Crapaud , Phrynisque , Brachycéphale , Hy-
lædactyle , Plectropode , Engystome, Upé-
rodonle , Breviceps , Rhinophryne. Les Bu-
foniformes ont pour caractères de manquer
de dents aux deux mâchoires , tandis que
les Raniformes et les Hyiæformes en ont à
la mâchoire supérieure. En général, ils n’en
ont pas non plus au palais , et leur langue
n’est pas échancrée en arrière. A la même
famille appartiennent encore les genres
Kcilophnjne , Chaunus , etc., qui sont moins
bien connus que ceux que nous avons cités.
(P. G.)
BUFOMTE. poiss. — Nom qu’on donne
à certaines dents fossiles dont les unes sont
des molaires de Sparoïdes , voisins des
Chrysophrys, et d’autres appartiennent à des
g. voisins des Placodus d’Agassiz. (Val.)
‘ BIJFOXOIDES. rept.— Fitzinger, dans sa
classification des Reptiles, nommait ainsi la
seconde famille des Batraciens, dont le type
est Se genre Bufo ou Crapaud. Il n’y rappor¬
tait que les deux genres Bufo et Rhinella, les
autres Batraciens bufoniformes formant sa
famille des Bombinatoroides dont le caractère
est de n’avoir pas le tympan visible. (P. G.)
BUGAINVILLÆA. acépii. — - V oyez
BOUGAINVILLÉE
BUGLE. bot. ph. — Nom vulg. français
d’une esp. du g. Ajuga ( Y A.’reptans L.), et
par extension de tout le genre. (C. L.)
BUGLOSSE. Buglossa ( j3oÜç , bœuf;
cra-a, langue), bot. ph. — Nom vulgaire
français du genre Anchusa. (C. L.)
. BUGLOSSUS ( /3o0ç , bœuf ; yXScraa, lan¬
gue). bot. cr. — Nom que quelques auteurs
donnent à une espèce de champignon charnu
et poreux qui croit sur les Hêtres , les Châ¬
taigniers et notamment sur les Chênes. Le
nom de Bolet langue de boeuf lui vient de
sa ressemblance avec cette partie ; on le
nomme encore Bolet hépatique, parce que
souvent il a Sa forme et la couleur d’un foie
d’animal. C’est une espèce comestible, mais
peu recherchée. Voyez fistulina. (Lév.)
BUGRANE. bot. pii. — Voyez bougraine.
BEïS. Buxus (ttv^oç en grec), bot. pii. — -
Genre de la famille des Euphorbiacées ,
ainsi caractérisé : Fleurs monoïques , dont
le calice présente les sépales inégaux, alter¬
nant par paires. Fleurs mâles ; 4 étamines
insérées sous un pistil central rudimentaire,
simple ou trilobé, à filets dressés, à anthères
adnées qui se contournent après la floraison.
Fleurs femelles : Ovaire glabre , à 3 loges
bi-ovulées, surmonté de 3 styles qui partent
des côtés de son sommet concave , et qui ,
légèrement bilobés à leur terminaison, sont
creusés dans la longueur du côté interne
d’un sillon stigmatique glanduleux. Le fruit
capsulaire contenant, sous une enveloppe co¬
riace et verdâtre, 3 coques minces et char-
tacées, 2-spermes, se sépare à la maturité en
3 valves alternant avec les styles et les coques
dont elles emportent la moitié avec elles ,
de sorte que chacune se montre surmontée
de 2 cornes , et porte 2 graines séparées par
une cloison qui lui est opposée. Ces graines
sont revêtues d’un lest noir, luisant et cas¬
sant. Les Buis sont des arbres ou arbrisseaux
d’Europe, cultivés dans la plupart de nos
jardins. Leurs feuilles, opposées, sur des ra¬
meaux 4-gones, très entières et coriaces , se
font remarquer par la facilité avec laquelle
l’épiderme de Sa face inférieure se sépare sous
la forme d’une membrane blanche. Leurs
fleurs sont rapprochées en petits pelotons axil¬
laires, entourés à leur base de bractées im¬
briquées , et contenant tantôt des mâles seu¬
lement, tantôt une seule femelle accompa¬
gnée de trois bractées au milieu de plusieurs
mâles , dont chacune offre une bractée
unique. (Ad. J.)
Nous ne connaissons guère en France
que l’espèce naine du Buis , qu’on emploie
à faire des bordures préférables à toutes
les autres par Sa persistance de leur feuil¬
lage et leur solidité; mais il existe dans les
parties méridionales et montagneuses de
V
773
BUL
1 Europe, et dans l’Asie, depuis le Caucase
jusqu’au Japon, deux espèces arborescentes,
qui s’élèvent à plusieurs mètres, et forment
à l’état sauvage des massifs entiers.
Le bois du Euis, aussi compacte que les
bois exotiques, et si dense, qu’il va au fond
de l’eau, est d’une dureté considérable : il
est toujours exempt de gerçures et de carie,
ce qui le fait rechercher pour les ouvrages
de tour et de tabletterie, surtout sa racine,
qui est agréablement veinée. Ses feuilles, aux¬
quelles on attribue des propriétés sudorifi¬
ques, sont quelquefois employées par les
brasseurs comme succédanées du Houblon;
mais elles n’en possèdent pas l’agréable
amertume , et leur àcreté a excité une juste
défiance. C’est sans doute à celte qualité que
le Buis doit d’être respecté par les animaux.
On en tire par la distillation une huile fétide,
douée de propriétés antispasmodiques. On
cultive dans les jardins les espèces arbores¬
centes qui servent à former des bosquets
d’hiver , et l’on en possède des variétés pa¬
nachées de jaune et de blanc. Dans notre
climat, ces arbrisseaux ne peuvent résistera
un lroid rigoureux et demandent qu’on les en
préserve. — On appelle encore : Buis de la
Chine , le Murraya sinica ; B. de Haïti, le
Polygala pencea ; faux B. des Antilles , le
Randia uculeaia , et B. piquant, le Fragon
commun. (G. d’O.)
BUISSON, bot. cr. — On désigne sous
ce nom , dans quelques départements de la
France, la Clavaire coralloïde, Clavaria co-
ralloidts L., en raison de sa ressemblance
avec un petit buisson. (Lév.)
BUISSON ARDENT, bot. pii. — Nom
vulgaire du Cratœgus pyrucaniha. (C. L.)
‘BUJACIA, E. Meyer (nom propre), bot.
ph. — Synonyme du genre Glycine de
Wighl et Arnott. (C. L.)
BUL A. mam.— Synonyme de Marte zibe¬
line. oyez MARTE.
BULBE. Bulbus , bulbe), bot. i*h.
— On appelle ainsi un bourgeon particulier
à certaines plantes monocotylédonées , éga¬
lement désigné sous le nom d 'ognon. Le
bulbe se compose de 3 parties : 1° le plaieau
ou tige souterraine; 2° les fibres radicales ,
qui naissent de la face inférieure du pla¬
teau ; 3° le bourgeon , qui occupe la face su¬
périeure de ce dernier. Examinons successi¬
vement ces 3 parties.
BUL
1° Le plateau ( lecus ) est une véritable
tige, mais très courte et très déprimée,
tronquée à sa partie inférieure, où elle donne
naissance à des fibres radicales ordinaire¬
ment disposées circulairement à la circon¬
férence , et portant à sa face supérieure des
écailles qui constituent le vrai bourgeon.
2° La racine qui naît de la face inférieure
du plateau se compose de fibres cylindri¬
ques , tantôt simples et tantôt ramifiées,
disposées circulairement sur 2 rangées à la
circonférence du plateau. Elle est du genre
de celles qu’on nomme racines fibreuses.
3° Enfin , c’est de la face supérieure du
plateau que naissent les écailles qui consti¬
tuent le bourgeon proprement dit. Les écail¬
les sont ordinairement nombreuses , dispo¬
sées sur plusieurs rangs. Ce bourgeon a la
même composition que tous les autres orga¬
nes du même genre. A l’extérieur, il est formé
d’écailles plus ou moins nombreuses , qui
sont tantôt des feuilles avortées et rudimen¬
taires, tantôt la base persistante des feuilles
des années précédentes, et des rudiments
d’une jeune tige sur laquelle on aperçoit
les feuilles et les fleurs à l’état rudimentaire.
Le plateau , avons-nous dit, est une véri¬
table lige très déprimée, et dont par con¬
séquent les feuilles sont excessivement
rapprochées les unes des autres , de ma¬
nière à former une rosette très serrée. Il
arrive quelquefois qu’accidcntelleraent le
plateau s’allonge , et forme alors une tige
cylindrique plus ou moins longue ; c’est ce
qu’on observe, par exemple, pour certaines
espèces de Lis , dont les Bulbes semblent
naître au sommet d'une tige souterraine
dont la longueur varie. Cet allongement de
la tige souterraine est encore bien plus re¬
marquable dans Y A Ilium sehescens , qui a
une véritable souche rameuse et très lon¬
gue , dont les ramifications sont terminées
par un Bulbe.
Suivant la forme des écailles qui compo¬
sent les Bulbes , ceux-ci ont été distingués
en Bulbes écailleux et en Bulbes a tuni¬
ques. Les Bulbes écailleux sont ceux dont
les écailles sont étroites, n’occupant par con¬
séquent qu’une faible portion île la circon¬
férence totale du Bulbe, et se recouvrant laté¬
ralement à la manièredes tuiles d’un toit. Le
Lis est le seul g. où cette disposition soit gé¬
nérale à toutes les espèces qui le composent.
772
BIJL
BUL
Les Bulbes à tuniques se composent d’é-
cailles emboîtées les unes dans les autres, et
embrassant chacune toute la circonférence
du Bulbe. Cette disposition est extrême¬
ment commune ; c’est celle de la Jacinthe ,
de la Tulipe, de l’Ail, de i’Ognon, etc.
Parmi les Bulbes à tuniques, il en est dont
les écailles extérieures ne prennent aucun
accroissement, la jeune pousse naissant de
la partie la plus intérieure du Bulbe, telle
est la Jacinthe. Il en est d’autres , au con¬
traire , dont toutes les écailles ou presque
toutes, du moins, s’allongent en feuilles,
comme les Bulbes du Poireau entre au¬
tres. Dans ce cas, ces Bulbes ont une forme
allongée et cylindrique toute particulière.
L’organe qu’on désigne communément sous
le nom de tige dans le Bananier n’est vé¬
ritablement qu’un Bulbe tout-à-fait ana¬
logue à celui du Poireau. En effet, il se com¬
pose de tuniques ou gaines emboîtées les
unes dans les autres, qui ne sont que des
bases de feuilles.
Toutes ces gaines naissent de la face su¬
périeure d’un gros tubercule qui, par sa face
inférieure, donne naissance à des fibres radi¬
cales. Ce tubercule est véritablement le pla¬
teau ou la tige de ce végétal. Au centre des
feuilles se trouve une hampe , qui part éga¬
lement du plateau, et porte dans sa partie
supérieure les fleurs de la plante.
ïî y a encore une autre sorte de Bulbes ;
ce sont ceux qu’on appelle Bulbes soli¬
des. Ainsi, par exemple, dans le Safran, le
Glayeul^ etc. , les Bulbes sont formés d’un
gros tubercule charnu, de forme variée, envi¬
ronné extérieurement d’un certain nombre de
membranes minces et scarieuses. Les Bulbes
solides ne sont pas, comme on l’a dit géné¬
ralement, formés par des écailles soudées
en une masse charnue; ce sont des Bulbes
dans lesquels le plateau a pris un énorme
développement, et forme presque toute la
masse du Bulbe.
Les Bulbes se multiplient et se régénèrent
au moyen de bourgeons ayant la même or¬
ganisation qu’eux , et qu’on désigne com¬
munément sous le nom de cayeux . Tantôt
ces cayeux se forment à l’aisselle d’une des
écailles, plus ou moins près de la surface
extérieure du Bulbe; ces cayeux prennent
peu à peu de l’accroissement, et leur dé¬
veloppement continue en quelque sorte la
végétation du Bulbe primitif. Dans ce cas,
la durée du Bulbe est en quelque sorte illi¬
mitée, et se prolongera tout aussi long-temps
que de nouveaux cayeux ou de nouveaux
Bulbes se montreront à l’aisselle des écailles.
