UNIVERSEL DICTIONNAIRE RF MANT ET COMPLETANT Tous les faits présentés par lesEr Jopédies, les anciens dictionnaires scientifiques, les OE livres complètes de Bul'fon , et î'\* .ailleurs traités spéciaux sur les diverses brandies des sciences naturelles; — Donnant! ’a description des êtres et des divers phénomènes de la nature, l'étymologie et la définition des noms scientifiques, les principales applications des corps organiques et inorganiques à l’agrieuîtn. à la médecine , aux arts industriels , etc.; D'HISTOIRE NATURELLE OÏÏY1AGE UTILE Aux Médecins, aux Pharmaciens, aux Agriculteurs, aux Industriels, ef généralement à tous les hommes désireux de s'initier aux merveilles de la nature; PAR MESSIEURS ARAGO, ALDOL1N, BAZIN, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, DE BRÉBISSON , AD. BRONGN1ART, C. BROUSSAIS ^ BRUM E , CIIEVROLAT , CORD1ER , DECAISSE , DELAFOSSE, DESHAYES »■ DESNOYERS, AI ( IDE IT CHARLES B’ORBICNV, DOYÈRE, DUJARDIN , DUMAS , DUPONCHEL, DUVERNOY , EDWARDS, AULNE EDWARDS, ÉL1E DE BEAUMONT* FEOLRENS , CERVAIS , G. ET IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, AL. DE HUMBOLDT, DE JUSSIEU, DE LAFBESNAYE , LAI BILLARD , LEMAIRE, RÉVEILLÉ , LL CAS , MARTIN ST-ANGE, MONTAGNE. PELOUZE, PELEETAN , C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, A. RICHARD, RIVIÈRE, ROLL1N , SPACH , VALENCIENNES , ETC. DIRI&i PAU M. CHARLES D’ORBIGUY, Et enrichi d’”’-’ ~ii- agnificrue Atias de planches gravées sur acier, U BUREAU «Km1! U BES EBI TMAIJN’, 47. rr mit? Digitized by the Internet Archive in 2019 with funding from Wellcome Library n https://archive.org/details/b30454888_0006 O 7 ■■ p'vv ... . ■ ' - - - . V , +%'«£$: ■'/ ' x- 1 ✓. / 1 L* * . ' % -- m ; • >-• K •>, - ■ . ■ . • • • ■ ■ ... , • . ?.. . 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R ), D.-M., membre de l’Institut, etc. [E.] FLOUBENS, D.-M., secrétaire perpétuel de l’Acad. royale des Sciences, membre de l’Académie française, professeur-adminis¬ trateur au Muséum d’Ilistoire naturelle. [Fl. s.] GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l’Institut. %[G. S, -II. J MM. ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE, D.-M., membre de J’Inslitut, inspecteur de l’Académie de Paris, professeur admi¬ nistrateur au Muséum d’Hist. naturelle. [I. G. S. -IL] DE I1UMB0LDT (le baron Alexandre), membre de l’Institut, de l'Académie royale de Berlin, de la Société royale de Londres, etc. BAZIN, D.-M., membre de plusieurs sociétés savantes, professeur de zoologie à la faculté des sciences de Bordeaux. [Bxz.J MABTIN SAINT-ANGE, D--M., membre de plusieurs sociétés savantes. [M. S.-A.j Mammifères et Oiseanx. ISIDORE GEOFFROY SAINT HILAIRE , l’Institut, etc. DE LAFRESNAYE (le > antes. baron) D.-M,, membre de [I. G. S. -IL] membre de plusieurs sociétés sa- ■ [Lafr]. LAUPiILLARD, membre de la Société philomatique, etc. (Mam¬ mifères, Oiseaux et Reptiles fossiles.) [L. n.] DE QUATIiEFAGES, doc. en médecine et ès-sciences. [A deQ.] ROULIN , membre de la Société philomatique, etc. [Bore] * Iteptile® et PoI*&«n®. BT R BON. professeur d’Histoire naturelle, aide-naturaliste au Mu¬ séum d 'Histoire naturelle. [G. B.] VALENCIENNES, professeur administrateur au Muséum d’Histoirc naturelle. [Val.] MoIIusc! ne®. ALCIDE D’ORBIGNYr, auteur du Voyage dans l’Amérique mé¬ ridionale, membre de la Soc. philomatique , etc. [A, d’O.] DESHAY'ES, membre delà Soc philomatique, etc. VALENCIENNES, prof.-adm. au Muséum d’Ilist. nat. [Desh.] [Val.] Articulé®» Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrhopodes, Annélides, Helrnintliides , Systoiides. ATJDOUIN, D.-M., membre de l’Institut, professeur administra¬ teur au Muséum d Histoire naturelle. [Aud.] BLANCHARD, membre de la Soe. entomologiquo de France. [Bl.] BOITARD, auteur de plusieurs ouvrages d’Histoire liât. [Boit.] BRÜLLÈ, professeur à la Faculté des sciences de Dijon. [B.] CHEVROLAT, membre de plusieurs sociétés savantes. [C.] DOYÈRE, prof. d’IIist. liai, au coll. r. de Henri IV. [L. D. y. r. j DUJARDIN, doyen delà Faculté des sciences de Rennes. [Drj.j DUPONCIIEL, membre de plusieurs sociétés savantes. GERVAIS, membre de la Société philorn jlique. LUCAS, membre de la Société enlomologique de France. MILNE EDWARDS, D.-M., membre de l’Institut, etc. Kooph yte» ou Mayonné®. (Échinodermes , Acalèplies, Foraminifères , Polypes, Spongiaires et Infusoires.) ALCIDE D’ORBIGNY, membre de la Société philomatique, auteur du Voyage dans l’Amérique Méridionale. [A. o’O.] DUJARDIN, membre de la Société philomatique, etc. MILNE EDWARDS , D.-M., membre de l’Institut, et<-. [D.] [P. G.] [IL L.] [M. E.] [Dru.] [.VL E- j motanlcgBte. DE BBEB1SSON, membre de plusieurs soc. savantes. [Bréb.] BRONGMART, D.-M., membre de l’Institut, professeur-admi¬ nistrateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Ad. B ] DECAISNE, aide-naturaliste au Muséum d’IIistoire naturelle, membre de la Société philomatique. [J. D ] GCILLEMIN, D.-M., aide de botanique au Muséum d’Histoire naturelle, membre delà Société philomatique. [G».] DEJUSSIEU, D.-M., membre de l’Institut, professeur-adminis¬ trateur au Muséum d’Histoire naturelle. [Ad. J.] LEMATRE, ancien professeur' de l’Université, membre de plusieurs sociétés savantes. [C. L.) RÉVEILLE, D.-M., membre de la Société philomatique et de plu sieurs autres sociétés savantes. [Lev.1 MONTAGNE, D.-M, membre de la Société philomatique et du plusieurs autres sociétés savantes [C. M.J RICHARD, D.-M., membre de l’Institut, professeur à la Faculté de médecine. [A. R.j SPACII , aide-naturaliste au Muséum d’Hisloire naturelle. fSp.j Cléoiogte, Minéralogie. CORDIER, membre de l’Institut, professeur-administrateur au Mu¬ séum d’Ilistoire naturelle , pair de France , inspecteur général des mines , conseille, r d’Elat. [L. C.] DELAFOSSE , professeur de minéralogie à la Faculté des scien¬ ces, etc. [Del.] 1IE3NOYERS, bibliothécaire au Muséum d’Ilist. nat, (Questions géologiques sous le point de vue historique). [J. Desx.] ÉLIE DE BEAUMONT, membre de l'Institut, professeur au Collège royal de France, ingénieur en chef des mines, etc, [E. de R. j CHARLES D’ORBIGNY , membre de plusieurs sociétés savantes , etc. [C. n’O. j CONSTANT PREVOST, professeur de géologie à la Faculté des sciences, etc. [C. P.] Chimie, Wiyslfine et Astronomie, ARAGO, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, député, professeur d’Astronomie , etc. [An.] BECQUEREL, membre de l’Institut, professeur administrateur au Muséum d'Ui.-toire naturelle. [Becq.] DUMAS, membre de l’Institut, professeur de chimie à la Faculté de médecine et à la Faculté des sciences, etc. [Dum.] PELLETAN, D. 51., professeur de physique à la Faculté de nié decine , etc. fp„ PEEOUZE , membre de l’Institut , professeur de chimie au Ce! Iège royal de France et à l’École Polytechnique, etc, [Pel. I RIVIÈRE , professeur de sciences physiques de l’Université royale] Y R IMPRIMÉ CHEZ PAUL RENOTJARD , R U F. GA RANCI FRF , 5° 5, à UNIVERSEL RÉSUMANT ET COMPLÉTANT Tous les faits présentés par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientifiques, et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles ; — Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature, l’étymologie » et la définition des noms scientifiques, les principales applications des corps orga- - niques et inorganiques à l’agriculture, à la médecine, aux arts industriels, etc. • PAR MESSIEURS ARACO, AUDOUIN, BAZIN, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD , BOITARD , DE BRÉBISSON , AD BRONGNIART , C. BROUSSAIS, BRITLLÉ, CIIEVROLAT , CORDIER , DECAISNE , DELAFOSSE , DESHAYES , J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES D’ORBIGNY , DOYF.RE , DUJARDIN, DUMAS, DÜPONCHEL, DUVERNOY , EDWARDS, MILNE EDWARDS, F. LIE DE BEAUMONT , FLOURENS , GERVAIS , GEOFFROY SAINT - HILAIRE ET ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE, GUILLF.MIN , AL. DE HUMBOLDT , DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE , LAUR1LLARD , LEMAIRE , LF. VEILLÉ , LUCAS, MARTIN SAINT-ANGE, MONTAGNE, PELLETAN , PELOUZE, C PRÉVOST, DE QUATREFAGES , A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN , SPACH , VALENCIENNES, etc. OUVRAGE ÆMiÊ'iffé t*ur Æf. V MARGES irORRÆGWW, enrichi d’un Atlas de planches gravées sur acier, représentant plus de i ,200 sujets, PARIS, AU ïi U BEAU PRINCIPAL DE L EDITEUR, RUE DE SEINE SAINT-GERMAIN. 47. 1842. ggSTX DES ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES DANS CE TOME. Les abréviations en petite* capitales placées au commencement de chaque article indiquent la grande classe à laquelle il appartient. , Acal . Acalèphes. Anat . Anatomie. Ann . Annales. Annèl . Annélides. Aracli . Arachnides. Astr. ..... Astronomie. Bot . Botanique. Bot. cr . Botanique cryptogami- que. Bot. ph . Botanique phanéroga- mique. Bull. . Bulletin. Chim . Chimie. Cirrh . Cirrhopodes. Cru st . Crustacés. Échin . Échinodermes. Fig . Figure. Foram . Forarainifères. Foss . . . Fossile. G. ou g . Genre. Géol . Géologie. Helm . , . Helminthides. Hist. nat. . . . Histoire naturelle. Mam . Mammifères. Mèm . Mémoire. Météor. ..... Météorologie. Min . Minéralogie. Moll . Mollusques. Ph, ou Phan. Phanérogame, ou Plia- nérogamie. Phys . Physique. Physiol . Physiologie. Pl. . Planche. P o iss . Poissons. Polyp . Polypes, Polypiers. Rept . Reptiles. Spong . Spongiaires. Systol . Systolides. Syn . . . Synonyme. Térat . Tératologie. V. ou T'oy. . Voyez. Vulg . Vulgaire. Zool . Zoologie. Zooph. ..... Zoophytes. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D’HISTOIRE NATURELLE. Aï» JS APHODIE. Aphodius ( «yocTos, excré¬ ment). ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères , famille des Lamellicornes , établi par Illiger, et adopté par Fabricius, Duméril , Latreille , etc. Ce dernier le range dans la tribu des Scarabéides coprophages , et lui assigne les caractères suivants : Palpes la¬ biaux , presque ras ou peu velus , compo¬ sés d’articles cylindriques et presque sem¬ blables. Antennes courtes , de neuf arti¬ cles, dont les intermédiaires très courts , et les trois derniers en massue arrondie et feuilletée. Tête en forme de croissant ou de demi-cercle , et offrant dans plusieurs , chez les mâles surtout , trois petites élé¬ vations ou tubercules. Corps ovalaire ou ovoïde, arrondi aux deux extrémités, con¬ vexe en dessus et plat en dessous; écus¬ son distinct et triangulaire; étui embras¬ sant ordinairement les côtés de l’abdomen. Pattes séparées entre elles , à leur naissance, par des intervalles égaux ; jambes robustes; les antérieures tridentées au côté externe ; les autres incisées , ciliées ou épineuses. Les Aphodies sont des Coléoptères de pe¬ tite taille. Leurs habitudes sont les mêmes que celles des Bousiers, c’est-à-dire qu’ils vivent comme eux dans les fientes et les excréments. Leur démarche est lente ; mais ils volent avec facilité, et leur apparition annonce le retour du printemps ; on les rencontre en assez grande quantité dans les premiers jours de cette saison. Leurs larves ont des formes , une organisation et des mœurs semblables à celles des autres Scara¬ béides. Ce genre est un des plus nombreux de la tribu. M. Dejean , dans son dernier Catalo- t. ri, • gue, en mentionne 156 espèces, dont plus de la moitié sont exotiques. Nous citerons parmi les esp. européennes VAph. fossor , Fabr. , qui peut être considéré comme le type du genre ; VAph. fimetarius, id. , ou le Scarabée bedeau de Geoffroy; VAph. ter- restris , id. , et VAph. conspurcatus , id. Toutes ces espèces sont figurées dans Oli¬ vier, et se trouvent dans les environs de Pa¬ ris. M. Sturm ( Deutschlands Fauna , t. I ) a figuré et décrit les espèces propres à l’Al¬ lemagne. Depuis, le docteur Schmidt {Zeit¬ schrift fur die Entomologie von Germar , p. 81-175, 1840), a publié sur le même sujet, et pour le même pays, une Monogra¬ phie comprenant 76 espèces. (D. et C.) * APHODIIDES. Aphodiidœ (( VApho - die , qui ressemble aux Aphodies). ins. — Tribu de Coléoptères pentamères , éta¬ blie par Mac-Leay dans sa famille des Péta- locères , division des Saprophages , et qui se compose des g. Aphodius et Psammodius. Les Aphodiides , suivant lui , se distinguent des Scarabéides par leurs mandibules cour¬ tes, dilatées, coriaces, et par de longues paires de pattes placées à égale distance les unes des autres. Elles sont séparées des Tro- gides par le labrum , caché sous le chape¬ ron , et par leurs mandibules déliées , com¬ primées, et à peine cornées. Elles ont toutes l’écusson distinct. Leur manière de vivre varie beaucoup , quoi qu’il y ait entre elles la plus grande conformité de structure; les unes sont coprophages, et d’autres vivent sur les plantes putréfiées, principalement les plantes marines. — De tous les Pétalocères saprophages, les Aphodiides sont les plus communes en Angleterre, et semblent y rem- i 2 APII A PII plir le vide des Scarabéides. Elles paraissent répandues en égale quantité sous toutes les zones tempérées ; on n’en a pas encore reçu de la Nouvelle-Hollande, quoiqu’on en con¬ naisse plusieurs espèces du Cap, qui est presque sous la même latitude. Cette tribu porte le nom de famille dans le Catalogue des Insectes de l’Angleterre, par Stephens. (D. et C.) * APSIO DITES. Aphodites ( excrément), ms. — Sous-tribu de la tribu des Créophages, famille des Lamellicornes, établie par M. Delaporte dans son Histoire naturelle des Coléoptères , faisant suite au Buffon - Duménil, et qu’il caractérise ainsi : Ecusson très distinct ; toutes les pat¬ tes insérées à égale distance les unes des autres. Elytres recouvrant entièrement l’ex¬ trémité postérieure de l’abdomen. Cette sous-tribu renferme les genres Aphodius , Oxyomus , Psammodius et Euparia . Voy. ces mots. (D. et C.) APHODIUS. ms. — Voyez aphodie. *APIîOI\TXA , Neck. (àps-Ajç, obscur). bot. th. — Syn. du genre Pariana , de la famille des Graminées. iSp.) *APHORA,Neck. (Z?opoç, stérile), bot. pu. — Syn. du genre Virgilia , de la fa¬ mille des Légumineuses. (Sp.) * APIIûTISTUS ( «priv.; , lumiè¬ re ; par opposition à d’autres espèces du même genre qui sont lumineuses ou phos¬ phorescentes). ms. — Sous-genre de Coléo¬ ptères pentamères, famille des Sternoxes , tribu des Élatérides, établi par Kirby sans indication de caractères ( Fauna borealis americana , p. 149), et auquel il donne pour type VElater œneus de Fabrieius , qui ap¬ partient au genre Ludius de Latreille. Voy. ce mot et celui de Dyacanthus pour les caractères. (D. et C.) APIIOTISTUS ( àf'JjTtstoç , privé de lumière), bot. çr. — M. de Humboldt ( Florœ Frib. spec., p. H 8) a donné ce nom à un genre de Champignons qu’on trouve sur les planches et sur les poutres qui ser¬ vent d’étais dans les souterrains où la lu¬ mière ne pénètre jamais. Ses caractères gé¬ nériques sont les suivants : Champignon ra- meux, corné, terminé par un corps mem¬ braneux et pulpeux. LMp/i. fuscus Humb., seule espèce décrite, est décombant, très fra¬ gile, d’une couleur brune ou cendrée tirant vers le noir ; sa surface est glabre et brillante. Les rameaux sont très nombreux , flexueux , épais, fasciculés, demi-cylindriques ou com¬ primés , longs de trois ou quatre pouces ; leur substance interne est d’un blanc de neige, sèche et cornée comme celle du Sphœria hypoxylon ; le corps qui les ter¬ mine, et dans lequel existent peut-être les organes de la reproduction, est dilaté, strié, cunéiforme ou inégalement divisé, blanc, fila¬ menteux, et d’une consistance molle et fon¬ gueuse. Ce champignon, comme le pensent MM. Ch. G. Th. Fr. et Ludw. Nees d’Esen- beck, n’est probablement qu’un état anormal de quelque Cryptogame, causé par l’absence de la lumière. (LÉv.) * APMRAGME. Aphragmus , Andrz. , in DC. Prodromus , t. ï , p. 209. — Oro- bium , Reichb. ( Consp .). — Qreas, Cham. et Schlechtend. ( in Linnœa , t. î, p. 29 , tab. 1 ) ; Hook. ( Flor . Bor. Amer., t. I, p. 67 ) («priv.; < p/sr/pa , cloison), bot. pii. — Genre de la famille des Crucifères (Siîiculeuses , Spach. Tribu des Camélinées DC. ), offrant les caract. suivants : Sépales presque étalés , carénés, point gibbeux à leur base. Pétales onguiculés , obovales. Étamines 6 , subi¬ somètres ; filets inappendiculés. Stigmate subsessile. Silicule lancéolée , comprimée , 2-valve, 1-loculaire, 4-6-sperme ; valves planes, 1-nervées. Graines immarginées, sus¬ pendues; funieules filiformes, allongés. Em¬ bryon à cotylédons incombants, plans , con¬ vexes ; radicule ascendante. — Herbe basse, touffue , ayant le port du Cardamine belli- difolia ; feuilles roselées, longuement pé- tiolées , subradicales , spatulées , un peu charnues, très entières, 1-nervées; hampes aphylles ; fleurs en grappes corymbifor- mes , garnies de bractées foliacées ; pétales rouges ou blancs. On n’en connaît qu’une seule esp. ( Aphragmus Esclischoltzianus , Andrz.) de l’Amérique arctique. (Sp.) *APIÏRAGMIA ( à priv.; p/say/za, cloi¬ son ). bot. ph. Genre de la famille des Acanthacées K tribu des Ruelliées , formé par Nées (in hindi. Introd. to Bot., édit. 2), avec ces caract. : Calice 5-parti , à îaeinies inégales , dont 2 plus étroites. Corolle hy- pogyne , infundibuliforme ; à limbe 5-fide , égal , obtus. Étain. 4, insérées au tube , in¬ cluses , didynames. Anthères biloculaires ; à loges étroites , parallèles, égales. Ovaire APII ÀPH biloculaire ; loges bi-ovulées. Style simple; stigmate bifide. Capsule onguiculée , à loge sub uniloculaire par avortement par¬ tiel de la cloison , 4 ou 2-sperme par la même cause, loculicidc - bivalve ; valves septifères au milieu. Graines soutenues par des rétinaeles. — Une seule esp., du Mexique. Pédoncules axillaires, dichotomes ; fleurs sessiles dans la dichotomie , à bractées des divisions foliacées , semblables aux feuilles caulinaires ; bractéoles nulles. (G. L.) * APÏ1RASTUS (typets caché), ins. — Genre de Coléoptères , section des Té- tramères , famille des Curculionides , di¬ vision des Cyclomides , désigné par Schoen- herr, dans le tableau synoptique qui est en tète de son grand travail sur cette famille, et auquel il donne pour type le Curcul. tœ- niatns de Say, mais dont il ne parle plus dans le corps de cet ouvrage. (D. et C.) * APHRIE. Aphria ( à.cppSc, , écume? ). ins. — Genre de Diptères, établi par M. Kobineau-Desvoidy dans sa famille desMyo- daires , tribu des Entomobies , section des Thryptocérées , et qu’il caractérise ainsi : Troisième article antennaire d’un tiers plus long que le deuxième ; le deuxième article du chète plus court que le troisième. Péri- stome plus long que large ; division inférieu¬ re de la trompe solide. Corps cylindrique , noir ou noir -fauve ; cellule y. C., s’ouvrant avant le sommet de l’aile. Ce genre est fon¬ dé sur deux espèces nommées par l’auteur, l’une A. abclominalis , et l’autre A. Servil- lei, sans indication de patrie. (D.) API1RITE, Rarsten ( âf/tfe , écume ). min. — Schaumerde , W., écume de terre. — Nom donné par Rarsten au Calcaire nacré, à cause de sa ressemblance avec une sorte d’écume. Voy. calcaire. (Del.) APHRITE. Aphritis. ms. — Genre de l’ordre des Diptères, division des Brachocè- res, subdivision des Tétrachœtes, famille des Brachystomes , tribu des Syrphides, établi par Latreille, et adopté par M. Mac- quart. Il était compris dans les genres Musca de Linné, et Mulio de Fabricius , et cor¬ respond au genre Microdon de Meigen, Fal- len et Wiedemann. En voici les caractères : Palpes très petits. Antennes plus longues que la tête; deuxième et troisième articles / formant une massue allongée. Ecusson garni de deux pointes (ce caraCt. leur est coin- A mun avec les Stratyomidcs , famille des Notacanthes). Abdomen ovale; cellule mé- diastine,et quelquefois première postérieu¬ re des ailes, divisées par une nervure trans¬ versale. — Des quatre espèces que M. Mac- quart rapporte à ce genre, trois sont euro¬ péennes et assez rares , la quatrième ne se trouve qu’au Brésil. Ces Diptères, comme la plupart de ceux de la même tribu , se distin¬ guent par leurs brillantes couleurs , à reflets métalliques. Nous ne citerons qu’une espèce qui forme le type du genre, VAph. apifor - mis; c’est la même que le Mulio apiarius de Fabricius, le Mulio mutabilis du même au¬ teur , et enfin la Mouche abeille de Degéer ( Mém . ins., t. VI, pl. 7, fig. 18-20). (D.) * APHRITIS (àtp/sfctç , nom grec d’un poisson inconnu), poiss. — Genre de Per- coïdes à ventrales jugulaires ; à corps allon¬ gé ; à deux dorsales séparées, et de longueur inégale. La bouche, peu fendue, a des dents en velours ras sur les deux mâchoires , sur les palatins et sur le chevron du vomer. On ne connaît encore qu’une seule esp. de ce g., V Aphritis Durvillii , originaire des eaux dou¬ ces de la terre de Van-Diémen , où elle a été prise par MM. Quoy et Gaimard, naviguant à bord de V Astrolabe , sous les ordres de M. Dumont-d’Urvillc. (Val.) APHRIZITE, d’Andrada {à?rAtu>, j’é- cume). min. — Nom donné aune variété de Tourmaline de l’île deLangsoé , en Norwége, dont la véritable nature avait été méconnue. D’Andrada avait remarqué qu’elle écumaît fortement avec le borax , et donnait un verre transparent d’un blanc-verdâtre. (Del.) * APHRODES ( à?p-li3ï k, qui écume). ïns. — Genre de la famille des Cercopiens , de l’ordre des Hémiptères , section des Homoptères , établi par Curtis ( Brit. en- tom.), et adopté par M. W estwood (Gene- ric synops. ). — Ce genre , très voisin des Aphrophora, dont il ne devrait peut- être former qu’une division, s’en distingue prin¬ cipalement par une tête subtriangulaire ; des ocelles rejetés sur les côtés de la tê¬ te ; des jambes postérieures très épineuses , et des jambes antérieures pectinées en de¬ dans. On connaît un assez grand nombre d’esp. d’Aphrodes ; toutes sont indigènes et de petite taille. Le type est VA. costata (Cica~ 4 APH APH i la costata Fab.) , esp. répandue dans une grande partie de l’Europe. (Bl.) *A.PHROBISIENfS (âfpo^iatoç , qui se rapporte aux Aphrodites). année. — Au- douin et Milne-Edwards. — Famille com¬ prenant le genre Âpkrodita , Linné , et quelques autres plus récemment établis. Voy. APHRODITES. (P. G.) APHRODITE. Aphrodita (Àfpoiïirïi, nom de Ténus), annél. — M. Savigny, fai¬ sant du genre Aphrodita , Linn., modifié par Bruguière, une famille à laquelle il laisse le nom d’Aphrodites , donne la déno¬ mination d’Halithea à un des genres de cette famille. C’est à celui-là que les auteurs ultérieurs ont laissé le nom A’ Aphrodita en propre, et voici comment MM. Audouin et Milne-Edwards le caractérisent : Treize paires d’élytres sur le dos, fixées à des pieds qui ne portent ni branchies ni cirrhes supé¬ rieurs, et qui alternent depuis l’extrémité antérieure du corps jusqu’au vingt-cinquième segment avec d’autres pieds n’ayant pas d’élytres , mais pourvus d’un cirrhe dorsal et de branchies. Quelques paires d’élytres supplémentaires, fixées sur les anneaux sui¬ vants , mais paraissant et disparaissant dans un ordre différent. Trois antennes. Mâchoi¬ res petites et cartilagineuses ou à peu près nulles. Les espèces de ce genre se rapportent à deux sections : » 1° Elytres recouvertes et cachées par une voûte épaisse, ayant l’aspect d’étoupe, et formées de soies flexibles. Rame supérieure de tous les pieds pourvue de trois ordres de soies. Telle est l’Aphr. hérissée , Aph. aucleata , un des Annélides dont les couleurs ont le plus de brillant. Elle est de nos côtes. 2° Les Hermiones , dont on a fait un gen¬ re à part. Voy. hermione. (P. G.) APHRODITE. Aphrodita ( lypofirr, , nom de la Ténus grecque), moll. — Nous trouvons dans les mémoires de M. Lea, pu¬ bliés dans les Transactions de la Société philosophique de Philadelphie, pour l’année 1854, un genre Aphrodite que l’auteur met dans le voisinage des Cyrènes. Nous n’avons pas été peu surpris en trouvant dans la co¬ quille , décrite comme nouveau genre , le Cardium groënlandicum des auteurs. Ce qui nous étonne le plus, c’est que M. Lea ne donne aucune synonymie à cette coquille , et semble croire qu’elle n’a jamais été dé¬ crite. Tous les Conchyliologues savent cepen¬ dant qu’elle a été décrite depuis long-temps par Chemnitz. Cette coquille étant natu¬ rellement un Cardium. , le genre de M. Lea doit être regardé comme non avenu. (Desh.) APHRODITES. Aphroditœ ( d1 Aphro¬ dita, g. d’Annélides). année. — M. Savi- gny ( Syst. des Annélides ) nomme ainsi la famille d’Annélides marines sétigères dont le genre Aphrodita de Linné est le type. M. de Blainville écrit Aphrodités. MM. Au¬ douin et Edwards préfèrent le mot Aphro- disiens. Cette famille renferme plusieurs g., outre celui d’ Aphrodita , Linné, Brug.; ce sont les suivants : Hermione, Eumolpe , Polyodonte , Pholoë , Acœte , Sigalion et Palmyre . Les caractères des Aphrodites peuvent être ainsi résumés , d’après MM. Audouin et Edwards : Tête bien distincte et portant des antennes. Trompe en géné¬ ral armée de quatre mâchoires réunies par paires. Pieds très développés , dis - semblables , et alternant dans une étendue plus ou moins grande du corps , les uns sans élytres, mais pourvus d’un cirrhe supé¬ rieur, et accompagnés en général de bran¬ chies ; les autres ayant ordinairement des élytres, mais point de cirrhe supérieur ni de branchies; branchies, lorsqu’elles existent , peu développées, situées à la partie supé¬ rieure de la raie dorsale, au dessus du cir¬ rhe, et en forme de crêtes ou de tubercules. (P. G.) *APHROPHORA écume; ?opàs, qui porte ; parce que ces Insectes sécrè¬ tent par la bouche une sorte d’écume blan¬ che, qu’ils laissent sur les végétaux où ils se sont posés), ms. — Genre de la famille des Cercopiens , de l’ordre des Hémiptères , section des Homoptères , établi par Ger- mar , adopté maintenant par tous les en¬ tomologistes , et confondu d’abord par Fa- bricius avec les Cercopis, et par Linné, dans le grand g. Cicada. — Ce g. a les plus grands rapports avec les Cercopis, dont il se distingue principalement par un corps plus étroit , une tête plus large, ayant son bord tranchant , et par des jambes posté¬ rieures munies de deux épines. Les Aphro- phora sont nombreuses en espèces indigè¬ nes et exotiques. Le type est VA. spumaria APH APH 5 (Cicada spumaria Lin.), esp. très commu¬ ne sur les Saules (Salix fragilis) dans toute l’Europe , sécrétant une sorte d’écume blanche en très grande quantité , surtout à son état de larve , de manière à s’en recou¬ vrir quelquefois complètement. (Bl.) APHRYTIS. poiss. — ' Voyez aphri- TIS. *APIIT II ALOSE («?0 trog, inaltérable; à).?, sel; à cause de son inaltérabilité à l’air), min. — Nom donné par M. Beudant au Sulfate de potasse naturel. Voy. sulfa¬ tes. (Del.) * APHTHONA (occpdo'joç, abondant). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines , établi par M. Chevrolat , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue (5e édit.). Ce g. cor¬ respond à la cinquième division du g. Hal- tica d’Illiger , désignée par cet auteur sous le nom de Saltatriccs. Ses caract. , suivant M. Chevrolat , peuvent se résumer ainsi : Corselet sans aucun sillon transverse. Pre¬ mier article des tarses postérieurs égalant en longueur les deux suivants, dernier lé¬ gèrement renflé; épine de l’extrémité du tibia postérieur simple, arquée; élytres ponctuées çà et là ou lisses. Corps ovale ou arrondi. Les Haltica cyparissiæ, euphorbiœ et rubi, de.Fabricius et des auteurs moder¬ nes, font partie du g. Aphthona. M. Dejean y rapporte 21 espèces , dont 4 d’Afrique , 2 d’Amérique , et le reste d’Europe. (D. et C.) APHYE ( âtp'jy , nom grec de tous les petits poissons ou du fretin ). poiss. — Sous ce nom on désigne quelquefois spécialement le frai des Athérines , qui demeurent pen¬ dant quelques jours , après leur naissan¬ ce , rassemblés en masse considérable. On les pêche sur le littoral de la Méditer¬ ranée, pour les préparer avec du lait en une sorte de bouillie, ou pour les faire frire et les vendre publiquement dans les rues , en les criant sous le nom de Nonnats (qui n’est pas né). Ces peuples conservent encore la trace du préjugé qui les faisait appeler Aphyes par les Grecs, croyant que ces amas de petits poissons, provenant de génération spontanée , étaient des foetus non nés d’au¬ tres poissons semblables à eux. Souvent, chez les Grecs, ày ùt est le synonyme de éprjôçi, espèce particulière d’Aphyc , | qui se composait de toutes sortes de très petits poissons mélangés , tels que du fre¬ tin de Muges , d’ Anchois, de Gobies, de Crabes , même de Calmars. Ce nom d’A- phye a été employé comme épithète d’une esp. de Gobie ou de Cyprinoïde , du g. des Ables (Leuciscus , Cuv.). (Val.) *APHYLAX (« priv.; défenseur). bot. ph. — Genre de la famille des Com- mélinacées , formé par Salisbury et réuni comme synonyme au g. type de la famil¬ le , dont il forme une division , sous le nom d 'Aneilemci, K. Br., ainsi caractérisée • In- volucre -nul ( unde nomeri). Inflorescence en panicule lâche. (C. L.) APHYLLANTHE. Aphyllanthes (« priv.; pù/zov., feuille; «v0os, fleur ). bot. pii. — Genre dont la place dans les familles naturelles n’est pas encore suffisamment déterminée , mais qu’on s’accorde assez généralement à réunir à celle des Asphodé- lées. Formé d’abord par Tournefort , il a été revu et corrigé ensuite par divers bota¬ nistes, qui l’ont ainsi caractérisé : Périgone corollacé, sex-parti, égal, marcescent-déci- du ; à lacinies conniventes en tube à la ba- 9 se , étalées au sommet. Etam. 6 , insérées au dessus de la base du périgone ; fila¬ ments filiformes, glabres. Anthères peltées. Ovaire triloculaire; ovules basilaires, ana- tropes, solitaires dans les loges. Style fi¬ liforme ; stigmate trilobé. Capsule mem- branacée, triloculaire, loculicide - trivalve. Graines à test crustacé , noires , à ombilic nu. Embryon axile , à extrémité radiculaire infère. Une seule esp. (l’A. monspeliensis) com¬ pose le genre ; elle croit dans les endroits arides du midi de l’Europe. Ses nombreu¬ ses scapes , garnies seulement de petites feuilles vaginantes à la base , forment touf¬ fes , et sont uni ou à peine pauci- flores. (C. L.) * APHYLL ANTHÉES. Aphyllantheœ (i x priv.; (pv/lo'j, feuille ; üvdoi , fleur), bot. — Bartiing a donné ce nom à une tribu de la famille des Joncées , fondée sur le g. Aphyllanthe. (C. i>’0.) APHYLLE ( à priv.; fùïXov, feuille). bot. — On appelle ainsi toutes les plantes dont la tige est privée de feuilles. Telles sont la Véronique aphylle , la Cuscute, etc. La Hampe (. scapus ) , étant dépourvue de feuil- 6 API API les et de branches , est une sorte de tige aphy lie. Quelquefois , les feuilles sont rem¬ placées par des écailles , comme cela se voit dans les Orobranches. (C. d’O.) APHYLLOCALPA (SpûMos, sans feuille; xàh rvj, urne, vase), bot. cr. — Ca- vanilles (Ann. de las ciencias natur., t. V, p. 14) a formé sous ce nom un g. de Fougè¬ res , qui n’est qu’un double emploi de l’Os- munda ( Voy. osmonde ). C’est par erreur typographique qu’on a écrit Aphyllocarpa clans l’ Encyclopédie et dans le Nomencla- ior de Steudel. (G....N.) APHYLLOCAULON ( , sans feuille ; xav>o's, tige ; tige sans feuilles) . bot. ph. — Ce g. , établi parLagasca, est syn. de Gerbera. Voy. ce mot. (J. D.) * APHYLLODÏUM, DC. (« priv.; >ov, feuille ). bot. ph. — Syn. du g. Bi- cerma. (Sp.) APHYOSTOMES («tyùw, je suce; ctto//.o£ , bouche ). poiss. — Nom composé par M. Duméril pour désigner une famille de Poissons cartilagineux , dans la Zoo¬ logie analytique. Elle n’a pu être conser¬ vée , car elle est composée de trois g. très différents les uns des autres , qui n’ont pas le squelette cartilagineux , et qui même n’ont pas dû tous les trois prendre place dans la Méthode ichthyologique , parce qu’ils sont des doubles emplois d’autres genres conservés et mieux caractérisés. Le g- Macrorhynque ( Voy. ce mot ) est un Scombéroïde pris dans l’Atlantique , et non pas des mers de la Chine , comme on l’a dit ; il est très voisin des Gempylus , si ce n’est le Gempylus serpens, lui-même. Le g. Solenostome ( Voy. ce mot ) de Klein ne comprend pas les Poissons que Lacépède a ainsi dénommés ; mais le plus grand nombre des esp. dont l’auteur al¬ lemand a composé son g. sont des Syngna¬ thes , genre que l’on voit reparaître dans la sixième famille, celle des Ostéodermes de l’auteur de la Zoologie analytique. Le g. Centrisque ( Voy. ce mot ) est très voisin des Fistulaires et des Aulostomes , et appartient, par conséquent, à la famille des Poissons à bouche en flûte de Cuvier. (Val.) APHYTEIA ( à priv. ; puraa, végéta¬ tion ; qui ne se développe pas ). bot. pii. — Genre fort singulier de la famille déjà si singulière des Cytinées , formé par Linné (Amœn.),e t synonyme du g. Hydnora de Thunberg. Voy. ce mot. (C. L.' API. bot. ph. — Nom vulgaire d’une variété de pommier. (C. L.) *API ACÉES (aitiov, persil), bot. ph. — Nom substitué par M. Lindley (Nat. Syst. , éd. 2 , p. 21 ) à celui d 'Ombellifères. (Sp.) APIAIRES. Apiariœ ( apis , abeille). ins. — Latreille désigne sous ce nom une section ou mieux une tribu de sa famille des Mellifères , de l’ordre des Hyménoptè¬ res , qu’il a caractérisée d’après la languet¬ te , dont la division moyenne est au moins aussi longue que le menton ou sa gaîne tubulaire , et en forme de soie ; et d’après les mâchoires et la lèvre fort longues , con¬ stituant une sorte de trompe coudée, et re¬ pliée en dessous dans l’inaction. Latreille admet dans cette tribu plusieurs groupes : ce sont les Andrénoïdes , les Dasygastres , les Cuculines , les Scopulip'edes et les Apiai- res sociales. Dans notre Histoire des Ani¬ maux articulés, nous avons augmenté le nombre de ces groupes, et adopté pour tous une nomenclature en rapport avec les autres parties de notre ouvrage. Ces groupes sont les Apites , Méliponites , Bombites (Apiai- res sociales ) , Anthophorites ( Scopulip'edes Lat.), Osmiites (Dasygastres Lat.), Xylo- copites ( Andrénoïdes Lat. ) , Nomadites (Cuculines Lat.). Voy. ces noms, et l’arti¬ cle MELLIFÈRES. (Bl.) * APIARIDES. ins. — M. Lepeletier de Saint-Fargeau (Hist. nat. des 1ns. hym. , suites à Buffon ) forme sous ce nom une famille comprenant seulement les deux groupes des Apites et des Méliponites. (Bl.) * API A SUTES, ins. — Synonyme d 'A- pites , employé par M. Lepeletier de Saint- Fargeau ( Hist. des Ins. hym.-, suites à Buffon). (Bl.) APIASTRUM, Nutt. (Mss. ex Torr. et Gray , Flora ofnorth Amer., t. I, p. 643). (Allusion à Apium, Ache). bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères , que MM. Torrey et Gray rapportent avec doute à la tribu des Coriandrées, en lui assignant pour caract. : Limbe calicinal presque in- apparent. Pétales suborbiculaires, entiers, concaves , point infléchis. Disque petit. Sty- API API 7 les très courts. Fruit didyme, fortement contracté à la commissure. Méricarpes ova- les-globuleux, à 5 côtes peu élevées., ru¬ gueuses; bandelettes solitaires dans chaque vallécule. Carpophore 2-fide. Graines cym- biformes ( concaves antérieurement., cour¬ bées aux deux bouts). — Plantes (de la Califor¬ nie) annuelles, glabres, dichotomes. Feuil¬ les multipartites, à segments linéaires. Om¬ belles axillaires, sessiles, pauci-radiées, dé¬ pourvues d’involucre et d’involucelles. Fleurs blanches. Fruit aromatique. On n’en connaît que deux espèces. (Sp.) * APICAL ( apex, sommet, pointe ). zool. — Kirby donne ce nom aux aréoles qui se terminent à la pointe de l’aile des Insectes, ou près de cette pointe, comme dans V Anthrax apicalis. (C. d’O.) ♦APICALES, ms.— M. Nees von Esen- beck [Hymen. Ichn. affin. Monog .) donne ce nom à une petite division qu’il a établie dans le g. Encyrtus , d’après les antennes , dont l’extrémité est blanche. (Bl.) ♦APICILAIRE. Apicilaris [apex, som¬ met , pointe ). bot. — On donne cette épithète, en botanique , à tout organe qui est inséré au sommet d’un autre. Ainsi on dit que l "'embryon est apicilaire quand il est placé dans la partie du périspcrme op¬ posée au hile. Le placentaire est apicilaire quand il occupe le sommet de la cavité pé- ricarpienne ; la déhiscence est apicilaire quand , le placenta étant central, la capsule, uniloculaire par suture des carpelles, reste entière à sa base , et s’ouvre et se déchire à son sommet. Enfin, Varëte qui termine la glume est dite apicilaire. (C. d’O.) APICRA (iwcx/îos, non amer), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, tribu des Àloïnées, formé par Haworth, réuni ordinairement au g. Alo'és , et qui mérite cependant d’en être distingué par son port, ses fleurs et ses graines. Nous examinerons plus amplement ce sujet au mot hawor- T5BI.4 . (C. L.) *APICULE. Apiculus (dirnin. d'apex, pointe), zool., bot.— On donne ce nom à toute pointe terminale sans consistance. (Jette expression appartient surtout à la ter¬ minologie botanique ; mais Ehrenberg l’a appliquée aux prolongements filiformes du corps des Infusoires. O na fait d 'Apicale l’adjectif apiculé. (C. D’O.) ♦ APIDÆ [apis, abeille), ins. — Syno¬ nyme (TApiaires, employé par Leach , et adopté par les entomologistes anglais. (Bl.) ♦ APÎDES. ins. — M. Westwood dési¬ gne sous ce nom un groupe de la tribu des Apiariœ ou Apidœ, répondant aux Apiaires sociales de Latreille, ou à nos Apites , Mé~ liponites et Bombites. (Bl.) APIE. ins. — Voyez apius. ♦ APINELLA, Neck. ( Elem . [dim. d’A- pium, ache] ). bot. ph. — Syn. du 'genre Trinia, de la famille des Ombellifôres. (Sp.) ♦ APIOCARPA (a»Hov, poire; xcxpndç r fruit), bot. cr. — Genre de la famille des Mousses, division des Acrocarpes aplopéri- stomées , établi d’abord par Bridel sous le nom d'Oreas, nom que M. Hübener a chan¬ gé en celui d'Apiocarpe pour éviter toute confusion possible avec un homonyme fondé par Chamisso , et adopté par les botanistes ; mais , comme M. Hübener n’a pas tenu com ¬ pte du nom de Mielichhoferia ( Voy. ce mot), donné antérieurement à ce genre par Hornschuch ( Bryolog . germ .) , il en résulte que, sans violer les lois de la priorité , nous ne pouvons admettre le nom d'Apiocarpa. Il faut encore noter que M. Hooker ne sé¬ pare pas ces Mousses des Weissies. (C. M.) ♦APIOCERA ( axuv, poire; xépxç, cor¬ ne). ins. — Genre de Diptères , division des Aplocères , subdivision des Tétrachœtes , famille des Tanystomes , établi par West¬ wood ( îsis , t. XXXI , p. 86). — Ce g. se rapproche , pour le port , des Mydas , des Corsomyses et des Némestrine. s, et a pour caract. : Tête transverse. Antennes plus courtes que la tête : 1er article épais , 2e petit ; tous deux garnis de soies roides ; 5e petit , piriforme , terminé par une soie. Trompe avancée , plus longue que la tête. Palpes découverts, spatuiiformes. Abdomen obeonique , presque deux fois aussi long que le corselet. Cuisses postérieures non épaisses ; tarses bipulvinés. Nervures des ailes disposées comme dans le g. Mydas. L’auteur ne rapporte à ce g. que deux esp., qu’il nomme, l’une A. asilica, et l’autre A. fuscicollis , toutes deux de la Nouvelle- Hollande. ^ (D. et C.) APIOCIU AIDÉES. Apiocrinidœ , Al- 8 API eide d’Orbigny. fol. foss. — (Echinoder- ines.) Famille de l’ordre des Crinoïdes. Nous avons établi cette famille ( Histoire naturelle générale et particulière des Crinoïdes, p. 1), pour renfermer les Crinoïdes, dont l’ensemble est formé : 1° d’une racine fixée au sol ; 2° d’u¬ ne tige plus ou moins longue, ronde, penta¬ gone ou elliptique, diminuant graduellement de diamètre vers l’extrémité, toujours sim¬ ple , dépourvue de verticilles , et composée d’un grand nombre d’articles perforés au centre, dont la surface articulaire est le plus souvent radiée ; 3° d’un sommet pyriforme ou cupuliforme, placé à l’extrémité supé¬ rieure ; ce sommet est presque toujours for¬ mé des premiers articles très élargis de la tige et d’un calice pierreux , distinct , très épais , pétaliforme en dessus, composé de pièces très épaisses disposées par séries de cinq, superposées les unes aux autres ; ces pièces constituent un ensemble solide, sus¬ ceptible de se séparer du reste, et dont la partie supérieure seulement est creusée ; de sorte que la cavité est peu grande et ne sau¬ rait contenir qu’une très petite partie des viscères; 4° d’une masse viscérale renfer¬ mée dans une poche dont la partie inférieure est contenue dans le sommet ; 5° d’une sé¬ rie de cinq ou de dix bras composés de pièces simples ou alternes , se subdivisant une ou deux fois, et pourvus de ramules ronds, toujours simples, courts, articulés et canaliculés en dedans. Cette famille comprend les genres Guet- tardicrinus , Apiocrinus , Millericrinus , Bourgueticrinus , Encrinus et Eugenia - crinus , caractérisés par le nombre des étages de pièces qui en composent le som¬ met. Les genres de cette famille paraissent ap¬ partenir chacun à une époque géologique distincte. On les trouve : 1° dans le Muschel- kalk, où les Apiocrinidées se montrent pour la première fois au sein des couches terres¬ tres, sous la forme d ''Encrinus ; 2° dans la formation oolitique; elles manquent dans les couches inférieures, tandis que, dans les couches supérieures de ce même terrain, elles abondent sous les formes des genres Guettardicrinus, Apiocrinus , Millericrinus et Eugeniacrinus 3° dans les couches cré¬ tacées supérieures , où les Apocrinidées ne sont plus représentées que par le genre API Bourgueticrinus ( VApiocrinites ellipticus des auteurs ). ( A. d’O.) *APIOCRINIITES. pol. foss. — Syn. d’APiocamus. Voyez ce mot. (A. d’O.) * APIOCRIIVUS. pol. foss. — Genre de la famille des Apiocrinidées, de l’ordre des r Crinoïdes (Echinodermes). Miller ( Crinoidea , etc. ) a établi ce g. sous le nom d'Apiocri- nites , et y a placé deux types bien dis¬ tincts , dont nous avons formé deux genres. A l’un nous avons conservé le nom d' Apio¬ crinus , en appelant l’autre Bourgueticri¬ nus. Sous le nom d1Apiocrinites , M. Gold- fuss ( Petrefacta Germaniœ ) y a joint en¬ core une autre modification , que nous avons nommée Millericrinus. Le g. Apiocrinus , tel que nous l’envisa¬ geons, est ainsi caractérisé : Ensemble for¬ mé d’une racine , d’une tige ronde et sim¬ ple , radiée à sa surface articulaire, et d’un sommet généralement pyriforme, composé: 1° de plusieurs articles dilatés , formant à sa base un cône renversé ; 2° d’une série de cinq pièces basales , le plus souvent transverses ; 3° de deux séries de pièces in¬ termédiaires , avec ou sans pièces accessoi¬ res ; 4° d’une série de cinq pièces supérieu¬ res , pourvues en dessus d’attaches brachia¬ les doubles , et de deux canaux brachiaux. Les bras , au nombre de dix au point de départ , reposent sur ces pièces supérieures ; ils sont composés d’une seule série de pièces simples ; les ramules des bras s’articulent de deux en deux aux pièces brachiales. Les Apiocrinus ont donc le sommet composé de quatre étages de pièces, caractère qui les distingue nettement des Guettardicri¬ nus , qui en ont six , et des autres genres , auxquels on n’en compte qu’un ou deux seulement. On ne connaît jusqu’à présent que quatre esp. d'1 Apiocrinus ( Voy . notre Histoire des Crinoïdes , où elles sont figurées ) , tou¬ tes des terrains oolitiques moyens et supé¬ rieurs , mais non des mêmes couches. Les Apiocrinus Parkinsoni et elegans appar¬ tiennent au calcaire à polypiers ou Forest marble des Anglais, tandis que les deux au¬ tres , les A. Roissy anus et Murchisonianus, sont propres seulement à 1 ''Oxford clay. , La grande longueur de la tige et le peu d’attache de la racine doivent faire suppo¬ ser que ces animaux vivaient à de grandes API API profondeurs ou dans les anfractuosités des bancs de coraux. Cette dernière hypothèse paraît d’autant plus admissible, qu’on ne trouve ces fossiles que près des bancs ou dans les bancs mêmes de Polypiers. (A. d’O.) * APIOME1UJS ( a.i:iov , poire ; //e^o'ç , cuisse ). ins. — Genre de la famille des Ré- duviens, de l’ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , établi par Hahn ( Wan - zenart. Insekt.), et adopté maintenant par tous les entomologistes. — Ce genre se di¬ stingue de ses congénères par un corps fort épais , couvert de poils longs et très serrés ; une tête petite comparativement au volu¬ me du corps ; des pattes antérieures , ayant des jambes renflées , excessivement velues , avec une cavité très profonde, et des tarses fort grêles ainsi que leurs cro¬ chets. Les Apiomerus faisaient partie du g. Reduvius pour Fabricius et Latreille. On en connaît aujourd’hui une trentaine d’esp. ; toutes sont de l’Amérique méridio¬ nale , et remarquables par la villosité de leur corps. Les plus répandues sont les A. morbillosus ( Reduvius morbillosus Fab.), A. hirtipes ( Reduvius hirtipes Fab.), etc. (Bl.) APION (cmov, poire), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères tétramères, famille desCurculionites, fondé par Herbst aux dé¬ pens des Attélabes de Fabricius, et adopté par la majeure partie des entomologistes qui sont venus ensuite. Latreille lui assigne pour caract. : Antennes terminées en une massue de trois articles , et insérées sur une trompe allongée, cylindrique ou conique, non dilatée à son extrémité. Tête reçue postérieurement dans le corselet. Point de cou apparent. Epe¬ rons des jambes très petits ou presque nuis; abdomen très renflé, presque ovoïde ou presque globuleux. Le genre Apion est un des plus nombreux delà grande famille des Curculionites , et les espèces qui le composent sont à peu près les plus petites de cette famille, car la plus grande n’a guère que 5 millim. de lon¬ gueur. Schœnherr, dans sa Synonymie des Curculionides , en décrit 198 esp. de tous pays ; mais le plus grand nombre appar¬ tient à l’Europe. Nous n’en citerons que quelques unes, savoir : L’Apion rouge (Ap. frumentarium), Oliv. (Coléopt., t. V, n°81, 9 pl. 3, fig. 47) , qui peut être considéré com¬ me le type du genre; l’A pion des Vergers (Ap. Pomonœ ), Oliv. (Ibid. , pl. 3, Gg. 43) ; l’Apion bronzé ( Ap. œneum ), Oliv. (Ibid., pl. 5, Gg. 45), et l’Apion bleu (Ap. cya~ neum ) , Oliv. (Ibid., pl. 3, Gg. 46). M. Kirby ( Linn . Trans. of London , vol. IX, 1808, p. 1-80, tab. 1, Gg. 1-20 ) a donné une Mo¬ nographie de ce genre , dans laquelle il en décrit 60 esp. et en Ggure 20. (D. et C.) *APÏOMDES. Apionides (’Ï.tuqv, apion ; eUo;, ressemblance ). ins. — Nom donné par Schœnherr à une division de ses Or- thocères , dans la famille des Curculionides, et qui se compose de celles qui ont le rostre ou museau-lrorape peu avancé , cylindri¬ que ou Cliforme ; les antennes composées de onze articles , et insérées vers le milieu ou à la base du rostre ; la tête allongée der¬ rière les yeux ; les ély très ovales , voûtées , couvrant l’anus. Cette division ne renferme que deux genres : Eurhyncus et Apion. Voy. ces mots. (D.) APIOS, Mœnch ( Méth. , p. 165). — Bradlea , Adans. (non alior.). bot. pii. — Genre de la famille des Légumineuses (sous -ordre des Papilionacées , tribu des Phaséolées), fondé sur le Glycine Apios , L. , et offrant pour caract. distinctifs : Calice campanulé , 4-denté : la dent supérieure et les deux latérales presque inapparentes ; la dent inférieure plus longue. Carène falci- forme, subspiralée, renversée. Étamines diadelphes. Légume substipité, cylindracé, grêle, polysperme,septulé transversalement. Graines subglobuleuses. — L’A. tuberosa , Mœnch (vulgairement Glycine tubéreuse) , originaire des États-Unis , et fréquemment cultivée comme plante d’ornement, consti¬ tue à elle seule ce genre. C’est une herbe à racine tubéreuse et mangeable ; les tiges sont volubiles, très longues; les feuilles impari- pennées, 5-ou 7-foliolées, non stipulées; les pédoncules horizontaux ou défiéchis , plus courts que les feuilles; les fleurs, pa¬ nachées de rose et de pourpre-noirâtre , sont disposées en grappes courtes et très denses. (Sp.) APIOSPORIUM (««ov, poire ; crn Apos , spore), bot. €R. — Genre de Champi¬ gnons, de l’Ordre des Périsporiés de Fries , créé par Runze (Mykol. hef., t. I, p. 8). 11 est caractérisé par des sporanges adnés , 1* T. II. 10 API API piriformes, entassés, pulvérulents, et d’une consistance ferme , qui renferment dans leur intérieur des spores globuleuses, trans¬ parentes, mélangées avec une matière géla¬ tineuse. On ne connaît encore que deux espèces de ce genre : l’une qui croît sur le bois du saule, et l’autre sur celui du sapin. Elles ressemblent à des Sphéries dont la surface serait pulvérulente : l’examen mi¬ croscopique peut seul faire saisir la diffé¬ rence. C’est avec doute que l’auteur du Systema mycologicum a réuni à ces deux espèces le Stilbospora maxima de Schwei- nitz , qui , dans la Caroline , recouvre quel¬ quefois , dans une très grande étendue , les rameaux de quelques arbres morts. (LÉv.) *APIROPHORUM , Neck. (Elem.) ( à priv. ; pirus, poire ; yi/sw , je porte ). bot. ph. — Syn. du genre Pirus , de la famille des Pomacées. (8p.) APIROPODES ( «rcet/îos, infini, sans nombre; kojç, n o'os, pied : c.»à-d. pattes très nombreuses). ins.— M. Savigny, dans son se¬ cond Mémoire sur les animaux sans vertè¬ bres, nomme ainsi ceux du type des iirticulés chez lesquels les pieds sont articulés, et au nombre de plus de six ; ce qui les distingue des Hexapodes ou véritables insectes, qui n’en ont jamais que trois paires ; aussi , comme le rapporte l’auteur cité , Mongez lui proposait-il , comme synonyme du mot Apiropodes , celui (PHyperhexapodes . M. Savigny considérait alors les deux groupes des Hexapodes et des Apiropodes comme deux classes. Les Insectes apiropodes sont les Entomoslracés , Pycnogonum , Scor¬ pions , Araignées , et autres Insectes sans antennes, ainsi que les Crustacés, les Scolo¬ pendres et les Iules. (P. G.) APIS. os. — Nom latin de P abeille. I (C. D’O.) * A PI ST A («ircffTo;, dont on doute; ou anyTTos, inconnu?), bot. pii. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Vali¬ dées, formé par Blume (Bijdr. , 296), et qu’on réunit généralement, comme synony¬ me, au g. Podochilus du même auteur. (C. LO * A PISTE ( àiziazoç, , perfide), poiss. — Genre dePercoïdes à joues cuirassées, de la tribu des Scorpènes. Ils ont, comme ces Pois¬ sons une dorsale unique et des dents au pa¬ lais. Ils s’en distinguent parce que les rayons de la nageoire pectorale sont tous branchus. Un second caractère distinctif de plus haute importance se prend dans le sous-orbitaire , dont la grande pièce est armée d’une épine souvent très longue , acérée , très mobile , que le poisson peut écarter de sa joue , et dont il se fait une arme offensive, à laquelle vient en aide l’épine du préopercule. Ces armes sont d’autant plus dangereuses , que ces épines sont, dans le repos, cachées dans des rainures creusées pour les recevoir , de sorte que, dans cet état, on ne les aperçoit qu’avec peine. On distingue dans ce genre deux divi¬ sions. Certaines espèces ont le corps écail¬ leux, comme les Scorpènes, et d’autres l’ont nu et sans écailles , comme les Cottes. Quelques espèces de ce genre ont aussi un caractère qui rappelle celui des Trigles : ce sont celles qui portent sous la pectorale un rayon libre et détaché de la nageoire ; mais ce caractère n’est pas commun à tou¬ tes, et il n’a pas assez d’importance pour s’appuyer sur lui , et faire un genre distinct des esp. à rayon libre. Tous les Apistes con¬ nus viennent de la mer des Indes. Nous en possédons quinze esp., dont quatre à rayons libres au devant de la pectorale , treize avec des écailles sur le corps , et dont deux seu¬ lement ont la peau nue. Les esp. à rayons libres ont des pectorales très grandes , dont elles se servent pour voler au dessus de l’eau, comme les Bactyloptères ( Trigla vo- litans , Lin.), ou les Prionotes ( Trigla punctata et Fr. carolina, Lin. ). M. Eh¬ renberg a observé une de ces espèces très abondantes à Tor, au pied du mont Sinaï. C’est, suivant ce savant voyageur, le seul poisson volant commun dans la mer Rou¬ ge. Il a cru qu’il faut entendre de lui ce que l’on trouve dans l’Exode sur les Cailles « qui servirent à la nourriture du peuple juif, pendant le temps où il a erré sur les rives de la mer Rouge ». C’est par suite de ces observations que cet Apiste a pris le nom d\ip. Israelitarum. M. Ehrenberg pense que les interprètes ont traduit par Caille un mot hébreu qui avait un sens tout différent. Aujourd’hui les Arabes nomment ce poisson Gherad el bahr ; ce qui veut di¬ re Sauterelle de mer. Un autre Apiste a une particularité notable dans l'insertion APL des rayons de sa dorsale. Les trois premiers rayons épineux de cette nageoire sont avan¬ cés sur la nuque , de manière à y simuler une sorte de première dorsale , semblable à la nageoire épineuse des Vives ; aussi avons- nous appelé l’espèce Ap. trachinoides. MM. Kuhl et van Hasselts nous ont appris que ce poisson vit caché sous le sable à Java , comme les Vives de nos côtes, et qu’il est dangereux à cause des piqûres qu’il fait aux pieds des pécheurs qui s’avancent sur la plage. (Val.) * APITES. rvs. — Nous avons employé cette dénomination ( Hist . des Anim. art. , t. IV, p. 598) , pour désigner un groupe de la famille des Mellifères , tribu des Apiaires ou Apidœ , dont les esp. vivent en sociétés nombreuses, composées de trois sortes d’in¬ dividus (des mâles, des femelles et des neu¬ tres). — Ce groupe est caractérisé par un corps ovalaire ; des antennes filiformes, vi- bratiles; trois ocelles disposés en triangle; une languette ou lèvre inférieure presque cylindrique , d’environ la longueur de la moitié du corps; des ailes ayant une cellu¬ le radiale , et quatre cubitales, dont la der¬ nière incomplète ; des jambes postérieures dépourvues d’épines à leur extrémité , avec le premier article de leurs tarses dilaté à l’angle extérieur de sa base , et la présence d’un aiguillon chez les femelles et les neu¬ tres. Ce groupe ne renfermant que le genre x\beille ( Apis ) , nous renvoyons à cet arti¬ cle pour tous les détails sur l’organisation et les mœurs de ces Insectes. (Bl.) APIUM. Tourn. bot. ph. — Synonyme latin du genre Ache, de la famille des Om- bellifères. (Sp.) API US (àmov , poire). ins. — Billberg désigne ainsi un genre de Coléoptères té- tramères , de la famille des Curculionites , qui correspond au genre Apion des autres auteurs. Voy. ce mot. (D. et C.) * APIUS {apis, abeille), ms. — Jurine (. Nouvelle méthode pour classer les Hym. et les Dipt.) a appliqué ce nom à un genre d’Hyménoptères de la famille des Crabro- niens , qui avait déjà reçu de Fabricius la dénomination de Trypoxylon. Voy. ce mot. (Bl.) * APLATIES. Cornplanatæ. akachtv. — Nom employé par M. Walckcnaër pour APL 1 1 désigner un petit groupe dans le genre Al- tus. (H. L.) * APLATIS. Depressi. ms. — Tribu de l’ordre des Coléoptères pentamères , fa¬ mille des Brachélytres, établie par Latreille, et qui se compose des genres Prognathe , Zirophore , Ozorius , Oxytèle, Tieste, Orna - lie, Lest'eve, Proteine et Aléochare. {Voy. chacun de ces mots). Les caract. de cette tri¬ bu sont : Palpes maxillaires courts, ayant leur quatrième article saillant et très dis¬ tinct. Jambes antérieures souvent épineuses. Tète de plusieurs mâles cornue. Tarses n’offrant souvent que trois articles distincts, dont le dernier fort long comparativement aux précédents. (D.) * APLECTA ( à*r>s xtj], qui n’est pas plié, sous-ent. aile), ms. — Genre de Lépido¬ ptères, de la famille des Nocturnes, établi par M. Guénée aux dépens des genres Polia elPhlogophorad'OchscnhehnQ.v, et placé par lui dans la tribu des Hadénides. Voici les caract. qu’il lui assigne : Chenilles à seize pattes , rases , cylindriques, allongées , de couleurs sombres , généralement marquées de chevrons ou lozanges sur la région dor¬ sale ; à tête subglobuleuse. Elles vivent de plantes basses, et se cachent ou du moins s’abritent pendant le jour. Chrysalides lis¬ ses , allongées, à partie postérieure souvent obtuse, contenues dans des coques de terre peu solides et enterrées assez profondément. Insectes parfaits : Antennes simples ou sub¬ ciliées dans les mâles , filiformes dans les femelles. Palpes dépassant un peu la tête , velus ou peu ascendants ; leur second arti¬ cle large à l’extrémité ; le dernier court , nu , tronqué au sommet. Thorax robuste , carré , sinué antérieurement , chargé , en¬ tre les ptérygodes , d’une huppe fortement bifide à sa jonction avec l’abdomen. Ce¬ lui-ci, long , dépassant notablement les ai¬ les inférieures, velu latéralement et terminé carrément dans les mâles, en cylindre ai- ongé , puis brusquement terminé en cône grossier dans les femelles. Ailes supérieures allongées, ayant toutes les lignes et toutes es taches , même la claviforme , distinctes ; es deux taches supérieures très dévelop¬ pées. Au repos, les supérieures couvrent les inférieures; et, quoique disposées en toit peu incliné, donnent à l’insecte une forme assez allongée, à cause de leur longueur. 12 APL APL L’auteur rapporte à ce genre 10 espèces qu’il a retranchées des g. Polia et Phlogo- phora, et qu’il sépare en deux groupes. Le type du groupe À est la Pol. serratilinea de Treitschke, et celui du groupe B la Phlog. empyrea du même auteur. Toutes deux sont figurées dans VHist. nat. des Lépid. de France. M. Boisduvai , dans son nouvel Index, a adopté ce genre, mais sans y comprendre aucune des espèces du g. Phlogophora. (ï).) * APLECTRUM , Blume (in Flora, 1831 , p. 502) ( àiùyxTpo'j , sans ergot, éperon), bot. ph. — Genre de la famille des Méiastomacées (tribu des Mélastomées, sous-tribu des Miconiées, DG.). Son auteur lui assigne les caract. suivants : Calice ovale- globuleux, agone, à limbe tronqué ou ob¬ scurément. 4-denté, persistant. Pétales 4. Etamines 8, anisomètres, alternativement fertiles et ananthères (celles-ci plus courtes). Anthères inappendiculées , ovales, grosses, obtuses aux deux bouts , déhiscentes par un seul pore terminal. Ovaire adhérent, 4-lo- culaire , couronné de 4 crêtes. Style fili¬ forme; stigmate simple. Baie 4-loculaire, * polysperme , subglobuleuse. Graines cunéi¬ formes. — Arbustes sarmenteux. Feuilles non ponctuées , très entières , sub-5-nervées. Inflorescences axillaires et terminales , pani- culées. — Ce g. est propre aux îles de la Son de. M. Blume y rapporte trois esp., signalées antérieurement par lui sous les noms de Melastoma stipulare , Melastoma viminale, et Melastoma rostralum. (Sp.) * ÂPLECTRUS (àn 'X%x.Tpov y sans ai¬ guillon ou épine ). ins. — Genre de Coléo¬ ptères tétramères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins de M. Serville, fondé par M. Dejean ( Catal . , 5e éd.) sur une seule espèce originaire du Mexique , et nommée Clytoïdes par M. Dupont. Ce genre participe des Callidies et des Clytres, et s’en distingue par ses antennes mutiques, dont les troisième et quatrième articles sont d’égale longueur ; par son corselet, plus long que large , et moins globuleux que dans ces deux genres; par ses élytres, allant en se rétrécissant vers le bout, comme dans les Leptures , et dont les angles huméraux sont élevés et saillants; par l’extrémité de ces mêmes élytres, qui est tronquée et dente¬ lée. Yoiei , au reste, une courte description de l’espèce unique qui lui sert de type : D’un noir à reflets blanchâtres. Tête, corselet et écusson, recouverts d’un léger duvet soyeux d’un blanc jaunâtre; chacune des élytres marquée de 5 taches orangées 1,2,2, dont les deux dernières se réunissent quelquefois. Pattes rougeâtres. Long. 16, larg. 5 millim. — M. Chevrolat propose de donner à cette espèce le nom de Lepturoïdes , qui ré¬ pondrait en effet mieux à son faciès que celui de Clytoïdes , qui lui a été imposé par M. Dupont, et que M. Dejean a adopté dans son dernier Catalogue. (D. et C.) *APLESIOA, Rafinesque (à pr. ; voisin , parent), poiss. — M. Rafinesque a ainsi dénommé la première subdivision du neuvième genre établi par lui dans son Ichthyologie de VOhio , sous le nom de etheostoma. Voyez ce mot. (Val.) * APLEXJROSPERMÉES. ( a priv. ; îtL-u/îov, côte ; Girèp/j-z , graine), bot. ph. — M. Tausch donne ce nom à une tribu qu’il établit dans la famille des Ombellifères , et qu’il caractérise ainsi qu’il suit : Péricarpe prismatique ou subcylindrique, écosté, le plus souvent squammelleux ou spinelleux. Fleurs disposées en capitules , ou bien en ombelles irrégulières. Cette tribu ne com¬ prend que trois genres, savoir : Alepidea, Eryngium et Sanicula. ( Sp. ) APLEUROT1S (uiùevpoç, sans côtes). moll. — M. Rafinesque a proposé ce genre pour une Coquille fossile qu’il a observée dans les terrains de transition de la chute de l’Ohio. D’après les caractères très vagues qu’il lui donne, on peut supposer que ce genre ne diffère pas beaucoup de celui des Térébratules. M. Rafinesque n’ayant jamais complété la description de ce genre , il reste pour nous très incertain , et nous le com¬ prenons, en attendant de nouvelles obser¬ vations, parmi les Térébratules. Voy. té- RÉBRATULE. (DESH.) APLIDE. Turnicus. moll. — Division générique établie par M. Savigny dans la fa¬ mille des Ascidies composées ou Téthyes composées , et caractérisée par ce savant de la manière suivante : Téthyes composées dont l’orifice branchial n’offre que 6 rayons réguliers, dont le corps est sessile et poly¬ morphe , et les systèmes sans cavités cen¬ trales. Suivant M. Milne -Edwards, ce g. doit être rangé dans la tribu des Polycli- / APL mens. On en connaît plusieurs espèces. (M. E.) * APLIDIA. ins.— Genre de l’ordre des Coléopt. pentamères, famille des Lamellicor¬ nes , établi par M. Hope {the Coleopterist' s Manual , part thefirst, p. 101) pour y placer le Melolontlia transversa de Fabricius, esp. propre aux contrées méridionales de l’Eu¬ rope. Les caractères qu’il lui assigne sont: Chaperon relevé, subéchancré. Labre bi lo¬ bé ou excavé au milieu. Antennes de dix articles; le septième en forme de coupe. Palpes maxillaires à dernier article lancéolé, excavé en dessus. Tarses filiformes, à ongles assez longs, fendus par le bout. L’espèce qui sert de type à ce genre est un Rhisotrogus pour M. l>ejean. (D. et C.) * APL! PH US. zooph. — Nom d’un g. non décrit de Sertulariens , signalé par M. Rafinesque ( Analyse de la nature , p. 157). (P. G.) APLITE. géol. — Nom donné par les Suédois à une roche composée de Quartz et de Feldspath, très abondante en Dalécarlie. Haüy l’appelle Pegmatite. Voy. ce mot. (C. D’O.) *APLITES (« priv., ir>soj , je navigue). poiss, — M. Rafinesque a ainsi nommé le premier sous-genre du cinquième genre de son Ichthyologie de VOhio , appelé lépo- mis. Voy. ce mot. (Val.) * A PL OA (àir >005, simple), ixs. ■ — Gen¬ re de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Troncatipennes, éta¬ bli par M. lïope , et adopté par M. Brullé , qui le caractérise ainsi : Bord postérieur du corselet sans prolongement. Crochets des tarses sans dentelure; leur quatrième arti¬ cle simple , c’est-à-dire ni échancré ni bi- lobé, et sans aucune dilatation ; articles des palpes presque cylindriques. Ce genre est fondé sur une seule espèce, des Indes-Orientales , nommée par M. Hope Aploa picta ; elle est décrite et figurée dans le tom. Ier des Transact. de la Soc. zool. de Londres. (D. et C.) A P LOGEA T R U S ( ân/ôoç , simple , /ivT/sov, épine , aiguillon ). poiss. — M. Ra- linesque a ainsi nommé , dans son Ichthyo¬ logie de VOhio, un genre de Poissons qu’il caractérise par un corps elliptique et com¬ primé; une tête petite; des mâchoires gar¬ nies de lèvres et de dents; un opercule lisse APL 13 et flexueux ; une seule épine à la dorsale , qui est allongée. Comme M. Rafinesque a décrit et établi ce genre sur le dessin d’un poisson fait par M. Audubon , et non pas sur l’observation directe de l’animal , il est permis de rester incertain sur ce genre , dont l’auteur dit qu’il est singulier et intermédiaire entre les Coryphènes, les Spares ( Cynœdus ) et les Labres. J’avoue que les affinités entre les Coryphènes et les Labres me parais¬ sent difficiles à saisir. L’auteur ne parle que d’une seule espèce , qu’il appelle Aplo- centrus calliops , qui est un beau pois¬ son de l’Ohio, dont les noms vulgaires sont Red- y e, Bride perch , Sachelors perch, Greenhars. Il est varié de lignes flexueuses noires. îl atteint jusqu’à un pied anglais de long. (Val.) * ALLOUERA (àîT/oos , simple ; -/.èpxç , corne), ms. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Phalé- nides , établi par M. Stephens , qui le range dans sa division des Semi-Diurnes, tribu des Géométrides ( Steph . Nomenclature ofBri- tish Jnsects ). Ce genre se compose de trois espèces, dont l’une, Geom. plagiata , Linn., appartient à notre genre Anaitis , et les deux autres , cœsiala et flavicinctata , Ilübn. , qui n’en font qu’une , ont été ran¬ gées par nous dans le g. Larentia de Treit- schke. Voy. anaitis et larentia. (D.) APLOCÈRES, ou SIMPLICICOÏU NES ( «tt/ooç , simple; r.épxç, corne), ms. — Nom donné par M. Duméril à une famille de Diptères qu’il caractérise ainsi : Suçoir nul ou caché ; bouche en trompe rétractile dans une cavité du front. Antennes sans poil isolé, latéral. Elle se compose des gen¬ res Rhagion , Bibion, Sique , Anthrax, Hypoléon, Stratiome , Cyrte , Midcis,Né- motele et Cérie. Voy. chacun de ces mots. M. Marquait, dans son ouvrage intitulé : Diptères exotiques ou peu connus , emploie aussi le mot d 'Aplocères pour désigner une grande division de ces Insectes, qui com¬ prend tous ceux dont le dernier article des antennes est simple, comme dans les En- tomocères. Toutefois ce caractère essentiel ne doit pas s’entendre d’une manière abso¬ lue : car, si le dernier article des antennes n’est jamais divisé en plusieurs segments ou anneaux, il est le plus souvent accompa- 14 APL APL gné d'un style semblable à celui qu'on voit dans la plupart des Notacanthes , lequel se compose de 1 à 5 parties , est très variable pour la forme , se montre ordinairement sous celle de soie , et est inséré, tantôt à l’extrémité de l'antenne , tantôt sur le dos du troisième article. Les Aploc'eres se divisent naturellement en deux sections : les Tétrachœtes , dont la trompe contient un appareil de succion composé du labre de la languette et des deux soies maxillaires , et les Dichœtes, dans les¬ quelles ces deux dernières parties n'existent pas ou ne sont pas distinctes. (D.) *APLOCNÉMIE. Aplocnemia (««>005, simple ; , cuisse ). itvs. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longi- cornes, établi par Stephens , qui , dans son Entomologie d'Angleterre , lui assigne les caractères suivants : Palpes courts , avec le dernier article fusiforme ; les maxillaires un peu aigus. Antennes velues, delà longueur du 'corps ; bords latéraux du corselet en¬ tiers ou nautiques. Corps oblong , élargi , un peu convexe. Élytres ponctuées, arron¬ dies à l'extrémité. Ce genre est fondé sur le Cerambyx nubilus, Olivier, Lamia nebulo- sa , Fabr., qui appartient au genre Mesosa de Mégerle. Voy. ce mot. (D. et C.) * APLOCNEMUS ( AcMos, simple; xvyj /u.y\ , cuisse ). ms. — Genre de Coléoptè¬ res pentamères , famille des Malacodermes , établi par Stephens, et auquel Westwood donne les caract. suivants, dans son Syno¬ psis 0 f généra, etc. : Antennes courtes, en scie intérieurement. Corps obtus, oblong; jambes courtes. Ce genre, qui appartient à la famille des Mélyrides de Leach, a pour type VHispa 4 -pustulata, Fabr., ou genre Dasytes des auteurs. (D. et C.) * APLOBACTYLE ( côt>ooî , simple; iïxATvïoç , doigt ). poiss. — Genre de Pois¬ sons de la famille des Percoïdes, à six rayons branchiaux , à rayons des pectorales simples et libres à l’extrémité ; à dents aplaties et crénelées sur le bord, sur trois rangs à la mâchoire supérieure, et sur deux seulement à l’inférieure. Le bord du préopercule n’a point de dentelures. Les deux nageoires dor¬ sales sont assez distinctes ; les ventrales plus reculées que celles des autres Poissons thoraciques. Ce poisson réunit un ensemble de caractères assez curieux. 11 est voisin des Cirrhites par ses pectorales; mais les dents sont semblables à celles qui arment la bouche des Crenidens , parmi les Sparoï- des, ou les Acanthures , dans la famille des Teuthies. On n’en connaît encore qu’une esp., des côtes du Chili, où on l’appelle Machuelo. Il se nourrit de fucus. (Val.) * APLODEBIJS (âiddos, simple; iïspoc, peau), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères , famille des Brachélytres , tribu des Staphylinides, établi par Stephens, et adop¬ té par Westwood , qui lui donne pour type le Staphylinus brachypterus Marsham. Cet¬ te esp. est la même que VOxytelus cœlatus de Gravenhorst, qui appartient aujourd’hui au g. Phloenœus d’Erichson. Voy. ce der¬ nier mot pour les caractères génériques. (D. et C.) APLODINOTUS. poiss. — M. Rafi- nesque avait institué sous ce nom , dans un mémoire publié sur soixante genres nou¬ veaux d’Animaux américains, un genre de Poissons, qu’il a changé ensuite en celui VAmblodon. Voy. ce mot. (Val.) * AP LO I H SE ES (àir)oos, simple ; c Tto-xoç, disque), bot. pii. — INom d’une des sec¬ tions du genre Aplopappus , laquelle ren¬ ferme les espèces dont les capitules sont discoïdes, et non radiés ; les fruits plus ou moins velus , et les corolles dilatées à la gorge. (J. D.) APLODON ( «»r/ooç , simple; ocToùç, 0 vr os , dent ). moll. — On trouve ce g. in¬ stitué par M. Rafinesque, dans le Journal de Physique de Vannée i 819. Dans ce genre, M. Rafinesque introduit une Coquille ter¬ restre, qui ne diffère en rien des Hélices proprement dites. Elle est ombiliquée ; elle a une seule dent à l’ouverture , et elle n’est pas la seule, dans le g. Hélice, qui offre ces deux caract. A peine ces caract. suffi¬ sent-ils pour établir une sous- division très secondaire dans le grand g. Hélice. — Ce g. de M. Rafinesque n’a point été adopté. Voy. hélice. (Desh.) * APLODON ( ànAÔG 5 , simple; oJ'ou; , dent), bot. cr. — M. R. Brown (Supplém. au Voy. de Parry ) avait fondé ce g. et celui de Cyrtodon pour deux espèces de la famille des Mousses , que Bridel a réunies , avec deux autres , sous le nom générique d'Eremodon[Voy. ce mot). M. Hooker con- APL 15 APL serve , ail contraire , les deux genres de son illustre compatriote, et donne pour type du premier VEremodon W ormskioldii , Brid., et pour type du second VEremodon Splach- noides du meme auteur. Le genre Disso- don , de MM. Gréville et Arnott, est aussi synonyme du dernier de ces deux genres. Enfin , autant que j’en puis juger d’après un herbier normal de Mousses d’Europe que vient de m’adresser M. Schimper, ce bryologiste, et son collaborateur, M.Bruch, adoptent aussi le genre Aplodon ; mais ils paraissent le circonscrire tout autrement que l’illustre botaniste qui l’a établi , puis¬ qu’ils y font entrer de vrais Splachnums , c’est-à-dire des Mousses dont le péristome est formé de dents rapprochées ou réunies deux à deux. Je ne suis pas à même de don¬ ner des éclaircissements à cet égard. Les Duumvirs conservent d’ailleurs les genres Splachnum et Eremodon. Voy. ces mots. (C. M.) *APLODONTIE. Aplodontia (àiùàoç , simple; ocToés, ô-jtoç , dent), mamm. — M. Richardson , dans un Mémoire inséré dans le Zoological Journal , nomme ainsi un g. de Rongeurs de la famille des Sciuriens ou Ecureuils, et dont l’espèce type, A . lepo- rina Rich. , ne paraît pas différer de VAni- sonyx ru fa Rafinesque , considéré par plu¬ sieurs naturalistes comme une espèce de Marmotte. J. -B. Fischer change en Aplu- dontia le nom du genre de M. Richardson ; voici quels en sont les principaux carac¬ tères : Incisives fortes , convexes en avant , simples; molaires de chaque côté. Tête aplatie. Nez subarqué , épais, obtus. Yeux petits. Oreilles courtes, arrondies. Pieds 5-dactyles, à plante nue. Queue courte , velue. Six mamelles , dont les deux anté¬ rieures sur la même ligne que les membres. (P. G.) APLOLOPHIUM. bot. ph. — Voyez H APLOLOPHIUM. (G. L.) APLOME ( omkôoç, , simple), min. — Nom donné par Haüy à une variété de gre¬ nat calcaréo-ferrugineux, dodécaèdre, de couleur brune , à faces striées parallèlement à leurs petites diagonales, et dont Haüy a fait une espèce particulière à laquelle il attri¬ buait le cube comme forme primitive. Voy. GRENATS. (Del.) * APLOMERA ('s.kaqoç , simple ; cuisse), ins. — Genre de Diptères , division des Brachocères , subdivision des Aplocè- res , section des Tétrachœtes , famille des Tanystomes , tribu des Empides , établi par M. Macquart dans son ouvrage intitulé : Diptères exotiques nouveaux ou peu con¬ nus. Les caract. en sont : Trompe assez épais¬ se , un peu plus longue que la tête, abais¬ sée perpendiculairement. Antennes un peu plus longues que la tête ; les deux premiers articles courts; le troisième long, conique; style assez court. Pieds à peu près d’égale longueur , presque nus ; cuisses postérieures épaisses, sans denticulcs; premier article des tarses postérieurs un peu élargi. Ailes dépassant peu l’abdomen; nervure interne de la deuxième cellule sous - marginale aboutissant à l’extrémité du bord interne de l’aile; deuxième postérieure à base assez large; la nervure transversale, qui sépare la première postérieure de la basilaire ex¬ terne , située au quart de la longueur de la discoïdale; celle - ci assez allongée; ner¬ vure postérieure de la cellule discoïdale anguleuse. — Ce genre est voisin des Eni- pis , et surtout des Pachymérines ; il se rapproche aussi des Hilares par la brièveté et l’épaisseur de la trompe. Il a pour type une esp. unique , nommée Gayi par l’au¬ teur, du nom de M. Gay, qui l’a rapportée du Chili. Son nom générique fait allusion à l’absence de denticulcs aux cuisses posté¬ rieures. (D.) * APLOMIA. INF us. — Nom d’un or¬ dre d’infusoires , adopté par M. Rafinesque ( Analyse de la nature ) , et comprenant ceux qu’il suppose dépourvus d’organes externes. Cet ordre comprend les Colpodes et les Monades. (P. G.) * APLOMYE. Aplomya (à* ’Xooç, sim¬ ple ; pvlK, mouche ). ins. — Genre de l’or¬ dre des Diptères, établi par M. Robineau Desvoidy dans sa tribu des Entomobies, fa¬ mille des Myodaires , et qu’il caractérise ainsi : Antennes descendant jusqu’à l’épisto- me ; les deux premiers articles très courts , le dernier long ; premiers articles du chète courts; faciaux nus; face un peu oblique; corps lisse. Il rapporte à ce genre 2 esp., dont une nommée par lui Api. zonata. Elle se trouve aux environs de Paris. (D.) *APLONIS (âiDio&s, simple; ô‘vj£, ongle), ois. — Genre formé par Gould dans les 16 APL APL Froceedings , 1836, p. 73, sur deux nouvel¬ les espèces d’Oiseaux , l’une des îles des Amis , et l’autre de la Nouvelle-Hollande. L’auteur annonce qu’elles lui paraissent se rapprocher à peu près au même degré des genres Lanius, Turdus et Lamproîorius , mais que c’est parmi les Merles qu’il les croit le plus convenablement placées. Il indique ainsi leurs caract. génériques : Bec un peu plus court que la tête , robuste , un peu comprimé ; mandibule arquée , échancrée vers le bout; narines basales , ovales et ou¬ vertes; ailes courtes; les 2e et 3e rémiges les plus longues; les lre et 4e égales; queue courte, large, carrée ou sub-bifurquée ; tar¬ ses robustes; doigts grands; ongles grands, arqués, celui du pouce surtout très robuste. 11 décrit la première espèce sous le nom de A. marginata ; elle est des îles des Amis, et la seconde sous celui de A. fusca de la Nouvelle-Hollande australe, près des rives du fleuve Murrumbidgee. M. B. Gray, adoptant ce nouveau genre dans sa List, ofthe généra ofbirds, le pla¬ ce dans sa sous-famille Lamprotorninœ, de sa famille Sturnidæ, et cite pour type A. Novœ-Ilollandiœ , Lath., qu’il croit synony¬ me de VA. fuscus de Gould. (Lafr.) * APLONYCHA («ir>oo«, simple; ovuÇ, ongle), ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères , famille des Lamellicornes , éta¬ bli par M. Dejean , mais dont il n’a pas pu¬ blié les caractères. D’après la place qu’il occupe dans son dernier Catalogue (5e édition), il appartiendrait à la tribu des Scarabéides phvllophages de Latreille. Il y rapporte trois esp., dont deux de la Nouvelle- Hollande, et une dont la patrie est inconnue. Nous citerons comme type Y Api. obesa de d’Urville, figurée et décrite par M. Boisdu- val dans la partie entomolog. du voyage de V Astrolabe (p. 193, pl. 9, fig. 6). Celte esp., par son faciès, se rapproche beaucoup du genre Schizonycha , Dejean , qui lui-même est très voisin du genre Rhisotrogus de La¬ treille. Les crochets de ses tarses sont sim¬ ples , ainsi que l’indique son nom générique. (D. et C.) * APLOP APPUS (àicMos, simple; Kotnrcoç, aigrette), bot. ph. — La plupart des es¬ pèces de ce genre faisaient partie des As- ter. Il a pour caractères : Capitules multi- flores, radiés; ligules 1-sériées, femelles (nulles dans une seule espèce), les fleurs du disque hermaphrodites, 5-dentées. Récepta¬ cle plan, marqué de légères dépressions , t ou alvéolé et fimbrillifère. Ecailles de l’invo- lucre imbriquées, linéaires, aiguës; les fruits, oblongs , cylindracés ou turbinés , sont en général revêtus de poils soyeux, et terminés par une aigrette 1 ou pluri-sériée ; à soies inégales, mais cependant de même nature. — Toutes les espèces de ce genre sont ori¬ ginaires du nouveau continent. (J. D.) APLOPÉRISTOMÉES (**}*«, sim¬ ple ; Kkptrzofxat, péristome ). BOT. CR. — Bridel, MM. Hooker et De Notaris, rangent sous ce titre tous les genres de la famille des Mousses dans lesquels l’orifice de la capsule est muni d’une seule rangée de dents , ou , pour parler d’une manière plus générale, présente un seul verticille péristo- mique. (C. M.) * APLOPH YLLUM ( ànkôos , simple ; dw, je développe, j’é¬ tends ; kojç, pied), ins. — Genre de la fa¬ mille des Phasmiens, établi [par M. Gray {Syn. of the spec. of ins. belong. to the farn. of Phasm. ) , et adopté par la plupart des entomologistes. M. le docteur Bur- meister ayant, avec raison , changé ce nom en celui tfHaplopus , nous renvoyons à cet article pour donner l’exposition des caract. du genre. (Bl.) * APLOSCELIS (dbào'o 5, simple ; a%é)>os, jambe), ins. — Genre de Coléoptères tri¬ mères, établi par M. Chevrolat , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Ce genre , créé aux dépens du genre Eu- morphus de Fabricius, s’en distingue au premier coup-d’œil par une forme ovalaire, plus allongée et moins dilatée ; par des an¬ tennes plus grêles , et dont la massue est proportionnellement moins forte , et parce que les mâles ont l’épine des jambes anté¬ rieures située à l’extrémité. Du reste, ses ca¬ ract. sont semblables à ceux des Eumorphes. Ce g. renfermait trois esp. , originaires de Madagascar; mais M. Guérin, dans une Monogr. du g. Eumorphe , a démontré que deux d’entre elles n’étaient que les deux sexes de YEumorphus atratus de Klug(/Je- richt über eine auf Madagascar veranst. Samml. , etc. , p. 126 , tab. Y, fig. 12) , qui n’a connu que la femelle. (D. et C.) * APLOSOXYX (ck)ooç, simple ; Svu£ , ongle), ins. — Genre de Coléopt. tétramè- res, famille des Chrysomélines , établi par M. Chevrolat dans la tribu des Gallérucitcs , et qu’il caractérise ainsi : Palpes maxillaires à pénultième article conique , dernier turbi¬ né ; crochets des tarses simples , grands. M. Dejean a adopté ce g. dans la 5e éd. de son Catalogue, et il en désigne 5 esp., tou¬ tes de. Java. Depuis, M. Chevrolat en a fait connaître une sixième provenant des Phi¬ lippines , et qu’il nomme A. smaragdipen- nis ( Revue de la Soc. Cuvier ., année 1858, p. 288, et Mag. zool., p. 68, pi. 253-4). Tou • tes ces esp. sont remarquables par leur gran¬ de taille ; leurs couleurs brillantes et com¬ me lustrées. Nous citerons comme type l’A. albicornis de YViedemann. (D. et C.) *APLOSTÈGUES {àxldos, simple; Gzsyr, , loge ). moll. — Nom donné par Al. d’Orbigny à une section des Céphalopodes- foraminifères , comprenant ceux qui n’ont qu’une seule cavité par loge. (C. d’O.) APLOSTYLÏDE. bot. pu. — Voyez HAPLOSTYLIS. (C. L.) * APLOTARSUS ( àxAooç, simple ; zxp- 1 L/ A Sa forme fondamentale est un octaèdre à base carrée , dans lequel l’angle des faces adjacentes sur la même pyramide est de 104°2’ , tandis que l’angle des faces qui se rencontrent dans les arêtes latérales est de 121«. Les formes qui dominent dans les cris¬ taux sont tantôt la forme octaédrique, tantôt la forme prismatique , et souvent celle d’u¬ ne table très aplatie , dont les bords sont chargés de facettes. Au chalumeau , l’Apo- phyllite perd sa transparence , se boursou¬ fle , et fond en un verre bulleux. Elle don¬ ne abondamment de l’eau dans le matras. Elle est sujette à s’altérer dans ses couches superficielles , et à passer au blanc mat , probablement par la perte d’une portion de son eau de cristallisation; et c’est sans doute à cette cause que l’on doit attribuer les variations singulières qu’elle manifeste dans ses propriétés optiques. Elle est solu¬ ble en gelée dans les acides ; la solution précipite abondamment par l’oxalate d’Am- moniaque , et laisse ensuite un résidu alca¬ lin. Après l'évaporation et la calcination , la pesanteur spécifique est de 2,3. L’Apophyllite , d’après son système de cristallisation , doit avoir un seul axe opti¬ que; cependant il existe des variétés, de forme prismatique , dont la structure ne paraît pas être uniforme , et qui offrent , comme l’Analcime , une sorte de mosaïque ou combinaison régulière des parties , les unes à un axe , les autres à deux axes opti¬ ques. C’est à ces variétés que M. Brewster a donné le nom de Tessélite. Parmi les Apophyllites à structure uniforme et à un seul axe, les unes se font remarquer par les teintes extraordinaires que présentent leurs anneaux polarisés ; d’autres offrent cette particularité que leurs anneaux sont alter¬ nativement blancs et noirs. M. Brewster a donné à ces dernières le nom de Leucocy - cliles. Le même physicien a décrit sous le nom d ''Oxahvérüe un minéral qui , par sa for¬ me , sa composition , et tous ses caractères extérieurs , paraît se rapporter à l’esp. que nous décrivons. Il a été trouvé sur les bords de la source chaude d’Oxahver en Islande. — La substance nommée primi¬ tivement Albin, à cause de sa teinte d’un blanc mat , dont Haüy avait fait d’abord une variété de Mésotype, et qu’il a ensuite 32 APO ÀPO réunie à l’Apophyllite , n’est rien autre ehose qu’une Àpophyllite devenue opaque par altération. On la trouve dans les cavi¬ tés d’un Phonoîite , à Marienberg en Bohê¬ me. L’Apophyllite est le plus souvent inco¬ lore; cependant elle présente quelquefois des nuances de bleu ou de rougeâtre. Elle est presque toujours en cristaux implantés , souvent fort nets, mais quelquefois lamini- formes , et groupés alors les uns sur les au¬ tres , de manière à donner à la masse une structure lamellaire. — On la trouve dans les dépôts de Fer magnétique du terrain de Gneiss, en Suède et en Norwége, particu¬ lièrement à Nordmarken , à Hellesta, et dans l’ile d’Uton ; dans les calcaires qui accompagnent les minerais de Cuivre de Cziklowa dans le Bannat , et les minerais d’ Argent d’Andreasberg au Harz ; enfin , elle se rencontre assez fréquemment dans les roches amygdaloïdes de Marienberg , près d’Aussig en Bohême, de Fassa en Ty- rol , des îles Feroë, de l’île Disco au Gro¬ enland, etc. (Bel.) APOPHYSE ( dnocpvofiott , je nais de). zool. — On appelle Apophyses les éminen¬ ces naturelles des os. Les noms qui leur ont été donnés expriment leur forme : Apophy¬ se odontodoïde (en forme de dent), cora¬ coïde (en bec de corbeau), styloïde (en style ) , mastoïde ( en mamelon ) , etc. ; ou bien rappellent le nom de l’anatomiste qui les a dénommées le premier ; ex. : Apophyse d’Ingrassius. Elles en changent aussi suivant leur configuration. On nomme empreintes les Apophyses peu saillantes et développées en largeur ; lignes , celles qui sont minces et linéaires ; crêtes , les éminences plus pro¬ noncées que les lignes; bosses, les saillies arrondies ; protubérances , celles qui sont irrégulières. On leur donne aussi des dé¬ nominations qui en indiquent l’usage , comme Trochanter , qui fait tourner; ou, d’après leur position , l’on y joint les épi¬ thètes de verticale , transverse , etc. On m’appelle Apophyses que les saillies complètement ossifiées, faisant corps avec l’os; tant qu’il reste un point d’insertion cartilagineux , elles sont appelées épiphyses. Voy. ce mot, ainsi que l’art, os. (C. D’O.) En botanique, famille des Mousses, on donne le nom d’Apophyse à un renfle¬ ment qui se voit au bas et un peu au des¬ sous de la capsule , et dont la forme est très variable. Les Polytrics et les Splachnes sont les deux genres qui présentent ces renfle ments de la manière la plus évidente. Dans les derniers surtout , l’Apophyse surpasse quelquefois en grosseur la capsule elle-mê¬ me. Le plus ordinairement elle est due à la dilatation du pédoncule ; mais, dans quel¬ ques cas aussi, c’est aux dépens de la cap¬ sule que le renflement a lieu. Tantôt c’est tout simplement un bourrelet ou un anneau non interrompu autour du sommet du pé¬ doncule ; tantôt c’est une dilatation sphéri¬ que ou piriforme ; tantôt enfin c’est un sim¬ ple renflement unilatéral , en forme de dent, comme dans le genre Oncophorus de Bri- del. Dans ce dernier cas , on a donné à cette sorte d’Apophyse le nom spécial de Slruma ou Goitre. (C. M.) * A PO PL AA’ E SI A , Presl. ( Symb ., 1. 1, p. 65, tab. 41) ( iiroiràâvçffts , qui trompe, égare), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses , sous - ordre des Césalpi- niées. Son auteur en donne les caract. sui¬ vants : Calice 5-fide; lobes presque égaux, 5-nervés, accrescents. Corolle rosacée , ré¬ gulière, 5-pétale. Etamines 10, monadej- phes. Ovaire 1-ovulé. Légume sessile, com¬ primé, subelliptique, mucroné, verruqueux, indéhiscent. Graine comprimée, à embryon curviligne. — Ce g. est fondé sur une seule esp. [A. paniculata, Presl.). C’est un arbre dont la patrie est inconnue. Ses feuilles sont imparipennées, multifoliolées, non sti¬ pulées ; les fleurs en épis paniculés. (Sp.) APORETICA , Forst. ( dno/syrtxd;, douteux , incertain ). bot. ph. — Synon. du genre Schmiedelia , de la famille des Sa- pindacées. (Sp.) * APORIIÎAA, C. (àro, loin de ; ph , nez ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionites , établi par M. Boisduvaî dans la partie entomolo- gique du Voyage de V Astrolabe, mais sans indication de caract. M. Dejean , qui l’a adopté , le place , dans son dernier Catalo¬ gue, entre les g. Eurhynchus de Schoen- herr et Apion d’ïlerbst. Il est fondé sur une seule esp. trouvée dans l’île de Wai- giou ( Océanie ) par le capitaine d’Urville , qui l’a nommée A. bispinosa. (D.) APO AP O 33 * A PORGBR ANCHES Aporobran- chiata [ imperforé ; Gpâyyjx , bran- chie). moll. — M. de Blainville, dans son Traité de Malacologie , donne ce nom à un ordre qui renferme dans 5 familles les Ptéropodes des auteurs. C’est à l’art, mol¬ lusque que nous nous proposons d’exposer d’une manière générale les divisions de pre¬ mier ordre , les classifications les plus re¬ commandables. Nous renvoyons , en consé¬ quence , à cet article. (Desh.) *APOROCÉPHALÉS. Aporocephala ( à priv. ; ir 0/505 , pore ; xe?* , tête ). isel- muntii. — Premier ordre de la sous-classe des Annélidaires, Blainv., ainsi nommée par¬ ce que la tête ne présente pas de pore en forme de ventouse , destiné à la loco¬ motion , comme dans les Amphistornes et genres voisins. La bouche des Aporocépha- lés est le plus souvent terminale. Cet ordre comprend les Térétulariés ( Borlasies , Pro- stomes, etc.), qui, joints aux Dérostomes, correspondent à la majeure partie des Tur- bellaria rhabdocœla de M. Ehrenberg, et les Planariés, dont les espèces à intestin rameux reçoivent du savant de Berlin le nom de Bendrocœla. (P. G.) * APOROSA ( écopes , embarrassant ; difficile à classer), rxs. — Genre de l’ordre des Diptères, division des Némocères, fa¬ mille des Tipulaires, tribu des Tipulides Brévipalpes, établi par M. Macquart, et auquel il assigne les caract. suivants : Fa¬ ciès des Limnobies. Tête presque sphéri¬ que. Rostre un peu plus long que la tête , cylindrique , terminé de chaque côté par un petit tubercule. Trompe sortant pres¬ que horizontalement du rostre , trois fois plus longue que la tête, menue , s’effilant vers l’extrémité , et se terminant en deux petits lobes divergents ; une soie dépassant un peu la trompe. Antennes filiformes, de quatorze articles : les deux premiers assez épais; le premier assez court, un peu coni¬ que; le deuxième cyathiforme; le troisième cylindrique, à peine aussi long que le pre¬ mier; les autres ovalaires, ailés. Une cellule marginale; une sous-marginale; une discoï- dale ; quatre postérieures. M. Macquart rapporte à ce g. deux esp., l’une de l’île Bourbon , et l’autre des îles Canaries. Il nomme la première A. fuscana , 1 1 la seconde A. maculipennis. Celle-ci a été décrite et figurée par -lui dans VHistoire naturelle des Canaries de MM. Webb et Berthelot. Le nom générique d \4porosa exprime, dit l’auteur, son incertitude sur la place qu’occupe ce g. dans l’ordre naturel. Par la conformation de la trompe , les Aporoses se rapprochent des Culicides; mais, par le reste de l’organisation, elles appartiennent aux Tipulides, et sont voisines des Limno¬ bies. Voy. ce mot. (D.) *APOROSA (Zno/soç, sans issue ; incertai¬ ne). bot. ph. — Genre de plantes dicotylé¬ dones, formé par Plume (Bijd., 514), et dont la place dans les familles naturelles n’est pas encore déterminée, en raison de ce qu'il n’a pu être suffisamment caractérisé par son auteur , qui le regarde comme voisin du g. Cecropia. Endlicher et Lindlcy le réunis¬ sent, mais avec doute, aux Urticacées. Voici les seuls caract. connus jusqu’ici : Fleurs dioïques , dont les mâles en épis très denses. Périgone profondément 4-par- tife , à lacinies bisériées. Étam. 2, courtes ; loges des anthères arrondies. Ovaire rudi¬ mentaire central. — Une seule esp. indigè¬ ne au Japon. C’est un arbrisseau à feuilles alternes , oblongues , aiguës à la base , très entières, veinées , scabriuscuîes en dessous ; à inflorescence mâle en épis très serrés , axillaires , pédonculés. (C. L.) APORRÎIAIS (Anofrécu'jt , je dépouille). moll. — Il est difficile de reconnaître exac¬ tement les Coquilles qu’Aristote a désignées sous cette dénomination. Ce pourrait être une esp. de Murex ; mais Rondelet, Gessner et Aldrovande, croient retrouver V Âporrhais d’Aristote dans une Coquille qui fait au¬ jourd’hui partie du g. Ptérocère de La- marck : Pterocera Chiragra. Voy. ptéro- cère. (Desh.) * APGRüM, Bl.; Schismoceras , Presl. ( à priv. ; ndpoç , ouverture , pore ). bot. ph. — Genre de la famille des Orchida- cées , tribu des Dendrobiées , formé par Rlume (Bijd. , 334, fig. 59) , qui le caracté¬ risé ainsi : Folioles extérieures du périgone charnues, dressées ; les latérales plus gran¬ des , obliques , connées avec la base du gy- nostème ; les intérieures plus petites. La- belle articulé avec la base du gynostème , dirigé en arrière , indivis ou trilobé ; à lim¬ be calleux , cristé ou nu. Gynostème semi- 3 T. II. 34 APO APO cylindrique , longuement prolongé à la ba¬ se. Anthère biloculaire, sessile, quelque¬ fois membranacée au sommet. Pollinies 4 , collatérales par paire. — Ce genre renferme quelques plantes herbacées, épiphytes, cau- lescentes , de l’Inde; à feuilles distiques, équitantes , ancipitées ; à fleurs ordinaire¬ ment verdâtres , presque solitaires , et sor¬ tant de squammes membranacées. (C. L.) *APORUS (üncpoq, rare), ins. — Genre de notre famille des Sphégiens, groupe des Pompilites , de l’ordre des Hyménoptères, section des Porte - Aiguillon , établi par M. Spinola ( Insecta Liguriœ), et adopté par Latreille et tous les autres entomologistes. Les caract. essentiels de ce g. sont tirés : 1° des mandibules , arquées et bidentées; 2° du thorax , long et convexe ; 5° des ailes antérieures, ayant une cellule radiale étroi¬ te et presque triangulaire ; deux cellules cubitales complètes et le commencement d’une troisième , la seconde recevant deux nervures récurrentes ; 4° des pattes lon¬ gues , avec les jambes garnies d’épines ; et 5° de l’abdomen, ovalaire et presque sessile. On ne connaît que quelques esp. indigè¬ nes de ce genre , dont le type est l’X. bi- volor, Spin. (Bl.) *APOSERÏS ( ûko, près ; ci/îis, laitue ou chicorée), bot. ph. — Genre de la tribu des Chicoracées , parmi les Composées. I! a pour caract. : Capitules mulliflores. Invo- lucre caliculé ou double : l’intérieur 1 - sé¬ rié , 5-8-phylle ; l’extérieur 5- phylle , plus court. Réceptacle nu. Fruits oblongs, ter¬ minés par un bec court et dépourvu d’ai¬ grette. — La seule espèce connue , l’A. fœ- îida, est une plante vivace, du port du Leontodon ou de VHyoseris , glabre ou lé¬ gèrement velue à la face inférieure et sur les nervures des feuilles, lesquelles sont radicales , roncinées , pinnatipartites. La hampe, à peu près égale aux feuiiles , porte un seul capitule de fleurs jaunes. (J. H.) * APOSTASIE. Apostasia. bot. pii. — Genre établi par Blume ( Bijdrag ., p. 423), adopté par Rob. Brown ( In Wallich pl. asiat. rar., t. I, p. 74), et par M. Lindley, qui en a fait le type d’une famille nouvelle, voisine, mais distincte, de la famille des Orchidées, tandis que pour R. Brown, ce g. forme une simple tribu de cette dernière | famille. Voici les caract. du g. Apostasia , tels qu’ils ont été donnés par R. Brown. Le calice est formé de 6 divisions profondes et régulières. Les étamines, au nombre de trois , dont deux anthérifères , ont leurs filets opposés aux deux sépales intérieurs et latéraux, et soudés à leur base avec le sty¬ le, qui est cylindrique. Ce style porte com¬ munément le filament stérile de la troisiè¬ me étamine, un peu au dessus de la réunion des deux autres , et opposé au sépale ex¬ terne et antérieur. Les anthères sont bilo- culaires, et s’ouvrent par une fente longi¬ tudinale; leur pollen est pulvérulent et à grains simples. Le stigmate est obtus, à deux ou trois lobes. Le fruit est une capsu¬ le triloculaire , polysperme , s’ouvrant en trois valves septifères sur le milieu de leur face interne. Les graines sont petites , ovoï¬ des. — Ce genre ne se compose guère en¬ core que de trois espèces : 1° Apostasia odorata Blume ( l . c.); 2° Apostasia Wal- lichii Brown (L c.) , t. LXXXIV, p. 75 ; 3° Apostasia nuda , ibid., t. LXXXV. La pre¬ mière croît sur les parties les plus élevées du mont Salak, dans l’île de Java ; les deux autres ont été récoltées dans les montagnes du Népauî. Ce sont des plantes vivaces ; à tige simple ; portant des feuilles alternes , engainantes, très rapprochées, lancéolées, presque linéaires , très aiguës ; des fleurs jaunes, assez petites, disposées en grappes terminales. (A. R.) *APOSTASIEES. Apostasiaceœ. bot. ph. — Nous avons dit dans l’article pré¬ cédent (lue MM. Lindley et Blume avaient considéré le g. Apostasia comme formant le type d’une famille distincte des Orchi¬ dées , tandis queM. Rob. Brown regardait ce groupe comme une simple tribu de cette dernière famille. Peut - être l’opinion de MM. Lindley et Blume doit-elle être préfé¬ rée , car le g. Apostasia diffère des vérita¬ bles Orchidées par plusieurs caractères im¬ portants, et surtout: 1° par ses trois éta¬ mines , généralement développées , et sou¬ dées par la partie inférieure de leur filet avec un style cylindrique, que termine un stigmate à deux ou trois lobes ; 2° par ses anthères à deux loges, s’ouvrant chacune par un sillon longitudinal, et contenant des grains de pollen simples et distincts , c’est- à-dire non réunis en masses comme dans APO A P O 35 les Orchidées; 3° enfin, par son ovaire, et, par conséquent , par son fruit capsulaire à trois loges, contenant chacune un grand nombre de graines très fines et ovoïdes , s’ouvrant en trois valves septifères sur le milieu de leur face interne , et adhérentes entre elles par le sommet et par leur base. Au genre Apostasia, qui forme le type de cette petite famille, on doit joindre le gen¬ re Neuwiedia de M. Blume , et peut - être le genre Rliyncanthera du même auteur. (A. R.) * APOSTASIMÉRIDES. Apostasi- merides (àirdarxucg , intervalle; //.v , cuis¬ se). 1j\s. — Nom donné par Schoenherr à la deuxième division des Gonatocères dans la famille des Curculionides , et qui se compo¬ se de celles qui ont les pattes antérieures séparées à leur base , et dans l’intervalle desquelles la poitrine est tantôt unie , et tantôt sillonnée. Elle renferme 103 genres, qu’il serait trop long d’énumérer ici, et qui sont répartis dans deux subdivisions, savoir : les Cholides , dont la poitrine, entre les pattes antérieures , est plane et entière , et les Cryptorhynchides , qui ont cette partie plus ou moins creusée pour recevoir la trompe. Voy. ces deux mots. (R.) * APOSURES ( « priv. ; iroûs , pied ; ovpi, queue), ins. — Nom donné par Cu¬ vier à une tribu de Lépidoptères dont les Chenilles sont dépourvues de pattes anales. Telles sont celles des g. Platypteryx , ïlar- pyia et Dicranura . Voy . ces mots. (D.) *APOTEMNOUM (skors^vwje divise). bot. cr. — Genre de Champignons établi par Corda, et rangé par Nees et Henry (Syst. der Pilze , p. 17) parmi les Coniomycè- tes. Il diffère des Stibospores en ce que les spores se divisent spontanément au ni¬ veau des cloisons. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’étudier ce genre. (LÉv.) *APOTERIUM, Blume. bot. pii. — Genre qui paraît appartenir à la famille des Guttifèrcs, et que l’auteur (Bijdr., 218) caractérise comme suit : Calice inapparent. Corolle 4-pétale. Etamines très nombreu¬ ses, submonadelphes par la base; anthères oblongues , longitudinalement déhiscentes. Ovaire 1-ovulé. Style filiforme, infléchi; stigmate pelté , déprimé. Drupe charnu , à noyau 1-sperme. — Ce genre est constitué sur une espèce : arbre de Java, où on le | nomme Suint ri ; ramilles tétragones ; feuilles elliptiques, axillaires, oblongues, obtuses; pédoncules axillaires, fasciculés, courts, pluriflores; pédicelles en ombelle. (Sp.) APOTIIËCE. BOT. CR. — Voy. Al'O- TIlÉCIE. __ (C. M.) APOTHECIE. Apothecium ( ânodr,-/.?,, lieu de réserve), bot. cr. — Acharius dé¬ signait sous le nom d 'Apothecium cette partie des Lichens qui renferme les orga¬ nes de la reproduction. Les Lichénographes français , en traduisant ce mot , en ont sin¬ gulièrement varié la désinence. On trouve , en effet, Apothèce , Apothécie (Brongn.), Apothécion (Fée), Apothèque (DC.). L’eu¬ phonie seule nous fait préférer le second de ces noms. L’Apothécie est composée de deux parties distinctes : le Thalamiurn et YExcipulvm (Voy. ces mots). Dans les Li¬ chens angiocarpcs, ce dernier manque quel¬ quefois. La position, la forme et la couleur des Apothécies, sont d’ailleurs fort variables. Sous le rapport de leur position , elles peu¬ vent être stipitées ( Bœomyces ), sessiles ( Lecidea ) , ou tout à fait enfoncées dans le thalle ( Endoccirpon ). Leur forme est sphéri¬ que dans les Sphérophores , hémisphérique dans les Cladonies et les Biatores, discoïde dans les Parméliées, ovoïde dans les Verru- cariées, et linéaire , simple ou rameuse , dans les Graphidées. Chacune de ces formes est ensuite très diversifiée , selon les différents genres de Lichens, et ces variations servent merveilleusement à mettre de l'ordre dans leur classification, et contribuent à faciliter leur distinction d’espèce à espèce. Quant à la couleur, il faudrait la considérer dans VExcipulum et le Thalamiurn ; mais elle y est trop variée pour qu’on puisse en parler d’une manière générale. Nous renverrons , pour le faire aux mots Excipulum , Lame proligère et Lichen. (C. M.) APOTHÉCION. bot. cr. — Voy. APOTHÉCIE. (G. M.) APOTHÈQUE. - Voyez APOTHɬ CIE. (C. d’O.) * APOTOMA ( ànozôp-Oç , COUpé). TVN. — Nom donné par Rirby à un g. de Coléoptè¬ res pentamères , famille des Malacodermes , qui correspond au g. Telephorus de Sehoef- fer, qui lui est antérieur. Voy. ce mot. (P.) * APQTOME (ùitcTdy.o-: , coupé à pic). 36 t APO r min. — Epithète donnée par Haüy aux cristaux dont les faces, ayant fort peu d’in¬ clinaison, forment un angle très aigu avec leur axe. _ (G. d’O.) * APOTOMODÈKE. Âpolomoderes ( ectroTo.aos, coupé ; Jë/svj , cou), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Cur- culionides , divis. des Brachydérides , établi par M. le comte de Mannerheim , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Ce genre est le même que celui auquel Schoenherr a donné le nom (V Apotomus , qui n’a pu être conservé , attendu qu’il avait été déjà appliqué à un g. créé par Hoffman - segg dans la famille des Carabiques. Le g. Âpotomodère ne renferme qu’une seule esp., originaire de Saint-Domingue, nom¬ mée parle comte de Mannerheim A. latera- lis. Voici les earact. assignés par Schoenherr au g. dont il s’agit : Antennes médiocres ; tige presque claviforme ; les deux premiers articles du funicule assez longs , obeoniques; les autres presque turbinés ; massue en ovale allongée. Tête resserrée et comme coupée derrière les yeux. Rostre assez court, presque plan en dessus, canaliculé au milieu. Cor¬ selet bi-sinué à la base, légèrement dilaté au r milieu , plus étroit antérieurement. Elytres oblongues , presque ovales , convexes ; cha¬ cune d’elles arrondie à la base. Cuisses an¬ térieures légèrement renflées, armées d’une forte dent du côté interne. (D. et C.) * APOTOMOPTERUS (*iror0>o?, cou¬ pé; k rspjy , aile), ins. — Genre de Coléo¬ ptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Simplieipèdes de Dejean , établi par M. Hope ( The Coleopterisfs Manual , 1833, p. 47), sans indication de caracl. — Ce g. a pour type un grand et beau Carabe de la Chine , nommé Prodigus par M. Erichson , et qui se distingue des autres par la base à peine sinuée du prothorax , et surtout par une profonde échancrure à l’extrémité de chaque élytre. ■ (D.) APOTOMUS ( ùitoTc-fjLoç , coupé net , séparé ). ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères , famille des Carabiques , tribu des Searitides, établi par Hoffmansegg, et ad¬ opté par Latreille et M. Dejean. Ce der¬ nier, dans son Species, lui attribue les ca¬ rnet. suivants : Menton articulé. Lèvre su¬ périeure légèrement échancrée ; palpes la¬ biaux très allongés ; le dernier article cy- APP lindrique. Antennes filiformes , à articles allongés et presque cylindriques. Corselet orbicuîaire. Jambes antérieures non pal¬ mées, Hoffmansegg a fondé ce g. sur le Scarit.es rufus de Rossi et d’Olivier. Latreille l’avait d’abord placé dans ses Subulipalpes , près des Bembidium : mais, après un examen plus approfondi, il l’a mis dans cette même tribu, à côté des Ditomus. Les Apotomus sont de très petits insec¬ tes d’une couleur roussâtre , et plus ou moins pubescents , qu’on trouve sous les pierres, où ils paraissent vivre en société. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en mentionne deux esp. seulement :VApot. rufus Oliv., déjà cité, qu’on trouve dans le midi de la France , et VA. testaceus Pej. , de la Russie méridionale. (D.) APPAT, zoom — Ce mot , qui appar¬ tient au vocabulaire de la chasse et de la pêche , sert à désigner certains moyens cm’on emploie pour attirer les animaux dont on veut se saisir. La nature a doué les animaux de moyens semblables pour arriver aux mêmes lins. Les Pics ont la langue couverte d’une humeur visqueuse qui attire les fourmis ; et , pour s’emparer de ces insectes , ils introduisent leur langue dans les fourmilières et les trous d’arbres , d’où ils la retirent chargée de proie. Plu¬ sieurs Poissons jouissent d’une propriété sem¬ blable , entre autres la Baudroie ( Lophius piscatorius ) , qui se- cache dans la vase, agite les appendices vermiformes qui gar¬ nissent sa bouche, et attire les petits pois¬ sons dont elle se nourrit. Pour l’histoire des divers moyens employés par les animaux pour faire tomber en leur puissance les êtres vivants qui servent à leur nourriture , nous renvoyons à l’article instinct des ani¬ maux. (C. d’O.) APPÂT DE VASE, poiss. — Nom vulgaire que l’on donne sur nos côtes à V Ammodyte appat (A mm. tobianus). Voy. ce mot. (Val.) APPENDICE (c’est-à-dire ajouté à). zool. et bot. — Ce mot, très fréquemment employé en zoologie descriptive ainsi qu’en stéréotomie animale, a une véritable va¬ leur , dans le second cas surtout. Il s’appli¬ que principalement aux diverses sortes de membres qui sont ajoutés aux anneaux du APP APP 37 corps des animaux articulés intérieurement ou extérieurement , animaux dont on a fait les deux types ou embranchements des Vertébrés et des Articulés. MM. de Blainville et Savigny ont les pre¬ miers fait voir toute l’importance qu’il fal¬ lait attacher aux Appendices , soit dans la classification des animaux qui les présen¬ tent, soit dans la détermination philoso¬ phique ou la signification des diverses par¬ ties dont le corps est composé. Les Appendices offrant des variations de position dans ces deux grandes catégories d’animaux , et ne se correspondant pas le plus souvent d’une manière homologue , nous indiquerons successivement les ca¬ ractères chez les uns et chez les autres. Animaux vertébrés. — On peut admet¬ tre deux genres d’Appendices : les uns sont pairs ou bilatéraux, et constituent les mem¬ bres ( Voy. ce mot), dont le nombre n’ex¬ cède jamais quatre (ces Appendices n’exis¬ tent pas toujours); les autres sont impairs et placés sur la ligne médiane du corps. M. de Blainville leur donne le nom commun de Lophioderme. Telles sont les nageoires impaires des Poissons. Le même auteur (Osîéographie , fascicule I, p. 8) considère comme constituant une autre sorte d’Appendices les pièces de chaque articulation annulaire du corps des Animaux vertébrés , qui partent bilatérale¬ ment de la pièce médio-infère (sternèbre) ou médio - supère ( vertèbre ). Le nom de cornes qu’elles portent à l’hyoïde , ou ce¬ lui de côtes qu’on leur donne au thorax, leur conviendraient également. Voy. ces mots. C’est parmi cette troisième sorte d’Ap¬ pendices que M. de Blainville range les mâchoires ou appendices des vertèbres de la tête. 11 en admet, comme on le fait généra¬ lement , deux paires : la première ou supé¬ rieure, comprenant l’Apophyse ptérigoïde interne , le palatin, le maxillaire et l’incisif; la seconde ou inférieure, formée par le temporal, les osselets de l’ouïe ( en con¬ nexion avec le bulbe auditif ou rocher ) , l'os de la caisse , le cercle du tympan, et le maxillaire inférieur, composé lui -même de plusieurs pièces chez les Ovipares. On sait que , pour d’autres naturalistes , et particulièrement pour M. Oken , les mâchoires et leurs dépendances seraient des Appendices libres, représentant à la tê¬ te les membres du tronc; bien que toutes deux naissent des vertqbres , tandis que la paire antérieure des membres , lorsqu’elle a un point fixe d’insertion , le prend , au contraire, à la première pièce sternale an¬ térieure, et que la deuxième paire s’articu¬ le seule avec la colonne vertébrale. La considération de la position des qua¬ tre sens spéciaux par rapport aux quatre vertèbres céphaliques semblerait aussi de¬ voir donner un classement particulier des Appendices céphaliques. Peu importe que l’on considère ceux-ci comme des Appen¬ dices libres, c’est-à-dire des membres, ou comme des Appendices costaux ; la premiè¬ re vertèbre ( vomer et os du nez), portant le sens de l’odorat, aurait alors les os incisifs ou intermaxiilaires pour Appendices; la deuxième (frontale ou visuelle) aurait le maxillaire supérieur et ses dépendances ; la troisième (pariétale ou auditive), le tempo¬ ral , le maxillaire inférieur, etc.; et la qua¬ trième (occipitale ou gustative), les cornes antérieures de l’hyoïde. Cette vue théorique a aussi été présentée avec de légères va¬ riantes par plusieurs anatomistes, entre au¬ tres par M. Halmann , et, en France, par Dugès ( Physiol . comp., t. I, p. 344). Animaux articulés. — Chez ceux-ci , la concordance des Appendices céphaliques maxillaires (mandibule, mâchoire, lèvre inférieure ) avec ceux de la locomotion a été facilement démontrée , ainsi que les beaux travaux de M. Savigny l’ont fait voir. D’ailleurs , les anneaux ou articles du corps enveloppent les organes du tronc et rési¬ dent dans le tégument extérieur : aussi les a-t-on partagés en arceaux supérieur et in¬ férieur , qui peuvent avoir chacun des Ap¬ pendices. Les ailes des Hexapodes sont des Appendices de l’arceau supérieur ; les pat¬ tes , les mâchoires, les fausses pattes abdo¬ minales, dépendent de l’arceau inférieur. Tel est le cas de tous les Entomozoaires à pieds articulés ( Hexapodes et Apiropodes , Sav.). Dans le groupe des Vers pourvus d’Ap- pendiccs , ceux-ci , dans la majorité des cas, se présentent avec leur triple caractè¬ re. Ils sont composés de trois parties : une sensoriale , l’autre respiratrice , et latioi- 38 APP AP P sième locomotrice ; celle-ci n’est plus arti¬ culée. Les Crustacés montrent aussi d’une manière évidente que la branchie est , par sa position , dans la dépendance de la pat¬ te. Quant aux Appendices céphaliques sen- soriaux , tels que les antennes et les pédon¬ cules des yeux lorsqu’il y en a , on les con¬ sidère comme des Appendices à part ou de l’arceau supérieur. Les animaux articulés ont rarement des Appendices médians , et seulement à la partie antérieure du corps , comme l’antennule impaire de certaines Néréides , ou à la partie postérieure , com¬ me la tarière , l’aiguillon ; encore la com¬ position originairement binaire de ces Ap¬ pendices postérieurs est -elle facilement dé¬ montrable. Mollusques et Zoophytes. — Les Appen¬ dices des autres animaux sont fort variés de forme ; mais leur signification est plus dif¬ ficile que celle des Appendices des animaux vertébrés. Ce sont, dans beaucoup de cas, de simples pincements ou lobes de la peau , comme les tentacules , ou le pied, ou le tu¬ be des Mollusques, ou des papilles érectiles de celles-ci, comme les Cirrhes des Échi- nodermes , etc. Les cils des animaux infé¬ rieurs , les tentacules des Polypes , les b⬠tons des Oursins , pourraient aussi recevoir ce nom , mais sans qu’il fût possible de leur supposer la moindre analogie avec les Ap¬ pendices des animaux articulés des deux premiers types du règne animal. Nota. — Dans quelques cas , on a donné en particulier le nom d 'Appendice à un petit article qui fait suite à la hanche des insectes , et qu’on appelle plus communé¬ ment le Trochanter. Dans une signification également spécia¬ le , le mot Appendice s’applique, dans dif¬ férents cas , à des prolongements de plu¬ sieurs organes. C’est dans ce sens que l’on dit : les Appendices cœcaux du pylore des Poissons , l’Appendice vermiforme du cæ¬ cum de l’homme , les Appendices cœcaux de l’estomac de certaines Sangsues, des Faucheurs , des Acariens , des Astéries , etc. (P. G.) En botanique , les petits prolonge¬ ments qui garnissent la corolle de cer¬ taines Boraginées s’appellent Appendices ; on donne le même nom aux écailles qui entourent l’ovaire des Graminées , aux prolongements du iimbe des feuilles qui accompagnent le pétiole jusqu’à leur inser¬ tion , et a la partie supérieure de la squam- me de certaines Synanthérées. On appelle Appendice terminal le petit filet qui se prolonge au dessus de l’anthère, et Appendices basilaires les petits prolon¬ gements qui se trouvent quelquefois à la partie inférieure des loges de l’anthère ; on donne encore à ces derniers le nom de Soies. M. Cassini appelle Appendice collectifere l’extrémité des branches du style des Synan¬ thérées , quand le stigmate ne se prolonge pas sur cette partie , qui ne porte que des Collecteurs. Voy. ce mot. (C. d’O.) * APPE N D I C I FO RME . App endici for- mis. bot. — Quand la squamme est entiè¬ rement avortée , et qu’il ne subsiste plus que son appendice , on dit qu’elle est ap- pendiciforme. Ce phénomène se voit dans le Xeranthemum et le Catananche. (C. d’O.) * APPENDICULAIRES. Appendice laris. bot. — M. Turpin ( Essai d'une Ico¬ nographie élémentaire et philosophique des végétaux ) a donné ce nom à des végétaux de deuxième formation, dont la tige, au lieu d’être, comme dans ceux qu’il appelle Axi- fères (voyez ce mot), composée d’un axe sim¬ ple, diversement modifié, donne naissance à des organes appendiculaires tels que les co¬ tylédons, les écailles, les feuilles, etc., et dont la structure organique se compose de tissus cellulaire et vasculaire. Ce groupe com¬ prend les Mousses, les Fougères , les Mono- cotylédones et les Dicotylédones. (C.d’Q.) * APPEADICULAR1A , Sering. , in DC. Prodr. , t. III , p. 114 ( Appendicula- ris , âppendiculé ). bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Rhéxiées, DC. Son auteur lui assigne les caract. suivants : Tube calicinal ovoïde , suburcéolé , inadhérent ; limbe subcampa- nulé , à 4 dents larges et obtuses. Pétales 4 , obovales. Etamines 8 , isomètres ; anthè¬ res déhiscentes au sommet par un seul pore; connectif prolongé au delà des 2 bouts de l’anthère en appendice filiforme , et muni , à l’articulation , de 2 longues soies. Ovaire inadhérent , nu au sommet. Capsule oblon- gue , sèche , 5-loculaire , 5-valve , polysper- me; placentaire central, columnaire , libre I après la déhiscence. Graines cymbiformes, APR AP R à hile basilaire , orbiculaire. — Ce genre ne comprend qu’une seule espèce ( A. thymi- f'olia I)C. — Rhexia thymifolia Bonpl., Rhex ., tab. 50): c’est une herbe (indigène de la Guyane) annuelle, garnie de poils glandulifères. Ses feuilles sont pétiolées , ovales, 5- ou5-nervées , ciliolées- denticu- lées ; les fleurs petites , blanches , en cymes terminales. (Sp.) APPENDICULE. Appendiculum (di¬ minue ri Vappendix , prolongement), zool. — On a jusqu’à ce jour employé cette ex¬ pression pour désigner les épines des Asté¬ ries , ainsi que les branches cartilagineuses qui soutiennent l’enveloppe extérieure du corps de ces animaux ; mais quelques na¬ turalistes s’en servent pour désigner un pe¬ tit Appendice. (C. d’O.) * APPENDICULE. Appendiculatus. — Cette épithète, qui appartient à la Termi¬ nologie générale des sciences naturelles , s’emploie pour désigner des organes qui sont munis d’Appendices. On dit en bota¬ nique qu’une squamme est appendiculée quand elle change brusquement de nature ou de direction à un certain point de sa hau¬ teur, comme dans l’Artichaut. Les anthères, les filets des étamines , les feuilles , la co¬ rolle , etc. , sont dits appendiculés quand ils sont pourvus d’un prolongement quel¬ conque , qui ajoute à la structure de l’or¬ gane , ou constitue , pour ainsi dire , un organe accessoire. C’est dans un sens iden¬ tique qu’on emploie ce mot en zoologie. (C. dJ0.) *APPRESSÉ. Appressus. bot. — Cette expression s’emploie pour désigner la posi¬ tion des branches des rameaux et des feuil¬ les quand ils sont dressés le long de la ti¬ ge. On dit aussi Apprimé. (C. d’O.) A P PRIMÉ, bot. — Synonyme d’AP- PRESSÉ. (C. D’O.) APRADUS , Adans. bot. ph. — Synon. du genre Arctopus, de la famille des Om- bellifères. (Sp.) * APRION, Mail, et Henle ( à priv. ; icpioiv, scie, non dentelé), poiss. — M. Mul¬ ler a établi sous ce nom une troisième division ou sous - genre des Carcharias , caractérisé en ce que les dents de la m⬠choire supérieure et inférieure n’ont pas de dentelures sur leur bord. Il y rapporte trois espèces: une de Java , 39 une de la mer Rouge, et la troisième , des côtes de l’Amérique septentrionale. (Val.) * APRION ( à priv. ; , scie), rvs. — Genre de la famille des Locustiens , de l’ordre des Orthoptères , établi par M. Serville ( Ins. Orthopt. — Suites à Ruff. ) , qui en a tiré les principaux caractères : 1° des palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux , terminés en massue allongée et arrondie à l’extrémité, et cana- liculés au côté interne ; 2° des élytres une fois plus longues que l’abdomen, dilatées au milieu ; et 5° des ailes plus courtes que les élytres. — Ce g., très voisin des Pseudophvl- les , Serv., s’en distingue par les caractères que nous venons d’énoncer ; l’auteur y rap¬ porte deux espèces de l’ile de Java, ce sont les A. virescens et A. ? semivitreum, Serv. (El.) APROCTOME. Aproctomus. aanél. — Genre trop incomplètement connu pour qu’on dise à quel groupe des vers il appar¬ tient ; c’est un de ceux que M. Rafinesque a établis. Voici comment il le caractérise : Corps flottant , gélatineux , déprimé, mutique, sans apparence de bouche, mais à canal ali¬ mentaire interne ; animal transparent, ob- long , à extrémités aiguës. Longueur, un pied. (P. G.) APRON. Aspro ( Asper, rude ). poiss. — Genre de la famille des Percoïdes , qui diffère des Perches en ce que les deux dorsales sont éloignées et ne se touchent pas , et que le museau est saillant et ca¬ verneux. Ce dernier caract. avait fait d’a¬ bord penser à M. Cuvier, ainsi qu’on le voit dans la lre édition du Règne animal, que ce g. devait être rangé parmi les Sciénoï- des ; mais, quand il eut appris, par ses études sur ce poisson, que le palais est hérissé de dents, il n’hésita pas à ramener ce genre aux Percoïdes , auxquels il appartient sans aucun doute. Outre ces principaux caract., il faut aussi remarquer que les Aprons ont le préopercule finement dentelé , l’opercule terminé par une pointe aiguë ; la membrane branchiale a sept rayons; l’estomac est en cul-de-sac peu allongé, trois appendices cœ- caux au pylore, et l’intestin replié deux fois. On ne connaît que deux espèces d’A- pron : l’une , l’Apron commun ( Aspro vul - 40 A PH APH garis ), habite ie Rhône et ses affluents ; on le trouve aussi dans le Danube et les riviè¬ res qui s’y jettent. C’est un petit poisson long de quinze à dix-huit centimètres, d’une couleur ver¬ dâtre, à écailles très rudes. Il était déjà connu de Rondelet. Sa chair est blanche , légère, et agréable au goût. Il fraie en mars et avril; ses œufs sont petits et blanchâtres. Rondelet a donné cette espèce sous le nom d’Apron , que l’on ne connaît plus aux en¬ virons de Lyon, et qui paraît se nommer aujourd’hui Sorcier. On dit que son nom allemand , sur les bords du Danube , est Sirœber. L’autre espèce, beaucoup plus grande, car elle atteint jusqu’à quarante centi¬ mètres, est ie Cingle ou le Zingel ( Perça Zingel, Linn.). Cette espèce, du Danube, ne se trouve pas en France. Le corps est gris- jaunâtre , avec quatre bandes noires longi¬ tudinales; sa chair a les mêmes qualités 'que celles de YÀpron ; et , à cause de sa taille , on le sert sur les meilleures tables. M. de Lacépède avait rangé ces deux Aprons dans son genre Bipteradon , qu’il caractérisait par l’absence de dentelures ou d’épines aux pièces de l’opercule. On voit que ces deux Poissons ne pouvaient appar¬ tenir au genre de M. de Lacépède. (Yàl.) * APROSOPE. Aprosopus ( à priv. ; ko-j , face ). ins. — Genre de Coléo¬ ptères longicornes, de la tribu des Lamiaires, établi par Guérin-Méneville {Icon. Règne anim. , texte ) , très voisin des Hippopsis de Serville , mais remarquable par la lon¬ gueur extraordinaire de sa tête; par son front parallèle au sol ; par sa bouche portée en arrière ; par ses pattes extrêmement courtes, à cuisses renflées et à jambes antérieures ar¬ quées ; par ses antennes beaucoup plus lon¬ gues que le corps , à articles garnis en tous sens de longs poils divergents, dont le pre¬ mier article , un peu plus épais , n’est pas plus long que le troisième. Ce genre est très rapproché de celui que Guérin nomme Euthcia ( loc. cil.) ; mais celui-ci s’en dis¬ tingue par le premier article de ses anten¬ nes, qui est beaucoup plus long que le troi¬ sième, et plus épais. L’espèce unique, type de ce nouveau genre, vient du Brésil , c’est VA. Buquetii , Guer. Il est très allongé, pa¬ rallèle, brun, avec la tête et le corselet cou¬ verts d’un duvet jaune d’ocre, et les patte.* et l’anus noirs. Sa longueur est de vingt et un millimètres , et sa largeur de trois. (C. d’O.) * APROSTERNA ( à priv. ; ^4, de¬ vant; criyîvov , poitrine; sans prosternum). ins. — Sous-genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Lamellicornes, établi par M. Ilope dans le genre Mimela de Kirhy ( Transact . ofthe entomolog. Society, t. I, pag. ii 7) pour y placer une espèce de la Chine nommée par Kirby Mimela nigri- cans, figurée pl. 10, fig. 7, dud. ouvrage. Yoy. le g. mimela. (D.) * APROSTOCETUS. ins.- Genre de la famille des Chaleidiens , de l’ordre des Hyménoptères, établi par M. Westwood (Zool. journ.),e t réuni au g. Entedon, dont il ne diffère pas essentiellement, par M. Wal- ker (. Entom . Mag.) et nous (. Hist. . des anim. art. 4). M. Westwood résume ainsi les cs- ract. les plus saillants de son genre Apro- stocetus : Antennes de huit articles ; les deu¬ xième , troisième, quatrième et cinquième, égaux ; épaississant graduellement. Abdomen allongé, sessile, deux fois aussi long que le thorax; tarière saüiante. Tarses de quatre articles. On ne connaît encore qu’un petit nombre d’espèces de ce genre ; toutes sont indigènes et d’une taille très exiguë. Le type est l’AL caudaius , Westwood. (Bl.) * APROSTOMA ( à priv. ; «pà , devant; Tcôy.x , bouche; bouche non avancée), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, éta¬ bli par M. Guérin-Méneville ( Revue zoolo¬ gique , année 1839, n° 6) sur un nou¬ veau Coléoptère rapporté de Madagascar par M. Goudot. Cet insecte , suivant M. Guérin , est voisin de son g. Calodromus , et lie les Rhvneophores aux Xylophages. Il lui donne le nom spécifique de Filum, et lui assigne les caract. génériques suivants : Antennes filiformes , un peu épaissies vers le bout ; de onze articles légèrement en scie , avec les quatre derniers plus longs. Bouche non avancée ; palpes très visibles , terminées par un article un peu en hache. Tête courte , profondément refendue anté¬ rieurement , avec les antennes insérées en avant et au dessous des yeux. Corselet très r allongé, comprimé sur les côtés. Elytres deux fois plus longues que le corselet, é- APS Ai troites et parallèles. Pattes courtes , à tarses de quatre articles distincts , formant ensem¬ ble deux fois au moins la longueur de la jambe ; le premier plus long que les trois autres réunis. D’après l’examen que nous avons fait nous-même de VApr. filum , il nous a pa¬ ru , par sa tête non prolongée en bec ou en trompe , appartenir à la famille des Xylo¬ phages plutôt qu’à celle des Curculionites , bien que , par sa forme très allongée et presque linéaire , il ait un peu le faciès des Br entes. (D.) APSEUDE (&psucN ;ç, vrai ). crüst. — Genre de l’ordre des Isopodes et de la fa¬ mille des Asellotes, établi par Leach , mais très mal caractérisé par ce savant. On peut le reconnaître aux traits suivants : Les an¬ tennes de la première paire sont courtes , grêles, et terminées par un seul filet; les pattes de la première paire sont terminées par une main didacty le , et celles de la se¬ conde paire par une espèce de rame apîaiie et épineuse ; enfin le sixième et dernier an¬ neau de l’abdomen est très grand, lamelleux, et garni d’une paire d’appendices composées chacune d’un pédoncule cylindrique et d’un long filament détaché. On ne connaît qu’une seule espèce de ce genre , VÂpseude talpi- forme. Desmarets a confondu ce genre avec le g. Eupheus de Risso. (M. E.) APSEUDÉSIE (âÿevtPis, vrai ). polyp. foss. — Genre établi par Lamouroux d’après un petit Polypier fossile des terrains juras¬ siques de la Normandie et caractérisé par cet auteur de la manière suivante : Polypier fos¬ sile presque globuleux, ou hémisphérique, couvert de lames saillantes de 3 à 4 millim. au moins, droites ou peu inclinées, con¬ tournées dans tous les sens , unies ou lisses sur un côté; garnies, sur l’autre, de lamel¬ les presque verticales , variant beaucoup dans leur longueur, leur inclinaison et leur forme. Lamouroux rapproche ce Fossile des Agaricées et des Payonies ; mais sa structure est trop imparfaitement connue pour qu’on puisse assigner sa place dans une classifica¬ tion naturelle. (M. E.) ♦ APS3DA , C. ( â-fig , yoûte ). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Taxicornes , établi par M. Dejean dans la tribu des Diqpériales de Latreille , mais dont il n’a pas publié les caract. Il y rap- APT porte 2 esp., qu’il nomme l’une A. chryso- melina , et l’autre A. inornata ■ ; la première de Carthagène , et la seconde de Cayenne. N’ayant pu nous procurer la vue de ces deux espèces , qui n’ont pas encore été décrites, nous ne pouvons rien dire de plus précis sur le g. qu’elles ont servi à fonder , et nous ne le mentionnons ici que pour mémoire. (D.) A PSI S (ctyts , voûte, arcade), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionites, établi par Germar, et fondu depuis dans le g. Myo- rhinus de Schœnherr. Voy. ce mot. (D.) APTÉNODYTE. Aptenodytes («*?■•< v, sans ailes; plongeur), ois. — Genre établi par Latham , adopté par Vieillot pour une seule des espèces que Latham y avait rangées, et qui est un Gorfou pour Cuvier et pour nous. Voy. ce mot. (Lafr.) ' * APTENODYTES ( «Tt-vjv , sans ailes ; cTütt$s , plongeur), ois. — C’est le nom ad¬ opté par Cuvier pour son genre Manchot. Voy. ce mot. (Lafr.) * APTER ANTHES ( à priv. ; «répov , aile ; «v0ûs , fleur : fleur dépourvue d’aile ). bot. pii. — Mikan a fondé ce g., qui appar¬ tient à la famille des Asclépiadées, sur une plante trouvée dans ces derniers temps dans l’île de Lampedouse.Gussone la décrivit sous le nom de Stapelia europœa ; c’est, jusqu’à présent la seule esp. d’Àsclépiadée charnue trouvée en Europe. Ses caractères sont les suivants : Calice 5 - parti. Corolle rota- cée, 5-fide. Gynostème saillant. Couronne staminale simple, à cinq lobes subtriangu- laires, plans, légèrement tronqués, couches sur le stigmate. Anthères simples ; masses polliniques dressées, fixées par la base. Stig¬ mate plan. Follicules lisses. — La seule esp. connue est une plante vivace charnue , h tiges tétragones lisses , dentées sur les an¬ gles, à l’aisselle desquels naissent des bou¬ quets de fleurs brunes semblables à celles des Bncerosia. (J. D.) APTÈRES. Aptera ( un-repos, privé d’ai- Ies). zool. — On désigne généralement sous ce nom, en zoologie, les animaux articulés dé¬ pourvus d’ailes. Linné et quelques autres na¬ turalistes comprenaient sous cette dénomina¬ tion les Crustacés , les Arachnides, les My¬ riapodes, les Thysanoures, les Parasites, et même les Vers ; en un mot tous les animaux 3* T. II. 42 AP T APT articulés n’acquérant jamais d’ailes à leur état parfait. Plus tard , chacune de ces clas¬ ses ou ordres ayant reçu un nom spécial , Lamarck appliqua le nom d’Aptères seule¬ ment à l’ordre que Latreille a désigné ensuite sous le nom de Syphonaptères. ( Voy. ce mot.) Enfin , dans les derniers ouvrages de Latreille , la dénomination d’Aptères n’a plus été appliquée spécialement à aucun ordre; mais, depuis, on l’emploie adjective¬ ment pour désigner tels ou tels animaux ar¬ ticulés privés d’ailes ; et , dans un sens plus restreint , on dit que la femelle de telle esp. est aptère , c’est-à-dire qu’elle manque d’ailes ou qu’elle n’en a que de rudimen¬ taires. On dit aussi que certains Coléo¬ ptères sont aptères lorsqu’ils manquent de la seconde paire d’ailes , bien qu’ils en aient la première, connue sous le nom d 'élytres; tels sont les Carabes , les Pimélies, etc. — Voy. insectes et articulés. (Bl.) *APTERÏA ( à priv.; ICTSySOV , aile). BOT. ph. — M. Lindley rapporte ce genre, qu’il signe du nom de Nuttal , à la famille des Burmanniacées. Il n’en est nullement ques¬ tion dans Endlicher [Généra plant arum), et nous manquons complètement de rensei¬ gnements à son égard. Voy. Burmannia¬ cées et Burmannia. (C. L.) * APTÉRÏNE. Apterina ( sans ailes), ins. — Genre de l’ordre des Diptères, division des Brachocères, subdivision des Dichœtes , tribu des Muscides , section des Acalyptères, sous-tribu des Sphæroeérides , établi par M. Macquart aux dépens du g. Borborus de Meigen, et dont le nom indique l’absence presque complète des ailes, qui ne sont que rudimentaires. Ses caractères sont : Ecusson hémisphérique ; abdomen oblong , deuxième segment allongé , à ligne enfon¬ cée; pieds finement velus; premier article des tarses postérieurs dilaté ; balanciers non distincts; ailes rudimentaires. — Ce genre se compose d’une seule espèce européenne , À. pedestris , découverte d’abord à Ham¬ bourg par ^ï. Von Vinthen , et retrouvée depuis dans les environs de Lille par M. Macquart. (D.) APTERIX. ois. — Voyez aptéryx. (C. i>’0.) *APTERNUS [uK-epoç, sans ailes), ois. — Sous-g. formé par Swainson pour le Pic tqdactyle, et synonyme du g. Picoïde , La- cépède , qui lui est de beaucoup antérieur. Voy. pic et picinée. (Lafr.) *AP i’ERXYX (tfirrs/îoç, sans ailes), ois. — C’est, dans la classification de Swainson, le g. synonyme de celui d1 Aptéryx , Shaw , plus anciennement formé. Voyez ce dernier mot. _ (Lafr.) APTÉRODICERES. Apterodicera [ünzspos, sans ailes ; Mxepoç, à deux cornes). ins. — Latreille , dans son Généra Crusla - ceorum et Insectorum , désigne ainsi une sous-classe d’insectes , composée de ceux qui sont aptères, ne subissent point de mé¬ tamorphose , et ont deux antennes et six pieds. Elle comprend l’ordre des Thysa- noures et celui des Parasites. Voy. ces deux mots. (D.) * APTEROESSA ( «itts/jos, sans ailes ; sc7c , étant), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Cicindélètes , fondé par M. Hope sur une seule espèce du Coromandel , Cicin - de.la grossa de Fabricius. Il lui donne pour caract. : Corps grand , aptère. Antennes comme celles des Cicindèles. Mandibules cuîtriformes, avec une dent large, striée à sa base, et deux plus petites au bord inter¬ ne. Palpes maxillaires aussi longs que les labiaux ; le 1er est très court , le 2e quatre fois plus long , le 3e moindre que le suivant et dernier; celui-ci est ovale, allongé et tronqué à son extrémité. Menton divisé en deux lobes avancés , avec une dent aiguë au milieu de l’échancrure. Labre court, garni de chaque côté de trois dents aiguës, et dont le milieu se termine par une petite épine. Corselet plus large que la tête , et presque autant que les élytres. Ce g. est très voisin du g. Dromica de M. Dejean, et l’espèce qui lui sert de type est figurée avec les caract. génériques dans un ouvrage de M. Hope , intitulé : The Coleo- pterisVs manual , etc. (2e partie) , qui a paru à Londres en 1858. (D. et C.) APTEROGYNA («irrs^os, privé d’ailes ; 7’jvv), femelle), ins. — Genre de la famille des Mutilliens, de l’ordre des Hyménoptè¬ res , section des Porte-Aiguillon , établi par Latreille, et adopté par tous les entomolo¬ gistes. — Ce g. est parfaitement caractéri¬ sé par des antennes longues, grêles et séta- cées dans les mâles ; un thorax de forme cubique et sans divisions apparentes dans API APT 43 les femelles , et des ailes seulement dans les mâles,’ n’ofTrant que des cellules bra¬ chiales, et une seule cubitale, petite, et de forme rhomboïdale. Les esp. connues de ce g. sont peu nombreuses et propres aux pays chauds. Le type est VA. Olivierii Latr. , d’Arabie. , (Bl.) APTÉRONOTES ( air^s/jo? , sans na¬ geoires ; vwro;, dos), poiss. — Genre de Pois¬ sons ainsi nommé par Lacépède , en môme temps que Bloch l’établissait, dans son édi¬ tion posthume publiée par Schneider, sous le nom de Sternaclius. Il appartient au groupe des Malacoptérygiens apodes, et il est très voisin des Gymnotes. Il s’en distin¬ gue en ce que l’anale est terminée avant d’atteindre le bout de la queue, et en ce qu’il a une nageoire caudale. La tête est oblongue, peu comprimée; le corps est écail¬ leux. Les pièces operculaires sont, comme dans tous les Anguilliformes , cachées sous la peau. Les dents sont en très fin velours, à peine sensibles. On n’en connaît qu’une espèce, originaire d’Amérique comme les autres Gymnotes. (Val.) *APTEROPEDA , C. (cwreaos, sans ai¬ les ; mja'aw, je saute), ins. — Genre de Coléo¬ ptères tétram., famille des Chrysomélines, établi par M. Chevrolat , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue (5e éd.). Ce g. se compose de trois espèces aptères d’Europe qui rentrent dans la 6e division du grand g. Ilalticci d’Illiger, désignée par lui sous le nom de Striatœ. Les caract. en sont , d’après M. Chevrolat : Corselet ponctué, non sillonné transversalement; élytres aux 2 tiers sphériques , avancées et arrondies an¬ térieurement, légèrement acuminées sur les côtés, à stries ponctuées; 1er art. des tar¬ ses postérieurs assez épais, conique, aussi long à lui seul que les deux suivants; épine à l’extrémité du tibia postérieur, aiguë. Corps globuleux , sillonné latéralement, et non ailé. Nous citerons comme type Vllal- tica ciliata d’Olivier. (B. et C.) * APTÉROPHASMIENS ( ««-zpo- , privé d’ailes ; , spectre ). ms. — M. Gray ( Synops. of the sp. belong. to the fam. of phasmid.) a appliqué cette dénomi¬ nation à un groupe qu’il a établi dans la fa¬ mille des Phasmiens , d’après l’absence des ailes ; mais, comme plusieurs de ces Phas¬ miens aptères se trouvent être des larves obtenant des ailes quand elles sont parve¬ nues à l’état d’insectes parfaits, et que d’autres sont des femelles dont les mâles sont ailés , cette division a été rejetée par tous les entomologistes , avec d’autant plus de raison , que la présence ou l’absence des ailes n’offre pas un caractère assez important pour établir des divisions, puisqu’il est sou¬ vent le propre d’un sexe. (Bl.) *APTÉRURE (àrcrs/joç, non ailé ; ou/î*, queue), crust. — Famille de l’ordre des Décapodes et de la section des Anomoures, proposée par Milne-Edwards , et caractéri¬ sée par l’absence d’appendices vers l’extré¬ mité de l’abdomen. Ces Crustacés se rappro¬ chent des Brachyures proprement dits par la forme générale du corps, et constituent qua¬ tre petites tribus naturelles, savoir: lesDro- miens, les Homoliens , les Raniniens et les Pactoles. (M. E.) APTERURUS («flxe/9o$, sans nageoires ; o'jpx, queue), poiss. —Nom que Rafinesque a appliqué aux espèces de Raies , du genre Céphaloptère de Duméril. Voy. ce mot. (Val.) *APTERYGIDA (« priv .; «r kpo'j , aile), ms. — Genre établi par M. Westwood \Gen. syn .) dans la famille des Forficuliens , de l’ordre des Orthoptères , et caractérisé par l’absence des ailes, et par les antennes, com¬ posées seulement de douze articles. Ce g. , qui, d’après nous, ne devrait former qu’une division du g. Forficula , a pour type la F. pedestris Bonn , répandue dans une grande partie de l’Europe. (Bl.) *APTÉRYGIENS. Apterygia (àrrs/ju- yog, sans ailes), moll. — M. Latreillc, dans ses familles naturelles du règne animal, en¬ visageant les Mollusques d’une manière gé¬ nérale et exclusive d’après un caractère de leur organisation, les partage, d’après la pré¬ sence ou l’absence du pied , en deux gran¬ des classes : les Ptérygiens pour ceux qui ont un pied , et les Aptérygiens pour ceux qui manquent de cet organe. Il suffit pres¬ que de rappeler cette division pour en faire sentir les défauts. Il y a des Mollusques acé- phalés ( comme les Huîtres , par exemple ) qui n’ont jamais aucune trace d’un organe locomoteur, et qui se trouveraient séparés des autres Conchifèrcs; tandis que presque tous ceux-ci, réunis à tous les Mollusques gastéropodes, seraient entraînés dans la 44 API À PT classe des Ptérygiens. Les Zoologistes ont reconnu sans doute l’imperfection de ces grandes divisions , et ils n’ont jamais songé à les introduire sérieusement dans la mé¬ thode. Voy. mollusques. (Desh.) *APTÉRYGÏ1VÉES. Apteriginœ (du g. Aptéryx , faisant partie de ce groupe), tus. — Sous-famille de la famille Struthio- uidées de Bonaparte ( Prodromus syst. or- nith . ) , que nous croyons devoir adopter. Ses caract. sont : Bec très allongé, très 4 grêle , analogue à celui des Scolopacidées. Tarses armés de forts éperons. Queue nulle. Cette famille ne se compose que du seul g. Aptéryx. Voy. ce mot. (Lafr.) APTÉRYX. Aptéryx ( uKzepoç , sans ailes ). ois. — Genre faisant partie des Bré¬ vipennes de Cuvier , des Nullipennes de Lesson ( Trait. d’Orn .), et des Coureurs de Temminck. Il fut formé par Shaw sur une esp. unique de la Nouvelle-Zélande , et des plus remarquables dans toute la série orni¬ thologique , puisqu’à des ailes rudimentai¬ res et impropres au vol elle réunit un bec de Courlis ou de Bécasse , et des pattes de Galîinacées. Ses caract. extérieurs sont : Bec très long, grêle , droit , mou , sillonné de chaque côté, par une rainure tubuleuse; renflé et recourbé à sa pointe , près de la¬ quelle sont percées les narines, en forme de trous ; base du bec couverte d’une cire garnie de poils. Ailes presque nulîes , ter¬ minées en moignon muni d’un ongle fort et arqué. Tarses très robustes , très courts , scutellés en avant, terminés par quatre doigts vigoureux, trois devant, un derrière ; entièrement libres, et munis d’ongles robus¬ tes, acérés et droits. Queue nulle. La seule dépouille de l’esp. type connue existait depuis long-temps en Angleterre , et faisait présumer fortement que ce genre devait faire partie des Brévipennes , îors- qu’en 1838, le corps de cet oiseau étant par¬ venu à Londres , on a reconnu que toute son anatomie et son ostéologie venaient confirmer ces présomptions. Les os, effecti¬ vement , ne sont point percés pour l’intro¬ duction de l’air , qui n’entre pas non plus dans la cavité abdominale. Le sternum est d’une petitesse remarquable , et dépourvu de crête ou bréchet , comme chez les Bré- vipennes; il en diffère cependant par la pré¬ sence de deux trous circulaires , situés de chaque côté de la ligne médiane , près de la grande échancrure antérieure*, et par la dimension beaucoup plus forte des deux échancrures postérieures. Du reste, tout l’appareil alaire n’est que rudimentaire et atrophié, comme chez les Autruches, et il n’y a que quelques pennes courtes et fortes , attachées au métacarpe. Toute son ostéolo¬ gie le lie donc intimement avec le groupe des Autruches , quoique les deux trous ou¬ verts entre l’origine des muscles pectoraux soient une des singulières bizarreries du squelette de cet oiseau. Dans la longueur du fémur, on commence à reconnaître une dé¬ viation du type Autruche , dit M. Owen, et une tendance vers le type Gallinacé dans la brièveté du segment métatarsal. Le déve¬ loppement du pouce est une autre dévia¬ tion qui , selon le même auteur , le rappro¬ cherait du Dodo , qu’il range dans le grou¬ pe Autruche. Tout en ne pouvant figurer que dans l’ordre des Brévipennes, ce singu¬ lier oiseau forme transition , par ses pattes , avec celui des Gallinacés , et , par son bec , avec celui des Échassiers. M. Owen a donné les détails les plus circonstanciés sur son anatomie dans les Proceedings , 4838, p. 47, 71 et 103. L’Aptéryx austral ( Aptéryx australis , Shaw) est de la taille d’une Poule. Son plu¬ mage est brun-ferrugineux, décomposé, et tombant comme celui de l’Emeu de la Nouvelle-Hollande; son bec rappelle, pour la forme , celui de la Bécasse , et ses pieds robustes , voisins de ceux des Gallinacés , en font un oiseau mixte des plus singuliers. Les derniers renseignements que l’on ait sur les mœurs de cet oiseau ont été fournis par M. Cunningham à la Société zoologique de Londres en mai 1839 , et communiqués par les nouveaux Zélandais eux-mêmes, par l’entremise des missionnaires. Nous en ex¬ trayons ce qui suit : « Cet oiseau , que les naturels appellent Envi , se tient dans les forêts les plus four¬ rées et les plus sombres de l’île du Nord. Dans ces humides forêts , il reste blotti le jour sous des touffes de grandes herbes ma¬ récageuses , espèce de Carex abondant par¬ tout dans ces bois, ou se cache , pour mieux éviter la clarté du jour , dans des cavités qui sont entre les racines de l’arbre Rata (le Metrosideros robusta A.C. — N. S.). C’est APT API 45 là aussi qu’il construit son nid , très peu soigné, et où il ne pond qu’un œuf, de la grosseur à peu près de celui d’un Canard ou d’un Oie. Aussitôt qu’il fait nuit, il se met en marche pour chercher sa nourritu¬ re, qui, d’après tous les renseignements connus, ne consiste uniquement qu’en vers, qu’il attrape en grattant le sol avec ses pat¬ tes , et introduisant son long bec dans les terrains mous et marécageux qui le recou¬ vrent en certains lieux. Il n’est pas douteux qu’un instinct particulier et puissant lui sert à trouver la nuit ces endroits où sa nourriture abonde , car ses yeux sont fort petits ; mais à l’orifice de ses narines , pla¬ cées à l’extrémité de sa mandibule supé¬ rieure , réside probablement une grande finesse d’odorat. » Le Kiwi ne vit point en troupes, et on le rencontre presque toujours par paires, mâle et femelle. Son cri , pendant la nuit , ressemble à un fort coup de sifflet , et c’est en imitant ce cri que les naturels parvien¬ nent à les attirer. Ils s’en emparent alors soit en lâchant des Chiens après eux ou en les éblouissant par l’apparition subite d’une torche allumée qu’ils tiennent cachée sous leur natte. Ils peuvent ainsi les prendre tous vivants en les saisissant par le cou. Ils choisissent, pour faire cette chasse , les nuits les plus obscures ; et , comme ils peu¬ vent distinguer au cri le mâle de la femel¬ le , ils commencent toujours par s’emparer de celle-ci , sachant bien qu’alors iis pren¬ dront facilement le mâle , qui ne s’éloigne pas du lieu, pour chercher et protéger sa compagne. « Lorsque le Kiwi est inquiété dans sa forêt , il se sauve précipitamment vers son obscure retraite, et avec une vitesse incroya¬ ble , quoique ses jambes , d’après leur briè¬ veté et leur grosseur, paraissent plus pro¬ pres à fouiller qu’à se mouvoir rapidement. Elles sont pour lui un puissant moyen de défense , et , lorsqu’il est sur le point d’être saisi par les naturels et leurs petits Chiens, il s’en sert avec avantage contre ceux de ces Chiens qui ne savent pas s’en garantir en le saisissant. «Avant l’arrivée des Européens à la Nou¬ velle-Zélande, les naturels se livraient sou¬ vent à cette chasse, tant pour se nourrir de la chair du Kiwi que [tour employer ses plumes à la fabrication et à l’ornement de leurs nattes , en les cousant sur des tissus de leur lin indigène. Ils avaient même fini par en détruire l’esp. dans quelques dis¬ tricts où ils étaient abondants autrefois ; et aujourd’hui , quoiqu’il se rencontre encore dans les cantons boisés et moins habités , on ne se le procure que difficilement , par¬ ce que les naturels , ayant déjà perdu de leur ancienne vigueur et de leur énergie , depuis qu’ils ont adopté les usages des Eu¬ ropéens , se décident difficilement , même pour une récompense assez forte , à passer une nuit obscure à la recherche de cet oi¬ seau , et , sans leur aide , il n’y a pas moyen de se le procurer. » M. Cunningham ajoute que « quelques naturels , habitants du district du Cap de l’est au sud de la Baie des îles , lieu où il avait recueilli l’Aptéryx qu’il adressait à la Société zoologique , lui avaient fait observer que les Kiwis de leurs forêts étaient beau¬ coup plus grands et plus forts que celui-ci , qu’il avait recueilli près des missions, sur la rivière d’Hokianga , et il en conclut que ces individus, d’un canton plus méridional, pourraient bien appartenir à une espèce différente. » J’ajouterai , à propos de la taille de cet oiseau , qu’ayant examiné dernièrement à Londres les trois individus que possède la Société zoologique, j’ai été fort surpris de voir que ces oiseaux n’étaient guère que de la grosseur d’une Poule , m’étant figuré , d’après la description que j’en avais lue , qu’ils étaient au moins de celle d’un Din¬ don. (Lafr.) * APTÏNOTHRIPS ( sans ailes; 0/îèr' , genre d’insectes), ixs. — M. Haliday ( Entom. Magaz. ) a établi sous ce nom , dans la famille des Thripsiens, de l’ordre des lîémiptères-homoptères, un sous- genre caractérisé , d’après cet auteur, par l’absence des ocelles et des ailes. Ces Apti- nothrips ressemblent du reste complète¬ ment aux Thrips , et nous ne serions pas surpris qu’ils n’en fussent que des individus n’ayant pas encore acquis tout leur déve¬ loppement; mais un nouvel examen serait indispensable pour détruire ou corroborer cette présomption. M. Haliday donne com¬ me tvpc de son sous-genre le Thrips ru fa, Gmclin. ( B i. . } 48 ÀPT APT AFTmUS,C.(^v, saris ailes ; qui ne peut voler), ms. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Troncatipennes, établi par Bonelli et adopté par M. Dejean, qui, dans son Species , le caractérise de la manière suivante : Der¬ nier article des palpes un peu plus gros que les précédents, et allant un peu en grossis¬ sant vers l’extrémité. Antennes filiformes. Lèvre supérieure courte, et laissant les man¬ dibules à découvert. Point de dent, ou une très petite au milieu de l’échancrure du menton. Les trois premiers articles des tar¬ ses antérieurs sensiblement dilatés dans les mâles. Point d’ailes. Corselet cordiforme. f Elytres ovales, allant en s’élargissant vers l’extrémité. Les Aptinus ont le plus grand rapport avec les Brachines, auxquels Latreille les a réunis -, cependant M. Dejean pense qu’ils doivent en être séparés, parce que, indépen¬ damment de l’absence des ailes , ils présen¬ tent constamment , suivant lui , les caract. suivants : Les trois premiers articles des tarses antérieurs sont toujours sensiblement dilatés dans les mâles, tandis que cette di¬ latation n’est presque pas sensible dans les Brachines ; les élytres sont tronquées obli¬ quement à l’extrémité, de manière à former un angle rentrant dont l’extrémité de la su¬ ture est le sommet ; tandis que, dans les Brachines , les élytres sont tronquées car¬ rément ; les élytres sont aussi plus ovales, et elles vont en s’élargissant vers l’extrémité; tandis qu’elles sont ordinairement plus car¬ rées et plus parallèles dans les Brachines. Cependant il est vrai de dire que quelques espèces de ce dernier g. présentent aussi ce caractère. M. Solier sépare non seulement les Ap¬ tinus des Brachinus comme M. Dejean , mais il en retranche plusieurs espèces avec lesquelles il forme un troisième genre, qu’il nomme Pherosophus. M. Brullé ne trouve pas ces trois coupes génériques suffisamment caractérisées, et n’adopte que celle des Bra¬ chinus, comme Latreille. Les bornes qui nous sont imposées ne nous permettent pas de rapporter ici les raisons sur lesquelles il fonde son opinion ; on peut consulter à cet égard son mémoire, inséré dans les Ann . de la Soc. cntom. de France, t. ÎY, 3e trim. 1833, pag. 621. Quant au g. Aptinus tel que M. Dejean le caractérise, il renferme, d’après son der¬ nier Catalogue, seize espèces, dont sept d’A¬ frique, deux d’Amérique et sept d’Europe. Nous citerons parmi ces dernières , comme type du g., VApt. ballista d’Hlig. , qui se trouve en Espagne et dans le midi de la France. Cette esp., qui est la même que le Brach. displosor de M. Léon Dufour , est figurée dans 1 ''Iconographie des Coléoptères d’Europe. (D.) *APTOPUS( ùnT'Jjç, stable, ferme ; pied), ins. — Genre de l’ordre des Coléo¬ ptères pentamères, famille des Sternoxes , ? tribu des Elatérides, établi par Eschscholtz, qui lui donne pour caractères : Tarses dé¬ pourvus de pelote. Ongles en scie. Yeux globuleux. Angles du thorax très courts. M. Dejean a adopté ce genre dans son der¬ nier Catalogue, et il y rapporte trois espèces, dont deux du Brésil , et une de Mexico. Cette dernière, qu’il nomme A. venator , a été appelée A. pruinosus par M. Chevrolat. (D. et C.) *APTOSïMUM, Burchell, fide Benth., in Bot. reg., suh tab. 1852 ( à priv. ; nrch- Gipos , caduc ; parce que le fruit persiste après la déhiscence). — Peliostomum, Benth., ibid. — Ohlendorffia, Lehm. bot. pii. — Genre de la famille des Scrophularinées , tribu des Salpiglossidées de M. Bentham , qui lui assigne pour caract. : Calice campa- nulé, semi-5-fide, 2-bractéolé à la base. Co¬ rolle à tube évasé au dessus du calice , res¬ serré à la base; limbe sub-2-labié, à cinq lobes arrondis, plans, presque égaux. Éta¬ mines didynames, déclinées ; anthères sub- dithèques, velues au dos; bourses confluen¬ tes , déhiscentes par une seule fente trans¬ verse; celles des étamines supérieures plus petites, souvent abortives. Style indivisé, terminé par un stigmate très légèrement 2- lobé. Capsule courte , obeordiforme , sub- giobuleuse à la base , comprimée au som¬ met , 2-îoculaire , courtement 4-valve au sommet, à la fois septicide et loculicide. Graines subtrigones , strophiolées. — Sous- arbrisseaux raides, le plus souvent diffus ou touffus. Fleurs axillaires. Ce g., qui com¬ prend six esp., appartient aux environs du Cap. (Sp.) * APTUS. sus. — M. Kahn [Wanzenar- tigen Jnsckt. ) emploie cette dénomination APL pour désigner un genre de la famille des Béduviens, de l’ordre des Hémiptères, exac¬ tement synonyme de Nabis. Voy. ce mot. (Bl.) APTYCHUS. moll. foss. — Voyez TRIGONELLITE. (C. D’O.) APULEJA, Martius. bot. ph.— Genre de la famille des Légumineuses , sous- ordre des Césalpiniées , tribu des Cas- siées , que son auteur dit voisin de VExo- stylis, , et dont il expose les caract. ( Herb . Flor. Brasil. in Flora, 1837, t. II, p. 175 , comme il suit : Calice urcéolé, 3-parti. Pé¬ tales 3, courtement onguiculés, presque éta¬ lés. Quelquefois le calice est 4-parti , et la corolle 4-pétale. Etamines 3, saillantes, insérées devant les segments calicinaux ; fi¬ lets filiformes; anthères linéaires-oblongues, 2-thèques. Ovaire linéaire-oblong , compri¬ mé , pauci-ovulé. Style courbé ; stigmate grand, disciforme. — Ce g. est fondé sur une seule espèce {A. prœcox, Mart. loc. cit.) ; c’est un arbre des environs de Rio-Janeiro; ses feuilles sont imparipennées, 9-1 5-folio- lées ( à folioles alternes , non stipellées ) , à stipules caduques ; les fleurs sont blanches, plus précoces que les feuilles , et disposées en corymbes bractéolés; les pédoncules, les calices, les filets des étamines et ies pistils , sont couverts d’un duvet soyeux roussâtre. (Sp.) A PUS ( à priv .; ^oy*, pied), ois. — Nom donné par Scopoli au g. Martinet. Voy. ce mot. (Lafr„) APUS ( à augmentatif ; koï?, pied), crust. — Genre très remarquable de l’ordre des Crustacés branchiopodes , caractérisé par l’existence d’une grande carapace scutifor- me , qui recouvre la tête et le thorax ; de pattes-mâchoires rameuses , de pattes bran¬ chiales au nombre de soixante paires en¬ viron , et d’une espèce de queue formée par 2 appendices sétacés très longs. Ces ani¬ maux habitent les eaux douces et atteignent à peu près deux pouces de long. (M. E.) APUS ( « priv. ; it o7s, pied), bot. cr. *— Mot synonyme de sessile, et qui s’applique aux Champignons dont le chapeau ou la par¬ tie qui supporte les organes de la fructifi¬ cation adhère par un point, ou par un bord seulement, aux corps sur lesquels ils se sont développés. Dans les Agarics , les Po¬ lypores, les Hydnes, etc., il y a toujours une AQU 47 section désignée sous le nom tfApus, et qui comprend toutes les espèces sessiles. (Lév.) * APYRE ( à priv. ; nvp f feu ; c’est-à- dire infusible), min. — Nom donné à un minéral que l’on avait d’abord rapproché des Fcldspaths, mais dont on a fait depuis une espèce, sous le nom de Macle ou d’An- dalousite. On avait remarqué qu’il se distin¬ guait des Feldspaths ordinaires par son in¬ fusibilité; et on le nommait, en conséquen¬ ce, Feldspath apyre. — Voy. macle. (Del.) *AFYRITE ( à priv. ; nùp , feu), min. — Nom d’une espèce particulière de Tourma¬ lines, qui se distingue des autres par une plus grande résistance à la fusion. — Voy. Tour¬ maline. (Del.) AQUARIA (Aquarius, pris substanti¬ vement pour Arrosoir, qui concerne l’eau). moll. —Le genre Arrosoir était depuis long¬ temps établi par Bruguière et parLamarck, lorsque M. Perry le créa de nouveau dans sa Conchyliologie sous le nom d Aquaria, qui n’a point été adopté. Voy. arrosoir. (Desh.) AQUARIUS ( Aquarius , qui concerne l’eau), ins. — Nom donné par Schellen- berg )Hémipt. suec.) à un genre de l’ordre des Hémiptères ayant déjà reçu de Fabri- cius la dénomination d 'Hydromelra. Voy. ce mot. (Bl.) AQUARTIA. bot. pii. — Lisez Ac~ quartia, Jacq., Plant, am. Voyez sola- NUM. (C. L.) AQUATILE. Aquatilis. bot. — Syn. inusité d’ aquatiques. (C. d’O.) * AQUATIQUE. Aquaticus. bot. — Voyez aquatiques. (C. d’O.) * AQUATIQUES. Aquatilia. zool. bot. — Cette dénomination , donnée à diffé¬ rentes div. du règne animal, s’applique à tous les animaux qui vivent dans l’eau ou sur ses bords. Boddaert a donné le nom d’Aquati- ques à une section de la classe des Mammi¬ fères; Latreille, Ritgen et Carus, à une sec¬ tion de celle des oiseaux; Cuvier, à une fa¬ mille de la classe des Mollusques; Latreille, à une division de celle des Crustacés , La- mark , à une tribu de la famille des Cimici- des , et Walckenaër, à une division de sa tribu des Araignées. — En Botanique, on donne ce nom aux plantes qui vivent dans 48 ÀQU l’eau, sur le bord des rivières et des ruis¬ seaux , ou bien dans les lieux humides et inondés. Les racines des plantes qui nais¬ sent dans l’eau , comme celles des Lemna et des Utriculaires, prennent aussi le nom d’ Aquatiques . _ (C. d’O.) AQUIFOLIACÉES. bot. — Voyez ILICINÉES. (Ad. J.) AQUIFOLIUM, Tourn. Aquifolium, Mort. bot. pïi. — Synonyme du genre llex, Linn., delà famille des Aquifoliacées ou Ili- cinées. Chez les anciens botanistes, le nom (V Aquifolium désignait spécialement le Houx (llex Aquifolium, L.}. (Sp.) AQUILA. ois. — Synonyme latin d’Ai- gle. Voy. ce mot. (C. d’O.) AQUILAIRE. Aquilaria Schreb. ( Âqui - la, Aigle), bot. ph. — Genre type de la famille des Aquilarinées ou Âquilariacées. M. Àrnott ( in ïïook., le. Plant. , tab. 6 ) lui a assigné les caractères suivants : Calice turbiné, coriace, 5-fide; tube garni en de¬ dans de dix squammuîes délléchies, velues , alternes avec les étamines. Étamines 10 , toutes fertiles , insérées au tube calicinal ; filets courts. Ovaire non stipité, oboYé, ob¬ tus. Stigmate sessile, convexe. Capsule li¬ gneuse, 2-loculaire, 2-valve, 1-sperme. Ar¬ bres. Feuilles subsessiles. Fleurs petites, disposées en ombelles latérales et termina¬ les , subsessiles ; pédicelles courts, filifor¬ mes. Ce genre est propre à l’Asie équatoriale ; on y rapporte quatre espèces, dont une seule est bien avérée : c’est l’A. Âgallocha , Roxb., indigène, dans les montagnes du Thibet, en¬ tre les 24° et 25° de lat. nord. Cet arbre produit le bois odorant connu sous les noms de bois c VAlo'es , Agalloche ou Calambac ; sa substance odorante est une huile essen¬ tielle contenue dans des veines d’une cou¬ leur foncée, éparses dans le corps du vieux bois ; cette huile , qu’on extrait en faisant bouillir le bois d’Agalloche dans de l’eau , est un parfum très estimé par les Orientaux, qui l’appellent Aggur ou Uggor. (Sp.) AQUILARIACEES. bot. pu.— Voy. AQUILARINÉES. (Ad. J.) * AQUILARINÉES. bot. ph. - Ce nom, que M. Lindley a changé en celui d’A- quilariacées, a été donné par M. R. Brown à une petite famille de plantes dicotylédones à étamines périgynes, qui offre les caract. AQU suivants : Calice à cinq divisions, dont le tube s’allonge en cylindre ou se raccourcit en coupe, et présente, insérées à son ouverture, cinq ou six squammuîes velues. Etamines en nombre égal ou double, insérées un peu plus bas , opposées dans le premier cas aux divisions caiicinales, à filets courts, à an¬ thères introrses, biloculaires , attachées par le dos et s’ouvrant en dedans par une fente longitudinale. Ovaire libre , sessile ou stipité, comprimé , offrant , dans une loge unique, deux placentas correspondant à ses deux faces aplaties , assez saillants pour se toucher presque, et former ainsi une cloison apparente au milieu de la loge, portant cha¬ cun, suspendu à son sommet, un ovule ana- trope. Stigmate simple en tète, sessile, ou porté sur un style terminal et filiforme. Capsule de meme forme que l’ovaire, se sé¬ parant en deux valves placentifères par leur milieu. Beux graines, ou une seule par avor¬ tement , suspendues à un long funicule di¬ laté en manière d’arille, dépourvues de pé- risperme, à radicule courte et supère, à co¬ tylédons charnus et droits. Les esp. fort peu nombreuses de cette famiile sont des arbres ou arbrisseaux ori¬ ginaires de l’Inde et de la Chine ; à feuilles alternes, dépourvues de stipules, très en¬ tières ; à Heurs disposées en petits faisceaux sessiles ou en ombelles aux aisselles des feuil¬ les ou à l’extrémité des rameaux. Genres : Aquilaria , Lam. ( avec lequel semble devoir se confondre V Ophispermum, Lour. ) ; Gyrinops , Gœrtn. (Ad. J.) AQUILE. Aquilus (. Aquilus , de couleur sombre), moll. — Genre inutile créé par Montfort, dans le t. II de sa Conchyliologie pour le Murex cutaceus de Linné , qui of¬ fre tous les caract. du g. Triton de Lamarck. Voy. triton. (Desh.) AQUILEGIA (Aquilegia, nom latin de cette plante), bot. ph. — Voy. ancolie. (Sp.) AQUÏLICÎA, L. bot. ph. — Double emploi du g. Leea, L., de la famiile des Am- pélidées. (SP.) AQUILIMÉES. Âquilinœ ( Âquila , aigle ). ois. — S.-famille de notre famille Fal- conidée , ayant pour caract. : Proportions en général fortes. Bec robuste, droit depuis sa base , et ne se courbant que vers le tiers de sa longueur , son extrémité se proion- ARA 40 AQU géant en pointe tombante et plus ou moins longue. Ailes longues , les rémiges primai¬ res s’étendant souvent jusqu’à l’extrémité de la queue ; celle-ci courte ou médiocre , carrée ou légèrement arrondie, rarement conique. Pieds robustes , à tarses courts ou médiocres , souvent emplumés ; ongles puis¬ sants , très acérés , ou canaliculés et fort tranchants sur leurs bords internes, ou cy- lindracés, et , alors , singulièrement longs et arqués. Oiseaux chasseurs et pêcheurs. Des différents genres qui composent cette sous-famille, les uns se nourrissent de Mam¬ mifères et de gros gibier ; les autres , de menues espèces et même d’însectes ; d’au¬ tres, de Poissons et Animaux marins; d’au¬ tres enfin, de Poissons d’eau douce. Tous, sans montrer dans leur chasse le courage et l’audace des Accipitrinées et des Falconi- dées , en ont cependant beaucoup plus que les espèces des sous - familles précédentes , les Butéoninées et les Milvinées. Nous avons cru devoir former un genre, sous le nom d Aclithyete ( Ichthyetus ), du Falco ichthyetus d’Horsfield, figuré dans le n° 5 de ses Zool. research. in Java , le Py- gargue ichthyophage ( Less. , Tr. ) , parce que cet oiseau , qui , d’après Horsfield , ne vit que de Poissons d'eau douce , qu’il pê¬ che dans les grands lacs et les rivières de Java, a, ainsi que notre Balbusard, des on¬ gles d’une longueur et d’une courbure ex¬ traordinaires, arrondis et non canaliculés en dessous ; mais , comme il n’en a ni les tarses réticulés ni la coupe d’ailes, il for¬ me pour nous un genre distinct , quoique très voisin. — Les Rosthrames de Lesson ( Cymindis de Temminck ) , quoique de di¬ mension bien inférieure , sont aussi de ra¬ paces pêcheurs d’eau douce , chez lesquels la forme de bec et d’ongles particulière à ce groupe est poussée à son maximum, Les Rachas , rangés jusqu’ici dans les Buses , mais que leurs habitudes plus courageuses et leurs armes plus puissantes ont fait grouper par Vigors dans un genre particu¬ lier, sous le nom d Alœmatornis , doivent encore prendre place dans nos Aquilinées. — Seulement, à l’imitation de M. Robert Gray , nous substituerons à ce nom d "’Rœ- matornis, déjà employé antérieurement par Swainson , celui de Spilornis (Gray). Notre sous-famille Aquilinée se compose¬ ra donc des g. Rosthrame , Pygargue, Bal- busard , Ichthyète , Bateleur ( genres pis¬ civores), Circaïte , Bacha et Aigle (genres carnivores). Voy. ces mots. (Lafr.) * AQU1PARES. ( Aquâ parère , en¬ gendrer dans l’eau), rept. — M. de Blain- ville donne ce nom à un groupe qui com¬ prend la majeure partie des Batraciens anoures, tous ceux qui, comme les Grenouil¬ les, les Crapauds, etc., déposent leurs œufs dans l’eau pour les y faire éclore. Les Pipas, dont les œufs sont, après la ponte, placés sur le dos des femelles et y passent leur vie embryonaire et de têtards , sont seuls exceptés, et reçoivent le nom de Dorsipares. (P. G.) *AQUÏTÈLES. arach.— M. Walcke- naër, après avoir divisé les Araignées en deux tions, les terrestres et les aquatiques , ajou¬ te au nom d’ Aquatiques la dénomination tfAquitèles comme sous-section. Les Aqui- tèles se composent du seul genre argiro- neta. Voy. ce mot. (Bl.) ARA. Ara, Brisson. — Macrocercus , Yieillot. ois. — La plupart des auteurs ont distingué sous ce nom d '‘Aras les grandes espèces de Perroquets du Nouveau-Monde , à queue longue et pointue , et remarquables autant par leur grande taille que par la ri¬ che bigarrure de leurs couleurs. Brisson, adoptant comme générique cette dénomination d ''Ara, qui n’est autre qu’une imitation des cris rauques de ces oiseaux , crut devoir l’employer également en latin. Yieillot, l’adoptant aussi plus tard, la ren¬ dit en latin par le nom générique de Macro¬ cercus, assez généralement employé depuis. Dans ces derniers temps, cependant, YYa- gler , dans sa Monographie , lui substitua celui de Sittace , et M. Bourjot Saint-Hilai¬ re , dans son 3e volume des Perroquets de Levaillant, celui d’Arara. Celui d’Ara de Brisson étant le plus ancien , nous croyons devoir l’adopter , comme vient de le faire aussi M. Robert Gray, dans sa nouvelle liste des genres des Oiseaux, où il a cherché à rendre aux genres comme aux espèces leurs plus anciennes dénominations. La plupart des esp. que l’on a désignées par ce nom étant remarquables , entre tou¬ tes celles d’Amérique, par leur grande taille, la longueur extrême de leur queue et la nudité de leurs joues , il était assez naturel 4 T. II. 50 ARA AH A d’en former un groupe ou un genre à part ; j d’autres , ne présentant ces caract. qu’à un degré moins élevé , n’ayant meme souvent de nu sur la face que le tour des yeux ou quelque petite partie des joues, furent nommées par Levaillant Perruches - Aras ; d’autres enfin, ne présentant plus sur la face aucune partie nue , reçurent simple¬ ment le nom de Perruches. Wagler n’ayant pu trouver ( dit - il dans sa Monographie des Perroquets ) des carac¬ tères génériques suffisants pour établir par¬ mi les Perroquets à longue queue d’Amé¬ rique ces trois distinctions , les a tous réu¬ nis et confondus sous le même nom géné¬ rique de Sittace. Il est certain qu’il est à peu près impossible d’établir la moindre délimitation un peu rigoureuse entre ces trois groupes américains , et qu’ici , plus encore peut-être que dans beaucoup d’au¬ tres grands genres nombreux en espèces, on trouve des transitions graduées et abondan¬ tes. Si on adopte comme caract. génériques pour le g. Ara la nudité des joues , des lo- nim et du menton , jointe à la plus forte taille et à la plus grande queue , on se voit sur-le-champ obligé d’en distraire VAra hyacinthe , figuré dans la galerie de Vieil¬ lot , pl. 24, qui , quoique le géant de tout le -groupe, et offrant tous ses autres caractères d’énormité de bec , de longueur de queue , etc., portés même au maximum, a néan¬ moins les joues emplumées , et n’a de nu que le tour de l’œil , et une bande entou¬ rant la mandibule inférieure, line autre esp. un peu moindre que celle-ci , mais égale aux autres grandes esp. , l’Ara azuvert ( Macrocercus glaucus , Vieillot), a la face encore plus emplumée , n’ayant qu’un cer¬ cle très étroit autour de l’œil et une plaque à l’ouverture du bec dénués de plumes. Elle doit donc en être également éloignée , tan¬ dis qu’on admettra comme Aras , ainsi que l’a fait Vieillot, la Perruche-Ara de Ikifïon (Enl., 864) , sous le nom (VAra ma- kavouana ; VAra d’Illiger, l’Ara severa ou maracana , esp. infiniment moindres que les deux que nous venons de citer , et pré¬ sentant , en outre , une nudité faciale beau¬ coup moins étendue que chez les esp. types, l’Ara Macao , l’Ara rauna, l’Ara militai¬ re et l’Ara canga , figuré, Ois., pl. 5, Cg. 1, de ce Dictionnaire. Les esp. dont on a fait un second g., sous le nom de Perruches- Aras, présentent en¬ tre elles au moins autant de différence , quant au caract. de nudité faciale, que les grandes esp. d’Aras : car les unes ont une portion de la joue et les lorum nus ; les autres n’ont qu’un petit cercle étroit autour de l’œil dénué de plumes , et viennent se fondre, par conséquent, avec celles qui ont cette partie emplumée , les Perruches pro¬ prement dites. Nous pensons donc , comme Wagler , qu’on ne peut, sans déranger l’ordre natu¬ rel , former trois genres différents de ces Perroquets à longue queue conique, du Nou¬ veau-Monde; mais, pour ne pas nous trou¬ ver en opposition avec la plupart des au¬ teurs modernes , nous proposerons, tout en n’adoptant que le seul g. Ara , de lui lais¬ ser pour sous -genres les Pcrriches-Aras et les Perriches à longue queue de Buffon. Les caract. du genre Ara seront alors : Bec très fort. La mandibule supérieure élevée, très arquée , terminée par une poin¬ te descendante fort allongée , et dépassant de beaucoup l’inférieure ; cette pointe mu¬ nie en dedans de petites stries élevées, obliques, en forme de chevrons brisés , très rapprochées ; ses bords tantôt simplement sinueux, tantôt largement dentés; mandi¬ bule inférieure beaucoup plus courte que la supérieure , très élevée , quelquefois beau¬ coup plus haute que longue , et aussi haute que large , arquée , et remontant brusque¬ ment de la base à la pointe ; cette pointe s’appliquant sur une carène transverse et interne de la supérieure , apparente chez la plupart des esp. , peu saillante chez quel¬ ques unes , à peine visible chez d’autres. Tarses très courts, un peu aplatis, robustes; doigts externes allongés , plutôt grêles que gros. Queue longue, très étagée, longicône. Ailes longues , construites sur le type aigu ou sub-aigu (genre américain). Dans le sous -genre Ara, il nous paraît naturel de ranger d’abord toutes les plus grandes esp. à bec le plus fort et à queue la plus longue , proportionnellement ; puis celles qui , quoique de taille inférieure , présenteront , comme les premières , une entière nudité- de joues et de lorum. Les deux grandes esp., l’Ara hyacinthe et l’Ara azuvert de Vieillot , qui n’ont qu’une peti- 51 ARA le portion de la face dénuée de plumes, pourraient alors en former une sous-division sous le nom d’Aras à face emplumée, ou Aodorhynchus de Spix. Le second sous - genre Perriche - Ara ( Psittacara , Yigors ) se composerait d’esp. de taille inférieure, ayant le bec moins fort, la queue moins longue , et les doigts moins allongés proportionnellement que les Aras ; ayant la mandibule inférieure moins courte, vu sa hauteur, et n’ayant que le tour des yeux ou quelque portion seulement des joues dénués de plumes. Enfin, dans le sous-genre Perriche ( Co - miras , Kulil ) , on pourrait ranger les esp. qui n’ont aucune partie nue sur la face , qui ont le bec le plus petit , avec la mandi¬ bule supérieure toujours dentée , et qui ont les doigts les moins allongés. On nous reprochera peut-être d’avoir employé la taille comme caract. sous-géné¬ rique peu méthodique. Nous répondrons à cette objection que , dans les genres nom¬ breux , cette considération n’est pas à re¬ jeter , parce qu’il s’y joint presque toujours d’autres caract. de forme et des différences de mœurs , et il nous paraît beaucoup moins choquant de rapprocher les Aras hyacin¬ the et azuvert des Aras rauna et macao que de les rejeter , à cause de leurs joues emplumées, près des petites Perriches-Aras couronnée et à gorge variée. Nous employons les noms de Perriches et Perriches-Aras , donnés par BufTon pour distinguer les esp. à longue queue du nou¬ veau continent de celles de l’ancien , parce qu’adoptant les nouveaux noms latins de Psittacara et Conurus comme basés sur cette distinction géographique, souvent la meilleure , il nous a paru juste de recourir à ces anciens noms français de notre célè¬ bre BufTon , qui leur sont synonymes. (Lafr.) * ARABERR pojss. — Dénomination sous laquelle Marcgravea décrit une petite espèce de Clupée, voisine des Sardines. (Val.) * ARABETTE. Araba ( àpxGèu, je fais du bruit?), ms. — Genre de l’ordre des Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy dans sa famille des Myodaires, tribu desEn- tomobies, et auquel il donne pour caractè¬ res : Antennes descendant jusqu’à l’épisto- ARA me ; les deux premiers articles très courts , le troisième long , cylindrique ; chète apical à premiers articles très longs. Front assez large ; angle frontal très prononcé ; optiques argentés ; face oblique ; faciaux ciligères ; péristome carré , à épistome non saillant ; corps conique, couvert d’un duvet gris pul¬ vérulent ; la cellule de l’aile ouverte bien avant le sommet , avec la nervure transverse cintrée. Les Arabettes sont les Parasites des Hymé¬ noptères fouisseurs, tels que les Scolies , les Pompyles, les Sphèges , et voici comment. On sait que les femelles de ces Hyméno¬ ptères creusent dans le sable ou dans la terre un trou où elles déposent un œuf, après y avoir enseveli préalablement une araignée ou une chenille pour servir de nour¬ riture à la larve qui sortira de cet œuf. L’A - rabette saisit l’instant où l’Hyménoptère fouisseur s’éloigne de son trou pour y pé¬ nétrer , et se hâter d’y pondre avant qu’il l’ait fermé ; de sorte que c’est pour une pos¬ térité ennemie que celui-ci a fait des pro¬ visions : car la larve de l’Arabette ne tarde pas à se développer , et absorbe la nourri¬ ture destinée à celle de l’Hyménoptère avant l’éclosion de cette dernière. M. Macquart comprend dans son genre Metopia les Arabettes de M. Robineau-Des¬ voidy, qui en décrit dix espèces. Nous n’en citerons qu’une seule, qui est très commune sur les talus sablonneux percés par les Hy¬ ménoptères : c’est Y Araba leucocephala , Tachina id. de Meigen. (D.) ARABE poiss. — Nom que Forskal a indiqué comme la dénomination vulgaire du Mugü crenilabris , mais qui paraît s’ap¬ pliquer à plusieurs espèces. (Val.) A R ARIDE. Arabis , Linn. bot. piï. — Genre de la famille des Crucifères ( Sili- queuses, Spach ; type de la tribu des Ara- bidées, DC.),dont la circonscription est fort diversement envisagée par les auteurs modernes. Nous allons exposer ici les ca¬ ract. que lui assigne M. C. A. Meyer [in Le- deb. , Flor. Alt., t. III , p. 15), quoiqu’il nous semble que la délimitation de cet auteur soit loin d’être assez restreinte; et que , par¬ mi les 8 sections ou sous-genres qu’il y éta¬ blit , il se trouve probablement plusieurs genres très distincts. — Sépales dressés: les latéraux à base soit égale, soit sacciforme. 52 ARA ARA Glandules hypogynes au nombre de 4, de 6 ou de 8. Filets libres, non dentés. Stigmate indivisé. Silique non stipitée, allongée , li¬ néaire , aplatie , 2-loculaire , 2-valve , po- lysperme ; valves presque planes , 1-nervées (par exception innervées) ; nervures-placen- tairiennes à dos arrondi. Graines margi- néesouimmarginées, 1-sériées, comprimées, suspendues ; funicules filiformes , libres, ou moins souvent adnés au diaphragme. — Herbes annuelles, bisannuelles, ou viva¬ ces, ou rarement suffrutescentes, plus ou moins rameuses , en général pubescentes ou cotonneuses ; poils le plus souvent bifur- qués ou étoilés. Feuilles indivisées ou moins souvent lyrées , en général éparses : les ra¬ dicales roselées , ordinairement pétiolées ; les caulinaires le plus souvent sessiles , à base souvent bi-auriculée , amplexicaule. Grappes terminales, aphylles. Pétales blancs, ou roses , ou rarement bleuâtres , onguicu¬ lés, ou linéaires-spatulés , toujours indivi- sés , quelquefois rétus. Filets subulés. An¬ thères elliptiques, ou suborbiculaires, ou ob- longues. Style en général nul ou columnaire et court. Pédicelles-fructifères dressés. Grai¬ nes lisses ou finement chagrinées. Cotylé¬ dons minces, plans, rectilignes, accom- bants. Radicule ascendante, rimale. M. C. A. Meyer établit dans ce g. les sous- divisions suivantes : Euarabis , Pseudo- Arabis, Dendro- Arabis , Leptostylis , Cara- daminopsis , Turritella , Catolobus , et Campylocarpus. ( Voy. ces mots. Voyez , en outre, pour des g. ou sous-g. établis sur des Arabis par d’autres auteurs : abasicar- POX , ARABIDIUM, ARA B JS A, LOMASPQ- ra, turritîna et TURRiTA.) — La section désignée par M. de Candolle ( Syst . , t. II, p. 214; Prodr ., 1. 1, p. 142) sous le nom d’AZo- matium est tout à fait artificielle , et com¬ prend toutes les esp. dont les graines sont soitimmarginées, soit légèrement marginées. La plupart des Arabides croissent en Eu¬ rope ou dans les contrées extra-tropicales de l’Asie. Le nombre des espèces a été porté à environ 80; mais il est sans doute exagéré, et ne saurait être fixé que par un bon tra¬ vail monographique. (Sp.) *ARABIDÉES. bot. pu.— M. de Can- doile {Syst., t. II , p. 146; Prodr., t. I, p. 142) donne ce nom h une tribu de Crucifè¬ res, à laquelle il attribue pour caract. di¬ stinctifs : Silique déhiscente , à diaphragme linéaire, plus large que les graines. Graines ellipsoïdes, comprimées, souvent margi¬ nées. Cotylédons plans , accombants , paral¬ lèles au diaphragme. (Sp.) *ARARIBIA, Tausch. ( Hort . Canal., fasc. I [allusion à Arabis] ). bot. ph. — Genre ou sous-genre de la famille des Saxi- fragées, fondé sur le Saxifraga stellaris, L., et quelques esp. voisines. Ses caract. dis¬ tinctifs sont les suivants : Calice inadhé¬ rent , 5-parti , à segments étalés ou réflé¬ chis. Pétales longuement onguiculés ( quel¬ quefois anisomètres ). Filets subulés. — Herbes vivaces , touffues. Feuilles roselées, planes , non cartilagineuses aux bords , sub¬ persistantes. Tiges-florifères aphylles, an¬ nuelles. (Sp.) * ARABIDIUM, Spach. (îlist. des plan- tes ph. , t. VI, p. 456). (Allusion à Arabis). — Arabis , sectio Euarabis , C. A. Meyer. bot. pii. — Genre de la famille des Cruci¬ fères (Siliqueuses) (tr. des Arabides, DC.), fondé sur 1 ‘‘Arabis alpina, L. (auquel nous rapportons comme variétés ou synonymes : l’A. albida, Stev. ; l’A, caucasica, Willd. ; les A. Bülardieri, brevi folia, longifoliae t viscosa, DC. , etc.). — Les caractères di¬ stinctifs de ce genre sont les suivants: Sé¬ pales dressés, naviculaires : les deux laté¬ raux plus larges, sacciformes à la base. Pé¬ tales onguiculés, obovales. Glandules hypo¬ gynes au nombre de quatre (1 devant chaque sépale): les deux latérales scutelliformes, 2-appendiculées à la base. Etamines 6 : les filets des deux impaires filiformes, ascen¬ dants; les quatre autres plus gros, ancipi- tés, élargis à la base , rectilignes , dressés ; anthères sagittiformes-oblongucs. Ovaire li¬ néaire, comprimé parallèlement au dia¬ phragme , 2-loculaire , multi-ovulé. Style court , columnaire ; stigmate pelté , hémi¬ sphérique. Silique linéaire , apicuîée , apla¬ tie, 2-loculaire, polysperme; valves immargi- nées, planes, minces, finement 1-nervées; nervures placentairiennes filiformes, super¬ ficielles. Graines suspendues, A-sériées dans chaque loge, comprimées, marginées ; coty¬ lédons plans , rectilignes , accombants. — Herbes vivaces, touffues , stolonifères , cou¬ vertes ou parsemées d’une pubescence en général étoilée. Stolons ascendants , radi- cants , suffrutescents , feuilîés, finalement ARA ARA 53 Allonges en tige florifère. Feuilles dentées: les radicales et celles des stolons pétiolées, spatulées ; les eaulinaires sessiles, à base am- plexicaule , 2-auriculée. Grappes termi¬ nales ou axillaires et terminales, aphylles, ébractéolées , longuement pédonculées , très lâches après la floraison. Pédicelles fructifères filiformes, tantôt ascendants, tantôt horizontaux ou plus ou moins diver¬ gents , tantôt défléchis. Fleurs assez gran¬ des. Corolle blanche. Filets libres, inappen- diculés , tétradynames. Anthères isomètres, jaunes. Silique rectiligne ou un peu arquée. Graines finement chagrinées , à rebord étroit , membraneux. L’esp. type de ce g. ( A. alpinum , Sp. ) est connue en horticul¬ ture sous les noms de Tourette ou Ara- bette printanière , ou Arabette des Alpes ( la variété à feuilles non cotonneuses ) ; la variété à feuilles cotonneuses est désignée par les noms d ''Arabette blanchâtre ou Arabette du Caucase. C’est une plante d’or¬ nement très commune, et précieuse à cause de sa floraison précoce. (Sp.) *ARABIDOPSlS, DC. (Syst., t. II, p. 480 ; Prodr ., t. I , p. 195, sub Sisymbrio ). bot. pii. — Section du g. Sisymbrium famille des Crucifères , que M. C. A. Meyer (in Ledeb. Flor. Alt., t. III , p. 136 ) caractérise ainsi qu’il suit : Grappes aphylles. Fleurs blanches ou roses. Silique subcylindrique. Style court (par exception, allongé ). Diaphragme sans nervures. — Herbes en général parsemées d’une pubes¬ cence rameuse. On rapporte à cette section une dizaine d’espèces , dont le S. thaliana Gay. (Arabis thaliana , L.) peut être con¬ sidéré comme type. (Sp.) 'ARABIQUE ou FAUSSE ARLE- QUIAE. moll. — Nom vulgaire que l’on donne à l’une des espèces les plus commu¬ nes du genre Porcelaine. Yoy. porcelai¬ ne. (Desh.) 'ARABIS. Adans. (nonL.). bot. pii. — Synonyme du genre lberis, L., delà famille des Crucifères. (Sp.) 'ARABISA , Reiclib. ( allusion à Ara- bis). bot. ph. — M. Reichenbach (Flor. Germ. excurs p. 677) donne ce nom à un sous -genre qu’il établit dans le g. Ara- bis (famille des Crucifères) , et auquel il at¬ tribue pour caract. distinctifs : Pétales à lame étalée. Silique subcylindrique , toru- leuse. Graines ailées à l’extrémité inférieu¬ re. — Ce sous - genre comprend V Arabis vochinensis, Spreng. ; VA. ovirensis, Wulf., et VA. Halleris L. (Sp.) 'ARACANTUUS (oepx , est-ce? àxxvdx, épine), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, de la famille des Curculionites , di¬ vision des Entimides, créé par Say et adopté par Schœnherr ( Gen . et sp. Curcul., t. V, page 821 ) , qui lui donne les caractères suivants : Antennes médiocres, un peu grê¬ les; leur scapus dépassant à peine les yeux ; le premier article de leur funicule un peu allongé, piriforme, les autres courts et ob- coniques; massue ovale. Rostre court, très épais , parallélipipède , légèrement aplati en dessus , canaliculé. Yeux grands, ronds, dé¬ primés. Corselet un peu oblong, tronqué à la base , un peu arrondi latéralement , lar¬ gement lobé de chaque côté dans sa partie supérieure. Ecusson invisible. Elytres oblon- gùes , subovales , tronquées à la base , avec les épaules carrées. Pattes fortes, toutes mu- tiques. — Ce genre a pour type VA. palli - dus, Say, de l’Amérique septentrionale. (D. et C.) ARACARI. Pteroglossus , lllig. (nzèpov, plume; y).ô><7<7 a, langue ). ois. — Genre de l’ordre des Grimpeurs de Cuvier, de celui des Zygodactyles de Yleillot , et de no¬ tre famille Ramphastidée. Ses caractères sont : Bec très grand , mais faible , quoique plus fort et moins cellulaire que celui des Toucans , plus long que la tête et quelque¬ fois du double , presque aussi épais qu’elle à sa base supérieure , qui est un peu dépri¬ mée et élargie , emboîtant exactement le front ; les deux mandibules courbées en bas, vers le bout , et crénelées sur leurs bords. Narines orbiculaires , contiguës au front , et situées dans les premières plumes frontales. Langue médiocre , étroite , cartilagineuse et en forme de plume. Tarses médiocres ; doigts externes , allongés et grêles; les deux antérieurs soudés ensemble jusqu’à la se¬ conde articulation. Ailes à rémiges fort courtes, un peu concaves , obtuses ou sur¬ obtuses , ne dépassant que de peu la base de la queue. Celle-ci composée de dix rectrices, allongée et très étagée. Bufl'on avait déjà distingué les Aracaris des Toucans. En Amérique , ils le sont éga¬ lement par les indigènes , qui leur donnent 54 ARA ARA aussi ces deux noms différents. Yieiilot n’en a fait qu’une section de ses Toucans, sous le nom de Toucans- Aracaris. Ils diffèrent des premiers par leur bec , moins long et moins gros , mais plus dur et plus solide ; par leur queue , plus longue en général et très étagée , tandis qu’elle est carrée chez les Toucans. Ces oiseaux, particuliers à l’Amé¬ rique méridionale comme les Toucans , sont frugivores, et quelquefois insectivores; mais , dans le temps de la nidification , ils font, dit Azara, une grande destruc¬ tion d’œufs et de jeunes oiseaux , qu’ils ava¬ lent entiers , les lançant en l’air avec la pointe de leur bec, et les recevant dans leur large gosier , comme ils font pour tous leurs aliments. Ils vont ordinairement par petites troupes , ont le vol peu facile , et assez ana¬ logue à celui de la Pie; aiment à se tenir dans les bois , vers le haut des arbres , où ils sautent de branche en branche avec assez de prestesse ; mais ne grimpent jamais com¬ me les Pics. A terre , où ils ne descendent que rarement, ils sautillent obliquement, de mauvaise grâce et les pieds très écartés ; ils font leur nid dans des trous d’arbre , et leur ponte n’est que de deux œufs. Quoique ces observations aient été faites sur des Tou¬ cans proprement dits, les Aracaris n’étant réellement que des Toucans de moindre taille , à queue étagée , il n’est pas douteux qu’elles ne puissent également leur être ap¬ pliquées. Nous ajouterons à ces details une observation que nous avons pu faire nous- même sur un Toucan vivant : c’est que , lorsque cet oiseau dort, il cache, comme tous les Oiseaux , sa tête entre les plumes de son dos, et son énorme bec se trouve alors étendu jusqu’à l’origine (je la queue ; mais , de plus, il a la faculté de relever et de rabat¬ tre cette queue sur son dos pour en recou¬ vrir son bec et sa tête, en sorte que, dans le sommeil, sa longueur totale paraît être ré¬ duite à celle du tronc. Les espèces d’Araca- ris les plus connues et figurées dans Buffon sont PAracari grigri ( Ramp . aracari , Lin. ; Buff., Enl. , 166) ; — l’ Aracari vert (Fiera, viridis, Enl., 727, 728; — L’Aracari kou- lik (Piperivorus , Enl., 557). Dans ces derniers temps, M. Gould a for¬ mé parmi ces Oiseaux un nouveau genre sur l’Aracari à bec sillonné ( Pteroglossus suicatus , Swaius,; Tem., Col, 556), sous le nom < VAulacnrhynchus : Celte espèce nou¬ velle présentait , en effet , dans la forme de son bec, fortement sillonné latéralement, et dans son plumage uniformément vert , deux caractères nouveaux dans ce groupe , mais peut-être insuffisants pour en former un genre. Cependant M. Gould a cru y recon¬ naître encore d’autres caractères distincts de ceux des Aracaris , tels qu’un bec plus court, plus large et plus aplati en dessus , la base de la mandibule inférieure s’étendant obliquement au delà de la ligne des yeux; des ailes très courtes et très arrondies, la 4e penne la plus longue ; les 5e, 6e et 7e, à peu près égales, et enfin une queue plus courte et moins étagée. Il a alors placé dans ce nouveau g. quatre ou cinq autres nouvelles espèces à plumage uniformément vert com¬ me l’Aracari à bec sillonné , mais ne pré¬ sentant plus comme lui ce caractère de sil¬ lons au bec; caractère qui , selon nous., au¬ rait été , avec ce genre de coloration , le seul caractère distinct : nous possédons trois espèces de ce nouveau groupe ; et, après de scrupuleuses, comparaisons avec nos autres Aracaris , nous n’avons pu y reconnaître d’autre différence que celles-ci. ISAulaco- rhynchus prasinus (Gould, Proceed., 1854, p. 78 ) ne présente pas les moindres vestiges de sillons , et plusieurs vrais Aracaris en ont même quelque indication , qu’il n’offre pas. Sur nos trois esp., une seule présente ce ca- raet. : c’est notre Pterog . cœrulei-cinctus , espèce nouvelle rapportée par M. d’Orbigny. Le seul caractère de forme vraiment distinct, celui de bec sillonné, disparaissant donc en¬ tièrement chez quelques espèces de ce grou¬ pe, mais la coloration verte uniforme demeu¬ rant constante chez toutes, il nous a paru qu’elle n’était pas assez importante pour donner lieu à la formation d’un genre ou même d’un sous-genre, et nous proposerons d’en former seulement dans le genre Aracari une section sous le nom Aracaris prasinus (. Pteroglossi prasini), et qui ne diffèrent réellement des Aracaris que par un plumage uniformément vert-pré , on peu olive ou doré en dessus , plus clair et quelquefois un peu bleuâtre en dessous, avec la gorge blan¬ che , quelques espèces présentant d’ailleurs un bec sillonné dans sa longueur. — Dans cette section figureront alors l’Aracari à bec sillonne ( Plerog , suicatus, Sw. ; Tem., ARA AB A 55 Col. 356); — VAulac. prasinus , Licht. (Gould , Proceed., 1834, p. 78); — L’Aul. hœmatopygus (Gould, id., ibid., p. 147); — VAul. derbyanus (Gould, id., 1835, p. 49), et nos deux nouvelles espèces Pter. cœrulei- cinctus et albivitta , cette dernière décrite par nous dans le Mag. de zool. , et nous ayant été vendue par M. Boissonneau com¬ me venant de Santa-Fé de Bogota. Parmi les véritables Aracaris, nous citerons com¬ me espèce remarquable PAracari à crête bouclée (Eydoux et Gervais), Voy. de la Favorite, et Mag. de Guérin, pl. 62, décrit antérieurement par Gould [Proceed., 1833, p. 38, et Monogr. of Rhamphastidœ), d ont la tête est couverte de plumes sans barbes, élargies en lamelles , bouclées en copeaux sur le dessus de la tête , droites et en spa¬ tules sur ses côtés et sur ia gorge ; la colora¬ tion du bec et du plumage étant variée, du reste, comme chez les autres Aracaris. Quant à cette singularité de plumes lamel- leuses , qui se retrouve encore chez un Bec ouvert, un Coq, un Ibis, un Cassican , et chez nos Jaseurs , je Pai encore observée dernièrement à Londres, au Muséum de la Société zoologique , chez une nouvelle esp. de Malkoha rapportée des Philippines par M. Cuming , et dont la tête et le haut du cou offrent le même caractère que PAracari cité ci-dessus. (Lafr.) *AR ACATCHA ( Aracacha suivant l’or- thographe espagnole), bot. m. — Nom vul¬ gaire donné par les habitants de la Colom¬ bie à l’Arrac«c/ia esculenta. Voyez ah- It AC AGI! A. iSP.) ARACÉES. Araceœ. bot. pm. — M. Schott ( Meletemata , p. 16) a nommé ainsi la famille des Aroïdées. Voy. Aroïdées. (A. R.) ARACHIDE. Aracliis , Linn.;— Ara- chidna , Plum. ( Gen. , tab. 37 ; Mœnch , Meth.y. ; — Mundubi , Adans. ( Fam .). bot. pu. — Genre de la famille des Légumi¬ neuses suivant M. de Candolle, sous - or¬ dre des Césalpiniées , tribu des Géoffrées ; suivant M. Bentham, sous-ordre des Papi- lionacées , tribu des Hédysarées , et voisin du g. Stylosanthes. M. Bentham (Tram, of the Linn. Soc., t. XYIII, p. 155) en expose les caract. ainsi qu'il suit : Fleurs poiyga- mes-monoïques : les unes hermaphrodites , stériles; les autres femelles, fertiles. — Fleurs hermaphrodites: Tube calicinal très long , filiforme ; limbe profondément 2- labié ; lèvre supérieure courtement 4-den- tée ; lèvre inférieure étroite, indivisée. Co¬ rolle papilionacée , insérée à la gorge du calice. Étendard suborbiculaire. Ailes ob- longues, libres, transversalement plissées ; carène courbée, rostrée. Étamines 10 (ou accidentellement 9, par l’avortement de l’é¬ tamine vexillaire), monadelphes, ayant mê¬ me insertion que la corolle. Anthères alter¬ nativement suborbiculaires (médifixes)et oblongues (basifixes). Ovaire subsessile au fond du tube calicinal , petit , 2-ou 5-ovu- lé. Style filiforme , égal aux anthères ; stig¬ mate inapparent. — Fleurs femelles apétales, anandres. Ovaire stipité, pointu, 1-loculaire, 2 à 4-ovulé; ovules ovoïdes, anatropes, 1-sé- riés. Style très court, terminé par un stigmate dilaté. Légume hypogé,obîong, subtoruleux, 2 à 4-spermc , fragile, indéhiscent, réticulé. Graines irrégulièrement ovoïdes. Embryon rectiligne, huileux. Cotylédons gros, char¬ nus; radicule courte, obtuse. — L’A. hy- pogœa, L. (A. af ricana et A. asiatica , Loureir. — A. americana. Ténor.), connue sous le nom vulgaire de Pistache de terre , constitue à elle seule ce genre. C’est une herbe annuelle , rameuse , poilue. Ses feuilles sont pari-pennées , 4-foliolées , pé- tiolées; à stipules adnées , inéquilatéraîes , acérées , et à folioles obovales , entières , obtuses. Les fleurs sont petites, jaunes, axillaires , sessiles , ordinairement gémi¬ nées. Après la fécondation , le stipe de Po- vaire des fleurs femelles , court dans Pori- gine, s’allonge peu à peu , et finit par éle¬ ver l’ovaire au dessus du tube calicinal , lequel persiste sous forme de pédoncule. Alors le jeune fruit se recourbe vers la ter¬ re , s’y enfonce , et y accomplit sa matura¬ tion à plusieurs pouces au dessous de la surface. On ignore la patrie de cette plante, qui est fréquemment cultivée dans la zone équatoriale , ainsi qu’en Chine et dans les provinces méridionales des États-Unis; elle réussit aussi dans les parties les plus chau¬ des du midi de la France. Ses graines, qui ont la grosseur d’une noisette , et une sa¬ veur assez agréable (surtout après avoir été torréfiées ) , fournissent beaucoup d’huile grasse, qu’on dit être d’aussi bonne qualité 56 ARA ARA que l’huile d’olives , et qui se conserve fort long-temps sans rancir. On a prétendu que les Pistaches de terre peuvent remplacer le Cacao pour la fabrication du chocolat. (Sp.) *ARACHIDNA, Mœnch Meth. {àpàx- vtoa, espèce de gesse'1, bot. ph. — Syno¬ nyme du genre Avachis , L. , de la famille des Légumineuses. (Sp.) *ARACHNE, Neck. (àpccX-j-rh araignée). bot. ph. — Synonyme du g. Andrachne , de la famille des Euphorbiacées. Voy. an¬ drachne. (Sp.) ARACHNIDES ( àpàyy't{ , araignée ). zool. — Les Arachnides constituent , dans la méthode la plus généralement répandue aujourd’hui, la seconde classe de l’embran¬ chement des Animaux articulés. Cette classe, établie par Lamarck , adoptée par Latreille et la plupart des autres naturalistes, offre des caractères qui la séparent nettement des Crustacés, des Myriapodes et des Insec¬ tes. La tête est confondue avec le thorax, et forme, ainsi que dans le plus grand nombre des Crustacés , un ensemble inséparable , nommé Céphalothorax. La bouche est com¬ posée 1° de deux mandibules monodac¬ tyles ou didactylesse mouvant en sens con¬ traire des mandibules des insectes, c’est- à-dire de haut en bas , ou ayant la forme de deux lames pointues dans les Arachnides, dont la bouche est en forme de suçoir ; 2° d’une languette placée au dessous des mandibules , et fixée entre les mâchoires ; 5° d’une paire de mâchoires supportant cha¬ cune un palpe de plusieurs articles , sou¬ vent très développé , et 4° d’une lèvre infé¬ rieure nommée sternale, formée par un prolongement du sternum. Les organes de la vision ne consistent qu’en de petits yeux simples, analogues aux ocelles ou stemma- tes de certains insectes, en nombre variable, groupés de différentes manières, selon les familles et les genres. Le corps est divisé en anneaux ordinairement peu nombreux, et offre à sa surface des ouvertures stigmati- ques destinées à l’intromission de l’air. Les pattes sont au nombre de huit, c’est-à- dire de quatre paires. Les Arachnides sont , ainsi que les Crus¬ tacés et les Myriapodes , complètement dé¬ pourvues d’ailes, et ne subissent aucune mé¬ tamorphose; mais elles éprouvent seulement quelques mues ou changements de peau. Leur corps est généralement de consistance molle, surtout l’abdomen , et peu garni de poils propres à le protéger: aussi la plupart de ces animaux vivent dans des endroits très retirés, ou se tiennent élevés au dessus du sol. Les Arachnides manquent totalement de labre ou de lèvre supérieure; leurs mandi¬ bules paraissent généralement situées très en avant de la tête, et, quand elles sont mo¬ biles, elles ne se meuvent jamais dans le sens latéral, comme celles des Insectes. Latreille alors a pensé que les mandibules des Arach¬ nides ne devaient pas être considérées com¬ me analogues à celles des Insectes , mais plutôt à leurs antennes ; et , pour cette rai¬ son, il leur donne le nom de Chelicères ( an¬ tennes-pinces ). Quoi quïl en soit , nous ne croyons pas que l’opinion de Latreille soit juste : car , en donnant des antennes aux Araignées , on ne leur trouverait, plus rien de comparable aux mandibules des Insectes, et leur position- au dessus des mâchoires , et tout à fait en avant de la tête, ne nous sem¬ ble pas permettre de les considérer comme des appendices d’une toute autre nature que les mandibules des Insectes. Si l’on ad¬ met en effet que le bord antérieur de la tê¬ te , ou épistome , supporte un appendice analogue au labre des Insectes , leurs man¬ dibules se trouveront alors absolument dans les mêmes rapports. Ce labre , si développé chez les Coléoptères carnassiers, est presque rudimentaire dans les Prioniens (fam. des Longicornes); il disparaît entièrement chez certains Crustacés. Pourquoi n’admettrions * nous donc pas qu’il en soit de même chez les Arachnides ; et d’ailleurs, d’après toutes les lois d’analogie, on pourrait presque affirmer que, si l’on venait à découvrir quelque Arach¬ nide pourvue d’antennes, ces antennes se¬ raient situées en avant des yeux , au dessus de l’insertion des mandibules , et vers les angles antérieurs du céphalothorax. Quant aux mâchoires, elles ont trop de ressem¬ blance avec celles des Insectes, pour que l’analogie soit contestée ; la languette nous paraît entièrement comparable à la lèvre inférieure des Insectes , qui serait refoulée entre les mâchoires ; enfin , d’après ce que nous venons d’exposer, la bouche des Arach¬ nides ne différerait de celle des Insectes que ARA ARA 57 par l’absence du labre et par le prolonge¬ ment du sternum formant une seconde lèvre inférieure, pour clore exactement en dessous l’oriflce buccal. Les Arachnides sont, avons-nous dit, munies de quatre paires de pattes ; ces pattes, situées sur les côtés dutho rax, à égale distance les unes des autres, pré¬ sentent un certain nombre d’articulations que nous croyons pouvoir assimiler à celles des Insectes, mais auxquelles M. Savigny a appliqué des dénominations différentes. Elles offrent d’abord un premier article, qui est la hancbe ou rotule ; vient ensuite un second article (exinguinal , Savign.)qui n’est autre chose que le trochanter ; ensuite la cuisse [fé¬ moral, Savign.), puis l’article dépendant de la jambe ( génual , Savign.); ensuite la jambe proprement dite ( tibial , Savign.), et enfin le tarse, ordinairement composé de deux arti¬ cles, et quelquefois de trois. Les pattes des Arachnides ne présenteraient dès lors d’au¬ tre différence avec celles des Insectes que la division de la jambe en deux articles. L’ab¬ domen des Arachnides est attaché au thorax par un simple pédicule , ou fixé dans toute sa largeur, ou enfin entièrement annexé au thorax sous un derme commun. Sous le point de vue anatomique , les A- rachnides ont été beaucoup moins bien étu¬ diées que les Crustacés et les Insectes; la cause en est due à la petite dimension des individus qu’on a pu observer , à la mol¬ lesse des téguments, et à l’extrême délicatesse des organes , en sorte que plusieurs points essentiels de l’anatomie de ces animaux sont encore fort douteux. Les importants travaux de Tréviranus, de Lyonnet, de L. Dufour, de Marcel de Serres, et, dans ces derniers temps, de M. Brandt, qui a publié avec M. Ratzeburg quelques dé¬ tails curieux sur l’anatomie des Arachnides dans son ouvrage intitulé : Getreue Dar- stellung und Beschreibung der Thiere die in der Arzneimittellehre in Betracht. kom- men , et qui a ajouté de nouveaux faits dans un Mémoire spécial inséré dans les Annales des sciences naturelles , nous fournissent bien la description plus ou moins exacte des divers organes dans quelques espèces , mais le nombre en est trop peu considé¬ rable pour que nous puissions en déduire des faits généraux : car ce sont surtout les Arachnides inférieures , celles chez lesquel¬ les nous observons la plus grande diversité dans les formes, dont l’anatomie est presque complètement ignorée , bien que pour les esp. les plus parfaites cette étude soit encore très peu avancée. Nous n’avons, sur le système musculaire de ces animaux, qu’une description trop peu détaillée de quelques uns des principaux mus clés de l’Epeire-diadème pour que nous puis¬ sions rien préciser de général. Quant au système digestif, il se compose d’un canal intestinal présentant , dans les esp. les plus parfaites, un œsophage élargi d’avant en ar¬ rière, formant un proventricule divisé en deux parties égales par une ouverture ronde. Il offre, de chaque côté, cinq tubes en forme de sac, dont la première paire est dirigée en avant et les autres vers l’insertion des pattes. Le canal intestinal se rétrécit considéra¬ blement en passant par le pédicule de l’ab¬ domen, et se renfle ensuite en un estomac propre, de forme oblongue, atténué en ar¬ rière, où il est pourvu d’un appendice ob- long, en forme de sac. Tréviranus a signalé des vaisseaux biliaires qui seraient simples à l’extrémité, comme ceux des insectes, et M. Brandt prétend qu’ils offrent plusieurs ramifications étalées dans l’intérieur de l’ab¬ domen. Dans les Arachnides trachéennes, le canal intestinal est beaucoup plus linéaire , et il ne présente pas de tubes latéraux ni de ré¬ trécissement très prononcé dans son milieu, le corps ne diminuant pas de largeur. Le système nerveux, dans la plupart, nous offre un volumineux ganglion central situé à la partie médiane du thorax , présentant en avant deux autres ganglions dont la réunion n’est point complète, et qui donnent nais¬ sance aux nerfs optiques , partant , deux à deux, de chacun de ces ganglions (au moins chez les espèces pourvues de huit yeux), et qui, se bifurquant ensuite, se rendent sépa¬ rément aux yeux. Deux autres branches prennent naissance sur les mêmes ganglions et paraissent destinées aux parties de la bouche. Le ganglion central émet , de cha¬ que côté, quatre rameaux aboutissant aux pattes, et, en arrière , deux grands cordons nerveux, se divisant, à la base de l’abdomen, en quatre ou cinq rameaux se subdivisant eux-mêmes. Chez les scorpions, les ganglions ne sont 4* T. II. ARA ARA KO t/O point réunis en une masse centrale, comme dans la plupart des Araignées , mais ils sont à peu près également espacés sur deux cor¬ dons longitudinaux. La respiration s’effectue, chez les uns, au moyen de poumons , sortes de petites po¬ ches composées d’une grande quantité de petites lames, unies et rapprochées entre elles comme les feuillets d’un livre. Ces po¬ ches communiquent à des ouvertures exté¬ rieures transversales , nommées stigmates , et pour lesquelles Latreille avait proposé la dénomination bien préférable de pnmmosto- mes ; ces ouvertures pulmonaires varient en nombre : quelquefois il en existe huit, quel¬ quefois quatre, et souvent deux seulement. Chez les autres, la respiration s’opère, com¬ me chez les insectes, au moyen de trachées. Enfin, d’après quelques observations assez ré¬ centes, certaines Arachnides, déjà pourvues de poumons , auraient encore des trachées analogues à celles des Arachnides inférieu¬ res , et réuniraient ainsi les deux modes de respiration. Le système circulatoire consiste en un cœur ayant la forme d’un gros vaisseau al¬ longé, donnant naissance à des artères qui se rendent aux diverses parties du corps; mais, dans les Arachnides trachéennes, il n’existe très probablement, dans la plupart, qu’un simple vaisseau, sans ramifications, analogue au vaisseau dorsal des insectes. Les organes générateurs existent à la base de l’abdomen. Plusieurs observateurs avaient pensé qu’ils étaient situés chez les mâles à l’extrémité des palpes; mais ces parties ne sont évidemment que des organes excita¬ teurs. L’appareil générateur mâle se com¬ pose de deux testicules, d’un double canal afférent terminé par la verge , et de quel¬ ques autres pièces accessoires ; l’appareil femelle est composé des ovaires , consistant en deux tubes auxquels sont suspendus les œufs en forme de grappe, de l’oviducte , et de la vulve. La plupart des Arachnides sont ovipares ; les petits éclosent quelques jours après la ponte, et ils ont déjà la même forme que les adultes, sauf quelques espèces, qui nais¬ sent seulement avec six pattes et en acquiè¬ rent deux autres après un changement de peau ; mais , en général , ces animaux ne sont propres à reproduire qu’après le qua¬ trième ou cinquième changement de peau. Les Arachnides se nourrissent en géné¬ ral de divers insectes ; les unes les saisissent, dans des toiles, les autres dans des fils soyeux jetés çà et là; d’autres les prennent à la course ou en sautant ; d’autres, enfin , s’attachent sur différents animaux et sur l’homme lui-même , et occasionnent quel¬ quefois, par leur grandeur , des ulcères et des plaies très considérables. La classe des Arachnides était confondue par Linné et plusieurs autres zoologistes dans la classe des Insectes, sous la dénomi¬ nation vague (VInsecta aptera ; Brisson en forma, avec les Crustacés , une classe parti¬ culière ; mais l’importance des caractères qu’elle fournit ne permettait pas de la lais¬ ser réunie à l’une ou à l’autre de ces deux classes, quoiqu’elle présente réellement dans plusieurs familles des caractères qui la lient avec l’une et avec l’autre. En effet , les Arachnides se rapprochent des Crustacés par l’absence totale d’ailes , par la réunion de la tête avec le thorax , par le mode de circulation, par la permanence des formes dans tous les âges; mais aussi elles s’en éloi¬ gnent par les pattes , n’excédant jamais le nombre de huit-; par les ouvertures situées sur les côtés du corps pour l’intromission de l’air respiré au moyen des poumons ou des trachées, et par l’absence d’antennes. Certaines Arachnides trachéennes offrent de grands rapports avec la classe des In¬ sectes par leur mode de respiration , par le nombre des pattes, qui n’est alors que de six au moment de leur naissance, comme chez les Insectes; mais l’absence d’antennes, les organes de la vision ne consistant qu’en de petits yeux simples , ou n’existant même plus, et enfin le nombre de pattes qu’elles présentent quand elles sont adultes , les éloignent bien sensiblement des Insectes. Les Arachnides, dans la méthode de Fa- bricius, constituent la classe des Unogata, qu’il caractérise ainsi : Deux palpes avan¬ cés, une mâchoire cornée ou onguiculée. Il divise cette classe en cinq genres ; ce sont les genres Trombidium , Aranea , Phalan- gium, Tarantulaet Scorpio, et il place à la fin l’ordre des Antliata (Diptères), le genre Acarus, et de plus les genres Nymphon et Pycnogonum, regardés par Latreille comme devant constituer une famille de l’ordre des 4 ARA ARA 50 Arachnides trachéennes, et placés depuis, par M. Milne Edwards dans la classe des Crustacés; ces animaux ne présentant aucune ouverture extérieure pour la respiration. Latreille, dans son Précis des caractères génériques des Insectes, avait appliqué la dénomination d’ Acéphales à la classe des Arachnides, prenant essentiellement en con¬ sidération l’absence d’une tête distincte. Dans ses ouvrages postérieurs, il lui substi¬ tua celle d’Acères, indiquant l’absence d’an¬ tennes ; enfin , dans le Règne animal de Cu¬ vier , il adopte le nom d’ Arachnides , pro¬ posé par Lamarck, et il divise la classe en deux ordres: les Arachnides pulmonaires et les Arachnides trachéennes. L’ordre des Arachnides pulmonaires com¬ prend les Araignées pourvues de sacs pul¬ monaires, ayant un cœur et des artères très distincts; ce sont celles qui ont la plus grande analogie avec les Crustacés , elles ont deux mandibules terminées par un onglet ou sorte de doigt; de plus, dans quelques g., l’extré¬ mité de l’article antérieur se prolonge , et forme un autre doigt, qu’on désigne sous le nom d 'index ; et l’inférieur constitue alors le pouce. Les mâchoires supportent chacune un palpe ayant souvent la forme d’une patte, et d’autres fois terminé en pince, comme les pattes antérieures des Crabes et des Ecrevis¬ ses. Elles ont généralement de six à huit petits yeux lisses; mais chez plusieurs ce nombre s’élève à dix et à douze. Cet ordre se partage en deux familles, dont la première est celle des Arachnides fileuses ou Aranéides. Celles-ci ont des mandibules terminées par un onglet mobile, replié in¬ férieurement. Ces mandibules sont perfo¬ rées, et ont à leur base une vésicule conte¬ nant un liquide venimeux qui s’épanche par le canal interne et donne la mort aux in¬ sectes qui ont été piqués par la pointe de ces mandibules ; chez ces Aranéides , les palpes sont en forme de petites pattes sans pince à l’extrémité ; l’abdomen est attaché au thorax au moyen d’un pédicule fort court; il offre en dessous quatre mamelons coni¬ ques, perforés à leur extrémité par une infi¬ nité de petits trous destinés à donner passage aux fils soyeux partant de vaisseaux inté¬ rieurs qui sécrètent la matière soyeuse. Latreille subdivise ces Aranéides en deux groupes. Le premier comprend le g. My¬ gale et quatre autres sous-genres ; le se¬ cond , le genre Aranea et vingt-sept sous- genres, groupés dans plusieurs sections. La seconde famille des Arachnides pul¬ monaires ( les Pédipalpes) est caractérisée par un corps revêtu d’un derme assez soli de ; des palpes fort grands terminés en pince ou en griffe; des mandibules à deux doigts, dont l’un mobile, et un abdomen sans fi¬ lières , composé de segments très distincts. Ces Pédipalpes se divisent en deux grou¬ pes : l’un caractérisé par des mandibules en griffe ; par un abdomen dépourvu de peignes à sa base et d’aiguillon à l’extrémité , et attaché au thorax par un pédicule très étroit; l’autre par un abdomen intimement uni au thorax dans toute sa largeur , présentant à sa base deux lames mobiles en forme de pei¬ gne , terminé par une queue noueuse, et armé d’un aiguillon. M. Walckenaër , qui a donné, dès 1805, un tableau présentant la classification fort ingénieuse des Aranéides (c’est-à-dire de la première famille des Arachnides pulmonai¬ res! d’après le nombre et la disposition des yeux, nous donne, dans les Suites à Buffon , un travail général sur la classe des Arachni¬ des , dont malheureusement il n’a encore paru que la première partie. 11 conserve pour la classe entière la dénomination d’A- cères, et il la divise en six ordres : les Ara¬ néides (Arachnides fileuses) ; les Phrynéides , correspondant au premier groupe des Pédi¬ palpes de Latreille ; les Scorpionkles , corres¬ pondant au second groupe de la même fa¬ mille; les Solpugides, analogues à la famille des Faux Scorpions; les Phalangides, iden¬ tiques avec la tribu des Phalangiens , de la famille des Holêtres; et, enfin, les A carides, analogues à la tribu du même nom dans les ouvrages de Latreille. M. Walckenaër divise ensuite , comme Latreille, les Aranéides en deux tribus. Il désigne la première sous la dénomination de Téraphoses, et la seconde sous celle d’Arai- gnées ; nous renvoyons à l’article Aranéides pour de plus amples détails sur la classifi¬ cation de cet ordre, d’autant plus que M. Walckenaër n’a pas encore fait connaître sa classification pour les autres ordres. Le second ordre de la classe des Arachni¬ des, les Trachéennes, a st essentiellement ca¬ ractérisé par les organes de la respiration , 60 ARA ARA consistant en trachées communiquant à l’ex- térieur par deux ouvertures stigmatiques, et par les yeux , seulement au nombre de deux ou de quatre. La plupart de ces Arach¬ nides trachéennes sont d’une très petite taille. Quelques unes se rapprochent des Arachnides pulmonaires par les parties de la bouche ; mais , chez le plus grand nom¬ bre , ces mêmes parties forment une sorte de trompe ou de petit suçoir. Latreille di¬ vise cet ordre en trois familles : la pre¬ mière , celle des Faux Scorpions , est ca¬ ractérisée par un thorax articulé avec le segment antérieur en forme de corselet ; par des palpes très grands en forme de pattes ou de pinces , et des mandibules di- dactyles : cette famille ne comprend que deux genres. La seconde , les Pycnogoni- des, est remarquable par l’absence d’ouver¬ tures respiratoires , et c’est pour cette rai¬ son que M. Milne-Edwards l’a reportée der¬ nièrement à la fin de la classe des Crusta¬ cés. La troisième famille , les Holétres , nous offre un thorax et un abdomen réunis en une masse, sous un derme commun , et la partie antérieure avancée en forme de museau. Elle renferme deux tribus : la pre¬ mière, celle des Phalangiens , ne comprend que quatre genres , et la seconde , celle des Âcarides , a pour type le genre Mite , Aca- rus , et renferme en tout dix-neuf genres. Tels sont les travaux réellement impor¬ tants sur la classification des Arachnides; il n’existe d’ailleurs que quelques mémoires sur des familles ou des genres isolés, quel¬ ques descriptions jetées çà et là, mais au¬ cun autre corps d’ouvrage qui nous pré¬ sente ces animaux considérés dans leurs rapports entre eux, et il faudra certainement encore de longues études pour arriver à la connaissance complète de ces animaux, com¬ me on y est déjà arrivé pour quelques fa¬ milles de la classe des Insectes. (El.) ARACHNIDES FILEUSES. Voy. ÂRANÉIDES, (BlA * AHAC UNI MO R PI î A {àpàyy^, arai¬ gnée ; uoprpi,, forme ). Desv. ( in Hamilt. Prodr. 28). bot. ph. — Synonyme ( suivant M. de Candolle) du g. Rondeletia , Plum., de la famille des Rubiacées. (Sp.) * ARACHNIMORPHA (àpccxn, arai¬ gnée; popyk, forme), ins. — Ivirby ( Zool. journal, t. III, p. 158, 1827) désigne ainsi, sans indication de caract. , un ç. -genre de Coléoptères pentamères lamellicornes, tri¬ bu des Mélolonthides , auquel il rapporte V Anisonyx cinereum ( Melolontha cinerea, Oliv.) , et quelques autres espèces analo¬ gues. Voy. le genre lepitrix. (D. et C.) * ARACHNIODES ( «/j«%v£oü J'vîs , sem¬ blable à une toile d’Araignée ). bot. cr. — Genre de Fougères établi par Blume pour une plante de l’île de Java, de la tribu des Cyathéacées , qu’il caractérise ainsi : Grou¬ pes de capsules arrondis , épars , insérés sur un réceptacle peu élevé. Tégument a- rachnoïde recouvrant les capsules. — La seule plante qu’il rapporte à ce g., A. aspi- dioides , a la forme de VAspidium coria- ceum, Sw. Par la conformation de ses tégu¬ ments , il semblerait se rapprocher un peu des g. Trichopteris, Presl., et Chnoophora , ILaul.; mais ce tégument est membraneux, et la forme des feuilles ainsi que la nerva¬ tion sont très différentes. Endlicher , dans son Généra plantarum , réunit tous ces g, aux Alsophila , R. Br. Presl, dans la suite de son ouvrage, laisse le g. Arachniodes parmi ceux dont l’organi¬ sation ne lui était pas suffisamment connue pour pouvoir les classer. (Ad. B.) < *ARACHNION, Schwin. [àpàyyto'j, toile d’araignée), bot. cr. — Genre de Cham¬ pignons, ainsi nommé parce qu’il ressemble au petit sac dans lequel les Araignées ren¬ ferment leurs œufs. Il est rangé par Fries (Syst. myc., p. 303) dans l’ordre des Angio- gastères et dans le sous-ordre des Nidula- riées. Ce champignon est presque globuleux et pourvu d’un double péridium; l’externe est fugace, comme formé de fils d’araignées; l’interne, de consistance subéreuse, se déchi¬ re irrégulièrement, est rempli de sporanges nombreux , libres et pressés les uns contre les autres ; ils renferment un grand nombre de spores libres et égales. IA Arachnion al¬ bum ( Schwœgr . Syn. Fung. Car., n° XIV, tab.l, fig. 2) est sessile, presque globuleux, du volume d’une petite noix; d’abord d’un blanc sale et aranéeux , puis glabre. Les in¬ nombrables sporanges globuleux et libres dont il est rempli contiennent aussi des spores sous la forme de poussière blanche. Il croît dans la Caroline, en faisceaux, sur la terre nue. (LÉv.) * ARACHNIDES ( àp%yy\ t araignée ;, ARA ARA 61 pied), os. — Nom employé par Me- gerle et adopté par Dahl dans son catalo¬ gue, pour désigner des Curculionites du genre Acalles de Schœnherr. Voy. ce mot. (D. et C.) *ARACHNIS. bot. ph. —Le genre de la famille des Orchidées ainsi nommé par Blume rentre dans le g. Renanthera, de Loureiro, adopté par Lindley. Voy. ren an¬ thère. (A. R.) * ARACIINOBAS ( àpà.x'J'âxtov, fiole , bouteille), bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées , tribu des Chicoracéés, proposé par Monnier dans ses Essais mono¬ graphiques sur les Synanthérées. Ses ca¬ ractères différentiels sont : Fruit colum- naire , strié ; aigrette composée de poils raides , barbellés et de couleur rousse ; cli- nanthe nu et alvéolé, et péricline imbrica- tif. On rapporte à ce genre les Hieracium paludosum, L., et cœruleum, Scop. (C. D’O.) *ARADIENS. ms.— Famille de l’ordre des Hémiptères , section des Hétéroptères , ainsi désignée d’abord par M. Brullé ( Ilist . des ins., t. IX), et ensuite par nous ( Hist . des anim. art. , tome IV). Cette famille , déjà circonscrite par Latreille sous le nom de Membraneuses ( membranacei ), est sur¬ tout caractérisée par un corps fortement déprimé ; une tête pointue , avancée entre les antennes; un bec inséré dans une cavité dont les bords sont toujours saillants, et des élytres presque membraneuses, reçues, ainsi que les ailes, dans une dépression située au dessus de l’abdomen. Les Aradiens sont gé¬ néralement de petite taille; ils sont peu nombreux, et cependant répandus dans les diverses parties du monde ; leurs habitudes sont aussi très variées: les uns sucent le sang, les autres attaquent les insectes vivants , d’autres enfin vivent de matière végétale. Nous rapportons à cette famille les genres Cimex, Brachyrhynchus , Dysodius, Ara- dus, Tingis, Eurycera, Piesma, Phlœa , Phymata , Macrocephalus (Syrtis), et quel¬ ques autres que nous rattachons à ceux-ci comme de simples divisions de genre. (Bl.) * ARA DITES. us. — M. Spinola ( Es¬ sai sur les Uémipt. hétéropt. ) applique ce nom à sa quatrième famille des Géoco- rizes, de l’ordre des Hémiptères, ne com¬ prenant que les genres Aradus, Aneurus et Dysodius, et formant, avec les autres genres que nous avons rapportés à la famille des ARA 63 Aradiens, deux familles distinctes sous les noms de Tingidites et de Phymatites. (Bl.) ARADUS. ins. — Genre de la famille des Aradiens ( membranacei , Lat.), de l’or¬ dre des Hémiptères , section des Hétéro¬ ptères, établi par Fabricius [Syst. Rhyngot.) et adopté par tous les entomologistes. Tel qu’il est restreint maintenant , ce g. est ca¬ ractérisé principalement par un corps très déprimé , des antennes cylindriques ayant leur dernier article généralement aussi grêle que les précédents; un bec plus long que la tête, s’avançant plus ou moins entre les pat¬ tes, et des élytres recouvrant entièrement l’abdomen. Les Arades vivent sous les écor¬ ces des arbres. On en connaît une dizaine d’esp., la plupart sont européennes; le type est VA.betulœ ( Cimex betulœ. Lin.), répan¬ du dans la plus grande partie de l’Europe. (Bl.) * ARÆCERUS ( «pxhç, mince ; «- /3*s , antenne ). ins. — Genre de Coléo¬ ptères tétramères, famille des Curculionides, division des Anthribides, établi par Schœn- herr ( Gen. et sp. Curcul., t. Y, pag. 273) aux dépens du genre - Anthribe de Fa¬ bricius , et auquel il assigne les caractères suivants : Antennes peu longues , minces , insérées librement près des yeux, sur la face supérieure du rostre; massue allongée, é- troite, composée d’articles séparés. Rostre court , large , défléchi , tronqué à l’extré¬ mité. Yeux latéraux, proéminents, arron¬ dis. Thorax court, transverse, bi-sinué à la base, bordé, avec les angles postérieurs presque aigus. Elytres oblongues, convexes, arrondies à l’extrémité. Pattes peu robustes, tarses longs. Ce genre a pour type l’Anthribe du café , Anthribus coffeœ, Fabr., qui se trouve aux Indes-Orientales , au Cap de Bonne-Espé¬ rance et dans l’Amérique méridionale. Sa larve vit aux dépens des graines de cet ar¬ brisseau. Cette espèce est la même que le Macrocephalus cacao, décrit et figuré par Olivier dans son Entomologie , tom. IY, p. 13, n° 21, tab. 2, fig. 21, a, b. On la rencontre fréquemment dans les envois de denrées coloniales. M. Dejean , qui adopte le genre Arœce- rus dans son dernier Catalogue , n’y rap¬ porte que deux espèces : celle dont nous -jr-'î/. G4 ARA ARA venons de parler , et une de l’Amérique du nord qu’il nomme Cinerascens ; mais Scliœn- herr en décrit quatre autres, savoir : l’A. si - mulatus, ainsi nommé par lui; l’A. fallax , VA. rhodopus de Dalman, et VA. suturalis, toutes quatre de Java. (D. et C.) * AIIÆOCE ÏU’S {àpailoç, mince; corne, antenne), ins. — Genre de Coléo¬ ptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Fissilabres, établi par M. Nord- mann ( Symbolœ ad rponographiam Sta- pltylinorum) , pour y placer une seule es¬ pèce de Montevideo qu’il nomme A. niger ; mais M. Erichson , dont nous suivons la méthode comme la plus récente et la plus complète sur les Brachélytres, n’a pas ado¬ pté ce g., et rapporte l’esp. qui lui sert de type au g. Pinophilus , Grav. [Gen. et Sp. Staphyl., p. 672). Voy. en conséquence ce dernier mot pour les caract. génériques. (D. et C.) *ARÆOCNEMUS [àpacLoç, mince; xvii/nj , jambe), ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères, famille des Brachélytres, tribu des Fissilabres, établi par M. Nordmann ( Sym¬ bolœ ad monographiam Staphylinorum , 1837, pag. 163), et auquel il donne pour type le Staphylinus fulgens de Fabr. , le même que le violaceus d’Oliv. M. Dejean ( Catal ., 3e éd., 1837) et M. Delaporte ( Études ento- mologiqaes , 1834, pag. 118) ont fondé sur cette même espèce , le premier son genre Plochionocerus, et le second son genre Ster- culia, qui doit prévaloir sur les deux autres comme étant le plus ancien ; aussi M. Erich¬ son l’a-t-il adopté dans son Gen. et Spec. Staphylinorum , 1840. Voy. en conséquence ce dernier mot pour les caractères géné¬ riques. (D. et C.) *ARÆOPUS (àpotiQç, grêle ; icoôs, pied). sns. — Genre de la famille des Fulgoriens, de l’ordre des Hémiptères, section des Ho- moptères, établi parM. Spinola [Ann. de la Soc. entomol. de France, t. VIII ) sur une seule espèce (A. crassicornis, Fabr.), qu’il a détachée du genre Asiraca, Lat. , dont elle ne diffère que par de très légères modifica¬ tions, dans la proportion des articles des an¬ tennes , dans la forme de l’échancrure des yeux, etc. (Bl.) *ARAGALUS, Neck. bot. pii. — Syn¬ onyme du genre Astragalus , de la famille des Légumineuses. (Sp.) ARAGNE. zool. — Nom de l’Araignée dans divers dialectes du midi de l’Europe. On a, par analogie, donné ce nom au Gobe- Mouche gris , à certaines espèces de Crabes, dont les pattes sont démesurément allon¬ gées , et à la Vive ( Trachinus draco ) à cause de sa morsure. C. d’O.) A R AG AO. poiss. — Nom provençal de la Vive, Trachinus draco, L. (C. d’O.) ARAGOA.bot. pii. — Voyez aragoa- cées. (Sp.) *ARAGOACÉES. bot. pii. — M. Don avait établi sous ce nom une famille ayant pour type le g. Aragoa , que son auteur, M. Eunth, mettait avec doute à la suite des Bignoniacées. Maintenant , on s’accorde à le placer parmi les Scrophularinées , dans lesquelles vient se confondre la famille pro¬ posée par M. Don. (Ad. J.) * ARAGUAGA. poiss. — Marcgrave a figuré sous ce nom la Scie (Squaluspristis), qui se trouve sur les côtes du Brésil. > (Val.) *ARAGUS, Neck. bot. pii. — Synonyme du genre Astragalus , de la famille des Lé¬ gumineuses. (Sp.) AR AI G NEE . Aranea (à/j«x vv], araignée). ins. — Latreille a conservé ce nom pour un g. de la tribu, ou même famille selon nous, des Araignées de l’ordre des Aranéides, caracté¬ risé essentiellement par leurs quatre yeux antérieurs disposés en une ligne courbe d’a¬ vant en arrière , et par leurs deux filières supérieures, plus longues que les autres. Le g. Araignée renferme quelques espèces con¬ struisant dans les maisons , dans les angles des murs , sur les haies , une grande toile presque horizontale, ayant, à sa partie su¬ périeure , un tube où l’Araignée se cache pour guetter sa proie. Le type est l’Araignée domestique ( Aranea domesiica, Linn.), qui vit dans nos demeures. Latreille avait d’a¬ bord appliqué à ce genre le nom de Tegue- naria , adopté par M. Walckenaër , qui pensait que la dénomination d ’ Araignée de¬ vait s’appliquer à toutes les esp. de la fa¬ mille. (Bl.) ARAIGNÉE DE MER, ou SCOR¬ PION. zool. — On donne dans nos pro¬ vinces ce nom à la Vive, Trachinus draco , L. Voy. aragno et vive. Les amateurs et les marchands de coquil¬ les désignent, sous ce nom, diverses espèces ABA AKA du genre rtérocère, de Lamarck , à cause des appendices digités dont est munie leur lèvre antérieure, ce qui les a fait comparer aux pattes d’Araignées. Le Murex tribulus , L.,a aussi reçu le nom d’ Araignée de mer, à cause des épines divergentes dont sa coquille est armée. Plusieurs espèces du genre Maïa, de l’or¬ dre des Décapodes, sont aussi connues sous ce nom dans nos provinces méridionales. (C. D’O.) ARAIGNEES. Àraneœ. ins. — Linné, Fabricius et tous les anciens auteurs, compre¬ naient sous cette dénomination toutes les Arachnides fileuses de Latreille , ou Ara- néides de Walckenaër ; Latreille , dans ses derniers ouvrages, regardant les Arachnides fileuses comme une famille de l’ordre des Arachnides pulmonaires, la divise en deux genres principaux, auxquels il rattache tous les autres comme sous-genres. Le premier est celui de Mygale , le second celui d' Arai¬ gnée ( Aranea ). M. Walckenaër regarde ces deux genres comme deux tribus qui , selon nous, devraient avoir le nom de familles ; la première est celle des Téraphoses , et la se¬ conde celle des Araignées. Ces Araignées sont caractérisées par des mandibules cylindriques ou coniques, de moyenne longueur dans les femelles , plus longues et plus grêles dans les mâles ; par des palpes peu allongés, de cinq articles, insérés au côté externe des mâchoires près de la base, ayant leur dernier article ovalaire, ren¬ fermant , à son extrémité , un organe ser¬ vant dans l’acte de la copulation ; par une languette avancée entre les mâchoires , et des sacs pulmonaires réduits au nombre de deux, ainsi que les ouvertures stigmatiques. La plupart de ces Araignées filent des toi¬ les dans lesquelles elles saisissent divers in¬ sectes ; quelques autres ne construisent point de toiles, mais elles vont à la chasse des in¬ sectes, et se retirent dans des trous ou des cavités qu’elles tapissent de leurs fils ; enfin, il en est une espèce qui vit dans l’eau, en s’y construisant avec ses fils une véritable clo¬ che à plongeur. Voyez argyronète. Nous pourrions donner de beaucoup plus longs détails sur les mœurs des Araignées , si , dans cet article , nous les considérions comme les anciens auteurs; mais ici nous ne voulons que parler d’une tribu ; et, pour 65 éviter les répétitions , nous renvoyons nu mot Aranéides , pour le développement complet de l’histoire de ces animaux intéressants. En effet, sous la dénomination d"1 Aranéides , on comprend aujourd’hui ce que tout le monde connaît sous le nom d 'Araignées , tandis que les zoologistes ne comprennent sous ce même nom qu’une partie de l’ordre. Il paraîtra , sans doute, dès lors beaucoup plus convenable que les mœurs et habitudes diverses de toutes les Araignées composant l’ordre des Aranéides soient développées en même temps. Au con¬ traire , ici nous eussions été obligé de pas¬ ser sous silence la tribu des Téraphoses , si remplie d’intérêt , pour ne parler que de la tribu des Araignées proprement dites. C’est pour éviter de trop séparer ces deux tribus, qui ne diffèrent réellement entre elles que par un caractère purement zoolo¬ gique, que nous renvoyons à aranéides. Latreille ( Régne animal ) établit, dans son grand genre Araignée , plusieurs divisions d’après les mœurs et les habitudes, afin de grouper plus facilement tous les sous-genres qu’il y rattache; la première de ces divi¬ sions est celle des Araignées sédentaires, qui. construisent des toiles ou jettent au moins des fils pour saisir leur proie ; celles- ci se partagent alors en Rectigrades et en Latérigrades , d’après le mode dont s’effec¬ tuent leurs mouvements de progression. Les Rectigrades se subdivisent encore 1° en Tubit'eles ou Tapissières , ayant des filières cylindriques; elles comprennent les sous-g. Clotho, Walck. ( Uroctea , Duf.) ; Drassus , Walck. ; Segestria , Lat. ; Clubiona , Lat. ; Aranea (proprement dit), et Argyroneta; 2° en Inéquitèles ou Araignées filan- dières , pourvues de filières coniques, et comprenant les sous-genres Scytodes , Lat. ; Theridion, Walck.; Episinus , Walck.; 3° en Orbitèles ou Araignées tendeuses , ayant des filières presque coniques et dis¬ posées en rosette; celles-ci renferment les s.-g. Linyphia, Lat.; Uloborus , Lat.; Te - tragnatha, Lat. , et Epeira , Wraîck. Les Araignées latérigrades , ayant la facul¬ té de marcher dans tous les sens, de côté, à reculons, en avant, se composent des sous- g. Micrommata, Lat. ( Sparassus , Walck.); Senelops, Duf.; Philodromus, Walck.; Tho- misus , Walck. Viennent ensuite les Arai- 5 T. II. 63 ARA ARA gnées vagabondes , qui se partagent en Citigrades , comprenant les sous - genres Oxyopes , Lat. ( Sphasus , Walck,); Ctenus, Walck.; Dolomedes, Lat. ; Lycusa, Lat. ; et Myrmecia, Lat.; et en Saltigrades, ren¬ fermant les sous-genres Tessarops , Raffin. ; Palpimanus , Duf. ; Eresus, Walck.; et Salticus, Lat. ( Attus , Walck.). M. Walckenaër ( Hist . nat. des ins . aptè¬ res ) classe les Araignées d’après le même système, mais il en fait une application un peu différente. En effet, il divise d’abord sa tribu des Araignées en Terrestres , ha¬ bitant sur terre , et en Aquatiques , habi¬ tant au milieu de l’eau ; il partage ensuite les Terrestres en Vagabondes, courant pour chercher leur proie , en Errantes , errant à l’entour de leurs nids , et en Sédentaires , construisant des toiles pour attraper leur proie. Les Vagabondes sont ensuite divisées en Tubicoles, vivant dans des tubes soyeux : celles-ci renferment les genres Dysdera et Segestria ; en Cellulicoles , se composant des g. Uptiotes et Scytodes ; en Coureu¬ ses, comprenant les g. Lycosa, Dolomedes , Storena, Ctenus, Hersilia, Sphasus, Uyc- tion, Dolophones; en Voltigeuses , renfer¬ mant les genres Myrmecia, Eresus, Chersis, Attus; et en Marcheuses, se composant des genres Arkys , Delena, Thomisus , Sele- nops, Eripus, Philodromus, Olios, Sparas- sus, Clastes. Puis M. Walckenaër partage les Araignées errantes en Niditèles, se compo¬ sant des genres Clubiona, Desis , Drassus ; et en Filitèles, comprenant les g. Clotho, E- nyo, Latrodectus, Pholcus et Arlema; il di¬ vise ensuite les Sédentaires en Tapitèles, renfermant les genres Tegenaria, Lacliesis, Agelena, Nyssus ; en Orbitèles, comprenant les g. Epeira, Plectane, Tetragnatha, Ulo- borus, Zosis ; en Napitèles, se composant du seul genre Linyphia ; et enRétitèles, comprenant les g. Argus, Episina, Theri- dion. Viennent enfin les Aquatiques, nom¬ mées encore Nageuses et Aquiteles , et ne renfermant encore que le genre Argyro- neta. Telles sont les différentes méthodes que l’on a employées pour classer cette grande famille des Araignées. Le tableau présenté par M. Walckenaër est réellement très bien ordonné et très facile h saisir , mais nous pensons que , lorsque l’étude des Araignées sera plus avancée sous le rapport des orga¬ nes externes et internes , on en viendra à prendre en considération certains caract. qui jusqu’ici ont été négligés. (Bl.) * AR AÎNÉE S. Arainœ (de Ara, un des genres de cette sous-famille), ois. — Sous- famille de notre famille des Psittacidées , ayant pour caract. : Bec très fort, très arqué dessus et dessous , à mandibule supérieure prolongée en une pointe tombante et dé¬ passant de beaucoup celle de l’inférieure ; cette pointe munie en dedans de petites stries élevées, transverses et obliques, for¬ mant des espèces de chevrons brisés très rapprochés, et, de plus, d’une petite carè¬ ne souvent peu saillante et même obsolète , où vient s’appliquer l’extrémité de la man¬ dibule inférieure; celle-ci beaucoup plus courte, aussi haute que large, et souvent beaucoup plus haute que longue; la supé¬ rieure ayant ses bords eu simplement si¬ nueux ou munis d’une forte dent élargie et obtuse. Tarses courts , assez aplatis , ro¬ bustes. Doigts externes allongés, plutôt grêles que gros , surtout dans les grandes espèces. Queue longue ou très longue, très étagée dès la base , longicône. Ailes aiguës ou subaiguës, à rémiges allongées. Cette sous-famille, toute naturelle et toute géographique , ne se compose que des Perroquets à longue queue conique du Nou¬ veau-Monde. Elle renferme le genre Ara, avec ses sous-genres Perriche-Ara et Per- riche. Voy. ara. (Lafr.) ARAL! A, Linn. bot. pii. — Genre type de la famille des Araliacées. Suivant nos observations, ses caractères sont : Lim¬ be calicinal marginiforme , 5-denté. Disque annulaire , ou confluent avec la base des styles. Pétales 5 , imbriqués en préflorai¬ son. Étamines 5 ; filets subulés ; anthè¬ res médifixes , échancrées au sommet, bi¬ fides de la base jusqu’au milieu. Ovaire 5- loculaire, 5-ovulé. Styles 5, courts , obtus', soudés par la base ; stigmates petits, subca- pitellés. Drupe (en général 5-coque) à 5 noyaux comprimés, chartacés, 1 -spermes. Graines inadhérentes, conformes aux noyaux; tégument membraneux. Périsperme charnu, huileux. Embryon minime. — Arbrisseaux, ou herbes vivaces. Feuilles digitées , ou pen¬ nées, ou bipennées, ou tripennées, ou sub- ARA ARA Internées, stipulées; folioles incisées ou dentelées, articulées par la base, penniner- vées; pétiole cylindrique, articulé et noueux aux ramifications , à base élargie en gaine amplexicaule ou semi-amplexicaule. Inflo¬ rescences terminales, ou axillaires et termi¬ nales. Fleurs jaunâtres ou blanchâtres , pe¬ tites, disposées soit en ombelle, soit en pa- nicule composée d’ombellule-s ou de capi¬ tules. Inflorescences partielles en général accompagnées d’une collerette de bractées persistantes. Pédicelles nus , ou couronnés d’un calicule cupuliforme. Galice turbiné , ou subglobuleux, ou ovoïde. Pétales inon¬ guiculés, ordinairement réfléchis. Anthères suborbiculaires, ou elliptiques, ou oblon- gues. — M. deCandolle ( Prodr ., IV., p. 257) rapporte à ce genre 42 espèces, mais il n’en est que huit à dix qu’on y puisse admettre avec certitude. La plupart de ces dernières habitent les régions extra-tropicales de l’an¬ cien continent; les espèces douteuses appar¬ tiennent à la Flore équatoriale. L 'A. spinosa, L. (vulgairement Angélique épineuse ), indigène des États-Unis, se cul¬ tive comme arbrisseau d’ornement; il se fait remarquer par une tige haute de huit à douze pieds, en général très simple, héris¬ sée d’aiguillons, et couronnée d’une touffe de feuilles qui atteignent deux à trois pieds de long; l’inflorescence est également ter¬ minale , formant une panicule large d’un à trois pieds. Les feuilles de cet Aralia ont une odeur analogue à celle de la carotte. L’écorce de sa racine est un drastique fré¬ quemment employé par les médecins anglo- américains. — L 'Aralia umbraeulifera , Koxb., qui croît aux Moluques, est égale¬ ment remarquable par un port très pitto¬ resque : c’est un petit arbre à tronc très simple , couronné d’une touffe de feuilles longues de six pieds, et d’une panicule très ample. — La décoction de la racine de VA. racemosa , L. , plante herbacée, qu’on trouve dans les forêts du Canada et des Etats-Unis, passe pour un excellent remède anti-rhumatismal.— Enfin, la racine de VA. nudicaulis, L. ( vulgairement Salsepareille de Virginie ), espèce indigène des mêmes contrées que VA. racemosa , participe, sui¬ vant le docteur Barton, aux propriétés mé¬ dicales de la .Salsepareille. (Sp.) ARALIACÉES. bot. ph. — Famille 67 de plantes dicotylédones, polypétales, épigy nés , dont les caractères sont les suivants : Calice soudé avec l’ovaire, entier, ou à dents égales en nombre aux pétales et alternes avec eux. Pétales 5-10, à préfloraison val- vaire , caducs , et manquant dans un petit nombre de genres. Étamines insérées avec les pétales sur le pourtour d’un disque qui surmonte l’ovaire , égales en nombre et al¬ ternes avec eux , plus rarement doubles ; a filets courts et subulés ; à anthères intror- ses, biloculaires. Ovaire à loges contenant chacune un ovule pendant et anatrope ( lo¬ ges dont le nombre , quelquefois binaire , est ordinairement plus grand , et peut s’é¬ lever jusqu’à 15), couronné d’un disque glanduleux, du centre duquel s’élèvent au¬ tant de stigmates sessiîes qu’il y a de loges, ou autant de styles courts , terminés chacun par un stigmate simple , ou , plus rarement, un seul style résultant de la soudure de plusieurs. Dans le fruit , le sarcocarpe est charnu ou sec , et, sous lui , l’endocarpe , chartacë ou membraneux , se sépare en au¬ tant de noyaux monospermes. Graines à test crustacé , contenant au sommet d’un gros périsperme charnu un petit embryon droit , à radicule supère plus longue que les cotylédons. Les Araliacées sont des ar¬ bres ou arbrisseaux souvent grimpants, ou, plus rarement , des herbes originaires des régions tempérées et surtout tropicales; à feuilles ordinairement alternes , simples ou composées , portées le plus souvent sur de longs pétioles dilatés à leur base , dépour¬ vues de stipules ; à fleurs régulières , her¬ maphrodites ou plus rarement polygames, disposées en ombelles ou en têtes qui se groupent en grappes ou en panicules , nues ou accompagnées d’un involucelle , axillaires ou terminales. Genres. * Fleurs pétalées : Panax, L. ( Araliastrum, Vaill. ; Plec- tronia , Lour. ; Aureliana , Catesb. ). — Cussonia , Thunb. — Maralia , P. Th. — Gilibertia , Ruiz Pav., non Gmel. (Wan- genheimia, Dietr.; Ginnania , Dietr.). — Gastonia , Juss. — P ol y scia, Forst, — To- ricellia, DC. — Aralia , L. ( Schef fiera , Forst.) — Sciodaphyllum , P. Brown. ( Acii- nophyüum , Ruiz Pav. ). — Hcdera, L. — Paratropia , DC. (Heptapleurum, Gærtn.). — Artrophyllum , Blâme. i 68 ARA ARA Fleurs apétalées : Botryodendron , Endl. — Miquella , Meisn. A ces genres, la plupart des auteurs ajou¬ tent X'Adoxa , L. , dont la place dans la sé¬ rie naturelle peut cependant donner lieu encore à quelques doutes , et dont la fleur singulière a donné lieu à des interprétations diverses. C’est avec plus d’incertitude enco¬ re qu’on rapproche des Araliacées le Tou- roulia , Aubl. ( Robinsonia , Schreb.). (Ad. J.) ARALIÉES. bot. ph. — Voyez ara¬ liacées. ARAMACA. poiss. — Marcgrave a donné sous ce nom un pleuronecte des cô¬ tes du Brésil. ^ (Val.) *ARAMINÉES. Aramrnœ ( Aramus , nom latin d’un des g. de cette s.-famille ). ois. — Sous- famille de notre famille Ardéi- dées. Ses caract. sont : Bec plus long que la tète , grêle , comprimé , droit , presque cy- lindracé ; à carène aplatie en dessus , se renflant en dessous , à quelque distance de sa pointe , qui est légèrement arquée en dessus. Narines non membraneuses , situées vers la base du bec , dans un sillon latéral , profond et prolongé. Jambes à moitié dé¬ nudées , fort longues, ainsi que les tarses et les doigts ; ceux-ci sans membrane interdi¬ gitale à leur base dans l’un des deux gen¬ res qui composent cette sous - famille , en étant munis dans l’autre. Pouce posant sur le sol ; ongles médiocres , légèrement ar¬ qués ; celui du pouce le plus court. Les deux genres américains , le Courliri et le Caurale , qui forment à eux seuls cet¬ te sous-famille , ne nous ayant pas paru susceptibles de figurer naturellement dans les Grues, à la fin desquelles Cuvier les pla¬ çait , ni dans les Hérons ou les Cigognes , d’après la forme grêle et cylindracée de leur bec, l’absence delà membrane interdi- gitale du Courlan , la brièveté de l’ongle de leur pouce , la non-denticulation de celui de leur doigt médian , et aussi d’après la dif¬ férence de mœurs et de nourriture de ce dernier, selon Azara , qui l’a observé au Paraguay , nous avons pensé qu’au lieu de les intercaler dans l’une de ces sous-famil¬ les , où ils n’auraient figuré que comme genres exceptionnels, il serait plus naturel, et même pins méthodique , d’en former une petite sous-famille américaine, faisant partie toutefois de notre famille Ardéidée , et voisine de notre sous-famille Ibisinée. Nous les aurions même placés dans celle- ci , dont ils ont à peu près le bec , sauf la courbure , s’ils n’en eussent pas autant dif¬ féré par les pattes. Ce sont évidemment des genres de transition des Ar déidées aux Ral- lidées. Voy. les genres courliri et cau¬ rale. (Lafr.) ARAMUS. ois. — C’est le nom latin donné par Vieillot au g. Courliri ( VArdea scolopacea de Linné). Voy , courliri. ( Lafr. ) ARANEA {àpàyyyi , araignée), aracii. — Syn. latin d’ARAiGNÉE. Voyez ce mot. (C. D’O.) ARANfEIDES. ( Aranea , araignée.) arach. — M. Walckenaër a le premier em¬ ployé cette dénomination pour le grand genre Araignée de Linné, qui maintenant forme un ordre de la classe des Arachnides. Ces Aranéi- des nous offrent des mandibules mobiles de haut en bas, et terminées par un seul crochet mobile , très acéré, courbé inférieurement, et muni vers son extrémité d’une ouverture pour la sortie du venin ; des palpes pédifor- mes , terminés dans les femelles par un pe¬ tit crochet, et ayant dans les mâles leur der¬ nier article fortement renflé , et renfermant quelques petites pièces cornées, servant au moins d’organes excitateurs dans l’acte de la copulation ; une lèvre inférieure appliquée entre les mâchoires , et une seconde lèvre formée par un prolongement du sternum. Le céphalothorax des Aranéides présente ordinairement une impression en forme de V , semblant indiquer le point de réu¬ nion de la tête et du thorax; il offre en avant six et plus souvent huit yeux , grou¬ pés de différentes manières , selon les gen¬ res. Les pattes sont toutes de même forme , mais elles varient souvent par la taille ; le dernier article de leurs tarses est terminé par deux crochets dentelés , et quelquefois aussi par un troisième plus petit et sans dentelures. Les yeux des Aranéides sont ramassés et rapprochés en un seul groupe sur la partie médiane antérieure du céphalothorax , dans la plupart des Téraphoses ( lre famille de l’ordre des Aranéides ) , écartés et dissémi¬ nes sur le devant et sur les côtés dans tou- ARA 09 ARA tes les autres Araignées ( 2e famille de l’or¬ dre ) ; ces yeux sont presque toujours au nombre de huit. M. Walckenaër signale seu¬ lement cinq genres où ce nombre n’est que de six. Les mandibules, qui ont encore reçu les dénominations de forcipules , de chélicè- res , antennes - pinces , serres, sont tou¬ jours placées au dessous du bord antérieur du céphalothorax , et composées de deux pièces, la tige et l’onglet ; la tige , qui est Considérablement plus grosse que l’onglet , est aplanie à sa face interne , de forme plus ou moins cylindrique ou en cône tronqué. Souvent ces mandibules présentent, à leur extrémité et vers leur côté interne, une rai¬ nure garnie d’épines aiguës, dans laquelle s’insère le crochet ou onglet ; ce crochet , arqué , extrêmement dur et pointu , offre, près de la pointe, un petit trou pour le pas¬ sage du venin avec lequel l’Araignée donne la mort aux insectes. Les mandibules des Aranéides sont gé¬ néralement couvertes de poils très courts et serrés ; et, dans quelques unes, on en re¬ marque de beaucoup plus longs vers la par¬ tie supérieure. Dans la famille des Téra- phoses , les mandibules sont arquées hori¬ zontalement, très comprimées latéralement, avec leur dos arqué ; dans la famille des Araignées, au contraire , elles sont articulées sur un plan incliné, et peuvent se mouvoir latéralement ; elles sont cylindrico-coni- ques , diminuant de grosseur de la base à l’extrémité. Dans quelques mâles seule¬ ment (Tétragnathes ), elles sont fort allon¬ gées et renflées au milieu ; mais presque toujours les mandibules des mâles sont un peu plus longues que celles des femelles. Les mâchoires et la lèvre sternale sont , dans toutes les Aranéides, dirigées, en avant, c’est-à-dire dans le sens de la longueur du corps. Ces mâchoires, offrant de grandes va¬ riétés de formes , nous fournissent de bons earact. pour la distinction des genres ; elles sont ou arrondies ou tronquées oblique¬ ment à l’extrémité, ou terminées en pointe. (Nous renvoyons, pour la forme particulière qu’affectent les mâchoires des Aranéides, aux divers genres , dont elles fournissent un • les principaux caractères.) Les palpes, insè¬ res au côté externe des mâchoires , ont la forme de petites pattes ; ils sont composés I de cinq articles terminés en massue ova¬ laire dans les mâles , et par un crochet dans les femelles. M. Savigny a appliqué des dé¬ nominations à chacun de ces articles : ainsi, le premier est 1 ''axillaire , le second 17m- méral , le troisième le cubital, le quatrième le radial , et le dernier le digital ; mais nous devons dire qu’il serait très facile d’assimi¬ ler ces articles à ceux des pattes. La lèvre sternale représente souvent un parallélogramme plus ou moins allongé ; quelquefois elle est allongée ou ovalaire, ou même triangulaire. La languette , nommée aussi épichèle , située au dessous des mandibules et entre les mâchoires, est semi-cartilagineuse, et velue latéralement et à l’extrémité; elle pré¬ sente dans son milieu une petite fente que plusieurs naturalistes regardent comme l’ou¬ verture buccale ; mais d’autres pensent que cette ouverture existe au dessous de la lan¬ guette ; cette languette varie beaucoup par la forme : elle est souvent échancrée , quel¬ quefois pointue ou carrée. Telles sont les pièces qui entrent dans la composition de la bouche des Aranéides. Dans notre article arachnides, nous avons exposé la structure des pattes, le rapport de leurs articles avec ceux des pat¬ tes des insectes, etc. ; nous n’y reviendrons donc pas ici. L’abdomen est mobile , ordinairement mou , souv ent fort gros par rapport à la par¬ tie antérieure du corps ; il est fixé au thorax par un pédicule court et extrêmement min¬ ce; et, en dessous, il présente à sa base une ouverture médiane qui est l’orifice des or¬ ganes de la génération, deux ou quatre stig¬ mates pour l’intromission de l’air, et de plus, vers l’extrémité, quatre mamelons ar¬ ticulés , cylindriques ou coniques , perforés au bout par une multitude de petits trous donnant passage aux fils soyeux, dont la matière est fournie par les réservoirs inté¬ rieurs. L’anatomie des Aranéides étant encore très peu riche en faits, et ayant eu d’ail¬ leurs l’occasion d’en donner l’exposé à l’ar¬ ticle arachnides , nous y, renvoyons le lecteur. Nous nous contentons d’ajouter seulement pour les Aranéides quelques de¬ tails sur les sécrétions et sur les organes de la respiration. 