C’est un mode de propagation très commun
dans les plantes bulbeuses , et entre autres
dans la Jacinthe, le Lis, etc. D’autres fois ,
au contraire, le jeune Bulbe se forme au
centre même de l’ancien , de manière que
quand il s’est complètement développé, c’est-
à-dire qu’il a poussé ses feuilles et sa tige
florifère, le Bulbe est entièrement épuisé, et
sâ végétation cesse complètement. Il y a donc
des Bulbes à végétation limitée et des Bulbes
à végétation illimitée. Tous ceux dont les
jeunes pousses ou cayeux se forment laté¬
ralement à l’aisselle des écailles ont une du¬
rée en quelque sorte illimitée ; ceux qui , au
contraire, donnent naissance à un cayeux
qui naît immédiatement du centre même ou
du sommet du plateau ont une durée limitée.
Cette distinction est fort importante sous 1©
point de vue physiologique. (A. RA
* BULBE, BULBEUX. Bulbosus. bot. cr„.
— Expression figurée qu’on emploie quel¬
quefois en mycologie pour désigner une
forme particulière du pédicule des Champi¬
gnons, parce qu’il est plus ou moins renflé à
sa partie inférieure , et qu’il semble repré¬
senter un bulbe. Presque toutes les espè¬
ces d’Amanites offrent ce caractère , aussi
quelques auteurs les appellent-ils des Cham¬
pignons bulbeux. Cette forme est parfaite¬
ment distincte dans les Agaricus bulbosus
Bull., et procerus Scop. (LÉv.)
BULBEUX. Bulbosus. bot. ph. — Cette
épithète s’applique à tous les végétaux
qui sont pourvus d’un bulbe ( voyez ce
mot). On l’a également étendue à des plan¬
tes dont la tige offre un renflement qui a
l’apparence d’un bulbe , mais n’en offre pas
l’organisation. Telle est, par exemple, la Re^-
noncule bulbeuse [Ranunculus bulbosus L.).
(A. R.)
* BULBEUX ( Champignons ). bot. cr. —
Ces Champignons composent la famille la
plus naturelle que Paulet ait établie. Elle
comprend tout le sous-genre Amanila, et, de
plus, 3 ou 4 esp. qui ne devraient pas s’v
trouver; mais comme le caractère a été pris
sur la partie inférieure du pédicule qui a la
forme d’un bulbe, on explique parfaitement
BUL
BUL
773
la cause de cette erreur. Les Champignons
bulbeux sont divisés en sections dont il suf¬
fira d’indiquer les principaux types pour
la faire comprendre.
1° Les Bulbeux nus: le grand Parasol,
Agaricus ieniicularis F.
2° Les Bulbeux a collet : le Bulbeux
satiné et rayé , Agaricus aridus F. , non
Pers. ; le Bulbeux gercé , A. naucinus F. ;
le petit Bulbeux cire jaune, A. coprinus F. Ces
deux dernières espèces ne sont pas des
Amanites ; la première appartient aux Lé¬
piotes , la seconde aux Pratelles.
3« LesBuLBEux a bourse ou Oronges sans
collet: l’Oronge satinée, Agaricus vagi-
natus Bull. ; l’Oronge Souris, A. viperinus F.
4° Les Bulbeux a bourse colletés : l’O¬
ronge Couleuvre, Agaricus porphyrius F.
5° Les Bulbeux en coque et sans collet
ou Coquemelles : l’Oronge tannée, Agaricus
prœioriiis F. ; la Coquemelle, A. Coccola F.
Co Les Bulbeux en coque et colletés :
l’Oronge franche, Agaricus cœsareus Schœff. ;
l’Oronge Ciguë , A. phalloïdes F., etc., etc.
7° Les Bulbeux mouchetés: le Champi¬
gnon rouge ou fausse Oronge, Agaricus mus-
carius L.; l’Oronge perlée, A. gemmaïus F.;
le Gris perlé, A. paniherinus F.
On peut consulter avec le plus grand avan¬
tage, pour ce qui concerne les Champignons
bulbeux, le Traité de Paulet , et un mé¬
moire qui fait partie de ceux de la So¬
ciété royale de médecine ( vol. I, ann.
1777, p. 431 ). Ces deux ouvrages renfer¬
ment un grand nombre d’observations d’em¬
poisonnements par les Champignons , et des
recherches très variées sur les moyens d’y
remédier. (LÉv.)
BELBIFER [bulbus, bulbe; fero, je porte).
ins. — Genre de Coléoptères tétramères, éta¬
bli parMégerle, dans la famille des Curcu-
lionides, aux dépens des g. Cossonus , Lixus
et Calandra de Fabr., et qui répond à celui
de Dryophiorus de Schuppe! (D.)
* BELBILIS. bot. ph. — Le genre auquel
Ralinesque a donné ce nom dans la famille
des Graminées est encore fort obscur, et pa¬
raît être le même que le Sesleria. (A. R.)
BULBILLES. Bulbilli. bot. ph. — On ap¬
pelle ainsi des bourgeons d’une nature par¬
ticulière tout-à-fait analogues aux bulbes ,
et qui se développent sur certaines parties
des plantes bulbeuses. Ainsi on trouve des
Bulbilles à l’aisselle des feuilles du Lis bul-
bifère ( Lilium bulbiferum L.), mêlés aux fleurs
ou les remplaçant complètement , dans un
grand nombre d’espèces d 'A Ilium [Ail. cari¬
natum , A. viminale , etc. ) , d’ (Jrnithoga-
lum , etc.
Ce qui distingue les Bulbilles des autres
bourgeons, c’est que, détachés de la plante
sur laquelle ils se sont formés , ils se déve¬
loppent d’eux-mêmes et donnent naissance
à des individus nouveaux comme une plante
complète; en un mot, ils se comportentcomme
de véritables graines. Comme les bourgeons,
ils sont ordinairement composés d’écailles ,
tantôt imbriquées, tantôt en forme de tuni¬
ques insérées sur un véritable plateau, mais
fort petit.
On avait prétendu que les Bulbilles soli¬
des pouvaient se montrer dans l’intérieur
du péricarpe , à la place des graines , dans
certaines espèces de Crinum , par exemple ;
mais j’ai fait voir il y a déjà fort long-temps
( Ann . des sc. nat. , 1824 ) que ces prétendus
Bulbilles n’étaient que des graines ayant ac¬
quis , quelquefois aux dépens du péricarpe
lui-même, un développement extraordinaire
et anormal, mais n’en conservant pas moins
la véritable structure des graines.
Beaucoup d’auteurs ont comparé les spo-
rules , ou corps reproducteurs des plantes
acotylédonées , aux Bulbilles. C’est une
opinion qui sera développée et discutée
quand nous traiterons de l’organisation des
plantes acotylédonées et au mot sporules.
(A. R.)
BLLBINE. Bulbine. bot. ph. — Famille
des Liliacées. Le genre nommé ainsi par
Linné a été généralement réuni au genre.
Anthericurn. (A. R.)
BULBIPARES [bulbus, bulbe ; pario, je
produis), zool. — On nomme quelquefois
ainsi les animaux, et entre autres les Zoo-
phytes,qui se multiplient par bourgeons. Le
mot Gemmipares est préféré. (P. G.)
BELBOCHÆTE. bot. cr. — (Phycées).
V oyez BOLBOCHÆTE. (C. M.)
BCLBOCODE.É>i^èocorfù/m [fiolSoç, bulbe,
xdAiov, peau garnie de poils?), bot. pii. —
Genre de la famille des Colchicacées, établi
par Linné et composé d’un petit nombre
d’esp. qui, pour le port, tiennent le milieu en¬
tre les Colchiques et les Crocus . Leur calice,
pétaloide, est formé de sépales allongés, ré-
774
BUL
BUL
trécis el longuement onguiculés à leur base,
à peine soudés par leur partie inférieure,
mais réunis par une gaine extérieure com¬
mune, égaux entre eux, et portant chacun
une étamine attachée au milieu de leur
face interne, ayant une anthère très allon¬
gée et introrse, et un filet assez court. L’o¬
vaire est à 3 loges, contenant chacune un
assez grand nombre d’ovules attachés sur
plusieurs rangs à leur angle interne. Les
3 styles sont distincts ou soudés, et le fruit
est une capsule à 3 loges , se partageant en
3 parties qui s’ouvrent chacune par leur
côté supérieur et interne.
Les Buibocodes , au nombre de 4 ou
5 esp., sont de petites plantes à bulbe so¬
lide, qui croissent en général dans les hautes
montagnes de l’Europe australe. Le même
g. a été nommé Merendera par R a rnond,
nom adopté par un assez grand nombre de
botanistes ; mais celui de Bulùocodium étant
plus ancien doit être conservé. (A. R.)
BULBONAGH. BOT. PH. — Voyez BQLBO-
NACH.
BULBOPHYLLUM. bot. ph. — Voyez
BOLBOPHYLLUM.
* BULBOSPERMUM ( jSoiffoç , bulbe ;
crrr/pfjux, semence), bot. ph. — Genre éta¬
bli par Blume ( Enum . pl. Jav., ï , 15) pour
une plante herbacée de Bile de Java, se rap¬
prochant des Peliosanthes. Ce g. est trop
peu connu pour que son adoption puisse
être définitive. (C. d’O.)
*BULBOSTYLIS (/3o ISoç, bulbe; axÛXoç,
style; style bulbeux), bot. ph. — Les Bulbo-
stylis sont des herbes vivaces ou des sous-
arbrisseaux indigènes du Mexique. Ils font
partie des Composées-Eupatoriées , et ont
pour caractères -.Capitule à 10-25 fleurs. In-
volucre formé de 2-3 rangées d’écailles linéai-
res-lancéolées , acuminées, striées, lâche¬
ment imbriquées. Réceptacle étroit , nu.
Corolles tubuleuses, dilatées à la base, à
5 dents assez courtes. Style renflé à la base
et simulant une sorte de bulbe. Fruit cylin¬
drique, strié , surmonté d’une aigrette for¬
mée d’une rangée de soies scabres. ( V oyez
Delessert Icon. selectœ.) (J. D.)
BULBOSUS. bot. cr. — Voyez bulbe.
BULBULEUX. bot. cr .—Voy. bossilloxs.
(Lév.)
BULBES, bot. pii. — Voyez bulbe.
* BULGARE!. ( butga , sac), bot. ce. —
Genre proposé par Fries pour des Champi¬
gnons réunis par quelques auteurs aux Pé-
zizes, avec lesquels ils ont les plus grands
rapports, adopté cependant par MM.Lindley
etEndlicher comme un g. distinct. (C. d’O.)
BULÏME. Bulimus ( diminutif irrégulier
de Butta), moll. — Genre de l’ordre des
Gastéropodes, famille des Gastéropodes pul-
monés terrestres , réformé par Lamarck ,
qui l’a circonscrit avec sagacité , et l’a vé¬
ritablement tiré du chaos dans lequel l’a¬
vaient plongé ses prédécesseurs.
L’animal des Bulimes présente, sous le rap¬
port des parties essentielles de l’organisation,
les mêmes caractères que les Agathines ; c’est
un gastéropode à collier et sans cuirasse,
dont la tête est munie de 4 tentacules; les
deux plus grands oculés au sommet : il a le
pied comme celui des Hélices, et il est dé¬
pourvu d’opercule. La génération des Buli¬
mes offre cela de particulier, que leurs œufs
sont fort gros et pourvus d’une enveloppe
calcaire ; la coquille s’y trouve toute formée,
et présente déjà un commencement de spi¬
rale.
La coquille est ovale, oblongue ou turri-
culée ; son ouverture est entière , plus lon¬
gue que large, à bords inégaux, désunis su¬
périeurement ; la columelle est droite, lisse,
sans troncature et sans évasement à la base.
A l’état adulte, le bord droit de la coquille
est revêtu d’un bourrelet quelquefois fort
épais ; le dernier tour de spire est toujours
plus grand que celui qui le précède.
D’après les modifications proposées par
MM. Deshayes et Milne-Edwards (2e édition
des Anirn. s. vert. ), le g. Bulime, auquel ils
réunissent les Agathines, ce que justifie la
ressemblance des animaux et la disparition
successive de la troncature columellaire ,
contient plus de deux cents espèces vivantes
et un petit nombre de fossiles , Lamarck
ayant introduit parmi les Bulimes fossiles
beaucoup de petites Coquilles qu’on a re¬
connu être des Paludines.
Les Bulimes sont des Coquilles générale¬
ment ornées de couleurs agréables, el dont
la taille varie de plusieurs pouces à quel¬
ques lignes. Les Agathines qu’on y réu¬
nit renferment les plus grandes Coquilles
terrestres. On trouve ce genre répandu sur
toute la surface du globe ; il vit dans les en¬
droits frais el ombragés, et l’hiver sous les
BUI
BUL
775
pierres ou dans des trous de rochers ; sa
nourriture consiste en végétaux frais ou
morts. Les pays chauds , et l’Amérique mé¬
ridionale surtout, en fournissent le plus
d’espèces et les plus recherchées. A l’état
fossile , elles se trouvent dans les terrains
tertiaires. (G. d’O.)
BULIMINE. Bulimina (diminutif de Bu-
limus ). foram. — Genre de Foraminifères
que nous avons établi en 1 825 pour des Co¬
quilles libres, spirales, turriculées, dont les
loges sont successives, sur un axe spiral ré¬
gulier, et se recouvrant plus ou moins, la
dernière n’étant jamais terminée par un
tube. Leur ouverture est longitudinale à
l’axe, virgulaire ou arrondie, latérale, sur
le côté interne ou près de l’angle supérieur
de la dernière loge.
Nous avons étudié comparativement plus
de 25 espèces de ce genre , que nous trou¬
vons réparties ainsi qu’il suit : Espèces vi¬
vantes , 12 dans l’Adriatique, une à Mada- i
gascar, une aux Antilles, une en Patagonie,
deux au Pérou , une à Ténériffe. Il s’ensuit
qu’elles sont de presque toutes les mers.
Les espèces fossiles commencent avec la
Craie chloritée où elles sont déjà très nom¬
breuses. Elles le sont plus encore dans la
Craie blanche , au sein des terrains tertiai¬
res ; elles sont surtout multipliées au sein
des terrains subapennins de l’Italie.
(A. d’O.)
BULIMULE. Bulimulus. moll. — M. Leach
(Mise, zool., t. 2) a établi sous ce nom, qui
n’a pas été adopté, un g. pour les espèces
de Bulimes qui ont l’ombilic ouvert.
BULITHE. |3ou, particule augmentative ;
aiQoç , pierre ). mam. — Concrétion qui se
forme dans les organes digestifs du Bœuf.
* BULLA ( bulla , petite bouteille), ins. —
Linné appliquait cette dénomination à une
division de son genre Grijllus , comprenant
principalement les espèces qui constituent
le genre Pnenmora de Thunberg. (Bl.)
* BULLA. Biillœ (bulla, tête de clou.) bot.
cr. — Battarra (Fung. arim.) donne ce nom à
la 14e classe de Champignons. Elle comprend
ceux qui, en général , ont peu de consis¬
tance et de substance , et ressemblent aux
esp. de clous employés pour orner les chars
et les meubles dont on se sert pour s’asseoir.
Une pareille division ne pouvait être adop¬
tée, parce qu’elle renferme des individus
trop différents entre eux; aussi ne l’a-t-elle
été par aucun auteur. (Lf'v.)
BULLAIBE. bot. cr. — Voyez bullaria.
BULLARÏA ( bulla, petite ampoule), bot.
cr.— Genre de Champignons épiphytes, de la
famille des Urédinées , caractérisé par des
spores qui , pour la forme et la régularité ,
représentent parfaitement bien le chiffre 8.
Elles n’ont pas de pédicelles, et sont ra¬
massées sous l’épiderme qu’elles soulèvent
comme une pustule brune, qui ne s’ouvre
jamais , comme dans les autres Urédinées.
M. DeCandolie(f7./r., II, p. 226) l’a observé
sur les tiges des Ombeilifères. Persoon en a
fait un Uredo , Fries un Melnnconium , Link
( (Jbs.mycol.) une espèce de Stilbospora, et en¬
fin un Puccinia, dans l’édition de Willdenow
du Systema naturœ de Linné. Je partage en¬
tièrement cette dernière opinion, parce que ,
ayant eu plusieurs fois l’occasion d’exami¬
ner cette petite plante cryptogame sur la
Ciguë vireuse, j’ai vu que les spores étaient
pédicellées, et seulement beaucoup plus vo¬
lumineuses sur les tiges que sur les autres
parties. On doit donc lui donner le nom de
Puccinia urnbelliferarum préférablement à
Fout autre. (LÉv.)
BULLE. Bulla ( bulla), globules), moll. —
Genre de l’ordre des Gastéropodes tectibran-
ches, famille des Bulléens, long-temps con¬
fondu avec les Porcelaines et les Ovules , et
complètement réformé par Bruguière. De¬
puis , il n’a guère subi de modifications que
relativement à la place qu’il doit occuper dans
les méthodes ; et encore tous les natura¬
listes s’accordent à le rapprocher des Aply-
sies à cause de l’armure de son estomac,
qui est , ainsi que celui de ce mollusque ,
muni de pièces osseuses, et de la propriété
que possèdent la plupart des Bulles de ré¬
pandre une liqueur purpurine.
Cuvier avait réuni, sous la dénomination
l générale d’Acéres, les Bulles, les Bullées et
les Acérés. D’autres conchyliologistes ont
ainsi que lui considéré comme un même g.
les Bulles et les Bullées ; mais Lamarck , se
fondant sur la présence d’une coquille ex¬
terne- dans les premières et interne dans les
i secondes , en a fait deux genres distincts,
quoique tenant de très près l’un à l’autre.
Voici les caractères qu’il donne au genre
Bulle : Corps ovaîe-oblong, un peu convexe,
divisé supérieurement en deux parties trans-
776
BUL
BUM
verses, ayant le manteau replié postérieure¬
ment. Tête peu distincte. Point de tentacules
apparents. Branchies dorsales et postérieures
recouvertes par le manteau. Anus sur le côté
droit ; partie postérieure du corps recouverte
par une coquille externe , qui y adhère par
un muscle. — Coquille univalve, ovale, glo¬
buleuse , mince et fragile , souvent épider-
mée, plus ou moins complètement enroulée,
sans columelle ni saillie à la spire , ouverte
dans toute sa longueur, à bord droit tran¬
chant. La coquille des Bulles, généralement
de petite taille, est complètement enroulée ;
elle est constamment à découvert, et l'ani¬
mal peut s’y renfermer presque entière¬
ment.
Ces Mollusques, qui ont la faculté de na¬
ger en pleine eau, se tiennent ordinairement
sur les fonds sableux , et se nourrissent de
petits Testacés qu’ils triturent au moyen des
osselets de leur estomac. La forme ovoïde
des Bulles , leur structure délicate et la va¬
riété des couleurs qui les ornent, en font de
fort jolies Coquilles , recherchées dans les
collections.
Le genre Bulle renferme 26 espèces répan¬
dues dans toutes les mers du globe, et dont
quelques unes habitent celles d’Europe. On
en connaît 11 espèces fossiles, savoir: 10 des
terrains tertiaires , et une ( B. elongala ) du
terrain oolithique. (C. d’O.)
BELLEE. Bullœa ( bulla, globule ). moll.
— Genre de l’ordre des Gastéropodes tecti-
branches , famille des Bulléens , considéré
par quelques auteurs comme formant une
simple division du g. Bulle, mais qui en dif¬
fère par sa coquille, cachée dans l’épaisseur
de son manteau, au-dessus des branchies,
et sans adhérence. Le test est très mince ,
partiellement enroulé en spirale d’un côté ,
sans columelle et sans spire , à ouverture
très ample, évasé supérieurement. On n’en
connaît que deux espèces : la B. plan-
cienne , qui habite les mers d’Europe ; et la
B. hirondelle , rapportée de l’Ile-de-France
par MM. Quoy et Gaymard. Le nombre des
espèces fossiles est également de deux : l’une,
très rare, se trouve à Grignon, près de Paris ;
et l’autre en Italie. Toutes deux appartien¬
nent aux terrains tertiaires. (C. d’O.)
BBLLÉEÎMS. moll. — Famille de l’ordre
des Gastéropodes tectibranches , créée par
Lamarck pour des Coquilles univalves ma¬
rines, comprenant les Acérés, les Bullées et
les Bulles. Cette famille répond au g. Acère
de Cuvier. (C. d’O.)
BULLIABDÂ (Bulliard, célèbre mycétolo-
gue français), bot. cR.etPH. — Trois genres ont
reçu ce nom ; le premier établi par Junghun
{Linnœa, voy. 408), est synonyme d ’Hyme-
nogaster, Witt ; le deuxième , formé par De
Candolle {Bull. Soc.phil., 1801), paraît devoir
rester réuni au Tillœa de Micheli, dont il
l’avait démembré; le troisième, créé par
Necker (. Elem ., 1103), est synon. du genre
Xylopia de Linné. Il résulte donc de ce rap¬
prochement que la dénomination générique
Bulliardia reste encore à la disposition des
auteurs systématiques. (C. L.)
BELLIN. moll. — Genre créé par M. Oken,
qui a réuni sous ce nom les g. Physe et An-
cyle, quoiqu’ils aient des caractères assez
dissemblables pour rester séparés.
BELOWLA, Schum. (nom propre), bot.
ph. — Synonyme du genre Smeathmunnia ,
Sol., famille des Passifloracées. (C. L.)
BUMALDA, Thunb. (nom propre), bot.
ph. — Synonyme du genre Staphylea , L.
(C. L.)
* BEMASTES (/Bou^aar oç, espèce de raisin
à gros grains), crust. — Genre fossile de
Trilobites proposé par M. Murchison, et qui
se rapproche beaucoup des Nilés, dont il ne
diffère guère que par les anneaux de son
thorax, qui sont au nombre de 10 au lieu de
8. Le type de ce g. ( B. barriensis ) a été
trouvé dans les terrains diluviens supérieurs
du Staffordshire en Angleterre. (P. G.)
BEMELIA (j3oup.£L'a, nom grec du frêne ?).
bot. ph. — Genre de la famille des Sapota-
cées, formé par Swartz ( Prodr ., 49), et ren¬
fermant des arbres ou des arbrisseaux indi¬
gènes de l’Amérique tropicale et boréale ,
dont une douzaine ont été introduits dans
les jardins européens. Le calice en est
5— parti ; la corolle subrotacée, à tube court,
à limbe 5-parti, dont chaque partie est ac¬
compagnée de part et d’autre, à la base,
d’une laciniule à 10 étamines, dont 5 fertiles,
5 stériles. Anthères subsagittées. Ovaire 5-lo-
culaire. Style tubulé, exsert ; stigmate aigu.
Baie uniloculaire, monosperme. Les feuilles
en sont alternes, très entières ; les fleurs
blanches, portées par des pédoncules axillai¬
res ou latéraux, uniflores, très souvent fas-
ciculés. (C. L.)
BUN
B U P
77/
*BUNBURY’A (nom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Asclépiadées , établi
par M. Harvey, qui lui donne les caractères
suivants : Calice à 5 parties. Corolle en roue,
5-partite. Couronne staminale campanulée,
urcéolée, simple, à limbe tronqué, très entier.
Anthères terminées par un appendice mem¬
braneux. Masses polliniquesoblongues, fixées
parleur sommet renflé, obtuses, pendantes.
Stigmate déprimé , subpentagone. — Ce
genre habile le Cap, et me parait, par les
caractères ci-dessus, devoir faire partie de la
section des Cynanchum, à laquelle j’ai donné
le nom de Cyulhella. (J. D.)
BUXCÏÏOSIA. bot. ph. — Bunchos esL
un des anciens noms arabes du café, ce qui
a engagé Richard à nommer ainsi un genre
de Malpighiacées, confondu avant lui avec le
Malpighia , et dont le fruit charnu , à 2
noyaux, offre une certaine ressemblance avec
celui du Caféier. Ses caractères sont les sui¬
vants : Calice 5-parti, dont les divisions sont
toutes, ou moins une, chargées extérieure¬
ment de deux glandes. Pétales plus longs ,
onguiculés, à limbe denté, réfléchis. 10 éta¬
mines, soudées inférieurement par leurs fi¬
lets en un tube. 2 ou plus rarement 3 styles,
quelquefois distincts , mais plus ordinaire¬
ment soudés entre eux entièrement ou en
partie. Ovaire aminci à son sommet, 2-3-lo-
culaire. Fruit charnu, à deux noyaux. — Les
esp., au nombre d’une vingtaine, sont des
arbres ou des arbrisseaux originaires de l’A¬
mérique tropicale. Leurs feuilles sont oppo¬
sées , accompagnées de courtes stipules qui
se rapprochent quelquefois l’une de l’au¬
tre entre le pétiole et le rameau ; leurs fleurs,
ordinairement jaunes ou très rarement blan¬
ches, sont disposées en grappes axillaires, et
portées chacune sur un pédicel le articulé, au-
dessous de l’articulation duquel on remar¬
que 2 bractéoles , chargées toutes deux, ou
l’une seulement, d’une glande latérale.
(Ad. J.)
‘BUNGEA (Bunge, botaniste allemand).
bot. ph. — Genre de la famille des Scrophu-
lariacées, tribu des Rhinanthées, formé par
C. A. Meyer ( Verzeich., Cauc., Pfl. 108)
sur le Rhinanthus irijidus Vahl. C’est une
plante herbacée de l’Asie-Mineure, à tige
très simple, subtomenteuse , portant des
feuilles opposées, sessiles , triparties , dont
les lacinies linéaires pubescentcs; à fleurs
opposées, axillaires, solitaires, sessiles, dont
les calices bibractéolés à la base. (C. L.)