70 ARA ARA Lessécrétions, chez les Aranéides, sont de deux sortes : l’une, dont le siège se trouve à la partie antérieure du eorps, consiste dans la sécrétion du venin. Ce venin est contenu dans une vésicule située à la base des man¬ dibules, qui communique, par un conduit ex¬ créteur renfermé dans l’intérieur de la man¬ dibule, à l’extrémité de son crochet, auquel est pratiquée une ouverture pour son émis¬ sion. Lorsque l’Araignée atteint un insecte, elle le perce avec le crochet de ses mandibules. La pression qui a lieu détermine l’éjacu¬ lation du venin dans la plaie , et cause promptement la mort de l’insecte blessé. On a prétendu, et l’on prétend encore dans certaines localités , et principalement en Italie , en Espagne et dans le midi de la France, que le venin de certaines espèces d’Araignées peut être funeste à l’homme, et même , en certains cas, lui causer la mort; mais il est à peu près certain qu’il n’en est rien , car M. Walckenaër, qui s’est fait pi¬ quer par différentes espèces, nous assure n’en avoir éprouvé aucun mal , et nous en avons fait autant , sans en avoir éprouvé d’effets fâcheux. En Italie et en Corse, on rencontre une espèce du genre Théri- dion, le Theridion marmignatto ( Tlieri- dion lù-guttatum), dont on redoute beau¬ coup la morsure, quoique ce Théridion soit fort petit; mais il paraît que les couleurs noire et rouge dont cette espèce est ornée Font fait regarder comme diabolique. Personne n’ignore toutes les fables racon¬ tées et si complaisamment reproduites par tant d’auteurs sur la Tarentule. D’après tous ces récits, les personnes atteintes d’une pi¬ qûre de Tarentule éprouveraient une exci¬ tation nerveuse des plus violentes , et jus¬ qu’à présent on n’aurait trouvé d’autre re¬ mède que la musique pour guérir les ta¬ rent olaii ( c’est ainsi que l’on nomme les personnes piquées par la Tarentule); on aurait été jusqu’à indiquer les différents tons regardés comme les plus propres à guérir le malade. Peut-être est-il réel, quoique nous en doutions beaucoup, que la piqûre de la Tarentule occasionne une excitation nerveuse; mais il est plus certain qu’en Ita¬ lie on rencontre des charlatans qui , abu¬ sant de la bonne foi publique, donnent en spectacle des personnes soi-disant piquées par la Tarentule , et réunissent un plus ou moins grand nombre de musiciens qui exé¬ cutent des symphonies, pendant lesquelles le malade se livre à des danses et à de grands mouvements qui, dit-on, doivent prompte¬ ment le guérir. La sécrétion produite à la partie posté¬ rieure du corps consiste dans l’émission des fils soyeux. Elle a lieu au moyen d’organes intérieurs situés à la partie postérieure de l’abdomen, et composés de vaisseaux allon¬ gés, contournés et renflés dans leur milieu; près des filières extérieures, on remarque en¬ core d’autres vaisseaux beaucoup plus petits , contenant dans leur intérieur une matière qui paraît différer de celle contenue dans les grands vaisseaux. Ces vaisseaux ne sont pas identiques dans toutes les Aranéides : en effet, ils varient par le nombre, par l’absen¬ ce ou la présence de ramifications, et par la plus ou moins grande quantité qu’ils en présentent. La matière renfermée dans ces vaisseaux ressemble à une gomme visqueu¬ se , insoluble dans l’eau et dans l’alcool , se cassant comme du verre, et n’offrant de souplesse que lorsqu’elle est divisée en fils fort minces; l’émission de cette matière, comme nous l’avons annoncé plus haut , s’ef¬ fectue au moyen de quatre filières situées vers l’extrémité de l’abdomen , et fermées par une petite plaque perforée d’une infini¬ té de petits trous , évalués à plus de mille pour certaines espèces. La matière soyeu¬ se , venant à s’écouler par ces ouvertures imperceptibles, forme une quantité de fils d’une ténuité incommensurable , en nom¬ bre égal à celui des trous, et qui, se réunis¬ sant tous ensemble à leur sortie , forment les fils destinés à construire les toiles ; l’A¬ raignée les dévide par le seul poids de son corps ou à l’aide de ses pattes. Les fils sécrétés par ces Aranéides sont de différente nature: car, dans les Orbitè- les , les fils disposés en cercle sont agglu¬ tinants, les fils disposés en rayons ne le sont pas ; et le sac destiné à contenir les œufs est d’une toute autre texture, et quelquefois il est encore recouvert d’une bourre de soie. D’après ces observations , il est bien éta¬ bli que les Araignées ont des réservoirs pour différentes sortes de matière soyeuse ; mais jusqu’à présent on ignore quels sont les vaisseaux propres à sécréter tels fils AU A AU A plutôt que tels autres. Au moment où les lils viennent de sortir des mamelons, ils sont gluants, et ce n’est qu’au bout de quelques instants que la dessiccation a lieu , quand l’évaporation de l’humidité s’est effectuée ; mais , lorsque la température est élevée, il suffit d’un moment, car ces Araignées s’en servent dès qu’ils sont sortis de leurs filières. Tout le monde a observé, dans les beaux jours du printemps et de l’automne , après un temps brumeux, des flocons blancs soyeux voltigeant dans l’air , et désignés vulgaire¬ ment sous le nom de fils de la Vierge. On ne doute plus aujourd’hui que ces fils ne soient formés par des Araignées, et princi¬ palement par des espèces appartenant aux genres Epeire et Thomise; maison avait cru long- temps qu’ils se formaient dans l’at¬ mosphère. L’analyse chimique a parfaite¬ ment démontré qu’ils avaient complètement la nature des autres fils d’Àraignées ; et , de plus , l’observation attentive faite en des endroits où des Araignées se trouvaient en plus ou moins grand nombre ne laisse plus maintenant aucun doute. Ce sont surtout les plus grands fils, ceux devant servir à consti¬ tuer les rayons de la toile, qui, affaissés par l’humidité, se rapprochent et finissent par se rouler en peloton. On doit en attribuer aussi à de très jeunes Araignées qui, n’ayant pas encore assez de soie pour construire des toiles, jettent seulement quelques fils. Quelques personnes ont cherché à utili¬ ser la soie des Araignées ; mais, comme cette industrie n’était pas susceptible d’une ap¬ plication en grand, les essais produits n’ont fourni aucun résultat important. On a fa¬ briqué avec cette soie des bas et des gants ; on rapporte aussi que Louis XIV voulut en avoir un habit; mais le peu de solidité qu’offrait l’étoffe dont il était confectionné l’en dégoûta bientôt. M. Alcide d’Orbigny , bien connu par ses longs voyages dans l’A¬ mérique méridionale , et par ses travaux zoologiques , a rapporté au Muséum d1 his¬ toire naturelle un échantillon de la soie d’une Araignée, dont il m’a assuré avoir re¬ cueilli en Amérique une très grande quan¬ tité, qui lui avait servi à se faire confection¬ ner un pantalon qu’il a long-temps porté. Xous avons dit que les Aranéides respi¬ raient au moyen d’ouvertures situées à la 71 base de l’abdomen ; que ces ouvertures étaient au nombre de deux ou de quatre : or, comme nous l’avons déjà exposé dans notre article arachnides , ces ouvertures com¬ muniquent à des sacs pulmonaires formés par la superposition de feuillets triangulaires extrêmement minces, qui tous convergent à l’orifice des stigmates. Les deux ouvertu¬ res postérieures, chez les Aranéides, qui en présentent quatre, communiqueraient, comme Dugès l’a si bien, démontré par la belle anatomie qu’il a figurée dans la nou¬ velle édition du Régne animal de Cuvier, à des vaisseaux trachéens. Le même savant a le premier observé que les Aranéides pré¬ sentaient , au point de soudure du sternum avec l’épisternum , une élévation formée par l’épiderme, et entourée d’un sillon car¬ ré ; que , dans l’angle postérieur de ce car¬ ré, on apercevait des ouvertures stigma- tiques, et que ces ouvertures communi¬ quaient à des vaisseaux trachéens. Ainsi les Aranéides seraient pourvues de deux systè¬ mes d’organes de respiration : elles respi¬ reraient par leur thorax au moyen de tra¬ chées analogues à celles des insectes, et par leur abdomen au moyen de sortes de pou¬ mons propres seulement aux Arachnides pulmonaires; de plus, ceux de ces ani¬ maux présentant quatre ouvertures respira¬ toires à leur abdomen en auraient deux con¬ sacrées à la respiration trachéenne, et deux à la respiration pulmonaire. Tels sont les faits découverts assez récemment sur le mode respiratoire de l’ordre des Aranéides. Maintenant que nous avons présenté les détails spécialement relatifs à l’organisation des Aranéides, nous allons exposer d’une manière générale leurs habitudes et leurs mœurs , renvoyant , pour les faits particu¬ liers , à chacun des genres de l’ordre. Pendant long-temps on est resté en grande dissidence sur le siège des organes de la gé¬ nération chez les Aranéides, et, de là, on s’est mépris sur la manière dont s’opérait l’accouplement. Aidé de l’anatomie , Trévi- ranus avait parfaitement reconnu la place qu’occupent les organes générateurs des Araignées mâles , et très bien démontré que leur orifice devait être situé à la ba¬ se de l’abdomen, comme chez les femelles ; mais tous les autres naturalistes jusqu’à lui, et plusieurs même de nos jours , ont pris , 72 ARA ARA pour l’organe reproducteur mâle , les peti¬ tes pièces cornées situées à l’extrémité du dernier article des palpes. Cependant il est bien certain aujourd’hui, pour la plupart des naturalistes , que cet organe situé à l’extré¬ mité des palpes n’est qu’un organe excita¬ teur, et que l’oriûce des organes mâles se trouve à la base de l’abdomen , comme l’a¬ vait si judicieusement pensé Tréviranus. Les Araignées mâles sont généralement plus petites que les femelles , et ces derniè¬ res , paraissant souvent peu disposées à re¬ cevoir leur approche, les tuent et, même les dévorent quelquefois : aussi les mâles prennent-ils toutes les précautions imagina¬ bles pour atteindre leur but sans être victi¬ mes de la fureur des femelles. Chez les Arai¬ gnées sédentaires, le mâle va trouver la fe¬ melle sur sa toile , en ayant soin de ne ja¬ mais se présenter devant elle ; mais il la guette par derrière , épiant avec la plus grande attention le moment favorable. Si la femelle fait un mouvement, il recule, se rapproche ensuite , et si la femelle ne l’a pas poursuivi, il finit par s’élancer sur elle ; alors , avec ses palpes , il la caresse, il la ti¬ tille, il l’excite en les passant sous son abdo¬ men ; mais tout cela n’est évidemment qu’un prélude. La femelle finit par céder aux dé¬ sirs amoureux du mâle : elle se laisse ren¬ verser un peu de côté , et alors l’accouple¬ ment a lieu ventre à ventre. Dès que l’acte est terminé , le mâle fuit aussitôt , car alors il serait , de nouveau , exposé à être dévoré par la femelle. Dans les espèces qui ne construisent pas de toiles , les mâles ne sont pas obligés à moins de précautions; l’accouplement seule¬ ment se fait à terre. Pour l’Araignée aqua¬ tique , comme nous le verrons à l’article Argyronète , le mâle est encore contraint à employer de plus grands stratagèmes. Cel¬ le-ci se tenant renfermée dans une cloche qui n’a qu’une ouverture inférieure par où jamais elle ne laisserait entrer le mâle , celui-ci n’a d’autre ressource que de con¬ struire une cloche près de celle de la fe¬ melle ; il fait ensuite une galerie communi¬ quant d’une cloche à l’autre ; il perce alors celle de la femelle pour s’élancer sur elle, et la forcer à se soumettre à ses désirs. Les Araignées prennent le plus grand soin de leur progéniture; les femelles forment avec une soie des plus fines et des plus douces une sorte de petite coque dans la¬ quelle elles placent leurs œufs. Les Arai¬ gnées sédentaires fixent leur cocon dans une encoignure de muraille , dans quelque cavi¬ té, et toujours contre leur toile. Les espè¬ ces errantes, ne construisant pas de toiles , placent leur cocon dans leur retraite. Cer¬ taines espèces, telles que les Thomises, res¬ tent toujours sur leur cocon, et semblent le couver ; d’autres enfin, appartenant à la di¬ vision des Coureuses, le portent avec elles, attaché à leur abdomen, et ne s’en séparent jamais tant que les petits ne sont pas éclos. Si l’on vient à détacher ce cocon du ventre de la femelle, elle s’arrête aussitôt, et cher¬ che à ressaisir son fardeau; l’en empêche-t-on, elle tourne aux alentours , emploie tous les moyens de reprendre ce qui lui a échappé, et ne se décide jamais à abandonner le ter¬ rain qu’elle ne soit parvenue à recou¬ vrer le berceau de sa progéniture ; à peine a-t-elle pu s’en saisir, qu’elle l’at¬ tache de nouveau à son abdomen , et fuit en toute hâte. Quand elle appréhende une attaque nouvelle , elle emporte même son cocon entre ses pattes , et ne l’attache que lorsqu’elle se croit hors de danger. Les cocons des Araignées offrent entre eux quelques différences : généralement, ils sont parfaitement arrondis; plusieurs sont ovalaires , d’autres sont plus ou moins comprimés. Le développement des œufs des Araignées a été l’objet d’observations très intéressan¬ tes de la part de M. Moritz-Hérold. La trans¬ parence de certains œufs lui a permis d’é¬ tudier toutes les phases du développement de l’Araignée dans son premier état. Nous allons exposer succinctement , d’après les observations de cet auteur , les faits prin¬ cipaux qui se rattachent à ce premier âge dans les Aranéides. Les œufs des Araignées sont générale¬ ment globuleux ou ovalaires, et ne présen¬ tent qu’une seule enveloppe revêtue d’une pellicule extrêmement mince. Cette pellicule recouvre entièrement la surface de l’œuf, excepté dans l’endroit où l’œuf se trouve accolé contre un autre œuf; l’enveloppe est transparente dans cet endroit , mais elle est opaque dans le reste de son éten¬ due , et l’on ne parvient à la rendre ARA 73 ARA transparente qu’en l’imbibant d’huile. Alors on peut aisément distinguer trois parties distinctes : le vitellus , tout à fait à l’inté¬ rieur , formé de globules ; Yalbumen , lim¬ pide, sans globules, entourant le vitellus ; et le germe , qui est blanchâtre , lenticu¬ laire, et formé de petits globules. Le germe se dilate d’abord du centre à la circonfé¬ rence, et quelques uns de ses globules com¬ mencent à se mouvoir et à se confondre avec l’albumen ; ensuite le centre blanch⬠tre de l’œuf se porte vers l’extrémité , sans se détacher de la partie unie avec l’albu¬ men ; ce mélange du germe et de l’albu¬ men forme un composé que M. Hérold nomme Colliquamentum. Ce mélange de¬ vient bientôt opaque et brillant, et cache entièrement le vitellus. M. Hérold nomme ce composé le cambium ; c’est dans ce com¬ posé ou cambium , qui n’occupe guère en volume que le quart de celui du vitellus , que les parties de l’Araignée commencent à se développer. Il s’opère d’abord une division en deux parties : la plus petite occupe l’espace où se trouvait le germe ; c’est là le composé céphalique , dans lequel se développent promptement les palpes et les parties de la bouche; la seconde partie constitue le com¬ posé pectoral, d’où naissent bientôt les pattes. Le vitellus reste dans la partie pos¬ térieure de l’œuf ; des plissures et des im¬ pressions marquent au bout de peu de temps la séparation du céphalothorax et de l’abdomen. La partie antérieure s’allonge , ainsi que les pattes ; le vitellus jaunâtre remplit la cavité de l’abdomen et les côtés du céphalothorax, et bientôt après, une ligne dorsale , qui n’est qu’un rudiment du cœur, se montre sur le dos du vitellus. Plus le développement de l’œuf fait de progrès, plus l’enveloppe se tend et s’applique con¬ tre les parties qui se forment. La partie antérieure du céphalothorax , les pattes et le sternum , qui restent blancs, sont formés seulement du cambium ou com¬ posé. Au contraire, la partie postérieure du céphalothorax et l’abdomen sont colorés et composés des globules du vitellus; enfin, les yeux paraissent ; les organes de la bou¬ che et les articulations des pattes se dessi¬ nent. Quand l’Araignée est ainsi formée, la coque de l’œuf se fend sur le céphalothorax, la tète se montre la première, les mandi¬ bules , les palpes paraissent , les pattes enfin se dégagent; et, par des mouvements de contraction et d’expansion, l’enveloppe se fend entièrement , et l’abdomen se trouve débarrassé. Au moment où l’Araignée vient de naître, elle est comme engourdie et d’une extrême faiblesse , et ne peut se mouvoir qu’avec peine; elle est obligée de rester encore plu¬ sieurs jours dans le cocon avant de pren¬ dre son essor, car, avant d’être apte à aller chercher sa proie , elle doit encore subir une dernière mue , qui souvent n’a lieu qu’au bout d’une semaine ; mais dès que l’A¬ raignée a dépouillé cette peau , elle com¬ mence à marcher , quitte aussitôt le cocon natal, tire de ses filières un fil qui l’emporte dans l’air , et va ainsi se fixer à quelques branches. Alors la petite Araignée fileuse construit une toile proportionnée à sa taille, et mène déjà le même genre de vie que les adultes. Les couleurs de la petite Araignée sont encore pâles et uniformes , mais au bout de très peu de temps elle se colore , et sa peau acquiert un peu plus de consistance. Toutes les Araignées ( Aranéides ) font leur nourriture de proie vivante; il n’en est aucune qui vive de matière végétale ou de matière animale morte. I! faut que l’A¬ raignée elle-même ait donné la mort à l’in¬ secte pour qu’elle s’en nourrisse. Générale¬ ment les Aranéides font leur proie d’insectes proportionnés à leur grosseur et à leur force; et, pour les prendre, elles emploient différents stratagèmes. Certains voyageurs rapportent que , sous les tropiques, et principalement dans l’Amé¬ rique équatoriale , les grosses Mygales , ces géants de la classe des Arachnides, attaquent jusqu’à des Oiseaux-Mouches, des Colibris , et de petits Reptiles. Cependant ces Arai¬ gnées ne construisent point de toiles : elles ont seulement des tubes dont elles font leur retraite , et sont obligées de combattre corps à corps. Dans notre pays , dans le midi et le nord de l’Europe , et dans d’au¬ tres contrées , on connaît une foule d’Arai- gnées qui ne font pas non plus de toiles , et qui cependant ne vivent que de rapine. Les unes , que M. Walckenaër appelle Tubicoles et Cellulicoles , se retirent dans des tubes ou des cellules ; mais elles n’ont aucun moyen d’y attirer leur proie : aussi font- 5* \ T. II. 74 ARA ARA elles des excursions pour se procurer leur nourriture. Les Coureuses, telles que les Lycoses, etc. , courent avec agilité, et sai¬ sissent leur proie à la course. Les Voltigeu¬ ses ( Saltigradcs , Lat. ) se tiennent immo¬ biles dans certains endroits, et s’élancent sur les petits insectes qu’elles aperçoivent , soit en sautant sur eux d’un seul bond , soit en s’élançant avec une telle agilité , qu’elles semblent voltiger. Les Marcheuses (Latéri- grades et Citigrades , Lat. ) sont générale¬ ment peu agiles ; elles ne const ruisent ce¬ pendant pas de toiles, mais lancent quel¬ ques fils dans lesquels elles saisissent des insectes. M. Walckenaër dit que des espè¬ ces des genres Olios et Delena attaquent jusqu’à des Kakerlacs. Les Füistates er¬ rent à l’entour de leur retraite , mais elles tendent de longs fils pour attraper leur proie; au contraire, toutes les Araignées appartenant à la division des Sédentaires , et que M. Walckenaër subdivise encore en Tapit'eles, Orbitèles , Napitèles, Rétit'eles , construisent de grandes toiles variant par leur structure, mais ayant toutes pour but de prendre au passage les insectes qui viennent s’y précipiter. Les Aranéides qui construisent ces toiles se tiennent toujours sur le côté ou dans le milieu ; dès qu’un insecte vient s’embarrasser dans les mail¬ les , elles achèvent de l’enlacer par de nou¬ veaux fils ; et, quand elles s’en sont ainsi ren¬ dues maîtresses, elles les percent du crochet de leurs mandibules, qui leur donne bientôt la mort : l’Araignée suce aussitôt sa victime , et abandonne ensuite sa dépouille, qu’elle ne saurait digérer. Enfin , les Araignées aquatiques , nageuses , aquitèles, ne peu¬ vent vivre qu’au sein des eaux; et pourvues d’organes de respiration tout à fait analo¬ gues à ceux des Araignées terrestres, elles se construisent une cloche qu’elles remplis- sent d’air , pour en faire leur demeure , tendant aux alentours des fils pour saisir les petits animaux qui vivent dans l’eau , et dont elles font leur nourriture exclusive. Ainsi, parmi les Araignées, les unes sont courageuses , attaquent audacieusement la proie qui s’offre à elles, comme le lion et le tigre ; les autres , au contraire , selon l’ex¬ pression du savant Kir b y , offrent la ruse tranquille et sédentaire du Paresseux, et la dextérité amphibie de la Loutre. Tout le monde sait que les mouches con¬ stituent la nourriture la plus générale des Araignées faisant des toiles , et que souvent ces dernières en prennent de beaucoup plus grosses qu’elles; mais il paraît que certains insectes, même d’une taille inférieure à la leur, les effraient à tel point, qu’elles aban¬ donnent plutôt leur toile que de se défen¬ dre : les fourmis semblent être du nombre de ces insectes. Toutes ces Araignées n’ont de cou¬ rage que sur leur toile ; autrement elles sont timides, et n’attaqueraient jamais les insec¬ tes qu’elles prennent si bien dans leurs la¬ cets. Les Aranéides peuvent vivre fort long¬ temps privées de toute nourriture ; le plus grand nombre hivernent; elles s’enferment dans leur retraite au commencement de l’hi¬ ver et n’en sortent plus qu’au printemps suivant. Avant l’hivernation, ces Araignées, qui ont pris en abondance une nourriture succulente, sont très grasses; mais, après l’hiver, elles ont vécu, comme tous les ani¬ maux hivernants, aux dépens de leur propre graisse, et elles sont extrêmement mai¬ gres quand on les trouve au printemps. D’après ce qui précède, on peut juger de l’utilité des Araignées. Ces animaux , bien loin de nuire aux produits de l’agriculture, détruisent au contraire une foule d’insec¬ tes très nuisibles aux végétaux : aussi M. Walckenaër a-t-il nommé une espèce d’Ara- néide Théridion bienfaisant ( Theridion be- nignum ) , parce que cette petite espèce se tient ordinairement dans les grappes de rai¬ sin , et s’empare des petits insectes qui vi¬ vraient aux dépens de ce fruit. Mais les Aranéides ont aussi de nombreux ennemis. Il existe un grand nombre d’oi¬ seaux et de reptiles, quelques mammifères, comme des Singes, des Ecureuils , qui leur font une guerre à outrance ; il y a aussi des Scolopendres et un bon nombre d’insec¬ tes qui ne sont pas pour elles des ennemis moins redoutables, comme, par exemple, des espèces de Sphégiens , Craboniens, qui font la chasse aux Araignées pour en approvi¬ sionner leurs petits. Le Sphex ou lePompiie perce l’Araignée de son aiguillon, et l’em¬ porte dans son nid. Celle-ci est complète¬ ment engourdie ; elle est dans un état de [torpeur indéfinissable , de manière qu’elle ARA ARA 75 sert de pâture aux petites larves du Sphex ou du Pompile. Certainsïchneumonites et Chal- cidites ne sont pas moins redoutables pour les Araignées, car ils percent leurs œufs avec l’extrémité de leur tarière et déposent un œuf dans son intérieur. Les Aranéides sont répandues sur la pres¬ que-totalité du globe; mais c’est principale¬ ment sous les tropiques que vivent les es¬ peces d’une grande taille et celles aux for¬ mes bizarres , aux couleurs éclatantes et variées. Ces belles Epeires dont on a formé le genre Argyope , qui se font remarquer par l’éclat de leurs couleurs argentées et dorées , et ces autres espèces hérissées de longues et fortes épines (les Gastéracan - thés ) ne se trouvent que dans les parties les plus chaudes de l’Amérique, de l’Asie et de l’Afrique. Celles qui construisent des toiles paraissent aussi devenir moins nom¬ breuses quand on se dirige vers le nord ; au contraire, dans le sud, elles semblent être de plus en plus abondantes. Dans le nord , les espèces qu’on rencontre le plus fréquemment sont des Thomises, des Lyco- ses , des Clubiones , des Tégénaires, toutes espèces vivant dans des cavernes , sous des pierres; ce sont aussi celles qu’on retrouve encore sur les hautes montagnes; mais les A- raignées qui ont les plus belles couleurs sont celles qui , comme les Epeires , font leurs toiles au grand air ; celles, comme les Tho¬ mises, les Sparasses , etc., qui fréquentent les fleurs. Au contraire, les Clubiones, les Tégénaires, les Lycoses, qui ont des couleurs brunes ou grisâtres, sont celles qui vivent dans les endroits les plus sombres et les plus retirés. On a rapporté bien des histoires sur l’in¬ stinct des Araignées et sur leur goût pour la musique ; mais on doit certainement en regarder la plupart comme erronées. L’opi¬ nion que les Araignées sont sensibles à la musique paraît très accréditée. On raconte à ce sujet, dans divers ouvrages, que des Araignées blotties dans des encoignures de muraille arrivaient vers l’endroit où l’on faisait de la musique. On cite aussi l’histoi¬ re d’une Araignée qui s’était accoutumée à venir sur le piano deGrétry dès qu’il jouait, et qui s’en allait dès qu’il avait cessé. Nous n’oserions pas avancer comme une chose certaine que les Araignées ne possèdent pas la faculté d’entendre, car nous sommes loin d’en avoir des preuves ; mais elles man¬ queraient de ce sens, que nous n’en serions nullement étonné : en effet, leur genre de vie ne semble pas rendre ce sens indispensable ; ceux de la vue et du tact , chez les Arai¬ gnées, jouent certainement le plus grand rôle ; et d’ailleurs on peut en faire l’expé¬ rience comme nous l’avons fait souvent , et l’on restera convaincu que le bruit ne paraît influer sur elles en aucune manière. Certes, si l’on observe une Araignée au mi¬ lieu de sa toile , elle reculera bientôt si l’on approche de trop près ; elle reculera également si l’on agite sa toile , même très légèrement ; mais elle restera immobile quand on fera entendre les sons les plus pénétrants. Nous n’avons jamais pu remar¬ quer non plus que les sons les plus suaves d’un piano agissent d’une manière agréable sur les Araignées, car toutes celles que nous avons observées restaient immobiles , ou le plus souvent cherchaient à regagner leur retraite. îl suffit qu’une histoire de cette na¬ ture ait été dite une fois pour qu’elle soit répétée pendant plusieurs siècles; mais c’est aussi une raison pour vérifier si de tels faits que l’on reproduit trop facilement sans exa¬ men ne sont pas faux. Nous devons ajouter que nous ne sommes pas éloigné de penser que les insectes per¬ çoivent les sons par vibrations au moyen de leurs antennes , et que les Araignées, étant dépourvues de ces organes, pourraient bien manquer du sens de l’ouïe ; toutefois , ce n’est pas l’absence des antennes qui nous a fait concevoir des doutes sur la faculté d’entendre chez les Aranéides, mais bien les expériences que nous avons faites sur elles et sur des insectes. On assure généralement aussi avec hardiesse que les Araignés peu¬ vent parfaitement être apprivoisées; ce sont là encore des choses peu certaines pour nous, surtout au point où on le croit généralement. Tout le monde a entendu parler de l’Araignée de Pélisson, ce fameux prisonnier de la Bastille. D’Oiivet raconte que Pélisson, enfermé dans un lieu qui ne recevait le jour que par un soupirail , et n’ayant pour toute compagnie qu’un Basque stupide qui ne savait que jouer de la mu¬ sette, entreprit d’apprivoiser une Araignée 76 ARA ARA qui construisait sa toile à l’entrée du soupi¬ rail. Il mettait des mouches près d’elle , tandis que son Basque jouait de son instru¬ ment. Peu à peu l’Araignée s’accoutuma à en distinguer le son, et à sortir de son trou pour chercher sa proie; au bout de quel¬ ques mois, elle était si bien instruite, qu’elle sortait de sa retraite au moindre si¬ gnal , allait prendre une mouche au fond de la chambre, et jusque sur les genoux du prisonnier. Nous ne serions pas étonné que l’histo¬ riette eût été au moins un peu brodée par le narrateur. M. Léon Dufour avait accoutumé aussi une Lycose tarentule à venir prendre une mouche entre ses doigts ; mais cela se com¬ prend très bien , car cette espèce, ordinai¬ rement très vorace , et sans doute privée de nourriture dans quelque boîte , se jetait vo¬ lontiers sur une mouche tenue entre les doigts, quoique probablement elle eût pré¬ féré aller la chercher elle-même. M. Wal- ckenaër nous raconte aussi qu’une Araignée conservée par une jeune demoiselle dans un petit flacon s’était également très bien habituée à venir chercher la mouche qu’elile lui présentait. Mais comme les histoires rapportées sut l’éducation des Araignées sont toutes à peu près semblables, nous n’en dirons pas da¬ vantage. Nous engagerons seulement les na¬ turalistes à faire, sur ce sujet intéressant, des observations qui puissent détruire ou corroborer les opinions assez généralement reçues. La classification de l’ordre des Aranéides doit les progrès qu’elle a faits aux importants travaux de M. Walckenaër. En effet, avant lui, l’étude zooîogique de ces animaux était bien peu avancée. Son tableau des Aranéi¬ des, publié en 1805, a été le premier ouvra¬ ge important sur cette matière, et il a paru généralement très commode pour étudier les Araignées, car jusque là l’on ne savait réellement pas quelles étaient les parties pouvant servir à établir des coupes généri¬ ques dans cet ordre. M.Walckenaër a trouvé que les yeux, par leur nombre, par leur po¬ sition, variaient considérablement ; et, dès lors , mettant ce caractère en première li¬ gne , et y ajoutant tous ceux fournis par les parties de la bouche, il a pu créer des gen¬ res, en leur assignant des caractères faciles à saisir. Latreille a adopté la plupart des gen¬ res deM. Walckenaër, et il a formé de pe¬ tites divisions établies d’après les mœurs , pour grouper plus facilement les genres. M. Walckenaër, prenant en considération les habitudes des Aranéides, nous donne, dans son Histoire des insectes aptères, un tableau présentant la division de ces animaux en deux tribus (les Téraphoses et les Arai¬ gnées, auxquelles nous renvoyons pour l’ex¬ position des divisions et des genres qu’elles renferment), et il les partage ensuite en un certain nombre de divisions basées sur les habitudes. Certainement nous trouvons très bien que l’on attache une grande importan¬ ce aux mœurs, mais il serait essentiel que des caractères zoologiques pussent s’ajou¬ ter à ceux fournis par les habitudes , pour’ que ces petites divisions, que nous désignons dans nos ouvrages sous le nom de groupes , aient toute l’importance qu’on y attache. Tels sont les principaux faits relatifs à l’organisation, aux mœurs et à la classifica¬ tion des Aranéides. (Bl.) * ARANJÉOIDES. Araneoides [Ara- nea, araignée ; eïfoç, ressemblance), ara.ch. — Ficinus et Carus ont donné ce nom à la famille des Aranéides. Voy. ce mot. (C. D’O.) ARAAÉOLE. poiss. — Nom qu’on donne sur nos côtes à la petite "Vive ( Tra - chinus vipera ), ou à la Vive commune [Tra- chinus draco ) quand elle est jeune. (Y AL.) *ARANîÉOLOGIE. Araneologia [Ara- nea, araignée, >oy 0$ , discours), arack. — Traité des Araignées. (C. d’O.) ARA AI A. poiss. — Voy. vite. ARANJJAT. bot, cr. — Nom donné à VAgaricus aurantiacus L., dans quel¬ ques uns des pays méridionaux de l’Euro¬ pe. (C. b’O.) ARAPABACA, Adans, (Nom vernacu¬ laire ou idéal), bot. pu. — Synonyme du genre Spigelia, de la famille des Spigélia- cées. _ (Sp.) ARAPÈDE. moll. — D’après d’Argen- ville , ce nom est donné aux Patelles sur nos côtes de Provence. (Desh.) * ARAPONGA. ois. — Nom brésilien d’une espèce de Cotinga du genre Âverano de Temminck. Voy, averano. (Lafr.) ARA ARA 7 7 ARARA. ois. — C’est, dans Spix ( Aves bras., etc.) , le nom générique syno¬ nyme de Perruche - Ara dans Buffon , et de Psittacara de Yigors ; et , dans le 3me vol. des Perroquets de Levaillant , par M. Bourgeot Saint- Hilaire, c’est le nom que cet auteur emploie pour exprimer en latin celui d’Ara; c’est aussi le nom vulgaire de Y Ara rouge. Voy. ara. (Lafr.) ARARACA. ois. — C’est le nom que les naturels du Paraguay donnent aux Aras, ainsi que celui de Guaha, selon Azara. Voy. ara. (Lafr.) ARARACA A C* A. ois. — C’est le nom que les Brésiliens donnent à Y Ara rouge. (Lafr.) ARARACA’ A. ois. — C’est le nom que les Brésiliens donnent à l’Ara bleu. (Lafr.) ARASSADE. rept. — Nom vulgaire des Salamandres. Voyez ce mot. (C. D’O.) * A R ATI AG A. ois. — C'est , dans Spix [Av. bras.), un nom de genre, synonyme de celui de Perriche à longue queue de Buf¬ fon , et de Conurus de Kuhl. Voy. ara. (Lafr.) ARAUCARIA, bot. ph. — Genre de Conifères, établi, dans le Généra plantarum, par A. L. de Jussieu, qui a tiré son nom de celui des Araucanos , nation qui occupe les parties du Chili austral , où croît la pre¬ mière esp. connue du g. Araucaria. Ce même g. avait déjà été désigné par Lamarck sous le nom de Dombeya , en l’honneur du célèbre voyageur qui l’a recueilli le pre¬ mier; mais ce nom, déjà appliqué à un autre g., a dû être rejeté. Plus récemment, Salisbury a donné aux esp. américaines qui ont servi de type à ce g. le nom de Colurn- bea , qui a été également rejeté , et le nom dé Araucaria est généralement admis ; mais , peu à peu, le nombre des esp. rapportées à ce g. s’est accru. A Y Araucaria du Chili , auquel on doit conserver le nom spécifique de chilensis , donné par Lamarck ( Dom¬ beya chilensis Lamk. ; Araucaria im' ri- cata Ait , Hort. Kev. ; Columbea quadri - faria Salisb. ) , est venue se joindre l’esp. très analogue du même continent, Y Arau¬ caria du Brésil ( A. brasiliensis ) ; puis on a rangé dans le même g. le Pin de l’ile de Norfolk (Araucaria excelsa ) , et l’esp. ana¬ logue de la Nouvelle-Hollande ( Araucaria Cunninghami ). Mais ces plantes , très dif¬ férentes par leur feuillage et par leur ger¬ mination , et qui présenteront peut-être d’autres différences dans leurs organes de reproduction lorsqu’ils seront mieux con¬ nus, doivent former un g. distinct, que Sa¬ lisbury avait déjà désigné par le nom d'1 En¬ tassa. Voy. ce mot. Les vrais Araucaria ou Araucaria amé¬ ricains sont de très grands arbres à tige droite , portant , comme les Sapins , des branches rapprochées en faux verticilles très réguliers. Ces branches , surtout dans l’esp. du Brésil , se détruisent vers le bas de la tige; celles voisines du sommet per¬ sistent, s’allongent, et retombent en par¬ tie , de manière à donner à cet arbre un port très remarquable , qui a été bien re¬ présenté dans le Voyage au Brésil de l\u- gendas. Les rameaux sont couverts, dans ces deux espèces, de larges feuilles lancéolées, aiguës, beaucoup plus longues et étalées dans l’esp. brésilienne, plus courtes et lâchement im¬ briquées dans celle du Chili. Ces feuilles sont coriaces , très dures , sessiles , et ne tombent que très tard par suite de leur de¬ struction. C’est à l’extrémité même des ra¬ meaux que se développent sur des individus différents, cas fort rare dans les Conifères , les fleurs mâles et les fleurs femelles. Les chatons mâles sont simples , très vo¬ lumineux, composés d’écailles nombreuses très rapprochées, terminés par un prolon¬ gement subulé ; chacune d’elles porte à sa face inférieure 12 à 20 anthères étroites, li¬ néaires, disposées sur deux rangs superpo¬ sés , et fixées par leur extrémité opposée à l’axe de la partie élargie de l’écaille. Les chatons femelles ou les jeunes cônes terminent de même les rameaux , et leurs écailles ne sont, pour ainsi dire, que la suite des feuilles de ces rameaux ; chacune pré¬ sente une cavité formée par la réunion de l’écaille proprement dite et de la bractée ; et dans cette cavité ouverte supérieurement se trouve contenue une seule graine réflé¬ chie , c’est-à-dire fixée par la chalaze vers l’extrémité libre de l’écaille , et dont le mi- cropyle est dirigé vers l’axe du cône. Les cônes mûrs sont très gros , égalant presque le volume de la tête d’un enfant ; les écaiL- 78 ARA ARA îes, renfermant chacune une graine, sont ca¬ duques, terminées par un appendice subulé. La graine cylindroïde, plus grosse que celle du Pin pignon , renferme un périsperme très épais , doux et bon à manger. L’em¬ bryon, cylindrique, présente deux cotylédons appliqués l’un contre l’autre , et qui , dans la germination, ne sortent pas de la graine. Par ce caractère , ces Araucaria se distin¬ guent de toutes les Conifères dont la germi¬ nation est connue , et surtout des Eutassa ou Araucaria de l’Australie , qui ont qua¬ tre cotylédons foliacés portés sur une lon¬ gue tigelle. Les deux Araucaria américains, tous deux propres aux parties australes et tempérées de l’Amérique méridionale , l’un abondant surtout dans l’île de Chiloë , l’autre dans la province de Saint-Paul au Brésil , sont des arbres d’une taille très élevée , dont le bois paraît d’une très bonne qualité. Tous deux pourraient peut-être se cultiver en pleine terre dans les parties méridionales de l’Eu¬ rope , et l’espèce du Chili paraît même pou¬ voir résister aux hivers de l’Europe tem¬ pérée. Les Araucaria, les Eutassa, les Dam- mara , et peut-être quelques autres Coni¬ fères , présentent une structure de leurs fi¬ bres ligneuses qui les distingue facilement des Pins et de la plupart des autres Coni¬ fères. C’est la disposition des ponctuations des parois latérales de ces fibres qui for¬ ment plusieurs rangées longitudinales sur chaque fibre, ordinairement 2 ou 3, et dont les ponctuations alternent dans deux ran¬ gées contiguës. Ce dernier caractère îes di¬ stingue des bois de quelques Conifères, tels que les Taxodium, qui ont aussi deux ran¬ gées de ponctuations , mais formant des sé¬ ries transversales perpendiculaires à la di¬ rection des fibres ligneuses. (Ad. B.) - ARAUCARITES. BOT. BOSS. — Ce nom a été donné par M. Endlicher ( Gen. pl. , p. 265 ) à des bois fossiles découverts dans les terrains houi 11ers ou dans des for¬ mations aussi anciennes, et qui ont la struc¬ ture essentielle des Conifères du g. Arauca¬ ria. Cette structure , comme nous l’avons indiqué à l’article Araucaria, consiste dans l’existence , sur les parois latérales de cha¬ cune des fibres ou cellules allongées qui constituent le bois , de ponctuations dispo¬ sées non en une seule série comme dans les Pinus, ou en deux séries, dont les ponctua¬ tions sont opposées à la même hauteur, com¬ me dans les Taxodium , et quelquefois dans les Pinus, mais en deux ou trois séries al¬ ternant entre elles. Ce caractère appartient aux Araucaria d’Amérique , type de ce genre , aux Eutassa ou Araucaria de l’Au¬ stralasie, et aux Dammara , qui constituent un groupe naturel et remarquable parmi les Conifères. Les mêmes caractères essentiels ont été trouvés dans plusieurs bois fossiles apparte¬ nant à la formation houillère, et qui ont été décrits et figurés dans le Fossil flora de MM. Hutton et Lindley, sous le nom de Pi - nites , quoiqu’ils diffèrent essentiellement des Pinus actuels par la structure de leur bois; les analogues de ceux-ci ne se trou¬ vent que dans les terrains plus recents. Le Piniies Brandlingii, Fossil flora, n° 1 , est surtout très analogue aux Araucaria , et peut être considéré comme le type des Araucarias. Le Pinites Withami des mê¬ mes terrains s’en éloigne davantage. Plusieurs des bois fossiles figurés par M. Witham , tant parmi ceux originaires des terrains anciens que parmi ceux trouvés dans le lias, paraissent offrir aussi une orga¬ nisation analogue à celle des Araucaria , et devoir se ranger dans le groupe des Arau- carites. (Ad. B.) *ARAU JÏA (nom d’homme), bot. ph. — Ce genre, qui appartient à la famille des Asclé- piadées, a été établi par Bertero, dans les Tram. Linn. Soc., t. XII. Il a pour synon. le Physianthus , fondé par M. Martius. Ses caractères sont : Calice 5-parti , à folioles étalées , grandes, persistantes. Corolle cam- panulée ; tube renflé à la base , et présen¬ tant cinq sortes de poches alternant avec les folioles calicinales ; limbe à 5 divisions lan¬ céolées, aiguës, étalées ou réfléchies. Gy- nostème inclus ; couronne staminaîe mem¬ braneuse, courte, à 5 lobes opposés aux étamines. Anthères terminées par un ap¬ pendice lancéolé; masses polliniques ova¬ les, pendantes; corpuscule surmonté d’une membrane courte et tronquée. Stigmate conique, bifide. Follicules géminés, oblongs, gros, étranglés vers ia base, déprimés au sommet. Graines nombreuses, garnies de soies vers l’ombilic. — Les Aravjia sont des AB B 79 ARB plantes du Brésil à tiges volubiles , garnies de feuilles glauques blanches en dessous ; les fleurs, grandes, blanches, et parfois lavées de rose , sont portées sur des pédoncules assez courts. On cultive dans les serres les A. sericofera Brot. — Physianthus albens de M. Martius. (J. D.) * ARBACIA. Arbacia. échin. — Nom d’un genre établi par M. Gray ( Pro- ceed. zool. soc. Lond ., 1835, p. 58) dans la » famille des Echinides ou Oursins. Ses ca¬ ractères sont : Corps déprimé ; aires des am- bulacres très rétrécies ; ambulacres droits , minces; quatre ou cinq tubercules mame¬ lonnés sur chaque plaque, ou dix rangées pour chaque aire, peu marqués sur le dos ; trou de l’anus ovale, fermé par quatre pièces operculaires couvertes d’épines ou de pi¬ quants. Espèces types : Echinus pustulosus et punctulatus , Lamarck, ainsi que les au¬ tres espèces de la section À des Echinus de VActinologie de M. de Blain ville. (P. G.) ARBALÈTRE ou ARBALÉTRIER, ois. — Nom vulgaire du Martinet noir, Hi- rundo apus L. (C. d’O.) ARBOIS. bot. ph. — Nom vulgaire du Cytise des Alpes. Voy. ce mot. (C. d’O.) * ARBORÉE {tige). Caulis arbore- us. bot. — Ce mot , qui désigne une tige ligneuse et dépourvue de feuilles, a été introduit dans la science comme correspon¬ dant à celui de tronc ; mais cette dernière expression est préférable et plus généra¬ lement adoptée. (C. d’O.) * ARBORESCENCE. Arborescentia. r bot. — Etat d’un végétal qui a acquis la hauteur ou la grosseur d’une arbre. (C. d’O.) * ARBORESCENT. Arborescens. bot. — On donne cette épithète aux plantes à tige ligneuse et nue qui sont de véritables arbres , et à celles qui en affectent le port , comme le Datura arborea , le Lavatera ar- borea , etc. (C. d’O.) * ARBORISATION, min. — On a donné ce nom aux dessins arboriformes qui se rencontrent dans certains grès et calcai¬ res, dans les marnes qui alternent avec le gypse des carrières de Montmartre , et sur¬ tout dans le quartz agate. Ces dessins , que l’on peut comparer aux charmantes végéta¬ tions qui, l’hiver, couvrent les vitres de nos fenêtres, sont dus à la cristallisation de mo¬ lécules de fer ou de manganèse interposées par infiltration entre les couches de ces ro* ches, et affectant la disposition particulière à laquelle on a donné le nom d ^ arborisation Quand ces cristallisations sont restées à la surface des roches , elles prennent le nom de superficielles , et on les appelle profon¬ des lorsqu’elles en ont pénétré la sub¬ stance. On désigne sous le nom d'1 herborisations les agrégations cristallines légères ressem¬ blant à des mousses ou à des herbes. Le synonyme scientifique d’arborisation est Dendrite. (C. d’O.) * ARBOR VERNICIS, Rumph. (.4m- boin. , t. II , p. 259 , tab. 86 ). bot. pii. — Jack ( Malayan Mise, in Hook. Bot. Mag . Comp. , t. I , p. 267) rapporte ce synonyme à son g. Stagmaria de la famille des Téré- binthacées (Anacardiées ou Cassuviées R. Br.). (Sp.) ARBOUSE, bot. ph. —Fruit de l’Ar¬ bousier. Voy. ce mot. (C. d’O.) ARBOUSIER. Arbutus (? altération du nom celte de cet arbrisseau), bot. ph. — Genre de la famille des Éricacées, tribu des Andromédées, formé par Tournefort , et adopté par tous les botanistes modernes, qui le caractérisent ainsi : Calice 5 -par¬ ti. Corolle hypogyne , globuleuse ou ovée, 9 campanulée , à limbe 5-fîde , réfléchi. Eta¬ mines 10, insérées au bas de la corolle, à fi¬ laments courts ; à anthères comprimées d’un côté, fixées par le dos au dessous du sommet, biaristées-réfléchies, déhiscentes au sommet par deux pores. Ovaire quinquélo- culaire, ceint d’un disque hypogyne, ou se- mi-immergé, à loges multi-ovulées. Style simple; stigmate obtus. Baie subglobuleuse, granulée-tuberculée , 5-loculaire, à placen¬ tas libres , pendants du. sommet de l’angle central. Graines assez rares, anguleuses , à tissu coriace. — Les Arbousiers ou Arboises sont des arbustes ou des arbrisseaux, répan¬ dus dans l’Europe australe, les îles Canaries, l’Amérique boréale , dans le Mexique et le Chili; à feuilles alternes, très entières ou dentées ; à inflorescence en grappes termi¬ nales paniculées, dont les fleurs sont pédi- cellées , bractéées, blanches et rosées. On en connaît environ une douzaine, presque toutes cultivées comme arbrisseaux d’orne¬ ment dans les jardins. L’espèce lapins com- 80 AH B AH B mune, Arbutus unedo L. , a fourni sept ou huit variétés aux cultivateurs; ses fruits, d’une saveur aigrelette , de la grosseur d’u¬ ne cerise et de la forme d’une fraise, sont recherchés par les enfants et surtout par les oiseaux ; ils mûrissent à l’entrée de l’hiv.er, tandis que ses fleurs paraissent dès les mois de mars et d’avril. Sous notre climat , il faut rentrer en orangerie la plupart de ces plantes. (C. L.) ARBRE. Arbor. bot. ph. — Ce nom, suivi d’une épithète significative, a souvent été employé par le vulgaire , ou même par les voyageurs, pour désigner cer¬ tains végétaux ligneux, presque toujours re¬ marquables par quelques unes de leurs pro¬ priétés. Il est donc souvent utile de rappor¬ ter, autant que possible , ces dénominations vulgaires à des espèces végétales bien déter¬ minées. Nous signalerons ici quelques unes de ces déterminations. Ainsi, on a nommé : Arbre a l’ail, plusieurs arbres dont les feuilles ou quelques autres parties exhalent Todeur de l’ail. Tels sont, au Pérou, suivant fluiz et Pavon, l’arbre dont ils ont fait leur A genre Cerdana; au Brésil, les espèces du genre Seguieria. Arbre d’amour , selon Durante , le Gai- nier, Cercis siliquastrum L. Arbre d’argent, le Protea argentea , au cap de Bonne-Espérance. Arbre aveuglant ( arbor excœcans ), YExcœcaria agalloclia, qui croît dans l’In¬ de , et appelé ainsi par Bumphius parce que la tige contient un suc âcre et véné¬ neux , qui détermine de violentes inflam¬ mations des yeux. Arbre des Banians , le Ficus benga- lensis L. Arbre de baume , plusieurs arbres qui fournissent des matières balsamiques et ré¬ sineuses : tels sont le Bursera gummifera, encore connu sous les noms de Gomart et de Baumier à cochon; V H edwigia gummifera; et , aux lies de France et de Bourbon , une espèce de Badamier, ou Terminalia , et les Hypericum angustifolium et lanceolatum. Arbre a beurre , le Bassia butyra- cea , palmier qui croît dans l’Inde. Arbre a bourre, selon Bory Saint- Vincent, VAreca crinita, à l’île Bourbon. Arbre a brai, un arbre de Manille, encore inconnu des botanistes , qui donne une matière résineuse employée dans les constructions navales. Arbre du Brésil, ou Brésillet, ou bois du Brésil , le Cœsalpinia echinata . Arbre a calebasses , le Crescentia cujete. Voyez calebassier. Arbre de Garoni, le Galipea officina- lis , dont l’écorce porte le nom d'Angustu- re vraie. Arbre de Castor, le Magnolia glau- ca , dans l’Amérique du Nord. Arbre du ciel ou de Gordon, le Gen- go, Gincko biloba. Voyez gengo. Arbre a cire , plusieurs végétaux qui laissent suinter de leur écorce ou de leurs fruits une matière tout à fait analogue à la cire des Abeilles : tels sont le Myrica ceri- fera , de l’Amérique du Nord , et le beau Palmier des Andes , décrit et figuré par Humboldt et Bonpland sous le nom de Ce - roxylon andicola. En Chine, on donne le nom d1 Arbres à cire à plusieurs arbres sur lesquels un insecte encore mal connu dé¬ pose une cire blanche et pure. M. Stanislas Julien a donné des détails très intéressants ( Voyez les comptes-rendus de l’Acad. des sciences, 15 avril l£40) sur cette cire et les arbres qui nourrissent son insecte. Les Chi¬ nois , selon M. Julien, élèvent les insectes à cire sur trois sortes d’arbres, dont deux sont bien connus en Europe : ce sont le Niu- tching (Rhus succedaneum, selon M. Adolphe Brongniart), le Tong~tsing ( Ligustrum gla- brum de Thunberg), et le Clioui-kin , qui pa¬ raît être de la même famille que le Mou-kin (Hibiscus syriacus), c’est-à-dire une malva- cée. Voy ., pour plus de détails , le mot cire. Arbre des conseils, le Ficus religiosa L., cultivé dans l’Inde, auprès des temples et des pagodes, et sous lequel les habi¬ tants ont coutume de s’assembler. Arbre de corail, YErythrina corallo- dendrum , à cause de ses grappes de fleurs d’un rouge éclatant , et Y Arbutus Andra- chne , à cause de ses branches nues, lisses, et quelquefois d’un rouge assez vif. Arbre a cordes , selon Bory de Saint * Vincent , plusieurs Figuiers dont l’écorce fournit, à l’ile Bourbon, des liens très soli¬ des. Arbre de Cypre, dans nos Antilles, le Cordia gerascanthus ; à la Louisiane, le Cyprès chauve ( Taxodium distichum ) , et ARB ARB dans diverses contrées de l’Orient, le Pinus alepensis, et même d’autres espèces du g. Pin. Arbre de Cïthère , le Spondias cyihe- rea Lamk. , aux îles de France et de Bour¬ bon. Arbre du diable ou Pet du diable, le Hura crepitans ou Sablier , dont le fruit éclate avec fracas quand il est parvenu à sa maturité. Arbre de Dieu, le Ficus religiosa , dans l’Inde. Arbre de Dragon ou Dragonnier , le Dracœna draco. Arbre d’encens , plusieurs arbres qui donnent des matières résineuses, et, entre autres , les diverses espèces des genres Amyris et Icica. Arbre a enivrer, le Piscidia , aux An¬ tilles, parce qu’il est employé pour étour¬ dir, stupéfier les poissons. On se sert enco¬ re, pour le même usage, des fruits connus sous le nom de Coques du Levant. Arbre de fer , le Mesua ferrea , dans l’Inde; à l’île de France, le Stadmannia de Lamarck. Arbre de la folie , V Amyris carana de Kunth. Arbre a fraises, l’Arbousier ( Arbutus une do , L.) , dont les fruits, rouges et mamelonnés , ont en effet quelque ressem¬ blance avec ceux du Fraisier. Arbre a franges, le Chionanthus vir- gineus , à cause de ses belles grappes de fleurs blanches, dont les pétales sont linéai¬ res et très longs. Arbre a la glu, le Houx ( Ilex aquifo- lium, L.), parce que son écorce sert à la préparation de la glu. Le même nom est ap¬ pliqué, à la Martinique, à VHippomane bi- glandulosa. Arbre a la gomme, divers Acacies qui donnent les gommes arabique et du Séné¬ gal. Le même nom a été appliqué par quel¬ ques voyageurs à des arbres résineux de la Nouvelle - Hollande , tels que V Eucalyptus resinifera , et le Metrosideros costata. Arbre a grives, le Sorbier, Sorbus au- cuparia , dans plusieurs cantons du midi de la France. Arbre de Gordon. Voyez arbre du ciel. Arbre d’huile ou a l’iiuile, le Dryan- 81 dra vernica d’Ad. de Jussieu, et le Termi- nalia catappa , L. Arbre immortel, VErythrina coral- lodendrum et VEndrachium madagasca- riense. Arbre impudique ou indécent , plu¬ sieurs esp. de Vaquois ( Pandanus ), des îles de France et de Bourbon , à cause de leurs grosses racines aériennes charnues et pen¬ dantes. Arbre de Judas ou de Judée, le Cercis Siliquastrum , en France, et le Iileinhovia hospita, dans les Antilles. Arbre a lait , plusieurs Apocynées et Euphorbiacées qui sont remplies d’un suc blanc et laiteux. Arbre au a lis, le Tulipier, à cause de ses grandes et belles fleurs , semblables à des lis. Arbre de mai ou de Saint- Jean , aux Antilles, un Millepertuis et un Panax qui fleurissent communément aux mois de mai et de juin. Arbre a la main, le Cheirostemon pla- tanifolium, de Bonpland, au Mexique, à cause de ses cinq étamines groupées comme les doigts de la main rapprochés. Arbre de mature, selon Sonnerat, VUvaria longifolia. Arbre a la migraine, selon Bory de Saint - Vincent , le Premna integrifolia , à l’île de France. Arbre de mille ans , le Baobab ( Adan - sonia digitatà). Arbre de Moïse , le Mespilus pyracan- tha, L., également connu sous le nom de Buisson ardent, à cause de la couleur rouge de feu de ses fruits. Arbre ordéal ou à épreuves, YErythro - phleum , ou Casa , du Congo ; arbre de la famille des Légumineuses, dont on fait boi¬ re la décoction aux accusés , comme une sorte de jugement de Dieu. S’ils la suppor¬ tent sans succomber, ils sont déclarés inno¬ cents. Arbre de neige, plusieurs arbrisseaux à fleurs blanches : le Viburnum opulus , le Chionanthus virginicus, etc. Arbre a pain, YArtocarpus incisa. Arbre a papier, le Broussonetia pa pyrifera, ou Mûrier à papier. Arbre a la pistache , le Staphylea pinnata , L. T. II. 6 82 A RI) Arbre pluvieux, le Cœsalpinia pluvio- sa , DC. Arbre au poivre, dans le raidi de l’Espagne et en Sicile , le Schinus molle , dont les fruits ont une saveur piquante et aromatique. Arbre puant, le Fætidia , le Sterculia fœtida , V Anagaris fœtida , à cause de la mauvaise odeur répandue par leur bois. Arbre aux quarante écus , le Gine- lio biloba. Arbre saint, le Melia azedarach, dont les noyaux servent à faire des grains de cha¬ pelet. Arbre de Saint-Jean. Voyez arbre DE MAI. Arbre de Saint-Thomas, le Bauhinia variegata , parce que, suivant Zannoni , les chrétiens de l’Inde croyaient que les fleurs de cet arbre avaient été teintes du sang de ce saint au moment de son martyre. Arbre a sang, à la Guyane, une esp. de Millepertuis arborescent; probablement une espèce du genre Vismia , qui donne , par incision , un sucre propre , d’une couleur rouge de sang. Arbre de seringue ou à seringue, VHe- vea guyannensis, d’Aublet, d’où découle le suc qui , en se concrétant , forme le caout¬ chouc , avec lequel on fait quelquefois , aux Antilles, des bouteilles et même des serin¬ gues. Arbre de soie , plusieurs arbres ou ar¬ brisseaux qui donnent un duvet blanc et soyeux, comme certaines Apocynées. Le même nom est donné au Mimosa julibri- sin, à cause des longs filaments de ses éta¬ mines. Arbre a suif, le Croton sebiferum. Arbre triste , le Nyctanthes arbor tristis , L., dont les fleurs restent constam¬ ment closes pendant le jour. Arbre aux tulipes, le Tulipier, Lirio- dendron tulipifera , L. Arbre a la vache, le G alactodendron utile de M. de Humboldt, qui donne un suc blanc, doux et agréable, tout à fait comparable au lait. Arbre a velours, le Tourne fortia ar- gentea , de la famille des Borraginées. Arbre au vermillon, le Quercus cocci- fera , sur lequel se développe l’csp. de Coche¬ nille connue sous le nom de Kermès végétal. ARB Arbre au vernis , plusieurs espèces de Terminalia , le Bhus vernix, L., etc. Arbre de vie, les espèces du genre Thuya. Arbre du voyageur, P Urania specio- sa , dont les feuilles , terminées inférieure¬ ment par une vaste gaine, contiennent quel¬ quefois une quantité considérable d’eau, qui peut être d’une grande utilité pour les voya¬ geurs. (A. B.) ARBRE. CHIM. — Les anciens chimis¬ tes ont donné le nom h. — On appelle ainsi les arbres et les arbrisseaux qui, conservant leur feuillage pendant l’hi¬ ver, ne sont dépouillés dans aucune saison : tels sont les Lauriers, les Alaternes, les Yeu¬ ses, etc. ; mais ce nom est plus particulière¬ ment réservé pour lès Pins, les Sapins, les Genévriers, les Thuyas, et autres arbres ré¬ sineux de la famille des Conifères. Dans la zone torride, on peut dire que les forêts sont uniquement composées d’arbres verts , car la végétation y est constamment en ac¬ tivité, et les arbres ne s’y dépouillent pres¬ que jamais de leurs feuilles. (A. R.) ARC 83 ARBRISSEAUX, bot. pii. — Voyez, ARBRES. (A. R.) ARBRISSEAUX (sous-), bot. pii.— Voyez arbres. (A. R.) * ARBUSCULAIRE , arbuscularis . zool. — On appelle ainsi les appendices ramifiés à la manière d’un petit arbre, com¬ me ceux qui garnissent la bouche des Holo¬ thuries. (C. d’O.) ARBUSTES, bot. pu. — Voyez ar¬ bres. (A. R.) ARBUTUS. bot. pu.— Synonyme latin d’Arbousier. (C. L.) ARC-EX-CIEL, météor. — Ce mé¬ téore , auquel les anciens donnèrent le nom d 'Iris, messagère des dieux , n’apparaît que sous deux conditions indispensables : la présence du soleil à l’horizon , et la résolu¬ tion d’un nuage en pluie ; il faut , de plus , que l’observateur, pour l’apercevoir, soit placé entre le soleil , auquel il doit tourner le dos , et le lieu où tombe la pluie. On re¬ marque presque toujours deux Arcs offrant les sept couleurs du spectre solaire; dans l’Arc interne , les couleurs affectent l’ordre suivant , en commençant par en haut : rou¬ ge , orangé, jaune, vert, bleu, indigo, vio¬ let ; dans l’Arc externe , l’ordre est inverse. Il est assez rare de voir apparaître trois Arcs. La partie visible de l’Arc-cn-ciel n’est pas toujours la même. Si le soleil est à l’hori¬ zon, l’Arc présente la forme d’un demi-cer¬ cle ; mais, à mesure que l’astre s’élève, l’Arc va en diminuant ; enfin il disparaît quand le soleil est à 42° au dessus de l’horizon. L’Arc externe cesse d’ê*re visib.'e quand la hau¬ teur du soleil est de 54°. On conçoit, par ce qui précède, que l’observateur placé sur uu point élevé , quand le soleil est à l’horizon , puisse apercevoir un cercle entier. L’Arc-en-ciel résulte de la décomposi¬ tion , de la réfraction et de la réflexion des rayons lumineux dans les gouttes d’eau suspendues en l’air. Ce phénomène, pour l’explication duquel nous renvoyons le lec¬ teur aux traités de physique , offre la plus grande analogie avec celui qui se produit dans le prisme. Les couleurs de T Arc-en-ciel se remar¬ quent souvent à la cime d’un jet d’eau ou à la surface de l’herbe d’une prairie hu¬ mectée par la rosée. La lumière lunaire 84 ARC ABC donne, dans certains cas , lieu à un Arc-en- ciel complètement blanc. Le phénomène connu sous le nom ù' Apo¬ théose des voyageurs est du même genre que l’Arc-en-ciel. Placés sur un des points élevés de la chaîne des Cordillères , aux en¬ virons de Quito , l’académicien La Conda- mine et ses deux compagnons de voyage vi¬ rent leur propre image réfléchie dans un brouillard très fin , et entourée de plusieurs cercles concentriques ornés des couleurs de l’Iris. __ (A. D.) ARCACÉES ( area , petit coffre, ar¬ che). moll. — La famille des Arcacées de Lamarck était , pour ainsi dire , préparée d’avance dans le genre Arche de Linné. On trouve , en effet , assemblées dans ce seul genre, des espèces appartenant à presque tous ceux qui constituent aujourd’hui la fa¬ mille des Arcacées. Chemnitz avait également compris com¬ bien est naturel le rapprochement des di¬ verses Coquilles du genre Area. Il les dis¬ tingua nettement en plusieurs groupes qui correspondent assez exactement aux diffé¬ rents g. proposés plus tard par Bruguière et Lamarck; mais Chemnitz, par une fausse appréciation des caractères des Ber¬ nes, les rapprocha des Arches, quoique celles-ci soient dimyaires , tandis que cel¬ les-là sont monomyaires. Proposée pour la première fois dans sa Philosophie zoologi¬ que , cette famille est composée des cinq genres Nucule , Pétoncle, Arche, Cucullée et Trigonie. Dans l’ordre général de sa clas¬ sification, Lamarck met cette famille à la suite de celle des Naïades. Il n’y apporta aucun changement dans Y Extrait du cours ; mais, dans son dernier ouvrage , il la rédui¬ sit à quatre genres , ayant établi une fa¬ mille des Trigonées, dans laquelle se trouve naturellement le genre Trigonie. Cuvier, dans la première édition du Règne animal , n’a point adopté la famille des Arches. Il rend au genre Arche la valeur que lui don¬ nait Linné ; seulement, il le partage en qua¬ tre sous -genres, et le place, dans les Ostracées à deux muscles , à la suite des Avieules et des Jambonneaux. M. de Fé- russac a conservé les rapports indiqués par Cuvier, tout en admettant la famille des Ar¬ cacées de Lamarck. Nous verrons, en trai¬ tant des genres Arche et Pétoncle, ce qui , dans l’organisation de ces genres , s’oppose à l’adoption de l’opinion de Cuvier, opinion qu’il a cependant conservée dans la seconde édition du Règne animal. Nous pensons nue cette famille, réduite comme l’a fait La¬ marck , peut être conservée dans une mé¬ thode naturelle ; cependant on pourrait en élaguer encore le genre Cucullée, qui ne pa¬ raît guère différer des Arches proprement dites. Toutes les Coquilles renfermées dans la famille des Arcacées sont parfaitement caractérisées par la nature de leur charnière; cette charnière est composée d’un grand nombre de dents petites et sériales, et qui s’articulent avec une grande exactitude. Ces dents sont en ligne droite dans les Arches et les Cucullées, en ligne courbe dans les Pétoncles, et sont disposées sur une ligne anguleuse dans les Nucules. Outre ces ca¬ ractères , il y a encore celui du ligament , qui a une "disposition qu’on ne rencontre dans aucun autre groupe de Mollusques. En effet, le dos de la Coquille présente, au côté interne des crochets, une surface plane sur laquelle le ligament est appliqué comme une sorte de toile. Dans les Nucules, le ligament est rassemblé dans un petit espace triangu¬ laire, et quelquefois il est porté par un pe¬ tit cuilleron interne ; enfin, tous les animaux de cette famille ont les lobes du manteau complètement désunis, et presque tous ont un pied bipède au moyen duquel ils peuvent s’appuyer sur le sol , et même , dit-on , y ramper. Dans les Arches, un certain nom¬ bre d’espèces dont M. Broderip a proposé de faire dernièrement un genre Bysso-arca ont un pied très gros , au sommet duquel se trouve un byssus épais, corné, qui n’a guère de ressemblance avec l’organe soyeux des Pinnes ou des Moules; mais, par sa na¬ ture et sa position, on doit le regarder comme l’analogue des autres Byssus. Voy. le nom des genres mentionnés dans cet ar¬ ticle. (Desii.) AUC AGITE. Arcacites [area, coffret , arche), moll. — On a actuellement aban¬ donné, dans la nomenclature scientifique, les dénominations qu’on employait pour dési¬ gner les espèces fossiles d’un genre. Ce mot Arcacite, que des Oryctographes du dernier siècle employaient pour les Arches fossiles , ne se trouve plus maintenant dans aucune méthode. Voy. arche. (Desii.) ARC ARC 85 ARCANETTE. ois. — Nom vulgaire de la Sarcelle d’été, Anas querquedula , L., en Lorraine. (C. d’O.) ARCANIE ( area , coffret ). crust. — Genre de Crustacés décapodes, delà section des Brachyures, de la famille des Oxystomes et de la tribu des Leucosiens , établi par Leach,et caractérisé parla forme circulaire de la carapace ; par la disposition du cadre buccal , qui est assez large antérieurement, et par l’existence de fossettes antennaires très grandes et longitudinales. On n}en connaît qu’une espèce, VArcanie hérisson. Voy. Edwards, Atlas du Régne animal de Cuvier , Crustacés , pl. 24, fig. 2. (M. E.) * A RC AS (nom propre), rvs. — Genre de Lépidoptères diurnes, tribu des Lycéni- des, établi par M. Swainson ( Zoological illustrations , etc., pl. 88), qui lui donne pour caractères : Palpes, dans les deux sexes, deux fois aussi longs que la tête, épais, courbés inférieurement ; tous les articles couverts d’écailles serrées. Ailes postérieu¬ res terminées chacune par trois queues. Ce genre a pour type le Pap. imperialis de Cramer, qui appartient au genre Thecla , Fabr. Voy. ce mot. (D.) ARCEAUX ( arcus , arc ). zoql. — On nomme ainsi les parties constituantes des anneaux du corps des Animaux articu¬ les, et l’on en distingue deux : l’un supérieur, l’autre inférieur. Voy. les mots anneaux et ARTICLES. (P. G.) * ARCELLE ( arcella , petite arche). inf us. — M. Ehrenberg a donné ce nom à un genre voisin des Ditïïugies. Voici quels caractères il lui assigne : Appendices (fila¬ ments protéiformes émis par le corps) va¬ riables , nombreux et épars. Carapace dé¬ primée en forme de bouclier. — Il en ad¬ met quatre espèces , qui toutes se rencon¬ trent près de Berlin. MM. Dujardin et Pel- tier ont retrouvé dans les eaux des environs de Paris des microscopiques de ce gen¬ re , et constaté que leur organisation est bien la même que celle des Protées , des Tfifilugies, et des prétendus Céphalopodes microscopiques ou foraminifères auxquels le premier de ces observateurs a donné le nom de Khizopodes. (P. G.) *ARCELLIXES. Arcellina ( arcella , genre d’infusoires), livres. — M. Ehren¬ berg, dans ses travaux sur la classification des Infusoires , nomme ainsi une famille comprenant les genres Arcelle , Difflu- gie et Cyphidie ( Voyez ces mots ). Les caractères qu’il donne aux Arcellines sont les suivants : Polygastriques sans canal ali¬ mentaire; une seule ouverture au corps, appendices variables , carapace univalve ur- céolée ou scutiforme, avec une ouverture simple. Les appendices sont des filaments protéi¬ formes et diffluents. M. Dujardin les place parmi les Khizopodes. (P. G.) ARCESTHIDE (fy«07 os, la mer), géografh. — On nomme Archipel un ensemble ou groupe d’îles réu¬ nies sous l’eau et à peu de distance les unes des autres. De même que certaines îles de l’Océanie nous donnent des exemples en grand d’Archipels , de même, dans une multitude de lieux, des îlots, des bancs, des écueils ou AUC ARC 91 des récifs groupés ensemble nous représen¬ tent des Archipels plus ou moins en minia¬ ture. D’après cela, on voit qu’il y a des Ar¬ chipels tout aussi bien dans les lacs , les fleuves et les moindres étendues d’eau, qu’au milieu de l’immensité de l’Océan. Enfin, notre globe, tel qu’il existe mainte¬ nant , avec ses terres , ses eaux, et tel que l’apercevrait un observateur placé à une certaine distance dans l’espace, n’est qu’un vaste Archipel gisant au milieu d’une masse liquide. Parmi les Archipels, les uns sont formés par des atterrissements, des sédiments, des courants, des sources, etc.; d’autres le sont par des animaux qui concrètent des ma¬ tières calcaires ( Voy . le mot îles madré- foriques) ; d’autres par des volcans sous- marins; d’autres par des soulèvements ou des affaissements; d’autres, enfin, doivent leur origine à plusieurs de ces causes com¬ binées. Jadis, pendant la formation des terrains anciens, la surface de la terre n’offrait qu’un vaste Archipel composé d’une infinité d’îîes basses ; mais , à mesure que le globe vieillit, les grands Archipels diminuent en nombre, tandis que les petits paraissent augmenter en divers endroits , comme la mer se resserre et devient plus profonde. C’est au milieu des Archipels ordinaires qu’il convient surtout d’étudier avec soin les phénomènes de soulèvements , d’affais¬ sements, d’atterrissements, les dépôts con- crétionnés, les courants, les volcans sous- marins, les sillons tracés au fond de la mer, etc. : car, là, on voit des phénomènes compa¬ rables entre eux et produits sur une échelle accessible à l’observation directe de l’hom¬ me. Nous trouvons la preuve de la justesse de cette assertion même chez les anciens , parmi lesquels nous citerons les Grecs , dont le génie poétique avait placé les îles de l’Archipel sous la protection des divi¬ nités , et qui avaient établi dans ces îles la scène de grands événements ou des mer¬ veilles de la nature. C’est, en effet, dans l’Archipel grec qu’on retrouve ces îles dont les noms rappellent à l’esprit tous les grands souvenirs des beaux temps de la Grèce ; par exemple , Candie , l’ancienne Crète, qui renferme le fameux mont Ida, où fut construit le labyrinthe; Négrepont, l’ancienne Eubée ; Scio , l’ancienne Chio • Sousam, l’ancienne Samos ; Rhodes, si cé¬ lèbre par son colosse; Lemnos, aux forges de Vulcain, etc. (R.) *ARCHON ( üpyuv , prince), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des La¬ mellicornes , tribu des Xylophiles , établi par MM. Kirby et Spence ( Introd. to ent., t. III, 466, et Transact. Linn. of London , 1823-1825, p. 567), qui lui donnent pour caractères : Mandibules arrondies, édentées. Lèvre presque cordiforme, bilobée. Langue rétractée. Menton très court. Mâchoires voûtées, tronquées à l’extrémité, unidentées intérieurement. Corps oblong. Tête à vertex presque cornu , échancré. Prothorax caréné transversalement dans le milieu. Ce genre est fondé sur une espèce que les auteurs nomment Archon emarginatus , sans indica¬ tion de patrie. (D. et C.) ARCHONTE. Archonta (upyuv, ovzo?, chef), moll. — Montfort, qui, dans sa Con¬ chyliologie systématique , ainsi que dans ses autres travaux , a si souvent donné de si justes motifs de défiance sur sa véracité, ra¬ conte qu’après un violent coup de vent de l’équinoxe d’automne, il ramassa sur la plage de Dunkerque une petite coquille qui s’y trouva en abondance. Cette coquille, mince et transparente, paraît avoir les caractères des Hyales et des Clios. Depuis cette épo¬ que, cette espèce n’a jamais été retrouvée dans l’Océan, et nous supposons que Mont- fort, voulant détourner l’attention des natu¬ ralistes, et voulant éviter aussi par là une ac¬ cusation de plagiat , se contenta de copier, en y faisant quelques changements, la figure que donne Soldani dans son admirable ou¬ vrage sur les Coquilles microscopiques de la mer Adriatique; malheureusement la fi¬ gure de Soldani ne présente pas non plus le moyen de décider à quel genre appartient la Coquille qu’elle représente. (Desh.) * ARCI1 YTÆA , Martius et Zuccar, Nov. gen. et spec., t. I, p. 116, tab. 75. — Cambess. in Mém. du Mus., t. XVI, p. 410. bot. i'H. — Genre de la famille des Tern- strémiacées (tribu des Lapîacées , Endl. ). Suivant les auteurs précités, il offre pour ca¬ ractères : Calice persistant , ébractéolé, à 5 sépales distincts, imbriqués, presque égaux. Pétales 5, hypogynes. Étamines hypogynes, très nombreuses ; filets filiformes, soudés 92 ARC ARC par leur base en cinq faisceaux opposés aux sépales; anthères introrses, dressées, réni- formes-didymes, 2-thèques , longitudinale¬ ment déhiscentes. Ovaire inadhérent , 5-lo- culaire ; ovules très nombreux et 2-sériés dans chaque loge, anatropes, renversés, at¬ tachés à l’angle interne des loges. Style in- divisé, couronné d’un stigmate 5-lobé. Cap¬ sule 5-loculaire, incomplètement septicide- 5-valve, polysperme ; axe central conique , 5-gone ; valves coriaces, se détachant infé¬ rieurement de l’axe , mais sans se désunir vers leur sommet. Graines linéaires, imbri¬ quées , 2-sériées dans chaque loge. — Ar¬ brisseaux du Brésil, à feuilles alternes, co¬ riaces, 1-nervées, veineuses, très entières, non stipulées, agrégées vers l’extrémité des ramules; pétiole court, articulé par sa base; pédoncules terminaux , 3-flores ; pédicelles l-bractéolés à la base.On n’en connaît qu’une espèce. (Sp.) *ARCIMBALDA, Endl. ( Gen . plant. , p. 755). bot. pu. — Syn. du g. Menzie- sia (famille des Ericacées), Smith , réduit aux limites que lui assigne M. Don ; ou bien, si l’on préfère ne pas admettre les genres fondés par M. Don aux dépens de l’ancien genre Menziesia , VArcimbalda devient un sous-genre fondé sur le Menzie¬ sia globularis , et dont les caract. distinctifs sont : Calice 5-parti. Corolle globuleuse , 4-fide. Etamines 8, à anthères obtuses, mu- tiques. (Sp.) ARCINELLE. Arcinella ( diminutif (VArca, petite arche), mqll. — ïl existe une espèce de Came qui depuis long-temps est connue sous le nom vulgaire d’Arcinelle; les marchands lui donnaient également au¬ trefois le nom de Marron d’Inde. M. Qt ken , dans sa Zoologie, a proposé un genre Arci- nelle, non pour le Chama arcinella des auteurs , mais pour des Coquilles dont Bruguière avait fait depuis long-temps son g. Cardita. Le g. de M. Ocken , étant un double emploi , n’a point été adopté. Voy . cardite. (Desh.) ARCOPAGLJS (k/îxos, pour UpXTOÇ , ours ; irâyo? , hauteur), ins.— Genre de Co¬ léoptères dimères, désigné par Stephens, dans son Cjtslogue, comme ayant été créé par Leach, mais sans dire dans quel ouvrage. Il le place dans sa tribu des Psélaphides ; M.West- wood l a adopté dansson Synopsis , et le carac¬ térise ainsi : Corps court, très convexe. Cor¬ selet très large antérieurement. Second ar¬ ticle des antennes médiocrement long. M. Aubé , qui n’a pas conservé ce genre dans sa Monographie des Psélaphiens , en place les espèces dans le genre Bythinus. Voy. ce mot. (D. et C.) ARCTIBEUS. mam. — Voyez ar- tibeus. (A. de Q.) * ARCTICOLES («/5xros, le nord; coleo , j’habite). Arcticolœ. ins. — Je dé¬ signe ainsi (Ann., de la Soc. ent. de Fran¬ ce , t. II, p. 102 ) un groupe de Lépidoptè¬ res diurnes du genre Satyre de Latreille , parce que toutes les espèces dont il se com¬ pose habitent de préférence les contrées les plus voisines du pôle arctique. Ce qui caractérise ce groupe, c’est d’avoir les ner¬ vures costale, médiane et sous-médiane des premières ailes sans dilatation sensible à leur origine, avec les antennes assez fortes et à massue allongée. Tels sont les Satyres Aello, N orna, Tarpeya , Jutta, Bore, Boo- tes, Balder, OEno et Also, dont M. Boisdu- val a fait son genre Chionobas. Voy. ce mot, (D.) ARCTIE. Arctia ( a^/Tos , ours), ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères noctur¬ nes, établi par Schrank, et adopté par La¬ treille, qui le place dans sa tribu des Noc- tuo-bombyeites, en lui donnant pour carac¬ tères : Langue très courte et dont les deux filets sont ordinairement disjoints. Palpes hérissés. Antennes bi-pectinées , dans les mâles au moins. Ainsi que l’indique l’éty¬ mologie de son nom, Schrank ne comprend dans ce genre que ceux des Lépidoptères nocturnes dont les Chenilles sont très ve¬ lues , et qui, à l’état parfait , sont connues des Lépidoptéristes français sous le nom vul¬ gaire d'Écailles; mais Latreille, en l’ado¬ ptant, a cru devoir y réunir beaucoup d’au¬ tres espèces qui sont loin d’être dans ce cas, et qui appartiennent aux genres Liparis et Orgyia des auteurs allemands. Cependant Godart, dans 1 ''Histoire naturelle des Lé¬ pidoptères de France , quoique censée ba¬ sée sur la méthode de Latreille, a, de l’as¬ sentiment de ce célèbre naturaliste, restreint le genre Arctie aux seules espèces qui doi¬ vent y être comprises d’après Schrank, et a rattaché les autres au genre Bombyx. 11 s’est permis , en outre , toujours avec l’as- ARC ARC 93 sentiment de Latreille, de remplacer le nom un peu dur d ''Arctia par celui plus eupho¬ nique de Chelonia , par allusion à la cou¬ leur des ailes de la plupart des papillons dont il s’agit, lesquelles sont tachetées com¬ me l’écaille des tortues. ( Voy . le mot ché- lotvie.) Ainsi, le mot Arctia avait disparu de la nomenclature des Lépidoptères, du moins dans les auteurs français , lorsque M. Bois- duval, dans son Généra et index methodi- cus, etc., qui a paru en mai 1840 , l’a fait revivre, en l’appliquant à un groupe de neuf espèces qu’il a retranchées des Chélonies de Godart , et auxquelles il assigne les caract. génériques suivants : Chenilles solitaires, lu- bricipèdes. Insectes par faits .-Palpes courts, écartés, très distincts , fortement infléchis , poilus, un peu garnis d’écailles ou presque nus. Antennes du mâle pectinées ou ci¬ liées ; celles de la femelle presque filiformes. Ailes supérieures unicolores, sans taches, ou seulement ponctuées de noir. Les deux sexes d’égale grandeur. Vol nocturne. Nous cite¬ rons comme type de ce genre VA. fuligino- sa , Latr., espèce figurée et décrite dans un grand nombre d’auteurs , et qui se trouve assez communément aux environs de Paris, dans le courant du mois de mai. Fabricius, en parlant de la femelle de ce Lépidoptère, dit que Stroem a remarqué que , lorsqu’on la rencontre courant sur la neige , c’est un signe que l’été sera froid , et que les récol¬ tes seront peu abondantes. « Hieme in nive obambulans, œstates frigidiores et annonce caritatem prœnunciat. » Godart conteste l’exactitude de cette remarque. M. Curtis, dans son Catalogue des Insec¬ tes de l’Angleterre, adopte également la dé¬ nomination générique d ''Arctia mais il l'applique à cinq espèces qui appartiennent au genre Liparis des autres auteurs. Voy. ce mot. (D.) ARCTIO ( «æx-oç , ours), bot. pii. — Synonyme d 'Arctium. Voy. ce mot. (J. D.) ARCTIQUE. foiss. — Nom spécifique donné à plusieurs poissons, à une espèce du genre Chimère, à une autre du genre Sau¬ mon, etc., etc. (Val.) ^ARCTIQUE. Ai 'ctica ( «/jz-fxos, sep¬ tentrional), moll. — Dans son Essai d\m nouveau système des Coquilles, par M. Schu¬ macher , et qui a paru en 1828 , l’auteur propose ce genre pour la Venus Islandica de Müller , de Chemnitz et de Linné. M. Schumacher aurait pu s’éviter le soin de créer ce nouveau genre , car Lamarck l’a¬ vait caractérisé dans le t. Y de son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, qui parut en 1818. Il nous semble inutile d’ajou¬ ter que le genre de M. Schumacher ne peut être adopté. (Desh.) * ARCTISCOX. systolides. — Nom donné par Schranck à un petit animal arti¬ culé, très voisin du Tardigrade de Spallan- zani. Récemment Perty l’a employé aussi pour désigner un groupe générique , établi par Schultze sous le nom de Macrobiotus , et qui comprend plusieurs espèces deTardi- grades assez différentes entre elles. Voy. TARDIGRADFS. (M. E.) ARCTITIS, Temm. mam. — Voyez PARADOXURE. (A. DE Q.) * ARCTIUM (sb/Toç, ours; à cause des poils qui couvrent les fruits des plantes qui composaient anciennement ce genre), bot. ph. — Ce nom est réservé aujourd’hui à une plante des montagnes du Dauphiné et du Piémont, laquelle était décrite sous ce¬ lui de Berardia; les autres espèces qui composaient le genre Arctium de Linné forment actuellement le genre Lappa. La plante qui nous occupe présente les carac¬ tères suivants : Capitule homogame, à fleurs égales; involucrecampanulé, formé de plu¬ sieurs rangées d’écailles linéaires, subulées au sommet. Réceptacle offrant des alvéoles entourées de fimbrilles. Corolle tubuleuse, cylindracée, à 5 divisions peu profondes; fi¬ laments des étamines glabres; anthères mu¬ nies d’appendices basilaires. Style à peine renflé au sommet, où la portion stigmatique est courte, obtuse et divariquée. Fruits très glabres , anguleux-comprimés , dépourvus d’aréole terminale et surmontés d’une ai¬ grette composée de plusieurs séries desoies scabres souvent enroulées en crosse. — Ce genre renferme aujourd’hui deux espèces : une d’Europe; l’autre, indigène des mon¬ tagnes de la Perse. La seule qui soit dé¬ crite est une plante vivace , sans tige , pourvue de feuilles rondes, velues, disposées en rosettes appliquées sur le sol, et du centre desquelles naît un capitule assez volumineux. Suivant les observations de Guettard et de Villars, les feuilles radicales. 94 ARC ARC de VA. lanuginosum naîtraient sous les co¬ tylédons en perçant la tigelle. Ce phéno¬ mène n’est pas particulier à cette plante : il s’explique par la soudure longitudinale des deux pétioles des cotylédons, à la partie inférieure desquels se trouve la plumule qui, en se développant , les écarte d’abord à la base et se fait ainsi jour au dehors. (J. D.) * ARCTOCEPHALUS. Fr. Guv. (jkp*- T05, ours ; xeç>afoj , tête), mai. — Voyez PHOQUE. ( A. DE Q.) ARCTOCORÏS (a/jxros, ours; XO pii, , punaise), ms. — - Genre de la famille des Scutellériens, groupe des Scutellérites , de l’ordre des Hémiptères, établi par îlenrich- Schœfler ( Wanzenartig . insect., t. Y) sur Quelques espèces détachées du genre Odon- toscelis , remarquables par la surface de leur corps , entièrement couverte de poils laineux, et par les jambes, munies de qua¬ tre rangées d’épines. Ce genre ne comprend qu’un petit nombre d’espèces européennes et africaines; les plus répandues sont les A. fuliginosus , Panz., d’Europe ; A.plagiatus, Germ., d’Egypte , etc. (Bl.) * ARCTOCRANÏA. bot. ph. — Nom de section donné par M. Endlicher (Gen. plant.) aux espèces de Cornus à tiges her¬ bacées. (Sp.) * ARCTODIUM ( diminutif d’a./sxros , ours), ms. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , d’après une espèce du Chili qu’il nomme A. villosum. Ce g. avait été nommé antérieurement Cratoscelis par M. Erichson , qui appelle Vulpina l’espèce de M. Dejean. Voy. le mot cratoscelis pour les caractères génériques. (D. et C.) * A R CT OGE RO A [ Quoique Rubruquis ne dise point en quels lieux il a trouvé ces Moutons sauvages, comme il associe leur nom à celui des Hé- miones, il est probable qu’il les a observés dans le même pays, c’est-à-dire dans le voi¬ sinage des Alpes sibériennes (1); d’ailleurs , (î) La même conclusion se tire de la ressem¬ blance du mot Arlag avec KirTaga, nom que porte l’Argali dans certaines parties de la Tartarie. La différence , comme font remarqué quelques naturalistes, peut être due uniquement à une mau¬ vaise lecture du manuscrit ; au contraire, les noms 108 ARG il en aurait pu voir aussi dans son voyage le long du Volga, car nous savons qu’on en rencontre quelquefois jusque sur les bords de ce fleuve. ( Perry , Mém. pour servir à Vintelligence de la carte de la mer Cas¬ pienne.) Ces Moutons du Volga , ceux que Frédé¬ ric Gmelin et plus récemment Fraser ont vus en Perse , et dont M. Botta a rapporté , l’an passé (1840) , une belle tête provenant des environs de Tauris ; ceux de la Mingré- lie , mentionnés anciennement par le P. Lamberti, puis par M. Gamba, qui en a en¬ voyé les cornes au Muséum ( c’est sur cette dernière pièce que M. ïsid. Geoffroy fonde son espèce Ovis longicornis ) ; ceux enfin que le colonel Chesney a vus dans les par¬ ties hautes du Diarbekir, et M. Dubois dans l’Àrarat , diffèrent à quelques égards des Moutons sibériens , de sorte que Pallas a fini par les en distinguer spécifiquement ( Zograph . rosso-asiatica , t. I, p. 251), re¬ venant ainsi sur l’opinion qu’il avait soute¬ nue dans ses Spicilegia. Mais, en supposant que ce grand naturaliste ait eu raison de séparer ces Moutons de l’Asie occidentale de ceux qui se trouvent plus à l’est , en les réunissant, comme il l’a fait dans sa derniè¬ re publication , aux Mouflons de Corse et de Sardaigne , il est tombé dans une er¬ reur certainement beaucoup plus grande que celle qu’il s’accuse d’avoir d’abord com¬ mise. Les cornes envoyées de TifUis par M. Gamba, et celles que M. Botta a rapportées de ïauris , présentent des différences assez marquées, de sorte qu’avec de la bonne vo¬ lonté , on trouverait encore de quoi faire là deux espèces , et l’on pourrait , avec plus de raison , en faire une troisième du Mou¬ flon de Chypre. , du moins en supposant exacte la figure donnée par Branrît et Ra- tzeburg ( Animaux employés en médecine , t. ï , p). 9 , fig. I et A ) : car la fig. A nous montre les cornes, à leur origine, se regar¬ dant par leur convexité , pendant que c’est le contraire dans tous les autres Moutons. Laissant de côté cette espèce insulaire , et revenant à celles du continent, nous ré¬ employés dans l'Asie occidentale, Touri , Kotsch kui, Dach , Tusch, etc., n’ont pas la moindre ana¬ logie avec Arlak. A R G rons remarquer que, si, dans l’Asie occiden¬ tale , les Moutons nous offrent des variétés d’un lieu à un autre , rien ne nous prouve qu’il n’en soit pas de même dans les régions orientales. En effet, pour pouvoir affirmer quelque chose à cet égard, il faudrait avoir, pour deux points extrêmes du parcours assi¬ gné à l’Argali, pour l’Altaï, et pour les mon¬ tagnes du Kamtschatka par exemple, des de¬ scriptions et des figures qui nous fissent bien connaître l’animal , avec toutes les modifi¬ cations dépendantes de l’âge, du sexe, des saisons : or Pallas , malgré son zèle , n’a pu réunir tous ces éléments pour une loca¬ lité déterminée. La description qu’il nous a laissée , il le déclare lui-même , est faite d’après un vieux mâle de l’Irtisch , une fe¬ melle et son petit de l’extrémité orientale de la Daourie , et la peau d’un jeune mâle tué dans le Kamtschatka. Nous remarquons cette lacune que Pallas a laissée forcément dans l’histoire de l’Argali , non qu’elle soit quelque chose de fort rare en zoologie (dans les descriptions des Mammifères , il y en a neuf sur dix qui donneraient lieu à sem¬ blable remarque , sans que leurs auteurs aient à alléguer les mêmes excuses) , mais parce que la nécessité d’avoir des rensei¬ gnements positifs sur l’étendue des modifi¬ cations dépendantes du climat et d’autres agents extérieurs se fera sentir lorsque , comparant entre eux tous les Moutons sau¬ vages connus , nous aurons à rapprocher l’Argali , d’une part , du Barrhal de l’Hima- laya, et, de l’autre, du Mouton des Monta¬ gnes rocheuses. Entre l’Himalaya et les Al¬ pes sibériennes , malgré l’espace qui les sé¬ pare , la communication pour des animaux tels que ceux qui nous occupent se conçoit sans peine ; entre le Kamtschatka et l’Amé¬ rique, cette communication présente plus de difficultés; mais elle n’est nullement invraisemblable, et elle a pu s’effectuer soit par le détroit de Behring , soit par la chaî¬ ne des îles Aleutiennes. L’Argali existerait même encore dans ces dernières îles, s’il en fallait croire Tillesius. Il est probable , d’ailleurs , que ce naturaliste a été induit en erreur : car non seulement les voyageurs qui nous ont donné les renseignements les plus détaillés sur les productions de cet archipel sont muets à cet égard , mais il suffit de connaître la disposition des lieux et ARG ARG 109 les habitudes des indigènes pour se convain¬ cre que PArgali , en supposant qu’il eût habité ces îles à l’époque où les Aleutes y arrivèrent , n’aurait pas tardé à en dispa¬ raître. L’animal est défiant , il est vrai , et , sur le continent , il échappe souvent aux pour¬ suites en gagnant, au premier indice de danger, des lieux inaccessibles ; mais , dans des pays dénués de hautes montagnes , son agilité à gravir les rochers lui eût bien peu servi, et cette agilité cependant est sa prin¬ cipale ressource : car , pour des ruses , il n’en a pas pius que notre Mouton domesti¬ que. Joignez à cela que l’espèce est peu fé¬ conde, et qu’ainsi les naissances annuelles eussent été bien loin de réparer les pertes. Tillesius nous parle encore des îles Ruri- les comme habitées par l’Argali, et, cette fois , il n’est pas le seul à le dire ; cepen¬ dant rien ne prouve encore que l’animal désigné dans ces îles sous le nom de Ren¬ ne des hauteurs soit, comme le suppo¬ sent plusieurs voyageurs, un véritable Mou¬ ton. On remarquera même que Rrasche- ninnikof, dans une Synonymie qu’il nous a donnée pour quelques unes des espèces animales et végétales du nord de l’Asie , dit positivement que l’Argali n’a point de nom dans la langue des Ruriles, et qu’il n’est point connu de ces peuples. Afin de ne pas faire de double emploi , nous ne donnerons point ici la description de l’Argali ; cette description , de même que l’exposition des mœurs de l’animal], sera mieux placée à l’article mouton, où nous aurons à comparer entre elles les di¬ verses espèces dont ce genre se compose. (Roulin.) * ARGANTE (nom d’homme), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères pentamè¬ res , famille des Sternoxes , tribu des Bu- prestides , établi par Gistl , et qui répond au g. Dicerca d’Eschscholtz. Voyez ce mot. (D. et C.) ARGAS (à/syccç, nom d’un animal regar¬ dé comme funeste par les Grecs), ahach. — Genre de la famille des Acariens ( tribu des Acarides, Latr.), de l’ordre des Arachni¬ des trachéennes, établi par Latreille, et signalé aussi par Hermann sous le nom de Rhynchoprion. Ce genre est principalement caractérisé par un corps ovalaire, par une bouche située en avant et tout ù fait à la par¬ tie inférieure du corps, et par les palpes, de quatre articles , et de forme conique, Ren¬ gainant pas le suçoir. Les Argas, qui ont de grands rapports avec les Ixodes, s’en dis¬ tinguent essentiellement par la position de la bouche, et par les palpes, offrant un ar¬ ticle de plus. Toutes les espèces de ce g. vivent sur différents animaux , et acquiè¬ rent un grand développement quand elles se sont gorgées de sang. Le type est l’A. bordé, A. reflexus , Fab. , vivant sur les Pigeons. Une autre esp.,1’4* persica , con¬ nue des voyageurs sous le nom de Punaise venimeuse de Miana , est fort redoutée en Orient , où elle paraît être assez commune. (Bl.) *ARGE(Argé, nom d’une nymphe), iss. — Nom d’une espèce de Lépidoptères diurnes, du genre Satyre, converti en non» générique par M. Boisduval , pour grouper: toutes les espèces de ce genre à ailes blan¬ ches tachetées de noir, lesquelles, indépen¬ damment de cela, offrent des caractères as¬ sez tranchés pour former un genre distinct; aussi l’avons-nous adopté, dans notre Catal. méthodique des Lépidoptères d’Europe, en lui conservant le nom d'Argé, quoique nous ne soyons pas très grand partisan de ces conversions de noms spécifiques en noms génériques ; mais nous en avons agi ainsi pour ne pas surcharger inutilement d’un nouveau nom la nomenclature. Ce genre, peu nombreux, paraît confiné en Europe ; du moins on n’en a encore trou¬ vé aucune espèce sur le reste du globe, à l’exception cependant de deux, dont Purie (Arg. Larissœ ) se trouve également dans la Turquie d’Europe, et les parties de l’Asie mineure qui l’avoisinent, et l’autre ( Arg. Darceti) a été trouvée dans les montagnes du Liban; mais ce qu’il y a de singulier, c’est que la Corse et la Sardaigne, si voisinés de l’Italie et de la Sicile , où les espèces du genre Argé sont très communes, en sont tout à fait dépourvues. Parmi les sept ou huit espèces d’Argé con¬ nues , une seule paraît répandue dans toute l’Europe, sans descendre plus bas, toutefois, que le 52e degré de latitude nord : c’est l 'Arg. galathœa des auteurs ( le Demi-Deuil de Geoffroy), qui se trouve communément aux environs de Paris; les autres n’habitent que 110 A RG ARG les contrées plus ou moins méridionales de cette partie du globe; telle est, entre autres, VÂrg. Psyché Fabr., qui est très commune en Languedoc et en Provence. (D.) * ARGELÏA (Argel, nom arabe), bot. pu. — Synonyme de solenostemm a. Voyez ce mot. (J. D.) ARGÉMONE. Argemone, Tourn. — Ecthrus, Loureir. (. Flor . Cochinch.). bot. ph. — Genre de la famille des Papavéracées (tribu des Papavérées , sous-tribu des Papa- vérinées, Spach.), offrant pour caract. : Ga¬ lice de 3 ( accidentellement de 2 ) sépales cuculliformes , corniculés au dessous du sommet, caducs dès répanouissement. Co¬ rolle de 6 ( accidentellement de 4 ou de 5 ) pétales éphémères , obovaîes , courtement onguiculés , étalés , 2-sériés ; les 5 exté¬ rieurs plus larges. Réceptacle assez gros, F annulaire. Etamines nombreuses, plurisé- riées , beaucoup plus courtes que les péta¬ les; filets filiformes ou capillaires. Anthères linéaires-tétragones , tronquées aux deux bouts , déhiscentes aux bords ; connectif très étroit. Ovaire 1-locuîaire, ovoïde ou ellipsoïde, peu ou point stipité, 5-7-gone; placentaires pariétaux , nerviformes , en même nombre que les angles , et correspon¬ dant à ceux-ci; ovules anatropes, nidu- lants, en nombre indéfini sur chaque pla¬ centaire. Style court ou presque nul , per¬ sistant, obconique , couronné d’un stig¬ mate mince , coloré , pelté , profondément divisé en 5 à 7 lobes condupliqués, ondulés, arrondis , plus ou moins recourbés , velou¬ tés en dessous , alternes avec les placentai¬ res. Capsule chartacée, 5-à 7-sulquée, 5-à 7-nervée , subréticulée , 1-îoculaire , poly- sperrne , déhiscente au sommet par 5 à 7 valvules persistantes, finalement réfléchies; placentaires filiformes, persistants, alter¬ nes avec les valvules. Graines subglobuleu¬ ses , scrobiculées , strophiolées ; funicule dentiforme , persistant. Embryon minime. Cotylédons très courts , obtus , elliptiques , un peu divergents ; radicule conique , api- culée. — Herbes annuelles , à tige panicu- lée, feuillée. Suc propre jaunâtre. Feuilles penninervées , glauques, glabres, marbrées (de taches blanches) , sinuées-pennatifides et dentées ( dents et lobes ordinairement ^terminés en spinule ) ; les radicales et les caulinaires inférieures rétrécies en pétiole ; les autres seasiles , amplexicaules. Pédon¬ cules terminaux ou subterminaux , solitai¬ res, \ -flores , toujours dressés, en général courts. Corolle jaune ou blanche, grande. Ce genre , dont on ne connaît que 3 ou 4 esp. bien caractérisées, appartient à l’A¬ mérique, ainsi qu’à l’Asie équatoriale. Le suc propre de ces végétaux est âcre et dras¬ tique; les médecins hindous l’emploient à l’extérieur contre les maladies de la peau. Au Brésil , il passe , à tort ou à raison , pour un antidote contre la morsure des serpents ; aux Antilles , les graines des Ar- gémones sont employées comme purga¬ tif. On cultive dans nos jardins comme plantes d’ornement VArgémone commune ( A. vulgaris , Spach.; A. mexicana , L. [ Bot. Mag. , tab. 243 ] ; *4. ochroleuca , Sweet. [Brit. Flow. Gard., tab. 242; Bot. Reg., tab. 1345] ; A. Barckleyana , Link. et Otto [le. sel. ] ); — VArgémone à (leurs blanches ( A . albiflora , Horn. [Bot. May., tab. 2542] ), et VArgémone à grandes fleurs (A. grandiflora , Sweet. [Brit. Flow. Gard., tab. 226; Bot. Reg., tab. 1264] ). (Sp.) ARGENT. Argenium ( xpyvpos , ar¬ gent ). mis. — L’une des substances sim¬ ples de la chimie , faisant partie du grou¬ pe des métaux proprement dits , et consti¬ tuant, dans les méthodes minéralogiques où les esp. sont rangées d’après les bases, le type d’un genre composé d’une vingtaine d’espèces, dont nous allons présenter ici le tableau complet, renvoyant la description de quelques unes d’entre elles à d’autres ar¬ ticles généraux , où elles seront plus avan¬ tageusement placées pour l’étude de la Mi¬ néralogie comparative. 1° Argent natif. Gediegenes Silber, W. C’est l’Argent pur, ou libre de toute combi¬ naison. Ce métal est blanc, ductile, sonore et tenace. Sa pesanteur spécifique est de 10,5; sa dureté de 2,5 à l’échelle de Mohs. Il cristallise en octaèdre régulier , est sus¬ ceptible d’être réduit en fils d’une grande finesse , se laisse limer et couper avec fa¬ cilité , ne fond qu’à la température du rouge-blanc , et ne se ternit pas dans l’air pur. ïl est soluble à froid par l’acide nitri¬ que. La solution colore la peau en noir , et dépose de l’Argent métallique sur une lame de cuivre; elle donne par l’acide chlorhy¬ drique un précipité blanc de chlorure d’ar- ARG 1 1 1 cent, attaquable par l’ammoniaque, et qui , à la lumière, passe rapidement au bleu et au noirâtre. On le trouve dans la nature , tan¬ tôt cristallise en octaèdre, cube et cubo-oc- ' taèdre ; tantôt sous la forme de dendrites, de lamelles, de filaments contournés, ou de réseaux pénétrant les matières pierreuses des filons , où il se rencontre accidentelle¬ ment associé aux sulfures et chlorures d’Ar- gent, qui sont les principaux minerais de ce métal. Quelquefois il se présente dans ces mêmes filons en masses ou en blocs d’un volume assez considérable : on en a cité qui pesaient plusieurs quintaux. Enfin on le ren¬ contre encore disséminé assez abondam¬ ment, mais en particules imperceptibles, dans des argiles ferrugineuses qui remplis¬ sent les fissures des filons argentifères (mine d’Àllemont, en Dauphiné) , ou dans les dé¬ pôts ferrugineux auxquels on donne les noms de Pacos et de Colorados, dans l’Amé¬ rique équatoriale (mines de Zacatecas, etc., au Mexique ; de Pasco, au Pérou). Dans ces divers gisements, l’Argent contient quelque¬ fois des traces d’ Antimoine , d’Arsenic , de Cuivre, de Fer, etc. ; et souvent il est recou¬ vert d’un enduit sale et noirâtre qui le dé¬ pare. Les gangues pierreuses de l’Argent na¬ tif sont ordinairement le Calcaire, le Quartz et la Barytine. Les principales mines où on le trouve sont celles de Kongsberg, en Nor- xvége ; du Potosi, dans la république de Bo- iivia; de Schlangenberg, en Sibérie ; d’Him- inelfürst, de Schneeberg et de Johanngeor- genstadt, en Saxe; de Joachimsthal, en Bo¬ hême; d’Andreasberg, au Harz; de Witti- chen, en Souabe; d’Allemont, en Dauphiné, et de Sainte -Marie -aux- Mines , dans les Vosges. 2° Argent aururé , ou Electrum . Voyez OR. 5° Argent hydrargyré , ou Amalgame. Voyez mkrcure. 4° Argent telluré. Voyez tellure. 5° Argent antimoniuré , ou Discrase , Beud. Syn. : Argent antimonial; Spicssglas- silber, Antimonsilber. Substance d’un blanc d’argent, cristallisant sous les formes pro¬ pres au système rhombique , et ayant pour type fondamental un prisme rhomboïdal droit de 11 8°, 4’. Les cristaux sont clivables perpendiculairement à l’axe, et striés verti¬ calement. Leur couleur passe au jaunâtre A RG ou au gris noirâtre. Ils sont aigres, et fon¬ dent facilement au chalumeau en grains mé¬ talliques, qui, après avoir donné des vapeurs d’ Antimoine, se réduisent en un bouton d’ Ar¬ gent malléable. La pesanteur spécifique est de 9,5. La composition de cette espèce est, en formule atomique, Aos,de vaun'xos, Nau¬ tique, de Pompile, etc., et des Latins (Plinius, Hist. nat., 46 ix, cap. XXIX) sous celle de Nautilus. Linné , au contraire , appli¬ que, à tort, le même nom de Nautilus à un genre de coquille que ces auteurs ne connaissaient pas ; mais ces genres étant consacrés dans la science, il n’est plus pos¬ sible de les changer sans inconvénient pour l’avancement de la zoologie. Nous allons donner un aperçu rapide de ce qu’on sait aujourd’hui sur l’Argonaute, dont nous avons traité avec beaucoup de développement dans notre Monographie des Céphalopodes acétabuliferes. Il est peu d’animaux marins aussi célè¬ bres et aussi anciennement connus que l’Ar¬ gonaute. Les brillantes fictions sur sa navi¬ gation sont pourtant à jamais détruites par l’observation immédiate, puisqu'il nage à reculons, comme les autres Céphalopodes, par le refoulement de l’eau, au moyen de son tube locomoteur. L’Argonaute n’est plus cet élégant nautonnier enseignant aux hommes à fendre l’onde au moyen d’une voile et de rames , ce joli vaisseau portant en lui-même tous les attributs de la navi¬ gation , guidant le marin dans sa course aventureuse , et lui présageant une heu¬ reuse traversée. Non... , ces croyances , plus anciennes qu’Aristote , qui les a sans doute empruntées aux poètes qui l’ont pré¬ cédé , embellies par, le génie des Athénée, des Oppien , des Elien, reproduites par tous les auteurs du moyen-âge, et même par plusieurs de nos écrivains modernes ; ces croyances si naïves et si séduisantes , n’ont pris naissance que dans la fécondité de leurs imaginations exaltées. Il nous faut aussi renoncer à cette jolie fiction d’Op- pien , qui nous présente les Pompiles en¬ traînés par la joie la plus vive à la vue des vaisseaux qui sillonnent les mers , les sui¬ vant à l’envi, sautant et se jouant à la proue de ces chars maritimes. « Comme on voit un prince qui vient de prendre une ville, comme on voit un homme vainqueur dans es jeux publics, le front ceint d’une cou¬ ronne de fleurs nouvelles , autour desquels se presse un peuple immense, ainsi les Pom¬ piles vont toujours en foule à la suite des navires, tant qu’ils ne sont pas troublés par a crainte du voisinage de la terre , dont la seule approche semble pour eux une bar¬ rière infranchissable. O poisson justement cher aux navigateurs ! ta présence annonce es vents doux et amis ; tu ramènes le cal¬ me et tu en es le signe. » Engendré du sang du ciel , dit Athénée , le Pompile, sous la direction des dieux, conduit la barre et le reste du gouvernail. Homme d’abord, il dut sa métamorphose à une belle passion d’Apollon, épris d’amour, pour la jeune nymphe Ocyrrhoé , que les Heures avaient douée des charmes les plus séduisants. Elle était dans l’âge brillant de la jeunesse , lorsque ce dieu puissant essaya de l’enlever , quand elle se rendait à une fête de Diane. Craignant de devenir la proie d’un ravisseur, elle pria certain Pompile, nautonnier qui connaissait tous les gouffres de la mer, de la conduire en sûreté dans sa patrie ; mais Apollon parut à l’improviste , ravit la jeune fille , pétrifia le navire, et changea Pompile en un poisson qui depuis a porté son nom. Il est toujours prêt à ser¬ vir en mer les vaisseaux qui la traverse ra¬ pidement. Les Chinois , à l’article Pei-siao de l’En¬ cyclopédie japonnaise, parlent assez lon¬ guement du Poulpe à bateau , auquel ils reconnaissent , disent-ils, une propriété vé¬ néneuse ; de là vient sans doute l’erreur de Bontius , qui rapporte que l’animal , qu’il tenait dans la main , lui causa une douleur très vive, semblable à une brûlure , ajou¬ tant, à ce sujet, que les Chinois se servaient de cette propriété de l’Argonaute pour em¬ poisonner les liqueurs données aux Euro¬ péens, ses compagnons , ce qui, assure-t-il, causa la mort de plusieurs d’entre eux. Rumphius nous raconte que, dans l’Inde, on attache un grand prix à la coquille de l’Ar¬ gonaute, regardée par les femmes de ce pays 130 A KG comme le plus bel ornement. Dans les jours de fêtes solennelles, où l’on danse le Lego- lego , la première danseuse en porte une dans sa main droite , en l’élevant au-dessus de sa tête , comme un objet appelé à aug¬ menter la considération qu’elle inspire déjà. L’Argonaute n’est pas moins célèbre par la discussion à laquelle il a donné lieu en¬ tre les zoologistes, sur la question de savoir si le mollusque céphalopode qu’on trouve dans cette coquille est son véritable auteur, ou si ce n’est qu’un animal parasite qui viendrait s’y loger, après en avoir chassé son véritable propriétaire ; question vive¬ ment débattue de part et d’autre. Au moyen-âge, Belon, Rondelet, Gessner, Aldrovande, ont regardé l’Élédon comme l’animal de l’Argonaute, tout en reprodui¬ sant les croyances des anciens Grecs sur la navigation à la voile de l’Argonaute, que Rumphius, le premier, démentit et ramena â sa juste valeur; mais D’Argenville, qui con¬ sidère aussi à tort l’Élédon comme l’habitant de la coquille, dit plus loin , avec raison, qu’on l’en trouve souvent séparé, tandis que Minasi, tout en décrivant très bien les fonc¬ tions des bras palmés du véritable animal , combat, dès 1771, le parasitisme. Depuis, MM. Lamarck, Bosc, Raffnesque, Leach, Blainville, Say, Sowerby, Broderip, Deshayes et Gray, ont successivement défen¬ du l’opinion du parasitisme; les premiers se basant sur la fausse croyance que l’Élédon était, l’animal, quelques autres adoptant, d’a¬ près Rafinesque, l’Ocythoé comme l’animal parasite de la coquille, et s’appuyant surtout, avec raison (c’est l’opinion de M. de Blain¬ ville), sur la non-adhérence de l’animal avec la coquille ; fait en contradiction avec les Sois zoologiques connues. D’un autre côté , MM. Bruguière, Mont- fort, Cuvier, Buvernoy, Ranzani, Férussac, Poli, Rapp, Mauriani, Dellechiaje, Richard Owen,Rang, madame Power et nous, avons soutenu l’opinion contraire par de nombreux arguments basés sur des faits incontestables. La partie est donc à peu près égale. Nous ne pouvons pas ici reproduire tous les points de discussion. Il nous suffira de présenter en abrégé quelques uns des faits nombreux qui , d’après nos observations, nous semblent décider la question en faveur du non-parasitisme : A KG 1° L’animal de l’Argonaute diffère zoolo¬ giquement et anatomiquement des Poulpes : zoologiquement , d’après nous , par sa for¬ me générale, comme ployée sur elle-même; par la complication de son appareil de rési¬ stance ; par ses ouvertures aquifères ; par ses bras supérieurs palmés , et par la coquille mince , fragile , représentant une petite na¬ celle chez laquelle les anciens croyaient voir la proue dans la partie antérieure , et la poupe dans la partie postérieure, etc. ; ana¬ tomiquement , d’après M. Owen , par des branchies différentes. Ce sont donc des ani¬ maux distincts quant à leur organisation, et susceptibles dès lors d’un genre de vie tout opposé , bien que normal, par rapport à ces mêmes formes. 2° La forme ployée de l’animal , non en ligne droite, est en rapport avec ia forme de la coquille, de même que sa position connue dans la coquille : les rapports de l’un avec l’autre sont dès lors évidents. 5° La forme de l’animal s’oppose à ce qu’il puisse vivre hors de sa coquille. 4° Les rapports des parties coloriées de l’animal avec sa position habituelle dans la coquille sont évidents. 5° Les bras palmés, par leurs membranes extensibles, sont, comme l’a dit M. Rang, destinés à envelopper la coquille. Ils nous paraissent être une dépendance absolue du mode d’existence de l’Argonaute et un trait de conformité de plus entre l’animal et sa coquille. 6° La contexture spongieuse et poreuse du côté interne des membranes est en rap¬ port avec la supposition que les bras sécrè¬ tent la coquille. De ces faits, et de bien d’autres que nous jie pouvons placer ici , résulte évidemment que l’animal concorde par tous les points avec la coquille, et que l’un paraît être une dépendance de l’autre. Cherchons mainte¬ nant , dans l’examen de la coquille et de son mode d’accroissement, d’autres preuves qu’il serait difficile de ne pas admettre : 7° La coquille diffère de celles de tous les Mollusques gastéropodes , par son manque du nucléus, qui se développe ordinairement dans l’œuf. 8° La concordance de la forme de la co¬ quille avec la natation , et le genre de vie pélagien des Argonautes est parfaite. AH G 121 A KG 9° Sa contexture annonce qu’elle a été formée par un organe sécréteur bien diffé¬ rent de celui des autres mollusques , et se trouve en rapport avec l’hypothèse de sa formation par les bras. 10° La coquille, fraîche, d’abord lisse, polie sur ses bords, se couvre d’un léger é- piderme à quelque distance du bord. Cet epiderme devient de plus en plus épais, jus¬ qu’au sommet de la spire, ce qui prouve qu’il n’a pas précédé la transsudation cal¬ caire destinée à former la coquille, comme chez presque tous les mollusques , qui ont, au contraire, l’épiderme d’autant plus épais qu’il approche du bord ; mais qu’il est pos¬ térieur à la formation de la coquille, et qu’il ne peut dès lors être déposé que par un organe purement extérieur, expliqué en¬ core par la position constante des membra¬ nes des bras de l’Argonaute sur la coquille. 11° La coquille n’existe pas dans l’œuf; mais, en étudiant, sur une très jeune co¬ quille encore cartilagineuse, son mode de formation, nous avons reconnu qu’elle est sécrétée par les bras palmés. 12° L’animal répare sa coquille lorsqu’elle est brisée; il a donc un moyen de sécrétion dans ses bras, qui enveloppent constamment la coquille, comme les lobes du manteau des Porcelaines, qui sécrètent également la matière propre à former et à épaissir la co¬ quille. La forme , la contexture et l’accroisse¬ ment de la coquille sont parfaitement d’ac¬ cord avec l’animal et la supposition que les bras la sécrètent; ainsi : rapports de l’ani¬ mal avec la coquille, rapports de la coquille avec l’animal. Voyons maintenant quelques faits tirés des mœurs : 13° On a toujours rencontré dans les co¬ quilles des animaux de grandeur propor¬ tionnée , ce qui n’a pas lieu pour les Pagures parasites. 14° On n’a jamais rencontré que l’animal à bras palmés dans la coquille, et toujours la même espèce d’animal dans la même es¬ pèce de coquille. 15° Il est difficile de ne pas croire que les animaux pris par nous à 500 lieues des cô¬ tes, ayant leur coquille encore cartilagi¬ neuse, et vivant en troupes avec des individus plus âgés ou à peine éclos, ne soient pas nés avec une coquille qui leur appartient, qu’ils ont formée eux-mêmes ; car on ne pourrait supposer que , sortis de l’œuf à 2 ou 300 lieues des côtes, ils aient franchi cet espace pour aller chercher une coquille , et qu’ils soient revenus ensuite au point où nous les avons trouvés, en refranchissant la même di¬ stance. On voit, par ce qui précède , extrait de trente-deux arguments de même nature , que notre opinion sur le non-parasitisme de V Argonaute est toute de conviction, et ba¬ sée sur des observations prolongées et mi¬ nutieuses, faites tant sur les lieux que dans le cabinet, sur un grand nombre d’animaux et de coquilles de diverses espèces. On connaît bien positivement trois espèces d’Argonautes : V Argonauta argo , VA. tu- berculata, et VA. Mans, dont les animaux forment , pour quelques auteurs , VOcythoe tuberculata , Rafîn. ; l’O. antiquorum, Leach , Blainv. , et l’O. CraucMi , Leach , Blainv. La première espèce est de la Méditerra¬ née, des Antilles et de l’Inde; la seconde, de l’Inde seulement ; la troisième, de tout le Grand Océan et de l’Océan Atlantique. On n’a pas encore la certitude d’avoir rencontré d’Argonaute fossile. (A. d’O.) ARGONAUTES ( Nom des Grecs qui s’embarquèrent sur le vaisseau Argo pour aller à la conquête de la Toison d’or), ins. — Cramer désigne ainsi un groupe de Pa¬ pillons diurnes, qui comprend ceux dont les antennes sont en massue allongée et les ailes inférieures pourvues de deux appendices en forme de queue. Ce groupe répond à une partie des Nymphales de Latreille , et au genre Charaxes d’Ochsenheimer. Voyez ces deux mots. (D.) ARGONAUTÏER.moll. cépii.— La- marck a donné ce nom à l’animal de V Ar¬ gonaute. Voy. ce mot. (A. d’O.) ARGONAUTITE. Argonautites. fo- ram. — Montfort ( Buffon de Sonnini, Mol- lusq., t. III) a nommé ainsi des coquilles qu’il a représentées, d’après Soldani, en dé¬ naturant îes figures de l’auteur italien. Il les considérait comme des xirgonautes fos¬ siles; mais nous avons reconnu que ce sont des Peneroplis mal représentés. (A. d’O.) *ARGOPIIYLLÉE (fyye's, blanc; >o v feuille), bot. pu. — Section du genre 8* T. II. 122 ÀRG ÀRG Eurybia, de la famille des Composées. Elle comprend les esp. dont la largeur des ligu¬ les dépasse de beaucoup celle des styles , et dont les fruits sont cylindracés. (J. D.) *ARGOPIlYLLÉES (allusion à Argo- phyllum). bot. ph. — M. Endlicher [G en. planta p. 823) a proposé sous ce nom un groupe, jusque aujourd’hui monotype, fondé sur le genre Argophyllum , et qu’il place à la suite des Saxifragées -Escalloniées. Ce rapprochement avait déjà été indiqué par M. Bartling ( Ord . nat ., p. 428). (Sp.) ARGOPHYLLUM (&oyo; , blanc; ?A- ),ov, feuille), bot. ph. — Genre formé par Forster ( Gen . nov. Cal. 13), et dont la place dans les familles naturelles n’est pas encore bien déterminée. On le range assez géné- f râlement parmi les Ericacées (Yacciniées). En voici les caractères distinctifs : Calice turbiné-subhémisphérique, sillonné, à limbe 5-6-parti, réfléchi en dedans, persistant. Co¬ rolle subrotacée, à limbe 5ou6-parti, étalé. Nectaire inséré à la gorge de la corolle, ex¬ sort, tubulé à la base, 5-6-gone, 5-6-ûde su¬ périeurement; à lobes frangés , opposés aux lacinies de la corolle. Etamines 5-6 ; stig¬ mate capilé. Capsule semi-supère, turbinée- obovée , un peu déprimée , 3-4-loculaire , 3-4-loculicide, à valves septifères au milieu. Graines nombreuses, attachées à des pla¬ centas centraux. — Ce genre, peu connu, ne contient qu’une seule espèce découverte à la Nouvelle-Ecosse par l’auteur, et qui ne paraît pas avoir été retrouvée depuis. C’est un bel arbrisseau, à feuilles alternes, entières ou lâchement dentées ; à surface inférieure couverte d’un duvet d’un blanc d’argent. L’inflorescence est en panicule terminale. (Meisen, Gen. plant.) (C. L.) *ARGOPUS [àpyâç, , inactif; irouç, pied). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines, établi parM. Fi¬ scher deWaldheim (Ent. russe , 1823, t. Il, p. 183, pl. 47, fig. 3 et 4). Ce genre, dit l’auteur, est intermédiaire entre les Chry- somèles et les Altises. Il diffère des pre¬ mières en ce qu’il a les cuisses renflées , et des secondes , parce que , malgré ce renfle¬ ment des cuisses, il n’a pas, comme les At¬ tises, la faculté de sauter. Du reste, le corps des Argopus est plus allongé que celui des Chrysomèles , et plus gros que celui des Attises , dont les cuisses de derrière sont seules renflées, tandis qu’elles le sont toutes chez les premiers ; mais ce qui caractérise principalement le genre dont il s’agit , c’est la forme singulière du chaperon, qui s’élève en toit et se prolonge en diminuant jusqu’à l’insertion des antennes. L’auteur n’y rap¬ porte que deux esp. ; mais on y en compte aujourd’hui une vingtaine, parmi lesquelles nous citerons seulement celles qui sont dé¬ crites, savoir : A. sicolor, Fischer, de la Russie méridionale ; A. nigritarsis, Gebler, de la Sibérie; A. Arhensii, Germ., de Dal- matie ; A. cardui, fiirby , et enfin A. tes- taceus, Fabr. Ces deux dernières se trou¬ vent en France. (D. et C.) ARGOSTEMMA , Wallich. — Pornan- gium , Reinw. [àpyds , blanc ; Gzèfxpx , couron¬ ne). bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu des Rondélétiées, DC. ) , offrant pour caractères : Tube calicinal court, obeonique, adhérent; limbe 3-5-fide, supère, persistant. Corolle 3-5-fide, rotacée. t Etamines insérées à la gorge de la corolle, en meme nombre que les lobes de celle-ci , saillantes. Filets filiformes. Anthères gran¬ des, lancéolées-oblongues , dressées, conni- ventes , 2-thèques ; bourses déhiscentes au sommet par une fente courte et oblique. Ovaire infère, 2-Ioculaire, couronné d’un disque operculiforme, charnu; loges multi- ovulées; placentaires convexes , adnés à la cloison. Style indivisé, terminé par un stig¬ mate globuleux. Capsule 2-loculaire , po- lysperme, couronnée du limbe calicinal et du disque, s’ouvrant au sommet par une fente transverse. Graines anguleuses. — Herbes (de l’Asie équatoriale) basses, his- pidules; feuilles opposées (souvent aniso- mètres), ou verticillées-quaternées, pétiolées; pédoncules terminaux ou subterminaux , multiflores (rarement 1-fiores) ; fleurs blan¬ ches, en général fasciculées. (Wallich , in Roxb., Flor. Jnd ., II, p. 324; Plant. Asiat. rar., tab. 185.) — M. De Candolie ( Prodr . IV, p. 417 ) énumère huit espèces de ce genre. (SrO ARGOUS1ER. bot. pii. — Voyez Ilip- POPHAE. (C.d’O.) ARGUILLE ou ARTILLE. ois. — Nom vulgaire du Traquet motteux , Mota- cilla œnanthe , L. Voyez traquet. ' (C. D’O.) ARGUEE. crust. — • ■ Genre établi par ARG ARG 193 Muller, et appartenant à la division des Crus tacés suceurs , famille des Siphonostomes. Il est remarquable par la ‘forme ovalaire et discoïde de sa carapace, par l’état rudimen¬ taire de son abdomen , et par la conforma¬ tion singulière de la seconde paire de pattes- mâchoires, lesquelles sont terminées par des ventouses. L 'Argule foliacée, qui a servi de type pour l’établissement de ce genre, est un petit parasite qu’on trouve sur le corps des têtards de Grenouille et des Epinoches. (M. E.) ARGUS (Nom mythologique donné à cet oiseau à cause de la quantité de taches ocu¬ laires répandues sur ses ailes ). ois. — Genre de l’ordre des Gallinacés , formé par Tem- tninck dans son ouvrage sur cet ordre, adop¬ té par Vieillot et par les ornithologistes mo¬ dernes, mais que Cuvier ne fait qu’indiquer dans son Règne animal , citant l’oiseau qui en est le type comme une espèce de grand Faisan. Ce g. fera partie de notre famille des Pha- sianidées et de notre s. -famille des Pavoni- nées. Les caract. en sont : Bec assez allongé, nu à sa base, droit et non courbé dans cette partie. Mandibule supérieure peu arquée , sa courbure ne commençant que vers les deux tiers de sa longueur, au-dessus de l’extrémité antérieure des fosses nasales, qui sont très grandes et en occupent plus de la première moitié. Narines situées latéralement au milieu du bec, à moitié fermées par une membrane. Tète, joues et cou nus, n’ayant d’autre par¬ tie emplumée qu’une bande étroite et lon¬ gitudinale sur la ligne médiane du front, du vertex, et de la partie postérieure du cou ; ces plumes étant de nature duveteuse et soyeuse, ou à barbes décomposées, et s’éle¬ vant un peu vers l’occiput en forme de pe¬ tite huppe verticale. Tarses longs, grêles, sans opérons ni tubercules; doigts antérieurs ré¬ unis à leur base par de courtes membranes ; pouce grêle, articulé sur le tarse; ongles médiocres. Ailes à rémiges secondaires sin¬ gulièrement allongées et élargies, dépassant les primaires d’une fois leur longueur chez les mâles. Queue cunéiforme , à rectrices également fort élargies et arrondies à leur extrémité ; les deux médianes excessivement longues, et dépassant la queue d’une fois et demie sa longueur. Tout en reconnaissant que l’oiseau qui est le type et en même temps l’unique espèce du genre, 1 e Phasianas argus de Linné, ré¬ unissait des caractères particuliers et assez distincts pour pouvoir figurer bien natu¬ rellement dans les genres connus , nous sommes étonné qu’on l’ait souvent rappro¬ ché des Faisans, avec lesquels il n’offre pas les moindres rapports , tandis qu’il en offre de si évidents avec les Éperonniers , qu’on pourrait , selon nous, le classer avec eux comme sous-genre, n’en différant réellement que par l’absence d’éperons. Il a effective-<- ment leur bec effilé , à narines médianes, courbé seulement vers, l’extrémité , et non celui des Faisans, qui est très arqué, courbé dès sa base, et à narines basales ; il a leurs tarses élevés et grêles, leurs plumes soyeuses et décomposées du dessus de la tête et du cou, disposées de même en huppe verticale, ce qui se trouve aussi chez les Paons , tan¬ dis que chez les Faisans toutes les huppes sont recourbées en arrière. Son genre de coloration, si remarquable , et formé d’une infinité de petites taches brunes irrégulières, ressortant sur un fond plus clair, se re¬ trouve aussi chez les Éperonniers, et, comme eux et les Paons, il est surtout remarquable par une profusion de grandes taches ocu¬ laires répandues sur son plumage. La forme de sa queue, qui, au premier abord, semble s’éloigner entièrement de celle des Eperon- niers, ordinairement élargie et arrondie vers le bout , trouve déjà une analogie marquée dans celle d’une nouvelle espèce, VÉperon- nier chaleur e , de Temminck , col. 519; et, quant à la singulière disproportion de ses rémiges, on peut remarquer que, chez les Éperonniers, les primaires sont déjà un peu dépassées par les secondaires. V Argus giganteus de Temminck, Argus Luen et Pavoninus de Vieillot (Gai., pl. 204), a de longueur totale 5 pieds et quelques pouces , dont la queue occupe 5 pieds 8 pouces. La peau nue de ses joues et de son cou est, selon les auteurs, d’un rouge cra¬ moisi chez l’oiseau vivant. Quoique le fond de tout son plumage ne soit composé que de teintes ocreuses, rousses ou brunes, que ne relève aucune nuance vive et brillante, elles y sont réparties avec tant d’harmonie et couvertes d’une si grande profusion de petites taches, de points même, tantôt plus foncés, tantôt plus clairs que ce fond, qu’elles 1 24 A R G ARG produisent l’effet le plus agréable et meme le plus rare dans toute la série ornithologi¬ que. Ses longues et larges rémiges secon¬ daires sont couvertes , dans toute leur lon¬ gueur, d’une rangée de grandes taches ocu¬ laires, imitant merveilleusement le relief de demi-globes, dont la teinte , douce comme celle de tout le plumage, a cependant quel¬ que chose du bronze antique. Les primaires, à barbes externes blanchâtres , tigrées de brun, à barbes internes fauves, pointillées de blanc , ont leur tige du plus joli bleu de ciel. La femelle n’offre ni le développement extraordinaire de la queue et des ailes, ni les taches oculaires du mâle. Son plumage est plus obscur, et sa longueur totale n’est que de 26 pouces. Lorsque l’Argus mâle piaffe autour d’elle , il épanouit ses ailes presque jusqu’à terre, selon Vieillot, et re¬ lève sa queue en forme d’éventail , habitude qui lui est commune avec les Paons et les Dindons, et ajoute encore aux divers motifs qui nous les font grouper avec eux , ainsi que les Éperonniers. Ce superbe oiseau habite les forêts obscu¬ res et sauvages de Java et de Sumatra , de divers points du continent de l’Inde, et sur¬ tout de Malacca, où il est très commun. Se¬ lon Vieillot , l’Argus est très farouche ; son cri est fort et désagréable, comme celui du Paon , et sa chair délicate et savoureuse. Selon le même auteur, il s’accoutume difficilement à la privation de la liberté, et ses yeux s’offusquent de la grande lu¬ mière du jour , ce qui le rend triste et im¬ mobile lorsqu’il y est exposé, et lui fait rechercher l’obscurité. Il paraît néanmoins que, depuis quelques années, on est parve¬ nu à l’habituer dans les basses-cours de Ba¬ tavia , et nous venons d’en voir un vivant à Londres dans le Jardin de la Société zoolo- gique ; mais, comme l’a remarqué Vieillot, nous avons pu observer qu’il se tenait con¬ stamment caché au fond de sa faisanderie , où , pour éviter soit notre présence , soit la lumière du jour, il retournait promptement lorsqu’on l’en avait fait sortir. Cette sorte de sauvagerie nous a empêché de faire sur cet uiseau, si rarement vivant en Europe, les diverses observations auxquelles nous nous étions proposé de le soumettre. (Lafr.) ARGUS, ia. s. — Seopoli a, le premier, employé ce nom pour désigner générique¬ ment une foule d’espèces de Lépidoptères diurnes, par le seul motif qu’ils ont les ailes ornées de taches ocellées, bien que, du reste, ils ne se ressemblent nullement. Geoffroy, en adoptant cette dénomination générique, ne l’a appliquée qu’à un petit groupe de Lé¬ pidoptères très homogènes, qui correspond à une partie des Plébéiens ruraux de Lin¬ né et des Polyommates de Latreille. Enfin, M. Boisduval, dans son ouvrage intitulé : Icônes historique des Lépidoptères d'Eu¬ rope nouveaux ou peu connus , avait aussi adopté cette même dénomination en la res¬ treignant à la division des Polyommates a- zurins ( cyanei ) de Latreille ; mais, depuis, il a replacé ces Polyommates dans le genre Lycœna, Fabr. , auquel ils appartenaient auparavant ; de sorte que le nom d Argus, dans l’ordre des Lépidoptères , ne sert plus qu’à désigner une espèce ainsi nommée par Linné. Voy. les mots polyommate etLY- COENA. (D.) ARGUS, au a en. — Walckenaër donne ce nom à un g. de la famille des Araignées, de l’ordre des Aranéides, groupe des Séden¬ taires rétitèles , dont il n’a pas encore pu¬ blié les caractères ; mais cette dénomination d Argus , ayant déjà été appliquée à un g. de l’ordre des Lépidoptères, devra nécessai¬ rement être changée pour celui-ci. (Bl.) ARGUS (nom mythologique), rept. — Nom d’une espèce de Lézard de la section des Âmeiva , et d’une espèce de Couleuvre de la troisième section de Daudin. (C. D’O.) ARGUS ( àpyôi , argus , nom mythol.). Moll. — Poli a institué ce genre pour ceux des Mollusques acéphaiés monomyaires, qui, ayant les lobes du manteau complètement désunis , présentent sur les bords libres de cet organe plusieurs rangées de tentacules coniques , parmi lesquelles on en remarque un certain nombre de subitement tronquées, et dont la troncature semble être terminée par un point oculaire. Cette disposition se remarque non seulement dans les Peignes et les Spondyles que Poli a connus , mais encore dans les Houlettes, d’après les obser¬ vations de M. Quoy. Poli, ayant pris ces ca¬ ractères pour déterminer son genre Argus , y rapportait des animaux qui peuvent faci- ! lement se distinguer en deux bons genres : celui des Spondyles, créé par Linné, et ce¬ lui des Peignes, retiré des Huîtres de Linné par Bruguière. Voyez peigne et spondy- le. (Desh.) ARGUTOR, C. (étymologie inconnue). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, établi par Mégerle aux dépens du g. Pœcilus de Bonelli , et adopté par M. de Chaudoir (Tableau d’une nouv. subdiv. du g. Feronia, Dej., pages 8 et 14) , qui lui donne pour caractères : Deuxième article des tarses antérieurs des mâles non transversal. Antennes non caré¬ nées, à articles peu allongés. Corselet carré ou rétréci postérieurement. Il y rapporte seulement dix espèces , parmi lesquelles nous citerons les suivantes : Arg. strenuus, Panzer ; A. pullus, Gyllenhal; A. eruditus, Mégerle; A. dorsalis, de Chaudoir; A. chi- lensis , Dejean ; A. rubripes , Hoffmann; A. negligens, Sturm; et A. rufus, Mégerle. Dans son dernier Catalogue, M. Dejean a supprimé le g. Argutor, et en a compris toutes les espèces dans la deuxième division du g. Feronia de Latreille. (D. et C.) ARGUZIA , Amman, bot. pii. — Syn. du g. Tournefortia , L., de la famille des Borraginées. ( Sp.) ARGYCTIUS. poiss. — Nom imaginé par M. Rafinesque pour désigner le poisson que Gouan avait appelé Trachyptère, mais qui avait été méconnu, par presque tous les ichthyologistes, depuis la mort du professeur de Montpellier. Il y a dans la Méditerra¬ née plusieurs espèces de ce genre. Il est très difficile , pour ne pas dire impossible , de rapporter avec quelque certitude à l’une d’elles le poisson nommé par M. Rafinesque Argyctius quadrimaculatus. Voy. au mot trachyptère. (Yal.) ARGYE. Argya. ois. — Genre formé par M. Lesson , dans son Traité d’ornitho¬ logie, en 1851, et répondant à celui de Chœ- tops, de M. Swainson , de la même année, dans sa North. zool. M. Lesson plaçait dans ce genre deux espèces de Merles à grandes jambes , dont l’un , le Malurus squamiceps de Rüppel, nous paraît faire partie du genre Megalurus , et devoir être placé à côté du Megalurus acaciœ de Rüppel , tandis que l’autre, le Mérion bridé de Temminck, col. 385, devient pour nous le véritable type du genre Argye,que nous caractériserons ainsi : Bec médiocre , conformé comme celui des Merles , mais légèrement plus mince et plus arque , échancré à la pointe. Narines basalei percées en fente étroite dans une membra¬ ne ; plumes du front et de tout le pourtour du bec rigides , à tiges prolongées au delà des barbes, et piliformes. Tarses très élèves et robustes ; doigts forts ; les latéraux pres¬ que égaux, le médian beaucoup plus long ; ongles peu arqués; les antérieurs courts, presque égaux entre eux , le postérieur al¬ longé. Ailes très courtes, obtuses ou sur¬ obtuses. Queue assez longue, élargie, étagée et très arrondie. La forme des pattes de l’espèce type, qui est entièrement celle d’oiseau marcheur, nous l’avait fait classer, dans notre Essai de class., dans notre section des Merles mar¬ cheurs solitaires. Des renseignements ulté¬ rieurs et circonstanciés sur ses mœurs , qui nous ont été donnés par M. J. Verreaux, qui l’a observé en Afrique, ont pleinement con¬ firmé nos prévisions , et nous ont indiqué des rapports si marqués entre cet oiseau et les grandes espèces de Traquets d’A¬ frique , que nous n’avons pas balancé à le regarder comme un véritable Saxicolidée , mais un .Saxicolidée à ailes courtes et à queue étagée, formé par conséquent sur un type particulier, tandis que ses mœurs sont en¬ tièrement conformes aux leurs. Il se tient en effet toujours à terre, sur des terrains a- rides et rocheux, courant à la poursuite des insectes, et se perchant souvent sur les ro¬ ches elles-mêmes , à la manière des grands Traquets et des Merles de roche. L’espèce type, l’Argye bridé, Argya frœnata , Less. , Mérion bridé, Tem., col., 585, est un peu plus grand que le Moqueur des Etats-Unis, mais à tarses et doigts plus longs et plus forts, à ailes beaucoup plus courtes. La par¬ tie supérieure, jusque vers le milieu du dos, est gris-de-cendre, à flammèches noires; le bas du dos, le croupion et le dessous, depuis la poitrine, sont brun-marron vif ; la gorge, tout le devant du cou, le haut de la poitri¬ ne et les lorum, sont d’un noir intense, bor¬ dé de chaque côté par une longue strie blanche, en forme de moustache prolongée ; la queue est noire , largement terminée de blanc, couleur qui se remarque encore, sous forme de taches, sur les couvertures supé¬ rieures de l’aile. Nous lui réunissons le 126 ARG Merle podobé du Sénégal, de Buffon ( Enl ., 354) , Turdus erythroplerus , Gmel. , qui offre en plus petit les mêmes caractères , et une coloration analogue, à queue noire terminée de blanc. Nous ne savons rien sur ses mœurs; mais ses pattes , conformées comme celles des Traquets, ne nous laissent aucun doute qu’il ne soit marcheur. Une seconde espèce du Sénégal, très voisine de la dernière , mais toute noire , et que M. Swainson a décrite et figurée dans ses Birds o f west Africa, pl. 29, sous le nom de Me- lasoma edolioïdes, nous paraît devoir y être réunie , et nous sommes étonné que M. Swainson ait placé cet oiseau à bec de petit Merle, à longues pattes d’oiseau marcheur, à queue étagée et à ailes obtuses , dans son groupe des Drongos, qui sont remarquables, au contraire , par leurs tarses courts, leur gros bec, leur queue fourchue, et leurs ailes pointues, à premières rémiges allongées. Ce genre Argye, ainsi composé et re¬ streint , fait partie de notre famille Saxico- lidées, et de notre sous-famille Argynées. Voy. ces mots. (Lafr.) *ARGYLIA (un duc d’Argyle). bot. fh. — Genre de la famille des Bignoniacées, type de la tribu des Argyliées, formé par Don ( Edimb . phil. Journ., t. IX, p. 260 et seq.), avec ces caractères : Calice 5-parti. Corolle hypogyne, tubuleuse à la base, ven¬ true à la gorge; à limbe quinquélobé-bila- hié, dont les lobes obtus, presque égaux. Étamines 4, insérées au tube de la corolle, didynames, sans rudiment du cinquième; an¬ thères biloculaires , à loges divariquées-éta- lées. Ovaire biloculaire ; ovules horizon¬ taux , anatropes , peu nombreux. Style sim¬ ple; stigmate bilamellé. Capsule en forme de silique, toruleuse , bivalve ; valves sub- crustacées opposées à la cloison séminifère de chaque côté. Graines transverses , compri¬ mées, subréniformes, tuberculées-convexes sur le dos , un peu concaves à l’opposé , à endoplèvre lâche , membranacée. Embryon orthotrope, exalbumineux ; cotylédons lar¬ gement réniformes, bilobés , à radicule très courte, centrifuge. — Ce genre, dont le Bi- gnonia radiata, L. , est le type , renferme quelques espèces du Chili, à tiges dressées ou ascendantes, cylindriques, un peu rugueuses, pubescentes , à feuilles alternes, pétiolées, peltées-digitées, dont les folioles bi tripinna- ARG tifides, étalées, à segments cunéiformes ou oblongs-linéaires, obtus, très entiers; à fleurs terminales, presque en grappes, dont les co¬ rolles jaunes, à gorge ponctuée de rouge. (C. L.) *ARGYIVEES. Argyneœ ( Argya , un des genres de cette sous-famille ). ois. — Sous- famille de notre famille des Saxicolidées , ayant pour caract. : Bec médiocre ressemblant à un bec de Merle, mais plus comprimé et plus grêle ; tarses fort longs ; doigts robus¬ tes, mais courts , les latéraux surtout , qui sont égaux, le médian sensiblement plus long. Ongles peu arqués, les antérieurs courts, le postérieur assez long; ailes cour¬ tes ou moyennes, de forme arrondie ; queue moyenne, ou sensiblement étagée, ou seule¬ ment arrondie. Plumage en général noir, mêlé de brun marron et de blanc. Cette sous-famille se compose des genres Argye et Thamnobie. Voy. ces mots. (Lafr.) ARGYA NE. Argynnis. { upyj woç, sur¬ nom de Ténus), ins.— Genre de l’ordre des Lépidoptères , famille des Diurnes , section des Tétrapodes, tribu des Argynnides, éta¬ bli par Fabricius et adopté par Latreille, qui y réunit les Mélitées du même auteur, mais à tort, suivant nous: car ces dernières en diffèrent sous plusieurs rapports, non seulement à l’état parfait , mais par leurs chenilles, ainsi qu’on le verra à leur article. C’est pourquoi, en adoptant ce même genre dans notre catalogue méthodique des Lé¬ pidoptères d’Europe, nous l’avons restreint aux seules Argynnes de Fabricius. La plupart des Argynnes, vues en dessus, sont très difficiles à distinguer entre elles, à cause de l’uniformité de leur couleur, qui est fauve , avec des taches noires disposées de la même manière dans presque toutes les espèces ; mais il n’en est pas de même de leur dessous, qui est orné de taches ar¬ gentées ou nacrées, dont la forme, la gran¬ deur et la position varient dans chaque esp. En général, ce sont de beaux Papillons, au vol rapide, qui n’habitent que les bois, et qui se laissent difficilement approcher. Leurs chenilles, qui sont épineuses, vivent pour la plupart sur les violettes ; elles ne mangent que la nuit , et se cachent pendant le jour. Ce g. renferme un grand nombre d’esp. dont plusieurs sont propres aux pays de monta¬ gnes. Nous ne citerons ici que les plus con- ARG 127 ARG nues: YArg. paphia, Linn., vulgairement appelée le Tabac d'Espagne; YArg. aglaia, Linn., ou le Grand nacré de Geoffroy ; YArg. lalhonia, Linn., ou le Petit nacré, et YArg. pandora , espèce qui habite le midi de l’Europe et les côtes septentrionales de l’Afrique. ( D-) * ARGYNNIDES. Argynnidœ. ms.— Tribu de l’ordre des Lépidopt. diurnes, que nous avons établie aux dépens de celle des Aymphalides de Latreille, et qui comprend les g. Argynne, Méditée et Agraulis. ( Voy . ces mots.) Ses caractères sont les suivants : Masse des antennes courte et aplatie. Ailes inférieures ayant neuf nervures, la cellule discoïdale ouverte, et les deux bords inter¬ nes réunis et creusés en gouttière au-dessus de l’abdomen, qu’elles cachent entièrement lorsqu’elles sont relevées. Chenilles garnies tantôt d’épines, tantôt de tubercules épi¬ neux sur tous les anneaux. Chrysalides plus ou moins cambrées, tantôt très anguleuses et ornées de taches métalliques, tantôt à angles arrondis et de couleurs variées. (D.) * ARG Y OPE (à/syo's, blanc ; w'è, œil ). j arach. — Latreille avait donné ce nom à un genre de l’ordre des Aranéides , renfer¬ mant un assez grand nombre d’espèces , toutes ornées de couleurs d’Or ou d’Argent ; mais, comme les caractères zoologiques ne permettent pas de séparer les Argyopes des Epeira. M. Walckenaër les regarde comme une simple division du genre Epeira. ( Voy . ce mot.) (Bl.) 'ARGYRAATÜES ( a.pyvpos, argent ; Kvtfos, fleur), bot. ph. — Synonyme du g. Anaxeton de Cass. Voy. ce mot. (J. D.) * ARGYRE. Argyra ( üpyopos, argent), ms. — Genre de l’ordre des Diptères , di¬ vision des Brachocères, subdivision des Té- trachœtes, famille des Brachystomes, tribu des Dolichopodes. Ce genre, formé par M. Macquart de la première division des Por- phyrops de Meigen , a pour caractères : Front déprimé ; face étroite chez le mâle , large chez la femelle. Troisième article des antennes comprimé, pointu. Style inséré près de l’extrémité , pubescent. Yeux velus; appendices de l’abdomen filiformes. Le nom r'0os, pierre), min. — Noms de la lithologie ancienne, qui se rap¬ portaient sans doute à des minerais argen¬ tifères dont on ne peut connaître l’espèce , faute de désignation suffisante. (Del.) *ARGY ROCÏÏÆTA ( üpyvpoç, argent ; soie ou chevelure), bot. ph. — C’est une des sections du g. Parthenium (Composées) , qui renferme les espèces à feuilles bipennées, et dont les paillettes qui constituent l’aigrette sont ovales-oblongues, obtuses et membraneuses. (J. D.) ARGYROCOME ( üpyvpoç , argent ; y-outi, chevelure), bot. ph. — Ce mot , ap - pliqué à un genre de la famille des Compo- A K G A KG sées , sert à désigner aujourd’hui une sec¬ tion du genre Helipterum, voisin des Im¬ mortelles. (J. D.) *ARGYROLÉPIE. A rgyro lep ia ( apyit- poç, argent ; Aklç, écaille), iîvs. — Genre de l’ordre des Lépidoptères nocturnes , fondé par Stéphens dans sa tribu des Tortricides, et que nous avons adopté, en le plaçant dans notre tribu des Platyomides ( Hist. natur. des Lépidopt. de France , t. IX, p. 425). Toutes les espèces de ce genre se font re¬ marquer par l’éclat de leurs couleurs, qui se trouve encore augmenté par les raies et les taches argentées dont leurs ailes sont ornées. La plupart appartiennent aux contrées mé¬ ridionales de l’Europe, et aucune d’elles n’a encore été observée dans ses premiers états. Parmi les onze espèces figurées dans l’ou¬ vrage précité, nous citerons celle qui forme le type du genre, l’Argyrolépie de Baumann, Pyralis baumanniana Fabr., qui ]se trouve principalement dans les environs de Nîmes, où elle paraît en mai et juillet. On la ren contre quelquefois autour de Paris. (D.) * ARGYROLEPIS, Spach, Hist. des plant, phan., t. YI, p. 56 (upyvpog, argent; lertlç , écaille), bot. ph. — Section du genre Hélianthème, famille des Cistacées , fondée sur le Helianthemum squamatum Pers. , et caractérisé comme il suit: Style long, fili¬ forme, ascendant, fortement géniculé. Éta¬ mines peu nombreuses, 1 -sériées; anthères elliptiques-orbiculaires, échancrées aux deux bouts. — Sous -arbrisseaux couverts d’une pubescence furfuracée; feuilles toutes oppo¬ sées; grappes terminales, distiques, souvent géminées; pédicelles allongés, épaissis au sommet, défléchis après l’anthèse en deux séries. (Sr.) ARGYROLIT1ÏE (apyvpos, argent ; h- 6oç , pierre), min. — Voyez argyrite. (Del.) *ARGYROLOBIUM, Eckl. et Zeyh., Plant. Cap., t. I, p. 184 {apyvpos, argent; MGiov, cosse, gousse), bot. pii. — Genre de la famille des Légumineuses, s. -ordre des Pa- pilionacées , tribu des Lotées, s.-tribu des Gé- nistées. .Ses auteurs en donnent les caract. suivants : Calice profondément 2-labié : lèvre supérieure 2-dentée ou 2-fide ; lèvre infé¬ rieure 5-dentée. Corolle presque glabre ; pétales tous courtemcnt onguiculés; éten¬ dard semi-orbiculaire , rétréci vers sa base, 12$ ou bien suborbiculaire , ou obovale , échan- cré ; ailes oblongues, obtuses, élargies vers leur sommet; carène 2-céphale , obtuse. Etamines monadelphes ; gaine soit Indivi- sée , soit plus ou moins profondément fen¬ due en dessus. Style glabre, infléchi; stig¬ mate terminal , déprimé. Légume linéaire- ensiforme, polysperme, apiculépar le style, pointu aux deux bouts, un peu comprimé, peu ou point toruleux. — Arbrisseaux ou s.- arbrisseaux. Feuilles pétiolées ousubsessiîes, 2-foliolées, 2-stipulées. Fleurs 1- ou 2-brac- téolées , subsolitaires , ou en grappes. Co¬ rolle jaune. Ce genre est propre à l’Afri¬ que australe ; ses auteurs en ont énuméré 21esp., parmi lesquelles se trouvent le Cro- talaria argentea Jacq., et plusieurs Bichi- lus d’autres auteurs. (8p.) * ARGYROMIGES { upyvpo/uy-'^, mêlé d’argent), ins. — Genre de l’ordre des Lé¬ pidoptères nocturnes, formé par Curtis, et adopté par Stéphens , qui le place dans sa tribu des Yponomeutides. Il a pour type la T inea blanc ar délia de Fabricius, qui ap¬ partient au g. Elachista de Treitschke, que nous avons adopté. Voy. ce dernier mot. (ï>.) ARGYROIXÈTE. Ârgyroneta (xpyvpoç, argent; vio, filer), arach. — Genre de la famille des Araignées, groupe des Aqua¬ tiques , de l’ordre des Aranéides, établi par Latreille et adopté depuis par tous les natu¬ ralistes. Ce genre Ârgyroneta est caracté¬ risé par les yeux , au nombre de huit , dont deux de chaque côté très rapprochés l’un de l’autre , et placés sur une éminence, et qua¬ tre intermédiaires formant un quadrilatère ; par la lèvre sternale triangulaire , et par les mâchoires inclinées sur cette lèvre. Ce genre ne renferme encore qu’une seule espèce, l’Argyronète aquatique [Ara- nea aquatica Lin.) ; mais cette seule espèce est peut-être, dans tout l’ordre des Ara¬ néides , la plus remarquable par ses mœurs. En effet, condamnée à vivre au sein des eaux, elle ne peut respirer que l’air atmo¬ sphérique ; elle n’a que des poumons comme toutes les autres Araignées , et aucun or¬ gane analogue à des branchies , pouvant décomposer l’air atmosphérique dissous dans l’eau , d’où cette Araignée ne sort ja¬ mais. Certainement que si l’observation n’a¬ vait pas fait connaître le genre de vie de 9 T. II. 130 ARG ARG cette esp., on épuiserait toute son imagina¬ tion sans parvenir à se douter du strata¬ gème qu’elle emploie. Qui aurait pensé, lorsqu’on a inventé la cloche à plongeur , que, depuis le commencement des siècles, l’Araignée aqua tique en faisait usage? C’est pourtant là un fait bien reconnu depuis le siècle dernier. L’Argyronète aquatique fut observée pour la première fois en 17 44, dans une petite ri¬ vière des environs du Mans, par le Père de Lignac. Ce Père de l’Oratoire nous dit, dans un Mémoire spécial , que, se bai¬ gnant un jour dans une petite rivière , il fut frappé d’étonnement en voyant dans l’eau des bulles qui semblaient se diriger à leur gré , et qu’il eut grand’peur , lorsqu’il s’a¬ perçut que ces bulles étaient des Araignées enveloppées d’air. Il sortit de là au plus vite ; et , deux ans après, il avait oublié ces Araignées , lorsque, se trouvant à Nantes , une personne de sa connaissance lui deman¬ da si déjà il avait remarqué de grosses Arai¬ gnées aquatiques très abondantes dans la petite rivière d’Erdre. L’abbé de Lignac ne se souvenait qu’imparfaitement de cette es¬ pèce d’Araignée; mais son ami lui en pro¬ cura plusieurs individus, et, les ayant mis dans une carafe remplie d’eau, il les ob¬ serva avec le plus grand soin pendant dix- huit mois. L’Argyronète , très peu remarquable par ses formes et ses couleurs, est d’un gris brunâtre sombre , et revêtue de poils assez longs. Elle vit dans les eaux dormantes ou peu courantes , dans les lieux où des plan¬ tes aquatiques croissent en grand nombre ; c’est là qu’elle fixe sa demeure. Cette Arai¬ gnée sécrète une matière soyeuse qui s’étale, et prend facilement la forme qu’on lui don¬ ne. Cette matière lui sert à construire sa cloche. L’industrieuse naïade vient à la surface de l’eau, se courbe alors un peu en arc, replie ses pattes , et , rentrant précipitamment dans l’eau , emporte avec elle une grosse bulle d’air qui la fait paraître toute argentée ; elle va aussitôt placer cette bulle d’air sous quelque feuille de plante aquatique, en s’en débarrassant à l’aide de ses pattes 5 l’Argyronète alors entoure sa bulle de ma¬ tière soyeuse et transparente, de façon qu’el¬ le lui sert de moule pour commencer sa cloche, qu’elle fixe, au moyen de quelques fils, aux plantes qui l’entourent. L’Araignée revient bientôt chercher une nouvelle provi¬ sion d’air qu’elle ajoute à la première, et, en même temps , agrandit sa cloche en éten¬ dant avec ses pattes la matière soyeuse qui sort de ses filières. Répétant le même manège une dizaine de fois , sa cloche se trouve , au bout de quelques heures, en¬ tièrement achevée , et elle atteint alors presque la grosseur d’une petite noix. Or¬ dinairement la forme en est parfaitement régulière et le sommet très bien arrondi ; mais quelquefois elle est un peu réniforme ou légèrement irrégulière. Elle est tou¬ jours fermée en dessous, et n’offre qu’une ouverture étroite pour l’entrée de son ha¬ bitant. Les Argyronètes vivent d’animaux, qu’el¬ les saisissent dans l’eau à l’aide de fils ten¬ dus aux alentours de la cloche. Quand on jette une mouche ou quelque autre insecte à la surface de l’eau, elles vont bientôt s’en emparer ; l’attachant par un fil , elles l’en¬ traînent ainsi dans leur retraite pour s’en nourrir. Elles se dévorent même entre el¬ les ; aussi , généralement, on les rencontre à une assez grande distance les unes des autres. Quand on en place plusieurs dans un vase, la plupart sont tuées, et quelquefois il n’en reste plus qu’une seule. Au printemps , lorsque l’époque de l’ac¬ couplement est venue pour les Argyronètes, le mâle, qui ne serait jamais admis à entrer dans la cloche de la femelle, vient s’en con¬ struire une tout près de la sienne ; mais, quand il l’a terminée , tout n’est pas fini pour lui : il doit encore ajouter une nou¬ velle construction pour parvenir au terme de ses désirs ; il établit alors une galerie com¬ muniquant à sa retraite et aboutissant à celle de la femelle. Dès que cette galerie ou ce vestibule se trouve achevé et rempli d’air , comme la cloche même , le mâle perce la paroi latérale de la cloche de la femelle , et s’élance sur elle. Quand celle-ci est dispo¬ sée à l’accouplement , elle demeure au fond de son habitation tenue à la renverse , et le mâle est bien reçu ; mais à peine la femelle est-elle fécondée que le mâle s’enfuit, car la femelle le poursuit souvent jusque dans sa loge. Lorsqu’elle n’est pas disposée à rece¬ voir rapproche du mâle, elle le poursuit ARG 131 A RG dès qu’elle l’aperçoit , et le tue quand elle peut l’atteindre. L’Argyronète femelle forme un petit co¬ con de la soie la plus fine , la plus blan¬ che , la plus éclatante ; elle place ses œufs dans ce cocon, qu’elle fixe dans sa loge avec quelques fils. Au bout de peu de jours , les petites Araignées aquatiques éclosent; et à peine ont-elles vu le jour, que toutes s’agi¬ tent dans l’eau , vont s’approvisionner d’air et commencent à se construire une cloche. Quoique les Argyronètes ne sortent ja¬ mais de l’eau , elles peuvent vivre encore plusieurs jours à l’air libre ; mais elles dé¬ périssent promptement, et ne tardent pas à mourir. L’Argyronète aquatique se trouve quel¬ quefois en grande abondance dans certaines localités ; mais on la rencontre , aujour¬ d’hui, assez difficilement. Autrefois on la trouvait communément à la Glacière, près de Paris, dans les environs de Charenton; mais depuis un grand nombre d’années elle semble en avoir entièrement disparu. On la trouve encore dans quelques parties de la France , mais plus particulièrement dans le nord de l’Europe , jusqu’en Suède et en La¬ ponie. (Bl.) *ARGYROPELECUS fàwes , ar¬ gent ; tr sàsxv; , hache ). poiss. — Nom donné par M. Anastasie Cocco au Sterno- ptyx de la Méditerranée. Voy. ce mot. (Val.) *ARGYROPHYTON (upyvpoç, argent; I cpvrd'j , plante), bot. pii. — Synonyme d’Ar- gyroxyphium. Voyez ce mot. (J. D.) * ARGYROPTÈREA Argyroptera (xpyvpoç, argent ; ^zspô-j, aile), ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères, famille des Noc¬ turnes, tribu des Platyomides, créé par nous , et dont les caract. sont : Palpes courbés en forme d’S. Deuxième article plus écailleux que «velu; troisième article nu et cylindri¬ que. Trompe courte ; corps mince et allon¬ gé. Ailes supérieures très étroites et termi¬ nées par une frange très longue. Ce genre est en même temps un des plus naturels et des plus brillants de la tribu à laquelle il appartient ; il est pour elle ce qu’est celui de Plusies pour les Noctuélides. Toutes les es¬ pèces qu’il renferme, à l’exception d’une seule , se font remarquer par l’éclat de leur parure, qui se compose, chez la plupart, de taches ou plaques d’argent ou de nacre, en¬ cadrées d’or. Nous n’en citerons qu’une qui peut être considérée comme le type du g.,, VArgyropt. lathoniana , ainsi nommée par Hubner parce que les taches d’argent dont elle est ornée ont quelque ressemblance avec celles de YArgynne lathonia, ou Petit nacré. Cette belle espèce n’a encore été trouvée qu’en Hongrie. (D.) * ARGYROSE (xpyvpoç, argent), min. — Nom donné par M. Beudant à l’Argent sul¬ furé. Voy . argent. (Del.) *ARGYROSÉTIE. Argyrosetia {&py u- poç, argent; ris, teigne), ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères nocturnes , éta¬ bli par Stéphens dans sa tribu des Ypono- meutides, et qui a pour type la Tinea goe- dartella de Linné , que nous plaçons dans le genre OEcophore de Latreille. Voy. ce mot. (D.)' * ARGYROTOZE. Argyrotoza (ùpyv- pâzoÇoç , qui porte un arc d’argent), ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères noctur¬ nes, établi par Stéphens dans sa tribu des Tortricides, et qui a pour type la Tordeuse de Bergmann, Tortrix bergmanniana L. , que nous plaçons dans le genre Tortrix de Linné. Voy. ce mot. (D.) * ARGYROXIPHIUM [«pyvpog, ar¬ gent ; Çtfiov, épée ; à cause de la forme et de la couleur des feuilles , qui sont couvertes de poils argentés ). bot. pii. — M. de Can- dolle a fondé ce genre sur une plante de la famille des Composées , originaire des îles Sandwich ; elle a pour caractères : Capitule multiflore hétérogame : fleurs du rayon 1- seriées, ligulées, femelles ; celles du disque hermaphrodites, 5-dentées. Réceptacle nu, plan. Invol. campanulé, formé de 2-5 séries d’écailles lancéolées-linéaires , presque éga¬ les , et à peu près de même longueur que les fleurs du disque. Ligules obovales, cunéi¬ formes, élargies et incisées au sommet. Sty¬ le à rameaux grêles presque filiformes, di- variqués, recourbés, offrant quelques poils à leur extrémité. Anthères dépourvues d’ap¬ pendices basilaires. Fruit allongé, glabre, comprimé, présentant quelques cils sur les deux angles. Aigrette persistante, 1 -sériée, paléacée ; celle du rayon auriculaire, entière, acuminée, située vers le côté externe du fruit; celle du disque composée de 2-5 écailles raides, subfoliacées, irrégulières, dentées.— ABU AKH 132 La seule espèce connue est une herbe vi¬ vace, à tige épaisse, dont la texture rappelle celle de quelques Tussilages, Cinéraires, ou Ligularia d’Europe. Les pédoncules qui naissent à l’aisselle des feuilles supérieures portent un capitule de fleurs jaunes. Voy. DG. ( Mém . comp., t. VIII). (J. P.) * ARGYRYTHROSE ( xpyvpos , Ar¬ gent ; èpvBpài, rouge ). min.— Nom donné par Beudant à l’Argent rouge antimonié - sulfu¬ ré. Voy. argent. (Del.) ARGYTHAMNIA (âpyds , blanc; B'àp- ’joç, , arbuste ). sot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Euphorbiacées , établi par Patr. Brown pour un arbuste des Antilles, auquel sa couleur blanchâtre , due aux poils qui le couvrent, a fait donner ses noms généri¬ que et spécifique (A. candicans ). Scs fleurs sont monoïques. Les mâles présentent un calice 4-parti , 4 pétales alternes , velus ; au centre 4 étamines , dont les filets saillants soutiennent des anthères introrses , se sou¬ dent à leur base au dessous d’un petit ru¬ diment de pistil , et alternent avec autant de glandes. Dans les femelles, le calice est à cinq divisions auxquelles répondent autant d’écailles; il n’y a pas de corolle ; l’ovaire, velu, à trois lobes et autant de loges uni- ovulées, est surmonté de trois styles bifides dont les branches se terminent par des stig¬ mates déchiquetés , et devient une capsule à 3 coques. Les feuilles, alternes et simples, sont, ainsi que les autres parties de la plan¬ te, imbues d’un principe colorant rouge qui se manifeste par la dessiccation, et pourrait être analogue à celui du Tournesol , genre voisin. Les fleurs sont en petites grappes axillaires , plusieurs mâles au sommet ; les femelles plus grandes et solitaires à la base. — L ''Ateramnus du même auteur doit, sui¬ vant Adanson, être rapporté au même g., et y formerait ainsi une autre espèce. (Ad. J.) *ARHINES (« priv .; pîç,pivdçj narine). ins. — Genre de Coléoptères, section des Té- tramères, famille des Curculionides, division des Phyllobides , établi par Schoenherr {Généra et species Curculionidum, tom. II, pars 2, p. 465). Ce genre, qui ne figure pas dans le der¬ nier Catalogue de M. Dejean , ne renferme qu’une seule espèce originaire du Bengale : 5 Arhines languidusde Schuppcl, dont voici la description : Corps oblong, noir, peu con¬ vexe, ^ouvert d’un épais duvet grisâtre. An¬ tennes, jambes et tarses d’un jaune testacé. Rostre ayant une carène étroite. Corselet r rugueux et ponctué. Elytres avec des stries de points dont les intervalles sont lisses. (D. et C.) * ARIÏIPÏS ( & priv. ; pu rts, éventail). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, établi par M. Dejean ( Catal ., 5e édit.) sur une seule espèce rap¬ portée de Cayenne par M. Lacordaire, et nommée par lui A. ambülator. Le nom gé¬ nérique donné à cette espèce par M. Dejean semblerait indiquer que ses antennes sont simples; cependant il le place dans son Ca¬ talogue à côté du g. Callirhipis de Latreil- le, dont les antennes sont flabellées dans les mâles, et qui appartient, par ce motif, à la tribu des Rhipicérides. Au reste, n’ayant pas vu l’espèce dont il s’agit , nous ne pouvons rien dire de ses véritables caractères géné¬ riques , qui n’ont pas encore été publiés , et nous ne la mentionnons ici que pour mé¬ moire. (D.) * AROIZES (« priv., et /R'Çac, racine ou radicule), bot. pii. — Le professeur L.-C. Richard , ayant pris pour base de la divi¬ sion première des végétaux les modifications du corps radiculaire de l’embryon, dési¬ gnait sous le nom (VArhizes les végétaux privés d’embryon, et par conséquent de ra¬ dicule. Cette division correspond exacte¬ ment à celle des Acotvlédonés ou Inembryo- nés. Voy. embryon. (A. R.) * ARHIZOBLASTE ( « priv. ; /5/Ça , racine; ftïâ<7zy\, bourgeon), bot. — Wilde- now désigne sous ce nom les embryons qui restent cachés sous terre lors de leur ger¬ mination et sont privés de racines ; il est opposé à Rhizoblaste. (C. b’O.) * ARIIOPALE. Ârhopala {à priv.; Pokxïov, massue), ins.— Genre de l’ordfe des Lépidoptères, famille des Diurnes, tribu des Lycénides, établi par M. Boisduval, et fondé principalement, ainsi que l’indique son nom, sur l’absence de la massue dans les antennes des Papillons dont il se compose. Ce genre, qui ne renferme que des espèces de l’Océa¬ nie et de l’archipel indien , a pour type le Pap. heliasdc Cramer. M. Boisduval, dans la partie entomologique du Voyage de V Astro¬ labe, en décrit deux nouvelles espèces, l’une ARI A RI 133 de la Nouvelle-Guinée, et l’autre de la Terre des Papous. Il appelle la première A.phry- xus, et l’autre A. meander. Elles sont figu¬ rées toutes deux dans l’Atlas de l’ouvrage précité. (D.) *ARHOPALUS («priv.; pôncùov, mas¬ sue ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Longicornes , tribu des Cérambycins , établi par M. Serville {Ann. de la Soc. ent. de France, t. III, p. 77) aux dépens du g. Callidie, dont il ne diffère que par le corselet , peu déprimé en dessus , et par les cuisses , de longueur moyenne , en massue allongée et comprimée. M. Serville y rapporte six espèces, parmi lesquelles nous citerons, comme type , le Callidiam rusti- cmn Fabr. , qui se trouve en France et en Allemagne. —Ce g. correspond à celui que M. Dejean désigne dans son dernier Catal. sous le nom de Criocephalum, que M. Mul- sant, dans son Hist. des Coléoptères de France, a changé, nous ne savons pourquoi, en celui de Criocephalus. (D. etc.) *ARIIYNCHUS ( à priv.; pù yxa, bec). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites, établi par M. De¬ jean dans la troisième édit, de son Catalo¬ gue , mais dont il n’a pas publié les carac¬ tères. Il y rapporte deux esp. nommées par lui, l’une A. luridus, et l’autre A. tomento- sus , toutes deux de l’Amérique septentrio¬ nale. N’ayant pas vu ces espèces, nous ne pouvons dire en quoi elles diffèrent gé¬ nériquement des Peloporus et des Haplu- rus de Schoenherr, entre lesquels il les place. ’ (D.) ARIA, Sering. (nom ancien de l’Alisier commun ). bot. ph. — Syn. du genre Ali¬ sier ( Cratœgus , L.; Spach), de la famille des Pomacées. Beaucoup d’auteurs ne le considèrent que comme une section du g. Pyrus. (Sp.) ARIADNES ( Ariadne , nom mythol.). arach. — M. Savigny avait appliqué ce nom à un genre que M. Walckenaër regarde seulement comme une division du genre Dysdera, et qui est caractérisée .par les yeux intermédiaires de la ligne postérieure, plus gros que les autres , et par les mâchoires, arrondies à leur extrémité extérieure. Le type en est le Dysdera ( Ariadne ) insidialrjix Sav., trouvé en Égypte. Voy. dysdera. (Bl.) *ARICIADÉES. Ariciadœ ( (V Aricia, genre d’Annélides ). annél. — Nom donné par M. Johnston aux Anciens de MM. Au- douin et Edwards. (P. G.) * ARICIE. Aricia ( Nom d’une prin¬ cesse athénienne), ins. — Genre de l’ordre des Diptères, division des Brachocères, sub¬ division des Dichœtes , famille des Athé- ricères, tribu des Muscides, section des An- thomyzides. Ce genre , formé aux dépens des g. Anthomyia de Meigen , Musca de Linné, Fabricius et Fallen, répond à la sec¬ tion des Aricinœ terrestres deM. Bobineau- Desvoidy , et a les caract. suivants : Styles des antennes plumeux. Abdomen ovale , ordinairement muni de soies. Cuillerons as¬ sez grands ; la valve inférieure dépassant la supérieure. Ailes écartées. Le genre Aride présente des rapports avec les Muscies ; ce¬ pendant il en diffère par l’ouverture de la première cellule postérieure , par la médio¬ crité des cuillerons, par les soies à l’abdo¬ men , et par la couleur ordinairement fer¬ rugineuse des pieds, et quelquefois du corps. Les Aricies fréquentent les lieux frais et hu¬ mides ; les larves se développent dans les détritus de matières végétales. M. Macquart en décrit 52 esp., qu’il partage en deux di¬ visions : celles qui ont les yeux velus, et celles qui les ont nus. Nous en citerons une de chaque : VA. lardaria, ou la Musca id . de Fabricius, qui est commune partout, et VA. testacea ou Musca id. du même auteur, qui se trouve dans toute l’Europe. (D.) ARICIE. Aricia ( Aricie , fille de Pal- lante). annél.— Genre d’Annélides sétigè- res marines , de la catégorie des Errantes , établi par M. Savigny , adopté par M. de Blainville, et considéré par MM. Audouin et Edwards comme type de la famille des Anciens ; M. de Blainville le rapporte aux Néréides Acérés. Il a pour principaux ca¬ ract. : Tête conique ; antennes nulles ou ru¬ dimentaires; pieds de deux sortes, et rele¬ vés sur le dos ; ceux de la partie antérieure du corps composés de deux rames très dis¬ semblables , et les autres composés de deux rames ayant à peu près la même forme. Le corps est allongé et la bouche pourvue d’une trompe très courte , sans papilles ni dents. Trois espèces des côtes d’Europe : A. sertulata Sav. ; A. Cuvierii And. et 134 AR1 ARI Edw.; A. LatreilUi id. MM. Audouin et Edwards pensent qu’on devra y rapporter aussi le ISereis armiger MülU, type du g. Scoloplos de Blainville. (P. G.) *ARICIENIS (d ’lricm, g. d’Annélides). annél. — MM. Audouin et Milne-Edwards établissent sous ce nom , que M. Johnston remplace par celui d '’Ariciadées, une famille d’Annélides sétigères errantes, dont le genre principal est celui des Aricia. Ceux qui s’y rapportent avec lui sont les suivants : Leuco- dore , Johnst. ; Nérine , id. ; Aonia , Sav. ; Oplielia, Sav.; Cirrhatula , Lamk. , ainsi que ceux de Scoloplos et Scolelepis de M. de Blainville. Les Anciens onCpour caract. communs : Pieds peu saillants et d’une struc¬ ture peu compliquée, tantôt similaires, tan¬ tôt dissemblables ; dans les différentes par- « ties du corps, mais jamais alternativement , pourvus et dépourvus de certains appendi¬ ces mous; branchies nulles ou très simples; tête rudimentaire ; antennes et yeux nuis ou rudimentaires. En général , un seul cir- rhe à chaque pied , et le second , lorsqu’il existe, est rudimentaire. (P. G.) * ARICIAE. cïiim. — Matière colorante rouge, insoluble, des fruits de VAreca Cate- chu. (C. d’O.) *ARICL\ES. Aricinœ. ins.— Nom d’une tribu de Diptères , établie par M. Robineau- Desvoidy dans sa famille des Mésomydes, division des Muscivores , et qui correspond aux premières sections des Anthomyes de Meigen. Les Aricines se divisent en terrestres et en littorales ou aquatiques. La première division comprend dix genres, et la seconde vingt-et-un. Les larves de ces Diptères vivent dans les débris de tous les végétaux en décomposi¬ tion. Les Insectes parfaits préfèrent en gé¬ néral les lieux retirés , frais , humides, et même aquatiques. Quelquefois les femelles se jettent en quantité sur les quadrupèdes herbivores dans les pâturages , et leur sont fort importunes. (D.) ARID. poiss. — Nom donné par M. Rup- pel comme la dénomination vulgaire de son Rhombus panlherinus. (Val.) * AR1E. poiss. Aria. ins. — Genre de l’ordre des Diptères, établi par M. Robineau- Desvoidy dans sa tribu des Macropodées , famille des Myodaires , et qu’il caractérise ainsi : Caractères des Esthéries et des Dim - res , mais diète villeux. Épistome plus sail¬ lant ; corps assez déprimé ; la cellule yG fer¬ mée et non pétiolée au sommet de l’aile. — Ce genre n’est fondé que sur une seule es¬ pèce, que M. Macquart comprend parmi ses Omalogastres : c’est Y Aria fulvicrus R.D., qui se trouve en France, au printemps. (D.) * A IVIETIXUM. bot. pii. — ■ Sous le nom (PArietinum americanum Beck (Bot. ofnorth and midd. st. 552) a décrit le Cy- pripedium arietinum de Brown, qui ne diffère par aucun caractère important des autres espèces du même genre. Voy. cypri- PEDIUM. (A. R.) ARILLE. Arillus. bot. — On a dé¬ signé sous ce nom un organe très varié dans sa forme, qui recouvre en partie ou en totalité certaines graines, et qui souvent en a été considéré comme un des téguments, tandis qu’en réalité il fait partie du péri¬ carpe, et non de la semence. En effet, i’arille peut être défini : Une expansion ordinaire¬ ment charnue du trophosperme se répan¬ dant sur la graine, qu’elle recouvre en partie ou en totalité Quelques exemples vont éclai¬ rer cette définition. Dans beaucoup d’Euphor- biacées, on trouve à la base de la graine un petit corps charnu, caronculiforme, à l’aide duquel la graine était adhérente au péricar¬ pe : ce corps est un arille. Dans le Polyga- lavulgaris , la graine est embrassée à sa base par un petit corps charnu cupuloïde trilobé : c’est encore un arille. Dans les diverses es¬ pèces du genre Cupania , de la famille des Sapindacées, l’arille constitue une cupule entière qui recouvre la graine dans sa moi¬ tié inférieure. Dans les Turnera , l’arille se redresse sur l’un des côtés de la graine, dont il égale la hauteur, et les dentelures qui dé¬ coupent son contour lui donnent quelque ressemblance avec une feuille d’acanthe. Tout le monde connaît ces lanières irrégu¬ lières, charnues, anastomosées, qui, sembla¬ bles à un réseau, recouvrent la graine du Muscadier : c’est encore un arille, qui, dans la matière médicale , est employé sous le nom de macis. Dans le fusain à bois galeux ( Evonymus verrucosus L.) , l’arille recouvre les deux tiers inférieurs de la graine; enfin, dans notre fusain commun (Evonymus eu¬ ropéens L. ) , il s’étend sur toute la graine , À RI ARi 135 et l’enveloppe d’umynembrane charnue d’un rouge éclatant. L’arille, même quand il enveloppe com¬ plètement la graine, n’est nullement adhé¬ rent avec sa surface. Il n’y adhère qu’en un point, le liile ou ombilic externe, par lequel les vaisseaux nourriciers du péricarpe pénè¬ trent dans la semence. Sur tous les autres points, il y est simplement appliqué, et peut être enlevé avec la plus grande facilité et sans produire aucune déchirure. Nous avons dit précédemment que l’arille était une expansion, un épanouissement, en quelque sorte , du trophosperme ou du po- dosperme sur la surface externe de la graine; mais c’est le tissu utriculaire seul du tro¬ phosperme qui constitue l’arille ; tout le tis¬ su vasculaire de cet organe pénètre dans le tégument propre de la graine. On a quelquefois considéré comme des a- rilles des parties entièrement différentes de cet organe ; ainsi : 1° tantôt le tégument pro¬ pre de la graine , manifestement charnu , comme dans le Jasmin, le T abernemontana ; 2° tantôt l’endocarpe lui -même, plus ou moins adhérent à la graine, comme dans le Café et quelques Rutacées. Une loi qui a été établie par mon père, et qui, jusqu’à présent, n’a pas encore offert d’exception , c’est que l’arille ne se ren¬ contre que dans les polypétales et jamais dans les vraies monopétales. Les plantes monocotylédonées sont également dépour¬ vues d’arille. (A. R.) * ARILLÉE (graine), bot. — La grai¬ ne arilléef est celle qui est pourvue d’un arille , par opposition à celle qui manque de cet organe. (A. R.) * ARÎLUS. ins. — Genre de la famille des Réduviens , de l’ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , établi par Hahn ( Wanzenartig. Insect. ) , adopté par MM. Burmeister ( Handb . der Eut .) et Spinola (Ess. Hémipi.), et regardé par nous ( Uist. des anim. art., t. IY ) comme une simple division du genre Zelus. Ce genre, en effet, ne présente pour caractères propres essen¬ tiels qu’une tête grêle, offrant un long cou; des jambes postérieures sans aucun renfle¬ ment , et un abdomen plus court et plus large que les élytres. Quelques espèces se font encore remarquer par leur thorax élevé en forme de crête. Le g. Ariliis se compose d’une vingtaine d’esp. exotiques ; la plupart sont de l’Amé¬ rique méridionale. Le type est VA. serratus ( Cimex serratus Lin. ) du Brésil. (Bl.) ARIMANON. ois. — Nom d’une esp, de petite Perruche. (Lafr.) * AR1NE. Arma. ins. — Genre de l’or¬ dre des Diptères, établi par M. Robineau- Desvoidy dans sa tribu des Palomydes, et qui est intermédiaire entre ses Pherbines et ses Pherbellies. Il s’en distingue par le chète villeux , et le troisième article anten- naire , cylindrico-conique. Il est fondé sur une seule esp., qu’il nomme A. obscura , trouvée par lui dans les environs de Saint- Sauveur. (D.) * ARIOCARPUS ( ario ?....... Y.x.pi roçf fruit), bot. pii. — Genre de la famille des Cactées, que M. Scheidweiler (Act, Acad. Brux. , 1839) formait, en même temps que nous l’établissions nous-même , dans nos Cactearum Généra nova Speciesque novœ, sous le nom d’ Anhalonium. (Voyez ce mot dans ce Dictionnaire, et l’ouvrage cité, pour apprécier les causes qui déterminent l’adop¬ tion de ce dernier.) (C. L.) *ARIODIVE. ins. — Genre de Lépi¬ doptères diurnes, de la tribu des Nympha- lides, proposé par Horsfield (Lepid. ofJava ), et qui a pour type le Pap. Ariodne des au¬ teurs. Ce g. correspond à celui c VErgolis de M. Boisduval. Voyez ce mot. (D.) ARION. (Nom myth.) moll. — Depuis Swammerdam , tous les zoologistes savent que la Limace rouge , si commune dans les lieux humides en France et en Allemagne , porte à l’extrémité postérieure du corps un crypte muqueux assez considérable. M. de Férussae, dans ces derniers temps, a voulu faire deux genres parmi les Limaces, et il a réuni, sous le nom d’Arion , toutes les esp. qui, comme celle dont nous venons de par¬ ler, ont un pore muqueux à l’extrémité du corps. Ce caractère ne se traduisant à l’in¬ térieur par aucune modification apparente dans l’organisation, toutes les personnes qui s’occupent avec soin de la science des Mol¬ lusques ont rejeté ce genre comme inutile. Voy. limace. (Desii.) * A RIGA A , ARJOIVA (noms estro¬ piés.) bot. ph. — Syn. du genre Arjoona , Cavan., de la famille des Santalacées. (Sp.) * ARISAREES. bot. ph.— Première À RI S 36 ÀRI s.-tribu établie parSchott (Melethem., p. 46) dans la tribu des Dracunculinées , de la fa¬ mille des Aroïdées. Voy. aroïdées. (A. R.) ARISARUM ( âpicxpov , nom , chez les Grecs, d’une esp. d’arum?), bot. ph. — Famille des Aroïdées , s. -tribu des Arisarées. Genre d’abord établi par Tournefort, réuni par Linné au genre Arum, puis rétabli de nouveau par le professeur L.-C. Richard dans les notes de M. Iiunth sur quelques g. de la famille des Aroïdées. Dans le g. Arisarum, la spathe est tubuleuse inférieu¬ rement, terminée en languette à son som¬ met. Le spadice est monoïque ; les anthères sont bivalves ; les ovaires, placés à la par¬ tie antérieure et inférieure du spadice, con¬ tiennent un grand nombre d’ovules dres¬ sés. Ce genre ne se compose que de deux espèces : Arisarum australe Rich., et A. proboscideum Schott; plantes vivaces Jà feuilles entières , qui croissent dans les ré¬ gions méridionales de l’Europe. (A. R.) *A RI SÈME. Arisœma fë/us, espèce d’a¬ rum? oci/j-x, sang; allusion aux taches des feuilles et des spathes). bot. pii. — Fa¬ mille des Aroïdées. Genre établi par le pro¬ fesseur Martius , et appartenant à la tribu des Arisarées. Voici ses caractères : La spa¬ the est roulée dans sa partie inférieure; le spadice porte des fleurs polygames. Les éta¬ mines ont des anthères qui s’ouvrent en quatre valves. Les ovaires sont placés circu- lairement autour du spadice , et terminés chacun par un style assez long qui se con¬ tinue avec leur sommet. Chaque ovaire con¬ tient généralement quatre ovules attachés à la partie inférieure de sa cavité , et dres¬ sés. Ce genre a été formé aux dépens du g. Arum, et a pour type Y Arum dracontium L. Dans quelques espèces , le spadice sup¬ porte des fleurs monoïques ou dioïques. Le genre Arisœma se compose d’une douzaine d’espèces qui croissent, soit dans l’Amérique du Nord , soit au Japon ou dans le Népaul supérieur ; leurs feuilles sont généralement pédalées, et se développent en même temps que les fleurs. (A. R.) ARISTA. bot. — Voyez arête. A RI STE. Aristus [ocptazoc, , courageux). ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Scaritides, établi par Ziegler aux dé¬ pens des Ditomes de Bonelli , et adopté par | Latreille et par M. So^ier. Ce dernier lui donne pour caractères distinctifs : Echan¬ crure du menton peu profonde; dent de son milieu très obtuse ou tronquée, atteignant presque la hauteur des lobes latéraux , qui sont obtus. Prothorax trilobé en dessous en avant; ses angles antérieurs aigus et sail¬ lants, embrassant la tête. M. Solier y rap¬ porte cinq espèces, que M. Dejean, dans son Species et son Catalogue , laisse dans le g. Bitomus. Nous n’en citerons qu’une seule , VA.sulcatus, dont Fabricius avait fait un Scaurus. Les caract. génériques de cette esp. sont représentés grossis dans le t. III des Ann. de la Soc. entomol. de France , pl. 17. Les Aristes se tiennent ordinairement ca¬ chés sous les pierres ; leurs larves sont très carnassières, et vivent dans des trous prati¬ qués en terre. (D.) *ARÏSTÉ, ÉE. Àristatus, a (arista, arê¬ te). bot. ph. — Cette épithète s’emploie pour- tous les organes qui sont munis d’une arête. Dans la famille des Graminées , on dit que la glume est aristée, par opposition à glume' mutique , quand cet organe est dépourvu d’arête. Voy. arête. (A. RA * ARISTÉE, Aristœa ( arista , arête). bot. ph. — Famille des Iridées. Genre établi par Aiton ( Hort . kew.) pour Yîxia africana L. , qu’il distingue par les caract. suivants : Le calice, pétaloïde, est étalé et régulier ; son limbe est persistant et roulé en spirale après la floraison. Les trois étamines et le style sont déclinés. Le stigmate est concave en forme de coupe, ouvert, simple ou trilobé. La cap¬ sule est oblongue, prismatique, triangulaire, à trois loges polyspermes. Les graines sont comprimées latéralement, et comme chagri¬ nées à leur surface. — Ce g. se compose de trois or quatre espèces , toutes originaires du cap de Bonne-Espérance, et qui ont le port des îxia. (A. R.) *ARISTELLA. Arislella ( arista , poil, arête), bot. cr. — M. Rützing(%nop. Dia- tom. , p. 55, f. 42) a établi ce genre parmi les Diatomacées , d’après une seule espèce habitant les eaux douces, et parasite sur les filaments de la Conferva glomerata. Yoki les caract. qu’il lui assigne : Individus (ellip¬ tiques ou cunéiformes) parasites, sessiies, terminés par un filet simple, muqueux, fu¬ gace, excessivement délié. N’est-il pas à craindre que le caractère si fugace auquel ARI A RI 137 on distingue cette production du genre Exi- laria ou du genre Frustulia ne lui soit complètement étranger? Pour nous, h qui ce g. est inconnu , nous nous contentons de faire part de nos doutes, sans oser rien affir¬ mer de positif à cet égard. (C. M.) ARISTÉAIE. Aristenia ( arista , barbe, poil), anivél. — Genre établi par M. Savi- gny ( Système , p. G4) , et qui n’est pas suffi¬ samment connu. M. de Blainville le consi¬ dère comme de la famille des Amphinomes. Il le caractérise ainsi dans le Diction, des sc. nai., t. LVII, p. 453 : Corps fort allon¬ gé , s’atténuant graduellement d’une extré¬ mité à l’autre, et composé d’un grand nom¬ bre d’articulations. Tête et yeux inconnus ; tentacules id .; branchies pectinées et supra- dorsales ; pieds biramés; les soies raides et d’autant plus longues qu’elles sont posté¬ rieures; les cirrhes au nombre de sept à chaque pied. Type : A. conspurcata Sav., Égypte, pl. 2, fîg. 4. (P. G.) ARISTIDE. Aristida ( arista , barbe de blé), bot. piï. — Grand genre de la famil¬ le des Graminées , tribu des Stipacées, éta¬ bli par Linné , et adopté depuis par tous les auteurs et par tous les agrostographes, avec quelques modifications. Yoici la manière dont il est caractérisé par M. Runth [Gram,., tome I , page 187) : Les épillets sont uni- flores ; la fieur est stipitée. La lépicène est à deux valves membraneuses , inégales, or¬ dinairement mutiques ; l’inférieure est plus courte. Des deux paillettes de la glume, l’in¬ férieure est coriace , roulée sur elle-même , et terminée à son sommet par une arête tripartite ou simplement trifide, quelquefois articulée à sa base. La paillette supérieure est mutique et très petite, à peine plus lon¬ gue que les paléoles. Les étamines varient d’une à trois. L’ovaire est stipité et glabre. Les deux styles sont courts et terminaux, et portent chacun un stigmate plumeux, à poils simples. Les paléoles sont glabres et entiè¬ res, adnées à la base du support de l’ovaire. Le fruit est cylindrique et glabre. Tel qu’il vient d’être caractérisé, le genre Aristida comprend plusieurs genres qui a- vaient été formés à ses dépens , comme les genres Chœlaria et Curtopogon, établis par Palissot de Beauvois , et le genre Streptachne de M. Runth. Il comprend environ quatre- vingts espèces, annuelles ou yivaces , toutes étrangères à l’Europe, mais dispersées dans les autres contrées soit de l’ancien , soit du nouveau continent. Aucune de ces espèces n’offrant d’intérêt spécial, nous ne croyons pas nécessaire d’en mentionner aucune en particulier. (A. R.) ^ * AR ISTIFORME . Aristiformis ( aris¬ ta , crête, arête; forma, forme), bot. — Qui est en forme d’arête. (G. d’O.) | ARISTOLOCHE. Aristolochia, L. («- /nvTCiloyJx , aristoloche : herbe qui, selon les anciens , facilitait les accouchements). bot. ph. — Genre type de la famille des Aristolochiées ou Aristolochiacées (Asari- nées , Bartl.), dont les caractères essentiels sont les suivants : Périanthe marcescent ou caduc, tubuleux, ventru à la base ; à limbe soit liguliforme, soit bilabié et ringent , soit à 3 segments presque égaux , valvaires en préfloraison. Étamines 6 ( par exception 5 ), adnées au style ou au stigmate; filets nuis ou confondus avec le style ; anthères ex- trorses. Ovaire à 6 loges multi-ovulées (par exception, à 5 loges); ovules horizontaux, 1- sériés. Style court ou nul ; stigmate discoï¬ de, ou subglobuleux , ou stelliforme et à G lobes. Capsule 6-valve ou irrégulièrement ruptile, polysperme. — Herbes ou arbustes ; tiges dressées, ou diffuses, ou volubiles. Feuilles indivisées ou palmatilobées , péda- tinervées , alternes , pétiolées , quelquefois accompagnées d’une stipule oppositifoliée. Pédoncules solitaires ou fasciculés, axillai¬ res, 1-2-ou pluri-flores, nus , ou garnis vers leur milieu d’une bractée foliacée. Fleurs très amples chez certaines espèces, ordinai¬ rement de couleur livide. Voy., pour les genres, sous-genres et sec¬ tions fondés sur des Aristoloches, les articles Cardiolochia , Dictyanthes , Einomenia , Endodaca, Glossula , Hocquartia, Isotre- ma, Niphus, Pistolochia, Serpentaria , Si- phidia , Sipho et Siphonolochia. On connaît près de cent espèces de ce genre , dont la plupart appartiennent à l’A¬ mérique intertropicale. Ces végétaux sont en général remarquables par des propriétés médicales très prononcées; leurs racines sont le plus souvent aromatiques et amères : de ce nombre sont notamment, parmi les espèces indigènes, l’A. Clematitis L.; VA. longa L. (vulgairement Aristoloche lon¬ gue), et l’A. rotunda L. (vulgairement 9* T. II. 138 AUI ARÏ Aristoloche ronde ) , qui passant pour être d’excellents remèdes toniques et stimulants; VA. Serpentaria L. ( vulgairement Serpen¬ taire de Virginie ), indigène des États-Unis ; sa racine a une odeur analogue h celle de la Valériane , et une saveur très piquante. Les médecins anglo-américains l’adminis¬ trent contre les fièvres typhoïdes : on la re garde aussi , à tort ou à raison , comme un antidote contre la morsure des serpents ve¬ nimeux. La racine de VA. odoratissima s’emploie, aux Antilles , à titre de fébrifuge et d’anti-dyssentérique ; il en est de même de l’A. fragrantissima Ruiz et Pav., indi¬ gène du Pérou. Toutefois, certaines espèces exotiques sont extrêmement fétides et parais¬ sent être plus ou moins vénéneuses ; entre autres, VA. grandiflora Sw. , espèce des Antilles , est un poison pour tous les ani¬ maux domestiques , et sa racine , de même que ses fleurs, exhalent une odeur nau¬ séabonde analogue à celle du Chenopodium Vulvaria. Beaucoup d’Aristoloches sont re¬ marquables par l’ampleur de leurs fleurs , et se cultivent, pour cette raison, pour l’or¬ nement des serres : telles sont surtout l’es¬ pèce que nous venons de citer, ainsi que VA. labiosa Ker. (Bot. Reg . , tab. 689. — Nouv. Herb. de l’Amat., II); VA. Sipho L’Hérit., connue sous les noms vulgaires d’ Aristoloche siphon ou Aristoloche à grandes feuilles , originaire des Etats- Unis, est fréquemment cultivée comme ar¬ buste d’agrément , parce que ses longs sarments et son ample feuillage la rendent très propre à couvrir les murs et les ber¬ ceaux. (Sp.) ARÏST OLOCII I ÂGÉES. bot. ph.- Voy. ARISTOLOCHIÉES. (Ad. J.) ARÏSTOLOCHIÉES. bot. pii.— Fa¬ mille de plantes dicotylédonées, apétales, épigynes. Elle a reçu de M. Lindley le nom < V Aristolochiacées , et celui d'Asarinées de M. Agardh et de M. Bartling , qui réservait le nom (V Aristolochiées à un groupe plus considérable , ou classe , composé de plu¬ sieurs familles (Balanophorées , Cytinées , Asarinées , Taccées ). Notre famille a les ca- ract. suivants : Calice adhérent à l’ovaire, pro¬ longé au dessus en un tube souvent renflé que terminent trois segments tantôt égaux, tantôt très inégaux , à préfloraison valvaire. Etamines 6-12, ou très rarement en nombre indéfini, portées sur un disque annulaire épr- gynique ou soudé avec la base du style; à anthères presque sessiles, biloculaires. Ovai¬ re à six, plus rarement à trois ou quatre loges ( dont chacune renferme un grand nombre d’ovules attachés sur deux rangs à l’angle interne, ascendants ou horizontaux), se terminant en un style court en forme de colonne que couronne un stigmate divisé en autant de rayons qu’il y a de loges. Fruit charnu ou plus ordinairement capsulaire, à déhiscence loculicide , partagé en autant de loges polyspermes. Graines aplaties ou an¬ guleuses, présentant, vers le sommet d’un gros périsperme charnu ou légèrement cor¬ né, un embryon très petit, droit, dont la ra¬ dicule , plus longue que les cotylédons , se dirige vers le point d’attache.-— La plupart des Aristolochiées se rencontrent dans la zone intertropicale de l’Amérique, ainsi que dans les zones tempérées des deux hémisphères, et surtout dans la région méditerranéenne. Rares aux Indes , elles disparaissent com¬ plètement au Cap et dans la partie de la Nouvelle -Hollande située hors des tropi¬ ques. Ce sont des plantes herbacées ou des ar- brisseaux souvent grimpants, à feuilles alter¬ nes, simples, pétiolées, où les stipules (quand elles ne manquent pas) se soudent en une seule de l’autre côté de la tige, et prennent souvent un développement foliacé. Les fleurs sont solitaires ou fasciculées à l’aisselle des feuilles, plus rarement disposées en grappes. La tige des espèces frutescentes offre une structure remarquable, et différente en quel¬ ques points de celle qu’on est accoutumé à trouver dans les végétaux dicotylédonés. Le liber forme un grand nombre de petits fais¬ ceaux disposés en cercle au milieu du paren¬ chyme cortical et vis-à-vis les faisceaux du bois; mais ils ne croissent pas comme ceux-ci, qui continuent à s’allonger en se multipliant par division complète ou incomplète dans le sens des rayons médullaires. On a dit, à tort, que ce bois est dépourvu de zones concen¬ triques : il en présente dans les espèces li¬ gneuses soumises aux vicissitudes de nos saisons, mais toujours sans formation an¬ nuelle de liber. Genres. — Asarum , Tournef. ; Hé¬ téro trop a, Dec. et Morr. ; Aristolochia , Tournef. ( Glossula , Pistolochia , Siphisia ARI ARJ 139 JEndodaca et Einomenia, Rafin.; Hocquar- tia , Dumort.); Bragantia, Lour. ( Cera - minm , Blum.; Munnicliia , Reich.; Van- liallia , Schult.); Thottea , Rottb. A ces g. on en ajoute deux autres impar¬ faitement connus, dont quelques caractères, notamment la diœcie des fleurs, diffèrent de ceux qui ont été précédemment exposés : ce sont les Trichopodium, Lindl. ( Trickopus , Gærtn.); Trimeriza, Lindl. (Ad. J.) ARISTOTELA. bot. ph.— Ce genre, de la famille des Composées , et consacré par Adanson à la mémoire d’Aristote, com¬ prenait, selon son auteur, les genres Jaco- bœa , Comm. ; Jacobœaslrum , Yaill. ; Othonna, Lin., et Calthoides , Juss., dont l’involucre était formé de sept à dix folioles soudées entre elles, et renfermant , à la cir¬ conférence, des fleurs rayonnées 3-dentées, et des fleurs hermaphrodites 5-dentées au centre. — Ce genre se trouve actuellement réuni à YOthonna. (J. D.) ARISTOTELIA, L’Hérit. { kpiv-o-vi- >/!?, Aristote), bot. pîï. — Genre sur la classification duquel on est loin d’être d’ac¬ cord : A.-L. de Jussieu le place parmi les genres non classés; suivant M. R. Brown, il appartient à la famille des Homalinées ou Homaliacées; M. Reichenbach le place dans les Escalloniées; M. Endlicher le met à la suite des Ternstrémiacées; enfin, M. Bindley le regarde comme le type d’une famille dis¬ tincte , qu’il appelle Maquinées , et qu’il as¬ socie aux Philadelphées. Ce genre offre les caractères suivants : Calice turbiné , 5-ou 6-fide ; segments lancéolés , pointus , im¬ briqués en préfloraison. Pétales 5 ou 6, ob- cordiformes , insérés à l’extérieur d’un dis- que hypogyne. Etamines 15 ou 18, ayant même insertion que les pétales , opposées 5 à 5 aux segments calicinaux. Filets courts. Anthères dressées, oblongues, pointues, 2- thèques : bourses déhiscentes chacune par une courte fente terminale. Ovaire 5-locu- kiire; loges 2-ovulées; ovules superposés, suspendus. Styles 5, soudés par leur base. Baie subglobuleuse, 3-gone, 3-sulquée , pulpeuse , 3-loculaire. Cloisons très min¬ ces , membranacées. Graines géminées dans chaque loge, superposées, a-nguleuses. Test osseux. Hile ventral. Chalaze termi¬ nale, orbiculaire. Embryon axile dans un pé- risperme charnu, rectiligne, presque aussi long que le périsperme, parallèle au hile. Cotylédons elliptiques , foliacés, plissés lon¬ gitudinalement. Radicule subcylindracéc , supère , éloignée du hile. -—L’espèce (A. Maqui L’Hérit.) qui constitue ce genre est un arbrisseau indigène du Chili, où on le nomme Maqui. Les feuilles en sont subop¬ posées , pétiolées, coriaces , dentelées , ac¬ compagnées de stipules caduques ; les fleurs en sont petites , verdâtres , disposées en cy- mules axillaires ; les baies en sont mangea¬ bles , et l’on en prépare , au Chili , une boisson vineuse. (Sp.) ? * ARISTOTELIA (^wror&ns, Aristo¬ te); bot. ph. — Loureiro, dans sa Flore de Cocliinchine , désigne sous le nom d’Ansfo- telia spiralis une variété du Spiranthes australis de Lindley. (A. R.) i * ARITHMEMA (àpidp.? gu*. , nombre). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Trachélides, Latr., ou des Yési- cants, Dej., tribu des Cantharidées , Latr., établi par M. Chevrolat aux dépens du g. Hyelœus de Latreille. Il n’en diffère essen¬ tiellement que parce que ses antennes ont un article de moins que celleAdu genre Hy- clœus, c’est-à-dire huit au Heu de neuf, et parce que le dernier est moins gros et plus allongé que chez celui-ci. Ce g. a pour type le Mylabris 10 -guttata de Bilberg ( Arith . 10-gullata Chevrolat), figuré dans 1 1 Icono¬ graphie du Règne animal, par M. Guérin- Méneville, pl. 35, fig. 2, et fig. 2 a (antenne grossie) ; mais , par erreur, ces deux figures sont indiquées au bas de la planche comme se rapportant au g. Hyelœus. Depuis, M. De¬ laporte ( Buffon-Duménil , t. II, p. 268) a formé de cette même espèce son g. Acteno - dia, et M. Dejean, dans son dernier Catalo¬ gue, l’a rapportée à son g. Synamma, sous le nom de 12 -guttata Dej. (D. et C.) ARITRILLIS. bot. ph. — Synonymo de Mercuriale ( Voy . ce mot). (C. d’O.) ARJOOAA, Cavan. (botaniste espa¬ gnol). bot. ph. — Genre de la famille des Santalacées , auquel son auteur (le., IY, p. 57 , tab. 353 ) attribue les caract. suivants : Fleurs hermaphrodites. Périanthe 2-brac- téolé à la base, tubuleux, 5-fide, non per¬ sistant. Disque épigvne, charnu, annulaire, très entier. Etamines 5, alternes chacune a- vec une très petite squammule poilue. Ovaire 5-ovulé. Style filiforme ; stigmate obscure-'.. 140 ARK ARM ment 5-lobé. Baie 1 -sperme.— Arbrisseau (du Chili) à racine pivotante , fusiforme , garnie défibrés tuberculeuses ; feuilles alternes, se- mi-amplexicaules , nerveuses, glabres, très rapprochées ; les florales laineuses. Fleurs en capitules terminaux. On n’en connaît qu’une espèce. (Sp.) ARKOSE. géol. — M. Brongniart ap¬ pelle Arkose tous les grès qui contiennent du Feldspath, soit intact, soit plus ou moins décomposé , mêlé avec des quantités variables de Quartz. M. Cordier forme trois espèces distinctes de roches résultant de ces diverses associa¬ tions, savoir : 1° Grès feldspafhique , les mélanges dans lesquels le Feldspath est pré¬ dominant ; 2° Arkose , les mélanges de Feldspath et de Quartz dans lesquels ce der¬ nier élément est prédominant ; 5° enfin Mé- taxite , les mélanges de Quartz et de Feld¬ spath décomposé (Kaolin). Ces trois espèces de roches ont été obser¬ vées avec détail, pour la première fois , dans les assises inférieures des terrains du Lias ; mais, depuis, on a reconnu qu’elles figurent à plusieurs reprises, soit à l’état de terrains, soit à l’état de couches subordonnées, dans presque toute la série des étages qui com¬ posent l’ensemble de l’écorce secondaire de la terre. M. Cordier en a reconnu de beaux gisements dans les terrains de la période phylladienne de plusieurs parties de la Fran¬ ce. On en trouve également dans les ter¬ rains de la période palæothérienne d’Auver¬ gne et du département du Tarn , et même dans des étages plus récents, tels par exem¬ ple que le Crag. Voy. grès feldspatiiï- QUE et MÉTAXITE. (C. D’O.) ARKTÏZITE ( Enfin , les propriétés amères , aromati¬ ques et un peu astringentes, des Armoises , font que plusieurs d’entre elles ont été pro¬ posées comme succédanées du thé , et no¬ tamment V Abrotanum. Ces propriétés sont dues, suivant M. Braconot , à une matière animalisée extrêmement amère qui forme les 18/100 de son poids. Cette plante renfer¬ me, en outre, une huile volatile et un acide qu’il croit nouveau , et qui s’y trouve com¬ biné avec de la Potasse. IS Armoise commune ou Herbe de Saint - Jean croît dans les lieux incultes et sur les bords des chemins ; elle est apéritive , stimulante ; extérieurement elle passe pour vulnéraire et détersive , ainsi que plusieurs autres espèces du même genre. (J. D.) ARMORACIA. Flora der Wetterau. — Baumgart., Flor. Transylv. — Koch , Deutschl. Flora , vol. IV, p. 566. — Spach, Hist. des plant, phan. , vol. VI, p. 519. (Nom donné par plusieurs botanograplies anciens à la plante sur laquelle est fondé le genre , et faisant allusion à ce que cette plante est commune dans le nord-ouest de la France), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères ( tribu des Alyssinées DC. , tribu des Siliculeuses Spach) , auquel nous avons assigné les caractères suivants : Calice de 4 sépales cymbiformes, égaux, divergents, presque étalés. Pétales 4, onguiculés. Glan- dules 6, denticuliformes, confluentes par la base, alternes avec les étamines. Étamines 6; filets filiformes, subisomères, subrecti¬ lignes, divergents ; anthères sagittiformes- elliptiques, obtuses : celles des deux étami¬ nes impaires un peu plus grandes que les autres. Ovaire ellipsoïde, un peu comprimé (en sens contraire du diaphragme) , 2-locu- laire, multi-ovulé. Ovules marginaux , sub- réniformes, résupinés. Style filiforme, très court; stigmate pelté, hémisphérique. Sili- cule tantôt ellipsoïde, tantôt subglobuleuse, peu ou point comprimée , érigée , 2-Iocu- laire , courtement apiculée (par le style) ; loges 4-20-spermes ; valves cymbiformes, non carénées, innervées, minces , subcarti¬ lagineuses, submarginées ; nervures placen- tairicnnes filiformes , incluses avant la déhi¬ scence. Graines suspendues , bisériées dans chaque loge, petites , finement chagrinées , subcylindriques, immarginées; cotylédons rectilignes, subsemi-cylindriques, en géné¬ ral accombants. — VArmoracia rusticana 144 ARN ARN Flor. Wctt. ( Cochlearia armoracia Linn. — Raplianis magna Mœnch. — Cochlearia macrocarpa Wald. et Kit.), plante connue sous les noms vulgaires de Cram ou Cran de Bretagne , Cranson de Bretagne , Cran- son rustique, Cran des Anglais , Raifort sauvage , Grand raifort , Moutardelle , Moutarde des Allemands, et Moutarde des Capucins, est la seule espèce qu’on puisse rapporter avec certitude à ce genre. C’est une herbe Vivace , à racine pivotante, grosse, charnue , atteignant deux à trois pieds de long. La tige est paniculée, et atteint jus¬ qu’à cinq pieds de haut. Les feuilles sont tantôt indivisées, tantôt pennatilides : les in¬ férieures grandes, pétiolées ; les autres ses- siles. Les fleurs sont disposées en grappes terminales et oppositifoliées, nues, denses', à pédicelles filiformes, plus ou moins diver¬ gents après la floraison. Les sépales sont d’un jaune verdâtre, membraneux aux bords; les pétales blancs.— La racine de cette plante a une saveur extrêmement piquante, analogue à celle de la graine de moutarde , mais beaucoup plus forte ; lorsqu’on la broie étant fraîche, elle provoque des éternu- ments fréquents et une abondante sécré¬ tion lacrymaire ; elle jouit de propriétés ver¬ mifuges, stimulantes, diurétiques, et surtout anti-scorbutiques ; appliquée fraîche sur la peau, elle agit comme épispastique. En An¬ gleterre, en Allemagne et dans l’ouest de la France, on fait beaucoup usage de cette ra¬ cine comme assaisonnement , en guise de moutarde. (Sp0 ARMOSELLE. bot. ph. — Syn. du genre Seriphium, L. Voyez ce mot. (C. D’O.) ARNEBI A, Forsk.(F7or. Ægypt.\ bot. jph. — Synon. du g. Lithospermum, Tourn., de la famille des Borraginées. (Sp.) ARNICA (par corruption de Ptarmica , qui vient de motppLtxi, sternutatoire). bot. ph. _ Genre de plantes appartenant à la fa¬ mille des Composées, tr. des Sénécionidées, lequel a pour caractères : Capitules hétéro- games , radiés, multiflores. Fleurs du rayon 1-sériées, femelles, renfermant quelquefois des rudiments d’étamines ; celles du disque hermaphrodites. Involucre campanulé, formé de deux séries d’écailles linéaires-lancéolées, égales entre elles. Réceptacle velu ou cou¬ vert de paillettes très fines. Corolle à tube velu ; rameaux du style tronqués ou termi¬ nés par un petit cône, et couverts extérieu¬ rement de papilles qui se prolongent sur le style lui-même. Les fruits , cylindriques , amincis aux deux bouts , légèrement velus et sillonnés, sont couronnés par une aigrette formée d’une rangée de soies assez raides et scabres. — Ce genre renferme une dizaine d’espèces particulières à l’hémisphère bo¬ réal ; ce sont toutes des plantes à feuilles entières , opposées , et garnies de capitules assez grands de fleurs jaunes. L ''Arnica montana , très répandue dans les parties montueuses delà France, passe pour un puissant sternutatoire; il est même appelé Tabac dans les Vosges, où l’on en fait un fréquent usage contre les chutes, les contu¬ sions, etc. (J. D. ) * ARNIDIXJS. ins. — Genre de Coléo¬ ptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Scaritides, établi par Leach, et qui correspond exactement au g. fondé long¬ temps auparavant par Boneîli sous le nom de Carenum , d’après le S 'cavités cyaneus de Fabricius, espèce de la Nouvelle-Hollan¬ de, à laquelle Leach a donné le nom de Ar- nidius emarginatus. C’est ici le cas de re¬ lever une erreur assez singulière commise par l’auteur de la Faune eniomologique du Voyage de l’Astrolabe (2e part., p. 23 et 24). Non seulement il ne s’est pas aperçu que le g. de Bonelli et celui de Leach ne faisaient qu’un , mais il a cru que le Carenum cya- neum du premier était une espèce diffé¬ rente de VArnidius emarginatus du second; de sorte que d’une seule espèce il a fait à la fois deux espèces et deux genres distincts, et cela sur le recto et le verso du même feuillet. Voy. carenum. (D. et C.) ARNOGLOSSUM, Endl. Gen., p. 347 (xpvoç, agneau ; yXoaax, langue), bot. ph. — Section du genre Plantago, L., comprenant les espèces dont la capsule est à 2 loges 4- spermes : par exemple le P. major L. , le P. maxima Ait., etc. (Sp.) *ARNQLDIA, Arnold (botaniste an¬ glais ). bot. ph. — Ce genre, fondé par Cas- sini aux dépens du Calendula chrysanthe- mi folia Vent. , se trouve aujourd’hui réuni aux Dimorphotheca , où il constitue une section caractérisée par ses fruits trigones et lisses , appartenant aux fleurs du rayon. 61 (J. R.)] ÀRO ARO 145 ARNOPOGON (fy?, «fyvds, agneau, et w/wv barbe), bot. ph. — Synonyme d’ Urospermum. Voy. ce mot. (J. D.) ARÎVOSERÏS («/ss, «/«vos, agneau, et ?s- /îtî, chicorée), bot. pu. — Ce genre, de la famille des Composées , ne renferme qu’une seule espèce, le Hyoseris minima L.; c’est une plante annuelle qui croît h l’ombre des moissons dans les terrains secs de toute l’Europe. Elle a pour caractères : Capitules multiflores ; invoîucre formé d’environ 12 écailles linéaires , lancéolées , acuminées et accompagnées inférieurement de squammel- îes plus petites. Les unes et les autres se re¬ dressent à l’époque de la maturité des fruits, de manière à les protéger complète¬ ment. Ces fruits sont obovés-pentagones et couronnés par une aigrette très courte, en¬ tière ; ceux de la circonférence se trouvent à peu près complètement nichés dans le tissu du réceptacle. — La seule espèce con¬ nue est une herbe annuelle, à feuilles dispo¬ sées en rosette, du milieu de laquelle nais¬ sent plusieurs tiges renflées et fistuleuses au sommet. (J. D.) i * ARAOTTIE. Arnottia (Arnott, bota¬ niste écossais), bot. ph. — Nous avons éta¬ bli sous ce nom un g. dans la famille des Orchidées, tribu desOphrydées, qui offre les caract. suivants : Les trois sépales extérieurs sont inégaux ; les deux latéraux sont plus grands, étalés en forme d’ailes ; le supérieur , qui , par l’inversion de la fleur, est devenu inférieur, est plus petit et dressé. Le labelle, dépourvu d’éperon, est supérieur, redressé', soudé par sa base avec les sépales intérieurs, dont il n’est pas distinct par sa forme. Ce g. ne se compose que d’une seule esp Arnottia mauritiana Rich. ( Orch . des îles de Fr. et de Bourbon , p. 53, t. VII, n° 1). C’est une plante ayant le port d’un Orchis , qui croît aux îles Maurice. Ce genre est très voisin du Gymnadenia , par la structure de son an¬ thère ; il en diffère par les divisions exté¬ rieures et supérieures de son calice, prolon¬ gé en forme d’ailes ; par son labelle sans éperon , semblable aux autres divisions in¬ térieures du calice, et soudé avec elles par sa base. (A. R.) * A P» OC A TUS. ins. — M. Spinola a établi, sous cette dénomination , un genre de la famille des Lygéens, de l’ordre des Hémiptères, ne différant guère, d’après M. T. II. Spinola lui-même, des Lygœus proprement dits , que par le canal situé à la partie in¬ férieure de la tête , assez prolongé pour re¬ cevoir le premier article du rostre. Ce g., que nous avons réuni au g. Lygœus , a pour type le Lygœus melanocephalus Fab., très répandu dans l’Europe méridionale. (El.) *AROCERA. ins. — Genre de la fa¬ mille des Scuteîlériens, groupe des Fentato- mites, de l’ordre des Hémiptères, établi par M. Spinola ( Essai sur les Hémiptères) , qui en a tiré les caractères les plus essen¬ tiels : 1° des antennes, composées de cinq articles, dont les deuxième et troisième aplatis et sillonnés; et 2° des pattes, dont les jambes ne présentent pas d’épines ai¬ guës. La seule espèce rapportée à ce g., par M. Spinola, est VA. aurantiaca Spin., du Brésil. r (Bl.) AROIDEES. Aroideœ. bot. ph. — - C’est le nom d’une famille de plantes mo- nocotylédonées, établie par Jussieu, et qui a pour type le genre Arum. Cette famille a aussi été désignée sous le nom d 1Araceœ par M. Schott ( WLelethemata , p.1 5), et ce nom a été adopté par M. Lindley {Natural syst., p. 565). Pour M. Schott, le nom & Aroideœ est celui d’une classe de Monocotylédonées qui se compose de quatre familles: 1° les Cyclanthées , 2° les Pandanées, 3° \esAra- cées, 4° les Acoroïdées. Ces quatre familles ont pour caractères communs d’être pour¬ vues de feuilles et d’avoir des fleurs sans périanthe vrai, disposées sur un axe ou spa- dice allongé, avec lequel elles sont conti¬ nues. Quel que soit celui des deux noms qu’on adopte pour désigner la famille qui nous occupe ici, on est forcé de reconnaî¬ tre qu’elle forme un groupe assez naturel , quoique assez diversifié dans la structure de ses fleurs. Les Aroïdées sont des plantes vivaces , à racine généralement épaisse , tubéreuse et charnue, quelquefois dépourvues de tige et n’ayant par conséquent que des feuilles ra¬ dicales ; d’autres fois ayant une tige tantôt dressée, tantôt sarmenteuse , et s’élevant ainsi , à l’aide des végétaux ligneux, à une très grande hauteur. Leurs fleurs sont uni- sexuées, monoïques, dioïques ou polygames, attachées sur un axe ou spadice , qu’elles recouvrent en partie ou en totalité, et envi¬ ronnées par une spathe quelquefois très 10 146 ARO ARO grande , et dont la forme est fort variable. Les fleurs sont dépourvues de véritable pé- rianthe; plus rarement elles sont accompa¬ gnées d’un certain nombre d’écailles, dispo¬ sées symétriquement en forme de calice; dans ce dernier cas, les fleurs sont herma¬ phrodites, c’est -à-dire qu’en face de chacune des écailles qui environnent le pistil est placée une étamine. Les fleurs mâles se composent d’étamines dont le filet est ordinairement court , et d’une anthère terminale à une , deux, ou même à plusieurs loges, s’ouvrant soit par une fente longitudinale ou transver¬ sale, soit par un pore terminal. Les fleurs femelles se composent d’un ovaire libre, gé¬ néralement à une seule loge, fort rarement à trois loges , contenant chacune plusieurs ovules, tantôt dressés et basilaires, tantôt renversés et naissant du sommet de la loge, tantôt insérés à différents points de sa paroi intérieure. Cet ovaire est surmonté d’un style quelquefois court et à peine marqué , d’autres fois assez long, terminé par un stigmate simple et papilleux. Le fruit est généralement charnu et indéhiscent, ayant comme l’ovaire une seule, rarement plu¬ sieurs loges , qui contiennent chacune un petit nombre de graines ; plus rarement le fruit est une sorte de capsule ou de fruit sec et coriace, qui reste indéhiscent. Les graines ont leur surface externe souvent inégale ; elles contiennent , dans un endo- sperme charnu , un embryon presque cylin¬ drique, tantôt homotrope, tantôt antitrope, dont la radicule est obtuse. À la base du cotylédon , R. Brown a observé une petite fente longitudinale placée en face de la gem¬ mule, qu’on aperçoit à travers. On sait que ce caractère, indiqué ici pour la pre¬ mière fois par le célèbre botaniste de Lon¬ dres , a été constaté depuis par M. Adrien de Jussieu dans les embryons de toutes les autres Monocotylédonées , à leur premier état de développement. La famille des Aroïdées a été placée dans une môme classe avec les Cyclanthées , les Pandanées et les Âcoracées. Elle se distin¬ gue facilement des deux premières par son port : des Pandanées, par leurs ovaires sou¬ vent soudés et réunis plusieurs ensemble , à une seule loge et à lin seul ovule , et par leurs longues feuilles sessiles et disposées en spirale serrée autour de la tige; des Cyclan- thées, par leurs fleurs souvent soudées et confluentes latéralement , également rou¬ lées en spirale autour d’un axe commun, et par leurs trophospermes pariétaux. Quant à la famille des Âcoracées , nous avons déjà dit ( Voy . ce mot) qu’elle ne nous paraissait pas devoir être séparée des Aroïdées. En ef¬ fet , le seul caract. qui pourrait distinguer les Acoracées des Aroïdées, ce serait la forme des feuilles et la tige souterraine ou rhizo¬ me articulé : car la présence d’écailles péri- goniales entourant l’ovaire , et les étamines disposées circulairement autour de cet ovaire, et formant par conséquent des fleurs hermaphrodites, se retrouvent dans la tribu des Orontiacées. Ces étamines , en nombre déterminé , sont placées devant chaque é- cailîe, et leur sont opposées. Il y a donc ici une analogie dont personne ne peut contes¬ ter l’évidence, et, à moins de vouloir éta¬ blir les familles naturelles uniquement sur le port ou les organes de la végétation, nous ne croyons pas qu’il soit nécessaire de sé¬ parer le genre Acorus des autres genres qui constituent la famille des Aroïdées. M. Rob. Brown avait réuni à la famille des Aroïdées Ses deux genres Typha et Sparganium , qui constituent la petite fa¬ mille des Typhacées ; mais cette réunion n’a pas été adoptée par les autres botanistes. Le travail le plus complet et le plus ré¬ cent sur cette famille est celui de M. Schott (L c.). C’est en le suivant ici, que nous al¬ lons donner l’énumération des genres qui constituent la famille des Aroïdées ou Ara- cées. AROÏDÉES. Ier sous-ordre : ANDROGYNANTHÉES. Fleurs nues. lre tribu. Ambrosimées, Schott. gpathe persistante ; spadice appendieulé au som¬ met , portant inférieurement une fleur fe¬ melle , et supérieurement les fleurs mâles , qui en sont séparées par une sorte de cloi¬ son. Ovaire à une ou plusieurs loges; stig¬ mate terminal étoilé. — Plantes vivaces à rhizome stolonifère et à pédoncules très courts. Genres : Cryptocorine , Fisch.; im- brosinia , Michel!. 2e tribu. Dkacunculinées. Spathe per¬ sistante ; spadice appendieulé portant infé¬ rieurement les fleurs femelles , et supérieu- ARO ARO 147 rement les fleurs mâles. Anthères de cha¬ que fleur libres ; loges séparées par un connectif. Ovaire uniloculaire, surmonté par un stigmate capitulé ou lobé. Plantes à rhizome tubériforme. Pédoncules dressés après la floraison. lre sous-tribu. Arisarées. Spathe striée, arquée; spadice monoïque ou dioïque, ino¬ dore. Étamines éloignées , à filaments très manifestes et à anthère peltée, s’ouvrant en deux ou quatre valves. Pas de fleurs stéri¬ les. Style assez long et continu. Genres : Arisarum , Tournef.; Arisœma , Mart. 2e sous-tribu. Euciroïdées. Spathe dres¬ sée, unicolore ou maculée ; spadice monoï¬ que, fétide. Étamines très serrées, éloignées des ovaires. Anthères presque sessiles et basifixes, s’ouvrant par une fente longitudi¬ nale. Fleurs stériles nombreuses. Stigmate sessile. Genres : Biarum , Schott; Arum, L. ; Typhonium , Schott; Sauromatum, Schott. 3e sous-tribu. Dracunculées. Spathe dres¬ sée, concolore ; spadice monoïque et fétide. 9 Etamines serrées et rapprochées des ovai¬ res. Anthères basifixes et presque sessiles , s’ouvrant par des pores. Fleurs stériles, peu nombreuses. Style manifeste. Genres : Bra- cunculus, Tournef.; Candarum, Reichenb.; Pythonium , Schott. 3e tribu. Calâdiées , Schott. Spathe tu¬ buleuse; spadice quelquefois appendiculé , portant des fleurs mâles supérieurement, et des fleurs femelles à sa base. Anthères sou¬ dées ou libres, à loges plongées dans un connectif épais et comme tronqué et pelté. Ovaire à une ou plusieurs loges. lre sous-tribu. Colocasiées , Schott. Spa¬ the à tube persistant ; spadice nu en partie ou en totalité. Anthères soudées. Ovaire à une ou quatre loges. Genres : Remusatia , Schott; Coiocasia , Ray; Caladium, Ven- ten. ; Peltandra , Ratines. ; Xanthosoma , Schott; Acontias , Schott; Syngonium, Schott; Denhamia, Schott. 2e sous -tribu. Philodendrées , Schott. Spathe persistante en totalité, fermée après la floraison ; spadice couvert de fleurs ser¬ rées. Anthères libres. Ovaire ayant de cinq à quinze loges pluri-ovulées. Ovules dressés, attachés à l’axe externe. Genre : Philo¬ dendron, Schott. 4e tribu. Anapouées, Schott. Spathe persistante; spadice couvert complètement de fleurs en partie mâles et en partie her¬ maphrodites. Fleurs neutres mêlées aux fleurs femelles. Anthères libres ou soudées , s’ouvrant par des pores. Ovaire à un petit nombre de loges. lre sous - tribu. Spathicarpées . Spathe persistante ; spadice augmenté de la partie inférieure de la spathe, portant les ovaires. Fleurs éloignées. Anthères soudées , à lo¬ ges plongées dans un connectif tronqué et pelté. Ovaire uniloculaire, contenant un seul ovule ascendant. Stigmate capitulé. Gen¬ res : Spathicarpa , ïiook. ; Bieffenbachia , Schott. 2e sous-tribu. Richardiées. Spathe per¬ sistante ; spadice libre , portant inférieure¬ ment des fleurs hermaphrodites et des fleurs mâles à sa partie supérieure. Ces fleurs sont très rapprochées ; leurs anthères sont libres et sessiles, à loges opposées, s’ouvrant par un pore terminal. Les ovaires sont à un pe¬ tit nombre de loges, contenant des ovules dressés ou attachés à l’axe. Genres : Iloma- lonema, Schott; Aglaonema , Schott; Ri- chardia, Kunth. IIe s.-ordre : HERMAPHRODITANTHÉES. Fleurs hermaphrodites. lre tribu. Callacées , Schott. Spathe persistante ou caduque ; spadice tout cou¬ vert de pistils et d’étamines nombreuses entremêlées. Filets des étamines plans; anthères attachées par leur partie moyen¬ ne. Connectif très petit; loges s’ouvrant par des valves. Ovaire pauciloculaire. Gen¬ res : Colla, L. ; Monstera, Adans .-,Scindap- SUS , Schott. 2e tribu. Orontiacêes, R. Brown. Spa¬ the persistante ou nulle; spadice couvert d’étamines et de pistils environnés d’un pé- rianthe formé de plusieurs écailles. Filets des étamines plans et opposés aux écailles; anthères attachées par leur partie moyenne. Connectif très petit. lre sous-tribu. Pothoïnées, Schott. Spa¬ the persistante; filaments plans et inclus. Stigmate sessile, correspondant aux écailles intérieures. Feuilles naissant en même temps que les fleurs. Genres : Pothos, L.; Lasia , Lour. ; Anthurium, Schott; Stathyphyl- lum , Schott. ARO ARO 148 2e sous-tribu. Dracontiées ’, S choit. Spa- the persistante ; filaments subulés, saillants. Stigmate porté par un style. Feuilles nais¬ sant après les fleurs. Genres : Dracontium , L. ; Symptocarpus, Salisb. 3e sous-tribu. Orontiées . Spathe nulle. Filaments plans et inclus. Stigmate obtus. Genre : Orontium, L. 5e tribu. Acorées. Spathe nulle ; spadice naissant des parties latérales de la feuille ; tout couvert de fleurs hermaphrodites. Fila» ments pians; anthères introrses , s’ouvrant en travers. Stigmate presque sessiîe. Ovaire à trois loges. Genres : Acorus , L. ; Gym- nostachys , R. Brown. (À. R.) *AROM ADEX DROIV, Blume, liijdr., 1. 1 , p. 10 ; Flor. Jav. , fasc. 19 , tab. 7 et 8 [jkpupv. , arôme ; cTivcf/sov, arbre), bot. pu. — Genre de la famille des Magnoliacées (tribu des Magnoliées, DC.). Suivant la description qu’en donne son auteur , il offre pour ca¬ ractères : Calice de 4 sépales verdâtres , fo¬ liacés, caducs. Corolle de 20 à 34 pétales pluri-sériés, étalés , disposés en ordre qua¬ ternaire : les intérieurs graduellement plus petits. Etamines au nombre de 60 à 70, plu- ri-sériées, très rapprochées , imbriquées en forme de cône étranglé au milieu , plus courtes que les pétales, recouvrant en par¬ tie le pistil; filets très courts,- anthères li¬ néaires, serrées, introrses, à appendice api- cilaire subulé. Gynophore claviforme. Ovai¬ res très nombreux, subquadrangulaires , 1- loculaires, 2-ovulés , complètement soudés. Styles terminaux, ascendants, courts, su¬ bulés , non persistants , papilleux à la sur¬ face antérieure. Syncarpe globuleux ou ovoïde, gros, presque ligneux, aréolé, sti- pité , caduc à la maturité , composé d’un très grand nombre de nucules 1-loculaires , 1-spermes, obpyramidaîes, polyèdres, se sé¬ parant finalement les uns des autres ( long¬ temps après la chute du fruit , par l’effet de la putréfaction) ; épicarpe subéreux ; méso¬ carpe ligneux ; endocarpe chartacé, luisant ; réceptacle commun claviforme , subéreux à la surface , ligneux en dedans , profondé¬ ment alvéolé. Graines par avortement soli¬ taires dans chaque loge (nucule) , horizon¬ tales, obovales, lenticulaires, arillées, enfon¬ cées chacune dans une alvéole du récepta¬ cle; arille rougeâtre, finalement membra¬ neux; tégument presque osseux, d’un brun noirâtre. Périspcrme huileux , blanchâtre. Embryon petit ; cotylédons courts , obtus 9 subfoliacés ; radicule cylindrique , obtuse * presque trois fois plus longue que les coty¬ lédons. — Arbre très élevé. Feuilles alter¬ nes , subdistiques, très entières, coriaces , courtement pétiolées ; stipules vertes , li¬ néaires , caduques. Fleurs grandes , très odorantes, blanchâtres, terminales, soli¬ taires, pédonculées, avant l’épanouissement enveloppées chacune dans une spathe mo- nophylle, coriace, caduque, insérée au som¬ met du pédoncule. Pédoncules fructifères latéraux (par le développement d’un nou¬ veau bourgeon). M. Blume n’a fait connaître qu’une seule espèce de ce genre ( A. ele- g ans ). Ce végétal croît dans les grandes forêts de Java , où on le pomme Kilung- lung et Kelatrang ; c’est , dit M. Blume , l’un des plus beaux arbres que l’on puisse voir , et qui fournit un bois de construction très solide ; parmi toutes les Magnoliacées de Java , son écorce est celle qui joint à l’a¬ mertume l’arome le plus agréable , et qui , par cette raison, doit être employée de préfé¬ rence comme stomachique ; les feuilles sont aromatiques et à peine amères. (Sp.) * AROMADEXDROX, Andrews, [non Blume ) ( apoùfjix , arôme ; d'svfyov , arbre ). bot. pu. — Synonyme du genre Eucaly¬ ptus •, de la famille des Myrtacées. (Sp.) *AROMARÎA. bot. pïï. — Section éta¬ blie par M. Bentham [Labiat. , p. 51) dans le genre Coleus, Loureir. (de la famille des Labiées) , et qu’il caractérise comme il suit : Calice fructifère à peine décliné , à gorge imberbe. Faux-verticilles denses, subglobu¬ leux, multiflores. (Sp.) AROMATES. Aroma ( , par¬ fum ). chim. — On donne ce nom à toutes les substances douées d’une odeur suave, et employées soit comme médicaments, soit comme condiments , soit comme cosméti¬ ques. Les Aromates, tirés spécialement des végétaux, doivent leur parfum à des huiles essentielles , à des résines, et quelquefois à de l’acide benzoïque. Les pays chauds sont la patrie des Aromates ; c’est de là que nous viennent le Poivre , le Girofle , la Cannelle , la Muscade , la Vanille, etc. L’Anis , le Fe¬ nouil , l’Aneth, la Coriandre, leCarvi, sont également des Aromates de nos pays; mais leur odeur est moins pénétrante, et leur ARO 149 ARO parfum a moins de suavité. Les propriétés des Aromates sont d’être excitants et anti¬ spasmodiques ; leur saveur est ordinaire¬ ment chaude , piquante , et souvent même amère. (G. d’G.) AROMATITE (upupx, parfum), min. (Pline ). — Pierre précieuse que l’on trou¬ vait en Arabie et en Égypte , et qui passait pour avoir l’odeur de la Myrrhe. Il est dif¬ ficile de dire ce que ce pouvait être. (Del.) AROME ( K/îûoyUK , parfum), chim. — Émanations subtiles, invisibles, qui s’échap¬ pent de tous les corps odorants. On croyait autrefois que l’ Arôme existait dans les plan¬ tes comme un principe particulier ; on pen¬ se généralement aujourd’hui qu’il n’est que le résultat de la vaporisation du corps odo¬ rant lui-même, et que beaucoup de substan¬ ces différentes , telles qu’un extrait , une huile , une résine, constituent les divers arô¬ mes végétaux. L’Arome est susceptible de se fixer, au moins pour un temps, dans l’eau ou d’autres liquides qui lui servent de véhi¬ cule : les eaux aromatiques s’obtiennent par la distillation ou la simple imprégnation. (Del.) * AROMIA ( 'àpoifj.v. , parfum ). ins. — ! Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longicornes , tribu des Cérambycins , établi par M. Serville, et adopté par M. De- jean, ainsi que par M. Mulsant, qui, dans son Histoire naturelle des Coléoptères de France, p. 36, en formule les caractères ainsi qu’il suit : Prothorax inégal, mais sans rugosités sur sa zone médiane; armé de chaque côté d’un tubercule épineux. Man¬ dibules faiblement dentées au côté interne, inerme extérieurement dans les deux sexes. Palpes renflésjers^’extrémité , à dernier ar¬ ticle obtriangulaire , aussi long que tous les précédents réunis. Antennes glabres ; élytres presque planes, flexibles, non arron¬ dies à l’angle suturai. M. Dejean , dans son dernier Catalogue, rapporte à ce genre six espèces, parmi les¬ quelles nous citerons seulement : 1° le Ce- rambyx moschatus de Fabr., ou Capricorne à odeur de rose de Geoffroy ; cette espèce exhale en effet cette odeur, qui augmente à l’époque de l’accouplement ; 2° \eCerambyx ambrosiacus de Steven, qui a la même pro¬ priété. La première est répandue dans toute l’Europe , et se repose sur les saules; la se¬ conde ne se trouve que dans les parties mé¬ ridionales de cette partie du globe et en Orient. (D. et C.) A RO Al) E. ois. — Synon. vulgaire de 1 'Hirondelle de fenêtre. (C. d’O.) AROADE. Avicula (diminutif (T Avis, oiseau ). moll. — Cuvier a toujours con¬ servé au genre Avicula de Bruguière le nom français d’Aronde, qui n’a été adopté par personne, tandis que celui d’Avicule est en usage dans tous les ouvrages de Conchylio¬ logie. Voy. at ici le. (Desh.) AROADELLE ou HAROADELLE. ois. — Noms de l’Hirondelle en vieux lan¬ gage français. (C. d’O.) AROAGAAA ( nom vernaculaire ) , Pers., Enchir. bot. fh. — Syn. du genre Haronga, Petit-Thou., de la famille des Hypérieacées. (Sp.) AROATIA , Pers. Enchir. , t. II , p. 39. — Spach, Hist. des plant, phan., t. II , p. 87. — Pyri sectio Adenorachis, Sering. in de Cand., Prodr., vol. II, p. 637. ( âpojvlx , plante qu’on croit être le Néflier ). bot. pii. — Genre de la famille des Pomacées (Ro- sacées-Pomacées, Juss.) , auquel nous avons assigné les caractères suivants: Calice cyathi- forme , 5-denté ; dents dressées pendant la floraison, finalement charnues, rabattues en dedans. Pétales 5, courtement onguiculés, orbiculaires , imberbes , réfléchis. Étamines divergentes, aussi longues que les pétales. Styles 5, libres , laineux à la base ; stigma¬ tes petits , capitellés. Fruit 5-locuîaire, om¬ biliqué aux deux bouts; endocarpe mem- branacé. — Petits arbres ou arbrisseaux. Feuilles indivisées , courtement pétiolées (rarement pennatifides ou lyrées, longue¬ ment pétiolées) , crénelées ; crénelures or¬ dinairement terminées en glandule mucro- niforme ; côte glanduleuse en dessus ; ner¬ vures fines, ordinairement curvilignes. Sti¬ pules petites, caduques. Ramules florifères plus ou moins allongés , latéraux et termi¬ naux. Fleurs petites , disposées en cymes ou en corymbes. Corolle blanche. — Ce g. appartient à l’Amérique septentrionale; on en connaît environ 10 espèces , dont plu¬ sieurs se cultivent comme arbrisseaux d’or¬ nement ; les plus notables sont VA. sorbi - folia Spach ( Cratœgus sorbifolia Desfont., Pyrus spuria Lindl. , Eot.Reg., tab. 1196; 150 ARQ Pyrus sorbifolia Wats., Dendr. Prit, tab. 53); VA. densiflora Spach ( Cratœgus ar- butifolia Desfont. , Pyrus alpina Willd. ) , et VA. pyrifolia Pers. ( Cratœgus pyrifo- lia Lamk. ) , auquel VA. glabrescens Spach , l’A. arbutifolia Lindl. , et VA. floribunda Lindl., doivent être rapportées comme varié¬ tés. (Sp.) * A ROXICEM (par opposition à Doro¬ nicum). bot. pu. — Ce genre, formé aux dépens de plusieurs espèces de Doronicum, s’en distingue par ses fruits munis d’une aigrette composée de plusieurs rangées de soies dans les fleurs du disque, et ordinaire¬ ment d’une seule rangée dans celles qui for¬ ment le rayon. Ce genre se trouve , par ces caractères intermédiaires , entre les Arnica et Doronicum. (J. D.) *AROMQEE . Âruncus, Seringe (mDC. , Prodr., II , sub Spirœa). bot. piï. —-Sous- genre de la famille des Rosacées, fondé sur le Spirœa Âruncus L. (vulgairement Reine des prés ) , et offrant pour caractères essen¬ tiels : Fleurs, par avortement dioïques. Ovaires 5, disjoints, réfléchis après la florai¬ son. Disque épaissi en forme d’annule à la gorge du calice. Inflorescence paniculée, composée de grappes spiciformes. Feuilles décomposées, point stipulées. (Sp.) AROSPE RMEM , Scop. faute typo¬ graphique. Voy. UROSPERMUM et ARNO- POGON. (J. D.) * AROTES [àpàz-t )ç, laboureur), ins. — - M. Gravenhorst ( Ichneumonol.) a ainsi nommé une division du genre Banchus , qui est principalement caractérisée par des ai¬ les, ne présentant point de seconde cellule cubitale, et par l’abdomen, subpédoneulé , ayant son extrémité comprimée et la ta¬ rière des femelles assez longue. Une des espèces les plus communes de cette division est le Banchus ( Arotes) albicinctus Grav., du Portugal. (Bl.) *AROTONT. bot. pii. — L’un des genres dans lesquels Necker distribuait les nom¬ breuses esp. de Croton , et qui , d’après ses caractères , doit y rentrer. Ce nom semble avoir été formé par consonnance. (Ad. J.) AROENA , Aubl. (nom caraïbe), bot. pii. — Syn. du genre Dialium , de la fa¬ mille des Légumineuses. (Sp.) AROUSSE ou ARROUFLE. bot. ph.— Nom donné, en Auvergne, à VErvum ÂRP hirsutum et à plusieurs autres espèces de graines légumineuses. (C. d’O.) ARP ACTES ( <*/?.« «xrr, s 7 ravisseur ; il faudrait écrire Harpactus). ins. — Jurine (. Nouvelle Méth. pour classer les Hymen.) applique cette dénomination à un g. de la famille des Crabroniens, de l’ordre des Hy¬ ménoptères , tout à fait analogue au genre Gorytes de Latreille. Voy. ce mot. (Bl.) * ARPEDI EM ( &pn&$&v , petite corde?). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Omali- nes, établi par M. Erichson ( Généra et Spe- cies Staphylinorum, p. 858), qui lui donne pour caractères essentiels : Mandibules mu- tiques ; mâchoires membraneuses. Palpes maxillaires ayant leur dernier article égal au pénultième. Jambes nautiques. Tarses pos¬ térieurs ayant leur premier article allongé. Il y rapporte quatre espèces , dont nous ne citerons qu’une seule, VA. quadrum (Oma- Hum quadrum Grav.) , qui se trouve en Al¬ lemagne, en France et en Suède. Les Arpe- dium ont presque le port de VOmalium flo¬ rale; mais, parla forme du corselet, ils se rapprochent davantage des Acidotes. Ces insectes se tiennent sous les pierres et sous les écorces. ( D.) ARPEXTEER. ois. — Nom vulgaire du grand Pluvier ( Charadrius œdicnemus L. ). (C. D’O.) ARPEATEESES , ou GÉOMȬ TRES. ins. — On nomme ainsi certaines Chenilles qui , au lieu de marcher en ram¬ pant et par ondulations, font de grands pas d’égale longueur, qui leur donnent l’air de mesurerde terrain qu’elles parcourent. Cette allure leur vient de ce qu’elles n’ont de pattes qu’aux deux extrémités de leur corps, ce qui les oblige à rapprocher ces deux extrémités, en élevant en arc la partie intermédiaire à chaque pas qu’elles font. Comme toutes les autres Chenilles , elles ont six pattes écail¬ leuses attachées par paire aux trois premiers anneaux; mais, chez elles, le nombre des membraneuses se réduit à quatre, dont deux anales et deux attachées au dixième an¬ neau. Ces Chenilles sont généralement lisses, d’une consistance ferme, minces, allongées, cylindriques, et beaucoup d’entre elles ont sur le dos et sur les côtés des verrues ou des tubercules en forme de nœuds ou de bourgeons; ce qui, joint à leur couleur de ARP ARR 151 bois ou d’écorce, les fait ressembler aux pe¬ tites branches sur lesquelles elles se tien¬ nent de préférence dans l’état de repos, afin d’échapper, par cette ressemblance, à la vue de leurs ennemis. Fixées alors seulement par leurs pattes de derrière, les unes élèvent leur corps verticalement, et se tiennent rai¬ des, dans une position linéaire , qui leur a mérité le nom d’Arpenteuses en bâton ; les autres prennent les attitudes les plus bizar¬ res, car on en voit dont le corps est en arc, en zigzag, etc., et toutes restent ainsi im¬ mobiles des heures entières , ce qui suppose chez ces petits animaux une force muscu¬ laire qui surpasse l’imagination. Toutes les Chenilles arpenteuses produisent des Lépi¬ doptères nocturnes qui appartiennent à la tribu des Phalénites. Voy. ce mot. (D.) ARPEPÏIORUS (fymi, faux ; o'S«ov, cosse , gousse), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses , sous-ordre des Papilionacées, tribu des Hé- dysarées , BC. , compris par Linné dans son genre Ornithopus. Les caractères essen¬ tiels en sont : Calice tubuleux, 5-denté, point bractéolé; dents presque égales. Co¬ rolle à carène minime , comprimée. Étami¬ nes diadelphes (9 et 1). Légume subcylin¬ drique, à articles nombreux, 1-spermes, in¬ déhiscents, cylindracés , tronqués aux deux bouts. —-Herbes annuelles; feuilles impari- pennées ; stipules nulles , ou soudées en écaille oppositifoliée, 2-dentée; fleurs jaunes, disposées en capitules dépourvus de brac¬ tées foliacées. M. deCandolle (Le.) rapporte à ce genre quatre espèces; mais, suivant M. Koch ( Deutschl . Flora, vol. Y, p. 204) , l’A. ebracteatum DC. ( Ornithopus lœvi- ART ART 175 gains Smith ; — Ornithopus ebracteaius Brotero ; — Ornithopus exstipulatus Tho- re) est la seule qui y appartienne réelle¬ ment ; tandis que les trois autres doivent être transférées aux genres Coronilla et Hippo- crépis. (Sp). ARTIIROLOBUS, Andrz. , msc. ( ’àp- 6povf articulation; gousse), bot. pii. — Syn. du genre Rapistrum, Bcerh. , de la famille des Crucifères. (Sp.) ARTHROLOBUS, Stev. msc. ; non An¬ drz. {üpOpo'j, articulation; ioSo'*, gousse). bot. ph. — Syn. du genre Sterigma , DC., de la famille des Crucifères. (Sp.) *ARTHROMACRA (upOpov, article; fxxxpéç, grand ). ins. — Genre de Coléoptè¬ res hétéromères, famille des Hélopiens, éta¬ bli par M. Kirby ( Fauna borealis ameri- cana, page 238, année 1837), aux dépens de son genre Stenochia, d’après une seule es¬ pèce trouvée au Canada, et qu’il nomme A. donacioides , à cause de sa ressemblance avec une Donacie. Ce genre est le même que celui créé par Latreille sous le nom de Statyra . Voy. ce mot. (D. et C.) * ARTHRONTARÏA (’dpQpcv, article; àpix, frêne? ). bot. cr. — Nom donné par M. Fries [Syst. orb. Veget. , p. 282) â des taches lichénoïdes , réticulées , noirâtres , qu’on observe sur l’écorce lisse de certains arbres, sur le Frêne, par exemple. L’auteur les compare hVOpegrapha crassa DC., qui est un véritable Lichen, tandis que l’absen¬ ce des thèques, dans la production dont il est question, doit la faire rayer du catalogue des végétaux. (C. M.) * A R T 1 1 R O N E A I T S {üpdpo-j, articula¬ tion ; npx, chaîne), annél. — Genre non décrit d’Annélides, voisin des Sangsues et de la même famille qu’elles , signalé sans de¬ scription par M. Rafinesque ( Analyse de la nature , p. 133). (P. G.) ARTIIRONÏE. Arthronia. bot. cr. — Voyez ARTIIONIA. (C. M.) * ARTHROPII Y LLEM , Blume ( &p- dpov , articulation ; ?ûMov , feuille ). bot. pii. — Genre de la famille des Araliacées ; son auteur ( Bijdr . 878) en donne les ca¬ ractères suivants : Limbe calicinal supère , court, obscurément 5-denté. Pétales 5, in¬ sérés au bord d’un disque épigyne. Étami¬ nes 5. Ovaire 1-loculaire, 1-ovulé. Style très court ; stigmate simple , obtus. Baie 1- sperme, couronnée. — Arbrisseaux (de Java) inermes. Feuilles 2-pennées, ou irn- paripennées , ou ternées ; folioles très en¬ tières. Inflorescence en ombelles pétiolaires, composées. On en connaît trois espèces. (Sp.) ARTHROPODE. Arthrapodium ( a p- Opov , articulation ; iroîî$, ofoi, pied), bot. pii. — Genre formé par R. Brown {Prodr. 276), et ainsi caractérisé : Périgone corollacé , 6- partite ; à segments étalés , dont les 3 inté¬ rieurs ondulés ou frangés sur les bords. Eta¬ mines 6 , insérées à la base du périgone , à filaments barbus. Ovaire 3-loculaire, à ovu¬ les nombreux. Style filiforme, à stigmate hispidule. Capsule membranacée, subglobu¬ leuse , 3-loculaire, loculicide-3-valve. Grai¬ nes subanguleuses , peu nombreuses , à om¬ bilic nu. Embryon courbe. — Il renferme environ une douzaine de plantes herbacées ou àpeinesuffrutesceetes, appartenant tou¬ tes à l’Australasie. Elles sont glabres ; à ra¬ cines composées de fibres épaisses, fascicu- lées, ou de bulbes pédicellés; à feuilles li¬ néaires ou ovales-lancéolées-atténuées, flas¬ ques ; à inflorescence en grappes lâches ; pédicelles agrégés ou solitaires, articulés au milieu ( undè nomen ); à fleurs pendantes, dont le périgone connivent après l’anthèse, et bientôt circoncis au dessous de sa base , qui persiste en forme de coupe. Bien que ce genre soit encore incomplètement détermi¬ né, ces derniers caractères le distinguent suffisamment du genre Antheric ( Voy. ce mot) , dont il est très voisin. On en cultive dans les jardins sept ou huit espèces, dont la plus remarquable est VA. cirrhatum R. B., de la Nouvelle-Zélande. (C. L.) * ARTI1ROPOGONL Arthropogon (jkp- Opov , articulation ; m iywv , barbe ). bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Andropogonées, établi par le pro¬ fesseur Nees d’Esenbeck ( in Mart. Gram. Bras. 2, p. 320). Les épillets sont tous sem¬ blables, pédicellés et biflores, articulés sur leur pédoncule, environnés à leur base par des poils mous. Les fleurs sont mutiques : l’inférieure est mâle, la supérieure est her¬ maphrodite. Les écailles sont un peu coria¬ ces ; l’inférieure est subulée , la supérieure naviculaire et carénée , bifide à son som¬ met et terminée par une arête courte. Les paillettes sont minces et hyalines ; l’infé- 176 ART ART rieure, dans la fleur mâle, est papyracée. Les étamines sont au nombre de trois. L’ovaire est glabre ; les stigmates sont plumeux et à poils simples. Les paléoles sont glabres et dolabriformes. Le fruit est glabre et nu.— Ce genre ne se compose que d’une seule es¬ pèce , Arthropogon villosus Nees ab Esenb., I. c., Kunth [Gram. II, p. 573, t. 200). C’est une graminée vivace originaire du Brésil. Ses chaumes sont touffus; ses feuilles sont linéaires-lancéolées ; ses fleurs sont en pa- nicule simple. Ce genre est voisin du genre Neurachne, Brown. Il en diffère par ses écailles soyeuses à leur base, et par son in¬ florescence. (A. R.) ARTHROPSES. Arthtropsia (ZpQpo'j, articulation; o|ts, apparence ). zool. — Nom donné par M. Rafinesque dans son Analyse de la Nature , p. 156 , à la sous-fa¬ mille des Dermopsia, qui comprend les Isis et autres Coralliens articulés. (P. G.) * ARTHROPTERUS (apOpov , membre, article; n?épv%, aile), ins. — Genre de Coléo¬ ptères tétramères, famille des Xylophages, tribu des Paussides, établi par Mac Leay aux dépens du g. Cerapterus de Swederus (11- lustr. of the zoology of South Africa, etc., p. 75, tab. 4, fîg. a), et modifié, depuis, par M. Westwood (the Entomolog. Magaz ., p. 503) , qui le caractérise ainsi : Tête plus étroite que le corselet ; celui-ci presque carré. Antennes renflées à dernier article F médiocre. Elytres étroites, plus courtes que l’abdomen ; tibias armés de 2 épines à l’ex¬ trémité, avec l’angle externe très aigu. — Le typedeceg. est le Cerapt. Macleayi de Donovan , espèce de la Nouvelle-Hollande, figurée dans le premier des deux ouvra¬ ges précités, ainsi que dans le vol. II, 2e par¬ tie des Trans. de la Soc. ent. de Londres ( p. 95, pl. 10, fig. 7) ; mais nous devons dire ici que ces deux figures, qui diffèrent notable¬ ment entre elles par la forme du corselet , ne s’accordent guère avec les caractères gé¬ nériques de M. Westwood quant aux an¬ tennes , dont le premier article, dit-il, est médiocre, tandis que les deux figures le re¬ présentent très volumineux. N’ayant pas vu l’espèce en nature’, nous ne pouvons dire de quel côté est l’inexactitude. (D.) * ARTHROST ACH Y A (fyfyov, arti¬ culation; Gzixvç, épi), bot. ph. — Fa¬ mille des Graminées. La plante désignée | par le professeur Lînk (Hort. berol., I, p, 151) sous le nom d'Artlirostachya coarc - tata est VAvena coarctata de Desfontaines (Cat. 1829, p. 22), et appartient réellement au genre Avena. Yoy. avoine. (A. R.) ARTHROSTEMMA. bot. ph. — Voyez ARTIIROSTEMA. (C. D’O.) * ARTIIROSTEMA , D. Don , in Mem. Wern. Soc., t. IV, p. 292. — De Cand., Prodr., t. III, p. 135 ( apBpov , arti¬ culation; crzvjfj-x. , étamine ), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées (tri¬ bu des Mélastomées, s.-tribu des Osbéckiées, DG. ) , auquel M. de Candolle assigne les caractères suivants : Tube calicinal turbiné ou campanulé, souvent poilu , ou sétifère , ou écailleux, à 4 lobes lancéolés, persistants ; interstices des lobes inappendiculés. Péta¬ les 4. Étamines 8 ; filets glabres. Anthères oblongues, s’ouvrant au sommet par un seul pore ; connectif allongé , 2-auriculé à la base. Ovaire sétifère au sommet. Capsule 4-loculaire. Graines cochléariformes , à hile orbiculaire , basilaire. — Herbes ou sous- arbrisseaux. M. de Candolle rapporte à ce genre 25 espèces, toutes indigènes de l’A¬ mérique méridionale , et qu’il groupe sous cinq sections ou sous-genres, savoir : Chœ - topetalum, Brachyotum, Ladanopsis, Trij furcarium et Monochœtum ( Voy. ces mots). De même que la plupart des autres Mé¬ lastomacées , les Arthrostèmes se font re¬ marquer par l’élégance de leurs fleurs ; aussi en cultive t-on plusieurs espèces comme plantes d’ornement de serre ; les plus nota¬ bles sont : VA. versicolor DC. ( Rliexia versicolor Bot. Reg., tab. 1066) , et VA. ni- tida Hook. (Bot. Mag., tab. 3142). (Sp). * ART HR OSTEXU S (ocpSpov, membre, article; arevfe, étroit), ins. — Genre de Co¬ léoptères , section des tétramères , famille des Curculionides, division des Cryptorhyn- chides, 'établi par Schœnherr, qui y rapporte trois espèces’, dont deux nommées par lui A. spadiceus et A. cinereus , et la troisième A. fullo par Boeber. Cette dernière provient du bord oriental de la mer Caspienne. Ces insectes ont le corps ovale-oblong^vonvexe, squammeux , ailé ; ils sont de grandeur moyenne , et ont le faciès des Èrirhines. (D. et C.) *ARTIÏROS TIGMA, Endl. (Gen. PL, ART 177 p. 337 , sub Petrophila) («/jô^ov , articula¬ tion ; o-rtyua , stigmate ). bot. ph. — Sec¬ tion du genre Petrophila, R. Br. (de la fa¬ mille des Protéacées ), comprenant les es¬ pèces à stigmate articulé (l’article inférieur glabre, anguleux; le supérieur cotonneux), et à feuilles filiformes , indivisées. (Sp.) * ARTÏIROSTYLÉES (fyfyov, join¬ ture; c -Z toc, style), bot. ph. — M. Dumor- tier a donné ce nom à sa quatrième série des Synanthérées , comprenant les Cardua- cées dont le style offre, sous les deux bran¬ ches, une sorte de renflement ou d’articu¬ lation. (J. D.) ARTHROSTYLIS (fyfl/aev, articu¬ lation; azviïç, petit style), bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées , établi par R. Brown ( Prodr ., 1. 1, p. 229) pour une plante dépourvue de feuilles , Arthrostylis aphyl- la , qui croît à la Nouvelle-Hollande. Ses fleurs sont réunies en un capitule simple , environné d’un involucre formé de trois à quatre folioles courtes et subulées. Les épil- lets sont uniflores , composés d’écailles im¬ briquées. Les organes sexuels ne sont pas environnés de soies hypogynes. L’ovaire est surmonté d’un style subulé , triangulaire , articulé avec son sommet, et, par conséquent, caduc ; il est terminé par trois stigmates subulés. Le fruit est un akène triangulaire) Ce genre est très voisin des genres Abild- gaardia et Rhynchospora. Il diffère du premier par ses épillets uniflores et ses chau¬ mes dépourvus de feuilles ; du second par son style caduc et l’absence des soies hypo¬ gynes. (A. R.) *A RTH R OTOM A (apOpov, article ; t o- //.vi, section), bot. cr. (Phycées.) — Genre établi par M. Corda dans le Reitrage du docteur Weitenweber, 1840, 5e partie, et rapproché par lui des Gaillonella, dont il diffère complètement par la nature non si¬ liceuse des enveloppes de ses espèces. Nous croyons qu’il se rapprocherait plutôt des Conjuguées , ou , tout au plus , des Desmi- diées filamenteuses. Voici les caractères gé¬ nériques présentés par l’auteur : Articles mous , unis ou rarement biloculaires , rap¬ prochés en séries filamenteuses , longues , flexibles et simples ; enveloppe générale lis¬ se, anguleuse, cylindrique, quelquefois com¬ primée ; endochrome granuleux ou en ban¬ des transverses non rayonnantes, j ART Quatre espèces sont décrites et figurées par M. Corda ; la première , VArtlir. lenti - gerum Cord., rappelle certaines formes du Desmidium mucosum Bréb. (Bréb.) * ARTHROZAMIA. bot. -Reichen- bach, dans son Conspectm regni vegetabilis , a donné ce nom à un g. séparé des Zamia, qui, d’après le caractère qu’il a signalé comme le distinguant des vrais Zamia , savoir, les anthères couvrant toute la face inférieure des écailles des cônes mâles, doit renfermer les espèces africaines de Zamia dont Leh- mann a , depuis , formé le genre Encepha- lartos. Endlicher, dans son Généra, cite cependant à tort ce nom comme synonyme des vrais Zamia américains. (Ad. B.) * ARTHRURUS ( üpdpov, articulation; o\>pk, queue), helm.— M. Rafinesque ( Ana¬ lyse de la nature ) nomme ainsi un genre de Gordius ou Dragonneaux ; mais il ne le décrit pas. (P. G.) ARTIBEUS , Leach. mam. — Voyez PHYLLOSTOME. (A. DE Q.) * ARTICERUS [àp nos, entier; x.èpx$ , corne), iins. — Genre de Coléoptères di¬ mères , famille des Psélaphiens , créé par Dalman, et adopté par M. Aubé ( Mono - graphia Pselaphiorum, etc., p. 63), qui lui donne les caractères suivants: Antennes di¬ rigées en avant; massue allongée, cylindri¬ que , sans articles distincts , tronquée à l’extrémité. Yeux latéraux, distincts, sail¬ lants. Habitus du genre Claviger. Bouche fermée. Demi-élytres ; abdomen grand , bordé. Ce genre remarquable , qui doit être pla¬ cé à la fin des Coléoptères, dit Dalman, est très voisin des Clavigères-, cependant on ne peut s’empêcher de l’en séparer , à cause de la massue de ses antennes, qui est d’une seule pièce ; du moins les articles en sont si bien joints , qu’il est impossible de les distinguer, tandis que les antennes des Clavigères se composent de six articles iné¬ gaux , bien distincts. D’un autre côté , les yeux sont très visibles , et placés de chaque côté de la tête dans le genre Articère , au lieu que dans le genre Clavigère ils sont tellement oblitérés, que MM. Millier et Au¬ bé n’ont jamais pu parvenir à en découvrir les rudiments. Le genre Articère est fondé sur une seule espèce nommée par Dalman A. armatus, et 12 T. II. 178 ART ART décrite et figurée par lui d’après deux in¬ dividus renfermés dans un morceau de co¬ pal ( Dalman , om Jnsect innés , i copcil , p. 23, tab. 4, fig. 12). (D. et C.) * ARTICHAUT. Cinar a Scoly mus. bot. pu. — Ce genre appartient à la famille des Composées, tribu des Cinarées ou Floscu- leuses de Tournefort. Des capitules horno- games; un involucre ovoïde , formé d’é- cailles coriaces, imbriquées, apprimées, sur¬ montées d’un large appendice obtus ou spi- nescent, étalé ou réfléchi : celui des écail¬ les extérieures légèrement coriace; celui des écailles intérieures presque scarieux; co¬ rolle ringenle, tubuleuse, très inégalement divisée en 5 lobes linéaires ; tube recour¬ bé ; étamines à filets papilleux , terminées par des appendices basilaires courts et su- bulés; stigmates très longs, filiformes, ob¬ tus, soudés jusqu’au sommet ; fruits presque osseux , oblongs , subtétragoncs , finement striés sur une face , gibbeux sur le côté op¬ posé , et munis inférieurement d’une aréo¬ le basilaire centrale , assez grande , couron¬ nés par une aigrette pluri-sériée , plumeuse, dont les soies sont soudées à la base en un anneau corné et caduc à la maturité ; ré¬ ceptacle charnu, couvert de fîmbrilles subu- lées très ténues, qu’on désigne communé¬ ment sous le nom de foin ; tels sont les ca¬ ractères assignés au genre Cinara , dont l’Artichaut , suivant certains auteurs , sem¬ ble n’être qu’une race obtenue du Car¬ don. Le g. Cinara compte environ 6 ou 7 es¬ pèces ; nous n’aurons à nous occuper ici que du C. Scolymus (Artichaut) et C. Cardun- culus (Cardon). L’étymologie du mot Artichaut est fort obscure. M. de Theis la fait dériver de deux mots celtiques, art , épine , et chaulx , chou, chou épineux ; mais on trouve dans Tral- lien cette plante désignée sous le nom grec de âfiTvztxÿ, dont on aura fait en italien Ar- ticoca, et plus tard Artichaut, sous lequel elle est généralement connue. C’est probablement à l’Artichaut , ou cer¬ tainement à une Cynarée ou Cardon qu’il faut rapporter le xâxros de Théophraste, dans les feuilles épineuses de laquelle quel¬ ques commentateurs de l’époque de la re¬ naissance ont cru reconnaître le Cactus Opun¬ tia. Plus tard on en a conclu que la Figue dinde était connue en Europe long-temps avant la decouverte de l’Amérique , quoi¬ qu’il ne soit fait mention d’une plante aussi remarquable dans aucune des relations des croisés. Cependant, en rapportant l’Arti¬ chaut au xixToç, je dois faire observer que Théophraste attribue à sa plante des tiges rampantes : « Statim à radice caules repen¬ tes in terram mittit , folio lato atque spi- noso.... caules vocant cactos », caract. qui ne se trouve ni dans l’une ni dans l’autre espèce cultivée, mais qui pourrait conve¬ nir à certains Atractylis ( A. gummifera Desf. ), dont les Arabes mangent encore aujourd’hui les racines ou les tiges rampan¬ tes et souterraines. Enfin les noms de Cinara et de 2 xo),u//.os, as¬ sociés à tort par Dioscorides pour désigner la seule plante qui nous occupe, ont encore donné lieu à une autre confusion. On a cru qu’on mangeait les racines et le réceptacle des fleurs d’une seule et même plante « edulis tum radix tum floris basis ipsa » , ce qui est faux. On cultive dans quelques provinces mé¬ ridionales le Scolymus hispanicus pour en manger les racines comme celles de la Scorso¬ nère ; mais il est évident qu’on n’a jamais pu tirer parti de ses réceptacles , ni des raci¬ nes de Cardon ou d’Artichaut, pour en faire un légume. Le Cinara et le Scolymus sont deux genres parfaitement distincts. L’épi¬ thète de Scolymus ajoutée au nom de Cina¬ ra servait uniquement à indiquer la res¬ semblance entre les feuilles et le port de ces deux plantes. Quant au nom de Cinara , il provient, suivant Columelle, qui nous a laissé une de¬ scription excellente de l’Artichaut ou du Car¬ don (liv. 10), de la coutume où l’on était de le fumer avec de la cendre : « à cinere quo stercorari amat » ; coutume encore recom¬ mandée au 16e siècle, mais dans un autre but, r par Ch. Etienne dans sa Maison rustique : «La cendre de figuier répandue autour des plantes , dit-il, est très propre à écarter les rats ou les souris, qui causent de grands dom¬ mages aux artichautières. » Or, il est clair que l’emploi de la cendre de Figuier ne peut avoir lieu dans les climats septentrionaux , r et que Ch. Etienne a emprunté sa recom¬ mandation à quelques cultivateurs italiens. Sous le Bas-Empire, les traducteurs chan¬ gèrent l’orthographe latine de Cinara en cel- ART ART 179 le d eCynara, le faisant dériver de xüwv , xuvo's, chien ; et c’est ainsi qu’on le trouve écrit dans le traité De alimentis, de Galien, médecin de Marc-Àurèle, et dans la plupart des commentateurs de la renaissance. J’ignore à quelle époque précise la cultu¬ re de l’Artichaut s’est introduite en France. Vincent de Beauvais , qui nous a laissé des détails sur les plantes alimentaires le plus généralement cultivées au 15e siècle, n’en fait mention nulle part. Ce qu’il dit du Car- duus ne peut se rapporter à l’Artichaut , quoiqu’il ait évidemment emprunté aux an¬ ciens une partie des renseignements qu’il donne au sujet de la culture de ce dernier. Ch. Étienne, en 1564, n’en cite qu’une seule espèce , tandis qu’à peu près à la même épo¬ que Lobel et Bauhin décrivent plusieurs des races ou espèces que nous cultivons en¬ core de nos jours. Suivant quelques auteurs, l’Artichaut ne serait qu’une race obtenue de culture et is¬ sue du Cardon, qui seul , jusqu’à ce jour , semble avoir été trouvé à l’état sauvage. Aussi, comme les Cinara font partie d’un groupe dont les espèces, sans exception, sont originaires du bassin méditerranéen , nous pouvons être disposé d’avance à adop¬ ter l’opinion qui fait provenir celle qui nous occupe de la môme patrie que ses congénè¬ res. Ciusius , dont le témoignage ne peut être révoqué en doute, assure avoir rencontré le Cardon, à l’état sauvage, dans les plaines incultes du midi de l’Espagne, du Portu¬ gal , et surtout aux bords du Guadiana. M. Boissier l’a recueilli en Andalousie, où il est connu sous le nom d’Alcarcil ou Al- calcile, qui semble déceler une origine a- rabe. Enfin on indique également en Sicile et en France, aux environs de Montpellier , une plante congénère qui porte le nom de Car- (lonette ou Cardonnetta. Si l’on ne peut rapporter à la culture, d’u¬ ne manière certaine, l’origine de l’Artichaut, il nous est du moins possible de lui attri¬ buer, en toute confiance , la naissance des diverses variétés que les deux races de nos jardins nous y présentent. On en compte aujourd’hui six variétés dont les plus esti¬ mées sont : 1° V Artichaut vert ou commun , cultivé de préférence dans nos départements du Nord; il faut lui rapporter la sous - variété connue sous le nom d’A. de Laon , plus grosse et à écailles larges et ouvertes, et celle de Bre¬ tagne ou Camus, à écailles obtuses, très peu ouvertes. 2° Le Violet , fruit plus allongé; écailles d’une teinte violette à la pointe. 3° Le Rouge, moins gros que le précédent, en forme de pomme ; écailles extérieures d’un rouge pourpre. 4° Le Blanc, espèce délica¬ te et par cela même peu cultivée. Quant au Cardon, on n’en cultive que deux variétés : le C. d’Espagne, dépourvu d’é¬ pines, moins haut et moins étalé que le C. de Tours, préféré au précédent , malgré les épines dont il est armé, parce qu’il est moins sujet à monter. L’Artichaut craint les gelées des climats septentrionaux. Comme il a de grosses et lon¬ gues racines, il lui faut une terre profonde et meuble. On le multiplie de graines ou d’œilletons. La propagation par semences n’est usitée que dans le cas où les anciennes plantes ont péri par accident. En hiver, on le protège en le buttant, après avoir coupé les tiges rez terre, et avoir rapproché les feuil¬ les, auxquelles on ne laisse qu’une longueur d’un pied environ. Si les gelées augmentent, on couvre la butte de litière ou de feuilles. Les Cardons se cultivent à peu près de mê¬ me ; seulement , il faut les arroser davanta¬ ge , et les faire blanchir quand ils ont ac¬ quis une certaine taille. A cet effet, on rap¬ proche les feuilles, on les lie , on les enve¬ loppe de paille; et, trois semaines après l’opération, ils sont bons à manger. An¬ ciennement, on servait ces feuilles ainsi blanchies crues et assaisonnées de poivre et de sel: « foliorum pediculi abruti, candi- di , à cute emundati, hyeme crudi , cum sale et pipere , m cibos veniunt ( Bauji., Pinax ) ». De nos jours , le Cardon , transporté aux environs de Montevideo, s’y est tellement propagé, qu’il envahit des plaines immenses , et infeste , suivant le rapport de M. Aug. de Saint-Hilaire , les campagnes du Rio de la Plata et de l’Uraguay. (J. D.) ARTICLE. Articulas. zoo n. — L’ar- ticle, mot duquel dérive le nom d’articulés donné aux animaux à articulations exté¬ rieures, devrait être, logiquement parlant, la portion du corps comprise entre deux ar¬ ticulations ; mais, le terme d 'anneaux ayant 180 ART ART été adopté pour désigner les segments du corps des articulés , on a réservé celui d’articles pour les pièces qui entrent dans la composition des différents appendices dont ces animaux sont porteurs , tels que les an¬ tennes , les palpes , les tarses , etc. L’im¬ portance de ces appendices dans la classifi¬ cation fait pressentir la nécessité d’étudier avec soin le nombre, la disposition, le mode d’articulation des articles. En botanique, on a donné par analogie le nom d’articles aux espaces compris , dans les Confère es , les Prêles et autres plantes articulées, entre deux nœuds ou deux points d’articulation. (A. D.) ARTICLE. Articulas, bot. cr. — Les Algues submergées, ou Phycées , sont con¬ tinues ou articulées ; celles-ci consistent en une suite plus ou moins nombreuse de cel¬ lules simples ou composées, placées bout à bout dans un tube cylindrique simple ou rameux, et séparées entre elles par des cloi¬ sons ( endophragmes , Gaill.) , ou complètes ou rudimentaires , au niveau desquelles on observe quelquefois un rétrécissement. On nomme article ou endochrome la portion comprise entre deux cloisons ou deux rétré¬ cissements. Nous en traiterons plus au long au mot endochrome. (C. M.) ARTICLES, bot. ph. — Voyez arti¬ culations. (A. R.) ARTICULAIRE. Articularis [«.pOpov, article), zool. bot. — On appelle artères et veines articulaires celles qui appartien¬ nent à l’articulation du genou , et naissent de l’artère et de la veine poplitées; les liga¬ ments capsulaires qui environnent certaines articulations portent le nom de capsules articulaires ; les apophyses au moyen des¬ quelles les os sont articulés entre eux ont été appelées apophyses articulaires. — En botanique , on nomme feuilles articulaires celles qui naissent des nœuds ou des articu¬ lations de la tige ou de ses ramifications. Telles sont celles des Graminées et de plu¬ sieurs Caryophyllées. (G. d’O.) ARTICULATION. Articulatio des Latins (jonction ou jointure), zool, bot. — Dans son acception générale , ce mot signi¬ fie la réunion , l’assemblage de deux ou plusieurs pièces, qu’elles soient mobiles ou non les unes sur les autres. Les naturalistes désignent par ce nom les parties distinctes de certaines coquilles multiloculaires qui sont le résultat des déplacements successifs que l’animal a éprouvés en grossissant. Cha¬ que loge, chaque rétrécissement, marquent une époque d’accroissement. On l’emploie aussi pour indiquer le mode d’union qui existe entre la tête d’un insecte et son corselet , ou bien pour indiquer le point où deux parties d’un végétal s’unis¬ sent et s’emboîtent. En anatomie, on entend par Articulation l’assemblage des os les uns avec les autres , et leur mode d’union, quel qu’il soit. Elles se divisent, d’après les moyens d’u¬ nion qui les constituent , en trois classes principales : 1° Les Diarthroses , comprenant toutes les Articulations à surfaces contiguës ou li¬ bres ; 2° Les Synarthroses, ou les Articulations à surface continue et sans mouvement; 5° Les Amphiarthroses ou Symphyses , ou Articulations en partie contiguës et en partie continues à l’aide d’un tissu fi¬ breux. Ire classe. Diarthroses. Leurs caractè¬ res généraux sont : surfaces articulaires contiguës ou libres, configurées de manière à se mouler exactement les unes sur les au¬ tres ; toutes pourvues : 1° de cartilage d’en¬ croûtement ; 2° de synoviales ; 3° de liga¬ ments périphériques. Les Articulations mo¬ biles ou Diarthroses se divisent en six gen¬ res : 1° Enarthroses , lorsque la tête d’un os est reçue dans la cavité profonde d’un autre os et peut s’y mouvoir en tous sens. 2° Articulations par emboîtement réci¬ proque. Ici les surfaces articulaires sont concaves dans un sens , convexes dans un sens perpendiculaire au premier, de maniè¬ re à s’enfourcher réciproquement. 5° Articulations condyliennes , quand les mouvements sont plus étendus dans deux sens que dans les deux autres. C’est encore une tête qui est reçue dans une cavité; mais cette tête est allongée , de manière à pré¬ senter, en général, son plus petit diamètre dans le sens du mouvement : elle prend alors le nom de Condyle , et de là le nom d’ Articulation conclylienne. 4° Le Ginglyme , articulation qui ne per¬ met des mouvements que dans deux sens ART ART 181 opposés. Lorsque les mouvements ont lieu à la manière d’une charnière , sans dé¬ placement latéral, c’est un Ginglyme par¬ fait ; lorsque l’engrenure , moins exacte , permet de légers mouvements latéraux , le Ginglyme est imparfait. Ces Articulations sont, de toutes, les plus composées : deux ligaments latéraux maintiennent les surfa¬ ces en rapport ; d’autres ligaments, et mô¬ me des prolongements osseux, bornent le mouvement d’extension. 5° Trochoïde, ou Articulation dans la¬ quelle l’os roule sur son axe ? 