BUNIADÉES. bot. ph. — Une des nom¬
breuses tribus de la grande famille des Cru¬
cifères ( voyez ce mot), ayant pour type le
genre Bunias. (Ad. J.)
BIJNIAS, Desv. ((. lowLctg , sorte de navet ?).
bot. ph. — Synonyme d ’ Orthodiiim, 1)C.,
(C. L.)
BUNIUM, Lagasc. (jSouvtov, plante ombel-
lifère ?). bot. ph. — Synon. du genr ePtyclio-
lis, Koch. — C’est aussi un genre de la fa¬
mille des Ombellifères , tribu des Ammi-
nées, formé par Koch (Msc.), et adopté par
De Candolle , qui le divise en 3 sections :
Chryseum, Caroides , Conopodium. Il ren¬
ferme environ 18 espèces habitant le bassin
méditerranéen et les plaines du Caucase.
Ce sont des plantes herbacées, pérennes, à
rhizome souvent tubéreux, globuleux ; à ti¬
ges cylindriques, atténuées à la base chez
les individus munis d’un tel rhizome; à
feuilles multiséquées , dont les segments
multifides, les lobes linéaires; l’involucre
diversifié, les involucelles oligophylles ; les
fleurs blanches, rarement jaunes ou verdâ¬
tres. (C. L.)
BUXODE. Bunodus. annel. — Gueltard
appelle ainsi un g. de Vers chétopodes qu’il
définit d’une manière incomplète , d’après
une figure et quelques détails de d’Argen-
ville. Ce mot n’a pas été adopté. (P. G.)
BlPAlilS ( , personnage niais
de la comédie ). üns. — Genre de Lépidoptè¬
res, de la famille des Nocturnes , créé par
Leach et adopté par Stephens, pour y placer
deux espèces [Geom. pininria Linn.,et Geom.
favülacearia Hubn.),qui appartiennent toutes
deux au g. b'idonia de Treitschke. Voyez ce
mot. (D.)
BUPARITI (nom vernaculaire), bot. ph.
— J "oyez paritium. (C. L.)
BEPÎIAGA. ois. — Nom latin du g. Pique-
Bœuf.
' BGPHAGIDÉES. JBuphagidœ. ois. — Fa¬
mille de l’ordre des Passereaux de Cuvier ,
et de notre sous-ordre des Passereaux ani-
sodactyles , ne renfermant que la sous-fa¬
mille des Ruphaginées. Voyez ce mot.
(Lafr.)
1 Bl! PII A G IN E US. Buphaginœ. ois. — Sous-
famille de notre famille des Buphagidées, ne
renfermant que le seul g. Pique-Bœuf. Voy.
4 9*
T. II.
BU P
778 BUP
ce mot, pour les caractères de famille et de
genre. (Làfr.)
BUPHONE et non BUPHANE , comme
récrivent plusieurs auteurs, bot. ph. — Voy.
boophon, ainsi écrit par erreur typographi¬
que au lieu de bouphqne. (C. L.)
BUPHTHALMUM (j3ovÇ, bœuf; oc P0«A-
fxoq , œil ). bot. pu. — Les Buphthalmum
qui ont le port des Auinées , sont réduits
aujourd’hui à 3 espèces. Ce sont des herbes
vivaces, qui appartiennent à la famille des
Composées , tribu des Asléro'idées. Ils ont
pour caractères essentiels : Capitules multi-
tlores, radiés. Anthères très brièvement ap-
pendiculées. Fruit du rayon triangulaire ou
offrant trois ailes assez étroites ; ceux du
disque comprimés, munis seulement du côté
interne d’un rebord plus ou moins prononcé ,
couronné d’une aigrette ou mieux d’une sorte
de couronne scaricuse , poilue-dentée. Les
capitules sont jaunes. (J. D.)
BUPLÈVRE. Bupleurum (fiovTrhvpov, nom
grec présumé de notre Buplèvre commune).
bot. pii. — Genre de la famille des Ombelîi-
fères, établi par Tournefort (Inst., 309), et
comprenant une cinquantaine d’espèces ,
dont plus de Sa moitié sont cultivées dans
les jardins de botanique. Ce sont des plan¬
tes annuelles, ou vivaces ou suffrutescentes,
très glabres, répandues dans toutes les par¬
ties extratropicales de l’ancien continent, au
cap de Bonne-Espérance, et rares dans l’A¬
mérique tropicale ; à feuilles assez rarement
laciniées. Le plus ordinairement le limbe
est abortif et Se pétiole se change en un
phyîlode très entier ; les fleurs sont jaunes,
en ombelles composées, à involucres variés.
On en trouve 2 esp. aux environs de Paris:
les B . rotnndifolium L., et falcatum L. (C. L.)
BUPRESTE. Bnprestis (j3ov7rpvj(rrtç, espèce
de Cantharide : de fioZç, bœuf; np^Qco, j’enfle).
ins. — Suivant Pline (lib. 30, cap. 4), c’est un
Scarabéà longues jambes qui se tient dans les
prairies, où il est souvent avalé avec l’herbe
par les bestiaux qui paissent. Lorsque cela
arrive, dit-il , l’insecte venant à toucher le
fiel de l’animal, celui-ci s’enfle au point, qu’il
finit par crever. De là le nom donné à cet
insecte. D’après ces indications , Geoffroy
(Hist. des ins. des env. de Paris ) avait pensé
que le Bnprestis de Pline pourrait bien appar¬
tenir au g. Car abus de Linné , et il avait en
conséquence remplacé ce dernier nom par le
premier. Mais Latreille, dans un Mémoire lu
à lapreinière classe de l’Institut, leBjuin 1812,
a combattu celte opinion, ainsi que celles de
tous les commentateurs de Pline et des auteurs
grecs qui ont parié du Bnprestis ; et sa conclu¬
sion est que cet insecte se rapporte au g. Méioé
des modernes, dont les propriétés vésicantes
ne sont pas moins prononcées que celles du
genre Cantharide , et dont une espèce porte
encore le nom de V onpresty , dans la Morée.
Il faut convenir que les raisons données par
notre célèbre naturaliste sont très spécieu¬
ses, et que, si Linné les eût connues, il n’eût
pas donné, comme il l’a fait, le nom de Bu-
prestis à un genre d’insectes qui n’a rien de
commun avec celui auquel les anciens l’ont
appliqué. Quoi qu’il en soit, sa nomenclature
a prévalu , et les entomologistes entendent
par Bnprestis des Coléoptères de la famille
des Sternoxes, remarquables pour la plupart
par l’éclat, de leurs couleurs métalliques ,
mais ne renfermant aucune espèce à pro¬
priétés vénéneuses , et susceptible surtout
d’être avalée par les animaux paissant dans
les prairies , par la raison que ces Insectes
ne se tiennent jamais dans l’herbe, mais bien
sur les feuilles et le tronc, des arbres, ou sur
les buissons et les plantes ligneuses d’une
certaine élévation.
Le g. Bnprestis de Linné , qui ne renfer¬
mait que 29 espèces à l’époque de la 12; édi¬
tion du Systema naturœ, s’est tellement accru
depuis, qu’on a été obligé d’y établir un
grand nombre de divisions auxquelles on a
donné des noms génériques , et dont la réu¬
nion forme aujourd’hui la tribu des Bnpres-
tides. M. le comte Dejean s’est fondé sur
l’établissement de cette tribu pour faire dis¬
paraître de son dernier Catalogue Se g. Bu-
prestis ; mais c’était, selon nous, une raison
au contraire pour le conserver, puisque sans
lui , on ne sait plus d’où vient le nom de la
tribu. D’ailleurs il n’est pas d’accord en cela
avec lui-même , car il n’a pas supprimé les
anciens g. Carabus et Chrysomela , bien qu’ils
aient été convertis depuis long-temps en fa¬
milles, les C arabiques et les Chrysomélines.
Au reste , excepté lui et M. Chevrotât , tous
les entomologistes qui ont écrit sur les Bupres-
tides ont conservé le g. Bnprestis dans leurs
travaux respectifs, et y ont placé le B. ms-
tien de Linné , qui peut en être considéré
comme le type. Cette espèce, que M. Dejean
BUP
BU P
779
a mise dans le g. Ancylocheira d’Eschscholtz,
n’est pas rare en France , et se trouve aux
environs de Paris. Voyez le mot bupiïesti-
des , où nous entrons dans plus de détails
sur ces Insectes. (D.)
BUPRESTIDES. Buprestides ins. Nom
d’une tribu de Coléoptères pentamères, de la
famille des Serricornes,Latr., ou de celle des
Sternoxes, Iïej. Elle a pour type l’ancien g.
Bupresiis de Linné , devenu tellement nom¬
breux en espèces qu’il en existe peut-être
aujourd’hui plus de 1500 dans les divers
cabinets de l’Europe. MM. Delaporte (comte
de Castelnau ) et Gory en ont décrit et fi¬
guré 1250 environ dans leur belle Iconogra¬
phie de cette tribu. Ce grand nombre d’es¬
pèces, d’ailleurs de formes très variées, ren¬
dait insuffisants les trois seuls genres éta¬
blis par Latreille, pour les classer. Schœn-
herr est le premier qui ait reconnu cette
insuffisance; mais il se contenta de for¬
mer des groupes sans leur donner de noms.
Depuis , plusieurs entomologistes se sont
occupés, avec plus ou moins de succès, de
la classification des Buprestides. Nous cite¬
rons d’abord Eschscholtz ( Zoologischer At¬
las, etc., p. 8 et 9^ qui les divise en 17 g., dont
il donne les caractères d’une manière suc¬
cincte. Viennent ensuite M. Solier, qui dans
un travail très étendu, intitulé : Essai sur les
Buprestides {Ann. de la Soc. entom., t. 2),
adopte les g. d’Eschscholtz, en crée de nou¬
veaux , et en porte le nombre à 34 ; M. le
comte Dejean, qui, dans son dernier Catalo¬
gue, en mentionne 47, dont 15 lui appartien¬
nent ; M. le comte Mannerheim qui, dans son
énumération des Buprestides de sa collec¬
tion, restreint le nombre des g. à 34, en res¬
tituant à plusieurs les noms d’Eschsehoîtz
que ses devanciers n’avaient pas connus;
enfin , MM. Delaporte et Gory, qui, dans leur
Iconographie déjà citée, répartissent toutes
les Buprestides décrites par eux dans 42 g.,
dont 19 sont de leur création , mais parmi
lesquels il s’en trouve plusieurs formant
double emploi avec ceux des auteurs qui les
ont précédés, et qu’ils auraient pu par con¬
séquent se dispenser d’établir. A cette liste,
nous devons ajouter: 1° le nom de M. Ser-
ville, qui a établi plusieurs g. parmi les Bu¬
prestides sans en donner les caractères, mais
dont les noms ont été adoptés dans la clas¬
sification de cette tribu ; 2° celui de M. Spi-
nola qui , dans une lettre adressée à la So¬
ciété entom. de France (t. d, p. 101), passe
en revue le g. Latipalpis de M. Solier, dont
les espèces lui paraissent appartenir à 7 g. dif¬
férents, y compris celui d y Apaieum, créé par
lui. Ce n’est pas ici le lieu de discuter le mé¬
rite de ces différentes classifications; le peu
d’espace qui nous reste sera mieux employé
à donner une idée générale de l’organisation
et des mœurs des Insectes qui font le sujet
de cet article.
Les Buprestides ont beaucoup de rapport
avec les Elalérides ; mais ce qui les en dis¬
tingue essentiellement, c’est l’absence de
cet appareil pour le saut , qui caractérise
particulièrement ces dernières. Du reste ,
leurs principaux caractères peuvent être for¬
mulés ainsi : Corps non propre à sauter.
Saillie postérieure du ’presternum ne s’en¬
fonçant point dans une cavité antérieure
du mésosternum. Mandibules entières. Pal¬
pes terminés généralement par un article
presque cylindrique ou ovoïde , quelque¬
fois globuleux. Yeux ovales. Corps le plus
souvent ovalaire. Pattes très courtes. La
forme de ces Insectes est très variée ; les uns
sont cylindriques , d’autres sont aplatis et
elliptiques, d’autres sont ovoïdes , d’autres
presque triangulaires, d’autres enfin linéai¬
res, et, dans tous, l’extrémité des élytres est
plus ou moins acuininée. Toutes ces for¬
mes sont généralement peu gracieuses , ce
qui tient d’une part à l’enfoncement de la
tête dans le prothorax , et d’une autre, à la
jonction presque intime de celui-ci avec la
base des élytres, organisation qui ôte à l’in¬
secte la liberté de ses mouvements dans ces
diverses parties, et le fait paraître toutd’une
pièce. Mais si, sous ce rapport, les Bupresti¬
des le cèdent à la plupart des autres Coléop¬
tères , notamment aux Longicornes aux for¬
mes élancées, elles l’emportent sur tous par
l’éclat et la vivacité des couleurs dont la na¬
ture s’est plu à les parer. Ici c’est l’éclat de
l’or poli brillant sur un fond d’émeraude ,
ou l’azur qui se détache sur un fond d’or ;
là, ce sont des couleurs non métalliques,
mais les plus vives et les plus tranchées, et
néanmoins assorties de manière à ne pas of¬
fenser l’œil le plus délicat; enfin, il en est
qui, indépendamment de leurs belles cou¬
leurs, sont garnies de touffes ou de pinceaux
de poils auxquels iis doivent un aspect sin-
%
780
BU P
EUR
gulier ; aussi cette tribu est-elle la plus re¬
cherchée des amateurs, et Geoffroy, dans
son style pittoresque, avait - il donné le
nom générique de Richards à ces Insectes ,
bien qu’il n’en connût que quelques espè¬
ces d’Europe dont l’éclat est loin de pou¬
voir rivaliser avec celui des espèces exo¬
tiques. Leur taille n’est pas moins variée
que leur forme, et présente les plus grands
contrastes. On peut s’en faire une idée en
comparant V Aphanisiicus puvillas , d’une Si¬
gne de long à peine , avec le Chrysochroa
bicolor, le géant de la tribu, qui en a 31.
Leurs mœurs , à l’état parfait, n’offrent rien
de bien intéressant. L’extrême brièveté de
leurs pattes fait qu’ils ont beaucoup de peine
à marcher ; mais, en revanche, ils volent avec
beaucoup d’agilité , surtout par un temps sec
et chaud Cependant, lorsqu’on veut les sai¬
sir soit sur une fleur, soit sur une feuille ,
soit sur le tronc d’un arbre où ils aiment à
se reposer, ils préfèrent se laisser choir plutôt
que de s’envoler, ce qu’ils peuvent faire sans
se blesser, vu l’extrême dureté de leurs té¬
guments qui fait souvent rebrousser l’épin¬
gle de l’entomologiste qui veut les transper¬
cer. Les femelles sont pourvues d’une ta¬
rière cornée , composée de trois pièces , au
moyen de laquelle elles déposent leurs œufs
dans le bois dont leurs larves doivent se
nourrir. Quant à celles-ci, elles sont encore
peu connues. Cependant MM. Delaporte et
Gory en représentent de cinq espèces diffé¬
rentes , dans leur Iconographie. A l’excep¬
tion de celle du Buprestis gigantea qu’ils ont
copiée dans mademoiselle de Mérian, et qui
ressemble à une larve de Samellicorne, ce qui
nous ferait supposer que cette dame a com¬
mis une erreur , les autres sont Apodes, et
ont beaucoup de rapports avec celles des
Longicornes. Parmi ces dernières se trouve
celle de l’ Agrilus Aubei , observée par
M. Aubé ( Ann. de la Soc. eniornolog. de
France , vol. VI ).
Le tube alimentaire des Buprestides a trois
fois la longueur du corps ; leur œsophage est
grêle ; le ventricule chylifique distinct du ja¬
bot par un étranglement brusque; le jabot
est allongé, tubuleux, tlexueux ou replié,
parfaitement glabre ; l’intestin grêle est
court, presque droit ; le cæcum s’en distin¬
gue par une contracture et se fait remar¬
quer par sa forme allongée et cylindroïde ;
le rectum est droit et court ; les vaisseaux
biliaires ne paraissent pas différer de ceux
des Carabiques.
Les Buprestides sont très communs dans
les climats chauds , et deviennent d’autant
plus rares qu’on s’avance davantage vers le
Nord. Les espèces les plus grandes et les plus
belles se trouvent dans les contrées inter¬
tropicales. Les environs de Paris en fournis¬
sent à peine une trentaine. (D.)
BUPRESTIS. INS. — JA oyez BUPRESTE.
*BUPRESTITES. ins. — M. Newman n ,
dans sa classification des Insectes de l’Angle¬
terre, d’après les larves {The entom.Magaz.,
n. IX, p. 412), désigne ainsi unedes nombreu¬
ses divisions établies par lui dans l’ordre des
Coléoptères, et qui est fondée sur les méta¬
morphoses des larves du g. Buprestis.
M. le comte de Castelnau ( Hist. des Co -
léop. , faisant suite au Buffon-Duménil ,
page 213 ) donne le même nom à un groupe
de la tribu des Buprestides, ayant pour carac¬
tères communs : Écusson visible, petit, sub-
orbiculaire , souvent punctiforme. Corselet
coupé droit en arrière. Ce groupe se com¬
pose des g. Sligmodera, Capnodis et Bupres¬
tis. (D.)
BUPRESTOIDE. Buprestoides {Sovirpricj-
nç, bupreste; uSoç, aspect), ins. — Genre de
l’ordre des Coléoptères, établi par Schœffer,
et qui n’est connu que par la figure qu’il en
donne, laquelle n’est pas assez correcte pour
savoir précisément quelle espèce elle repré¬
sente. Seulement on voit que c’est un hété-
romère de la famille des Sténélytres , et qui
serait voisin des Serropalpes et des Cistèles
suivant Latreille. (D.)
BUE AMI A, bot. ph. — V oyez booram.
BUR.ASAIA (nom vernaculaire), bot. ph.
— Genre de la famille des Lardizabalacées ,
formé par Dupetit-Thouars ( Gen. madagasc.
G2), revu par M. Decaisne [Mém. Lardizah.),
et renfermant jusqu’ici 4 espèces découver¬
tes dans l’ile de Madagascar. Ce sont des ar¬
brisseaux volubiles , glabres , gummifères ,
insipides, à rameaux cylindriques, striés,
dont l’écorce adulte est rugueuse ou subé¬
reuse. Les feuilles en sont alternes , éstipu-
lées, trifoliolées , les folioles entières , den¬
tées, ou lobées-sinuées, trinerves, les adultes
coriaces, souvent mucronulées ; les pétioles
et les pétiolules renflés à la base et au som-
l met. Les (leurs, blanches lilaeinées, d’un
BUR
BU R
781
pourpre foncé ou d’un jaune paille , odo¬
rantes dans quelques espèces, sont disposées
en grappes axillaires , solitaires ou réunies ,
et sortent d’une série de squames ; fruit co¬
mestible. (C. L.)
BlIRCARDIA (nom propre ). bot. cr.
— Synonyme de Bulgaria.
BURCHARDIA, Duham. (nom propre).
bot. ph. — Synony me du Callicarpa de Linné.
• — Necker ( Elem . , 728 ) donne aussi ce nom
à un g. synon. du Psidium, L., famille des
Myrtacées. (C. L.)
BURCHARDIE. Burchardia (nom propre).
bot. ph. — Genre de la famille des Colchica-
cées, établi par Pi. Brown ( Prodr. fl. JYov.
Holl. i .p. 373) pour une seule espèce, Burchar¬
dia umbellata , originaire de la Nouvelle-Hol¬
lande. C’est une plante assez grêle, à racine
fibreuse, à tige simple, portant des feuilles
alternes et linéaires, des fleurs assez peti¬
tes, disposées en sertule terminal, accompa¬
gné à sa base de plusieurs bractées linéaires.
Leur calice est formé de six sépales étroits à
leur base, distincts, marqués chacun d’une
petite fossette nectarifère, caducs ; les étami¬
nes sont insérées tout-à-fait à la base des
pétales; leurs filets sont libres, leurs an¬
thères introrses et allongées. L’ovaire à 3 lo¬
ges est terminé par 3 styles et 3 stigmates
distincts. Le fruit est une capsule trilocu-
laire, se partageant en 3 coques qui s’ouvrent
par leur côté interne et supérieur. (A. Pv.)
BURCIÎELEIA ( W. Burchell , voyageur
et naturaliste anglais), bot. pii. — Genre de
la famille des Rubiacées , tribu des Cincho-
nacées-Gardéniées, établi par Piobert Brown,
et ne comprenant jusqu’ici que deux espèces
indigènes du Cap , introduites depuis long¬
temps dans nos jardins. Ce sont des arbris¬
seaux à feuilles opposées, brièvement pétio-
lées, ovales, aiguës, subcordiformes à la base,
munies de stipules interpétiolaires , élargies
au sommet, cuspidées, décidues. Les fleurs
en sont tubulées, capitées, coccinées, termi¬
nales , sessiles, sur un réceptacle velu , et
accompagnées de très petites bractéoles dis¬
tinctes. On cultive surtout pour l’ornement
des serres tempérées le B. capensis. (C. L.)
*BURDACIIIA ( nom propre), bot. pii. —
Genre de la famille des Malpighiacées, dédié
à un célèbre physiologiste allemand, et ainsi
caractérisé : Calice 5-fide, dont chaque divi¬
sion porte deux glandes. Pétales onguiculés,
trois fois plus longs que le calice , inégaux
entre eux, et dissemblables. Étamines 10,
toutes fertiles, à filets courts, soudés à leur
base en un anneau glabre , à anthères gla¬
bres et oblongues. Styles 3, insensiblement
amincis, et aiguisés au sommet. Ovaire 3-lo-
culaire. Fruit 1-loculaire , et monosperme
par avortement , dont le péricarpe , tantôt fi¬
gure une sorte de pyramide à 9 angles, et se
sépare par la maturité en 3 valves, tantôt est
sphéroïde et indéhiscent. M. Martius , d’a¬
près son Herbier , considère cette différence
comme suffisante pour faire de l’espèce qui
présente ce dernier fruit un autre g. Carusia ,
qu’il dédie à un autre célèbre anatomiste. —
Les 2 esp. sont des arbres du Brésil, à feuilles
opposées, grandes, coriaces, entourées d’un
rebord saillant; à stipules axillaires ; à grappes
terminales, triparties, dans lesquelles chaque
fleur, portée sur un pédicelle articulé, offre
au-dessous de lui une bractée, et latérale¬
ment deux bractéoles dont l’une porte une
glande. (Ad. J.)
* BL'RECA. bot. ph. — Genre indiqué par
Zippel {ex Mackl. Bijdr. tôt. de JVatur. ,
Y, 1 42 ; Bull. Fèruss., XV1Î1, 92), et qui ne
paraît pas avoir été encore décrit. (C. L.)
*BURGERIA ( nom propre ). rept. —
M. Tschudi, dans son Mémoire sur la classi¬
fication des Batraciens, établit ce g. pour 2
espèces de Rainettes, rapportées par MM. Du-
méril et Bibron aux Polypédates du même
auteur. (P. G.)
* BURGHARTIA , Neck. Burckartia ,
Schreb. ; Burkardïa, Scop. bot. pii. — Déno¬
minations patronymiques plus ou moins al¬
térées d’un genre dédié à un auteur allemand
assez obscur , et synonyme du Piriqueta
d’Aublet. (C. L.)
* BURGLARÏA , Wendl. bot. pii. — Sy¬
nonyme d ’llex, L. (G. L.)
BURGO ou BllRGOS. mam. — Race de
Chiens résultant du croisement de l’Epa¬
gneul et du Barbet. Voyez chien.
BURIIUYLS , Illig. (0ou, particule aug-
inentative; pfç, ivoç, bec), ois. — Genre dé¬
membré par Illiger de celui d’OEdicnème.
Voyez ce mot. (Lafr.)
BURMANNIA. bot. pii. — Voyez bur-
M ANNIE.