6° Arthrodies. Quand il a fallu de sim¬ ples mouvements de glissement , les sur¬ faces articulaires sont planes ou presque planes, et alors des trousseaux ligamenteux très serrés, irrégulièrement placés tout au¬ tour , maintiennent les surfaces articulaires en rapport, et s’opposent au déplacement dans tous les sens. IIe classe. Synartliroses. Ces Articula¬ tions ont des surfaces articulaires armées de dents ou d’inégalités qui s’engrènent ré¬ ciproquement , ce qui leur a fait donner le nom de sutures . On peut établir trois gen¬ res de Synartliroses : 1° les Sutures den¬ tées , 2° les Sutures écailleuses , o° les Su¬ tures harmoniques , suivant que les surfaces articulaires sont disposées en dents , en écailles, ou simplement rugueuses et juxta¬ posées. On a donné le nom de Gomphoses à une espèce d’Articulation sans mouvement, dans laquelle un os entre comme un pivot dans une fosse d’un autre os. IIIe classe. Amphiartliroses ou Sym¬ physes. Ces Articulations ont des surfaces articulaires planes ou presque planes , en partie contiguës , en partie continues , à l’aide d’un tissu fibreux plus ou moins épais qui ne permet que de très petits mouve¬ ments. Comme on le voit, rien de plus varié que les Articulations, soit pour la mobilité qu’el¬ les permettent, soit pour les moyens d’u¬ nion qui les constituent. Leur étude nous apprend non seulement à classer et assigner le genre d’Articulation propre à chaque être, mais encore à établir que les os correspon¬ dants ne sont pas toujours articulés de la même manière dans tous les Animaux. On trouvera, du reste, au mot squelet¬ te , l’application de ce que nous avons dit dans cet article. (M. S. A.) Les divers organes dont se compose le vé¬ gétal à son état parfait de développement ap¬ partiennent tous à un même système organi¬ que , c’est-à-dire que les éléments organi¬ ques qui les composent se continuent de l’un à l’autre , sans interruption apparente. Ainsi , par exemple , le tissu cellulaire et les vaisseaux de la tige passent dans les bran¬ ches , de celles-ci dans les rameaux , des rameaux dans les feuilles ou les fleurs, sans qu’on puisse observer d’interruption au point d’origine de chacune de ces parties. Cependant , il y a quelques organes appen¬ diculaires, des feuilles, par exemple, qui s’insèrent à l’axe végétal par un rétrécisse¬ ment brusque , qu’on désigne sous le nom d’ articulation . On dit alors que les feuilles sont articulées, par opposition à celles qui, n’offrant pas ce rétrécissement, sont dites continues. En général les feuilles articulées tombent de bonne heure , et c’est toujours dans le point rétréci ou dans l’articulation que se fait la séparation. On avait dit gé¬ néralement que les feuilles articulées étaient les seules qui fussent susceptibles de mou¬ vement , et que c’était dans l’articulation que ces mouvements avaient lieu ; mais il résulte des expériences faites par M. Du- trochet sur la Sensitive que les mouve¬ ments des feuilles de ce curieux végétal se passent non dans la partie rétrécie qui con¬ stitue à proprement parler l’articulation , mais , au contraire , dans la partie renflée ou l’espèce de bourrelet placé immédiatement au dessus. Voy. feuilles. L’expression d’ articulés a aussi été appli¬ quée à tous les organes de la plante formés de segments placés bout à bout , suscepti¬ bles de se séparer facilement les uns des au¬ tres. Chacun de ces segments porte le nom d ''article. Ainsi , le fruit de beaucoup de Légumineuses , celui des Hédysarées entre autres , est articulé. Les tiges de beaucoup de Caryophyllées sont également articulées, etc. Henri Cassini nommait article anthèri- f'ere , dans la famille des Synanthérées , la partie du connectif placée au dessous de l’anthère, et qui s’articule avec le sommet du filet. Voyez anthère et étamine, (A. R.) ART 182 ART ARTICULE, ÉE. bot. ph. — Voyez ARTICULATIONS. (A. R.) ARTICULEES, bot. cr. — Dans la famille des Phycées , les divisions principa¬ les se tirent de la couleur, et les divisions secondaires de la structure continue ou articulée , en sorte que chacune des trois grandes sections ou sous-familles peut avoir et a en effet des formes articulées. Il faut bien se garder de confondre avec celles-ci certaines Phycées continues, dont la fronde cylindrique, rétrécie de distance en distance, simule des articulations véritables. Dans les Articulées , un seul tube , ordinairement anhiste , simple ou rameux, contient, dans son intérieur, une série de cellules simples ou multiples placées bout à bout, sur un même plan , et diversement colorées , selon que la Phycée appartient à telle ou telle section. ^ (C. M.) ARTICULÉS [Animaux), zool. — On nomme ainsi l’un des quatre embranche¬ ments dans lesquels M. Cuvier a reconnu, dès 1812, qu’on pourrait diviser le règne animal. Les trois autres embranchements sont ceux des Vertébrés , des Mollusques , et des Zoopliytes ou des Animaux rayon- nés. Voy. ces mots. Un Papillon , une Abeille , une Mouche, qui appartiennent à la classe des Insectes ; une Araignée , un Scorpion , qui font partie de la classe des Arachnides ; une Écrevisse , un Crabe , qui sont réunis dans la classe des Crustacés ; une Sangsue même , un Lombric, appelé vulgairement ver de terre , qui appartiennent à la classe des Annélides, sont des Animaux articulés, dans l’accep¬ tion que M. Cuvier a donnée à ces mots. Tous ces animaux ont en effet des caractè¬ res communs très importants, qui décèlent un même plan général dans leur organisa¬ tion. Leur forme est symétrique , c’est-à-dire que les deux moitiés latérales de leur corps sont similaires. î Ce corps se compose d’un nombre varia¬ ble de segments ou d’anneaux articulés en série les uns derrière les autres , ou réunis par la peau , qui se continue de l’un à l’au¬ tre , mais qui est plus mince aux endroits de leur jonction. A cette forme générale se joint un sys¬ tème nerveux dont les parties centrales sont dans la ligne médiane du corps. Elles se composent : 1° d’un cerveau situé au dessus de l’origine du canal alimentaire, et 2° d’un cordon principal , le plus généralement et évidemment double. Il s’étend d’avant en arrière sous ce canal , après l’avoir embras¬ sé à son origine, en descendant du cerveau, où il commence par deux filets, sur ses côtés qu’il contourne jusqu’à la ligne médiane inférieure. Une double série de ganglions médullaires , dont le nombre et les propor¬ tions sont très variables, donnent à ce dou¬ ble cordon une apparence noueuse. Des filets nerveux vont en divergeant de ces renflements dans les parties correspondantes renfermées dans chaque anneau , et trans¬ mettent l’action nerveuse de la circonfé¬ rence du corps au centre, ou du centre à la circonférence. Tout animal qui présente, dans sa forme et dans la disposition géné¬ rale de son système nerveux , les caractères que nous venons d’énoncer est un animal articulé. Il a de plus constamment un canal ali¬ mentaire pourvu d’une entrée et d’une is¬ sue. Ce canal est renfermé dans une cavité viscérale; ses parois sont conséquemment bien distinctes de l’enveloppe générale du corps. Le sujet de cet article, dont nous venons de donner une description succincte , ayant une certaine importance relativement aux principes de classification , nous y revien¬ drons à ce dernier mot , et en traitant de la méthode naturelle. Cependant , l’intérêt qu’il présente sous le rapport de l’histoire de la Zoologie clas¬ sique et, de la Zoologie philosophique ou spéculative nous détermine à lui donner ici, dès à présent, une certaine étendue. Nous le diviserons en plusieurs paragra¬ phes , dans chacun desquels nous envisage¬ rons les A nimaux articulés sous un point de vue particulier. Comme c’est la première fois que nous avons l’occasion de traiter de l’un des grou¬ pes les plus importants du règne animal , il ne sera pas hors de propos de faire pré¬ céder ce que nous avons à dire sur les Ani¬ maux articulés , sous le rapport de leur histoire naturelle classique, de quelques observations de principes , afin de mettre le lecteur à même d’apprécier la valeur des ÀBT A BT 183 classifications, en général, et pour qu’il soit moins surpris des variations qui existent, à cet égard, dans les ouvrages des naturalistes. Il pourra en conclure que la science est moins arrêtée qu’on ne le pense générale¬ ment; mais cette réflexion, loin de décou¬ rager la jeunesse , doit l’exciter à se mettre en état de travailler à ses progrès. § I. — Quelques idées sur les classifica¬ tions , pour servir d'introduction à celle des animaux articulés , et à l'intelli¬ gence des différentes acceptions de ces termes dans les ouvrages des natura¬ listes. L’opération de l’esprit au moyen de la¬ quelle le naturaliste réunit dans tel ou tel groupe , qu’il nomme genre, famille, ordre , classe , type , règne , un être quelconque de la nature , et le sépare de tous les autres , est un jugement fondé sur la connaissance qu’il a acquise des ressemblances de cet être avec ceux auxquels il le réunit, et des différences qu’il a aperçues entre ce même être et ceux dont il le sépare. Ce jugement, qui suppose une comparaison compliquée , sera d’autant plus juste, que ce naturaliste aura une connaissance plus étendue de ces ressemblances et de ces différences , et sau¬ ra mieux apprécier leur valeur. Il dépendra encore de la portée des facultés intellec¬ tuelles et de la justesse d’esprit du savant classificateur. On comprendra facilement par ce peu de mots combien il y a de circonstances variables dans les vues de classification ; combien elles dépendent , en premier lieu , de l’état de la science au moment où elles sont adoptées ; en second lieu , des savants qui les conçoivent, et qui sont plus ou moins influencés par leur époque , ou par la di¬ rection particulière de leurs études et la constitution de leur esprit. Sans doute une méthode de classification est le fil d’Ariadne nécessaire , comme le disait Linné, pour ne pas s’égarer dans le labyrinthe des êtres innombrables de la na¬ ture ; mais il ne faut pas perdre de vue que c’est une création de l’esprit observateur , et qu’elle exprime d’une manière plus ou moins juste, mais très souvent incomplète, quelquefois imparfaite ou inexaete, les rap¬ ports ou les différences de toute espèce qui existent, en réalité, parmi les êtres natu¬ rels. C’est surtout en les arrangeant par sé¬ ries de genres, de familles ou même de groupes plus relevés, que ces imperfections deviennent manifestes. « Nos méthodes de classification, a dit l’un des maîtres de la science (1), n’envisa¬ gent que les rapports les plus prochains ; elles ne veulent placer un être qu’entre deux autres , et elles se trouvent sans cesse en défaut. La véritable méthode voit cha¬ que être au milieu de tous les autres ; elle montre toutes les irradiations par lesquelles il s’enchaîne plus ou moins étroitement dans cet immense réseau qui constitue la nature organisée , et c’est elle seulement qui donne des idées grandes, vraies, et dignes d’elle et de son auteur ; mais dix ou vingt rayons souvent ne suffiraient pas pour exprimer ces innombrables rapports. » Je prie le lecteur de méditer ce passage , et de le prendre pour règle dans tous les jugements qu’il portera sur la série des types, des classes, des ordres, etc., d’une classi¬ fication quelconque , de celle, entre autres, adoptée dans le Règne animal. Il en conclura qu’il serait extrêmement injuste de prononcer contre tels de ces arrangements des sentences de condamna¬ tion, et de prétendre que M. Cuvier n’a connu , n’a apprécié que les rapports indi¬ qués par la succession des classes ou des ordres qu’il a dû adopter, pour le méca¬ nisme de l’exposition nécessairement suc¬ cessive de leurs caractères et de leur his¬ toire abrégée. Disons encore que , dans un livre destiné à l’enseignement , on ne doit pas remplacer des caractères d’organisation positifs, faciles à exprimer et à faire comprendre , par des idées spéculatives plus ou moins conjectu¬ rales, par des théories sur la complication progressive ou sur les dégradations suc¬ cessives des divers organismes du règne animal. Il en résulterait que la Zoologie classique ne serait plus une science pratique, fondée (1) Cuvier, Histoire naturelle des poissons , | t. ï , p. 569. 184 ART ART sur l’organisation telle que l’anatomie la dé¬ montre. Elle deviendrait une science spécu¬ lative groupant les êtres , rapprochant ces groupes et les rangeant en série , d’après des idées qui peuvent être très ingénieuses, mais qui ne renfermeraient presque rien de positif sur leur commune organisation. § II. — De la première appréciation des rapports qui existent entre les Animaux i- articulés, et de la première application de ces vues à leur classification. En 1812, on distinguait seulement deux grandes et principales divisions dans le rè gne animal : celle des Animaux vertébrés et celle des Animaux sans vertèbres. Voy. ces mots. Le groupe des Animaux vertébrés, fondé sur des caractères positifs, sur un plan com¬ mun d’organisation , indiqué entre autres par l’existence d’une colonne vertébrale , renfermant et protégeant le principal cor¬ don des nerfs , etc. , est resté dans la scien¬ ce, et forme le premier embranchement, le type supérieur du règne animal. Ce groupe se compose de quatre classes : celles des Mammifères , des Oiseaux , des Reptiles et des Poissons, dont les carac¬ tères distinctifs ne sont que des modifica tions de ce plan général bien évident , d’après lequel les animaux de ces classes, compris sous la dénomination commune de vertébrés, ont été organisés. Mais la dénomination (P Animaux sans vertèbres , exprimant un caractère négatif et n’indiquant rien de positif dans leur organisation, était loin de donner une idée exacte des Animaux rassemblés dans cette seconde grande division du règne animal. 11 suffira de lire , pour s’en convaincre , l’embarras où se trouve Lamarck pour la définir ( Système des animaux sans vertè¬ bres , Paris, 1801, p. 35). « Ils manquent ( les Animaux sans vertè¬ bres ) de véritable sang. Ils ont le corps mollasse et éminemment contractile. Ce sont ceux en qui les facultés de régénérer leurs parties et de se multiplier par la généra¬ tion ont le plus d’étendue. » On voit que , dans cette énumération de caractères , il n’y en a aucun de forme ou d’organisation qui puisse faire distinguer un animal sans vertèbres. Dans un Mémoire de la plus haute por¬ tée , lu à l’Institut en juillet 1812, sur un rapprochement à établir entre les classes du Règne animal (1), M. Cuvier reconnut pour la première fois , dans les animaux sans vertèbres , trois types bien manifestes, aussi distincts les uns des autres qu’ils le sont eux-mêmes des vertébrés. « J’ai trouvé , dit-il , qu’il existe quatre formes principales , quatre plans généraux , d’après lesquels tous les Animaux semblent avoir été modelés, et dont les divisions ul¬ térieures , de quelques noms que les natu¬ ralistes les aient décorées, ne sont que des modifications fondées sur le développement ou sur V addition de quelques parties, mais qui ne changent rien à l’essence du plan.» « Le système nerveux, ajoute- t-il plus bas, est le même dans chaque forme; les autres systèmes ne sont là que pour le ser¬ vir ou V entretenir ; il n’est donc pas éton¬ nant que ce soit d’après lui qu’ils se rè¬ glent. » » Cette nouvelle répartition se réduit au fond à ces mots ( je me sers toujours des expressions de M. Cuvier ) : Les Animaux vertébrés tous ensemble ; les Animaux ar¬ ticulés tous ensemble, forment deux grou¬ pes , lesquels n’équivalent , en importance , qu’aux Mollusques et aux Zoophytes. » M. Cuvier montre, dans ce même travail, que l’embranchement ou le type des Ani¬ maux articulés se divise, comme celui des vertébrés , en quatre groupes secondaires ou classes : celles 1° des Crustacés , 2° des Arachnides , 5° des Insectes , et 4° des An- nélides. Voy. ces mots. Cette espèce de révolution , faite dans la distribution du règne animal , et particu¬ lièrement la détermination du groupe des Animaux articulés, a été adoptée dans beaucoup d’ouvrages généraux ou spéciaux de zoologie ou d’anatomie comparée. Chez les uns cependant, ce groupe est pris abso¬ lument avec l’acception que M. Cuvier lui a donnée ; chez les autres , cette acception s’y trouve plus ou moins modifiée. (1) Voir les Annales du Muséum d’histoire na¬ turelle de Paris, t. XIX, p. 73. ART Voyons d’abord le sens que lui a donné son premier auteur. ART 135 § III. — Caractères organiques des Ani maux articulés , tels que M* Cuvier les a exposés dans ses ouvrages (1). Dans la forme générale , le premier des caract. évidents d’un animal articulé, nous voyons le corps et les membres, ou l’une ou l’autre de ces parties , divisés en segments ou en anneaux, qui sont joints ensemble par des articulations le plus souvent mo¬ biles. « Les anneaux articulés qui entourent le corps et souvent les membres tiennent lieu du squelette des vertébrés , et, comme ils sont presque toujours assez durs, ils peu¬ vent prêter au mouvement tous les points d’appui nécessaires; en sorte qu’on trouve ici , comme parmi les vertébrés , la mar¬ che, la course, le saut, la natation, le vol. Il n’y a que les familles dépourvues de pieds ( telles que les sangsues) , ou dont les pieds n’ont que des articles membraneux et mous (les chenilles), qui soient bornées à la repta tion. « Cette position extérieure des parties du¬ res, et celle des muscles, dans leur intérieur, réduit chaque article à la forme d’un étui , et ne lui permet que deux genres de mou¬ vements. »Les articles qui composent le corps sont unis , le plus souvent , par des membranes flexibles, ou bien ils emboîtent l’un dans l’autre, et alors leurs mouvements sont plus variés, mais n’ont pas la même force que ceux des membres. Dans ceux-ci, l’article mobile tient à l’article voisin par une join¬ ture ferme ; il y est fixé par deux points, et ne peut se mouvoir que dans un seul plan, ce qui exige des articulations plus nom breuses pour produire une même variété de mouvements. »Le système d’organes par lequel les Ani¬ maux articulés se ressemblent le plus, c’est celui des nerfs. (1) Voir le mémoire cité Annales du Muséum d’hist. nal. de Paris , t. XIX, p. 73; le Règne ani¬ mal , de Cuvier, première édit, de 1817, t. II, p. 508-510, et deuxième édit., 1829, t. I , p. 50 et 51 ; t. III, 1830, p. 180 à 180. » Leur cerveau , placé sur l’œsophage , fournissant des nerfs aux parties qui adiré- icnt a la tete, est fort petit. Deux cordons, qui embrassent l’œsophage, se continuent sur la longueur du ventre, se réunissent d’espace en espace par de doubles nœuds ou ganglions, d’où partent les nerfs du corps et des membres. » Si l’on ajoute à cela que les mâchoires des Animaux articulés , lorsqu’ils en ont , sont toujours latérales , et se meuvent de dehors en dedans , et non de haut en bas , on aura exprimé à peu près tout ce qui s’en laisse dire de général. » Ajoutons encore que , pour ceux dont on a pu observer le développement ( les Crus¬ tacés et les Arachnides ), le sac vitellin est en communication avec l’intestin par la face dorsale du corps, et non par la face abdominale, comme dans les Animaux ver¬ tébrés. «Le groupe des Animaux articulés, après ces ressemblances générales, présente de grandes différences dans l’existence d’orga¬ nes de l’ouïe ; dans l’existence , le nombre et la forme de ceux de la vue ; le produit et le mode de génération ; l’espèce de re¬ spiration; la couleur du sang (les réservoirs de ce fluide), son mode de circulation, qui servent à caractériser les classes ou leurs subdivisions. » Celles des Insectes , des Arachnides et des Crustacés , que Linné laissait réunies sous la dénomination commune d’insectes , ont entre elles , en effet , de nombreuses et évidentes ressemblances, qui les distinguent en même temps des Annélides : non seule¬ ment leur corps est manifestement articulé, mais encore les pieds, dont les Animaux de ces trois classes sont constamment pourvus à l’état parfait. La classe des Annélides , au contraire, n’a tout au plus que des soies, emboîtées dans les replis ou les mamelons de la peau, pour l’aider dans ses mouvements. Certaine famille , celle des Hirudinées , qui fait par¬ tie de cette classe , est même privée de ces soies ou de toute autre espèce d’appendice se séparant de la peau pour constituer un pied distinct. Ainsi, les caractères généraux des quatre classes des Animaux articulés, qui forment le tableau de l’organisation de ce fype, n’a- T. II. 136 ART ART raient pas empêché M. Cuvier de recon¬ naître, entre les trois premières classes , des rapports plus nombreux qu’avec la dernière. (Règne animal , édit, de 1817, t. II, p. 515, et édit, de 1830, t. III, p. 186.) § IY. — Des différentes acceptions des mots animaux articulés, c’est-à-dire i des limites du groupe des Animaux ar¬ ticulés, et du rang qu’il occupe parmi les 1 grandes divisions du règne animal, dans ! quelques uns des ouvrages les plus usuels t de zoologie et d’anatomie comparée. r Tous les auteurs de zoologie et d’anato¬ mie comparée qui ont adopté la dénomina¬ tion V Animaux articulés n’en font pas usage avec la même acception. Xous croyons nécessaire d’expliquer ici les différentes si¬ gnifications de ces mots dans quelques uns des principaux ouvrages où ils ont été em¬ ployés. Tel devrait être , il nous le semble du moins, le but principal d’un article de dic¬ tionnaire, afin qu’il pût servir à l’intelligence des ouvrages où le même sujet serait traité. Déjà en 1816 (dans son Prodrome (1) d’une nouvelle distribution du règne ani¬ mal), M. de Blainville prenait ce mot d’J.m- maux articulés dans un sens différent de M. Cuvier. Le premier tableau de ce Prodrome mon¬ tre tout le règne animal divisé en trois grou¬ pes principaux , appelés sous-règnes , et ca¬ ractérisés par la forme générale , ce sont : 1° Les Animaux pairs ou Artiomorphes ; 2° Les Animaux rayonnés ou Actinomor- phes ; 3° Les Animaux sans forme régulière ou Hétéromorphes. Les Animaux pairs sont ensuite sous-divi- sés en deux types, les Vertébrés et les Inver¬ tébrés. Ces derniers comprennent trois sous- types. Le premier, celui des Non-articulés , répond au type des mollusques de Cuvier, moins ses Oscabrions, qui font partie de ses Gastéropodes , et moins sa classe des Cirrho- podes. Le second , celui des Sub-articulés , réunit précisément les Oscabrions , sous le nom classique de Polyplaxiphores, et la classe des Cirrhipodes ; enfin le sous-type (1) Bulletin des sciences de la Société philo¬ mathique. Paris , 1816, p. 105 et suiv. des Articulés comprend non seulement les quatre classes des Articulés de Cuvier, mais encore ses Intestinaux. Les Articulés, appelés encore Entomo- zoaires dans cette méthode de classifica¬ tion, sont sous-divisés en huit classes, qui portent, dans la série de ces groupes du rè¬ gne animal , les n°s X à XVII. Dans un second tableau , offrant une dis¬ position systématique de tous les corps na¬ turels, les Animaux articulés ou les Ento- mozoaires forment le premier sous - type des animaux pairs ou du type Ier. Ce sous- type comprend non seulement les classes indiquées dans le précédent, qui sont les Articulés extérieurement, mais encore les Vertébrés, appelés ici Ostéozoaires , qui sont articulés intérieurement. Quelques années plus tard, en 1822,1e Ta¬ bleau synoptique des subdivisions du règne animal publié par le même auteur (1 ) pré¬ sente tous les Animaux articulés dans les mêmes rapports, mais leurs premières divi¬ sions sont élevées au grade supérieur de types.' Les Articulés intérieurement constitue¬ ront le type Ier des animaux pairs, celui des animaux Vertébrés. Le type IIe comprend les Articulés exté¬ rieurement ou les Entomozoaires, avec des limites différentes, quelques changements dans la nomenclature , et d’autres numéros dans les huit classes qui composent ce type, la première étant devenue la sixième du rè¬ gne animal (au lieu de dixième du premier tableau de 1816) , et la dernière ayant le n° 13 au lieu du 17e. Cette treizième classe ne répond plus qu’aux Intestinaux cavitaires de Cuvier ; tandis que ses Intestinaux parenchymateux sont placés dans un autre sous-règne, celui des Animaux rayonnés , et forment la dix- huitième classe, celle des Annélidaires. Les Annélidaires constituent même le sous- type des Subrayonnés , appelés encore par le même auteur Gastroliyzaires , et, en dernier lieu , Par entomozoaires (2). Enfin, dans l’article animal ( Supplé - (1) A la fin du 1. 1 de ses Principes d’anatomie comparée. Paris, 1822. (2) Art. vers du Dictionnaire des sciences na¬ turelles, t. LVII, p. 530. Paris, 1828. ART ART 187 ment du Dict. des sciences naturelles , Pa¬ ris , 1840 ), M. de Blainville divise le règne animal en cinq types. Le second , celui des Entomozoaires , comprend les Articulés de Cuvier et tous les Intestinaux , qui ne sont plus séparés , comme en 1828 , en deux sous -règnes et en deux types distincts. Il réunit encore à ses Entomozoaires les Cir- rhopodes et des animalcules. Un naturaliste expérimenté et clairvoyant qui parviendra à comprendre ces différentes combinaisons ne peut manquer d’y décou¬ vrir des vues de rapports qui doivent con¬ tribuer, par là même que ce sont des aper¬ çus sur les ressemblances ou les différences caractéristiques des animaux, à faire appré¬ cier la méthode naturelle de leur classifica¬ tion. Pour s’élever à cette juste apprécia¬ tion , il faudra mesurer exactement la va¬ leur de ces différences ou de ces ressem¬ blances , relativement à l’ensemble des or¬ ganismes. Pour M. Duméril ( Eléments des sciences naturelles, troisième édition, Paris, 1825 ; et quatrième édition , Paris, 1850 , deux vol. in-8°), le règne animal se partage en deux grandes divisions, les Animaux articulés et les Animaux non articulés. Le première se sous-divise en deux sections : La première section , celle des Ar¬ ticulés en dedans ou des Vertébrés , com¬ prend les quatre classes 1° des Mammi¬ fères , 2° des Oiseaux , 5° des Reptiles , 4° des Poissons. La seconde section, celle des Articulés en dehors, se compose 5° des Insectes, 6° des Crustacés, et 7° des Vers. Le second type , celui des Animaux non articulés, ne comprend que deux classes : 8° les Mollusques, 9° les Zoophytes. Dans cette classification, l’acception du mot Articulés se rapproche de celle ad¬ mise par M. de Blainville , avec des diffé¬ rences très grandes dans le nombre des clas¬ ses et dans leurs limites, celle des Vers ne comprenant pas les Intestinaux de Cuvier, laissés, à son imitation, parmi les Zoophy tes. Les mots articulés en dehors expriment sans doute une forme générale, et consé¬ quemment un caractère extérieur ; tandis que l’expression articulés en dedans signi¬ fie un caractère de structure caché généra¬ lement dans l’axe du corps et dans sa pro¬ fondeur, Cette opposition est en même temps une ressemblance, mais une res¬ semblance qui ne se lie qu’à un petit nom¬ bre d’autres , et ne constitue pas un plan dominant, qui se ferait jour dans toute l’or¬ ganisation à travers les modifications qui constituent les classes et leurs divisions. Cependant nous devons dire qu’ici la for¬ me articulée est en même temps symétri¬ que, et qu’elle coexiste avec un cordon prin¬ cipal des nerfs situé dans la ligne médiane du corps , sur le canal alimentaire , ou au dessous de ce canal , lequel est toujours sur¬ monté , à son origine , par le cerveau , lié lui-même avec ce cordon principal, quelle • que soit sa position. Ces caractères sont assez remarquables pour pouvoir rapprocher une sangsue ou un lombric de l’animal vertébré le plus parfait ; mais ils ne suffisent pas pour faire comprendre le plan réel , sauf la forme sy¬ métrique , d’après lequel cette sangsue ou ce lombric et cet animal vertébré ont été organisés. La désignation . J.) ARUM. bot. ph. — Nom latin du genre Gouet, type de la famille des Aroïdées. Voy. GOUET. (A. R.) ARUXA, Willd. bot. ph. — Voyez AROUNA. (SP.) ARUXDIXA. bot. ph. — C’est le nom d’un genre de la famille des Orchidées , tribu des Épidendrées , décrit et figuré par M. Blume ( Bijdrag ., page 401, planche 73), et adopté par M. Lindley. Ce genre, qui se compose de quatre espèces , offre des sépa¬ les extérieurs égaux , lancéolés, étroits, éta¬ lés, et un peu soudés ensemble par leur base. Le labelle, continu à sa base avec le gynostème, l’environne et l’embrasse ; il est entier ou à trois lobes, et offre, sur sa par¬ tie moyenne , soit une crête longitudinale , soit des stries plus ou moins saillantes. Le gynostème est droit, semi-cylindrique, un peu renflé à sa partie supérieure , et paral¬ lèle avec le labelle. L’anthère, operculiforme et terminale, est à quatre loges, qui contien¬ nent chacune deux masses polliniques égales entre elles. Ainsi que nous l’avons dit précédemment, ce genre se compose de quatre espèces, tou¬ tes originaires des Indes-Orientales. Ce sont des plantes terrestres , non parasites , ayant une tige garnie de feuilles distiques ensi- formes et plissées longitudinalement. Leurs fleurs, de couleur purpurine , sont grandes et disposées en grappe. Ce genre a les plus grands rapports avec le genre Phajus, dont il diffère surtout par son labelle, dépourvu d’éperon et libre ; par son anthère à quatre loges et ses feuillesdistiques. (A. R.) ARUXDIXACÉES. Arundinaceœ. bot. ph. — L’une des tribus établies dans la famille des Graminées. Voyez ce mot. (A. R.) .î ARUXDIXAIRE. Arundinaria. bot. ph. — Famille des Graminées , tribu des Avénacées. Ce genre , établi par le profes¬ seur L. C. Richard [in Michx. fl. bor. am., 1. 1, p. 74), et adopté depuis par tous les bota¬ nistes agrostographes , peut être caractérisé de la manière suivante : Les épillets sont très comprimés et multiflores ; les fleurs sont distiques et écartées ; les deux valves de la lépicène sont petites, nautiques, mem¬ braneuses, et concaves; la supérieure est deux ou trois fois plus longue que l’infé¬ rieure. Chaque fleur se compose de deux paillettes lancéolées, aiguës, carénées, à peu près égales, de trois étamines, d’un ovaire glabre , de trois styles très courts se termi¬ nant chacun en un stigmate pénicilliforme ? à poils glanduleux et simples. Les paléoles , au nombre de deux ou de trois , sont lan¬ céolées , aiguës , minces et comme ciliées dans leur contour. Le fruit est allongé , presque cylindrique , un peu arqué , termi¬ né en pointe à son sommet. Ce genre a pour type VArundo gigantea , Walther [Fl. car., 81) ou Arundinaria ma - crosperma, Michx. [I. c.), graminée arbo¬ rescente et presque gigantesque dont les chaumes ligneux atteignent quelquefois jus¬ qu’à trente et même quarante pieds d’élé¬ vation, dont les feuilles sont distiques et les fleurs disposées en une vaste panicule ra- ARV 198 ARU meuse. Cette plante croît dans l’Amérique du nord. ; -, On a rapporté au même genre deux au¬ tres espèces : l’une, Arundinaria glauces- cens (Beauv., agr. 144), est originaire de l’Inde; l’autre, A. verticillata (Nees ab Esenb., Gram. bres. , et Kunth, Gram., t. II, p. 483, t. 155 et 156), croît au Brésil. (A. R.) ARUADIAELLA. bot. pu. — Le genre de Graminées ainsi nommé par Rad- di ( Agrost . bras., 37) et par Nees ab Esenb. ( Agrost . bras., t. II, p. 465), et qui a pour type YJschœmum hispidum de Kunth [in Humb. nov. gen., t. I, p. 194, et Gram., t. 100), appartient bien réellement à ce dernier genre. Voy. ischoemum. (A. R.) ARUADO ( arundo , roseau ). bot. ph. — Ce genre de la famille des Graminées , fort nombreux en esp., a été successivement partagé par les agrostographes modernes en 5 ou 6 g. différents , qui constituent la tribu des Arundinacées dans la méthode du pro¬ fesseur Kunth [Agrost., t. I, p. 236). Ces genres , ainsi formés aux dépens du genre Arundo de Linné, peuvent être partagés de la manière suivante : 1° Épillets uniflores ou subbiflores : Calamagrostis , Adans.; Deyeuxia, Clar. ; Ammophila , Iïost.; 2° Épillets biflores ou multiflores : Arundo , Kunth; Ampelodesmos, Link ; Phragmites, Trinius. Ainsi, le genre Arundo , tel qu’il est aujourd’hui limité par les agrostogra¬ phes modernes, se trouve déjà débarrassé de toutes les espèces dont les épillets sont uniflores, ou contiennent deux fleurs, dont une stérile. Indiquons maintenant quels sont les caract. qu’il présente , après quoi nous ferons con¬ naître en quoi il diffère des deux g. Ampe¬ lodesmos et Phragmites. Ses épillets con¬ tiennent de deux à cinq fleurs distiques, es¬ pacées et hermaphrodites. Les deux valves de la lépicène sont aiguës, égales,! allon¬ gées, carénées, membraneuses, de la même longueur que les fleurs et écartées l’une de l’autre. Les paillettes sont également mem¬ braneuses ; l’inférieure, bifide à son sommet, porte une petite arête entre ses deux lobes, et est recouverte , surtout à sa base , de longs poils [soyeux ; la supérieure est plus courte et bicarénée. Les styles sont longs et portent des stigmates plumeux. Les deux paléoles sont glabres et charnues. Le fruit est glabre. Ainsi caractérisé , ce genre a pour type Y Arundo donax L., c’est-à-dire qu’il correspond au genre Donax de Palis- sot de Beauvois et de Trinius. Il diffère des genres Ampelodesmos et Phragmites par sa paillette externe, bifide et aristée à son som¬ met , qui est entier et simplement subulé dans ces deux derniers genres. Les espèces du genre Arundo sont peu nombreuses. M. Kunth en énumère vingt-deux , dont plus de la moitié sont incertaines. Parmi ces es¬ pèces, nous mentionnerons ici : 1° IA Arun¬ do donax L. , connue sous le nom de Canne de Provence. Elle est originaire des parties orientales de l’Europe. On la trou¬ ve en Égypte, dans le Caucase, etc., et on la cultive dans le midi de la France. Sa racine est employée en médecine comme sudorifi¬ que; ses tiges, qui atteignent quelquefois quatre à cinq mètres d’élévation, servent à faire des manches de quenouilles, des can¬ nes, des manches de lignes, etc. 2° L’A. mauritanien Desf., est cultivée , comme la précédente , dans le midi de l’Italie ; elle sert aux mêmes usages, et, de plus, ses ti¬ ges sont employées aux environs de Rome à faire des échalas. (A. II.) ARUAGAAA. bot. ph. — Nom fran¬ çais du genre Haronga. (Sf.) ARV AA. moll. — Adanson, dans son Voyage au Sénégal , donne ce nom à une Coquille très commune au Cap-Yert, et qui appartient au genre Terebra de Lamarck. Linné l’aurait comprise dans sa troisième section des Buccines ; mais il n’a pu men¬ tionner cette esp. Elle a également échappé à Gmelin , à Dilhvyn , et Lamarck ne la men¬ tionne pas non plus. Voy. vis. (Desîi.) * ARVELIUS. rvs. — Genre de la fa¬ mille des Pentatomiens , groupe des Penta- tomites , de l’ordre des Hémiptères , établi par M. Spinola ( Essai sur les Hémipt. ), et regardé par Burmeister et par nous comme une simple division du g. Acanthosoma. Ce g. ne diffère essentiellement des Acanthoso¬ ma que par les tarses , de trois articles , et par les antennes, dont le premier article est plus court que la tête , avec cette dernière profondément échancrée, et munie de deux épines. Le type du genre est le Cimex gla- diator Fab., du Brésil. M. Spinola rapporte encore à ce g. deux esp. offrant des carac- ARY tères qui nous paraissent les éloigner beau¬ coup du type. (Bl.) ARYENSIS. bot. — Voyez artin. (G. d’O.) *ARYERSIA, Cambess. , in Saint- Uü. Flor. Rrasil., yoI. II, p. 184, tab. 112. — Fenzl , in Endl. Gen. plant., p. 960. — Hapalosia , Wight et Arn. ( Prodr . Flor. Ind. , I , p. 358 ). bot. ph. — Genre de la famille des Paronychiées ( tribu des Poly- carpées, DG.), auquel M. Fenzl assigne les caraet. suivants : Calice 5-parti; segments herbacés, membraneux aux bords , égaux ou inégaux (les deux ou trois extérieurs plus longs) ; tous naviculaires, comprimés, caré¬ nés au dos , subcuculliformes au sommet, mutiques. Pétales 3 ou 5, insérés au fond du calice, linéaires, très entiers, 2-dentés au som¬ met. Étamines 3 ou 5 , alternes avec les péta¬ les , et ayant même insertion que ceux-ci ; filets filiformes. Anthères 2-thèques, longitu¬ dinalement déhiscentes. Ovaire 1-loculaire', multi - ovulé ; placentaire basilaire ; ovules amphitropes. Style 3-parti, à stigmates re¬ courbés. Capsule membranacée , 1-loculai¬ re , 3-valve , polysperme ; valves concaves , point convolutées. Graines subfusiformes ; hile latéral, supra- médian. Embryon rec¬ tiligne au centre d’un périsperme un peu charnu; radicule éloignée du hile. — Her¬ bes annuelles (habitant la zone équatoriale), multicaules, pubescentes. Feuilles opposées ou subverticillées , étroites , accompagnées de stipules scarieuses. Fleurs fasciculées ou en corymbes ; bractées scarieuses. Ce genre comprend quatre ou cinq esp., parmi les¬ quelles se trouvent le Polycarpon apurense Runth ; le Polycarpœa memphitica Delile, et le Pharnaceum depressum L. (Sp.) ARVICOLA, Lin. mam. — Voyez CAMPAGNOL. (A. DE Q.) ARVÏCOLIENS. mam. — Famille de l’ordre des Rongeurs. (A. de Q.) ARVIN. Arvensis. bot. — Qui croît dans les champs. (C. d’O.) ARYTÈYE. Arytena { àp'jT cave*. , sor¬ te de coupe ou de vase), moll. — Tel est le nom que M. Okcn donne bien inuti¬ lement au genre Arrosoir, depuis long-temps établi par Bruguière, et adopté par tous les auteurs, sous le nom de Pinicilla , et plus fréquemment encore sous celui d’As- pergillum. Voy. arrosoir. (Desii.) ASA 1 99 ARYTHÈNE. moll. — Voyez arytk- ne. (Desii.) ARZILLA. poiss. — L’un des noms vulgaires de la Raie miralet. Voy. ce mot. (Yal.) * ASAGRÆA. bot. pii. — M. Lin- dley vient de publier sous ce nom {Rot. Regist. , 1839, n. 53) un genre nouveau, dédié .à M. Asa Gray , qui , conjointement avec M. Torrey , s’occupe d’une Flore gé¬ nérale de V Amérique du nord. Ce genre , qui fait partie de la famille des Mélantha- cées de Rob. Brown , a pour type le Vera- trum officinale de Schlechtendal ( Linnœa , VI, p. 45), ou Helonias officinalis Don {in Edinb. new pliil. Journ. , oct. 4852, p. 254). Les caract. qui lui sont assignés sont les suivants : Les fleurs sont polygames , disposées en un long épi nu. Le calice est à six divisions profondes , linéaires , à peu près égales , épaisses , et marquées d’une fossette nectarifère à leur base. Les étami¬ nes , au nombre de six , sont alternative¬ ment un peu plus courtes , à anthères cor- diformes et presque uniloculaires. Les trois pistils sont dressés , rapprochés du centre de la fleur. L’ovaire , à une seule loge , est atténué à son sommet en un style , terminé par un stigmate excessivement petit et à peine distinct. Le fruit consiste en trois fol¬ licules uniloculaires très minces , s’ouvrant par toute la longueur de leur côté interne , et contenant des graines ailées d’un côté. L’espèce unique dont ce genre se compo¬ se , Asagrœa officinalis Lindley {Rot. Reg., 1859, n. 55), est une plante intéressante, qui paraît fournir les fruits connus sous le nom de Cévadille ou Sabadille , employés en médecine comme vermifuges. Elle est ori¬ ginaire du Mexique , et on la cultive en An¬ gleterre. C’est une plante bulbeuse ; à feuil¬ les étroites , carénées, graminiformes , ru¬ des sur les bords. La hampe est longue de plus d’un mètre. Les fleurs sont blanches. — Ce genre se distingue surtout des Helonias et Veratrum , auxquels l’espèce qui le con¬ stitue avait d’abord été rapportée, par les segments de son calice , qui sont excavés et nectarifères à leur base , et par la forme de ses anthères. (A. R.) ASAPHE ( «ffapvjs, incertain ). crust. foss. — M. Brongniart a donné ce nom à une division générique de l’ordre des Tri- 200 AS À AS A îobites, caractérisée de la manière suivante : «Corps large et assez plat; lobe moyen sail¬ lant et assez distinct ; flancs ou lobes laté¬ raux ayant chacun le double de la longueur du lobe moyen. Expansions submembraneu¬ ses dépassant les arcs des lobes latéraux. Bouclier ( tête ) demi-circulaire, portant deux tubercules oculiformes , réticulés. Ab¬ domen (thorax E.) divisé en huit ou douze articles ». — Le g. Asaphe a été générale¬ ment adopté par les auteurs qui ont suivi M. Brongniart dans l’étude des Crustacés fossiles; mais les progrès de la science ont rendu nécessaires quelques modifications dans les limites , la composition et la défi¬ nition de ce groupe. L’ouvrage le plus ré¬ cent sur l’histoire naturelle des Crustacés place ce genre dans la famille des Caîymé- niens , et n’y comprend plus que les Tri- lobites , dont la tête est conformée à peu près comme chez les Calymènes , le thorax trilobé et composé seulement de huit ou dix anneaux, et l’abdomen formé d’un nom¬ bre considérable de segments bien distincts entre eux , mais réunis par une bordure submembraneuse , qui souvent se prolonge postérieurement en forme de queue. Le corps de ces Crustacés est contractile. Leur tête est grande , et se prolonge souvent en arrière de chaque côté du thorax ( ou abdo¬ men , suivant la nomenclature de M. Bron¬ gniart) ; son lobe médian est en géné¬ ral élargi en avant, terminé latéralement par des bords à peu près droits, et marqué, de chaque côté, par trois ou quatre petits sillons dirigés en travers, au lieu d’être obli¬ ques , comme chez les Calymènes. Les li¬ gnes jugales sont bien distinctes , et les yeux sont gros, réniformes, granulés, et très é- loignés du bord latéral des joues. Le thorax est bien distinctement trilobé , ce qui diffé¬ rencie ces Trilobites de ceux dont se com¬ pose le genre Homalonote de M. Rœnig; le lobe médian est en général très petit , et les lobes latéraux offrent vers leur milieu un petit sillon oblique , et se terminent ordi¬ nairement en pointe. Enfin l’abdomen est bien distinct du thorax , mais ne constitue pas un bouclier semblable à celui des Isotè- les , et présente , comme nous l’avons déjà dit , une espèce de bordure qui paraît avoir de l’analogie avec celui de l’extrémité pos¬ térieure de la nageoire caudale des Scyl la¬ res. Les principales esp. du g, Asaphe ains circonscrit sont VA, caudatus , VA. mucro- natus , l’A. Debuchn , VA. tyrannus, et VA. grandis, trouvées dans les terrains si¬ luriens de l’Angleterre , de la Norwége * de l’Amérique , etc. D’autres Trilobites dé¬ crits par M. Brongniart, Dalman, etc., sous le nom (V Asaphe, appartiennent aux genres Isotelus, Amphyx et N iléus. (M. E.) * ASAPIIES ( d<7xtp-/jç y obscur , imper* ceptible). ms. — Genre de la famille des Chalcidiens , groupe des Ptéromalites , de l’ordre des Hyménoptères , établi par M. Walker ( I?nt. Magaz. , 2 ) , et caractérisé principalement par une tête courte à peine plus large que le thorax, des palpes maxil¬ laires de deux articles , des antennes ter¬ minées en massue et composées de douze articles, et des ailes étroites ne présentant qu’une seule nervure émettant un rameau assez long. Ce genre , qui ne renferme que quelques espèces d’une taille des plus exiguës, a pour type VA. vulgaris Walck. , de France , d’Angleterre, etc. (Bl.) * ASAPIIES , DC. ( Prodr. II , p. 90 , non Spreng. ) (àaxpiiç, incertain), bot. pm. — Synonyme du g. Duncania , Reichb., de la famille des Térébinthacées? (Sr.) i * ASAPIIES , Spreng. ( Cur. post. , p. 225) (dexpis, incertain), bot. pii. — Gen¬ re douteux , que son auteur rapporte aux Verbénacées. On n’en connaît qu’une espè¬ ce (A. nepalensis Spr., I. c.). (Sp.) *ASARCA (cba ysxoc, maigre, décharné). bot. ph. — Le docteur Pœppig (Nov. gen. et sp. Plant. Cliü., f. 2, p. 15) a établi sous ce nom un genre dans sa famille des Orchi¬ dées, tribu des Aréthusées, dans lequel ren¬ tre le g. Gavilea deFeuillée. Ce genre a été adopté sous ce nom par M. Lindley (Gen. and sp. Or ch., 406). On peut le caractériser de la manière suivante : Le calice est étalé et oblique à sa base. Les sépales extérieurs et latéraux sont un peu prolongés infé¬ rieurement , mais sans former d’éperon ; ils sont placés au dessus du labelle, apiculés et souvent calleux à leur sommet, et réfléchis. Le labelle est attaché au gynostème par un onglet court et présentant deux callosités ; il est charnu, à trois lobes , celui du milieu plus étroit et plus long que les latéraux, et relevé de veines souvent glanduleuses. Le ASA ASii 201 gynostème est dressé, court, demi-cylindri¬ que, élargi et membraneux à son sommet. Le stigmate est saillant et oblong. L’anthère est terminale, operculiforme, à quatre loges incomplètes. Les masses polliniques sont au nombre de quatre , ou seulement de deux, qui sont biparties. Ce genre renferme envi¬ ron huit à neuf espèces , toutes originaires du Chili; plusieurs d’entre elles avaient d’a¬ bord été placées dans le g. Chlorœa; elles en diffèrent surtout par leur calice étalé, non galéiforme. (A. R.) , ASARERO ou AZARERO. BOT. PH. — Syn. de Prunus lusitanica. Voyez ceri¬ sier. (C. d’Q.) ASARET. Asarum , Tourn. bot. ph. — Genre de la famille des Aristolochiées, et type de la tribu des Asarées. Il offre pour caractères essentiels : Périanthe urcéolé ou campanulé , 5-fide , accrescent , adné infé- » rieurement à l’ovaire. Etamines 12 , libres, insérées au sommet de l’ovaire; anthères cuspidées, extrorses. Ovaire infère, 6-locu- laire ; loges multi-ovulées ; ovules renversés. Style court , columnaire. Stigmate gros , pel- té , à six lobes réfléchis. Capsule 6-loculaire, irrégulièrement ruptile ; loges par avorte¬ ment oligospermes. Graines ovoïdes-cym- biformes , strophiolées. — Les Asarets sont des herbes vivaces, à rhizome rampant, acaules ou à tiges courtes , diphylles au som¬ met , aphylles , mais écailleuses inférieure¬ ment. Les feuilles sont réniformes ou subsa- gittiformes, longuement pétiolées, subco¬ riaces, les radicales persistantes , les cauli- naires opposées, dépérissant avec la tige fructifère. Les pédoncules sont radicaux ou terminaux , solitaires, uniflores. La fleur est nutante , d’un violet livide. On connaît qua¬ tre espèces de ce genre. Toutes les parties des Asarets ont une odeur forte et nauséeuse , jointe à une sa¬ veur âcre et un peu amère ; de même que beaucoup d’autres Aristolochiées, ces plan¬ tes ont des propriétés fébrifuges et stimu¬ lantes; mais, à fortes doses, elles agissent en drastiques ; leurs racines, séchées et réduites en poudre, sont un violent sternutatoire. L’A. europœum L., qui est la seule espèce indigène, et qu’on connaît sousles noms vul¬ gaires de Cabaret, Rondelle, Oreillette, ISard sauvage, et Girard Roussin, était ja¬ dis en vogue comme remède sudorifique, ernménagogue, fébrifuge, céphalique et ster¬ nutatoire; aujourd’hui, on ne l’emploie guère que dans l’art vétérinaire ; toutefois , le docteur Loiseleur-Deslongchamps le re¬ commande comme une excellente succé¬ danée de l’Ipécacuanha ; suivant cet auteur, la dose de ces feuilles, comme émétique, est de 20 à 40 grains. Les trois autres espèces habitent l’Amérique septentrionale ; VA. virginicumh., et VA. ari folium Michx., sc cultivent comme plantes d’agrément, en rai¬ son de l’élégance de leur feuillage. (Sp.) ASARUVE. Asarina. bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées (tribu des Antirrhinées , Bartl. ) , établi par Tourne- fort, mais depuis confondu à tort par la plu¬ part des auteurs avec le g. Antirrhinum , dont il se rapproche par la structure des fleurs , tandis qu’il en diffère notablement par la conformation dejla capsule, qui est subglobuleuse, chartacée, irrégulièrement ruptile , à deux loges parfaitement égales. L’A. cordifolia Mœnch ( Antirrhinum Asarina L. ) constitue à elle seule le genre : cette plante, indigène de l’Europe méridio¬ nale, s’éloigne en outre des vrais Antirrhi¬ num par des tiges décombantes ou diffuses, ainsi que par des feuilles palmatinervées , incisées-lobées, pétiolées, toutes opposées. (Sp.) * ASARIAEES. bot. ph. — C’est le nom donné par quelques auteurs aux Aris¬ tolochiées . ( Voy. ce mot. ) M. Link divise celles-ci en Asarinées et en Pistolochinées. (Ab. J.) ASAROÏDES. bot. ph. — Synonyme d’ Aristolochiées. (Ab. J.) ASARUM. bot. pu.— Voyez asaret. ASBESTE ( utySsijToç, inextinguible ). min. — Les noms (TAsbeste et d-1 Amiante ont été donnés à des matières filamenteu¬ ses , remarquables à la fois par une grande souplesse , qu’on peut souvent comparer à celle du lin ou de la soie, et par leur in¬ combustibilité, qui les distingue de ces sub¬ stances organiques, auxquelles elles ressem¬ blent par leurs caractères extérieurs. Ces matières filamenteuses ne se rapportent point à une seule esp. minérale , comme le pensait Haüy ; aujourd’hui , les mots d’As- beste et d'1 Amiante ne sont plus que des termes généraux , qui , comme le mot de Lave, désignent seulement une manière 15* T. II. 202 ASB ASC d’être particulière , une certaine forme ou texture qui peut convenir à plusieurs miné¬ raux , et qui s’observe en effet dans diffé¬ rents Silicates pierreux, tels que les Am¬ phiboles, Pyroxènes, Diallages, etc. Toute¬ fois , les variétés les plus communes et les plus remarquables paraissent appartenir aux Amphiboles proprement dits , groupe dans lequel on rangeait naguère tous les Asbes- tes sans exception. L'Asbeste n’est pas toujours blanc, sou¬ ple et soyeux, comme celui qu’on con¬ naît plus particulièrement sous le nom d 'Amiante ; il devient quelquefois clair , épais, coloré, et, selon sa texture, sa forme et sa consistance , prend les noms de Liège , de Chair, de Cuir ou de Papier fossile. L’Amiante le plus recherché est une sub¬ stance blanche ou grise, qui se sépare en fdaments déliés , soyeux , longs et flexibles , susceptibles de se filer à la manière du chanvre et du coton , sinon seuls , du moins lorsqu’on les mêle à une petite quan¬ tité de ces matières végétales, qu’on fait ensuite disparaître en les brûlant. L’A¬ miante résiste à la flamme de nos foyers ordinaires ; mais, s’il est difficile à fondre en masse , il se fond aisément au feu du cha¬ lumeau, lorsqu’on n’y soumet qu’une peti¬ te quantité de ses filaments, et la chaleur d’une bougie suffit même pour faire fondre un filament isolé. On voit donc que les tissus qu’on pourrait fabriquer avec cette substance ne seraient pas absolument in¬ destructibles, ainsi qu’on le pensait autre¬ fois. Les anciens ont connu l’Amiante, qu’ils prenaient pour une sorte de lin fossile ; ils possédaient l’art de filer et de tisser cette pierre. Avec la toile d’Amiante ils fabri¬ quaient des linceuls , dans lesquels on en¬ veloppait les corps des personnages dont on voulait recueillir les cendres et les conser¬ ver sans mélange. La même toile servait aussi à faire des draps et des nappes, qu’il suffisait de jeter au feu , lorsqu’ils étaient sales , pour leur rendre leur premier éclat ; d’où le nom «i :oç, nom du Gecko dans Aristote), rept. — Genre établi par Fitzinger, adopté au Musée de Vienne, et admis par M. Lichtenstein ( Verz. doubl. zool. mus. Perl., p. 102) comme synonyme de celui de Phyllurus ( Cuvier, Règne ani¬ mal , 1817). M. Lichtenstein y range le La¬ certa pipiens Pall., et l’A. Sthenodacty- lus, devenu depuis le genre Stenodactylus , Fitz. Pour d’autres auteurs, Ascalabotes est le nom générique des Platydactyles {Voy. ce mot), ou d’une partie d’entre eux seule¬ ment, et il comprend, entre autres, le Gecko fascicularis ou mauritaniens du périple méditerranéen. C’est dans ce sens que l’em¬ ploie M. Ch. Bonaparte ; et il est alors syn¬ onyme de Tarentola , Gray , et d’une des sections du genre Platy dactyle de l’ouvrage de MM. Duméril et Bibron. Ce n’est qu’une I ASC 203 ASC partie des Ascalabotes comme les compre¬ nait Fitzinger. (P. G.) ASCALABOTES ( exuxxïxSo? , le Gec¬ ko dans Aristote ). rept. — MM. Duméril et Bibron ( Erpétologie , t. III, p. 237) em¬ ploient ce mot comme synonyme de celui de Geckotiens, appliqué à une famille de Reptiles dont le Gecko du midi de l’Europe est l’espèce la plus anciennement connue. (P. G.) *ASCALABOTOIDES ( le Gecko dans Aristote ; eld'o;, ressemblance). rept. — M. Fitzinger nomme ainsi la famille des Geckotiens. (P. G.) • ASCALAPHE. Ascalaplius ( ÙGXÙlafoç, nom d’un oiseau chez les Grecs), ins. — Genre de la famille des Myrméléoniens, groupe des Myrméléonites , de l’ordre des Névroptères, établi par Fabricius ( Entom . System.), adopté depuis par tous les entomo¬ logistes, et confondu autrefois par Linné dans le grand genre Myrméléon. Les Ascalaplies sont parfaitement caractérisés par des an¬ tennes presque aussi longues que le corps , terminées brusquement en massue ; par des palpes labiaux à peine plus longs que les maxillaires, et par des ailes plus courtes et plus larges que chez les Myrméléons. Latreille rapporte que Bonnet a observé aux environs de Genève une larve sembla¬ ble aux Four mis-lions, mais qui ne marche point à reculons et ne fait point d’enton¬ noir, et dont l’abdomen offre à son extré¬ mité une plaque bifide et tronquée au bout. Il suppose que cette larve appartient à Y Ascalaplius italiens , propre à l’Europe méridionale. Les Ascalaphes sont de très jolis insec¬ tes ayant assez l’aspect des Libellules ou Demoiselles ; ils sont nombreux en espèces et répandus dans les diverses parties du mon¬ de. Leurs ailes sont le plus ordinairement variées de noir et de jaune. Leur taille est à peu près la meme pour toutes les espèces. Le type est l’A. italicus Fab. (Bl.) * ASCALAPIIIE. Ascalaphia (de As- calaphe , nom spécifique de l’espèce type ). ois. — Genre formé par M. Isidore Geof¬ froy Saint-Hilaire dans ses cours d’ornitho¬ logie au Muséum , et démembré du genre Hibou (Otus , Cuvier; Bubo , Savigny). Le principal caractère qui a engagé le pro¬ fesseur à faire ce démembrement nous pa¬ raît consister dans la forme des ailes, qui , quoique courtes, sont construites sur le type aigu. L’espèce qui y a donné lieu est le grand Hibou à huppes courtes, Otus ascala- plius Cuv., Régné animal, dernière édit., p. 541; (Bubo ascalaplius Sav., Égypte, Ois., pl. 3, f. 2), et figuré depuis dans les pl. col. de Temminck, n° 57 , sous le nom de Hibou à huppes courtes ( Strix ascala- plius Sav.). — Cette espèce, qui fut rappor¬ tée d’Egypte par M. Savigny , et qu’on rencontre quelquefois en Europe, outre le caractère générique tiré de la forme des ai¬ les , diffère encore de nos Hiboux d’Europe par des aigrettes très courtes, placées à quelque distance en arrière des yeux; par un bec grêle, caché presque entièrement dans les poils très longs de la face. Les plumes sétacées des joues , rebroussées et courtes au dessous de l’œil , contribuent à donner au front et au sommet de la tête une forme aplatie. Les tarses sont longs et ve¬ lus , ainsi que les doigts , presque jusqu’à l’origine des ongles ; il n’y a que deux écail¬ les non duvetées à l’extrémité des doigts. La queue est de moyenne longueur et ar¬ rondie. Cette espèce, commune en Égypte , visite accidentellement les parties méridio¬ nales de la Sicile et de la Sardaigne, où quel¬ ques individus ont été tués, et se trouverait f aussi en Ecosse, selon Pennant, qui l’a fait figurer dans sa British Zoology , plane. B, n° 5; mais ce dernier habitat est encore douteux , son apparition dans le nord ne paraissant guère probable. (Laer.) ASCALAPHUS. ins. — Voyez as ca¬ la eue. (G. d’O.) ASCARICIDA ( Ascarides , Ascarides ; cœdo, je tue), bot. pii. — Ce nom fait allusion aux propriétés anthelmintiques de l’une des espèces ( Ascaricida indica Cass. — Verno- nia anthelmintica L. ) réunie aujourd’hui aux Vernonia, où elle constitue une section caractérisée par ses capitules terminaux soli¬ taires ou en corymbe, et dont l’involucrese compose d’écailles foliacées appendiculées , plus ou moins étalées , et par la forme de l’aigrette qui couronne son fruit. (J. D.) ASCARIDAIRES. helm. — Voyez ASCARIDE et ASCARIDIENS. (P. G.) ASCARIDE. Ascaris ( àaxxptç, sorte de ver), iselm. — La dénomination (Y Ascarides, appliquée par Aristote à plusieurs sortes * 204 ASC ASC d’animaux , et particulièrement à une esp. de Vers intestinaux , a été conservée à un g. dont cette esp. peut être considérée comme la plus importante. Ce genre lui -même, d’abord très nombreux en esp., a été, depuis quelques années, subdivisé en beaucoup d’autres, et la famille ou l’ordre dans lequel il prend place reçoit également les noms d’Ascaridiens, Oxycéphalés ou Nématoïdes'; quelques auteurs considèrent même les Né¬ matoïdes comme une classe à part, et parmi eux nous citerons M. Ehrenberg. Ij Ascaris lumhricoides , nominéparGoëze Ascaris gigas , et par Zeder Fusaria lum¬ hricoides , séjourne dans les intestins de l’homme, et aussi dans la vessie et les reins. Plusieurs animaux domestiques en sont éga¬ lement affectés, et parmi eux les Bœufs, les Chevaux, les Anes et les Cochons. Il atta¬ que aussi quelques individus d’espèce dif¬ férente vivant au milieu de nos habita¬ tions ou dans les ménageries. L’Orang-ou¬ tang du Muséum de Paris, le Daw , espèce de Zèbre dont il y a des individus au même établissement, et un Phoque qui y vivait aussi, ont rendu des vers que leurs carac¬ tères ont dû faire regarder comme des Asca¬ rides lombricoïdes. Les Helminthes de cette espèce ont le corps épais de deux ou trois lignes, et long de six pouces à douze ou quinze; aussi sont-ils depuis fort long-temps connus des médecins ; on les appelait an¬ ciennement Lumbricus ; et, pour les distin¬ guer des Tœnioïdes, ils recevaient l’épithète de ter es, Lumbricus ter es-, quelquefois même on les regarda comme identiques aux vers de terre (g. Lumbricus ) ; mais l’absence de soies ambulatoires , les trois papilles buc¬ cales , et beaucoup d’autres caractères , les font facilement distinguer de ces derniers , qui sont même des animaux d’une autre classe. Tyson, en 1685, avait déjà indiqué la plupart de ces différences , et cependant Brera a essayé, il y a environ trente-cinq ans , de soutenir l’opinion ridicule que les endroits où s’opère le développement des Ascarides et des Lombrics , la nourriture qu’ils y prennent et la température qu’ils y rencontrent, sont les seules causes de leurs différences de conformation. Le Stomachide de Peereboom n’est qu’un Ascaride lombri- coïde mutilé ou défiguré , et l’animal trou¬ vé par Treutler parmi beaucoup d’Ascari¬ des de la même espèce lui est également identique, bien que , par anomalie, les val¬ vules de sa bouche ne fussent qu’au nom¬ bre de deux. L’anatomie de cet Ascaride a été faite par plusieurs auteurs, et particulièrement par Rudolphi , Cuvier , Meckel, de Blain- ville , J. Cloquet , Morren , etc. Nous en parlerons à l’article Nématoïde de ce Dictionnaire , en la comparant à celle de plusieurs autres animaux du même grou¬ pe , particulièrement étudiés par M. Moritz Diesing et quelques autres observateurs. Le genre Ascaride appartient à la divi¬ sion des Nématoïdes qui ont l’appendice mâle double. Il comprend un nombre assez considérable d’espèces. Rudolphi en con¬ naissait quatre-vingt-dix. Ces animaux sont tous parasites, et leur séjour habituel est à la surface du canal intestinal et de quelques autres muqueuses. On en a trouvé chez les différentes classes de Vertébrés , et spé¬ cialement dans les Poissons; les mâles sont incomparablement moins fréquents que les femelles. M. de Blainville résume ainsi les caractè¬ res de ce genre : Corps rigidule, élastique et un peu allongé , rond , fusoïde ou renflé au milieu et atténué à ses deux extrémités. Bouche antérieure , terminale , pourvue de trois nodosités convergentes , deux supé¬ rieures et une inférieure. Anus un peu avant l’extrémité postérieure et en forme de fente. Orifice de l’organe femelle au tiers antérieur ou à peu près. Organe mâle ayant à l’exté¬ rieur deux spiculés sans gaines. Les espèces de ce genre peuvent être par¬ tagées en trois groupes, suivant qu’elles ont le corps également atténué à ses deux extrémités , ou plus épais en avant ou plus épais en arrière. A chacun de ces trois groupes appartiennent des espèces à tête ai¬ lée ou non ailée , c’est-à-dire aplatie en arrière de la bouche , et présentant bilaté¬ ralement une carène saillante. (P. G.) ASCARIDES édffxûçsccfeç), ins. etHEpM. — Aristote nomme ainsi de petits vers qui se forment, dit-il, dans le limon des puits, et, en général, dans les amas d’eau où il se dépose des terres. Ascarides pris dans ce sens est synonyme A’Empis. Le natura¬ liste grec appliquait aussi la dénomination d 'Ascarides- à une des trois sortes de vers ASC ASC 205 qu’il signale dans les intestins de l’homme. Chez les modernes , elle sert encore à dési¬ gner une espèce de ver parasite de l’hom¬ me, et qui est le type d’un genre assez nombreux en espèces. Voyez ascaride. (P. G.) * ASCARIDIENS (Ascaris, genre de Vers intestinaux), helm. — M. de Blainville (Dict.des sc. nat., t. LYII, p. 555) nomme Ascaridiens ou Oxycéphalés un ordre de Vers apodes qui a pour type l’Ascaride lom- bricoïde , et les caractères qu’il lui donne sont les suivants : Corps médiocrement al¬ longé, rigidule ou assez raide, rond, atté¬ nué aux deux extrémités , avec des articu¬ lations très fines ; canal intestinal bien com¬ plet. Bouche terminale orbiculaire, nue ou pourvue de quelques tubercules radiaire- ment disposées. Anus plus ou moins ter¬ minal ; appareil de la génération bisexuel; les sexes séparés sur deux individus diffé¬ rents. Ce groupe , qui , sauf un très petit nombre, comprend tous les genres dont Ru- dolplii a fait ses Nématoïdes , se partage actuellement en un nombre considérable de subdivisions génériques qu’on pourrait assez bien rapporter , ainsi qu’il suit , à trois tri¬ bus : 1° Ascaris, Cucullanus , Dactylius, 0- phiostoma, Heterocheilus, Lecanocephalus, Ancyracanthus. 2° Gordius, Filaria, Trichocephahts , Trichosoma, Mastigodes , Crossophorus , Cheiracanthus , Tropisurus , Oxyurus, Vi- brio, Amblyura, Anguillula, Phanoglene, Enchilidium . 5° Strongylus , Syngamus , qui ne re¬ pose que sur une fausse interprétation du précédent , Stephanurus , Gnathostoma , Sclerostoma, Physaloptera, Spiroptera. On a aussi rapporté, mais avec doute , à l’ordre des Nématoïdes , les g. Thelazia, Liorhynchus , Hamularia , Odontobius, et môme ceux de Trichina, Agama , Sphace- lura et Sphœrularia , dont l’organisation paraît beaucoup plus simple. Voyez , chacun à son article, les différents noms de genres cités ici. (P. G.) ASCARINA, Forst. bot. pii. —Genre de la famille des Chloranthacées, très impar¬ faitement connu ; son auteur ( Gen ., n. 59) n’en donne que les caractères suivants : Fleurs dioïques, I-bractéolées, disposées en chatons lâches, spiciformes. Fleurs mâles 1-andres ; filet très court; anthère oblonguc, 4-sulquée. Fleurs femelles : Ovaire globu¬ leux, 1-loculaire , 1 -ovulé , à stigmate sessi- le , déprimé, obscurément 5-lobé. (Fruit drupacé?) L’A. polystachia Forst. consti¬ tue à lui seul le genre ; c’est un arbre indi¬ gène des îles de la Société ; ses feuilles sont opposées, pétiolées , dentelées, à pétioles connés en gaîne amplexicaule. (Sp.) ASCARIS, helm. — Voyez ascari¬ de. (P. G.) * ASCENDANT. Ascendens , assur- gens. bot. pii. — Cet adjectif s’emploie pour désigner une tige ou tout autre organe filiforme qui , après avoir été couché ou in¬ cliné à sa base , se redresse verticalement dans sa partie supérieure. Exemple : la Vé¬ ronique en épis. Cette expression est syno¬ nyme (Passurgent et de redressé. (A. R.J ASCHEE. annél. — Un des noms vul¬ gaires de l’Arénicole des pêcheurs. Voy. ARÉNICOLE. (P. G.) ASCII ER. poiss. — L’un des noms vulgaires du Salmo thymalus. Voy. ombre. (Val.) ASCI1ION ( «!//.oç , qui ne porte au¬ cun signe ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , établi par Eschscholtz ( Bulletin de la Soc. imp. de Moscou , vol. ïï, 1850, p. 66 ) , et auquel il rapporte 3 es¬ pèces : Callidium rusticum Fabr., Callid. striatum id., et Asemum atrum Esch. M. Serville , dans sa Monographie des Longi¬ cornes ( Ann. de la Soc. ent. de France , t. ÏÏI , 1834 , p. 79 ) , a adopté ce genre ; mais il le fonde sur d’autres caractères qu’Eschscholtz , et n’y comprend pas le Callidium rusticum, dont il fait le type d’un autre g. auquel il donne le nom d’Ar- hopalus. M. Dejean comprend cette même espèce dans son g. Criocephalum. Voy. ces deux mots. (D. et C.) * ASEMUS , qui ne porte aucun signe). — Sous-genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides , établi par Schoenherr ( Curculionid. dispos, me- thod. , etc. , p. 129 ) pour y placer les Cur- cul. rusticus et chloroleucus Wiedem., qu’il a compris , depuis , dans le g. Tanymecus de Germar. Voy. ce mot. (D. et C.) ASEPHANAIVTHES (faute d’ortho¬ graphe ou d’impression ). bot. ph. — Voyez ASTEPHANANTHES. (SP.) * ASE FI S. année. — Genre de Serpulai- res voisin des Spirorbes. M. Rafînesque (Anal, de la nat ., p. 157) l’indique sans le décrire. (P. G.) ASEROE ( Anj/o*, dégoûtant ). bot. cr. — Labillardière ( Voyage aux terres au¬ strales , p. 145 ) a décrit sous ce nom un champignon voisin du g. Phallus. La volve est globuleuse , marquée de sillons ; le ré¬ ceptacle est étalé, divisé en rayons bifides , et supporté par un pédicule long , ouvert à son sommet. L "’Aseroe rubra , la seule espè¬ ce qu’on connaisse a le pédicule rouge. L’auteur l’a trouvée en masse dans les fo¬ rêts, parmi les Mousses, dans la terre de Yan-Diemen. — Ce genre me paraît avoir les plus grands rapports avec le g. Pentaci - na d’Endlicher; mais, dans celui-ci, les rayons, au lieu d’être bifides, sont simples. Si ma conjecture est vraie , l’hymenium , T. II. dont Labillardière n’a pas parlé, devrait être placé sur la face interne des rayons, tandis que , dans les autres Phalloïdées , il recouvre la face externe du réceptacle. (Lév.) ’ * ASEXE ( à priv. ; sexus , sexe ). bot. cr. — Nom hybride employé par Adansoe dans ses Familles desplantes pour désigner les végétaux qui n’ont pas de sexe , comme les Lichens , les Algues , les Champignons et les autres Cryptogames. Ce mot n’a pas été adopté ; pourtant , Gærtner s’est servi de celui (VAsexualis, en lui donnant le mê¬ me sens. Voy. agames. (Lév.) ASFUR. poîss. — Ce nom, qui signifie Moineau , a été employé par Forskal comme épithète de son Chœtodon Asfur. M. de La- cépède a cru devoir le placer parmi ses Pomacanthes ; mais le fait est que l’espèce appartient à ses Holacanthes. Voy . ce mot. (Y AL.) ^ASIATIQUES, ara ch.— M. Walcke- naër nomme ainsi une petite division de son genre atttjs. Voy. ce mot. (Bl.) ASIDA (étymologie inconnue), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes , tribu des Blapsides , établi par Latreille aux dépens du genre Gpatrum de Fabricius, et auquel il assigne pour ca¬ ractères : Etuis soudés. Palpes maxillaires terminés par un article plus grand , trian¬ gulaire. Menton large, recouvrant la base des mâchoires. Les deux derniers articles des antennes réunis en un bouton ; le termi¬ nal plus petit. M. Solier, dans son Essai sur les Collaptérides, place ce genre dans sa tribu des Asidites , et le caractérise d’une manière beaucoup plus détaillée. Il partage en deux divisions les quarante-deux espèces qu’il y rapporte. La première comprend celles qui ont les élytres couvertes d’éléva¬ tions costiformes très irrégulières, fortement sinueuses ou interrompues , fortement gra¬ nuleuses, et le plus souvent couvertes de pe¬ tits poils serrés ; le tergum du prothorax plus ou moins prolongé en lobe dans le mi¬ lieu de sa base , l’écusson peu saillant. La seconde se compose de celles qui ont les é- lytres sans côtes ni élévations sensibles, ou avec des côtes longitudinales droites, ni in¬ terrompues ni sinueuses , lisses ou peu tu¬ berculeuses ; le tergum du prothorax sub¬ tronqué, ou à peine saillant, en lobe, au mi- 14* 218 ASI AS! lieu de sa base ; la saillie de Fécusson beau¬ coup plus prononcée. Les Asides sont toutes propres à l’ancien continent ; on ne les trouve que dans les endroits chauds et sablonneux. M. Dejean, dans son dernier Catalogue , en mentionne quarante-quatre espèces, dont huit d’Afrique et les autres d’Europe. Nous n’en citerons qu’une, Y Asida grisea ( Âsidum griseum Fabr.). C’est la seule qui se trouve aux en¬ virons de Paris. (D.) * ASIDÏTES. ins. — Groupe de la tri¬ bu des Blapsidaires, famille des Mélasomes , ordre des Coléoptères hétéromères, établi par M. Delaporte ( Hist . naturelle des Colé- opt., faisant suite au Buffon-Duménil, t.'ÏI, p. 205), et qui se compose des g. Zopherus , Âsida, Pelecyphorus, Microschatia, Mach- la, Scotynus et Platynotus. Ces sept g. ont pour caract. communs : Menton grand , cor- diforme, occupant transversalement la ma¬ jeure partie du dessous de la tête. Corselet à rebords latéraux très grands. Tarses simples dans les deux sexes. Ces insectes habitent de préférence les endroits secs et arides, et par¬ ticipent souvent de la couleur du terrain où ils vivent. Ils sont en général de couleur cendrée. La tribu des asimtes , suivant M. Solier [Ann. de la Soc. entom. de France , t. Y, p. 405), se compose de neuf genres, dont voici les noms : Âsida, Pelecyphorus , Microschatia , Machla , Stenoides , Steno- morpha, Cardigenius , Scotinus , Iletero- scelis. Voy. ces mots. (D.) ASILE, oss. — Nom sous lequel Ari¬ stote, et, d’après lui, plusieurs ornithologis¬ tes ont désigné le Pouillot, Motacilla Tro- chilus , Gm. Voy. SYLviE-PomLEOT. (C. D’O.) ASILE. Asilus (Mouche qui tourmente les bestiaux, suivant Virgile et Pline), ins. —Genre de l’ordre des Diptères, division des Brachocères, subdivision des Tétrachœtes, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques. Ce genre , établi par Linné , a été adopté depuis par tous les auteurs ; mais il est de¬ venu si nombreux en espèces , qu’on a senti la nécessité de le diviser en plusieurs genres. Latreille est le premier qui ait fait cette di¬ vision en convertissant le genre de Linné d’abord en une famille sous le nom d’Asili- ques {généra), ensuite en une tribu du même nom, faisant partie de sa famille des Tany¬ stomes [Fam. natur.). C’est dans cet état de choses queM. Macquart a adopté le genre Asile , qui se trouve aujourd’hui très re¬ streint, et qu’il caractérise ainsi : Lèvre su¬ périeure tronquée obliquement ; premier article des antennes un peu allongé ; troisiè¬ me long, subulé, comprimé ; style sétacé, un peu allongé, de deux articles. Abdomen al¬ longé, rétréci postérieurement ; organe co- pulateur grand chez le mâle ; tarière com¬ primée, bivalve chez la femelle. Cellule mar¬ ginale des ailes ordinairement petite , quel¬ quefois plus longue que la première ; qua¬ trième cellule postérieure fermée. Des trente- huit espèces que M. Macquart rapporte à ce genre, nous n’en citerons que deux : l’Asile barbaresque, Asilus barbarus deFabricius, qui se trouve dans le midi de l’Europe et en Barbarie ; l’Asile frelon , Asilus crabronifor- mis de Linné, qui se trouve dans toute l’Eu¬ rope. Cette dernière, qui a servi de type au genre, a été décrite et figurée par Geoffroy, pl. 17, fig. 5, sous le nom d Asile brun , à ventre de deux couleurs. Les Asiles ont l’abdomen en cône allongé, très pointu dans les femelles, avec les pieds robustes. Ce sont des insectes éminemment carnassiers et ravisseurs, qui se nourrissent de proie vivante, et font la chasse à tous les insectes plus faibles qu’eux, et même quel¬ quefois plus forts en apparence. Leur vol est rapide et accompagné d’un bourdonnement assez fort. On les rencontre surtout à la fin de l’été et en automne ; les uns se tiennent à terre, dans les endroits secs et sablonneux , les autres se posent sur les troncs des ar¬ bres ou sur les bois coupés. Frisch a ob¬ servé les métamorphoses de l’A. frelon et de l’A. cendré. Degéer a donné aussi des dé¬ tails sur celles de cette dernière espèce. Leurs larves , pour la description desquelles nous renvoyons à ces deux auteurs , vivent et se métamorphosent dans la terre , à l’in¬ star de celles des Tipulaires. (D.) ASILIQUES. Âsilici. ins. — Tribu de l’ordre des Diptères, division des Bracho¬ cères, subdivision des Tétrachœtes, famille des Tanystomes. Cette tribu, qui a pour type le genre Asilus de Linné , a été établie par Latreille , et adoptée par Meigen , Fallen et M. Macquart. Ce dernier auteur [Hist. nat . des Dipt'eres , faisant suite au Buffon-Roret, 1. 1 , p. 275 ) la compose des douze genres ASI ÂSI 219 dontvoici les noms : Rhopalogastre , Xipho - cère, Laphrie, Mégapode , Cératurge, Dioc- trie, Doripogon, Mallophore, Ommatie, Go- nype et Damalis. Leurs caractères sont : Tête fort déprimée. Trompe peu allongée; lèvres terminales formant la partie saillante, tantôt coniques, tantôt cylindriques. Labre très court, conique. Palpes ordinairement petites. Face barbue. Vertex concave. Yeux distants dans les deux sexes. Style des an¬ tennes quelquefois nul. Abdomen ordinaire¬ ment cylindrique, déprimé dans les femelles. Jambes et tarses munis de soies. Cellule mar¬ ginale des ailes ordinairement fermée ; or¬ dinairement cinq cellules postérieures. On trouve des Asiliques dans les champs, les jardins et les prairies, surtout vers la fin de l’été , en automne. Ils volent avec rapidi¬ té, particulièrement quand le soleil est très chaud. Ils vivent généralement de proie, en saisissant d’autres insectes au vol avec leurs pattes antérieures, qui sont très robustes. Ils les tuent en les piquant avec une des qua¬ tre pièces de leur suçoir , qui est un vérita¬ ble stylet très pointu, et les sucent ensuite. L’enveloppe coriace des Coléoptères ne les garantit même pas de cette arme meurtrière. Les grandes esp., comme les Taons, atta¬ quent aussi les bestiaux et les tourmentent avec acharnement. Ces Diptères sont beau¬ coup plus nombreux dans le midi que dans le nord, où l’on ne trouve guère que quelques espèces des genres Dioctrie et Asile , (D.) * ASILITES. Asilitœ. rvs. — Nom d’une sous-tribu de la tribu des Asiliques dans l’or¬ dre des Diptères , division des Brachocères, subdivision des Tétrachœtes , famille des Ta- nystomes , établie par M. Macquart dans son ouvrage intitulé Diptères exotiques nou¬ veaux ou peu connus , et qu’il compose de quatorze genres, dont cinq ont déjà été cités dans la tribu des Asiliques ; les autres sont : Craspédie, Trupanée , Erax, Apoclée, Proc- tacanthe , Lophonote, Sénoprosope , Léca- nie et Atractie. ( Voy . ces mots.) Leurs ca¬ ractères communs sont : Antennes à style allongé et ordinairement sétacé. Ailes à cel¬ lule marginale et quatrième postérieure or¬ dinairement fermées. (D.) ASILUS. uns. — Voyez asile. (D.) ASIMINA, Adans. — Orchidocarpon , Michx. — Porcelia, Fursh (non Buiz etPa- von). ( Asiminier , nom vulgaire donné à ces végétaux par les Français de la Louisiane. ) bot. ph. — Genre de la famille des Ano- nacées, offrant les caract. suivants (Spach , Suites à Buffon, Plant. ph., t. VII, p. 526) : Calice 5-sépale, non persistant. Pétales 6 (accidentellement 9), distincts, plus ou moins connivents, ascendants et concaves à la base : les trois extérieurs plus grands que les inté- p rieurs. Réceptacle gros, convexe. Etamines nombreuses, cunéiformes, imbriquées en ca¬ pitule hémisphérique ; anthères subsessiles, extrorses, à appendice apicilaire convexe ou concave , glandiforme. Ovaires 3 à 8, agré¬ gés au sommet du réceptacle , non stipités, distincts , serrés , 8-20-ovulés ; ovules ana- tropes, axiles, horizontaux, opposés-bisé- riés. Styles très courts, distincts, terminés chacun en stigmate subclaviforme et recour¬ bé. Péricarpe composé de 1 à 5 baies ( la plupart des ovaires avortant ) distinctes , charnues, pulpeuses en dedans, ovoïdes, ou obiongues , ou subglobuleuses, inarticulées, substipitées , polyspennes, ou par avorte¬ ment oligospermes. Graines subglobuleu¬ ses, ou plus ou moins comprimées , lisses, inarillées, par avortement 1-sériées , sépa¬ rées les unes des autres par des diaphrag¬ mes pulpeux. Test dur, coriace; périsperme profondément rimeux. — Arbrisseaux ou petits arbres. Feuilles soit coriaces et persi¬ stantes, soit minces et non persistantes, en général grandes : les jeunes couvertes d’une pubescence soyeuse. Pédoncules courts ou presque nuis , nutants , solitaires , 1-flores , axillaires sur les ramules de l’année précé¬ dente ( de sorte que les fleurs des espèces à feuilles non persistantes deviennent com¬ me latérales), 1 ou 2-bractéolés. Fleurs soit très petites, soit plus ou moins grandes , peu odorantes, d’un pourpre brunâtre ou verd⬠tre, ou bien d’un jaune livide. Baies grosses, jaunes, pendantes. Ce genre appartient aux régions tempérées de l’Amérique septentrionale; on en connaît six espèces; leur écorce et leurs feuilles ex¬ halent , lorsqu’on les broie , une odeur très fétide ; les fruits sont mangeables , mais peu savoureux. Quelques espèces se cultivent comme arbustes d’ornement; ce sont les seules , parmi toutes les autres Anonacées , qui puissent résister, en plein air, aux hivers du nord de la France. (Si*.) * ASI MINE. Asimina. bot. — Nom 220 ASI ASI donné par M. Desvaux au fruit appelé Syn- carpe par M. Richard. Voy. ce mot. (C. D’O.) * ASIMIOTER ou ASSIMIMER. bot. ph. — Nom donné par les Français de Sa Louisiane aux espèces du genre Asimina , indigènes des États-Unis. (Sp.) ASINDULE. Asindulum. ïns.— Genre de l’ordre des Diptères , division des Né- mocères, famille des Tipulaires, tribu des Tipulaires fongicoîes , établi par Latreille et adopté par M. Macquart ( Hist. naîur. des Diptères , faisant suite au JBuffon-Roret , t. I, p. 140). Ce genre a pour type et unique espèce V Asindulum nigrum de Latreille (Hist. nat . des Crust . et Insect . , t. XIY, p. 290 ; Gener t. I , tab. 14, fig. 1 ). Cette es¬ pèce a été découverte près de Paris par M. Léon Dufour, et retrouvée depuis dans les environs de Lille par M. Macquart. Elle est longue de trois lignes, noire , avec les pieds bruns et les ailes brunâtres, plus obscures à l’extrémité dans la femelle. (D.) ASMUSo mam. — Voyez cheval. (A. DE Q.) ASIO. ois. — Genre formé par Swains. dans sa classification, et synonyme du genre Duc ( Bubo , Cuv.). Les caract. qu’il lui assi¬ gne sont : Tête grande, avec deux aigrettes; oreilles et disque facial de grandeur moyen¬ ne, ce dernier quelquefois imparfait. Oreil¬ les sans opercules. Bec court, avec la man¬ dibule supérieure munie quelquefois d’un feston. Il donne à ce genre deux sous-genres, dont îe premier, Heliaptex , a pour type H. arc- ticus ( North . Zool., pl. 52) , et le second, Scops, ou petit Duc, espèces bien connues. Voy. buc. (Lafb.) * ASIPHONOBRANCHES. Asipho- nobranckiata ( m opwv , wvos , privé de si¬ phon ; Çpàyyjx, branchies, ouïes), moll. — M. de Blainville a divisé les Mollusques pa- racéphalophores dioïques en deux grands ordres : ceux qui sont siphonobranehes , c’est-à-dire qui portent au dessus de la tê¬ te un canal formé par le manteau , et destiné à porter l’eau sur les branchies ; îe second ordre comprend ceux des Mollus¬ ques qui n’ont point ce canal. La présence ou l’absence de ce canal entraîne dans la Coquille des modifications importantes : car les mis ont toujours une échancrure ou un canal terminal , tandis que les autres ont constamment l’ouverture entière. Pour M* de Blainville , tous ces Mollusques présen¬ tent ce caractère commun d’avoir les orga¬ nes de la génération séparés dans des indi¬ vidus différents. Nous verrons à l’article mollusques quelle importance on doit donner aux caractères qui ont servi de base aux divisions primordiales des Mollusques proposées par M. de Blainville. Voy. mol¬ lusques. (Desh.) * ASIPHOMGIBES. Asiphonoidea («- ffiÇ'wv, «vos, privé de siphon; sï^og , aspect, forme ). moll. — Avant la classification des Céphalopodes par M. de Haan , les zoo¬ logistes confondaient avec les Coquilles de ces animaux un grand nombre de Coquilles microscopiques , dont les travaux de Solda- ni firent connaître les formes variées et les plus singulières. Linné en avait connu un petit nombre , et il les rapportait à son genre Nautile , imité en cela par tous les autres zoologistes. Ces corps ont toujours été rapportés aux Céphalopodes , sans qu’on ait fait assez attention à la différence de leur organisation intérieure. Dans le meme temps , M. de Haan de son côté , et M. Al¬ cide d’Orbigny du sien , séparaient en une classe particulière toutes ces Coquilles mi¬ croscopiques , parce qu’elles n’ont point de siphon. L’absence de cette partie dans ces Coquilles a fait proposer pour elles , par M. de Haan, îe nom d’Âsiphonoïdes. Depuis leur séparation comme classe des Céphalo¬ podes, un habile observateur, M. Dujar¬ din , a découvert des animaux singuliers, créateurs de ces Coquilles microscopiques. Il leur a trouvé une organisation au moins aussi simple que celle des Zoophytes , et il a proposé pour eux une classe à part dans {e règne animal. Maintenant , les Coquilles microscopiques comprises par M. de Haan dans sa classe des Asiphonoïdes ne sont plus comptées parmi les Mollusques. (Desh.) ASIRACA (àGlpy,mè, nom d’un insec¬ te chez les Grecs), iss. — Genre de la fa¬ mille des Fulgoriens, de l’ordre des Hémi¬ ptères , section des Homoptères, établi par Latreille, et adopté par tous les entomolo¬ gistes. Ce genre est principalement caracté¬ risé par des antennes dépassant la longueur de la moitié du corps , et insérées en de¬ hors de la face, ayant leur premier article ASO ASP 221 pins long que le second , et celui-ci plus grêle; et par les pattes épaisses, avec les jam¬ bes postérieures longues, munies d’une é- pine au bord externe, et d’une pointe plus grosse à l’extrémité. Les Asiraca se composent d’un petit nombre d’espèces , répandues dans les di¬ verses parties du monde; le type est VA. clavicornis ( Delphax clavicornis Fabr. ) , qu’on rencontre dans la plus grande partie de l’Europe. (Bl.) * ASOMOPES. Asomopia ( « priv.; râ- P* , corps ; noïç , pied ). zooph. — Genre indiqué parM. Rafinesque auprès des Mam¬ maires (Anal, de la nat ., p. 154). (P. G.) *A SOFIA (nom mythologique), ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes , tribu des Pyralites ,f établi par M. Treistchke aux dépens des Botys de Latreille , et que nous avons adopté dans 1 ‘'Histoire naturelle des Lépidoptères de France , en le caractérisant ainsi : Palpes inférieurs courts , cylindriques , avec le der¬ nier article très aigu. Trompe longue et épaisse. Antennes simples dans les deux sexes. Corps du mâle peu allongé. Ailes su¬ périeures étroites , les inférieures oblon- gues. — Ce genre comprend pour nous 11 espèces, dont nous ne citerons que celle qui lui sert de type, le Botys de la farine de Latreille , Pyralis farinalis de Linné , ou Phalène à ventre relevé de Geoffroy. En effet , c’est l’attitude qu’elle prend dans l’é¬ tat de repos. On la rencontre souvent ainsi dans les cuisines et dans les jardins, sur le tronc des arbres. Sa chenille n’est pas en¬ core connue , bien que Linné dise : « Ha¬ bitat in farina culinari cibis paratâ , se- dens caude erectâ » ; mais il y a lieu de croire que cette phrase , que tous les au¬ teurs ont appliquée à sa chenille, ne doit s’entendre que du papillon. (D.) *ASOPUS (Asope, nom mythologique). ins, — M. Rurmeister applique ce nom à un genre de la famille des Scutellériens , de l’ordre des Hémiptères , renfermant des espèces très différentes entre elles , quoiqu’il les distingue en général de la plu¬ part des autres Pentatomes par l’absence d’un canal propre à recevoir le premier article du rostre; mais, sauf ce caractère, auquel nous n’attachons pas autant d’im¬ portance que M. Burmeister , on ne trouve plus que de très grandes différences entre quelques uns de ses Asopus. En effet , cet auteur y rapporte les g. Arma, Jalla, Ey- sarcoris , de Hahn , qui se lient intime¬ ment avec les vrais Pentatoma ( Cimex , Burm.), et les g. Stiretrus et Discoccra de Laporte, qui , par la forme générale de leur corps , et par la grande étendue de l’écus¬ son, forment un passage manifeste entre les Pentatomites et Scutellérites. D’après ce qui précède , on reconnaîtra facilement que la dénomination (VAsopus doit être suppri¬ mée , puisque les trois premiers g., soit qu’on les réunisse aux Pentatoma, soit qu’on les regarde comme distincts , n’ont pas besoin d’autre dénomination que celle qu’ils avaient déjà reçue , non plus que les seconds nom¬ més précédemment par M. Laporte. Voy. chacun des genres cités , et principalement Pentatoma et Stiretrus. (Bl.) ASOTUS. poiss. — Linné a donné, on ne peut trop deviner pourquoi, ce nom (dé¬ bouché) à un Silure observé par lui dans le cabinet de l’Académie de Stockholm, et dont tous les auteurs ont parlé en copiant la courte description de Linné. Nous avons , dans notre Ichthyologie , rapporté le nom de Silurus Asotus à une esp. de Silure du Bengale, très voisine du Silurus atu, et qui nous a paru convenir à la description de Linné. (Val.) *ASPALACÏDÉS. Aspalacidœ. mai. — Gray donne ce nom à une famille de l’ordre des Rongeurs , qui a pour type le genre Aspalax ou Rat-Taupe. (G. »’0.) * ASPAL ATHIUM , Medicus (Allu¬ sion à Aspalathus ). bct. ph. — Genre non admis, fondé sur le Psoralea palœstina et le Psoralea bituminosa h., de la famille des Légumineuses. (Sp.) * ASPALATIIOIDES , DG. (sub An - thyllide) (à?xcàxQc<; , genêt; stcPoç, ressem¬ blance). bot. ph. — M. De Candolle donne ce nom à une section du genre Anthyllis , qu’il caractérise ainsi : Calice à peine bouf¬ fi. Légume 1 ou 2-sperrae, point septulé. Fleurs solitaires, ou subsolitaires, ou en épis interrompus. Arbustes très rameux , souvent épineux ; feuilles simples ou 5-folio- lées. Cette section comprend VA. cytisoi- des , VA. Aspalathi, VA. Hermanniœ, etc. (Sp.) ASPALATHUS, L. — Eriocalyx, Neck. ASP ASP *29 Scaligerai k dans. — Aulacinthus, E. Meyer; Buchenrœdera, Eckl. et Zeyh. ( àinàlaOoç, , sorte de genêt), bot. pii. — Genre de la fa¬ mille des Légumineuses, s.-ordre des Papi- lionacées, tribu des Lotées , s.-tribu des Génistées, DC. Il offre pour caract. distin¬ ctifs : Calice campanulé ou obconique, 5-fide ou 5-denté, à lobes presque égaux. Corolle à étendard courtement onguiculé; ailes fal- eiformes, obtuses; carène 2-céphale, de la r longueur des ailes. Etamines 10, monadel- phes; androphore fendu en dessus. Ovaire pauci-ovulé. Style filiforme, ascendant ; sti¬ gmate obtus. Légume 1-4 S-sperme, obîong. *— Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux. Feuilles digitées (S-ou 5-foîiolées), subsessiles; folio¬ les planes ou trièdres ; stipules nulles ou conformes aux folioles. Fleurs solitaires, axillaires , ou en épis terminaux. Ce genre appartient à l’Afrique australe. (8p.) ASPALAX, Oliv. nom grec de la Taupe), mai. — Voyez rat-taupe» — Séba donne ce nom au ciirysociilore. Voy . ce mot. (A. de Q.) * ASPALOSOME ( taupe ; ffw- /**, corps). térat. — M. Geoffroy Saint- Hilaire a donné ce nom à une monstruosité d’un fœtus humain dont le corps avait avec la Taupe certains points de ressemblance. (C. D’O.) *ASPARAGÉES.Aspara#ece.BOT. ph. — - L’une des tribus établies par M. Lindley dans la famille des Liliacées, et qui com¬ prend une partie des genres autrefois placés dans la famille des Asparaginées. Voy. ce mot et liliacées.^ (A. R.) ASPARAGINÉES. Asparagineœ. bot. pu. — Jussieu ( Gen. Plant. ) avait établi sous le nom d'Asparagi une famille que plus généralement on a nommée Asparagi¬ nées. Elle contenait un assez grand nombre de genres ayant du rapport avec le g. As¬ perge ( Asparagus ) , et qui diffèrent surtout des Liliacées et des Asphodélées par un fruit généralement charnu , à trois loges contenant chacune une ou deux graines seulement. Depuis cette époque, ce groupe naturel de végétaux a été l’objet de beau¬ coup de changements. Ainsi Robert Brown en a d’abord retiré les g. qui, comme les Dioscorea et Tamus, ont l’ovaire infère, pour en constituer la famille des Bioscorées. Quant aux g. plus nombreux qui ont l’o¬ vaire libre, il en a reporté plusieurs dans la famille des Asphodélées, et a formé des autres une petite famille qu’il a nommée Smiiacées , distincte surtout des Asphodé¬ lées par un style trifide ou trois stigmates. Nous avions nous-même , dans nos ÈU~ ments de Botanique , adopté les idées de notre savant ami , sans néanmoins retirer du groupe des Smiiacées, auquel nous avions conservé le nom d’ Asparaginées, les genres qu’il avait colloqués parmi les Asphodélées; mais cependant un examen attentif des g, nombreux de végétaux autrefois répartis dans les familles des Liliacées , des Asphodé¬ lées, des Hémérocallidées et des Asparagi¬ nées, nous a amené à les considérer comme formant un seul et même groupe, auquel nous conserverons le nom de Liliacées. Au reste, c’est aussi l’opinion de M. Lindley, qui, dans la 2e édition de son Système natu¬ rel , a réuni ces diverses familles sous le nom de Liliacées. Voy. ce moi. (A. R.) ASPARAGOIDES. bot. ph. — Yen- tenat appelait ainsi la famille des Asparagi¬ nées. Voy . ASPARAGINÉES et LILIACÉES. (A. R.) ASPARAGOLITHE ( àiK'xpy.'joç, , as¬ perge ; Yidoc, , pierre), min. Nom donné par Abildgaard au Spargelstein (pierre d’As- perge) de YYerner. Voy . phosphate de chaux. (Del.) * ASPARAGOPSIS asper¬ ge, et o'ptç, apparence), bot. cr. — (Phy- cées). M. Delile a décrit dans sa Flore d'Égypte, p. 151, t. LYIÏ, une plante marine que ce savant avait découverte sur la côte d’Alexandrie, et à laquelle il imposa le nom de Fucus taxiformis. La description de cette plante, excellente pour une époque où l’imperfection du microscope ne permettait pas de scruter la structure intime des végé¬ taux, est accompagnée d’une figure qui repré¬ sente admirablement son port, et à laquelle il ne manque que des détails analytiques. Malheureusement M. Delile ne trouva pas son algue en bon état : jeune et privée de sa fructification, il fut impossible de lui as¬ signer une place certaine dans la famille. Aussi M. Agardh, et, après lui, Sprengel, la placèrent-ils provisoirement dans leur g, Chondria , où elle se trouvait encore quand MM. Webb et Berthelot eurent la bonne fortune de la recueillir, chargée de capsu- ASP ASP 223 les mûres, sur le littoral des îles Fortunées. Ces deux savants m’ayant confié le soin de faire connaître les plantes cryptogames qu’ils avaient rapportées de ces îles, j’ai étudié cette Thalassiophyte , et j’en ai donné une description complète et une figure analyti¬ que (F. Hist. natur. des Canar., Pliytogr., sect. ult p. 166, t. VIII, f. 6), que récla¬ mait l’état actuel de la Phycologie ; mais , soit que j’aie accordé trop de confiance à la valeur absolue de la fructification, sans tenir assez de compte de la structure des frondes; soit que j’aie poussé un peu trop loin la réserve qu’on doit toujours mettre dans l’établissement d’un genre quand il ne pa¬ raît pas indispensablement nécessaire , tou¬ jours est-il que je me suis borné a rappor¬ ter cette charmante plante marine au genre Dasya , dont elle a les capsules et les spori¬ dies, sans présenter toutefois , il faut bien l’avouer, la seconde sorte de fructification. J’aurais pu tout aussi bien la ranger parmi les espèces du genre Bonnemaisonia, puisque les capsules sont identiquement semblables. Cependant , en y regardant de plus près, et surtout en tenant plus de compte du systè¬ me végétatif, que j’avais trop négligé, sy¬ stème qui, pour la taxonomie des plantes de cette famille, n’est pas d’une moindre im¬ portance que la fructification elle-même, je me suis enfin convaincu que mon Dasya De- lilei, sorte de passage, il est vrai, entre ce g. et le Bonnemaisonia , ne pouvait ni rester dans l’un, ni entrer dans l’autre. En effet, le port , la souche rampante , l’organisation des frondes et la disposition des ramules , l’éloignent également de tous les deux. Il faut donc ou les réunir tous trois, ce qui est impossible , vu le faciès et les considé¬ rations tirées de la structure , ou bien éle¬ ver au rang de genre l’espèce qui s’écarte de l’un et de l’autre type. C’est ce dernier parti que j’ai pris, et j’ai créé le genre As- paragopsis , mot qui exprime parfaitement le port de ma plante, principalement quand elle est en fruit. En voici les caract. distinc¬ tifs : Capsule sphérique, d’abord acuminée, ou surmontée d’un mucro qui disparaît bientôt, portée sur un assez long pédicelle et placée à la base des rameaux, contenant des sporidies roses, pyriformes, ou en mas¬ sue, attachées à son fond par des filaments cloisonnés et transparents. Tige ou souche couchée et rampante sur le sable et les ro¬ chers au moyen de crampons radiciformes (rameaux métamorphosés) d’où s’élèvent, à des distances assez rapprochées l’une de l’autre , des frondes fertiles , dressées , fili¬ formes, cylindriques, continues, rameuses. Rameaux pénicilliformes, épars autour de la fronde ou tige secondaire, étalés, les infé¬ rieurs et les supérieurs de plus en plus courts, de manière à ce que l’algue revête la forme soit d’un petit if, d’où le premier nom spécifique ; soit d’une tige d’Àsperge en mi¬ niature, circonstance qui m’a fourni le nom générique. Ramules membraneux , de con¬ sistance gélatineuse , très délicats , un peu aplatis , disposés alternativement sur deux rangées , c’est-à-dire pennés et bipennés. Pinnules distinctement articulées, à articles multiples, comme dans les Polysiphonies, chaque endochrome présentant trois cellules colorées, une moyenne très étroite, en forme de pilon à deux têtes, et deux latérales, pro- portionnément plus larges et carrées. Cette algue , qui fait partie de la tribu des Floridées, et qui prend place à côté du g. Bonnemaisonia , revêt la forme la plus élégante , et se pare des plus belles comme des plus vives couleurs. D’abord d’un rose éclatant, qui passe au pourpre ou au violet, elle se décolore sur la fin de sa vie , et de¬ vient d’un jaune sale ; mais , même en cet état , où elle a perdu tout son lustre , les sporidies contenues dans les capsules con¬ servent leur teinte rosée. Sa consistance est différente dans les tiges rampantes et secon¬ daires, qui sont cartilagineuses, de ce qu’el¬ le est dans les derniers ramules , remar¬ quables par leur extrême ténuité , leur déli¬ catesse et leur aspect gélatineux. Cette charmante Thalassiophyte, l’une des plus belles assurément de toutes les Floridées , n’a encore été recueillie que sur les côtes d’Egypte et de Syrie, et aux Cana¬ ries. L’esp. unique qui constitue ce genre doit prendre le nom (TAsparagopsis Deli~ lei. (C. M.) ASPARAGUS, bot. pii. — Nom latin du genre Asperge. Voy. ce mot. (A. R.) . *ASPAS1A ( âGKocaoç, aimable), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Troncatipennes , établi par M. Dejean aux dépens du genre Lebia , pour y placer une seule espèce, qu’il 224 ASP ASP nomme Cyanoptera, et qui est originaire du Brésil. Yoici les caractères qu’il assigne à ce genre dans son Species, t. Y, p. 364 : Crochets des tarses dentés en dessous. Le dernier article des palpes maxillaires cylin¬ drique et tronqué à son extrémité; celui des labiaux très fortement sécuriforme. Antennes filiformes. Articles des tarses lé¬ gèrement triangulaires ou cordiformes; le pénultième fortement bilobé. Corps court et aplati. Tête ovale , peu rétrécie posté¬ rieurement. Corselet court , transversal , plus large que la tête, légèrement prolongé postérieurement dans son milieu; élytres larges, presque carrés. M. Ilopc (The Co- leopterisfs Manual, part. 2, p. 76) cite le genre Aspasia de M. Bejean, comme ayant été créé précédemment par Eschscholtz , sous le nom de Cryptobatis. Voy. ce mot. (B.) * ASPASIE. Aspasia. bot. piï. — M. Bindley appelle ainsi (in Hook., bot. mise. etGen. and Sp. orch ., p. 139) un genre de la famille des Orchidées et de la tribu des Vandées , et auquel ce botaniste donne pour caractères : IJn calice égal et étalé; des sépales latéraux , externes , libres , tan¬ dis que le supérieur est soudé à sa base avec les deux intérieurs et latéraux ; le la- belle, dépourvu d’éperon, est soudé, dans la moitié de sa longueur , avec le gynostème ; il est concave, allongé, et à quatre lobes peu marqués. Le gynostème, parallèle au label- le , est semi-cylindrique , marginé et mem¬ braneux. L’anthère contient deux masses polliniques pyriformes , marquées d’un sil¬ lon dans sa partie postérieure , portées sur une caudicule plane que termine un petit rétinacle. — L’espèce unique qui constitue ce genre, V Aspasia epidendroides Lindî. (I. c .) est une plante parasite, dont les pseudo¬ bulbes comprimés et comme ailés portent une à deux feuilles très longues. Les fleurs forment une grappe un peu plus longue que les pseudo-bulbes. (A. R.) * ASPELINJA (Aspelin , auteur de i l’une des dissertât, des Amœnit. Acad.), i bot. pii. — Ce g., fondé par Gassini , fait , aujourd’hui partie des Senecio. ( J. B. ) ] * ASPERA, Mœnch ( Meth., page 641 ) < ( asper , âpre; à cause du fruit), bot. pii. 1 — Sous-genre de la famille des Rubiacées, I compris dans les Galium par la plupart des 1 e auteurs. Il est fondé sur le Sherardia mu- e ralis Linn. ( Aspera nutans Mœnch; Ga~ : Hum murale DC. ; Aparine minima Al- 3 lion.), auquel M. De Candolle ajoute deux - autres espèces voisines. Les caractères di- i stinctifs en sont : Fleurs hermaphrodites. . Fruit oblong, liispide, à coques (méricar- - pes) étroites , allongées. Inflorescences ia- ; térales. Les feuilles sont verticillées - qua- t ternées ou sénées ; la racine est annuelle. (Sp.) , * A8PEREGRENI A , Pœpp. et Endl. ; (Nov. Gen. et Spec. II, p. 12, tab. 116). i bot. pis. — Genre de la famille des Orchi¬ dées ( sous-ordre des Malaxidées, tribu des Pleurothaliées ) , auquel ses auteurs assi¬ gnent pour caract. : Périanthe à folioles li¬ bres , conniventes ; les extérieures latérales placées sous le labelle ; les intérieures égales. Labelle continu avec la base du gynostème, courtement onguiculé, dressé, 3-fide, à segments latéraux filiformes, et à segment moyen large , 3-lobé. Gynostème continu avec l’ovaire , petit , semi-cylindrique. Mas¬ ses polliniques au nombre de huit , collaté¬ rales. — On n’en connaît qu’une espèce ( A. scirpoidea P. et E. ) ; c’est une herbe pa¬ rasite, à tiges cylindriques, vaginifères, semblables à celles d’un Scirpusj les fleurs sont latérales, fasciculées, accompagnées de bractées glumacées. Cette plante croît au Pérou. ^ ( Sp.) ASPERÈLE. bot. cit. — Voyez prêle. (C. d’O.) ASPERELLE. bot. pis. — Voyez asprella. (C. D’O.) ASPERGE. Asparagus (ÙGnûpxyoç ^ as¬ perge). bot. ph. — Genre autrefois type de la famille des Asparaginées, qui est deve¬ nu depuis une simple tribu de la grande fa¬ mille des Liliacées. Nous lui avons reconnu les caract. suivants : Un calice formé de six sépales généralement dressés et égaux, un peu soudés par leur base , et formant ainsi un périanthe tubuleux ou subcampaniforme. Six étamines, attachées chacune à la face interne des sépales, et ayant les anthères allongées, à deux loges , et introrses. Un ovaire globu¬ leux , à trois loges , contenant chacune deux ovules attachés à l’angle interne de la loge. Un style simple , à trois angles ob¬ tus , terminé par un stigmate trilobé. Le fruit est une baie généralement globuleu- ASP ASP 225 se, contenant trois, deux ou meme une seu¬ le graine par avortement. Ces graines , presque sphériques , offrent un embryon cylindrique, placé transversalement au hile, dans l’intérieur d’un endosperme dur et presque corné. Les Asperges sont des plan¬ tes vivaces, quelquefois des arbustes ou des arbrisseaux sarmenteux et grimpants , assez souvent munis d’épines. Leurs feuilles sont généralement petites et sétacées , rarement planes et membraneuses. Leurs fleurs , éga¬ lement petites et jaunâtres„sont, le plus sou¬ vent, incomplètement unisexuées, par l’im¬ perfection de l’un des deux organes sexuels, qui acquièrent rarement l’un et l’autre un égal développement dans une même fleur. On compte aujourd’hui environ une cin¬ quantaine d’espèces dans ce genre. Aucune d’elles ne croît dans le nouveau Continent. Près des deux tiers ont été trouvés au cap de Bonne - Espérance ; huit croissent dans les diverses parties de l’Europe méridiona¬ le , et les autres, soit dans les|îîes Canaries, soit dans 111e Maurice, soit au nord de l’Asie. Aucune des esp. de ce genre n’est culti¬ vée dans les jardins comme plante d’orne¬ ment , à cause du peu d’agrément de leur port et de la petitesse de leurs fleurs; mais tout le monde connaît l’Asperge com¬ mune ( Asparagus officinalis L. ), les soins dont elle est l’objet de la part du cultiva¬ teur, et ses usages importants dans l’écono¬ mie domestique et la médecine. Les jeunes pousses de l’Asperge sont, au printemps, un aliment extrêmement sain et recherché. On en fait, à cette époque de l’année, une énorme consommation, surtout dans les villes. L’odeur forte et fétide que l’usage des Asperges communique si rapidement à l’urine avait dû faire penser que cette plan¬ te devait exercer une action puissante sur la sécrétion urinaire; c’est ce que l’expé¬ rience a confirmé. La racine d’Asperge est un diurétique dont on fait un fréquent usa¬ ge. Ses jeunes pousses ou turions jouissent aussi d’une propriété fort remarquable. El¬ les exercent une action sédative sur la cir¬ culation et particulièrement sur les mouve¬ ments du cœur; aussi les emploie-t-on au¬ jourd’hui pour calmer les palpitations et les mouvements convulsifs de l’organe central de la circulation. (A. R.) * ASPERG1LLINI ( aspersorius ou aspergillum , aspersoir , goupillon ). bot. cr. — Petite famille de Champignons, créée par Corda ( Icônes fung., t. I, p. 18), qui présente les caract. suivants : Stipe droit , simple ou rameux , flocciforme , cloisonné ou continu, formé d’une substance char¬ nue, cornée ou celluleuse, supporté par un hyphasme plus ou moins étendu. Spores simples , réunis irrégulièrement sous forme de capitules à l’extrémité des stipes ou des rameaux, ou disposés en chapelet. Cette famille comprend les g. Polyactis , Gra- phium, Cephalotrichum , Periconia , I)o- ratomyces , Ceratopodium, Haplotrichum , Stilbum , Peronospora , Verticillium, Cla- dobotryum, Stachylidium , Stachybotrys , Dendryphium , Pénicillium , Briarea, Rho- docephalus , Stysanus. Il est facile de voir, d’après cet énoncé , qu’elle comprend des genres qui diffèrent trop les uns des autres, et qu’elle devra subir plus tard de grandes modifications. (LÉv.) * ASPERGILLUM ( aspergillum , arro¬ soir, goupillon), moll. — Nom latin don¬ né par Lamarck au g. Arrosoir , auquel Bruguière avait imposé la dénomination la¬ tine de Penicillus. Voy. arrosoir. (Besh.) ASPERGILLUS ( dicitur à formâ as- persorii quo in sacris uiimur , Micheli). bot. cr. — Genre de Champignons appar¬ tenant aux Aspergillinées de Corda, et aux Mucédinées de Fries, caractérisé par des pédicelles simples, droits , cloisonnés , di¬ latés au sommet , et recouverts de spores rondes ou ovales , disposées en chapelet. Il ne faut pas le confondre avec le g. Pénicil¬ lium , dont les spores ont la même disposi¬ tion , mais dont les pédicelles ne sont pas dilatés au sommet ; ni avec le g. Haplotri¬ chum, dont les spores sont séparées et re¬ couvrent la surface des pédicelles , qui est renflée. Persoon a réuni les différentes es¬ pèces qui le composent dans son g. Moni- lia. VÂspergillus glaucus , auquel le pro¬ fesseur Linck rapporte le Mucor crustaceus de Linné , est une des moisissures les plus communes ; on le trouve sur les substances végétales et animales en décomposition, sur les sirops , les confitures , etc. Les taches qu’il forme sont souvent très étendues , et 15 T. ïf. ASP ASP remarquables par leur belle couleur vert glauque. La disposition des spores eu séries linéaires , qui rappellent parfaitement bien les grains d’un chapelet , est un phénomène très curieux à examiner , et assez difficile à expliquer, M. Ehrenberg ( Sylv . myc. Berol ., p. 24), qui a suivi le développement de VAspergil- lus maximum ( Sporidinia grandis Lk. ) , dit que ce champignon , quand il commen¬ ce à végéter, n’est d’abord qu’un fil ; à me¬ sure qu’il croît , il se divise en rameaux di- chotomes , remplis d’une masse sporuleuse. L’extrémité de ces rameaux devient bientôt vésiculeuse, et on voit la masse sporuleuse s’y engager. Ce mouvement , dit l’auteur , est visible , quoique le champignon croisse rapidement. A l’époque de la maturité, cet¬ te masse prend de la consistance , et se divi¬ se alors en globules munis d’un péridiole. Quand la vésicule se rompt pour répandre les semences , celles-ci , en raison de leur viscosité, sortent adhérentes les unes aux autres , et sont rejetées sous forme de fils qui restent collés à la face externe de la vé¬ sicule qui les renfermait , qui alors se con¬ tracte , et prend la forme d’une petite mas¬ sue que les mycologues croyaient exister primitivement. Le célèbre auteur de cette observation a vu le même mouvement des spores s’opérer dans le Syzygites megalo- carpus, le Mucor rhombospora , et il pense qu’il en est de même dans le Polyactis car - nea. Des recherches plus multipliées le fe¬ ront peut-être reconnaître dans un plus grand nombre d’Ascophorées. (LÉv.) * ASPÉMFOLIÉES. bot. pm. — Linné, parmi ses familles naturelles, dési¬ gnait sous ce nom la famille pour laquelle les règles de la nomenclature ont fait plus tard adopter celui de Borraginées. Voy. ce mot. ^ (Ad. J.) * ASFERMÉ. Âspermatus ( « priv. ; ankp pot semence), bot.— M. Turpin donne ce nom aux végétaux axifères qui n’ont pas encore la faculté de se reproduire eux-mê¬ mes. (G. »’0.) * ASPEROCAULOKT ( asper , rude, et caulis , fige ). bot. cr. — Genre de la fa¬ mille des Phycées, tribu des Céramiées, éta¬ bli, en 1824, par M. Greville, dans sa Flore d'Èdimbourg , sur deux esp. de Céramiées appartenant au g. Dasya d’Agardh. Comme le nom l’indique, ce g. était principalement fondé sur les caractères suivants : Fronde rameuse hérissée, continue, opaque. Ra¬ meaux articulés; double fructification; cap¬ sule et stichidies lancéolées, contenant des granules sériés. Aux Dasya coccinea et ar- buscula Ag. , qui composaient primitive¬ ment le g. Asperocaulon, M. Rudolphi (. Linnœa , 1831, p. 178) avait, plus tard, sous le nom d’A. collabeus , ajouté une troisième espèce, originaire du Cap de Bonne-Espé¬ rance. — Ce genre n’a été adopté par per¬ sonne , pas même par les compatriotes de M. Greville, qui semble l’avoir lui-même abandonné. Le g. Dasya , qui avait pour lui la priorité, a prévalu. Voy. ce mot. (C. M.) ASPÉROCOQXJE. Asperococcus ( as¬ per , raboteux, et coccum, grain), bot. cr. — Genre de la famille des Phycées , tribu des Dictyotées, créé par Lamouroux, et dont les caractères , très bien exposés par M. Gre- ville ( Algœ Britann., p. 50, tab. 9), sont les suivants : Fronde tubuleuse, cylindracée ou oblongue, continue, membraneuse, d’un vert olivacé ou brunâtre, fixée par un épa- tement en forme de bouclier. La fructifi¬ cation consiste en filaments articulés, courts, claviformes (en massue), épars sur la fronde, où ils forment, par leur agglomération , des macules ponctiformes ou des granulations qui la rendent âpre au toucher. Ces fila¬ ments , hyalins à leur base , ont leurs der¬ nières articulations remplies par une masse sporacée brunâtre ou noirâtre : ce sont eux qui sont destinés à reproduire la plante. Tel que l’a circonscrit le phycologue écossais , ce genre ne comprend que quatre espèces, dont deux habitent nos mers, et les deux autres les mers du Chili et du Pérou. One cinquième espèce, originaire des Indes occidentales , vient d’y être ajoutée par M. Suhr. M. Agardh a publié le même g. sous le nom d'Encœlium; mais l’antériorité est acquise au nom consacré par Lamouroux. (C. M.) ASPÉROPORE. polyp. — Nom géné¬ rique employé par Lamarck , dans son Ex¬ trait d'un cours de Zoologie, pour une di¬ vision de Polypiers foraminés , mais qui n’a pas été reproduit dans les ouvrages subsé¬ quents du même auteur , et qui n’a pas été adopté par les zoologistes. (M. E.) ASP ASP ASPEROTRICHUM. bot. cr. — Voyez ASPOROTRICIIUM. (LÉV.) ASPERUGO, Tourn. bot. piï.— Gen¬ re de la famille des Borraginées , offrant pour caract. essentiels : Calice 5 - fide , ac- crescent , à segments connivents après la floraison , alternes chacun avec un appen¬ dice dentiforme. Corolle înfundibuliforme , à gorge resserrée , fermée par des squa- mules. Étamines 5, incluses. Style filiforme ; stigmate petit , capitellé. Fruit de 4 nucu- les distinctes , ovales , comprimées , chagri¬ nées , attachées à la base du style , recou¬ vertes par le calice très amplifié , compri¬ mé , sinueux. — Ce genre est constitué par une seule espèce ( A . procumbens L.) : c’est une plante annuelle , assez commune dans les décombres. (Sp.) ASPÉRULE. Asperula , Lînn. (dimi¬ nutif tfasper, âpre), rot. pii. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Stellatœ ou Aspérulées; il offre les caract. essentiels suivants : Limbe calicinal soit inapparent , soit 5-denticulé, très court , non persistant. Corolle infundibuliforme ou campanulée, 4- fide (rarement 5-fide); gorge nue. Etamines 4 ( rarement S ou 5 ), un peu saillantes, in¬ sérées au tube de la corolle ; filets filifor¬ mes; anthères oblongues ou linéaires. Sty¬ les 2, souvent soudés presque jusqu’au som¬ met. Péricarpe sec ou à peine charnu , di- dyine-globuleux , point couronné , se sépa¬ rant en 2 coques 1-spermes, convexes au dos, planes antérieurement. Graines adhé¬ rentes. Embryon un peu courbé. Herbes ou sous-arbrisseaux. Fleurs terminales ou axil¬ laires et terminales , solitaires , ou fascicu- lées, ou en cymes trichotomes , ou en pani- cules. Corolle blanche, ou jaune, d ô'ü ogy consistance par l’exposition à l’air. Au dire Asphodèle), bot. pu.-— Genre autrefois type de Strabon , les anciens le regardaient de la famille des Asphodélées, qui a été réu- comme un produit de l’action des feux nie à la famille des Liüacées. (Voy. ce mot.) souterrains, et cette opinion s’accorde avec Les Asphodèles sont des plantes herbacées celle de la plupart des géologues modernes, et vivaces, à racine fascieulée , à tige simple Nous reviendrons sur cette origine au mot inférieurement et ramifiée dans sa partie su- bitumes, où nous traiterons comparative- périeure. Les feuilles sont , en général , é- ment des diverses espèces de matières bitu- troites, linéaires, et éparses sur la tige. Les mineuses, tant sous le rapport minéralogi- Heurs , tantôt jaunes , tantôt blanches , for- que que sous le point de vue géologique. ment une grappe simple ou ramifiée. Chaque Le véritable Asphalte ne se trouve pas fleur, qui est pédicellée, est accompagnée, à seulement en Judée ; il se produit égale- sa base, d’une petite bractée. Le calice est co¬ rnent à la surface des eaux en plusieurs au- loré, pétaîoïde, étalé régulièrement, et for- tres lieux, notamment dans i’île de la Tri- mé de six sépales égaux, dont trois un peu nité. Nous avons parié de l’usage que les plus extérieurs. Les étamines , au nombre anciens faisaient de cet Asphalte; on s’en I de six, sont insérées à la base meme des sert aujourd’hui pour la confection d’une sorte de couleur qu’on nomme momie ; on le fait entrer aussi dans la composition des vernis noirs, et môme de la cire noire à ca¬ cheter. sépales. Leurs filets, dilatés et plans à leur base , sont rapprochés les uns des autres et forment une sorte de voûte qui recouvre l’ovaire ; les anthères sont ovoïdes-allongées, et émarginées à leurs deux extrémités. Les II ne faut pas confondre avec la substance étamines sont déclinées et quelquefois iné- dont nous parlons une autre espèce de Bi- gales. Le style, également décliné, est ter- tume, beaucoup plus connue par son em- miné par un stigmate à trois pointes. Le ploi dans les arts, et qui porte dans le corn- fruit est une capsule ordinairement gîobu- merce le nom d’ Asphalte. Celui-ci est le Bi- leuse ou triangulaire , à trois loges , s’ou- tume glutineux, auquel les minéralogistes j vrant en trois Yalves septifères. Les graines donnent les noms de Malthe et de Pissas- sont peu nombreuses, anguleuses, et quel- phalte. Il se ramollit h la moindre chaleur quefois presque tétraédriques, quand il est pur, mais il devient très solide Ce genre se [compose d’environ une ving- et même difficilement inflammable quand taine d’espèces qui , pour la plupart , erois- il est mêlé avec une forte dose de sable. Il | sent dans les régions méridionales de l’Eu- est toujours fusible à la température de l’eau bouillante. On le trouve abondam¬ ment en France, en Auvergne , dans les Landes, et dans les départements de l’Ain rope , et sur les côtes de l’Asie et de l’Afri¬ que baignées par la Méditerranée. Plusieurs de ces espèces sont depuis long - temps in¬ troduites dans nos jardins , et cultivées et du Bas-Rhin. Celui de Seissel, près la (comme plantes d’ornement. Telles sont : 1° perte du Rhône, est employé aujourd’hui à l’Asphodèle jaune , Asphodelus luteus L., Paris pour lo dallage des ponts et des trot- vulgairement désigné sous le nom de Bâton toirs; on s’en sert aussi pour la couverture de Jacob. La tige en est simple, toute cou¬ des édifices et des terrasses ; et l’on vient verte de feuilles linéaires , striées et glau- d’essayer, sur quelques points de la capitale, ques , un peu triquètres. Les fleurs , d’un de l’appliquer à la confection d’une nouvelle beau jaune, forment une grappe simple. On espèce de chaussée pour les voitures : en le mêlant à des fragments de pierre meulière , en a obtenu une variété à fleurs doubles. 2» L’Asphodèle rameux , Asphodelus ra - ASP ASP 229 mostis L., vulgairement Bâton royal. Ses feuilles radicales sont ensiformes , très lon¬ gues ; sa tige est rameuse dans sa partie su¬ périeure. Ses fleurs forment une grappe très ramifiée, composée de fleurs blanches , dont les sépales, étalés, sont marqués de lignes roussàtres. (A. R.) ASPHODÉLÉES. Âsphodeleœ. bot. ph. — La famille ainsi nommée par Jussieu et par la plupart des botanistes a été réunie à la famille des Liliacées , où ses genres, as¬ sez nombreux , constituent trois tribus : celle des Anthéricées , des Scillées et des Aloï- nées. Voy. liliacées. (A. R.) ASPHODÉLOIDES. bot. ph. — Mœnch (. Mèth ., p. 654) avait proposé de fai¬ re un genre à part de YAsphodelus fistulo- sus L. ; mais cette séparation n’a pas été ad¬ mise , cette espèce appartenant bien réelle¬ ment au genre Asphodèle. (A. R.) t * ASPHODÉLINE. Âsphodeline ( di¬ minutif d’àfrpo'd'eios, sorte de Lys chez les Grecs), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, tribu des Anthéricées, formé par Reichenbach, et ainsi caractérisé : Pé- rigone corollacé , 6-parti ; tube très court , subglobuleux; lacinies étalées - réfléchies. Étamines 6 , insérées au tube ; les alternes plus courtes ; filaments dilatés-voûtés à la basé , géniculés au dessus , ascendants. Ovai¬ re triloculaire; ovules collatéraux, amphi- tropes, deux dans chaque loge. Style fili¬ forme; stigmate simple. Capsule charnue, 3-locuIaire, loculicide-trivalve. Graines tri- quètres , en nombre égal à celui des ovules, à test crustacé, à ombilic ventral, linéaire. Embryon axile , parallèle à l’ombilic, égal à l’albumen , à extrémité radiculaire infère. — Plantes herbacées, vivaces, indigènes dans l’Europe australe ; à tubercules radicaux oblongs; à feuilles nombreuses, subulées- triquètres , courtes ; à fleurs blanches ou jaunes, bractéées, disposées en grappes sim¬ ples. On en connaît 5 ou 6 espèces. (C. L.) ASPHYXIE asphyxie), phy- siol. — L’Asphyxie est la suspension de la respiration. Elle peut donc avoir lieu chez tous les animaux , parce que tous respirent, et parce que chez tous la respiration peut être suspendue ; mais il y a une grande dif¬ férence à cet égard suivant les animaux, et cette différence dépend de ce qu’ils sont ani¬ maux h sang froid et animaux à sang chaud. Les animaux a sang froid sont non seule¬ ment les animaux invertébrés , mais encore parmi les vertébrés les Poissons et les Repti¬ les. Les animaux à sang chaud sont donc les Mammifères et les Oiseaux. Nous avons dit qu’il y a une grande dif¬ férence entre la durée de l’asphyxie des ani¬ maux à sang froid et des animaux à sang chaud. Pour ceux-là, dans des températures ordinaires , elle dure au moins une heure ; tandis que chez les animaux à sang chaud elle n’a lieu que pendant 2 ou 5 minutes. Dans l’asphyxie , il y a plusieurs fonc¬ tions qui s’exercent en même temps et qu’il faut distinguer : 1° la fonction nerveuse et musculaire , 2° la circulation du sang. On peut très bien les distinguer. Si d’abord on excisait le cœur et qu’on mît l’animal sous l’eau , on déterminerait parfaitement la du¬ rée de la vie du système nerveux et du sy¬ stème musculaire par le temps pendant le¬ quel subsisteraient les mouvements des nerfs et des muscles. En comparant ainsi cette du¬ rée de la vie avec celle de la même espèce d’animal simplement plongée dans l’eau, on voit la différence. J’ai fait cette expérience sur des Grenouilles, et la différence dans ces deux cas a été quelquefois de vingt heures en faveur des animaux asphyxiés ; ainsi donc la circulation du sang apporte une grande différence dans la durée de la vie, et elle la prolonge beaucoup au delà de l’époque que dure la vie du système nerveux et muscu¬ laire. Il s’agit maintenant de savoir si, dans l’asphyxie , la durée de la vie est la mê¬ me , qu’on plonge l’animal sous l’eau , ou qu’on l’asphyxie dans Pair en l’étranglant. J’asphyxiai six Grenouilles en assujettissant fortement une ficelle autour de leur col. Dans les premiers moments, les Grenouilles furent paralysées ; mais elles reprirent peu à peu leurs forces au bout de quelques minutes , sans néanmoins les recouvrer entièrement. Je mis un pareil nombre de Grenouilles dans l’eau ; mais elles furent mortes au bout de dix ou douze heures, tandis que celles qui étaient étranglées vécurent d’un à cinq jours. Afin de prolonger l’expérience, j’entrete¬ nais leurs corps dans un état d’humidité. Je répétai l’expérience sur des Salamandres ; celles qui étaient dans l’eau vécurent égale¬ ment de dix à douze heures , tandis que les 230 ÂSP autres vécurent bien au delà , et l’une d’el¬ les même vécut onze jours. Je me suis as¬ suré que , dans ces expériences et d’autres analogues sur la strangulation , il y avait production d’acide carbonique par la peau de ces animaux. Je cherchai ensuite à déterminer quelle serait la durée de la vie d’animaux pareils enfermés dans des corps solides. On sait qu’en 1777 , Hiressont renferma trois Crapauds dans des boîtes scellées dans du plâtre, qui furent déposés dans l’Académie des sciences. On les ouvrit dix mois après, en présence de quelques uns de ses membres ; un des Crapauds était mort , les deux autres vivaient. On prétend qu’on en a trouvé dans de vieux murs où ils avaient dû vivre bien des années, et même dans des blocs de charbon et des pierres où ils avaient dû vivre un temps incalculable. Je fis, pour examiner la durée de la vie des animaux enfermés dans des corps solides, une expérience sur 15 Crapauds. Le 24 février 1817, je pris cinq boîtes de bois blanc, dont trois avaient quatre pouces , les deux autres quatre et demi de long sur quatre de large et deux et demi de profondeur. J’y mis du pl⬠tre gâché, et je plaçai le Crapaud au milieu ; puis les boîtes furent fermées et scellées. Je me servis ensuite de cinq autres boîtes circulaires de carton , ayant trois pouces et demi de diamètre et deux pouces de pro¬ fondeur , et j’y enterrai cinq autres Cra¬ pauds avec les mêmes précautions. En même temps , j’en mis cinq autres dans de l’eau renfermée dans des verres renversés , pour comparer la durée de ce genre d’asphyxie avec celui qui pouvait avoir lieu dans le plâtre. Le même jour tous les Crapauds que j’a¬ vais mis dans l’eau étaient morts huit heu¬ res après. Ayant ouvert le lendemain une des boites de carton à quatre heures du soir, et ayant trouvé le Crapaud vivant , je le re¬ couvris de plâtre et je l’abandonnai avec les autres. Je ne l’ouvris que le 15 mars sui¬ vant, et je le trouvai parfaitement en vie, le dix-neuvième jour à dater du commence¬ ment de l’expérience. Je répétai cette expérience sur des Sala¬ mandres, et j’en trouvai une vivante , mais considérablement amaigrie, dix-neuf jours après. * . Elles vivent donc dans le plâtre, tout en se desséchant progressivement jusqu’à ce qu’elles en meurent ; mais il est évident que les reptiles doivent mourir beaucoup plus lentement, lorsqu’ils sont enterrés dans un corps solide que lorsqu’ils sont exposés à l’air sec. C’est ce que j’ai déterminé par l’expérience , et la raison en est qu’il y a as¬ sez d’air dans beaucoup de corps solides pour les faire vivre , et que dans l’air sec le dessèchement est si prompt , qu’il les tue rapidement. De l’influence de la température actuelle sur VÂsphyxie dans Veau. Les causes de variations exigeaient un ter¬ me de comparaison qui pût être regardé comme sûr. Dans cette vue , je fis dans le mois de juillet quarante-deux expériences sur la submersion des Grenouilles dans l’eau aérée, pour y constater la durée de leur vie. La température moyenne du mois de juillet était de 15° 6’ , et en septembre de 14° 1’. L’eau aérée dont je me suis servi a varié de 17° à 15° ; j’en remplis des verres de la ca¬ pacité de 0,2 litres, et je les renversai sur des soucoupes. Je terminai l’expérience lors¬ que l’animal, étant pincé, ne donnait plus de mouvements. Le terme moyen, pour le mois de juillet, fut d’une heure trente-sept minu¬ tes, et pour septembre d’une heure quaran¬ te-cinq minutes. Spallanzani et quelques autres naturalistes ont trouvé que les Grenouilles submergées vivaient plus long-temps en hiver qu’en été ; mais, comme ils n’ont pas fait de recherches spéciales sur ce sujet, j’ai voulu éclaircir la question. L’eau de la Seine était à 17°; je la refroi¬ dis au moyen de la glace, et je la maintins à 10°. De deux Grenouilles qui y furent plongées, l’une vécut cinq heures cinquante minutes, et l’autre six heures quinze minu¬ tes ; ce qui est près du double de la plus grande durée obtenue dans les quarante- deux expériences précédentes. Ayant ensuite porté la température à zéro, et la mainte¬ nant à peu près à ce terme , j’y submergeai huit Grenouilles, qui n’y moururent qu’au bout de six heures sept minutes et de huit heures dix-huit minutes ; ce qui fait plus du triple du premier résultat. ASP ASP Il est donc évident que, dans la tempéra¬ ture actuelle , la durée de la vio sous l’eau va en augmentant avec le refroidissement de la température jusqu’à zéro. Voilà bien l’effet de la température actuelle ; mais la question est maintenant de savoir quelle se¬ rait la durée de la vie aux memes tempéra¬ tures par un temps qui a été antérieure¬ ment beaucoup plus froid. Effets du froid antérieur aux mêmes températures. Si dans une autre saison , l’automne par exemple, au lieu de l’été, on faisait une seconde série d’expériences aux memes tem¬ pératures , on pourrait obtenir un autre ré¬ sultat. Nous avions, en été, des expériences à 10° et à zéro; mais , en faisant des expé¬ riences aux mêmes degrés en automne, nous pourrions ne pas avoir la même durée de la vie , parce qu’en été la température précé¬ dente était élevée, et qu’en automne elle était beaucoup plus basse. Pendant l’expé¬ rience, il est évident qu’en été et en automne la température était également à 10° ; mais la température antérieure était très diffé¬ rente; et, comme elle a duré assez long¬ temps avant l’expérience , il se ^pourrait qu’elle ait modifié la constitution de manière à la foire durer beaucoup plus long-temps à l’asphyxie dans de l’eau à 10°. J’en fis donc l’expérience de la manière suivante : l’eau et l’air étant à 10° au mois de novembre et la température de ce mois ayant été, pendant presque toute sa durée, à peu près au même degré, je mis cinq Grenouilles dans de l’eau à cette température. Dans cette circonstan¬ ce, elles y vécurent de cinq heures dix mi¬ nutes à onze heures quarante minutes; mais ce dernier terme était environ le double de la durée de leur vie dans l’eau au même de¬ gré qu’en été. Les expériences, faites dans les deux sai¬ sons , établissent deux faits remarquables : 1° l’influence de la température de l’eau dans laquelle ces animaux sont plongés; 2° l’influence de la température de l’air pen¬ dant un certain nombre de jours avant l’ex¬ périence. On peut même évaluer l’influence relative de ces deux causes. Lorsqu’une seule cause change, elle produit à peu près le mê¬ me effet. Il suit de là que, lorsqu’on réunit 23f les deux influences analogues, l’effet est double. Mais il serait intéressant de déterminer si ’inlluence de la température antérieure de ’air s’arrête à ce terme , ou si elle va en augmentant jusqu’à 0°. Pour décider cette question, je fis les expé¬ riences suivantes : Le 22 décembre de la même année, la température de l’air ayant été près de 0° de¬ puis vingt jours, je mis trois Grenouilles dans de l’eau à 10° ; elles y vécurent de vingt à vingt-quatre heures ; ainsi , l’influence de la température antérieure de l’air s’est ma¬ nifestée encore dans cette occasion d’une manière frappante : car, si l’on compare cette durée avec celle des expériences faites en automne et en été dans de l’eau au même degré, on reconnaîtra une progression re¬ marquable , correspondant aux températu¬ res précédentes de l’air. La durée de la vie des Grenouilles dans de l’eau à 10° était, en novembre, double de celle qui fut constatée en été ; et , en dé¬ cembre, les résultats furent doubles de ceux obtenus en automne. Si les conséquences que nous avons tirées des expériences précédentes sont justes, on devrait , en réunissant la température pré¬ cédente de l’air à 0° et celle de l’eau égale¬ ment à 0°, pendant l’expérience, obtenir un bien plus grand effet, qui devrait être au moins du double du précédent, si les mêmes causes agissent ici dans la même proportion. Pour vérifier cette conjecture , je fis l’expé¬ rience suivante : Le 25 décembre, la température étant à 0°, et s’étant maintenue à peu près à ce degré depuis le commencement du mois, je mis 4 Grenouilles^ dans de l’eau également à 0°, en me servant du même appareil et des mê¬ mes quantités d’eau que dans les expérien¬ ces précédentes. Dans cette nouvelle condi¬ tion, elles vécurent de vingt-quatre à soixan¬ te heures , qui sont au moins le double de la durée précédente. Je dirai, pour ne laisser aucun doute à cet égard , que je ne me suis pas contenté de répéter souvent la même expérience; mais que j’ai obtenu le même résultat deux an¬ nées de suite. 232 ASP De V Asphyxie des animaux à sang chaud. L’espoir de modifier les conditions vitales des animaux à sang chaud de manière à leur faire supporter beaucoup plus long¬ temps la privation d’air conduisit Buffon à faire une expérience très-importante relati¬ vement aux jeunes animaux à sang chaud. Voici le fait tel qu’il le rapporte : « J’avais pris la précaution de mettre une grosse chienne de l’espèce des plus grands lévriers dans un baquet rempli d’eau chau¬ de ; et, Payant attachée de façon que les par¬ ties de derrière trempaient dans l’eau , elle mit bas trois chiens dans cette eau, et ces petits se trouvèrent, au sortir de leurs en¬ veloppes , dans un liquide aussi chaud que celui d’où ils sortaient. On aida la mère dans l’accouchement , on accommoda et on lava dans cette eau les petits chiens ; ensuite on les fit passer dans un plus petit baquet rem¬ pli de lait chaud, sans leur donner le temps de respirer. Je les fis mettre dans du lait au lieu de les laisser dans l’eau, afin qu’ils pussent prendre de la nourriture s’ils en avaient besoin. On les retint dans le lait où ils étaient plongés, et ils y demeurèrent plus d’une demi -heure ; après quoi, les ayant re¬ tirés les uns après les autres , je les trouvai tous trois vivants, ils commencèrent à re¬ spirer et à rendre quelque humeur par la gueule ; je les laissai respirer pendant une demi-heure , et ensuite on les replongea dans le lait, qu’on avait fait réchauffer pendant ce temps; je les y laissai une se¬ conde demi-heure , et les ayant ensuite re¬ tirés, il y en avait deux qui étaient vi¬ goureux et qui ne paraissaient pas avoir souffert de la privation de Pair ; mais le troisième me paraissait être languissant. Je ne jugeai pas à propos de le replonger une seconde fois ; je le fis porter à la mère , elle avait d’abord fait ces trois chiens dans Peau, et ensuite elle en avait eu six autres. Le petit chien qui était né dans Peau, qui d’abord avait passé plus d’une demi-heure dans le lait avant d’avoir respiré, et encore une autre demi-heure après avoir respiré , n’en était pas fort incommodé : car il fut bientôt rétabli sous la mère, et il vécut comme les autres. Je continuai ces épreuves sur ceux qui étaient dans le lait ; je les laissai respirer une se¬ conde fois pendant une heure environ ; en¬ suite je les fis mettre de nouveau dans le lait chaud, où ils se trouvèrent plongés pour la troisième fois. Je ne sais s’ils en avalèrent ou non; ils restèrent dans ce liquide pen¬ dant une demi-heure , et lorsqu’on les en tira ils paraissaient presque aussi vigoureux qu’auparavant ; cependant, les ayant fait porter à la mère, Pun d’eux mourut le mê¬ me jour. » Legallois, qui avait besoin de savoir com¬ bien de temps un fœtus à terme , parmi les animaux à sang chaud, peut vivre sans re¬ spirer lorsqu’il a cessé de communiquer avec sa mère , oubliant la célèbre expérien¬ ce de Buffon , en fit une nouvelle. Il fit ses recherches principalement sur les La¬ pins , et il détermina que , lorsqu’il les pri¬ vait de la respiration en les plongeant sous Peau , la durée moyenne de leur yie ne dépassait pas vingt-huit à trente minutes. Cependant il découvrit que cette faculté diminue rapidement avec les progrès de l’âge. Legallois observa qu’au bout des cinq premiers jours les Lapins plongés sous Peau ne vivent plus que seize minutes. Après le même espace de temps, ils sont réduits à cinq minutes et demie , et lorsqu’ils sont âgés de quinze jours , ils ont alors atteint la limite de la durée de l’asphyxie des adul¬ tes. D’après les résultats de ces expériences, on serait porté à croire que la durée de la vie , dans l’asphyxie des animaux nouveau- nés, est d’environ une demi-heure ; mais, en répétant des expériences pareilles sur un grand nombre d’espèces différentes , je fus fort surpris de voir que le Cochon d’Inde à sa naissance , lorsqu’on l’asphyxiait dans Peau, ne vivait que trois ou quatre minutes de plus que l’adulte. Les recherches sur les animaux à sang froid m’ayanf fait connaître la grande in- luence que la température exerce sur ce mode d’existence, ayant, en outre, reconnu que les animaux à sang chaud présentaient entre eux des différences marquées dans la production de la chaleur , j’ai pensé que cette différence devait en produire une dans la durée de la vie dans l’asphyxie. Comparons donc entre elles les espèces dont nous venons de parler, et nous verrons que ce rapport se vérifie. D’une part , les ASP ASP 233 Chiens, les Chats et les Lapins nouveau-nés, se comportent de la même manière dans l'asphyxie. Pans cet état, ils donnent tous des signes de vie pendant près d’une demi- heure et quelquefois au delà; or, ce sont précisément les espèces chez lesquelles j’ai observé une production de chaleur si faible, qu’elle les rapproche des animaux à sang froid. D’autre part, les Cochons d’ïnde sont dans la classe de ceux qui produisent le plus de chaleur à leur naissance; aussi n’en ai-je jamais vu qui vécussent plus de 7 minutes en les plongeant sous l’eau, et souvent ils n’at¬ teignent pas cette limite. (Edwards.) ASPIC. rept. — Le Serpent dont les anciens ont parlé sous ce nom est YHcije, Col. Haie, dontM, Savigny a donné une ex¬ cellente figure dans l’ouvrage français sur la description de l’Egypte. Linné a nommé Coluber aspis une espèce voisine de la Yipère commune, Col. berus, et qui vit dans quelques parties de la France ; on lui donne souvent le nom d’Aspic. ( P. G. ) ASPIC ou SPIC. bot. pii. — Nom vulgaire de la Lavande , Lavandula spica Lin. , du Phalaris canariensis Lin. Voy. LAVANDE et PHALARIS. (C. D’Q.) ASPICARPA ( âaiztç j bouclier; xupicds, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Malpighiacées , remarquable par deux sortes de fleurs, les unes terminales, disposées par quatre en ombelles , et que nous nom¬ merons normales ; les autres extrêmement petites, verdâtres, presque sessiles et ca¬ chées aux aisselles des feuilles, que nous nommerons anormales. Fl. normales : Calice o-parti, dont les divisions sont mu¬ nies de deux glandes à leur base. Pétales plus longs, onguiculés, à limbe frangé, d’un jaune orangé. Etamines 5, opposées au cali¬ ce, monadelphes , deux anthérifères sou¬ dées dans presque toute leur longueur , les trois autres libres dans leur plus grande étendue , et terminées par des masses stéri¬ les et informes. Ovaires 3, soudés vers l’axe, libres du reste. Un seul style dont la base s’enfonce entre eux, et dont le sommet por¬ te un stigmate tronqué. Fl. anormales : Calice 5-parti, sans glandes; pas de pétales, et une seule anthère sessile et rudimentaire. 2 ovaires sans style. Carpelles couchés , mu¬ nis sur leur dos , qui devient ainsi supérieur, de trois crêtes, une moyenne et deux mar¬ ginales, indéhiscents. — On connaît deux espèces de ce genre ; ce sont des sous-ar¬ brisseaux du Mexique. L’un a été depuis long-temps cultivé dans les serres d’Euro¬ pe , et il est fort remarquable qu’il n’y ait produit que des fleurs anormales, d’après lesquelles Richard, n’en connaissant pas d’autres , avait décrit le genre que Desvaux, à cause de sa singularité dans la famille, avait nommé Âcosmus. (Ad. J.) A S P l CA R FOX. rot. pii. — Voyez ASPICARPA. (C. D’O.) * ASPICELA ( ârsidq, bouclier), ins. - — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines , établi par M. Dejean , dans son dernier Catalogue, et dont il n’a pas publié les caractères. Il y rapporte quatre espèces de l’Amérique équinoxiale, décrites comme des Altises par Latreille , dans le Voyage de Humboldt, sous les noms de cretacea , unipunctata , albomarginata et scutata. (D.) ASPIDALIS. bot. ph. — Section du g. Bidelta, qui fait partie des Composées : elle se caractérise par les dimensions des folio¬ les internes de l’involucre , beaucoup plus longues que les externes, et par son récep¬ tacle profondément alvéolé. Le nomd’Aspf- dalis, proposé par Gærtner, a été changé par son auteur en celui de Cuspidia. (J. D.) * ASPIDÉCIIIBNfÉS. Âspidechidnei [âsK i$, bouclier; êyjiïvcx, vipère), rept. — Nom donné par J. -A. Ritgen à une famille d’Ophidiens , renfermant les Serpents veni¬ meux qui ont des plaques sur la tête. (C. D’O.) * ASPIBEIUM. bot. ph. — Synony¬ me du g. Willemetia, de la tribu des Chi- coracées, famille des Composées. (J. D.) *ASPIDIA ( àrnb;, bouclier; idfé«, forme). ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu des Platyomi- des, établi par M. Treitschke, et que nous avons adopté dans Y Histoire naturelle des Lépidoptères de France , en lui donnant pour caractères : Deuxième article des pal¬ pes très large, très velu et spatuliforme ; troisième article très court et à peine visi¬ ble. Trompe nulle. Corps mince ; ailes su¬ périeures très larges et dont la côte est très arquée dans toute sa longueur. Chenille vi- 15* T. II. 234 ASP ASP vant en société dans des feuilles réunies en paquet, et se métamorphosant dans un tissu commun recouvert de mousses et de feuilles sèches. — Ce genre ne renferme qu’une seule espèce chez M. Treitschke , la Tortrix solandriana Lin.; mais nous lui avons réuni la Pyralis cynorbana Fabr., qui nous a paru posséder les mêmes carac¬ tères génériques. Ces deux espèces se trou¬ vent aux environs de Paris et sont figurées dans Hubner, ainsi que dans V Histoire nat. des Lép. de France (t. IX, pi. 245, fig. 1 et 2). „ (!>•) * ASPIMACÉES. bot. — Presl don¬ ne ce nom à une tribu de la famille des Fougères qui avait été déjà désignée sous le nom d' Aspidiées par M. Gaudichaud. — Cette tribu correspond , en effet, au genre Âspidium , tel que Swartz et Wilîdenow l’avaient admis; genre qui fut ensuite sub¬ divisé par Roth , Bernhardi, et les auteurs plus récents. Cette tribu des Aspidiées ou Aspidiacées est donc caractérisée par des groupes de capsules arrondis ou ovales , insérés sur les nervures ou à leur extrémité , et recouverts par un tégument orbiculaire ou réniforme. Cette différence dans la forme du tégu¬ ment a servi de base à Presl pour la division de cette tribu en deux sous-tribus : celle des Xéphrodiées, dans lesquelles le tégument est réniforme , et qui comprend les genres JV ephrodium , Nephrolepis , Oleandra et Lastrea; et celle des Aspidiariées, dont les groupes de capsules sont recouverts par un tégument arrondi ou ovale, ombiliqué et in¬ séré par son milieu, et qui renferme les gen¬ res Polystichum, Aspidium, Bidymochlena, Phanerophlebia , Cyclodium, Cyrtomium et Sagenia. Voy. ces mots. (Ad.. B.) * ASPIDIARIÉES. bot. — Voyez as- pïdiacées. r (Ad. B.) * ASPIDIÉES. bot. — Voyez aspi¬ diacées. (Ad, B.) ASPIDIOTES («sirto'iciTvjç, qui porte un bouclier), crust. — M. Duméril, dans sa Zoologie analytique, etLatreille, dans son Généra Crustaceorum , etc. , ont donné Je nom de Clypéacés ou Àspidiota à une divi¬ sion des Crustacés Entomostracés , compre¬ nant \esLimules, les Caliges , les Âpus, etc. Ce groupe n’est pas naturel. (M. E.) * ASPIDIOTES ( A?™ oVArvjç; , qui porte un bouclier ; sans doute parce que ces ani¬ maux ont tout le corps recouvert d’une matière blanclie et laineuse), ms. — Genre de la famille des Cocciniens , de l’ordre des Hémiptères, section des Homoptères, établi par M. Bouché ( Naturgesch . der Jnsekt.) et adopté par M. Burmeister et par nous. Ce genre, qui se rapproche, à beaucoup d’é¬ gards, des Coccus (Cochenilles), s’en distin¬ gue par les antennes, de neuf articles dans les mâles , et de six dans les femelles , et par l’absence de filets abdominaux chez les m⬠les. M. Bouché a fait connaître cinq espèces de ce genre, et depuis on en a découvert quelques autres. Les plus répandues sont les A. rosæ , nerii , lauri Bouch. (Bl.) * ASPIDIPHORUS (xGiziJ'otpàpcç, qui porte un bouclier), ins. — Genre de Co¬ léoptères pentamères, famille des Cîavicor- nes , tribu des Byrrhides , établi par Zie- gler et adopté par M. Dejean dans son der¬ nier Catalogue, ainsi que par M. Westwood,. qui, dans son Synopsis , le caractérise ainsi : r Corps suborbiculaire. Elytres arrondies au bout. Antennes de dix articles; massue lon¬ gue , composée de trois articles. Ce g., créé aux dépens du genre Nitidule des auteurs , a pour type la Nit. orbiculata de Gyllen- hal , qui se trouve en Suède et aux envi¬ rons de Paris. Cet insecte se nourrit d’une espèce de lichen qui croît sur le bois mort. Sa larve est très renflée sur les côtés , blan¬ che , et ressemble assez, pour la forme, h celle d’un Anthrène. (D. et C.) * ASPIDISCINE. Aspidiscina. inf. — Famille d’infusoires admise par M. Eh¬ renberg, et comprenant le seul genre Aspi- disque de ce naturaliste. Ses caractères sont : Animaux polygastriques ; à carapace ; à canal intestinal distinct et à deux orifices. Anus terminal. (P. G.) * ASP1DÏSQUE. Aspidisca (àcKid'c-y.cç petit bouclier), inf. — Genre unique de la famille des Aspidisques , établi par M. Eh¬ renberg, et dont le type est le Trichoda lynceus de Müller, qui est, pour M. Bory,. une esp. de Ratule. M. Ehrenberg y rappor¬ te aussi une seconde esp. prise à Berlin , et qu’il nomme JL. venticulata . (P. G.) * ASPIBISTRA. Macrogyne , L. et O., Icon. Sel. (altération d’acre J'tuxos, petit bou¬ clier; forme du stigmate), bot. pu. — Genre formé par lier {Bot. Reg., t. 629), et sur la. ÂSP ÀSP 235 place duquel, dans le système naturel, les auteurs ne sont pas d’accord : les uns le rapportant (ainsi que le Tupistra , genre fort voisin , sinon le même) aux Acoracées ou aux Aroïdées ; les autres aux Smila- cées , etc. ; place qui ne sera déterminée qu’après une analyse parfaite du fruit , en¬ core peu connu. Nous penchons à croire qu’il pourra devenir le type d’une petite famille, voisine des Aroïdées et des Smila- eées, et qui comprendrait, en outre, les g. Tupistra et Rhodea . Quoi qu’il en soit , en voici les caractères principaux , d’après une analyse faite par nous : (A. lurida) Fleurs hermaphrodites, solitaires, charnues, pen¬ dantes; pédoncules insérés sur le rhizome. Périgone unique , corollacé , campanulé, 8- 8-fide ; lacinies étalées, granulées, relevées intérieurement des deux côtés. Etamines en nombre égal aux lacinies, biloculaires, ses- siles ( filaments nuis ) , insérées vers la base du tube ; anthères jaunes , dorsifixes. Style continu à l’ovaire, court, épais; stigmate fongiforme , fermant le tube floral comme d’un bouclier, relevé de saillies, blanc, en¬ tier (radié , 5-4-lobé, Rer). Ovaire (Rer) très petit, subcylindrique, 3-4-loculaire ; ovules (Rer) superposés (géminés, Nob. ), arnphi- tropes , 2 dans chaque loge. Fruit...?— Plan¬ tes herbacées, acaules, glabres; à rhizôme rampant ; à feuilles solitaires ou subbifariées , pétiolées; pédoncules couverts d’une à deux écailles. Fleurs bibractéées ; bractées enve¬ loppant la base du tube, et munies au som¬ met d’une sorte de inucron. Deux ou trois espèces , indigènes à la Chine et au Japon. A l’article Tupistra , nous traiterons com¬ plètement la question soulevée plus haut, et nous chercherons à la décider par les recherches auxquelles nous nous livrerons. (C, L.) * ASPIDITES. bot. foss. — ?/I. Gœp- pert, dans son bel ouvrage sur les Fougè¬ res fossiles de la Silésie , a donné ce nom à un genre renfermant des espèces fossiles qui ont une analogie assez prononcée avec les Aspidium , parmi, les Fougères vivantes; mais, comme il le remarque lui-même, une partie de ces espèces peuvent appartenir à d’autres genres de Fougères , qui ont une nervation analogue et des feuilles assez sem¬ blables. Plusieurs de ces espèces fossiles ont, il est Yrai, présenté des groupes de capsules arrondies ; mais cette disposition , ainsi que la forme des feuilles, les rappro¬ che au moins autant des Cyaihea que des Aspidium; enfin, parmi les espèces stériles, plusieurs ont autant d’analogie avec cer¬ tains Asplénium et avec des Polypodium , à nervures non réticulées, qu’avec des As¬ pidium. C’est ce genre de considérations qui nous avait empêché , jusqu’à ce qu’on connût mieux la généralité des Fougères fossiles , de les rapporter aux genres établis parmi les Fougères vivantes. M. Gœppert a fait des efforts très louables pour arri¬ ver à ce résultat ; mais les matériaux ont souvent été trop imparfaits pour qu’il pût atteindre son but avec un succès complet. Il divise les Aspidites en deux sections : la première, comprenant les espèces à feuilles simples , correspond au g. que nous avons nommé Tœniopteris , et renferme sept espè¬ ces, dont une a offert des indices de fructi¬ fication ponctiforme qui semblerait la rap¬ procher des Oleandra ( Aspidium articu- latum Swartz ) ; la seconde comprend les espèces à feuilles bipinnées , au nombre de 28 ; peu d’entre elles ont été observées en fructification , et celle - ci se rapproche soit de certains Aspidium, soit de quelques Cya- thea. (Ad. B.) ASPIDIUM. bot. — Swartz, dans son Synopsis filieum, faisant le premier entrer, comme caractère , les téguments membra¬ neux ou Indusium qui recouvrent les grou¬ pes de capsules dans beaucoup de Fougè¬ res , partagea presque tous les Folypodes de Linné en deux genres : les Polypodium , dont les groupes de capsules arrondis sont nus et dépourvus de toute espèce de tégu¬ ment, et les Aspidium, dont les groupes de capsules, également arrondis , sont recou¬ verts par un tégument ombiliqué ou s’ou¬ vrant latéralement. Ce dernier genre im¬ mense fut admis encore ainsi par Willde- now, qui y comptait déjà 147 espèces; mais bientôt une étude plus attentive, jointe à la découverte de nouvelles espèces , conduisit à le subdiviser , et même à en éloigner quelques plantes qu’on y avait placées jus¬ que alors : ainsi Roth créait les genres Athy- rium, plus voisins des Asplénium que des Aspidium, et Polystichum ; Bernhardi le genre Cystopteris ; Richard , dans la Flore de Michaux , le genre Nephrodnm ; Gava- â36 ASP ASP nilles îe genre Oleandra; plus récemment. Desvaux établit le genre Didymochlena , et Bory de Saint -‘Vincent le genre Las- trea ; enfin , tout récemment , Schott et Presl ont ajouté à ceux-ci les genres Ne- plirolepis , Phaneroplilebia , Cyclodium , Cyrtonium et Sagenia ; et, malgré tous ces travaux, on n’est peut-être pas en¬ core arrivé à bien fixer la limite et sur¬ tout les limites naturelles de ces divers groupes. Il résulte de ces subdivisions que îe genre Aspidium , tel qu’il est défini dans les ouvrages les plus récents et les plus estimés , est maintenant réduit à un très petit nombre d’espèces très distinctes. Leur caractère générique résulte de la disposition des nervures et de l’insertion des capsules. Il est ainsi exprimé : Nervures pinnées éloi¬ gnées, formant des côtes plus ou moins llexueuses et rameuses; nervures secondai¬ res anastomosées et formant un réseau à mailles , soit hexagonales et inégales , soit quadrilatères à bords courbes ; les petites nervures formant un réseau plus fin analo¬ gue, et produisant des rameaux simples ou rameux , droits ou courbes , qui se termi¬ nent librement dans les mailles du réseau par des extrémités aiguës. Groupes de cap¬ sules insérés sur le dos des nervures ou aux angles du réseau, globuleux, très gros. Té¬ gument orbiculaire pelté. Le type de ce genre est V Aspidium trifoliatum , espèce autour de laquelle se groupent très natu¬ rellement plusieurs autres espèces améri¬ caines , telles que les Aspidium Plumieri , macrophyllum , lier aclei folium. D’autres espèces rapportées à ce genre , mais formant , dans l’ouvrage de Presl,- une autre section sous le nom de Bathmium , se distinguent par le réseau des nervures à mailles quadrilatères ; toutes sont des ré¬ gions tropicales de l’ancien continent. (Ao. B.) * ASPIDOACIIÏRES. Aspidoachira bouclier ; à priv. ; ydp, main), rept. — Nom donné par J. -A. Ritgen à une fa¬ mille de Reptiles sauriens , renfermant ceux qui ont le corps couvert d’écaiîles et deux pieds de derrière, sans pieds de devant. (G. d’O.) ASPIDOBRANCHES. Aspidobran - cliiata (à 238 ASP ASP avait nommé Cottus monoplerygius. Ce poisson, qui n'a en effet qu’une seule dorsa¬ le , doit , sous ce rapport , être séparé des Aspidophores, qui en ont deux. Je pense donc que le genre de Lacépède devra être conservé. J’ai vérifié moi-même, sur les exemplaires du Musée de Berlin , les carac¬ tères indiqués par Bloch , et j’ai reconnu l’i¬ dentité spécifique du poisson de Bloch avec d’autres individus que M. Reinhardt , de Copenhague, a bien voulu envoyer au Ca¬ binet du Roi. Ce savant a prouvé , par ses recherches, que l’Aspidophoroïde vient, comme la plupart des autres Cottoïdes , des mers du nord, et que Bloch ne l’a indiqué des mers de l’ïnde , à Tranquebar, que par suite des confusions auxquelles il n’était que trop sujet. Quant à l’assertion avancée dans le Dictionnaire classique à l’article As- pidophoroïde par M. Bory de Saint-Vincent , qui affirme avoir trouvé lui-même un pois¬ son de ce genre sur les marchés de File de France , j’avoue que j’ai peine à croire que la mémoire de ce savant ne l’ait pas entraî¬ né dans une grave erreur; car il ne peut y avoir de doute que l’Aspidophoroïde ne se trouve sur les côtes du Groenland, et il n’est pas possible que cette même es¬ pèce se retrouve dans les mers de l’Inde , sous un climat aussi chaud que celui de l’île de France. Nous avons reçu par les nom¬ breux voyageurs du Muséum , et entre au¬ tres par M. Dussumier, ou par M. J. Des¬ jardins, de nombreuses collections ichthyo- logiques faites à l’île dej France , et nous n’y avons jamais observé d’Aspidophore, ou d’Aspidophoroïde. Si nous conservons le nom générique imposé par Lacépède, l’on ne pourra pas avoir le même respect pour la dénomination spécifique qui est la con¬ séquence dans laquelle Bloch l’avait induit. Je propose de le nommer Aspidophoroides borealis. (Val.) * A8P1BOPTERY8 ( cw-rciV, bouclier ; «rrs/îuÇ , aile), bot. ph. — Sous ce nom gé¬ nérique nous avons distingué les espèces asiatiques que les auteurs confondaient avec YHirœa , qui n’a de représentants qu’en Amérique. Les caractères de ce nouveau genre de la famille des Malpigbiacées sont les suivants : Calice court, 5-parli , dépour¬ vu de glandes. Pétales plus longs , entiers , sans onglets. Dix étamines à filets grêles , presque entièrement libres. Trois ovaires surmontés d’autant de styles allongés, qui se terminent par un stigmate en tête , entou¬ rés chacun en dehors d’une aile ovale, et soudés en un seul qui semble ainsi muni de six ailes. Le fruit se compose de trois sa- mares, dont chacune quelquefois munie, en dehors à son milieu, d’une petite crête, offre toujours une aile marginale ovale ou orbi- culaire en forme de bouclier. La graine est remarquable par son embryon droit. — On en compte onze espèces originaires quelques unes de Java , la plupart de l’Inde. Ce sont des arbrisseaux grimpants , à feuilles en¬ tières , glabres ou velues , sans stipules ap¬ parentes. Les panicules, axillaires ou termi¬ nales, se composent de petites grappes ou ombelles , dans lesquelles les deux brac- téoles placées sous chaque fleur le sont à une certaine distance au dessous de l’arti¬ culation du pédicelle. Les fleurs sont peti¬ tes , blanches ou jaunes , sans odeur. (Ad. J.) * ASFÏDORHYNCHUS ( à'jidc, , bou¬ clier ; pùyxos, bec), poiss. — Genre de Pois¬ sons fossiles établi par M. Agassiz. Il appar¬ tient à la famille des Sauroïdes, dans l’ordre des Ganoïdes. Il le caractérise par un corps allongé, une mâchoire supérieure prolongée en bec , dépassant la mandibule inférieure . La dorsale est très reculée et opposée à l’a¬ nale ; la caudale est fourchue. Les pectorales et les ventrales sont arrondies. C’était un poisson voisin de nos Lépisostées ; mais ceux- ci ont les deux mâchoires prolongées égale¬ ment. M. Agassiz en mentionne 2 esp. des couches de Solenhofen , et une 5me des Lias de l’Oberland bernois. Une de celles de So¬ lenhofen est très bien figurée dans les Pois¬ sons fossiles de M. Agassiz. (Val.) * ASPIDOSPERMA, Mart. et Zuccar. (àsrctç , bouclier; cKippa , graine), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynées , tribu des Plumériées, auquel ses auteurs ( Nov . Gen. et Sp. I, p. 57 ) assignent pour caract. : Calice 5-parti. Corolle subinfundibuliforme ; tube ventru à la base ; gorge nue ; limbe à 5 lanières obliques. Style filiforme, terminé en stigmate claviforme, omboné, nu, ou barbu. Point de squamules hypogynes. Pé¬ ricarpe de 2 follicules (dont l’un souvent ab¬ ortif) ligneux, obovés, comprimés, semi- bivalves , polyspermes. Graines suborbicu- ASP ASP 239 laires , imbriquées , comprimées , pcîtécs , inaigrettées , bordées d’une aile membraneu¬ se , striée. — Arbres ( du Brésil ) à rameaux étalés ou réfractés ; écorce souvent subéreu¬ se. Feuilles sessiles ou pétiolées, éparses. Fleurs en cymes terminales. On en connaît 8 espèces. (Sp.) * ASPIDURA (cb-Tu's, écusson; O'J/SK, queue), échin. — Genre de la famille des Ophiures ou Astérophides , établi par M. Agassiz , en 1836, pour VOphiura loricata Goldf. , espèce fossile. Ses caractères sont : Une étoile de dix plaques recouvrant la sur¬ face supérieure du disque , tandis que les rayons, proportionnellement gros , sont en¬ tourés d’écailles imbriquées. (P. G.) * ASPIGONUS (àœi ç, bouclier; ywvos, angle ). i>;s. — M. Wesmaël ( Braconid. de Belgique ) a donné ce nom à un genre de la famille des Ichneumoniens, tribu des Braconides, de l’ordre des Hyménoptères, que nous avons regardé ( Histoire des Ani¬ maux articulés , IY) comme une simple di¬ vision du g. Biospilus , Halid.; car, en ef¬ fet, les Aspigonus ne diffèrent essentielle¬ ment de ces derniers que par le bord anté¬ rieur du chaperon, présentant , dans son mi¬ lieu, un angle droit. — Le type de cette divi¬ sion générique est le Biospilus ( Aspigonus ) diversicornis YVesrn., trouvé en France, en Belgique et en Angleterre. (Bl.) * ASPÏLATES (nom d’une pierre pré¬ cieuse, suivant Pline), ms. — Genre de l’or¬ dre des Lépidoptères , famille des Noctur¬ nes , tribu des Phalénites, établi par M. Treitschke , aux dépens du grand g. Geo- metra de Linné, et que j’ai adopté dans ma continuation de V Histoire naturelle des Lé¬ pidoptères de France, par Godart, en lui donnant les caractères suivants : Antennes pectinées dans les mâles , et simples dans les femelles. Bord terminal des ailes simple et entier. Corselet étroit et squammeux. Les premières ailes traversées diagonafement par une ou deux raies qui partent de l’angle apical ; les secondes ailes ayant à peu près la même forme que les premières. Palpes aigus et dépassant le chaperon. Pattes très longues ; trompe très apparente. Chenilles allongées, lisses, sans tubercules, seulement avec deux petites pointes sur le dernier an¬ neau. Chrysalide contenue dans un léger tissu à la superficie de la terre.' — Ce genre renferme un assez grand nombre d’es¬ pèces, dont nous ne citerons que deux, VA. gilvaria Fabr. , et l’A. purpuraria Lin. , ou V ensanglantée de Geoffroy. Cette der¬ nière est très commune dans les champs de luzerne autour de Paris. (D.) ASPILÎA. bot. ph. — Du Petit- Thouars a fondé ce genre sur une plante qui a pour caractères : Capitules multiflores, radiés; ligules 5-10, neutres, unisériées, dentées au.sommet; fleurons du disque tubu¬ leux, hermaphrodites, 5-dentés. Rameaux des styles terminés par un petit cône. Récepta¬ cle plan, couvert de longues paillettes acu- minées, pliées dans leur longueur, et embras¬ sant les fruits, qui sont linéaires, couverts de poils opprimés, et terminés par une aigrette en forme de couronne dentée-ciliée. — Les deux espèces qui constituent ce g. sont des herbes vivaces , originaires de Madagascar, et dont les rameaux, étalés sur le sol , por¬ tent des feuilles opposées , des capitules longuement pédicelîés, solitaires, à rayons jaunes. (J. D.) * ASPILOTUM, Soland. bot. ph. — Synonyme du genre Geniostoma , Fort., de la famille des Loganiacées. (Sp.) ASPÏS (cJcnu’ç , bouclier), rept. — Nom de l’Aspic chez les Grecs et les Latins. Aris¬ tote nous apprend que ce Serpent se trouvait en Libye. On en fait , dit-il dans un passa¬ ge , un poison qui corrompt les chairs et contre lequel on ne connaît point de remè¬ de. Ailleurs , il rapporte les combats de l’Aspis avec l’Ichneemon. Cet Aspis ou As¬ pic est le Coluber Haje. YVagler ( Syst . Amphib.) donne le nom d 'Aspis à un genre d’Ophidiens dont le type est le Colub. naje de Linné ou Serpent à lunettes. Le Col. Haje est pour cet au¬ teur l’objet d’un autre genre sous le nom (BJJrœus. (P. G.) * ASFISOMA («cjri's , écusson ; cw//.,* , corps), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères , famille des Malacodermes, tribu des Lampyrides , établi par M. Delaporte (Ann. de la Soc. entom. de France, tom. Iï, pag. 127 ) aux dépens du genre Lampyris de Linné, pour y placer les espèces de ce genre qui ont les élytres ovales , assez convexes, larges à la base, et allant en se rétrécissant vers leur extrémité. Parmi ces espèces, qui sont au nombre de 7 , et toutes de l’Améri- 240 ASP ASP rique méridionale , nous citerons seulement le Lampyris ignita Fabr., qui appartient au genre Nyctophones de M. Dejean. (D. et G.) * ASPISOMA ( âaiciç , bouclier ; crcov.* , corps). ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Ténébrionites, établi par M. Dejean , et dont il n’a pas publié les ca¬ ractères. Il y rapporte quatre espèces iné¬ dites, dont deux du Brésil , une de Cartha- gène en Amérique , et la quatrième de Cayenne. Nous citerons comme type du genre celle qu’il nomme Fulvipenne. D’a- p ès cette espèce , les principaux caractè¬ res génériques pourraient se formuler ain¬ si : Antennes courtes , moniliformes , dont les articles, au nombre de il , vont en gros¬ sissant vers le bout. Corselet transversal. Élytres larges et courtes. En admettant que ce genre soit adopté, le nom (VAspisoma , que lui a donné M. Dejean, ne peut lui être conservé, puisque M. Delaporte l’avait déjà appliqué à un genre de la tribu des Lam- pyrides. (D. et C.) ASPISTE'RIA ( àaKtrsz'^p , soldat armé d’un bouclier), bot. cr. — Acharius avait donné ce nom à une subdivision de son genre Urceolaria qui comprenait les esp. dont la marge de l’excipulum propre était nul , ou du moins confondu avec un faux rebord formé par l’élévation du thalle. Non seulement Acharius a négligé cette distinc¬ tion dans son Synopsis, mais le genre Ur¬ ceolaria lui-même ne forme plus qu’une section du genre Parmélie. Voy. ce mot. (C. M.) *ASPÏ STOMUS (àzncç, bouclier ; azàpx, bouche), ins. — M. Dejean, dans son Spe- cies, ainsi que dans son dernier Catalogue , rapporte au genre Helluo de Bonelli un Carabique du Brésil qu’il aurait reçu de Schoenherr sous les noms générique et spé¬ cifique (VAspistomus labrosus . Nous avons cherché inutilement ces deux noms dans les ouvrages de l’entomologiste suédois. (D.) ASPISERE ( âzfïtç , bouclier; cùpà , queue ). poiss. — M. de Laeépède avait établi , sous ce nom , un genre de Poissons qu’il croyait distinct des Acanthures, par¬ ce que l’épine latérale et mobile qui exi¬ ste sur les côtés de la queue de ces Pois¬ sons eût été pointue aux deux extrémités chez les Aspisures , tandis que l’extrémité antérieure seule l’eût été dans les Acanthu¬ res. Ce caractère différentiel est faux, en ce que les épines caudales de ces Poissons sont, dans toutes les espèces, terminées en pointe acérée des deux extrémités. Ce genre a dû être supprimé. Voy. acantiiure. (Val.) ASP1TES (à Duméril à une grande division de la classe des Crustacés , caractérisée par l’existence d’une croûte calcaire , et com¬ prenant les Décapodes , les Stomapodes et les Amphipodes des carcinologistes. M. de Blainville emploie le même nom pour dési¬ gnée une division de ses Entomozoaires Décapodes. (M. E.) ASTACOLE. Àsîacolus. Jforam. — AST AST 245 Genre établi par Montfort ( Conchyl . Syst., p. 262) sur une figure de Soldani {Test., p. 64, t. L.VIII, fig. 1 ). C’est sans doute une espèce du g. Cristeliaire. Voy. ce mot. (A. d’O.) ASTACOLÏTES. crust. foss. — Nom employé par Davila et par quelques autres naturalistes pour désigner divers Macroures fossiles. (M. E.) * ASTACOPS (àcrr*xo$, écrevisse ; <5ty, visage. ) ins. — M. Boisduval {Voy. de l’As- trol.) a appliqué cette dénomination à un genre de la famille des Coréens, groupe des Anisoscélites , de l’ordre des Hémiptè¬ res. Ce genre, remarquable par des yeux très saillants , mais qui a cependant la plus grande analogie avec les Anisoscelis, ne ren¬ ferme encore qu’une seule espèce de Do- rey, rapportée, par M. d’Urville, de son premier voyage de V Astrolabe. (Bl.) ASTACUS. crust. — Nom générique p _ des Ecrevisses. Voyez ce mot. (M. E.) ASTAOEE. crust. — Voyez asta- cus. _ (C. d’O.) ASTARTÉ. Astarte (nom mytbol. ). moll. — Nous trouvons dans l’ouvrage de Lister, Traité des animaux d’Angleterre , la première figure appartenant au genre Astarte de Sowerby. L’espèce dont il s’agit est fossile, et provient des terrains zoolithi- ques de la Grande-Bretagne. Quelques per¬ sonnes ont prétendu que la Venus borealis de Linné était une véritable Astarté. Chem- nitz cite cette espèce parmi ses Venus , et la figure qu’il en donne se rapporte assez exac¬ tement à 1 ’ Astarte danmoniensis de M. Sowerby. Depuis Chemnitz , tous les au¬ teurs de conchyliologie ont adopté son opi¬ nion au sujet de cette espèce ; il aurait fal¬ lu s’assurer cependant si réellement Chem¬ nitz avait eu raison de prendre pour l’es¬ pèce linnéenne celle qu’il a fait figurer. A notre avis , rien ne justifie Chemnitz , et il suffit de lire ce que Linné dit de sa Ve¬ nus borealis pour se convaincre qu’il ne se rapporte nullement à une Astarté connue. A sa description, beaucoup trop courte, Lin¬ né ajoute, en synonymie, une figure de Lis¬ ter , qui représente avec fidélité le Mactra paprita, dont Lamarck a fait uneLutraire. Personne ne disconviendra de l’erreur de Chemnitz, qui transporte d’une espèce à une autre le nom linnéen , espèces qui ne sont meme pas du meme genre. Depuis Chemnitz , quelques autres espèces voisines de sa Venus borealis ont été figurées et décrites, et toutes rapportées au genre Ve¬ nus, jusqu’en 1816 , époque où M. Sower¬ by créa, pour plusieurs espèces fossiles de la Grande-Bretagne, un genre Astarte, qu’il décrivit , pour la première fois , dans son Minerai conchology. Quelques années plus tard , Lamarck , dans le tome V de son Histoire des animaux sans vertèbres, pro¬ posa un genre Crassine , qui est identique¬ ment le môme que celui de M. Sowerby ; mais le genre du naturaliste anglais, ayant la priorité de publication, doit être conservé , et l’on ne doit plus considérer actuellement celui de Lamarck que comme un double emploi. Ce naturaliste n’a mentionné qu’u¬ ne seule esp. vivante dans son genre Cras¬ sine ; et cependant il en connaissait plu¬ sieurs autres, qu’il mentionna parmi les Té¬ nus. On trouve même parmi ses Cypricar- des quelques espèces fossiles des terrains zoolithiques, et dont Lamarck n’a point re¬ connu le véritable genre, probablement parce qu’il n’a pu en étudier la charnière. Lamarck comprenait les Crassines dans sa fa¬ mille des Tellénides à la suite des Capses. Fai¬ sant ainsi servir ce genre d’intermédiaire entre cette famille des Tellénides et celle des Conques , M. de Férussac avait d’abord compris autrement les rapports du genre qui nous occupe : il le mettait dans ses Ta¬ bleaux méthodiques des Mollusques. Il pla¬ çait les Astarté à côté des Crassatelles ; mais, peu de temps après, à l’article as¬ tarte du Dictionnaire des Sciences natu¬ relles , M. de Férussac reconnut que ce g. ne devait pas être éloigné des Ténus. M. de Blainville , dans son Traité de Malacolo¬ gie , revint en quelque sorte à l’opinion de Chemnitz, deGmelin et de Dillwyn, en rap¬ portant aux Ténus le g. Astarte, dont il propose de faire dans ce grand genre un pe¬ tit groupe particulier. Oublié dans la pre¬ mière édition du Règne animal. Cuvier, dans la seconde édition du même ouvrage , adoptant l’opinion de M. de Blainville , fait des Astarté un sous-genre des Ténus. Jusqu’à présent l’animai du genre qui nous occupe est resté inconnu ; quant aux Coquilles , il y en a actuellement un assez grand nombre de répandues dans les collée- 340 AST AST lions. Presque toutes sont des Coquilles subtriangulaires , transverses , inéquilaté¬ rales , parfaitement closes , comprimées la¬ téralement , terminées par des crochets plus petits 5 opposés » et légèrement inflé¬ chis au dessus d’une lunule ordinairement grande, enfoncée» et toujours nettement circonscrite. Le test est épais et compacte , caractère qui rapproche un peu les Astartés des Crassatelles ; mais ce qui distingue émi¬ nemment les deux genres , c’est la position du ligament. Il est toujours intérieur dans les Crassatelles » toujours extérieur dans les Crassines; dans ce dernier genre , la char¬ nière est ordinairement assez large , et elle porte, sur chaque valve, deux dents cardina¬ les assez épaisses, et toujours divergentes. Dans l’intérieur des valves on trouve deux impressions musculaires assez grandes , ova¬ laires ou semi - lunaires , quelquefois creu¬ sées assez profondément dans l’épaisseur du test. L’impression palléale simple , pla¬ cée assez haut dans l’intérieur des valves , s’étend d’une impression musculaire à l’au¬ tre sans former aucune sinuosité. L’absence de cette sinuosité a fait supposer que l’ani¬ mal des Astartés a les lobes du manteau désunis dans toute leur étendue, et qu’il est dépourvu de siphons postérieurs ; mais nous avons l’expérience que cette induction pour¬ rait fort bien n’être pas juste : car elle pourrait s’appliquer très bien au g. Cyprine de Lamarck , si Millier , dans sa Fauna danica , n’avait pris par avance le soin de nous détromper .à ce sujet en donnant une figure de l’animal des Cyprines , et en nous apprenant ainsi que des Coquilles peuvent avoir une impression paléale simple, quoi¬ que l’animal qui les habite soit terminé pos¬ térieurement par deux siphons courts. Il pourrait en être de même dans le g. Astar- te , qui , par là , se rattacherait encore da¬ vantage au g. Venus. Caractères génériques. — Animal incon¬ nu. Coquille subtrigone , transverse , iné¬ quilatérale, comprimée, portant au côté antérieur une lunule cordiforme ou lancéo¬ lée , presque toujours profonde et très net¬ tement circonscrite. Charnière large , ayant deux dents divergentes à chaque valve et un ligament extérieur. Impression paléale simple ; valves épaisses et parfaitement clo¬ ses. Les Astartés , d’après ce que nous venons de dire , sont des Mollusques acéphalés , lamellibranches , qui , selon toutes les pro¬ babilités, sont très voisins de ceux des Vé¬ nus; cependant on ne sera définitivement fixé à leur égard que lorsque l’animal sera connu. Jusqu’à présent, le plus grand nom¬ bre des espèces vivantes connues ont été trouvées dans les mers du nord. Quelques espèces se montrent dans la Méditerranée ; mais nous n’en connaissons aucune prove¬ nant de mers plus méridionales. Les Astar¬ tés fossiles sont nombreuses; on les rencon¬ tre dans presque tous les terrains tertiaires, et elles se montrent dans presque toute la série des terrains secondaires. Une coquille des terrains de transition, que nous devons à l’obligeance de M. Desjardins, nous pa¬ raît appartenir au g. Astarte; et, depuis ce gisement, nous trouvons des esp. de ce gen¬ re dans toutes les formations, jusqu’à celles de la Craie. (Desh.) * ASTARTE A, DC. ( nom mythologi¬ que). bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu des Leptospermées. M. De Candolle ( Dict . class.,X I, p.400;IVodr.,III, p. 210) lui assigne pour caractères : Tube calicinal hémisphérique; limbe 5- parti, à segments semi-orbiculaires. Pétales 5, orbi- culaires. Etamines très nombreuses, 5-del- phes ; phalanges alternes avec les pétales ; filets libres vers leur sommet. Ovaire semi- supère , 5-Ioeulaire ; loges multi -ovulées. Style court ; stigmate capitellé. Capsule o- loculaire , polysperme , loculicide-3-valve. — Ce g. est fondé sur le Melaleuca fasci - cularis Labill.; arbrisseau de la terre de Van-Diemen ; ses feuilles sont opposées , li¬ néaires, charnues ; ses fleurs solitaires, axil¬ laires, fasciculées. (Sp.) * AST ASIE. Astasia. infus. — Genre établi par M. Ehrenberg , et rentrant dans la famille des Astasiés, qui lui doit son nom. Il comprend 4 esp. ayant pour caract. com¬ muns de ne pas être fixes , de manquer d’yeux, et d’avoir un appendice caudal plus ou moins long. ^ (P. G.) * ASTASIÉS. Astasiœa ( dé Astasia , genre d’infusoires), fvfus. — Famille éta¬ blie par M. Ehrenberg, et comprenant les g. Astasia, Amhlyophis , Euglena , Chlo- rogonium , Colacium et Distigma. Dans son grand ouvrage, l’auteur lui don- AST AST 247 ne pour caractères : Animaux évidemment ou vraisemblablement polygastriques, sans canal alimentaire’, sans appendices (sans ramifications) du corps, sans carapace; changeant de forme à leur gré ; ayant une seule ouverture au corps, et souvent une queue. (P. G.) AST AT A («7-aroç, inconstant), ins. — Genre de la famille des Craboniens , grou¬ pe des Nyssonites, de l’ordre des Hyméno¬ ptères, établi par Latreille, et généralement adopté par tous les entomologistes. Les As- lala sont essentiellement caractérisés par des mandibules bidentées; par des antennes fili¬ formes, insérées à la base du chaperon; par des ailes supérieures pourvues d’une cellule marginale , et de trois cubitales , dont la seconde reçoit deux nervures récurrentes ; et par des jambes épaisses, surtout les inter¬ médiaires et les postérieures. Le type de ce genre , peu nombreux en esp., est PA. boops(Sphex boops Schranck) Ross. (Bl.) *ASTEÏA. ÂstPÀa (Attcios, propre, poli). ins. — Genre de l’ordre des Diptères , di¬ vision des Brachocères, subdivision des Dichœtes, famille des Athéricères, tribu des Muscides, section des Acalyptères, sous- tribu des Hétéromysides. Ce genre , établi par Meigen , et adopté par M. Macquart, a pour caractères : Corps étroit, tête assez large. Trompe à lèvres terminales , allon¬ gées , dirigées en arrière. Face et front munis de soies. Antennes couchées; pre¬ mier article très petit; troisième large. Style garni de quelques soies en dessus et en dessous. Abdomen étroit. Ailes grandes , finement ciliées ; nervure médiastine courte , double à sa base ; marginale très courte , dépassant peu la médiastine ; deuxième transversale nulle ; première cel¬ lule postérieure un peu rétrécie à l’extrémi¬ té. _Ce genre se compose de deux esp. (A. amœna et continua) , qui se trouvent en France et en Allemagne. Ces petites Musci¬ des, ornées de couleurs agréablement dis¬ posées, se trouvent dans les herbes. (D.) ASTELÏA (lord ou lady Astel, promo¬ teur de la Botanique) ; Hamelinia, A. Rich. (Fl. Nov.-Zel.); Funkia , Willd. , non Spreng. bot. pu. — Genre placé jusqu’ici dans la famille des Joncacées, mais qui, très probablement , devra plus tard en être sé¬ paré , quand il sera mieux connu; fondé par Banks et Solander (ex. R. Br. Prod. ) sur ces caractères : Fleurs dioïques-poly- games par avortement. Périgone sex-parti- te , semiglumacé, persistant. Étamines G, insérées à la base du périgone. Ovaire 3-Io~ culaire, ou uniloculaire en raison de cloisons incomplètes, h 5 placentas pariétaux. Ovules nombreux. Style nul ; stigmates 5, obtus. Baie l-5-loculaire, polysperme. — Il se com - pose de plantes herbacées, vivaces, ayant à la fois le port des Tillandsia et des Ca- rex , et , comme les premiers , vivant ordi¬ nairement dans les enfourchures des arbres, à la Nouvelle-Zélande , sur la terre de Dié- men , etc. Les racines en sont fibreuses ; les feuilles radicales imbriquées , lancéolées-li- néaires, ou ensiformes, carénées , velues , à tiges nulles ou courtes, à inflorescence ver¬ dâtre , soyeuse , en grappes ou en panicules. Le nombre des esp. est très restreint; depuis peu , on en cultive en Europe une très belle , VA. Banksii. Nous ne sachons pas qu’elle y ait encore fleuri quelque part. (C. L.) *ASTELMA ( à priv. ; erré//*» , couron¬ ne). bot. ph. — Section du g. Ilelipte- rum(Argyrocome), caractérisée par son in- volucre formé d’écailîes imbriquées, sca- rieuses, conniventes ou radiées; par son réceptacle convexe, alvéolé; par ses fleurs hermaphrodites , munies d’anthères caudi- culées , à soies plumeuses , et semblables à celles de l’aigrette qui couronne le fruit. — Les espèces de ce groupe, toutes indigènes du Cap, faisaient partie du genre Helichry- sum , de la famille des Composées. (J. D.) * ASTEMMA ( « priv. ; czép-p-x, couron¬ ne , petit œil ). ins. — Genre de la famille des Lygéens , de l’ordre des Hémiptères , établi par MM. Lepelletier Saint-Fargeau et Serville (Encyclopédie méthod. , t. X) aux dépens du grand g. Lycjœus de Fabricius. Les Astemma sont surtout caractérisés par l’absence d’ocelles ou yeux lisses ; par la tê¬ te , plus avancée que dans les esp. des gen¬ res voisins , et par le prothorax , dont les bords latéraux sont relevés et aigus. — On connaît un fort grand nombre d’espèces de ce genre, répandues dans toutes les parties du monde; presque toutes sont variées de rouge et de noir. Le type est VA. optera (Cimex apterus Lin.), esp. des plus commu- 248 AST AST nés dans toute l'Europe , au nord de l’Afri¬ que et dans l’Asie mineure. M. Burmeister (. Hanâb . der ent.) applique la dénomination de Pyrrhocoris au g. Astemma ; mais, com¬ me ce dernier nom est le plus ancien , il doit prévaloir sur celui de M. Burmeister. Nous rattachons encore au g. Astemma les g. Meganotus et Odoniopus de Laporte, qui ne s’en distinguent réellement par aucun caractère important , non plus que le genre Platynotus de Schilling et Hahn, Voy. cha¬ cun de ces mots. (Bl.) * ASTEMMA ( « priv. ; uTsy-px , cou¬ ronne ). bot. ph. — Ce genre, qui a été fondé par Lessing aux dépens du Monactis dubia Runth , a pour caract. : Capitules de 3 0-15 fleurs homogames , discoïdes, dioï- ques. Involucre tubuleux-campanulé, com¬ posé de folioles linéaires, obtuses, légère¬ ment imbriquées. Réceptacle couvert de paillettes membraneuses , semblables à des écailles. Corolles tubuleuses, 5 -dentées, à lobes recourbés; les femelles renfermant des étamines avortées. Fruit linéaire, dépourvu d’aigrette , terminé par un bec court et sti- pité — 1? Astemma appartient à la tribu des Sénécionées parmi les Composées, et se classe dans la division des Euxéniées. La seule espèce connue est indigène du Pérou. (J. D.) * ASTEMMITES (« priv.; <77 ifJLfJLX y couronne, petit œil), ins. — M. Laporte de Castelnau ( Essai d’uns class. des Hémipt .) a établi sous cette dénomination une tribu que nous regardons comme un groupe de notre famille des Lygéens, qui est essentiel¬ lement caractérisé par l’absence d’ocelles. Ce groupe renferme les g. Largus , Hahn (syn. Euryophthalmus, Lap.); Acinocoris, Hahn, et Astemma, Lap. et Serv. , genre auquel nous en rattachons divers autres. Voy. ly¬ géens. (Bl.) * ASTENUS ( à aug. ; czhoç , étroit ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Pædé- rides, établi par M. Dejean dans son der¬ nier Catalogue, et adopté par M. Lacordai- rc dans la Faune entomologique des en¬ virons de Paris , mais supprimé par M. Erichson dans son beau travail sur cette fa¬ mille , comme rentrant dans le genre Su- nius , fondé antérieurement par Leach. Voy. suivras. (B.) ASTÉOSPEÏIME. bot. ph. — Faute typographique pour Ostéosperme. (J. D.) * ASTEPHANANTHES, Bory (Ann. G en., t. lï, p. 158) ( « priv.; c r-i^avoj, cou¬ ronne ; xvQoç, fleur), bot. ph. — Synony¬ me du genre ou sous-genre Cieca, Medic., de la famille des Passiflorées. (Sp.) * ASTEPHAAUS, R. Br. (dpriv.; ar&- fig. 5 et 6. M. Agassiz ajoute que ce poisson fossile forme un genre de Raies très remar¬ quable par la présence de côtes grêles , et par la structure de la ceinture thoracique du bassin. La figure ne représente aucune par¬ tie de la tête ; mais ce qu’on voit de la cage de la poitrine, de la ceinture thoraci¬ que et de celle de l’abdomen , de la forme ovale de la nageoire pectorale, dont la plus grande largeur correspond à l’insertion des rayons sur la ceinture du thorax, et du pro¬ fil de la nageoire ventrale, ne me laisse au¬ cun doute sur une très grande affinité entre ce poisson et les Rhinobates. Ceux-ci ont aussi des côtes grêles, semblables à celles du fossile, et plusieurs espèces ont le corps couvert de tubercules étoilés , semblables , selon M. Agassiz, à ceux de l’Astéroderme. Les Squatines , parmi les Chondroptéry¬ giens , ont aussi des côtes et des boucliers étoilés sur la peau; mais la forme des pecto¬ rales des Squatines ne se rapporte pas aussi bien à celle des nageoires du poisson fossile que celles du Rhinobate. Je vois, sur le des¬ sin de mon célèbre ami de Neufchâtel , des traces de ces longs appendices, dépassant en arrière les nageoires ventrales des Raies, des Squales , et qui sont bien plus isolés dans les Rhinobates. On les regarde communé¬ ment comme appartenant aux mâles des Chondroptérygiens ; mais il paraîtrait, d’a¬ près un passage de Steph. Lorenzinide Flo¬ rence, cité par Schneider, que cet anatomiste en a vu sur des femelles pleines. Voici le passage , auquel on n’a pas fait assez d’at¬ tention : « Negat etiam appendices pinnarum ventralium masculo sexni proprias esse, utpote reportas in gravidis foe~ minis Torpedinum aliarumque Raja - riim. » N’ayant pas vu les dents du poisson fos¬ sile figuré par M. Agassiz, je n’ose me pro¬ noncer ; mais j’ai tout lieu de croire qu’il appartient aux Rhinobates , et que , par conséquent, le genre Astèroderme ne de¬ vra pas être conservé. L’exemplaire parfai¬ tement caractérisé dans ce qui reste du poisson , est déposé dans le cabinet de la Société géologique de Londres ; il vient de Solenhofen. M. Agassiz a nommé l’espèce Aslerodermus platypterus. (Val.) * ASI E ROI l) A ( àanip , étoile ; sLci'&ç , forme), échin. — M. J.-E. Gray {Ann. and Mayas, of nat. hist., 1840, p. 178) ap¬ pelle ainsi le groupe des véritables Asté¬ ries, qu’il élève au rang d’ordre. (P. G.) * ASTÉRO IDÉES. bot. th. — On dé¬ signe, sous ce nom, une des grandes tribus des Composées , à laquelle Cassini assigne les caract. suivants : Ovaire plus ou moins comprimé bilatéralement, obovale-oblong ; aigrette irrégulière. Branches du style con¬ vergentes , arquées en dedans , ayant une partie inférieure demi cylindrique, bordée de deux bourrelets stigmatiques non con¬ fluents, et une partie supérieure semi-co¬ nique, garnie dé poils collecteurs sur la face interne. Anthères privées d’appendices ba¬ silaires. (J. D.) ASTÉROÏDES, bot. ph. — Tournefort et Vaillant ont décrit , sous ce nom , plu¬ sieurs plantes qui font aujourd’hui partie des Buphthalmum , Telekia et Asteris- cus. (J. D.) * ASTÉROÏDES ( àcTTQp , étoile ; eliïc; , aspect, ressemblance), met. — On sait au¬ jourd’hui qu’il tombe souvent sur notre globe des masses pierreuses tantôt en un seul bloc , tantôt en une multitude de frag¬ ments. Jusqu’à l’époque de la pluie de pier¬ res qui a eu lieu à l’Aigle én 1 8 1 G, et qui a été régulièrement observée, beaucoup de personnes doutaient encore de la réalité de ce singulier phénomène ; aujourd’hui les faits nouveaux servent dè point d’appui aux relations anciennes. On possède un nom¬ breux catalogue de chutes de pierres, ac¬ compagnées de circonstances variables de lumière et de bruit d’explosions. Voy. a é- ROLITHES. La théorie la plus probable consiste à ad¬ mettre qu’il existe autour du soleil une zôné immense de corps solides plus ou moins M T. II. c2 58 AST AST volumineux, circulant autour de lui comme les planètes , mais beaucoup trop petits pour être aperçus dans les cas ordinaires. On admet encore que la terre se trouve , à certaines époques, dans le voisinage de cette zône ; qu’alors elle attire ces petits corps vers elle ; qu’ils s’enflamment en traversant notre atmosphère , se fondent, éclatent, et produisent les Aérolithes. Dans ce système, présenté avec tant d’intérêt par M. Arago , les étoiles filantes auraient la même origine. C’est à cette multitude de petits corps , circulant ainsi dans l’espace comme des astres en miniature, qu’on a donné le nom d 'Astéroïdes. (P.) * ASTEROLIAOIV, Lk. etHoffmanns., Flore portug.: Nees, jun. gen. plant- fuse. XII , tab. 1 i ( dwrrrip , étoile ; Xîvov , lin ). bot. ph. — Genre de la famille des Primulacées , fondé sur le Lysima- chia Linum-stel latum L. , et dont les caract. essentiels sont les suivants : Ca¬ lice 5-parti. Corolle subrotacée, profondé¬ ment 5-fide, marcescente. Étamines 5, li¬ bres , distantes , saillantes , insérées à la gorge de la corolle. Capsule 5- valve du som¬ met jusqu’à la base, oligosperme. Graines oblongues , piano-convexes , transversale¬ ment rugueuses. — VA. slellatum Lk. et H., qui constitue à lui seul le genre, est une très petite plante annuelle ; à feuilles opposées; à fleurs solitaires, axillaires, courtement pédonculées. (Sr.) ASTEROMA (ào?OATTIOI (àcrpov, étoile ; o'â'oùç, cvroç, dent), bot. cr. — Genre pleuro- carpe, de la famille des Mousses, établi par M. Schwægrichen [Supplém. , IT, P. 1, p. 1 28, t. 134) sur une esp. unique, propre aux îles Canaries et à Madagascar. La partie cryptogamiquc de F Histoire naturelle des Canaries , de MM. Webb et Berthelot, nous ayant été confiée, nous avons eu Foccasion d’étudier cette belle mousse, dont voici les caractères : Péristome double : l’extérieur composé de seize dents charnues , courtes, représentant un triangle isocèle, ayant leur sommet connivent ou rapproché dans l’état de sécheresse, réfléchies en dehors par l’hu¬ midité ; l’intérieur consistant en une mem¬ brane annulaire, étroite, presque horizon¬ talement placée, et marquée de seize créne- 3 lires. Capsule sphérique, assez grosse, éga¬ le, sans anneau. Coiffe ventrue, subulée au sommet, enveloppant la .capsule et se rom¬ pant latéralement. FleursAlioïques? latérales. Séminules globuleuses ou oblongues, dif¬ formes, d’un jaune brunâtre, et couvertes de petites aspérités papilliformes. Ces sé¬ minules ont jusqu’à un vingt-cinquième de millimètre en diamètre. Elles sont Fixées dans la capsule, à une columelle évasée du sommet à la base , et plissée dans sa lon¬ gueur. Les crénelures du péristome interne sont soudées , dans le jeune âge, au pour¬ tour de son évasement supérieur. VA. cana, rieuse estime mousse qui se plaît sur l’écorce des arbres. Elle a le port du Leucodon sciuroides Schwægr. , et, sans sa capsule , on la prendrait pour un individu géant de celte dernière. (C. M.) * ASTROGYAE, Benlh. {Plant. Ilart - wcg.; p. 14) (àoTpov, étoile; yur/i, femelle), bot. th. — Genre de la famille des Euphor- biacées , et fondé sur le Croton gracilis Kunth. M. Bentham en expose les caractè¬ res comme il suit : Fleurs dioïques. — - . Fleurs mâles : Calice 5-fide, imbriqué en estivation. Corolle nulle. Cinq glandules in¬ sérées au fond du calice , antéposées. Éta¬ mines 6 à 10, infléchies en préfloraison, libres. Anthères 2-thèques ; bourses juxta¬ posées, adnées. Point de rudiment de pistil. — Fleurs femelles: Calice 5-fide, sans glan¬ dules. Point de corolle ni d’étamines. Ovaire globuleux, 3-loculaire ; loges 1-ovulées; ovules suspendus au sommet des loges. Styles 3, courts, terminés chacun par quatre longs stigmates infléchis, étalés en étoile. Capsule à 3 coques; coques 2-valves, 1 -sper¬ mes. -—Sous-arbrisseaux rameux dès la base; rameaux, feuilles et calices, couverts d’une pubescence étoilée. Fleurs mâles courte- mcnt pédicellées, disposées en grappes ter¬ minales ou oppositifoliées , spiciformes , bractéolées. Fleurs femelles solitaires. Ce genre n’est constitué que par une seule es¬ pèce indigène du Mexique et de la Cali¬ fornie. ASTROÏDE. Astroideus (àcîTpGv, étoi¬ le; elàoç , similitude), bot. cr. ■ — Épithète donnée à un lichen, Parmentaria aslroi- dea, parce que ses apothécies sont disposées en étoiles. (C. d’O.) A ST ROI A. bot. ph. - — Voyez astro- NITJM. (C. d’O.) * ASTROÏDE. roLYP. — Genre proposé par MM. Quoy et Gaimard pour recevoir une espèce trouvée , par ces naturalistes, dans la baie d’Algésiras, et qui n’est autre que le Madrepora calycularis de Ca- volini ou Caryophyllia calycularis de Lamarck ( Voy . Annales des sciences na¬ turelles , t. X, et les additions à la nou¬ velle édition de Lamarck, t. II, p. 3^8). (M. E.) ASTROITES. potyp. — Nom employé par Merceti Guettard et plusieurs autres naturalistes, pour désigner des Polypiers à cellules étoilées, tels que les Astrées. (M. E.) ASTROLE (àcrpov, étoile), moil. — La¬ marck a désigné, sous ce nom, le genre Poly- clinum de Savigny. Voy. ce mot. (C. d’O.) ASTROLEPAS ( àa-pov, astre, étoile ; IsTiâ;, patelle), mort. — Nom donné aux Pa¬ telles rayonnées et principalement à la Pa- iella saccharina. Voy. patelte. Klein a aussi désigné, sous le même nom, la Coronula testudinaria de La¬ marck. Voy . corohule. (C. d’O.) ASTRÔLOBIUM, Desv. (faute typogra- que ). BOT. TH. — Voyez ARTHROLOBIUM. (Sp.) ASTROLOGUE. rois, s. — Voyez tjra- (G. d’O.) NOSCOPE» AST AST 275 ASTROLOMA, R. Br. (da togv, étoile : Xiou.cr., bordure), bot. ph. — Genre de la famille des Épacridées, auquel son au¬ teur ( Prodr 538 ) assigne pour caractè¬ res distinctifs : Calice n-parli, 4-011 pluri- bractéolé. Corolle tubuleuse, courlement 5- lobée, ventrue au-dessus du milieu, garnie en dedans, vers sa base, de cinq faisceaux de poils alternes avec les lobes ; lobes étalés, barbus. Étamines 5 , insérées au sommet du tube de la corolle. Disque cyalhiforme. Drupe presque sec, à noyau osseux , 5- loculaire. Graines solitaires dans chaque loge, suspendues. — Arbustes feuillus, bas, le plus souvent diffus ou décombants. Feuil¬ les alternes, très rapprochées , souvent ci¬ liées. Fleurs axillaires, solitaires, dressées. Ce genre est propre à la Nouvelle - Hol¬ lande. On en connaît 7 espèces , dont quelques-unes se cultivent dans les collec¬ tions de serre. (Sp.) * ASTROMARCHANTIA ( dar? ov , étoile 5 Marchaniia, genre d’Hépati- ques). bot. cr. — M. Nees d'Esenbeck(£!?/- rop. Leberm ., IY, p. 61) établit deux sec¬ tions dans le g. Marchaniia , de la famille des Hépatiques. La première, qu’il nomme Astromarchantia , se compose des espè¬ ces dont le pédoncule occupe le centre du réceptacle femelle ; dans la seconde, nom¬ mée Chlamidium , le pédoncule est excen¬ trique. (C. M.) * ASTROMYCTER , Harris, (àavpov, étoile; p.uttTTjp, nez), mam. — Voyez condy- XURE. (A. DE Q.) * AST ROM A, Blume ( acrrpGv, astre). bot. ph. — Genre de la famille des Alé- lastomacées (tribu des Charianthées , Se- ring. ). — M. Blume ( Bijdr ., 103; Rum- phia , I, p. 30 , tab. 6 et 7 ) en donne les earact. suivants : Tube calicinal hémi¬ sphérique , adhérent ; limbe supère , 5- fide, persistant. Pétales 5 ou 6, obovales. Étamines 10 ou 13. Anthères transverses, dolabriformes, déhiscentes par deux fentes longitudinales. Ovaire infère , 2-à 4-locu- laire ; placentaires basilaires, multi-ovulés. Style filiforme ; stigmate grand, pelté. Cap¬ sule 2-à 4 -loculaire, polysperme, déhiscente par 2 à 4 fentes longitudinales. Graines scobiformes.— Arbresà pubescence furfura- cée, roussàtre. Feuilles 3-nervéesou tripli- nervées, longuement pétiolées, très entières, discolores. Fleurs petites, pourpres, par avortement dioïques, disposées en panicules axillaires et terminales. Ce genre, propre à l’Asie équatoriale, ne renferme que 3 es¬ pèces. (Sp.) ASTROMUM, Jacq. ( Amer ., p. 261, tab. 181, fig. 96), (àarpov, astre), bot. ph. — Genre de la famille des Térébin- thacées ( Cassuvices ou Anacardiées , R. Br. ), auquel M. Kunth ( Ann. des sc. naf. , t. II, p. 34l) assigne pour carac¬ tères : Fleurs dioïques. Calice petit, coloré, 5-parti. Segments égaux, suborbiculaires dans les fleurs mâles , accrescents et spa- thulés dans les fleurs femelles. Disque pé- rigyne , à 5 lobes arrondis. Pétales 5 , oblongs, obtus, insérés sous le disque, mi¬ nimes dans les fleurs femelles. Étamines 5 (rudimentaires dans les fleurs femelles), insérées entre les lobes du disque, alternes avec les pétales, et plus courts qu’eux; fi- lets libres, subulés. Anthères introrses, 2- thèques, oblongues, échancrées à la base , supra-basifixes , longitudinalement déhis¬ centes. Ovaire inadhérent , non stipité , ovoïde, 1 -loculaire, couronné de 3 styles courts, réfléchis. Stigmates subcapitellés , obtus, terminaux. Caryopse oblongue, cy- lindracée, rostrée, sèche, mince, submem- branacée, 1 -sperme, accompagnée du calice très amplifié, scarieux, étalé. Graine pres¬ que plane d'un côté, du reste conforme au péricarpe; hile linéaire, oblong, situé vers le milieu du côté plan de la graine. Em¬ bryon rectiligne. Cotylédons charnus, piano- convexes, un peu inégaux, accombants ; ra¬ dicule latérale, ascendante, plus courte que les cotylédons. — Arbres (de l’Amérique équatoriale) à suc propre résineux, coloré, dépouillés de feuilles durant l’époque de la floraison et de la maturation des fruits. Feuilles alternes, imparipennées , folioles opposées, non ponctuées ; fleurs petites, pé- dicellées, rougeâtres, disposées en panicules bractéolées ; les panicules femelles termi¬ nales, les mâles axillaires. On en connaît 3 espèces, dont 2 du Brésil et l de la Nou¬ velle-Grenade. (Sp.) ASTRONOMIE ( àcjTpcv , astre; voAoç, loi). — Aucun sujet plus vaste et plus dif¬ ficile ne s’est jamais présenté à l'investiga¬ tion de l’homme que cette recherche du nombre, de la nature et des mouvements de 276 AST AST jces points brillants qu’on aperçoit dans le ciel par une nuit sereine; et, chose très re¬ marquable , l’Astronomie est pourtant à-la- fois la plus simple, la plus vulgaire et la plus facile à acquérir des connaissances hu¬ maines, quand on ne la considère que sons un certain point de vue ; tandis qu’il n’y a pas encore assez des facultés intellectuelles Jes plus développées, de l’usage des instru¬ ments les plus perfectionnés, et des mé¬ thodes de calcul les plus transcendantes, pour arriver à une juste appréciation de ce qui se passe réellement entre ces innom¬ brables corps dispersés dans l’espace. Il n’y a pas de branche des connaissances humaines à l’égard de laquelle de plus gros¬ sières erreurs aient été aussi longtemps accréditées ; il n’en est point qui présente à cette heure des notions plus certaines, ni plus précises. Nous dirons encore, quoique cette pro¬ position soit de nature à surprendre beau¬ coup d’esprits , que cette Astronomie , dont les notions sont considérées par le vul¬ gaire comme fort incertaines et d’ail¬ leurs d’une très médiocre utilité, est en réalité la mère des autres connaissances na¬ turelles : c’est, en effet, dans ce mouvement des astres si éloignés de nous et qui sem¬ blent importer si peu à notre existence, qu’on a été chercher et qu’on a trouvé la loi la plus générale de la nature, et celle qui influe, sans aucune exception, sur tous les phénomènes qui se passent autour de nous et même dans notre propre organisation. Celte grande importance de la science as¬ tronomique et ces contrastes que nous ve¬ nons d’indiquer, ressortiront parfaitement d’une simple explication des différents aspects sous lesquels la connaissance des astres peut être considérée. Il y a une Astronomie qu’on peut nom¬ mer pratique ou expérimentale , qui con¬ siste à observer avec attention tous les corps brillants qui paraissent au ciel, à noter et retracer leur situation respective , en les réunissant par groupes qu’on appelle des Constellations ; enfin, à remarquer et noter, chaque jour, l’heure à laquelle toutes ces étoiles, et notre soleil, et notre lune elle-même , se lèvent à l’horizon ou dispa¬ raissent du côté opposé, comme s’ils décri¬ vaient un demi-cercle au-dessus de nos têtes. Cette Astronomie date de la plus haute antiquité; elle a dû faire une des oc¬ cupations et un des charmes de la vie de tous les peuples pasteurs. Cette science de pure observation a con¬ servé de nos jours toute son importance ; son horizon s’est étendu par l’intervention d’une foule d’instruments qui, d’une part, ont ajouté à la puissance naturelle du sens de la vue , et lui ont fait découvrir une mul¬ titude de corps qui , sans eux , ne l’auraient jamais frappée, et, d’autre part, ont ajouté à l’observation même un degré de précision impossible sans eux. Mais cette Astronomie d’observation , qui serait pleine de vérités si tout était im¬ mobile, se compose, au contraire, d’une foule d’illusions qui résultent des mouve¬ ments et des faux jugements qu’ils nous en¬ traînent incessamment à porter. C’est ainsi que toutes les étoiles et le soleil lui-même semblent se mouvoir autour de nous, tan¬ dis que la terre que nous habitons, tour¬ nant en un jour sur son axe, est la seule cause de toutes ces apparences. Ces illusions sont d’ailleurs si puissantes, qu’aujourd’hui même, où tout le monde est si bçpn con¬ vaincu que le soleil est immobile, tout le monde répète encore chaque jour que le soleil se lève et que le soleil se couche. Les savants même ont conservé ces expres¬ sions et n’ont point imaginé d’autres mots pour les remplacer. Le second point de vue sous lequel l’As¬ tronomie peut être considérée , porte le nom d’ Astronomie physique; son but est aussi difficile et aussi élevé que celui de l’Astro¬ nomie d’observation était simple. L’Astro¬ nomie physique a pour objet la connais¬ sance des mouvements réels que les astres exécutent, et la recherche des lois qui pré¬ sident à ces mouvements. C’est particulière¬ ment sous ce point de vue que l’Astronomie a été si longtemps plongée dans de pro¬ fondes erreurs. Ptolémée plaçait la terreau centre du monde et la supposait entourée de onze cercles : sept pour les planètes , deux cristallins, un cercle premier mobile, et enfin le plus extérieur de tous , qu’il nom¬ mait empirèe et qu’il assignait pour séjour aux bienheureux. Une pareille supposition, qui semblait d’accord avec les plus grossières observa- AST 277 lions, a bientôt présenté d’énormes d i 11 1 - cultés dont nous ne citerons qu’un exemple. Les planètes se mouvant effectivement autour du soleil, chacune à des distances différentes et avec des vitesses aussi très différentes, il en résulte que, vues de la terre , ces planètes semblent marcher tantôt dans un sens et tantôt dans l’autre. On ne peut se faire aucune idée des efforts d’ima¬ gination et de calcul qu’il a fallu faire pour essayer de concilier chaque nouvelle ob¬ servation avec le système adopté; et, par exemple, il a fallu supposer que certains corps se mouvaient dans un cercle dont le centre parcourait lui-même un autre cercle, lequel avait à son tour son centre enchaîné dans un troisième ; car on s’était fait une singulière idée d’une certaine noblesse des astres qui ne leur permettait pas de se mou¬ voir autrement que dans un cercle, la plus noble, la plus symétrique et la plus par¬ faite de toutes les figures géométriques. Pendant quatorze cents ans, le système de Ptolémée a subsisté , et les astronomes ont déployé, pour le défendre et le concilier avec les observations , cent fois plus de gé¬ nie et de travail qu’il n’en a fallu depuis pour en démontrer l’erreur. Copernic a osé, le premier, attaquer une erreur si tenace, et il a fait voir que toutes les observations se conciliaient aisément, et que le système du monde devenait très simple, en admettant que le soleil, aussi bien que les étoiles, étaient immobiles, pen¬ dant que la terre et toutes les planètes tour¬ naient autour de leur axe et autour du soleil comme centre , non dans des cercles , ainsi qu’on le croyait autrefois, mais dans des ellipses. Il est remarquable que l’ouvrage de Co¬ pernic, où son système est développé, et qui est intitulé : De revolutionihus ce- lestilus , a paru précisément le jour de sa mort. C’est un caractère des grands génies, de deviner des faits encore inconnus. Copernic écrivait avant l’invention du télescope, qui seul a permis de distinguer les phases des planètes ; il a cependant établi l’existence de ces phases et prédit qu’on les découvrirait. Ce n’était point assez pour l’Astronomie physique de découvrir la réalité des mou¬ vements célestes, il fallait encore en con¬ stater les lois : ç’a été l’œuvre de Képler, ainsi que nous l’avons dit au mot astres. Connaître certaines lois des mouvements des planètes , analyser ceux de la terre et du satellite qui lui est enchaîné, vérifier les lois du mouvement qui entraîne les petits corps vers la terre elle-même, ce n’était encore, en quelque sorte, qu’observer judi¬ cieusement les phénomènes de la nature ; il était donné à Newton de surprendre son secret et d’annoncer qu’une seule et même puissance, agissant avec égalité et suivant les mêmes lois, sur toutes les particules matérielles du monde visible, était la cause unique de tous les phénomènes observés. C’est la découverte de celte loi générale de la nature qui nous a fait dire que l’As¬ tronomie était , en quelque sorte , la mère de toutes les connaissances naturelles ; car c’est l’Astronomie qui a fourni à Newton l’occasion et la preuve de sa découverte. En étudiant les mouvements de la lune au¬ tour de la terre , il chercha à déterminer de combien elle s’approcherait de celle-ci en une minute, si elle était abandonnée à elle-même. Or, comme la lune est placée à une distance de la terre égale à soixante fois le rayon de celle-ci, s’il était vrai que l’attraction s’exerçât, comme il le suppo¬ sait, en raison inverse du carré des dis¬ tances, la lune ne devait tomber sur la terre que d’une quantité 3,600 fois plus petite que les corps placés au bout du rayon de la terre , c’est-à-dire à sa surface ; or , ces corps tombant de 1 a pieds dans une seconde , la lune ne devait tomber que de 1 5 pieds dans une minute. Pour connaître la valeur de celte force qui attire la lune, il fallait connaître exac¬ tement l’étendue de l’arc décrit par elle dans son orbite en une minute : or , les tables de la lune étaient alors fort peu exactes, et Newton dut attendre 15 ans qu’elles se fussent perfectionnées pour voir enfin le petit sinus varié de l’arc décrit par la lune en une minute, égaler précisé¬ ment l’espace parcouru en une seconde par un corps qui tombe à la surface de la terre. Newton a douté, nous devons en conve¬ nir, que cette belle loi de l’attraction qu’il avait démontrée pour les corps célestes, fût également applicable aux dernières molé¬ cules des petits corps qui sont à notre 278 A ST AST disposition ; il n’a , par conséquent , pas connu toute la beauté et toute la généra¬ lité de sa découverte 5 mais les physiciens qui lui ont succédé ont constaté, par expé¬ rience, l’exactitude de la loi pour des petits corps voisins les uns des autres ; et notre célèbre de Laplace est parvenu à la conci¬ lier avec les phénomènes d’adhésion et de cohésion. Une troisième branche de l’Astronomie , non moins difficile et non moins brillante dans ses résultats, a pour objet l’applica¬ tion des plus hautes méthodes mathéma¬ tiques à ces mouvements si variés et sou¬ mis à tant d’influences diverses que les astres exécutent. Outre, la difficulté des mé¬ thodes elles-mêmes , les calculs astrono¬ miques sont souvent d’une multiplicité et d’une étendue capables de lasser la patience !a plus robuste. Heureusement, Napier, en inventant les logarithmes , les a considéra¬ blement facilités. C’est à cette belle science du calcul qu’est dù ce grand effort de l’esprit humain , par lequel un homme semble se survivre à lui- même, et par lequel il est devenu possible de prédire, avec la plus grande exactitude, des phénomènes qui n’arriveront que dans un temps très éloigné: c’est ainsi, par exemple, qu’une éclipse de soleil est annoncée avec la plus minutieuse exactitude pour son commencement , pour sa durée et pour sa fin ; c’est ainsi, et ce résultat est plus ad¬ mirable encore , que de Laplace a réussi à démontrer qu’au milieu de ces variations perpétuelles , l’ensemble de notre système planétaire avait une constitution fixe et im¬ muable. Une quatrième branche de l’Astronomie devrait traiter, non plus comme autrefois, sous le nom d 'Astrologie, de l’influence imaginaire des astres sur les événements de la vie , mais de l’influence matérielle , importante et générale, que les astres exer¬ cent sur les phénomènes qui se passent à la surface du globe , et en particulier sur ceux que présentent les êtres organisés. Cette science n’existe point encore, il est vrai, comme réunion systématique et uni¬ voque ; mais les faits qui doivent la com¬ poser sont épars dans une foule de bran¬ ches scientifiques de différents noms. On peut citer, pour exemple , l’influence des étoiles fixes et du soleil sur la température des différents points du globe , toute la théorie des climats, les causes et les lois des marées proprement dites , celles des marées atmosphériques , la configuration actuelle et les changements de forme fu¬ turs de notre globe, etc., etc. Il serait fort à désirer que quelque ha¬ bile homme se chargeât de réunir, à l’usage des naturalistes , toutes les notions astro¬ nomiques qui leur seraient utiles , et qu’il leur est aujourd’hui si difficile de rassembler. Notre illustre collaborateur , M. Arago , serait éminemment propre à réaliser ce beau travail ; il nous a du moins promis quelques-unes des principales no¬ tions de cet ordre, qu’on trouvera aux mots LUNE , COMÈTE , SOLEIL , INFLUENCES STELLAIRES , etc. (PELLETAN.) * ASTROPECTEN ( astrum , astre , étoile ; pecten , peigne), zooph. — Sous-genre d’Astéries admis par Linck et correspondant à celui de Pantasterias , Blainv., etc. Voy. ASTÉRIE. (P. G.) * AS ÏROPECTINIDÆ (tfAsiropec- ten , genre d’Astéries). échin. — M. J.-E. Gray ÇAnn. and Mayas, ofnat . h is t , 1 8iO, 180) établit, sous ce nom, une famille de l’ordre des Astéries ou Asteroida, et y place les Nauricia , Gray; Luidia , Forbes; Pcta- laster, Gray; Solaster , Forbes; Astropec- ten , Linck; et Ilenricia, Gray. Ces animaux n’ont que deux rangées de suçoirs aux sil¬ lons des ambulacres ; leur dos est aplati , garni de nombreux tubercules surmontés d’épines radiées à leur sommet, et que M. Gray nomme Paxilli. (P. G.) * ASTROPIÎEA, DC. ( Prodr ., III, p. 322, snl) Passiflora)( àcrpcv, astre; œaw, cpatvto, je brille), bot. ph. —Genre ou s. -gen¬ re de la famille des Passiflorées, adjoint par son auteur, avec doute, au genre Passiflo- ra. Il est fondé sur les Passiflora glauca et emarghiata Flumb, et Bonpl. (Plant, èqunt ., tab. 22 et 23); espèces qui diffèrent de toutes les autres Passiflores en ce qu’el¬ les sont de grands arbrisseaux non sarmen- teux et dépourvus de vrilles; leurs fleurs, dépourvues d’involucre, offrent des périan- thes ô-partis. (Sr.) ASTROPH YTE . A s trophyton (aax p ov, astre; «purc'v, plante), échin. — Nom par lequel Linck désignait les animaux échino- A ST dermes de l’ordre des Slellariés, appelés, depuis, Euryale par Lamarck. (P. G.) ASTROPHYTOA (àcrrpov, astre, étoile ; cpuTo’v, plante), échin. — Linck, dans son Histoire des Etoiles de mer , publiée en 1733 , appelait ainsi une classe de la deuxième section des Étoiles, et qui répond parfaitement au genre Euryale, tel que La¬ marck l’a depuis établi ( Voy . euryale). Quelques auteurs ont adopté le nom d’^5- trophyton. (P. G.) * ASTIIOPIIYTOI ( àcrroov , étoile ; cp'jrov, plante), bot. th. — Nous avons fondé ce genre de la famille des Cactacées, sur une plante fort extraordinaire par ses formes, lesquelles s’éloignent, par leur aspect inso¬ lite, des formes déjà si extraordinaires elles- mêmes de cette famille singulière. C’est une plante subglobuleuse, à cinq ou six angles très robustes, obronds ou légèrement ai¬ gus, d’un vert glauque, parsemée d’une myriade de petits points blancs, qui, vus à la loupe, présentent une petite* touffe de poils (■ unde nomcu specificum ). Le som¬ met en est légèrement ombiliqué, et la crête des côtes est munie , au lieu de fais¬ ceau d’épines, d’une touffe de soies brunes ou fauves, et quelquefois de 2 ou 3 aiguil¬ lons d’une extrême petitesse , quoique fort raides. Cette plante , qui paraît n’avoir en¬ core fleuri que chez M. le Prince de Salm , tient des Opuntiées par ses aréoles, et des Échinocacles par ses fleurs et sa forme. Nous reviendrons sur son compte à l’ar¬ ticle cactacées, dans lequel nous espérons en donner la diagnose complète ( Voy. Cac- tearum nova y criera, speciesque novœ , où se trouve une description provisoire dé¬ taillée). VA. myriostiyma paraît indigène au Mexique , d’où il a été envoyé, en : 839, en Europe. (C. L.) ASTROPOI>E(à(TT?ov,étoile;xoü?,pied). échin. — Voyez astrotus. (P. G.) * ASTRÔPUS (àcrrpov, astre; 7roùç, pied). échin. — M. Gray, dans son Synopsis of Starfish , publié dans l’année 1840 des Ann. and Marjaz. ofnat. hist., donne ce nom à un sous-genre A s trope et en, com¬ prenant l’espèce nouvelle qu’il appelle A. Lonyipes. (P. G.) * ASTROPUS , Spreng, (Nette Ent., III, p. G4). (acrvpov, étoile ; iroüç, pied), bot. eh. — Double emploi du genre Wallhe- AST 279 r/a, L. ; de la famille des Byltnériacées. (Sp0 * ASTROTUEUUM (&jTph. — Gençe de la famille des Ombellifères (tribu des Hy- drocotylées, Koch; tribu des Disaspidos- permées , sous - tribu des Xanthosiées , Tausch.). M. De Candolle ( Mèm . , V, p. 29, tab. 5 et 6 ; ici. Prodr.; t. IV, p 74) en donne les caract. suivants : Tube calici- nal ovale; limbe minime, 5-denticulé. Pé¬ tales elliptiqucs-oblongs, persistants, plans, veloutés en dessous. Styles 2 , filiformes, point épaissis vers leur base. Méricarpes ovales-oblongs, contractés vers la commis¬ sure, à 9 côtes très obtuses, à peine sail¬ lantes; les deux côtes latérales marginantes, presque oblitérées. Point de bandelettes dorsales; commissure à 2 bandelettes. — Sous - arbrisseaux à pubescence étoilée. Feuilles alternes, pétiolées-, très entières, glabres en dessus, pubérules-blanchâtrcs en dessous. Inflorescences paniculées, compo¬ sées d’ombelles simples. Involucres oligo- phyllcs, à folioles linéaires. Ce genre ap¬ partient à la Nouvelle-Hollande ; on en con¬ naît six espèces. (Sr.) ASTRYCIIJM, plus correctement AS- TRICIUM (àarTip, étoile), bot. cr. — Genre de Champignons, qu’on trouve énoncé par Rafincsque Schmaltz , dans le prospectus des plantes trouvées aux États-Unis {Med. repertory of New-York, vol. V, p. 356, et Journal de bot. de Desvaux , vol. II, p. 166). Ce g. appartient à la section des Lycoperdacées. Il est caractérisé par un pé- ridium quinquéfide et dimidié qui ne s’ouvre pas. La fructification est placée au centre. Les caract. que lui donne Rafinesque sont si incomplètement exposés, qu’aucun au¬ teur n’en a fait mention. Il croît dans le New-Jersey et la Pensylvanie. • (Liv.) ASTÏJR ois. — Nom ancien de l’Autour. Voyez ce mot. (C. d’O.) ASTERIIVE. Asturina {diAstur, nom latin de l’Autour, avec lequel les espèces de ce g. ont du rapport de plumage), ois. — Genre formé par Vieillot sur une espèce d’oi¬ seau de proie figurée dans Buffon {Enl., 473) sous le noni jd a petit Autour de Cayenne { Falco cayennensis Gml.), et est elle- même l’espèce type du g. Cymindis de Cuvier, que nous admettons de préférence, ainsi que tous les ornithologistes modernes. Asturine n’est donc que le synonyme de Cymindis. Voij. ce dernier mot. (Lafr.) * ASTYCES (‘&jTuxoç, galant, poli). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, ordre des Gona- thocères, légion des Brachyrhynques , divi¬ sion des Brachy dérides, établi par Schoen- herr {Généra et Species Curcu lionidum, t. II, pars I, p. 91 ). Les espèces de ce genre ont le faciès des Tanymescus ; mais elles en diffèrent par leurs antennes, plus courtes, et par la struc¬ ture de leur rostre anguleux , plan en des¬ sus et canaliculé. Leur corps est allongé, convexe et ailé. M. Dejean, dans son der¬ nier Catalogue, en désigne 4 espèces, dont 2 des Indes orientales, une de la Nouvelle- Hollande , et une dont la patrie est incon¬ nue. M. Schoenherr n’en décrit que deux : l’une, qu’il nomme A. v aria bi lis , et qui lui a été communiquée par M. Chevrolat; l’autre qui est le Curculio lateralis de Fabr. Tou¬ tes deux sont du Bengale. (D.) * AST Yi) AMI A, DC. bot. th. — Gen¬ re de la famille des Ombellifères (tribu des Peucédanées, Koch; tribu des Diclidosper- mées, s. -tribu des Peucédanées , Tausch.), auquel son auteur {Mèm., t. V, p. 53, tab. 1 , fig. D; ici. Prodr., t. IV, p. 190) assigne pour caract.: Calice à bord 5-denté. Pétales obovales, entiers, surmontés d’une languette infléchie. Stylopodes épais. Styles très courts. Fruit comprimé, à rebord épais ; méricarpes subfongueux, 5-costés ; les trois côtes dor¬ sales, cristées, rapprochées ; les deux côtes latérales confluentes avec le rebord. Ban¬ delettes peu nombreuses. — Herbe suffrutes- cente, charnue, glabre. Feuilles pennatipar- tites; à segments cunéiformes, incisés-den- tés au sommet. Involucre et involueelles polyphylles. Fleurs jaunes. Ce genre ne comprend qu’une seule espèce ( A. cana- riensis DC.) : c’est le Grithmum, latifo- liumC., le Tenoria canariensis Spreng., et le Luserpitium crithmi folium Link. (Sp.) *ASTYLE. Aslylus (à priv. ; , ASY ATA 281 style), bot. — Wachendorff a donné cette épithète aux plantes dont les fleurs sont dé¬ pourvues de style. (C. d’O.) * ASTYLUS ,( à priv. ; arûXo;, stylet). ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères pen¬ tamères, famille des Malacodermes, tribu des Mélyrides, établi par M. Delaporte aux dépens du g. Dasytes de Paykull ( Revue ciitom. de Silbermann, t. IV, p. 32). L’au¬ teur rapporte à ce genre les Dasytes linea- D/sFabr., variegatus Germar, Antis Por- ty ou faciatus Germ. , quadrilineatus Gcrm., et autres grandes et belles espèces du Pérou et du Chili. (D.) * ASTYAOMUS ( aarjvop; , édile), ins. — M. Dejean ( Cat ., 3e édit.) désigne ainsi un genre de Coléoptères tétramères, famillé des Longicornes, tribu des Lamiaires, que M. Serville avait publié avant lui {Ann. de la Soc. ent. de Fr ., 1835, t. IV, p. 32) sous le nom d '/Edi lis, qui est celui de l’es¬ pèce qui lui sert de type {Lam/a Ædilis des auteurs). Quoique cette conversion d’un nom spécifique en nom générique soit, à no¬ tre avis, très vicieuse, nous avons dû adopter le nom (YÆdilis de M. Serville comme plus ancien. Vny. ce mot. (D.) * ASYMÉTRIQUE (à priv. 5 auimeTpîa , symétrie), moll. — Les conchyliologistes donnent ce nom aux coquilles univalves dont les côtés ne sont pas réguliers, par rapport à un axe tiré du sommet à la base. (C. d’O.) * ASYSTASIA, Blume (Bijdr, p. 796). ( àgaaracria, confusion ). bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées (tribu des Echmatacantées , sous -tribu des Ruel- liées , Nees) , offrant pour caractères es¬ sentiels : Calice 5-parli , régulier. Corolle subinfondibuliforme, 5-fide : lobes presque égaux. Étamines 4 , incluses, didynames, insérées au tube de la corolle ; filets soudés deux à deux par la base ; anthères à bour¬ ses étroites, parallèles, calleuses ou appen- diculées à la base. Ovaire 1 -style, à deux loges 2-ovulées. Stigmate 1-lobé ou 2-denté, capitellé. Capsule stipilée, 4-gone, 2-locu- laire, 4-sperme. Graines disciformes. — Herbes ou sous-arbrisseaux de l’Asie équa¬ toriale ; feuilles opposées 5 grappes axillai¬ res ou terminales, spiciformes, unilatérales; bractées et bractéoles, petites, isomètres. (Sp.) ATA. bot. ph. — Nom générique des Cistes dans une partie de l’Espagne où ils couvrent les terres incultes. (C. d’O.) ATACAMITE. MIN. - Voyez ATA K A- MITE. (Df,L.) * ATACCIE. Ataccia. bot. ph. — Genre établi par Presl ( Rcliq . lïaenk. 1, p. 149) pour le Tacca integri folia de Ker {Bot. mag. t. 1 488) et Roxb.(Coro7n. t. 257). Ce g. ne diffère pas sensiblement du Tacca. Vv seul caractère qui le distinguerait , c’est un ovaire à 3 trophospermes pariétaux et saillants, de manière à simuler un fruit comme à 3 loges ; tandis qu’il est bien réellement uniloculaire dans le g. Tacca. Voy. ce mot. (A. R.) * ATACTOMORPHOSE. Atactomor- phosis (à-rascro? , inflexible ; p.opcpvi , forme). zool. — Les entomologistes appellent ainsi l’état complet d’immobilité de certaines Nymphes, qui n’en sortent qu’à l’époque de leur dernière métamorphose. (C. d’O.) ATAGAS. Atagen. ois. — Nom du Lagopède en habit dJ été selon MaudiuL (Lafr.) ATAGO ou ATTAGAS. ois.— Noms corrompus de celui d ' Attagenne , qu’on donne à Y AUagas ou Lagopède. Voy. ce dernier mot. (Lafr.) ATAJA. roiss. — Nom d’un poisson de la mer Rouge, indiqué et décrit par Fors- kal sous le nom de Sciœna mhra. Dans le Dictionnaire classique, ce nom est donné comme synonyme d’une esp. du g. Hola- canlhe de la famille des Squamipennes. Nous avons retrouvé l’esp. de Forskal, et c’est au g. des Scorpènes qu’elle appartient. (Val.) ATAKAMITE ( di Ata kama , nom de lieu), min. — Nom sous lequel on désigne le cuivre oxy-chloruré i rapporté pour la première fois du désert d’Atakama , dans l’Amérique méridionale. Voy. cuivre oxy- chloruré. (Del.) * ATALAATA, Nutt. ; Gen. Amer. 2, p. 73. non Corréa (nom d’homme), bot. ph. — Synonyme du g. Périt oma, DC., de la famille des Capparidées. (Sp.) * ATALAATIIUS ( Atalanthe , nom myth. ). bot. th. — Genre de la famille des Composées, fondé parM. Don, et réuni ac¬ tuellement, par M. De Candolle, au g. Son- chns , dont il ne paraît différer que par l’absence de renflement à la base de l’invo- T. II. 18* 282 ATA AXE lucre ; les deux esp. sur lesquelles M. Don avait établi son g. sont les Prenanthes pinnata et spinosa. (J- D.) * ATALANTIA , Corréa {Annal, du Mus. , t. VI, p. 383). bot. ph. — -Genre de la famille des Aurantiacées, offrant pour ca- ract. : Calice 4 -ou 5-denté. Pétales 4 ou 5. Étamines 8 ou 1 0; filets libres et subulés au sommet, soudés inférieurement en tube. Anthères cordiformes , ovales. Ovaire glo¬ buleux, ordinairement 4-loculaire ; ovules géminés dans chaque loge, collatéraux, at¬ tachés vers la base de l’angle interne. Style aussi long que l’androphore 5 stigmate 3-ou 4-lobé. Baie 3-ou 4-loculaire, 3-ou 4-sper- me, globuleuse. — Arbres ou arbrisseaux épineux. Feuilles simples. Fleurs axillaires et terminales. Ce g. comprend 4 ou 5 esp., toutes indigènes de l’Asie équatoriale. La plus remarquable est V A.monophylla DC. ( Limonia monophylla L. — Roxb. Co¬ rom. I, tab. 82.5 Turrœa 'virons Kœn.; Trichilia spinosa Willd . ) (Sp . ) ATALAPHE. mam. — Genre proposé par Rafînesque , et fort imparfaitement connu. V oy ■ vespertieiens. (I. G. -S. -II.) ATALERRIE. bot. ph. — Syn. d’ Hydro- lea zeylanicaV ahl. Voy. hydroee. (C.d’O.) * ÀTAMISQÏJEA , Miers (T rave Is in Chili , II, p. 329. — Hook. et Arn. Bot. Mise- III, p. 143) (nom vernaculaire), bot. ph . — Genre de la famille des Capparidées, DC. (tribu des Capparées, DC.). D’après les descriptions des auteurs précités, il of¬ fre les caract. suivants : Calice de 4 sépales; les 2 extérieurs (postérieur et antérieur) ovales, obtus, concaves, velus en dessus; les 2 intérieurs ( latéraux ) beaucoup plus petits, oblongs, obtus, velus. Disque char¬ nu, triangulaire, tapissant le fond du calice, à angle postérieur prolongé en forme de li¬ gule. Pétales 4 , linéaires-lancéolés , con¬ caves , velus en dessus ; les 2 supérieurs alternes avec le prolongement liguliforme du disque 5 les 2 inférieurs insérés devant les 2 angles antérieurs du disque. Étamines 6 , monadelphes par la base ; androphore velu , globuleux , fortement gibbeux pos¬ térieurement , engainant la base du stipe de l’ovaire ; filets glabres , arqués en de¬ dans ; le rudiment d’une 7e étamine en¬ tre les 2 filets postérieurs. Ovaire sti- pité, claviforme, acuminé, arqué en* dc- 1 dans. Style court , terminé en stigmate pointu. Baie globuleuse, 1 -sperme, crusta- cée, apiculée par le style, couverte d’une pubescence Xurfuracée. Graine apérisper- mée. Embryon à cotylédons grands, épais, convolutés ; radicule latérale, cylindrique, supère. — Arbuste ( du Chili ) à rameaux cylindriques, subspinescents, incanes par une pubescence furfuracée. Feuilles courte- ment pétiolées, étroites, échancrées vertes en dessus , furfuracées en dessous ; la plu¬ part opposées, les supérieures éparses. Pé¬ doncules axillaires , solitaires , 1 -flores. VA. emaryinata Miers, constitue seul ce genre. (Sp.) AXAS. arach. — Dénomination appli¬ quée, par Fabricius, h un g. de la classe des Arachnides trachéennes, synonyme de celle Hydrachna de Millier. Voy. ce mot. (Be.) * ATAXIE. Ataxia (à-raH'a, imperfec¬ tion). bot. ph . — Genre de la famille des Gra¬ minées, qu’il ne faut pas confondre avec le g. Ataceia du groupe des Taccacées. Le g. Ataxia a été fondé par R. Brown dans sa Flore de l’île Melville, p. 35, et adopté par notre savant ami, le professeur Kunth ( Ayrosf . 39). C’est une petite plante ayant l’aspect d’un Anthoxanthum , mais dont les caract. n’ont pas encore été donnés d’une manière complète. Ses épillets sont triflo- res ; la fleur inférieure est mâle , celle du milieu est neutre et la supérieure est her¬ maphrodite. La plante est originaire de Java. (A. R.) * AXE. Aie. bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Orchidées, tribu des Ophrydées, très voisin du g. Ilabenaria, dont il ne dif¬ fère que par l’interposition entre les deux processus charnus qui naissent de la base de l’anthère, d’une lame cornée, obtuse, spa- thulée, réfléchie et canaliculée. Ce caract. nous paraît d’une bien faible importance pour séparer ce g. des autres espèces du g. Ha ben aria. (A. R.) * ATECIINA (à priv.; ts ypt 1, art; sans malice), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Chrysomélines, établi ! par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean , qui, dans son dernier Catalogue (3e édit.), en désigne 19 esp., dont is du Cap de Bonne-Espérance et une de la Nouvelle- j Hollande (A. trilineata ) , rapportée par j AIE AIE 283 le capitaine de vaisseau Dumont-d’Urville. D’après les renseignements que nous a fournis M. Chevrolat sur ce genre inédit, ses caractères sont : Élytres presque à de¬ mi sphériques ; épipleures larges, plans; dessous du corps aplati. Palpes maxillaires à pénultième article en cône arqué à son origine; dernier article oblong; l’un et l’au¬ tre représentant, par leur réunion , un gland avec son calice ou sa cupule. Pattes simples, presque droites; jambes élargies vers le sommet. — Ce g. a, suivant l’au¬ teur , beaucoup d’analogie avec les Parop- sis et renferme, entre autres esp., 6 Cliry- somèles de Fabricius qui sont : C. guttata, C. 14 decem- guttata , C. altemans , C. Linea , C. striata et C. vulpina. (D. et C.) * ATELA, C. (sctsXtq;, imparfait), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa¬ mille des Malacodermes , établi par M. De- jean dans son dernier Catal. (3me édit.) et dont il n’a pas publié les caract. Il n’y rap¬ porte qu’une seule esp. nommée par lui A. cep ha lot es et qui est du Brésil. Il place ce g. entre les Omalises de Geoffroy, et les Phengodes d’Holïmansegg. C’est tout ce que nous pouvons en dire , n’ayant pas vu l'insecte qui a servi à l’établir. (D. et C.) * ATELAjVDKA , Lindl. (àvE/ni;, im¬ parfait; àvyjp , homme), bot. ru. — Genre de la famille des Labiées, auquel son auteur attribue les caract. suivants ( Bo - tany of Sir an river, in Bot. Reg. Ap- pend. 3, p. 1 19) : Calice 2-labié : lèvre su¬ périeure 2-dentée; lèvre inférieure 3-dcn- tée. Corolle à tube court : lèvre supérieure plus large, échancrée; lèvre inférieure 3- partie, à lanière -moyenne plus grande , concave. Étamines 4 ; les 2 inférieures plus longues. Anthères glabres, dithèques; Tune des bourses ascendante, pollinifère; l’autre descendante, stérile. Stigmates ani- somètres : le supérieur minime (péricarpe inconnu). — Ce g. est fondé sur une seule esp., qui croît dans la Nouvelle-Hollande. ' (SP.) ATÉLÉCYCLE ( izôH; , imparfait ; /.ux/ao;, cercle), crtst. — Genre de Décapo¬ des brachyures, établi par Leach , et rangé par Milne Edwards dans la famille des Oxystomes, tribu des Corystiens. Il se dis¬ tingue des autres genres de la même di¬ vision par la forme arrondie de la carapace; par la ponction longitudinale de ses fos¬ settes antennaires ; par son front dentelé , etc. On en connaît deux espèces des mers d’Europe et une du Chili. (M. E ) *ATELEIA, Moc.ctSess. (à-reXsia, im¬ perfection). bot. th. — Synonyme du g. Pterocarpus , de la famille des Légumi¬ neuses. (Sp.) * ATÉLÉNÈVRE. Atelcn evra (««X*, imparfait; veupov ou vsuoa, nerf), ins. — Genre de l’ordre des Diptères, division des Brachocères, subdivision des Dichcetes, fa¬ mille des Athéricères, tribu des Céphalop- sides; établi aux dépens du g. Pipuncu- lus de Latreille , par M. Macquart, qui lui assigne les caract. suivants 2me article des antennes un peu allongé , presque cy¬ lindrique; 3me ovalaire. Point de cellules discoïdales aux ailes; 2 postér.; point d’a¬ nale. — Ce g. dont le nom indique l’im¬ perfection des nervures, a pour type l’ J. vetutina. ou Pipunculus spurius de Meigen. M. Macquart y réunit le Pip un- eu lus holosericeus du même auteur, qu’il nomme A. holosericea. Ces 2 esp. se trou¬ vent en Allemagne et dans le nord de la France. (D.) ATÉLÉOPODES. Ateleopodes (àrsXn;, imparfait; iroüç, pied), ois. — C’est, dans la méthode de Vieillot, la seconde tribu de l’ordre des Oiseaux nageurs, dont les caract. sont: 3 doigts dirigés en avant; pouce nul, (La fr.) A TELES. Ateles (àreXufe, imparfait). mam. — Ce genre, établi par M. Geof¬ froy Saint-Hilaire ( Ann . du Mus., t. Vil) et adopté par tous les auteurs moder¬ nes, comprend un certain nombre de Singes américains, fort remarquables par leur queue très longue , fortement prenante , calleuse inférieurement dans sa partie ter¬ minale ; par leurs membres très grêles, et par leurs mains antérieures seulement té- tradactyles. C’est à ce dernier caractère que se rapporte le nom d 'Atè.les, c’est-à-dire Singes imparfaits, Singes à mains impar¬ faites. Les Atèles appartiennent à la troisième tribu des Singes ( Voyez ce mot), et se pla¬ cent naturellement près des Hurleurs, des La- gotrichesetdes Ériodes, qui, outre les traits généraux de la troisième tribu, ressemblent 284 ATÈ aux Atèles par la disposition de leur queue. Les Atèles se distinguent, au premier aspect, des deux premiers de ces genres, par la longueur considérable des membres et par l’état rudimentaire des pouces antérieurs , qui tantôt ne sont nullement apparents à l’extérieur, tantôt (et seulement dans une espèce) se montrent au dehors sous l’ap¬ parence d’un simple tubercule sans ongle. Ces deux caractères sont communs , sauf quelques modifications , aux Atèles et aux Ériodes, et ont motivé autrefois la réunion, encore admise par quelques auteurs , des uns et des autres en un seul genre. Mais les Atèles ont aussi de nombreux caractères distinctifs \h l’égard des Ériodes, Ainsi, chez les premiers , et contrairement à ce qui a lieu chez les seconds , le pelage est long et soyeux ; les ongles sont élargis, dis¬ posés en gouttière et de forme demi cylin¬ drique, comme chez presque tous les Singes; les narines, de forme allongée, sont assez écartées l’une de l’autre , et tout-à-fait laté¬ rales ; les molaires sont, aux deux mâchoi¬ res, petites, et à couronne irrégulièrement arrondie; les incisives inférieures, égales entre elles et assez grandes, surpassent sen¬ siblement en volume les molaires. A la m⬠choire supérieure, les incisives intermédiai¬ res sont beaucoup plus longues et beaucoup plus larges que celles de la paire externe. Enfin, parmi les caractères qui séparent les Atèles des Ériodes, nous devons noter en¬ core ceux qu’offre le clitoris , qui , aussi bien que le pénis, est nu comme chez la plupart des Singes, et d’un volume si consi¬ dérable qu’on prend souvent les femelles pour des mâles. Il n’est pas rare que le cli¬ toris ait jusqu’à 6 centimètres de longueur, La conformation générale de la tête , et notamment les proportions du crâne et de la face , sont sensiblement les mêmes chez les Atèles, leS Eriodes et les Lagotriches. La boîte cérébrale est arrondie et volumi¬ neuse , et l’angle facial est de 60° environ. Les orbites , larges et profondes , se font remarquer chez les vieux individus par une sorte de crête existant dans la portion su¬ périeure et la portion externe de leur cir¬ conférence. La mâchoire inférieure est assez haute, et ses branches sont larges, quoique beaucoup moins que chez les Hurleurs. Le corps de l’hyoïde est une lame très étendue ATÈ de haut en bas, et recourbée sur elle-même d’avant en arrière, disposition qui rappelle, en petit , les modifications si remarquables de l’hyoïde chez les Hurleurs. L’ouverture antérieure des fosses nasales est de forme ovale. Une circonstance remarquable et ca¬ ractéristique des Atèles est qu’une partie du contour de cette ouverture est formée par les apophyses montantes des os maxil¬ laires; les intermaxillaires ne se portant pas jusqu’aux os nasaux, et par conséquent ne s’articulant pas avec eux , comme il arrive chez la plupart des Singes, et spécialement dans tous les genres les plus voisins des Atèles. Les Atèles sont généralement doux, crain¬ tifs, mélancoliques, paresseux ; et, lorsque rien ne les presse , très lents dans leurs mouvements. Leur voix est, dans les cir¬ constances ordinaires , une sorte de siffle¬ ment doux et flûté. Leur locomotion s’exerce, tantôt par une marche lente, durant laquelle ils s’appuient sur leurs poings fermés; tan¬ tôt par des sauts, quelquefois très considé¬ rables, d’une branche d’arbre à une autre ; mais , le plus souvent , ils se tiennent par troupes dans les arbres élevés; et, lorsqu’ils veulent changer de place, se bornent à éten¬ dre, pour aller les accrocher plus loin, soit leurs longs membres, soit leur queue, qu’on peut véritablement appeler chez eux un cinquième membre , et peut-être même le plus puissant des cinq. Dampierre et Da- costa affirment qüe lorsque des Atèles veu¬ lent franchir une rivière , ou passer, sans descendre à terre, sur un arbre trop éloigné pour qu’ils puissent y arriver par un saut , ils s’attachent les uns aux autres, formant une sorte de chaîne dans laquelle chaque individu est supporté par la queue d’un autre , et qu’ils dirigent , en la faisant os¬ ciller vers le but où ils tendent ; dès qu’il devient possible à l’un d’eux d’atteindre ce but , il s’y accroche , et tire ensuite à lui tous les autres. Nous sommes loin de ga¬ rantir ce récit, dans lequel nous voyons plu¬ tôt une exagération de la vérité que la vérité même ; mais il est certain qu’un Atèle peut s’accrocher par l’extrémité de sa queue , rester ainsi fixé pendant un temps plus ou moins long, la tête et les membres pen¬ dants, et même, dans cette position, saisir et supporter un autre individu. ATE 285 ATÈ La queue, outre sa fonction la plus habi¬ tuelle, celle de concourir à la locomotion et d'assurer la station, en s’accrochant à quel¬ que branche d’arbre, est employée par les Atèles à beaucoup d’autres usages. Ils s’en servent pour aller saisir au loin divers ob¬ jets sans mouvoir le corps, et souvent même sans y diriger les yeux ; et cela parce que la callosité de la queue en fait une véritable main, tout à la fois organe de toucher et instrument de préhension. Nous n’avons jamais vu , du reste , les Atèles se servir de leur queue pour porter leurs aliments à la bouche , suivant une habitude que leur attribuent plusieurs voyageurs. Au con¬ traire , rien n’est plus fréquent , dans nos climats , que de voir les Atèles s’entourer de leur queue, et se faire ainsi d’une partie d’eux-mêmes un abri contre le froid. Us en agissent même parfois ainsi à l’égard d’au¬ tres Singes, soit de leur espèce , soit d’une espèce étrangère ou même d’un autre gen¬ re ; car les Singes, ainsi que nous l’avons très fréquemment constaté, sont disposés à prendre en affection tous les autres ani¬ maux de la même famille , même ceux que nous regardons comme les plus éloignés par leurs rapports naturels. Les Atèles , quoique répandus dans une grande partie de l’Amérique du sud, et no¬ tamment dans plusieurs des pays que fré¬ quentent les Européens, sont rares en Europe. Une grande partie de ceux qu’on essaie d’y apporter, meurent en route , et les autres ne vivent ordinairement que peu de temps sous un climat dont la tempéra¬ ture paraît constamment les faire souf¬ frir. Nous avons néanmoins observé vivants un assez grand nombre d’ Atèles, apparte¬ nant à six espèces différentes : l’un d’eüx avait vécu plusieurs années à Paris. Le CoaÏta, Bufï. ; Ateles paniscus Geoff.- S.-H. ; Simia paniscus L., est l’espèce qu’on voit le plus communément en Fran¬ ce. C’est un animal à pelage entièrement noir, avec la face de couleur de mulâtre. Sa taille est de deux tiers de mètre, non com¬ prise la queue, qui est plus longue que le corps. Il habite la Guyane, où il est connu sous le nom de Coaïla ou Coata , que les zoologistes, depuis Buffon, lui ont con¬ servé. L’Atèle noir ou Cayou , Alcles alcr Fr. Cuv., a d’abord été distingué par M. Geof- froy-Saint-Hilaire, qui le considérait comme une simple variété de Y Ateles paniscus : il diffère de celui-ci par sa face noire. Il ha¬ bite aussi la Guyane, d’après M. Geoffroy- Saint-Hilaire. L’Atèle a face encadrée, Ateles margi- natus Geoff.-S.-H., a, comme les précé¬ dents, le pelage généralement noir; mais la face est entourée , surtout supérieure¬ ment, d’une fraise de poils blancs. Il ha¬ bile le Brésil. Les auteurs le disent com¬ mun sur les bords des fleuves Santiago et des Amazones. M. Bennett a récemment décrit, sous le nom d \4teles frontalis ( Voy.Proceedings ofthezool. Soc. o f London , 1830-31), un Atèle qu’il considérait comme nouveau , mais qui nous paraît n’être qu’un double emploi de Y Ateles marginalité • L’Atèle Belzébuth , Ateles Belzehuth Geoff.-S.-H., est une espèce indiquée d’a¬ bord sous ce nom par Brisson, et différente des précédentes par des caractères assez tranchés. Sa taille est sensiblement moin¬ dre. Son pelage est généralement d’un noir brunâtre, et non d’un noir pur; et les par¬ ties inférieures , ainsi que le dedans des membres , sont d’un blanc légèrement jaunâtre. Cette espèce (qu’il ne faut pas confondre avec le Simia Beelzebul ; Voy. hurleur ) habite les bords de l’Orénoque. L’Atèle métis, Ateles hyhrklus Is. Geoff. ( Mèm . du Mus., et Études zoolo¬ giques) , est plus distinct encore par son pelage , qui n’est pas noir, mais d’un cen¬ dré brun clair en dessus , et d’un blanc assez pur en dessous, à la face interne des membres et au milieu du front. Cette es¬ pèce habite la Colombie, où elle est connue sous le nom de Mono za.mho , c’est-à-dire Singe métis. Ce nom, que nous lui avons conservé, a été donné à ce Singe à cause de sa couleur générale qui est celle du métis du Nègre et de l’Indien. Depuis que nous avons établi cette espèce d’après des indi¬ vidus envoyés en France par Plée, nous avons eu occasion d’en confirmer l’exis¬ tence par l’observation de deux sujets qui ont vécu à la ménagerie du Muséum. L’Atèle mélanochire, Ateles niclano- chir Desm. , est ainsi caractérisé par cet auteur, d’après un individu de la collection 286 ATÉ do Paris : Pelage gris ; dessus de la tête , extrémité des quatre membres et une tache oblique et externe sur chaque genou , d’un brun noir ou d’un gris brun. Cette espèce, lors de la publication de la M-nmmalogie de M. Desmarest, en 1820, a été considérée par tous les auteurs comme douteuse , et , depuis cette époque , aucune observation nouvelle n'est venue en confirmer l'exis¬ tence. L’ Atèle tentadactyle ou Chamek , A té¬ lés pentadactylus Geoflf.-S.-H., ressemble aux Ale les paniscus et afer par son pelage généralement noir; mais il diffère de ceux- ci , aussi bien que de tous les autres , par l’état moins complètement rudimentaire des pouces antérieurs qui se montrent au dehors sous la forme de tubercules ou de verrues sans ongles. Ce dernier Atèle , comme l'indique son nom, n'est donc pas véritablement tétradactyle. Spix, dans son ouvrage sur les Singes du Brésil, a cru de¬ voir, pour cette raison, le séparer des vrais Atèles, le réunir avec l'Ériode hypoxanthe, Singe qui s’en éloigne sous des rapports beau¬ coup plus importants, et former, pour ces deux primates, un genre pour lequel cet auteur a proposé le nom de Court-i>ouce , Brachyteles. C'est avec toute raison que les auteurs n'ont point admis ce genre dont on pourrait former tout au plus une section parmi les Atèles. L' Atèle pentadactyle, en effet, non-seulement ne peut être séparé du genre Atèle, mais il a, en particulier, avec deux de ses espèces, Y Aie Les paniscus et Y A. ater , une telle analogie, qu'il a été longtemps confondu avec elles. L' Atèle pen- tadaclyle, d'après les auteurs, habite le Pé¬ rou et la Guyane. (I. G. -S. -Hilaire.) * ATÉLESTITE (àTiXcoTToc, imparfait). min. — M. Breithaupt a indiqué sous ce nom , dans sa caractéristique du règne mi¬ néral, une substance encore imparfaitement connue, qui ne s'est encore rencontrée qu'en petits cristaux jaune de soufre et transparents , implantés sur le Bisrfmth- blende ou Silicate de bismuth tétraédrique de Schneeberg, en Saxe. Ces cristaux se rap¬ portent au système klinorhombique, et ont une certaine ressemblance d’aspect avec ceux de Sphène du St-Gothard. Leur éclat est gras ou diamantaire; leur dureté médio¬ cre; leur densité considérable. Au chalu- ATE meau, ils donnent les réactions propres au Bismuth. (Del.) * ATELESTUS (àysXscTcç, imparfait). ins. — Genre de Diptères, établi par M. Wal- ker ( The entomological magazine, t. IV, p. 229), avec cette seule indication: sem¬ blable aux Collomyies et aux Plntypèzes , mais ayant les nervures des ailes disposées autrement. Il est fondé sur une seule espèce qu’il nomme A. sylvieola , trouvée en juin dans les bois du Hampshire. (D.) * ATE LIA (àreXèa , imperfection), bot. cr. — Sprengel a donné ce nom, dans la Flore de Halle, à la 2üme classe de plan¬ tes qui répond à la Cryptogamie de Linné, à cause de l'imperfection des organes de la fructification. Il la divise en OEthioga- ines, Épiphyllospermes, ptéroïdes, Mous¬ ses, Hépatiques , Homalophyllées, Lichens, Algues , Gaslromyques , Champignons et Bysses. Cette disposition n'a pas été adop¬ tée par les auteurs, et Sprengel lui-même ne l’a pas conservée dans, son édition du Systema natures, ni dans le Généra plant arum. (Lév.) *ATÉLIi\ES. Atelinœ (aTsXsia , im¬ perfection). bot. cr. — Link donne ce nom à la 2 1 me et dernière classe dans sa distribu¬ tion des végétaux. Elle comprend les Al¬ gues, les Lichens et les Champignons, dont les organes de la fructification peu saillants sont regardés comme imparfaits. (Lév.) * AT ELOGE HA ( inXri; , imparfait ; jespaç, corne, antenne; parce que ces anten¬ nes présentent un article de moins que dans les genres voisins), ins. — Genre de la fa¬ mille des Pentatomiens, groupe des Pen- tatomites, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Laporte ( Ess . sur les Ilémipt. hé¬ ler.), adopté par M. Burmeister, et rangé par nous dans une division du g. Ha lys, dont les Atelocera diffèrent seulement par des antennes n'ayant que 4 articles, et la tête un peu moins acuminée. Le type est Y A. armata Lap., du Sénégal. (Bl.) * ATELOCE1VLS. INS. - Voyez ATE¬ LOCERA. (Bl.) * ATELODESMIS (âTsXvfc, imparfait; é éaiy/] , bouquet), ins. — Genre de Coléop¬ tères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans son dernier Ca¬ talogue. D'après la place qu'il lui donne, ce g. appartiendrait à la tribu des Lamiaires AIE 287 ATE de M. Serville et rentrerait dans la branche des Pocfonochèraires de M. Mulsant. M. Chevrolat assigne à ce g. les caractères sui¬ vants : Corps subcylindrique, un peu aplati en dessus. Élytres arrondies régulièrement à l’extrémité de chaque étui. Corselet aussi long que large, droit par le haut et par le bas, et dont chaque côté est muni, dans son milieu, d’une petite épine assez large à sa base. Tète coupée droit en devant, convexe et uni-sillonnée sur le front. Antennes in¬ sérées un peu au-dessus du milieu antérieur des yeux, de 1 2 articles, dont les 5 premiers sont garnis de poils tellement épais qu’il est presque impossible de distinguer les ar¬ ticulations ; les 7 suivants dénudés ; ongles assez robustes, simples. — On n’en con¬ naît encore que 2 esp. du Brésil, VA. ves- tita Dej. et VA. Mannerheimii. Yoici la description de cette dernière : entièrement d’un blanc jaunâtre sale ; élytres parsemées de veines d’un jaune verdâtre ; 2 lignes lon¬ gitudinales de cette môme couleur sur le corselet. Les mandibules, les yeux et la vil¬ losité des 2-5 articles des antennes, avec le sommet des suivants, sontnoirs. (D. etc.) * ATEMELES (àxYiusXYi;, négligent). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Brachélytres , tribu des Sta- phylinides, établi par Dilwyn et adopté par Westvood, qui le caractérise ainsi: Corps large, pénultième article de l’abdomen échancré, avec des prolongements latéraux. 2e et 3e art. des antennes, courts. Ce genre, créé aux dépens du g. Lornechusa de Gvl- lenbal, a pour type la L. jmracloxa de cet auteur. M. Erichson, dans son beau travail sur les Stap hylins (p. 202), n’adopte pas ce g. et laisse l’espèce sur laquelle il est fondé parmi les Lornechusa de Gravcn- horst. Voy. ce mot. (D. et C.) A TE IV VMM S. bot. ph. — V oyez ar- GYTBAMNIA. (Aü. J.) * ATERICA. ins. — Genre de Lépidop¬ tères létraptères, famille des Diurnes ou Rhopalocères, établi par M. Boisduval dans la tribu des Nymphalides , et auquel il as¬ signe les caractères suivants : Chenille in¬ connue. Insecte parfait : Tète grosse ; yeux saillants ; palpes rapprochés , assez gros, ne dépassant pas le chaperon , cou¬ verts de poils très serrés. Antennes lon¬ gues; massue très allongée, formée insen¬ siblement dans leur quart supérieur. Cor¬ selet épais, assez robuste, de la largeur de la tète. Ailes inférieures arrondies, à peine dentelées; le bord postérieur des ailes su¬ périeures coupé presque droit. Ce g. a pour type le Papillo Cupavius de Cramer, auquel viennent se joindre d’autres espèces africaines , entre autres celle que M. Boisduval nomme rabena , et qui a été rapportée de Madagascar par M. le capitaine Sganzin; elle se trouve à Tinlin- gue, à Tamatave et à Sainte-Marie, dans les bois, en décembre, et reparaît en juillet et août. Elle est figurée dans la Faune ento- mologique de Madagascar, Bourbon et Mau¬ rice, pl. 8, fig. 2. (D.) *ATEitl*LS (àrepTïoc , désagréable), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides , établi par Schœnherr (Syn. lus. Cur., t. II, p. 250), qui le place dans sa division des Cléonides et lui donne les caract. suivants : Antennes mé¬ diocres , assez minces ; les 2 premiers arti¬ cles du funicule assez longs ; les 3-6 courts ; le 7e un peu plus long et réuni à la massue ; tous presque obeoniques ; massue ovale. Rostre court, un peu épais, bossu, comme rongé à l’extrémité ; yeux brièvement ob- ovales, peu convexes. Thorax oblong, tron¬ qué à la base, plus étroit postérieurement, s’élargissant sur les côtés avant le milieu, arrondi antérieurement, parfaitement lobé derrière les yeux. Élytres obîongues, sub¬ ovales, tronquées à la base, arrondies à leur extrémité , avec les angles huméraux bien prononcés. — Ohs. Le corps est oblong, sub¬ ovale, dur, rigide, sculpté, tuberculeux, ailé, de grandeur médiocre. M. Dejcan , qui a adopté ce g. dans la dernière édit, de son Catalogue , y rapporte 2 esp. ; M. Schœn¬ herr en décrit une de plus, qu’il a nommée A. horrens ; M. Chevrolat en possède une 4e inédite; toutes sont de la Nouvelle-Hol¬ lande. (D. et C.) * ATEUCHITES ( octcuxtÇj sans ar¬ mes). ins. — Groupe de la tribu des Copro- phages , famille des Lamellicornes, ordre des Coléoptères pentamères, établi par M. Delaporte ( Hist . nat. des C'ol., faisant suite au Buffon-Duménil , t. Il, p. 63), et qui se compose des g. Aleuchus, Circel - Hum , Pachysoma , Canlhon, Scato- nomi/s, Gymnopleurus, ïlybema, iïl ru- 288 AIE ATE tophilus et Sisyphvs. Ces 9 g. ont pour caract. communs : Écusson non visible. Les jambes des 2 dernières paires de pattes cy¬ lindriques, longues, point élargies à l’extré- mité. Pattes intermédiaires beaucoup plus écartées entre elles à leur naissance que les autres. Les Ateuchites sont, pour la plupart, des insectes de grande ou de moyenne taille, de forme large, peu convexe, et généralement noirs. Cependant quelques-uns sont revêtus de couleurs métalliques très brillantes, qui contrastent avec leur manière de vivre dans les fientes et les excréments des animaux; mais ce qui, de temps immémorial, a ap¬ pelé sur eux l’attention des observateurs , c’est l’instinct qu’ils ont de former avec ces matières une boule assez grosse qu’ils rou¬ lent avec leurs pattes de derrière. Cette boule, qui renferme leurs œufs, est d’abord de consistance molle et de figure irrégu¬ lière ; mais, à force d’être roulée, elle s’ar¬ rondit et durcit, et, lorsqu’elle a acquis la solidité convenable , l’insecte la pousse jus¬ qu’au trou qu’il a creusé avec ses pattes an¬ térieures, qui sont robustes et armées de 3 à 4 fortes dentelures, et l’y enfonce; elle sert à la fois d’habitation et de nourriture aux larves qui naissent des œufs qu’elle renferme. C’est au commencement du prin¬ temps qu’on voit les Ateuchites occupés à rouler leurs boules. Quelquefois plusieurs se réunissent pour en rouler une en commun. Il arrive assez souvent que, pendant ce tra¬ vail, l’un d’eux perd l’équilibre, roule d’un côté et la boule de l’autre; et, pendant le temps qu’il met à se relever, elle devient la propriété du premier qui s’en empare. Dès qu’il est parvenu à se remettre sur ses pattes , il va à la recherche d’une autre boule, et s’il n’en trouve pas, il travaille avec une ardeur infatigable à en former une nou¬ velle. Ces insectes marchent mal et , lors¬ qu’ils sont renversés sur le dos , ont beau¬ coup de peine à se remettre sur leurs pattes; mais ils volent assez bien. La faculté qu’ils ont de fabriquer des boules et de les rouler n’avait pas échappé à Aristote, qui, pour cette raison , donne à ces insectes le nom de Pilulaires. Leurs larves ressemblent à celles des Oryctès -, elles ont le corps mou et gros, replié sur lui-même; la tète écail¬ leuse ; la bouche munie de mandibules et mâchoires distinctes ; enfin six pattes cour¬ tes , cornées et terminées par un seul cro¬ chet. (D. et C.) AIEICIII S (octe uyr.;, sans armes). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Sca- rabéides coprophages, fondé par Weber (. Observ . en/ora., p. 10) aux dépens du g. Copris de Geoffroy et d’Olivier , qui lui- même est un démembrement du grand g. Scarabæus de Linné, et adopté par un grand nombre de Naturalistes , en tête desquels il faut citer Latreille. Ce g., de¬ puis que , pour former le g. Gym nop leu- rus, on en a retranché les esp. à chaperon échancré et à élytres sinuées au-dessus des angles huméraux , peut être carac¬ térisé ainsi : Antennes de 9 art.; 8e et 9e formant une massue courte , ovale. Palpes labiaux courts, velus, insérés aux angles supérieurs du menton. Maxillaires à article basilaire très petit , 2e et 3e obeoniques , dernier ovale, cylindrique, presque du dou¬ ble plus long que le 2e. Chaperon divisé en 3 lobes et présentant 6 dentelures. Tête large, aplatie. Écusson non visible. Élytres déprimées, presque carrées. Contrairement à l’opinion de Latreille , il a été reconnu que les Ateuchus manquent de tarses aux pieds antérieurs, comme les Onitis. Ces insectes, connus des anciens sous le nom de Heliocanthnrus , sont tous d’assez grande taille, et ne se rencontrent guère au-delà du 45° de latitude N. ; ils paraissent propres aux pays chauds de l’ancien conti¬ nent, particulièrement à l’Afrique. Ils vi- ventdans les fientes et les excréments ( Voy . , pour leurs mœurs, le mot Ateuchites). M. Mac-Leay, dans ses Horœ Entomol. , en décrit 22 esp., et M. Dejean, dans son dernier Catalogue, en désigne 31 , dont 2 des Indes orientales, 17 d’Afrique et 1 2 de l’Europe méridionale. Nous n’en citerons que 2 , savoir : 1° L 1 Ateuchus sncer {Scarab. id. Linné) , représenté d’une manière très reconnaissable sur les an¬ ciens monuments de l’Égypte , et appelé pour cette raison sacer par Linné , qui l’indique comme se trouvant à la fois en Égypte, en Barbarie, en Italie, en Espagne et dans la France méridionale ; mais, du temps de ce célèbre naturaliste, on ne dis¬ tinguait pas les espèces aussi minutieuse- ATH ATH 289 ment qu'on le fait aujourd'hui, et il paraît que celle qui habite l'Égypte diffère de celle qu'on trouve dans les autres contrées qu’il désigne. Si cela est, en effet, il serait lo¬ gique de conserver à la première le nom de sacer , qui serait un non -sens s'il était transporté à uneesp. étrangère à l'Égypte, sauf à donner un autre nom à celle qu'on trouve ailleurs. Cependant c'est le contraire qu'on a fait dans les collections de Paris, du moins dans celles que j'ai consultées, où le nom de sacer c st donné à l' Ateuchus du midi de la France, et celui de religiosus h l’esp. d'Égypte. Au reste, M. Dejean, que j'ai consulté à ce sujet, pense que le sacer d'Europe se trouve aussi en Égypte. Tou¬ jours est-il qu'on l'a reçu d’Alger et d’O- ran, ce qui est une forte raison de croire qu'il habite également les autres parties de l'Afrique qui bordent la Méditerranée, et par conséquent l’Égypte. 2° L 'Ateuchus ÆgypHorum Latr. Ce¬ lui-ci n’a point, sur le vertex, les deux tuber¬ cules qui' caractérisent VA. sacer ; il en dif¬ fère, en outre, en ce qu'au lieu d’être noir, il est d'un beau vert cuivreux ou doré. Il habite le Sennaar, d'où il a été rapporté par M. Caillaud. Cette esp. a d'abord été décrite et figurée par Latreille dans une brochure intitulée : Descript. d’ins. d’A- frique , recueillis par M ■ Caillaud , etc., et ensuite par M. Guérin-Méneville , dans son Iconogr. du Règne animal de Cu¬ vier, pl. 21, fig. 1. (D. etc.) ATHALAMES. Athalarni (àpriv.; OaXaao;, lit), bot. cr. — Acharius donnait ce nom à des productions lichénoïdes qu’il n'a¬ vait pu , faute de fructification , faire ren¬ trer dans ses 3 divisions principales de la fa¬ mille des Lichens. Il réunissait, sous le nom générique de Lepraria , toutes les esp. à thalle crustacé pulvérulent privées d'apo- thécies, imaginant que leurs sporidies ou gongyles, comme il les nommait, étaient mélangés avec la poussière de la croûte. Nous verrons au mot tetraria. que toutes les esp. qu'y faisait entrer cet auteur, sont loin d'avoir la même origine. (C. M.) AT1IALIA (Athalie , nom propre), ins. — Genre de la famille des Tenthrédiniens, de l’ordre des Hyménoptères , section des Tcrébrans, établi par Leach et généralement adopté par tous les entomologistes. Les Athalie s sont principalement caractérisées par un corps court et assez plat; une tête large; des antennes composées de 16 art. au moins , un peu en massue ou pectinées dans les mâles, et des ailes ayant 2 cellules radiales égales , et 4 cellules cubitales iné¬ gales. — On connaît un grand nombre d'esp. de ce g., presque toutes propres à l'Europe ; les plus répandues sont les A. bicolor Lep. S.-Farg., A • abdomin alis Panz., etc., etc. (Bi..) ATH A>I A ]\ TA , L. bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères (tribu des Pleurospermées, section des Sésélinées, Tauscb.; tribu des Sésélinées, Koch.), dont les caract. distinctifs sont les suivants : Limbe calicinal marginiforme, 5-denté. Pé¬ tales obeordiformes, terminés en languette infléchie. Fruit cotonneux, oblong, rétréci au sommet ; méricarpe à 5 côtes filiformes ; vallécules de 1 à 3 bandelettes: commissure à 4 bandelettes. — Herbes vivaces, à feuilles décomposées. Ombelles hémisphériques ; involucre oligophylle ; involucelles poly- phylles. Fleurs blanches. Dans ses limites actuelles, ce g. comprend environ 12 esp., la plupart indigènes d'Europe ou de Sibérie. VA. crctensis L., plante commune dans les pâturages des Alpes , passait jadis pour avoir des vertus lithontriptiques ; ses grai¬ nes ont une saveur aromatique agréable. (Sp.) ATHAMUS. bot. ph. — Nom généri¬ que proposé par Necker, pour désigner les Carlina salicifolia et xeranihemoides qui, aujourd’hui, constituent seulement , sous le nom de Carlowisia , une section des Carlina. (J. D.) ATHAXASE (dcôavoccna, immortalité). crust. — Genre de Décapodes Macroures établi par Leach, et appartenant à la famille des Salicoques.Milne Edwards le range dans la tribu des Alphéens, et y assigne les carac¬ tères suivants : « Yeux libres. Pattes, m⬠choires externes sub-pédiformes. Antennes internes, terminées par 3 filets; pattes an¬ térieures grosses et terminées en pince ; celles de la seconde paire également didac- tylcs, mais filiformes. » On ne connaît qu'une seule espèce qui habite nos côtes et qui ressemble à un petit homard. (M. E.) ATHAIVASIA (àôavaaîa, immortalité). 19 T. II. '290 AT ÏI bot. PH. — Genre de la famille des Compo¬ sées , tribu des Sénécionidées , qui a pour caractères : Capitules multiflores, ho rno ga¬ in es , discoïdes ; réceptacle plan , paléacé ; involucre formé d’écailles sèches , étroite¬ ment imbriquées ; les extérieures plus cour¬ tes. Fruits cylindracés ; aigrette composée de poils caducs, courts, très fragiles et con - stamment formés d’une seule rangée de cel¬ lules superposées. — Les Athnnnsia , au nombre d’une trentaine environ , sont de petits arbrisseaux indigènes du Cap , et qui portent des feuilles entières ou lobées, des capitules globuleux ou oblongs, disposés en corymbe, discoïdes, à fleurons jaunes. (J. D.) * ATHANASIÉES. bot. ph. — Une des divisions de la sous-tribu des Anthé- midées (famille des Composées), caracté¬ risée par son réceptacle paléacé, sur lequel naissent des fleurs homogames , à corolles cylindracées. (J- D.) ' * ATHANASIOIDES. bot. ph. — Nom appliqué à la lre section du genre M or y sia , caractérisée par ses capitules ovales-oblongs, renfermant de O à 12 fleurs. M. De Can- dolle suppose que les espèces que renferme cette section devront être un jour rapportées au g. Athnnnsia . (J- D-) ATHÉCIE. Athecia. bot.ph.— Gærtncr a décrit, sous ce nom, un fruit qu’il figure sous celui de For s ter a, glabra ( Gcertn . de fmet . , I, p. 24 1 , t. 28), et qui lui avait été communiqué par Forster; mais, comme le célèbre carpologiste n’avait eu à sa disposition que le fruit sans aucune autre partie de la plante, le genre Athécie est resté fort douteux, et n’a été mentionné et classé dans la série des familles naturelles par au¬ cun des auteurs systématiques modernes. (A. R.) A THEO A (à, privatif 5 6 «Xr,, papille). bot. cr. — Genre de Champignons byssoïdes établi par Persoon (Champ, comm., p. 67, et Myc. europ- , sect. t, p. 83), qui a la plus grande analogie avec quelques Thélé- phores résupinées, mais qui en diffère par l’absence des papilles. Les espèces qui le composent se présentent sous la forme de pellicules membraneuses extrêmement min¬ ces, lisses, dont le pourtour est byssoïde et filamenteux. Dans cet état les organes delà fructification ne sont pas toujours dévclop- ATH pés, et même très souvent ils ne se dévelop¬ pent pas, parce que les circonstances ne sont pas favorables ; dans le cas contraire, ces pellicules deviennent plus épaisses, presque charnues , et on peut constater comme sur tous les Hyménomycètes des basides tétraspores ; alors elles ne diffèrent plus des Théléphores, avec lesquelles le pro¬ fesseur Fries les a réunies. Voy. thélé- PHORE. (LÉV.) ATHENÆA, Schreb. (non Adanson). bot. th. — Syn. du genre Casearia , delà fa¬ mille des Samydées. (Sp.) *ATSIEAE. Athene (aôvivv) , nu; nom de Minerve, à qui était consacré le Hibou), ois. — Genre formé par Boie et démembré de celui de Chevêche , Noctua , Cuv. et Sav. , pour y placer les petites espèces de Chevêches de la section que Cuvier indique comme ayant la queue courte et les doigts em¬ plumés, mais dont le plus grand nombre ce¬ pendant n’a aux doigts que des poils clair¬ semés. Ce genre est synonyme de celui de Nyc- tipetes et de Scotophilus de Swainson (Class. of birds). Ses caractères sont : « Taille très petite. Disque facial à peine visible ; oreilles fort petites. Ailes très cour¬ tes, arrondies; queue moyenne, arrondie. Tarses de longueur variable; doigt médian allongé. » Les espèces qu’on doit rapporter à ce genre sont , d’après Swainson , la Chouette perlée ( Slrix perlata Vaill. afr. 6, pl. 284), qui nous paraît absolu¬ ment la même que l’esp. décrite par Tem- minck, pl., col. 34, sous le nom de Chouette occipitale et qui est du Sénégal, et la Chouette échasse (Strix cnnicvla- ria , ou yrallaria Tem. , col. 1 4 G) , d’A¬ mérique. ^ (Lafr.) ATHÉRICÈRES. Athericera ( dcôrlp , pointe; Jtspaç, corne), ins. — Famille de l’ordre des Diptères, division des Bracho- cères , subdivision des Dicbœtes. Cette fa¬ mille , établie par Latreille et adoptée par M. Macquart , contient toutes les races in¬ férieures des Diptères , à l’exception des Pupipares , qui forment eux-mêmes une famille peu nombreuse. Les caractères gé¬ néraux des Athéricères sont: Suçoir ren¬ fermé dans la trompe. Antennes ayant gé¬ néralement le dernier article patelliforme. Style ordinairement dorsal. Ailes communé- ATM A T 11 291 ment à une seule cellule marginale ; 3 posté¬ rieures. Cette famille se subdivise en 8 tri¬ bus : lesScénopiniens , les Cèphalopsides , les Lonchopiërines , les Platypèzines y les Conopsaires , les Myojmires, les OEs- trides, et l’innombrable tribu des Musci¬ des, partagée elle-même en 3 sections et 24 sous-tribus. Les divers organes présen¬ tent de* modifications dans ces différentes tribus, et l’on remarque également que les larves de ces Diptères se partagent en deux principaux groupes , d’après leur manière de vivre; car, tandis que les larves des 4 pre- mièrés tribus et de quelques Muscides trou¬ vent leur subsistance dans les matières ani¬ males ou végétales en décomposition, celles des OEstrides, des Conopsaires , des Myo - paires et des Muscides supérieures, vivent en parasites dans le corps d’animaux vi¬ vants, et n’en sortent que pour passer à l’é¬ tat de nymphes. Nous renvoyons pour plus amples détails à chacune des tribus dénom¬ mées dans cet article. (D.) ATHÉRIJVE. Atherina (àôspivn, arista ou aristula , selon Gaza (racine âôrip , épi) , à cause de leurs arêtes assez nombreuses, ou selon d’autres àôep^eiv, mépriser, parce que ce poisson est petit), poiss. — Genre de Poissons déjà nommé par Linné, et dont le caractère consiste à avoir deux dorsales et des ventrales abdominales ; la mâchoire su¬ périeure protractile, garnie de petites dents ; les maxillaires atténués en pointe à leur extrémité libre ; la mandibule inférieure amincie vers la symphyse, mais non relevée en un petit tubercule ; la membrane bran¬ chiale à 6 rayons. Quelques espèces ont des dents aux pala¬ tins, d’autres n’en ont qu’au chevron du vomer , et enfin il y en a qui ont le palais entièrement lisse. Les sous-orbitaires sont petits et sans dentelures; les pièces de l’appareil opercu- laire sont de même lisses et sans épines ni dentelures, et ces os ne sont pas bombés ; les pharyngiens sont hérissés de petites dents serrées. L’estomac est un simple canal membraneux, sans branche montante , ni cæcum ou pylore; l’intestin est court et fait peu de replis; les œufs sont gros. La vessie aérienne, assez ample, est souvent prolongée en un cône logé dans un canal des vertèbres caudales. Le péritoine , argenté en dehors , sous les muscles, est noir à sa face interne. La couleur est ordinairement verdâtre sur le dos, blanche sous le ventre, avec une ban¬ delette argentée plus ou moins large le long des flancs. Dans l’esprit des naturalistes de l’école de Linné, cette dernière particularité semblait constituer le principal caractère de ces Poissons ; aussi a-t-on fait entrer dans ce g. plusieurs Poissons dont les flancs sont ornés de cette bande argentée, et qui ce¬ pendant n’ont aucune autre aflinilé avec les Athérines. Telles sont S! Ai hcr ira Brownii Gmel.,qui est un Anchois, l’ Atherina aus- tralis de John White, l’ Atherina Com¬ me rsoiri de Shaw, etc. , qui n’ont qu’une seule dorsale. En comparant les autres ca¬ ractères que nous avons résumés plus haut, on conclut que les Athérines ont des affini¬ tés avec les Muges; mais elles ne doivent pas y être réunies comme le voulait Pallas. Les Muges en diffèrent par l’échancrure de la lè¬ vre supérieure ; par le tubercule de la lèvre inférieure ; par des sous-orbitaires dentelés; par des opercules convexes ; par un appareil pharyngien très compliqué; par un estomac charnu, sorte de gésier analogue à celui des Oiseaux, et très rare dans les espèces de ia classe des Poissons. La bandelette argentée des flancs, leur a sans doute fait donner par nos pêcheurs de l’Océan les épithètes de P res 1res, Ai Abu s seau ou de Petits Abbés , de P restras ; sur les côtes de la Manche, du Calvados, on les appelle aussi Roserés ; en Languedoc et en Provence, elles sont dé¬ signées par les noms de Joël , de Sauclets , de Cabossons ,-en Italie, elles sont appelées Coroneda , Aiharina ou Atherno. Ces dernières dénominations rappellent sans aucun doute celle d’àôspivvi qui se trouve dons plusieurs passages des anciens et don¬ née aux petits Poissons qui fournissaient cette espèce d’Aphie ( Voy . ce mot), nommée s^YiTÔç. Les petits demeurent rassemblés en masses considérables, pendant les premiers jours qui suivent leur naissance. C’est ce qu’on prend sur les rivages de la Méditerra¬ née pour le vendre frit ou cuit dans du lait, sous le nom de Nonnai. Adultes, les Athé- rines vivent aussi en troupes, assez grandes pour être l’objet d’une pêche , et on les vend j sous le nom de Faux-Êperlans . Elles sont quelquefois si abondantes qu’on les aban¬ donne pour la nourriture de nos Carnassiers 292 ATH AT H domestiques. On a meme aussi, sur quelques points de la côte de Bretagne l’habitude* de les saler ou de les conserver dans l’huile pour les vendre en même temps que les Sardines. La Méditerranée et l’Océan en nourrissent six espèces que nous trouvons sur nos côtes de France; et, à ce nombre , il faut en ajouter 2 2 étrangères. (Val.) ATIÏÉIilX. Aiherix. ins. — Genre de l’ordre des Diptères, division des Brachocè- res, subdivision des Tétrachœtes, famille des Brachystomes, tribu des Leptides. Ce genre, établi par Meigen, a été adopté par Latreille, ainsi que par M. Macquart, qui lui assigne les caractères suivants : Trompe convexe en dessus; lèvre supérieure pointue. Palpes re¬ levés; troisième article des antennes ovale, transversal, incliné; style paraissant ordi¬ nairement dorsal. Poitrine peu saillante. Abdomen déprimé. Des sept espèces que M. Macquart rapporte au g. dont il s’agit, nous citerons : l° VJ. ibis de Meigen, le même que VA . ma cubitus de Latreille, dont Fabricius a regardé chaque sexe comme une esp. distincte et| appartenant même à un g. différent : il nomme le mâle Rtuujio ibis et la femelle Anthrax titanus. Cette espèce assez rare se trouve dans les prairies; 2° VA. marginata de Meigen, ou le Bibio ici. de Fabricius, qui fréquente le bord des rivières, et se pose sur les bateaux; 3° enfin, VA . im- maculata de Fabr. , qui est commun sur les herbes au mois de mai. (D.) AT HÉROPOGON . Atheropogon (ocOvip, épi; Tïtâytov, barbe), bot. i>h. — Famille des Graminées. Ce genre ainsi nommé par Müh- lenberg a été réuni par Trinius, à son genre Eutriana. Voy. ce mot. (A. R.) ATHÉROSFERME. Alherosperma ( àOinp , épi; a-spua , graine), bot. th. — Genre de la famille des Monimiées , tribu des Athérospermées, établi par Labillar- dière [Fl. TSouv.-Holl ., II, p. 74, t. 224), pour un arbre originaire de la Nouvelle- Hollande, qui présente les caractères sui¬ vants: Fleurs monoïques; les mâles ont un calice à tube très court, à limbe eampa- nulé , divisé en 8 lanières obtuses et dispo¬ sées sur deux rangées , les plus intérieures étant plus minces et comme pétaloïdes. Éta¬ mines variant de dix à vingt, insérées au fond du calice : elles sont entremêlées d’é- cailles pétaloïdes qui sont autant d’étamines stériles; filets plans, courts et munis de deux petites écailles à leur base. Anthères à deux loges allongées, séparées par un connectif et s’ouvrant par une valve qui s’enlève de la base vers le sommet. Ces caractères rap¬ pellent, comme il est facile de le voir, la structure des étamines dans les Laurinées. Les femelles ont le même calice que les m⬠les, mais offrant beaucoup d’écaillps inté¬ rieures qui peuvent être considérées comme des étamines avortées. Les pistils occupent le fond du calice ; ils sont nombreux , sessi- les , uniloculaires, et contiennent chacun un seul ovule dressé. Le style est un peu laté¬ ral, filiforme, terminé par un stigmate aigu. Les fruits sont de petites noix , enveloppées par le calice' persistant et terminées à leur sommet par un long appendice plumeux, formé par le style persistant qui s’est accru. Une seule espèce compose ce genre : c’est V Alherosperma moschaia LabilL (N-- [Joli., t. 224) ; arbre aromatique, à ra¬ meaux tétragones ; à feuilles simples et op¬ posées, et à fleurs solitaires et axillaires. (A. R.) ATHEROSPERM ACEES . bot. th, — Voyez ATHÉROSPERMÉES. (Ad. J.) ATHÉROSPERMÉES. bot. ph. — Genres: Alherosperma , LabilL; Laurelia , Juss. ( Pavonia , Ruiz. Pav. , non Cav.); Doryphora, Endlich. bot. ph. — La famille établie par M. R. Brown sous ce nom , que M. Lindley change en celui d’Asthéroperma- cées et considérée par M. Endlicher comme une simple tribu des Monimiées, appartient à la classe des plantes diclines. Les fleurs de sexe différent sont réunies dans un même involucre ou séparées sur des involucres distincts : ceux-ci offrent un tube divisé, à son sommet, en segments disposés sur deux rangs, dont l’intérieur a l’apparence péta- loïde, et simulent ainsi un calice portant des pétales périgynes. Les mâles consistent en un nombre indéfini d’étamines insérées sur la paroi interne de l’involucre, et dont chacune peut être considérée comme une fleur distincte ; les unes stériles et réduites à l’état d’écailles ; les autres fertiles, à fi¬ lets élargis à leur base ou un peu plus haut en deux appendices squamiformes , et por¬ tant une anthère , dont les deux loges s’ou¬ vrent par une valve de la base au sommet ; les femelles présentent plusieurs ovaires, AT H ATH Wo accompagnés d’autant de styles partant du sommet ou du côté que termine un stigmate simple, et contiennent chacune un ovule unique, dressé. Ils deviennent autant de noix monospermes surmontées de leurs styles , qui prennent l’apparence plumeuse et entourées par l’involucre développé. La graine contient un petit embryon droit, à radicule infère, situé à la base d’un péri- sperme mou et charnu. Les espèces de cette famille, originaires de la Nouvelle-Hollan¬ de et de l’Amérique du sud, sont des arbres à feuilles opposées, sans stipules, aux ais¬ selles desquelles naissent les involucres solitaires. (Ad. J.) * ATHÉRIJRE. Alheru rus. MAM. - Nom d’un genre établi par Cuvier, parmi les Hystriciens, et qui est voisin des Porcs- épics proprement dits. Voy. torc-épic. (I. G.-S.-H.) * AT 3 SE RI RES. bot. ph. — Genre de la famille des Aroïdées, tribu des Spathi- carpées, établi par Blume (Rumjih. , t. XXVII, f. F.), mais sans en tracer les ca¬ ractères. Endlicber (Gen. plant., n° 1 693) a donné, d’après la figure publiée par Blume, les caractères suivants : Spathc roulée dans sa partie supérieure, ouverte à sa base. Spadice androgyne. La partie qui porte les fleurs femelles est séparée par une cloi¬ son membraneuse de la portion qui sou¬ tient les fleurs mâles. Le sommet nu du spadice se prolonge en un long appendice filiforme. Les anthères sont très rappro¬ chées, sessiles, à deux loges apposées, s’ouvrant comme en deux valves par un sillon longitudinal. Les ovaires sont nom¬ breux et monospermes. Les fruits sont des baies uniloculaires, contenant une seule graine allongée et dressée. (A. R.) * ATIILÏA (àôXio;, misérable), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, établi par Erichson ( Arch . d’Hist. nat. de Wiegman), qui le caracté¬ rise ainsi : Antennes courtes de 9 art. : les 4 premiers obeoniques, le 4e très court, les 5e et 6e moins courts et transverses, les 3 der¬ niers brièvement lamellés ; les 3 premières lamelles concaves en dessus, la dernière ovale. Labre membraneux, caché; mandibu¬ les également cachées, petites, avec le bord interne membraneux .Mâchoires assez épais¬ ses, à demi cornées , garnies de G dents ai¬ guës. Palpes maxillaires ayant le Ier art. court , étroit, le 2e un peu allongé , le 3e presque obeonique, le 4e légèrement sécuri- forme ; palpes labiaux insérés sous le bord latéral du menton, courts avec le dernier article cylindrique. Menton profondément échancré à la base, avec les bords latéraux entiers. Corps ovale, oblong, convexe; écusson arrondi latéralement, recourbé an¬ térieurement, légèrement sinué, coupé aux angles. Hanches postérieures médiocrement dilatées, couvrant à peine le Jcr segment de l’abdomen. Pieds médiocres; jambes anté¬ rieures tridenlées; tarses longs, peu épais; tous les articles des tarses antérieurs garnis de poils épais en dessous ; ongles égaux, bifides à leur extrémité. Ce g. est fondé sur une seule espèce du Chili, nommée par l’auteur Athlia rustica , et qui , d’après la figure qu’il en donne dans l’ouvrage précité, tab. 3 , fig. 4 , nous a paru se rapprocher beaucoup du g. Ancy- lonycha de Dejean. Voit, ce mot. (D. etc.) A THON, poiss. — Nom vulgaire du Thon dans le midi de la France. Voy . ce mot. (C. d’O.) * ATHORACIQEES (à priv. ; poitrine, thorax), crust. — M. de Blainville a donné ce nom à un ordre de la classe des Décapodes , renfermant les Crustacés qui paraissent ne pas avoir de thorax, et com¬ prenant les genres Phronirne et Phyllo- some. ' (C. d’O.) * ATISOUS ( à6S>o;, innocent), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatéridcs , établi par Eschscholtz et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue , ainsi que par M. Lacordaire dans la Fauve entomo logi¬ que des environs de Paris , à laquelle nous renvoyons (t. I, p. 63 7) pour le développe¬ ment des caract. génériques, trop longs pour être rapportés ici. Les Athous se re¬ connaissent principalement à leurs tarses , dont les crochets sont simples ; à leur pro¬ thorax sans rainures pectorales ; à leur tête non fléchie ; à leur carène frontale saillante ; à leurs hanches postérieures étroites, non dilatées à leur côté interne , et enfin à leur prosternum prolongé antérieurement. Ce g. est un des plus nombreux de la tribu ATI I AT II 294 des Élatérides. M. Dejean, dans son dernier Catalogue, y rapporte 54 espèces de divers pays , mais celles d'Europe en forment la majeure partie. Nous citerons parmi ces der¬ nières ÏEla 1er Rhomheus d’Olivier, VE. hirtus de Herbst ou aterrimus de Fabr. , ou niyer d’Oliv., et enfin 1’/?. lonyicollis de Fabr. Ces 3 espèces se trouvent aux en¬ virons de Paris. (D. et C.) * ATHRICHIA. ins. — Nom donné par Schrank à un genre de Diptères, de la fa¬ mille des Athéricères , tribu des Scénopi- niens, lequel correspond au g. Scenopinus de Latr. Voy. ce mot. (D.) * AT1IR1X1A (à priv.; Ofll* , cheveu). bot. ph . — Genre de la famille des Compo¬ sées, tribu des Sénécionidées, et qui a pour caract. : Capitules multiflores hétérogames; fleurs du rayon unisériées femelles , ligu- lécs ou biîigulées ; celles du disque tubu¬ leuses, 5-dentées. Réceptacle nu. Involucre turbiné - campanulé , composé d’écailles nombreuses, imbriquées, terminées par une arête assez longue, déjetée sur le côté. Fruits oblongs , glabres et quelquefois accompa¬ gnés, à la base, d’un bouquet de poils. Ai¬ grette i -sériée, composée de soies filiformes légèrement scabres, ou de soies et de pail¬ lettes alternes, dentées au sommet. — Les Athrixia habitent le Cap ou Madagascar ; ce sont des sous-arbrisseaux qui ont de la ressemblance avec certains Asters ou Ver- nonia , et portent des feuilles linéaires , raides, mucronulées, décurrentes, lomen- teuses sur la face inférieure et couvertes, sur la supérieure, de très petits points. Les capitules solitaires sont munis de rayons pourpres, lilas ou blancs. (J. D.) ATHRODACTYLIS pour Arthrodac- tylis. Voyez ce mot. (A. R.) * ATHROISMA (àôp ctap.a, amas ; allu¬ sion à la disposition des capitules ramassés en glomérule terminal et couleur de paille ). bot. th. — Ce genre est fondé sur une plante découverte par M. Wallich , dans l’Inde orientale, et désignée, dans ses collections, sous le nom de Sphœranthus laciniatus. Elle est en effet voisine du Sphœranthvs ; mais elle en diffère clairement par les caract . suivants : Plusieurs capitules réunis en un glomérule ovale dont l’axe cylindrique porte des bractées concaves, ovales, aiguës. Cha¬ cun des capitules, plurillore hétérogame , offre un réceptacle muni lui-même de plu¬ sieurs bractées membraneuses, concaves. Involucre formé d’un petit nombre de fo¬ lioles a peine distinctes de celles du récep¬ tacle. Les fleurs extérieures, au nombre de 4-5, femelles, tubuleuses, à 3-5 dents ; les intérieures également peu nombreuses, sont tubuleuses, à gorge dilatée, 5-dentées. Style des fleurs femelles bifide, presque glabre. Fruits obeomprimés , ovales , plans d’un côté, convexes de l’autre et ciliés à la partie supérieure du rebord. (J. D.) * ATIIROMA. bot. ru. — Genre établi par Necker et considéré comme synonyme de V Acrne lia . Voyez ce mot. (J. D.) * ATHROTOMUS (a'ôpooç, serré ; tcAoç, division, article), ins. — Genre de Coléop¬ tères tétramères, famille des Curculionides, établi par Klug et adopté par Schoenherr, qui le range dans sa division des Cossonides, ordre des Gonatocères. Klug le caractérise ainsi : Antennes médiocrement longues ; funicule de 7 articles serrés; le 1er conique, les autres brièvement transverses , plus épais en se rapprochant de la massue; celle- ci composée de 3 articles. Tarses courts , aplatis ; pénultième article distinctement bilobé, garni, en dessous, d’un épais duvet. Corps et surtout le prothorax plus aplati et proportionnellement plus large que dans les Cossonus. Écusson grand, arrondi. Cuisses antérieures renflées, armées au bord in¬ terne, environ vers le milieu, d’une forte épine. Klug place ce g. entre les g. Calandra et Cosionus de Fabr.; il est fondé sur une seule espèce rapportée de Madagascar par AI. Goudot et publiée par l’auteur sous le nom de Alhrotomus dépressifs (Ins. von Madagascar, pag. 113, n° 178, tab. 4, fig. 12). Ce g. est très voisin des Trypetes de Schoenherr. (D. et C.) * ATHROZOPHYTE. Athrozophy- tum (àôpolEo), réunir; eputov , plante), bot. cr. — Necker donne ce nom aux Algues, dont les frondes s’accumulent par suite d’une évolution continue du végétal. (C. d’O.) ATHRUPHYLLEM , Loureiro ( Co- (hinch., p. 14°) (àQpoo;, ramassé; cpôXXcv, feuille), bot. ru. — Syn. du genre Myrsine , L.; de la famille des Ardisiacées. (Sp.) * ATHRYCIE. Athrycia (à priv.; Gpl; , AT 1 ï AT H 295 poil), ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Desvoidy dans sa famille des Myodaires , tribu des Entomobies, section des Faunides. Les Athrycies ont les plus grands rapports avec les Lalreillies ; mais ils en diffèrent par le second article antcn- nairc plus long et nu; par le chète plus court, ayant le second article plus long, et par les faciaux non ciliés, le long des fossettes. Du reste leur corps est noir et cylindrico- allongé. Ce genre ne renferme que deux es¬ pèces nommées par fauteur : l’une, A. ery- ihrocera, et l’autre, A. flavescens ; toutes deux se trouvent aux environs de Paris. (D.) * ATHYLACE. Athylax (à privatif; 66 Xa£ , sac, bourse), mam. — Genre proposé par Fr. Cuvier pour un Carnassier que les autres auteurs placent parmi les Mangous¬ tes. Voy. ce mot. (I. G. -S. -II.) * ATIIV3IALLS ( à prîv. ; r-.OÛo.a/.c; , Tithymale ; qui n’est pas un Tithymale ). bot. ph. — Un des genres établi aux dépens de V Euphorbia, par Necker, d’après cer¬ taines modifications de la forme de l’invo- lucre et qui n’a pas été adopté. L’auteur joint à ce nom latin , le nom français de Faux- Tithymale qui indique son étymologie. (Ad. J.) * ATHYREUS ( à priv.; Oupsc; , écus¬ son). ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles, établi par Mac- Leay, et dont voici les caractères d’après l'Encyclopédie : Antennes presque sembla¬ bles à celles du g. Elephastomus {Voy . ce mot) ; seulement la massue est un peu plus arrondie. Labre large, en carré transversal, à peine trilobé antérieurement. Mandibules cornées, fortes, triangulaires, un peu ar¬ quées, planes en dessus, bidentées extérieu¬ rement. Dernier article des palpes labiaux, égalant presque en longueur celui des maxillaires. Menton presque carré. Lèvre bifide. Chaperon dilaté postérieurement de chaque côté , se prolongeant en une lame presque carrée, portant dans son milieu une élévation munie de trois pointes, dont l’in¬ termédiaire est plus longue. Corps très con¬ vexe, velu en dessous. Corselet mucroné en devant, prolongé en dessus à sa partie pos¬ térieure au dedans de l’écusson. Ecusson linéaire peu divisé, se prolongeant entre les élytres. Pattes intermédiaires très écartées l’une de l'autre. Jambes antérieures mu¬ nies de 4 ou 5 dents extérieures. Mac-Leay a fondé ce genre sur trois es¬ pèces toutes du Brésil. A en juger par leurs noms, aucune n’est identique avec les cinq que M. Dejean mentionne de son côté dans son dernier Catalogue. Nous en citerons deux , une de chaque auteur : VA. furcifer Dej., de Cayenne, et VA. bifureatus Mac- Leay, du Brésil. Une espèce du Sénégal a été figurée et décrite dans V I cou. du Hèy. anim ., par M. Guérin, sous le nom de A. enstaneus ; enfin M. Salle en a pris une au Mexique, qui se trouvait sous terre à une très grande profondeur ; ce qui donne à penser que ces insectes sont crépusculaires comme les Bolbocères qui les avoisinent. (D. etc.) ATHYRIUM (à priv.; ôôpiov , petite porte), bot. foss. — Genre de Fougères con¬ fondues longtemps avec les Aspidium et dont le type est le Poly podium filix- fœmina L. ou Aspidium fiLix-fœmina , plante qui a cependant , par ses carac¬ tères essentiels , beaucoup plus de rapports avec les Asplénium qu’avec les Aspi¬ dium. Roth le premier la sépara des Aspi¬ dium, sous le nom générique d’J thyrium- et on y rangea successivement les Aspi¬ dium fontanum, rntnceum , asplenioi- des et plusieurs autres plantes classées, tan¬ tôt dans le genr s Aspidium, tantôt parmi les Asplénium. Les caractères distinctifs de ces plantes sont d’avoir les groupes de capsules ovales ou oblongs, mais peu allongés, insé¬ rés le long d’un des côtés d’une des nervu¬ res secondaires et recouvertes par un tégu¬ ment membraneux , convexe , naissant de cette nervure, dans toute la longueur du groupe de capsules. Ces plantes ont la même nervation que les Asplénium , c’est-à-dire des nervures pinnées simples ou bifurquées, jamais anastomosées. Elles ne diffèrent de ce genre que par leurs groupes de capsules moins allongés et leur tégument courbé et convexe. M. Presl croit que le genre Allantodin de R. Brown , fondé essentiellement sur V Aspidium umbrosum ne diffère pas de celui-ci. Cependant, d’après la description qu’en donne ce célèbre botaniste ( Prodr. fl. Nov. Iloll , p. 149), et la comparaison 296 AIL AIL qu’il établit entre ces plantes et les Athy- rium, ils seraient parfaitement distincts. Le genre Athyrium , placé par Presl, on ne sait sur quels motifs, dans la section des Blechnées, est bien plus voisin des B ip La- sium et Asplénium. Ses espèces peu nom¬ breuses, surtout si les AUantodia en sont réellement distinctes , croissent dans les climats tempérés et sont en général petites et herbacées. (Ad. B.) *ATHYRUS, Neck. (àôupoç,sans porte). bot. th. — Synonyme du g. Lathyrus , de la famille des Légumineuses. (Sp.) * ATILAX. mam. — Fr. Cuvier a écrit ainsi, dans son Supplément à Buffon , le nom du genre qu’il avait antérieurement proposé sous le nom plus régulièrement formé d 'Athylacc. (T. G.-S.-H.) *ATIMU8 (àTip.cç, méprisé), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, établi par M.Dejean dans son dernier Catalogue (3e édit.), et qui se rapporte au g. Phœockrous de M. Dela¬ porte (Buffon-Duménil , ColéojA., t. II, p. 108). Foy.ce mot. (D. et C.) ATI AG A ou ATI AGEE A roiss. — Es¬ pèce du genre Diodon. Voyez ce mot. (C. d’O.) ATIRSITA. bot. th. — Synonyme de Plantago coronopus L. Voyez tdantain. (C. d’O.) ATLANTE. Atlanta ( Atlantea , nom myth.). moll. — La découverte du genre Atlante est due à Lamanon, le malheureux compagnon de l’infortuné Lapeyrouse. La¬ manon crut trouver dans ce genre le re¬ présentant vivant des Ammonites , répan¬ dus en grande abondance dans tous les terrains secondaires de l’Europe ; mais il n’en vit que la coquille et se laissa trom¬ per par l’apparence ; car., après avoir recherché les caractères de la structure intérieure des Ammonites , la moindre comparaison avec sa coquille vivante lui aurait fait reconnaître, avec la plus grande facilité, qu’elle n’a qu’un rapport fort éloi¬ gné avec les Ammonites. M. Lesueur, l’ami et le compagnon de Péron qui , après la mort trop prématurée de ce savant natura¬ liste , consacra une partie de sa vie à des voyages qui le mirent à môme d’agrandir le champ de l’observation, M. Lesueur, plus heureux que Lamanon , découvrit l’animal de la prétendue Cornc-d’Ammon vivante ; lit voir qu’il n’avait aucun rapport avec les Céphalopodes, et indiqua sa place parmi les Ptéropodes, en créant pour lui le genre At¬ lante. Depuis, ce genre a été conservé par presque tous les naturalistes ; mais tous ne l’ont pas placé parmi les Ptéropodes. M. Lesueur, il faut en convenir aujourd’hui, n’avait pas fait parfaitement connaître l’ani¬ mal des Atlantes, et l’on conçoit que les zoologistes, guidés par des renseignements incomplets, ont dû, malgré eux, se faire une opinion erronée sur l’animal dont il s’agit. Presque tous adoptant l’opinion de M. Lesueur, l’ont compris parmi les Ptéropo¬ des ; mais M. Rang, habile observateur, ayant eu dans ses voyages l’occasion d’ob¬ server vivant l’animal des Atlantes , et l’ayant conservé dans la liqueur, le sou¬ mit à des recherches anatomiques , ce qui le porta à publier sur ce sujet un tra¬ vail plein d’intérêt dans les Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Paris. Dans ce Mémoire, M. Rang fait voir que le genre Atlante ne peut rester parmi les Ptéropodes , mais qu’il appartient indubi¬ tablement aux Gastéropodes. Il démontre que les Atlantes sont des Gastéropodes nageurs, voisins à certains égards des Fi- rolcs et des Carinaires. Depuis ce beau tra¬ vail de M. Rang, tous les zoologistes sont d’accord sur la place que les Atlantes doi¬ vent occuper dans la série méthodique. Presque tous les auteurs les avaient rap¬ prochés du genre Limacine de Cuvier. Cu¬ vier, adoptant les conclusions du Mémoire de M. Rang, mit le genre qui nous occupe dans sa famille des Hétéropodcs , le con¬ sidérant comme sous-genre des Ptérotra¬ chées, et le plaçant, à ce titre, entre les Ca¬ rinaires et les Firoles. D’après M. Rang, l’animal des Atlantes est proportionné à la grandeur de sa co¬ quille. Son extrémité antérieure la plus épaisse se partage en trois parties bien dis¬ tinctes , dont la première est la tête; la se¬ conde, un pied considérable; et la troisième un appendice de ce pied , destiné à por¬ ter un opercule. La tête, assez grosse, est en forme de trompe, et portée presque à angle droit sur un col assez long. Son extrémité antérieure présente une petite ouverture buccale sans renflement labial. ATI, AIL 297 Vers son sommet se trouvent deux tenta¬ cules cylindriques à la base desquels les yeux sont placés postérieurement sur des tubercules très courts. Ces yeux sont grands en proportion de la taille de ranimai , et ont beaucoup d’éclat lorsque l’animal est vivant. Le milieu du corps est formé par un grand pied comprimé, qui prend la for¬ me d’une grande nageoire sur le bord posté¬ rieur de laquelle se trouve une petite ven¬ touse semblable à celle qu’on remarque chez les Carinaires ; derrière ce pied s’élève un appendice musculaire qui semble être l’extrémité du pied des Gastéropodes rame¬ né en haut et à l’extrémité duquel est fixé un petit opercule corné, extrêmement mince et transparent comme du verre. Nous ne suivrons pas M. Rang dans les détails qu’il donne sur l’animal des Atlantes 5 nous ren¬ voyons à son Mémoire , qui nous a suiïi pour exposer les caractères zoologiques au moyen desquels on peut déterminer rigou¬ reusement la place que doit occuper le gen¬ re. On voit, d’après ce que nous venons de dire, que M. Lesueur s’est laissé trom¬ per par l’apparence. Il a cru voir, dans les deux parties du pied, les deux nageoires qui caractérisent les Ptéropodes , tandis que les observations deM. Rang constatent irrévocablement que les Atlantes sont de véritables Gastéropodes nageurs. Depuis ces nouvelles observations , il est devenu indispensable de changer les caractères gé¬ nériques. Les voici tels que les propose M. Rang : Animal spiral, comprimé , pourvu d’un pied médian, très aplati, en forme de nageoire, assez grand et portant une petite ventouse à son bord supérieur. Tête assez grosse , en trompe ; deux tentacules cylin¬ driques, implantés en avant de deux tuber¬ cules aplatis, au sommet desquels les yeux sont placés. Une branchie pcctinée dans une cavité subcervicale , peu considérable. Co¬ quille discoïde, planorbulaire , ayant l’ex¬ trémité de la spire saillante d’un côté; ou¬ verture symétrique, subtransverse ou lon¬ gitudinale, profondément échancrée au mi¬ lieu du bord droit. Une carène mince et tranchante régnant à la circonférence du dernier tour ; coquille très mince, transpa¬ rente, vitrée , fermée par un opercule éga¬ lement mince et transparent. Les coquilles des Atlantes ne sont pas parfaitement symétriques comme on l’a cru pendant longtemps; presque toutes sont dis¬ coïdes, aplaties, ctM. Aie. d’Orbigny, dans son Voyage dans l’Amérique méridionale, a donné connaissance de plusieurs faits très in¬ téressants touchant les Atlantes. Il a décou¬ vert plusieurs espèces qui commencent par une spire très saillante, tandis que le dernier tour s’agrandit assez subitement dans un plan différent de ceux qui le précèdent. Tou¬ tes les Atlantes ont le test extrêmement min¬ ce, transparent, fragile. Le dernier tour dans les individus adultes est symétrique , et porte, sur le milieu, une carène très sail¬ lante, mince, tranchante, dont l’extrémi¬ té antérieure vient aboutir à une fente plus ou moins profonde qui divise le bord en deux parties égales. L’ouverture plus ou moins évasée, selon les espèces, est longitudinale dans le plus grand nombre, et ovale subtransverse dans l’espèce de la Méditerranée. Cette ouverture est fermée par un opercule qui en reproduit exac¬ tement la forme. Si l’on compare ces co¬ quilles à celles du genre Bellérophe, on 4 doit reconnaître qu’il se trouve entre elles de très grandes ressemblances ; aussi pen¬ sons-nous , contre l’opinion de quelques personnes , que le genre que nous venons de mentionner ne doit pas être éloigné des Atlantes. Les Atlantes sont des Mollusques nageurs par excellence ; elles se rencon¬ trent quelquefois en grande abondance au milieu du Grand - Océan et loin de toute terre. Ces animaux nagent avec une grande rapidité, et il leur suffit de rester immobiles pour s’enfoncer dans les profondeurs de la mer. Le nombre des espèces connues est peu considérable ; on les rencontre principale¬ ment dans les mers chaudes ; et il y en a une, 1 ' Atlante de Keraudren, qui abonde dans la Méditerranée. (Desh.) ATLAS, itvs. — Nom d’une grande et belle espèce de Lépidoptères nocturnes qui appartient au g. Altacus de Linné ( Voy . ce mot), et qui est connue des marchands sous le nom de Phalène à miroirs , parce qu’elle a , sur le milieu de chaque aile , une grande tache triangulaire, transparente, en¬ cadrée de noirâtre , sur un fond d’un rouge fauve. Elle se trouve principalement dans le midi de la Chine et aux îles Moiuques. Elle est figurée dans Cramer, pi. fi, fig. A, 19* T. II. 298 ATL ATM pl. 331, fig. C, et pî. 382, fig. 4. (D.) ATLAS (nom myth.). moll. — Genre resté incertain depuis que M. Lesueur l’a proposé, en même temps que le genre Atlan¬ te, dans les Annales du Muséum. L'auteur de ce genre ayant eu à observer un animal très petit, a laissé plusieurs lacunes dans sa description ; ce qui explique comment plusieurs zoologistes ont vacillé dans leurs opinions au sujet de l'animal dont il s'a¬ git. C'est ainsi que M. de Blainvillc , adoptant d'abord l'opinion de M. Lesueur , regarde comme l'organe branchial les cils nombreux qui sont autour de la tête ; mais, un peu plus tard , guidé par la position de l'anus et par quelques autres caractères , le même auteur pense que l'animal doit avoir une cavité respiratoire sur l’arrière du corps et dans le voisinage de l’anus. En conséquen¬ ce de cette supposition nouvelle, M. de Blain- ville, dans son Traite de Malacologie , pro¬ pose de comprendre le genre Atlas dans la famille des Acérés. Rien à nos yeux ne jus¬ tifie cette seconde opinion, pas plus que la première : et nous ne voyons dans les Atlas qu'un genre très incertain, sur lequel il faut tout attendre de l'observation. (Desh.) ATLAS (arXaç). anat. — Nom donné à la première vertèbre cervicale , parce qu'elle supporte la tête, comme Atlas sup¬ portait le monde, dans l'ancienne mytho¬ logie. Cette vertèbre, par sa forme , diffère complètement des autres. Elle consiste , chez l’homme, en une sorte d’anneau irré¬ gulier, qui reçoit antérieurement l'apo¬ physe odontoïde de V Axis , deuxième ver¬ tèbre cervicale , et qui donne passage postérieurement à la moelle épinière. On conçoit que la position verticale ou horizontale de la tête , chez les différentes classes de vertébrés, doit amener des modi¬ fications dans la forme de V Atlas ; ainsi , dans la plupart des Mammifères, cette ver¬ tèbre offre plus de largeur que chez l'homme et présente, en outre , de grandes apophyses transverses aliformes; chez les Oiseaux, elle redevient presque entière¬ ment annulaire, etc. ( Voy . colonne verté¬ brale et SQUELETTE. (A. D.) * AT LO© Y ME. Âtlodymus ( àrAaç , atlas, nom de la première vertèbre, en grec comme en français , et de la terminaison commune dyme, formée du radical cSuao;). térat. — Genre de monstres doubles, ap¬ partenant à la famille des Monosoniens. (I. G.-S.-H.) * ATMETOMYCHUS (oct^to;, non di¬ visé; 'AA, ongle), ins. — Genre de Coléop¬ tères tétramères, famille des Curculionides, tribu des Brachydérides, établi par Scbœn- herr {Syn. Ins. Car ., t. VI, p. 213) aux dépens de son g. Anoemcrns , et qu’il ca¬ ractérise ainsi : Antennes assez courtes , peu fortes, ayant les deux premiers articles du funicule très brièvement obeoniques ; les autres courts, presque tronqués au som¬ met ; le dernier ne pressant pas la massue ; celle-ci ovale, acuminée. Front large, un peu avancé sur les yeux. Rostre court , large, plan en dessus, avec trois sillons. Yeux serai - globuleux , très proéminents. Corselet presque carré , légèrement bisinué à la base, presque tronqué au sommet, avec une impression cruciforme en dessus. Ély- tres en ovale allongé, et terminées chacune en pointe. Tarses allongés, légèrement di¬ latés, spongieux en dessous, avec un seul ongle au dernier article. — Ce g. a pour type le Curcvlio peregrùms d’Olivier, que M. Dejean ( Cat ., 3e éd.) place dans le g. Avœmerus. (D. et C.) ATMOSPHÈRE ou AIR ATMO¬ SPHERIQUE (huxts,L. (àrpa- sorte de légume), bot. rn. — Genre de la famille des Polygonacées , tribu des Polygonées, Benth., offrant pour ca¬ ractères essentiels : Fleurs hermaphrodi¬ tes. Périanthe coloré, persistant, 4 -parti : les 2 segments internes plus grands, ac- crescents, connivents après la floraison Étamines 6 , antéposées, géminées devant les segments externes, solitaires devant les segments internes. Ovaire comprimé , im- marginé, 2-style. Stigmates capitellés. Pé¬ ricarpe lenticulaire , subcoriace , aptère, recouvert par les segments intérieurs du périanthe. Graine à périsperme farineux ; embryon latéral, un peu courbé. — Arbris¬ seaux très rarneux, souvent épineux. Feuil¬ les alternes ou fasciculées , petites, co¬ riaces, persistantes, très entières, rétrécies en court pétiole articulé au-dessus de sa base; gaine stipulaire membranacée, sca- ricuse, petite, adnée inférieurement aux bords du pétiole, bifide ou finalement bi¬ partie. Pédiccllcs axillaires, fasciculés, fili¬ formes, inclinés, articulés vers le milieu. Périanthe rose , réticulé , finalement sca- rieux. — Y? Atraphaxis spinosaYu. se cul¬ tive comme arbuste d’ornement. (Sp.) * ATRAXYLE (nom vulgaire des Grecs pour le Kentrophyllum lunatum)- bot. ph. — M. De Candolle désigne sous ce nom une section du genre Kentrophyllum , carac¬ térisée par les folioles intérieures de l’in- volucre, qui sont presque entières, non di¬ latées, ainsi que par la série interne de l’ai¬ grette , tronquée au sommet , et beaucoup plus courte que l’externe. (J. D.) * ATREMA, DC. p. 7 I ; tab. 1 8). bot. ru. — Genre de la famille des Om- bellifères, tribu des Coriandrées, Koch, auquel son auteur ( Prod . , IV, p. 250) as¬ signe les caractères suivants : Calice à 5 dents petites, pointues, persistantes. Pé¬ tales presque égaux, obovales, échanerés , surmontés d’une petite languette infléchie. Fruit subdidyme. Méricarpes subglobuleux, | ventrus, à 5 côtes fines. Commissure étroite, 20* / ATR ATR 314 dose. Graine involutée au sommet. — Ce genre est fonde sur le Coriandrum ame- ricanvrn Nutt., plante indigène de la Loui¬ siane. C’est une herbe annuelle; à tige sillonnée, anguleuse; ses feuilles sont dé¬ coupées en lanières linéaires ; les ombelles et les ombellules ont de 5 à 8 rayons, à involucre et à involucelles polyphyllcs. (Sr.) * ATRÉSIE (à privatif ; rpr,atç, perfo¬ ration). TÉRAT. — M. Breschet comprend sous ce nom les Hémitéries plus géné¬ ralement connues sous celui d ' Im.per fora¬ tions. Voy. HÉMITÉRIES. (I G. -S. -H.) * A TR El. S ( aiery noir), arach. — M. Koch, Ubersicht des Ararhniden Sys¬ tem, pl. 6, f. 66, nomme ainsi un genre de Scorpions voisin des Bulhus , et que, dans son texte, p. 86, il appelle Opistophthal- mi/s ; 1837. (P- G.) ATRICHIUM (âôpd-, é/oç, sans poil). bot. cr. — •* Palisot de Beauvois ( Prodrome des Mousses) avait fondé, sous ce nom, un genre de Mousses démembré des Polytries, que plus lard, dans sa Muséologie (31 cm. Soc. Lin. Par. I, p. 460) il reconnaît être le même que le genre Calharinea d’Ehrhart ou Oligotricum , DC. Voy. ces mots, et surtout polytric. (C. M.) ATRIPLETTE ou ATRIFLOTTE ois. — Nom vulgaire de la Motacilla ru fa. Voyez sylvie. (C. n’O.) ATRIPLEX. ROT. HH. — Voyez ARRO- CIIE. (Sp.) * AT RI P LE X l II . bot. ph . — Nom au¬ jourd’hui inusité, employé par les anciens pour diverses esp. du g. Atriplex. (Sr.) ATRIPLICÉES. Alriplicinècs. bot. rH. — Le nom d ' Atriplices ou Arroehe y donné , dans l’origine, à cette famille par A. L. de Jussieu, et dont la désinence a été changée ensuite, suivant la règle générale¬ ment adoptée, nous parait devoir être con¬ servé , de préférence à celui de Chénopo- diées ou Chénopodiacées proposé plus tard, quoique ce dernier paraisse avoir prévalu , et quoiqu’un petit nombre de genres primi¬ tivement rapportés à cette famille en ait été exclu pour former des familles nouvelles ou se ranger dans d’autres déjà connues. Les Atriplicéessont des plantes apétales, à éta¬ mines périgynes. Leurs fleurs hermaphro¬ dites , plus rarement polygames ou même diclines, présentent les caractères suivants : Calice à trois, quatre ou plus ordinairement cinq folioles , rarement libres , ordinaire¬ ment réunies jusqu’à une plus ou moins grande hauteur, persistant après la floraison, mais changeant souvent de nature, alors sec ou charnu , ou présentant quelquefois sur le dos de ses folioles des angles en forme de carène ou des appendices en forme d’épine. Étamines en nombre égal ou quel¬ quefois moindre par avortement , insérées sur un disque qui tapisse le fond et quel¬ quefois le côté du calice, opposées à ses di¬ visions, à filets libres et courts, à anthères introrses, biloculaires , dont la déhiscence est longitudinale , alternant dans un petit nombre de genres avec autant d’écailles. Ovaire simple, oblong ou déprimé, ordinai¬ rement libre, rarement adhérent au calice, contenant, dans une loge unique , un seul ovule qui monte verticalement, ou qui, sup¬ porté par un funicule dressé du fond de la loge, pend ou se dirige horizontalement, surmonté de trois ou quatre stigmates fili¬ formes , entièrement distincts ou réunis à leur base en un style court. Le fruit, or¬ dinairement utriculé, ou coriace et même charnu, doit, le plus souvent, cette apparence au développement du calice persistant. Sa graine, qui offre dans sa direction les mêmes variétés que l’ovule, présente, sous un tégu¬ ment simple ou double, un embryon con¬ tourné d’ordinaire en un cercle complet ou incomplet autour d’un périsperme cen¬ tral farineux , d’autres fois enroulé en une spirale qui sépare alors en deux la masse extrêmement réduite du périsperme. La ra¬ dicule occupe toujours la partie la plus exté¬ rieure de cette courbe, et sa pointe vient se terminer près du hile. Les Atriplicées sont des herbes annuelles ou vivaces ou des arbrisseaux, répandus sur toute la surface du globe et principalement en dehors des tropiques, se plaisant les unes sur les terrains salés et riches alors en principes salins, les autres autour des lieux habités et alors abondants en produits azo¬ tés. Les unes (l’Épinard, la Bette, le Quinoa, l’ Arroehe) sont employées comme alimen¬ taires dans l’usage domestique pour leurs feuilles ou leurs racines; quelques-unes sont riches en sucre; d’autres renferment une huile essentielle, dont les propriétés sont ATR ATR utiles en médecine, surtout comme anthel- minthiques. Les tiges ordinairement conti¬ nues et munies de feuilles alternes ou plus rarement opposées, quelquefois vermicu- laires et charnues, souvent planes, simples, très entières, ou dentées, ou irrégulière¬ ment découpées , toujours sans stipules , sont d’autres fois articulées et sans feuilles. Les fleurs sont solitaires ou pelotonnées à l'aisselle des feuilles , souvent aussi dispo¬ sées en cynies, en épis ou en panicules. Nous suivrons pour la division de cette famille le travail monographique le plus récent et le plus complet, celui de M. Mo- quin-Tandon. Il la partage d’abord en deux grands groupes : les Cyclolobées ou Atripli- cées à embryon annulaire, les Spirolobées ou Atriplicées à embryon spiral. D’autres modifications de l’embryon, celles de l’in¬ florescence liées à la structure de la tige, les rapports du péricarpe et du calice, les enveloppes de la graine et les diverses com¬ binaisons des fleurs , lui fournissent en¬ suite des caractères pour les subdiviser en 7 tribus. CYCLOLOBÉES. lre tribu. — ansérinkes. Tige continue et garnie de feuilles membraneuses, planes. Fleurs hermaphrodites , toutes de même forme. Péricarpe libre. Graine revêtue de deux téguments , l’extérieur ordinairement crustacé. Genres : Cryptoearpus , Kunth. — Rha- yoclia , R. Br. — Beta, Tournef. — Teloxis , Moq. — Cycloloma , Moq. [Cyclolepis , Moq. lS3i. non Don.) — Lipanclra , Moq. ( O li garnir a , Less.) — Chenopodium , Moq. ( Chenopodii. Spec. Auct. ) — Am- brina , Spach. — Roubieva , Moq. — Bli- tum , Tournef. (Morocarpits , Adans. — Monolepis , Schrad. — Agathophylon , Moq.). 2me tribu. — sriNAciÉEs. Tige continue et garnie de feuilles membraneuses, planes. Fleurs diclines ou polygames; les mâles de forme différente des femelles, où le calice est souvent réduit à deux valves et le fruit comprimé, le plus souvent libre. Graine re¬ vêtue d’un seul tégument, ou plus ordinai¬ rement de deux, l’extérieur crustacé. Genres : Exomis , Fenzl. — Alriplex , Tourn. — Obionc , Gaertn. — Spinacia , Tourn. — Acnida , L. — Axyris , L. non Oi r 0 10 Gaertn. — Euro lia , Adans. ( Krascheuin - nikovia , Guld. — Diotis , Schreb. non Desf. — Guldenstædtia , Neck. — Cera- tospermum, Pers.) — Ceratorarpns , L. 3me tribu. — camphorosmées. Tige con¬ tinue, garnie de feuilles planes ou linéaires, rarement charnues et demi cylindriques. Fleurs hermaphrodites ou polygames par avortement , toutes de même forme. Péri¬ carpe libre, mais à peine. Tégument de la graine simple. Genres : Kentropsis , Moq. — A/iisa- cantha , R. Br. — Sclerolœna , R. Br. — Echinopsilon, Moq. ( Bassin , Ail. non L. — WiLlemetia , Mœrkl. non Neck. nec Brongn.) — Koohia , Moq. — Panderia , Fiscli. — Maireana , Moq. — GhenoLca , Thunb . — Londesia , Fisch . — Enchylæna , R.. Br. — Camphorosma , L. ( Camp ho - rata , Tournef.) — Threlke.Ldia , R. Br. 4me tribu. — corispermées. Tige conti¬ nue, garnie de feuilles coriaces, planes, li¬ néaires. Fleurs hermaphrodites , toutes de même forme. Péricarpe adhérent. Graine revêtue d’un tégument simple qui se con¬ fond avec le péricarpe. Genres : A nthochlarnys , Fenzl. [Pelti- spermum , Moq.) — Corispermum , Ant. Juss. — A g riojj/iy llum , Bieb. ome tribu. — salicor niées. Tige articu¬ lée, souvent dépourvue de feuilles. Fleurs hermaphrodites , toutes de même forme , logées dans des cavités du rachis ou dans les articulations. Péricarpe libre ou adhé¬ rent. Graine revêtue d’un ou de deux tégu¬ ments. Genres : Halocnemnm , Bieb. — Ar- throc?iemi/m, Moq. — S a lie or nia, Moq. (■ Salicor niœ , Sp. Auct.). SPIROLOBÉES. 6me tribu. — suædinées. Tige continue, garnie de feuilles ordinairement vermieu- laircs et charnues. Fleurs hermaphrodites, toutes de même forme. Péricarpe libre, ra¬ rement adhérent. Graine revêtue de deux téguments, l’extérieur crustacé. Embryon roulé en spirale sur un même plan. Genres : Schanginia , C. A. Mey. — * Snœda , Forsk ( Lernhia , Hall. — Cochlio- spermum, , Lag.) — Schoberia , Moq. 7me tribu. — salsolées. Tige continue ou articulée, garnie de feuilles ordinairement demi cylindriques et charnues. Fleurs her- 316 ATR ATR maphrodiles, toutes de même forme. Péri¬ carpe mince, à peine libre. Tégument de la graine simple et membraneux. Embryon roulé en spirale sur plusieurs plans, de ma¬ nière à former un cône. — Cette tribu se subdivise elle-même en deux sections, ca¬ ractérisées par Tabsence d’écailles dans les fleurs de la première ( halimocnémides ) , par leur présence dans les fleurs de la se¬ conde (anabasées). Genres : lre section. — Salsola , Moq. ( Salsolœ , Sp. Auct.) — K ali, Tournef.- — Caroæylum , Thunb. — Trayanurn ., De- lilc. — Ualimocnemis , C. A. Mey. ( Nano - phytnm , Less.) — Haloyeton , C. A. Mey. zme sect. — Cornu lac a , Delile. — Ana- basis , L. — Brachylepis , C. A. Mey. Dans le Généra plantarum de M. En- dlicher , les divisions adoptées sont à peu près analogues, si ce n’est que les lre et 3me tribus sont réunies en une seule sous le nom de chénotodiées , qui comprend en outre les genres Lecanocarpus , Nees , et Hablitzia , Bieb., que M. Moquin considère comme devant être portés aux Amarantha- cées. La 2ule section porte le nom dA- triplicées. Les g. de la 4me sont rejetés à la suite de la famille , comme ayant avec elle seulement de l’aflînité. Enfin M. En- dlicher forme, sous le nom de basellées et d’ANRÉDERÉEs, deux s. -tribus dont M. Mo¬ quin croit devoir former une petite famille distincte qu’il nomme basellacées. V oy . ce mot. (Ad. J.) * ATRIPLIÇEVA , Moq.-Tand. {Che- nop. Monogr.} p. 70). bot. ph. — Synonyme du genre Obione , Gærtn.; de la famille des Chénopodiées. (Sp.) ATRÏPLOTTE. ors. — Voyez atri- PLETTE. (C. D’O.) ATROCE. rept. oph. — Espèce du genre Vipère. Voyez ce mot. (C. d’O.) AT IlOPE . A trop ?/s . roiss. — Genre formé par Cuvier dans la famille des Scom- béroïdcs , ordre des Acanthoptérygiens , pour une seule esp., le Brama Atropus de Schneider, ayant pour caractères : Corps comprimé ; museau court ; front déclive ; mâchoire inférieure en saillie ; dorsale à deux ou trois épines et à rayons mous fila¬ menteux. Ce poisson, long de 27 à 30 cen¬ timètres, se pêche dans les mers des Indés, et principalement à Tranquebar. (C. d’O.) * ATKOPÉES. Atropeœ. BOT. PH. - Nom donné par quelques botanistes à une tribu de la famille des Solanées, ayant pour type le genre A trop a. (C. d’O.) ATROPOS ( nom mythologique ). ins. — - Nom d’une espèce de Lépidoptères cré¬ pusculaires , de la tribu des Sphingides et du genre Achérontie , vulgairement appelé Papillon à tête de mort , parce qu’il porte sur son corselet l’empreinte assez ressem¬ blante de la face du squelette humain. Ce lépidoptère , remarquable d’ailleurs par sa grande taille, l’est encore davantage par la faculté qu’il possède seul entre tous les in¬ sectes de faire entendre une sorte de cri , d’autant pins fort que l’insecte est plus inquiété. Ce cri, que quelques-uns ont comparé à celui d’une souris , semble en effet sortir de la tête et n’avoir rien de com¬ mun avec les différents bruits ou sons mé¬ caniques que produisent beaucoup d’autres insectes , à l’aide d’organes extérieurs cpii font vibrer l’air ambiant ; aussi a-t-il attiré l’attention de tous les naturalistes qui ont été à portée de l’entendre : tous ont voulu s’en rendre raison , et chacun d’eux en a donné une explication différente. Nous al¬ lons exposer le plus succinctement pos¬ sible cette diversité d’opinions , et nous ferons ensuite connaître la nôtre, car la question est loin d’être décidée. Réau- mur, le premier qui ait cherché à la ré¬ soudre , attribue , sans élever le moindre doute , le cri de notre Sphinx au frotte¬ ment de la trompe contre les palpes, et Rossi partage cette opinion. Un M. de Johct, cité par Engramelle , dit qu’il est occa¬ sionné par l’air renfermé sous les épaulettes ou ptérygodes du corselet , et qui en est chassé avec force par le mouvement des ailes. Le docteur Lorey prétend qu’il a pour cause l’air qui s’échappe de deux trachées situées à la base de l’abdomen , que ferme , dans l’état de repos, un faisceau de poils réunis par un ligament qui prend naissance sur les parties latérales et internes de l’abdomen, tandis qu’on voit ces trachées s’ouvrir et les faisceaux de poils s’épanouir et former une espèce d’astérisque, pendant tout le temps que l’insecte fait entendre son cri. D’après M. le docteur Passerini, la tête se¬ rait le véritable siège de l’organe qui le produit, c’est-à-dire que les sons sortiraient ATR ATR d'une cavité communiquant avec le faux, i conduit de la trompe , et à l’entrée de la¬ quelle sont placés des muscles assez forts, qui s’abaissent et s’élèvent successivement, de manière que le premier mouvement fait entrer l’air dans cette cavité, et l’autre l’en fait sortir. En effet, dit-il, qu’on coupe la trompe à sa base, le cri n’en continuera pas moins, tandis qu’il cessera tout-à-coup si l’on paralyse l’action des muscles , soit en les coupant transversalement, soit en les traversant par une grosse épingle qu’on en¬ fonce verticalement dans la tête. Dans son Essai si/r la stridulation des Insectes (t. VI des Ann. de la Soc. Eut. de Fra?i- ce, p. 3 1-70), M. Goureau pense que l’organe du cri de notre Sphinx a beaucoup d’ana¬ logie avec celui du chant de la Cigale , et il en place le siège à la base de l’abdomen , c’est-à-dire à sa jonction avec le corselet 5 mais il est difficile de s’en faire une idée nette d’après la description peu précise qu’il en donne, dans un Mémoire lu à l’A¬ cadémie des Sciences de Saint-Pétersbourg, dans sa séance du 8 déc. 1837. M. Nord- mann, qui ne paraît pas avoir eu connais¬ sance du travail de M. Goureau, puisqu’il ne le cite pas parmi les auteurs qu’il a consultés , se rencontre parfaitement avec cet entomologiste sur la cause du cri que fait entendre le Sphinx Atropos ; comme lui , il en place l’organe à la base de l’abdomen , et le compare à l’appareil sonore des Cigales, et la description qu’il en donne ne diffère de celle de M. Goureau que dans les détails , et parce qu’elle est beaucoup plus développée. Cette identité de vue , de la part de deux observateurs sépa¬ rés par une distance de 600 lieues, et qui ignoraient les travaux l’un de l’autre , sem¬ blerait avoir résolu le problème qui nous occupe. Cependant on va voir qu’il n’en est rien. Dans son Traité de Physiologie com¬ parée, qui a paru en 1838 (t. II, p. 225- 227), M. le professeur Dugès, après avoir passé en revue toutes les opinions émises avant lui sur le cri du Sphinx Atropos, ex¬ cepté toutefois celle de M. Goureau, qu’il n’a connue que postérieurement, ainsi qu’on le voit dans une note au bas de la page 224 de l’ouvrage précité, exprime ainsi la sienne : « C’est , dit-il , sur le point de contact et d’union des deux moitiés de la trompe que o j *7 01 J nous avons trouvé l’organe sonore. Le ca¬ nal central est formé par la réunion des gouttières appartenant à chacune des moi¬ tiés latérales représentant les mâchoires, et ces deux moitiés peuvent glisser l’une sur l’autre sans se disjoindre , parce que leurs bords, et surtout le postérieur, sont emboî¬ tés , et que l’un offre une rainure pour re¬ cevoir l’autre : or, le fond de cette rainure et le bord qui s’y loge sont très finement crénelés en travers, et leurs frottements ré¬ ciproques sont la vraie cause de ce son, dont la théorie a été tant controversée.» Du reste, il ajoute que ce son peut être renforcé non par la membrane molle observée à la région prébasilaire , mais par la cavité dont cette membrane tapisse le fond , et que consti¬ tuent ensemble la spirale de la trompe et les deux palpes qui s’emboîtent. La tète même est d’ailleurs en grande partie rem¬ plie d’air , qui donne au crâne dépouillé de ses poils une demi-transparence remarqua¬ ble. » Ainsi, M. Dugès, contrairement à l’opinion de MM. Lorey, Goureau et Nord- mann, paraît convaincu, comme Réaumur, Rossi et Passerini, que le cri part de la tête • mais il lui donne une autre cause que ces trois derniers naturalistes. Maintenant voici M. Goureau qui, dans une seconde note insé¬ rée dans le 9e vol. des Ann . de la Soc. Eut. de France (1840), p. 121-128, recon¬ naît s’être trompé dans sa première expli¬ cation, et en donne une nouvelle, de la¬ quelle il résulte que le cri du Sphinx Atro¬ pos n’est pas produit par un organe spécial, mais qu’il est analogue à celui des Diptères et des Hyménoptères , c’est-à-dire qu’il est occasionné par les vibrations du thorax, mis en mouvement par les muscles puissants qu’il renferme et par le frottement des épau¬ lettes contre le mésothorax qui frémit sous elles. Mais nous craignons bien que, dans cette nouvelle explication, M. Goureau n’ait confondu le bourdonnement que font en¬ tendre tous les Sphinx en volant, et qui est plus ou moins fort suivant les espèces, avec le cri particulier au Sphinx Atropos. Quoi qu’il en soit , nous aussi , nous avons fait des expériences pour tâcher de découvrir le siège de l’organe sonore de ce Sphinx , et pour leur donner plus d’authenticité , nous les avons faites en présence de plusieurs membres de la Société Entomologique de 318 ATR France ; mais leur résultat, consigné dans le t. VIII des Annales de cette société, est loin d’être satisfaisant ; ainsi nous avons bien constaté l’existence de l’appareil décrit par MM. Lorey, Goureau et Nordmann, et nous avons vu , comme eux , s’épanouir en rayonnant les deux faisceaux de poils qui en font partie; mais cet épanouissement ne coïncidait pas toujours avec le cri , et il avait lieu souvent pendant que l’insecte se taisait, et vice versa ; de sorte qu’il est évident pour nous qu’il ne contribue en rien à la formation du son. D’ailleurs, ce qui le prouve à priori^ c’est que cet appareil, dont l’usage reste à découvrir, existe dans beaucoup d’autres Sphinx qui sont absolu¬ ment muets, comme l’a fait observer M. Pas- serini en combattant l’opinion deM. Lorey. D’un autre côté, en prêtant une oreille at¬ tentive , il nous a été facile de nous con¬ vaincre que le cri ne partait pas de la base de l’abdomen, mais de la partie antérieure du thorax. Nos recherches se sont en con¬ séquence dirigées sur ce point, et nous avions déjà dépouillé cette partie de l’é¬ paisse fourrure qui la revêt, lorsque notre lépidoptère, affaibli par les mutilations que nous lui avions fait subir , a cessé de vivre avant que nous ayons pu atteindre notre but. Cependant , mon fils , qui tenait le scalpel, pense que le cri pourrait bien pro¬ venir du frottement du prothorax contre le mésothorax , et alors il serait analogue à celui que font entendre la plupart des Co¬ léoptères Longicornes; mais il faudrait ad¬ mettre pour cela que ces deux parties fus¬ sent libres et pussent agir l’une sur l’autre, ce qui serait une exception pour le Sphinx Atropos, car elles sont ordinairement sou¬ dées dans les autres Lépidoptères. Or , nous n’avons pu nous assurer si cette ex¬ ception existe réellement, à cause de la sé¬ paration forcée que le prothorax et le mé- sothorax ont éprouvée dans la dissection. En attendant que de nouvelles observations viennent détruire ou confirmer cette opi¬ nion, il nous est démontré d’une manière certaine que la sortie de l’air par les trachées latérales de la base de l’abdomen , comme le dit M. Lorey, ou par le faux conduit de la trompe, comme l’exprime M. Passcrini, ne contribue en rien à l’émission du cri que fait entendre le Sphinx Atropos. Pour dé- ATR truire l’assertion de ce dernier , il suffit , comme nous l’avons fait, de pincer forte¬ ment la trompe à son origine avec des brucel¬ les , et l’insecte n’en criera pas moins malgré cette pression ; de même qu’il con¬ tinuera de crier si l’on déroule la trompe et qu’on l’isole des palpes en écartant ceux-ci, malgré l’opinion contraire de Réaumur. Quant à celle de M. Dugès , elle n’est pas. mieux fondée , puisque la pression de la trompe à sa base, en paralysant l’action des deux gouttières crénelées de cet organe, de¬ vrait empêcher l’émission du son qu’il at¬ tribue au frottement de ces deux parties l’une sur l’autre, et c’est ce qui n’est pas. Enfin, l’explication donnée par l’observa¬ teur cité par Engramelle, se réfute d’elle- même , car le mouvement des ailes est in¬ dispensable , suivant lui, pour produire le cri de l’insecte : or, c’est précisément quand on l’empêche de les ouvrir et qu’on le gêne dans ses mouvements, qu’il crie le plus fort, comme s’il voulait exprimer sa colère. Il résulte de cet exposé que la véritable cause du cri que fait entendre le Sphinx Atro¬ pos est encore à trouver. Ce cri, joint à la figure lugubre qu’il porte sur son corselet, a suffi pour répandre, en 1 7 33, l’alarme et l’ef¬ froi parmi le peuple de la Basse-Bretagne, ainsi que le rapporte Réaumur. En effet, ce lépidoptère ayant été, cette année-là, beau¬ coup plus commun que de coutume, et son apparition coïncidant avec une épidémie très meurtrière qui régnait alors dans cette pro¬ vince, il n’en fallut pas davantage aux gens faibles et crédules pour l’accuser d’être , sinon la cause, au moins le précurseur du fléau. Mais si l’innocence de notre papil¬ lon dans ce cas était facile à prouver , il n’en est pas de même d’une autre accu¬ sation qui s’élève contre lui , et d’après la¬ quelle on prétend qu’il s’introduit dans les ruches des abeilles pour se gorger de miel. Sa présence seule cause une telle épou¬ vante, ou du moins un tel désordre parmi les abeilles, qu’elles finissent par déserter la ruche , après avoir essayé vainement de faire périr cet audacieux voleur par leurs coups d’aiguillon impuissants con¬ tre son épaisse fourrure. M. Lepelletier de Saint-Fargeau nie la possibilité de ce fait , quoiqu’il soit attesté par le célè¬ bre Huber. Il fait observer d’abord que le ATR ATT 319 Sphinx Atropos n’a qu’une trompe très courte , qui , par son organisation , paraît impropre à pomper le suc des fleurs ou le miel ; ensuite que l’intervalle qui sépare les gâteaux de miel est tellement dispropor¬ tionné avec la grosseur de ce lépidoptère , que ce n’est qu’en les brisant avec deg efforts prodigieux qu’il pourrait arriver aux al¬ véoles; que ces efforts ne peuvent guère se concilier avec la fragilité de ses ailes , et qu’en admettant le contraire, il se trouve¬ rait bientôt aussi empêché dans ses mouve¬ ments, par le miel s’échappant des alvéoles, que le serait une fauvette tombée dans un vase rempli de glu. Il conclut donc de ces objections, que si le Sphinx Atropos pénètre quelquefois dans les ruches, c’est afin d’y chercher un asile , et non dans l’intention d’en piller le miel. En effet, beaucoup de ces Lépidoptères éclosent du 20 septembre à la On d’octobre ; et tous ceux qui, à cette époque, n’ont pas trouvé à s’accoupler, de même que les femelles fécondées qui ne trouveraient plus de plantes pour nourrir leur progénitu¬ re, passent l’hiver dans l’engourdissement, et n’en sortent qu’au printemps suivant : cel¬ les-ci pour pondre leurs œufs sur les plantes propres à la nourriture de leurs chenilles qui ne tarderont pas à en sortir ; les autres pour continuer de vivre jusqu’à leur accou¬ plement. Or , les individus qui sont dans l’une de ces deux circonstances, ayant be¬ soin de s’abriter pendant l’hiver, se réfu¬ gient dans les ruches qu’ils rencontrent ouvertes, comme ils le feraient dans toute autre cavité qui leur offrirait un abri con¬ tre les intempéries de l’air. Au reste , quel que soit le motif qui fasse pénétrer le Sphinx Atropos dans les ruches , toujours est-il que sa présence suffit pour obliger les Abeilles à les déserter; et, que, dans les pays où il est très commun , et où l’on se livre en grand à l’éducation de ces précieux Hy¬ ménoptères , on le considère avec raison comme un de leurs ennemis , et l’on tue sans pitié tous ceux qu’on surprend volant ou rôdant autour des ruches. V Acherontia Atropos et sa chenille sont figurés et décrits dans une foule d’ouvrages. Le plus récent est l’ Histoire naturelle des Lépidoptères de France , commencée par Godart et continuée par l’auteur de cet ar¬ ticle. (D.) * ATROPOS (nom mythoL). ins. — Le docteur Lcach a établi, sous cette dénomi¬ nation, un genre de la famille des Termiens, de l’ordre des Névroptères, aux dépens du genre Psocvs de Latreille. Ce genre Atro- pos est caractérisé par un corps aptère; une tête oblongue ; des tarses de trois articles ; les cuisses postérieures renflées , et par l’abdomen ovalaire et déprimé. — La seule espèce que nous connaissions encore est VA. pulsatorium {Termes pulsatorium Lin.), très petit insecte, fort commun dans les collections , les bibliothèques , etc. (Bl.) ATROPOS. rept. — Ce nom, déjà em¬ ployé par Linné pour désigner une Vipère d’Afrique qu’il avait rangée parmi ses Cou¬ leuvres , a été ensuite donné à tort , par Wagler , à un g. d’Ophidiens créé pour une toute autre espèce que le Coluber Atro¬ pos de l’auteur du Syslema natnrœ , c’est- à-dire pour un Trigonocéphale des Indes- Orientales , que Reinwardt a fait connaître sous le nom de T puniceus . (G. B). * ATRYPA (à priv.; rpu-âw, je per¬ fore). moil. — M. Dalman , dans son Mé¬ moire sur les Térébratules , donne ce nom à un genre démembré inutilement, selon nous, des Térébratules. Voy. ce mot. (Desh.) ATTA. ins. — Voyez atte. ATTACHES MUSCULAIRES. Li- gamenta muscularia. moll. — On donne ce nom aux impressions que laissent sur les coquilles des Mollusques les muscles qui servent à attacher l’animal au corps pro¬ tecteur qui le recouvre. On étudie particu¬ lièrement ces impressions musculaires dans les coquilles bivalves ; et nous verrons aux articles conchifères et mollusques, quel parti on en peut tirer pour la classification (Desh.) * ATTACHEES, ins.— Tribu de Lépi¬ doptères nocturnes créée par nous aux dé¬ pens de celle des Bombycites de Latreille, et qui a pour type le grand genre Attacus de Linné. Ses caractères sont : Ailes larges, étendues dans le repos. Antennes des mâles fortement pectinécs. Trompe nulle ou ru¬ dimentaire. Corps court et laineux. Cetle tribu renferme les plus grands Lépidoptères connus. Leurs chenilles sont très grosses et très belles; chaque segment de leur corps 320 ATT ATT est arrondi et garni de tubercules de cou¬ leurs vives , surmontés soit de poils raides et divergents, soit d’épines verticillées. Leur métamorphose s’opère dans des coques d’un tissu très solide et comme feutré. Voy. at- TACUS. (D.) * ATTACUS (sorte d’insecte suivant la Bible), ins. — Linné désigne sous ce nom la première division de son grand genre Pha- lœnn , qoi embrasse tous les Lépidoptères nocturnes : elle comprend ceux qui ont les quatre ailes étendues dans le repos, avec les antennes tantôt pectinées, tantôt séta- cées, et dont les uns ont une trompe et les autres n’en ont pas. Cette division a été indiquée par Latreille, dans ses familles naturelles publiées en 1825, comme de¬ vant former un genre ayant pour type V Attacvs Pavonia major de Linné (le Bomb. grand Paon ) ; mais il n’èn parle plus dans ses ouvrages subséquents, où cette espèce et ses analogues sont placées dans le genre Bombyx ; tandis que les entomologistes allemands ont formé de ces mêmes espèces leur genre Saturnin, adopté par M. Boisduval , dans son Ind. Melhod. Quant à nous, tout en adoptant également ce même genre dans notre sup¬ plément à l'histoire des Lépidoptères de France, nous avons cru devoir lui restituer le nom d 1 Attacvs de Linné, qu’il avait été dans la première intention de Latreille de lui imposer ; et nous le caractérisons ainsi : Antennes pectinées dans les deux sexes, mais à dents beaucoup plus longues dans les mâles que dans les femelles. Palpes courts et très velus. Trompe nulle ou rudi¬ mentaire. Corselet laineux. Ailes très larges et dont le centre est orné ou d’une tache ocellée ou d’une tache diaphane, traversé par une petite nervure. — Ce genre renferme un assez grand nombre d’espèces tant exo¬ tiques qu’indigènes. Nous citerons comme type des premières, YAlfacus atlas Linn., l’un des plus grands Lépidoptères qu'on connaisse , et qui se trouve en Chine ; et comme type des secondes, le Pavonia major Linn., Saturnin pyri Ochs., le Grand Paon Geoffroy, qui est très com¬ mun dans les environs de Paris. Le premier est figuré dans Cramer, t. I, p. 13, pl. 9, «ig. A., et le second dans beaucoup d’ou¬ vrages, et entre autres dans les Pap. de France , par Godart, t. IY, p. 60, pl. 4. Ce dernier provient d'une très belle che¬ nille qui vit principalement sur l’orme ; elle est très grosse, d’un beau vert, avec des tubercules d’un bleu de turquoise , sur¬ montés chacun de 7 poils raides et diver¬ gents , et dont celui du milieu, plus long que les autres, se termine par un petit bouton. (D.) ATTAGAS. ois. — Oiseau dont les an¬ ciens ont beaucoup parlé et sur l’identité duquel on était fort incertain , jusqu’à ce que Picot Lapeyrouse ait prouvé, par suite de savantes recherches, que l’Altagas des anciens et des modernes est le même oi¬ seau que le Lagopède. Voy. ce mot. (Lafr.) ATTAGENUS (nom d’un poisson de mer), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Clavicornes , établi par Latreille aux dépens du genre Dcrmcstes de Linné, dont il diffère par les antennes dont la massue est allongée, avec le der¬ nier article, fort long dans les mâles; par les palpes maxillaires plus allongées et plus grêles, et par l'absence d'une dent cornée au côté interne des mâchoires. — M. Dejean, dans son dernier Catalogue , rapporte à ce genre 26 espèces, dont 10 exotiques et 16 d’Europe. Nous citerons parmi ces dernières les Derme si es pellio et undatus de Fa- bricius, qui se trouvent toutes deux aux en¬ virons de Paris. (D. et C.) * ATT AGÉNITES . ins. — Groupe de la tribu des Dermestins , famille des Clavi¬ cornes, ordre des Coléoptères pentamères, établi par M. Delaporte ( Hist . nat. des Colèopt. faisant suite au Buffon-Duménil , t. II, p. 35), et qui se .compose des genres Attagenus , Trogoderma, Anthrenus et Globicornis. Ces 4 genres ont pour carac¬ tères communs : Antennes, ou au moins leur massue, se logeant dans des cavités thoraciques. (d.) ' ATT AGIS. Attagis. ois. — Genre de l’ordre des Échassiers de notre famille des Chionidèes et de notre sous- famille des Tinochorinèes. Ce genre, formé par MM. Is. G. S. -H. et Lesson et publié dans la Centurie zoologique de ce dernier, en oc¬ tobre 1830, a pour caractère , selon ces au¬ teurs : «Bec court, robuste, comprimé sur les côtés, voûté et convexe en dessus, légè- ATT ATT 321 rement recourbé à la pointe, qui est arron¬ die ; mandibule inférieure convexe en des¬ sous, droite, relevée sur ses bords et comme eanalieulée , à pointe arrondie et mousse ; bords du bec lisses, légèrement recourbés ; fosses nasales amples, demi circulaires, en partie recouvertes par une lame membra¬ neuse, arrondie et convexe à son bord et en partie couverte elle-même par les plumes du front ; narines percées de part en part sous la lame convexe ; tête et joues emplumées ; ailes courtes, pointues, à première et deuxiè¬ me rémiges plus longues ; queue courte, lar¬ ge, arrondie, à quatorze rectrices ; jambes emplumées 5 tarses courts, robustes, réticu¬ lés, à plante granuleuse 5 les doigts médio¬ cres , le moyen le plus long , scutellés en dessus : pouce petit surmonté ; les ongles allongés, recourbés, le moyen dilaté à son côté interne. » Les deux auteurs précités, frappés des rapports extérieurs que présentait l’Attagis de Gay, Attagis Gayi{ Is. G. etLess. Cent- zoo L- , pl. 4 ), d’une part, avec les Gangas de l’ordre des Gallinacés, et, de l’autre, avec les genres Chionis et Tinochore , genres américains comme lui , le réunirent à ces deux derniers et en formèrent une famille sous le nom de PontogalLes ou Tètra- ochores que M. Lesson publia également dans son Traité dé Ornitholog ie , comme dernière famille des Gallinacés. Depuis cette époque , l’acquisition faite par le Muséum du squelette d’un Chionis , que le savant M. de Blainville a étudié et analysé avec le plus grand détail, et qu’il a reconnu être presque analogue à celui de l’Huîtrier , et des observations ultérieures sur les mœurs des deux autres genres dues à M. Alcide d’Orbigny, ont prouvé claire¬ ment que ce groupe appartient à l’ordre des Échassiers et non à celui des Gallinacés. Cette seule raison , suffisamment déter¬ minante, nous a décidé à changer le nom de PontogalLes ou Tétraochores qui, dès- lors, n’offrait plus qu’une fausse indication, en celui de Chionidées , formé primitive¬ ment par M. Lesson dans son manuel pour le seul genre Chionis. L’ Attagis de Gay (Is. G. et Less. Cent- zool-, pl. 47) de la taille et de la forme d’une Perdrix grise , offre néanmoins , dans la forme de son bec et dans la coupe de ses ailes , des rapports évidents avec les Gan¬ gas; mais il est facile de lui reconnaître, avec les Chion is et les T i nochorcs , une vé¬ ritable affinité que vient encore confirmer la similitude des mœurs. Le fond du plumage est roussâlre, varié sur toute la partie supé¬ rieure de blanchâtre , couvert de très fines linéoles anguleuses et de bandes squami- formes d’un noir brun, lesquelles se remar¬ quent encore sur le devant du cou. La poitrine et les flancs , ainsi que tout le reste du des¬ sous, sont d’un blond fauve agréable. La fe¬ melle ne diffère du mâle que par une taille plus petite (30 centimètres, au lieu de 34). Les premiers individus de cette espèce inté¬ ressante que le Muséum ait possédés, lui furent envoyés du Chili , en juillet 1830 , par M. Gay, voyageur et naturaliste zélé , mais sans détails sur les mœurs et les es¬ pèces. Une seconde espèce, faisant partie de la collection de feu M. Pesquet, à Caen, et provenant aussi du Chili , a depuis été dé¬ crite et figurée par AI. Lesson , dans ses IlLusir. de zool ., pl. H, sous le nom At¬ tagis de LalreiLle. Voy- chionidées et tinochorinées. (Laer.) Aï TALEE. Attalea. bot. ph. — Un beau Palmier, trouvé par MAI. dellumboldt et Bonpland dans l’Amérique méridionale , est devenu le type de ce genre , établi par Kunth [In Hiimh. nov. gen ., I, p. 319, t. 96 et 96). Ce genre, adopté par Martius dans son excellente et magnifique mono¬ graphie des Palmiers, offre les caractères suivants: Fleurs monoïques, réunies sur le même spadice , les mâles à la partie supérieure des rameaux, et les femelles moins nombreuses vers la base. Spathe simple. Dans les fleurs mâles, le périan- tbe se compose de six sépales, presque li¬ bres ou seulement un peu soudés par leur base. Les étamines, dont le nombre varie de dix à vingt-quatre , ont leurs filets iné¬ gaux et lancéolés ; leurs anthères dressées et linéaires. Dans les fleurs femelles, Fo- vairc est à trois loges; plus rarement à quatre ou cinq. Le fruit est une drupe ovoïde ou allongée, dont le noyau, très dur, est environné d’un mésocarpe sec et fibreux. Ce noyau est à 2, 3 et 5 loges monospermes. Ce genre se compose de 5 à 6 espèces. Toutes croissent dans l’Amérique méridio¬ nale , tantôt dans les forêts de la plaine , 21 T. II tantôt sur les montagnes. Leur stipe ac¬ quiert quelquefois de très grandes dimen¬ sions ; d’autres fois il est court ou même presque nul. Les frondes sont pinnées et très grandes. Leur spathe est généralement assez petite. On mange leurs graines dans les pays où ils croissent. (A. R.) ATTA VILLE. rorss. — Espèce de Raie. Voyez ce mot. A T TE. Ait a ( 6c r t to , je saute ). ins. — Genre de la famille des Formiciens, groupe des Myrmicites , de l’ordre des Hyménoptères, établi par Fabricius (Syst. Piez. ) et adopté généralement par tous les entomologistes. Ce genre, très voisin des Myrmicites , s’en distingue surtout par des palpes très courts; des antennes entièrement découvertes; un thorax dé¬ pourvu d’épines ; et des ailes présentant trois cellules cubitales, dont la troisième incomplète. On connaît peu d’espèces de ce genre : les unes sont européennes, les au¬ tres sont américaines. Dans certains neutres la tête acquiert un volume considérable. Les especes les plus répandues dans notre pays sont les A. capitata Lat. et A. struc- wr Lat. Cette dénomination devra être changée ; car elle a été appliquée avant Fabricius à un genre d’Aranéides par M. Walckenaër. (Bu.) ATTE. A tins («ttw, je saute), arach. — Genre de l’ordre des Aranéides, établi par M. Walckenaër (Tableau clés Aranéides), et généralement adopté par tous les ento¬ mologistes. Ce genre est principalement caractérisé par des yeux au nombre de huit, inégaux entre eux, disposés sur trois lignes, en avant et sur les côtés du céphalothorax ; quatre sur la ligne antérieure, dont les deux intermédiaires plus gros que les au¬ tres , et deux sur chacune des deux lignes postérieures. La lèvre est ovalaire, allongée, et les mâchoires sont droites, arrondies et dilatées à leur extrémité. Les Attes sont fort nombreux en espèces, généralement de petite taille, ayant souvent des couleurs vives ou variées; ils sont ré¬ pandus dans les diverses parties du monde. Ces petites Aranéides épient leur proie , la saisissent à Sa course ou en sautant; elles se renferment dans un sac de soie fine , entre des feuilles réunies ou dans des fentes de murailles, etc. M. Walckenaër établit quatre divisions principales dans le genre Allas. Ce sont : les sauteuses, ayant des pattes grosses et courtes dans les femelles. Une première race, les courtes , est subdi¬ visée en européennes , af ricaines , Co¬ lomb e nne s , américaines , aus Ira la- sicnncs et asiatiques ■ une seconde, les allongées, se subdivise en européennes et américaines • une troisième race est celle des aplaties. Aient ensuite la subdi¬ vision des voltigeuses , ayant des pattes allongées, propres à la course et au saut, et des palpes longs et filiformes; celle- ci est subdivisée en européennes , améri¬ caines et austral a siennes . Enfin , les longimanes, ayant des palpes très longs, et les caudées, ayant des filets sétifères très grands. Voy., pour les nombreuses espèces qui composent ce genre, l’ouvrage de M. Walckenaër, Histoire naturelle des Insectes aptères ( Suites à Buffon , t. I , p. 402 et suivantes). (Bu.) * ATTE. Attus (aTiw, je saute), ins. — M. de Hahn (W an zen art. insekt.) avait appliqué cette dénomination à un genre de la famille des Mirions , Br. ou Capsini , Burm., de l’ordre des Hémiptères; mais, comme elle était déjà employée dans la classe des Arachnides et dans l’ordre des Hyménoptères , nous l’avons changée en celle de Slrongylocoris (IJist. des anim art.). Voy. ce mot. (Bu.) 1 ATTE. bot. th. — Fruit de V Anona squammosa dans quelques-unes de nos colonies. Voy. anone. (C. d’O.) AT TÉLABE . Atfelabus (6ct TÉXaëoç, insecte qui ronge les fruits), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères tétramères , fa¬ mille des Curculionites , que Schœnherr place dans sa division ou tribu des Attéla- bides. Voy. ce mot. Sous le nom d 'Attelabus, emprunté à Aristote , Linné avait réuni dans le même genre plusieurs Coléoptères très différents de mœurs et d’organisation. Geoffroy, en s’emparant de ce nom , l’appliqua aux His- ters ou Escarbots du naturaliste suédois, et forma , avec l’Attélabe du Coudrier , celui-ci et quelques espèces voisines , un genre fort naturel qu’il nomme Becmareen français et Rhinomacer en latin. Fabricius ne crut pouvoir mieux faire que de l’adop¬ ter, en lui restituant toutefois, avec raison, ATT ATT le nom d'Altelabus de Linné, comme pins ancien. Depuis , les travaux successifs de Herbert, de Clair ville, d’Olivier, et, en der¬ nier lieu, de Schœnherr, ont apporté de telles modifications au genre dont il s’agit, qu’il se restreint aujourd’hui aux espèces qui offrent , d’après Latrcille , les carac¬ tères suivants : Point de labre apparent. Palpes très petits, coniques. Antennes droi¬ tes , de onze articles , dont les trois der¬ niers forment une massue perfoliée. Trompe courte, large, dilatée au bout ; point de cou apparent ; mandibules fendues à leur ex¬ trémité. Jambes terminées par deux forts crochets. — Les Attélabes ont le corps plus ou moins ovale , très corné ; le prothorax est sans rebords , plus large que la tête et moins que les élytres ; celles-ci sont con¬ vexes et recouvrent les ailes membraneuses; les pattes ont une longueur moyenne ; l’ab- domen est court et a plus de largeur que de longueur. M. Schœnherr (, Syn . 1ns. Curent., t. V, p. 199-31 S) rapporte à ce genre 4 1 espèces qu’il partage en deux groupes, dont le second répond au genre lins relus de Germar, qu’il n’adopte pas. Parmi ces espèces , qui sont presque toutes exotiques , nous n’en citerons que deux : l’Attélabe curculionoïde , Attelabus cur- c u lion aides Fabr., qui forme le type du genre ; c’est le Becmare Laque de Geoffroy, très commun aux environs de Paris ; et l’Attélabe longimane , Attela bus longi- manus Fabr., remarquable par la longueur de ses pattes antérieures ; il est de Cayenne. Ces deux espèces sont décrites et figurées dans V Entomologie d’Olivier, t. Y, 8! , p. 5, n° 1, tab. I, fig. 1 , a, b , et p. 7, n° 4; tab. I, fig. 4, a , h. (D. et G.) * ATTÉLABIDES. Attelabides. ins. — Division établie par Schœnherr dans la famille des Curculionides , et qif il caracté¬ rise ainsi : Rostre ou bec subcylindrique, défléchi , souvent filiforme ou plus souvent dilaté à l’extrémité. Tête allongée derrière les yeux. Antennes ou massue de il à 12 articles ; élytres presque carrées ; extré¬ mité de l’abdomen à découvert. Cette divi¬ sion comprend les genres Apode rus , Atte¬ labus, Rhynchites et Pterocolus. Voy. ces mots. Les larves des Attélabidcs sont apodes, molles, blanchâtres, ramassées, composées o de douze anneaux peu distincts ; leur tête est dure , écailleuse et armée de deux man¬ dibules assez solides. Leur ventre est garni de petits tubercules lubrifiés par une hu¬ meur visqueuse qui paraît favoriser leur progression à défaut de pattes ; elles vivent toutes de substances végétales. Les unes se tiennent dans l’intérieur des tiges ou des fruits qui leur servent à la fois d’abri et de nourriture ; les autres vivent de feuilles ou de fleurs qu’elles enroulent autour d’elles, à l’instar de certaines chenilles , et dont elles rongent seulement le parenchyme. Elles changent plusieurs fois de peau avant de parvenir à toute leur taille. Arrivées à cette époque , elles se renferment dans une coque composée tantôt de pure soie , tantôt d’une matière résineuse assez solide, et s’y transforment en nymphes pour deve¬ nir bientôt insectes parfaits. Sous celle forme , les Attélabidcs se nourrissent de la liqueur mielleuse des fleurs, et causent peu de dégâts ; mais il n’en est pas de même de leurs larves, qui sont très vo¬ races, et qui, lorsqu’elles sont nombreuses, font beaucoup de tort aux végétaux , soit en les privant de leurs feuilles , soit en atta¬ quant les jeunes pousses, soit enfin en rongeant les fleurs et les fruits, ou l’inté¬ rieur des tiges dans lesquelles elles vivent. Il est d’autant plus difficile de prévenir leurs ravages , qu’elles ne travaillent pas à découvert, et qu’on n’est averti de leur présence que lorsque le mal est sans re¬ mède. Le tome Y III , 2me part, des Mémoires de la Société de physique et d> histoire naturelle de Genève, renferme un mé¬ moire très intéressant de M. Pierre Huber sur l’industrie variée qu’emploient certaines espèces d’ Attélabidcs pour contourner en cornet l’extrémité ou le rebord des feuilles sur lesquelles elles vivent , à l’effet d’y déposer leurs œufs. Il en désigne cinq , dont une seule [Attela bus curcvlionoi- des ) appartient au genre AÜélabe ; les au¬ tres sont des Apodères et des Rhynchites. (D. et G.) * ATTÉLABITES. uns.— M. Delaporte ( lîist . nul. des 1ns. faisant suite au Bu/ fon-Duméml , t. Il, p. 288) désigne ainsi un groupe de Sa famille dîs Cureulionitcs , auquel il donne pour caractères : Rostre 324 ATT long, presque cylindrique, allongé, plus ou moins arqué. Corps ovalaire. Il se com-* pose des genres Apoderus , Attelai us , Rhync hiles, Pteroeolus , Diodyrhyncus , Rhinomacer, Auletes , Rhinotia, Relus , Ithycerus , Eury?ichus , Apion , Rham- phus et Tachyyonus. Voy. attélabjdes. (D.) ATTELABES. ISS. - F07/. ATTÉLABE. * ATTÉNUÉ. Altehutus. bot. — Cette épithète s’emploie pour désigner les parties du végétal qui vont en diminuant du som¬ met à la base ou de la base au sommet. (C. »’0.) ATTÉRISSEMENT. géol. — Les ma¬ tières que les eaux continentales charrient et qu’elles déposent sur leurs rives et à leur embouchure finissent , dans un grand nom¬ bre de localités, par faire reculer graduelle¬ ment la limite de celles-ci et par étendre les terres émergées, aux dépens de celle des bassins qni contiennent les eaux ; c’est à ces nouvelles terres qu’on donne le nom d’JC tèrissemeni. Les vagues de la mer , en re¬ jetant , sur certains points de ses rivages , des vases, des sables et des galets, donnent également lieu à la formation de vastes ter¬ rains de cette nature : il y a donc des At- térissements marins et des Attérissements fluviatiles ; mais , dans la plupart des cas , les fleuves et la mer concourent à la pro¬ duction des grands Attérissements. En effet, ce sont principalement les eaux courantes qui , dans leur trajet sur les terres émer¬ gées , les ravinent et se chargent d’une très grande quantité de matières ; elles déposent bien une partie de ces matières sur leur lit et à leur embouchure, mais elles en portent une très grande quantité à la mer qui , par un mouvement en sens opposé , arrête la marche des sédiments qu’elle refoule sur ses rivages. La matière qui compose les Attérisse¬ ments n’est pas toujours de Iamêihe nature dans un même lieu ; elle varie successive¬ ment et alternativement en raison de plu¬ sieurs circonstances, telles que la nature du sol traversé par les divers affluents d’un même fleuve , la quantité et la rapidité des eaux 5 ainsi, par exemple, la Seine dépose au-dessous de Paris des sédiments argileux, jaunâtres , lorsque , grossie dans la pre- J mièrc partie de son cours , elle a lavé le j ATT sol de la Bourgogne ; tandis que les sédi¬ ments qu’elle charrie et dépose lors des dé¬ bordements de la Marne , sont blanchâtres et calcaires comme le sol crayeux de la Champagne. C’est, une des causes des alter¬ nances qu’on observe non-seulement dans les Attérissements , mais dans toutes les formations neptuniennes. La vitesse variable avec laquelle mar¬ chent les eaux occasionne de la même manière , sur une ligne verticale , le dépôt de particules grossières et pesantes , et de matières ténues et légères ; aussi voit-on souvent , dans les coupes que présentent d’anciens Attérissements ou dans les puits qu’on creuse pour les traverser , des lits d’argile recouverts par du sable ; ce dernier par des graviers et des galets que recou¬ vrent encore des argiles , et ainsi un grand nombre de fois. C’est principalement à l’embouchure des cours d’eau , soit des affluents dans les fleuves principaux , soit de ceux-ci dans la mer , que se déposent les grands Attérisse¬ ments. Les courants , ralentis dans leur marche par l’action d’autres courants ou par les mouvements périodiques ou irré¬ guliers des vagues de la mer , laissent dé¬ poser les sédiments qu’ils transportent 5 des hauts fonds , des bancs , des barrages , sont le produit de ces dépôts ; ils s’élèvent successivement , forment des lies à des dis¬ tances plus ou moins grandes des côtes ; mais , graduellement entre celles-ci et les premiers Attérissements, l’espace se trouve comblé. A des lagunes peu profondes suc¬ cèdent des étangs , des marécages , puis enfin de vastes plages que les hommes ne tardent pas à rendre habitables et dont ils s’emparent, à cause de leur grande fertilité. Le delta du Nil , celui du Gange , ceux des grands fleuves de l’Amérique , une partie des côtes de la Provence , toute la Hollande et les bords méridionaux de la mer Baltique, ne sont que des Attérissements, dont l’éten¬ due et la forme ont considérablement varié depuis les temps historiques. On reviendra , à l’article eau et forma¬ tion, sur l’histoire des Attérissements. Voy. ces mots. (C. P.) ATTICUS. rois. — Synonyme d’Æx- turycon. Voyez ce mot. * ATT1DES [Atlas, genre d’Aranéi- ATT ATT des), aracu. — MM. Sundevall et Koch nomment ainsi la famille de Tordre des Aranéides, qui comprend le genre Atte ou Saltique et ses subdivisions, ainsi que les Palmanes et les Creses. (P. G.) ATTIELl . iîot. ru. — Nom vulgaire de T Anona sqtiamosa L. , ou Corosollier écailleux. (Sp.) * ATTILA. Attila, ois. — Genre formé parM. Lesson, dans son Traité d’ Ornitho¬ logie, sur une seule espèce américaine du Musée de Paris. Les caractères qu’il assigne à ce genre, qu’il place dans sa famille des Coracines, sont : « Bec triangulaire, allongé, dilaté à la base; à fosses nasales profondes, avec l’arête saillante, arrondie, terminée en crochet aigu ; mandibule supérieure com¬ primée vers l’extrémité, dentée; bouche ci¬ liée; ailes allongées, à troisième rémige la plus longue ; queue ample, élargie, presque rectiligne ; tarses allongés , sculellés. » La seule espèce du genre est T Attila bré¬ silien , Attila b ras i liens is Less., ou Ty¬ ran olive, du Musée de Paris, à bec et tar¬ ses rougeâtres ; à plumage vert olivâtre en dessus, vert jaunâtre en dessous, avec le bas-ventre jaune clair et la queue roux ca¬ ndie. Nous ne savons pas quel est cet oiseau et ne pouvons par conséquent émettre aucune opinion sur ce genre. (Lafr.) ATTRACTION. — On nomme ainsi la cause ou la force qui sollicite les parties de la matière à se porter les unes vers les autres. Newton, qui a -établi les principales lois de cette force , en a fait connaître l’im¬ mense influence dans les grands phénomè¬ nes de la nature. L’attraction, combinée avec une impulsion primitive, fait décrire à la terre et aux au¬ tres planètes des orbites elliptiques, dont le soleil est un des foyers , et qui , en s’allon¬ geant indéfiniment, deviennent les orbites paraboliques des comètes. C’est elle qui fixe de même les divers systèmes de satellites autour de leur planète, et qui règle leur cours. C’est elle qui produit la pesanteur à la surface de la terre et des autres corps célestes, le poids n’étant que l’effort total des forces attractives. C’est elle qui, com¬ binée avec la force centrifuge du mouve¬ ment d - rotation, et agissant sur des mas¬ ses encore fluides, a élevé l’équateur des planètes et aplati leurs pôles ; c’est elle enfin qui produit la nutation de Taxe terrestre , la précession des équinoxes, ainsi que le flux et le reflux des mers. Tous ces phénomènes sont autant de conséquences nécessaires et calculables du principe de l’attraction uni vcrselle. Outre le genre d’attraction que nous ve¬ nons de considérer, il existe encore d’autres forces dont la tendance est semblable, mais qui se développent seulement lorsque les molécules de la matière sont rapprochées les unes des autres, à de très petites distan¬ ces pour notre appréciation. Néanmoins leur action n’est réellement pas limitée : au con¬ traire , elle s’étend aussi indéfiniment dans l’espace; mais son intensité décroît avec l’éloignement d’une manière tellement ra¬ pide, qu’elle ne peut, pour ainsi dire , pro¬ duire d’effets sensibles que tout près du contact apparent. Ce sont ces forces qui pro¬ duisent tous les phénomènes chimiques , et l’ascension ou la dépression des liquides par , rapport à leur niveau naturel, dans des tu¬ bes très étroits , etc. On observe encore dans la nature des for¬ ces attractives d’un autre genre, qui s’exer- i cent seulement entre certains corps , ou entre des corps modifiés d’une certaine ma¬ nière. Telles sont les attractions magné- j tiques et électriques ; les premières ayant lieu seulement entre les métaux susceptibles d’aimantation , et les dernières seulement entre les corps amenés à l’état électrique par la communication , le frottement, etc.; il se produit dans ces différents cas des forces répulsives. Nous citerons enfin les attractions qui appartiennent à l’endosmose ■ et à la caléfaction , l’attraction qu’exercent les hautes montagnes, etc. L’attraction a de bonne heure occupé l’esprit des hommes qui cherchent la raison des choses. Différents écrits des anciens prouvent que ceux-ci avaient des idées plus ou moins nettes sur l’attraction de la ma- ; lière, et même sur la gravitation céleste. Parmi les modernes , c’est Nicolas Copernic qui, le premier, a employé le mot Pe¬ santeur pour expliquer la cause de la ten¬ dance des corps à prendre la forme sphéri¬ que. Le docteur Gilbert parle aussi d’une attraction générale, mais il ne la distingue pas assez clairement de TatlraüUn magné- 326 ATT I ique. Cette distinction est mieux établie pas- François Bâcon. Il représente l’attraction comme une force générale de la nature, et qui s’applique au mouvement des corps célestes. Néanmoins, personne avant Des¬ cartes et Newton ne s’était fait une idée aussi juste de l’attraction que Hooke. Des¬ cartes regarda l’éther comme la cause de la plupart des phénomènes, par conséquent de l’attraction; et il a trouvé sur ce point beaucoup de partisans. Newton eut, dans le principe , une opinion semblable : c’est de la pression, de la gravitation de l’éther, mais non des tourbillons , qu’il fit d’abord dériver la pesanteur. Il parle d’un éther très subtil, répandu dans toute la nature, et qui, par suite, existe dans tous les corps , dans | les pores desquels il doit encore être plus j subtil. En partant de ces idées premières, ! il expliqua la réfraction de la lumière , la j cohésion , l’adhésion et les combinaisons chimiques. De même que cet éther, par sa pression constante, déterminait la cohésion j des particules des corps, de même, agis¬ sant sur tous les corps et sur toute la sur¬ face de la terre, simultanément, il forçait ces corps à tendre constamment vers le cen¬ tre du globe. Comme on ne connaît l’attraction que par ses effets et non par sa nature intime , on s’est demandé si tous les phénomènes dont nous avons parlé appartenaient à une cause unique, bien que modifiée dans quel¬ ques circonstances; ou s’il faut les attri¬ buer à plusieurs causes, dont l’action con¬ comitante produit les phénomènes que nous | percevons. Newton assure qu’il considère Ses forces centripètes comme des attractions, quoiqu’elles ne soient peut-être, physique¬ ment parlant, que de véritables impulsions. A la fin de son traité d’optique, il s’expli¬ que encore sur ce sujet. Je n’examine point, dit-il, quelle peut être la cause de ces at¬ tractions ; ce que j’appelle ici attraction peut-être produit par impulsion , ou par d’autres moyens qui me sont inconnus ; je n’emploie ce mot attraction , que pour qua¬ lifier en général une force quelconque , en vertu de laquelle Scs corps tendent récipro¬ quement les uns vers les autres , quelle qu’en soit la cause. S’Gravc Sande, disciple j de Newton , s’est tenu dans une pareille ré- serve ; mais , pendant quelques années , ce ATT sujet a été vivement discuté. On voulait à toute force découvrir si l’attraction était une qualité essentielle de la matière ou bien une qualité purement adventice. Cette question agita les esprits pendant un assez grand nombre d’années; Kant lui- même crut devoir s’en occuper. Or, il con¬ sidéra l’attraction comme une force infinie, absolue, mais qui ne peut devenir mani¬ feste ou objective que par l’existence de la matière ; il la regarda toutefois comme une force spécialement adventive à toute ma¬ tière connue. Depuis quelque temps, des savants ont prétendu qu’il était oiseux de chercher à expliquer l’attraction. Il est vrai que la na¬ ture intime de l’attraction nous sera tou¬ jours cachée ; qu’en essayant de l’expliquer on ne fera que reculer la difficulté; mais, dans les sciences humaines , expliquer un phénomène général, c’est le rattacher à une cause plus générale encore, à une cause qui rende raison et du phénomène à expli¬ quer et d’autres phénomènes généraux , paraissant de prime abord n’avoir au¬ cune relation directe avec le premier ; aussi plusieurs autres savants illustres de nos jours, parmi lesquels nous citerons M. Àrago, pensent-ils que la question mérite d’être approfondie sous ce point de vue. Naguère MM. Ampère , Cauchy, Savary, Becquerel, de La Rive, etc., ont écrit, sur la constitution des corps et sur la nature des agents, des travaux qui sont destinés à jeter un grand jour sur l’attraction et les phénomènes dépendants de cette cause ; nous en parlerons aux mots corps, Iyiatière, causes, calorique, etc. Tout récemment M. de Tessan a rattaché à la cause de la lumière l’attraction moléculaire à grande distance , et l’attraction moléculaire à petite distance. Ce savant est parti des travaux dè Descar¬ tes , de Huyghens, d’Euler, d’Young, de Fresnel, sur la théorie de la lumière, et du résultat suivant, obtenu par M. Lamé et confirmé en partie par M. Cauchy : l’exis¬ tence de corps transparents entraîne néces¬ sairement la conclusion que, dans l’éther en équilibre, la pression est constamment pro¬ portionnelle à la densité de ce fluide ; que les molécules des corps transparents re¬ poussent le fluide éthéré ; qu’en fin celle force de répulsion suit la loi de la raison in ATT ATT 327 verse du carré de la distance. Il prétend avoir démontré que les molécules des corps 11e s’attirent pas réellement les unes les autres, mais qu’elles sont poussées les unes vers les autres par l’étlicr qui les environne. Il croit avoir démontré aussi que cette poussée ou attraction apparente est proportionnelle à la masse des corps, et qu’elle varie suivant la raison inverse du carré de leur distance , quand cette distance est grande ; ce qui est le caractère de la gravitation. Il dit avoir démontré, enfin, que l’attraction apparente de deux molécules est nulle , si la distance, venant à croître, cesse d’être nulle; qu’elle acquiert une très grande intensité pour une distance encore excessivement petite des deux molécules ; et qu’elle décroît ensuite avec une extrême rapidité, quand la distance continue à augmenter. Tels sont les carac¬ tères de la force de cohésion qui , combinée avec la force de répulsion , rend compte de tous les phénomènes que présentent les di¬ vers états des corps. Les conclusions du travail de M. de Tes- san sont donc les suivantes : les molécules des corps ne s’attirent réellement pas les unes les autres , mais elles sont poussées les unes vers les autres par l’éther envi¬ ronnant; la cause de l’attraction apparente qu’on observe est la même que celle de la lumière, de la chaleur : c’est là, enfin, une conséquence forcée de la théorie des ondu¬ lations. Il est remarquable que la cause de l’at¬ traction se trouve être , pour M. de Tes- san , à très peu de chose près celle que Newton lui avait assignée. Or, s’il est vrai que la cause réelle, la cause physique de la chaleur réside dans l’éther, comme celle de la lumière et de l’attraction , on peut rai¬ sonnablement espérer qu’on aura bientôt rattaché à la même cause les phénomènes de l’électricité, dont les rapports avec ceux de la lumière , de l’attraction et de la cha¬ leur , sont si nombreux et si intimes ; en sorte que l’éther , dont on parlait à peine , il y a quelques années, dont le nom même était exclu de la science , se présenterait au¬ jourd’hui comme la cause unique de presque tous les phénomènes connus de la nature. Les conclusions du Mémoire de M. de Tessan, relatives à la force d’inertie , se¬ raient de nature à changer complètement les idées admises aujourd’hui sur cette pro¬ priété générale des corps; et l’on serait forcé de revenir à l’idée première que na¬ turellement on s’en fait, c’est-à-dire à l’i¬ dée d’une résistance réelle , opposée aux variations du mouvement des corps, comme les anciens philosophes l’admettaient, avec cette différence toutefois qu’ils plaçaient cette résistance dans les corps visibles et palpables , tandis qu’il faudrait la placer dans l’éther environnant, qu’on ne peut ni voir, ni toucher. Newton a ramené à l’attraction toutes les lois découvertes par Kepler, ainsi que par les autres astronomes qui l’avaient pré¬ cédé, en y ajoutant d’autres lois que lui fit découvrir sa prodigieuse sagacité. Il édifia alors ce grand système de l’attraction uni¬ verselle , qu’on peut regarder comme la plus belle création de l’esprit humain. Nous allons donc présenter les principa¬ les lois qui se rapportent à l’attraction. Yoici celles deKépler : 1° Les aires, décrites par les rayons vecteurs des planètes dans leur mouvement autour du soleil, sont pro¬ portionnelles aux temps. Il en résulte, par le calcul, que la force, qui sollicite les pla¬ nètes, est dirigée vers le centre du soleil 2° Les orbes des planètes et des comètes sont des sections coniques, des ellipses, dont le soleil occupe un des foyers. On en conclut que la force qui les anime , est en raison inverse du carré de la distance du centre de ces astres à celui du soleil ; réciproque¬ ment , dès que la force suit cette raison , la courbe est une section conique. 3° Les car¬ rés des temps des révolutions des planètes autour du soleil , sont proportionnels aux cubes des grands axes de leurs orbites. On déduit de cette troisième loi que cette force est la même pour tous les corps ; qu’elle ne varie de l’un à l’autre qu’en rai¬ son de leur distance au soleil ; en sorte que, s’ils étaient placés à des distances égales autour du centre du soleil, et abandonnés à l’action de la force , qui les pousse vers cet astre, ils emploieraient tous le même temps à tomber sur sa surface ; d’où l’on voit que la force qui les sollicite pénètre chacune de leurs molécules , et est proportionnelle à leur masse. Newton a établi les principes suivants : l’attraction ne dépend pas du temps ; car 328 ATT elle s’exercerait immédiatement, quelle que j fût la distance entre des corps qui seraient créés tout-à-coup ; de plus, elle se mani¬ feste indifféremment à travers toutes les substances, quel que soit aussi leur état de repos ou de mouvement; elle est toujours réciproque; enfin, elle est proportionnelle aux masses des corps , tandis qu’elle a lieu en raison inverse des carrés de leurs dis¬ tances. Lapiace , en admettant que , dans les corps les plus denses , la somme des pores est incomparablement plus considérable que la masse des corps , a ramené l’attrac¬ tion atomique ou moléculaire à l’attraction planétaire. Les conséquences de l’hypo¬ thèse de Lapiace et du calcul de Schmidt paraissent être admissibles, en faisant la part des modifications particulières que peut apporter la nature des corps. Coulomb et d’autres physiciens ont dé¬ montré que les lois des attractions et ré¬ pulsions électriques suivent celles de l’at¬ traction céleste. Enfin on a reconnu que les lois de l’at¬ traction s’appliquent à notre système so¬ laire entier ; et l’analogie peut faire pen¬ ser qu’elles régissent les autres systèmes , et par suite que l’attraction est universelle. Au reste , dans l’observation et l’analyse des phénomènes qui résultent de l’attrac¬ tion , il nous est souvent impossible d’em¬ brasser tous les faits particuliers, toutes les petites causes auxiliaires ou fortuites qui concourent à l’accomplissement de l’en¬ semble. De là, les variétés des phénomè¬ nes et les divisions que nous établissons dans les lois de l’attraction combinée ; mais, nous le répétons, l’attraction paraît être une cause générale. Ce qui précède suffît pour montrer que , par rapport aux mouvements célestes , le mot attraction n’est au fond que l’énoncia¬ tion d’un fait certain et susceptible de me¬ sure précise , et que toutes les consé¬ quences déduites par le calcul demeureront vraies, quelles que soient les diverses cau¬ ses qu’on veuille assigner à ce fait. Comme nous l’avons vu , on a beaucoup discuté sur la nature de l’attraction. Son essence a toujours été réellement cachée pour les observateurs; car l’homme perçoit seulement des phénomènes plus ou moins simples; il les analyse, mais il ne voit que des faits d’un certain ordre, dans une cer¬ taine limite , et non la cause première à laquelle le fait obéit en s’accomplissant. Néanmoins, en comparant les phénomènes, en les généralisant, nous déduisons des conséquences qui sont regardées comme des lois pour la sphère de nos connaissances. Or, si nous partions de ce principe et si nous devions formuler une opinion, nous serions portés à croire que les vibrations de l’éther donnent naissance aux agents, et que ces mouvements proviennent d’une force pre¬ mière immatérielle, unique et modifiée, se¬ lon une loi de la nature. On donne à l’attraction des noms parti¬ culiers , suivant les circonstances diffé¬ rentes dans lesquelles elle s’exerce , et le genre d’effets qu’elle produit. On l’appelle gravitation ou attraction planétaire , ou bien encore attraction céleste , lorsqu’elle a lieu entre les astres; 'pesanteur ou at¬ traction terrestre , quand elle est rela¬ tive à la terre , ainsi qu’aux corps qui dé¬ pendent de celle-ci ; adhésion , lorsque certains liquides adhèrent aux corps solides qu’on y plonge , ou lorsque les particules liquides ont entre elles une adhérence très sensible, ou bien encore lorsque, après avoir mis en contact les surfaces de deux corps solides , ils adhèrent aussi sensible¬ ment ; capillarité , quand on plonge un 1 tube très fin dans un liquide, et que le li¬ quide contenu dans le tube s'élève au-dessus ou s’abaisse au-dessous du niveau du liquide extérieur, ou bien quand un phénomène analogue a lieu avec des corps de forme et d’espèce différentes; cohésion ou attraction d’agrégation , lorsqu’elle s’exerce entre les parties , atomes ou molécules de même espèce ; affinité ou attraction de composi¬ tion, lorsqu’elle a lieu entre les parties ou atomes d’espèces différentes. On donne également à la cohésion et à l’affinité le nom d’ attraction atomique ou molécu¬ laire. Enfin il est probable que Y endosmose ou la cause qui permet à une surface po¬ reuse d’absorber plus de liquide que sa ca¬ pacité ne peut en contenir , que Y exos¬ mose , la caléfaction , Y absorption , la viscosité , l’ élasticité , etc. , sont aussi des cas particuliers de l’attraction. On trou¬ verait peut-être encore ; si l’on voulait ap- ATY AT Y 329 profondir le sujet, que la plupart des phé¬ nomènes de la végétation et de la vie sont soumis aux lois générales de l’attraction ; mais nous laissons à d’autres le soin de dis¬ cuter ces questions, qui touchent de trop près aux croyances philosophiques et reli¬ gieuses. Voyez surtout les mots : causes , force, Éther, gravitation , pesanteur , co- 9 t • HESION , COMBINAISONS , CALEFACTION , CAPIL¬ LARITE , ÉLECTRICITÉ ? MAGNÉTISME, ENDOS¬ MOSE, exosmose. (Rivière.) ATTRACTION DES MONTAGNES. Voyez MONTAGNES. (R.) ATTRAPE-MOUCHE, ois. — Syno¬ nyme de Gole-mouche. Voyez ce mot. (C. d’O.) ATTRAPE-MOUCHE, bot. ph. — Nom vulgaire du Dionoea muscipula L., du Silene muscipula L., de V Apocynum andro s œmi folium L., et de plusieurs au¬ tres plantes. (Sr.) ATTUS. ins. — Voyez atte. ATTUS. arach. — Voyez atte. ATUNUS. Rumpli., Amh. III, tab. 63. bot. th. — Espèce du g. ïleritiera, famille des Sterculiacées. (Sp.) ATURION ou ATYRXON ( oc priv. ; ôupicv, turion ). bot. foss. — Mauvaise or¬ thographe du mot grec Athyrion , employé par Dioscoride pour désigner une fougère qu’Adanson place dans son genre Ceterach , qui correspond au genre asplénium de la plupart des auteurs, et comprend le Ceterach et l’ Athyrium des botanistes plus modernes. Voy. athyrium. (Ad. B.) * ATYCHIDES. Atychidæ. ins. — Tribu de Lépidoptères crépusculaires , que nous avons établie aux dépens de celle des Zigénides de Latreille , et à laquelle nous donnons les caractères suivants : Antennes courtes, diminuant insensiblement de gros¬ seur de la base au sommet, bipectinées dans les males et simplement ciliées dans les femelles. Tète très petite. Palpes sépa¬ rés du front, velu^ ou écailleux. Trompe nulle ou presque nulle. Abdomen long et volumineux dans les femelles. Ailes plus ou moins courtes. Chenilles inconnues. — Cette tribu ne renferme que le genre Atychie. Voy. ce mot. (D.) ATYCHIE. Atychia (àru yj.cc, misère). ins. — Genre de l’ordre des Lépidoptères, famille des Crépusculaires , créé par Hoff- mansegg et adopté par Latreille, qui le place dans la tribu des Zygénides 5 mais nous pensons qu’il doit en être distrait pour for¬ mer, comme nous l’avons fait dans notre Ca¬ talogue méthodique des Lépidoptères d’Eu¬ rope, le type d’une nouvelle tribu. Scs ca¬ ractères sont : Tête beaucoup plus étroite et plus basse que le corselet. Yeux assez gros. Palpes droits, velus, séparés du front et dépassant le chaperon , avec le dernier article très distinct. Antennes courtes, dé¬ croissant insensiblement de la base à la pointe, bipectinées dans les mâles et sim¬ plement ciliées dans les femelles. Corselet très velu. Abdomen de grandeur ordinaire dans les mâles , mais très long et renflé vers le milieu dans les femelles, avec le dernier segment cylindrique, et beaucoup plus long et plus étroit que les précédents. Ergots des jambes postérieures très forts. Ailes courtes ; les supérieures très étroites. Les chenilles des Atychies ne sont pas encore connues 5 mais, d’après l’oviducte en forme de tarière de la femelle , il y a lieu de croire qu’elles vivent, comme celles clés Sésies, dans l’intérieur des végétaux. Ce genre, dont toutes les espèces, au nombre de cinq, appartiennent particulière¬ ment au midi de l’Europo , a pour type le Sphinx appendiculata d’Esper, ou Chi- mœra de Hubner. Ce dernier nom a été converti en nom générique par Ochsenhei- mer, et substitué sans motif par cet auteur à celui (V Atychia de Hoffmansegg, qu’il a appliqué aux espèces des genres Procris et Aglaope de Latreille, dont nous suivons la nomenclature , comme ayant pour elle l’antériorité. Voy. ces mots. (d.) ATYE. crust. — Genre de Décapodes Macroures de la famille des Salicoques et de la tribu des Alphéens , remarquable par la grosseur des pattes des trois dernières paires et la conformation anormale de celle des deux paires antérieures qui sont petites et terminées par une main ovalaire , didac- tyle, fendue dans toute sa longueur et arti¬ culée avec le carpe par le milieu de son bord inférieur. Ce genre, établi par Leaeh, ne ren¬ ferme encore qu’une seule espèce, propre aux côtes du Mexique. (M. E.) ATYLE (à priv. ; ruXoç , appendice). crust. — Genre de l’ordre des Crustacés ! Amphipodes, établi par Leach et rangé par 21* T. II. 330 ATY AUB Milne Edwards dans la tribu des Cre- vettines marcheuses , à côté des Com¬ plues, etc. 5 mais n’ayant pas comme celles-ci les antennes pédiformes et ayant toutes des pattes non chélifères. (M. E.) * ATYLOSIA, Wight et Arn. (à priv.; tûXoç, callosité), bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Légumineuses (s. -ordre des Papi- lionacées, tribu des Phaséolées, et voisin des Cajanus), auquel ses auteurs [Prodr.Flor. P en ins. Ind t. I, p. 257) assignent pour caract. : Calice ébractéolé, campanulé, pro¬ fondément 2-labié ; lèvre supérieure courte- ment 2-fide; lèvre inférieure 3-partie, à seg¬ ment moyen plus long que les segments laté¬ raux, un peu plus long que la lèvre supé¬ rieure. Corolle papiiionacée , persistante, finalement scarieuse ; étendard large, re¬ courbé, point calleux, un peu plus long que les autres pétales ; carène obtuse , légère¬ ment falciforme. Étamines diadelphes (9 et 1 ), alternativement un peu plus longues et plus courtes ; anthères conformes. Ovaire subquadri-ovulé. Style à partie inférieure grêle, poilue; partie supérieure glabre ; stig¬ mate subcapitellé. Légume oblong-linéairc, comprimé, sub-4-sperme, septulé entre les graines, légèrement toruleux. Graines sub¬ globuleuses , casonculées ; hile elliptique- oblong ; caroncule grande, charnue. — Ar¬ bustes dressés ou diffus, branches velues ou cotonneuses. Feuilles digitées-trifolio- lées ; folioles 3-nervées à la base, non sti- pellées. Pédoncules axillaires ou en grappes terminales, ordinairement 2-flores. Légume velu ou cotonneux. — Ce genrbest propre à l’Inde. MM. Wight et Arnott y rangent 4 esp., dont une ( Atylosia Canclollii W. et A. ) est le Collœa irinervia DC. ( Mèm. Lègum ., p. 247 , tab. 41 ); les 3 autres sont nouvelles. (Sp.) * ATY ICI ( à privatif ; tôtco; , forme ; informe '. uns. — M. Laporte de Castelnau {Ann. Soc. eut. de Fr.) avait employé cette dénomination pour désigner un genre de la famille desMembraciens, de l’ordre des Hé¬ miptères homoptères, qu’on ne saurait dis¬ tinguer du genre Hemiptycha de Gerrnar, adopté par M. Burmeister et par nous (ffist. des anim. art , G.). Voy. hemiptycha. (Bt.) * ATYPOMORPHOSE Aiypomor- phosis (à priv.; tûtto;, type; u.opc pri , forme). — Expression employée en entomologie pour désigner un mode de métamorphose , dans lequel les larves se changent en des nymphes ou chrysalides ovoïdes qui ne pré¬ sentent à l’extérieur aucune trace , soit de leur état primitif, soit de l’insecte parfait; telles sont celles de la plupart des Diptères. (D.) ÂTYPUS ( à privât. ; tûttoç , forme ). arach. — Latreille a désigné, sous ce nom, un genre de l’ordre des Aranéides, famille des Téraphoses , qui avait été établi précédem¬ ment par M. Walckenaër , sous la dénomi¬ nation d’oLETERA. Voy. ce mot. (Bl.) ATYS ou ATHYS (nom rnyth.). mole. — Montfort propose ce genre dans sa Con¬ chyliologie systématique , t. II, p. 14 2, pour une Coquille appartenant au genre Bulle. C’est le Bulla naucum , dont son auteur veut faire le type de ce genre complè¬ tement inutile. Voy. bulle. (Desh.) ATlrS. MAM.-Nom spécifique donné par plusieurs auteurs à un Singe blanc qui est une simple variété albin e. D’après l’examen récent que nous avons fait de cette variété albine , l’espèce à laquelle nous avons cru pouvoir la rapporter avec le plus de vrai¬ semblance, est le Cercopithec fusuligino- sus. (I. G. -S. -H.) * AURENTONIA , Dombey. bot. i>h, — Synonyme du genre Waltheria , de la famille des Byttnériacées. (Sp.) AUBÉPINE. bot. th. — Nom vulgaire commun au Mespilus oxyacantha L. , et au Mespilus oxyacanthoides Willd. (Sp.) AUBERGINE, bot. ph. — Synonyme de Mélongène dans nos départements mé¬ ridionaux. VOIJ. SOLANUM. (C. d’O.) AUBERTXA (Aubert du Petit-Thouars, botaniste), bot. cr. — C’est ainsi que Pali- sot de Beauvois nommait d’abord un genre de Mousses . auquel il donna plus tard le nom de Racopilum. Voy. ce mot. (C. M.) AUBIER. Alburnum. bot. ph. — On appelle ainsi, dans la tige ligneuse des vé¬ gétaux dicotylédonés, les couches ligneuses les plus extérieures, qui, par leur couleur généralement plus pâle et leur moindre so¬ lidité, se distinguent au premier coup-d’œil du bois proprement dit ou cœur de bois. Comme il n’existe aucune différence de structure entre l’Aubier et le Bois propre- AUC AUC ment dit, nous traiterons de ces deux or¬ ganes en même temps au mot Bois. Voy. (A. R.) ALBIFOIIV, AEBITON . BOT. I'H. - Noms vulgaires du Centaurca cyanus. Voy. CENTAURÉE. (C. d’O.) AUBLETIA , Lour., Flor. Co chine h p. 348 (Aublet, auteur d'une flore de la Guyane), bot. th. — Synonyme du genre Paliurus, Tourn., de la famille des Rham- nées. (Sr.) AUBLETIA, Schreb., Gen . BOT. PH. - Synonyme du genre Apeiba , Aubl., de la famille des Tiliacées. (Sp.) AUBOUR. bot. ph. — Le même qu’J/- honr , synonyme de Vibumum opulus L. Voy. viorne. (C. d’O.) AUBRESSIiNL bot. ph. — Nom vul¬ gaire du Cratægus oxyacuntha L. Voy. ALIZIER. (C. d’O.) AUBRIER. ois. — Nom vulgaire du Hobereau, Falco su b bu tco L. Voy . FAU¬ CON. (c. d’O.) AUBRIETIA, Adans. bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères (tribu des Alys- sinées, DC.; Siliculeuses, Spach). Herbes vi¬ vaces , très rameuses , touffues , à tige suf- frutescentes. Feuilles très entières ou den¬ tées , roselées à l’extrémité des ramules stériles. Grappes terminales et oppositifo- liées, lâches, nues, pauciflores. Pédicelles filiformes -, les fructifères point réfléchis. Fleurs inodores. Corolle d’un pourpre violet. Ce genre ne comprend que 2 espèces. VA. clcltoidca DC. ( Alyssum deltoideum L.), dont VA. purpurea du même auteur n’est qu’une variété , se cultive comme plante d’ornement ; elle forme des gazons serrés, d’un vert glauque, couverts de fleurs depuis le commencement du printemps jus¬ qu’à la fin de mai ; elle est très rustique , et très propre à garnir des glacis ou des roeailles. Cette plante croît dans les monta¬ gnes de l’Italie méridionale, de la Grèce, de l’Asie Mineure et de la Syrie. VA. Colum- nœ Ténor., indigène de Calabre et des Abruzzes, n’est pas moins élégant que ses congénères. (Sp.) * Al Bl EO\. bot. cr. — Nom qu’on donne, dans le département des Vosges, à l’Agaric poivré {Ag. piperatns Auctor.), A. acris de Bulliard. (Lév.) * AUCEPS. arach. — M. Walckenaër Sol {Ins. apicrcs , Suites à Buffon) dési¬ gne sous ce nom la troisième race ou di¬ vision du genre Mygale, ne comprenant en¬ core qu’une seule espèce. Voy. mygale. (Bl.) * AUCHENANGIUM ( aùy> , cou ; àyelov, vase), bot. cr. — Nom par lequel Bri- del avait d’abord fait connaître un genre de Mousses acrocarpes, qu’il a ensuite désigné {Bryol. univ.) sous celui (VOreas, que MM. Hooker et Schwægrichen rapportent aux Weissies, et qu’enfin M. Hornschucb a définitivement établi en lui imposant le nouveau nom de Mielichhoferia. Voy. ce mot. (C. M.) AUCHE1MIA {y.ùyjv 10;, qui appartient à la tête ou au cou), ins. — Genre de Coléop¬ tères tétramères , famille des Chrysoméli- nes , établi par Mégerle aux dépens du g. Crioceris de Fabricius, et adopté par M Dcjean, qui, dans son dernier Catalogue, y rapporte trois espèces , toutes d’Europe. M. Westwood, qui l’adopte également dans son Synopsis of Généra , etc. , le carac¬ térise ainsi : Antennes plus courtes que le corps, ayantles articles allongés, le deuxième et le troisième moins longs que les autres. Nous citerons, comme type du g., V Anche- nia subspinosa ( Crioceris id. Fabr. ) , qu’on trouve à Paris et dans presque toutes les contrées de l’Europe. (D. et C.) AIJCHENflA. (aùyjnv, cou), mam. — Nom latin du genre Lama. Voyez ce mot. AUCIIÉAOPTERES. ( , cou , TTTspov , aile), roiss. — Nom donné par M. Duméril , dans sa Méthode ichthyolo- gique, à une famille de Poissons de l’ordre des Holobranches, dont les nageoires infé¬ rieures précèdent les thoraciques et sont placées sous le cou. Elle répond à l’ordre des Jugulaires de Linné, et comprend les genres Callionyme , Uranoscope , Batra- choïde , Murénoïde , Oîigopode , Blennie , Calliomore , Vive , Gade , Chrysostrome et llurte , qui, dans la méthode de Cuvier et dans celle de M. de Blainvillc, sont distri¬ bués dans plusieurs ordres. (C. d’G.) AUCHÉIVORHYNQUES ( aùyra , cou ; bec), ins. — M. Duméril {Consklèr. gènèr. sur les Ins .) désigne, sous ce nom, une de ses familles comprenant la plus, grande partie des Hémiptères homoptères, et renfermant les genres Cicada, Flala , 332 AUC AUD Membracis , Fulgora , Listra , Cercopis , Delphax , Centrotus. Voy . chacun de ces mots. (Br..) * AUCHERA ( Aucher-Eloy , bota¬ niste-voyageur, mort à Ispahan , en 1839). bot. ph. — La seule espèce qui consti¬ tue ce g. est originaire de la Perse. C’est une herbe vivace, rameuse, dont la tige porte des feuilles pinnatifides , à lobes ai¬ gus, et terminée en une sorte de panicule lâche , composée de capitules multiflores homogames, présentant un involucre com¬ posé d’écailles étroitement imbriquées et terminées par une petite pointe raide et calleuse. Le réceptacle plan , et couvert de longues fibrilles , porte des fleurs à tube très court, à gorge longue, cylindracée, di¬ visée en 5 lobes dressés, et à l’orifice de la¬ quelle naissent les étamines, à filets gla¬ bres, supportant des anthères caudiculées. Les fruits, glabres, comprimés, terminés par un rebord bidenté et une aréole basi¬ laire, sont couronnés d’une aigrette unisé- riée et composée de soies raides , à peine denticulées et très caduques. — Le g. Au- cher a, très voisin de V Ancathia, fait par¬ tie du groupe des Composées - Cynarées. (J. D.) AUCUBA ou AUIOJBA. Aucuha , Thunb . bot . ph . — Ce genre a de l’aifinité avec la famille des Rhamnoïdes, où je l’ai précé¬ demment placé, et avec celle des Loran- thées, où l’avait mis M. Richard. Les carac¬ tères en sont : Fleurs dioïques ; calice tronqué, très petit, à quatre dents; quatre pé¬ tales ovales, ouverts. Étamines 4 ; un style ; un stigmate ; baie monosperme. — On n’en connaît qu’une espèce, qui est l’Aucuba du Japon (Aucjiba japonica Thunb.). Ar¬ buste de quatre à cinq pieds, très rameux. Ses feuilles sont persistantes , opposées , ovales-aiguës , coriaces , d’un vert clair et luisant, tachées ou marbrées de jaune ou de blanc. Ses fleurs , qui paraissent en avril , sont brunes , petites , peu apparentes. On cultive beaucoup cet arbuste dans nos jar¬ dins pittoresques, à cause de l’effet qu’il produit, surtout en hiver, par ses feuilles d’un vert pâle et agréablement panachées. On lé plante dans une terre franche, légère, à une exposition à demi ombragée , et on le garantit de l’humidité pendant l’hiver ; mais il faut avoir le soin d’en conserver quelques pieds en orangerie ; car , sous la latitude de Paris, il périt quelquefois dans les hivers rigoureux. On le multiplie fort aisément de marcottes et de boutures, qui sont quelquefois reprises en quinze jours. Il ne faut pas regarder les taches foliaires de l’Aucuba comme un caractère spécifique, mais seulement comme une maladie asthé¬ nique, qui se communique aisément d’indi¬ vidu à individu par l’inoculation. Du reste, il en est de même pour tous les autres vé¬ gétaux panachés ou maculés, tels que Buis, Alaternes, etc. L’inoculation se pratique absolument comme la greffe en écusson , à cette différence près qu’il n’est pas néces¬ saire de lever un œil (gemme) avec l’écus¬ son, mais simplement un morceau d’écorce. Ce fragment, se trouvant infecté de la ma¬ ladie , suffit pour en infecter toutes les branches qui croissent au-dessus de lui, et quelquefois même celles qui sont placées dessous, comme l’expérience me l’a prouvé. (Boit.) * AEMBEBTIA, Benth. (Bot. Reg., tab. 1469 ; Labiat ., p. 312). bot. th. ■ — Genre de la famille des Labiées, tribu des Monardées, s. -tribu des Salviées, de M. Bentham , qui lui assigne pour earact. : Calice ovoïde, 2-iabié ; lèvre supérieure en¬ tière ou courtement 3-dentée, concave ; lè¬ vre inférieure 2-fide ; gorge nue. Corolle à tube aussi long ou plus long que le calice ; lèvre supérieure à 2 lobes étalés ; lèvre in¬ férieure 3-fide ; segments latéraux ovales ou oblongs, étalés ; segment moyen très large, échancré. Étamines 4 : les 2 inférieures ascendantes, fertiles, souvent saillantes ; les 2 supérieures minimes , claviformes , stériles. Anthères 1-thèques , linéaires , à connectif filiforme, articulé au filet, ascen¬ dant , transverse , inappendiculé ou très courtement rostré postérieurement. Stig¬ mates courts, subulés. Akènes trièdres, glabres. Herbes ou sous-arbrisseaux en grappes ou en panicules. Ce g. est propre à la Californie; M. Bentham en a énuméré 6 espèces. (Sp.) * A L 1)0 (LIA E IXE . Audouinella (nom propre), bot. cr. — Ce g., de la famille des Phycées , a été fondé par M. Bory (Dict class., t. III, p. 340) aux dépens de quelques Confervacées ectocarpes. Il lui a assigné pour caractères : Filaments cylindriques AUG AUG sans renflement aux articulations , et pro¬ duisant des gemmes extérieures , nues , ovales-oblongues , opaques et stipitées. Il le dédia à son collaborateur, M. Victor Audouin , célèbre entomologiste , depuis membre de l’Institut. M. Bory divise en¬ suite ce genre en deux sections: l’une con¬ tenant des espèces à gemmes solitaires , l’autre remarquable par ses gemmes agré¬ gées sur un même pédicule. Bonnemaison, dans ses Hydrophytes lo- culées ( Mem . du Mus. d’hist. nat ., 1825), a commencé à attaquer le genre du savant micrographe, en en séparant la seconde des deux divisions, dont il fait le type du genre AudouineUa , rejetant l’autre parmi les Ectocarpes. Enfin, M. Duby, qui, à cette époque du moins, semble n’avoir pas eu connaissance du travail de Bonnemaison , puisqu’il ne le cite pas, M. Duby ayant remarqué, comme ce naturaliste, que l’une des espèces com¬ prises dans le genre en question appartenait bien évidemment au genre Eetocarpus, en entreprit aussi la réforme et en traça ainsi les nouveaux caractères : Filaments courts, rameux , extrêmement ténus , doués d’une certaine rigidité , pourpres ou violets ; con- ceptacles ovales-oblongs , sessiles , termi ¬ naux ou latéraux , agglomérés sur des ra¬ meaux nombreux , alternes , extrêmement courts. Les deux seules espèces qui com¬ posent ce genre ainsi circonscrit sont les Conferva chalybœa et Hermanni Roth., appartenant toutes deux, mais l’une comme simple variété de l’autre, au genre Trente- pohlia, Ag., non Hoffm., auquel nous ren¬ voyons le lecteur. (C. M.) * A IDOIIMA , Brongn. {in Ann . des sc. nat., t. VIII, p. 886, tab. 38, fig. 1). bot. th. — Genre de la famille des Brunia- cées, fondé sur une seule espèce (A. capi- tata Brongn., Diosma capitata Thunb.). C’est un sous-arbrisseau, habitant le Cap de Bonne-Espérance ; ses feuilles sont imbri¬ quées en spirale ; les fleurs , de couleur pourpre, agrégées en capitule terminal spi- ciforme. (St.) * AUGE ( airpi, éclat, splendeur), ins. — M. Dejean, dans son dernier Catalogue (8e édit.) qui a paru en 1837, désigne ainsi un g. de Coléoptères pentamères, famille des Ma- lacodermcs , tribu des Lampvrides , que M. Delaporte avait créé antérieurement sous le nom de H y as {Ann. de la Soc. ent. de France, 1833, pag. 127 et 134), pour y placer les Lam]>yr. denticornis de Gennar, fla- bellata et yuttata ? Fabr. Ces trois espèces paraissent être identiques avec celles que M. Dejean nomme de son côté : A. Herbstii , Olivieri et Panzeri . La première est ori¬ ginaire du Brésil et les deux autres de Cayenne. Le nom d 'Auge fait allusion à l’é¬ clat phosphorescent que répandent ces in¬ sectes pendant la nuit. Voy. hyas. (D. et C.) AUGEA, Thunb. ( Flor. Cap., 886 ). (atrpi , éclat), bot. th. — Genre incomplète¬ ment connu et non classé. Son auteur lui assigne les caract. suivants : Calice 5-parti, persistant, à segments ovales, dressés, con¬ caves. Corolle nulle. Disque urcéolaire , périgyne court, 10-denté. Étamines 10 5 filets très courts, insérés aux dents du disque; anthères dressées, subulées, sillonnées. Ovaire à style filiforme, très court. Stigmate simple. Capsule charnue, 10-loculaire , 10- valve, polysperme. Graines à arille mem¬ braneux. — 1?A vgea capensis est la seule espèce du genre ; c’est une herbe charnue , annuelle, glabre, rameuse dès la base, à feuilles opposées , connées , cylindriques ; les fleurs sont géminées ou ternées, solitai¬ res , latérales , pédicellées. (S p.) ' * AUGEA, Retz {Obs., V, p. 3) (aù-pi , éclat), bot. th. — Syn. du genre Lanaria , Thunb., de la famille des Hémodoracées. (Sr.) AUGIA, Lour. {Flor.Cochinch., p.411) (aù-pi, éclat), bot. th. — Genre incomplète¬ ment connu, qu’on rapporte avec doute à la famille des Térébinthacées ; son auteur en donne les caractères suivants : Calice disci- forme, minime. Pétales 5, oblongs, étalés, insérés au réceptacle. Étamines très nom¬ breuses, insérées au réceptacle; filets fili¬ formes, plus longs que la corolle; anthères arrondies. Ovaire inadhérent , comprimé , suborbiculaire. Style filiforme, à stigmate obtus. Drupe sublenticulaire, verticalement comprimé, petit, luisant, à noyau 1-sperme. — Le genre n’est fondé que sur une seule espèce : A. sinensis Lour.; c’est un arbre de taille médiocre; à écorce scabre ; à feuilles impari-pennées, subquinquéjuguées; à fo¬ lioles très entières ; les fleurs sont eu pa~ 334 AUL AUL nicules grandes, lâches, subterminales. Au témoignage de Loureiro, cet arbre contient un suc résineux , qui donne le vrai vernis de Chine. (Sp.) AUGITE. Augites, Plin.,(aùyn , éclat). min. — Nom employé dans la minéralogie allemande pour désigner le Pyroxène noir des volcans. Voy. pyroxène. (Del.) * AUGNATSIE. Auynathus (aù, ad¬ verbe qui exprime le redoublement, la ré¬ pétition; pàôoç, mâchoire), térat. — Genre de Monstres doubles appartenant à la famille des Polygnathiens. (I. G.-S.-H.) * AUGOCORIS ( aùyri , éclat ; xo'piç , punaise ). ins. — Genre de la famille des Scutellériens , de Tordre des Hémiptères , établi par M. Burmeister (. Ilandb . der ent .) et adopté par M. Brullé ( Hist . des Ins.) et nous [Ilist. des anim. art., t. IY). Les Augocoris ont absolument le même aspect que les espèces du genre Scutellera , dont on ne saurait les distinguer au premier abord; en effet, ils n’en diffèrent réelle¬ ment que par leurs antennes composées seulement de trois articles, caractère qui les distingue complètement de tous les au¬ tres Scutellériens , dont les antennes ont quatre articles et le plus souvent cinq. Nous ne connaissons encore que trois espèces américaines du genre Augocor is , dont la plus répandue est VA. Gomesii Burm. du Brésil. (Bl.) AUGXJO. bot. pu. — C’est le nom qu’or donne, sur les côtes de Provence, à la Zos- ter a, océanien L. Voy. zostère. (C. d’O.) * AUGUSTA, Pohl. [Plant. Bras., II) bot. ph. Synonyme du genre Schreiber sia du même auteur, de la famille des Ru biacées. (gP). * AUGUSTA. bot. rn. — Synonyme di genre Stiftia, Mik. Voy. ce mot. (J. D.' * AUGUSTEA, DC. ( Prod IY, p. 404)' bot. ph. — Synonyme, du genre Schrei- bersra, Pohl., de la famille des Rubiacées. AïJJOjV. bot, ph. — Synonyme d’ ajonc. Al j. K. ois. — Nom du Pingouin , Aléa torda, en Angleterre. Voy. pingouin. AUKEBA, Kœmpf. ( Amœn ). bot. ph. —Synonyme du genre Ancuba. (Sp.) AULACIA , Lour. ( Flor . Cochinch. , 1. 1, p. 335). bot. ph. — On suppose que c’est un double emploi du genre Cookia , de la famille des Aurantiacées. (SrA * AULACIDIUM , Rich. Mss . BOT. PH. — Syn. du genre Salpinga , Mart., de la famille des Mélastomacécs. (Sp.) * AUL ACIG ASTRE . Aulacigaster (auXaij, sillon; quaTvip, ventre), ins. — Genre de l’ordre des Diptères , division des Bra- chocères, subdivision des Dichœtes, famille des Athéricères , tribu des Muscidcs , sec¬ tion des Acalyptères, sous-tribu des Hété- romyzides. Ce genre est formé par M. Mac- quart d’une seule espèce (A. rufitarsis) , trouvée aux environs de Liège. Le petit diptère sur lequel ce genre est fondé se distingue particulièrement des autres Hé- téromyzides par la nervure médiastine des ailes, qui est double à l’extrémité, comme dans les Muscides des tribus supérieures. Son nom générique fait allusion aux lignes transversales dont Tabdomen est sillonné. (D.) *AULACE\THUS, E. Meyer. Buchen- rœdera , Eck. et Zey. bot. th. — Genre de la famille des Papilionacées (tribu des Lotées , sous-tribu des Génistées ) , auquel son auteur [Commet., p. 156) assigne pour caractères : Calice inégalement 5-parti, non bilobé , à lobes latéraux connivents. Éten¬ dard ample, déployé, plus long que la ca¬ rène. Carène arquée , obtuse , plus longue que les ailes. Étamines incluses. Légume rectiligne , polysperme , bouffi , à suture dorsale infléchie. — Arbustes à feuilles trifoliolées ; folioles linéaires. Fleurs en grappes terminales. Ce genre, propre au Cap de Bonne-Espérance , n’est fondé que sur deux espèces , que M. Bentham ( An¬ nal. Wien. Mus., II, p. 142) ne croit pas suffisamment distinctes des Aspalathus. (Sp.) *AULACÏUM (a l\a\, sillon), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Coprophages, établi par M. Dejean [Cat., 3e édit.) aux dépens du g. Circellium de Latreille, pour y placer une espèce qu’il rapporte à VA- teuchus Hollandiæ de Fabricius ; mais M. Hope [ColeopterisC s M annal , p. 55) fait observer que cette espèce , qu’il a vue dans plusieurs collections de Paris, est très différente de celle de Fabricius; et, en effet, la figure qu’il donne de cette dernière , et qui ressemble parfaitement à celle d’Oli¬ vier (1, 3, 217, pl. 13, fig. 117), citée par Fa- AUL AUL 335 bricius , représente un coléoptère à corse¬ let, sans carène dans le milieu, arrondi à la base et sur les cotés, et se joignant exac¬ tement aux élytres , comme dans les On~ thophagus ; tandis que l’espèce de M. De- jean, dont nous avons vu trois individus, l’un dans la collection du Muséum , et les deux autres dans celles de MM. Reiclie et Chevrolat , ont le corselet caréné dans le milieu , très dilaté sur les côtés , avec les angles postérieurs très saillants et la base si¬ nueuse et séparée de celle des élytres. D’un autre côté, l’espèce d’Olivier, de Fabricius et de M. Hope, est de la taille de V Onthopha- gus Schreberi , comme le dit le premier de ces trois auteurs, tandis que l’insecte de M. Dejean est du double plus grand. Le seul point de ressemblance qui existe entre ces deux espèces, est d’avoir toutes deux les élytres sillonnées; du reste, elles ont un faciès tellement différent, qu’elles ne peu¬ vent appartenir au même g., et qu’on ne conçoit pas comment M. Dejean a pu rap¬ porter la sienne à celle d’Olivier et de Fa¬ bricius. M. Delaporte, dans son Hist. nat. des Coléoptères , faisant suite au Buffon-Du- mènil , p. 74, a également fondé, sur l’es¬ pèce dont il s’agit, un genre qu’il nomme Menfophilus; et, de même que M. Dejean, dont il aura probablement suivi l’autorité, sans se donner la peine de vérifier, il a aussi rapporté cette espèce à celle d’Olivier et de Fabricius. Il résulte de tout ceci que 1 ' Au- lacium Hollandiœ de M. Dejean devra recevoir un autre nom spécifique. Quant à son nom générique , il faudra opter entre celui de cet auteur et celui de M. Delaporte. Pour nous , nous pensons que c’est le der¬ nier qui doit être adopté, quoique plus ré¬ cent, par la raison que M. Delaporte, en le publiant, a donné les caractères du g.; ce que n’a pas fait M. Dejean à l’égard du sien. Or , ce qui constitue un g., ce n’est pas son nom , mais bien ses caractères. Voy • mentophiltjs , et aussi le mot tes- serodon , nom du g., créé par M. Hope, d’après le véritable Ateuchus Hollandiœ de Fabricius, qui ne peut appartenir au g. de MM. Dejean et Delaporte. (D. et C.) * AULACOCHEILUS (au Xa£, axo;, sil¬ lon ; xsTXoç, bord), ins.— Genre de Coléop¬ tères tétramères , famille des Chrysoméli- nes, tribu des Érotylides, établi par M. Chevrolat, et adopté par M. Dejean {Catal. 3e édit.), qui y rapporte 4 espèces, dont 3 de Java et 1 des Philippines. Nous ne ci¬ terons que la seconde, décrite par Fabricius, sous le nom dErotylus k-pustulatus , comme étant de Sumatra; et que nous avons mentionnée dans notre monographie des Èrotyles, pag. 49, comme ne pouvant ap¬ partenir à ce g. Les caractères assignés au g. Aalacocheilus , par M. Chevrolat, sont : Antennes de 11 articles ; 3e aussi long que le 4e et 5e réunis ; massue composée de 3 articles; 1er triangulaire renflé au milieu et au sommet ; 2e transverse, à peine échan- cré en croissant; dernier au 3,4 circulaire. Palpes maxillaires à dernier article en bou¬ ton; labiaux modérément allongés et renflés; leur dernier article , terminé subitement en pointe courte. Corps ovalaire, court, large, convexe ; corselet transversal sinué à la base, avec le milieu légèrement lobé ; écus¬ son large, irrégulièrement arrondi en ar¬ rière, et tronqué en avant; élytres sillon¬ nées sur leurs bords latéraux. Les espèces, connues jusqu’à ce jour, sont noires , à taches jaunes sur les élytres. (D. et C.) A A IXACÜDE . Aulacodus (auXa£, re¬ pli; o^cuç, dent), mam. — Dans son tableau des Mammifères, M. Tenuninck indique sous ce nom un genre de l’ordre des Ron¬ geurs établi par le professeur W. Swinder, de Groningue; et il lui consacre sa septième monographie. Le sujet unique observé par M. Tem- minck était jeune , et voici quels caractères on a pu lui reconnaître : Incisives 2/2 ; les supérieures fortement cannelées et pourvues chacune de deux sil¬ lons ; les inférieures lisses ; molaires 2/2, seulement de chaque côté ; les supérieures partagées en deux sillons profonds, lesquels forment trois collines; le premier de ces sil¬ lons traverse entièrement la dent ; mais le second est arrêté par un talon interne, qui réunit l’extrémité des deux crêtes ou col¬ lines postérieures. La première des deux molaires inférieures a trois sillons et quatre collines ; le sillon postérieur traverse en¬ tièrement la dent; la seconde molaire res¬ semble aux deux supérieures. La forme de ces dents offre quelque analogie avec celle des parties correspondantes dans le sMarmottes. 336 AUL AUL Point d’abajoues ; le museau court, large et obtus ; à l’extérieur on ne voit que quatre doigts à tous les pieds ; mais le squelette montre un pouce distinct , comme cin¬ quième doigt aux pieds de devant; ce doigt manque de phalange onguéale , et n’est pas visible extérieurement. La queue est plus courte que la moitié du corps et de la tête et entièrement couverte de poils. Les oreilles sont très grandes ; le bord externe en demi- cercle complet, et la conque pourvue de plusieurs appendices membraneux. « Notre animal , dit M. Temminck , a quelques rapports avec les Porcs-Épics , et c’est des Marmottes qu’il s’éloigne le moins par la forme des dents. » L’espèce unique de ce genre, VAula- codus s iD in de ri anus Temm. ( Monog. Mammal ., t. I, p. 248), était, comme on le voit, trop incomplètement connue, pour qu’on put en déterminer d’une manière posi¬ tive les rapports zoologiques. Encore très rare aujourd’hui dans les collections, cet animal y est cependant représenté par quelques exemplaires; et M. Jourdan avait commencé à son sujet un travail dont nous avons vu les planches en épreuves, mais qui n’a pas encore paru. Le Muséum doit à l’un de ses voyageurs-naturalistes, feu M. Heudelot, un exemplaire adulte de V Aulacodus. L’A¬ frique, au sud du Sénégal, est la patrie de ce mammifère, et il appartient incontesta¬ blement à la famille des Hystricicns ou Porcs-Épics. Sa queue est de moyenne longueur, et ses poils sont épineux , surtout aux parties supérieures. Le crâne nous a présenté les particularités suivantes : il est trapu, élargi à l’espace inter-orbitaire, pourvu d’une crête occipitale puissante ; d’un grand trou sous- orbitaire ; d’apophyses styloïdes bien dé¬ veloppées; de caisses du tympan peu renflées et de trous incisifs allongés. Le front est bombé de chaque côté, et les os du nez sont également convexes dans leur longueur, ce qui laisse entre eux une sorte de gouttière. Le canal lacrymal s’ouvre en arrière de l’a¬ pophyse jugalc du maxillaire ; il est plus grand que chez les autres Hystriciens. La m⬠choire inférieure est assez semblable à celle des Capromys. Sa symphyse est élargie et solide. L’émail des molaires forme des re¬ plis assez compliqués , en feston et inver¬ sement disposés à chaque mâchoire. Il y a supérieurement trois replis externes et deux internes pour chacune des quatre paires de molaires (1), et inférieurement trois replis ou festons internes et deux externes. Les sommets intérieurs des festons externes et internes se touchent presque , et la partie éburnée qu’ils laissent entre eux est très peu considérable. La barre ou espace vide entre les incisives et les molaires est plus considé¬ rable supérieurement qu’inférieurement. Les incisives sont larges et puissantes; celles d’en haut, les seules qui soient sillonnées, ont chacune trois sillons ; un presque mé¬ dian , le plus marqué de tous , et deux à son bord externe ; le second , ou le plus interne, étant plus considérable que l’autre. Longueur du crâne : 10 centimètres. M. Heudelot étant mort avant la fin de son voyage, on n’a aucun détail sur les mœurs de l’Aulacode adulte. L’exemplaire qu’on lui doit est indiqué comme provenant du Fouta Dhiallon, dans la Sénégambie. (P. G.) * * AULACODUS (auXaÇ, sillon; 6£o6ç, dent), ins. — Genre de Coléoptères pentamè¬ res, famille des Lamellicornes, tribu des Sca- rabéidesphyllophages,établiparEschscholtz ( Entomo graphie a , Berlin, 1822), qui lui at¬ tribue pour caractères : Mâchoires cornées, sillonnées à l’extrémité, dilatées intérieure¬ ment, ciliées. Labre transverse. Les quatre derniers articles des tarses antérieurs, dila¬ tés; une épine droite entre les cuisses anté¬ rieures. Ce g., voisin des Anomala, a pour type une espèce du Brésil, nommée par l’au¬ teur A.flavipcs, figurée et décrite dans l’ou¬ vrage précité, pag. 20, tab. 1, fig. 2. M. Mac- Leay ( Horæ e?itomologicœ, p. 78), a décrit, sous le nom de A. kirbyanus, une seconde espèce, avec laquelle il a fait son genre Leu- cothyreus , qui doit prévaloir comme plus ancien. Voy. ce mot. (D. etc.) * AULÂCOMERUS (xuAa£ , sillon; us- poç, cuisse), ins. — Genre de la famille des Ichneumoniens, de l’ordre des Hyménop¬ tères, section des Térébrans, établi par M. Spinola [Ann. soc. ent. de Fr., t. IX), sur une seule espèce recueillie à Cayenne. Ce genre est surtout caractérisé par des anten- (t) Il y a , en effet , quatre paires de molaires à chaque mâchoire, au lieu de trois, comme le supposait M. Tem¬ minck. AUL AIJL 337 nos de neuf articles seulement ; par des pal¬ pes maxillaires très longs et filiformes ; par des labiaux, ayant tout au plus le tiers de la longueur des maxillaires et leur 4e article cylindrique brusquement terminé en pointe fine; par des ailes ayant une seule cellule radiale et 4 cubitales, et des pattes de la 3e paire, ayant des hanches extrêmement grandes, et des cuisses encore plus longues, très épaisses, renflées, etc.; leur bord infé¬ rieur offrant un profond canal dans lequel la jambe peut pénétrer. La seule espèce connue de ce genre remarquable est l’/l. Buquetii Spin. (Bt.) * AULACOMNIOA (aùXaç, cowç, strie, sillon ; p.viov, mousse ). rot. cr. — Genre de la famille des Mousses, division des Acrocarpes , récemment établi par M. Schwægrichen ( Hedw . Suppl. III, p. I, t. 215) aux dépens des Mnium de Linné, et qui a pour type, le Mnium \ androgy- num. En voici les caractères : Péristome double; l'extérieur composé de 16 dents li¬ bres et dressées ; l’intérieur formé d’une membrane plissée à la base , divisée en un nombre égal de dents opposées aux pre¬ mières et portant des cils dans leur inter¬ valle. Capsule inégale, oblique, striée ou sillonnée. Opercule conique. Coilîc subulée. Fleurs dioïques terminales. Tiges longues, droites, rameuses, à rameaux quelquefois dénudés de feuilles , chargés de gemmes à leur sommet , ou seulement prolifères. Feuilles lancéolées, rapprochées, à nervure disparaissant avant la pointe et a réseau composé de cellules rhomboïdales ou arron¬ dies. Pédoncule terminal, droit, en général plus court que la tige. — Trois Mousses européennes , dont deux sont communes à l’Amérique boréale, composent ce genre. Elles habitent de préférence les lieux maré¬ cageux ou du moins très humides. MM. Bruch et Schimper {Bryol europ. Fasn.'X.) réunissent à ce genre V Arrhenoptemm , dont nous avons parlé plus haut. (C. M.) *AULACOPALPUS (mot hybride com¬ posé de oLXoa , n y. o', sillon, et de palpas, palpe), ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Xylophiles de Lat. , établi par M. Guérin- Ménevillc ( Mag. zool. , 1838 , Ins. du voyage de la Favorite , pag. 57). Ce g. est voisin des Amblyterus de Mac-Leay , et n’en diffère essentiellement que parce que le dernier article de ses palpes maxillaires est fendu au coté interne, et surtout parce que son labre est invisible. Il est fondé sur une seule espèce trouvée au Pérou, dans les en¬ virons de Lima, et nommée A ni. virùlis par l’auteur. (D. et C.) * AULACOPIIORA (a5Xa£, sillon; us , quelques traits qui appartiennent à l’Aurochs et ne puissent appartenir qu’à lui ou à une espèce très voisine; tel n’est pas le cas, cependant, comme on pourra le reconnaître en compa¬ rant les deux passages suivants: « La troisième sorte d’animaux propres AU K AU R 350 à la forêt Hercynienne, dit César dans ses Commentaires ( liv . V , ch. 28), est celle qu'on désigne sous le nom d’ é7r//f .Cet ani¬ mal est d’une taille peu inférieure à celle de l’Éléphant. Son port, sa couleur et scs formes sont celles de notre Taureau. C’est un animal d’une grande vitesse à la course , d’une grande force, et qui n’hésite pas à at¬ taquer tout homme ou toute bête qui se présente devant ses yeux. On prend les Unis dans des fosses habilement préparées, et leur chasse, qui est très propre à endurcir les hommes à la fatigue, est pour la jeu¬ nesse de ce pays un exercice favori. Ceux qui ont tué plusieurs Unis et peuvent en mon¬ trer les cornes qu’ils conservent comme des témoignages de leur valeur , s’atti¬ rent de grands éloges. On peut prendre, comme il a été dit, des Unis vivants; mais on ne parvient pas à les habituer à la vue de l’homme, à les apprivoiser, même quand ils sont pris tout jeunes. Les cornes de ces animaux , par leur grandeur, par leur forme et par tout leur aspect extérieur diffèrent beaucoup des cornes de nos boeufs. Elles sont très recherchées par les habitants, qui en garnissent le bord en ar¬ gent et s’en servent, comme de coupes, dans leurs festins. » Le second passage que nous voulons rapprocher du premier sera emprunté au jRèyne animal de Cuvier. « L’Aurochs , dit ce célèbre naturaliste, passe d’ordinaire, mais à tort, pour la souche sauvage de nos bêtes à cornes. Il s’en distingue par son front bombé , plus large que haut , par l’attache de scs cornes au-dessous de la crête occipitale , par la hauteur de ses jambes , par une paire de cotes de plus, par une sorte de laine cré¬ pue qui couvre la tête et le cou du mâle, et lui forme une barbe courte sous la gorge, par sa voix grognante _ » Les signes qui viennent d’être énumérés dans cette courte description sont, comme on le voit, tous, à l’exception d’un seul (la différence dans le nombre des côtes), des signes extérieurs et qui s’offrent pour ainsi dire d’eux-mêmes à l’observation. Quelques uns, tels que la crinière, la barbe , sont de nature à frapper nécessairement tout homme qui verra pour la première fois un Aurochs. Cet homme remarquera encore, sans doute, l’énorme développement des épaules, la petitesse comparative de la croupe, la brièveté de la queue, et, quand il voudra faire connaître l’animal , il ne manquera pas d’insister sur plusieurs de ces particularités. Or, comme on n’en peut pas citer une seule qui soit mentionnée dans tout ce que les anciens nous ont dit de V Unis , il en faut conclure, ou que leur Unis était un être imaginaire, ou que c’é¬ tait une espèce très différente de l’Aurochs. Remarquons bien que les seules différences qu’ils signalent entre ce Bœuf et la race do¬ mestique italienne , ce sont la taille élevée de l’animal , la grandeur et la forme de ses cornes ; mais supposons qu’un bœuf de la campagne de Rome, ou des steppes de la Hongrie se trouve transporté dans une fo¬ rêt de la Bretagne, les paysans du voisinage pourront en dire précisément tout ce que les anciens latins nous disent de leur Unis ; or, la race bovine en Italie , à l’époque où César écrivait , ne ressemblait guère plus à la race que nous trouvons aujourd’hui dans ce pays , que n’y ressemble la race bre¬ tonne. Ainsi, soit qu’on voie dans les Unis des forêts de la Germanie des Bœufs ancien¬ nement domestiques, puis repassés à l’état sauvage (comme il est arrivé en plusieurs endroits, dans les temps historiques, et no¬ tamment dans les régions tropicales du Nouveau-Monde) , soit qu’on les considère comme appartenant à la souche sauvage de notre bétail domestique , il n’y a ni dans l’une ni dans l’autre de ces opinions, dont la dernière a pour elle l’autorité de notre illustre Cuvier, rien qui soit en désaccord avec les témoignages des anciens 5 au con¬ traire , dans ces témoignages, il n’y a rien qui puisse servir à établir l’identité de l’Aurochs et de l 'Unis. Comment se fait-il donc que les zoolo¬ gistes systématiques aient appliqué ce nom ( T Unes à une espèce à laquelle il paraît si peu convenir ? Hisons-lc pour leur justifi¬ cation , ce ne sont pas eux qui ont eu l’idée de cette application ; ils l’ont trouvée déjà faite par des écrivains qui 11’étaient nulle¬ ment naturalistes; mais ils ont eu le tort, après l’avoir adoptée sans réflexion, de la défendre par des sophismes. Voici à-peu- près comme ils ont raisonné : « César ne dit pas avoir vu l 'Unis, ou AU R AU R 351 plutôt il avoue implicitement qu’il ne l’a pas vu, car tout en aflirinant que l’animal ne vit point en captivité, il lui donne pour patrie un pays dont il a à peine entrevu la frontière. Les autres écrivains n’ajoutent aucun trait à la description qu’il nous a donnée, ils n’en précisent aucun; ils ont donc, comme lui , parlé sur de simples ouï- dire; ainsi, il n’y a aucun fond à faire sur les détails qui nous ont été transmis , et fout ce qu’on peut conclure des divers pas¬ sages où se trouve le nom de YUrus , c’est qu’au commencement de notre ère , il existait, dans les forêts de la Germanie, un Bœuf sauvage qu’on désignait sous ce nom. « Maintenant si l’on considère que, dans cette forêt Hercynienne, patrie de V Urus au temps de César, existe aujourd’hui une espèce de Bœufs sauvages, l’Aurochs, et que cette espèce est la seule qu’on y trouve, ne sera-t-on point porté à conclure que les deux noms désignent un seul et même animal ? « La comparaison même de ces deux noms conduit à une conclusion toute sem¬ blable; car, évidemment, les mots Aucr et Urus dérivent d’une même racine, ou plu¬ tôt c’est le même mot sous deux formes différentes.» Nous admettrons que les mots Aucr et Urus dérivent d’une même racine; mais on nous accordera aussi la communauté d’o¬ rigine des trois mots Vulpes (1), Wolf (2), WhcLp (3), et nous ne nous croirons pas pour cela en droit d’en conclure qu’ils désignent une même espèce. Si l’argument puisé dans les considéra¬ tions étymologiques est absolument sans valeur, on va voir que l’autre n’a pas plus de poids. Les écrivains anciens, en effet, ne nous donnent pas V Urus comme le seul Bœuf sauvage des forêts de la Germanie ; au con¬ traire, ils indiquent sous le nom de Bison une deuxième espèce qui est certainement notre Aurochs. A la vérité , ils auraient pu parler du même animal sous deux noms différents, ce qui leur est arrivé plusieurs fois; niais il est difficile de supposer que ce soit ici le cas , quand nous voyons un (i; Fulpes , en laiin , Bénard. (a) Wolf, en allemand et en .malais, Loup. ',3) ÏVhelp , en anglais, jeune chien. | poète latin parler dans un même vers de I YUrus et du Bison comme ayant paru l’un et l’autre dans les jeux du cirque. De ce qu’il n’existe aujourd’hui dans l’ancienne forêt Hercynienne qu’une seule espèce de Bœufs sauvages, conclure, contre le témoignage formel des anciens, qu’il n’en existait pas dans les mêmes lieux une se¬ conde, il y a deux mille ans, c’est procé¬ der bien hardiment. En raisonnant de la sorte , si l’espèce de l’Aurochs , aujour¬ d’hui réduite à un très petit nombre d’in¬ dividus et dont la destruction complète est sans doute très prochaine, s’était éteinte il y a trois siècles, on n’hésiterait pas à affir¬ mer qu’aucune espèce du genre Bœuf n’a existé depuis les temps historiques à l’état sauvage dans les forêts de l’Europe. D’après ce qui vient d’être dit, on voit que pour désigner l’Aurochs dans la no¬ menclature latine, les classificateurs avaient j à choisir entre deux noms donnés par les anciens à des Bœufs sauvages , l’un dont l’application était parfaitement légitime, et ne pouvait entraîner aucune confusion , l’autre dont l’acception était au moins douteuse ; c’est ce dernier qu’ils ont pré¬ féré : évidemment ils ont eu tort; mais, leur erreur, une fois reconnue, convient-il de la réparer ? non, sans doute ; le remède serait pire que le mal. Si l’on en était aujourd’hui à créer pour la zoologie une nomenclature latine, on pour¬ rait, on devrait peut-être s’attacher à n’y ; pas faire entrer un seul nom, avant de s’être bien assuré qu’on ne le détournait point de la signification qu’il avait anciennement. Pour cet examen préalable, on trouverait sans doute de grands secours dans les re¬ cherches de certains naturalistes qui unis¬ saient à une parfaite connaissance des faits et à beaucoup de sagacité une très vaste érudition; mais quoique ces savants aient pu faire , le travail n’est pas terminé , et ceux qui s’occuperont de le poursuivre rencontreront de grands obstacles ; souvent il leur arrivera de ne recueillir aucun fruit de leurs recherches. Il n’est pas rare en effet, comme nous le faisions remarquer plus haut, de trouver dans les écrits des anciens le même animal désigné par plusieurs noms différents, sui- ! vaut les pays dans lesquels il a été observé, 352 AU R AU R et c’est déjà là une cause de confusion ; mais ce qui est au moins aussi commun, et beaucoup plus fâcheux , c’est l’applica¬ tion d’un même nom à la désignation de plusieurs espèces distinctes. Constater ce double emploi du mot est chose difficile à cause de la brièveté des indications qui d’ordinaire s’y rattachent. Quand par ha¬ sard on trouve des descriptions, elles sont toujours incomplètes,' et, quand l’auteur n’a pas parlé de visu , elles sont presque né¬ cessairement inexactes. Ce n’est pas tout encore ; souvent les écrits originaux ont été perdus, et nous n’obtenons les renseigne¬ ments qu’ils contenaient que par l’inter¬ médiaire des compilateurs. Or ceux-ci ne se sont pas toujours contentés de transcrire, à la suite les unes des autres, les diverses don¬ nées qui se rattachaient à un nom commun; quelquefois ils les ont combinées pour en faire un seul animal ; alors la difficulté est vraiment inextricable. Supposons cependant tous ces obstacles surmontés, et voyons quelle sera, relative¬ ment à la nomenclature, l’importance d’un résultat si péniblement obtenu ; très peu de chose, en vérité. Pour les Mammifères, par exemple, si nous passons en revue les noms qui nous ont été transmis par les anciens, nous voyons qu’il y en avait bien trente à peu près dont l’application n’était pas dou¬ teuse; eh! bien, toutes les recherches des savants n’ont guère abouti qu’à augmenter ce nombre d’une vingtaine. Admettons que les recherches futures l’augmentent encore d’autant, ce seront soixante-dix noms qu’on aurait pu employer sans scrupule dans la nomenclature zoologique. Tous lés autres noms anciens d’ailleurs en auraient dû être bannis, comme propres à donner de fausses idées ; ainsi , pour le cas qui nous occupe, le mot Bison serait appliqué à l’Aurochs et le mot U rus disparaîtrait, du moins comme nom d’une espèce aujourd’hui vivante. La même proscription s’étendrait au mot B un a s us , à moins qu’on ne l’appli¬ quât à l’Aurochs du Caucase, dans le cas où des recherches ultérieures prouveraient, ce qui est assez peu probable , qu’il dif¬ fère spécifiquement de l’Aurochs de Li¬ thuanie. Certes, ce serait un assez mince avantage pour une nomenclature que d’être vraie sous le point de vue historique, et ce n’est pas là ce qu’on doit lui demander, mais en¬ fin ce serait un avantage réel. On pourrait donc s’étonner de voir que , dans les nom¬ breux systèmes de nomenclature qui ont été proposés depuis quelques années et qui menaceraient, si leurs auteurs jouissaient d’assez de crédit pour se faire écouter , de jeter la science dans une confusion com¬ plète, on n’ait jamais pensé à faire prévaloir - ce principe. C’est que pour en faire l’appli¬ cation, il faudrait du travail , il faudrait des connaissances que n’ont point les novateurs auxquels nous faisions allusion; c’est qu’il est bien plus facile de forger, au moyen du Dictionnaire grec , cent noms nouveaux , plus ou moins sonores, plus ou moins si¬ gnificatifs, que de déterminer d’une ma¬ nière satisfaisante la véritable acception d’un nom ancien, restée douteuse jusqu’à ce jour. (Roul.) AUROAE. BOT. TH. - VoyCZ ARMOISE. * AUROPOUDRE. min. — Nom donné à un Aurure de palladium et d’argent, d’une couleur d’or sale , qui sc trouve en petits grains cristallisés au Brésil, dans la capitai¬ nerie de Porper. Il est composé, suivant M. Rerzélius, sur 100 parties, de 85,98 d’or; 9,85 de palladium ; et 4,17 d’argent. (Dee.) AURORE . phys. — On nomme ainsi ia lumière qui précède le lever du soleil. Le crépuscule du matin que parfois l’on confond avec l’Aurore n’est que la première lueur qui succède à la nuit et qui ne suffit point encore pour distinguer les objets. L’Aurore commence quand le crépuscule cesse, et lorsque chaque chose revêt la cou¬ leur qui lui appartient. Le levant, qui n’of¬ frait qu’une légère bande lumineuse, prend une teinte orangée qui s’anime graduelle¬ ment; les nuages se colorent des plus vives nuances d’or et de pourpre , l’horizon de¬ vient tout resplendissant , et cet admirable spectacle n’est effacé que par la lueur du soleil. L’Aurore est un double phénomène de réfraction et de réflexion. La lumière du soleil, qui commence à paraître lorsque cet astre est encore à 18° au-dessous de l’hori¬ zon, nous est envoyée , non par transmis¬ sion directe , mais par réflexion sur les va¬ peurs atmosphériques, sur de petites mo¬ lécules solides qui y flottent et peut-être AU R AUR 353 aussi sur les atomes matériels réels de l’air lui-même (Herschcl). Quelques physiciens considèrent l’Au¬ rore comme un phénomène de diffraction (modification qu’éprouve la lumière par son passage auprès des extrémités des corps). Ils pensent expliquer ainsi plus facilement les modifications que font éprouver à l’Aurore non-seulement l’état hygrométrique ou ther¬ mométrique de l’atmosphère, mais encore les dispositions locales de la contrée dans la direction du soleil levant. (A. D.) AURORE RORÉALE . MÉTÉOR. - - Dans les régions voisines du pôle , on ob¬ serve parfois, quelques heures après le cou¬ cher du soleil, un météore lumineux, dont nous allons décrire les différentes phases. Il s’annonce d’abord par une espèce de brouillard qui occupe la partie nord de l’ho¬ rizon, en tirant un peu vers l’occident, et qui présente la figure d’un segment de cercle dont l’horizon forme la corde. La partie vi¬ sible de la circonférence de ce brouillard paraît bientôt bordée d’une lueur blanch⬠tre , produisant un arc lumineux ou plu¬ sieurs arcs concentriques, séparés par des bandes obscures. Des jets et des rayons de lumière, diversement colorés, s’élancent en¬ suite de l’arc , ou plutôt du segment, nébu¬ leux où se forme toujours quelque brèche éclairée qui semble leur livrer passage. Quand le phénomène augmente et qu’il doit occuper une grande étendue , ses progrès se manifestent par un mouvement général, par une sorte de trouble dans toute la masse. Des brèches nombreuses se forment dans l’arc et dans le segment obscur, et dispa¬ raissent à l’instant; des vibrations de lu¬ mière, des éclairs viennent frapper, comme par secousses, toutes les parties du météore. Enfin , lorsqu’il est arrivé à sa plus grande extension, on voit se former au zénith une couronne de feu, vers laquelle conver¬ gent une multitude de traits enflammés. C’est alors que le phénomène, dans toute sa magnificence , présente un spectacle admi¬ rable, tant par la variété des figures lumi¬ neuses qui se jouent de mille manières dans les hautes régions de l’atmosphère, que par la vivacité et la richesse des couleurs dont elles brillent. Il diminue ensuite par de¬ grés. Les jets lumineux et les vibrations se renouvellent cependant encore de temps en temps; mais enfin le mouvement cesse ; la lumière qui s’était étendue dans toutes les portions du ciel se resserre et se concentre vers la partie boréale; le segment obscur s’éclaircit, puis finit par s’éteindre, tantôt subitement, tantôt avec lenteur, à moins qu’il ne se prolonge pour se confondre avec le crépuscule du matin. Telle est l’Aurore boréale dans tout son éclat : c’est ainsi que la voient les habitants de la Laponie, de la Norwège, de la Russie septentrionale, de la Sibérie; ceux du nord de l’Écosse, de l’Islande, du Groenland, du Canada, des régions arctiques, en un mot; mais, plus on s’éloigne du pôle, moins on en voit distinctement les diverses périodes. Elle ne paraît généralement en France que comme une lumière plus ou moins écla¬ tante, peu élevée au-dessus de l’horizon. L’Aurore boréale n’avait point échappé aux observations des anciens. On rencontre, chez leurs historiens et chez leurs poètes, maintes descriptions qui ne permettent point d’en douter. Nous nous bornerons à nommer , après Tite-Live , Lucain , qui , dans les vers suivants , décrit ce phéno¬ mène avec une énergique précision : Tgnota obscuræ viderunt aidera noetes, Ardenlemque Polum flammis, cœloque -volantes Obliquas per inane faees . (Pbars. , liv. 1.) Ces auteurs, toutefois, n’ont point eu en vue le phénomène lui -même; ils ne l’ont considéré que comme le présage de quelque événement considérable. Nous pourrions trouver plus de lumières à ce sujet chez les philosophes de l’anti¬ quité, en général bons observateurs ; mais il faut remarquer, qu’habitant des contrées méridionales , ils eurent peu d’occasions d’observer des Aurores boréales complètes. Aristote, cependant, en donna une descrip¬ tion satisfaisante; après lui, Sénèque et Pline en parlèrent de manière à ne laisser aucun doute; plus tard encore, Julius Ob- sequens et Isidore de Séville en firent men¬ tion. En arrivant aux temps modernes, il nous serait facile d’augmenter la liste des auteurs qui ont parlé de l’Aurore boréale; mais laissant de côté ce luxe d’érudition , nous nous empresserons d’arriver à ceux qui ont observé ce phénomène en savants et non 23 T. II. 354 AUR AU R en diseurs de bonne aventure , Le premier fut Gassendi , qui rendit compte d’une Aurore boréale observée par lui en Pro¬ vence, et vue, en même temps, dans toute la France , en Syrie , à Alep , c’est-à-dire dans une étendue de 700 lieues de l’ouest à l’est, et à douze degrés sud environ, de Paris. Depuis Gassendi les observations se mul¬ tiplièrent. On reconnut que ce météore n’é¬ tait point particulier au pôle nord ; que le pôle sud avait ses Aurores australes, moins souvent signalées , peut-être à cause du nombre moins considérable d’observateurs, mais n’en existant pas moins réellement (1). Avec les observations se multiplièrent les explications, les théories, sans que jus¬ qu’à présent la nature de l’Aurore boréale ait été parfaitement définie. Nous allons faire connaître les principales opinions émises. On crut d’abord que l’Aurore boréale était produite par des vapeurs et des exhalai¬ sons élevées dans la région moyenne de Pair. De leur mélange résultait une fermen¬ tation très vive , suivie de coruscations , de flammes et de détonations. Lemonnier et Muschenbroëck furent partisans de cette opinion. Halley supposa que l’Aurore boréale est due à des tourbillons magnétiques traver¬ sant la terre du sud au nord , avec une ex¬ cessive vitesse, et pouvant devenir lumineux par eux-mêmes ou par leur contact avec les substances terrestres qu’ils rencontrent. Les tourbillons furent abandonnés, et Mai- ran vint à son tour (1733) proposer une nouvelle théorie. Partant du fait qu’il existe autour du so¬ leil une espèce de vapeur lumineuse d’une extrême ténuité, ce savant admit que l’Au¬ rore boréale n’est qu’une portion de cette va¬ peur, ou plutôt une portion de l’atmosphère solaire , que la terre rencontre sur sa route et emporte avec elle dans l’espace. Comme , d’après cette théorie, l’Aurore boréale a né¬ cessairement son siège dans notre atmos¬ phère, et comme néanmoins ce météore offre parfois une élévation de plus de 200 lieues , Mairan fut obligé de supposer à celte at- (i) Le mcléorc dont uous parlons se présentant aux deux pôles, le* nom d 'Aurore polaire lui conviendrait mieux; mais le premier a prévalu. mosphère une hauteur incomparablement plus considérable que celle qu’on lui attri¬ bue communément. Cette objection n’échappa point à Euler, qui, tout en repoussant la théorie de Mairan, en proposa lui-même une nouvelle. Suivant l’illustre géomètre , les rayons solaires , exerçant leur impulsion sur les particules de l’atmosphère, les chassent à une grande distance et les rendent lumineuses en se ré¬ fléchissant à leur surface . Étendant cette explication à la queue des Comètes et à la lumière zodiacale , il attribue leur appari¬ tion à une impulsion semblable, qui agit d’une part sur l’atmosphère des premières, et de l’autre, sur celle du soleil lui-même. Quelques physiciens attribuèrent l’Aurore boréale aux glaces dont les terres circumpo¬ laires sont couvertes. D’après eux, ces neiges et ces glaces , comme autant de miroirs, réfléchissent vers la surface des couches su¬ périeures de l’atmosphère, les rayons du soleil qui, dans ces climats, s’abaisse très peu au-dessous de l’horizon; et les molé¬ cules, dont ces couches sont composées , dé¬ terminant une seconde réflexion, les ren¬ voient vers la surface de la terre , et produi¬ sent ainsi les phénomènes de l’Aurore boréale. Un autre savant, l’abbé Hell, avança que l’Aurore boréale a son origine dans la ré¬ fraction des rayons du soleil ou de la lune , par notre atmosphère, et dans leur ré¬ flexion par des nuages lumineux, formés de particules glacées. 'Ce serait, d’après cet astronome, un météore semblable aux par- helies ou parasélènes , produites par la réflexion des rayons du soleil ou de la lune sur des vapeurs congelées, suspendues dans l’atmosphère à différentes distances de la terre , et transportées par les vents comme de légers nuages. Au milieu de toutes ces explications , celle qu’avait présentée Mairan réunissait les plus nombreux suffrages ; elle était adoptée par les hommes les plus distin¬ gués de l’époque , quand , en 1740 , Celsius et Niorter découvrirent que l’aiguille ai¬ mantée éprouve une agitation extraordinai¬ re, à l’apparition d’une Aurore; mais lorsque les propriétés de la lumière électrique furent connues, toutes les théories précédentes furent abandonnées ; Éberhart, professeur ÀUK AU K 355 à Hall, et Paul Frisi, à Pise, proposèrent d’expliquer l’Aurore boréale par l'électri¬ cité, en s’appuyant sur les faits suivants : 1° l’électricité qui passe dans le vide s’y mon¬ tre sous les mêmes apparences lumineuses que celles qu’on observe dans l’Aurore bo¬ réale; 2° l’air devenant moins dense à me¬ sure qu’il s’élève au-dessus de la surface de la terre, les décharges électriques, dans les régions supérieures, doivent présenter les mêmes apparences que dans des tubes rem¬ plis d’air plus ou moins raréfié. Ces idées furent adoptées par Canton , Beccaria, Wilke, Franklin, etc. , qui y ap¬ portèrent néanmoins quelques modifica¬ tions. Il est à remarquer, du reste, que depuis cette époque, quelque éloignées de la vrai¬ semblance qu’aient été les hypothèses mises en avant, les auteurs ont toujours reconnu l’influence électrique ; ainsi , à l’époque où le gaz inflammable ( hydrogène ) fut découvert, Yolta, tout en cherchant , par plusieurs expériences, à démontrer que ce gaz pouvait être la cause de l’Aurore bo¬ réale, ne proposa cette théorie que comme une supposition sans importance , et il ajouta même : « Je me repens déjà d’a¬ voir avancé , quoiqu’on passant seulement, quelques idées qui heurtent de front l’ortho¬ doxie électrique. » Malgré l’anathème que l’auteur lui-même avait jeté sur sa théorie, elle fut reprise par Patrin, bien qu’elle ne puisse soutenir l’é¬ preuve de l’expérience ; et, en effet, l’hydro¬ gène ne pouvant s’allumer sans le concours de l’oxygène, comment sa combustion au¬ rait-elle lieu au siège de l’Aurore boréale , c’est-à-dire dans ces hautes régions de l’at¬ mosphère, où la raréfaction est arrivée à un point extrême; et à plus forte raison, hors de l’atmosphère , si l’on admet que c’est là que se produit le météore ? Dans les dernières années du siècle der¬ nier, lephysicien anglais Dalton présenta les idées suivantes sur le phénomène qui fait le sujet de cet article : « il se passe, dit-il, à 150 milles d’élévation de la surface de la terre. En s’élevant au-dessus de notre planète, on trouve d’abord la région des nuages , puis celle des météores , tels que les étoiles fi¬ lantes, les globes de feu, etc. ; au-delà on ren¬ contre la région de l’Aurore boréale, dont la grande élévation se déduit de sa lumière ex¬ trêmement affaiblie qui peut s’étendre sur une moitié de l’hémisphère. Dalton appelle encore à son aide les effets électriques lumineux produits dans l’air plus ou moins raréfié ; il attribue , en outre , une origine ferrugineuse aux rayons du météore , en raison des propriétés magnétiques du fer , etc. » Au commencement de ce siècle, le profes¬ seur Libes présenta une nouvelle théorie qui, au premier coup-d’œil, semble satisfai¬ sante. D’après ce savant, la production du gaz hydrogène étant presque nulle aux pôles, le fluide électrique, qui reflue de l’é¬ quateur, n’y rencontre qu’un simple mé¬ lange d’oxygène et d’azote, dont il déter¬ mine la combinaison. Cette combinaison se manifeste par des vapeurs rutilantes d’a¬ cide nitreux (hypo-azotique) , qui consti¬ tuent le phénomène de l’Aurore boréale. Si ce phénomène, ajoute l’auteur, n’a pas lieu dans les zones tempérées, cela tient à ce que, dans cette atmosphère fortement échauffée, il se trouve toujours un mélange de gaz hy¬ drogène et de gaz oxygène , que l’étincelle électrique enflamme de préférence, en pro¬ duisant, en même temps que la forma¬ tion d’une certaine quantité d’eau , les phénomènes des éclairs et de la foudre. Cette théorie, plus ingénieuse que solide, donne lieu à la même objection que celle de Yolta. Il nous reste encore à exposer la théorie de M. Biot. Dans un voyage qu’il fit, en 1817, aux îles Shetland , l’illustre physicien ayant eu l’occasion de voir souvent et d’étudier les Aurores boréales, proposa l’explication sui¬ vante : « Pour s’assurer, dit-il, si le phénomène des Aurores existe dans notre atmosphère ou au dehors, il suffit de voir s’il a des re¬ lations quelconques avec le mouvement diurne de la terre: or, toutes les observations faites jusqu’ici , et qui ont été constatées aux îles Shetland , prouvent que les arcs et les couronnes ne participent en rien au mouvement apparent des astres d’orient en occident; dès lors ce phénomène est pu¬ rement atmosphérique. » Ce principe établi, M. Biot fait remar¬ quer que l’Aurore boréale est en résumé composée de véritables nuées, venant ordi- 356 AUR AU K nairement du nord, et formées d’éléments extrêmement ténus et lumineux , flottants dans les airs ; que ces nuées forment sou¬ vent des colonnes qui prennent la direction de l’aiguille aimantée. Or, quelle est la na¬ ture de ces éléments ? L’auteur résout ainsi la question : « Parmi les substances terreuses , nous ne connaissons jusqu’à présent que les mé¬ taux dont les particules soient susceptibles de magnétisme ; encore cette propriété est- elle particulière à quelques-uns d’entre eux. Il est donc vraisemblable que les élé¬ ments en question sont, au moins en grande partie, composés de particules métalliques réduites à une ténuité extrême ; mais de là résulte aussitôt une autre conséquence. On sait que tous les métaux connus sont d’ex¬ cellents conducteurs du fluide électrique 5 or , les diverses couches qui composent l’atmosphère sont habituellement chargées de quantités très inégales d’électricité... Si donc des colonnes , composées en 'partie d’éléments métalliques , se trouvent sus¬ pendues verticalement dans l’atmosphère , comme le sont les colonnes de l’Aurore bo¬ réale, lorsqu’elles flottent au-dessus des ré¬ gions les plus voisines du pôle, l’électricité des couches d’air situées au sommet et au bas des colonnes , trouvera en elle autant de conducteurs plus ou moins parfaits ; et , si la tendance de cette électricité, pour se répandre uniformément , surpasse la ré¬ sistance que l’imperfection des colonnes conductrices lui oppose, elle s’écoulera le long de ces colonnes en illuminant sa route, comme nous voyons que cela arrive, en gé¬ néral, avec des conducteurs discontinus...» Après cette explication fort ingénieuse, sans aucun doute, il restait à démontrer comment des nuages composés de parti¬ cules métalliques se forment dans le voi¬ sinage des pôles plutôt que partout ailleurs, pour se répandre de là dans le reste de l’at¬ mosphère ; il fallait aussi expliquer ces ef¬ fets , véritables phénomènes d’inflamma¬ tion, dans ces nuages phosphorescents qui, se détachant du nuage lumineux principal , lancent par intervalle des jets de lumière. Ces nouvelles questions furent abordées par M. Biot de la manière suivante : « Le pôle magnétique est évidemment le point de départ des colonnes lumineuses 5 dès-lors, les parties extrêmement déliées qui composent ces colonnes , et la nue lu¬ mineuse qui leur donne naissance, doivent sortir de la terre en ce point ou en quelques autres peu éloignés. Or, les contrées sep¬ tentrionales ont été , dans tous les temps, comme elles le sont aujourd’hui, exposées à de violentes éruptions volcaniques. Plu¬ sieurs des volcans voisins du pôle sont en activité autour de la zone où se trouve le pôle magnétique. Je citerai particulièrement les volcans des îles Aleutiennes, de l’Is¬ lande et du Kamschatka. Ces éruptions sont toujours accompagnées de phénomènes électriques ; la foudre sillonne sans cesse les tourbillons de vapeurs et les déjections pulvérulentes qui sortent des cratères. Ces colonnes , ces tourbillons de poussière vol¬ canique , chargés d’électricité , sont trans¬ portés , comme on sait , à des distances considérables, et abandonnent à l'air, dans leur trajet, toute l’électricité donc ils étaient imprégnés en sortant du cratère. « Ces éruptions si vastes, ajoute l’auteur, partant d’abhnes si profonds qu’ils sem¬ blent communiquer entre eux par dessous la croûte solide du globe , d’un bout à l’au¬ tre de la terre , ne doivent-elles pas, lors¬ qu’elles durent quelque temps, exciter, au- dessus du gouffre dont elles sortent , de violents courants d’air et de véritables vents ascendants qui emportent les poussières volcaniques jusqu’à des élévations bien su¬ périeures aux nuages ordinaires ? D’un autre côté , l’on sait , au rapport des voya¬ geurs qui ont visité l’Islande, qu’on voit quelquefois au-dessus de Pile, pendant les éruptions volcaniques , un brouillard , ou pour mieux dire , des nuages de nature sul¬ fureuse et métallique , qui irritent dou¬ loureusement les yeux, la bouche et les narines. Au surplus, l’existence d’un sem¬ blable brouillard , composé de matières sèches et répandant une odeur fétide et sulfureuse, fut constatée en 1783 ; toute l’Eu¬ rope en fut alors couverte, et les voyageurs le rencontrèrent, au sommet des Alpes, sur la Méditerranée et sur l’Océan atlantique, à plus de cent lieues des côtes. Le journal de physique (1784) rend également compte d’un brouillard sec, possédant la propriété lumi¬ neuse dont sont douées les nues qui com¬ posent l’Aurore boréale. » AUR AUR S57 En conséquence de la nature combustible qu'il accorde à ces nuées, M. Biot pense que des décharges électriques répétées peuvent les enflammer. Un habile physicien , M. Becquerel , à qui Ton doit une histoire complète des phé¬ nomènes électrique et magnétique, a détruit la théorie de M. Biot, en démontrant que, dans Tétât actuel de nos connaissances géo¬ logiques , on ne peut admettre, dans les matières vomies par les volcans , et par conséquent , dans les nuages volcaniques , aucune parcelle métallique, mais seulement des matières vitreuses, des silicates et au¬ tres composés, entièrement dépourvus de conductibilité. Quoi qu’il en soit des théories , l’Aurore boréale paraît intimement liée au magné¬ tisme terrestre ; le sommet de l’arc lumi¬ neux est toujours situé dans le plan du méridien magnétique du lieu de l’observa¬ tion ; le centre de la couronne suit le pro¬ longement de la boussole d’inclinaison , ou d’un aimant suspendu en son centre de gravité, quand il atteint sa position d’équi¬ libre; enfin, l’Aurore boréale occasionne des variations irrégulières dans l’inclinai¬ son et la déclinaison de l’aiguille aimantée. M. Arago a remarqué qu’à Paris , dès le malin du jour où une Aurore boréale doit se montrer, l’aiguille de déclinaison dévie vers l’occident; le soir, au contraire, elle dévie à l’orient ; cette déviation va quelque¬ fois jusqu’à un quart de degré. Des obser^ vations analogues ont été faites dans tous les observatoires de l’Europe. Il est donc facile de prédire, dans un point quelconque de notre hémisphère, l’apparition d’une Au¬ rore boréale. Le même savant a voulu re^ connaître si les Aurores australes exercent quelque influence sur l’aiguille aimantée à Paris ; mais il est arrivé que toutes les fois qu’une Aurore australe a été observée , elle a coïncidé avec une Aurore boréale: doit-on en conclure que cette coïncidence est une des lois du phénomène? Les rapports que nous venons d’indiquer entre le magnétisme terrestre et l’Aurore polaire, sont jusqu’à ce jour les seules don¬ nées certaines qui puissent servir de point de départ , pour la recherche des causes de ce météore. Se produit-il dans les limites de notre atmosphère ou au-delà ? Les obser¬ vations, et par conséquent les opinions, se contredisent. Si l’on en croit les récits des habitants des régions du nord, des îles Shetland, par exemple, l’Aurore boréale est toujours accompagnée d’un bruissement bien sensible, analogue à celui que produit une succession d’étincelles électriques. Ce fait, s’il est Yrai, ne semble point indiquer une très grande élévation . Des mesures d’an¬ gle , prises de deux lieux différents sur la même Aurore boréale, pendant l’expédition du capitaine Franklin au pôle nord , ne donnèrent que trois ou quatre lieues d’élé¬ vation à sa couronne. D’un autre côté , M. Dalton, dont nous avons rapporté plus haut les opinions , calcula qu’une Aurore boréale, aperçue et mesurée le 29 mars 1826, à Manchester , à Edimbourg , et dans d’au¬ tres localités , devait être élevée à quarante lieues au-dessus de la terre. Les expériences de plusieurs physiciens, et, entre autres, de MM. Harris et Becquerel, tendent à prouver qu’un corps électrisé , placé dans le vide , loin de tout corps capa¬ ble d’exercer sur lui une action par in¬ fluence , conserve indéfiniment son électri¬ cité sur sa surface ; mais que si les corps sont placés à une distance telle que l’action par influence puisse avoir lieu, l’électricité franchit l’espace vide. Si donc, l’électricité atmosphérique intervient dans le phéno¬ mène des Aurores boréales, il faut qu’el¬ les aient lieu dans des portions de l’at¬ mosphère où l’air n’est point dans un grand état de raréfaction ; mais comment expliquer alors ces couleurs si variées des rayons lumineux, qui ont tant de ressem¬ blance avec celles des décharges électriques dans le vide , ou dans l’air plus ou moins raréfié ? On voit, d’après tout ce qui précède, qu’une explication complète de l’Aurore boréale a 'échappé jusqu’ici aux investiga¬ tions de la science. Il fautMonc multiplier et rendre plus précises les observations sur ce météore et le magnétisme terrestre ; peut-être ainsi parviendra- 1- on à recon¬ naître le lien caché qui semble réunir ces. deux grands faits. (A. DuroNCHEi..) Vi llL'M. MIN. — Voyez OR. * AURURES. min. — Genre formé de l’alliage ou de la combinaison de l’Or avec 358 A US d’autres métaux, à l’égard desquels il sem¬ ble jouer le rôle d’élément électro-négatif. Ces mélanges ou ces combinaisons ont pour caractères communs d’être attaquables par l’eau régale, et de donner ainsi une so¬ lution qui précipite en pourpre par le Pro¬ tochlorure d’étain. Les seules qu’on con¬ naisse sont d’un jaune d’or pâle, et elles sont solubles dans l’eau régale avec préci¬ pité immédiat de Chlorure d’argent. Ce sont : 1° l’Aurure d’argent, ou l’Electrum (syn. Or argentifère ) ; et 2° l’Aurure de palladium et d’argent , ou l’Auropoudre ( Or palladifèrc et argentifère). Voy. or, (Del.) AUSERDA. rot. ph. — Nom vulgaire de la Luzerne, dans le Roussillon. (C. d’O.) * AUSTRALASIE. Australasia. ois. —Genre formé parM. Lesson (Tr.df Ont.), dans la famille des Perroquets, et syno¬ nyme du genre Trichoglossc de Yig. et Hors , qui lui est antérieur. Voy. tricho- GLOSSE. (LAFR.) * AI. ST II A L ASIE ANE S (Australasie). arach. — M. Walckenaër ([ns. apt Sui¬ tes à Buffon) applique cette dénomination à deux petites subdivisions de son genre At- tus , comprenant les espèces de ce genre qui habitent les différentes îles de l’Océa¬ nie et la Nouvelle-Hollande. (Bl.) AUSTRALICA (suivant l’auteur , ce mot veut dire originaire de l’Australasie). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines, établi par M. Chevrotât, aux dépens des Chrysomèles , dont il se distingue par ses antennes un peu plus courtes , épaisses ( les 6 derniers arti¬ cles renflés) ; par son corselet, non rebordé et non sillonné sur les côtés ; par l’écusson plus régulièrement arrondi en arrière ; enfin , par le dernier article des palpes maxillaires en forme de coupe, aplati, tronqué et creusé sur la troncature. M. De- jean, qui a adopté ce g. dans son dernier Catalogue, y rapporte 5 espèces, dont 3 seu¬ lement sont des Australica pour M. Chc- vrolat : ce sont les A. ruficeps, Mac-Leay ; litura, id . , et Ourtisii, Kirby, que M. De- jean nomme Pulchella. Toutes trois sont de la Nouvelle-Hollande. (D. et C.) *AUSTRALIAA, Gaudich fin Frcycin . Voy. Bot , p 505) bot. th. — Genre in- AUT complètement connu, fondé sur Y (Jrtica pusilla Poir. M. Gaudichaud lui assigne les caractères suivants : Involucre presque nul Fleurs axillaires : les mâles au nombre de 1 ou 2 , les femelles au nombre de 1 à 3 (à chaque aisselle). Tiges filiformes, ram¬ pantes, rameuses. Feuilles alternes. (Sp.) AUSTRALITE. min. — Sable gris⬠tre, trouvé à Sidney-Cove, en Australie, et dans lequel on avait cru reconnaître une substance terreuse d’une nature particu¬ lière, que de nouvelles analyses ont prouvé n’être pas exacte. (Del.) *AUTALIA(étymologie incertaine), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa¬ mille des Braehélytres, tribu des Aléocha- rides, fondé par Leach, et adopté par MM Mannerheim, Dejean, Lacordaire et Erich- son. Yoici comment ce dernier, dont nous suivons ici la méthode , comme la plus récente et la plus complète sur cette fa¬ mille, caractérise le g. dont il s’agit (Ge- nera et Species Staphylinorum, p. 48) : Mâchoires à lobe intérieur mutique, bordé intérieurement de petites épines. Languette allongée, garnie de deux franges dont l’in¬ terne est très courte et l’externe linéaire ; paraglosses petites , étroites, acuminées. Palpes labiaux de deux articles. Tarses des pattes postérieures seuls de 5 articles, dont les quatre premiers égaux entre eux ; tarses des autres pattes composés seulement de 4 articles. Les Autalies sont des Insectes très petits, qui ont le faciès de quelques Psélaphiens , suivant M. Lacordaire, et qui vivent dans les Bolets et autres végétaux en décomposi¬ tion. Selon M. Erichson, ils se rapprochent des Falagria par leurs paraglosses acumi¬ nées, et s’en éloignent par leur menton profondément échancré et leur languette al¬ longée et quadrifide. Cet auteur n’en décrit que deux espèces : Y A. impressa (Aleoch. idem Gravenh.), et Y A. rivularis (Al¬ eoch. id. Gravenh.), toutes deux d’Europe. Mais M. Shuckard (Eléments of British entomology , etc., pag. 14 1), en désigne 4 autres sous les épithètes de plicata Kirby, et de ruficomis , aterrima et angusticol- lis Stephens. Nous n’en citerons qu’une comme typedug., Y A. impressa Gravenh., figurée dans Olivier sous le nom de Sta- AUT AUT phyl. impressus ( Eut . III, 42, 2B, 28, t. 5, lig. 41). (D. et C.) * AUTARCITE bot. cr. — Nom proposé par Leclerc pour remplacer celui de Prolifère. Cette dénomination n’ayant pas été adoptée, nous renvoyons pour ces détails au mot vaucherie. (C. d’O.) * AUTOCARPIENS (fruits), bot.ph.— M. Desvaux, dans sa Classification géné¬ rale des fruits, appelait ainsi ceux qui con¬ sistent uniquement dans le développement du pistil, sans addition d’aucun autre organe de la fleur. Voy. fruits. (A. R.) AUTOMOLITE et AUTOM ALITE . MIN. — *■ VoyCZ GAHNITE. (DEU.) * AUTÔIVOMÉE. CRUST. — Genre de Décapodes macroures de la farfiille des Sa- licoques et de la tribu des Alphéens, ayant les pattes de la 2e paire monodactyles ; les antennes supérieures terminées par deux filets ; les pattes-mâclioires externes non foliacées : les yeux libres, etc. Cette petite division générique a été établie par M. Risso, d’après une Salicoque de la Méditer¬ ranée. (M. E.) * AUTOPSIDES. Autopsides ( àoTGÇ , soi-méme ; 6-kt^cli, voir), min. — Haüy a donné ce nom à une classe de sub¬ stances métalliques possédant par elles- mêmes de l’éclat. (C. d’O.) * AUTOSIT AIRES. Autositarii (aù- toç, soi-même; alrcç, nourriture), térat. — Premier ordre des Monstres doubles. Ce nom doit être donné aussi au premier ordre des Monstres triples et généralement de chacune des sous-classes qui pourront être établies parmi les Monstres composés. L’ordre des Monstres doubles autositai- res, moins anomal et plus étendu que l’or¬ dre des parasitaires qui le suit , comprend un très grand nombre de monstres , com¬ posés de deux individus semblablement égaux en développement. Cette égalité d’or¬ ganisation, qui est le caractère essentiel de l’ordre, indique suffisamment que les deux individus composants jouissent d’une égale activité physiologique. C’est, en effet, ce qui a constamment lieu, soit que les deux sujets composants, réunis seulement dans une région , vivent chacun d’une vie presque distincte , soit que , plus intimement con¬ fondus , ils concourent également à la nu¬ trition et à l’accomplissement des autres 859 fonctions nécessaires à la vie commune. On peut résumer en quelques mots les carac¬ tères et l’organisation de cet ordre , en di¬ sant que tout monstre double Autositaire peut être’ considéré comme le résultat de l’union de deux Autosites. Au contraire , tout monstre double parasitaire est le ré¬ sultat de la greffe d’un Parasite ou d’un Omphalosite sur un Autosite. Les monstres doubles Autositaircs, quoi¬ que fort nombreux, se rapportent tous à trois tribus naturelles , dont chacune se subdivise en deux familles : Tribu I. Sujets composants, doubles in¬ férieurement et supérieurement, réunis seu¬ lement dans une région. Huit genres, dont trois, Pygopnge , Mètopage , Cèphalo - page , forment la famille des eusompha- uiens, et cinq, Ischiopage , Xiphopage , Sterropage , Ectopage , Hémipage , celle deS MONOMrHAUIENS. TribuII. Individus composants, bien dis¬ tincts, séparés même â leur extrémité pel¬ vienne, se confondant au contraire inti¬ mement à leur extrémité céphalique. Les deux familles de cette tribu se composent chacune de trois genres, savoir : celle des sycéphaliens, des g. Janiceps, Iniopes et Synotes , celle des monocéphaliens, des Dé- radelphes , Thoradelphes et Synadel- phes. Tribu III. Modifications inverses de celles qui caractérisent les précédents : l’extrémité céphalique est double, tandis que les deux sujets composants sont réunis, et souvent même entièrement confondus inférieure¬ ment. Aux Sycéphaliens correspondent, dans cette famille, les sysomiens, comprenant les genres Psodyme , Xiphodyme et Déro- dyme; aux Monocéphaliens, les monoso- miens, comprenant les genres Âtlodyme , Iniodyme et Opodyme. Il existe quelques monstres triples Au- tositaires ; mais ils sont si peu connus et en si petit nombre , qu’il nous suffit ici de mentionner leur existence , sans présen¬ ter le résumé de leur classification. Voy. MONSTRES COMPOSÉS. (i. G. -S. -H.) * AUTOSITES. Autositi (aù-roç, lui- même , soi-même; oïtoç, nourriture) térat. — Premier ordre de la classe des Monstres unitaires. Il comprend , comme l’indique son rang, les moins anomaux des 360 AUT AUX Monstres unitaires. Chez tous les Autosi¬ tes, en effet, se trouvent réunis les carac¬ tères généraux suivants : A l’extérieur, les organes, quelques modifications qu’ils aient subies, sont, au moins pour la plupart, disposés symétriquement des deux côtés .du plan médian ou de l’épine (voy. axe). De plus , outre sa division en moitiés droite et gauche, l'ensemble de l’être se partage en plusieurs régions distinctes 5 à l’intérieur, un grand nombre d’organes sont conservés, et la plupart même avec des conditions peu différentes de l’état normal. Enfin, et ce ca¬ ractère, qu’exprime le nom de l’ordre, est la conséquence des précédents, la vie est possi¬ ble après la naissance pendantun temps dont la durée est d’ailleurs extrêmement varia¬ ble , et toujours en rapport avec le rang de chaque type dans l’échelle tératologique ; ainsi , les premiers Autosites sont complè¬ tement viables, et peuvent même se repro¬ duire, tandis que, chez ceux qui viennent ensuite, la vie ne se prolonge jamais au-delà de quelques semaines, de quelques jours, et même pour les derniers genres, de quel¬ ques heures. Cet ordre est le plus étendu de la classe des Monstres unitaires. Il comprend, dans l’état présent de la science , huit familles , qui doivent être partagées en quatre tribus. Tribu I. Anomalies portant surtout sur les membres. Deux familles : les ectromé- TjIens , comprenant les genres Hèmimcie , Ectromèle et Phocomèle , et les syméeiens, comprenant les genres Symèle , Uromèle et Sirènomèle. Tribu II. Anomalies portant surtout sur le tronc, qui est affecté de déviations graves et complexes. Une seule famille : les célo- somien5 , comprenant les six genres sui¬ vants : Aspalasome , Agérosomc , Cyllo- some, Schistosome, Pleurosome et Cèla- some. Tribu III. Anomalies portant principa¬ lement sur l’axe cérébro-spinal. Trois fa¬ milles : les EXENCEPHALIENS , leS PSEUDEN- céphaliens et les anencéphaliens. A la pre¬ mière appartiennent les six genres: Nole?i- nephale, Procncèphale , Podencèphale , Hyper encéphale, Iniencèphale et Exen¬ céphale ; à la seconde , les trois genres ISosencéphalc, Thlipscncéphalc et Pseu- dencéphale ; enfin à la troisième, les deux genres Dérencéphale et Anencéphalc . qui ont été précédemment décrits. Tribu IV. Anomalies portant sur la tête entière, et spécialement caractérisées par l’atrophie de quelques-unes des parties cen¬ trales de la face , et le rapprochement ou même la fusion médiane des parties laté¬ rales. Deux familles : les cyceocéphaeiens , comprenant les cinq genres Ethmocéphale , Céhocéphale , Rhinocéphale , Cyclocé- phale et Stomocéphalc , et les otocépha- eiens , auxquels se rapportent également cinq genres , savoir : Sphènocèphale , Otocèphale , Édocephale , Opocèphale et Triocèphale. (I. G. -S. -H.) AUTOUR. A star , Briss.; Dœdalion , Sav. (Aster tas , étoilé ; à cause du plumage de cet oiseau), ois. — Genre de l’ordre des Rapaces , de ia famille des Falconidées et de notre sous-famille des Accipitrinées. Ce genre, en apparence fort naturel comme le genre Faucon , est néanmoins beaucoup moins circonscrit dans ses limites généri¬ ques, et les nombreuses espèces étrangères qu’il renferme dans toutes les parties du monde se départissent plus ou moins des caractères qu’on lui assigne ordinairement, basés en général sur nos deux espèces eu¬ ropéennes , V Autour et 1 Èpervier. En ayant égard aux diverses modifications qu’elles présentent sur les divers points du globe , leurs caractères génériques peu¬ vent être exprimés ainsi : « Bec court , comprimé, courbé dès sa base et forte¬ ment crochu; mandibule supérieure non dentée , mais dilatée , vers le milieu de son bord , en un feston plus ou moins pro¬ noncé , ou simplement sinueuse; l’infé¬ rieure tronquée et retroussée à son extrémi¬ té ; narines ovalaires ; tarses et doigts tan¬ tôt longs et grêles, garnis en dessous de pe- lottes saillantes ou de longueur médiocre, mais robustes, avec des doigts allongés et vigoureux , ou longs et forts avec les doigts courts ; ces tarses écussonnés ou réticulés ; ongles des doigts antérieurs très inégaux ; l’interne souvent de moitié plus grand que l’externe et presque aussi fort que celui du pouce ; tête généralement petite, déprimée; ailes longues, quant à leur ostéologie, mais de forme obtuse, sub-obtuse ou sur-obtuse, à rémiges primaires médiocres ou courtes , atteignant dans le repos la moitié ou seule- AUX A UT 361 ment le tiers de la queue ; celle-ci longue, , ou médiocre ou courte, étagée, arrondie | ou carrée.» On peut ajouter encore que, chez j ces Oiseaux, la courbure de l’épine dorsale et 1 le rétrécissement du ventre les fait paraître comme bossus , et que la plupart se dis¬ tinguent (mâles et femelles adultes) par des raies transversales dans le plumage du des¬ sous de leur corps. Tous les Rapaces, qui composent ce gen¬ re nombreux, sont chasseurs et en général courageux comme les Faucons; mais ils en ; diffèrent totalement dans leur manière d’at¬ taquer et de poursuivre leur proie ; car les Faucons n’exercent leur courage qu’au mi¬ lieu des airs', se laissant tomber oblique¬ ment avec la rapidité d’un trait sur la proie qui s’enfuit, se relevant incontinent s’ils l’ont manquée, pour fondre de nouveau sur elle, et cherchant toujours l’avantage de la hauteur. — Les Autours et Épcrviers, ail contraire, ne chassent qu’en rasant la sur¬ face du sol , presque sans mouvement ap¬ parent de leurs ailes; ou bien, immobiles sur un arbre , ils attendent qu’une proie vienne à passer pour fondre dessus, et si elle leur oppose1 une fuite rapide, ils la poursuivent à tire d’aile jusqu’au milieu des bois et des lieux couverts où elle cherche en vain un abri; mais si, parmi les nom¬ breuses espèces étrangères, on remarque diverses modifications dans les formes , on en retrouve aussi de nombreuses dans le mode de chasse et dans le degré de courage dont elles sont douées. Jusqu’ici l’on n’a guère établi dans le gen¬ re que deux subdivisions basées principale¬ ment sur les différences qu’offrent entre elles nos deux espèces indigènes : V Autour et V Épervier. En cela, nous suivrons la plupart des ornithologistes , en y com¬ prenant toutefois les espèces étrangè¬ res ; mais nous ne pensons pas que ces subdivisions doivent être élevées au rang de genres, comme elles l’ont été derniè¬ rement; car nous trouvons parmi les Au¬ tours étrangers de petits groupes s’éloi¬ gnant au moins autant de l’espèce ty¬ pe, notre Astur palurnbarius que notre Épervier, et qui, par conséquent, devraient comme lui former aussi les types d’autant, de genres. Nous croyons que, dans le grand genre Astur , il suffit de former deux sous- genres : Astur et Accipiter , nous réser¬ vant de faire connaître les divers groupes que nous avons remarqués dans le sous- genre Astur. Les caractères sous-génériques et diffé¬ rentiels (V Astur et Accipiter sont donc que, chez le premier, les tarses sont toujours robustes, de longueur médiocre ou allon¬ gés , écussonnés ou réticulés , avec des doigts proportionnés ou courts, quelquefois réticulés avec le tarse écussormé ; le bec de grosseur moyenne ou élevé avec sa cour¬ bure un peu prolongée en avant, et un sim¬ ple sinus quelquefois h peine sensible au bord de la mandibule supérieure; les ailes variant de la forme obtuse à celles sub¬ obtuse et sur-obtuse, et la queue de la forme courte et carrée à celles moyenne et arron¬ die , ou longue et étagée. Quant à l’ana¬ tomie, il y a présence de cæcum, selon Sa- vigny, qui nomme ces espèces Dædalio- nes Astuces , ne prenant toutefois pour type que le Dœdalion palurnbarius ou l’Autour proprement dit. Chez le second sous-genre ou Accipiter , les tarses sont toujours longs, grêles et écussonnés , ainsi que les doigts. Le doigt médian surtout est dans les espèces types d’une longueur remarquable, d’où il résulte que sa première phalange est plus longue que le doigt postérieur, sans son ongle , et | égale à l’interne sans son ongle également. Les verrues plantaires sont grêles et pédi- cellées. Le bec est petit, très court, à cour¬ bure subite , avec un feston très prononcé, formant presque une dent obtuse chez cer¬ taines espèces. Les ailes varient de la forme obtuse à celle sub-obtuse et la queue de la forme longue et arrondie à celle fort longue 1 et étagée. Il y a absence de cæcum, d’après Savigny,qui les appelle Dæda lianes sim- ! plices , prenant pour type l’Épervier com¬ mun, Falco nisus L., Dcedalioîi fringil- larius Sav. Les espèces de ce sous-genre, en général de petite taille, sont remarquables par la grande célérité de leurs mouvements et sur¬ tout par l’extrême dextérité de leurs pattes. Cette grande longueur du doigt médian leur : rendant l’action de saisir et d’empoigner beaucoup plus facile, et, sûres de ce double ; avantage, elles poursuivent leur victime jus¬ que sous le couvert et l’atteignent souvent AUI AUT 362 au milieu des branchages ; emportées par leur ardeur, on les a vues souvent se faire prendre dans des bâtiments à la poursuite du Moineau qui venait y chercher un refuge. Le mâle de notre espèce, quoique incompa¬ rablement plus petit que la femelle, est en¬ core plus entreprenant et plus courageux qu’elle. J’en ai eu plusieurs individus vivants des deux sexes. Lorsque je leur jetais, même d’assez loin, un morceau de viande, ils s’en saisissaient toujours en l’air, et le male avec plus de prestesse que la femelle ; mais si par hasard elle l’avait saisi la première, il s’y cramponnait aussi d’une patte et de l’autre la harcelait jusqu’à ce qu’il lui eût fait lâcher prise. On rencontre des espèces de ce sous- genre Épervier dans toutes les parties du monde. Un certain nombre sont entièrement conformées , quant à la longueur du doigt médian comme notre espèce type; lesautres s’en éloignent un peu par ce doigt plus court et les pattes moins grêles. Nous citerons, parmi les premières et comme espèce européenne, notre épervier commun, Accipiter nisus ,* comme africai¬ nes, 1’ autour menu, Falco exilis (Tem., pi. col. 496), et 1’ Épervier minule, Accipiter minulus Vaill. , pl. 34 ; comme Austra¬ lienne , l’ AUTOUR A COLUIER ROUX, FdlCO lOV~ quatus Cuv. (ïem.,/;Z. co£.43et93); espèce remarquable par le feston de son bec , pro¬ noncé en forme de véritable dent obtuse, et aussi en ce qu’elle a pour compatriote une autre espèce entièrement semblable de forme et de coloration, ne différant que par une taille de moitié plus forte et par des pattes d’ Autour , c’est YAstur approximatif de Yigors , véritable Autour. Nous citerons encore 1’ autour a bec sinueux , Falco peu • sylvanicus Wilson (Tem., pl. col. 67) de l’Amérique septentrionale; Vautour chape¬ ronné, Falco pileatus (Tem., pl. col. 205) du Brésil et I’épervier malfini , Sparvius s tria tus , Vieillot am. pl. 14. Parmi les espèces qui s’éloignent un peu des espèces types, nous citerons Vau¬ tour dussumier, Falco Dussumieri (Tem. pl.col. 308) deYlndefi Accipiter bracty lus Swains. {West. Afr. 7, p. 118) , du Séné¬ gal, et Vépervier gabar (Tem., y;/, col. 122), du même pays et du cap de Bonne-Espé¬ rance, à tarses et doigts moins grêles et à quatrième penne de l’aile à peine plus lon¬ gue que la troisième, d’où il résulte qu’elles sont toutes deux les plus longues. Nous re¬ marquons chez Vautour coucoïde , Falco ruculoidei(Tem.,pl.col. 129-110), une forme d’ailes et de pattes si différente de celles des Éperviers, que cette espèce nous semblerait devoir y former un sous- genre; chez elle effectivement l’aile est sensiblement plus longue que chez toutes les autres espèces , s’étendant jusqu’aux deux tiers de la queue, et sa troisième penne évidemment plus longue que la seconde et la quatrième ; d’où il résulte une aile à forme sub-obtuse ; les tarses et les doigts assez gros, et le médian non prolongé, diffèrent également de ces parties chez les Éperviers , et parmi eux , c’est une espèce des plus anomales qu’on pourrait peut-être, malgré sa petitesse, faire figurer plus convenablement en tête du sous-genre Autour. Dans le second sous-genre Autour ( As - fur) , nous avons cru devoir former divers groupes que nous allons décrire successive¬ ment , d’après la forme de leurs ailes plus ou moins bien organisées pour le vol; ainsi, nous remarquons : 1° chez quelques espèces africaines, une aile plus allongée; des pennes primaires étagées seulement jusqu’à la troi¬ sième , qui est exactement égale à la qua¬ trième, toutes deux se trouvant alors les plus longues de l’aile, Tandis que, chez toutes les autres espèces , l’aile positivement ob¬ tuse est étagée jusqu’à la quatrième; celle-ci formant avec la cinquième les deux plus longues; les bords du bec sont sans feston et presque droits ; les tarses et les doigts robustes ; ceux-ci assez courts ; la queue moyenne, étagée ou carrée. L’autour chanteur , Falco musicus , Faucon chanteur (Vaillant, pl. 27), est le type de ce petit groupe qu’on pourrait nommer autours faucoïdes, Astures fal- coîdcs , d’après la forme de leurs ailes, qui se rapprochent un peu de celles des Faucons et aussi parce que Le Vaillant, décrivant l’espèce type dans ses Oiseaux d’Afrique, en fait un Faucon sous le nom de Faucon chanteur, et dit que , malgré sa ressem¬ blance avec un grand Épervier, ses ailes plus longues, sa queue plus courte et son corps plus épais Vont décidé à le ranger parmi les Faucons. Tl le décrit aussi comme AU T AUX 363 grand destructeur de Lièvres, Perdrix, Cailles, par conséquent comme intrépide chasseur. Nous trouvons chez l1 autour monogramme du Sénégal (Tem., pl. col • 314) une forme d’aile entièrement semblable , les mêmes nuances de plumage et aussi la même colo¬ ration rouge orangée des tarses et de la cire du bec, particulière aux mâles de ces espè¬ ces, principalement au temps des amours ; mais chez l’Autour monogramme, les tarses robustes sont , comme chez l’Autour chan¬ teur, très courts, tandis qu’ils sont allongés chez ce dernier; leurs doigts également ro¬ bustes sont très courts et réticulés chez le premier, de longueur médiocre et écusson- nés chez le second. Chez celui-ci la queue est terminée carrément ; elle est étagée chez l’autre. L’Épervier Gabar d’Afrique de Le Vaillant, par l’ensemble de ses for¬ mes, des nuances de son plumage et par le rouge de ses tarses et de' sa cire, semble représenter en petit l’Autour chanteur et devoir lui être réuni, tout en s’en éloignant néanmoins par des tarses et des doigts grê¬ les d’Épervier, et par une légère différence dans la coupe de l’aile ; mais il peut être considéré comme espèce de transition entre ce petit groupe et les Éperviers. Dans le second groupe du sous-genre Au- ; tour, nous plaçons 1’ autour proprement dit; | 1’ autour royal (Tem., pi. col. 495), Falco i atricupillas Wilson, pl. 52-3; I’autouk | blanc de la Nouvelle - Hollande , et un certain nombre d’ Autours américains de taille moyenne et de forme ramassée ; à queue courte et carrée; à pattes vigoureu¬ ses, mais non allongées, et qui toutes ont, comme notre Autour type, les rémiges étagées jusqu’à la quatrième, et cette qua¬ trième et la cinquième les plus longues de l’aile; ce sont : 1’ autour mille raies (Tem., pl. col ■ 87 et 294); 1’ autour a nos noir, Spar¬ vias mclanops Lat. Vieillot ( Dict . , 10-339), le même que 1’ autour mélanope, Falco me - /ano/>5Lat.(Tem.,^/.eo/.105), mais anté¬ rieurement nommé en français par Vieillot; 1’ autour cul blanc de Quoy et Gaim. ( Zool . de V Uranie, pl. 13); I’f.pervier a gros bec, Falco magnirostris des auteurs, etc. Parmi les espèces s’éloignant un peu de ce type normal , nous citerons 1’ autour jaunâtre, Sparvias radia tas Vieillot, ( Dict . , 10-340 ), Falco radial as Lath., le même quel’ autour radieux, Falco radia - lus (Tem., pl. col. 123), de la Nouvelle-Hol¬ lande, changé en A star approximans ,Par MM. Vigors, Horsfield ctGould, à cause de son entière similitude de plumage avec l’Éper- vier à collier roux du même pays cité plus haut. Cet Autour a les formes plus sveltes, les pattes, la queue et les ailes plus longues que chez les espèces précédentes avec les troisième et quatrième rémiges les plus lon¬ gues de toutes; \ Autour iachiro d’Afrique Le Vaill. pl. 24 (Tem , pl. col. 377), qui, aux formes sveltes de ce dernier joint des ailes à rémiges courtes qui le rapprochent de la forme des Éperviers et du groupe qui va suivre. Toutes ces espèces n’ont qu’un feston peu prononcé. On pourrait nommer ce se¬ cond groupe autours normaux, A s turcs normales . Un troisième groupe , que je nommerai autours brachyptèrks , renferme un cer¬ tain nombre d’espèces de l’Amérique du sud, à rémiges fort courtes et à longues pattes; leurs ailes sont plus obtuses; les rémiges primaires plus courtes et les secon¬ daires plus longues et plus larges que chez les autres ; d’où il résulte que, l’aile étant ployée, les primaires ne dépassent les secon¬ daires que d’un court espace. Le bec est plus élevé et sa courbure est moins brus¬ que avec ses bords peu sinueux. Les tarses sont allongés, réticulés chez la plupart, avec les doigts assez courts. La queue est longue et étagée. Le plumage est souvent noirâtre ou brun en dessus avec la queue noire , terminée de blanc et traversée de quelques bandes de la même couleur, mais étroites et en forme de taches. Ces espèces sont vives et courageuses, quoiqu’en appa¬ rence peu favorisées pour le vol ; mais peut-être la grandeur de leurs pennes se¬ condaires supplée-l-elle en cela à la briè¬ veté des primaires. Ces espèces sont : I’épervier noir et blanc d’Azara, Sparvias rnelanoleacas Vieillot (Dict. j 10-327, le même que l’Au- tour BRAciiYPTÈRE(Tem., pl. col- 14 et 116) ; l’ÉPERVIER A QUATRE LIGNES , FalcO C07l~ centrions Illig., Cuv., ou épervier a gorge cendrée. Vieillot (Dict., 10-323; I’épervier a cou roux, Sparvias ruficollis Vieillot ( Dict ., 10-322), le môme quel’AUToun a voi- 364 AUX AUT TRINE ROUSSE (ïeiïl., pl. COl. 92) ; l’ AUTOUR A NUQUE BLANCHE (TeiU., pl. COl. 306). Quelques autres espèces enfin , égale¬ ment de l’Amérique du sud, sont remar¬ quables comme ces dernières par des tarses fort élevés , mais gros, à doigts peu vigou¬ reux et dont l’externe est si court et si menu qu’il paraît disproportionné. Leurs ailes sont sur-obtuses, c’est-à-dire qu’elles sont étagées jusqu’à la cinquième penne qui est par conséquent la plus longue; toutes leurs rémiges primaires et secondaires sont de longueur moyenne, mais ont peu de fer¬ meté. La queue est très ample, longue et ar¬ rondie , et ses larges pennes ont peu de raideur. Le bec petit et faible n'a qu’un sinus peu sensible. Ces espèces, qui tien¬ nent un peu des Busards par l’élévation de leurs tarses, la faiblesse de leur bec et de leurs serres et l’ampleur de leur queue tra¬ versée, comme chez eux, de larges zones ru¬ banées, en diffèrent cependant par beaucoup moins de longueur d’ailes et par leurs tar¬ ses beaucoup plus hauts et plus gros ; elles *en tiennent encore par leurs habitudes peu courageuses, car Azara, et après lui M. Aie. d’Orbigny,ont observé qu’elles s’éloignaient beaucoup, par leurs moeurs, des Éperviers proprement dits, qu’elles étaient beaucoup moins vives , et que leur genre de vie et les localités qu’elles affectionnaient les rapprochaient davantage des Buses et des Busards , se tenant habituellement aux bords des marais et des lieux inondés ou probablement elles vivent de Reptiles aqua¬ tiques, peut-être même de Poissons. Azara avait placé l’une des espèces dans ses Buses mixtes et non dans ses Éperviers. Nous désignerons ce dernier petit groupe par le nom d’ autours-busards , Asti ires oircoides. La seule espèce qui en fasse par¬ tie jusqu’à ce moment , et dont M. Tem- minck avait fait deux espèces, dans ses Pl. col., sous les noms d’ Autour à doigt court, le mâle, et d’ Autour grêle, la femelle, est pour nous l’ AUTOUR- BUSARD couleur de plomb, Astur cœrulescens Yieillot. Azara l’ayant nommé le premier p.use mixte cou¬ leur de plomb, n° 22, et Vieillot lui ayant donné le premier nom latin de cærules- cens ( Dict ., 10-318), auquel il a joint à tort Je nom français d’Épervier ardoisé. Au milieu de ces nombreuses modifica¬ tions dans la forme de l’aile, et surtout de ses pennes primaires , graduellement éta¬ gées jusqu’à la troisième , la quatrième ou la cinquième, selon les espèces, on peut re¬ marquer qu’elle ne s’éloigne cependant pas de celle que M. I. Geoffroy a caractérisée et nommée aile obtuse , se subdivisant en aile sub-obtuse et aile sur-obtuse , ce qui confirme l’observation de ce savant , que , dans le même genre, la forme de l’aile peut offrir deux modifications différentes, outre celle qui est caractéristique ; mais ce ne peut être que celle qui la précède et celle qui la suit immédiatement , d’a¬ près l’ordre où il les a rangées sur son tableau {voy. le mot aile) ; ainsi la forme caractéristique du grand genre autour étant l’aile obtuse , nous trouvons néanmoins , chez quelques espèces, une aile sub-ob¬ tuse ; chez d’autres , une aile sur-obtuse , avec les sous-modifications de chacune de ces deux-ci ; ce qui établit en tout , dans l’aile obtuse, cinq modifications graduées, que nous avons retrouvées, en effet, chez les différentes espèces que nous venons de pas¬ ser en revue. Cette observation a été l’un des motifs qui nous ont engagé à les renfermer dans un seul grand genre , se subdivisant en deux sous-genres , et qui nous ont em¬ pêché d’adopter les deux genres nouveaux proposés par M. G. R. Gray, dans sa List of the généra , etc., qui sont : Melierax , pour le Falco musions , et Micronisus , pour l’Épervier Gabar, ainsi que celui de Brachypterus de M. Lesson , dans son Tableau des Accipitres {Rev. zool ., 1839, p. 132). Ces trois nouveaux genres n’étant d’ailleurs qu’indiqués nominativement par leurs auteurs et sans caractéristique. L’autour a queue cerclée, Falco uni- cinctus (Tem., pl. col. 313), qui n’est autre que la buse mixte noirâtre et rouge d’ Azara, n° 19, nous parait, d’après le grand développement de ses ailes et de sa queue, la courbure prolongée et la forme de son bec , et sui out d’après son système de co¬ loration, analogue à celui de VUrubilinga et des Buses reptilivores américaines, ses compatriotes ; comme aussi , d’après son peu de vivacité et de courage , et son habi¬ tation près des eaux et des marais, au rapport de M. Aie. d’Orbigny, devoir figurer plus naturellement près de ces Oiseaux que dans AUX AVJT ofiù le genre Autour. Voyez àccipitrinées. (Lafr.) AUTOURSERIE ( Autour , nom de l'espèce d'oiseau de proie qu’on dressait particulièrement à cette chasse), ois. — On a ainsi appelé Part d'élever, de familiariser et de dresser à la chasse du vol les Autours et Éperviers. En fauconnerie, Pou distin¬ guait deux genres de chasse à l’oiseau: la Fauconnerie proprement dite, ou chasse de haut vol, à laquelle se dressaient naturel¬ lement les Faucons, Laniers, Gerfaults, Hobereaux et Émerillons, les espèces enfin du genre Faucon proprement dit; et l’Au- tourserie ou chasse de bas vol, où l’on em¬ ployait les Autours et Éperviers. Cette dis¬ tinction est fort ancienne, car les Romains avaient aussi Vtrs fa Leon aria , et P ars accipitraria. On n’a eu besoin, pour faire cette dis¬ tinction , que d’observer et de suivre l’in¬ stinct et le mode de chasse naturels et parti¬ culiers à chacun de ces deux groupes de ra¬ paces , et dépendants des différences de leur organisation extérieure. En effet, toutes les espèces du genre Faucon , pourvues d’ailes très fermes, longues et pointues, et douées, par suite, d'un vol très facile et très rapide, aiment à s’élever au haut des airs, à s’y ébattre, et, n’exercent d’ordinaire leur adresse et leur courage qu’en se lais¬ sant tomber obliquement d’une région plus élevée sur leurs victimes, que la rapidité du vol ou de la course ne peut soustraire à cette chute précipitée et comparable à celle de la foudre. Les espèces du genre Autour , au con¬ traire, ayant les rémiges beaucoup plus courtes, l’aile plus arrondie, mais pourvues de pattes plus longues et plus déliées, ne chassent pour ainsi dire qu’à la surface du sol, dont elles parcourent, en planant ra¬ pidement, les divers accidents. Elles y sur¬ prennent les espèces d’Oiseaux qui s’élèvent peu dans les airs , les poursuivent avec in¬ trépidité jusqu’au milieu des bocages et sous les taillis, où elles les saisissent au moyen de leurs pattes longues et agiles. Ainsi donc, pour tirer parti en fauconne¬ rie de ces deux modes de chasse fort diffé¬ rents, on habituait les Faucons, dès qu’on était entré en chasse, et qu'on les avait dé¬ chaperonnés, à s’élancer sur-le-champ de dessus le poing, à prendre leur essor dans | les airs, où on les abandonnait à eux-mê- mes, et où l’on avait soin de les faire monter le plus haut possible, avant de faire partir le gibier sur lequel ils se précipitaient d’après leur instinct naturel. Presque toujours, aussi, on en lâchait trois en même temps, afin d'être plus sur de la prise du gibier. Les Autours, au contraire , n’étaient, point chaperonnés. Ils étaient élevés au sortir du nid, et non pris vieux au filet, comme les Faucons à leur double passage, et ils étaient assez familiarisés pour rester constamment, la tête découverte, sur le poing du chasseur, ou y revenir lorsqu’il les réclamait. Ils iFen partaient qu’au moment où l’on faisait lever devant eux un gibier quelconque. Ils le; poursuivaient à tire d'aile, et, lorsqu’ils l’avaient atteint, le chasseur le leur retirait facilement en leur présentant quelques bec¬ quées de viande; il les reprenait de nou¬ veau sur le poing et pouvait ainsi leur faire voler trois ou quatre Perdrix de suite. On s’en servait également pour le Faisan, le Ca¬ nard, l’Oie sauvage, le Lièvre et le Lapin. En comparant cette chasse, dite Autour- serie, avec la première qui se passait au haut des airs, où l’on voyait trois ou quatre Faucons planer, venir, à la voix du faucon¬ nier, tournoyer en se jouant au-dessus de lui et des spectateurs , et se précipiter enfin avec la rapidité d’un trait sur le gibier qu'on leur faisait partir, et qui, s’il échap¬ pait à l’un, ne pouvait éviter les serres de l'autre , on jugera facilement que celle-ci était, sans nul doute, une chasse de luxe et vraiment royale; aussi était-elle l’apanage des rois et des princes, tandis que l’autre, beaucoup moins dispendieuse et plus lucra¬ tive, était surtout exercée par les particu¬ liers et les simples gentilshommes. Cepen¬ dant, lorsque la fauconnerie existait encore en France, outre tous les Oiseaux de haut vol apportés chaque année à Versailles , des diverses provinces, par les fauconniers qui les y avaient pris et dressés, on y pré¬ sentait aussi douze Autours élevés et dres¬ sés en France. Si la chasse à l’oiseau et l’Autourserie en / particulier ne sont plus du tout en usage en France , elles subsistent encore dans cer¬ taines parties de l’Allemagne, en Pologne, en Perse,, etc. En Pologne, on a su pro- 366 AUX AUX fi ter de la terreur qu’inspire au gibier la vue d’un Autour, pour prendre au fdet, chaque année avant l’hiver, un certain nom¬ bre de Perdrix vivantes , qu’on garde dans des volières, et qu’on relâche au printemps, pour peupler de nouveau les campagnes. Les seigneurs polonais, pour soustraire leur gibier à la rigueur du froid et des neiges, emploient le moyen suivant. Plusieurs gar¬ des et chasseurs se réunissent. Un d’eux porte sur le poing un Autour dressé ; un autre fait battre la campagne à un chien d’arrêt pour trouver les Perdrix; un troi¬ sième porte une longue perche, terminée par un juchoir en forme de T, sur lequel on a coutume d’attacher la viande dont on repaît l’Autour. Lorsque le chien a rencon¬ tré des Perdrix, l’homme porteur de la per¬ che court se placer au loin, de manière à ce que le gibier se trouve à peu près en li¬ gne entre lui et l’homme qui porte l’Au¬ tour. Il élève alors sa perche sur laquelle est attachée un peu de viande , et , à son coup de sifflet, l’Autour quitte le poing de son conducteur, et, d’un vol rapide, vient sè percher et se repaître sur le juchoir. Les Perdrix qui ont vu leur cruel ennemi passer au-dessus d’elles , et qui le voient encore sur sa perche, en sont tellement épouvan¬ tées qu’elles restent immobiles et blotties sur le sol , se laissant facilement couvrir de grands filets dont un ou deux chasseurs à cheval les enveloppent à l’instant. En Perse , on chasse encore aujour¬ d’hui, avec l’Autour, le Lièvre et même la Gazelle. Pour celle-ci, l’on a des Autours habitués à ne trouver leur nourriture que dans le trou des yeux d’une Gazelle empail¬ lée qu’on a soin d’agiter pendant son re¬ pas. Lorsqu’une Gazelle part en plaine, le chasseur à cheval, posté de la manière la plus favorable, lâche son oiseau qui vole droit à elle, plane un instant au-dessus, puis se précipite sur sa tête où il se cram¬ ponne, et ne cesse de lui donner des coups de bec dans les yeux. Le malheureux ani¬ mal, arrêté dans sa fuite par cette attaque cruelle, est bientôt transpercé d’un coup de lance par un des chasseurs , ordinairement désigné d’avance, et auquel on a voulu faire honneur. (Lafr.) AUTRUCHE. Struthio ( GTÇiOUÔOÇ, AU- t ruche , ou orpouôo)cap.yiXo; , Autruche-Cha¬ meau , d’après l’analogie qu’il y a dans la forme des doigts, les callosités de la poitrine et du bas-ventre, et par suite, dans la ma¬ nière de se coucher de ces deux animaux), ois. — Genre de l’ordre des Échassiers de Cuvier et Vieillot , de celui des Coureurs ( Cursorcs ) de Lacépède , Illiger, de Blain- ville et Temminck , et de la famille des Brévipennes de Cuvier. Ses caractères sont : « Très grande taille; pattes très robustes; â jambes demi nues , très musculeuses et charnues ; à tarses longs, gros et arrondis, terminés par deux doigts dirigés en avant , dont l’externe , formé de cinq phalanges et sans ongle , est plus court que l’interne, qui a quatre phalanges avec un ongle large et obtus ; ailes fort courtes , impropres au vol, terminées par un double éperon, gar¬ nies, ainsi que la queue, au lieu de rémiges raides , de plumes à barbes longues et l⬠ches, molles et très flexibles ; bec déprimé, élargi, droit, obtus, à mandibule supé¬ rieure onguiculée; narines oblongues, pla¬ cées un peu à la surface et vers le milieu du bec; tête chauve, calleuse en dessus et aplatie. » A ces caractères extérieurs , on peut en joindre d’intérieurs, et entre autres, comme caractères ostéologiques, un ster¬ num dépourvu de bréchet, en forme de plas¬ tron, ressemblant à celui des Tortues ; une épaule non composée, comme chez tous les oiseaux, de trois os distincts, les coracoïdes, la clavicule, et l’omoplate, mais n’en pré¬ sentant qu’un seul formé des trois, soudés ensemble dans l’âge adulte. Comme carac¬ tères anatomiques, une langue charnue ar¬ rondie, légèrement libre à son extrémité ; un tube digestif se rapprochant, par la tex¬ ture de ses appareils et le volume de ses intestins , de celui des quadrupèdes ; un vaste réceptacle où l’urine s’accumule comme dans une vessie , et auquel se joint une fa iilté tout exceptionnelle dans cette classe, celle d’uriner ; enfin, une verge très grande, souvent apparente au dehors, et, par suite, une fécondation qui ne s’opère point par simple compression , mais bien par intromission et durant quelques in¬ stants. Lorsqu’on rapproche ces divers carac¬ tères qui sont presque tous autant d’anoma¬ lies dans la classe, qui semblent faire, des cinq ou si* espèces de Struthionidées qui les possèdent, des espèces de transition en¬ tre cette classe et celles des mammifères et des reptiles, et pourraient autoriser à les séparer au moins comme sous-classe de tous les autres oiseaux, on est étonné que plusieurs de nos savants naturalistes et ana¬ tomistes les plus distingués se soient bor¬ nés à n’en former qu’une famille distincte, qu’ils ont placée tantôt dans l’ordre des Gal¬ linacés , tantôt dans celui des Échassiers, leur adjoignant même quelquefois les Ou¬ tardes, les Courtvites, etc. Ce n’a pas été cependant l’opinion de tous; et, en remon¬ tant vers l’antiquité, nous voyons qu’Aris- tote avait dit de l’Autruche : partira avis, partira quadrupes . Les Grecs la nom¬ maient Struthos , Struthoearnelos, et les Latins Straihio Camelus, d’après les rap¬ ports qu’ils lui trouvaient avec le Chameau. De nos jours Latham, en 1790, en forma un ordre distinctsous le nom de Struthiones , qui devint le sixième de son Système. En 1799, Lacépède, dans sa Classification, divi¬ sant les Oiseaux en deux sous-classes, forma des Autruches une des deux divisions de la seconde sous-classe, sous le nom Ci Oiseaux coureurs. M. de Blainville lut à l’Institut, en 1816, et publia, en 1821, un Mémoire sur l’emploi de la forme du sternum et de ses an¬ nexes dans la classification naturelle des Oi¬ seaux, qu’il divisa en neuf ordres, et où les Autruches et les Casoars en forment un dis¬ tinct, le septième, sous le nom de Coureurs ( Cursores ), qu’il place entre celui desGalli- nacéset celui des Échassiers. C’estle système qu’il continue encore aujourd’hui de profes¬ ser. En 1827, M. Lherminier, élève de M. de Blainville, publia, sous le titre de Recher¬ ches sur C appareil sternal des oiseaux , suivies d’un Essai sur leur distribu¬ tion , une nouvelle méthode, où déve¬ loppant celle de M. de Blainville, quant aux familles et aux genres, il adopte une base de classification différente , en divisant la classe entière en deux sous-classes sous le nom Ci Oiseaux normaux cl Ci Oiseaux anomaux , et ne formant celle-ci que des genres Autruche , Nandou , Casoar et Emou. M. Lesson, dans son Traité d’ Orni¬ thologie ^ publié en 1831 , a suivi ces deux grandes divisions, excepté qu’à l’inverse de M. Lherminier, il commence , au lieu de finir, par celle des oiseaux anomaux. Convaincu, comme M. de Blainville et ces derniers auteurs, de l’importance des carac¬ tères distinctifs et même anomaux des Au¬ truches et des Casoars , ainsi qu’eux aussi nous n’hésitons pas à les regarder comme ne pouvant figurer dans aucun des ordres déjà établis; mais doivent-ils former sim¬ plement un ordre nouveau, ou plutôt une grande section distincte de tous les autres Oiseaux ? C’est ce que nous sommes loin de prétendre décider ni même discuter ici. Nous nous conformerons aux vues du sa¬ vant zoologiste M. de Blainville, adoptant, par conséquent , son ordre des Coureurs (Cursores ) , dont le genre Autruche fait partie. Le genre Autruche proprement dit ne renferme qu’une seule espèce , répandue dans tout l’intérieur de l’Afrique , depuis l’Égypte et la Barbarie jusqu’au Cap de Bonne-Espérance ; et, en Asie, depuis l’Ara¬ bie , où elle est commune, jusque dans la partie de l’Inde en deçà du Gange, où elle est devenue rare. C’est l’Autruche propre¬ ment dite (Struthio Camelus Linn. Lat.), Buff. pl. cal. 457 ; Vieill. Gai. pl. 223. Cet oiseau, le géant de sa classe, atteint jusqu’à 2 mètres de hauteur, et son poids est de 40 kilogrammes. Sa petite tête, munie de grands yeux, à paupières mobiles et garnies de cils, d’oreilles dont l’orifice est à décou¬ vert, et son cou effilé, long de près de trois pieds, sont presque nus ou seulement recou¬ verts de poils épars. Le mâle adulte a le plu¬ mage du corps noir, varié de blanc et de gris, avec les grandes plumes des ailes et de la queue blanches et noires. La peau nue du cou, couleur de chair, prend, de même que celle des jambes également nues, une teinte de rouge vif au temps de l’accouplement. La fe¬ melle est brune et d’un gris cendré sur le corps où le mâle est noir ; elle n’a de plumes noires qu’à la queue et aux ailes. Les petits, dans les premiers jours qui suivent leur éclosion , ont la tête et le col couverts d’un duvet épais et soyeux de couleur fauve clair, plus foncée sur la tête; dans cette partie, le devant et les côtés du cou sont tigrés de taches et de bandes noires, et le derrière en est parcouru dans toute sa longueur par {rois bandes longitudinales de celle cou¬ leur. Tout le dessus du dos et ses côtés, les AUX AUX 068 ailes et la queue présentent une particula¬ rité tout à fait remarquable ; les faisceaux de long duvet sortant de chaque tuyau , et ayant déjà l’aspect des barbes fines et moelleuses qui plus tard se remarqueront sur tout ie plumage , sont variés de noir et de brunâtre et terminés par de longues lamelles très étroites , légèrement spatuli- formes, les unes noires , les autres couleur de paille , et arquées en sens divers ; d’où il résulte qu’à ce premier âge du jeune autru¬ chon , son cou et sa tète rappellent entière¬ ment la première livrée des marcassins et des jeunes bêtes fauves , tandis que le reste de son corps a tout à fait l’aspect de celui d’un Hérisson. A cette première livrée, il en succède bientôt une autre couleur gris cendré , où la jeune Autruche a la tète , le cou et les jambes couverts de plumes pen¬ dant une année ; mais elles tombent bientôt pour ne plus revenir sur ces parties. L’Autruche se couche en pliant d’abord le genou, puis en s’appuyant sur la partie qui recouvre le sternum et calleuse à cet effet; ensuite elle se laisse tomber sur la partie inférieure du corps. Elle court avec une telle rapidité qu’un cheval au galop ne peut l’atteindre que lorsqu’elle est fatiguée. Son instinct la porte , quand elle est pour¬ suivie de près, à lancer en arrière, avec ses robustes pieds, tout en courant, des pierres sur son ennemi. Elle pond dans les sables exposés à l’ardeur du soleil une quin¬ zaine d’œufs qu’elle couve dans les ré¬ gions les moins chaudes de l’Afrique , mais qu’elle abandonne sous la zone torride à la chaleur solaire pendant le jour, ayant soin de les couver la nuit. Du reste, la femelle veille avec sollicitude sur sa nichée dont elle ne s’éloigne pas beaucoup; et si elle est surprise par les hommes, au lieu de fuir en ligne droite, elle se contente de courir en faisant de petits circuits et déployant ses grandes plumes, ce qui annonce que son nid est dans le voisinage. Ce nid est un enfonce¬ ment formé par l’oiseau dans le sable , .de trois pieds de diamètre à peu près , et de quelques pouces d’élévation , entouré d’une rigole où l’eau de la pluie se ras¬ semble. La durée ordinaire de l’incubation est de six semaines, du moins dans les con¬ trées où l’Autruche couve à la manière des autres Oiseaux, comme dans l’Afrique mé¬ ridionale. Ses œufs fort gros, de forme arrondie et raccourcie, ont , du moins celui que nous possédons, 15 centimètres de dia¬ mètre longitudinal et 12 centimètres, 24 mil¬ limètres de diamètre transversal. Ils sont d’un blanc légèrement nuancé de couleur de paille et couverts de gros points enfoncés qui leur donnent l’air d’ètre tiquetés de points bruns. Ces œufs sont, dit-on, un assez bon manger et d’une grande ressource aux voya¬ geurs. On voit souvent les Autruches réunies et en grandes troupes; elles sont herbivores. On les rencontre quelquefois au midi de l’Afrique , paissant de compagnie avec le Zèbre et le Couagga. Elles ont l’ouïe fine et la vue perçante , mais en môme temps les sens du goût et de l’odorat extrêmement obtus et presque nuis , à ce qu’il paraît ; car , en domesticité , on les a vues avaler non-seulement toutes les substances végé¬ tales et animales , mais encore des matières minérales, même les plus pernicieuses, telles que du fer , du cuivre, du plomb, des pierres, de la chaux, du plâtre, tout ce qui se présente, enfin, jusqu’à ce que leur grand estomac soit rempli. Il est doué d’une force si digestive et si dissolvante, qu’elles rendent les métaux qu’elles ont avalés, usés et même percés par le frotte¬ ment et la trituration. L’Autruche, malgré sa force, a les mœurs paisibles des Gallinacés ; elle n’attaque point les animaux plus faibles qu’elle , et ne se soustrait au danger que par une prompte fuite. Dans les pays cultivés, elle dévaste les moissons en dévorant les épis et ne laissant que la lige. Son cri ressemble à une sorte de gémissement, plus fort chez le mâle que chez la femelle; mais tous deux, quand on les irrite, font entendre un sifile- menf analogue à celui des Oies. Lorsque le mâle recherche la femelle, au temps de l’accouplement, ce cri ressemble, dit-on, quelque peu au rugissement du Lion. On est parvenu à réduire pour ainsi dire les Autruches en domesticité dans leur con¬ trée natale. On les y fait parquer en troupeaux , afin de s’assurer la récolte de leurs plumes qui, comme on sait, sont un objet considérable de commerce; car chez tous les peuples, on a su tirer parti de l’élégance de ces plumes gracieuses , soit A UT AVA 369 pour orner la tête des femmes, ou les coif¬ fures militaires des hommes , l’encolure même des chevaux , au temps de la che¬ valerie 5 soit pour décorer les ameublements des riches ou des dignitaires. Leur peau est assez épaisse pour fournir aux naturels, qui savent l’apprêter avec beaucoup d’intelli¬ gence , un cuir solide, dont ils se font des boucliers et des sortes de cuirasses pour leurs combats. La chair en est médiocre ; cependant des nations entières,, de l’Arabie s’en nourrissaient autrefois; ce qui leur avait valu de la part des anciens le nom de Stru- thiophages, et plusieurs tribus africaines s’en nourrissent encore aujourd’hui. Secondé par ses excellents coursiers, l’A¬ rabe parvient à s’emparer de l’Autruche après une poursuite des plus opiniâtres où l’oi¬ seau finit par tomber de fatigue, victime de son habitude de décrire , en fuyant, de grands cercles que le chasseur sait couper à propos , épargnant ainsi à son cheval une grande partie du trajet. Lorsqu’il a répété ce manège un bon nombre de fois, il par¬ vient enfin, mais seulement parfois après 8 ou 10 heures de chasse, à s’emparer de l’oi¬ seau, dont la course est plus rapide que celle du cheval le plus léger. S’il emploie des Lévriers à cette chasse, elle devient moins pénible et moins longue. Les peuples d’Afrique la font de la même manière avec le secours de chevaux barbes. Il paraît probable aujourd’hui que l’ile de Madagascar est habitée par l’Autruche d’A¬ frique ou une espèce voisine; car, au rapport de Flaccourt [Hist. gèn. des voy., t. VIII, p. 606), (c le Vourou-Patra de Madagascar serait une espèce d’Autruche qui se retire dans les lieux déserts et pond des œufs d’une singulière grosseur ; » fait qui semble confirmé par les débris de coquilles d’œufs queM. Goudot, le voyageur, a rap¬ portés de cette île ces dernières années, et qui annoncent des œufs du volume de ceux d’Autruche. Il serait d’un grand intérêt de s’assu¬ rer si ce Vourou-Patra de Madagascar est réellement l’Autruche d'Afrique , ou une seconde espèce particulière à cette grande île, comme la Patagonie nous offre aujourd’hui une seconde espèce de Nandou dans l’Amérique méridionale. (Lafr.) AUTRUCHE DE MAGELLAN (/IzftZYZ ) . ois. — Voyez nandou. (Lafr.) AUTRUCHE A TARSES EMPLUMÉS. OIS. — • Voyez nandou a tarses emplumés. (Lafr.) AUTUMNÆA. CRUST. - V. AUTONOMÉe. *AUXLDE (. Auxis , nom ancien d’un poisson de la famille des Thons), poiss —Sous- genre de la famille des Scombres, ordre des Acanthoptérygiens , ayant pour caractères , outre le corselet et les pectorales médiocres des Thons , les deux dorsales séparées comme dans les Maquereaux. Ce sous-genre comprend l’Albacore de Sloane , le Tasard de Lacépède , l’A. Bonicou ( Scomber La¬ roche de Risso ou Sc. B /sus Rafin.), et une autre espèce commune dans les parages des Antilles où elle porte le nom de Thon. (C. d’O.) AVIGNON ou AVIGNON, moll. — Nom vulgaire qu’on donne sur nos côtes à une coquille fort commune que Linné a nommée Venus Borealis ; Gmelin : Mac- tra jiiperata, et que Lamarck a introduite sous ce dernier nom spécifique dans son genre Lutraire. Voy. lutraire. (Desh.) * AV AIII. mam. — Genre nouvellement proposé par M. Jourdan et très voisin de l’Indri. Voyez ce mot et lémuriens. AVALANCHES, LA V ANGES, ou LA l VIVES. géol. — Ce sont des masses de neige qui, accumulées pendant l’hiver dans les hauts vallons des montagnes, se déta¬ chent subitement, lorsque le retour de la saison moins froide diminue leur adhé¬ rence avec le sol. En suivant des pentes plus ou moins rapides, leur mouvement s’accélère , et il devient tel que rien ne peut résister à leur passage. Elles renversent et détruisent tout ce qu’elles rencontrent; ce¬ pendant, comme assez généralement, les Avalanches ont lieu dans les mêmes locali¬ tés, les habitants des montagnes cherchent à se garantir de leurs effets, soit en réservant des forêts sur leur trajet, soit au moyen de gigantesques constructions. Au printemps, les voyageurs prennent toutes les précautions possibles pour ne pas être surpris par les chutes de neige. Les guides leur recommandent de ne pas faire de bruit , dans la crainte que le moindre ébranlement de l’air ne détermine la chute d’une avalanche; en Suisse, dans les endroits les plus dangereux, on va jusqu’à empêcher T. II. 24 AVE A Vf 370 les grelots et les sonnettes des mulets de sonner; ou bien, avant de s’engager dans les vallons , on tire quelques coups de fusil ou de pistolet, pour déterminer les masses de neige à se détacher. On donne aussi le nom d’ Avalanches à des tourbillons de neige dure entraînée par un vent impétueux, et qui exposent aussi les voyageurs à de grands dangers — On les appelle Lauvines venteuses , tandis que les neiges, qui se détachent en masses et roulent par leur poids, sont des Lauvines joncières. (C. P.) AVAOUSSÉS ou AVAUX . BOT. PH. - — Synonyme de Quercus coccifera L., en Languedoc. Voyez chêne. (G. d’O.) AVASU ou AV ATI. bot. th. — Syno¬ nyme de Maïs. Voyez ce mot. AVAIJX. BOT. PH. - Voyez AVAOUSSÉS. AVELANÈRE. bot. ph. - — - Nom de la copule de diverses espèces de glands et par¬ ticulièrement de celle du Quercus Ægüojis L. Voyez chêne. (C. d’O.) AVELINE, 8CARARÉ ou GUEULE- DE-LOUP. moll. — Noms vulgaires sous lesquels on connaît chez les marchands une coquille du genre Auricule de Lamarck, Auricvla Scarabceus et Hélix Scara- hœus de Linné, et dont Montfort a fait son genre Scarabe. Voy. auricule. (Desh.) AVELINE. bot. ph. — Grosse variété de Noisettes. V oyez noisetier. AVELINIER ou AVELLANIER.bot. ph. — Variété à gros fruits du Corylus Avellana L. (G. d’O.) AVELLANO. bot. th. — - Synonyme de puADRiA. Voyez ce mot. AVENA' . bot. ph. — Nom latin de l’A¬ voine. Voyez ce mot. (A. R.) AVENACEES. Avenaceœ . BOT. PH. - M. le Prof. Kunth donne ce nom à sa neu¬ vième tribu des Graminées , qui renferme les genres Carynephorus, Dcsehampsia , Air a , Triseium , Avenu , Dcinthonia , etc. Voy. graminées. (A. R.) AVENÉRON ou A VÉRON, bot. ph. — Nom vulgaire, dans les provinces méridio¬ nales de la France , de la folle Avoine et de quelques autres Graminées qui ont des rapports avec elle. (A R.) * AVENTIA ( nom d’une divinité gau¬ loise). ins. — Genre de l’ordre des Lépi¬ doptères, famille des Nocturnes, tribu des Phalénîtes , établi par moi aux dépens du g. Ennornos de M Treitschke , et adopté par M. Boisduvai dans son nouvel Index methodiens. Voici les caractères que je lui donne : Antennes pectinées dans les mâles et simples dans les femelles. Corselet étroit et peu velu. Les premières ailes fortement échancrées au-dessous de leur angle supé¬ rieur; les secondes ailes arrondies. Palpes dépassant le chaperon avec leur dernier article largo et déprimé. Trompe longue. Chenilles plates et garnies de franges sur les côtés, comme celles des Catacaia, avec- la tête petite et arrondie. Leur transforma¬ tion a lieu dans un cocon lâche entre des feuilles. Ce genre ne renferme qu’une espèce que Laspeyres a rapportée mal à propos au g. Piatipteryx ; c’est le Born- byx flexula deFabr. ou Gcom .flex ularia d’Hubn. (tab. 4, fig. 19), ou le Crochet d’Engramelle (tom. V, pl. 210, fig. 280 , a , h). Celle espèce se trouve, mais assez ra¬ rement, aux environs de Paris. (D.) AA ENTERINE, min. — On a donné le nom d’Aventurine naturelle à des variétés de Quartz grenu, ou de Feldspath , coloré le plus souvent en rouge ou en jaune, et dans lesquelles de petites parcelles minérales , plus vitreuses que le reste de la masse, ou bien des paillettes de Mica , uniformé¬ ment disséminées, forment des points bril¬ lants dont la pierre est comme parsemée. Ce nom leur vient de ce qu’elles offrent une imitation bien imparfaite de l’Aven turine artificielle, sorte de verre coloré , où l’on a mêlé , lorsqu’elle était en fusion , des parcelles d’un composé métallique , dont, d’après les essais de Lebailiif, le Cuivre et le Fer font partie. On prétend qu’un ouvrier de Venise ayant laissé tomber par hasard, ou comme on dit, par aventure, de la limaille de ce composé dans du verre en fusion, fut agréablement surpris du ré¬ sultat de ce mélange , auquel il donna le nom d’Aventurine. Ce produit de l’art est incomparablement plus brillant que l’Aven- turine naturelle. Si l’on vient à l’examiner au microscope, on voit qu’il est formé d’une multitude incalculable de petits cris¬ taux opaques , appartenant au système cu¬ bique , ou tétraédrique, et qui se montrent sous la forme de triangles équilatéraux , ou d’hexagones réguliers. (Del.) AVE AVE AVEU A AG. Ch asrna rhync/ws (~/_âcr- u.a , gouffre; çôy/oç , bec), ois. — Genre formé par Temminck, en 1820 , dans son Anal . Ann st/s!, yen- d'Orn., en tète de son manuel , et démembré par cet auteur de celui de Cotitiya ( Amp élis , Lin.). Le nom d’ Averano vient de celui de ave de verano (oiseau d'été), donné par les Portugais du Brésil à une des espèces du genre, parce qu'elle ne chante que pen¬ dant les plus fortes chaleurs de ces climats intertropicaux. Les caractères génériques en sont : Bec large, très déprimé, faible et flexi¬ ble à la base , comprimé et corné à la poin¬ te ; fosses nasales très amples , recouvertes par une membrane garnie de petites plu¬ mes rares; narines grandes, ovoïdes, ouvertes, placées vers la pointe du bec; mandibule supérieure échancrée vers son extrémité; l'inférieure cornée seulement à la pointe ; le reste de cette mandibule, surtout ses bords, minces et flexibles; pieds à tarses plus longs que le doigt du mi¬ lieu , à doigts soudés à la base ; les laté¬ raux égaux ; ailes à deux premières rémi¬ ges étagées, avec la 3me et la 4me les plus longues. » Les espèces peu nombreuses de ce genre et qui faisaient partie des Cotingas Am- pelis de Linné, en furent détachées par II- liger , qui les réunit à son nouveau genre Proc nias , ayant pour type l' Amp élis tersa ; mais Temminck leur trouvant des caractères génériques distincts de celui-ci, les en retira pour former son genre Ave- rano, ne laissant alors dans celui de Procnè que l'espèce type. Cuvier emploie le nom générique de Procnias d'Illiger , dans sa 2ine édit, du Règ. an ., pour les Averanos de Temminck , qu'il subdivise alors en Procnias proprement dits, ou espèces à gorge emplumée et en Averanos , ou espè¬ ces à gorge nue, adoptant alors le genre Ter- sine ( Tersina ) de Vieillot pour V Ampelis fers a. Cette subdivision ne nous parait pas basée sur des caractères suffisants, puisque cette nudité de la gorge est la seule distinc¬ tion entre les espèces qui, d’ailleurs, sont entièrement conformes sous tous les rap¬ ports, et quant à la coloration du plumage , en général blanc chez les mâles, verdâtre chez les femelles et les jeunes. Trois espèces composent ce genre. Ce 371 sont les Amp dis carvnculata et varie- gata de Linné et 1 Averano araponya de Temminck, col. 368 et 383. Chez chacune de ces trois espèces, le mâle est remarquable, soit par la nudité de la gorge et du devant du cou, soit par une caroncule charnue s’éle¬ vant de dessus le front. Ces Oiseaux, particu¬ liers à l'Amérique méridionale, font, à l'épo¬ que de la nidification, retentir les forêts de cris bruyants et sonores , qui imitent parfaitement le son produit par des coups de marteau sur l'enclume, ou par une cloche fêlée. Parmi leurs espèces , celle nommée Averano gnirajmng a [Chasmarhynt hos rarieyata Tem.,eol. 31), etquiestle Cotin- ya averano deBuffon, se fait remarquer par la nudité de sa gorge et du devant de son cou , d’où pend un faisceau d’appendices charnus, aplatis, venniformes, larges d'tine ligne et longs au moins d’un pouce chez l’adulte , d’une teinte bleuâtre et suscepti-’ blés de se colorer en rouge, quand l'oiseau est animé. Son plumage est d’un gris pres¬ que blanc, avec la tête couverte d’une ca¬ lotte brune, les ailes, le bec et les pieds sont noirs. La troisième penne de l’aile qui est la plus longue, est pointue et contour¬ née à son extrémité. La femelle est ver¬ dâtre avec la gorge emplumée et sans ca¬ roncules. On n’a que très peu de détails sur les mœurs des Averanos. On les regarde ce¬ pendant comme essentiellement frugivores. La largeur de leur bec et son peu de fer¬ meté, qui lui donne une analogie marquée avec celui des Hirondelles , nous fait présu¬ mer que, comme elles, ils avalent, sans les dépecer, les fruits ou insectes entiers, qui leur servent de nourriture. (Laer.) AVEU A O. bot. th. — Nom vulgaire de l'Aune, A Inns y en Provence. AVÉROA. BOT. TH. - Syn. (I’aVENEROIN. Voy. ce mot. AVERRiiOA. bot. ni. — Nom donné au Carambolier, en l'honneur d’Averrhoës. VOI/. CARAMBOLIER. A VET ou AVETTE. bot. fh. — Syno¬ nyme de Mélèze ou de Sapin dans quelques parties de la France. AVEUGLE, poiss. — Nom donné à des Poissons de l’ordre des Suceurs ou Cydos- tomes, tels que la Lamproie rouge ( Pelro - myzon ru/ter) et le genre Myxine ou Gas- 372 AVI AVI trobranche , dans lequel on ne voit aucune trace d’yeux. Une espèce de Morue, le Bib ( Gndus Luscus Penn.), a également reçu ce nom., (C. d’O.) AVEUGLE . rei>t. — On donne , dans quelques-uns de nos départements, le nom de Serpent aveugle à l’Orvet commun, An- guis fragilis L., par suite d’un préjugé qui faisait croire que les tronçons de ce Ser¬ pent, qui se brise facilement, devenaient un être complet , mais privé de la vue. Le ïiîême nom a été donné à une espèce du genre Acontias (A. cgecus Cuv.), qui est entièrement aveugle. A la Guyane , on donne le nom d’ Aveugles aux Amphis- bènes , qui ont les yeux fort petits ; et, à la Martinique, il y en a une espèce , Amp h. cœca Cuv. , qui est privée d’yeux. Voy. les mots ORVET, ACONTIAS et AMTHISBÈNE. (C. d’O.) AVICEDA. ois. — Genre formé par Swainson , en 1837, dans son ouvrage inti¬ tulé Birds of Western Africa , sur un oiseau de proie de cette contrée , auquel il assigne les caractères suivants dans sa Class. of birds : «Bec de forme de faucon ; mandibule supérieure avec deux dents de chaque côté, petites et anguleuses; l’infé¬ rieure avec une seule; narines transverses ; ailes allongées à 4me rémige la plus longue, les lre, 2me et 3me échancrées à leur bord interne ; pattes très courtes ; tarse pas plus long que le pouce , et ongle emplumé jus¬ qu’à moitié, à squamelles irrégulières, hexa¬ gones ; doigt médian fort allongé, plus long sans son ongle que le tarse ; doigts latéraux presque égaux ; l’externe plus court ; la plante très large , étalée et sans pclottes ; tous les doigts séparés à leur base ; queue large, moyenne, carrée; ongles grêles, moyens. » Swainson , en décrivant l’espèce type, Aviceda cuculoides, dans ses West. A- frica birds , et après l’avoir rapproché, à cause de la double dent du bec, des genres Bidens ou Diodon d’Amérique et Lop hôtes de l’Inde et d’Australie , et l’avoir rangée, ainsi qu’eux , à la suite des vrais Faucons , avoue cependant qu’en comparant le bec, les narines, les ailes, les pattes, la forme générale enfin de cet oiseau avec ces mêmes parties chez le genre Cymindis , il n’y trouvait aucune différence, et que le bec seul en offrait, étant analogue à celui des Faucons. Nous sommes étonné que ce seul carac¬ tère de bec à double dent, qui d’ailleurs n’est point réellement celui des Faucons, ait déterminé ce savant ornithologiste à placer son oiseau près d’eux, dans sesFalconinées, ainsi que le genre Lop hôte s , qui a , d’ail¬ leurs, les plus grands rapports avec lui dans toutes ses parties. La comparaison qu’il établit entre son oiseau et le genre Cymin¬ dis nous a paru si exacte et si positive que nous trouvons tout naturel de rapprocher ces deux genres. Comment, en effet, lors¬ que deux genres offrent une analogie par¬ faite dans toutes leurs parties, et même dans la forme générale du bec , et qu’ils ne diffè¬ rent que parce que ce bec présente chez l’un une dent bifide, et, chez l’autre , une dent simple et obtuse ; comment , dis-je , ne pas les rapprocher, sinon dans le même genre, au moins dans la même sous-famille ? Nous avons donc pensé que la place la plus naturelle du genre Aviceda, comme du genre Lophotcs, qui en est si voisin , était près du genre Cymindis de Cuvier, dont l’espèce type, 1 £ petit autour de Cayenne (Buff.), Fciico Cayennensis (L.), présente une dent obtuse au bec ; et, comme ce der¬ nier genre offre, selon nous, des rapports très marqués avec les Bondrées , dans la brièveté des tarses à demi emplumés et réticulés , dans la forme des narines , en fissure étroite et presque fermée, nous avons cru naturel de rapprocher ces deux nouveaux genres, Aviceda et Lophotes , de ceux de Cymindis et Pernis. Enfin, ces quatre genres offrant aussi des rapports marqués avec les Milans américains , sur¬ tout avec le genre Ictinie de Yieillot qui , comme le g. Cymindis , se fait remarquer par une dent obtuse vers le milieu du bec , nous les ferons figurer dans la sous-famille des MiLvinèes ; par conséquent bien loin des vrais Falconinées. L’espèce type , et unique jusqu’à ce mo¬ ment, est F Aviceda cuculoides (Swains. West. Afr ., I, p. 104, pl. 1), qui a 45 centi¬ mètres de longueur, avec le tarse seulement de 35 millimètres et dont le dessus est d’un gris foncé avec le dos brun ; la gorge et la poitrine gris pâle ; le ventre blanc, ocreux , traversé de larges bandes brunes; la queue terminée d’une large bande noire; AVI AVI 375 la cire et les pieds jaunes. L’auteur ne dit rien des mœurs de cet oiseau, Punique in¬ dividu, peut-être, qui soit encore connu , d’une des espèces les plus intéressantes de CymindiS) par ses formes, jointes à un bec à dent bifide . Ce dernier caractère, qui avait paru suffi¬ sant à M. Svvainson pour rapprocher trois genres chez lesquels il se trouve, et les pla¬ cer près des Faucons, quoique différents entre eux et avec ceux-ci sous beaucoup d'autres rapports , ne nous a paru , au con¬ traire, que tout à fait secondaire dans ce cas-ci, d’abord parce que, chez tous trois, cette double dent et le bec diffèrent de forme, et aussi parce que si l’on retrouve chez les deux genres, Aviceda et Lophotes , assez d’analogie dans leurs autres parties pour les rapprocher et les grouper avec les Cymindis , le troisième genre, Diodon . s’en éloigne , au contraire , par ses ailes courtes et n’est, selon nous, qu’une espèce de transition des Faucons aux Autours à tarses courts d’Amérique. (Lafr.) *AVICELLES . ar ach . — M . Walckenaë r (Ins. apt Suites à Bnffon ) emploie ce nom pour désigner une petite subdivision du genre Mygale, comprenant les espèces dont les pattes sont allongées et presque égales entre elles. Voy. mygale. (Kl.) A VICE IV MA , Linn.; Halcdendrum , Thouars.; Sceura, Forsk. bot. th. — Genre voisin des Verbénacées et des Myoporinées. M. Endlicher le considère comme type d’une famille nouvelle ( les Avicenniées). On lui assigne les caractères suivants : Calice 4- parti, régulier, couvert de squamules im¬ briquées. Corolle hypogyne, à tube court, campanulé; limbe 4-fide, étalé, à segment postérieur un peu plus large. Étamines 4, insérées au tube de la corolle , subdidy- names, courtement saillantes. Ovaire 2-lo- culaire ; ovules géminés dans chaque loge, collatéraux, pendants, attachés au sommet d’un axe tétragone comprimé. Fruit coriace, 2- valve , par avortement 1-loculaire et 1- sperme. Graine apérispermée , germant dans le fruit. Embryon à radicule infère , barbue; cotylédons très larges, épais, bilo- bés à la base , condupliqués. — Les Avi- cenniu croissent en compagnie des Man- gliers dans la vase des plages de la zone équatoriale. Ce sont des arbres dont les ra¬ cines rampent au loin à la surface du sol , produisant de nombreux rejets simples , nus, et semblables à des baguettes. Les feuilles sont opposées, coriaces, persistan¬ tes , très entières ; les pédoncules termi¬ naux etdichotoméaires, ternés, multiflores ; les fleurs sont petites, à corolle presque co¬ riace. On connaît six espèces de ce genre. (Sp.) AVICEPTOLOGIE ( mot hybride : avis, oiseau ; capere , prendre ; Xd-yo?, dis¬ cours). ois. — C’est l’art de prendre les Oi¬ seaux vivants ou morts par toute sorte de moyens, comme pièges, filets, etc. Ce sujet n’étant pas du ressort de ce Dictionnaire , nous nous contenterons d’indiquer le recueil le plus étendu en ce genre, qui est le Dic¬ tionnaire économique de Chomel , en 2 vol. in-fol., avec un supplément non moins volumineux par Roger. (Lafr.) AVICULA ( avicula , petit oiseau ). moll. — Nom latin du genre Hironde de Bru¬ guière , Aronde de Cuvier et Avicule de La- marck. C’est sous ce dernier nom français que ce genre est le plus généralement adopté, et c’est à lui que nous renvoyons. (Desh.) * A VICUL AIRES, arach.