* BU R M A IV N I A C É E S . B u rm a ni ti a c e ce . b o t .
ph. — Petite famille de plantes monocotylé-
donées à insertion épigynique, indiquée d’a-
782
BU R
BU R
bord par Sprengel, mais établie et caractéri¬
sée successivement par MM. Lindley (Introd.
p. 357), Blume ( Enum . PL Jav. I. p. 27),
Endlicher ( Gen. p. 163), et qu’on peut ca¬
ractériser de la manière suivante : Les fleurs
sont hermaphrodites , tantôt solitaires, gé¬
minées ou en capitule, tantôt en épis. Leur
calice, pélaloïde, adhérent par sa base avec
l’ovaire infère , est -tubuleux , cylindrique
ou triangulaire , et quelquefois marqué de
trois côtes longitudinales. Le limbe est à 6
divisions peu profondes , inégales , dispo¬
sées sur deux rangs , 3 extérieures plus
grandes, 3 internes, manquant quelque¬
fois ou infléchies vers le centre de la
fleur. Les étamines, au nombre de 3 seule¬
ment, sont insérées à la gorge du calice et
opposées à ses divisions intérieures : les an¬
thères, introrses, à 2 loges s’ouvrant transver¬
salement , sont portées sur des filets très
courts. L’ovaire, adhérent, est tantôt à 3 loges,
tantôt à une seule; dans le premier cas, les
ovules sont insérés à l’angle interne de cha¬
que loge; dans le second cas , ils sont atta¬
chés à trois trophospermes pariétaux. Le
style naît du sommet de l’ovaire ; il est sim¬
ple , triangulaire , terminé par 3 stigmates
globuleux ou pétaloïdes. Le fruit est une
capsule couronnée par le limbe calicinal ,
tantôt à une, tantôt à 3 loges polyspermes,
s’ouvrant irrégulièrement par le sommet, ou
en 3 valves irrégulières. Les graines, fort pe¬
tites, sont allongées, presque linéaires, striées
longitudinalement. Elles contiennent un très
petit embryon au centre d’un endosperme
charnu.
Cette petite famille ne se compose que de
3 g.: Gyrnnosiphon , Bl.; Gonyanthes , Bl. ; et
Burmannia , L. , dont les espèces croissent
toutes dans les régions tropicales ou non
loin des tropiques, dans l’ancien et le nou¬
veau monde. Leurs affinités sont encore assez
obscures, parce que la structure de la graine
est encore assez incomplètement connue. Les
Burmanniacées ont surtout des rapports avec
les Iridées par le nombre de leurs étami¬
nes, et par leurs stigmates ou plutôt les divi¬
sions supérieures de leur style dilatées et
pétaloïdes ; mais leurs étamines sont op¬
posées et non alternes avec les sépales inté¬
rieurs ; par leurs anthères s’ouvrant trans¬
versalement. Le g. Burmannia, type de celte
famille, avait été place par Jussieu parmi les
Broméliacées ; mais il en diffère par son
port; par la structure de son ovaire , et par
le nombre des étamines, etc. (A. R.
BURMANNIE. Burmannia ( nom d’hom¬
me). bot. ph. — Type de la petite famille des
Burmanniacées. Ce g. , auquel on a suc¬
cessivement réuni Ses g. Tripierella, Rich. ;
V ogetia , Gmel. ; et Maburnia , Dupetit-
Th. , se compose de petites plantes crois¬
sant en général dans les savanes ou lieux
humides de l’ancien et du nouveau monde.
Il est ainsi caractérisé : Le calice est tubu¬
leux et triangulaire, quelquefois à trois ailes,
rarement cylindrique; le limbe esta 6 divi¬
sions courtes , dont 3 intérieures , extrême¬
ment courtes. Les 3 étamines sont opposées
aux 3 divisions intérieures. Les anthères sont
à 2 loges obliques , écartées par un connec¬
tif assez large. C’est à cette obliquité des lo¬
ges de chaque côté du connectif qu’est due
la déhiscence presque transversale des loges,
déhiscence qui, en réalité, est longitudinale.
Le style filiforme se termine par 3 stigmates
arrondis. Le fruit est une capsule triangu¬
laire à 3 loges , contenant chacune un cer¬
tain nombre de graines disposées sur plu¬
sieurs rangs , à l’angle interne de chaque
loge, allongées et striées en longueur. (A. R.)
*BURl\ETTIE.2?imzem’.a (nom d’homme).
bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées,
tribu des Néottiées , établi par le professeur
Lindley (Gen. etsp. Orch.Sll) pour unepetite
plante originaire de la Tasmanie, et dont la
tige, dépourvue de feuilles, porte seulement
2 fleurs. Celles-ci ont un périanthe presque
régulier , composé de sépales linéaires et li¬
bres uu labelle cunéiforme beaucoup plus
petit, simple , onguiculé. Le gynostème est
dressé, dilaté et comme pétaloide sur ses
côtés, offrant un lobe proéminent de chaque
côté vers sa base. L’anthère, dorsale et bilo-
culaire, contient^ masses polliniques. (A. R.)
*BURNElfA, Cham. et Schlecht. (nom
propre), bot. ph. — Synonyme du genre Ti-
monius de Rumph. (G. L.)
BURO. poïss. — Nom que Lacépède a
tiré des manuscrits de Commerson , et que
ce voyageur voulait donner au groupe géné¬
rique des Sidjans ou des Amphacanthes.
F oyez ce mot. (Val.)
*BERRIELÏÂ (nom du voyageur Joh.Marc.
Burriel, qui visita la Californie en 1758). bot.
ph. — Genre de la famille des Composées,
BU R
BU R
783
tribu des Sénécionidées, qui a pour caractè¬
res : Capitule multiflore hétérogame ; fleurs
du rayon ligulées, femelles, obovales; celles
du disque tubuleuses, 5-fides, hermaphrodites
ou parfois stériles par avortement. Involucre
composé d’écailles ovales, acurninées, égales
ou plus longues que les fleurons du disque.
Corolles à divisions légèrement velues. Pia-
meaux des styles du disque terminés par un
cône court. Fruits grêles, linéaires, subtétra-
gones ; ceux du rayon comprimés, surmontés
d’une aigrette, 1-2- ou 3- aristée , ceux du
disque couronnés de paillettes lancéolées-
aristéeSj aussi longues que la corolle. — Les
Burrelia sont des herbes annuelles simples ,
à feuilles opposées, linéaires, très entières,
et munies de fleurs jaunes. (J. D.)
BURSA PASTORIS, Tourn. bot. ph. —
Synonyme du genre Capsella, Vent. (C. L.)
BURSAIRE. Bursaria (jSvpa-a, bourse), in-
füs. — Genre d’infusoires établi par Müller,
qui le forma d’espèces tout-à-fait dissembla¬
bles , et dont une seule, B. truncaiella, doit
être conservée avec ce nom. Une autre de ses
Bursaires, B. hirundinella, doit être reportée
dans la famille des Péridiniens. M. Bory de
Saint- Vincent prenant pour type la esp.
de Müller y a réuni des Paramécies et des Ivol-
podes supposés dépourvus d’appendices, et
susceptibles de prendre en nageant une
forme plus ou moins concave. M. Ehrenberg
place son g. Bursaire dans la famille des
Trachelina , et lui attribue un anus terminal,
une bouche sans dents et sans appendice vi-
bratile, au-dessous d’un front renflé et pro¬
longé. M. Dujardin définit ainsi les Bursai¬
res : Animaux à corps cilié, ovoïde, plus large,
et arrondi en arrière, avec la bouche grande,
obliquement située à l’extrémité d’une ran¬
gée de cils partant du bord antérieur, et dis¬
posés en spirale. Dans ce genre sont réunies
de grandes espèces d’infusoires blancs ou
verts , habitant les eaux douces stagnantes
entre les herbes, et dont la longueur s’élève
de 3 à 7 dixièmes de millimètre. (Duj.)
BURSARIA (jSypo-a, poche, bourse ; forme
des capsules), bot. pii. — Genre de la famille
des Pittosporacées, formé par Cavanilles (/c.,
IV, 30, t. 550) sur Yitea spinosa d’ Andrews ,
et renfermant quelques espèces de la Nou¬
velle-Hollande , dont celle que nous venons
de citer est cultivée dans les jardins d’Eu¬
rope. Ge sont des arbrisseaux inermes, ou à
ramules spinescentes ; à feuilles alternes ,
subsessiles , obovales-cunéiformes, rétuses ,
très entières ou oblongues-linéaires, aiguës,
dentées en scie ; à fleurs blanches, ou blan¬
ches et lavées de rose en dehors , portées par
des pédoncules terminaux ternés ou formant
une panicule multiflore. (C. L.)
BURSARIE. Bursarius (|Su ocra, bourse).
acal. — Genre établi par M. Besson, dans sa
famille des Béroïdes, tribu des Bérosomes ,
pour un acalèphe incomplètement connu.
(Duj.)
*BURSARIÉES. infüs.— Famille établie
par M. Bory de Saint-Vincent, dans son Ier
ordre des Microscopiques, l’ordre des Gymno-
dés, animaux supposés très simples , de
forme invariable, et sans la moindre appa¬
rence de poils ou cils quelconques. Cette fa¬
mille, la cinquième de l’ordre, comprend les 3
g. Bursaire, Hirondinelleet Cratérine. (Duj.)
•RURSARIEAS. infus. — Dix-huitième fa¬
mille de la classification des Infusoires de
M. Dujardin , faisant partie du cinquième
ordre, et comprenant des animaux non sy¬
métriques, ciliés, dont le corps très contrac¬
tile, de forme très variable, le plus souvent
ovale ou oblong, est revêtu d’un tégument
lâche, réticulé, et qui ont une large bouche
entourée de cils en moustache ou en spi¬
rale. A cette famille appartiennent les genres
Plagiotome, Ophryoglène, Bursaire, Spiros-
tome et Kondylostome. (Duj.)
BURSARIUS. acal. — Broyez bursarie.
RURSATELLE. Bursalella (diminutif
de/Svpca, bourse), moll. — Genre de l’or¬
dre des Gastéropodes tectibranches , famille
des Aplysiens, Céphalidiens puîmobranches
de M. de Blainville , créé par ce naturaliste
pour un animal conservé dans l’alcool au
musée britannique , et qu’il avait dédié à
M. Leach sous le nom de Bursalella Leachiï.
M. Pmng l’a placé dans son sous-genre Notar-
che, avec lequel il a la plus grande affinité
sous le rapport de la forme générale , tandis
qu’il se rapproche des Aplysies par le petit
nombre des appendices tentaculaires dont
son corps est couvert; en conséquence , il
pense que cet animal doit rentrer dans le
g. Aplysie sous le nom d ’Aplysia bursalella.
(C. d’O.)
BURSERA (Joach. Burser, médecin, ami
de G. Bauhin). bot. pu. — Genre type de la
famille des Burséracées , formé par Jacquin
784
BUS
BUS
(Amer., 94, t. 65) sur trois espèces croissant
aux Antilles, et cultivées dans nos jardins.
Ce sont des arbres gummifères, à feuilles al¬
ternes, longuement pétiolées, imparipennées,
souvent unifoliolées par l’avortement des fo¬
lioles latérales ; à folioles pétiolées, membra-
nacées,très entières, obscurément pointillées;
à fleurs polygames, petites, disposées en grap¬
pes axillaires et terminales, simples , plus
courtes que les feuilles; à pédicelles unibrac-
tées ; les mâles ordinairement télra-penta-
mères, les hermaphrodites presque toujours
trimères. (C. L.)
*B(JRSÉRAGÉES. bot. ph. — Une des
familles qui sont résultées de la division du
grand groupe des Térébinthacées , auquel
nous renverrons pour exposer comparative¬
ment les caractères de ces familles diverses.
(Ad. J.)
BURTÛNIA, Salisb. (David Burton, collec¬
teur de botanique), bot. ph. — Synonyme du
genre Uibberiia d’Andrews. — On donne aussi
ce nom à un genre de la famille des Papi-
lionacées, tribu des Podalyriées-Pulténéées,
établi par Piob. Brown, renfermant 4 espè¬
ces , toutes cultivées dans nos jardins, et di¬
visées par Endlicher en deux sections : a. Eu-
burtonia ; b. Phyllotiüm. Ce sont des arbris¬
seaux ou des sous-arbrisseaux indigènes de
Sa Nouvelle-Hollande , à feuilles éparses ,
simples ou trifoliolées, subulées, très entiè¬
res, éstipulées ; à fleurs jaunes ou pourprées,
rassemblées au sommet des rameaux ou dis¬
posées en corymbes terminaux ; pédicelles
courts, bibractéolés. (C. L.)
BUSARD. Circus , Bechst. ( xlpxoç , es¬
pèce d’oiseau de proie), ois. — Genre faisant
partie de la section des Oiseaux de proie
ignobles de Cuvier, de notre famille des Fal-
conidées, et de notre sous-famille des Circi¬
nées. Ses caractères sont : « Bec faible , très
élevé à sa base , et très comprimé dans le
reste, avec un léger feston vers le milieu de
son bord. Cire très grande, couvrant près de
la moitié du bec; loruras recouverts de pe¬
tites plumes et de poils longs et recourbés;
ouverture du bec très large. Oreilles grandes,
entourées en partie d’un demi-cercle de pe¬
tites plumes tassées, dans le genre de celles
des Oiseaux de proie nocturnes. Tarses longs,
grêles, lisses. Corps svelte. Ailes longues et
amples. Queue longue et arrondie.