— M. Walcke- naër emploie cette dénomination pour dé¬ signer la seconde race ou division du genre Mygale , caractérisée par des pattes as¬ sez courtes, inégales entre elles; la pre¬ mière étant moins longue que la quatrième. L’auteur rapporte à cette division trois espè¬ ces américaines. Voy. mygale. (Bl.) AVTCULARIA , Meisn. ( Polygon. p. 85). bot. th. — Synonyme du g. Poiy- gonum de Tournefort; M. Meisner ne le considère que comme une section du g. Polygonum de Linné. (Sp.) AVICULE. Avicula ( avicula , petit oiseau ). moll. — Longtemps avant que Linné rassemblât parmi ses Mytilus les Coquilles du genre Avicule, Watton, dans son livre si remarquable de Differenliis animalium , avait désigné les Avicules sous le nom de Coucha margaritifera , les dis¬ tinguait très bien des Jambonneaux, et re¬ connaissait cependant l’analogie qu’elles ont avec ce genre. Belon , dans son livre des Poissons , donne un extrait de l’ouvrage de Watton , et professe les mêmes opinions. B.ondelet ajoute une figure conforme à la description de ses devanciers , et l’on re- I / 374 AVI connaît en elle l’ Avicole mère-perle men¬ tionnée dans les ouvrages des anciens: Gess- ner commence par copier la figure de Ron¬ delet 5 puis, quelques pages plus loin, il représente la même coquille par une très bonne figure de grandeur naturelle ; mais Gcssner n’avait point reconnu la ressem¬ blance de sa coquille avec celle de Ronde¬ let ; aussi leur donne-t-il des noms diffé¬ rents. Il n’en est pas de même d’Aldro- vande, qui, sous le nom de Coucha ntar- yaritifera , donne trois ligures exactes de la grande Avicule , où se trouvent les plus belles perles orientales. Dans une autre partie de son ouvrage , à la page 465, il re¬ présente, sous le nom de Coucha, tennis festæ , un groupe assez considérable de l’ Avicule de la Méditerranée ; et cette li¬ gure, quoique grossière, ne permet aucune erreur. Les Avicoles n’échappèrent pas à l’observation de Fabius Colonna ; il en fit représenter une espèce dans ses Observa- fioncs nnimalium aquatilium et terres- trium. Nous soupçonnons qu’il s’agit d’une espèce fossile. A la fin de son Traité de l’His¬ toire naturelle , Ferrante Imperato donne également une figure très reconnaissable de i’Avicule mère-perle, déjà mentionnée par la plupart de ses prédécesseurs. Enfin Bonanni, Lister, Rumphius, ont ajouté plusieurs espè¬ ces intéressantes à celles déjà connues. L’une des figures de l’ Avicule mère-perle , qu’on peut citer comme très exacte, est celle qu’on trouve à la page 198 du Metallotheca vati- cana de Mescati. Les ouvrages de Gualtieri et de d’Argenville , quoique plus modernes que celui que nous venons de mentionner, n’ont pas de figures dont la perfection appro¬ che de celle-ci. Jusque-là, à l’exception de Fabius Colonna, tous les auteurs que nous avons mentionnés n’ont connu que des espèces vivantes d’ Avicule. Volfart, dans son Hisforia nat tira lis Asiæ inferioris , paraît être le premier qui en ait figuré une espèce fossile ; mais nous devons prévenir que cette coquille fort singulière a été long¬ temps rangée parmi les Mytilus , sous le nom de Mytilus socialis. Nous aurons oc¬ casion d’en reparler plus tard. Tandis que Linné travaillait aux premières éditions du Systema natures , Adanson publiait son ouvrage , si utile encore aujourd’hui , sur les Coquilles du Sénégal. Dans les mers AVI qui baignent cette contrée, on trouve assez fréquemment une espèce d’ Avicule , à la¬ quelle Adanson donna le nom de Chu non ; il ne connut pas l’animal de son espèce , et entraîné par l’analogie des Coquilles, il l’a confondue avec des Modioles , des Moules , et une Cardite dans son genre Jambonneau. Lorsque Linné publia la dixième édition du Systema natures , il sut éviter une partie de la confusion d’ Adanson ; mais , vou¬ lant ne pas trop multiplier ses genres , il rapprocha dans chacun d’eux toutes les es¬ pèces auxquelles pouvaient s’appliquer des caractères fort étendus ; aussi , Linné ras¬ sembla-t-il, sous le nom de Mytilus Arun- clo , presque toutes les Avicules connues de son temps. La plupart des auteurs qui succédèrent à Linné ne manquèrent pas de l’imiter ; et , comme le nombre des espèces s’accroissait toujours, il en est résulté une extrême confusion dans la synonymie du Mytilus Arundo. Bruguière conçut l’heu¬ reuse idée de réformer la plupart des genres linnéens : il retira des Moules le Mytilus Arundo , et créa pour lui, dans les Planches de l’Encyclopédie, le genre Eirundo Avi¬ on la , auquel il rapportait judicieusement VAstrea Malleus de Linné, dont plus tard Lamarck a fait le genre Marteau. Peu dé temps après la mort trop prématurée de Bruguière, Lamarck, dans sa première clas¬ sification des Mollusques ( Mémoires de la Société dJ hist. nat. de Paris , 1799) porta plus loin que son prédécesseur la réforme dans les genres linnéens; et, déjà à cette époque, on trouve le genre Avicule dans des rapports très naturels entre les Marteaux et les Perles. A cette époque, Lamarck n’avait point encore établi sa classification des Co¬ quilles bivalves d’après le nombre des mus¬ cles; et, quoique ce caractère d’une haute valeur lui ait alors échappé , sa grande ha¬ bitude de l’observation lui a fait deviner dès le principe les rapports des genres, de telle manière que, dans ses méthodes suivantes, il eut peu de changements à faire pour les mettre entièrement d’accord avec les nou¬ velles observations. Depuis, le genre Avi- culc , généralement adopté , est resté con¬ stamment dans les mêmes rapports ; seu¬ lement Lamarck , pour en simplifier da¬ vantage les caractères, a voulu en séparer, comme genre particulier , l’ Avicule mère- AVI AVI perle et quelques autres espèces qui n’ont presque pas de prolongement postérieur. Ce nouveau genre , d’abord admis par quel¬ ques personnes , est actuellement rejeté , parce qu’il ne se lie que de la manière la plus insensible avec les Avicules proprement dites. Les anciens zoologistes et Linné lui- même n’ignoraient pas que les Avicules vi¬ vent à la manière des Moules, attachées au fond de la mer au moyen d’un byssus. Poli, dans son grand ouvrage, fit le premier con¬ naître avec tous les détails convenables l’a¬ nimal d’une Avicule assez commune dans la Méditerranée. Son travail, publié dès 1795, fut longtemps à se répandre en France, n’eut aucune influence sur les premiers travaux de Lamarck ; et l’on peut dire , avec vérité, que la connaissance de l’animal des Avicules a confirmé les rapports que Lamarck avait assignés à ce genre. Les Avicules sont des Coquilles singu¬ lières dont le bord supérieur, dans un assez grand nombre d’espèces, se prolonge en une sorte de queue assez grêle , plus ou moins longue, entièrement détachée, de sorte que, les valves étant entr’ouvertes , la coquille offre la représentation assez grossière d’un oiseau qui vole. Toutes sont inéquivalves, très inéquilatérales , presque toujours apla¬ ties; la valve gauche est la plus grande et la plus profonde. Dans quelques espèces , la valve droite est d’une petitesse tellement disproportionnée qu’on ne pourrait croire, si on ne les voyait réunies, que les deux val¬ ves appartiennent à la même coquille. Le bord cardinal est droit, ordinairement sim¬ ple, et offre quelquefois une ou deux dents rudimentaires ; ce bord , comme celui des Limes ou des Huîtres, se prolonge en dehors en une sorte de talon dont la surface plane est creusée obliquement d’une fossette trian¬ gulaire et peu profonde , où s’attache un ligament assez épais et solide. Dans toutes les espèces , l’extrémité antérieure présente, au-dessous d’une oreillette, une échancrure plus ou moins profonde, qui pé¬ nètre dans l’intérieur des valves lorsqu’elles sont rapprochées, et qui est destinée à don¬ ner passage au byssus. Si nous examinons les Avicules à l’intérieur , nous observons vers le centre des valves une grande impression musculaire, ovale, semi-lunaire, ordinaire¬ ment peu profonde. Si l’on partage par une ligne longitudinale la coquille en deux par¬ ties égales , on s’aperçoit que l’impression musculaire est presque tout entière com¬ prise dans le côté postérieur. Si l’on a sous les yeux un grand nombre d’espèces d’Avi- cules, soit vivantes, soit fossiles, voici ce qu’on observe, relativement aux formes extérieures : dans l’ Avicule mère-perle, dont Lamarck a fait le type de son genre Penta- dine, la coquille est subquadrangulairc , et ses extrémités supérieure et postérieure ne présentent aucun indice d’une oreillette pos¬ térieure. A côté de cette espèce, viennent s’en placer quelques autres qui ont les mêmes caractères, mais chez lesquelles on voit ap¬ paraître le rudiment d’une oreillette posté¬ rieure, indiquée par une légère inflexion du bord postérieur. Peu à peu, en passant à de nouvelles espèces , on voit se creuser l’in¬ flexion du bord postérieur, et l’appendice de ce côté se prolonger de plus en plus et parvenir enfin, par une série non interrom¬ pue de modifications, à une longueur presque égale à la coquille elle-même. Ce prolon¬ gement postérieur des valves est tout à fait comparable à celui qu’on remarque dans les Marteaux et dans quelques espèces de Perles; mais quelle que soit la longueur de cet appendice postérieur, tous les caractères n’en restent pas moins les mêmes, de telle sorte qu’il est impossible de séparer géné¬ riquement les espèces dépourvues de cet appendice , de celles où il se trouve le plus développé. Nous passons sous silence plu¬ sieurs modifications à l’une desquelles se rattache le Mytilus socialis de Schlott- heim ; coquille restée pendant quelque temps problématique pour la plupart des personnes qui l’ont mentionnée. Le pre¬ mier, guidé par une analogie qui nous a ra¬ rement trompé, nous avons reconnu les caractères de cette espèce, et l’avons rangée dans le genre auquel elle appartient réelle¬ ment. Il suffit d’ouvrir les valves d’une Avi- culc pour s’apercevoir que les Coquilles de ce genre ont une composition différente de celle des Vénus, par exemple ; mais qui se rapproche beaucoup de celle desPinnes et des Pernes. On voit , en effet , que la plus grande partie de la partie interne des valves est formée d’une couche de substance na¬ crée très brillante, et l’on aperçoit vers les bords la substance nacrée subitement rem- % 376 AVI AVI placée par le prolongement de la couche extérieure du test, prolongement qui est plus ou moins considérable , selon les es¬ pèces. Si Ton vient à casser cette partie non nacrée de la coquille, on s’aperçoit , en la soumettant à un grossissement convenable, qu’elle a une structure fibreuse à fibres per¬ pendiculaires ; structure tout à fait sembla¬ ble à celle des Firmes et à celle de quelques autres Coquilles du même groupe. D’après les observations de Poli, l’animal des Avicules est réellement intermédiaire entre celui des Pinnes et celui des Moules. Les lobes du manteau, désunis dans toute leur longueur, sont épais et garnis d’un plus ou moins grand nombre de petits ten¬ tacules. La masse abdominale est peu consi¬ dérable , et porte à l’extrémité antérieure un pied un peu en massue , au moyen du¬ quel l’animal file un byssus, dont les élé¬ ments restent assemblés en un corps cylin- dracé, fort solide, terminé par un large em¬ pâtement, au moyen duquel l’animal s’at¬ tache fortement aux corps sous-marins. La bouche est grande, transverse, garnie de petites lèvres tentaculifères. Ce que nous ve¬ nons d’exposer nous permet de résumer les caractères de ce genre de la manière sui¬ vante : Caractères génériques. Animal ovale , oblong, subtransverse , ayant les lobes du manteau libres et char¬ gés de petits tentacules. Pied petit, subcla- viforme , portant à sa base un byssus com¬ pacte , dont les filaments sont réunis. Bou¬ che transverse , garnie de lèvres tentaculi¬ fères; un seul muscle subcentral adducteur des valves. Coquille oblongue, subtransverse ou lon¬ gitudinale, inéquivalve, inéquilatérale, as¬ sez souvent prolongée du côté postérieur en appendice de dimensions variables. Une oreillette antérieure échancrée à la base de la valve droite pour le passage d’un byssus ; bord cardinal droit , presque toujours sim¬ ple, présentant quelquefois une ou deux dents obsolètes et creusées sous le crochet d’une gouttière oblique , peu profonde, large et triangulaire, pour le ligament. Les Avicules ont des mœurs assez sem¬ blables à celles de nos Moules; elles vivent généralement à de faibles profondeurs , se fixant aux rochers ou aux coraux, et souvent se mettant les unes sur les autres et for¬ mant ainsi des paquets considérables. L’es¬ pèce la plus connue est celle qui fournit presque toutes les Perles répandues dans le commerce; aussi est-elle presque toujours mentionnée dans les catalogues sous le nom de Mère-perle ou de Margaritifère. Cette espèce, la plus grande de toutes, fournit éga¬ lement au commerce presque toute la na¬ cre de perles qui s’emploie dans la bijou¬ terie et comme ornement. On fait des pê¬ ches régulières de cette coquille dans plu¬ sieurs parties de la mer de l’Inde et du golfe persique. Nous en parlerons à l’article de ce Dictionnaire particulièrement des¬ tiné à rendre compte de la formation des Perles. Le genre Avicule n’étant pas le seul qui en offre , il convient de rassem¬ bler en un seul article tout ce qui a rap¬ port aux Perles. Le nombre des espèces que renferme actuellement le genre Avi¬ cule est assez considérable : elles sont dis¬ tribuées dans presque toutes les mers , mais surtout dans les mers les plus chau¬ des. On les rencontre fossiles dans presque tous les terrains ; on les observe régulière¬ ment réparties depuis les terrains tertiaires jusque dans les terrains de transition. Elles se montrent en abondance dans une formation très intéressante que les géo¬ logues connaissent sous le nom de Mu- schelkalk. On en rencontre un assez grand nombre dans la formation oolithique ; c’est parmi celles de ce terrain qu’on remar¬ que les espèces les plus inéquivalves. Le terrain crétacé en contient aussi plusieurs qui lui sont tout à fait particulières; et, quoique notre collection soit loin d’ê¬ tre complète , nous y comptons quarante espèces fossiles et vingt-cinq espèces vi¬ vantes. Nous connaissons dans les auteurs au moins une vingtaine d’espèces qu’il faut ajouter pour se faire une juste idée de ce qu’on connaît aujourd’hui dans le genre Avicule. ^ (Desh.) AVICULEES. moix. — Sous ce nom de famille , Férussac a proposé de réunir les genres Avicula , Pinna , Crenatula , Ma Iléus, etc. Suivant la méthode de La- marck, ces genres appartiendraient aux fa¬ milles des Myiilacees et des Malléacées . Voy. ces mots. A cet égard, nous pensons que zoologiquement on devrait rassembler AVO AVO 377 les Coquilles pourvues de byssus, distinctes des Pccten et des Area , dans une seule famille, celle des Mytilidèes. Voy. ce mot. (A. d?0.) AVIGNON, moll. — Nom qu’on em¬ ploie comme synonyme d’Avagnon ou d’Avignon. Voy. avagnon.Nous ferons ob¬ server que la coquille, ainsi désignée, est le Mactra pij/erata de Grnelin , Lutraria piperata de Lamarck; coquille dont Cu¬ vier a fait son genre Avignon; Mégcrle, son genre Arénaire. Montagu a créé pour elle son genre Ligule, et, enfin tout récem¬ ment , M. Turton en a fait son genre Lis¬ tera. Voy. ces différents mots, ainsi que lutraire. (Desh.) AVIOSA. rept. — Synonyme de Boa devin. Voyez boa. AVIRONS . ins. — Nom sous lequel on a désigné les pattes aplaties de certains Insectes nageurs : tels que les Dytiques et lès Hydrophiles, parmi les Coléoptères ; les Notonècles et les Sigares, parmi les Hémip¬ tères. Voy. TATTES. (D.) * AVISUGES. Avisuga {avis, oiseau ; sj/go , je suce), ins. — Nom donné par M. Duméril à une famille d’insectes aptères qui vivent en parasites sur les Oiseaux. (C. d’O.) AVOCAT ou POIRE AVOCAT, bot. ph. — Nom vulgaire du fruit de l’Avocatier. (Sp.) AVOCATIER, bot. ph. — Nom vulgaire du Persea gratissima Nees ( Lauras Per- sea L.), de la famille desLaurinées. (Sp.) AVOCETTE. Recvrvirostra , L.ois.— Genre de l’ordre des Échassiers, de la famille des Longirostres de Cuvier et de celle des Palmipèdes de Vieillot. Pour nous, ce genre fait partie de la famille des Scolopaci- dees et de la sous-famille des Rècurviros- trinècs , où nous le groupons avec le genre Échasse, celui de Leptorhynque de Dubus [Mag. de Zool. de Guérin), qui forme le lien de transition entre les deux, et celui de Drôme. Ses caractères sont : «Bec allongé, très grêle , très déprimé dans toute sa lon¬ gueur , se rétrécissant insensiblement jus¬ qu’à la pointe, qui est singulièrement fine et flexible ; ce bec se recourbant en haut progressivement depuis la moitié de sa lon¬ gueur ; narines linéaires , situées en des¬ sus, dans un sillon qui s’étend jusqu’au tiers du bec; la mandibule inférieure sillonnée aussi latéralement; pattes grêles, très éle¬ vées, à jambes demi nues, à tarses réticulés ; doigts antérieurs, réunis jusqu’aux trois quarts de leur longueur par une membrane largement échancrée ; pouce très petit, presque nu et s’articulant très haut sur le tarse. Ailes longues, pointues, sur-aiguës, atteignant presque l’extrémité de la queue qui est très courte. » Ce genre d’oiseau, remarquable par la forme toute particulière de son bec retroussé en arc dans une partie de sa longueur, ne l’est pas moins parmi les Échassiers , par ses pieds palmés, qui l’ont fait grouper, par Vieillot, avec le Flammanl , dans sa famille des Palmi¬ pèdes, et par M. Lesson , avec ce même F Lammnnt et le Drôme ardeole, dans son sous-ordre des Hémipalmes; et dans sa famille des Hétérorostres. Celte dcmi-pal- mure , qui se retrouve d’ailleurs plus ou moins prononcée chez d’autres genres d’É- chassiers, tels que le Chevalier semi-palmé, les Phalaropes, etc., ne nous paraît pas ici un caractère suffisant pour rapprocher des Oiseaux aussi disparates que le Phèni- copière et l’ Avocette , tandis qu’entre ces derniers et F Échasse , il y a des rap¬ ports généraux et vraiment naturels. Mê¬ mes mœurs, mêmes proportions, même coloration de plumage , même forme de bec grêle, acùminé , sauf la courbure en haut, dont on voit déjà, toutefois, un indice chez l’Échasse d’Amérique, mêmes tarses écussonnés ; et , quant à la palmure des doigts de l’ Avocette, dont il existe déjà des vestiges chez les Échasses , cet oiseau de la Nouvelle-Hollande , dont M. Dubus a fait son genre Leptorhynque , et qui réunit, à des pieds palmés d’Avocette, des formes et un bec d’Échasse , au point que M. Gould, dans son Synop. austr. , en a fait une Échasse sous le nom $ Himantopus pal- matus (Échasse à pieds palmés) ; cet oi¬ seau, dis-je, peut être regardé comme l’es¬ pèce de transition qui lie ces deux genres. C’est ce qui nous a engagé à les réunir tous trois en un groupe particulier dans les Scolopacidées, leur adjoignant encore le genre Drôme. Wilson trouvait tant de rapports entre l’ Avocette d’Amérique et l’Échasse du même pays, qu’il faisait de cette dernière une Avocette sous lé 24* T. Il, « z) AYO AYO nom de Recurvirostra Ilimnnlopus. Les Avocettes, d’après la conformation même de leur bec si faible , si atténué et retroussé à son extrémité, ne peuvent l’em¬ ployer à la recherche de leur nourriture que dans les matières les plus molles ; aussi, est-ce dans la vase et le limon charié par les rivières à leur embouchure, et dans l’écume des bords de la mer qu’elles l’enfoncent assez profondément, pour y chercher les petits animaux dont elles se nourrissent. Elles sont d’un naturel sauvage et fort in¬ quiet , et ne se laissent approcher que par surprise , au moins notre espèce d’Europe. Wilson, qui a observé celle d’Amérique au moment de sa ponte , dit qu’alors elle a tout à fait les mêmes allures , les mêmes cris répétés que l’Échasse, la même manière de faire son nid et de le placer dans des touffes de longues herbes aux bords des marais salés , et que ses œufs ont la même coloration , olive pâle , marquée de grandes taches noires , irrégulières. Les Avocettes fréquentent, particulièrement en Amérique, les marécages salés et bas qu’elles parcou¬ rent à gué, ayant souvent de l’eau jusqu’au ventre, pour chercher , sur le fond vaseux, les Vers marins , les petits Mollusques et Crustacés qui s’y trouvent en abondance , et dont elles font leur nourriture , selon Wilson. Elles nagent aussi fort bien, lors¬ que l’eau , plus élevée , leur fait perdre le fond. On ne connaît encore que quatre ou même cinq espèces d’ Avocettes , si l’on ad¬ met comme telle le genre Leptorhynque (Dubus), réparties sur toutes Ses grandes contrées du globe , ainsi qu’il suit : une en Europe et en Afrique, une dans l’Inde, une en Australie et une en Amérique. Elles ont toutes la plus grande analogie de forme, de taille et de coloration. Celle d’Europe , qui se retrouve aussi en Égypte et au Cap de Bonne-Espérance , V Avocette ( Buff. Efil. 353), ou plutôt l’ Avocette à nuque noire Tem., Man. ( Recurvirostra Avo- cetta Gmel.), est d’un beau blanc , avec le dessus de la tête , la partie postérieure du cou, les scapulaires, les petites et moyennes tectrices et les huit premières rémiges noires ; le bec est noir , l’iris brun rou¬ geâtre et les pieds couleur de plomb. Sa longueur est de 47 centimètres. (Lafr.) AVOINE. Avenu . bot. i>h, — Grand genre de la famille des Graminées, type de la neuvième tribu, les Avénacées. Ce genre, fort ancien dans la science, a été successive¬ ment modifié dans ses caractères et dans les espèces qui y ont été rapportées par les différents auteurs d’agrostographie. Pâli- sot de Beauvois me paraît être le botaniste qui a le mieux déterminé les limites de ce genre , en en retranchant un grand nombre d’espèces qui en diffèrent assez pour en avoir constitué les genres Trisetum etAr~ rhenatherum. Cette opinion de Beauvois a été adoptée parM. Kunth ( Agrost ., t. ïy p. 299), tandis que Trinius avait proposé une autre délimitation du genre Avenu . Ce célèbre agrostograpbe adoptait le genre Arrhcnathcrum de Beauvois, et réunissait dans le genre Avenu, non-seulement les espèces dont on avait fait les genres Trise¬ tum et Gaudinia, mais toutes les espèces du genre Aira de Linné , conservées sous ce nom par tous les botanistes modernes, ne laissant dans le genre Aira que celles dont Persoon avait créé le genre Kœleria , généralement adopté par tous les botanis¬ tes. Cette manière d’envisager le genre Avenu n’a pas été adoptée. Voici quels sont les caractères du genre Avenu, tel qu’on le comprend aujourd’huiet en particu¬ lier Ai. Kunth. Les épillets contiennent trois, ou un plus grand nombre de fleurs, plus ou moins écartées sur leur axe , et dont la ter¬ minale est à l’état rudimentaire. Les deux valves de la lépicène sont membraneuses, nautiques , terminées en pointe à leur sommet ; les deux paillettes de la glumc sont également membraneuses, bifides à leur sommet; l’extérieur porte sur le milieu de son dos une arête longue, raide et tordue en spirale à sa base ; les deux paléoles sont glabres, ovales, lancéolées. Le fruit est cy- lindracé, allongé, marqué d’un sillon lon¬ gitudinal et généralement velu à son som¬ met. Les fleurs sont disposées en panicule ; rarement elles semblent constituer une grappe ou un épi. Ce genre se compose d’au moins cinquante espèces , presque toutes originaires d’Europe , un petit nombre du cap de Bonne-Espérance. Parmi ces espèces, quelques-unes sont extrêmement intéres¬ santes par leurs usages et tiennent un rang* distingué dans l’agriculture européenne AVO AVO 379 1. L'avoine commune, Avenu sutiva L., est la plus généralement répandue. Elle ollïe un très grand nombre de variétés, soit dans la coloration de scs fruits, soit dans la présence ou l'absence des arêtes. — 2. L AVOINE NUE OU AVOINE A GRUAU, AvClUl nncla L., porte également le nom d’Avoine de Tartarie. Son grain, plus petit, se détache facilement des paillettes de la glume. — 3. L'avoine de Hongrie ou d'o¬ rient, Avena orientalis L. Ses grains sont gros, blancs,' "lourds et farineux; mais cette espèce a l’inconvénient de s’égrainer facile¬ ment. L’Avoine est une céréale fort importante. Non-seulement c’est la nourriture par ex¬ cellence du cheval; mais, dans beaucoup de pays, où le froid et l’humidité s'opposent à la culture du Seigle et du Froment, l’homme y trouve une nourriture assez substantielle, mais non aussi savoureuse que celle du froment. L’Avoine s’emploie comme ali¬ ment, surtout en Bretagne, en Écosse et dans les régions les plus reculées du nord de l’Europe, ou dans les pays montagneux que leur élévation rapproche des pays du nord, quant à leur végétation. Le Gruau (ï Avoine, c’est-à-dire les grains dépouillés de leur péricarpe et de la partie extérieure de leur amande et grossièrement concas¬ sés , servent à faire des bouillies très nu¬ tritives. Tout le monde sait que la décoc¬ tion du gruau d’Avoine est fréquemment employée en médecine, comme une boisson adoucissante , dont on fait usage dans les rhumes ou dans les affections chroniques des organes respiratoires. (A. 11.) AVOINE FROMENTAL. bot. ph.— Voyez arrhénathère. (A.. II.) AVORTEMENT. Abortio. zool. — Ce mot, considéré sous le rapport purement physiologique, signifie l’expulsion du fœtus avant qu’il ait atteint l’époque de la viabi¬ lité. Les causes qui déterminent l’Avorte¬ ment sont fort nombreuses , et les plus communes sont l'irrégularité d’évolution du fœtus , un développement anomal , confirmé par un grand nombre de faits té¬ ratologiques , la coexistence de produits étrangers dans l’utérus, des travaux trop prolongés, les météorisations, la mauvaise construction des habitations, des commo¬ tions violentes, des hémorrhagies prolon¬ gées, des modifications subites dans l’état de l’atmosphère, et, pour la femme, il faut ajouter à ces causes physiques, les peines morales et une sensibilité exaltée jusqu’à l'état maladif ; aussi est-ce chez elle que l'Avortement est Je plus fréquent; viennent ensuite les animaux domestiques, dont la constitution a été modifiée par l'esclavage , et surtout les bêtes à cornes. Cet accident est très rare chez les Chèvres et les Truies, et plus rare encore chez les Chattes et les Chiennes. L'état pathologique de la femelle chez laquelle un Avortement est imminent ne cesse qu'après l’expulsion du fœtus ; et le danger qu’elle court est d'autant moindre que cet accident a lieu à une époque plus rapprochée de la conception. Nous ne parlerons pas ici de l’Avorte¬ ment dû à des pratiques criminelles, et qui, dans le cas de réussite ou d’insuccès , est toujours fatal à la mère et au fœtus. L’Avortement a également lieu chez les Oiseaux. Les œufs à coque molle, appelés œufs hardes , ne sont autre chose que des germes avortés dont on ne peut attendre aucun produit. (C. d’O.) AVORTEMENT, thysiol. végét. — En physiologie végétale, comme en physio¬ logie animale , le mot Avortement expri¬ me la suppression naturelle ou le non-dé¬ veloppement , soit d’un organe, soit seule¬ ment d'une partie d'un organe composé, soit enfin de plusieurs organes. L’Avorte¬ ment peut être complet, c’est-à-dire que l’organe qui manque a disparu sans laisser aucune trace, ou bien, au contraire, l’Avor¬ tement est incomplet, l’organe existant, mais déformé, rapetissé, en un mot atro¬ phié: d'où le nom d’ Atrophie, donné à cet Avortement incomplet- L’Avortement peut avoir lieu à une épo¬ que où les organes échappent par leur pe¬ titesse à tous nos moyens d'investigation, de telle sorte que, dès que la partie à laquelle cet organe appartient est visible et appréciable à nos sens, nous ne pouvons saisir aucune trace de l’organe manquant ; ainsi , par exemple, dans les Labiées, une des cinq éta¬ mines avorte de si bonne heure, qu’il n'y a aucune période de la vie de la plante où elle soit visible. On a donné à ces Avortements le nom d' Avortements in- AVO 380 AVO ternes ; tandis qu'on nomme Avorte¬ ments externes , ceux qui se font en quel¬ que sorte sous nos yeux par la disparition d'organes qui se sont d'abord montrés pen¬ dant un certain temps. On a encore divisé r Avortement en con- stant ou naturel et en inconstant ou accidentel. Le premier est celui qui se reproduit constamment et sans interrup¬ tion dans la série de tous les individus de la meme espèce ; le second, au contraire, se montre, pour ainsi dire, par exception, pro¬ duit par une cause accidentelle , qui n'agit que sur un individu isolé. L'étude des Avortements est d'une haute importance en botanique. Elle conduit à la solution des problèmes les plus compliqués de l'organisation végétale , et c’est par elle que nous pouvons arriver à la connaissance de la véritable structure et surtout du type normal des végétaux. En effet, l'homme qui étudie la science d’une manière philosophi¬ que peut reconnaître , au milieu des varia¬ tions sous lesquelles se présentent les plan¬ tes d'une famille naturelle ou d’une tribu ou groupe de familles, un type fondamen¬ tal dont toutes ces variations ne sont que des modifications ducs, soit à l'Avortement de quelques parties, soit au contraire à leur multiplication. Nous avons dit précédemment que l’A¬ vortement ne laissait quelquefois aucune trace de l'existence de l'organe avorté; d'au¬ tres fois, au contraire, il est remplacé par un organe d’une apparence tout à fait diffé¬ rente , quoique d'une nature physiologique semblable. Il y a donc une extrême connexité entre ces deux phénomènes : Avortement et Métamorphose; ainsi qui ne sait, par exemple , que dans les fleurs qui doublent, les étamines avortées se transforment en pétales. C'est dans la fleur surtout qu'il est im¬ portant de rechercher les Avortements : d’abord , parce qu'ils sont le plus fré¬ quents dans cet organe, et en second lieu, parce qu'ils y exercent une influence plus marquée , en troublant la disposition ré¬ gulière des parties constituantes. En ef¬ fet, quand une partie constituante d'un des verticilles floraux vient à avorter , il est bien rare que les autres parties du même vertîcillc n'en éprouvent pas une influence plus ou moins considérable. Gé¬ néralement les parties restantes se dé¬ veloppent davantage; aussi plusieurs au¬ teurs attribuent-ils l'Avortement des or¬ ganes qui manquent à l'inégalité primitive de force de nutrition des organes, dont les plus forts absorbent, à l'exclusion des au¬ tres, les fluides nutritifs qui leur étaient destinés en commun , et s'opposant ainsi à leur nutrition les font complètement dispa¬ raître. De ce développement plus considérable, des parties subsistantes résulte en général un trouble, un dérangement dans la dispo¬ sition normale de la fleur, qui devient irré¬ gulière; aussi, selon nous, l’irrégularité de la fleur reconnaît-elle pour cause, du moins dans le plus grand nombre des cas , l'A¬ vortement d'une partie d'un des verticilles floraux ; ainsi , par exemple, l'irrégularité, des fleurs dans les Orchidées, dans les La¬ biées, les Antirrhinées, etc. , est le résultat évident de l'absence naturelle ou de l'Avor¬ tement de deux des trois étamines dans la première de ces familles et d'une des cinq dans les deux autres. Ce qui prouve évi¬ demment l'opinion que nous émettons ici, c'est que, quand ces étamines avortent d'habitude ou viennent accidentellement à se développer, la fleur reprend sa régu¬ larité normale. C’est ce que prouvent les exemples d’Orchis à trois étamines déve¬ loppées et à fleurs régulières , de Digitale et de Pédiculaire à cinq étamines et à corolle régulière que nous avons fait con¬ naître à différentes époques. Quand, dans un verticille floral, la moitié des organes qui le composent, vient à man¬ quer, l’harmonie de la fleur peut ne pas être troublée. Ainsi, dans le genre Géra¬ nium, la fleur a dix étamines et est parfaite¬ ment régulière ; dans le genre Erodinrn de la même famille, cinq des étamines de la fleur avortent, et celles qui sont ainsi rédui¬ tes à leur état rudimentaire alternent régu¬ lièrement avec celles qui se développent : aussi la fleur des Erodium conserve-t-elle sa régularité; mais, dans le genre Pélargo¬ nium où trois des étamines sont avortées et sept sont restées fertiles, l'harmonie est dé¬ rangée et la corolle est d’une grande irrégu¬ larité. Ii en est de même dans la Capucine (J'ropœolum), dont deux étamines sur dix AXE 381 AXE ne se développant jamais, la ileur est irré¬ gulière. Nous ne saurions donc trop le répéter : l’élude approfondie des Avortements et de leur influence sur la disposition générale des parties subsistantes est la clef de la plupart des anomalies qu’on observe dans l’arrangement des parties constituantes des végétaux. Elle appelle donc l’attention des botanistes philosophes. Voy. fleur, mon¬ struosités, etc. (A. R.) *AXAXTHES, Blum.; Maschalanthe , Blum. ; Wa llichia, Reinwardt^onfl'/ io r. ) , in Flora , 1825, p. 107. bot. th. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu des Hamé- lites DC.), 'auquel son auteur ( Bijdr. , p. 1002) assigne les caract. suivants : Fleurs hermaphrodites ou par avortement dioïques. Limbe calicinal urcéolé , presque très en¬ tier. Corolle rotacée, à tube court, cylin¬ drique ; gorge garnie de 5 faisceaux de poils- limbe 5-flde. Étamines 5, à peine saillantes, insérées à la gorge de la corolle. Ovaire 5- loculaire, à disque sillonné. Style indivisé ; stigmate à 5 lobes, connivents avant l’an- thèse. Baie globuleuse, 5-loculaire, poly- sperme, couronnée. Graines petites, poncti- culées. — Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées. Fleurs en capitules, ou en cymes, ou en corymbes , axillaires. Ce genre ap¬ partient aux îles de la Sonde et aux autres archipels des mêmes parages ; on en connaît 7 espèces. (Sp.) * AXARQEES. Axarchia , Rafin. zooph. — Famille du sous-ordre des As- clères de Rafinesque et qui comprend les Pennatules , les Vérétilles , plus les En¬ clines. (P. G.) *AXE (à£wv, essieu, axe), zool. et térat. — Ce mot, fort anciennement emprunté à la mécanique par la géométrie, l’astronomie et même l’architecture, d’un emploi plus récent en physique et en minéralogie, a été intro¬ duit en dernier lieu dans les sciences biolo¬ giques. Son emploi en botanique, en zoolo¬ gie, en tératologie , est môme,, depuis quel¬ ques années , devenu très fréquent ; et c’est pourquoi nous avons cru devoir ne pas nous borner ici, comme dans les dictionnaires précédents, à de simples renvois aux arti¬ cles généraux. S E De la signification du mot axe. Lorsqu’un terme passe d’une science dans une autre , il est bien rare que sa va¬ leur primitive ne subisse pas dans celle-ci quelque altération; ainsi, le sens du mot Axe n’est exactement, ni en géométrie, ni en minéralogie, le même qu’en mécanique ; mais les différences sont très légères ; et la même définition, pourvu qu’elle soit élevée à un certain degré de généralité , est appli¬ cable sans nulle difficulté à toutes ces scien¬ ces. La définition, au contraire, doit être plus profondément modifiée , lorsque des po¬ lyèdres, idéalement réguliers, de la géomé¬ trie, et des cristaux que la minéralogie assi¬ mile à ceux-ci, on veut transporter les lignes idéales appelées Axes, dans l’élude des êtres vivants. Les formes très complexes des vé¬ gétaux et surtout des animaux (voy. forme) deviennent alors une cause de sérieuses dif¬ ficultés sur lesquelles on ne s’est pas arrêté, et qu’on n’a pas résolues. Les zoologistes , en particulier, ont paru croire qu’ils pou¬ vaient tout aussi bien emprunter à la géo¬ métrie et à la cristallographie la définition du mot Axe, que le mot lui-même ; et c’est pourquoi ils l’ont employé , sans jamais le définir , comme une expression , dont le sens, généralement compris, est à l’abri de toute équivoque. En s’écartant du principe logique, qui veut que nul mot ne soit introduit dans la science sans être rigoureusement défini, on s’exposait à de graves inconvénients qui, en effet, n’ont pas manqué de se produire. Le mot Axe a reçu , dans les livres des zoo¬ logistes, plusieurs acceptions fort différen¬ tes ; et il n’est pas jusqu’aux meilleurs ou¬ vrages dans lesquels on ne les retrouve simultanément admises. Cuvier lui -mê¬ me, dans le Règne animal, n’évite pas cette cause de confusion et d’erreur. L’Axe est tantôt pour lui une ligne idéale , autour de laquelle un certain nombre de parties , analogues entre elles, se disposent circulai- rement ; tantôt un plan idéal , des deux côtés duquel les parties analogues se ran¬ gent symétriquement par paires ; tantôt, en¬ fin , une partie ou un ensemble de 'parties matérielles , telles que le tronc ou Axe principal d’un polypier , et ses branches ou Axes secondaires. Cette dernière accep¬ tion et la première, les seules qu’on trouve en botanique, se lient d’ailleurs entre elles, d’une manière intime. De même que l 'Axe matériel ou essieu d’une machine peut être ramené abstractivement à un Axe idéal passant par le centre du premier, rien ne s’oppose à ce qu’on considère VAxe ?na~ iériel d’un végétal ou d’un polypier, en d’autres termes, sa 'portion axile , selon une expression déjà consacrée par l’usage en botanique, comme traversé par une ligne fictive , VAxe idéal . En indiquant les divers sens attribués par Cuvier au mot Axe f nous avons eu pour but, non-seulement de montrer com¬ bien sa signification est encore loin d’être fixée , mais aussi d’établir dès à présent un fait très important sur lequel nous revien¬ drons bientôt, savoir: que les parties qui se correspondent symétriquement , sont coordonnées, chez les animaux, tantôt par rapport à des lignes , tantôt par rapport à des plans, ou mieux, plus généralement, par rapport à des surfaces : car les sur¬ faces , aussi bien que les lignes de coordi¬ nation, sont quelquefois courbes et non droites. Devrons-nous donner également le nom (ÏAxe à toutes ces lignes et à toutes ces surfaces de coordination ? En géométrie et en astronomie, un Axe est toujours une ligne droite. De même, en minéralogie, les Axes sont des lignes droi¬ tes , autour desquelles sont disposés symé¬ triquement les faces analogues d’un cristal. L’architecture , au contraire , a déjà admis des Axes courbes aussi bien que droits ; et cette extension de sens 11’a , au fond , rien de contraire aux principes de la géomé¬ trie elle-même , qui peut toujours décom¬ poser un Axe courbe en une suite infinie d’Axes droits. Rien ne s’oppose donc à ce que nous appelions Axe , toute ligne au¬ tour de laquelle se coordonnent les par¬ ties analogues d’un être. Cette définition très générale, selon laquelle l’Axe peut être également rectiligne ou curviligne, est, par cela même , comme on le verra bientôt, la seule acceptable en zoologie. Autant il est rationnel d’étendre le nom (VAxes à toutes les lignes de coordinalioti, autant il est peu logique de confondre avec celles-ci , sous ce même nom , les surfaces de coordination. Celles-ci ne correspon¬ dent nullement aux Axes des géomètres et des cristallographes , mais à leurs plans de symétrie. Les surfaces , les lignes de coordination, peuvent d’ailleurs être cour¬ bes aussi bien que droites , et par consé¬ quent, cette expression géométrique, plan de symétrie , non plus que sa définition , ne sont admissibles en zoologie. Nous pro¬ posons , comme terme plus général , le mot Épine, déjà usité dans cette acception , en architecture surtout, et nous l’appliquerons à toute surface des deux côtés de la¬ quelle se coordonnent les parties ana¬ logues d’un être. Cette définition générale de V Épine re¬ produit presque mot pour mot, comme on le voit, la définition précédemment don¬ née de VAxe , et il devait en être nécessai¬ rement ainsi. En effet, toute épine plane , aussi bien que les plans d’axes déjà admis par l’illustre Brewster , dans ses Mémoires sur la double réfraction, peut être consi¬ dérée comme composée d’une infinité d ''Axes rectilignes ; et de même, toute Épine courbe, comme composée d’une in¬ finité (VAxes curvilignes. Pour que VAxe et V Épine, tels qu’ils viennent d’être définis , correspondent exactement à VAxe et au plan de symé¬ trie des géomètres et des cristallographes, il faut qu’ils réunissent deux conditions dont l’une a déjà été indiquée, et dont la seconde , non encore exprimée , dérive de celle-ci. La première est que VAxe soit rectiligne ou V Épine plane ; disposition dont s’écartent un très grand nombre d’animaux chez lesquels les lignes et les sur¬ faces de coordination sont non-seulement courbes , mais très sinueuses , souvent même contournées en spirale. L’autre est que les parties analogues se correspondent régulièrement, outre leur volume et leur forme, par leur distance, et généralement par leur disposition par rapport à l’Axe ou à l’épine; en d’autres termes, qu’ils soient symétriques. Il en est ainsi le plus sou¬ vent quand l’Axe est rectiligne ou l’épine plane; mais, s’ils sont courbes, par cela même, il n’y a plus symétrie , mais seule¬ ment similitude , correspondance , coordi¬ nation de parties analogues. C’est pourqnoi nous avons dû, dans la définition des Axes et des Épines , les considérer comme des li¬ gnes et surfaces de coordination , cl non comme des lignes et plans de symétrie ; AXE AXE 383 expressions dont les premières sont géné¬ ralement vraies, et dont les secondes sont applicables seulement à un cas particulier, qui est, il est vrai, le plus remarquable, et en même temps, le plus fréquent de tous ceux qui se présentent à l’observation. En insistant, comme nous venons de le faire, sur la valeur des mots J xes et Épines , nous avons eu pour but de donner à leurs définitions la rigueur et la précision dont les sciences biologiques ont été si long¬ temps privées, et qui , cependant, ne leur sont pas moins indispensables qu’aux scien¬ ces dites exactes. Nous présenterons maintenant, sur la forme des animaux , quelques remarques générales dont nous avons , depuis quel¬ ques années, donné le développement dans nos cours (surtout dans les leçons faites en 1839 à la Faculté des Sciences , et dont di¬ verses analyses ont été publiées). Il sera facile au lecteur de voir quelle extension peut être donnée aux considérations de ce genre , lorsqu’on ne s’en tient pas, comme nous devons le faire ici , à quelques re¬ marques sommaires sur les groupes princi¬ paux du Règne animal (1). § II. Des Axes et des Épines dans les animaux . Comme l’a établi depuis longtemps M. de Blainville, les animaux peuvent être rame¬ nés à trois types principaux , d’après leur forme générale : les animaux pairs , bi¬ naires ou zygomorphes ; les radiaires , rayonnés ou actinomorphes ; enfin les irréguliers , amorphes ou hétéromor- phes. Nous examinerons successivement quels systèmes d’Axes et d’épines corres¬ pondent à ces trois types, ou du moins aux deux premiers , les seuls dont l’organisa¬ tion générale soit bien connue. 1° Animaux binaires. La disposition générale qui caractérise les animaux binai¬ res, et qui leur est commune avec l’homme, a de tout temps fixé l’attention et n’est ignorée de personne ; mais elle a été géné- fi) Outre plusieurs autres articles généraux de ce dic¬ tionnaire, tels que Cristaux, Forme, Monstres composés, Fayonnés, on peut consulter comme complément de ces remarques et de celles qui 3uivent , les deux thèses fort re¬ marquables que notre savant collaborateur, M. Delafosse, a soutenues en septembre i84o devant la Faculté des Sciences de Paris, l’une sur la structure des cristaux, l’au¬ tre sur la -symétrie en général. râlement mal exprimée. Il est fort inexact de dire, comme 011 le fait ordinairement, que les organes sensitifs et locomoteurs , et le plus souvent aussi les organes repro¬ ducteurs , sont disposés symétriquement des deux côtés de la ligne médiane ou dé l’Axe. La coordination , qui d’ailleurs est loin d’être constamment symétrique , n’a jamais lieu par rapport à une ligne ou Axe , mais par rapport à une surface ou épine: rectification d’autant plus impor¬ tante, que la coordination par rapport à une ligne ou Axe forme précisément la con¬ dition essentiellement caractéristique de la forme dans le second type du règne animal. L’épine offre le plus souvent la disposi¬ tion générale d’un plan de symétrie , sans mériter cependant ce nom dans la rigueur de son acception géométrique. C’est ce qui a lieu chez Fhomme : son corps offre une disposition généralement symétrique ; mais les courbures de la colonne épinière et la prédominance du côté droit rendent la symé¬ trie imparfaite. Chez les Animaux vertébrés, chez les articulés , chez les Mollusques su¬ périeurs, la disposition générale est la même que chez l’homme ; toutefois la symétrie est presque toujours beaucoup plus com¬ plète. Au contraire , chez la plupart des Mollusques à coquille, l’épine, au lieu d’êtré plane, est courbe ; le plus souvent même , elle présente une courbure très marquée qui , chez une multitude d’espèces , affecte la disposition spirale dans une grande par¬ tie de son étendue. Lorsqu’il en est ainsi, l’être se trouve partagé, non pas en deux moitiés, mais en deux portions inégales, l’une plus grande, située du côté convexe de la courbure, l’autre plus petite, du côté concave. Ainsi, dans le premier des trois types que présente à notre observation l’ensem¬ ble du règne animal, il existe non une sim¬ ple ligne , mais une surface de coordina¬ tion ; non un Axe, mais une Épine. Si cette épine est plane, il y a. symétrie ; si elle est courbe, simple disposition binaire dé parties analogues, mais inégales ; d’où l’on voit que la coordination par rapport à une épine , et la disposition bilatérale des par¬ ties qui est la conséquence de cette coordi¬ nation , sont des faits généraux et essen¬ tiellement caractéristiques du premier type/ tandis que la symétrie, par r existence de laquelle on a si souvent caractérisé ce même type, n’est pour lui qu’un fait non constant et d’une importance secondaire. Et s’il est besoin de confirmer ce résul¬ tat qui, du reste , est la conséquence ri¬ goureuse de faits généralement connus, une remarque bien simple fera com¬ prendre comment l’existence de l’épine étant fort importante, sa disposition droite ou courbe n’est au contraire que d’un inté¬ rêt fort secondaire. Chacun de nous peut, et il lui suffit pour cela d’incliner latérale¬ ment son thorax, changer la disposition de son épine, la rendre courbe, de plane qu’elle est normalement, et par suite, alté¬ rer momentanément la symétrie bilatérale. Cette même possibilité , qui est chez nous renfermée entre d’étroites limites, existe à un très haut degré chez une multitude d’a¬ nimaux. Dans les espèces en particulier qui ont le corps très allongé, et en même temps les téguments flexibles, la courbure de l’é¬ pine peut devenir extrêmement prononcée, et souvent même arriver jusqu’à la dispo¬ sition spirale. Et si, dans ce cas, la disposi¬ tion générale peut être changée momenta¬ nément, par conséquent sans aucune modi¬ fication importante de l’organisation, si l’épine peut être tour à tour, chez le même animal, plane , demi circulaire , sinueuse , contournée, spirale, ne conçoit-on pas aus¬ sitôt la possibilité de trouver toutes ces dispositions réalisées , et d’une manière permanente, chez d’autres animaux du même groupe , surtout parmi ceux dont la peau est indurée et non flexible. Après l’épine principale qui partage l’être en deux portions latérales, tantôt égales et symétriques , tantôt inégales , mais cor¬ respondantes , on peut distinguer, chez les animaux du premier type , un grand nom¬ bre d’épines et aussi d’Axes secondaires. J’appellerai surtout l’attention sur la dis¬ position remarquable qu’offre la portion postérieure du corps chez un grand nombre de Poissons, et spécialement chez les Pleu- îonectes. Outre l’épine principale qui, con¬ tournée et sinueuse en avant , est posté¬ rieurement plane et presque comparable par sa régularité à un plan de symétrie, il existe une seconde épine plane, on peut presque dire un second plan de symétrie perpendiculaire au premier. La symétrie est donc ici, non-seulement bilatérale, mais en ‘même temps bilatérale et inféro-supé- rieure ; et tes organes post-abdominaux, se correspondant par zones de quatre cha¬ cune, sont coordonnés par rapport à la ligne d’intersection des deux plans; ligne qui tra¬ verse le centre des corps vertébraux , et qui constitue un véritable Axe. L’Axe optique, autour duquel les diverses parties de l’œil sont disposées circulaire- ment, est encore un exemple trop remar¬ quable pour être omis , mais trop connu pour que nous insistions sur lui. Disons seulement que l’Axe principal de l’œil con- prend , outre le centre de la sphère que représente cet organe dans son ensemble , les centres des divers cercles, zones et segments sphériques que son examen exté¬ rieur offre à l’observation. Enfin, nous ferons remarquer qu’un très grand nombre d’appareils et d’organes en particulier sont divisibles, aussi bien que le corps tout entier, soit par des épines planes, soit plus fréquemment par des épines courbes, diversement sinueuses ; fait gé¬ néral, déjà indiqué dans le premier volume de notre Histoire généra le des Anomalies ( Voyez aussi Essai de zoologie géné¬ rale ). 2° Animaux radiaires. Lorsqu’ils veu¬ lent définir d’une manière générale la forme des animaux radiaires, les auteurs disent tan¬ tôt que les parties sont disposées comme les rayons autour d’un centre ; tantôt qu’el¬ les sont disposées autour d’un Axe, sur deux ou 'plusieurs rayons , ou sur deux ou plusieurs lignes allant (Sun côté à l’autre. De ces deux expressions, qui tou¬ tes deux sont empruntées au Règne ani¬ mal, la première, qu’on trouve presque partout reproduite, est fort inexacte ; ce qui ressort clairement des considérations plus haut présentées. La seconde est exacte, mais insuffisante. Les véritables radiaires, et des remarques analogues sont applicables à un grand nombre d’organes dans les végétaux, ont en effet leurs organes coordonnés par rapport à un Axe principal , mais aussi en même temps, et secondairement par rap¬ port à des Épines , souvent, et notamment dans les Polypes , à peine indiquées , très manifestes, au contraire, dans les classes’ AXE supérieures, par exemple dans les Échino- dermes et les Acalèphes. La disposition générale de ces épines nous est connue à l’avance ; car elle est la même que celle de F épine principale des animaux du premier type. Seulement , au lieu d’une seule épine , il y en a ici au¬ tant que le corps a de rayons ou lobes , chacun d’eux ayant sa propre épine qui le divise en deux parties correspondantes , mais inégales, si l’épine est courbe, égales et symétriques, si elle est plane. Ces deux parties , non-seulement se correspondent l’une à l’autre, mais encore ont des ana¬ logues dans chacun des autres lobes. De là, un premier mode de coordination, comparable à celui qui caractérise le type précédent : la coordination des parties ana¬ logues de chaque lobe par rapport à son épine. En même temps que chaque épine divise un lobe de l’animal en deux parties corres¬ pondantes et souvent symétriques , elle di¬ vise de même, si on la prolonge suffisam¬ ment par la pensée , l’animal tout entier. Si le nombre des lobes est pair, l’épine d’un rayon , étant prolongée , divisera pa¬ reillement le rayon opposé à celui-ci, ou, en d’autres termes, se confondra avec l’épine de celui-ci. Si le nombre est impair, l’épine prolongée passera entre deux lobes, mais de même en partageant l’animal en deux par¬ ties correspondantes, et le plus souvent même égales l’une à l’autre. Tout radiaire est donc, comme tout animal binaire, di¬ visé en deux moitiés, ou au moins en deux portions analogues; seulement il y a cette différence que ces deux moitiés ou portions peuvent être prises d’autant de manières dif¬ férentes qu’il y a de lobes et par consé¬ quent d’épines. Ce système de coordination, quelque re¬ marquable qu’il soit, n’est ni le seul, ni même le principal. Toutes les épines con¬ vergent vers la région centrale, et viennent s’y rencontrer en une ligne d’intersection, qui est V Axe principal , renfermant en lui le cen tre de figure ; ainsi , les parties se coordonnent des deux côtés des épines , et les épines, à leur tour, se coordonnent au¬ tour de VAxe; double système de coordina¬ tion , d’où résulte , lorsque la coordination est parfaite et vraiment symétrique , une AXE 385 forme presque aussi régulière que celle des solides géométriques eux-mêmes. Les radiaires , comparés aux animaux binaires , présentent donc trois ordres de différences : A. Leur organisation est soumise à une double loi de coordination : coordination directe des parties, par rapport aux épines ; coordination directe des épines (mais indi¬ recte pour les parties) par rapport à VAxe, B. C’est en définitive à unë ligne , et non , comme dans le premier type , à une surface , que se rapportent toutes les con¬ ditions de coordination et de régularité. Cette différence, qui résulte directement, de la première , ne serait pas appréciée à toute sa valeur, si nous ne rappelions que , dans les radiaires inférieurs, les lobes du corps, et par conséquent aussi leurs épines, s’effacent peu à peu ; mais V Axe subsiste toujours. C. Enfin chaque partie n’a pas une seule analogue, mais, un grand nombre d’analo¬ gues"; nombre qui est toujours d’autant, de fois deux qu’il y a d’épines. En termes con¬ cis, les radiaires ne sont donc pas doubles ; ils sont multiples , leurs conditions de multiplicité étant du reste rigoureusement définies. 3° Animaux hélérumorphes . Ces ani¬ maux, et spécialement les spongiaires, ont- ils une forme complètement irrégulière ? Méritent-ils réellement le nom d 1 amorphes qu’on leur a quelquefois donné? Il suffit de considérer la disposition générale d’une masse spongiaire , d’examiner l’arrange¬ ment et la forme de ses oscules pour re¬ connaître qu’il y a aussi, même chez ces êtres inférieurs , une tendance à la régula¬ rité. Du reste, leur nature est encore beau¬ coup trop obscure, et surtout les naturalis¬ tes qui, comme nous , ont été privés de la possibilité de les étudier sur le vivant , les connaissent trop imparfaitement, pour qu’il soit possible de discuter ici à leur égard , du moins dans les étroites limites où nous sommes renfermés, la question de l’exis¬ tence des Axes de coordination. Cependant ne serait-on pas autorisé dès à présent à dire que la dualité , caractérisant le pre¬ mier type du règne animal, et la multipli¬ cité dé f nie , le second , les hétéromorphes paraissent offrir un troisième mode de ré- T. Il, 25 AXE AXE 386 pétition , le seul qu’on puisse concevoir après les précédents : la multiplicité in¬ définie de parties tendant à se disposer au¬ tour de points , et non de lignes ou Axes? Disposition qui existe d’ailleurs incontesta¬ blement chez d’autres êtres des degrés infé¬ rieurs de l’échelle zoologique, spécialement chez plusieurs des animaux si longtemps confondus par les auteurs sous le nom d’In- fusoires. § HT. Des Axes etdes Epines chez les êtres anomaux. Nous ne nous arrêterons ni aux êtres anomaux des trois premiers embranche¬ ments ( voyez anomalies), ni aux Mons¬ tres unitaires. Les derniers de ceux-ci ex¬ ceptés [voyez anidiens et zoomyeiens) , tous ccs êtres anomaux ont leurs parties coor¬ données , quoique moins régulièrement, d’après les mêmes épines ou Axes auxquels se ramène la conformation normale de leurs espèces. Chez les Monstres composés, la considé¬ ration des épines et des Axes offre beaucoup plus d’intérêt. L’organisation d’un monstre double , pour prendre ici le type le plus simple que puisse offrir un monstre com¬ posé , est coordonnée très régulièrement , par rapport à trois épines, presque toujours planes, et par conséquent comparables à des plans de symétrie , savoir : l’ épine indi¬ viduelle de chacun des sujets composants (sa ligne médiane , comme on dit ordinai¬ rement), et Y épine ou plan d'union , c’est- à-dire le plan selon lequel se fait l’union des deux sujets composants, et qui, selon une expression impropre , mais souvent usitée, est la ligne médiane du monstre tout en¬ tier. Ce plan médian, ou plan d’union, est toujours , comme l’indique son nom et comme il résulte de sa disposition, inter¬ posé entre les deux épines individuelles. Il peut d’ailleurs être , par rapport à celles-ci , et celles-ci peuvent être entre elles , dans des rapports très différents , soit d’étendue , soit de disposition ; ainsi les trois épines peuvent être égales ou inégales. L’épine ou plan d’union peut être parallèle aux épines individuelles; il peut leur être perpendiculaire ; il peut aussi leur être oblique; et, de là, des différences dont l’importance est telle , que , les exprimer avec exactitude, c’est véritablement résu¬ mer en quelques mots toutes les modifi¬ cations essentielles de l’organisation des Monstres doubles. Nous pourrions montrer que la même classification des Monstres doubles , à laquelle nous avons été conduit par de laborieuses recherches d’analyse , eût pu être déduite presque tout entière de la manière la plus simple , de la seule considération des trois épines. C’est ainsi , et ces exemples suffiront pour bien faire comprendre notre pensée , que la division générale des Monstres doubles en deux or¬ dres , les Autositaires et les Parasi¬ taires ( voy . ces mots), eût pu être four¬ nie immédiatement par la seule considéra¬ tion de l’étendue relative des deux épines individuelles , toujours égales dans le pre¬ mier ordre, inégales dans le second. De même, la considération de la direction de l’épine ou plan d’union , tantôt parallèle , tantôt perpendiculaire aux deux autres épi¬ nes , tantôt oblique sur celles-ci , eût pu nous fournir les principales subdivisions de ces ordres. Bien plus encore , elle pouvait faire prévoir approximativement le nombre des genres que chacun peut comprendre. Qui ne voit, en effet, que les épines peu¬ vent présenter des degrés très divers d’o¬ bliquité , se rencontrer sous des angles très différents; cpie les combinaisons fon¬ dées sur le parallélisme des épines sont né¬ cessairement moins nombreuses; enfin que l’incidence perpendiculaire de l’épine mé¬ diane ou d’union sur les épines individuelles n’est possible qu’avec un nombre beaucoup moindre encore de combinaisons ? Les Monstres composés plus que doubles, par exemple, les Monstres triples, les seuls dont l’existence soit encore authentique , peuvent donner lieu à des considérations analogues à celles que nous venons d’indi¬ quer. Dans tout monstre triple, il y a trois épines individuelles et deux plans d’union : la question est donc plus complexe, mais elle n’est réellement pas plus difficile ; et il en serait de même de Monstres plus compo¬ sés encore, si l’on venait à en établir l’exis¬ tence avec certitude. Quels qu’ils fussent, tous se ramèneraient , par la considération de leurs épines, à des notions fort simples, en ce qui concerne leur disposition géné¬ rale ; et il ne serait même pas difficile de la prévoir, et d’en résumer à l’avance les / AXI 387 conditions dans une formule commune à tous les Monstres composés. Voyez notre Histoire généra te des anomalies , t. III, et l’article monstres composés de ce Dic¬ tionnaire. (I. G. -S. -H.) AXE (à^tov, axe), min. — Dans l’étude des cristaux, on donne ce nom à certaines lignes d roites, ou directions principales, qu’on ima¬ gine passer par le centre d’un cristal, ou mê¬ me par le centre de chacune de ses molécules, et qui servent à exprimer les lois des diverses propriétés , soit géométriques , soit physi¬ ques, qui ne se montrent pas les mêmes dans tous les sens. Dans la cristallographie proprement dite, on distingue des Axes de cristallisation, qui sont des Axes de figure ou de symétrie , passant par le centre du cristal , qu’on suppose ramené à sa plus grande régularité, et qui vont aboutir soit à des sommets d’angles solides, soit à des milieux de faces ou d’arêtes. Il y a toujours dans un cristal quelconque plusieurs sys¬ tèmes d’Axes , parmi lesquels on en dis¬ tingue un comme principal : tel est , par exemple , dans les systèmes cubiques ou prismatiques, le système des trois Axes, qui aboutissent aux sommets de l’octaèdre fondamental, ou aux milieux des faces du parallélipipède circonscrit , par lequel on remplace souvent cet octaèdre. Il est clair que ce système d’Axes , qui est en quelque sorte la charpente ou le squelette géomé¬ trique de l’octaèdre , peut tenir lieu de ce¬ lui-ci, lorsqu’il est déterminé en longueur et en direction ; et voilà pourquoi les Axes cristallins jouent un si grand rôle dans la cristallographie allemande, où ils servent de principal fondement à la détermination des systèmes cristallins. Dans la physique des cristaux , on dis¬ tingue aussi plusieurs sortes d’Axes, et l’on peut en admettre d’autant d’espèces diffé¬ rentes qu’il y a de propriétés susceptibles de varier avec la direction autour d’un même point. Tels sont les Axes optiques (Axes de double réfraction, ou de polarisa¬ tion ) , les Axes d’élasticité , les Axes ther¬ miques, etc. VOy. CRISTALLOGRAPHIE. (Del.) AXE. Axis ( à£o)v , axe), bot. — Ce nom a été donné, en botanique, à plusieurs organes différents du végétal ; ainsi c’est la partie principale de la plante, celle qui sert de support à tous les organes appendiculai¬ res. Suivant la position qu’il occupe, cet Axe porte des noms différents ; il est successive¬ ment la souche, la tige, le rameau, le pé¬ doncule, le réceptacle de la fleur, la co- lumelle, etc. On a aussi donné le nom d’Axe au support commun des épillets dans les Gra¬ minées, et particulièrement dans celles dont les fleurs sont disposées en épis. (A. R.) * AXESTUS (à p ri vg barôç, uni), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionites , établi par M. Dejcan dans son dernier Catalogue , et dont il n’a pas publié les caractères. Il n’y rapporte qu’une seule espèce , originaire de Java , et nommée par lui A . morosus. Il place ce g. entre les g. Lepyrus et Hytobins de Germar, qui appartiennent à la division des Molytides de Schoenherr, ordre des Gona- tocères. (D.) AXÏ (ai; (ov, axe), bot. pu. — Synonyme de Piment. Voyez ce mot. *AXIA. zooph. — Synonyme d’Axiolime, Axiotima . Voyez ce mot. (P. G.) AXIA , Loureir. ( àfyoc , importance ). bot. ph. — Genre incomplètement connu , qu’on a rapporté avec doute à la famille des Nyctaginées , ainsi qu’à celle des Yaléria- nées. Son auteur lui attribue les caractères suivants : Calice triphylle, court, irrégulier, caduc. Corolle campanulée, minime, à limbe 10-fide régulier, plan. Étamines 3; filets fili¬ formes, aussi longs que la corolle ; anthères didymes, à bourses globuleuses. Ovaire in¬ fère, ovoïde, sillonné. Style filiforme, à stig¬ mate épaissi. Péricarpe sec, indéhiscent, ovoïde, sillonné, velu. — Loureiro ne fait mention que d’une seule espèce dVixia (A. cochinchinensis ) 5 c’est un arbuste à tiges nombreuses, très rameuses, noueuses, pro- cumbantes , rougeâtres ; à feuilles petites , opposées , inégales, sub-crénclées 5 à fleurs petites, rougeâtres, disposées en grappes sub-terminales. La racine de celte plante est charnue et fusiforme ; on la substitue, en Cochinchine, au célèbre Gin-Sein). (Sr.) AXIE. crust. — Genre de Décapodes,,, macroures , établi par M. Leach , rangé par Milne Edwards dans la famille des Thalassi- niens ou Macroures fouisseurs ; tribu des. Cryptobranchides et caractérisés de la ma¬ nière suivante : Antennes internes portant deux filaments très allongés. Pattes de la 388 AXI seconde et de la première paires didactyles ; celles des trois paires suivantes monodac¬ tyles 5 nageoire caudale à cinq laines élar¬ gies et foliacées. On ne connaît qu’une es¬ pèce d’Axie , savoir : VA. stirhynque qui habite nos côtes. (M. E.) *AXIFERÈS(aa?iV, axe; fera , je porte). bot. — Dans son Essai d’une iconographie élémentaire et philosophique des végétaux, Turpin a donné ce nom à des végétaux qui , comme les Champignons et les Algues ter¬ restres et maritimes , se composent d’un axe diversement modifié , et dont l’inté¬ rieur ne contient que du tissu cellulaire. (C. d’O.) * AXILE. Embryo axilis (Embryon). bot. th. — Embryon dirigé suivant l’axe de la graine et surtout de l’endosperme. Voy. EMBRYON. (A. R.) AXI LS. A. bot. ph. — Nom latin de l’ais¬ selle ou angle formé par la soudure d’un organe sur un autre organe. Voy. aisselle. (A. R.) * AXILLAIRE. Axillaris . ins. — On nomme ainsi une petite pièce triangulaire qui remplit l’intervalle existant entre les angles postérieurs du corselet et les angles huméraux des élytres dans les Cètonides. Voy. ce mot. (D.) * AXILLAIRE. Axillaris. bot. ph. — Cette expression s’emploie pour désigner tous les organes placés à faisselle d’un autre organe, mais particulièrement des feuilles. C’est dans ce sens qu’on dit: fleurs ou fruits axillaires , par opposition à fleurs termi¬ nales , fruits terminaux. Voy. inflores¬ cence. (A. R.) * AXILLAHIA, Rafrn. bot. ph. — Sy¬ nonyme du g. Polyg onatum, Desf.,de la famille des Asparaginées. (Sp.) axillaris. INS. - Voyez AXILLAIRE. AXILLARIS .BOT. PH. — Voy. AXILLAIRE. AXIN. Axinus (à^tvn, hache), moll. — M. Sowerby , dans son Minerai Concho- logy, a proposé ce genre pour des Coquilles fossiles dont le moule seul lui était connu ; il est fort diflicile , en l’absence des carac¬ tères que donne la charnière, d’établir de bons genres ; aussi il est à regretter que M. Sowerby ait proposé celui-ci. En exami¬ nant les figures , nous trouvons aux Co¬ quilles du genre Axinus une très grande analogie avec les Lucines et nous pensons AXI V que les deux genres pourront être réunis [voy. lucine). Nous trouvons en effet, à la planche 314. une coquille dont le moule in¬ térieur olïre deux impressions musculaires fort écartées, dont l’antérieure se prolonge à la manière de celle des Lucines. Ce qui nous confirme dans notre opinion, c’est que d’après les mêmes figures , l’impression palléale paraît simple et sans échancrure postérieure , également comme dans les Lucines. (Desh.) AXLVA (à^tvvi , hache), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères pentamères , établi par Kirby {Lin. Soc. Tra?is., t. XII, p. 389), et cité par Latreille dans son ouvrage intitulé : Familles naturelles du règne animal , où il le place dans sa tribu des Clairones , entre les g. Eurypus et Priocerus. Ce genre est très voisin des No- toxus de Fab., et renferme deux espèces du Brésil : V Axina analis du fondateur du genre et VA. rufilarsis de Perty {No~ toxus ) , toutes deux figurées : la lre, loc. cil. tab. 30, f. 6 ; la 2e ( Delectus an. pl. 6, f. 16, p. 30). (D. et C.) AXIJNFÆA, Ruiz et Pav. (àî-twi, hache). bot. ph. — Genre de la famille des Mélas- tomacées (tribu des Lavoisiérées , DC. ). Ses caractères distinctifs , suivant M. Don {Mèm. Wcrn. Soc. 4, p. 320), sont : Ca¬ lice cyathiforme, nu à la base, à limbe per¬ sistant, 5-ou 6-denticulé. Pétales 5 ou 6. Anthères obtuses au sommet, simplement éperonnées à la base , déhiscentes par 2 pores apicilaires. Capsule 5-ou 6-locuIaire, inadhérente. — Arbres ou arbrisseaux. Feuilles ovales-lancéolées ou cordiformes, dentelées ou crénelées, 5-nervées, réticu¬ lées, coriaces, pétiolées, cotonneuses-fer- rugineuses en dessous. Fleurs blanches ou pourpres , grandes , terminales , disposées en corymbe ou en grappe. Ce genre est propre à l’Amérique équatoriale ; il com¬ prend 5 espèces. (Sp.) *AXIXE. Axine{ù'&’n, hache), annél. — Abildgardh et Okcn ont signalé sous ce nom un genre d’ Animaux parasites de VEsox Be~ lone , poisson sur les branchies duquel ils vivent. M. Oken range ce genre parmi les Lernées, mais M. de Blainville ( Dict.des sc. ndt. t. VII, 568) fa rapproché de la famille des Hirudinées, parmi les Annélides. D’a¬ près M. Diesing, les Axines qu’il appelle AXI AXl 389 Heretacanthus (Nov. uct. curios. XVIII, 310) seraient plus voisins des Polystomes ou Polycotylaires, et voici comment il les caractérise : Corps comprimé , allongé , atténué et tronqué en avant; bouche granu¬ leuse ; deux suçoirs de chaque cojté de la partie antérieure du corps ; extrémité cau¬ dale, pourvue de deux petits crochets. A Wlxine Bellonis , type du genre, M. Diesing ajoute une seconde espèce , trouvée sur le même poisson , et qu’il ap¬ pelle Uct. sagittatus. M. Nordmann doute que cette nouvelle espèce soit réellement distincte. (P. G.) AXIJNlÉE. Axinœa (à^îvy), hache), moll. — Poli, l’un des premiers, a séparé les Pétoncles du grand genre Arche de Linné. Il a fondé cette séparation sur des caractères zoologiques d’une grande importance, et il a donné aux animaux le nom d 1 Axinœa, qui aurait dû être conservé ; mais Lamarck, dont la nomenclature a prévalu, ayant établi le même genre sous le nom de Péronile , ce nom a définitivement été adopté et nous y renvoyons. (Desh.) AXÏÎVÏTE (à^r/i, hache) . min. — Synony¬ me de Thumerstcin. Ce nom a été donné par Haüy, à un Silicate d’alumine et de chaux, qui se présente souvent en cristaux amincis, dont les bords sont tranchants comme le fer d’une hache. Ces cristaux , d’une forme très remarquable , appartiennent au système klinoédrique, et ont pour forme fondamen¬ tale et dominante un prisme oblique à la base de parallélogramme PMT, dont les deux pans M, T, sont inclinés l’un sur l’au¬ tre de 133°, 24' , et dont la base P fait avec M un angle de 134°, 48', et avec T un angle de 113°, 39'. Les deux pans sont striés verticale¬ ment et la base est striée parallèlement à son arête d’intersection avec le pan M. Il y a des indices de clivage parallèlement aux faces P et M , et aussi dans le sens d’une troncature faite sur l’arète aiguë formée par l’intersection des mêmes faces. — La cassure des cristaux est légèrement écailleuse; etlcur éclat vitreux. La dureté est de 6, 5 à l’échelle de Mohs ; la pesanteur spécifique de 3,3. Ce minéral est transparent, et presque tou¬ jours coloré, quelquefois en vert pâle, par un mélange grossier de chlorite, le plus souvent en brun de girofle, ou en brun violâtre par un mélange intime d’oxyde manganique.Ona cru reconnaître dans scs cristaux des indices d’électricité polaire , après les avoir préala¬ blement exposés à l’action de la chaleur. Inattaquable par les acides, elle fondai! chalumeau avec boursouniement,et se trans¬ forme en une matière vitreuse d’une cou¬ leur sombre. La poudre fine de l’Axinite fondue donne une gelée avec l’acide chlor¬ hydrique. Si l’on fait digérer cette poudre dans l’acide sulfurique, qu’on évapore en bouillie, et qu’on allume dessus de l’alcool, ce dernier brûle avec une flamme verte. L’a¬ nalyse chimique donne pour éléments de sa composition: Silice 43; Alumine 19; Chaux 12; Oxyde ferrique 12; Oxyde manganiqueO; et Acide borique 2. Cette substance appartient aux terrains de cristallisation , et se rencontre en petits nids, en veines et en cristaux implantés dans les roches de Protogyne, de Diorite , de Schiste amphibolique et Schiste argileux. Elle est accompagnée d’Épidote, d’Asbeste, de Prelmite, de Feldspath et de Calcaire spa- thique.On la trouve principalement auBourg d’Oisans en Dauphiné; aux Pyrénées, dans les environs de Barrèges; dans le Cornouail¬ les ; dans la vallée de Chamouny ; au Tyrol; à Thum en Saxe , et à Treseburg au Hartz. (Del.) AXIXODEÎIME . Axinoderma ( aç!vï] , hache; è\'pp.a, peau), moll. — C’est sous ce nom que Poli, dans son Système de nomen¬ clature, désigne les Coquilles de son genre Axinœa , qui est identique au g. nommé Pétoncle par Lamarck. (Desh.) *AXINOPALPIS (mot hybride : ài^vr,, hache; palpus , palpe), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longi- cornes , tribu des Cérambycins , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue. La seule espèce connue de ce g. vient d’Autriche, et a été nommée par Ziégler Ohriurn gra¬ cile. Elle est testacée, ponctuée profondé¬ ment, et d’une manière serrée en dessus, luisante en dessous , avec les yeux noirs , couverts de fortes hachures. Ceux-ci sont étroits, échancrés en avant, plus élargis par le bas que par le haut. Ce genre ressemble assez à un OUrium -7 mais dans ceux-ci les palpes sont amincis, tandis que dans le genre en question, les 4 derniers articles sont fortement en hache. (D. et C.) 390 AXI AXO *AXH\OPliORUS (àÇîvy), hache ; cpo'poç, porteur), ins. — Genre de l’ordre des Co¬ léoptères tétramères, famille des Curcu- lionites, établi par Schoenherr (Syn. Ins. Cur ., t. IV, p. 863), qui la range dans sa division des Rhynehophorides. Ce genre, créé aux dépens du g. Lisons, Fabr. et du g. Calandra , Illig., ne figure pas dans le dernier Catalogue de M. Dejean. Schoenherr n’y rapporte qu’une seule espèce, le Lixus gages de Fabr., qui se trouve en Guinée. (D. etc.) *AXIM)PIIOI\US ( à^îvYi, hache ; cpo poç, porteur), ins. — Nom de genre donné par M. Gray ( In the animai Kingdom ) à un coléoptère du Brésil de la famille des Carabiques, qu’il a nommé A. brasilicn- sis. MM. Brullé et Solier ont décrit peut- être le même insecte sous le nom de Ca- tapieris nitida ( Ann. Soc. Ent. de Fr., t. IV et Y, p. 43 et 393). M. Mannerheim a publié encore , sous celui de Hololissns lucanoides, un insecte qui ne nous paraît pas différent de 1 1 Axionoph. brasitiensis de M. Gray. On retrouve un quatrième nom de genre employé par M. Westwood, celui de Basilœa , pour désigner une autre es¬ pèce qui appartiendrait aussi au g . A xino- phorus. (C.) * AXIXOPSOPIIUS ( à£îv n , hache ; ^o'œo;, bruit), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, établi par M. le baron de Chaudoir ( Bulletin de la Soc imp. des naturalistes de Moscou , année 1837, pag. 9), pour y placer une es¬ pèce nouvelle du Cap de Bonne-Espérance , qu’il nomme Ax. quadris ignatus . Cette espèce est la même que celle d’a¬ près laquelle M. Delaporte a fondé son genre Arsinoe , et qu’il a figurée sous le nom de k-guttata, d’après M. Chevrolat, dans ses Études cntomo logique s , qui ont paru en 1834, c’est-à-dire trois ans avant la publication de M. de Chaudoir, dont les noms générique et spécifique doivent , par conséquent , être considérés comme non avenus. Voy. arsinoe. (D. et C.) *AXI\OTOMA (àÇîvvj, hache; ropi , section), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, famille des Carabiques, tribu des Harpaliens, établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , et dont il a publié les caractères au t. IV, p. 29, de son Spccies. Il n’y rapporte qu’une seule espèce, originai¬ re du Sénégal, quil nomme A. fa lia x. Ce genre, dans sa méthode, précède immédiate¬ ment le g. Acinopus de Ziégler. (D. et C.) MXIXL1VE. Axinurus . roiss.- — Genre établi par Cuvier dans la famille des Acan- thoptérygiens , pour une espèce nouvelle rapportée de la Nouvelle-Guinée par MM. Quoy et Gaimard, et ayant pour caractères : Quatre rayons aux branchies et trois mous aux ventrales. Le corps plus allongé que les Nasons, et la queue armée de chaque côté d’une seule lame carrée , tranchante , sans bouclier. La bouche est petite et les dents grêles. Cette espèce unique a reçu le nom (VA. thynnoides. (C. d’O.) * AXIOTHEATA ( c&côsaTo; , digne d’être vu), ins. — Genre de Coléoptères té¬ tramères, famille des Chrysomélines, tribu des Alticides, établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean, qui, dans son der¬ nier Catalogue , y rapporte deux espèces , trouvées à Cayenne par M. Lacordaire : l’une nommée par lui A. divisa, et l’autre par M. Dejean, A. crocata. Ses caractères, d’après M. Chevrolat , sont : Corps globu¬ leux. Antennes épaisses, perfoliées de 12 art. : 1er et 3e longs ; les suivants courts , moniiiformes : dernier petit et acuminé, de même que celui des palpes maxillaires. (D. etc.) * AXIOTIME. Axiotima (àçioTtp.o;, di¬ gne d’honneur), zoom. — Genre de Béroï- des, proposé par M. Esclischoltz pour une espèce des mers australes, VA. Gaïdis Eschsch. ( Acalephen , p. 34, pl. 2, f. 6). Ses caractères sont : Corps peu élevé, trans¬ verse , très comprimé, prolongé à droite et à gauche en espèces d’appendices, portant, vers leur moitié terminale seulement, et jusqu’à la pointe, des séries de cils. M. Eschscholtz avait d’abord nommé ce g. Axia ; d’après feu M. Mertens, il repose sur l’étude d’un échantillon incomplet. (P. G ) AXIS. mam. — Nom d'une espèce du genre Cerf. On en a fait aussi le nom d'un sous -genre dans le même groupe. Voy. CERF. (I. G. -S. -H.) AXIS. bot. pu . — Voyez axe. AXO LO 1*1 IL S, DC. (àÇwv, axe ; Xoçg; , panache), bot. m. — Section du g. Lava - tera (famille des Malvacées), fondée sur le Lavatera maritima. (Sr.) A Y D AZA AXONOFE. Axonopiis (à£tov, axe; 6m;, suc), bot. ph. — Le genre ainsi nommé par Palisot de Beauvois, pour quelques es¬ pèces de Paspahim, a été réuni au genre Urochtoa du même auteur. Voy. urochloa. (A. R.) * AXOIVOPIIYTE. Axonophytum (à- £92 AZA AZADARACIITA. BOT. TH. — Voyez AZADIRACHTA. (G. d’O.) AZARARÏCIITA. bot. ph. — Il n’est pas rare de trouver cité sous ce nom , ou sous celui d \4zaradichta , par une trans¬ position vicieuse de lettres, celui qu’on doit écrire Azadirachta. Voyez ce mot. (Ad. J.) AZADIRACHTA. bot. th. — Ce nom est un des dérivés d’ Azedarach et servait à désigner spécifiquement un arbre rapporté au même genre que l’ Azedarach commun , Melin azedarach L., type de la famille des Méliacées et de la tribu des Méliées. Nous avons cru devoir l’en séparer en lui conservant le même nom comme générique et en le caractérisant de la manière sui¬ vante: CaliceS-parti; 5 pétales étalés; 10 filets soudés en un tube que terminent dix lobes courts, réfléchis, au-dessous desquels s’in¬ sèrent dix anthères opposées, oblongues. Style en forme de colonne ; sigmate par¬ tagé en 3 lobes coniques. Ovaire porté sur un disque court, à 3 loges , contenant cha¬ cune deux ovules pendants et collatéraux. Drupe uniloculaire et monosperme par avor¬ tement. — L’espèce unique de ce genre est un arbre indien , à feuilles pennées avec ou sans impaire, dont les folioles très obli¬ ques sont dentées et glabres, à fleurs dis¬ posées en panicules axillaires. Voy. Brey- nyus, Icon. , 1; Cav., Dûs., tab. 108; et Ad. J., Meliac., tab. 2, n° 5. (Ad. J.) AZALEA, L. ( exel . spec .) — Àntho- dendron , Reichb. — O smathamnusta , DC. — jR hodo dendron, G. Don. — Theis, Salisb. — Tsvtsusi , Adans. (àÇaXe'a, brû¬ lée). bot. ph. — Genre de la famille des Érieacées ( tribu des Rhodorées ) ; ses caractères distinctifs sont : .Calice petit , 5-parti. Corolle ringente , sub-bilabiée , hypocratériforme ; limbe 5-parti. Étamines 5, hypogynes, longuement saillantes, dé¬ clinées , ascendantes au sommet ; filets fili¬ formes , arqués ; anthères elliptiques ou oblongues, obtuses, échancrées, sub-mé- difixes , déhiscentes par 2 pores apicilaires. Ovaire 5-loeulaire; loges mulli-ovulées. Style filiforme, saillant, arqué, ascendant, épaissi au sommet. Stigmate disciforme , 5-lobé. Capsule oblongue, 5-loculaire, 5- valve, septieide, polysperme; axe-central 5-plère. Graines petites, scobiformes, ap- pendiculées aux 2 bouts. - — Arbrisseaux à ramulcs sub-verticillés. Feuilles sub-persis- tantes ou non persistantes, éparses, très entières, ciliées. Bourgeons-floraux aphyl- les, multiflores, terminant les ramules de l’année précédente. Fleurs odorantes, dis¬ posées en corymbes ; pédicelles 1-bracléo- lés à la base : les florifères plus ou moins inclinés ; les fructifères dressés. Bractées caduques, scarieuses. Corolle jaune ou blan¬ che , ou rouge , ou panachée , poilue ou glan¬ duleuse , assez semblable à celles des Chè¬ vre-feuilles. — Ce genre , qui appartient aux régions extra-tropicales de l’hémisphère septentrional, est, comme on sait, pré¬ cieux pour l’horticulture, qui lui doit plu¬ sieurs espèces très recherchées comme ar¬ brisseaux d’ornement , dont les plus remar¬ quables sont VA. pontica L.; VA. speciosa W. (A. nudiflora L. ; A. calendulacea Pursh.; A. eanescens et A. periclymcna Mich.) , et l’ A risnosa L. On possède un grand nombre de variétés de chacune de ces espèces, ainsi que beaucoup d’hybrides ob¬ tenues par la fécondation artificielle. (Sp.) * AZA AZA. , DC. (nom vernaculaire). bot. ph. — M. De Candolle ( Prodr., I, p. 453) donne ce nom à une section du g. Hibiscus , section dont la plupart des espèces doivent être rapportées au g. Pan- tium , Ad. Juss. (famille des Malvacées). (Sp.) AZARA, Ruiz et Pav. (nom d’homme). bot. ph. — Genre de la famille des Bixacées; on en connaît 7 espèces, toutes indigènes du Chili. (Sp.) * AZAROLUS, Borkh . (à’(a, suie ; oXoç, limon), bot. ph. — Syn. du genre Qro- nia , Pers., de la famille des Pomacées. (Sp.) AZE. mam. — Nom de l’Ane dans les dialectes méridionaux. AZERRE . mam. — Nom ancien du Zèbre. AZEDARACH, AZEDA RAC SIS . bot . rn. — Ce nom, qui désigne un arbre bien connu, Melia Azedarach L., vient de celui d 1 Azadaracht, que lui donnait l’Arabe Avi¬ cenne. Il a passé en français, et, dans le principe , s’était étendu non-seulement au genre, mais à toute la famille dont cet ar¬ bre fait partie. — Les noms de Melia et Me¬ nacées {voy. ces mots) ont prévalu mainte¬ nant, (Ad. J.) AZO AZO 393 AZÉLIDES. Azelidæ. ins. — Nom donné par M. Robineau-Dcsvoidy à une section de sa tribu des Anthomydes, dans l'ordre des Diptères , et qu’il caractérise ainsi : Chète paraissant nu. Tête de gros¬ seur ordinaire; péristome carré. Abdomen des mâles non atténué. Corps piqueté de noir. Cette section ne comprend que le g. Azèlie. Voy. ce mot. (D.) AZÉLIE. Azclin (a^vf/dx, sans ja¬ lousie ). ins. — Genre de l’ordre des Diptères, établi par M. Robineau - Des- voidy dans sa tribu des Anthomydes, sec¬ tion des Azélidcs, et auquel il donne les caractères suivants : Chète nu ou parais¬ sant nu. Épistoine non saillant. Anus des femelles o tirant deux carènes superpo¬ sées. Abdomen des mâles piqueté de noir ; teintes noirâtres. Taille petite. — Il y rap¬ porte 9 espèces , dont la plupart volent sur lesOmbellifères. Nous n’en citerons qu’une, Vizçlia gentilis R. D., qui se trouve sur les fleurs du Persil et du Cerfeuil. Ce genre répondait g. Atomogastrc de M. Macquart. Voy. ce mot. (D.) AZERBES. rot. rn. — Nom d’une es¬ pèce de Muscade sauvage, dépourvue de sa¬ veur. (C. n’O.) AZEROLE et AZEROLIER. rot m. - Voy • ALISIER. AZIER-MAC AQEE . rot. vu. — Voyez MÉLASTOME. AZ1MA, Lamk., III., tab. 807 (àfrîp'a, impunité), bot. ph. — Synonyme du g. l\lo- nelia . Lhérit., qu’on range, avec doute, à la suite des Aquifoliacées ou Ilicinées. (Sp.) * AZEVEPHORA (à&n, barbe; cpcpà, aetkm de porter), ins. — Nom donné par Stéphens à un genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, -tribu des Phalénites, lequel correspond à notre g. Numeria , qui est un démembrement du g. Fidonia de Treitschke. Voy. ces deux mots. (D.) AZIO. roiss. — Un des noms de V Ai¬ guillât. Voy. ce mot. AZOLLA. rot. ru . — Lamarck a donné dans l’Encyclopédie ce nom à une pe¬ tite plante rapportée par Commerson du détroit de Magellan , et qu’il a supposé de¬ voir former le type d’un nouveau genre de la famille des Naïades, quoique l’absence de toute espèce d’organes de fructification dût laisser dans le doute à cet égard, cl que l’aspect de ces petites plantes les rappro¬ chât , comme il le fait observer , des Fou¬ gères et des Jungermannes. En effet, les Azolln , dont on a depuis de- couvert plusieurs espèces en Amérique, de¬ puis le Canada jusqu’au détroit de Magel¬ lan et à la Nouvelle-Hollande, ont l’appa¬ rence de petites Jungermannes, à rameaux pennés , à feuilles petites et imbriquées . flottant sur les eaux douces, sans être fixées au sol. On a longtemps ignoré la nature des or¬ ganes reproducteurs de ces petits végétaux. Ils ont été d’abord découverts, dans les es¬ pèces de la Nouvelle-Hollande , par M. R. Brown , qui en a donné une excellente des¬ cription , accompagnée de figures analyti¬ ques, aussi parfaites qu’on pouvait les at¬ tendre du célèbre peintre Ferd. Bauer, dans l’appendice au Voyage de Flinders. Ce n’est que depuis peu d’années que la fructifica¬ tion des espèces américaines a été obser¬ vée, décrite et figurée par M. Martius, dans ses Icônes selectœ plantarum Crypto- | gnmicarurn Brasilicnsis (p. 125, pl. 74 et 75). Ces deux auteurs s’accordent dans la plupart des points , et leurs observations semblent prouver qu’il n’y a pas de diffé¬ rences importantes entre la structure des Azolln de ces deux parties du monde : ce¬ pendant ces différences ont paru à M. Meyen suffisantes pour considérer les espèces amé¬ ricaines et les espèces australiennes comme constituant deux genres distincts , dont le premier conserverait le nom primitif (VA- zollu , et le second recevrait celui de Bhi- zosperma. Nous exposerons ces différen¬ ces, en faisant connaître, aussi bien que cela est possible sans le secours des figures, la structure remarquable de ces plantes. Tous les Azolln ont des tiges pinnées ou bipinnées, quelquefois paraissant dichoto- mes, s’étalant en rosette de quelques centi¬ mètres de large, et flottant à la surface de l’eau; des tiges principales naissent des ra¬ cines simples , souvent garnies de poils et plongeant dans l’eau. Les feuilles, très pe¬ tites , ovales , obtuses , entièrement cellu¬ leuses , sont imbriquées , et dans l’espèce du Brésil ( Azolln microphy lia Mark), elles sont disposées sur quatre rangs : deux inférieurs correspondant à l’eau, deux su- 25* T. H. AZO AZO Su¬ périeurs en rapport avec l’air ; les pre¬ mières, plus grandes, sont roses et lisses; les secondes sont vertes et papillcuses. C’est vers la base de la tige, à Faisselle des feuilles, dans les espèces australiennes, dans une position qui paraîtrait indépen¬ dante de ces organes dans l’espèce brési¬ lienne, que se développent les organes re¬ producteurs. Ils sont de deux natures ; mais leurs fonctions ont été diversement com¬ prises par les savants qui les ont étudiés, et il reste nécessairement encore des doutes à cet égard. L’un de ces organes est un sac membra¬ neux fermé de toutes parts, formé d’une membrane celluleuse, mince et uniforme, renfermant des corps sphériques, pédicellés, nombreux, dont les pédicelles naissent tous du fond de eet involuere. Chacun de ces corps sphériques [Capsula, II. Br.) est lui-même formé d’une membrane celluleuse , fine , continue, ne s’ouvrant que par déchirement, et renfermant dans l’espèce de la Nouvelle- Hollande, d’après M. Brown, de 6 à 9 corps anguleux , qu’il désigne sous le nom de graines, et qui offrent dans leur angle inté¬ rieur quelques fibrilles saillantes, considé¬ rées par ce savant comme des radicules. L’espèce américaine, d’après M. Martius, offre des invclucres [Orçjana indu sia la Mart. ) dont l’organisation générale est la même que celle que nous venons de dé¬ crire, mais dont les sporanges [Capsulœ , R. Br. ) renferment de 4 à 8 corps globu¬ leux, dont la surface est hérissée de poils crochus, et dont l’intérieur renferme des vésicules contenant des granules jaunes , souvent quaternés. Cette structure inté¬ rieure semble éloigner l’idée de comparer ces corps à des graines, comme M. R. Brown l’avait fait pour les corps analogues de l’es¬ pèce de la Nouvelle-Hollande. L’autre organe, d’une structure beau¬ coup plus extraordinaire , est désigné par M. Brown comme organe mâle, et par M. Martius sous le nom d’ Organum ccilyp- fratnm. Il présente un sac membraneux ellip¬ soïde, divisé en deux cavités par une cloi¬ son transversale, et dont la partie qui cor¬ respond à la cavité supérieure se sépare par une division transversale et se détache comme une coiffe; la cavité inférieure, qui est parfaitement close, et qui est envelop¬ pée par la prolongation de la membrane qui forme la coiffe et par une enveloppe propre qui se continue avec la cloison transversale, est remplie , d’après M. Brown , d’un li¬ quide trouble, qui devient ensuite une sub¬ stance pul vérulente , et , d’après M. Mar¬ tius, des globules disposés en série et rem¬ plis d’une masse grumeleuse. La cavité supérieure de ces mêmes orga¬ nes, qui se trouve mise à découvert par la sé¬ paration de la coiffe qui la recouvre d’abord, présente un axe ou columelle naissant du milieu de la cloison qui sépare les deux cavi¬ tés et se terminant supérieurement par une touffe de fibrilles. A cette columelle, que MM. Brown et Martius considèrent comme perforée dans toute sa longueur, sont fixés des corps solides, arrondis ou anguleux, au nombre de 3 dans l’espèce américaine , de 6 ou 9 dans les especes australiennes. Ces corps sont formés d’im tissu très fin entrés serré , semblable à celui de la columelle elle-même; ils avaient d’abord été dési¬ gnés par M. Brown sous le nom d’anthères ( Prodr . , p. 166); mais il a renoncé plus tard à cette dénomination , et paraît consi¬ dérer cet organe tout entier comme une an¬ thère , dont la matière d’abord fluide, puis pulvérulente, contenue dans la cavité infé¬ rieure, serait le pollen. Ainsi M. Brown, à l’époque déjà reculée où il a publié la description de cette struc¬ ture si anomale, considérait le premier de ces organes comme un involuere renfer¬ mant des capsules contenant chacune 6 à 9 graines, ou plutôt 6 à 9 embuons à radi¬ cules saillantes, et le second organe comme un organe mâle dont la cavité inférieure re¬ présentait l’anthère pleine de pollen. M. Martius , qui a observé la structure très singulière des corps considérés comme des graines par M. Brown , paraît pencher à les regarder comme des vésicules polli- niques et à admettre chacun de ses Organa eu lyj) irai a, pour une graine. Dans ce cas, la matière pulvérulente comparée au pollen serait analogue à la fécule qui, renfermée dans une vésicule spéciale, forme l’embryon des Chara et d’autres plantes cryptogames. Malgré les doutes que peuvent encore laisser plusieurs points obscurs de l’orga¬ nisation de ces parties , et l’ignorance où AZO nous sommes de la germination de ces plantes, cette dernière opinion de M. Mar- tius me paraît plus vraisemblable et plus en rapport avec ce qu’on sait actuellement de la structure des organes reproducteurs des autres plantes cryptogames , plus ou moins analogues aux Azolln. Les différences de structure intérieure que nous avons indiquées entre VAzoLla microphy lia du Brésil et les Azolla pin- nata et rubra de la Nouvelle -Hollande, paraissent tenir plutôt à la manière dont les observations ont été faites qu’à la nature même des choses, à l’exception du nombre des lobes ou corps solides fixés à la colu- melle des organes biloculaires qui varie¬ raient de 3 à 9. Il y a cependant une autre différence qui ne paraît avoir qu’une im¬ portance tout à fait secondaire : c’est la manière dont les organes que nous avons décrits sont enveloppés. Dans les espèces australiennes, les premiers de ces organes sont contenus chacun isolément dans un second involucre extérieur, et les seconds sont réunis deux par deux dans un invo¬ lucre semblable. Dans l’espèce américaine, dont la fructification a été observée, ces or¬ ganes sont au contraire nus et isolés. La combinaison de ces divers caractères con¬ duira-t-elle un jour à admettre la division proposée par Meyen de ce genre en deux genres, sous les noms A? Azolla et de Rhi- zosperma ? c’est ce que des observations répétées sur les autres espèces américaines et sur celles de la Nouvelle-Hollande pour¬ ront seulement décider. Ces plantes paraissent très répandues dans l’Amérique : on les a observées sur les eaux stagnantes des terres Magellani- ques, du Chili, du Brésil, du Pérou, de la Colombie, dans plusieurs parties des États- Unis ; mais elles paraissent très rares en fructification , et les espèces n’en ont pas encore été distinguées convenablement ; on ne les a pas jusqu’à ce jour signalées ail¬ leurs qu’à la Nouvelle - Hollande , hors du continent américain. (Ad. B.) * AZO II A. eot. cr. — M. Fries ( Syst . Myc ., vol. III, index alph., pag. 55) consi¬ dère ce genre comme un état du Cladospo- riîim herharum. Vcy. azosma. (Lév.) * AZOOTIQUE. Azoolinvs (à priv.; cv, animal), géob. — Épithète donnée aux AZO 395 terrains entièrement privés de débris orga¬ niques. (c. d’O.) * AZOPHOR A , Neck. ( a(r,v , barbe,' epop à, action de porter), rot. ph. — Syn. du genre Rhizophora, de la famille des Rhizophorées. (Sr.) AZORELLA, Lamk. bot. th. — Genre de la famille des Ombellifères ; il parait être propre à l’Amérique australe ; on y rencontre 7 espèces. (Si>.) * AZOSMA ( je n’ai jamais pu découvrir l’étymologie de ce mot), bot. cr. — Genre de Champignons que Corda place dans les Helminthosporiées , et qui ne renferme qu’une seule espèce , décrite dans la Flora Germanlca de Sturm (pl. 8, p. 35). H est caractérisé par des filaments droits, dia¬ phanes, simples, sur lesquels sont répan¬ dus des spores ovales , pyriformes , trans¬ parentes et cloisonnées. VA. helminlhos- poroides C. croît sur les feuilles des Coni¬ fères. Quoiqiîe je ne connaisse que la figure de ce genre , je crois que c’est avec raison que le professeur Fries en a fait un Hcl - minthosporium ■ (Lév. ) AZOTE (à privatif; Çwovv, vie), chim. — Le gaz Azote, confondu d’abord avec le gaz acide carbonique , en fut distingué, en 1772, par Rutterford ; son existence fut dé¬ montrée trois ans plus tard , dans l’air at¬ mosphérique, par Lavoisier. Rangé par les chimistes modernes parmi les métalloïdes, l’Azote est l’un des corps simples les plus répandus dans la nature ; il forme en effet les soixante-dix-neuf centiè¬ mes de l’air atmosphérique ; il entre dans la composition de toutes les matières anima¬ les, à l’exception des substances grasses; il concourt à la formation d’un certain nom¬ bre de principes immédiats des végétaux. Plus rare dans le règne minéral, il s’y ren¬ contre néanmoins, combiné avec l’oxygène, à l’état d’acide azotique (nitrique) uni avec des bases. L’Azote n’a, pour ainsi dire, que des carac¬ tères négatifs ; car, dès qu’un gaz ne pré¬ sente aucune des propriétés qui caractérisent les autres gaz connus, on peut en conclure que c’est de l’Azote. Il est toujours gazeux ; il est incolore, inodore, insipide ; il éteint les corps en combustion. Son pouvoir ré¬ fringent est supérieur à celui de l’air ; sa densité est un peu moindre. Soluble dans 396 AZO AZY l’eau, il l’est cependant moins que l’oxy¬ gène. Impropre à la respiration, il donne la mort , mais sans exercer d’action délé¬ tère ; il semble , au contraire , exercer dans l’air atmosphérique , un rôle providentiel , en tempérant l’action trop vive de l’oxygène sur l’appareil respiratoire des êtres orga¬ nisés. L’Azote se dégage quelquefois des fentes de la terre, dans les phénomènes volcani¬ ques , ou dans les tremblements de terre 5 c’est à ce gaz qu’on attribue l’asphyxie des animaux qui a quelquefois lieu dans ces grandes convulsions de la nature. Mélangé a l’oxygène dans la proportion des quatre cinquièmes environ , l’Azote constitue , comme nous l’avons déjà dit , l’air atmos¬ phérique, et prend ainsi part à tous les phé¬ nomènes dont nous avons rendu compte dans l’article Atmosphère, auquel nous renvoyons le lecteur. Combiné avec ce même oxygène, l’Azote donne lieu à cinq composés, dans lesquels la proportion d’oxygène croît comme de 1 à 5. Ce sont le protoxyde d’azote , le bioxyde d’azote , et les acides azoteux , hyjpozo- tique et azotique. Les deux premiers sont gazeux; le troisième n’a pu encore être isolé; les deux derniers sont liquides. Au¬ cun de ces composés ne se rencontre dans la nature , bien qu’ils puissent s’y former sous l’empire de certaines circonstances. Le plus connu est Y acide azotique (acide nitrique, eau forte), dont les arts font un usage habituel. Voyez acides. Cet acide , le plus oxygéné des composés d’ Azote et d’oxygène , se trouve dans la na¬ ture , combiné avec des bases. Ces combi¬ naisons font partie de la famille minéralo¬ gique des Azotides (Nitridés, Beudant). L’Azote est l’un des principes consti¬ tuants du gaz ammoniaque , composé d' Azote et d’hydrogène , dont la formation est fréquente partout où il se rencontre des matières animales ; il forme aussi , avec le carbone , le cyanogène , radical binaire du plus haut intérêt; enfin il peut se combiner avec quelques métaux. (A. D.) * AZOTIDES ou NITRIDES. min — Dans la classification de M. Beudant , c’est le nom d’une famille de minéraux, dont l’Azote est le type, et qui réunit aux di¬ verses espèces de nitrates naturels, l’A¬ zote, l’Ammoniaque et l’Air atmosphéri¬ que. (Dec.) * AZOTOXYDES. min. — M. Beudant donne ce nom aux minéraux comprenant les combinaisons de l’azote avec l’oxygène. AZUR (Pierre d’). min. — Synonyme de LAZULITE. (Del.) AZUR DE CUIVRE, min. — Syn. d’ azurite. (Del.) * AZURITE . min. — Ce nom a été donné d’abord à la Klaprothine , qui est un phos¬ phate d’alumine et de magnésie coloré en bleu; ensuite, et plus généralement, au carbonate bleu de cuivre , Kupferlasur des Allemands. Voy. carbonates. (Del.) | AZURIN (l’Azurin). Turdus cyanu- rus. ois. — C’est le nom d’une espèce du genre Brève. Voy . brève. (Laer.) * AZ AGITES (à priv.; Xja , pair). bot. cr. — Genre de Champignons décou¬ vert par M. Mongeot, et ainsi nommé par M. Fries ( Syst . Myc. vol. III, p. 830 ), parce que les péridioles sont solitaires , au lieu d’être géminées comme dans le g. Sy- zigites. Ses filaments sont tubuleux, conti¬ nus, droits, rameux. Les péridioles sont so¬ litaires et placées à l’extrémité des pédi- celles latéraux ; ils renferment dans leur milieu un globule opaque formé par la réu¬ nion des spores. VAzyyiles Mongeotii F, croît en automne sur les Bolets corrompus. Je l’ai rencontré une fois dans les environs de Paris. C’est une plante très curieuse qui demande à être étudiée de nouveau, parce que la description que je viens de donner a été faite sur des échantillons secs. (Lév.) * AZYGOCÈRES (à priv.; Çop; , pair ; xspaç, corne , tentacule ). annél. — Nom que M. de Blainville ( Dict . des Sc. nat ., LVII, 472 ) donne à une section des Néréidiens , correspondant au genre Eunice de Cuvier. Le système tentaculaire de ces Annélides est impair. (P. G.) B BABA. ors. — Synonyme de Pélican blanc. Voyez pélican. B AB AA. ins. — On donne ce nom, sur les côtes de Nice , à un insecte qui détruit les Oliviers et qu’on rapporte au genre Thrips. Voy. ce mot. (C. d’O.) BABATAMBI ou BABATEMBI. bot. ph. — Synonyme de trioptère. Voyez ce mot. BABEUBRE. zool. mam. — On donne ce nom au liquide restant dans la baratte après la fabrication du Beurre. Il est com¬ posé de la partie séreuse du lait, vulgaire¬ ment appelée petit lait , et de Fromage ou matière caseuse. Le petit lait obtenu par tiltration de la Babeurre est une boisson ai¬ grelette fort agréable au goût , très rafraî¬ chissante et légèrement purgative. C’est par l’évaporation lente du petit lait qu’on ob¬ tient les cristaux Appelés sel ou sucre de lait. Voy. ces mots. (G. d’O. ) * BABIA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, de la fa¬ mille des Chrysomélines, créée par M. Che- vrolat et faisant autrefois partie des Cly- ihm. Ce genre a été adopté par M. le comte Dejean , qui , dans son dernier Catalogue , en mentionne 23 espèces, dont 22 sont pro¬ pres à l’Amérique méridionale et septen¬ trionale. L’espèce qu’il a citée comme se trouvant au Cap de Bonne-Espérance ne nous paraît pas appartenir à ce genre. Nous ne mentionnerons que la seule espèce décrite, qui est la Clythra quadriguttata d’Olivier. Ces Insectes se distinguent de la plupart de leurs congénères par une forme bien plus arrondie, quoique oblongue. La couleur générale est le noir, le vert et le bleu foncé, toujours luisante; les élytres ont presque toujours des taches fauves ou rouges, ou les étuis sont rouges avec une bande médiane de couleur obscure. (C.) BABIANA. bot. th. — Dans les Anna¬ les de botanique et dans sa révision des genres de la famille des Iridées,Ker a sépa¬ ré, comme genre distinct, plusieurs espèces d Jxia ^ qui offrent à peine des différences propres à les en distinguer. Ainsi, le genre Babiana a son calice évasé et comme in- fondibuliformc , celui des véritables Jxia étant hypocratériforme ; les stigmates sont cunéiformes dans le premier de ces genres et subulés dans le second. Le fruit est co¬ riace et épais dans le Babiana ; le péri¬ carpe est mince et membraneux dans les Jxia. Au reste le genre Babiana n’a pas été généralement adopté. Voy. ixie. (A. R.) BABILLARD, ois. — Nom donné , à cause de son gazouillement continuel , au Gobe - Mouche vert de la Caroline , de Buffon, Mnscicapa viridis L. BABILLARDE. ois. — Espèce du genre Fauvette, Molacilla curruca L. Voyez ce mot. BABINGTONITE (nom propre), min. — Espèce minérale, établie par Lévy, et nom¬ mée ainsi en l’honneur de Babington. Elle ne s’est encore présentée qu’en petits cris¬ taux, d’un noir verdâtre, à la surface de l’Al- bite, avec de la Hornblende et du Feldspath rouge de chair, à Arendal, en Norwège. Sui¬ vant Lévy, ces cristaux dérivent d’un paral- lélipipède obliquangle PMT, dans lequel l’incidence des pans M et T est de 112°, 3(/, et celles de la base P sur les mômes pans de 92°,34\ et 88°. On observe des clivages parallèlement à P et à T. La forme générale de ces cristaux est celle d’un prisme à huit pans, terminé par des sommets dièdres. Ils ressemblent beaucoup à certaines va¬ riétés de Pyroxène augite de couleur foncée. D’après les essais de M. Children, ils se¬ raient formés de Silice , de Chaux , d’Oxy- des de fer et de manganèse , et d’un peu d’Oxyde de titane. Leur dureté est d’envi¬ ron 5,5 ; leur pesanteur spécifique, 3,4. Il sont opaques, et d'un éclat vitreux. Ils fondent en émail noir à la flamme du cha¬ lumeau. (Del.) BABIROUSSA (sus Babyrussa ,Lin., Syst. nat ., édit. XII). mam. — Le mot Ba— b irons sa que les Hollandais et les Anglais prononcent comme nous, quoiqu’ils l’écri- 25* * T. II. vent quelquefois différemment (Bahi-rocsa et Baby-Rusa ), est un mot composé , ap¬ partenant à la langue malaise et qui signifie Cochon - Cerf. L’animal qu’on désigne sous ce nom dans les pays qu’il habite, c’est-à-dire dans certaines îles de l’Archi¬ pel indien , appartient en effet à la famille des Cochons , et les naturalistes s’accordent à le placer dans le genre des Cochons pro- prements dits, où il forme une espèce par¬ faitement tranchée. En le désignant sous le nom de Cochon-Cerf, pour le distinguer de i espèce qui se trouve à l’état domestique dans leur pays, les Malais ont certainement fait allusion à ses défenses qui , à raison de leur grandeur et de leur position, ont été as¬ similées à des cornes ; mais les naturalistes européens, entendant différemment le mot , ont cru qu’il se rapportait aux proportions de l’animal ; et, dans presque toutes leurs figu¬ res, ils lui ont donné un port élancé qu’il n’a point Ce défaut se retrouve même, jusqu’à un certain point, dans l’Atlas du voyage de l’Astrolabe, quoique les naturalistes de l’expédition, MM. Quoy et Gaimard, qui ramenèrent en France deux de ces animaux vivants, eussent pris soin de signaler l’er¬ reur dans laquelle leurs devanciers étaient tombés à cet égard. Quoique habitant un pays très éloigné du nôtre , cet animal paraît avoir été connu fort anciennement en Europe. Aristote, à la vé¬ rité, n’en parle point encore , et ce que dit Élien des Cochons cornus d’Éthiopie, pour¬ rait bien, comme l’ont déjà remarqué plu¬ sieurs zoologistes , être relatif à des es¬ pèces africaines ; mais le passage suivant de Pline est plus explicite et ne peut guère se rapporter qu’au Babiroussa. « Dans l’In¬ de, dit ce célèbre écrivain (Livre VIII, cha¬ pitre 52) , se trouvent des Sangliers dont le boutoir est armé de deux dents recourbées, longues chacune d’un empan , et qui en portent deux auîres au front, comme les cornes d’un jeune Taureau. » Les Cochons cornus d’Éthiopie sont men¬ tionnés par Élien dans deux passages diffé¬ rents de son étrange et curieux ouvrage. D’abord, au chapitre 27 du Ve livre, on lit: «Agatharchides nous apprend qu’en Éthiopie les Cochons ont des cornes; » et plus loin , du chapitre 10 du livre XVII, « Binon rap¬ porte qu’en Éthiopie il y a des Oiseaux uni- cornes, des Cochons à quatre cornes, et des Moutons qui , au Heu de laine , portent un poil semblable à celui du Chameau. » MM. Quoy et Gaimard, en rappelant ce dernier passage, disent qu’il leur paraît devoir être appliqué au Sanglier d’Éthiopie ou Phacochœre , plutôt qu’au Babiroussa , qu’on n’a point encore trouvé en Afrique. Cette détermination, fondée sur Y habitat connu des deux espèces, serait valable si le mot d’Éthiopie employé par Élien dési¬ gnait bien certainement l’Afrique ; mais dans les auteurs anciens, le mot n’a pas une signification aussi précise que le supposent les deux habiles naturalistes que je viens de nommer. Ce n’est pas à l’Afrique seulement qu’on l’a appliqué, mais encore à tous les pays dont les habitants sont noirs ou très basanés, et dans plusieurs passages que je pourrais citer, il désigne évidemment cer¬ taines contrées de l’Inde tropicale. Or, il est certain qu’Élien a eu sur les animaux de cette partie de l’Asie des renseignements assez nombreux, et ce serait dans son livre, bien plutôt que dans celui du naturaliste romain, qu’on aurait dûf’attendre à trouver quelques renseignements sur le Babiroussa. Malheureusement nous ne savons pas quel était le sujet du livre de Dinon, et quoi¬ que ce qu’il dit puisse très bien s’appliquer à l’Afrique , pays où les Moutons ont en gé¬ néral du poil au lieu de laine, et où il existe plusieurs espèces d’Oiseaux unicornes (des Calaos), ces indications pourraient aussi convenir à d’autres pays. En effet, d’une part, le genre Calao n’est pas, à beaucoup près, un genre exclusivement africain, et on lui connaît plusieurs représentants dans ces Archipels de l’Océan indien où vit le Babiroussa ; de l’autre , la nature particu¬ lière du peiage des Moutons est un phéno¬ mène qui ne tient pas au sol de l’Afrique mais à l’ardeur du climat, et il n’y a pas de raison pour croire qu’il n’ait pu sc produire dans certaines parties de l’Inde tropicale , comme il s’est manifesté dans les régions les plus chaudes de l’Amérique , où je l’ai moi-môme observé ( Mem. des sav. ètr . , t. VI , p. 34). Nous ne savons donc pas au juste quelle étaitla patrie du Sanglier cornu de Dinon, et nous sommes dans la même incertitude pour ! celui d1 Agatharchides , même en supposant B AB 399 que cet écrivain soit l'auteur d’un Traité de la Mer Rouge, dont il nous reste quelques fragments, puisque cette mer, plutôt asia¬ tique qu’africaine , était la voie principale par laquelle arrivaient en Europe les faibles notions qu’on recevait relativement au litto¬ ral et aux îles de l’Océan indien. Entre Élien et Cosmas, le premier auteur qu’on cite après lui, comme ayant parlé de l’animal qui nous occupe, il y a un intervalle de trois siècles. Cosmas a-t-il, en effet, parlé du Babiroussa ? C’est ce qu’a supposé un premier traducteur, homme étranger aux sciences naturelles , et ce qu’ont répété un peu légèrement, comme nous le montre¬ rons bientôt, tous les zoologistes. Voici comment s’exprime, à ce sujet, M. F. Cu¬ vier, dans un article , d’ailleurs excellent et qui contient des observations très cu¬ rieuses sur les habitudes de l’animal en captivité. « Cosmas, le solitaire qui, comme on sait, avait voyagé dans l’Inde au commen¬ cement du vxe siècle, donna, dans sa Topo¬ graphie chrétienne , une très passable fi¬ gure du Babiroussa, sous le nom de Cochon- cerf, en ajoutant qu’il avait vu cet animal et en avait mangé (Rcc. des Voy ., par Thé- venot). » Qu’il nous soit permis d’abord de repren¬ dre dans cette phrase un défaut de rédaction qui pourrait faire supposer, certainement contre l’opinion de l’auteur, que la figure jointe à l’extrait que Thévenot a donné de l’ouvrage de Cosmas, est la reproduction d’une figure trouvée dans le manuscrit original ou dans quelque très ancienne copie. La vignette, il convient de ie faire remarquer aux personnes qui n’ont pas le loisir de remonter aux sources , a été ajoutée par l’éditeur, et nous dirons bientôt où il l’avait prise. Cette remarque n’est pas sans importance ; car on conçoit bien que si l’image était contemporaine du texte, il ne serait pas permis de douter que l’animal, indiqué par l’ancien voyageur, ne fût en effet le Babiroussa ; tandis que, la figure étant démontrée moderne , s’il n’en existait pas d’autres antérieures à l’établissement des Européens dans les Moluques , la question d’identité reposerait tout entière sur la dis¬ cussion de la phrase de Cosmas. Or, cette phrase, isolée de ce qui la précède et de ce B AB qui la suit, semblerait se rapporter à un animal très différent des Cochons. Voici , en effet, le passage original : « Tôv $£ XciplX«cpov xai EtcJ'cv xai scpaqov. » a Quant au Chœrélaphos, j’en ai vu et j’en ai mangé.» Le mot Xo^psXaepoç est formé de la réu¬ nion de deux mots ayant la même significa¬ tion que ceux dont se compose le mot Babi¬ roussa et placés dans le même ordre; ce¬ pendant a-t-il la même signification? C’est ce qui au premier abord paraît au moins fort douteux. En effet , la langue malaise et la langue grecque suivent dans la forma¬ tion des mots composés des règles diffé¬ rentes : dans la première , le mot placé le second est toujours le déterminatif (. Bahi - Roussa , Cochon-Cerf, O rang - oula?i , homme sauvage , Cambing-outan , bouc sauvage, Orang-laut , homme de la mer. Crawfurd); dans l’autre, c’est tout le contrai¬ re (X.Gi£>O7n0ïiîcoç , Singe-Cochon, BrTrsXaçoç, Cerf-Cheval. Arist.'). Si donc, nous trou¬ vions , dans Aristote , le mot XotpsXacpoç, nous chercherions l’animal auquel il fau¬ drait l’appliquer, non parmi les Pachyder¬ mes, mais parmi les Ruminants à cornes ca¬ duques. Le nom de Cerf-Cochon, (car c’est ainsi que le mot grec devrait être rendu, si on le trouvait dans un ouvrage des bons temps) est appliqué aujourd’hui par les na¬ turalistes à désigner une espèce particulière de Cerf; mais dans l’usage vulgaire, ce nom qui fait allusion à la taille, à l’allure pesante et à la facilité avec laquelle s’en¬ graissent les individus qu’on garde dans une sorte de demi-domesticité, sert à dési¬ gner plusieurs espèces appartenant à des groupes différents , et qui seulement ont à peu près les mêmes proportions, la même disposition à l’obésité. Rien n’empêcherait de croire que cette désignation remontât à une époque fort reculée, et cette supposi¬ tion n’a rien d’inconciliable avec la phrase de Cosmas , puisque la chair des Cerfs- Cochons est un mets assez commun. Il faut remarquer cependant que Cosmas n’écrit pas le grec comme l’écrivait Aris¬ tote ; c’est un homme qui a vécu longtemps en pays étranger , et les voyageurs sont, comme on sait, sujets à confondre les syn¬ taxes. Christophe Colomb, par exemple, dans des lettres écrites en italien, emploie # B AB 400 à chaque instant des tournures de phrase purement espagnoles, et quand il fait usage d’un mot commun aux deux langues, c’est souvent l’acception espagnole qu’il lui donne. Il se pourrait donc fort bien que Cosmas eût péché de la même façon que le navigateur génois, et qu’en forgeant ce mot XoiçsXaooç, il eût cru rendre le sens de Cochon-Cerf. Cela se pourrait, dis-je, mais cela n’est pas prouvé, et il n’y a, comme on a pu le re¬ marquer, dans la phrase où le mot se trouve employé, rien qui vienne à l’appui de cette conjecture. A la vérité , si au lieu de considérer la phrase isolément, on la con¬ sidère dans ses rapports avec ce qui la pré¬ cède et ce qui la suit, on aperçoit quelque raison de croire que c’est, en effet, un Cochon et non un Cerf que l’auteur a voulu désigner. Les animaux, mentionnés par Cosmas, sont dans l’ordre suivant : l°le Rhinocéros; 2° un ruminant de genre douteux , qu’il dé¬ signe sous le nom de Taups'Xacpo; ; 3° la Gi¬ rafe ; 4° le Bœuf sauvage (Bœuf à queue de Cheval, Yak des naturalistes) ; 5° le Musc; 6° le Monocéros ou Licorne ; 7° le Xoips- xaqjo? et 8° l’Hippopotame . Cosmas dit, et cela fait honneur à sa véracité , qu’il n’a pas vu la Licorne ; il n’a connu que des figures de l’animal qu’il désigne sous ce nom , et qui n’est pas pour lui, comme il l’est pour plu¬ sieurs auteurs anciens, le Rhinocéros, puis¬ que, comme on l’a vu, il fait de ce dernier une mention à part. Or, à fépoque où Cosmas écrivait , quoique le Narval fût encore in¬ connu des peuples riverains de la Méditer¬ ranée, les défenses de ce cétacé ne l’é¬ taient pas entièrement, et elles étaient déjà venues compliquer l’ histoire des Monocéros. Il y avait donc une Licorne qui fournissait de l’Ivoire; l’Hippopotame en fournit égale¬ ment; n’était-ce pas là un motif pour croire que les armes qui avaient valu son nom au XoipsXaepoç étaient aussi de substance éburnée ? Pour que cette conjecture eût quelque poids, il fallait que, dans l’ouvrage de Cos¬ mas, les trois animaux se trouvassent men¬ tionnés à la suite les uns des autres, comme ils le sont dans le fragment donné parThé- venot. La vérification était facile, puisque Montfaucon a publié ( Colleclio nova Pa- trnm t. II ) une traduction complète de la BAB Topographie chrétienne. J’eus donc recours à cette collection, et je reconnus d’abord que Thévenot n’a rien omis, et qu’il a re¬ produit complètement le dixième livre du Traité de Cosmas ; mais je trouvai plus que je ne cherchais. En effet, le savant bénédic¬ tin a joint à sa traduction des figures qui accompagnaient un manuscrit du ixe siècle, et qui, selon lui, sont la copie des figures appartenant à un manuscrit beaucoup plus ancien , peut-être même au manuscrit auto¬ graphe du voyageur. Dans une des planches sont représentés tous les animaux mention¬ nés dans le livre X, le X&ips'Xaooç, aussi bien que le Movoxepwç , tous les deux avec leur nom bien lisiblement écrit. Le dernier est de tout point semblable à la Licorne qui sert de support aux armes d’Angleterre, ayant comme elie de la barbe au menton et portant au front une corne droite tournée en spirale, une véritable défense de Narval. Ma conjecture était donc fondée ; mais je n’en étais déjà plus réduit aux conjectures, puisque j’avais la figure du XotpsXacpoç. L’a¬ nimal est certainement un Cochon, mais ce n’est point un Babiroussa , car s’il a de longues défenses qui lui sortent de la bou¬ che, il n’en a point qui naissent du chan¬ frein, en perçant la peau du museau ; or c’est là un caractère trop saillant pour que Cos¬ mas n’eût pas souhaité qu’on l’exprimât, et pour que son dessinateur, quelque mala¬ droit qu’il pût être, fût embarrassé pour le rendre. Ce signe et l’existence d’une cri¬ nière bien marquée sur le dos porte donc à considérer le XotpsXacpo; comme un de ces Sangliers à grandes défenses d’Afrique. Personne n’ignore que Cosmas avait voyagé dans l’Éthiopie aussi bien que dans l’Inde, et il ne dit point auquel des deux pays ap¬ partient l’animal. Le manuscrit, dont Thévenot a fait usage et qui est différent de celui de Montfaucon, contenait aussi certainement, quoiqu’il n’en dise rien, la figure des animaux décrits par Cosmas, et ces figures dans les deux manuscrits devaient être les mêmes ; ce qui leur donne un nouveau degré d’authenticité. En effet, dans la vignette de Thévenot, nous voyons, à côté du Babiroussa, le Musc, dont la figure est tout à fait conforme pour les proportions et la pose à celle de la planche de Montfaucon ; c’est évidemment une eu- BAB BAB pie qu’on a cherché à améliorer par l’addi¬ tion de deux caractères en effet importants : la saillie des canines et la protubérance du sac qui renferme la matière odorante. Pour terminer cette discussion déjà trop longue peut-être , je ferai remarquer que, lors même qu’on contesterait la date as¬ signée par Montfaucon au manuscrit dont il s’est servi , cela ne changerait rien à la question, puisque cette, date serait toujours fort antérieure à celle où l’Europe a com¬ mencé à recevoir d’une manière suivie des informations sur les productions de l’Inde, c’est-à-dire à l’époque où se sont établies les relations par mer entre les deux pays. Les îles qu’habile le Babiroussa furent visitées par les vaisseaux européens dès le premier quart du seizième siècle; mais leurs animaux furent peu remarqués , et il sem¬ blait que de toutes les productions de ce pays , les épices étaient les seules qui fus¬ sent dignes d’attirer l’attention. Cependant Antonio Galvan qui avait été gouverneur des Moluques,et que le roi de Portugal, malgré les éminents services qu’il en avait reçus, laissa mourir à l’hôpital, mentionne, à deux reprises différentes, leBabiroussa, dans un petit ouvrage qu’il nous a laissé, un précis des découvertes géographiques, qui ne fut publié qu’après sa mort, survenue en 1557, et queHakluit, en 1601, traduisit en anglais. Il en parlait sans doute plus en détail dans une histoire des Moluques, qu’il avait écrite et qu’on a laissé perdre. Des deux indica¬ tions contenues dans le précis, la première est faite à l’occasion du naufrage de F. Ser- rano, arrivé en 1512, et par suite duquel cinq ou six Portugais, les premiers qui soient arrivés aux Moluques, furent jetés à Mindanao ; la seconde se rapporte à l’épo¬ que de l’administration de Galvan. Dans une des missions entreprises par ses or¬ dres, soit pour un but politique, soit pour la propagation de la foi, ses envoyés visitè¬ rent plusieurs des îles où se trouve le Babi¬ roussa ; c’est sur leur témoignage et sur celui de quelques Espagnols que repose ce qu’il nous apprend de l’animal , n’ayant ja¬ mais eu lui-même l’occasion de l’observer. Il signale les quatre défenses longues chacune d’un empan et demi , et dont deux , au lieu de sortir de la bouche, naissent du chan- frein ; la position de la seconde paire est Ù01 mal indiquée dans la version anglaise, mais peut-être est-ce la faute du traducteur; c’est une vérification à faire et que je re¬ commande à ceux qui pourront consulter le texte original. Lorsque les Moluques, qui avaient passé de la domination des Portugais à celle des Espagnols, furent devenues, vers la fin du xvie siècle, la conquête des Hollandais, leurs productions les plus curieuses ne tardèrent pas à affluer dans les collections publiques et privées des Pays-Bas , venant ainsi , en quelque sorte, s’offrir à l’observation des hommes studieux qu’attirait de toutes parts la réputation déjà très grande des nouvelles universités. Le Danois Thomas jBartholin , qui, moins que tout autre, paraissait avoir besoin d’aller chercher au loin l’instruction quand il trouvait dans sa propre famille une si grande réunion de lumières, Thomas Bartholin, dis-je, fut un de ces étrangers , et c’est à lui que nous devons les premières notions un peu exactes sur les formes de l’animal cpii nous occupe. Dans la seconde centurie de ses Hist. anat. rar., publiées à la Haye, en 1654 , il donne l’histoire de deux Cochons étrangers, l’un de l’Inde et l’autre de l’Amérique. «Le premier, dit-il , est originaire de Bouro, pe¬ tite île située à 30 lieues d’Amboine. Les in¬ digènes l’y désignent sous le nom de Babi¬ roussa. Sa tête, semblable pour la forme à celle du Porc ordinaire, s’en distingue par quatre défenses longues et recourbées comme des cornes de Bélier : deux sont por¬ tées par la mâchoire inférieure; les deux au¬ tres naissent de la mâchoire supérieure et apparaissent au dehors, en se faisant jour à travers la peau du chanfrein ; les molaires ressemblent à celles de notre Cochon. La taille de l’animal est celle d’un Chien cou¬ chant. Le poil ressemble plus au poil de nos Chiens de chasse qu’à des soies de Porc ; sa couleur est d’un gris doré. Les pieds sont comme ceux de la Chèvre. Je ne crois pas que l’animal ait été décrit jusqu’à présent. J’en ai vu un crâne dans le Musée royal de Copenhague et la figure que j’en donne ici montre les singulières apophyses qui servent d’alvéoles aux défenses de la mâchoire su¬ périeure. La figure de l’animal entier est gravée d’après une peinture exécutée à Ba¬ tavia , en 1650. » t. ir. 26 BAB BAB Cette figure de ranimai entier est assez médiocre ; elle est surtout défectueuse pour les pieds, dont les doigts semblent garnis d’ongles plutôt que de sabots. C’est sans doute la faute du graveur, puisque, dans le texte, Bartholin, comme on l’a vu, compare ces pieds à ceux d’un ruminant. La figure de la tête osseuse , quoique grossièrement exécutée, rend bien les formes générales, la disposition des défenses et la direction de l’alvéole pour celles de la mâchoire supé¬ rieure. On reconnaît bien aussi cinq mo¬ laires à chaque mâchoire, et les trois incisi¬ ves de la mâchoire inférieure ; quant à celles de la mâchoire supérieure, elles ne se distinguent point, la figure étant tout à fait confuse en ce point. Bartholin, d’ailleurs, paraît ne pas avoir observé , du moins il ne le mentionne point, la différence qui existe dans le nombre des incisives aux deux m⬠choires. Cette omission ne peut pas être repro¬ chée à un auteur qui , quatre ans plus lard, et de môme en Hollande, fit paraître un livre où se trouve une notice sur le Ba- biroussa , notice également accompagnée d’une figure de l’animal entier et d’une re¬ présentation de la tête décharnée. Cet au¬ teur est Pison , qui , ayant donné en 1658 une seconde édition de ses œuvres et de celles de Marcgraff, déjà publiées en 1648 par Laët, y joignit quelques écrits encore inédits de Bontius , médecin hollandais , mort à Batavia en 1581 . Le chapitre sur le Babiroussa est une addition de l’éditeur. Il dit que personne avant lui n’a fait connaître cet animal , et pourtant il copie l’article de Bartholin , auquel il n’ajoute rien d’impor¬ tant. Il signale, il est vrai, comme je le di¬ sais, une différence dans le nombre des in¬ cisives , en haut et en bas; mais , au lieu de quatre , il n’en donne que deux (une de cha¬ que côté) à la mâchoire supérieure. Quant aux molaires, il dit qu’elles sont « au nom¬ bre de 12 environ , » étrange manière de s’exprimer , et qui tient sans doute à ce que, dans la tête qu’il a fait figurer, tête qui faisait partie de la collection d’un pharmacien d’Amsterdam, il se sera trouvé 6 molaires en haut et 5 seulement en bas ; il aura cru qu’il manquait une molaire à la mâchoire inférieure , tandis que c’est là réellement le nombre complet ; la sixième molaire supérieure même manque habituel¬ lement, et c’est pour cela qu’on n’en voit que 5 à chaque mâchoire, dans la figure de la tête osseuse donnée par le savant danois . Dans Pison, la figure de l’animal entier est exécutée avec plus de soin que dans Bar¬ tholin; mais elle est plus défectueuse à tous égards, sauf pour la forme des pieds. Ou¬ tre la gravure en bois qui est intercalée dans le texte, il y a dans le frontispice une figure du Babiroussa, où l’animal est re¬ présenté couché. C’est cette figure que Thé- venot a reproduite en tête de son extrait de Cosmas; seulement le graveur, pour s’é¬ pargner de la peine, l’a copiée sur le cui¬ vre telle qu’il la voyait sur l’estampe , ce qui fait que dans l’épreuve elle est tournée en sens opposé. La figure ^du Musc, qu’il donne dans la même vignette, et qui est faite comme je l’ai dit, d’après celle des ma¬ nuscrits de Cosmas, se trouve également retournée. Des différents écrivains que nous avons cités jusqu’ici, aucun, comme on l’a pu re¬ marquer, ne parle de visu , et il faut arriver jusqu’au second quart du xvme siècle avantde trouver un auteur qui nous donne, relativement au Babiroussa, les résultats de ses propres observations, et de renseigne¬ ments recueillis sur les lieux. Cet auteur est Valentyn, qui, en 1724-26, publia un ouvrage ayant pour titre : « Les Indes oriejitalcs anciennes et modernes 9 comprenant un traité détaillé de la puissance Néer¬ landaise dans ce pays. » (5 tomes en 8 volumes in-folio). Cet immense ouvrage, qui eût contribué puissamment auxprogrès de l’histoire naturelle, s’il eût été écrit en toute autre langue qu’en Hollandais, ren¬ ferme une histoire du Babiroussa, qu’ont copiée successivement, en la tronquant plus ou moins, tous les naturalistes, jusqu’à l’époque de l’expédition de l’Astrolabe ; ex¬ pédition qui procura à notre ménagerie deux de ces animaux vivants. « On trouve dans l’île de Boero, dit notre auteur, un quadrupède que je n’ai vu nulle part ailleurs, et que je n’ai trouvé inen-. tionné par aucun écrivain. On le nomme en malais Babi-Roesa , c’est-à-dire Cochon- Cerf, comme si c’était un mélange des deux animaux. Son port est à très peu près celui de notre Sanglier , si ce n’est que le mâle B AB AO 3 BAB ollïe une particularité qui n’existe point chez le Sanglier commun ; en effet , outre les deux défenses qu’il possède comme ce dernier à la mâchoire inférieure , le Babi- lloesa en porte à la mâchoire supérieure deux autres , placées juste au-dessus des premières , et qui , se recourbant en arrière jusqu’à former un demi-cercle, lui donnent un aspect étrange. Souvent ces défenses se recourbent à tel point qu’elles viennent s’implanter dans l’os frontal. La partie an¬ térieure des mâchoires est garnie d’inci¬ sives , au nombre de 4 en haut et de 6 en bas, dont les plus externes sont dirigées en avant. En arrière des incisives supé¬ rieures, et à la place qu’occupent ordinai¬ rement les canines, sont les deux défenses singulières dont nous avons parlé ; puis de chaque côté six mâcbelières , dont les pos¬ térieures sont trilobées. Dans la femelle , les défenses ne font pas saillie au-dehors. « Le Babi-Roesa a une peau fine et peu ré¬ sistante; le poil est court, ras et assez souple; le dos est dépourvu des longues soies qu’il nous présente chez le Sanglier. La couleur de la robe est un gris cendré , légèrement roussâtre en quelques places et mêlé d’un peu de noir. La tête est plus effilée que celle du Cochon ; les oreilles sont assez courtes ; les yeux petits. La queue, plus allongée que celle du Sanglier, est terminée par un petit bouquet de poils. Chaque pied est garni de quatre sabots, deux grands et deux petits. Le train de devant est sensiblement plus bas que celui de derrière , et c’est peut-être à cela que tient l’allure pesante et saccadée que j’ai observée chez l’animal. « La chasse du Babi-Roesa donne peu de peine , et l’animal une fois atteint par les Chiens est bientôt rendu ; car sa peau mince et mal protégée par un poil court et rare , n’offre à leurs dents aucune résistance. Il est vrai que ses défenses inférieures se¬ raient des armes assez redoutables ; mais les supérieures, à raison de leur courbure, sont à peu près inutiles, et nuisent à l’effet des autres. Les Chiens donc sont rarement blessés à cette chasse , pour laquelle ils montrent beaucoup d’ardeur. Une fois sur la piste de la bête , on dit qu’ils ne la quittent jamais , et qu’il est même très rare de leur voir prendre le change. « Le Babi-Roesa a l’odorat très fin ; et, pour éventer son ennemi, il a coutume de se dresser sur ses pieds de derrière, en s’ap¬ puyant contre le tronc d’un arbre. C’est dans cette posture qu’il dort la nuit , afin de pou¬ voir sentir de plus loin, et c’est ainsi que le trouvent souvent les chasseurs. U a aussi l’habitude d’accrocher scs défenses à quel¬ que branche d’arbre ou à quelque liane, afin de dormir, ainsi suspendu, avec plus de commodité. « La chair de cet animal est très savou¬ reuse; elle rappelle, par le goût, la chair du Cerf plutôt que celle du Porc ; mais elle l’emporte en finesse sur l’une et sur l’autre ; elle n’a pour ainsi dire point de lard. La nourriture du Babi-Roesa n’est pas la même que celle du Sanglier, qui se trouve aussi dans ces pays ; et tandis que le dernier est très friand de Canaris (sorte d’amandes de l’Inde ) , l’autre ne vit que d’herbes , de feuilles de Waringin , et d’autres feuilles d’arbres sauvages ; aussi ne lui arrive-t-il point, comme au premier, de faire invasion dans les jardins, de forcer les clôtures et de bouleverser les plantations ; il ne commet même , on peut le dire , aucune sorte de dommages. « Les Babi-Roesas sont très abondants dans l’île de Boero, et les soldats qui vont leur faire lâchasse sont presque certains d’en trouver dans la baie de Cajeli. On les trouve encore aux îles de Xoeslasche , surtout à Xoela-Mongoli , ainsi qu’à Bangay, sur la côte occidentale de Célèbes , et également à Manado. L’ile de Boero a aussi, comme je l’ai dit, de vrais Sangliers, et ces animaux, que les Maures n’inquiètent point , parce qu’ils ne mangent d’aucune espèce de Co¬ chons, y sont devenus très nombreux; mais jamais on ne voit en leur compagnie de Babi-Roesas , les deux espèces marchant toujours séparément. « Quand les Babi-Roesas sont poursuivis par les Chiens , et qu’ils commencent à se sentir fatigués, ils tâchent de gagner le bord de la mer; s’ils y parviennent, ils se jettent aussitôt à l’eau , et y plongent comme des Canards. Par ce moyen , ils échappent sou¬ vent à leurs ennemis. Us peuvent nager très longtemps, et passent ainsi quelquefois d’une île à l’autre. « On a essayé de nourrir les Babi-Roesas qu’on avait pris par hasard vivants, en leur BAB BAB « hOâ donnant du Riz et des feuilles de Patates, mais on est rarement parvenu à les conser¬ ver. J’en ai vu un cependant, chez M. Pad- brugge, qui avait été nourri de cette ma¬ nière. Il y en avait un autre à Amboine , dans la maison d’un amateur qui le gardait depuis longtemps. Cet animal avait appris à reconnaître le nom qu’on lui donnait , et venait quand les enfants l’appelaient ; il se plaisait à se faire gratter le dos par eux, et permettait même, dans ces moments de sa¬ tisfaction, qu’ils lui montassent sur le corps. Ce Rabi-Roesa mangeait des Canaris, du Riz et du Paddy, et était très friand de poisson. Il avait dans sa robe plus de roux et de noi¬ râtre que n’en ont d’ordinaire ces animaux ; il avait aussi le poil plus crépu , et l’on ne remarquait point en lui cette finesse d’odo¬ rat qui est si développée chez les individus sauvages. «Les Babi-Roesas font rarement entendre leur voix, qui a, du reste, quelque rapport avec le grognement du Cochon. » Le passage de Valentyn sur le Eabirous- sa conservant encore aujourd’hui de l’im¬ portance , j’ai cru devoir le reproduire presque textuellement (1) , et c’est , à plus forte raison , ce me semble, le parti qu’auraient dû prendre les naturalistes du dix-huitième siècle. Cependant ils ne nous en ont donné que des lambeaux auxquels plusieurs ont eu le tort de rattacher des faits pris ailleurs , et sans s’ètre bien assurés qu’ils ne se rapportaient pas à une espèce toute différente des Cochons. Les sources où ils ont puisé sont même quelquefois des plus suspectes : ainsi Buffon , pour reculer les limites de V habitat de notre animal, s’appuie sur un passage dû Voyage de Ro¬ bert Lade (t. XII, p. 383). Or, cette préten¬ due relation de voyage, celle de F. Gorreal, et de deux ou trois autres qu’on trouve ci- (1) Deux phrases seulement ont été omises, parce qu!eljes suspendaient le sens; l’une se rapporte à la figure qui ac¬ compagne le texte et que l’auteur dit avoir été faite d'après nature ; l’autre parle des têtes osseuses qu’on envoyait en Hollande comme objet de curiosité, et qui , dit Valentyn, étaient devenues assez communes dans les cabinets. Toutes n’allaient pas directement en Europe; et, dans les différentes colonies Hollandaises, les amateurs en achetaient des ma¬ telots qui avaient touché aux Moluques. De là vient qu’on en recevait quelquefois par des navires partis des ports de l’Inde continentale , ainsi que nous l’apprend Seba , qui semble conclure de ce fait que l’animal habite la terre ferme aussi bien que les îles. Seba dit avoir vu plus de cinquante de ces têtes. tées comme des autorités respectables par Buffon , par Montesquieu , par Rousseau , et par divers philosophes et moralistes de la même époque, sont de misérables impostu¬ res, des ramas de faits pris çà et là , géné¬ ralement mal compris et liés par des évé¬ nements de pure invention. Je ne dois pas laisser l’ouvrage de Valen¬ tyn sans faire remarquer , en terminant , qu’il n’y a pour ainsi dire rien à reprendre dans tout ce qu’il dit de l’animal. Il indi¬ que très bien (ce qui est rare chez les écri¬ vains de cette époque, même chez les natu¬ ralistes de profession) , le nombre et la disposition des dents. On désirerait, à la vérité, un peu plus de précision dans ce qu’il dit des défenses supérieures; mais la figure de l’animal entier et celle de la tête osseuse qui se trouvent en regard de ia des¬ cription, quoique mauvaises l’une et l’autre, suppléent au silence du texte, montrent la direction des alvéoles d’où naissent ces longues canines , et la sortie de celles-ci à travers la peau du chanfrein. Il indique exactement le nombre normal des mâche- lières supérieures, mais il ne parle point du nombre des inférieures , et c’est la principale omission qu’on ait à lui repro¬ cher. Ce qu’il dit des habitudes de l’animal est à peu près tout ce que nous en savons jusqu’à ce jour. Le seul renseignement sus¬ pect est celui qui se rapporte à la coutume qu’aurait l’animal d’accrocher ses défenses à une branche pour dormir debout. On peut croire que Valentyn, dans ce cas, a mal compris les récits des chasseurs qui auront dit , non pas que l’animal prenait pour dormir une position verticale , mais seule¬ ment qu’il dormait debout sur ses quatre jambes , comme font volontiers les grandes espèces dans cette famille des Pachydermes. C’est ainsi que l’a entenduBuffon, lequel rap-> proche le fait de ce qu’il a observé chez un vieil Éléphant qui , afin de n’être pas in¬ commodé par le poids de ses défenses , les introduisait , lorsqu’il voulait dormir , dans deux trous qu’il avait pratiqués, à cet effet, dans la muraille. Ainsi interprété le fait me paraît encore peu vraisemblable; mais il est tout à fait absurde de la manière dont font compris quelques écrivains , qui supposent que dans son sommeil leBabiroussa estcom- » BAB BAB plètement suspendu et sans que ses pieds de derrière touchent à la terre. Le même conte, au reste, pour le remar¬ quer en passant , a été fait pour plusieurs animaux. On le trouve, par exemple, dans quelques écrits du moyen âge et dans les Encyclopédies chinoises, relativement à un ruminant à cornes recourbées en crochet comme celle du Chamois. Un ruminant sans cornes , un Chevro- tain, est aussi, dans quelques parties de l’Archipel indien , l’objet d’une histoire à peu près semblable. Suivant les habitants du pays, le KanchiL , quand il est pour¬ suivi par les Chiens, ne cherche d’abord qu’à gagner du terrain; mais, comme il ne sou¬ tiendrait pas comme eux une longue course, lorsqu’il est hors de leur vue, il se détache de la terre par un bond , et , s’accrochant h quelque branche à l’aide des longues cani¬ nes qu’il porte à la mâchoire supérieure , il reste suspendu à environ trois mètres de hauteur, de sorte que les ennemis, emportés par l’ardeur de la chasse, passent au-des¬ sous de lui sans l’apercevoir. Pour en revenir au Babiroussa, je répète que, pour tout ce qui concerne les habitudes de l’animal, l’ouvrage hollandais est encore aujourd’hui à peu près l’unique source où l’on ait à puiser, et que pour les formes, sauf en ce qui concerne celles de la tête osseuse, les naturalistes , pendant près d’un siècle , n’ont rien ajouté d’important à ce qu’avait ditValentyn. Je puis donc me dispenser de parler ici de leurs descriptions, et passer directement à celle que nous ont donnée les naturalistes de l’Astrolabe , MM. Quoy et Gaimard. Ce fut à la générosité de M. Merkus , alors gouverneur des Moluques, que l’ex¬ pédition dut le don de deux beaux Babi- roussas vivants , mâle et femelle , qu’on conservait depuis quelque temps au comp¬ toir de Manado, sur l’île de Célèbes. M. Mer¬ kus ajouta à ce présent celui d’une femelle sauvage qu’on venait de prendre. Elle ne put être conservée et l’on dut la tuer; mais on eut par là l’occasion de s’assurer que la chair du Babiroussa est en effet fort bonne à manger. L’expédition reçut en outre de M. le ca¬ pitaine Lang , directeur de l’artillerie à Am- boine , un jeune mâle qui mourut peu de temps après être arrivé à bord , épuisé, à ce 405 qu’on supposa , par suite de fréquentes copulations avec la femelle d’un Cochon or¬ dinaire. Cet individu était fort apprivoisé , et on l’a vu, presque mourant, venir caresser son maître, en agitant les oreilles et la queue. Dans leur jeune âge, ces animaux se dis¬ tinguent à peine du Cochon ordinaire et ce¬ lui-ci avait été donné comme tel à M. Lang, qui ne le reconnut pour un Babiroussa que lorsque ses défenses commencèrent à pousser. A l’état adulte , les Babiroussas sont des animaux trapus, à formes arrondies. Leur tête est petite ; le museau est très pointu et plus allongé dans la femelle que dans le mâle ; le boutoir assez peu évasé ; les na¬ rines terminales, larges et arrondies; la m⬠choire inférieure, à cause du développement du boutoir, paraît moins avancée que la su¬ périeure. L’œil est petit ; son grand angle se prolonge en forme de larmier. L’iris est rougeâtre ; la pupille est grande , arrondie; cependant elle a été trouvée un peu oblique sur un des individus observés. Les oreilles sont écartées, petites, pointues, droites et dirigées en arrière. Les dents canines supé¬ rieures percent, comme on sait, la peau du museau, et se recourbent au point de s’en¬ foncer quelquefois dans les chairs du front. Les inférieures remontent verticalement en soulevant un peu la lèvre supérieure. Les jambes, comprimées latéralement, sont proportionnellement courtes et peu fortes ; les pieds sont un peu déjetés en dehors; les ongles sont petits, arrondis, bien séparés ; ceux des doigts postérieurs ne portent point habituellement à terre. La queue grêle, nue et munie d’un petit bou¬ quet de poils terminal, ne se tortille point comme dans les Cochons. La peau rude, épaisse , forme des plis dans plusieurs par¬ ties du corps , notamment entre les oreil¬ les et sur les joues. Dans le mâle, le front est couvert de petits tubercules rapprochés. La tête est brune en dessus. Les oreilles sont couvertes, à leur base et dans tout l’inté¬ rieur de la conque, de petits poils fins. Le corps, d’un brun sale, est parsemé de poils assez rares , très courts , sortant de petits tubercules qui contribuent à donner de la rudesse à la peau. Le dessus du cou et du ventre est, ainsi que la face intérieure des membres, d’une couleur rougeâtre assez 406 BAB BAB marquée. Une bande dorsale blonde, large d’un pouce 5. son origine, commence au-des¬ sous du cou et va se terminer près de la queue : elle est plus fournie de poils que les autres parties du corps et moins marquée chez la femelle que chez le mâle. Chez ce dernier, les testicules sont saillants et re¬ jetés en arrière comme dans les Cochons. Les canines de la femelle sont très courtes et ne font seulement que percer la peau. Les Babiroussas amenés par l’Astrolabe furent nourris, pendant la traversée, de pommes de terre et de farine délayée dans l’eau; mais si ces aliments étaient ceux qu’ils préféraient, ils mangeaient cependant à peu près de tout, comme les Cochons ordinaires , même de la viande , dont ils rongeaient les os, en les tenant entre leurs pattes, presque à la manière des Chiens. Pour se défendre ou pour attaquer, ils sou¬ levaient brusquement et très souvent le mu¬ seau, comme disposés à se servir des dé¬ fenses que la nature leur a données. Malgré tout leur zèle, MM. Quoy et Gai- mard ne trouvaient pas à bord d’un navire les mêmes facilités pour observer les mœurs des Babiroussas qu’en eut plus tard M. F. Cuvier , quand les animaux eurent été déposés à la ménagerie du Muséum : aussi est-ce du livre de ce consciencieux na¬ turaliste que nous allons extraire ce qui nous reste à ajouter sur ce sujet. Les deux individus donnés au Muséum y arrivèrent en juillet 1829; et, en février 1830, la femelle mit bas un jeune mâle qui mou¬ rut en décembre 1831. La femelle mourut en 1832 et le mâle l’année suivante. Malgré tou¬ tes les précautions qu’on prit , on ne put les préserver des atteintes de la phthisie pul¬ monaire , maladie à laquelle succombent la plupart des animaux amenés des pays chauds en France. Malgré l’état parfait de santé dans le¬ quel étaient arrivés les Babiroussas, l’àge avancé du mâle, son extrême obésité, la pe¬ santeur de ses mouvements et leur mala¬ dresse dans quelques circonstances, avaient fait craindre qu’il ne fût plus propre à la re¬ production. Cependant, le 10 février 1830 , au moment où l’homme qui soignait ces animaux entra dans leur écurie, la femelle furieuse lui sauta au visage, et le poursuivit jusqu’à ce qu’il se fût soustrait à ses at¬ teintes. Pendant cette lutte , on entendit un léger cri sortir de dessous la litière; ce qui fit soupçonner la naissance d’un petit, qu’on découvrit en effet, en tenant la femelle éloignée, tandis qu’on visitait la paille. Ce jeune animal avait à peine 15 à20 centimètres de longueur ; il était nu , mais ses yeux étaient ouverts et il marchait. Pendant plu¬ sieurs semaines , la femelle ne permit pas qu’on approchât de son petit, qu’elle tenait toujours caché , qu’elle surveillait avec la plus grande sollicitude et qu’elle nourrissait avec le plus grand soin. Le mâle vécut en paix comme par le passé avec la femelle , mais il ne prit aucun soin du petit , qui bientôt se montra en suivant sa mère. A six semaines , ce jeune animal avait environ quinze pouces de hauteur ; et, à l’époque de sa mort, c’est-à-dire à vingt-deux mois, sa hauteur était de 45 à 50 centimètres. Il avait les mêmes proportions que sa mère , mais, étant moins gros , il paraissait plus élevé sur ses jambes ; ses canines ne se voyaient point encore au-dehors , mais se montraient par la saillie qu’elles impri¬ maient à la peau à l’endroit où elles de¬ vaient percer. Le mâle, comme nous l’avons dit, était fort âgé , et son obésité le rendait lourd et inactif ; il passait sa vie à dormir caché sous sa litière , et ne semblait se réveiller que pour boire et manger. La femelle, plus jeune et plus vive, était moins grasse et ne dor¬ mait pas d’un sommeil aussi profond; mais autant le premier était paisible et inoflén- sif , autant celle-ci était irritable et hostile à tous ceux qu’elle ne connaissait pas. Elle vivait d’ailleurs avec son compagnon dans la plus parfaite intelligence, et avait pour lui les soins les plus marqués. Comme on s’é¬ tait bientôt aperçu du besoin très grand qu’ils avaient de se coucher, on leur don¬ nait chaque jour une épaisse litière, dis¬ posée dans un coin de leur écurie de telle manière qu’elle ne pouvait pas se disperser par leurs mouvements. Lorsque le mâle voulait se reposer, il venait se coucher sur cette litière ; aussitôt, et sans que cela man¬ quât jamais , la femelle arrivait, saisissait successivement avec sa bouche cette litière , et en couvrait le mâle de manière à le sous¬ traire entièrement à la vue ; et, si le repos lui devenait à elle-même nécessaire, elle se & BAB glissait sous la litière restante, de manière, aussi à ne pouvoir être aperçue. « Ces soins instinctifs, commandés par la nature à la femelle envers son mâle, ne per¬ mettent pas, remarque M. F. Cuvier, de douter que, dans l’état sauvage, ces animaux ne vivent par paires. La nature , toujours conséquente dans ses œuvres, n’a pas im¬ posé vainement un besoin à un animal , et celui que , dans les circonstances que nous venons de rappeler, manifeste la femelle du Babiroussa, serait inutile et sans but si elle avait été destinée à vivre solitaire. Cet in¬ stinct a aussi pour objet de soustraire ces animaux à leurs ennemis, et c’est le seul exemple de ce genre que nous connais¬ sions. » Nous pensons avec M. F. Cuvier que les observations faites sur les deux Babiroussas captifs autorisent à croire que , dans l’état de liberté , ces animaux vivent en effet par couples; mais quant aux moyens qu’ils em¬ ploient pour se dérober aux yeux, nous ne pouvons admettre qu’ils soient aussi excep¬ tionnels que le suppose le savant naturaliste. Les rapports des mâles avec les femelles chez les Yertébrés à sang chaud, non-seule¬ ment varient d’un genre à l’autre ; mais encore dans le même genre, ils présentent, selon les espèces, des différences très tran¬ chées; ainsi, des deux espèces de Cerfs que possède notre pays , l’une est monogame dans toute la force du mot, l’autre ne forme même pas d’union temporaire. Le Cerf, dans le temps du rut, poursuit toutes les femelles indistinctement; le Chevreuil garde, en toute saison, et toute sa vie la même compagne. Dans le genre, ou si l’on veut, dans la famille des Cochons , on connaissait aussi déjà des particularités selon les espèces. Par exemple, pour le Pécari à mâchoires blanches , les habitudes sont à peu près celles qu’on a signalées dans le Cheval : un vieux mâle guide en tout temps une troupe plus ou moins nombreuse. Pour le Pécari à collier, au contraire, on le rencontre habi¬ tuellement par paires ou seulement avec la famille de l’année. En Europe, notre San¬ glier n’accompagne la Laie qu’environ un mois sur douze, et les petites troupes qu’on voit dans le reste de l’année sont, ou une fa¬ mille d’une à deux années conduite par la mère , ou la réunion de plusieurs de ces fa- BAB 407 milles , mais sans qu’il s’y trouve jamais un vieux mâle. L’espèce du Babiroussa semble nous offrir un quatrième système, et peut- être en trouverons-nous encore d’autres quand nous pourrons étudier les mœurs des Sangliers à masque et celles des Phaco- chæres. Parlons maintenant du soin que pre¬ naient nos Babiroussas de se cacher sous la paille, lorsque dans le jour ils voulaient dormir. On ne nous dit point si, dans l’obs¬ curité, ils prenaient les mêmes précautions : du reste , le besoin de la chaleur eût pu en¬ core dans cette circonstance suffire pour les déterminer à se tapir sous leur couver¬ ture ; car, en toute circonstance, ils se mon¬ traient assez frileux, et l’on n’en eût rien pu conclure, relativement à leurs habitudes dans les régions très chaudes où la nature les a placés. Ce que nous savons, c’est qu’en général la nuit n’est point pour les Cochons, dans l’état de liberté, un temps de repos. C’est, au contraire, le temps où ils sont le plus actifs , et où ils errent pour chercher leur nourriture ; du moins, est-ce ce que nous observons chez les Sangliers. Pendant le jour, au contraire, ces animaux (surtout ceux qui vivent solitaires comme les vieux mâles et qui ont déjà de l’em¬ bonpoint) passent une partie de leur temps à dormir; et, afin den’être point surpris, ils placent leur bauge dans la partie la plus reculée de la forêt , dans les lieux les plus fourrés. La tendance à se cacher pendant le sommeil du jour est, on peut le dire , commune à cette famille d’animaux ; les moyens d’y parvenir doivent différer selon les lieux et selon les espèces. Une autre tendance également commune à la famille est celle de changer d’habita¬ tion, selon les saisons. Nos Sangliers d’Eu¬ rope, en été, se rapprochent des lisiè¬ res des forêts pour être à portée des blés et des vignes où ils vont fourrager pendant la nuit; en automne, ils se retirent dans les futaies pour y manger le Gland et la Faîne ; en hiver, ils s’enfoncent dans le bois pour y vivre de vers', de racines, etc. M. de La Borde nous apprend de même qu’en Améri¬ que les Pécaris , après la saison des pluies, quittent les forêts épaisses et s’approchent des lieux bas et des marécages. Enfin, au Bengale, un Sanglier, qui ressemble beau- m BAB BAC coup à notre Sanglier commun , mais qui peut-être un jour sera reconnu comme une espèce distincte, quitte aussi les bois après la saison des pluies, et vient s’établir dans les lieux découverts. Les plaines qu’il habite à cette époque ne sont point cultivées, et l’a¬ nimal y peut rester de jour, sans être inquié¬ té par les hommes , au lieu que notre San¬ glier, qui n’a pas les mêmes motifs de sé¬ curité, est obligé de regagner chaque matin la forêt. Cependant le Sanglier indien n’en éprouve pas moins le besoin de se soustraire pendant le jour, non-seulement aux regards des importuns, mais encore aux rayons du soleil ; car tous les Cochons souffrent de l’excès de la chaleur comme de l’excès du froid. Or, voici le moyen que lui a enseigné la nature pour arriver à ce but. Les plaines, où il a fixé sa demeure temporaire , sont couvertes d’une grande espèce de grami¬ nées qui atteint une hauteur de 1 mètre à 1 mètre 25 centimètres , et dont on se sert dans le pays pour couvrir les maisons. Notre Sanglier, avec ses dents, coupe cette herbe aussi nettement que le ferait un faneur avec sa faux; il en forme des meules allongées, parfaitement régulières, et qu’on prendrait de loin pour le toit allongé d’une maison. Sous cet amas de foin, il pratique une sorte de galerie longitudinale , dans laquelle il ménage d’espace en espace de petites ou¬ vertures à peine visibles du dehors , mais qui lui servent comme de fenêtres pour ob¬ server, lorsqu’il ne dort point, les bêtes ou les gens qui s’approchent de sa retraite (Johnson Sketches ofltidianfield-sports, 2e édit. Lond., 1827, in-8, p. 278). On peut bien supposer que le Babiroussa a, dans l’état de liberté, des habitudes à peu près semblables à celles de ce Sanglier. Il n’y a point d’invraisemblance même à croire que quelque chose d’analogue a pu être pra¬ tiqué autrefois par nos Sangliers d’Europe, dans les pays où ils avaient à leur portée de grandes prairies naturelles, et qu’ils aient perdu plus tard cet instinct par suite des per¬ sécutions de l’homme, comme nos Castors du Rhône ont perdu , par la même cause , l’habitude de se bâtir des habitations. Nous voyons encore, dans la femelle de notre Cochon domestique , la tendance à former une litière au moment où elle est près de mettre bas. Si cette tendance n’est presque jamais suivie d’un effet utile, cela tient à ha dégradation d’instinct produite par une longue domesticité. Il en est de même de la maladresse de Serins , lorsqu’ils cher¬ chent à se construire un nid à l’époque de la ponte. L’espèce se propage depuis long¬ temps en captivité, et les soins de l’homme en prévenant ses besoins lui ont fait per¬ dre la faculté d’y pourvoir elle -même. L’inhabileté du Ver-à-soie à se porter d’une feuille sur l’autre, quand on l’abandonne sur un mûrier, est encore un exemple plus frappant de ce pouvoi^ de notre espèce pour anéantir les instincts des espèces in¬ férieures qu’elle s’est soumises. (Roulin). BABOUCARD. ois. — Nom donné h plusieurs espèces du genre Martin-Pêcheur. Voyez ce mot. * BABOUNYA bot. ru. — - (Babouny , nom sous lequel les fleurs sèches de cette plante sont vendues dans les boutiques de Cahira.) — Synonyme de Santolina fra- yrantissimn. BABOUIN. mam, — Synonyme de Cy¬ nocéphale. Voyez ce mot. BABYRUSSA. MAM. Voyez BABI¬ ROUSSA. BACA. bot. ph. — Synonyme de Bæa . Voyez ce mot. BACAU ou BACAUVAN. BOT. PH. - Espèce du genre Manglier dont L’Héritier a formé un genre sous le nom de Bru- guicra. Voyez ce mot. (C. d’O.) BACAZIA. bot. th. — Genre établi par M. De Candolle dans le groupe des Labia- tiflores, tribu des Mutisiacées, famille des Synanthérées , par le démembrement du g. Barnadcsia. Ruiz et Pavon avaient déjà donné ce nom aux B. lanceolata et co- ryrnhosa ; mais M. De Candolle l’a res¬ treint à cette dernière espèce. — C’est un arbuste des Andes du Pérou. (C. d’O.) BACBAILIRI. ois. — Nom donné, à cause de son cri, au Lanius hachakiri Shaw, par les habitants de l’Afrique. Voyez riE-GRiicHK. (C. d’O.) BACCA. bot. Voyez baie. BACCANTE. bot. ph. — Orthographe vicieuse du mot Bacchante. Voyez bac- charide. BACCAREO. mam. — Nom d’un ani¬ mal de l’Indoustan qu’on croit être V Axis. Voyez cerf. BAC BAC m B ACC A BOIDES . bot. th. — Synonyme I (le BAGOU AROIDES. VOT/CZ CC 1110t. (A. 11.) B ACC AUL AIRE . bot. th . — AI. Dos- vaux a établi, sous ce nom, un genre de fruits composé de plusieurs ovaires distincts, bac- eiformcs, non soudés, quelquefois même plus ou moins éloignés les uns des autres et provenant d’une seule et même lleur : exemple le fruit des Drymis , des Zari- thoxylum. Voyez fruit. (à. R.) B ACC AERE A , Loureir. ( bcicca , baie 5 auren , dorée), bot. pu. — Genre incomplète¬ ment connu, qu’on rapporte avec doute à la famille desRhamnées. Son auteur en signale 3 espèces, indigènes de la Coehinchine. ' (Sr.) BACCUA ((3a/// ri, prêtresse dcBacchus). ins. — Genre de l’ordre des Diptères, divi¬ sion des Brachocèrcs, subdivision des Tétra- cbœtcs, famille des Brachystomcs, tribu des Syrphides , créé par Fabricius et adopté par Meigen, ainsi que par Fallcn et Al. Mac- quart. Ce dernier ( Histoire natur. des Diptères 3 tome I, p. 577), le caractérise ainsi: Corps grêle, allongé. Tête convexe antérieurement. Face à proéminence. Troi¬ sième article des antennes assez grand, car¬ ré, arrondi. Abdomen allongé, menu, rétréci à la base.— Al. Alacquart y rapporte trois es¬ pèces dont nous ne citerons que la B. al¬ longée, Baccha elongata Fab. , Fallen n° 1 et Alcig. ii° 1, tab. 28, f. 13. Cette es¬ pèce est assez commune et se trouve en Europe. Latreille avait d’abord considéré ce g. comme rentrant dans celui qu’il a créé de son côté sous le nom de sétédon ; mais depuis il l’en a séparé dans ses familles na¬ turelles. (D.) BACCHANTE (prêtresse deBacchus). ins.- — Geoffroy désigne ainsi un lépidoptère diurne, Papilio Dejanira Lin., qui appar¬ tient au g. Satyre , Latr. Voyez ce mot. (D.) BACCHANTE, bot. ru. — Synonyme de b \ cch aride. Voyez ce mot. BACCHA BIDE ou BACCHANTE. Barcharis. bot. th. - — Genre de la fa¬ mille des Svnanthérécs corymbifères , tribu des Astéroïdées , ayant pour caract.: Capi¬ tules multiflores dioïques; corolles homoga- mes , tubuleuses. Réceptacle nu ou sub- paléacé dans un petit nombre d’espèces ; in- volucre hémisphérique ou allongé , plurisé- rié, imbriqué. Ces plantes, communément frutescentes, sont pour la plupart originaires de ^Amérique méridionale. On en compte plus de 200 espèces. — La Baccharide de Virginie, B ■ haiimifolia , ou Séneçon en arbre, et la B. a feuilles de laurier rose, ou B. neriifolia , sont cultivées dans nos jar¬ dins comme plantes d’agrément. La pre¬ mière passe l’hiver en pleine terre , l’autre demande l’orangerie. Le genre Baccharis, assez naturel pour ne pas souffrir de démembrement, est très voisin du g. Conyza , dont il ne diffère que par ses fleurs dioïques. (C. d’O.) B ACCH AROIDES. bot.th. — Le genre ainsi nommé par Linné {Fl. zeyl. , 195) fait aujourd’hui partie du grand g. Ver no nia, dans la famille des Synanthérécs. Voyez VERNONIE. (A. R.) * BACCHIDE. Bacchis (divinité égyp¬ tienne). ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les Aîyodaires, et qu’il place dans la famille des Napéellécs et la tribu des Putrellidées. Ses caractères sont ceux des Nèrèes , dont il ne diffère que par des pattes plus allon¬ gées et les tibias intermédiaires nus. Les espèces de ce genre , au nombre de 4, et toutes nommées par l’auteur, se trouvent plus particulièrement dans les caves , sur le vin qui dégoutte de la cannelle des ton¬ neaux. Elles sautillent lorsqu’on veut les saisir. Une espèce se joue à la surface des eaux. Nous citerons comme type celle que l’auteur nomme B. cellarum , et dont voici une courte description : Long. 2 à 3 millimè¬ tres. Tout le corps d’un noir luisant , gla¬ bre; quelquefois les pattes sont d’un brun pâle. Ailes ayant une légère teinte fuligi¬ neuse. Cette espèce vit sur le vin corrompu et exposé à l’air. (D.) B VECUES, roiss. — Ce nom qui se trouve dans Pline, paraît appartenir aune espèce de Lotte, Gudus violua. BACCHUS. ins. — Voyez rhynchites. BACC1ENS (fruits), bot. th. — On appelle ainsi tous les fruits à péricarpe charnu qui ont du rapport avec la baie. Voy. fruit. (A. R.) BA CCI VOUES. Baccivori. ois. — Nom donné par Vieillot à sa seizième famille des Oiseaux sylvains , qu’il suppose se nourrir de baies. 25* T. II. 410 BAC BAC * BACCIVOIUDÉES. Baccivoridæ (mangeurs de Baies), ois. — Famille faisant partie de l’ordre des Passereaux denty’os- tres de Cuvier et de notre sous-section des Dentirostres à bec déprimé. Au mot AMrÉtiNÉEs, nous avons indiqué cette sous-famille comme faisant partie de notre famille des Baccivores ; mais vou¬ lant nous conformer à l’usage adopté pres¬ que généralement aujourd’hui dans les clas¬ sifications d’histoire naturelle, de terminer en idées les noms de famille et en inées ceux de sous-famille, nous avons cru devoir faire ici le petit changement de Baccivores en Baccivoridées. Ce nom de famille , employé primitive¬ ment par Vieillot pour rapprocher un cer¬ tain nombre de genres américains à bec large, déprimé, très fendu, et mangeurs de baies et de fruits mous , nous a paru si na¬ turel et si expressif, que nous avons cru devoir l’adopter pour ces mêmes espèces , l’étendant toutefois à beaucoup d’autres genres, la plupart américains aussi, et of¬ frant les mêmes caractères de mœurs sylvi- coles et baccivores , quoique différant quel¬ quefois par un bec moins élargi et moins déprimé, ou par une taille plus forte. Nous devons convenir que , dans la nombreuse réunion de genres dont nous composons cette famille , nous avons à peu près suivi les idées du célèbre Cuvier dans son Tiègne animal , et du savant ornithologiste anglais Swainson dans la composition de sa famille Ampclidœ ou F ruit—caters , ou Chatterers. Nous y avons cependant ap¬ porté quelques changements qui nous ont paru plus conformes à la nature. Ainsi, nous y avons ajouté les Coracinées , les Cépha- îoptères et genres voisins d’Amérique, for¬ mant les Coracinées des auteurs modernes, parce que ces espèces , quoique de plus grande taille que les Cotingas ou Ampè- linées leurs compatriotes, en ont entière¬ ment la forme , les pattes courtes et per- cheuses, le bec large et déprimé, les mœurs frugivores, et sont loin d’indiquer, sous tous ces rapports, le moindre motif de rap¬ prochement avec les Corvidées , où Swain¬ son les plaçait. Les mêmes raisons nous ont décidé à y introduire les Rolles et Rol- liers, les Eurylaimcs , dont quelques es¬ pèces sont entièrement frugivores, et même les Loriots , dont le bec, quoique en appa rence conformé comme celui des Merles, est néanmoins beaucoup plus élargi et dé¬ primé à la base, dont les pattes courtes, les ailes longues et pointues indiquent des Oi¬ seaux à mœurs percheuses et forestières, ei qui sont effectivement presque uniquement frugivores. Nous avons cru devoir grouper en tête de notre famille des Baccivoridées les sous- familles tenant encore des familles précé¬ dentes, par des pattes assez longues ; par un bec comprimé , quoique large à la base , et par une nourriture moitié insectivore, et moitié frugivore. Il résulte de cette nombreuse association de genres à mœurs à peu près semblables , que notre sous-section des Dentirostres à bec déprimé se trouve ne renfermer, pour ainsi dire, que deux grandes familles , les Baccivoridées et les Muscic.apidées, très rapprochées par la forme du bec et les mœurs, et dont un assez grand nombre d’es¬ pèces participant de ces deux genres de nour¬ riture forment le passage de l’une à l’autre. Lorsqu’on compare l’immense quantité d’espèces de toute grandeur que cette fa¬ mille et la famille voisine , les Muscicapi- dées, nous offrent dans le nouveau monde, au nombre exigu de leurs représentants en Europe , où il est borné à trois dans la première et à quatre dans la seconde , et qu’on observe les modifications sans nombre du bec , plus ou moins déprimé, plus ou moins élargi , quelquefois même fendu à l’excès chez ces espèces améri¬ caines, il est facile d’y reconnaître, et on ne peut trop admirer la balance conserva¬ trice , les sages proportions avec lesquelles l’auteur de la nature a réparti , suivant les lieux et les climats , ses diverses produc¬ tions. Sous les zones torride et tropicale, en effet , où des flots d’une chaleur humide et continue déterminent une végétation aussi somptueuse que variée, des fruits, des baies de toute espèce , de toute dimension , cou¬ vrent les plantes, les arbustes et les arbres gigantesques des forêts. Par suite de cette haute température, lesB.eptiles, les Insectes, les Mollusques terrestres et fluviatiles , se présentent tantôt avec un développement presque incroyable, tantôt sous des propor¬ tions moyennes et même petites, mais tou- BAG BAC 411 jours en nombre immense. Là aussi Ton re¬ trouve dans la classe des Oiseaux une mul¬ titude , une variété d’espèces , destinées , suivant leur taille et les proportions de leur bec, à engloutir par centaines ces Reptiles, ces Mollusques, ces essaims innombrables d’insectes et ces fruits si variés ; ainsi, près des lacs et des vastes marécages , dans les bois qui les avoisinent , ou abondent les Reptiles aquatiques et terrestres , une in¬ imité d’Oiseaux de proie reptilivores , qui semblent avoir perdu tout le courage et l’ar¬ deur de nos espèces européennes, se con¬ tentent de cette proie facile, qu’ils guettent de dessus la branche où ils se tiennent im¬ mobiles; parmi eux, quelques espèces encore moins carnassières , vont chercher sous le feuillage ces énormes Bulimes sylvicoles qu’elles savent extraire de leur coquille au moyen de leur bec terminé en crochet pro¬ longé. A côté de ces Fourmis gigantesques et voyageuses, de ces Termites destructeurs, dont les innombrables légions menacent d’envahir le sol américain , vous retrouvez une multitude d’Oiseaux formicivores, et cette féconde famille de Fourmiliers ( fa¬ mille étrangère à l’Europe ) qui , fidèle au but de la nature, ne cesse de poursuivre à outrance les Insectes nuisibles dont elle fait son unique nourriture. Au milieu de ces antiques forêts si riches en fruits sa¬ voureux , en baies de toute dimension , et sur leurs lisières, que peuplent des légions d’insectes , on voit aussi voltiger en grand nombre les diverses espèces de nos Bacci- vores et de nos Muscicapidéos , sans cesse occupées à découvrir ces fruits ou à pour¬ suivre ces Insectes ailés que la nature leur a destinés comme aliment. A propos de ces deux familles d’Oiseaux frugivores et insectivores, nous devons citer une anomalie des plus remarquables dans les mœurs d’une espèce de la famille des Engou¬ levents en Amérique, et qui prouve que si à chaque instant la nature nous présente des espèces dont les formes anomales sont en¬ tièrement rebelles à nos classifications, elle en a créé d’autres qui ne le sont pas moins par leurs mœurs et leur nourriture ; ainsi, dans cette famille des Engoulevents, si éminem¬ ment insectivore sur tous les points du globe, l’Amérique nous offre une espèce, le Guacharo ( Sleaiornis de Humboldt ) , uniquement frugivore , et les cavernes , les rochers en pleine mer qui lui servent de retraite diurne, sont jonchés des noyaux des divers fruits que ces Oiseaux avalent entiers, mais dont ils ne peuvent digérer que la pulpe. On peut assigner pour caractères gé¬ néraux à la famille des Baccivoridées • Bec de longueur variable , mais toujours élargi à sa base dégarnie de poils , le plus souvent large, déprimé et très fendu, plus ou moins comprimé sur les côtés , vers la pointe, qui est échancrée et quelquefois assez brusquement courbée. Pattes à tarses courts; doigts courts ou moyens, quelque¬ fois syndactyles : l’externe allongé , soudé plus ou moins loin avec le médian, et beau¬ coup plus long que l’interne. Ailes courtes ou moyennes, ou longues, ayant quelque¬ fois quelques-unes de ses premières ré¬ miges rétrécies , ensiformes ou même atro¬ phiées. Queue courte ou moyenne , coupée carrément ou légèrement arrondie, ayant quelquefois ses deux rectrices médianes prolongées. Les sous-familles dont elle se compose , en suivant l’ordre que nous avons indique ci-dessus, sont : (Sous familles à bec plus com¬ primé , Insectivores et JÜac- civores.) fSous-familles à bec déprimé et Bacct vores.) Piprtnèes Ampèlinèes . Coracininècs Eurylaiminècs . P a chycép ha lin ces . L èio thrioinces . Coraciadinèes . Oriolinèes. Virèoninèes . Voy. ces mots. (Lafr.) BÂCHA. ois. — Aigle d’Afrique, appar¬ tenant au genre Faucon. Voyez aigle. BACHA DE MER. poiss. — Synonyme du genre Triure Bougainvillien , de Laeé- pède. Voy. triure. BACH AL A. rot. ph. — Synonyme t VA - maranth'iis oleraoeus L. Voy. amaranthe. BACH AO , BACHAS, bot. ph. — Sy¬ nonyme de bacau. Voy. ce mot. BACHE (Palmier Bâche), bot. — Nom vulgaire, à la Guiane , du Mauritiu flexuo- sa Linn. {Suppl.) , Palmier très répandu dans les lieux humides et voisins de la mer, depuis l’embouchure de la rivière des Ama¬ zones jusqu’à celle de l’Orénoque. Voy. MAURITIA. (Ad. B.) BAC1IEBO. ois. — Nom vulgaire du BAC 4Î2 BAC Pic-Vert, Pic us viridis L. Voyez rie. (C. d’O.) lîACILE. Crithmum. bot. th. — Genre de la famille des Ombellifôres, comprenant originairement six espèces, dont cinq ont été distribuées dans les g. Astydamia , Ce- noloyhium , Piluranthes et Sescli. Le Crithmum marilimum , vulgairement ap¬ pelé Perce-pierre ou Passe-pierre, et que Sprengel a appelé Caehrys mari lima , est une plante herbacée, cultivée dans les jardins potagers pour scs feuilles , qu’on confit au vinaigre comme l’Estragon . Elle croit sur les rochers du littoral de la Médi¬ terranée, sur les bords de l'Océan occiden¬ tal, depuis le Portugal jusqu’aux Canaries, et sur ceux de la mer Noire. Il en existe une variété, à feuilles plus larges, qu’on ap¬ pelle C. canariense ■ (G. d’O.) BACILLAIRE. Bacillaria {bacillus , baguette), inf. végét. — Müller avait donné ce nom à un genre dont les nombreuses subdivisions constituent aujourd’hui la fa¬ mille des Baciilariées. M. Ehrenberg le ré¬ serve aux espèces qui ont pour caractères d’être libres; à carapace simple, bivalve ou multivalve, siliceuse, prismatique, et qui forment des chaînes brillantes ou des polypiers en zig-zag, par la division spon¬ tanée imparfaite de la carapace, et par la division parfaite du corps. Les Bacillaria paracloxa Gmcl., B. pectinalis Nitzen , et quelques autres sont dans ce cas. (P. G.) BACILLAIRE [bacillus , baguette). min. — Nom qu’on donne à certains cris¬ taux en prismes allongés et arrondis , comme ceux de l’Arragonite, de l’Épidote et du Plomb carbonaté. (Del.) B ACILL ARIENS, infus. — Synonyme de BACILLARIÉes. Votf. CC 1110t. (P. G.) BACILLARXÉES. Bacillaria (Bacil¬ laire, genre d’infusoires). infus. végét. — M. Ehrenberg nomme ainsi la famille à la¬ quelle les Bacillaires servent de type. Les Baciilariées sont pour lui des Infusoires ani¬ maux, et il les classe parmi les polygastri- ques. Beaucoup d’autres naturalistes ad¬ mettent an contraire que ce sont des pro¬ ductions végétales. Les genres de la famille des Baciilariées sont fort nombreux et c’est surtout à M. Eh¬ renberg qu’on en doit la distinction, ainsi que celle de la plupart des espèces qui s’y rapportent. Ce sont en général des corps de fort petite taille, et qu’on ne peut étudier sans le secours du microscope; il y en a beaucoup dans nos eaux douces ; les eaux de la mer en fournissent aussi et M. Ehrenberg en a re¬ connu à l’état fossile dans des roches prove¬ nant de différents points du globe. Le lit si¬ liceux des Baciilariées se conserve en effet avec beaucoup de facilité., Or, comme ces êtres organisés se reproduisent en grande quantité dans les eaux stagnantes, et que les individus se succèdent rapidement, le dépôt de tous leurs petits cadavres ne tarde pas à prendre une certaine épaisseur. Il y a aussi des débris de Baciilariées dans laBa- régine, et la Farine fossile de Suède en ren¬ ferme également beaucoup. M. Ehrenberg , dans son grand ouvrage sur les Infusoires, a traité ces divers points de vue de l’histoire des Bacillaires, avec beaucoup d’extension, et iha donné des figures de tous ces pré¬ tendus animaux. On lui doit aussi des tra¬ vaux plus récents sur ce sujet, insérés dans les Mémoires de l’Académie de Berlin, il en sera traité plus longuement à l’article infusoires , auquel nous prions le lecteur de recourir. (P. G.) * BACILLES ( hacillus , baguette), ins. — Genre de la famille des Phasmiens, de l’ordre des Orthoptères, établi par Lalreille aux dépens du genre Phasma de Fabricius, et adopté depuis par tous les entomologistes. Les Bacillus sont caractérisés principale¬ ment par un corps grêle, linéaire, en forme de baguette, et par des antennes très courtes et moniliformcs, composées d’un nombre d’articles qui n’excède pas doüze. Ces In¬ sectes, qui sont aptères dans les deux sexes, se tiennent sur les arbrisseaux exposés à l’ardeur du soleil, etilsse traînent lentement et comme avec peine sur leurs branches. Le genre Bacillus ne renferme qu’un petit nombre d’espèces , dont deux sont propres à l’Europe méridionale : l’une, le B. Rossii Fab., habite la France méridio¬ nale et l’Italie; l’autre, le B ■ granulatus Brui., a été recueillie en Morée, et se trouve probablement dans d’autres parties de l’Eu¬ rope méridionale. (Bu.) BACINET, BASSINET, bot. th. — Noms vulgaires de la Renoncule bulbeuse. Voy. RENONCULE. 413 BAC * BACIS (étymologie inconnue), uns. — j Genre de Coléoptères tétramèrcs , famille des Chrysomélines , établi par M. Dejean 0 Catalogue , 3e édit.), mais dont les carac¬ tères n'ont pas été publiés. Il y rapporte 3 espèces, toutes de Cayenne, dont une nom¬ mée A. sculellaris par M. Lacordaire. Par la place qu'il occupe dans le Catalogue, ce g. paraît voisin du g. Ægithus de Fabricius. M. Hope ( Revue cuvièriennc , 1831) lui donne pour caractères : Forme des Scaphi- dimorphes ; antennes à peine [dus longues que le corselet. Corselet presque échancré antérieurement, à peine sinueux à la base, avec les côtés arrondis. Élytres arrondies à l'extrémité. Le corps, en dessous, plus con¬ vexe au milieu. Jambes à peine courbées. (D. et C.) BACIUCCO, BATICULA . BOT. PH. - j Synonyme de Crithmum marilimum L. Voyez bacite. BACRELY8 , BARELEYS. mam. — Les Hottentots donnent ce nom à des Bœufs d'une race particulière, employés par eux, suivant le récit de Kolbe , à la garde des troupeaux. Voy. boeuf. (C. d'O.) BACOMIA , DC. bot. th. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu des Cofféa- cées),- auquel son auteur assigne pour ca- ract. distinctifs : Limbe calicinal 4-fide. Co¬ rolle infondibuliforme, à gorge barbue ; lim¬ be 4-fide, contourné en estivation. Étamines 4. Ovaire 2-locuIaire , couronné d’un disque conique ; loges 1-ovulées 5 ovules peltés , amphitropes, insérés au milieu de la cloi¬ son. Style filiforme, saillant ; stigmate ela- viforme. Baie sèche, subglobuleuse , ombi¬ liquée , contenant 2 noyaux crustacés , 1- spermes. Graines semi-globuleuses, à hile ventral ; radicule infère. — Ce genre n’est fondé que sur une seule espèce (B. corym- bosa DC. — Ixora niiida Schum. ) : c’est un arbuste de Sierra-Leone à feuilles op¬ posées , pétiolées , acuminées ; à stipules connées, engainantes ; à fleurs blanchâtres, disposées en corymbes terminaux tricho- tomes. (Sp.) BACOPA, Aubl. bot. ph. — Genre que M. Bentham rapporte à la famille des Scro- phularinées, en lui assignant les caract. sui¬ vants : Calice S-parti ; segment postérieur plus grand. Corolle sub-rotacée ou campa- nulée, régulière, 5-fide. Étamines 5, insé- BAC rées au tube de la corolle, toutes fertiles, alternes avec les segments de la corolle. Ovaire â 2 loges multi-ovulées. Style indi- visé ; stigmate bilamellé. Capsule membra- nacée , indéhiscente, 2-loculaire, poly- sperme. Graines scrobiculécs. — On ne connaît que deux espèces de ce genre : ce sont des herbes glabres , indigènes de l’Amérique équatoriale ; à feuilles oppo¬ sées; à pédoncules solitaires ou fascicu- lés, axillaires, 1-flores; à corolle blanche ou bleuâtre. (Sp.) BACOVE. bot. ph. — Yariété de Ba¬ nane. Voyez ce mot. * BACTEBIA (fjouvnripia, bâton), uns. — Genre de la famille des Pbasinicns, de l’ordre des Orthoptères, établi par Latreille aux dé¬ pens des Phasma, et adopté depuis par tous les entomologistes avec de plus ou moins grandes restrictions. Les Bacteria ont un corps long, étroit et filiforme, entièrement aptère; des antennes plus longues que letho- rax et d’une extrême ténuité, et le premier article des tarses plus long que les trois sui¬ vants. Ce genre renferme un assez grand nom¬ bre d’espèces , provenant de toutes les ré¬ gions intertropicales. Le type est la B. arumatia Stoll ( Phnsma ferula Fab.) , des Indes-Orientales. (Bl.) * BACTERIE. Bacterium (paXTT.OlGV, bâton), un fus . — AI. Ehrenberg établit sous ce nom, dans ses ouvrages sur les Infusoires, un genre de sa famille des Yibrioniens, dont l’espèce type est le Monas punc- tatnm de Müller. Les Bactéries sont en chaînes filiformes, rectilignes et inflexibles, 1 (P. G.) *BACTRA((3à/c-rpov, bâton), ins.— Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par Ste¬ phens et adopté par Westwood ( Synops . of the généra of British insects , p. 108 ) , qui le place dans sa famille des Tortricides, et lui donne pour caractères : Palpes mé¬ diocrement longs, comprimés, épais, squam- meux ; le dernier article caché. Ailes hori¬ zontales; les antérieures très étroites, avec le bord postérieur tronqué obliquement, et l’angle apical aigu. Ce g. a pour type le Tortrix pauperana de Ilaworth , espèce propre à l’Angleterre, que nous ne connais¬ sons pas, mais qui, d’après ses caractères génériques , paraîtrait appartenir au genre BAC U1U BAC Phoxopteryx de Treitschke. Voy. ce mot. (D-) B AUTRIDIÉES . Bactridicœ. bot. cr. *— - Nom donné, par M. Ad. Erongniart, à «ne tribu de la famille des Urédinées. (C. d’O.) BACTRIDIUM ( [3axT7ipt<5'iov , petite canne), bot. cr. — Kunze et Schmidt ont dé¬ crit, sous ce nom, des petits Champignons qui appartiennent aux Hypomycètes de Link et auxMucédinées de Fries. Ils se développent sur le tronc des arbres. Les filaments qui les composent sont cloisonnés, le plus souvent simples ; leur extrémité se tuméfie , s’al¬ longe, et se remplit d’une matière granu¬ leuse formée par les spores ; le dernier ar¬ ticle seulement reste vide et transparent. ■ — On en connaît trois espèces. J’ai souvent rencontré dans les environs de Paris le Bactridium flavum sur l’écorce des Peu¬ pliers. Bulliard l’a figuré sous le nom de Trèmella mucoroides . Ce petit genre de¬ mande encore à être étudié pour son déve¬ loppement, quoique Kunze et Schmidt en aient donné d’excellentes figures ( Mycol. Beft. ). (Liv.) * BACTRIDIUM ( (3cwty)ci[/iorca?. bot. ph. — Petite famille de végétaux mono- cotylédonés qui, dans ce grand embranche¬ ment du règne végétal , représentent, par leur port et leur mode de végétation para¬ site, les Orobançhes , les Hypocistes, et les Lathrœa de l’embranchement des Dicotylé- donés. Cette famille a été établie par le prof. L. C. Richard, dans un travail spécial in¬ séré dans le VIIIe volume des Mémoires dti Muséum d’hist. naturelle. Depuis cette époque, M. Marlius, à la fin du IIIe volume de ses Nov. yen. et Sp. Bras., p. 150, et MM. Schott et Endlicher (Meletemata , p.10), se sont successivement occupés de ce groupe de végétaux , en déterminant, avec plus de précision qu’on ne l’avait fait jus ¬ qu’alors, plusieurs points de leur organisa¬ tion. C’est en nous aidant de ces travaux et de nos propres observations que nous allons reproduire ici les caractères généraux des Balanophorées. Les Balanophorées sont des plantes para¬ sites sur les racines d’autres végétaux, Ù27 ayant, comme nous l’avons dit précédem¬ ment, un port qui rappelle beaucoup celui des Orobançhes et des Hypocistes. Elles sont épaisses, charnues, fungi formes, dépour¬ vues de véritables feuilles , remplacées par des écailles qui se rapprochent sou¬ vent vers la partie supérieure de sa tige où elles forment une sorte d’involucre au¬ tour des capitules. Avant leur développe¬ ment, ces tiges sont en général renfermées dans une sorte de spathe tubuleuse. Les fleurs sont généralement petites, unisexuées, monoïques ou dioïques, le plus souvent dis¬ posées en un gros capitule terminal et so¬ litaire , très rarement en capitules distincts et comme paniculés: enfin, dans un seul cas, les fleurs mâles constituent une sorte de grappe terminale. Tantôt chaque capitule se compose à la fois de fleurs mâles et de fleurs femelles réunies ; tantôt ils ne portent cha¬ cun que des fleurs d’un môme sexe. Ces capitules, comme nous l’avons déjà exposé, sont environnés d’écailles de même nature que celles qui , sur les tiges, remplacent les feuilles. Les fleurs sont réunies sur un pho- ranthe ou réceptacle rarement nu , le plus souvent chargé de soies ou d’écailles de formes très variées. Les fleurs mâles, souvent pédicellées , ont un périanthe composé d’un à trois ou quatre sépales étalés , planes ou concave? ; des étamines dont le nombre varie comme celui des sépales. Quand il n’y a qu’une seule étamine , elle se compose d’un filet plus ou moins allongé, terminé par une anthère arrondie, à deux loges, s’ouvrant chacune par un sillon longitudinal ; quand les étamines sont au nombre de trois, ce qui est le nombre en quelque sorte normal, elles sont symphysandres , c’est-à-dire que les filets sont soudés en un androphore al¬ longé et cylindrique , tantôt très court [Langsdorffia] , tantôt très allongé (7/e- losis) , et que les anthères sont soudées à la manière des Synanthérées. Ces anthères sont toujours biloculaires et s’ouvrent cha¬ cune par un sillon longitudinal. Le pollen, dans les espèces où il a été observé , se compose de particules globuleuses. Les fleurs femelles, tantôt scssilcs, tan¬ tôt pédicellées , se composent d’un ovaire infère, couronné par un limbe calicinal, tan¬ tôt formé de plusieurs sépales distincts , 428 BAL BAL tantôt tronqué et à peine distinct. Cet ovaire est à une seule loge, qui contient un ovule unique naissant de son sommet ; plus ra¬ rement il est à deux loges, dont une géné¬ ralement plus petite et en quelque sorte oblitérée. Tantôt un seul style, tantôt deux styles partent du sommet de l’ovaire. Les fruits sont en général assez coriaces, secs ou légèrement charnus, distincts ou soudés, ou simplement agglutinés plusieurs ensemble. Chacun d’eux est uniloculaire et monosperme. En général, la graine est peu distincte du péricarpe : elle se compose d’un tégument coriace et comme osseux , recou¬ vrant un gros endosperme celluleux, charnu, blanc , contenant un très petit embryon , presque globuleux , placé dans une petite cavité superficielle. La famille desBalanophorées forme, com¬ me nous l’avons déjà remarqué, un groupe fort distinct parmi les Monocotylédonés. Quelques botanistes, et entre autres MM. Lindley, Schott et Endlicher , etc., l’ont rapprochée des Cytinées et des Rafflésia- cées ( voy . ces mots) , pour en former une classe à part, différente à la fois des Mo¬ nocotylédonés et des Dicotylédonés. Quoi qu’il en soit, cette famille a, par sa structure, des rapports intimes avec les Aroïdées et les Hydrocharidées, tandis que par son port et par son mode de végétation elle se rappro¬ che des Cytinées et des Orobanchées. Les genres de cette famille ont été par¬ tagés de la manière suivante : lre tribu: Sarcophytées. Capitules distincts et réunis plusieurs ensemble sur la même tige. Étamines libres. Ovaire uniloculaire. Genre Sarcophyle , Sparm. (. Act.Holm ., 37, p. 300 , t. 7). 2me tribu : Lophophytées. Capitules dis¬ tincts , réunis plusieurs ensemble sur la même tige. Étamines distinctes. Ovaire à deux loges. Genres : Lophophytum , Sch. et Endl. (. Meletem -, 1 , t. 1). — Ornbrophytnm de Pœppig. 3me tribu : Cynomoriées. Capitules soli¬ taires, terminaux. Étamines libres ou sym- physandres. Ovaire uniloculaire. Genres: Cynomorium , Mich. ( Gen ., 17, t. 12; Rich., B alan ., t. 21). — Balano- phora , Forst. ( Gen ., 50). 4me tribu : Hélosiées. Capitules solitaires et terminaux. Étamines symphysandres. Ovaire biloculaire. Genres : Cynopsole , Endl. [Gen., n. 719). — Scybalium , Sch. et Endl. [Meletem., 3, t. 2). — Helosis, Rich. [Balanoph., t. 20). — Langsdorffia , Mart. (A. R.) BALANOPTERIS. bot. ph. — - Syno¬ nyme z co rm\s (Æ « rZ> a , barbe; cornu, corne), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Diurnes , section des Hexapodes , tribu des Papillonides , établi par Latreille ( Encyclop. méthode t. IX, p. 705) et qu’il caractérise ainsi : Antennes sétacées , plumeuses. Palpes s’élevant à peine au-delà du chaperon ; ailes inférieures, ayant la cellule discoïdale ou¬ verte, le bord interne concave et replié. — Ce g. se rapproche des Uranies par ses anten¬ nes sétacées et fait le passage de la tribu des Papillonides à celles des Hespérides; il est fondé sur une seule espèce du Brésil , nommée par l’auteur Burbicornis basilis, et décrite dans l’ouvrage précité (p. 708, n°l). (D.) BARBIER. roiss. — Nom vulgaire d’un poisson commun et abondant sur les côtes de la Méditerranée et de l’Espagne. Il avance aussi dans l’Océan Atlantique jusqu’aux Ca¬ naries. L’espèce est du genre Anthias. Voyez ce mot. (Val.) BARBIERI A, DC. bot. th. — Genre de la famille des Légumineuses (sous-ordre des Papilionacées, tribu des Clitoriées), au¬ quel son auteur assigne les caract. suivants : Calice tubuleux , 5-fide , 2-bractéolé à la base; segments acuminés , égaux. Pétales longuement onguiculés; ailes plus courtes que la carène ; carène plus courte que l’éten¬ dard. Étamines diadelphes; l’étamine libre de moitié plus courte que les autres. Style fili¬ forme longitudinalement, barbu au som¬ met; stigmate obtus. Légume 1-loculaire, polysperme. — Ce genre est fondé sur le Clitoria polyphylla Poir. ( B. polyphylla DC., Galactia pinnata Pers.). C’est un arbrisseau à feuilles imparipennées ; à fo¬ lioles stipellées; à grappes axillaires, cour¬ tes, pauciflores. (Sp.) BARBIFÈRE [barba, barbe; fero , je porte), bot. cr. — Synonyme de Barbula. BARBILA1YIER. ois. — Ce genre, sy¬ nonyme du g. Sparactes d’Illiger et du Bec de fer de Levaillant , quoiqu’adopté par plusieurs auteurs , devrait disparaître des méthodes , puisqu’il est fondé sur une supercherie. L’individu qui a donné lieu à la création de ce genre paraît évidemment avoir été fait avec le corps d’un Barbican, la huppe d’un Dronge et les tarses d’une Pie- Grièche ou d’un Tyran , par esprit de cupi¬ dité , sans doute , pour tromper un riche amateur hollandais. (C. d’O.) BARBIO. roiss. — Synonyme de Bar¬ beau. BARBION. Micropogon ( 0.1*00';, pe¬ tite; Tuoywv, barbe), ois. — Genre formé par Temminck pour recevoir tous les Barbus d’Afrique, d’Asie et d’Amérique, différant des autres par un bec plus comprimé et l’absence de longs poils à sa base. Cette modification du bec se retrouvant effective¬ ment chez quelques espèces de ces trois grands groupes géographiques , modifica¬ tion qui ne nous paraît pas plus importante ici que chez tant d’autres genres où il s’en rencontre de semblables , nous avons cru plus naturel, tout en sectionnant géogra¬ phiquement toutes les espèces du grand genre Barbu, de séparer aussi ces Barbions de Temminck pour les grouper comme sous- genres avec ceux des Barbus qui sont leurs compatriotes. Nous n’avons pu cependant en agir ainsi pour les Barbions américains, ne connaissant pas de vrais Barbus en Amé¬ rique ; car nous sommes très porté à croire que les deux espèces citées comme telles par Temminck [PI. col art. Barbu ) sous les noms de Barbu des Maynas ( Brisson , pl. 7, f. 3, et Buff., enl. 830) , et de Barbu oranvert Vaill. ( Barb . sup., pl. col.), ne sont eux-mèmes que des Barbions de Tem¬ minck ou Barbusérics de Lesson. Nous ne pouvions non plus les réunir aux Tamatia- nées leurs compatriotes , qui , malgré leurs rapports dans l’ensemble de leurs formes , s’en éloignent cependant par celle de leur bec droit en dessus, de leur coloration ob¬ scure , et en ce qu’ils n’auraient pas la fa¬ culté de se cramponner aux arbres, faculté que nous supposons appartenir aux Barbu¬ sérics américains , d’après la conformité de leurs pattes et de leur ensemble avec les Barbicans et les Promépics , les uns réelle¬ ment grimpeurs, les autres au moins cram- ponneurs, si je puis m’exprimer ainsi. Nous les avons alors rapprochés des Barbicans, avec lesquels ils nous ont paru avoir le plus BAR BAR 465 de rapports de coloration. Déjà, quelques au¬ teurs modernes avaient fait plusieurs sub¬ divisions dans les Barbions de Temminck, sous les noms génériques ou sous-généri¬ ques de Micropogon , Barbu série , Cou- coupic , etc. 5 nous n’avons fait, tout en adoptant ces nouveaux noms ,. que de les grouper chacun comme sous-genre seule¬ ment dans la section des Barbus dont ils sont compatriotes. Ainsi les Barbions afri¬ cains sont devenus notre sous-genre Pro- mépic ( Protnepicus , Nob.), du nom spécifi¬ que donné par Levaillant à l’espèce type. Le docteur Smith , dans son Report, of the expédition for exploring central Africa, june 23 , 1834, pag. 53, établit le sous-genre Polysticte sur une espèce qu’il n’a pas re¬ connue et qui est positivement le Promépic de Levaillant auquel il donne le nom de Polysticte quopopa. Nous avons commis la même erreur en le publiant dans le Ma¬ gasin de Zoologie , sous le nom de Barbion soufré ( Micropogon snlphuratus). Ceux de l’Inde nous ont paru réunir les caractères assignés par M. Lesson à son genre indien Caloramphe,e t nous avons conservé le nom générique de Micropogon de Temminck pour les espèces américaines, en changeant le nom français de Barbion comme donné anciennement par Levaillant à de petits Barbus d’Afrique , en celui de Barbusèric , que lui a substitué M. Lesson, dans son Traité d’ Ornithologie. Voyez barbu, BAR¬ BICAN, BUCCOÏDEES et POGONINÉES. (LAFR.) BARBION. Pogoniulus , Nob. (Pogo- niulus , diminutif d ePogonias, Barbican). ois. — Sous-genre que nous avons cru de¬ voir former, parmi les Barbicans d’Afrique, de deux petites espèces ne présentant pas comme eux de dents au bec, et dont l’une, type de notre sous-genre , est le Barbion de Levaillant , Bucco parvus des auteurs, Pogoniulus parvus Nob. Voyez barbican. (Lafr.) * BARBIONS (les Barbions), ois.— C’est, dans le Traité dé Ornithologie de M. Les¬ son , son troisième sous-genre de son genre Barbu. (Lafr.) * B ARBIROSTRÉ . B a rbirostris (bar¬ ba, barbe ; rostrum , bec), zool. bot. — En zoologie, on donne cette épithète aux Oiseaux et aux Insectes dont le bec ou la trompe est garni de poils. Les botanistes l’ont donnée à une espèce de cryptogame, la Spheria barbirostris , dont les ostioles sont allon¬ gés en forme de bec, et pubescents. (C. d’O.) * B ARBITISTES (papêin'Çca, je joue du luth ; à cause de la stridulation que pro¬ duisent ces Insectes), ins. — Genre de la famille des Locustiens , de l’ordre des Or¬ thoptères, établi par Charpentier ( Horœ entomologie ex) sur la Locusta ephippiger de Fabricius et quelques autres espèces eu¬ ropéennes. Depuis, MM. Serville (Ins. orth.) et Burmeïster (Handb. der Ent.) n’ont conservé sous le nom de Barbitistes que les espèces dont les élytres sont en forme de folioles oblongues, et dont les an¬ tennes sont insérées sur le sommet du front. Telles sont les B. autumnalis Hagenb. , B. serricauda Fab., etc., de la France et de l’Europe méridionale. Ces deux auteurs ont adopté le nom générique d 'Ephippi¬ ger, proposé par Latreille pour la Locus¬ ta ephippiger Fab. (Locusta perforata Ross., Ephippiger vitium Serv. ) et les espèces voisines qui ont les élytres en forme d’écailles courtes, bombées ou arrondies, et les antennes insérées au milieu du front. Voy. EPHIPPIGER. (Bu.) BARBOTA, pois. — Un des noms du grand Esturgeon, Acipenscr huso. BARBOTE ou BARBOTTE . POIS. - - Un des noms vulgaires de la Lotte commune, Gadus lot la. BARBOTEAU. pois. — Un des noms de la Loche franche et du Cyprinus jeses. Voyez roche. BARBOTEUR. ois. — Nom vulgaire du Canard chipeau, Anas strepera L. BARBOTINE. bot. ph. — Nom vulgaire de l’Armoise. BARBOTTE. roiss. — Voyez barbote. BARBOTTE. bot. ph. — Nom vulgaire de la Vesce, Vicia saliva, dans plusieurs de nos départements. * BARBU. Barbatus. zool. bot. — En zoologie, on donne celte épithète aux Mam¬ mifères, dont la partie antérieure de la face est garnie de poils, et aux crins qui bordent les fanons des Baleines ; chez les Oiseaux , à ceux dont le bec est garni de poils à la base, ou dont la partie inférieure des joues est munie de moustaches. Les ichthyologis- tes l’appliquent aux Poissons dont la mâ- T. II. 30 BAR BAR 466 choire inférieure porte des barbillons ou de longs filaments. Cette épithète est aussi donnée à certaines Coquilles bivalves du genre Arche, dont l’épiderme est couvert de pointes raides et dures, et aux Insectes dont les cuisses antérieures, la tète ou la trompe , sont couvertes de poils. En botanique, ce mot s’emploie quelque¬ fois comme synonyme d 'Aristè; mais on l’applique communément à toutes les par¬ ties d’un végétal garnies de poils , réunies en touffes ou munies de filets longs et aigus comme dans certaines Graminées. (C. d’O.) BARBU. Bucco. ©is. — Genre formé par Brisson dans son Ornithologie , t. IY, p. 91, et adopté depuis par tous les ornitho¬ logistes. Il créa le nom français à cause (dit-il) des plumes raides et en forme de poils ou de barbes, dont la base du bec de ces Oiseaux est garnie , et le nom latin , Bucco , à cause du renflement des côtés de la bouche ( Buccarum ) et de la grosseur de la tête. Sous ce nom, Brisson confondait les espèces asiatiques et américaines. Buffon , le premier, en fit une distinction très judi¬ cieuse, en le laissant aux espèces de 'l’an¬ cien continent, et désignant celles du nou¬ veau par le nom de Tamatias. Il réunit alors, sous ce nom, les vrais Tamatias et les Barbions américains ou Barbusérics de Tesson. Nous avons cru devoir restreindre ce genre aux espèces asiatiques, d’abord parce qu’elles diffèrent des espèces africaines (nos Barbicans) par l’absence de dents au bec; par le renflement beaucoup plus prononcé de sa base, et l’arqûre moins forte de sa carène ; parce que presque toutes nous offrent, dans leur plumage analogue à celui des Perro¬ quets , une bigarrure de couleurs les plus vives, de vert, de rouge, de jaune doré et de bleu ; ce qui ne se retrouve pas chez les espè¬ ces africaines, qui n’ont jamais de bleu ni de vert pur, mais seulement un mélange de noir, de rouge et d’olivâtre ou jaunâtre; puis , enfin , parce que les sections géogra¬ phiques, dès qu’elles nous présentent chez leurs espèces quelques différences, soit dans les formes extérieures, et la coloration du plumage, soit dans les habitudes, nous pa¬ raissent les plus naturelles et bien préfé¬ rables à toute autre II est certain que cha¬ que grand continent renferme un grand nombre de genres ou familles qui lui sont particuliers et ne se retrouvent pas sur les autres ; et , lorsque quelques-uns de ces genres s’y retrouvent représentés par des espèces analogues, il est rare qu’elles n’of¬ frent pas quelque caractère, sinon dans les formes, au moins dans la coloration, qui ne puisse les faire sectionner en groupes afri¬ cains, asiatiques et américains. Notre genre Barbu ( Bucco , Briss., L., etc.) ainsi restreint, aura donc pour ca¬ ractères : « Bec très robuste, droit, coni¬ que, arqué dessus et dessous, renflé latéra¬ lement à sa base, surtout à celle de la man¬ dibule supérieure, garni, selon Cuvier, de cinq faisceaux de barbes raides dirigées en avant, dont un derrière chaque narine, un de chaque côté de la base de la mandibule inférieure, et le cinquième sous la sym¬ physe. Ailes courtes et obtuses. Queue courte et légèrement arrondie, composée de dix rectrices seulement. Pattes assez ro¬ bustes ; à doigts internes beaucoup plus courts et plus faibles que les externes ; l’in¬ terne antérieur réuni à l’externe par toute sa première phalange. Formes raccourcies, lourdes et massives ; plumage peint de vives couleurs , vives et tranchées comme chez ies Perroquets , généralement vert , varié de rouge, de bleu, de jaune doré vers la tête. Toutes ies espèces asiatiques. » Ce genre fait partie de nos Zygodactyles grimpeurs, de notre famille des Buccoïdées, et de notre sous-famille des Buccoïnées. De¬ puis qu’on a reconnu que les Barbus d’Afri¬ que ou Barbicans avaient la faculté de grim¬ per le long des troncs d’arbres, que les Pro- mépics du même pays s’y tenaient cram¬ ponnés verticalement, on n’a pas balancé à les ranger près des Pics , comme Oiseaux grimpeurs, et, par analogie, on y a placé aussi les Barbus d’Asie et même les Barbu¬ sérics d’Amérique. Nous ignorons si ces deux derniers groupes jouissent de la même faculté; mais il nous parait tellement indis¬ pensable de les réunir tous en une même famille, que , lors même qu’ils en seraient privés, on rie pourrait, selon nous, encore les séparer. Les Barbus sont frugivores et insectivores. Le lieutenant-colonel Sykes n’a trouvé que ces deux substances dans l’estomac des es- BAR BAR 467 pèces indiennes qu’il a disséquées. Il ne dit point qu’il les ait^ues grimper ou se cram¬ ponner sur les troncs d’arbres. Les fruits dont ils se nourrissent sont, surtout, diver¬ ses espèces de Figues. Temminck n’a cité et décrit ( Pl . col.), dans ses Barbions, qu’une seule espèce asiatique, le Barbion fuligineux, espèce remarquable par sa coloration uniformé¬ ment fuligineuse en dessus, blanc jaunâtre ou roussâtre en dessous, et par un bec très comprimé et dont l’arête supérieure est cou¬ pante à son insertion dans les plumes fron¬ tales. M. Lesson ayant assigné ce caractère et quelques autres, qui se retrouvent en¬ core chez le Barbion fuligineux, à un nou¬ veau genre indien de Buccoïnées, son genre Caloramphe {Caloramphus , Less., Rev . zooly 1840, p. 134), nous avons cru devoir adopter ce nom de Caloramphe pour dési¬ gner les Barbions d’Asie et comme sous- genre de notre genre Barbu. Ce genre Ca- loramphus est synonyme, selon M. Les¬ son, de celui de Xylopogon de M. Tem¬ minck. Nous adopterons encore comme sous-genre , dans notre genre Barbu, le genre Psilopogon de Boié, formé sur une superbe espèce indienne nouvellement dé¬ couverte et publiée par Temminck, dans ses Planches coloriées , sous le nom d c Bucco Pymlophus {col. 597). Ce Barbu est effec¬ tivement remarquable par son bec diverse¬ ment coloré ; par un faisceau de poils allon¬ gés formant une aigrette recourbée en avant et s’élevant du front , et par une queue allongée et étagée. L’aigrette frontale est d’un rouge éclatant ; le bec d’un jaune verdâtre , traversé vers son milieu d’une bande noire. La tête est noire jusqu’au ver- tex, qui est traversé d’une bande inter-ocu¬ laire grise, suivie d’une autre d’un rouge noirâtre, avec l’occiput noir tranchant sur le gris des joues; une bande sourcillaire d’un vert éclatant, et un demi-collier pec¬ toral d’un jaune orpin, bordé d’un second noir plein , avec le reste du plumage vert, forment la parure de cet oiseau remarqua¬ ble de Batavia. Notre genre Barbu ( Bucco ) aura donc pour sous-genres : 1° Barbu {Bucco), 2° Caloramphe {Coloramphus , Less,, ou Xylopogon, Tem.), ayant pour type Ca¬ loramphus sanguinolentus Less., ou Xylopogon Lathami Tem., de Sumatra, auquel nous croyons pouvoir rattacher le Barbion fuligineux de Temminck; 3° Psi- lopogon de Boié, ayant pour type le Bucco Pyrolophus Tem. {PL col. 597). Nous citerons entre autres, comme Bar¬ bu proprement dit, et comme espèce re¬ marquable par sa taille comme par son bril¬ lant plumage, le Barbu a moustaches jaunes {Bucco Chrysopojon Tem., caZ. 285), qui a jusqu’à trente centimètres de longueur, et, dans ce cas, le bec aussi fort que celui du Corbeau d’Europe, large et déprimé à sa base. Les narines sont recouvertes d’une tache d’un beau rouge. Cette couleur se re¬ trouve sur le dessus de la tête , du vertex à l’occiput , en petites taches triangulaires sur un fond azur, couleur qui forme un demi-collier antérieur au bas du cou ; une large bande frontale et la gorge sont d’un gris un peu jaunâtre soyeux. Une large moustache jaune s’étend de la mandibule inférieure au dessous des joues qui sont brunes ; tout le reste du corps est vert fon¬ cé en dessus, plus clair en dessous. De Su¬ matra. Comme espèce anomale dans son plu¬ mage et par la nudité de sa tête , nous in¬ diquerons notre Barbu chauve {Bucco cal- vus de Lafr., Rev. zool. , 1841, p. 241), long de quinze centimètres, d’un brun fuligineux uniforme , plus clair en dessous , avec de petites stries plus pâles sur la tige des plu¬ mes du dos et de la poitrine; la tête dégarnie de plumes jusqu’à l’occiput et sur les côtés, jusqu’au-delà des oreilles ; le bec de gros¬ seur médiocre , ayant un court sillon sur la mandibule supérieure, depuis la narine, un peu plus long sur la mandibule inférieure avec la carène supérieure coupante comme chez le Barbion fuligineux de Temminck et le petit Barbu à bandeau d’or {id. , pl. col. 536, 2). Nous ignorons sa patrie , mais nous le croyons indien. Temminck, dans ses Pl. col., art Barbu, indique vingt-et-une espèces de Barbus de l’Ancien continent et deux du nouveau , le. Barbu élégant OU des Maynas, Beau Tama- tia Buflf. ( Enl. , 330, Bucco maynanensis auct.), et le Barbu oranvert Yaill. {R'arh. supp., pl. c); ne sont-ce point plutôt des Barbusérics, ou Barbions de Temminck ? (Lafr.) 468 BAR BAR * BARBU. bot. cr. — Nom donné, dans quelques pays de la France , au Clavaria coralloides L. Voyez les mots clavaire, CLAVARIA. (LÉV.) BARBULA, Loureir. (no/zSwartz). bot. ph,— Synonyme du genre Mastacanthus. (Sp.) BARBULE. Barhula (diminutif de barba , barbe ). bot. cr. — Genre de Mousses, fondé par Hedwig (Sp. Musc., p. 115), et distingué par le même auteur du genre Tortula (L c., p. 122), sur le seul caractère de la position des fleurs maies. Frappés de ce que quelques espèces de l’un et de l’autre genre d’Hedwig présentaient les cils de leur péristome tissu, sous forme de membrane à la base , Weber et Mohr établirent pour ces espèces le genre Syn- trichia. Bridel , en adoptant ce dernier genre (Bryol. univ ., I, p. 578), réserva le nom de Barhula pour les espèces dont les cils sont libres à leur origine, et M. Endli- cher a admis cette distinction dans son Généra Plantarum ; mais, le nom de Bar¬ hula ayant été depuis longtemps consacré par Loureiro à un genre de la phanéroga- mie, et ce genre étant universellement adop¬ té, nous renverrons au mot Tortula , admis par nous dans le sens étendu que lui donne M. Hooker. C’est là que nous signalerons les différents caractères qui distinguent ce genre et les deux sous - genres dans les¬ quels doivent être réparties ses espèces. Fuyez TORTULA. (C. M.) * BARBULE S (barhula diminutif de barba, barbe), ois. — Nom donné par les ornithologistes aux petits crochets cornés qui garnissent les barbes des plumes des Oiseaux. (C. d’O.) * BAR BUEES ( barhula , diminutif de barba , barbe), bot. — Necker a appelé ainsi le petit corps barbu formé par la réunion des cils du péristome soudés ensemble et qu’on remarque dans les Tunia , genres de Mousses. (C. d’O.) * B ARBULOIDE S . Barbuloides. bot. cr. — Nom donné par Bridel à une famille de Mousses dont le genre Barhula est le type. (C. d’O.) * BARBUS, ois. — C’est, dans le Règne animal de Cuvier (dernière édition), le nom qu’il donne au groupe ou au grand genre qu’il subdivise en trois sous-genres : 1° les Barbicans; 2° les Barbus propre¬ ment dits, qu’il indique comme des deux continents, leur réunissant les Barbions d’Amérique, et 3° les Tamatias ; il en ex¬ clue les Barbacous qu’il place dans sa fa¬ mille des Coucous. Les Barbus ou Buccoi- nèes sont également , dans le Traité dé Or¬ nithologie de M. Lesson , le nom qu’il donne à la même famille, qui comprend les genres Barbacou et Barbican, ce der¬ nier composé seulement de l’espèce type le Barbu , renfermant les autres Barbicans d’Afrique comme premier sous-genre ; les vrais Barbus d’Asie comme second sous- genre ; les Barbions de Levaillant comme troisième sous-genre; les Barbusèrics d’A¬ mérique comme quatrième ; Coucoupic comme cinquième et Tamatia comme sixième. (Lafr.) BARBUS. Barbati. ins. — Latreille désigne ainsi, dans le Règne animal de Cuvier, une division de la famille des Co¬ léoptères carnassiers, tribu des Carabiques, comprenant les genres Nébrie , Pogono- phore , Loricère et Omophrone , lesquels offrent pour caractères communs d’avoir le côté externe des mâchoires dilaté et cilié à sa base. Vouez carnassiers et carabiques. (D.) *BARBUSÉRIC. Micropogon , Tem. (p.t/.poç, petite; barbe; à cause de l’absence de longs poils autour du bec de ces espèces de Barbus), ois. — Sous-genre for¬ mé par M. Lesson, dans son Traité dé Or¬ nithologie, du genre Barbion (Micropogon de Temminck) et ne renfermant que les Barbions d’Amérique de cet auteur. Nous adoptons ce sous-genre de M. Les¬ son, auquel nous conservons le nom grec de Micropogon , donné par M. Temminck à tous les Barbions , mais que nous restrei¬ gnons ici à ceux d’Amérique seulement. D’après nos idées de groupement géogra¬ phique , nous aurions désiré les accoler aux Tamatiadées leurs compatriotes et les repré¬ sentants des Barbus en Amérique ; mais ils s’en éloignent évidemmentpar la forme beau¬ coup plus courte, plus arquée et très compri¬ mée de leur bec, et par la coloration de leur plumage, tandis que, par tous ces caractères, ils se rapprochent singulièrement des Bar¬ bicans d’Afrique. Trois ou quatre espèces seulement composent ce petit groupe à plu- BAR BAR â69 mage mélangé de noir et d’olivâtre en des¬ sus, jaunâtre pâle en dessous et relevé par un rouge vif ou un jaune doré sur la tête ou sur le cou. L’espèce type est le Micropo- yon cayennensis Tem., Barbu db cayenne BufT. ( Enl . , 206), Buceo cayennensis Gmel., de la Guiane. (Laf.) BARBYLUS, P. Br. bot. ph. — Genre douteux, qui paraît appartenir aux Térébin- thacées. (Sr.) BARCRHAUSIE. bot. ph. — Voyez barkhausia. *BARCLAYA,Wallich. bot. ph.— Gen¬ re de la famille desNymphéacées, auqueljon assigne pour caract. : Calice 5-sépale, inad¬ hérent, hypogyne, subherbacé. Corolle gamopétale , insérée au sommet d’un ré¬ ceptacle globuleux; tube cylindracé; limbe à 8 ou 10 segments courts, inégaux, 2-ou 3-sériés. Étamines très nombreuses, plu- risériées, libres, insérées au tube de la co¬ rolle, incluses ; les deux séries supérieures recourbées, stériles ; filets très courts, su- bulés ; anthères basifixes. Ovaire recouvert par le réceptacle, inadhérent , supère rela¬ tivement au calice, infère relativement à la corolle, multiloculaire, multi-ovulé, à som¬ met creusé d’une cavité infondibuliforme qui descend jusqu’au centre. Styles nom¬ breux, subulés, courts, convergents, entre¬ greffés à la base en anneau adné au fond de la corolle ; stigmates simples , obtus. Fruit polysperme, gélatineux en dedans , à loges se disjoignant sans s’ouvrir. Graines globuleuses, hérissées au sommet de soies succulentes, étalées.— Ce genre remarquable s’éloigne des autres Nymphéacées par la structure de son réceptacle et par sa co¬ rolle gamopétale ; il n’est fondé que sur une seule espèce. C’est une plante habitant les eaux stagnantes du Pégu, et semblable à un Potamogeton par le port ; ses feuilles sont flottantes ou submergées, oblongues, subhasliformes à la base, luisantes en des¬ sus, cotonneuses en dessous, penninervées; les fleurs sont inodores, verdâtres, larges d’environ quatre centimètres. (Sp.) * BARCLAYÉES. bot. th. — Une des tribus établies par M. Endlichcr dans la fa¬ mille des Nymphéacées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BARDAIVE. bot. pfl. — Voyez happa. BARDEAU ou BARDOT, mam — Mé¬ tis du Cheval avec l’Anesse. Voyez mulet. B ARDIGLIONE . min. — Nom donné par de Bournon à la Karsténite ou Sulfate anhydre de chaux , d’après celui de Bar- diylio , sous lequel on désigne en Italie la Karsténite lamellaire ou Pierre de Yulpino. (Del.) BARDOT. MAM. — Voyez BARDEAU. BARDOTTIER. bot. ph. — Synonyme (V Imbric aire . BARERIA. bot. ph . — Voyez barreria. BARETIA. bot. ph. — Nom donné par Commerson au Quivisia de Jussieu , de la famille des Méliacées. BARGE. Limosa , Briss. ois. — Genre de l’ordre des Échassiers et de la famille des Longirostres de Cuvier , formé par Brisson qui lui donna pour nom français celui par lequel Belon avait désigné ancien¬ nement une des espèces, et pour nom latin scientifique celui même que les Vénitiens donnaient à cette même espèce. On est en¬ core étonné de voir Vieillot, tout en adop¬ tant ce genre, en changer, sans motif ap¬ parent, la dénomination de Limosa en celle de LimicuLa. Ce genre, qui fait partie de notre famille des Scolopacidées et de notre sous-famille des Totaninées, a pour caractères : Bec très long, cylindracé, plus ou moins recourbé en haut, mou et flexible dans toute sa longueur, déprimé vers la pointe ; les deux mandibules sillonnées dans toute leur longueur, obtuses et légèrement dilatées à leur extrémité. Na¬ rines latérales, longitudinalement fendues dans le sillon et percées de part en part. Pieds longs , grêles , avec un grand espace nu au bas de la jambe ; quatre doigts ; le doigt médian antérieur réuni à l’extérieur à sa base par une membrane qui s’étend plus ou moins en avant ; l’intérieur libre , ou engagé (chez un sous-genre) par une mem¬ brane semblable; le pouce fort petit , arti¬ culé sur le tarse; tous les doigts ayant de chaque côté une étroite bordure membra¬ neuse; l’ongle médian ayant son bord inter¬ ne légèrement dilaté en forme de tranche saillante , quelquefois dentée. Ailes à ré¬ miges de longueur médiocre ; la première et la seconde égales et les plus longues ; queue courte. Les Barges qui faisaient partie du genre ScoLopax de Linné, sont d’assez grands Oi- 470 BAR BAR seaux, très haut montés sur pattes et à bec très long. En les rapprochant des Cheva¬ liers, des Bécasseaux et même des Courlis, on est frappé de la grande analogie qu’ils offrent avec ces différents genres dans la forme des pattes , du bec et de la queue , et aussi dans leur double mue , prenant comme eux au printemps un plumage où le roux domine fortement, ce qui en a fait multiplier à tort les espèces. Elles pré¬ sentent néanmoins un caractère de sexe qui leur est particulier , c’est que le mâle est constamment plus petit que la femelle (observation qui fut faite pour la première fois par M. Bâillon d’Abbeville, qui la com¬ muniqua à Vieillot, comme celui-ci nous l’apprend à son article Barge du Diction¬ naire). Elles ont encore de particulier que ces femelles prennent leur plumage roux d’été plus tard que les mâles et lorsque ceux-ci en sont déjà entièrement revêtus. Ces Oiseaux se plaisent à l’entour des ma¬ récages, particulièrement des marais salés et sur les bords fangeux des fleuves près de leur embouchure. Leur bec très mou et flexi¬ ble , propre seulement à fouiller dans les boues, dans les limons, ou dans le sable mouvant baigné par les vagues de la mer, est certainement doué d’une grande délica¬ tesse de tact qui leur fait distinguer, à une certaine profondeur, dans la vase ou le sable mouvant , le petit crustacé , le ver aquati¬ que propre à leur nourriture. Qui sait même si, dans cette fonction alimentaire, le sens de l’odorat ne leur est pas aussi d’un grand secours? Nous voyons que chez l’ Aptéryx de la Nouvelle-Zélande , le bec qui a la plus grande analogie de forme extérieure avec celui des Courlis et par conséquent des Barges, est muni de deux espèces de tuyaux depuis les narines, celles-ci n’ayant leur ouverture qu’à son extrémité. Il n’est pas douteux que cette conformation particulière du sens de l’odorat, chez cet oiseau singu¬ lier qui ne se nourrit que la nuit de Vers qu il va chercher dans les parties humides des forêts, ne lui ait été accordée que pour faciliter cette recherche. Chez les Barges comme chez les nombreuses espèces de Bé¬ casseaux, chez les Bécasses et Bécassines et autres genres voisins , nous voyons, non pas deux conduits cylindriformes depuis les narines jusqu’à la pointe du bec, mais deux rainures qui semblent en tenir lieu et pour¬ raient bien servir de conduit aux parties odorantes lorsque le bec agite la vase, et in¬ diquer à l’oiseau, aussi bien que le tact, la présence de petits animaux. On ne connaissait que deux espèces de Barges en Europe : la Barge a queue noire ( Limosa melanura Tem., Man . 664), ou Barge commune (Buff.,Z?n/. 874) et la Barge rousse {Limosa ru fa Briss. ,Tem. ,ibid. ,668) OU Barge aboyeuse OU a queue rayée (Guv., Rèy. anim.\ car M. Temminck, après en avoir décrit une troisième dans la première édition de son Manuel sous le nom de Barge de meyer ( Limosa Meyeri ) d’après les indications du docteur Leister, annonce dans sa seconde édition que c’est par erreur, et qu’il a reconnu que cette prétendue es¬ pèce n’est établie que sur de grands indi- dividus de la Limosa ru fa ; puis , dans la quatrième partie de son Manuel, publiée en 1840, il annonce formellement que c’est à tort que , dans sa seconde édition , il avait réuni comme même espèce les Limosa Meye¬ ri et Limosa rufaf que ce sont bien des espèces distinctes et sans nul doute, ce qui porte à trois le nombre des espèces eu¬ ropéennes. Celui des espèces étrangères est peu considérable , car , outre les trois nôtres qui se retrouvent presque partout, on n’en connaît guère qu’une autre, la Barge marbrée ou eédoa [Limicula mar- morata Vieil. , Gah, pl. 243; Wilson, pl. 66-4), de l’Amérique méridionale. Comme nous l’avons indiqué au com¬ mencement de cet article , les Barges ont au printemps une double mue dans laquelle, ainsi que chez plusieurs espèces de Bécas¬ seaux , la couleur de leur plumage change presque totalement, en sorte que le blan¬ châtre, entremêlé de noirâtre de la partie supérieure de leur corps , devient noir et roux , tandis que la tête , le cou et tout le dessous, ordinairement blancs ou d’un blanc grisâtre , deviennent d’un roux prononcé. — - Ces Oiseaux ont encore de particulier de pondre des œufs très gros à proportion de leur volume. Une petite espèce asiatique , Scolopax ierek Lat., cinerea Gmel. , Barge a tieds taumés ( Limicula indiana Less., Tr. 654) diffère des précédentes par une taille beau¬ coup plus petite ,• par des tarses plus courts BAR BAR un à proportion, et par ses pieds, dont le doigt interne est aussi réuni au médian à sa base comme l’externe; par une portion de mem¬ brane interdigitale plus développée que chez les autres espèces ; son bec est également plus retroussé au bout. M. Lesson , dans son Traité , en a fait simplement une sec¬ tion dans le genre Barge. Bonaparte en a fait un genre voisin des Barges, sous le nom de Terekia , et M. Horsfield l’avait décrite sous le nom de Tringa javanica.M.. Tem- minck, dans la 4me partie de son Manuel , p. 426, la décrit comme européenne, en ajoutant toutefois qu’elle ne se montre en Europe qu’accidentellement , qu’elle vit en Russie , en Sibérie , sur les bords de la mer Caspienne, au Japon et aux îles de la Sonde. Elle se rencontre également à la Nouvelle- Hollande. Cette espèce est en quelque sorte une miniature des autres espèces de Barges. On peut adopter le nom de Terekia comme sous-genre seulement de Limosa et la dé¬ signer alors par le nom de Terekia ierek (Bonap.). (Lafr.) BARBARA . bot. ph . — Synonyme du genre Wormia de De Candolle. * BARIDIUS ( pàptç , vaisseau ; iiïéa. , forme), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides, ordre des Gonatocères , division des Cbolides , établi par Schœnherr aux dépens des g. Rynchœ- nus et Calandra de Fabricius. Les espèces de ce genre ont le corps oblong, sub-ellip- tique, un peu convexe en dessus, ailé ; elles sont de médiocre ou de très petite taille. Schœnherr en décrit jusqu’à 112, dont le plus grand nombre est de l’Amérique méri¬ dionale : une seule est de la Nouvelle-Hol¬ lande , 7 appartiennent à l’Afrique , 3 aux Indes-Orientales , et 29 à l’Europe. Parmi ces dernières, nous citerons, comme type du g., le Baridius nitens , Calandra id. Fabr. , qui se trouve à la fois dans le midi de la France, à Tanger en Afrique, et même en Perse, suivant Schœnherr. Le g. Baris de Germar, auquel M. Dejean rapporte 125 espèces dans son dernier Catalogue , est sy¬ nonyme de celui de Baridius. (D.) BABILLE. bot. ph. — Synonyme de Soude , considéré sous le rapport de son rapport économique. On donne encore ce nom au Bâtis maritima. BARILLET, zooph. — Quelques auteurs appellent ainsi en français le genre très peu connu que Otto a établi sous le nom de Doliole , Doliolum . Voyez doliole. (P. G.) BARIPHONUS. ois. — Orthographe vi¬ cieuse ; on devrait toujours écrire Bary- p bonus. Voyez ce mot. *BARIPUS (Papoirouç, qui marche len¬ tement). ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, établi par M. Dejean, dans son Species général (t. III, p. 24). Ses princi¬ paux caractères sont : Dernier article des palpes labiaux presque cylindrique, tronqué à l’extrémité et légèrement sécuriforme. Corselet convexe, presque ovalaire. L’auteur y rapporte deux espèces : l’une du Brésil , nommée B. sj)eciosus par Klug, et l’autre de Buénos-Ayres, qui est le Molops riva- . lis de Germar. (D.) BARIS ((3ap iç, vaisseau), ins. — Germar désigne ainsi , à cause de sa forme , un g. de Curculionides que Schœnherr avait sinon établi , du moins publié avant lui , sous le nom de Baridius , qui a la même significa¬ tion. Voyez ce dernier mot. (D.) BARISTUS. ois. — Synonyme de Si- telle. * BARITIYÉES. Baritinœ (Barila , nom d’un des genres de cette sous-famille), ois. — Sous-famille formée par Bonaparte , répondant à la sous-famille Gymnorhini- næ de G. R. Gray, dans sa List of the gé¬ néra ofbirds, renfermant le genre Cassi- can et ses sous-genres et le genre Calybé de Cuvier. Nous adoptons cette sous-famille, qui alors fait partie de notre famille des Cor- vidées. Swainson trouvant une grande analo¬ gie de formes entre les Cassicans et les Cor¬ beaux , les a placés non seulement dans sa famille Corvidœ , mais même dans sa sous- famille Corvinœ, immédiatement après ses genres Corvus , Pica et ISucifraga , et avant sa sous-famille Garrulinœ , qui com¬ prend les Geais proprement dits et les Pies et Geais du Nouveau-Monde. Cuvier trouvant, au contraire, dans le bec très crochu et denté de quelques espèces, des rapports évidents avec celui des grandes espèces de Pies-griè¬ ches, les groupa près d’elles dans son Règne animal. Bonaparte, tout en en formant une sous-famille à part, en a fait autant. Vieil¬ lot les avait placés dans sa famille Coraces , BAR 472 BAR répondant aux Corvidées des auteurs mo¬ dernes. Ce qu’il y a de certain , c’est que ce genre est un genre de transition entre les Pies- grièches et les Corbeaux , dont quelques es¬ pèces , telles que le Cassican proprement dit de Buffon , le Vanga destructeur , ou plutôt le Cassican destructeur de Tem¬ minck, ont, dans leurs habitudes criardes , dans leur bec fortement écbancré ou denté et brusquement crochu à la pointe, des rap¬ ports évidents avec les Pies-grièches, tandis que quelques autres de taille plus forte , à plumage plus noir et à bec plus arqué en dessus et à peine crochu à la pointe, telles que les Cassicans rèveilleur et flûteur, en ont de plus marqués avec les Corbeaux. C’est ce qui a déterminé M. Lesson à déta¬ cher ces dernières espèces de sa famille des Cassicans, et à en former, dans son Traité, un groupe sous le nom de Rèveilleur , qu’il place comme sous -genre dans son genre Corvus. Temminck, croyant trouver dans une es¬ pèce nouvelle de Cassicans des rapports im¬ médiats avec l’oiseau de Madagascar décrit et figuré par Buffon sous le nom de Vanga , adopta ce dernier nom comme nom géné¬ rique , et figura sa nouvelle espècé sous le nom de Vanga destructeur, dans ses Planches coloriées. Plus tard, il reconnut son erreur, replaça son Vanga destruc¬ teur dans le genre Cassican , dont il n’au¬ rait jamais dû sortir , et annonça que le genre Vanga devait être annulé comme genre, puisque l’oiseau auquel ce nom avait /été donné primitivement était une grande Pie-grièche du genre Batara et voisine du Blanchot de Levaillant. Nous sommes étonné , d’après cela , que les auteurs modernes anglais, Swainson, Gould, etc., aient adopté et maintenu ce genre Vanga pour les espèces de Cassicans à bec très droit et très crochu , réservant celui de Barita (Cuvier) aux espèces à bec de Corbeau , dont M. Lesson avait fait son sous-genre Rèveilleur. Quant à nous , voici ce que nous adop¬ tons, comme le plus naturel et le plus juste d’après l’ordre d’ancienneté. Nous for¬ mons, comme Bonaparte, une sous-famille des Cassicans sous le nom de Baritinécs , et la plaçons dans la famille des Corvidées, Pans cette sous-famille, nous prenons pour type du genre Cassican , BufT. ; Barita , Cuv. ; l’oiseau pour lequel Buffon créa ce nom, et sous lequel il le figura dans ses planches coloriées, ne sachant pas que Latham l’avait décrit avant lui sous celui de Coracias va¬ ria ; nous admettons comme sous-genres celui de Réveilleur ( Strepera ) de M. Les¬ son , et peut-être (ne le connaissant que par la planche de Temminck) celui de Pytiria- sis du même , pour le Cassican à tête chauve de Tem., et pour second genre ce¬ lui deCalysé [Chalihœus , Cuv., ou Pho- nygame de Lesson. Les caractères de cette sous-famille sont : Bec robuste, dur, al¬ longé, ou très droit en dessus avec la pointe très crochue, ou légèrement arqué avec cette pointe simplement inclinée ; la mandibule supérieure entamant les plumes du front par une échancrure plus ou moins large , profonde , ovalaire ou anguleuse ; narines ouvertes en fente étroite dans ia partie cor¬ née du bec, et en partie recouverte par elle sans aucune membrane. Pieds robustes , à doigt externe plus long que l’interne, et réuni au médian par sa première phalange. Ailes médiocres ou longues ; les quatre pre¬ mières rémiges étagées ; la quatrième et la cinquième les plus longues. Taille et faciès des Corneilles et des Pies. (Lafr.) BARIUM (j^apucy, pesant), chim. — - Métal extrait de la Baryte par Davy, au moyen de la pile galvanique. Voyez baryte. (Ded.) BARKAAIA, Ehrenb'. bot. ph. — Syno¬ nyme du g. Halophila. (Sp.) BAR li H VUS U AI A , Hop. bot. ph. — Synonyme du g. Barkhausia. (Sp.) BABKHAUSIA (nom d’homme), bot. ph. — Genre de la tribu des Chicoracées , caractérisé par ses fruits cylindracés, que sont tous , ou ceux du centre seulement , longuement atténués au sommet ; ceux de de la circonférence tronqués , ou terminés par un court prolongement, portent, comme ceux du centre, une aigrette composée de poils blancs très ténus. L’involucre est cali- culé 5 le réceptacle presque nu ou couvert de fimbrilles. — Les Barkausia sont des herbes annuelles ou vivaces. On en cultive une espèce dans les jardins comme plante d’agrément; c’est la B. pur pur ea. (J. D.) BAR BAR 473 * BARKHAUSIA , Nutt. bot. ph. — Synonyme de Pyrrhopappus. (C. d’O.) BARLERIA ou BARRELERIA (Bar- relier, nom d’homme;, bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Ecma- tacanthées, s. -tribu des Barlériées , ayant pour caract. : Calice inégal, 4-sépale, muni de 2 bractées. Corolle infondibuliforme, S- fide. Capsule 2-loculaire , presque tétra- gone.— Les Barleria sont des plantes her¬ bacées ou frutescentes 5 à feuilles opposées ; à fleurs axillaires ou en épi ; à bractées lar¬ ges ou étroites , et à bractéoles ciliées ou épineuses. Corymbes bleus , blancs ou jaunâtres, plus ou moins veinés. Les Bar¬ leria, dont on compte une quarantaine d’es¬ pèces, sont, pour la plupart, originaires de l’Asie tropicale. On en trouve quelques- unes en Afrique, en Amérique et à la Nou¬ velle-Hollande. ^ (C. d’O.) * BARLÉRIÉES. bot. ph. — Section de la tribu des Ecmatacanthées, dans la famille des Acanthacées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BARIVADESIA (nom d’homme), bot. ph. — Les Barnadesia qui font partie de la tribu des Composées-Mutisiacées, et pres¬ que tous indigènes des parties montueuses du Pérou, sont des sous-arbrisseaux, garnis de feuilles alternes , coriaces, mucronées , souvent accompagnées d’aiguillons stipu- laires.Les capitules assez grands présentent un involucre formé d’écailles raides , lisses et jaunâtres ; le réceptacle couvert de pail¬ lettes ténues , tordues en spirales , porte des fleurs en général bilabiées, à étamines monadelphes. Ces deux caractères de la corolle et des étamines servent à distinguer les Barnadesia des F loto via et des Chu- quiraga avec lesquels ils offrent les plus grands rapports. __ (J. D.) *BARNADÉSIÉES. bot. ph. — Section des Composées-Mutisiacées ou Labiatiflores, comprenant les genres à anthères dépour¬ vues d’appendices basilaires. (J. D.) *BARJ\ARDIE. Barnardia. bot. ph. — M. Lindley {Bot. reg., t. 1029) a formé sous ce nom un genre dans la famille des Liliacées , pour l’ Ornilhogalum Japoni- cum de Thunberg. Il se distingue par son calice formé de six sépales colorés , égaux et étalés 5 des étamines en même nombre insérées à la base des sépales et ayant leurs filets dilatés à une aile. L’ovaire est à trois loges contenant chacune un seul ovule dressé. Le style est subulé, droit, terminé par un stigmate simple. Ce g. diffère sur¬ tout des Ornithogales par ses ovules soli¬ taires dans chaque loge. (A. R.) BARNET. MoiL. — Adanson ( Voyage au Sénégal, p. 46, pl. 10) assigne ce nom à une petite espèce de son genre Buccin. D’a¬ près la description qu’il donne de cette co¬ quille, elle aurait beaucoup de rapports avec le Columbella nitida de La ma rdc ; mais nous ne sommes pas certain de l’identité des deux Coquilles dont il est ici question. Nous pouvons ajouter que le mollusque nommé ainsi par Adanson n’est point un véritable Buccin , mais appartient bien plutôt aux Colombelles. Voyez ce mot. (Desh.) BAROLA. bot. ph. — Nom donné par Adanson , dans ses Familles naturelles, au Barbylus de Brown , qu’il place après le Ptelæa. BAROLITHE (jSapoç, poids; Xîôo?, pierre), min. — Synonyme de Baryte car- bonatée. Voyez baryte. (Del.) BAROLLEA. bot. ph. — Synonyme de Pekea. BAROMÈTRE ([làpoç, poids; f/irpov, mesure ). phys. — Il n’y a pas bien long¬ temps encore , deux siècles tout au plus , qu’on expliquait l’ascension de l’eau dans le corps de pompe par V horreur de la na¬ ture pour le vide. Or, en 1640, des fontai- niers de Florence, ayant voulu construire des pompes dont les tuyaux avaient plus de 10 mètres et demi (environ 32 pieds) , re¬ marquèrent avec surprise que le liquide refusait de s’élever au dessus de cette li¬ mite ; ils en demandèrent la cause à Gali¬ lée, et l’on prétend que le philosophe, pris au dépourvu, leur répondit , en plai¬ santant il est vrai , que la nature n’avait horreur du vide que jusqu’à trente-deux pieds. Cependant, par la réflexion, l’il¬ lustre Florentin crut reconnaître dans ce phénomène un effet de la pression atmos¬ phérique. Pascal , alors à Rouen, ayant eu connaissance de ce fait, résolut de le sou¬ mettre à l’expérience : ayant fait construire à cet effet un tube de 13 mètres de long ; puis l’ayant rempli de vin , alors qu’il le tenait dans une position horizontale, il le 30* T. ir. klk BAR BAR redressa, et vit le niveau supérieur du liqui¬ de se fixer à 10 mètres et demi environ au dessus de celui du bassin dans lequel plon¬ geait l’extrémité inférieure du tube. Quelque temps après (1643), Toricelli, dis¬ ciple de Galilée, ayant médité sur lé phéno¬ mène en question , en conclut ce que son maî¬ tre n’avait fait que soupçonner, c’est-à-dire que l’eau s’élève dans les pompes par la pres¬ sion que l’air extérieur exerce sur elle, et que cette pression n’a que le degré de force nécessaire pour faire équilibre à une co¬ lonne d’eau de 10 mètres et demi. Il appuya cette opinion par une expérience qui la mit hors de doute : pensant, avec raison, que la hauteur de la colonne de liquide à laquelle la colonne atmosphérique fait contrepoids doit être en raison inverse de la densité du même liquide, il remplit de mercure un tube de verre d’environ un mètre de hau¬ teur, et fermé hermétiquement à l’une de ses extrémités 5 puis il le plongea, par son extrémité ouverte, dans un bain du même métal. A peine le tube eût-il pris la verti¬ cale, que la colonne de mercure descendit, oscilla et se fixa enfin à la hauteur de 76 cen¬ timètres environ, laissant, entre elle et l’ex¬ trémité close du tube, un espace vide d’air, et contenant à peine quelques atomes de vapeur mercurielle , à supposer que cette vapeur puisse se former à la température à laquelle se faisait l’expérience. Or, le poids d’une colonne de mercure de 76 centimè¬ tres correspondant précisément à celui d’une colonne d’eau de 10 mètres et demi, puisque la densité du métal est un peu plus de treize fois et demie celle de l’eau , Tori¬ celli fut en droit de conclure que la pres¬ sion atmosphérique équivaut à une colonne d’eau ou à une colonne de mercure , ayant les hauteurs ci-dessus énoncées. Telle fut l’origine de l’un des plus pré¬ cieux instruments que possède la physique, du Baromètre , qui n’est encore aujour¬ d’hui , malgré les nombreux perfectionne¬ ments qu’il a reçus, que le tube de Tori¬ celli. L’année suivante (1644) , le bruit de l’ex¬ périence de Toricelli s’étant répandu en France, elle y fut répétée par Pascal ; enfin, en 1647, celui-ci imagina de la rendre plus décisive encore, en la répétant à différentes hauteurs. Il envoya, en conséquence, ses instructions à son ami Perrier , qui , ayant porté le tube barométrique au sommet du Puy-de-Dôme , constata un abaissement graduel du mercure à mesure qu’il s’éleva, et un retour progressif au premier niveau lorsqu’il descendit. Les résultats obtenus par Perrier furent si concluants, que le Baromètre devint bien¬ tôt d’un usage général , quand il fut néces¬ saire de mesurer la pression atmosphéri¬ que ; et cette nécessité se présentait à cha¬ que instant , puisque cette pression étant une force qui se combine toujours avec les autres , il est indispensable d’en tenir compte. Dans le principe, on se contenta de l’ap¬ pareil de Toricelli. Un tube rempli de mer¬ cure était renversé sur une cuvette conte¬ nant une certaine quantité du même métal; mais cet appareil incomplet donnait lieu à de grandes inexactitudes. Le mercure et les parois du tube retenaient de l’air , qui , en vertu de sa légèreté , se rassemblait à l’ex¬ trémité du tube, agissait, par son élasticité, sur la partie supérieure de la colonne mé¬ tallique, la déprimait, et devenait ainsi une source d’erreurs d’autant plus graves, qu’il éprouvait lui-même une plus ou moins grande dilatation , par l’effet de la tempé¬ rature extérieure. Les physiciens mirent donc tous leurs soins à perfectionner la construction du Baromètre. La première condition à rem¬ plir était de purger et le mercure et le tube de l’air qui s’y trouvait retenu ; on y parvint facilement , en faisant bouillir le métal et en séchant le tube , d’après des procédés qui ne peuvent prendre place ici , mais dont on trouve la description dans tous les ouvrages de physique. Une autre cause d’erreurs se présentait : comme on employait ordinairement une cu¬ vette d’un petit diamètre, le niveau du mer¬ cure qu’elle contenait s’élevait ou s’abais¬ sait à mesure que la colonne barométrique diminuait ou augmentait , et il en résultait que la hauteur du mercure dans le tube ne marquait plus d’une manière précise le de¬ gré de la pression atmosphérique. En em¬ ployant une large cuvette , on parait à cet inconvénient; mais l’instrument devenait moins maniable. Nous ne parlerons point ici des nom- BAR BAR h 75 breuses modifications qui furent successi¬ vement apportées à la construction du Ba¬ romètre depuis son invention , et qui toutes à peu près consistent à substituer alterna¬ tivement le siphon à la cuvette et la cuvette au siphon 5 nous nous bornerons à rappor¬ ter celles auxquelles, de nos jours, M. le professeur Gay-Lussac , d’une part, et M. Fortin, artiste distingué, de l’autre, ont at¬ taché leurs noms. Le Baromètre de M. Gay-Lussac est à si¬ phon; il se compose d’un tube présentant trois parties distinctes : la première et la troisième ont un même diamètre, égal à ce¬ lui du tube barométrique ordinaire (0ra,004) • la seconde, qui forme le coude du si¬ phon, est beaucoup plus étroite, afin de prévenir toute introduction de l’air dans la plus longue branche de l’appareil. Cette branche est fermée supérieurement , tandis que l’autre communique avec l’atmosphère par une très petite ouverture qui laisse en¬ trer l’air, mais par laquelle le mercure ne peut sortir. Le tube est fixé sur une échelle graduée double, et renfermé dans une boîte longue et étroite. Le Baromètre de Fortin est à cuvette ; mais il se distingue des autres instruments du même genre, en ce qu’on peut toujours ramener avec exactitude le niveau du mer¬ cure de la cuvette au zéro de l’échelle , en rendant ce niveau mobile et en laissant l’é¬ chelle fixe. A cet effet , le fond de la cu¬ vette est formé par un sac de peau qui , s’appuyant sur une tête de vis, et devenant mobile lorsqu’on fait marcher cette vis , peut toujours ramener le mercure au zéro de l’échelle. Le Baromètre de M. Gay-Lussac, moins lourd , et par conséquent plus portatif que celui de Fortin , est cependant moins em¬ ployé que ce dernier, parce qu’il exige deux opérations de hauteur au lieu d’une , ce qui double les chances d’incertitude du résultat. Ce désavantage se fait surtout sentir quand il s agit de constater de légères différences dans la pression atmosphérique ; car de très petites variations de hauteur, sensibles dans l’instrument de Fortin, peuvent rester inaperçues, partagées entre les deux bran¬ ches du Baromètre à siphon. Le Baromètre à cadran n’est qu’un Ba¬ romètre à siphon , fixé derrière un cadran dont l’aiguille se meut à l’aide d’une petite poulie très mobile. Sur la gorge de cette poulie passe un fil portant à ses deux extré¬ mités deux poids parfaitement égaux 5 l’un de ces poids entre dans l’ouverture de la petite branche et repose sur le mercure ; l’autre pend librement au dehors. Lorsque la pression atmosphérique augmente , le mercure descend dans la branche ouverte , ainsi que le poids qui pèse à sa surface , et l’aiguille, suivant le mouvement de la pou¬ lie entraînée par le fil , vient s’arrêter sur un point du cadran. Si, au contraire, la pe¬ santeur de l’atmosphère diminue , le mer¬ cure remonte avec le poids , et l’aiguille tourne en sens contraire. Comme la cir¬ conférence parcourue par l’aiguille est plus grande que celle de la gorge de la poulie , il s’ensuit, en apparence du moins, que les plus petites différences de niveau dans la colonne de mercure, et par conséquent, les moindres variations atmosphériques, sont appréciables sur le cadran. Ces indications sont loin cependant d’être aussi précises qu’on pourrait le croire au premier aspect 5 il faut, avant que l’aiguille se mette en mou¬ vement, que la force qui fait monter ou des¬ cendre le mercure dans la petite branche surmonte la résistance que lui oppose le double frottement de la poulie sur son axe et du fil sur la poulie. Aussi, quand on veut consulter cet instrument, qui n’est du reste employé que dans les usages habituels de la vie , est-il bon de le frapper doucement à petits coups, pour faire mouvoir l’aiguille. Les observations barométriques doivent toujours subir deux corrections pour donner une mesure exacte de la pression de l’air : l’une , relative à la capillarité, tient compte de la dépression occasionnée dans la colonne de mercure par son contact avec le tube de verre : l’autre est relative à la température dont les variations , en déterminant des changements dans la densité du mercure , obligent de réduire les hauteurs observées à la même température normale, pour qu’elles puissent devenir comparables ; aussi est-il ordinaire de joindre un Thermomètre à l’appareil barométrique. Revenons maintenant aux usages div Ba¬ romètre. Les expériences, fafies au Puy- de-Dôme par l’ami de Pascal, ayant dé¬ montré qu’on ne pouvait s’élever sans 476 BAR BAR que le mercure s’abaissât dans le tube ba¬ rométrique, on en conclut qu’il serait possi¬ ble de reconnaître ainsi la hauteur d’un point quelconque ; mais il fallait détermi¬ ner préalablement la loi suivant laquelle les variations de la colonne de mercure répon¬ daient aux élévations des lieux observés. Si la densité de l’air était toujours la même à toutes les hauteurs , il aurait été facile de calculer rabaissement progressif de la colonne de mercure, à mesure qu’on s’élève. En effet , lorsque le Baromètre est à 0m,76 et la température à 0°, on trouve, par expérience, qu’il faut s’élever de 10m,05 pour faire baisser le mercure de 0m,001, en sorte que, sous l’empire de ces circonstances, un cylindre de mercure d’un millimètre de hauteur a précisément le même poids qu’un cylindre d’air de même base et d’une hau¬ teur de dix mètres et demi. Les mêmes cir¬ constances se présentant dans toutes les couches atmosphériques , il était donc évi¬ dent que , chaque millimètre de la colonne barométrique répondant à dix mètres cinq décimètres de la colonne atmosphérique, la hauteur de l’atmosphère devait être égale à 760 fois 10m5 ou à 7,980 mètres ; or, ce résultat est bien loin de la vérité, puisque, dans sa mémorable ascension , M. Gay- Lussac s’éleva à 7,000 mètres et plus, et qu’à cette prodigieuse hauteur, le mercure du Baromètre ne descendit qu’à 0m328. La source de ce mécompte découlait d’une des propriétés physiques de l’air, de sa com¬ pressibilité. Il résulte, en effet, de l’expé¬ rience, que l’air se comprime en raison du poids dont il est chargé , et qu’en consé¬ quence la densité de ce fluide, dans un point quelconque , est toujours proportionnelle au poids de la partie supérieure de la co¬ lonne atmosphérique sous laquelle il est placé, ou bien , ce qui revient au même , à l’élévation du mercure dans le Baromètre à ce point. En appliquant le calcul à cette ob¬ servation , on trouve que les différences de hauteur des diverses couches au dessus du niveau de la mer sont proportionnelles aux différences des logarithmes des hauteurs du mercure dans le Baromètre. Rien , comme on voit, n’était plus simple que cette règle , si le nombre ou module , par lequel il fallait multiplier la différence des logarithmes, pouvait être regardé comme constant ; mais , à mesure qu’on s’élève dans l’atmosphère , la densité de l’air, qui décroît en raison de la diminution de pression des couches supérieures , éprouve une variation en sens inverse par le refroidissement qui a lieu à mesure qu’on s’éloigne de la surface terrestre. Deluc , Tremblay et quelques autres sa¬ vants cherchèrent à déterminer la loi de ce refroidissement, et de la condensation qui en résulte. Laplace , après eux, imagina une méthode qui paraît être celle qui se rapproche le plus de la vérité, et dont Haüy fit l’application aux observations faites par de Saussure sur le Mont-Blanc. Nous consi¬ gnerons ici les résultats obtenus, en laissant de côté les calculs qui rentrent tout à fait dans le domaine de la physique. Le Baromètre observé à Genève, à 25 mè¬ tres au dessus du niveau du lac, avait mar¬ qué 0m7385, la température étant de 28,05. Les observations faites au même instant , à un mètre au dessous de la cime du Mont- Blanc avaient donné 0m4342 pour le Baro¬ mètre , et 2°87 au dessous de zéro pour le Thermomètre. Par des calculs établis sur ces bases, en tenant compte de la condensa¬ tion de l’air et du mercure par le refroidis¬ sement des couches supérieures , Haüy trouva que la hauteur totale du Mont-Blanc, au dessus du lac de Genève , devait être évaluée à 2,224 toises, 3 pieds (4,360m46). Les observations trigonométriques offrirent des résultats à peu près semblables. Plus récemment , un savant allemand , M. Oltmanns a dressé , pour calculer la hauteur des montagnes, des tables qui faci¬ litent singulièrement l’opération, du moins lorsqu’on renonce à l’usage toujours com¬ pliqué des logarithmes. Yoici comment on procède. Soit h la hauteur barométrique de la station inférieure exprimée en millimètres ; ht celle de la station supérieure 5 T et T' les températures centigrades des deux Baromè¬ tres ; t et { celles de l’air aux deux stations. On cherche, dans la première table, le nombre qui correspond à h et que nous appellerons a ; on cherche de même celui qui corres¬ pond à //, nous le désignerons par b ; c sera le nombre , généralement très petit , qui, dans la deuxième table, est en face de T T' ; la hauteur approchée sera donc a — BAR Ull BAR l — c. (Si T T' était négatif, il faudrait écrire a — b+o) Pour appliquer à cette hauteur approxi¬ mative la correction dépendant de la tempé¬ rature des couches d’air, il suffira de multi¬ plier la millième partie de cette hau¬ teur par la double somme 2 ( t+t' ) des ther¬ momètres libres; la correction sera positive ou négative , suivant que t+tr sera lui- même positif ou négatif. La seconde et dernière correction, celle de la latitude et de la diminution de la pe¬ santeur, s’obtiendra en prenant, dans la troisième table, le nombre qui correspond verticalement à la latitude, et horizontale¬ ment à la hauteur approchée. Cette correc¬ tion, qui ne peut jamais surpasser 28m , est toujours additive. Dans les cas très rares où la station in¬ férieure serait elle -même très élevée au dessus du niveau de la mer, il faudrait appliquer au résultat une petite correction dont on trouverait la valeur à l’aide de la table quatrième. Au moyen de ces formules qui touchent pour ainsi dire à la perfection , le Baromètre est devenu d’un usage habituel , non seule¬ ment pour le physicien qui veut constater le degré de pression atmosphérique , mais encore pour le naturaliste qui cherche à fixer la hauteur à laquelle se trouvent les minéraux , les plantes , les animaux qu’il observe. Les différences de niveau dans la colonne barométrique ne se manifestent pas seule¬ ment en passant d’un lieu plus bas à un lieu plus élevé, on les observe encore dans un même lieu : ainsi à Paris il n’y a pas de jours où ce niveau ne change de plusieurs millimètres. En général , on remarque deux sortes de variations dans le Baromètre , les variations accidentelles et les variations horaires. Celles-ci, se reproduisant régu¬ lièrement et à des heures marquées , sont d’une étendue constante ; les autres sur¬ viennent irrégulièrement, sans qu’on puisse en prévoir ni l’époque , ni l’étendue. Dans nos climats, les variations horaires sont tellement dissimulées par les variations accidentelles , qu’il a fallu toute la sagacité et toute la persévérance d’un observateur comme M. Ramond , pour les découvrir et les mesurer. Cet habile physicien a reconnu, par une longue suite d’expériences, que les moments de ces variations changeaient avec les saisons ; ainsi, en hiver, le maximum de hauteur est à 9 heures du matin , le mi¬ nimum à 3 heures de l’après-midi , et le second maximum à 9 heures du soir ; en été , les heures critiques sont 8 heures du matin, 4 heures de l’après-midi et 11 heures du soir. Au printemps et en automne , ces heures sont intermédiaires à celles de l’été et à celles de l’hiver. L’étendue moyenne des variations n’est pas la même pour toutes les années ; mais, en général, la différence est peu considérable. En dix ans, de 1816 à 1825 , la moyenne des variations atteignît à peine quatre millimètres. Sous l’Équateur , les mouvements de dé¬ pression et d’ascension sont, d’après M. de Humboldt qui les a longuement observés, tellement réguliers, qu’ils pourraient servir à indiquer les heures, comme le ferait une horloge ; seulement ils ont peu d’amplitude, car ils s’accomplissent dans une étendue qui ne dépasse point deux millimètres. Les variations accidentelles ne sont sou¬ mises à aucune loi. A Paris , par exemple , le Baromètre est en oscillation continuelle au dessus ou au dessous de la moyenne de l’année, et quelquefois ces oscillations oc¬ cupent une très grande étendue ; ainsi, dans cette localité, où la hauteur moyenne du Ba¬ romètre est à peu près de 0,754, on observa dans la même année , en 1821 , deux oscilla¬ tions présentant entre elles une différence de 0m,061 ; en février, la colonne de mer¬ cure s’éleva à 0,7889 ; en décembre, elle des¬ cendit à 0,719. Les variations du Baromètre indiquent ordinairement un changement présent dans l’atmosphère ; il descend rapidement avec les tempêtes, et il éprouve, en quelques heu¬ res, de grandes oscillations quand elles ont lieu. L’expérience semble même avoir dé¬ montré que ces variations annoncent un changement futur , et qu’il suffit de savoir bien consulter le Baromètre quelque temps à l’avance pour pouvoir prédire, à coup sûr, la pluie et le beau temps. En général, il s’é¬ lève lorsque le temps doit se mettre au beau ; il s^abaisse, au contraire, quand il doit pleu¬ voir. On a expliqué l’abaissement de la co¬ lonne barométrique en cas de pluie , et par conséquent la diminution de la pression at- 478 BAR BAR mosphérique, par la présence dans l’atmos¬ phère d’une certaine quantité de vapeur d’eau plus légère que le volume d’air qu’elle remplace. Il s’en faut cependant que cette explication soit complètement satisfaisante, bien qu’on ne puisse guère attribuer la va¬ riation de pesanteur dans l’atmosphère qu’à des variations d’élasticité produites par l’é¬ vaporation. On remarque que c’est dans les pays les plus éloignés de l’Équateur que les varia¬ tions accidentelles du Baromètre ont le plus d’étendue ; nous avons vu qu’à Paris il ar¬ rive qu’elles dépassent six centimètres; elles se réduisent à onze millimètres sous les Tropiques et à deux millimètres dans le voisinage de la Ligne, où ni les pluies pé¬ riodiques, ni les ouragans même ne font J sortir le Baromètre de sa tranquille uni- ! formité. La hauteur exerce la même in¬ fluence sur ces variations, qui sont en effet I d’autant moins grandes qu’on s’élève da- j vantage. Nous terminerons cet article en disant quelques mots des pressions différentes que J supporte une surface d’un mètre carré sui¬ vant les hauteurs du Baromètre. La colonne de mercure étant à 0m,76 ( niveau de l’O¬ céan ) , cette surface est chargée d’un poids de 10,325 kilogrammes , qui diminue de 13 ! kilogrammes et demi par chaque millimètre jj de dépression. Or, le Baromètre marquant environ 0m,600 au Mont-d’Or et à la maison de poste du Mont-Cenis, il en résulte qu’un voyageur de moyenne taille , partant du ni¬ veau de la mer pour s’élever sur ces mon¬ tagnes, est soulagé d’un poids de 3,950 kil. Sur l’Etna et sur le mont Liban, où le Baro¬ mètre ne marque plus que 0m,500 , la dimi¬ nution de poids est de 5,300 kilogrammes. (A. Duponchel.) BAROMETZ. bot. cr. — (Fougères). Espèce de Polypode, Polyyodium Baro- metz de Linné. *BAROSCOPE. Btiroscopium ((3apoç, pesanteur; (dcottsw, je regarde). phys.