Plus agiles et plus rusés que les Buses, les
Busards sont beaucoup moins sédentaires ,
et n’attendent pas comme elles, perchés sur
une branche , qu’une proie quelconque
vienne à passer à leur portée pour fondre
dessus; ils parcourent sans cesse les campa¬
gnes ou les marais d’un vol lent mais facile,
à la recherche des petits Mammifères , des
Grenouilles et des jeunes Gailinacées ou Oi¬
seaux d’eau , suivant leurs espèces. Ils peu¬
vent être considérés comme des Rapaces
marcheurs ou humicoles , car iis se posent
fréquemment à terre, et nichent sur le sol
entre des touffes de Bruyères, de Joncs ma¬
rins ou de Roseaux , suivant l’espèce et les
localités. Nous en possédons 4 esp. en Eu¬
rope, qui sont les Busards de marais, Saint-
Martin, MONTAGU et BLAFFARD.
Nous avons reconnu dans ce pays-ci (l’ar¬
rondissement de Falaise), une variété noire
ou brun-noire du Busard montagu, s’accou¬
plant indifféremment, soit avec des indivi¬
dus noirs comme elle, soit avec d'autres,
ayant le plumage ordinaire, et élevant des
petits, dont les uns, dans le même nid, sont
noirs , et les autres à plumage normal. Ce
fait que nous avons consigné dans le 1 Maga¬
sin de zoologie de M. Guérin, où nous avons
fait figurer cette variété noire, est un des
plus singuliers en ornithologie.
Temminck, dans la troisième partie de son
Manuel , persiste à regarder comme identi¬
ques le Busard des marais et la Harpaye
(Falco rufus et œruginosus des auteurs); il
annonce que cette espèce vit en hiver et au
printemps dans les dunes et les lieux arides,
où elle se nourrit de Lapins tués par les Her¬
mines, et au printemps d’œufs d’Echassiers,
de Palmipèdes et de Gailinacées ; qu’il re¬
tourne dans les marais lorsque les couvées
commencent, et qu’alors il est le fléau des
Foulques et des jeunes Oiseaux aquatiques.
Il se retrouve le même en Égypte , à Tripoli
et en Morée.
On a classé dans le g. Busard plusieurs
espèces de Rapaces américains à faciès de
Buse , mais ayant les tarses élevés comme les
Busards , quoique beaucoup plus robustes.
Ces espèces offrant décidément plus de rap¬
ports avec les Buses qu’avec les Busards
dans leurs mœurs et leur genre de chasse ,
nous les plaçons sous les noms génériques
de Buseray et Buson , près des premières ,
dans noire famille des Butéoninées.
BUS
BUS
785
M. Bonaparte a formé et démembré du g.
Circus (Busard) le g. Slrigiceps pour les es¬
pèces à collerettes de plumes plus pronon¬
cées , telles que les Busards Saint-Martin ,
Montagu et BlatTard, et n’a laissé dans le g.
Circus , en espèces européennes . que le Bu¬
sard des marais. Foy. circinées et gymno-
genes. (Lafr.)
BESAREEEES. ois. — Synonyme latin
du sous-genre Buseray.
* BESBECKE A (nom propre), bot. ph. — |
Genre de la famille des Capparidacées , type
de la tribu des Capparidées , créé par Endli-
cher (FL JVorf., 64) sur un arbrisseau grim¬
pant de nie Norfolk , à feuilles alternes ,
courtement pétiolées, ovales-oblongues, très
entières , très glabres , luisantes en dessus ,
caduques, munies de stipules épineuses, for¬
tes, oncinées ; à fleurs belles, assez grandes,
portées par des pédoncules axillaires , soli¬
taires, uniflores, formant des grappes termi¬
nales. Les baies qui succèdent à ces fleurs
sont du volume d’une grosse orange. (G. L.)
BUSE. Buteo. ois. — Genre de l’ordre des
Oiseaux de proie, famille des Falconidées,
ayant pour caractères essentiels : Tête grosse;
bec arqué dès sa base ; l’espace entre l’œil et
les narines dénué de plumes , et couvert de
poils; les ailes longues; la queue égale ou
faiblement arrondie ; les pieds robustes, gar¬
nis d’une seule rangée d’écailles en avant et
sur le dos des doigts , et réticulés dans le
reste de leur étendue.
Les Buses , quoique ne différant guère des
Aigles que par la courbure de leur bec, n’en
ont ni la force ni l’air audacieux; elles ont la
tête grosse, le corps pesant, et le vol lourd.
Ce sont des Oiseaux sédentaires, d’un natu¬
rel paresseux , restant pendant des heures
entières perchés sur le même arbre. Elles ne
prennent pas leur proie au vol, comme la
plupart des autres Rapaces ; mais elles la
guettent avec une patiente immobilité, qui
leur a valu la qualification de stupides , et
elles se jettent sur tout le petit gibier qui
passe à leur portée.
Leur habitation ordinaire est sur le bord des
bois touffus , et l’on attribue cette prédilec¬
tion pour les retraites sombres à la faiblesse
de leur vue, qu’offusque la clarté du jour.
C’est sur les vieux arbres qu’elles con¬
struisent leur nid , avec des bûchettes et des
branches; elles le garnissent de matières
douces et légères. Contrairement à la cou¬
tume propre aux autres Oiseaux de proie qui
chassent leurs petits du nid avant qu’ils puis¬
sent se pourvoir aisément, les Buses pren¬
nent long-temps soin des leurs, que leur
faiblesse met hors d’état de se passer des se¬
cours de leur mère.
Nous n’avons en Europe qu’une seule es¬
pèce de Buse (le Buieo communis), très com¬
mune, surtout en Hollande et en France.
C’est un oiseau de 50 à 60 centim. de lon¬
gueur, et de lm 40 de vol, dont la coloration
ordinaire est d’un brun roussâtre, mêlé de
blanchâtre et de brun sur la poitrine et le
ventre ; mais il est peu d’Oiseaux dont le plu¬
mage présente plus de variété; et les Buses
désignées par les auteurs sous les noms de
Falco albidus, f usais, ver sicolor et vuriegatus
ne sont que différents états de la Buse com¬
mune.
C’est un des Oiseaux de proie les plus
répandus et des plus nuisibles de nos pays.
Il fait une chasse active au petit gibier, et
détruit une quantité considérable de Lape¬
reaux, de Lapins, de Cailles, de Perdrix, etc.,
dommage que ne compensent pas les servi¬
ces qu’il rend en détruisant des Pœptiles, de
petits Rongeurs et des Insectes.
On compte une quinzaine d’espèces de Bu¬
ses étrangères, propres surtout aux contrées
chaudes des deux continents ; partout leurs
mœurs sont identiques à celles de notre Buse
commune, et sur certains points, elles sont
protégées à cause des services qu’elles ren¬
dent en détruisant les Rats : telle est entre
autres la Buse rounoir, B. jackal, à laquelle
on a donné au Cap le nom de Roite-vauger ,
ou preneur de Rats , à cause de la destruc¬
tion qu’elle fait de ces petits Mammifères.
(C. r/O.)
BESOIN!. Buieogallus. ois. — Sous-g. établi
par M. Lesson, aux dépens du g. Buse, pour
le Falco buson Latr., qui en diffère par un
bec un peu plus long et à bords assez renflés
pour simuler une dent. Certains auteurs ont
adopté cette division, qu’ils ont même élevée
à la hauteur d’un genre. L’unique esp. qui
compose ce sous-genre est le B. calhartoides ,
qui habite la Guiane et le Paraguay. (C. d’O.)
*BBST AMEJXTE (nom d’homme), bot. ph.
— Les plantes sur lesquelles était fondé ce
g. font aujourd’hui partie des Eupatoires.
F oyez ce mot. (J. D.)
T. II.
50
786
BUT
BUT
* B U ST A MITE , Al. Brongn. ( nom
propre), min. — Substance en globules radiés,
d’un gris légèrement rosâtre, fusible, et que
M. Bustamente a remarquée à Real de Mi¬
nas de Fetela, dans l’intendance de Puebla
au Mexique. Dureté , 5,5 ; pesanteur, 3,21.
Elle est composée, suivant M. Dumas , de
Silice , 48,90 ; Protoxyde de Manganèse ,
36,06; Prot. de Fer, 0,81; Chaux, 14,57;
c’est-à-dire, de deux atomes de bisilicate de
Manganèse et d’un atome de bisilicate de
Chaux. (Del.)
BUSTIA. bot. ph. — Genre créé par Adan-
son, et synonyme de Buphthalmurn. (J.D.)
*BUTALIS. ins. — Genre de Lépidoptères
nocturnes , de la tribu des Tinéites , établi
par M. Treistchke, et adopté par nous, avec
modification , dans notre Hist. nat. des Lé¬
pidoptères de France , t. XI , p. 339. Ce g.
diffère très peu de celui d’ Acompsia , dont
nous avons donné les caractères dans ce
Dictionnaire, p. 90. Nous y rapportons 5
espèces , dont la plus connue est la B. cus-
pidelia Treits. , 1 inea id. Fabr., figurée par
nous sous ce nom, et par Hubner sous ce¬
lui de bifariella. (D.)
BUTEA (John, comte de Bute, promoteur
de la botanique), bot. ph. — Genre de la fa¬
mille des Papilionacées, tribu des Erythri-
nées , fort remarquable par la beauté du
port et des fleurs des trois seules espèces qui
le composent , et qui sont cultivées dans les
jardins des amateurs. Il a été formé par
Kœnig ( Ex Boxb. PL. corom., I, 22 , t. 21 ,
22 ). Les Ruteu ont un calice campanulé, bi-
labié ; l’étendard de la corolle est ovale , re¬
courbé en dehors; les ailes et la carène sont
recourbées en dedans. Leur légume est indé¬
hiscent, stipité. Ce sont des arbres inermes ,
ou des arbrisseaux grimpants , indigènes de
l’Asie tropicale , à feuilles pennées-trifoiio-
lées ; dont les folioles stipulées , subarron-
dies-ovales , pubescentes en dessous ou to-
menteuses ; à fleurs écarlates , nombreuses ,
disposées en grappes , et portées par des pé-
dicelles ternés-fasciculés ; calices finement
bibractéolés à la base. (C. L.)
BETEO. ois. — Nom latin du genre
Buse.
BUTEOGALLUS. ois. — Nom latin du
sous-genre Buson.
BETÉOiMNÉES. Buteoninœ. ois. — Sous-
famille de notre famille des Falconidées, et
dont les caractères sont décrits au mot buse.
L’Aigle-Aulour Urubitinga de Cuvier nous pa¬
raît, d’après ses formes , et surtout d’après
ses mœurs Saches et reptilivores, comme celles
des Buses de marais d’Amérique, ne pouvoir
rester avec les Aigles-Autours , espèces de
grands Autours à tarses emplumés, et doués
du courage particulier aux Autours et Eper-
viers ; il n’en a même ni les ailes courtes ni
la longue queue. Nous le placerons donc-
sous le nom générique d’ Urubitinga, que lui
adonné M. Lesson, dans notre sous-famille
des Butéoninées. Nous y plaçons également
le g. Craxirex, formé par M. Gould, dans le
Beaglës V oyage, sur une espèce des îles Gal-
lapagos, qui semble le chaînon des Buses
aux Caracaras.
Notre sous-famille des Butéoninées ren¬
fermera donc les genres Buse (Buteo), Busai-
gi.e, Less. ( Archibuieo , Brehm), Buson (Bu~
leogollus, Less.),BusERAY (Busarellus? , Nob.),
Ur UBITINGA [Urubitinga, Les s.), et Craxirex ,
Gould. (La fr.)
* BETEBÆA (Pnom propre), bot. ph. —
Genre de la famille des Acanthaeées , tribu
des Ecmatacanthées - Hygrophilées , formé
par Nees (in Wall. PL as. rar., III, 84) sur
une plante de l’Inde, qu’on croit être le
Ruellia rubescens de Roth. (C. L.)
*BUTHIDES. arach. — M. Koch, dans
son Arachniden System , fait une famille des
Scorpions qui ont huit yeux, trois paires la¬
térales et une médiane ; et, d’après la dispo¬
sition relaiive de ces yeux et quelques autres
caractères, il les partage en g. ainsi qu’il suit:
Buihus , Leach ; (Jpistopliihalmus , Koch ;
Brotheas, Koch ; Telegonus , Koch, et lschnu-
rus ou Sisyphus.
Les Buthides sont placés par M. Koch en¬
tre les Scorpionides, comprenant le g. Scor-
pius, Ehr.,et les Centrurides, dont le type est
le g. Centrurus d’Ehrenberg.
Les Buthides forment le groupe de Scor¬
pions le plus nombreux en espèees, et celui
dont la distribution géographique est la plus
variée. On en trouve en Afrique, à Madagas¬
car, dans l’Inde et dans les deux Amériques.
On en a aussi indiqué en Europe, mais ils y
sont peu nombreux. Le Scorpio occitanus,
qu’on donnait pour un Buthus, est certaine¬
ment un Androctonus , ses yeux latéraux
j étant au nombre de dix , en cinq paires, ainsi
que je m’en suis assuré.
BUT
BUT
787
C’est aux Buthides qu'appartiennent le»
plus grandes espèces de Scorpions ; on les
trouve dans l’Inde et en Afrique. Nous en
parlerons plus longuement à l’article scor¬
pion de ce Dictionnaire. (P. G.)
BUTHUS. arach. — Leacli , dans ses
ZoologicuL rniscelluny , appelait ainsi les
Scorpions à huit yeux, laissant à ceux qui
n’en ontquesix , et dont on ne connaissait
alors que deux ou trois espèces (les Scorpio
europœus et m auras principalement), le nom
de S corpio. Les B uihus qu’il cite sont: Yafer
et Yoccitamts. On portait alors à huit le
maximum des yeux chez les Scorpions; mais
les observations de MM. Hemprich et Ehren¬
berg ont fait voir qu’il était quelquefois de
dix, et souvent de douze. De là, l’établisse¬
ment de plusieurs g. nouveaux, dont il sera
question ailleurs, oyez scorpion.
M. Koch, dans son Système des Arachni¬
des, laisse le nom de Buihus aux Scorpions à
huit yeux, chez lesquels ces organes sont
disposés comme chez le B. spinifer de
M. Ehrenberg, c’est-à-dire égaux, mais iné¬
galement espacés. Leur céphalothorax est
échancré en avant. — Le B. afer et les es¬
pèces confondues avec lui sous le même
nom appartiennent aussi à ce g. On en cite
d'Arique , de l’Inde , et une de Mexico ( B.
defensor Koch); il y en a aussi une en Grèce
(B. granulatus Koch, fig. 279). (P. G.)
*BUTUYIA (j3ovTtvov, sorte de bouteille).
bot. ph. — Genre de la famille des Ombelli-
fères , tribu des Scandicinées , formé par
Boissier [Elench. Pl. hhp. ausi., 54) sur une
plante découverte par lui en Espagne. (C. L.)
BI T IB I V ou BIJTYHIAr , Cornm. püiss.
— Synonyme d’Argentine glossodonte, Ar¬
gent. glossodentales Forsk.
*BUTOYIACÉES. Butomaceœ. bot. ph. —
Le professeur L. C. Richard a proposé (. Mèm .
du Mus., t. I, p. 364) d’établir sous ce nom
une famille naturelle de plantes qui a pour j
type le g. Butomus. Ce groupe a depuis été
adopté par tous les botanistes. Voici les ca¬
ractères qu’on peut lui assigner : Les fleurs
sont hermaphrodites, ordinairement dispo¬
sées en sertule et accompagnées de bractées
à leur base. Le calice se compose de 6 sépa¬
les disposés sur deux rangées : les 3 exter¬
nes sont ordinairement verts, les 3 internes,
plus grands , sont pétaloides. Les étamines
sont nombreuses ou en nombre déterminé.
Les lilets sont libres, les anthères ovoïdes,
allongées ou presque globuleuses , à 2 ou à
4 loges, s’ouvrant par un sillon longitudinal ;
quelquefois les étamines les plus extérieures
sont sous la forme de filaments stériles. Les
pistils en nombre variable sont sessiles, tan¬
tôt libres, tantôt soudés par une portion de
leur côté interne ; chacun d’eux est 1-locu-
lairc, et contient un grand nombre d’ovules
attachés à un trophosperme, qui , sous la
forme d’un réseau, occupe la plus grande
partie de la face interne de l’ovaire. Lestyle,
peu distinct du sommet de l’ovaire, se termine
par un stigmate simple qui occupe une par¬
tie de sa face interne et son sommet. Les
fruits sont secs et coriaces , ordinairement
terminés en pointe à leur sommet, s’ouvrant
intérieurement par une fente longitudinale.
Les graines, insérées comme nous l’avons
dit pour les ovules, sont amphitropes, com¬
posées, outre leur tégument propre, d’un em¬
bryon recourbé en fer à cheval , dépourvu
d’endosperme.
Les g. composant celte famille sont : Bu-
lomus , L. ; Hydrocleis , Rich.; Limnochuris ,
Ilumb. Cette petite famille, voisine des Alis-
macées, en diffère surtout par la structure
de son ovaire, dont presque toute la face in¬
terne est tapissée par un réseau vasculaire ,
sur lequel les ovules sont attachés, et par
ses loges polyspermes. Une semblable dis¬
position des ovules se remarque également
dans plusieurs des g. de la famille des Fia-
courlianées , parmi les Dicotylédones poly
pétales. (A. R.)
BUTOME. Butomus (/3ov-rop.o<;,.-bu4ome }.
bot. ph. — Genre de la famille des Butoma
cées, qui a pour type une très jolie plante,
fort commune sur le bord de nos étangs et
de nos rivières , et qu’on désigne sous le
i nom vulgaire de jonc fleuri ( Butomus um-
ùellatus L.). Les fleurs sont disposées en ser¬
tule ou ombelle simple et multiflore ; les sé¬
pales étalés sont disposés sur 2 rangs, les
intérieurs sont pétaloides et plus grands. Les
étamines sont au nombre de 9; leurs an¬
thères sont 4-loculaires. Les pistils sont au
nombre de 6, en partie soudés par leur côté
interne ; le style est assez long. Cette plante,
dont les fleurs sont d’un rose pâle, fait un
très joli effet sur le bord des eaux, où elle est
fort commune aux environs de Paris. (A. R.)
BUTOMÉES. Btitomece. bot. ph. — Nom
788
BUX
BYN
sous lequel le professeur L. C. Richard a
d’abord décrit la famille des Butomacées.
Voyez ce mot. (À. R.)
BUTOMUS. BOT. PH. — Voyez BUTOME.
BLTOXICA , Lam. bot. ph. — Syn. et
section du g, Barringlonia , Forst. (C. L.)
BUTOR, ois. — Voyez héron. (Lafr.)
BUTTNERIA . bot. ph. — V oyez bytt-
NERIA.
BUTYRIX. poiss. — Voyez butirin.
BUXBAUMIA ( nom propre ). bot. cr.
— (Mousses). Ce genre acrocarpe , diplopéris-
tomé, a été établi par Linné [De Buxbaum.
Dissert. Amœn. Acad., V, p. 78), qui le dé¬
dia à Buxbaum , botaniste russe. Il est de¬
venu le type d’une petite tribu dont nous ex¬
poserons plus bas les caractères. Ceux aux¬
quels on reconnaît ce genre linnéen sont
les suivants : Péristome double ; l’extérieur
formé de deux couches de cellules, jaunâtre,
irrégulièrement échancré, indivis ou déchiré,
ne portant jamais de dents, appliqué contre
l’intérieur quand il est humide, et s’en dé¬
tachant dans l’état de sécheresse ; l’intérieur
membraneux, délicat, blanchâtre, naissant
du sporange, plissé et allongé en cône tron¬
qué au sommet. Coiffe fugace, conique-
campanulée, obtuse, couronnée par un court
pistil , et à peine un peu frangée ou déchi¬
rée à la base. Capsule oblique , grande, ir¬
régulière, ventrue en forme de sabot, c’est-
à-dire convexe en dessous, déprimée obli¬
quement et plane en dessus , les deux faces
séparées par une ligne élevée dont le péri¬
mètre donne un ovale allongé , munie à sa
partie inférieure d’une apophyse courte, re¬
présentant un cône tronqué et renversé, et
s’ouvrant au sommet par un orifice ( sioma )
horizontal , rétréci et muni d’un anneau.
Pédoncule court, droit, épais, couvert de cal¬
losités, naissant d’une vaginule bulbiforme.
Opercule obtus , conique , persistant. Spo¬
range plus petit que la capsule à laquelle il
adhère par des liens filamenteux. Columelle
grande, cellulaire, solide, tombant avec l’o¬
percule. Spores menues, globuleuses, lisses.
Fleurs monoïques : les mâles ovoïdes ou
globuleuses, sessiles ou pédicellées, nichées
entre les filaments qui recouvrent la vagi¬
nule; les femelles formant au même endroit
un bourgeon hexaphylle. Feuilles périchélia-
les inférieures ovales, les supérieures ovales-
lancéolées, sans nervure, denticulées, puis
fimbriées. Tige excessivement courte, cachée
dans la terre, presque dépourvue de feuilles.
Le g. Buxbaumia se compose de deux
seules espèces propres à l’Europe. Ces Mous¬
ses croissent solitaires sur la terre ou le bois
pourri. Consultez la monographie de ce g.,
publiée par MM. Bruch et Schiinper ( Fragrn .
Bryol. d’Eur., p. 1 , 1. 1, et t. Il, fig. 1.) (C. M.)
*BUXBAUMIACÉES. bot. cr. — (Mous¬
ses. ï Cette tribu des Mousses acrocarpes ne se
compose que des deux g. européens Buxbau¬
mia et Diphyscium. Deux autres g. propres à
la Nouvelle-Hollande, (et que nous a fait con¬
naître le savant Robert Brown sous les noms
de Dawsonia et Lyellia, quoique offrant une
capsule analogue , ont des affinités plus
grandes avec les Poly trichées. (C. M.)
*BUXÉES. bot. ph. — Une des tribus du
grand groupe des Euphorbiacées, celle qui
réunit les genres à étamines insérées autour
d’un rudiment de pistil, et à loges bi-ovulées,
parmi lesquels est le Buis, a reçu de quel¬
ques auteurs le nom de Buxées. (Ad. J.)
RUXUS. bot. ph. — V oyez buis.
*BABLIS (nom mythologique), bot. ph. —
Genre de la famille des Droséracées , formé
par Salisbury {Par., t. 95) sur une plante de
la Nouvelle-Hollande , dont le port est celui
d’un Drosera. Elle est annuelle?, basse; les
feuilles en sont serrées, linéaires-filiformes ,
roulées sur les bords , circinées par verna¬
tion ; les fleurs bleues, portées sur des pédon¬
cules axillaires, simples, uniflores , scapi-
formes , et couverts de poils glanduleux. Le
B. liniflora est cultivé en Europe. (C. L.)
BANNI, poiss. — Nom , suivant Forska! ,
d’un grand et beau cypiinoïde 'du Nil du g.
des Barbeaux, et de la division comprenant
les esp. à museau non saillant , pourvu de
4 barbillons et à rayon de la dorsale très
fort , mais sans dentelures le long du bord
postérieur. Quelques auteurs écrivent Béni,
au lieu de l’orthographe généralement sui¬
vie. M. Geoffroy a publié une très belle figure
de ce poisson dans l’ouvrage d’Égypte , et il
fait connaître, dans la description qu’il en
donne, les particularités de ses mœurs , son
abondance dans le Nil, la pèche industrielle
active que les Arabes en font; et de plus il
a déterminé que ce poisson , d’une grande
taille , d’une chair délicate , savoureuse et
agréable , était connu des anciens sous le
! nom de Lepidoiits. Il avait été ainsi appelé
BYR
BYR
789
à cause de la grandeur et de l’éclat de ses
couleurs. Il partageait seul avec POxyrhyn-
que (Mormyras oxyrhyncus Geoff.) les hon¬
neurs de l’embaumement. En effet, les re¬
cherches faites par M. Pafralacque lui ont
procuré un grand nombre de vases ayant
une figure reconnaissable de poisson, et qui
contenaient dans leur intérieur des Bynnis
enveloppés de bandelettes et préservés avec
soin. Sonnini et Bruce ont aussi parlé des
Bynnis. (Val.)
*BYOMlrE. Byomya (jSovç, bœuf; y.vTe col., ligne 4, Chalidiées, lisez Chalcidies.
Page 619, lrecol., ligne 6, cachées, lisez cochées.
*— — ligne 36, Thibet , lisez Silhet.
Page 640, 2e col., ligne 5, Bolatus esculatus , lisez Bolctas esculentus.
Page 641, l^col., ligne 53, Guéné , lisez Gêné.
Page 659, 2e col., ligne 6, «osée, lisez bosea.
— — ligne 36, art. BOSTRICHE , remplacer l’étymologie par celle
/3oc7t pvyoq , petit insecte volant.
Page 661, Ire col., ligne 8, habitat , lisez habitus.
Page 668, 2» col., ligne 42, Bitonia , lisez Bitorna.
Page 750, lrecol., ligne 47, qu’enterre, lisez qu’entoure.
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