-— Sorte de Baromètre inventé par Caswel, indi¬ quant les moindres variations de l’atmos- Phère. (C. d’O.) BAROSÉLÉNITE ((3apoç, poids ; az\rr vtTYiç, Sélénite ou Gypse; c’est-à-dire Sélé~ nite pesante), min. — Synonyme de Baryte Sulfatée. Voy. baryte. (Del.) BAROSMA ((3apuç, pesant, fort; ocp.x, odeur), bot. ph. — Genre de la famille des Diosmées , de la tribu de celles du Cap ou des Diosmées proprement dites. Les carac¬ tères en sont les suivants : Calice ponctué , à 5 divisions plus ou moins profondes , re¬ vêtu dans son fond d’un disque dont le bord libre forme un anneau entier à peine sail¬ lant. Pétales courtement onguiculés. Filets au nombre de 10 , dont 5 opposés aux pé¬ tales en offrent l’apparence sans onglets et sans anthères, et sont bordés de petits cils ; 5 alternes plus longs , glabres ou légère¬ ment hérissés, capillaires, avec un élargis¬ sement inférieur , portant chacun une an¬ thère ovoïde ordinairement surmontée d’une petite glande. Ovaires 5, soudés entre eux , surmontés chacun en dehors d’une oreillette libre , tout couverts le plus souvent de tu¬ bercules glanduleux et renfermant deux ovules superposés. Les 5 styles soudés en un seul, de la longueur des pétales, un peu arqué, glabre ou velu à la base seulement, s’amincissant à son sommet, que termine un petit stigmate à 5 lobes. Le fruit est une capsule à 5 coques. — On en compte une dizaine d’espèces. Ce sont des arbrisseaux ori¬ ginaires de l’Afrique australe, d’une odeur forte et pénétrante, comme toutes les plan¬ tes de cette famille ; à feuilles opposées ou éparses, coriaces, planes, ponctuées, en¬ tières ou bordées de dents glanduleuses. Les fleurs, blanches ou rougeâtres, sont so¬ litaires aux aisselles des feuilles, ou réunies deux ou trois sur un court rameau qui si¬ mule un pédoncule , ou rapprochées plu¬ sieurs en faisceaux par la contraction de ce pédoncule commun axillaire. (Ad. J.) BAROTE ($apoç, poids), min. - — Nom ancien de la Baryte. Voyez ce mot. BARRACOL. roxss. — Synonyme de Baie miraillet , Raia mlrciletus L. Voyez raie. BARRALET. bot. th. • — Nom vulgaire duMuscari, Hyacinthus comosns L. BARRAS. bot. ph. — Suc résineux qui , après avoir découlé des incisions faites à | dessin au Pin maritime , s’est desséché spontanément. BARRE . mam. — Un des noms de l’ɬ léphant. BARRE, géol. — A l’embouchure de presque tous les fleuves , la rencontre des BAR BAR eaux douces qui se versent dans la mer et des flots de celle-ci qui viennent frapper les rivages détermine le dépôt des matières que ces eaux tiennent en suspension ; il en résulte des Bancs ou Barres qui s’oppo¬ sent souvent à l’entrée des vaisseaux dans les fleuves, les obligent à attendre le mo¬ ment de la haute mer, ou bien à chercher des Passes ou Cheneaux en contournant la Barre, entre laquelle et les rivages il se trouve presque toujours un canal profond , plus ou moins large. La Seine, la Gironde, l’Adour, les grands fleuves du Sénégal, du Gange, des Ama¬ zones , présentent ainsi à leur embouchure des Barres bien connues des navigateurs. On donne également le nom de Barre à la remontée subite et impétueuse d’une ou plu¬ sieurs vagues, à une distance plus ou moins grande, dans le lit des fleuves au moment du flux de la marée montante. Ce phénomène quotidien paraît être dû à la Barre sub¬ mergée dont nous avons parlé précédem¬ ment ; en effet, d’un côté, celle-ci s’oppose à l’écoulement des eaux du fleuve , et d’un autre , elle arrête les premiers flots de la marée montante. Lorsque ceux-ci accumu¬ lés contre l’obstacle viennent à en triom¬ pher et à le franchir, ils refoulent les eaux du fleuve et remontent avec elles dans le lit de celui-ci , dont le rétrécissement favorise encore l’élévation locale des eaux. On donne des noms particuliers à cet effet dans plusieurs localités : c’est le Mas¬ caret, dans la Gironde ; le Pororoca, dans plusieurs fleuves de l’Amérique. Voy . ces mots et marée* (C. P.) BARRELIERA. bot. fh. — Synonyme de Barleria. Voyez ce mot. BARRE RI A. bot. ph. — Synonyme de Poraqueiba. BARRES. mam. — On appelle ainsi l’es¬ pace vide qui, chez le Cheval, les Rumi¬ nants et les Rongeurs , sépare les canines des molaires. BARRI. mam. — Nom vulgaire du jeune Verrat. BARRINGTGNIA , Forst. bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées (type de la tribu des Barringtoniées). On lui assigne les caractères suivants : Tube calicinal ovoïde ; limbe 2-à 4-parli, supère, persistant. Pétales 4, grands, coriaces. Étamines très noinbreu- Û79 ses, plurisériées, insérées sur un disque annulaire, épigyne ; filets filiformes, libres, longs. Ovaire 2-à 4-loculaire ; loges 2 -à 6- ovulées. Style filiforme, à stigmate simple. Baie fibreuse , tétragone , pyramidale , ou oblongue, uniloculaire, couronnée du limbe calicinal ; endocarpe presque osseux , mo¬ nosperme par avortement. Graine obovée, suspendue , apérispermée. Embryon sub¬ globuleux, à cotylédons entregreffés. — Ce genre, propre à l’Asie équatoriale, ne ren¬ ferme que deux espèces ; ce sont des arbres à feuilles opposées ou verticillées ; à fleurs très grandes , disposées en thyrse ou en grappe. (Sp.) * BARRINGTONIÉES. bot. ph.— Sec¬ tion établie par De Candolle dans la famille des Myrtacées. Voyez ce mot. (Ad. J). BARRIS. mam. — Nom donné sur la côte de Guinée au Troglodyte et au Mandrill. BARRES, mam. — Nom latin de l’Élé¬ phant. BARS. poiss. ■ — Voyez bar. B ART AL AI. bot. ph. — Nom vulgaire du Cnicus ferox de Linné. BARTHELIEM. bot. cr. — Ce genre, établi par Achar, a été depuis réuni par lui au g. Tr y jp et hélium. *BARTHESIA, Commers. bot. ph. — Synonyme du g. Myrsine. (Sp.) BARTHOLINA. bot. th. — Genre de la famille des Orchidées, fondé par R. Brown ( Hort . kew., V, p. 194) pour une espèce ori¬ ginaire du cap de Bonne-Espérance ( Orchis Burmania L.). Ce g., très rapproché du g. Orchis, a, comme ce dernier, son labelle trilobé et éperonné à sa base; mais son anthère est disposée comme dans les es¬ pèces du genre Üjphrys des auteurs mo¬ dernes , c’est-à-dire que chaque masse pol- linique, caudiculée à sa base , a son rélina- cle contenu dans une petite bourse parti¬ culière, tandis que , dans les vraies espèces (V Orchis , les deux rétinacles sont renfer¬ més dans une bourse commune. (A. R.) *BARTLINGIA, Brongn. bot. ph. — Genre de la famille desMyrtacées, auquel son auteur assigne pour caract.: Tube calicinal hémisphérique, 2-bractéolé à la base; limbe à 5 segments imbriqués en préfloraison. Pé¬ tales insérés au fond du calice , minimes , plans, arrondis. Étamines 10, alternative¬ ment plus longues et plus courtes, insérées BAR BAR 480 au fond du calice inclus. Ovaire iriadhérent, comprimé, 1-loculaire , 2-ovulé. Style ter¬ minal, subulé, court, à stigmate simple. — On n’en connaît qu’une esp.; c’est un sous- arbrisseau de la Nouv. -Hollande; à feuilles très entières , alternes , courtement pétio- lées, glabres, bistipulées ; à fleurs termi¬ nales , agrégées. (Sp.) BARTOLIXA. bot. ph. — - Synonyme de Tridax. BARTONIA, Nutt. bot. ph. — Genre de la famille des Loasées , offrant pour caract. essentiels : Limbe calicinal 5-parti. Pétales 10, plans, courtement onguiculés, lancéolés, bisériés, contournés et imbriqués en pré- floraison. Étamines très nombreuses ; filets libres , filiformes : les extérieurs souvent stériles et pétaloïdes. Style à stries spiralées; stigmate tronqué. Capsule cylindracée , grêle , 1-loculaire , polysperme, B-à 7-valve au sommet; placentaires nerviformes. Grai¬ nes horizontales , comprimées , bisériées sur chaque placentaire. — Herbes bisan¬ nuelles ou vivaces, hérissées de poils raides. Feuilles alternes , sessiles , pennatifides. Fleurs blanches ou jaunes, nocturnes, ter¬ minales. Ce genre est propre à l’Amérique septen¬ trionale ; on n’en connaît que deux espèces. Le B. ornata Nutt. ( B • decapetala ,• Bot. Mng. , tab. 1487) mériterait d’être cultivé comme plante d’ornement. Ses fleurs sont odorantes , d’un blanc jaunâtre , larges de 10 à IB centimètres, et pourvues de 200 à 250 étamines. (Sp.) *BARTOXIA, Mühlenb. , Pers. ( non Nutt.) bot. ph. — Synonyme du g. Centau- rella. (Sp.) * B ARTR AMIE . B a r t ramia , Less. ois. — Sous-genre formé par M. Lesson, dans son Traité d’ Ornithologie , ayant pour type le Chevalier a longue queue ( Toianus Bariramia Tem.). Voyez chevalier. (Lafr.) B ARTR AMIE . Batramia (nom pro¬ pre). bot. cr. — (Mousses). Ce g. très na¬ turel, de la division des Mousses acrocarpes, n’a éprouvé que bien peu de variations de¬ puis qu’il a été établi par Hedwig (Musc. Frond., II, p. 3, t. 40), qui le dédia à Bar- tram, colon de l’Amérique septentrionale, souvent cité par Dillen. La seule que Bridel lui ait fait subir consiste, en effet, dans la séparation des espèces qui se plaisent dans les lieux marécageux , et cela sur des carac¬ tères si légers que le genre Philonotis qui en résulte n’a pas été universellement adopté. Tel qu’il a été limité par Hedwig et Schwægrichen et tel que nous l’admettons ici, le g. Bartramia , type de la tribu des Bartramiées , se compose de Mousses dont la capsule, brièvement ou longuement pé- donculée, est terminale ou pseudo-latérale, sphéroïde, ovoïde ou obpyriforme, inégale; c’est-à-dire que, le pédoncule étant excen¬ trique, elle parait et est effectivement pen¬ chée. Elle est en outre sillonnée dans toutes les espèces , à l’exception du Bartramia arcuata , surtout après la dispersion des spores. Son orifice, resserré et oblique, est muni d’un péristome ordinairement double, mais aussi quelquefois simple (ex.: B. stricta Brid.). Le péristome unique , ou , quand il y en a deux , le péristome ex¬ térieur se compose de seize dents infléchies. L’intérieur consiste en seize cils entiers ou bifides, dont les segments écartés reçoivent dans leur intervalle les dents extérieures. Chez quelques espèces , on observe encore d’autres petits cils ( ciliola ) interposés en¬ tre les premiers. L’opercule est convexe ou conique , mais toujours mousse. La coiffe est en capuchon, caractère qui, joint à la présence du péristome , peut suffire à faire distinguer ce genre d’un autre infiniment voisin qu’on a nommé Glyphocarpus (voyez ce mot). Les fleurs sont hermaphro¬ dites, monoïques ou dioïques selon les es¬ pèces. M. Schwægrichen a même observé que, sur le même indivicfta, on rencontre maintes fois des fleurs diclines et d’autres hermaphrodites. Dans les espèces monoï¬ ques ou dioïques, les mâles sont en tête et se composent de 6 à 12 anthéridies, accom¬ pagnées de paraphyses filiformes ou en massue et articulées. La fleur femelle ne contient qu’un petit nombre de pistils, dont un seul, entouré des mêmes paraphyses qu’on rencontre dans le mâle , devient fé¬ cond et se développe. La fleur hermaphro¬ dite est composée de 4 à 12 anthéridies et d’autant de pistils qu’accompagnent les mêmes paraphyses que nous avons vues dans les autres fleurs , soit monoïques, soit dioïques. Ces mousses vivaces, que distinguent un BAR BAR port tout particulier, forment des gazons touffus sur la terre et les rochers , soit dans les lieux ombragés et les forêts de la zone froide ou tempérée, soit sur les montagnes élevées des contrées tropicales où elles ac¬ quièrent souvent une taille gigantesque. Leurs feuilles, dressées ou ouvertes, sont remarquables par une base élargie qui em¬ brasse la tige. De cette base, elles vont en se rétrécissant en une pointe acérée , quel- fois subulée. Leurs bords présentent le plus souvent des dentelures très fines. Trente à quarante espèces , croissant sous toutes les latitudes , constituent ce genre. Quelques- unes ont la capsule très courtement pédon- culée ; toutes les autres ont un pédoncule plus ou moins long. (C. M.) * BARTRAMIÉES. bot. cr. — Cette tribu ou ce groupe, de la subdivision des Mousses acrocarpes, dontM. Schwægrichen (Spec. Musc , p. 90) fait une petite famille sous le nom de Bartramieæ , offre les ca¬ ractères suivants. Les tiges de ces Mousses sont le plus souvent droites, réunies en touffes et généralement très longues. Leurs feuilles sont serrées contre la tige , ou seulement dressées, et forment avec elle un angle plus ou moins ouvert; elles sont lancéolées, ou lancéolées très aiguës. Les fleurs terminales et en disque, ou latérales par suite des innovations de la tige , sont ordinairement assez grandes. Les pédoncu¬ les sont terminaux ou latéraux, le plus sou¬ vent longs et dressés, rarement courts et recourbés, et, dans ce dernier cas, à peine deux fois plus longs que la capsule. Celle- ci est presque globuleuse, inégale, sillonnée suivant sa longueur et resserrée à son ori¬ fice. Le péristome, court, est double, simple ou manque tout à fait. L’opercule est court, convexe ou conique. La coiffe est subulée, un peu plus longue que la capsule, ou bien entière et en forme de mitre (exemple Gly- phocarpus Wehhii Nob.). Les genres qui composent ce groupe sont les suivants : Cryptopodium , Brid.; Bnrtramin, Hedw.; Glyphocarpus, Rob. Br., et Conostomum , Sw. Ces Mous¬ ses vivent sur la terre, dans les endroits marécageux. Il en est qui préfèrent les lieux secs et stationnent sur les rochers. (C. M.) * BARTRAMÏOEDES. Bartrnmioi- 1 Ù8i dœ. bot. cr. — Furnrohr a donné ce nom à un groupe de la famille des Mousses ayant pour type le genre Bartramia. (C. d’O.) *BARTSCI1IA, Endl. bot. PH. — Sub¬ division du genre Bartsia. (Sr.) B AllTSI A , Lin. bot. th. — Genre de la famille des Scrophularinées (Rhinantha- cées). Les caractères distincts en sont: Calice eampanulé , presque également 4-fide , à fente inférieure un peu plus profonde. Co¬ rolle tubuleuse; limbe infondibuliforme, obliquement 4-fide. Étamines incluses. Anthères velues, courtement mucronées. Style longtemps persistant. Capsule bouf¬ fie , cuspidée, 2-loculaire, 2-valve. Graines un peu courbes; tégument muni de 7 plis aliformes transversalement striés. — Ce genre ne comprend que 2 ou 3 espèces. Ce sont des herbes vivaces, à feuilles dentelées ou incisées , opposées , sessiles ; les fleurs naissent aux aisselles des feuilles supé¬ rieures. (Sp.) BARUCE. bot. ph. — Fruit du Sablier. * BARYBAS (pap 6;, lourd ; paç, participe de ëa [vw, je marche), ins. — Genre de Co¬ léoptères pentamères, famille des Lamel¬ licornes , établi par M. Dejean, qui y rap¬ porte trois espèces , dont une du Brésil , B. nubilus Dej., une de Carthagène , B. œruyinosus id., et la troisième de Cayen¬ ne, B. modes tus Lacord. L’auteur n’a pas publié les caractères de ce genre ; mais il le place ( Catal . , 3e édit.) à côté du g. Dasyus , qui ‘appartient à la tribu des Scarabéides , division des Phyllophages. (D. etc.) *BARYCERQS (Papû;, épais ; xïpaç , corne, antenne), ins. — Genre de la famille des Ichneumoniens , de l’ordre des Hymé¬ noptères, établi par Gravenhorst. Il offre de grands rapports avec les Cryptus ■ mais il s’en distingue essentiellement : 1° par des antennes un peu plus courtes que le corps , élargies et comprimées entre le milieu et l’extrémité , et allant ensuite en diminuant de grosseur; et 2° par des ailes sans cellule cubitale interne distincte, et pourvues d’une petite nervure joignant les deux autres cel¬ lules cubitales. Les Baryceros ont des pattes longues et grêles, et un abdomen de forme ovalaire. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre: c’est le B. guttatus Gravenh., 31 T. II. 482 BAR trouvé dans les environs de Dresde. (Bd.) : *BARYCERIJS (jBapuç, lourd; xs'paç , corne), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides, ordre des Gonatocères , division des Mécorhynchides, subdivision des Baridides , établi par Schœnherr. Ce genre se rapproche beau¬ coup du g. Baridius ; mais il en diffère par l'organisation particulière de ses an¬ tennes. Il est fondé sur une seule espèce du Brésil , nommée B. collaris par l’au¬ teur ; elle a le faciès de l’Attélabe, et est un peu plus grande que Ÿ Attela bus curcu- lionoides. L’espèce nommée par M. Dejean {Calai., 3e édit.) B. Lacordairei, et sur laquelle il a établi son g. Taxicerus , pa¬ raît appartenir au g. Baridius de Schœn¬ herr, et pourrait bien être identique avec le B. collaris de ce dernier auteur. (D. et C.) * BARYXOTLS ( pap’jvfô-oç , recouvert d’un cuir), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides, établi par Germar et adopté par Latreille , ainsi que par MM. Dejean et Schœnherr. Ce dernier , dont nous suivons ici la méthode , le place dans sa division des Cléonides , ordre des Gonatocères. Les espèces de ce genre ont le corps presque ovale, convexe, couvert d’é- cailles. Elles sont aptères, de petite et de moyenne taille. M. Dejean {Calai., 3e édit.) en désigne 14 , toutes d’Europe , parmi les¬ quelles nous citerons comme type du genre le B. margaritaceus Germ. , qui se trouve en Suisse et en Italie. (D.) *BARYOS3!A. bot. i>h. — Synonymede Dipterix . BARYOS3IE. Baryosma ([3aPuç, pe¬ sant; ÔG[xr, odeur), bot. ph. — Rœmer et Schultes écrivent ainsi le nom du Barosma {voy. ce mot), genre de la famille des Dios- mées. Gærtner le donnait à un genre de celle des Légumineuses , le Coumarouna d’Aublet. (An. J.) * BARYPETVTHUS (Papuwevfci;, plongé dans le deuil ; à cause des couleurs sombres de ces Insectes), ins. — Genre de la famille desPhryganiens, de l’ordre desNévroptêres, établi par M. Burmeister {Handh. der Eut .) sur deux espèces du Brésil , qu’il nomme B. concolor et rufipes. Les Barypenthus sont caractérisés essentiellement par des jambes postérieures et intermédiaires â peine éperonnées à l’extrémité et nullement BAR au milieu , et par des palpes maxillaires velus. (Bd.) R ARYPIIOjVUS (Papcpwvo;, qui a la voix forte), ois. — Synonyme de Momot , Mo- motus , Briss. Le nom de Baryphonus a été donné par Yieillot à ces Oiseaux à cause de la force de leur voix. (C. d’O.) *BARYPLOTÈRE([3apvçf pesant; tcXio- r«p, nageur), ois. — -Nom donné parRitgen à une famille d’Oiseaux aquatiques compre¬ nant ceux qui nagent pesamment. (C. d’O.) *f BARYSCEEIS (papuç, lourd ; a^sXiç, cuisse), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères, famille des Ténébrionites , établi par M. Boisduval, sans indication de carac¬ tères , dans l’entomologie du Voyage de V Astrolabe, pour y placer deux espèces de la Nouvelle-Hollande , nommées, l’une B . politus par Latreille, et l’autre B. laticollis par M. Dejean , qui place ce genre immé¬ diatement avant celui de Tenebrio , Fabr. {Calai., 3e édit.). (D.) * BARYSOMUS (P*p&ç , lourd ; amj.z , corps), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères , famille des Carabiques, tribu des Harpaliens, établi par M. Dejean qui , dans son Speeies (t. IY, pag. 56), lui donne les principaux caractères suivants : Tête plus ou moins carrée ou triangulaire , non rétré¬ cie postérieurement. Point de dents au mi¬ lieu de l’échancrure du menton. Mandibu¬ les obtuses et non saillantes. Dernier article des palpes plus ou moins cylindrique ou ova¬ laire et tronqué à l’extrémité. 4e article des 4 tarses antérieurs du mâle triangulaire ou cordiforme. Les Barysomus , voisins des Agonodères {voy. ce mot), sont des In¬ sectes au dessous de la taille moyenne , ayant un peu le faciès des Amara , mais une forme moins ovalaire et presque car¬ rée. M. Dejean en décrit trois espèces, dont une du Mexique et deux des Indes-Orien¬ tales, savoir : B.Hopfneri Dej., B. Gyllen- halii Dej., et B. semiviltatus Fabr. (D.) *BARYSTOMUS ((kpuç, lourd ; gto'u.z, bouche), ins. — Genre de Coléoptères té- tramèrcs, famille des Curculionides, établi par Germar et non adopté par Schœnherr , qui en place les espèces dans son g. Rhi~ gus. Voy. ce mot. (D.) BARYTE (papuç, pesant), min. — Oxyde de barium des chimistes ; l’une des an¬ ciennes terres que la chimie moderne a I BAR mise au rang des Oxydes métalliques. Elle est formée d'un atome de Barium et d’un atome d’Oxygène, en poids de 89,55 de Ba¬ rium et de 10,45 d’Oxygène. Elle a été nom¬ mée d’abord terre pesante , puis baryte , à cause de sa pesanteur. Dans un vase bien fermé , elle est dissoute par une grande quantité d’eau bouillante : la dissolution porte le nom d'eau de baryte. Elle est re¬ marquable par sa puissante affinité pour l’acide sulfurique , qui surpasse celle de toutes les autres bases. Le composé qu’elle forme avec cet acide est absolument inso¬ luble dans l’eau. De là, le moyen qu’on emploie pour reconnaître sa présence dans un minéral , lorsque celui-ci a été amené à l’état de dissolution : une goutte d’acide sulfurique, ou d’un sulfate, y produit un précipité, qui se forme toujours quelle que soit la quantité d’eau qu’on ajoute à la li¬ queur. — Dans les anciennes classifications, la Baryte était la base d’un genre minéralo¬ gique composé de deux espèces : la Baryte carbonatée et la Baryte sulfatée. Ces deux espèces seront décrites, l’une au genre Car¬ bonate, l’autre au genre Sulfate [yoy. ces mots). La Baryte fait aussi l’une des parties constituantes d’un silicate alumineux (l’Har- niolome) et d’un minerai de manganèse (le Psilomélane). (Del.) BARYTILE. min . — Synonyme de Ba¬ ryte sulfatée. Voyez ce mot. BARYTIIYE ((3apuç, pesant), min.— Nom spécifique de Sulfate de baryte dans la mé¬ thode de M. Beudant. Voyez sulfate. (Del.) * B ARYTIYTQUE . Barytinicus. min. — Épithète donnée par M. d’Omalius à un genre de minéraux pierreux sulfatés com¬ prenant le Sulfate de baryte. (C. d’O.) BARYTOCALCITE (mot hybride ; êapôç, pesant ; calx , cis , chaux), min. — Double Carbonate de chaux et de baryte. Voyez carbonate. (Del.) * BARYTOPUS ( Papû; , lourd ; noüç , pied ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Chrysomélines , tribu des Clavipalpes , établi par M. Chevrolat aux dépens du g. Erotylus, Fabr. M. De- jean ( Catal ., 3e édit.) y rapporte 14 espèces, parmi lesquelles nous citerons seulement Erotylus alternans Fabr. , comme lui servant de type. Les caract. de ce g. n’ont pas encore été publiés. Ce g. est le même j BAS 483 que celui de Scaphido morphus , créé pos¬ térieurement par M. llope ( Revue envié - vienne , 1841 ). (D. et C.) BARYXYLOY, Loureir. (jüapuç, pesant ; £ùXov, bois), bot. ph. — Synonyme du genre Cathartocarpus. (Se-) BASALTE (mot éthiopien), géol. — - Roche noire ou d’un gris bleuâtre plus dure que le verre, très tenace et, par conséquent, difficile à casser , d’apparence homogène , mais essentiellement composée de Pyroxène et de Felspath [Orihose, Albite, Labra - do rite), et contenant une très grande pro¬ portion de Fer oxydé ou titané. Cette roche , qui se présente souvent en masses ou pitons non stratifiés, s’étend fréquemment en nappes , de forme et d’é¬ paisseur variables, soit sur le flanc de mon¬ tagnes coniques , soit sur le sommet de pla¬ teaux élevés, soit dans les plaines basses et les vallées profondes. Ces nappes recouvrent quelquefois d’autres nappes de même ma¬ tière , ou bien des dépôts de nature diffé¬ rente avec lesquels elles alternent même plusieurs fois, disposition qui alors rappelle une véritable Stratification ( voyez ce mot). Le Basalte se rencontre également en filons , ou dikes , qui coupent et traver¬ sent les dépôts stratifiés. Dans ces divers gisements, on le voit, par place, se diviser en plaques, en sphéroïdes à couches con¬ centriques et en prismes de 3 à 7 et 8 pans. Ainsi caractérisé, le Basalte est aujour¬ d’hui, pour tous les géologues, un pro¬ duit de formation ignée , sorti du sein de la terre à l’état fluide , par des chemi¬ nées étroites, plus ou moins cylindriques , ou par de longues fissures. La matière qui s’est arrêtée et refroidie dans l’intérieur du sol et dans les foyers d’émission a formé les dikes et les pitons massifs , ou culots, tan¬ dis que celle qui, après avoir traversé le sol, s’est épanchée à la surface , l’a recouvert de larges manteaux ou de nappes. Avant que cette opinion fût généralement admise, les observateurs ont été longtemps partagés; les uns, et particulièrement les Allemands , cédant à l’influence du célè¬ bre Werner, regardaient le Basalte comme le résultat de précipités formés dans le sein des eaux, tandis que les autres, guidés par l’étude des volcans éteints de l’Auvergne et de l’Italie, et par celle des volcans en acti- BAS BAS vité de ce dernier pays, soutenaient que les Basaltes étaient volcaniques. Quelque acerbe que la discussion soit de¬ venue parfois entre les neptuniens et les volcaniens , elle a , en définitive , été très utile aux progrès de la science, par les nom¬ breuses observations qu'elle a provoquées, et qui ont eu pour résultat, non seulement d’éclairer sur la véritable origine du Ba¬ salte , mais , par une suite d’analogie , sur celle de toutes les rocbes de cristallisation dans lesquelles le Feldspath, l’Amphibole, le Mica, lePyroxène, entrent comme éléments constituants, roches que, contrairement aux idées des géologues wernériens, qui voyaient en elles les précipités formés dans un li¬ quide primitif, on considère maintenant comme les produits ignés de tous les âges. En Irlande, en Écosse, en Bohême, en Allemagne, en Italie, en France , en Amé¬ rique, à Ténériffe, à file-Bourbon, et dans un grand nombre de localités , le Basalte se présente avec des caractères minéralogi¬ ques et de gisement qui sont identiques. Les analyses chimiques faites sur des échan¬ tillons de divers lieux donnent en moyenne, sur 100 parties, 44 à 50 de Silice, 15 à 16 d’A- lumine, 20 à 24 de Fer oxydé, 8 à 9 de Chaux, 2 de Magnésie, 2 à 8 de Soude et 2 d’Eau. Quoique généralement noir, le Basalte passe accidentellement au gris, au verdâtre et au rouge , soit par le mélange avec diver¬ ses substances minérales , soit par la dé¬ composition. Sa cassure est semi-cristalline et même terreuse; il agit sur le barreau aimanté; et, en fondant, il donne un émail noir ; sa pesanteur spécifique , lorsqu’il est compacte, est 8. Bien que la pâte du Ba¬ salte soit homogène , l’œil , armé d’une loupe, distingue , dans sa composition, les cristaux de Pyroxène et de Feldspath , dont il est essentiellement formé ; il y découvre également, mais accidentellement, des cristaux d’ Amphibole, de Péridot, d’Olivine et de Fer titané. Quelquefois des cristaux de ces diverses substances sont visibles à l’œil nu, et engagés dans la pâte basaltique; ils donnent à la roche un aspect hétérogène et porphyroïde, qui l’a fait distinguer du Ba¬ salte par plusieurs géologues qui en ont fait le Basanite {voyez ce mot). Le Basalte n’est pas toujours compacte. On voit très fréquemment les parlics rap¬ prochées de la surface des masses, ou nap¬ pes , comme criblées de vacuoles qui sont restées vides , ou qui ont été remplies après coup par des substances étrangères , telles que l’Arragonite , la Calcédoine , la Chaux carbonalée, desZéolithcs, du Fercarbonaté, du Soufre et même de l’Eau. La division des masses basaltiques en prismes est évidemment l’effet du retrait par suite du refroidissement ; mais le con¬ cours de plusieurs circonstances est néces¬ saire pour que ce retrait donne lieu à des formes aussi constantes et aussi régulières; car, non seulement toutes les parties d’une même masse ne sont pas ainsi divisées , mais des matières d’une toute autre compo- position , et même évidemment d’une autre origine , affectent des formes analogues ; telles sont le Grunstein , le Porphyre , et d’une autre part, certaines marnes et le Gypse à ossements (Montmartre). — On dira au mot retrait ce qu’on peut présu¬ mer relativement à la cause de la division prismatique en général et à celle de sa plus ou moins grande régularité. Quant aux prismes basaltiques, observés avec admira¬ tion par tous les voyageurs, ils diffèrent beaucoup entre eux par leur grosseur et leur longueur ; on en a décrit de 20 mètres de haut. Leur direction, par rapport à l’ho¬ rizon, n’est pas toujours la même ; dans les nappes horizontales l’axe des prismes est généralement perpendiculaire au plan des nappes ; dans les grandes masses isolées , ou pitons , les prismes sont très fréquem¬ ment verticaux, mais ils sont aussi placés dans tous les sens et semblent même con¬ verger vers un ou plusieurs points (rochers de Murat, Auvergne). Les prismes, d’une grande longueur, sont souvent formés de tronçons placés bout à bout, et qui même s’emboîtent les uns dans les autres , la face inférieure de chaque tronçon offrant une convexité qui s’articule dans une concavité correspondante de l’ex¬ trémité supérieure du tronçon contigu. On a remarqué que dans un faisceau de pris¬ mes ainsi articulés , les articulations sont sur une même ligne, c’est-à-dire au même niveau; aussi, lorsque par une dénudation on peut voir en plan une surface basaltique ainsi divisée, elle ressemble à une grande mosaïque qu’on a , dans diverses localités. BAS désignée sous les noms de pavé , de chaussée des Géants. La côte septentrionale de rirlande est particulièrement citée pour la beauté et la dimension des prismes ba¬ saltiques qu'on y rencontre, et par la fa¬ meuse Chaussée des Géants qu’on voit au¬ près du cap de Fairhead. La grotte de Fin- gai , dans l’île de Staffa , à l’ouest de l’É- cosse , n’est pas moins célèbre par ses di¬ mensions majestueuses. Les parois de cette grotte, dans laquelle la mer s’engouffre, jusqu’à près de 50 mètres de profondeur, avec un bruit effroyable, sont formées de prismes verticaux réguliers , dont la hauteur est de 20 mètres, et qui soutiennent un plancher divisé lui-mème en prismes couchés en diverses directions. Quoique le Basalte paraisse, dans certains cas, résister à toutes les actions atmosphé¬ riques , cependant, dans d'autres, il subit des altérations très profondes, qui le trans¬ forment en une matière argileuse, tendre, dans laquelle s’établit une riche végétation. Quelquefois aussi, il se désagrégé en peti¬ tes sphères, dont les dimensions varient de¬ puis la grosseur d’un pois jusqu’à celle d’une boule de plusieurs centimètres. La sortie des Basaltes du sein de la terre est récente, comparée à celle des Granités , des Porphyres et des Trachytes. Cependant il n’y a pas de ligne nettement tranchée en¬ tre l’émission des dernières roches graniti¬ ques et porphyriques et celle des plus an¬ ciens Basaltes. Il y a liaison , alternance même entre les Basaltes et les plus anciens produits de la cause ignée, comme il y a rapports intimes entre eux et les laves qui s’écoulent encore actuellement par la bou¬ che des volcans modernes. Le mot B as aile n’est pas moderne 5 Pline l’emploie pour désigner une pierre noire très dure que les anciens Égyptiens liraient de l’Éthiopie et dont ils faisaient des vases, des statues et des tombeaux, etc., qui sont parvenus jusqu’à nous sans altération. Cette pierre n’est pas , pour les géologues modernes, un véritable Basalte, mais plutôt une Syénile à grains fins, composée de Feldspath et d’ Amphibole , et non pas de Pyroxène. C’est. Agricola qui paraît avoir transporté ce nom ancien de Basalte aux prismes de Stolpen , et ce nom a depuis été appliqué aux roches noires pyroxéniques BAS 485 qui viennent d’être décrites. Voy. les mots FORMATIONS IGNEES , VOLCANS. (C. P.) BASALTEXE. min. — Nom donné par Kirwan à l’Amphibole et au Pyroxène qu’il avait confondus. *BASALYS (|3aoLaùlay.o;, petit roi ). rept. — Genre de Reptiles de la fa¬ mille des Iguaniens, sous-famille des Igua- niens pleurodontes, ayant pour caractères essentiels : Une expansion cutanée de figure triangulaire, s’élevant verticalement au-des¬ sus de l’occiput ; le bord externe des doigts postérieurs garni d’une frange dentelée et composée d’écailles ; une arête écailleuse , dentelée en scie , régnant depuis l’occiput jusqu’à l’extrémité de la queue, et, chez les mâles de l’une des deux espèces , formant une crête élevée , soutenue par les apophy¬ ses épineuses des vertèbres ; sous le cou, un rudiment de fanon , suivi d’un pli transver¬ sal bien marqué ; des dents palatines , et pas de pores fémoraux. Le dessus du tronc est couvert d’écailles rhomboïdales , caré¬ nées , disposées par bandes transversales ; le ventre est garni, suivant les espèces, d’é¬ cailles lisses ou carénées. Les membres sont très allongés, surtout ceux de derrière; les doigts grêles; la queue longue et comprimée. Basilic a capuchon , B ■ mitratus D. Ce saurien est long d’environ 70 à 80 centimè¬ tres et a de 4 à 5 centimètres de diamètre. Sa queue , comprimée , a trois fois l’éten¬ due de son corps. Sa tête, de forme pyra- mido-quadri- angulaire , porte sur l’occiput une expansion conique, en forme de capu¬ chon arrondi à son sommet et un peu penché sur le cou. Cette crête , rudimen¬ taire chez les jeunes sujets , ne se développe qu’avec l’âge; chez les individus mâles, les crêtes dorsale et caudale sont soutenues par les apophyses épineuses , et les écailles du ventre sont lisses. Cet animal est d’un brun fauve en dessus et blanchâtre en des¬ sous. Sa gorge porte des bandes d’un brun plombé, et, de chaque côté de l’œil, règne une raie blanchâtre, lisérée de noir, qui va se perdre sur le dos. On remarque chez les jeunes Basilics et chez les femelles des accidents de coloration fort irréguliers. Le Basilic à capuchon est originaire d’A¬ mérique. Il se trouve à la Guiane, à la Marti¬ nique et au Mexique, ce qui lui a fait donner le nom de Basilic d’Amérique. Ses mœurs sont peu connues ; on sait seulement qu’il vit sur les arbres , et saute de branche en branche pour cueillir les graines, et peut- être aussi pour attraper les Insectes dont il fait sa nourriture. » EUCOMIS. BAS £188 BAS Quoi qu’on ne sache à quelle espèce rap¬ porter le célèbre Basilic des anciens , et que ce ne puisse être celui que nous venons de décrire , puisqu’il est originaire d’Améri¬ que, Linné, frappé de sa ressemblance avec la description du Basilic des Grecs , lui a appliqué ce nom ; mais il est aussi inoffensif que l’autre avait de puissance malfaisante. D’après les récits des auteurs de l’antiquité, reproduits par les écrivains du moyen âge, le Basilic , quoique de petite taille , causait par sa piqûre une mort instantanée , et si son contact était redoutable, son regard l’é¬ tait encore plus ; car l’homme dont la pru¬ nelle venait à rencontrer la sienne se sentait dévoré d’un feu soudain, et périssait au mi¬ lieu des tourments : en revanche , s’il aper¬ cevait le Basilic le premier , il n’avait plus rien à craindre. Le Basilic exerçait sur lui- même une influence mortelle , et les chas¬ seurs se servaient d’un miroir pour le pren¬ dre ; car dès que l’animal avait fixé son image, il devenait victime de sa puissance fatale. Aux époques de crédulité , les char¬ latans vendaient aux curieux ignorants de petites Raies façonnées en forme de Basi¬ lics. La tradition a transmis jusqu’à nos jours le souvenir de cet animal fabuleux ; le vulgaire pense encore que les œufs hardés , à enveloppe membraneuse et sans vitellus , sont pondus par un vieux Coq , et donnent naissance à un Basilic. Le Basilic a bandes , B. viltatus Wieg., ne diffère du précédent que par le moindre développement de la crête rachidienne ; par ses écailles ventrales qui sont carénées, au lieu d’être lisses , et par des bandes noires , au nombre de six ou sept , régnant en tra¬ vers du dos. Le B. à bandes est originaire du Mexique. C’est le même que le saurien inscrit par Wagler ( Système de classifie, des Amphibies) sous le double nom de Basiliseus et d’ Ædicoryphus. (C. d’O.) BASILIC. Ocymum ([SacnXtxdç, royal; à cause de son odeur), bot. pu. — Genre de la famille des Labiées , ayant pour ca¬ ractères : Calice à deux lèvres : la supérieure large et entière; l’inférieure à 4 dents ai¬ guës. Corolle renversée, ayant la lèvre su¬ périeure à quatre lobes et l’inférieure plus longue et crénelée. Étamines 4, recourbées vers la partie inférieure de la fleur ; les 2 plus courtes munies d’un petit appendice à leur base. — Plantes herbacées et aromati¬ ques, originaires, pour la plupart, des parties chaudes de l’ancien continent, et comprenant une quarantaine d’esp. dont quelques-unes sont cultivées dans nos jar¬ dins. Tels sont: le Basilic commun, Ocy- mum basilicumV. , plante annuelle , ori¬ ginaire des Indes. Sa tige est haute d’envi¬ ron 0m33, carrée, rameuse et rougeâtre ; ses feuilles sont pétiolées, cordiformes, légère¬ ment ciliées , dentées sur leurs bords , et d’un vert foncé ; fleurs blanches ou purpu¬ rines, en épis verticillés à l’extrémité de la tige. Cette espèce est cultivée fort com¬ munément à cause de son odeur aromati¬ que, et sert dans les apprêts culinaires, aux mêmes usages que le Thym. On en connaît plusieurs variétés. Le Basilic petit, O. mi- ninum , à feuilles vertes ou violettes, sui¬ vant, la variété, et formant une touffe épais¬ se, haute d’à peine 0m20 ; le Basilic de Cey- lan, O. yratissimum , ligneux, à odeur très forte et de serre chaude ; le Basilic a grandes fleurs, O. ( \randiflorum , à fleurs rares, blanches, plus grandes que celles des autres et à odeur peu agréable. Les Ba¬ silics aiment la chaleur, et si l’on en veut jouir longtemps, il faut les tondre en boule au moment de la floraison. On a aussi donné le nom de Basilic sau¬ vage à plusieurs autres plantes de la famille des Labiées, tels que les Clinopodes, les Thyms, etc. (C. d’O.) * BASILINJYA (ffacnAwva, reine), ois. — Ce genre , établi par Boié, est synonyme de Polylmus de Brisson , et répond à la division des Émeraudes deLesson, dans sa Monographie des Oiseaux-Mouches. (C. d’O.) BASILISCUS. rept. — Voy . BASILIC. *BASILOSAXJBUS ([iacrtXsu;, roi, royal; aaüpoç, lézard), paléont. — Nom donné par Richard Harlan à un animal fossile dont les restes ont été trouvés dans les terrains ter¬ tiaires de la Louisiane, parce que ce natura¬ liste croyait que cet animal était un reptile de l’ordre des Sauriens. M. Richard Owen , ayant trouvé que ce fossile appartenait à un mammifère de l’ordre des Cétacés herbivo¬ res , a dû en changer le nom , et il lui a donné celui de Zeuglodon. Voyez ce mot. ' (L- ».) BASIAERVÉ. Basinervis {ha sis , * BAS BAS m base; nervns , nerf, nervure), bot. ph.— Cette expression s’emploie particulièrement pour exprimer une disposition spéciale des ner¬ vures ; ainsi , une feuille est basinervée , quand ses nervures principales partent tou¬ tes en divergeant de la base de la feuille , comme dans un grand nombre de plantes monocotyîédonées. On dit, dans le même sens, que les feuilles sont digitinervées. (A. R.) 'BASIPRIONOTA (^aa'?,base; -ttoiovco- toç, en scie), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, éta¬ bli par M. Chevrolat et adopté par M. De- jean ( Catal ., 3e édit. ) , qui y rapporte trois espèces, toutes des Indes-Orientales. Nous citerons comme type du genre la Cassida 8-punctata ou Imatidium 8-punctatum de Fabricius, qui se trouve à Siam. Les carac¬ tères de ce g. sont : Tête découverte ; an¬ tennes longues, contiguës à la base, de 11 articles ; 3-11 filiformes ; dernier un peu acu- miné. Corselet profondément échancré en avant , bisinueux à la base et d’une manière flexueuse; celle-ci est dentée, ainsi que les étuis , sur le dedans ; éîytres ovalaires. M. Hope a fait depuis , avec ces Insectes ( Coleopterit . Man., p. 152), son genre Prioptera. (D. et C.) *BASIPTA (étym. inconnue) . INS . - Genre de Coléoptères tétramères , de la fa¬ mille des Chrysomélines, établi par M. Che¬ vrolat et qui faisait autrefois partie des Cas- sida. M. le comte Dejean, dans son dernier Catalogue, a adopté ce genre. On n’en con¬ naît encore qu’une seule espèce, originaire du cap de Bonne-Espérance, et que nous avons nommée B. g lança , en raison de sa couleur générale quiestd’un vert pâle, tirant sur le jaunâtre; les côtes du corselet en des¬ sus offrentune espèce de villosité blanchâtre; les élytres ont la suture un peu plus obscure et de gros points irréguliers qui , observés à la transparence , font voir des cercles vi¬ treux, lesquels présentent une tache po¬ reuse au centre. La longueur de cet insecte est de 8 millimètres et de la largeur de 6. (C-) * BASISOLUTE. Basisolutus (hasts, base ; solutus , détaché), bot. i*h. — Se dit des feuilles dont la base se prolonge en un petit appendice sans adhérence , comme dans le Scdurn reflexum. * BASITOXE. Basitoxus (^aoi?, base ; ToijGv , arc), ins. — Genre de Coléoptères té¬ tramères , de la famille des Longicornes , établi par M. Audinct-Serville, qui le range dans la tribu des Prioniens (Nouv. classif. des Longicornes, Ann. de la Soc. ent. de France, tom. I, pag. 174). Ses caractè¬ res essentiels sont d’avoir les mandibules épaisses ; le premier article des antennes gros, conique et arqué ; l’angle suturai des élytres sans épine distincte. Il y rapporte deux très grandes espèces du Brésil , nom¬ mées par lui, l’une B. armatus de sa Col¬ lection, et l’autre B. Maillet de celle de M. Mail. (D.) * BASOLEIA ( étymologie inconnue ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Ozénides, Hope , établi par Westwood , et qui corres¬ pond au g. Axinophorus de Gray et à celui de Catapiesis de Brullé. Voyez ces mots. (D.) * B ASS ARIDE . Bassans ( (3aacrapi; , renard ). mam. — Un carnassier digiti¬ grade , découvert au Mexique , et retrouvé depuis en Californie , est le type de ce genre , établi en 1834 par M. Lichtenstein ( Saeuyihiere , liv. IX), et depuis diver¬ sement classé par les auteurs. H est con¬ sidéré par M. Waterhouse ( Proceed . zool. society of London , 1839 ) comme appar¬ tenant au groupe des Ursus de Linné ; par M. de Bîainviîle , dans un mémoire pré¬ senté à l’Académie en 1837 (voy. les Comp¬ tes-rendus hebdom. de F Acad. , octobre 1837), par moi-même dans mes cours , et par MM. Eydoux, Gervais et Souleyet (Zoo¬ logie de la Bonite , 1841 ) , comme un Viverra ; enfin par M. de Blainville, dans un travail tout neuf (Compte s-rendus , février 1842), comme un Mustela. Les mo¬ laires sont au nombre de G à chaque m⬠choire , savoir : en haut , 3 fausses mo¬ laires, 1 carnassière, et 2 tuberculeuses ; en bas, 4 fausses molaires, 1 carnassière et 1 tuberculeuse. Ce sont les nombres qu’on trouve le plus ordinairement chez les Vi- verriens ; et les formes de ces diverses dents se rapprochent aussi beaucoup de celles qu’on connaît chez la plupart de ces der¬ niers. Les doigts sont au nombre de 3 par¬ tout , et à ongles fortement arqués, comme chez plusieurs Viverriens et chez la plupart 31* T. II. 490 BAS des Mustéliens ; et c’est de ceux-ci que la Bassaride se rapproche par ses formes gé¬ nérales , le corps étant allongé et porté sur des membres courts : caractères qui toutefois se retrouvent aussi chez les Yiverriens dans plusieurs genres, notamment dans ceux que nous avons nommés Galidie et Galidictis. Les détails suivants, empruntés au travail déjà cité de MM. Eydoux , Gervais et Sou- leyet , achèvent de montrer dans la Bassa¬ ride un genre appartenant aux Yiverriens, voisin en particulier sous quelques rapports des Geneltes , sous d’autres des Galidies , mais faisant le passage aux Mustéliens. La langue est douce. Il n’existe point de poche odorifère ; mais il existe à l’extrémité de l’intestin une petite plaque crypteuse, à la surface de laquelle débouchent les deux conduits des glandes anales. Enfin le pénis est soutenu par un os considérable : carac¬ tère qui , ordinairement , existe chez les Mustéliens et manque chez les Yiverriens. L’unique espèce de ce genre a reçu l’épi¬ thète spécifique de rusée, asluta. Son pe¬ lage est d'un gris fauve, dont la nuance uni¬ forme est relevée par la coloration remar¬ quable de la queue. Celle-ci a huit anneaux noirâtres incomplets en dessous. Avant la découverte de la Bassaride , la famille des Yiverriens ne comptait aucun représentant en Amérique. Ce genre , quoi- qu’imparfaitement connu, offre donc, dès à présent , un assez grand intérêt , sous deux points de vue, savoir : comme établis¬ sant un lien intime entre les Mustéliens et les Yiverriens, et comme modifiant les idées généralement admises sur la distribution géographique de ceux-ci, les seuls qui, parmi tous les grands groupes de Carnassiers , fussent encore regardés comme apparte¬ nant à un continent, à l’exclusion de l’au¬ tre. (I. G.-S.-H.) BASSETS, mam. — Race de Chiens à jambes basses, droites et quelquefois tor¬ ses. Voyez chien. BASSETS, bot. cr. — On a donné ce nom à quelques Champignons à pédicule court et particulièrement à des Agarics. * BASSIA (détroit de Bass). tunic. — Genre cité par M. de Blainville ( Âetino - loyie, p. 135) comme ayant été proposé par MM. Quoy et Gaimard , pour leur Bassin quadrilatera , espèce de Diphye du détroit BAS de Bass. Il rapporte ce genre à celui des Abyles. Dans la partie zoologique de leur relation ( Voyage de l’ Astrolabe, IV, p. 9, pl. 4, f. 18-20), MM. Quoy et Gaimard renoncent à la distinction du g. Bassin, et donnent à Fanimal sur lequel il reposait le nom de Diphyes hassensis. (P- G.) BASSIA, L. bot. th. — Genre de la fa¬ mille des Sapotées , offrant pour caract. : Calice à 4 ou 6 segments bisériés. Corolle campanulée ou rotacée, divisée en 7 à 14 lo¬ bes bisériés. Gorge inappendiculée. Étami¬ nes en nombre double ou triple des lobes de Sa corolle. Ovaire ô-à 12-loculaire ; loges 1-ovulées. Style saillant; stigmate pointu. Baie par avortement 1-ou pauci-îoculaire , oligosperme, ou 1-sperme. Graines apéris- permées, lisses , grosses , nucamentacées , à hile ventral. — Arbres lactescents. Feuil¬ les éparses, coriaces. Pédoncules axillaires, ou latéraux, ou agrégés au sommet des ra¬ milles. Fleurs nutantes ou pendantes , jaunes. Ce g. est propre à l’Asie équato¬ riale ; on en connaît 8 espèces. Le B. ionyi folia W. est fréquemment cultivé au Bengale (où on l’appelle Illupi ) et dans beaucoup d’autres contrées de l’Inde, en raison de ses usages économiques. On exprime de ses graines une huile grasse , que les Hindous emploient très communé¬ ment à l’éclairage, ainsi qu’à la préparation des aliments et du savon. Les fleurs qui tombent spontanément des arbres sont ra¬ massées avec soin ; on les mange après les avoir fait torréfier. Le fruit, cueilli soit avant sa maturité, soit mûr, est mangé en bouillie. Le suc laiteux de l’écorce passe pour un bon remède contre les maladies de la peau. En¬ fin, le bois de cet arbre est aussi dur et aussi incorruptible que le fameux bois de Tek , mais plus difficile à travailler. Le Bassia laiifolia , qui croît dans les contrées mon tueuses du Bengale, ne le cède guère en utilité au B. Ionyi folia. Son bois est dur, très tenace, propre au charronnage et à toutes sortes d’autres ouvrages. Les fleurs ont une saveur douce et vineuse ; on les mange sans autre préparation, et l’on en extrait une boisson alcoolique. Les graines fournissent aussi de l’huile. Les graines du Bassia hntyracea Roxb. contiennent une substance qui, à l’état frais, BAS est analogue au beurre , mais qui , avec le temps durcit peu à peu , et devient sem¬ blable au suif. Cette substance jouit d'une grande vogue dans la thérapeutique des Hindous , qui la regardent comme un spé¬ cifique contre les rhumatismes. La pulpe du fruit de cette espèce est mangeable, mais fade. Le bois, au témoignage de Rox- burgh , est l’un des plus légers qu'on con¬ naisse. Ce Bassin croît au Népaul , où on le désigne par les noms de Fulwah ou Phulwara. (Sp.) BASSIN . anat. — On donne ce nom à la partie du squelette des Vertébrés qui sert de point d'attache aux os des membres pos¬ térieurs. On comprend, d’après cette défini¬ tion, que ces rapports physiologiques doivent établir certaines relations de développement entre ces membres et le Bassin ; aussi trou¬ vons-nous ce dernier existant constamment avec tous ses caractères chez les animaux plus ou moins marcheurs ; et le voyons- nous disparaître en quelque sorte pièce à pièce dans les animaux rampants et nageurs, à mesure que les membres postérieurs eux- mêmes perdent de leur importance. Chez les Mammifères adultes, le Bassin semble formé de trois os solidement réunis par des ligaments ou des cartilages, de ma¬ nière cà former, à la partie postérieure de l'abdomen, une sorte de canal osseux plus ou moins largement ouvert inférieurement , si ce n’est dans un étroit espace où la cein¬ ture est complète. C’est à lui que viennent aboutir les principaux muscles de l’épine , du bas-ventre et des cuisses 5 et c’est lui qui, à raison de son peu de mobilité, semble jouer le rôle de point fixe sur lequel ces organes de mouvement prennent leur prin¬ cipal appui. Une partie des viscères du bas- ventre, entre autres la vessie, la matrice, et quelquefois les testicules, sont logés dans sa cavité. Les trois os que nous avons indiqués comme composant le Bassin des adultes, sont le sacrum et les deux os innommés. Le premier résulte de la soudure d’un nombre variable de vertèbres dites vertèbres sa¬ crées , et fait réellement partie de la co¬ lonne vertébrale. Les os innommés sont également formés chez les jeunes de trois os distincts: l’iléon, le pubis et l’ischion. Le premier forme la partie antérieure et BAS 491 supérieure du Bassin. En bas et en avant se trouve le pubis articulé d’un côté avec l’iléon et de l’autre formant , avec son symétrique sur la ligne médiane, la symphyse du pubis. En arrière de l’iléon se trouve l’ischion qui, après avoir donné la tubérosité et l’échan¬ crure appelées ischiatiques , se porte en avant pour rejoindre le pubis. Les réunions de ces deux os laissent au milieu de l’os in¬ nommé un trou appelé ovalaire. Les trois os aboutissent à une cavité arrondie , dans la¬ quelle s’engage la tète du fémur, et qui porte le nom de cavité cotyloïde. Telle est la composition la plus générale du Bassin des Mammifères ; mais M. Serres a découvert chez un certain nombre de Carnassiers , un quatrième os qui entre dans la formation de la cavité cotyloïde et qu'il a appelé , pour cette raison , os cotyléal. En outre, les Marsupiaux et les Monothrèmes présentent de chaque côté un os particulier, articulé en avant avec les pubis, et qui a reçu le nom d’o.f marsupial. Nous reviendrons tout à l'heure sur ces détails. Le Bassin de l’homme diffère de celui de tous les autres animaux, non point par sa composition essentielle , mais par sa forme générale. Chez lui et surtout chez la femme, le Bassin est assez court, tandis que les iléons, largement développés, offrent une large surface qui supporte; le paquet des viscères abdominaux. Ces os sont légère¬ ment concaves et le sacrum est fortement recourbé. Le bord supérieur du pubis se prolonge à la surface interne de l’iléon, de manière à y former une crête saillante, correspondante à l’angle sacro-vertébral. Ces deux saillies forment ce qu’on a appelé le détroit antérieur ou supérieur qui partage le Bassin en grand Bassin , ou Bassin supérieur, et en petit Bassin, ou Bassin inférieur. Ces épithètes, empruntées uniquement au langage de l’anatomie hu¬ maine, s’appliquent souvent mal chez les Mammifères. Ainsi , chez les Tatous et les Fourmiliers, c’est le petit Bassin qui est le plus considérable, tandis que Se grand est presque réduit à rien. De l’inclinaison des plans du Bassin vers la colonne vertébrale, de la position et de la direction de la cavité cotyloïde dépend en grande partie le mode de station. Chez l’homme, les plans des moitiés antérieures m BAS BAS regardent en bas, et la cavité cotyloïde est dirigée de côté, en bas et un peu en avant. Son échancrure correspond à Taxe de l’os de la cuisse dans la station droite, et voilà pourquoi cette dernière est naturelle à rhomme. Dans les Singes, qui se rappro¬ chent le plus de rhomme, les plans dont nous parlons regarderaient en avant et en dehors dans cette situation. Il s’ensuit que la cavité cotyloïde elle-même change de position et que , pour que l’axe de l’os de la cuisse corresponde à son échancrure, il faut que cet os soit presque perpendiculaire au plan de l’épine dorsale et c’est en effet la position du fémur dans la station natu¬ relle des quadrupèdes. Ainsi que nous le disions tout à l’heure, les Singes ne font pas exception à cette loi. Les Orangs, les Gibbons ont le Bassin plus large que les autres Quadrumanes , et surtout les iléons plus développés; mais la direction des plans est presque parallèle à l’épine dorsale. Le Bassin est en outre plus allongé que chez l’homme et son diamètre transverse est moindre que son diamètre antéro-pos¬ térieur. On rencontre, dans la classe des Mam¬ mifères , quelques exceptions remarquables à la disposition générale que nous venons d’indiquer ; ainsi , dans la Roussette d’Ed- vvards , le pubis et l’ischion ne se soudent pas mais se prolongent en arrière. Dans la Taupe , la Musaraigne , la Chrysochore , on ne trouve pas non plus de symphyse pu¬ bienne. Nous voyons déjà se montrer ici comme exception ce qui devient la règle dans une classe inférieure, ce qui ne s’ob¬ serve que comme monstruosité chez des Mammifères plus élevés. En outre, la Taupe présente cette particularité unique, peut- être, que les os coxaux sont tellement serrés contre l’épine du dos que le détroit antérieur ne peut plus servir de passage aux viscères abdominaux et que ceux-ci se trouvent re¬ jetés en dehors. Enfin , chez certaines Chauves-Souris, les ischions se soudent en¬ semble et avec l’extrémité du sacrum. Le Bassin est une des parties du squelette auxquelles se rattachent quelques-unes des questions les plus intéressantes de la phi¬ losophie anatomique. Déjà Vicq - d’Azyr avait signalé en détail ses nombreuses analogies avec l’épaule. Il a été suivi dans cette voie par un grand nombre de naturalistes, qui sont loin d’être toujours d’accord dans leurs déterminations. Nous reviendrons plus tard sur ce sujet ( voyez épaule); mais la comparaison même des divers Bassins de Mammifères entre eux a soulevé déjà bien des discussions. Nous avons parlé du cotyléal comme n’ayant été signalé que dans un certain nombre d’ani¬ maux de cette classe. Quelques naturalis¬ tes y ont vu le représentant du marsupial ; mais ces deux os existent simultanément dans quelques Marsupiaux , et entre autres dans un Phalanger de la Nouvelle-Hollande, où le cotyléal présente absolument la même disposition que dans le Lion et l’Hyène. On a aussi cherché à le regarder comme l’ho¬ mologue de l’os de la verge ; mais on le trouve bien développé chez des Carnassiers qui présentent également ce dernier, par exemple chez l’Ours. Lors même d’ailleurs que les faits ne seraient pas en opposition avec ces diverses déterminations, elles nous paraîtraient peu probables ; car elles se trouveraient en opposition avec une des lois auxquelles la nature semble le pius fidèle, la loi des connexions (Geoffroy-Saint-Hi- laire). Il nous paraîtrait difficile de recon¬ naître dans l’os marsupial placé vers l’ex¬ trémité interne du pubis , ou dans l’os de la verge qui n’a aucune relation avec*le reste du Bassin , ce même os cotyléal qui dans l’Hyène, par exemple, se trouve placé au fond de la cavité cotyloïde, et en rapport direct avec les trois os élémentaires du grand os innominé. Nous nous sommes occupé jusqu’à pré¬ sent du Bassin considéré seulement chez les Mammifères , qui s’éloignent le moins de leur type. En arrivant aux Cétacés , nous rencontrons tout à coup de bien grandes différences. On ne trouve plus chez ceux-ci que quelques petits os flottants dans les chairs , os qui ont été considérés , tantôt comme appartenant au Bassin, tantôt comme les rudiments du squelette des membres postérieurs. Il est assez difficile de se déci¬ der à cet égard, avant de nouvelles recher¬ ches ; car ces deux opinions peuvent égale¬ ment se fonder sur des analogies tirées de l’étude des Reptiles, ainsi que nous le ver¬ rons plus bas. Dans les Oiseaux , le Bassin semble être BAS BAS formé d’un seul os, résultant de l’union des vertèbres lombaires et sacrées avec les os propres du Bassin. Entre autres change¬ ments , on ne retrouve plus chez eux la symphyse des pubis ; ces deux os, au lieu de se réunir en avant , se portent directe¬ ment en arrière , sous la forme de stylets. Dans l’Autruche seule , les deux pubis se rejoignent sur la ligne médiane , et c’est un des caractères les plus saillants par lequel cet oiseau marcheur se rapproche des Mammifères. De plus, l’iléon se porte presque toujours en arrière et s’unit avec l’ischion , de manière à transformer en un trou l’échancrure ischiatique. Enfin la ca¬ vité cotyloïde est largement ouverte en de¬ dans , disposition que l’Échidné offre déjà dans la classe des Mammifères. La classe des Reptiles renfermant des types si diffé¬ rents les uns des autres , on comprend que le squelette tout entier, et par suite la partie qui nous occupe , doivent offrir de grandes variations. Dans les Tortues, l’iléon, et par suite le Bassin tout entier, sont articulés avec la colonne vertébrale d’une manière mobile. On y retrouve d’ailleurs les trois os coxaux principaux , variant de forme et de propor¬ tion d’un genre à l’autre , mais s’éloignant généralement assez peu du type des Mam¬ mifères. Nous pourrions en dire autant à peu près des Batraciens et de la plupart des Sauriens. On voit que nous intervertissons un peu ici l’ordre consacré dans les classifications. C’est qu’en effet l’organe qui nous occupe présente dans les derniers Sauriens et les premiers Serpents des faits d’une grande importance, et que nous allons exposer avec un peu plus de détails. Chez les uns et les autres, les membres postérieurs n’existent plus qu’à l’état rudimentaire, et leur sque¬ lette est par conséquent dans le même cas; mais chez les uns , la partie persistante semble appartenir au membre lui-même , pendant que le Bassin manque entière¬ ment , tandis que le contraire semble se présenter chez les autres, c’est-à-dire qu’on trouve des rudiments de Bassin avec ab¬ sence de membres. Ainsi , chez l’Orvet {Ancjuis fratjilis ) , on trouve de chaque côté un os unique situé dans la rangée des côtes, mais s’en distinguant par sa forme et son volume. Cet osselet, articulé avec la A93 colonne vertébrale , a été généralement re¬ gardé comme l’analogue des os du Bassin. On ne découvre pas d’ailleurs la moindre trace de membres. Les Ophisaures et les Chirotes présentent une disposition toute semblable. Au contraire, dans les Typhlops , on trouve sous la peau , de chaque côté de l’anus, deux os étroits, qui paraissent bien appartenir à un reste de squelette des mem¬ bres postérieurs , et qui restent non seule¬ ment isolés, mais fort éloignés de la colonne vertébrale , celle-ci n’offrant d’ailleurs au¬ cun indice de sacrum ou d’os coxal. Enfin M. Mayer a regardé l’ergot des Boas, des Pythons, etc., comme un véritable ongle, et a montré qu’il existait sous la peau une sé¬ rie de petits osselets, qu’il regarde comme ainsi rangés, en procédant de dehors en de¬ dans : une phalange unguénale, un os du métatarse et un tibia portant deux apophy¬ ses, dont chacune représente un os tarsien. On voit d’après ce qui précède qu’il est en¬ core difficile de savoir au juste quel est ce¬ lui qui disparaît le premier du Bassin ou du membre auquel il sert de point d’appui ; mais, en tout cas, nous trouvons ici la preuve de ce que nous disions en commençant, que sous le rapport de leur développement , ces deux parties semblent essentiellement su¬ bordonnées l’une à l’autre. L’étude du squelette des Poissons confir¬ me pleinement ce principe. En effet, on ne trouve aucune trace de Bassin chez les Apodes. Quand il existe, il présente le carac¬ tère remarquable de ne plus être en rapport direct avec la colonne vertébrale, ou du moins avec cette partie de l’épine qui cor¬ respond à la partie postérieure du corps. Il consiste d’ordinaire en deux os, dont l’un, placé à la face interne du eoracoïdien , sert d’attache au second , qui se porte en ar¬ rière le long des côtés du corps , au milieu du grand muscle latéral. Ces rudiments de Bassin manquent d’ailleurs dans un très grand nombre de Poissons osseux , alors même qu’il existe encore des nageoires ven¬ trales qui représentent les membres posté¬ rieurs ; mais, dans les Squales et dans les Raies en particulier, nous voyons notre ceinture osseuse reparaître presque en en¬ tier et rappeler ce que nous avons tromé chez les Reptiles. Ainsi, sous ce rapport comme sous tant d’autres, ces Poissons 494 BAS cartilagineux , encore trop peu étudiés , se montrent bien supérieurs à ceux que les ichthyologistes ont placés en tête de la classe à laquelle ils appartiennent. (A. DE Quatrefages.) BASSIN. géol. — Dépression à la sur¬ face du sol vers le centre de laquelle coulent et convergent les eaux qui tombent dans un certain rayon. — La forme et l’étendue des Bassins sont très variables 5 un même Bassin peut se sous-diviser en Bassins secondaires, qui eux-mêmes comprennent de plus petits Bassins 5 c’est dans ce sens qu’on dit : le Bassin général des mers ou l’Océan; le Bassin de l’Atlantique ; le Bassin de la Mé¬ diterranée, de la Mer Noire ; le Bassin des fleuves, celui des lacs , etc. Par cette ex¬ pression, on ne doit pas seulement entendre la partie du sol sur laquelle se réunissent les eaux, et qui en est couverte, mais toutes les pentes exondées qui convergent vers le fonds commun. De cette manière, toute la surface de la terre est divisée en Bassins sé¬ parés par des lignes étroites, qui sont celles du partage des eaux. Ces lignes ne se voient pas seulement dans les montagnes, comme les Alpes , les Pyrénées , mais aussi dans les plaines basses, comme celles du centre de la Russie, où la pente qui con¬ duit les eaux vers les mers du Nord se réu¬ nit d’une manière à peine sensible à celle qui descend vers la Mer Noire. Il s’en faut de beaucoup que le fond des Bassins soit au même niveau. On trouve dans les Andes , dans les Alpes et les Py¬ rénées , des dépressions du sol à plusieurs mille mètres d’élévation , et souvent en étage au dessous les uns des autres ; les grands lacs de l’Amérique du Nord fournis¬ sent un bel exemple de Bassins disposés ainsi en gradins. Beaucoup de parties du sol, qui sont au¬ jourd’hui à sec, ont été des Bassins circon¬ scrits et remplis d’eau; le lit de presque tous les grands fleuves (le Rhin, le Danube) se partagent en Bassins partiels, qui 11e communiquent entre eux que par des pas¬ sages étroits à travers lesquels le fleuve ac¬ tuel s’écoule ; on voit, même à la surface du sol, de vastes étendues de pays aujourd’hui habités, et qui sont à un niveau inférieur à celui des mers (bords de la Caspienne, As¬ trakan). La disposition, la forme, le nombre des Bassins qui partagent la surface du sol n’ont rien de fixe, et les mouvements, les dislo¬ cations que celui-ci a éprouvés, et qui peu¬ vent chaque jour avoir lieu, ont changé plu¬ sieurs fois les rapports des parties basses et des parties élevées, et modifié les plans de pente. Voyez «ol , dislocations. Il faut distinguer les Bassins hydrogra¬ phiques , dont les géographes s’occupent spécialement, des Bassins géologiques. Ces derniers sont ceux dont les parties centrales les plus basses sont formées par les ter¬ rains les plus nouveaux et dont les bords sont composés par les terrains plus an¬ ciens, qui sortent successivement les uns de dessous les autres , en se relevant. Tels sont, par exemple, les Bassins de la Seine, de la Tamise, de la Dordogne, du Pô. Les lits de ces fleuves appartiennent en même temps à un Bassin hydrographique et géologique. Au contraire, certains fleuves, comme la Loire, la Meuse, la Moselle, le Rhin, ne coulent pas dans des Bassins géo¬ logiques. Les eaux dont la réunion compose ces derniers fleuves ne descendent pas tou¬ jours des terrains anciens vers les plus nou¬ veaux ; elles marchent souvent dans un sens inverse ( la Loire , de Blois à Angers ; la Meuse, de Verdun à Namur ; la Moselle, de Metz à Coblentz ) ; de sorte que la direction des cours d’eau n’est pas toujours pour le géologue un indice de la disposition des terrains ; elle n’en est même pas un de la pente du sol qui, dans certains cas, est op¬ posée à celle de l’écoulement des rivières (Moselle). Cela tient à ce que certains Bas¬ sins , qu’on peut appeler nalurels , ont été successivement remplis par des sédiments qui n’ont fait que couvrir une partie des dé¬ pressions anciennes ; tandis que d’autres sont le résultat de dislocations violentes, qui ont produit de larges crevasses et des effondrements vers lesquels les eaux se sont portées. Il est très important d’établir cette dis¬ tinction et de la reconnaître par l’étude géo¬ logique du sol, avant de faire des recherches de charbon de terre et d’eau jaillissante, par exemple. On reviendra sur ce sujet aux mots HOUILLE et TUITS ARTÉSIEN. (G. P.) BASSINET. bot. ph. — Voyez baci- NET. BAT BAT BASSON. ois. — Nom vulgaire de la Foulque morelle ou macroulc, Fulica atra Lath. BASSOBIA, Aubl. bot. th. — Syno¬ nyme du g. Solarium. (Sp.) BASSUS. ins. — Genre de la famille des Ichneumoniens , de l’ordre des Hyménop¬ tères, établi par Fabricius et adopté par Gravenhorst et tous les entomologistes. Les Bassus sont essentiellement caractérisés par un abdomen scssile et comprimé, avec le premier segment linéaire et aplati. Plusieurs divisions ont été établies dans ce genre; mais la première, c’est-à-dire celle qui renferme les véritables Bas- sus , se distingue des autres par plusieurs caractères. Les ailes de ceux-ci ont la se¬ conde cellule cubitale triangulaire , quel¬ quefois un peu oblitérée ; leurs antennes et leurs pattes sont grêles. Les espèces de ce genre sont assez nombreuses. Presque toutes celles connues sont européennes ; le type est le Bassus lætatorius ( Ichneu - mon lætatorius Fab. ) , commun dans presque toute l’Europe. (Bt.) BASTARDIA, Kunth. bot. ph. — Genre ou sous-g. de la famille des Malvacées ; il paraît ne différer des Sida qu’en ce que les coques de son fruit sont vésiculeuses. (Sp.) BASTERA. bot. ph. — Synonyme de Rohria. Voy. ce mot. BAT. annÉl. — Voyez clitei/lum. BATA. bot. ph. — Un des noms vul¬ gaires du Bananier. BAT ARA, ki&v.ThamnophUus,S\v\W. (ôàpoç, buisson ; cptXoç , qui aime) ois. — Genre de l’ordre des Passereaux de Cuvier, de sa famille des Pies-grièches et de celle des Collurions de Vieillot. Ce dernier au¬ teur forma ce genre sur un groupe d’Oiseaux de l’Amérique méridionale, déjà décrits par Azara sous le nom de Bataras , il y joignit le nom grec latinisé de Thamnophilus . Celui de Batara ne leur avait été donné par l’auteur espagnol que parce que c’était celui même par lequel les habitants de Pa¬ raguay désignaient ces Oiseaux , et en par¬ ticulier une de leurs espèces. Leurs carac¬ tères génériques sont : Bec fort, droit, tendu, arrondi en dessus, brusquement courbe et denté à son extrémité ; mandi¬ bule inférieure , concave en dessous à sa base, puis bombée jusqu’à sa pointe qui 495 est échancrée. Pieds forts ; tarses et doigts assez allongés : l’externe réuni jusqu’à la première articulation, l’interne divisé; tous terminés par des ongles forts, larges et très arqués, comme chez les Oiseaux essen¬ tiellement percheurs. Ailes très courtes, arrondies , à rémiges fortement étagées jusqu’à la quatrième ou la cinquième; queue étagée, le plus souvent longue et lar¬ ge ; plumes coccygiennes longues; le plus souvent du blanc à la base des plumes in¬ terscapulaires chez les mâles. Les deux sexes diffèrent tout à fait de teintes ; les mâles , généralement, avec le dessus de la tête noir et plus ou moins variés de cette couleur et de blanc ou gris, les femelles presque toujours brunes ou rousses variées de rous- sâtre clair. Vieillot, en décrivant les espèces de ce genre des plus naturels , quand on le res¬ treint à celles d’Amérique , y réunit à tort quelques Pies-grièches buissonnières d’Afri¬ que et de Madagascar , et un assez grand nombre de Fourmiliers d’Amérique. Il était bien excusable, sans doute, car ces Pies- grièches en sont réellement les représen¬ tants en Afrique, et quant aux Fourmiliers, les Bataras ont avec eux une telle analogie dans leurs mœurs isolées et buisonnières, même dans l’ensemble de leurs formes, par leurs espèces à bec grêle, qu’il est presque impossible d’établir une distinction entre celles-ci et celles à longue queue du genre Fourmilier. Aussi, quoique Vieillot, Cuvier et la plupart des ornithologistes modernes aient placé les Bataras américains dans le groupe des Pies-grièches , tout en recon¬ naissant leurs grands rapports avec les Fourmiliers du Nouveau-Monde, ces rap¬ ports nous ont paru si intimes, puisque certaines espèces des deux genres finis¬ sent par se rapprocher au point d’avoir été confondues par la plupart des auteurs, qu’il nous a paru plus naturel de les grouper avec ces Fourmiliers qu'avec les Pies-griè¬ ches. Nous avons encore été fortifié dans cette opinion par ce que nous en a dit M. Aie. d’Orbigny, dans notre travail de col¬ laboration avec lui sur les Oiseaux de son voyage en Amérique , où il a été à portée d’observer leurs mœurs. Ce sont, dit-il, des Buissonniers par excellence, qui ne se ren¬ contrent qu’à l’est de la grande chaîne des Andes , et dans tous les lieux couverts de fourrés épais, soit dans les haies autour des maisons , soit dans les champs aban¬ donnés , au sein môme des forêts ou dans ces petits bois peu élevés et chargés d’épines , nommés chaparrales par les Espagnols, et qui caractérisent certaines parties du centre de l’Amérique méridionale. Ils vont habi¬ tuellement isolés ou par couples ; et, les plus familiers , s’approchent des lieux habités en sautillant toujours sur les branches basses des buissons qu’ils parcourent en tous sens, pour y chercher des Insectes et leurs larves ou des Fourmis. Ils descendent très rare¬ ment à terre et seulement pour y saisir l’in¬ secte qu’ils vont manger ensuite sur les branches basses des arbustes ; ils paraissent sédentaires dans les contrées où ils naissent, quoique passant toujours d’un lieu à un au¬ tre. On est frappé , ajoute M. Aie. d’Orbi- gny, de qui nous empruntons ces détails de mœurs , au milieu des sites sauvages si communs en Amérique, et surtout au prin¬ temps, des chansons brayantes des Bataras, de ces gammes sonores que les mâles font entendre, surtout au temps des amours. La femelle y répond par des accents moins prononcés , mais c’est en vain qu’on cher¬ che ceux qui les produisent, ces Oiseaux étant presque toujours cachés en des fourrés si épais , que les rayons du soleil y pénè¬ trent à peine. C’est aussi là qu’ils déposent, à quelques pieds au dessus de terre , leur nid , formé de bûchettes en dehors et quel¬ quefois de crin en dedans. Leurs œufs ont beaucoup de rapports avec ceux de nos Pies- grièches; de môme ils sont souvent blan¬ châtres , tachetés de rouge violet. Nous pensons qu’on peut sectionner les Bataras, suivant la forme de leur queue et de leur bec, en trois groupes , dont le premier, inûniment plus nombreux, ren¬ fermera les espèces à queue longue et large, fortement étagée; à bec fort, comprimé, très crochu , bombé en dessous , et chez lesquelles les mâles sont toujours d’une couleur différente des femelles. Telles sont le Grand Batara Azar. ( T hamnophilus majoré ieil.), le Batara rayé (enl. 297-1), le Yanga OU Batara gris, et le Yanga OU Ba¬ tara roux [Tham . cinereus et ru fus Yieil . , Dict . 35, p. 200), l’espèce géante de ce groupe , le même cpie le Yanga strié HuprÉ [Voy. de Freyc ., pL 18 et 19, ou T hamno¬ philus vigorsii Such, etc.). Dans le second groupe, nous plaçons de petites espèces à pieds conformés , comme les précédents ; à bec semblable, mais dont la queue est très courte, presque carrée ou légèrement arrondie , et chez lesquelles les mâles et les femelles diffèrent peu en cou¬ leur. Telles sont le Fourmilier tachet ( Myot . strictothorax) et le Fourmilier gorgeret ( Myot . mai ta lis Tem., pl. col. 179 , fig. 1, 2, 3) , le Fourmilier moucheté ( Myrmoihera gutlata Yieil., Gai. pl. 155). Notre troisième groupe renfermera tous ces petits Bataras à bec plus ou moins grêle, très peu crochu ; à queue longue , moyenne ou courte, plutôt grêle que large, mais toujours très étagée et très souvent terminée par des taches blanches ; à pattes faibles , mais toujours conformées comme chez les précédents. Ces espèces, dont Temminck et Lichtenstein ont fait des Fourmiliers a longue queue, et Swainson son genre For- micivora , nous paraissent, d’après la forme de leurs pattes percheuses et leur système de coloration, appartenir bien plu¬ tôt aux Bataras qu’aux vrais Fourmiliers; et tels sont, parmi les espèces à queue longue, le Batara a coiffe {Tham. pileatus d’Orb. etLalr. Synops. pl. 12, Myothera pileata Lichtens., n° 479, le Tham. affinis d’Orb. et Lafr., ibid, pl. 12, n° 17, les Myothera squamata , superciliaris Licht., ibid. y n° 478 et 80) , les Fourmiliers châtains et a ailes rousses (Tem pl. col. 132), et parmi les espèces à queue courte, nous indique¬ rons le Fourmilier a flancs blancs {Myo¬ thera axiliaris Yieil. , fuliginosa 111. , Licht., n° 483) et le petit Gobe -mouche ta¬ cheté de Cayenne (Buff., enl. pl. 831, f. 2). Ces espèces forment évidemment la tran¬ sition des Bataras aux Fourmiliers, par les Drymophila de Swainson , chez lesquels les tarses et les doigts deviennent plus longs et plus grêles , les ongles plus minces, plus longs et moins courbés , caractères qui an¬ noncent évidemment des Oiseaux beaucoup plus marcheurs. Nous tenons de M. Natterer de Yienne, qui a passé plusieurs années au Brésil, une particularité de mœurs des Bataras assez curieuse. Lorsque les Fourmis d’Amérique, et surtout la Fourmi de visite, se mettent BAT 497 BAT en campagne, à rapproche de ces armées formidables et dévastatrices, tous les In¬ sectes, à quelque ordre qu’ils appartiennent, saisis d’épouvante , prennent la fuite , soit en gagnant le sommet des plantes et des Graminées , soit en s’envolant sur les buis¬ sons environnants. On voit alors une se¬ conde armée composée de diverses espèces de Bataras , accompagner la première en éclaireurs , voltigeant de buissons en buis¬ sons, en avant et sur ses flancs, et saisissant cette foule de malheureux Insectes , qui, pour se soustraire à un danger, se sont pré¬ cipités au devant d’un autre plus fatal encore. Notre genre Batara ( Thamnophilus ) se compose donc des Bataras proprement dits , OU Bataras a grande queue , et des Bataras a courte queue, et du SOUS-genre Formicivora de Swainson , ou Bataras a BEC GRELE. V 01/ . DRYMOPHILE , MYIOTHERI- dées et myiothérinÉes. (Lafr.) BATARD, annél. — Nom donné par les pêcheurs aux petits Vers rouges dont ils se servent comme d’appât , et qu’ils trouvent entre les rochers. (C. d’O.) BATAUCAULON, DC. (pàroç, ronce; xauXo'ç, tige), bot. ph.— Section du g. Mi¬ mosa. (Sp.) BATEAU, moll. — On donne vulgai¬ rement ce nom à une grande et belle espèce de Patelle , Patella compressa de La- marck. On donne également le nom de Ba¬ teau ponté aux grandes espèces de Cré- pidules. (Desh.) BATELEUR. Teratopius , Less. (re- paT07rcio';, qui fait des prestiges), ois. — Genre de l’ordre des Oiseaux de proie et de la famille des Aigles de Cuvier. Levail- lant donna ce nom de Bateleur à l’espèce africaine , type du genre , parce qu’elle fai¬ sait, dans les airs, en volant, certaines évo¬ lutions ou cabrioles qui la lui firent com¬ parer à un faiseur de tours ou Bateleur. Ce genre, qui fait partie de notre famille des Falconidées et de notre sous-famille des Aquilinées, a pour caractères généri¬ ques: Bec droit à sa base, plus allongé que chez la plupart des Aquilinées, ne commençant à se courber que vers la moi¬ tié de sa longueur et d’une manière peu prononcée ; mandibule supérieure très éle¬ vée dans son milieu , du front à son bord inférieur; ce bord à peu près rectiligne, à ouverture très fendue et très large. Face nue ; tout l’espace du loruin n’ayant que quelques petits poils à peine visibles; nari¬ nes ovalaires, verticales. Tarses robustes, très courts, largement réticulés , ainsi que les doigts , jusqu’aux deux tiers de leur longueur ; le dernier tiers recouvert d’une rangée de trois ou quatre larges écailles. Queue rectiligne , extrêmement courte , tronquée, dépassée de beaucoup par les ailes pliées; celles-ci de longueurmédiocre, aiguës comme chez les Faucons, à rémiges primaires, décroissant brusquement com¬ me chez les Hirondelles ; la quatrième étant de 4 centimètres plus courte que la seconde, qui est la plus longue; la cinquième plus courte que la quatrième de 8 centimètres , et la sixième de S centimètres plus courte que la cinquième ; rémiges secondaires très développées en largeur et recouvrant en partie les primaires; plumes des côtés de la tête très grandes, pouvant se redresser et s’é¬ taler latéralement comme chez les Cacatois. Nous croyons être le premier qui ayons remarqué ce double caractère d’ailes con¬ struites sur le type aigu et à décroissance si brusque des primaires, caractères vraiment anomaux dans la sous-famille des Aquili¬ nées, et qui paraissent avoir échappé à M. Lesson en établissant le genre, puisqu’il ne les indique pas dans son Traité. L’extrême brièveté de la queue de ce ra¬ pace est certainement une bizarrerie , une anomalie même, des plus singulières, dans l’ordre des Oiseaux de proie ; car ce mem¬ bre faisant l’office de gouvernail chez l’oi¬ seau dont les ailes font celui de rames lors¬ qu’il vole, il semblait devoir conserver ses justes proportions et toute son énergie chez l’oiseau de proie , qui , pour se procurer sa nourriture , a besoin d’un vol plus rapide, ou au moins plus facile que les autres. La seule espèce du genre que Levaillant nous a fait connaître le premier est le Ba¬ teleur (Levail., Afriq-i pl. 7 et 8 etp. 20, Falco ecaudatus Sh. ), le Bateleur a courte queue ( Teratopius ecaudatus Less. , Tr. , p. 47, Helotarsus typus Sm.). Il est au moins de la taille de l’Ai¬ gle Jean-Leblanc, mais beaucoup plus court; car l’individu mâle adulte que nous possé¬ dons a de largeur, vu de face et d’un pli de 32 T. II BAT BAT 498 l’aile à l’autre, près de 22 centimètres, et n’a de longueur, du bec à l’extrémité de la queue, que 51 centimètres, et à l’extrémité des ailes 62 centimètres. On voit que ces ailes ployées dépassent la queue de 11 cen¬ timètres. Celle-ci porte à peine ^centimè¬ tres. Ses couvertures supérieures la recou¬ vrent jusqu’à 3 centimètres de son extré¬ mité, et les inférieures jusqu’à cette extré¬ mité même. La tête, le cou, tout le des¬ sous et les jambes, les ailes et les scapu¬ laires , en forme de deux bandes longitudi¬ nales , sont d’un beau noir avec quelques reflets vert foncé ; tout le dos et la queue d’un beau brun roux très vif. Toutes les couvertures petites et moyennes de l’aile d’un gris cendré , formant une large bande alaire , se détachant sur le noir des rémiges et des scapulaires ; la cire , la large peau nue des lorum et les tarses d’un jaune ou rouge orangé. C’est, comme on voit, un des Oiseaux de proie dont le plumage est le plus mar¬ quant , en même temps qu’il offre les for¬ mes les plus bizarres ; car, à cette queue presque atrophiée , il joint les plumes la¬ térales de la tête , susceptibles de s’ébour- riflfer, et qui lui donnent un peu la phy¬ sionomie d’un rapace nocturne. Ses allures et ses mœurs présentant aussi quelques singularités , nous extrayons de Levaillant les faits suivants. Quand il vit, pour la première fois, voler le Bateleur^, il crut que quelque accident l’a¬ vait privé de sa queue, d’autant plus qu’il re¬ marqua dans son yoI un mouvement très extraordinaire ; mais il reconnut bientôt que la queue écourtée de cet oiseau était un ca¬ ractère de l’espèce, et sa manière de voler un jeu dont il s’amusait, en provoquant sa femelle qui lui répondait de la même ma¬ nière. U plane, dit l’auteur, en tournoyant, et laisse échapper de temps en temps deux sons très rauques , l’un d’une octave plus haut que l’autre. Souvent il rabat tout à coup son vol jusqu’à une certaine distance de la terre, en battant l’air de ses ailes, de manière à faire croire qu’il s’en èst cassé une et qu’il va tomber. Sa femelle ne man¬ que jamais alors de répéter le même jeu. Ces coups d’aile s’entendent à une très grande distance, et leur bruit peut être comparé à celui d’une voile dont un- des coins s’est détaché et que le vent agite avec violence. Ces Oiseaux sont très communs près des bois de Lagoa , au cap de Bonne-Espérance, dans tout le pays d’Auteniquoy , et le long de la côte Natal jusqu’en Cafrerie. Ils se tiennent par couples isolés dans les monta¬ gnes. La femelle est d’un quart plus forte que le mâle, et, par conséquent, que l’in¬ dividu de notre description , et ses couleurs ont en général un ton plus faible. Elle con¬ struit son nid sur les arbres, et ses œufs, au nombre de trois ou quatre, sont entière¬ ment blancs. Le Bateleur , dit encore Levaillant , se repaît comme les Vautours, de toute sorte de charogne; cependant il attaque souvent les jeunes Gazelles, les Agneaux ou les Moutons malades près des habitations , et les jeunes Autruches encore petites, lors¬ qu’elles se trouvent séparées de leurs père et mère. Il suffît de jeter un coup d’œil sur cet oiseau pour reconnaître qu’il n’a point les caractères des Aigles; ses serres sont moins fortement arquées, et son bec aussi, par conséquent, moins vigoureux. C’est en¬ core une de ces espèces ambiguës qui tien¬ nent autant du Vautour que de l’Aigle. L’opinion de cet excellent observateur est d’autant plus fondée , qu’il ajoute plus loin qu’il a remarqué que ces Oiseaux em¬ portaient, dans leurs jabots, la nourriture qu’ils dégorgeaient ensuite à leurs petits , habitude particulière aux Vautours. C’est donc avec grande raison que M. Les- son a formé un genre particulier de cet oi¬ seau , qui ne pouvait rester dans les Cir¬ caètes où le plaçait Cuvier. C’est une de ces espèces à caractères mixtes et même bi¬ zarres dans les formes comme dans les mœurs, qu’on ne peut placer dans aucun groupe connu , et qui doivent être type d’un nouveau genre. Le docteur Smith, dans son expédition de l’Afrique australe, et pendant, son séjour au cap de Bonne-Espérance, a formé de cet oiseau son genre Uelotars/i.s , et l’a appelé Ilc/otarsus typus; mais nous croyons la formation de celui de Tcrato- pius antérieure. Celui de, Bateleur, comme nom générique français, est certainement le premier. (Lafr.) * BATEMAIVAIE. B aie ni an /lia. bot.. th. — Genre de la famille des Orchidées, BAT BAT tribu des Vandées, établi par M. John Lindley [Bot. reg ., t. 1714) pour une plante originaire de rAmérique tropicale , et dont les caractères sont les suivants : Les sépales sont étalés 5 les inférieurs , opposés au la- belle, sont égaux et onguiculés à leur base 5 les deux intérieurs, plus larges, sont obli¬ ques et attachés sur les parties latérales du prolongement inférieur du gynostème ; le labelle, articulé avec la base du gynostème prolongé , est concave et trilobé. L’an¬ thère , petite et biloculaire, contient deux masses polliniques, bilobées dans leur par¬ tie postérieure et appliquées sur un réti- nacle triangulaire. Les pseudobulbes sont ovoïdes et comme à quatre angles ; les feuilles obovales, oblon- gues, plissées 5 les fleurs, longuement pédi- cellées et d’une teinte brune pourprée, sont accompagnées chacune d’une bractée con¬ cave, renflée et comme quadrilatère. Elles forment une grappe radicale. (A. R.) BATHELIUM (parvi , percé ; 0yM , ma¬ melle). bot. cr. — (Lichens). Acharius avait d’abord créé ce genre (Meth. Licht ., p. 111) pour un lichen africain , qu’il a depuis re¬ porté dans son g. Tryy et hélium. Voyez ce mot. (C. M.) * BATHIS. ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, éta¬ bli par M. Dejean ( Catal. , 3e édit. ) sans publication de caractères. Il y rapporte deux espèces , l’une du Brésil méridional , nom¬ mée par lui B. cognata , et l’autre de Bué- nos-Ayres, nommée par M. Buquet B. bonariensis. Ce genre faisait autrefois partie des Colaspis. (D. et C.) *BATIISEBA (nom mythologique), ins. • — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines , établi par M. Dejean [Catal., 3e édit.), qui n’en a pas publié les caractères. Ce g. ne renferme qu’une seule espèce, nommée par lui B . transver salis, et qui est du cap de Bonne-Espérance. Ce g. appartenait autrefois à celui de Colaspis- (D. etc.) BATHYERGES, Illig. mam. — Voyez ORYCTÈRES. * BATHYRHYIVCIIIJS, Macn. (paûùç, vaste; pû-y/cç, bec), ois. — Genre synonyme de celui de Paradoxornis de Gould. Voyez TA R A 1)0X0 RN I-S. (LAFR.) *BATIA (nom d’une Naïade), ins. — M. 499 Weshvood ( Synops. of gênera British ins. , pag. 113) désigne ainsi , d’après Ste¬ phens, un g. de Lépidoptères nocturnes , de la famille des Tinéides, etauquel il donne pour type la Tinea flavi frontella de Fa- bricius. Voyez teigne. (D.) *BATILLUS [batiilus, pelle), mole.— M. Schümacher, dans son Essai d’une Classification des Tcstacès , donne ce nom latin à un genre qu’il nomme Pelleron en français, et qui est inutilement créé pour quelques espèces du genre Turbo de Linné. (Desh.) BATIS, L. [odroq } ronce), bot. ph. — Genre non classé dont les caractères sont : Fleurs dioïques. Fleurs mâles : Chatons compactes, à écailles 1-flores, arrondies, 1- flores , convexes à la base , concaves aux bords, quadrisériées. Périanthe spathacé, monophylle , comprimé. Étamines 4 ; iilets subulés ; anthères oblongues, dithèques , incombantes. — Fleurs femelles: Chatons charnus , à écailles uniflores, acuminées , presque planes, distancées, quadrisériées. Ovaire subovoïde, pointu , adné au chaton. Stigmate grand, sessile , bilobé. Baies suc¬ culentes, 1-loculaires, agrégées en syncarpe, oblongues. Graines au nombre de 4 dans chaque baie, triangulaires. — Arbrisseau diffus. Rameaux opposés ; les jeunes sont tétragones. Feuilles opposées, charnues. Chatons axillaires, solitaires. Ce genre n’est fondé que sur une seule espèce , le B. ma- ritima Sw., qui croît sur les plages de l’A- * mérique équatoriale. (Sr.) * BATOCERA ( pàxoç , buisson ; xépaç; corne), ins. — Genre de Coléoptères tétra^ mères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans la 3e édition de son Cata¬ logue. On connaît plus d’une dizaine d’es¬ pèces qui rentrent dans ce genre, parmi les¬ quelles trois seulement ont été décrites : Ceramhyx armatus Ol. ou humeridens Latr. , Lamia 8-rnaculaia et L. ruhus Fabr., toutes originaires des Indes orien¬ tales ; cependant la dernière se rencontre aussi aux îles Bourbon, de France et de Ma¬ dagascar. M. W. W. Saunders a fait insérer une notice sur les habitudes de cette espèce ( Trans . ofthe Eut. soc., vol. I , p. 60), et il dit à ce sujet : Ces Insectes se trouvent pendant les mois de mai et juin, dans le voisinage de Calcutta, sur le Pipai (Ficus 500 BAT BAT religiosa ), dont ils mangent les bourgeons. Ils sont si fortement attachés aux branches de cet arbre, qu’on ne peut les en détacher que par une forte secousse. Leur vol a lieu en ligne droite, et leur grande taille les fait ressembler à de petits Oiseaux. Ce genre se distingue des autres Lamiaires, leurs congé¬ nères, par ses antennes de 12 articles, gar¬ nies en dessous d’un grand nombre de peti¬ tes épines scabreuses ou crochues. Le corse¬ let est fortement étranglé près des extrémi¬ tés, et armé, sur le milieu latéral, d’une forte épine aiguë. Les élytres sont tronquées , chargées de tubercules à leur base ; l’é¬ paule est saillante et munie d’une épine 5 le sommet de la suture en offre aussi une pe¬ tite. (D. etc.) BATOLITE. Batolites. Moix.' — Mont- fort, dans sa Conchyliologie systémati¬ que , a proposé ce genre pour une coquille fossile , qu’il regarde comme cloisonnée, à la manière des Orthocères. Ce genre, cor¬ respondant exactement à celui que Lamarck nomme Hippurite , a été reconnu comme un double emploi absolument inutile. Quel¬ ques auteurs l’ont cependant, à l’imitation de Montfort, conservé parmi les Cépha¬ lopodes décapodes ; mais , depuis très longtemps , nous avons démontré que les Hippurites, et par conséquent les Batolites, sont des Coquilles bivalves, voisines des Sphérulites, et appartenant à la famille des Rudisles de Lamarck. Voyez hippurite et rudiste. (Desh.) BATON. bot. — Les jardiniers donnent ce nom aux plantes dont les fleurs sont dis¬ posées en épi le long d’un axe redressé et rigide. C’est d’après ce principe qu’on a nommé : Bâton de Jacob, V Asphodelus luteus ; Bâton de saint Jean, le Polygo- num orientale ; Bâton d’Or , le Cheiran- thus cheiri ; Bâton royae, l’ Asphodelus albus. (C. d’O.) BATONNET, moue. — Nom vulgaire d’une jolie espèce de Cône , Conus tendi- neus des auteurs. Voyez cône. (Desh.) * BATOSCELIS (Poctoç, buisson; crxe- tç, cuisse ou jambe), ins. — Genre de Co¬ léoptères pentamères, famille des Cara- biques, tribu des Harpaliens, établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , mais dont il n’a pas publié les caractères. D’après une note qui nous a été communi¬ quée par M. Reichc , l’un de nos Coléopté- ristes les plus instruits , ce genre se distin¬ gue de ses voisins par un corps cylindrique^ par un corselet presque carré , très légère¬ ment rétréci postérieurement; par des man¬ dibules saillantes, très arquées, et enfin par des pattes courtes, robustes, dont les antérieures sont fortement échancrées inté¬ rieurement et armées extérieurement de 6 dents spiniformes; et les intermédiaires et les postérieures hérissées d’épines au côté externe , ce que l’auteur a voulu exprimer par le nom de Batoscelis.— Ce genre a pourtype le B. Reichei Dej. C’est un insecte du Bengale qui a tout à fait l’aspect d’un Cli- vina. mais M. Reiche pense que M. De¬ jean a eu tort de lui donner pour congénères les AgonoderiLS ohlongus et discipennis de son Species, qui n’ont que deux dents au côté interne des pattes antérieures, au lieu de six qui caractérisent le genre dont il est ici question. (d.) *B ATR ACHIDE A ((3 arpay/jç, grenouil¬ le; iô'ê'a, forme), ins. — M. Serville {Ins. or- thop., Suites à Buffon) applique cette dé¬ nomination à une division du genre Te- trix , de la famille des Acridiens , compre¬ nant les espèces dont les ailes sont fort courtes et rudimentaires , et dont l’extré¬ mité du prothorax ne dépasse pas le bout de l’abdomen. M. Serville rapporte à cette division les Tetrix mucronata {Encycl. du Brésil) et hipunctata ( Gryllus hipunctatus Lin.), commune dans une grande partie de l’Europe. (Bl.) * B ATR ACHION (,8 xvoay, tov, petite gre¬ nouille). ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères , famille des Carabiques , tribu des Harpalides , établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean qui, dans son dernier Catalogue, en mentionne trois espèces pro¬ pres au Mexique ; la première nommée par lui B. chalconotum et les deux autres B. rana , et B. rufipalpum. Ch. Ce genre est voisin des Hypolithus. Ses principaux ca¬ ractères sont : Corps large , aplati. Palpes labiaux , à deuxième article arqué et renflé par l’extrémité ; pénultième presque uni¬ que, très aminci par le bas ; dernier oblong, mince. Yeux saillants, grands, arrondis, latéraux. Menton échancré semi-circulaire - ment, armé d’une dent ; deux larges fosset- BAT 501 tes entre les yeux, et deux autres sur la base du corselet : celui-ci est presque droit en avant et en arrière, coupé cependant un peu obliquement près de l’angle postérieur , et élargi et arrondi sur le côté antérieur. Élytres courtes, sinueuses près de l’extré¬ mité, à côtes peu élevées. Pattes à 4 articles dilatés ; 3 et 4 trianguliformes. Le premier article des tarses des pattes postérieures est très allongé et le suivant d’un tiers plus court. (C.) BATRACHITE ( pàrpaxoç, grenouil¬ le ). min. — M. Breithaupt a désigné sous ce nom un minéral d’un gris verdâtre et d’un éclat gras qui , par son aspect, lui a paru avoir quelque ressemblance avec le frai de Grenouille , et qui vient du Mont- Rizoni , dans la partie méridionale du Ty- rol. Il est'en masses compactes, présentant quelques indices de clivages, qui mènent à un prisme rhombique de 115°. Sa dureté est celle de l’Apatite ; sa pesanteur spécifique est de 3,04. Ses composants essentiels pa¬ raissent être la Silice et la Magnésie. (Del.) B ATRACHOIDE . Batrachus, Schn. (Parpaxc ç, grenouille), poiss. — Genre de Poissons ainsi nommé par Lacépède, parce que l’une des espèces qu’il réunissait à celle sur laquelle il a établi ce genre avait reçu de Müller l’épithète de Raninus. C’est le Gadus raninus de Muller, devenu le Bien- nius raninus de Linné, mais associé à tort par Lacépède au Gadus tau Lin. L’espèce a la tête large et grosse, ce qui fait ressem¬ bler ce poisson à un têtard de Grenouille. Bloch , dans son édition posthume de Schneider, eut la même idée, car il a nom¬ mé Batrachus le genre formé sur la même espèce. Le caractère de ce genre de la fa¬ mille des Acanthoptérygiens, à pectorales pédiculées , consiste dans une tête large et plate; une gueule amplement fendue, le plus souvent garnie de lambeaux cutanés ; une dorsale très petite , sortant à peine de la peau, suivie d’une seconde très lon¬ gue et étendue jusqu’à la caudale ; des pec¬ torales portées sur des bras courts et plats, situées en arrière des ventrales; des jugulai¬ res à trois rayons, dont le premier est très élargi par le bord de la peau. Les mâchoires, le palatin et le vomer portent des dents, et enfin le sous-opercule, armé de deux fortes BAT épines, est aussi considérable que l’opercule. La membrane branchiostège a six rayons. On retrouve d’ailleurs, dans ce poisson, le caractère constant de tous ceux de cette fa¬ mille qui est de manquer de sous-orbitaire. Lacépède, comme nous l’avons dit, et Bloch ont gâté le genre naturel qu’ils dénom¬ maient en associant ensemble plusieurs es¬ pèces tout à fait éloignées les unes des au¬ tres. Aussi peut-on dire que, seulement de¬ puis la Monographie publiée dans notre Ichthyologie , le genre a été régulière¬ ment fondé sur des caractères naturels. Linné en connaissait deux espèces : l’une le * Gadus tau ; l’autre le Cottus grunniens . Cette dernière épithète a été donnée par Linné à l’espèce de Batavia, parce que les Hollandais de cette colonie ont appliqué à ce poisson le nom de Knorrhan (Coq bruyant ou grognant), qui est la dénomi¬ nation du petit Coq de Bruyère ( Tetrao tctrix Lin.), et qui a été aussi appliqué à des Poissons du genre des Trigles et autres voisins. Willugby a traduit par Gallus grunniens le nom hollandais qu’il pre¬ nait dans Nieuhotî, et c’est ainsi que l’épi¬ thète est restée à l’une des espèces. Ce genre est embarrassant à placer dans la méthode ichthyologique ; mais, en examinant par quel plus grand nombre de leurs caractères les Batrachoïdes ressemblent aux autres Poissons , on est conduit à les rapprocher des Baudroies. Il en existe dans les deux Océans. Les uns ont la peau nue, d’au¬ tres l’ont écailleuse. On trouve , sur deux rives de l’Amérique méridionale, des espèces à peau nue et sans barbillons, dont les dents sont longues et crochues , et qui pourraient bien être distinguées généri¬ quement. Je ne l’ai pas fait, parce que tous les autres caractères rappellent suffisam¬ ment les Batrachoïdes. L’une d’elles est le Niqui de Marcgrave. (Val.) * B AT H ACIIOi* JI1\ A ((3àTpaXoç, gre¬ nouille ; ptv, nez), ins. — Genre de Coléop¬ tères tétramèrçs, famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans son 3e Catalogue, avecune espèce qu’il nomme B. cylindrica, et qui se trouve aux îles de France et de Bourbon. Ce genre a été placé par lui après les Xylotribus de Serville, et par conséquent dans la tribu des Lamiaires de cet auteur ; mais sa place véritable est à côté des Tmc- 502 BAT BAT sistemus de Latreille , faisant partie de sa tribu des Cérambycins. Il en diffère, en ce que le corselet est convexe , presque en disque , qu’il s’avance anguleusement sur l’écusson , et que les étuis en sont plus étroits et arrondis chacun sur l’extrémité. Le présternum est large et arrondi ; il ne dépasse guère l’origine des pattes antérieu¬ res et ne fait que les séparer entre elles. Le mésosternum offre une petite saillie arron¬ die , en avant de laquelle , en dessous , est une faible dépression pour recevoir une par¬ tie du présternum. (C.) BATRACHQSPERME. Bntrachos- permum ( pârpayo; , grenouille ; h. — Le genr c Bedfor¬ d/a appartient à la tribu des Composées- Sénéeionées, et comprend aujourd’hui deux arbrisseaux indigènes de Van-Diérnen, dont l’une est cultivée dans les jardins de bota¬ nique, sous le nom de Cacalia salicina. Ces plantes ont pour caractères : Capi¬ tules multiflorcs homogames ; réceptacle alvéolé ou marqué de petites fossettes ; in- volucre muni à la base de 2 ou 3 bractéoles subulées, et formé de deux ou 3 rangées d’é- cailles distinctes et d’égale longueur. Fruits glabres, cylindracés anguleux, munis, au sommet, d’un rebord portant une aigrette composée d’une rangée de poils scabres à la base , ou barbillés au sommet. — Les Bedfbrclia , que Labillardière avait réunis aux Cacalia , sous les noms de C. sali¬ cina et linearis , sont remarquables par leur port ; leurs fleurs jaunes ; leurs feuilles entières, allongées, cotonneuses en dessous, et assez semblables à celles du Saule. (J.D.) BEDILLE. bot. th. — Nom vulgaire du Liseron des champs, dans le départe¬ ment de la Gironde. BÉDOUIDE ou BÉDOIIÏLLE. ois. — Nom de la Farlourse en Provence. BÉDOUIN, bot. th. — Un des noms vulgaire du Mélampyre des champs. BÉDOUSI (nom vernaculaire), bot. th. — Ce serait, selon quelques auteurs, un petit arbre de l’Inde, à feuilles épaisses, ovales et alternes, d’une odeur aromatique, et à fleurs petites , inodores, à baie sèche, 3-valve et 3-sperme, etc.; mais, faute à eux de l’avoir suffisamment caractérisé, on de¬ vrait le passer sous silence. (C. L.) BEELZEBUL. mam. — Nom d’une es¬ pèce du genre Hurleur. BEELZEBUTH. mam. — Voyez belze- Buth. BÉEMEBLE ou BOEIIMEBLE. ois. — Synonyme de Jaseur de Bohême ( Bom - bycilla garrula). BEENA. ois. — Synonyme de Corbeau choucas. BEEIVEL ( nom vernaculaire), bot. ph. — Rheede a figuré sous ce nom ( Ilort. mal., Y, t. 4) un petit arbre de l’Inde, que quelques auteurs rapportent au Croton ra- cemosum Burm., quoique son fruit paraisse tétracoque. (c. l.) * BEES A. bot. th. — Le genre ainsi nommé par Palisot de Beauvois, dans la fa¬ mille des Cypéracées, est le même que le genre Hypœlytrum du professeur L.-C. Richard. Voyez hypoelytrum. (A. R.) BEESHA. bot. ph. — Le botaniste Rheede ( Hort . Malabar. Y, p. 119, t. 60) a décrit et figuré, sous ce nom, une grande et belle graminée , originaire des Indes Orientales , décrite et figurée de nouveau par Roxburg {Corom. III , p. 38, t. 243), sous le nom de Bambusa baccifera. On s’est bien vite aperçu que cette plante n’ap¬ partenait pas au genre Bambou; aussi Tri- nius en avait-il fait un genre nouveau qu’il nommait Melocanna ; mais on a pensé que le nom proposé par Yan-Rheede, étant beaucoup plus ancien dans la science, et n’of¬ frant d’ailleurs rien qui pût s’opposer à son adoption, devait être adopté. C’est ce qu’ont fait Rœmer et Schultes, dans leur Species, et plus récemment mon excellent ami M. le professeur Kunth , dans son agrostographie. Nous nous contenterons de’ dire que le genre Beesha se distingue sur¬ tout des autres Bambusacées par son fruit très gros et charnu , caractère fort remar¬ quable et tout à fait insolite dans la famille des Graminées. Voyez bambou. (A. R.) BEFABIA. bot. ph. — Voyez bejaria. BEFFROI (Grand et Petit), ois. — Le premier est synonyme de Turdus tinniens et le second de Turdus lineatus. Voyez FOURMILIER. BÉGASSE. ois. — Synonyme deBécasse. BEGONIA (Mich. Bégon , français; promoteur de la botanique), bot. ph. — . Type de la famille desBégoniacées.Ce genre, fondé par Linné, renferme un grand nom¬ bre de plantes remarquables la plupart par leur port singulier, etsurtoutpar l’obliquité de leurs feuilles.On en connaît près de quatre- vingts espèces, dont plus de 60 sont culti¬ vées dans les jardins. Quelques-unes, dans leur pays natal , sont employées comme condiment et en salade. Lapins belle d’entre elles est le B. manicata, plante mexicaine, décrite par M A. Brongniart (Voir Ilerb BEG BEI gêner, de VAmat. t. 3). Elles sont indigènes dans les parties tropicales de l’Asie et de l’Amérique. Ce beau genre (dont les carac¬ tères sont indiqués à l’article Bégoniacées , qui suit) n’a pas encore de place jusqu’ici bien certaine dans le système , et les au¬ teurs n’ont pu encore être à peu près unani¬ mes sur ce point. M. Endlicher, dans son Généra plantarum , le place entre les Cu- curbitacées et les Cactées , familles avec lesquelles, il faut l’avouer, ce genre n’offre guère d’analogie; M. Lindley, entre les Fi- coïdées et les Crucifères, et nous ne voyons pas que le rapprochement soit plus rationnel. Sa véritable place est, selon nous, dans l’état actuel de la science, et comme avant nous quelques auteurs l’ont indiquée, entre les Chénopodiées et les Polygonées ; c’est avec ces deux familles qu’il offre le plus d’affinités, surtout avec la dernière , sous le rapport de Y habitus et de la structure des fleurs et des fruits. Quoiqu’il en soit, pour mettre le lecteur à portée de faire un rappro¬ chement plus heureux , nous le renvoyons à la caractéristique de la famille qui est né¬ cessairement celle de l’unique genre qu’elle renferme. (C. L.) BÉGOAIACÉES. bot. ph. — Famille de plantes à fleurs monoïques. Dans les mâles, un calice à 4 sépales colorés, dont deux intérieurs opposés plus petits que les extérieurs, renferme de nombreuses éta¬ mines dont les filets libres ou soudés in¬ férieurement en colonne, s’épaississent en masses, et portent, à leur sommet, deux lo¬ ges adnées à un connectif large et s’ouvrant dans leur longueur. Dans les femelles , ce calice adhérant à l’ovaire se partage , au- dessus de lui, en segments pétaloïdes au nombre de 4 à 9, et, au dessous, forme 3 ai¬ les verticales et inégales, avec lesquelles al¬ ternent 3 loges renfermant des ovules très nombreux, attachés à un double placenta qui fait saillie de l’angle interne. L’ovaire est surmonté de 3 styles courts , partagés chacun plus ou moins profondément en deux branches stigmatiques flexueuses. Il devient une capsule membraneuse, couronnée par les segments flétris du calice , relevée de trois ailes et s’ouvrant par autant de fentes qui les suivent dans leur longueur, et divi¬ sent par conséquent les loges dans leur mi¬ lieu. Les graines, très nombreuses et très menues, contiennent, sous un test membra¬ neux, un embryon nu, cylindrique, dont la radicule, plus longue que les cotylédons, est tournée du côté du hile. — Les Bégoniacées sont des plantes herbacées, annuelles ou vi¬ vaces, originaires des régions tropicales, et cultivées en assez grand nombre dans nos serres. On les reconnaît facilement à leurs feuilles alternes, ordinairement partagées en deux moitiés très inégales, et par consé¬ quent très obliques, à nervures palmées, à contour entier ou denté, à 2 stipules larges, décidues et presque axillaires. Leurs fleurs blanches roses ou rouges, sont souvent dis¬ posées par dichotomies. Jusqu’ici la famille se compose du seul genre Bégonia , dont quelques auteurs avec M. Lindley, séparent une espèce sous le nom AEupetalum. (Ad. J.) BEHENANTHA ( Behen , en arabe, sorte d’QEillet; àvôdç, fleur), bot. th. — Genre formé par par Otth (DC. Prodr., I, p. 367), et rapporté comme sous-genre au Silene, L. Voyez ce mot. (C. L.) *BEHRIIVIE. bot. th — Genre de la famille des Synanthérées, établi par Siaber pour une plante de la Carniole, le B. chon- drilloides , et qui a été réuni aux Crépis , auxquels il appartient. (C. d’O.) * BEHUBI A . bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des La- voisiérées . formé par Chamisso ( lin- nœa , IX, 373), dont le type est un ar¬ brisseau unique, brésilien; à rameaux té- tragones, pubescents, garnis de feuilles opposées , pétiolées, elliptiques-lancéolées, triplinervées ; à bords calleux-dentés. Les fleurs sont disposées en cymes termina¬ les, solitaires, ou en panicules foliolées. Calice libre, tubulé , turbiné-cupulifonne, à lacinies décidues, renflées et carénées dorsalement. Pétales 6, cunéiformes-ob- ovés. Étamines 12, à anthères oblongues , unipores ; ovaire couronné de six glandes poilues. Capsule 4-loculaire. (C. L.) “ BEÏLSCHMIDTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Lauracées, tribu des Cryptocaryées , formé par Nees (in Wall., PL as. rar., II, 61, et Laur.) pour quelques arbres de l’Inde, à feuilles alternes, veinées; à fleurs hermaphrodites oudioïques, axillaires. Le périgone est sex- parti ; les étamines sont au nombre de 12 * BEI BEL 529 quadrisériées, dont 9 extérieures fertiles, et B intérieures stériles. Le stigmate est déprimé, subdiscoïde , sans fruit. Une baie coriace, monosperme. (C. L.) BEILSTEIN, Wern. min. — Mot alle¬ mand qui veut dire Pierre de Hache. Voyez jade. (Del.) Iî El \ B I VE € 1 1 E H . ors. — Synonyme de Percnoptère d’Égypte. H EJ A USA (Bejar , botaniste espagnol). Acuna , R. et P. bot. ph. — Ce mot , par une faute typographique, est écrit, dans la plu¬ part des auteurs, Befaria ; et, malgré l’évi¬ dence , M. Endlicher ( Gen ., pl. 4342), par exemple , persiste à l’écrire ainsi. C’est un genre de plantes de la famille desÉrieacées, de la tribu des Rhododendrées , fondé par Mutis ( in L. fils , suppl. 246 , et Alii auct.) pour quelques arbrisseaux indigènes dans l’Amérique boréale et australe, et dans les Andes du Pérou , à feuilles alternes , souvent serrées , coriaces, très entières ; à fleurs ordinairement pourpres et disposées en grappe ou en corymbe. Calice 6-7-fide ; corolle de 6 à 7 pétales hypogynes , dressés ou étalés. On en cultive deux espèces; ce sont les B. racemosa et glauca. (C. L.) BEJUCO bot. th. — Loeffling (Iter. 404) avait désigné sous ce nom le genr eHippo- cratea; mais cette dénomination vulgaire s’applique en général, dans les pays soumis à la domination espagnole, à tous les arbris¬ seaux sarmenteux et grimpants. (A. R.) * BELANGERA (Bélanger, botaniste français). Polystemon, Don.; Lamanonia ( Fl.Flum ., Y, 1. 104). bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées (Cunoniacées , Alii), de la tribu des Cunoniées, fondé par Cambessèdes {in St-Hilaire, Fl. bras., II, 203, t. 115-117 , et alio ) pour un petit nom¬ bre d’arbres indigènes dans le Brésil ; à rameaux et à feuilles opposées, pétioîées , 3-5-foliolées , folioles dentées; à stipules caduques; à inflorescence en grappes axil¬ laires, simples. Le calice est 6-parti , dé- cidu ; point de corolle. Étamines en nombre indéfini. Capsule birostre, biloculaire, bi¬ valve. Graines nombreuses, comprimées, ailées au sommet. (C. L.) BELBUS. mam. — Synonyme d’Hyènc dans la basse latinité. Voyez ce mot. BELEMCANDA. bot. ph.- La plante figurée sous ce nom par Rheede {H ort. ma - lab. , t. XI , p. 308, t. 7) a été réunie au genre Pardanthus de Kerr, dans la famille des Iridées. Voyez pardanthus. (A. R.) BÊLEMENT ((H, en grec). mam. — Cri des petits Ruminants, tels que les Moutons et les Chèvres. BÉLEMNITE. Belemnites ((3sXsy.v£- rviç, pierre. en forme de flèche), moll. céph. — Les Bélemnites ont de tout temps appelé l’attention par leur forme de doigt ou de fer de lance , ainsi que par leur multipli¬ cité au sein des couches terrestres. Le peuple les ^regardait comme des pierres de foudre, des pierres de tonnerre, tandis que les savants du seizième siècle les appelaient Daclylus idœus , ou , suivant le préjugé plus ancien encore qui prétendait y voir une pétrification de l’urine du Lynx, con¬ tinuaient à les nommer Lyncurion. Forcé de me renfermer dans le cadre restreint de cet ouvrage, je ne reproduirai point ici les différentes idées plus ou moins ex¬ traordinaires répandues sur les Bélemnites; mais j’examinerai les principales opinions scientifiques relatives à leur classification dans le règne animal. Depuis 1724 , Ehrnart, Scheuchzer , Linné , Lamarck et Cuvier, etc., sans cher¬ cher à spécifier la forme des Bélemnites , les regardèrent comme appartenant à des animaux voisins des Nautiles. D’un autre côté, M. Beudant, d’après d’autres considérations, n’y vit que des pointes' d’Oursin, opinion d’abord admise, puis rejetée par Klein. Poussant plus loin les conjectures , M. Raspail en fit égale¬ ment les appendices cutanés d’un échino- derme voisin des Oursins; opinion tout à fait rejetée, heureusement pour la science. MM. Miller et de Blainville comparèrent la Bélenmite avec les autres Céphalopodes et crurent reconnaître, dans l’osselet fossile, un corps entier voisin de l’os interne de la Seiche. Le premier de ces auteurs en donna môme une figure idéale. Bientôt les idées changèrent. La découverte, faite dans les couches de Lyme-Regis, d’un osselet corné, voisin de celui du Calmar, terminé par une Bélemnite , vint démontrer à MM. A- gassiz et de Férussac, que la partie conique appelée Bélemnite n’était que l’extrémité d’un osselet et non un osselet entier. Plus tard, les nombreuses observations de M. 34 T. IL. Volz confirmèrent tout à fait celle opinion, à laquelle j’ai aussi rapporté les résultats de nies recherches. Voici, du reste, les considé¬ rations zoologiques qu’on peut admettre dans l’état actuel de la science. Les Bélemnites étaient des animaux cé¬ phalopodes évidemment voisins, non des Seiches (comme on l’a cru très souvent en ne consultant qu’une certaine analogie de contexture de l’osselet), mais, d’après leurs caractères zoologiques, des Ommastrèphes et des Onychoteuthis [voyez ces mots). En effet , les Bélemnites ont également un osselet corné , allongé , pourvu d’un godet à sa partie postérieure. Elles n’en diffèrent même que par cette dernière partie plus vaste, cloisonnée et contenue dans un rostre, semblable à celui qu’on remarque à l’ex¬ trémité de l’osselet interne de quelques Sei¬ ches. D’après les osselets de Bélemnites et l’empreinte que j’ai pu suivre sur un al¬ véole de la Belemnites aalensis, l’animal devait avoir des formes très allongées, dès lors très distinctes de celles de la Seiche et analogues à celles des Céphalopodes péla- giens. Les Bélemnites se composent d’un osse¬ let corné, spatuliforme, élargi en avant, ré¬ tréci en arrière et pourvu latéralement de deux petites expansions aliformes qui se réunissent postérieurement et constituent une vaste cavité conique, au fond de laquelle sont des cloisons transversales, séparant l’ensemble en un grand nombre de petites loges percées latéralement d’un siphon et contenant de l’air. Cette partie postérieure, appelée alvéole, reçoit en dehors un dépôt calcaire également conique, plus ou moins épais , quelquefois très long. Cette partie terminale est la Bélemnite des anciens au¬ teurs. Je l’appelle rostre. Un mot sur les fonctions de l’osselet in¬ terne chez les Céphalopodes me paraît in¬ dispensable pour ramener le rostre de la Bélemnite à sa juste valeur zoologique. L’osselet interne corné est placé au milieu des parties charnues du corps , pour leur donner plus de solidité, pour les soutenir ; et scs fonctions sont alors seulement celles des os chez les animaux vertébrés. Lorsque l’osselet contient des parties crétacées rem¬ plies d’air, comme celui de la Seiche, ou des loges, comme la coquille de la Spirule, il est , de plus , appelé à remplir d’autres fonctions tout à fait distinctes, celles de soutenir l’animal, de le rendre plus léger au sein des eaux, de lui faciliter la natation et de remplacer simplement la vessie nata¬ toire des Poissons ; aussi voit-on le nom¬ bre des loges augmenter en raison pro¬ portionnelle de la pesanteur du corps de Fanimaî, afin de le maintenir constam¬ ment en équilibre, dans toutes les périodes de son existence. Chez les Bélemnites, les deux fonctions sont certainement réunies. L’osselet corné soutient le corps en avant, tandis que , pour que le poids énorme du. rostre crétacé ne détruise pas l’équilibre de l’ensemble, il devenait indispensable qu’il fût soutenu par quelque appareil; et telles sont, sans doute, lcs|fonclions qu’a¬ vait à exercer, dans l’alvéole, l’empilement des loges constamment remplies d’air , comme je l’ai toujours trouvé dans les Co¬ quilles de Spirales qui, lorsqu’elles sont enlevées à l’animal, surnagent à la surface des mers. Si l’on cherche encore à reconnaître, par analogie, les fonctions spéciales du rostre, on pourra facilement les déduire de sa po¬ sition par rapport à la natation rétrograde des Céphalopodes. Tous ces animaux avan¬ çant par l’extrémité opposée à la tête , et conséquemment n’appréciant pas toujours les obstacles qui pouvaient les arrêter dans un élan donné, avaient besoin d’une partie plus ferme qui pût résister aux chocs, comme le Tait, par exemple, l’extrémité lostiaîe de 1 os de la Septa orbigniana. En résumé, la Bélemnite des auteurs ne serait, zoologiquement, qu’une partie ferme de l’extrémité d’un osselet interne, destinée à soutenir les chairs, et propre, elle-même, à résister aux corps durs que l’animal peut rencontrer en nageant. Yoilà donc la Bélemnite réduite à sa plus simple valeur ; elle n’est ni une pointe d Oursin, ni une pointe d’échinoderme , et l’alvéole n’est pas un animal parasite , comme i’a cru M. Raspail. Elle ne peut être comparée aux Orthocères, Coquilles com¬ plètes, susceptibles de recevoir l’animal en¬ tier dans leur loge supérieure; elle n’est pas non plus un corps parfait interne , mais la très petite partie d’un osselet placé dans les téguments , à l’extrémité postérieure BEL BEL 531 d’un animal complet, pouvant , dès lors , varier beaucoup plus dans sa forme, qu’une partie dont les fonctions sont importantes dans l’économie vitale. Si je le compare au rostre crétacé des os de Seiche, j’aurai la certitude qu'il devait être très dur avant la fossilisation , et qu’il n’a pas beaucoup changé de nature. Cette comparaison m’a conduit à remarquer que le rostre , chez les Seiches, varie de forme dans la même es¬ pèce, ce qu’il est facile d’expliquer par un choc blessant les téguments qui le recou¬ vrent. Appliquée au rostre de la Bélemnite, cette observation m’a fait reconnaître, non seulement des variations de formes dues à l'age, mais aussi des limites bien plus lar¬ ges dans les caractères spécifiques des es¬ pèces. On pourrait croire que les Bélemnites étaient des animaux côtiers, voyageant par grandes troupes sur les rives des anciens océans, ce qu’indiqueraient les bancs qu’on en rencontre dans presque tous les lieux où elles se trouvent. Les Bélemnites ont paru sur la terre avec les couches du Lias. Elles se montrent d’a¬ bord sous la forme plus générale d’un étui conique sans sillon ni canal , pourvu seu¬ lement de quelques piis à l’extrémité du rostre (Belemnites niger List., B. irri- gularis, elongatus, etc.). Toutes ces espèces disparaissent et sont remplacées, dans l’Oolithe inférieure, par quelques formes analogues , comme le B. aalensis , mais plus particulièrement par des Bélemnites pourvues d’un profond sil¬ lon en dessous et d’une forme moins coni¬ que ( B . acutus , canaliculatus, fleuriau - si anus'). En remontant dans les couches plus su¬ périeures des terrains jurassiques, à l’Ox- ford-clay, par exemple , on trouve encore des Bélemnites. Celles-ci sont alors lancéo¬ lées ou fusiformes et pourvues d’un sillon inférieur [B. hastatus). Passe-t-on des terrains jurassiques à la formation crétacée ? On trouve d’abord , dans l’étage néocomien, un grand nombre de Bélemnites; mais ces Bélemnites pren¬ nent, pour la plupart, une forme compri¬ mée toute spéciale, inconnue dans les cou¬ ches inférieures ( B. dilataius, Emerici, laïus, polygonalisSe te.), où elles sont fu¬ siformes et pourvues de deux sillons sur les côtés (2?. subfusiforrnis, bipartitus). Voyez pour ces espèces ma Paléontologie française. Le Gault montre encore une espèce de Bé¬ lemnites voisine, pour la forme, des espèces fusiformes des terrains néocomicns [B. mi- nimus ); puis les Bélemnites proprement dites cessent d’exister et sont remplacées, dans l’étage des Craies blanches, par les espèces du genre Belemnitella ( voyez ce mot) pourvues d’une fissure antérieure. En résumé, les Bélemnites commencent avec le Lias et finissent vers les régions su¬ périeures des terrains crétacés, changeant de forme à chaque époque géologique. Il paraît certain qu’elles n’ont pas sur¬ vécu aux dernières couches de la forma¬ tion crayeuse , puisqu’on n’en a jamais trouvé de traces dans les divers bassins tertiaires. Aujourd’hui, aucun céphalopode vivant ne se rapproche positivement des Bélemnites. (A. n’O.) *BÉLEMNITELLE. Belemnitella (di¬ minutif de Bélemnite ). moll. céph. — Sous ce nom , j’ai séparé des Bélemnites ( Paléontologie française ) les espèces pour¬ vues d’une fente inférieure au bord anté¬ rieur du rostre. Ce genre se distingue en¬ core par deux impressions dorsales latérales qu’on ne voit pas chez les Bélemnites pro¬ prement dites. Cette division de Céphalo¬ podes est, géologiquement, d’autant plus importante , qu’elle manque partout où les Bélemnites se montrent ; ainsi, elle est in¬ connue dans le Lias , dans l’Oolithe infé¬ rieure, dans î’Oxford-clay. Elle ne s’est pas montrée au sein des couches crétacées in¬ férieures, ni avec le Gault. Elle ne paraît donc qu’avec la Craie blanche, après l’ex¬ tinction de toutes les Bélemnites , comme derniers représentants sur la terre de cette forme d’animaux. On connaît positivement trois espèces de cette série : les Belemnitella micronata et quadrata , du sol de la France, et le Belemnitella scaniœ, de Suède. (A. n’O.) * BÉLEMMTIDÉES. Belemnitidœ. mot.l. céph. — J’ai établi sous ce nom, dans l’ordre des Acétabulifères, une famille com¬ prenant les genres Belemnites, Belemni- lella et Conoteutkis. Cette famille est carac- * 532 BEL BEL térisée par un animal pourvu d'un osselet cor¬ né, allongé, terminé par un alvéole conique, contenant une série aérienne de loges trans¬ versales. L’extrémité de l’alvéole est , le plus souvent, recouverte extérieurement par les dépôts successifs d’un rostre crétacé, conique ou lancéolé , souvent très allongé. Ayant donné, à l’article Bélemnite, divers détails qui peuvent se rattacher à la famille, j’y renvoie pour le complément de cet arti¬ ste- (A. d’O.) * BELEOPTERUS (fc'Xo;, dard ; 7TTS- oov, aile), ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères, famille des Carabiques , tribu des Troncatipennes, établi par Klug ( Bestim - mung dreier neuen Gattungen , und Aus- einandersetzung einiger verwandten Ar- ten von Madagascar s ans den Familien : Cicindeleta und Carabici, pag. 382), pour y rapporter deux espèces nouvelles de Mada¬ gascar qu’il nomme, l’une B. cyanipennis , et l’autre B. signatus. Ce g. se place entre les genres Thyreopterus , Dej., et Catas- copus, Kirb., et s’en distingue principale¬ ment par un menton inerme profondé¬ ment échancré au milieu. (d.) BELETTE, mam. — Espèce du genre Putois. Voyez ce mot. BELHARNOSIA. bot. ru. — Syno¬ nyme de Sanguinaire. BELIER. MAM. — Voyez MOUTON. BÉLIER BE MONTAGNE, mam. — Voyez mouton. BELÎÈVRE. min. — Nom sous lequel on désigne, en Normandie, l’Argile plasti¬ que, qu’on y emploie comme terre à poterie. (Del.) BELIGANA. bot. ph. — Nom vulgaire languedocien de la Vigne sauvage. RELILLA, Rheed. bot. ph. —Synonyme de Mussœnda. BÉLINGELE ou BÉRINGÈNE. bot. th. — Nom vulgaire de l’Aubergine. BELIONO TA (fk'Xoç, flèche; vtoroç, dos). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes , tribu des Bupresti- des, établi par Eschscholtz (Atlas zoologi¬ que du voyage du capitaine Kotzebüe). Ce genre a été adopté par M. Solier, dans son Essai sur les Buprestides (Ann. de la Soc. ent. de France , p. 261-316), ainsi que par MM. Gory et Delaporte , dans leur belle » Iconographie de cette tribu, où ils en figu¬ rent six espèces , parmi lesquelles nous ci¬ terons seulement celle qui a servi de type à Eschscholtz pour fonder son genre et qu’il nomme B. sagittaria, mais qui paraît être le même que le Buprestis scutellaris Fabr. Cette espèce , qui varie du vert cuivreux au bran bronzé, se trouve aux îles Philippines et à l’île de France. Le genre Belionota > suivant MM. Gory et Delaporte , a les plus grands rapports avec le genre Chrysobo- thris du même auteur, et ils ne se sont dé¬ cidés à l’en séparer qu’à cause du grand nombre d’espèces que renferme celui-ci. (D.) * BELIOPMORXJS (fc'Xo;, dard ; epo poç, qui porte), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes , tribu des Élatérides , établi par Eschscholtz , et adopté par Latreille , dans sa Distribution méthodique des Serricornes ( Ann. de la Soc. ent. de France , tom.«III, pag. 147). Ses caractères principaux , suivant ce der¬ nier auteur, sont : Antennes en scie; point de palettes sous les tarses ; bord postérieur du corselet presque droit. — Ce genre, placé par Latreille entre les genres Tetralobus , Serv., et Lobœderus, Guér., a pour type VE- later mucronatus d’Oliv. (Journ. d’Hist. nat., n°7, pl. 14, fig. 1), de Java; il ne figure pas dans le dernier Catalogue de M. De- jean, et nous y avons inutilement cherché l’espèce sur laquelle il est fondé. (D.) BELIS (3 éXoç , flèche , trait ; forme des feuilles), bot. ph. — Genre de la famille des Conifères , formé par Salisbury ( Linn. Trans . VIII, 315), sur le Pinus lanceo- lata Lamb. , et rapporté généralement au genre Cunninghamia, R. Br. (C. L.) BELLABONNA. bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées, formé par Tour- nefort (Inst. 13, exc. sp.), et synonyme du genre Atropa. Voyez ci-dessous bella- DONNE. (C. L.) BELLABONNE (Bella donna belle dame en italien ). bot. ph. — Dénomina¬ tion spécifique d’une des espèces du genre Atropa. Comme ces plantes sont d’une haute importance sous le rapport thérapeu¬ tique , nous allons donner ici la caractéris¬ tique de ce genre, omis à son ordre alpha¬ bétique, et dire un mot de leurs principa¬ les propriétés. Le genre Atropa (Atropos, une des trois. I BEL BEL Parques ; d’arpo-rco?, cruel), [Belladonna , Tourn. et Lam.] a été fondé par Linné ( Gen. 242; excl. sp .) et appartient à la fa¬ mille des Solanacées, tribu des Solanées. Ses caract. principaux sont : Calice 5-parti ; co¬ rolle hypogyne, infondibuliforme-campa- nulée, à limbe plissé , 5-fide. Étamines 5 , insérées vers la vase du tube et le dépas¬ sant ou à peu près ; filaments filiformes, à anthères déhiscentes longitudinalement. Ovaire biloculaire , à placentaires mulli- ovulés, insérés à la cloison par une ligne dorsale. Style simple; stigmate petit , dé¬ primé. Baie biloculaire, conservant le calice étalé. Graines nombreuses, subréniformes. Embryon subpériphérique, arqué ou annu¬ laire, dans un albumen charnu. — Ce genre renferme des arbrisseaux ou des herbes caulescentes , au nombre de vingt environ, croissant dans l’Europe médiane et méridio¬ nale, ainsi qu’au Pérou ; à feuilles alternes ou géminées, très entières; à fleurs violacées ou verdâtres, portées sur des pédoncules extra - axillaires , 1-2-pluriflores. Toutes sont suspectes et la plupart sont regardées comme vénéneuses. Parmi ces dernières, la mieux connue est VA. belladonna L., qui croît souvent en France , près des lieux habités ou dans les bois. Elle s’élève envi¬ ron à un mètre de hauteur , est pubescente dans toutes ses parties et garnie de feuilles assez amples, ovales-aiguës, géminées vers le haut des tiges, et répandant, quand on les froisse, une odeur vireuse et nauséa¬ bonde. Les fleurs , de médiocre grandeur, sont d’un rouge livide et donnent naissance à une baie, dont la forme et la couleur sont celles d’une Cerise-guigne ; apparence si souvent fatale! Le suc qu’elles renfer¬ ment est en effet un poison subtil qui, d’a¬ bord d’une saveur fade ou à peine sapide , cause souvent dans l’économie, quand il est pris en certaine quantité, des accidents gra¬ ves, bientôt suivis de la mort. On remédie à l’ingestion récente de ce poison par les vomitifs et les boissons acidulées. Malgré ses qualités funestes, la médecine a su tirer d’excellents spécifiques de la Belladonne. Ses feuilles et ses racines , données à des doses très faibles, soit en pilules, soit mê¬ lées avec du sucre en poudre, agissent éner¬ giquement contre la coqueluche et les toux convulsives. Une qualité singulière qu’elle 50 <> ùo possède en outre , et dont la connaissance est due au hasard, est de dilater la pupille d’une manière considérable ; aussi les pra¬ ticiens en emploient-ils la solution pour arroser les cataplasmes ou les compresses qu’ils appliquent sur le globe dejjl’œil, quel¬ que temps avant de pratiquer l’opération de la cataracte, afin de faciliter l’intromission et l’action des instruments opératoires. Le nom de Belladonne fait , dit-on , al¬ lusion à l’emploi de ces fruits que faisaient autrefois les dames italiennes pour en com¬ poser un fard. VA. Mandragora L. est aujourd’hui le type d’un nouveau genre. Voyez MANDRAGORA. * (C. L.) BELLADONNE. Belladonna ( Bella donna , belle dame, en italien). Callirhoe, Link. bot. vu. — Genre de la famille des Ama¬ ryllidacées , formé par Sweet {Mort, brit., édit. 2, 506), sur l’ Amaryllis Belladonna de Linné , et qu’on a rapporté comme sim¬ ple section au genre Amaryllis , L. Voyez ce mot. (C. L.) BELL AN. bot. th. — Nom employé par quelques auteurs comme synonyme de Poterium spinosum. BELLA1VDE. Bellardia , Schreb. (nom propre), bot. th. — Synonyme de Coco- cypselum. * BELLATBIX {bellatrix , guerrière), oxs. — Genre démembré par Boié de celui de Trochilus J Lin. , et synonyme de Lo- phornis ou les Coquets de Lesson. Voyez COLIBRI. (LAFR.) BELLE DAME. ins. — Nom donné par Geoffroy à un Papillon diurne du genre Vanessa et connu des entomologistes sous le nom de Vanessa cardui. Celte espèce a cela de remarquable qu’elle est répandue sur presque toute la surface du globe, sans que la différence des climats la fasse varier. Elle se distingue encore des autres en ce qu’a- près avoir été commune dans certaines lo¬ calités, elle en disparaît complètement plu¬ sieurs années de suite. Sa chenille vit sur les chardons. (D.) BELLE DAME. bot. th. — Nom vul¬ gaire de la Belladonne , Amaryllis Bella¬ donna , et de l’Arroche commune, Atri- plex hortensis. BELLE DE JOUR. bot. th. — Syno¬ nyme vulgaire de Convolvulus trüolor. Voyez lislron . 534 BEL BEL BELLE DE M IT. ois. — Nom vul¬ gaire de la Rousserolle ou Rossignol de ri¬ vière ( Turdus arundinaceus). Voyez rqus- SEROLLE. BELLE DE NUIT. bot. ph. — Nom vulgaire du Nyctage faux jalap , Mirabilis jalappa. BELLE D’UN JOUR. bot. ph. — Nom vulgaire de l’Hémérocalle et de l’Asphodèle. BELLENBENIA (nom propre) . BOT. rn. — Famille des Iridées. Le genre Bellen- denia de Rafinesque, qu’il ne faut pas con¬ fondre avec le genre Bellendenia de R. Brown , qui fait partie de la famille des Protéacées, est le même que le genre Mont- bretia de De Candolle. Joy. montbrétie. (A. R.) BELLEREGI ou BELLERIS. bot. ph. — Synonyme de Myrobolan. BELLÉROPHE. Bellerophon ( nom mythologique), mole. — Ce genre est du petit nombre de ceux qui peuvent être conservés, quoique créés par Montfort. Cependant , si celui-ci a été maintenu , il a fallu apporter dans ses caractères des changements très notables. Toutes les personnes qui s’occu¬ pent de conchyliologie n’ignorent pas au¬ jourd’hui que Montfort n’hésitait point à ajouter des caractères aux genres qu’il créait, voulant ainsi, par un artifice bl⬠mable, suppléer à l’observation directe. C’est ce qu’il fit pour le genre Bellérophe. Jugeant, par la forme extérieure, que ces Coquilles avoisinent les Nautiles, il ne man¬ qua pas d’ajouter à sa description et à sa fi¬ gure des cloisons et un siphon qui n’ont jamais existé que dans son imagination. On ne peut concevoir le moindre doute à ce sujet; car M. Defrance, ayant fait l’acquisi¬ tion d un Bellérophe provenant de l’ancienne collection de Montfort , et probablement del individu meme qui a servi à la figure de cet auteur, M. Defrance, n’apercevant an¬ iline tiace de cloison ou de siphon , voulut se convaincre de la réalité de ces caractères, et, afin d y parvenir, fit couper en deux, j par un lapidaire, le Bellérophe de Montfort, j et l’expérience lui confirma bientôt que les Lellérophes ne sont point cloisonnés. A peu près à l’époque où' M. Defrance pu- | bliait, dans les Annales des sciences natu¬ relles $ une note dont nous venons de résu- mei le contenu, M Sowcrby, dans son ! | Minerai conchology , faisait connaître les moules intérieurs de plusieurs espèces de Bellérophes et apportait ainsi de nouvelles preuves de la supercherie de Montfort. De¬ puis qu’on a paru rectifier d’une maniéré convenable les caractères du genre qui nous occupe, deux opinions se sont élevées parmi les zoologistes sur l’appréciation de ses ca¬ ractères. M. Defrance pense qu’il est voisin des Argonautes et qu’il se rapproche égale¬ ment des Bulles; mais on voit que c’est près des Argonautes qu’il placerait de préférence les Bellérophes. M. de Blainville, dans son Traité de Malacologie, n’hésite pas à com¬ prendre le genre Bellérophe dans la famille des Bulles, comparant ainsi le Bulla nau - cuni avec quelques espèces très épaisses de Bellérophes. Cuvier ne mentionna pas ce genre dans la première édition du Règne animal y mais, plus tard, dans la seconde édition du même ouvrage, il l’adopta et le plaça à la suite des Argonautes. Si nous examinons les Bellérophes dans tous leurs caractères, nous ne partagerons ni l’une ni l’autre des opinions des deux zoologistes dont nous venons de parler. Les Bellérophes sont des Coquilles parfaitement symétriques , enroulées sur elles - mêmes à la manière des Nautiles. Souvent elles sont globuleuses et leur ombilic est entiè¬ rement fermé ; d’autres fois, elles sont plus discoïdes et l’ombilic est plus ou moins ou¬ vert; et, si nos conjectures sont fondées, le genre Poscellio, publié par M. Léveillé dans les Mémoires de la société géologique de France, appartiendrait encore aux Belléro¬ phes, et serait, dans ce genre, l’extrême li¬ mite de la forme planorbulaire. Dans toutes les espèces admises aujourd’hui parmi les Bellérophes, l’ouverture est transverse, ordinairement semi-lunaire, étant modifiée par l’avant-dernier tour, qui produit une saillie plus ou moins considérable. Cette ou¬ verture est ordinairement parfaitement sy¬ métrique ; son bord droit, mince et tran¬ chant , se relève en avant et se déprime en une large gouttière, au moment où il va s’in¬ sérer de chaque côté sur l’axe de la coquille. Au point de son insertion, le bord s’épaissit notablement , et ressemble , dans toute sa manière d’être, à celui d’un Nautile; mais, outre ces caractères, les Bellérophes en pré¬ sentent un autre très important : toutes les BEL 5o5 espèces, sans exception , ont ce bord pro¬ fondément échancré dans le milieu de sa longueur, de telle sorte qu'une ligne longi¬ tudinale qui couperait la coquille en deux parties parfaitement symétriques passerait nécessairement par le milieu de cette fente, selon que la fissure du bord droit est plus ou moins large..On trouve, à la circonfé¬ rence du dernier tour, une ou deux petites carènes. Si la fente est très étroite , elle produira à la circonférence une seule carène saillante. Si, au contraire, la fente est plus large, on remarquera deux choses : ou un petit méplat dans lequel on apercevra les stries d’accroissement courbées vers l’ex¬ trémité de l’échancrure, ou bien ce méplat accompagné , de chaque côté , d’une petite carène résultant d’une légère saillie des bords latéraux de l’échancrure. Si mainte¬ nant nous cherchons l’analogie que ces ca¬ ractères indiquent, nous verrons qu’il est difficile de les accorder avec ceux des Argo¬ nautes et impossible de le faire avec ceux des Bulles. En effet, de toutes les Bulles, la plus symétrique est le Bulla nau- cum ; mais, dans cette coquille, cette sy¬ métrie n’est point parfaite, et du premier coup d’œil on reconnaît quel est le côté supérieur de la spire. D’ailleurs cette Bulle, comme toutes les autres espèces du même genre , a une véritable columelle qu’on distingue avec la plus grande facilité de l’échancrure supérieure du bord droit. Ja¬ mais le bord droit des Bulles n’est éclian- cré ou même déprimé dans le milieu ; aussi l’opinion de M. de Blainville doit être abso¬ lument abandonnée. Il y a beaucoup plus de raison pour rapprocher les Bcllérophes des Argonautes. Comme eux, les Argonautes sont symétriques , les extrémités du bord se dépriment, s’épaississent et s’insèrent sur l’axe , à peu près de la même manière que dans les Bcllérophes. A la partie mé¬ diane de l’ouverture, se trouve , dans les Argonautes , une dépression qu’on peut comparer avec la fente profonde des Bellé- rophes. Enfin, on peut dire que la double carène dentelée des Argonautes est repré¬ sentée, dans quelques espèces de Belléro- phes, par la double carène qui s’y marque ; mais il reste des caractères importants qui n’offrent pas assez de similitude dans les deux genres pour justifier les rapports in- BEL times qu’on a établis. Dans les Argonau¬ tes , les Coquilles les plus grandes ont à peine un tour et demi de spire ; l’extré¬ mité de cette spire n’est pas pointue, mais subitement terminée en un large cul-de-sac. Le test est presque également mince partout. L’ouverture est toujours longitudinale plu¬ tôt que transverse , et n’est véritablement jamais échancrée. Si nous cherchons', dans d’autres familles, des Coquilles plus analo¬ gues à celles des Bellérophes, nous trou¬ vons dans les Atlantes des points de con¬ tact qui nous ont frappé depuis longtemps, et qui nous ont déterminé à les rapprocher des Bellérophes. Un seul caractère échappe à l’analogie la plus complète : c’est que, dans les Atlantes, les deux ou trois premiers tours de la coquille sont saillants à droite, tandis que tous les autres tours sont d’une symé¬ trie parfaite. Dans les Bellérophes, la symé¬ trie s’étend même jusqu’à ces premiers tours. Les caractères de l’ouverture sont les mêmes dans les deux genres. Le bord droit est fendu à la même place et de la même manière. Dans les Bellérophes om¬ biliquées, l’insertion du bord droit se fait comme dans les Atlantes ; cependant, outre ce caractère de la non-symétrie des Atlantes, il y a une autre différence générale entre les deux genres. Dans les Atlantes , la co¬ quille est vitrée, très mince, transparente, et beaucoup plus mince, en proportion, que dans les Bellérophes. Il faut cependant ex¬ cepter de cette règle générale quelques es¬ pèces de ce dernier genre , dont le test est excessivement mince. Il nous semble pou¬ voir réduire ce que nous venons de dire à ceci : que les Bellérophes sont des At¬ lantes parfaitement symétriques. Les dé¬ tails qui précèdent sur le genre Bellérophe nous permettent d’en résumer ainsi les ca¬ ractères : Caractères génériques. — Animal incon¬ nu. Coquille nautiliforme , globuleuse ou subdiscoïde, parfaitement symétrique. Ou¬ verture transverse, semi-lunaire, modifiée par le retour de la spire. Bord droit, mince et tranchant, profondément échancré dans le milieu, s’épaississant à ses extrémités et présentant une large dépression au point de son insertion. Les Bcllérophes sont des Coquilles fossi¬ les qu’on n’a jamais rencontrées jusqu’à 536 BEL BEL présent en dehors des terrains nommés de transition parles géologues. Quelques-unes des couches de ces terrains en contiennent un grand nombre, et presque toujours elles sont empâtées dans une roche calcaire extrê¬ mement dure. Dans quelques localités pri¬ vilégiées, comme le comté de Juliers et les environs de Tournay, on trouve de ces Co¬ quilles détachées et présentant leurs carac¬ tères d’une manière assez nette. Dans cette » dernière localité, surtout, les Coquilles pas¬ sées à l’état siliceux sont contenues dans une marne noirâtre que le lavage enlève fa¬ cilement. On obtient ainsi des échantillons dont la conservation peut être comparée à celle des Coquilles des terrains tertiaires. En rassemblant ce qui est actuellement connu, dans les collections, du genre Bellé- rophe , on peut l’estimer au moins à vingt- cinq espèces, parmi lesquelles on n’en re¬ marque qu’un petit nombre qui atteignent un volume assez considérable , de 0m05 à 0m08 de diamètre ; et d’autres qui restent constamment fort petites. (Desh.) BELBEVALIA ( Belleval , botaniste français ). bot. ph. — Le genre ainsi nommé par Picot Lapeyrouse ( Journ . de phys., t. LXTII , p. 425, t. 1) appartient à la fa¬ mille des Liliacées et a pour type et pour espèce unique VHyacinthus romanus L., commune en Italie et dans quelques par¬ ties du midi de la France ; mais les carac¬ tères sur lesquels ce genre a été fondé me paraissent de trop faible valeur pour qu'il soit adopté. Voyez jacinthe. Il existe encore un autre genre Belleva- lia proposé, par le professeur Delile, pour une petite plante aquatique qui croît dans les lacs salés du midi de la France. Ce genre a été publié par M. Félix Petit {Ann. sc. d’observ., I, p. 451) sous le nom (VAlthe- nia , quia été adopté. Voy. althenia. (A. R.) BELLICANT. roiss. — Synonyme vul¬ gaire de Gurnau ( Triglus gurnardus ). Voyez trigle. *BELLIDÉES. bot. fh.— Une des sous- divisions des Composées- Astérinées , com¬ prenant les genres dont les capitules pré¬ sentent, à la circonférence, une ou plusieurs rangées de fleurons ligulés, et des fruits dépourvus ou munis d’une aigrette en forme de couronne membraneuse. (J. D.) BELEIDIASTlllJM' (qui se rapproche du Bellis ). bot fh. — Micheli a formé ce genre aux dépens d’une plante qui faisait avant lui partie des Aster ou des Arnica. Elle diffère principalement du Bellis par ses fruits surmontés d’une aigrette , composée d’un grand nombre de poils flexueux et scabres, et par son réceptacle plan et non py¬ ramidal comme dans les Pâquerettes. — La seule espèce connue, indigène dans les par¬ ties montueuses de l’Europe , est une herbe vivace, munie de feuilles radicales, obovales, oblongues, dentées, du centre desquelles naît une hampe à un seul capitule de fleurs blanches ou rosâtres. (J. D.) BELLIDIASTRUM (voir l’article pré¬ cédent). bot. fh. — Ce nom a été donné par Taillant à une plante du Cap, qui fait aujour¬ d’hui partie du genre Osmites. (J. D.) BELLIDIOIDES ( Bellis , la Pâque¬ rette; euS'oç, forme), bot. fh. — Linné avait donné spécifiquement ce nom à une espèce du genre Bellium , qui est devenu le B. droserafolium de Labillardière ; Des¬ fontaines appelait B. Bellidioides le Bellis dent al a , et Taillant nommait ainsi des Chrysanthèmes et des Matricaires à feuilles ’ entières. (C. d’O.) * BELLÎBÏÛPSIS , DC. ( Bellis , la P⬠querette; o Genre formé par Desvaux ( Journ . de bot., t. IY, p. 130), et dont Rob. Brown fit une petite famille sous le nom de Belvisiaeées ( voyez ce mot). Palisot de Beauvois ayant établi antérieurement, sur la même plante , son genre Napoleona, ce dernier doit avoir la priorité. Voyez napoueona. (C. L.) BELVISIAEÉES. bot. ph. — Voyez BELVIStÉES. BELVISIÉES. bot. ph. — M. de Beau¬ vois avait dédié h Napoléon une belle et cu¬ rieuse plante africaine. A la chute de l’em¬ pereur, un botaniste crut qu’elle devait en¬ traîner celle de son genre, et il en changea le nom, en lui appliquant, en l’honneur de son premier auteur , celui de lielvisia. Ce nom prévalut quelque temps, et ce fut dans cet intervalle que M. Robert Brown pro¬ posa , sous le nom de Belvisiées , une fa¬ mille dont ce môme genre était le type ; mais, plus tard , une sorte de restauration réta¬ blit le Napoleona, qui, d’après les règles de la nomenclature botanique , était vraiment légitime, et la famille a dû nécessairement dès lors être appelée Napoléonêes. Voyez ce mot. (Ad. J.) *BELVOISIE. Belvoisia[nom propre). ins.— Genre de Diptères établi par M. Ro- bineau-Desvoidy, et dédié par lui à la mé¬ moire de Palisot de Beauvois. Il le place dans la famille des Calyptérées , tribu des Entomobies, section des Faunides. Ce genre est fondé sur une seule espèce rapportée de la Caroline et des Antilles , et nommée par l’auteur B. bicincta. En voici la des¬ cription : longueur, 0m02; largeur, 0m01; front noir et frontaux rougeâtres ; face blanchâtre; antennes brunes ; corselet poi¬ lu , noir mat ; écusson rougeâtre ; abdomen d’un beau noir luisant, avec 2 zones flaves- centes ; cuillerons très noirs, ainsi que les pattes; ailes très enfumées. (D.) BELYTA (diminutif de , aiguille). ins. — Genre de la famille des Oxyuriens [Oxyures , Latr.; Diaprides , Westw.), de l’ordre des Hyménoptères , établi par Ju- rine, et adopté par Latreille et tous les en¬ tomologistes. Les Bélytes sont surtout ca¬ ractérisés par des antennes composées de quatorze à quinze articles , sans aucune di¬ latation ; par des palpes maxillaires de qua¬ tre articles, dont le premier renflé à l’extré¬ mité , et les autres presque cylindriques ; par des ailes antérieures pourvues d’une cellule radiale, grande, complète et de forme triangulaire; et par une tarière, chez les fe¬ melles, très peu saillante , ayant la forme d’un aiguillon. Le genre Belyta ne renferme qu’un petit nombre d’espèces , dont les plus connues sont les B. bicolor Jur. et B. boleti^Sees Von Esenb., répandues dans une grande partie de l’Europe. (Bu.) BELZEBUTH. mam.— Espèce du genre Atèle. BEM BEM * BEMBECIA (fiéy£rfc7 espèce de Guêpes, Arist,), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Crépusculaires, créé par Hub- ner aux dépens du genre Sésie , et adopté par AI. Newman n ( Monographia œgeria- rum Angliæ , the Entomological Magaz ., n° 1, p. 76) , qui le caractérise ainsi : Palpes allongés, et dont ious les articles sont cou¬ verts d’écailles. Antennes à peine plus lon¬ gues que le corselet, ciliées chez le mâle. Abdomen plus épais au milieu , à peine barbu. Ce genre , dont les caractères nous paraissent bien vagues, qe renferme que deux espèces : la Sesia ichneumoniformis Fabr., et la Sesia vespiformis Esper. Voy. SESIE. (D.) BEMBÉCIDES. l?môecû?(F. ins. — Nom employé par Latreille et Westwood, comme synonyme de Bembéciens. Voyez ce mot. (Bl.) ‘BEMBECIENS .ins.— Nous désignons, sous cette dénomination, une famille de l’or¬ dre des Hyménoptères , dont les principaux caractères peuvent se résumer ainsi : Tête transversale avec des yeux s’étendant jus¬ qu’au bord postérieur. Mandibules pointues, unidentées au côté interne. Prothorax étroit, ne formant qu’un seul rebord linéaire et transversal, dont les extrémités sont éloi¬ gnées de l’insertion des ailes. Pattes assez courtes et robustes. Abdomen en cône allon¬ gé, arrondi latéralement près de sa base. — Cette famille est, de toutes celles de l’ordre des Hyménoptères, la moins nombreuse ; elle ne renferme que les trois genres liern- bex de Fabrieius, Monedula et Stizus de La¬ treille. LesBembéciens sont tous d’une assez grande taille et d’une couleur noire entremê¬ lée de taches jaunes. Ils sont propres aux ré¬ gions chaudes du globe, et disparaissent en¬ tièrement dans le centre et le nord de l’Eu¬ rope et de l’Amérique septentrionale. Les femelles de ces Insectes creusent dans le sa¬ ble des trous profonds pour y déposer leurs œufs , et leur apportent des Insectes pour subvenir à la subsistance des larves qui en sortiront; elles ferment ensuite, avec de la terre , la retraite qu’elles ont préparée à leurs petits. D’après Latreille, la femelle du Bembex rostrata nourrit sa progéniture de divers Diptères, et particulièrement de Syr- phes et de Mouches. Les Bembéciens sont extrêmement agiles et volent rapidement de fleur en fleur, en faisant entendre un bourdonnement aigu etsouvent interrompu; ils paraissent exhaler la plupart une odeur de rose très prononcée. Latreille etM. Léon Dufour ont fait des observations intéressantes sur les mœurs et l’organisation de quelques espèces de Bembex et de Stizus , (Br..) BEMBEX ( (3iu.gr, , espèce de Guêpes). ins. — Genre de la famille des Bembéciens, de l’ordre des Hyménoptères, établi par Fa- bricius , et adopté par Olivier , Latreille et tous les entomologistes. Les Bembex , qui faisaient partie du genre Apis de Linné, sont essentiellement caractérisés par un corps épais et terminé en pointe ; par des antennes coudées au second article et grossissant vers l’extrémité; par des palpes courts : les maxil¬ laires composées de quatre articles , et les labiaux de deux ; par des mâchoires et un labre très allongés, formant une sorte de trompe ; et par des ailes antérieures pour¬ vues d’une cellule radiale de forme ovalaire, et de trois cellules cubitales, dont la troi¬ sième est presque connivente avec la cellule radiale. On connaît un certain nombre d’espèces de ce genre ; elles proviennent de l’Europe méridionale, de l’Asie, de l’Afrique , de la Nouvelle-Hollande. Les plus répandues dans le midi de l’Europe sont les B. rostrata ( Apis rostrata Lin.) et tarsata Latr. (Bl.) BEMBIDIOIY. Bembidium ( ftég&v £ , Guêpe ; euhç , forme ; allusion à la forme de ces Insectes), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, éta¬ bli par Latreille et adopté par presque tous les entomologistes. M. Dejean , dans son Species, t. 4, p. 31, le range dans sa tribu des Subulipalpes , qui se compose seule¬ ment de trois genres, dont celui-ci se dis¬ tingue principalement par le dernier article de ses palpes, qui est beaucoup plus petit que le précédent. Vu le grand nombre d’espèces qu’il renferme, cet entomologiste a cru devoir le diviser en 10 groupes qui, à l’exception des 5e et 6e, correspondent aux genres Cillenum , L.; Blemus , Ziég. ; Ta- cliys , Notaphus , Peryphus , Leja, Lopha et Tachypus , Még. Il serait trop long de rap¬ porter ici les caractères qui distinguent ces différents groupes. Nous nous bornerons à BEN 542 BEN citer une espèce type pour chacun d’eux , savoir : lre division, Cillmum Leachii Dej., du nord de l’Europe ; 2P div., Blernus areo - latus Ziég., de France; 3e div., Tachys bi- striatus Még., de France ; 4e div., Noîa- phus undulatus Sturm. , d’Autriche; 5e div., Bembidium paludosum Panz., d’Allema¬ gne (. Elaphrus Uttoralis d’Oliv. ) ; 6e div., Bembidium striatum Fabr. , de Paris ; 7e div., Peryphus eques Sturm, du midi et de l’est de la France; 8e div., Leja sturmii Panz., de Paris ; 9e div., Lopha quadrigut - lata Fabr., dç Paris ; et enfin, 10e div., Ta- chypus picipes Még., de France. Les Bembidions sont des Coléoptères en général très petits, qui vivent presque tous aux bords des eaux, dans le sable, sous les débris des végétaux ou courant sur la vase. On en trouve aussi communément sous les pierres, dans les endroits humides. Quel¬ ques espèces ne se rencontrent que dans les montagnes et quelques autres sous les écor¬ ces. Sur 142 espèces mentionnées dans le der¬ nier Catalogue de M. Dejean, 36 seulement sont étrangères à l’Europe, et appartiennent à l’Asie, l’Afrique et l’Amérique. (D.) BEMBIX ( , toupie ; forme des styles), bot. th. — Loureiro a donné ce nom générique à une Liane de la Cochin- chine, qu’on peut rapporter, quoique avec doute, à la famille des Malpighiacées. Ses caractères sont les suivants : Calice 3-parti. Pétales 5, plus longs, concaves. Étamines 10, à filets filiformes, à anthères biloculaires dressées. Styles 3, dressés, allongés, renflés de la base au sommet, et terminés chacun par un stigmate comprimé et échancré. Fruit charnu. Feuilles entières, opposées, grandes. Grappes petites et terminales, à fleurs blanchâtres. (Ad. J.) BENARI. ois. — Synonyme vulgaire du Proyer, Emberiza miliaria L. Voyez BRUANT. BÉNARIS ou BENNARIE. ois — Sy¬ nonyme d’Ortolan, Emberiza hortulana. Voyez bruant. * BENEDICTIA, DC. bot. m. — Syno¬ nyme de Saussurea. BENGALI. ois. — INom imposé à une petite famille d’Oiseaux Granivores, parce que les premiers qu’on a connus venaient du Bengale. Voyez amadksa. (Lafr.) * BENGALIE. Bengalia. ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Des- voidy , dans sa famille des Calyptérées , tribu des Muscides, section des Testacées, pour y placer 4 espèces exotiques, dont 3 originaires du Bengale et une de la Nou¬ velle-Hollande. Nous citerons pour type la B. testacea, dont voici la description : lon¬ gueur, 2 centimètres ; front rougeâtre ; face et antennes d’un testacé jaunâtre ; corselet d’un testacé brun ; abdomen testacé avec une ligne transverse noire sur chaque seg¬ ment, cette ligne plus ou moins large. Pattes et cuillerons testacés; ailes flavescentes. Cette espèce a été rapportée à la fois de Cayenne et de la Nouvelle-Hollande, suivant l’auteur. (D.) BENINCASA (nom propre), bot. ph. — Ce genre de plantes , de la famille des Cucurbitacées , tribu des Bryoniées, a été formé par Savi ( Mem . 1818, p. 6, cum icône ), uniquement sur le Cucurbita ceri- fera Fisch. C’est une plante herbacée , an¬ nuelle, grimpante, originaire de l’Inde, extrêmement poilue dans toutes ses parties et à odeur musquée. Ses feuilles sont alter¬ nes, pétiolées, cordiformes, subquinqué- lobées ; à lobes acutiuscules, crénelés ; à cirrhes simples ; à pédoncules axillaires , portant des fleurs solitaires, amples, jaunes. (C. L.) BÉNITIERS, moll. — Synonyme vul¬ gaire des genres Peigne et Tridacne. * BENJAMINA (nom propre), bot. ph. — Genre de plantes indiqué dans la Flora fluminensis (v. II, tabl.139) pour un arbre à feuilles pinnées sans impaire ; à rachis ailé; à inflorescence en panicule ramifiée ; à fleurs petites , pédiceilées. La figure citée représente un bel arbre, qui nous paraît, autant qu’on peut en juger d’après un dessin si médiocre, appartenir à la famille des Sa- pindacées et peut-être au genre Nephelnon. (C. L.) BENJOIN. bot. ru. — Voyez baume. BENNARIE. ois. — Voyez bénaris. BÉNOITE. bot. ph. — Nom vulgaire d’une espèce du genre Geum. Voyez ce mot. (C. L.) BENSIPONELOS. bot. ph. — Nom vulgaire de la Verge d’or en Provence. BENTÈQUE . bot. ph. — On trouve sous ce nom, dans VHortus malabaricus , la BEN figure d’un arbre indien , qu’on rapporte aujourd’hui au genre Ambelania. Voyez ce mot. (C. l.) *BElYTEVEO ou plutôt BIEYTEVEO. ois. — Nom d’une espèce du genre Tyran, Lanius sulphuratus Gra., c’est le Biente- veo ou Pintaya d’Azara. Voyez bienteveo. (Lafr.) * BENTHAMIA (G. Bentham, botaniste anglais), bot. ph. — M. Lindley ( Bot.Rey ., t. 1579) a fondé ce genre , adopté depuis par plusieurs autres botanistes. Il appartient à la petite famille des Cornacées (Caprifolia- cées, alior.), et renferme des arbrisseaux ou de petits arbres, indigènes au Népaul et au Japon ; à rameaux plusieurs fois dicho- tomes et garnis de feuilles opposées , exsti- pulées, pétiolées, très entières, costées- nervées , glabres ou soyeuses en dessous. Les fleurs sont disposées en capitules pé- donculés, naissant dans la dichotomie des rameaux et munis d’un involucre tétra- phylle coloré. Le type du genre est le Cor¬ nus capitata de Wallich. (C. L.) * BEIVTII AMI A . bot. ph. — Genre delà famille des Orchidées , synonyme de Peri- stylus. Voyez ce mot. (A. R), *BENTIYCRIE.jBmtmcâ:m(Bentinck, promoteur de la botanique), bot. ph. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Borassinées, établi par Berry {in Roxb., Fl. Ind. or., III f p. 621 ) , et caractérisé par des fleurs monoïques placées sur des spa- dices distincts , enveloppés chacun d’une spathe simple. Dans les mâles, le calice ex¬ térieur est gamosépale et tridenté ; les sé¬ pales intérieurs sont distincts, les étamines au nombre de six. Les fleurs femelles ont le périanthe comme dans les mâles, mais accompagné extérieurement par deux brac¬ tées ; six étamines rudimentaires. Un ovaire à trois loges, dont deux sont ordinairement stériles. Le fruit est une baie monosperme et succulente. — Ue genre ne se compose que d’une seule espèce ; Palmier élégant , grêle et bambusiformc, à frondes terminales et pinnatifides. U croît sur les montagnes de Travancore , dans les Indes orientales. (A. R.) BEIVTUROIVG. mam. — Voyez icrioE. BEYZOIY. bot. ph. — Synonyme de Benjoin. * BENZOIWA (nom propre), bot. th.— CEO 5ûS Genre formé par Schumacher ( JSov . Act Soc. H. N. Hafn., III , 333) et encore trop incomplètement déterminé pour être rap¬ porté rationnellement à une des familles du système. M. Endlicher ( Gen. PL, p. 566 ) le joint avec doute aux Rubiacées. U ne contient qu’un arbrisseau de la Guinée, à rameaux cylindriques, couvert dans le haut de poils papilleux à la base; les feuilles en sont opposées, ovales-oblongues , acumi- nées , glabres ; l’inflorescence est en co- rymbes, à pédoncules dichotomes , à pédi- celles bifides et Yelus. (C. L.) BEOBOTRYS, Forst. (pat oç , petit; go- f pu; , grappe), bot. ph. — Synonyme de Mœsa. BÉOLE. bot. th. — Synonyme de Bœa. BÉOMYCES. Bœomyces ( patoç , petit; jxuxyi;, champignon), bot. cr. — (Lichens). Ce genre , tel que l’avait fondé Persoon ( lister. Ann., VII, p. 28), se composait d’espèces rapprochées seulement par le fa¬ ciès , mais que leur structure ou leur fruc¬ tification ramenait à des types différents. M. Léon Dufour publia [Ann. yen. des sc. phy s. de Bruxelles , tom. VIII), une mo¬ nographie de ce genre , tel que le com¬ prenait alors Persoon lui-même; mais, à cette époque , Acliar en avait déjà distrait , pour le reporter dans son genre Lecidea , le B. icmadophila. Enfin, dans ces der¬ niers temps, Fries, en modifiant de nou¬ veau les caractères du genre qui nous oc¬ cupe ( Syst . orb. veyet., p. 249 , et Lich. eur., p. 246 ), n’y a définitivement laissé qu’une espèce, le B. roseus. Voici comme ce savant le définit : Apolhécies primitive¬ ment globuleuses, sans rebord, recouvertes dans leur jeunesse d’un voile membraneux, analogue à celui des Solorina , creusées d’une cavité que remplit un tissu aranéeux, comme spongieux , et recouvrant en partie le pédicelle qui les supporte. Lame proli¬ gère colorée , occupant toute la périphérie de l’apothécie , et de toutes parts ascigère. Thèques innombrables , cylindriques ou claviformes , c’est-à-dire un peu amincies vers la base, renfermant de 6 à 8 sporidies fusiformes , hyalines et marquées de cloi¬ sons peu apparentes. Nous n’avons pu voir les spores observées par M. Fée. Peut-être que nos échantillons n’étaient pas assez avancés. Ce genre a des affinités avec les BER BER m Cladonies et les Biatores. La membranule qui voile primitivement les apothécies lui donne aussi quelque analogie avec les Pel- tigères. Il se compose aujourd’hui d’une seule espèce , le B. roseus , qui croît par toute l’Europe sur la terre, dans lés bruyè¬ res et les lieux un peu marécageux. On en trouve une assez bonne ligure dans VEn- glisli Botamj , t. 374 , mais sans analyse. (C. M.) BEOïV; mam. — Synonyme de Beou. BEOIV-HOLI. ois. — -Synonyme vulgaire de l’Effraie commune, Strix flammea L. BEO-QUEBO ou BEQUEBO. ois. — Nom du Pic-vert en Picardie. BEOU. mam. — Synonyme de Bœuf dans le midi de la France ; BEQUEBO. ois. — - Voyez beo-quebo. BEQUEBOIS ou B EQ U E BOIS-CEN¬ DRÉ. ois. — Synonyme vulgaire, en Nor¬ mandie, du Torche-pot commun, Sitta Eu- ropea. Voyez sitteixe. BEQUERELA. bot. ph. — Synonyme de BEC querelià. *BERARDIA (Bérard, botaniste fran¬ çais ). bot, ph. — Genre formé par M. Ad. Brongniart, dans son excellente Revue de la famille des Bruniacées ( Annales des sciences nat., VIII, 380), aux dépens du Brunia paleacea de Thunberg et de quelques es¬ pèces de Nebelia , Neck. Ce sont des arbris¬ seaux indigènes au cap de Bonne-Espérance ; à rameaux grêles, dressés, fastigiés, garnis de feuilles subulées , aiguës, appliquées, couvrant complètement la tige. Les fleurs sont capitées, involucrées , tribractées. On rapporte avec doute à ce genre le Ptyxos- toma de Vahl ( Naturh. Selsk. Skrift. , VI, 96). (C. L<) BERARDIA (Bérard, botaniste fran¬ çais). bot. ph. — Genre formé par Villars {Fl. Dauph., II, p. 27, t. 22) , et synonyme du genre Arctium , Dalech. Voyez ce mot; (C. L.) *BÉRBÉRACEES. bot. ph. — Syno¬ nyme de Berbéridées. BERBÉRALES. bot. ph. — M. Lindley a changé le nom de Berbéridées en Berbé- racées, et cette famille compose à elle seule le groupe ou l’alliance qu’il nomme Bcrbé- rales. ^ __ (Ad. J.) BERBÉRIDÉES. bot. th. — Famille de plantes dicotylédonées, à fleurs herma¬ phrodites polypétalées, à étamines hypogy- nes. Ces fleurs régulières présentent un calice composé de 3 , 4 ou 9 folioles , dis¬ posées sur un seul ou plusieurs rangs; des pétales en nombre égal ou double, munis, à leur base, d’une glande double, d’un pore ou même d’un éperon ; des étamines ordi¬ nairement égales en nombre et opposées aux pétales, qui, eux-mêmes sont opposés aux folioles calicinales, et dont les anthères extrorses se font remarquer par leur singu¬ lière déhiscence , ayant lieu par une valve qui se détache de la paroi de chaque loge de la base au sommet; un ovaire uniloculaire, surmonté latéralement d’un style que ter¬ mine un stigmate orbiculaire, renfermant des ovules anatropes en nombre défini, qui s’attachent tout le long du côté de la loge correspondant au style , par conséquent à son angle interne, ou vers sa base seule¬ ment, ascendants dans ce dernier cas. Cet ovaire devient une baie charnue ou une cap¬ sule monosperme ou oligosperme , dont les graines , sous un test crustacé ou mem¬ braneux et vers l’extrémité d’un périspërme corné ou charnu > renferment un embryon très petit, à radicule plus longue que les co¬ tylédons et tournée vers le hile. — Les plan¬ tes de cette famille sont vivaces , herbacées ou frutescentes; à feuilles alternes, impari- pinnées, quelquefois surdécomposées, quel¬ quefois, au contraire, réduites, par l’avorte¬ ment de toutes les folioles latérales, à la ter¬ minale qui alors parait simple , mais qui est articulée ; à grappes en panicules axil¬ laires. On les observe dans les climats tem¬ pérés de l’hémisphère boréal de l’Améri¬ que au Japon. Cette famille mérite de fixer l’attention des botanistes par quelques particularités propres soit à tous ses genres , soit à quel¬ ques-uns seulement. Dans le premier cas est l’opposition des folioles du calice, des pétales et des étamines^ M. Auguste de Saint-Hilaire a fait remarquer que ce carac¬ tère si rare est dû ici , comme dans les Mo- nocotylédonées , aux parties florales qui , au lieu de former les verticilles quinaires, ordinaires aux Dicotylédonées , forment des verticilles binaires ou ternaires, d’où doit résulter nécessairement cette opposition. Parmi les caractères remarquables propres à quelques genres, on peut citer celui du 5/45 BER péricarpe du Leontice , dont le développe- ment s'arrête longtemps avant celui de la graine qui le rompt et croît libre au dehors; on peut citer aussi les épines du Berberis, où Ton voit clairement une transformation de la foliole réduite à ses nervures qui se sont durcies et lignifiées. Genres : Achlys , DG.; — Podophyllum, L. ( A na podophyllum , Tournef.) ; Jeffer- sonia, Bart. (ces deux derniers genres, ranges ici par M. Endlicher , formaient au¬ paravant la petite famille desPodopliyllées); — Diphylleia , Rich.; — Bongardia, Mey.; — Chrysogonum , Bauh.;' — Leontice , L. (. Leontopetalon , Tournef.; CaulophyUum, Rich . ) ; — Epimedium, L. ; — Vancouveria, Dec.; — Aceranthus , Morr. et Decaisn.; — Berberis , L. (. Mahonia , Nutt.) ; — Nan- dina, Thunb. (Ad. J.) BERBERIS (ëépêept , sorte de coquil¬ lage ; allusion à la forme ovale-oblongue du fruit de l’Épine-vinette ; selon d'autres, c'est un mot arabe , ayant la même signifi¬ cation). bot. rn. * — L’Épine-vinette , plante qui a servi de type à Linné pour établir ce genre , est extrêmement commune en France , dans les haies , sur les lisières des bois, etc., où les enfants s’empressent d'en cueillir les jolis fruits rouges, acides et rafraîchissants. Le genre Berberis est très nombreux en espèces, dont plus de trente sont cultivées comme plantes d'or¬ nement dans les jardins d’Europe. Ce sont, en général, des arbrisseaux communs dans les parties tempérées de l’Europe, de l’Asie et de f Amérique, et quelques-uns s’avan¬ cent dans le dernier continent jusqu’au tropi¬ que. Dans certaines espèces, les feuilles pri¬ maires avortent et se changent souvent en une épine simple ou divisée; les secondai¬ res , fasciculées au sommet de ramilles très courtes et axillaires, sont courtement pé- tiolées, simples, très entières ou ciliées, et même comme épineuses sur les bords ; dans les autres, les feuilles développées norma¬ lement sont imparipennées , 2-7-juguées, munies de stipules pétiolaires géminées, très petites, caduques; les fleurs, d’un jaune verdâtre, sont ordinairement nom¬ breuses et réunies en grappes sur des pé¬ doncules axillaires, uni-multiflores. Ce genre se divise en deux sections, qui sont : le Berberis proprement dit et le BER Mahonia de Nutlal ( Odostemas , Raf.). Les principaux caractères sont : Calice 7-9-phyl- le , à divisions colorées , 2-3-sériécs , déci- dues. Corolle de 6 pétales hypogynes , bi- glandulcux à la base. Étamines 6 « à fila¬ ments plans; anthères cxlrorses, déhiscen¬ tes du haut en bas par une valvule. Ovules 2 à 8, anatropes. Style très court, se terminant en un ovaire ovale - arrondi ; stigmate pelté. Baie uniloculaire , 1-8- sperme. L’espèce la plus connue, l’Épine-vinette, dont les fruits servent a faire d’excellentes confitures , produit un bois jaune propre à la teinture. On observe, dans les éta¬ mines de cette plante , un phénomène d'ir¬ ritabilité que nous ne devons pas passer sous silence. Si l'on touche avec une pointe quelconque les filets staminaux, on les voit s’agiter et se ruer, pour ainsi dire, sur le pistil , et leur action est d’autant plus vive que la température extérieure est plus éle¬ vée. Sauf l’espèce indigène, toutes les autres se cultivent généralement en terreau de bruyères et en plein air. Un très petit nom¬ bre seulement exige la serre tempérée. (C. L.) BERCE, bot. ph. — > Nom vulgaire de plusieurs espèces du genre Heracleum . Voyez ce mot. (C. L.) BERCEAU DE LA VIERGE, bot. ph. — Nom vulgaire de la Clématite des haies. *BERCtIEMlA (nom propre). bot. ph.— Les Berchémies sont des arbrisseaux indi¬ gènes dans l’Amérique boréale, où ils crois¬ sent dans les parties les plus abritées. On en trouve aussi quelques-uns dans l’Asie tropicale. Us sont très rameux , dressés ou grimpants, à feuilles alternes, obliquement multinerves , très entières ; les fleurs sont subombellées dans les aisselles des feuilles supérieures ou disposées en panicules ter¬ minales ; elles sont dioïques , pentapéta- les. Le fruit est un drupe oblong. U a été formé par Necker ( Elem ., II, 122) , appar¬ tient à la famille des Rhamnacées, tribu des Frangulées, et a pour synonymes les genres OEnoplia, Hedw. ; OEnopïia , Schult.; pour type, le Rhamnus volubilis L. et R. flori - bundus Wall. (C. L.) * BERCIITOLDIA. Berchtoldia (nom propre), bot. th. — Famille des Graminées, 35 t. rt 5ù6 BER tribu des Pauicées. Genre établi par Presl ( Reliq . Hœnck. I, p. 323, t. 43) et adopté par Kunth ( grost. I, p. 148) pour une plante originaire du Mexique, figurée sous le nom de Berchtoldia bromoides Ce genre* voisin de V Oplis menus , a ses épillets solitaires et biflores : la fleur supérieure fertile et herma¬ phrodite ; l'inférieure neutre et unipaléa- cée. La lépicène se compose de deux écail¬ les lancéolées, terminées par une longue arête droite. Dans la fleur hermaphrodite, la paillette extérieure de la glume est cartila¬ gineuse mucronée, embrassant la paillette intérieure plus petite, obtuse et denticulée vers son sommet. (A. 11.) BERCïiflEYA. Berkheya , Schreb. bot . ph. — Genre de la famille des Synan- thérées , tribu des Gortériées , très voisin des Gorteria et comprenant toutes les es¬ pèces décrites par T h un ber g sous le nom de Rohria. Ce sont des plantes vivaces ou même des arbustes en partie originaires du Cap. Ce genre comprend un assez grand nombre d’espèces. (C. d’O.) BERCLAN. ors. — Nom vulgaire du Tadorne, en Picardie. Voyez canard. BERB-ROUISSET (vert buisson) . BOT. ph. — Nom vulgaire du Fragon piquant [Ruse, us aculeatus ) , en Languedoc. BERDIN, BERLIN ou BERNICLE moll. — Noms vulgaires d’une coquille du genre Patelle. BEREAU . mam, — Synonyme vulgaire de Bélier. BÉRÉE ou MARIE BÉRÉE. ois. — Nom vulgaire du Rouge-gorge, en Norman¬ die, Voyez RUBIETTE. BÉRÉNICE. Berenicea (Bérénice, nom de femme), polyp. — Genre de Polypes mi¬ croscopiques , de l’ordre des Bryozoaires, formé par Lamouroux ( ad Sol. et Eli., pl. 80, fig. 1-6) aux dépens du genre Flus- tre , et étendu par Fleming. Il présente , pour caractère, un polypier sub-membra- neux, composé de cellules saillantes, ovales ou pyriformes, réunies entre elles comme des rayons d’Abcilles, et tapissant, comme un réseau à mailles fines et régulières, les Hydrophyles de la Méditerranée. L’ani¬ mal n’est pas connu. Les espèces vivantes sont : les B. prominens , annulata , coc- cinea, , hyalika , immer sa , utriculata et nitida. On trouve, sur les Térébratules des environs de Caen une espèce fossile , la seule qui soit connue, et qui est désignée par Lamouroux sous le nom de B. diluviana. (C. d’O.) BÉRÉNICE ( nom propre). z,ooph. — » Genre de la classe des Acalèplies simples , à corps déprimé, hémisphérique , et pourvu de cirrhes tentaculi formes sur toute sa cir¬ conférence , et quelquefois même à l’orifice buccal. On en connaît trois espèces : le B. euchroma , très abondant dans les mers équatoriales ; les B. thalassina et Cuvie- ria, qui se rencontrent dans les mers aus¬ trales. Ce genre, établi par MM. Pérou et Lesueur, et adopté par M. de Blainville , avait été fondu par Cuvier dans les Rhizos- tomes , et par Lamarck dans les Équorées. (C. d’O.) BERGAMOTTE. bot. ph. — Fruit d’une variété du Citrus margaritta, auquel on donne quelquefois le nom de Bergamot- tier. Voyez orangers. BERGAMOTTIER. bot. th.— Voyez BERGAMOTTE. B REGRETTER. MIN. - Voyez BEURRE DE MONTAGNE. (Del.) * BERGE, géol. — La plupart des ri¬ vières et des fleuves qui sillonnent aujour¬ d’hui la surface du sol ont leur lit creusé dans des dépôts d’attérissements formés par des cours d’eau plus considérables qui suivaient la même direction. On nomme Berges les rivages à pic, taillés dans ces at- térissements , composés soit de sable , soit de gravier, soit de limon. Les eaux courantes entament et entraînent facilement ces ma¬ tières meubles que les eaux pluviales , la dessiccation, la gelée, contribuent sans cesse à faire ébouler; aussi les Berges d’une ri¬ vière conservent-elles rarement la même forme et le même emplacement. Les ma¬ tériaux enlevés sans cesse aux Berges sont portés par le courant sur la rive opposée, où ils donnent lieu à des attérissements; et ceux- ci , par leur accroissement , contribuent à refouler les eaux sur la rive opposée , dont elles entament de plus en plus la Berge. C'est à cette action qu’est due la marche tortueuse des cours d’eau dans une plaine unie, où l’on voit un bord à pic alterner suc¬ cessivement avec une plage basse sur l’au¬ tre bord. C’est par ce transport continuel des matières d’une des rives d’un fleuve h la rive apposée* (pic le lit de celui-ci, lors¬ qu’il est abandonné à lui-même, change si fréquemment de forme et de direction. Dans presque toutes les vallées que par¬ court un cours d’eau, on voit, à des hauteurs que les eaux n’atteignent plus, les traces d’anciennes Berges qui dessinent plusieurs terrasses en étage, et attestent, d’une part, que le volume des eaux courantes a dimi¬ nué , et d’une autre, que le fond des vallées a été creusé à plusieurs reprises, depuis le remplissage de ces mêmes vallées par les anciens attérissements. Voyez vallées. (€. P.) BERGENIA (nom propre). Megasea , Haw. ; Geryonia , Schr. ; Erophoron , Tauseh. bot. th. — Genre de la famille des Saxifragacées , formé par Mœnch ( Meth ., 664), et rapporté comme sous-genre au Saxifraga , L. Voyez ce mot. (C. L.) *BERGENTIA, Desv. bot. th.— Sy¬ nonyme de Bergeretia. BERGE 1\ A (nom propre), bot. th. — C’est un petit arbuste de l’Inde, à feuilles im- paripennées, dont les folioles sont alternes, acuminées, pubescentes, dentées en scie; à fleurs en panicules terminales corymbi- formes. Il a été créé par Kœnig ( Linn . Mant., 565), et appartient à la famille des Aurantiacées, tribu des Linnoniécs. Ce genre diffère assez peu du Murray a, auquel il devrait peut-être se réunir. On n’en con¬ naît que deux espèces. Voyez murraya. (C, L.) BERGERE ou BERGERETTE. ois. — Synonyme vulgaire de Bergeronnette. BERGERETIA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Crucifères, tribu des Alyssinées, formé par Desvaux ( Journ . Bot., III, 161, t. 25), sur une petite plante annuelle, indigène en Asie. Il n’a pas été adopté , et est regardé comme une simple division du genre Clypeola de Linné. Voy. ce mot. (C. L.) BERGERETTE. ois .—Voyez BERGÈRE. BERGERONNETTE, Br iss.; Mota¬ cilla, Lat. ois. — Genre de la famille des Becs fins de Cuvier et du petit groupe qu’il a désigné sous le nom de Iloche - queues. Ses caractères sont : Bec très menu , droit , subulé ; tarses grêles, très élevés, avec les doigts latéraux à peu près égaux et nota¬ blement plus courts que le médian; l’ex¬ terne légèrement soudé avec celui-ci à sa base ; les ongles antérieurs courts et peu arqués; le postérieur quelquefois très long et alors presque droit. Ailes longues, avec les trois premières rémiges presque égales ; les scapulaires fort allongées ; l’une d’elles atteignant ou atteignant presque l’extré¬ mité des pennes primaires. Queue longue , composée de pennes étroites, mais très susceptibles de se développer, il est facile de reconnaître que ces caractères, qui se retrouvent chez les Alouettes et les Far- louses , indiquent des Oiseaux marcheurs. Linné avait désigné la plupart des Becs fins sous le nom de Motacilla. Latham le restreignit aux seules Bergeronnettes et Lavandières , et c’est dans ce sens qu’il a été généralement adopté depuis. Les es¬ pèces qui le composent ont reçu divers noms d’après leurs habitudes , tels que Hoche-queues . à cause de leur habitude de la mouvoir sans cesse de haut en bas ; Lavandières , parce qu’on les voit souvent voltiger et se poser autour des lavoirs et près des laveuses ; et enfin Bergeronnettes , parce qu’elles accompagnent souvent les troupeaux , probablement pour saisir des Insectes ailés attirés par eux, ou peut-être mis en évidence sur le sol par leur marche. Cuvier et Vieillot les ont décrites sous le nom de Hoche-queues ( Motacilla ) ; mais le premier en a formé deux divisions sous les noms de Hoche-queues proprement dites OU Lavandières ( Motacilla ) et de Bergeron¬ nettes ( Budytes , Cuv., nom de la Bergeron¬ nette, parce qu’on la voit parmi les Bœufs). Temminck a adopté comme nom générique français celui de Bergeronnette; quant à nous, comme Brisson les a décrites sous les noms sous-génériques de Bergeronnette et Lavandière dans son grand genre Fice- dula, nous adoptons aussi ce premier nom, comme le plus anciennement publié. Qui n’a remarqué la légèreté et la pres¬ tesse avec lesquelles ces Oiseaux aux formes sveltes, et qu’on pourrait comparer aux élé¬ gantes Levrettes chez les Mammifères, par¬ courent, en poursuivant les Moucherons , tantôt les grèves des abreuvoirs et des étangs, tantôt les parapets des murs qui les entou¬ rent , ne cessant d’agiter et de développer leur queue par un balancement continu et vertical ? Elles ont encore l’habitude de sui- BER BER 548 vre de très près le laboureur dans le sillon qu'il vient de tracer, pour y saisir les petits Yers qui s'y trouvent à découvert, et sem¬ blent rechercher la société de l’homme des champs et celle des laveuses , malgré le bruit de leurs battoirs. Elles ont un cri assez perçant, qu'elles font entendre ou en volant comme les Alouettes, ou perchées sur le pi¬ gnon de quelque vieille masure, sur quelque amas de pierres des carrières , plus rare¬ ment sur la cime d’un arbre. Leur vol est onduleux, Elles construisent leur nid ou sur le sol dans les champs , ou entre les pierres amoncelées des carrières. Leurs œufs, souvent finement pointillés de gris., ont des rapports de coloration avec ceux des Farlouses et même des Alouettes. Lorsque leurs petits sont élevés, elles se réunissent en petites bandes avec eux au commencement de l'automne, et se rendent le soir dans les roseaux des rivières ou des étangs, qui ser¬ vent aussi de retraite nocturne à de nom¬ breuses volées d’Étourneaux et d’Hiron- delles jusqu'au moment de leur départ. Leur double mue , dans laquelle leur plu¬ mage est totalement différent, a donné lieu à plusieurs erreurs, en faisant multiplier à tort quelques espèces 5 mais Temminck , dans son Manuel, et surtout dans la 4^îe par¬ tie, a très bien débrouillé ces petites diffi¬ cultés, en y décrivant six espèces d’Europe, dont deux nouvelles : une qui n'a encore été observée qu'en Angleterre (la Flaveola de Gould), l’autre (la Citrine, Citreola ) de Russie et de Crimée. L'espèce type de la section des Lavan¬ dières (Motacilla, Cuv.), à ongle du pouce arqué et pas plus long que ce doigt, est la Bergeronnette grise ( Motacilla alba et cinerea Gmel. ; la Lavandière, Kuff., enl., 652, f. 1), qui, dans son plumage de prin¬ temps, a le front jusqu’au vertex, les joues, les côtés du cou et l’abdomen blancs ; la nuque, la gorge, le devant du cou et la poi¬ trine, les pennes médianes de la queue d’un noir profond 5 le dos et les flancs cendrés ; et qui , dans son plumage d'hiver , a la gorge et le devant du cou d'un blanc pur, terminé en bas par un hausse-col d’un noir profond , dont les parties latérales remon¬ tent vers la gorge, et le cendré des parties supérieures moins foncé qu'en été. L’espèce type du genre Bergeronnette (BudyUs, Cuv.), à ongle du pouce presque droit et plus long que ce doigt, est la Ber¬ geronnette DU PRINTEMPS OU B. PRINTA¬ NIERE (Tem. Man. et atlas de son Manuel ), LIoche-queue de printemps Yieill. (Faune franç., pl. 82-1, 2 et 8), Motacilla f lava Gmel., qui a la tête et la nuque d'un cen¬ dré bleuâtre, tout le dessus vert olivâtre, avec une bande sourcilière et une autre mystacale blanches , ainsi que les pennes latérales de la queue, dont la médiane et celles des ailes sont noirâtres ; tout le des¬ sous est d'un jaune brillant. L’oiseau figuré dans Buffbn (Enl. 674, f. 2), sous le nom de Bergeronnette de printemps, est, selon Temminck (Man. , part. 4), la Bergeron¬ nette jaune en mue de printemps. La plupart des individus de l'espèce ap¬ pelée Bergeronnette grise et toutes les Ber¬ geronnettes de printemps émigrent de nos contrées aüx approches de l’hiver, tandis que l’espèce, dite Bergeronnette jaune ou Boarule, y vient au contraire passer cette saison et en repart quand les autres y arri¬ vent. La plupart de nos Bergeronnettes d'Europe se retrouvent en Asie jusque dans l’Inde, au Japon et en Afrique , puisqu’on en reçoit des dépouilles de ces divers points; ainsi, la Bergeronnette grise se retrouve en Sibérie, au Kamtschatka , dans l'Inde et en Afrique; la B. lugubre, en Crimée, en Hon¬ grie, en Égypte et au Japon; la B. jaune, au Japon, à Java et Sumatra ; la B. citrine, au Bengale; la B. printanière, en Sardaigne, en Sicile, en Barbarie, au Japon et dans l'Inde jusque sur les monts Hymalaya. La B. tla- véole de Gould, qui avait été jusqu’ici con¬ fondue avec la B. printanière , paraît seule confinée à notre continent et n’a même encore été observée qu’en Angleterre. Le caractère de l’ongle du pouce plus long et plus droit étant le seul d’après lequel Cuvier a formé son genre Budytes , et n’étant accompagné d’aucun caractère de mœurs distinctes de celles des autres espèces, ne peut guère fi¬ gurer, ce nous semble , que comme sous- genre tout au plus. Ainsi donc, notre genre Bergeronnette ( Motacilla , Lat. ) , ayant pour sous-genre ou section Budytes, Cuv., fera partie de notre famille des Alaudidées et de notre sous-famille des Anthusinées. Voyez ces mots. (Lafr.) BERGIA (nom propre), rot. i>h. — Ce BER BER 549 genre ne renferme guère que trois ou quatre plantes herbacées , annuelles ou vivaces , croissant dans les parties tropicales de l’A¬ sie et de l’Afrique. Leurs feuilles sont op¬ posées , lancéolées ou elliptiques, aiguës, denticulées au sommet , tomenteuses ; à Heurs blanchâtres, agrégées, pédonculées, pentandres. Il fait partie de la famille des Élatrinacées ( Caryophyllées , alior.) et a été formé par Linné (G en. , 791). (C. L.) BERGIERA. bot. th. — Synonyme de Bergia. BERGRIAS , Sonn. bqt. pg. — - Syno¬ nyme de Gardénia. BERGMANNITE , Schum. ( nom d’homme), min. — Substance grisâtre ou rougeâtre, composée de lamelles ou d’ai¬ guilles groupées confusément et légèrement nacrées. Elle est fusible en émail blanc, et on la regarde comme voisine de la Werné- rite. Elle accompagne PÉléulithe , dans la Syénite de Stavern et de Frédérischwern, en Norvège. (Del.) * BERGSALZ. min. — C’est-à-dire Sel de montagne. Voyez chlorure de sodium. (Del.) BERGSEIFE. min. — C’est-à-dire Sa¬ von de montagne. Voyez ce mot. (Del.) BERGUE. bot. th. — Dans quelques- uns de nos départements méridionaux, ce nom est synonyme d’Aune. BERG-ZIAAOBER . min. — - Cinnabre naturel. Voyez sulfure de mercure. (Del.) BÉRICHON ou BÉRICHOT. ois. — Nom vulgaire du Troglodyte, Motacilla tro¬ glodytes Lin. Voyez troglodyte. *BERIJIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Lauracées , formé par Klein (ibTsc.), et rapporté comme syno¬ nyme au g. Telranthera , Jacq. Voyez ce mot. (C. L.) BERIL. MIN. — Voyez BÉRYL. BÉRFYGÈNE . bot. ph. — Voyez eé- lingèle. *BERUVGERIA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Labiacées, tribu des Népétées-Balatées, formé par Bentham (. lab . 592), et synonyme du genre Ballotta de Linné. Voyez ce mot. (C. L.) *BERIIVIA , Brign. bot. th.— Synonyme de Crépis . BERIS. ins. — Genre de l’ordre des Diptères, division des Brachocères, subdivi¬ sion des Tétrachœtes, famille des No tachan¬ tes, tribu des Xylophagiens, établi par La- treille et adopté par Meigen ainsi que par M. Macquart, dans son Hist. des Diptères , faisant suite au Buffon de Roret, 1. 1 , p. 231. Les Beris diffèrent essentiellement des autres Xylophagiens par leur écusson armé de pointes. Ce sont des Diptères générale¬ ment petits, qu’on trouve au printemps dans les bois et les lieux marécageux. Leurs mœurs sont peu connues; on croit que quelques-uns placent leurs œufs dans la ca¬ rie humide des arbres, sur le tronc desquels on les trouve souvent à l’état parfait, et que les autres les déposent dans l’eau. M. Macquart en décrit neuf espèces, parmi lesquelles nous citerons seulement : 1° le B. mferwLatr. ( Hist . Natur . t. XIY, p. 341. Meig. n° 1), ou Xylophagus nitens Latr. [G en. t. IV, p. 273); 2° le B. tibialis, Meig. n°2, tab.12, fig. 18. Ces deux espèces se trouvent en France et en Allemagne. (D.) * BERRELEYA (Berkeley , cryptoga- mistc anglais ). bot. cr. — ( Phycées ). Genre appartenant à la famille des Diato¬ mées , établi par M. Greville dans son Cryptog. Flora, avec les caractères sui¬ vants : Filaments simples , muqueux , li¬ bres à leur sommet, réunis à leur base en une masse gélatineuse, arrondie et renfer¬ mant des séries longitudinales de frustules. Le B. fragilis Grev., seule espèce con¬ nue, est figuré dans l’ouvrage cité, tab. 294 ; il forme des masses gélatineuses bru¬ nes ou verdâtres sur la Zostère et sur quel¬ ques Algues marines. (Bréb.) BEREHEYA. bot. th. — Voyez berck- heya. *BEREHE YOIDES [Berkheya et qui ressemble au Berkheya). bot. ph. — - Section du genre Stephanocoma , fondée sur une espèce du Cap, munie de capitules radiés et de réceptacles légèrement alvéolés. (J. D.) BERRIE DU CAP, Sonn . BOT. PH. - Synonyme de Bergkias. * BERL AADIËRE . Berlandiera (Ber- landier, nom d’un botaniste français), bot. ph. — Genre de la famille desSynanthérées, tribu des Sénécionidées, établi par De Can- dolle pour une plante rapportée du Mexi- 550 BER BER que par le botaniste auquel il l'a dédiée. Le B. texana est un arbrisseau à tige et ra¬ meaux arrondis et velus; à feuilles alter¬ nes, sessiles, cordées, crénelées et pubes- centes ; à calathides munis de longs pédi- celles, portant des fleurs jaunes en corymbe, réunies par groupes de trois ou de cinq à l’extrémité des rameaux. (C. d’O,) BERLAX. miss. — Synonyme d eBerg- lachs. BERLE. bot. th. —Nom vulgaire fran¬ çais du genre Sium. (C. L.) BERLEY. MOL. - » Voyez BERLIN. BERMUDIANA. bot, th. — Famille des Iridées. Le genre ainsi nommé par Tournefort est plus généralement connu sous le nom de Sisyrinchium, qui lui a été donné par Linné ; mais le nom de Bermu- dienne est resté dans la langue française. Voyez bermudienne. (A. R.) BERMUDIE \i\E . Sisyrinchium. bot. ph. — Grand genre de la famille des Iridées, qui se compose d’un nombre considérable d’espèces , croissant pour la plupart dans les parties tempérées de l’Amérique méri¬ dionale, quelques-unes à la Nouvelle-Hol¬ lande , et dont plusieurs sont cultivées dans nos jardins. Leur périantbe, tubuleux à la base , est formé de six divisions étalées et presqu’égales. Les étamines , au nombre de trois , sont complètement soudées par leurs filets en un tube grêle plus ou moins long , ayant les anthères allongées. L’ovaire infère est à trois angles obtus et à trois loges con¬ tenant chacune un grand nombre d’ovules insérés à leur angle interne. Le style se ter¬ mine par trois stigmates filiformes et con¬ tournés. Le fruit est une capsule membra¬ neuse , couronnée par le calice, de forme variée, à trois loges, s’ouvrant en trois valves. Les graines sont globuleuses ou an¬ guleuses, à épisperme coriace. Les Bermudiennes sont des plantes viva¬ ces, à racine souvent fibreuse, rarement renflée et tubériforme. Leurs feuilles sont ordinairement distiques, engainantes à leur base, souvent étroites. La tige est simple ou rameuse, cylindrique ou comprimée. Les fleurs sont généralement de grandeur mé¬ diocre et très fugaces. On cultive dans les jardins quelques-unes de ces espèces. Telles sont la Bermudienne a fetites fleurs [Si¬ syrinchium Bermudiana L.), qui est ori¬ ginaire de l’Amérique du nord ; la Bermu— dienne striée ( Sisyrinchium striatum Sm.), qui vient du Mexique, et quelques autres. Ces espèces se cultivent en pleine terre. (A. R.) BERNACHE. ois. — Sous-genre de notre genre Oie. Voyez ce dernier mot. (Lafr.) * BERNACHES. ois. — Sous-division établie par Cuvier, dans son Règne animal, et renfermant les espèces d’Oies à bec court, menu, et dont les bords ne laissent point paraître au dehors l’extrémité des la¬ melles buccales , telles que la Bernache , le Gravant, etc. Voyez oie. (Lafr.) BERNACLE. ois. — Synonyme de Ber¬ nache. BERNADET ou BERNARDET. roiss. — Synonyme de Squalus centrina L. Voyez HUMANTIN . BERNARD LHERMITE . CRUST. — Nom vulgaire des Pagures. Voyez ce mot. (M. E.) BERNARDET, rois. — ■ Voyez berna- det. BERNARDIA ( nom propre), bot. th. • — Voyez adelia. (Ad. J.) BERNHARDIA, Wild. bot. ph.— Sy¬ nonyme de Psilotum. BERNICLE. MOLL. • - Voyez BERDIN. * DERNIER A ( Bernier, botaniste fran¬ çais du xvne siècle ). bot. fh, — Genre de la famille des Synanthérées , tribu des Muti- siacées , établi par De Candolle , pour une plante herbacée et vivace du Népaul , le B. Nepalensis , dont on ne connaît jusqu’à ce jour qu’une seule espèce. (C. d’O.) BERNOULLI A (nom propre), bot. i>h. — Genre formé par Necker pour les espèces de Benoîtes dont les capitules ont des arêtes plumeuses. C’est aussi le Sieversia de Wil- denow, et tous deux ne sont que des syno¬ nymes du genre Geum. Voyez ce mot. (C. L.) ‘BERNSTEIN, min. ■ — Nom allemand du Succin. Voyez ce mot. (Del.) BÉROÉ. Beroe (nom mythologique). acal. — Brown, dans son Histoire de la Ja¬ maïque, a le premier donné ce nom à des animaux pélagicns, aujourd’hui classés par¬ mi les Acalèphes Cténophores ou Ciliogra- des. Linné , dans sa douzième édition du Systema naturœ , le remplace par celui de BER BER 551 ’ Volvox , qui a aujourd’hui une autre signi¬ fication. D’après M. de Blainville ( Actino - logie , page 644) , les véritables Béroés sont susceptibles d’être caractérisés ainsi : Corps plus ou moins allongé , à ouverture très grande, plus ou moins côtelée par huit côtes inégales, portant les ambulacres des cils presque égaux, complets sur la crête; point d’appendices buccaux ; une paire de longues productions cirrhiformes et cirrhigères. Voici comment le même naturaliste dis¬ tribue les Béroés en deux groupes : A. Es¬ pèces dont le corps est profondément cô¬ telé. Chaque côte portant un ambulacre de cils ; les productions cirrhiformes courtes et peu ou point ramifiées. Genre : Janira, Ok. Les Béroés hexagone, de Slabber , comprimé et octoptère , sont dans ce cas. B. Espèces dont le corps est assez pro¬ fondément côtelé. Les ambulacres com¬ plets ; ex. : Béroés ovale , melon , macros- tome , globuleux, œuf, etc. L’organisation de ces animaux a été étudiée par plusieurs auteurs modernes , et tout récemment en¬ core par M. Milne Edwards {Ann. des sc. nat., 2e série, t. XVI, p. 217). L’espèce des mers de Nice, observée par ce natura¬ liste , est le Médusa Beroe Forsk. Comme les autres animaux du même groupe, ce Béroé est phosphorescent. « Il existe, dit M. Milne Edwards, près de la surface du corps, un nombre immense de corpuscules pyri- formes, terminés par une sorte de queue très grêle, qui ressemblent beaucoup à ceux dont la peau de certaines Méduses est gar¬ nie, et qui semblent devoir être des organes sécréteurs. J’avais pensé que ces glandules pourraient bien être la source de la lumière phosphorescente dont les Béroés brillent avec tant d’éclat; mais, en observant avec attention cette lueur, il m’a semblé qu’elle partait principalement du voisinage des cô¬ tes ciliées, tandis que c’est dans l’intervalle compris entre ces côtes que se trouvent les granules pyriformes. La lumière que ces animaux répandent ainsi avait été aperçue par Forskal, et observée plus récemment parBolando; elle est de couleur verte, et offre beaucoup d’intensité. Pour en déter¬ miner l’émission, il suffit d’exciter l’animal en l’irritant mécaniquement, mais lorsque les décharges ainsi produites se succèdent rapidement, leur intensité s’affaiblit beau¬ coup. » M. Grant décrit le système nerveux des Béroés d’après des observations faites par lui sur le Beroe pileus, qui est une es¬ pèce du sous-genre Cydipe de Péron, et il a reconnu qu’il formait , autour de l’ouver¬ ture buccale , un cordon ganglionnaire com¬ parable à celui des autres animaux radiaires. M. Milne Edwards fait remarquer que ce¬ lui du Lesueurea, nouveau genre découvert par lui, et qui appartient aux Callianirides, est fort différent, et disposé en forme de ganglion unique, duquel partent tous les nerfs ; mais les Callianirides ont eux-mê¬ mes une autre forme que les Béroïdes, et sous tous les rapports avoisinent les Tuni- ciens ; tandis que les Béroés proprement dits ont plus d’affinité avec les Médusaires. Voyez ce mot et tunicieins. (p. g.) *BÉROIDE ( bero , sac ; zliïoç, , forme ). acal. — Genre de Dyphyide proposé par MM. Quoy et Gaimard pour une acalèphe incomplète et imparfaitement connue, dont M. Lesueur a fait le g. Galeolaria; c’est pour ce dernier la G. australis ; elle parait faire le passage des Diphyides aux Béroés. (Duj.) * BÉROÏDES. acai. — Famille d’Aca- lèphes établie par M. Eschscholiz dans l’or¬ dre des Cténophores , caractérisés par une grande cavité digestive centrale , et par les rangées longitudinales de lamelles vibra- tiles, irisées, qui leur servent d’organes lo¬ comoteurs. Avec les vrais Béroés , cette fa¬ mille comprend les genres Medœa et Pan- dora, qui en diffèrent, l’un par la longueur plus considérable des lamelles vibratiles , l’autre par la situation de ces lamelles dans des sillons. — M. Lesson a compris dans une seule famille, sous le nom de Béroïdes, tous les Acalèphes Cténophores, divisés par lui en sept tribus, et de plus un grand nom¬ bre de genres douteux , dont il fait sa divi¬ sion des Acils. (Duj.) *BÉROSOMES(6eroJ sac; corps). acau. — Huitième tribu des Béroïdes de M. Lesson , comprenant toute sa division des Acils , ou Béroïdes dépourvus de cils. Les genres nombreux de cette tribu ont été établis pour la plupart sur des débris de di¬ vers Acalèphes , et sont indiqués comme douteux par l’auteur lui-même. Ce sont les g. Doliolum, Epomis, Bursarius, Bu- gainvillæa , Sulcularia, Appendicularia , P rai a , etc. (Duj.) 552 BER BER BEROSUS ( nom d’une montagne de la Tauride). ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères, famille des Palpicornes, Dej., et de celle des Hydrophilides de Mac-Leay. Ce genre, établi par Leach aux dépens du genre Hydrophile de Fabricius, a été adopté par M. Westwood ( Synops . of the généra of British Insects , p. 10), ainsi que par M. Dejean dans son dernier Catalogue, où il en mentionne 13 espèces , dont nous ne citerons que deux : celle qui lui sert de type d’après Leach , l’ Hydrophilus luridus Fabr., qui se trouve en Suède et en Angle¬ terre, et V Hydrophilus signaticollis Még., qui se trouve aux environs de Paris. M. Solier , dans ses observations sur la tribu des Hydrophiliens [Ann. de la soc . eut. de France, t. III, p. 299), adopte aussi îe genre Berosus, qu’il place entre le genre JJmnebius de Leach et le genre Spercheus de Fabricius. (F).) *BERRYA(nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Tiliacées, tribu des Gré- wiées, formé par Roxburgh {Fl. of Corom., III, 59, t. 264) , pour un arbre de l’Inde , à feuilles alternes, pétiolées , ovales-cordi- formes , acuminées , très entières , glabres , ô-7-nervées à la base , colorées en dessous , et munies de stipules latérales , géminées , ensifonnes, décidues. L’inflorescence est en panicules axillaires ou terminales ; les fleurs nombreuses, petites, blanches. Calice 5- phylle ; corolle pentapétale ; capsule sub¬ globuleuse , sex-ailée. (C. L.) * BERS AM A. bot. ph.— Fresenius a dé¬ crit sous ce nom {Mus. Senhenberg , 11 , 280 , t. 17 ) un arbre de l’Abyssinie , qu’il rapporte à la famille des Méliacées, et que Endlicher place dans les genres douteux de la famille des Ampélidées. Ce genre est encore trop mal connu pour que la place puisse en être indiquée avec certitude. (C. d’O.) BERTAZINA. ois. — Synonyme d \Em- beriza cia L., dans quelques départements septentrionaux de la France. Voyez bruant. *BERTERA. bot. th. — Famille des Iridécs. Le Gladiolus segctum de Sibthorp est devenu le type d’un genre que Sweet a nomme Bertera, mais ce genre n’a pas été adopté. Voyez glayeul. (A. R.) BERTEROA ('Rertero, botaniste voya¬ geur). bot. ph. — Ce genre, de la famille des Crucifères, tribu des Alyssinées, formé par De Candolle ( Sysl ., Il, 290), contient quatre espèces herbacées, croissant dans le midi de l’Europe et le nord de l’Asie. Elles sont bisannuelles , vivaces ou fruticuleuses à la base , et couvertes d’une pubescence blanchâtre. Leurs feuilles sont alternes, ses- siles, très entières ; les fleurs sont blanches ébractéées et disposées en grappes termi¬ nales. Calice 4-phylle, à lacinies dressées ; corolle de 4 pétales onguiculés , à limbe biparti. Étamines 6, tétradynames. M. De Candolle indique une cinquième espèce, du Pérou, mais en doutant qu’elle appartienne à ce genre. (C. L.) *BERTEROA (Eertero, botaniste voya¬ geur ). bot. ph. — Genre indiqué par Zip- pelius ( Mackl . in Bijdr. tôt. de nat. Wet. V, 142, etc.) , et qui ne paraît pas avoir été décrit. C’est, dans tous les cas, un genre à biffer , puisqu’il existe déjà un autre genre de ce nom adopté par les botanistes. (C. L.) * BERTHELOTIA ( Berthelot , l’un des auteurs de l’Histoire de la Phytogra- phie des îles Canaries), bot. ph. — Ce genre , qui appartient à la tribu des Com- posées-Astéroïdées, faisait avant partie des Conyza. Il a pour caractères : Capitules multiflores, hétérogames ; fleurs du rayon plurisériées, femelles, tubuleuses, très grê¬ lées , à 5 dents ; celles du disque, au nom¬ bre de 5 à 12 , beaucoup plus grandes et hermaphrodites , reposent sur un récep¬ tacle plan , dépourvu de paillettes. Les an¬ thères sont terminées par des appendices basilaires ; les branches des styles , qui appartiennent aux fleurs hermaphrodites , sont couvertes de papilles qui se prolon¬ gent sur le tronc, tandis que celles des fleurs femelles sont complètement glabres. Les fruits cylindracés, terminés par une aigrette formée de soies coriaces plus ou moins ré¬ gulièrement soudées entre elles à la base, sont lisses inférieurement et rudes au som¬ met. L’involucre est composé de plusieurs rangées d’écailles ovales, imbriquées : les inférieures terminées par une petite pointe, les intérieures mutiques et scarieuses à leurs bords. — Le genre Berthelotia com¬ prend deux espèces : l’une, originaire du Sé¬ négal, qui se reconnaît à ses corolles herma¬ phrodites, velues; l’autre, indigène dans l’In¬ de tropicale, se distingue au contraire par des 553 BER fleurs complètement glabres (Vid. Deless. ic. select., vol. IY, tab. 21). (J. D.) * BERTHIÉRINE , Beud. (nom pro¬ pre). min. — Substance en petits grains bleuâtres ou gris verdâtre , magnétiques , attaquables par les acides , qui en séparent de la Silice sous forme de gelée. Elle est composée, d'après l'analyse de M. Berthier, de Silice 12,40, Protoxyde de fer 74,70, Alu¬ mine 7,80, Eau 5,10. Elle se trouve au milieu des minerais de fer oolitbiques de Hayan- ges, dans le département de la Moselle, et ses grains ne diffèrent pas souvent à l’exté¬ rieur de ceux de cés minerais, formés d’Hy- drate* de Peroxyde ou de Carbonate de fer. (Del.) * BERTHIÉRITE. min. — Même chose que Haidingérite. Voyez ce mot. (Del.) BERTHOLLETIA (Berthollet, physi¬ cien français), bot. ph.— Très grand arbre de l’Amérique australe , croissant sponta¬ nément dans les forêts de l’Orénoque, etc., à rameaux alternes, dont les plus jeunes garnis au sommet de feuilles alternes, exsti- pulées , amples , oblongues , très entières , éponctuées, coriaces. Les fleurs, d'un jaune blanchâtre, à étamines blanches, sont dis¬ posées en sortes de grappes ou d'épis. Ca¬ lice turbiné-tubulé , conné avec l’ovaire , à limbe supère, 6 -parti. Corolle de 6 pé¬ tales insérés sur le bord d'un disque épi- gyne , pulviniforme ; un urcéole slamini- fère inséré avec les pétales, très court d'un côté, allongé de l’autre en une ligule péta- loïde , cucullée , dilatée au sommet , cou¬ verte de lamelles imbriquées, et se termi¬ nant en un style incombant. Étamines fer¬ tiles, plurisériées. Style subulé , courbe 5 stigmate simple. Capsule ligneuse, sub¬ globuleuse, charnue en dedans. Graines au nombre de 16 à 20, triangulaires, dressées, fixées à la colonne centrale. — Le IC excelsa compose seul ce genre, formé par Hum- boldt et Bonpland (Fl. /Equin., 1, 122, t. 36), et qui appartient à la famille des Myrta- cées , tribu des Lécythidées. C’est le Tonka de Richard (An. fr., 84). Les graines sont comestibles, et on le cultive pour cette rai¬ son au Brésil et à la Guiane. (C. L.) BERTIERA (nom propre), bot. i>h. — Genre de la famille des Rubiacécs , tribu des Gardéniées-Eugardéniées , formé par Aublet (Guy an., III, 192, t. 73) et adopté par BER les botanistes postérieurs. Il se compose de 9 ou 10 espèces, divisées en 3 sous-genres : Bertiera, proprement dit, Zaluzania et Mycetia (voy. ces mots). Ce sont des ar¬ brisseaux indigènes dans l'Amérique tro¬ picale, l'île Bourbon et l’Inde ; à feuilles op¬ posées, pétiolées, ovales-oblongues, aeumi- nées, velues ; à stipules solitaires, concrètes à la base, terminées en pointe; à inflores¬ cence en thyrses terminaux, paniculés en grappes, bractéolés, dont les fleurs petites, blanchâtres. Calice tubulé-globuleux , 5- denté ; corolle infondibuliforme , à limbe 5-parti. Anthères 5, oblongues, incluses. Stigmate bilamellé. Baie sub-globuleuse , presque sèche. (C. L.) BERTOLONIA, DC. bot. ph.— Syno¬ nyme de Chabrœa. * BERTOLONIA (nom propre). Tri- blemma, R. Br.; Rhexiœ, Sp., Bonp. bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, rapporté avec doute à la tribu des Lavoi- siérées, formé par Raddi (Mem. PI. bras., Add. 5) et ne renfermant encore que quatre espèces, découvertes dans les forêts vierges du Brésil , où elles croissent dans les lieux très ombreux et étouffés. Ce sont des plantes vivaces, à tiges procombantes , portant des feuilles assez amples, opposées, pétiolées, cordiformes , 5-pluri~nervées, presque en¬ tières ou crénelées sur les bords ; à inflo¬ rescence en cyme ; fleurs blanches, roses ou purpurines, sur des pédicelles très courts. Calice campanulé , à 5 lobes obtus ; corolle de 5 pétales obovales. Étamines 10; anthè¬ res cylindriques, unipores, à connectif à peine proéminent. Style court, sub-clavi- forme. Capsule ceinte du calice devenu tri- quètre-ailé. Graines nombreuses, sub-semi- lunaires-trigones. . (c. L.) * BERTOLONIA (nom propre), bot.ph.' — Genre de la famille des Clusiacées, formé par Sprengcl , et réuni comme synonyme au g. Tovomita d’Aublet. Voyez ce mot. (C.L.) BERTONNEAU. roiss. — ]\om vul¬ gaire du Turbot. *BERTUCHIA (nom propre), bot.ph.— Genre de la famille des Rubiacées, formé par Dennster (Hort. Mal., IX, 39), et réuni en synonymie au genre Dentella de Forster (voy. ces mots). Endlicher (Gen. PI. 3305, I Suppl.) le cite de nouveau comme synonyme 35* T. Il, 554 BER BER du genre Gardénia de la môme famille, en indiquant un autre endroit de l’ouvrage de l’auteur (IV, 58). (C. L.) BERULA (altération de Ferula). bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifè- res, tribu des Amminées, formé par Koch (. Deutschl . Fl. 1834, p. 335) sur le Sium angustifolium L. C’est une herbe vivace, croissant en Europe et dans l’Asie septen¬ trionale , où on la trouve dans les fossés inondés, les mares, les eaux peu courantes. Du collet de sa racine , elle produit des sto¬ lons qui se dressent bientôt en tiges à peine striées, portant des feuilles pennati- séquées, à segments ovales, inégalement et grossièrement dentées en scie. Les fleurs sont apparentes et disposées en ombelles pédonculées, oppositifoliacées et termina¬ les. Calice 5-denté. Pétales échancrées , dont une laciniule infléchie. Fruit ovale, subdidyme, comprimé d’un côté. Carpo- phore biparti. Graines cylindriques. (C. L.) BERUS. rept. — Nom scientifique de la Vipère commune, Coluber Berus. BÉRYL, min. — Nom donné par les anciens aux variétés de l’Émeraude , non colorées en vert pur, et qui est employé par plusieurs minéralogistes modernes comme terme spécifique, pour désigner ce minéral, que nous décrirons sous la dénomination d 1 Émeraude. Voy. ce mot. (Del.) * BÉRYL BE SAXE. min. — Variété de l’Apatite, ou Phosphate de chaux. Voyez PHOSPHATES. (Del.) * BÉRYL SCHORLIFORME. min.— Synonyme de Pycnite. Voyez ce mot. (Del.) * BERYLLIUM (j^poAXtov, béryl), min. — Nom par lequel est désigné, dans la no¬ menclature latine , le métal, qui est le radi¬ cal de la Glucyne, l’un des principes consti¬ tuants du Béryl ou Émeraude. Voyez glu- cyne. (Del.) BÉRYTE. Berytus. ins. — Fabricius a appliqué cette dénomination à un genre de notre famille des Coréens, de l’ordre des Hémiptères, qui avait été précédemment indiqué par Latreille sous le nom de Nêides plus généralement adopté. Voyez ce mot. (F,!.) 'ItÈltYV poiss. — Nom grec de pois¬ son tiré de Varinus, par Gesner, et qu’on ne sait pas déterminer. Nous l’avons ap¬ pliqué , dans notre Histoire des Pois¬ sons , a un genre de la famille des Percoï- des , de la division des Polydactyles , qui ont , comme les Holocentrums , des rayons épineux au dessus et au dessous de la base de la caudale , des crêtes dentelées sur les diverses parties de la tête , des yeux énor¬ mes, des dents en velours ras sur les mâ- choires et sur les palatins, et, sur le vomer, une ventrale composée de plus de sept rayons , huit rayons à la membrane bran- chiostège ; mais qui en diffèrent , parce qu’ils n’ont qu’une seule dorsaie. — Ce sont des Poissons brillants d’un beau rouge, re¬ levé de teintes dorées, dont on ne connaît encore que deux ou trois espèces. La plus grande vient du nord de l’Atlantique inter- tropical, MM. Vebb et Lowe nous ayant fait connaître qu’on la prend aux Canaries et à Madère. C’est l’espèce appelée Béryx décadactyle, ainsi nommée du nombre des rayons de ses ventrales. On en connaît une seconde des mers de la Nouvelle-Guinée, rouge, rayée d’or, et enfin une troisième a été trouvée, par suite de nos recherches ana¬ tomiques , dans l’estomac d’un autre pois¬ son. (Val.) *BERZÉLIA , Mart. bot. ph. — Syno¬ nyme d'Hermstadtia glauca. *BERZÉLI]\E (Berzélius, célèbre chi¬ miste suédois), min. — - Séléniure de cuivre deSkrickerum en Smolande. Voyez sélé- niures. M. Necker de Saussure a décrit , sous le même nom, une substance en petits octaèdres blancs , à surface mate et à cas¬ sure vitreuse, fusible en verre bulleux, et soluble en gelée dans l’acide chlorhydrique chauffé, ne donnant point d’eau dans le ma- tras, et conservant sa transparence. Elle a été trouvée dans les cavités d’une roche py~ roxénique, à Galloro, près de la Riccia (en¬ virons de Rome). Elle paraît se rapprocher de la Haüyne par sa composition chimi¬ que. (Del.) *BERZÉLITE. min. — Synonyme de Pétalite. Voyez ce mot. (Del.) * BERZÉLITE , Lévy. min. — Même chose que Mendipite. Voyez ce mot. (Del.) * BERZELIUS (Berzélius, célèbre chi¬ miste suédois), bot. th. — Genre de la fa¬ mille des Bruniacées, fondé par Ad. Bron- gniarl(vlnn. des se. ?iat., VIII, 370, t. 35), et comprenant un petit nombre d’arbrisseaux du Cap , à feuilles courtes , sub-trigones , glabres ou à peines velues , imbriquées ou étalées , calleuses et comme roussies au sommet; fleurs petites, blanches, tribrac- téées, réunies en capitules nus, terminaux, solitaires ou agrégés ; la bractée antérieure claviforme et calleuse. Calice tubulé, conné avec l’ovaire , plan en arrière , convexe en dessus; limbe 5-4-parti. Pétales 5 ou 4, insérés à une lame périgyne. Étamines 5 ou 4, alternant avec les pétales et plus longs qu’eux. Style simple, sillonné; stigmate sub¬ conique. Pour fruits, des nucules peu nom¬ breuses, coriaces, obliques, monospermes, réunies par un placentaire spongieux. (C. L.) BESCHEBOIS. ois. — Nom vulgaire du Pic-vert. BESENGE ou BEZENGE. ois. — Noms vulgaires de la Mésange charbon¬ nière. BÉSIMÊME, bot. cr. — Necker a don¬ né ce nom aux corps reproducteurs des plantes agames; mais il n’a point été adop¬ té. Voyez spores et sporidies. (C. M.) * BESLÉRÉES. bot. th.— Tribu établie par M. Endlicher dans la famille des Ges- néracées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BESLERIA (Basile Besler, botaniste allemand au xvie siècle). Eriphia, P. Br. bot. ph. — Genre de la famille des Gesné- racées, tribu des Beslériées, fondé par Plu¬ mier (Gen. 29, ic. t. 49), et adopté par les auteurs modernes. Il comprend des plantes à peine frutescentes , habitant les forêts de l’Amérique tropicale, et dont la plupart (de celles qui sont connues) sont cultivées dans nos serres comme plantes d’ornement. Tel¬ les sont les B. incarnata, lutea , hirtella, grandifolia. Plusieurs espèces ont été re¬ tirées de ce genre et sont devenues les types de genres nouveaux. Voy. EnsciA, aeloplec- tus. Les principaux caractères du Besleria sont : Calice libre, 5-fide , coloré. Corolle hypogyne, subcampanulée, à limbe quin- quéfide. Étamines 4, didynames, incluses, avec rudiment de la 5e, insérées sur le tube; anthères biloculaires. Ovaire libre, ceint d’un disque annulaire, uniloculaire; deux placentas pariétaux , bilobés. Ovules très nombreux, anatropes. Style simple; I stigmate bifide. Baie; graines obovées. — Plantes dressées, rameuses ; feuilles oppo¬ sées, un peu charnues, pubérules en des¬ sus, assez luisantes en dessous, à nervures saillantes; fleurs belles, assez grandes, jaunes ou rouges, disposées en une grappe terminale ; pédoncules axillaires , uni-ou pauciflores. (C. L.) BESOjV. mam. — Synonyme provençal de Chevreau. BESSERA (nom propre), bot. ph. — Famille desLiliacées. Le professeur Schultes fils a nommé ainsi un genre qui a pour type et jusqu’à présent pour espèce unique une jolie plante bulbeuse , originaire du Mexi¬ que. Son calice coloré est régulier et cam- paniforme, à six sépales. Les étamines sont au nombre de six, ayant leurs filets libres at¬ tachés sur une sorte de couronne pélaloïde à six lobes qui naît de la gorge du calice. L’ovaire sessile est à trois loges, contenant chacune des ovules nombreux et bisériés. La capsule, accompagnée par le calice per¬ sistant, s’ouvre en trois valves. Les feuilles naissent du bulbe ; elles sont linéaires, étroites ; les fleurs, d’un bleu vio¬ lacé, forment un sertule terminal. (A. R..) BESSERA, Spreng. (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Flaucourti- nées. Synonyme de Ronmea. BESSERA , Schuit. bot. ph. — Syno¬ nyme de Pulmonaria. BESSÉRIE. Besscria ( nom propre ). ins. — Genre de Diptères, établi par M. Ro- bineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les Myodaires , et dédié à M. Besser, entomo¬ logiste russe. Ce genre fait partie de la fa¬ mille des Calyptérées , tribu des Entomo- bies, section des Ocyptérées. L’auteur l’a fondé sur une seule espèce trouvée par lui sur les plantes d’une colline calcaire dans les environs de Saint-Sauveur. Il la nomme B. reflexa. (D.) BESSI. bot. ph. — Synonyme de Caju. * BESSONORNIS (gyjh. — Comme nous ne considérons, avec la plu¬ part des botanistes modernes, ce genre de Linné , que comme une section du genre Stachys, du même auteur, nous n’en trai¬ terons qu’à ce dernier mot. Voyez stachys. (C. L.) BETTE. Beta ( bett , rouge, en langage celte), bot. ph. — Tout le monde connaît l’emploi qu’on fait , dans l’économie et dans la thérapeutique , d’une espèce de ce genre. La Betterave, qui, dans ces dernières années , a été l’un des objets les plus considérables de la grande culture , four¬ nil un excellent sucre, rival de celui qu’on tire des cannes. La variété de cette plante, dite vulgairement Poirêe, la Beta cicla de Linné, sert en médecine à divers usages. On en mange également les feuilles, qui sont douces et fades. Une sous-variété de celle-ci fournit des feuilles remarquables pour le développement que prend leur ner¬ vure moyenne, et dont on fait usage comme aliment. Comme tous autres développe¬ ments, au sujet de cette plante, seraient ici déplacés, en ce qu’ils se rapportent unique¬ ment à l’industrie sucrière , nous les pas¬ serons sous silence, et aborderons immé¬ diatement la caractéristique de cette plante importante. Le genre Beta a été fondé par Tourne- fort (Inst, rei herb. 286), et adopté par tous les boianistes qui l’ont suivi. Il appartient à la famille des Chénopodacées, tribu des Chénopodées-Kochiées, et a pour caractères principaux : Fleurs hermaphrodites. Péri- goneurcéolé, 5-fide, s’endurcissant à la base, à lacinies immutées. Étamines 5, insérées à la gorge du tube sur un anneau charnu, Squamules hypogynes nulles. Ovaire dé¬ primé, uniloculaire, uniovulé. Stigmates 2, courts , cornés à la base. Le fruit est un utricule subglobuleux, inclus dans le tube périgonial, devenu drupacé et couvert de son limbe charnu. Graine horizontale, dépri¬ mée. Embryon annulaire, embrassant l’al¬ bumen farinacé. Ce g. renferme 6 ou 8 csp., croissant spontanément dans les parties les plus méridionales de l’Europe, et qui sont cultivées, soit en raison de leurs proprié¬ tés, soit pour l’étude, dans les jardins do botanique. Les feuilles en sont alternes, ovales, oblongues 5 les fleurs agrégées cri épis, et les fruits souvent réunis. (C. L.) BETTERAVE, bot. ph. — TNlom vul¬ gaire d’une espèce de Bette. Voyez ce mot. (C. L.) BETTHYLUS. ms.— Même chose que Bethylus. BETULA (nom du Bouleau, dans Pline). BOT. PH. - Voyez BOULEAU. * BÉTULACÉES ou BÉTULINÉES. bot. ph. — Famille de plantes Dicotylédo- nées diclines, l’une de celle dans lesquelles on a décomposé le grand groupe des Amen- tacées. Les fleurs mâles consistent en 4 éta¬ mines insérées à la base d’une écaille unique, ou opposées à quatre écailles verticillées en manière de calice ; elles sont réunies trois par trois à l’aisselle de bractées peltées , dont chacune est accompagnée extérieure¬ ment de deux bractéoles, et tous ces groupes sessiles , réunis sur un axe allongé , consti¬ tuent le chaton. Les fleurs femelles sont de la même manière sur un axe commun, réu¬ nies par groupes de deux ou de trois , sous autant de bractées entières ou trilobées, sans autre enveloppe que d’autres petites écailles accessoires qui manquent quelque¬ fois ; elles consistent en ovaires surmontés de deux longs stigmates styliformes, à deux loges , dans chacune desquelles est un ovaire d’abord dressé, puis enfin pendant. Les bractées !et bractéoles s’épaississent en croissant avec le fruit et forment ainsi un véritable cône , dont les écailles portent chacune deux ou trois nucules, bordés d’an¬ gles ou d’une aile membraneuse, monosper¬ mes par avortement. La graine pendante , sous une enveloppe mince qui se soude avec l’endocarpe , présente un embryon à radi¬ cule courte et supère, à embryons larges et foliacés. Les espèces appartenant aux deux seuls genres Betula et Alnus de Tourne- fort, que Linné réunissait même en un seul, sont des arbrisseaux à feuilles simples, al¬ ternes et dentées , très répandus dans les climats tempérés, et bravant des climats très froids, soit en latitude, soit sur les montagnes. On a trouvé à l’état fossile des chatons qu’011 croit pouvoir rapporter aux deux mêmes genres. (Ad. J.) * BÉTULITES ( betula , bouleau), bot. BEU 5"58 BEU foss. — Gœppert a donné ce nom à des chatons de Bétulacées fossiles, trouvés ré¬ cemment par lui dans des Lignites, à Salz- hausen, en Yétéravie, et qui paraissent dif¬ férer à peine de notre Bouleau. (Cl. d’O.) * UEIDAA TEVE . min.— La substance du Vésuve, que MM. Monticelli et Covelli ont décrite sous ce nom, ne doit pas être confondue avec la Beudantite de Lévy. Sui¬ vant M. Mitseherlich , ce n’est qu’une va¬ riété de la Néphéiine. Voyez ce mot. (Del.) * BEUDANTITE. min. — . M. Lévy a nommé ainsi, en l’honneur de M. Beudant, une substance minérale d’un brun foncé, et d’un éclat résineux, cristallisée en rhom¬ boèdres légèrement obtus, d’environ 92° 30’, et qui s’est rencontrée à la surface de cer¬ tains morceaux de Limonite mamelonnée de Horhausen, dans le pays de Nassau. Cette substance raie la fluorine : sa poussière est d’un gris-verdàtre, et elle paraît être com¬ posée d’oxyde de plomb. (Del.) BEURRE. zool. min. — ■ Matière grasse qu’on retire du lait. Voyez lait. (A. DE Q.) Le nom de Beurre a encore été donné à diverses substances végétales ou minérales, ainsi l’on a appelé : Beurre d’ Antimoine, le Chlorure d’ Anti¬ moine. B. de Bismuth , le Chlorure de Bismuth. B. de Cacao, une espèce d’huile con¬ crète, jaune, pâle, cassante comme de la cire, d’une saveur agréable et même légè¬ rement aromatique; mais s’altérant peu de jours après avoir été préparée. Cette sub¬ stance, entièrement soluble dans l’éther quand elle est pure, s’obtient par ébulli¬ tion des graines du Theobroma cacao, préa¬ lablement réduites en pâte dans un mor¬ tier chaud. C’est cette matière qui donne au chocolat son aspect gras et onctueux. Le bon Cacao doit donner en Beurre un tiers de son poids. Le B. de Cacao, quoi¬ que doué de propriétés émollientes très dé¬ veloppées, est aujourd’hui peu employé en médecine, où il ne sert plus qu’à faire des suppositoires. B. de Cire, la cire distillée; à cause de sa consistance buty reuse après cette opé¬ ration. B. de Coco , ie matière grasse qu’on retire des fruits du Cocotier ( Cocos nuci- fera), par le même moyen que le Beurre de Cacao , et qui sert à l’assaisonnement des mets. B. d’Étain, le Chlorure d’Étain. B. de Montagne, de Pierre ou de Roche, un mélange d’Argile , d’Alumine sulfatée , d’Oxyde de fer et de pétrole , formant une masse jaunâtre , à cassure lamelleuse et brillante, onctueuse au toucher et d’une sa¬ veur très astringente. Cette substance se trouve en forme de stalactites dans les ca¬ vités schisteuses de la Haute-Lusace et en Sibérie. Patrin, qui l’a trouvé dans les mon¬ tagnes voisines du fleuve Amour , dit que les Élans et les Chevreuils sont très friands de cette terre, et qu’on s’en sert pour attirer ces animaux dans les pièges qu’on leur tend. B. de Muscade, l’huile concrète et odo¬ rante extraite de la Muscade ( Myristica emoschata ) bouillie dans l’eau , ou mieux par expression, et dont ce fruit donne envi¬ ron un tiers de son poids. Le B. de Muscade a perdu sa réputation comme sudorifique et antispasmodique , et il entre seulement encore aujourd’hui dans la composition du Baume Nerval. Il nous arrive de Hol¬ lande sous forme de pains carrés, ou des Grandes-Indes, dans des pots de terre. C’est ce dernier qu’on préfère. Le Gueyema- don qui vient de Cayenne, y sert de com¬ bustible et d’aliment, est tiré du Myristica sebifera. B. de Zinc, le Chlorure de Zinc. (C. d’O.) BEURRERI A (nom propre) . Bourreria, P. Br. (Jam. 168, t. 15). bot. ph. — Genre de la famille des Aspérifoliacées (Borragi- niacées-Ehrétiacées , etc.), tribu des Ehré- tiacées-Tournéfortiées , formé par Jacquin (Amer. 44, t. 173), sur quelques espèces d’arbrisseaux croissant dans l’Amérique tropicale, à feuilles alternes, très entières, à fleurs blanches disposées en corymbes sub¬ terminaux . On en cultive six espèces dans les jardins anglais. Les caractères principaux sont: Calice campanulé,sub-bilabié, 5-denté; corolle hypogyne, infondibuliforme, 5-par- tite. Étamines 5, insérées au tube, etsub- exsertes. Ovaire 4-8-loculaire. Style ter¬ minal, bifide ou indivis. Le fruit est un drupe 2-4-pyréné ; chaque section a deux loges monospermes. (C. L.) BEZ *BEURRERIA (nom propre) . BOT. PH. — Genre formé par Adanson, et synonyme du Calycanthus de Lindley. Voyez ce mot. (C. L.) * BEVERINCKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Éricacées, formé par Salisbury, et synonyme du Pen- tciptera de Klotsch. Voyez ce mot. (C. L.) BEYRICHIA (nom propre), bot. ph. — * Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Gratiolées, formé par Chamisso (. Linnœa III, 21), sur une plante herbacée brésilienne, pubescente,à tige dressée, tétra- gone, dont les feuilles sont opposées, courte- ment pétiolées, ovales, dentées en scie, les florales très courtes ; les fleurs résupinées, tribractéées, disposées en un épi terminal, feuillé, dense. (G. L.) *BEYTHEA( nom propre), bot. ph. — Le type et la seule espèce de ce genre est VE- lœocarpus bifidus d’Hooker et Arnott (Voy. BeecheyllO, t. 24). Il appartient à la famille des Tiliacées, tribu des Éléocarpées. C’est un arbre trouvé aux îles Sandwich, à feuil¬ les alternes , pétiolées , ovales-acuminées, dentées en scie, très glabres, à stipules dé- cidues ; les fleurs sont disposées en groupes axillaires pauciflores ; les pétales en sont pubescents en dehors. Calice 5-phylle ; di¬ visions lancéolées ; corolle hypogyne de 5 pétales, oblongs-linéaires, courtement bilo- bés au sommet. Étamines 15 , insérées sur un disque hypogyne glanduleux. Ovaire sessile ; biloculaire. Ovules nombreux, ana- tropes ; stigmate simple. Drupe monos¬ perme? (C. L.) BEZENGE. ois. — Voyez besenge. BEZETTA. bot. ph. — Un des noms vulgaires du Croton tinctorium L. BEZOARD. zool. min. — On a désigné sous ce nom, d’origine arabe, des concrétions de nature très variée qui se rencontrent dans les diverses régions du corps de différents animaux. C’est ainsi qu’on a confondu, sous cette dénomination commune, des calculs biliaires , urinaires, salivaires, etc. De nos jours , on donne plus particulièrement ce nom, dans la médecine vétérinaire, aux concrétions calcaires formées de couches concentriques qui se forment assez fréquem¬ ment dans le tube alimentaire des Herbi¬ vores , et qui y acquièrent un volume quel¬ quefois très considérable. ÜEZ 551) Le Bézoard oriental (Lapis bezoardicus ) a joui autrefois d’une immense renommée, non seulement, comme remède souverain contre toutes les maladies, mais encore comme ayant la vertu d’éloigner de son heureux possesseur les maux de toute na¬ ture. Ce précieux talisman , qui devait sa réputation à l’école des médecins arabes de Cordoue, se retire de la caillette ou qua¬ trième poche stomacale de la Gazelle des Indes (Antilope cervicapra Pall.). C’est un corps arrondi, à surface lisse, d’une couleur brune ou verte, formé de couches concentriques, minces , fragiles ; à cassure vitreuse, d’une odeur forte et aromatique. La substance qui entre dans sa composi¬ tion présente la plupart des propriétés qu’on observe dans les corps résineux. Elle fond à une chaleur douce , s’enflamme et brûle en donnant beaucoup de fumée. Elle est soluble dans l’alcool concentré , et précipitée de sa dissolution par l’eau. Ce médicament, qui se payait jadis au poids de l’or, est aujourd’hui entièrement tombé dans l’oubli, et figure tout au plus dans les collections de quelques amateurs de curiosi¬ tés , bien loin de se trouver, comme autre¬ fois, dans toutes les officines d’apothicaire. Il est facile de concevoir qu’à l'époque où le Bézoard oriental était si recher¬ ché, on dut s’efforcer de le contrefaire; aussi trouvait-on , dans le commerce, une grande quantité de Bézoards factices qu’on obtenait en fondant ensemble certaines ré¬ sines avec des aromates. On reconnaissait la fraude à l’absence des couches concentri¬ ques et à la différence d’odeur. Lors de la découverte du Nouveau-Monde, les pre¬ miers conquérants de l’Amérique en rap¬ portèrent un grand nombre de médica¬ ments analogues, et de là vint la distinction qu’on fit des Bézoards occidentaux. Ceux- ci, qui étaient fournis, à ce qu’il paraît, principalement par le Lama (Camelus llac - ma Lin.), étaient d’ailleurs d’une compo¬ sition très différente et ne différaient guère des corps de même nature , qu’on trouve dans l’intestin de nos Bjuminants domesti¬ ques. Ces Bézoards occidentaux étaient du reste regardés comme très inférieurs à ceux qui venaient des Indes orientales, et le prix en était beaucoup moindre. La Gazelle des Indes et le Lama du Pé- Ô60 BÏ1U BIA rou n’ont pas eu seuls le privilège de four¬ nir à nos aïeux les prétendues panacées dont nous parlons. Les Bézoards de Cay- man,de Porc-épic, de Tatou, de Crocodile, ceux surtout qui étaient censés provenir de certaines espèces de Serpents, ont joui pen¬ dant longtemps d’une immense réputation. On les portait sur soi comme des amulettes, propres non seulement à préserver des maladies ordinaires, mais encore à écarter les maléfices. Ces dernières croyances étaient surtout populaires en Italie, en Es¬ pagne et en Portugal, où une de ces pier¬ res se payait ou se louait souvent des sommes très considérables. Enfin l’Homme lui-même avait fourni son contingent à cette classe d’alexipharmaques, et la pou¬ dre de Bézoard humain , c’est-à-dire de simples calculs urinaires , était regardée comme un remède héroïque dans un grand nombre de maladies. Il est presque inutile de rappeler ici que la croyance aux vertus prétendues de ce genre de médicaments n’existe plus aujourd’hui, et que si quelques populations ignorantes regardent encore le Bézoard comme propre à les mettre à l’a¬ bri des sortilèges, du moins ces produc¬ tions pathogéniques ne figurent plus dans aucun formulaire de pharmacie ou de mé¬ decine. (A. deQ.) BÉZOARD ou BÉZOARDIQUE. moll. — Noms vulgaires, parmi les mar¬ chands et les amateurs, d’une espèce du genre Casque. Voyez ce mot. BÉZOARD FOSSILE, min— Voyez CALCAIRE GLOBULIFORME. (DEL.) BÉZOARDIQUE. MOLL. Voyez Bɬ ZOARD. BIIES A, Arn. ( Edingh . new philo- sophical Journal, XVI , 315). bot. ph. - — Genre peu connu de la famille des Célastri- nées, établi par Hamilton, pour des arbris¬ seaux ou des arbres des Indes-Orientales, que Lindley donne comme synonyme du genre Kurrimia de Wallich, tandis qu’End- licher en fait un genre qu’il met dans ses genres douteux de la famille des Célastri- nées. (C. d’Q.) *BHRI]\GA. ois. — Genre établi par Hodgson, en 1837, pour un oiseau du genre Irine qu’il désigne sous le nom de B. tec- tirostris . * BHUCII A1VGA, Hod gs. ois. Syno¬ nyme de Dicrurus balicassius Vieill., ou Drongo cul-hîanc. Voyez ce mot. BIACUMI1VÉ. Biacuminatus (bis, deux ; acumen, pointe), bot. — M. de Mir- bel désigne sous ce nom les poils à deux branches opposées par leur base, de ma¬ nière qu’ils paraissent être attachés par le milieu, tels que ceux du Malpighia urens. M. De Candolle donne aux poils de cette plante y qui sont glanduleux à leur base, le nom de poils en nanette (pili malpighia- cei ), et il n’appelle poils biacuminês ou poils en fausse nanette (pili pseudo-mal- pighiaceî ), que ceux dont la base est non glanduleuse , ainsi que cela se voit dans VAstragalus asper. (C. d’O.) * BIAIG EILLOAXÉ. Biaculeatus (bis, deux; aculeus, aiguillon), zool. — Ce nom signifie qui porte deux aiguillons , comme le Batistes biaculeatus , dont chaque ven¬ trale est armée d’un aiguillon. *BlAlTÆ.Bialatus(bisAeu\] ala , aile). bot. ph. — Cette épithète s’applique à tous les organes des végétaux qui portent deux ailes ou appendices membraneux; ainsi, les fruits de l’Orme, de l’Érable sont biailés. (A. R.) BI-AILES. ins. — Synonyme ancien de Diptère. BIAL. MAM. — Voyez BOEUF. *BIAA iï IÉRIE ÈRE. Biantlieri férus (bis, deux; anthera, anthère; fero,]e porte). bot. i — - On désigne par cette épithète les fi¬ lets des étamines qui portent deux anthères. *BIARÉ. Biarum. bot. ph. — Genre de la famille des Aroïdées , formé pour une plante trouvée par Bové sur le Mont-Liban, et qu’il avait provisoirement placé dans le genre Caladium. La seule espèce , qui soit connue jusqu’à ce jour, est le B. Bovei. BIAROjV. Biarum (bis, deux; arum , nom d’une plante), bot. ph.— -L’un des gen¬ res nombreux , établis par M. Schott dans la famille des Aroïdées ( Meletem. 17 ) ; il a pour type les Arum tenuifolium et Arum gramineum Lam. Sa spathe , tu¬ buleuse à sa base, est ensuite plane et étalée. Son spadice nu et très saillant à son som¬ met est androgyne à sa base. Les étamines se composent d’une anthère sessile à deux loges opposées , s’ouvrant , soit par un pore , soit par un sillon longitudinal. Les ovaires nombreux contiennent un seul B IA 56.1 ovule dressé, attaché à la hase de la loge. Le style est distinct, terminé par un stigmate presque globuleux. Le fruit est une baie monosperme , dont la graine , presque glo¬ buleuse, contient un embryon anlitrope dans le centre d’un endosperme charnu. Voyez aroïdées. (A. R.) *BIAS. Bios, Less. ((3i%, force), ois. — Sous-genre formé parM. Lesson, dans son Traité (V Ornithologie, et faisant partie de sa famille des Muscicapidées. Les caractè¬ res qu’il lui assigne sont : Bec fort, crochu, déprimé, assez élevé; tarses très courts, emplumés au dessous du tibia. Ailes pres¬ que aussi longues que la queue ; celle-ci courte, comme rectiligne. On peut ajouter : Ailes à première rémige très courte (carac¬ tère particulier à tous les Muscicapidées de l’ancien monde seulement); genre africain. Ce sous-genre est synonyme des Mouche- rolles de Buffon et Cuvier, des Platyrhyn- ques de Yieillot et du sous-genre Platys- tera de Swainson. U a pour type le Mus- cicapa melanoptera de Gmelin, Platy- rhynque noir et beanc Plat. ( Melanoleu - eus , Vieill. , Encyclop p. 835); Platys- tera lobata Sw. (Flycatchers , p. 187), dont la femelle est le Gobe-mouche a col¬ lier du Sénégal Briss. (Orn. 2, p. 370, pl. 36-1. Moucher, a gorge rousse Buff. ( Enl. 367 - 3 ). Platyrhynque a collier Vieill. (. Encyclop ., p. 836) et Platystera labata Sw. ( Elycat . , pl. 22) remarquable par une excroissance de peau nue et de couleur jaune ou orange , qui s’élève en lobe arrondi au dessus des yeux dans les deux sexes. Celui qu’on présume être le mâle est noir luisant en dessus, sur les ailes et la queue, blanc en dessous, ainsi que sur le milieu de l’aile, en forme de bande longitudinale, et sur les côtés de la queue, avec la poitrine traversée d’une large bande noire. La femelle diffère en ce qu’elle est cendrée en dessus, et que le devant de son cou et de sa poitrine est d’un marron vif, bordé de noir inférieurement. Cette espèce n’est pas rare au Sénégal. Plusieurs autres espèces africaines, telles que les Gobe- mouches Molénar, Pririt et Mignard de Re¬ vaillent font partie de ce sous-genre. Ce dernier auteur a remarqué que ces Oiseaux se tenaient de préférence dans les buissons touffus des plaines , du milieu desquels ils B1A font entendre leur ramage, qui n’est qu’une sorte de petit cri répété. Ce sous-genre fera partie de nos Moucherolles dans notre sous-famille des Muscicapinées, composée seulement d’espèces de l’ancien monde. (Lafr.) BIASLIA. bot. ru. — Genre formé par Vandelli (ex Rœm. script ., 72, t. 6), sy¬ nonyme du Mayaca d’Aublet, qu’on rap¬ porte avec doute à la famille des Xyrida- cées. Voyez mayaca. (C. L.) * BIASOLETTIA (nom propre), bot. ni. — L’unique espèce, type de ce genre, est une plante d’une structure remarquable, trouvée par Hœnk, dans les îlesMariannes. On le rapporte avec doute à la famille des Byttnériacées. C’est une plante à rameaux ligneux; à feuilles pétiolées, excentrique¬ ment peltées ; à nervures réticulées, im¬ mergées; à fleurs verdâtres, petites, dispo¬ sées en panicules axillaires, multiflores. Ses principaux caractères sont : Fleurs mo¬ noïques, fasciculées, dont les mâles laté¬ rales, pédicellées, nues à la base ; une fleur femelle centrale, sessile, munie à la base d’un involucre urcéolé, très entier. Le péri- anthe est unique, pentaphylle , à lacinies uninerves. Dans les fleurs mâles, le tube staminal est obconiqUe, triquètre, court, iridenté ; 3 anthères sessiles, ovales, bilo- culaires. Dans les femelles, le tube est qua- drangulaire et quadridenté, portant 4anthè- res stériles ; ovaire inclus , à un seul ovule pendant; Le style est tétragone, dressé, ve¬ louté; sligmates2,semipeités, plans, colorés. Le fruit est monosperme, charnu, globu¬ leux, et porte au sommet une cicatricule or- biculaire. Cette plante nous semble assez voisine du Phillippodendrum de Poiteau, Voy. ce mot. (C. L.) * BIASOLETTIA (nom propre), bot. ph.-— Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Scandicinées , formé par Koch (Flora 1836, p. 163), et Synonyme du genre Freyera , Reich. Voy. ce mot. (C. L.) BIATORA (PtaTc;, petite tasse ; 4oa, forme), bot. cr.^- (Lichens). Il n’est point question ici du genre homonyme établi par Acliarius (Lich. univ p. 49), sur un seul Lichen, qui rentre évidemment dans son genre Lecidea, dont il l’avait distrait sans motif valable. L’étymologie elle-même du nom de Biatora, que nous donnons d’après 36 T* II, 562 BIA BIB le lichénographe suédois, nous semble non seulement obscure, mais encore fausse de tous points. Quoi qu’il en soit, ce nom, re¬ pris par Fries, a été appliqué à un genre de Lichens , que quelques-uns nomment encore Patellaria; mais, outre qu’il existe déjà , dans la famille des Discoinycètes, un autre genre généralement admis, qui porte ce nom, sorte de double emploi auquel a voulu parer M. Endlicher, en proposant ( Gener . Plant., p. 33, n° 381) son Lecani- dion, les Patellaires de la plupart des au¬ teurs, véritable Farrago, offrent un assem¬ blage incohérent d’êtres si dissemblables, que nous pensons que, pour éviter à l’avenir toute équivoque, il serait nécessaire, d’a¬ dopter le nouveau nom imposé par Fries, avec d’autant plus de raison que , dans sa Lichenographia europœa , il a parfaitement défini et limité le genre Biatora (1). Nous allons en indiquer d’après lui les princi¬ paux caractères. Les apothécies se dévelop¬ pent librement dans le thalle; aux pre¬ miers moments de leur évolution, elles sont pourvues d’un rebord formé par celui-ci, rebord qui disparaît plus tard par sa méta¬ morphose en la propre substance de V ex¬ cipulum [voyez ce mot). De là, la forme hémisphérique ou globuleuse qu’elles revê¬ tent le plus souvent. Le disque ( lame pro¬ ligère) est toujours ouvert, d’abord sensi¬ blement déprimé au centre , puis dilaté, convexe , recouvrant le bord plus pâle (jamais noir) d’un excipulum concolore, et reposant sur une couche de cellules ordi¬ nairement plus pâles, mais jamais carbo- nacées.Le thalle, horizontal, crustacé, uni¬ forme ou limité par un bord figuré, est aussi quelquefois formé d’écailles ou de fo¬ lioles; il naît le plus souvent d’un hypo- thalle [voyez ce mot). Il n’y a point de vraies podéties comme dans les Cladonies, mais plusieurs espèces présentent des apo¬ thécies pédicellées (ex. : B. byssoides). Les thèques en massue plus ou moins allongée, contiennent (dans les espèces que j’ai ana¬ lysées) des sporidies qui se montrent sous deux formes principales : 1° naviculaires et contenant un nucléus granuleux ; 2° cl- 'l) Le tjpe du genre Palella'ia, Pers. ( Usier . Ann., VII, p. a 8) est le Verrucaria sanguinaria Hoffm. , qui est un Lecidea d’où l’on voit que c’est sur la forme et non d’après la structure et le mode d’évolution des auolhéeies que Persoon avait établi son genre. liptiqucs avec une gouttelette d’huile éthé- rée à chaque extrémité , qui simule une sporidiole. Celles-ci se rencontrent dans toutes les espèces à thalle orangé ou jaune. Malgré les affinités qui lient ce genre, d’une part avec les vraies Lécidées, de l’au¬ tre avec certaines Parmélies crustacées , dont Acharius avait fait son genre Leca- nora, cependant on arrive assez facilement à l’en séparer , sinon d’une manière bien tranchée , ce qui devient toujours difficile dans d’aussi vastes genres, et dont les in¬ dividus confluent, par quelques points, au moins assez pour la pratique. Ainsi, l’absence d’un excipulum carbonacé (noir) le fera distinguer sur-le-champ du pre¬ mier de ces genres , et le défaut de re¬ bord thallodique des apothécies empê¬ chera qu’on ne confonde aucune de ses espèces avec celles du second. Néanmoins, il ne faudrait pas s’imaginer que ce soit toujours une chose fort aisée d’éviter quel¬ ques erreurs dans la détermination. Il ar¬ rive, en effet, que plusieurs espèces du genre Parmclie offrent des apothécies dépourvues de rebord thallodique, et que, pour cette raison, l’on pourrait prendre pour de vraies Biatorcs. Cela tient à ce que chez ces Li¬ chens, les apothécies naissent de l’hypo- thalle, et non, comme cela a lieu dans l’état normal , de la couche médullaire du thalle. C’est surtout chez les Parmelia brunnea Ach., gossypina Nob., qu’on observe cette disposition. Pour éviter toute difficulté, c’est dans la nature et non dans les herbiers qu’il faut étudier ces espèces. Ce genre, qui a son centre géographique dans les zones tempérées de l’un et l’autre hémisphère, se compose d’environ soixante espèces, pres¬ que toutes propres à l’Europe. (C. M.) IM A Tl: . ois. — Un des noms vulgaires de l’Ortolan , Emberiza hortulana. Voyez BRUANT. *BIAIJRELLA. bot. pu. — Famille des Orchidées. Le genre que M. Lindley nomme ainsi et qui a pour type le Thelymitra ve- nosa de R. Brown , a été réuni au genre Macdonalia. Voyez ce mot. (A. R.) BIB ou BIBE. roiss. — Pennant [Cop. encycl., 102) désigne sous ce nom le Gadus luscus. Voyez morue. * BIBARYTO-CALCITE [bis, double; £ap6r/ïç , pesanteur; calx, cis, chaux), min. — Même chose que Diplobase. Voyez car¬ bonates. (Del.) BIBBY. bot. ph. — Nom vulgaire d’un Palmier de l’Amérique méridionale qu’on croit pouvoir rapporter au genre Elais. BIBE. poiss. — Voyez bib. BIBEBBATZE. mam. — Synonyme vulgaire de Desman. BIBIOA, Sav. ors. — Synonyme de De¬ moiselle de Numidie. Voyez anthropoïde. BIBIOA. Bib io ( Bibio ou Vipio 7 petite Grue, suivant Pline), ins. — Genre de l’or¬ dre des Diptères, division des Némocères, famille des Tipulaires , tribu des Florales , établi par Geoffroy aux dépens du genre Tipule de Linné et adopté par tous les en¬ tomologistes , excepté Fabricius qui, cepen¬ dant, finit par l’adopter également , mais en remplaçant le nom de Bibio qu’il avait reçu de son fondateur par celui (VHirtea, et cela pour ne pas rectifier l’erreur qu’il avait commise auparavant, en transportant le premier nom à un autre genre que celui de Geoffroy ; mais on n’a pas eu égard à cet arrangement arbitraire du naturaliste da¬ nois , et le nom de Bibio a été conservé au genre qui nous occupe. M. Macquart le caractérise ainsi, dans son Histoire des Diptères , faisant suite au Buffon de üoret, tom. I, pag. 177 : Tête presque entièrement occupée par les yeux dans les mâles ; petite, allongée et inclinée dans les femelles. Trompe saillante; lèvres terminales peu distinctes ; labre et langue ciliés vers l’ex¬ trémité. Palpes de 5 articles ; premier très petit ; antennes cylindriques , perfoliées , insérées sous les yeux , de 9 articles ; les deux premiers séparés des autres; les autres très courts. Les yeux velus dans les mâles, unis, petits et peu saillants dans les femel¬ les. Abdomen terminé par deux crochets et deux tubercules dans les mâles. Pieds velus ; cuisses antérieures courtes, renflées dans les femelles ; les postérieures allongées dans les mâles; jambes sillonnées: anté¬ rieures courtes, renflées, terminées par une longue pointe et une petite ; posté¬ rieures renflées dans les mâles ; articles des tarses allongés; trois pelottes à l’extrémité. Deux cellules basilaires aux ailes. Plusieurs espèces de ce genre sont con¬ nues sous des noms qui rappellent les épo¬ ques où elles paraissent : on nomme Mou¬ ches de Saint-Marc celles (pii se montrent au printemps, et Mouches de la Saint-Jean celles qu’on voit plus tard. Ces Insectes se posent ordinairement sur les arbres frui¬ tiers et quelquefois en si grand nombre que les jardiniers ignorants croient qu’ils font du tort à ces arbres , en rongeant les bou¬ tons ou les fleurs; mais c’est une erreur ; la conformation de leur bouche les rend in¬ capables de causer le moindre dommage. Leur accouplement a lieu bout à bout et dure des heures entières. Le mâle retient sa fe¬ melle par les deux crochets qui terminent son abdomen , et, lorsqu’il ne veut pas la quitter, celle-ci l’emporte en l’air ; c’est ainsi qu’on les prend souvent accouplés sans qu’ils fas¬ sent aucun effort pour se séparer. Les fe¬ melles fécondées déposent leurs œufs dans la terre. Les larves qui en sortent sont apo¬ des, cylindriques , munies de 20 stigmates et couvertes de poils qui les font ressem¬ bler à certaines chenilles. Ces poils, rudes et dirigés en arrière , paraissent destinés à remplacer les pieds qui leur manquent, dans les marches souterraines qu’elles sont obli¬ gées de faire pour chercher leur nourriture qu’elles trouvent principalement dans les bouses. Pendant l’hiver, elles s’enfoncent dans la terre pour se garantir de la gelée ; elles y pénètrent encore au mois de mars pour s’y changer en nymphes. Sous cette forme, elles sont oblongues et n’offrent plus que seize stigmates ; la partie corres¬ pondante au thorax est relevée en bosse ; les ailes et les pieds sont moins développés que dans la plupart des autres nymphes nues. Parmi les onze espèces de Bibions décri¬ tes par M. Macquart, nous ne citerons que les deux plus connues : B. précoce ( B . hor- tulanus Mcig. , n° 1), Bibion de Saint- Marc rouge Geolï., n°3, Tipula hortulana Linn. ; B. de Saint-Marc ( Bibio marci Meig. n° 2), Bibion de Saint-Marc noir Geoff., n° 2, Tipula Marci Linn. Ces deux espèces pourraient fort bien n’en faire qu’une, car nous les avons souvent trouvées accouplées ensemble ; elles sont très com¬ munes aux environs de Paris. (D.) * B! BIOAIDES. Bibionidæ. ins.— M. Macquart, dans ses Diptères exotiques nou¬ veaux ou peu connus (tom. I, lre part. , pag. 83) , désigne ainsi une sous-tribu qui a 564 BIB BIC pour type le genre Bibion et qui se compose de huit genres dont voici les noms : Simu¬ liez Penthêtrie, Eupëitènc , Plécie , Bibion , Arthrie , Dilophc et Scatopse. Ces huit gen¬ res appartiennent à la famille des Tipulai- res, tribu des Tipulaires florales. Voy. ces mots. (D.) * BIBI ONITE S . Bibioni tes. ins . — Nom d’une tribu de Diptères établie par M. Blan¬ chard dans Y Histoire nat. des Insectes , faisant suite au B u ff o ri -Dumên i l , t. III , p. 575, et qui correspond à celle des Tipu¬ laires florales de M. Macquart. Voyez ces mots. M. Newmann , dans sa Classification des Ins. d'Angleterre (The entomologi- cal magazine , n° 9, pag. 387), donne ce même nom à une des nombreuses divisions établies par lui dans l’ordre des Diptères et qui est fondée sur les métamorphoses des larves du genre Bibio (Penthetria) et Dilophus. Voy. ces mots. (D.) BIBLIOLITHE ((jt'oXlov, livre; Xtôor, pierre; livre pétrifié), min. — Nom donné anciennement à des Schistes composés de feuillets, comme un livre, ou à des pierres chargées d’empreintes de feuilles végétales. (Del.) * BIBLIS. Biblis (nom mythologique ). ois. — Genre formé par M. Lesson (vol . VIII de son Complément à Buffon), dans la fa¬ mille des Hirundinées , et dont les carac¬ tères sont , d’après cet auteur : Tarses longs, nus. Queue courte, arrondie ou égale. Les espèces qu’il y range sont les Hirundo dominicensis , torquata , leu- coptera, concolor , francisca, borebonica , melanogaster et americana de Gmelin. Ce genre nous paraît avoir de grands rapports avec celui de Chelidon de Boié, et n’en est peut-être qu’une section, formée des espèces à queue non fourchue. Voy. HIRONDELLE. (LAFR.) BIBLIS (nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères diurnes, section des Tétrapodes, tribu des Papillonides, établi par Fabricius, et adopté par Latreille, qui lui réunit le genre Melaniiis, du même auteur. Ses caractères ( Encycl . mêthod., t. IX. p. 10 et 807) se réduisent aux suivants: Antennes terminées en une petite massue. Palpes inférieurs manifestement plus longs que la tête. Nervure supérieure ou sous- costale des premières ailes très renflée à son origine ; cellule discoïdale des secon¬ des ailes, ouverte postérieurement. Latreille, dans ses Familles naturelles, place ce genre entre les Lybithécs et les Nymphales , et Godart , dans l’ouvrage précité, en décrit 8 espèces, toutes exotiques, parmi lesquelles nous citerons comme type la Biblis tha - dana, la même que le Pap. Biblis Herbst, ou Pap. hyperia Cramer. Pap. pl. 236, fig. e, f. — Cette espèce se trouve au Brésil et dans l’île Saint-Thomas. Les Chenilles des Biblis ont le corps garni de tubercules charnus et pubescents. (D.) *BIBLÏTES. ins. — M, Blanchard (Hist. nat. des Insectes, faisant suite au Buffon- Dumênil, p. 443) désigne ainsi un groupe de Lépidoptères diurnes, appartenant à sa famille des Nymphaliens. Ce groupe, qui renferme les genres exotiques Melanitis , Eurytela, Hypanis et Biblis , a, suivant l’auteur, beaucoup d’analogie avec les Va- nesses; mais, d’un autre côté, il se rappro¬ che des Satyres par les antennes et le ren¬ flement des nervures, de sorte que la placé qu’il doit occuper définitivement lui paraît encore douteuse. (D.) BIBORA. reft. — Synonyme de Vivora. *BIBRACTÉTÉ. Bibracteatus (bis, deux ; bractea, bractée), bot. — Se dit d’un organe munie de deux bractées. On dit aussi Bibraclêolê. BIBREUIL. bot. ph. — Un des noms vulgaires de V Heracleum sphondylium. * BIC APSEL AIRE. Bicapsularis (bis, deux; capsula, capsule), bot. ph. — Épi¬ thète employée pour exprimer qu’un fruit se compose de deux carpelles représentant chacun une sorte de capsule, tel est celui de la plupart des plantes de la famille des Apo- cynées, etc. Voy. apocynées et fruit. . . (A. R.) * BIC ARENE. Bicarinatus (bis, deux ; carina, carène), bot. ph. — Ce nom a été donné à une espèce de Gryphées, dont la valve inférieure est marquée de deux carè¬ nes, et M. Raspail applique cette épithète à la paillette supérieure des Graminées, quand elle porte deux nervures équidis¬ tantes , et plus près des bords que du centre. * BIC AUBE. Bicaudatus (bis, deux; cauda, queue), zool. — On désigne par BIC cette épithète, tout organe muni de deux appendices caudiformes. * BICELL AIRES. polyp. — La divi¬ sion générique désignée sous ce nom, par M. de Rlainville, correspond au genre Cel- lularia, tel que M. Flemming Pavait pré¬ cédemment circonscrit, et se compose des Bryozoaires de la tribu des Cellariées, dont les cellules peu ou point saillantes sont dis¬ posées sur deux rangs alternes, souvent du même côté, et constituent, par leur réu¬ nion, un polypier subcrutacé, phytoïdc, di- chotome, fixé par des filaments radicifor- mes. Le Cellularia ciliata, figuré par Eliis ( Coral . pl. 20, fig. 5), peut être considéré comme le type de ce petit groupe. (M. E.) *BICHATIA (Bichat, illustre physio¬ logiste). bot. cr. — (Phycées). Genre éta¬ bli par Turpin, dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle , tome XVIII, pour une algue appartenant à la tribu des Nostocinées. Ses caractères consis¬ tent en une fronde muqueuse formée de vésicules diaphanes, globuleuses , renfer¬ mant des granules endochromiques verts, au nombre de trois à sept, le plus souvent quaternés. Cette production, le B. vesicu- linosa Turp., qui croit principalement sur les vitres humides des serres , a fourni à Turpin des observations du plus haut inté¬ rêt, puisque ce savant physiologiste a re¬ connu, dans les premiers états de cette vé¬ gétation si simple, des faits qui expliquent tout le développement du tissu cellulaire ou utriculaire. Ces faits, du reste, peuvent également trouver des explications faciles dans la plupart des premiers états des plan¬ tes appartenant aux genres Protococciis , Chlorococcum, Phytoconis, Microcystis , etc. Nous pensons, avec M. Kutzing, que le Bichatia doit être réuni aux Microcystis; mais ce dernier nom , que nous croyons postérieur au premier , doit-il être con¬ servé? (Bréb.) BICHE, mam. — Femelle du Cerf et de plusieurs espèces du même genre. Voyez CERF. BICHE . roiss. — Synonyme de Bleu , Squalus glaucus L., et de Scombre. * BICHENIA (nom propre), bot. i>h. — Genre formé par Don ( Linn . Trans., XVI, 237) et rapporté en synonymie au Chœtan - thera de Ruiz et Pavon (famille des Synan- BIC 565 thérées), dont il constitue une des divisions. Voy , ce mot. (G. L.) BICHET. bot. — Synonyme de Rocou. BICHIR. poxss. — Dénomination arabe d’un poisson du Nil, rapporté par M. Geof- froy-St-Hilaire, qui se l’est procuré pendant l’expédition d’Égypte. Si l’auteur avait voulu imaginer un nom tiré des langues latine et grecque pour nommer le poisson qu’il avait à faire connaître , il aurait certes exprimé par le nom de Bichir un des ca¬ ractères les plus saillants de cette espèce , car les nageoires pectorales sont portées sur deux pédicules libres, formant une sorte d’avant-bras qui soutient la main. Un autre caractère consiste dans la force de petites nageoires dorsales séparées, sou¬ tenues chacune par un rayon épineux , aplati, portant quelques rayons articulés, innées par une membrane ; le nombre de ces nageoires varie de seize à dix-huit. Le bord de la mâchoire supérieure est formé par les inter-maxillaires immobiles, et au milieu comme dans les Poissons de la fa¬ mille des Clupées, et par des maxillaires jouant sur les côtés. La mâchoire inférieure est composée de sept pièces osseuses distinc¬ tes. Les ventrales sont très reculées, et par conséquent l’anale est rejetée en arrière sous le tronçon de la queue. Une seconde dorsale correspond à cette nageoire anale, et la position de cette nageoire a fait que M. Geoffroy, en décrivant le Bichir, l’a comparé avec le Brochet , sorte de poisson de nos eaux douces avec lequel il n’a au¬ cune affinité , n’étant pas même de cette famille. Une grande plaque osseuse couvre la joue, et une autre plus mobile existe sur une fossette qui répond aux mastoïdiens. Les viscères dégustifs présentent cela de re¬ marquable, qu’une valvule en spirale suit le gros intestin, comme dans les Raies ou les Squales. U y a deux vessies natatoires. Tout le corps du Bichir est couvert d’é- cailles osseuses et dures, comme les Lépi- sostées. M. Geoffroy n’a pu rien apprendre sur les habitudes des Bichirs qui , à cette époque, étaient très rares dans le Nil. M. Geoffrov-Saint-Hilaire a fait un genre dis¬ tinct du Bichir, sous le nom de Polyptère [voyez ce mot). Depuis lui, on a trouvé une autre espèce de ce genre dans le Sénégal. (Val.) BICHON ou CHIEN DE MALTE. mam. — Jolie petite espèce de Cbiens, pro¬ venant du croisement du petit Barbet et de l’Épagneul. Voyez chien. BICHON DE ME II. échin. — Syno¬ nyme de lia la te. *BICHY, Lunan. bot. ph.— Synonyme de Lunanea. BICLE ou BIGLE. mam. — Nom d’une espèce de Chien commune en Angleterre , qu’on emploie pour la chasse du Lièvre. *BICIPITÉ (6û, deux; caput, tête). bot. ph. — On désigne, par cette épithète, la carène des fleurs légumineuses , quand les deux pièces qui la composent sont sou¬ dées aux deux extrémités. * BICONJUGUÉ ou BIGÉMINÉ. Bi- conjugatus {bis, deux; conjugo, je joins). bot. ph. — Se dit d’une feuille dont les deux pétioles secondaires portent chacun une paire de feuilles : exemples le Mimosa sen- sitiva L. , Mimosa unguis cati L. Voyez FEUILLES. (A. R.) BICORNE (bis, deux; cornu, corne). intest. — Synonyme de Ditrachycère. * BICORNELLA. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Ophry- dées , établi par M. Lindley (Bot. reg. , n° 3701) pour une plante de Madagascar, dont la tige feuillée porte de petites fleurs dispo¬ sées en épi. Les folioles externes du calice sont réunies à leur base en un tube , et tou¬ tes rapprochées. Les intérieures , parallèles aux premières, sont réunies avec la division supérieure pour former une sorte de casque. Le labelle étalé , dépourvu d’éperon , est à trois lobes, celui du milieu multifide, les deux latéraux à trois lobes. L’anthère est dressée, allongée, à deux loges se prolon¬ geant à sa base et se soudant au rostelle, qui est trifide. (A. R.) BICORNES. bot. ph. — Ventinat avait | donné ce nom à la famille des Éricinées de Jussieu. * BICOURONNÉ. Bicoronatus ( bis , deux; corona, couronne), bot. ph. — Nom sous lequel M. Cassini désigne les Calathi- des qui offrent trois sortes de fleurs diffé¬ rentes par la corolle. BICIJCULLA, Borckaus. (bis, deux; cuculla , capuchon), bot. ph. — Synonyme de Corydalis fungosa dont M. Rafinesque a formé son genre Adlumia. Voyez ce mot. B IC L C L LL AT A . bot. ph. — Ce genre, établi par Marchand pour le Fumaria cu- cullaria , a été placé par De Candolle dans le genre Diclytra. Voyez ce mot. * B I C L I BASSES." crust. — INom donné par La treille à l’une des familles dont se compose l’ordre des Stomapodes. Cette pe¬ tite division comprend les Phyllosomes , etc., et peut être caractérisée de la manière suivante: Carapace foliacée, horizontale, 11e s’appliquant pas contre la base des pattes et ne recouvrant en général qu’une petite portion du thorax ; thorax également dé¬ primé, lamelleux, et n’offrant pas de divi¬ sions annulaires distinctes ; pattes ayant toutes la même forme , disposées pour la natation et portant un palpe flabellaire très développé; abdomen en général très peu développé ; point de branchies proprement dites. (M. E.) BICUSPIDÉ. Bicuspidatus (bis, deux; cuspis , pointe), zool. bot. — - On donne ce nom, en zoologie ou en botanique , aux organes présentant deux pointes divergentes ou offrant à leur sommet une échancrure bidentée. BIDACTYLE. Bidactylîs (bis, deux; (5'àx.TuXoç , doigt), ois. — Cette épithète , formée contre toute règle étymologique de l’association de deux mots de langues diffé¬ rentes, a été employée comme synonyme de Didactyle. * B IR ARIA. bot. th. — Division du genre Gymnema, R. Br., de la famille des Asclépiadacées , indiquée par Endlicher ( G en ., PL 3498, b), et caractérisée par 5 li¬ gnes velues, décurrentes sur la gorge de la corolle. Le type de ce sous-genre est l’As- clepias tingens de Roxburgh (PL Corom., t. 239). ‘ (C. L.) * BIDDULPHIA (en l’honneur de Miss Biddulph , botaniste anglaise ). bot. cr. — (Phycées). Genre de la famille des Dia¬ tomées , créé par M. Gray pour le Dia- toma biddulphianum Ag., avec les carac¬ tères suivants : Frustules de forme qua<- drangulaire ou trapézoïde, adhérant entre eux par des angles saillants , de manière à former des filaments. Ce genre , auquel nous avons cru devoir réunir le genre Isth- mia, Ag., renferme trois espèces qui habi¬ tent nos mers d’Europe et se trouvent at¬ tachées aux Algues. (Breb.) Bli) BÏE 567 * BIDEXS (bis, deux 5 dens, dent), ois. — Genre formé par Spix sur un oiseau de proie du Brésil , synonyme de Harpagus , Vig., qui lui est antérieur. Voyez ce dernier mot. (Lafr.) BIDEXS (bis , deux ; dens , dent ; son fruit est surmonté de deux dents aiguës). bot. ph. — Le genre Bidens appartient à la famille des Composées , tribu des Sénécio- nées, telle que la comprend M. De Candolle, Il a pour caractères : Capitules multiflores, homogames, discoïdes ou radiées sur un même individu, et dans ce cas, les fleurons de la circonférence sont neutres. Involucre composé d’écailles bisériées, semblables ou différentes entre elles. Réceptacle plan et paléacé. Rameaux des styles terminés par un appendice conique, très court et papil- leux. Fruit plus ou moins obcomprimé, surmonté de deux pointes aiguës de même consistance que la sienne , et munies sou¬ vent, au sommet, de poils raides, dirigés in¬ férieurement. — Les Bidens , qu’on dé¬ signe quelquefois sous le nom de Chanvre aquatique , habitent ordinairement le bord des eaux, et se rencontrent dans les deux hémisphères. La plupart d’entre eux sont des plantes annuelles, garnies de feuilles opposées, plus ou moins découpées ou pin- natifides et à lobes incisés. Les capitules renferment des fleurons ordinairement jaunes, plus rarement blancs ; ils sont purpurins, ainsi que les fleurons du disque dans une seule espèce. (J. D.) ABIDENTÉ. Bidentatus (bis, deux fois; dentatus, denté), zoot. — Les zoologistes donnent celte épithète aux animaux, dont la bouche ou le bec est garnie de deux dents ou présente une double échancrure. Elle s’applique encore à d’autres organes et en¬ tre autres aux antennes des Insectes, quand elles sont dentées des deux côtés. (G. d’O.) * BIDENTE, BIFIDE, BIPARTI. Bidentatus , bifdus,bipartitus. bot.ph. — Ces trois expressions sont en quelque sorte des nuances ou des degrés divers d’une même disposition d’un organe. Ainsi, on dit d’une feuille , d’un pétale ou d’un sépale qu’il est bidenté , quand il présente à son sommet une fente peu profonde qui le partage en deux dents; si la fente s’étend à peu près vers le milieu de la hauteur de l’organe, on dit qu’il est bifide; il est biparti, au con ¬ traire quand l’incision se prolonge plus profondément, et qu’elle gagne presque la base de l’organe. On dit dans le même sens d’un calice gamosépale qu’il est bidenté, bifide ou biparti. fA. R.) *BIRE_\ I IDÉES. bot. th. — Division de la tribu des Sénécionées, correspondant à celle des Coréopsidées de Cassini, et qui a pour caractères : Capitules hétérogames , à fleurons de la circonférence neutres, très ra¬ rement discoïdes, homogames. Fruits termi¬ nés le plus ordinairement au sommet par deux pointes garnies de poils raides et ré¬ fléchis. (j. D.) * BIDIGITÉ. Bidigitatus ( bis , deux ; digitus , doigt), bot.ph.— On nomme feuilles bidigitées, celles dont le pétiole commun est terminé par deux folioles. BIDON A , Adans. bot. cr. — Syno¬ nyme (V Hypnum . BIEBEB. mam. — Synonyme de Castor. * BIEBERSTEINIA ( nom propre ). bot., ph. — Ce genre, établi par Stephan , d’après une plante des montagnes de l’A¬ sie , a été consacré à l’un des botanistes qui ont rendu le plus de services à la flore de ces montagnes , l’auteur du Flor. Taurico - caucasica , Marschall de Bie- berstein. Il se rapproche des Zygophyl- lées, à la suite desquelles on l’a placé, et où M. Endlicher le considère comme devant former à lui seul une petite sec¬ tion à part, celle des Biéberstéiniées. Le calice est profondément 5-parti, et ses divi¬ sions alternent avec autant de pétales cour- tement onguiculés et ouverts. Étamines 10, insérées avec les pétales sur le pourtour d’un disque hypogynique , alternativement plus courtes et plus longues ; celles - ci opposées au calice et accompagnées exté¬ rieurement d’une glande : les filets sont dilatés à leur base, les anthères oscillantes. Les ovaires, au nombre de 5 et opposés aux pétales, sont presque entièrement libres, portés sur un gynophore court et commun, munis chacun d’un style qui s’insère à son angle interne au dessus de sa base, et libre dans toute son étendue, se soude par le stigmate obtus qui le termine avec ceux des 4 autres styles. L’ovule unique est sus¬ pendu à un funicule dressé qui naît à la hauteur de l’insertion du style. Le fruit est 568 BIE y composé de 5 carpelles indéhiscents ; la graine renversée, légèrement arquée, re¬ couverte d’un tégument membraneux, sur lequel on voit un hile ponctiforme au des¬ sous du sommet et une large cnalaze au dessus de la base, joints entre eux par un raphé linéaire; l’embryon sans périsperme, Vert, à cotylédons oblongs et charnus, à radicule supère, épaisse. — Les espèces de ce genre sont des plantes vivaces herba¬ cées, indigènes de l’Asie centrale, de l’At¬ las, de l’Himalaya , de la Perse, tout héris¬ sées de poils glanduleux; à feuilles alternes, divisées en segments pennés avec impaire et incisés, portés sur un pétiole commun à la base duquel sont adnées les stipules. Les fleurs jaunes forment des grappes simples terminales. (Ad. J.) * BIÉBERSTÉINIÉE S . bot . ph. - Voy . BIEBERSTEINIÀ. BIELEOUGE. MAM. - - V0ljeZ BEBUGA. *BIEIVTEVEO ou PIIVTAGA. ois — - C’est le nom sous lequel Azara a décrit, dans ses Oiseaux du Paraguay, une espèce de .Ty¬ ran, qui n’est point, comme on l’a pensé > l’espèce appelée vulgairement Tyran bec en cuiller , figurée dans Buffon, pl. 212, et dé¬ crite sous le nom de Bentaveo de Buénos- Ayres et Pitangua guacu des Brésiliens ; le Bienteveo (je te vois bien, en espagnol) ou Pintciga de Azara , n° 200 , appartient au contraire à l’espèce si commune du Lanius sulphuratus et Corvus flcivus de Gmelin (BufT. Enl. 296 et 249) , Tyrannus magna- nimus Yieill. (Dict., y. XXXV, p.81); tandis que le Bec en cuiller est décrit parfaite¬ ment sous le nom de Neinei, n° 199, par Azara , qui dit que son bec est beaucoup plus large qu’épais, que ses bords sont sail¬ lants en dehors comme les plats-bords d’une embarcation, etc. ; ce qui, joint à sa description , convient parfaitement au Bec en cuiller, tandis que celle de son Bien¬ teveo ou Pintaga, dont il décrit le bec comme aussi large qu’épais , volumineux , droit, ne convient qu’au Lanius sulphura¬ tus. Il est incroyable, malgré cela, que Sonnini, dans sa traduction de cet auteur, ait rapporté ce dernier au Bec en cuiller et le Neinei ou Lanius sulphuratus. L’erreur doit provenir primitivement du voyageur Commerson, cité par Buffon, comme ayant rapporté cet oiseau (le Neinei) de Buénos- I Ayrés , auquel il aura probablement mal appliqué cette dénomination espagnole de Bienteveo. L’erreur s’est propagée depuis chez tous les auteurs qui ont décrit ces deux espèces presque semblables de plumage, mais différant entièrement par la forme de leur bec. (Lafr.) BIEVRE, mam. — Nom ancien du Castor. BIÈVRE. ois. — Nom vulgaire du Harle commun. BIF; mam; — Prétehdu produit de l’ac¬ couplement du Taureau avec l’Anesse. BIF. ois. — Nom vulgaire du Pygargue orfraie, Falco ossifragus Gm. BIF ARIË . B ifarius . bot . ph . —Disp osi - tion dans laquelle les feuilles ou les autres organes appendiculaires des végétaux sont placés en deux filets ou deux rangées oppo¬ sées ; ainsi , les feuilles sont bifariées dans le Donax bifarius ; les poils sont bifariés dans la Veronia chamcedrys L. , etc. (A. R.) * BIFÈRE (bis, deux ; fero , je porte). bot. ph.— Se dit des plantes qui fleurissent deux fois dans une année. BIFIDE. Bifidus (bis, deux ; findo, je divise), bot. ph - — Voyez bidenté. (A. R.) BIFEUILLE (bis, deux; folium, feuille). bot. th. — Ce nom se rapporte à plusieurs espèces de plantes , et a été formé d’après leur appellation spécifiquetels; sont le Ma - janthemum bi folia, VOrchis bi folia et le Smilacinum bi folia (Flor. Wetter.) ; mais il a été également appliqué à deux Ophrys : les O. cordata et paludosa. (C. d’O.) * BIFLORE (bis , deux; flos, fleur). bot. ph. — Qui renferme ou porte deux fleurs. * BIFOLIOLÉ . bot. ph. — Se dit des feuilles composées de deux folioles. BIFORA ( Corian , Link. et Hoffm. (Fl. port.)-, Anidrum, Neck. (Biforis, qui a deux portes, deux battants), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Coriandrées , formé par Hoffmann (Umbellif, 191, f. 2), pour un très petit nombre de plantes herbacées, annuelles, fétides, croissant dans le midi de l’Europe ; à tiges sillonnées-anguleuses, garnies de feuilles décomposées; à fleurs blanches, dis¬ posées en ombelles pauciradiées, dont l’in- MG vulucre et les involucelles nuis ou rnono- phylles. Le nom générique de celte plante provient de la forme de son fruit, qui est di- dyme , variqueux , et dont la commissure est concave et percée de deux ouvertures au sommet. Le type est le Coriandrum testicu- lalum L. (C. L.) "BIFORÉ. Biforus ( biforus , qui a deux trous), bot. — Cette épithète s’applique à toute partie d’un végétal qui est percée de deux trous ; telles sont les anthères des Éri- cinées , etc. BIFORIS ( biforis , qui a deux portes). bot. pu. — Ce genre , de Sprengel , n’est autre chose que le Bifora d’Hoffmann, dont il a altéré la terminaison en l’adoptant. Voy. BIFORA. (C. L.) BÏFRE. mam. — Synonyme de Bièvre. BIFRENARIA. bot. pii. — FamilledesOr- chidées, tribu des Yandées. Une orchidée bré¬ silienne, d’abord décrite et figurée par M. Lod- diges(Z?oî.cotoç, écorce. ins. — Genre de Coléoptères tétramères , fa¬ mille des Xylophages , établi par M. Dejean , pour y placer trois espèces retranchées par lui des Cucujus de Fabricius, savoir : C. der- mestoides Fabr., de la Suède; C. angusta - BIP 577 ms , Dej., d’Allemagne , et C. pusiltus , Dej., de Styrie. V oy. cucujus. (D.) *BIOPHYTUM (/3c'oç, vie; cpvrov, plante). bot. ph. — Genre de la famille des Oxalida- cées, proposé par Jacquin ( (Jjcal. , t. 78) , et admis par De Candolleet autres auteurs mo¬ dernes , comme sous-genre du type de cette petite famille. Voy. oxalis. (C. L.) ^BIOTLA (Biot, célèbre physicien ). bot. ph. — Ce genre a été établi par De Can- dolle, aux dépens de quelques espèces com¬ prises antérieurement parmi les Asters. 11 ap¬ partient à la famille des Composées, tribu des Astéroïdées, et a pour caractères : Ca¬ pitule radié ; ligules femelles fertiles , uni- sériées, assez larges, pourvues de styles glabres ; fleurons du disque hermaphrodites, fertiles. Réceptacle couvert d’alvéoles peu profonds et obscurément dentés. Involucre composé d’écailles étroitement imbriquées, nautiques, et insensiblement plus longues à l’intérieur. Fleurons munis de styles, à ra¬ meaux aigus et hispides. Fruits glabres ou pubescents, allongés, présentant plus ordi¬ nairement trois cotes peu prononcées , et courpnnés par une aigrette formée de soies filiformes, inégales, roides et scabres. — Les / Replia sont indigènes des Etats-Unis d’Amé¬ rique. Ce sont des plantes vivaces, munies de feuilles dentées , de capitules disposés en corymbe , qui présentent des fleurons ligulés de couleur blariche ou azurée. Plusieurs es¬ pèces se cultiventcommeplantesd’agrément; telles sont les B. corymbosa , latifolia , macro- phylla , etc. (J. D.) *BIOTIïVE (nom propre), min. — M. Mon- ticelli a dédié sous ce nom, à M. Biot, une substance minérale du Vésuve , en petits cristaux jaunâtres, transparents, et d’un éclat assez vif, qui sont accompagnés de grenats bruns, et dont la forme dériverait, suivant lui , d’un rhomboèdre obtus. Us rayent faiblement le verre, pèsent spécifique¬ ment 3,11, sont infusibles au chalumeau , et partiellement solubles dans l’acide azotique. D’après M. Brooke, la Biotine ne serait qu’une variété d’Anorthite, dont la base aurait pris une extension considérable. (Del.) BIOUTÉ. bot. ph. — Nom vulgaire du Peuplier dans le midi de la France. BIPAPILLAIRE. BipapiUaria ( bis, deux fois -,papilla, papille), moll. — Genre formé par Lamarck pour un mollusque tunicier dé- T. II. BIP couvert par Pérou sur les côtes de l’Australie, et qui a pour caractère : un corps libre, nu, ovale, glanduleux , d’une consistance mem¬ braneuse et duriuscule, terminé en queue de- rat, étayant, à son extrémité supérieure, deux papilles coniques, égales, perforées, termi¬ nées par un oscille d’où l’animal fait sortir trois tentacules sétacés et rigides dont il se sert pour saisir sa proie et la sucer. La seule esp. connue est la B. australis. (C. d’O.) BIPARTI. Bipariilus. bot. ph. — Voyez B1DENTÉ. (A. R.) ^BIPARTIS. Bipartiti. ins. — Division éta¬ blie par Lalreiîle dans la famille des Carabi- ques , et qui correspond à celle des Scaritides de M. Dejean. MM. Serville et Lepeletier de Saint-Fargeau ( Encyclop . méih., t. X, p. 345) répartissent ainsi les 15 genres qu’ils y rap¬ portent : I. Menton inarticulé , recouvrant presque tout le dessous de la tête. G.: Ence- ladus , Siagona. If. Menton articulé, laissant à découvert une grande partie de la bouche. A. Jambes antérieures palmées: a. Mandi¬ bules fortement dentées intérieurement. G.: Caréna , Scarites, Acanthoscelis , Pasimachus, Scapierus. b. Mandibules point ou très légè¬ rement dentées intérieurement. Oxysiomus , Oxygnathus, Camptodontus, Clivinia. B. Jam¬ bes antérieures non palmées : a. Antennes grenues ou presque grenues; corselet presque carré. G.: Ozœna, Mono. b. Antennes à ar¬ ticles allongés, presque cylindriques; corselet presque lunulé ou cordiforme. Arisfus, Apo- tomus. (D.) BIPÈDES ( bis, deux fois ; pes, pied), zool. — On donne ce nom aux animaux qui mar¬ chent sur deux pieds seulement. Les Bi¬ manes sont des Bipèdes ; les Gerboises et les Kanguroos partagent cette prérogative ; les Oiseaux sont essentiellement Bipèdes , et l’on trouve , dans la famille des Scincoides , des animaux qui n’ont que les membres postérieurs. Latreille avait désigné sous ce nom une section de la classe des Mammi¬ fères, comprenant ceux qui sont privés de membres postérieurs. Cette même dénomination de Bipèdes, qui pourrait s’appliquer généralement aux Rep¬ tiles munis de deux pieds seulement, a été res¬ treinte dans cette classe au genre Hystérope, qui n’a que deux membres postérieurs . (G. d’O. ) BIPELTÉS. crust. — Synonyme de Bi- cuirassés. 37 BIP BIP 578 BIPENNE, bot. — Foyez bipinnk. 'BIPENNES. Bipennia {bis, deux fois ; pen- na, plume, aile), ins.— Latreille désigne ainsi, dans sa Méthode , une coupe de la division des Insectes anélytres , comprenant ceux qui n’ont que deux ailes. F oyez diptères. (D.) RÏPHORE. Salpa (, biforis , qui a 2 trous). moll. — Ces animaux, si remarquables sous tant de rapports, et que les navigateurs avaient dû observer depuis long-temps , lorsqu’au milieu de l’obscurité des nuits ils voyaient de longues bandes phosphorescentes briller, en ondoyant, au sein des eaux , n’ont néanmoins été positivement signalés pour la première fois que par Brown , dans son Histoire natu¬ relle de la Jamaïque. Il en avait formé un g. sé¬ paré sous le nom de Thulia. Cette distinction si heureusement établie ne fut cependant pas admise sans difficultés. Linné y porta la con¬ fusion en plaçant les Biphores dans le g. Ho¬ lothurie; Forskhaî, qui leur donna le nom de Salpa, et qui les avait étudiés avec attention, les confondit pourtant avec des Ascidies. Gmelin, dans la treizième édition du Systema naturæ , adopta à la fois le g. Salpa de Fors- kahl et le g. Dagysa de Banks et Solander, créé récemment par eux pour un vrai Bi- phore. Bruguière, à qui l’on doit des travaux étendus , quoique incertains encore sür ces Mollusques, changea le nom de Salpa en ce¬ lui de Biphore , et conserva à la fois les Bi¬ phores et les Thalies , qu’il confondit meme avec les Physales ; mais les observations de Bosc, celles de Péron, et, en dernier lieu, les travaux de Cuvier, tirent disparaître la con¬ fusion qui régnait dans ce g.; et, à l’excep¬ tion de La marck , qui en lit, sous le nom de Tuniciers, une classe intermédiaire à ses Ra- diaires et aux Vers, tous les zoologistes , se rangeant à l’opinion de Cuvier, les considè¬ rent comme des acéphales sans coquille. M. de Blainville en a fait la 2e famille de l’ordre de ses Hétérobranches sous le nom de Saipiens, dont les Biphores constituent la 1 re division sous celui de Saipiens simples. Les travaux de M. Savigny, et plus récemment ceux de Sturm et dp Chamisso, de MM. Quoy et Gaimard, de Kuhl et de Van Hasselt , ont permis de compléter les renseignements qu’on avait sur les animaux de ce genre. Les Biphores sont, de tous les Mollusques acéphales nus, ceux dont l'organisation est la plus compliquée ; ce sont des animaux libres, mous , à corps complètement diaphane , tu- biforme ou cjlindroïde, plus ou moins al¬ longé, tronqué aux deux extrémités et mu¬ nis souvent, antérieurement, d’appendices tentaculiformes ; ils sont renfermés dans une enveloppe membraneuse et transparente qu’on appelle le manteau , pourvue de tu¬ bercules en nombre variable, faisant l’office de ventouses qui servent à leur agrégation et portant des bandes musculaires transverses. Deux ouvertures terminales sont situées aux deux extrémités du corps, et l’ouverture pos¬ térieure est munie d’une valvule destinée à empêcher la sortie de l’eau. Les viscères for¬ ment un nucléus , et sont placés à la partie antérieure du corps , près de la bouche. L’a¬ nus est plus loin en arrière et dans l’inté¬ rieur du manteau. Us sont pourvus d’une branchie unique en forme d’écharpe finement striée en travers , et se portant obliquement du nucléus à la partie postérieure du corps : on ne connaît rien de leur système nerveux. Les organes de la génération sont à peine connus ; cependant on considère comme un ovaire une masse granuleuse qu’on aper¬ çoit autour du nucléus, et l’on pense que les Biphores sont hermaphrodites. Pendant leur jeunesse , les Biphores s^nt réunis , suivant les espèces , d’une maniéré différente, soit en rosaces, soit en rubans souvent fort allongés, dont les chaînons sont formés d’individus disposés de manière à laisser libres leurs deux ouvertures; et, en général , pendant cette période, ils diffè¬ rent beaucoup des individus adultes. Un fait digne d’attention rapporté par Chamisso ( Dis¬ sertai . sur les Salpa, 1819), c’est que les Bi¬ phores agrégés produisent , après être deve¬ nus libres , des petits libres aussi , dont la forme diffère de la leur, et ces derniers don¬ nent à leur tour naissance à des individus agrégés. Les Biphores abondent dans la Méditerra¬ née et dans les mers équatoriales ; ils vivent en haute mer, immergés à des profondeurs variables ; mais, pendant les temps calmes, On les voit près de la surface des eaux , où ils répandent quelquefois une lueur phos¬ phorescente. Leur progression est lente et due à l’eau qui, en traversant le tube, baigne l’ap¬ pareil respiratoire ; cette eau est expulsée par l’ouverture postérieure du manteau , ce qui fait qu’ils nagent en arrière et généralement bip 5/9 renversés le dos en bas. La faiblesse de ce mode de locomotion ne leur permet pas de se soustraire aux ondulations de la mer, dont ils sont constamment le jouet. Le nombre des espèces est considérable et s’augmente tous les jours: 'aussi des divi¬ sions ont-elles déjà été établies dans ce genre; elles sont généralement fondées sur la pré¬ sence ou l’absence d’appendices et sur leur mode d’agrégation. (C. d’O.) *BIPHYLLOCERA (bis, deux fois; epvttov, feuille ; x/pocg , corne), ins. — Genre de Co¬ léoptères pentamères , famille des Lamelli¬ cornes , tribu des Mélolonthides , établi par M.Withe dans tin ouvrage intitulé: Notes on some insects frorn king George’ s Sound ; collected and presenled to the British Mu¬ séum by Captain George Grey , by Adam JVithe , etc. , p. 461. Ce g. est fondé sur une seule espèce trouvée dans l’île du Roi- Georges, située entre la Nouvelle-Hollande et la terre de Diérnen. Cette espèce , d’a¬ près la figure et la description qu’en donne l’auteur, nous a paru très voisine du Rhiso- trogus ; mais elle en diffère essentiellement par la forme extraordinaire des antennes du mâle, dont le dernier feuillet est fortement pectiné extérieurement. Il la nomme Biphyl- locera kerbyana-, elle est couleur de poix, et couverte d’un duvet jaunâtre, avec 9 séries longitudinales de points enfoncés sur chaque élytre. (D.) BÏPHYLLUS (bis, deux fois; yvUov , feuille), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Xylophages , établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue, et adopté par M. Shuckard ( Eléments of Bri¬ tish entomology, etc., p. 178), qui le place dans la famille des Clavicornes et dans sa tribu des Engydæ , entre les g. Mycetopha- gus et Tripliyllus. Il n’y rapporte, comme M. Dejean , qu’une seule espèce ( Dermestes lunatus Fabr.) ; mais M. Chevrolat en possède une seconde , nommée par lui R. fagi, et qui est figurée dans l’Iconographie du Règne animal de Cuvier, pi. 41, fig. 7. Ce g. se dis¬ tingue principalement du g. voisin par ses antennes biperfoliées. Latreille, dans ses Fa¬ milles naturelles , le place dans sa tribu des Trogossitaires, et le nomme plus correctement Diphyllus. Ces Insectes se tiennent sous les écorces des arbres. (D.) *BIPU\INATIFIDE. Bipinna lift dus (bis, BIP deux fois ; pinna, aile;//m/o, je divise), rot. — Les feuilles sont dites bipirmatifides quand elles sont partagées en lobes latéraux et at¬ teignant presque jusqu’à la côte ou nervure moyenne , et quand chacun de ces lobes est divisé en segments profonds imitant cha¬ cun une feuille pinnatifide. Cette disposi¬ tion est commune dans beaucoup d’espèces de Fougères des g. Poly podium, Aspidium, etc. (A. R.) *BIPI\NÉ ou BIPENNE. Bipinnatus ou Bi- pennatus (bis, deux fois; pennatus ou pinna tus, ailé), bot. — Une feuille décomposée, dans laquelle le pétiole commun porte, de chaque côté , un certain nombre de pétioles secon¬ daires , sur lesquels les folioles sont rangées comme dans une feuille pinnée , porte le nom de feuille bipinnèe. La feuille bipinnée se compose donc d’une série de feuilles pin- nées, superposées sur les parties latérales d’un pétiole commun. Par exemple, les feuil¬ les de presque toutes les espèces du genre Gleditschia , beaucoup de Mimeuses, etc. Voy. FEUILLE. (A. R.) BIPINNULA (bis, deux fois; pinuula, petite plume), bot. pii. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Aréthusées, établi par Jussieu , d’après Commerson , pour une plante originaire de l’Amérique australe , et que Linné désignait sous le nom d’Are- thusa biplumata. Les trois sépales extérieurs du calice sont inégaux : les deux inférieurs placés par-dessus le labelle sont allongés et finement découpés en lanières étroites dans leur partie supérieure. Le sépale supérieur est concave et réuni aux deux internes ; il forme une sorte de casque. Le labelle est con¬ cave, sessile, entier, présentant deux appen¬ dices allongés et fimbriés. Le gynostème est allongé, semi-cylindrique, aminci et comme membraneux de chaque côté. L’anthère est terminale, opercuiiforme, à deux loges con¬ tenant deux masses polliniques biparties. — L’espèce type de ce g. est originaire de l’Amérique australe. C’est, comme nous l’a¬ vons déjà dit, P Arelhusa biplumata L., que MM. Pœppig et Endlicher ( Nov. gen. et sp., t. 51) ont décrite et figurée sous le nom de Chloroea ftmbriala. (A. R.) BIPLEX. moll. — Ce genre , formé par Perry aux dépens du genre Murex de Linné, correspond à celui de Ranelle de Lamarck. Foy. ce dernier mot. (C. d’O.) 580 BIS BIS BUPOREIA (bis , deux fois ; pores , pore). bot. ph. — Genre de la famille des Simarou- bacées, formé par Du Pelil-Thouars ( Gen. Madag.), et réuni en synonymie au Sama- dera de Gœrtner. (C. L.) BIQUE et BIQUET, mam. — Vieux noms de la Chèvre et de son petit. BIR-REAGEL. ois. — Nom d’une espèce du g. Engoulevent, Caprimidgus striguloides. BIRA-SOUREL. bot. pu. — Synonyme languedocien de Tournesol , Helianihus an- nuus L. BÏRAGO. bot. pii. — Ce mot est synonyme d’ivraie dans le dialecte gascon. BIRGUE. crust. — Le genre Birgue ou Birgus a été établi par Leach pour recevoir un pagurien dont l’abdomen n’est pas con¬ tourné sur lui-même , et se trouve garni de grandes plaques cornées à peu près comme celui des autres Décapodes. On n’en connaît qu’une seule espèce habitant les mers d’A¬ sie, et remarquable par les végétations vas¬ culaires dont est garnie la voûte de ses cavi¬ tés branchiales. (M. E.) BIRÛLIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Elatrinacées, formé par Bellardi (Mèm. acad. Tur., XVII, 64), et' réuni comme synonyme à l’Élatrine de Linné. (C. L.) BIROSTRITE. Biroslrites (bis, deux fois; rostnim , bec), moll. — Genre créé par La- marckpour le moule intérieurdes Sphérulites et des Badiolites dont il ignorait les rapports avec la coquille. Des observations qui ne re¬ montent guère qu’à 12 aimées ont démontré l’erreur du savant conchyiiologiste et fait rayer de la classification le genre qu’il avait établi. Voyez rudiste et spherülite. (C. d’O.) BIRRIIE. uns. — Voyez byrriie. BISAAM ou BIZAAM. mam. — Variété de la Civette. BISANNUEL. Biennis (bis, deux fois; annus, année), bot. ph. — Plante dont la vie dure deux années, c’est-à-dire qui ne fleurit, ne fructifie et ne meurt qu’au bout de deux ans. La première année , la plante bisan¬ nuelle ne pousse que des feuilles radicales ou groupées et réunies en une sorte de tète. A la seconde année, naît du centre de ces feuilles une tige qui se charge de fleurs, auxquelles succèdent des fruits et des graines , et la plante périt ; ainsi, la Carotte, le Chou, etc., sont des plantes bisannuelles. Dans les ouvrages descriptifs, on exprime la durée bisannuelle des plantes par le signe o''* qui est celui dont les astronomes se servent pour désigner la planète de Mars, qui fait sa révolution sidérale en deux ans. (A. R.) BISCACHO. mam. — V oyez viscaciie. MBISCHOFFIA (nom propre), bot. pii. — Ce genre, dédié par M. Blume à l’un des bo¬ tanistes distingués de l’Allemagne, a pour sy¬ nonyme le Microelus , Wight et Arnolt. Il appartient à la famille des Euphorbiacées, et comprend aujourd’hui 5 espèces, dont 3 iné¬ dites, indigènes des Moluques ou du conti¬ nent indien. Ses caractères sont : Fleurs dioiques. Mâles. Calice à 5 folioles concaves ou infléchies en capuchon, et auxquelles cor¬ respondent 5 étamines à filets très courts , supportant de grosses anthères introrses , biloculaires ; rudiment d’ovaire en forme de clou à tête aplatie ou même légèrement con¬ cave. Point de corolle. Femelles. Calice à 5 folioles petites , dressées, lancéolées. Co¬ rolle et étamines milles. Parfois 1-2 glandes excessivement petites, correspondant à 2 di¬ visions du calice. Ovaire ovoïde, 3-locu- laire , à loges 2-ovuiées , et surmonté de 3 styles linéaires , entiers , recourbés ou flexueux , papilleux sur la face interne ou supérieure. Fruit indéhiscent , en forme de petit drupe charnu , de la grosseur d’une Merise ou d’un gros Pois , triloculaire , cha¬ cune des loges ne contenant, par avorte¬ ment, qu’un seul ovule. — Les Bischoffia, pla¬ cés par M. Blume à la suite des Rutacées , doivent réellement appartenir aux Euphor¬ biacées. La plupart d’entre' eux sont des ar¬ bres qui atteignent une très grande hauteur ; leurs feuilles sont composées, 3-foliées ; leurs fleurs, disposées en panicules lâches dans les femelles , très serrées au contraire dans les mâles , sont en général de couleur jaunâtre et toujours fort petites. Ce g. , à cause de ses loges 2-ovulées , ses étamines définies et insérées à la base ou sous le rudiment d’un ovaire central et sessiîe , semble devoir faire partie de la l,e division établie dans les Eu¬ phorbiacées par M. Ad. de Jussieu. (J. D.) BISCLCLLLA , Endl. bot. pii. — Syno¬ nyme de Bicuculla. *BISCUCULLATA, Endl. bot. ph. — Sy¬ nonyme de Bicuculla ta. BISCUTELLA (bis, deux fois; scutella, BIS BJS 581 écuelle; forme (les fruits), bot. pu. — Ce genre linnéen appartient à la famille des Cru¬ cifères, tribu des Thlaspidées, et a été divisé par De Candolle en deux sections renfer¬ mant en tout 30 espèces , dont 2 incertaines. Les Biscutelles croissent dans le midi de l’Eu¬ rope et le bassin méditerranéen, en Italie, en Espagne , dans le midi de la France , etc. La plupart sont hispides ou tomenteuses ; à feuilles subradicales ou caulinaires, alternes, oblongues , entières , dressées ou pinnatifi- des; à tiges cylindriques; à fleurs inodores , ébractéées, disposées en faux corymbe. (C. L.) BIS-ERGOT, ois. — Syn. de Francolin Haban Ivukalla, Teirao bicalcaratus Forst. *BISERIE. Ri séria tus (bis, deux fois; sériés, série), bot. pu. — Se ditde tout système d’or¬ ganes disposés en deux séries , l’une inté¬ rieure, l’autre extérieure; ainsi les pétales sont bisériés dans plusieurs plantes de la fa¬ mille des Anonacées. (A. R.) BISERRULA (bis ,,deux fois ; serrula , pe¬ tite scie), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées', tribu des Astragalées? formé par Linné et indiqué d’abord par Tourne- fort sous le nom de Pelecinus vulgaris. Il ne renferme que cette seule espèce, remarquable surtout par sa gousse biloculaire. C’est une plante herbacée , annuelle , diffuse , pubes- cenle ; à feuilles imparipennées, multiju- guées; à fleurs petites, bleuâtres, disposées en un épi ovale, croissant au midi de l’Eu¬ rope et en Orient, dans les lieux pierreux. (C. L.) BISET, ois. — Nom vulgaire du Columba livia , appelé également Pigeon de roche, et qu’on regarde comme la souche de la plus grande partie de nos races domestiques. RISETTES, ois. — Nom vulgaire de la Ma¬ creuse commune. RISETTES, bot. cr. — Nom vulgaire des Mousserons. *BISEXUEL ou mieux BISEXUÉ. Bisexua- tus (bis, deux fois; sexus, sexe), bot. — Cette expression est synonyme de fleurs herma¬ phrodites , c’est-à-dire munies des deux or¬ ganes sexuels, étamines et pistils, réunis dans un même périanthe. (A. R.) BISIPHITE. Bisipliiles (bis, deux fois ; si¬ phon, siphon), moll. foss. — GenredeCépha- lopodes fossiles, établi parMontfort, pour une espèce de Nautiles auquel il avait cru trou¬ ver deux siphons, et qui n’a réellement qu’un enfoncement en entonnoir et sans issue à la partie postérieure des cloisons, ce qui a causé son erreur. Ce g., que M. Deshayes laisse en¬ core dans les Nautiles, semble à quelques au¬ teurs, à cause de cette particularité, justifier une division dans le g. Nautile. (C. d’O.) BISMUTH ( de l’allemand Wismuih ). min. — Ce métal était connu des anciens , qui le confondaient avec le Plomb et l’ɬ tain ; Stahl et Dufay en reconnurent les pre¬ miers les propriétés distinctives. A l’état pur, il ressemble beaucoup à l’Antimoine , mais il est d’un blanc rougeâtre , il est très cas¬ sant et facile à pulvériser ; il a beaucoup de tendance à cristalliser. On l’obtient aisément sous formes cristallines, en faisant fondre du Bismuth dans un creuset ; lorsque le métal est fondu on le laisse refroidir, et dès que la surface du métal est figée, on perce la croûte et l’on décante la partie encore liquide. Après le refroidissement on brise le creuset , et on le trouve tapissé à l’intérieur de cristaux dont la forme ressemble à ceux du sel ma¬ rin. Ces cristaux paraissent être des cubes, dont les surfaces seraient excavées en tré¬ mies , avec cette différence que les lames qui les composent ne sont pas complètes comme celles du sel marin, mais présentent en certains endroits , vers leurs bords , des interruptions et des inflexions qui imitent les dessins à la grecque. — La forme primitive du Bismuth est, d’après Haüy, l’octaèdre régu¬ lier. Le Bismuth fond à la simple flamme d’une bougie: à une haute température, il se volatilise, et on peut le distiller en vases clos ; il se sublime alors en cristaux feuilletés. Il est soluble dans l’acide nitrique avec dégage¬ ment de gaz nitreux ; l’addition d’une cer¬ taine quantité d’eau pure le précipite en blanc de ses dissolutions par les acides. Le Bismuth est, dans les méthodes minéra¬ logiques qui procèdent comme celle d’Haüy, la base d’un genre composé d’au moins six espèces, savoir : le Bismuth natif, le Bismuth sulfuré, le Bismuth telluré, le Bismuth oxydé, le Bismuth carbonaté et le Bismuth silicalé phosphorifère. 1 . Bismuth natif. Gediegener Wismuth.W. Substance métallique, très lameîlcuse, d’un blanc rougeâtre , présentant quelquefois des teintes superficielles de gris jaunâtre ou ver¬ dâtre , très fragile , s’égrenant sous le mar- 582 BIS BIS teau, très fusible au chalumeau, et donnant un oxyde jaune qui couvre le charbon; solu¬ ble avec effervescence dans l’acide nitrique, où elle produit une nébulosité d’un vert jau¬ nâtre. Le Bismuth se clive en octaèdre régulier : on en cite des cristaux en octaèdres , en té¬ traèdres réguliers , et en rhomboèdres aigus de 70° 31' (angle plan, 60°), qui résultent de la combinaison d’un octaèdre et de deux té¬ traèdres , et représentent ainsi ce qu’Haüy considérait comme la molécule soustractive. — Le Bismuth naturel est rarement pur ; il est presque toujours mélangé d’une certaine quantité'd’Àrsenic. On le trouve ordinaire¬ ment à l’état lamellaire , ou sous forme de ramifications , qui présentent les structures palmée ou penniforme, et qui sont dissémi¬ nées dans le Quartz ou le Jaspe, dans le Cal¬ caire ou la Barytine. Il se rencontre principa¬ lement dans les filons arsénifères, argentifères et cobaltifères à Bieber, dans le Hanau ; à Wittichen , en Souabe ; à Joachimsthal , en Bohême ; à Schneeberg, en Saxe ; à Bispberg et à Bastnaës, en Suède. On en trouve aussi des traces dans la mine de plomb de Poul- laouen , en Bretagne , et dans la vallée d’Os- sau (Pyrénées). — Le principal usage du Bis¬ muth consiste dans les alliages qu’on en fait avec diverses substances métalliques , entre autres avec l’Étain , auquel il donne plus d’éclat et de dureté. Il est un des composants de l’alliage fusible de Darcet. On a proposé de l’employer dans l’étamage -des glaces , et de le substituer au Plomb dans l’essai de l’Ar¬ gent à la coupelle. 2. Bismuth sulfuré. Bismuthine, Beud. ; Wismuthglanz , W. Substance métalloïde , d’un gris de plomb ou gris d’acier, avec une nuance de jaunâtre, cristallisant en aiguilles rhomboïdales très allongées, et striées longi¬ tudinalement. Cette espèce paraît être iso¬ morphe' avec l’Antimoine sulfuré ou la Sti¬ bine. Elle est composée de deux atomes de Bismuth et de trois atomes de Soufre ; en poids de 81,5 de Bismuth et de 18,5 de Sou¬ fre. Sa forme fondamentale est un prisme rhombique. droit d’environ 91°, clivable avec beaucoup de netteté , comme celui de la Sti¬ bine, dans le sens de la petite diagonale ; elle est moins dure que le calcaire, et pèse spéci¬ fiquement 6,5. Elle est fusible à la simple flamme d’une bougie ; fondue sur le charbon elle entre en ébullition , éclabousse et pro¬ jette des gouttelettes incandescentes , couvre le charbon d’oxyde jaune, et donne pour ré¬ sidu un globule de Bismuth. Elle est soluble lentement dans l’acide nitrique ; la solution en est troublée par l’eau et précipite en noir par les hydrosulfates. — On la trouve dans les filons qui traversent le Granit et les Schistes cristallins, sous la forme d’aiguilles ou de la¬ melles striées, à Bieber en Hanau, avec la Si¬ dérose ; en Saxe et en Bohême, avec le Silex corné ; à Bastnaës en Suède , avec la Cérite rouge. On a rapporté à cette espèce : io un miné¬ ral en aiguilles d’un gris métallique jaun⬠tre, qui se trouve disséminé dans un Quartz gras, dans la mine d’or deBérésof, en Sibérie, c’est le Nadelerz de Werner, le Bismuth sul¬ furé plumbo-cuprifère d’Haüy, qui paraît formé de Sulfure de Bismuth , mélangé ou combiné avec des sulfures de Cuivre et de Plomb. 2° Un autre minéral en aiguilles qui ressemble beaucoup au*Nadelerz , et qui est, comme lui, disséminé dans des gangues sili¬ ceuses , c’est le JVnmuihbleierz de Schap- bach, pays de Baden, ou le Bismuth sulfuré plumbo-argentifère d’Haüy, composé de sul¬ fure de Bismuth , de sulfure de Plomb et de sulfure d’ Argent. — Le sulfure de Bismuth se rencontre encore uni au sulfure de Cuivre dans le Kupfenvismutherz de Wittichen en Souabe, et au sulfure de Nickel dans le JVickelwismiithqlanz de Grünau, comté de Sayn-Altenkirch. oyez sur toutes ces ma¬ tières le mot SULFURES. 3. Bismuth tellure. Tétradvmite , Haid.; Bornine, Beud. Substance métalloïde, d’un gris de Plomb ou d’un blanc d’Étain , en la¬ mes à cassure striée, dérivant d’un rhom¬ boèdre aigu de 66° 40' , clivable très nette¬ ment perpendiculairement à l’axe. C’est un sulfo-tellurure de Bismuth avec traces de Sé¬ lénium. Sa pesanteur spécifique est de 7,5. On l'a trouvée dans un conglomérat trachy- tique, près de Schemnitz, en Hongrie. — L’Ar¬ gent molybdique de Deutsch-Pilsen, en Hon¬ grie , paraît se rapporter à la même espèce ; cependant sa pesanteur spécifique est un peu plus considérable , et il contient 2 à 3 pour 100 d’ Argent. On cite encore la même sub¬ stance, en lamelles éclatantes, à Tellemarken, en Norwège, et à Bastnaës, en Suède, où elle accompagne la Cérite et la Chalkopyrite. BIS BIS 583 4. Bismuth oxydé. Wismuth-Ocker, W. Cette substance u’a encore été trouvée qu’à l’état pulvérulent sur les minerais de Bis¬ muth, de Cobalt et de Nickel, principalement près de Schneeberg , en Saxe. Elle est très tendre et même friable, et se réduit très faci¬ lement sur le charbon. Sa couleur est le jaune verdâtre , passant quelquefois au gris jaunâtre. 5. Bismuth carbonate. On a décrit sous ce nom une substance terreuse , brune , ve¬ nant de Sainte-Agnès en Cornouailles, et qui a été analysée par Mac-Grégor ; mais celte analyse laisse beaucoup à désirer. La sub¬ stance que M. Breithaupt vient de décrire sous le nom de Bismuthite, et qu’on trouve en petites aiguilles jaunes et vertes à Ullers- reuth en Yoigtlang, paraît n’être qu’un Car¬ bonate de Bismuth. 6. Bismuth silicate phospiiorifere. Euly- ane, Br. ; Wismuthblende. Substance brune, à éclat adamantin , clivable en dodécaèdre rhomboïdal, et cristallisant dans le système • tétraédrique. Ses cristaux , qui sont fort pe¬ tits, sont des tétraèdres pyramidés. Leur du¬ reté est de 4,5, leur pesanteur spécifique de 5,8. — Ils fondent aisément, et sont réductir- blés par la Soude. Ils font gelée avec les aci¬ des nitrique et chlorhydrique. Analysée par Kesten, cette substance a donné : Silice, 22,23 ; oxyde de Bismuth, 69,36 ; acide phosphori- que, 3,31 ; oxyde de Fer, 2,40 ; oxyde de Man¬ ganèse, 0,30 ; Eau et acide fluorique, 1,01. — On la trouve à Schneeberg en Saxe , où elle est accompagnée d’Atélestite , en petits cris¬ taux jaune de Soufre. (Del.) *BÏSMUTHU\E, Beud. min. — Voy. bis¬ muth SULFURÉ. B!S\I1 TIIITE, Br. min. — Voy. bismuth CARBONATE. (DEL.) BISNAGILLI. bot. ph. — Synonyme vul¬ gaire de Bryonia laciniosa. BISNAGO. bot. ph. — Synonyme pro¬ vençal du Daiicus visnaya L. Voyez ca¬ rotte. BÏSNIl.S. ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères, de la famille des Brachélytres , éta¬ bli par Stephens, et non adopté par Erich- son , qui en rapporte les espèces au g. Phi- lonthns de Leach. Voy. ce mot. (E.) BISON. Bos americanus Gmel. mam. — Le mot Bison , etnployé par les auteurs latins du premier siècle (1) pour désigner l’Aurochs, que les progrès des armes romaines avaient fait récemment connaître à l’Italie , parait dériver du nom que portait l'anima! dans la langue des Germains, ou du moins d’un mot qui s’appliquait au genre, sans distinction d’espèces (2). En effet, nous voyons, dans le vieux pocme des Niebelungen, un Bœuf sau¬ vage mentionné sous le nom de JViseni; et, plus tard, Albert-le-Grand fait usage de Vi% sent dans le même sens. f ans les auteurs latins du moyen-âge, le mot Bison se trouve appliqué non seulement à l’Aurochs , mais encore à tous les Bœufs sauvages en général, et il en est de même des mots Urus et Bubalus. Ainsi, à mesure que les pays où se trouvaient ces grands Ru¬ minants devenaient plus accessibles , les noms par lesquels on en distinguait les diver¬ ses espèces perdaient leur sens précis , et les renseignements devenaient si vagues , qu’il est aujourd’hui presque impossible d’en tirer parti pour fixer les anciennes limites géogra¬ phiques de quelques unes de ces espèces. Il est évident , en effet , qu’on ne saurait as¬ seoir aucune conclusion sur tout passage où l’un des trois noms que nous venons de rap- (i) Tibi dont varice pectora Tigres, Tibi vellosi terga Bisontes... Sénèque , Hippol., act. I , v. 63. Paucissima Scythia gignit , inopia fruticum ; pauca con termina itli Germania , insignia tamen Boum ferorum gé¬ néra, jubatos Bisontes excellentique vi et velocitate uros... quibus imperitum vulgus Bubalorum nomen imposuit. Plin., Nat. Hist., lib. VIII , cap xv. Illi cessit atrox Bubalus atque Bison. Martial, Spect., épigr. xxiii. (?.) Parmi les naturalistes qui soutiennent cette étymolo¬ gie, jusque là fort plausible, quelques uns vont plus loin, et veulent que l’ancien nom , dont la forme précise ne leur est pas connue , dérive du mot Bisam , mot qui , dans l’alle¬ mand moderne , signifie Musc. Cette dernière conjecture est peu vraisemblable, et il en est une bien plus naturelle , qui consiste à supposer que le mot par lequel on a d’abord dé- signé,dans les pays allemands, non le véritable Musc, qui n’y a été connu que fort tard , mais l’odeur musquée , en géné¬ ral , a été tiré du nom de l’animal qui la présente à un très haut degré. Par la suite , on aura étendu l’acception de ce mot; et c’est par abus qu’on l’aura attribué enfin exclu¬ sivement au musc du Chevrotain. Au reste , le même trans¬ port a eu lieu dans d’autres pays, où le musc a reçu le nom de castouri , parce que le castoreum y avait été long-temps le type des odeurs musquées. Dans les contrées de l’Europe où l’on ne connaissait point le Bison et très peu le Castor, le Musc a reçu des noms dérivés de ceux qu’il porte dans les langues asiatiques, et ces derniers noms , pour le remarquer en passant, rappellent les rapports qu’a la substance odo¬ rante avec l’appareil génital de l’animal qui la fournit. 584 BIS peler se présente sans être accompagné d’une indication de caractères; mais, même quand cette indication s’y trouve jointe, nous ne la pouvons accepter qu’avec une extrême ré¬ serve, puisque nous savons comment on pro¬ cédait dans cet âge du demi-savoir, cent fois pire que l’ignorance. Au lieu de donner les résultats dé ses propres observations ou les renseignements qu’il aurait pu recueillir fies chasseurs et des habitants de la campa¬ gne, l’écrivain qui voulait faire connaître un animal puisait à des sources qu’il re¬ gardait comme beaucoup plus respectables , et allait chercher dans quelque manuscrit incorrect de Pline ou de Solin la description correspondant au nom qu’il avait adopté. C’est ainsi que le naturaliste romain ayant parlé des yùbalos Bisontes, Boethius, qui dé¬ signait, sous le nom de Bisons, les Bœufs sau¬ vages de l’Écosse , n’hésita pas à leur donner une crinière de Lion. Ces Bœufs cependant, comme on le sait aujourd’hui , n’ont rien de commun avec les Bœufs à crinière, et appar¬ tiennent à la même souche que notre bétail domestique. Une extension plus judicieuse du mot Bi¬ son fut faite à une époque postérieure. Les Espagnols, qui pénétrèrent vers le milieu du xvie siècle dans le bassin du Mississipi , y trouvèrent une espèce de Bœufs , le Buffalo des Anglo-Américains , qui offrait avec l’es¬ pèce de l’Aurochs une telle ressemblance dans tous les caractères extérieurs, qu’elle pouvait, qu’elle devait même d’abord n’en être consi¬ dérée que comme une variété. En effet , si les descriptions des parties externes et les fi¬ gures du nouvel animal permettaient d’a¬ percevoir entre lui et l’Aurochs quelques dif¬ férences , telles que la brièveté des jambes, de la queue, le moindre développement du train de derrière, etc., ces différences n’é¬ taient pas plus grandes que celles qu’on ob¬ serve entre deux races sauvages appartenant à une même espèce , mais habitant des pays éloignés l’un de l’autre. Plus tard , à la vé¬ rité , on reconnut que le nombre des côtes n’était pas le même chez les deux animaux; on les considéra comme spécifiquement dis¬ tincts, et l’on sentit la nécessité de ne plus les confondre sous un même nom ; npiis, par une de ces bizarreries qui ne sont que trop com¬ munes en histoire naturelle, ce fut l’espèce du Nouveau- Monde qui conserva le nom BIS donné originairement à l’espèce de l’ancien continent. Quoi qu’il en soit, ces deux especes offrent entre elles beaucoup de traits de ressem¬ blance; elles forment un groupe bien tran¬ ché , qu’on peut avoir besoin de considérer isolément , et pour lequel il est bon d’avoir une dénomination commune. Quelques na¬ turalistes les désignent collectivement sous le nom de Bisons; mais c’est une mauvaise pratique que de faire ainsi d’un mot une dou¬ ble application, puisque le lecteur est souvent embarrassé pour savoir si ce mot doit être pris dans le sens le plus général ou dans le sens le plus restreint. Le mot Bisomidèes , employé par d’autres zoologistes , ne laisse pas l’esprit en suspens , mais il prête à une autre objection, car la terminaison en idées est, en quelque sorte, consacrée par l’usage aux noms de famille, et ne paraît guère con¬ venable pour un petit groupe qui ne s’élève pas même au rang de'sous-genre. Je propo¬ serai d’y substituer le mot Bonase , employé par Aristote , qui a donné la première et la seule bonne description de l’Aurochs que nous trouvions dans les auteurs anciens. C’est à ce mot (t) que je placerai ce que j’aurai à dire des caractères communs aux deux espèces , et de ceux qui caractérisent chacune d’elles en particulier. (Roulin.) BISOTTE. bot. pii. — Nom vulgaire de Y Ayaricus livescens. BISPÉNIEIMS (bis, deux fois; pénis, pénis). rept. — C’est le troisième et dernier ordre de la sous-classe des Reptiles, établi par M. de Blainville pour les Sauriens et les Ophi¬ diens , qu’il réunit dans un même groupe , à cause de leurs affinités organiques , et qu’il désigne sous le nom de Bispéniens, par suite de la disposition double de l’organe excita¬ teur du mâle. (C. d’O.) BISSE, ois. — Synonyme de Rouge-Gorge. Voyez RUBIETTE. BISSE-MORELLE. ois. — Nom vulgaire de la Fauvette traîne-buisson, Motacilla mo- dularis. Voyez accepteur. BÎSSET et BISSES, bot. cr. — Synonyme de Byssus. BISSOLITHE. min. — Voyez byssolitiie. BISSOURDET. ois. — Nom vulgaire du Troglodyte. (i) Voir aussi aux mots Aurochs , Boeuf , Buffalo et Zinsn. ,BIT 585 BIT BISSOUS. mam. — Synonyme vulgaire de Lapin. BISSUS. bot. cr. — Voyez byssus. BISTARDE ou BÎTARDE. ois. — Syno¬ nyme d’Outarde. ‘BISTOX (fils de Mars), ins. — Leach dé¬ signe ainsi un g. de Lépidoptères nocturnes , déjà nommé Amphidasis par les entomolo¬ gistes allemands. Voyez ce mot. (D.) BISTORTE ( bis , deux fois ; tonus , tor¬ tueux). bot. pii. — Nom vulgaire d’une es¬ pèce du g. Polygonum. RISTOURNÉE, moll. — Nom vulgaire d’une coquille du g. Arche, Area tortiiosa. Oken en a fait un g. distinct des Arches sous le nom de Trisis. (C. d’O.) RISTROPGGOX. bot. pii. — Voyez bys- tropogon. (C. L.) ' BISULFURE DE CUIVRE, min .—Voyez cuivre et sulfures. (Del.) BISULQUES {bis, deux fois ; sulcas , sillon). mam. — Animaux à deux sabots principaux, tels que les Ruminants. BITARDE. ois. — Voyez bistarde. BITESTACÉS. Bitesiaceus {bis, deux fois ; testa, coquille), crust.— Nom sous lequel on a désigné les Crustacés de l’ordre des Bran- chiopodes, dont le corps est recouvert d’un double bouclier semblable à une coquille bi¬ valve; tels sont les Cypris, les Daphnies, etc. (C. d’O.) BITOMA {bis, deux fois ; Top-n , portion ; ce nom fait allusion aux deux articles de la massue des antennes), ins. — Genre de Co¬ léoptères tétramères, famille des Xylopha¬ ges, tribu des Trogossitaires, établi par Herbst aux dépens du g. Lyctas , Fabr. Il n’en dif¬ fère que parce que les espèces qui le compo¬ sent ont les antennes plus courtes et les man¬ dibules cachées ou peu découvertes. M. De- jean, dans son dernier Catalogue, y rapporte 8 espèces , dont 7 d’Amérique et une seule d’Europe. Cette dernière est le Lyctus cre- natus Fabr. , qu’on trouve sous les écorces aux environs de Paris; elle est figurée dans Panzer {Hist. ins. , t. I, tab. 24). M. Guérin- Méneville, dans son Iconographie du Règne animal de Cuvier, pi. 41 , fig. 5, en figure une espèce nouvelle qu’il nomme B. unicolor. La treille avait changé le nom de ce g. en ce¬ lui de Ditoma comme plus correct ; mais ce¬ lui de Bitoma a prévalu. (D.) BITOME. Bitomus {bis, deux fois ; xôpoç , division, section), moll. — Coquille micros¬ copique que Soldani prétend avoir trouvée en abondance dans la Manche, où personne ne l’a retrouvée depuis , et que Mont fort a prise pour type du g. Bitome, sur une figure de Soldani. L’adoption de ce g. est ajournée jusqu’à ce que son existence soit bien con¬ statée. (C. d’O.) BUTOR ou BITOUR. ois. — Nom vulgaire du Butor. BITRISCI1US. ois. — Synonyme de Roi¬ telet. *BITTACOMORPIIE. Biltacomorpha {Bit- tacus , nom d’un g. de Névroptères ; yopep-a , forme), ins. — Genre de l’ordre des Diptères, division des Némocères , famille des Tipulai- res, tribu des Terricoles, établi par M. Wcst- wood sur une seule espèce, Plychopiera clci- vipes de Fabricius,ct adopté par M. Macquart, dans son Suppl, à l’IIist. nul. des Diptères , t. II, p. 648. L’espèce unique, sur laquelle ce g. a été fondé, est remarquable par la longueur inusi¬ tée de l’abdomen ; par la conformation de ses pieds en massue, et par les nervures des ailes. En voici une courte description : longueur, 8 lignes ; obscure ; thorax à bandes ; côtés et écusson blancs; jambes à bandes blanches; 1er art. des tarses longs, à base blanche. Elle est de l’île de Terre-Neuve , Amérique bo¬ réale. (D.) BITTAQUE. Bitiacus. ins. — Genre de la fa¬ mille des Panorpiens, de l’ordre des Névrop¬ tères, établi par Latreille aux dépens du g. Panorpa , Lin., et adopté par tous les ento¬ mologistes. On ne connaît encore que quatre espèces de ce genre , dont le type est le B. tipularius ( Panorpa lipularia Lin., Fab.), qui habite la France et tout le midi de l’Europe, et offre en¬ tièrement l’aspect d’un Tipule (g. de l’ordre des Diptères). (Bl.) *BITTERSALZ, c’est-à-dire Sel amer. min. — Synonyme d’Epsomite ou Sulfate de magnésie. Voyez sulfates. (Del.) BITTERSPATH, c’est-à-dire Spath amer. min. — Synonyme de Dolomie ou Garbonate de chaux et de magnésie. V oyez carbonates. (Del.) BITUBULITE. Bilubuliles {bis, deux fois ; tabulas, tube, petit tuyau), moll. foss.— Blu- menbach a donné ce nom à un fossile très singulier trouvé dans le calcaire d’Heinhcr > •77 * T. II. 5 80 BIT BIT8 près de Gœttingue. Ses affinités sont encore inconnues ; car on ne sait si l’on peut le re¬ garder comme un fossile ou s’il appartient à une autre classe. C’est sans fondement que M. Sehlotheim le rapproche des Hippurites de Lamarck. (C. d’O.) BITUME, min. — Les Bitumes sont des substances liquides ou visqueuses , qui pa¬ raissent formées d’après les lois de la com¬ position organique , et sont beaucoup plus analogues aux huiles et aux poix végétales qu’aux minéraux proprement dits. Ces ma¬ tières, qui ne cristallisent pas, et dont la nature chimique n’est pas bien définie , échappent complètement à la méthode mi¬ néralogique , dans laquelle on ne les admet que par tolérance : on ne peut donc les dé¬ crire qu’à la manière des substances orga¬ niques naturelles , surtout à l’aide de leurs propriétés chimiques. Les Bitumes sont des substances combustibles, composées de car¬ bure d’hydrogène, seul ou uni à un principe oxygéné. Iis sont tantôt liquides et plus ou moins transparents, tantôt mous comme de la poix , quelquefois solides ; mais , dans ce dernier cas, iis sont très friables , se pulvé¬ risent facilement entre les doigts , et se ra¬ mollissent à une température peu élevée. Tous s'enflamment aisément et brûlent avec flamme et fumée épaisse , en dégageant une odeur forte qui leur est particulière. Leur pe¬ santeur spécifique varie de 0,7 à 1,2 , ce qui fait que la plupart du temps iis surnagent à la surface de l’eau : ils sont généralement de couleur brune ou noire. On les divise en plusieurs sous-espèces , ou variétés princi¬ pales , entre lesquelles il existe des passages: le Naphte , le Pétrole, le Malthe et l’As¬ phalte. 1° Le Naphte. Erdœl, W. C’est le Bitume le plus rare. Il est parfaitement fluide à la température ordinaire , diaphane, d’un blanc jaunâtre, très inflammable; il suffit d’en approcher un corps embrasé pour qu’il prenne aussitôt feu comme de l’Alcool. Il donne une flamme bleuâtre , une fumée épaisse , et ne laisse aucun résidu. Lorsqu’il est exposé à l’air pendant long-temps , ii s’é¬ paissit et se change en Pétrole. Le Naphte pur ou distillé paraît être isomère avec le percarbure d’hydrogène des chimistes. 2o Le Pétrole (c’est-à-dire huile de pierre) est de couleur brune ou d’un rouge noi¬ râtre , d’une consistance visqueuse plus ou moins épaisse, et d’une fluidité qui aug¬ mente par la chaleur. C’est le Bitume li¬ quide le plus commun ; il diffère du Naphte, en ce qu’il laisse pour résidu de la distilla¬ tion une matière bitumineuse non volatile , qui paraît être identique avec le Malthe. 3° Le Malthe ou Pissasphalle (l’Asphalte du commerce) : sorte de Bitume glutineux , de poix ou de goudron minéral , qui se dur¬ cit par le froid et se ramollit par la chaleur. Il se fond toujours dans l’eau bouillante ; il est soluble dans l’Alcool , dans le Naphte et dans l’huile de térébenthine. Sa composition n’est pas encore bien connue. 4° V Asphalte. Le Bitume de Judée ; le Karabé de Sodome ; le Bitume des Momies. Il est solide, d’un noir brunâtre, très fragile, à cassure vitreuse largement conchoidale. Il est connu de temps immémorial , et il pro¬ vient principalement , ainsi que l’indique son nom, du lac Asphaltite ou de la mer Morte en Judée. Il ne fond pas à la tempé¬ rature de l’eau bouillante, mais il est fu¬ sible à une température plus élevée , et il est insoluble dans l’Alcool, il est formé de carbone, d’hydrogène et d’oxygène, dans des proportions qui ne sont pas encore bien dé¬ terminées. On a beaucoup discuté sur l’origine des Bitumes , et l’opinion la plus accréditée jus¬ qu’ici était qu’ils provenaient du règne vé¬ gétal , et résultaient d’une sorte de distilla¬ tion naturelle des Houilles. La ressemblance qui existe entre certains Bitumes naturels et les matières bitumineuses qu’on extrait de la Houille appuyait fortement cette idée ; mais elle était sujette à d’assez grandes dif¬ ficultés , par l’impossibilité où l’on se trou¬ vait d’expliquer d’une manière satisfaisante l’immense quantité de Bitumes répandue à la surface de la terre , l’existence de ces ma¬ tières dans les roches ignées, les filons, les terrains antérieurs à la Houille, et enfin les rapports constants qu’on remarque en¬ tre le gisement des Bitumes et les dépôts de Sel , de Gypse et de Soufre, les salses, les éruptions gazeuses , les sources thermales et minérales : aussi les géologues pensent-ils aujourd’hui que les Bitumes sont, comme ces dernières substances , des produits vol¬ caniques indirects, ou une nouvelle sorte de manifestation de l’activité de ces causes sou- BIT B1V 587 terrâmes, qu’un désigne généralement sous le nom d’agents pluloniques. Les Naphtes ou Pétroles accompagnent presque toujours les salses ou les dégage¬ ments de gaz hydrogène carboné, qui s’é¬ chappent en différents lieux de l’intérieur de la terre. On connaît des sources de Pétrole à Miano , près de Parme; au montZibio, près de Sassuolo, dans le Modénais ; en Tos¬ cane, au nord des salses de Barigazzo et de Pietra-Mala; en Sicile, près de Girgenli ; en France, à Gabian , près de Pézénas , dans le département de l’Hérault, et à Bechelbrunn, en Alsace; à l’ile de Zante , dans des lacs ou bassins naturels; au Caucase, en Perse, dans l’Inde, au Japon et en Chine. Une des localités les plus célèbres est le Schirvan , aux environs de Bakou et de la presqu’île d’Abchéron, sur la mer Caspienne. — On em¬ ploie le Naphte pour l’éclairage ; on le fait entrer dans la composition de certains ver¬ nis et de quelques préparations pharmaceu¬ tiques. On s’en sert aussi dans les labora¬ toires pour conserver le Potassium, en le mettant à l’abri du contact de l’air et des corps oxygénés. Le Malthe ou Pissasphalte se trouve dans une grande partie des lieux où se rencontre le Pétrole ; il s’écoule par les fissures des ro¬ ches , et couvre souvent la surface du sol environnant d’un enduit visqueux et mame¬ lonné. Il imprègne beaucoup de roches; par¬ ticulièrement dans le sol tertiaire , et consti¬ tue ce qu’on appelle les Grès, les Sables, les Calcaires bitumineux, les Argiles et Mo¬ lasses bitumineuses, etc. Il forme des gîtes assez considérables à Orthez et Caupenne , près de Daz ; à Pyrimont et Seissel , près de la perte du Rhône ; à Lobsann , dans le dé¬ partement du Bas-Rhin ; à Pont-du-Château, en Auvergne, et au Puy de la Pége, où il imprègne des vakes et tufs basaltiques, etc. La plupart de ces Bitumes sont employés au¬ jourd’hui, à Paris, pour le dallage des ponts et des trottoirs. On s’en sert aussi pour la couverture des édifices et des terrasses , et on cherche en ce moment à les appliquer à la confection d’une nouvelle espèce de chaus¬ sée pour les voitures. En les mêlant à des fragments de pierres meulières , on en fait des pavés très solides, auxquels on donne une forme rectangulaire; on les pose ensuite les uns à côté des autres sur une couche de sable et de ciment bien dressée , puis on les réunit en un tout impermé&We en faisant couler entre leurs joints du Bitume fondu. L’Asphalte proprement dit abonde par¬ ticulièrement en Judée; les anciens Égyp¬ tiens en faisaient usage dans la préparation de leurs momies. Il s’élève continuellement du fond du lac Aspliallite à la surface des eaux, où il arrive dans un certain état de mollesse ; les vents le poussent ensuite dans* les anses et les golfes où on le recueille. Par l’exposition à l’air, il prend plus de con¬ sistance. On voit par un passage de Slra- bon que les anciens le regardaient comme un véritable produit volcanique , et celte opinion est d’accord avec celle de la plupart des géologues modernes. On trouve aussi de l’Asphalte en d’autres lieax, où il se produit également à la surface des eaux; tel est en¬ tre autres un lac de 3 milles de tour, qui existe dans l’iie de la Trinité. Enfin , on ren¬ contre, mais en petite quantité, des sub¬ stances bitumineuses analogues à l’Asphalte, noires, brunes ou rougeâtres, qui accom¬ pagnent diverses substances des filons et des terrains de cristallisation, telles que le Quartz , la Barytine , le Calcaire , la Ga¬ lène, etc. (Del.) BITUME ÉLASTIQUE, min. — y oyez ÉLAïERITE. BITUME DE JUDÉE, min. — Voyez bi¬ tume ASPHALTE. BITUME DES MOMIES, min. — Voyez BITUME ASPHALTE. BITUME IiÉSmiTE. min. — Voyez Rii- TIN ASPHALTE. (DEL.) BITURE, ins. — Voyez byture. "BIUS (jSfoç, vie), ins. — Genre de Coléop¬ tères hétéromères, famille des Ténébrionites, établi par M. Dejean, dans son dernier Cata¬ logue, pour y placer une seule espèce re¬ tranchée par lui du g. Ltoros de Herbst. Cette espèce est le Trogosita thoracina Fabr. , de la Suède. (D.) BIT AI. ois. — Nom vulgaire du Pic vert, Picus viridis L. BIVALVES. Bivalves {bis, deux fois ; valva , valve), zool., bot. — Les conchyliologistes ont presque tous introduit, dans leurs classifica¬ tions, le nom de Bivalves, qu’ils ont appliqué à des groupes plus ou moins limités des Co¬ quilles à deux battants. Les détails relatifs a 588 BIX BIX celte dénomination se trouveront à l’article mollusques , auquel nous renvoyons. Les botanistes appliquent ce nom aux capsules formées de deux parties ; tels sont, par exemple, la capsule du Lilas, les noyaux des Drupes, etc. (C. d’O.) BIVALY. mam. — C oyez boeuf. BIVET. moll. — Synonyme du Cancella- rin cancellaia Lam. BIVONÆA (Bivona Bernardi, botaniste sicilien), bot. pu. — Ce genre, formé par De Candolle (Syst. 2, 154), appartient à la famille des Crucifères, tribu des Notorhizées-Angus- tiseptées, et ne renferme qu’une espèce, le B. luiea DC. C’est une petite plante annuelle (Thlnspi luteum Biv. Cent. 1, 78), glabre, glauque, débile, haute à peine de quelques centimètres, et croissant en Sicile, sur les flancs des montagnes arides. Ses fleurs sont petites, jaunes, en grappes terminales; sa tige, à peine rameuse, filiforme, porte des feuilles alternes, cordiformes-amplexicaules; les bases grossièrement dentées, sessiles su¬ périeurement. Introduite, en 1829, dans les jardins anglais. (C. L.) *BIV01\ÆA (nom propre), bot. pii. — Ce genre , dédié par Rafinesque à un botaniste sicilien, Bivona Bernardi, dont un autre genre a conservé le nom , comprenait plu¬ sieurs espèces de Jairopha , et répondait au Cnidoscolus de Pohl. F'oy. ce mot. (Ad. J.) *BÎVGNÆA (Bivona Bernardi, botaniste sicilien), bot. pu. — Ce genre, formé par Mo- cino et Sessi (Fl. mex. ined.) , est rapporté en synonymie au g. Cardiouema , DC. (C. L.) BIWALDÏA, Scop. bot. pii. — Synonyme présumé de Gard nia. BIX A. bot. pii. — Vieux nom du Rocou, devenu le nom scientifique de cet arbuste. *BIXACÉES. Biai iées. bot. pip. — La fa¬ mille de plantes dicotylédones polypétales hypogynes ainsi appelée a été différem¬ ment circonscrite par plusieurs auteurs. Le genre qui lui a donné son nom et plusieurs autres voisins étaient, dans le principe, pla¬ cés à la fin des Tiliacées, dont on les a sépa¬ rés ensuite d’après plusieurs considérations, dont la principale est leur placentation parié¬ tale ; mais elle est souvent telle aussi dans les Tiliacées, où les placentas, il est vrai, s’ap¬ prochent plus de l’axe, mais sans se confon¬ dre. M. Endlichera élargi le cadre des Bixi- nées, en y faisant entrer les Flacourtianées , qui s’en distinguent par la multiplicité de leurs styles ou de leurs stigmates sessiles. Mal¬ gré les intimes rapports de ces deux grou¬ pes, nous continuerons à les séparer, en con¬ servant aux Bixacées à peu près les mêmes limites que leur avait données leur auteur, M. Kunth, et alors nous leur assignerons les caractères suivants : Fleurs hermaphrodites ou rarement unisexuelles par avortement. Calice de 4-7 folioles entièrement distinctes ou soudées entre elles à la base , à préflorai¬ son imbriquée. Pétales en nombre égal , al¬ ternant avec elles , ou quelquefois nuis. Eta¬ mines en nombre indéfini , à filets libres insérés sur un large disque qui occupe le fond du calice , et leur donne ainsi souvent l’apparence d’une insertion périgynique ; anthères biîoculaires. Ovaire libre , sessile , contenant des ovules nombreux attachés à 4- 7 placentas pariétaux dans une loge unique. Style simple , indivis ou partagé au sommet en 2-4 branches. Fruit capsulaire ou charnu, renfermant, comme l’ovaire, plusieurs graines fixées à des placentas saillants sur la paroi in¬ terne en lignes longitudinales, ascendantes , enveloppées d’un tégument pulpeux, sms lequel on trouve un test crustacé , doublé d’une mince membrane , un périsperme charnu plus ou moins épais , et dans celui-ci un embryon droit ou légèrement courbé , à cotylédons foliacés, à radicule dirigée vers le hile. — Les Bixacées sont des arbres ou des arbrisseaux croissant entre les tropiques , la plupart en Amérique, quelques uns dans les îles d’Afrique ou d’Asie. Leurs feuilles sont alternes, simples, entières, souvent parse¬ mées de points glanduleux, transparents, posées sur des pétioles quelquefois munis , quelquefois dépourvus de stipules. Les pé¬ doncules axillaires , solitaires ou réunis plu¬ sieurs ensemble, quelquefois ramifiés par di¬ chotomies, ou en grappes, ou en panicules, portent en conséquence une seule ou plu¬ sieurs fleurs , et les pédiceiles sont accompa¬ gnées de bractées. Le plus souvent la plante est glabre; lorsqu’elle se couvre de poils, ils sont ordinairement étoilés. Genres. 1° Fruit déhiscent. Fleurs hermaphrodites. Bixa, L. — Echinocarpus , Bl. — Trichos- pennum, Bl. — Lindackeria , Presl. — Denha- »m"«,Meisn. (Leucocarpon, Ach. Rich.) 589 ULA 2° Fruit indéhiscent. Fleurs assez souvent unisexuelles. Carpoiroche , Endl. ( Meyna , Radd. non Aubl.) — Oncobu , Forsk. ( Lundra , Thonn. et Schum. ). — Phoberos, Lour. ( Rhinan - lhera , Bl. — Scolopia, Schreb.) — Ludia , Lani. — Lœlia , Lœfll. ( l'hamnia, P. Br. — Aellwingia , Adans.) — Prockia, P. Br. — 1 liiodia, Benn. (fJgltfoolia, Sw.) — Aphloia, Benn. — Banara , Aubl. [Ancra, Sch. — Boca, Fl. Aura.) — Kuhlia, Kunth. — Azara, Ruiz et Pav. ( Silenia , Berter.) — Pineda , Ruiz et Pav. — Chrisiannia , Presl. — Dasyan- ihera, Presl. (Ad. J.) BIXINEES. BOT. PH. — Voijez BIXACÉES. BIZAAM. mam. — V oyez bisaam. BIZE, Rond, poiss. — Synonyme de Sarde, Scomber sarcla de Bloch. *BIZIURA, Leach. ois. — Genre démem¬ bré des Hydrobates de Temminck et des Ma¬ creuses de Cuvier, ayant pour type l’Hydro- bate à fanon, Hydrobalas lobatus Tem. [PI. col. 400), de la Nouvelle-Hollande. Ce genre ou sous-genre faisant partie de notre sous-famille des Fuligulinées , nous renvoyons à ce mot, où nous indiquerons les divers genres ou sous-genres qui en font par¬ tie. (Lafr.) BL ABERLS (|3Xaoepoç, nuisible), ms. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides , ordre des Gonatocères, divi¬ sion des Anlhribides , établi par Schœnherr, qui le place entre les g. AnLhribus et Pieso- corynus. 11 s’en distingue principalement par la forme du corselet, qui olTre près de sa base une carène transverse et se continuant un peu sur les côtés. Ce genre ne renferme qu’une seule espèce, retranchée par l’auteur des Tropidères, et nommée par lui B. fallax. Elle est de la Ca- frerie. (D.) "BLABERUS ((tiuGepoç, nuisible), ms.— M. Serville (Bev. mèih. de L’ordre des Orth.) a appliqué cette dénomination à un genre de la famille des Blattiens, de l’ordre des Orthop¬ tères, que plusieurs entomologistes regardent comme une simple division du g. Blatia. Les Blabères sont les plus gros Insectes de la famille des Blattiens ; on en connaît un pe¬ tit nombre d’espèces qui toutes proviennent des parties chaudes du globe. Le type est le B. giganleus ( Blaita yiganlea Linn.) de l’A¬ mérique méridionale. (Bl.) I3LA BLAC. ois. — Espèce du genre Milan, Falco melunopterus Daud., dont M. Savigny a fait le type du genre Couhieh, nom arabe de cet oiseau. BLACK-WAD. MIN. — K Oyez MANGANESE HYDROXYDE. (l)EL.) BLACKBOUR1VEA , Kunth. bot. pii. — Synonyme de Bluckburnia. BLACKBURNIA (nom propre), bot. pii. — Genre de plantes dédié par Forster à J. Blackburne, Anglais qui avait rendu quel¬ ques services à la science par son jardin bo¬ tanique. Il a été placé parmi les Zanthoxy- lées et olï're les caractères suivants : Fleurs monoïques par avortement. Calice 4-fide; 4 pétales plus longs, à préfloraison valvaire in- dupliquée. Fleuns mâles : Étamines 4 , plus courtes que les pétales, à anthères introrses, biloculaires , portées sur des Filets extrême¬ ment courts, entourant un rudiment d’o¬ vaire conique et simple. Fleurs femelles : Pas d’étamines ; ovaire unique porté sur un gynophore très court, à une seule loge, vers le sommet de laquelle est suspendu un ovule unique, se. rétrécissant à son sommet en un style court que termine un stigmate obtus. Capsule presque globuleuse, sessile, s’ou¬ vrant à moitié en deux valves; sa loge uni¬ que, revêtue d’un endocarpe qui ne se détache pas, présente une graine de même forme sus¬ pendue à un funicule filiforme, couverte d’un test osseux et noir , doublé d’une peau mem¬ braneuse, et contenant , dans l’axe d’un pé- risperme charnu , un embryon à cotylédons foliacés, articulaires, plans , à radicule très courte et supère. — L’espèce connue est un ar¬ bre de l’ile Norfolk, à feuilles alternes ou op¬ posées, de 2 à 4 paires de folioles entières avec une impaire terminale, à panicules serrées, axillaires et terminales. (Ad. J.) *BLACRSTOMA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Gentianacées , formé par Hudson (Fl. angl., 146), et synonyme du Chlora de Linné. Ce nom a été donné aussi par Scopoli ( Iniros ., n. 125G) à un genre de la famille des Clusiacées , synonyme de Moronobea d’Aublet. (C. L.) *BEACKWELLIA (nom propre), bot. pii. — Ce genre de la famille des Homalinacées , fondé par Commerson ( mse .) et adopté par Jussieu (G 'en. 343), renferme environ 8 es¬ pèces, indigènes des fies de Madagascar et de 590 BLA BLA Bourbon , de l’Asie tropicale et du Népaul. Ce sont des sous-arbrisseaux ou arbrisseaux à feuilles alternes , exstipulées , courteraent pétiolées, coriaces, dentées ou plus rarement très entières, glabres ou pubescentes en des¬ sous ; à fleurs blanches, petites, disposées en épis terminaux ou axillaires, simples ou pa- niculés. (C. L.) *BLACODES (j3>ax«otyiç , action de nuire ). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Blapsites, famille des Colîaptérides de M. Solier, ou des Mélasomes de Latreille, établi par Fabricius aux dépens des Téné- brions de Linné , et subdivisé depuis par les auteurs. Les Blaps ont le corps oblong, rétréci anté¬ rieurement, avec le prothorax presque carré. Ils sont en général privés d’ailes, et leur ab¬ domen est recouvert par les élytres,qui sont soudées entre elles et plus ou moins prolon¬ gées en pointe. La démarche de ces Insectes est très lente. Ils habitent pour la plupart les lieux sombres et humides, d’où ils ne sortent que pendant la nuit pour chercher leur nour¬ riture. Lorsqu’on les saisit, ils répandent par l’anus une liqueur d’une odeur très fétide et analogue à celle qu’exhalent les Blattes des cuisines. Leur larve n’est pas connue ; mais on présume qu’elle vit dans la terre B LA 596 B LÀ et qu’elle diffère peu de celle des Téné- b rions. M. Solier rapporte à ce genre 45 espèces de divers pays ; nous n’en citerons que deux qui appartiennent à l’Europe, savoir : l°Le Blaps mucrone, Bl. mortisaga Fabr., qui peut être considéré comme le type du genre. Cette espèce est de la Suède, et c’est par erreur qu’Olivier l’a décrite et figurée comme clés environs de Paris : celle de ces environs est Vobtusa de Sturm. 2° Le Blaps gages Fabr., décrite et figurée par Olivier sous le nom de gigas. Cette der¬ nière espèce est très commune dans le midi de la France. (D.) *BLAPSIDAIRES. Blapsidariœ. ms. — Deuxième tribu établie par Latreille dans sa famille des Mélasomes, et divisée par M. le comte de Castelnau, dans son Histoire natu¬ relle des Coléoptères , t. SI, p. 199 ( Buffon - Duménil ) , en trois groupes: les Blapsites , les Asidiies et les P éditâtes. Les Insectes de cette tribu ont pour caractères : Corps aptère et généralement oblong. Palpes terminés par un article sécuriforme. (D.) ^BLAPSITES. ins. — M. Newmann , dans sa Classification des Insectes de l’Angleterre, d’après les larves ( The eniomologicat Maga¬ zine , n° 9 , p. 412) , donne ce nom à une des nombreuses divisions établies par lui dans l’ordre des Coléoptères, et fondées sur les métamorphoses des larves des g. Pimelia , Blaps et Tenebrio. (D.) *BLAPSÏTES. ins. — Tribu établie par M. Solier dans sa famille des Collaptérides , et qui a pour type le g. Blaps. Les Blapsites se lient aux Molarités et aux P éditâtes ; ils se distinguent des premiers par leurs yeux moins saillants et par le dernier article de leurs palpes maxillaires, notablement sécuriforme ; des seconds par leur épistome tronqué ou à peine éclfancré ; par leurs mandibules à dé¬ couvert latéralement et le labre entièrement saillant. Cette tribu se compose de 2G genres. (D.) •BLAPSITES. ins. — Deuxième groupe établi par M. le comte de Castelnau dans la tribu des Blapsidaires de Latreille. Il com¬ prend les g. Blaps, Leptomorpha , Eleodes , Xysta , Dolichoderus , IVycloropus , Pseudo- blups , Ammophorus , P somme liens , X g dopo¬ ns , Gonopus, Anthrasomus, Misolampus, He- âofugid é\ A canlhomerus . (D.) BLAPSTINUS (diminutif de Blaps). ms, — Genre de Coléoptères hétérornères, famille des Melasomes , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue, et dont il n’a pas pu¬ blié les caractères. Il le place entre les g. Philax, Még. , et Pachylterus, Sol., lesquels appartiennent à la tribu des Pédinites de ce dernier. M. Dejean y rapporte 15 espèces, t ules de l’Amérique , tant méridionale que septentrionale. Nous ne citerons que la pre¬ mière , nommée par lui B. pieipes, et qui est originaire du Chili. (D.) BLAQUET. poiss. — Nom collectif donné à diverses espèces de Clupées qui restent en¬ gagés dans les filets, et dont les pêcheurs se servent comme d’appât. (C. d’O.) BLARY, BLÉRIE ou BLÉRY. ois. — Noms provinciaux de la Foulque. BLASÏA (nom propre), bot. cr. — ( Hé¬ patiques.) Ce genre très remarquable appar¬ tient à la division des Jongermanniées mem¬ braneuses ou frontliformes. Créé par Micheli ( Nov. Gen., p. 14, t. 7 ), adopté ensuite par Linné et beaucoup d’autres botanistes , il a été plus tard déclaré illégitime par M. Hoo- ker, qui, sans tenir aucun compte de la morphose , l’avait considéré comme une Jongermanne dont la capsule était d’abord enfouie dans la cavité de la fronde. D’après les idées qui prévalaient à cette époque , on devait s’attendre à l’adoption de cette opinion. En effet , le caractère générique consistant uniquement alors dans une capsule quadri- valvaire, et la plante dont il est question portant une capsule ainsi conformée , il de¬ vait paraître tout simple de la ranger dans l’immense genre auquel la rapportait le sa¬ vant botaniste anglais ; mais depuis que l’en¬ combrement survenu dans le g. Jungerman- nia a forcé de le subdiviser, on a été obligé de porter son attention sur des organes dont la forme et la structure , d’une importance majeure dans cette famille, avaient été jus¬ que là négligées , et cela avec d’autant plus de tort qu’elles offrent des caractères de pre¬ mière valeur pour la taxonomie ou classifi¬ cation. Nous y reviendrons lorsque nous exposerons les généralités de la famille dont le g. Blasia fait partie. MM. Dumortier, Corda et Nees d’Esenbeck ayant rétabli ce g., en ré¬ formant tant soit peu les caractères qui lui étaient attribués par les anciens auteurs , voici comment d est défini par le professeur B LA 597 de Breslau dans scs Hépatiques d’Europe ( Europ . Leberm., 111, p. 391): Fructification femelle d’abord immergée dans la nervure de la fronde, puis portée par un pédon¬ cule qui dépasse l’orifice du tube. Involucre nul. Point de périanthe, à moins qu’on ne prenne pour cet organe la couche cellulaire la plus intérieure de la cavité creusée dans la nervure de la fronde. Dans la jeunesse du fruit, cette couche représente une sorte d’ou¬ tre soudée seulement par son sommet aux parois de la cavité; mais dans la suite elle disparaît, ou, ce qui est la même chose, con¬ tracte dans tous ses points une adhérence intime avec la cavité tout entière, de manière à laisser douter de son existence primitive. Pistils stériles , nus et dispersés çà et là à la superficie de la nervure ; quelques uns agré¬ gés vers son sommet , un seul fertile placé dans sa cavité. Capsule elliptique ou presque glo¬ buleuse, tronquée à sa base, un peu calleuse, et divisée jusque là en quatre (rarement 5 ou 6 ) valves. Elatères à double spirale , amincies aux deux extrémités et fixées au¬ tour du fond de la capsule. Spores arrondies, plus obscures au centre. Anthéridies immer¬ gées dans la nervure de la fronde et proémi¬ nentes à la surface inférieure de celle-ci , où elles sont couvertes par une écaille dentée dans son pourtour; elles sont globuleuses ou ovales, granuleuses à l’intérieur, absolument sessiles. On trouve encore des espèces de po¬ ches ou utricules, solitaires ou géminées, creu¬ sées dans la nervure et communiquant avec l’extérieur par un goulot ascendant qui sert à donner issue à des gemmes globuleuses ou légèrement polyèdres contenues dans leur intérieur. Enfin on rencontre encore des pro¬ pagines enfoncées dans la partie membra¬ neuse de la fronde à la face inférieure de la¬ quelle elles font saillie; celles-ci consistent en granules verts, menus, globuleux et trans¬ parents. Les frondes de ce g. sont traversées longitudinalement par une côte ou nervure, qui , quelquefois peu apparente , en occupe le milieu. Ces frondes, d’un vert gai , rayon¬ nent en se bifurquant d’un centre commun à la circonférence ; leurs bords sont sinués ou pinnatifides. Elles sont composées de cel¬ lules assez semblables entre elles, excepté dans le trajet de la nervure où elles s’allon¬ gent davantage. Cette plante, car jusqu’ici on n’en connaît qu’une seule espèce, habite les BLA c imats tempérés de l’hémisphère boréal ; elle vit sur la terre humide, où elle reste fixée par de nombreuses radicelles , nées du des¬ sous de la côte moyenne. (C. M.) *BLASIACÉES. Blasiaceœ. bot. cr — (Hépatiques.) M. Dumortier rangeait sous ce nom toutes les Jongerinanniées membraneu¬ ses que M. Nees réunit sous celui de Fron- dosce. Foy. jongermanniées. (C. M.) BLASIÉES. Blasieœ. bot. cr. — (Hépa¬ tiques.) Foy. haplolénées. (C. M.) BLASTE (^occttj, bourgeon), bot. pii. — Le professeur L.-C. Richard a donné ce nom à cette partie de l’embryon des Graminées qui, sous la forme le plus généralement d’un corps cylindroïque, se compose supérieure¬ ment du corps cotylédonaire et inférieure¬ ment du corps radiculaire. Foy. embryon et GRAMINÉES. (A. R.) BLASTÈME. Blastema ( (Haar-nya , bour¬ geon). bot. — Sous ce nom , M. Mirbel com¬ prend la graine tout entière , dépouillée de ses enveloppes ; c’est-à-dire l’embryon proprement dit, les cotylédons, la radicule, la plumule, etc. Cette dénomination n’a pas prévalu ; car la science moderne , au con¬ traire, regarde chacune de ces parties comme distincte , et en tire d’importants caractères pour la détermination des genres et des fa¬ milles. Ce nom a été donné aussi par M.Wall- roth au thalle des Lichens ; mais il n’a pas été adopté. (C. L.) *BL ASTOPHORE. Blastophorus (fiïxvrr, , bourgeon ; rpop^ç, porteur), bot. pii.— Déno¬ mination appliquée par L. C. Richard à cette partie intermédiaire, et très vaguement défi¬ nie, comprise entre le Blaste et i’Hypoblaste. Foy. ces mots ainsi que vitellus et grami¬ nées. (C. L.) BLATLX. moll. — Adanson a désigné sous ce nom un Buccin du Sénégal. BLATTAIEES. Blattariæ. — Synonyme de Blattiens, employé par Latreille , M. Ser- ville, etc. (Bl.) BLATTARÏA , Tourncf. bot. pii. — Sy¬ nonyme de Molène. BLATTE. Blatla (j3>a7n:«, je nuis), ins. — Genre de l’ordre des Orthoptères , établi par Linné , qui comprenait sous cette déno¬ mination toutes les espèces composant au¬ jourd’hui notre famille des Blattiens. Ce genre a été plus ou moins restreint par divers entomologistes. Tel que nous l’avons 598 BLA BLA adopté, il comprend toutes les espèces 'dont le corps est allongé et plus ou moins déprimé, les antennes glabres, les palpes ayant leur dernier article tronqué, et les élytres se recouvrant obliquement à leur suture , et offrant , sur le disque , une strie arquée très prononcée. M. Serville ne place dans le genre Blatte que les espèces qui, offrant les caractères que nous venons d’énoncer , ont un prothorax court et large laissant le front à découvert , et des tarses dont les trois premiers articles vont en diminuant de grosseur, le quatrième étant fort petit. Parmi les nombreuses espèces du genre Blatia proprement dit, les plus répandues sont les B. Maderœ Fab., qui se trouve dans toutes les régions intertropicales du globe , et B. laponica et germcinicci Fab., commu¬ nes dans toute l’Europe. Voyez pour les dé¬ tails de mœurs et d’organisation l’article BLATTIENS. (Bl.) BLATTI, Adans. bot. ph. — Voyez son- NERATIA. *BLATTIDES. ins.— Synonyme de Blat- tiens , employé par M. Westwood ( Introd. of lhe mod. cLas. of Ins.). (Bl.) 'BLATTIEAS. Blatiii. ins. — Famille de l’ordre des Orthoptères , essentiellement ca¬ ractérisée par des antennes très longues ; par une tête que cache entièrement ou presque entièrement un prothorax en forme de bou¬ clier ; par des élytres plates sur l’abdomen , se recouvrant l’une l’autre sur la ligne mé¬ diane; par des pattes essentiellement propres à la course, ayant des tarses composés de cinq articles , et enfin par un abdomen arrondi , déprimé , et muni de filets terminaux. Cette famille est représentée dans les ou¬ vrages des anciens auteurs par le seul genre Blatia. Linné le plaça en tête des Hémiptè¬ res ; Degéer le rangea parmi sesDermoptères ; Fabricius, Olivier et la plupart des autres na¬ turalistes, parmi les Orthoptères ; Latreilie en forma le premier une famille distincte , adoptée depuis par presque tous les entomo¬ logistes. Cependant quelques uns d’entre eux, attachant une très grande importance aux caractères particuliers des Blattiens, les ont considérés comme un ordre distinct. Leach, le fondateur de cet ordre , lui a appliqué la dé¬ nomination de Dyctioptères , adoptée par MM. Boisduval et Lacordaire dans la Faune entomologique des environs de Paris. M. La¬ porte de Castelnau a considéré , dans ses études entomologiques , les Blattiens comme un sous-ordre des Dermoptères ; mais l’obser¬ vation montre combien ces divers auteurs se sont laissé entraîner par l’aspect particulier que présentent les Insectes de cette famille, et par la disposition des ailes ; car toutes les parties de la bouche , les métamorphoses , la ponte des œufs, sont analogues dans les Blat¬ tiens et dans les autres Orthoptères. L’anatomie de ces Insectes a été étudiée par Ramdohr, par M. Marcel de Serres , et, dans ces derniers temps, par M. Léon Dufour; mais, jusqu’à présent, le canal digestif et les orga¬ nes de la génération ont seuls attiré l’attention des anatomistes. Le système nerveux des Blat¬ tiens, comme celui de la plupart fies Insectes, a été complètement négligé : c’est une lacune que nous comptons remplir prochainement dans un travail spécial. Le Tube digestif ou Canal alimentaire ob¬ servé dans la Blatte des cuisines ( Blatta orien¬ tons Lin.) n’a pas tout-à-fait le double de la longueur totale du corps de l’insecte ; il offre par conséquent de nombreuses circonvolu¬ tions dans la cavité abdominale. L ’OEso- phage , tubuleux et assez court , se dilate in¬ sensiblement vers le mésothorax, en un ja¬ bot expansible, de forme oblongue. Ce Jabot, glabre extérieurement , offre des stries longi¬ tudinales plus ou moins prononcées. La tu¬ nique interne présente seulement quelques plissures. Le Gésier , très distinct du jabot, a une forme conico-ovoïde et des parois d’une certaine épaisseur, très lisses extérieurement. Cet organe, dans l’état normal, paraît sessile entre le jabot et le ventricule chylifique ; mais comme M. Léon Dufour le fait observer, en le distendant , on met en évidence un col tu¬ buleux qui se trouve engagé dans le ventri¬ cule chylifique. Ce dernier consiste en un tube allongé, cylindroïde et plus ou moins flexueux. A son origine , il est garni de 8 bourses ventriculaires, de forme cylindroïde. A son extrémité, il présente un bourrelet au¬ tour duquel sont implantés les vaisseaux hépatiques. Ceux-ci , au nombre de GO en¬ viron , sont capillaires et extrêmement dé¬ liés. U Intestin, assez long et cylindroïde, for¬ me une circonvolution sur lui-même ; il se ter¬ mine par un rectum présentant six bandelet¬ tes musculeuses, longitudinales. Les organes de la génération, chez les Blat- BLA 599 tiens, ont encore été peu étudiés, surtout chez les mâles. M. Léon Dufour a seulement ob¬ servé que les vésicules séminales étaient nombreuses , très petites , oblongues ou co- noides, et disposées en deux pelotons arron¬ dis. Les Ovaires des Blattes se composent seu¬ lement de huit gaines multiloculaires , for¬ mant un faisceau conoïde. Le Calice de l’o¬ vaire est généralement ovoïde , et s’amincit en arrière en un col plus court que lui. Dans les Insectes de cette famille, comme dans les Manticns, on rencontre une glande sérifique ; appareil destiné à la sécrétion d’une matière qui doit former aux œufs une enveloppe ou coque d’une substance plus ou moins coriace. Cet appareil consiste en un grand nombre de vaisseaux tubuleux, libres, et flottant par leurs extrémités , confluant à leur base à des souches rameuses. Ces vais¬ seaux, dans leur position naturelle, masquent les calices et l’oviducte; les uns sont simples, les autres sont bifides , quelques uns même sont trifides. Pendant l’accouplement, les Blattiens sont placés sur un même plan, joints l’un à l’au¬ tre par l’extrémité de leur abdomen. Au bout d’un certain temps , la ponte a lieu : on voit sortir de l’abdomen de la femelle une sorte de capsule, semblable, pour la forme, à une sorte de fève ou de haricot. Cette capsule , composée de deux pièces , et divisée à l’in¬ térieur en un certain nombre de compar¬ timents renfermant chacun un œuf, af¬ fecte des formes diverses , selon les espèces ; mais elle est toujours plus ou moins en carré long , avec les angles émoussés , pré¬ sentant sur une des arêtes, par où doit se faire l’ouverture, une série de dentelures très ser¬ rées. La femelle porte pendant quelque temps sa capsule appendue à l’extrémité de son ab¬ domen ; mais elle l’abandonne ensuite au hasard. Au moment de l’éclosion, les petites larves ramollissent cette enveloppe au moyen d’un liquide qu’elles dégorgent et qui facilite la déhiscence de la capsule. On reconnaît les sexes dans les Blattiens au développement de l’abdomen : il est beau¬ coup plus grêle dans les mâles que dans les femelles ; en outre , dans les premiers, on distingue 8 segments ventraux, tandis que dans ces dernières on n’en compte que G ou 7. Dans quelques femelles aussi, les ailes sont beaucoup plus courtes que dans les mâles. BLA Les changements de peau ou les mues suc¬ cessives des Blattiens , depuis leur sortie de l’œuf jusqu’à l’état d’insecte parfait, ont été observés avec le plus grand soin sur la Blatte germanique, par M. Hummel. « J’avais déjà, dit-il, depuis plus d’une se¬ maine, enfermé sous un verre une femelle de Blatte germanique, portant un œuf ou plu¬ tôt une masse d’œufs à l’extrémité de son abdomen, lorsque le matin du 1er avril, on m’apporta un grand œuf tout frais (la cap¬ sule renfermant les œufs) , qui venait appa¬ remment d’être jeté à l’instant même par quelque autre femelle. Il avait la forme d’un carré long, peu convexe, arrondi par les cô¬ tés et les deux bouts, rayé transversalement, et ayant à l’un des côtés une suture relevée. « A peine eus-je introduit cet œuf sous le verre que ma prisonnière s’en approcha , le tâta et le retourna en tout sens. Elle le prit enfin entre ses pattes de devant, et lui fit une ouverture longitudinale d’un bout à l’autre. A mesure que cette fente s’élargissait, je vis sortir de l’œuf de petites larves blanches, rou¬ lées et attachées deux à deux. La femelle présidait à cette opération ; elle les aidait à se développer, en les frappant doucement avec ses antennes, et en les touchant avec ses pal¬ pes maxillaires. Les larves commencèrent par remuer leurs longues antennes , puis leurs pattes, puis se détachèrent les unes des autres, et en quelques secondes elles furent en état de marcher. La coque , restée vide , montrait autant de petites cellules séparées par des cloisons blanches et lisses , qu’il y avait de paires de larves, et le nombre de ces cellules correspondait en même temps à ce¬ lui des raies que j’avais vues antérieurement sur l’œuf. » Toutes les jeunes Blattes une fois sorties, la femelle ne s’en occupa plus. Je comptais alors trente-six larves, toutes blanches et transparentes , n’ayant que les yeux noirs et un point foncé sur l’abdomen, qui indiquait les intestins ; mais en peu d’instants elles prirent une autre couleur, au commencement verdâtre, et bientôt noire, nuancée de gris jaune. Elles se mirent à courir; elles s’atta¬ chèrent aux miettes de pain qui se trouvaient sous le verre : tout cela fut l’affaire de vingt minutes. L’immense propagation de cette es¬ pèce , dont je parlerai plus au long dans la suite, s’explique facilement par la quantité 000 B LA BLA des larves que renferme une seule coque. » La Blatte germanique doit changer G fois de peau avant de parvenir à l’état d’in¬ secte parfait. La première mue a lieu huit jours après la sortie de l’œuf. La larve est de nouveau toute blanche après avoir jeté sa vieille peau ; mais elle reprend vite ses véri¬ tables couleurs. Elle est déjà beaucoup plus grande , plus arrondie par derrière. » Dix jours plus tard, j’observai la deuxième mue. Toutes les larves ne l’ont cependant pas faite en même temps ; il a fallu plusieurs jours à ma colonie pour subir cette méta- mophorse. » La troisième mue s’opéra au bout de deux semaines. La larve sortit lentement , mais avec assez de facilité, de son étui, après s’être accrochée à quelque chose de fixe , et avoir la peau sur le corselet. En sortant, elle était très mince, fort allongée, et pour ainsi dire cylindrique ; mais en quelques minutes elle reprit une forme oblongue et aplatie : elle avait plus de volume que la peau qu’elle venait de quitter. Le bord jaune du corselet se dessinait alors, et l’on remarquait déjà les deux premiers anneaux de l’abdomen (c’est- à-dire du thorax) , qui sont plus larges, et d’où naîtront ensuite les éîytres et les ailes. Une tache jaune et carrée se trouvait au mi¬ lieu de ces anneaux. Toutes ces différentes formes, qui indiquent ce que la larve devien¬ dra un jour, sont beaucoup plus apparentes à la suite de la quatrième mue , qui arrive environ un mois après la troisième. » Un mois plus tard mes larves étaient nymphes ; elles méritent ce nom à leur cin¬ quième transformation. La nymphe est moins longue que l’insecte parfait ; mais elle est beaucoup plus plate et un peu plus large. Le corselet a déjà la forme qu’il gardera, et porte des lignes noires qui se continuent sur les deux anneaux dont j’ai parlé plus haut, et qui débordent de beaucoup la poitrine. Le reste de l’abdomen est noirâtre en dessus avec quelques taches rouges au milieu ; en des¬ sous, il est brun, tel qu’il restera. Les pattes ont à peu près toute la grandeur et toute la consistance qu’elles doivent recevoir. En cet état la nymphe reste un mois ou six semaines. Peu à peu les fourreaux des ailes se séparent et s’étendent, la nymphe perd de sa vivacité, elle mange moins, ne court plus, cherche l’ombre et la solitude ; tout à coup elle s’ac¬ croche , la peau s’ouvre , et il en sort une Blatte parfaite, blanche comme la neige, avec des yeux noirs. Celte blancheur, cette pro¬ preté, qui la rendent fort jolie, ne durent pas long-temps. A vue d’œil, l’insecte reprend ses couleurs naturelles; les antennes et les pattes brunissent les premières, puis ensuite l'abdo¬ men. En trois heures le corselet a ses lignes noires parallèles ; les élytres se colorent les dernières , et dans l’espace de dix à douze heures toute la toilette est achevée. C’est la sixième et dernière mue. » Il est à regretter que ces observations si in¬ téressantes n’aient pas été reproduites jus¬ qu’à présent sur d’autres espèces. Nous pensons qu’à l’état de nature, la femelle d’une Blatte ne vient pas en aide à ses petits, comme M. Hum me! l’a observé chez des indi¬ vidus en captivité. Le nombre de larves qui sortent de chaque capsule explique facile¬ ment la prodigieuse multiplication des Blat- tiens ; ce nombre est de 3G chez la Blatte ger¬ manique. Dans la Blatte des cuisines, il n’est que de IG; mais nous avons eu lieu d’obser¬ ver les capsules de certaines Blattes exotiques qui renferment un nombre d’œufs beaucoup plus considérable. Les Blattiens ont attiré l’attention des na¬ turalistes depuis les temps les plus reculés. Comme nous l’avons démontré dans un mé¬ moire publié par nous, en avril 1837, on les trouve mentionnés dans un grand nombre d’auteurs grecs et latins. Les premiers les ont généralement désignés sous la dénomination de Sylphes. Aristote et Dioscoride font men¬ tion de ces Insectes. Ce dernier dit que ces animaux viventdans les lieux où l’on fabrique le pain, et que leurs entrailles broyées avec de l’huile sont très efficaces pour guérir l’o- talgie. Le nom de Sphondyle paraît également se rapporter aux mêmes Insectes. Dans sa co¬ médie de la Paix , Aristophane désigne , par cette dénomination , un insecte qui court en exhalant une mauvaise odeur, ce qui est parfaitement le cas des Blattes. Pline s’étend assez longuement sur les Blattes ; et, s’il a confondu avec ces Insectes d’autres espèces, il paraît au moinsavoir bien connu celle que nous rapportons à la famille des Blattiens , comme le prouvent plusieurs de scs observations. D’après lui , ce sont des animaux qui fuient la lumière et fréquen¬ tent les lieux sales' et humides. Ainsi que BLA Dioscoride, il prétend que la graisse de cer¬ taines Blattes broyée avec de l’huile de rose est très bonne contre les douleurs d’oreille. .Nous retrouvons à la suite de cette assertion toutes les fables qu’on rencontre dans les an¬ ciens auteurs ; il ajoute que celte graisse en se décomposant produit un ver. C’est un ani¬ mal qui infecte, dit-il, et dont on a fait plu¬ sieurs genres: les Molles, qui étant cuites dans rhuile'guérissent les verrues; un se¬ cond genre appelé Mylæcon , qu’on rencon¬ tre près des meules ; et enfin , un troisième genre de Blattes qui ont une odeur fétide. Celles-ci ont le corps terminé en pointe. Il attribue à toutes ces Blattes la propriété de guérir une infinité de maux. Les Blattes mol¬ les du naturaliste romain sont évidemment les mêmes que les Sylphes des Grecs, et que les Blattiens des naturalistes modernes. Les Mylæcons ont été rapportés par Latreille aux Tenebrio molilor ; mais le fait est douteux. Quant aux espèces du troisième g., tout porte à croire que ce sont des Coléoptères du g. filap s. Horace parle des Blattes qui dévorent les vêtements comme le font les Teignes. Vir¬ gile les signale comme des Insectes lucifuges, ennemis des Abeilles , s’introduisant dans leurs ruches pour les dévaster. Comme de notre temps personne n’a jamais observé que les Blattes s’introduisissent dans les gâteaux des Abeilles , nous avons soupçonné que le poète latin avait peut-être voulu désigner par ce nom le Sphinx Tête-de-Mort ( Acheronlia Atropos) , auquel plusieurs personnes ont reconnu cette habitude. Plusieurs auteurs du moyen-âge ont aussi appliqué la dénomination de Blattes à des Mollusques du genre Pourpre. Au commen¬ cement du xvne siècle, Mouffet, dans son Théâtre des insectes, s’étendit très longue¬ ment sur les Blattes, qu’il connaissait parfai¬ tement ; car il représenta même la Blatta oriental’ s d'une manière très reconnaissable. Il ne comprenait sous ce nom que les espèces qui forment le genre Blatta de Linné ; mais , à cette époque , il ne dédaigna pas encore de reproduire , comme des faits positifs , toutes les propriétés curatives attribuées à ces In¬ sectes par Dioscoride et par Pline. Linné plaça le genre Blatta en tête de son ordre des Hémiptères. Il n’en connaissait que des es¬ pèces sombres et de consistance molle ayant un corps fortement comprimé. Une seule [Co- BLA GDI rydia petiveriana), plus arrondie et plus con¬ vexe que les autres, portant quelques taches jaunes ou rouges , fut regardée par l’illustre naturaliste comme un coléoptère du genre Casside. A la fin du xvme siècle, Drury désigna sous le nom de Blatta picta une espèce fort différente de toutes les autres espèces con¬ nues à cette époque. Elle était fortement bombée ; tout son corps et ses élytres avaient presque autant de consistance qu’en ont ceux des Coléoptères. Le corps était d’un noir brillant, et les élytres élégamment ornées de deux bandes du plus beau rouge. Quoique les Blatta petiveriana et picta présentent des caractères qui les distinguent parfaitement des Blattes proprement dites , Fabricius, Olivier, Latreille lui-même, n’ont admis que le genre Blatta. Au reste , toutes les autres espèces ont un aspect des plus uni¬ formes. Latreille se contenta d’indiquer, sous la dénomination de Kakerlac , les espèces dont les ailes sont courtes ou rudimentaires chez les femelles. M. Serviile fut le premier qui, dans sa Revue méthodique de l’ordre des Orthoptè¬ res , sépara la famille des Blattiens en huit genres; M. Brullé et nous, avons adopté les genres établis par M. Serviile , en en consi¬ dérant deux comme de simples divisions du genre Blatta proprement dit. M. Burmeister (. Handb . der Eni .) ne porte pas le nombre des genres de cette famille à moins de 20 ; mais il est. évident que plusieurs ne présentent que des caractères bien peu importants pour les distinguer entre eux. M. Serviile n’en admet que 10 dans son ouvrage sur les Or¬ thoptères faisant suite à Buffon, dernier travail qui ait été publié sur cette matière. Les Blattiens sont, en générai, des Insectes nocturnes d’une grande agilité, courant avec une extrême vitesse. Us exhalent une odeur fétide des plus repoussantes, odeur qui per¬ siste sur tous les objets qui ont eu leur con¬ tact. Us attaquent toutes les substances ani¬ males et végétales, dans quelque état que se trouvent ces substances. Les Blattiens sont répandus sur toute la surface du globe , mais bien plus abondamment dans les pays chauds que partout ailleurs ; c’est là aussi qu’on ren¬ contre les plus grandes espèces , les espèces les plus incommodes pour ï’homme. Les ani¬ maux s’attachent aux provisions de bouche de toute espèce , aux cuirs , aux vêtements. t. n. B LA 602 même au bois, qu’ils parviennent à ramollir au moyen d’un liquide particulier qu’ils sé¬ crètent en assez grande abondance. Certaines espèces , la Blatta giganlea , par exemple, au rapport de Drury, courent sur le visage de l’homme pendant son sommeil, et lui rongent même l’extrémité des ongles. Les maisons , les navires sont souvent in¬ festés par ces horribles Insectes. Dans une grande partie de l’Europe, les boulangeries , les cuisines, les garde-manger, sont visités par une espèce de Blattes , la Blatte des cui¬ sines ( B lalla orienta lis), insecte aplati, d’un noir brunâtre, courant très vite, souvent con¬ fondu avec le Grillon domestique connu vul¬ gairement sous le nom de cri-cri. On trouve encore plusieurs autres espèces européennes ; mais , dans notre pays , elles ne sont pas ré¬ pandues en quantité assez considérable pour occasionner des dégâts importants. En Lapo¬ nie, il est une petite espèce très nuisible, qui, assure-t-on , dévore le poisson que les pau¬ vres Lapons font sécher pour leur nourri¬ ture. Ce fait est rapporté par Linné. Cette petite Blatte , véritable fléau des régions bo¬ réales , a reçu le nom de Blatte laponne (. Blatta laponica ). C’est principalement dans les pays chauds que les Blattiens exercent des ravages immènses. Dans les colonies , dont ils sont le fléau, on les désigne sous les noms de Kakerlacs , Kakkerlaques ou Cancrelats , de Bavets , de Bêles noires , etc. On assure qu’en une seule nuit ils peuvent percçr des malles , des caisses ; en outre , leur forme aplatie leur permet de s’introduire facilement par tous les interstices , par toutes les fissu¬ res. Ces Insectes se multiplient en prodigieuse abondance quand ils trouvent des aliments. Des barils entiers de substances comestibles sont souvent leur proie. Au bout de quelque temps, on les trouve remplis de ces Insectes, qui en ont totalement dévoré le contenu. Il n’est pas de navires marchands qui ne recè¬ lent des masses de ces Insectes : aussi s nt- ils très abondants dans les ports de mer de toutes les parties du monde , où des denrées amassées leur fournissent un appât succu¬ lent. Comme tous les Insectes omnivores , un grand nombre de Blattiens sont répandus in¬ distinctement dans presque toutes les parties du monde; transportés par les navires , ils se perpétuent presque dans tous les lieux où RLA ils sont amenés. C’est ainsi que beaucoup d’espèces portent des noms de pays qui pa¬ raissent être en contradiction avec leur habi¬ tat. La Blatta orientalis est répandue dans l’Eu¬ rope entière et dans presque toutes les parties du monde. Il en est de même de la Blatta arnericana, qui, commune dans tous les pays, est plus abondante aux îles Bourbon et Mau¬ rice que partout ailleurs. Les Blatta Ma- derce, indica, laponica, germanica , etc., sont également répandues dans une infinité de ré¬ gions. Comme nous l’avons déjà dit , il existe deux genres de Blattiens, les Corydia et les Phoraspis , ayant pour type la B. picta , qui ont une forme plus convexe que toutes les autres espèces de cette famille, et qui sont or¬ nées de vives couleurs Ceux-ci ont aussi des mœurs fort différentes; on ne les rencontre pas comme les précédents dans les lieux ha¬ bités. Ils viventdans les régions intertropicales de l’Amérique et de l’Asie. D’après des obser¬ vations que M. Doumerc m’a communiquées, on rencontre les Blattiens du genre Phoraspis blottis entre les feuilles qui forment les spa- thes des Mais, des Cannes à sucre et des Gra¬ minées qui croissent sur la lisière des forêts de la Guiane et du Brésil. Elles s’y tiennent de la même manière que les grandes Cassi- des , qu’on trouve dans ce pays , immobiles sur les feuilles ; mais aussitôt qu’on agite les tiges de ces Graminées, elles se laissent choir ou s’envolent brusquement pour aller se ré¬ fugier dans une autre gerbe. Les quelques espèces qui composent les genres Corydia et Phoraspis ne forment, au reste, qu’une petite exception aux autres Blattiens , dont on con¬ naît des centaines d’espèces. Ces Insectes ont des ennemis naturels; on prétend que les Oiseaux des basses-cours en sont très friands. Depuis long-temps on a ob¬ servé aux îles Bourbon et Maurice une es¬ pèce de Sphégicns , le Chlorion compression de Fabricius , qui approvisionne son nid de Blattes. Cet insecte s’introduit dans les mai¬ sons ; et, dès qu’il aperçoit une Blatte, il vole à sa rencontre et parvient à la piquer avec son aiguillon et à l’attirer dans son trou. La Blatte ne meurt pas , mais elle demeure dans un état d’engourdissement complet; le Sphex pond ses œufs dans le même trou , et les larves qui en sortent bientôt après, trou¬ vent à leur portée un aliment convenable. RLE D'après quelques observations rapportées par MM. Kirby, Spence, Weslwood, il paraît que les Evania les attaquent également , et que souvent de petites espèces de Chalidiées vivent aux dépens de leurs œufs. Il serait à désirer, dans certaines circon¬ stances, que ces ennemis naturels fussent plus répandus qu’ils ne le sont. Nous avons représenté dans notre Atlas, Insectes-Orthoptères, pl. 1, fîg. 2, comme type de la famille des Blattiens , la Blaita MacJerœ Fab. (Émile Blanchard.) BLATTINA. ins. — Synonyme de Blat- tiens , employé par M. Burmeister ( Uandb . der Entom.). (Kl.) BLAU-SPATH. MIN. — Ployez KLAPRO- thine. (Del.) BLAVELLE, BLAVÉOLLE et BLAVE- BOLLE. bot. ph. — Noms vulg. du Bleuet, Centaurea cyanus. On désigne aussi sous ce nom, en Picardie, l’Agaric palomet, appelé encore Bltivet. BLAVET. bot. cr. — Un des noms vul¬ gaires de l’Agaric palomet. BLAVETTE. bot. ph. — Syn. languedo¬ cien de l’Agaric palomet. *BLAXHJM (ÔAà£, mou), bot. ph. — Ce g., fondé par Cassini, répond aujourd’hui et sui¬ vant M. De Candolle à une section du g. Di- morphotheca, laquelle renferme seulement une espèce qui a pour caractères : Fleurs du disque stériles et mâles, munies d’appendices au côté externe de chacun des lobes. La seule espèce qui constitue cette section a pour synonyme le Calendala fruticosa Lin. (J. D.) BLE. bot. ph. — F oyez froment. ( Trili - cum.) (C. L.) Le nom de Blé a été donné à des plantes qui n’ont aucun rapport avec les Triiicurn , et dont quelques unes n’appartiennent même pas à la famille des Graminées ; ainsi l'on a nommé : Blé de Canarie, l’Alpiste. Blé d’Espagne, B. d’Lnde , B. turc, le Mais. Blé de Guinée, le Sorgho à épi. Blé noir, B. rouge, le Sarrasin. Blé de vache, le Mélampyre des champs, qui croit souvent avec une telle abondance au milieu des froments, qu’on le regarde comme ^un fléau. Le même nom a été donné à la Saponaire et au Sarrasin. (C. d’O.) BLE 603 BLECHNÉES. bot. pii.— Tribu de la fa¬ mille des Fougères. F oy. ce mot. BLECHNUM ( jS^^vov , sorte de Fou¬ gères). bot. pu. — Ce g. de Fougères est un de ceux de Linné qui a subi le moins de modifications depuis celte époque ; de nombreuses espèces cependant sont venues s’ajouter aux Blechnum occidentale , orien¬ tale et australe , qui lui servaient de types. Ce g. comprend essentiellement des Fou¬ gères à feuilles allongées, une seule fois pin- natifides , naissant d’une lige ordinairement rampante ou à peine redressée, quelquefois s’élevant un peu au dessus du sol, et se rap¬ prochant ainsi de celles des Lomaria. sous-ar¬ borescents ; les bases des pétioles sont en général couvertes d’écailles noires, sétacées, assez raides. Les pinnules sont allongées, pres¬ que toujours adhérentes par leur base au ra¬ chis et aiguës à leur extrémité ; les nervures sont simples ou bifurquées, et réunies sur les frondes fertiles par des nervures transver¬ sales, parallèles à la nervure moyenne, for- mantainsi une ligne continue de chaquecôté de cette nervure entre elle et le bord de la feuille. C’est le long de ces deux nerv ures, sur leur côté interne , que naissent les cap¬ sules qui forment ainsi une ligne continue de chaque côté de la nervure moyenne et sont recouvertes par un tégument également con¬ tinu , naissant de la nervure et rabattu du côté de la nervure moyenne. Presl énumère 3G espèces qui ont les carac¬ tères et le part que nous avons décrits ci- dessus. a ces espèces, qui forment le groupe réellement naturel des vrais Blechnum , il faut ajouter : 1° le Blechnum lunceola Sav., qui n’en diffère que par ses frondes simples ; 2° le Blechnum sccmdens Bor. , très différent par ses tiges grêles et grimpantes et par l’as¬ pect de ses frondes à panicules coriaces , grandes et peu nombreuses ; 3° le Blechnum F ontanesianum deM. Gaudiehaud, espèce pro¬ pre aux îles Sandwich, et à laquelle le même savant voyageur doit ajouter quelques espè¬ ces voisines provenant des mêmes îles. Toutes ces espèces se distinguent au premier abord par leurs frondes grandes et bipinnatifides , à pinnules beaucoup plus petites que celles des Blechnum ordinaires , mais ayant la même structure essentielle. Ivaulfuss avait formé de cette plante son g. Sadleria. Ces plantes ont des tiges sous - arborescentes , 604 BLE RLE dressées, d’un mètre environ de hauteur, couvertes de nombreuses écailles scarieuses, piliformcs, brunes. Enfin M. Presl a réuni au genre Blechnum les Asplénium australe Linn., et rudiatum de Kcenig, dont Link a formé le g. Acropterisye t qui diffèrent , en effet , tellement des vrais Blechnum qu’il paraît difficile de les ranger dans ce genre. Les Blechnum appartiennent à des régions très différentes, mais plus spécialement à la zone équatoriale, et surtout aux régions australes. (Ad. B.) *BLECHROPUS. ois. — Genre formé par Swainson ( Class. of Birds ) dans la famille Mmcicapidœ , et synonyme du genre Aday Less., qui lui est antérieur. (Lafr.) BLECHUM (j&yj'xojv, nom, chez les Grecs, d’une plante aujourd’hui inconnue ): bot. pii. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Dicîiptérées , formé par Patrick Brown ( Jam ., 2G1), et comprenant un nom¬ bre d’espèces indigènes de l’Amérique tro¬ picale et des îles Manilles. On en connaît dans les jardins 3, dont 2 vivaces , B. laxi- florum et angusii folium; la dernière annuelle, B, Broumei. (G. L.) BLED ou BLÈDE. bot. pii. — Syn. vulg. de Poirée dans nos dialectes méridio¬ naux. Voy. BETTE, * BLED SES. ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Oxytélides, établi par Leach et adopté par Erichson ( Généra et species Staphylinorum , p. 7G0). Ce g. se distingue des autres de la même espèce par la structure du labre et de la languette, et parles tibias antérieurs, épais et très épineux. Le corps est légèrement pu- bescent. Dans quelques espèces la tête et le corselet du mâle sont cornus; dans d’autres, le sixième segment de l’abdomen est échan- cré au sommet , et cette échancrure est close par une membrane. Erichson décrit 45 espèces de bledius, dont 12 d’Amérique, 1 d’Afrique , 2 d’Asie, et les autres d’Europe. Nous ne citerons qu’une de ces dernières : Ji. Taurus Germ. ( Oxytelus furcatus Oliv . , Encyclp.mèth., VIII, 616, 12). Ces Insectes vivent dans le sable ou l’argile , sur le bord des rivières. Ils se creusent des espèces de terriers qu’ils habitent par paires. Les larves vivent de la même manière que l’in¬ secte parfait. Certaines espèces préfèrent les bords de la mer, où elles sont alternativement mises à sec et submergées par les flots. Toutes exhalent de l’odeur et volent en nombre après le coucher du soleil. (D.) BLEMES, ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères pentamères, famille des Carabi- ques , tribu des Subulipalpes , établi par Ziegler aux dépens du g. l 'rechus de Bo- nelli. M. Dejean l’avait d’abord adopté ; mais, dans son Species et son dernier Catalo¬ gue de 1836, il en a réparti les espèces dans les genres Trechus et Bembidium. Voy. ces mots. Parmi ces espèces il s’en trouve une dont les mœurs sont très curieuses, et qui a fait le sujet d’un Mémoire très intéressant, lu à l’Académie des sciences, parM. Audouin, le 3 juin 1833. Cette espèce est le Blemus , ou YAepus fulvescens de Leach. Ce petit cara- bique vit sur les bords de l’Océan, où il est alternativement submergé lorsque la marée monte, et mis à sec lorsqu’elle descend, sans que, dans le premier cas, il périsse asphyxié, bien qu’il ne paraisse pas organisé pour vi¬ vre sous l’eau ; mais il est entièrement cou¬ vert de poils , y compris ses antennes et ses pattes, et M. Audouin a remarqué que lors¬ qu’on le fait passer immédiatement de l’air dans un vase rempli d’eau de mer, on voit ses poils se couvrir de petites bulles d’air qui bientôt se réunissent pour former autour de son corps une espèce d’atmosphère qui ne l’a¬ bandonne jamais, malgré l’agitation qu’il se donne en courant dans l’eau , au fond ou contre les parois du vase où on l’a placé. M. Audouin ne doute pas que ce qui a lieu dans cette expérience ne se produise lorsque la mer vient submerger ces Insectes. Toujours il emporte avec lui une petite couche d’air, et quand il se cache sous une pierre , il se trouve momentanément dans les conditions d’un insecte placé librement dans l’air; mais, comme cette petite couche d’air doit être promptement viciée , comment s’y prend-il pour la renouveler, puisqu’il n’a aucun moyen de remonter à la surface de l’eau? M. Au¬ douin suppose qu’alors ce renouvellement s’opère de la même manière que l’a expliqué M. Dutrochet à l’égard de la chenille du Po- tamogeton qui vit également submergée [V oy. cette explication à l’art, hydrocampe ). Au reste, le Blt mus fulvescens n’est pas le seul co¬ léoptère non aquatique qui jouisse de la fa¬ culté de respirer sous l’eau pendant un temps BLE BLE plus ou moins long; suivant une notice de M. W. Spence, insérée dans les Transactions de la Soc. eut. de Londres , année 1836, pag. 179-181 , le S laphylinus tricornis et les Po- gonus Bunellei , chalctus et œruginosus se¬ raient dans le même cas. (D.) BLENDE (Blenden , éblouir ; à cause du vif éclat de la substance), min. — Syno¬ nyme de Sulfure de Zinc. P oyez sulfures. Dans le Système minéralogique de Mohs , le mot Blende a été détourné de son ancienne acception , comme beaucoup d’autres noms consacrés par l’usage, et a été employé pour désigner un ordre de substances métalliques dont la Blende ordinaire fait partie, avec d’autres sulfures, tels que ceux de Mercure, de Manganèse , etc. (Del.) BLENDE CHARBONNEUSE ou KOH- L EN BLENDE de Born. min. — Synonyme d’Anthracite. (Del.) BLENDE DE MARMATO.'min. — F oyez MARMÀTITE. (DEL.) BLENNE (jSkvva, morve), poiss. — Nom spécifique de Poissons remarquables par la mucosité qui suinte de leur peau, le plus sou¬ vent nue et sans écailles , tels que le Gade Blenne, etc. (Val.) BLENNIE. Blenni us , Lin. (/Skvva, morve). poiss. — Genre de Poissons établi par Ar- tédi, et caractérisé par nous comme ayant le corps allongé , revêtu d’une peau molle et sans écailles , avec 6 rayons à la membrane branchiostège, et des ventrales attachées sous la gorge et composées de 3 rayons. Les yeux, et souvent les narines ou la nu¬ que, portent des tentacules ou des panaches. Les dents sont fortes et sur un seul rang ; il n’y a pas de vessie natatoire. Les mâles ont auprès de l’anus des houppes de papilles qui ne se rencontrent pas chez les femelles. La chair des Blennies est tendre et blanche. Us vivent en petites troupes le long du rivage. On prétend qu’on peut les enivrer avec le Tithymale ( Euphorbia dendroides). Ce sont de petits Poissons connus sous le nom de Ba¬ veuses sur nos côtes de Provence, et que la mucosité sécrétée par eux rend très propre à recevoir ce nom. Il n’est pas très certain que ce soit le j3iUvvoç ou le fiûtwoç, ou quelque¬ fois aussi le j3//voç des Grecs , quoique Be- lon et Salviani aient identifié ces noms à nos Poissons. On en connaît plus de 30 espèces. (Val.) 605 BLENNIOIDES. poiss. — M. de Blainville a donné ce nom à une famille de la classe des Poissons ayant pour type le g. Blennius. BLENN ODE UNI A ( /3)ewoç , morveux ; J/ppa, peau). BOT. PII. — Genre de la famille des OEnothéracées , tribu des Épilobiées , formé par Spach (. Nouv . Ann. mus., IV, 369), et qui paraît devoir être réuni en synonymie au type de cette famille, Poy. oenothera. (C. L.) BLENNOIDES. poiss. — On désigne sous ce nom une sous-division de la famille des Gobioïdes et qui se rapporterait au genre Blennius, tel qu’Artédi l’entendait. Elle com¬ prendrait les genres Blennius, Pliolis, Sala¬ rias et Clinus. Poy. ces mots. (Val.) "BLENNOBIA (/3Ae woc, morve), bot. cr. — M. Fries [S y si. orb. veg., p. 366 et Syst. myc., vol. III, p. 472) a donné ce nom, en raison de sa consistance, à un petit champignon qui a été découvert par M. Mongeot [Ext. n. 882) sur les feuilles du Buis et sur les faces des¬ quelles ils forment de petits tubercules mous d’une couleur rousse et noire quand ils sont secs. Leur base est entourée par les lambeaux de l’épidenne qui les recouvrent presque en¬ tièrement. Ce genre est caractérisé par des spores simples, cylindriques, transparentes, qui recouvrent un stroma gélatineux, et qui sort de dessous l’épiderme sous la forme d’un petit disque. Le B. Biuci est la seule es¬ pèce qu’on connaisse. (Lév.) BLENNORINA ( altération de fih'vvot , mucus ). BOT. CR. — (Lichens). Acharius dé¬ signait sous ce nom une petite section de son genre P errucaria , caractérisée par un thalle gélatineux. (C. M.) *BLENNOSPERMUM ( /ft/wa , mucus ; cmeppa, semence), bot. pii. — Ge g., auquel correspond X A palus de M. De Gandolie., ap¬ partient à la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, et offre les caractères suivants : Capitule pauciflore , hétérogame ; fleurs du rayon femelles, 1-sériées, ligulées, larges, el¬ liptiques, dépourvues de tubes; celles du dis¬ que mâles, tubuleuses, 5-dentées. Involucre formé de 5 folioles elliptiques, disposées sur un seul rang; réceptacle petit, glabre. Fruits du rayon 4-angulaires , oblongs, blanchâtres, couverts de petites verrues ; ceux du disque appartenant aux Heurs mâles avortent. — Le Blennospermum est une petite herbe annuelle, originaire du Chili, laquelle a pour synonyme 606 BLE BLE YUnxia anihemidifolia lïerter. et Coll., Mèm. acad. Tarin , 38, tab. 32. (J. D.) *BLEPIIAR ACANTHES (Phtpaptç, cil des paupières ; axavôa, épine), bot. pii. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Ec- matacanthées , formé par Nees ( in Lindl. Introd. to Bot. ed. II , p. 444) , renfermant quelques arbrisseaux du Cap, dont le port est celui des Acanihus et le type les A. ar- pensis et procmnbius de Thunberg. (C. L.) *BLEPHAR ANTHES (|3 Xcyaptç, cil des pau¬ pières ; avôoç , fleur), bot. ph. — Ce g., de la famille des Passifloracées, tribu des Modec- cées, a été établi par Smith ( Gramm . of Bot., 188) et réuni par Wight et Arnott , comme sous-genre, au Modecca de Linné. (C. L.) *BLÉPHARE (j3 Ucpapov, paupière), bot. — M. Link désigne sous ce nom les cils qui, dans certaines Mousses, bordent le péristome. BLEPIIARIDA ( ^eyapt'ç , cil ou poil des paupières ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Alticides , établi par M. Chevrolat avec la Chrysomela meticulosa, Olivier ( C. stolida Fab. ). M. Dejean , qui a adopté ce genre dans son Catalogue, en men¬ tionne 5 espèces : 1 des Indes orientales, 3 de l’Afrique australe, et une citée par nous comme type ; celte dernière se trouve dans les Étals du sud de l’Amérique septentrio¬ nale. (C.) *BLEPHARIDÏEM' ( (2\ecp.) *BOJÉRIÉES. bot. ph. — Une des divi¬ sions de la tribu des Vernoniées qui renferme des arbrisseaux ou des herbes de Madagas¬ car, munies de capitules homogames pluri- BOL flores, à anthères garnies d’appendices basi¬ laires , et à fruits surmontés d’une aigrette formée d’une seule rangée de soies. (J. 13.) BOJOBI. rept. — Espèce du g. Boa. Voyez ce mot. BOL (|3aRoç, bol), min. — Nom sous le¬ quel on comprenait autrefois diverses Argi¬ les colorées par des oxydes métalliques. L’Ar¬ gile ocreuse rouge, par exemple, était le Bol d’Arménie. On employait autrefois les Bols en médecine comme astringents ; ils servent aujourd’hui dans la peinture comme terres colorées. (Del.) ' BOLANTHUS ((Zôiïoç, masse; avôoç, fleur). bot. ph. — Section indiquée par Seringe (in I)C. Prodr., I, 366, exc. sp. 12-15) dans le genre Saponaria de Linné, et adoptée comme simple division du Smeqmanthus de Fenzî , sous-genre dudit Saponaria . Voyez ce mol. (C. L.) •'BOLAX ( i3w)a£ , motte de terre , champ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, classé parmi les Anoplognaiidœ de Mac-Leay. En consul¬ tant un savant mémoire de M. Westwood , suivi de descriptions nouvelles , avec plan¬ ches détaillées pour l’anatomie ( May. zool. de M. Guérin , 1833) , on voit que ce nom avait été proposé par M. Zoubcoff, pour dé¬ signer un coléoptère du Brésil , qu’il adres¬ sait à M. Fischer, et que ce dernier lui au¬ rait imposé le nom de Bolax Zoubcovii ; qu’on aurait regardé depuis ce genre comme identique , avec les Leucothyreus de Mac- Leay, et Aulacodus , Esch., tant les carac¬ tères et les figures relatifs à ces genres étaient inexacts. M. Westwood donne à la fin de son mémoire un tableau synoptique qui contient deux divisions. Dans la pre¬ mière sont les g. Aulacodus , Bolax et Apo- gonia , dont les antennes ont généralement dix articles , et le genre Bolax est ainsi ca¬ ractérisé : un des angles bifides , sternum non avancé. Dans la deuxième , les genres Leucothyreus , Géniales et Loxopyga , qui n’ont que neuf articles. Voyez ces différents noms. M. Delaporte (Buffon - Dumênil , t. (I, p. 140) a établi depuis, dans le genre Bolax , 2 divisions qu’il définit ainsi: lre division (Bolax), tète très grande, arrondie; cor¬ selet court , très petit , anguleux sur les cô- és ; 1. Bol. Zoubcovii; 2. B. JVeslwodi , BOL BOL Lup. Brésil ; 2e division ( Bolaxoules ) , tête moyenne, un peu carrée; corselet grand, arrondi sur les côtés ; 1. B. Fischeri ; 2. Bol. Eschscholtzii Sap.; l’un et l’autre se trou¬ vent au Brésil. (C.) BOL AX ( j3 w)a£ , motte de terre ; allusion probable à la forme , dans ce genre, de l’in¬ florescence avant l’épanouissement), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Mulinées , formé par Commerson ( ex Juss. G. 226), et ne comprenant encore réel¬ lement qu’une seule espèce , YHydrocotyle gummifera de Lamarck (t. 189, f. 21), que l’auteur a nommé Bolax glebaria. C’est une petite plante, indigène de Patagonie, croissant en touffe et sécrétant une grande quantité de substance résineuse. Les feuilles en sont très serrées-im briquées , trifides , coriaces , gla¬ bres ; à pétioles larges , échancrés-membra- nacés à la base ; à fleurs peu nombreuses , réunies en ombelles sessiles ou pédonculées, simples ; à involucre oligophylle. Les jeunes fruits sont couverts d’une pubescence étoi¬ lée; les adultes, souvent séparés du tube calicinal , sont vésiculeux et remplis de ré¬ sine. (C. L.) BOLBÏDUJM ((3o/6l3tov, plante bulbeuse indéterminée), bot. pii. — Famille des Or¬ chidées. Nom de la 4e tribu établie par M. Lindley dans le grand genre Cymbidium , et qui renferme cinq à six espèces originaires de l’Inde ou d’Amérique. Foyez cymbidium. (A. R.) BOLBITIS (fioXSiTov, fiente de bœuf) bot. ph. — Genre de la famille des Polypo- diacées , tribu des Polypodiées , établi par Schott ( Gen . Fil., fasc. II, t. 2), et regardé comme simple section du genre Acrostichum, L. (C. L.) BOLBOCERAS (0o>Soç, bulbe; corne), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides arénicoles , établi par Kirby ( Trans. Linn. of London , vol. XII). Ce g., le même que celui d ’Odontceus, créé posté¬ rieurement par Mégerle , est très voisin des Athyrem de Mac-Leay, dont il ne diffère es¬ sentiellement que par ses mandibules iné¬ gales : l’une simple , concave , et l’autre bi- dentée à l’extrémité ; par ses palpes maxil¬ laires plus longs que les labiaux , et par la deuxième paire de pattes qui, chez lui, n’est pas éloignée de la première, comme dans les 639 Alhyreus. — Les Bolboceras sont des Insec¬ tes de moyenne taille et même au-dessous , de forme très convexe et presque globuleuse, qu’on rencontre rarement , parce qu’ils ne volent que la nuit, et qu’ils s’enterrent pen¬ dant le jour. Ils se trouvent de préférence dans les endroits sablonneux. Du reste, leurs habitudes sont les mêmes que celles des G éotrupes. Leur nom générique fait allusion à la forme bulbeuse du dernier article de leurs antennes. — M. Dejean, dans son der¬ nier Catalogue, en mentionne 16 espèces, dont trois seulement appartiennent a l’Eu¬ rope. Nous citerons parmi ces dernières le B. rnobilicomis {Scarab. id. Fabr.) , de la femelle duquel Fabricius a fait à tort une espèce distincte, sous le nom de testaceus. Cette espèce , qu’on trouve aux environs de Paris, se fait remarquer par la mobilité de la corne dont le chaperon du male est armé. — Nous citerons en outre , parmi les exotiques ,, le B. fulvus Gor., du Sénégal, représenté dans Y Iconographie du Bègue animal de Cu¬ vier, par M. Guérin-Méneville (Ins., pl. 22, fig. 8). — Des amateurs m’ont assuré s’ê¬ tre procuré le B. rnobilicomis en éventrant les Crapauds ou les C renouilles qu’ils ren¬ contraient dans les endroits où ils savaient que cet insecte volait le soir. (D.) ' BOLBOCEULS (/îotéoç , bulbe ; xepaç , corne), ins. — Acharius, naturaliste suédois, avait appelé ainsi un g. de Coléoptères pen¬ tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles , que Fabricius a nommé de son côté Lelhrus. F oyez ce der¬ nier mot, qui a prévalu. (D.) *BOLBOCHÆTE (j3 oXffoç , bulbe; yalvn , crin), bot. cr. — (Phycées). La Conferva se- tigeraYxOih. [Calai. Botan., III, t.8, f. l),que Dilhvyn publia troisansplus tard (B rit. Conf., t. 59), sous le nom de Conferva vivipara, est devenue le type de ce nouveau g. anomal , établi par M. Agardh {Syn.Alg. XXIX), mais, attendu sa fructification extérieure, fort mal placé par lui parmi les Confervacées. Le g. Bolbochœie, qu’on écrit incorrectement Bul- bochœte, se compose de filaments déliés, arti¬ culés, .à articles trois ou quatre fois plus longs que leur diamètre, rameux , dichotomes, à rameaux dressés, portant alternativement au niveau de chaque cloison une soie très lon¬ gue, continue, renflée en bulbe ou en écusson à sa base, et un conceptaclc sessile, ovoïde ou i 640 BOL sphérique. La seule espèce connue de ce g. forme, sur les plantes des eaux douces et dor¬ mantes, de petites touffes d’environ 1 milli¬ mètre de haut, d’un aspect gélatineux au sor¬ tir de l’eau, et d’une couleur verte brunâtre qui ne tarde pas à passer au gris par la des¬ siccation. Cette algue singulière, que M. Har¬ vey compare avec justesse à certaines Sertu- laires , n’a que des affinités douteuses. Elle ne peut être inscrite parmi les Céramiées , où M. Bory propose de la placer. Peut-être serait-elle plus convenablement rapprochée des Ectocarpées? F oyez ce mot. (C. M.) BOLBONACH et BULBONACH. bot. ph. — Noms vulgaires de la Lunaire. BOLBOPHYLLUM (0 o/Soç, bulbe; . analis (Siapliyl. id. Payk.). — Ces Insectes sont généralement très petits. Leur corps est grêle, recourbé; leurs ély très dépassent à peine les cuisses postérieures ; leur tête et leur corselet sont très lisses. Ils habitent les bois , où ils vivent dans les Bolets, la Mousse, ' les feuilles pourries, et quelquefois dans les bouses. (D.) *BOLITOCHARA {fiwlîrnq, champignon, ou fioXiroç , fumier; /apa, délectation), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa¬ mille des Brachélytres, tribu des Aléochari- des , établi par M. le comte Mannerheim. M. Erichson ( Généra et spec. Slaphyl ., p. 59), en adoptant ce g. , l’a singulièrement restreint, puisqu’il n’y rapporte que 4 espèces au lieu de 57, dont il se compose suivant M. Man¬ nerheim : il répartit les autres sur différents genres plus ou moins éloignés de celui-ci. — Les 4 espèces décrites par M. Erichson sont : Y Aleocharu Lucida Gravenh. , d’Allemagne et de Suède ; le Staphyl. lu mimas Payk. ( Bolilochara pulchra Lacord. ) , d’Europe; le Boliloch. obliqua [Bol. cincla Lacord.), d’Allemagne et des environs de Paris ; et en¬ fin le Bol. varia Erichs. , trouvé en Sar¬ daigne par M. Guéné. — Ces Insectes vivent 64 [ dans les Bolets et les végétaux en décompo¬ sition. Les mâles se distinguent par le sixième anneau de l’abdomen, dont le dos est tuber- culé ou granuleux. (D.) *BOLITOGYRlJS (fi^roç, fiente ; yvpôc, arrondi), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères , famille des Brachélytres , établi par M. Dejean , dans son dernier Catalogue, sur une espèce du Mexique, nommée par nous B. cribripennis ; mais M. Erichson , à qui cette espèce a été envoyée depuis en com¬ munication, l’a placée dans le genre Quedi un de Leach, et lui a donné le nom de Q. buph- thalmus. Voyez quedius. (C.) BOLITOPHAGE. Bolitophagus (fitoXl mç, champignon; cp fyœ, je mange), ins. — Nom donné par Fabricius, Illiger, M. Duméril et M. Dejean , à un genre de Coléoptères que La treille avait établi précédemment ( Pré¬ cis des caruct. génériques des Insectes ) , sous le nom d ’Eledone. Voyez ce mot. (D.) BOLITOPHILE. Bolitophila ( fiuliznq , champignon; 42 BOLTONIA ( J.-B. Bolton , botaniste an¬ glais). bot. ph. — Genre appartenant à la famille des Composées , tribu des Asté- roïdées, et qui a pour caractères : Capitule radié; ligules 1-sériées, linéaires, femelles, fertiles ; fleurons du disque hermaphrodites. Réceptacle hémisphérique alvéolé. Involucre composé d’écailles 2- sériées, imbriquées , membraneuses sur les bords, égales en lon¬ gueur aux fleurons du disque. Fruits com¬ primés , marqués d’un rebord assez épais , glabres ou hispides , surmontés d’une ai¬ grette formée de soies très courtes, scabres , égales ou souvent inégales, et offrant alors sur les fleurons du disque deux soies subu- lées plus fortes et plus longues que les au¬ tres. — Les Boltonia sont indigènes de l’A¬ mérique septentrionale. On en cultive deux espèces comme plantes d’agrément : ce sont les B. glaslifolia et cisteroides. (J. D.) *BOLTONTTE , Shepard (Bolton, nom de lieu), min. — Substance minérale d’un gris jaunâtre , à structure grenue et lamelleuse , transparente et d’un éclat vitreux , qu’on trouve disséminée dans un calcaire blanc saccharoïde , près de Bolton , dans l’Etat de Massachusetts. C’est un bisilicate de Magné- sje , probablement isomorphe avec la Wol- lastonite. Comme celle-ci , elle se divise, se¬ lon deux directions obliques , en un prisme rhomboidal , subdivisible dans le sens de l’une de ses sections diagonales. Ce dernier clivage est plus net que les deux premiers. La dureté de la Boltonite est de 4,5; sa den¬ sité de 2,8. Elle est infusible au chalumeau. (Del.) BOM-GORS. ois. — Nom vulgaire du Bu¬ tor en Bretagne. BOM-UPAS. bot. ph. — Ployez ÜPAS. BOMAREA (Yalmont de Bomare). bot. ph. — Famille des Amaryllidées. Ce g., au¬ quel M. de Mirbel a donné ce nom , et qui renfermait quelques espèces d ’ A Istrœmeria à tige volubile et grimpante , n’est pas suffi¬ samment distinct des autres espèces du même g. auquel il a été de nouveau réuni. Voy. ALSTROEMERIA. (A. R.) ROMARIN, mam. — Synonyme d’LIippo- potame. *BOMBACÉES. bot. pii.— Les Malvacées forment un grand groupe très naturel, admis par tous les botanistes, mais partagé par les modernes en plusieurs familles. L’une d’elles est celle des Bombacées : nous la traiterons avec les autres a l’article général malvacées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BOMBARDIERS. Crepilanles. ins. — La- treille désigne ainsi, dans ses premiers ou¬ vrages , une division de la famille des Cara- biques , composée des g. Brachinus, Cymin- dis, Lebia, (JdocanthaeAAgra ; mais cette dé¬ nomination , à laquelle il a renoncé depuis , était vicieuse, en ce sens que les espèces du g. Brachinus , auquel il réunit les Apiines , jouissent seules de la propriété qu’elle indi¬ que, de faire sortir avec explosion par l’anus une vapeur caustique et d’une odeur péné¬ trante , lorsqu’elles se croient en danger. Voyez les mots aptinus et brachinus. (D.) BOMBAX. bot. ph. — Synonyme latin de Fromager. 'BOMBES VOLCANIQUES, min. — Ce sont des portions de lave en fusion que les volcans lancent dans l’atmosphère , en leur imprimant un mouvement de rotation sur elles-mêmes. Par suite de ce mouvement, ces matières prennent une forme sphéroïdale, qu’elles conservent en retombant sur le sol presque complètement refroidies. Ces sphé¬ roïdes sont quelquefois creusés de sillons plus ou moins profonds, tous dirigés dans le sens perpendiculaire à l’axe de rotation. On trouve souvent dans leur intérieur un noyau de substance cristalline , qui d’ordinaire est de l’Olivine , ou du Péridote granuliforme. (Del.) *BOMRICELLA. Bombyx, Medik. (dimi¬ nutif de Sop.ffv£, ver à soie), bot. pii. — Une des sections indiquées par De Candolle { Prod . I, 452) dans le g. Hibiscus , famille des Malva¬ cées. (C. L.) * BOM BIDES, ins. — Synonyme de Bom- bites , employé par M. Lepelletier de Saint- Fargeau. (Bl.) BOMBILE. ins. — Synonyme de Bombyle. BOMBILIERS. ins. — Synonyme de Bom- byliers. * BOM B I TE (Bombay, ville de l’Inde). min. — De Bournon a décrit sous ce nom un minéral compacte, d’un noir bleuâtre , qui a été trouvé aux environs de Bombay, et rap¬ porté de l’Inde par Leschenault. Il est dou¬ teux que ce soit une véritable espèce ; et d’a¬ près l’analyse que Laugier en a faite, on peut croire que ce n’est rien autre chose qu’une variété de Schiste argileux ou siliceux. (Del.) BOM 643 BOMBITES. uns. — Groupe de la famille des Mellifères, de l’ordre des Hyménoptères, caractérisé principalement par des antennes coudées et des palpes maxillaires très petits n’ayant qu’un seul article. Toutes les espèces de Bombites se compo¬ sent , comme les Abeilles, de trois sortes d'individus : des mâles , des femelles et des neutres ; mais leurs sociétés ne persistent pas , comme celles de ces dernières, chaque année; elles se dispersent vers le milieu de l’automne. Les femelles fécondées se cachent dans les tissures des murailles , dans les trous des arbres, et hivernent ainsi jusqu’au retour de la belle saison ; quant aux neu¬ tres ou ouvrières et aux mâles, ils périssent tous à l’époque des premières gelées. Aussi, lorsqu’au printemps le moment de pondre est arrivé pour les femelles , leur premier soin est de commencer à se confectionner un nid pour pondre leurs œufs et élever leur progéniture. Ce nid ne s’accroît que lorsque les larves sorties des œufs sont devenues In¬ sectes parfaits : les ouvrières s’adonnent aux soins du domicile commun. Le groupe des bombites se compose essentiellement du genre Bourdon. Voy. ce mot, et surtout l’art. melliferes , pour tous les détails relatifs aux mœurs de ces Insectes. (Bl.) BOMBIX. ins. — Voyez bombyx. BOMBIX. moll. — Humphrey a indiqué sous ce nom, dans le Mus. calonnianum , des coquilles qu’on n’a pu rapporter à aucun g. connu. BOMBOMYDES. Bombomydœ. ins. — Nom donné par M. Bobineau-Desvoidy à une section ou sous-tribu de ses Myodaires , qui se compose des g. Stunnia, Winthemia, Car- celia et Smidiia. Elle rentre dans la tribu des Muscides-Créophiles de M. Macquart. Voy. ces mots. (D.) BOMBE. bot. ph. — Synonyme de Bobu. BOMBES. ins. — V oyez bourdon. (Bl.) BOMBYCE. ins. — Voyez bombyx. BOMBYCIA (dérivé de Bombyx), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , établi par Stephens , et placé par lui dans sa famille des Noctuides. Westwood l’a adopté ( Synops . of lhe généra of Brilish insecls , p. 06). Ce g. a pour type la JYociua viminalis Fabr., qui ap¬ partient au g. Teihea d’Ochsenheimer, et que VL Boisduval place dans son g. Cleoeeris. (D.) BOMBYCIDES. ins. — Nom donné par M. Blanchard [Hist. nai. des insectes , faisant suite au Buffon-Dumènil , t. III , p. 482 ) à la première tribu de la famille des Bombyciens, dans les Lépidoptères nocturnes. (D.) *B0MBYCIE1\S. ins. — M. Blanchard (Hisl. nat. des ins. , faisant suite au Buffon- Dumènil, t. III, p. 481) donne ce nom à sa première famille des Lépidoptères nocturnes, qu’il divise ensuite en 2 tribus : les Bomby- cides et les JV biodonlides. (D.) BOMBYCIL.EXA , ver à soie; taîva, manteau, couverture), bot. pii. — Une des sections indiquées par De Candolle dans le g .Micropus de Linné , famille des Synan- thérées-Astéroïdées. (C. L.) BOMBYCILLA. ois. — C’est le nom sous- générique latin donné par Brisson au Jaseur de Bohême , qu’il laissait dans le genre Tur- dus, et que Linné plaçait avec plus de raison dans le genre Ampelis , Cotinga. Vieillot l’a employé comme nom générique pour les Ja- seurs , et Temminck lui a substitué peut-être à tort celui de Bombycivora. V oyez jaseur. (Lafe.) ’BOMBYCILLIN E. ois. — Sous-famille formée par Swainson , dans sa famille Am- pelidœ , et renfermant les genres Phibalura, Bomby cilla et Procnias. Nous l’avons confon¬ due dans notre sous-famille des Ampélinées. V oyez ce mot. (Lafr.) v BOM B YC INES . Bomby cini. ins. — M. Bois¬ duval ( Généra et ind. method p. 69) désigne ainsi une tribu de Lépidoptères nocturnes , qui se compose des g. Bombyx, Odonestis et Megazoma. (D.) BOMBYCITES. ins. — M. Newmann , dans sa Classification des Insectes de l’An¬ gleterre d’après les larves ( The eniomolog. Magaz., n° 9, p. 383) , désigne ainsi une des nombreuses divisions qu’il établit dans l’or¬ dre des Lépidoptères, et qui sont pour lui au¬ tant d’ordres naturels. Ces divisions répon¬ dent aux tribus ou aux familles des autres auteurs. Celle dont il est ici question ne ren¬ ferme que les g. Eriogaster, Odonesiris, Gas¬ tropacha et Lasiocampa. (D.) "BOMBYCITES. ins. — M. Blanchard [Hisl. nat. des Ins., faisant suite au Buffon- Dumènil, t. 3, p. 484) désigne ainsi un groupe de Lépidoptères nocturnes faisant partie de sa tribu des Boinbvcides et de sa famille des Bombyciens , et qui se compose des g. Me- BOM BOM (>44 galosornum (Megasoma , Boisd. ), Borocera, Lasiocampa et Bombyx. (D.) BOMBYCITÏCS. BonÛycites. ins. — Tribu établie par Latreille, dans la famille des Lé¬ pidoptères nocturnes, et qui a pour type le g. Bombyx. Cette tribu se compose pour nous de 7 genres , dont voici les noms : Clisio- campe , Trichiure, Cnéthocampe, Eriogastre, Pæciîocampe, Macroplie et Bombyx. (D:) BOMBYCIVORA ( Bombyx , ver à soie; voro , je dévore), ois. — Nom générique donné par Temininek au genre Jaseur, au lieu de celui de Bombycülci. Voyez jaseur. (Lafb.) 'BOMBYCÛtBES. Bombycoidi. ins. — MM. Boisduval ( Généra et ind. method. , p. 94) et Guéné [Ann. de la Soc. enlom. de France , t. X , p. 235) désignent ainsi une tribu dans la famille des Lépidoptères noc¬ turnes, qui se compose, pour le premier, des g. Acronycta , Diphtera et Bryophila, et pour le second , des g. Semaphora, Apatela, Acro¬ nycta , Colocasia et Diplitera. F oyez ces diffé¬ rents mots. Cette même tribu est nommée Acronyc- tiies par M. Blanchard (Hist. nat. des ins., t. III). (B.) *BOMBYCOSPERMUM ( j3oVSv? , ver à soie; crir /pua, graine), bot. pu. — Genre de la famille des Convolvulacées , formé par Presl ( fieliq ., Rænk. , O , 137, t. 71 ), et considéré comme synonyme du g. Aniseia de Choisy. (C. L.) BOMBYLE. Bombylius (| 3op.Sv}n , espèce d’Abeille). ins. — Genre de l’ordre des Dip¬ tères , division des Brachocères , subdivision des Tétraclioetes, famille des Tanystomes, tri¬ bu des Bombyliers, établi par Linné, et adopté par tous les entomologistes, qui l’ont réduit et modifié successivement. Il renferme néan¬ moins encore un assez grand nombre d’es¬ pèces qui , d'après M. Macquart , dont nous suivons ici la méthode, se distinguent des au¬ tres Bombyliers par les caractères suivants : Trompe longue; base saillante, épaisse, en forme de tube. Palpes cylindriques. Face proéminente, velue. Premier article des an¬ tennes allongé, velu ; 3e plus allongé, subulé, comprimé; style de 3 art., peu distinct, quel¬ quefois nul. Abdomen large. Ailes étroites ; première cellule postérieure fermée. Les Bombyles ont le corps ramassé, large, couvert de poils denses ; la tête petite , ar¬ rondie , armée d’une longue trompe; le cor¬ selet élevé ; les pattes longues et très minces, les ailes grandes, écartées, étendues horizon¬ talement. Ce sont des Insectes très agiles et d’un vol extrêmement rapide : on ne peut mieux les comparer sous ce rapport qu’aux Macroylosses, dans les Lépidoptères. Comme eux, ils planent au-dessus des fleurs sans s’y poser, et y introduisent leur longue trompe pour en tirer la liqueur mielleuse dont ils se nourrissent. Le bruit qu’ils font en volant est presque aussi fort que celui des Abeilles- Bourdons. Ces Insectes ne se voient qu’en été , et sont plus communs et généralement plus gros dans le midi que dans le nord de l’Europe. On en connaît quelques espèces du nord de l’Afrique , du Sénégal et du cap de Bonne-Espérance. On ne sait encore rien de leurs métamorphoses ; on présume cepen¬ dant que leurs larves vivent dans la terre. — M. Macquart , qui en décrit 23 espèces , les partage en trois groupes , d’après les cellules de leurs ailes. Nous citerons comme type du premier groupe , le B. bichon , Bombylius major Linn., Fab., Latr., Meig. , no 1, et Fall., no l , qui se trouve partout, et qui est commun aux environs de Paris ; comme type du second, le B. luisant, Bombylius nitidu- lus Fab., Meig., n» 22, tab. 18, fig. 5, 6; et comme type du troisième , le B. sulfureux, Bombylius sulphureus Fab., Meig., n° 34, tab. 18, fig. 10. (D.) *BOMBYLÏAIRES. Bombyliari. ins. — Eichwald et Wiedmann appellent ainsi une tribu de la famille des Diptères tanystomes , la même que celle des Bombyliers de La¬ treille. V oyez ce mot. (D.) *BOMBYLIDES. ins. — Leach donne ce nom à la famille des Bombyliers de Latreille. (O.) "BOMBYLIERS. Bombyliarii. ins. — Tribu de l’ordre des Diptères , famille des Tanys¬ tomes, division des Brachocères, subdivision des Tétraclioetes , établie par Latreille, et adoptée par Meigen ainsi que par M. Mac- quart, qui la divise en 13 genres, qui sont : Bombyle , Usie , Ploas , Xestomyze , Toxo- phore, Gyllénie, Tblypsomize, Apalomyze, Amicte, Systrope, Géron, Phthirie, Méga- paîpe. Les Bombyliers se reconnaissent principa¬ lement à leur trompe longue et dirigée en avant. Ils se divisent naturellement en 3 sec- BON 645 tiens, d’après la forme de leur corps court et épais dans la première et allongé dans la seconde. Comme nous l’avons dit au g. Bom- byle, ces Diptères ont le vol très rapide. Ils pla¬ nent au-dessus des fleurs, et en pompent les sucs en volant ; ils ne prennent leur essor qu’à l’ardeur du soleil, et font entendre un bourdonnement grave. Quand ils se posent , c’est le plus souvent sur la terre ou sur le tronc des arbres. Ils sont beaucoup plus com¬ muns dans les climats chauds que dans le Nord. Leurs larves ne sont pas encore con¬ nues : il est probable qu’elles vivent dans la terre. Voyez les noms des g. cités dans cet article. (D.) BOMBYLIITES. ins. — M. Newmann , dans sa Classification des Insectes de l’An¬ gleterre , d’après les larves ( The eniomolog. Magaz., n° 9, p. 389) , désigne ainsi une des nombreuses divisions qu’il établit dans l’or¬ dre des Diptères , et qui repose sur les méta¬ morphoses du seul g. Bombyle. (D.) BOMBYX ((3o(jlGv!;, ver à soie), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Bombycites de Latreille , établi par Linné et adopté par tous les auteurs , mais tellement réduit par les retranchements successifs qu’on lui a fait subir, que les caractères qu’on lui assignait primitivement ne peuvent plus lui convenir aujourd’hui. Ce qu’il y a de plus singulier dans ces retranchements , c’est que le Bombyx par excellence , celui du mûrier, autrement dit le Yer à soie , qui aurait dû y rester comme type , n’en fait plus partie , et forme à lui seul un genre auquel Latreille a donné le nom de Sericaria ; tandis qu’on y a conservé les espèces qui méritent le moins la dénomination de Bombyx par la nature du cocon de leurs Chenilles , qui , au lieu d’être de pure soie, consiste en une espèce de feutre très gommé. Voici, au reste, leurs caractères génériques à l’état parfait : Antennes large¬ ment pectinées dans les mâles et dentées dans les femelles. Palpes courts , velus , obtus. Trompe nulle. Corselet robuste et garni de longs poils. Abdomen de la femelle très gros, cylindrique , velu , terminé en pointe obtuse. Ailes larges, aussi velues que squameuses. Les Chenilles sont longues , cylindriques et garnies de deux sortes de poils : les uns , en plus grand nombre , bas et très denses ; les autres longs, isolés ou fasciculés. Toutes vi¬ vent solitaires, les unes sur les arbres, les autres sur les plantes basses , et se transfor¬ ment dans des coques d’un tissu très solide ayant la forme d’un gland, excepté cependant celle du B. rubi , qui se renferme dans un tissu lâche et fusiforme. Ce genre se réduit pour nous, en Europe, à 5 espèces : ce sont les Bombyx rubi et quercus Linn. , B. trifolii Fab. , B. spariii et codes Ilubn. Toutes ces espèces volent très rapide¬ ment pendant le jour, du moins les mâles (car les femelles restent tranquilles au pied des ar¬ bres), et paraissent en juillet, à l’exception de la première, qui éclôt en mai. C’est parmi elles que se trouve celle qui est connue vul¬ gairement sous le nom de Minime à bandes ( B. quercus) , si remarquable par la finesse de son odorat. En effet, si l’on a chez soi une femelle récemment éclose , on voit accourir en plein jour une foule de mâles pour s’ac¬ coupler avec elle , alors même qu’elle serait renfermée dans une boîte bien fermée , et que votre appartement serait très éloigné des lieux où l’on suppose que ces mâles ont pu naître. Cette espèce et les quatre autres sont figurées dans l’ouvrage de Hubner, ainsi que dans notre Hist. des Lépidoptères de France. Voyez bombycites. (D.) BOMBYX (Sop.Gvï;, ver à soie), bot. pii. — Genre indiqué par Medikus, adopté par Mœnch, synonyme d 'Hibiscus, L., famille des Malvacées. (C. L.) BGMOLOCt S. crust. — Genre de Crus¬ tacés suceurs, de l’ordre des Siphonostomes, de la famille des Pachycéphaîes et de la tribu des Ergasiliens , établi par M. Nord m an n , et composé des Ergasiliens dont le corps est py- riforme sans lobes latéraux, dont l’extrémité antérieure de la tête n’est pas garnie de pat¬ tes-mâchoires ancreuses, et dont les antennes sont renflées et épineuses à leur base, afin de servir comme organes d’adhésion. On ne connaît qu’une espèce de ce genre trouvée sur les branchies de YEsox belone , et figu¬ rée par M. Bunneister dans le XVIIe vo¬ lume des Actes des cur. de la nul. de Bonn. (M. E.) BONÂFIBIA (nom propre), bot. pii. — Genre delà famille des Papilionacées, formé par Necker {Elément., n. 1364), et synonyme du g. Arnovpha de Linné. (C. L.) BOXVMÏA (nom propre?), bot. pii. — Genre de la famille des Convolvulacées, formé par Dupetit-Thouars ( Hist. vég. AJr. 646 BON BON ausi.y 17 , t. G,) sur un arbrisseau trouvé à Madagascar et encore peu connu , à tige dressée, garnie de feuilles alternes, coriaces, très entières , ondulées ; à inflorescence en particule terminale , petite et contractée. Un calice pentaphylle immuté ; une corolle in- fondibuliforme, campanulée, à limbe 5-parti, plan ; des étamines subexsertes ; un style bi¬ fide, longuement exsert, à stigmates capités, le caractérisent principalement. (C. L.) BONANA. ois. — Foyez banana. '"'BONA-NOX (en français Bonne-Nuit). bot. pii. — Genre de la famille des Convolvu¬ lacées , formé par Rafinesque , et synonyme du Calonyction de Choisy. (C. L.) BON APARTE A ( Bonaparte , premier consul), bot. ph. — Genre de la famille des Amaryllidacées (Amaryllidées anomales, tri¬ bu des Agavées, secund. Endlich. Gen. PL, p. 181), formé par Willdenow, sur X Agave geminiflora de Brandes, et réuni définitive¬ ment au g. Agave de Linné. On désigne encore sous ce nom un genre de la famille des Broméliacées , tribu des Tillandsiées , Nob. ( voyez ce mot), formé par Ruiz et Pavon ( Flor . peruv., III, 38, t. 262 , 263) , et comprenant un petit nom¬ bre de plantes de l’Amérique tropicale , couvertes d’une pubescence furfuracée ; à feuilles radicales , subulées ou ensiformes , roulées à la base ; à scape squameuse ; à in¬ florescence bractéée en épis simples , strobi- liformes ou thyrsoïdaux ; à périgone libre, sexparti , dont les lacinies externes , égales , cohérentes à la base , roulées en spirale ; les intérieures pétaloides , roulées en tube infé¬ rieurement, linéaires lancéolées au sommet , nues en dedans à la base. Capsule raembra- nacée, ovale, pyramidale. (C. L.) BONAROTA, Midi. bot. ph.' — Synonyme de Pœderota. "BONASA (j3ovaToç, Bona.sus, Taureau sau¬ vage). ois. — Nom latin par lequel Brisson désignait la Gelinotte et quelques autres es¬ pèces de Tétras. Dans la List oftlie gen. of birds de Gray, c’est le nom d’un genre de la sous-famille Tetraoninœ , ayant pour type le Tetrao urn- bellus de Linné. (Lafr.) BON A SE. Bonasus. mam. — F oyez buffle. BONASIA (|3 ovaa-oç, Bonasus , Taureau sauvage), ois. — Genre formé par Bonaparte dans la famille Tetraonidœ, ayant pour types le Tétras gelinotte ( Tetrao Bonasia L. ) et le Tetrao umbellus L. Foyez tétras. (Lafr.) BON A SL A. bot. pii. — Synonyme d’Agri- paume, Leonurus cardiaca. BONASUS. mam. — Syn. latin de Bonase. BONATÉE. Bonatea. bot. ph, — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Ophry- dées. Ce g. a été établi par Willdenow et adopté par M. Lindîey. Il est extrêmement voisin du g. Habenaria, dont il a non seule¬ ment le port , mais presque tous les points d’organisation. Il en diffère seulement par son rostelle libre, allongé et concave; du reste , il offre encore les deux appendices ou processus charnus qu’on observe dans tou¬ tes les espèces du g. Habenaria. Nous ne croyons pas ces deux g. suffisamment dis¬ tincts. Les espèces qui composent le g. Bona¬ tea, au nombre d’environ 10, sont originaires de l’Afrique australe ou de l’Inde. (A. R.) BON AVER! A (nom propre?), bot. pii. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Hédysarées-Coronillées , formé par Sco- poli [Introd. 1420), aux dépens de la Coronilla securidaca de Linné , qui seule compose ce genre. C’est une plante herbacée, annuelle , croissant dans les campagnes du midi de l’Europe , et jusque dans l’Asie-Mineure , à feuilles imparipennées, à fleurs jaunes, om- bellées-fasciculées. (C. L.) BONDRÉE. Pernis , Cuv. ois. — Genre formé par Cuvier , ayant pour type la Buse bondrée des auteurs, Falco apivorus L., et auquel il assigne pour caractères : « Bec courbé dès sa base, faible comme chez les Milans ; intervalle entre le bec et l’oeil cou¬ vert de plumes bien serrées et coupées en écailles, au lieu d’être nu et seulement garni de quelques poils, comme dans tout le reste du grand genre Falco. Tarses à demi em¬ plumés vers le haut et réticulés; queue égale; ailes longues. >» Nous ajouterons; « Narines obliques et en scissure étroite comme chez les Cymindis du même auteur. » Il est assez singulier que ce dernier carac¬ tère qui, avec la brièveté des tarses, en par¬ tie emplumés , leur articulation , et la lon¬ gueur de la queue , se retrouve semblable chez les Cymindis, n’ait pas frappé ce savant , et ne l’ait pas engagé , dans son Régné ani¬ mal, à rapprocher ces deux genres au lieu de les tenir éloignés. L’espèce européenne, la Bondrée commune BON BON 647 Cuv., Falco apivoms L. ( enl . 420), a lin plu¬ mage très variable. Le mâle adulte a le som¬ met de la tète d’un cendré bleuâtre; les par¬ ties supérieures d’un brun plus ou moins cen¬ dré ; les pennes secondaires des ailes rayées de brun et de gris bleu , et la queue traver¬ sée par trois bandes d’un brun foncé à dis¬ tances inégales ; le dessous d’un blanc jaun⬠tre avec des stries sur la gorge et le cou ; des taches triangulaires sur la poitrine, et le ven¬ tre de couleur brune ; la cire d’un cendré foncé, et les pieds jaunes. Quoique la Bondrée ait les pattes fort cour¬ tes, elle marche et court même avec facilité sans s’aider de ses ailes, faculté qui lui a été accordée sans nul doute pour se saisir des Mulots, Grenouilles, Lézards, dont elle fait sa nourriture, ainsi que d’insectes, comme Che¬ nilles, Guêpes, etc. Elle nourrit ses petits de chrysalides, et particulièrement de celles des Guêpes, ce qui lui a valu le nom spécifique latin d ’ apivorus. On a profité de son instinct chasseur pour lui tendre sur le sol différents pièges où elle se prend en poursuivant sa proie. « Il n’y a, dit Belon, petit berger, dans la Limagne d’Auvergne , qui ne sache con¬ naître la Bondrée , et la prendre par engin avec des Grenouilles. » Cette chasse facile en a beaucoup diminué l’espèce , autrefois commune en France, et aujourd’hui devenue rare. Elle habite particulièrement les con¬ trées orientales , et est de passage en France et presque dans toute l’Europe. On n’a en¬ core bien constaté qu’une seconde espèce appartenant à ce genre , la Bondrée huppée de Java ( Pemis crislata Cuv., Règ. anim ., Tem., pi. col. 44), remarquable par une huppe occipitale et par une taille plus forte. Le caractère des lorum garnis de petites plumes tassées , tout exceptionnel chez ce genre de Piapaces mangeurs de Guêpes, ne leur aurait-il point été accordé pour les ga¬ rantir des piqûres de ces Hyménoptères et de leur cruel aiguillon au moment où ils les sai¬ sissent dans leur bec ? Cette supposition nous paraît la plus probable à adopter. Les nombreux rapports que nous retrou¬ vons entre les Bondrées et les Cymindes d’une part, et de l’autre , entre ces dernières et les g. Lophoies , Less., sïviceda , Sw., et même Rosthrame, Less., nous ont engagé à réunir ces cinq genres en une petite sous-famille, sous le nom de Cy min di nées , dont la place naturelle est entre celles des Milvinées et des Buléoninées , étant très voisine de la première, mais en différant par des ailes beaucoup moins longues et une queue non fourchue. Voy. AVICEDA, CYMINDE et CYMINDINÉES. (LAFK.) BONDI C. bot. ph. — Synonyme de Guil- landina. "BONGARDIA (J. -B. Bongard , botaniste allemand), bot. ph. — Genre de la famille des Berbéridacées, formé parC.-A. Meyen [V er- zeichn. Cauc. Pflanz, 174), sur le Leontice chrysogoniim de Linné. Il ne renferme guère que deux espèces, les B. Oliveriiet Rauwolfii. Ce sont deux petites plantes herbacées, viva¬ ces, croissant en Orient, en Perse et dans la partie orientale du bassin méditerranéen , acauies , très glabres , à rhizome tubéreux , produisant des feuilles toutes radicales, pen- natiséquées , du milieu desquelles s’élèvent des scapes portant des fleurs d’un beau jaune, en grappes. (C. L.) BONGARE, Bongarus ( Bungarum-pamah , nom du Bongare à anneaux au Bengale), rept. — Genre d’Ophidiens confondus d’abord avec les Boas à cause de leurs plaques cauda¬ les entières , désignés plus tard sous le nom de Pseudoboas , puis enfin placé par Cuvier dans sa troisième tribu des Serpents veni¬ meux. Caractères essentiels : Tête courte et couverte de grandes plaques ; l'occiput plus renflé ; le dos comprimé en carène et garni d’une rangée longitudinale d’écailles hexa¬ gonales. Pas de crochets mobiles ; mais les premières maxillaires antérieures fort gran¬ des , creusées d’un sillon, et communiquant avec une glande venimeuse. Ce genre renferme trois espèces : le B. a anneaux, B. annularis, Boa fasciaia , le plus grand de tous , et qui atteint jusqu’à sept ou huit pieds de longueur ; le B. bleu , B. cœ- ruleus, Boa lineaia, toutes deux assezT répan¬ dues dans le Bengale ; et le B. a demi-bandes, B. semi-fascialus , naturel à l’île de Java. • Tous les Bongares sont venimeux, et l’on dit même que leur venin est fort actif. fC. d’Q.) BOA HENRI, bot. ph. — Nom vulgaire du Chenopodium Bonus Henricus. Voyez ciieno- PODIUM. BON-HOMME, bot. pii. — Nom vulgaire d’une espèce du genre Molène, le V erbascurn Thapsus. BON-IIOMME-MISÈRE. ois.— Nom vul¬ gaire du Bouge-gorge, Molacilla rubecida. BON 648 BONITE, poiss. — Cette dénomination , qui a été donnée à plusieurs Poissons du g. Scombre , et suivant M. Ajasson au Scomber sarda Bl., s’applique plus communément au Sc. pelum y s , Thon à ventre rayé, Bonite des tropiques. C. d’O.) *BONJEANIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lotées-Trifoliées, formé par Reichenbach ( Fl. excurs., 507 -,Iconog., t. 1080), aux dé¬ pens de plusieurs espèces de Lotus de Linné. Il ne renferme guère que deux ou trois espèces indigènes de l’Europe australe , à feuilles pennées -trifoliées , garnies de sti¬ pules semblables aux folioles ; à inflorescence sub-ombellée ; à fleurs assez nombreuses , sur des pédoncules très courts. (C. L.) BONJOUR COMMANDEUR, ois.— Nom vulgaire du L,oxia grossa. *BONNANIA, Bafin. (nom propre), bot. ph. — Synonyme de Cupania de Plumier. (C. L.) BONNAYA (nom propre), bot. ph.- — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Gratiolées , créé par Link et Otto ( le. select. , 25 ), et divisés en trois sections par Bentham ( Scrophul. Ind., 32); a. Siliqunsæ ; b. Bra- chycarpœ; c. Sphœrocarpœ. Ce sont des plan¬ tes herbacées, annuelles, bisannuelles ou vi¬ vaces, indigènes de l’Inde, assez débiles, gla¬ bres ou rarement pilosiuscules , rampantes ou subérigées ; à feuilles opposées, très en¬ tières ou dentées ; à fleurs blanches ou rou¬ ges, axillaires , opposées ou alternes par avortement , souvent pédiceliées , les supé¬ rieures quelquefois disposées en grappes. On en cultive plusieurs espèces dans les jardins. (C. L.) BONNE-DAME. bot. pii. — Nom vulgaire d’une espèce du g. Arroche. * BONNE ï JJ E. Bonnellia (nom propre). ins. — Genre de Diptères établi par M. Robi¬ neau -Desvoidy, dans son ouvrage sur les Myodaires, et consacré par lui à la mémoire du professeur Bonelli, de Turin. Ce g. fait partie de la famille des Calyptérées, tribu des Entomobies , section des Anthophiles. L’au¬ teur y rapporte 3 espèces , toutes nommées par lui : B. tesellans, B. laleralis et B. rubi- ginosa. Les deux dernières sont des environs de Paris. (D.) *BONNELLIE. Bonnellia (nom propre). k ( ; 1 1 1 n . — G e n r e éla bl i par M . R o 1 an d o , pour u n BON animai très mou, qui vit dans la vase , près des côtes de la mer Méditerranée. Son corps est ovoïde ou fusiforme, terminé par l’anus et prolongé en une longue trompe, formée par une lame repliée, très extensible, ce qui lui donne une certaine analogie avec les Si- poncles. Son intestin est très long, plusieurs fois replié ; il est accompagné en arrière par deux organes ramifiés, intérieurs, servant probablement à la respiration. M. Pmlando en a décrit 2 esp. : l’une verte, B. viridis , lon¬ gue de 0m,66 ; l’autre brune , B. fuliginosa , longue seulement de 0m,14 à 0m, 1 G. (Duj.) *BONNEMAISONNIA (nom propre), bot. cr. — (Phycées). Ce genre, l’un des plus élé¬ gants de l’ordre des Floridées, a été fondé par M. Agardh ( Spec . Alg., t. t, p. 196), et dé¬ dié à notre compatriote Bonnemaison, dont les travaux sur les Céramiées , ou ce qu’ii nommait Hydrophytes loculées , trop négligés par les phycologues modernes , méritent pourtant qu’on en fasse quelque compte. Lé¬ gèrement modifié dans ces derniers temps par le fils du célèbre algologue suédois (Lin- nœa, 1841, I, p. 21), il peut être ainsi défini : Racine scutiforme. Fronde déliée, cylindrique ou comprimée, irrégulièrement rameuse; ra¬ meaux vagues, garnis de nombreuses pinnu- les en forme de cils , distiques et alternes. Conceptacîes ovoïdes ou globuleux , courte- ment pédicellés, axillaires ou marginaux, et, dans ce dernier cas, opposés aux cils. Ces conceptacîes contiennent des sporidies pyriformes, fixées au fond de leur cavité, et qui en sortent à la maturité par un orifice dont leur sommet est percé. Les espèces de ce genre , au nombre seulement de 3 , sont remarquables par leur belle couleur rose ou purpurine, et surtout par l’élégance inexpri¬ mable de leur port. 2 habitent les côtes de l’Europe baignées par l’Océan et la Méditer¬ ranée, la 3e m’est totalement inconnue. Ce g. est voisin de Y Asparagopsis que M. Agardh a publié aussi , deux ou trois mois plus tard ( Linuœa , loc. cil., p. 22), sous le nom de Lictorici; mais celui-ci en diffère sur¬ tout par la disposition et la structure des der¬ niers ramilles, abstraction faite de l’espèce de souche rampante d’où s’élèvent les frondes fertiles et dont M. Agardh ne dit pas un mot , probablement parce qu’il n’a eu en sa pos¬ session que des échantillons incomplets. Nous avons dit plus haut que cet habile BON BON phycologue a apporté quelques modifications à ce g.; voici en quoi elles consistent. Il ne conserve dans l’ancien g. de son père que les B. pilularia , asparagoides et apiculala. Il range dans le g. Calocladia ( voy . ce mot), à côté du C. pulchra Grev., le Bonnernaison- nia elegans Ag. et le Sphœrococcus Jlacci- dus Suhr, qu’il nomme Calocladia Suhrii. Enfin , il propose le nom de Marnmea , pour deux espèces, le Delisea fimbriala Lam., et le Bhcdomela dorsifera Ag. Le nom de Mam- mea, occupé par un g. linnéen de la Phané- rogamie, ne pouvant être admis , nous pen¬ sons qu’il est de toute justice, nous ne disons pas de restituer , mais bien de conserver à l’algue de Lamouroux le nom qu’il lui a im¬ posé. Le g. Delisea de M. Fée n’avant pu être adopté, celui-ci ne saurait manquer de l’être, puisqu’il joint à l’avantage de la prio¬ rité celui d’avoir été consacré par un ami à la mémoire d’un botaniste recommandable, connu par des travaux estimables sur la li- chénographie et que la mort vient d’enlever récemment à la science et à ses amis. (C. M.) BONNET, zool. — On appelle ainsi le se¬ cond estomac des Ruminants. — En ornitho¬ logie , ce nom s’applique à la partie supé¬ rieure de la tête de l’oiseau. — Les mar¬ chands et les amateurs ont aussi désigné sous ce nom des Coquilles appartenant à des gen¬ res différents , et qui ne se distinguent que par des épithètes indiquant leur ressem¬ blance avec l’objet dont ils portent le nom. Ainsi ils ont nommé : Bonnet chinois, le Palella sinensis L. ; B. de fou, le Chaîna Cor L. ; B. de Neptune, le Palella eques- iris Lam. ; B. de Pologne, le Cassis testiculis Lam. (C. d’O.) En botanique , on donne ce nom à diverses esp. d’Agarics , à cause de leur ressem¬ blance avec un bonnet; ils forment la 76mo famille de Champignons de Paulet. Elle com¬ prend trois espèces : le Bonnet d’argent FEUILLETS NOIRS OU le BONNET ROMAIN (. Agar . plialœnarum F.); le Bonnet d’argent feuil¬ lets roux ( Agar . uligineus F.) ; et le Bon¬ net RABATTU OU DE MATELOT ( Agar. Sllb- atratus F.). Ces trois espèces données aux animaux ne les incommodent point. LÉv.) BONNET BLANC, échin. — Espèce du genre ananchite. BONNET CHINOIS, mam. — Espèce du g. Macaque. 649 BONNET DE NEPTUNE, polyp. — Nom vulgaire d’une espèce du g. Fongie , Fungia limacina Lam. BONNETS A , Schreb. non Mart. et Zucc. (nom propre), bot. pii. Genre de la fa¬ mille des Ternstræmiacées, tribu des Lapla- cées, synonyme du Mahurea d’Aublet. — Ce nom a été donné aussi par Martius et Zuccarini à un autre g. de la famille des Ternstræmiacées, tribu des Laplacées {JVov. G en. et Ap., I, 115, t. 110, Excl. synon .). Il renferme une dizaine d’espèces environ. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux croissant sous les tropiques , au Brésil; à feuilles al¬ ternes, rassemblées au sommet des ra¬ meaux, rétrécies à la base en un pétiole qui s’articule avec la branche , coriaces , très en¬ tières , uninerves, pinnées-veinées , éstipu- lées. Les fleurs en sont grandes , blanches , belles , et disposées en grappes terminales feuillées ; pédoncules axillaires , articulés à la base , uni-paucifiores et pédicelles brac¬ tées. j * BONNETTE. Bonnelia (nom propre), ins. —Genre de Diptères établi parM. Robineau- Desvoidy, dans son ouvrage sur les Myodai- res , et consacré par lui à la mémoire du cé¬ lèbre auteur de la Contemplation de la nature. Ce g. fait partie de la famille des Calypté- rées , tribu des Entomobies , section des An- thophiles. Il ne renferme que 2 espèces , nommées par l’auteur : B. longipes et B. œnantliis. Cette dernière se trouve dans les environs de Paris, sur les fleurs de l’OE- nanthe fistuleuse. (d.) BONPLANDIA (nom propre), bot. ph. — Deux genres ont été consacrés au célèbre voyageur Bonpland. Celui qu’avait créé Will- denow pour l’arbre américain qui produit l’écorce d’Angusture, si renommée par ses propriétés fébrifuges , a dû être supprimé comme se confondant avec un genre plus anciennement connu , le Galipea. Voyez ce mot. (Ad. J.) L’autre, établi par Cavanilles, est regardé comme syn. du g. Caldasia, Willd. (C. L.) TIONSDÛRFITE, Thoms. (nom propre). min. — Thomson a donné ce nom à un mi¬ néral peu connu que Bonsdorf a indiqué le premier, en le considérant comme une Cor- diérite hydratée, et qui parait différer de cette dernière esp. par une moindre dureté, un clivage très sensible parallèlement à la 41* T. II. 650 JBOO BOO base, une couleur d’un vert olivâtre , et une proportion d’eau considérable , puisqu’elle est de plus de 10 pour 100. On la trouve près d’Abo , en Finlande , dans un Granité , où elle est associée à une Cordiérite gri¬ sâtre. Son analyse par Bonsdorf a donné : Silice , 45,05 ; Alumine , 30,05 ; Magnésie , 9,00 ; Oxydule de fer, 5,30 ; Eau , 10,60. (Del.) BON TI A (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Myoporacées , établi par Plumier ( Gen. , t. 23 ) , adopté par Linné (Gen., n. 791), et composé jusqu’ici de deux espèces arborescentes appartenant aux Indes occidentales. Ce sont des arbrisseaux (arbres?) à feuilles alternes, lancéolées, presque entiè¬ res , glabres ; à fleurs d’un jaune obscur, pé- doneulées, solitaires , ébractéées , axillaires ; la lèvre inférieure semitrifide est barbue et rayée longitudinalement de pourpre. On les distingue suffisamment par un calice 5-par- tite, immuté; une corolle hypogyne, rin- gente ; 4 étamines exsertes, didynames; un drupe bacciforme , biloculaire , à loges semi- bipartites , tétraspermes. Ce genre est en¬ core incomplètement connu , bien qu’on cul¬ tive dans les serres l’une de ses espèces , le B. dapitnoides. (G. L.) “BONI1 IA (Bontius, nom propre), bot. pii. — Famille des Orchidées. La plante figurée par Petiver ( Gazopli . t. 44, f. 10) sous le nom de Bonlia luzonica est le Dendrobium cari¬ natum de Willdenow. Troy. dendrobium. II ne faut pas confondre le g. Bonlia de Peti- ver avec le g. Bonlia de Plumier, le seul qui ait été conservé. Voyez l’article précédent. (A. R.) BOODFÏ. rept. — Synonyme d’Ibiare , Cœcilia tentaculata L. Voyez coecilia. BOOM-UPAS. bot. pu. — Voyez upas. BOOPHANE, Herb. bot. pii. — Altération orthographique de Bouph me. (G. L.) B0OPIDÉES. bot. ph. — V oyez calyce- rees. BOOPIS (jSoîç, Sooç, bœuf; dir.zq, yeux). bot. ph. — Genre de la famille des Boopidées ouCalycérées. V oyez ces mots. Il a pour carac¬ tères : Involucre composé de 7-8 écailles réu¬ nies vers le milieu , souvent accompagnées de denticules. Pœceptacle petit, convexe, chargé, entre chacune des fleurs, de paillettes filiformes , élargies au sommet. Fleurs ferti- | les, de même nature et de même forme. Lo- j bes du calice plus courts que l’ovaire, mem¬ braneux, entiers, ou incisés-dentés. Corolle à tube grêle ; limbe campanulé, 5-fide. — Les Boopis sont dès herbes vivaces, garnies de feuilles alternes , pinnatifides , et munies de capitules terminaux, hémisphériques. (J.D.) BOOPS. mam. — Nom spécifique d'une espèce du genre Baleine , Balœna Boops , la Jubarte des Basques. V oyez baleine. "BOOBAM (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Éricacées, tribu des Rhodo- dendrées, formé par G. Don (Gen. sysi ., 3, 814), et réuni depuis comme simple section au genre Bhododendrum , L., par De Can- dolle , qui en latinisa le nom en celui de Buramia. Endlicher adopta également cette section, en en rétablissant l’ancienne ortho¬ graphe. (G, L.) BOOTIIIA (nom propre), bot. pii. — Genre manuscrit de Douglas, le même que le Pla- tystemon de Bentham , dans la famille des Papavéracées. (G. L.) BOOTIA (nom propre), bot. pii. — Genre de la famille des Rosacées , tribu des Drya- dées-Fragariées , formé par Bigelow ( Fl. bosi. , II , 206 ) , et réuni comme section au Poientilla de Linné. — Ce nom a été donné aussi à une section indiquée par Seringe (DG., Prodr. I, Excl. Saponaria ojjicinalis) , dans le genre Saponaria de Linné, et adoptée comme sous-section de la section Smegman- the de Fenzl , du même genre. (G. L.) ' BOOTIE. Bootia (nom propre), bot. pii. — Famille desHydroeharidées.Leg., ainsi nom¬ mé par Wallich , a été décrit et figuré dans son magnifique ouvrage intitulé : P lanlce asia- licæ rariores, I, p. 51, t. 65. Voici quels sont ses caractères : Fleurs unisexuées et dioïques. F leurs mâles réunies dans une spathe termi¬ nale, renflée et tubuleuse , à orifice resserré et denté. Fleurs assez nombreuses pédicu- lées. Calice composé de 6 sépales: 3 exté¬ rieurs allongés et verts , 3 intérieurs péta- loïdes et obtus. Étamines 12, disposées sur deux rangs , les extérieures ayant les filets plus courts. Anthères ovoïdes, à deux loges séparées par un connectif. On trouve au fond de la fleur un ovaire rudimentaire. Fleurs fe¬ melles solitaires. Chaque fleur est contenue dans une spathe assez semblable à celle des fleurs mâles. Cette fleur est sessile. Son calice, tubuleux à sa base, est adhérent avec l’ovaire infère. Son limbe se compose comme celui des BOQ fleurs mâles de 3 divisions externes vertes, et de 3 divisions intérieures pétaloïdes. Les der¬ nières sont insérées à la base de trois glandes qui occupent le sommet de l’ovaire. L’ovaire présente 9 loges, contenant chacune un grand nombre d’ovules attachés aux parois des cloi¬ sons. Cet ovaire est surmonté par des stig¬ mates bifides. Le fruit est inconnu. La seule espèce qui compose ce g. a été trouvée sur les bords du fleuve Irravadi, dans le royaume d’Ava. C’est une plante herbacée, vivace, à feuilles radicales, les unes sub¬ mergées et les autres nageant à la surface des eaux. (A. R.) BOPYI1E. Bopyrus. crust. — Genre de Crustacés composant à lui seul une pe¬ tite famille, et qui, joint aux Ioniens et aux Képoniens plus récemment décrits par M. Duvernoy, constitue le sous-ordre des Isopodes sédentaires (Milne Edw.), ou Épica- rides de Latreille. Les Bopyres étaient réunis aux Monocles par Fabricius, et c’est par Latreille ( Hist. des Crust., VII) qu’ils ont été séparés en un genre distinct. On trouve des Bopyres fixés sous la cara¬ pace des Palémons et des Hippolytes ( Cre¬ vettes) , dont ces petits animaux sont para¬ sites. Ils y déterminent une tumeur plus ou moins saillante. Le mâle est placé sous l’ab¬ domen de sa femelle, et les jeunes, au sortir de l’oeuf, ressemblent beaucoup aux Cyclo- pes naissants. Nos pêcheurs prennent sou¬ vent les Bopyres pour de petites Soles ; cette opinion , tout-à-fait dénuée de fonde¬ ment, a été néanmoins soutenue par Des¬ landes , dans Y Histoire de L’Académie des sciences, pour 1722. Les caractères distinctifs du genre Bopyre consistent surtout dans ses appendicès abdo¬ minaux lamelleux et cachés sous l’abdomen. Les deux sexes n’ont ni le même volume ni la même forme. La femelle, cinq ou six fois plus grande que le mâle, a le corps py- riforme très déprimé , et toujours plus ou moins déjeté de côté. Les deux espèces au¬ thentiques de ce genre sont le B. squillarum, qu’on trouve fréquemment sur les Crevettes de table , et le B. hippolytes , nouvellement découvert par M. Krover sur l’Hippolyte po¬ laire. (P. G.) BOQUEREL. ois. — Nom vulgaire du Moi¬ neau Friquet. BOR 651 BOQUETTIER. bot. pii. — Nom vulgaire du Pommier sauvage. BOQLILA (nom vernaculaire), bot. pii. — Genre de la famille des Ménispermacées , sous-famille des Lardizabalées , formé par Decaisne et ne renfermant que le Lardizabala trifoliolata de De Candolle. C’est un sous-ar- brisseau du Chili et du Pérou, à feuilles trifo- liolées ; folioles entières ou sinucuses-lobées ; à inflorescence axillaire sur des pédoncules solitaires géminés ou ternés ; à fleurs dioiques, blanches, réunies en groupes, pédicellées, de la grandeur et de la forme de celle des Ber- beris. Les fruits sont des carpelles courtement stipités. Voy. pour plus de détails le beau mémoire de l’auteur sur les Lardizabalées. ( Archiv . du Mus. d’hist. nat., 1839.) (C.L.) BOR. bot. pu. — Synonyme de Jujubier. BORAC1TE. mijv. — Borate de magnésie naturel. V oyez borates. (Del.) "'BOR ASSUMÉES. Borassineœ. bot. pii. — Tribu établie par Martius ( Synops . ruse.) pour renfermer les Palmiers dont l’ovaire est tri ou plus rarement bi-quadriloculaire , et composé le plus souvent de trois carpi- dies , moins souvent de deux ou de quatre , connées dans l’origine , à ovules solitaires , ascendants ou résupinés dans les loges. Le fruit est un drupe ou plus rarement une baie , indivise ou lobée ; les étamines hypo- gynes. L’auteur sous-divise ainsi cette tribu : FLABELLIFRONDES. Borassus, L. ; Lodoicea, Labill. ; Latania , Commers. ; Hypltœne, Gærtn. PINJVATIFRONDES. Benlinckia, Berry ; Keppleria, Mart. ; Geo- noma , Willd. ; Manicaria , Gærtn. (C. L.) BORASSOS. bot. pii. — Syn. de Bo¬ rassus. BORASSUS (/3 opaaaoç, datte), bot. ph. — Genre de la famille des Palmiers, institué par Linné, distingué principalement par des fleurs dioiques sur un spadice enveloppé de spathes incomplètes ; les mâles en un chaton cylindrique, bractéées, rassemblées en deux séries dans des fossettes résultant de la sou¬ dure des squames ; calice trifide ; corolle tri- partite ; 6 filaments staminaux libres ; an¬ thères sagittées. Les jemelles presque solitai¬ res entre les squames d’un chaton ; calice triphylle et corolle de (i à 9 pétales étroite- 652 BGR BOR ment imbriqués, révolutés sur eux-mêmes; 0-9 étamines abortives ; ovaire 3-, plus rare¬ ment 2-4-lüCiilaire ; stigmates 3 ou 2-4, ses- siles ; drupe 3-pyréné ; chaque pyrène obcor- diforme, fibreuse, percée d’un pore au som¬ met ; albumen égal , puis creusé ; embryon vertical. — Ce genre renferme trois espèces environ, de l’Inde, à stipe élevé, annelé-ci- catrisé, dur à l’intérieur, noirâtre ; les frondes sont toutes terminales , pairaées-üabelli for¬ mes , portées sur des pétioles dentés -épi¬ neux ; les spadices s’élèvent d’entre les feuil¬ les; les mâles sont ramifiés, les femelles moins divisés ou presque simples; les fleurs sont petites , d’un rouge jaunâtre ; le drupe est très gros. L’une des espèces la mieux con¬ nue , le B. flabelliformis , se voit dans nos cultures. Il s’élève dans son pays natal , les Indes orientales, à plus de 30 mètres ; le bois de son stipe sert à la construction des mai¬ sons , et on tire de ses spadices une liqueur connue dans le pays sous le nom de vin de palmier. (C. L.) BORATES, min. — Sels résultant de la combinaison de l’acide borique avec les ba¬ ses salifiables , et formant un genre minéra¬ logique composé d’un petit nombre d’espèces, qu’on reconnaît aux caractères suivants : Fondus sur le fil de platine avec un mélange de 4 parties 1/2 de bisulfate de Potasse et 1 partie de Fluorine, ces minéraux commu¬ niquent à la flamme du chalumeau une cou¬ leur d’un vert pur ; réduits en poudre et hu¬ mectés d’acide sulfurique, ils donnent à l’Al¬ cool la propriété de brûler avec une flamme verte. On en connaît quatre espèces diffé¬ rentes, dont deux anhydres , et deux hydra¬ tées. Les premières sont : la Boracite et la Rhodizite ; les deux autres l’Hydroboracite et le Borax. 1. Boracite. Sous-Borate de Magnésie. Ma¬ gnésie boratée, H. ; Würfelstein. — Substance vitreuse, limpide et incolore , quand elle est pure, ou grisâtre et translucide, et devenant même opaque par altération; insoluble dans l’Eau, mais soluble dans l’acide nitrique, et précipitant alors par la Soude ou l’Ammo¬ niaque ; le précipité , qui est blanc , prend une couleur lilas, lorsqu’on le chauffe après l’avoir humecté de nitrate de Cobalt. La Bo¬ racite ne s’est encore offerte dans la nature qu’en petits cristaux disséminés dans le Gypse ou l’Anhydrite ; ces petits cristaux , remarquables par la netteté de leurs formes et la singularité de leurs propriétés physi¬ ques, appartiennent au système tétraédrique. Leur forme dominante est ordinairement celle du cube; quelquefois cependant c’est celle du rhombododécaèdre, et plus rarement encore celle du tétraèdre régulier. Les cubes, dont l’épaisseur est au plus de 10 à 12 mil¬ limètres , sont généralement modifiés de la même manière sur toutes leurs arêtes ; mais les modifications sur les angles sont celles qui conviennent au système tétraédrique , c’est-à-dire que quatre angles, qui répondent aux sommets d’un tétraèdre régulier, sont tronqués d’une certaine manière, et les qua¬ tre autres , opposés aux précédents , d’une manière différente.- C’est à tort qu’on a pris cette disposition pour un défaut de symétrie ; elle est parfaitement régulière, et ne saurait être autre, d’après la structure moléculaire de la substance , comme nous l’avons fait voir dans un Mémoire présenté à l’Académie des Sciences. Les minéraux du système té¬ traédrique ont pour type moléculaire un té¬ traèdre : on peut les considérer comme for¬ més de petits tétraèdres réguliers , disposés parallèlement les uns aux autres , de telle manière que si l’on porte son attention sur les files de molécules qui sont situées dans la direction des diagonales d’un cristal cubi¬ que, on voit que dans chacune d’elles les mo¬ lécules tournent une de leurs pointes vers un des sommets , et une de leurs bases vers l’autre. Les deux sommets opposés ne se trou¬ vent donc pas dans les mêmes conditions physiques, et ne sauraient être considérés comme identiques : de là, la raison des diffé¬ rences qu’ils présentent quand on les étudie sous le, rapport des propriétés physiques et géométriques. La Boracite est clivable avec peu de net¬ teté , parallèlement aux faces d’un octaèdre régulier. Sa dureté est de 6,5 ; sa densité de 2,9. Elle est fusible au chalumeau en glo¬ bule vitreux, qui se hérisse de petites aiguilles cristallisées par refroidissement, et devient blanc et opaque. La formule de composition de la Boracite est, selon Berzélius, M^Bo; ou bien, Bo“203,MgO, si l’on adopte avec M. Du¬ mas un poids atomique moindre de moitié pour le Bore. Toutefois les analyses connues ne répondent pas parfaitement à cette for¬ mule, et elles sont loin de s’accorder entre 130R BOR 653 elles. Celle de Stromeyer a donné : Acide bo¬ rique , 67 ; Magnésie, 33. Les cristaux de Boracite sont doués de la pyroélectricité polaire ; et, conformément à leur structure moléculaire , ils acquièrent par l’action de la chaleur huit pôles électri¬ ques , qui correspondent aux angles solides du cube, et dont quatre sont positifs , et les quatre autres négatifs ( voyez électricité polaire). Cette propriété physique est par¬ faitement en rapport avec l’espèce de struc¬ ture qui caractérise la Boracite, et que nous avons indiquée plus haut. La Boracite se trouve disséminée dans un Gypse saccharoïde, avec de petits cristaux de Quartz, près de Lunebourg en Brunswick, au mont Kalkberg, où elle s’associe à des grains de Sel gemme, et au Schildstein, où elle est en outre accompagnée de cristaux d’Anhy- drite. — On la trouve aussi au Segeberg , près de Kiel, dans le Holstein, dans un gise¬ ment analogue. L’âge de ces gypses n’est pas encore bien déterminé. Selon M. Gaillardot , la Boracite se rencontrerait encore, en pe¬ tites masses fibreuses , dans un Gypse des environs de Lunéville , qu’on rapporte à la formation du Trias. Peut-être est-ce la même chose que la substance désignée par Hess sous le nom d’Hydro-Boracite. 2. Rhooizite. G. Rose. Borate de chaux. — Substance vitreuse, transparente, d’un blanc grisâtre ou jaunâtre , appartenant au même système de cristallisation que la Boracite , avec laquelle elle est sans doute isomorphe. Comme cette dernière, elle jouit à un haut degré de la polarité électrique. Ses cristaux sont petits, et leur forme dominante est celle du rhombododécaèdre. Sa dureté est supé¬ rieure à celle de la Topaze ; sa pesanteur spé¬ cifique =3,41. On la trouve sur le Quartz et la Tourmaline rubellite , dans des filons ou de petites cavités remplies d’Argile, au milieu du Granité , près de Sarapulsk , non loin de Mursiusk , au nord d’Ekaterinebourg en Si¬ bérie. 3. Hydrobokacite, Hess. — Substance en petites masses fibro-lamellaires, blanches ou rougeâtres par place par suite d’un mélange d’argile ocreuse, transparente lorsqu’elle est en lame mince ; fusible aisément au chalu¬ meau en un vert limpide , qui colore la flamme en vert ; soluble légèrement dans l’eau , et facilement dans les acides azotique et chlorhydrique. Sa dureté est de 1,5 j sa pesanteur spécifique de 1,9. Elle est compo¬ sée , d’après M. Hess, de 49,22 d'Acide bori¬ que ; 13,74 de Chaux ; 10,71 de Magnésie, et 20,33 d’Eau. Son gisement n’est pas bien connu ; on sait seulement qu’elle vient du Caucase. 4. Borax, vulgairement Tinkal. Sous-Bo¬ rate de Soude naturel. Soude boratée , H. — Substance saline, blanche , d’une saveur douceâtre, soluble dans l’eau, très fusible , cristallisant dans le système klinorhombique. La forme fondamentale de ses cristaux est un prisme oblique à base rhombe , dont les pans font entre eux un angle de 87°, et sont inclinés sur la base de 101° 20'. Sa for¬ mule de composition est , selon Berzélius , NaB2 + 10 A q. On parvient, par un procédé particulier, à obtenir le Borate de Soude sous la forme de l’octaèdre régulier ; mais alors il ne contient plus que cinq atomes d’eau. — Le Borax naturel est formé , en poids , de Soude, 16,37 ; Acide borique, 13,52, et Eau, 47,11. Le Borax , à l’état natif , est d’un gris ver¬ dâtre, couleur qu’il doit à une matière or¬ ganique. On le purifie par la fusion , la dissolution 'dans l’eau et la cristallisation. C’est ainsi qu’on obtient les cristaux de Borax , qui se rencontrent dans le com¬ merce. Le Borax, employé principalement dans les arts comme fondant , à cause de sa grande fusibilité, était autrefois entièrement tiré de l’Inde, où il existe dans certains lacs, qui avoisinent les montagnes du Thibet ; il y est dissous , et on le trouve aussi sur les bords de ces lacs, en petites couches cristal¬ lines, qui ne sont probablement que des dé¬ pôts formés par l’évaporation des eaux. Le Borax brut de l’Inde nous arrive enveloppé d’une matière grasse, dont l’objet est de ga¬ rantir le sol du contact de l’air, qui le fait ef- * fleurir. Depuis quelques années, on fabrique le Borax en Europe avec les eaux des lagonis de Toscane. Ces eaux étant chargées d’acide borique, il suffit de leur fournir la base alca¬ line. — On trouve encore le Borax à Ceylan, en Perse, en Chine et en Tartarie. On le cite enfin dans les eaux de quelques mines du Haut-Pérou. (Del.) BORAX, min. — Nom vulgaire du sous- Borate de Soude. Voyez borates. (Del.) 654 BÜR BORBONIA (J. -B. Gaston de Bourbon, fils d’Henri IY, promoteur de la botanique). bot. pu. — Genre institué par le père Plu¬ mier dans la famille des Papilionacées, tribu des Lotées-Génislées , et comprenant une douzaine d’espèces environ du cap de Bonne- Espérance. Ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes , simples , muliinerves à la base , amplexicaules , éstipulées ; à fleurs jaunes , axillaires , ou capitulées au sommet des ra¬ meaux. On les cultive presque toutes dans les serres tempérées de nos jardins d’Europe. (G. L.) *BORBORE. BorboruslfcpÇopoq, bourbier, ordure), uns. — Genre de Diptères créé par Meigen et adopté par M. Macquart , qui le place dans la division des Brachocères , sub¬ division des Dichœtes , famille des Athéricè- res , tribu des Muscides , section des Acalyp- tères , sous-tribu des Sphœrocérides. Le nom de Borborus fait allusion à la fange dans la¬ quelle se développent la plupart des espèces de ce genre. Quelques unes vivent sur les Champignons en déliquescence , et de ce nombre est le B. niiidus, dont le mâle se dis¬ tingue par un crochet très recourbé qu’il porte à la base des cuisses postérieures en dessous, et qu’on ne remarque pas dans les autres espèces. Parmi les 18 espèces rapportées à ce genre par M. Macquart, nous citerons, indépendam¬ ment du Borborus nitidus dont nous venons de parler, le B. des chevaux, Borborus equi- nus Meig., n° 5 ; Caprornyza. id. Fall., n° 2 ; Mycelia vulgaris Bob. D., n° 1. Cette espèce est commune dans toute l’Europe. (D.) *BORBORITES. ins. — M. Newmann, dans sa classification des Insectes de l’Angleterre d’après les larves ( The eniomolog. Magaz., n. 9, p. 396), désigne ainsi une des nom¬ breuses divisions établies par lui dans l’ordre des Diptères, et qui se compose des g. Bor¬ borus , O chier a , Dichœta, Ephydra , Noti- phila , Hornalura , Orygma et Cœlopa. (D.)t BORBORUS. ins. — Voyez borbore. BORD EN SCIE. rept. — Espèce du g. Emyde. BORE. chim. — Le Bore ne se rencontre dans la nature qu’à l’état de combinaison avec l’oxygène , et forme ainsi un acide borique qui existe seul ou combiné, soit à la Soude, soit à la Magnésie, soit encore à d’autres oxydes , comme dans les minéraux BÜR connus sous les noms de Tourmaline et d 'A$inile. Bien qu’on eût déjà prouvé par l’action de la pile que le Bore était le radical de l’acide borique , on ne l’avait point encore obtenu en assez grande quantité pour l’étudier, quand, en 1808, MM. Thénard etGay-Lussac l’obtinrent en décomposant le même acide par le Potassium. Un chimiste allemand , M. Dœbereiner , a depuis retiré le Bore du Borax , en traitant directement ce sel par le charbon, dans un tube de fer, à une haute température. Dans les deux procédés , l’acide borique est désoxygéné, soit par le Potas¬ sium, soit par le Charbon. A l’état de pureté , le Bore est solide , pul¬ vérulent , d’une couleur brun-verdâtre ; il n’a ni saveur , ni odeur. D’une densité plus grande que celle de l’eau , il y est complète¬ ment insoluble ; il peut cependant , s’il est très divisé , y rester, un certain temps , en suspension sans se précipiter. Le Bore est fixe au feu et infusible. A la température ordinaire , il est sans action sur l’air et sur l’oxygène ; mais chauffé au rouge dans ce dernier gaz, il se convertit en partie en acide borique : cette conversion n’est point complète , parce que la portion d’acide formé se fond, enveloppe le Bore res¬ tant , et le préserve de son contact avec l'oxygène. Le Bore n’a point d’action sur l’eau, même à une température de -f- 100. Il est néan¬ moins probable qu’à une chaleur rouge il la décomposerait, en en absorbant l’oxygène et en mettant l’hydrogène en liberté. Le Bore, avons-nous dit, forme avec l’oxy¬ gène un acide borique , connu jadis sous le nom 'd’acide boracique , et plus ancienne¬ ment encore sous celui de sel sédatif de Hom- berg ( voyez acides). Il se combine aussi avec le Chlore, le Soufre , le Fluor... ; mais ces composés ont été peu étudiés. (A. D.) *BOREAPHILES ( 0opeaç , nord ; , j’aime), ins. — Genre de Coléoptères penta¬ mères , famille des Brachélytres , établi par Sahlberg et adopté par Erichson ( Généra et spec. Stapliylinor. , pag. 899), qui le range dans sa tribu des Omalinines, d’après les ca¬ ractères que lui donne le premier auteur; car il déclare n’avoir pas vu l’espèce unique sur laquelle il est fondé. Cette espèce , suivant Salhberg, a 1/4 de ligne de long. Elle est BOR BOR 655 couleur de poix, ponctuée, légèrement pubes- cente, avec la bouche, les antennes et les pattes testacées. Elle habite le nord de la La¬ ponie , où elle est excessivement rare. Trois individus seulement ont été trouvés par M.Sahlberg, le 9 août 1830, sur les bords du lac Mandujarvi, dans des débris de feuilles sèches. (D.) BORÉLIE , Montf. moll. — Synonyme d’Alvéoline. BORELLIA (nom propre), bot. ph. — Genre formé par Necker (. Elem 434 e/ seq.), et synonyme de Cordia de R. Brown , dans la famille des Cordiacées. (C. L.) BORETTA (nom propre?), bot. ph. — Ce genre de Necker est synonyme du Dabœcia de Don , sous-genre de 1 ' Andromeda de Linné, dans la famille des Ericacées. (G. L.) BOREES ( Boreus , du nord), ins. — - Genre de la famille des Panorpiens, de l’or¬ dre des Névroptères , établi par Latreille sur une petite espèce qu’on trouve pendant l’hiver sous les Mousses qui croissent sur les Sapins de Suède, dans le nord de l’Al¬ lemagne , sur les Alpes. Quelquefois on la rencontre même sur la neige en assez grande abondance. L’espèce qui se rapporte à ce g. est le B . hyemalis ( Panorpa hyemalis Linn.). (Bl.) BORGNE, zool. — Nom vulgaire de la Mé¬ sange charbonnière. — Dans quelques par¬ ties de la France on donne ce nom à l’Orvet, Anguis fragilis, appelé aussi Serpent aveugle. (C. d’O.) BORGNIAT. ois. — Nom vulgaire de la Bécassine sourde. BORE II A E SEVI A (nom propre), bot. ph. — Ce genre de la Flora J'Fetieraiviensis est synonyme de Capnoïdes de Gærtner, sous- genre du Conj/talis de De Candolle, dans la famille des Papavéracées-Fumariées. — Roth ( Catalect ., II, 56) donne ce nom à un genre de la famille des Scrophularinées-Gratiolées, synonyme du Teedia de R.udolphi. (C. L). *BORKHABSIA (Borkhausen , botaniste allemand), bot. ph. — Ce genre, qui appar¬ tient à la famille des Composées, tribu des Chicoracées , a pour caractères : Capitule multiflore. Involucre muni d’un calicule, ou plus rarement formé d’écailles légèrement imbriquées. Réceptacle presque nu ou fim- brillifère. Fruits cylindracés, tous ou seule¬ ment ceux du centre, terminés par une sorte de bec qui porte l’aigrette formée de plusieurs rangées de poils blancs; les fruits de la cir¬ conférence sont tronqués ou légèrement at¬ ténués au sommet. — Les Borkhausia sont la plupart indigènes de l’Europe ; elles ont le port des Crépis, et présentent en général des fleurs jaunes : cependant on en cultive dans les parterres une espèce , le B. purpurea , «à cause de la couleur pourprée de ses fleurs. r (J- D.) 'BORE ASIE. Borlasia. iielm. — Nom donné par Oken au g. Nemerte. (Duj.) BORMM: (nom d’homme), min. — Syno¬ nyme de Tellurure de Bismuth. Voyez tel- lurures. (Del.) BOROCÈBE. Borocera. ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes établi par M. Bois- duval ( Faune de Madagascar, p. 87 ). Il est très voisin du g. créé par le même auteur, sous le nom de Megasoma , et qui fait partie de sa tribu des Bombycines. L’espèce unique sur laquelle il est fondé a été trouvée à Ma¬ dagascar par le voyageur Goudot , dans les environs de Tamatave. Elle est figurée dans l’ouvrage précité (pl. 12, fig. 5 et 6) , sous le nom de Borocera madagascariensis. (D.) BORONIA (nom propre), bot. pii. — Bo- roni, jeune botaniste italien , compagnon des voyages botaniques de Smith, et plus tard de Sibthorp, reçut du premier la dédicace d’un genre de Diosmées de la Nouvelle-Hollande, qui a les caractères suivants : Caiice à 4 divi¬ sions plus ou moins profondes. Pétales 4, plus longs , marcescents. Étamines 8, dont 4 plus courtes, opposées aux pétales ; filets libres, ci¬ liés ou tuberculeux, linéaires, souvent amin¬ cis à leur sommet en un filet qui porte l’an¬ thère cordiforme , prolongés supérieurement en un petit appendice. Ovaires 4, sur un dis¬ que entier ou sinué, glabres, contenant deux ovules superposés. Autant de styles nés de leurs sommets, bientôt soudés ensemble en un seul, court, que termine un stigmate à 4 sillons, égal ou épaissi en tête. Fruit composé de 4 coques , quelquefois allongées en forme de légume. Les espèces, assez nombreuses, répandues depuis les tropiques jusqu’à la pointe australe de l’île de Van-Diemen , sont des arbrisseaux à feuilles opposées , simples ou impari-pcnnées, quelquefois l’un et l’au¬ tre ensemble sur le même pied, entières ou dentées , criblées de points transparents. La fleur est posée sur un pédicelle , articulée 656 BOR BOR avec un pédoncule qui porte une bractée à sa base et deux bractéoles opposées à son som¬ met. Les pédoncules axillaires ou terminaux sont simples et uniflores, ou bien ils se divi¬ sent et portent 2 ou plusieurs fleurs, roses ou rouges , d’une odeur agréable. On en cultive plusieurs espèces dans nos serres. (Ad. J.) BOHO\lÉKS. bot. ph. — Quelques au¬ teurs ont donné ce nom à la tribu des Dios- mées, composée de celles qui sont originai¬ res de la Nouvelle-Hollande, et se distinguent de toutes les autres par leur embryon cylin¬ drique dans S’axe d’un périsperme épais et charnu. (Ad. J.) R0I408 (/3o p6'„ vorace), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Ténébrio- nites, établi par Herhst aux dépens du g. Hypophlœus de Fabricius , et adopté par M. Dejean, qui, dans son dernier Catalogue, n’y rapporte qu’une seule espèce, Boros elon- gaïus de Herbst ( Hypophlœus Boros Fabr. , ou Trogosita coriicalis Payk.) ; mais M. Gué- rin-Méneville, dans son Iconographie du Bè¬ gue animal de Cuvier , pl. 30, fig. 7, en re¬ présente une 2e sous le nom de B. thoracicus Gyîlen. Ces 2 esp. sont de la Suède. (D.) BORRAGINÉES. bot. ph. — Ce nom a été donné par Jussieu au groupe de plantes ex¬ trêmement naturel pour lequel Linné avait proposé celui d’Aspérifoliées. Plus tard il n’a plus été employé qu’à désigner une section de ces mêmes plantes par quelques auteurs, qui croient devoir partager cette famille en plu¬ sieurs distinctes. Nous n’admettrons ces der¬ nières ici que comme des tribus , parce que leur séparation ne nous semble pas justifiée par des caractères d’une assez grande va¬ leur. Ceux qu’on a attribués aux Cordiées , l’embryon plissé et la dichotomie du style, pourraient avoir ce degré d’importance ; mais ils n’ont pu être vérifiés que dans le seul genre type, et leur présence simultanée dans les autres genres qu’on en rapproche est jusqu’ici hypothétique. Voici donc les caractères et les divisions de la famille des Borraginées : Ca¬ lice libre, à 5 divisions réduites plus rarement à 4 , plus ou moins profondes , persistant et se développant souvent après la floraison. Corolle monôpétale hypogyne , le plus ordi¬ nairement régulière et droite, plus rarement irrégulière et recourbée, tubuleuse inférieu- rieurement, partagée supérieurement en lo¬ bes en nombre égal aux divisions du calice, et alternant avec elles , à gorge nue ou gar¬ nie de 5 touffes de poils, de 5 écailles ou de cinq replis généralement opposés aux lobes. Étamines en nombre égal, insérées au tube de la corolle , et alternant avec ses lobes. Ovaire à 4 loges , tantôt réunies en un seul , du sommet duquel part le style, tantôt dis¬ tinctes et formant autant de carpelles , entre lesquels le style s’enfonce pour s’insérer sur le réceptacle : c’est ce qu'on appelle un style gynobasique. Il est simple et terminé par un stigmate simple ou bifide, ou très rarement se partage une ou deux fois par dichotomie. Dans chaque loge pend un ovule unique. Le fruitest simple et présente, sous son péricarpe charnu, un noyau à 4 loges, ou 2 noyaux bi- loculaires, ou 4 uniloculaires , ou bien il est composé de 4 carpelles distincts, nucamen- tacés, qui se détachent séparément à la ma¬ turité. La graine, sous une enveloppe double et membraneuse, présente un embryon quel¬ quefois revêtu d’une couche d’un périsperme charnu, plus ordinairement nu, à radicule courte et supère, à cotylédons foliacés, géné¬ ralement plans , très rarement plissés dans leur longueur. Les caractères de la végétation varient un peu, ainsi que la patrie des espèces dans les differentes tribus, qui sont les suivantes : 1. CORDIÉES (Cordiacées pour les auteurs qui en font une famille distincte). Embryon à cotylédons plissés, sans périsperme. Style terminal , une ou deux fois dichotome. — Ar¬ bres ou arbrisseaux répandus sous les tropi¬ ques par tout le globe, à feuilles alternes, simples, entières ou dentées, raides et coria¬ ces , âpres au toucher. Fleurs en panicules, corymbes ou épis terminaux , quelquefois très courts, diclines par avortement dans un petit nombre de cas. Genres. Cordia, R. Br. [V arronia, L. — Sebesiena, Gærtn. — Cerdana, Ruiz et Pav. — Gerascan- thus, P. Br. — Myxa, Roxb.). — Genres qui paraissent s’en rapprocher, mais dans les¬ quels on n’a pu constater à la fois le double caractère qui distingue la tribu : Sacellium , Hurnb. et Bonpl. — Cordiopsis, Desv. — Pa- tagonula, L. (Patagonica, Dilî .). — Menais, Loeffl. 2. ASPER SPOLIÉES. Cotylédons plans. Style indivis. — Herbes, arbrisseaux ou ar- BOR BOR 657 bres couverts de poils raides, simples ou plus rarement étoilés ; à feuilles presque toujours alternes et entières, d’un tissu mou; à fleurs solitaires ou réunies en panicules, corymbes ou épis souvent scorpioïdes, c’est-à-dire por¬ tant les fleurs du côté intérieur seulement, et contournés en dehors en crosse avant la floraison. Trib. 1. Ehretiées. Style terminal. — La plupart habitent entre les tropiques , hors desquels on en rencontre très peu. § 1. Tourné/ or liées. Graines périspermées. Genres. Ehrelia , L. ( Carmona, Cav.). — Rhabdia, Mari. — Grabowskya , Schiecht. — Beurre - ria , Jacq. ( Bourreria , P. Br.). — T ournefor- lia , R. Br. ( Piltonia , Kunth. — Anjuzia , Àmm.). — M ésserschmidlia , Rœm. et Sch. — Coldenia, L. — Tiquilia , Pers. § 2. Hèliotropièes . Pas de périsperme. S'chleidenia , Endl. (Preslea , Mart. non Opitz). — Heliotropium , L. — Tiaridium , Lehm. Trib. 2. Borraginées proprement dites. — Style gynobasique. Pas de périsperme. — Elles habitent les climats tempérés; nombreuses surtout dans la région médi¬ terranéenne, et vers le milieu de l’Asie. § 1. Anchusées. — Carpelles adnés au réceptacle. Cerinthe , L. — Onosma , L. — Onosmo- dium, Rich. ( Osmodium , Rafin. — Purshia, Spreng.). — Moltkia , Lehm. — Echium , Tourn. — Ethiocliilon, Desf. — Pulmonaria, Tournef. — Steenhammera, Reichenb. ( Mer - tensia , Roth, non W.) — Casselia , Dumort. — Lilhospermum , Tourn. (Rhytispermum , Link. — Ægonycliion , Gray. — Balschia , Gmel. — ■ Cyphorima , Rafin. — Margarosper- mum, Reichenb.). — Macrômeria , Don. — Cranio^permum , Lehm. — Colsmannia, Lehm. — Nonnea , Med. ( Echioides , Desf.). — A/e- neghinia , Endl. ( Dioclea , Spreng. non Kunth). — Lycopsis, L. — Anchusa , L. (/?«- glossum , Tourn. — Buglossoides, Tausch. — Baphorhiza , Link. — Alkanna , Tausch. — Oscarrtpia, Mœnch.). — Plagioboihrys , Fisch. et Mey. — Eritrichium , Schrad. — Bothrios- permurn, Bung. — Myosotis , L. ( Echioides , Mœnch.). — Exarrhenu , R. Br. — Lobosie- mon, Lehm. — Slomoiechium, Lehm. — Syrn- phytum, L. — Truchysiemon , Don. — Æor- ?'o joie), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Chrysomélines , établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue, aux dépens du grand g. Cas, sida de Linné, et qu’il place entre les g. Cyrtonola et Chelirnorpha de M. Chevrolat. Il y rapporte 19 espèces, de l’Amérique, parmi lesquelles nous en ci¬ terons 2 seulement : la B. nervosa ( Cas- sida id. Fabr.) du Brésil, et le B. Panthe- rina Dej. de Buénos-Ayres. (D.) BOTAURUS. ois. — C’est le nom latin adopté par Brisson pour une sous-division de son g. Ardea, Héron, ayant pour type le Butor, Ardea siellaris Linn. Depuis lui , on a continué de l’employer dans le même sens, et même dans ces derniers temps comme nom générique. Voyez héron. (Lafr.) BOT-ELUA. BOT. PII. — V oyez BOUTE- LOUA. *BOTHRIDERES (|3 oGptov, petite fosse; c Dpv), cou), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Xylophages , établi par M. Dejean , dans son dernier Catalogue, aux dépens du g. Biionia et Lycius. il y rapporte 9 espèces dont 6 d’Amérique, 2 d’Afrique et 1 d’Europe. Nous n’en citerons que 2 : le IL sulcatus Dej., de Saint-Domingue, et le B. contractas Fabr., qui se trouve aux environs de Paris. (D.) BOTHRIDIE. Bothridium ( jSoGpcov , su¬ çoir). helm. — M. de Blainviile ( Appendice à La traduction française de Bremser , pi. 2 , f. 15) a établi ce genre pour le ver tænioide, de la famille des Anorhynques, qui vit dans l’intestin des Pillions, et qu’on trouve coin- BOT 669 BOT inunément lorsqu’on fait la dissection de ces animaux. Corps mou, très allongé, très déprimé, tæ- nioide , composé d’un très grand nombre d’articles enchaînés, transverses, réguliers, sans pores latéraux ni cirrhes. Renflement céphalique bien distinct, composé de deux cellules latérales , ouvertes en avant par un orifice arrondi. Ouverture des ovaires unique pour chaque article, et percée au milieu d’une des faces aplaties. Tels sont les caractères assignés à ce genre par l’auteur ( Dici . sc., n. lvh , 609). M. Ch. Leblond ( Ann . sc. nul. , 2e série, v, 299, pl. 16, f. 9-15) a donné de nouveaux détails sur le Boihridiurn Pithonis , et changé le nom de ce ver en celui de Prodicœia diirerna. Il a remarqué que l’ouverture des ovaires est double pour chaque article, et non unique, comme l’avait dit M. de Blainviile. (P. G.) BOTIHUMOXE. BatU rimonus ( [ ïoôpiov , suçoir; fxovoç , unique), helm. — M. Duver- noy vient d’établir sous ce nom (A'oc. philom. de Paris , 1842) un genre de Vers intesti¬ naux voisins des Ligules, et qui lie ces ani¬ maux aux Bolhriocéphalcs et aux Bothridies. L’espèce sur laquelle ce genre repose a été découverte, par M. Lesueur, dans l’intestin d’une espèce d’Esturgeon de l’Amérique du Nord. Voici les caractères génériques du Bo- thrimone : Corps plat, liguliforme, ayant en avant un suçoir unique à ouverture anté¬ rieure ; en dessus et en dessous sur la ligne médiane , une bande longitudinale percée d’orifices rapprochés par paires et qui sem¬ blent être ceux des ovariens ; ceux de la face inférieure plus prononcés. Cette nouvelle es¬ pèce de ver vit dans Y Accipenser oxyrhyn- chus. M. Duvernoy l’appelle Boili. slurionis. (P. G.) BOTHRIOCEPHALE. Bolhriecephalus ( Mp cov , fossette; xtcpouY), tête), helm. — ( en ré de Vers intestinaux Tænioides ou Bo- throcéphalés ( voyez ce mot), de la famille des Anorhynques , Blainv. , et dont une espèce est parasite du canal intestinal de l’homme : c’est le tænia large , Taenia lata, dont les articulations sont larges et courtes, et qui se trouve dans les intestins grêles , principalement chez les habitants de la Po¬ logne, de la Russie, de la Suisse, et de quelques contrées de la France : on l’y prend souvent pour le ver solitaire, qui ne s’ob¬ serve que rarement dans les mêmes pays et qui cause d’ailleurs les mêmes accidents. Ce ver , qui est plus mince , est très souvent beaucoup plus large que le ver solitaire [Tae¬ nia solium) , et non pas plus étroit, comme on l’a prétendu ; il acquiert habituellement 20 pieds de longueur. Goeze assure en avoir vu un de 60 aunes 1 /4 , et Boerhaave pré¬ tend qu’il en a fait rendre un de 100 aunes à un Russe. Les anneaux du Bothriocéphale, qui, détachés les uns des autres , portent le nom de Cucurbitains (1) , acquièrent jusqu’à 1 pouce dans leur grand diamètre transver¬ sal ; mais ils sont beaucoup plus étroits à me¬ sure qu’on se rapproche de la tête du ver, qui est fort difficile à bien voir. L’incision qu’on trouve quelquefois sur l’extrémité large a été regardée à tort , par plusieurs médécins, comme la fin du Bothriocéphale , et Tulpius, en 1685, avait représenté un de ces morceaux postérieurs détachés , sous le litre de Gerninum lati lumbrici caput , er¬ reur qui a été copiée par d’autres. Les Mammifères autres que l’Homme n’ont point donné de Bothriocéphales ; on en con¬ naît une espèce chez les Oiseaux , B. nodo- sus , parasite des Plongeons ; les autres , au nombre de 14 ou 15, proviennent des Pois¬ sons. D’après M. de Blainviile , les caractères génériques de ces animaux sont les suivants : Corps très mou , très déprimé , fort allongé , tæmoide , composé d’un très grand nombre d’articles enchaînés , ordinairement trans¬ verses , sans pores ni cirrhes latéraux. Ren¬ flement céphalique té tragone, plus ou moins distinct , généralement allongé , sans rétré¬ cissement postérieur bien marqué , et pourvu de deux fossettes latérales , étroites, allongées et peu profondes ; orifices des ovaires dis¬ tincts et constamment à la face inférieure des articles , quelquefois doubles pour cha¬ cun d’eux. (P. G.) " BOTH R 3 OC El» A (jSoGptov, fossette; xépaç, corne, antenne), ins. — Genre de la famille des Fulgoriens, de l’ordre des Hémiptères, section des Homoptères , établi par M. Bur- meister ( Handb . der Ent .) sur quelques esp. de l’Amérique méridionale. Le type du g. est le B. tinealis Burin., du Brésil. (Bl.) BOiTIIUOAOPA ((3 o'ôpiov, fossette ; ttovç, (i) Les anciens médecins considéraient ces Cucurbitains comme autant do Vers. 670 BOT pied), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Cycliques , tribu des His- poides, établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. M. Guérin-Méneville qui a donné une Mono¬ graphie du g. Alurnus, Fab. ( Société Cuvié- rienne 1840, p. 330), regarde ce g. comme une simple division de ce dernier ; cependant le g. Bothrionopa présente des caractères qui le distinguent des Alurnus. Les 4 espèces publiées par M. Guérin sont originaires de Java; il les a nommées B. sanguinea , B. Go- njiy B. gracilis, B. rufa. (C.) *BOT II R 10 1 ’TERUS (j3o%ov , fossette; -rrr/pov, aile), ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères , de la famille des Carahiques, créé par Eschscholtz,et adopté par M. le baron de Chaudoir ( Tableau d’une nouvelle subdivi¬ sion du g. Feronia). Cet entomologiste rap¬ porte à ce g. 6 espèces, savoir : 1° B.oblongo- punciata Fabr., qui se trouve dans presque toute l’Europe; 2 nB. angustata Még.,en Alle¬ magne; 3° B. Lugoiii Chevr., Terre-Neuve; 4° B. adstricla Esch., aux îles Ounalashka; 5° B. vitrea, au Kamtschatka; 5° B. Chaly- bicolor Chevr., au Chili. (C.) *BOTHRÏOSPERMUM ( (3 oGpiov , petite fosse [fossette] ; en épax, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Borraginacécs, tribu des Anchusées, formé par Bunge (. Enum . PL Ckin. bor., 47), comprenant 3 ou 4 plantes herbacées, annuelles ou bisannuelles, in¬ digènes du nord de la Chine et probable¬ ment aussi dans les contrées limitrophes , ayant le port des Myosotis ; à fleurs petites, bleues ou blanches , portées sur des pédon¬ cules latéraux, extra-foliacées. On en cultive plusieurs en Europe. (C. L.) BOTHRODEADRON. bot. ru. — Svn. de Bolryodendron. 'BOTHROPS. rept. — Synonyme de Tri- gonocéphale. * BOTHROCÉPHAEÉS. Bothrocephala (fioQptov , fossette; x£0- chus Labio L. B. .1 aune ou safranee, le Buccinurn hœ- masioma L. B. noire, le Sirombus gibberulus Lam. B. sanglante , le Bulimus liæmaslomu v L. (C. u’G.) BOUCHE DE LIÈVRE, bot. cr. — Sy¬ nonyme vulgaire de Merulius eau lare lias. BOUCHEFÛUR. ois. — Nom vulgaire du Pouillol , Mo ta cilla irochilus L. BOUCIIRAIE ou BOUCRÂIE. ois. — Noms vulgaires de l’Engoulevent d'Europe. BOIÏCIROLLE. ois. — Un des noms vul¬ gaires de la Bécassine sourde. BOUCLIER, poiss. — Ce nom a été donné à plusieurs espèces de Poissons appartenant aux genres Cycloptère, Spare , Lépadogastre et Centrisque. BOUCLIER. Silpha ( lllyn , sorte d’in¬ secte). ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères , famille des Clavicornes , fondé par Linné , et aux dépens duquel plusieurs autres genres ont été formés depuis. Celui des Boucliers proprement dits, tel qu’il a été réduit par Fabricius et adopté par Latreille, qui le place dans sa tribu des Peltoïdes , se compose des seules espèces qui ont pour ca¬ ractères communs : Antennes terminées par une massue allongée de 4 articles perfoliés. Palpes filiformes, inégaux. Mandibules fortes et aiguës. Tête inclinée, cachée sous le pro¬ thorax ; celui-ci dilaté sur les côtés, rétréci et souvent échancré en avant , large et pres¬ que droit en arrière. Éiytres plus ou moins arrondies à l’extrémité, plus ou moins con¬ vexes, et dont les bords sont relevés en gout¬ tière. Pattes courtes, avec les quatre premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles. La forme générale de ces Insectes est celle d’un bouclier ovale, ainsi que l’indi¬ que leur nom français. La plupart sont de moyenne taille, de couleur noire ou sombre, et tous exhalent une odeur nauséabonde qui provient de leur genre de nourriture. En effet, iis ne vivent que de cadavres en putré¬ faction et d’excréments , et paraissent desti¬ nés par la nature , surtout leurs larves , à purger la terre des immondices que la des¬ truction et la décomposition des êtres orga¬ nisés entraînent sans cesse après elles. Lors¬ qu’on les saisit, ils répandent, par la bouche et par l’anus , une liqueur noire et fétide , dont l’usage parait être d’accélérer le ramol¬ lissement des chairs dont ils se nourrissent. Les larves se rencontrent sur les cadavres en même temps que l’insecte parfait. Elles ont le corps aplati, composé de 12 segments, ayant leurs angles postérieurs aigus, et dont le dernier est muni de deux appendices co¬ niques. Elles sont très agiles et s’enfoncent dans la terre pour subir leur métamorphose. Quelques espèces se nourrissent de proie vi¬ vante. T elles sont entre autres la Silpha qua- BOU BOU 685 drula Lin. (Bouclier jaune a taches noi¬ res Geoff. ) , et la Silplia ihoracica Fabr. ( Bouclier a corselet jaune Geoff. ), qui vivent de Chenilles : on les voit souvent courir sur les arbres après celles-ci à la première apparition des feuilles. D’autres espèces grimpent sur les plantes, notamment sur les tiges des Blés , où se tiennent de pe¬ tites Hélices dont elles font leur nourriture. Leach a établi dans ce genre plusieurs di¬ visions ou sous-genres , dont il serait trop long de donner ici les caractères. M. Dejean y rapporte 30 espèces , dont 7 d’Amérique , 4 d’Afrique, 2 d’Asie, et le reste d’Europe. Toutes ces espèces peuvent être séparées en deux groupes , comme l’a fait M. le comte de Castelnau , savoir : celles dont le corselet est échancré antérieurement , et celles dont le corselet ne présente pas cette échancrure. Nous citerons , comme type du premier, la Silpka americana Fab., Oliv., 2, 11,4, pl. 1, fig. 9 ; et, comme type du second, les Silplia alraia Fab., punctata Herb., col. 5, pl. 51 , fig. 13. Cette dernière se trouve dans les en¬ virons de Paris. (D.) BOUCLIER. moll. — Nom vulgaire de la Paiella tesiudinaria. BOUCLIER, écho. — F oyez clvpeus , genre d’Oursins. (P. G.) BOUCLIER, bot. cr. — Nom que donne Paulet à VAaancus brtvipes de Bulliard. (LÉv.) BOUCRAÎE. ois. — Voyez bouchraie. BOUDIN NOIR. bot. cr. — On nomme ainsi , dans l’Inde , une espèce de Bolet qui est fort agréable au goût. Elle porte égale¬ ment le nom de Tripàn. (LÉv/) ROI DR! NE. bot. ph. — Nom du Blé er¬ goté , dans quelques uns de nos départe¬ ments. BOUE, géol.— C’est vulgairement le mé¬ lange plus ou moins pâteux , avec l’eau, de tous les débris que le broiement et la dé¬ composition produisent à la surface du sol. L’accumulation de matières semblables sur le fond de cavités ou bassins remplis d’eau stagnante est plus particulièrement désignée sous le nom de Vase. La Boue entraînée dans les fleuves, les lacs ou la mer, y est dé¬ layée, et les particules qui la composent sé¬ parées d’abord , puis déposées en raison de leur pesanteur spécifique , contribuent à la formation des Sédiments. Voyez ce mot. Des mélanges boueux, plus ou moins ana¬ logues par leur consistance et leur composi¬ tion à ceux qui se forment journellement sous nos yeux , sortent de l’intérieur de la terre à la manière des sources et des matiè¬ res volcaniques ; telles sont les Boues miné¬ rales que déposent les eaux de certaines fon¬ taines, et qui avec des matières argileuses contiennent une assez grande quantité de Soufre et de matière animale. Tels sont les volcans de Boue ou Salses des environs de Mo- dène, de Maralouba en Sicile, de Bakou près de la mer Caspienne , de l’ile de Java , de Turbaco en Amérique, etc. Parmi les phénomènes volcaniques on cite souvent des éruptions boueuses ; les unes proviennent du mélange des eaux pluviales ou de la neige fondue avec les cendres volca¬ niques qu’elles entraînent. C’est sous une Boue de cette sorte que Pompeia et Hercula- num paraissent avoir été ensevelis en 79 lors de la célèbre éruption du Vésuve , qui fut cause de la mort de Pline. Dans d’autres cas, des émissions boueuses sont sorties de l’intérieur même des monta¬ gnes volcaniques. On rapporte qu’en 1797 une grande surface du sol et un village au¬ près de Rio-Bamba furent recouverts par une Boue noire que dans le pays on désigne sous le nom de Moya. Voyez ce mot et éruption, VOLCANS. (C. P.) BOUFFE, zool. — Métis du Barbet et de l’Épagneul. Voyez chien. — C’est aussi un des noms vulgaires de la Raie bouclée. BOUFFRON. moll. — Nom vulgaire de la Sèche sur nos côtes. BOUGAINVILLE 4 (Bougainville, célè¬ bre navigateur français ; c’est donc par erreur que quelques auteurs ont écrit Bugnin-Bu- gin , Bugenvillœa). bot. ph. — Genre tort re¬ marquable de la famille des Nyctaginacées , formé par Coinmcrson , et caractérisé prin¬ cipalement par un involucre triphylîe , co¬ loré , triflore ; chaque nervure médiane de la foliole portant une fleur à sa base ; un périgone corollacé, tubulé, rétréci à la gorge, à limbe court, plissé, persistant obscurément, 5-10 denté. Étamines 7-8, libres, incluses ; akène monosperme, anguleux, libre, caché par l’involucre persistant. — Ce g. ne renferme que 2 esp. : ce sont des arbrisseaux indigènes de l’Amérique tropicale, à feuilles alternes, ovales, lancéolées-acuminées , munies d’épi- 686 BOU BQ U nés en crochets axillaires , à pédoncules axil¬ laires et terminaux , simples ou divisés au sommet. L’une d’elles, le B. speclabdis , mé¬ rite ce nom en raison du magnifique aspect qu’offrent au printemps ses milliers de fleurs roses (involucre), quand il est palissé sur le mur d’une serre , qu’il parvient à couvrir, quelle que soit l’étendue de celle-ci , en fort peu d’années. (C.L.) "BOUGAINVILLÉE. Bugainvillcea (Bou¬ gainville, célèbre navigateur français), acépii. — Genre établi par M. Lesson dans la hui¬ tième tribu de ses Béroïdes , pour un aca- lèphe qu’il avait précédemment réuni aux Cyanées, et dont M. Brandt a fait le genre Hippocrène. Ployez ce mot. (Duj.) BOUGR AINE , BOUGRANE ou BU- GRANE. bot. ph. — Noms vulgaires des Ononis arvemis et spinosa : le dernier est même attribué à tout le genre. BOUGRANE. BOT. PH. — V Oyez BOUGRAINE. BOUGUERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Plantaginacées, formé par Becaisne ( Nouv. ann. sc. nat., Y, 132) pour une plante des Andes herbacée, vivace, haute à peine de quelques centimètres , ga- zonnante ; à racines charnues ; à feuilles li¬ néaires, très entières, subcharnues, glabres; les plus jeunes revêtues d’une pubescence blanche ; à fleurs polygames , hermaphrodi¬ tes, capiîées ; celles-ci sans ordre, mêlées aux femelles sur les mêmes épis , et munies de bractées larges. Le calice est velu , 4-parti , persistant ; la corolle hypogyne , tubuleuse, scarieuse ; une seule étamine , à filament longuement exsert, ainsi que le style à an¬ thère biloculaire. Le fruit est un nucule os¬ seux, monosperme, comprimé, costé; graine peltée, réniforme. (G. L.) BOUEE A RI), ois. — Nom vulgaire du Chevalier aux pieds rouges , Scolopax ca- lidris. BOURLARD, bot. ph. — Nom vulgaire du Bouleau commun. BOUILLON. bot. ph. — Nom vulgaire et inusité des espèces du genre Moiène natu¬ relles à la France; on n’a conservé ce nom qu’à la Moiène officinale, Ferbascum thap- sus , qui s’appelle Bouillon blanc , et au F. nigmm , qui porte le nom de Bouillon noir. Foy. molène. On appelle encore Bouil¬ lon sauvage le Phlomis frulico.su L. F oy. (G. d’O.) BOEIELOT. bot. pii. — Nom provincial de la Camomille, Anthémis colula. BOUS. bot. ph. — Foyez buis. BOULA, bot. cr. — Synonyme de Bo¬ let. Mot dont on se sert dans quelques pays de la France pour désigner le Boletus ungu- lalns de Bulliard. (LÉv.) BOULANGÉRITE, Taulow (nom d’hom¬ me). min. — Nouvelle espèce de Sulfure d’An- timoine et de Plomb. F oy. sulfures. (Del.) BOUEBOUL. ois. — Foyez boubout. BOULE DE NEIGE, bot. ph.— Nom vul¬ gaire d’une variété de la Viorne obier , F i- burnum opulus , à fleurs stériles et ramassées en boule. ‘BOULE DE NEIGE ou CHAMPIGNON DES BRUYÈRES, bot. cr. — Espèce d’A- garic ainsi nommée à cause de sa forme et de sa couleur. C’est la variété de YAga- ricus carnpestris L., qui croît dans les forêts, ou P Agaricus sytvicola de Fries. (LÉv.) BOULÉ, ois. — Nom vulgaire du Pluvier à collier, Charadrius hiaticulas L. BOULEAU. Betula (de belu , nom celte de l’arbre , selon les uns ; mais plutôt de ba- tula , verge , de batuo , je frappe), bot. ph. — Genre type de la famille des Bétulacées , formé par Tournefort (Inst., t. 360), et com¬ prenant 35 à 40 espèces, répandues dans les forêts de l’Europe et de l’Asie boréale et mé¬ diane, un peu plus nombreuses encore dans l’Amérique septentrionale , rares dans les montagnes du Pérou et de la Colombie, ainsi que dans celles de l’Inde (Népaul ). Ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles en¬ tières , annuelles ; à bourgeons pérulés, ren¬ fermant les jeunes feuilles plissées , équitan- tes ; à chatons cylindriques, grêles, dont les mâles latéraux et terminaux, nus en hiver ; les femelles latéraux pérulés. ( F oy. bétula¬ cées , pour les caractères génériques). Les Bouleaux se plaisent dans les contrées hy- perboréennes , en Europe et en Asie , par exemple ; là, l’un d’eux, le B. alba, forme à lui seul des forêts entières. De tous les ar¬ bres , il est celui qui craint le moins les ri¬ gueurs du froid ; mais plus il avance vers le pôle, moins il s’élève : il est alors de plus en plus rabougri, noueux; ses feuilles sont pe¬ tites , plus rares ; enfin, vers le 70e degré, il cesse de croître. Dans les montagnes , en Suisse , dans les Alpes , etc. , dans le Né¬ paul, les Cordillières, etc., il s’arrête à l’état PH LOMIL'E. BOU BOU 687 nain , à peu de distance des neiges perpé¬ tuelles. Les Bouleaux sont d’une grande uti¬ lité dans l’économie domestique, malgré le peu de dureté de leur bois , qui sert surtout à chauffer les fours en raison de sa propriété de produire de grandes flammes. On en fait des perches commodes, mais de peu de du¬ rée ; les jeunes branches du Bouleau blanc servent à faire des balais : on fabrique un assez bon papier avec les diverses enveloppes de son écorce. Les Groenlandais , les Kamt- chadales , etc. , couvrent leurs cabanes avec cette écorce ; ils s’en nourrissent quand elle est nouvelle, s’en font des chaussures quand elle est vieille; les Russes , les Suédois, etc., savent tirer de son tronc une liqueur fermen¬ tée; enfin son écorce possède encore des ver¬ tus essentiellement fébrifuges. De plus, ces jo¬ lis arbres ornent bien les jardins paysagistes, et à cet effet on en cultive un grand nombre d’espèces dans les pépinières. Le bois du Bouleau noir, par exception , est fort dur et excellent pour les constructions; on le trouve dans l’Amérique du Nord. (C. L.) BOULEAU DE CONSTANTINOPLE. bot. ph. — Nom vulgaire de l’Aune à feuil¬ les oblongues, Alnus oblongala. BOULESIA. bot. pii. — Ployez bowlesia. BOULET, bot. cr. — Mot altéré , et qui, dans quelques patois de la France, sert à dé¬ signer les Bolets. (Lév.) BOULET DE CANON, bot. ph. — Syno¬ nyme vulgaire de Couroupite. BOULETTE, bot. pii. — Nom vulgaire des espèces du genre Echinops ; on l’a conservé en horticulture à Y Echinops ritro, qu’on ap¬ pelle Boulette azurée. BOULEVART. bot. cr. — Voyez boule- vert. (Lev.) BOULE VE RT. bot. cr. — Espèce de Bolet qu’on appelle ainsi dans le départe¬ ment de la Nièvre, à cause de sa forme et de la couleur verte de ses pores. Ce Bolet est comestible ; il appartient à la famille des Cèpes mousseux de Paulet. (Lév.) BOULEZ, bot. cr. — Nom ancien qu’on retrouve encore dans quelques pays de la France, et qui sert à désigner l’Oronge fran¬ che, Agàricus cœsareus Schæff. (Lev.) BOULÏGOULE et BOULIGOULOU. bot. cr. — K oyez baligoule. — On donne aussi quelquefois le même nom à la Chanterelle , Cmuharellus ribarius F. (LÉv.) *BOUPHON, et non BUPIIONE , Herb. (j3oUCpoV£0> , je tue les bœufs ; les bulbes de ces plantes possèdent des qualités vénéneuses). bot. ph. — Genre de la famille des Amaryl¬ lidacées, tribu des Amaryllidées , formé par Herbert ( Bot. mao. , t. 2578 ) aux dépens de quelques espèces de firunswigia et d ’Hœnan- thus , non adopté et regardé comme une des sections du premier de ces deux genres. V oyez BRUNS WIGIA. (C. L.) BOUQUET. Serlulum. bot. — On donne ce nom aussi bien que celui de Seriale à un certain mode d’inflorescence dans lequel des pédoncules uniflores, partant d’un même point, arrivent à peu près à la même hauteur, comme dans les Primevères, les Aulx, etc. Quelques botanistes regardent la Sertule comme une ombelle simple. (G. d’O.) BOUQUET PARFAIT, B. TOUT FAIT. bot. ph. — Nom vulgaire de l’OEillet barbu, Dianthus barbatus. BOUQUETIN. MAM. — Voyez CHEVRE. ROUQUETTE, bot. pii. — Nom vulgaire du Sarrasin , Polygonum bagopyrum. Voyez RENOUÉE. BOUQUIN, mam. — Nom du mâle dans l’espèce Lièvre, en usage dans le langage des chasseurs. On donnait encore ce norn au 6 Bouc en vieux français. BOUQUIN BARBE, bot. cr. — On nomme ainsi, dans quelques endroits de la France, la Clavaire coralloïde , Clavaria coralloides L., parce qu’on lui trouve quelque ressem¬ blance avec la barbe d’un Bouc. (Lév.) BOURBONNAISE, bot. ph. — Nom vul¬ gaire de la variété à fleurs doubles de la Lychnis viscaria. BOURDAINE ou BOURG EN E. BOT. PH. — Noms vulgaires du Rhamnus frangula L. V oyez NERPRUN. BOURBON. Bombas, ins. — Genre de la famille des Mellifères , de l’ordre des Hymé¬ noptères, établi par Latreille, et adopté par Fabricius et tous les naturalistes. Les Bour¬ dons sont remarquables par leur corps fort gros et très velu ; leur lèvre inférieure est presque cylindrique, et constitue, avec les au¬ tres parties de la bouche , une fausse trompe presque aussi longue que le corps quand elle est déployée; leurs antennes sont filiformes et vibratiles , et leurs ailes antérieures pré¬ sentent une cellule radiale assez grande et quatre cellules cubitales. — On connaît un 688 BOU BOXJ certain nombre d’espèces de ce genre , tant européennes qu’exotiques ; les plus remar¬ quables dans notre pays sont les B. lapida- rius (Apis lupidaria Lin.), B. horlorum ( Apis hortorum Lin.), B. terreslris [Apis terrestris Lin.), etc. P' oyez pour les mœurs de ces Insectes l’article bombites et surtout l’art. melliferes. (El.) BOURDON DU SAINT JACQUES. BOT. ph. — Nom vulgaire de la Guimauve , Alcea rosea L. BOURBONNEURS. ois. — Les habitants de nos colonies ont donné ce nom aux Coli¬ bris et aux Oiseaux-Mouches , à cause du bruit sourd et monotone qu’ils produisent en volant. BOURG -ÉPINE et BOURGUE-ÉPÏNE. bot. ph. — Noms vulgaires appliqués indiffé¬ remment au Filaria et à l’Alaterne. BOURGÈNE. bot. ph. — Voyez bour¬ daine. BOURGEON. G ernma. bot. pu. — On ap¬ pelle ainsi des corps ordinairement ovo'ides- allongés , qui se développent sur différentes parties des végétaux, et particulièrement sur la tige soit aérienne, soit souterraine, et qui par leur évolution donnent naissance aux branches et aux rameaux. Certains Bour¬ geons ont reçu des noms particuliers-. Ainsi, on appelle turion le Bourgeon qui naît cha¬ que année, au printemps, delà souche ou tige souterraine des plantes à racine vivace, comme dans l’Asperge, le Houblon, les Asters et toutes les autres plantes herbacées viva¬ ces. On donne le nom de bulbe à un Bourgeon particulier, qu’on n’observe que dans cer¬ taines plantes monocotylédonées ; il naît éga¬ lement d’une souche souterraine, ordinai¬ rement mince et plane, qu’on nomme le pla¬ teau. C’est le même organe qu’on appelle vulgairement Yognon. Les bulbilles sont aussi une sorte de Bourgeon particulier à certai¬ nes plantes et qui ont la plus grande analogie avec les bulbes proprement dits. Voy. bulbe, BULBILLE, TURION. Nous nous occuperons spécialement ici des Bourgeons proprement dits, c’est-à-dire de ceux qui se développent sur la tige et sur ses ramifications aériennes, particulièrement dans les arbres dicotylédonés. Leur forme est en général ovoïde-allongée, comme nous l’avons dit précédemment, mais elle est su¬ jette à varier; ainsi, les Bourgeons de la vigne sont ovoïdes et globuleux , tandis que ceux du charme sont allongés et presque li¬ néaires. Examinés à l’extérieur, les Bourgeons sont formés d’écailles appliquées les unes sur les autres , se recouvrant en partie à la manière des tuiles d’un toit, quelquefois recouvertes à l’extérieur d’un enduit de matière pois¬ seuse et garnies à la face interne d’un duvet cotonneux. Le semblables Bourgeons se re¬ marquent surtout dans les arbres des cli¬ mats froids , dont la jeune pousse qu’ils contiennent a besoin d’être défendue pen¬ dant l’hiver contre le froid et l’humidité. Une disposition analogue s’observe dans quelques arbres des régions tempérées ou chaudes du globe, et l’on a généralement re¬ marqué que ce sont les seuls qu’on puisse acclimater dans les pays plus froids. En général, il se développe chaque année un seul Bourgeon à l’aisselle de toutes les feuilles. Parmi ces Bourgeons, il en est tou¬ jours un qui termine la branche ou la tige, et qu’on nomme Bourgeon terminal. C’est lui qui par son élongation est destiné à continuer la tige ou la branche. Dans les ar¬ bres à feuilles opposées , ce Bourgeon termi¬ nal occupe réellement le sommet de la tige ; il est placé entre les deux dernières feuilles, qui chacune offrent aussi un Bourgeon axil¬ laire ; mais le Bourgeon terminal, plus vigou¬ reux, est en général le seul qui se développe. Dans les arbres à feuilles alternes, le Bour¬ geon est réellement latéral, bien qu’il semble terminer la branche. Généralement on ne trouve qu’un seul Bourgeon à l’aisselle de chaque feuille : cependant il en existe quel¬ quefois deux ou plusieurs ; dans l’Abricotier, par exemple. Les Bourgeons commencent à se montrer à l’aisselle des feuilles, dès que celles-ci ont pris tout leur développement. Ils sont alors excessivement petits, parce qu’ils reçoivent très peu de nourriture, les feuilles détour¬ nant à leur profit tous les sucs nutritifs. Dans cet état, on les nomme yeux. Au mo¬ ment de la chute des feuilles ils sont déjà un peu plus développés. Us grossissent et pren¬ nent en général la forme qu’ils doivent con¬ server pendant l’automne. Beaucoup d’au¬ teurs les désignent alors sous le nom de bou¬ tons. Us restent stationnaires pendant l’hiver, époque où dans nos climats la végétation pa- HOU HOU 689 rait complètement endormie. Ce n’est qu’au printemps, qu’au moment où le retour de la chaleur semble donner une vie nouvelle aux végétaux, qu’ils se gonflent, se dilatent ; leurs écailles s’écartent et mettent à nu la jeune pousse qu’elles recouvraient , et qui bientôt va se convertir en une nouvelle branche. Assez généralement les écailles extérieures du Bourgeon tombent au moment où la jeune pousse se développe ; d’autres fois, au contraire , ces écailles persistent , parce qu’elles sont formées par des organes non déformés. D’après la nature et l’origine va¬ riées de ces écailles, on a distingué les Bour¬ geons de la manière suivante : 1° Bourgeons foliacés , ceux dont les écail¬ les ne sont que des feuilles incomplètement développées , réduites à de faibles propor¬ tions, mais qui néanmoins peuvent, dans certaines circonstances , reprendre le carac¬ tère de feuilles; celles des Bourgeons des Daphnés, par exemple. 2° Bourgeons pètiolucés , quand la jeune pousse est protégée par la base persistante du pétiole de la feuille à l’aisselle de laquelle le Bourgeon s’est formé. Tantôt le pétiole est creusé en gouttière à sa base, tantôt la jeune pousse est renfermée dans l'intérieur même du pétiole qui présente à cet effet une ca¬ vité spéciale. Cette disposition est surtout remarquable dans le Virgilia luiea, joli ar¬ bre de l’Amérique septentrionale, introduit depuis un certain nombre d’années dans nos jardins. 3° Bourgeons stipnlncés , ceux dont les écailles ne sont autre que les stipules qui accompagnent la base des feuilles, soit que ces stipules soient au nombre de deux à la base de chacune d’elles, comme dans le Tilleul, le Charme, etc., soit qu’il n’y en ait qu’une seule qui embrasse la base du pétiole, ainsi qu’on le remarque dans les Figuiers. 4° Enfin, on a nommé Bourgeons fulcracés, ceux dont les organes protecteurs sont formés par des pétioles garnis de stipules ; comme dans le Prunier. Les Bourgeons contiennent soit le rudi¬ ment d’un rameau foliifère, soit un rameau florifère. De là , la distinction des Bourgeons proprement dits, qui ne développeront que des feuilles, d’avec les Boutons ou Bourgeons à fleurs , et par conséquent à fruits. Cette distinction est surtout importante pour les arbres fruitiers, les soins du cultivateur de¬ vant tendre en général à multiplier les Bour¬ geons à fruits et à favoriser leur développe¬ ment. Leur forme sur un même arbre les distingue facilement des Bourgeons foliifères ; ainsi, ils sont d’ordinaire plus volumineux, et surtout plus renflés que ces derniers. Ce¬ pendant il y a ce qu’on appelle des Bour¬ geons mixtes qui , contenant à la fois des fleurs et des feuilles, tiennent le milieu pour la forme entre les Bourgeons à fruits et les Bourgeons foliifères. On a donné le nom général de pécule à l’ensemble des organes extérieurs d’un Bour¬ geon qui servent à protéger la jeune pousse ; ainsi, la pécule peut être formée d’écailles, de feuilles rudimentaires, de stipules , etc. Il y a des Bourgeons complètement nus, et par conséquent dépourvus de pérule : ce sont ceux dont toutes les parties se développent en feuilles ; comme les Bourgeons des plantes herbacées. Si l’on fend longitudinalement un Bour¬ geon au moment où il va se développer, c'est- à-dire au printemps, on trouve que son cen¬ tre est occupé par un axe , rudiment d’une jeune branche ou d'un scion, comme on dit plus généralement. Cet axe est chargé de feuilles rudimentaires, ayant déjà la disposi¬ tion qu’elles présenteront plus tard, quand le scion se sera allongé. Cet axe fendu dans sa longueur montre un canal médullaire as¬ sez grand, occupant son centre et communi¬ quant directement avec celui de la branche sur laquelle le Bourgeon est placé. Les pa¬ rois de ce canal sont formées par des fais¬ ceaux de fibres ligneuses disposées circu- lairement , et qui plus tard s’organiseront pour constituer la première couche de bois. Nous avons dit qu’il existait un et quel¬ quefois plusieurs Bourgeons à l’aisselle de toutes les feuilles; ces Bourgeons sont très évidents dans les végétaux dicotylédonés. Ils existent aussi bien dans les plantes herbacées que dans les espèces ligneuses : seulement dans les premières , ils se développent rapi¬ dement, presque dès le moment où ils se montrent , et donnent ainsi naissance aux branches nombreuses dont se compose ordi¬ nairement la tige d’une plante herbacée. Dans i les végétaux monocotylédonés, les Bourgeons sont bien moins apparents, et généralement ils restent stationnaires et ne se développent T. II. BOU BOU 690 en rameaux que dans certaines circonstan¬ ces, en quelque sorte accidentelles: aussi les liges ligneuses des Monocotylédons sont-elles ordinairement simples et sans ramifications. Mais quelquefois on voit dans ces végétaux un Bourgeon se développer et donner nais¬ sance à un rameau. Cela s’observe habi¬ tuellement pour quelques espèces , et acci¬ dentellement pour quelques autres ; ainsi le Doum de la Thébaïde ( Crucifera the- baica), beau Palmier qui habite le désert de la Haute-Égypte, se distingue-t-il de pres¬ que tous les autres arbres de la même famille par un stipe ramifié. Quand une cause ac¬ cidentelle a agi sur le Bourgeon terminal des Palmiers , des Dracœna , des Pandanus, de manière à arrêter son évolution , quelques Bourgeons préexistant à l’aisselle des feuilles se mettent en mouvement et donnent nais¬ sance à quelques rameaux. Le même phé¬ nomène a également lieu pour certaines Mo- nocotyiédonées herbacées , les Graminées, par exemple, où les Bourgeons sont visibles à l’aisselle des feuilles, même dans celles de nos climats , quoique ordinairement ils ne se développent pas. On voit , dans certaines circonstances , se former et se développer des branches dans des parties où les Bourgeons n’étaient pas ap¬ parents ; ainsi , quand on étête un arbre , on voit sortir de la partie supérieure de sa tige des Bourgeons qui s’allongent en branches. I! en arrive autant quand on coupe les ra¬ meaux d’une plante herbacée. On a donné les noms de Bourgeons latents ou Bourgeons adventifs à ceux qui semblent ainsi se for¬ mer de toutes pièces sous l’influence de cau¬ ses assez variées , comme l’irritation , l’hu¬ midité, l’avortement des fleurs, etc. il ne fau¬ drait pas croire , comme quelques physiolo¬ gistes semblent l’avoir admis, que ces Bour¬ geons existaient à l’état latent. On ne peut admettre l’existence d’un organe que quand sa présence matérielle peut être directement constatée ; mais Se tissu dans lequel ces Bour¬ geons adventifs se montrent plus tard n’en contenait aucune trace. Ils s’y sont donc dé¬ veloppés de toutes pièces, parce que la force végétative, excitée par une cause accidentelle dans un point déterminé, y a appelé les sucs nutritifs qui ont peu à peu déterminé sur ces points les modifications de tissu néces¬ saires à la formation des Bourgeons. C’est ainsi qu’on a vu des Bourgeons adventifs apparaître sur la feuille de YEucomis régla, de Y Omithogalum thyrsoides , du Cardamine pratensis et de plusieurs autres végétaux. (À. PtlCHARD.) BOURGEONNEMENT. Gemmatîo. bot. ph. — On appelle ainsi l’ensemble des phé¬ nomènes que présentent les bourgeons quand ils se développent et passent à l’état de scions ou de branches développées. Ainsi que nous l’avons indiqué dans l'ar¬ ticle précédent , l’évolution des bourgeons n’a lieu que dans l’année qui suit leur appa¬ rition. C’est en général au printemps que le Bourgeonnement s’opère. Dès que les rayons solaires ont remis la sève en mouvement, elle afflue dans les bourgeons. Ceux-ci se gonflent; leurs écailles s’entr’ouvrent , s’é¬ cartent, les plus extérieures se détachent, le jeune scion se dégage des enveloppes qui l’ont jusqu’alors protégé ; les feuilles diver¬ sement plissées s’étalent, grandissent à me¬ sure que la jeune branche s’allonge et que les feuilles s’écartent les unes des autres pour prendre la position qu’elles doivent toujours conserver par la suite. L’allonge¬ ment du jeune scion se fait successivement de la base vers la partie supérieure ; ainsi , le premier entre-nœud, c’est-à-dire le plus in¬ férieur, s’allonge et grossit, puis celui qui est placé immédiatement au-dessus, et ainsi successivement jusqu’au moment où l’élon¬ gation de la branche est terminée. La pro¬ portion de cet allongement n’est pas la même dans toutes les parties de la branche. Duha¬ mel divisa une jeune branche de 1 pouce et demi de longueur avec des fils d’argent très fins qui furent enfoncés dans l’écorce. Ces fils étaient d’abord également espacés. L’au¬ tomne suivant, ceux qui étaient à la partie inférieure de la branche étaient peu écartés, tandis que ceux qui étaient vers l’extrémité supérieure l’étaient beaucoup. 11 en tira donc cette conséquence, que les jeunes tiges tendres s’étendent dans toute leur longueur, mais beaucoup plus vers l’extrémité où la tige est restée plus long-temps tendre qu’ail- leurs, et que par conséquent l’extension di¬ minue à mesure que l’endurcissement de la tige fait des progrès. Cette règle parait à peu près générale. Elle s’applique non seulement à la branche prise dans son ensemble, mais encore à chaque entre-nœud ou mérithalle, RO U BOU 6L D.) BRA *BRACHÉLIE. Brachelia (0 P«Xwç, court). ins. — Genre de Diptères établi par M. Ro- bineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les Myodaires, et qu’il place dans la famille des Calyptérées , tribu des Entomobies , section des Microcérées. Ce genre est fondé sur une seule espèce provenant du cap de Bonne-Es¬ pérance , et faisant partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l’avait reçue de La- treille : ce dernier l’avait étiquetée Tachina W^estermanni. (D.) BRACHÉLYTRES. Brachelylra (ftxxxvç, court; Av rpov, ély tre ou étui), ins. — Famille des Coléoptères pentamères , ainsi nommée , parce que toutes les espèces qu’elle renferme ont leurs ély très plus ou moins courtes. Cepen¬ dant ce caractère se retrouve également dans plusieurs genres qui n’en font pas partie , et nous citerons entre autres les Molorches et les Atractocères, chez lesquels il est très pro¬ noncé. C’est ce qui a déterminé M. Erichson, dans sa Monographie de cette famille, à sup¬ primer la dénomination de Brachélytres , et à intituler son ouvrage Généra et xpecies Stapiiylinorum, etc., la famille dont il s’a¬ git correspondant en effet à l’ancien genre Siapliylinus de Linné. Mais , bien que dans ce Dictionnaire nous suivions la méthode de l’auteur allemand que nous venons de citer, comme la plus récente et la plus au niveau des progrès de la science , nous avons cru devoir conserver la dénomination de Bra¬ chélytres , attendu que depuis sa création par Latreille, elle a été adoptée par tous les entomologistes français, et a pré¬ valu sur celle de Siaphytiniens , qu’on avait voulu y substituer. D’ailleurs il est bon d’observer que si l’on appliquait dans toute sa rigueur le principe émis par M. Erichson à tous les noms de familles , de tribus et de genres, qui ont une signification en entomo¬ logie, il faudrait les changer presque tous. De toutes les familles de Coléoptères, celle des Brachélytres est une des plus difficiles à étudier, à cause du grand nombre d’espèces presque microscopiques ou peu caractérisées qu’elle renferme , aussi fallait-il joindre , comme l’auteur allemand, beaucoup de pa¬ tience à une grande sagacité d’observation pour en entreprendre la monographie , et la conduire à bonne fin. A la vérité , la rouie lui avait été aplanie par plusieurs entomo- I légistes distingués, tels que Paykull ( Monor- BRA BRA 70J graphia Staphylinorurn suecico, 1800), Graven- horst ( JVJonogr. rnicropierorum , 1806), Man- nerheim ( Précis d’un nouvel arrangement de la famille des Brachèlytres , 1830), et Nord- mann ( Symbola ad monoyraphiam Staphylin., 1837) ; mais aucun de ces auteurs ne possé¬ dait un assez grand nombre d’espèces pour fonder une classification applicable à toutes celles qu’on connaît aujourd'hui. îl existait donc à cet égard une lacune, que M. Erich- son s’est chargé de combler, après avoir ras¬ semblé le plus de matériaux possible, c’est- à-dire après avoir fait un appel aux entomo¬ logistes les plus riches en Brachèlytres , et qui se sont empressés d’y répondre. Ainsi il a pu opérer sur une base beaucoup plus large que celle sur laquelle ses devanciers avaient travaillé , et donner par conséquent une méthode sinon plus naturelle , du moins d’une application plus générale que toutes celles qui l’ont précédée. Les bornes qui nous sont prescrites ne nous permettent pas de présenter ici une analyse complète de cette méthode; nous nous bornerons à en faire connaître les principales bases. L’auteur par¬ tage d’abord les Brachèlytres en deux gran¬ des divisions : l’une de ceux dont les stigma¬ tes du prothorax sont visibles, l’autre de ceux chez lesquels ils sont cachés. La première se compose de 3 tribus , qui sont : les Aleocha- rini , les Tachyporini et les Siaphylini ; la se¬ conde en renferme 8 , qui sont : les Pœde- rini, les Pinophilini , les Steinini, les Oxyte- lini, les Piestini, les Phlœocharini, les Oma- lini et les Proteinini. Dans ces onze tribus sont répartis 113 genres , fondés principale¬ ment sur les parties de la bouche. Nous ren¬ voyons à chacune de ces tribus , auxquelles nous avons conservé l’ancienne terminaison en ide , pour connaître les noms des genres qu’elles contiennent respectivement, ainsi que les caractères sur lesquels elles sont fon¬ dées. — M. Lacordaire et M. le comte de Cas¬ telnau réunissent les Elaphiens aux Bra- chélylres. Il est certain qu’abstraction faite des articles des tarses , dont beaucoup d’en¬ tomologistes ne tiennent plus compte aujour¬ d’hui dans leur classification , ces deux fa¬ milles ont entre elles la plus grande analogie ; mais il n’en est pas de même de celle des Palpeurs de Latreille, que M. de Castelnau comprend également comme sous- famille parmi les Brachèlytres. Les Palpeurs ont l’abdomen entièrement caché par les élytres, et ne peuvent par là même entrer dans une famille dont le principal caractère est préci¬ sément d’avoir cette partie du corps plus ou moins découverte. Au reste , ce qui frappe le plus, au premier coup d’œil, dans la majeure partie des espèces de cette famille, c’est une forme très allongée, aplatie; une tête large, avec des antennes courtes et des mandibules fortes et avancées ; un prothorax court ; un abdomen très long, et couvert seulement en partie par les élytres, qui sont plus ou moins courtes et tronquées carrément ou oblique¬ ment à leur extrémité ; des pattes médiocres et assez grêles , avec les tarses antérieurs or¬ dinairement dilatés. — Ces Insectes sont tous très agiles , et volent pour la plupart assez bien ; néanmoins ils font assez rarement usage de leurs ailes. Celles-ci, quoique pro¬ tégées par des élytres très courtes , sont ce¬ pendant très longues quand elles sont déve¬ loppées, et se trouvent, dans l’état de repos, pliées sur elles-mêmes en trois ou quatre par¬ ties. Presque tous les Brachèlytres , surtout les grandes espèces , ont l’habitude de rele¬ ver en courant leur abdomen , et quelques petites, parmi les Aléocharides, le ramènent si complètement sur leur dos, qu’elles ont alors une forme presque globuleuse. Cette partie de leur corps est extrêmement flexi¬ ble , et c’est à l’aide des mouvements qu’ils lui donnent qu’ils font rentrer leurs ailes sous les élytres , lorsqu’ils cessent de voler. Leur anus est garni de deux vésicules coni¬ ques, velues, que l’insecte fait sortir à vo¬ lonté, et d’où s’échappe une vapeur très sub¬ tile et très odorante. Les espèces qui vivent de matières animales ou végétales décompo¬ sées exhalent une odeur de musc particulière à tous les Coléoptères nécrophages. Les Brachèlytres sont en général très vora¬ ces, et les esp. de chaque tribu ont une ma¬ nière de vivre assez uniforme. On les trouve dans les cadavres, le fumier, les matières ex¬ crémentielles, les plaies des arbres, lesBolets, et sous les écorces. Quelques uns ne fré¬ quentent que les fleurs, et un petit nombre vit en société avec une esp. de Fourmis , la Formica rufa Fabr. Leurs larves ressem¬ blent beaucoup à l’insecte parfait, vivent dans les mêmes endroits, et se nourris¬ sent des mêmes matières que celui-ci ; mais il est assez rare de les rencontrer, et l’on 702 BRA BRA n’en connaît encore qu’un petit nombre. Elles sont très agiles, et se changent en nymphes immobiles comme celles des autres Coléoptères. — M. Léon Dufour a étudié l’a¬ natomie des Brachélytres dans les g. Sta- phylinus et Pœderus , et il a trouvé que leur tube intestinal différait très peu de celui des Carabiques, dont ils ont en effet la manière de vivre. ( Voyez ces deux mots pour plus de détails.) Linné, dans la dernière édition de son Systema naturœ , ne mentionne que 26 espèces de Brachélytres , et M. Erichson en décrit près de 1600 dans sa Monographie. Ces Insectes se trouvent répandus sur tout le globe, mais plus abondamment dans les parties boréales et tempérées. La majeure partie de ceux qu’on connaît appartiennent à l’Europe. (D.) *BRACHIELLE Brachiella (diminutif de brachium , bras ). crust. — Genre de Lernées établi par G. Cuvier ( Règ. anim. , III , 257, 1830), et qu’il suppose pouvoir, ainsi que ses Anchorella , rentrer dans les Lernéomyzes de M. de Blainviile. C’est ce qui a été confirmé par M. Milne-Edwards , dont la famille des Lernéopodes est en effet une extension du g. Lerneomyza, devenue nécessaire par suite de la révision de ses caractères. Cuvier donne pour caractères aux Brachielles deux proé¬ minences en forme de bras, se réunissant en une seule partie cornée par laquelle l’animal se fixe aux ouïes des Poissons. Il cite 4 esp. de Brachielles : B. ihynni Cuv. , Lernea sal- monea Gisl., L. perneiiiana Blainv. , L. Ha¬ chants Schr., et il dit qu’il y en a encore d’au¬ tres. Le g. Brachielle de Cuvier se compose, dit M. Milne-Edwards , de Lernéopodiens , dont les appendices brachiformes se réunis¬ sent à leur extrémité seulement ; dont la por¬ tion céphalique se prolonge en un cou très long, terminé par la bouche, et armé à son extrémité de deux paires de pattes-mâchoires ancreuses très apparentes , et dont le thorax est allongé, ovalaire ou pyriforme. Ici il n’y a pas d’appendices articulés insérés à la base du cou , près de l’origine des bras , comme chez les Trachéliastes , et les an¬ tennes ne sont pas distinctes. Enfin les tubes ovifères sont de longueur médiocre. Le mâle est extrêmement petit relative¬ ment à sa femelle ; son corps est divisé en deux portions ovalaires : l’antérieure repré¬ sente la tète et porte de grosses mains sub- chéliformes ; la seconde, plus grande que la première, constitue le thorax et offre des ar¬ ticulations transversales. MM. Nordmann et Broyer se sont aussi occupés des Brachielles. (P. G.) *BRACHII\IDES. Brachinidœ. ins. — M. Stephens désigne ainsi, d’après Mac-Leay, une famille de Carabiques qui se compose des genres Drypta , Polislichus , Odacantha, Demelrias , Dromius, Lebia, Lamprias , Parus et Brachinus. (D.) BRACIIINITES. ins. — M. de Castelnau désigne ainsi un groupe de Carabiques, de la tribu des Troncatipennes , auxquels il donne pour caractères communs : Tête non étranglée en arrière en forme de col. Cro¬ chets des tarses non dentelés. Ce groupe se compose de 26 genres , dont le g. Brachinus est le type. (D.) BRACHINUS (|3pa^vç, court), ins. -Genre de Coléoptères pentamères , famille des Ca¬ rabiques , tribu des Troncatipennes , établi par Weber et adopté par tous les entomolo¬ gistes. M. Dejean , après en avoir donné les caractères dans son Species général , partage en deux grandes divisions les 85 espèces qu’il y rapporte. La première renferme celles dont les élytres sont sillonnées ; ce sont les plus grandes du genre , et presque toutes appar¬ tiennent à l’ancien continent. La seconde se compose des espèces qui ont les élytres pres¬ que unies : elles sont beaucoup plus petites que celles de la première division , et quel¬ ques unes , quoique de l’ancien continent , ont les angles postérieurs du corselet sail¬ lants et aigus comme celles de l’Amérique. Nous citerons comme type de la première division le B. jurinei Dej. , du Sénégal , et comme type de la seconde le B. 6-maculatus Leach , des Indes orientales. Nous citerons encore le B. causticus Latr., du midi de la France, elle B. crépitons Fabr., très commun aux environs de Paris : ces deux dernières espèces sont figurées dans V Iconographie des Coléoptères d’ Europe , par MM. Dejean et BoisduvaJ , tom. I , pl. 17. Toutes les espèces du genre Brachinus se trouvent ordinairement sous les pierres, et paraissent répandues sur toute la surface du globe; elles partagent avec celles du genre Aptinus la propriété singulière de lancer par l’anus, lorsqu’elles sont inquiétées, une va¬ peur blanchâtre ou jaunâtre , avec détona- BRA BRA 703 lion , et qui laisse après elle une odeur forte et pénétrante, analogue à celle de l’acide ni¬ trique. D’après l’expérience qu’on en a faite, cette vapeur est en effet très caustique, rou¬ git le bleu de tournesol, et produit sur la peau la sensation d’une brûlure. Les taches rouges qu’elle y forme passent promptement au brun et durent plusieurs jours, malgré de fréquentes lotions. M. Léon Dufour, si connu par ses beaux travaux anatomiques sur les Insectes, a pu¬ blié dans le temps ( Ann. du Muséum d’hisr. nat ., t. XXVIII, p. 70, et Nouv. bul¬ letin de la soc. philom.y juillet 1812) un Mé¬ moire très intéressant sur l’une des esp. du g. dont il s’agit qu’il nomme B. displosor , le même que Y Aplinus balista Illig. Il résulte de ses observations que, lorsque cet insecte est pressé ou inquiété , il peut fournir dix à douze décharges successives avec détona¬ tion ; mais ensuite ses forces semblent épui¬ sées , et au lieu de fumée avec bruit , on ne voit plus sortir de son anus qu’une liqueur jaune , quelquefois brunâtre , se figeant à l’instant , et sous la forme d’une légère croûte. Observée immédiatement après son émission, cette liqueur laisse échapper quel¬ ques bulles d’air et semble être en fermen¬ tation. La mobilité des derniers anneaux du ventre permet à l’animal de diriger ses fusées en tous sens. Si c’est par le corselet qu’on l’inquiète , la surface des élytres est bientôt saupoudrée d’une sorte de poussière acide ré¬ sultant des explosions. Ces propriétés sont communes aux deux sexes. Voici maintenant une description abrégée, d’après le même auteur, de l’appareil pro¬ ducteur des explosions dont nous venons de parler. Cet appareil est situé dans la cavité abdominale et consiste en deux organes très distincts, dont l’un est l’organe préparateur et l’autre l’organe conservateur. Le premier, plus intérieur , se présente sous deux as¬ pects différents , suivant qu’il est contracté ou dilaté. Dans le premier cas, c’est, un corps blanchâtre, irrégulièrement arrondi, mou, paraissant glanduleux , placé sous les der¬ niers anneaux de l’abdomen , s’abouchant par un bout dans le réservoir, et se termi¬ nant constamment par l’autre en un filet très long et très grêle ; dans le second cas , c’est-à-dire lorsqu’il est dilaté, il ressemble 1 à un sac oblong, membraneux, diaphane, rempli d’air, occupant alors toute l’étendue de l’ahdomen, et paraissant libre, à l’excep¬ tion de l’extrémité qui s’abouche dans le réservoir. Le second organe ou le conserva¬ teur , et qui est aussi le réservoir, offre un corps sphérique de la grosseur d’une graine de navet, brun ou rougeâtre, d’une consis¬ tance papyracée , constant dans sa forme , creux intérieurement et placé sous le der¬ nier anneau dorsal, justement au-dessus du rectum. Il s’ouvre par un pore de chaque côté de l’anus. Un tube membraneux fort court, mû sans doute par le sphincter, sert à expulser la fumée. M. Léon Dufour a ob¬ servé dans les Carabes et les Blaps un organe semblable à celui qu’il nomme préparateur, mais qui n’est jamais gonflé d’air. (D.) BB ACHSOX. Brachionus (/3 px^ûov, bras). syst. — Genre établi par Müller avec sa si¬ gnification actuelle , bien différente de celle que lui avaient donnée Hill et Pallas, qui dé¬ signaient ainsi des Vorticelles. Le genre de Müller, plus ou moins restreint, a été adopté par tous les micrographes qui l’ont suivi. II comprend des animaux à carapace en forme d’utricule déprimée ou de fourreau court , dentée en avant et largement ouverte, pour laisser sortir les lobes ciliés de l’appareil ro¬ tatoire , souvent dentée ou armée de pointes en arriére, et également ouverte pour le passage d’une queue articulée que termine une paire de doigts ou de stylets articulés. Les Brachions sont pourvus de mâchoires articulées et digitées à leur bord libre ; ils montrent presque toujours au-dessus des mâchoires un point rouge qu’on a pris pour un œil ; ils portent long-temps attaché à la naissance de la queue leur œuf, qui est pro¬ portionnellement très volumineux. Ceux des Brachions de Müller, qui ne présentent pas cet ensemble de caractères, ont été reportés dans les autres genres de la famille des Brachio- niens. Les vrais Brachions sont longs de 2 à 4 dixièmes de millimètre, et vivent dans les eaux stagnantes. (Duj.) BBACHIOXIDES. syst. — Famille de l'ordre des Crustodés de M. Bory de Saint- Vincent, parmi ses Microscopiques. Celte fa¬ mille comprend des animaux revêtus d’une enveloppe résistante ou d’une cuirasse , et ayant le corps muni postérieurement de queues ou d’appendices , et antérieurement de cils vibratiles. Cette famille comprend 704 BRA BRA 9 genres divisés en 2 sections , savoir : les g. Brachion, Siliquelle, Kératelle, Tricalame et Troboskidie , qui ont 2 organes rotatoires distincts, et les g. Testudinelle , Lépadelle , Mytiline et Squatinelle , dont les cils vibra- tiles ne se développent jamais en 2 rotatoires complets et distincts. (Duj.) "BRACFI IONIENS. Brachionœa. syst.— Famille de Systolides nageurs cuirassés , comprenant des animaux de formes diverses; les uns presque orbiculaires , déprimés, les autres ovoïdes ou cylindriques ou compri¬ més, revêtus d’une cuirasse membraneuse d’une ou de deux pièces, souvent munis de pointes saillantes ou d’appendices résistants, fixes ou mobiles. Leur bouche est munie de mâchoires, et précédée par un vestibule dont les parois ciliées se prolongent plus ou moins en lobes garnis de cils vibratiles , offrant l’apparence de roues dentées en mouvement. Les uns sont sans queue , les autres ont une queue articulée , simple ou bifurquée. La famille des Brachioniens de M. Dujardin cor¬ respond assez exactement au genre Brachion de Muller, et se divise en dix genres, savoir : Ptérodine , Anourelle , Brachion , Lépadelle, Euchlanis, Dinocharis, Salpine, Coîurelle , Ratule, Polyarthre. M. Ehrenberg divise ces mêmes animaux en ses 2 familles des Eu- chlanidota et des Brachionœa ou Zygotroques cuirassés , cette dernière comprenant les genres Noteus , Annrœa , Brachionus et Pie- rodina. (Duj.) BRACIIIOPITHÈQUE. Brachiopithecus (Ppa^œv, bras; 'TriGyjxoç , singe), mam. — M. de Blainville réunit sous ce nom généri¬ que les Orangs et les Gibbons ( voyez ces mots), dont un des caractères communs est d’avoir les membres antérieurs fort longs. M. Hollard , dans ses Nouveaux éléments de zoologie , p. 575, a adopté cette dénomina¬ tion. (P. G.) BRACîIIOPOBES. Brachiopoda (j3paXt'cov, bras; ttovç , pied), moi.l. — Ce nom, qui ré¬ pond à celuideConchifèresde Lamark, et de Palliobranches de M. de Blainville, a été créé par M. Duméril ( Zool. anal., 180(5), et adopté ensuite par Cuvier pour des Mollusques à co¬ quille bivalve, privés de locomotion, et fixés à des corps solides. Ils offrent pour caractères : Un manteau à deux lobes toujours ouverts ; des branchies consistant en de petits feuillets rangés autour de chaque lobe delà face in¬ terne; pas de pieds, mais deux bras charnus, ciliés et rétractiles; la bouche entre les ba¬ ses des bras et l’anus sur un des côtés; deux cœuis aortiques, et un canal intestinal re¬ plié autour du foie. Les organes de la géné¬ ration et le système nerveux sont peu connus. Les g. qui composent la classe des Mollus¬ ques brachiopodes sont, suivant les coupes proposées par M. Deshayes, les Lingules, les Térébratuies, îesSpirifères, les Strygocépha- les, les Productes, les Mages et les Orbicules, dont les Coquilles adhèrent par le moyen d’un pédoncule fibreux, et les Thécidies, les Cranies elles Calcéoles, qui sont fixées par une de leurs valves , et quelquefois libres à l’état adulte. On trouve assez rarement les Brachio¬ podes à l’état vivant; mais on en connaît un grand nombre de fossiles. (C. d’O.) *BRACHIOPTÈRES (£oaXicov, bras ; tttî- pov , aile, nageoire), poiss. — Nom donné par M. de Blainville à une famille de Poissons renfermant ceux dont les nageoires sont pé- diculées. (C. d’O.) "BRACHOCÈRES. Brachocera. ins. — M. Macquart désigne ainsi l’une des deux grandes divisions établies par lui dans l’or¬ dre des Diptères : elle comprend tous ceux qui ont les antennes plus ou moins courtes, comparées à celles des Némocères , qui for¬ ment l’autre division. Les Brachocères se partagent ensuite d’après le nombre de soies dont se compose leur trompe ou suçoir, en Hexachœtes, Tetrachœtes et Dichœtes. E oyez ces mots , où nous entrons dans plus de dé¬ tails. (D.) "BRACHONYX et BRACONYX (/3PaX-j? , court; ow£, ongle), ois. — Genre formé par Swainson dans sa sous-famille des Alaudinœ , répondant aux Alouettes de Cuvier, sur une espèce africaine, l’Alouette bateleuse de Le- vaillant, Afr., pl. 194. M. G. R. Gray (List of the généra ) remplace ce nom générique de Brachonyx, déjà employé en entomologie, par celui de Corypha (G, R. Gray). Ce g., qui ne contient que l’esp. type, fait partie de la 2e section de notre g. Alouette , celle que nous avons nommée Alouettes petites voi- lières et percheuses. (Lafr.) "BRACHONYX (|3paXôç, court; . ow$, on¬ gle). ins. —Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, ordre des Gona- ERA BRA 705 tocères, division des Érirhinides , établi par Schœnherr aux dépens du genre Rhynchœ- nus , Fabr. Ce genre , adopté par M. Dejean dans la 3e édition de son Catalogue, ne ren¬ ferme qu’une seule espèce , le Rhyncliœtius indigenus de Gyllenhal , qui se trouve en Suède , en Norwége et en Allemagne. (D.) *BRACHYACA]\THA ( 0paXvç , court; axavOa , épine), uns. — Genre de Coléoptères trimères , établi par M. Chevrolal avec les Coccinella dentipes , bisquinque-pusiulala et ursina de Fabricius , originaires des Etats- Unis. M. Dejean , qui adopte ce genre dans son Catalogue, en mentionne dix espèces de l’Amérique septentrionale et méridionale. Ce genre est assez voisin des Scymnus ; mais, au lieu d’être velu , il est glabre. La tête en est large, et les yeux en sont gros et distants. Ce qui le fait reconnaître aisément , c’est une épine très aiguë, située extérieurement près de la base des jambes antérieures. (C.) BRACHYACHYRIS. bot. rn. — Syno¬ nyme de Brachyris. BRACHYAIMTIIEMUM. bot. pii. — Voyez BRACHANTHEMUM. *BRACHYASPIST£S (/3PaXuç, court ; àcr- 'rz ccrTyjç , écussonné). ins. — Genre de Coléop¬ tères tétramères, famille des Curculionides, ordre des Gonatocères, division des Brachy- dérites , créé par Schœnherr, et placé par lui après le genre Asiycus, avec lequel il a beau¬ coup d’affinité ; mais il porte un écusson court et transverse, tandis que l’écusson du précédent est triangulaire et fort aigu par le bas. L’espèce qui a servi de type à l’auteur a été nommée par lui B.femoralis; elle provient des Indes orientales. Depuis , M. Perrolet a rapporté des Neel-Gherries 4 esp. qui ren¬ trent dans ce genre ; l’une d’elles est de cou¬ leur fort tranchée, et une autre est couverte d’écailles diamantées très brillantes. (C.) *BRACHYBAIV1US (/3paXvç, court ; |3a>vj, pas ins. — Genre de Coléoptères tétramè¬ res, famille des Curculionides, ordre des Go¬ natocères , légion des Mécorhynchides de Schœnherr ( Sysl. Cure., t. III , p. 330 , g. 215 ). Ce g. , créé par Germar, a été adopté par M. Schœnherr, qui le place entre les Bra- chonyx et les Bradybaïus. Ses tarses sont courts , larges , leur pénultième article est bilobé; mais le caractère qui le distingue surtout des g. les plus voisins, c’est que ces tarses n’ont qu’un seul ongle. L’espèce dé¬ crite a été nommée B. electus Gr. ; elle a été trouvée dans les environs de Boston , et n’a pas plus de (H, 002 de longueur. (C.) BRACHYCARPÆA (/3 p«Xu;> court; xap- «eîov, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Diplécolobées, tribu des Sé- nébiérées, formé par I e Candolle {Sy&t., II , G98 ) sur VHeliophila fluva L. Fils. Il ne ren¬ ferme que cette plante. C’est un arbrisseau du Cap, glabre, à rameaux grêles, garnis de feuilles oblongues ou linéaires , très entiè¬ res , mucronées ; à fleurs grandes , jaunes ou pourprées. (C. L.) *BRACHYCE1XTRUM (j3 paXuÇ, court; x/vTpov , aiguillon), bot. pii. — Genre de la famille des Mélastomacées-Mélastomées, tribu des Lavoisiérées , formé par Meisner ( Gen 114) aux dépens du Rhexia exceha de Bon- pland , et ne renfermant encore que cette espèce. (C. L.) BRACHYCÉPHALE. Brachycepliulus (|3paXu?, court; xe’. un- daius 01iv.,qui est très commun dans les en¬ virons de Marseille , et dans la ville même, où je l’ai pris en quantité contre les murs des rues qui avoisinent la campagne. On ne connaît pas encore les larves de ces Insectes; mais bien que tout fasse présumer qu’elles vivent dans l’intérieur de la terre , on est encore à concevoir quelle substance nutritive elles peuvent y trouver, vu l’ari¬ dité des lieux où l’on rencontre l’insecte par¬ fait. (D.) RRACIIYCÉRÉES. Brachyceratœ. ins. — Nom donné par M. Robineaii-Desvoidy à une section de ses Myodaires qui se compose des g. Millogramma , Megœra et Amobia , et qui rentre dans la tribu des Musci- des-Créophiles de M. Macquart. Voyez ces mots. (D.) BRACHYCÉRIDES. Rrachycerides. ins. — Schœnherr désigne ainsi la lie division de ses Gonatocères dans la famille des Curcu¬ lionides, et qui a pour type le g. Brachyce¬ rus ( voyez ce mot). Cette di vision ne se com¬ pose que de deux g.: Brachycerus déjà nommé , et Microcerus. (D.) *BRACHYCHIT01\T ^ jSpax^ç, court; Xt- rwv, tunique), bot. ph. — Un des sous-gen¬ res indiqués par Schott et Endlicher ( Me- leth. 34) dans le g. Sierculia de Linné. Il ne renferme qu’un arbre de la Nouvelle-Hol¬ lande tropicale ; à feuilles arrondies , très amples, sublobées ; à fleurs grandes, parse¬ mées de points assez apparents ; elles sont so¬ litaires et paraissent dans l’aisselle des feuil¬ les, qui tombent de bonne heure. (C. L.) *BRACHYCLADOS (|3 PaXvç, court; xU- 36c, , rameau), bot. ph. — Ce g. fait partie de la tribu des Mutisiacées parmi les Com¬ posées. M. Don, qui l’a établi, lui assigne pour caractères : Capitule multiflore, liétéro- game, radialiforme. Involucre muni inté¬ rieurement de bractéoles et composé de 5 fo¬ lioles ou écailles ovales-lancéolées , acumi- nées , carénées. Réceptacle nu Fleurons du BRA BRA 707 rayon 1 -sériés, femelles, par avortement de» étamines dont on trouve les rudiments , bilabiés ; lèvre extérieure en forme de ligule, l’intérieure linéaire, bifide, révolutée. Fleu¬ rons du disque hermaphrodites, tubuleux , bilabiés: lèvre extérieure 3-dentée, l’inté¬ rieure bipartie. Étamines à filets glabres; anthères munies de soies plumeuses à la base. Styles des fleurons de la circonférence entière obtus , recourbés; ceux des fleurons du disque bifides, à lobes courts , coniques. Fruits cunéiformes, 5-gones, tronques, cou¬ verts de papilles et couronnés d’une aigrette persistante, composée de plusieurs rangées de soies capillaires, scabres, et de couleur cendrée. — Ce g. ne renferme qu’une seule espèce, qui habite les Andes de Mendoza. C’est un arbrisseau très rameux et raide, cour vert de feuilles également raides, linéaires, entières , fasciculées et terminées par une petite pointe. Les capitules sont solitaires. (J. D.) *BRACHYCOME (/3paXvç, court; xopî , chevelure.) bot. pu. — Ce g. a été fondé par Cassini, pour plusieurs plantes de la Nou¬ velle-Hollande , qui ont le port des Pâque¬ rettes , et près desquelles il doit venir se classer. Il fait partie des Composées-Astéroï- dées , et présente pour caractères : Capitule multiflore, hétérogame. Fleurs du rayon li- gulées, femelles, 1-sériécs; ceux du disque tu¬ buleux, 5-dentés , hermaphrodites. Récep¬ tacle conique, dépourvu de paillettes, légè¬ rement alvéolé. Involucre campanulé, formé par un petit nombre de folioles , ou mieux d’écailles membraneuses sur les bords. Fruit comprimé latéralement, tronqué, couronné d’une aigrette très courte. — Les Brachyco- mes sont des herbes vivaces , portant des feuilles pinnatilobées, et des capitules à dis¬ que jaune et ornés de rayons blancs. (J. D.) * BRACHYCORYNA ( 0paXvç , court; xopvvv), massue), ins. — Genre de Coléoptè¬ res tétramères, famille des Cycliques, tribu des Hispoides, établi par M. Dejean dans son Catalogue, sur une espèce originaire de Co¬ lombie, qu’il nomme B. pumila. (C.) BRACHYCORYS , Schrad. ( 0paXvç , court; xopuç, casque), bot. ph. — Un des sy¬ nonymes du genre Lindenbergia. (C. L.) 'BRACHYCORYTHÏS ( jSp«Xvç » court ; xopuGoç , casque), bot. ph. — Famille des Orchidées , tribu des Ophrydées. Genre éta¬ bli par M. Lindley ( Cen. et sp. , 303) pour une plante trouvée au cap de Bonne-Espé¬ rance , par M. Drège , et qui offre les carac¬ tères suivants : Le calice presque globuleux est oblique; le sépale supérieur est convexe, et beaucoup plus petit que les deux latéraux, qui sont libres. Les intérieurs sont dressés, un peu obliques à leur base, ovales , obtus , plus épais vers leur milieu , deux fois plus longs que le sépale supérieur, et de moitié plus courts que les sépales latéraux externes. Le labelle est coriace, concave à sa base, di¬ laté et à 3 dents à son sommet; il est plus grand que les sépales latéraux externes. L’an¬ thère est dorsale, pédicellée, attachée au stig¬ mate qui est très grand et caché en partie dans la cavité que le labelle présente à sa base. Cette anthère à 2 loges contient 2 masses polliniques dont les rétinacles sont nus. Ce g. ne sc compose encore que d’une seule espèce. (A. R.) *BRACHYDEREA. but. ph.— Section du g. Crépis. (J. D.) ’BRACHYDERES (|3pa^uç, court; < î/pv?, cou), ins. — Genre de Coléoptères tétramè¬ res, famille des Curculionides, ordre des Go- natocères, division des Brachydérites , établi par Schœnherr aux dépens du g. Naupacius , Még., et Thylacites, Germ. Ce g. a été adopté par M. Dejean , qui y rapporte 14 csp., dont 10 d’Europe, 1 du cap de Bonne-Espérance , I de Sibérie, 1 des Indes orientales, et 1 de la Perse occidentale. Nous n’en citerons qu’une comme type du g. : c’est le B. lusiia- nicus Fabr., qui se trouve en Portugal et dans le midi de la France. (D.) 'BRACHYDÉRITES. Brachyderites. ms. — M. Schœnherr désigne ainsi la 4e division des Gonatocères, dans sa famille des Curcu¬ lionides , ayant pour type le g. Brachyderes. II se compose de 48 g. , répartis en 2 sections ; la lve en renferme 9 , qui ont pour caractères communs : Corps aptère, le plus souvent court, ovale ou ovaie-oblong dans quelques uns; épaules de la plupart arrondies ou ob¬ tuses, non saillantes. La 2e en comprend 39, dont les caract. communs sont : Corps al¬ longé ouoblong, ailé chez la plupart ; épaules plus ou moins anguleuses, ou saillantes. (! .) “BRACHYDÏRUS (/3p 'acteiformis {brac¬ lea, bractée ; forma , forme), bot. pii.— Cette expression s’applique à tous les organes fo¬ liacés ayant dans leur position quelque res¬ semblance avec les véritables Bractées. (A. R.) 'BRACTEOGAMA (b raclea, bractée j ya- p.oç, noces), bot. pu. — Section indiquée par De Candolle dans le genre Tacsonia. (C. L.) *BRACTÉOLE. Bracleola ( diminutif de braclea, bractée), bot. pii. — Quand un axe floral est ramifié, il existe des folioles ou Bractées non seulement à la base de chaque pédoncule portant immédiatement les fleurs, mais encore à la base des ramifications de l’axe. Ces dernières retiennentîe nom de Brac¬ tées , tandis que celles placées à la base des pédicelles se nomment Braciéoles. (A. R.) ’BRADBIJRYA, Baf. (nom propre), bot. pii. — Syn. du genre Galaciia de P. Brown. (C. L.) BRADDIÆAA, Arrab. Fl. Flum. (nom propre . bot. pii. — Syn. du genre Am- phirrox. (C. L. ) BRAüLÆIA , Neck. (nom propre), bot. ph. — Syn. du genre Siler, Scop. (C. L.) *BEADLALIA, Neck. (nom propre?) bot. ph. — Syn. du genre Laserpitiurn. (C. L.) BRADLEIA (nom propre), bot. pii. — B. Bradley, botaniste anglais, auteur dAine Histoire des plantes grasses , avait reçu de Banks et de Gærtner la dédicace de ce g. d’Euphorbiacées , déjà appelé d’autre part, par Forster, Glochidion. (Ad. J.) BRADA BÆMS ( ppaMç, lent; [ Sau'vœ , je marche), ins. — Genre de Coléoptères pen¬ tamères, famille des Carabiques, tribu des Harpaliens, établi par M. Dejean , et qui se compose de 3 espèces du Sénégal , savoir : Carab. scalaris Gliv., Brud. feslivus Dej. , et Brad. sellatus Dej. (D.) ' BRADA BATIS (PpaMç, lent ; je marche), ins. — Genre de Coléoptères tétra- inères, famille des Curculionides, établi par Schœnherr, qui le place parmi les Gonato- cères, et dans la division des Érirhinides. Le corps est allongé , presque cylindrique, cou¬ vert de quelques poils, ailé, de moyenne taille. Ce g. ne renferme qu’une esp. qui se trouve en Autriche, en Tauride et en Italie : BRA 720 BRA c’est le B. Creuizeri Még., B. elongatus Chevr. (D.) *BRADYCELLUS ( foocêvç, lent; x/Uw, je cours ? ) ins. — Ce g. de Coléoptères pen¬ tamères , de la famille des Carahiques, au¬ rait été créé, suivant M. Hope, par M. Erich- son, avec YHarpalus placidus de Gyîlenhal. M. Hope le range parmi les Stenolophidœ, et y rapporte les g. Trechus de Clairville, et Acupalpus de Latreille. (C.) *B1\ADYEPETES. ins.— Genre de Lépi¬ doptères nocturnes , établi par M. Stéphens, et qui rentre dans celui de Timandra , que nous avions fondé avant le sien. ' (D.) BRADYPE. Bradypus. mam. — Voyez TARDIGRADES. BRADYPIPTUM (|3pa les ouïes d’un poisson), zool. — Les Branchies sont des organes vasculo- respiratoires destinés à soumettre à l’oxygénation le fluide sanguin de la plupart des animaux aquatiques , et c’est au moyen de l’oxygène de l’air dissous dans l’eau que s’exécute ce mode de respira¬ tion. Ainsi que l’exprime le nom qui leur a été imposé, les organes dont il est ici ques¬ tion sont plus ou moins branchus , en sail¬ lie sur une partie spéciale du corps, leur position variant beaucoup selon les animaux chez lesquels on les examine. Au lieu de recevoir le fluide respirable dans des ramifi¬ cations d’une capacité quelconque, comme le font les poumons et les trachées, elles baignent dans le fluide même , soit qu’elles pendent librement à la surface du corps , soit que, rassemblées dans une cavité spé¬ ciale, et en apparence plus profondes, elles s’épanouissent dans une sorte de réservoir où l’eau est introduite par des procédés toujours fort curieux. Leur surface, multi¬ pliée proportionnellement au nombre de leurs ramifications, est toujours recouverte d’une peau fort mince et très perméable. Les animaux aquatiques sont plus nom¬ breux que ceux qui vivent à l’air libre ; mais tous n’ont pas une respiration bran¬ chiale. Beaucoup d’espèces des degrés in¬ férieurs de l’échelle zoologique n’ont ni poumons , ni Branchies, ni trachées ; la res¬ piration cutanée leur suffit, et elles n’ont aucune partie spécialisée pour l’exercice de ! cette fonction. D’autres, également aquati¬ ques, mais plus élevées en organisation, respirent l’air atmosphérique ; c’est aux ar¬ ticles poumons et trachées de ce Diction¬ naire qu’il doit être question de leurs organes de respiration. Tous les autres animaux aquatiques ont des Branchies. Les Amphi- biens, qui, dans l’âge adulte, sont tous pour¬ vus de poumons, ont aussi des Branchies dans leur premier âge; et il en est plusieurs qui les gardent même pendant toute leur vie, ce qui les a fait appeler P érennibr anches . Ajoutons que divers embryologistes moder¬ nes ont admis l’existence de Branchies tran¬ sitoires chez les Vertébrés supérieurs , mais seulement à l’état fœtal. L'étude de l’appareil branchial est tout-à- fait digne d’intérêt ; mais sa description nous conduirait fort loin, si nous voulions faire con¬ naître ici, sous le rapport anatomique seule¬ ment, ses dispositions diverses chez les Am- phibiens , les Poissons , les Crustacés , les Annélides , Ses Mollusques , lesTuniciens et les Radiaires. D’ailleurs la connaissance ana¬ tomique et physiologique des animaux est inséparable de celle de leur classification ; et, comme les particularités offertes par les Branchies fournissent autant de caractères au moyen desquels bien des ordres , beau¬ coup de familles, et même des genres et des espèces, sont distingués et fort souvent dénommés , c’est à propos de chacune de ces catégories qu’il devra en être question (voir les articles de ce Dictionnaire qui en trai¬ tent). Et en effet, pour en citer un exemple frappant , combien d’ordres parmi les Pois¬ sons, les Crustacés et les Mollusques ont des noms qui rappellent la forme de leurs Bran¬ chies ! Les travaux des zoologistes modernes ont démontré tout le parti qu’on peut tirer de ces organes pour la classification géné¬ rale. G. Guvier, Latreille, MM. de Blainville etMilne-Edwards, y ont eu fréquemment re¬ cours, et en ont en même temps fait connaî¬ tre les curieuses dispositions. Dans le sep¬ tième volume de la seconde édition des Leçons d’ Anatomie comparée (1840), M. Duvernoy a aussi traité ce sujet avec le plus grand soin. Nous ne saurions cependant passer sous silence quelques faits généraux relatifs aux Branchies ou aux organes confondus à tort avec elles. Chez les animaux vertébrés, les Branchies, BRA BEA 723 lorsqu’elles existent, soit dans le jeune âge , soit dans l’àge adulte , sont sous la dépen¬ dance de l’appareil hyoïdien. Chez les ani¬ maux articulés, au contraire (Crustacés, Cirrhipèdes et Annélides ), elles appartien¬ nent aux appendices locomoteurs, et sont l’une des trois parties qu’on leur a recon¬ nues [voy. appendice). Chez les Mollusques , toujours privés d’appendices comparables à ceux des Entomozoaires ou des animaux vertébrés, les Branchies constituent une ex¬ pansion plus ou moins ramifiée du man¬ teau, expansion où l’hématose s’opère , et qui , chez les espèces conchylifères autres que les Céphalopodes, offre le plus souvent avec la coquille des rapports concordants de forme et de disposition : aussi la considéra¬ tion anatomique des animaux , ce qu’on a quelquefois appelé la malacologie , et celle de leurs Coquilles , c’est-à-dire la conchy¬ liologie proprement dite, sont-elles devenues inséparables lorsqu’on a voulu arriver à une classification méthodique. Divers Crustacés et des Mollusques , bien que munis de Branchies, vivent à l’air libre ; mais ils doivent se tenir constamment dans les endroits humides. Diverses larves d’insectes hexapodes dont les habitudes sont aquatiques ont aussi des Branchies. Lorsque le sang arrive à ces or¬ ganes , comme chez les Semblides , etc. , ce nom leur convient parfaitement; mais, dans certains cas , leur fonction est uni¬ quement de séparer de l’eau l’air qui s’y trouve dissous , et de l’introduire dans des trachées , la respiration s’exécutant alors comme chez les Insectes aériens. D’après les recherches nouvelles de M. J. Muller , les organes qu’on a nommés Branchies accessoires des Poissons ne sont pas destinés à la respiration ; au lieu de re¬ cevoir du sang noir comme les vraies Bran¬ chies , c’est du sang rouge qui leur vient ; et, contrairement à celles-ci, iis donnent du sang noir : aussi les nomme-t-on maintenant des Pseudobranchies. La veine qui en part se transforme en veine porte pour l’œil , c’est- à-dire pour la glande choroïdale ; et cette glande, qui manque dans les Poissons privés de pseudobranchies , est un plexus vascu¬ laire double artériel et veineux, dont i! sera question ailleurs. (P. G.) BRAIVCHIFÈRES. zooi.. — Nom donné par M. de Blain ville à une famille de l’ordre des Mollusques cervicobranches, comprenant les g. Fissurelle et Émarginule. Hartmann l’a appliqué à un ordre de la classe des Gas¬ téropodes. (c. d’G.) *BRA!XCI2IOBDïXLA , Blainv. non Od. (Spxyyja, branchies ; 6 branchies ; 7i:o 3 ç,ttocÎoç, pied ; à cause de leurs pattes branchiales , à la fois organes de res¬ piration et de locomotion), crust. — Syno¬ nyme du genre Branchipe. Voyez ce mot. (C. n’G.) * BRANCHIOPXONTES. Brandi iopnon - tes, Çpcüyxia. , branchies ; ttv/m , je respire). zool. — Fischer comprend sous ce nom tous les animaux invertébrés respirant par des branchies, tels que les Mollusques, les Anné¬ lides et les Crustacés. (C. d’O.) BRANCHIOPODA (5payX:a, branchies; ttovç, vrodoç, pied), crust. — Latreille, dans son Histoire des Crustacés , et Lamarck, d’a¬ près lui , nommaient ainsi le genre Bran¬ chipe. Depuis, ce mot a été appliqué au grand groupe de Crustacés auquel appartiennent les Branchipes. (P. G.) BRANCHIOPODES. Branchiopoda (Gpxy- ytoc, branchies ; tcovç, noSoç, pied), crust. — C’est un des grands groupes de Crustacés , considéré comme un ordre par Latreille , comme une légion par M. Milne-Edwards, et dans lequel se placent une grande partie de nos Crustacés d’eau douce. La taille des Branchiopodes est en général petite ; les an¬ neaux de leur corps varient en nombre ; leur tête, ordinairement distincte , porte un seul œil ou bien deux ou trois de ces organes , dont deux sont souvent pédonculés. Leurs antennes sont peu développées ou en forme de rames natatoires , comme dans les Daph¬ nies, et alors fort grandes ; leur bouche a un labre, une paire de mandibules , une lèvre inférieure, et une seule paire de pattes-m⬠choires peu développées; leur abdomen est en général assez grand , et terminé par une sorte de queue bifide. Leurs membres ont une disposition toute spéciale, et constituent le caractère qui a servi à les dénommer; ils sont à la fois respiratoires et locomoteurs , d’apparence foliacée et tout-à-fait branchi- formes. Ces organes sont dans un état d’agi¬ tation continuelle , même lorsque l’animal ne change pas de place, et c’est plutôt au moyen de ses antennes et de sa queue que par l’effet de ses pattes-branchies que la na¬ tation s’opère. Les Apus, Limnadies, Branchipes, Da¬ phnies, Poîyphèmes, sont les genres de Bran¬ chiopodes les plus connus. On les partage en 2 ordres, sous les noms de Phyllopodes et Cladocères ou Daphnoïdes , les premiers ayant un grand nombre de pattes foliacées, et les seconds n’en présentant jamais que quatre ou cinq. (P. G.) BRANCHIOSTÈGE (êpayXca, branchies ; o-r/yw , je couvre), poiss. — Épithète donnée à la membrane soutenue par des rayons osseux plus ou moins nombreux , et qui , étendue ou resserrée sous l’opercule par l’ac¬ tion des muscles insérés sur les rayons ou sur les os destinés à les soutenir, sert, par ses mouvements et conjointement avec l’appa¬ reil operculaire , à la respiration du poisson. Les trois pièces osseuses , l’opercule, le sous- opercule et le préopcrcule , ne suffisent pas seuls en effet à fermer la grande fente des ouïes ; la membrane branchiostège y con¬ court : elle adhère à l’os hyoïde. Cet os , placé comme dans les autres classes des Ver¬ tébrés et suspendu au temporal , est formé de deux branches : l’une de l’osselet styloïde, nommé par M. Geoffroy Stylhyal; et l’autre composée elle-même de plusieurs pièces dans lesquelles M. Geoffroy a cherché à retrouver des parties correspondantes ou démembrées, soit du sternum , soit de l’os hyoïde des au¬ tres Vertébrés ; de sorte que la nature aurait formé, avec une portion de l’hyoïde et le ster¬ num des autres Ovipares , l’appareil destiné à soutenir directement les rayons et la mem- BRA BRA 7>5 brane branchioslège des Poissons, et aurait attaché cet appareil à l’os lingual des Pois¬ sons. On voit d’abord deux grandes pièces latérales : Y Hyosternal et l’ HyposlernaL de M. Geoffroy, qui forment le corps principal de la branche , et qui sont attachés à la face interne de l’interopercule ; puis deux autres pièces, l’une au-dessus, l’ Apohyal , de M. Geoffroy ; l’autre à l’extrémité antérieure de la branche, le Cératohyal de M. Geoffroy. Ces deux pièces s’unissent avec celles de la branche correspondante opposée , et ensuite à l’os lingual des Poissons en avant. Dans l’angle formé par ces deux branches est une pièce impaire, qui va rejoindre la symphyse des huméraux et forme l’isthme qui sépare en dessous les ouïes. Cet os, que M. Cuvier a comparé à celui nommé queue de l’os hyoïde, et qui est si connu dans les Oiseaux et les Sauriens , a été regardé par M. Geof¬ froy comme l’analogue de l’apophyse im¬ paire et antérieure du sternum , et par cette raison cet os a été nommé Épisternal; mais cette apophyse du sternum des Oiseaux est toujours placée derrière la clavicule de ces Vertébrés ; tandis que l’os impair dont il s’agit ici dans les Poissons est au-devant de toute l’ossature de l’épaule. Les rayons qui soutiennent la membrane branchiostège adhèrent aux deux pièces prin¬ cipales de chaque branche : le nombre de ces rayons, depuis 1, dans le Polypière bichir, jusqu’à 30 et plus, comme dans YElops. Le nombre en est assez constant dans les es¬ pèces d’un même genre ; mais dans un grand nombre il y a un rayon de plus à une mem¬ brane qu’à l’autre ; de sorte qu’on peut en compter six d’un côté et sept de l’autre. Outre les muscles releveurs et abaisseurs de l’opercule , qui servent principalement à l’agrandissement ou au rétrécissement de la cavité branchiale, et qui sont l’agent prin¬ cipal de la systole et de la diastole pulmo¬ naire , il faut aussi ajouter que le temporal d’une part et l’os hyoïde de l’autre contri¬ buent beaucoup aussi, par leur mouvement, au mécanisme de la respiration des Poissons. Le principal muscle de l’hyoïde répond au génio-hyoïdien ; mais on trouve encore, sur¬ tout dans les Poissons dont l’isthme est large , une bande transversale musculaire , qui va d’une branche de l’hyoïde à l’autre. La membrane branchiostège a aussi ses muscles propres, et qui varient beaucoup dans les différentes espèces. Ce qu’on observe gé¬ néralement est une couche de fibres qui passe en travers sur les rayons branchiostè- ges à leur face interne ; les fibres charnues n’y prennent aucune insertion , elles y adhèrent par du tissu cellulaire : elles viennent de l’opercule et du sous-opercule , et vont se perdre sur le bord de la membrane. Elles contribuent à former une sorte de bourse d’autant plus complète que l’ouverture bran¬ chiale est plus petite ; on les voit passer d’une membrane à l’autre dans les Anguilles, dans les Cy cloplères, et autres encore. Cette couche sert à contracter la membrane , à diminuer la cavité des branchies , et à retenir l’eau dans l’intérieur si le poisson a besoin de la conserver. D’autres fibres musculaires , an¬ tagonistes de celles-ci , vont en s’entrecroi¬ sant du rayon inférieur d’une des membra¬ nes à l’extrémité antérieure de la branche : elles servent à ouvrir la membrane. Puis on trouve, dans quelques espèces, des muscles allant d’un rayon à l’autre ; mais ils ne sont pas toujours faciles à suivre. On vient de voir, dans ce que j’ai dit, que l’épithète de Branchiostège s’applique aussi aux rayons qui soutiennent la membrane ; mais Artédi avait aussi donné ce nom à un des ordres de sa classe des Poissons. 11 comprenait les genres Balistes , üslra- cion , Cyclopieras et Lophius, association fort peu naturelle, qui fut cependant adoptée par Gronovius , sans y rien changer , dans son Muséum Ichthyologicum ; mais, dans le Zoo- phylacium , ce célèbre naturaliste augmenta le groupe des Branchiostèges encore plus malheureusement peut-être qu’Arlédi ne l’avait conçu. Il se compose de trois divi¬ sions : lo Pinnis ventralibus nullis , com¬ prenant les genres Murœna , Gymnotus , Syngnalhus , Ostracion; 2° Pinnis ventra- libus spuriis , comprenant les genres Batis¬ tes , Cyclopterus , Cyclogaster ; et 3° enfin, Pinnis ventralibus veris , comprenant les genres Gouorhynclius, Cobitis, Uranoscopus, Lophius. Linné n’a pas adopté cette division , parce qu’il plaçait dans ses Amphibia riantes les Branchiostèges d’Artédi. Dans les mé¬ thodes récentes d’ichlhyologie, on a été aussi obligé de ne plus former un groupe de ce nom, et fondé sur un caractère qui détruit les rapports naturels entre les êtres. (Val.) 726 BRA BRA BRA1VCHIPE. Branchipus (Çpxyxia, bran- chies; iroüç,7ro<îoç,pied).CRusT.— Leg.de Crus¬ tacés ainsi nommé par Schœffer a reçu de La- treille, dans quelques uns de ses ouvrages, le nom de Branchiopoda , appliqué depuis à l'un des grands groupes de la même classe, et de Bénédict Prévost celui de Chwocephalus. Les Branchipes appartiennent à la famille des Branchipiens , et à la légion des Branchio- podes ( voyez ces mots). On en connaît plu¬ sieurs espèces, soit lacustres, soit marines. En général, ils se plaisent dans les eaux stag¬ nantes , assez troubles , mais non croupies. Des mares de très petite dimension en nour¬ rissent parfois en grande abondance ; et à Fontainebleau, par exemple, on en trouve souvent dans les petits amas d’eau que re¬ tiennent les creux des rochers. Leurs mou¬ vements sont rapides et gracieux. Semblables à de petits Poissons, arqués, allongés, et presque transparents , ils ont le dos en bas, et agitent incessamment en dessus leurs pat¬ tes branchiales , lesquelles aident à la nata¬ tion , en même temps qu’elles amènent les aliments vers la bouche , et sont de plus les organes essentiels de la respiration dans ces petits animaux. La queue et la tête servent parleur contraction à changer la direction des mouvements, et à entretenir l’harmonie. La nature des eaux où vivent les Branchi¬ pes expose souvent la vie de ces animaux. La dessiccation des flaques, les Grenouilles, les Salamandres, les Dytiques, etc., les font périr par milliers , et divers parasites leur sont aussi fort nuisibles ; mais leur force de multiplication l’emporte sur toutes chances de destruction. Leurs œufs , dont l’enveloppe est dure et coriace, résistent au dessèchement aussi bien qu’à la gelée ; et , après que les premières pluies ont rempli d’eau les mares ou les fossés dans la terre desquels ils étaient res¬ tés, on voit apparaître des légions nombreu¬ ses de Branchipes , là où l’on aurait pu en croire la race entièrement perdue. Bénédict Prévost a pu envoyer de ces œufs de Bran¬ chipes de Montauban à Genève; et, après quelque temps , Jurine , à qui ils étaient des¬ tinés, réussit à les faire éclore, et il en suivit toutes les métamorphoses. C’est même ainsi qu’il put vérifier les observations curieuses de son correspondant, et sa fille dessina ces Branchipes nouvellement éclos sur plusieurs planches qui ont été publiées, ainsi que le travail de Prévost, dans la Monographie des Monocles. Le corps des Branchipes est allongé , pres¬ que filiforme, et composé d'une tête, d’un tho¬ rax et d’un abdomen très développés. La tête, un peu renflée en avant et rétrécie en forme de cou en arrière, est divisée en deux an¬ neaux par un sillon transversal. Les yeux sont grands, très saillants , et portés à l’ex¬ trémité d’un pédoncule mobile. Entre leur base, on aperçoit sur le front une tache qui paraît être un œil sessile impair. Les an¬ tennes sont au nombre de quatre. Celles de la paire inférieure constituent un appareil préhensile très remarquable, occupant le de¬ vant de la tête , et qui consiste essentielle¬ ment en deux grandes cornes dirigées en bas. A raison de leur forme, ces organes ressem¬ blent aux pattes-mâchoires des Lernées bien plus qu’à des antennes ; dans les femelles , ils sont toujours moins développés que chez les mâles. Le thorax est plus ou moins cylindrique, et se compose de 12 segments portant chacun une paire de pattes bran¬ chiales. L’abdomen a 9 anneaux, dont le dernier est bilobé , et se termine par 2 grands appendices iamelleux, à bords ciliés, constituant une nageoire caudale. Le mâle a, au-dessous de la base de l’abdomen, 2 tu¬ bercules ou appendices cornés qui sont sans doute ses organes excitateurs , et à la même place, chez la femelle, on trouve une poche ovifère. Il y a plusieurs pontes de 100 à 400 œufs chacune. Les petits qui en sortent sont fort différents des adultes, et ils ne leur ressemblent qu’après un certain nombre de mues. On connaît dans l’Europe centrale plu¬ sieurs esp. de Branchipes. Leur longueur or¬ dinaire est de 5 à 6 lignes ; tels sont les B. siagnalis, diaphanus , et quelques autres indi¬ qués par M. Guérin. M. Milne-Edwards en a décrit 2 des environs d’Odessa , découverts parM. Nordmann, l’un dans les eaux douces des environs de cette ville, et l’autre dans le lac salé de Hadjibé. (P.*G.) *BRANCHÏPIEÏVS. crust. — Le singulier crustacé de nos eaux douces dont Schœffer a fait l’histoire sous le nom de Branchipus siagnalis , et qui est encore aujourd’hui l’es¬ pèce la mieux connue du g. Branchipe , a été pris par M. Milne-Edwards {Hist. nat.des I BRA 727 PRA Crust., III, 364) pour type d’une famille à part, appelée Branchipiens, et dans laquelle se placent aussi les genres Artémie et Euli- rnène. Les Branchipiens sont des Crustacés bran- chiopodes , de l’ordre des Phyllopodes , parmi lesquels ils constituent une divi¬ sion à corps grêle , allongé , et entière¬ ment à découvert, leur dos n’offrant aucune trace de carapace clypéiforme ni de tête bi valve. Ils ont les yeux pédonculés , les an¬ tennes simples , et, en .général , une paire d’appendices céphaliques préhensiles , de forme bizarre , et représentant les secon- | des antennes. Ils ont 11 paires de pattes branchiales; leur abdomen est allongé et multi-articulé, sauf chez les Eulimènes. Ce dernier caractère distingue les Eulimènes des Branchipes et des Artémies , qui différent entre eux par la présence d’appendices fili¬ formes à la base des cornes céphaliques ou préhensiles dans les premiers , et par leur absence dans les seconds. (P. G.) BRANCHIPUS. crust. — Voyez bran- chip e. BRANCOIURUS ( 0p#yx«« > branchies ; ovoâ, queue), annél. — Viviani [De phos- phorescentia maris) donne ce nom à de pe¬ tits animaux qu’il fait connaître trop incom¬ plètement pour qu’on puisse dire à quel genre d’Annélides ils appartiennent. Cuvier se demande même si ce ne seraient pas des larves. (P. G.) *BRA]\CHULE. bot. cr. — (Mousses.) Nom français donné par Bridel aux deux genres Hypnum et Cladodium , nom à peine connu, et nullement usité. 'C. M.) BRANC-URSINE ou BRANCIÎE-UR- SINE. bot. ph. — Nom vulg. de YAcanlhus mollis. On appelle fausse branc - ursine , V Heracleurn sphondyliurn. *BRANDESIA ( Brandes , botaniste alle¬ mand). bot. pu. — Genre de la famille des Amaranthacées , tribu des Gomphrénées , formé par Martius ( Nov . yen. et sp., II, 29), et qui paraît devoir être réuni comme sec¬ tion au g. Teleianthera , Rob. Br. On en cul¬ tive plusieurs espèces dans les jardins d’Eu¬ rope. (C. L.) BRANDON D’AMOUR moll. — Nom vulg. de l’Arrosoir de Java , Aspergillum juvanum Lam. "BRANDONIA (nom propre), bot. ph. — Ce genre de Reichenbach ( Consp., 127) est syn. du g. Pinguicula , Tourn. (C. L.) "BRANDTIA (nom d’homme), bot. ph. — Famille des Graminées, tribu des Avénacées. M. Kunth a décrit et figuré sous ce nom (. Agrosi ., II, p. 511, t. 170) une belle grami¬ née, originaire de l’Inde, et qui forme un g. nouveau. Il se distingue surtout par des épil- lels composés de 2 fleurs sessiles : l’inférieure hermaphrodite, la supérieure femelle. Lalé- picène est formée de 2 valves concaves et mutiques, l’externe un peu plus grande que l’interne. Les paillettes de la fleur herma¬ phrodite sont mutiques et concaves. Le fruit est une cariopse elliptique, comprimée, nue. Les fleurs sont disposées en une panicule ra¬ meuse, et les feuilles sont planes et assez larges. (A. R.) BR ANTE. Bi 'anta , Ok moll. — Syno¬ nyme d’Otion, nom créé par Leach, et adopté par Lamarck et tous les auteurs. BRAQUE.mam. — Race de Chien de chasse. V oyez chien. BRAS, poiss. — Un des noms vulgaires de la Raie bouclée. BRASENIA , Schreb. bot. ph. — Syno¬ nyme d ’Hydropellis, L. C. Rich. "BRA SII. EXT ÏA [Brasileiio , nom verna¬ culaire d’une espèce), bot. pii. — Section indiquée par De Candolle ( Prod ., II, 481), dans le g. Cœsalpinia , et qu’il paraissait as¬ sez disposé à regarder comme distinct. (C.L.) BRASSA DE. poiss. — L’un des noms vul¬ gaires du Thon, Scomber thynnus. *RRASSAIA. bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Araliacées, formé par Endlicher (iVoe. Stirp, Mus. Vindob. decad, 100) Ico- nog.,t. 114-116) sur une plante (le B. acii- nophora) de la Nouvelle - Hollande tropi¬ cale. C’est un grand et bel arbre, à feuilles peltées, 7-1 4-foliolées , longuement pétio— lées, rassemblées au sommet des rameaux , à folioles pétiolulées,oblongues, subobtuses, | subcordiformes à la base , munies sur les bords de quelques dents distantes , insérées en rayons sur les pétioles dilatés-aplatis au sommet; à stipules intra-axillaires , adnées, ovaîes-acuminées, imbriquées ; à fleurs ras¬ semblées en grappes terminales ; chaque pédicelle pluriflore. (C. L.) BRA SSA VOLA (nom d’homme), bot. ph. — Famille des Orchidées, tribu des Epiden- ! drées. Genre établi par R. Brown, adopté par 728 BRA BBA Lindley et très voisin des g. Epidendrum et Isochiluà. Ses caractères consistent en un calice étalé, formé de sépales à peu près égaux. Le labelle, un peu adhérent par sa base avec le gynostèrne, est concave, dressé, entier. Le gynostèrne est long, marginé dans sa partie supérieure. L’anthère, terminale et operculiforme, est à 4 loges , et contient 8 masses polliniques, ou quelquefois 12, adhé¬ rentes entre elles 2 par 2 ou 3 par 3. — On compte environ 10 esp. de ce genre, toutes originaires des Antilles ou du conti¬ nent de l’Amérique méridionale. Ce sont des plantes parasites à feuilles solitaires , ordi¬ nairement épaisses et charnues, quelquefois même cylindriques et à fleurs très grandes, terminales, blanches ou d’une couleur pâle. (A. R.) BRASSIA ( W. Brass , collecteur de plan¬ tes en Guinée), bot. pu. — Genre très re¬ marquable de la famille des Orchidacées, tribu des Yandées, créé par R. Brown ( Hort . kew., II, 5, 215), et comprenant un assez grand nombre d’espèces, dont plusieurs sont recherchées et cultivées dans les jardins pour la beauté de leurs fleurs. Elles appar¬ tiennent à l’Amérique tropicale , sont épi- phytes, pseudo-bulbeuses, à feuilles rigides, membranacées, à scapes radicales, vaginées, à fleurs en épis. Les folioles périgoniales sont libres , étroites , étalées ; les intérieures or¬ dinairement plus grandes ; le labelle sans éperon, plan, indivis, bicrêté à la base, con¬ tinu avec le gynostèrne ; celui-ci nain, libre, aptère; anthère 1-loculaire; pollinies 2; caudicule courte ; glandule épaisse. (G. L.) BRASSICA (nom latin du Chou ordi¬ naire). bot. ph. — Nom botanique du genre Chou. (C. L.) *BRASSICASTRUM (diminutif de Bras- sica). bot. ph. — Une des sections du genre Brassica. Ce genre avait été établi par M.Link (. üandb ., III, 318) sur le B. fruticulosa de Cyrillo. (C. L.) BRASSICÉES. Br assicece ( Brassica , Chou), bot. ph. — Tribu établie parDeCan- dolle dans la grande famille des Crucifères pour renfermer les g. Sinapidendron, Lowe; Brassica, L. ; S inapis , Tourn. ; Douepea , Cambess. ; Erucastrum , Presl. ; Orijcho- phragmus, Bung. ; Moricandia, DC. ; Diplo- laxis , DC. ; Eruca, Tourn. (C. L.) BRASSOEÏDE. Brassolis. uns.— Genre de Lépidoptères diurnes, section des Tétrapodes, Latr., établi parFabricius et adopté par La- treille. Godart en décrit deux : B. sophorœ, Fabr., et B. astyra God. La lre se trouve à la fois au Brésil et à Surinam ; la 2e ne se trouve qu’au Brésil. Ce sont de très grands et beaux Papillons, qui ont près de 0m, 12 d’en¬ vergure et des taches oculées comme nos Satyres d’Europe. Leurs Chenilles , suivant Stoll et Mérian , vivent , en société nom¬ breuse , dans un tissu serré qu’elles se fa¬ briquent, et d’ou elles ne sortent que pen¬ dant la nuit, pour manger. (D.) BRASSOLITES. ins. — M. Blanchard désigne sous ce nom un groupe de Lépidop¬ tères diurnes , de sa famille ou tribu des Nymphaliens qui ne comprend que le g. Brassolis. (D.) BEAU! Y DU AI (/3pa0v, genévrier; «T- ch>ç, forme ; qui a le port du Brathys). bot. ph. — Genre indiqué par M. Spach dans le démembrement qu’il a fait du grand g. lin- néen Hypericum (famille des Hypéricacées), et dans lequel , s’il n’est pas adopté comme distinct, il constitue une excellente section. Toutes les esp. qui la composent appartien¬ nent au nord de l’Amérique. (C. L.) BRATHYS ( jSpaQu , genévrier) bot. ph. — Genre de la famille des Hypéricacées, éta¬ bli par Mutis [in Linn. f. supp., 43), et réuni comme section au grand g. Hypericum de Linné. (C. L.) BRAULA. ins. — Nitzsch ( Thierin- sekten, p. 56) décrit sous ce nom une singu¬ lière espèce d’insecte trouvée parasite sur des Abeilles en mai et juin, et qu’il lui pa¬ raît impossible de rapporter à un des ordres établis dans cette classe. Le Braula , qui est très différent du Triongulïn , est à peu près de la taille d’une Puce, et, par sa forme, il ressemble à un Hippobosque ou à une pe¬ tite Araignée. Son corps est cuirassé, d’un brun brillant , et garni de toutes parts de petits poils courts assez raides et comme ai¬ guillonnés. Il se fixe fortement au thorax des Abeilles au moyen de ses pattes ; tantôt il est sans mouvement, tantôt il .relève la partie antérieure de son corps , et remue ses pattes de devant comme le font les Nyc- téribies. Retiré de dessus l’Abeille, et placé sur un corps lisse , il marche dans tous les sens avec anxiété , et cherche l’animal sur lequel il était précédemment , et sur lequel BRA BRE 729 il reprend dés qu’il le peut son ancienne place. L’espèce unique de ce genre est le B. cæca. Nitzsch en a développé les caractères avec soin. (P. G.) BRAUXEA, Willd. (nom propre), bot. pu. — Un des nombreux syn. du genre Coccu - lus de De Candolle. (C. L.) BRAUÎMERIA , Neck. (nom d’homme). bot. pii. — Svnonyme d’ Ecliinacea, Mœnch. (J. D.) *BRAUMTE (nom d’homme), bot. ph. — Espèce minérale établie par M. Haidinger en l’honneur de M. Braun , minéralogiste de Gotha. D’après l’analyse qu’en a faite M. Tur¬ ner, c’est un Manganèse sesquioxydé. V oyez MANGANESE. (DEL.) *BRAYAISIA (Bravais, botaniste fran¬ çais ). bot. ph. — Ce genre , de la famille des Bignoniacées , formé par De Candolle, ne renferme qu’une espèce. C’est un bel arbrisseau grimpant , indigène des envi¬ rons de Caracas, à rameaux pubescents, cy¬ lindriques, comprimés alternativement au sommet, garnis de feuilles opposées, pétio- Iées , simples, elliptiques, très entières; à fleurs amples, disposées en panicules ter¬ minales. (C. L.) *BRAVOA (Bravo , botaniste mexicain). bot. pii. — Genre de la famille des Liliacées, tribu des Aloïnées , formé par La Llave et Lexarza UVov. vey. descr., 1-6), le même que le Robynsia de Drapiez ( tlerb . génér. de C cl¬ imat., t. II) , et que le Cœtocapnia de Link et Otto. La jolie plante qui le compose unique¬ ment est introduite et cultivée depuis 1838 dans nos jardins d’Europe. Elle se distingue principalement par un périanthe tubuleux, allongé , géniculé , obscurément 6-lobé ; par un limbe, qui est fort court; par 6 étamines insérées à sa base, à anthères fixées par leur milieu; par un ovaire pédicellé, trigono-sphé- rique, à stigmate trilobé? capsule obtusé- ment trigone , tripartible. Le B. geminiflora a des racines fibreuses , articulées ; la scape s’élève à près d’un mètre de hauteur et du milieu de nombreuses feuilles radicales, li¬ néaires, ensiformes , acuminées , longues de 30 à 40 cenlim. , dilatées et semi- engainantes à la base. Les fleurs , disposées en un long épi lâche, sont géminées par paires, très distantes, et alternantes autour de l’axe ; elles sont dressées avant l’épanouisse¬ ment, et s’inclinent au moment même où le périanthe commence à se colorer; celui-ci est d’un beau rouge pourpré. Ce g. est voi¬ sin du Blandfordia. (C. L.) BRAYA (nom propre), bot. pii. — Genre de la famille des Grucifères-Notorhizées , tribu des Sisymbriées , formé par Sternberg etHoppe (. Regensb . Denkschr., I, t,G5, t. 1), et comprenant un assez petit nombre d’es¬ pèces indigènes des montagnes de l’Europ-e médiane et des contrées arctiques de l’Amé¬ rique. Ce sont de petites plantes vivaces , à feuilles éparses, très entières, quelquefois sinuées ou lyrées-pinnalifides ; à fleurs pour¬ prées , disposées en grappes terminales ser¬ rées ou allongées. On en cultive quelques unes dans les jardins. On les distingue prin¬ cipalement à leur siîique oblongue , subcy- lindracée,dont les valves planiuscuîes ; à un stigmate sessile ; à des graines ovales ; à un calice égal à la base. (C. L.) BRAYERA (Brayer, médecin allemand). bot. pii. — Genre voisin de la famille des Ro¬ sacées et de la tribu des Spiréées, formé par Kunth (Brayer, Nolic. verrai f., 1824, 8) sur une plante encore peu connue, qu’on pré¬ tend être souverainement anthelmintique et détruire particulièrement le Tænia. C’est un arbre de 20 mètres de hauteur, croissant en Abyssinie, à rameaux tomenteux- velus , marqués de cicatrices annulaires , formées par la chute des feuilles ; celles-ci alternes, serrées et imparipennées-interrompues , à folioles oblongues dentées en scie, velues en dessous aux nervures et aux bords; à stipules adnées à un pétiole dont la base est dilatée et semi-amplexicaule ; à cymes florales, plu¬ sieurs fois dicliotomes, divariquées-flexueu- ses , dont les pédicelles pourvus à la base d’une bractée ovale. (C. L.) BREBIS, mam. — Femelle du Bélier. Voy. MOUTON. *BREBSSSGXIA ( Brébisson , cryptoga- misle français), bot. pii. — Genre de la fa¬ mille desOEnolhéracées, tribu des Fuchsiées, indiqué par Spach (. Nouv . ann. mus., IY, 319, sur le Fuchsia microphylla Rh. ) et qui pa¬ rait devoir être réuni comme simple section à la section Encliandra , Zucc. du F uchsia de Plumier. (C. L.) BRÈCHES, géol. — Voyez roches. BRÉCHET, ois. — On désigne générale¬ ment sous ce nom la partie antérieure du sternum qui présente une large plaque car- 46* T. II. 730 BRE B RE rée , bombée dans le milieu et s’y élevant en carène ; quelquefois cependant on le res¬ treint à l’appendice xiphoïde seulement. (C. d’O.) RRÉCHITES. polyp. — Nom employé par Guettard pour les Polypiers fossiles (P. G.) BREDEMEYERA (nom propre), bot. pu. —Genre formé par Willdenow ( Berlin . V er- handl., III, 411, t. 6) dans la famille des Po- lygalacées, incomplètement déterminé, et ne renfermant qu’un arbrisseau de l’Amérique tropicale à peine connu , appartenant peut- être au genre Momiinci, à feuilles alternes ; à Sieurs jaunes terminales, paniculées, nom¬ breuses, bractéolées. (C. L.) BRÈDES (du portugais Bredos ). bot. ph. — On appelle ainsi dans toute l’A¬ sie méridionale , à Bourbon , à Maurice et dans les Antilles , toutes les plantes herba¬ cées ou les pousses nouvelles qui se mangent en guise d’épinards ; mais la Brède par ex¬ cellence, celle dont l’usage est le plus gé¬ néralement répandu, est la Brède morelle (Brède Martin à Pile Bourbon) , qui est ser¬ vie sur les tables les plus somptueuses aussi bien que sur les plus humbles. Cuite à l’eau avec un peu de sel et quelquefois de saindoux , ou bien mêlée à la viande ou au poisson, elle paraît à tous les repas, dont elle forme le fond. Les Européens la mangent d’a¬ bord avec répugnance, à cause de son amer¬ tume ; mais ils s’y accoutument prompte¬ ment et ne peuvent même plus s’en passer. La Brède morelle n’est autre que notre Mo¬ relle noire, Solanum nigrum, qu’un préjugé condamne comme un poison , et dont nous- même avons mangé plusieurs fois sous le climat de Paris sans en avoir éprouvé la plus légère incommodité. Comme dans la Morelle de notre pays le principe amer paraît plus développé, il faut la faire blanchir pour l’en dépouiller. En repoussant ce mets de nos tables, nous nous privons d’un produit qui croît spontanément et en abondance dans les bois et dans les champs cultivés. Les autres Brèdes n’appartiennent pas à la famille des Solanées ; ce sont des plan¬ tes qui n’ont entre elles de commun que leur usage culinaire. Nous citerons les prin¬ cipales : Brede Bengale , Chenopodiurn atriplex. B. chevrette, Jllecebrum sessilc. B. chou caraïbe , les jeunes pousses des Arum esculentum et Colocusia. B. cresson, Sisytnbrium nasturtium , Cres¬ son de fontaine. B. France , notre Epinard commun. B. G ANiiOLE , B. TALI , Baselta rubra. B. giraumon , les pousses nouvelles du Cucuvbila pepo. B. glaciale , Mesembry anthemum cristal- linum. B. malabare, Arnaranthus spinosus, Atri¬ plex bengulensis , Corchoras olitorius. B. malgache , Spilanthus oleracea. B. morongue, Guilandina morivga. B. moutarde , S inapis indiea. B. piment, les pousses du Piment com¬ mun. B. puante, Cleome pentaphyllu , qui perd par la cuisson son odeur désagréable. (C. rt'Q.) ■RREEA , Less. bot. ph. — Synonyme de Cnicus, Schr. ' RII Eî SL A CK STE (nom d’homme), min. — Ce nom a été donné par Brocchi, en l’hon¬ neur du géologue Breislack, a une substance brune , métalloïde, en filaments capillaires , trouvée dans les cavités des laves qui contien¬ nent de la Néphéline, à Capo di Bove près de Rome, à Viterbe, à la Scala, au Vésuve, etc. Sa composition n’est pas encore bien connue : elle paraît renfermer une quantité assez no¬ table de Cuivre. Elle fond au chalumeau en une scorie noire , magnétique ; elle donne avec le Sel de phosphore , au feu d’oxyda¬ tion, un bouton verdâtre, qui devient rouge au feu de réduction. (Del.) BRÊME. Brama, poiss. — C’est le nom d’un poisson des plus communs dans toutes les eaux douces de l’Europe, mais qui mul¬ tiplie davantage dans les grands lacs du nord et du nord-est de cette contrée. Bloch rap¬ porte, d’après Richter , que dans un lac de Suède prés de Nordkœping , on en prit une fois plus de 50,000 qui pesaient 18,200 li¬ vres. Dans quelques lacs de Prusse, on pê¬ cha en une seule fois pour 3,4, 5 ou 700 écus de Prusse , c’est-à-dire pour plus de 2,000 fr. , et c’est un poisson qui se vend cependant bon marché à cause de sa grande abondance. La Brême devient grosse ; on en trouve fréquemment d’un pied de long ; mais il n’est pas extraordinaire d’en voir de plus BRE BRE grandes, de 12 à 14 livres de poids, et même on en a vu de 20 livres. On reconnaît ce poisson à son corps comprimé, haut, de forme à peu près parallélogrammique , à la lon¬ gueur de son anale, étendue sous toute la queue. La Brême fraie en mai , quand le temps est beau. Dans cette saison, les mâles se couvrent de tubercules trièdres, jaunâtres et pointus , plus abondants sur la tète que sur les autres parties du corps qui en ont ce¬ pendant aussi. Les femelles alors deviennent souvent malades. La Brême a la vie dure ; on peut la trans¬ porter facilement en hiver : pendant les chaleurs , elle meurt plus promptement. Plusieurs Oiseaux , et surtout les Grèbes et les Plongeons, en sont très avides. L’homme en fait aussi une pêche active , à la truble , à la nasse et même à la ligne ; elle mord bien à l’hameçon amorcé de vers. Quand elle est bien nourrie, sa chair est blanche, ferme et de bon goût ; cependant elle est moins esti¬ mée que la Carpe. La longueur de l’anale de plusieurs autres Poissons d’Europe à corps comprimé et assez semblable à celui de la Brême , a donné le caractère d’un genre de Cyprinoides sous ce nom de Brême, dont on peut exprimer ainsi la diagnose : Corps haut et comprimé , à dorsale petite, sans rayons épineux , à anale très longue ; à bouche petite sans barbillons ; à dents pharyngiennes sur un seul rang, comprimées , courbées en dedans et faible¬ ment crochues , et tronquées à leur bord in¬ terne. Il y en a au moins une douzaine d’espèces en Europe ; quelques autres sont connues des Indes occidentales , et Agassiz n’en cite pas de fossiles. On donne le nom de Brême de mer à plu¬ sieurs Poissons de merde genres et de familles très différents, mais surtout à la Castagnole et au Canthère de nos côtes de Picardie et de Normandie, Voy. ces mots. (Val.) BREME. Bremus. ins. — Jurine nomme ainsi {Clussif. des Hyrnénop.) un genre d’in¬ sectes hyménoptères, désigné sous le nom de Bourdon par Fabricius, Latreille et la plu¬ part des entomologistes. (C. d’O.) "BREMONTIERA (nom propre), bot. ph. — Arbrisseau de Elle de France , à feuilles simples, oblongues, couvertes d’une pubes¬ cence très courte et blanchâtre, rétrécies aux 731 deux extrémités, très brièvement pétiolées; à stipules ténues , dentées , non scarieu- ses ; à fleurs petites, pourpres, disposées en grappes axillaires , subspiciformes. De Can- dolle en a fait un genre qu’il place dans la famille des Papilionacées, tribu des Hédysa- rées-Alhngées. (C. L.) BREMES. î ns. — Voyez brème. BRENTE. Brentus, ou mieux Brenlhus (fip/vQoq , espèce d’oiseau aquatique), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes. Schœnherr, qui le place parmi les Orlhocères , division des Brenthides, a changé avec raison l’orthogra¬ phe de son nom en celui de Brenlhus , d’a¬ près son éty mologie, en même temps qu’il y a réuni les g. Nernocephalüs , Uropierus et Stenorhynchus, Latr. Il en résulte que les ca¬ ractères du genre Brentus, suivant Fabricius et Latreille, ne sont pas identiques avec ceux du g. Brenlhus de Schœnherr, qui a pour type le B. anchorago des auteurs, lequel se trouve dans plusieurs parties de l’Améri¬ que méridionale. Schœnherr y réunit 24 esp. , dont 23 de la même contrée et une seule des Indes orientales, le B. siriatulus Oliv. (D.) "BRENTHIDES. Brenthides. ins.— Schœn¬ herr désigne ainsi la 9e division de ses Or- tliocères , dans la famille des Curculionides , et qui a pour type le g. Brenlhus. Cette di¬ vision renferme les g. Arrhenodes , Belophe- rus , Enlruchelus , Belorhynchus , Brenlhus , Ceocephcilus, Clœoderes et Taphroderes. (D.) RRENTHUS. ms. — Voyez brente. *BREOMA (nom propre), bot. pii.— Arbre de l’ile de Madagascar , à feuilles opposées, très amples ; à stipules connées ; à inflores¬ cence en capitules axillaires, solitaires, lon¬ guement pédonculés , dans un invoiucre spathiforme , fendu d’un côté, longuement rostré au sommet , décidu. A. Richard en a fait un genre qu’il place dans la famille des Rubiacées, tribu des Gardéniées-Sarcocé- phalées. (C- k.) *BREPHA. ins. — M. Westwood désigne ainsi, d’après Hubner, un genre de Lépidop¬ tères nocturnes, que les entomologistes fran¬ çais et allemands nomment Brephos, d’après Ochsenheimer. (^-) "BREPHOS (|3ptVoç , enfant qui vient de naître), ins. — Genre de Lépidoptères noc¬ turnes établi par Ochsenheimer , et adopté 732 BRE BRE par MM. Treitschke et Boisduval. Ce dernier le range dans sa tribu des Noctuo-Phalé- nides ; il ne renferme en Europe que 8 esp. qui se montrent dès les premiers beaux jours du printemps. Elles volent en plein jour comme des Diurnes , et d’un vol rapide et très élevé. La Noci. parthenias Linn., typedu g., est très commune, en mars, dans les bois des environs de Paris. (D.) BRESAGUE, Saler, ois. — Synonyme de Strix flammea. Voyez chouette. BRÉSILLET. bot. pu. — Synonyme de Cœsalpinia. BRESSAN, ois. — Nom vulgaire du Ca¬ nard sauvage, Anas boschas L. BRETEAU. poiss. — Un des noms vul¬ gaires de l’Anguille commune. RRETEUIELIA (nom propre), bot. pii. • — Synonyme du genre Diclelta. (J. D.) BRETONNE, ois. — Nom vulgaire de la Fauvette passerinetle , Sylvia passerina Lath. BRETTES. bot. ph. — Synonyme de Brèdes. *BREUNÉRITE , Haiding. (nom propre). min. — Mélange cristallin de deux Carbonates isomorphes, la Giobertite et la Sidérose, dans lequel ce dernier n’entre d’ordinaire que pour ] de la masse totale. C’est donc une Giobertite ou Carbonate de Magnésie ferri- fère, qui diffère un peu de la Giobertite pure par la valeur de ses angles, sa couleur et ses autres caractères physiques. M. Haidinger , qui avait cru devoir en faire une esp., l’a dé¬ diée au comte deBreuner, directeur des mines en Autriche. Voyez carbonates. (Del.) BRÈVE. Pilta , Vieill. ( brevis , court ; sans doute à cause de la brièveté de leur queue ou de leurs ailes), ois. — Genre de l’ordre des Passereaux dentirostres , famille des Four¬ miliers , groupe des Fourmiliers humicol.es de M. de Lafresnaye. Ce genre , propre aux parties chaudes de l’ancien continent, est encore mal connu, et les naturalistes ne sont pas d’accord sur ses affinités et sa circonscription. Ainsi , tandis que Cuvier le réunit à son g. Fourmilier, M. Lesson en fait une famille, M. de Lafres¬ naye et Temminck un simple genre, et M. G.- R. Gray [List, of the Gen. , 1841) le disperse dans les g. Formicarius, Graüaria, Brachyn- rus et Timalia , ce qui n’est pas étonnant ; car le caractère sauvage et solitaire des Brè¬ ves , et leur séjour dans les parties les plus reculées des pays qu’elles habitent, ont em¬ pêché les naturalistes d’étudier suffisamment leurs mœurs, dont plusieurs particularités sont complètement inconnues. Les caractères propres à ce genre, tel que l’ont circonscrit les ornithologistes qui l’ont adopté, sont : Bec allongé, robuste, crochu , très fendu , convexe en dessus , à bords rentrés , à narines larges et placées sur les côtés ; à mandibule inférieure convexe et pointue. Tarses longs et scutellés. Queue courte, quelquefois légèrement en coin. Ailes de médiocre grandeur, concaves, arrondies, à lre et 2e rémige plus longues. Les Brèves , dont on compte une dizaine d’espèces , sont des Oiseaux à forme lourde et massive, volant mal à cause de la brièveté de leurs ailes ; mais, d’après la longueur de leurs jambes et le peu de développement de leurs doigts , devant faire d’excellents cou¬ reurs. Cette dernière particularité organique empêche sans nul doute ces Oiseaux de per¬ cher. Leur nourriture consiste en Fourmis et en Termites. Les Brèves ont généralement un plumage fort brillant. (G. n’O.) RREVER. bot. cr. — Genre formé par Adanson aux dépens de quelques espèces du genre Bryum et du Bartrcimia fonîana. *BREVICEPS ( brevis , court; ceps , tête). rept. — Genre de Batraciens bufoniformes établi par Merrem , et dans lequel prend place une espèce de l’Afrique australe, con¬ nue depuis assez long -temps, et que la forme singulière de son corps et de sa tête a fait appeler Breviceps bossu, Rana gibbosa Linn. Sa longueur pour la tête et le corps est de 0,048 ; scs jambes et ses pieds ont 0,028. VEngystoma granosum de G. Cuvier n’est qu’un animal de cette espèce altéré et rendu granuleux, parce qu’on l’avait con¬ servé dans une liqueur trop chargée d’al¬ cool. Les caractères du g. Breviceps ont été résumés ainsi qu’il suit : Tète complètement confondue avec le tronc; pas de museau distinct. Bouche très petite ; langue ovale , entière , libre à son extrémité postérieure ; pas de dents au palais ; tympan caché ; trompes d’Eustache excessivement petites ; pas de parotides. Les cuisses et les bras pro¬ prement dits non distincts extérieurement ; quatre doigts en avant, cinq en arriére, tout- à-fait libres; deux tubercules sous-métatar- BRE BRE 733 tiens ; apophyses transverses de la vertèbre sacrée dilatées en palettes triangulaires ; une vessie vocale sous -jugulaire chez les mâles. (P. G.) *BRÉYICITE, Berz. (nom de lieu), min. — Substance du groupe des Zéolilhes , voisine de la Mésole , et qu’on trouve à Brévig , en Norwége. Elle est blanche avec des stries d’un rouge sombre. D’après l’analyse de Son- den , elle est composée de: Silice, 43,88; Alumine, 28,39 ; Soude, 10,32 ; Chaux, 6,88 ; Magnésie, 0,21 ; Eau, 9,63. (Del.) *BREVICOLASPIS. ins. — Genre de Co¬ léoptères tétramères , famille des Chrysomé- lines , établi par M. le comte de Castelnau , et syn. du g .HcrsiLia deM. Dejean. (D.) *BRÉVIGASTRES ( b revis, court ; yaorvjp, ventre), arach. — M. Walckenaer emploie ce nom pour désigner une division de son genre Épéire. Voyez ce mot. (Bl.) BRÉVIPENNES. ois. — Cuvier, La- treille , Duméril , Lesson , ont désigné sous ce nom un groupe formé des g. Autruche , Casoar et Dronte , mais occupant dans leur méthode une place différente. Cuvier en fai¬ sait une division de l’ordre des Échassiers. BREYIPEWES. j Brevipenn.es. ins.' — Sy¬ nonyme de Brachélytres. (D.) *BREWERIA (nom propre), bot. pii. — Genre de la famille des Convolvulacées, tribu des Convolvulées, formé par B. Brown, aux dépens de plusieurs espèces de Convol- vulus de Roxburgh et de Wallich. fl renferme des plantes herbacées ou ligneuses, indigènes de la Nouvelle-Hollande, de l’Asie tropicale et de Madagascar. Elles sont remplies d’un suc aqueux , ont des feuilles alternes , en¬ tières , des fleurs axillaires, solitaires. On cultive dans les jardins le B. Roxburghii ( ConvoLvulus semidigynus Roxb.). La capsule, 2-loculaire, renferme 4 graines dressées. (C. L.) * BRE W ST ÉR ï TE , Brooke. Jiiagonite , Breith. min. — Substance vitreuse, d’un blanc jaunâtre ou grisâtre , translucide , en cris¬ taux ou pellicules cristallines. On l’a trou¬ vée pour la première fois à Strontian , en Ecosse , où elle est accompagnée de Cal¬ caire spatliique. C’est un Hydrosilicate alu¬ mineux , à base de Strontiane et de Baryte , constituant une espèce voisine de la Stilbite ; mais elle en diffère par ses cristaux , qui appartiennent au système klinorhombique. Ces cristaux , fort petits , sont des com¬ binaisons de prismes verticaux , avec les deux faces parallèles à la section klinodia- gonale, et des sommets dièdres , dont l’arête oblique est dans le plan de cette même sec¬ tion. L’angle du biseau terminal est de 172°, et son arête est inclinée à l’axe de 93° 40’. Les cristaux sont striés verticalement et cli- vables dans le sens de la Section dont nous venons de parler ; les faces de clivage offrent un éclat nacré très sensible. Pesanteur=2,2 ; dureté = 5,5. lis sont composés , suivant M. Connel, de Silice, 53,66 ; Alumine, 17,49 ; Strontiane, 8,32 ; Baryte, 6,75 ; Chaux, 1,34 ; Oxyde de fer, 0,29 ; Eau, 12,58. — Un miné¬ ral tout semblable à celui d’Écosse a été trouvé à Saint-Turpet , dans la vallée de Munster, près de Fribourg en Brisgau. (Del.) BREXIA (Æp/£ tç, pluie ; allusion, dit-on, à l’ample feuillage des espèces qui abrite de la pluie), bot. pii. — Genre type et unique delà famille des Brexiacées , formé par Dupetit- Thouars ( Gen. madagcisc. , 69) pour renfer¬ mer quelques esp. découvertes dans l’ile de Madagascar. Ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes, pétioîées, subcoriaces, très entières ou dentées-épineuses ; à fleurs axil¬ laires et terminales en ombelles, sur un pé¬ doncule subcomprirné. On en cultive plu¬ sieurs dans les jardins européens, entre au¬ tres les B. spinosa , clirysophylla , serrala. Les caractères principaux de ce genre de plantes sont : Calice libre, 5-fide , persis¬ tant, à lacinies coriaces, courtes, aiguës, im¬ briquées par estivation. Corolle de 5 pé¬ tales, insérés au bord extérieur d’un anneau périgyne, coriaces , oblongs , obtusiuscules , imbriqués par estivation, subcohérenls à la base , et un peu étalés lors de l’anthèse. Etamines 5 , insérées avec les pétales , et alternant avec eux, à filaments subuiés , charnus , à anthères oblongues , dressées , basi fixes , biloculaires. Disque annulaire épais, adné à la base de l’ovaire, et divisé en 5 lobes multifides et alternant avec ceux- ci. Ovaire supère , ové-penlagone , 5-locu- laire ; ovules nombreux, bisériés dans l’an¬ gle central. Style très court ; stigmate 5-lobé ; drupe obîong, 5-coslé, brusquement conique au sommet qui porte 5 petites cornes, à épi- carpe papilleux, à endocarpe osseux, luisant. Graines horizontales , ovales - anguleuses , luisantes. Embryon ex-albumineux , ortho- 734 BRI RR] trope , amygdalin. Cotylédons ovales-obtus. Radicule cylindrique, centripète. (C. L.) *BREXIACÉES. bot. pii. — Le genre rexia semble à M. Endlicher pouvoir devenir le noyau d’une famille des Brexia- cées, qu’il placerait à la suite des Saxifra- gées. Ses caractères seraient ceux du seul genre qui s’y rapporte jusqu’ici. Voyez BREXIA. (Ad. J.) BREYNIA (nom propre), bot. pii. — Ce genre d’Euphorbiacées , établi par Forster d’après un arbrisseau de Tanna, et consacré a un botaniste belge J. Breynius, est encore imparfaitement connu. Son auteur décrit les fleurs comme polygames, à calice 4-5-parti; les hermaphrodites avec 6 anthères adnées au style , un stigmate simple et une baie à 3 loges 2-spermes ; les femelles offrant une capsule à 5 loges et 5 graines, portée sur un disque annulaire et surmontée de 5 stigma¬ tes. Ces caractères ne paraissent pas appar¬ tenir à une même esp. et à un même g. Les fe¬ melles , dans un herbier de Forster, se sont trouvées un rameau de Melamhesa. (Ad. J.) BREYNIASTRUM ( diminutif de Brey- nia). bot. pu. — Section indiquée par De Can- dolle ( Prodr ., 245 ) dans le grand genre lin- néen Capparis, et caractérisée par un calice à divisions triangulaires ; par des étamines nombreuses ou définies ; par une baie oblon- gue. Celte section renferme quelques espè¬ ces inermes de l’Amérique , et répond au genre Breynia de Plumier. (C. L.) *BRIAREA (nom mythologique), bot. cr. — Ce nom rappelle Briarée , le géant aux cent bras. Le champignon qui forme ce petit genre a été créé par M. Corda dans la Flora germunica de Slurm ( Hefi ., II, tab. 6). Il est caractérisé par un pédiceile droit , cloisonné et légèrement étranglé au niveau des cloi¬ sons ; au sommet il supporte un grand nom¬ bre de filaments simples, courbés, et formés de spores rondes , transparentes , placées les unes à la suite des autres comme les grains d’un chapelet. L’espèce qui a servi de type est le Briarea elegan.s ; elle croît sur le chaume des Graminées humides. Les indivi¬ dus sont isolés, d’une belle couleur blanche et hyaline. M. Fries n’a pas cru devoir con¬ server ce genre. Il l’a rangé parmi les Mo- nilia. (LÉv.) AJRIARÉE (nom mythologique), moll. — Genre formé par MM. Quoy et Gaimard , pour un mollusque de l’ordre des Gastéro¬ podes nudibranches, trouvé par eux dans les eaux du détroit de Gibraltar , et ayant pour caractères : Un corps nu, gélatineux, transpa¬ rent, scolopendriforme , aplati ; deux yeux sessiles ; quatre tentacules, larges et triangu¬ laires, les postérieurs terminés par deux ap¬ pendices filiformes; une queue; les bran¬ chies disposées de chaque côté, et composées de lames aplaties , bifurquées à leur extré¬ mité. Les autres particularités de structure sont inconnues. — On n’en connaît qu’une seule espèce, le B. scolopendra. La place de ce g., dans la méthode, est entre les Laniogè- res et les Éolides. (C. d’O.) BRIBRI. ois. — Nom vulgaire du Bruant de haie, Emberiza cirlus. BRICKELLIA (nom d’homme), bot. pu. — Ce genre paraît avoir été formé par El- liot sur une espèce du g. Eupalorium , et se trouve cité dans l’ouvrage deM. DeCandolle, sous le nom d’ii. Brickellia. ^J. D.) BRIDÉ, roiss. — Nom sous lequel on a dé¬ signé plusieurs Poissons des g. Baliste, Spare, Scare et Chœtodon, à cause des bandes noi¬ res sur fond d’argent qui régnent le long du corps et viennent se terminer à la bouche. BRÏDELIA (nom propre), bot. ph. — Ce genre, consacré à un botaniste qui a fait sur les Mousses des travaux nombreux et esti¬ més, Bridel-Brideri, a été écrit à tort Briede- lia, d'après l’orthographe allemande de son auteur Willdenow. Il appartient à la famille des Euphorbiacées, et présente les caractères suivants : Fleurs monoïques. Calice 5-fide à préfloraison valvaire. 5 petits pétales alter¬ nes insérés au calice. Fleurs mâles ■■ 5 éta¬ mines à anthères internes , à filets soudés en un support surmonté d’un rudiment du pistil, et partant du centre d’un disque soudé avec le fond du calice , sinué dans son contour. Fleurs femelles : 2 styles bifi¬ des. Ovaire entouré d’un tube à 5 dents, à 2 loges bi ovulées. Fruitlégèrement charnu. — Les espèces originaires de l’Inde et de l’A¬ frique tropicale sont des arbres ou des ar¬ brisseaux quelquefois grimpants , à feuilles alternes, entières, accompagnées de stipules; à fleurs réunies en pelotons axillaires qui sont quelquefois disposés eux-mêmes en épi, et contiennent tantôt des fleurs toutes du même sexe, tantôt des mâles entremêlées à des femelles. (Ad. J.\ BRI 'BRIDGESIA, Hook. et Arn. ( nom pro¬ pre). bot. ph.— Genre de la famille des Sapin- dacées, tribu des Sapindées, formé par Ber- tero (msc. ex Cambess. JYouv. ann. mus., III, 234 , t. 13) pour un arbrisseau du Chili , dressé, non cirrhifère , à feuilles alternes , simples , stipulées, incisées-lobées, dentées en scie ; à pédoncules axillaires , solitaires , uniflores. — C’est aussi un synonyme du genre Ercilia , Ad. Juss. (C. L.) ‘BRIDGESÏA (nom propre), bot. ph. — Synonyme du g. Polyachyrus , qui fait par¬ tie de la famille des Composées, tribu des Nassauviacées. (J. D.) BRIEDELIA. bot. ph. — Eoyez bridelia. BRIGNE. pofss. — On désigne sous ce nom, sur les côtes voisines de la Loire et de la Garonne, le Bar, Labrax lupus Cuv. BRIGNOLIA, Bertol. (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiaeées- Cinchonacées , tribu des Haméliées , formé par De Candolle pour un arbrisseau ou un arbre de l’île de la Trinité, à rameaux cylin¬ driques , velus, garnis de feuilles opposées , pétiolées , ovales-oblongues , obtuses à la base, acuminées au sommet, pubérules sur les nervures, glabres sur le reste ; à stipules binées de part et d’autre, lancéolées -acu- rninées, soudées d’abord en une seule inter- pétiolaire , bientôt se séparant de la base au sommet ; à Heurs sessilesdans les dichotomies et au sommet des pédicelles d’un corymbe terminal pédonculé ; à rachis court , velu , formant des ra-meaux serrés, pubérules, tri- chotomes , garnis de bractées ciliées. — Ce nom s’applique aussi à un synonyme du genre Kundmannia. (C. L.) BRIGOULE. bot. cr. — Même chose que Baligoule. BRILLANTE, moll. — Nom donné par Geoffroy à une petite Coquille terrestre des environs de Paris, que Bruguière avait dési¬ gnée sous le nom de Bulimus lubricus, et qui appartient au g. Agathine. (C. d’O.) BRILLANTESIA. bot. ph.— Genre de la famille des Acanthacées , décrit par Palisot de Beauvois, dans sa Flore d’Oware, sous le nom de B. owariensis , et que MM. Endlicher et Bindley s’accordent à placer dans leurs genres douteux. M. A. Richard ( Dicl. clas. d’hist. nai. ) l’avait rapporté avec doute, au g. Juslicia. (B. d O.) BRIN -BLANC, ois. — Nom vulgaire BRI 735 d’une espèce du genre Colibri, Trocbilus su- perciliosus L. BRIN-BLEU. ois. — Nom vulgaire d’une espècedug. Colibri, le Trocbilus cyanurus. L. BRINBALLIER. bot. ph. — Nom vul¬ gaire de l’Airelle, Vaccinium myrtillus , dont les fruits portent le nom de Brinballes. BRINBALLUS. echin. — Synonyme d ’ Holothuria pentacla. BRINDONIA , Dupetit-Th. (nom propre). bot. ph.— Un des synonymes du genre Gar- cinia de Linné. (G. L.) BRISE, phys. — P'oyez meteores. BRISE-LUNETTE, bot. ph. — Nom vul¬ gaire de l’Euphraise officinale. BRISE-MOTTE, ois. — Nom vulgaire du Traquet molteux. BRISSE. Brissus (fiplatjoç, Oursin), echin. — Genre d’Échinides , établi par Klein , et adopté avec quelques modifications par M. Gray, et plus récemment encore par M. Agassiz ; il correspond à la section d du g. Spatangue de M. de Blainville, et a pour ca¬ ractères l’absence d’un sillon bucco-dorsal , et la disposition des quatre ambulacres pairs déprimés , et formant au sommet du disque une espèce de croix circonscrite par une ligne sinueuse, sans tubercules ni piquants, tandis que l’ambulacre impair est à peine perceptible. M. Agassiz comprend dans ce g. 8 espèces de Spalangues de Lamarck. (Duj.) BRÎSSÏTES. echin. — Espèces fossiles de Brisses. BRISSOCARPUS ( jSP^oç, Oursin ; xap- -rroç, fruit), bot. cr.— (Hépatiques.) Genre de la tribu des Ricciées , que Raddi avait déjà fait connaître sous le nom de Corsinia ( voy. ce mot), quand M. Bischofflui a imposé le nou¬ veau nom de Brissocarpus , qui n’a pu consé¬ quemment être reçu dans la science. (C. M.) BRISSOIDES. Brissoides (jV^oç, Our¬ sin ; U^oç, aspect), éciiin. — Genre d’Échi¬ nides, proposé par Klein pour diverses es¬ pèces que Lamarck avait laissées parmi les Spatangues et les Muléolites, et dontM. Agas¬ siz a fait son g. Micrasier , caractérisé par la forme en cœur du test , et par la partie dorsale des ambulacres très développés et presque en étoile. (Duj.) BRISSONIA (nom propre), bot. ph. — Ce genre , établi par Necker, est rapporté en synonymie au Tephrosia de Persoon, dont i! forme une section. (O. L.) 736 BRI *BRÏSSUS (PpcVffoç, Oursin), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , établi par Mé- gerle dans la famille des Curculionides, et non adopté par Schœnherr, qui en rapporte les espèces au g. Omias de Germar. (D.) *BRITHI (fipiGvç, lourd, pesant), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par M. Boisduval, qui le place dans sa tribu des Hadénides. Il ne renferme que 3 esp. , dont une d’Amérique (B. limais Cram.),et2 d’Eu¬ rope (B. Pancratii Cyril!., et B, encausta Hubn.). L’une d’elles , la B. Pancratii , est très commune sur les bords de la Méditer¬ ranée, dans les environs de Montpellier. Sa chenille vit sur le Pancralium maritirnurn. (D.) * BRITHOPIJS (i3p?0o; , lourd, pesant; 7T0VÇ , pied), paléont. — Nom proposé par M. Kutorga, professeur à l’Université impé¬ riale de Saint-Pétersbourg, pour un animal dont les restes viennent du Grès cuivreux des pentes occidentales de l’Oural, terrain qui ap¬ partient à l’étage du Grès bigarré. Cet animal, dont on ne connaît encore qu’une partie in¬ férieure d’humérus, aurait été, selon M. Ku¬ torga, un mammifère de l’ordre des Éden¬ tés, et d’un genre voisin des Tatous ; mais le peu de profondeur de la poulie cubito-ra- diale , et l’absence de la fosse olécranienne à la partie postérieure de l’os, nous font pen¬ ser que cet humérus était celui d’un reptile voisin des Moniiors. En effet, chez ceux-ci, le condyle externe est percé d’un trou, comme le condyle interne de plusieurs Mam¬ mifères. Cette circonstance du percement de l’un des condyles de l’humérus fossile, qui paraît avoir déterminé M. Kutorga en faveur des Édentés, peut donc tout aussi bien venir à l’appui de notre opinion : seulement, au lieu de voir, dans la figure publiée par M. Ku¬ torga, sous le nom de Brithopus prisais, un humérus gauche de mammifère percé à son condyle interne, il y faudrait voir l’humérus droit d’un reptile percé à son condyle ex¬ terne. Il nous paraît même probable qu’un autre os, donné par le même auteur, pour la partie inférieure de l’humérus d’un second édenté qu’il place entre les Paresseux et le Briiho- pus, et qu’il nomme Orthopus primœvus, est la partie supérieure d’un humérus de rep¬ tile, peut-être de la même espèce que le pré¬ cédent. Dans ce cas , la partie prise pour la poulie cubito-radiale deviendrait la tête ar- BRI ticulaire , et les saillies considérées comme les condyles interne et externe seraient les tubérosités de même nom. Eniin, et nous croyons pouvoir prendre ici l’affirmative, la dent de Syodon biarmicum, autre nom proposé par M. Kutorga, est, non pas une dent de pachyderme, comme l’au¬ teur cherche à le démontrer , mais une dent de reptile ou de poisson. Quoi qu’il en soit, on ne peut qu’engager la Société minéralo¬ gique de Saint-Pétersbourg, qui a publié l’é¬ crit de M. Kutorga , à favoriser de tout son pouvoir la recherche de ces Fossiles, qui sont jusqu’à présent, à notre connaissance, les plus anciens ossements d'animaux vertébrés à respiration pulmonaire qui aient été trouvés, et qui pourraient bien être ceux des ani¬ maux qui ont laissé l’empreinte de leurs pas dans ce même Grès bigarré. (L... d.) BRÏÜS. ins. — Ce nom avait été employé par M. Mégerle et adopté par MM. Sturm et Dahl dans leurs catalogues pour désigner quelques Curculionites d’Allemagne, parmi lesquels on regardait comme type du g. le C.mercurialis de Fab., qui se rencontre en¬ core aux environs de Paris. Schœnherr a fait rentrer ces Insectes dans le g. Barynotus de Germar. (C.) BRIZE. Briza ( |3piÇa , espèce de plante céréale), bot. pu. — Famille des Graminées. Genre établi par Linné, et dont le port et les caractères sont tellement saillants qu’il a été adopté par l’universalité des botanistes. Ses épillets sont multiflores ; les fleurs sont im¬ briquées et distiques. La lépicène se compose de deux valves courtes, arrondies, membra¬ neuses , dépourvues d’arêtes comprimées et renflées à la base. La glume se compose de deux paillettes membraneuses : l’inférieure arrondie , comprimée, cordiforme à sa base , arrondie et mutique à son sommet ; la supé¬ rieure beaucoup plus courte et bicarénée sur son dos. Les deux paléoles sont glabres, en¬ tières etbilobées ; la cariopse est comprimée, glabre, ordinairement nue. Les espèces de ce g., au nombre d’une douzaine, sont pour la plupart originaires de l’Europe; quelques unes cependant sont exotiques. Parmi celles qui croissent le plus communément en France, nous citerons le Briza media L., qu’on trouve si fréquem¬ ment sur nos pelouses, et qu’on connaît sous le nom vulgaire d’Àmourette ; la Briza B RO 737 BRO maxima, très abondante dans toutes les ré¬ gions méridionales. (A. R.) *BRIZOPl'RUM (jSpiÇa, espèce de plante céréale ; 7njpoç , blé), bot. pii. — Famille des Graminées. Genre que le professeur Link a établi pour les espèces du g. Poa, dont les épillets sont multiflores, comprimés, et les fleurs disposées en épis paniculés. C’est une simple tribu du grand genre Poa. Voyez paturin. (À. R.) BROCARD DE SOIE. moll. — Nom vulgaire du Cône géographique. BROCATELLE. géol. — Nom de plu¬ sieurs variétés de calcaire globulifère di¬ versement colorées qu’on exploite pour les besoins du commerce. Elles sont employées à la décoration des édifices ; et , entre les mains des sculpteurs, elles servent à fabri¬ quer des objets de luxe, jadis fort recherchés. La Rrocatelle la plus belle est celle d’Espa¬ gne, qu’on tire des environs de Tortose. Voyez calcaire. (C. d’O.) BROCATELLE D’OR , D’ARGENT et BRLNE. ins. — Noms spécifiques donnés par Geoffroy à 3 esp. de Lépidoptères noc¬ turnes de la tribu des Phalénites , et appar¬ tenant aujourd’hui au g. Larentie. (D.) *BROCCIILA (nom propre), bot. pii. — Section du genre Tanaceium (famille des Composées), renfermant les esp. africaines munies de capitules homogames ou rare¬ ment hélérogames, et de fleurons à 4 dents, de fruits anguleux ou comprimés, et non ob- comprimés au rayon. (J. D.) *BROCCHINIA (nom propre), bot. pii. — Genre de la famille des Broméliacées établi par Schultes fils (, Syst . vég., VII, p. 1250) pour une plante originaire du Bré¬ sil , très voisine des Pitcaimia , dont elle diffère seulement par ses étamines soudées par leurs filets presque jusqu’à la moitié de leur hauteur ; par ses ovules horizon¬ taux et non ascendants, et enfin par ses graines allongées , qu’un appendice ensi- forme termine à chaque extrémité. Ces ca¬ ractères sont d’assez faible valeur pour sé¬ parer le g. Brocchiniu du grand g. Pilcair- nia. Voyez pitcairnia. (A. R.) *BROCHANTITE , Lév. ( nom propre). min. — Substance vitreuse, transparente, d’un vert d’émeraude, insoluble dans l’eau, attaquable par les acides , et donnant de l’eau par la calcination. C’est un sous-sul- T. II. fate de Cuivre, signalé comme espèce nou¬ velle par Lévy, qui lui a imposé le nom de Brochantite, en l’honneur du minéralogiste français Brochant de Villiers. Ce minéral cristallise en prisme droit rhomboidal de 117°, avec un biseau terminal de 150° 30’, correspondant à la grande diagonale. Pe¬ santeur = 3,8 ; dureté = 3,5. Sa formule de composition est SC u* + 3Aq. Cette sub¬ stance rare a été trouvée avec la Malachite et le Cuivre rouge à Ekaterinebourg en Si¬ bérie, avec la Galène et l’Azurite à Rez- banya en Transylvanie. On la cite encore au Chili. (Del.) BROCHET. Esox. poiss. — Poisson d’Eu¬ rope, connu de tout le monde par sa vora¬ cité et la légèreté de sa chair blanche, d’une digestion facile, et qui vit en abondance dans toutes nos eaux douces. Son corps est allongé, arrondi, ou plutôt à quatre pans dont les an¬ gles sont mousses ou obtus. La dorsale pe¬ tite , reculée sur le dos et au-dessus de l’a¬ nale, qui n’est pas allongée ; la queue courte et comprimée est suivie d’une caudale peu grande. La gueule de ce poisson est fendue jusqu’au-delà des yeux, sous un museau large et déprimé. Les maxillaires qui bordent la plus grande partie de la m⬠choire supérieure ne portent pas de dents ; mais il y en a sur les intermaxillaires, sur les palatins, le vomcr, les os pharyngiens, les arceaux des branchies, la langue et la mâchoire inférieure. Plusieurs de celles-ci sont longues, (comprimées et très tranchantes. Avec une gueule aussi bien armée pour satisfaire à sa voracité , on a donc eu rai¬ son de surnommer le Brochet le Requin de nos eaux douces. Ce poisson s’y nourrit de tout ce qui y est vivant et animal , sans épargner les individus de son espèce; il avale toutes les autres espèces de Poissons, même ceux qui peuvent le blesser et lui causer quelquefois la mort. Il poursuit aussi les Rats d’eau, les petits Oiseaux aquatiques, et même il se jette sur les animaux morts et jetés dans l’eau. Le Brochet croît très vite et atteint à une très grande taille, quoiqu’on l’ait exagérée en parlant de Brochets de dix-neuf pieds ; du moins assure-t-on que le squelette de celui de cette taille conservé à Manheim , qu’on disait avoir été trouvé avec un anneau d’or attaché à son ouïe, et portant la date et le nom de l’empereur 47 738 BRO BRO Frédéric Barberousse, a la colonne verté¬ brale composée de vertèbres appartenant à des individus différents, et qu’on aurait, par conséquent , pu allonger encore la taille de ce prétendu géant des Brochets. Les auteurs rapportent cependant que, dans le Volga, on en trouve du poids de quarante livres et de sept pieds de longueur. Linné, Lacépède et Bloch considéraient comme du genre des Brochets les Abdominaux ayant la dorsale reculée au-dessus de l’anale. Cuvier a fait de ce genre une famille, et a limité le genre Brochet aux espèces de Lucioides dont la gueule est armée de dents implantées sur les mêmes os que dans le Brochet ordinaire. On ne connaît alors que peu d’espèces de ce genre ; deux ou trois qui vivent dans les eaux douces de l’Amérique septentrionale. On donne aussi le nom de brochet de mer à plusieurs Poissons tels que l’Orphie, les Merlus, etc. (Val.) BROCHET DE TERRE, rept. — Nom vulg. du Mabouya , Laceria occidua de Shaw, espèce du g. Scinque. BROCOLI (Broccoli, nom italien de cette plante), bot. pu. — Nom d’une espèce du g. Chou. BRODÂME, Lacép. poiss. — Synonyme d’Aspidophore. BRODERIE, rept. — Espèce du g. Boa. B RODEE A (nom propre), bot, pu. — Le genre ainsi nommé par Smith ( fAnn. Trans., X, p. 2, t. 1) appartient à la famille des Liliacées. C’est le même genre que Salis- bury ( Par ad . Land., p. 117, t. 98) a nommé Hookeria. ïl se compose d’un certain nombre d’espèces, qui toutes croissent sur la côte orientale de l’Amérique du Nord. Ce sont des plantes herbacées, à feuilles linéaires, à fleurs bleues , disposées en sertule ou ombelle sim¬ ple. Leur calice coloré est campaniforme , anguleux, composé de six sépales unis infé¬ rieurement. Les six étamines sont insérées à la gorge du calice ; trois seulement sont fer¬ tiles , les trois autres sont sous la forme d’é- cailles pétaloïdes. Un disque annulaire est placé au-dessous de la base de l’ovaire. Le fruit est une capsule pédiceilée , recouverte par le calice ; elle est à 3 loges et s’ouvre en 3 valves. Chaque loge contient 4 ou 5 graines ovoïdes-comprimécs , à tégument membra¬ neux et de couleur noire. (A. B.) B Fs OM E [ (le (o ko'., pu a n tou r) . vi i \ . — N o 1 1 - veau corps simple, découvert par M. Balard, en 1820 , dans l’eau -mère provenant de la cristallisation du Sel marin, et ainsi nommé à cause de l’odeur forte et désagréable qu’il exhale, il n’existe point à l’état libre dans la nature; il est contenu dans les eaux de la mer sous la forme de Bromure magnésique et de Bromure sodique. On l’a reconnu en ou¬ tre dans quelques mines d’ Argent et de Zinc à l’état de Bromure solide et cristallin. A la température ordinaire, le Brome est liquide et d’un rouge brun foncé ; sa vapeur est ru¬ tilante. A 25° au-dessous de zéro, il se fige, devient dur, cassant, prend une cou¬ leur d’un gris de plomb foncé , et un éclat presque métallique, f^oy. bromures. (Del.) BROME (/3 puu.oç, puanteur), chim. — Le Brome est un corps élémentaire découvert , en 1826, par M. Balard dans les eaux-mères des marais salants, où il existe en combinai¬ son avec le Magnésium, à l’état de Bromure de Magnésium. Rangé parmi les Métalloïdes , le Brome présente une grande analogie avec le Chlore par la manière dont il se comporte avec les autres corps simples; il en diffère cependant par plusieurs caractères saillants. Le Brome, à la température ordinaire, se présente sous la forme d’un liquide rouge- brun, paraissant noir par réflexion, et d’une belle couleur hyacinthe par réfraction. Son odeur, forte et désagréable , lui a fait don¬ ner le nom qu’il porte; sa saveur est acre et caustique ; mis en contact avec la peau , il la colore en jaune foncé et la corrode, fl entre en ébullition à 49°, et donne des va¬ peurs rouges ; sa volatilité est telle, qu’une goutte versée dans un grand flacon se vapo¬ rise à l’instant et le remplit de vapeurs ru¬ tilantes. A 25° au-dessous de zéro, il se soli¬ difie et prend une apparence métallique qui le fait ressembler à l’ïode. Sa densité est de 2,966; celle de sa vapeur 5,393; le poids de son atome égale 489,153. Peu soluble dans l’eau, le Brome se dis¬ sout dans l’Alcool, et mieux encore dans l'ɬ ther, qu’il colore en rouge hyacinthe, im¬ propre à la combustion, sa vapeur éteint la flamme d’une bougie en lui communiquant d’abord une couleur verte. Le Brome détruit rapidement les matières colorantes, et se comporte à leur égard comme le Chlore. Le Brome forme, avec l’oxygène et l’by- B RO B RO 739 drogène, des acides bromique et bromhydii- que. Il déplace l’Iode de ses combinaisons, mais il est à son tour déplacé parle Chlore; c’est même en profitant de cette propriété que M. Balard l’a mis à nu pour la première fois. Il forme, avec le Carbone, le Chlore, le Soufre, le Phosphore, le Cyanogène, etc., des composés que Sérullas a fait connaître, mais qui n’offrent qu’un intérêt scientifique. L’action du Brome sur l’économie ani¬ male est des plus énergiques; il agit, à pe¬ tite dose, comme un poison caustique très wolent: une goutte, ingérée dans le bec d’un oiseau, suffit pour lui donner la mort. (A.D.) BROME. B romus (jS pofjLoç, sorte de grami¬ née). bot. pu. — Grand genre de la famille des Graminées, type de la tribu des Bromées, dont les caractères sont très saillants et par con¬ séquent très 'faciles à saisir. Les fleurs sont toujours disposées en panicule. Les épillets sont allongés , ordinairement multiflores ; quelquefois, mais plus rarement , composés de trois fleurs seulement : celles-ci sont dis¬ tiques. Les deux' valves de la lépicène sont allongées, mutiques, inégales, carénées sur leur dos ; la paillette extérieure de la glume est allongée , bifide a son sommet , et porte une arête qui naît immédiatement au-des¬ sous de cette petite fente; la paillette in¬ terne est dépourvue d’arête , mais bicaré- née à son dos et ciliée sur ses deux carènes. Les deux paléoles sont très petites , entières et glabres. La cariopse est étroite, allongée, et convexe d’un côté, plane de l’autre côté. Les Bromes , au nombre d’environ 80 es¬ pèces , sont répandus dans presque toutes les contrées du globe , et particulièrement en dehors des tropiques. Ce sont des Gra¬ minées vivaces , acquérant souvent d’assez grandes dimensions , et qu’on trouve très abondamment dans les prés , les bois et les champs. En France , on en compte environ 18 espèces, qui , pour la plupart, forment un fourrage d’assez bonne qualité. (A. R.) ‘BROMÉES. Bromece. bot. ph. — L’une des tribus de la famille des Graminées. C’est la même qui a été nommée Festucacées par M. Kunth. Voyez graminées. (A. R.) BRQMELÏA. bot. ph. — Voyez bromélie. BROMÉLIACÉES. Bromeliaceœ. BOT. PH. — Famille naturelle de plantes monocoly- lédonées, qui a pour type le genr e Brornelia, et dont les caractères peuvent être énoncés de la manière suivante : Les fleurs sont her¬ maphrodites , généralement régulières, dis¬ posées en épis tantôt très denses, tantôt plus ou moins lâches, plus rarement en grappes ou en panicules. Chaque fleur est accompa¬ gnée à sa base par une bractée de forme et de grandeur variées. Le calice est formé de six sépales disposés sur deux rangs , soudés inférieurement , et formant un tube tantôt complètement libre , tantôt soudé dans une étendue plus ou moins considérable avec l’ovaire. De ces sépales, trois extérieurs sont ordinairement plus courts et quelquefois moins colorés ; les trois intérieurs sont plus grands et pétaloides , quelquefois un peu inégaux, souvent munis à leur face interne d’une crête nectarifère. Les étamines, géné¬ ralement au nombre de six , sont quelque¬ fois peu nombreuses. Elles sont insérées à la face interne des sépales, quelquefois tout- à-fait à leur base , de manière à paraître comme hypogyniques. Leurs filets sont li¬ bres, et les anthères plus ou moins allongées sont introrses. L’ovaire est ou tout-à-fait li¬ bre, ou semi-infère, ou complètement infère, à 3 loges contenant chacune un nombre va¬ riable d’ovules, attachés soit à l’angle interne de chaque loge, soit à sa partie supérieure , soit à sa base. Ils sont en nombre déterminé ou indéterminé. Le style est simple, trigone, quelquefois partagé en trois segments à son sommet ; il est terminé par trois stigmates plus ou moins allongés, quelquefois soudés et presque confondus en un seul. Le fruit est sec ou charnu , tantôt couronné par les di¬ visions calicinales quand l’ovaire était plus ou moins adhérent , tantôt accompagné et simplement recouvert par les sépales, quand l’ovaire était libre. Il offre trois loges conte¬ nant chacune un nombre variable de graines. Quand le péricarpe est capsulaire, il s’ouvre en trois valves seplifèrcs sur le milieu de leur face interne. Les graines sont ovoïdes-allon- gécs , portées sur un funicule quelquefois accompagné à son sommet d’un bouquet de longs poils appliqué sur un des côtés de la graine. Celle-ci se compose d’un embryon très petit, quelquefois droit ou en forme de crochet placé à la base d’un gros endosperme farineux. Toutes les plantes de celte famille sont ori¬ ginaires, soit des Antilles , soit du continent de l’Amérique méridionale. Elles se font re- 740 BRO BRO marquer par un port tout particulier, et qui est certainement le meilleur caractère de ce groupe. Ce sont des plantes vivaces , quel¬ quefois des arbustes rameux , portant des feuilles très nombreuses , épaisses et raides, souvent armées de dents épineuses sur leurs bords. Voici le tableau des genres qui y ont été rapportés. § I. Ovaire infère. I. Fruit charnu : six étamines. Ananassees, Nob. : Ananas , Lindl.; Bro- melia , L. ; Æchmea , R. et Pav. : BiUbergia, Thunb. ; Flohenbergia, Schult. fils. II. Fruit capsulaire : six étamines ou plus. Velloziees : Barbacenia, Vand.; Vellosia , Vand. § II. Ovaire semi-infer e . Pitcairniées , Nob. : Brocchinia, Schult. fils ; Pücairnia, L’Hérit. § III. Ovaire libre. TillandSiées : Tillandsia, h.-, Caragnala , Plum. ; Guzmanniu, R. et Pav. ; Bonapartea, R. et Pav. ; lYatia , Mart. ; Coüendorfia , Schult. fils; D y chia , Schult. fils ; Enclio- lirium, Mart. ; Pourrelia, R. et Pav. ; FVelde- nia ?, Schult. fils. La famille des Broméliacées forme un groupe assez naturel, si l’on n’envisage que le port des végétaux qui y ont été rapportés; mais quand on examine leur structure , on voit ses genres se rapprocher de plusieurs groupes au milieu desquels les Broméliacées se trouvent placées. C’est ainsi, par exemple, que les genres à ovaire libre, qui forment la tribu des Tillandsiées, ont une assez grande analogie avec les Liliacées, dont ils ne diffè¬ rent guère que par leur port et leur embryon placé au centre d’un endosperme farineux et non charnu , caractère qui, pour le dire en passant, ne me parait que d’une médiocre importance. D’un autre côté, les Bromélia¬ cées à ovaire infère se rapprochent beau¬ coup des Hémodoracées , dont le port s’ac¬ corde assez avec le leur, à tel point même que MM. Martius et Endlicher ont placé la tribu des Vellosiées dans cetle dernière fa¬ mille. Mais ce qui en distingue les Bromé¬ liacées, ce sont les sépales disposés sur deux rangs ; le fruit toujours à trois loges poly- spermes, tandis qu’il est souvent à une seule loge, et même monosperme et indéhiscent dans les Hémodoracées. Nous pensons que les genres de la famille des Broméliacées auraient besoin d’une révision approfondie propre à déterminer définitivement ceux qui doivent constituer cetle famille, si toutefois une famille des Broméliacées doit être con¬ servée. (A. R.) BROMÉLIE. Brornelia (Bromel, botaniste suédois), bot. pii. — Type de la famille des Broméliacées. Ce genre se compose d’un cer¬ tain nombre d’espèces , grandes plantes vi¬ vaces, à feuilles toutes radicales, épaisses, coriaces, à dents épineuses sur leurs bords, à liges ordinairement nues, rarement fouil¬ lées, portant des fleurs assez grandes et dis¬ posées en épi lâche, surmonté d’un bouquet de feuilles rapprochées. Leur calice, adhé¬ rent avec l’ovaire infère, a son limbe double, composé de trois divisions extérieures calici- nales, et de trois internes pélaloïdes. Les éta¬ mines, au nombre de six, ont leurs filets courts , attachés vers la partie inférieure de chaque sépale. L’ovaire infère contient un grand nombre d’ovules attachés à l’angle in¬ terne de chacune de ses trois loges. Le fruit se compose de baies distinctes à 3 loges po- lyspermes. Parmi les espèces de ce genre , on cultive fréquemment dans nos serres chaudes les Brornelia pinguin et Brornelia Icaraias , espèces plus remarquables par leurs feuilles et leur port que par leurs fleurs peu brillantes. On a retiré du g. Brornelia le B. ananas L., devenu le type d’un g. particu¬ lier. Voyez ananas. (A. R.) *BROMFELDÏA (nom propre), bot. pii. — Ce genre, dédié par Necker à un Anglais au¬ teur de quelques opuscules botaniques , N. Bromfield, est synonyme de Jairopha, nom que Necker réservait pour les esp. de ce g. dépourvues de corolle, et dont on fait main¬ tenant le Junipha. Voyez jatropiia. (Ad. J.) *BROMFELDIA, Neck. (nom propre). bot. ph. — Un des synonymes du genre C ar¬ eas d’Adanson. (C. L.) *BROMIUS ( surnom de Bacchus). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, tribu des Eumolpoides, créé par M. Chevrolat et adopté par M. Eejean , qui {Calai.) en mentionne 4 espèces : 2 des Indes orientales et 2 d’Europe. Parmi celles- ci, il faut regarder comme types VEumolpus BRO BRO 741 obscurus et le vitis, qui se trouvent en France; ce dernier est assez commun aux. environs de Paris. Il n’est malheureusement que trop connu par les dégâts qu’il cause aux vigno¬ bles , tant comme larve que comme insecte parfait. Da’ns ce dernier état, il se tient au- dessous des feuilles de la vigne, qu’il perfore irrégulièrement par tracés multiples ; si l’on veut le prendre, il déploie alors une ruse ex¬ cessive ; car, au moindre mouvement ou au moindre bruit, il se laisse tomber, se fixe, en décrivant une courbe, à la partie inférieure des feuilles qui se rapprochent le plus du sol ; et lorsqu’il est pris , il fait le mort. Je crois avoir observé la larve se nourrissant de ce fruit ; mais elle ne se trouve que dans les grappes dont les grains sont très serrés et noirs. Une espèce presque identique, et qu’on croit être la même, se trouve aux États-Unis, où l’on sait que ne croit pas la vigne. M. Hope (Coleoplerisï s inanual, pag. 8) indi¬ que ces Insectes sous le nom générique d ’A- doxus , Rirby. (C.) BROMURES. min. — Genre de composés minéraux résultant de la combinaison du Brome avec d’autres corps simples. Ces es¬ pèces on t pour caractères communs de donner des vapeurs rouges de Brome lorsqu’on les chauffe dans le tube fermé avec du bisulfate de Potasse, et de colorer la flamme du cha¬ lumeau en bleu verdâtre lorsqu’on les fond avec du sel de Phosphore mêlé d’oxyde de Cuivre. On en connaît quatre , dont deux sont solubles dans l'eau (les Bromures ma- gnésique et sodique), et deux sont insolubles (les Bromures d’Argent et de Zinc). Les deux premiers n’existent qu’à l’état de dissolution dans les eaux de la mer , et dans quelques sources salées de l’intérieur des continents. Les deux autres sont de véritables minéraux, mais d’une grande rareté , et sur la nature desquels nous n’avons pas encore de rensei¬ gnements bien précis. 1. Bromure de zinc. La présence de ce Bromure a été indiquée dans les minerais de Zinc de la Silésie. On le reconnaît à ce qu’il donne, par les alcalis, un précipité qui prend une couleur verte par la calcination avec le Nitrate de Cobalt. 2. Bromure d’argent ( Argyrobrome). En petits cristaux d’un vert d’herbe , dont la forme n’a point encore été déterminée, et que M. Berthier a reconnu le premier dans un minerai d’Argent de San-Onufre, district de Plateros au Mexique : ils sont accompa¬ gnés de Carbonate de chaux , de Carbonate et de Phosphate de plomb , etc. Le tout a pour gangue un Quartz ferrugineux, pénétré de veines d’Argenl chloruré. Le Bromure d’Argent est facile à recon¬ naître au moyen de l’Ammoniaque. On le dissout dans cet alcali , puis on évapore l’Ammoniaque. Le Bromure qu’on reproduit ainsi ne tarde point à se colorer en vert au contact de la lumière. — M. Berthier a re¬ connu la même espèce dans d’autres mines d’Argent , où elle est de même associée au Chlorure, et quelquefois dans une propor¬ tion qui égale celle de ce dernier minerai. On cite entre autres les pacos du Pérou, ceux de Chanaveilles , de Uuelgoët en Bre¬ tagne, etc. (Del.) BROMES, bot. pu. — Nom latin du genre Brome. (A. R.) BRONCHES, zool. — Voyez respiration. BRONCHES ((3poyx°ç, gosier), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, établi par Germar dans la famille desCurculionides. M. Dejean, après avoir adopté ce genre dans ses précé¬ dents Catalogues, l’a supprimé dans le der¬ nier ( 3e édit. ), et en a rapporté les espèces au genre Hipporhinus de Schœnherr. (D.) BRONGA I ARTELLE (diminutif de Bron- yniariia). bot. cr. — (Phycées.) M. Bory de Saint-Vincent ( Dictionnaire classique d’his- loire naturelle ) proposait ce genre, qu’il fon¬ dait sur un démembrement des Huichinsia d’Agardh, devenues depuis les Polysiphonies. Le caractère qu’il assignait à ce nouveau genre , c’est-à-dire la fructification stichi- diaire, convenant non seulement au P. bys- soides qu’il prenait pour type, mais encore à toutes les espèces du genre Polysiphonia , la proposition n’aliaità rien moins qu’à sub¬ stituer un nom à un autre. Le nom proposé par le spirituel micrographe n’a donc pas dû être adopté. (C. M.) *BROj\G\ I ART! A (Brongniart pere et fils, célèbres naturalistes), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Cébrio- nites de Latreille , créé par M. Leach , ainsi que celui de Dumerilia, avec des femelles du genre Cebrio. Latreille, avant de savoir que le Cebrio brevicornis d’Olivier n’était que la femelle du C. gigas de Fabricius, avait formé avec celle-ci son genre Hammonia. Il a été 742 BRO BRO abandonné depuis, et il en sera de même de ceux de Leach , lorsque l’histoire de ces In¬ sectes sera mieux connue. (G.) *BRONGNIARTIA ( voyez l’article pré¬ cédent). crust. — Genre de Trilobites pro¬ posé par M. Eaton , et synonyme de celui d'Isotelus. (p. G.) * BRONGNIARTÏA , Blum. (Ad. Bron- gniart, célèbre botaniste français), bot pu.— Genre de la famille des Papilionacées, tribu desLotées-Gaîégées, établi par MM. de Hum- boldt et Kunth, et qui peut-être devra être réuni au Perultea des mêmes, dont il ne diffère guère que par un légume plus distinctement slipité et non échancré à la suture sémini- lere. Il ne renferme encore que 2 espèces , dont l’une , le B. podalyrioides , est cultivée dans les jardins. Ce sont des arbrisseaux appartenant à l’Amérique tropicale, à feuil¬ les imparipennées , 2-5-juguées ; à stipules pétiolaires géminées, foliacées; à fleurs in¬ carnates ou violacées, dont la carène jaun⬠tre , portées sur des pédoncules axillaires , géminés, uniflores et articulés.— On désigne aussi sous ce nom un synonyme du genre Kibara , Endlich. (G. L.) BRONGNÏARÏIEN. rept. — Nom d’une espèce de Lézard européen dédié à M. Bron- gniart. * (P. G.) ' i ! HONG A I A 1 ITTN F- (nom propre), min. — Même chose que Glaubérite. Voyez sul¬ fates. (Del.) ’BKONÎVIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Frankéniacées (? Fouquiè- racées, DG.), formé par MM. de Humboldtet Kunth, sur un arbre mexicain, glabre, à bois blanchâtre, fragile; à rameaux armés d’é¬ pines éparses, solitaires, portant des feuilles fasciculées-serrées dans les aisselles des épi¬ nes, obovales-oblongues,très entières, mem- branacées;à fleurs coccinées, disposées en panicules terminales, très rameuses, subco- rymbiformes. (G. L.) “BROYEE ( nom d’un des fils d’Uranus, un des Cyclopes). poiss. — Genre de Silu- roïdes à dents bifides à l’extrémité , chaque pointe étant recourbée en dedans. Le pa¬ lais est lisse et sans dents , il n’y a que deux barbillons maxillaires, une petite dorsale à premier rayon faible. Point de na¬ geoire adipeuse sur le dos de ia queue; les premiers rayons des nageoires prolongés en filet. On ne connaît qu’une espèce de ce g.; les habitants du Pérou la nomment Prenna- dilla. Elle vit dans les ruisseaux qui des¬ cendent du Gotopaxi, et se tient à 5,000 mè¬ tres au-dessus du niveau de la mer. On le regarde comme le poisson lancé par le vol¬ can dans les éruptions qui vomissent en abondance ces petits animaux, dont le nom¬ bre est assez considérable pour déterminer des émanations putrides et pestilentielles dans ces contrées. C’est un poisson très voi¬ sin de celui que M. de Humboldt. a nommé Pimelodus Cyclopum. (Val.) RRONTE. Broutes (nom mythologique). moll. — Genre établi par Montfort pour quel¬ ques espèces du genre Rocher, et qui ont été réintégrées dans ce dernier genre auquel elles appartiennent réellement. (C. d’O.) BRONTES (nom mvthologique). ins. — Fabricius désigne ainsi un genre de Coléop¬ tères tétramères établi antérieurement par Latreille sous le nom d’Uléiote. (D.) 4 BRONZE, min. — Le Bronze, ou l’Airain, est un alliage de Cuivre et d’Étain, qu’on fait en diverses proportions , qui , en don¬ nant au Cuivre plus de dureté, de résistance ou de qualité sonore , le rendent propre à la fabrication des statues , des canons , des cloches, etc. Le Bronze est donc un composé artificiel. On a donné quelquefois le nom de Bronze ou d’ Airain natif à des minerais formés d’Étain et de Cuivre pyriteux, et ca¬ pables de donner immédiatement, par la fu¬ sion , un métal semblable à celui des clo¬ ches. (Del.) BRONZÉS. Auro-fulvi. ins. — Latreille désigne ainsi, dans sa méthode, un groupe de Lépidoptères diurnes de son g. Polvom- mate, et qui a pour type l’Argus bronzé de Geoffroy, Polyomrnaïus Phlœas des auteurs. Voyez polyommate. (D.) BRONZITE. min. — Variété de Diallage métalloïde, à reflets bronzés. Voyez dial¬ lage. (Del.) *BROOKITE ( nom propre), min. — Es¬ pèce du genre Titane, séparée du Rutile, ou Titane oxydé rouge, par Lévy, qui l’a dé¬ diée au minéralogiste anglais H. -J. Rrooke. Voyez titane. (Del.) BROSGUS (PiGp$trx MM Brurli rt Schimper, où l’on trouve, p 3, t. Il, une description et une figure de l’espèce des Vosges. BRI ami et confrère le docteur Mougeot, dans les régions alpines des montagnes des Vos¬ ges, et publiée d’abord sous le nom de Voi- tia V ogesiacu Hornsch. , au n. 706 de la collection cryptngamique , intitulée : Stir- pes cryptogames Vogeso-rhenance. Dédié à M. Bruch , pharmacien à Deux- Ponts, et l’un des plus habiles bryologistes de l’épo¬ que actuelle, ce g. peut être ainsi caracté¬ risé : Capsule terminale , pyriforme , à long bec, astome, c’est-à-dire ne s’ouvrant pas ré¬ gulièrement, mais se déchirant à la matu¬ rité , munie d’une apophyse, et supportée par un long pédoncule. Coiffe mitriforme, déchirée à sa base et surmontée aussi d’un long bec. Spores globuleuses, chagrinées. Fleurs dioiques, terminales, gemmiformes. Anthéridies et pistils assez nombreux, envi¬ ronnés de paraphyses filiformes, à articles allongés. Tige simple ou rameuse à fructifi¬ cation et innovations terminales. Feuilles es¬ pacées, ovales, subulées, disposées sur cinq rangs. Naguère encore, ce g., qui a pour syno¬ nyme le Sapronia de Bridel, nom postérieur à celui de Schwægrichen, s’est accru de deux nouvelles espèces, l’une (R. hrevipes), origi¬ naire du cap de Bonne-Espérance ; l’autre, de l’Amérique septentrionale. Ces Mousses se plaisent sur la terre; l’espèce des Vosges a été trouvée sous la bouse de vache. (C. M.) BRUCHSDES. Bruchides. ins.— Schœn¬ herr nomme ainsi la première division de l’ordre des Orthoeères , dans sa famille des Curculionides, et qui se compose des g. Car- pophagus, Bruchus , Spermopliagus et Urodon . Cette division répond a la tribu des Bruchèles de Latreille. (D.) BRUCIIUS. ins. — Voyez bruche. *BRUCITE ( nom d’homme), min. — Ce nom , qui rappelle celui d’un minéralogiste américain , a été donné à deux minéraux différents des États-Unis , à la Chondrotite et à la Magnésie hydratée de New-Jersey. Voyez magnésie. (Del.) BRUCKENTIIALf A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ericacées, éta¬ bli par Reichenbach ( Fl. germ. , 414) sur l’ Erica spiculiflora Salisb. C’est un petit ar¬ buste croissant dans la partie austro-orien¬ tale de l’Europe , à feuilles ternées ou gémi¬ nées, vertici Nées ou éparses; à fleurs pédon- 748 BRU culées, subverticillées, ébractéées, disposées en petits épis au sommet des ramules. (c. L.) 'BRUCKMANNIA (nom propre), bot. pu. — Famille des Graminées. Le genre ainsi nommé par Nuttal est le même que le Beck- mannia. (A. R.) *BRUEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Artocarpacées , incomplè¬ tement connu , et fondé par Gaudichaud ( Freycin ., 511) sur un arbre du Bengale, à feuilles alternes, ovales -subcordiformes , dentées ? , velues-tomentcuses ; à fleurs dioi— ques , terminales-pédonculées ; à bractées foliacées, glanduleuses. (C. L.) BRUGMANSIA ( J. Brugmans , botaniste allemand), bot. pii. — Genre de la familledes Rafflésiacées, établi par M.Blume(Æÿdragr., 2, p. 422. Ibid. FL Jav.Fas.,l,p. 17, t. 3-6) pour une plante parasite sur la racine des Cissus, dans File de Java. Ses fleurs, de la grosseur du poing, sont d’abord enveloppées dans des bractées d’un violet sale ; leur calice est blan¬ châtre, hérissé de pointes à sa face interne ; il est subinfundibuliforme , presque campa- nulé , à cinq lobes partagés chacun en deux ou trois segments; la gorge du calice est gar¬ nie d’une couronne interrompue. Les organes sexuels, mâles et femelles, forment une tête globuleuse, attachée au tube du calice. Les anthères, attachées au dessous du sommet du corps central, sont sessiles, horizontales, comprimées , disposées sur un seul rang. L’ovaire est libre, uniloculaire, contenant un grand nombre d’ovules attachés à plusieurs trophospermes pariétaux. (A. R.) Ce nom a été aussi appliqué par Bern- hardi à un genre rapporté comme simple section au Datura, L. (G. L.) BRUGUET. bot. cr. — C’est ainsi qu’on appelle , dans quelques endroits , le Ceps es- culent ou Boletus edulis L. (Lév.) BRUGUIERA ( Bruguière , naturaliste voyageur français), bot. pii. — Genre de la famille des Rhizophoracées , formé par La- marck ( Dict ., IV, 696, t. 397) et renfermant des arbres et des arbrisseaux de l’Asie et de la Nouvelle-Hollande tropicales, où ils crois¬ sent sur les bords de la mer. — Deux autres g. ont aussi reçu ce nom : l’un établi par Richard (Msc.) et synonyme de Conosie- gia ; l’autre créé par Dupetit-Thouars (Dict.), et synonyme de îumnitzera. (C. L.) BRU BRULEE ou POURPRE BRULEE, mou,. — Nom vulgaire d une belle espèce du g. Ro¬ cher. BRULURE. bot. cr. — Nom qu’on donnait autrefois à la Rouille des Céréales (Uredo rubigo vera DC.). Cet état , qui dé¬ pend de la présence d’un petit champignon parasite , était considéré , avant Persoon , comme le produit de l’action des rayons so¬ laires, concentrés par les gouttes d’eau ou de rosée qu’on observe sur les feuilles des Gra¬ minées. Quelques personnes , et surtout les agriculteurs, croient encore qu’on doit at¬ tribuer la présence de cet Uredo au voi¬ sinage du Berberis vulgaris. (Lév.) BRUMES. PHYS. — Voyez METEORES. BRUN DE MONTAGNE. géol. — Voyez TERRE D’OMBRE. BRUNELLA, Mœnch. bot. pii. — Alté¬ ration de Prunella, L. (C. L.) BRUNELLE. rept. — Syn de Coluber bruneus L. Voyez couleuvre. BRUNELLIER. BruneUici (nom propre). bot. ph. — Genre dédié par Ruiz et Pavon â Brunelli, botaniste bolonais. Il appartient à la famille des Zanlboxylées, et offre les ca¬ ractères suivants : Fleurs diclines. Calice 4-5-parti , revêtu â sa base d’un disque velu, déprimé, 8-IO-lobé dans son contour; pas de pétales. Fleurs mâles : 8-10-étamines plus longues que le calice, insérées sur le contour d’un disque qui porte^ des ovaires rudimentaires, b leurs femelles : étamines in¬ sérées comme les précédentes, plus courtes que le calice, à anthères vides. Ovaires égaux en nombre aux divisions du calice, distincts, velus, surmontés chacun d’un petit style aigu, et contenant 2 ovules collatéraux sus¬ pendus à l’angle interne. Autant de capsules distinctes , s’ouvrant par devant dans leur longueur, 1-2-sperrnes. Graines ovoïdes ou globuleuses, offrant, dans un test crustacé revêtu d’une pellicule fine et dans un péri- s per me charnu, un embryon droit. — Les es¬ pèces, originaires pour la plupart de l’Améri¬ que tropicale, une ou deux des îles Sandwich et Rawak, sont des arbres garnis ou dépour¬ vus d’aiguillons, à feuilles opposées ou verti- cillées 3 à 3, simples ou trifoliées ou im¬ pari pennées , variations qu’on rencontre quelquefois sur un même rameau, â folioles coriaces, entières ou plus souvent crénelées, sans points transparents. Les fleurs sont dis- BRU BRU posées en particules ou en corymbes axillai¬ res ou terminaux. (Ad. J.) BRUNET, ois. — Nom vulgaire du Frin- gilla pecoris Cm., que Cuvier a réuni au g. Moineau. BRLNETTE. ois. — Nom vulgaire du Tringa variabilis L., esp. du genre Bécas¬ seau. BEI \! EUS! A (Othon Brunfels , bota¬ niste du xvie siècle), bot. ph. — Genre fort remarquable de la famille des Scrophularia- cées, tribu des Salpiglossidées , formé par Plumier (le., t. G5), et adopté par tous les botanistes, tl renferme quelques espèces in¬ digènes de l’Amérique ciséquatoriale, et fort recherchées dans les serres d’Europe en rai¬ son de leur beau port et de leurs fleurs gran¬ des et odorantes. Ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes, oblongues, très entières; à fleurs axillaires, solitaires ou en nombre, et terminales. L’espèce la plus belle de celles qui sont cultivées est le B. violaceus, remar¬ quable surtout par ses jeunes tiges et ses grandes feuilles violacées en dessous, lisses et verdâtres , avec les grandes nervures lar¬ gement bordées de blanc en-dessus. (C. L.) BELAI A (nom propre), bot. ph. — Genre type de la famille des Bruniaeées, établi par Linné ( G en. , t. 1737 ), revu et adopté par Ad. Brongniart (Ann. sc. nul., VIII , 372), renfermant un assez grand nombre d’esp. , dont plus de 20 sont cultivées dans les jar¬ dins européens. Ce sont des arbrisseaux du Cap , à rameaux subverticillés , tantôt à feuilles petites , étroitement imbriquées , à fleurs capitées ; tantôt à feuilles plus gran¬ des, semblables à celles des Abiétinées ou des Myrtacées, et à fleurs paniculées , à ca¬ lices 1 -ou 3-bractéés. Voyez pour les carac¬ tères l’article bruniacées. (C. L.) BRLAIACÉES. bot. pii. — Cette famille, dont les genres ou les espèces les plus an¬ ciennement connues étaient placées à la suite des Rhamnées, s’en éloigne réellement pour se rapprocher plutôt des Cornouillers, ainsi que l’a fait remarquer son auteur, M. Ad. Brongniart, dans une excellente mo¬ nographie ; et l’insertion des étamines peut être considérée plutôt comme épigynique que périgynique,à cause de la structure sin¬ gulière et vraiment exceptionnelle d’un de ses genres, le Raspailia, où l’ovaire, quoique libre, porte les pétales avec les étamines 749 attachés vers son sommet. Quoi qu’il en soit, voici ses caractères : Calice tubuleux, à 5, ou très rarement 4 divisions imbriquées. Autant de pétales alternes, à limbe spathulé, posé sur un long onglet, à préfloraison im¬ briquée. Autant d’étamines alternant avec les pétales, unissant quelquefois leur base en une corolle monopétale, insérée avec eux sur un disque qui lie le plus ordinairement le tube du calice avec l’ovaire, à anthères biloeulaires , s’ouvrant en dedans par des fentes longitudinales. Ovaire adhérent au calice dans la totalité ou dans la plus grande partie de la longueur, quelquefois couronné par une expansion du disque qui opère cette adhérence, entièrement libre dans un seul cas, à deux ou trois loges, plus rarement à 5, mais paraissant alors uniloculaire et à pla¬ centation centrale à cause de l’avortement des cloisons. Dans chaque loge, 1 ou 2 ovu¬ les collatéraux , suspendus. Style bifide ou simple avec 2 ou 3 stigmates terminaux. Fruit ordinairement couronné par le calice , persistant et marcescenl, sec, indéhiscent ou se séparant en 2 coques, souvent 1-locu- laire par avortement. Graines souvent coif¬ fées d’une petite caroncule , revêtues d’un test crustacé, et présentant, au sommet d’un périsperme charnu, un très petit embryon à radicule supère. — Les espèces de cette fa¬ mille se rencontrent toutes au cap de Bonne- Espérance, excepté une seule appartenant au genre Berzelia, originaire de Madagascar. Ce sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux dont le port rappelle les Bruyères ; dont les feuilles, petites, roides, entières, calleuses à leur sommet, alternent en s’imbriquant; dont les fleurs , rarement solitaires et termi¬ nales , se groupent quelquefois en épis ou panicules, ou plus ordinairement se pelo¬ tonnent en tètes auxquelles souvent plu¬ sieurs bractées larges et scarieuses forment un involucre. genres : Berzelia , Brongn. — Bruuia, Brongn. — Raspailia, Brongn. — Siaavia, Thunb. ( Levisanus , Schreb. — Asirocoma , Neck.) — Berardia, Brong. (. Nebelia , Sxveet.) — Linconia , L. — Audouinia , Brongn. (P a- vinda , Thunb.) — Tittrnannia , Brong. (Mœss- lera, Reich.) — Tbamnea , Soland. — On a de plus placé avec doute, à la suite de la fa¬ mille, Y Heterodon , Meisn., et le Gravenhors- lia , Nees. VFrasma, R. Br., dont on ne 750 BRU BRU connaît que le nom , se rapporte probable- , ment à l’un des genres énumérés plus haut. (Ad. J.) BRUNNICHI A (T. Brunnich , naturaliste danois), bot. ph. — Genre de la famille des Polygonacées ( Polygonées-douteuses ), éta¬ bli par Banks sur une plante découverte dans l’Amérique boréale. Le B. cirrhosa est un arbrisseau volubile , cultivé dans nos jardins, à feuilles alternes, cordiformes-ova- les , glabres ainsi que les rameaux ; à pé¬ tioles semi-amplexicaules, entourant la tige par un bord annulaire, pubérule ; à inflores¬ cence en grappes paniculées , cirrhifères au sommet ; à fleurs d’abord serrées , puis dis¬ tantes, solitaires ou subternées dans l’ais¬ selle des bractées , à pédicelles articulés au milieu. (G. L.) BRUNONIA (nom propre), bot. pii. — Genre type de la famille des Brunoniacées, établi par Smith ( Linn . Trans., X, 367, t. 28, 29). Il renferme un petit nombre de plantes, dont une est cultivée en Europe, le B . australis. Voyez pour les caractères l’art. BRUNONIACEES. (G. L.) *BRUNONIACÉES. bot. ph. — Le genre Brunonia, d’abord placé à la suite des Goo- dénoviées, en a été plus tard séparé comme type d’une famille distincte, dont il est jus¬ qu’ici le seul genre, et qui se distingue par les caractères suivants : Calice à 5 divisions terminant un tube court. Corolle monopé¬ tale , hypogyne, marcescente, dont les seg¬ ments, alternant avec ceux du calice, sont légèrement irréguliers : les 2 supérieurs sé¬ parés l’un de l'autre dans une longueur plus grande que les autres , tous parcourus par une nervure médiane, à préfloraison val- vaire. Étamines 5, hypogynes, alternant avec les divisions de la corolle, dont les filets sont réunis entre eux à leur sommet, ainsi que la base des anthères. Ovaire libre , renfer¬ mant dans une seule loge un seul ovule dressé, surmonté d’un style que termine un stigmate entouré par une espèce de colle¬ rette ou indusium à deux valves. Le fruit est un utricule membraneux qu’enterre et ca¬ che le tube du calice endurci. La graine, re¬ vêtue d’un test simple , n’a pas de péri- sperme, mais un embryon nu, à radicule infère, beaucoup plus petite que les cotylé¬ dons, qui sont droits et charnus. — Le genre Brunonia comprend plusieurs plantes her¬ bacées de la Nouvelle-Hollande, dont le port rappelle celui de nos Scabieuses ; dont les feuilles radicales sont entières, spathulées, sans stipules ; les hampes terminées par des têtes de fleurs bleues , chacune accompa¬ gnée de 4 bractées , l’ensemble entouré d’un involucre de larges folioles. (Ad. J.) BRIXSVÎ Y (nom propre), bot. pii. — Ge genre de Necker est un des nombreux syno ¬ nymes du Croton de Linné, dont il semble¬ rait cependant s’éloigner par les 2 envelop¬ pes de 3 folioles chacune , et par les capsu¬ les polyspermes que lui assigne son auteur, qui l’avait peut-être dédié à un ancien au¬ teur d’un ouvrage pharmaco-botanique, Jér. Brunschwyg. (Ad. J). BRUNSWIGIA (nom d’homme), bot. pii. — Genre de la famille des Amaryllidées , éta¬ bli par Ker (In Ait. hort. Kew. ed., 2, II, p. 230) pour un certain nombre d’espèces d’abord rangées dans le g. Amaryllis, dont elles diffèrent par les caractères suivants : Calice presque campanulé ou même ur- céolé, à six lobes égaux ou un peu inégaux. Étamines 6 , insérées à la base et non à la gorge du calice; stigmate presque simple ou à peine trilobé. Capsule mince , membra¬ neuse, à trois loges, s’ouvrant en trois valves par le milieu de chaque loge. Celles-ci con¬ tiennent chacune un petit nombre de grai¬ nes oblongues. — Les esp. de ce g., assez nombreuses, sont toutes des plantes bulbeu¬ ses originaires du cap de Bonne - Espérance . Leurs fleurs , souvent très grandes , forment une ombelle simple , et sont accompagnées d’une spathe bivalve. Nous pensons que ce g. pourrait, sans inconvénient, être réuni de nouveau au grand g. Amaryllis, dont il formerait une simple section. (A. R.) BRUSLURE. bot. cr. — Voyez brûlure. BRI TES. Bruia. mam. — Linné avait dési¬ gné sous ce nom un groupe disparate formé de Mammifères dépourvus d’incisives à doigts onguiculés, tels que les Morses, les Éléphants, les Bradypes qui ont été distribués dans les ordres des Carnassiers amphibies, des Éden¬ tés et des Pachydermes. M. de Blainville a donné le même nom à une famille de l’ordre des Mammifères ongulogrades, comprenant le Tapir, le Daman et le Rhinocéros. (G. d’O.) BRUYÈRE, bot. ph. — Nom vulgaire des espèces du g. Erica. (C. L.) BRUYÈRES, bot. ph. — Nom français 751 BR Y qu’avait reçu la famille des Éricinées, dans la première nomenclature qui désignait chaque famille par le pluriel de son g. type. (Ad. J.) BUY. Bryum (/3puov, mousse), bot. cr. — Ce g., l’un des plus nombreux et des plus remarquables de la famille des Mousses, ap¬ partient à la division des Acrocarpes. Son nom lui a été imposé par Dillen , qui l’a emprunté à la langue grecque ; mais, chez les Grecs, ce nom avait une signification plus étendue, puisqu’on s’en servait indifférem¬ ment pour désigner une mousse , un lichen, une algue , et même une plante phanéro¬ game. Toutefois, ce g. Bryum , tel que l’en¬ tendait le botaniste anglais, comprenait des Mousses qui en ont été distraites, et il a subi depuis son établissement une foule de vicis¬ situdes qu’il serait trop long de rappeler ici. Les bryologistes modernes ne sont même pas d’accord entre eux sur sa circonscrip¬ tion. Les uns, comme MM. Bruch et Schim- per, y réunissent le genre Ptychoslomurn , Hornsch.; le Webera et le Pohlia, Hedxv. ; les autres , comme M. Schxvægrichen , conti¬ nuent à les tenir séparés. M. Hooker (in Lin- dley, A nat. syst. of Bot. , p. 411) admet la réunion proposée par les deux premiers bryologistes; mais il en excepte le Ptycho.sto- mum. Quant à nous , nous admettons ce genre tel qu’il a été défini par Bridel ( Bryol . tttliv., I, p. 623) , en excluant toutefois la section III ou Polla, qui forme pour nous, comme pourM. Schwægrichen et les auteurs de la Bryologia europœa, le genre Mnium , lequel emprunte à la végétation des carac¬ tères tels , que la similitude apparente des péristomes ne suffit pas pour motiver la réu¬ nion de deux g. si bien tranchés. Voici comme nous définissons le genre Bryum • Péristome double: l’extérieur formé par 16 dents simples, lancéolées, équidistantes, in¬ fléchies par la sécheresse, marquées d’arti¬ culations plus apparentes en dedans, où des lamelles proéminentes les séparent, et par¬ courues longitudinalement dans leur mi¬ lieu par un sillon plus ou moins prononcé et plus ou moins long ; l’intérieur consistant en une membrane délicate, blanche ou jau¬ nâtre, offrant 16 sillons qui résultent d’au¬ tant de saillies en carène, d’où partent des cils eux-mêmes carénés et séparés l’un de l’autre par 1, 2 ou 3 filaments articulés op¬ posés aux dents, et qu’on nomme ciliola. BR Y Ces filaments sont ou nus (tf/r eberu) ou ap- pendiculés (Bryum), c’est-à-dire munis de crochets. Capsule égale, lisse, dépourvue de toute apophyse, inclinée, penchée, horizon¬ tale ou pendante, cylindrique, ovale ou py- riforme, munie d’un anneau et portée par un long pédoncule. Opercule court, con¬ vexe ou conique, légèrement obtus, terminé par un mamelon ou une petite pointe, ja¬ mais par un bec comme dans les Mnium. Coilfe assez petite, cuculliforme ou en capu¬ chon, tombant avant la maturité. Fleurs mo¬ noïques, dioïques et hermaphrodites, c’est- à-dire fort variables ; les mâles axillaires, libres B. nu tans ), ou terminales gemmifor- mes (B. nudum ), ou bien réunies en tête (B. pallem). Anthéridies et pistils nombreux environnés de paraphyses filiformes ou lé¬ gèrement renflées en massue au sommet, articulées. Un seul pistil fécond. Spores lis¬ ses, très petites, globuleuses, d’un vert jau¬ nâtre. Tiges dressées ou ascendantes, pous¬ sant de nouveaux jets sous leur sommet, mais non comme les Mnium de leur base. Innovations ou rejets semblables à la tige mère. Feuilles le plus souvent disposées sur huit rangées, embrassant la tige dans sa demi-circonférence, quelquefois décurren- tes, ovales, ovales-lancéolées , concaves, munies d’une nervure qui dépasse quelque¬ fois le sommet sous forme de pointe ou de macro, entières ou denticulées, à bord mince ou épaissi , acquérant généralement une longueur d’autant plus grande qu’on les ob¬ serve plus près du sommet de la tige. Ré¬ seau des feuilles composé d’aréoles rhom- boidales ou quadrilatères et parallélogram-, mes inférieurement, et disposées en une seule couche. Ces Mousses vivent en société sur la terre, où elles forment des gazons plus ou moins touffus, jamais dans l’eau ni sur les arbres. Elles sont vivaces et se rencontrent sous tous les degrés de latitude de l’un et de l’au¬ tre hémisphère, depuis le fond des vallées jusqu’au sommet des plus hautes monta¬ gnes. Ainsi le Bryum coronutum croît dans les zones les plus chaudes du Nouveau- Monde, et M. Martins nous a rapporté du Spitzberg les B. cœspiticium et julaceum, ce dernier, il est vrai, sans capsules. Le B. ar- ! genteum se trouve sous les latitudes les plus ^ diverses et dans les deux hémisphères. 7 52 BRY BR Y Nous l’avons reçu du Chili, de la Bolivie, de l’Égypte, des îles Canaries, du Brésil et des Neel-Gherries. Le nombre des espèces connues de ce g. s’élève à environ cinquante, et à un nombre plus grand encore si l’on veut admettre comme espèces légitimes tou¬ tes les formes proposées comme telles. (C. M.) BRY A. BOT. PH. — Voyez AMERIMNUM. * BRYACÉES. bot. cr. — Cette tribu de la famille des Mousses acrocarpes a pour type le g. Bryum , défini plus haut , et en comprend plusieurs autres encore , tous réunis par les caractères suivants : Capsule terminale, le plus souvent égale, oblongue ou pyriforme, dressée, penchée ou pendante, lisse, rarement striée, munie d’un long pédoncule et s’ouvrant par un orifice plus ou moins évasé. Coiffe en alêne fendue sur le côté. Opercule varié. Péristome ordinairement double , rarement simple et encore plus rarement réduit à une mem¬ brane annulaire horizontale. Tige simple ou rameuse, poussant des rejets, soit de la base [Mnium], soit du sommet [Bryum). Feuilles espacées ou serrées et étroitement imbri¬ quées, assez variables dans leur forme gé¬ nérale et dans celle de leur réseau, souvent marginées, dentées, mucronéesou cuspidées, réunies chez un grand nombre au sommet de la tige, de manière à figurer une rosette ou une sorte de toupet. Fleurs hermaphro¬ dites , monoïques, mais aussi très souvent dioïques; et, dans les deux derniers cas, les mâles réunies en tête ou en disque au som¬ met des tiges, rarement placées dans Fais¬ selle des feuilles supérieures, avoisinant les fleurs femelles. Les genres qui constituent cette tribu peuvent être répartis en trois sections, dont M. Schwægrichen fait autant de petites tribus. 1 0 mnia. Genres: Cinclidium, Sw.; Mnium , Hedw. ; Peromnium , Schwægr. ; Aulacom- nion , Schwægr.; Arrhenopterum , Hedw. 2° brya. Genres : Bryum , Dill. ; Pohlia , Hedw. ; Ptychosiomum , Hornsch. ; Timmia , Hedw.; Acidodonlium? , Schwægr. 3° leptostomi. Genres : Leplosiomum , Rob. Br. ; Brachymenium , Ilook. ; Leptolheca , Schwægr. (C. M.) *BRYANTHUS, Gmel. (/3p-Jo> , je crois en abondance ; av0oç , fleur), bot. ph. — Syno¬ nyme de Menziesia de Smith. (C. L.) BR Y A VIS. uns. — Genre de Coléoptères dimères, famille des Psélaphiens, établi par Knoch, et adopté par Latreilîe, ainsi que par M. Aubé, qui, dans sa monographie de cette famille , p. 23, le range dans la division de ceux à tarses monodactyles. M. Aubé rap¬ porte à ce g. 14 espèces qu’il sépare en 4 groupes ou sous-genres, dont il serait trop long de détailler ici les caractères. Nous nous bornerons à citer une espèce pour chacun d'eux : 1° B. sanguinea ( Amhicus sanguineus Fabr. ) ; 2» B. fossulata Reich.; 3° B. Lefebvrei Aub. ; 4° B. Goryi Aub. Les trois 1res sont d’Europe , et se trouvent aux environs de Paris. La quatrième est de Car- thagène en Amérique. M. Dejean [Calai., 3e édit.) désigne 17 espèces de Bryaxis, dont 5 d’Amérique, et les autres d’Europe. (D.) ‘BRVOBUTÎ (/3pvov, mousse; jScoç, vie). bot. ph. — Famille des Orchidées , tribu des Malaxidées. Genre établi par Lindlev [Nat. sysi., p. 446), et très voisin du g. Otiomevia. Les folioles externes de son calice sont rap¬ prochées , ovales et velues, les intérieures sont allongées , linéaires , tronquées, cour¬ tes et réfléchies entre les externes. Le labelle rétréci à sa base est ovale, entier , sans ap¬ pendices. Le gynostème, très court, porte une anthère biloculaire, qui contient huit masses polliniques disposées 2 par 2 sur 2 rangées. Ce g. ne se compose que d’une seule esp. , petite plante parasite , originaire des An¬ tilles, à fleurs petites, herbacées , réunies en tête; à tige épaisse, et à feuilles disposées 2 par 2, oblongues et émarginées au som¬ met. (A. R.) BRYOBIUS (iSpvov, mousse; jStoç, vie). uns. — Genre de Coléoptères pentamères, de la famille -des Carabiques, créé parM. deChau- drçir ( Tabl. d’une subdivis. du g. Feronia ), qui indique les trois espèces suivantes comme en faisant partie: Pt. Jurinei Panz., Hirdenii Find. , bicolor Peirol. , et peut-être le Pt. Xartanii Dej. Les deuxième et troi¬ sième ne sont regardés par M. Dejean que comme des variétés du premier; et le bi¬ color, que ce dernier a reçu des Pyrénées se trouverait aussi en Suisse , suivant M. de Chaudoir, si toutefois ce n’est pas une es¬ pèce distincte. (c.) BRYOCIIARIS [ftp-uov , mousse; /«ptç, grâce ). ijns. — Genre de Coléoptères penta¬ mères, de la famille des Brachélytres , établi par M. Lacordaire, dans la Faune entomolo- BRY BRY gigue des environs de Paris, et non adopté par M. Erichson, qui en rapporte les espèces au g. Boliiobius de Leach. (D.) *BRYOCHYSIUM ( fipvov, mousse ; diffusion), bot. pii. — Link ( Handb . der bol., III, p. 341) décrit sous ce nom un champignon dont le sporange est plus ou moins étalé, d’a¬ bord d’une consistance molle , puis friable, et composé de filaments mêlés de sphérules grandes et petites, qui pourraient en être les spores. Le B. muscorum est de couleur oran¬ gée, et ses filaments en sont blancs. M. Endli- cher croit que ce champignon ne diffère pas du Rhizocionia muscorum. (LÉv.) *BR1 OCLADIEM (|3pvov, mousse ; x)a^oç, rameau), bot. cr. — Genre de Champignons établi par Kunze, et dont la description ne parait pas très exacte. Endlicher , dans son Généra plantarum, le place à la suite des Pyrénomycètes. (LÉv.) *BRYOCLES. bot. pii. — Famille des Li- liacées. Le g. ainsi nommé par Salisbury {Hort. Soc. Trans.yili, p. 11), et qui a pour type les Hemerocallis japonica et H. cœrulea, avait été établi antérieurement par Sprengel sous le nom de Funkia. (A. R.) BRYOCORIS (^pvov, mousse ; xopcç, pu¬ naise). ins. — M. Fallen a désigné ainsi un genre , qui rentre parfaitement dans celui d ' Eurycephala, Lap., ou Hallicus, Hahn., de la famille des Miriens , de l’ordre des Hé¬ miptères. La seule esp. citée par M. Fallen est le B. pieridis. (Bl.) BRYOÏOEI. BOT. CR. — y oy. BRYACÉES. BRYOIVE. Bryonia ((3 pvœ, je végète avec force), bot. pii. — Genre de la famille des Cucurbitacées, tribu des Cucurbitées Bryo- niées, formé par Linné (Gen., 1480, Excl. sp.), et comprenant un grand nombre d’esp. répan¬ dues dans toutes les parties tempérées et chau¬ des du globe. On en cultive une trentaine d’esp. dans nos jardins européens, en y com¬ prenant 2 esp. indigènes, les B. dioica et alba. Ce sont des plantes herbacées an¬ nuelles ou pérennes, pileuses ou scabres, volubiles, à rhizome tubéreux ; à feuilles al¬ ternes, pétiolées, cordiformes, anguleuses ou trifides ; à fleurs axillaires, en grappes ou en fascicules, dont les femelles souvent solitaires. Les fleurs, dans ce genre, sont monoïques ou dioïques. Les mâles ont le calice campanulé , 5-fide, la corolle 5-par- tite, adnée à la base de celui-ci; 5 étamines 753 triadelphes dontles anthères à une seule loge adnée dorsalement et en cercle le long d’un connectit incisé-denté ; à la base une glan- dule trilobée. Les femelles ont un tube cali- cinal tubulé, conné avec l’ovaire et étranglé au-dessus, à limbe supère, 5-fide, campa¬ nulé ; la corolle des males ; un style trifide ; à la base du style une glandule annulaire, entière ou lobée. Baie globuleuse, oligo¬ sperme. La /». dioïque, fort commune dans tous les bois et dans les haies, offre un rhi¬ zome charnu, très gros, composé presque entièrement d’amidon et d’un principe âcre, lequel est un violent purgatif ; traité convena¬ blement, et dégagé de celui-ci, on en tire une fécule assez bonne et comestible. (C. L.) BRYOXIÉES. bot. pii. — Tribu de la famille des Cucurbitacées ( voyez ce mot), ayant pour type le g. Bryonia. (Ad. J.) RRYOPHAGïDES. Bryophagidi ((3p-6ov , mousse; yuytiv, manger), ins. — Nom d’une tribu établie par M. Guénée, dans sa famille des Noctuelles d’Europe , pour y placer le seul genre Bryophile. (d.) BRYOPHÏLE. Bryophila (/3puov, mousse ; (pcXsco, j’aime), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , établi par M. Treitschke , et adopté par M. Boisduval , qui le place dans sa tribu des Bombycoïdes. Toutes les espèces de ce g. sont de petite taille (la plus grande n’a pas plus d’un pouce d’envergure). Leurs Chenilles ont beaucoup de rapports avec celles des Lithosides ; elles sont garnies de tubercules surmontés de poils courts, et vi¬ vent aux dépens des Lichens qui croissent sur les pierres , les murailles et les arbres. Elles se cachent pendant le jour, et se méta¬ morphosent dans des creux qu’elles tapissent intérieurement de soie, et qu’elles recouvrent de Lichens, de manière à cacher leur retraite. Ce g. renferme 14 espèces, dont 4 seulement se trouvent aux environs de Paris. Nous ci¬ terons parmi ces dernières, comme type du genre , la B. glandifera des auteurs alle¬ mands , nommée B. lichenes par Fabricius, et figurée dansl 'Histoire des Lépid. de France, t. IV, pl. 86, fig. 1. (D.) *BRYOPHTHALMUM, Mey. (jSPv»,je j végète; ocp0a/p.oç , œil), bot. pu. — Syno- | nyme de Moneses, Salisb. (C. L.) BRYOPHYLLEM (p Pv®, je croîs en abon- ! dance ; fvtiov, feuille), bot. ph. — Genre de ' la famille des Crassulacées, tribu des Ombi- 48 T. II. 754 BR Y BR Y licées (Crassulées-Diplostémones, DC.), formé par Salisbury ( Paradai. 3), et peu distinct du Kalanchoë d’Adanson, auquel on devrait peut-être le réunir. Nous examinerons cette question à l’article kalanchoë. Le B. calyci- num, seule espèce du genre, est fort remarqua¬ ble par sa facilité de reproduction, à laquelle son étymologie générique fait allusion. Si l’on pose sur le sol une de ses feuilles, dont la forme est ovale-arrondie, crénelée-sinuée, il sort bientôt de chacune des sinus de peti¬ tes radicelles, que surmontent immédiate¬ ment une ou plusieurs jeunes plantes. (C.L.) *RRYOPOGON ( jSpuov , mousse; 7rwy«v, barbe), bot. cr. — (Lichens.) Genre établi par M. Link ( Handb ., III, p. 164) sur un dé¬ membrement des Corniculaires d’Acharius, mais qui n’a point été admis. Toutes ces es¬ pèces, ou au moins le plus grand nombre, rentrent dans le g. Evernia. [Voyez ce mot.) On peut encore consulter un article que MM. Nees d’Esenbeck et Flotow ont publié dans la Linnœa , sur leur nouveau g. Neu- ropogon , lequel ne nous semble pas lui- même devoir être distrait des Évernies. Nous avons donné une traduction de cet article dans les Annales des sciences naturelles (2 esér. Bot., tome III, p. 238). (G. M.) BRYOPSIS (Spvov , mousse ; tyiç, appa¬ rence). bot. cr. — (Phycées). Lamouroux a établi sous ce nom [Ann. Mus., 20, p. 281, t. 7 ) un g. fort remarquable de la famille des Zoospermées, et qui depuis n’a subi au¬ cune modification, tant il est naturel. Ses caractères sont les suivants : Fronde mem¬ braneuse, tubuleuse, cylindrique, continue, simple ou rameuse ; rameaux irréguliers ou dichotomes, chargés dans une plus ou moins grande étendue , mais surtout vers leur sommet, de ramules tantôt étroitement im¬ briqués de tous les côtés, tantôt disposés sur deux rangées, comme les barbes d’une plume, ou, en d’autres termes, pennés. Ces filaments tubuleux, anhistes, du moins en apparence, car M. J. Agardh nous apprend que, dans les Confervées et plusieurs Sipho- nées, il a constaté qu’ils étaient composés de fibres spirales entrecroisées, ces filaments, disons-nous , sont remplis, pendant la vie, d’un liquide chargé de granules verdâtres d’une excessive ténuité , lesquels, dans la dessiccation, se déposent à l’intérieur de la paroi du tube, s’y eoncrètent et la tapissent comme d’une sorte de vernis. Les granules en question se métamorphoseront un jour en Zoospermes ou sporidies animées , des¬ tinées â propager la plante. M. J. Agardh, qui a suivi toute leur évolution dans le Bryopsis arbuscula , a très bien décrit tous les phénomènes qui se sont passés sous ses yeux pendant cette métamorphose, sur la¬ quelle nous reviendrons plus en détail au mot zoospermes. Jusqu’à ces derniers temps, on avait cru les Bryopsis privés de ces or¬ ganes appendiculaires qu’on retrouve dans les g. Codium, Vaucheria et Flabellaria, et qui ont reçu le nom de Coniocystes. M. Me- neghini les a observés le premier, en 1837 [Flora, décemb ., 1837, p. 721), et nous avons vérifié son observation sur des échantillons de B. balbisiana recueillis à Villefranche par M. Webb. [V. Ann. sc. nat. 2e sér., II, p. 370). Ces Coniocystes sont des espèces de poches sphériques, de la même nature que le filament qui les porte, et dans lesquelles se voit une masse granuleuse d’un vert dont la teinte noirâtre dépend probablement de leur agglomération. Elles tiennent au fila¬ ment par un très court pédicelle. On ne sait pas bien encore si ces organes se compor¬ tent comme les analogues qu’on rencontre dans quelques g. voisins, c’est-à-dire s’ils se détachent et germent en masse pour repro¬ duire la plante. Le g. Bryopsis est composé d’Algues fort élégantes par leur ramification et leur port. Il a son centre géographique dans les zones tempérées des deux hémisphères. Il s’avance un peu plus dans le Nord que dans le Sud, car on en trouve une espèce au Danemark, tandis que les Malouines forment sa limite dans l’hémisphère opposé. La Méditerranée en fournit proportionnellement le plus grand nombre. Ce nombre s’élève aujourd’hui à environ 16 esp. bien distinctes. (C. M.) *BR10PTERIS (Æpvov, mousse ; 7TT£pOV , aile), bot. cr. — (Hépatiques.) Le g. Frulla- nia de Raddi, réhabilité et solidement éta¬ bli aujourd’hui par M. Nees d’Esenbeck [Hepat. Fur. , III, p. 211), offre , dans sa structure, deux formes principales dont ce savant a fait le type des 2 sous-genres Jubula et Bryopteris. Les Bryopteris , qui se com¬ posent d’espèces exotiques , offrent pour ca¬ ractères : Un périanthe à trois angles et à dos lisse ; un style allongé ; des feuilles mu- l LU B BUC 755 nies d’un lobule plan , infléchi el uni dans toute sa longueur au lobe dorsal , enfin des arnphigastres entiers, tronqués à leur som¬ met et dentés. Les Jungerrnannia spalhuli- siipa Nees et diffusa Sw. font partie de celte section des Frullania. F oij. ce mot. (C. M.) BRYEM. bot. cr. — F oyez bry. BEBALE ( jSou'gaXoç, bullle ). mam. — Es¬ pèce du genre Antilope, type d’un sous-genre. FoiJ. ANTILOPE. "BEBALIDES. mam. — Nom sous lequel quelques auteurs désignent les Antilopes voi¬ sines du Bubale. *BEBALI!VA ( Bubalinus , de Bœuf ou Buf¬ fle). bot. ph. — Svn. de Burchellia , B. Br. (C. I,) *BEBALORIVIS, Smith, ois. — Synonyme du g. Alecto de M. Temminck. *BEBAS (contraction de fiôvSalos, buffle). ins. — Nom donné par Mégerle à un genre de Coléoptères pentamères, de la famille des Lamellicornes, qui ne renferme jusqu’à pré¬ sent que 2 espèces du midi de la France , V Onitis bison Fabr., et F O. tabulas Latr. Ce genre se distingue des Oniiis par la tête armée de 2 cornes longues et divergentes, et par le corselet qui s’avance en pointe dans la première espèce, et dont l’avancement est tronqué dans la seconde. (C.) BEBBOLA. bot. cr. — Nom qu’on donne, dans quelques parties de l’Italie, à la Coulemelle ( Agaricus procerus Scop.), et qui paraît emprunté à la forme de son pédicule, dont l’extrémité inférieure est renflée en forme de bulbe. (Lév.) BEBO. ois. — Nom spécifique du Grand- Duc d’Europe, Slrix bubo Gm. , employé comme générique par Cuvier pour désigner les Oiseaux nocturnes à conque petite, dont le disque de plumes est moins prononcé que dans les Chats-Huants, et qui ont des tarses emplumés jusqu’aux ongles. V oyez duc. (C. d’O.) BEBON (jSovSwv, aine; qui guérit les tu¬ meurs de l’qine). bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Ombellifères , tribu des Peucéda- nées, formé par Linné ( non Sprengel), pour renfermer quelques espèces du Cap , dont plusieurs sont cultivées dans les jardins eu¬ ropéens. Ce sont des arbrisseaux très glabres, sécrétant une gomme résineuse , à tiges cy¬ lindriques, portant des feuilles biternatisé- quées, glauques, rigidules, à segments den¬ tés ou pinnatifides , el à pétioles vaginants; à fleurs d’un jaune verdâtre en ombelles composées, multiradiées , à involucre, et involucelles polyphy Iles, dont les folioles sont linéaires. (C. L.) BEBROMA, Schreb. (/3ov, particule aug- mentative ; /?pwp. a , nourriture), bot. pii. — Synonyme de Guazumu. (C. L.) BEBETES, Ois. — Syn. latin de Boubou, nom du Coucou chez les Malais. Foy. Bou¬ bou. (C. d’O.) BECANOFÏIYELEM, Pluckn. ( j3 uxàv/i, trompette, tm* / 0/ Sparmann et de Thunberg, il fallait déjà s’a¬ vancer assez loin vers l’est pour en rencon¬ trer, et aujourd’hui ils commencent à deve¬ nir rares dans des lieux où nos deux voya¬ geurs les trouvèrent par troupeaux de cinq à six cents têtes. Cependant on en a vu en¬ core récemment jusqu’au cap Lagullas , le point le plus austral du continent. Du côté opposé on les connaît jusqu’au tropique, et il est possible qu’ils s’avancent beaucoup plus loin ; mais jusqu’à présent on manque de renseignements positifs à cet égard; car ce que disent les anciens voyageurs des Buf¬ fles de la côte de Guinée est ordinairement si vague , qu’il n’y a pas de raison pour le rapporter à l’espèce du Cap plutôt qu’à l’espèce dont il nous reste à parler, quoique jusqu’à présent on n’ait pas de preuve que cette dernière se trouve au sud de l’équa¬ teur. L’existence d’une deuxième espèce afri¬ caine de Buffle n’est bien établie que depuis le voyage de Denham et Clapperton , qui rapportèrent du Bornou quelques dépouilles de cet animal, qu’on leur avait désigné dans le pays sous le nom de Zamouse. Les natu¬ ralistes qui dressèrent le catalogue de la collection zoologique formée dans le cours de l’expédition n’eurent pas de peine à re¬ connaître dans le Zamouse un véritable Buf¬ fle ; mais ils ne le distinguèrent pas du Buffle commun, et ce fut en 1837 seulement que M. Gray (Magazine of nat. hist. N. S., t. II ) le présenta comme une nouvelle es¬ pèce . qu’il caractérisa par la phrase sui¬ vante : « B. brachyceros Gray : front large , plat ; cornes courtes , fortes , aplaties anté¬ rieurement à la base, arrondies postérieure¬ ment, divergentes de chaque côté et à peine inclinées en arriére, un peu recourbées vers la pointe, qui se dirige en avant; pelage roux. » Vers la fin de l’année 1838, une jeune femelle fut amenée vivante à Londres , et M. Gray en donna, dans les Annals of nat. Iiist. , t. II , une description assez détaillée, que nous regrettons de n’avoir pas connue à l’époque où nous avons fait l’énumération des espèces comprises dans le genre Bœuf. Au reste , depuis la publication de cet article, notre ménagerie s’est enrichie d’un Bos brachyceros figuré dans l’atlas de ce Dictionnaire. C’est l’individu observé par \T. Grav, mais maintenant adulte, et dont 768 BU F BUF les caractères ont été, en certains points, no¬ tablement modifiés par l’âge. Ainsi on ne peut plus dire aujourd’hui que l’animal a le front plat : la convexité dans le sens trans¬ versal est certainement peu prononcée, mais dans le sens de la longueur elle est très mar¬ quée. Au reste , la forme du front dans les Buffles est , comme nous l’avons dit , très sujette à changer par suite du développe¬ ment des sinus olfactifs, qui se continue long-temps après que la taille a cessé d’aug¬ menter. Notre Bos brachyçeros est de la taille d’une Vache bretonne , mais beaucoup plus com¬ pacte de forme. Les épaules surtout sont re¬ marquablement charnues ; le cou est fort, c’est-à-dire épais transversalement; il ne présente pas à sa partie inférieure la plus légère apparence d’un fanon ; les flancs sont bien développés ; la croupe, avalée comme dans tous les Buffles , est d’ailleurs très charnue, et les os n’y font point saillie, comme chez les individus des races domes¬ tiques , qui paraissent toujours maigres en ce point, quel que soit d’ailleurs leur em¬ bonpoint. Les cuisses sont rebondies, pres¬ que comme celles des Zébus ; les jambes sont fines, comparativement à ce que nous les voyons dans les autres espèces du sous- genre; les pieds sont bien faits, et ceux du train de derrière surtout sont remarquablement petits et serrés , ce qui semblerait indiquer que l’animal foule plus souvent un sol ré¬ sistant qu’un terrain fangeux. La queue, terminée par un petit bouquet de poils, est très courte, et ne descend pas au-dessous du pli de la cuisse. La tête est petite, large à la partie supérieure, mais moins resser¬ rée au-dessous des yeux que dans le Buffle commun ; le museau est assez large, mais ne se relève pas supérieurement; le front est large, presque nu à sa partie supérieure ; les yeux sont petits, de couleur foncée; leur pupille est presque ronde , cependant un peu allongée dans le sens transversal ; le re¬ gard n’a rien de farouche , et l’animal en effet s’est montré jusqu’ici d’un naturel as¬ sez doux. Les cornes, qui ont un peu changé de forme depuis qu’elles ont été décrites par M. Gray, sont d’ailleurs restées remar¬ quablement courtes, et ainsi l’animal mérite encore le nom qui lui a été imposé. C’était hasarder un peu cependant que de donner à une espèce dont on ne connaissait pas l’état adulte un nom tiré du caractère qui est le plus sujet à varier avec l’âge. Les cornes, placées très près des yeux, se portent en dehors et en haut, presque dans la continuation du front, puis se recourbent de manière à for¬ mer par leur ensemble un croissant; leur courbure, assez uniforme, est pourtant un peu plus marquée vers la partie supérieure, de sorte que les deux pointes se regardent; elles sont triangulaires à leur base; la face frontale rencontre la face occipitale sous un angle aigu, et la face temporale sous un angle droit; le troisième angle est arrondi. Ces cornes ne présentent à leur surface aucune empreinte marquée ; l’animal les use en les frottant contre les corps durs, et la face supérieure, qui est toute rayée par suite de ces frictions , au lieu de paraître noire, présente une teinte ardoisée. Les oreilles sont d’une grandeur démesu¬ rée; très larges à leur partie moyenne, elles se prolongent ensuite en une pointe aiguë dont l’extrémité est comme tronquée. Cette sorte de troncature porte un pinceau aplati de poils noirs ; deux replis saillants dans l’intérieur de la conque sont garnis de longs poils blanchâtres disposés en franges élégan¬ tes. Les oreilles sont d’ailleurs presque nues ; l’animal les agite fréquemment et pa¬ rait s’en servir avec assez d’adresse pour chasser les mouches. Dans l’état de repos, l’extrémité en est retournée en dehors. Le Bos brachyceros a la peau d’un noir bru¬ nâtre et d’une grande épaisseur; à en juger par les gros plis qu’elle forme sur le cou et près du garot , on peut croire qu’elle est propor¬ tionnellement aussi épaisse que celle du Rhi¬ nocéros ; à la partie supérieure du cou , et au dos , elle est garnie de poils excessive¬ ment rares, qui y sont implantés presque à angle droit ; sur les parties latérales et infé¬ rieures, les poils sont un peu plus abondants et mieux couchés. Aux jambes ils ne présen¬ tent rien de remarquable. Les poils sont roux sur le dos et à la tête, brunâtres au cou et sur les flancs, un peu plus foncés sur les jambes, surtout au-devant des genoux; le bout du museau est d’un brun noir des deux côtés du muffle glanduleux et au menton ; outre les poils courts et bien couchés dont ces parties du museau sont couvertes , on y voit un bon nombre de longs poils noirs qui BU F BIJF 769 naissent perpendiculairement à la surface; le dessous de la ganache, la partie inférieure du cou et celle du ventre sont de couleur cannelle. L’individu que nous venons de décrire a été amené de Sierra-Leone où les Anglais le désignent sous le nom de bush cow , Vache des bois ; d’après les renseignements qu’a reçus M. Gray, l’espèce paraît être assez commune dans les bois du voisinage de celte colonie. Comme c’est aussi dans ce lieu que Thomas Candish , en 1586 , rencontra deux Buffles sauvages , il y a tout lieu de croire , quoiqu’il ne donne aucun détail , que l’ani¬ mal qu’il a vu est celui que nous venons de décrire. On pourrait croire que c’est aussi du Bos bracliyceros qu’a voulu parler Bosman , et dont il dit avoir vu, en un point de la côte plus reculé de 80 vers le sud , c’est-à-dire à l’entrée de la rivière de Gabon, un troupeau d’une centaine de têtes. Pour la taille et la couleur, son Buffle ressemble bien au nô¬ tre; mais au lieu de cornes en croissant, il a des cornes droites. Bosman, d’ailleurs, re¬ marque que l’animal , quoique très agile , semble boiteux au moment où il se met en marche, et ceci semble indiquer plutôt une de ces grandes espèces d’vVntilopes à garrot plus haut que la croupe dont l’allure, au partir, a en effet quelque chose de claudicant. Rien ne prouve au reste qu’il ne puisse exister en Afrique une troisième espèce de Buffle , qui serait propre aux régions tropi¬ cales de ce pays , régions restées jusqu’à ce jour presque complètement inconnues aux naturalistes. En Asie nous avons peut-être aussi quelques découvertes à faire , et nous possédons même déjà des indications assez importantes relativement à l’existence d’une espèce qui , si elle ne rentre pas complè¬ tement dans les limites que nous avons assi¬ gnées au groupe dont il s’agit, y tient au moins de très près. Witsen dit qu’en Daourie on trouve des Yaks, dont les mâles ont de grandes cornes aplaties et courbées en demi-cercle qui ser¬ vent à la fabrication des arcs. Notre auteur paraît avoir eu principalement égard au pe¬ lage en rattachant cet animal au Yak , et l’on conçoit que d’autres prenant surtout en con¬ sidération la forme des cornes aient bien pu le rattacher au Buffle ; aussi c’est sans doute à la même espèce que se rapportent les ren¬ seignements obtenus par Pallas de certains Tartares occident aux voisins de l’Irtisch, sur un grand Buffle sauvage très semblable aux laks, qui se trouve dans la grande chaîne altaïque, chaîne dont un rameau se prolonge, comme on le sait, à travers la Daourie. L’exi¬ stence du Buffle à pelage de Yak , ou si l’on veut du Yak à cornes de Buffles , ne repose pas d’ailleurs seulement sur les indications que nous venons de donner; elle est mieux établie par le passage suivant extrait d’une grande encyclopédie chinoise , passage que nous pouvons citer, grâce à l’extrême obli¬ geance de notre savant ^sinologue , M. Sta¬ nislas Julien. « Le Li-nieou est un Bœuf sauvage qui ha¬ bite dans les forêts profondes. Par la forme de son corps, par son pelage et par sa queue, il ressemble au Mao - nieou ( Yak ) ; seulement ce dernier est petit et l’autre est très grand : il y en a qui pèsent jusqu’à mille livres. Son corps est entièrement velu, et sa queue, qu’on connaît sous le nom de li, peut servir à faire des étendards ; on s’en sert aussi pour les houpes des bonnets, et pour faire les cordons avec lesquels on attache ces bonnets sous le menton : il a des cornes très longues dont on se sert pour faire d’ excellents arcs. Ces cornes sont d’un jaune mêlé de noir. Il y a des gens qui les ont prises pour des cornes de Rhinocéros, quoique leur texture ne soit pas la même ; et c’est peut-être pour cela qu’un des noms par lesquels on désigne l’a¬ nimal est celui de Rhinocéros velu.... D’a¬ près ce qui vient d’être dit on voit que les cornes de cet animal ont plus de valeur que celles duMao-nieou (Yak), et que, d’un autre côté, les poils et la queue du Mao-nieou ont plus de valeur que ceux du Li-nieou. » (Boulin.) BUFFLESSE ou BUFFLONNE. MAM. — Femelle du Buffle. BU F FL ET IN ouBUFFLON. mam.— Nom du jeune Buffle. BUFFONIA (Buffon, célèbre écrivain naturaliste), bot. ph. — Genre de la famille des Garyophyllacées , tribu des Alsinées- Eualsinées , formé par Sauvages ( Mei/t . nat ., 141), et renfermant quelques plantes annuelles, ou vivaces, ou suffrutescentes, répandues dans le bassin méditerranéen , l’Asie-Mineure, la Perse et l’Arabie pétrée. 40 T. II. 770 BUG BU J Elles ont le port d’xmJuncusbufonius très vi¬ goureux; les tiges en sont presque nues, effi¬ lées, paniculées, rameuses ; à feuilles oppo¬ sées, subulécs, dont les supérieures oppri¬ mées , éstipulées; les fleurs sont en épis cymeux ou en grappes, ou en panicules. On en cultive deux espèces dans les jardins, les B. annua et perennis. (G. L.) BUFO. rept. — Nom latin du Crapaud. 4 BUFONIFOIiMES. rept.— MM. Duméril et Bibron (Hist. nat. des Rept.), nomment ainsi une des grandes familles dans lesquelles se partagent les Batraciens anoures. Les Bufo- niformes, dont le faciès se rapproche toujours plus ou moins de celui de nos Crapauds, sont partagés par ces naturalistes en 12 g. , qui sont: Dendrobate, Pihinoderme, Atélope, Crapaud , Phrynisque , Brachycéphale , Hy- lædactyle , Plectropode , Engystome, Upé- rodonle , Breviceps , Rhinophryne. Les Bu- foniformes ont pour caractères de manquer de dents aux deux mâchoires , tandis que les Raniformes et les Hyiæformes en ont à la mâchoire supérieure. En général, ils n’en ont pas non plus au palais , et leur langue n’est pas échancrée en arrière. A la même famille appartiennent encore les genres Kcilophnjne , Chaunus , etc., qui sont moins bien connus que ceux que nous avons cités. (P. G.) BUFOMTE. poiss. — Nom qu’on donne à certaines dents fossiles dont les unes sont des molaires de Sparoïdes , voisins des Chrysophrys, et d’autres appartiennent à des g. voisins des Placodus d’Agassiz. (Val.) ‘ BIJFOXOIDES. rept.— Fitzinger, dans sa classification des Reptiles, nommait ainsi la seconde famille des Batraciens, dont le type est Se genre Bufo ou Crapaud. Il n’y rappor¬ tait que les deux genres Bufo et Rhinella, les autres Batraciens bufoniformes formant sa famille des Bombinatoroides dont le caractère est de n’avoir pas le tympan visible. (P. G.) BUGAINVILLÆA. acépii. — - V oyez BOUGAINVILLÉE BUGLE. bot. ph. — Nom vulg. français d’une esp. du g. Ajuga ( Y A.’reptans L.), et par extension de tout le genre. (C. L.) BUGLOSSE. Buglossa ( j3oÜç , bœuf; cra-a, langue), bot. ph. — Nom vulgaire français du genre Anchusa. (C. L.) . BUGLOSSUS ( /3o0ç , bœuf ; yXScraa, lan¬ gue). bot. cr. — Nom que quelques auteurs donnent à une espèce de champignon charnu et poreux qui croit sur les Hêtres , les Ch⬠taigniers et notamment sur les Chênes. Le nom de Bolet langue de boeuf lui vient de sa ressemblance avec cette partie ; on le nomme encore Bolet hépatique, parce que souvent il a Sa forme et la couleur d’un foie d’animal. C’est une espèce comestible, mais peu recherchée. Voyez fistulina. (Lév.) BUGRANE. bot. pii. — Voyez bougraine. BEïS. Buxus (ttv^oç en grec), bot. pii. — - Genre de la famille des Euphorbiacées , ainsi caractérisé : Fleurs monoïques , dont le calice présente les sépales inégaux, alter¬ nant par paires. Fleurs mâles ; 4 étamines insérées sous un pistil central rudimentaire, simple ou trilobé, à filets dressés, à anthères adnées qui se contournent après la floraison. Fleurs femelles : Ovaire glabre , à 3 loges bi-ovulées, surmonté de 3 styles qui partent des côtés de son sommet concave , et qui , légèrement bilobés à leur terminaison, sont creusés dans la longueur du côté interne d’un sillon stigmatique glanduleux. Le fruit capsulaire contenant, sous une enveloppe co¬ riace et verdâtre, 3 coques minces et char- tacées, 2-spermes, se sépare à la maturité en 3 valves alternant avec les styles et les coques dont elles emportent la moitié avec elles , de sorte que chacune se montre surmontée de 2 cornes , et porte 2 graines séparées par une cloison qui lui est opposée. Ces graines sont revêtues d’un lest noir, luisant et cas¬ sant. Les Buis sont des arbres ou arbrisseaux d’Europe, cultivés dans la plupart de nos jardins. Leurs feuilles, opposées, sur des ra¬ meaux 4-gones, très entières et coriaces , se font remarquer par la facilité avec laquelle l’épiderme de Sa face inférieure se sépare sous la forme d’une membrane blanche. Leurs fleurs sont rapprochées en petits pelotons axil¬ laires, entourés à leur base de bractées im¬ briquées , et contenant tantôt des mâles seu¬ lement, tantôt une seule femelle accompa¬ gnée de trois bractées au milieu de plusieurs mâles , dont chacune offre une bractée unique. (Ad. J.) Nous ne connaissons guère en France que l’espèce naine du Buis , qu’on emploie à faire des bordures préférables à toutes les autres par Sa persistance de leur feuil¬ lage et leur solidité; mais il existe dans les parties méridionales et montagneuses de V 773 BUL 1 Europe, et dans l’Asie, depuis le Caucase jusqu’au Japon, deux espèces arborescentes, qui s’élèvent à plusieurs mètres, et forment à l’état sauvage des massifs entiers. Le bois du Euis, aussi compacte que les bois exotiques, et si dense, qu’il va au fond de l’eau, est d’une dureté considérable : il est toujours exempt de gerçures et de carie, ce qui le fait rechercher pour les ouvrages de tour et de tabletterie, surtout sa racine, qui est agréablement veinée. Ses feuilles, aux¬ quelles on attribue des propriétés sudorifi¬ ques, sont quelquefois employées par les brasseurs comme succédanées du Houblon; mais elles n’en possèdent pas l’agréable amertume , et leur àcreté a excité une juste défiance. C’est sans doute à celte qualité que le Buis doit d’être respecté par les animaux. On en tire par la distillation une huile fétide, douée de propriétés antispasmodiques. On cultive dans les jardins les espèces arbores¬ centes qui servent à former des bosquets d’hiver , et l’on en possède des variétés pa¬ nachées de jaune et de blanc. Dans notre climat, ces arbrisseaux ne peuvent résistera un lroid rigoureux et demandent qu’on les en préserve. — On appelle encore : Buis de la Chine , le Murraya sinica ; B. de Haïti, le Polygala pencea ; faux B. des Antilles , le Randia uculeaia , et B. piquant, le Fragon commun. (G. d’O.) BUISSON, bot. cr. — On désigne sous ce nom , dans quelques départements de la France, la Clavaire coralloïde, Clavaria co- ralloidts L., en raison de sa ressemblance avec un petit buisson. (Lév.) BUISSON ARDENT, bot. pii. — Nom vulgaire du Cratœgus pyrucaniha. (C. L.) ‘BUJACIA, E. Meyer (nom propre), bot. ph. — Synonyme du genre Glycine de Wighl et Arnott. (C. L.) BUL A. mam.— Synonyme de Marte zibe¬ line. oyez MARTE. BULBE. Bulbus , bulbe), bot. i*h. — On appelle ainsi un bourgeon particulier à certaines plantes monocotylédonées , éga¬ lement désigné sous le nom d 'ognon. Le bulbe se compose de 3 parties : 1° le plaieau ou tige souterraine; 2° les fibres radicales , qui naissent de la face inférieure du pla¬ teau ; 3° le bourgeon , qui occupe la face su¬ périeure de ce dernier. Examinons successi¬ vement ces 3 parties. BUL 1° Le plateau ( lecus ) est une véritable tige, mais très courte et très déprimée, tronquée à sa partie inférieure, où elle donne naissance à des fibres radicales ordinaire¬ ment disposées circulairement à la circon¬ férence , et portant à sa face supérieure des écailles qui constituent le vrai bourgeon. 2° La racine qui naît de la face inférieure du plateau se compose de fibres cylindri¬ ques , tantôt simples et tantôt ramifiées, disposées circulairement sur 2 rangées à la circonférence du plateau. Elle est du genre de celles qu’on nomme racines fibreuses. 3° Enfin , c’est de la face supérieure du plateau que naissent les écailles qui consti¬ tuent le bourgeon proprement dit. Les écail¬ les sont ordinairement nombreuses , dispo¬ sées sur plusieurs rangs. Ce bourgeon a la même composition que tous les autres orga¬ nes du même genre. A l’extérieur, il est formé d’écailles plus ou moins nombreuses , qui sont tantôt des feuilles avortées et rudimen¬ taires, tantôt la base persistante des feuilles des années précédentes, et des rudiments d’une jeune tige sur laquelle on aperçoit les feuilles et les fleurs à l’état rudimentaire. Le plateau , avons-nous dit, est une véri¬ table lige très déprimée, et dont par con¬ séquent les feuilles sont excessivement rapprochées les unes des autres , de ma¬ nière à former une rosette très serrée. Il arrive quelquefois qu’accidcntelleraent le plateau s’allonge , et forme alors une tige cylindrique plus ou moins longue ; c’est ce qu’on observe, par exemple, pour certaines espèces de Lis , dont les Bulbes semblent naître au sommet d'une tige souterraine dont la longueur varie. Cet allongement de la tige souterraine est encore bien plus re¬ marquable dans Y A Ilium sehescens , qui a une véritable souche rameuse et très lon¬ gue , dont les ramifications sont terminées par un Bulbe. Suivant la forme des écailles qui compo¬ sent les Bulbes , ceux-ci ont été distingués en Bulbes écailleux et en Bulbes a tuni¬ ques. Les Bulbes écailleux sont ceux dont les écailles sont étroites, n’occupant par con¬ séquent qu’une faible portion île la circon¬ férence totale du Bulbe, et se recouvrant laté¬ ralement à la manièredes tuiles d’un toit. Le Lis est le seul g. où cette disposition soit gé¬ nérale à toutes les espèces qui le composent. 772 BIJL BUL Les Bulbes à tuniques se composent d’é- cailles emboîtées les unes dans les autres, et embrassant chacune toute la circonférence du Bulbe. Cette disposition est extrême¬ ment commune ; c’est celle de la Jacinthe , de la Tulipe, de l’Ail, de i’Ognon, etc. Parmi les Bulbes à tuniques, il en est dont les écailles extérieures ne prennent aucun accroissement, la jeune pousse naissant de la partie la plus intérieure du Bulbe, telle est la Jacinthe. Il en est d’autres , au con¬ traire , dont toutes les écailles ou presque toutes, du moins, s’allongent en feuilles, comme les Bulbes du Poireau entre au¬ tres. Dans ce cas, ces Bulbes ont une forme allongée et cylindrique toute particulière. L’organe qu’on désigne communément sous le nom de tige dans le Bananier n’est vé¬ ritablement qu’un Bulbe tout-à-fait ana¬ logue à celui du Poireau. En effet, il se com¬ pose de tuniques ou gaines emboîtées les unes dans les autres, qui ne sont que des bases de feuilles. Toutes ces gaines naissent de la face su¬ périeure d’un gros tubercule qui, par sa face inférieure, donne naissance à des fibres radi¬ cales. Ce tubercule est véritablement le pla¬ teau ou la tige de ce végétal. Au centre des feuilles se trouve une hampe , qui part éga¬ lement du plateau, et porte dans sa partie supérieure les fleurs de la plante. ïî y a encore une autre sorte de Bulbes ; ce sont ceux qu’on appelle Bulbes soli¬ des. Ainsi, par exemple, dans le Safran, le Glayeul^ etc. , les Bulbes sont formés d’un gros tubercule charnu, de forme variée, envi¬ ronné extérieurement d’un certain nombre de membranes minces et scarieuses. Les Bulbes solides ne sont pas, comme on l’a dit géné¬ ralement, formés par des écailles soudées en une masse charnue; ce sont des Bulbes dans lesquels le plateau a pris un énorme développement, et forme presque toute la masse du Bulbe. Les Bulbes se multiplient et se régénèrent au moyen de bourgeons ayant la même or¬ ganisation qu’eux , et qu’on désigne com¬ munément sous le nom de cayeux . Tantôt ces cayeux se forment à l’aisselle d’une des écailles, plus ou moins près de la surface extérieure du Bulbe; ces cayeux prennent peu à peu de l’accroissement, et leur dé¬ veloppement continue en quelque sorte la végétation du Bulbe primitif. Dans ce cas, la durée du Bulbe est en quelque sorte illi¬ mitée, et se prolongera tout aussi long-temps que de nouveaux cayeux ou de nouveaux Bulbes se montreront à l’aisselle des écailles. C’est un mode de propagation très commun dans les plantes bulbeuses , et entre autres dans la Jacinthe, le Lis, etc. D’autres fois , au contraire, le jeune Bulbe se forme au centre même de l’ancien , de manière que quand il s’est complètement développé, c’est- à-dire qu’il a poussé ses feuilles et sa tige florifère, le Bulbe est entièrement épuisé, et sâ végétation cesse complètement. Il y a donc des Bulbes à végétation limitée et des Bulbes à végétation illimitée. Tous ceux dont les jeunes pousses ou cayeux se forment laté¬ ralement à l’aisselle des écailles ont une du¬ rée en quelque sorte illimitée ; ceux qui , au contraire, donnent naissance à un cayeux qui naît immédiatement du centre même ou du sommet du plateau ont une durée limitée. Cette distinction est fort importante sous 1© point de vue physiologique. (A. RA * BULBE, BULBEUX. Bulbosus. bot. cr„. — Expression figurée qu’on emploie quel¬ quefois en mycologie pour désigner une forme particulière du pédicule des Champi¬ gnons, parce qu’il est plus ou moins renflé à sa partie inférieure , et qu’il semble repré¬ senter un bulbe. Presque toutes les espè¬ ces d’Amanites offrent ce caractère , aussi quelques auteurs les appellent-ils des Cham¬ pignons bulbeux. Cette forme est parfaite¬ ment distincte dans les Agaricus bulbosus Bull., et procerus Scop. (LÉv.) BULBEUX. Bulbosus. bot. ph. — Cette épithète s’applique à tous les végétaux qui sont pourvus d’un bulbe ( voyez ce mot). On l’a également étendue à des plan¬ tes dont la tige offre un renflement qui a l’apparence d’un bulbe , mais n’en offre pas l’organisation. Telle est, par exemple, la Re^- noncule bulbeuse [Ranunculus bulbosus L.). (A. R.) * BULBEUX ( Champignons ). bot. cr. — Ces Champignons composent la famille la plus naturelle que Paulet ait établie. Elle comprend tout le sous-genre Amanila, et, de plus, 3 ou 4 esp. qui ne devraient pas s’v trouver; mais comme le caractère a été pris sur la partie inférieure du pédicule qui a la forme d’un bulbe, on explique parfaitement BUL BUL 773 la cause de cette erreur. Les Champignons bulbeux sont divisés en sections dont il suf¬ fira d’indiquer les principaux types pour la faire comprendre. 1° Les Bulbeux nus: le grand Parasol, Agaricus ieniicularis F. 2° Les Bulbeux a collet : le Bulbeux satiné et rayé , Agaricus aridus F. , non Pers. ; le Bulbeux gercé , A. naucinus F. ; le petit Bulbeux cire jaune, A. coprinus F. Ces deux dernières espèces ne sont pas des Amanites ; la première appartient aux Lé¬ piotes , la seconde aux Pratelles. 3« LesBuLBEux a bourse ou Oronges sans collet: l’Oronge satinée, Agaricus vagi- natus Bull. ; l’Oronge Souris, A. viperinus F. 4° Les Bulbeux a bourse colletés : l’O¬ ronge Couleuvre, Agaricus porphyrius F. 5° Les Bulbeux en coque et sans collet ou Coquemelles : l’Oronge tannée, Agaricus prœioriiis F. ; la Coquemelle, A. Coccola F. Co Les Bulbeux en coque et colletés : l’Oronge franche, Agaricus cœsareus Schœff. ; l’Oronge Ciguë , A. phalloïdes F., etc., etc. 7° Les Bulbeux mouchetés: le Champi¬ gnon rouge ou fausse Oronge, Agaricus mus- carius L.; l’Oronge perlée, A. gemmaïus F.; le Gris perlé, A. paniherinus F. On peut consulter avec le plus grand avan¬ tage, pour ce qui concerne les Champignons bulbeux, le Traité de Paulet , et un mé¬ moire qui fait partie de ceux de la So¬ ciété royale de médecine ( vol. I, ann. 1777, p. 431 ). Ces deux ouvrages renfer¬ ment un grand nombre d’observations d’em¬ poisonnements par les Champignons , et des recherches très variées sur les moyens d’y remédier. (LÉv.) BELBIFER [bulbus, bulbe; fero, je porte). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, éta¬ bli parMégerle, dans la famille des Curcu- lionides, aux dépens des g. Cossonus , Lixus et Calandra de Fabr., et qui répond à celui de Dryophiorus de Schuppe! (D.) * BELBILIS. bot. ph. — Le genre auquel Ralinesque a donné ce nom dans la famille des Graminées est encore fort obscur, et pa¬ raît être le même que le Sesleria. (A. R.) BULBILLES. Bulbilli. bot. ph. — On ap¬ pelle ainsi des bourgeons d’une nature par¬ ticulière tout-à-fait analogues aux bulbes , et qui se développent sur certaines parties des plantes bulbeuses. Ainsi on trouve des Bulbilles à l’aisselle des feuilles du Lis bul- bifère ( Lilium bulbiferum L.), mêlés aux fleurs ou les remplaçant complètement , dans un grand nombre d’espèces d 'A Ilium [Ail. cari¬ natum , A. viminale , etc. ) , d’ (Jrnithoga- lum , etc. Ce qui distingue les Bulbilles des autres bourgeons, c’est que, détachés de la plante sur laquelle ils se sont formés , ils se déve¬ loppent d’eux-mêmes et donnent naissance à des individus nouveaux comme une plante complète; en un mot, ils se comportentcomme de véritables graines. Comme les bourgeons, ils sont ordinairement composés d’écailles , tantôt imbriquées, tantôt en forme de tuni¬ ques insérées sur un véritable plateau, mais fort petit. On avait prétendu que les Bulbilles soli¬ des pouvaient se montrer dans l’intérieur du péricarpe , à la place des graines , dans certaines espèces de Crinum , par exemple ; mais j’ai fait voir il y a déjà fort long-temps ( Ann . des sc. nat. , 1824 ) que ces prétendus Bulbilles n’étaient que des graines ayant ac¬ quis , quelquefois aux dépens du péricarpe lui-même, un développement extraordinaire et anormal, mais n’en conservant pas moins la véritable structure des graines. Beaucoup d’auteurs ont comparé les spo- rules , ou corps reproducteurs des plantes acotylédonées , aux Bulbilles. C’est une opinion qui sera développée et discutée quand nous traiterons de l’organisation des plantes acotylédonées et au mot sporules. (A. R.) BLLBINE. Bulbine. bot. ph. — Famille des Liliacées. Le genre nommé ainsi par Linné a été généralement réuni au genre. Anthericurn. (A. R.) BULBIPARES [bulbus, bulbe ; pario, je produis), zool. — On nomme quelquefois ainsi les animaux, et entre autres les Zoo- phytes,qui se multiplient par bourgeons. Le mot Gemmipares est préféré. (P. G.) BELBOCHÆTE. bot. cr. — (Phycées). V oyez BOLBOCHÆTE. (C. M.) BCLBOCODE.É>i^èocorfù/m [fiolSoç, bulbe, xdAiov, peau garnie de poils?), bot. pii. — Genre de la famille des Colchicacées, établi par Linné et composé d’un petit nombre d’esp. qui, pour le port, tiennent le milieu en¬ tre les Colchiques et les Crocus . Leur calice, pétaloide, est formé de sépales allongés, ré- 774 BUL BUL trécis el longuement onguiculés à leur base, à peine soudés par leur partie inférieure, mais réunis par une gaine extérieure com¬ mune, égaux entre eux, et portant chacun une étamine attachée au milieu de leur face interne, ayant une anthère très allon¬ gée et introrse, et un filet assez court. L’o¬ vaire est à 3 loges, contenant chacune un assez grand nombre d’ovules attachés sur plusieurs rangs à leur angle interne. Les 3 styles sont distincts ou soudés, et le fruit est une capsule à 3 loges , se partageant en 3 parties qui s’ouvrent chacune par leur côté supérieur et interne. Les Buibocodes , au nombre de 4 ou 5 esp., sont de petites plantes à bulbe so¬ lide, qui croissent en général dans les hautes montagnes de l’Europe australe. Le même g. a été nommé Merendera par R a rnond, nom adopté par un assez grand nombre de botanistes ; mais celui de Bulùocodium étant plus ancien doit être conservé. (A. R.) BULBONAGH. BOT. PH. — Voyez BQLBO- NACH. BULBOPHYLLUM. bot. ph. — Voyez BOLBOPHYLLUM. * BULBOSPERMUM ( jSoiffoç , bulbe ; crrr/pfjux, semence), bot. ph. — Genre éta¬ bli par Blume ( Enum . pl. Jav., ï , 15) pour une plante herbacée de Bile de Java, se rap¬ prochant des Peliosanthes. Ce g. est trop peu connu pour que son adoption puisse être définitive. (C. d’O.) *BULBOSTYLIS (/3o ISoç, bulbe; axÛXoç, style; style bulbeux), bot. ph. — Les Bulbo- stylis sont des herbes vivaces ou des sous- arbrisseaux indigènes du Mexique. Ils font partie des Composées-Eupatoriées , et ont pour caractères -.Capitule à 10-25 fleurs. In- volucre formé de 2-3 rangées d’écailles linéai- res-lancéolées , acuminées, striées, lâche¬ ment imbriquées. Réceptacle étroit , nu. Corolles tubuleuses, dilatées à la base, à 5 dents assez courtes. Style renflé à la base et simulant une sorte de bulbe. Fruit cylin¬ drique, strié , surmonté d’une aigrette for¬ mée d’une rangée de soies scabres. ( V oyez Delessert Icon. selectœ.) (J. D.) BULBOSUS. bot. cr. — Voyez bulbe. BULBULEUX. bot. cr .—Voy. bossilloxs. (Lév.) BULBES, bot. pii. — Voyez bulbe. * BULGARE!. ( butga , sac), bot. ce. — Genre proposé par Fries pour des Champi¬ gnons réunis par quelques auteurs aux Pé- zizes, avec lesquels ils ont les plus grands rapports, adopté cependant par MM.Lindley etEndlicher comme un g. distinct. (C. d’O.) BULÏME. Bulimus ( diminutif irrégulier de Butta), moll. — Genre de l’ordre des Gastéropodes, famille des Gastéropodes pul- monés terrestres , réformé par Lamarck , qui l’a circonscrit avec sagacité , et l’a vé¬ ritablement tiré du chaos dans lequel l’a¬ vaient plongé ses prédécesseurs. L’animal des Bulimes présente, sous le rap¬ port des parties essentielles de l’organisation, les mêmes caractères que les Agathines ; c’est un gastéropode à collier et sans cuirasse, dont la tête est munie de 4 tentacules; les deux plus grands oculés au sommet : il a le pied comme celui des Hélices, et il est dé¬ pourvu d’opercule. La génération des Buli¬ mes offre cela de particulier, que leurs œufs sont fort gros et pourvus d’une enveloppe calcaire ; la coquille s’y trouve toute formée, et présente déjà un commencement de spi¬ rale. La coquille est ovale, oblongue ou turri- culée ; son ouverture est entière , plus lon¬ gue que large, à bords inégaux, désunis su¬ périeurement ; la columelle est droite, lisse, sans troncature et sans évasement à la base. A l’état adulte, le bord droit de la coquille est revêtu d’un bourrelet quelquefois fort épais ; le dernier tour de spire est toujours plus grand que celui qui le précède. D’après les modifications proposées par MM. Deshayes et Milne-Edwards (2e édition des Anirn. s. vert. ), le g. Bulime, auquel ils réunissent les Agathines, ce que justifie la ressemblance des animaux et la disparition successive de la troncature columellaire , contient plus de deux cents espèces vivantes et un petit nombre de fossiles , Lamarck ayant introduit parmi les Bulimes fossiles beaucoup de petites Coquilles qu’on a re¬ connu être des Paludines. Les Bulimes sont des Coquilles générale¬ ment ornées de couleurs agréables, el dont la taille varie de plusieurs pouces à quel¬ ques lignes. Les Agathines qu’on y réu¬ nit renferment les plus grandes Coquilles terrestres. On trouve ce genre répandu sur toute la surface du globe ; il vit dans les en¬ droits frais el ombragés, et l’hiver sous les BUI BUL 775 pierres ou dans des trous de rochers ; sa nourriture consiste en végétaux frais ou morts. Les pays chauds , et l’Amérique mé¬ ridionale surtout, en fournissent le plus d’espèces et les plus recherchées. A l’état fossile , elles se trouvent dans les terrains tertiaires. (G. d’O.) BULIMINE. Bulimina (diminutif de Bu- limus ). foram. — Genre de Foraminifères que nous avons établi en 1 825 pour des Co¬ quilles libres, spirales, turriculées, dont les loges sont successives, sur un axe spiral ré¬ gulier, et se recouvrant plus ou moins, la dernière n’étant jamais terminée par un tube. Leur ouverture est longitudinale à l’axe, virgulaire ou arrondie, latérale, sur le côté interne ou près de l’angle supérieur de la dernière loge. Nous avons étudié comparativement plus de 25 espèces de ce genre , que nous trou¬ vons réparties ainsi qu’il suit : Espèces vi¬ vantes , 12 dans l’Adriatique, une à Mada- i gascar, une aux Antilles, une en Patagonie, deux au Pérou , une à Ténériffe. Il s’ensuit qu’elles sont de presque toutes les mers. Les espèces fossiles commencent avec la Craie chloritée où elles sont déjà très nom¬ breuses. Elles le sont plus encore dans la Craie blanche , au sein des terrains tertiai¬ res ; elles sont surtout multipliées au sein des terrains subapennins de l’Italie. (A. d’O.) BULIMULE. Bulimulus. moll. — M. Leach (Mise, zool., t. 2) a établi sous ce nom, qui n’a pas été adopté, un g. pour les espèces de Bulimes qui ont l’ombilic ouvert. BULITHE. |3ou, particule augmentative ; aiQoç , pierre ). mam. — Concrétion qui se forme dans les organes digestifs du Bœuf. * BULLA ( bulla , petite bouteille), ins. — Linné appliquait cette dénomination à une division de son genre Grijllus , comprenant principalement les espèces qui constituent le genre Pnenmora de Thunberg. (Bl.) * BULLA. Biillœ (bulla, tête de clou.) bot. cr. — Battarra (Fung. arim.) donne ce nom à la 14e classe de Champignons. Elle comprend ceux qui, en général , ont peu de consis¬ tance et de substance , et ressemblent aux esp. de clous employés pour orner les chars et les meubles dont on se sert pour s’asseoir. Une pareille division ne pouvait être adop¬ tée, parce qu’elle renferme des individus trop différents entre eux; aussi ne l’a-t-elle été par aucun auteur. (Lf'v.) BULLAIBE. bot. cr. — Voyez bullaria. BULLARÏA ( bulla, petite ampoule), bot. cr.— Genre de Champignons épiphytes, de la famille des Urédinées , caractérisé par des spores qui , pour la forme et la régularité , représentent parfaitement bien le chiffre 8. Elles n’ont pas de pédicelles, et sont ra¬ massées sous l’épiderme qu’elles soulèvent comme une pustule brune, qui ne s’ouvre jamais , comme dans les autres Urédinées. M. DeCandolie(f7./r., II, p. 226) l’a observé sur les tiges des Ombeilifères. Persoon en a fait un Uredo , Fries un Melnnconium , Link ( (Jbs.mycol.) une espèce de Stilbospora, et en¬ fin un Puccinia, dans l’édition de Willdenow du Systema naturœ de Linné. Je partage en¬ tièrement cette dernière opinion, parce que , ayant eu plusieurs fois l’occasion d’exami¬ ner cette petite plante cryptogame sur la Ciguë vireuse, j’ai vu que les spores étaient pédicellées, et seulement beaucoup plus vo¬ lumineuses sur les tiges que sur les autres parties. On doit donc lui donner le nom de Puccinia urnbelliferarum préférablement à Fout autre. (LÉv.) BULLE. Bulla ( bulla), globules), moll. — Genre de l’ordre des Gastéropodes tectibran- ches, famille des Bulléens, long-temps con¬ fondu avec les Porcelaines et les Ovules , et complètement réformé par Bruguière. De¬ puis , il n’a guère subi de modifications que relativement à la place qu’il doit occuper dans les méthodes ; et encore tous les natura¬ listes s’accordent à le rapprocher des Aply- sies à cause de l’armure de son estomac, qui est , ainsi que celui de ce mollusque , muni de pièces osseuses, et de la propriété que possèdent la plupart des Bulles de ré¬ pandre une liqueur purpurine. Cuvier avait réuni, sous la dénomination l générale d’Acéres, les Bulles, les Bullées et les Acérés. D’autres conchyliologistes ont ainsi que lui considéré comme un même g. les Bulles et les Bullées ; mais Lamarck , se fondant sur la présence d’une coquille ex¬ terne- dans les premières et interne dans les i secondes , en a fait deux genres distincts, quoique tenant de très près l’un à l’autre. Voici les caractères qu’il donne au genre Bulle : Corps ovaîe-oblong, un peu convexe, divisé supérieurement en deux parties trans- 776 BUL BUM verses, ayant le manteau replié postérieure¬ ment. Tête peu distincte. Point de tentacules apparents. Branchies dorsales et postérieures recouvertes par le manteau. Anus sur le côté droit ; partie postérieure du corps recouverte par une coquille externe , qui y adhère par un muscle. — Coquille univalve, ovale, glo¬ buleuse , mince et fragile , souvent épider- mée, plus ou moins complètement enroulée, sans columelle ni saillie à la spire , ouverte dans toute sa longueur, à bord droit tran¬ chant. La coquille des Bulles, généralement de petite taille, est complètement enroulée ; elle est constamment à découvert, et l'ani¬ mal peut s’y renfermer presque entière¬ ment. Ces Mollusques, qui ont la faculté de na¬ ger en pleine eau, se tiennent ordinairement sur les fonds sableux , et se nourrissent de petits Testacés qu’ils triturent au moyen des osselets de leur estomac. La forme ovoïde des Bulles , leur structure délicate et la va¬ riété des couleurs qui les ornent, en font de fort jolies Coquilles , recherchées dans les collections. Le genre Bulle renferme 26 espèces répan¬ dues dans toutes les mers du globe, et dont quelques unes habitent celles d’Europe. On en connaît 11 espèces fossiles, savoir: 10 des terrains tertiaires , et une ( B. elongala ) du terrain oolithique. (C. d’O.) BELLEE. Bullœa ( bulla, globule ). moll. — Genre de l’ordre des Gastéropodes tecti- branches , famille des Bulléens , considéré par quelques auteurs comme formant une simple division du g. Bulle, mais qui en dif¬ fère par sa coquille, cachée dans l’épaisseur de son manteau, au-dessus des branchies, et sans adhérence. Le test est très mince , partiellement enroulé en spirale d’un côté , sans columelle et sans spire , à ouverture très ample, évasé supérieurement. On n’en connaît que deux espèces : la B. plan- cienne , qui habite les mers d’Europe ; et la B. hirondelle , rapportée de l’Ile-de-France par MM. Quoy et Gaymard. Le nombre des espèces fossiles est également de deux : l’une, très rare, se trouve à Grignon, près de Paris ; et l’autre en Italie. Toutes deux appartien¬ nent aux terrains tertiaires. (C. d’O.) BBLLÉEÎMS. moll. — Famille de l’ordre des Gastéropodes tectibranches , créée par Lamarck pour des Coquilles univalves ma¬ rines, comprenant les Acérés, les Bullées et les Bulles. Cette famille répond au g. Acère de Cuvier. (C. d’O.) BULLIABD (Bulliard, célèbre mycétolo- gue français), bot. cR.etPH. — Trois genres ont reçu ce nom ; le premier établi par Junghun {Linnœa, voy. 408), est synonyme d ’Hyme- nogaster, Witt ; le deuxième , formé par De Candolle {Bull. Soc.phil., 1801), paraît devoir rester réuni au Tillœa de Micheli, dont il l’avait démembré; le troisième, créé par Necker (. Elem ., 1103), est synon. du genre Xylopia de Linné. Il résulte donc de ce rap¬ prochement que la dénomination générique Bulliardia reste encore à la disposition des auteurs systématiques. (C. L.) BELLIN. moll. — Genre créé par M. Oken, qui a réuni sous ce nom les g. Physe et An- cyle, quoiqu’ils aient des caractères assez dissemblables pour rester séparés. BELOWLA, Schum. (nom propre), bot. ph. — Synonyme du genre Smeathmunnia , Sol., famille des Passifloracées. (C. L.) BUMALDA, Thunb. (nom propre), bot. ph. — Synonyme du genre Staphylea , L. (C. L.) * BEMASTES (/Bou^aar oç, espèce de raisin à gros grains), crust. — Genre fossile de Trilobites proposé par M. Murchison, et qui se rapproche beaucoup des Nilés, dont il ne diffère guère que par les anneaux de son thorax, qui sont au nombre de 10 au lieu de 8. Le type de ce g. ( B. barriensis ) a été trouvé dans les terrains diluviens supérieurs du Staffordshire en Angleterre. (P. G.) BEMELIA (j3oup.£L'a, nom grec du frêne ?). bot. ph. — Genre de la famille des Sapota- cées, formé par Swartz ( Prodr ., 49), et ren¬ fermant des arbres ou des arbrisseaux indi¬ gènes de l’Amérique tropicale et boréale , dont une douzaine ont été introduits dans les jardins européens. Le calice en est 5— parti ; la corolle subrotacée, à tube court, à limbe 5-parti, dont chaque partie est ac¬ compagnée de part et d’autre, à la base, d’une laciniule à 10 étamines, dont 5 fertiles, 5 stériles. Anthères subsagittées. Ovaire 5-lo- culaire. Style tubulé, exsert ; stigmate aigu. Baie uniloculaire, monosperme. Les feuilles en sont alternes, très entières ; les fleurs blanches, portées par des pédoncules axillai¬ res ou latéraux, uniflores, très souvent fas- ciculés. (C. L.) BUN B U P 77/ *BUNBURY’A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées , établi par M. Harvey, qui lui donne les caractères suivants : Calice à 5 parties. Corolle en roue, 5-partite. Couronne staminale campanulée, urcéolée, simple, à limbe tronqué, très entier. Anthères terminées par un appendice mem¬ braneux. Masses polliniquesoblongues, fixées parleur sommet renflé, obtuses, pendantes. Stigmate déprimé , subpentagone. — Ce genre habile le Cap, et me parait, par les caractères ci-dessus, devoir faire partie de la section des Cynanchum, à laquelle j’ai donné le nom de Cyulhella. (J. D.) BUXCÏÏOSIA. bot. ph. — Bunchos esL un des anciens noms arabes du café, ce qui a engagé Richard à nommer ainsi un genre de Malpighiacées, confondu avant lui avec le Malpighia , et dont le fruit charnu , à 2 noyaux, offre une certaine ressemblance avec celui du Caféier. Ses caractères sont les sui¬ vants : Calice 5-parti, dont les divisions sont toutes, ou moins une, chargées extérieure¬ ment de deux glandes. Pétales plus longs , onguiculés, à limbe denté, réfléchis. 10 éta¬ mines, soudées inférieurement par leurs fi¬ lets en un tube. 2 ou plus rarement 3 styles, quelquefois distincts , mais plus ordinaire¬ ment soudés entre eux entièrement ou en partie. Ovaire aminci à son sommet, 2-3-lo- culaire. Fruit charnu, à deux noyaux. — Les esp., au nombre d’une vingtaine, sont des arbres ou des arbrisseaux originaires de l’A¬ mérique tropicale. Leurs feuilles sont oppo¬ sées , accompagnées de courtes stipules qui se rapprochent quelquefois l’une de l’au¬ tre entre le pétiole et le rameau ; leurs fleurs, ordinairement jaunes ou très rarement blan¬ ches, sont disposées en grappes axillaires, et portées chacune sur un pédicel le articulé, au- dessous de l’articulation duquel on remar¬ que 2 bractéoles , chargées toutes deux, ou l’une seulement, d’une glande latérale. (Ad. J.) ‘BUNGEA (Bunge, botaniste allemand). bot. ph. — Genre de la famille des Scrophu- lariacées, tribu des Rhinanthées, formé par C. A. Meyer ( Verzeich., Cauc., Pfl. 108) sur le Rhinanthus irijidus Vahl. C’est une plante herbacée de l’Asie-Mineure, à tige très simple, subtomenteuse , portant des feuilles opposées, sessiles , triparties , dont les lacinies linéaires pubescentcs; à fleurs opposées, axillaires, solitaires, sessiles, dont les calices bibractéolés à la base. (C. L.) BUNIADÉES. bot. ph. — Une des nom¬ breuses tribus de la grande famille des Cru¬ cifères ( voyez ce mot), ayant pour type le genre Bunias. (Ad. J.) BIJNIAS, Desv. ((. lowLctg , sorte de navet ?). bot. ph. — Synonyme d ’ Orthodiiim, 1)C., (C. L.) BUNIUM, Lagasc. (jSouvtov, plante ombel- lifère ?). bot. ph. — Synon. du genr ePtyclio- lis, Koch. — C’est aussi un genre de la fa¬ mille des Ombellifères , tribu des Ammi- nées, formé par Koch (Msc.), et adopté par De Candolle , qui le divise en 3 sections : Chryseum, Caroides , Conopodium. Il ren¬ ferme environ 18 espèces habitant le bassin méditerranéen et les plaines du Caucase. Ce sont des plantes herbacées, pérennes, à rhizome souvent tubéreux, globuleux ; à ti¬ ges cylindriques, atténuées à la base chez les individus munis d’un tel rhizome; à feuilles multiséquées , dont les segments multifides, les lobes linéaires; l’involucre diversifié, les involucelles oligophylles ; les fleurs blanches, rarement jaunes ou verd⬠tres. (C. L.) BUXODE. Bunodus. annel. — Gueltard appelle ainsi un g. de Vers chétopodes qu’il définit d’une manière incomplète , d’après une figure et quelques détails de d’Argen- ville. Ce mot n’a pas été adopté. (P. G.) BlPAlilS ( , personnage niais de la comédie ). üns. — Genre de Lépidoptè¬ res, de la famille des Nocturnes , créé par Leach et adopté par Stephens, pour y placer deux espèces [Geom. pininria Linn.,et Geom. favülacearia Hubn.),qui appartiennent toutes deux au g. b'idonia de Treitschke. Voyez ce mot. (D.) BUPARITI (nom vernaculaire), bot. ph. — J "oyez paritium. (C. L.) BEPÎIAGA. ois. — Nom latin du g. Pique- Bœuf. ' BGPHAGIDÉES. JBuphagidœ. ois. — Fa¬ mille de l’ordre des Passereaux de Cuvier , et de notre sous-ordre des Passereaux ani- sodactyles , ne renfermant que la sous-fa¬ mille des Ruphaginées. Voyez ce mot. (Lafr.) 1 Bl! PII A G IN E US. Buphaginœ. ois. — Sous- famille de notre famille des Buphagidées, ne renfermant que le seul g. Pique-Bœuf. Voy. 4 9* T. II. BU P 778 BUP ce mot, pour les caractères de famille et de genre. (Làfr.) BUPHONE et non BUPHANE , comme récrivent plusieurs auteurs, bot. ph. — Voy. boophon, ainsi écrit par erreur typographi¬ que au lieu de bouphqne. (C. L.) BUPHTHALMUM (j3ovÇ, bœuf; oc P0«A- fxoq , œil ). bot. pu. — Les Buphthalmum qui ont le port des Auinées , sont réduits aujourd’hui à 3 espèces. Ce sont des herbes vivaces, qui appartiennent à la famille des Composées , tribu des Asléro'idées. Ils ont pour caractères essentiels : Capitules multi- tlores, radiés. Anthères très brièvement ap- pendiculées. Fruit du rayon triangulaire ou offrant trois ailes assez étroites ; ceux du disque comprimés, munis seulement du côté interne d’un rebord plus ou moins prononcé , couronné d’une aigrette ou mieux d’une sorte de couronne scaricuse , poilue-dentée. Les capitules sont jaunes. (J. D.) BUPLÈVRE. Bupleurum (fiovTrhvpov, nom grec présumé de notre Buplèvre commune). bot. pii. — Genre de la famille des Ombelîi- fères, établi par Tournefort (Inst., 309), et comprenant une cinquantaine d’espèces , dont plus de Sa moitié sont cultivées dans les jardins de botanique. Ce sont des plan¬ tes annuelles, ou vivaces ou suffrutescentes, très glabres, répandues dans toutes les par¬ ties extratropicales de l’ancien continent, au cap de Bonne-Espérance, et rares dans l’A¬ mérique tropicale ; à feuilles assez rarement laciniées. Le plus ordinairement le limbe est abortif et Se pétiole se change en un phyîlode très entier ; les fleurs sont jaunes, en ombelles composées, à involucres variés. On en trouve 2 esp. aux environs de Paris: les B . rotnndifolium L., et falcatum L. (C. L.) BUPRESTE. Bnprestis (j3ov7rpvj(rrtç, espèce de Cantharide : de fioZç, bœuf; np^Qco, j’enfle). ins. — Suivant Pline (lib. 30, cap. 4), c’est un Scarabéà longues jambes qui se tient dans les prairies, où il est souvent avalé avec l’herbe par les bestiaux qui paissent. Lorsque cela arrive, dit-il , l’insecte venant à toucher le fiel de l’animal, celui-ci s’enfle au point, qu’il finit par crever. De là le nom donné à cet insecte. D’après ces indications , Geoffroy (Hist. des ins. des env. de Paris ) avait pensé que le Bnprestis de Pline pourrait bien appar¬ tenir au g. Car abus de Linné , et il avait en conséquence remplacé ce dernier nom par le premier. Mais Latreille, dans un Mémoire lu à lapreinière classe de l’Institut, leBjuin 1812, a combattu celte opinion, ainsi que celles de tous les commentateurs de Pline et des auteurs grecs qui ont parié du Bnprestis ; et sa conclu¬ sion est que cet insecte se rapporte au g. Méioé des modernes, dont les propriétés vésicantes ne sont pas moins prononcées que celles du genre Cantharide , et dont une espèce porte encore le nom de V onpresty , dans la Morée. Il faut convenir que les raisons données par notre célèbre naturaliste sont très spécieu¬ ses, et que, si Linné les eût connues, il n’eût pas donné, comme il l’a fait, le nom de Bu- prestis à un genre d’insectes qui n’a rien de commun avec celui auquel les anciens l’ont appliqué. Quoi qu’il en soit, sa nomenclature a prévalu , et les entomologistes entendent par Bnprestis des Coléoptères de la famille des Sternoxes, remarquables pour la plupart par l’éclat, de leurs couleurs métalliques , mais ne renfermant aucune espèce à pro¬ priétés vénéneuses , et susceptible surtout d’être avalée par les animaux paissant dans les prairies , par la raison que ces Insectes ne se tiennent jamais dans l’herbe, mais bien sur les feuilles et le tronc, des arbres, ou sur les buissons et les plantes ligneuses d’une certaine élévation. Le g. Bnprestis de Linné , qui ne renfer¬ mait que 29 espèces à l’époque de la 12; édi¬ tion du Systema naturœ, s’est tellement accru depuis, qu’on a été obligé d’y établir un grand nombre de divisions auxquelles on a donné des noms génériques , et dont la réu¬ nion forme aujourd’hui la tribu des Bnpres- tides. M. le comte Dejean s’est fondé sur l’établissement de cette tribu pour faire dis¬ paraître de son dernier Catalogue Se g. Bu- prestis ; mais c’était, selon nous, une raison au contraire pour le conserver, puisque sans lui , on ne sait plus d’où vient le nom de la tribu. D’ailleurs il n’est pas d’accord en cela avec lui-même , car il n’a pas supprimé les anciens g. Carabus et Chrysomela , bien qu’ils aient été convertis depuis long-temps en fa¬ milles, les C arabiques et les Chrysomélines. Au reste , excepté lui et M. Chevrotât , tous les entomologistes qui ont écrit sur les Bupres- tides ont conservé le g. Bnprestis dans leurs travaux respectifs, et y ont placé le B. ms- tien de Linné , qui peut en être considéré comme le type. Cette espèce, que M. Dejean BUP BU P 779 a mise dans le g. Ancylocheira d’Eschscholtz, n’est pas rare en France , et se trouve aux environs de Paris. Voyez le mot bupiïesti- des , où nous entrons dans plus de détails sur ces Insectes. (D.) BUPRESTIDES. Buprestides ins. Nom d’une tribu de Coléoptères pentamères, de la famille des Serricornes,Latr., ou de celle des Sternoxes, Iïej. Elle a pour type l’ancien g. Bupresiis de Linné , devenu tellement nom¬ breux en espèces qu’il en existe peut-être aujourd’hui plus de 1500 dans les divers cabinets de l’Europe. MM. Delaporte (comte de Castelnau ) et Gory en ont décrit et fi¬ guré 1250 environ dans leur belle Iconogra¬ phie de cette tribu. Ce grand nombre d’es¬ pèces, d’ailleurs de formes très variées, ren¬ dait insuffisants les trois seuls genres éta¬ blis par Latreille, pour les classer. Schœn- herr est le premier qui ait reconnu cette insuffisance; mais il se contenta de for¬ mer des groupes sans leur donner de noms. Depuis , plusieurs entomologistes se sont occupés, avec plus ou moins de succès, de la classification des Buprestides. Nous cite¬ rons d’abord Eschscholtz ( Zoologischer At¬ las, etc., p. 8 et 9^ qui les divise en 17 g., dont il donne les caractères d’une manière suc¬ cincte. Viennent ensuite M. Solier, qui dans un travail très étendu, intitulé : Essai sur les Buprestides {Ann. de la Soc. entom., t. 2), adopte les g. d’Eschscholtz, en crée de nou¬ veaux , et en porte le nombre à 34 ; M. le comte Dejean, qui, dans son dernier Catalo¬ gue, en mentionne 47, dont 15 lui appartien¬ nent ; M. le comte Mannerheim qui, dans son énumération des Buprestides de sa collec¬ tion, restreint le nombre des g. à 34, en res¬ tituant à plusieurs les noms d’Eschsehoîtz que ses devanciers n’avaient pas connus; enfin , MM. Delaporte et Gory, qui, dans leur Iconographie déjà citée, répartissent toutes les Buprestides décrites par eux dans 42 g., dont 19 sont de leur création , mais parmi lesquels il s’en trouve plusieurs formant double emploi avec ceux des auteurs qui les ont précédés, et qu’ils auraient pu par con¬ séquent se dispenser d’établir. A cette liste, nous devons ajouter: 1° le nom de M. Ser- ville, qui a établi plusieurs g. parmi les Bu¬ prestides sans en donner les caractères, mais dont les noms ont été adoptés dans la clas¬ sification de cette tribu ; 2° celui de M. Spi- nola qui , dans une lettre adressée à la So¬ ciété entom. de France (t. d, p. 101), passe en revue le g. Latipalpis de M. Solier, dont les espèces lui paraissent appartenir à 7 g. dif¬ férents, y compris celui d y Apaieum, créé par lui. Ce n’est pas ici le lieu de discuter le mé¬ rite de ces différentes classifications; le peu d’espace qui nous reste sera mieux employé à donner une idée générale de l’organisation et des mœurs des Insectes qui font le sujet de cet article. Les Buprestides ont beaucoup de rapport avec les Elalérides ; mais ce qui les en dis¬ tingue essentiellement, c’est l’absence de cet appareil pour le saut , qui caractérise particulièrement ces dernières. Du reste , leurs principaux caractères peuvent être for¬ mulés ainsi : Corps non propre à sauter. Saillie postérieure du ’presternum ne s’en¬ fonçant point dans une cavité antérieure du mésosternum. Mandibules entières. Pal¬ pes terminés généralement par un article presque cylindrique ou ovoïde , quelque¬ fois globuleux. Yeux ovales. Corps le plus souvent ovalaire. Pattes très courtes. La forme de ces Insectes est très variée ; les uns sont cylindriques , d’autres sont aplatis et elliptiques, d’autres sont ovoïdes , d’autres presque triangulaires, d’autres enfin linéai¬ res, et, dans tous, l’extrémité des élytres est plus ou moins acuininée. Toutes ces for¬ mes sont généralement peu gracieuses , ce qui tient d’une part à l’enfoncement de la tête dans le prothorax , et d’une autre, à la jonction presque intime de celui-ci avec la base des élytres, organisation qui ôte à l’in¬ secte la liberté de ses mouvements dans ces diverses parties, et le fait paraître toutd’une pièce. Mais si, sous ce rapport, les Bupresti¬ des le cèdent à la plupart des autres Coléop¬ tères , notamment aux Longicornes aux for¬ mes élancées, elles l’emportent sur tous par l’éclat et la vivacité des couleurs dont la na¬ ture s’est plu à les parer. Ici c’est l’éclat de l’or poli brillant sur un fond d’émeraude , ou l’azur qui se détache sur un fond d’or ; là, ce sont des couleurs non métalliques, mais les plus vives et les plus tranchées, et néanmoins assorties de manière à ne pas of¬ fenser l’œil le plus délicat; enfin, il en est qui, indépendamment de leurs belles cou¬ leurs, sont garnies de touffes ou de pinceaux de poils auxquels iis doivent un aspect sin- % 780 BU P EUR gulier ; aussi cette tribu est-elle la plus re¬ cherchée des amateurs, et Geoffroy, dans son style pittoresque, avait - il donné le nom générique de Richards à ces Insectes , bien qu’il n’en connût que quelques espè¬ ces d’Europe dont l’éclat est loin de pou¬ voir rivaliser avec celui des espèces exo¬ tiques. Leur taille n’est pas moins variée que leur forme, et présente les plus grands contrastes. On peut s’en faire une idée en comparant V Aphanisiicus puvillas , d’une Si¬ gne de long à peine , avec le Chrysochroa bicolor, le géant de la tribu, qui en a 31. Leurs mœurs , à l’état parfait, n’offrent rien de bien intéressant. L’extrême brièveté de leurs pattes fait qu’ils ont beaucoup de peine à marcher ; mais, en revanche, ils volent avec beaucoup d’agilité , surtout par un temps sec et chaud Cependant, lorsqu’on veut les sai¬ sir soit sur une fleur, soit sur une feuille , soit sur le tronc d’un arbre où ils aiment à se reposer, ils préfèrent se laisser choir plutôt que de s’envoler, ce qu’ils peuvent faire sans se blesser, vu l’extrême dureté de leurs té¬ guments qui fait souvent rebrousser l’épin¬ gle de l’entomologiste qui veut les transper¬ cer. Les femelles sont pourvues d’une ta¬ rière cornée , composée de trois pièces , au moyen de laquelle elles déposent leurs œufs dans le bois dont leurs larves doivent se nourrir. Quant à celles-ci, elles sont encore peu connues. Cependant MM. Delaporte et Gory en représentent de cinq espèces diffé¬ rentes , dans leur Iconographie. A l’excep¬ tion de celle du Buprestis gigantea qu’ils ont copiée dans mademoiselle de Mérian, et qui ressemble à une larve de Samellicorne, ce qui nous ferait supposer que cette dame a com¬ mis une erreur , les autres sont Apodes, et ont beaucoup de rapports avec celles des Longicornes. Parmi ces dernières se trouve celle de l’ Agrilus Aubei , observée par M. Aubé ( Ann. de la Soc. eniornolog. de France , vol. VI ). Le tube alimentaire des Buprestides a trois fois la longueur du corps ; leur œsophage est grêle ; le ventricule chylifique distinct du ja¬ bot par un étranglement brusque; le jabot est allongé, tubuleux, tlexueux ou replié, parfaitement glabre ; l’intestin grêle est court, presque droit ; le cæcum s’en distin¬ gue par une contracture et se fait remar¬ quer par sa forme allongée et cylindroïde ; le rectum est droit et court ; les vaisseaux biliaires ne paraissent pas différer de ceux des Carabiques. Les Buprestides sont très communs dans les climats chauds , et deviennent d’autant plus rares qu’on s’avance davantage vers le Nord. Les espèces les plus grandes et les plus belles se trouvent dans les contrées inter¬ tropicales. Les environs de Paris en fournis¬ sent à peine une trentaine. (D.) BUPRESTIS. INS. — JA oyez BUPRESTE. *BUPRESTITES. ins. — M. Newman n , dans sa classification des Insectes de l’Angle¬ terre, d’après les larves {The entom.Magaz., n. IX, p. 412), désigne ainsi unedes nombreu¬ ses divisions établies par lui dans l’ordre des Coléoptères, et qui est fondée sur les méta¬ morphoses des larves du g. Buprestis. M. le comte de Castelnau ( Hist. des Co - léop. , faisant suite au Buffon-Duménil , page 213 ) donne le même nom à un groupe de la tribu des Buprestides, ayant pour carac¬ tères communs : Écusson visible, petit, sub- orbiculaire , souvent punctiforme. Corselet coupé droit en arrière. Ce groupe se com¬ pose des g. Sligmodera, Capnodis et Bupres¬ tis. (D.) BUPRESTOIDE. Buprestoides {Sovirpricj- nç, bupreste; uSoç, aspect), ins. — Genre de l’ordre des Coléoptères, établi par Schœffer, et qui n’est connu que par la figure qu’il en donne, laquelle n’est pas assez correcte pour savoir précisément quelle espèce elle repré¬ sente. Seulement on voit que c’est un hété- romère de la famille des Sténélytres , et qui serait voisin des Serropalpes et des Cistèles suivant Latreille. (D.) BUE AMI A, bot. ph. — V oyez booram. BUR.ASAIA (nom vernaculaire), bot. ph. — Genre de la famille des Lardizabalacées , formé par Dupetit-Thouars ( Gen. madagasc. G2), revu par M. Decaisne [Mém. Lardizah.), et renfermant jusqu’ici 4 espèces découver¬ tes dans l’ile de Madagascar. Ce sont des ar¬ brisseaux volubiles , glabres , gummifères , insipides, à rameaux cylindriques, striés, dont l’écorce adulte est rugueuse ou subé¬ reuse. Les feuilles en sont alternes , éstipu- lées, trifoliolées , les folioles entières , den¬ tées, ou lobées-sinuées, trinerves, les adultes coriaces, souvent mucronulées ; les pétioles et les pétiolules renflés à la base et au som- l met. Les (leurs, blanches lilaeinées, d’un BUR BU R 781 pourpre foncé ou d’un jaune paille , odo¬ rantes dans quelques espèces, sont disposées en grappes axillaires , solitaires ou réunies , et sortent d’une série de squames ; fruit co¬ mestible. (C. L.) BlIRCARDIA (nom propre ). bot. cr. — Synonyme de Bulgaria. BURCHARDIA, Duham. (nom propre). bot. ph. — Synony me du Callicarpa de Linné. • — Necker ( Elem . , 728 ) donne aussi ce nom à un g. synon. du Psidium, L., famille des Myrtacées. (C. L.) BURCHARDIE. Burchardia (nom propre). bot. ph. — Genre de la famille des Colchica- cées, établi par Pi. Brown ( Prodr. fl. JYov. Holl. i .p. 373) pour une seule espèce, Burchar¬ dia umbellata , originaire de la Nouvelle-Hol¬ lande. C’est une plante assez grêle, à racine fibreuse, à tige simple, portant des feuilles alternes et linéaires, des fleurs assez peti¬ tes, disposées en sertule terminal, accompa¬ gné à sa base de plusieurs bractées linéaires. Leur calice est formé de six sépales étroits à leur base, distincts, marqués chacun d’une petite fossette nectarifère, caducs ; les étami¬ nes sont insérées tout-à-fait à la base des pétales; leurs filets sont libres, leurs an¬ thères introrses et allongées. L’ovaire à 3 lo¬ ges est terminé par 3 styles et 3 stigmates distincts. Le fruit est une capsule trilocu- laire, se partageant en 3 coques qui s’ouvrent par leur côté interne et supérieur. (A. Pv.) BURCIÎELEIA ( W. Burchell , voyageur et naturaliste anglais), bot. pii. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Cincho- nacées-Gardéniées, établi par Piobert Brown, et ne comprenant jusqu’ici que deux espèces indigènes du Cap , introduites depuis long¬ temps dans nos jardins. Ce sont des arbris¬ seaux à feuilles opposées, brièvement pétio- lées, ovales, aiguës, subcordiformes à la base, munies de stipules interpétiolaires , élargies au sommet, cuspidées, décidues. Les fleurs en sont tubulées, capitées, coccinées, termi¬ nales , sessiles, sur un réceptacle velu , et accompagnées de très petites bractéoles dis¬ tinctes. On cultive surtout pour l’ornement des serres tempérées le B. capensis. (C. L.) *BURDACIIIA ( nom propre), bot. pii. — Genre de la famille des Malpighiacées, dédié à un célèbre physiologiste allemand, et ainsi caractérisé : Calice 5-fide, dont chaque divi¬ sion porte deux glandes. Pétales onguiculés, trois fois plus longs que le calice , inégaux entre eux, et dissemblables. Étamines 10, toutes fertiles, à filets courts, soudés à leur base en un anneau glabre , à anthères gla¬ bres et oblongues. Styles 3, insensiblement amincis, et aiguisés au sommet. Ovaire 3-lo- culaire. Fruit 1-loculaire , et monosperme par avortement , dont le péricarpe , tantôt fi¬ gure une sorte de pyramide à 9 angles, et se sépare par la maturité en 3 valves, tantôt est sphéroïde et indéhiscent. M. Martius , d’a¬ près son Herbier , considère cette différence comme suffisante pour faire de l’espèce qui présente ce dernier fruit un autre g. Carusia , qu’il dédie à un autre célèbre anatomiste. — Les 2 esp. sont des arbres du Brésil, à feuilles opposées, grandes, coriaces, entourées d’un rebord saillant; à stipules axillaires ; à grappes terminales, triparties, dans lesquelles chaque fleur, portée sur un pédicelle articulé, offre au-dessous de lui une bractée, et latérale¬ ment deux bractéoles dont l’une porte une glande. (Ad. J.) * BL'RECA. bot. ph. — Genre indiqué par Zippel {ex Mackl. Bijdr. tôt. de JVatur. , Y, 1 42 ; Bull. Fèruss., XV1Î1, 92), et qui ne paraît pas avoir été encore décrit. (C. L.) *BURGERIA ( nom propre ). rept. — M. Tschudi, dans son Mémoire sur la classi¬ fication des Batraciens, établit ce g. pour 2 espèces de Rainettes, rapportées par MM. Du- méril et Bibron aux Polypédates du même auteur. (P. G.) * BURGHARTIA , Neck. Burckartia , Schreb. ; Burkardïa, Scop. bot. pii. — Déno¬ minations patronymiques plus ou moins al¬ térées d’un genre dédié à un auteur allemand assez obscur , et synonyme du Piriqueta d’Aublet. (C. L.) * BURGLARÏA , Wendl. bot. pii. — Sy¬ nonyme d ’llex, L. (G. L.) BURGO ou BllRGOS. mam. — Race de Chiens résultant du croisement de l’Epa¬ gneul et du Barbet. Voyez chien. BURIIUYLS , Illig. (0ou, particule aug- inentative; pfç, ivoç, bec), ois. — Genre dé¬ membré par Illiger de celui d’OEdicnème. Voyez ce mot. (Lafr.) BURMANNIA. bot. pii. — Voyez bur- M ANNIE. * BU R M A IV N I A C É E S . B u rm a ni ti a c e ce . b o t . ph. — Petite famille de plantes monocotylé- donées à insertion épigynique, indiquée d’a- 782 BU R BU R bord par Sprengel, mais établie et caractéri¬ sée successivement par MM. Lindley (Introd. p. 357), Blume ( Enum . PL Jav. I. p. 27), Endlicher ( Gen. p. 163), et qu’on peut ca¬ ractériser de la manière suivante : Les fleurs sont hermaphrodites , tantôt solitaires, gé¬ minées ou en capitule, tantôt en épis. Leur calice, pélaloïde, adhérent par sa base avec l’ovaire infère , est -tubuleux , cylindrique ou triangulaire , et quelquefois marqué de trois côtes longitudinales. Le limbe est à 6 divisions peu profondes , inégales , dispo¬ sées sur deux rangs , 3 extérieures plus grandes, 3 internes, manquant quelque¬ fois ou infléchies vers le centre de la fleur. Les étamines, au nombre de 3 seule¬ ment, sont insérées à la gorge du calice et opposées à ses divisions intérieures : les an¬ thères, introrses, à 2 loges s’ouvrant transver¬ salement , sont portées sur des filets très courts. L’ovaire, adhérent, est tantôt à 3 loges, tantôt à une seule; dans le premier cas, les ovules sont insérés à l’angle interne de cha¬ que loge; dans le second cas , ils sont atta¬ chés à trois trophospermes pariétaux. Le style naît du sommet de l’ovaire ; il est sim¬ ple , triangulaire , terminé par 3 stigmates globuleux ou pétaloïdes. Le fruit est une capsule couronnée par le limbe calicinal , tantôt à une, tantôt à 3 loges polyspermes, s’ouvrant irrégulièrement par le sommet, ou en 3 valves irrégulières. Les graines, fort pe¬ tites, sont allongées, presque linéaires, striées longitudinalement. Elles contiennent un très petit embryon au centre d’un endosperme charnu. Cette petite famille ne se compose que de 3 g.: Gyrnnosiphon , Bl.; Gonyanthes , Bl. ; et Burmannia , L. , dont les espèces croissent toutes dans les régions tropicales ou non loin des tropiques, dans l’ancien et le nou¬ veau monde. Leurs affinités sont encore assez obscures, parce que la structure de la graine est encore assez incomplètement connue. Les Burmanniacées ont surtout des rapports avec les Iridées par le nombre de leurs étami¬ nes, et par leurs stigmates ou plutôt les divi¬ sions supérieures de leur style dilatées et pétaloïdes ; mais leurs étamines sont op¬ posées et non alternes avec les sépales inté¬ rieurs ; par leurs anthères s’ouvrant trans¬ versalement. Le g. Burmannia, type de celte famille, avait été place par Jussieu parmi les Broméliacées ; mais il en diffère par son port; par la structure de son ovaire , et par le nombre des étamines, etc. (A. R. BURMANNIE. Burmannia ( nom d’hom¬ me). bot. ph. — Type de la petite famille des Burmanniacées. Ce g. , auquel on a suc¬ cessivement réuni Ses g. Tripierella, Rich. ; V ogetia , Gmel. ; et Maburnia , Dupetit- Th. , se compose de petites plantes crois¬ sant en général dans les savanes ou lieux humides de l’ancien et du nouveau monde. Il est ainsi caractérisé : Le calice est tubu¬ leux et triangulaire, quelquefois à trois ailes, rarement cylindrique; le limbe esta 6 divi¬ sions courtes , dont 3 intérieures , extrême¬ ment courtes. Les 3 étamines sont opposées aux 3 divisions intérieures. Les anthères sont à 2 loges obliques , écartées par un connec¬ tif assez large. C’est à cette obliquité des lo¬ ges de chaque côté du connectif qu’est due la déhiscence presque transversale des loges, déhiscence qui, en réalité, est longitudinale. Le style filiforme se termine par 3 stigmates arrondis. Le fruit est une capsule triangu¬ laire à 3 loges , contenant chacune un cer¬ tain nombre de graines disposées sur plu¬ sieurs rangs , à l’angle interne de chaque loge, allongées et striées en longueur. (A. R.) *BURl\ETTIE.2?imzem’.a (nom d’homme). bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Néottiées , établi par le professeur Lindley (Gen. etsp. Orch.Sll) pour unepetite plante originaire de la Tasmanie, et dont la tige, dépourvue de feuilles, porte seulement 2 fleurs. Celles-ci ont un périanthe presque régulier , composé de sépales linéaires et li¬ bres uu labelle cunéiforme beaucoup plus petit, simple , onguiculé. Le gynostème est dressé, dilaté et comme pétaloide sur ses côtés, offrant un lobe proéminent de chaque côté vers sa base. L’anthère, dorsale et bilo- culaire, contient^ masses polliniques. (A. R.) *BURNElfA, Cham. et Schlecht. (nom propre), bot. ph. — Synonyme du genre Ti- monius de Rumph. (G. L.) BURO. poïss. — Nom que Lacépède a tiré des manuscrits de Commerson , et que ce voyageur voulait donner au groupe géné¬ rique des Sidjans ou des Amphacanthes. F oyez ce mot. (Val.) *BERRIELÏ (nom du voyageur Joh.Marc. Burriel, qui visita la Californie en 1758). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, BU R BU R 783 tribu des Sénécionidées, qui a pour caractè¬ res : Capitule multiflore hétérogame ; fleurs du rayon ligulées, femelles, obovales; celles du disque tubuleuses, 5-fides, hermaphrodites ou parfois stériles par avortement. Involucre composé d’écailles ovales, acurninées, égales ou plus longues que les fleurons du disque. Corolles à divisions légèrement velues. Pia- meaux des styles du disque terminés par un cône court. Fruits grêles, linéaires, subtétra- gones ; ceux du rayon comprimés, surmontés d’une aigrette, 1-2- ou 3- aristée , ceux du disque couronnés de paillettes lancéolées- aristéeSj aussi longues que la corolle. — Les Burrelia sont des herbes annuelles simples , à feuilles opposées, linéaires, très entières, et munies de fleurs jaunes. (J. D.) BURSA PASTORIS, Tourn. bot. ph. — Synonyme du genre Capsella, Vent. (C. L.) BURSAIRE. Bursaria (jSvpa-a, bourse), in- füs. — Genre d’infusoires établi par Müller, qui le forma d’espèces tout-à-fait dissembla¬ bles , et dont une seule, B. truncaiella, doit être conservée avec ce nom. Une autre de ses Bursaires, B. hirundinella, doit être reportée dans la famille des Péridiniens. M. Bory de Saint- Vincent prenant pour type la esp. de Müller y a réuni des Paramécies et des Ivol- podes supposés dépourvus d’appendices, et susceptibles de prendre en nageant une forme plus ou moins concave. M. Ehrenberg place son g. Bursaire dans la famille des Trachelina , et lui attribue un anus terminal, une bouche sans dents et sans appendice vi- bratile, au-dessous d’un front renflé et pro¬ longé. M. Dujardin définit ainsi les Bursai¬ res : Animaux à corps cilié, ovoïde, plus large, et arrondi en arrière, avec la bouche grande, obliquement située à l’extrémité d’une ran¬ gée de cils partant du bord antérieur, et dis¬ posés en spirale. Dans ce genre sont réunies de grandes espèces d’infusoires blancs ou verts , habitant les eaux douces stagnantes entre les herbes, et dont la longueur s’élève de 3 à 7 dixièmes de millimètre. (Duj.) BURSARIA (jSypo-a, poche, bourse ; forme des capsules), bot. pii. — Genre de la famille des Pittosporacées, formé par Cavanilles (/c., IV, 30, t. 550) sur Yitea spinosa d’ Andrews , et renfermant quelques espèces de la Nou¬ velle-Hollande , dont celle que nous venons de citer est cultivée dans les jardins d’Eu¬ rope. Ge sont des arbrisseaux inermes, ou à ramules spinescentes ; à feuilles alternes , subsessiles , obovales-cunéiformes, rétuses , très entières ou oblongues-linéaires, aiguës, dentées en scie ; à fleurs blanches, ou blan¬ ches et lavées de rose en dehors , portées par des pédoncules terminaux ternés ou formant une panicule multiflore. (C. L.) BURSARIE. Bursarius (|Su ocra, bourse). acal. — Genre établi par M. Besson, dans sa famille des Béroïdes, tribu des Bérosomes , pour un acalèphe incomplètement connu. (Duj.) *BURSARIÉES. infüs.— Famille établie par M. Bory de Saint-Vincent, dans son Ier ordre des Microscopiques, l’ordre des Gymno- dés, animaux supposés très simples , de forme invariable, et sans la moindre appa¬ rence de poils ou cils quelconques. Cette fa¬ mille, la cinquième de l’ordre, comprend les 3 g. Bursaire, Hirondinelleet Cratérine. (Duj.) •RURSARIEAS. infus. — Dix-huitième fa¬ mille de la classification des Infusoires de M. Dujardin , faisant partie du cinquième ordre, et comprenant des animaux non sy¬ métriques, ciliés, dont le corps très contrac¬ tile, de forme très variable, le plus souvent ovale ou oblong, est revêtu d’un tégument lâche, réticulé, et qui ont une large bouche entourée de cils en moustache ou en spi¬ rale. A cette famille appartiennent les genres Plagiotome, Ophryoglène, Bursaire, Spiros- tome et Kondylostome. (Duj.) BURSARIUS. acal. — Broyez bursarie. RURSATELLE. Bursalella (diminutif de/Svpca, bourse), moll. — Genre de l’or¬ dre des Gastéropodes tectibranches , famille des Aplysiens, Céphalidiens puîmobranches de M. de Blainville , créé par ce naturaliste pour un animal conservé dans l’alcool au musée britannique , et qu’il avait dédié à M. Leach sous le nom de Bursalella Leachiï. M. Pmng l’a placé dans son sous-genre Notar- che, avec lequel il a la plus grande affinité sous le rapport de la forme générale , tandis qu’il se rapproche des Aplysies par le petit nombre des appendices tentaculaires dont son corps est couvert; en conséquence , il pense que cet animal doit rentrer dans le g. Aplysie sous le nom d ’Aplysia bursalella. (C. d’O.) BURSERA (Joach. Burser, médecin, ami de G. Bauhin). bot. pu. — Genre type de la famille des Burséracées , formé par Jacquin 784 BUS BUS (Amer., 94, t. 65) sur trois espèces croissant aux Antilles, et cultivées dans nos jardins. Ce sont des arbres gummifères, à feuilles al¬ ternes, longuement pétiolées, imparipennées, souvent unifoliolées par l’avortement des fo¬ lioles latérales ; à folioles pétiolées, membra- nacées,très entières, obscurément pointillées; à fleurs polygames, petites, disposées en grap¬ pes axillaires et terminales, simples , plus courtes que les feuilles; à pédicelles unibrac- tées ; les mâles ordinairement télra-penta- mères, les hermaphrodites presque toujours trimères. (C. L.) *B(JRSÉRAGÉES. bot. ph. — Une des familles qui sont résultées de la division du grand groupe des Térébinthacées , auquel nous renverrons pour exposer comparative¬ ment les caractères de ces familles diverses. (Ad. J.) BURTÛNIA, Salisb. (David Burton, collec¬ teur de botanique), bot. ph. — Synonyme du genre Uibberiia d’Andrews. — On donne aussi ce nom à un genre de la famille des Papi- lionacées, tribu des Podalyriées-Pulténéées, établi par Piob. Brown, renfermant 4 espè¬ ces , toutes cultivées dans nos jardins, et di¬ visées par Endlicher en deux sections : a. Eu- burtonia ; b. Phyllotiüm. Ce sont des arbris¬ seaux ou des sous-arbrisseaux indigènes de Sa Nouvelle-Hollande , à feuilles éparses , simples ou trifoliolées, subulées, très entiè¬ res, éstipulées ; à fleurs jaunes ou pourprées, rassemblées au sommet des rameaux ou dis¬ posées en corymbes terminaux ; pédicelles courts, bibractéolés. (C. L.) BUSARD. Circus , Bechst. ( xlpxoç , es¬ pèce d’oiseau de proie), ois. — Genre faisant partie de la section des Oiseaux de proie ignobles de Cuvier, de notre famille des Fal- conidées, et de notre sous-famille des Circi¬ nées. Ses caractères sont : « Bec faible , très élevé à sa base , et très comprimé dans le reste, avec un léger feston vers le milieu de son bord. Cire très grande, couvrant près de la moitié du bec; loruras recouverts de pe¬ tites plumes et de poils longs et recourbés; ouverture du bec très large. Oreilles grandes, entourées en partie d’un demi-cercle de pe¬ tites plumes tassées, dans le genre de celles des Oiseaux de proie nocturnes. Tarses longs, grêles, lisses. Corps svelte. Ailes longues et amples. Queue longue et arrondie. Plus agiles et plus rusés que les Buses, les Busards sont beaucoup moins sédentaires , et n’attendent pas comme elles, perchés sur une branche , qu’une proie quelconque vienne à passer à leur portée pour fondre dessus; ils parcourent sans cesse les campa¬ gnes ou les marais d’un vol lent mais facile, à la recherche des petits Mammifères , des Grenouilles et des jeunes Gailinacées ou Oi¬ seaux d’eau , suivant leurs espèces. Ils peu¬ vent être considérés comme des Rapaces marcheurs ou humicoles , car iis se posent fréquemment à terre, et nichent sur le sol entre des touffes de Bruyères, de Joncs ma¬ rins ou de Roseaux , suivant l’espèce et les localités. Nous en possédons 4 esp. en Eu¬ rope, qui sont les Busards de marais, Saint- Martin, MONTAGU et BLAFFARD. Nous avons reconnu dans ce pays-ci (l’ar¬ rondissement de Falaise), une variété noire ou brun-noire du Busard montagu, s’accou¬ plant indifféremment, soit avec des indivi¬ dus noirs comme elle, soit avec d'autres, ayant le plumage ordinaire, et élevant des petits, dont les uns, dans le même nid, sont noirs , et les autres à plumage normal. Ce fait que nous avons consigné dans le 1 Maga¬ sin de zoologie de M. Guérin, où nous avons fait figurer cette variété noire, est un des plus singuliers en ornithologie. Temminck, dans la troisième partie de son Manuel , persiste à regarder comme identi¬ ques le Busard des marais et la Harpaye (Falco rufus et œruginosus des auteurs); il annonce que cette espèce vit en hiver et au printemps dans les dunes et les lieux arides, où elle se nourrit de Lapins tués par les Her¬ mines, et au printemps d’œufs d’Echassiers, de Palmipèdes et de Gailinacées ; qu’il re¬ tourne dans les marais lorsque les couvées commencent, et qu’alors il est le fléau des Foulques et des jeunes Oiseaux aquatiques. Il se retrouve le même en Égypte , à Tripoli et en Morée. On a classé dans le g. Busard plusieurs espèces de Rapaces américains à faciès de Buse , mais ayant les tarses élevés comme les Busards , quoique beaucoup plus robustes. Ces espèces offrant décidément plus de rap¬ ports avec les Buses qu’avec les Busards dans leurs mœurs et leur genre de chasse , nous les plaçons sous les noms génériques de Buseray et Buson , près des premières , dans noire famille des Butéoninées. BUS BUS 785 M. Bonaparte a formé et démembré du g. Circus (Busard) le g. Slrigiceps pour les es¬ pèces à collerettes de plumes plus pronon¬ cées , telles que les Busards Saint-Martin , Montagu et BlatTard, et n’a laissé dans le g. Circus , en espèces européennes . que le Bu¬ sard des marais. Foy. circinées et gymno- genes. (Lafr.) BESAREEEES. ois. — Synonyme latin du sous-genre Buseray. * BESBECKE A (nom propre), bot. ph. — | Genre de la famille des Capparidacées , type de la tribu des Capparidées , créé par Endli- cher (FL JVorf., 64) sur un arbrisseau grim¬ pant de nie Norfolk , à feuilles alternes , courtement pétiolées, ovales-oblongues, très entières , très glabres , luisantes en dessus , caduques, munies de stipules épineuses, for¬ tes, oncinées ; à fleurs belles, assez grandes, portées par des pédoncules axillaires , soli¬ taires, uniflores, formant des grappes termi¬ nales. Les baies qui succèdent à ces fleurs sont du volume d’une grosse orange. (G. L.) BUSE. Buteo. ois. — Genre de l’ordre des Oiseaux de proie, famille des Falconidées, ayant pour caractères essentiels : Tête grosse; bec arqué dès sa base ; l’espace entre l’œil et les narines dénué de plumes , et couvert de poils; les ailes longues; la queue égale ou faiblement arrondie ; les pieds robustes, gar¬ nis d’une seule rangée d’écailles en avant et sur le dos des doigts , et réticulés dans le reste de leur étendue. Les Buses , quoique ne différant guère des Aigles que par la courbure de leur bec, n’en ont ni la force ni l’air audacieux; elles ont la tête grosse, le corps pesant, et le vol lourd. Ce sont des Oiseaux sédentaires, d’un natu¬ rel paresseux , restant pendant des heures entières perchés sur le même arbre. Elles ne prennent pas leur proie au vol, comme la plupart des autres Rapaces ; mais elles la guettent avec une patiente immobilité, qui leur a valu la qualification de stupides , et elles se jettent sur tout le petit gibier qui passe à leur portée. Leur habitation ordinaire est sur le bord des bois touffus , et l’on attribue cette prédilec¬ tion pour les retraites sombres à la faiblesse de leur vue, qu’offusque la clarté du jour. C’est sur les vieux arbres qu’elles con¬ struisent leur nid , avec des bûchettes et des branches; elles le garnissent de matières douces et légères. Contrairement à la cou¬ tume propre aux autres Oiseaux de proie qui chassent leurs petits du nid avant qu’ils puis¬ sent se pourvoir aisément, les Buses pren¬ nent long-temps soin des leurs, que leur faiblesse met hors d’état de se passer des se¬ cours de leur mère. Nous n’avons en Europe qu’une seule es¬ pèce de Buse (le Buieo communis), très com¬ mune, surtout en Hollande et en France. C’est un oiseau de 50 à 60 centim. de lon¬ gueur, et de lm 40 de vol, dont la coloration ordinaire est d’un brun roussâtre, mêlé de blanchâtre et de brun sur la poitrine et le ventre ; mais il est peu d’Oiseaux dont le plu¬ mage présente plus de variété; et les Buses désignées par les auteurs sous les noms de Falco albidus, f usais, ver sicolor et vuriegatus ne sont que différents états de la Buse com¬ mune. C’est un des Oiseaux de proie les plus répandus et des plus nuisibles de nos pays. Il fait une chasse active au petit gibier, et détruit une quantité considérable de Lape¬ reaux, de Lapins, de Cailles, de Perdrix, etc., dommage que ne compensent pas les servi¬ ces qu’il rend en détruisant des Pœptiles, de petits Rongeurs et des Insectes. On compte une quinzaine d’espèces de Bu¬ ses étrangères, propres surtout aux contrées chaudes des deux continents ; partout leurs mœurs sont identiques à celles de notre Buse commune, et sur certains points, elles sont protégées à cause des services qu’elles ren¬ dent en détruisant les Rats : telle est entre autres la Buse rounoir, B. jackal, à laquelle on a donné au Cap le nom de Roite-vauger , ou preneur de Rats , à cause de la destruc¬ tion qu’elle fait de ces petits Mammifères. (C. r/O.) BESOIN!. Buieogallus. ois. — Sous-g. établi par M. Lesson, aux dépens du g. Buse, pour le Falco buson Latr., qui en diffère par un bec un peu plus long et à bords assez renflés pour simuler une dent. Certains auteurs ont adopté cette division, qu’ils ont même élevée à la hauteur d’un genre. L’unique esp. qui compose ce sous-genre est le B. calhartoides , qui habite la Guiane et le Paraguay. (C. d’O.) *BBST AMEJXTE (nom d’homme), bot. ph. — Les plantes sur lesquelles était fondé ce g. font aujourd’hui partie des Eupatoires. F oyez ce mot. (J. D.) T. II. 50 786 BUT BUT * B U ST A MITE , Al. Brongn. ( nom propre), min. — Substance en globules radiés, d’un gris légèrement rosâtre, fusible, et que M. Bustamente a remarquée à Real de Mi¬ nas de Fetela, dans l’intendance de Puebla au Mexique. Dureté , 5,5 ; pesanteur, 3,21. Elle est composée, suivant M. Dumas , de Silice , 48,90 ; Protoxyde de Manganèse , 36,06; Prot. de Fer, 0,81; Chaux, 14,57; c’est-à-dire, de deux atomes de bisilicate de Manganèse et d’un atome de bisilicate de Chaux. (Del.) BUSTIA. bot. ph. — Genre créé par Adan- son, et synonyme de Buphthalmurn. (J.D.) *BUTALIS. ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Tinéites , établi par M. Treistchke, et adopté par nous, avec modification , dans notre Hist. nat. des Lé¬ pidoptères de France , t. XI , p. 339. Ce g. diffère très peu de celui d’ Acompsia , dont nous avons donné les caractères dans ce Dictionnaire, p. 90. Nous y rapportons 5 espèces , dont la plus connue est la B. cus- pidelia Treits. , 1 inea id. Fabr., figurée par nous sous ce nom, et par Hubner sous ce¬ lui de bifariella. (D.) BUTEA (John, comte de Bute, promoteur de la botanique), bot. ph. — Genre de la fa¬ mille des Papilionacées, tribu des Erythri- nées , fort remarquable par la beauté du port et des fleurs des trois seules espèces qui le composent , et qui sont cultivées dans les jardins des amateurs. Il a été formé par Kœnig ( Ex Boxb. PL. corom., I, 22 , t. 21 , 22 ). Les Ruteu ont un calice campanulé, bi- labié ; l’étendard de la corolle est ovale , re¬ courbé en dehors; les ailes et la carène sont recourbées en dedans. Leur légume est indé¬ hiscent, stipité. Ce sont des arbres inermes , ou des arbrisseaux grimpants , indigènes de l’Asie tropicale , à feuilles pennées-trifoiio- lées ; dont les folioles stipulées , subarron- dies-ovales , pubescentes en dessous ou to- menteuses ; à fleurs écarlates , nombreuses , disposées en grappes , et portées par des pé- dicelles ternés-fasciculés ; calices finement bibractéolés à la base. (C. L.) BETEO. ois. — Nom latin du genre Buse. BUTEOGALLUS. ois. — Nom latin du sous-genre Buson. BETÉOiMNÉES. Buteoninœ. ois. — Sous- famille de notre famille des Falconidées, et dont les caractères sont décrits au mot buse. L’Aigle-Aulour Urubitinga de Cuvier nous pa¬ raît, d’après ses formes , et surtout d’après ses mœurs Saches et reptilivores, comme celles des Buses de marais d’Amérique, ne pouvoir rester avec les Aigles-Autours , espèces de grands Autours à tarses emplumés, et doués du courage particulier aux Autours et Eper- viers ; il n’en a même ni les ailes courtes ni la longue queue. Nous le placerons donc- sous le nom générique d’ Urubitinga, que lui adonné M. Lesson, dans notre sous-famille des Butéoninées. Nous y plaçons également le g. Craxirex, formé par M. Gould, dans le Beaglës V oyage, sur une espèce des îles Gal- lapagos, qui semble le chaînon des Buses aux Caracaras. Notre sous-famille des Butéoninées ren¬ fermera donc les genres Buse (Buteo), Busai- gi.e, Less. ( Archibuieo , Brehm), Buson (Bu~ leogollus, Less.),BusERAY (Busarellus? , Nob.), Ur UBITINGA [Urubitinga, Les s.), et Craxirex , Gould. (La fr.) * BETEBÆA (Pnom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthaeées , tribu des Ecmatacanthées - Hygrophilées , formé par Nees (in Wall. PL as. rar., III, 84) sur une plante de l’Inde, qu’on croit être le Ruellia rubescens de Roth. (C. L.) *BUTHIDES. arach. — M. Koch, dans son Arachniden System , fait une famille des Scorpions qui ont huit yeux, trois paires la¬ térales et une médiane ; et, d’après la dispo¬ sition relaiive de ces yeux et quelques autres caractères, il les partage en g. ainsi qu’il suit: Buihus , Leach ; (Jpistopliihalmus , Koch ; Brotheas, Koch ; Telegonus , Koch, et lschnu- rus ou Sisyphus. Les Buthides sont placés par M. Koch en¬ tre les Scorpionides, comprenant le g. Scor- pius, Ehr.,et les Centrurides, dont le type est le g. Centrurus d’Ehrenberg. Les Buthides forment le groupe de Scor¬ pions le plus nombreux en espèees, et celui dont la distribution géographique est la plus variée. On en trouve en Afrique, à Madagas¬ car, dans l’Inde et dans les deux Amériques. On en a aussi indiqué en Europe, mais ils y sont peu nombreux. Le Scorpio occitanus, qu’on donnait pour un Buthus, est certaine¬ ment un Androctonus , ses yeux latéraux j étant au nombre de dix , en cinq paires, ainsi que je m’en suis assuré. BUT BUT 787 C’est aux Buthides qu'appartiennent le» plus grandes espèces de Scorpions ; on les trouve dans l’Inde et en Afrique. Nous en parlerons plus longuement à l’article scor¬ pion de ce Dictionnaire. (P. G.) BUTHUS. arach. — Leacli , dans ses ZoologicuL rniscelluny , appelait ainsi les Scorpions à huit yeux, laissant à ceux qui n’en ontquesix , et dont on ne connaissait alors que deux ou trois espèces (les Scorpio europœus et m auras principalement), le nom de S corpio. Les B uihus qu’il cite sont: Yafer et Yoccitamts. On portait alors à huit le maximum des yeux chez les Scorpions; mais les observations de MM. Hemprich et Ehren¬ berg ont fait voir qu’il était quelquefois de dix, et souvent de douze. De là, l’établisse¬ ment de plusieurs g. nouveaux, dont il sera question ailleurs, oyez scorpion. M. Koch, dans son Système des Arachni¬ des, laisse le nom de Buihus aux Scorpions à huit yeux, chez lesquels ces organes sont disposés comme chez le B. spinifer de M. Ehrenberg, c’est-à-dire égaux, mais iné¬ galement espacés. Leur céphalothorax est échancré en avant. — Le B. afer et les es¬ pèces confondues avec lui sous le même nom appartiennent aussi à ce g. On en cite d'Arique , de l’Inde , et une de Mexico ( B. defensor Koch); il y en a aussi une en Grèce (B. granulatus Koch, fig. 279). (P. G.) *BUTUYIA (j3ovTtvov, sorte de bouteille). bot. ph. — Genre de la famille des Ombelli- fères , tribu des Scandicinées , formé par Boissier [Elench. Pl. hhp. ausi., 54) sur une plante découverte par lui en Espagne. (C. L.) BI T IB I V ou BIJTYHIAr , Cornm. püiss. — Synonyme d’Argentine glossodonte, Ar¬ gent. glossodentales Forsk. *BUTOYIACÉES. Butomaceœ. bot. ph. — Le professeur L. C. Richard a proposé (. Mèm . du Mus., t. I, p. 364) d’établir sous ce nom une famille naturelle de plantes qui a pour j type le g. Butomus. Ce groupe a depuis été adopté par tous les botanistes. Voici les ca¬ ractères qu’on peut lui assigner : Les fleurs sont hermaphrodites, ordinairement dispo¬ sées en sertule et accompagnées de bractées à leur base. Le calice se compose de 6 sépa¬ les disposés sur deux rangées : les 3 exter¬ nes sont ordinairement verts, les 3 internes, plus grands , sont pétaloides. Les étamines sont nombreuses ou en nombre déterminé. Les lilets sont libres, les anthères ovoïdes, allongées ou presque globuleuses , à 2 ou à 4 loges, s’ouvrant par un sillon longitudinal ; quelquefois les étamines les plus extérieures sont sous la forme de filaments stériles. Les pistils en nombre variable sont sessiles, tan¬ tôt libres, tantôt soudés par une portion de leur côté interne ; chacun d’eux est 1-locu- lairc, et contient un grand nombre d’ovules attachés à un trophosperme, qui , sous la forme d’un réseau, occupe la plus grande partie de la face interne de l’ovaire. Lestyle, peu distinct du sommet de l’ovaire, se termine par un stigmate simple qui occupe une par¬ tie de sa face interne et son sommet. Les fruits sont secs et coriaces , ordinairement terminés en pointe à leur sommet, s’ouvrant intérieurement par une fente longitudinale. Les graines, insérées comme nous l’avons dit pour les ovules, sont amphitropes, com¬ posées, outre leur tégument propre, d’un em¬ bryon recourbé en fer à cheval , dépourvu d’endosperme. Les g. composant celte famille sont : Bu- lomus , L. ; Hydrocleis , Rich.; Limnochuris , Ilumb. Cette petite famille, voisine des Alis- macées, en diffère surtout par la structure de son ovaire, dont presque toute la face in¬ terne est tapissée par un réseau vasculaire , sur lequel les ovules sont attachés, et par ses loges polyspermes. Une semblable dis¬ position des ovules se remarque également dans plusieurs des g. de la famille des Fia- courlianées , parmi les Dicotylédones poly pétales. (A. R.) BUTOME. Butomus (/3ov-rop.o<;,.-bu4ome }. bot. ph. — Genre de la famille des Butoma cées, qui a pour type une très jolie plante, fort commune sur le bord de nos étangs et de nos rivières , et qu’on désigne sous le i nom vulgaire de jonc fleuri ( Butomus um- ùellatus L.). Les fleurs sont disposées en ser¬ tule ou ombelle simple et multiflore ; les sé¬ pales étalés sont disposés sur 2 rangs, les intérieurs sont pétaloides et plus grands. Les étamines sont au nombre de 9; leurs an¬ thères sont 4-loculaires. Les pistils sont au nombre de 6, en partie soudés par leur côté interne ; le style est assez long. Cette plante, dont les fleurs sont d’un rose pâle, fait un très joli effet sur le bord des eaux, où elle est fort commune aux environs de Paris. (A. R.) BUTOMÉES. Btitomece. bot. ph. — Nom 788 BUX BYN sous lequel le professeur L. C. Richard a d’abord décrit la famille des Butomacées. Voyez ce mot. (À. R.) BUTOMUS. BOT. PH. — Voyez BUTOME. BLTOXICA , Lam. bot. ph. — Syn. et section du g, Barringlonia , Forst. (C. L.) BUTOR, ois. — Voyez héron. (Lafr.) BUTTNERIA . bot. ph. — V oyez bytt- NERIA. BUTYRIX. poiss. — Voyez butirin. BUXBAUMIA ( nom propre ). bot. cr. — (Mousses). Ce genre acrocarpe , diplopéris- tomé, a été établi par Linné [De Buxbaum. Dissert. Amœn. Acad., V, p. 78), qui le dé¬ dia à Buxbaum , botaniste russe. Il est de¬ venu le type d’une petite tribu dont nous ex¬ poserons plus bas les caractères. Ceux aux¬ quels on reconnaît ce genre linnéen sont les suivants : Péristome double ; l’extérieur formé de deux couches de cellules, jaunâtre, irrégulièrement échancré, indivis ou déchiré, ne portant jamais de dents, appliqué contre l’intérieur quand il est humide, et s’en dé¬ tachant dans l’état de sécheresse ; l’intérieur membraneux, délicat, blanchâtre, naissant du sporange, plissé et allongé en cône tron¬ qué au sommet. Coiffe fugace, conique- campanulée, obtuse, couronnée par un court pistil , et à peine un peu frangée ou déchi¬ rée à la base. Capsule oblique , grande, ir¬ régulière, ventrue en forme de sabot, c’est- à-dire convexe en dessous, déprimée obli¬ quement et plane en dessus , les deux faces séparées par une ligne élevée dont le péri¬ mètre donne un ovale allongé , munie à sa partie inférieure d’une apophyse courte, re¬ présentant un cône tronqué et renversé, et s’ouvrant au sommet par un orifice ( sioma ) horizontal , rétréci et muni d’un anneau. Pédoncule court, droit, épais, couvert de cal¬ losités, naissant d’une vaginule bulbiforme. Opercule obtus , conique , persistant. Spo¬ range plus petit que la capsule à laquelle il adhère par des liens filamenteux. Columelle grande, cellulaire, solide, tombant avec l’o¬ percule. Spores menues, globuleuses, lisses. Fleurs monoïques : les mâles ovoïdes ou globuleuses, sessiles ou pédicellées, nichées entre les filaments qui recouvrent la vagi¬ nule; les femelles formant au même endroit un bourgeon hexaphylle. Feuilles périchélia- les inférieures ovales, les supérieures ovales- lancéolées, sans nervure, denticulées, puis fimbriées. Tige excessivement courte, cachée dans la terre, presque dépourvue de feuilles. Le g. Buxbaumia se compose de deux seules espèces propres à l’Europe. Ces Mous¬ ses croissent solitaires sur la terre ou le bois pourri. Consultez la monographie de ce g., publiée par MM. Bruch et Schiinper ( Fragrn . Bryol. d’Eur., p. 1 , 1. 1, et t. Il, fig. 1.) (C. M.) *BUXBAUMIACÉES. bot. cr. — (Mous¬ ses. ï Cette tribu des Mousses acrocarpes ne se compose que des deux g. européens Buxbau¬ mia et Diphyscium. Deux autres g. propres à la Nouvelle-Hollande, (et que nous a fait con¬ naître le savant Robert Brown sous les noms de Dawsonia et Lyellia, quoique offrant une capsule analogue , ont des affinités plus grandes avec les Poly trichées. (C. M.) *BUXÉES. bot. ph. — Une des tribus du grand groupe des Euphorbiacées, celle qui réunit les genres à étamines insérées autour d’un rudiment de pistil, et à loges bi-ovulées, parmi lesquels est le Buis, a reçu de quel¬ ques auteurs le nom de Buxées. (Ad. J.) RUXUS. bot. ph. — V oyez buis. *BABLIS (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Droséracées , formé par Salisbury {Par., t. 95) sur une plante de la Nouvelle-Hollande , dont le port est celui d’un Drosera. Elle est annuelle?, basse; les feuilles en sont serrées, linéaires-filiformes , roulées sur les bords , circinées par verna¬ tion ; les fleurs bleues, portées sur des pédon¬ cules axillaires, simples, uniflores , scapi- formes , et couverts de poils glanduleux. Le B. liniflora est cultivé en Europe. (C. L.) BANNI, poiss. — Nom , suivant Forska! , d’un grand et beau cypiinoïde 'du Nil du g. des Barbeaux, et de la division comprenant les esp. à museau non saillant , pourvu de 4 barbillons et à rayon de la dorsale très fort , mais sans dentelures le long du bord postérieur. Quelques auteurs écrivent Béni, au lieu de l’orthographe généralement sui¬ vie. M. Geoffroy a publié une très belle figure de ce poisson dans l’ouvrage d’Égypte , et il fait connaître, dans la description qu’il en donne, les particularités de ses mœurs , son abondance dans le Nil, la pèche industrielle active que les Arabes en font; et de plus il a déterminé que ce poisson , d’une grande taille , d’une chair délicate , savoureuse et agréable , était connu des anciens sous le ! nom de Lepidoiits. Il avait été ainsi appelé BYR BYR 789 à cause de la grandeur et de l’éclat de ses couleurs. Il partageait seul avec POxyrhyn- que (Mormyras oxyrhyncus Geoff.) les hon¬ neurs de l’embaumement. En effet, les re¬ cherches faites par M. Pafralacque lui ont procuré un grand nombre de vases ayant une figure reconnaissable de poisson, et qui contenaient dans leur intérieur des Bynnis enveloppés de bandelettes et préservés avec soin. Sonnini et Bruce ont aussi parlé des Bynnis. (Val.) *BYOMlrE. Byomya (jSovç, bœuf; y.vTe col., ligne 4, Chalidiées, lisez Chalcidies. Page 619, lrecol., ligne 6, cachées, lisez cochées. *— — ligne 36, Thibet , lisez Silhet. Page 640, 2e col., ligne 5, Bolatus esculatus , lisez Bolctas esculentus. Page 641, l^col., ligne 53, Guéné , lisez Gêné. Page 659, 2e col., ligne 6, «osée, lisez bosea. — — ligne 36, art. BOSTRICHE , remplacer l’étymologie par celle /3oc7t pvyoq , petit insecte volant. Page 661, Ire col., ligne 8, habitat , lisez habitus. Page 668, 2» col., ligne 42, Bitonia , lisez Bitorna. Page 750, lrecol., ligne 47, qu’enterre, lisez qu’entoure. — — il1# - , 3 ■ .... 'y-yy y ■ . ■ y ' v,. y y,y ' X' : ■ . - - - ■ - s- , ■ ■ . ■> . - ■■ . ■ . • ... ,-X.>X' ;>VÇ., - ? • ' , ' . ' ' . c ■ • ■ ’ :•.%* •*< - ' • ■ y .; -v'. . •• f rvV ' Y : ’ ?’c • •• J yy:- -y ' . i' i\ •- • t. • f- . YV- ■* i ‘ \ ? 1 ; - 4 s . " ü : ’r '--^K-y- y ■-•JiVvi ' - A. - v ' - , ' -• \ y •- .... . y * ' - - . •> .... . , . ' ' \u ■ ■ M ■ - ' ■ ■ i ' ^ . ’• { ' /> ■ V . ti J- . i> ■ ‘ v - .. -v— x, - • ■ . , fi . • - fr y > ? ‘ - , - :x . - ; - » ■ ■ xx ' • v: • y v 1 -V. . < - • - ' y. - ' . ✓ N ■ • ; . v ' . - ' : - ' . ' . ‘ . >‘V- *• y' . y . . y . . '-U . ' i • " ,s ■ • . ■xy, x- ' r 7' . . ' Xv* - yy y ; y V "v7' -r 7 yy %;y , , . * ■' ÿ. ■ ' - . V . . ■ v y r---: : ÿ| y y- -, -5- _ - ” ÛA - >*••••.,•'. • ft , -ï ' ’ . • S - - -■ - : y';yyr . yy . y 3 -v ' . B - ■■ •; ■?- . ' • - y- ./ 7-.;; .. .. ... v r ■ 'V ; : - y . ■ - "• -j- . • j» • ■ ■ ‘ ■' ÿ-v7v ■ . ; XV ï 7 ' r(\. 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